EE tr ent ALT se re ÉRENTEUNS La où PA oi a en LAON QUE f LAJCRCR,) a ta an at ANT a 42 4 At PS FOR CRÉVL) à 4 5m 2810 2ù 24 à PE e Lx ii Pus es Ro Si Enr CAT RAR La pour sn Le À a, (EN U # + EE à Ha see FER É 7, PREMIER SEMESTRE. Sous La Direction de M: LE VICOMTE A. DE LAVALETTE, AVEC LE CONCOURS ET LA COLLABORATION De MM. les Membres de l'Institut : De Bramnmvizre, Becquerecz, Bory DE ST-VincENT, CuAMPOLLION , Duwas, Durix (baron), ne Mises, ErEe De Beaumont, GEOFFROY St-Haizainre , JomarD, pe Jussreu (Adrien), LETRONE, Raouz Rocuerte, D'Hougres Firmas; el de MM, De Caumont, Chevalier, d'Orbigny, Dujardin, Francœur, de Lattre, de £a Fontenelle, Follin, Goldscheider, Possin, Guérard, Guyon, Bertrand de Lom , Lassaigne , Lauguier, Lesson, L iseleur de Longehamps, Mar el de S'rres, Orfila, de Reiffenberg, L. Roux, Rédacteurs en chef : MA. LE V'S A, DE LAVALETTE ET C. B. FRAYSSE, LE 1 {= 1 D ASE > eut AS . 4 /BN NS k Ÿ EU) 110 a NUE DES À LÉ RRSa 2 A Ee T ë N 5 gi) jé j AI À 1 Ç MR W// ES ! EX on DM 0) ae. ne nn æ TS ae RS é: 2 SE ; a SES ) = é rs ÿ La re ë 4 ® y = A * 0 D A A AT AT) \ k a SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE. Sur le mouvement des liquides dans les tubes de très petite dimension, Regnaull, 4. — Sur les ima- ges produites, à la surface d’un métal poli, par la proximité d’un autre corps, Moser, 25. — Sur l'écoulement des liquides, Poiseuille, 51, 102,121. — Direction du courant électrique dans les mines, Hunt, 53. — Du double arrangement moléculaire, 75. — Observations barométriques et thermométri- ques, Arago, 148.— Sur les pressions supportées dans un corps solide ou fluide par deux portions de surface très voisines, l’une extérieure, l’autre inté- rieure, de ce même corps, Cauchy, 197. — Sur le contact électrique des muscles des animaux vivants ou récemment tués, C. Mateucci, 292. — Opti- que sur l’action chimique de la lumière, Arago, 361. — Travail sur le baromètre, De Vi leneuve, 365, 412. — Nouie!lle pile à effet constant, Re- gnauit, 585. — Sur la nouvelle pile de M. Reizet, Regnault, 461. — Recherches sur la formation des images de Moser, Fiseau, 481. — Sur la pro- priété attribuée à l'huile de calmer les vagues de la mer, 829. — Sur la production de la chaleur chez les mollusques et sur la génération de la salamandre terrestre, Joly, 654..— Observations sur la pile de M. Reizet, Becquerel, 577. — Recherches sur la force épipolique, Dutrochel, 606, 625. — Sur les lois du dégagement de la chaleur pendant le passage des courants électriques à travers les corps solides et liquides, E. Becquerel, 652, — Sur la chaleur la- tente de la glace, Paul Desain et Le Prevostaye 677. — Sur le dégagement de la chaléur pendant - Je passage des courants électriques à travers les corps liquides et solides, Æ. Becquerel, 697. — Sur l’in- duction des courants par les courants, Adria, 721: — Expériences sur une substance noire diather- male faites en vue de vérifier la théorie de Meiloni, Mauthiessen, 124.— Sur l'hygrométrie, Blondeau de Carrolles, 197. — Sur la chaleur latente de la fusion de la glace, Desain et La Prevostaye, 817. — Sur la tendance des tiges à se porter vers la lu mière, Payère, 817, — Note sur deux états parfai- tement distincts dans la désagrégation des corps, Pellier, 819. — De l’acuon chimique d'un seul couple voltaïque et des moyens d'en augmenter la puissance, De la Rive, 841-866. — Sur les taches eirculaires de Priestley, formées par des étincelles électriques, Malteuci, 845. — Sur le courant élec- trique déveluppé par l’action des corps gazeux sur le platine Malleuci, 587. — Sur les effets de la température qui accompagnent la transmis- sion dans les liquides, au moyen de divers élec- trodes des courants électriques, soit continus, soit discontinus et alternatifs, De la Rive, 917. — Nouveau procédé pour produire, au moyen de l’é- lectricité des images analogues aux images de Moser, Morrer, 936. — Sur la compression des liquides, Aimé, 902. — Sur l'électricité aninate, Malleucr, 964. — Sur la puissance motrice et l'intensité des courants de l'électricité dynamique, de Haldat, 986, — Nouveaux moyens pour obtenir des ima,es dl TABLE DES MATIÈRES de Moser, Bertot, 1052. — Sur la théorie de la pile voltaïque, Louis Nopoléon, 1080. PHYSIQUE APPLIQUEE. Modification à l'appareil d’Atwood, Dupré, 149. — Expériences sur la perméabilité des liquides pour les gaz, Dujardin, 169. — Sur le lactoscope de M. Doré, 337. — Nouvel héliostat, Silber- mann, 338. — Thermo-manromètre pour les loco- motives de M. Aoxte pe Luverroor, 436. — Obser- vations sur le daguéréotype et sur les différences des résultats obtenus dans des conditions égales, Da- guerre, 458. — Application industrielle de la lu- mière et du pouvoir moteur de l'électricité, Ho- leyns de Cheltenham , 463. — Thermo-manomé- tre pour les locomotives, 482, — Nouvelles expé- riences sur la torpille, Matleuci, 532. — Sur la thermographie, KHnorr de Kasan, 653.—Expérien- ces thermumétriques faites sur la lumière de la nou- velle comète et sur la lumière zodiacale, Mathies- sen, 678. — Gazoscope de M. Chuard, Regnaull, 723. — Sur les effets résultant de certains procé- dés pour abréger le temps nécessaire à la formation des images photographiques, Fiseau, 112. — Sur l’oléomètre de M. Laurot, Person et Preisser, 846. — Sur le lactoscope, 863. — Faits d’optique expérimentale, Mathiessen, 866. — Observations magnétiques faites au sommet des Pyrénées, Laugier et Mauvais, 964. — Sur la formation des images de Moser, Masson, 1154. ASTRONOMIE. Note de M. Marcel de Serres sur les étoiles fi- Jantes, 217. — De la constitution physique du so- leil, Arago, 388, 433. — Changement probable dans le système solaire, Hauff, 432. — Atlas de M. Siebold sur le Japon, 460. — Examen d’une classe d'équations différentielles et application à un cas particulier du problème des trois corps, Gas- cheau, 465. — Sur la comète de 1843, Arago, 505-507-553. — Sur le mouvement propre du s0- leil, Bravais, 556. — Quelques nouveaux détails sur la comète, Arago, 605-657. — Nouvelle comète découverte par M. Mauvais, 820. — Sur la certi- tude de lextrémité australe de l'arc méridien de France et d’Epagne, Biot, 86%. — Éléments de l'or- bite parabolique de la comete de 1843, Mauvars, 865. — Nouselle dé'ermination de l'orbite de Mer- cure et de ses perturbations, Leverrier, 866. — Sur la nouvelle comète, Legrand, 938. — Éié- ments paraboliques corrigés de l'orbite de la comète de 1843, PV. Mauvais, 1011. — Détermivation nouvelle des peruwbatious de Mercure et des élé- ments de son orbite, Leverrier, 1058. — Sur le système d'attraction uuiverselle de Newton, Bre- mond, 1082, MÉTÉOROLOGIE. Dépressions extraordinaires du baromètre, obser- vées à Parme, les 42, 15 et 16 janvier, Golla. di- recteur de l'observatoire, 293. — Aurore borcale, perturbations magnétiques, 988. — Météore pré- sentant des ressemblances avec Les chandelles romai ues, 4060, — Sur deux aérolithes tombés le 2 Juin, pres d'Utecht, t 128, PHYSIQUE DU GLOBE. Sur des incendies qui paraissent dues à des chu- tes d’aérolithes, 217. — Sur la différence du niveau entre la mer Caspienne et la mer d’Azow, Hom- maire-Dehel, 745-770. — Le volcan d'Owihée, 767. — Volcan du Taal, Delamarche, 821. — Volcan qui a fait ivrupuon entre la Guadeloupe et Marie-Galante, 1012 — Faits pour servir à la théorie de la srêle, Fournet, 1035. — Note histo- rique sur les tremblements de terres aux Autiiles, Perrey, 1156. HYDRAULIQUE. — GÉNIE NAVAL. — ART NAUTIQUE — NAVIGATION, — CONSTRUC- TIONS NAVALES. Flotteur aspirant, De Caligny, Î7. -- Expé- riences ayant pour but de concilier Les hypothèses sur les mouvements intérieurs des flots dans les courbes ouvertes et dans les courbes fermécs, De Caligny, 511, 532. — Observations eurieuses sur une pouzoulane artificielle, Vicat, 677. CHIMIE. $. 1. CHIMIE INORGANIQUE. Méthode pour condenser et reconnaitre les quantités notables ou imperceptibles du gaz hydro- géné arséniqué phosphoré ou gaz sullureux, Jac- quelain, 4. — Solubilité du chlore dans l'eau, Letouxe, 50. — Sur l'acide hypochloreux et su les mêmes corps considérées à l'état amorphe et à l’état cristalhisé, 105. — Sur l’analyse des cyanures et des composés sulfureux, Gerdy, 126. — Sur les concréiions intestinales d'animaux connus sous Je nom de Bezoards, suivi de l'analyse d'un nouveau Bezoard minéral, Guibourt, 171. — Procédé pour reconnaitre la falsification du vinaigre, 291, — Procédé de M. Soubiran pour obtenir le protochlo- rure de mercure, 219, — Sur un nouvel oxacide de soufre, Fordos et Gélis, 219. — Sur une nou- velle combinaison de platine, Knof, 313. — Re- cherches sur les poids atomiques de l'hydrogène et du calcium, Erdmann et Marchand, 391, 414. — Sur une série de composés dont les oxides de chrome d'aluminium, de fer et d’antiwoine forment un des elements, Gauthier de Chaubry, 580. — Recherches sur la producuon des gaz combustibles, Lbelmen, 649. — Sur les combinaisons oxigénées du chlore, Milon, 550 — Produit de !a décompo= siuou quinique par la chaleur, Wohler, 660. — Sur les produits de décomposition de I acide sul- focyaubydrique, Voelckel, 101. — Recherches sur les produits de décomposition de l’acide sulfocyan- hydrique, Voelckel,725.— Composée du chrôme, analyse des combiuaisons solubles du soutre avce l'oxigene, l'hydrogene et les métaux, Gerdy, 864. — Moyen de séparer le deutvxide de cerium du deutoxide de didunium, L Bunaparte, 891. — Sur un nouvel acide ox!pene de chrome, Bar- resvil, 909 — analyse des composes oxigénés de souire, Fordos et Gélis, 1U12. — Sur l'acide buurique, Péluuze et Grélis, 1058. — Action de laude sulfureux sur les métaux, Fordos et Gélis, iv 1061. — Sur le protoxide de plomb, Calvert, 4106. S: 11. CHIMIE ORGANIQUE. Recherches sur les acides métalliques, Fremy, 449. — Description de quelques nouvelles bases or ganiques obtenues par l’action de l'hydrogène sul- furé sur des combinaisons d'hydrogène carboné avec l'acide hyponitrique, Zinin, 269. — Procédé pour constater la présence de l'azote dans des quantités minimes de matière organique, Lasseigne, 290. — Sur l'existence du soufre dans les plantes, Poti- teau, 484. — Sur la cire des fruits, Baudrimont, 798. — Su: les phénomènes dus au contact, Reixel et Millon, 1608. S: 11 CHIMIE ANIMALE. Analyse chimique de la peau du ver à soie, Payen, 865. — Sur la digestion et l'assimilation des corps gras, Bouchardat et Sandras, 1155. {. IV. CHIMIE LEGALE ET CHIMIE MÉDICALE. De l'essai de l’arsenic par le cuivre. Hugo- Reinsch, 266. — Sur l'absorption du sulfate de quinine et de la salicine, suivie des moyens de dé- couvrir ces subtances dans l’urine et dans le foie, Follin et Lannaux, 359. $: V. CHIMIE APPLIQUÉE. Application du procédé de M. le docteur Bou- cherie sur quelques arbres de la forêt de Compiègne, Poirson, 123. — Procédé de carbonisation pour déceler, duns les matières organiques, les poisons minéraux qui ont pour racine l’arsenic, l’antimoine, le plomb, etc., Gallier, 1#7.— Formation du sul- fate de baryte pour la peinture, 341. — Falsifica- lion des farines de graines de lin et de moutarde, 438. — Extraction de la quinine et de la chincho- nine. Calvert, 508. — Extraction du principe actif du garou, Pleischls, 510.— Préparation de l’oxyde blanc d’anlimoine, 935. — Da campbre et de ses applications médicales et industrielles, 628-679- 77%. — Préparation du peroxyde d'uranium, Ma- lagutti, 617. — Eleclro-chimie, argenture, perfec- tionnement apporté, Mourey, 751. — Examen des eaux de Vichy, 913-921-968. —Moyÿen de commu- uiquer à là févcule, sans le secours de la torréfaction ni des acides, la propriété de se dissoudre dans l'eau à 70°. Jacquelain, 9153. — Traité de chimie appliquée aux arts, Dumas, 939. — Sur l'emploi de l'acide nitrique pour rechercher l’iode dans les eaux minérales, Bonjean, 961. — Moyen de con- server les matières animales, Dusourd, 1010. — Décomposition de l’eau par le condensateur voltaï- que, 105%. — Sur l'analyse des eaux sulfureuses, Fordos et Gelis, 10 34.— Sur l’emploi du cyanure de potassium dans l’analyse chimique, Hailden et Fresenius, 1107-1129-1161. Sur la préparation de l'huile de roses. 41165. MATHEMATIQUES, Nouvelle méthode de génération et de discussion des surfaces du deuxième ordre, théorie des façades et des plans directeurs, Amiol, 53. — Mémoire sur l'histoire de l’arithmétique suivie d’une analyse de l'Abacus de Gerbert, Chasles, 148, — Note rela- tive à l'intégration des equetions linéaires, À. Cau- ehy, 411. — Démonstration d'un nouveau théo- rème de calcul intégral, 555. — Sur la substitution des plans topographiqnes à des tables numériques à double entrée; sur un nouveau mode de trans- formation des coordonnées, el sur ses app icalions à ce système de tables topographiques, Léon La- lande, 1084. — Déxcloppements de géométrie des- criplive, Olivier, 1105. — Nouvelle méthode de caleul pour déte:miner les longitudes par le chro- momètre, Vincendon Dumoulins, 1156. MÉCANIQUE ET SES APPLICATIONS. Note sur l'eau liquide mêlée à la vapeur dans le cylindre de machines à vapenr, Pambour, 823. — Appareils destinés à prévenir les explosions des chaudières à vapeur, Sorel, 865. CRITIQUE POLÉMIQUE. Un mot sur la bibliothèque royale, 191. — Deux réformes dans la médecine, 673. — Des attaques contre l'Université, Fraysse, 98%. — Sur la précau- tion d'un candidat à la chaire vacante au collége de France, 1153. TABLE DES MATIERES SCIENCES NATURELLES. QUESTIONS GÉNÉRALES. Théorie des Glaciers. Lettre de M. Agassiz à M. Humboldt, 5%.— Sur les glaces flottantes, 580. — Sur l'ige des plus grands glaciers des Alpes, Agassiz, 604. — Réfutation du système du traus- port des blocs erratiques sur des glaces universelles et observations relatives an transport de ces blocs, Fauverge, 634. — Sur la détermination exacte de la limite des neiges éternelles en un point donné, Agassiz, 198. — Sur quelques accidents volca- niques, 4111. I. Géologie. Û I. ROCHES ET TERRAINS. Sur la composition géologique des terrains qui en Siciles et en Calabre renferment le soufre ct le succin, À. Pailletle, 818. — Sur les rélations géologiques du Jade Nepbrite, Bertrand de Lom, 1166. À. 11e ÉTUDES LOCALES. Sur les formations sédimentaires situées an nord d’Eisenak, Crener, 26. — Notice géognostique sur la Moravie, Glocker, 56. — Sur les produits plu- toniques stratifiés et non stratifiés du nord de lPAn- gleterre, Davide Williams, 76. — Description géologique de la plus grande partie du gouverne- ment de Pultawa, Golllieb de Blonde. — Note sur le gisement des diamants au Brésil, Lomono- soff, 150. — Sur les terrains diluviens des Pyré- nées, Collegua, 202. — Etudes des montagnes de la Thuringe, Credner, 245. — Sur le diluvium de la France, Fournet, 248. — Sur le phénomene erratique du nord de l’Europe, et sur les mouve ments récents du sol scandinave, Daubrée, 315. — Sur les sables tertiaires iuférieurs du bassin de Paris, 563. — Sur quelques empreintes à la surface de la couche à ossements du lias dans le Glouches- terkire, Strickland, 583.— Sur le système silurien de lAmérique septentrionale, Castelnau, 610, 631, G61.— Recherches sur le minerai de fer pi- solitique et sur le déoloxide de manganèse hydraté, observés à Meudon, et sur.la paléonthologie du Bassin de Paris, E. Robert, 963. — Rapproche- ment entre les grès isolés de Fontainebleau et les glaces polaires, Eug. Robert, 990. — Études géo- logiques de la Finlande, 1045. — Description du département de l'Aisne, D’Archiac, 1056. — Sur le minerai de fer pisolilique et sur le deutoxide de mangauése hydraté, observés à Meudon. Sur la pa- léontholosie du bassin de Paris, &#. Robert, 106%. — Sur deux dépôts de lignites modernes, dans les bassins de Paris, Melesville, 1134. — Sur un acei- dent métamorphique, Bertrand de Lom, 1135. Métallurgie. Sur les dépôts métalhfères de la Suède, Daubrée, 675. — Sur la ténacité et l’élesticité des alliages, Wertheims, 818. — De la production des métaux précieux au Mexique, Saint-Clair Duport, 826, 870, 872, 942. — Exploitation des sables aurifères de Sibérie, Demidoff, 866. — Sur les principaux gites mélallifères de l'Italie, Amedée Burat, 9:0. — Mines de mercure coulant près de Rodez, Le- mery, 1060. Paléontologie. Mémoire sur les fossiles du mont Aventin, par le I. P. Pianciani, professeur au collége romain, 68. — Coquilles fossiles de Colombie, recueillies par M. Boussingault, À. D'orbigny, 221. — Sur le mode d'observation des végétaux ligneux, Under de Gralz 224. — Sur les carnassiers à Canines, comprimées et trauchantes dans les alluvions du Val d'Arno et d'Auverne, 583, — Débris trouvés dans la vallée de la Marne, Lalanne, 602. — Michoire d'un animal fossile, découverte à Issoudun, Du- vernoy, 963. Minéralogsic. Découverte de la plus grande pépite rencontrée jusqu’ à ce jour, Humboldt, 51. —Romaniste, nou- velle espèce minérale, Salomon, 57. — Description de l'arénico sidérite Du Frenoy, 58. — Mines d'or dans les indes, 77. — Remarques sur les dia- mants présentés par M. Lomonosolf, Arago, 97. Analyse de la marceline, Damour, 129. — Obser- valion de M. Arago relative à quelques taches noires dans les diamants, présentés par M. Lomono- soff, 195, — Sur la combus'ibihité du diamant, Guibourt, 243.— Cristallisution du l'æschynite, Deseloizeuax, 752. — lépite d'or natif, trouvée dans l'Oural, 849. — Gites et al'uvions aurilères de la Russie asiatiques, De Humbotdt, 1136. SCIENCES MÉDICALES. $: 1 PAYSIOLOGIE ANIMALE. Analyse d'une leçon de M. Milne Edwads, sur l’histoire des découvertes faites sur la circulation, 80. — Recherches sur la quantité d'acide carbo- nique exhalé par le poumon, daus l'espèce humaine, Andral et Cavarrel, 101.— Sur les rapports de la structure intime avec la capacité fonctionnelle des poumons dans les deux sexes et à divers âges, Bourgery, 345. — Sur la constitution du sang et sur les effets de l'injection du lait dans les vais- seaux, Donné, 194. — Sur la digestion, Faudras et Bouchardat. 196. — Analyse d’une leçon de M. Milne Edwards, sur l'histoire des vaisseaux lim- phatiques, 203. — Sur la théorie positive de la fécondation, Constancio, 271. — De l'unité et de : la solidarité scientifiques de la physiologie, de l’ana- tomie, de la pathologie et de la thérapeutique dans l’étude des phénomènes de l'organisme animal, Jules Guérin, 340. — Analyse d’une leçon de M. Milne Edwards, sur lhistoire de la respira- tion, 342. —Expériences sur Ja fécondation, Pou- chet, 366. — ‘Jbservations sur l’engraissement des bestiaux et la formation du lait, Liebig, A1. — Note sur l’article du docteur Pouchet, sur la fécon- dation, Constancio, 516. — Sur les développe- mepts primitifs de l'embryon, Serres, 632.— Sur les développements primitifs de l'embryon, Serres, 802, 829. — Influence de l’asphyxie, sur la sécré- tion de la bile, Bouisson, 895. — Sur un cas d’ar- rêt de développement observé chez une fille de trois à dix-huit ans, Dancel, 221.—Sur l'allantoïde de l'homme Serres, 1060. — Des fonctions des lobes thyroïdes des mammiferes et du corps thy- roïde dans l'espèce humaine, Maignien, 1086. — Observations sur la communication de M.Serres, au sujet de l’allantoïde de l'homme, Velpeau, 1104. — Sur le developpement de l'homme, Æoste, 115. : À. 11. ANATOMIE. Procédé de Doyère pour injecter les vaisseaux capillaires, 84. — Nouvelles recherches sur Pana- tomie du cervelet, Forville, 174. — Sirop de dex- trine employé comme agent de conservation des ca- davres, Cornay, 243.— Sur la structure de l'utérus, Jobert, 340. — Nouvelle méthode de préparations anatomiques, ‘753. — Conservation des substances animales pour les préparations anatomiques, Bal- dacconi, 850. — Sur la strûciure et le mode d'ac- tion des villosités intestinales, Lachauchie, 914. — Recherches sur l'anatomie et les fonctions des villo- sités intestinales, l'absorption, la préparation et la composition organique du chyle dans les animaux, Gruby et Delafond, 1010. f. 111. ANATOMIE COMPARÉE. Sur la structure intime des os à l'état naturel L. Mandi, 29:59.— Observations sur ce mémoire, Doyère, 150.— Remarques sur le sternum du Di- delphis virginiana, Eudes Deslongchamps, 418. Sur la disposition de l'encéphale chez certains sin- ges, Leurele = À. IV. ANTROPOLOGHE. Sur les cagots, Guyon, 317. Ÿ. V. PHRÉNOLOGIE. Aperçu historique, 28. — Des aliénés, des idiots, crâne de Soufilard. — Types de meuririers, tête de Lacenaire, un mot sur les condamnés des b:gnes. Conclusion, Thenot, 108. — Nouvelles observa- tions, 248. . VI. FATHOLOGIE ANIMALE. Sur les symptômes et la marche de l'inflammation des os, Gerdy, 385. — Recherches expérimentales sur la formation des anévrismes traumatiques, Amus- sat, 3S7. — Sur uue altération vermineuse du sang d'un chien, déterminée par uu grand nombre d'he- matozoaires du genre filaire, {ruby et Delafona, 593. — Recherches expérimentales sur la formation des cicatrices artérielles et veineuses, Amuss@{, 489. — Recherches sur l’action délétère du sang noir, Leroy d'Etiolles, 568. — Sur la formation gan- glionnaire des nerfs de la vie organique et de la vie animale, Serres, 682. (. vrr. MÉDECINE. — CHIRURGIE. Blessés des 15 et 16 septembre à Barcelonne, 7. — Constitution régnante, 79. — Recherches sur les maladies de la rate, sur les fièvres intermittentes et sur le traitement des unes et des autres, Piorry, 400. — Del'exiraction de l’astragale dans certaines lésions du pied, Rognella, 292. — Sur l'emploi de la pâte arsénicale pour le traitement local du cancer, Manec, 322. — Sur la diathèse et la dégénéres- cence cancéreuse, Leroy d’Etiolles, 338. — Sur Ja résection de la mâchoire inférieure, Begin, 340. Sur la formation des cicatrices artérielles et vel- neuses, Amussal, 341. — Sur la flamme à petites dimensions, employée contre la douleur, la débilité, la torpeur, L. Gondrel, 396. — Sur les cavités closes de l'économie animale et sur le traitement chirurgical des hydropisies, Pelpeau, 409. — Sur la réduction des herui:s étrauglées, Amussal, 410. — Méthode hémospasique du docteur Junod, 490, — Opération pour enlever les taches de la cornée, Malgaigne, 605. — Double luxation des vertèbres cervicales, Guyon, 651. — Fracture du tibia, Guyon, 676. — Traitement du cancer, Tanchon, 671. — Nouvelle méthode d'injection, Lignerolles, 7214. — Sur un phénonène produit sur un malade de paralysie par un courant électrique très faible, Matteuci, 718. — Nouvel appareil à fractures, Baudens, 916. — Curabilité de la phthisie, Pe- reyra, 1009. — Sur la cataracte noire, Magne, 4057.— Guérison du bégayement, Jourdan, 1058. — Id., Colombat, 1106. Û. vrn1, PHARMACOLOGIE, De l’urgence d’une réforme pharmaceutique, 896, 945, 970. f. 1x. MÉDECINE LÉGALE. Sur Pinfanticide, 398. f. x. TOXICOLOGIE. L'arsenic employé comme remède sans empoison- nement de la pleurésie chronique chez les moutons, Magendie, 50. — Sur l’action de l'électricité dans les cas d’empoisonnement par la strychnine et la brucire, Ducros, 51.— Empoisonnement par l'acide prussique, Orfila, 112. — Empoisonnement par l'acide cyanhydrique, Orfila, 133. — Emyoison- nement par le sublimé corrosif, guéri par le proto- suliure defer, Orfila, 221. — De l’empoisonne- ment par l'acide arsénieux, Chatin, 250. — Cours de M. Orfila, 439, 466, 484, 513, 557, 565, 584, 613 ‘ BOTANIQUE. Sur l'ivoire végétale, Morren, 808, PHYSIOLGGIE VÉGÉTALE. Sur la tendance des tiges vers la lumière, Payer, 34. — Recherches sur l’action des sels ammonia- caux sur la végétation, Bouchardat, 2%. — Sur le mode et les circonstances de développement d’on végétal microscopique dans les liquides albumineux, normaux et pathologiques, Andral et Gavarret, 25u, 268, 300. — De l'influence qu’exercent sur la végétation des plantes et la germination des graines les rayons solaires transmis à travers des verres de couleur, Zantédeschi, 704.— Sur la tendance des tiges vers la lumière, Dulrochet, 992. — Recher- ches anatomiques et physiologiques sur quelques végétaux monocotylés, Mirbel, 1057. — Sur la fé- condation du p-llen conservé, Haquin, 1088. — Observations sur les recherches anatomiques et phy- siologiques sur quelques végétaux monocotylés de M. Mibel, Gaudichaud, 1153. BOTANIQUE PROPREMENT DITE, Sur le silphion des Grecs, le silphium ou le laser- pitium,des Latins, Guyon, 492, 542. — Sur la tribu des pradaxinées et fondation du nouveau genre Gy- rophragmium, Montagne, 779. — Flore de la Vienne, Delaltre, 10.7. — Sur un nouveau genre de la famille des Hépatiques, Bory de Saint-Vin- cent et Camille Montagne, 1033. CHIMIE VÉGÉTALE. Formation et développement de la cellulose pen- dant le cours de la végétation, Mérbel et Payen, ® DU i:" SEMESTRE DE 184.3 98. — Note sur le nectar des fleurs, Braconnot, 154. Foologie. Û. 1. MAMMIFÈRES. Sciurus volans, 216. — Sur le tapir-pinchaque, J. Gounot, 523. — Notice sur les cochons à pen- deloques, variété ou monstruosité du cochon domes- tique, Eudes Deslongchamps, 443. Sur les singes américains composant les genres Nyctipihtèque, Jai- miris et Callitriche, Isidore Geoffroy Saint-Hi- laire, 963. Û. 17. OISEAUX. Index ornithologique, Lesson, 13, 36, 60, 295, 353, 346, 588, 721, 1067, 1087. — Description de trois nouvelles espèces d'oiseaux-mouches, Jules Bourcier, 176.— Quelques oiseaux nouveaux ou peu connus de la Colombie, De Lafresnaye, 705. — Oiseaux=mouches nouveaux ou mal connus, J. Bourcier, 129. — Nouvelle espèce d'oiseau, le Cal'yrhynque du Pérou, Lesson, 850. — Nou- velle espèce de perroquet de la mer du sud, Lesson, 922, 947. — Oiseau-mouche Hélène, Deluttre, 991. — Oiseaux-mouches nouveaux ou peu connus, déconveris à Griatimala, Delaltre, 1068. —Mœurs du couroucou pavonin et détails sur les contrées qu'il habite, Delattre, 1112. Ô. 111. REPTILES. Nouvelle espèce de Seps supposé être le Jaculus des anciens, Guyon, 898. Ô.1V. MOLLUSQUES ET COQUILLES, INVERTÉBRÉS. Recherches relatives à des animaux invertébrés faites à Saint-Vaast-la-Houge, Quatrefages, 85. — Sur des coquilles vivantes, mais jusqu’à ce jour, connues seulement à l’état fossile, et retirées du fond de la mer au moyen de draguages faits par M. lorbes, 254 — Considération sur la station normale comparative des animaux mollusques bival- les, À. D'Orbigny, 411. — Sur l’éolidine para= doxale, Quatrefages, 1040. . v. INSECTES, ANNÉLIDES, CRUSTACÉS. Sur une nouvelle espèce du genre drilus, Lucas, 11. — Sur les vaisseaux biliaires ou le foie des in- sectes, L. Dufour, 151. — Mœurs, développe- meut et mélamorphoses de la caridina dumaretii, Milne Edwards, 326. — Sur quelques insectes ob.ervés pendant l’éclipse de soleil du 8 juillet, À. Villa, 541. — Nouveau genre d’orthoptères de la famille des mantides, Guenèin-Menneville, 569. — Sur la ligidie de Persoon. Lereboullet, 960. — Sur les métamorphoses de la porcellana longicornis et description de la zoé qui est la larve de ve crustacé Félix Dujardin, 1139. $: VI. ZOOPHYTES , INFUSOIRES, MYCROSCOPIQUES. Sur un nouveau genre de médullaires, prove- nant de la métamorphose des syncorynes, Du- jardin, 1070. SCIENCES APPLIQUÉES. ARTS INDUSTRIELS, AGRICOLES. Û. 1. ARTS MÉCANIQUES. Machine à forger, Ryder de Bolton, 178. — Modification aux machines à fabriquer le papier, T. Sweelapple, 178. — Procédés employés dans la fabrication du papier de tenture pour obtenir, à peu de frais, de grandes figures coloriées, 231, — Machines à vapeur sur les établissements affectés à leur construction, Calla, 276, 307, 367,398, 420, 447. — Pièce d’horlogerie indiquant les millièmes de seconde, 330. — Nouvelle locomotive de M. Ste- phenson, 494. — Filatures anglaises, Manchester, 591. — Sur l'action de la vapeur dans les machi- nes, principalement dans celles d'épuisement usitées dans le comté de Cornwall Combe, 151, 754. — Nouveau procédé pour rouir le chanvre et le lin sans aucune insalubrité, Rouchon et Gisquet, 962. Moÿens de peigner et de préparer les matières fila= menteuses, Smith et Buchanan, 916. — Foulon à percussion pour le dégraissage et le lavage des draps, 1042. — Machine à faire des biseaux sur des planches de cuivre, 1074. — Voiture pour l'en- rayage ct le dételase des chevaux, Fusz, 1106. à j. V $: 11. ARTS MÉTALLURGIQUES. Nouveaux procédés de fabrication du fer, au moyen du gaz des hauts fournaux, 115. — Progrès de la fabrication du fer à l'anthracite, en Amérique, Johnson, 153. — Moyen de recouvrir les surfaces métalliques, Tatbot de Laycoock-Abbey, 207. — Action de l'air et de l’eau sur le fer, Mallel, 275. — Nouveau système des chaudières des brasseries belges de Louvain, La Cambre et Persac, 369.— Modifications dans la structure du fer après sa fabri- cation, Hood, 370. — Nouveaux moyens de fabri- quer le fer, Meckenheim, 548. — Sur les modifi- cations dans la structure du fer après la fabrication, Charles Hood, 617, 664. — Sur l’état présent et à venir de la houille et du fer dans la Grande-Bre- tagne, 780. — Machine pour faire les clous de fer à cheval, 834. — Application du gaz des hauts fourneaux aux traitements métallurgiques, 873. — Gravures en relief sur métaux par un nouveau pro- cédé, 913. — Fabrication des matrices pour estam- per, Baggaly e Sheffield, 924. — Sur la forme des essieux des locomotives et de la qualité des fers qu’il convient d’y employer, 973. — Essieux pour chemin de fer, 996, — L'acier, 1044. — Grille- chaîne sans fin pour les foyers, Jobard, 1115, — Moyens de fabriquer et d'affiner immédiatement le fer, W. Clay. 4169. Ô. 111. ART PYROTHECNIQUES. Sur les effets de la force expansive de la poudre dans les mines et les armes à feu, Plazanet, lieu- terant-colonel du génie, 16. f. 1V. CONSTRUCTIONS. Édifices à l'épreuve du feu, Dyer, 156. — Mai- sons en bois, 925. — Bureaux à l'épreuve du feu, Cubit, 994. (3 V. ARTS CHIMIQUES. De l’emploi du sulfate acide d’alumine artificiel dans la teinture et l’impression des matières anima— les et végétales, 6%. — De l'emploi du naphte en Perse, comme matière éclairante, 90. — De l'emploi du suifate acide d’alumine artificielle dans lateinture et l'impression des matières animales et végétales (2e art.), 137. — Du tannage mécanique et de ses perfectionnements récents, 298, 273, 327. — Pro- cédés d’impressions en creux et en couleur sur cuir et sur peau, Bazin, 352. — Application des cou= leurs sur les cristaux dans lesquels il entre du plomb, Robert, 511, — Carton imprégné de divers oxi- des et destiné à remplacer les cuirs à rasoir, Finot, 372. — Sur les moyens de reconnaître la présence de l’acide sulfureux dans les produits du commerce, Fordos et Gélis, 468. — Éelairage à l'alcool, Emile Castelnau, 546. — Emploi du mactura au- rantiaca à la teinture, le docteur Mierques, 570.— Moyen d'imprimer les étoffes, Kent Kingdon, 571. Moyen de coller les papiers, Midleton, 589. — En- collage des chaînes pour tissus, Andrew, 590. — Préparation d’un jaune chrôme jonquille, Winter- feld, 109. — Falsification de la cochenille, 757, — Colle végétale, Jefferg, 834. — Perfectionnément dans la fabrication des chandelles, Palmer, 851.— Procédé pour le blanchiment, la purification et le raffiuage des suifs et autres matières organiques grasses, Watson; 899, — Nouveau procédé de fae. brication du blane de céruse, Gannal, 915. — Fa- . brication d’un combustible artificiel, Æur{z, 948. — Sur l'éclairage par les huiles essentielles de houille, de schiste, etc., Busson du Mouriez et Rouen, 962. — Sur la paille de mil comme sub- slancé colorante, Sch/umberger, 996. — Histoire de l'opération de teinture, 1024, 1074, 1089. —- De l'emploi du gaz comme combustible, dans les foyers industriels, Thomas et Laurent, ingénieurs, 1115. — Nouveaux moyens de dorer et d’argenter au trempé, Level, 1142. Ê. VI. ART. TYPOGRAPHIQUE. Procédé pour obtenir par la pression sur du cui - vre métallique des copies de médailles et d'autres objets semblables, Osann, 373. {. VII. CHEMINS DE FER, BATEAUX ET MACHINES A VAPEUR. Des accidents sur les chemins de fer, de leurs causes et des moyens de les prévenir, Locart, 292. — Bateau à vapeur à roues, à aubes horizontales et noyées, Fauloy, 583. — Locomotive fonctionnant avec deux fois moins de combustible que celles ordi- V1 paires, 782: — Sur les explosions des machines à vapeur, Sorel, 714. Ê. vi1r. EXPOSITION DE L'INDUSTRIE. 44e exposition des produits de l’horticulture, 192, 877. Ÿ. IX. ECONOMIE INDUSTRIELLE. Procédé pour préserver les puits des mines de certains gaz irrespirables, 782, — Nouvelle dispo- sition des bassines de sucre, 835. Ÿ. X. ÉCONOMIE DOMESTIQUE. Nouveau procédé pour la salaison des viandes, Payne, 980. — Conservation des substances ali- mentaires, J. @., 472, 496, 571, 618. — Système raisonné des prises d'air et des bouches de chaleur des poëles et des calorifères, Darcer, 636.—Eclai- rage par l'alcool, 544. AGRECULEURE. Ê. 1. QUESTIONS GÉNÉRALES. Notice sur le chène de Saint-Jean dans la forêt de Compiègne, Potrson, inspecteur des forêts de la couronne, {8.— Sur la variété du blé, dit de Sainte-Hélène, D'Hombres, 37. — Considérations sur les céréales et principalement sur les froments, Loiseieur de Lonchamps, 89. — De l'époque la plus favorable pour la récolte des froments, le mème, 118, 157. — De la faculté germinatuive du froment, 458, 179. — De l'agriculture dans l'ouest de la France, Leclairc-Thouin, 193. — culture du mürier-loup, 208. — Culture du coton dans le midi de la France, 215. — De la conser- vation des blés, 256. — Industrie vinicole, le comte Odart, 422. — De l'amélioration des prés, Félix Villeroy, 449. — Culture du cotonnier dans l'Hérault, 592. — Préparation de la semence de froment, pour préserver celui-ci dela nielle, 620. — Cultures des sols calcaires. 588. — Considéra- tion sur l'agriculture de la Sicile, le doct. Cuppar, 783. — Considération sur les céréales, Loiseleur de Longchamps, 853. — Engrais, expériences sur le guano, 950. — Du micocoulier et de ses usages, D'Hombres Firmain, 1021. f. 11. INSTRUMENTS AGRICOLES. Brouetle composée ou brouette jardinière, 594. — Nouvelles pierres artificielles pour aiguiser les Fauls, Bossin, 904. — Nouveau grefloir, Berge- vin, 998. $. 111. ÉCONOMIE AGRICOLE. Sur lagriculture de l’ouest de la France, considé- rée spécialement dans le département de Maine-et- Loire, 209. — Du topinambourg comme nourriture des bestiaux, 232. — Essai sur la croissance des arbres, D'hombres-Firusac, 281, 306, 331. — Considérations sur les sevheresses qui affligent les cantons élevés dans les années où les pluies sont rares et sur les moyens d'y remédier, Loiseleur de Longchamps, 353. — Engrais liquides, 374. — Comparaison des bœufs avec les chevaux. 373. — Nourriture des moutons avec du pain, Hermann de Lockalelli, 687. — Sur la cire des abeilles, Lewy de Copenhague , 158. — La carie du fro- ment, 879. — Maitre Jacques Bujault, 902. — L'ergot du seigle, 926, — De quelques engrais et de leur emplois Tourbe, 1091. — Vase-boue des rues, Sables coquilles, 1118, — Chaumes des trèfles. 1443. Û. 1V. ANIMAUX DOMESTIQUES. Éducation des animaux domestiques, Teæier, 181.— Races chevalines orientales, Hamont, 277. — Méthode orthopédique pour le redressement des cornes des taureaux et des génisses, Lassarade, 516. — Concours pour un prix relatif à la phthisie pulmonaire sur le gros bétail, 689. — Fièvre 1y= phoide chez les animaux, 784. — Les races de chevaux ct de bœufs de l’Anjou, Leclerc-Thouin, 1045, 1092, 1119, — Sur l'aptitude des juments et des pouliches à disputer les prix des courses, De Romanet, 1105. — Influence de la douceur envers les animaux, Magne, 1144. À. vr. ENTOMOLOGIE AGRICOLE. Nouveau moyen pour détruire les insectes, 47. — Histoire du thrips olivarius, le vicomte de Thury, 259. Û. V. MAGNANERIES. Sur quelques progrès de l’industrie séricicole en | Cambessède, 4. TABLE DES MATIERES en 1842, 500. — De la muscardine Felice-Amalo Duboin de Turin, 519. — Sur les moyens d'ap- précier Ja pureté de l'air dans les magnanneries, Robinet, 879. — Nouveau système de filature des cocons, 90. À. VI. MEDECINE VÉTÉRINAIRE. Emploi de l'arsenic à haute dose pour le traite- ment de la pleurésie chronique chez les moutons, — Sur l’angine gangréneuse , Rigal, 32. — Sur l'acide arsénieux considéré comme remède chez les animaux domestiques, Ro- gnelta, 52. — Note de MM. Danger et Flandin au sujet de l'emploi de l'arsenic chez la race ovine, 52. — Rapport de M. Magendie sur la même question, 50. — Nouvelle note de MM. Danger et Flandin à ce sujet, 99. — Maladie analogue au hoquet de l'homme observée sur un cheval, Palu, 182. — Tumeurs du mésentère et des valvules tri- cuspides du cœur, Thomas Mather, 213, 291. — Addition au mémoire de MM. Danger et Flandin sur l’arsenic, 388. — Sur le tournis des moutons et sur l'æstre qui le produit. 927. HORTICULTURE. Quelques nouveaux détails sur l'origine du Pau- lowsnia imperialis, Bossin, 213. — Greffe du châtaigner sur le chène, 258. — Notice sur les dablias, Bossin, 309, 333. — Importance de lé- chenillage, 335. — Taille de formation pour les ar- bres fruitiers dans les pépinières, 378. — Culture des gladiolus à l'air libre, 379. — Observations sur la théorie de Van Mons, Loiseleur de Longchamps, 400. — Modifications à la taille du pêcher, Pa- quel, 423. — Culture des fougères, Neumann, 470, — Considérations sur les pivoines en arbre, His, 498. — Système de plantation de pins et de | sapins, 518. — Sur la taille du mürier, Richard, 640. — Sur la récolte des graines, Joubert, T09.— | Appareil du sieur Lecoq pour faciliter la reprise des | boutures, 756. — Sur les cultures florales de quel- ques villes de France, Bossin, 952, 978. — Un pa- lais pour les fleurs, 954. — Nouveau greffoir-Ber- gevin, 998, SCIENTES HISTORIQUES. f. 1. FAITS GÉNÉRAUX. Cabinet archéologique de M. de Comarmond, à Lyon, Ernest Falconet, 693. Ô. 11. PHILOSOPHIE, LINGUISTIQUE; PHILOLOGIE, Essai de psychologie empirique pour servir de base à une symptomatologie de la folie, Par- chappe, 245. — Classification des racines chi- noises, 669. — Essai d’une grammaire des îles Mar - | quises, Lesson, 859, 909, 981, 1002, 1051. (. 11. HISTOIRE. Les gloires de la France, — Godefroy de Bouil- | Jon. — Suger. — La reine Blanche. — Madame de | Sévigné, 460. -- Recherches historiques sur la | perspective, Thenot, 521, 762, 908. — Note sur les druides, Constancio, 1006. — Un mot sur les populations anglaises de l'Afghanistan, 1122, — Recherches archéologiques sur le Crotoy, Labourt, 1149. Û. 1V. ÉCONOMIE SOCIALE. Question des sucres, C. B. Fraysse, 254. — Question vinicole, le même, 325. — De l’industrie des sucres, 348. — Un mot sur le mémoire de M. Léon Faucher, relatif au système monétaire, Constancio, S11. Û. v. MANUSCRITS, MINIATURES ; CARTES, AU- TOGRAPHES ; CHANTS ANCIENS, LIVRES IM- PRIMÉS RARES. Lettre inédite de Linné, 759. Û. vI. MONUMENTS ANCIENS, RUINES. Sur une brique de l'ancienne Babylone, Dureau- Delamalle, 410. Ê. VI. MONUMENTS GRECS. Sarcophage antique et frise du temple de Diane à Magnésie, apportés en France par les soins de M. Texier, 1079. Ê. VIII. MONUMENTS ROMAINS. Sur la distribution, la valeur et la législation des eaux dans l’ancienne Rome, Dureau-Delamalle, 495, 475, $. IX. MONUMENTS DJ MOYEN-AGE Sur les édifices les plus remarquables du départe- ment de la Sarthe, 19, 65. — Canton de Saujon, arrondissement de Saintes, Lesson, 141, 162, — Habitation de larchitecte Philibert de Lorme, C. Grouet, 185. — Canton de Cozec, arrondisse- ment de Saintes (Charente-Inférieure), Lesson, 237, — Canton de Gemozac, Lesson, 284, — Canton de Gemozac, 311, 557, 382, 597. — Canton de Saintes, 620, 837, 950, 956, 1121, 1170. — Sur l'architecture du moyen âge dans le Forez, l'abbé Roux, 549.— Notre-Dame-des-Miracles, à Mau- riac, Delalo, 862. f. XII. MUSÉES , COLLECTIONS. Acquisitions d’antiques pour le musée de Dijon, 792. — Rapport sur la collection de madame de la Sayette, de la Sicotière, 1076. (. XIV. SÉPULTURES, MOMIES. Sépultures antiques à Quatre-Mares, A. Deville, 718.— Nouvelles découvertes de cercueils à Quatre- Mares, 787. — Tombeau de Pétrarque, 1103. — .$ XV. USTENSILES , MEUBLES SACRÉS ET PRO- FANES, VÉTEMENTS. Notice sur les calices depuis l'établissement de la religion chrétienne, Barraud, 41. — Palenes, 68. $. XVI. BIJOUX, ORNEMENTS ANTIQUES, DIVERS, Costumes, ornements et décorations du moyen âge depuis le 7° siècle jusqu'au 178, Henry Schaw, 645. Û. X. FOUILLES ET DÉCOUVERTES. Fouilles du château Gaïlard dans lParrondisse- ment du Hävre, Pabbé Cochet, 261. GEOGRAPHIE. Ô. 1. QUESTIONS GÉNÉRALES. Sur les cartes en relief de M. Bauerkeller, Jo- mard, 427. $. ir. EUROPE. Défrichement du lac Haarsem, en Hollande, 188. — La Valachie, 669, 742. f. 1. AFRIQUE. Résultat des voyages à la découverte des sources du Nil-Blane, 20. — Sur les pays limitrophes de la Nubie et du Sennaar, Gautier d'Arc, 45. — Car- thage, 94, —- Ruines de Carthage, F. Flachènaker, 476, 525, 551, 515. $. 1Y. AMÉRIQUE. Sur un nouveau projet de canal à travers l'isthme de Panama, Warden, 119. — Notice sur le Yuca- than, 406, 503, 599, 623, 646, 717. — Séjour aux | îles Marquises en 1840. Lesson, 764, 738, S13. — | Voyage en Californie, Duflot de Mofras, 883, 931. — Voyage dans le Chili et à Cusco, Claude Gay, 1029, 1078, 1100, 1171. f.xr. VOYAGES SCIENTIFIQUES. Extrait des souvenirs de voyage dans l'Italie sep- tentrionale, le baron d'Hombres Firmas, 693.— Voyage dans le Chili et à Cusco, patrie des anciens incas, Claude Gay, 957. Voyage de la Danaide, 983. STATISTIQUE. Sur les développements de la Caisse d'épargne de Paris et leur influence sur la population parisienne, C. Dupin, 70. — Population de la Belgique, 384. Statistique des individus atteints de folie en Angle- terre, 527. — Statistique des bibliothèques de France et de Paris. 4007. Etablissements publies. SOCIÉTÉS SAVANTES EN FRANCE. INSTITUT DE FRANCE. Séance annuelle, 769, 793. — Prix décernés : prix de phylologie comparée à M. Lafaye, 769. — Prix proposé, 170. — Sur l’origine du Boudhisme, Burnouf, 793. — Notice sur la vie et les ouvrages de Nicolas Poussin, Raoul-Rochette, 193. — Sur là polygamie en Orient, Blanqui, 795. ACADÉMIE DES SCIENCES. Séances ordinaires, pages 1°, 49, 99, 145, 241, 289, 385, 409, 457, 505 553, 601, 647,675, 721, 8 17,863, 9L0, 960, 1008, 1056, 1104, 1153. Nominations : Nominations de M. Audral, 241. — De M. Rayer, 299. — De M. Hansen, membre correspondant, 339. — Nomination de M. Lamé, 409. — Nomination de M. Henry Roze,-chimiste de Berlin, en qualité de membre correspondant, 457. __ Nomination de M. Velpeau, 601. — Nomina- tion de M. Langier, 1056. ACADÈMIE DES SCIENCES MORALES ET POLITIQUES. Séance annuelle, 999. — Séances ordinaires, p. 58, 49, 92, 97, 138, 193, 255, 283, 336, 555, 404, 452, 501, 549, 595, 643, 668, 712, 760; 810, 857, 907, 954, 1850, 1096, 1147. — For- mation du bureau, 92. ; Prix proposé : de la certitude. Sujet proposé pour le concours de 1846, par la section de phylo- sophie, 857. — Prix proposé pour 1844 et 1845, 999. Nominations : De M. Duchatel, 38. — De M. Williams Senior. 482. Compte-rendus des communications. — Sur la condition légale des débiteurs à Rome, Gyraud, 38, 501, 349. — Sur le travail et la condi- tion des enfants employés au liavail des mines en Angleterre, Villermé, 92, 138.— Sur le contrat de société civil et commercial, Troplong, 93, 139, 183. — Deplacement de la population de Paris, . Benoiston de Châteauneuf, 255. — Des pouvoirs éminents des papes, Berryat Saint-Prix, 236. — Sur les aliénés, les sourds muets et les aveugles des Etats-Unis, Ramon de la Sagra, 256. — Biblio- graphie de Spinosa, Damiron, 283. — Réfutation de la doctrine de Broussais, Dubois d'Amiens, 283, 356, 353. — Notice sur Néron, Nodel, 556. — Sur la politique de Louis XI, Michelet, 355. — Sur les mœurs et le langage des habitants de la Bretagne, Villermé, 356, 405. — Sur les recense- ments en Amérique, Vüllermé, #04. — Sur la lé- gislation douaniaire de la France avant Colbert, Wolowski, 432. — Budjet romain sous le règne d’Auguste, Dureau de la Malle, 595. — Lettres inédites du père André, Cousin, 643, 668. — Sur la population de la Grande Bretagne, De Chäteau- neuf, 64%. — Caractère de la domination romaine dans la Gaule et la Grande Bretagne, Bonnechose, 645. — Sur la colonisation de l’Algerie, Enfantin, 72. — Sur l'or et sur l'argent, comme étalons de la valeur, Léon Fauché, 712, 161. — Observa- tions sur le Mémoire de M. Faucher, Moreau de Jonez, 810. — Sur la théorie de la raison imper- sonnélle , Boudllé, 810. — Histoire de la législa- tion‘ancienne en Auvergne, Bayle Mouillard, 858. — Sur le pouvoir municipal dans les provinces du Midi, et sur les sources de l’histoire de la ville de Strasbourg, Giraud, 907. — Sur l’agriculture de la Bretagne, De Chäleauneuf, 907. — Sur les coutumes de Pretagne, (riraud, 955. — Eloges de Daunou, Mignet, 1001. — Examen de quelques reproches adressés aux tendances industrielles de notre époque, Dunoyer, 1050, 1096. — Sur les avantages commerciaux à la suite des traités faits entre la Chine et la Grande Bretagne, Blanqui, 1147, — Notice sur Barnave, Beranger, 1148. ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES- LETTRES. Nomination de M. Ampère, 47. SOCIÈTÉ D'ENCOURAGEMENT. Séances, 86, 177, 347, 445, 545, 636, 686, 107, 810, 994, 1088. Nomination : M. Philipart en remplacement de M. Soulange-Bodin, 177. SRE Prix proposés : prix de 2000 fr, pour la théorie et la pratique des assurances de tout genre, 178, 972. — Pour un moyen de rendre l'alcool im- propre à entrer dans les boissons usuelles, 545. — Prix de 2000 fr. pour le moyen de rendre l'alcool impropre à entrer dans les boissons; pour la cul- ture des plartes nouvelles, 708. Prix décernés : à M. Vaudoyer et Valadon, 545. — Duval, Boulard, pour les moyens de prévenir l'humidité dans les constructions, 546. — Tesson et Pinon, pour la construction des creusets, 546. — Fauger et Henry Richelot sur les associations al- lemandes, 656. DU 1 SEMESTRE 1843. Comptes-rendus : Sur des tableaux représentants des objets industriels, exécutés par Knab, À. Du- rand , 81. — Sur une machine pour tailler les bouchons de liése, Cassa, 87. — Sur le concours relatifs à l'introduction en France des plantes exo- tique, Leclerc-Thouin, id. — Nouveau manomètre de M. Thomas, 177. — Procédés de M. Aubert, pour recouvrir la perkaline, les ouvrages brochés ou réliés, 177. — Sur l’industrie sucrière, 272. | — Lévier frain de M. Huau. — Observations au sujet de la loi présentée sur les brevets d'invention, Franceur, 347. — Rapports sur les résultats du concours relatif aux perfectionnements des arts cé- ramiques, Gauthier de Chaubry, 445. — Sur la fabrique de fer creux de M. Gaudillot, 446.— Sur le dégorgement des sangsues, Husard, 446. — Sur l'héliostat de M. Sibermann, Seguier, 446. — Rapport sur le résullat du concours pour moyens de prévenir l'humidité dans les constructions, Gourtier , 545. — Rapport sur la fabrication des creusets, 546. — Rapport sur la rédaction d’un Mémoire relatif aux douanes allemandes, 546. — Marbres artificiels de M. Maurin, 686. — Sur la mature du frein dynamométrique de M. Martin et Reymondon, 686. — Compas à étipse de Volo- awilz, 686. — Figures en carton pour donner les reliefs de certains corps géométriques, Dupin. — Machine à écrire pour les aveugles, 686. — Bar- rage mobile de M. Thenard, 687. — Perfection- nements du mécanisme des treuils, Huan, 809. — Rapport sur les procédés de M... Sajon, pour les dessins de tapisserie analogue à celle de Berlin, Vallot, 994,—Echelle équerre, Chaussenot, 1089. SOCIÉTE DE GEOGRAPHIE. Séance générale et annuelle, 45, 840, 861. — Rapport sur les prix proposés, 851. SOCIETE GEOLOGIQUE DE FRANCE. Composition du bureau, 102. — Séance extraor- : dinaire à Poitiers, 1127. SOCIETE ROYALE DES ANTIQUAIRES. Séances, 102, 408, 503, 767, 1151. — Formae üion du bureau, 102. SOCIETE FRANÇAISE POUR LA CONSERVA- TION DES MONUMENTS. Séances ordinaires, 140.— Prix décernés, 141. SOCIETE POUR LE PATRONAGE DES JEUNES GARÇONS. Fondation de la société, 512. SOCIETE ROYALE ET CENTRALE D'AGRICULTURE, Séances, 733. — Prix décernés, 733. — Prix proposés pour 1844, 73%. — Pour 1845, 735. — Pour 1846, 735. — Pour 1848 et 1850, 756. INSTITUT HISTORIQUE. Neuvième congrès. Programme des questions, 836. — Séance d'ouverture, 886. SOCIETE ORIENTALE, Questions proposées, 1004. SOCIETE DU MAGNETISME DE PARIS. Reconstitution, 1151. COURS PUBLICS. Cours d'économie sociale de M. Blanqui, au Con- servaloire des arts et métiers, 15, — Cours. de M. Dumas, à la Sorbonne, 73.— Cours de M. Or- fila, 112, 133, 439, 466, 484, 515, 537, 565, 584, 613. Cours d’embryogénie comparée, de M. Coste, 192, — Cours de chimie à l’Athénée, de Moyen- court, 240. — Cours de langue malaye et javanaise, de M. Delaurier, 431. — Cours de botanique et de physique végétale, de M. Adolphe Brongniart, professeur au Muséum d'histoire naturelle, 816. — Cours d’organogénie comparée, de M. Coste, 1055. Cours de M. Quinet, au collége de France, 1098. SOCIÉTÉS SAVANTES EN PROVINCE. CONGRES SCIENTIFIQUE DE FRANCE. Onzième session, à Angers, 432, SOCIÉTÉ DES SCIENCES, ARTS ET LETTRES DE PAU, 026. vi] SOCIÉTÉ DES ANTIQUAIRES DE LA MORINIE. 527. SOCIÈTÉ DES ANTIQUAIRES DE LA NORMANDIE, 592, SOCIÉTÉ D’AGRICULTURE DES DEUX-SÈVRES. Concours pour l'élève du mürier, 672. SOCIÉTÉ VÉTÉRINAIRE DES DÉPARTEMENTS DE L'OUEST. Concours pour un prix relatif à la phthisie pul- monaire sur le gros bétail, 689. SOCIÉTÉ ROYALE DES SCIENCES, ARTSET BELLES- LETTRES DE CAEN, Prix proposés, 720. SOCIÉTÉ D'AGRICULTURE DE SAINT-OMER. Exposition d’horüculture, de peinture, et des produits de l'industrie pour les départements du Nord et du Pas-de-Calais, 744, CONGRÈS ARCHEOLOGIQUE À POITIERS. 432, 1007; 1027. Séance du 2, 5, 4 et 5 juin. 1053, 4099. SOCIÉTÉS ÉTRANGÈRES. ANGLETERRE. Sociéte asiatique de Londres, 883. ALLEMAGNE « Société royale d’archéologie de Copenhague. — Compte rendu des séances, 581. ITALIE, Association agricole à Turin, 7617, S40. — Prix proposés, — Quelle influence la culture des rizières peut avoir sur la santé de l'homme, et indi- quer les moyens bysiéniques les plus efficaces pour concilier cette culture avec la santé des personnes exposées à son influence, 840. AMÉRIQUE. Sociélé d’'horlicullure de Massachusetts (Amé- rique seplentrionale), 456. BIBLIOGRAPHIE. Pages : 48, 79, 96, 102, 144, 168, 192, 216, 240, 264, 288, 319, 360, 584, 408, 432, 456; 480, 504,528, 552, 576, 600, 624, GA, 672, 696, 720, 768, 192, 840, 910, 935, 1007, 1031, 1055., 1079, 1103, 1151, 1175, NECROLOGIE: Félix de Boissy, 934, 1057, Barbier du Bocage, 959. — Lacroix, 959. — Bouvart, 1057. BULLETIN MEXEOROLOGIQUE DU MOIS. Pages : 166, 167, 168, 353, 359, 360, 528, 670, 671, 672, 933, 934, 935, 1125, 1126, 1127. FAITS DIVERS. Réorganisation de l’école des chartres, 48. — Nomination de M. Gyraud comme inspectenr ex- traordinaire des écoles de droit, 72.— L'arbre de Martigny, 264. — Propagation de la truffe, 336. — Pétition de la société industrielle de Mulhouse au sujet de la loi sur le travail des enfonts dans les marufactures, 309. — Guérison des maladies des yeux, 408. — Graines de plantes rares du jardin de Padoue, 432. — Le prince Charles Bonaparte, membre honoraire de l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg, 504.— Découverte du brouillard des aphorisme d’Hypocrate, écrit en quatre langues, par Marc-Antoine Gaiot d’Annonay, 527, — Per- fectionnement au Daguerréotype, 62%. — Echenil-. leur de M. Arnheiïter, 624. — Nappe d'eau chaude au milieu de la mer, 768. — Ossements d’animaux, découverts dans une carrière de Durham Down, 768. — Trophées d'armes sculptées, du dix-huitième siècle. — Ouverture du cours de M. Arago, 792. — Proscription de la vaccine au Paraguay, 840. — M. Huot, 886. — Procédé pour rendre les pierres et les briques imperméables, 910. — Piles de char- bon perfectionnées par Deseuil, 983.— Mission de M. de la Pilaye pour visiter les monuments druidi- ques de la Francé, 1175. — Essai d'un appareil pour remplacer une pompe à incendie de première force, 1175. FIN DE LA TABLE DES MATIÈRES, ÉCHO PLAN ET BUT DU JOURNAL. La science aujourd’hui {ouche à tous les intérêts de la société, à tous les plaisirs de l'intelligence , et tout le monde veut suivre son mouvement, ses progrès : le savant et l'industriel, pour féconder la spécialité qu’il a embrassée ; le littérateur et l'artiste, pour enrichir l’œuvre de son imagination, et l'homme du monde pour occuper utilement ses loisirs et apprécier toutes les créations. Les connaissances encyclopédiques ont péné- tré partout, parce qu’elles sont utiles à tous. Au milieu de cette tendance générale, au milieu de tous ces écrits qui s’impriment en Europe pour chaque branche de la science, il est important qu’il y ait un foyer commun où viennent se concentrer toutes les spécia- dités, une feuille encyclopédique qui enregis- fre avec ensemble et méthode les découver- tes et les perfectionnements, pour répandre ensuite dans tous les pays le nom et les tra- vaux des hommes dévoués aux sciences. Tel est le but que l’Écho du Monde savant s'offre d’atteindredepuis quatre ans.sous la nouvelle direction de M. le vicomte ADRIEN DE LAVA- LETTE. Ce journal, quirenferme par an la matière de QUARANTE-SIX VOLUMES ordinaires in-#°, et qui, dans chaque semestre, publie, comme onle voit par les tables des matières, plus de deux mille articles, est, sans contredit, aujourd’hui, le plus complet des journaux scientifiques des deux mondes : aussi est-il demandé pour les bibliothèques et les grands établissements d'instruction publique. Sou- tenue par les savants les plus distingués, ai- dée par de nombreux correspondants, nour- rie par tous les écrits scientifiques publiés en Europe, la rédaction ne laisse échapper au- eun fait important dans les sciences, les arts industriels et l’agriculture, et elle tâche tou- jours de tenir un juste milieu entre les longs mémoires que l'on ne lit pas, et les analyses trop courtes qui ne rendent pas clairement la pensée de l’auteur. L'Ecuo pu monDe s\vanr parait le jeudi et le di- manche en 24 colonnes petit in-folio, et donne ré- vulièrement : 4° les observations météorologiques ; Do les nouvelles scientifiques; 3° le compte rendu des académies et des sociétés savantes de tous les pays; %o les travaux des savants des deux mondes dans toutes les sciences; 5° la bibliographie ; 6° les cours scientifiques. Des figures descriptives accampagnent le Journal toutes les fois qu'elles sont nécessaires à l'intelligence du texte, Une table des matières est toujours le prospectus le plus vrai, le plus complet, et elle peut seule faire apprécier d’une manière juste l'importance d'un journal et la part que prend à sa rédaction chaque collaborateur. CONDITIONS D'ABONNEMENT, On s’abonne à Paris, au bureau du Journal, rue des Beaux-Arts, 6, près du palais des Beaux-Arts , au prix de: 3 mois. 6 mois. t'an* PARIS, 7 ff.» 13 f. 50 95 f. DÉPARTEM., 8 50 16 » 30 ETRANGER, dans les pays qui paient port double 10fr. 418 fr., 39 [. Les souscripteurs peuvent recevoir pour 5 francs par an, à Paris; 6 francs pour les départements : L'ECHO DE LA LITTÉRATURE ET DES BAUX-ARTS DANS LES DEUX MONDES dont le prix est de 10 f. par an pris séparément, Ce recueil, qui paraît le 25 de chaque mois, donne régulièrement : 1° la revue critique des ouvrages nouveaux, en France ei à l’é- tranger;2°la chronique littéraire;3e le compte rendu des sociétés littéraires ; #4 le bulletin et les nouvelles des beaux-arts ; 5’ la revue et la chronique des théâtres de tous les pays ; 6, la chronique des salons; 7° la revue des modes ; 8° la biographie des hommes distin- gués morts dans le mois ; 9% la bibliographie littéraire. (Voyez la table d’un numéro de cette revue.) L’ECHO DE LA LITTERATURE ET DES BEAUX-ARTS est indispensable à tous ceux qui veulent conuaître le mouvement littéraire et artus- tique dans les deux mondes , étant le seul journal qui suive ce mouvement d’une manière réguliere et méthodique. Au milieu des écrits qui inondent tout les ans la librairie et le théâtre; il faut un guide pour ehoisir, un souvenir pour se rappeler : les feuilles sont en cela insuffisantes, elles s’occupent peu de littérature étrangère , ne vivent qu'un jour, et lors même qu’elles sont conservées, on ne peut, faute de table, y retrouver un compte-rendu noyé dans une foule d'articles. Complété par l’Echo de la littérature, V ECHO DU MONDE SAVANT fait revivre mainte- nant le BULLETIN UNIVERSEL de M. Férussac, et forme une REVUE ENCYCLOPÉDIQUE qui peut remplacer la plupart des recueils publiés en Europe, et qui devient indispensable à tous ceux qui veulent être au courant des acquisitions de l'esprit humain. Les souscripteurs de l’'Echo du monde sa- vant reçoivent aussi, moyennant 5 francs par an pour Paris, et 6 francs poùr les dépar- tements, LES BR JAVA MORCEAUX CHOISIS DE LA ERT''ERANERE PU POS, dont le prix est de 10 fr. par an pris séparément; Qui paraissent chaque mois et contiennent tout ce qu’il y a de plus remarquable dans les livres uouveaux, les pièces de théâtre, les feuilletons, les recueils et les journaux. On y trouve les meilleures pièces de vers, les plus jolies nouvelles, les pages et les pensées les plus remarquables de chaque ouvrage, les anecdotes du mois et ce qu’il y a de plus saillant dans les chroniques, les albums, les causeries et les revues. Plusieurs articles sont inédits. L’ECHO DU MONDE SAVANT, l'ECHO DE LA LITTÉRATURE ET DES BEAUX ARTS et les MOR- CEAUX CHOISIS DE LA LITTÉRATURE DU MOIS, contiennent ensemble les matières d'environ SOIXANTE VOLUMES ordinaires in octavo (romans). = AN me, On peut s'abonner, sans augmentation de frais, dans tous les BuREAUX DE POSTE ET DE MESSAGE- RIES, et chez les PRINUIPAUX LIBRAIRES. Paris. Baillière, rue de l'Ecole-de-Médecine , 17. — Bellizard-Dufour, rve de Verneuil, 19 bis.—Broc- kaus et Avenarius, rue Richelieu, 66. — Chame- rot, quai des Augustins, 33. — Genella, rue Ri- chelieu, 104. — Roret, rue Hautefeuille, 10. — J. Renouard, rüe Tournon, 6. — Salva, rue de Lille, 4. — Schwarts et Gzgnot, quai des Augus- tins, 9. — Treuttei et Wuriz rue de Lille, 17, — Grimbert et Dorez, rue des Grands-Augustins, 20. — Hector Bossange, quai Voltaire, 11. — Daguin frères, quai Malaquais, 7. — Didier, quai des Au- gustins, 30. — Rey et Gravier, quai des Augus- üns, 9. Béparte:nents, Lyon, Beaudiers. — Bordeaux , Delpech. — Toulouse; Douladoure et Pruret. — Nantes, Fo- rest. — Caen, Huet-Cobourg. — Le Hävre, Le Normand de l'Osier. — Strasbourg, Alexandre. — Dijon, Douillier. — Sens, Théodore Tarbé, — Rouen, W'arney et comp. — Metz, Verronnais. Etranger. Londres, Alexandre, 57, Great-Russe!-street , Bloomsbury. Baillière, 219, Regent-Street. — Saint-Pétersbourg, Bellèzard-Dufour. — Madrid, Casimir-Monier. A. D. Fetippe Rinchand. — Turin, Bocca. — Rome, De Romanis, Letruchi. — Vienne , Bohmann et Schweïgerd , libraires de la cour imp@riale. — Beilin, Ashr, libraire de la cour impériale. — Lisbonne, Borel-Borel. — Amster- dam, Conongetle. — La Haye, Fan-Cleef. — Borda, Bræsse et comp. — Gand, Dujardin. — Milan, Dumolard fils. — Anvers, Fan- Woile. — Florence, f'ieusseux. — Athènes, Vas. — Reit- zel. — Zurich, Fuessey et comp. — Leipzick, Mic- kelsem. New-York, Berard et Mondon. — Mevico, Mariano-Galban. — Rio-Janeyro, Da Vega, On peut se procurer la collection des six premières années de la première série, au bureau du Journal, au prix de 80 fr., au lieu de 417 fr. La Direction a fait réimprimer des numéros pour former une trentaine de collections de cette première série. — La seconde série commence au premier janvier 1510, elle sera composée de dix volumes. Les six premiers volumes de cette série (comprenant les années 1840, 1841, et 1842), seront donnés pour 60 fr. au lieu de 75 fr., à tout souscripteur de l'année 1543. PARIS. — IMPRIMERIÈ DE LACOUR ET MAISTRASSE FILS, _…… Rue Saint-Hyacinthe-Saint-Michel , 35. DES dela 2 DIXIÈME ANNÉE. REVUE ENCFCLOPÉDIQUE DES TRAVAUX DES SAVANTS DE ‘TOUS LES. PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES FcrmMantavec l’'Echo de la littérature et des beaux-arts e1 \es Morceaux choisis que Les sou. cripteurs peuvent recevoir pour CINQ FRANCS par an et par recueil la matière de soixante volumes ordinaires in-8, PARIS UN AN 25F. SIX MOIS 13 F. 50 TROIS MOIS 7 r. PRIX { DÉPART. 30 16 8 59 ÉTRANGER 5 fi. en sus } our tous les pays payant port dcuble, PARAISSANT LE DIMANCHE ET LE JEUDI PARIS, TT œ : DCS SOMMAIRE. — ACADÉMIE DES SCIEN- CES. Séance du 2 janvier 1843.— SCIENCES PHYSIQUES. Rapport sur un mémoire de M. le docteur Poiseuille ayant pour ttre : Recherches expérimentales sur ie mouvement des liquides dans les tubes de petite dimension; par M. Re- gnaul. — SCIENCES NATURELLES. M=- DECINE. Hôpital militaire de Barcelone. Blessés des 45 et 16 novembre. — ZOGLOGIE. Obser- vaiions sur une nouvelle espèce du genre drilus ; Lucas. — Index ornithologique: Lescon. — SCIENCES APPLIQUÉES. Cours de M. Blan- qui, de l'Iastitut; À M. — ARTS PYROT£ECH- NIQUES. Sur la force expansive de la poudre dans les mines et les srmes à feu ; Plazonet, lieu- tenant-colonel du génie. — Hydraulique flottant aspirant de Caligny. — AGRICULTURE, Note sur le chéne de Saint-Jean dans la forêt de Com- piègne; Poirson, inspecteur des forêts de la cou: ronne, — ARCHÉOLOGIE. Edifices les plus re- marquables dans le département de la Sarthe; GEOGRAPHIE. — Résultats des voyages à la découverte du Nil Blanc. DIRE Ce ACADÉMIE DES SCIENCES. Séance du lundi 2 janvier. _ L'Académie avait à nommer un vice- - président à la place de M. Dumas, qui passe cette année à la présidence. Cette nomination a été vivemeut discutée, ce n’est qu'après trois tours de scrutin que M. le baron Charles Dupin a été nommé en cette qualité à la majorité de 30 voix contre 19, Entre le comité secret et la séance pu- blique il n’y a de différence que le genre de discussions soulevées. Or, les discussions telles que celle de la séance de lundi, peu- vent donner une idée des débats du comité secret. L’Académie qui déplore, par l’or- gane d’un de ses plus illustres et de ses plus respectables membres, la présence du public dans la salle des séances, devrait éviter de s'occuper publiquement de se; affaires administratives. Il s'agissait de nommer deux membres pour la commission centrale et adminis- trative. A-t-on nommé, n’a-t-on pas vom- mé? Nous deyous l'oublier. M. de Blain- ville, dont nous admirons la verve à ses excellentes leçons de la Sorbonne, devrait en dépenser un peu moins à l’Académie. CHIMIE. — M. Jacquelain adres.e à l'Aca- démie une méthode d'analyse pour con- denser el reconnaître des quantités no- tables où imperceptibles de gaz hydrogène les } “UN RUT DES PETITS AUGUSTINS;21-7E ne VER TN à arseniqué. phosphoré ou de gaz sulfureux. 2° Une méthode nouvelle pour extraire tout l’arsenic d’une matière animale em- poisonnée. M. Jacquelain entre dans des considéra- lions qui établissent, d’une manière claire et positive, les avantages de la méthode senic dans les cas d’empoisonnements ou d'analyse quantitative. Ainsi, au lieu d’une carbonisation par l'acide sulfurique d'une dessication de la matière charbonneuse et d’une attaque à siccité par l'eau régale ; opérations désa- gréables. M. Jacquelain fait usage d’un courant de chloreetopère avec des liqueurs jaugées. Quant à la seconde, il évite avec un tube en S la perte d'hydrogène arsenié qui se fait par le Eube droit, destiné à l'introduction de l'acide, ce tube fut-il effilé, puis recourhé. Il recueille à l’aide du chlorure d’or des quantités d'hydrogène arséniqué, fort peu appréciables. Il évite les pertes de ce gaz, auxquelles expose l'appareil recommandé par la commission de l’Académie, quani on se borne à l’unique emploi du tube effilé, recouvert de clinquant. Nous ne reproduirons pas ici la longue suite d’expériences analogues exécutées pour recueillir l'hydrogène antimonié , danslechlorure. Toutes les opérat:ons diri- gées de la même façon que pour l’hyüro- gène arséniqué, ont été suivies de résnltats aussi précis. Il en a été de même pour l'hy- drogène phesphoré, car des masses d’hy- drogène humide circulant à travers un petit tube contenant 1 centigramme de phosphore de Barÿum pulvérulent ont abandonné tout leur hydrogène phosphoré dans la première courbure du tube laveur. Mais de ce que l'hydrogène antimonié peut être condensé par le chlorure d’or tout comme l'hydrogène arséniqué, il n’en faudrait pas conclure que lä méthode pour découvrir l’arsenic dans les matières orga- niques, serait applicable à lantimoine. Toute combinaison antimoniale rendue soluble de manère à ne point le troubler par l’eau n’abandonne qu'une fraction de l'antimoine sous forme d'hydrogène ant.- monié, l'autre se précipite. Cette difficulté étant prise en considération, il ne faudrait donc jamais doser l’antimoine d’une combi- naison au moyen du zine et de l'acide sul- furique étendu et jamais non plus employer qu'il propose, pour la recherche de lar- | 1e l'appareil à hydrogène timoine d'une ; sonnce par cé d’or exerce "Puisque le chlorure action décomposante si prompte et siéxacte à l'égard d’infiniment HS fier À ; petites proporlitas#e gaz sullureux sul- fhydrique et des Hxd e arséniqué; an- timonié, phosphoré* cé réactif jouirait en- core de la même puissance de condensation à l'égard de ces mêmes composés mélangés en proportion beaucoup plus grande à d’autres gaz compatibles. M. Jacquelain a enfin employé, dans ses analyses, un tube laveur qui permet d’obtenir les gaz dans leur plus grand état de pureté. BOTANIQUE APPLIQUÉE. — M. O Leclerc Thomis offre à l’Académie trois mémoires imprimés, les deux premiers relatifs aux effets du froid sur la végétation, le troi- sième à lélude des races végétales da ses rapports avec la naturalisition des p tes ec des arbres. Ces traveaux lus à la Société cent d'Agriculture se rattachent à des questi de physiologie et de météorologie sur le quelles M. Oscar Leclerc se propose d’'ap- peler prochainement l’attention de l’Aca- démie, dans un nouveau mémoire, à l’oc- casion de la maturation des fruits de la vigne. Tuérap.U:1QUE. — Le docteur Goudret avait indiqué le 20 juin 1842 l'application de la flamme à petites dimensions, contre différentes maladies. Il adresse aujourd hui à l’Académie plusieurs certificats de per- sonnes qui se trouvent parfaitement satis- faites de ce singulier traitement. M. Cazénave, professeur agrégé de la faculté de médecine de Paris, présente un ouvrage intitulé Traité des syphilides, ete., accompagné d’un Atlas ix folio, il prie qu'on veuille bien l’admettre au concours pour le prix Monthyon. MÉDECINE VÉTERINAIRE — M. de Gasparin a fait part à l’Académie d'une expérience dont nous avons déjà entretenu nos lec- teurs (Voir notre naméro du 8 septembre). M. Cambessèdes ayant un troupeau nom- breux qui, par suite de transitions de tem- pérature, était attaqué de pleurésie chro- nique, dont un grand nombre de moutons était déjà mort, et les autres paraissaient être dans un état désespéré; apprit avec sur- prise qu’un garçon chapelier avait obtenu des succès dans un cas pareil, en adminis- trant l’arsenic à haute dose. L'état déses- péré de vingt de ses moutons le décida à 4. tenter l'expérience; il administra à chacun trente grammes d'arsenic blanc en poudre, mélangé avec le sel commun. Sur ces vingt bêtes, il n’en mourut que deux ; huit jours après l'empoisonnement, les autres furent guéris. Ce premier succès l’encouragea à em- ployer les mêmes moyens sur le reste du troupeau de près de cent têtes, et il obtint le même résultat. La perte totale n’a été que de sept sur le nombre des moutons qui avaient pris l’arsenic. Cette substance n'a produit aucun effet nuisible sur les moutons dans l’état de santé. Il semble donc évident que l'arsenic n’est pas un poison pour les bêtes à laine, et l'on a assuré à M. Cambessèdes qu'il avait des effets tout aussi innocents sur le bœuf. M. de Gasparin appelle avec raison l’at- tention de l’Académie sur ce fait impor- tant par ses nombreuses conséquences, et principalement à propos de l'influence qu'il peut avoir sur la santé publique. NOUVEAU SYSTÈME DU MONDE |— « À M. le ministre de l'instruction publique, chargé de faire passer le second Mémoire ci-joint à l’Académie...» Ce Mémoire, intitulé vrai système du monde, est dû à M. Godard, astronome de Vienne. Il est accompagné d’un tablean représentant Îe plan de ce vrai système et orné de ces suscriptions assez curieuses : « L'auteur honore sa patrie ! Il ne recon- naît qu'un Dieu, qu’un système et qu’un Godard pour le démontrer. » Signé, le savant de l’Isère, » Gaspard Goparp. » Encore un rival de M. Durand, de Bor- deaux. L'académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont les titres suivent : * Traité élémentaire d' Astronomie, ou con- paissance de la nature et des mouvements des corps célestes, par C. Bailly de Mer- lieux (1). —Mémoria su l’applicazione del Calcolo dei Residui all’integrazione dell’e quazioni lineari a derivate parziali di Bar- naba Tortolini. — Notions sur la machine analytique de M. Charles Barbage, par M. L.-F. Menabrea. — Notes économiques sur l'administration des richesses et la sta- tistique agricole de la France , par C.-C. Roger.— Chemie als naturliche grundiage Wissenschaftlicher_ nafeor - une gerverb- hunde nach dev wichtigstin resultaten physikalischer und chemischer forschun- gen, etc., vou karl Aug. Neumaun. — Traité des Syphilides ou maladies véné- riennes de la peau, par P.-L. Alphée Caze- nave. La séance est levée à 5 heures. — pee — SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE. Rapport sur un mémoire de M. le doct. Foi- seuille, ayant pour titre : Recherches expé- rimentales sur le mouvement des liquides dans les tubes de très petits diamètres; par M. Regnault. Les hydrauliciens ont cherché depuis long-temps à déterminer, par la voie di- recte de lexpérience, les conditions du mouvement de l’eau dans des tubes; mais comme ils avaient principalement en vue l'application au mouvement de l’eau dans (4) Faisant partie de l’Zncyclopédie portative, chez Mairet et Fournier, libraires-éditeurs, rue Neuve-des-Petits-Champs, 59. Nous reviendrons prochainement sur cet ouvrage. 5 les tuyaux de conduite, leurs essais ont été faits sur des tubes de grand dia- mètre. Quelques-uns cependant ont fait des expériences sur des tubes de quelques millimètres seulement de diamètre ; il con- vient de citer, sous ce rapport, les recher- ches de Dubuat, de Gerstuer et de Girard. Ce dernier physicien a fait un grand nombre d'expériences sur l'écoulement de l'eau et de plusieurs autres liquides à tra- vers des tubes de cuivre et de verre de diverses longueurs, maintenus dans une position horizontale, sous des charges va- riables de liquide, et il a comparé les ré- saltats de ses expériences avec les nombres que l’on déduit d’une formule obtenue par le calcul. : Les diamètres des tubes employés par Girard ont varié depuis 1"", 8 jusqu’à Je 2, M. le docteur Poiseuille a entrepris ses recherches sous un point de vue phy;io- logique, il a cherché À déterminer expé- rimentalement les lois qui règlent le mou- vement de l’eau distiliée dans des tubes de verre dont les diamètres se rapprochent de ceux que nous présentent les vaisseaux ca- pillaires à travers lesquels coulent les li- quides de l'économie animale. Il a opéré sur des tubes de verre dont les diamètres ont varié de 0,40 jusqu’à 0"",02 et sous des pressions beaucoup plus considérables que ne l’avaient fait ses devanciers. Lorsque l'eau-s’écoule dans l'air par un tube de diamètre très petit, elle ne coule pas à plein jet, même sous une pression considérable : l’affinité du liquide pour la matière du tube le fait adhérer contre la partie pleine de la section, il s’y accu- mule, forme une goutte qui grossit et finit par tomber. Il résulte de là une réaction en arrière, une pression à l’orifice, en sens contraire d2 l’écoulement qui est ainsi continuellement variable et n’arrive pas à l'état uniforme. C’est ce que M. Poiseuille a reconnu d’abord par des expériences directes, et il fait voir que, dans ce cas, les vitesses d'écoulement ne sont pas les mêmes dans deux expériences consécutives faites dans des circonstances identiques en apparence. L’uniformité ne se rétablit pas complètement quand on approche l’orifice du tube de la paroi d’une éprouvette, de manière à ce que le liquide qui s'écoule, mouille continuellement cette paroi. Un moyen d'obvier à cet inconvénient est de faire couler l’eau au milieu de l'eau elle-même ; en d’autres termes, il faut que l'écoulement ait lieu à travers un tube ca- pillaire qui établit la communication entre deux réservoirs à la surface desquels s'exer- cent des pressions différentes. Nousallons chercher à fairecomprendre, en peu de mots, l’appareil employé par M. Poiseuille, et la manière de disposer les expériences. Un vase de verre M, sous forme de fu- seau, communique par sa partie supérieure avec un tuyau en cuivre qui se rend à un renflement d’où naissent trois branches. La première de ces branches est en com- munication avec uue pompe foulante; la seconde, communique avec un manomètre à air libre. Ce manomètre est un mano- mètre & eau pour les faibles pressions, et un manomètre à mercure pour les pressions plus considérables. La troisième branche cominupique avec un réservoir d'air en cuivre de forte épaisseur, et ayant une ca- pacité de 60 litres environ; l'air refoulé dans ce réservoir, au moyen de la pompe 6 foulante, exerce une pression sensible- ment constante à la surface du liquide qui s'écoule. Le tube capillaire ef, à travers lequel se fait l'écoulement, est placé dans une direc- tion horizontale : il est en communication avec le fuseau et, par suite, avec le réser- voir à air comprimé, par l'intermédiaire d'un tube recourbé abcde ; ce dernier tube est soudé sur la paroi latérale du fuseau. Cette disposition est indispensable : toutes les petites poussières qui nagent dans l'air et dont il est impossible de se garantir en- tièrement, tendent à se rendre dans la pointe N du fuseau, de sorte que si le tube abcde était soudé en N, les poussières pas- seraiént dans le tube capillaire et apporte- raient nécessairement une perturbation dans l’écoulement, surtout quand celui-ci 2 lieu à travers un tube très étroit. Le fuseau porte donc sur le côté en & une ouverture à laquelle on a soudé un tube ab recourbé à angle droit. Ce tube est lui- même soudé en b à une ampoule A placée entre deux tubes diamétralement opposés bc et de, de 374 de millimètre de diamètre intérieur. Le tube dc est recourbé à angle droit et se te: mine par un renflement sphé- roïde, auquel est soudé le tube capillaire ef à travers lequel on veut étudier l’écoule- ment. La soudure est faite de telle sorte que la cavité capillaire du tube se dilatant brusquement, est en rapport avec celle du renflement e. Cette disposition est indis- pensable pour pouvoir tenir compte de la longueur du tube capillaire; celle-ci serait difficile à déterminer, si le tube ef, d’un diamètre beaucoup plus petit que le tube de, se terminait en cône vers le point de sa soudure avec ce dernier, Deux traits de lime en #2 et n sur le tube vertical abcd servent de repères. Ils sont placés à une distance de 2 millimètres en- viron de l'ampoule. La capacité de l'am- poule et des petites portions du tube ver- tical a été déterminée préalablement avec le plus grand soin. : Une lunette horizontale, munie d’un ré- ticule, se meut le long d’une coulisse ver- ticale, et sert à viser de loin vers les points de repère mn et n. Le tube ef, ainsi que l’ampoule, se trou- vent plongés dans un vase en verre plein d’eau ; le niveau du liquide s'élève jusqu’à 1 “millimètre au-dessous du trait 2. Un thermomètre plonge dans ce liquide et donne sa température : pour rendre celle- ci plus constante, on a placé le vase en verre au milieu d’un baquet plein d'eau à la même température. Cela posé, pour faire l'expérience, on commence par remplir deau distillée, filtrée plusieurs fois, la petite ampoule et le tube aui la surmonte. À cet eflet, on adapte le fuseau à une pompe aspirante, on plonge le tube capillaire dans ur flacon renfermant l’eau distillée. En faisant jouer la pompe, l’eau est aspirée dans l'ampoule ; lorsque celle-ci est remplie jusque vers a, on dévisse le fuseau et on le met en place dans l'appareil pour faire l'expériance de l'écoulement. Au moyen d'une pompe fou- lante, on a préalablement comprime _de l'air dans le réservoir jusqu’à la pression sous laquelle on veut opérer. En ouvrant un robinet, la pression de l'air du réser- voir s’exeree sur le liquide, et l'écoulement commence. La lunette horizontale est dirigée sur le premier trait de repère 2 : au moment où le niveau da liquide passe à ce repere, on 7 fait partir un compteur à secondes, et l’on dirige la lunette sur le second trait de re- père. L’observateur note maintenant la température de l’eau et la pression indi- quée par le manomètre. Lorsque ampoule est sur le point de se vider, l'observateur se met à la lunette, et, au moment où le niveau du liquide passe au seconde repère, il arrête le compteur. Il note le nombre de secondes écoulées, et il prend de nouveau la mesure de la pres- sion. Celle-ci a varié quelquefois d’une très petite quantité pendant la durée de l'expérience; on adopte pour le calcul la moyenne entre les deux observations. Les tubes capillaires étaient choisis aussi cylindriques que possible parmi un très grand nombre de tubes à thermomètres en cristal. Leur diamètre était mesuré à la chambre claire, au microscope, sur une section da tube convenablement préparée. On mesurait ce diamètre en un grand nombre de points, et l’on s’assurait ainsi si la section du vide intérieur du tube était circulaire ou elliptique. On ne conservait que les tubes dont la section était à très peu près circulaire. et lon prenait pour diamètre du tube la moyenne géométrique entre les deux valeurs trouvées sur deux directions rectangulaires. — HO RER SCIENCES NATURELLES. MÉDECINE, Hôpilal militaire de Barcelone. — Blessés des 15 et 16 septembre. Nous empruntons au numéro de décem- bre du Repertorio medico, journal de Bar- celone, les renseignements suivants sur les blessés qui ont été admis à l’hôpital mili- taire de cette ville lors de l'insurrection de cette grande cité. Les chirurgiens attachés à cet établisse- ment, Don Jose Oriol Navarra, D. Tomas Mer, D. Pedro Felipe Monlau, D. Juan Achard et D. Juan Parès, ont eu Ja bonté de nous fournir les renseignements néce:- saires pour dresser l’état suivant : Etat raisonné des blessés reçus à la suite des engagements qui ont eu lieu les 15 et 16 novembre, dans les rues et les forts de Barcelone. Nombre des blessés. Contusions et blessures provenant balles de fusils, simples, sous-cu- tanées ou intéressant seulement les parties musculaires superfi- cielles de la tête et du tronc (parmi elles il s’en trouve une dela pointe de la langue qui a été guérie en peu de jours), A1 Idem, ayant leur siége sur les mem- bres, 41 Blessures graves de la téte ou du tronc, Sans lésion apparente des os. Blessure ayant son orifice d'entrée à la région fessière droite, et son orifice de sortiedans le pli qui sé- pare le pénis du scrotum, Î Blessure à la région scapulaire droite, avec présence probable du projectile, 1 Blessure non pénétrante à là région iliaque droite, et autre blessure contuse très forte au tiers supé - rieur de l’avant-bras droit, 1 Blessure ayant son orifice d’entrée 8 et de sortie à la partie myenne de la région iliaque gauche, 1 Blessure ayant son orifice d'entrée à la partie supérieure et moyenne de la région scapulaire droite, et sou orifice de sortie en avant de la 3° vert. dorsale, dl Blessure ayant son orifice d’entrée à la partie supérieure et moyenne de la région scapulaire gauche, et son orihice de sortie en avant de 3e vertèbre dorsale, 1 Blessure à la région interscapulaire, compliquée d'un abcès à la ré- gion mamillaire droite, 1 Blessures à la région mésogastrique et à la région mamillaire gauche, Pane et l’autre superficielles, mais compliquées de tétanos, Blessures graves des membres, sans lésion apparente des os. Blessure à la partie supérieure du bras; une autre à la partie infé- rieure de l’avant-bras : etunetroi- sième à la partie supérieure de la jambe; toutes les trois du côté gauche, 1 Blessure au tiers inférieur du bras gauche, avec une seule ouverture par laquel'e le projectile a été extrait, 1 Blessure ayant son orifice d’entrée à la partie inférieure et interne de l’avant-bras, et son orifice de sortie au tiers inférieur et posté- rieur du bras droit, 1 Blessure contuse très forte à la par- tie moyenue de l'avant - bras droit, compliquée par la présence du projectile, pour l'extraction duquel il a été indispensable de pratiquer une contre-ouverture, 1 Blessure ayant son orifice d’entrée à la région crurale externe gau- che, et son orifice de sortie au tiers supérieur de la face interne de la cuisse, et ayant donné lieu à plusieurs hémorrhagies, L Blessure au centre de la région cru- rale antérieure droite, avec pré- sence probable da projectile, 1 Blessure au centre de la région ro- tulienne droite, | Blessure très étendue à la région tibiale postérieure gauche, 1 Blessure à la partie‘interne du tiers supérieur de la jambe gauche, sans orifice de sortie, 1 Blessure au voisinage de l’articula- tion tibio tarsienne gauche, 1 Blessure au dos du pied droit, com pliquée de tétanos (1), 1—11 (1) Ni le caractère superficiel des blessures chez les deux sujets qui ont été pris du tétanos sans lé- | sion probable de filets nerveux considérables, ni le peu de gravité des premiers symptômes, ne pou- | vaient faire redouter une disposition au tétanos qui | est survenu vers le dixième et le douzième jour, et | qui s’est terminé par la mort dans l'espacé de trois à quatre jours,sans qu'il ait été possible de se ren- | dre maître des accidents et d’enrayer leur marche | . # . | par l’emploi des moyens les plus énergiques, entie | autres par l’administration de lopium associé au musc, à la dose énorme de #4, 6 et 10 décigram- : mes, trois, quatre el cinq fois dans la journée. MM les rédacteurs du Reperlorio medico pa- raissent attribuer l'apparition de eette formidable complication à la place qu'occupaient les deux su- jets dans les salles où ils étaient couchés: leurs lits se trouvaient situés devant une ouverture par la- quelle ils étaient exposés à l'action subite d’un cou | Blessures avec fracture ou autre le- sion apparente des os. Blessure ayant ses orifices d’entrée et de sortie dans l'épaisseur du pariétal gauche, avec lésion pro- bable de la masse cérébrale, et hémorrhagies répétées (très gra- ves), 1 Blessure au front, avec fracture du coronal, mais sans accidents (cu- rable), 1 Blessure à la région maxillaire gauche, avec fracture de l'os ma- xilaire, etdont il a été impossible d'extraire la balle (grave), 1 Blessure à la région scapulaire pos- térieure droite, avec fracture de l'omoplate (très grave), 1 Blessure à l'épaule droite, avec frac- tare probable, et autre blessure très étendue et contuse à la par- tie inférieure de l'avant - bras gauche, avec fracture comminu- üve du cubitus (très grave), 4 Blessure ayant ses orifices d’entrée ct de sortie à l’avant-bras gau- che, avec lésion probable du cu- bitus (grave), 1 Blessure avec fracture à la partie moyenne de lhumérus gauche (grave), 1 Blessure à l’avant-bras droit, avec fracture du radius }curable), 1 Blessure au tiers iuférieur de l’a- vant-bras gauche, avec fracture du radius (curable), 1 Blessure ayant son orifice d’entrée au bord cubital du cinquième os du métacarpe, et son orifice de sortie entre les premier et second os mé'acarpiens, avec fracture (curäble), 1 Blessure avec fracture d’une pha- lange du petit doigt de la main gauche, qui a été amputé ( lé- gere), 1 Blessure avec fracture du petit doigt de la main droite, et blessures simples du doigt annulaire de la même main et du petit doigt de la main gauche, avec orifice d’entrée et de sortie (grave), 1 Blessure à la région fessière droité, et lésion probable des os du bas- sin, 1 Blessure à la partie inférieure de la région crurale externe gauche, avec fracturé comminutivé du fémur, présence du projectile dans la profondeur de la plaie (très grave) 1 | Blessure contuse très forte du genou droit, avec fracture des extrémi- tés arliculaires du fémur et du tibia (si le sujet ne succombe pas aux accidents inflammatoires sur- aigus qui se sont développés, peut-être deviendra-t-il néces- saire de pratiquer l'amputation de la cuisse), ed Blessure très étendue et contuse de la partie moyenne de la jambe gauche, avec légère fracture pro- bable du tibia et du péroné (très grave), 1 Blessure ayant ses orifices d’entrée et de sortie à la partie moyenne rant d'air venant du nord. Il paraît d’ailleurs que,. dans la plupart des hôpitaux militaires d'Espagne , les salles où sant couchés les malades offrent à peu près toutes le même vice de disposition. 10 de la jambe gauche, avecfractnre du tibia (très grave), L Blessure avec fracture du tibia droit, à la partie moyenne de cet os (grave), 1 Blessure au tiers supérieur de la jambe, avec fracture comminu- tive (grave), 1 Blessure au tiers inférieur de la jambe droite, avec lésion légère du péroné (curable), { Blessure à la partie inférieure de la jambe gauche, avecfracture com- minulive (très grave), L Brulures du second degré à la main gauche et à la face, et autre bru- lure du troisième degré à la main droite, produites toutes trois par l'inflammation de la poudre (lé- gères) (2). 1—22 Résame : Légeres, 29 Curables, 30 Graves, 34 Yotal, 93 Les 16,17 et 18 novembre, on a trans- porté à l'hôpital de Junqueres un bon nombre de mouroants et des cadavres d’in- dividus qui avaient succombé à des bles- sures pénétrantes dans les cavités splanch- niques. Une blessure produite par une balle qui était entrée par la région molaire gau- che, et qui était allée sortir en avant de l’apophyse épineuse de la sixième vertèbre cervicale, a été compliquée par une péri- tonite consécutive à un coup de pierre reçu dans le ventre, et qui s’est terminé par gangrène vers le septième jour. Une autre blessure, déterminée par une balle qui traversa la cuisse gauche de de- hors en dedans, au point d'union du quart inférieur avee les trois quarts supérieurs, se trouva compliquée de fracture commi- nutive du fémur et de la lésion des princi- paux vaisseaux et nerfs du membre. Il sur- viut du refroidissement el de l’œdème dans toute cette extrémilé, des mouvements convulsifs, du délire, et tous les autres symptômes caractéristiques d’une affection des séreuses abdominale et cérébrale, et le sujet succomba le quinzieine jour. . On présume qu'il y a eu, dans les mêmes journées, quelques autres blessés qui ne sont pas eutrés dans cet hôpital; mais on pense aussi que le nombre en aurait été insuffisant pour apporter une modification notable à la proportion relative ‘des cas graves qui sont relatés dans | état précé- dent. La prédominance ds ces cas graves ne peut sexpliquer que par la direction des coups de feu, beaucoup plus certaine que daus une bataille rangée, et encore À ce qu'ils étaient généralement tirés à cette courte distance, que l’on désigne par l’ex- pression de & brüle-pourpoint. Barcelone, 39 novembre. (Gazette des ÆT6pilaux). ({, El se trouve dans le même hôpital, ‘un eapi- taine de la milice nationale, blessé d'une balle qui a pénétré par la partie gauche de la région cervi- cale postérieure, eLest ressortie trois à quatre centi: mètres plus baut, au milieu de la mème région, et dans le point même où cet oflicier venait de rece- voir un coup de sabre (cette blessure n'offre rien de grave), {11 ZOOLOGIE. Observations sur une nouvelle espèce du genre drilus; par M. Lucas. Pendant le séjour que je fis en Afrique, dans les années 1840, 1841 et 1842. comme membre de la Commission scien- tifique de l'Algérie, spécialement chargé d'étudier l’entomologie de nos possessions françaises dans le Nord de cette grande presqu'île, j'ai été souvent à même de vérifier quelques faits intéressants sur l’organisation et surtout sur les mœurs des animaux articulés. Le travail que j'ai l'honneur d’adresser à l’Académie est le résultat d'observations faites sur ane nou- velle espèce du genre des Drilus, que j'aie suivie dans ses différentes métamor- phoses et dont les manières de vivre de la larve diffèrent beaucoup de celle d’une autre espèce appelée Drilus flavescens , Olivier. Cette espèce, qui se nourrit de la chair de l'{Zelix némoralis, coquille dans laquelle el'e subit ensuite toutes ses métamorphoses , a été l’objet de trois mémoires fort interessants, dont le pre- mier est dû à M. Mielzinski , le deu- xième à M. Desmarest, et enfin le troi- sième à M. Audouin. Celle du Nord de l'Afrique, et que j'ai appelée Drilus mau- rilanicus, fait sa nourriture de l'animal des Cyclostoma #obzianum, et voici comment J'ai rencontré la larve de cette espèce intéressante : dans les derniers temps de mon séjour en Afrique, ayant été envoyé dans l'ouest, je m'arrêtai à Oran et me mis à explorer les environs de cette ville. Parmi les diverses excur- sions que je fis dans des lieux accilentés qui se trouvent à l’ouest d'Oran, particu- lièrement sur le versant est du Djebel Santa-Craz, je rencontrai souvent, en soulevant les pierres, des Cyclostoma 1Vobzianum dont les coquilles, encore pa- rées des couleurs de la vie, étaient privées de leur animal, et cependant possédaient leur opercule encore adhérent à leur bou- che. Je ne sus d’abord à quoi attribuer cette mortalité parmi les Cyclostoma , et désirant m'expliquer ce fait, j'en ramassai un grand nombre de vivants et de morts, et les plaçai tous ensemble dans une même boîte; deux ou trois jours après, voulant ajouter d’autres individus que J'avais rencontrés, pourvus de leur ani- mal, dans les ravins du Djebel Santun, je visitai la boîte dans la juelle j'avais placé mes premiers cyclostèmes et fus très-surpris de trouver, contre les parois de cette dernière, une petite larve à dé- marche peu vive, et hérissée de tuber- cules ornés de bouquets de poils allongés, d’un ferrugineax foncé. Rappelé en France dans le courant du mois de mars, et désirant suivre cette observation, j'emportai avec moi onze de ces larves, et un très- grand nombre de Cyclostoma Vobzianum, afin de pouvoir les nourrir. Arrivé à Paris vers le milieu d'Avril, je mis, dans un vase, de la terre que j'eus soin de tenir sans cesse humide, et j'y plaçai mes larves avec quelques cyclostèmes. Les moyens et IR patience mis en usage par ces larves pour s'emparer de lani- mal du Cyclostomx Wobzianum sont fort remarquables et vraiment dignes de fixer l'attention du naturaliste ami de l’ento- mologie. On sait que Cyclostoma ont animaux du genre pied pourvu dun les leur 12 opercule calcaire, avec lequel la bouche de la coquille se trouve fermée hermé- tiquement lorsque l'habitant est tout à fait rentré dans sa demeure. Tel est l’obstacle à surmonter que la petite larve rencontre, obstacle que l’on pourrait croire iufran- chissable pour cette dernière; car, en effet, ses organes buccaux ne sont-pas assez robustes pour pouvoir briser ou au moins perforer cette opercule de cons's- tance ca'caire; mais la nature, si pré- voyante pour les êtres qu'elle a créés, tout en privant d’instinct les animaux placés plus bas dans l'échelle, a donné à ces derniers des moyens de conservation qui, le plus souvent, se trouvent repré- sentés par la force, et, lorsque celle-ci vient à manquer, par la ruse : c'est ce dernier moyen que la petite larve met en usage pour s'emparer de l’habitant de cette coquille, vers lequel elle est attirée pour sa conservation. C’est pendant les mois de janvier, fé- vrier et mars que les Cyclostoma se met- tent en mouvement, c’est-à-dire qn’à cette époque, les pluies ayant détrempé la terre qui Lous les ans se trouve profondé- ment fissurée par les sécheresses de l’été, ces mollusques viennent à la surface du sol et sortent de leur habitation, soit pour pourvoir à leur nourriture, soit pour s’ac- coupler ou pour jouir de cette humidité atmosphérique dont ils sont privés pen- dant neuf mois de l’année; c’est aussi à cette époque que les jarves de Drilus attaquent les Cyclostoma FVobzianum. Lorsqu'une larve désire s'emparer de l'a- nimal d’un Cyclostoma, elle place son dernier segment sur le bord extérieur de la bouche de la coquiile, sur lequel elle se tient solidement fixée, par le moyen d’un tubercule en forme de ven- touse ou de patie en couronne dont le dernier segment est armé, et, surtout après avoir eu soin de se poster à la partie que }animal ouvre pour sortir de son habitation, libre alors de tout son corps et de ses pattes , elle dirige ses or- ganes de la manducation du côté où le mollnsque soulève son opercule , soit pour respirer, soit pour marcher ; mais l’ha- bitant de la coquille, sentant eet hôte incommode sur son opercule, se garde bien d'ouvrir ce dernier, et espère, en faisant durer longtemps cette manœuvre, lasser son ennemi, mais la petite larve, en sentinelle attentive, ne quitte pas un instant le Cyclostoma, et reste à l’épier ainsi, non yas une heure, mais des jours entiers. L’habitant de la coquille, après avoir employé toutes les ruses possibles, se trouve enfin forcé de sortir de cette fausse position ; je ne sais si c'est pour re- nouveler Pair de ses poumons ou pour se hvrer à l'acte auquel la nature l’a des- tiné, mais il se rend, c'est-à-dire que le besoin d’une de ces deux fonctions le pousse À entr’ouvrir son opercule. L’assié- geant, qui est toujours posté en senti- nelle et qui épie le moment favorable, profite de cette circoustance pour placer, dans l'intervalle que laisse l’opercule entre la coquille, ses mandibules avec lesquelles il coupe le muscle qui retient l’opercule au pied de lanimal, ou lui fait une bles- sure assez profonde pour en rendre l'action impuissante ; c'est alors que la petite larve se rend maitre, non-seulement de la place, mais encore de la garnison, dont elle fait sa nourriture. Le travail que j'ai l'honneur de prè- 13 senter à l'Académie se termine par une monographie du genre des Drilus, et j'ai cru devoir l'accompagner d’un croquis donnant la larve et la nymphe très-grossis, et la position qu'occupe cette larve lors- qu’elle cherche à s'emparer de l'animal d’un Cyclostona Wobziarum. Index ornithologique} par Lesson. (suite.) Ome famille aquileideæ. 26° Genre : Aquila, Brisson (1760); G. Cuv.; falco, L. Mœbhring, 1752. Europe; Afrique. Malaisie; Asie; Australie. — 68. Aquila chrysiêtos, Brisson: falco chrysaëtos, L.; falco niger, fulvus et melanaëtos, L.; Gm.; Eul. 409 (jeune) et 410 (adulte); aquila fulra, Vieill.;.Encyel. ur, 1188; falco chrysaëlos, tenim., man.; falco ful- vus Canadensis, Nuttall, 1, 62; Sw, N. Zool., p. 12; proceed. 2 79; 111, 15; l'Ins- titut, 195; fa/co n'ger, Brown, pl. 2; Less., tr. pl. 8 f. 13 aigle commun, faune fr., pl. 4 f. 1. Hab. les montagnes d'Europe, d’A- sie, d'Afrique et de l'Amérique septentrio- nale. — 69. Aquila Heleica, Sav., pl. 12; falco mogilnik, Gm.? aigle de Thébes, Vieill., gal. pl. 9; falco imnerta!is, Temm., pl. col. 151 (adulte) et 152 (jeune) Naum., pl. 6 e: 7. Hah. : le midi de l Europe et le nord de l'Afrique, jusqu'au Sénégal. — 70. Aqu'li nœvia. Falco nœvius et macu- latus, Gm.; Aquila Melanaëlos, Savig., Eg. pl. 1 et pl. 2, f. 1; aigle plaintif, Vieill., faune franc. pl. 4, f. 2; 4quila bi- fasciata,, Hornsch. et Brehm. hab. les Ap- peanins, les chaînes du midi de l'Europe.— 71. Aquila Bonelli, Vieiil. Mém. ac. Turin; temm , pi. col. 288 ; Savi. hab. la Sardai- gne , l'Egypte, Tripoli et Tunis. — 72. Aquila pennata; fulco pennatus, Brisson, supp., pl. 1; aigle Lolté, temm., pl. col. 33; proceed. 1v, 53; Brehm, pl. 2 f. 2, pen- natus, Lath. hab. La France (rare), l'Es- pagne.— 73. Aquila nœvioïdes, Cuv. règ., 1, 326; falco rapax, hab. le cap de Bonne- Espérance. — 74. Aqui'a armigera ; fulco armiger, Shaw; le grifjard. Levaill. , af. pl. 4; falco bellicosus, Daudim, 2, 38. hab. le cap de Bonne-Espérance.— 75. 4qu l4 Vulturina; falco Fuliurinus, Shaw ; Vieil- lot, Encycl. r1, 1197; le Caffre, Levail- lant, af., pl. 6; Daudin, f. 2, p. 53. hab. la Cafrerie.—76. Aquila Ferreauxi, Less., Cent. zool. pl. 38 (1839) p. 105. voy. de Bélang., p. 216, Aquia choka, Smith, proceed., 1837 p. 45. hab. le cap de Bonne-Espérance. — 77. Aquila albicans. faico albicans, ruppell, 2° voy. pl. 13. hab. l’Abyssinie. — 78. 4quila malayana, Less.; fulco malayensis Reinw.; temm. pl. 117; Cuv., 1, 326. hab. lesiles de la Sonde. — 19. Aquila vindhiana, Franklin, Pro- ceed. 1, 144. hab. l'Indostan.—80. 4quila bifasciata, Hardw. et Gray, Zool. ind. hab. l'Inde continentale. — 81. Aquila morphnoïdes, Gould, proceed. 1840, p. 161 hab. l'intérieur de la Nouvelle-Galles du sud. — 82. Aquila fucosa, Less. Tr. p: 39; falco fucosus, Cuv., règ. pi. 3,1. 1; temm. pl. 32; trans Linn. xv; 188. * hab. la Nouvelle-Galles du sud. 27e Genre : Limnæerus, Vigors, 1831; ruisaëtus, hodgs (1836). hab. la Malaisie. — 83. Lirnaëtus horsfieldit, Nig.; falco lim- nœtus, Horsf., Zool. res. in Java; .flco unicolor, temm. pl. col. 134; Lake fulcon, Lath.; trans. x111, 138. hab. Java. — 81. Limnaëtus niveus ; falco niveus, temm. pl. col. 127. hab. l'île de Java. — 85. Limnaë- tus hastatus ; morphnus hastatus, Lesson, 14 voy. de Bélang., p. 217. hab. l’île de Java. — 86. Limneætus caligatus. falco caligatus, Raffles, Cat. trans. xi1, p. 278. hab. l’île de Sumatra. 28e Genre : Srizagrus, Vieill. (1816); gypaëlos, Daudin; plumipeda ; flemiog, (1822); karpyta, Spix. hab. l'Amériq. mé- ridionale, l'Asie et l'Afrique. — 87. Spi- zaëtus ornatus, Vieïll., gal. pl. 21 ; gypaetos ornatus, Daudin, t. 2, p. 77; fa/co superbus et coronatus, Shaw, harpyia braccata, Spix, pl. 3, f. 1 (jeune); Epervier pattu , azara; urutaurana, Marcgrave, aigle moyen de la Guyane, Mauduit, hab. le Brésil, la Guyane, le Paraguay. — 88. Spizaëtus cristatellus. falco cristatellus, Temm., pl. col. 282. hab. l’île de Ceylan. — 89. Sprzaëtus oc- cipitalis; falco occipitalis, Daudin, t.2, p-. 40; Vieillot, Encycl. 3, 1259; Bruce, atl. pl: 32; le huppard, Levaill., af. pl. 2. hab. la Cafrerie, le Sénégal, la Gambie. — 90. Spizaëtus albescens ; falco albescens, Shaw ; le blanchard, Levaill., af. pl. 3. hab. le cap de Bonne-Espérance. — 91. Spizaëlus tyrannus; falco tyrannus, Wicd, t. 2,174; Temm., pl. 73. hab le Brésil. -- 92. Spizaëtus rufitinctus, Macclell.; Proceed., 1839, p. 153. hab. l'Inde ( As- sam). — 93, Spizaëtus Kienerii ; falco Kie- nerit, Gervais, mag. de zool., 1835, pl. 35; Spizastur Kienerii, Less. Compl. 2, 119. hab. les monts Himalayas (Inde). 29e Genre : Srizasrur,- Less., compl. à Bufr., t. 2, p. 119. hab. l'Amérique méri- dionale. — 94. Spizastur atricapillus ; falco atricapillus, Cuv., Temm., pl. 79. hab. la Guyane francaise. 30e Genre : IcraxopnaGa, Less: ; Zcthyuë- tus, La Fresn. (nom usité en 1829 par Kaup); haliæius, Horsf. hab. la Malaisie. — Îcihyiophaga javana ; falco icthyiaëtus, Horsf., tran. Linn. xux, p. 136, et Zoo)l, resear. fis.; icthyaëtus bicolor, gray; La Fresne. dict. un., 1839. hab. les bords des lacs et rivières de Java. 31° Genre : Harryra, Cuv. (1817); gy- paëtos, Daudin; Thrasaëtos, gray (1837). hab. l'Amérique méridiouale. — 96. Har- prix ferox , Less., tr. pl. 10 ; vultur crista- tus, L.; Lilig., Jacquiu? falco harpyia, L.; falco Jacquini, Gw.? grand aigle de la Guiane, Mauduit; falco destructor, Dau- din, t. 2, p. 60; Temm., pl: 14 ; fa!co im- perialis, Shaw ; yizquanhily, Fernand., 67, p.28; D'Orbig., p. 8l. hab. la Guyane et le Brésil. 32e Genre : Morpanus, Cuv. (1817); harpyia, Sw.; urubitinga, Less. (1837); aquila, Spix; Busarellus, La Fresn., Dict. univ., 1, 215. hab. l'Amérique méridionale. — 97. Morphnus urubitinga, Cuv.; Temm., pl. 55, urubitinga l nyipes, Less., compl. 1, 112; falco urubiinga, L., Gm.; falco long pes, Ilig ? aquila picta, Spix; D’Orb. voy. p. 84. hab. le Brésil et la Guyane. — 98. Morphnus Guyanensis ; morphaus cris- talus, Less., tr. pl. 11,f. 2; petit aigle de la Guyane, Mauduit; falco Guyanensis, Daudin , t. 2, p. 78; Sprzaëtus variegatus, Vieill., Encycl., rm, 1257. hab. Ja Guyane. — 99. Morphnus capistratus, Less., Esp. nouv.; ailes aussi longues que la queue, des poils entre l’œil et la commisure, tarses longs, bleuâtres, à ongles droits, à doigts courts; dessus de la tête noir intense, der- rière du cou et du dos rouge canelle; ailes noirâtres, variées de gris et de blanc; pen- nes primaires noires; croupion varié de gris ; queue blanche rayée de noir finement, puis largement bordée d’un ruban noir re- levé d’une frange blanche à l'extrémité de 15 la queue; devant du cou et du thorax blanc de neige ; ventre et couvertures in- -férieures gris-blanc avec rayures brunes; plumes tibiales gris-blanc avec des rayures brunes. hab. le Centre-Amérique sur l’O- céan Pacifique. He SCIENCES APPLIQUÉES. COURS DE M BLANQUI DE L'INSTITUT. De nos anciennes colonies dans l’Inde- Orientale , il ne nous reste plus que les villes de Pondichéry, Chandernagor, Kari- kal, Mahé et Yanaon, qui certainement pourraient être des points d'appui d’une grande importance pour notre commerce maritime, mais qui tendent tous les jours vers une décadence de plus en plus com- plète. Nous allons passer successivement en revue chacune de ces villes, et exposer ce qu’elles peuvent offrir d’important sous le rapport de leur production et de leur in- - dustrie particulières. Pondichéry, après avoir été prise et re- prise six fois, nous a été enfin rendue par les traités de 1814. Cette ville est aujour- d’hui bien déchue de son ancienne splen= deur, et son territoire n'offre plus qu’une très-faible étendue. Elle n’a pas de port, mais elle possède une bonne rade, quoique la barre en soit dangereuse. Sa population, en y comprenant celle des aldées ou villages qui l'entourent, s'élève à environ 175,000 habitants, parmi lesquels on compte de 700 à 1000 blancs. Cette colonie est essentiellement propre pour la culture, quoique nous ayons vu dans la dernière leçon qu’elle exportât une quantité assez considérable de guinées au Sénégal. D'ailleurs, ce qui donne de la valeur aux guinées, c’est surtout la couleur bleue qui leur est donnée à Pondichéry, et dont on attribue la bonté aux sources d'eau du pays. La canne à sucre et le mû- rier prospèrent dans le territoire de cette colonie, et l'indigo y a fait également de grands grogrès. En 1834, on ÿ comptait 10,613 hect. de terre en culture, et ses productions étaient de 6,488,640 kilog. de riz, 15,180 kilog. d’indigo, 7,429 kilogram- mes de tabac. Le cocotier y donnait aussi 12,345,550 noix. Avec ün semblable résultat, il est facile de supposer que la colonie de Pondichéry vise à reconquérir son ancienne importance, et sa place parmi les possessions françaises ; mais malheureusement la métropole ne s'empresse pas de prêter son appui à une si noble entreprise; on dirait, au contraire, qu'elle feint d’ignorer les efforts de sa co- lonie vers un but aussi louable. En effet, les guinées, qui forment une branche im- portaute de l'industrie de Pondichéry, sont refusécs en France et frappées d'un droit de 20 pour 100 à l'ile de Bourbon. Or, il convient de remarquer à ce sujet que notre gouvernement, en agissant selon de tels principes, prive ses habitants d’une mar- chandise qui pourrait devenir l’objet d’une très-grande consommation dansle royaume En effet, en employant les toiles de Pondi- chéry au confectionnemenf des blouses dont l'usage est aujourd’hui si étendu, elles auraient sur celles que nous employons actuellement une supériorité incontestable qui consisterait d'abord à réunir plus de force à une égale finesse, et ensuite à ne pas blanchir par l'usure. Les mousselines se trouvent dans le même cas que les gui- 16 nées. Le savon, la bougie et les jouets d’en- fants, qui sont si bien faits par les Indiens, sont également prohibés à nos frontières. Il existe en outre une ordonnance maritime qui défend à nos navires d'aller de l'Inde à la Guyane. Des mesures aussi rigoureuses ont donné lieu à une conséquence que nous pouvons dire naturelle, car on a pu la remarquer en pareille circonstance dans les autres colonies; c’est que la France exporte seu- lement pour 250,000 franes de produits à Pondichéry. Il est donc à desirer que le gouvernement français ne se montre pas toujours insensi- ble aux progrès naissants d’uve colonie qui non-seulement n’est pas à charge au tré- sor de la métropole, mais qui, ayant échappé , on ne sait comment, au grand empire des Anglais, ne tarderait pas à en devenir tributaire. Les autres villes de l'Inde-Orientale qui dépendent de la France w'ayant que peu ou point d'importance, nous ne ferons que les mentionner. Jadis florissant, le commerce de Chan- dernagor se trouve aujourd’hui dans une stagnation complète. Pour en donner une preuve, il nous suffira de dire qu'il y a deux ou trois ans qu’un navire n’est entré dans le port pour y traiter une affaire. Son territoire peut être considéré comme à peu près nul. La misère y est déplorable ; et on rapporte que nos représentants font si triste figure, que pour sortir décemment, ils -sont obligés d'emprunter les palanquins de leurs administrés. Karikal n’est remarqnable que par les vastes salines établies sur la côte et dans les environs, et dont les produits sont l'ob- jet d’un assez grand commerce. Cette pe- tite colonie produit en outre du riz, du tabac et de l’indigo. Ses exportations ont dépassé 2 millions. La petite ville de Mahé, sur la côte de Malabar, a un assez bon port; son territoire a environ deux lieues de rayon. Ses produc- tions sont du reste les mêmes que celles de Pondichéry et de Karikal. Yanaon n’est citée que parce qu’elle est le chantier de la France dans l'Inde. A. M. ARTS PYROTECHNIQUES. Mémoire sur Les effets de la force expansive de la poudre dans les mines et les armes à feu; par M. Plazanet, lieatenant-colonel du génie. Après avoir signalé l'insuffisance des formules employées pour proportionner les charges aux effets qu’on veut produire par le jeu des fourneaux , l'auteur déduit d'une théorie nouvelle, fondée sur des données d'expérience , Ja solution des principales questions qui peuvent se pré- senter dans la guerre souterraine , et parmi lesquelles se trouvent les suivantes : 1° L'expérience ayant fait connaître Ja charge qui, dans un milieu consistant, tel que la terre, a produit un enton- noir de forme quelconque, déterminer la charge qui, dans le même milieu, produirait un entonnoir semblable, sous toute autre ligne de moindre résistance. 2 Déduire des dimensions de l’enton- noir létendue du globe de compression ou de rupture , et l'intersection de cc globe , par la surface horizontale du milieu. 3° Connaissant la charge qui, sous une ligne de moindre résistance donnée, à produit la rupture d'une galerie située à 17 une distance également donnée; trouver la position et la charge d’un second four- neau, qui, dans un terrain de même nature, produirait le même effet, sur une galerie semblablement placée par rapport au centre des poudres, mais à une dis- tance plus grande ou moindre que la précédente. 4 Déterminer le rapport entre l’aug- mentation de la charge et la diminution du bourrage, ou de la ligne de moindre résistance, pour produire le même effet de compression ou de rupture. 5° La tenacité d’un terrain étant connue, trouver l'expression de‘la tenarité d’un terrain de nature différente, par la com- paraison de l’effet de deux fourneaux également chargés , et placés sous la mème ligne de moindre résistance dans chacun de ces milieux. 6° Dans la difhculté de déterminer par l'expérience , pour chaque nature de ter- rains , les charges qui conviennent aux entonnoirs plusou moins évasés sous la même ligne de moindre résistance, dé- terminer ces charges en fonction de celles qui se rapportent à lentonnoir ordinaire. L'auteur termine par ane application de sa théorie à la détermination de la force initiale des projectiles dans les armes à feu. HYDRAULIQUE ; FLOTTEUR ASPIRANT,. M. de Caligny a construit un appareil hydraulique élévatoire sur les applications particulières duquel il reviendra ultérieu- rement. Un tuyau, courbé en acc de centre et ouvert à une de ces extrémités, étant sus- pendu à un axe autour duquel il peut os ciller librement , est plongé en partie à une petite profondeur (par la portion inférieure de sa courbure) dans l’eau à épuiser. Dans la partie plougée il est séparé en deux par une cloison près de laquelle est disposée une soupape ouvrant de dehors en dedans et par laquelle doit être aspirée l’eau qui sortira par l’extremité du tuyau qui est toujours ouverte. Le mouvement de ce tuyau est réglé au moyen d’un flotteur qui donne lieu , comme on va voir, au jeu cette espèce de pompe aspirante sans pis- ton. Il est clair que si l’on soulève de l’eau dans le tube avee une vitesse suffisante et que l’on diminue la vitesse du tube, sans agir directement sur l’eau, celle-ci conti- nuera à monter en vertu de sa vitesse rela- tive, en produisant une aspiration ; mais on n’agirait pas selon les vrais principes de la mécanique si Pon produisait cet effet par le moyen d’un obstacle extérieur. Or, si un flotteur entrainé dans le mouvement du tube sort de l’eauà épuiser ou d’un ré- servoir particulier disposé à cet effet, à l’é- poque où l’on veut que le tube diminue de vitesse, on jouit de cet avantage que, pour y parvenir, on n’a à craindre aucune per- cussion entre corps solides comme si l’on avait à vaincre l'inertie d’un obstacle exté- rieur. Lorsque le système est ramené en arrière par le mouvement oscillatoire , im- primé par le moteur, l'immersion du flot- teur diminue encore la vitesse du tabe sans agir directement sur l’eau qu'il contient, et dont la force vive est utilisée dans le ba- lancement rétrograde dont la puissance reviendra en aide à l'effet direct pendant lequel se fait l'aspiration, si le moteur n'a- git que dans un sens On voit que l'idée de cet appareil con- siste dans le mode d'action du flotteur qui 18 permet de produire l'effet voulu sans choc, malgré l’inertie des pièces mobiles, comme si l’on disposait de forces inimatérielles. On voit aussi qu’il n’y a aucun effet de canne hydraulique , bien que la partie inférieure du tube ne soit enfoncée qu’à une très pe- tite profondeur dans l’eau à épuiser. Hp pee AGRICULTURE. Notice sur le chêne de Saint-Jean, dans la forêt de Compiègne; par A. Poirson , inspec- teur des forêts de la couronne. - Le puissant intérêt qu’inspire à l’homme tout ce qui se rattache au passé, semble être un utile instinct qui le porte à recher- cher, dans les traditions , des lecons pour avenir : qui de nous n’a pas éprouvé ce pieux recueillement qui saisit l’âme en présence des temples édifiés par le moyen- | âge, où l’homme vient, depuis des siècles, fléchir le genou devant l'autel élevé au Créateur ? Qui n’a pas senti sa curiosité vivement excitée, à la vue des vieux châ- teaux forts, où les puissants d'alors bra- | vaient l’animosité jalouse de leurs vassaux ou la colère de leurs suzerains ? Ce senti- | ment, le forestier l’'éprouve aussi dans la | contemplation des héritages vivants que le | passé lui a légués, et les enseignements | qu'il y trouve ne peuvent être que très profitables à l'étude des forêts. Quoi de plus imposant et de plus ins- tructif qu’un arbre qui a vécu plusieurs | siècles, témoin muet de tant d'événements | divers, et qui, favorisé par la nature, a acquis le maximum de développement que | comporte son essence ? Le chêne de Saint-Jean est de l'espèce | rouvre; il porte à Om 50e du sol une cir- conférence de 6m 40 c. La tige, très élevée pendant un certain | temps, s’est trouvée réduite à 2m 60e de hauteur par un jet de branches qui est venu, à un âge déjà très avancé, changer toute la conformation primitive du sujet. La hauteur totale est de 35m 00c. Le cabe compacte. . . 83st 14c. L'espace qu'il occupe. . 5a 31c. Plusieurs branches latérales, d’assez forte dimension , se trouvant couvertes par la tête de l'arbre, sont mortes depuis fort longtemps ; quelques-unes existent encore, et, quoique très sèches et dépourvues de leur écorce , elles présentent une grande résistance. D’autres ont cédé à leur propre pesanteur, et se sont rompues près du tronc, laissant quelques chicots, dont plu- sieurs, par une force de végétation très remarquable , sont totalement recouverts d'écorce, ce qui forme les protabérances que l’on remarque au corps de l'arbre. L'âge de ce chêne est, très certainement, de 250 à 300 ans; car un arbre de gros- seur analogue, mort et exploité l’année dernière dans le voisinage de celui-ci, avait, d'après le compte de ses couches an- nuelles, 252 ans. Le cube étant de 88st 15e, et l'espace occupé par l'arbre 5a 31e, s'il était possible que des arbres aussi volumineux se trou- vassent réunis sur un hectare, il pourrait en contenir 49, cubant 1599st 66c. Le chêne a cru longtemps d'une manière assez régulière : réservé comme baliveau lorsqu'il avait 100 à 130 ans, sa tige a pu se garnir de branches latérales qui, Jus- ques là , ne changeaient rien à sa régula- rité. Il était vraisemblable, et la verifica- tion du fait a justifié cette opinion, que les racines, après avoir occupé longtemps une 49 couche assez riche pour alimenter un bon accroissement ordinaire, ont atteint, en s'allongeant, une couche beaucoup plus riche que la première, et qu’ainsi cet arbre a reçu inopinément un surcroît d’alimenta- tion que sa tige ne pouvait absorber : mais le recru avait manqué au sud-ouest , et il restait là une place vague que rien ne pou- vait lui disputer; il était donc tout naturel qne l’excédant de sève résultant de l’enva- hissement par les racines d’un sol plus riche, se jetât dans l’espace qui restait libre; il était tout simple aussi que cette projec- tion de branches, destinées à absorber l'excédant de sève , eut lieu très bas sur la tige, la partie supérieure n'étant plus apte à se prêter à la circulation d’une plus grande quantité de fluide séveux. Ainsi donc, la nature trouve toujours des ressources et des forces toutes prêtes pour tous les cas susceptibles de modifier la vie des végétaux; et un arbre, quoique déjà très vieux, peut encore profiter des améliorations qui surviennent dans ses moyens d’accroissement. (Annales forestières.) ARCHÉOLOGIE, Sur les édifices les plus remarquables classés par ordre d’intérét, sous Le rapport de lhis- toire et de l'art, dans le département de la Sarthe; par M. l'abbé Tourxesac, inspecleur des monuments historiques. (Deuxième article.) Sablé. — Les quatre vitraux de l’église paroissiale de N.-D. de Sablé, furent exécu- tés dans les premières années du seizième siècle. L'un représente douze tableaux de Ja passion du Sauveur, surmontés des armes de France et de Luxembourg. Les autres fenêtres offrent des sujets de la vie de N.-S. et de la Sainte-Vierge. Enfin la quatrième fenêtre est toute oc- cupée par quinze pannaux de l’histoire de Sainte-Madeleine. Eglise de l’ancienne Visitation au Mans. — Si le moyen-âge nous offre des monu- ments qui excitent notre admiration, le dernier siècle a produit aussi ses chefs- d'œuvre au nombre desquels noas classons, dans la ville du Mans, la charmante église de l’ancienne Visitation, bénite en 1737, et construite à très grands frais, d’après les plans de Soufflot. Son plan, en forme de croix, offre une longueur dans son œuvre de 30 mètres et une largeur de 16-65. Le tout surmonté d’un dôme à huit arcades,couverten plomb et ardoise, élevé au-dessus du sol d’envi- ron 40 mètres. Sa façade, tout en calcaire blanc, de haut appareil, élevée de quinze degrés, se com- pose d’un avant-corps, de quatre colonnes accouplées et cannelées, d'ordre corinthien à feuilles de laurier. La menuiserie du portail, divisé en pan- neaux, ornés des symboles de la religion et de guirlandes de fleurs délicatement senlp- tées, est accompagnée d’une ferrure à équerres doubles, terminées par des pal- mettes découpées à jour. L'intérieur de cette église, toute voûtte en tuffau appa- reillé, est remarquable par ses galeries à la naissance des voûtes, avec balcons en fer et panneaux en tôle repoussée; par ses dix- huit pilastres corintbiens , ses fenêtres avec appuis fleuronnés, et sous le dôme la voûte sphérique, de 45 mètres 60 centimètres de diamètre, enrichie de monogrammes ac- compagnés de rinceaux etautresornements. 20 S'aint-Calaïs. — Cette église paroissiale, sous l’invocation de N.-D., offre un carré long avec deux latéraux, sans transepts, dont la longueur dans œuvre est de 38 mè- tres, et la largeur 18 mètres 30 centimètres. Entièrement voütée, sa construction est de deux époques : le chœur, qui appartient à la fin du quinzième siècle, et la nef exé- cutée en 1740. La façade, percée de trois portes , est la plus complète dans ce style. On remarque aussi une tour surmontée d’une flèche en pierre découpée à jour, el dont l'élévation est de 55 mètres 80 centi- mètres depuis le sol jusqu’à la croix. N.-D. du Pré.— Cette église, servant autrefois à l’abbaye desBénédictins de Saint- Julien-du-Pré, est devenue paroissiale de- puis 1800. En forme de croix latine, avec latéraux dans la nef et autour du chœur, elle est voûtée en tuffau appareillé. C'était le lieu de la sépulture de nos pre- miers évêques jusqu’au milieu du neuvième siècle, quand saint Aldric, évêque du Mans, fit transférer, le 25 juin 838, leurs corps et ceux de plusieurs autres saints et saintes dans la cathédrale, pour les sauver de la fureur des Normands. Son architecture, du onzième et du dou- zième siècle, fixent l'attention des archéo- logues, qui remarquent les chapiteaux à entrelas et animaux imaginaires, le pour- tour du chœur et ses apsides, et enfin le portail élevé dans le style de transition. Fresnay. — Cette église paroissiale, du roman de transition, qui n’a éprouvé au- cune modification dans son premier plan, est une basilique terminée à lorient par une apside, sans transepis ni latéraux, et offre une longueur de 35-50 et une lar- geur de 9-80 dans œuvre. Les parties les plus remarquables sont : 4° la tour, terminée par une flèche en bois, et accompagnée de quatre clochetons en pierre ; 2° La façade, qai se compose d’une porte cintrée à 3 arcs en retrait, ornés de tores et de grosses dents de scie ; 3° Le portail, qui offre deux ventaux en bois de chêne, exécutés en 1528, divisés en 24 panneaux pour les deux côtés. Sur celui de l’évangile, on remarque l'arbre de Jessé partant du sein d'Abraham, et étendant ses rameaux entre les douze panneaux que remplissent les portraits des douze rois de Juda. Sur le ventail du côté de l’épitre : Jésus en croix entre deux larrons ; Jésus en jar- dinier paraît à Magdeleine après sa résur- rection; puis les douze apôtres et la date miLccccexxvirr. Enfin sur les traverses sépa- ratives, à chaque panneau est gravé en lignes horizontales une partie du symbole de la foi. (Bulletin monumental. —— 55 Eh Ke — GÉOGRAPHIE. Résullat des voyages à la découverte des sources du Nil-Blanc. Depuis l’époque la plus reculée de l’his- toire jusqu’à ces derniers temps, les efforts des Européens pour pénétrer au cœur de l'Afrique avaient été à peu près sans succès. Presque rien n’avait changé jusque vers 1792; mais depuis une cinquantaine d'an- nées, les travaux des Sociétés de décou- vertes , aidées surtout du courage des ex- plorateurs , ont réussi à vaincre de grands obstacles ; on a enfin pénétré jusqu'à plu- sicurs points très-avancés dans l’intérieur ; 21 toutefois , ces points restaient isolés entre eux. L'Europe , entraînée par des intérêts bien différents, et inattentive de ce côté du globe , a peu songé aux résultats obtenus par des hommes intrépides, par les voya- geurs français , anglais et allemands, suc- cesseurs de Bruce, Browne, Mungo-Park et Hornemann. C'était [à cependant un spectacle bien digne d'intérêt, que ces nombreuses trouées faites dans l’intérieur de l’Afrique. De tous les côtés, par le nord, par ‘orient, par le couchant, le continent afri- cain est attaqué et entamé. Tout annonce que le moment n’est pas très loin où il sera traversé de part en part, où les points iso- lés dont la science a pris possession se re- joindront de proche en proche, et forme- ront des lignes continues, sur lesquelles se rencontreront quelque jour les voyageurs de tous les pays. Les voyages que vient d’ordonner le maître de l'Egypte dans ces contrées qui touchent à l'équateur, ne contribueront pas peu à ce résultat. En effet, le Soudan orien- tal est en rapport habituel par les caravanes avec le Soudau central, et, par là, avec la région du Dhiohba; ii n'est donc pas im- possible que nos voyageurs du haut Séné- gal se donnent un jour la main avec ceux qui explorent en ce moment les rives de l'Aouach ou bien celles du Bahr-el-Abiad , en se rencontrant sur les rives du lac Tchad. - Derx expéditions, ayant pour but la recherche des sources du Nil Blanc, ont eu déjà lieu. En voici les phases principales et les circonstances géographiques les plus intéressantes : Depuis le Mémoire de D'Anville, qui date de 1745, les géosraphes s'étaient ac- cordés à faire descendre du sud-ouest, et à une grande distance, les premières sources du Bahr-el-Abyad , c’est-5-dire le fleuve Blanc, regardé comme le véritable Nil ou sa branche principale. Ils avaient en con- séquence placé vers le 6tet le 7e degré de Jatitude N., entre le 21: et le 25° de longi- tude E,, les montagues de ja Lune , autre- ment le Djebel-el-Kamar ou el-Koumri des écrivains arabes, considéré comme l’ori- gine du fleuve. Depuis D’Anville plusieurs tentatives ont été faites pour décider la question des sources du Nil; mais rien n'avait été en- core éclairei lorsque, en 1831, un voyage de découvertes fut organisé à Paris pour le même objel; une somme suflisante fut accordée , des instruments furent envoyés à Alexandrie avec des instructions. M. Li- nant, trés instruit sur ce qui regarde le pays supérieur, et au fait des mœurs et des idiomes, devait diriger l’expédition : des circonslances qu’il est inutile de rapporter la firent ajourner. | Enfin, en 1837, le vice-roi étant allé voir par lui-même les travaux d’exploita- tion des sables auriféres du Fazoglo et de Fazangoro sur la rivière Bleue (vers le 10° degré de latitude N.), résolut de faire explorer la branche occidentale, etordonna une expédition toute égyptienne de 400 hom- mes, montés sur un grand nombre de barques. À sa tète il plaça un capitaine de sa marine, Selim Binbachy. Il résulte clairement du journal du voyage, tenu à l'européenne heure par heure , 1o que l’on ne trouve sur la rive gauche, c’est-à-dire vers l'occident, aucun affluent, mais seu- lement des marécages ; 2° que vers la fin 22 de la navigation, l’on remarqua une bran- che assez importante (Bahr-el-Seboth ou Ei-Telkhy), mais venant du sud-est ; plus loin , une bifurcation , qui est simplement produite par une grande île ; 3° qu'aucune chaine de montagne n'existe dans ces pa- rages au dire des naturels; 4° que la pro- fondeur et la largeur du fleuve étaient con- sidérablement réduites, au point d’arrêter la navigation ; 5° enfin, que le Bahr-el- Abiad , au terme de l’expédition , vers le 6° degré de latitude, ne s’écartait pas sen- siblement du méridien de Khartoum, et même était à lorient de celui du Kaire. Un nouveau voyage a été prescrit à Selim Binbachy par le souverain de lE- gypte, impatient d’atteindre par ses offi- ciers jusqu'aux sources du Nil. Cette fois, des Européens étaient associés au chef égyptien. Cette expédition a remonté plus haut que la première d'environ deux de- grés ; elle n’a point vu, ni entendu parler de chaînes de montagnes, quoiqu’elle fût parvenue au 4 degré 42 min.; pas d’af- fluents venant de l’ouest ou du sud-ouest; pas de cataracte; direction de la branche maîtresse vers le sud ; le fleuve prenant parfois une plus grande largeur, mais tou- jours moins profond, du moins dans la saison des basses eaux; enfin, le dernier point atteint par les voyageurs , placé sous le 29° 1/2 environ, c’est-à-dire encore à l’est du méridien du Kaire. Ce résultat est, comme le premier, tout contraire à l’opi- nion reçue. Mais que faut-il penser maintenant de Djebel-Koumri , des montagnes de la Lune, placées jusqu'ici vers le 6° et le 7° degré de latitude? Faut-il les chercher sous l’é- 23 posait Ptolémée? Ou faut-il croire qu’elles sont très-loin à l'ouest , et alors, que l’ex- pédition n’a du en avoir connaissance . surtout si leur direction n’est pas de l'ouest à l’est, mais du sud au nord (ou à peu près); qu'enfin, un affluent du sud- ouest, déguisé par les marais immenses du 9 degré, aura échappé aux explorateurs ? Entre ces deux suppositions l'opinion peut flotter encore. Ce qui permet le doute, c’est que Selim dit dans sa relation que les nombreuses peuplades des deux rives, dif- férentes de race et de langage, souvent hostiles entre elles, lui ont souvent dit n'avoir aucune connaissance de ce qui existe au delà de leur territoire. Ce qui est encore à noter relativement à l'opinion des anciens, c’est qu'ils placent les Lunæ montes au delà de l'équateur. D'un autre côté, M. d'Arnaud parle du Misselad de Browne; on sait que cette ri- vière douteuse , tracée par Browne au sud- ouest du Darfour, du 40° au 15° degré de latitude N., à 6 et 8 degrés à l’occident du fleuve Blanc, n’a ni source ni issue connue. Comment concevoir son existence tout au- près du Bahr-el-Abiad? Mais si, en effet, vers le 7° degré de latitude , il y a un grand afiluent venant de l’ouest, appelé Keilak ou Misselad (peu importe), cela n’expliquerait- il pas la donnée généralement admise? On voit qu'il reste encore de l’incertitude sur cette partie de la question. Ce qui en présente moins, et offre peut- être plus d'importance, c’est le fait de l’existence de plusieurs nations distribuées sar les rives du Nil-Blanc, toutes intéres- santes par leurs mœurs, leurs usages, leur caractère de race. Ici :es voyageurs ont quateur, ou même au delà , comme le sup- | fait de curieuses découvertes. Depuis le Expositions de 1823,1827, 1834,1939, SOCIÉTÉ ROYALE D'HORTICULTURE, MÉDAILLE D'ARGENT 1832 er 1836 , méDarrre D'ENCOURAGEMENT 1834. Membre de la Société royale d’horticulture, d Académie de l’industrie, mécanicien bréveté du roi et fournisseur de la reine. Hache-légumes, hache-paille, charrue à ratisser, baratte à beurre, instruments d'agriculture ‘et de jar” dinage, leis que sécateurs perfectionnés pour la taille des arbres, nouveau greffoir pour toutes greffes» ébranchoir coupant seize lignes de diamètre, échenilloir, nouvelles cisailles pour la taille des espaliers sans dépaliser, pinces pour treillageurs tordant et coupant le fil de fer; cueilloir à corbeille et de diffe- rentes formes, Pince annulaire pour empêcher la vigne de couler, pince à dégoudronner les bouteilles, Echelle-brouette, idem pliante, pompe-brouette | pompe-seringue pour les serres, boîtes à pucerons à double fond. Transplantoirs , cadenas à combinaison , cache-entrée, dynamomètre pour comparer les forces, éprouvettes de chasse servant de peson, manequin mécanique perfectionné pour les peintres, nouveau coupe-racine à l'usage des pharmaciens, approuvé par l'Académie de médecine et de pharmace, « Cette fabrique d'instruments d’agriculture et de jardinage, établie sur une base modeste, a réalisé tout ce qu'on doit attendre de succès d’une entreprise dirigée par un praticien habile, intelligent et conscien- cieux, Les instruments que confectionne M. Arnheiter se recommandent généralement par une exécution franche, et dans beaucoup on rencontre de l'invention; ils justifent pleinement la confiance que leur ont accordée les consommateurs. Ses cisailles à chariot pour tondre les gazons, son enfumeur pour la destruc- tion des insectes et sa pompe à brouette pour l’arrosement des serres et jardins, ont été l'objet d'une at- tention particulière, etont paru au jury étendre d'une manière très heureuse la collection déjà si nom- breuse de ses instruments d’horticulture. C’est ainsi que M. Aruheiter s’est rendu de plus en plus digne du rappel de médaille qui récompensa ses travaux en 183%, » (Rapport du jury central.) PRÉPARATIONS ANATOMIQUES DE GUY Arné, rue de l'Ecole-de Médecine, 4. Les préparations anatomiques qui depuis quelque temps se sont singulièrement perfectionnées, nous paraissent devoir s'améliorer encore par les soins de M. Guÿ ainé, préparateur de la Faculté de Paris. Son cabinet, riche en préparations de toutes sortes, tant humaines qu’en cire, offre À messieurs les sa- vants et professeurs d'immenses ressources, Ses préparations d'ostéologie, faites avec un soin extrême, ne laissent rien à désirer sous le rapport de la perfection, et celles en cire sont certainement tant sous le rapport de l'exactitude que sous celui de limitation, ce qui a été fait de mieux jusqu’à présent. 24 grand confluent d'El Khartoum, vers le 15° degré 172 jusqu’au 4° degré 172, et au- delà des tribus arabes, on trouve six ou sept peuplades distinctes. La facilité du voyage sera bien plus grande qu’elle ne l’a été, si l'on part au mois de septembre pour profiter des hautes eaux; alors le haut Nil demeure navigable, au moins jusqu'au 3° degré de latitude. Un des points les plus curieux à éclaircir pour une expédition européenne, si elle pouvait se réaliser, serait la nature des rapports que les Behrs entretiennent avec les Indes. On a trouvé chez eux (les mar- chandises qui sembleraient mettre ces rela- tions hors de doute; ce sont des étoffes de Surate. Si la différence radicale des races dans un espace qui n’a pas trois cents lieues en ligne droite est un objet digne d'attention, il en est un autre encore plus curieux que tous; je veux dire la présence d'un corps militaire uniquement composé de femmes, lequel compose la garde du roi des Behrs. L’antiquité ne nous a parlé que des ama- zones de l'Asie; encore sont-elles contestées par la critique; celles de l'Amérique sont plus certainement une fiction: mais l’on n'avait pas encore connaissance des ama- zones du Nil. Toutefois, un religieux por- fugais , le père Jean de Los Santos, a men- tionné en Ethiopie une république guer- riere de femmes. Quant aux amazones d'A. frique, il est difficile de révoquer en doute le témoignage d’une personne qui voya- geait en compagnie de près de trois cents autres. (Bulletin de la Soc. de géographie.) Le Rédacteur en chef : Le vicomte 4. PE LAVALETTE. INSTRUMENTS DE PHYSIQUE, DE CHIMIE, D'OPTIQUE, DE MATHÉMATIQUES, DE CHIRURGIE, D'HYGIËNE ET D'ÉCONOMIE DOMESTIQUE -De M. DELEUIL, Balancier de la commission des Monnaies et ées Médailles, fournisseur des essayeurs du com- merce de Paris et de la garantie, charge, à l'école Normale, de la direction de l'atelier où les élèves apprennent la construction des instruments qui ont rapport aux sciences, fournisseur des Fa- cultés et colléges reyaux. BRÉVETÉ EN 1823, 1832 et 1842. À PARIS, RUE DU PONT-DE-TODI, 8, ET À L'HOTEE DES MONNAIES, INSERUMENTS DE CHIRURGIE, FABRICATION DES LANCETTES ET INSTRUMENTS DE CHIRURGIE EN OR ,; EN ARGENT, EN ACIER, DE CAPRON ame, rue de l'Ecole-de-Médecine, 10. Cette coutellerie, fondée depuis près de trente ans , est parvenue, après de grandes recherches, à fabriquer des lancettes tellement appréciées, que déjà l'on ne les désigne que sous le nom de /ancettes Capron. MM. les médecins et MM. les élèves en médecine tiennent à houneur de posséder au moins une Jancette Capron. La coutellerie de cette maison n'est pas moins renommée que ses lanceltes ; elle tient aussi un assortiment complet de bandages et d'instruments de gomme élastique. PARIS. — IMPRIMERIE DE LACOUR, Rue des Boucheries.$.-G , 38. 10° année. L'EC DU M Paris. — Pimmanehe, 3 Janvier 1843. ——— 5e No D SAVANT. . TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. me L£'EcHo DU MONDE SAVANT paraît ie JEUDI etle DIMANCHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de 1,200 pages chacun. On s’abonne : PARIS, rue des PETITS-AUGUSTINS , 21, et dans les départements chez les principaux libraires, et dans les bureaux de la Poste et des Messageries. Prix du journal: PAR:8$ pour un an 25 fr., six mois 13 fr. 50, trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 30 fr., {6 fr., 8 fr. 50. À ÉTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Les souscripteurs peuvent recevoir pour CINQ fr. par an et par recueil lÉGHO DE LA LITTÉRATURE ET DES BEAUX-ARTS et les MORCEAUX CHOISIS du moi (qui coûtent chacun 40 fr. pris séparément }) et qui forment avec l’Echo du monde savant la revue encyclopédique la plus complète des Deux Mondes. — Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé (franco) à M. le vicomte A DELAVALETUTE, rédacteur en chef, et ce qui concerne l'administration à M. C.-B. FRAYSSE, gérant, SOMMAIRE. — SCIENCES PHYSIQUES. Sur les nuages reprodoits à la surface d’un métal poli par la proximité d'un autre corps; Moser ; — SCIENCES NATURELLES. GECLOGIE. Sur les formations sédimentaires situées au nord d’Eisenbac; Crener. — PHRÉNOLOSGIE. Aperçu historique (deuxième article). — ANATOMIE COMPARÉE. Sur la structure intime des os; L. Mandl. — MEDECINE VETERINAIRE. Note sur l’angine gangreneuse ; Rigat. — PHYSIOLO- GIE VEGETALE. Tendance des tiges vers la lu- mière; Payer. — ZOOLOGIE. — Index orni- thologique; Lessons — SCIENCES APPLI- QUÉES. AGRICULTURE. Sur la variété du blé dit de Sainte-Hélène; le baron d'Hombres. — SCIENCES HISTORIQUES. — ACADE- MIE DES SCIENCES MORALES ET POLI- TIQUES. Séance du 31 décembre. —ARCHÉO- LOGIE. Notice historique sur les calices, depuis l'établissement de la religion chrétienne jusqu’à nos jous, — GEOGRAPHIE. Société de géogra- phie (deuxième séance annuelle), sur les pays li- mitrophes de la Nubie et du Sennaar; Gauthier d'Arc, — FAITS DIVERS. rer Le SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE. Sur les images produiles à la surface d'un mé- tal poli par la proxæimilé d'un autre corps. Extrait d’une lettre de M. Moser, de Konigsberg, à M. de Humboldt, 7 décembre 1842, « Je m’empresse de vous communiquer mes nouvelles recherches sur la forma- tion des images produites par l’action des rayous invisibles: Lorsque ces rayons ont agi, l’image ne paraît qu'en souflant sur Ja plaque ou en l’exposant à la vapeur d'une tension plus élevée. Si les rayons invisibles ont agi pendant longtemps (comme c’est le cas dans les gravures cppo- sées, sans contact, à une glace), l’humidité de l'atmosphère suffit. Cette humidité se condense sur les parties qui ont éprouvé l’action des rayons; les vapeurs y adhèrent. L'image se montre comme lorsque des va- peurs de mercure adhèrent à la plaque soumise au procédé daguerrien. Cette ex- plication, sur laquelle il ne me reste aucun doute, m'a conduit aux inductions qui sui- vent. J'ai déjà prouvé que des rayons de tonte réfrangibilité produisent les mêmes effets, mais qu’ils exigent un temps plus ou moins long. Si donc les rayons invisibles condensent les vapeurs contenues dans l'air, les rayons visibles doivent faire la même chose si on les fait agir pendant longtemps et avec une grande intensité. Une plaque restera longtemps exposée au soleil, et, quoique élevée à une haute tem- Pérature, elle se couvrira de rosée, J'ai, en effet, exposé l'été dernier, des plaques de inétal et de verre couvertes d'écrans dans lesquels j'avais fait des découpures, c’est- à-dire dont j'avais enlevé des parties, pen- dart plusieurs heures, au soleil. J’oblins des images très nettes représentant les dé- coupures, les parties de lécran enlevées. Ces images étaient entierement semblables à celles que vous m'avez envoyées et qui s'étaient formées, pendant de longues an- nées, en regard d’une gravure. Dans mon expérience directe, la vapeur de l’atmos- pbère s'était précipitée sur les plaques, quoique celles-ci n’étaient aucunement au-dessous de la température de l'air, con- dition requise par la rosée ordinaire. Je me trouve 1orcé d'admettre que du soleil éma- nent deux forces , la lumière et la chaleur. Sous le rapport de la composition de la ro- sée, elles ont des propriétés diamétr'alement opposées. Notre théorie de la rosée n’était donc pas complète : on ne connaissait pas le rôle que joue la lumière dans ce phéno- mèna. Pour faire voir comment la chaleur peut favoriser la formation des images et l’adhésion de l'humidité, je vous rappelle- rai que dans mes expériences, l’élevation de température d’une plaque de laiton gravée au barin favorise la production des images. La vapeur se condense très rapide- ment sur la plaque polie qui est en contact avec la plaqüe gravée, quoique la dernière soit foutement chauffée. Dans la produc- tion de ces images, le contact immédiat n’est aucunement nécessaire, on peut éloi- gner les deux plaques, celle qui donne de celle qui recoit, par l’interposition de la- mes de mica. La chaleur favorisera encore la production des images, mais l’action sera plus lente et plus faible. Lorsqu'on échauffe trop, après que l’image est déjà formée , la vapeur condensée se dissipe de nouveau. J'ai été très satisfait d'apprendre que vous ayez bien voulu communiquer ma der- nière lettre à l’Académie des Sciences. J'ai envoyé, d’après vos conseils, à l’Aca - démie de Berlin, des images produites par des rayons invisibles. J'ai exposé en même temps mes doutes sur l'identité de la lu- mière et de la chaleur. Je suis toujours oc- cupé d'expériences sur la lumière latente. C'est un travail difücile et qui demande beaucoup de repos et de la patience. » ———-DÈRe —— SCIENCES NATURELLES. GÉOLOGIE. Mémoires sur les formations sédimentaires situées au nord d’Eisenach, par M. Crener. La contrée que nous décrivous est limi- tée au nord par une petite rivière nommée Horsel, et à l’ouest par la Werra. On re- marque, près de Gross-Behringen et de Lupaitz, un bassin étroit qui est entouré de tous les côtés par des montagnes cal- caires très-escarpées. Ce bassin est entre- coupé par quelques montagnes moins éle- vées, qui s'étendent vers le nord jusqu’au mont de Hainich, et vers le sud jusqu’au mont de Landgrafenberg. On voit ainsi trois plus petits bassins : celui de Gross-Lupnitz, celui de Mihla et celui de Krauthausen. Dans ce dernier bassin s’élèvent quelques montagnes isolées, savoir : le Moseberg, l'Eichelberg, le Schlierberg, et particulie- rement le Hageleite au sommet conique, qui a une hauteur de 1,100 pieds {alle- mands) au-dessus du niveau de la mer, les autres montagnes qui entourent le bas- sin, ont 1,300 à 1.400 pieds dehauteur. Dans le petit bassin de Gross Lupnitz, il y a une égale quantité de keuper et de muschelkalk. La même chose se répète dans le bassin de Mihla; mais dans celui de Krauthausen, les roches sont plus variées. Là des couches de sel s'étendent dans une direction nord-ouest de Langrafenberg, et traversent même le Werra jusqu’auprès d’Isla. L'existence de quelques dépôts d’ar- gile et d’autres roches, prouve que la grande différence entre la longueur et la largeur des couches de sel a été encore plus considérable. Tout ce bassin de Krauthau- sen est entouré de mortagn:s de muschel- kalk, et l’on trouve au-dessus du grès bi-4( æÆ Er garré quelques couches de calcaire, dé = gypse et de dolomie. fes Sur le versant ouest du Michelsberg; près d’Eisenach, le grès bigarré se no e au jour , il est représenté par du grès mar neux d'un brun rouge et d’un vert tirant sur le blanc, ainsi que par de la marne bigarrée. Le sommet consiste en calcaire, dans le voisinage duquel on trouve du gypse des marnes irisées. Le Michelsberg est sépare du Ramsberg par une petite rivière nommée Michels- bach. Ici nous trouvons au lieu du keuper, de l’argille et du calcaire. Ce calcaire, des environs du Galgenberg, appartient au muschelkalk, car on y voit l’Encrinites liliiformis, le Pecten Albertii et l’Avicula Bronni. Le calcaire du Galgenberg s'étend jus- qu’au haut de l'Arnsherg, qui est séparé du Reïhersberg par une vallée bien étroite, À l’ouest de cette vallée se trouvent des couches de calcaire et du grès bigarré, et à l'est da muschelkalk. Les couches sont encore plus différentes entre Madelungen et Utteroda an nord de la rivière nommée Hageleite. De Goldberg, près de Stedlefeld, quelques hauteurs tra- versent le bassin de Krauthausen dans une direction nord-ncrd-ouest, jusqu’à Kreutz- barget jusqu'à la saline de Wilhelmsglücks- brunn. Elles consistent en calcaire et gypse avec beaucoup d’'Encrinites liliiformis, Pla- giostoma striatum, Terebratula vulgaris, Turritella scalata et Avicula socialis. Nous devons parler à présent des for- mations qui se sont déposées dans le bas- sin de Krauthausen et sur les hauteurs qui l'entourent. Elles consistent en keuper eten has. Au milieu du bassin est le grès du lias, semblable à celui qui se trouve au pied du grand Seeberg, près de Gotha, Il bah 28 29 CRAN ES IE RTE forme la hauteur et la pente nord-ouest | philogéniture , l'instinct de sociabilité , la du Moseberg, le sommet de l'Eichelberg, le sommet ainsi que la pente sud-ouest du Hageleite et des monts nommés Schlier berg. Il est jaune-blanchâtre, à grains fins, plus dur que le grès du keuper et fournit de bons matériaux de construction. On voit quelquefois diverses petites couches d'argile d’une couleur grise parmi les cou- ches du grès. Le schiste marneux noirâtre de Scha- lierberg est connu depuis long-temps. [I est mêlé avec de la pyrite qui repose sur le grès blanc. Plus bas sont dés couches d’une marne jaune et sablonneuse. Ce schiste argileux appartient à la formation du lias. Suivant M. Grumprecht, un autre dé- pôt de lias existe encore au Moseberg. Voigt raconte, dans ses Voyages minéru- logiques, qu'on a fait, au milieu du siècle passé, des recherches de houille sur les Kohlberg au sud &’Eisenach; on y a trouvé des Astéries, des Bélemnites et des Peignes; moi-même, j'ai reconnu les Bélemnites pa- xillosus et pistilliformis, Pentacrinites ba- saltiformis, Ammonites amaltheus, Tere- bratula vicinalis et T. subserrata. Au sud-est d’Eisenach, on voit, dans un petit espace qui est borné par le Güpels- berg, la vallée Marienthal, et par la Hoer- sel, toutes les formations sédimentaires qu'on trouve dans toute la Thuringe. Dans les environs d’Eisenach , on reconnaît l'existence du lias sur trois points. Au grand Seeberg, nous remarquons, au-dessus du grès jaune-blanchâtre : 40 de l’argile grise; 2e du grès marneux verdâtre avec quelques empreintes de plantes; 3° un schiste marneux jaunâtre, et de l'argile marneuse rougeâtre ct jaune, avec des empreintes de Modiola minima, Inocera- mus amygdaloïdes et Cardiam truncatum. Au Rennberg, nous y trouvons: 1° de l'argile marneuse, verdâtre et brunâtre; 2, de la marne; 30 de l’ocre jaune et sa- bleuse ; 4° de l'argile grisâtre ; 5° de l’ar- gile bitumineuse; 6» de }’argile sableuse jaune; 7° du grès marueux; 1ongeûtre et jaune, avec Equisetum. Après toutes ces remarques sur l’exis- tence du lias dans les environs d’Eisenach et de Gotha, nous devons dire encore qu’à une demi-lieue au sud-ouest de Kreutz- burg, est située la saline de Wilhelms- glücksbrunn. On y a fait quelques essais pour trouver du sel, mais ces essais n’ont pas été heureux. (Annales des sciences géologiques). DRE RE — FPHRÉNOLOGEES. APERÇU HISTORIQUE. Deuxième article. Examinons actuellement la phrénologie dans ses rapports avec la psychologie; nous trouverons qu'elle vient encore confirmer les faits principaux de cette science. Platon, avous-nous dit, admettait quatre âmes, l'âme énstinctive, lâme sensitive, l'âme intellectuelle et Yâme morale. Ces quatre âmes correspondent exactement aux quatre grandes divisions phrénologiques. Les zsnstncts existent chez tous les animaux, les principaux de ces instincts sont ceux de la conservation et de la reproduction, Gall a placé l'alimentivité en avant de l'oreille et Spurzheim l’amativilé à la ré- gion du cervelet. Autour de ces instincts, viennent se grouper nécessairement la destruction, la ruse , la tendance à com- battre, à dérober, et ces groupes étaient né- cessaires à l’accomplissement des actes ins- tinctifs; je crois qu’il n'y a rien à objecter à cette classification de l’âme instinctive, L'âme sensitive correspond au groupe d'organes destinés à aider les sensations percues par l’animal; l’âme intellectuelle principalement en relief chez l'homme, est située dans cette portion développée du cer- veau qui est en avant et qui se trouve à l’état rudimentaire chez les animaux; en- fin, l'âme morale est placée à la partie su- périeure du crâne et offre cette partie plus ou moins remarquable chez l’homme, là se trouve la vénération, l'amour de Dieu, le sentiment du juste, la conscience d’où découle le libre arbitre, donné seulement à l’homme commeétant la plus belle œuvre du créateur; je ne vois rien d’arbitraire dans le placement des facultés , elles sont indiquées par la nature elle-même. Reste maintenant à savoir si la localisation em- pruntée aux circonvolutions est toujours en rapport exact avec les facultés, mais que sont les observations des faits tant em- piriques qu'on les suppose, si l’on a remar- qué que tels ou tels renflemeut correspon- daient exactement à telle ou telle circonvo- lution, pourquoi ne pas les admettre comme faisant partie de la-science; pour- suivons notreexamen psychologique. La doctrine écossaise est citée comme la philosophie du sens commun, M. Garnier, professeur de philosophie à la faculté des lettres, la compare à la doctrine de Gall, il y trouve des points de contacts exacts; en effet, l'amour physique de Gall, nommé amativité par Spurzheim, n’e:t autre chose que l’amour des enfans du philosophe écos- sais, l'attachement individuel de Gall, atta- chement de Spurzheim , correspond à l’a- mitié de Rerd; l'instinct des hauteurs, l’or- gueil de Gall; l'estime de soi de Spurzheim, sont la même chose que le desir d'estime. desir de la supériorité, l’émuiation de Feid ; la bonté de Gall, la bienveillance de Spurzheim, correspondent à la bienveil- lance, la pitié, la sympathie deReid.Lesens des localités de Gall, des localités de Spur- zheim, correspondent à la nature de posi- tion et d’espace de Reid, et ainsi de toutes. les facultés indiquées par le créateur mo- derne de la phrénologie: M. Garnier a fait partie des auditeurs de Gall et de Spurzheim; à la page 16 de son livre intitulé de la psychologie et de la phrénologie , il les regarde l’un et l’autre, et surtout le premier comme doués à un très haut degré du sens psychologique. L’anatomie comparée a démontré que la base du cerveau existe chez tous les ani- maux qui ont un ganglion cérébral et qu’il correspond à leur degré d'instinct; ce n’est que lorsque le cerveau prend de l’ex- tension dans les animaux supérieurs, que la partie antérieure des hémisphières se déve- loppe; alors de nouvelles facultés apparais- sent. L'homme seul a un cerveau proëémi- nant, aussi observe-t-on chez lui une intelligence développée et des sentiments; on ne pouvait donc classer le meurtre qu’à la base du cerveau; là où il existe chez tous les animaux même inférieurs dans l'échelle. Objectera-t-on que le tigre a cette région du crâne très développée? figure 4 et 5. On voit que la partie la plus large chez le mou- ton se trouve en avant et la partie la plus rétrécie en arrière, le contraire a lieu chez le tigre. Voici les mesures exactes de ces crâ- nes; celui du mouton a en avant six centimètres, deux millimètres, et en ar- rière au-dessus des oreilles, six centimètres; celui du tigre a en avant cinq centimètres, et en arrière près de sept centimètres, et il faut tenir compte da la grosseur générale du crâne qui est plus fort chez le mouton: Bichat, à la page 70 du 3e volume de son Anatomie descriptive, s'exprime ainsi « Les saillies des circonvolutions suivent la même disposition que les cavités crânien- nes. » M. Lafargue dit dans son mémoire : « La cavité crânienne est l’image exacte du cerveau, à tel point que sur la voûte orbi- taire dans les fosses temporales à l’occipi- tal , on remarque, des éminences encépha- lique. » En outre, si à lPexemple du pro- fesseur Cruveilher, on coule du plâtre dans un crâne, le résultat simulera parfaitement bien la configuration de la surface céré- brale, je pense done comme les phrénolo- gistes, qu en général la forme du cerveau peut être représentée par l'extérieur, en tenant compte toutefois des sinus frontaux et des saillies servant d'attache aux mus- cles. ANATORIE COMPARÉE. MÉMOIRE SUR LA STRUCTURE INTIME DES OS; par M: Louis Mandl. 1. De la structure intime des os à l’état naturel. « Il existe , dans la substance compacte des os, deux éléments distincts : les canali- cules et les cor puscules osseux. « Chacun des canalicules laisse aperce- voir un centre creux et une paroi. La partie centra'e creuse contient un vaisseau sanguin capillaire, qui se distribue dans toute sa largeur. Son diamètre est très va- riabie : tantôt ie canalicule peut à peine contenir le vaisseau capillaire; d’autres fois, comme par exemple dans le voisinage de la moelle, la portion creuse atteint une longneur dix à quinze fois Les grande, et renferme , outre le vaisseau capillaire, beaucoup de graisse. La paroë du canali- cule est formée de trois, quatre où un plus grand nombre de lamelles concentri - ques, qui sont traversées par des lignes très fines, rayonnant du centre à la péri- phérie. « Les l’gnes rayonnantes du centre à la périphérie sont d’un diamètre de un mil- ième à un douze millièeme de millimètre. À …hn grossissement de 500 ou 400 fois, on roit que chacune de ces lignes est formée ile deux lignes qui s’écartent davantage à mesure qu'elles se rapprochent du centre. ‘| nous semble qu’elles jouent, dans le tissu bsseux, le rôle que jouent ailleurs les cana- icules dentaires. « Les canalicules ont en général une \'orme cylindrique, quelquefois aplatie sur Les côtés. Les sections transversales sont ondes ou un peu ovales, si le canicule a rité coupé perpendiculairement à son axe ; lles sont allongées , et rarement prismat - jque:, si la section a été faite obliquement. : «Le diamètre des canalicules est très variable; les plus petits se trouvent à quel- ‘que distance de la surface externe de l'os, |2t leur diamètre n’est quelquefois que de 12,005 à 0,01 de millimètre ; d’autres sont 13, 5 fois, ou même beaucoup plus grands. |C'est dans le voisinage de la moelle qu’ils ! s’élargissent le plus : là ils communiquent lavec les cellules de la moelle et forment ce lqu’on a appelé le tissu aréolaire. Ce sont des canalieules qu’on a décrits sous l: nom ide fibres osseuses, de canalicules de Havers, etc. Dans les oiseaux , la partie crense ac- Iquiert quelquefois un diamètre 3 à 4 fois ‘plus considérable que la paroi. | « Le zomb'e des canalicules diminue | d’antant plus qu’ils se rapprochent davan- | tage de la surface externr de los. | « À la surface externe de l'os existent quelquefois, en petit nombre, des lamelles parallèles à la surface externe de los, et Idans lesquelles ne se trouvent que peu ou : point de canalicules. Quelques auteurs ont avancé que le nombre de ces lamelles aug- :mente avec l’âge. Nous ne les avons ren- contrées que rarement, et jamais nous n’avons pu constater leur existence parmi les canalicules des os de mammiféres et | d'oiseaux que nous avons examinés. | «Les corpuscules osseux sont placés dans les lamelles concentriques des canalicules. | Ils sont oblongs ou anguleux , entourés de | lignes très déliées, qui partent de leur pé- riphérie et s’anastomosent fréquemment, non seulement entre elles, ma:s souvent | aussi avec celles des corpuscules voisins. | Observés peut-être par Leeuwenhoeck, jemais par Malpighi, décrits par M. Pur- kinje dans le tissu dentaire, ils ont été, dans le tissu osseux , l’objet de recherches sui- vies de la part de M. Müller. Ce physiolo- giste distingué suppose que les sels cal- caires sont déposés en partie dans la paroi de ces corpuscules, et-il se dentande si ces corpuscules , avec le réseau intermédiaire des lignes anastamosées, ne pourraient pas servir à la circulation d'un fluide qui serait destiné à la nutrition de l'os (1); mais, ob- servateur trop consciencieux pour affirmer une hypothèse qui ne s’appuie pas d’expé- riences positives, il s’est abstenu de se pro- noncer d’une manière absolue , confiant à des recherches ultérieures la solution de cette question. «a MM. Serres et Doyère ont récemment annoncé que les corpuscules osseux con- tiennent un fluide pendant la vie (2). Ces corpuscules ne sont pour eux que des ca- vités microscopiques. Ils sont arrivés à ce résultat en étudiant des lamelles de tissu osseux sec plongées dans un bain d'huile. « Les prétendus corpusenles, disent-ils, « prennent instantanément l'aspect de « taches noires et opaques, avec un point « brillant à leur centre. Quiconque aura « étudié la réfringence des corps plongés 32 « dans les liquides prononcera immédiate- « ment qu'un gaz seul peut produire l'effet « optique qu'il a sous les yeux.» D'ailleurs, pour que la conviction de l’observatear se change en certitude, « il suffira de pro- « longer l'observation , car bientôt les li- « gnes noires disparaîtront, les plus déliées « d’abord, les plus grosses et les points d'a- « hastomose ensuite; les angles des cor- « puscules s’arrondiront; le corpuscule « lui-même ne sera bientôt plus qu’un « ovoide microscopique, puis une petite « sphère, dans laqueïle tout le monde re- « connaîtra une bulle d'air. Enfin, la bulle « d'air elle-même finit par disparaitre. » « Nous née partageons pas lopision de MM. Serres et Doyère. Nous avons répété leurs observations ; nous avons vu se re- produire les apparences qui les ont irom- pés : nous allons les apprécier à leur juste valeur. « Les phénomènes que présente une la- melle de tissu osseux sec plongée dans un bain d'huile, ne sont autres que les chan- gements optiques qui s’opèrent dans un tissu lorsqu'il devient transparent, d’opa- que qu'il était. La transparence gagne d’a- bord les lignes les plus déliées , ensuite les plus grosses, et enfin les corpuscules eux- mêmes. Mais il n'est pas exact de dire que les corpuscules , ni même que les li- gnes disparaissent : les uns et les autres persistent; seulement leur transparenceles a rendus beaucoup plus difficiles à voir. .« S'il pouvait rester quelque doute sur l'erreur que nous signalons , il serait levé par cette simple réflexion, qu’une bulle d'air, plongée dans un bain d'huile, ne peut pas disparaître. Ce qui se passe à l'œil nu, dans les conditions annoncées, doit nécessairement se passer de la même manière sous le microscope. C’est, du res'e, ce que tont le monde pourra cons- tater, en soumettant à lPobservation mi- croscopique, et dans un bain d'huile, un objet quelconque rempli d'air; par exem- ple , un poil de cerf, qui est composé de cellules aérifères, comme nous l’avons dé montré (Anatomie microscopique. Appen- dices tégumentaires, première partie. Pa- ris, 1841). Au furet à mesure que lair s'échappera de l’intérieur du poil coupé, on verra des bulles d'air nager dans le li- quide ou rester attachées aux bords du poil, mais elles ne disparaîtront jamais. « Les recherches que nous venons d’ex- poser ont été faites à un grossissement de 300 à 400 fois. (La suite au prochain namero ) MÉDECINE VÉTÉRINAIRE. Note sur l'angine gangréneuse, par M. Rigal, médecin-vétérinaire de Saint-Pons. L'Angine gangréneuse, affection grave, quiattaqueindistictement tous'esanimaux, ayant sévi, durant le cours de ce trimestre, sur les monodactyles, je vais en tracer les principaux caracteresétindiquer les moyens qui ont le plus généralement réussi. Cette Angine s’est montrée le plus sou- ventsur les mulets et les anes, sans distinc- tion des conditions hygiéniques dans les- quelles se trouvaient ces animaux, de leur âge, etc. Comme toutes les phlegmasies qui offrent ce même caractère, cette affection s’annorn- ce par un appareil formidable de symptô- mes graves : elle envahit en un inslant, et bientôt frappe de mort la surface muqueuse de toute l’arrière-bouche et souvent de l'en- 33 trée des voies aériennes et du commence- ment de l’œsophage. Il s'établit d’abord du malaise, de ja fatigue et bientôt de l’anxié- té, un abattement très grand. Ii y a prostra- tion générale des forces, conséquence de l’exaltation de l’action vitale et de sa con- centration sur le siége du mal. La fièvre est caractérisée par la force et la plénitude du pouls, il y a battement des flancs; la difficulté d’avaler et de respirer est grande; la membrane muqueuse de la bouche et du nez est d’un rouge foncé; toute la tête et particulièrement les oreilles sont chaudes ; il ya une douleur trés vive de toutes les parties de la gorge. Tels sont les symptômes que cette mala- die offre au début ; mais comme elle fait des progrès rapides, on voit la surface du corps se refroidir, les extrémités surtout, les membres, les oreilles, le bout du nez; le pouls devient petit, concentré ; l'air ex- piré, ainsi que la bouche, exhale une mau- vaise odeur; les muqueuses reflètent une couleur rouge violet, La maladie étant plus avancée, l’animal ’affaiblit de plus en plus; il s'établit, par les naseaux et par la bou- che, un flux d'une matière comme puru- lente; la déglutition est impossible ; la res- piration devient de plus en plus difficile; la tête, que l'animal, dans la première pério- de de cette affection, appuyait sur la cré- che, est alors élevée et tendue; l’encolure et le corps sont tellement raides, qu'ils ne peuvent exécuter aucun mouvement laté - ral. Bientôt un affaiblissement mortel s’em- pare de tout le corps; l’animal tombe et meurt. A l'ouverture du cadavre, on remarque que la putréfactioa suit de près la mort; le corps est comme soufflé : toutes les chairs exhalent une odeur putride plus ou moins forte, selon que le cadavre est mort depuis plus où moins longtemps; il existe des infil- trations dans le tissu cellulaire sous-cutané de la tête, de l’encolure et des autres ré- gions; la menibrane muqueuse du nez, du pharynx, du larynx, des autres parties de la gorge et de la bouche est décomposée, ramollie, détachée par plaques plus ou moins épaisses et étendues. La phlegmasie désorganisatrice a quelquefois exercé ses ravages plus loin; on en observe les effets jusqu'aux bronches, à l’estomac, aux intes- tins; le sang est liquide, noir, poisseux, et a une odeur fétide. En général, l'Angine gangréneusese mon- tre là où les animaux sont exposés aux é- manations de matières putréfiées, lorsqu'ils sont nourris de fourrages altérés, de foins vasés ou qui métaient point secs quand on les à rentrés; quand on leur donne pour boisson des eaux stagnantes, corrompues; iorsqu'ils sont sujets à des changements su- bits de température, surtout dans les cli- mats chauds et humides, et chez des ani- maux placés sous l'influence de causes qui gênent ou interrompent les fonctions de la peau et irritent directement ou sympathi- quement la membrane muqueuse des or- ganes de la respiration et de la déglutition. Le traitemert, dans ces circonstances, consistait, dans la première période de cette affection, en une petite saignée faite à ja veine jugulaire (le sang restait de 25 à 30 minutes à se coaguler et formait deux cail- lots bien distincts : le supérieur, peu con- sistant, d’un blanc grisâtre; l’inférieur beau- coup moins considérable, demi-fluide, d’une couieur noire foncée; à la partie supérieure de ces deux raillots, on voyait une grande quantité de sérum). Peu après, je placçais à 34 - l'encolure deux grands sétons, fortement animes avec l’onguent-vésicatoire, et je fai- sas recouvrir la gorge d’un cataplasme de farine de moutarde. À ces moyens, je joi- gnais les gargarismes légèren.ent excitants, dans lesquels je faisais entrer la teinture de quinquina, le camphre le sel ammoniac; l’usage d'une couverture, les frictions sè- ches, les fumigations aromatiques et toni- ques, etc. Ces moyens, employés à temps et sage- ment dirigés, produisaient de bons résul- tats ; mais la maladie parvenue au troisième degré, alors rien ne pouvait en arrêter les progrès. On doit s’attacher à préserver nos ani- maux d'une maladie qu’il est si difficile et souvent impossible de guérir. Pour cela, on doit isoler les animaux sains des mala- des, les soustraire aux causes qui la déve- loppent, les préserver, autant que possible, des influences des variations atmosphéri- ques, aciduler les eaux qui servent de bois- son, et donner la préférence aux plus salu- bres; asperger d’eau salée les aliments après les avoir bien secoués, et les donner de bonne qualité; ne pas les soumettre à des travanx trop pénibles , les bien panser et régulièrement. C’est en agissant ainsi qu’on peut prévenir cette redoutable affection. (Société d'agriculture de l'Hérault.) PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE., Mémoire sur la tendance des tiges vers la lu- mière, par M. J. Payer. « 1°. Toutes les fois qu'on fait germer une plante, du cresson alénois par exem- ple, sur du coton humide, dans un appar- tement éclairé par une seule fenêtre, ou dans une boîte à une seule ouverture, Ja jeune tige au lieu de s'élever perpendicu- lairement au sol, comme cela lui arrive toujours à ciel découvert ou dans l’obscu- rité complète, s'incline vers la fenêtre, en restant toujours droite et formant avec la verticale un angle d'un certain nombre de degrés. « 20 Toutes les fois, au con‘raire, qu'on place dans cet appartement ou dans cette boîte une plante déjà née , et qui, ayant poussée dans l'obscurité ou à ciel décou- vert, est verticale, la jeune tige se courbe d’abord, puis s'incline vers la lumiere, c’est-à-dire qu'il y a ici deux phénomènes successifs. Dans le premier , la partie infé- rieurede la tige est encore verticale, mais la partie supérieure est plus ou moins ho- rizontale. Dans le second , la partie supé- rieure s'étant un peu redressée et la partie inférieure légèrement inclinée, la tige est redevenue droite, de courbe qu’elle était, et se trouve dirigée vers la lumière. « 3° Pour que la plante se courbe ainsi du côté où vient la lumière, il n’est pas né- cessaire, comme paraissent le penser MM. de Candolle et Dutrochet, que le point de courbure recoive que'ques rayons de cette lumière. « 4°, Cette courbure ne persiste point ‘dans les jeunes tiges lorsque la cause qui Pa produite vient à cesser. « 5°, G°et 70. Mais son intensité est loin d'être la même dans les diverses circons- tances où l’on place les jeunes plantes. « Ainsi, on peut établir comme règle générale que la tendance des liges vers la lumière est d'autant plus grande, que cette lumière est moins intense où qu'elle arrive de plus bas. « 8°. Le milieu dans lequel la plante se 35 trouve n’a d'influence que sur la vitesse avec laquelle la courbure s'opère ; car, au sein des eaux comme dans une atmosphère d'azote où d'hydrogène, la courbure finit toujours, avec des temps différents sans doute , par avoir le même degré, lorsque toutes les autres circonstances sont égales. d’ailleurs. « %, Si, au lieu d’être placées dans une boite à une seule ouverture, les jeunes plantes sont mises dans une boîte à deux ouvertures, et partant reçoivent l’action de la lumière dans deux directions différen- tes, des phénomènes non moins curieux se présentent. « Ces deux ouvertures peuvent se trou- ver sur le même côté de la boîte, de ma- nière à ce que les rayons qu’elles laissent passer fassent entre eux une angle plus ou moins aigu, ou être placées l’une vis-à-vis de l’autre. « Daus le premier cas, lorsque l’intensité des deux lumières estégale, la tige se courbe dans la direction de la résultante, c’est-à- dire de la bissectrice de l’angle formé par les deux rayons. Mais lorsque cette inten- sité est inégale , soit au moyen d’ouvertures d’étendue différente, soit au moyen d’é- crans à l’une des ouvertures, la tige ne se courbe plus dans la direction de la résul- tante, mais bien dans La direction de la lu- rmière la plus forte. « On peut donc , à l’aide d’une jeune plante, déterminer, en quelques heures, de deux lumières laquelle est la plus in- tense, de deux verres lequel est le plus transparent, et, dans des circonstances données, on pourrait s’en servir comme d'un véritable photomèire. a 100. Dans le second cas, c’est-à-dire lorsque les deux ouvertures sont vis-à-vis l’une de l’autre sur des côtés opposés, l’in- tensité des deux rayons est-elle égale : la plante, sollicitée également de part et d’au- tre, ne se courbe ni d'un côté ni de l’au- tre. Cette intensité est-elle, au contraire, inégale : elle se conrbe du côté de la plus grande lumière, à moins toutefois qu'il lui arrive des deux côtés une Inmière suffi- sante, auquel cas elle ne se courbe point non plus, quoiqu'elle soit plus éclarée d’un côté qne de l’autre. « 11°. Pour que tous ces phénomènes s’accomplissent, le concours des d'fférentcs paties dont la iumière se compose n’est point nécessaire. « Car, de toutes mes expériences soit avec l'héliostat, soit avec des verres colo- rés et analysés, en procédant par élimina- tion, il résulte que, sous les rayons rouges, orangés, jaunes et verts, la plante se con- duit comme dans l'obscurité complète, c’est-à dire qu’elle ne se courbe jamais ; tandis que, sous les rayons bleus et vio- lets, elle se courbe toujours. « 12°. Cette absence complète d'action dans certains rayons n’est point due à la pature de la substarice colorante oa verte. Entre deux lumières traversant, l’une un écran d’eau et l’autre un écran d'essence de térébentine, la plante s’est courbée dans la direction de la bissectrice, c’est-à-dire qu'elle s’est comportée comme s'il n’y avait point eu d’écrans interposés. « Donc, pour le phénomène du mouve- ment au moins, la lumière chimique n’a aucune influence. « 13°. Comme la plante qui se trouve entre deux rayons lumineux d'intensité différente se courbe toujours du côté de la lumière fa plus grande, il m'a été facile de 36 déterminer lequel, du bleu ou du violet, avait le plus d'influence, et j'ai toujours trouvé que c'était le bleu, « 14. Enfin, comme la tige se courbe d'autant plus qu'il y a moins de lumière, j'ai pu facilement, à l’aide de plantes pla- cées à divers endroits dans ma chambre noire, m'assurer si l'obscurité était com- plète. « Tels sont les résultats principaux que j'ai obtenus; quant aux appareils dont je me suis servi. je les décris dans mon mé- moire ; ainsi que la manière dont j'ai opé- re pour arriver à ces résultats. » ZOOLOG1IE. Index ornithologique ; par Lesson. (suite.) 33° Genre : Hozmaronnis, Vigors (1831); Spilornis, Gray (1810). Hab. : Asie, Afri- que, Malaisie. —100 : Hæn:atornis Bacha , Vigors, proc., 1,170, Falco bacha,Latham:; Shaw; le bacha, Levaill. , Afriq.. p. 4t pl. 15; Buteo bacha, Vieih, encycl., p. 1219. Hab. : Cap de B.-Espérance. -- 101 : Hœ- matlornis b'do; falco bido, horsf., Linn. tr. xin1, 437. Hab. Java. — 102. Hæœmatornis undulatus, Nig, proc. 1,170 et 2.15; Gould, cent. of birds; hab. l'Inde (Himalayas). — 103. Hæmatornis holospilus, vig., proc. 1, 171; Buteo holospilus, ib. 1, 96; hab. Ma- nille (Phillipines). 34° Genre : Haliastur, Selby (4840) ; a- quila, Eris.; milvus, Jard.; hab. Asie, Ma- laisie, Australie, — 104, /Zaliastur indus, Gray. falcoindus, Bodd., fa!co pond.ceria- nus ,gm., Enl. 416; huliœtus cirrenera , Vieill., gal. pl. 10; proc. 11, 78 ; haliœtus- pondicerianus, proc., 1838, 153 ; H. Gar- ruda, Less., tr. 44; Raffles, cat.; Daudin, 11,55; hab. Inde Continentale et les iles de la Malaisie jusqu’à l'Océanie orientale. —105:Hal astur leucosternus: hal'etus leu- costernus, Gould, proceel., 1837, 138: bab. Nouvelle Galles du Sud. 35° Genre : TEeraruopius, Less. (1829): helotarsus, Smith (4830); hab. Afriq. mérid. et occid. — 106. Terathopius ecaudatis , Less ,tr. 47; le bateleur, Levaill. , af. pi. 7 et 8; he'otarsus typus, Smith, proc. 1833, 45, fulco ecaudatus , Daudin . 11, 45; hab. le Sénégal et le Cap de Bonne-Espérance. 36° Genre : Harioœrus , Savig. (1810); a- quila, Ilig. ; concuma. Hodgs (1536). hab. Ancien Continent. A. du N. de l'Europe et de T Amérique. — 107. Haliœtrs nisus, Sav., Es. p.25; H. albicilla. Boié; ni.us, Virgile, Ovide; al'ætos, Aristote; vuliur albicilla, L. ; fabric.; falca ossifragus, L.; Enl. 112 et 415; raffles, cat. p. 277? H. albicillus, Gould, proc., 1837, 138 ; falco ossi/ragus. albicilla et alticau- dus, Gm.; Less., tr. pl. 8, f. 2, Daudin, t. 2, p. 6H. hab. le Cercle arctique. en Eur., en Afrique et en Asie, d'ou ils'avance jus- que sous les Tropiques. — 108. Ha icius leucocephalus, Less., tr. p. 40; face leuco- cephalus, L.; Gm.; aquila cauda alba. Edw. gl. pl. s; permant n° 89; Wilson, pl. 36; falco ossifragus, Wilson, p!. 55, £ 2, (jeune); aquila lucocephala, Vieillot, am. sept., pl. 3; Bonap., syn. 26; Swains., N. Z.,p, 15; Nuttall, 1, 72. Audubon, pl; l'aigle de mer, Buffon, Enl. 411; Daudin, 11,62. hab. le nord de l'Amérique et le Groënland. — 109. Haliœtus FF'ashingto- nianus, falco FFashingtonianus, Audabon, Loudon’s nat. mag.. 1828, 115; Nutt., 1, 67. Hab. les État -Unis (rives 1 Ohio et du Kentucky.) ré B. de l'Amérique méridionale. — 110. IHaliætus aguia, Lest. tr. 42; falco aguia, emm. pl. 302, l'aguia, Azara, 4, 43,n° 8; LYOrbig., am. p. 76; spizaetus leucurus, Vicillot, Encycl., 1256; hab. Brésil, Guiane het Paraguay. C. de la Malaiïsie. — 111. Haliætus leu- Fcogaster; falco leucogaster, Temm. pl. 49. lhab. les Moluques (Célèbes) jusqu'aux îles de ‘Tonga, dans l'Océanie. D. d'Asie. —112. Haliætus macei,Less., “tr, 41; falco macei, Cuv.; Temm. pl. 8 (adulte)et 223 (jeune); proceed., 1838, 153. ‘hab. Bengale (Calcutta). —?113. Haliœtus | leucopterus; falco leucopterus, Temm. pl. | 489. hab. le nord de l'Asie? E. d'Australie. — 114. Haliætus Ca- lei, Vig. et Horsf , tr. x, 486. hab. la Nouvelle-Galles du Sud. — 115. Haliætus canorus, Vig. et Horsf., ib. 187; hab. le Port-Jackson. — 116, Haliætus sphænurus, Goull, proc. 1837, 138. hab. la terre de Van-Diémen. | Æ. d'Afrique — 117. Hal.®tus blagrus» rs: | Less., tr. 40; le blagre, Levaill., af., pl 5; . falco blagrus, Daudin, 11, 70; Shaw, gen: 1001.; pandion blagrus, Vieill., Encycl. 111; 1,200. hab. le Cap de Bonne-Espérance. -- 4141. Haliætus vecifer, Less., tr. 41; le v- cifer, Levaill.. af. pl. 4; falco vocifer, Dau- din, 11, 65; aïg'e nonette, Gaby, it. en Ni- grit.hab. le Cap de B.-Espérance. SCIENCES APPLIQUÉES. Sur la variété de blé dit de Sainte-Hélène, par le baron G. d’Hombres. Les quatre premières années que je cul- tivai la variété de blé dit de Sainte-Hélène, je le fis semer dans de bonnes terres bien amendées et p'éparées avec soin; mais, afin de m'assurer de sa robusticité, je crus de- voir faire ma cinquième expérience dans les conditions les moins favorables. Mes ré- sultats n’ont pas été aussi satisfaisants que ceux des années précédentes. Je n’ai ob- tenu que huit fois et demi ma semence, tandis que, l’année dernière, mes pro- duits avaient été deux fois plus considéra- bles. Un terrain bas, argileux et très compacte avait été préparé de bonne heure; je le fis Jlabourer dans les premiers jours de novem- bre, et l'on y sema six décalitres de blé de Sainte-Hélène, sulfaté la veille. A côté, sur une terre séparée par un large fossé bordé de mûiers, environ à cinq mètres de dis- tance, je fis semer une pareille quantité de froment du pays. Ces deux variétés de blé poussèrent en même temps, et je remarquai, comme dans mes précédents essais, que le blé de Sainte- Hélène sortait plus épais, plus touffu que l'autre. Son accroissement fut aussi plus ra- pide; à la fin de mars, il avait de vingt-cinq à trente centimètres de haut : tandis que le froment ordinaire s'élevait à peine à vingt. On le distinguait facilement de ce- lui-ci à la largeur et à la couleur de ses femlles. Le terrain avait été profondément hu- mecté par les pluies de l'hiver et du com- meucement du printemps. Les gelées blan- ches qui survinrent dans les premiers jours d'avril brouirent davantage le blé de Sainte- Hélène, et après la neige du 42 du même mois, je crus m'apercevoir qu'il avait beaucoup plus souffert que les blés du pays. Ste-Hélène.—4 h. 5 d. 0 h. 7 d. 38 Les brouillards que nous eùmes en mai, et notamment ceux des 23 et 25, nous en- levèrent tous nos fruits dans les bas-fonds et parurent exercer une fâcheuse influence sur mes blés. Dès la fin du mois, la fane com- mençait à sécher, et plusieurs des nombreu- ses tiges, qui s’élevaient de chaque trochet, étaient flétries. Cependant j'avais encore l'espoir d’une belle récolte. Mais vers le milieu de juin, tout changea : il ne fut plus douteux qu'elle était à moitié perdue, une grar.de partie des épis étaient jaunis et desséchés. Au moment de la maturité, le blé de Sainte-Hélène et le froment du pays avaient à peu près la même hauteur, { mètre 15 centimètres ; terme moyen. Dans la pre- mière variété, on comptait à peine cinq épis par chaque trocbet, au lieu de quinze que j'avais eus à mes autres récoltes. Ils étaient moins longs et contenaient au plus soixante- et-dix grains chacun ; tandis que ce nom- bre variait de quatrevingt-dix à cent, les an- nées précédentes. J’ai obteuu pour produit de mes six dé- calitres : Total. 5 h.2 d. Froment. —#% 1 0: 4,245 C’est bien peu sans doute pour une année où les céréales ont généralement réussi, Ce- pendant, je regarde toujours comme avan- tageuse la culture du blé de Sainte Hélène. Et pour encourager les cultivateurs qui se- raient tentés de l’essayer, je dois leur rap- peler que ma récolte de cette année est le produit de sept grains de blé au bout de cinq ans. La première année je ne pus semer que très tard, car ce ne fut qu’à la fin de janvier que je recus le blé de Sainte-Hélène. Je n’ob- tins que quelques épis grêles, qui ne justi- fiaient nullement la dénomination de blé monstre, sous laquelle il m'avait été en- voyé. La seconde et la troisième récolte me donnèrent des produits vraiment admira- bles ; il est vrai que c’était dans un coin de mon jardin que le blé avait été placé grain à grain,etque j’enavais eu un soin tout par- ticulier. La quatrième année j'essayai une expé- rience comparative. J'avais donné à mes amis uve partie de ma récolte, il m’en res- tait 6 litres 2 décilitres. Je les fis semer dans une de mes terres, dont j'avais réservé une portion pour semer en même temps une égale quantité de blé de pays. Celui-ci me rendit à peiue cinq pour un, et le blé dit de Sainte-Hélène me donna seize fois la semence. J'en fis moudre une partie, j'en distri- buai encore à quelques personnes, et j'en réservai pour moi 5 décalitres. Ils m ont produit cette année 5 hectolities 2 déca- litres. Blé 1re qual. Men. gr. ADF EE — SCIENCES HISTORIQUES. ACADÉMIE DES SCIENCES MORALES ET POLITIQUES. Séance du samedi 31 décembre. Après la lecture du procès-verbal, M. le secrétaire a donné communication d’une ambpliatiou de l’ordonnance royale, par la- quelle la nomination de M. Duchatel est approuvée. M. Gyraud lit un mémoire sur la con- dition légale des débiteurs à Rome. Des documents recueillis à ce sujet par le sa- vant académicien, il résulle que l'in- 39 , térêt fut primitivement annuel à Rome avant d’être mensuel. Il subit cette trans- formation à l’époque où les mœurs grec- ques eurent fait invasion, c’est-à-dire à l’époque où commença la dégénération de la république, à l’époque où les exigences du luxe vinrent augmenter les besoins de toutes les classes, et fournir aux usuriers l’occasion d’exercer leur rapace industrie. L'intérêt légal était de 12 pour 100; mais, comme c'était au dernier jour des Calendes qu'était fixé le paiement, il en résultait que ce paiement ne se renouvelant que dix fois au lieu de doute, l'intérêt n’était en réalité que de dix pour 100. Les brocanteurs d’ar- gent étaient loin de se conformer aux pres- criptions de la loi, et l’on peut croire que le nombre de ceux qui les enfreignaient était grand, puisque Marcus Brutus lui- même, ce républicain rigide, ne prêtait son argent qu’au taux de 40 pour 100. C’est encore, de nos jours, le cours de l'argent à Paris pour les jeunes gens qui veulent faire escompter leur fortune à venir. Ces détails expliquent, et cette demande inces- sante que faisait le peuple-roi de l'abolition des dettes, et ces discussions intestines qui, pendant les beaux jours de la république, compromirent si souvent sa stabilité. Au temps où la monnaie de cuivre était seule en circulation, on la pesait; mais lorsque celle d’argent fut introduite, on compta les espèces.Il fallut alors examiner, non pas seu'ement le poids, mais encore le titre. Après ces observations préliminaires, M. Gyraud est arrivé à l'examen et à l'appréciation des conditions législatives du prêt et de la position que le prêt faisait au débiteur. Cette condition était, comme on le sait, la servitude. Primitivement, elle était le résultat d’une condamnation. mais ue pouvait résulter du contrat; c'était la contrainte par corps de l’époque. Il existait chez les Romains une grande différence entre les dettes pour prêt d’argent, et celles provenant d’autres causes. Les premières avaient des priviléges tout particuliers ; les lois qui les régissaient étaient prodigues de rigueurs et de garanties. Nous ne pouvons suivre M. Gyraud dans l’examen de l'obli- gation qui, à Rome, était connue sous le titre de z7exum, ni de la condition dans Ja- quelle se trouvait le débiteur désigné sous le nom de nzexus. Nous nous bornons à faire remarquer : 1° que chez les romains, on savait parfois éluder la loi et simuler un nextum, comme encore on simule une lettre de change pour lui donner la force qu’elle, aurait, si elle était sincère ; 2° que les Ro- mains ne confondaient pas comme nous le capital et les intérêts, qu'ils en faisaient deux obligations différentes, lorsque, tou- tefois, par le secours du nexum, ils ne fai- saient pas de l’un et de l’autre une seule et même chose. D’après les passages de Cicéron, de Tite- Live, d’Aulugelle, cités par M. Gyraud, il est établi que le neœum exposait le débiteur à un esclavage temporare, c’est-à-dire qu'un Romain libre se vendait lui et sta opera et se soumettait à la servitude. M. Gy- raud a considéré trois choses dans ce con- trat : sa forme, son objet et son exécution ju- diciaire. Comparant le nexum avec la lettre de change, il a trouvé cette différence que la contrainte par corps, chez nous, provient de la forme de la lettre de change et non du prêt, tandis que c'était du -prêt et nou de la forme que la servitude découlait sous la législation romaine. D’après la loi des Douze Tables, le nexus, devenu débiteur 10 rétardataire ou insolvable, se trouvait placé dans la position la plus triste et la plus malheureuse. Le créancier avait lé droit de se saisir de lui, de le mettre dans les fers êt de le faire mourir, s’il ne se libérait pas dans les soixante jours qui suivaient son arrestation. Cette manière de procéder s'appelait manus injectio. Tertulien a pré- tendu que les priviléges du créancier al- laient jusqu’à lui permettre de couper le dé- biteur par morceaux, mais il est permis de croire que cette opinion est erronnée , et qu'elle est basée sur une fausse interpréta- tion du mot secto, qui s’'appliquait au corps des biens du débiteur, et non au sien propre. On est d’autant plus autorisé à pen- sér de cette manière, que, dans une ciicon- stance, un créancier ayant voulu commet- tre un attentat à la pudeur sur son débi- teur incarcéré, ce créancier fut traduit de- vant le peuple et condamné. Le nexum fut aboli par une loi que rap- portent Cicéron et Tite-Live, mais 1l survé- cüt et ne fut pas totalement détræt par la loi Petilia. 11 en résulta seulement que le prêt d’argent fut distinct de toute autre dette ; que la contrainte ne put être exercée pour les intérêts, et qne les rigueurs de la sérvitudé ne furent plus aggravées par le de : j poids des chaînes. À partir de celte époque, là contrainte ne fut pius la conséquence du contrat, mais seulement d’une condamna- tiün judiciaire. Les créanciers en abnsèrent souvent encoré, mais ce ue fut qu’en vio- lant la loi. L'’exécution judiciaire sur la personne du débiteur mettait celui-ci dans une con- dition la dernière de toutes. De nexus, il devenait abdictus. Dans le premier état, il n'était que préparé pour être esclave; dans le second, il l’est devenu. Ses biens, sés enfants sont passés avec lui sous la puis- sance du maitre. Cependant l'abdictus con- sérvait encore quelques droits qui étaient inséparables de sa qualité d'homme libre. D’après la loi des Douze Tables, il pouvait vivre de son bien et introduire certaines actions en justice. 4bdictus libertate fit in - genuus, à dit Quintillien, et il ajoute abdic- tus legem habet. En résumé, l'abdictus n'é- tait dans aucune des conditions de l’esclave, ni pour lui, ni pour ses enfants, ni même pour ses biens ; et c’est le cas de faire sen- üir ici la différence qu'il y avait à Rome éntre servir et être en servitude : dans la première acception, c'était être e clave par sa naissance ; dans la seconde, c’était seu- lement le devenir par accident. La fortune du débiteur était dévolue au créancier, mais ses biens ne pouvaient être saisis qu'après jugement, où sur la poursuite d’un magistrat ; au prêteur appartenait cette autorité, C'était sur ses biens qu’é- taient dirigées les poursuites pour les dettes ordinaires , l'exécution sur sa personne n'étant autorisée que pour les prêts d’ar- gent. Telle était la législation romaine lors- que le christianisme apparut. Les modifi- cations que lui fit subir le droit canonique furent la conséquence de cet esprit de con- fraternité humaine, qui, pour être reçu comme un dogme par des peuples accou- tumés à se voir partagés en maîtres et en esclaves, avait besoin de leur être apporté, uon par un philosophe, non par un légis- latéur, mais par un Dieu. M. Gyraud ayant terminé la lecture de son mémoire, l’Académie s’est occupée de la nomination de diverses commi:sions, pour dresser la liste des candi:lats aux pla- ces de correspondant devenues vacantes A1 | dans les sections de philosophie, de morale et d'économie sociale, à celle d'académicien libre qu'occupait M. de Sismondi; et pour présenter un rapport sur les mémoires en- voyés au concours, pourile prix fondé par M. le baron Félix de Beaujour. La séance a été terminée par la lecture d’une lettre de M. Lelut, qui sé présente comme candidat à la place vacaute par la mort de M. de Gérando. M. Lelut s’était déja présenté pour le fauteuil de M. Edwards, mais la section de philosophie u’est pas pressée de se compléter. Elle a renvoyé à un an ses présentations. Ce n’est pas trop. On réfléchit longtemps et beau- coup quand on tient école de sagesse. Mal- heureusement, pour qui est pressé d'arri- ver,unanest bien long. Qui peut,d’ailleurs; garantir à quelqu'un, même à un candidat, douze longs mois de vie; qui oserait dire que le monde durera encore jusqu’en 18142... M. Lelut a donc fait sagement de se présenter pro duplicata, il ne peut être nommé qu'une seule fois ; le sera-t-il ou plus tôt ou plus tard, c’est là, pour lui, toute la question. C. B. F. ARCHÉOLOGLE, Notice historique sur les calires depuis l'éla- blissement de la religion chrélienne jusqu'à nos jours. Nous empruntons quelques détails cu- rieux sur les calices et les patènes, à une notice que M. l'abbé Barraud, professeur d'archéologie au grand séminaire de Beau- vais, vient de publier dans le Bulletin mo numental. Calices. — V’usage du calice rémonte, comme on le sait, jusqu'à Jésus-Christ lui- même. Le sacrifice devant toujours s'offrir sous les espèces du pain et da vin comme Jésus- Christ l’a offert luimême, on n’a jamais pu se dispenser de faire usage du calice dans la célébration des saints mystères, aussi en est-il fait mention dans les écrivains ecclé- siastiqués de tous les siècles. On doit distinguer plusieurs espèces de calices : les calices ordinaires servant pour le célébrant lui-même dans l’oblation du saint sacrifice ; ceux avec lesquels on admi- nistrait aux fidèles la communion sous l'espèce du vin et qui étaient désignés sous le nom de calices ministériels, calices minis- tertales ; les calices du baptème, çalices baptismi qu’on employait pour communier les nouveaux baptisés et pour mettre le lait et le miel qu’on leur faisait prendre; enfin ceux qui ne servaient que pour l’ornement des autels. On a employé pour la fabrication plu- sieurs espèces de substances. Dans les premiers temps du christia- nisme, on s’est quelquefois servi de calices de bois. Tout le monde connaît ces paroles de saint Boniface de Mayence rapportées dans le concile de Tribur : « Autrefois les prêtres étaient d’or et les calices de bois; maintenant les'calices sont d’or et les prè- tres de bois.» L'usage de ces sortes de calices parait s'être conserve dans plusieurs endroits Jusqu'au neuviènre siècle. Léon IV en effet qui occupait le siége pontifical en 817, défendit expressément dans son ins- tuction pastorale de s'en servir désormais : ne quis lègneo calice aut vitreo audeati missam cantare. On a fait encore usage avant le neuvième sièele de calices de verre. Saint Jérdme rap- porte de saint Exupère, évêque de Toulouse, qu'ayant vendu les vases dé son église pour secourir les pauvres, il portait lé corps de Jésus-Christ dans un petit panier d’osier et son sang précieux dans une coupe de verre. Saint Honorat de Marseille, dans la vié de saint Hilaire d’Arles, dit que ce saint ayant vendu tous les vases de l’église pour sub- venir aux nécessités des pauvres, se servit dé calices dé verre. Le concile de Calchut, en Angleterre, tenu sous Adrien [*", parle de calices de corne dont il défend de se servir dans la suite. Thomas Bartholin, dans son livré de medecinâ Danorum domesticæ, dit qu’il pos- sédait un calice de ce génre avec lequel on avait offert autrefois, en Norvege, le saint sacrifice de la messe. Il est question de calices de marbré dans une vie de saint Théodore Archimandrite. Lé prêtre Georges, auteur de cette vie, rapporte que le monastère construit par Théodore ne possédant que des vases de marbre, le saint envoya son archidiacre à la ville royale pour acheter un calice d’ar- ent. Le comte Everard, fondateur de l’abbaye de Chisoing, diocèse de ‘f'ournay, légua par son testament à Béranger, le plus jeune de ses fils, un calice d'ivoire qui faisait partie de sa chapelle. Saint Colomban, ainsi que nous l’apprend l’auteur de sa vie, offrait toujours le saint sacrifice avec un calice de cuivre, parce que la tradition rapportait que les clous qui avaient percé les pieds et les mains de Jésus-Christ étaient de cuivre ou d’airain. Gratien cite un concile de Rheiïms que l’on dit être du temps de Charlemagne et qui défend de se servir de ces calices parce qu'ils s’oxident facilement. Saint Benoit d’Aniane faisait usage de calice d’étain ne voulant pas par humilité offrir le saint sacrifice avec des vases pré- cieux. Le concile de Rheïms que nous ve- nons de citer permet ces calices d’étain aux pauvres églises. Mais Pierre Damien, au- teur du onzième siècle, s'élève dans ses opuscules, contre les prêtres qui en em- ploient de semblables, et Richard, arche- vêque de Cantorbéry, dans ses constitutions de l’an 1175, défend de consacrer pour le service de l’autel des vases faits avec ce métal et d’en bénir aucun qui ne soit d’or ou d’argent. Cependant dans beaucoup de diocèses de France on les toléra pour les églises pauvres jusqu’après la révolution de 1793. Ce ne fut pas seulement au temps de Pierre Damien et de Richard de Cantorbéry que l’on commença à faire usage de calices d’or et d’argent. Dans les siècles précédents on en possédait déjà ; et lorsque les évèques ou les prêtres offraient les saints mystères avec des vases de verre, de marbre, de corne,de cuivre ou d'étain ; ils nele faisaient ordinairement que par des mo'ifs particu- liers d'humilité ou de charité. Paul Orose, auteur du cinquième siècle, rapport: dans le septième livre de son his- toire, que lorsqu’Alarie, roi des Goths, pilla la ville de Rome, la basilique du prince des apôtres possédait un grand nombre de vases et d'ornements d’er et d'argent. Saint Au- gustin, qui vivait à la même époque, sex- prime ainsi : « Nous avons pour la célé- bration des saints mystères des instruments et des vases qui pour la plupart sont d'or et d'argent et que nous appelons saints à cause de l'usage auquel nous les consa- crons. Dans son troisième livre contre Cres- conius, il nous apprend qu'il y avait à Car- 5 x nage deux calices d’or et six d’argent. - Grégoire de Tours raconte que Chilpéric fupporta de son expédition d’Espagne, pixante calices, quinze patènes, vingt cof- rets pour les évangiles, et que tout cela Lait d'or el garni de pierreries. Il fait ussi mention de vases sacrés en argent rue l’on avait trouvés dans des souterrains ü les fidèles s'étaient retirés dans Jes temps Le persécution pour offrir le sacrifice de la 3 \1esse. È | Enfin plusieurs églises ont possédé des * falices en pierres précieuses. La reine Bru- ! {ehault donna à l’église d'Auxerre un ma 1! {inifique calice en onyx garni d’or très-fin. bn lit dans le concile de Douzi tenu en 871 5 u’un des crimes dont on accusa Hincmar = fe Laon fut d'avoir enlevé un calice égale- luent en onyx orné d’or et de diamants lont le roi avait fait présent. Léon d'Hostie, £ {: la fin du troisième livre de la chronique 4 {lu mont Cassin,compte au nombre des or- {iements laissés à ce monastère par le pape Victor IL, deux calices en onyx. L'abbé * {juger rapporte dans les mémoires de son 1 fidministration, qu'il acheta un calice en ë Lardoine pour l’usage de l'autel ; ce calice * {st probablement celui qui existait avant la évolution de 1793 dans le trésor de Saint- Denis ; la coupe seule, d’après l’éditeur de :e volume, était faite avec une agathe ? {prientale, et sur la garniture qui était en | {rermeil et enrichie de pierreries, on lisait : ? | vGEr ABBAS. » | Les calices étaient souvent ornés de pier- 1 reries. Ces pierres y étaient diversement l llisposées ;on en placait principalement sur Le pied et près des bords de la coupe, | Dans les premiers siècles on a aussi dé- ? Wroré les calices de peintures et de bas- : Vreliefs représentant divers sujets tirés de la + lainte écriture. Tertulien, mort au com- lmencement du troisième siècle, nous ap- ‘ lbrend que cela se pratiquait de son temps. | Aux onzième, douzième et treizième siè- i Uiles, ou se servait fréquemment pour l’or- : “moyen desquels on figurait sur le pied, sur ‘ Ua tige ei même quelquefois sur la coupe, : Miles feuilles, des fleurons, des rosaces, des : d’nroulements, des damiers et plus souvent ! ducore des personnages. On incrustait ces : J'maux de manière à ne laisser apparaître “1 la surface que des filets métalliques des- | d'inant les principaux traits et les principaux ontours. Les couleurs employées étaient d'urtout le rouge, le bleu et le vert. M. Du- “'ommerard, dans son magnifique atlas des “iris au moyen-âge, a représenté un fort 1 *au calice émaillé du douzième ou trei- | ièmesiecle. Les parties les plus ornées sont e pied et le nœud de la tige. On y remarque les fleurons, des têtes d'angeset des figures le saints. Dés le septième siacle on émail- aitainsi les calices, car te calice d’or donné i Pabbaye de Chelles par la reine Bathilde, |t fait par saint Eloy, était émaillé. On a quelquefois gravé sur les calices des uscriptions et des devises en rapport avec e mystère auquel ils sont consacrés. | Sur la coupe d’un calice ministériel qui J'tait gardé avant la révolution de 1793, | ians l'abbaye de Saint-Jossesur-Mer, on isait au-dessus des figures, ces deux vers atins : BE Gum vino mixta fit Christi sanguis et unda, : Talbus his sumptis salvatur quisque fidelis. nesure de Montreuil. Ce calice contenait deux pintes et demie, On peut encore placer parmi les orne- : 44 ments des calices les clochettes qu'on y a quelquefois attachées. Mabillon, dans son commentaire sur l'ordre romain, cite un calice au bord duquel étaient ainsi suspen- dues de petites sonnettes. Ce calice, con- servé alors dans le trésor de Clairveau, avait appartenu à Malachie, primat d’Ir- lande. La plupart des calices qui servaient à l’ornement de l'autel avaient deux anses au moyen desquels on les suspendait, On a aussi, à différentes époques, garni d’anses les calices ministériels et les calices ordi- naires, Bède rapporte que de son temps, on montrait à Jérusalem un calice d'argent à à deux anses qui contenait an setier de France, et que l’on assurait être celui dont Jesus-Christ s'était servi. Du reste, les calices ont eu, dès l’origine, à peu près la même forme qu’on leur donne encore actuellement. Ils ont toujours con- sisté en une couple plus ou moins haute, plus ou moins ouverte, soutenue par une tige munie d'un ou de plusieurs nœuds, et reposant sur un pied plat, hémisphérique, conique ou pyramidal. Les calices représentés sur les monnaies de Charibert sont munis d’anses ou d’oreil- lettes. Le pied est très élevé, de forme co- nique ou pyramidale. La tige qui l’unit à la coupe consiste en un simple nœud. Le calice d’or donné à l’abbaye de Chelles par la reine Bathilde était haut de 33 cen- timètres et enrichi de pierreries au haut et au bas de la coupe, La coupe était plus longue et l'ouverture plus étroite que dans nos calices ordinaires, Le calice de l’abbaye de Saint Denis, qui portait l'inscription sVGER ABBAS, était com- posé d’une coupe à anses de forme semi- elliptique et d’un pied conique séparé de la coupe par un gros nœud. La coupe était ornée de cannelure. Près du bord se trou- vait une rangée de pierreries. On trouve dans une histoire de saint Bonaventure, imprimée en 1747, la repré- sentation du calice qui avait servi, dit-on, à ce saint docteur, et que l’on censervait à Lyon. Le pied de ce calice ést très élevé. Il est formé de huit pans arqués, séparés les uns des autres par des côtes aiguës, la tige, munie d’un nœud assez étroit, présente quelques cannelures. Dans l’histoire de l’art de Seroux Dagin- court, on voit le dessin du calice de l'abbaye de Wingarten, en Souabe, chef-d'œuvre de l’orfèvrerie allemande au quatorzième siècle. Grancolas avance que quelques calices ministériels avaient la forme de nos mor- tiers. Il assure qu’ils sont ainsi dépeints quelquefois; mais il n'indique pas où il a vu ces peintures. Au reste, son assertion s'accorde assez avec ce qu'on lit dans la pa- uoplie évangélique de Lindanus, auteur du seizième sièc e. Cet écrivain rapporte qu'il vit daus le monastère de Fulde deux cali- ces dont saint Boniface avait fait usage pen- dant sa vie; l’un de ces vases était fort petit, et avait servi pour la célébration des saints mystères, l’autre, beaucoup plus grand, était sans doute un calice ministériel, il offraiten sculpture dans sa circonférence douze figures de prêtres vêtus de chasubles, et ayant un calice en main. 1l avait deux anses, et sa forme n’était ni globuleuse ni carrée, mais orbiculaire, et res emblait assez à celle d’une pomme. 45 GÉOGRAPHIE. SOCIÉTÉ DE G£OGRAPNIE. La Société de géographie a tenue sa séan- ce générale le 30 décembre dernier, dans une des salles de l’Hôtel-de-Ville, sous la présidence du ministre de l’agriculture et du commerce, Dans un discours plein de savoir et du patriotisme le plus vrai, M. le président a examiné quelle devait être l’im- portance de la science géographique, au- jourd hui, que les rapports des peuples en- tre eux, ne sont con idérés que comme des moyens d'échanger les produits et les ri- chesses de leur sol. M. le ministre a promis de contribuer à la publication d’un dictionnaire de la lan- gue berbère, dictionnaire composé par un des membres de la Société. M, de la Roquette a fait un rapport sur les travaux géographiques de l’année, et a lu des notices sur plusieurs membres dont la Société de géographie a eu à regretter Ja perte. M. Duflot de Mofras a lu un fragment de la relation de son voyage en Californie. La Californie est destinée, suivant lui, à pren- dre un grand développement si l'Océan-Pa- cifique vient à être mis en communication avec l'Atlantique, par l'ouverture d’un ca- pal, ou par l'exécution d’un chemin de fer, à travers l’isthme de Panama. De tout:s les républiques de l'Amérique méridionale, celle du Chili est la première qui ait su régulariser son état politique et se donner une bonne administration. M. Gav a lu à la Société une communication au su- Jet de cette partie du continent américain. Le tableau qu’il en a fait a été accueilli ayec des marques non équivoques de la plus vive satisfaction. fi Sur les pays limitrophes de la Nubie et du Sernaar. Extrait d'une lettre de M. E. Gautier d’Are, consul de France en Egypte. À 100 millesenviron au-dessus de Khar- toum se trouvent les îles Schlouks ; Ià le cours du fleuve Blanc s’embarrasse de pier- res granitiques à fleur d'eau. Son cours est d’une lenteur extrême. Les populations sau- vages qui habitent ces îles et des rives du fleuve, pillent fréquemment les voyageurs; elles se retranchent derrière les bosquets de mimosa qui couvrent ces parages, et profi- tent surtout d’un bas-fond, où l’on ne trouve guère en avrilet en mai que 14 pouces d’eau, Plus loin les bois disparaissent, et font place à de hautes herbes marécageuses qui s'élèvent à plus de 15 pieds au-dessus du niveau de l'eau (komsouf). Les hippopota- mes deviennent très nombreux dans ces parages. On les chasse pour manger leur chair. Au-dessus de cette région commence fa Yégétation de tamarins. Là se trouve sur la rive gauche du fleuve la peuplade des Dinn- kas, qui révere la lune, et ne se permet ja- mais d’altaquer ses ennemis tant que cet astre brille sur lhorizon. Là croît aussi le palmier Deleb, dont le tronc est bombé vers le centre de l'arbre, de sorte qu'il est extré- mement difficile d’avoir son fruit. Les po- pulations de plus en plus nombreuses ap- paraissent au voyageur quiremontelefleuve. Les toits couverts en chaume abritent de nombreuses tribus, qui vivent sous la do- mination du meck. Tel est le spectacle que l’on rencontre pendant un espace de 260 milles. On re peut toutefois apercevoir du fleuve 46 la bourgade de Fachoura, résidence du meck. Elle est située dans l’iniérieur, à 4 millesenviron du Nil-Blanc. Ses abords sont défendus par une épaisse forêt, et par des ravins profonds qui se remplissent d’eau du- rant l’inondation. Les abords de la maison royale sont mieux défendus encore par une garde composée de deux bataillons de fem- mes, qui ne laissent approcher du souve- rain que ses deux ministres. Ceux-ci ne pé- nètrent point dans l’enceinte sacrée, mais le roi sort pour les entendre. Ils ne sont ad- mis dans l’intérieur du palais que lorsque le roi paraîtatteint d’une maladie mortelle. Alors leur devoir est, dit on, d’étrangler le souverain pour empêcher qu’il ne meure de maladie comme le plus humble de ses sujets. En quittant ce pays, onrencontrele Telfi, ou rivière Bleue, dont le cours rapide et profond vient du sud-est ; les Dinnkas la nomment Kety. Les habitants, pasteurs no- mades, font paître des troupeaux de bœufs sur ses bords. C’estau-dessus de cette embouchure que F'on aperçoit dans l’est, à 25 ou 30 milles, une très haute montagne où se trouvent, à ce qu’on assure, des mines de fer. Par 8e latitude N., on rencontre un lac qui n’a pas moins de 9 milles de circonfé- rence. C’est là que commence le pays des Nouers, peuple cultivateur qui entoure ses bestiaux et ses habitations de clôtures, et construit des cabanes vastes et bien aérées. On dit ces peuplades rusées et cruelles. La couleur de leur peau tire sur le rouge ; les cheveux ne sont point crépus. Par 7° 43’ le Nil sedivise en quatre bran- ches, au S.-0. — S.-S.-0. et S.-E. ; les af- fluents ont moins d'importance, et parais- sent provenir des marécages voisins ; mais le rameau principal vient de l'E.-S -E. Telle est la douceur des mœurs de ces sauvages, qu'ils ne tuent jamais pour s’alimenter les immenses troupeaux de bœufs dont ils sont environnés. Ils vivent de pêche, de grains, de racines etde laitage, et suppiéent au sel, 47 u’ils ne connaissent pas, par l’urine de Pa$; vache. ARS RTE EEE) Le Rédacteur en chef : Le vicomte A. DE LAVALETTE. FAITS DIVERS. — Voici l'expédient qu'emploie, pour parvenir à la complète destruction des insectes, un habitant d’Auxonne (Côte-d'Or). Ïl a fixé, dans ses vergers, un nombre considérable d'oiseaux mésanges, qui passent des journées entières à visiter les arbres, à les purger des chenilles et de leurs œufs, ainsi que des vers et autres insectes qui se cachent sous l'é- corce et dans les cavités à l’abri du froid. Il s’est procuré des morceaux de troncs ou bran- chages de 40 à 50 centimètres de longueur, et de la grosseur d’au moins 50 centimètres de tour, d'une écorce grossière, mousseuse. Avec une tarrière, le cœur du morceau est perforé de 30 centimètres de profondeur, sur un diamètre de 7 à 8 centimètres; une ouverture latérale est établie de même diamètre en forme de lumière vers l'extrémité. L'entrée par ce bout est bouchée avec de la terre glaise ou grasse et de la mousse. Puis ces nids, d'un nouveau genre, sont fixés sur les arbres du verger. Sur vingt nids de cette epèce singulière, dix-huit ont été occupés en 1839 chez M. T..., et dans chaque nid il y avait de dix-huit à vingt-quatre petits oiseaux. Si bien placées à l’abri des animaux malfaisants, toutes les nichées réussirent, et bientôt, trois à qua- tre cents petits oiseaux vinrent, sur un seul point, réclamer pour leur nourriture au moins trois à qua- tre mille chenilles par jour; cette nourriture obligée, pendaat au moins trente jours, fait, sur place, une destruction de plus cent vingt mille chenilles. Voilà, certes, un grand avantage pour un verger; et si l’on calcule que ces jeunes oiseaux reviendront l’année suivante, par un instinct tout naturel, visiter leur patrie au mois de mars, et nettoyer les arbres qui leur ont servi de berceau des œufs, de chenilles qui y sont logés, on ne peut calculer, mais on peut apprécier les avantages à retirer de cette méthode qu'on ne saurait trop recommander. —Par ordonnance du roi, en date du 25 décem- bre, rendue sur le rapport de M. le ministre de l'In- struction publique, l'élection de M. Ampère, faite par l'Académie royale des Inscriptions et Belles- Lettres, pour remplir la place vacante dans son sein par le décès de M. le baron de Gérando, est ap- prouvée. | ICONOGRAPHIE DU RÈGNE ANIMAL (BE CUVEIF ER ), OU REPRÉSENTATION D'APRÈS NATURE , DE L'UNE DES ESPÈCES LES PLUS REMARQUABLES , ET SOUVENT NON ENCORE FIGURÉE , DE CHAQUE GENRE D'ANIMAUX. Ouvrage pouvant servir d’atlas à tous les traités de zoologie. Par M. GUÉRIN MÉNEVILLE. Ce grand et bel ouvrage, composé de 450 planches in-8°, contenant plus de 6,200 figures originales, est terminé depuis plusieurs années et a été lc sujet de rapports successifs et très favorables, faits à l'A- cadémie royale des sciences par MM. Georges Cuvier, Frédéric Cuvier et Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire. On attendait avec impatience le texte explaüf, contenant un grand nombre de notes sur les travaux qui ont été faits depuis la mort de Cuvier et une foule de descriptions d’objets nouveaux: ce texte vient d'être terminé. Après quatre ans de travaux incessants , de recherches consciencieuses dans les ouvrages qui se publient daus tous les pays, M. Guérin Méneville est parvenu à compléter cet immense travail, il en a présenté le manuscrit à l’Académie des sciences, et le rapport flatteur que M. Duméril à fait sur ce manuscrit est un garant irrécusable de son utilité, Ce texte est actuellement sous presse et paraitra dans les premiers mois de 4845. Prix de chaque livraison, figures coloriées. . 45 fr. — figures noires, . . Gr. Le prix du volume de texte n’est pas encrre fixé. Librairie encyclopédique de Roret, rue Hautefeuille, 10 bis. THÉORIE POSITIVE DE LA FÉCONDATION DES MAMMIFERES.. BASÉE SUR L'OBSERVATION DE TOUTE LA SÉRIE ANIMALE, Par F.-A. POUCHET, Docteur médecin , professeur de zoologie au Muséum d'histoire naturelle de Rouen, membre de l'Académie des sciences, leltres et arts de cette ville, et de plusieurs Académies françaises et étrangères. — Un vo- lume in-8°, Broché 8 fr. 48% — Le ministre de l'instruction publique s'utcupe en ce moment de la réorganisation de l'Ecole des Chartres. Le programme des études sera, dit-on, complété; mais surtout, une carrière et un avenir se- ront assurés aux élèves émérites de cette Ecole, soit || qu'on leur réserve et qu’on leur attribue un certain nombre de places daus les bibliothèques publiques, « soit qu'on leur confie des missions scientifiques, tant en France qu’à l'étranger, La Société de géographie a tenu sa deuxième assemblée générale de 1842, le vendredi 30 décem- bre, à sept heures et demie du soir, dans une des salles de l'Hôtel-de-Ville. — M. Achille Comte, professeur d'histoire natu- relle au collége Charlemagne, a été admis à F'hon- neur de présenter au roi le Grand Atlas de zoolo- gie qu'il vient de terminer. S. M. a bien voulu aussi accueillir avec intérêt l'hommage et la quatrième édition de l'ouvrage qui a pour titre : Organisation et Physiologie de l'homme. Le roi, que ses con- naissances scientifiques rendent si capable d'appré- cier des ouvrages de ce genre, a bien voulu accor-. der à l’auteur un suffrage qui devient une honorable récompense des travaux qu’il poursuit depuis long- temps, dans le but de populariser l’utile enseigne- ment de l'histoire naturelle, © a œ BIBLIOGRAPHIE. LE BON JARDINIER , almanach pour l'année 18453.— À Paris, chez Audot, rue du Paou. CLASSIFICATION et caractères dislinctifs des champignons comestibles et des champignons véné- neux. COXSIDÉRATIONS historiques et critiques sur les vitraux anciens el modernes etsur la peinture sur verre; par Émile Thibaud. — A Clermoni-Fer- rand, chez Thibaud-Landriot, chez l’auteur ; à Pa- ris , chez Cousin et Imbert, CONSEILS aux ouvriers sur les avantages des caisses d’epargne et de prévoyance. — Paris, chez Tètu, rue J.-J. Rousseau. INSTRUCTION PASTORALE sur le schisme de France ; par le cardinal de La Luzerne. — A Pa- ris, chez Méquignon Junior, rue des Grands-Au- gustins , 9. ë 7 = PARIS, IMP. DE LACOUR et MAISTRASSE fils, Rue des Boucheries.S .-G, 38. INSTRUMENTS DE PHYSIQUE, DE CHIMIE, D'OPTIQUE, DE MATHÉMATIQUES, DE CHIRURGIE, D'HYGIÈNE ET D'ÉCONOMIE DOMESTIQUE De M. DELEUIL, Balancier de Ja commission des Monnaies et des Médailles, fournisseur des essayeurs du eom- merce de Paris et de la garantie, chargé, à l’école Normale, de la direction de l'atelier où les élèves apprennent la construction des instruments qui ont rapport aux sciences ;\ fournisseur des Fa- cultés et colléges royaux. BRÉVETÉ EN 18923, 1832 et 1842. À PARIS, RGE DU PONT-DE-KODI, 8, ET À L'HOTEL DES MONNAIES. INTROMENTS DE CHIRURGIE. FABRICATION DES LANCETTES ET INSTRUMENTS DE CHIRURGIE EN OR ,; EN ARGENT, EN ACIS8, pe CAPRON ane, rue de l'Ecole-de-Médecine, i0. Cette coutellerie, fondée depuis près de trente ans, est parvenue, après de grandes recherches SE fabriquer des lanceltes tellement appréciées, que déjà l'on ne les désigne que sous le nom de lancetres Capron. MM. les médecins et MM. les élèves en médecine tiennent à houneur de posséder au moins une lavcette Capron. La coutellerie de celle maison n'est pas moins renommée que ses lancettes ; elle tient aussi un assortiment complet de bandages et d'in trumeuts de gomme élastique. { ï | { (2 | L'EC 10° année. nn + DU Paris. — Jeudi, 12 Janvier 1843. pee —— —— MONDE Ne 3. SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. ne à | ’EcHO DU MONDE SAVAN1 paraît le FEUDE etle DIMANCHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de ,200 pages chacun. On s’abonne : PARIS, rue des SOMMAIRE. — ACADÉMIE DES SCIEN- | CES. Séance du 9 janvier 1843.— SCIENCES & | PHYSIQUES. Direction du courant électrique dans les miues; Hunt — MATHEMATIQUES. Sur une nouvelle méthode de pénétiation et de discussion des surfaces du deuxième otdre; | Amiot. — SCIENCES NATURELLES. G£0- | LOGIE Thévrie des glaciers; Agassiz. — For- | mation jurassique de la contrée nommée March ; | Glocker. — MINERALOGIE. Romanésite — Nouvelle substance minérale ; Saimon.— Descrip- | tion de l’arsenio-sidérite, nouvelle espèce d'arsé- | niate de fer; Dufrénoy. — SCIENCES MEDI- | CALES. Mémoire sur la structure des os.—Exa- | men microscopique des os colorés par la garance; | Mandl. — ZOOLOGIE. Index ornithologique ; | Lesson. — SCIENCES APPLIQUÉES. ARTS | CHIMIQUES. De l’emploi du suifate acide d’alu- | mine artificiel dans la teinture et l'impression des matières animales et végétales. — SCIENCES HISTORIQUES. ARCHÉOLOGIE. Sur les édi- fices les plus remarquables de la Sarthe; l'abbé Tournesic.—l'atènes. — Leur forme depuis l'éta- | | blissement du christianisme. — STATISTIQUE | | sur les développements de la caisse d’épargne, et leur influence sur la pooulation parisienne ; le ba- | ron Charles Dupin. — FAITS DIVERS. CR) SE er | ACADÉMIE DES SCIENCES. Séance du 9 janvier 1843. . Une légère discussion s’est clevée au commencement de la séance au sujet de la rédaction du procès-verbal, mais bientôt ordre du jour demandé par quelques membres à mis fin à cette discussion. L'Académie a, dans cette séance, pro- cédé, pour la partieadministrative, à la no- mination d'un membre pris dans la sec- tion mathématique, en remplacement de M. Poinsot, qui pouvait être réélu, Cette nomination a soulevé une discus- . sion qui a duré près d'une heare, au grand déplaisir des mortels qui viennent chaque lundi assister aux travaux des savants fran- çais, — Le promoteur de cette discussion était M. Beudant; beaucoup de membres de l’Académie ÿ ont pris part, mais nous ne voudrions pas entretenir nos lecteurs des différents points de vue sous lesquels ils ont considéré la question. Nous leur dirons seulement que l'usage de l'Académie est de nommer pour cette partie de l'administration deux membres À six mois de distance. — La nomination d'a mois de janvier porte sur un membre pris dans la section mathémathique; celle du mois de juillet sur un membre de la sec- tion des sciences physiques, On a protesté contre cet usage; M. Arago a voulu qu’on se soumit entièrt= ment à l'ordonnance royale qui l’établit ; d’autres, enfin, ont demandé un comité secret, et la discussion s’est terminée par un vote qui, donnant six mois de réflexion à l'Académie, lui permettra de méditer sa- gement sur ces ordonnances républicaines, consulaire, royales et mivistérielles dont que'ques membres ont bien voulu Conner lecture, sans doute, pour assoupir davan- tage le public ennuyé: Le résultat du vote de l’Académie a été de nommer M. Poinsot qui, sur 41 voix en a obtenu 37. Deux membres au lieu de vo- ter ont cru convenable de remplir leur pa- pier par un aphorisme réglementaire. M. Pelouze a lu à l’Académie un long mémoire sur l'acide bypochloreux , suivi de quelques observations sur les mêmes corps,considérés à l’état amorpheet à l’état cristallisé. Nous en donnerons l'analyse dans un de nos prochains numéros. Le mémoire de M. Pelouze était terminé par une note sur la solubilité du chlore dans l’eau, dont nous allons extraire le tableau suivant : Vol. de chlore Volume d’e:u. FE Température. 100 475 à 180 Go 100 270 à 275 9° 100 270 à 275 10° 400 250 à 260 41% 400 250 à 260 14° 100 245 à 950 14 100 200 à 210 30 190 455 à 160 40 109 115 à 120 50 100 60 à 65 70 Le maximum de solubilité à donc lieu vers 9 à 10, au-dessus de zéro. C'est pré- cisément la température à laquelle les cris- taux d’hydrate de chlore cessent de se for- mer dans l'eau, ou disparaissent complé- tement dans ce liquide. Quand l’eau est chargée de chlore et qu'on l’agite avec de l'air, eilé perd pour ainsi dire instantanément la presque tota- lité du gaz qu’elle tenait en dissolution, et devient incolore. Appliquant ce fait à la préparation de la dissolution de chlore ; M. Pelouze en conclut qu'il ne faut pa; agiter l’eau dans la quelle ou fait arriver le gaz, car on mettrait ce liquide en contact avec lair du flacon et sa saturation n’au- rait pas lieu. Toxicococ1e. — M. Magendie a rendu compte à l’Académie des premierstravaux qui ont été faits par la commission chargée d'examiner le fait obervé par M. Cambes- sèdes ; il y avait deux questions à examiner, 1° l'arsenic peut-il guérir, sans empoison- nement, des moutons attaqués de pleuré- sie chronique ? 2° l’arsenic est-il sans ac- tion sur des moutons sains. — La commis- sion n’a pu résoudre la première, question ; mais, pour la seconde, elle a donné une réponse négative. La commission a fait acheter deux mou- tons qui n'avaient pas mangé depuis deux jours. — On a fait avaler à l’un 5 grammes d'acide ar.énieux mêlés et broyés avec 10 grammes de sel commun; l’autre a pris 10 grammes d’arsenic mêlés avec 20 gramnes PETITS-AUGUSTENS , 21, et dans les (épartements chez les principaux libraires, et dans les bureaux de la Poste et des Messageries Prix du journal: PAR:S pour un an 25 fr., six mois 13 fr. 50, trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 30 fr., ‘6 fr., 8 fr. 50. Al’'ÉTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Les souscripteurs peuvent recevoir pour CINQ fr. par an et par recueil l'ÉGHO DE LA LITTÉRATURE ET DES BEAUX-ARTS et les MORCEAUX CHOISIS du moi: (qui coûtent chacun 40 fr. pris séparément } et qui forment avec l’Echo du monde savant la revue encyclopédique la plus complète des Deux Mondes. — Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé (franco) à M. le vicomte A DE LAVALETTE, rédacteur en chef, et ce qui concerne l'administration à M, C.-B. FRAYSSE, gérant, de sel commun. — 24 heures après avoir pris ces substances, ces animaux étaient dans un trés-mauvais états de nouveau on leur a fait prendre les mêmes doses du mé- lange et quelques heures après ils étaient morts. —. M. Gaylussac fait remarquer qu’on n'avait pas donné les doses indiquées par M. Cambessèdes, doses qui étaient de 30 grammes pour les moutons malades, et de 8 grammes pour ceux qui étaient sains; du reste, la commission semble s’être placée dans de mauvaises conditions pour opérer, elle a pris des moutous qui depuis longtemps n'avaient pas mangé; l'acide arséuieux , introduit dans leur es'omac a déterminé une irritation, qui a produit une sécrétion abondante de liquide, dans ce li- quide l'acide arsénieux s’est dissous et a pu être alors absorbé bien plus facilement que cela aurait lieu daus l’état normal. MINÉRALOGIE. — M. D. Humbold a trans- mis à l’Académie une notice très-intéres- sante qui lai a été communiquée par Un: officier russe. Il s’agit de la déconverté de la plus grande’pépite rencontrée jusqu'à lors. Elle à été trouvée le 7 novembre41842,. dans la partie méridionale de l’'Oural:-Gett pépite pèse 36 kil. 025. Elle est mainte dans Va collection du corps des mings! St-Pétersbourg. PaysiQue. — M. Poiseuille a présen à l’Académie ue suite de son travail sur l'écoulement des liquides. 11 a trouvé qu’un liquide coulant dan: les canaux veineux ou artéricls , présentaient un phénomène fort remarquable. — 11 a vu qu'une couche de liquide restait immobile et comme adhé- . rente aux parois des vaisseaux, et que c’étaif dans cette couche circulaire qu’un filet de liquide coulait. Il a été conduit à ces résul- tats en observant que l'écoulement était le même dans un tube raboteux ou lisse lorsque le iiquide ne changeait pas. — M. Poiseuille à trouvé que l'alcool coulait plus lentement que l'eau et que les liquides qui hâtent la circulation dans les tubes hâtent la circulation daus les vaisseaux veineux ou artériels, M. Pierre Leroux, à propos d’un appa- reil présenté par M. Gaubert, est venu rappeler à l’Académie que le premier, il y a 25 ans, il a eu l’idée de composer des pages d'imprimerie avec une machine, et que cette idée il la réalisée. — Pour le prouver, il dépose une brochure publiée en 1822, chez M. Didot. M. Ducios a envoyé à l'académie une suite de son travail sur l’action de l'électri- cilé dans les cas d’empoisonnement par la strychuine et la brucine. — L'électricité négative arrêierait cet empoisonnement ou du moins l’atténuerait beaucoup; l’électri- cité positive en hâterait les progrès, Nous reviendrons sur ce travail. M. Rognetta , docteur en médecine , 99 a présenté à l'académie une longue note sur l'acide arsénieux considéré comme remède chez les animaux domestiques. — Selon lui, l'acide arsénieux, peut être donné à haute dose aux animaux herbivores , et en particulier aux ruminants parceque le poi- son se trouve mêlé à des aliments grossiers, et n’est presque pas absorbé. Si cet acide était en dissolution, la mort serait très- prompte ; c'est ee que prouve une expé- rience faile sur un cheval, par M. Ro- gnetta. — Cette expérience de M. Rognetta prouve que le minimum de la dose mor- telle de l’arsenic chez le cheval diffère dans la proportion de 4 à 32, suivant qu’on l’emploie en solution ou en poudre, — On est done conduit à dire que quand on a ad- ministré aux brebis de M. Cambessèdes, 32 grammes d’arsenicen poudre, c’est comme si on leur en eut ingéré un seul gramme en dissolution. — Or cela n’a rien d'ef- frayant si l’on considère | état dela maladie. M. Rognetta a vu que l'arsenic en pou- dre, administré à des lapins bien portants, n'agissait qu'au bout de plusieurs jours; tandis qu’en solution il déterminait une mort prompte. — Passant ensuite aux effets médicamenteux de l’arsenic, M. Rognetta établit qu'il agit comme antiphlogistique et il cite alors une observation de la Gazette des Hôpitaux de 18439 qui confirme son opinion. Le mémoire de M. Rognetta se termine par différentes propositions rela- tives aux conditions dans lesquelles on doit se placer pour faire ces sortes d'expériences et il finit en rassurant les esprits timorés qui auraient pu craindre les effets de Par - senic administré aux animaux malades. MM. Danger et Flandin ont adressé à VAcadémie une note à propos de la com- munication faite dans la séance du 2 jan- vier, par M. Gasparin. — Ces deux savants se proposent deux questions; la première est: l'arsenic est-il ou n'est-il pas un poison pour la race ovine? Ils ont expérimenté sur un mouton au- quel ils ont fait prendre, pendant deux jours de suite, 8grammes d’acide arsénieux mêlé avec du sel marin. L'animal ne mou- rut pas; on analysa ses urines; on y trouva peu d’arsenic; les féces en contenaient beau- coup. MM Danger et Flandin expliquent ces faiis en disant que l’arsenic n’a fait que toucher et irriter les parois du tube di- gestif et que n'étant point absorbé il n’a pu produire la mort. Dans une seconde expérience ils ont in- troduit, sous la peau de la cuisse, d’un au- tre animal, 30 centigrammes d’acide arsé- nieux; l'animal a dès-lors refusé toute nourriture et est devenu de plus en plus malade. Cette expérience a été faite le 9 janvier; lPanimal vivait encore lundi 7. Les urines ont été analysées et ont fourni ‘de larsenic dont la proportion augmentait chaque fois que l'animal urinait de nou- veau. De là MM. Danger et Flandin con- .cluent que l’arsenic est un poison pour la race ovine, mais qu'il n’agit pas violemment parce qu'il est lentement absorbé. La deuxième question est celle-ci : des moutons, traités par l'acide arsénieux à haute dose, pourront-ils, sans danger, être livrés à la consommation et au bout de quel temps pourra-t-on le faire. MM. Danger ct Flandin expérimentent sur cctte dernière question et bicntôt ils soumettront À l'Aca- démie le résultat de leurs recherches. M. Arthur Morin, professeur de mécani- que industrielle au conservatoire des Arts- et-Métiers, a fait hommage à l'Académie 53 d'un livreintitulé Aide mémoire de méca- n'que pratique à l'usage des officiers d'artil- lerie et des ingénieurs civils et militaires. — C’est la troisième édition d’un ouvrage ré- cent encore. DOS CP. SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE. Direction du courant électrique dans les mines. Les observations de M. Huut, faites sur les veines métalliques dans les mines situées eutre Camborne et Redruth, à East-Wheal - Crofty, East-Pool et Dolcoath, ont conduit aux résultats suivants. Quand les filons plongeaient au sud, la direction du cou- rantélectrique était constamment de l’ouest à l’est. Une communication ayant été éta- blie entre deux filons, l’un plongeant au sud et l’autre au nord, le courant a été de l’est à l’ouest, ou du filon méridional au fi- lon septentrional. Le rapport ayant été éta- bli entre la partie supérieure du filon nord, ce courant a été de bas en haut; mais, dans le filon sud, la direction du courant a été de la surface en bas, ce qui vérifie com- plétement l'opinion émise déjà depuis long- temps par M. Robert Were Fox, savoir : que les filons nord et sud ont, à de certaines profondeurs dans le sol, quelque connexion entre eux, et qu'un courant d'électricité les lie. Dans une autre série d'expériences fai- tes à Dolcoath, le courant a été de l’est à l’ouest dans un filon qui plongeait au nord; un courant transverse (cross-course) a croi- sé ce filon, et du côté oriental, au-dessus de ce courant transverse, le filon s’est trouvé extrêmement riche en minerai de cuivre pourpre, et mêlé d’une grande quantité de peroxyde de fer, tandis que du côté situé à l'ouest du même courant transverse on n’a rencontré que du minerai jaune. Cette circonstance semble prouver en faveur des conclusions auxquelles M. Fox est ar- rivé par d'autres expériences, savoir : la conversion du minerai jaune en minerai gris par la simple action du courant élec- trique. MATHEMATIQUES. Sur une nouvelle méthode de génération et de discussion des surfaces du deuxième ordre. — Théorie des focales el des plans directeurs; par A. Amiot. Voici les privcipaux théorèmes dévelop- pés dans ce Mémoire : « Il existe pour toute surface du deu- xième ordre des lignes (les focales) dont les différents points jouissent, entre autres, des propriétés suivantes : « s’. L'expression du carré de la distance d’un point d’une focale à un point quel- conque de la surface est décomposable en deux facteurs entiers, rationnels et du premier degré, en fonction des coordon- nées de ce dernier point; «2°. Il y a généralement, pour chaque point d'une focale, un système de deux plans (plans directeurs) tels que le carré de la distance d’un point quelconque de la surface au premier point est constam- ment proportionnel au rectangle des dis- tances du même point aux deux plans ; « 3°. Pour chaque section d'un ellipsoi- de, par exemple, par un plan perpendieu- laire à l’un des axes, il y a deux points d’une focale (foyers conjugués ) dont la somme des distances À un point quelcon- que de la section est constante; 54 «4. La normale à !a surface en un point quelconque de cette section est tou- jours située dans le plan des rayons vec- teurs menés de ce même point aux deux foyers conjugués; « 5°. La normale divise en deux parties égales l’angle des mêmes rayons vecteurs.» —— HD -— —- SCIENCES NATURELLES. GÉOELOGIE. Théorie des glaciers. — Extrait d'une lettre de de M. Agassiz à M. de Humboldt, en date du 19 novembre 1842. « J'ai vu par le compte rendu des obser- vations de M. Forbes sur les glaciers, qu'il a laissé la plupart des questions qui s’y rat- tachent bien loin du point où je les ai ame- nées cette année. C’est ainsi qu’il a entiè- rement méconnu la stratification, et qu’il en confond partout les indications avec les accidents variés des bandes bleues. Les coupes ne donnent qu'uue espèce de lignes de séparation dans la masse, tandis qu'il y en a deux systèmes qui s'entrecroisent. Îl résulte de cette première méprise une im- possibilité absolue pour fui de lier les phé- nomènes des hautes régions avec ceux du glacier proprement dit; aussi ne trouve-t- on pas un mot sur ce point important dans les remarques qu’il a publiées. La plupart de'ses autres ob-ervations sont tout aussi incomplètes; ses données sur le mouve- ment général du glacier ne reposent que sur des faits observés pendant les mois d'été, tandis que j’ai des chilfres du mou- vement annuel d'une série de points sur toute la longueur du glacier qui offrent des résultats diamétralement opposés à ceux de M. Forbes, aïnsi, j'ai t:ouvé l’avan- cement d’un bloé à 3077 pieds du rocher de l’Abschwung de 274 pieds ; celui d'un second bloc plus bas à 5176 pied du même rocher de 294 pieds ; celui d’un troisième plus bas à 13930 pieds du même rocher de 219 pieds ; celui d’un quatrième plus bas à 21970 pieds du même rocher de 1{8 pieds; celui d’un cin- quième enfin à 24470 pieds du même rocher de 265, tandis que M: Forbes affirme que la partie inférieure des glaciers se meut plus rapi- dement qne la partie supérieure , dans la proportion de 3 à 5. J'ai pris des mesures pour pouvoir constater le mouvement par- ticulier de chaque saison dans différents points : en attendant que je puisse répéter ces mesures, il n’est pas sans importance de faire remarquer que mes trois blocs supé- rieurssetrouventsur la partie la plus unifor- me et la moinsinclinée du glacier de l’Aar, tandis que le quatrième, qui a le moins avancé , est sur la plus forte pente de son cours; le cinquième, enfin , est près de son extrémité, dans un endroit très crevassé, où le fond est creusé de grands et nom- breux vides. : » M. Forbes prétend, en outre, que le mouvement diurne parait plus considéra- ble que le mouvement nocturne; vous vous souvenez sans doute que j'ai observé le contraire. Cette différence provient proba- blement de la différence dans les heures de nos observations. M. Forbes observait à G heures du matin et à 6 heures du soir, tandis que mes observations ont été faites à 7 heures du matin et à 7 heures dusoir. Ce n’est pas sans intention que j'ai choisi ces heures. Le matin les nombreux filets d’eau ne se mettant courir que vers les 7 heures, j'ai envisagé que ce moment seule- | 55 - ment était le commencement du jour pour _ les glaciers ; le soir l’eau tarit peu à peu après le coucher du soleil, et continue sou- - vent à couler encore fort tard dans la nuit, : malgré le froid du soir. _ «Il résulte de là que M. Forbes, en choisissant pour ses observations les heu- res de 6 heures, le soir et le matin, a sous- - trait à la nuit l'heure qui est peut-être celle du plus grand mouvement, pour y comprendre une heure de jour de plus. _ J'ai en effet tout lieu de croire que, si _ eau qui pénètre dans l'intérieur du gla- cier est la cause déterminante du mouve- ment, c’est le matin qu’il doit être Le plus prononcé. Je me représente les choses de la manière suivante : Peudanat l'hiver, le glacier est à une température inférieure à zéro ; mes observations ont au moins dé- montré ce fait dans certaines limites. Lors- qu’au printemps il se forme ou qu'il tombe de l’eau à la surface plus ou moins désa- grégée du glacier, cette eau y pénètre et tend à ramener la glace à zéro; aussi long- temps qu'il coule de l’eau à sa surface, cette eau cherche donc à se mettre en équilibre de température avec le glacier, et il arrive de deux choses l’une : ou elle fond la glace, si elle est au-dessus de zéro, ou elle se gèle quand elle s'infi'tre dans la partie du gla- cier dont la température est encore au dessous de zéro. Voilà pourquoi cette an- née , qui a été très chaude, j'ai toujours trouvé zéro dans le glacier, même à 200 pieds; tandis qu’en 1841, dont l'été a com- mencé plus tard que cette année, la glace n’ayantété ramenée à zéro que jusqu’à une centaine de pieds , j'ai souvent trouvé mes instruments gelés à cette profondeur et * même avant. Les alternances de tempéra- ture du jour et de la nuit doivent produire des effets semblables dans des limites plus étroites. L'eau coulant continuellement de jour, doit tendre à ramener à zéro les zones de plus en plus profondes du glacier, tan- dis que lorsqu'elle cesse de couler, une par- tie de celie qui a pénétré dans la par‘ie de sa masse encore inféricure à zéro doit se congeler, et cet cffet se prolonger sar l'eau arrêtée dans les fissures capillaires, jusqu’a ce que le lendemain les courants d'eau re- prennent leur activité. Je serais mainte- nant porté à croire que j'ai même pris le commencement du jour du glacier à une heure trop matinale, et que les effets de la nuit, c’est-à-dire d’un excès de gel, au lieu d’un excès de fonte, se prolongent encore plus tard. Ce n’est point à dire qu’une par- tie de l'eau qui pénètre dans les canaux les plus menus du glacier ne se gèle égale- ment de jour, à certaines profondeurs de sa masse, et n’occasionne le mouvement diurne ; je crois seulement que l’accéléra- tion du mouvement nocturne est due aux circonstances qui font que ie gel l’emporte - sur la fonte, et, d’après les faits que j'ai re- cueillis sur le mouvement du glacier, c’est avec le ralentissement des courants d eau dans les niveaux où la glace n’est pas encore ramenée à zéro par le dégel de la surface, c’est-à-dire lorsqu'il y a possibilité qu’une partie de cette eau se congèle et se dilate, que ces circonstances existent. Vous le voyez, ces phénomènes sont bien difficiles à analyser, et il importe de multiplier à l’in- fiui les observations, pour arriver à une solution définitive de toutcs ces difficultés Maintenant que les mesures sont prises pour pouvoir continuer ces observations, il serait déplorable qu’elles fassent interrompues. Pour ma part, je voudrais pouvoir envoyer 56 M. Wild prochainement mesurer tous nos signaux, puis les faire mesurer de nouveau au printemps, pour constater l’immobilité du glacier pendant l'hiver, sur laquelle M. Forbes élève de nouveau des doutes. Je désirerais aussi pouvoir publier les obser- vations de cette année d une manière con- venable et à temps, afin d'engager le plus de personnes possible à faire des observa- tions l’année prochaine. Desor pourrait soigner la rédaction de mes notes, en sorte que ce travail ne me détournerait point de mes recherches sur les poissons fossiles Vous verrez même prochainement les re- sultats curieux auxquels je suis arrivé en examinant ceux que M. Murchison a rap- portés de Russie, et sur lesquels je viens de lui adresser un rapport.» NOTICE GEOGNOSTIQUE SUR LA MORAVIE; par M E.-F. Glocker. Formation jurassique de la contrée nom- mée March. Près du village de Kurowitz, à deux lieues S.-E. de Kremsier, sur la rive gauche de la rivière nommée March, s'élève une montagne escarpée dout le sommet est formé de calcaire jurassique grisätre et blanchâtre. On le voit dans deux carrières où l’on extrait du calcaire hydraulique. Jai parcouru cette contrée au mois d'octobre 1840, époque à laquelle on ignorait encore la préseuce du calcaire jurassique dans cette partie de la Morarvie; car on ne le conpaissait que dans deux loca'ités, savoir : près de Nickolsburg au sud du départe- ment de Brüun, et près de Stramberg, à l'est du département de Prerau. Ayant trouvé le calcaire jurassique près de Kurowitz, on peut indiquer la direc- tion que prend probablement le calcaire de Nickolsburg, puisqu'on peut regarder le premier comme une continuation du der- nier, On connaît donc à présent la direc- tion du calcuire jurassiqne dans toute la Moravie : elle a lieu du N.-E. au S.-O., en traversant la contrée de la March. Dans cette direction on trouve aussi le calcaire de Stramberg, Nessselsdorf, Tichau et Skot- schau; enfin, le calcaire de ce dernier en- droit se joint plus loin avec le calcaire de Cracovie et de la Haute-Silésie. Le calcaire jurassique de Kurowitz se présente en couches qui alternent avec des couches de marne grisâtre d’une épaisseur . de 1 à 2 pouces, et avec des couches d’un conglomérat, qui consiste en petits mor- ceaux de calcaire jurassique et en restes d’aptychuas imbricatus, liés par de iamarne. Quelquefois on y trouve aussi des frag- ments de glauconie et de calcaire spa- thique. Il est étonnant qu'on n'ait pas trouvé dans le calcaire jurassique de Kurowitz d’autres fossiles que les aptychus, et que ces aphychus s’y montrent en si grande abondance. Il résulte de ces faits, que les animaux dont provienuent ces restes ont vécu en nombreuses familles dans les eaux, où le calcaire jurassique et le conglo- mérat se sont formés. Calcaire de la grauwacke appartenant au système silurien des environs d'O!- PUz. Malgré le grand développement de la formation de la grauwacke, en Moravie, et les différentes carrières qu’on y a ouvertes, on n'avait encore remarqué aucune trace de fossiles avant 1839. À cette époque, 57 des ouvriers ont trouvé sur une colline de calcaire de la formation de la grauwacke, tout près du village de Rittberg, au S.-0. d’Olmütz, des fossiles que le général major de Kock a signalés ensuite. Sur toutes les cartes géognostiques de la Moravie, qui ont paru jusqu’à présent, on ne voit indiqué, près d'Olmütz; que du diluvium, quoi- qu’on trouve la formation de la grau- wacke dans beaucoup de lieux, par exemple près d’Olmütz, de Hatschein,de Kokor, etc. La ville d’Olmuütz est même bâtie sur de la grauwacke, qui quelquefois est couverte par des couches gypseuses (comme au mi- lieu de la ville, où l’on a percé le gypse jusqu'à une profondeur considérable pour faire un puits artésien). Les fossiles de ce calcaire se trouvent seulement sur une pente de la colline nommée Rittberg, vers Czellechowitz, tandis qu’au sommet et sur les autres versants, il ny a aucune trace de fossiles. On en voit aussi dans les cou- ches de marne, qui couvrent quelquefois la grauwacke ; or,en détrempant la marne, on obtient des fossiles très-bien conservés et très complets. Au nombre des. fossiles qu'on a trouvés, nous citerons les suivants : Calyÿmene ma- crophthalma, Alex, Brong. (petits échan- tions qui sont dans du calcaire noir); Bellerophon apertus, Sow. ; Spirula (Am- blyceras Ritthergensis, N.); Clymenia ? Euomphalus Dionysii, Goldf. (rare); Eu. depressus, Goldf. (encore plus rare); Eu., qui ressemble beaucoup à PE. pentangu- latus, Sow.;s Murbo; Phasianella (très- petite); Turritella, probablemert le T. obsoleta; Lucina proavia, Goldf.; Lucina, semblable à la L. rugosa; Goldf. (plus petite); Cardium elongatum ? Goldf. ; [no- ceramus ou Posidonomya; pecten (très- petit); Terebraiula reticularis (Atrypa re- tic., Daim.); Tercbratua Wilsoni, Sow.; Spirifer elevatus, de Buch (PDelthyris ele. vata, Dalm.); Spirifer ostiolatus, Schloth- (Sp. rotundaius, Sow., Trigonotreta ostio- laia, Br.)? Cyathocrinites pinnatus, Goldf.; Cyathophyilam vermiculare; Stromato- Pora serpens, Bronn (Aulopora serpens, Goldf.), Calamopora pothlandica, Goldf.; Cal. polymorpha, Goldf.; Cal: spongites, Goldf.;, Heliopora interstincta, Br. (Helio- pora pyriformis, Blainv.; Astrea porosa, Goidf.); Cyathophyllum dianthus, Goldf.; Cyath. turbioatum, Goldf.; Cyath. cera- tites, Goldf.; Cyath. vermiculare, Goldf.; Cyath. quadrigeminum, Goldf.; Cyath. hypocrateriforme, Goldf,; Cyath. plica- tum. (Annales des sciences géologiques). MINÉRALOGIE. Un de no: abonnés nous adresse la note suivante au sujet d’une substance miné- rale, par lui recueillie dans des minerais de manganèse; il la nomme fRomanésite, et M. Dufrénoy lui a donué le nom de Romanèche. Nous croyons devoir repro- duire cette note avant de donner la des-< cription de l’arsénio-sidérile, faite par le savant professeur de l’école des mines Romanoste, nouvelte substance minérale. Une nouvelle substance minérale a été recueillie par moi, en septembre 1841, à la Romanèche, dans les minérais de man- gauèse. Cette substance, à laquelle je pro- poserai de donner le nom de Rormané- site, comme pouvant rappeler le lieu qui l’a produite,se présente en concrétions sur le psilomélane lui-même concrétionné. Sa 28 forme et sa couleur sont comparables à celles des agaries bruns jaunâtres qui crois- sent sur nos arbres fraitiers; sa texture est fibreuse et bacillaire, et offre dans la cas- sure fraîche an reflet brillant, sa denisté est considérable. Au chalumeau, sur le charbon, elle émet d'abondantes vapeurs alliacées, et le résidu dissous dans les acides précipite fortement en bleu par le cyanure de fer et potassium. Ce nouveau minéral serait donc un arséniate de fer, mais com- plètement différent, sons tous les rapports, de ceux connus jusqu’à présent. Je n'anti- ciperai pas sur les détails que se propose de publier incessamment, au sujet de cette remarquable variété, M. Dufrénoy qui en a fait l'analyse et un examen particulier ; je me contenterai d'ajouter qu'en sep- tembre 1841, seule époque à laquelle il ait été trouvé, il n’en existait qu’une très petite quantité qui depuis a disparu : peut- être les travaux d'exploitation n’en ren- contreront-ils plus. Étant assez heureux pour posséder quelques doubles de cette substance si rare et si singulière, j'en fe- rai volontiers l'échange contre d’autres substances, avec les amateurs qui le dési- reraient. SALOMON. Rue Neuve-Chabrol, 11. Description de l'arsénio-sidérite, nouvelle es- pèce d’arséniale de fer ; par M. Dufrénoy. « M. Lacroix, pharmacien à Mäcon, m'a communiqué, il ya plusieurs mois, des échantillons d’une substance fibreuse, d’un brun jaunâtre, trouvée dans la mine de manganèse de la Romanèche prés de Mâcon. » La disposition fibreuse de cette sub- stance, jointe à son gisement, avait fait supposer qu'elle pouvait appartenir à du peroxyde hydraté de manganèse, dont la couleur a quelqne analogie avec les échan- tillons de la Romanèche. » L'analyse que j'en ai faite n’a pas confirm cette supposition ; elle m'a appris que la substance contenait de l'acide arsé- nique, du peroxyde de fer et de la chaux, et que c'était un arséniate double qui con- stituait une espèce nouvelle fort différente, par sa composition et par ses caractères, ds arséniates déjà connus. » Les proportions de ses éléments sont : Oxygène. Rapport. Acide arsénique. . 34,26 11,89 5 Oxyde de fer. . . . 41,31 12,66 6 Oxydedemanganèse 1,39 0,39 6 Chaux... ....150843 9361 Silices ie 20e 4,04 2,10 1 Potasse..… : 5.010,76 Hauts 48,707 07200785 qu’on peut présenter par la formule 3F° Ar + CAr: + 3Aq... HS. » Dans cette formule, j'ai considéré la silice gélatineuse comme étrangère au mi- néral. L'analyse du calcaire de Champigny, près de Paris, qui contient jusqu’à 10 pour 100 de silice soluble dans les acides, sans le mélange de la moindre proportion d’alu- mine, celle du grès vert de Vouziers, don. née par M Sauvage dans son important ou- vrage sur la Géologie des Ardennes, qui nous apprend que cette roche contient 56 pour 109 de silice soluble dans une lessive de potasse caustique, prouvent avec cerli- tude que la silice gélatineuse est mélange mécaniquement avec des minéraux dont les proportions clairement définies ne peu- vent admettre de silice en combinaison. . 59 La silice s'est donc trouvé fréquemment en dissolution dans les mêmes eaux qui dé- posaient de la chaux carbonatée; nous croyons qu'il en a été de même pour la substance de la Romanèche, qui se pré- sente avec tous les caractères d’une con- crétion, et que la silice gélatineuse y est également à l’état de mélange. » L’arsenic et le fer étant les deux élé- ments de cette nouvelle substance, je lui ai donné le nom d’arsénio-sidérite, qui les rappelle. » L’arsénio-sidérite forme des masses concrétionnées fibreuses adhérentes sur la surface des tubercules de manganèse. » Ses fibres larges et distinctes, peuvent se séparer comme celles de l’asbeste dure. L’arsénio-sidérite est tendre et s'écrase fa- cilement par la simple pression des doigts. Sa couleur est d’un bran jaunâtre, qui de- vient plus foncé par l'exposition à l’air. Très-fusible au chalumeau, il donne à la fois les réactions de l’arsénic et celles des oxydes de fer. » Sa pesanteur spécifique est 3,52. SPP SCIENCES MEDICALES. ANATOMIE COMPARÉE. MÉMOIRE SUR LA STR{ CTURE INTIME DES OS; par M. Louis Mandl. (Deuxième article.) II. Examen microscopique des os colorés par la garance. « {o Coloration par immersion. — Des parcelles d’os de mammifères , plongées dans une dissolution de garance , ont pré- senté successivement les phénomènes sui- vants : d’abord ce sont les bords qui se co- lorent; la couleur pénètre plus avant, mais celle des bords est plus intense ; l’in- tensité de Ja couleur se répand sur toute la surface. Enfin toute la parcelle osseuse est profondément colorée , seulement çà et là existent quelquefois des parties vlus colo- rées qui correspondent habituellement aux points les plus épais de la lamelle. a Il suit de là que, dans les os teints arti- ficiellement, la coloration ne suit pas une marche dépendante de a distribution , soit des canalicules, soit de tout autre élément, mais qu'elle se propage, au contraire, d’une manitre toute physico-chimique, de dehors en dedans. « 2° Coloration par l'alimentat'on. — Examinons d’abord les os colorés du pi- geon. Ces os offrent une intensité de cou- leur qui se retrouve même dans les lamel- les les plus minces et les plustransparentes; il est facile d’ailleurs d’obtenir, à l’aide du scalpel, des tranches très minces, soit lon- gitudinales, soit transversales. Cela est d'autant plus avantageux, que les os colo- rés ne peuvent pas être soumis à l’action de l’acide hydrochlorique qui détruirait presque entièrement leur couleur. Il n’en sera pas moins utile de se procurer toujours deux tranches tout-à-fait semblables prises sur le même os, et de traiter l’ane d’elles par l'acide hydrochlorique. Cette dernière, après avoir perdu presque entièrement sa couleur, acquerra , par l’action de l'acide, une transparence qui permeltra d'étudier avec la plus grande facilité sa structure, la distribution des canalicules, l'épaisseur de la paroi et de la partie centrale creuse, elc,, points de comparaison précieax pour l'étude de l’os coloré. « En examinant des coupes longitudina- les et transversales d'os d'oiseaux nourris 60 par la garance, on est bientôt convaincu que la couleur rouge occupe toute l’épais- seur de la paroi du canalicule; ce qui reste incolore n’est que la partie centrale creuse, destinée à recevoir le vaisseau capillaire et la graisse. Cet aspect se présente même dans les os de pigeons qui n’ont élé nourris que pendant vingt-quatre heures avec de la yarance. « Parri les os de mammifères, ceux du cochon offrent une grande facilité pour l’étude microscopique de la coloration. On distingue déjà à l'œil nu des parties qui sont moins colorées et d’autres qui le sont davantage, en examinant une portion dont la couleur est peu intense, on voit que celle-ci n’occupe qu’une partie de la paroi du canalicule, la partie qui entoure la portion centrale creuse. D'autre fois, le canalicule est entièrement coloré, mais les branches latérales ne le sont pas, ou peu; mais il fant bien se garder de généraliser ce résultat de l'observation, et de croire cet aspect propre à l'os entier. En effet, en examinant la portion dont la couleur est plus intense, on ne tardera pas à recon- naître que toute la paroi du canalicule est colorée comme dans les os de pigeons, et qu'il n'existe pas. d’espace incolore entre les canalicules. Des coupes longitudinales ne laissent pas le moindre doute à ce sujet. Les os minces de lapin nous ont paru co- lorés dans toute leur profondeur, a Lorsqu'on examine une parcelle d os peu colorée, on peut facilement distinguer les corpuscules osseux qui présentent une couleur plus intense, Cette circonstance paraît favorable à l'opinion de Müller, qui croit que les corpuscules sont le siége de sels calcaires; toutefois, en examinant au microscope les os colorés , il dit n’avoir observé qu’une couleur uniforme répandue sur tout le tissu. Il nous paraît probable que Müller avait examiné des parcelles d’unè couleur intense ; dans ce cas, il n'est plus permis de distinguer la différence de couleur qui existe entre le tissu et les cor- puscules. « Qu'il nous soit permis d'exprimer ici les remerciments que nous devons à M. Flourens, qui a bien voulu mettre à notre disposition , avec une obligeance extrême, sa belle et riche collection d'os colorés. » ZOOLOGLE. Index ornithologique] par Lesson. (suite.) 37° Genre : Cincaerus, Vieill. (1846 ; pygyargues, Brisson; aquila, Meyer. bab. Cosmopolite. — 119. Circaëtus gallicus , Vieill., Ency. 111, 4201, falco gallicus, gm., faico leucopsis, Bechst.; falco brachy dacty- lus, Wolff, Temm., man., 1, 46; Jean-Le- blanc, Buff.. Enl. 413; naum., pl. 15. hab. l'Europe. —190. Circaëtus thoracicus, Less. tr. 48; falco thoracicus, Cuv.; Circaëtus pectoralis, Smith, proc. 1833, 45. hab. le Cap de B.-Espéance. — 12f. Circaëtus ci- nereus, Vieill., gal., pl. 42; falco circaëtus, Temm .; falco senegalus, Cuv., règ. 1, 326. hab. le Sénégal. — 122. Circaëtus corona- tus, Less., tr. 48; harpyiacoronata.Vieill., Encyel. 4252; aïgle couronné, Azara, n° 7; D'Orbig., am. 75; falco coronatus, Temm., pl. 234; falco tharus, Molina ; falco crista- tus, Dillon, pl 3, Daudin, r, 43. hab. Bré- sil, Paraguay, Plata. — 123. Circaëtus fu- nereus, Rupp., 2, voy. p. 14, pl. 35. hab. PAbyssinie (Gondar). 38 Genre: Panpiow, Sav. (1810), Bal- busardus , Ray; aquila, Meyer; /riorches , l | b each. hab. cosmopolite. — 124. Pandino naliœtus, Cuv. A. Var. d'Europe : falco haliætus , L., ‘orfraie, Bélon, ch. 7, p. 96; Eul. 414 ; Less., tr. pl. 9,f. 1; pandion fluviatilis, Wieill., Encycl., 1198; ‘aune franç., pl. 6, . 4; pandion fluviatilis, Sav., Eg. p. 36; ‘Daudin, 11, 67. hab. toute l’Europe et le nord de lAfriq. B. Variété de la Caroline : falco Caroli- brensis, et leverianus, Gm. ; aquila haliæta, 55w., N.Z., p. 20, Audubon, pl. 81; Cates- y, 2; Nutt., 1, 78; hab. New-York, la Ca- oline du sud. C. Var. de lu Guyane : falco cayennen- ls, Vieill., Ency. * D. Var. de l'oural : falco arundinaceus, *Gm.; falco\leucoryphus, Pallas; hab. la Si- bérie, l'Irtisch. E. .Var. australienne : pandion leucoce- \phalus, Gould, proceed. 1837, p. 438; hab. “la Nouvelle-Galles du sud. | X° Famille : HERPETOTHERÆ. | 39° Genre: Herperormeres, Vieill. (1825); Idædalion, Sav., Vig.; macagua, Less. tr. (4831) ; cachinra , Fleming (1822). hab. V’Amérique mérid. et Equat. — 125. Her- petotheres cachinnans, L.; Spix, pl. 8, À ; macagua, Azara; 1, 84, n°16; macagua :cachinnans, D'Orb., p. 96; Dumont, dict. tsc. nat., xv, 35: var. cayennensis. hab. Plata, Haraguay, Guyane. | 409 Genre : Paysera , Vieillot (1816). | hab. Amérique mérid. — 126. Physeta suf- l'flator, Less.; falco sufflator, Gm. n° 17; \ surinam fa'con, Lath., n° 70; Vieillot, ana. !d’ornith., p.; Stedman, voy. 2, 84. hab. Guyan Hollandaise (Surinam). 41° Genre : Carnirex, Less., Écho, 4842, “p. 1084. hab. Amérique tropicale. — 127. | Carnifex naso, Less., Loc. cit. hab. Rea- ! lejo (Centre-Amériq.) - | 42° Geure : Asrorini, Vicillot (1819). | hab. Amérique mérid. — 128. Asturina * cinerea, Vieïl., gal. pl. 20, p. 49, nouv. dict., ur, 41; falco fuscus, Lath. habit. | Cayenne. | 43° Genre : Caonpronterax. Less, hab. l Amériq. tropicale. — 129. Chondrohierax | | \ erythrofrons, Dædalion erythrofrons, Les- } son, Echo, n° 45, 11 déc. 1842. hab. San- . Carlos (Centre-Amérique). , XI° fam.: Cyminnæ. — 44e Genre : Cv- + minis, Cuv. (1817); astur, Spix ; Leptodon, ‘ Sundew. (1836). hab. Amériq. mé id. — . 130. Cymindis Cayennensis, Less., tr. 55; falco Cayennensis, Gm., Enl. 473; Spix, . pl. 8; Temm., pl. 270; Less., pl. 13,f. 2; | asturina cyanopus , hab. Brésil, Guyane.— 1431. Cymindis pall'atus; falco pulliatus , | Wied ; Temm., pl. col. 204;, C. Butconi- des ; Less., tr. 55. hab. Brésil , Guyane. — 1132. Cymindis uncinatus, Less., tr. 55: faico uncinatus, Wlig.; Temm., pl. 103 (mâle), 104(fem.) et 115 (jeune) ; Far. noire, La Fresn., Mag. z0ol., 1v, pl. 21. hab. Brésil, Guyane. 45° Genre : Rosrrnamus, Less. (1 ei | Cymindis, Sw.; herpetotheres, Vieill.: | falco, illig. hab. Amérique méridionale. — 133. Rosthramus hamatus, Gray; falco ha- malus, Illig.; Temm., pl. 61 et 231 ; Lerpe- totheres sociabilis, Vieill., Encycl. 11, 1248 ; gavilan sociable, azara, 1, 16; Cy- | mindis leucopygus, Spix, pl. 2; La Fresn., Mag. de zool., 1834, pl. 20; rosthramus soctabilis , D'Oibi, Am., p. 75, ib., Cuba. P. 15; R. niger, Less., tr. p. 56. hab. Pa- raguay, Brésil. 46e Genre : Gamrsonyx, Vigors (1826). hab. l'Amériq. mérid. — 134. Gampsonyx ) 62 S'wainsonii, Vigors, Zool. journ., t. 2, p- 69. hab. Brésil (Bahia). 47e Genre : PEanis , Cuv. (1817); aquila, Mœbhr. (1752). hab. l’ancien Continent. — 135. Pernis ap vorus, Guv.; falco apivorus, L.; La Bondrée, Enl., 420 ; Naum., pl. 36 et 35; faune fr., pl. 9, f. 4. hab. toute l'Europe. — 436. Pcrnis cristata, Cuv., règ. an,,1,pl. 3, f. 4, p. 335; Less., tr. p. 76, pl. 15, f. À ; Buteo cristatus, Vieill., Evcycl., mr, 1125; falco ptilorhynchus, Temm., pl. 44. hab. l'Inde (Pondichéry). — Pernis maculosa, Less., voy. de Bélang., p. 223. hab. le Bengale.— Pernis torquata, Less., tr. 76.— Pernis ruficollis, Less., tr. 77.— Pernis albogularis, Less. tr. 77. 48 Genre : Lormotes, Less. (1829); Isid. Geoff.; Zuteo, Vieill.; falco , Temm.; Baza , Hodgs. (1836); Lepidogenys, Gray (1839); Æyptiopus, Hodgs. (1841). hab. l'Asie et l'Australie. —137. Lophotes indi- cus, Less., tr. 96 ; fa/co lophotes, Cuv.; Temm', pl. 10; Buteo cristatus, Vieillot ; Lepidogenys Lathami, Gray, pro. 1840, 140; Lophotes, Isid. Geoff., nouv. ann mus., 1833; Baza Syama, Hodgs., 1836 ; Baxa lophotes, Gray, p. 4. hab. l’Inde continentale).—138. Lophotes subcristatus; Lepidogenys subcrislatus, Gould, Proc., 1837, 140. hab. la Nouv.-Galles du sud. XIT° famille : Minvinæ. — 49 Genre. Avicera, Sw. (1837). hab. l'Afrique. — 139. Aviceda Cuculoïdes , Sw., Birds of W. af. 1, 104, pl. 1. hab. l'Afrique occidentale. 50° Genre : Icrinra , Vieill. (1816); Ner- tus , Boié (1818). hab. l'Amérique. — 140. Ictinia plumbea, Vieïll., Encycl., 1, 1208 ; falco cinereus et plumbea, Gm.; Enl. 187; falco plumbeus, Lath., pl. 12 ; Vieill., Am. sept., pl. 10 bis; Wied, 12; Temm., pl. 180 ; Edw. gl. pl. 53; Nuttal, 1, 92. Spix, pl. 8? Buteo plumbeus, Cuv., 1, 337; D'Orbig., p. 10; azara, 37. — JEUNE AGE : Icünia ophiophasa, Vieill., Encyel., nr, 1207; Gal. pl. 17; Wilson, pl. 25, f. 1; Ch. Bonap., Syn., p. 30; falco Mississi- piensis, Wilson; nertus Mossissipiens:s, Boié. hab. le Brésil . la Guyane, le Mexique, la Floride et es Etats-Unis. ? /ctinia : falco rufifrons, Wied. 51e Genre : ELanus , Savig. (1810); Ela- noïdes, Vieill. hab. l'Afrique, l'Asie, l'A- mériq. et l'Australie —141, Elanus cæsius, Sav. Eg., p. 38, n° 18, pl. 2, f. 2; le Cou- hich ou Blac, Levaill., af. pl. 36 et 37; falco melanopterus, Daudin, 11, 152; Leach , misce., t. 3, pl. 122; Sonnini, Eg., p. 11, 99; Jerax, OËlien ; proceed. r, 115 : Ch. Bonap., syn., p. 30? Vigors et Horsf, trans. xv, 185. hab. l'Egypte, le cap de B.-Esp., les Etats-Unis, l’Inde et la Nouv. Hollande. — 142. ÆElanus torquatus, Cuv.; Less., Traité, p. 72. hab. le Brésil. — Ælu- nus notatus, Gould, proceed., 1837, p. 41. hab. Nouvelle-Galles du sud. — 144. Ela- nus leucurus, Less.; faucon blanc, azara, n° 36; muélous leucurus, Vieill., Dict-; Æla- noïdes leucurus, Nieill., Encycl., 1, 1205 ; falco dispar, Temm., pl. 319 ; ela- nus dispar, Less., tr. p. 72 ; mlvius leucu- rus, D’Orbig., p. 98; Nutt., 1, 93. hab. Paraguay, Brésil, Chili, etc. 52° Genre : Naucuenus, Vigors (1825 ). hab. l'Amérique. — 145. Nauclerus furca- tus, Vigors, Zool. Journ., n° 7, p. 386; Jalco furcatus, L.; Gm.; Catesby, pl. 4; ÆElanoïdes furcatus, Vieill., Encycl. 111, 1204 ; milvus furcatus, Cuv.; Icon., pl.3, fig. 1; nauclerus furcatus, Less., Traité, pl. 14, f. 2; Wibon, pl. 51, f. 2; Vieill., Am. sept., pl.10; Æ£ noïdes yetapa, Vieil., 63 Encycl., 1205; azara , 1, no 38; Buffon, 1, 22 ; Nuttal, 1, 95; D'Orbigny, voy. p: 100. hab, le Brésil, les Etats-Unis, la Guyane, le Paraguay, la Bolivie. 93°. Genre : CaeuicriniA, Lesson. hab. Afriq. oecidentale.— 146. Chelictinia Rio- couriè, Less.; Elanus Riocourii, Vig. z0ol. journ., 2,386; Elanoides riocourii, Vieill., Eocycl. 111, 1206, et gal., pl. 16 ; le mulan riocourt, Temm., pl. 85. hab. Sénégal, SCIENCES APPLIQUEÉES. ARTS CHIMIQUES. De l'emploi du sulfate acide d'alumine artif- ciel dans la teinture el l'impression des ma- lières animales el végélales. Depuis l’origine de la teinture et de l'impression des étoffes, on avait fait usage comme mordant alumineux du sulfate d’a- lumine et de potasse, soit en l’employant directement, soit en le transformant en acétate d’alumine; sous ce dernier état , il n’est employé que par les imprimeurs sur étoffes et les teinturiers en coton. Plus loin nous aurons occasion d'y revenir Les trois sels alumineux qui nous ont servi de base aux essais sont 1° l’alun du commerce pu- rifié; 2° le sulfate acide d’alumine prove- nant de la fabrique de M. F. Ador; 3° le sulfate acide naturel que nous a remis M, Quesneville , sulfate dont Porigine nous est inconnu. Avant de procéder aux essais, nous avous dû nous assurer de la richesse en alumine de chacun d'eux. Ainsi, nous avons trouvé que le sulfate d’alumine et de potasse était formé de : Sulfate d’alumine , 36,87 Sulfate de potasse, 18,12 Eau et perte, 45,01 Acide sulfurique, 26,01 Alumine, 10,86 Sulfate de potassse , 18,12 Eau et perte , : 45,01 Le sulfate acide d’alumine de la fabrique déjà citée contient : Acide sulfurique , 35,01 Alumine , 13,67 Eau ctperte, 51,29 Fer, ‘Quantité indéterminable. Le sulfite d’alumine naturel remis à M. Quesneville : Acide sulfurique, 36,05 Alumine, 15,41 Eau et perte, 48,54 Cuivre, Traces. Nous devons faire observer que nous n'a- vons eu pour but dans ces analyses que de déterminer d’une manière exacte la ri- chesse en alumine et en acide sulfurique. Nous avons dû choisir, dans le suifate d’a- lumine naturel, celui qui était crista!lisé en aiguilles soyeuses. Il était toujours ac- compagné de sulfate basique que nousavons eu la précaution de séparer, afin d'obtenir un sel entièrement soluble dans l’eau. Nous n’entrerons dans aucun des détails nécessaires pour disposer les diverses ma- tières à recevoir les opérations de teinture, notre but étant moins de donner des ren- seignements pratiques que de faire con- naître les résultats obtenus par l'emploi du sulfate acide d’alumine. SI. Alunage de la laine. Nous avons opéré sur 4000 grammes de laine pour chacun des essais , la quantité d’eau étant de 20 kilogrammes; le poids des matières colorantes étant exactement le même. 64 A. 1000 grammes de laine ont été bouil- lis avec 200 grammes d’alun purifié et 120 grammes de crème de tartre. B. 1000 grammes de laine ont été égale- ment bouillis avec 200 grammes de sulfate d'alumine de fabrique et 120 grammes de crème de tartre. C. 1000 grammes de laine ont été traités avec 200 grammes de sulfate d’alumine naturel et 120 grammes de crème de tartre. Ces trois opérations ont été faites autant que possible dans les mêmes conditions. Chacun des échantillons , avant l’opéra- tion de l’alunage, avait été partagé en quatre parties , soit en 250 grammes. Nous les désignerons par les lettres À, B, C. 1° Dans uue case à compartiment qui d'habitude est employée dans les ateliers de teinture , pour ces sortes d’essais, on a plongé chacun des échantillons. L’essai a ‘été fait avec la cochenille ammoniacale. Après une heure d’ébullition, nous avons remarqué que le bain de teinture où était plongé l'échantillon C était complétement tiré; celui où se trouvait l'échantillon B lais- sait au bain une légère teinte jauvâtre , et qu'enfin celui A laissait à la liqueur uve teinte vineuse. Ce dernier a été plongé de nouveau et maintenu dans son bain primi- tif de teinture pendant trente-cinq minutes en pius, afin d’épuiser le bain colorant, qui néanmoins a conservé une légère teinte violacée. Les trois essais convenablement lavés ont présenté des nuances différentes : A. Teinte groseille inclinant au jau- nâtre ; < B. Teinte groseille inclinant au rosé ; C. Teinte groseille inclinant au violet. 2° Les trois échantillons À, B, C, ont été plongés dans le même bain de teinture {cochenille ammoniacale), bouillis pendant quarante minutes, le bain ayant été com- plétement tiré. Après l’examen nous avons remarqué que ceux B et G étaient montés au double de nuance de celui À, et que celui C avait une teinte vineuse. 3, Les essais ont été ensuite répétés en employant l’indigo soluble (indigotate de soude) en même proportion d’eauet de ma- tière colorante pour chacun des trois écha1 - tillons À, B, C. Les résultats suivants ont été remarqués : A. Teinte bleu vif moins prononcé que B. et C; B. Teinte plus prononcée et se tirant plus vite ; C. Teinte égale à B, mais montant moin: vite. 4° Les mêmes essais répétés avec la dé- coction du bois jaune nous ont fourni les résultats ci-après : À. Teinte plus pâle qu'avec B. et C ; B. Teinte vive incliuant à l’orangé ; C. Teinte vive inclinant au verdâtre. En comparant ces quatre essais de tein- ture, deux en groseille, en bleu et en jaune , nous voyons que la préférence doit être attribuée aux essais B. et G, et que dans les teintes obtenues par la cochenille on le bois jaune, on doit donner la préférence au résultat fourni par B, préférence sur C qui provient du cuivre que renferme le sul fate naturel. Nous devons faire remarquer qu’en prenant le même poids des trois sels alumineux , il devait nécessairement exis- ter une différence sensible dans les résul- tats, puisque la proportion en sulfate d’a- lumine était elle-même variable. Nou: avons donc dà répéter les essais en emplo- 65 yant des proportions de chacun des trois sels alumineux correspondant à une même quantité de richesse en sulfate d’alumine ; ainsi, nons aVOns trouvé que : 200 grammes d’alun contiennent 21,73 alumine ; 158,88 sulfate de fabrique contiennent 21,72 alumine ; 140,246 sulfate naturel 21,79 alumine. Nous avons dù négliger quelques frac- tions qui sont insensibles dans les résultats de teinture. La proportion de crème de tartre à été conservée la même, 120 grammes. L’alunage ainsi que la teinture ont été faits dans les mêmes conditions que pré- cédemment. Les résultats obtenus ont été les suivants: l'alun et les deux sulfates conservent le contiennent même ordre À, B, C. L'échantillon A (alun) a été constamment de plus de moitié au- dessous des tons fournis par B (sulfate de fabrique) et par € (sulfate naturel); la dif. férence entre Bet CG a toujours été peu sensible. (La suite au prochain n°.) ———SUNESO— SCIENCES HISTORIQUES. ARCHÉOLOGIE, Sur les édifices les plus remarquables classés par ordre d'intérêt, sous le rapport de l’his toire et de l'art, dans le département de la Sarthe; par M. l'abbé Tournesac, inspecteur des monuments historiques. (Troisième article.) Neuvy-en-Champagne. — Cette église, dédiée à saint Laurent, autrefois prieuré de Bénédictins de l’abbaye de la Couture, ap- partient au roman secondaire et de transi- tion ; elle est en forme de croix laïine sans latéraux, avec trois apsides orientales, une tour au centre des transepts : elle est toute voütée en moëllon. Son étendue dans œuvre est de 34-20 sur 19-70. Sa partie la plus intéressante est l’apside principale, dont l'extérieur, formé de petites arcades cintrées à claveaux symétriques, que supportent des colonnettes à chapi- teaux ornées d'entrelas, de volutes ou de feuillages , offre une décoration que nous n'avons rencontrée nulle part dans le dé- partement. V'aas. — L'église abbatiale qui sert au- jourd’hui à la paroisse, appartenait à des moines de l’ordre de Prémontré; elle est sous l’invocation de la Sainte- Vierge. On ignore l’époque de sa fondation et le nom du fondateur. En forme de croix latine, sans latéraux, celte église offre une étendue dans œuvre de 41 mètres sur 26-50 ; elle est entière- ment voûtée en tuffau appareillé et de deux époques, comme la construction des murs. On pourrait la rapporter à la pre- mière moitié du treizième sècle et à la fin du quinzième. Luché. — Cette église, dédiée à Saint- Martin, dépendait d’un prieuré que Raoul de Beaumont et Emmeline de Montsoreau, sa femme, dame du Lude et de Luché, don- uèrent et vendirent en partie pour 500 sous aux moines de Saint-Aubin, vers Le milieu du onzième siècle. La construction actuelle, postérieure à l'acte de donation, offre deux époques bien distinctes : La partie orientale, qui appar- tient à la première moitié du treizième siècle, consiste dans une tour centrale et un chœur rectangulaire d'une très grande étendue relative, puisque sa largeur répond à peu près à la longueur d’une extrémité à l’autre des transepts. Le tout voûté en tuffau appareillé, à nervures rondes dispo- sées en sautoir, accompagnées d’autres ner- vares qui suivent la direction du faitage et d'autres la direction des tirans de la char- pente, soutenue d’un côté par les colon- nettes groupées le long des murs, et de l'autre par deux colonnes cylindriques et isolées au milieu de l’édifice. Ce chœur est éclairé par huit fenêtres à lancettes, avec pieds droits ornés de colon- nes à l’intérieur, deux au nord, deux au midi, et quatre à l'orient. La tour centrale reposesur quatre piliers cantonnés de quatre demi-colonnes qui supportent les arcs-doubleaux, et de colon- nettes interposées pour recevoir les ner- vures des arrêtures. On remarque à l'un des transepts voûtés au seizième siècle, cinq médaillons qui re- présentent J.-C. et les symboles évangéli- ques de l’Apocalypse. La vaste nef, élevée an commencement du seizième siècle, n’a de remarquable que ses fenêtres à meneaux ornées de tympans flamboyants. Cette église possède quatre autels bien conservés avec retable en pierre, accom- pagné de niches et de dais dans le style ogi- val secondaire, et celui de la renaissance. S'ain!-Grimgallois , à Château-du-Loir. Avant la révolution de 1790, la ville de Château-du-Loir possédait deux églises paroissiales : Saint-Martin et Saint-Grim- gallois. La première fut entièrement dé- molie, et la seconde rendue au culte vers 1809, reçut un accroissement considérable per la réunion de l’église du prieuré cons- truite à l’est, immédiatement à la suite de l’autre. .. : Le mur séparatif fut renversé, l'ancienne église paroissiale retint le nom de nef et celle du prieuré fut réservée pour le chœur et le sanctuaire. Ce prieuré, foudéfau dixième siècle par le seigneur de Château-du-Loir, dépendait de l’abbaye de Marmoutiers. La nef seulement est accompagnée de latéraux voûtés, ouvrage du seizième siè- cle, et le chœur est terminé à l’orient par une apside à cinq pans, éclairée par des fenêtres à me2neaux surmontés de quatre feuilles au tympan, dass le style du quator- zième siècle. Son étendue dans œuvre est de 47 mètres 50 centimètres sur 17 mètres. La partie la plus remarquable après le chœur est la crypte que nous croyons être une construction du dixième siècle, longue de 12 mètres et large de 6 mètres, ayant 3 apsides et des voûtes d’arrête en moellon, qui soutiennent neuf colonnes de différents modules et mal rangées. Notre-Dame à Mamers. L'on rapporte à l'an 1145 la fondation du prieuré con- ventuel de Notre-Dame, de l’ordre de Saint-Benoît, par Guillaume Talvas I, comte du Perche; il dépendait de l’abbaye de Saint-Laumer, à Blois. En 1743, les moines quittèrent le prieu- ré, et l'église fut cédée aux paroissiens. Son plan est un parallélogramme divise par une nef principale, accompagncée _de deux latéraux et de trois chapelles au midi. Quelques fenêtres cintrées au nord indi- quent le style de la première église qui devait, suivant la forme ls plus commune, être terminée par une apside orientale. Mais vers 1500. Catherine d’Alençon, a PR cl É t n S e n 0 j raron du Saonnois, fit reconstruire l’église u Prieuré. - Un portique, très élevé et voûté en plein intre sans arrêtiers, précède le portail ont l'ouverture est divisée par un meneau u colonne d'ordre dorique. Au-dessus l'élève une élégante petite flèche en bois, terminée en 4776. * L'intérieur dépourvu de sculptures, “isque les colonnes prismatiques s'élèvent ‘ans chapiteaux sous les arcades et jusqu'aux roûtes, satisfait néanmoins par l’harmonie des lignes et la distribution des travées de Fa nef qui reçoit la lumière par des fenêtres à meneaux et tympansflamboyants. | Les latéraux et les chapelles offrent des voûtes en tuffau appareillé, mais au lam- bris qui couronnait la nef principale a suc- }2édé en 1831 un lattis en plâtre avec ner- toir quiimitent parfaitement une voûte en pierre. ; Saint- Christophe-du-Jambet. L'église \paroissiale de Saint-Christophe est située sur l’un des monts les plus élevés du dé- partement de la Sarthe, et: offre avec le style roman de transition, le plan d’une basilique rectangulaire à l’occident et hé- -micyclique à lorient. Sa longueur se divise l'en quatre travées, outre l’apside ; dont les trois premières forment la nef et la qua- trième l’emplacement de la tour surmontée d’une flèche en bois couverte d’ardoises. Son étendue dans œuvre est de 33 mè- tres et de 6 mètres 50 centimètres. La partie la plus remarquable de cette église est la facade occidentale soutenue par deux contreforts entre lesquels existe le portail à plein cintre à trois rangs de claveaux symétriques en retrait ornés, Pun d’un tore , l’autre de grosses dents de scie, et le troisième de frètes crenelées auxquelles on a donné aussi le nom de méandres. Ce dessin jusqu'ici est le seul exemple vures prismatiques transversales et en sau- { | _ rencontré dans le département. Notre Dame, à Ségré. Cette église pa- roissiale, du roman de transition, offre un plan extraordinaire pour son style, dans le département, et qui consiste dans une nef sans latéraux, ter minée rectangulairement à ses deux extrémités. Son étendue est de 36 mètres sur 7 mètres. Ce vaisseau est divisé en cinq travées avec voûtés en moëllon de blocage, sépa- rées par des, arcs doubleaux ogives que supportent des pilastres à demi colonues, adossés aux murs, butés par de vigoureux contreforts à l’extéricur. À droite et à gauche s'élèvent des colon- nettes qui recoivent les nervures des arré- tures. Chaque travée reçoit la lumière par une seule fenêtre de chaque côté, mais la der- nière, à l'extrémité orientale, possède six fenêtres disposées deux à deux sur les trois faces. Enfin, au-dessus du point central des cinq voûtes, s'élève une tour, terminée par deux pignons et un toit à deux eaux. La façade qni se compose d’une porte ogive avec jambages ornés de trois colon- nettes à base attique et chapiteaux ornés de feuilles larges et de tailloirs à dents de scie , offre une voussure composée de trois tores et une archivolte garnie de fleurs crucifères aux feuilles lancéolées et dispo- sees en sautoir. Le tout est surmonté d’une fenêtre ogive relativement assez grande, avec tore pro- 68 iprès le décès de Jean de Laval, son mari, | filé aux jambages et aux cintres, dont les claveaux un peu épais et symétriques sont entourés d’une archivolte à dents de scie. Notre-Dame à Siilé-le-Guillaume. Notre- Dame, qui appartenait à un chapitre dont on ignore et le nom du fondateur et l'é- poque de la fondation servait à la paroisse du même nom. Elle est en forme de croix latine saus latéraux, avec chœur à trois pans, dont l’étenduc dans œuvre est de 38 mètres 33 centimètres et 29 mètres 33 millimètres, n’a de remarquable que son portail occi- dental, et son pignon méridional au pied duquel est l'entrée d’une vaste crypte. Le portail, ouvrage du quinzième siècle, est orné de deux colonnes de chaque côté, avec entre-colonnements à feuilles de chène et de rosier très détachées , supportant la voussure composée de quatre rangs de claveaux ogives , concentriques et en re- trait. Le tympan offre une scène du juge- ment dernier. Le pignon méridional est composé de deux arcades cintrées à claveaux minces, symétriques avec archivoltes profilées d’un cavet, dans l’une desquelles est établi en retrait une porte à linteau droit. Si l’on pénètre dans la crypte, longue de 29 mètres dans la direction des tran- septs, voûtée en plein cintre sans arrêtiers et en moëllon, et ayant environ 4 mètres d'élévation sous clef, on remarque trois apsides orientales dont l’une contient quel- ques peintures. Quoiqu'il en soit, cette crypte, la plus vaste du diocèse du Mans, est d’une forme peu commune, pourrait bien avoir été originairement l’église paroissiale, sur la- quelle, au treizième siècle, aurait été cons- truite l’église du chapitre. Chateau de Sillé-le-Guillaume. Le chà- teau de Sillé, construction du quatorzième siècle, propriété de la ville, est un des mo- numents les mieux conservés en ce genre, et riche encore de souvenirs historiques. 11 est composé d’un carré long avec une cour intérieure, flanqué de quatre tours dont une nommée le donjon ou la grosse tour, remarquable par ses murs en grés appareillés de moyenne grosseur, et par sa charpente ronde d’un côté, hexagone de l’autre, il a 38 mètres d’élévation et 14 de diamètre, ses murailles ont 3 mètres 50 centimètres d'épaisseur. Cette tour se divise en trois étages offrant un cachot au rez-de-chaussée, une prison au premier et au second la demeure du geôlier. Enfn, le troisième étage voûté en moël- lon, se nomme la salle des collecteurs. Le tout est surmonté d’un grerier à cré- neaux et macbhi-coulis. Du haut de cetie tour qui domine toute la ville et ja riante vallée du sud-ouest, on jouit d’un ravissant spectacle. Les trois autrestours moins considérables ayant des murs de 3 mètres 50 centimètres d'épaisseur, se composent d’une cave voû- tée , de deux étages el d’un grenier sur le tont. (Bulletin monumental.) PATÈNES. On appelle patène le vase que l’on place sur le calice, et qui est destiné à supporter l’hostie; ce nom qui, suivant la plupart des liturgistes, vient du verbe latin patere, lui a été donné parce qu'il est applati et ouvert, et qu’il ressemble aux patères que les païens employaient fréquemment dans 69 leurs sacrifices. Les Grecs l’appellent tor agion discon. Les évangélistes ne nous disent pas que Jésus-Christ ne soit servi de patènes en ins- tituant l’Eucharistie, mais il est incontes- table que l usage de ces sortes de vases re- monte aux premiers siècles de l'Eglise. Les palènes peuvent être comme les calices rangées en plusieurs classes, selon leur destination : les patènes ordinaires, dont le célébrant se sert pour lui-même dans l’oblation du saint sacrifice; les patè- nes ministérielles, pateræ ministeriales, pour la communion des fidèles sous l'espèce du pain; les patènes crismales, patenæ crismales, en usage dans l'administration du baptême et de la confirmation, et enfin les patènes qui servaient à l’ornement des temples et des autels. Les substances employées pour la fabri- cation des patènes sont à peu près les mêmes que celle dont on s’est servi pour les calices. On a quelquefois fait usage de petites corbeilles d’osier en guise de patènes, mais cela n’a jamais eu lieu que lorsque des mo- tifs de piété où la nécessité forcèrent à vendre les vases sacrés que possédaient les églises, Auastase rapporte dans le Ziber pontifi- calis que Zéphirin prescrivit de porter des patènes de verre devant les prêtres lorsque l’évêque célébrait la messe. Saint Hilaire, d’Arles, se trouva réduit à n'en avoir point d’autres pour célébrer les saints mystères, parce qu'il avait donné tous les vases de son église pour subvenir aux nécessités des in- digents. Le concile de Calchat, en proscrivant les calices de corne, défendit aussi de se servir de patènes faites avec la même substance, ce qui suppose qu’on en faisait alors usage dans certaines églises. Dans un inventaire de saint Riquier, fait en 831, et reproduit dans la chronique de cette abbaye, il est question d'un offertorium d'ivoire orné d'or et d'argent. M. Du Som- merard croit que par o0/ffertorium il faut en- tendre ici une patène. On peut alléguer contre cetle opinion qu'avant de parler des offertoires, l’auteur de l'inventaire a déjà énuméré les patènes : patenæ aureæ I, argentæ majores IF, minores XIII, etc... Cependant, comme ces cffertoires sont pla- cés avant les grands calices appelés scyphi avant les burettes, les aiguières et les cha- lumeaux, on peut croire que c'étaient des patènes servant à administrer la commu- nion aux fidé'es, mais ce pouvait bien être aussi des plateaux destinés à recevoir les offrandes. Saint Colomban, qui ne voulait se servir que de calices de cuivre, parce qu’il pen- sait que Jésus-Christ avait été attaché à la croix avec des clous de cuivre, n'avait aussi que des patènes faites avec ce métal. Dans l'inventaire de saint Riquier, il est fait aussi mention d’une patène d’auricalque, espèce de cuivre jaune ou de laiton imitant l'er. Les patènes d’étain ont presque toujours été tolérces pour les églises pauvres, main- tenant encore dans beaucoup de sacristies de campagne on en retrouve de sembla- bles qui avaient servi avant la révolution de 03: Presque chaque page du liber pontifi- calis, il est question de patènes d’argent données par des papes ou des princes. Etienne V fit faire une patène d’argent doré, Pascal I, Léon IV en firent fabriquer de semilables, etc. Il est encore souvent question dans le 70 Liber pontificalis de patènes d’or d’un poids plus ou moins considérable, données par des souverains pontifes, des empereurs ou des rois. L'empereur Justin offrit une pa- tène d’or du poids de 20 livres. Grégoire III en fit faire une qui pesait 27 livres. Adrien I donna à la basilique de Saint-Pierre une patène et un calice de l’or le plus pur, pesant ensemble 24 livres, et à la basilique de Saint-Paul une patène également d’or, du poids de 20 livres. Les patènes ont souvent été ornées, comme les calices, de perles et de pierres précieuses. La grande patène d’or du poids de 27 livres, que fit faire Grégoire II, était enrichie de diverses pierreries. Il y en avait d'enchassées dans une patène de 30 livres offerte par Charlemagne. Celle donnée à l’église de Saint-Pierre par Léon Ill, en était également couverte. Une patène d’or très pur, qu'avait fait faire Constantin, était ornée don grand nombre de prases, d’hya- cinthes et de perles blanches. On a encore décoré les patènes de pein- tures, de bas-reliefs et d’émaux représen- tant des sujets sacrés. Anastase, dans la vie de Paschal I*r parle d'une patène d’ar- gent doré sur laquelle l’on voyait une croix avec Ja représentation de Jésns, de Marie et des apôtres. Dans la vie de Léon IV, cet auteur rapporte que ce souverain pontife fit don d’une patène semblab'e qui offrait également l’image de la croix et la figure de Jésus et des apôtres. Du Saussai, dans sa Panoplie sacerdotale, dit qu'il existait de son temps, dans son é2lise paroissiale de Saiut-Loup et Saint-Gilles, deux patènes ministérielles fort anciennes sur lesquelles était gravée des deux côtés l’image de la croix. De La Saussaie, dans ses Annales de l'église d'Orléans, cite parmi les objets dont les édifices sacrés de cette ville furent dé- pouillés par les calvinistes, en 1562, une patène d’argent doré sur laquelle était re- présentée l’ascension du Sauveur. Enfin l’on traçait quelquefois sur les pa- tènes des inscriptions, des monogrammes, et même des hiéroglyphes, Sur une patène d’argent qui avait appartenu à saint Pierre Crysologue,'et qui pesait 14 onces, il y ayait une multitude de figures, de lettres et d’hiéroglyphes dont Jean Pastritius, pro- fesseur de théologie au collége de la Pro- pagande, a donné l'explication dans un ouvrage spécial publié en 1706. Les patènes étaient de différentes gran- deurs; celles qui ne servaient que pour le célébrant étaient petites et plates. Les pa- tènes ministérielles étaient plus grandes et profondes ; celles d'ornement dépendaient de la coutume et de la dévotion de ceux qui en faisaient offrande à l'Eglise. Quelques unes étaient garnies de petites oreillettes. Au reste, la forme générale a été toujours la même, celle d’un plateau à larges bords applatis. le nombre moyen s’en accroît de 12 à 14,000; « Par un progrès doublement rapide, la proportion des classes manouvrières, d’a- bord déplorablement faible lorsque peu de personnes allaient à la caisse d’épargue, s'éève à présent aux trois quarts de ce grand nombre de citoyens économes qui confient leurs dépôts à la probité natio- nale; « Le nombre proportionnel des indi- gents, au lieu d'augmenter, diminue, ainsi que celui des bâtards, mais avec une len- teur déplorable; « Àu commencement de l’époque dont nous résumons les progrès, le peuple de Paris abandonnait chaque année 205 en- fants sur 1,000 nouveau-nés; il n'en aban- donne plus que 120 : c’est beaucoup moins, et pourtant c'est cent vingt fois trop; « Aujourd'hui les rues, les places publi- ques ne sont plus déshonorées par l'aspect dégoütant de ces créatures cyniques qui soilicitaient en plein jour, au vom des dé- bauches vénales , le désæœuvrement, la fai- blesse et l’inexpérience. « Voilà le côté des bons résultats; voici le mauvais côté : a Encore aujourd hui, le tiers du peuple vit dans le concubinage ou dans le liberti- nage; un tiers de ses enfants sont bâtards ; un tiers de ses morts expirent à l’hôpital ou sur le grabat du pauvre; et ni père, ni mère, ni fils , ni filles, n'ont le cœur, pour dernier tribut humain, de donner un cer- cueil, un linceuil au cadavre de leurs pro- ches : du côté des mœurs, voilà Paris, et Paris amélioré! « Dans la cité des Crésus, ne soyons pas surpris de la misère; {a disipation l'en- fante. Les deux tiers du peuple ne pren- nent pas encore part au bienfait des caisses d'épargne; « L'autre tiers n'apporte ses économies à Ja caisse qu’une fois en six mois; c'est une immense occasion de pertes; » Les déposants actuels ne persistent en- core à conserver leur dépôt que pendant cinq ans et demi, valeur moyenne, « De sorte que la caisse d'épargne, au lieu d'être le trésor perpétuel du peuple, n'est en réalité, pour la masse, que la lan- terne migique de ses économies p'assagè. e». 72 « Pour obvier à cet énorme inconvé- A nient , il faut encourager la persévérance ; il faut la recommander infatigablement, il faut l’honorer, la faciliter, la récompen- ser; QI faut demander à l'administration départementale, et même au gouverne- ment, des moyens suffisants pour atteindre ce but. « Un grand exemple, celui de LL. AA, RR. le duc et la duchesse d'Orléans, fait voir combien est fertile et généreux ce ter- rain des cœurs francais, lorsqu'on y sème le bienfait. « S. À. R. M. le duc d'Orléans avait, en 1837, donné 40,090 francs pour 2,000 Jeunes apprentis de Paris. Cinq ans après, loin de trouver que la somme fût diminuée, elle s'élevait à 137,000 francs! Voilà, du côté des obligés , la bénédiction répandue sur la munificence la plus royale qui pût encourager au travail, à l’ordre, à l’écono- mie, les enfants des familles manouvrières. Les ouvriers, enorgueillis, ont regardé les livrets donnés au nom du prince comme des titres de famille qu’il fallait conserver précieusement , et qu’il fallait grossir par l'épargne, pour justifier l'espérance du gé- néreux donateur. » : CRE EEE) . Le Rédacteur en chef : - Le vicomte À. DE LAVALETTE. FAITS DIVERS. M. le ministre de l'instruction publique vient de charger M. Charles Gyraud, membre de l’Institut (Académie des sciences morales et politiques) d’une inspection extraordinaire des facultés de droit. Le but de cette mesure est de déterminer les améliorations à introduire dans celte partie du baut enseignement, et de le ramener à une unité de doctrine dont l’absence pourrait finir par vicier celle de notre législation. 11 faut savoir gré à M. le ministre de la détermination qu'il a prise et du choix qu'il a fait pour eu préparer l'accomplisse- ment. Dee — BIBLIOGRAPHIE. MÉMOIRE sur l'ancienne abbaye de Saint-Mes- min de Mici, près d'Orléans ; par C.-F. Vergnaud- Romagnesi, À Orléans, chez l’auteur; à Paris, chez Roret. MANIPULATIONS ÉLECTROTYPIQUES ; Ou Traité de galvanoplastie, contenant la description des procédés les plus faciles peur dorer, argenter, graver sur cuivre, etc., au moyen du galvanisme; par Charles V. Walker. Traduit de l'anglais sur la dixième édition et augmentée de notes , elc., par le docteur J.Fau. Paris, chez Méquignon-Marvis, rue de l’'Ecole-de-Médecine , 5. SINICO-ÆGYPTIACA. Essai sur l'origine de la formation similaire des écritures figuratives chi- noise et égyplienne, composé principalement d'a- près les écrivains indigènes ; traduits pour la pre- mière fois, dans une laugue européeane, par G- Pauthier. À Paris, chez F, Didot , rue Jacob, 36. NÉGOCIATIOKNS relatives à la succession d’'Es- pagne sous Louis XIV, ou Correspondances, Mé- moires et Acles diplomatiques concernant les pre- tentions et l’avénement de la maisou de Bourbon au trône d'Espagne; accompagnés d’un texte his- torique et précédés d’une Introduction; par M. Mi- gnet, NOTICE historique sur Decize, ancierne vilie du Nivernais; par F. Girard, avocat et juge-suppléant, A Nevers, chez Duclos. INTRODUCTION à la science de l’histoire; par P..J.-B. Buchez, — A Paris, chez Guillaumin, pas- sage des Panoramas. PARIS. IMP.: DE LACOUR et MAISTRASSE jh, Rue Saint-Hyacinthe-S.-Michel, 33 3 4 Le, SOMMAIRE. — SCIENCES PHYSIQUES. | PHYSIQUE. Du double arrangement melécu- laire. —- CHIMIE. Cours de M. Dumas. SCIENCES NATURELLES. Sur les produits plutoniques et non stratifiés de l’ouest de lAn- gleterre; David William. — MINERALOGIE. Mines d'or dans les Indes.— PALEONTOLOGIE. Mémoire sur les fossiles du mont Aventin; le professeur Plancini. — SCIENCES MEDICA- LES. Constitution régnante. — PHYS1OLOGIE. Sur l’histoire des découvertes faites sur la cireu- lation ; Milne Edwards. — ANATOMIE. Procédé pour injecter les vaisseaux capillaires; Doÿère, — ZOOLOGIE. Résultat de quelques recherches relatives à des animaux invertébrés faites à Sarnt- Wasi-la-Hongue; Quatrefagess — SCIENCES APPLIQUÉES. SOCIETE D'ENCOURAGE- MENT. Séance du 11 janvier ; Francœur. — De l'emploi du naph'e en Perse comme matière éclai- rante, — AGRICULTURE, Considéralions sur les céréales, et principalement sur le froment; Loiseleur de Longchamps. — SCIENCES HI{S- ŒTORIQUES. ACADEMIE DES SCIENCES MG- RALES ET POLITIQUES, Séance du samedi 7 janvier. — GEOGRAPHIE. Ruines de Carthage. — BIBLIOGRAPHIE. SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE. Du double arrangement moléculaire. La différence de cristallisation d'un corps provient en général de la différence de ses éléments constitutifs , qui exercent une in- | fluence particulière et distincte sur Ja cris tallisation. Le fer cristallise en cubes et en | octaëdres , tandis que le peroxyde de fer cristallise en rhomboëdres dont les angles sont 85° 58’ et 115° 71”, 2 atomes de-fer, | en se combinant avec 3 atomes d'oxygène, | perdront ainsi la forme cubique pour se transformer en rbomboëdres de 85° 26 et 114 26°, ceux de l’acide arsénieux sont des octaèdres et quelquefois des prismes. D'où il résulte clairement que les cristaux du fer et de l'acide arsénieux sont identiques ; il | enest de même de ceux du peroxyde de fer | et de l’arsenic. L'intervention de oxygène | dans la cristallisation paraît être bien con- | stante, quand on voit trois atomes d’oxy- | gène se combiner à deux atomes de fer pour | prendre la même cristallisation que l’acide ie 4 ; arsénieux privé de ces 3 atomes d’oxygène, | c’est-à-dire réduit à l’état de méto] (arse- | nic). Les cubes du fer métal sont devenus | des rhombcèdres, lorsque le métal s’est peroxidé, de même les rhomboëdres de l'arsenic métal sont devenus des cubes, quand le métal est deutoxydé. (Extrait des Pogéendorf. Annal. 3. 1842). CHIMIE COURS DE M. DUMAS. Qui pourrait méconnaître les tendances de la chimie dans les mains de M. Dumas il suffit d’avoir assisté à quelques unes des + Paris. — Dimanche, 15 anvier 1843. savantes lecons du professeur pour rester convaincu que les théories étroites aui veu- lent maintenir la science dans un cercle rétréci vont bientôt être renver.ées pour toujours. À leur place vont venir se placer les iigénieuses idées du professeur de la Sorbonne; et ces idées communiquées à un nombreux auditoire, germeront bientôt dans l'esprit de cette jeuvesse studieuse qui, à juste raison, attache tant d’impor- tance aux paroles de M. Dumas. La dernière lecon de M. Dumas a été écoutée avec l'attention la plus soutenue, car jamais lecon n’a présenté à l'esprit de plus hautes questions à méditer, de plus beaux problèmes à résoudre; nous allons essayer de J’analyser èn présentant à nos lecteurs les théories et les expériences qu’elle renferme. Les divers carbures d'hydrogène, a dit M. Dumas, se comportent absolument commme l’ammoniaque, lorsqu'on les met en présence des acides. Ainsi, 4 litres d'es- sence de térébenthine Se combinent avec 4 litres d'acide chlorhydrique pour former du chlorhydrate d'essence de térébenthine, comme 4 litres d’ammoniaque se combi- nent avec 4 litres d'acide chlorhydrique pour former du chlorhydrate d’ammo- niaque. Le methylène, la cétine, l'amylène, le gaz oléfiant, l’essence de citron, se eom- portent comme l'essence de térébenthine lorsqu'on fait réagir sur ces corps l'acide chlorhydrique ; le composé formé par. la combinaison de cet acide avec l'essence de térébenthine est un corps cristallisé qui renferme parties égales des deux compo- sants; il peut se faire directement le paz oléfiant, dont nous allons étudier le com- posé avec l’acide chlorhydrique pour nous servir de type, ne S’unit point directement à cet acide. Mais on peut l'obtenir d’une autre manière : il suffit de distiller dans un appareil convenable un mélange d’alcool et d'acide chlorhydrique; il se dégagera un corps formé de 4 volumes de gaz olé- tant et de 4 volumes d'acide chlorhy- drique. Si on conduit ce corps à travers un flacon contenant un peu d’eau, pour quil s’y lave, si on le recueille dans une | éprouvette entourée de glace, on obtien- | dra un corps liquide à la température ordi- | naire, très-volatil, se volatilisant sur Ja main avec un petit bruit. Ce composé est neutre comme le sel ammoniac, et sans action sur le tournesol; il ne précipite pas le nitrate d'argent. Mais si on l'expose à l’action d’une bougie, il s’enflamme, se décompose et brûle avec une flamme ver- dâtre qui indique la présence du chlore. Alors le tournesol est rougi, et le nitrate d'argent précipité. La chaux ne dégage pas ces carbures de leurs combinaisons avec les acides, comme elle le fait pour les sels N° 4. SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. ne | L'EcHo DU MONDE SAVANT paraît le SEULE et le DIMATICHMHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de : ,200 pages chacun. On s’abonne : PARIS, rue des PETITS-AUGUSTINS , 21 , ©t dans les “épartements chez les principaux libraires, et dans les bureaux de la Poste et des Messageries Prix du journal: PAR:S pour un an 25 fr., six mois 13 fr. 50 , trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 30 fr., 6 fr., 8 fr. 50. APSTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Les souscripteurs peuvent recevoir pour GINQ fr. par an et par recueil l'ÉCHO DE LA LITTÉRATURE ET DES BEAUX-ARTS el les MORCEAUX CHOISIS du moi (qui coûtent chacun 40 fr, pris séparément } et qui forment avec l'Echo du monde savant la revue encyclopédique la plus complète des Deux Mondes. — Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé (franco) à M. le vicomte À DE LAVALETTE, rédacteur en chef, et ce qui concerne l’administration à M, € -B, FRAYSSE, gérant. ammouiacaux, différence attribuée à la so- lubihté de lammoniaque. M. Dumas a établi deux groupes dans les composés hydrogénés. En tête de l’un de ces groupes se place Pacide chlorhydrique, puis viennent les acides fluorhydrique, bromhydrique, iodhydrique, sulfhydrique et sélenhydrique, jouant tous le rôle d’a- cides L'autre groupe comprend l’'ammo- niaque, le gaz hydrogène phosphoré, l’hy- drogène arsénié et les carbures d’hydro- gène, parties égales d'hydrogène phosphoré et d'acide iodhydrique forment un com- posé cristallin, analogue au sel ammoniac. Ce composé ne verdit pas le sirop de vio- lettes. Ces premiers faits étant posés, M. Dumas a soulevé une grave question dont la ré- ponse, sous l'influence de sa parole, n’a pas ‘tardé à devenir claire pour tous. Il s’est demandé : L'eau est-elle une base ou un acide? Se rangera-t-elle à côté de l’ammo- niaque ou de j’acide chlorhydrique? Oui et non a répondu M. Dumas. En faisant arriver l’eau lentement e petite dose sur l’oxide de Barium anhydie_- celui-ci S'y combine; une effervescefée-à l eu avec dégagement de beaucoup d leur et production ée lumière quelq fois. 11 reste toujours une molécule € cule qu’on ne peut en séparer que sous l'influence d’un acide puissant qui la dé- place. Or, tous les corps qui se déplacent se ressemblent, Peau est donc un acide. D'un autre côté, l'acide phosphorique aï- hydre s’unit à l'eau avec bruit, il ne peut la perdre par l'influence de la chaleur; une molécule d’eau y reste toujours com- binée et ne peut être chassée que par une base. Les mêmes faits se passent avec l'acide sulfurique anhydre; l’eau joue là le rôle d’une base. Pour M. Duinas, l’eau joue tantôt le rôle d’acide, tantôt le rôle de base. Les acides phosphorique, sulfurique, ne sont pour lui que des corps incomplèts. il leur faut des corps qui les complètent; ces corps sont ou l'eau ou une base. Ainsi, au lieu de consi- dérer l'acide sulfurique, combiné à l’eau, comme un.corps dont la formule est : S0’ÆH0, on peut très-bien lui substituer celle-ci : SO‘H. On sait que l’acide sulfu- rique anhydre ne se combine point à f’am- moniaque, et que, pour que cette combi- naison ait lieu, il faut la présence d’an équivalent d’eau. Or, ces faits s'expliquent fort bien en donnant à l'acide sulfurique la formule S0O'H. En effet, SO'H est un véritable hydracide, tout à fait analogue à l'acide chlorhydrique dont la formule est : CPH. La combinaison de ces deux acides avec l’ammoniaque présente des caractères analogues. Il en serait de même de tous les acides oxygénés. 16 Il y aurait peut être de la témérité, a ajouté M Dumas, à avancer dans cette en- ceinte la théorie que j’expose, si déjà Davy et Dulong n'avaient adopté les mêmes idées ; ces idées ont commencé à Stahl qui rêvait un corps idéal, le phlogistique ; elles se sont transformées, et c’est la théorie des phlogisticiens que nous reproduisons. Pour nous, il n’y a que des hydracides; car les acides oxygènes ne se combinent jamais qu'avec le concours d’une molteule d’eau qui les change en un véritable hydracide. Ainsi, le sulfate d’ammoniaque aura une formule analogue à celle äu chlorhydrate d’ammoniaque (S0:H<+AzH* corme Cl°H+ Az Hs). L'école opposée se présente ayant à sa tête Lavoisier. Elle pense que l'eau ne se portepointsur l’acide mais sur l’autre corps pour en former une base oxygènée car iln’y a point de base hydrogénée pour eux. Ainsi, dans les formules précédentes : AzH° de- vient AzHiO véritable oxide d’un radical HAz. Le methylène(C’H-)en se eombinant à l’eau devient une base dont la formule est : C-H°0 (ehter methylique), base qui se combine aux acides directement. _ Tous ces corps ammoniacaux, tous ces carbures d'hydrogène peuvent se combiner à un atôme d’eau. En mettant en contact une base hydro- génée avec un hydracide quel qu'il soit, le poids du composé est toujours égal à ceux des composants; avec un oxacide, il faut toujours ajouter une molécule d’eau. C’est sur la place de cette molécule d’eau que roulent toutes les discussions des chi- mistes ; les faits heureusement sont tou- jours vrais, mais on les explique différem- ment. Ainsi, prenez du gaz olifiant (C:H:), de l'acide sulfurique (S0:), de l’eau (HO); com- binez ces trois corps, le composé pourra avoir deux formules différentes qui seront C;H:,0 ee SCIENCES MÉDICALES. CONSTITUTION RÉGNAXTE. La Gazette Mérlicale a publié, dans son | numéro du samedi 6 janvier 1843. un ar- ticle sur les maladies qui ont régné à Paris dans les deux derniers mois et dans le com- ! ! mencement du nôtre. Cet article , rempli 4 de faits curieux sur l’état de l'atmosphère | « vendant ce laps de temps et sur le caractère des maladies qui se sont manifestées alors, serait trop long pour être reproduit tont entier. Nous nous permettrons d’en faire une analyse succinte et d’en citer les pas- sages les plus remarquables. _ La Gazette Médicale fait d’abord voir que l’état de la saison a été jusqu’à ce jour un état anormal; car, au froid qui s’est fait sentir dans la première quinzaine du mois de novembre a succédé une température douce tout-à-fait contraire à celle à laqueile on est habitué à cette époque.— On se rap- pelle que le 6,le7, le 8et le9 novembre ont été marqués par un froid excessif; mais du 9 au 12, la température a changé d’une manière notable, car, du 9 au 12, les ins- truments de l’Observatoire-Royal ont donné une différence de 19 degrés, qui s’est éten- due le 15 jusqu’à près de 21 degrés. Le mois de décembre a présenté à peu près le même caractère que le mois de no- vembre; seulement, d’épais brouillards, qui ont duré dix jours, sont venus troubler cette douce température, Mais la fin du - mois a fourni également une température moyenne de 10 degrés — L'état atmosphé- | rique des premiers jours du moi5 de janvier n'a Cté que la continuation de celui du mois de décembre. On conçoit qu'une telle mutation dans ‘état de l’atmosphère ait amené aussi des changements dans Le caractère des maladies qui règnent ordinairement à cette époque. La Gazette Médicale émet sur ce sujet une réflexion qui nous paraît fort juste, en disant : « Les affections régnantes ne res- » semblent nullement à celles que nous » rencontrons pour l'ordinaire aux envi- » rons du solstice d'hiver, elles présen- it lat et pre, 1 ee LCD) CD. CD NE) ., EX RE OA me D 3 ma 80 » tent évidemment l'empreinte des affec- » tions propres du printemps: » Les maladies régnantes sont des affec- tious éruptives, specialement des scarla. tines, des rougeoles et des varioles, des an- gives, des rhumatismes partiels et généraux et des apoplexies. — Les pleurésies et les paeumonies, affections ordinaires de l’épo- que, sont en petit nombre et ne se présen- tent point avec les caractères qu’elles pos- sèdent ordinairement dans cette saison. « Une fièvre particulière, ajsute la Gazette Médicale, domine les maladies que nous venons de citer, pour peu qu'elles soient graves. Il convient de dire que cette fièvre commune se ressemble, sauf des variétés ou des nuances dans tous les cas de ces ma- ladies. D’autres malades ne présentent que les symptômes de la fièvi'e. » Après avoir exposé ces premiers faits, la Gazette décrit les symptômes de ces sortes d'affections, symptômes qui sont un senti- ment de courbature générale, des alterna- tives de froid et de chaud, de la céphalal- gie, du coryza, de la toux, uneirritation de la gorge et des tuyaux bronchiques. Si on néglige ces premiers accidents, la maladie peut devenir grave, très grave même ; mais en gardant le lit, en prenant une légère boisson pectorale, anodine, dia- phorétique, on résout souvent la maladie en vingt-quatre ou quarante-huit heures. Si la maladie est néjligée, elle revêt un caractère spécial ; une fièvre vive l'accom- pagae, et cette fièvre dure sept à huit jours. Différents symptômes particuliers signa. lent la terminaison de la maladie, dont la convalescence est marquée par une fai- blesse extrême. Comment maintenant traitera-t-on ces affections ? quel élément morbide atta- quera-t-on d’abord? Le médecin doit pre- mièrement faire disparaître le spasme à l’aide des antiphlogistiques, des émissions sanguines des agents tempérants. — Mais, an commencement de la maladie, ce qui offre le plus de chance de succès, c'est l'emploi de lémétique précédé ou non d'une saignée déplétive ou locale.— À près l’'émétique, on usera de potions composées avec les eaux distillées et addition de quel- ques gouttes d’acétate d’ammoniaque et d’une vingtaine de gouttes de laudanum li- quide de Sydenham. Tous ces moyens ac- célèrent la guérisoa de la maladie. — Dans la convalescence, les toniques, comme le vin, s’emploieront avec succès. — La rhu- barbe pourra encore étre prise, car elle facilitera la digestion et tiendra le ventre libre. La Gazette Médicale termiue son long article eu se demandant quelle est la natare des affections réguantes, et elle répond que ces affections sont des affectionscatharrales compliquées d’un élément saburral ou gas- trique, aisément reconnaissable, et que la Gazette attribue à l'été chaud que nous avons eu cette année. EF. PEHYSIOLOGIE. Analyse d'une leçon de M. Milne-Edwards sur l'histoire des découvertes failes sur La circu- lation. C’est une chose rare de voir un profes- seur de faculté exposer, même d’une ma- nière succcinte, le tableau historique des découvertes faites successivement dans la science qu'il développe à ses élèves. — On aime cependant à connaitre les noms de; 81 hommes qui ont fait progresser la science, et c'est quelque chose qui délasse d’une étude souvent aride. — Un savant profes- seur de la Sorbonne, M. Mi ne-Ewards, a parfaitewent bien compris qu'il fallait rem- plir cette lacune de l’enseignement, et dans uue de ses dernières séances, avant de com- mencer l’étude de la circulation, il a cru nécessaire de tracer à ses auditeurs l'his-- toire des travaax qui ont été faits sur cette partie de la physiologie. Alors il a exposé de curieux détails, et nous croyons faire plai- sir à nos lecteurs en leur présentant l’ana- lyse de cette savante leçon. D abord le professeur a fait voir que l'ana- tomie avait été peu cultivée chez les peuples de l'antiquité , Car les préjugés religieux s’opposaient à cette étude; puis il est entré dans quelques détails sur lexercice de la médecine dans l’antiquité, et il a parlé des Asclépiades, établis à Epidaure, à Rhodes, à Cuide ct à Cos. La plus célèbre de ces cooles, a-t-il dit, c’est celle de Cos, illustrée par Hippocrate. — Alors le professeur s’est demandé ce que savait Hippocrate sur la circulation. Hippocrate, a-t-1l dit, connais- sait les ventricules, les oreillettes, les val- vules da cœur, mais il avait sur ces parties des idées erronées, car il pensait que les oreillettes servaient à attirer l'air qui était distribué dans tout le corps. — D'ailleurs chacun connaît sa description des veines, œuvre de pure imagination, et preuve de son savoir en anatomie. Aristote avança nos connaissances sur les organes de la circulation : il décrivit l'aorte, distingua fort bien la veine cave de la veine pulmonaire, mais il-commit de graves erreurs touchant le rôle des parties qu'il connaissait. Ainsi il confondit les ar- teres et les nerfs, etil crut que les artères, aussi bien que les nerfs naissaient du cœur. Après la mort d’Aristote et d’Alexandre,-la Grèce devint le théâtre de troubles san- glants, et les sciences allèrent se réfugier dans la capitale des Ptolémée, où la faveur les attendait. Parmi les savants qui vinrent à Alexan- drie se trouvait Praxagoras. Praxagoras avait des notions sur le mode de distribution de Paorte, et il coustata que le pouls, déjà connu des médecins, avait son siége dans les artères. Érasistrate, petit-fils d’Aristote, et bien connu dans l’histoire pour avoir traité le jeune Antiochus, malade d'amour pour sa belle-mère Stratonice, Erasistrate cultiva aussi l'anatomie à Alexandrie. Le premier il disséqua des cadavres humains. Ses ou- vrages sont perdus, mais d’après des pas- sages conservés dans Galien, qui l’a souvent réfuté, on voit qu'Erasistrate connaissait le jeu des valvules du cœur. Ce premier germe d’une grande découverte resta infécond, et on n'alla pas plus loin. —Quelque chose, en effet, s’opposait à la connaissance du mouvement circulatoire, c’est qu'après la mort, les artères sont toujours vides et remplies d’air. Aussi croyait-on que les ar- tères servaient à porter de l'air dans toute l'économie. On peut même dire qu’Erasis- trate expliquait d’une manière assez raison- nable pour son époque ce passage de l'air dans les artères. Il disait Pair va par la trachée artère aux poumons, des poumons au cœur par les veines pulmonaires, et du cœur il se rend aux artères. Un élève de Praxagoras, Hérophile, qui vivait vers lan 320 avant Jésus-Christ, constata unautre fait très important, l'iso- chronisme des battements du cœur S2 battements des artères. I vit les artères se dilater quand le cœur se contractait. Cette observation capitale resta encore inaperçue, et l’on n’en tira pas de conclusion Galien de Pergame, qui vivait sous Adrien, vers 131 deJésus-Christ, reconnut la présence du sang dans les artères à l’aide d’une expérience bien simple,—T lia une artère en deux points différents, il la perça entre les deux ligatures, le sang jaillit, et il en conclut que les artères con- tenaient du sang. Ïl donna aussi une fort bonne description du cœur. Il était donc sur la voie de la grande découverte de la circulation , mais des idées singulières montrent qu'il l'a complétement ignorée. Après Galien, un temps d’arrêt existe ; Les Barbares font leurs.invasions, les lumières s'éteignent dans l'empire, et le moÿen-âge, quicommence et s’avance, ne nous présente aucun nom important à signaler. Je sais bien que, dans le traité de la nature de l’homme par Némésius, évêque d'Emèse en Syrle, qui vivait sur la fin du 1ve siècle, ou au commencement du v°, on trouve quel- ques idées vagues sur la circulation pulmo- naire ; mais probablement Némésius ne comprenait pas ce qu'il écrivait. Le moyÿen-âge est rempli par les écoles arabes ; mais ces écoles suivent Galien, et les erreurs du médecin de Pergame sont aveuglément admises, Laissons donc de côté le moyen-âge. Arrivons aux savants du xvie siècle, qui ont contribué à hâter la grande découverte de la circulation. En première ligne, nous rencontrons un anatomiste de Bruxelles, un médecin de Charles-Quint et de Phi- lippe IL, Vésale, né en 1514, qui vint étu- dier à Montpellier, puis à Paris. —Vésale, nommé professeur d'anatomie à Pavie, ne se contenta pas des opinions de Galien, et dès vingt-cinq ans, il publia une série de belles planches anatomiques, résultat de ses travaux. Vésale décrivit le cœur avec plus d’exactitude que ne l'avaient fait ses prédécesseurs. Il savait que le cœur lance le sang dans les artères; il avait vu que, quand on lie une artère, le pouls se fait sentir au-dessus et non au-dessous de la ligature.—De tous ces faits il pouvait tirer des conclusions, mais il ne le fit pas, et ces éléments d'une grande découverte resté- rent inactifs dans les mains du célèbre Vé- sale. - Charles Etienne, un des membres d cette famille d'imprimeurs si célèbres, Char- les Etienne, professeur à la faculté de Pa- ris, découvrit une disposition anatomique importante, constatée aussi par Sylvius.— Il vit qu’il existe dans l'intérieur des vei- nes, des replis en forme de valvules, sortes de soupapes qui s’ouvrent seulement de bas en haut. Cette seule observation pou- vait lui donner l’idée de la circulation dans les veines; mais il ne vit là qu’an fait dont il ne chercha pas à se rendre compte. Canalus, professeur à Ferrare, en 1547, reconnut la même chose dans la veine azygos; mais il ne constata pas le jeu de - ces valvules, Le malheureux Michel Servet, dont cha- cun connaît l’histoire, et qui fut brûlé vif à Genève, en 1553 , par Calvin, était , au moment de sa mort, occupé à publier un ouvrage de Christianismi restitutione. Deux exemplaires de cet ouvrage ont été sauvés de la destruction qni pesait à la fois sur l’auteur et sur ses écrits.—Dans ce li- vre , Michel Servet, après avoir parlé des différentes forces, des agents matériels qui 83 existent dans l’économie, décrit la petite circulation, c’est-à-dire la circulation qui s'effectue du cœur aux poumons. — On a cru que Servet avait puisé ces idées dans les ouvrages de Nemesius; mais cela est peu probable. Vers la même époque, à peu près vers 1540, Levasseur de Câhlons-sur-Marne pu - bliait un traité d'anatomie où l’on trouve une description plus juste du jeu des val- vules du cœur, Ainsi les connaissances augmentent, les faits s'ajoutent aux faits, encore trois noms à passer en revue et le grand mot du pro- blème va être prononcé. Colombus, élève de Vesale , professeur à Padoue , publia un traité d'anatomie où il décrit la circulation pulmonaire, on peut: penser qu'il ne connaissait pas la décou- verte de Servet, dont l'ouvrage purement théologique devait être peu lu des médecins du temps. — Colombus doit donc être cité parmi ceux qui ont contribué à hâter la dévouverte de la circulation du sang. A la fin du XV: siècle nous rencontrons Cisalpin , professeur à Pise et médecin de Clément VIEIL. C’est un savant qui a avancé nos connaissances sur cette partie de la science que nous traitons. Il a décrit la circulation pulmonaire beaucoup mieux que ses prédécesseurs. On peut même dire qu’il avait quelques notions vagues sur la grande circulation. Il fait aller le sang du cœur au foie par la veine porte. Nous arrivons maintenant à un homme qui a entrevu de bien près la découverte de Harvey, je veux parler de Fabricius d’Ac- quapendente , l'élève et le successeur de Fallope, dans la chaire d’anatomie de Pa- doue. — Fabricius d’Acquapendente, né en 1537, mort en 1619, décrivit les val- vules des veines et en constata la direction dans son ouvrage de venarum ostiolis, A vit que ces valvules étaient bien disposées pour permettre la marche du sang des ex- trémités vers le cœur, et pour l'arrêter si cette marche voulait s'effectuer en sens contraire. Mais c’està William Harvey qu’on doit la découverte de la grande circulation. Har- vey était né en 1578, dans une petite ville du comté de Kent. Il étudia à Padoue sous Fabricius d’Acquapendente, et devint mé- decin de Charles I: qui le favorisa dans ses travaux. — Harvey mourut en 4657. —— Les curieuses observations de Harvey sur la génération des insectes ont été per- dues pendant la révolution d'Angleterre, mais ce qu'on n'a pas oublié, ce qui lui restera toujours , c’est son immortelle dé- couverte des lois de la circulation. Dès 1616 il expérimenta ; en 1619 il professa sa découverte , et en 1628 il la publia dans un ouvrage intitulé : Exercitatio anato- mica de motu cordis et sanquinis in anima- libus. La découverte de Harvey fut d’abord combattue, et souvent avec l’arme et la calomnie. Mais si un habile anatomiste, Riolan la repoussa, elle ne tarda pas à être adoptée partout, et Descartes la sanc- tionna du poids de son autorité. Il n’y avait dans cette découverte qu’une lacune , et Harvey dans la sagacité de son esprit l’avait si bien aperçue qu'il avouait ne pouvoir la combler. Il s'agissait de savoir comment la communication s’opère entre les artères et les veines. Pour résoudre cette question il fallait le microscope, et c'était à Malpighi qu’il était 84 réservé de poser la dernière pierre de lédi- fice élevé par Harvey. ne Marcel Malpighi , né à Crémone en 1628, mort à Rome en 1694, découvrit la circu- lation capillaire par laquelle le sang passe des artères dans les veines , en examinant à l’aide du microseope, les poumons des grenouilles. La découverte de Harvey était ainsi complétée. Là M. Milne Edwards s’est arrêté, en fai- sant remarquer que Malpighi fermait la liste des savants dont il avait à analyser les travaux , etque les grands faits de la circu- lation étaient désormais posés dans leur ensemble. Puis il a terminé en disant qu’à mesure qu’il étudierait les différents détails de la fonction de la circulation, il signale- rait les hommes qui ont enrichi la science de ces détails et de ces découvertes. E. F. ANATOMIE. Procédé de M. Doyère pour injecter les vaisseaux capillaires. S'il serencontre dans l’anatomie pratique des opérations difficiles, celle qui consiste à injecter les artères doit être placée dans cette catégorie, Chacun saitqu’àla difficulté de choisir un sujet convenable se joint tou- jours celle de bien préparer les matières à injecter. Différentes compositions ont été indiquées et préconisées tour à tour. Gé- néralement on se contente d’un mélange de suif, de cire et de vermiilon, ou de noir de fumée. Les doses de ces substances sont in- diquées dans tous les livres d'anatomie, et connues de tous lesétudiants en médecine, il nous serait inutile de les rapporter ici. — Les injections dont nous parlons, et qu’on pratique chaque jour bien ou mal, sont des injections grossières qui ne péné- trent pas jusque dans les dernières ramifi- cations des vaisseaux capillaires. L’homme qui voulait, il y'a quelques années encore, se livrer à ces études d’anatomie, fine et transcendante, se trouvait arrêté par l’im- possibilité d’injecter ces vaisseaux si tenus, ces ramifications si déliées. Heureusement pour la science, un jeune anatomiste fran- çais, M. Doyère, a comblé cette lacune qui existait dans l'anatomie pratique. La découverte de M. Doyère, quoique récente encore, n'est pas une découverte d'hier, et nous nous sérions abtenus d’en parler si elle avait été plus connue du pu- blic savant. Comme notre œuvre est de propager la science, nous croyons qu'il est utile de rappeler, en peu de mots, le prin- cipe de cette découverte et l’idée ingénieu- se qu’elle renferme. L'injection que fait M. Doyère est une injection qu'on peut nommer chimique ; elle a pour but de développer, au milieu des vaisseaux capillaires, un précipité co- loré, qui permette de distinguer tout à coup leur direction, leurs anastomoses si nom- breuses, anastomoses qui constituent ce qu'on nomme en anatomie le réseau des vaisseaux intermédiaires. La question est done bien posée. Il s'agit de former, à l’aide de deux liquides qui pé- nètrent facilement dans l'économie, un pré- cipité coloré. Or, la chimie a fourni à M. Doyère, deux sels qui jouissent de ces propriétés. Ces deux sels sont l'acétate de plomb et le chromate de potasse. Tous deux sont assez solubles dans l'eau. L'eau à 100° dissout plusieurs fois son poids d'acétate de plomb ; à 45° l’eau peut dissoudre la moi- tié de son poids de chromate de potasse. Mais si elle est portée à l’ébullition, elle en | | \ | | | di. (19 ê dl. \wA issoudra plusieurs fois son poids. Ainsi, la emiére condition du problème, celle de la bubilité est remplie. Ces deux dissolutions salines mélangées »nnent lieu à une double décomposition ; 1! y a formation d’acétate de potasse solu- le et de chromate de plomb jaune inso- ble. La seconde condition du probléme se ’ouve ainsi résolue. M. Doyère injecte donc l1ccessivement dans les vaisseaux Capillai- :s une dissolution d’acétate de plomb et :e chromate de potasse. La double décom - osition se fait au sein même des vaisseaux apillaires. On conçoit alors que le pré- lipité jaune formé s'y dépose et y reste. la coloration bien tranchée permet de | istinguer la direction des vaisseaux in- 2ctés. \ La découverte de M. Doyère, que nous le rappelons ici que pour la populariser uisqu'elle est déjà connue de quelques bersonnes, peut conduire les observateurs jlans une voie nouvelle de recherches. On eut chercher d’autres liquides qui, par eur réunion, puissent donner lieu à un pré- “ipité plus tenu que le chromate de plomb, brécipité qui pénétrerait alors plus loin dans Ê dernières ramifications des vaisseaux >apillaires. D'ailleurs, la découverte de pe Doyère, permettant d’observer les der- aières terminaisous des vaisseaux capillai- l'es, tend à donner aux naturalistes de nou- l'elles idées sur la manière dont s’opère la ‘autrition. Ce phénomène si obscur et en- jpore sans solution s’éclaircira peut-être un 'aur lorsqu'on connaitra mieux les organes richie de quelques faits nouveaux ne sera plus alors forcée d’avouer sa complète igno- mrance sur un des plus beaux mécanismes de |A , . . « organisation humaine. E. F. à pi il semble s’effectuer, et la science en- | ZOOLOGIE. Résultats de quelques recherches relatives à des animaux inverlébrés failes à Saint-Vast-la - | Hougue. (Extrait d’une note de M. de Quatre- | fages.) | 11 | | | « .. J'ai dirigé plus particulièrement }mon attention sur les espèces qui servent . le passage d’un type à l’autre, dont l’exa- men sérieux confirme tous les jours d’avan- age la vérité du célèbre aphorisme de . Linné : Natura non facit saltus. À ce titre, le mollusque gastéropode, sur lequel jai lait des observations dont M. Edwards a eu la bonté de faire connaître les résultats 1 l’Académie, l'Æolidina paradoxa, nobis, st, je crois, un animal des plus curieux. «J'ai l'honneur de mettre sous vos yeux les “dessins qui représentent avec détails cette “singulière organisation. » L’'embranchement des articulés est cer- ‘Lainement celuiquirenfermele plus de types disparates ; et l'étude des derniers êtres jui doivent y être comprisoffre un intérêt autant plus grand, que la place qui leur ‘revient a été méconnue par plusieurs na- Bluralistes. De ce nombre sontles Némertes, ‘rejetées par Cuvier avec les autres vers intestinaux parmi les Rayonnés. La plu- “part des zoologistes modernes, et M. de Blainville un des premiers, les ont, il est Ivrai, replacés parmi les Articulés; mais {on ne connaissait nullement leur anatomie. Je montrerais que, tout en se rattachant j1ux Articulés (ou mieux aux Annelés), ces animaux forment un type distinct très-re- |marquable. Mes recherches ont porté non- 86 ; seulement sur lespèce connue de Cuvier (N. Borlasü, Cuv.; Borlasia anglia, DE BLainv.), dont j'ai trouvé des individus de 10 mètres de long, mais encore sur dix espèces nouvelles, que j'ai découvertes dans la seule localité de Saint - Vast. MM. Milne Edwards, Duvernoy, Valen- ciennes, Doyére, ont bien voulu vérifier la plupart de mes observations sur des indi- vidus conservés vivants dans de l’eau de mer et apportés à Paris. » J'ai également étudié dans les plus grands détails l'Échiure (G. Æchiurus , Paz ), placé par Cuvier avecles Séponcles, parmi les Échinodermes, et par M. de Blainville à la fin des Annélides. Ce Mé- moire prouvéra, j'espère, que l’Echiure rattache les Annélides errantes aux Sé- poncles, tout en présentant des rapports remarquables avec les Holothuries. Il sert ainsi de lien entre deux classes différentes etentre deux embranchements, bien qu’ap- partenant réellement au type des An- nelés. » La génération des Rayonnés nous a offert, dans ces dernières années, des faits aussi curieux qu’inattendus. J’ajouterai quelque chose à ce que nous ont fait con- naître les naturalistes allemands etsuédois, en décrivant un mode nouveau de propa- gation observé chez un Polype voisin des Corynes (G. Synhydra, nobis), qui se re- produit aussi par bourgeons. J’ai suivi toutes les phases de ces deux modes de mul- tiplication et fait en outre l'anatomie com- plète de l’animal. » L'étude de l’organisation intime des tissus est un des caractères de la science moderne. Je m’y suis attaché d'autant plus qu'elle seule peut souvent nous donner des idées justes sur l'anatomie proprement dite des animaux inférieurs. C’est ainsi que j’ai reconnu l'existence de téguments bien dis- tincts chez les Némertes, que j'ai constaté la nature réellementsensitive de leur yeux. C'est ainsi que, dans les parois da corps d’une Synhydre, j'ai compté huit couches de tissus différents superposés dans une épaisseur de 1710 de millimètre. » La phosphorescence des animaux tient à des causes très-différentes et qu’on n’a, jusqu’à ce jour, étudiées que d’une ma- nière fort imparfaite. Des observations, com mencées l’annéedernière et poursuivies cette année sur plusieurs petites espèces d’Annélides et d'Ophyures, m'ont conduit aux conclusions suivantes : 4° 1l y a chez ces animaux production de lumière sous, forme d'étincelles dans lintérieur du corps, à abri du contact de l'air; 2° cette pro- duction de lumière est indépendante de toute sécrétion matérielle; 3° elle se rap- proche, sous ce rapport, de la production d'électricité observée chez plusieurs pois- sons; 4° cette lumière se montre unique- ment dans les tissus musculaires et au moment de la contraction; 5° la produc- tion de cette lumière épuise rapidement l'animal. Ici encoreil y a analogie entreles, phénomènes lumineux que nous signalons et les phénomènes électriques des pois- sons.» - nes SCIENCES APPLIQUÉES. SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT. Séance du 11 janvier 1845. Au nom de la Commission du Bulletin, M. Amédée Durand fait un rapport favora- 87 ble sur des tableaux représentant des ob- jets industriels exécutés par M. Knab. Les professeurs , dans leurs leçons publiques, ont rarement le pouvoir de mettre sous les yeux de leurs élèves les machines et appa- reils dont ils sont forcés de donner la des- cription pour en faire comprendre l’usage. Ils suppléent à ces objets par des dessins qu'ils tracent sur tableau noir avec un crayon blanc, et la figure ainsi dessinée suit dans son tracé les progrès de ’impro- visation. Mais ces dessins font perdre beau- coup de temps, et sont rarement exécutés evec le soin convenable, M Knab a ima- giné de faire des dessins coloriés et d'y re- présenter parfaitement toutes les parties que le discours comporte. En faisant l’é- loge de ce genre d'exécution, M. le rappor- teur demande et obtient que ces tableaux soient recommandés au public par la voie du Bulletin. M. Cassa au nom du comité des arts mé- caniques, fait un rapport favorable sur une machine de M. de Saillet pour tailler les bouchons de liége. Cette industrie est fort importante, puisqu'on assure que la con- sommation de Paris est d'environ 300 mille bouchons par jour. La machine est ingé- nieusement conçue. Une lame d’acier, dont le tranchant est horizontal, a un mouve- ment de droite à gauche ; un petit prisme de liége se présente au tranchant pendant que le liége tourne sur lui-même ; le tran- chant enlève au prisme, en un seul tour, tout ce qui excède la surface courbe du bouchon, qui tombe ensuite sous forme d’un petit cône tronqué ; il fait place, à son tour, à un autre prisme de liége qui est taillé de même. L’ouvrier imprime les mouvements de translation de la lame et de rotation du bouchon, en faisant tourner une manivelle. L'opération va très vite, et quoique l'exécution de la machine soit assez médiocre, les produits en sont très avanta- geux. Quand l’ouvrier taille des bouchons à la main, il perd beauconp de liége, opère lentement, et. est forcé d’affiler incessam- ment son outil. La machine de M. de Sail- let n’a aucun de ces défauts; il n’y a pas besoin que le tranchant soit vif la matière est très économisée, et les bouchons sont tous d’un calibre identique, quoiqu’on puisse le faire plus ou moins grand à vo- lonté. Le conseil approuve cet appareil qui sera décrit au Bulletin. M. Cassa fait en outre deux rapports fa- vorables sur les fabrications de poids mé- triques, l’une de M. Bourgeois, l’autre de M. Parent. Ces poids sont exécutés à la ma- chine et construits de manière à s'emboîter les uus dans les autres, selon la manière accoutumée. Dans le système de M. Parent, les dispositions sont même telles que, les poids n’ayant pas toujonrs le calibre dé- croissant, et ayant une hauteur inégale, les emboîtements sont assez justes pour ne pas laisser d’intervalles entre eux. M. Leclerc -Thouin fait un rapport, au nom du Comité d'agriculture, sur le con- cours relatif à l'introduction en France de plantes exotiques utiles à l’industrie ou à la uourriture. Le prix proposé n’est point remporté, et on ne peut reconnaître que la culture de la grande espèce de spergula, de préférence à la spergnla arvensis, soit de nature à le mériter. Le comité propose de faire une modification au programme, et l'examen de cette question lui est ren- voyé, pour qu'il en soit délibéré ultérieu- rement. ss M. Arthur propose que la Société d’en- couragement, dans l'intérêt de l’agricul- ture et de l’industrie, adresse des observa- tions au Comité de la Chambre des députés sur la loi présentée, ayant pour objet de fermer les fabriques de sucre indigène, Une discussion s'ouvre À ce sujet, et le Conseil décide qu’une Commission examinera cette question , et fera connaître au Conseil ses vues, pour qu’il en soit délibéré sous bref délai. FRANCOEUR. D Eh Ke De l'emploi du naphte en Perse comme matière éclairante. Les transactions philosophiques ont pu- blié en 1748 un article assez curieux inti- tulé : Détails sur le feu perpétuel en Perse, par M. James Mounsey, médecin du roi de Russie. Maintenant que l'emploi du gaz à éclai- rage est devenu si général, il n'est peut- être pas sans intérêt de reprendre quelques- uns des faits que le journal anglais signalait alors au monde savant. Chacun sait avec quelle étonnante rapi- dité l'emploi du gaz se propage en France, mais ce que toutle monde ne sait peut-être pas, c'est que depuis longtemps les Perses se servent de becs de gaz d’une simplicité extrême. Le mémoire que je viens de citer et qui depuis longtemps sans doute est oublié dans l'immense recueil des transactions philosophiques , est rempli de faits curieux sur ce sujet. a De toute antiquité , le sol de Perse a été fécond en productions bitumineuses. L'as- phalte et le naphte s’y sont toujours ren- conirés en grande quantité, et ce dernier produit a souvent été assez abondant pour recouvrir la surface de certains lacs. Cté- sias, médecin qui suivit les 10,000 Grecs envoyés au secours du jeune Cyrus contre son frère Artaxercès, avait observé souvent ce phénomène durant son séjour en Perse; et il ne l'avait pas compris; la chimie mo- derne, qui a tout analysé, nous a expliqué ce fait. Mais ce n’est pas seulement à la surface de certains lacs que cet hydrogène carboré se rencontre ; le sol en est sou- vent assez imbibé, pour en laisser conti- nuellement dégager une certaine quan- tité, car le naphte est assez volatil. Dans la presque île d'Abschéron, à envi- ron 20 milles de Bakou et à 3 milles de la mer Caspienne, il suffit de creuser le sol à peu de profondeuret de plonger dans cette cavité un flambeaa allumé, pour qu 'aus- sitôt on voie se manifester une flanime blanche et fuligineuse qui dure quelques instants. Les Guèbres, adorateurs du feu, se servent, pour perpétuer leur calte, de cette propriété qu'a le sol de fournir des gaz inflammables. A Bakou, les Dome phénomènes se présentent, aussi Bakou est pour les Guèbres un lieu saint. Dans la même presqu'île d’Abschéron, se trouvait, vers la moitié du siecle dernier, un caravansérail habité par 12 prêtres in- diens et d’autres dévots. Cette antique cons- truction avait ses murs parsemes de cre- vasses. Si de ces fentes on approchait un flambeau allumé, une flamme se produisait aussitôt et ne tardait pas à se propager de proche en proche. Ce phénomène inexpli- cable sans doute pour les habitants de la Perse, s'explique chez nous assez facile- ment, Le sol de la presque îte d’Abschéron est imprégné d'huile de Naphte ; on con- coit que ce liquide, se volatilisant sans 89 cesse, sorte par les crevasses dans les con- ditions nécessaires pour brûler. Ces prêtres du Caravansérail dont j’ai parlé, construi- saient à peu de frais des flambeaux écono- miques. Ils enfonçaient dans le sol des ro- seaux creux ; le naphte gazéifié montait à travers ces sortes de tubes et ils l’enflam- maient à sa sortie par l'orifice supérieur. S'agissait-il d’éteindre ces sortes de flam- beaux . ils les recouvraient d’un léger en- tonnoir. De ce que je parle des usages pratiqués en Perse au siècle dernier, il ne faut pas en conclure que ces usages ont disparu de ce pays. Le naphte est de nos jours encore employé en Perse comme matière éclai- rante, et depuis Mossul jusqu’à Bagdad , le peuple s’éclaire avec le pétrole qui est du naphte altéré par des matières hétéro- gènes. Sans aller si loin, l'Italie nous offre le même emploi da naphte ou du pétrole, La ville de Parme, en effet , est éclairée par le pétrole du village d’Amiano. La France n’est pas aussi heureuse que ces contrées, car le naphte ne sy trouve qu'en petite quantité. On n’en rencontre que dans un village du département de l'Hérault. à Gabian, près Pézenas. Ainsi, de l'Orient à l'Occident, les peu- ples ont compris l’avantage qui existe à s’éclairer à l’aide d’un hydrogène carboné. Les Perses et peut-être aussi les Chinois, ont conçu les premiers cette heureuse idée, et ils l'ont mise en pratique sans trop s’en rendre compte. Le peu d'activité de leur esprit ne leur a pas permis de féconder le germe de cette grande découverte indus- trielle, Ce fut un ingénieur français, Lebon, qui le premier répandit cette idée en France. M. Murdoch, vers 1800, en fit en Angleterre , l’application sur une large échelle, Depuis cette époque, bien des moyens ontété proposés pour produire un gaz pur et beau. Cependant, beaucoup de modifications doivent encore être intro- duites dans cette curieuse préparation, et de nombreux problèmes sur cette magni- fique question se présentent chaque jour à nos industriels et à nos chimistes. Que leur patience ne soit pas épuisée ! ils ont beau- coup fait, mais il leur reste encore beau- coup à faire. E. F. = — De ———— AGRICULTURE. CONSIDERATIONS SUR LES CEREALES ET PRINCIPALEMENT SUR LES FROMENTS. Des blés d'hiver ou d'automne ; des blés de mars ou de printemps ; par M. Loiseleur-Deslong- champs. En général, les blés ne sont pas sujets à geler, à moins que lefroid ne soit très con- sidérable, et encore faut-il des circonstan- ces particulières pour que ceux qui ont été cultivés depuis longtemps dans un pays puissent périr par suite de la gelée. Si une grande partie des blés périt par l'effet du “roid dans l'hiver désastreux de 1709, ce ne fut point l'intensité de la gelée qui causa le mal, mais parce que, à la suite d’un dégel, le froid reprit subitement avec force, tandis que les terres étaient encore trop humectées et que les grains furent, pour ainsi dire, surpris dans la glace. L'hiver de 1788 à 1789 fut encore plus ri- goureax, puisque le maximum du froid s'éleva à 17 degrés et demi au thermomètre de Réaumur, et cependant la récolte qui suivit fut abondante. Mais ce qui a contri- 90 bué à préserver les blés pendant les gran- des gelées de la fin de l'année 1788, c'e . x que la terre fut couverte de neige duran presque tout ce temps. Est-ce parce que les blés sont, eu géné- ral, susceptibles de résister aux gelées et ne présentent, d’ailleurs, aucun caractère qui puisse les faire reconnaître, que la distine. tion des froments en blés d'automne et en blés de mars n’a pas été admise par Tessier ? Il est permis de le croire; car voici com- ment cet auteur s'exprime à ce sujet : « La distinction des blés en froments d'automne et en froments de mars est chimérique : voilà pourquoi je n’ai pas cru devoir en faire mention. Tous les froments, suivant les pays, sont ou de mars ou d’automne. . Ils passent tous, avec le temps, à l’état de blés d'automne ou de blés de mars, comme je m'en suis assuré. Il ne s'agit que de les ÿ accoutumer peu à peu, en semant gra- duellement, plus tard qu’on ne le fait, les blés d'automne, et plus tôt les blés de mars, comme je lai observé. » Ce qu’il y a de certain et ce qui confirme pleinement l'opinion du célèbre agronome que je viens de citer, c’est que, le 16 oc: tobre 1836, ayant semé cent onze variétés différentes de froment. et ayant resemé les mêmes le 9 mars 1837, les unes et les au- tres ont également bien müri leurs grains, avec une différence de dix jours seulement pour les variétés qui avaient été semées les dernières. Cette expérience prouve, de la manière la plus positive, que tous les froments peu- vent être semés indifféremment, soit à l'automne, soit au mois de mars. puisque les mêmes sortes ont pu accomplir leur vé- gétation, les premières semées dans une période de deux cent quatre-vingt huit jours, parce que la végétation, dans les premiers, est restée, pour ainsi dire, sta- tionnaire pendant cent trente-huit jours : tandis que, dans les secondes, une fois commencée, elle n’a pas été interrompue, et s’est accomplie en cent cinquante-cinq jours seulement. En effet. mes premiers blés, semés le 16 octobre 1836, étaient, ên général, mürs le {°° août suivant, et ceux qui n'avaient été semés qne le 9 mars 1837 se trouvaient également mûrs le 11 août, c’est à.dire dix jours seulement plus tard. Et encore je dois mentionner que tous avaient été semés, ainsi que je l'ai dit, les uns en automne, les autres en mars, Sans avoir été aucunement préparés à ce chan- gement par des semis préliminaires, soit avancés, soit retardés graduellement, ainsi que Tessier dit qu'il convient de le faire pour changer leurs habitudes. Le chan- gement opéré dans les semailles de ces blés fut brusque et sans aucune préparation, puisque je n'avais, de chaque sorte, qu’un petit nombre de grains que je partageai en deux portions, dont l’une fut semée,comme je l'ai dit plus haut, au mois d'octobre, et l'autre au mois de mars de l’année suivante. Tessier a donc eu raison de dire que, à bien prendre, tous les froments pouvaient être semés indifféremment à l'automne ou au mois de mars, parce que les mêmes sortes sont Susceptbles d'accomplir inditfe- remment et également bien toutes les pha- ses de leur végétation à ces deux époques si différentes en apparence, seulement les produits que donnent les premiers semés sont beaucoup plus considérables. Cependant presque tous les caltivateurs de profe;sion sont dans l'usage de faire uue distinction entre les froments d'automne 11 emps; mais la distinction admise par le lus grand nombre n’est fondée que sur ce lue certains blés supportent moins bien les igueurs de l’hiver que d’autres, et sur ce qu'il y en a qui paraissent demander plus le temps pour parvenir à leur maturité; ‘elles sont les espèces nommées par Linné riticum composttum et triticum turgidum. La dernière de ces espèces comprend beau- soup de variétés connues vulgairementsous les noms de poulards.Les semis de ces deux :spèces ne pourraient pas être retardés au- ant que celui de plusieurs autres; mais, laits dans les premiers jours de mars, la imaturité des grains qu’ils donnent peut ncore s’accomplir en dix jours environ de retard, comparativement aux blés semés V2n octobre. | L'espèce que Linné a nommée friticum Lhybernum (froment d'hiver) a donné un “grand nombre de variétés qui sont aujour- ‘l'hui plus répandues que tous les autres blés dans la grande culture, et qu’on sème, len général, à l’automne; mais elles four- inissent aussi des variétés aux blés dits de mars, variétés qui n’offrent aucune diffé- ‘rence avec les mêmes sortes qu’on est dans l'usage de semer avant l'hiver; c’est seule- iment une habitude qu’on a fait prendre, depuis plus ou moins longtemps, à ces va- riétés, qu’on a rendues ainsi printanières. Quant aux sortes qui appartiennent au trilicum æstèvum de Linné, ce sont elles qui fournissent plus particulièrement les véri- tables variétés de printemps, connues sous kles noms de trémois, de blé de quatre-vingt- \dix jours, de blé de mai, etc. - | Pour revenir aux blés dits d'automne ou \d’hiver, il y a une considération importante “qui n'est point à négliver, c'est que, dans les nombreuses variétés que nous connais- “sons, il en est qui, lorsque le froid a une lcertaine intensité, le supportent moins bien les unes que les autres. Peut-on croire aussi que, selon l'état de végétation dans | lequel se trouvent les blés, ou selon les cir- “ constances dont ils sont environnés, ils . peuvent souffrir où même périr pendant ‘un hiver, tandis que, durant un autre, ils \bravent sesrigueurs? C’est ce qui me paraît très vraisemblable d'après mes propres ob- servations. Ainsi, au mois d'octobre 1836, j'ai semé cent onze variétés de fioment, comme je l’ai dit ci-dessus , et il n’en a gelé qu’une seule. Au contraire, sur cent Isoixante-quinze variétés semées depuis le “14 septembre 1840 jusqu'au 16 novembre suivant, trente-neuf out gelé au quart, à |moitié, au trois quarts et même en totalité. Il est vrai de dire, à ce sujet, que toutes les variétés, qui ont gelé pendant l'hiver de 1840 à 1811, venaient de n'être envoyées du midi de la France, et que plusieurs pro- venaient .des provinces russes de la mer Noire : tels étaient le blé d’Irka, le blé dur de Taganrock, le blé dur d'Odessa, etc. De plus, je cultive, depuis 1836, un fro- ment particulier que feu Tripet avait dans Son jardin, et qui lui avait été envoyé de l'Amérique méridionale ; eh bien! ce blé a constamment gelé tous les hivers depuis ce temps, et je n’ai jamais pu le recueillir que de semis faits au mois de mars. Je tiens aussi de M. Vilmorin qu il a vu, il y a vingt et quelques années, une variété de froment qui, à cause de la beauté des blés qu’elle produisait, se répandit dans la grande culture d’un canton et même d’un arrondissement, au point qu’il y avait plu- leurs centaines d’hectares ensemencés de u d'hiver, et ceux de mars ou de prin- 92 cette sorte. Ce blé avait passé plusieurs hivers sans en souffrir, lorsque celui de 1820 fut tellement désastreux pour lui,que la plus grande partie de ce blé fut gelée, et que tous les cultivateurs qui n'avaient semé que cette sorte éprouvèrent des pertes con- sidérables. En définitive, quoiqu'’on soit fondé à dire que la plus grande partie des froments affronte les gelées de l'hiver sans en souffrir, et que, sous ce rapport, on ne puisse établir d’une manière précise la division de ces grains pour les distinguer en blés d'hiver et en blés de printemps, on voit cependant que, lorsqu'il s’agit d'admettre une variété nouvelle dans la grande culture d'automne, on ne doit le faire qu'avec la plus grande circonspection. DDEKE ———— SCIENCES HISTORIQUES. ACADÉMIE DES SCIENCES MORALES ET POLITIQUES. Séance du samedi 7 janvier. L'Académie procède à la nomination d’un vice-président en remplacement de M. Portalis, qui doit occuper le fauteuil de la présidence pendant cette année. Nombre des votants, 23 Majorité absolue, 12 Au premier tour du scrutin les suffrages ont été repartis comme suit : MM. Naudet, À Dunoyer, Lacanal, De Tocqueville, De Remusat, Billets blancs, M. Naudet a été proclamé vice-président. En quittant le fauteuil, M. Passy a re- mercié l’Académie de la bienveillance quelle lui avait témoignée pendant la durée de sa présidence, et M. Portalis, à son tour, s’est rendu l'interprète de ses collèsues au- près de son honorab'e prédécesseur, en Jui témoignant toute leur reconnaissance,pour le zèle et les soins affectueux qu'il avait apporté dans l'exercice de ses fonctions. L'Académie a procédé encore à la nomi- nation de sa commission centrale adminis- trative, et de la commission administrative de ses fonds particuliers. Après deux tours de scrutin, MM. Villermé et Blanqui ont été réélus pour ces doubles fonctions. M. Villermé fait connaître les résultats d’une enquête faite en Angleterre sur le travail et la condition des enfants employés à l’exploitation des mines et aux autres in- dustries qui échappent aux actes du Par- lement. C’est dès l’âge de quatre ans quelquefois, à celui de six le plus souvent, et jamais après celui de neuf que les enfants com- mencent a être employés aux travaux des mines. D’après l'enquête, parvenus à leur treizième année, ils sont considérés comme adolescents ; les uns sont attelés avec une chaine à des charriots, qu'ils conduisent dans des galeries étroites et humides en marchant sur leurs pieds et sur leurs mains; d’autres les aident dans ce travail pénible en poussant les chariots par der- rière. Les souffrances qu’endurent ces mal- heureux dans les divers travaux auxquels ils sont employés dépassent tout ce qu’on a écrit sur les souffrances des hommes de couleur dans les mines du Pérou et du Mexique. Aussi la mortalité est conside- rable, et malgré la négligence que mettent les employés à constater les blessure: et les OS | 93 décès, ont peut l’évaluer à un sixième des enfants employés par eux à l'exploitation. La nourriture qu’on leur fournit est cepen- dant suffisante, et généralement les jours de repos, ils sont habillés convenablement et même avec une certaine recherche. Il faut cependant en excepter ceux qui sont employés dans les exploitations de l’Ecosse. Ceux-là ont les mêmes souffrances à sup- porter, sans pouvoir compter sur quelques compensations. Dans les mines sont aussi employées des femmes, des jeunes filles, concurremment avec des hommes, des adul- tes et des enfants. Les uns et les autres tra- vaillent le plus souvent entièrement nuds. Cette circonstance suffit pour expliquer comment, dans les pays où les mines sont exploitées, les mœurs sont dépravées et corrompues. La communication de M.Vil- lermé est d’une haute importance. Elle peut servir à prévenir bien des maux que l'exploitation des mines a déjà produit parmi nous et qu'elle doit augmenter à mesure quelle prendra un plus grand dé- veloppement. M. Troplony a commencé la lecture d’un Mémoire sur le contrat de société civil et commercial. Dans une introduction concise et cependant pleine de faits et sur- tout d'observations, 1l a considéré l’asso- ciatiou dans les différentes transformations quelle prend dans la vie sociale. Elle est utile. Deux hommes qui forment une asso- ciation, a-t-il dit, ne sauraient être mieux comparés qu’à un infirme et un aveugle qui s'unissent dans leur intérêt commun, Celui qui est aveugle prend linfirme sur ses épaules, et celui-ci sert de guide à son compagnon. Mais avec la préoccapation des intérêts matériels, on a abusé étrangement de l’association, on a cru pouvoir tout faire avec des capitalistes et des consommateurs. Les systèmes de Saint-Simon, d’Owen, de Fourrier, débris des systèmes d’une époque antérieure, ont produit à leur tour toutes les conceptions auxquelles de nos jours se sont laissés prendre tant de crédules spécu- lateurs. Les Romains connaissaient les ressources qu’ils pouvaient retirer de l'association, et c'est dans leurs lois que furent puisées les dispositions du contrat de société tel qu’il a été établi chez nous. À Rome, le petit commerce était exercé par les affranchis, mais les grandes spéculations étaient seules entreprises par les hommes riches et de famille noble; ces grandes spéculations avaient pour objet la banque, la fourniture des vivres aux armées, ct le fermage des impôts. Elles étaient toutes faites par une société de banquiers. À l’époque où tout le monde connu était tributaire de la répu- blique, les Romains seuls faisaient le com- merce en Afrique, en Asie, dans la Gaule- Cisalpine , et l'esprit d'association qu'ils avaient fait si bien servir à leur prospérité, passa avec toute sa puissance à ces hornmes du moyen -âge auxquels nous devons tant de monuments et de si grandes entreprises. Ce n’est pas seulement comme philosophe et comme historien que M. Troplong veut considérer le contrat de société, c’est aussi et surtout comme jurisconsulte. Cette par- tie de son travail qu’il doit lire à une des prochaines séances de l’Académie, sera si non la plus curieuse, du moins la plus utile, C. B.F. GÉOGRAPHIE. RUINES DE CARTHAGE. Extrait des voyages de M. Félix Flachènac- ker en 1838, 1889 et 1840 dans les Etats bar- baresques. Au N.-E. de Tunis et à trois lieues de cette ville, sur une presqu'île, formée d’un côté par la Méditérannée, de l’autre, par le lac de Tunis (il Baheïra), c’est-à-dire sur un espace de près de trois lieues , se trou- vent disséminés les débris de Carthage, cette rivale de Rome qui fut la première puissance commerciale de ancien monde. Selon le texte samaritain, elle aurait été fondée vers l'an 1554 avant J.-C., à l’'épo- que de la conquête du pays de Chanaan, mais ilest plus vraisemblable que Didon, sa fondatrice, n’arriva en Afrique que la 7° année du règne de Pygmalion, 853 ans avant J.-C. selon S$olin, ou 853 selon le président Desbrosses. D’après Strabon et Appien, Carthage était située au fond d’un golfe dans une presqu'île qui avait 360 stades de circuit, dont l’isthme ou le col était large de 25 stades. Une longueur de terre large d’une demi-stade séparait la mer d’un marais, aujourd'hui le lac de la Goulette. Elle se trouvait fermée par une muraille du côté de la mer, et dans la partie du continent la ville était fortifiée par une triple muraille haute de 30 coudées et flanquée de tours à des distances égales. Ges murailles étaient construites de manière à laisser assez d’em- placement pour contenir 300 éléphants, ainsi que les magasins nécessaires à leur subsistance; des greniers, des écuries pour 4,000 chevaux et de quoi loger 20,000 fan- tassins et 4,000 cavaliers. Deux poris qui communiquaient entre eux, mais qui n'a- vaient qu'une même entrée, étaient fermées par des chaines. Le premier était pour le commerce, le second pour les galères. Ce dernier avait au milieu un îlot bordé, ainsi que le port lui-même, de grands quais où étaient des loges pour mettre à couvert 220 bâtiments. Détruite et rasée par Scipion, après un embrâsement de 17 jours, Carthage fut en partie reconstruite 127 ou 116 avant J.-C., on J’appela Colonia Junonia. Plus tard et souslesempereurs.elleparutsortir tout à fait de ses ruines. De l’un elle prit le nom d’4n- drinopolis, de Vautre celui d’Alexantria -Commodiana Togata. Sous Dioclétien elle était florissante, et c’est à cette époque de son histoire , que se rapportent les pre- mières lueurs de cet éclat que devaient lui donner les apôtres les plus éloquents du christianisme. La ville de Didon fut, de nou- veau, saccagée par Maxence en 318 après 95 J.-C.; en 442 par Genséric, et deux fois par Gelinser dans le sixième siècle. Bélizaire en détruisant par sa victoire l'empire des Van- dales, sauva la capitale de l'Afrique ro- maine d’une destruction presque certaine; cette destruction devait lui venir d’ailleurs. En 647, les Arabes envahirent le nord de l'Afrique; eu 696, ilss’emparèrent de Car- thage et la rasèrent jusqu'aux fondements, malgré les efforts du patrice Jean, elle resta au pouvoir des vainqueurs, qui con- tinuèrent de régner sur ses ruines jusqu'au moment où l'épée de St-Louis les leur dis- puta. Couverte de socles, de chapiteaux, de fragments de bas-reliefs, de débris de co- lonnes de marbre et de porphyre, cette immense solitude qui s'appelait autrefois Carthage , n’est plus troublée maintenant que par le chant monotone de l'arabe de- mi-nu et aussi iguorant d’Annibal que de St-Louis. Plusieurs voyageurs célèbres ont visité les ruines de Carthage, et ont cherché à éclair- cir les doutes qui s'élèvent sur la situation des quartiers et des principaux édifices de cette ville. Toutes les recherches n’ont, jusqu’à ce jour, que de faibles lumières sur ces mystères historiques. Toutefois , il est évident que c'est là seulement où se ren- contrent des vestiges importants de cette cité qui tint si longtemps l'empire des mers qu’il faut chercher la Carthage phéni- cienne, En sortant de la Goutelette, on suit une langue de terre ou plulôt une langue de sable. On laisse à gauche le lac et en co- toyant le rivage, on arrive à la partie qui décrit une courbe. Eà sont les premières ruines. Elles consistent en murs d’une cham- bre voisine de la mer, ils ont 0,65 de hau- teur, en quelques endroits. Des blocs de pierre noircis par les flots, s'étendent dans l’eau à une distance environ de deux cents pas. On trouve ensuite plusieurs chambres dont les débris prouvent qu’elles étaient voûlées. Environ 600 pas plus loin, à l’ex- trémité d’une courbe que décrit le rivage, on aperçoit quatre pièces de fonte dont lune a son orifice obstrué par un boulet, elles gissent a terre près d’une colonne de marbre rouge, En avant de ces ruines et perpendiculairement au rivage, s’avance dans la mer une masse de pierres qui a dû former une jetée ou la partie droite d’un môle. On en retrouve, à 300 pas, la partie gauche présentant la même forme. Ces deux bras en grande partie hors de l’eau sont composés d'énormes pierres ou plutôt de masses de roches. En arrière du môle , près d’un bassin oblong sont deux colonnes de marbre blanc rayé de noir dans leur TELE RAX GO EX ER EC SUR LES EFFETS DE LA FORCE RAPANSITS DE LA POUDRE, DANS LES MINES ET LES ARMES À FEU. IPAZE FE. FPEAZANET, lieutenant - colonel de Brochure in-8°. — Paris, 1842. — Librairie militaire de Gauzrien-LacuroNr, rue et génie. passage Dauphine , 36. = Paris. — Jmp. de LACOUR et MAISTRASSE fils, rue Saint-Hyacinthe-S.-Michel, 33. longueur, et à quelques pas plus loi trouve une colonne de granit gris de 4 de longueur sur 0,49 de diamètre. delà on rencontre les ruines d’une infinitéek| de chambres, des caves voûtées, des cellules. Les mêmes vestiges de construction se re: trouvent en quittant l’ancien port de Co- thon et en redescendant vers-la mer. Les murs de séparation de neuf ou dix cellules sont encore debout, ils ant de 02,395 à Uw,650 d’élévation, Devant chaque cellule et à égale distance se trouve un amas de}| pierres de forme ronde de 1" à 3 de dia“ mètre, base qui sembleraitindiquer la place« d’une colonne. À 50 pas au-delà des cellu- les se montrent des ruines de massifs mi- parte dans l'eau, mi-partie sur le rivage ces massifs ont pu autrefois servir de tours ou de custodium. Tout prèset sur un ter- rain peu élevé on voit desfragmeats nom- breux de colonnes des chapitaux disséminés çà et là qui semblent appartenir aux ruines d’un temple construit sur la limite de la ville et du port. Les uns ont voulu que les débris fussent ceux d’un temple consacré à Neptune ; d’autres, ceux d’une église bâtie par les fidèlesenl’honneur de saint Cyprien. Cet édifice devait avoir son entrée du côté“ du rivage. Il était soutenu par d'énormes piliers qui sont encore debout. Dansla par- tie du fond, on remarque 4 niches desti- nées sans doute à recevoir des statues. L'in- térieur du temple est rempli de fûts, de colonnes , de chapiteaux coryÿnthiens dans un parfait état de conservation. Quelques- uns représentent des fleurs et des fruits en- trelacés de serpents. Dansun prochain nu-« L4 Là . méro nous compléteront cette notice par quelques détails sur la forteresse Byrza, le“ cap Carthage, les citernes, les aquedues dont on trouve les débris enfouis dans le” sol africain ! et le fort Saint-Louis, auquel on à donné, fort im proprement, le nom de tombeau. : Em mm Le Rédacteur en chef : Le vicomte £4. DE LAVALETTE. BIBLIOGRAPHIE. TRAITÉ PRATIQUE sur les maladies des or- ganes génilo-urinaires ; par le docteur Civiale. — A Paris, chez Fortin, Masson, place de l’Ecole-de-Mé- decine, À MEMOIRE sur la topographie médicale du qua- trième arrondissement de Paris ; recherches histo- riques et statistiques sur les conditions hygiéniques des quartiers qui composent cet arrondissement ; par M. le doeteur Henry Fayard. — A Paris, chez Baillière, rue de l'Ecole-de-Médecine, 17. LIVRET TOPOGRAPHIQUE ; par le capitaine F., du 46° de ligne. D RE EU RES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE. FABRICATION DES LANCETTES ET INSTRUMENTS DE CHIRURGIE EN OR , EN ARGENT, EN ACIER, DE CAPRON are, rue de l'Ecole-de-Médecine, 10. Cette coutellerie, fondée depuis près de trente ans , est parvenue, après de grandes recherches, à fabriquer des lancettes tellement appréciées, que déjà l'on ne les désigne que sous le nom de /ancettes Capron. MM. les médecins et MM. les élèves en médecine tiennent à honneur de posséder au moins une Jancette Capron. La coutellerie de celle maison n'est pas moins renommée que ses lancettes ; elle tient aussi un assortiment complet de bandages et d'instruments de gomme élastique. À 0 RC EE A 10° anmée. CHO x SOMMAIRE. — ACADÉMIE DES SCIEN- ù { CES. Séance du lundi 16 janvier. — SCIENCES & # PHYSIQUES. PHYSIQUE. Rapport de M. Regnault sur les recherches expérimentales sur le mouvement des liquides de M. Poiseuille. louse sur acide hypochlorcux, suivi de quelques observations sur les mêmes corps considérés à l'état amorphe et à l'état cristallisé. —SCIENCES NATURELLES. — G'GLOGIE Description géologique de la plus grande partie du gouverne- ment dé Poltawa: Gottheb de Blode. — Notice sur la présence d'empreinte de pas daus le nou- veau Grey rouge de la carlière de Symm (Ches- kKire); Hawhshaw. — PHRÉNOLOGIE. Des alié- nés, des idiots; crâne de Soufflard; type des meurtriers ; tête de Laceénaite; un mot sur les condamnés au bague; conclusion. — TOXICO- LOGIE, Cours de M. Oifila.— Empoisonnement par l’acide prussique. — SCIENCES APPLI- -QUÉES. Nouveau procédé de fabrication du fer au moyen du gaz des hauts fourneaux.—Considé- ! rations sur les céréales, et principalement sur les l | froments; Loiseleur de Longchamps. — SCIEN- i CES HISTORIQUES. GEOGRAPHIE. — Sur un nouveau projet de canalisation à travers ï l'isthme de Panama; Wardau. — FAITS. DIE —— — — ACADEÈMIE DES SCIENCES. Séance du lundi 16 janvier 1843. | Ue sont trois savants professeurs de la . faculté de médecine de Paris qui ont fait | aujourd'hui les honneurs de la séance. MM. Piorry, Andral et Cruveilhier sout venus lire tour à tour des mémoires qui n'ont pas cessé un seul instant d intéresser ceux qui les écoutaient. Les questions qu’ils ont soulevées et résolues avec tant de succès sont des questions qui touchent à toutes les branches des sciences , qui inté- ressent toutes les spécialités; c'était donc là ie moyen d’éveiller l'attention de l’Aca- démie. — L'Académie, dans cette séance a | procédé au vote d’une commission chargée d’examiner les mémoires présentés pour obtenir le prix d'astronomie fondé par La- lande ; elle a aussi voté un candidat pour la chaire de physique à l'école de pharmacie de Montpellier. M. Cauvy a obtenu les suf- frages de la savante assemblée, C’est là tout ce qu'il y a eu de plus frappant dans cette séance, car nous ne parlons plus de M. de Blainville qui a pris la funeste habitude | d'ouvrir toujours la séance par des récla- | mations sur ses réclamations, et par la lec- | | . ture de sa correspondance avec MM. Flou- | rens et Arago. : M. Arago communique à l’Académie des | remarques sur les diamants présentés par M. Lomonosoff. La q'estion fondamentale était de savoir si les minéraux présentés par M. Loirnonosoff étaient de véritables diamants, et pour arriver à sa solution il fallait déterminer l'angie de polarisation. — On sait Que pour les diamants l’angle de polarisation maximum est de 24, — Or, M Arago et les autres commissaires ont — CHIMIE, Analyse d’un Mémoire de M. Pe- Paris. — Jeudi, 19 Famnvier 1843. ne NC obtenu un angle qui approchait beaucoup du 24. — Quand la face sur laquelle on opère n’est pas bien polie, la polarisation n’est point complète. —- M. Arago montre ensuite à l’Académie un diamant de Boruëo dont la disposition curieuse ferait croire qu'il est enchâssé dans un bouton; il an- nonce aussi que parmi Îles minéraux qu’il a examinés s’en trouve un plus dur que le diamant, et qui l'use. Ce corps est noir Le savaut secrétaire perpétuel croit se rappeler qu'il existe un oxyde plus dur que le diamant. MM. Mirbel et Payen ont déposé sur le burean de l’Académie, le 12 septembre 1842, un paquet cacheté. M. Arago en a aujourd’hui donné la lecture. La matière globulo-cellulaire, disent MM. M:rbel et Payen, qui précède lappa- rition des cellules et que l'on retrouve constamment partout où le végétal est en voie de croissance, le cambium en un mot, contient toujours des corps analogues par leur composition élémentaire à celle qui constitue la matière animale, et, par conséquent, ils sont azotés. Ces corps sont en présence de principes immédiats non azotés qui se composent chimiquement de carbone et d’eau ; tels sont la dextrine, la gomme, l’amidon, le sucre, la glucose, la inannite. etc. Au moment où la végétation se mani- feste par le développement des cellules, apparaît la cellulose, nouveau principe im- médiat formé de carbone et d’eau, de même que les précédents, et que l’on peut consi- dérer comme le prodait d’une azgrégation de ceux-ci ou de leurs transformations. La cellulose augmente en volume par la superposition de nouvelles couches toutes semblables entre elles par leur composi- tion chimique et quelquefois aussi par adjonction de principes immédiats, tels que ceux qui constituent les parties ligneu- ses ou le bois. L'épaississement des parois des cellules et le départ des substanres azotées, expli- quent bien comment le cœur, dans un chène séculaire, contient à peine quelques millièmes d’azote, tandis que tous les jeu- nes organismes tels que les spongioles, les bourgeons, les ovules naissants en renfer- ment plusieurs centièmes, c’est-à-dire de 10 à 20 fois plus. Dans quelques espèces de plantes, cer- taines partie de l’organisme éprouvent de brusques modifications, témoin le tissu cellulaire du perisperme du dattier et de beaucoup de palmiers. La production su- bite et inattendue d’une quantité considé- rable de cellulose donne immédiatement aux parois des cellules une épaisseur énor- me, et ce qui n’est pas moins remarquable, c'est que ces parois, closes d’abord, se cri- blent de pertuis canaliculés qui contien- L'EcHo pu MONDE SAVANT paraît le FEUIDK etle BIMABRYOEHHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de - PETITS-AUGUSTINS, 2{, et dans les “départements chez les principaux libraires, et dans les bureaux de la Poste et des Messageries. Prix du journal: PAR:S pour un an 25 fr., six mois 13 fr. 50 , trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 30 (r., {6 fr., 8 {r. 50. Al’'ÉTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Les souscripteurs peuvent recevoir pour GINQ fr. par an et par recueil lÉGHO DE LA LITTÉRATURE ET DES BEAUX-ARTS et les MORCEAUX CHOISIS du mois (qui coûtent chacun 10 fr. pris séparément }) et qui forment avec l’Echo du monde savant la revue encyclopédique la plus complète des Deux Mondes. — Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé (franco) à M. le vicomte À D&8 LAYAËEETTE, rédacteur en chef, et ce qui concerne l'administration à M, C.-B. FRAYSSE, gérant. + Ne 5. NDE SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. :,200 pages chacun. On s’abonne : PARIS, rue de nent, ainsi que la cavité centrale, une quantité considérable de matière azotée. On observe des parois et pertuis sem- blables à lPépoque de Îa rapide formation du ligneux dans les noyaux ou pépins des fruits de l’amandier, du pêcher, du noyer, de la vigne , etc., et dans les concrétions éparses des poires. Ces concrétions ne sont physio'ogiquement parlant, jue des noyaux imparfaits. De nombreux pertuis s'ouvrent aussi dans les cellules des nervures des feuilles, et il est probable qu'à la faveur de ces voies, les substances azotées se répandent dans les nervures et le parenchyme du limbe. Durant le cours des dévelo :pements des feuilles et quelquefois aussi des tiges et des racines, dans des cellules spéciales qui con- tiennent des masses de matière azotée, il s'opère des sécrétions de diverses natures et surtout de substances minérales en gé- néra] cristallisées. On constate aussi la pré- sence de dépôts inorganiques à la surface des chara-hispida, chara-vulgaris, etc. 1 Après avoir posé ces faits, les auteu du mémoire établissent que le cambiufit est doué de la propriété de sécréter la c lulose, matière d’abord extensible, ma qui finit par devenir concrète et inerte: Toutes les parties solides du végétal. à com- mencer par les cellules naissantes jusqu'aux vaissaux exclusivement, sont formées de cellulo e; mais à mesure que ces organis- mes vieillissent, le cambium diminue. MM. Payen et Mirbel passent ensuite aux propriétés qui caractérisent la cellu- lose et le cambium. La cellulose tend à devenir concrète et inerte; le cambium reste toujours liquide. Ces propriétés leur permettent d'établir des analogies entre les deux grandes classes des êtres organisés. Dans un grand nombre d'animaux, le car - bonate de chaux, matière de composition simple, qui constitue la majeure partie de leur enveloppe, et entre dans la composi- tion de leur squelette, ne rappelle-t-il pas jusqu’à un certain point le rôle que joue la cellulose dans les végétaux? Le cambiam, cette matière molle, active, puissante qui accroît le végétal et y entretient la vie, ne corresponudil pas à ces appareils organi- ques, infiniment plus parfaits sans doute, mais qui toutefois remplissent des fonctions semblables dans les animaux. MM. Danger et Flandin ont envoyé à l'Académie une seconde note, à propos de la communication faite par M. de Gasparin. — Ces chimistes ont expérimenté avec soin, et de leurs expériences il résulte : 1° que l’emploi empirique de l’acide arsénieux à haute dose sur les bêtes ovines n’est pas sans danger pour la vie de ces animaux, et qu'avant d'introduire dans la médecine vé- térinatre ce contre-s imulant nouveau, °n 100 devra l’étudier avec soin et rechercher avant tout, s’il ne peut pas être remplacé par toute autre substance moins nuisible de sa nature. — 2% Que, dans l'intérêt bien entendu de la santé publique , il n’est pas aussi dangereux qu'on avait pu le supposer d’abord de livrer à la consommation la chair d'animaux qui auraient pris, quelque temps auparavant des doses considérables d'acide arsénieux; d’une part, parce que les animaux qui ont absorbé les plus faibles proportions d’arseuie sont infailliblement malades; de l’autre, parce qu’ils ne peu- vent guérir sans éliminer jusqu'aux der- niers vestiges du poison qui a été transporté par absorption dans leurs organes. M. Coriolis a lu à l'Académie un Mémoire de M. Colladon sur la mesure des machines marines et sur la résistance des coques des bateaux à vapeur. M. Piorry, professeur de pathologie in- terne à la Faculté de médecine de Paris, a lu à l'Académie un Mémoire d'un grand intérêt intitulé : Recherches sur les maladies de la rate, sur les fièvres intermittentes et sur le traitement des unes et des autres. M. Piorry établit d'abord cette loi géné- rale que tout symptôme ou toute collection de phénomènes maladifs est la conséquence d'un état organique. — Les fièvres inter- mittentes ont pendant longtemps semblé faire exception à cette loi générale, mais M. Piorry est venu prouver qu’elles s’y rat- lachaient parfaitement.—Il a vu que. dans les fièvres, la rate est presque toujours augmentée de volume ou altérée dans sa texture ou devenue douloureuse ; mais son grand mérite est d’avoir établi que les fiè- vres intermittentes sont le résultat des al- térations de la rate. M. Piorry, avant de faire connaître ses propres observations, rappelle celles qui ont été faites avant lessiennes. Ces travaux sont ceux d'Audouant de Bally et de quelques autres médecins, mais ils sont incomplets et laissaient un grand vide daus la science. M. Piorry est venu remplir cette la- cune. Les diverses fièvres d'accès, fièvres quo- tidiennes, tierces, etc., sont toutes de même nature, et la’ lésion de la rate qui co-existe avec elles, est identique dans ces affections diverses en apparence. À Paris comme ailleurs, les influences maréca- geuses sont les causes les plus fréquentes des fièvres d'accès. Dans les fièvres d’accès, on ne prouve ni dans les organes de la cir- culation ou de la respiration, ni daus ceux de la digestion ou de la sécrétion biliaire des lésions ou des symptômes auxquels on puisse rapporter le point de départ de ces fièvres. Ce mémoire établit que certaines affections fébriles'intermittentes maïs assez irrégulières, [peuvent bien avoir pour points de départ éloignés des souffrances de l’uté- rus ou des ovaires, mais ce n’est pas d’une manière directe que cela a lieu. Les faits paraissent démontrer que les accès fébriles sont des affections nerveuses dont les points de départ existent dans les par- ties des nerfs rachidiens et ganglionnaires qui correspondent à la rate et que les lé- sions les plus variées de cet organe peuvent donner naissance à des phénomènes ner- veux. Le traitement est en rapport avec ces faits , car le sulfate de quinine , qui opère la diminution de volame de la rate, arrête les mouvements fébriles. On l’emploie à la dose de 2 ou 3 grammes. — Le sulfate de quinine rendu soluble par laddition de 101 P quantités minimes d’acide sulfurique , ou l’acétate ou le citrate de quinine solubles agissent plus promptement à cause de leur solubilité ; il suffit de les employer à la dose de 50 centigrammes. Portées dans l’extrémité'inférieure de l'intestin ces sub- stances agissent d’une manière plus rapide encore. D'après les expériences de M. Piorry pour guérir les hypertrophies de la rate et‘ les fièvres intermittentes anciennes il suffit de porter un petit nombre de fois dans le rectum ou même dans la bouche, sans que ce médicament soit avalé, 50 centigrammes d'un sel soluble de quinine. — Tout autre traitement est inutite dans les cas ordinai- res. — M. Piorry termine son mémoire par quelques considérations sur l'emploi du sulfate de quinine dans des cas d'épilepsie, d'hystérie, de manie, d’angine de poitrine, de névralgie , etc., etc., et par l'examen des résultats de son travail, par rapport à la physiologie , à la pathologie, à la sthé- rapeutique et à l’économie sociale. Nous avons écouté avec le plus grand intérêt un mémoire de MM. Andral et Gavarret intitulé : Recherches sur la quan- tité d’acide carbonique exhalé par le pou- mon dans l'espèce humaine. Ces savants indiquent d’abord Îles pro - cédés qu’ils ont employé pour recueillir et analyser le gaz de l'expiration, puis ils pas- sent à l'influence de l’âge du sexe. etc., etc., sur l’exhalation de l'acide carbonique par le poumon. Les auteurs du mémoire ont résumé leurs observations d’une manière claire et précise, nous exposerons ce résu- mé qui donnera une ample idée de leur travail. 4° La quantité d’acide carbonique ex- halé par le poumon dans un temps donné, varie en raison de l’âge, du sexe, et de la constitution des sujets. 2° Chez l'homme comme chez la femme, cette quantité se modifie suivant les âges et cela indépendamment du poids des indi- vidus mis en expérience. 3° Dans toutes les périodes de leur vie, comprises entre huit ans et la vieillesse la plus avancée, l’homme et la femme se dis- tinguent par la différence de quantité d’a- cide carbonique qui est exhalée par leurs poumons dans un temps donné. Toutes choses étant égales d’ailleurs, l’homme en exhale une quantité plus eonsidérable que la femme. Cette différence est surtout très- marquée entre seize et quarante ans, époque pendant laquelle l’homme fournit généralement par le poumon presque deux fois autant d'acide carbonique que la femme. 4 Chez l'homme, la quantité d'acide carbonique exhalé va sans cesse croissant de huit à trente ans, et cet accroissement continu devient subitement très-grand à l’époque de la puberté. À partir de trente ans, l’exhalation d'acide carbonique com- mence à décroitre, et ce décroissement a lieu par degrés d’autant plus marqués que l'homme s'approche d'avantage de l’ex- trème vieillesse, à tel point qu’à la dernière limite de la vie, l’exhalation d’acide carbo- nique par le poumon peut redevenir ce qu’elle était vers l'âge de dix ans. 5° Chez la femme l’exhalation de l'acide carbonique augmente suivant les mêmes lois que chez l'homme pendant toute la durée de la seconde enfance. Mais au mo- ment de la puberté, en même temps que la menstruation apparaît, cette exhalation, contrairement à cequiarrive chez l’homme, :et reste stationnaire (à peu près ce qu’elle 102 s'arrête tout à coup dans son accroissement était dans l'enfance), tant que les époques menstruelles se conservent dans leur état | d’intégrité. Au moment de la suppression} des règles, l’exhalation de l'acide carbo- nique par le pormon augmente tout à coup d'une manière notable; puis elle dé- croît, comme chez l’homme, à mesure que la femme avance vers l’extrême vieil- lesse. 6o Pendant toute la durée de la grossesse, l’exhalation de l'acide carbonique s'élève momentanément au chiffre fourni par les femmes parvenues à l'époque de retour. 7° Dans les deux sexes et à tous les âges, la quantité d'acide carbonique exhalé par le poumon est d'autant plus grande que la constitution est plus forte et-le système musculaire plus développé. Dee SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE. Suite du rapport de M. Regnaull sur les re- cherches expérimentales sur le mouvement des liquides de M. Poiseuille. M. Poiseuille a exposé les résultats de ses expériences dans quatre chapitres distincts. Dans le premier, il s'occupe à déterminer l'influence de la pression sur la quantité de liquide qui traverse dans le même temps des tubes de très-petit diamètre. A cet ef- fet, il détermine le temps que met à se vider la même ampoule munie du même tube capillaire, lorsque le liquide intérieur est soumis à des pres-ions différentes. Ces pressions étaient déterminées au moyen d’un manomètre à eau lorsqu'elles étaient inférieures à celle qui aurait été produite par une colonne de mercure de 150 milli- mètres. Les pressions plus considérables, s'étendant jusqu’à une atmosphère ; étaient mesurées sur un manomèlre à mercure. Enfin quelques expériences ont pu être faites sous des pressions beaucoup plus con- sidérables qui se sont élevées jusqu’à 8 at- mosphères, au moyen d’un manomètre à mercure, à air libre, appartenant à M. Col- lardeau. M. Poiseuille a reconnu ainsi que, pour le même tube, les quantités d’eau écoulées dansle même tempsétaient proportionnelles aux pressions. Il s'agissait de savoir si cette loi était gé- nérale et se présentait sur les tubes étroits, quels que fussent leurs diamètres et leurs longueurs. Pour déterminer l'influence de la lon- gueur, M. Poiseuille détachait successive- ment des portions du tube qui avait servi à la première série d’expériences, et il entre- prenait une nouvelle série d'expériences sur le tube raccourci Il a reconnu qu'il existait pour chaque tubeune limite de lon- gueur au dessous de laquelle la loi des pres- sions n'avait plus lieu : la valeur de cette limite est variable suivant le diamètre du tube. Les résultats des expériences de M. Poi seuille s'accordent d’une manière parfaite avec les nombres calculés d’après la loi. Nous avons dit que la loi des pressions n'existait plus au-dessous d'une certaine longueur du tube, qui est variable suivant son diamètre. Un tube de 0"",029 de dia- mètre a satisfait à la loi, lors même qu'il n'avait que 2"",10 de longueur; tandis qu'un tube de 0,65, qui avait montré la loi des pressions pour une longueur de 384 millimètres, ne l’a plus présentée IN {103 en el 0e ‘quand il a été réduit à une longueur de 2200 millimètres. Lorsque la longueur du tube se trouve sau-dessous de la limite, la vitesse de l’é- ‘coulement augmente plus rapidement que Ja pression. : 2 Dans le second chapitre de son Mé- 1moire, M. Poiseuille étudie l’influence de la longueur du tube. Cette détermination présente une diffi- .… teulté particulière, qui tient à ce que les . {tubes n'étant jamais parfaitement cylindri- 1 | ques, lorsqu'on les raccourcit, on ne * {change pas seulement leur longueur, mais | on change aussi, d'une manière sensible, leur diamètre à l’orifice de sortie. M. Poi- ” &seuille a eu soin de déterminer à la chambre * {claire adaptée au microscope d’Amici, les diamètres des tubes à chaque nouvelle sec- | tion, et il a pu ainsi faire la petite correc- . tion due à la variation du diamètre, en | admettant la loi suivant laquelle varie l’é- | coulement du liquide avec le diamètre du :tube, loi que nous énoncerons tout à l'heure. Les expériences montrent que les femps Lemployés pour l'écoulement d’une même | 104 l'influence du diamètre sur la quantité de liquide qui s'écoule par les tubes très-étroits. S'il est rare de trouver des tubes parfai- tement cylindriques, il ne l'est pas moins d'en rencontrer dont les sections soient parfaitement circulaires : en général celles- ci sont ovales. On a choisi les tubes dont les sections s’approchaient le plus d'être circu- | laires, et l’on à déterminé à la chambre claire les longueurs des diamètres maxi- mum et minimum. La moyenne géomé- trique de ces deux détermivations a été prise pour le diamètre de la section sup- posée circulaire. Toutes les expériences ont été faites sur des tubes ayant des longueurs assez grandes pour que les deux premières lois se trou- vent satisfaites; par conséquent elles ont été exécutées sur des tubes de longueurs très- diverses. Mais, en partant de la loi des longueurs établie par les expériences du second chapitre, on calculait les pro- duits de l'écoulement pour avoir une même longueur des tubes, celle de 25 millimètres. La pression constante adoptée est celle de 775 millimètres de mercure, et la tem- pérature de 10 degrés. $ { quantité de liquide, à la même température, M. Poiseuille dédait de ses expériences W {sous La même pression et à travers des tubes | cette loi: {de méme diamètre, sont proportionnels à la Lesproduits de l’écoulement, toutes choses à longueur des tubes. égales d'ailleurs, sont entre eux comme les 1 Cette loi, de même que la loi des pres- | quatrièmes puissances des diamètres. # {sions, ne commence à se manifester qu’à On peut voir, par le tableau suivant, * {partir d’une certaine longueur, qui paraît extrait du Mémoire de M. Poiseuille, jus- ” { être la même pour les deux lois. qu’à quel point les résultats de l'expérience il | Le chapitre II est consacré à l'étude de | satisfont à cette loi. #5 ( 2 4 Noms des tubes. Diamètres moyens. ;Produits en millimètres cubes nl À écoulés en 500”. (0 | mm. mil. cub . À M 0,013949 1,4548 | E 0,029380 28,8260 b D 0,043738 14,5002 " C 0,085492 2067,3912 * Be 0,113400 6598,29 33 D | A 0,141600 15532,8451 D | F 0,682170 6995870,2463 F | . « s IN Si l’on compare ces produits deux à deux, on voit qu'ils suivent très exacte- : 4 ment la loi énoncée. Si nous comparons en effet le produit du tube M au produit du tube E, nous avons : D (0,02938)4 : (0,04 3949) :: 28,826 : & — 1,4630 au lieu de 1,4648 | De même le produit de E comparé à D est 28,808 au lieu de 28,826 ‘4 C 141,63 141,500 | C B 2066,93 2067,391 | B A 6289,24 6398,293 { A F 15547,10 15332,865 . On obtient des résultats aussi satisfaisants en comparant les produits dans un autre | ordre. a Ïl est facile maintenant d'établir une for- | mule qui donne le produit de l'écoulement | dans l’unité de temps, de l’eau prise à la même température, à travers des tubes capillaires de diamètres et de longueurs différentes , et sous des pressions diverses, la longueur du tube se trouvant toutefois | au delà de la limite au-dessous de laquelle les lois précédentes cessent d’avoir lieu. Soient Q le produit de l'écoulement, H la pression en millimètres de mercure à 0, : D le diamètre du tube et L sa longueur, on a évidemment , d’après ce qui précède, HD‘ Q on a k étant un coefficient constant , dépendant de la température. La valeur de ce coefficient pour la tem- pérature de 100 peut être déterminée au moyen des données du tableau précédent. QL La formule À — © donne alors : HD4 Pour le tube M k — 2495,5 | DRE 2496,0 D 2494 ,4 C 2496,8 B 296,2 A 2499,7 F 2495,0 Moyenne. — 2495,22 Ainsi l’on a pour la température de 10° et pour une seconde de temps : HD! Q— 2495,22 H est ici la pression exprimée en colonne de mercure ; si l’on veut exprimer la pres- sion en colonne d’eau H', on a H—13,577.H d'où h — 4 13,577 ED Q = 249599 1577 443 93 MD 105 Si V désigne la vitesse moyenne de l’eau dans le tube, on a Q=— TD: y. ou ue Val HD}, 4 4 L d'où V se 26 HD T L - DD D - — CHIMIE Analyse d’un mémoire de M. Pelouze sur l'acide * hypochloreux, suivie de quelques observa - lions sur les mêmes corps considérés à l'élat amorphe el à l’élal cristallisé. L’oxide rouge de mercure préparé, en décomposant par un excès de potasse, le nitrate ou le bi-chlorure de mercure, lavé et séché à la température ordinaire, projeté dans un flacon complétement rempli de chlore sec, donne lieu à un vif dégagement de chaleur et de lamière. De nombreux cristaux de bi-chlorure de mercure rem- plissent la capacité du flacon, la couleur du chlore disparaît; une couleur d’un jaune orangé se manifeste ; si on ouvre dans l’eau le vase refroidi , elle s’y précipite et en oc- cipe la plus grande partie ; mais on observe constamment un résidu insoluble qui con- siste en oxigene libre. Sionagit à ure basse température, il n’y a plus ni lumière ni forte élévation de température, et la presque totalité du chlore se change en acide hyÿpo- chloreux. La proportion d’oxigène éliminé est faible ou nulle. Si l’on fait arriver avec rapidité du chlore sur de l’oxide de mercure, on rentre dansla première expérience ; agit-on lentement, on obtient de l'acide hypo- chloreux. — Quand le tube est entouré de glace, quelque prompt que soit le courant, il se forme de l’acide hypo-chloreux. — Après un certain laps de temps, l’oxide de mercure encore incomplétement décom- posé et dont la température s’est considé- rablement élevée par son contact avec un courant rapide de chlore acquiert la pro- priété de donner de l'acide hypo-chloreux presque pur par l'action subséquente avec ce même gaz. Ce résultat suggéra à M. Pelouze, l'idée d'employer immédiatement à la prépara- tion de l'acide hypo-chloreux l’oxide rouge de mercure obtenu par précipitation et calciné à une température de 3 à 400 — Après avoir signalé le procédé de M. Ba- lard et celui de M. Gay-Lussac pour pré- parer l'acide hypo-chloreux, M. Pelouze en propose un nouveau. — Ce procédé est ainsi décrit par M. Pelouze : « On fait passer bulle à bulle du chlore dans un fla- con d’eau de lavage et de là dans deux tabes, dont le premier est rempli de chlo- rure de calcium pour dessécher, et l’autre, de bi-oxide de mercure précipité et calciné jusqu’à une température: voisine de celle à laquelle il se décompose.— Ce dernier tube est soudé à un autre d’un décimètre plus étroit, dont l’extrémité plonge dans le fla- con que l’on veut remplir d'acide hypo- chloreux. L'air en est bientôt expulsé par ce dernier gaz. » M. Pelouze, sous la press'on ordinaire a liquéfié l'acide hypo-chloreux par un froid de 20° ; sa couleur est celle du sang arté- riel, Son odeur analogue à celle du chlore et de l’iode est très pénétrante ; il bout à 19 et 20° La couleur de la vapeur est d’un jaune-rougeâtre qu'on ne confondra point avec celle du chlore : elle provoque la toux, des crachements de sang; elle agirait comme poison 106 L'acide hypo-chloreux liquide est plus dense que l’eau où il se dissout peu à peu en lui communiquant une couleur d’un jaune-orange. L'arsenie, le phosphore et le potassium brülent avec flamme, el souvent avec une vio'ente explosion quand on les projette dans l'acide hypo-chloreux liquide ou gazeux. L'antimoine en poudre agit de même, mais on peut distiller à 20° l'acide hypo- chloreux liquide sur de l’antimoine en pe- tits fragments, sans que rien ne se produise. Cette action de l’antimoine en poudre est analogue à celle du platine en mousse sur un mélange d'hydrogène et d'oxygène. — L’acide hypo-chloreux détone sous l'in- fluence d’une légère chaleur ; des vibra- tions communiquées à un tube où se trou- vent quelques gouttes d'acide hypo-chlo- reux suffisent pour le faire détoner même à —20». L'eau dans laquelle on reçoit le gaz acide hyÿpo-chloreux ne se colore que lentement ; cette dissolution agitée avec le bi-oxyde de mercure ne se décolore pas. M. Pelouze énonce ensuite quelques expé- riences moins Curieuses, que nous ne rap- porterons pas. Les solutions concentrées d’acide hypo- chloreux, soumises à l’action d’une douce chaleur, laissent dégager un gaz coloré en jaune-rougeûtre. M1. Pelouze explique tous ces faits en di- sant que l'acide hypo-chloreux est un gaz coloré en jaune-rougeûtre, qui forme avec l'eau un hydrate d’une couleur jaune, mais légèrement foncée, lorsque la dissolution est peu chargée. Ainsi se trouve combattue l'opinion de M. Gay-Lussac, qui croyait ce gaz incolore, parce qu’il avait opéré sur des dissolutions peu concentrées. — L'eau : dissout à peu près deux cents fois son vo- lume d'acide hypo-chloreux. La densité de ce gaz est de 2,977. La dissolution d'acide hÿpo-chloreux est d’un jaune semblable à celui du chlorure d’or; son odeur est pénétrante; elle agit aveu une grande causticité sur la peau; une vive douleur, une plaie se produisent, et cette plaie se cicatrise difficilement. Cette dissolution fait passer subitement le sulfure de plomb à l’état de sulfate. -— On peut mettre à profit cette propriété vour blanchir des boiseries et à la surface des- quelles la céruse aurait été noircie par des émanations sulfureuses. La dissolution aqueuse d'acide hypo- chloreux produit dans les sels de protoxide de manganèse un précipité noir velouté d’hydrate de peroxyde de manganèse pur ; dans les sels de plomb elle forme un pré- cipité d’oxide pur. On peut donc ainsi obtenir ces deux oxides. L’acide hypo:chloreux peut être comparé à l’eau oxygénée, si l’on examine la facilité avec laquelle ses éléments se dissocient. — Aivsi le chlorure d'argent, l'acide chlorhy- drique décomposent cette dissolution. Par le dernier de ces moyens, on peut obtenir facilement de l’hydrate de chlore. Si l’on employait au lieu d’oxide de mer- cure préparé par la voie humide de l’oxide préparé par la voie sèche à l’aide de la calcination du nitrate, ou à l’aide de l’oxi- dation directe du mercure, oxide qui est cristallisé, on arriverait à des résultats diffé rents.Soumis à l’action du chlore, cet oxide cristallisé ne produit ni chaleur ni éléva tion de température, il se produit peu d'acide hypo-chloreux. Si l’on triture cet 107 oxide, on obtiendra un peu plus d'acide hypo-chlorcux : ces différences cessent d'avoir lieu en présence de l’eau. M. Pelouze conclut de ces faits, que l’'oxide amorphe est seul susceptible d’être décomposé par le chlore à la température ordinaire, et que l’oxide cristallisé résiste dans les mêmes circonstances. — 1} appuie son opiuion en considérant l’action du chlore sur le sulfate tribasique de mercure. L'auteur du Mémoire passe ensuite ea revue quelques objections qui pourraient être faites à son opinion; puis il examine si l’oxide amorphe et l'oxide cristallisé se comportent de la même manière sous l'in- fluence de la chaleur.— Il voit que l’oxide amorphe se décompose avant l’oxide eris- tallise. — Plusieurs autres faits semblables ont été observés par M. Pelouze, et il en conclut généra'ement que toujours le com- posé amorphe se décompose avant le composé cristallisé. D Ep — SCIENCES NATURELLES. GÉCEIOGIE. Descriplion géologique de la plus grande par- tie du gouvernement de Poliawa ; par M. Gott- lieb de Blode. J'ai fait mes observations depuis le gou- vernement de Knosk, par Krakow, Pol- tawa, jusqu'à Krementschug. Près du Dnieper, on trouve du gneiss qui ressemble à celui de Freiberg, mais renferme beaucoup de granit. À quatorze werstes plus au nord, le gneiss forme des collines. On a toujours pensé qu'on trouverait de la houiile dans le sud de la Russie; or, je n’en ai vu aucune trace. Le gneiss s’é- tend jusqu’à Keleberda; et à la base du rocher sur lequel est située cette petite ville, on aperçoit encore, sur les bords granitiques du Dnieper, des traces de l’ac- tion destructive des eaux. Ces roches sont bientôt remplacées par des couches diluviennes, et en s’éloignant des bords du Dnieper, on ne trouve que du gypse, de l'argile et du sable diluviens. L’étendue des couches diluviennes est fort remarquable. L’argile la plus ancienne est marneuse est quelquefois remplie de con- crétions calcaires; d’un autre côté, le sable le plus ancien est le plus cristallin. Sur une étendue de 20 à 40 werstes à l’ouest du gouvernement de Krakow et au sud du gouvernement de Poltawa, j'ai trouvé huit dépôts de grès : ils sont entou- rés de masses diluviennes. Les dépôts dilu- viens sableux résultent vraisemblablement de la destruction de ce grès. Quant à l’é- poque de la formation du grès, je ne pour- rais me prononcer, les fossiles qu'on y trouve étant en très-petit nombre et n’of- frant que des restes de plantes qui ressem- blent aux Calamites. Je crois que cette formation de grès est trés-étendue vers le sud de la Russie, mais qu'elle ne traverse pas le Dnieper. (Extrait du Meues Jahrbuch, etc., n° 2 de 1842). Notice sur la présence d'empreintes de pas dans le nouveau grès rouge de la carrière de Lymm (Cheshire); par M. Hawkshaw. La-carrière ou l’on rencontre ces em- preintes est située à une petite distance à LE. de Lymm ; les couches plongent géné- ralement vers le S.-S.-0., sous un angle d'environ 5°. On y voit des grès rouges et 108 gris en lits de quelques pouces d'épaisseur, alternant avec des marnes grises et des. schistes lamellaires ; la roche sur laquelle ces couches reposent est un grès d’une puissance considérable et très-souillé d’o- xydle de fer. Les empreintes varient en longueur, depuis un demi-pouce jusqu’à un pouce et quart sur quelques surfaces impressionnées; sur d’autres, elles ont trois ou quatre pouces; sur une plaque de grès d'un rouge foncé, une empreinte n’avait pas moins de 10 pouces de long et présen- tait une forme particulière, comme si Je pied qu’elle retraçait eût eu des griffes ; sur une plaque de 20 pouces de diamètre on comptait deux impressions , l'une petite précédant une autre plus grande qui avait 9 pouces et demi de long ; enfin un autre pas avait 7 pouces et demi. Les deux der- nières empreintes étaient couvertes de pe- ttes grapilles , 100 environ par pouce car- ré dans le plus grand échantillon, eten- virou 220 dans le plus petit. Leur appa- rence bien distincte et leur distribution semblent , à M. Hawkshaw, assurer que l'animal qui les a laissées, portait une peau rude. (Annales des Sciences géologiques). PHRENOLOGIE. Des aliénés, des idiots, crâne de Soufflard, types de meurtriers, téle de Lacenaire, un mot sur les condamnés au bagne. conclusion: (Troisième et dernier article.) Nous voici arrivés aux aliénés ; la phré- nologie qui s’applique à l’étude de l’homme sain, peut être aussi vraie lorsqu'on la consulte pour des têtes d’aliénés ; mais pour ceia, il faut s'adresser à des aliénés affectés de monomanie, sans mélange de manie ou de démence; si l’on parcourt les travaux des phrénologistes sur ce point on est étouné de la précision de feurs recher- ches. & Voici entr’autres exemples, la tête d’une femme essentiellement monomane , et qui a succombé à une maladie accidentelle ; comme elle avait habitée fort longtemps en qualité de pensionnaire, l'établissement modèle de M. Belhomme, ce professeur voulut savoir si les phrénologistes lui dési- gneraient à priori, qu’elle était sa mono- manie ; le rapport qui fut fait à la société phrénologique fut parfaitement confirmatif de ses observations. Cette femme avait eu tout le temps de sa folie des idées de grandeur. Elle se croyait dame d'atours de la reine, son frère avait des dignités, toute sa famille était haute- ment placée à la cour, et aussi le type de CC om QE ° 2 its 2 Fe f | | { | l 4 }! Er a —— ES M AT 109 l’orgueil est-il fortement accentué sur sa tête ; et les facultés intellectuelles ne man- iquent pas d’une certaine étendue. | Les idiots ont en général des déforma- | tions crâniennes plus ou moins saillantes, | voyez cette tête d’idiot (1) et parcourez la ithèse que M. Belhomme a soutenue en 1824, et vous pourrez vous convaincre que sur cent individus affectés d’idiotisme qua - tre- vingt dix présentent des déformations plus ou moins saillartes. Arrivons au crâne de Soufflard ; ce crâne, pe fut-il pas celui de Soufflard, est la re- présentation d’un homme purementinstinc- tif, fort peu intelligent et nul pour les | sentiments. Voici le plâtre de ce crâne tel qu'il a été | coulé dans le cabinet de M. le professeur Cruveilhier. AA SN |) à MA j | KL 7 ui { | On apperçoit en À un développement enorme des lobes moyens du cerveau, ct M. le professeur Bouillaud qui a assisté à l’autopsie de Soufflard a éét frappé de la lar- geur de la base du crâne. Crâne d’un condamné à mort qui n’a pas (1) Cette tête a déjà été donnée par erreur, dans le premier article’; c'est lici que se trouve sa vérita- ble place. 110 été exécuté; remarquez comme la forme de la boîte osseuse est étroite ea avant et large en arrière. Crâne d’un autre condamné à mort qui a été exécuté à Troyes, et qui possède aussi le vrai type du meurtrier. Certainement avec une telle organisation il est fort difficile de ne pas se laisser entrai- ner à ses penchants destructeurs ; la bien- veillance, la vénération, tous les sentiments moraux se trouvant presque à l’état rudi- mentaire, leur influence est donc nulle. Les facultés intellectuelles ne se trouvant guère plus développées que chez la brute, les raisonnements de la conscience éloigne- ront difficilement les mauvaises pensées ; cependant il ne faut pas en conclure qu'a- vec une disposition cérébrale aussi vicieuse, on doive de rigueur être un assassin ; il y a seulement plus de chance de le devenir. Si l’on passe en revue la vie des meurtriers instinctifs , on verra que c’est presque tou- jours les circonstances qui provoquent leurs excès ; qu'il y en a qui entrent à la moindre résistance, dans un délire de férocité. On comprend facilement cet entrainement quand on examine leurs organes de comba- tivité, de destructivité, qu’on les trouve développés dans des proportions tellement considérables , tellement supérieures à l’é- tendue des autres organes , qu’ils doivent facilement les maîtriser. Tel est l’organisa- tion du tigre, monstre qui le plus souvent ne déchire ses victimes que sous l'influence du besoin du carnage, besoin impérieux qui domine tous les autres. LL Voici le crâne d’un homme livré habi- tuellement à la débauche et qui a violé sa fille ; il a la proéminence de l’amativité (amour physique) extraordinairement dé- veloppé. 11 Cette tête qui présente un diamètre si long d'avant en arrière , et surtout tant de développement dans sa partie postérieure est celle d’une femme qui se faisait remar- quer par son impiété et sa lubricité; qu’elle conformation ! Finissons par la ressemblance exacte de la tête de Lacenaire , de ce génie du mail; dans cette physionomie satanique ne trou- ve-t-on pas toute l'intelligence du crime ? M. L'Auvergne dans son ouvrage sur les forçats de Toulon s'exprime ainsi : « I est de fait que les trois quarts des forçats du bague portent avec eux une structure crânienne ordinaire et commune, il est on ne peut plus rare de rencontrer des hommes auxquels on reconnaît à la simple vue, une belle tête, une tête de gé- nie; celles-ci appartiennent aux hommes artistes du mal (tel était Lacenaire), indivi- dus d’une espèce heureusement restreinte et qui, une fois dans les fers, se font re- marquer par une résignation stoïque, affi- chant aux yeux de leurs compagnons l’es- time d’eux-même et voulant toujours pa- raître hommes supérieurs. Ils l’eussent été réellement; Dieu ne leur avait-il pas de- parti une forte étincelle du feu sacré? Ils l’eussent été, si leur orgueil se fut satis- fait d’une position obscure ou moyenne, qui entretient l’ordre et le travail, mais le pouvaient-ils? L'instinct, l'intelligence, le génie, son! trois transfigurations de l’homme et sont représentés matériellement partrois états du cerveau. » Plus loin il dit encore : « Il y a dans la classe des criminels des hommes chez qui est inné plus que le génie du crime, il ya sur révélation; la conformation de leur crâne est étrange, et qu’on nous passe le ' 112 mot, salanique. Leur cerveau est pétri, comme dans un moment de mauvais ca- price. » M. Lauvergne admet donc, comme je le signale moi-même, deux genres de crimi- nels : le criminel instinctif et le criminel intelligent; chez l’un, on trouve le crâne d’une forme en pain de sucre, aplati à son sommet; chez l’autre, on rencontre une certaine proéminence du front de la mer- veillosité, de l'idéalité, mais il a des ins- tincts énormes qui l'entraineront malgré les conseils de sa conscience et de son in= telligence; ils jugeront, ils combineront leur crime d'une manière effrayante. Voilà plus de faits qu’il n’en faut pour faire réfléchir les détracteurs d’une science que les grands artistes d'autrefois obser- vaient religieusement dans leurs chefs- d'œuvres, et dont l'importance des applica- * tions est reconnue en Angleterre, en Alle- magne, en Danemarck, etc. La phrénolo- gie fait partie de l’enseignement universi- {aire en Écosse et en Amérique. Dans tous ces pays, des sociétés constituées sous les patronages les plus respectables, publient régulièrement sous le titre de Revue phré- nologique, les résultats de leurs nombreuses observations. Il est regrettable qu’étant cultivé en France par des hommes recommandables et faisant partie des premiers corps sa- vants, il n'existe pas un recueil qui traite spécialement de cette matière, d’où il ré- sulte que les études interressantes faites jounellement par les phrénologues fran- çais, se trouvent ensevelies dans les ar- chives de la société phrénologique de Paris, et que là même, elles n'existent le plus souvent que sous la récapitulation de simple procès verbal, et ne peuvent par cette raison être utiles qu'aux membres de cette société, qui assistent régulièrement aux séances. Je venais de terminer cet article, lorsque j'ai reçu de M. de Machado, le savant au teur de la Théorie des ressemblances, quel- ques notes, et entre autres celle-ci : « Par » ordonnance, en date du 5 mai 1841, » $S. M. la reine de Portugal a décidé que » la tête du nommé François de Mattos » Lobo condamné à mort, exécuté, pour » avoir Ôté la vie à quatre personnes, sa » tente, ses deux cousines et leur domes- » tique, serait déposée à l’école de méde- » cine de Lisbonne, pour y être soumise à » un examen phrénologique. Le docteur » José Pereira Mendes, professeur à ladite » école, a fait un rapport, duquel il résulte » que la tête de François de Mattos Lobo » présente des organes de la destructivité » et de l'amour physique (amativité) très » développés, et l'organe dela bienveillance » très-déprimé , d’après les principes de » Gall, Broussais, Cox et Georges Combes. » Cette tête est demeurée au cabinet d’ana- tomie de l'école de Lisbonne, pour y servir aux études phrénologiques. TuéNor. TOXICOLOGIE. Cours de M. Orfila. Une affaire grave qui va se juger bientôt devant les tribunaux de Chambéry, éveille l'attention des savants et des médecins lé- gistes. Nous allons en quelques mots en faire connaître les priucipaax détails. — Un homme,nommé François Praslet, mou- rut, il y a quelque temps, en Suisse , avec tous les symptômes qui caractérisent une — 113 attaque d’apoplexie foudroyante. Le neveu, l'héritier de cet homme, fut accusé de lui avoir donné la mort à l'aide de l'acide prussique. La justice informa aussitôt; une accusation fut dressée contre le neveu et on procéda à l'ouverture du cadavre de Fran- çois Praslet. Les médecins trouvèrent dans les veutricules du cerveau un caillot de sang de la grosseur d’un œuf de poule, et sans avoir fait aucune expérience, guidés seulement par des vues théoriques très vagues, ils déclarèrent que François Praslet était mort empoisonné par l’acide prussi- que. La justice ne s'en tint pas à ces pre- mières données et l’on en appela aux lu- micres des chimistes. Les chimistes expé- rimentèrent et expérimentèrent fort mal. Cependant de leurs conclusions il résultait encore que la mort de François. Praslet a - vait été produite par l'acide prussique. Tout venait donc corroborer l’accusation. Mais M. Orfila qu’on rencontre toujours quand il faut défendre la vérité, soit en sauvant un innocent, soit en éclairant la justice sur un crime affreux , M. Orfila est ‘venutraiter la question en main de maître. Dans un premier mémoire, il a attaqué les expériences des chimistes de Chambéry et il a prouvé leur peu d'importance avec cette clarté et cette profondeur de talent qui ne lui font jamais défaut. Genève et Gênes consultées dans cette affaire se sont rangées du côté du célèbre chimiste fran- çais. Il est vrai que les experts de Chambéry ont répondu à M. Orfila, mais cetteréponse ne Inontre qu'un orgueil froissé, honteux d’avoir été démenti. M. Orfila a cru devoir publier sur cette affaire un second mémoire qui paraîtra bientôt dans les annales d’hy- giène. Samedi dernier M. Orfila traitait, de- vant un nombreux auditoire, la question de l’empoisonnement par l'acide prussique. Il nous est inutile de dire avec quelle at- tention on écoutait les moindres paroles du professeur. Après avoir étudié les proprié- tés de l’acide cyanhydrique, après avoir exposé les détails de l’aftaire de François Praslet, M. Orfila a fait connaître les réac- tifs employés en médecine légale pour dé- celer la présence de cet acide. Si l’on verse, a-t-il dit, dans l’azotate d'argent un peu d’acide cyanhydrique, on obtient un précipité blane, caillebotté , in- soluble dans l’eau, soluble dans l’ammo- niaque et insoluble dans l’acide nitrique à froid ; ces caractères sont jusqu'alors ceux du chlorure d'argent. Mais si le précipité blanc formé par l'acide cyanhydrique, pré- cipité qui n’est que du cyanure d'argent, n’est pas soluble dans l'acide ni’rique et froid, il se dissout dans lacide nitrique bouillant. Ce dernier caractère le différen- cie complètement du chlorure d’argent. Cette disparition du cyanure d’argent dans lacide azotique bouillant n’est pas une simple dissolution ; une véritable dé- camposition s'opère et il se dégage de lPa- cide cyanhydrique. Le cyanure d'argent se reconnaîtra en- core à ce que, chauffé dans un petit tube effilé, il laissera dégager du cyanogène qu'on pourra enflammer et qu'on VeTTa brûler avec une flamme purpurine. Il suf- fit de 2 ou 3 centig. de cyanure d'argent pour obtenir cette flamme caractéristique. Sans enflammer ce cyanogène où peut le conduire dans de l’eau. Ii s'y dissoudra ct le solutum offrira les propriétés suivan- tes : 1° Il portera l'odeur du eyanogène ; 2° Il précipitera l’azotate d’argenten blanc; 11% 3° Si on le met en contact avec un mélange de sulfate de protoxide et de sulfate de ses-" qui-oxide de fer, il ne se produira rien ;« mais si on ajoute un peu de potasse, il se formera un précipité verdâtre qui, par l'addition de quelques gouttes d’acide chlorhydrique, passera au bleu. Ce sera alors du bleu de Prusse, du protocyanure et sesqui-cyanure de fer. Un dernier caractère pour reconnaître le cyanure d’argent, c’est de le chauffer dans un petit tube avec du potassium. Il se forme du cyanure de potassium soluble, on dis- sout le tout et on essaie la dissolution par l’azotate d'argent, La présence de 172 milligramme de cya- nure d’argent a été déterminée à l’aide de ce procédé par M. Lassaigne. Les chimistes de Chambéry ont employé l'avant dernier procédé, mais ils ont telle- ment mal opéré qu’on ne peut baser sur leurs expériences une opinion plausible. Ainsi, ils out obtenu un précipité bleu ver- dâtre qui, après trois jours, est devenu tout à fait bleu. Nous ferons remarquer encore que dans l'essai, par le mélange de sulfate de pro- toxyde et de sulfate de sesqui-oxyde de fer, ils n’ont point employé d'acide chlorhydri- » que. Or, c’est comme on va le voir un fait de la plus grande importance. Qu’on prenne des matières animales fraîches ou pourries, privées d'acide cyanhydrique; qu’on les distille dans un appareil convena- ble, on obtiendra un liquide qu'on pourra soumettre aux réactifs. Or, cette liqueur, traitée par le mélange des sels de fer et par la potasse, laisse déposer un précipité bleu. Mais ce précipité devient Jaune par l’acide chlorydrique; ce n’est donc pas du bleu de Prusse ; iln’y a point d’acidecyanhydrique. Si dans une seconde expérience on prend des matières contenant de l'acide cyanhy- drique ; si on les-distille comme précédem- ment; si on traite le liquide distillé par le mélange des deux sels de fer et par la po- tasse on obtient un précipité bleuâtre, co- loré en jaune par l’oxyde de fer. Mais l’a- cide chlorhydrique fait disparaître la cou- leur jaune et le précipité bleu reste seul : ce précipité est alors du bleu de Prusse. Les experts de Chambéry ont distillé les matières , les ont traitées par le mélange des deux sels de fer et par la potasse, mais - ils n’ont pas employé l’acide chlorhydrique quiaurait prouvé clairement si le précipité obtenu était ou n'était pas du bleu de Prusse. Un mauvais procédé que les chimistes de Chambéry ont employé avec autant d’in- succès que de ténacité est le procédé par le sulfate de cuivre. On sait, d’après les expé- riences de M. Lassaigne, que si on ajoute à de l'acide cyanhydrique du sulfate de cui- vre et de la potasse, on obtient des précipi- tés variables pour la couleur. Si dans ces liqueurs on verse de l’acide chlorhydrique elles deviennent opalines. Ce procédé dé- fectueux ne doit jamais être employé en médecine légale. Ces réactions étant connues , passons maintenant à la question d'empoisonne- ment. L’acide cyanhydrique-anhydre est le poi- son le plus actif. Appliqué sur l'œil d’un animal il le foudroie à l'instant même; et cela s'explique, si l'on se rappelle que, d'a= près des expériences de Black, 12 secondes suffisent pour qu'un acide absorbé fasse le tour de la circulation. Si l'acide cyanhydrique, au lieu d’être { 1 | | | {5 % fhydre, est étendu de 5 fois son poids + ffeau, l’empoisonnementest également ac- 7, mais on peut cependant en distinguer | &s symptômes. Ainsi on y réconnaît trois à {ériodes bien distinctes : la premières, qui k {are à peu près une minute, est marquée ü far des vertiges, par une sorte d'ivresse; * F seconde offre des mouvements convul- fs et le renversement de la tête en arrière; # fans la troisième, c’est un relâchement qui ù fopère.Chezles mammifères,chezl homme, # {près cette période de relâchement et pen- De qu’elle existe, on voit ordinairement 1} FoNUe un second accès tétanique. Or ren de tout cela n’a été ebservé chez Fran- Û | is Praslet. k € Voyons maintenant les lésions des or- | anes. | Ordinairement on trouve du sang épan- + Uhé entre la dure-mère et les os; la pie- #aère est injectée; une congestion pulmo- Maire existe , enfin les animaux ont suc- + Hombé à une véritable asphyxie. Il | Une question s'élève maintenant et il est }nportant de la résoudre. Le sang et les or- i fanes porteront-ils l’odeur d'amandes a- héres ? on peut répondre oui et non. Quel- , fues animaux empoisonnés par l'acide : [russique ont donné cette odeur d'amandes il {mères, chez d’autres elle ne s’est pas ma- 1 fifestée, 1 { Les médecins de Chambéry ont dit qu’à ; {ouverture du cadavre de Praslet ils ont - {enti une odeur qu'ils n’ont pu caractéri- ‘ Wr, odeur qui n’est pas celle qu’on sent or- ; tinairement ; mais on lit dans leurs conclu- ! bons qu'ils ont senti une odeur d'amandes | mères. Citons ce fait pour montrer la va- : dur qu’on doit attacher aux réponses de : #2s médecins, . ' Le poison a été pris, il y a empoisonne- | “rent, existe-t-il un antidote? Le meilleur * satidote, dans l’état actuel de la science, est de faire inspirer de l’eau chlorée com- : tosée de 1 partie de chlore en dissolution dir 4 à 5 parties d’eau. De temps en temps - #nen aspergera Îles narines et la bouche : ° “ir ce moyen beaucoup d'animaux ont été .1éris. Si l’eau chlorée manquait, on pour- : “uit y substituer, mais avec moins d’avan- «ge cependant, un mélange de 1 partie ammoniaque et de 12 à 14 parties d’eau. : { Un médecin allemand a annoncé que les . fusions d’eau froide sur Ja tête et sur la hlonne vertébrale peuvent ramener à la . € un animal empoisonné par l’acide prus- “que. Ges expériences répétées ont prouvé 16 ce moyen était inférieur au précédent; «ais en les combinant on peut obtenir de : “ès bons résultats. :“ On se demandera peut-être si le chlore “it ici chimiquement? cela n’est pas pro- able; il y a là une action inconnue, ana- \gue à celle du mercure dans la syphilis. Il nous reste à traiter maintenant la aestion médico-légale, c’est ce que nous :rrons dans la prochaine séance. | ji EF. | (La suite au prochain n°.) DO -— - SCIENCES APPLIQUÉES. louveau procédé de fabrication du fer au moyen du gaz des hauts-fourneaux. Depuis trente ans, la métallurgie du fer fait de très grands progrès, et le prix tou- urs croissant du combustible a forcé de :rfectionner les hauts-fourneaux dans les- 1els le charbon allait autrefois s’engloutir ‘ec profusion. D'abord on a été conduit à 116 rechercher s’il n’était pas possible d’utiliser les gaz pris à la partie supérieure du haut- fourneau, ou les flammes du gueulard aux- quelles on donnait le nom de flammes per- dues, et on a reconnu qu'on pouvait les employer avec le plus grand avantage pour échauffer l’air, pour calciner les minerais, cuire des briques ou de la chaux, torréfier ou carboniser le bois, pour chauffer les chaudières des machines à vapeur qui met- taient en mouvement la soufflerie, etc. Dans ces derniers temps enfin, la métallurgie vient de faire un pas immense : l’idée de se servir du gaz pour le puddlage de la fonte et le travail du fer a été conçue et réalisée ; en sorte qu'un haut-fourneau devient un appareil à l’aide duquel on peut immédiatement fabri- quer le fer sans dépense de combustible. C’est vers la fin de 1827 que M. Taber da Taur, conseiller supérieur des mines du roi de Wurtemberg, a entrepris à Wasserailingen ses premières expériences sur le puddlaze au moyen du gaz. Après des recherches pé- nibles et multipliées, il parvint à exécuter toutes les opérations du travail du fer, et ileut le bonheur de voir ses efforts couron- nés par le succès le plus complet. Par cette nouvelle découverte, M. Taber du Taur s’est créé un nom immortel dans les annales de l’industrie, et qui viendra se placer à côté de celui des Jacquart et des Watt. L'économie de ce nouveau procédé est, du reste, évi- dente pour tout le monde; car elle porte sur la quantité du combustible nécessaire pour transformer la fonte en fer, et par conséquent elle représente une somme très considérable, Les industriels et les métal- lurgistes de tous les pays de l'Europe, ont bientôt compris toute l’importance de la méthode de fabrication du fer au gaz, et ils se sont hâtés de faire des essais dans la même voie, Cet empressement même avec lequel la méthode a été accueillie en Allemagne, ce pays où, en métallurgie comme en po- litique, on redoute les innovations, où les progrès sont lents, et ont plus que partout ailleurs à lutter contre la routine, dont les habitants enfin sont, par caractère, enne- mis de tout ce qui est nouveau, nous sem- ble le plus bel éloge qu’on en puisse faire, et doit encourager les maîtres de forges français à suivre l'exemple qui leur a été donné. Tout le monde sait que le produit qu’on obtient dans les hauts-fourneaux, par le traitement immédiat des minerais, est la fonte ou une combinaison de fer avec du carbone, du silicium, du phosphore et di- verses matières étrangères; pour obtenir le fer pur, il faut ensuite débarrasser la fonte de ces matières; c’est ce qu’on appelle l’af- Jiner. Dans l’affinage, qu'on emploie du charbon ou de la houille, on est toujours obligé de consommer une énorme quantité de combustible, et, par conséquent, cette Opération occasionne une très grande dé- pense. Dans le nouveau procédé, au con- traire, cette dépense disparaît compléte- ment, car le combustible qu’on emploie est le gaz qui s'échappe du haut-fourneau, le- quel renferme une grande proportion de matières non brülées et dont l'effet avait été perdu jusqu’à présent. Ce gaz est pris par une ou plusieurs ou- vertares, au tiers environ de la hauteur to- tale du fourneau, et à partir du gueulard ; puis, au moyen d’un conduit eu fonte, on l'amène dans un foyer particulier, où on le brûle par un courant d’air forcé et chaud. Ce foyer prend le nom de four de rnaziage, de puddlage ou de réchauffage, suivant l'o- A7 pération qu’il s’agit de pratiquer : four de maziage, quand on veut mazer ou blanchir la fonte, c’est-à-dire la faire passer de l’état de fonte grise à l’état de fonte blanche; four de puddlage, pour puddler la fonte ou la convertir en fer, en la débarrassant des matières étrangères qui se trouvent combi- nées ou mélangées avec elle ; four de ré- chauffage, pour réchauffer et façonner ensuite les lopins et les trousses de gros fer. Quelle que soit celle de ces trois opéra- tions qu’on veuille pratiquer, les trois con- ditions suivantes paraissent indispensables : 1° produire la combustion du gaz au moyen d’un courant d’air forcé ; 2° rendre le mé- lange du gaz et de l'air aussi intime que possible ; 3° chauffer à une haute tempé- rature l’air qui doit servir à la combustion. Elles sont, du reste, suffisantes, et quand elles sont remplies on peut très facilement avoir dans l’intérieur du foyer une tempé- rature assez élevée pour produire le mazia- ge, le puddlage et même le réchauffage du fer : en travaillant alors d’après la méthode anglaise ordinaire, on trouve qu'il faut au plus 125 kil. de fonte pour en obtenir 100 de fer en barre, tout forgé et propre à être livré au commerce. Comme, d’ailleurs, la dépense du combustible est nulle et qu’il y a très peu de main-d'œuvre, le prix de fa- brication du fer, par ce nouveau procédé, est évidemment très peu élevé et de beau- coup inférieur à ce qu'il est dans la plupart de nos usines de France. Du reste, pour se faire une juste idée des avantages que présente la méthode au gaz, il suffit de la rapprocher de celles qu’on em- ploie ordinairement en France pour l’affi- nage de la méthode champenoise, par exem- ple, qui est chez nous très répandue. La comparaison est d'autant plus facile, qu’il y a la plus grande analogie entre les deux procédés : seulement, dans un cas, le com- bustible est le gaz du haut-fourneau ; dans l’antre, au contraire, le combustible est de la houille. Les frais généraux peuvent d’ail- leurs, ainsi que dans une usine à l’anglaise, être considérés comme étant à peu près les mêmes. en sorte qu il suffit de comparer les frais spéciaux. Or, pour une forge champe- noise travaillant dans des circonstances moyennes, les frais spéciaux se montenten- viron à 29 fr.; par le procédé du gaz, ces mêmes frais se réduisent, au contraire, à 20 ou 21 fr.; par conséquent on voit que par quintal métrique de fer, le bénéfice serait supérieur de 8 à 9 fr. à celui qu’on obtient dapsles forges champenoises, qui sont dans des circonstances moyennes. Nous recom- mandons ces chiffres, qui ne sont certai- nement pas exagérés, à l’attention des mai- tres de forge; ils parlent assez d'eux-mêmes et montrent quel doit être l’avenir du nou- veau procédé. Il est inutile, ce nous sem- ble, de s'arrêter plus longtemps à faire res- sortir desavantages qui sont évidents etin- contestables, lorsqu'on songe que ces gaz qu'on peut employer maintenant à la fa- brication des fers étaient perdus autrefois : cest surtout en France, où le charbon de bois est à un prix si élevé, que ce mode de fabrication du fer produira une immense économie. En l’adoptant, lesusines en souf- france, celles mêmes que la cherté des com- bustibles a forcées de suspendre leur tra - vail, peuvent se relever, se replacer au pre- wier rang. Ces considérations nous sem- blent surtout du plus grand intérêt pour nos forges de Champagne, de Franche-Comté et des départements de l’est de la France ; lis pour celles de Bretagne et de Normandie, qui, éloignées des grands bassins houillers, ne travaillent guère qu'avec le charbon de bois. Pour ces forges, Les fours à puddler au gaz deviendront peu à peu le complément in- dispensable de tous les hauts-fourneaux, et ils finiront par remplacer les foyers d'affi- rerie. La révolution sera peut-être lente, de nême que toutes celles qui s’opèrent en in- dustrie, mais elle est inévitable et doit né- cessairement s’opérer. Quant à nous, nous croirons avoir atteint un but très utile pour l'avenir métallurgique du pays, si les indi- cations et les nombres que nous venons de présenter, avec l'extension qu'on peut leur donner dans un article de journal, ont pu porter quelque conviction chez les mai- tres de forges français, et les décider à or- ganiser leurs usines d'après le nouveau système, DE AGRICULTURE. CONSIDERATIONS SUR LES CEREALES ET PRINCIPALEMENT SUR LES FROMENTS, (suite) De l’époque la plus convenable pour faire la récolte des froments ; par M. Loiseleur-Deslong- champs. La question de l’époque la plus conve- nable pour faire la moisson n’est pas nou- velle , elle a été traitée par les agronomes de l'antiquité de même que par les mo- dernes. Columelle dit, àce sujet, qu'il ne faut pas remettre au lendemain à moissonner, mais qu’il faut le faire dès que les blés sont uniformément Jaunis, avant que les grains en soient absolument durs et dès qu'ils commencent à tirer sur le rouge, afin qu'ils grossissent dans Paire ; « car il est constant, ajoute-t-il, que, lorsqu'ils sont récoltés à temps, ils prennent de l’accrois- sement par la suite. » Pline a adopté en entier la manière de voir de Columelle, et il dit même à ce sujet, « qu’use maxime que les laboureurs regar- dent comme un oracle, c’est qu'il vaut mieux faire la moisson deux jours trop tô! que deux jours trop tard. » L'opinion des anciens sur les avantages des récoltes prématurées, après avoir été oubliée pendant des siècles, a été de nou- veau reproduite par les modernes; et, parmi ceux-ci, M. Coke, riche propriétaire et agro: nome anglais, a principalement soutenu que, par la moisson des céréales faite huit à dix jours avant la parfaite maturité, ni la qualité ni la quantité des grains n’en étaient altérées; que la qualité de la paille pour la nourriture des bestiaux en était sensible- ment améliorée; que les récoltes étaient d’ailleurs plutôt mises à l'abri des désastres que la grèle, les pluies et les vents peuvent occasionner, et que les frais en étaient aussi diminués. Suivant M. Coke, le blé complétement ur contient plus de son et moins de farine que celui qui est récolté prématurément. Ce dernier, toujours d’après cet agronome, a une plus belle apparence, et la preuve en est, selon lui, que, dans le commerce, ses grains el ceux de ses fermiers sont à un prix plus élevé que ceux des autres culti- vateurs qui ne les coupent qu’à l'époque de la parfaite maturité, Cependant, un compatriote de M. Coke, tout en étant de l'avis de cet agronome, dit que, après avoir scrupuleusement examiné les résultats d’un grand nombre d'essais, 119 il a jugé que la différence de qualité entre un blé récolté complétement mûr, et un autre récolté douze à quatorze jours avant la maturité, était de { à 3 pour 100 en fa- veur du blé mûr, mais qu’il n'avait remar- qué aucune différence lorsque le blé ré- colté prématurément ne l'avait été que six à huit jours avant. En France, plusieurs cultivateurs ou agronomes se sont aussi occupés de la question des récoltes prématurées, et entre autres MM. de Dombasle, Féburier et le comte Louis de Villeneuve, qui se sont prononcés pour cette méthode. Les deux premiers de ces auteurs ap- puient leur opinion sur des expériences qu’il serait trop long de rapporter ici, et le dernier cite d’ailleurs, comme preuve de sa théorie, deux rapports de la Société d’agri- culture, sciences et arts du département du Nord, desquels il résulte que, depuis plu- sieurs années, un certain nombre de cul- tivateurs, dans ce département, coupent leurs grains avant leur parfaite maturité, et qu'ils ne suivent cette pratique qu'après avoir comparé ses avantages et ses incon- vénients. Les raisons qui déterminent M. le comte deVilleneuve sont principalement la crainte des grands vents et des orages qui peuvent faire redouter la perte totale ou au moins partielle de la récolte, lorsqu'elle est diffé- rée jusqu’à la parfaite maturité; car, selon ses expériences, les blés récoltés avant la maturité présentaient un grain luisant, bien p'ein et de plus belle vente que celui qui est récolté mûr, mais ils pesaient 2 kil. et demi à 4 kil. et demi de moins par hec- tolitre. Il eût été curieux de voir dans ce cas si les grains des blés récoltés prématu- rément n'étaient pas individuellement plus gros, plus pesants et moins nombreux dans ] hectolitre, ce qui aurait pu rétablir la balance entre les deux, ainsi que j'ai fait voir plus haut que cela était possible. —< >— SCIENCES HISTORIQUES. GÉOGRAPHIE. Sur un nouveau projel de canal à travers l’isthme de Panama. Note communiquée par M. Warden. La compagnie autorisée, par le gouver- nement de la Nouvelle-Grenade, à cons- truire un canal entre ces deux océans, a terminé l'exploration des terrains à travers l’isthme, et a fait un chemin provisoire à partir de la baie de Charera. sur locéan Pacifique, jusqu’à la ville de Chagrès, sur l'océan Atlantique. Ces explorations, sous la direction de M. l’ingénieur Morel, ont démontré que l’isthme de Panama, au lieu d’être une chaîne de rochers, comme le disent la plupart des géographes, est, au contraire, une vallée de 4 à 13 milles de longueur où se trouvent plusieurs éléva- tions de forme conique, de 6 mètres 50 cen- timètres à 19 mèt. 50 cent. de haut. Parmi ces petites hauteurs coulent plusieurs ri- viéres qui descendent de l’extrémité des Andes pour se jeter par deux canaux prin- cipaux, les unes dans la mer Caribéeune, par la rivière Chagrès, les autres dans l’o- céan Pacifique, par le Rio-Graude. L’éléva- tion du terrain entre ces rivières n’est que de 13 mètres au-dessus de la plus haute marée, et de 21 mètres 50 cent. au-dessus de la basse marée. Le creusement nécessaire pour unir les deux mers, au moyen des trois rivières Vino-Tinto, Bernardino et Farzan, n'a que 12 milles et demi de longueur. La chuté sera régularisée par quatre écluses double de 45 mètres de longueur. Le canal aura en tout 49 milles; 43 mètres 50 cent. de largeur à la surface de l’eau, et 17 mètre 950 cent. en profondeur; il sera navigable“ pour les bâtiments de 1,000 à 1,400 ton neaux. Les rivières, dans les parties où elles” ont de 2 mètres 50 cent. à 4 mètres 50 cent. d’eau , serviront comme canal après avoirs été creusées de manière à obtenir une pro= fondeur de 6 mètres 50 cent.; et l’eau sera maintenue à cette hauteur par deux écluses de garde. Tous les matériaux nécessaires à la con- struction du canal se trouvent sur le ter- rain même qu'il doit traverser. On a évalués la dépense totale à 2,778,615 dollars ou 1,4,821,800 francs, y compris les frais dem} quatre bateaux à vapeur, et de deux ponts de fer, de 46 mètres de long, qui s’ouvri ront pour le passage des navires. 2. — Le Rédacteur en chef : Le vicomte A. DE LAVALETTE. FAITS DIVERS. — La société géologique de France vient de re-« nouveler son bureau et son conseil qui se trouvent composés ainsi qu'il suit, pour l’année 1843 : Président : M. ‘Ale. Doibigny. — Vice-prési-m dents : MM. le vicomte d’Archiac, de Saint-Simon, de Verneuil, comte Prévost, Michelin. — Secré-« Laires : MM. Angelots, de Pinteville. — J’ice-secré- iaires : MM, de Wevmann, Raulin. — Trésorier: M. Viquesnel. — Archivisie : M. le marquis de Roys. —Membres du conseil: MM. Al. Brongniart, Clement ggullet, Thirria, de Bounard, Ant. Passy, La Joye, Boblaye, Cordier, Dufrénoy, Rozet, J. Des noyers, Leblanc. a | — La société royale des Antiquaires de France a procédé, dans sa séance du 9 janvier 1843, au renouvellement de son bureau. Eile a nommé pré- sident, M. Beaulieu; 4° vice-président, M. Ber- riat St-Prix; 2e vice-président, M. de la Villesille;” secrétaire, M. Bourquelot, secrétaire - adjoint, M. A. Maury; trésorier, M. Bottée de Toulmont, et archiviste, M. de Martoune. ; REVUE SCIENTIFIQUE INDUSTRIELLE, PUBLIÉE SOUS LA DIRECT:ON DU D' QUESNEVILLE, Fabricant de produits chimiques et réactifs, sucees- seur de N.-L. Vauquelin, membre de l'Institut et directeur du collége de Pharmacie de Paris. La Revue scientifique parait tous les mois pan cahier de huit ou dix feuilles, et forme au bout de l’année 4 volumes in-$°, de 450 a 500 pages. Le prix est de 20 fr. pour Paris et 23 fr. pour la province. On s'abonne pour Paris, à partir d'octobre {842 ou de janvier 1843 (prévenir de suite). La Revue scientifique, qui a commencé en jan vier 1840, a déjà publié {0 volumes. Son 11° vo= lume a commenté en octobre 4842. Le prix de ces 10 volumes , dont il ne reste que fort peu d'exem- plaires, est de 50 fr. à Paris, et par la poste 62 frs 50 cent. Les abonnés qui, en prenant cette collections souscriront en mème temps à l'année courante, jouts ront, comme remise, de l'Histoire de la chimie, | formant 2 vol. in-S9, et publiée comme supplément à la Revue scientifijue. La mème faveur est accordée à ccux qui, Sans prendre la collection entière, s'abanneratent de suiLes à deux années de la Revue. PARIS. IMP. de LACOUR et MAIST RASSE Is rue Saint-Hvacnthe-S.-Michel, 33. 4. f l | | | | { | À men jm. mme. mr. me LAS on mt mem 10° année. 4 £ ÿ || let : ga} : “1 4 î : =—=# DMMAIRE. — ACADÉMIE DES SCIEN- CES. Séance du 23 janvier. — SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE APPLIQUEEZ. Mo- idification à l'appareil d'Athwood; Dupré. — 'SCIENCES NATURELLES. GEOLOGIE Note \sur le gisement des diamants au Brésil; Lomo- pusoff.—— BOTANIQUE. CHIMIE BOTANIQUE, Composition du nectar-des fleurs; Braconnot.— /ZOOLOGIE. Sur les vaisseaux biliaires ou le foie ides insectes; Léon Dufour. — SCIENCES AP PLIQUÉES. METALLURGIE. Progrès de la fa- tbrication du fer à l’anthracite en Amérique; |Johnson de Boston. — CONSTRUCTIONS. Edi- fice à l'épreuve du feu; Dyer.—AGRICULTURE, De l’époque la plas convenable pour faire la ré - colte du froment; Loiseleur de Longehamps. — SCIENCES HISTORIQUES. HISTOIRE. Les :gloires de la France. — ARCHÉOLOGIE. Canton de Saujon ( Charente-Iaférieure); Lesson. — FBIBLIOGRAPHIE. — Tableau météorologique du mois, IEEE — — — | ACADÉMIE DES SCIENCES. | Séance du 23 janvier 1843. | || La question des odeurs, de leur nature :deleur action physiologique, n’estpasune )uestion neuve, mais c’est du moins une uestion qui n’a pas encore obtenu de ré- onse satisfaisante. Les plus grands phy- lologistes s’en sont occupés, et Haller, qui ‘avait profondément méditée, avouait que ‘e son temps on se rendait bien comptede la “arche de la lumière, mais qu’on ignorait | ncorela nature des odsurs. Lefilsde M. Du- mr ete néril est venu lire sur ce sujet un mémoire | l'Académie. Nous avons porté l'attention a plus soutenue à la lecture de ce travail, t nous avons reconnu bientôt que nous ouvions encore répéter ce que Haller écri- Jrait avec tant deraison.M.Duméril filsafait reuve d’une érudition assez étendue, il a .'ité beaucoup de faits empruntés à la chi- «nie, à l'anatomie et aux diverses branches les sciences naturelles, mais ces faits sont nalco-ordonnés, etilest soavent très-diff- ‘ile d'apercevoir pourquoi ils se trouvent à. Du reste, tout ce que M. Duméril fils a :noncé c’est ce que son père professait et icrivait autrefois. Nous ne critiquons qu'a- rec réserve les travaux d’un jeune homme Hui débute dans la science, mais le peu de méthode qui règne dans ce mémoire, le peu d'idées neuves qui s'y rencontrent, nous forcent à avouer que des communi- cations plus intéressantes occuperaient “mieux les instants de l’illustre assemblée. M. Bourgery a lu à l’Académie un Mc- moire sur les rapports de la structure intime avec la capacité fonctionnelle des poumons dans les deux sexes et à divers âges. Ce travail consciencieux et intéressant est le Gavarret lu dans la dernière séance. Nous croyons qu’on peut résumer dans les faits complément de celui de MM. Audral ct Paris. — Jeudi, 26 Jamvier 1843. suivants tout ce que contient le mémoire de habile anatomiste déjà cité. 1° Toutes circonstances égales d’ailleurs, la respiration, par rapport à l’ensemble de l'organisme, estd’autant plus puissante que le sujet est plus jeune et plus mince; au- cune autre condition de force ou de santé inaltérable ne supplée à la jeunesse. 2° La respiration virile est pour un même âge, le double en volume de la res- piration feminine; différence fondamentale et qui suffirait à expliquer la supériorité des actes vitaux de l’erganisme de l’homme sur celui de la femme. 3° La plénitude de la respiration dans les deux sexes appartient à l’âge de trente ans, qui correspond avec le complet dévelop- pement de l'appareil capillaire aérien du poumon. Chez le sujet bien constitué, le chiffre de la respiration forcée, à cet âge, est, dans l’homme, de 2 litres 50 à 4 litres 30, et, dans la femme, de 1 litre 10 à 2 litres 20; le jeune garçon de 15 ans respire 2 litres, et le vieillard de 80 ans, 1 litre 35. : 4 Le volume d'air dont un individu a besoin pour une respiration ordinaire aug- mente graduellement avec l’âge. Les rap- ports entre les âges de 7, 15, 40 et 80 ans sont géométriques et représentés par les nombres 1, 2, 4,8. L'adulte parfait res- pire habituellement le quadruple du jeune enfant et double de Ja femme et du gar- con de 15 ans. Le vieillard respire le double de l’adulte. L'augmentation progressive ou le besoin d’un plus grand volume d'air n’exprime que la diminution d'énergie de l'hématose pulmonaire; c’est-à-dire que cette faculté relative décroit de l'enfant au vieillard dans un rapport représenté par les nombres fractionnels inverses des pre- miers, 1, 172, 174, 178. 5° Daus la respiration forcée, la capacité aérienne ou la perméabilité du ponmon à l’air, présente deux périodes : l'une ascen- dante de l'enfance à 30 ans, l’autre des- cendante de 30 ans à la vieillesse. La pre- mière augmente suivantle rapport régulier de 1, 2,3, de 7 ans à 15 et à 30; la se- conde diminue de 3 à 2 172 de 30 ans à 50, et de 2 172 à 1 174 de 50 à 80 ans. Sur l’ensemble, la respiration se triple en 23 ans, dans la jeunesse, et augmente de 179 pour chaque année. Dansl’âge mûr, elle diminue en 20 ans de 475 ou 1 4700 pour chaque année; de 50 à 60 ans elle décroît seulement en 10 années, aussi d’un cin- quième ou 1750 pour chaque année. Dans la vieillesse, de 60 à 80 ans elle tombe encore de près de moitié en 20 ans ou 1720 pour chaque année. 6° Ainsi la respiration à un âge déter- miné peut-être plus ou moins étendue chez ua sujet relativement à un autre ; mais sa N° 7. AVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. co DU MONDE SAVANT paraît le FEÉUMDI etle DIMANCHE de chaque semaine et forme deux volumes dc plus de ?,200 pages chacun On s’abonne : Paris, rue des PETITS-AUGUSTINS, 2{, et dans les départements chez les principaux libraires, et dans les bureaux de la Poste et des Messageries. Prix du journal : PARYS pour un an 5 fr. , six mois 43 fr. 50, trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 30 fr., 16 fr. 8 {r, 50. À ETRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Les souscripteurs peuvent recevoir pour GENQ fr. par an et par recueil l'ÉGKO DE LA LITTÉRATURE ET DES BEAUX-ARTS €l les MORCEAUX CHOISIS du aus (ani coûtent oo 40 fr. pris séparément } et qui forment avec l’Echo du monde savant la revue encyclopédique la plus complète des Deux Mondes. — Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé (franco) à M. le vicomte À. DàLAVWALETTE, rédacteur en chef, et ce qui concerne l’administration à M. ©C.-B. FRAWSSE, gérant. diminution est constante dans tous pour une proportion à peu près égale. L'affai- blissement de la faculté respiratoire doit réclamer une part considérable dans l’ex- tinction graduelle des forces avec l’âge. 7° En preuve de cette dernière propo- sition, le rapport de l'inspiration ordinaire à l'inspiration forcée, diminue avec l’âge; Il est de 1 à 12 à 7 ans ; 4 à 10 à 15 ans: 4 à 9 à 20 ans ; 1 à 6, 25 à 30 ans ; 1 à 3 à 60 ans; 1 à 172 ou 173 à 80 ans; d’où il ré- sulte que le jeune homme possède, pour les moments violents, une immense fa- culté respiratoire en réserve , tandis que le vieillard est tout de suite essoufflé. 80 Dans le vo:ume d'air de l'inspiration forcée , certains âges se rencontrent, ap- partenantaux périodes inverses d’augmenta- tion etde déclin, ettémoiguent par la diffé renceavec l'inspiration ordinaire dela p sancerelatived'hématose qniles caracté Ainsi 10 ans et 80 ans respirent égalementà litre 35; mais l’inspiration ordinaire deVun- n'est que de décilitre 12, et celle de l’aiNre - atteini9 décilitres 0/0; avec une masse 3 fo moindre, l’enfant possède une énergie d’hé- matose 8 foispius forte; 15 anset 60 ansres- pirent 2 litres, mais l'inspiration ordi- naire de | un n’est que de 2 décilitres 25, et celle de l’autre s'élève à 6 décilitres 75; l'adolescent offre une hématose 3 fois plus forte. Enfin 20 ans et 40 ans atteignent en respiration forcée de 2 litres 80 ; mais les chiffres de l'inspiration ordinaire donnent pour l’un 3décilitres, 50 ; et pour l’autre 5 décilitres 25 ; la supériorité d’hématose du jeune hommesur l’adulteest dans lerappot de 10 à 7, ou à peu près comme 3 est à 2. 9% La faculté respiratoire s’use d’elle- même par la déchirure capillaire des ca- neaux aériens et sanguins, improprement nommée l'emphysème du poumon. Cette déchirure accompagne plus ou moins, mais inévitablement tous les grands efforts res- piratoires, quoiqu’elle semble l’usure sé- nile du poumon. Elle commence néan- moins dès l’enfance et augmente graduel- lement avec l’âge jusqu’à la vieillesse, pat la seule réitération des actes fonctionnels. Toutes les maladies du poumon, méme passagères , hâtent ce genre de destruction. 10° Le dernier résultat de l'emphysème sénile sans autre maladie, est d’assimiler le poumon caverneux et Ja respiration mi partie à sang rouge et noir du vieillard décrépi au poumon loculaire et à la res- piration incomplète du reptile. M. Galtier a adressé à l’académie une note sur un procédé général de carboni- sation pour déceler dans les matières or- ganiques les poisons minéraux: qui ont pour radical l'arsenic, l’antimoine, l’étain, le plomb , le bismuth, le cuivre, l'argent, l'or et le zinc. Ce procédé consiste à mêler dans une 118 capsule de porcelaine les matières orga- niques desséchées où même encore hu- mides avec de l'acide azotique et du chlo- rate de potasse, à chauffer jusqu’à ce qu'elles soient complétement dissoutes et à conduire ainsi l'opération comme dans la carbonisation par l'acide azotique. On ob- tient ua charbon très sec, qui chauffe, dans la capsule même à une température plus ou moins élevée , selon qu'on opère sur un métal fixe ou volatil, laisse un résidu du poids de 50 à 80 centigrammes pour 120 grammes de matières organiques. Le résidu étant chauffé dans un litre de verre, dans un creuset ou entre deux charbons ardents, selon la nature du poi- son, donne le métal dont il est facile de constater le caractère physique aiasi que les réactions chimiques, après l'avoir dis- sous dans un acide ; ou bien encore ce ré- sidu étant chauffé avec de l’eau régale, sans cependant dégager complétement cet acide, et traité ensuite par l’eau , donne des liqueurs qu’on peut essayer. Pour le plomb et l’argent, on remplace l’eau ré- gale par l’acide azotique. Il est vrai que M. Orfila se sert d’azotique et de chlorate de potasse pour les préparations antimo- niales, mais c'est seulement pour ces pré- parations. M. Galtier a généralisé l’idée première du maître. M. Arago a communiqué à l’Académie les observations barométriques et thermo- métriques qui ont été faites le 12 et le 14 janvier de cette année à Paris. Le ta- bleau suivant présente le résultat de ces curieuses observations; ainsi , pour le 12 janvier : BAROMÈTRE. THERMOM. à minuit 30 min. 729,36 millim. 6°,6 matin { n. 30 728,20 6°,6 2 30 727,80 69,5 3 40 72,2% 6°,5 A 0 727,09 69,5 6 20 727,38 60,5 9 10 728,62 60,5 pour le 14 janvier, à BAROMÉTRE. THERMOM. soir 8 h. 729,22 00.3 10 727,90 50,1 10 30 727,40 50,4 41 30 728,20 59,5 Un mémoire aussi intéressant qu’érudit sur Phistoire de l’arithmétique a été pré- senté à l’Académie. —Ce mémoire était sui- vi d’une analyse de l’Abacus de Gerbert. Ce livre avait jusqu'alors embarrassé les sa- vants, et son obscurité effrayait ceux qui essayaient de l’expliquer. M, Chasles est venu éclaircir tout ce qu'il y avait d'inin- telligible dans le livre de Gerbert. Il est vrai que le savant auteur du mémoire dont nous parlons a été aidé par des matériaux que ses prédécesseurs ne possédaient pas. Mais il a su user avec habileté de ces pré- cieux matériaux. D'après le travail de M. Chasle, les opérations arithmétiques renfermées dans le livre de Gerbert seraient faites comine nous les faisons maintenant, c'est-à-dire avec des chiffres, possédant à la fois une valeur absolue et une valeur re- lative.—Mais, qu'est-ce qui avait empêché les savants d’apercevoir, avant M. Chasle, ce curieux résultat? C'est que les savants n'avaient pas réfléchi que pour expliquer aux autres celte nouvelle arithmétique il fallait se servir de l'arithmétique ancienne, c'est-à-dire des chiffres romains. Dans ces chiffres romains on n'avait pas reconnu la valeur absolue et la valeur relative ; aussi le livre de Gerbert était un grimoire inin- telligible pour tous. 119 M. Frémy a lu dans cette séance une suite de ses recherches sur les acides métal- liques. L'étude qu'il a faite de l'acide an- timonique et des antimoniates l’a conduit à découvrir un nouveau moyen de recon- naître un sel de soude mélangé à un sel de potasse. Lorsqu'on traite un antimoniate de potasse, que l'on a préparé en faisant fondre de l'acide antimonique avec un excès de potasse, par un sel de soude en dissolution, on forme un précipité cristalin et insoluble dont la formule est Sboÿ,Nao +16Ho. Ce sel perd 8 équivalents d’eau par la cristallisation. D’après ce procédé on peut reconnaître dans une liqueur 1/350 de sel de soude ; mais quelquefois ce pré- cipité ne se forme qu'après quelques seeon- ces d’agitation. M. Amussat adresse à l’Académie un mé- moire sur l’anatomie pathologique des tu- meurs fibreuses de lutérus et sur la possi- bilité d’extirper ces tumeurs lorsqu'elles sont encore contenues dans les parois de cet organe. L'auteur joint à son travail le dessin de deux tumeurs fbreuses qu’il a extirpées avec succès. Des recherches faites sur ce sujet pendant quatre années qu'il a passées comme jin- terne à la salpêirière lui ont perruis d’ob- server et de recueillir un assez grand nom- bre de ces tumeurs. Il avait été d'abord frappé de leur enchatonnemeut et de leur dureté; IL avait fait macérer les plus dures et il avait collecté celles qui étaient osseuses. Une de ces tumeurs a été mise sous les yeux de l’Académie, Elle est éburnée; elle a une grande ressemb'ance avec un hémisphère cérébral et elle est remarquable par son volume , par sa consistance et par sa forme. L’académie dans cette séance à recu plu- sieurs ouvrages intéressants parmi lesquels nous en avons remarqaé un très-curieux intitulé: L'’ectat de l'église du Périgord, depuis le christianisme, par le R. P. Dupuy Récolet, annoté par M. l’abbé Audierne et reproduit par le procédé litho-typographi- que Dupont. DE SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE APPLIQUEE. Modification à l'appareil d’Atwood , Dupré. Un cercle horizontal d’environ 0.8 de diamètre, et dont la circonférence est gra- duée en 100 parties égales, se meut d'un mouvement uniforme autour de son axe qui est vertical ; il fait, par exemple, deux tours par seconde. En dehors de ce cercle, près de sa circonférence, s'élève verticale- ment un montant divisé en centimètres qui porte quatre petits leviers horizontaux con- tenus dans un plan passant par le centre du cercle et situés à des hauteurs de Om, 136, Om,515, 1,226, 2m, 180, qui sont entre elles comme 1°, 2?, 3°, 4, Des balles de plomb enduites de poussière lésèrement humide et de couleurs différentes sont po- sées sur les extrémités de ces leviers, au- dessus du bord du cercle. Un cinquième levier, un peu moins long que les autres, est placé de telle sorte que son extrémité rase la surface du cercle, très près de la circonférence. Les bras opposés de ces le- viers sont attachés À une même tringle ver- ticale avec laquelle ils font des angles mo- biles. Lorsqu'on veut conserver à la machine toute la simplicité possible, on fait mouvoir le cercle avec la main, et si son axe est disposé convenablement, on lui fait faire. aisément cinq ou six cents tours au moyen” d’une seule impulsion. On conçoit que là diminution de vitesse pendant un tour est alors négligeable, et que-le mouvement. peut être considéré comme uniforme. Après cette impulsion, on lève brusquement la tringle, les bras de levier qui portent les balles s’abattent et les laissent libres toutes à la fois dans l’atmosphère, En frappant sur le cercle, ces mobiles font des taches, le le: vier inférieur laisse aussi une trace qui a peu d’étendue, parce qu'il est construit de manière à se relever aussitôt qu’il a touehé. Les distances entre cette dernière tache et chacune des autres conliennent des nom- bres de divisions qui sont entre eux comme 1, 2, 3, 4; les espaces parcourus étant, par construction, comme 1°, 27, 3°, 4°, il est. prouvé par là qu’ils sont entre eux comme les carrés des temps. On en déduit, par des raisonnements simples et faciles, que les vi- tesses sont proportionuelles aux temps et que la vitesse, après une seconde, est dou- ble de l'espace parcouru pendant la pre- mière seconde. L'approximation sur laquelle on peut compter est beaucoup plus grande qu'avec la machine d’'Atwood, où le ralentissement de la chute fait paraître les résultats plus parfaitement d'accord avec les lois qu’ils ne le sont en réalité. En effet, l'erreur dans le nombre des divisions ne pouvant pas être de un 2, l’erreur, dans l’appré- ciation du temps de la chute, est moindre que un 400° de seconde, temps qui corres- pond à une demi-divisiou. Elle a été plus faible que un 590e de seconde dans les ex- périences que j'ai faites avec un instrument grossier. On atteindrait facilement un degré d’exactitude beaucoup plus grand en con struisant l'appareil avec plus de soin, mais on £entirait alors le besoin d’onérer dans le vide, ce qui ne pourrait se faire qu'en éle- vant le prix de l’instrumeut jusqu'a celui des machines d'Atwood: Dans ce cas. un mouvement d'horlogerie ferait mirchec le plateau, et, à un moment déterminé. ferait partir une détente qui abattrait brusque= ment les leviers ; le levier inférieur devrait manquer alors, ia position de la détente faisant connaître le poini de départ des mo: biles. SCIENCES NATURELLES. CÉOLOSYE. Note sur le gisement des diamants au Brésil, par M. Lomonosoff. Les roches ou les diamants gisent dans des massifs d’Itacolumite , se trouvent si- tuées sur la rive gauche du Co:rego dos Rois, sur la Serra du Grammagoa, qui est à 43 lieues portugaises au nord de la ville de Tijuco ou Diamantena. On y a exploité les diamants avantageusement pendant plu- sieurs anntes, en faisant sauter les rochers réduisant Îes fragments en sable au moyen de marteaux et faisant subir à ce sable des lavages à l’aide de la Baica. À cette heure les travaux ont cessé, parce que le restant des roches à gisement de diamants à com mencé à offrir plus d'une difficulté à l'ex- ploitation, et parce que ces diamants sont obtenus ailleurs avec plus de facilite à cette uote sont joints divers échantillons que M. Lomonosoff à soumis à l'examen de l’Académie ; savoir : bi ° | Gisement de diamants sur la Serra de Gram- ô | magoa, à 43 lieues de Tijuco. ‘* | Diamants dans la Canga, de Riberao das Da- bu tas, à 6 lieues de Tijuco. i. Antonio Pereira ( ap- partenant à la compa- gnie de Gongo-Socco). Or dans jun conglo- : meral ferrugineux. }ÿ. Gongo-Socco. (Or dans le jacutinga (fer oli- giste). 3 |f. Santa - Anna d’Itabira | de natto-grosso {id.). 3. Candongo. (Or avec fa- cettes'cristallines dans . { le jacotinga fridble. | * 1. Brucutu (jacotinga au- ! à 4 rifère).. 0. Poudre d'or de Minas Novas. (Or en paillettes.) 11, Or en paillettes présentant quelques facettes cris: tallines de la rivière Jacotintonha (Minas Ge- raes, limites du district des diamants). Echantillons . mon- trant le gisement de l'or natif de diffé- renteslocalités de la province de Minas Geraes. S'il existait quelques doutes sur la na- \ure de ces cristaux, on pourrait, malgré leur petite dimension, et sans rien faire qui * xposât à les détacher de leur gangue, cons- later, au moyen d'une expérience de pola- isation, que ce sont bien réellement des liamants. | 1 BOTANIQUE. — CHIMIE BOTANIQUE. Note sur le neclar des fleurs (extrait d’un travail | de M. Braconnot, publié dans le Journal de |- Pharmacie de janvier 1843). | On nomme nectar la liqueur sucrée, récrétée par des corps glandulaires situés Hans le voisinage de lovaire , dans les co- olles de beaucoup de plantes, etc., etc. — C'est avec ce nectar que les abeiiles lorment leur miel. Aussi M. de Candolle Je “regardait comme un sucre hydraté , sem- Iblable à celui dun miel, sans cependant qu'aucune analyse justifiat son opinion. C'est pour décider cette question que M. Braconnot- a entrepris l’analyse du nectar :qu'il a obtenu en exprimant sur des verres de monüre les tubes des corolles. Ce nectar jaimsi produit est liquide, sucré, limpide, incolore, sans réaction sur le tournesol. . 11 se comporte avec les réactifs comme une | dissolution de sucre. Mais ce sucre n’est | pas semblable à celur du miel , comme on le eroit , car il est facilement cristallisable | en prismes courts à 4 ou 6 faces et à vives larrètes. Ces cristaux ont du reste tous les | caractères du sucre de canne le plus pur. | Indépendamment de ce sucre cristallisable | M. Braconnot a trouvé dans le nectar un peu d’un autre sucre incristallisable. Pour | M: Braconnot la composition du nectar } serait : Sucre: de canne 13 à Sucre meristallisable 10 | Eau: 77 fl 100 “ Ina pwreconnaître dans cette substance … la présence de la gomme , de la marnite, | du-sucre dé miel. AOOLOGIE, Extrait d'un mémoire sur les vaisseaux biliai- res ow le foie des insectes; par M. Léon Du- four. Le mémoire dont nous nous occupons a pour but de décider ure question sur la- quelle les anatomisles étaient partagés d’o- pinion. = «= ot 152 Il en résulte que dans tous les huit ordres d'insectes ailés, sauf les Pucerons et les Chermès , il existe, à l'extrémité du ventricule chylifique, un nombre plus ou moins considérable de filets tubuleux très- déliés , presque toujours simples, tantôt forts longs et moins multipliés, tantôt plus courts et plus nombreux , qui va- rient pour le mode et le lieu de leur inser- tion. Le foie qui, dans les animaux à circula- tion liquide , forme une glande parenchy- mateuse à texture compliquée, se réduit, dans les animaux à cireulation aérienne, à un nombre plus ou moins considérable de vaisseaux isolés et séparés les uns des autres, à une glande déroulée. Dans les vertébrés comme dans les insectes, cet or- gave sécrète la bile qui est versée dans cette portion du canal alimentaire destinée au chyme avec lequel elle se combine pour sa conversion en chyle. Sur les huit ordres d'insectes ailés , il y en a sept el demi où les vaisseaux héjati- ques , n'ayant qu’une seule insertion , la ventriculaire, on ne saurait élever une contestation sérieuse sur leur’ fonction essentiellement et exclusivement biliaire. Les faits et le raisonnement confirment cette opinion. La combinaison où ces vaisseaux se fixent en même temps au ventricule et au rectum a inspiré à quelques auteurs (#eckel, Müller, Audouin, Duvernoy,) l'opinion mixte et antiphysiologique d’une sécrétion urino-biliaire. Le fait anatomique, plu- sieurs fois constaté, de l’imperforation des tuniques du rectum; par conséquent le défaut de communication de ces vaisseaux avec la cavité de cette poche excrémen- titielle et la découverte , tout aussi positive, des vaisseaux sous-cuticulaires en lesquels se divisent les troncs rectaux , réduisent les explications physiologiques , d’abord si embarassantes, à la même théorie que dans le cas des insertions uniquement ventricu- laires. Les faits qui étaçent cette manière de voir s'accumulent de toutes parts, et on en trouve la trace irréfragable dans fes écrits de Po:selts et Ramdohr. Eofin, une question des plus ardues , et à peine entrevue par les entomotomistes , termine le chapitre physiologique de ma dissertation : cest cette dispositian des vaisseaux hépatiques où ils semblent s’a- boucher directement et uniquement ‘au rectum , dans quelques hémiptères hété- roptères. Que l’insertion se fasse à nu ou par l'intermédiaire d’une poche vésiculaire, £il y à toujours dans ces insectes absence de pertion grêle de lintestin, et le ventricule chylifique, d’uue longueur considérable , est toujours séparé du rectum par une sal. vule ventriculo-reciale qui s'appose, pen- dant la vie, à l’épanchement immédiat de la bile dans le rectum. La poche vésicu- laire n'est pas un réservoir propre de la bile, mais bien une dilatation du ventri- cule lui-même, et malgré sor implantation sessile à la base ou au milieu du rectum, c’est une insertion aussi illusoire que celle du tronc rectal des coléoptères hétéromérés. La théorie physiologique de ce mode de connexion rentre donc encore dans la loi commune. Ainsi , dans tous les insectes sans excep- tion, les vaisseaux hépatiques s’'abouchent uniquement dans le ventricule chylifique , et dans tous, la sécrétion biliaire est incon- testable. SCIENCES APPLIQUÉES, METALLURGIÏE, Progrès de la fabrication du fer à l'anthracite, en Amérique; par M. Johnson, de Boston (Etats- Unis. C’est depuis peu d’années seulement que l’on a commencé, dans les États-Unis, à em- ployer en grandequantité l’enthracite pour les usages domestiques. Ilya moins de temps encore que la possibilité de se servir de ce combustible pour la production de la va- peur, dans tous les cas, a cessé d’être un sujet de controverse, et, bien que de nom- breuses machines fixes en usassent avec avantage depuis plusieurs années, principa- lement à Philadelphie, on a douté pendant longtemps s’il pourrait remplacer le bois sur les bateaux à vapeur et les locomotives. Toutes ces questions ont été résolues d’une manière favorable, aussi bien que celle de la fusion de la fonte dans les cubilots. L'usage de lPanthracite est devenu géné- ral pour l’alimentation des feux de forge- ron, la cuisson de la chaux, la préparation de la drêche et les autres travaux sembla- bles. Enfin, ce qui n'est peut-être pas moins important, on en a fait l’application au travail du fer dans les hauts-fourneaux, les fineries, les fours à puddler et les chauf- feries. La fabrication du fer, par le moyen du coke, si répandue en Angleterre, en Écosse, dans le pays de Galles, et sur le continent européen, a été mise à peine en pratique aux États-Unis. On a cependant fait un assez grand nombre de tentatives pour y intro- daire cette importante branché d’indus- trie, principalement dans l'Etat de Pensyl- vanie, dont le territoire abonde en gise- ments de houille bitumineuse,contigus avec des mines de fer ex des exploitations de cas- tine. La législature de Pensylvanie rendit, en 1836, un acte par lequel elle donnait au gouvernement les pouvoirs nécessaires pour encourager la fabrication du fer par le moyen du combustible minéral, et pour faire, à des compagnies , les concessions que pourrait exiger l’établissement de cette fabrication. La même année, M. F. H. Oli- phant , du comté de la Fayette, quoiqu’en dehors des avantages de cet acte, fabriqua une certaine'quautité de fer avec du coke, et ft parvenir à l'institut de Franklin des échantillons de ce métal et de toutes les matières employées. Cependant, ce manu- facturier n’a pas continué cette entreprise, vraisemblablement à cause de la meilleure qualité du fer au charbon de bois, préféra- ble surtout pour la conversion en acier, opération qui se pratique dans son établis- sement. Il est probable aussi que, dans un canton où le bois est encore abondant, et où lon se procure difficilement des mi- neurs, l'emploi du coke ne présente pas une économie bien réelle, surtout à cause de Pexcédant de puissance et de dépenses que: les hauts-fourneaux chauffés an ‘coke exigent deplus que ceux qui sont chauffés aa charbon de bois. Pendant les années 1835, 1836 et 1837, on consiruisit des fourneaux à Karthaus età Farrandsville, sur le bras occidental de la rivière de Susquehann2h, et à Fro- zenrun, près de la Lycoming-creek. Dans le premier de ces établissements, on obtint plusieurs centaines de mille kilog. de fonte; mais, faute de discernement dans le choix et la préparation des minerais, ces produits se trouvèrentinvendables. Cette usine avait d’ailleurs le désavantage d’être située dans 154 un canton où les progrès actuels n'unt point encore pénétré, ce qui rendait tr6p incertain et trrop coûteux le transport des matières premièresetdes produits. Le four- neau de Farrandsvillen'était pas moins mal- heureusement placé par rapport aux mi- perais qu'il tirait de distances de 32 à 160 kilomètres, par le canal de Larrey-creek à Bloomsburg. Les riches particuliers à la libéralité des- quels on doit l'érection de cette belle usine se sont, dit-on, déterminés à la vendre et à renoncer à l'honneur que les amis de no- tre industrie espéraient leur voir acquérir, celui d'introduire, dans la fabrication du fer, l'usage profitable de la houille de Pen- sylvauie. Le fourneau de Frozenrun est bien situé par rapport au minerai qui lui est fourni principalement par une couche de carbonate blanc jaunâtre, de 9 décimè- tres de puissance ; mais les houilles voisi- nes ne paraissent pas actuellement d’un usage aussi avantageux que celui des bois fournis en grande abondance par les forêts qui les recouvrent; aussi ce fourneau, lorsque l’auteur le visita pour la dernière fois, en septembre 1839, brûlait-ii du char- bon de bois qui fournissait des fontes excel- lentes. Dans cette courte mention des four- neaux ou coke de la Pensylvanie, il serait injuste d’omettre celui de Lonakoniug, si- tué sur la George’s creek, dans le Maryland, à quelques milles au sud des limites du premier État, et dans le riche bassin houil- ler qui s'étend entre les montagnes sauva- geset celles d’Alleghany. Lorsque M. Jhon- son le visita, au commencement de juin 1839, ce fourneau rendait, par semaine, environ 70,000 kilog. de bonne fonte pour fonderie, et tout faisait espérer le succès de l'entreprise. Malheureusement il était éloi- gné de toute grande ligne de communica- tion, et la dépense nécessaire pour trans- porter les produits sur le marché a paralysé. les opérations. ; Sur le bras méridional de la Jenny's- Run, dans le même bassin houiiler que Lonakoning, à peu de distance et au nord- est de Frostburg.- on édifie en ce moment deux hauts-fourneaux considérables, sur le plan usité dans le paÿs de Galles, pour y brûler du coke ou de la houille bitu- mineuse. Par un contraste frappant avec la len- teur du développement de la fabrication du coke, nous voyons , en moins de trois ans, les fourneaux à l’anthracite attirer l’atten- tion d’un assez grand nombre de compa- gnies entreprenantes, qui, déjà, dans l’État de Pensylvanie, ont élevé onze ou douze de ces fourneaux. L'établissement de trois ou quatre autres est encore en délibération, et ne tardera probablement pas à être décidé. Quatre sont en construction ou peat-être même sont achevés à Stanhope, près du canal de Morris, dans le New-Jersey. Tous ceux qui se sont bien rendu compte des propriétés de l’anthricite ont reconnu depuis longtemps combien il importait de Pappliquer à la fabrication du fer. C’est le plus dense des combustibles minéraux, c’est celui qui éprouve le moins de déchet par le transport, qui souffre le moins de l’in- fluence de l'air, et par conséquent il est particulièrement utile pour les fourneaux situcs à une certaine distance du lieu d’où où l'extrait. Mais le développement des for- mations d’anthracite a bientôt fait recon- naître qu'il n'est pas, en général, plus né- cessaire de porter le combustible vers le mi- nerai, que le minerai vers le combustible, 155 Lorsque ce transport est réellement indis- pensable, le premier mede paraît presque toujours préférable, parce que le poids du minerai nécessaire pour fournir une quan- tité donnée de fer fabriqué est générale- ment plus grand que celui de l’anthricite employé à la réduction. Ainsi le riche mi- nerai fossilifère de Bloomsburg ne fournit que 1,000 kilog. de fonte pour 2,000 ou 2,250 kil. de minerai, tandis qu'il ne faut que 1,500 à 1,600 kil. d’anthracite de Wil- kesbarre, pour obtenir la même quantité, y comprisle chauffage de l'air. Lorsque l’on ne dispose pas d’une puissance hydraulique et qu'il faut, de plus, mouvoir la soufflerie par une machine à vapeur chauffée avec l'anthracite, les poids à transporter sont à peu près égaux dans les deux hypothèses, et la situation de l'établissement doit être déterminée par d’autres considérations. Mais, pour en revenir aux usagesde l’an- thracite, ce n’est pas seulement pour la fusion du minerai ni pour Ja production de la fonte brute, qu'ils présentent des avan- tages à nos manufactures de fer. El a été clairement démontré que la préparation du fine-metal, le puddlage, et le réchauffage, peuvent être exécutés avec ce seul combus- tible, qui, en outre, est employé dans le feu des forgerons, et qui, par conséquent, suffit au traitement du fer, depuis son ex- traction à l’état de minerai, jusqu’à son emploi comme article manufacturé. La fusion des minerais, l’affinage et le puddlage, au moyen de l’anthracite, sont regardés, dit l’auteur, comme inventés aux Etats-Unis. On peut évidemment appliquer les deux derniers procédés à de la fonte obtenue avec un autre chauffage que l’an- thracite , ce qui ouvrira certainement un vaste débouché à ce combustible. Au nombre des tentatives les plus an- ciennes, faites pour l’emploi de l’anthracite dans la fabrication de la fonte, on peut mentionner l’entreprises de quelques mem- bres de la compagnie des houilles et de La navigation de Lehigh, lesquels construisi- rent, en 1820, dans ce dessein, un fourneau près de Mauch-Chuuk. Ce premier essai ne réussit pas mieux qu’une tentative du même genre faite à Vizille, près des froñtières de la France et de la Suisse, Après plusieurs détails sur ces expérien- ces, l’auteur continue ainsi : De tout ce qui précède, il résulte que l'on a probablement réalisé à Vizille tout ce que l’anthracite brülé à l'air froid est susceptible de donuer ; il est fort possible qu’en Pensylvauie, où nos anthracites va- rient graduellement d’une sécheresse et d'une compacité extrêmes, à l'état de houille bitumineuse, contenant de 12 à 18 pour 100 de matières volatiles , on trouve quelques variétés intermédiaires suscepti- bies d’être employées pour la fabrication de la fonte à l'air froid, quoique impropres à la fabrication du coke, et par conséquent appartenant à la classe des anthracites. Cependant les caractères de cette classe sont si bien représentés par les qualités du combustible employé à Vizille, qu'il ne semble pasraisonnable d'espérer un résultat différent de celui des expériences françaises. Dans les partis des mêmes bassins où le combustible affecte une nature réellement bitumineuse,ilne paraît pas que l’emploi de l'air froid et de la houille crue, comme on le pratique à Dowlas et dans quelques au- tres usines du pays de Galles, ne pt ob- tenir du succès. Mais les expériences faites en France, celles quiont été exécutées au- 156 paravant et postérieurement dans les usi- nes galloises, aussi bien que les tentatives faites à Mauch-Chunk et à Pottsville,avant l'application du procédé du D' Geisenhei- mer, sontde salutaires avertissements pour les personnes qui voudraient essayer de fabriquer la fonte avec de véritable anthra- cite chauffé à l'air froid. ——_—_—_—_——— mm, , CONSTRUCTIONS. Édifice à ME par de Dyer, de M. Dyer, qui a été chargé de construire dernièrement, dans la cité de Londres, un vaste édifice composé de pièces et de bu- reaux à l’épreuve de lincendie , vient de publier les détails suivants : On a employé dans cette construction, au lieu de bois de charpente, dessommiers en fonte et des voûtes en briques. On a placé dansles murs, à chaqueétage, selon sa hauteur, cinq ou six chaînes com- posées de bandes en fer de 0 mèt. 037 sur © mèt. 003. Ces chaînes sont posées bien à plai, et solidementattachées l’une à l’autre, ou tournées autour d’une brique à chaque rencontre. Elles sont goudronnées etsablées pour que le mortier y adhère mieux, et on les a placées à 0 mèt. 025 environ de dis- tance du parement, pour que la rouille ne pût traverser et tacher l’enduit. Les sommiers en fonte sont de différentes longueurs, depuis 3 mèt. 340 jusqu’à 5 mèt. 630 dans œuvre, et sont engagés de 0 mèt. 225 dans les murs. Ils sont distants de 2 mèt. 130 d’axe en axe. Les sommiers représentés dans les figures sont de 4 mèt. 560 dans œuvre; ils ont 0 mèt. 304 de hau- teur au milieu, et G imèt. 200 aux extrémi- tés. Leur épaisseur, aussi au milieu, est de 0 mèt. 028. Entre les sommiers on a construit, avee du ciment, des voûtes d'une demi-brique d'épaisseur , à joints tellement serrés, que les bords se touchent à la partieinférieure. Les cinq ou six assises près du centre ont même été posées et serrées sans ciment, après quoi on les a liées par un coulis. La fièche de ces voûtes est de 0 mèt. 127 , et les reins n’ont pas été remplis. Pendant la construction, les briques ont été mouillées avecsoin. Les couchis ont toujours été suspendus aux somnuiers par des tirants en fer, en sorte que ces sommiers ont été chargés pro- gressivement, ce qui n'aurait pas eu lieu si ces couchis eussent été, selon l’usage ordi- naire, portés sur des cintres en charpente soutenus de fond. On a construit plus de 2,000 mètres car- rés de ces voûtes, et l’on n’a cependant re- marqué nulle part le moindre tassement. Les planchers sont posés, comme à l’ordi- paire, sur des solives et des lombourdes. L’intrados est plafonné, et des moulures en carton-pâte cachent la partie inférieure de chacun des sommiers. Une épreuve bien convaincante a pu faire juger de la confiance que ce genre de construction doit inspirer. On a fait, au milieu de chacune des pièces, un grand feu de coke sur le plancher bas du rez-de-chaus- sée, qui n'a que 2 mètres 430 de hauteur, dans la vue de sécher les enduits, et, quoi- que la chaleur ait été entretenue à un très haut degré pendant plusieurs jours, il n’en est résulté d'autre inconvénient qu'un peu de boursouflement dansles planchers, dont deux sur dix-huit se sont gonflés seulement DT sez pour que l'on s’en aperçüt; encore cet et devait-il évidemment être attribué à :7rande quantité de la vapeur qui s’échap- ït du ciment et des plâtres des voûtes. - (Journal des Usines. ) ls —— HQE — AGRICULTURE. | HNSIDERATIONS SUR LES CEREALES ET PRINCIPALEMENT SUR LES FROMENTS. (suite.) } l'époque la plus convenable pour faire la récolte des froments ; par M. Loiseleur-Deslong- champs. l'A la fin du Mémoire de M. de Villeneuve, bsc a ajouté une note en opposition à ce v’avance M. Coke, et de laquelle il résul- lrait, au contraire, que les grains des fro- Lents coupés avant leur complète matu- té : 40 donnent-moins de farine ou de la “rive qui est moins de garde ; 2° que la lite faite avec cette farine lève moins bien ; | que le pain résultant de l'emploi de la- te farine est plus lourd et plus sucré. iUne chose intéressante à savoir, c’est ans quelle proportion se trouve le gluten hmparativement à l’amidon, dans la farine rovenant des blés coupés prématurément, | dans la farine faite avec des blés récoltés irfaitement mürs | Au reste, cette question est loin d’être braplétement jugée, il y-a encore plusieurs bints importants à éclaircir ; par exemple, }s suivants : | 4° Si les grains récoltés avant la parfaite haturité peuvent acquérir réellement la 1ème grosseur et pesanteur que ceux ju’on laisse attachés par leurs racines, et ils peuvent même prendre, étant entassés ans l'aire, plus de poids et de volume, -nsi que l'ont dit Columelle et Pline ; | 20 Si les qualités de leurs farines respec- ‘ves sont les mêmes, ou si, comme le dit osc, la farine des blésimparfaitement mûrs \st sujette, lors de la fabrication du pain, tux inconvénients dont il parle. 3° Si, comme l'avance M. Coke, au con- raire, les grains des froments récoltés quel- ues jours avant la maturité contiennent “oins de son et plus de farine ; |. 4 Si les blés coupés prématurément ne ‘ont pas plus sujets à produire des grains lariés que ceux qui n’ont été récoltés que larfaitement mûrs, plusieurs agriculteurs 2commandables ayant signalé comme une \es principales causes de la carie l'emploi | our semences de grains qui n'étaient pas omplétement mûrs ; | 5° En quelles proportions la quantité de .luten peut varier dans les uns et dans les ‘utres. Quant à la paille récoltée encore un peu erte, il n’est pas douteux qu’elle doit être lus savoureuse, et faire par conséquent un ieilleur fourrage ; mais cetle raison serait- ile un motif suffisant, si le blé, la partie 1 plus précieuse et la plus chère, devait en souffrir à | Pour ce qui est de la crainte des grêles, es ouragans ou autres phénomènes atmos- hériques, dont le développement subit eut nuire aux récoltes ou même les anéan- r, point de doute que c’est un motif bien 1pable de déterminer à avancer la moisson, pee encore faut-il ne pas trop la précipiter. | Enfin je crois que la matière est de la |lus haute importance et qu’elle mérite l'en que de nouvelles expériences soient ites à ce sujet, en ayant égard à toutes les msidérations dont je viens de parler. 158 J'avais eu l'intention, lors de la récolte dernière (celle de 1842), qui, en général, a été complétement terminée, aux environs de Paris, avant la fin de juillet, de faire quelques essais sur ce sujet, et j'avais, à cet effet, récolté prématarément un certain nombre de variétés de froment, le 27 et le 29 juin, avec l'intention de laisser les mêmes sortes huit à dix jours plus tard; mais je n'ai pu exécuter ce projet qu’en partie, à cause des moineaux qui menaçaient de tout dévorer. Sur quelques variétés que j'ai pu sauver, le poids des grains, à ces deux épo- ques différentes, a été à peu près le même; dans quelques autres, il y a eu 5 à 10 pour 100 en faveur des blés que j'ai récoltés les derniérs. Il est vrai de dire que, n'ayant pas beaucoup de chaque sorte, je n’ai pu former que de petites poignées d'épis de mes blés recueillis les premiers, et non des gerbes amoncelées en tas, dans lesquels les grains auraient pu se perfectionner en empruntant aux pailles le reste de sève qu’elles pouvaient avoir encore; car c’est probablement ainsi qu’il faut entendre ce que les anciens ont dit des blés qui ga- goaient dans l'aire après avoir été coupés. De la faculté germinative du froment et de sa prodigieuse vitalité. Les auteurs qui ont parlé de la faculté germinalive du froment ne sont pas d'accord sur le temps durant lequel elle peut se con- server. L’un des plus anciens, Pline, dit que la meilleure semence de blé est celle de l’année, que celle qui a deux ans n’est pas si bonne, que de trois ans elle est pire eucore, et qu'à quatre ans elle devient sté- rile. Cependant Duhamel assure, comme en ayant fait l’expérience, que du froment gardé pendant dix ans dans le tiroir d’une commode avait levé. Le même auteur rap- porte que Lullin de Châteauvieux ayant semé trois quarts d’once d'un blé qu’il avait conservé avec soin durant huit an- nées, cette semence avait levé assez bien et avait donné d’assez belles productions. Tessier, après avoir dit que le froment récolté bien mûr et soigné eonvenablement conservait longtemps sa faculté germina- tive, se borne à assurer que celui des deux à trois dernières récoltes peat servir pour lès semences comme celui de la dernière. Dans la pratique ordinaire, les cultiva - teurs ne sèment guère que du blé de la précédente récolte, et ce n’est que lorsqu'ils y sont forcés par quelque circonstance par- ticulière qu'ils prennent, pour leurs semen- ces, celui de deux ans ; ils craindraient, en semant du blé plus vieux, qu'il ne levât pas. Trouvant, d’après ces témoignages assez opposés, qu'il existait encore trop d’incer- titude à cet égard, j'ai cru utile de faire quelques nouvelles expériences pour m’as- surer, d’une manière plus positive, combien de temps le froment, placé dans les cir- constances les plus favorables, pouvait effectivement conserver la propriété de germer. M. Darblay jeune, que j'ai déja eu oc- casion de citer, m’ayant donné, en novem- bre 1839, un assez grand nombre de fro- ments qu’il avait conservés dans des bo- caux depuis neuf à dix ans, j'en ai semé, à la fin de février 1840, six cents grains ap- partenant à six variétés, et il n’en a levé que cinq, dont deux d’une variété et les trois autres de trois variétés différentes. La terre avait cependant été bien fumée avec 159 beaucoup de crottin de cheval, ce qui eût dû activer la germination. L'année suivante, j’ai semé de nouveau mille onze grains de douze autres variétés des mêmes blés, et de ce grand nombre je n'en ai vu que trois sortir de terre. D’après cela il doit être bien prouvé que la faculté germinative est éteinte dans du b'é récolté depuis neuf à dix ans, car huit grains qui ont levé sur seize cent onze peu- vent être considérés comme nuls. Au commencement de septembre 1839, j'ai semé trois cents grains de trois variétés de ma récolte de 1834, et ayant par con- séquent cinq ans. De ce nombre, il n’en a levé que quarante-six en tout, mais la ger- mination s’est opérée d’une manière fort inégale entre les différentes variétés; car, de cent grains de poulard lisse, il est sorti de terre quarante et une tiges, tandis que cent grains de blé de mars barbu de Tos- cane n’en ont produit que quinze, et que les derniers cent grains, appartenant au blé blanc de Hongrie, n’ont rien donné du tout. Ainsi la faculié germinative était presque à moitié conservée dans la première variété : elle ne restait pas tout à fait au septième dans la seconde, et elle se trouvait entière- ment abolie dans la troisième. Ayant ressemé, au commencement de mars de l’année suivante, trois cents autres grains appartenant par parties égales au blé de mars barbu de Toscane, au blé hé- risson et au poulaid blanc lisse, il a levé cinq grains du premier, trente-neaf du second et dix-huit du troisième, en tout soixante-deux. C’est comparativement plus que pour les premiers trois cents grains semés six mois plus tôt Cependant le pon- lard blanc lisse n’a donné que dix-huit tiges au lieu de quarante et une, et dansle der- nier semis que Jai fait de ce blé, en octobre de cette année (1842), et qui avait par con- séquent huit ans, il n’a pas levé un seul grain sur cent trente-six qui me restaient et que j'avais mis en terre. Cependant, comme je viens de le faire observer, certaines variétés conservent bien plus longtemps les unes que les autres leurs propriétés gurminatives, et ce n’est pas en raison de leur volume et de leur pesanteur ; car, dans une expérience autre que les précédentes, et que je ne rapporte ici que sommairement pour ne point trop allonger cet article, sur cent grains de blé carré de Sicile de ma récolte de 1835, et ayant par conséquent cinq ans et demi quand ils fu- rent semés, à la fin de février 1841, il en a levé soixante-douze, tandis que de cent grains de blé géant de Sainte-Hélène, du même àge et semés à la même époque, il n'en est sorti de terre que seize, quoique les derniers fussent presque du double en grosseur. Mais la faculté germinative du blé carré de Sicile lui-même a des bornes ; car, ayant semé en octobre dernier (1842) deux cents grains de la récolte de 1834, et ayant par couséquent huit ans et deux mois, il n’en a pas levé un seul. Enfin, à la même époque, j'ai tenu sub- mergés, pendant cinq jours entiers, deux cents grains de blé de la Trinité et la même quantité de blé blanc de Hongrie, récoltés tous deux en 1335, sans que l'embryon se soit développé dans un seul, tandis que, dans cette sorte d’épreuve, il ne faut que deux jours pour que l’on puisse voir l’em- bryon percer les téguments à la base du grain et se faire jour à travers. Tous ces grains se sont seulement uniformément 160 gonflés, et leur intérieur formait une sorte de bouillie, mais sans la moindre apparence de germination. Il doit donc être prouvé, d'après ces dif- férentes expériences, que, au bout de quatre à cinq ans de récolte, le froment, à quel- ques exceptions près et assez rares, perd les trois quarts de sa faculté reprodactrice, que certaines sortes, le blé blane de Hongrie par exemple, l’ont tout à fait perdue à cette époque, et qu'enfin , à sept ou huit ans, elle est entièrement éteinte dans le plus grand nombre des variétés. —_— 29 @Ee— SCIENCES HISTORIQUES. HISTOIRE. Les gloires de la France. C’est une belle et grande idée que de réunir en un corps d'ouvrage les vies de tous les personnages qui, à des époques dif- férentes et à divers titres, ont à la fois il- lustré leur nom et leur pays. Détacher ces figures imposantes des tableaux où l’his- toire les a placées, les isoler en quelque sorte, les individualiser, concentrer sur elles seules l'intérêt que rappellent les actions auxquelles elles se rattachent, les encadrer dans les détails de la vie privée, et loin de diminuer par là le culte qu'on leur rend, laugmenter au contraire, en rehaussant sa légitimité par des titres nou- veaux, ce n’est pas là sans doute une con- ception neuve; il y a seize cents ans que Plutarque composa ses hommes illustres ; mais vouloir imiter Plutarque est une noble audace, si ce n’est pas du génie. Pour atteindre un tel but, ce n’est pas assez d'avoir beaucoup d’érudition, de savoir par l'énergie et la finesse du style rendre cette érudition agréable, il faut encore et avant tout être assez fort pour se placer Lien haut au-dessus de la foule, et de ce point Jus- qu’où l’opinion, qui le plus souvent nest qu'un composé de préjugés, ne peut étendre son pouvoir despotique, oser écrire face à face de sa conscience et de son personnage seulement. _Il est dès lors à regretter qu’un homme seul n'ait pu se charger d’un travail aussi vaste que celui dont nous nous occupons. Sans être de l'avis de ceux qui ne voudront peut-être, voir dans une telle entreprise qu’une affaire d'argent où qu'un but poli- tique, nons devons convenir que par le fait seul de collaboration elie perd un peu de ce prestige de conviction individuelle, d'unité de conscience qui devrait eu faire le pre- mier et le véritable mérite. Ces observations préliminaires étant faites, nous venons aux quatre prenmyers volumes publiés, M. d'Exauvillez à fait précéder l’histoire de Godefroy de Bouillon d'une introduction dans laquelle il a tracé un rapide tableau des Croisades jusqu’au départ de son héros pour la Terre-Sainte Les souffrances des chrétiens de l'Orient, les prédications de Pierre l’'hermite, les résolutions arrêtées au concile deClermont, les fautes, les excès, les crimes des pre- mières bandes de Croisés d'autant plus in- disciplinés qu'ils n'avaient d'autre chef aw'un faible hermite, d'autre règle que les inspirations de leur enthousiasme; tout y est raconté avec concision et fidé- lité. De quelque manière que Von Juge man: tenant ces entreprises, bien autrement importantes par leur but que toutes les 161 actions épiques de l’antiquité, et dont le résultat le plus grand fut de préparer les voies à la civilisation moderne, on est forcé de regarder en pitié Agamemnon, ce roi des rois ligués pour détruire et brûler Troie, lorsqu'on a devant soi cette grande figure de Godefroy, et que de siége en siége, de combat en combat, on entre avec lui, après un troisième assaut, dans Jérusalem. Tout ce qui tient à l’action militaire est rapporté avec soin par M. d'Exauvillez Il est à regretter que ce qui concerne ladmi- nistration du nouveau royaume de la chré- tienté n'ait été traité que d’une manière secondaire. Les assises de Jérusalem, par exemple, ont une si grande importance comme monument de la législation, elles furent si utiles lorsque le droit romain, modifié par le christianisme, devint sous le titre de droit canonique, la loi écrite de presque tous les peuples del’Occident, qu'on ne peut s'empêcher de déplorer cette la- cune dans une histoire de Godefroy de Bouillon. L'histoire de Suger, par M. Nettement, est plutôt l’histoire du règne de Louis -le- Gros et de Louis VII, que celle de l'abbé de Saint-Denis. Toutefois la faute n’en est pas à l'historien, il a pris son person- nage tel qu il la trouvé, tel qu’il fut. Gé- péral, diplomate, moine, Suger était tout cela. Dansles camps, au conseil, à Pabbaye de Saint-Denis, sous la cuirasse et sous le froc, cet homme, qui, pour être autant au-dessus de Richelieu que Richelieu fut au-dessus des hommes de son temps, n'aurait eu besoin, peut-être, que de naître cinq siècles plus tard, resta seul chargé de la royauté, à une époque où la royauté encore sous la tutelle des grands vassaux, pouvait à chaque instant se trou- ver par les excommunicationssans sujets et même sans serviteurs. Au milieu de tant de périls aggravés par les expéditions loin- taines, lesembarras du trésor, les intrigues de la cour et les chagrins de mésage de Louis le Jeune, conserver le pouvoir royal, le rendre plus grand et plus vénéré, était une tâche bien difficile, Suger sut la rem- plir. M. Nettemeut a terminé son volume par une appréciation des faits, des mœurs et des idées pendant la vie de Suger. Il a, comme il l’a dit lui-même, groupé le siècle autour de l’homme afin qu'on put juger de l’influence réciproque que lun et l’autre ont subie et exercée. C’est la partie philosophique de l’ouvrage, et celle aussi qui nous a paru la plus neuve et la plus intéressante. De toutes les reines, de toutes les femmes dont les noms se trouvent mêlés à notre histoire, celui de la mère de Saint-Louis est, sans contredit, le plus vénéré. La vie de Blanche de (Castille, embrasse une des périodes les plus glorieuses de la monar- chie. Elle déjoua les complots de la féoda- lité, dompta l’hérésie et sut conserver intact à son fils un héritage qui peut-être eut été morcélé si le soin de le défendre eut été remis en d’autres mains. Avec de tels éléments, il était aisé de faire un livre, mais le faire bon et mériter le titre d’his- torien de la reine Blanche, c'était à le point difficile. Ce titre, M. Théodore Ni- sard l’a rendu sien. On peut ne pas approu- ver entièrement sa manière d'envisager quelques événements de l’époque surtout si pour les juger on ne veut se placer qu’au point de vue de la nôtre, mais il faut lui savoir gré et de l’art avec lequel il les pre- sente, les apprécie, les développe, etds soin 162 patriotique qu’il emploie pour effacer jusqu'à la trace de taches que la calomnie. avait tenté de faire sur une vie aussi pure que glorieuse. Godefroy, Suger, Blanche de Castille, ce sont là trois gloires de notre France. mais placer sur la même ligne madame de Sévigné, c’est, nous devons le dire, ouvrir les rangs à des personnages secondaires. Que madame de Sévigné soit encore de nos jours un modèle du style épistolaire, per- sonne ne voudra le contester. On la tiendra pour inimitée peut-étreaussipourinimitable, on aimera sa grâce, sa naïveté, on répé- tera ses bons mots, comme s'ils n'étaient dits que d'hier, mais sa tendresse de mère ne passera jamais pour une de ces passions grandes pour une de ces vertus sublimes qui font la gloire d’un état, et quelque ha- bile historien que soit M. le vicomte Walsh, ceux qui prennent les mots pour ce qu’ils signifient, auront le droit de lui demander quelle action d’éclat, quelle noble entre- prise, quelle découverte importanteapu va- loir à la mère de M“*de Grignand d'être pla- cée à côté de la mère de Saint-Louis. La beauté, l’amabilité, sont deux vertus sans doute, mais elles sont les vertus de la vie commune ; le bon style aussi est une qua- lité dans un ouvrage, puisque seul il ouvre à un auteur les portes d’une Académie et à ses ouvrages la bibliothèque de l’homme de goût, mais en somme, ce n’est pas ie style qui fait les actions d’éclat, qui fonde les états, les sauve ou les gouverne. C.-B. F. © ÿE—— ARCHÉCLOGIZ. Canton de Saujon, arrondissement de Saintes (Chkarente-fnf.) Commune DE Cozes. — Le territoire de cette commune est très productif en grains et possède plusieurs manufactures d’an drap de laine gris très usité par les paysans. De là peuvent proveuir le nom du bourg; Cozzo, vêtement de laïne appellé cozetta par les lialiens; ou cozolium, mesure de grains. Vingt quatre cozolia font un sextier (Carpent.) : Dueange écrit coyzium. Cozes a été une mansion romaine. Lors- que les Romains établirent une grande voie entre T'amnum sur les bords de la Gironde et Jfediolanum ou Saintes , ils la firent pas- ser de Falmont actuel à Arces, À Théon qu’elle laissa à droite, à Cozes,qu’elle cotoya en laissant le village à gauche, aux Sou- lards, à Morigrac, à Fougerade, aux Arè- nes, au Fief-Gallet, aux Gaïllots, À Chadi- gnac, et elle venait aboutir vis à vis la Motte-&-Leu, à la voie militaire de Norio- regum, à Alediclanum. Cette route impé- riale indiquée sur la table théodosienne devait être alors la seule pratiquée, puis- qu'on lit T'amnum, puis Aediolanum, sans aucune indication de la station de Noviore- gum signalée danS l'itinéraire d'Antonin. Nul doute que les changements survenus dans le parcours de la Gironde et dans les modifications survenues dans la Seudre, aient fait négliger peu à peu les établisse- ments importants placés sur les rivages et dans les ruines nous sont revelées depuis quelques temps. Les champs à droite de Cozes sont remplis de débris de briques romaines et les habitants ont conservé à cette zône le nom de Foie romaine. Fhéon, qui appartenait pout-être à Théon, l'ami du poète ausone, possesseur d'une autre propriété du même nom dans le pays d'Ar- vert, à été un manoir du moyen-âge, à | | | | 163 entour duquel les débris de tuiles à re- words sont excessivement communes. Le ‘ief-Gallet, où passait la voie romaine qui ous occupe, à lui-même conservé des aces de l'ancienne chaussée. Cette route jevait passer aussi à Foungerade, car un ‘hamp a donné en abondance des débris de rriques, des vases et divers autres objets intiques. Le Champ-Grélon, proche Saintes, Fà cette voie de Tamnum aboutissait à iZediolanum. a fourni également de grandes uantités de briques, et quelques unes ayant incore 0,55 cent. de longueur. L'église de Cozes est dédiée au prince des Hpôtres. C'est un vaste vaisseau presque intièrement restauré dans le quatorzième, It malgré les mutilations qu’il a subi, on retrouve encore au chevet trois fenêtres ccolées, du douzième siècle, ayant des * culptures romanes, des colonnettes fluettes lux angles. Les autres fenêtres à ogives rent du quatorzième siècle. Il en est de \nême du clocher qui est carré, à quatre Jontreforts massifs et droits, terminés par ljuatre pignons aigus et qui est surmonté lun pyramidion à huit faces, percé de nuit baies ogivales, ouvertes ou bouchées Lt coiffé d’une toiture à quatre pans. | Il ne reste que quelques ruines du chà- eau féodal de la Ferrière, qui avait d'assez |rastes souterrains : les débris existants da- rent de l’époque de la renaissance. Commune pe GRÉzac : Gresiacum. Le sol lune partie de cette commune est siliceux, | Poù lui vient son nom, dérivé de Gresun ou Gresium, champ où le silex abonde. La désinence ac, dérivée d’acum signifie lieu habité, et fait remonter à l'époque romaine a plupart des villages dont te nom finit ainsi. La terminaison en ac est excessive- ment commune en Sxintonge. M. Gauthier, dans sa statistique (p.140), ndique , à quelque distance de la Seudre es ruines d'un ancien monastère, dont il . ne reste plus que des pans de murs avec des sculptures romanes et des voûtes. L'église du hameau de Grézac est sous le vocable de saint Symphorien. Son archi- Itecture est fort curieuse, et il existe fort peu d’édifices religieux bâtis sur ce modèle |en Saintonge. C'est un vaisseau large, ‘écrasé, dont la façade présente à droite un «petit clocher à six pans, coiffé d’une toîture jaigue à six faces, et à gaache deux contre- |forts, de la même époque que le clocher, c'est à dire da dixseptième siècle. Sur cette lfaçade est simulé un immense portail ogi- val, qui en occupe toute l'étendue, Cette ogive surbaissée et largement ouverte, a | Lrois voussures en volute et trois colonnet- hs ste DE tes. Dans cette ogive simulant le portail et bouchée, sont deux arcs plein-cintre acco- E lés, appuyant au milieu sur une seule co- l . .'onne, Ces deux arcs simulent deux portes, |dont l’une estouverteetl’autrebouchée Une { “console qui coupela façade etla deuxième assise, présente deux fenêtres ogivales fer- “mées, ayant de pieuses images sculptées ne lenr plate-bande et des animaux sur À le côté. Tout accuse le faire du douzième siècle dans ce frontispice. L'apside est remplacée par un chevet ‘droit, au milieu duquel s’ouvrent deux fe- |nêtres accolées de la fin du douzième siècle, fenêtres en ogives largement ouvertes, à jarchivolte bordé. Une portion attenante à = chevet et qui a dû dépendre de l’apside primitive, est à demi-arroudie et porte en- |core des modil'ons romans, et les pleins- ciatres du onzième siècle, des fenêtres dis- posées en arcature. J'ai fait dessiner cette 16% église sous ses deux aspects, eton la trou- vera dans mon portefeuille avec toutes celles que j’ai déja décrites. Commune DE SEmussac-EN-Dinonne. Le territoire de cette commune qui est crayeux et arvileux, ne produit guère que des grains de toutes espèces. De ce genre de produc- tion découle le nom de Semussacum , de Semeurus, Terra Semeura, et Acum, lieu habité. Les Romains avaient établi une mausion en ce lieu, et on a déblayé entre La Tallade et Trignac des restes de voûtes enfouies sous le sol, dont l’appareil et le ciment étaient d’origine romaine évidente, Ces débris placés près du vieux castrum de Didonne, se trouvaient sur les bords d'une voie romaine qui devait longer Cozes et se rendre à Médis. Le castrum de Didonne, placé sur un territoire consacré par les Celtes au culte du druïdisme, était le siége d’une baronnie, dont le maréchal deSennec- terre a été le dernier suzerain. Le château actuel est de l’époque de la renaissance. L'église est moderne, et a été rebâtie en 1780. Un acte du 10 juin 1,366, fait hom- mage au prince d'Aquitaine et de Galles de sa seigneurerie de Didonne par Soudan de Latran, fait seigneur de Montendre. Bousi- gnon fait venir le nom de Didonne, des mots celtes : di, le jour, et cunum, éléva- tien. Commune DE Mécuers. Le bourg de Mé- chers, situé sur le bord de la Gironde, a été jadis une petite ville dont le port était très-fréquenté. Les Espagnols la bombar- dèrent en 1620. Le nom de ce bourg doit être Cette; mais nous en ignorons la signi- fication. En 1840, on a découvert, à une faible distance de ses murs, un dolmen parfaitement bien conservé, dont la table était formée d'un puddisg ayant des ro- gnons siliceux de la grosseur d’un œuf et ornés de vives couleurs. Gette tabie mesu- rait 62 centimètres d'épaisseur. Méchers est dédiée à saint Saturnin, elle a été rebâ tie plusieurs fois, et la nef a même été re- faite il y a quelques aunées au plus. Le clocher actuel en est la seule partie un peu ancienne. C’est un morceau d'architecture du style ogival du xv° siècle, lourd, qua- drilatère, ayant une tourelle hexagonale s'éievant jusqu’à la première assise, ayant quatre baies ogivales brochées. La dernière assise a deux longues fenêtres en ogives, très-étroites et épaisses accoltes. Des quatre clochetons avec pinacle, quatre angles du sommet ayant aujourd'hui ua toit plat, il n’en reste plus que deux, Commune De T'ALmMONT, tamnum de l'Iti- néraire d’'Antonin. Le nom de Talmont, est Celte, et vient de tal, hant. front, borne. Le coteau sur lequel est bâti le bourg est la limite des eaux de la Gironde qu'il surplombe à une assez grande élévation. Tamnum était, lors de l’occupation de la Saintonge par les Romains, une mansion militaire placée sur la voie de Burdisala par Blavia à Mediolanum (Saintes). Ce nom est écrit Lmnum sur la carte de Peu- tinger. Valois et D’Anville ont admis que Tamnum de itinéraire d’Antonin était Talmont actuel , et que Nov:oregum était Royan. Quant au Novioregum , il est placé avec juste raison à Toulon ; mais T'amnum a été, d'un avis unanime, conservé au bourg actuel de Talmont. La carte d’An- tonin , en donnant la route de Bordeaux à Autun, cite: Blavio, M. P.xvin; Tamnum, M. P. xvi; Novioregum, M. P. x, Medio- lanum Santonum, M. P. xx; et celle de Théodose cite : S'inus aquaticus ; Burdigala 165 ix, Blavia xxix, Lamnum xin et Mediolano sanctonum xVI. M. Hue a placé le Tamnum des Romains à Saint-Ciers du Taïlion. Bourignon (Rech., p. 290), cite l'opinion de Beverus qui voit dans Talmont le pro- montoire des Pictones, et celle d’Ortellius, qui retrouve dans le Tmnnum le Tano de la Gaule-Lyonnaise. « Talmon, ajoute cet érudit, doit venir de Talum mundi, la fin de la terre. Il place la imansion romaine à un quart de lieue du bourg actuel, aux alen- tours du village de Barzan. « La voie ro- maine, dit Boarignon, après avoir traversé cette station, s'éloigne un peu de ja côte, pour passer à Aaces et à Semussac, et de là en ligne directe à Médis, où l’on a décou- vert une voûte et des fragments de briques romaives. » Dans le champ de Pevels, situé sur Ja route de Talmont à Novioregum, on trouve encore des masses de fragments de briques antiques. Le nom de Talmont est écrit Talamon dans un titre d'Edouard IT, de 1308, con- servé dans les rôles gascons. C'était une principauté appartenant à la famille his- torique des Latremouille, et plus tard, au même titre, à celle des Montansier (Mai- chin, p.166.). Un autre Talmont existait aux environs des Sab'es-d'Oionne. Il est cependant pro- bable qu'il est question du Talmont Sain- tongeois dans une charte de 1080, qui fait cession au prieuré de Fontaines, par jugement du seigneur d? Talmont, de terres situées près le monastère d’Angles. Le castrum de Talmont est ruiné. Son église placée sur le point culminant de la falaise, que ruinent eu dessous les vagues, occupe une position des plus pittoresques, et tôt ou tard disparaîtra par l’usure du sol qui la supporte. On voit que la mer a déjà rongé une bande de terre, assez épaisse pour arriver jusqu’au côlean sur lequel elle est bâtie, et qui devait être assez éloigné du rivage proprement dit dans les premiers siècles de notre histoire. Cette église est une véritable basilique , avec nef ét tran- sept, dédiée à sainte Radégonde, la reine- nonne des Poitevins, et du style roman du onzième siècle le plus fleuri et le plus orné. Besly nous a conservé la date de l’édifica- tion de ce monument religieux (p. 444): il dit dans la Vie de Guiilaume VI ou le hardi : « Le sire de Talmont, bâtit en Pan 1040 Sainte-Croix de Thalmont ; » Ii se pourrait toutefois que cette citation soit re- lative à la fondation de l'église de Talmout proche les Sab'es-d’Olonne. Daos l'édifice actuel du Talmon qui vous occupe, tout annonce la puissance dés fon- dateurs et la richesse des seigneurs de cette localité, en même temps que le faire du onzième siècle, arec des restaurations pos- térieures. La facade occidenta!e a un porche barbare et une fenêtre ogivale du quinzième siècle, et sous le porche un portail ogival à pauaches et à gouttières du commence- ment du seizième siècle. L'apside est semi- arrondie, fort élevée, À trois assises, dont les pleins cintres décrivent des arcatures bouchées, à archivolles garnis de dentelu - res. Des colonnettes séparent les aires de la surface et des tailloirs marquent chaque étage. Desrière les deux transepts sont deux chapelles accolées et sans ouvertures. Le bras septentrional a trois portails romans en arc-de-triomphe. Les deux latéraux ont toujours été bouchés, et celui du milieu, rempli postérieurement et percé d’une porte batarde a deux voussures, encadrées par un tailloir en ressaut. La deuxième assise 166 167 168 présente une suite de pleins cintres à pen- BIBLIOGRAPHIE CONSEILS aux ouvriers sur les avantages des ditifs, et une corniche À modillons sur la- N caisses d'épargne et de prévoyance, — Paris, chez quelle est percé un œil-de-bœuf précédant CONSIDÉRATIONS historiques et critiques sur | Tètu, rue J.-J. Rousseau, une attique bâtie postérieurement. Des ou- | les vitraux anciens et modernes etsur la peinture sur INSTRUCTION PASTORALE sur le schisme de vertures romano-ogivales du douzième | verre; par Émile Thibaud. — A Clermont-Fer- | France, par le cardinal de La Luzerne. — A Pa- atele occupent la première assiette l'ap- rand, chez Thibaud-Landriot, chez l’auteur; à Pa- | ris, chez Méquignon Junior, rue des Grands-Au- side et accusent un remaniement de cette ri chez COUR er Amber Busins partie, J’ai fait exécuter plusieurs dessins CLASSIFICATION et caractères distinctifs des L'INTÉRIEUR D'UN PENSIONNAT; par ma- à l’aquarelle et à la mine de plomb , de | champignons comestibles et des champignons véné- dame Caroy. Revue par M. l'abbé Rousier. — À cette église fort remarquable. Lesson. | neux. Fee Fe NARNIA LRAANL ET AIpAr Le PES EXPOSITION des principes actuels de la philo- FUIT AE mass ## | sophie; par M. Edouard Cournault. À Paris, chez PRO oras et Rene prises ANR ED Eu TEE Ladrange, quai des Augustins, 19. AE CEE nt A Compiègne, chez Langlois Le vicomte À. DE LAVALETTE. LE BON JARDINIER , almanach pour l'année HISTOIRE maritime de France depuis les temps 1845.— À Paris, chez Audot, rue du Paon. anciens jusqu’à nos jours ; par Léon Guérin. À Paris, chez Ledoux , rue Guénégaud, 9. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES, — DECEMBRE 1842. | Ê MIDI, 3 HEURES DU SOIR.| 9 HEURES DU SOIR. | THERMOMÈTRE. ÉTAT VENTS \ = DR. PO air T à | se Therm. | &| Barom. | Therm. E extér. = | à Oo. extér. CIEL A MIDI. MIDI. ñ 1 7 A 3 2 À PER m'lmn) de HP | ll) 3 | 765,37 1,1 6,2 753,61 7,4 433 7,9 0,5 |[Beau. S. ë Ë LS 0,4 5,3 155,98 4,4 2,9 6,0 1,8 |Brouillard épais. S. ë ee 0,4 5,4 156,54 4,8 0,8 5,0 0,8 |Brouillard. épais. S. | , pute La ve re 0e De 4,4 2 sa épais. SR à is , » , 54 ,0 1,7 ñ iel voi 5 . AN. U. 8 | 766,55 0,4 2,0 158,83 3,0 0,6 3.0 19 [Brouillard léger. [N. N.E. ia) t ul A ; 2 , 2, 4, 1 4, #, rouillard. Ê ÿ| 11 | 760,69 0,3 8,9 741,12 114,0 11,2 11,3 3,5 [Brouillard trés léger.|E. S. E. F| 12 | 760,10 47 413,2 746,28 | 134 8,0 14,0 8,8 |Couvert. S. 5 13 | 762,76 7,1 11,0 750,55 | 106 11,4 118 6,9 |Beau. 1 5| 14 | 762,96 1,6 11,9 753,65 | 12,6 752,03 9.8 12,8 8,0 |Beau. S. E. ë| 145 | 764,45 475 45,0 750,56 | 151 75148 | 128 15,5 9,1 |Beau. S. E. #| 16 | 763,46 0,5 11,3 749,34 | 1421 750,41 89: 2.0 9,5 |Beau. S. E. à] 17 | 761,39 0,7 4,2 760,06 4,9 766,28 0,9 5,0 2,9 |Couvert. S.O. É 18 | 766,74 S,8 2,8 774,70 4,0 772 10 0,7 4,3 1,8 |Couvert. 0. ë| 19 | 772,20 6,0 1,3 767,11 2,1 762,54 1,8 12,3 3,8 |Couvert. 0.S. 0. 4, 20 | 771,06 61 10, à | 749,97 | 112 | | 749,35 T8 1,8 1,0 |Couvert. 0: S. 0. ë| 21 | 766,84 8,2 6,3 751,00 5,9 752,70 3.0 6,5 5,0 |Pluie fine. S. O. ï 22 | 765,41 8,8 4,9 740,02 40,0 743,56 7,3 10,3 0,0 |Couvert. O.S. O. Ë| 23 | 753,24 77 5,9 747,23 7,2 TA,43 5,4 7,0 4,1 |Couvert. ! 0.S. 0. ä| 2% | 752,06 5,0 10,0 737,86 9,2 738,97 58 10,0 4,4 |Beau. N. O. | 25 | 757,77 0,4 6,5 736,63 8,7 738,55 48 8,0 4,9 |Beau. O. N. O. 3) 26 | 755,96 0,6 3,6 739,47 5,3 743,13 23 5,2 0,5 |Beau. S. O. 27 | 747,03 5,6 .T,0 744,80 76 738,59 8,3 9,0 1,5 |Trés-nuageux. 5. $. O. ë| 98 | 758,32 1,4 154 736,29 | 152 744,94 8,7 15,8 8,1 |Beau. (0. S. O. ñ| 29 | 768,01 1,0 8,1 748,73 8,7 747,34 5,7- 9,2 5,6 |Beau. LE. ë| 30 | 768,51 8,4 40,4 751,29 9,7 760,03 5,8 0,2 5,0 |Couvecrt. 0. S. O. | 31 | 766,93 8,8 8,6 764,06 9,3 762,17 9,8 9,9 8,0 |Couvert. 0. S. O0. | 1 | 765,81 765,49 2,3 764,179 3,4 0,5 [Moyenne du 4 au 40 |Pluie en cent.|$ 2 | 764,58 764,15 7,0 763,82 8,1 1,9 [Moyenne du 11 au 20 Cour. 0,915.|f | 3 | 743,40 758,38 6,6 758,74 7,4 34 [Moyenne du 21 au 31|Terr.’ 0,650. 8 4,5 |Moyennes du mois . . . . . . 4,1 |R REV UE Librairie de Debécourt,, rue des Saints-Pères, 69. SCIENTIFIQUE ET INDUSTRIELLE | Lee GLOIRES DE LA FRANCE; Sovarts et des Manufneturiers de la France, de l'Allemagne et de lAmgleterre , OUVRAGE PARAISSANT PAR LIVRAISON DE TROIS VOLUMES L KXORMAT GRAND IN-8° ANGLAIS. el EDP ET ER TRS A A SPÉCIALEMENT CONSACRÉ Prix de l’abonnement : 12 vol. 36 fr.; de chaque volume A LA PHYSIQUE, À LA CHIMIE, A LA PH&RMACIE séparément, 5 fr, 50 c. EX À L'INDUSTRIE, PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION Les douze premiers volumes seront : Vie de Bayard, par M. Delindiue D [D' QUESNAV EME) de Saint-Esprit; Vie de la reine Blanche, par T. Nisard; Vie de Gode- Fubricant de produits chimiques et réactifs, Successeur de N.-L.Vauquelin, de l'Institut, etc. froy de Bouillon, par M. D'Exauvilliers ; Fie de Saint- Vincent de Paul » par l'abbé Orsini; Vie de Mme de Sévigné ; par M. le vicomte de Walsh: Pie Ce Journal parait tous les mois par cahier de 10 à 12 feuiiles (192 pages). | de Suger, par M. A. Nettement; Vie de Charles V, par Barthélemy; Fie de Chaque numéro contient la matière de deux numéros des Annales de chimie l'abbé de L'Epée, par Duplessy: Vie de Mallebranche, par Lourdoueix ; Vie et de physique , dont ce jonrnal est, pour les travaux des savanis étrangers, | Qy cardinal de Bérulle, par l'abbé de Genoude : Pie du connétable de Clis le complément indispensable. — Les personnes qui s'abonnent à la Revue Ve = : RSS den à A RAR È FR on, par M, de Clisson; D rt, par M. Alfred de Servich. pour deux années à la fois ont droit à l’istoire de La chimie de F. Hoëfer, for- son, par M. de Clisson; Pie de Colbert, par mant deux volumes in-8° de 17 francs. —————— — —— ———————— —————————————…—…—…— _ — Le prix de l'abonnement à la Æevue scientifique est de ?0 fr. par année pour Paris, et 25 fr. par la poste pour les départements. On s’abonne au Pants. — Imp. de LACOUR et MAISTRASSE fils, Bureau de la Revue scientifique,rue Jacob, 30.—Les abonnés pour deux ans ne £aint-Hyacinthe-S.-Michel, 33. doivent ajouter 3 fr. à leur mandat, s'ils veulent recevoir l'Histoire de la chimie par la poste. | 10: année. L'EC L : SOMMAIRE. - SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE APPLIQUEE. Expérience sur la per- | œméabilité des liquides pour le gaz; Desjardin.— CHIMIE INORGANIQUE. Sur les concrétions intestinales d'animaux connues sous le nom de bezoards; analyse d’un nouveau bezoard minéral; Guibourt. — SCIENCES NATURELLES. SCIENCES MEDICALES. ANATOMIE. Nouvel- les recherches sur le cervelet; Forville. — ZGO- LOGIE. Description de trois nouvelles espèces d'animaux mouches; Bourcier. — SCIENCES APPLIQUÉES. SOCIETE D'ENCOURAGE- MENT. Séance du 27 janvier; Francœur. — ARTS MECANIQUES. Machines pour forger ; Hyder. — Modifications dans les machines à fa- briquer le papier. — AGRICULTURE. Considé- rations sur les céréales et principalement sur le froment ; Loiseleur de Longchamps.—ANIMAUX DOMESTIQUES. Résultats obtenus par M. Texier en élevant dans le Poituu es chevaux de sang nés en Limousin.—MEDECINE VETERINAIRE. Maladie analogue au hoquet de l'homme obser- vée sur un cheval; Paiu. — SCIENCES HIS- TORIQUES. ACADEMIE DES SCIENCES MO- | RALES ET POLITIQUES. Séance du samedi 21 | janvier, — ARCHÉOLOGIE, Habitation de l’ar- | chitecte Philibert Delorme. — GEOGRAPHIE, ! Défrichement du lac de Haarlem en Hollande. — | FAITS DIVERS. — BIBLICGRAPHIE. SCIENCES PHYSIQUES. | PHYSIQUE APPLIQUÉE. . Expériences sur la perméabilité des liquides pour les gaz; par M. Dujardin. ! La moelle blanche des tiges de plume, et les autres substances sèehes formées d’an “amas de cellules closes, comme le liège, la moelle de sureau, etc., étant coupées |en lames minces et soumises au micros- cope entre des plaques de verre avec un . liquide, laissent voir dans chaque cellule une bulle d'air qui bientôt, par suite de . l’imbibition du tissu, devient globuleuse. | Celles des bulles d’air qui sont plus près du . bord se d'ssolent peu à peu et disparais- | sent successivement, comme quand un gaz se dissout. Ce phérromène est d'autant plus pro- |noncé que le liquide est plus susceptible | d'imbiber le tissu, et que les bulles d’air sont plus petites et plus isolées ; il est sur- tout d'autant plus visible que le contact du | liquide avec le tissu est plus récent. Ainsi, en faisant arriver, par capillarité, une huile | ire sur des lames de moeile de plume, on voit d'abord des bulles larges de 1750 de | millim. disparaître en moins de deux mi- \nutes; un peu plus tard, il faut à des bulles | pareilles cinq à six minutes pour se dis- | soudre, et au bout d’une ou deux heures, | fes bullés sont une demi-heure et plus à se dissoudre. La disparition d’une de ces bulles suit une marche’ singulièrement accélérée, et qui paraît en rapport avec la diminution | de son volume. Ainsi, une bulle, dont le Î Paris. — Dimanche, 29 Janvier 184. HS ee — — —— DU MONDE TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. décroissement a paru d’abord insensible, décroît très rapidement et à vue quand son diamètre est devenu quatre ou cinq fois moindre (ou son volume soixante-quatre à cent vingt-cinq fois moindre), comme si le liquide environnant devait dissoudre un même volume dans le même temps. Sur un groupe de bulles d’air contenues dans autant de cellules, action du liquide ne s'exerce pas uniformément; ce sont d’abord, seulement, quelques unes des bulles extérieures qui sont dissoutes, et pendant ce temps-là les bulles centrales se gonflent plutôt qu’elles ne diminuent ; en- suite, les premières bulles étant dissoutes, d’autres bulles, devenues extérieures, com- mencent aussi à se dissoudre, et les bulles du milieu ne se dissolvent que quand toutes les autres ont disparu. On peut faire la même expérience avec les baciliariées dont se compose le tripoli ou la farine fossile, en y ajoutant de l'huile. il en est de même aussi quand on a laissé sécher entre des plaques de verre des ba- cillariées vivantes, et notamment la Syne- dra ulna, en forme de prisme creux, long de 1/4 de millim. et épais de 17100 de mil- limétre; en faisant arriverl'eau par capil- larité, on voit l'air contenu céder la place à ce liquide en se dissolvant à vue d'œil. Des observations analogues se font fréquem- ment, si l’on ajoute de l’eau à des lames de divers tissus végétaux, ou à des animaux articulés microscopiques qu’on a laissés sécher entre les plaques de verre sous le microscope. Cette eau dissout rapidement l'air occupant les cavités tubulaires ayant moins de 1 centième de millimètre. On observe d’ailleurs aussi que de très petites bulles emprisonnées simplement entre des lames de verre avec un liquide, sont dissoutes ou absorbées, quoique bien plus lentement que si elles sont enfermées dans les tissus organiques. Dans les expériences faites sur une plus grande échelle, le phénomène est notable. ment influencé par la température, par la pression, et surtout aussi par la volatilité du liquide, dont Ja vapeur peut augmenter le ressort de l’air ; c’est en partie pourquoi l’action de l’eau est moins prononcée que celle de l'huile fixe. Les lois de la capillarité ne peuvent suf- fire pour expliquer ce phénomène; mais, pour expliquer comment le gaz perd ainsi son état Clastique au contact du liquide qu'il doit trayerser, il faut admettre une autre cause, vraisemblablement analogue ouù identique à celle que M. Dutrochet a signalée récemment, ceite cause agissant d'autant moins que Île contact est plus pro- longé, puisque les dernières bulles d’air sont dissoutes bien plus lentement que les premières. K° 6. SAVANT. RE ous ,; ECHO DU MONDE SAVANT paraît le JEUBI etle DIMANCHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de 1,200 pages chacun. On s’abonne : PARïS, rue des PETITS-AUGUSTINS , 21, et dans les départements chez les principaux libraires, et dans les bureaux de la Poste et des Messageries. Prix du journal { PARIS pour un an 25 fr., six mois 43 fr. 50, trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 30 fr., 16 fr., 8 fr. 50. APÉTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Les souscripteurs peuvent recevoir pour GINQ fr. par an et par recueil lÉCHO DB LA LITTÉRATURE ET DES BEAUX-ARTS et les MORCEAUX CHOISIS du mois (qui coûtent chacun 40 fr. pris séparément }) et qui forment avec l’Echo du monde savant la revue encyclopédique la plus complète des Deux Mondes. — Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé (franco) à M. le vicomte A. DE MAVALETTE, rédacteur en chef, et ce qui concerne l’administration à M. C.-B. FRAYSSE, gérant. mt CHIMIE INORGANIQUE, Sur Les concrélions inleslinales d'animaux con- nues sous le nom de bésoards, suivi de l'ana- lyse d'un nouveau bézoard minéral ; par H.Gui bourte - Depuis que Fourcroy et Vauquelin ont annoncé que les bézoards d'animaux, les plus fréquents et les plus volumineux, étaient formés de phosphate ammoniaco- magnésien, cette opinion a éprouvé si peu. de contradiction, surtout pour ce qui re- garde l'espèce chevaline, qu’il est généra- lement admis aujourd’hui que toutes les concrétions intestinales de chevaux sont formées de phosphate ammoniaco-magné- sien. Il est dès lors fort remarquable que sur cinq calculs intestinaux d'animaux, dont je viens de faire l’analyse, il n’y en ait aucun qui offre cette composition. Le premier de ces calculs, qui est attri- bué à un cheval et qui ne pèse pas moin de 1088 grammes, est composé d’oxalate de chaux contenant une petite quantité 4£ sulfate de la même base. C’est la premjere fois, je pense, que l'on trouve un bézéätd- animal ainsi composé. ETES Un second calcul intestinal d’'herbivèré; du poids de 125 grammes, que je possédajs Ée depuis long-temps, m'a offert exactemen®T la même composition: oxalate dechaux mc- Jangé d’une petite quantité de sulfate. Un troisième bézoard, qui n’a été donné par M. Lassaigne, comme étant un calcui intestinal de cheval, m’a offert une compo- sition plus compliquée, mais dans laquelle on retrouve encore les deux sels précé- dents. Ce calcul est composé de : Carbonate de chaux. .. . .:. 43,55 Oxalate de chaux. .. .. . . 34,30 Sulfate dé-chaux..:.:4:, 2.211295 Carbonate de magnésie. . . . . 2,34 Graisse, matière jaune et chlo- Lure SOdiques: 40m: 001 4237 Matière extractive. :. . . . : 1,17 Ligneux, matière jaune et MUCUS. . . +. « «.. . . . « 13,02 au ss lumens ee AS 100,09 Un qnatrième calcul, désigné sous le nom de bézoard occidental, s’est trouvé formé de phosphate de chanx mélangé d’un peu de phosphate ammoniaco-magnésien. J'ai jugé peu important d'en déterminer l'exacte proportion, mais ce bézoard m'a permis de faire une observation que je ne crois pas dénuée d'intérêt, Fourcroy et Vauquelin admettaient, parmi les bézoards animaux, des calculs de phosphate ammoniaco-magnésien, des cal- culs de phosphate de magnésie, et des cal- culs de phosphate acidule de chaux, con- tenant quelquefoisun peu de phosphate de magnesie. Îl n’était pas question dans cette nomenclature du phosphate de chaux neu- ee 172 tre ou basique, dont la présence dans les caleuls était cependant bien plus probable que celle d'un phosphate acidule. Aussi Vauquelin a-t-il ajouté plus tard à cette classification des caiculs de phosphate de chaux, ce qui n’a pas empêché M. Berzé- hus de remarquer que l’existence de cal- culs de surphosphate calcique n’était rien moins que vraisemblable. Or, voici ce qui m'est arrivé en analy- sant le quatrième bézoard dont je viens de parler. Ce bézoard, étant bouilli dans l’eau y perd le tiers de son poids, et forme une solution de phosphate acide de chaux mé- langé d'un peu de phosphate de magnésie. [1 semble dès iors que Vauquelin avait eu raison d'admettre des calculs de phosphate acidule de chaux; mais, comme, en exami- nant le résidu insoluble dans Peau, je l’ai trouvé composé de phosphate sesquibasique, il devenait certain que le calcul était formé de phosphate neutre que lébullition dans l'eau avait changé en surphosphate soluble et en sousphosphate insoluble. J'ai d’ail- leurs vérifié par expérience que le phos- phate de chaux neutre et même légère- ment basique, comme on lobtient toujours artificiellement, se décompose de la même manière dans l'eau bouillante, Le phos- phate de magnésie neutre éprouve la même décomposition; le phosphate ammoniaco- magnésien lui-même, soumis à une longue ébuilition dans l’eau, perd toute son am- moniaque, et se convertit ea surphosphate de magnésie solable et sousphosphate in- soluble. A Je passe sous silence une cinquième espèce de bézoards que je crois originaire d'Asie, et que j'ai trouvée formée de phos- phate de chaux mélangé d’une petite quan- tité de phosphate de magnésie, tous deux neutres et décomposabies par l’eau, et j'arrive aux véritab'es bézoards orientaux que Fourcroy et Vauquelin ont décrits sous le nom de bésoards résineux, et dont ils ont distingué deux espèces, les bézoards résineux verts, et les bruns fauves. J'ai été à méme de vérifier l’exactitude de cette distinction, et l’on me permettr# de m'y arrêter, en raison de la présence de l'acide lithofeilique dans l’une des deux espèces et non dans l’autre. La première espèce de bézoards rési- peux est formée de couches concentriques de différentes nuances de vert. Loin d'offrir aucune structure cristal- line, ce bézoard présente la cassure nette et luisante d’un morceau de résine; il est fragile, d'une pesanteur spécifique de 1,132, amer au goût et doué d'une odeur aromatique végétale ; il est très-fusible, brûle avec flamme, est soluble dans l’al- cool, même à froid, et Jorsque la liqueur a été faite à chaud et concentrée, ou qu’on l'évapore suffisamment, elle laisse cristal- liser une matière blanche et brillante, obtenue par Foureroy et Vauquelin, et que M. Gôbel a nommée acide lithofel- ligue, après en avoir étudié plus compléte- ment les propriétés. La seconde espèce de bézoards résineux est d'une couleur fauve, à couches con- centriques, et à cassure résineuse comme la précédente. Elle pèse spécifiquement 1,595, ne se fond pas au feu, est fort peu soluble dans l'alcool, même à l’aide de la chaleur: cépendant Palcool refroidi laisse déposer une matière cristaline qui diffère de l’acide lithofellique par une solubihté beaucoup plus faible dans l'alcool, et par son inso- lubilité dans l’'ammoniaque, qui d’ailleurs 173 la dénature et lui enlève sa solublité dans l'alcool et sa propriété de cristalliser. La partie du bézoard fauve, insoluble dans l’alcool, est principalement composée de cette matière jaune dont M. Thenard a sigualé l'existence dans les calculs biliaires d'un grand nombre d'animaux, et à la- quelle j'ai reconnu quelques propriétés nouvelles ; mais ce résidu contient encore d’autres principes à réactions intéressantes, qui devront être vérifiées et approfondies, lorsqu'on pourra y consacrer une plus grande quantité de substance première. Quant à l’origine de ces concrétions, le bézoard fauve dont je viens de parler, me paraît identique avec ceux envoyés en 1808 par le shah de Perse à Napoléon, et dont l'examen chimique fut confié à Berthollet, C'est probablement aussi la pierre de porc dont il est parlé dans un grand nombre d'ouvrages, et d’ailleurs l’odeur que ce bé- zoard exhale lorsqu'on le scie ou qu’on le pulvérise, odeur tout à fait semblable à celle qui se dégage d’un mélange de sang de porc et d’acide sulfurique, vient ap- puyer cette supposition. Quant aux bézoards résineux verts, que lon peut nommer aujourd'hui bézoards lithofelliques, 1 me paraît certain que ce sont ceux de l’wgagre ou de la chèvre Pa- sen, de Perse, décrite par Kœmpfer; et à l'occasion del’insistanceavec laquelle Koœm- pfer cherche à prouver que les bézoards doivent presque directement leur forma- tion et leurs qualités particulières aux sucs résineux de quelques végétaux que les chèvres broutent dans certaines parties de la Perse ; j'ai mentionné un autre fait qui m'avait montré depuis long-temps qu'il existe un rapport remarquable entre les végétaux dominant d’une contrée et cer- taines sécrétions proiluites par les animaux qui les habitent. Aujourd’hui, sans doute, rien ne paraîtra plus naturel; car s’il est prouvé que les: animaux herbivores ne fa- briquent pas les matériaux de leur nutri- tion, mais les prennent tout formés dans les végétaux, que veut-on que ces animaux fassent des résines, des huiles volatiles, des matières colorantes qui leur sont inutiles ou nuisibles, si ce n’est de les déposer dans des organes qui, d’abord, les retirent de la circulation, pour ensuite les verser au dehors sous forme d’excrétion? Il ques années, j'aurais à peine ose le dire; voici cependant le fait qui m'avait conduit vers cet ordre d'idées. 1l existe deux sortes principales de casto- réum : lune venant du Canada et de la baie d'Hudson, l’autre de la Sibérie. Ces deux productions d'un même animal, ont une odeur et une composition fort diffé- rentes. Le castoréum d'Amérique possède une odeur dont j'ai trouvé lanalogue dans la résine de plusieurs pins, et surtout dans celle du pin laricio, qui est la même que le pin rouge de Michaux. si abondant dans tout le nord de l'Amérique, et dont l’é- corce résineuse est nécessairement une de celles qui servent à la nourriture du cas- tor du Canada, Est-il donc étonnant qu’on en retrouve la résine et surtont le principe aromatique concentré, dans une humeur sécrétée par des glandes qui font partie de l'appareil recto-urétral de ce castor? Quant au castoréum de Sibérie, il est pourvu d’une vive odeur de cuir de Russie, qui n'est autre que l'odeur de l’huile obtenue par la chaleur de l'écorce de bouleau, et cet arbre est un de ceux qui s'élèvent le plus au nord dans l’ancien continent, depuis la Norvège a quel- 174 jusqu'au Kamstchatka. Que l’on veuille bien remarquer de plus que le carbonate de chaux est un des principes constituants … de l'écorce de bouleau, et que le carbonate de chaux, qui n'existe pas dans le casto- réum du Canada, forme du quart au tiers de celui de la Sibérie, et l’on sera persuadé que la différence des deux sécrétions ne üent qu’à celle desécorces dont les éléments les produisent. La même diversité d’odeur et de qualité des muscs tonquins et kabar- dins ne peut-être expliquée non plus que par celle des végétarx dont se nourrit le porte- muse. Le Mémoire de M. Guibourt est terminé par l'analyse d’un bézoard minéral qui fai- M sait partie d’une collection de roches, for- mées par M. Pelletier. Or, tandis que les auteurs les plus modernes ne font mention de ces sortes de concrétions que pour les assimiler à la chaux carbonatée pisiforme. M. Guibourt a trouvé celle-ci composée de phosphate de chaux sesquibasique combiné. à 6 atomes d’eau; c'est une nouvelle espèce minéral que M. Guibourt propose d’appe- ler Pelletiérite, en honneur du savant dont le nom est encore dans tous les esprits. SCIENCES NATURELLES. SCIENCES MÉDICALES. — ANATOMIE. Nouvelles recherches sur l'anatomie du cervelel; par M. Forville, Il existe entre le cervelet et les deux nerfs qui se détachent dela base de son pédoncule, une continuité de tissu que personne, à ma connaissance, n’a soupçennée depuis Ga- lien. Quant à ce grand homme, il a dit: Cerebrum verd est omnium nervorum mol- lium origo, pensée susceptible d'interpré- tations diverses. Voici, d’ailleurs, comment est établie la continuité des ner!s auditif et trijumeau avec la substance du cervelet. Du tronc des nerfs auditif et trijumeau, au lieu de leur insertion aux côtés de la protubérance, se détache une membrane de matière nerveuse blanche, qu’on peut comparer à celle qui, sous le nom de ré- tine, existe à l’extrémité périphérique du nerf optique, et tapisse l'intérieur de Pœil. L'expansion membraniforme de matière nerveuse hlanche, qui se détache du nerf auditif et du trijumeau, au lieu de leur in- sertion à la base du pédoncule cérébelieux, et beaucoup plus forte que la rétine du nerf optique. Elle tapisse d'abord le côté externe du pédoncule cérébelleux, et lui donne un aspect lisse, différent de l'aspect fasciculé de la protubérance, de laquelle procède le faisceau pédonculaire externe du cervelet. Cette membrane nerveuse se prolonge ensuite sous les bases des lobes cérébel- leux qui se trouvent soudées à sa face ex- centrique. ; Tous les lobes dela face supérieure da cervelet naissent, par ane extrémité simple, d'une petite bordure fibreuse située sous la marge commune de tous ces lobes, à la partie supérieure de la face externe du pé- doncule cerébelleux. Cette petite bordure fibreuse se prolonge dans la substance même du nerf triju- meau. Tontes les extrémités des lobes céré- belleux attachées sur cette bordure conver- gent avec elle dans la direction du nerf trijumeau, qui semble ainsi leur centre d’origine. De ce lieu d'origine, tous les dr éthemintes sf VS sd à. à , 75 hbes de la face supérieure de lhémisphère Frébelleux se portent , en divergeant, ans l’'éminence vermiforme supérieure. La doublure fibreuse immédiate de tous s lobes, faisant suite à la bordure fibreuse imanée du trijimeau, rayonnede cette bor- ture dans la direction de l‘'éminence ver- aiforme, répétant au-dessous de ces lobes ‘ont elle est la base, la direction qu'ils ‘résentent eux-mêmes à la périphérie cé- belleuse. Voici pour les Iobes de la partie supé- ieure de l'hémisphère cérébelleux. Ceux de la partie inférieure de ce même émisphère se comportent exactement de taême: par: rapport au nerf auditif. Tous s convergent par leur exirémité externe, ans la direction de ce nerf, et sont atta- hés à la surface excentrique de la mem- rane nerveuse, qui.en émane, et produit hne petite bordure fibreuse, au point de loncours de tous ces lobes, dans la direc- ion du nerf auditif, La direction des fibres de cette menm- brane nerveuse émanée du nerf auditif, ‘st parallèle à celle des bases des lobes cé- ‘ébelleux fixée à sa face externe. Ainsi, les lobes de la face supérieure de ‘hémisphère cérébelleux sont fixés sur l1ne membrane nerveuse émanée du nerf |rijumeau. | Les lobes de la face inférieure de l’hé- inisphère cérébelleux sont également sou- lés à la surface externe d’une membrane Lerveuse émanée du nerf auditif, de sorte ue les replis de la couche corticale, qui sonstituent la partie principale des lobes rérébelleux pourraient être comparés aux tranglions développés sur:les racines posté- ‘rieures des nerfs spinaux; surtout si l’on \emarquait que, par un prolongement ulté- lrieur de matière fibreuse, que ce n’est pas re lieu de décrire ici, ces mêmes replis de ha couche corticale du cervelet se ratta- |2hent au faisceau postérieur de la moelle. | Voici maintenant d’autres faits remar- ‘ quables. : , Des replis internes que présente la mem- .brane nerveuse blanche, émanée des nerfs auditif et trijumeau, et combinée avee la couche corticale du cervelet, se détachent des cloisons fibreuses, dont les fibres, par Heurs terminaisons périphériques, pénètrent. la couche corticale, tandis que, par leur prolongement centripète, ces mêmes cloi- sons se rendent à la surface d’un noyau \fibreux, que revêtait la membrane ner- | veuse, émanée de l’auditif et du triju- meau. La couche la plus superficielle de ce | noyau fibreux est celle dans laquelle con- courent toutes ces cloisons fibreuses, qui | procède de l’intérieur des lobes cérébel- | leux. Cette couche fibreuse superficielle du | noyau cérébelleux se rend enfin dans la par- tie fasciculée du pédoncule cérébelleux qui ‘vient de la protubérance. ; De sorte: que, par sa doublure fibreuse \1mmédiate, la couche corticale du cervelet communique directement avec les nerfs ‘auditif et-trijumeau, et avec les organes sénsoriaux, auxquels se rendent les extré- mités périphériques de ces nerfs, tandis que, par les cloisons fibreuses, contenues dans les replis internes de l’espèce de rétine cé- rébelleuse de lauditif et du trijumeau, cette même couche corticale communique avec les fibres transversales de la protu- bérance, et par suite, avec les faisceaux an- térieurs de la moelle. | |! | | es Ces données sont loin de contenir toute 176 l'anatomie du cervelet; elles révelent sim- plement, dans l’état normal de cet organe, des dispositions inconnues que je crois im- portantes. e L’inspection, post mortem, du cervelet, chez les aliénés, m’a permis de constater, un assez grand nombre de fois depuis deux ans, un état pathologique de cet organe, consistant en adhérences intimes de sa couche corticale avec les parties corres- pondantes de la pie-mèreet de l’arachnoïde. Cet état pathologique est surtout fréquent chez les hallucinés. C’est quelquefois la seule altération qu’on rencontre dans l’en- céphale de ceux dont le délire avait pour base unique des hallucinations. Un semblable résultat, rapproché des données anatomiques précéaentes, me semble hautement significatif. J'ajouterai que, dans bien des cas, la maladie du cervelet à laquelle je fais allu- sion a succédé à l’altération préalable de parties périphériques des nerfs auditif et trijumeau. Dans des cas de ce genre, la maladie du cervelet pourrait être comparée, par rap- port à sa cause première, à la maladie d’un ganglion lymphatique, déterminée par la phlegmasie de quelqu’un des vaisseaux qui se rendent à ce ganglion. Il existe entre la couche corticale du cer- veau, et les nerfs olfactif et optique, des connexions du même genre que celles que, j'ai signalées entre la couche corticale du cervelet, et les nerfs auditif et trijumeau. ÆZOCLOGIE. Description de trois nouvelles espèces d’oiseaux-mouches. Par M. Jules Bourcies. OrNismyi4a ALINE. (Adulte). Bec droit, mince , légèrement renflé vers l’extrémité, noir ; tête ronde , parée sur le sinciput de plumes écailleuses d’un vert étincelant, re- vêtue sur la partie postérieure de plumes d’un vert semi-doré, qui se continue sur la nuque , le dos , les couvertures des ailes et de la queue, tache post-oculaire blan- che ; ailes falciformes , étroites , aussi lon- gaes que la queue, celle-ci bifurquée à dix rectrices entièrement d’un vert bronzé ; gorge , cou , ventre et flancs couverts de plumes écailleuses d’un vert giacé très-bril- lant ; la poitrine marquée d’une tache blan- che oblongue de 15 mill. de longueur; cuisses et jambes postérieurement hérissées de plumes duveteuses d’un très-beau blanc; région anale garnie des mêmes plumes d’un gris cendré; couvertures inférieures de la queue vert brillant. Longueur totale 88 mill. Bec 18 mill., ailes 50 mill. Patrie: Tuvnja en Colombie. OrnismyiA Juie. (Adnlte). Bec droit, court , légèrement dilaté à sa base ; mandi- bule supérieure noire, inférieure blarc li. vide sur les deux tiers de sa longueur ; tête parée de plumes écailleuses semi-dorées brillantes , occiput, nuque, dos, couver- tures alaires et caudales d’un vert peu lui- sant; ailes falciformes, étroites, moins prolongées que les rectrices ; queue large, de forme ovale, à dix rectrices entièrement d’un bleu obscur ; gorge et cou garnis de plumes écailleuses d’un vert glacé brillant; thorax et abdomen d’un bleu très-brillant, tache blanche sur les flanc; ; jambes légè- rement emplumées ; tarses bruns; région anale hérissée d’un duvet grisâtre; couver- tures inférieures de la queue bleu obscur. 177 Longueur totale 77 mill. Bec 46, ailes 44, queue 30 millim. Patrie: Tunja en Co- lombie. Ornismy1a Muisanr. (Adulte). Bec droit, légèrement renflé vers son extrémité, brun poir ; mandibules supérieure et inférieure recouvertes de plumes à leur base; tête, nuque ; dos , couvertures alaires et cauda- les d’un vert foncé, un peu bleuâtre, semi- brillant, tache post-oculaire blanche ; ailes falciformes étroites , aussi longues que les rectrices; queue à dix rectrices d’un brun- noir violacé, les médiaires courtes , ellip- tiques à longues balbules , les intermédiai- res plus longues et plus aiguës que les pré- cédentes et formant avec celles-ci une bi- furcation très prononcée, les deux externes linéaires; gorge revètue de plumes écailleu- ses se prolongeant sur les côtés du cou, d’un violet rouge glacé brillant ; -thorax paré d’uve cciniure blanche circulairement pro- longée jusqu'à la naissance des ailes et re- montant sur les côtés du cou: abdomen blanc terne, d’un vert bleuâtre sur les flancs ; tache pleurale très prononcée, for- mée de plumes soyeuses d’un beau blanc ; tarses courts et noirs; région anale duve- teuse, blanche ; couvertures inférieures de Ja queue d’un fauve roux. Longueur totale 75. Bec 21, ailes 39, queue 27 mill. Patrie: la Colombie ; il se trouve aussi à Yungas (Bolivie). (Revue zovlogique. — Décembre 1842). De SCIENCES APPLIQUÉES. SOCIÉTÉ D'ENCOURAGEMENT. séance du 95 janvier. Au nom du comité des arts mécaniques, M. Combes fait un rapport favorable sur un nouveau manomètre inventé par M. Thomas. Ce manomètre fonctionne à l'air libre, et un flotteur, qui est dans le tube en fer, nageant sur le mercure contenu dans le tube , indique la pression de la vapeur par ses mouvements d'ascensionet d’abais- sement. La disposition est telle que le mer- cure ne peutjamais se perdre, et la colonne n’est pas interrompue par la vapeur. Com- parant ce manomètre à celui qui est en usage, M. Combes en montre les avantages, sous le rapport des fonctions et de l’impos- sibilité d’éprouver des dérangements. Cet instrument recoit l'approbation du conseil; il sera décrit et figuré dans le bulletin de la Société. On fait,en Angleterre, un fréquent usa- ge de la perkaline pour recouvrir les ou- vrages brochés, cartonnés et reliés. M. Au- bert a introduit cette industrie en France, en donrant à l'étoffe toutes les formes élé- gantes et variées qu’elle est susceptible de recevoir. M. Dizé, par l'organe de M. Tré- buchet, et au nom du comité des arts éco- nomiques, fait un rapport favorable sur les procédés de M. Aubert ; il montre tous les avantages que présente la perkaline ainsi employée, comparée aux peaux qui sont en usage, et reconnaît qu’il y à plus d'élégance et de solidité dans ces sortes de reliures. Le conseil approuve le rapport qui sera inséré au bulletin. Le comité d'agriculture propose l'adjonc- tion de M. Philippart à ce comité, en rem- placement de M. Soulange Bodin, démis- sionnaire. Selon les formes réglementaires en usage, cette proposition sera discutée dans la prochaine séance. Au nom du comité de commerce, M. Col- mont propose pour sujet d’un prix de 178 2,000 fr. la théorie et la pratique des assu- rances de tout genre, soit par commandite, soit par le mode mutuel. L'auteur devra donner unestatistique générale d'Europe et d'Amérique, de ces sortes d'entreprises, pour les incendies, pour la grêle, pour les risquesmaritimes, etc. Une discussion s’ou- vre à ce sujet, d'où résulte qu'on s'accorde à reconnaître l’utilité d’un pareil concours qui produirait un bon ouvrage sur les as- surances, et le prix est élevé à la somme de 3,000 fr., à raison des recherches im- menses dont le sujet est susceptible.Le co- mité des fonds devra donner son consente- ment à la valeur proposée pour ce prix dont le programme est adopté. FRANCŒUR. ARTS MÉCANIQUES. Machine pour forger; par M. Ryder, de Bolton. Le Leeds Mercury donne quelques dé- tails sur les effets de cette mashine dont il fait un éloge pompeux. Cet appareil , sui- vant ce journal, était l’objet le plus remar- quable de l'exposition faite à l’occasion de la dernière session de l'association britan- nique. Il n’occupe qu’un espace de 0 mèt. 916 sur 4 mèt. 219, est tout à fait portatif, etrepose sur un principe nouveau,enthéo- rie comme en pratique. Il peut être müû par la vapeur ou par l’eau. Comme son action ne consiste pas dans le choc d'un marteau, mais dans une pression transmise par un excentrique, il ne produit pas le moindre bruit, quoique, cequi a eu lieu notamment pendant les expériences faites lors de l’ex- position , le nombre des pressions par mi- nute atteigne six cent cinquante. La ma- chine contient plusieurs assortiments de ce que l'on peut appeler des enclumes ou des étampes. La rapidité et la régularité avec lesquelles elle exécute le travail sont très grandes, et l'on peut en juger par un seul fait. On l’a employée à forger un cylindre portant un carré d'assemblage, et destiné à être ensuite tourné et cannelé; ce travail a été achevé en cinquante secondes, par conséquent en une mise au feu, et le pro- duit par la machine même s’est trouvé si régulier, qu'aucun autre moyen n’aurait permis de le mieux faire. Dans une autre épreuve, un morceau de fer rond, de 0 m. 043 de diamètre, a été réduit, en une seule chaude, à l’état d’une barre carrée de 0 mèt. 009 de côté et de 0 mèt. 736 de longueur. Cette machine exécute , selon l’article que nous citons, le travail de trois forgerous, avec uneextrême perfection, et mérite l’at- tention de toutes les personnes qui sont en- gagées dans le travail du fer ; nous regret- tons de ne pouvoir , pour le moment, en donner aucune description. (Journal des Usines). Modifications dans les machines à fabriquer le papier, par M. Th. Swectapple, fabricant de pa- pier, à l'usine de Cotteshall, Godalmin. (Patente anglaise.) Ces modificatipns peuvent être appliquées à toutes les machines où le papier se forme sur une toile métallique sans fin mue ho- rizontalement. Elles consistent à placer, sous la surface qui recoit la pâte, une ou plusieurs auges rectangulaires un peu plus larges que la toile et garniesd’un certain nombre de rou- leaux creux destinés à la soutenir. L'eau qui s'échappe de la pâte entretient les au- ces constamment pleines, et la toile sans 179 fin effleure, dans son mouvement , la sun face de Feau. De cette manière , la pâte, tenae plus longtemps en suspension, se dé- pose lentement dans une direction longitu- dinale, ce qui, selon le breveté, produit un entrelacement des fibres plus parfait que quand l’eau quitte brasquement la pâte au moment où elle est versée sur la toile mé- tallique. (Journal des Usines). aies ——— AGRICULTURE. CONSIDERATIONS SUR LES CÊREALES ET PRINCIPALEMENT SUR LES FROMENTS. “. (suite.) De la faculté germinative du froment et de sa prodigieuse vitalité, par M. Loiseleur-Deslongehamps. Si la faculté germinative des grains du froment s'éteint entièrement après un laps de sept à huit années, et même plus tôt, selon les espèces et les variétés, ces grains, lorsqu'ils n’ont encore qu’un an ou deux, jouissent d’ailleurs de la propriété de pou- voir regermer après avoir été desséchés postérieurement à leur première germi- nation, pourvu, toutefois, que celle-ci n’ait pas été poussée trop loin. J'avais commencé, en 1836, des expé- riences pour connaître la profondeur la plus convenable à laquelle il convenait d’enterrer les grains de froment pour en obtenir la meilleure germination possible ; mais ayant semé mes blés dans une cam- pagne, à 20 lieues de Paris, je n’ai pu m’y rendre dans le temps convenable pour en savoir les résultats. A peu près dans le même temps, M. Barran a fait les mêmes expériences, et, n'ayant pas répété les miennes, je väis donner un extrait des siennes. Selon cet agronome, les profon- deurs les plus favorables pour la germina- tion du froment sont de 1 à 2 pouces. Tous les grains moins enterrés ne germent plus qu’en petit nombre, de même que eeux qui le sont davantage, et tous ceux qui sont recouverts de 6 à 12 pouces de terre ne produisent aucune germination. Dans l'état ordinaire, la germination complète du blé s’accomplit en plus ou moins de temps selon le degré de tempéra- ture atmosphérique; au printemps et en été, par une chaleur de 18 à 20 degrés Réaumur, les blés sortent de terre six à sept jours après avoir été semés. Si la chaleur est moindre de 5 à 6 degrés, il leur faudra dix à douze jours, et par un abaissement de température encore plus considérable, ils ne lèveront qu’en seize à vingt jours. En novembre et décembre, lorsque les nuits sont froides, quand il ÿ a souvent de petites gelées le matin, les blés ne sortent guère de terre avant un mois ou six semaines aprés y avoir été mis. Enfin, lorsque la terre reste constamment gelée, aussitôt ou peu après les semailles faites, ou qu'il ne dévèle qu’à de courts intervalles, les blés peuvent rester en terre jusqu'à la fiu des gelées avant qu'on ne les voie pousser. C’est ce qui n'est arrivé dans l'hiver, de 1310 à 1841, où plusieurs variétés de blé, que j'avais semées le 16 novembre, n'ont com.nencé à lever que vers le 13 février, ou près de trois mois après. lessier rapporte que la même chose arriva dans l'hiver encore plus rigoureux de 1788 à 1789. J'ai voulu connaître la plus basse tem- pérature à laquelle il était impossible au froment de germer, en conséquence J'ai 180 semé dans un vase, le 25 décembre 1841, : le thermomètre n'étant qu'à quelques de= grés au-dessus de zéro, cent grains de blé richelle blanche, et la gelée étant survenuç” le 4°" janvier suivant, J'ai rentré, dans une chambre sans feu, le vase dans lequel mon blé était semé. Le froid ayant continué les jours suivants, et le thermomètre extérieur ayant marqué plusieurs fois dans son maxi- mum sept à neuf degrés au-dessous du terme de la congélation, celui de la chambre. dans laquelle était le vase avec le blé s’est, abaissé au minimum à 1 etdemi et 2 degrés au-dessus de glace. Enfin, le 24 janvier, il marquait depuis quatre à cinq jours 3 de- grés trois quarts, lorsque j'ai vu uue dou- zaine de grains dont la jeune pousse parais- sait hors de terre. Le 25, le 26 et le 27 du même mois, plusieurs autres plantes ont paru hors de terre, et après en avoirs compté quarante-sept à quarante-huit, j'ai cessé de les observer exactement , mou but n'ayant été que de m’assurer à quelle plus basse température il était possible au froment de lever. Mon expérience prouve qu'il lui suffit de 5 degrés trois quarts aus thermomètre de Réauinur pour accomplir parfaitement sa germination, en trente jours, quoique d’ailleurs le thermomètre durant cet espace de temps ait été pendant plusieurs jours seulement à 1 et demi et 2 deocrés. DR Des grains de blé à l’état de siccité ont été exposés pendant 15 minutes, d'après MM. Edwards et Colin , à une basse tem- pérature capable de geler le mercure, sans que cela les ait empêchés de germer dès qu'ils ont été soumis à descirconstances fa- vorables. ; Quant à la limite de chaleur que ces se mences peuvent éprouver sans en être al- térées , les mêmes auteurs la fixent à 45 degrés centigrades; les graines de froment ayant parfaitement levé dans du sable le- gérement humecté , à une chaleur de 40 degrés, et une grande partie de ces graines ayant avorté lorsque lachaleura été portée à 5 au-dessus. Je viens de parler de la vitalité du fro- ment quant à sa germination, en voici une M nouvelle preuve. Cette vitalité est si grande, en général, que, lorsqu'il survientdes pluies un peu abondantes avant la récolte ou tout de suite après , de plante annuelle qu'il est naturellement, il se change en quelquè sorte en plante vivace, car il n’est pas rare de voir une nouvelle végétation se déve- lopper au pied des épis qui vont porter ou qui viennent de porter des grains. Quel- que fois même lorsque les pluies sont fre- quentes à cette époque, on voit reverdit ainsi une grande partie des chaumes. Je ne sache pas qu’on ait jamais pensé à voir ce qu'il pourrait arriver de cette nonvelle végétation ; le seul emploi qu'on en fasse dans les campagnes, c’est de la faire servir au pâturage des brebis. Dans les premiers jours de juillet 1541 , 4 des pluies fréquentes étant survenues, je vis ainsi unenouvelle végétation surgir à | la base des tiges de plusieurs de mes varic- W tés de froment, portant des épis très avan cés. Curieux de voir ce que les nouvelles | pousses pourraient produire, dès que j'eus moissonné les épis , je fis arracher et re- planter en pépinière une trentaine de ces M nouvelles pousses. Un peu plus tard, à Ja fin du mois d'octobre suivant, jai fait ar- | racher pour la seconde fois tous les pieds M, qui en étaient provenus et dont plu- | sieurs s'étaient ramifiés, de manière qu'on en fit plus de soixante en les dirisant | | (D } nouveau. Enfin, dans les derniers urs du mois de juin 1842, la plupart des eds de cette recrue produisirentcinq à dix ris, quelques uns même jusqu’à douze et “inze ; ceux qui n’en donnèrent que deux Itrois furent les moins nombreux. Quant ax épis et aux grains, ils étaient aussi aux que ceux de la récolte de 1841. Cette faculté qu’a le froment de pouvoir pousser de ses racines même après la oisson peut, à plus forte raison, être ap- 'iquée lorsqu'il n’a pas müri ses épis, et 1e ceux-ci ou les tiges qui doivent les rrter se trouvent tout à coup brisés par . fne grêle qui a anéanti tout espoir de re- bite. Dans ce cas on voit, le plus souvent .. un peu après, de nouvelles pousses sortir |2 la base des tiges, et si la saison n’est 15 trop avancée, si l’on n’est, par exem- ‘le, qu'à la fin d’avril ou dans le courant 2 mai, selon que le climat est plus méri- \ional ou plus septentrional, ces nouvelles housses peuvent encore donner des pro- luits passables; mais, au lieu de les at- rndre naturellement , il vaut mieux, le lus tôt possible après la grêle, faire fau- ‘her les champs dévastés, et on les verra lientôt se couvrir d’une verdure nouvelle, .. fui, deux mois et demi ou trois mois après, F | ourra donner une moisson assez satisfai- jante. On a plusieurs exemples que ce € moyen, employé convenablement, a lien réussi. | ANIMAUX DOMESTIQUES. l'ducalion des animaux; domestiques : résultats la obtenus par M. Texier, vétérinaire , en élevant | dans le Poitou des chevaux de sang nés dans le Limousin. à Au milieu du mouvement progressif im- rimé de toutes parts à l’agriculture et à ‘amélioration des races, nous nous applau- , “lissons d’avoir à enregistrer les heureux ésultats obtenus, après de persévérants fforts, par un de nos concitoyens, qui s’est barticalièrement attaché à l'éducation de a race chevaline. | M. Texier, vétérinaire au dépôt d’étalons |l& Saint-Maixent, vient, suivant nous, de * ésoudre un problème qui, n’en doutons * ras, doit avoir une grande influence sur ” «'élère du cheval de sang, et apporter une ” diotable amélioration dans nos remontes, ” “ibjet jusqu’à ce jour de systèmes si divers l Wit si contradictoires. / La question qui, depuis plusieursannées, * “réoccupait l’esprit de ce vétérinaire, était selle de savoir si les chevaux limousins, * {jui remplissent d’ailleurs toutes les condi- ; lions voulues pour faire d'excellents che- Jaux, pouvaient prendre dans nos pacages ! Île la taille et du gros departout, sans rien * erdre de leur distinction native, de ma- aière à les rendre plus propres au service Ml l’armée et aux exigences du luxe. | | | Pour arriver à ce résultat, vers lequel il M\endait avec la persévérance d’un homme M\ür de ses moyens, alors que nul appui n’était donné à ce qu'on appelait une expé- ience inutile, M. Texier a fait venir du mousin, depuis plusieurs années, plus de leux cents poulains de race arabe et an- slaise, qu’il a distribués dans les départe- nents des Deux-Sèvres, de la Vendée et de a Charente-Inférieure. | Cette importation dans nos contrées a eu pour premier résultat, 4° d'offrir un dé- pouché avantageux aux éleveurs du Limou- in; et le conseil général de la Haute- Vienne a tellement compris l'immense ser- 182 vice rendu au pays par l'acquisition an- } nuélle d’une grande quantité de poulains, que, dans sa session de 4842, il vient de décerner une prime et de voter des remer- ciments à notre compatriote; 2° De fournir aux éleveurs auxquels a été confiée l’éducation de ces jeunes ani- maux un puissant mobile d’émulation pour l'amélioration de l’espèce'chevaline, par la perspective de bénéfices assurés; 3° Enfin de procurer à l’armée des che- vaux qui réuniront à la vitesse et au fond l'élégance et les qualités d’un bon cheval de guerre, bien supérieur en tout aux chevaux qu’on va chercher à l'étranger. Nous avons assisté à la dernière inspec- tion de M. le lieutenant-général Watier; une partie des élèves importés par M.Texier lui a été présentée. Cet officier-général, ainsi que l'avait déjà remarqué M. l’inspec- teur-général des haras, dans ses précé- dentes revues, a pu lui-même juger des résultats par ce qu'il a vu, et l'opinion fa- vorable exprimée par ces deux hommes spé- ciaux serait, au besoin, un puissant motif d’encouragement. Pour nous, sans être guidé par un intérêt autre que lintérêt gériéral, nous faisons des vœux pour que le gouvernement prête lui-même un concours efficace au dévelop- pement d’une industrie dont il doit retirer un immense avantage, et qui, en définitive, est toute nationale. (Mémorial de l'Ouest.) MÉDECINE VÉTÉRINAIRE. Maladie analogue au hoquet de l'homme, ob- servée sur un cheval; par M. Palu, vétérinaire du Dépôt d'étalons de Braisne. Vers les premiers jours de septembre 1842, je fus appelé par un voyageur pour visiter une petite jument de six ans, d’une parfaite santé en apparence ; elle ne présen- tait d’anormal qu’une contraction spasmo- dique, quelquefois de la durée de quelques heures, soit du diaphragme, soit de l’æso- phage. Lorsque cette contraction intermit- tente avait lieu, un bruit sourd se faisait entendre à la distance de plusieurs pas; une secousse assez forte était imprimée d’arrière en avant à tout le corps, sans que les parois abdominales présentassent la plus petite contraction; une expiration forcée et saccadée était accompagnée d’un bruit analogue à celui que font entendre les che- vaux qui tiquent en appuyant leurs dents incisives sur un corps dur, et, dans ce mo- ment même, les narines se dilataient outre mesure. Une saignée, la diète et quelques diurétiques n’apportèrent aucun amende- ment, Ce phénomène se reproduisait plu- sieurs fois dans la journée, et cela depuis trois semaines environ ; j’eus l’idée de faire | aciduler l’eau de sa boisson avec lacide sulfurique. A peine le malade avait-il avalé quelques gorgées de ce liquide, que toute contraction cessait comme par enchante- ment. Les derniers jours, les accès per- daient de leur fréquence et de leur inten- sité. Les contractions avaient probablement leur siége dans la portion thoracique de l'œsophage, puisqu'elles ne coïncidaient pas avec des mouvements des parois abdo- minales. Il m'a semblé, du reste, avoir ob- servé une continuité de contraction dans la portion trachéale du conduit alimen- taire. Je crois avoir eu à combattre une affec- tion analogue au hoquet de l'homme, qui 1835 est considéré comme un symptôme d’un état maladif des organes digestifs. Ce fait n’offre pas beaucoup d'intérêt par sa gravité; mais il est curieux, parce qu'il n’en a pas été publié d’analogues jus- qu'ici. (la Clinique vétérinaire.) De SCIENCES HISTORIQUES. ACADÉMIE DES SCIENCES MÔRALES ET POLITIQUES. séance du samedi 21 janvier, La parole est à M. Troplong , pour ter- miner la lecture de son mémoire sur le contrat de société. Dans la précédente séance, le savant académicien avait tracé l’histoire des sociétés à Rome, et pendant le moyen-âge, il a complété aujourd’hui son travail en les suivant pas à pas dans les développements qu’elles ont pris et les for- mes qu'elles ont revêtues pendant les trois derniers siècles. L'établissement des sociétés par actions est de beaucoup antérieur en Europe et même en France, au règne de Laws, au- quel malgré le titre d'aventurier dont l’his. toire l’a Justementflétri on ne peutcontes- ter l’honneur d’avoir deviné le premier la puissance du crédit public. Dès1544, une société par actions avait pris en fermeles re- venus des états du pape, et antérieurement, au douzième siècle, ce fut aussi une s0- ciété par actions qui fonda le moulin du Basacle à Toulouse. Les coupons furent désignés par le nom de Sache, qu’elles con- servent encore. Celle association qui avait un caractère plutôt civil que commercial , voulant se procurer un appui et se rendre plus stable, donna une action au roi Char- les V, et le compta par ce moyen parmi ses membres. Ce fut vers la même époque que furent construits par lesmêmes moyens le moulin de Moissac et celui de Montau- ban. Les actionsdu premier prirent le nom de Meule, et celles du second celui de Raze. Au seizième siècle, les grandes entre- prises commerciales passèrent des Lom- bards et des Juifs entre les mains des hom- mes riches et puissants dans l’état, On fonda la société du Canada et celle des côtes d’Afrique. Au dix-septième siècle et pendant le ministère du cardinal de Ri- chelieu , s’établirent des associations pour aller prendre possession de nouveaux con- tinents, les défricher, les peupler et y fonder des villes. La première qui fut auto- risée par lettres patentes, fut celle de Saint- Christophe, puis vint celle d Orient en 1651, puis celle de Cayenne. En 1664, Col- bert institua la société des Indes orien- tales et occidentales; elle s'enrichit des débris de celles de Saint-Christophe et de la Nouvelle-France ; le roi, son ministre, et toutes les grandes corporations y furent associés ; enfin en 1673, la pêche du corail et la traite des noirs, donnèrentnaissance à deux nouvelles sociétés en actions. Cette dernière fut de toutes celle qui se main- tint le plus longtemps. Louis XIV don- na une impulsion immense à ces établisse- ments moitié civils, moitié commerciaux, et l’ordonnance qu’il rendit en 1679, ne fut pas seulement un élément de prospé- rité pour son règne, elle a été aussi un document législatif très utile pour notre siècle, puisqu'elle a servi de base au code de commerce promulgué en 1807. À ces sociétés dont nous venons de par- ler et qui étaient toutes en actions, la 184 France doit ses colonies, sa marine, ses manufactures, et le respect que trouvait son pavillon sur les côtes d'Afrique où d’Asie, et jusques parmi les peuplades sau- vages du nouveau monde. La banque de Laws quadrupla presque instantanément la richesse nationale, elle eût pu , elle devait rétablir les finances du royaumes mais chacun voulut devenir riche et riche tout de suite. On perdit la raison ; la rue Quincanpois vit s’écrouler autant et plus de fortanes qu’elle n’en avait vu s'élever. Avec elles périt celle de Pétat. M. Troplong, en parlant de cette époque, a été sévère mais juste, il a distingué l’u- sage de l'abus, et tout en rendant hom- mage à la vertueuse indignation du chan- celier d’Aguessau contre les exploitations malhonnétes, il a fait la part à l’exagéra- tion du casuiste timoré. En 1789 toutesles sociétés furent ébran- lées; pendant les années qui suivirent, elles périrent dans le naufrage commun à toutes les institutions de la monarchie ; mais elles se réformèrent dès les premiers jours de calme , et vinrent se classer d'elles mêmes dans les codes qui nous régissent. Dans ces derniers temps, on a pendant deux ans, en 1837 et en 1838, beaucoup crié étsurtout beaucoup écrit contre la société en actions, princi- palement contre la commandite. On a voulu refaire sa charte. Ce n'était pas à la loi qu'on devait faire le procès, c'était aux intrigants ; il suffisait du tribunal de police correctionuelle ; le pouvoir législatif n’a- vait rien à dire, tout avait été fait. Autre- fois, non pas seulement sous la monar- chie absolue, mais dansiles républiques du moyen-âge , et plus avant, à Rome, impé- riale ou républicaine, on mettait en actions les royaumes , les îles, les sontinents, l’ad- ministration entière des provinces , la per- ception de tous les impôts. Pourquoi s’é- tonner que de nos jours on en use de même pour l'exploitation des mines, des usines, des canaux ou des brevets. Murer la bourse pour en interdire l'entrée à quelques fri- pons, serait un singulier moyen de favo- riser le commerce et de fonder le crédit. Quel peuple a jamais songé à détruire ses vaisseaux, parce que de temps à autre il en a perdu quelques-uns par les naufragés; le bon sens public a fait justicé de tous ces prétendus projets de réforme et de leurs auteurs. Avec les codes tels que nous les avons, iln’ya rien à craindre de la com- mandite; les commerçants sérieux lont compris, et ils se sont complétement ras- surés. : M. Troplong ayant terminé la lecture de san mémoire, l'Académie a procédé à la nomination d’un associé étranger, en rem- placement de M. de Sysmondi; les candi- dats étaient MM. Makülok, Hugot et le baron Galoupy. M. Makulok a obtenu 16 voix sur 48 au premier tour de scrutin. M. Remusat a lu un rapport sur un mé- moire de M. Bouchité sur l’entropomor- phisme. Nous renverrons nos lecteurs à l'analyse jque nous en avons faite à l'é- poque où il fut communiqué à l'académie, et nous nous contenterons de donner les conciusions du rapporteur; il a proposé au nom de la section de philosophie, l’in- sertion dans le recueil des mémoires des savants étrangers. M. Cousin a demandé que l’auteur fat invité à faire quelques changements à cer- tains passages , et que le rapport fut im- primé en tête du mémoire. Il ne voudrait 185 pas, a-t-il dit, que l’Académie, par son ap- probation descendit du haut rang où elle est, pour se placer avec l’auteur sur le terrain brûlant de la théologie. Le rapport servirait de correctif à ce que renferme d’un peu hasardé le travail de M.Bouchité, en même temps qu'il en serait le plus bel ornement. Il a terminé par quelques ré- flexions sur les opinions antropomorphi- ques, qu'il a résumé à peu près ainsi: Entre le Dieu de l'abstraction et Le Dieu de l’imagination, il y a le Dieu de là philoso- plie, pourvude tous les attributs nécessaires mais non accélentels. Cela peut être ainsi, mais ce qui est plus certain et seulement certain, c’est qu'il y a un Dieu, sur la na- iure et les attributs duquel on diseutera encore pendant quelques mille ans sans pouvoir s'entendre. Que de temps perdu! que de p&ine prise sans aucun fruit! que d'intelligence usée dans de stériles spécu- lations! Croire à Dieu est un devoir, vou- loir le définir est un rêve. C’est à connaître - l’homme que l’homme devrait mettre toute sa science. Les philosophes ont beaucoup à faire avant d’avoir réduit sa nature com- plexe à l’évidence d'un axiome. L'Académie se forme en comité secret C. B. F. ARCHÉCLOGLIE. Habitation de l'architecte Philibert de L'Orme, conseiller et aumonier ordinaire du roi Henri IT, abbé d'Ivry, de Saint-Eloy de Noyon et de Saïnt-Serge d'Angers. À l'extrémité du quartier de l’Arsenal, derrière le couvent gothique des Célestins, dans la rue de la Cerisaie, rue étroite et sombre, s'élève un charmant hôtel de la Re- naissance (1). Vingt fois menacé par lemar- teau destructeur des iconoclastes moder- nes, il est parvenu cependant jusqu’à nous presque intact et comme par miracle. Peut- être ne mentionnerions-nous pas cet hôtel, si le souvenir d’un des artistes les plus dis- tingués du seizième siècle, qui en fut à la fois l’architecte et le propriétaire, ne venait s’y rattacher. Nous avons nommé Philibert Delorme. Né à Lyon dans les premières années du seizième siècle, le jeune Philibert partit pour l'Italie à l’âge de quatorze ans. Nourri d’é- tudes sérieuses sur l'antiquité, it revint à Lyon en 1536, et y construisit le portail de Saint-Nizier, ainsi que plusieurs maisons ornées de voûtes et d’escaliers en trompe. Appelé à la cour de Henri IT, il construisit successivement le fer à cheval de Fontai- nebleau, Anet et Meudon. Il ne reste plus de ce dernier château, tel que Delorme VPavait bâti, que la grande terrasse en bri- ques. Ce fat lui qui répara Willers-Cottrets et la Muette, et acheva Saint-Maur. Per- soune m'ignore qu'indépendamment du tombeau circulaire des Valois à Saint-De- nis, il construisit le pavillon du milieu du palais des Tuileries, les deux corps de logis contigus ei les pavillons qui le$ terminent. Ce qui contribue à éterniser la mémoire de Philibert Delorme, ce n’est pas seu'e- ment l’amélioration qu’il introduisit dans le style architectural de la Renaissance, en l'épurant par l’imitation des grands maîtres d'Italie ; on lui doit en outre la composition d'ouvrages très importants sur son art, et que l’on consulte avec fruit. Son traité in- folio intitulé : Nouvelles Inventions pour bien bätir et à petits frais, pirut en 1561. (4) Cet hôtel , situé au fond d’une our, porte le n° 8. . cultéz ne pourraïent soutenir si grand frais; 186 On croit qu'il en publia une deuxième éd#- tion une année avant sa mort arrivée en 1577. En 1557, il fit paraître neuf livres sur son art imprimés avec figures en bois dans le texte. Une autre édition de cet ou= vrage est datée de 1626, ou de Rouen 1648 ; les deux livres des Nouvelles Inven: tions pour bien bâtir y sont réunis. | Cet ouvrage est rare. On y trouve gravés dans le texte le dessin exact de la façadein- térieure et de la coupe de sa maison, dont il dirigea lui-même les travaux avec un soin tout particulier. : Voici le passage qui y est relatif (Voyez l'OŒEuvre de Philibert Delorme , 1 vol. in- folio, Paris, Regnauld-Chaudière , 1626, pages 252 et suivantes.) : » CHAPITRE XvI1, — Autre face de mai- son monstrant comme l’on y peut appli- quer les fenestres et. portes sans aucunes colomnes et piliers, ouy bien leurs corni- ches et ornements pour les entablements. »En ce mesme chapitre, l’auteur descrit et monstre les deux faces d’une maison qu’il a fait édifier pour soy : l'une du costé de la court, et l’autre du costé des iardins. Et encores tine autre face troisiesme pour un corps d’hostel qu’il délibéroit faire sur Le deuant de la rüe de la Cerisaye à Paris, estant le tout proposé par manière d’exem- ple, et pour monstrer comme l’on doit ap-" pliquer les fenestres et portes. » Aucuns pourront penser, après avoir leu ce que jai escrit des faces des basti- ments, pour monstrer la disposition des f:-« nestres, que ie les voudrais contraindre, où bien assuiectir, de mettre des colomnes et piliers aux faces des maisons, ce que ie ne prétens aucanement : car tous ceux qui veulent faire petites despenses n’ont besoinz de si grande curiosité et enrichassement de face de maison, pour autant que leurs fa- mais il est bien vray que ie voudrais que la constitution et ordre des fenestres qui doi- vent estre plantées aux faces des logis. fust par telles proportions et mesures gardé, voire sans colomnes on piliers, qui ainsi le voudra, et le pouvez clairement voir en la prochaine figure suivant : en laquelle ie mets au premier estage des fenestres croi- sées simplement , et au second ie monstre comme vous pouvez faire entre lesdictesm croisées, des chaînes de pierre sous forme de piliers, chapiteaux et autres : et encore, mettre aux couvertures des fenestres croi- sées, si vous voulez dela pierre detaille, en forme rustique, ou bien toute unie, commen aussi par les angles du bastiment. Vous voyez aussi qu’à l’entablement de tout le logis sur lequel est plantée la charpenterie et les lucarnes, au lieu que aucuns y font des corniches, j'y ai fait des mutules en forme de rouleau, pour décorer ct faire monstrer plus beau le logis. Je vous pro- pose aussi en ladicte figure des piliers quarrez, et de Fun à l’autre voutez, pour faire par ledessous une facon de pérystile, et au-dessus une galerie, le tout sous forme de colomne, ny moins de pieds de stats chapiteaux et corniches : pour seulement monstrer Comme le docte et expert ar chitecte peut faire un bastiment de bonném grâce, et sans excessive despense, lequel sem monstrera autant bien faict que d'autres qui sont beaucoup plus riches : ainsi que vous pouvez voir etiuger par la figure pro chaine. : » Puisque ie suis sur ce propos, i'achehM verav de vous monStrer l’autre face du lo* ais précédent : laquelle est d’un coité du à EE — oré idin. Doncié luy ai fait par le milieu ane ime de tour toute ronde, de laquelle le >mier estage sert de chapelle, accompa- ‘é d’une gallerie par le devant, avecques 5 ouvertures et des fenestres d’autre sorte ie les autres : car elles sont rondes et ont point la hauteur suivant leur largeur; ais ie leur ay baillé ainsi grande ouver- re de largeur pour donner plus de plaisir lladicte gallerie : laquellé toutes fois se uve de bonne grâce et grande beauté 1si qu’elle est : mais beaucoup plus estant F œuvre que par le dessing que vous en irrez cy-après. Au second estage de la- icte tour, est un cabinet très fort pour lire voûüté de pierre de taille dessus et des- jus et ferré. Aux cotés sout autres cabi- ts et terrasses; et par le derrière est le brps d'hostel principal, estant lé tout, int aux fenestres que entabiemens et lu- rnes, faict (ainsi que vous voyezle dessing) : bien bonne matière,avecquesunegrande sance, tant pour les caves que autres sux. Vous advisant que le tout a été faict “mme pour moy, estant mon propre lo- :s, tel que vous le voyez au précédent et ‘oche desseing. :» Jaçoit que toute la maison cy-devant “entionnée ne soit encores accompagnée un corps d’hostel que j’avois délibéré faire 2r le devant sur la rue de la Cerisaye près s Célestins à Paris, si est ce que ie ne array de devoir mettre la face dudict corps > logis que j'avaieenvie d’y faire bastir, et eusse faict longtemps, si Dieu m'eust resté mon très souverain prince et bon aaistre le feu Roy Henry, de qui Dieu ait jime. Le vous présenteray donc la face du- let corps d’hostel, afin que vous cognois- Lez la disposition et ordre des portes et :nestres, comme aussi des enrichissemens ‘1’on peut leur donner, sans y faire grand javrage ny grand crdre de colomnes avec hurs ornements. Estant sur ces propos, vo- hntiers je montreray tout d’une venüe les 1esures et départiments du dedans du lo- is, comme iis doivent estre, mais ie me ‘estournerois de ma délibération, qui ne nd ici à autre fin, sinon de vous mons- er, après les portes, la constitution et or- ‘onnance des fenestres et lucarnes : ainsi ue ie feray, Dieu aidant, et reserveray le 2ste pour le 2e tome (1) de notre Architec- ire, auquel je donneray non seulement ce 1gis quej’ay faict faire pour moy à Parts, vais encore plusieurs autres «le diverses >rtes, soit pour les grands ou pour les petits, vec leurs plans, et ce qui sera requis pour S COgnoistre.» ! La maison de la rue de la Cerisaie est ÿsez bien conservée extérieurement. On loitregretter la démolition de deux élégants ortiques à arcades que Philibert avait éri- $s de chaque côté du bâtiment principal. € dallage octogone de la cour, qui pro- uisait un effet pittoresque, a disparu pour ire place à un pavé inégal et raboteux. lépuis la mort du célèbre architecte lÿon- jais, on y a éilifié un puits qu'il eût certai- | : lement désavoué, à cause de:sa lourdeur. rompt l'harmonie des lignts et produit | (1) Malgré nos investigalions multiplhiées: nous |'asons pu découvrir le deuxième tôme annoncé par hilibert de l'Orme. Il est certain qu'il n’a jamais jaru. Dans l'épitre dédicatcire à la reine il annonce [u'il « ytraitera des divines proportions et mesures | de l'ancienne et première architecture des pièces du Viel-Testament accomodées à l'architecture mo- |derne. » Peut-être le manuscrit original repose-t- ignoré dans la poussière d’une bibliothèque ? ï Ch. G. 188 un effet disgracieux. Quant à l’intérieur des appartements, il a été tellement défi- guré qu'il est devenu méconnaissable. Cu. GRoUET. GEOGRAPHIE. Défrichement du lac de Haarlem en Hollande. La Hollande se trouve dans une position exceptionnelle, obligée de lutter constam- ment contre l’envahissement des eaux. Ce besoin de veiller jour et nuit à sa propre conservation, a développé dans ce peuple une énergie de résistance, une tenacité telle, que même en voyant les travaux qui ont été faits, on comprend à peine, comment un aussi petit peuple a pu les exécuter. Il a fallu pour cela, une puissance de volonté et de persévérance prodigieuse. 2,500,000 individus ont réellement créé des merveil- les en Hollande, et cet esprit de lutte con- tre {es eaux, est bien remarquable. Au premier rang des travaux extraordi- naires par eux entrepris dans ces derniers temps, il faut placer le défrichement du lac de Haarlem , opération gigantesque, quand on songe que ce lac a plus de 18,000 hectares de superficie, sur une profondeur moyenne de 4 mètres d’eau. Une inondation le forma au commence- ment du XVI° siècle. En 1506 il avait seu- lement 3,700 hectares de superficie ; mais en 1534, il ex avait déjà 5,607 : il s'était donc agrandi de 4,907 hectares en 25 ans, ce qui fait près de 75 hectares par an. Les propriétaires riverains commencèrent à s’afiliger de cet ennemi intérieur, que rien ne pouvait arrêter; un premier essai de dé- frichement fut essayé en 1572, au moyen d’un conduit en bois. qui devait conduire à travers les dunes, l’eau dans la mer du Nord ; mais les sables vinrent contrarier ce travail ; il fut abandonné, et cependant le lac grandissait tous les jours. En 1591 il était parvenu à une superficie de 10,000 hectares , il engloutissait les riches villages de Vufheizen, de Niewmerkerh et de Kychb. En 1641, le lacavait 14,000hectares; rien n'avait pu lui résister, et c’est alors qu’un hollandais, Jean Adrianus Leeghwater son- geait déjà à le détruire, à le dessécher ; il demandait pour ce travail 160 moulins d’eau à vent, et estimait la dépense à 7,560,000 fr. Le projet tomba dans l'oubli; un siècle plus tard ie lac avait 17,000 hec- tares. On espérait encore au moyen d'un canal de dérivation dirigé vers Katwich si- non dessécherle canal, du moins mettre un terme à ses envahissements; et certes il était temps d’y songer, il était prouvé que le lac enlevait 60 hectares tous les ans et avec eux leur valeur estimée à 13,500 fr. Ams- terdam, Haarlem et Leyde voyaient, avec effroi, ce lac grandir au milieu d'elles ; déjà l’on avait calculé le moment où cha- cune de ces villes devait disparaître, de même qu'ayant la fixation des dunes on avait prévu le moment où Bordeaux serait englouti par les sables. L'on continuait toujours à dépenser des sommes énormes pour défendre les rives du lac, sans chercher , à faire cesser la cause du mal ; cependant en 1802, MM. $S. D. Conrad et Blanken prouvèrent que la déri- vation dans la mer du Nord était possible, et l’écluse de Katwich fut un peu cons- truite dans ce bat; elle fut terminée le 21 Octobre 1807; le succès fut satisfaisant, le lac grandissait moins il est vrai, mais il 189 grandissait toujours. Il fallait revenir au projet de défrichement complet; seulement en1821, on estimait la dépense à 14,000,000 francs et la durée des travaux à 21 mois: ce n’est qu'en 1835, que le gouvernement comprit enfin la nécessité de ce travail, et ure commissionsous la présidence de M. H. Ewyk chargée de faire les études, estime la dépense totale à 16,000,000 fr. La loi fut présentée aux Chambres le 12 décembre 1837, et adoptée à une immense majorité le 2 avril 1838 ; le 6 mai 1840 les travaux commencèrent, il était temps, le lac était parvenu à 18,100 hectares de superficie. Le défrichement de la grande mare de Zuid-Plas, en 1838, indiquait la marche à suivre pour arriver à celui du lac de Haar- lem; aussi, un arrêté du 21 novembre 1841 a-t-il ordonné que ce défrichement aurait lieu au moyen de machines à vapeur fai- sant mouvoir des pompes aspirantes, qui, outre qu’elles élèvent l’eau à une plus grande hauteur que les vis ou les roues, sont aussi plus économiques, appliquées surtout à des machines à basse pression. Rien ne peint mieux je crois ce caractère tenace et persévérant du peuple hollandais, que ces travaux du lac de Haarlem. Apres avoir lutté pendant nombre de siècles con- tre ce lac, dont les envahissements leur causaient tant de mal, ils ont pris le parti de le détruire, et ni la difficulté des travaux, ni les sommes énormes qu'il faudra dépen- ser n’ont pu les arrêter. Ce n’est pas tout, il est vrai, de voir dans cette opération un pays reconquis sur les eaux, une source de mal et de destruction, changée en une sour- ce de prospérité, l'existence de la Hollande, on peut le dire. était attachée au défriche- ment du lac de Haarlem. Après les inonda- tions qui formèrent le Zuiderzée en 1287, et dans d’autres contrées, et à d’autres épo- ues, détruisirent quelquefois dans une nuit plus de 100,000 hommes, n’avait-on pas à craindre de voir un jour le lac de Haarlem, grandissant tous les jours , détruire peu à peu les terres qui le séparent de la mer du Nord, et creuser ensuite à travers les dunes une vaste brèche, par où les fiots se préci- pitant, viendraient envahirtous ces terrains qui sont submersibles, et détruire des con- trées que des siècles et des millions ont créées comme spéculation: en outre, l’opé- ration ne sèra pas mauvaise, surtout si on compare les polders que l’on aura, avec les riches polders quientourent le lac de Haar- lem. Les sondages ont prouvés que l’on a- avait, au fond du lac, une profondeur moyenne de 040 cent. de bonne terre, propre à l’agriculture, et l'on a Fespoir de revendre 14,000,000 fr. les terrains ainsi défrichés. L'entretien des digues dulac était de 60,000fr. La valeur des terrains englou- tis, 20,000 fr. , et l'opération devant coûter 16,000,000 fr., le capital émis sera, en peu d'années, tout à fait retrouvé, et de plus on aura, outre une cause de mal anéantie, une vaste étendue de terrain à convertir en praïries. Les travaux néanmoins offrent de grandes difficultés et le fond tourbeux sur lequel jes digues doivent reposer par place, exige beaucoup de précautions pour leur construction, etcommeleur développement sera pour chacune de 50,000 mètres envi- ron , sur une hauteur moyenne de 5 mè- tres 90 cent. , la quantité de mètres cubes de terre à remuer est énorme, et une par- tie même devra être draguée au prix de 90 fr. le mètre cube, tandis que non dra- guée le prix du mètre cube est de moitié; iransporté à 50 mètres de distance. Le ca- 190 ual de dérivation auraunelargeurmoyenne de 45 mètres sur 29 au plat-fond, et 3 mèt. de profondeur d’eau; la navigation y aura lieu, et sera même moins dangereuse que sur le lac lui-même. La masse d’eau à enlever est de 724,000,000 de mètres cubes, et encore, il faut ajouter l'excès des pluies sur l’évaporation et les eaux qui proviendront des infiltrations; 98 années d'observations donnent 0,1960 de mètres cubes, comme le maximun de l'excès de ces eaux sur l’évaporation en trois mois, ce qui donne environ 0 mètre 80 cent. par an; la moyenne de l'excès des pluies est de O0 mètres 70 cent. pour la Hollande, et l’on estime donc à 0,20 cent. les eaux d’infiltrations. Ces O0 mètres 20 cent. d’excès surl’évaporation en trois mois donnent encore 36,200,000 mètres cubes de plus à enlever par trimestre, ce qui fait pour les 14 mois de travail, 168,932,000 mètres cubes, qui joints aux premiers, don- nent un total de 892,932,000 mètres cubes d’eau à enlever, et il a fallu que les tra- vaux fussent établis d’après ces bases. Un moulin d’eau à vent portant environ 110 à 120 mètres carrés de voilure, élève 60 mètres cubes d’eau, à la hauteur dun mètre, par minute, mais aussi on ne compte que sur 60 jours de travail effectif au ma- ximum; un moulin ne peut donc élever que 5,184,000 mètres cubes dans une an- née; à la hauteur d’un mètre à un mètre 25 décim. 114 moulins étaient donc néces- saires pour dessécher le lac de Haarlem et le travail risquait de durer près de trois ans, c'était trop long ; les Hollandais con- naissent trop bien le prix du temps pour ne pas chercher des moyens plus expéditifs, aussi la commission a préféré l’emploi des inachines à vapeur appliquées à des pom- pes. . Six machines à vapeur de 200 chevaux chacune etréunies ensemble deux par deux, doivent être établies aux trois endroits où auront lieu les épuisements, et exécute- ront ce travail en 14 mois au moyen de pompes, tandis que si l’on avait construit des roues ou des vis d’Archimède mues par la vapeur, il aurait fallu 2 ans, puisqne l'eau devant être élevée en deux plans , on n’aurait pu établir les trois machines infé- rieures qu'après l'épuisement de la moitié du lac. Le desséchement devant durer moins longtemps par les pompes, ne coûtera, par 191 machine à vapeur, que 2,427,258 fr., tan- dis que par les roues à pallettes ou les vis, il aurait coûté par machine 3,352,856 fr. La masse d'eau À élever étant de 892,932,000 mètres cubes, il faudra épui- ser pour que le travail ne dure que 14 mois. Én un mois 63,780,857 m. cub. En un jour 2,126,028 En une heure 88,585 En une minute 1,476 Une machine par minute 246 De grands obstacles se présentèrent à la pensée des membres de la commission char- gée de faire les études; n’avait-on pas à craindre en effet que cette grande masse d’eau ne fut en communication souterraine avec la mer ; n’avait-on pas à craindre de voir des sources abondantes se déclarer. Mais la réflexion est venue détruire ces craintes; l’eau est douce dans le lac, et quand même il y aurait des sources, les machines à vapeur après avoir épuisé, doi- vent rester en permanence pour entretenir le dessèchemet, elle n’auront pas même à travailler toute l’année, et leurs moments perdus seront utiliséspour servir desusines. On craignait aussi que le dessèchement trop rapide de ces terrains ne donnût lieu à un lit de miasmes , et qu'aussi les gaz pu- trides produits par la décomposition de la masse énorme de poissons qui vivent dans ces eaux, et que le dessèchement devait tuer, ne rendissent les pays voisins inhabitables ; mais cette crainteétait mal fondée. À Haar- ’ lem le dessèchement ne sera pas aussi ra- pide qu’une rivière qui se retire après une inondation, en laissant les terres couvertes de boues, l’eau baissera de fort peu chaque jour, la végétation s’emparera bien vite des terrains découverts , et comme le dessèche- ment ne pourra même avoir lieu complé- tement, qu’il restera des parties basses et noyées, et qu'il faut laisser des canaux de navigation, les poissons se refugieront là, et l’on n'aura pas à craindre leur décompo- sition. Tout porte donc à croire que 14 mois a- près l’endiguement, cet immense lac sera desséché, la dépense sans doute ira au-delà des prévisions, mais qu'importe si le résul- tat que l’on cherche est obtenu. Cuarzes HÉRICART ne THURY. Le Rédacteur en chef : Le vicomte 4. DE LAVALETTE. SCIENTIFIQUE ET INDUSTRIELLE OÙ TRAVAUX DES Librairie de Decbécourt,, rue des Saints-Pères, 69. Savante et des Mamufaceturiers de Ia France, de l’'Allemagme et de l'Angleterre, m GOD ET ER TR AR TE 4 SPÉCIALEMENT CONSACRÉ Prix de l'abonnement : 12 vol. 36 fr.; de chaque volume À LA PHYSIQUE, À LA CHIMIE, A LA PHARMACIE ET A L'INDUSTRIE, PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION DU 1D' QUBSNEY RME labricant de produits chimiques et réactifs, Successeur de N.-L. Vanquelin, de l'Institut. ete. Ce Journal paraît {ous les mois par cahier de 10 à 12 feuilles (192 pages). Chaque numéro contient la matière de deux numéros des Annales de cliimie et de physique , dont ce jonrnal est, pour les travaux des savants étrangers, ersonnes qui s'abonnent à la Aevue pour deux années à la fois ont droit à l’Aistoire de la chimie de F. Hoëfer, for- lè complément indispensable. — Les mant deux volumes in-$° de 17 francs. Le prix de l'abonnement à la Æevue scientifique est de ?0 fr. par année pour Paris, êt 25 fr. par la poste pour les départements. On s’abonne au Bureau de la Æevue scientifique,rue Jacob, 30.—Les abonnés pour deux ans doivent ajouter 3 fr, à leur mandat, s'ils veulent recevoir l'Histoire de la chimie par la poste. LES GLOIRES DE LA FRANCE, OUVRAGE PARAISSANT PAR LIVRAISON DE TROIS VOLUMES FORMAT GRAND IN-8° ANGLAIS. Les douze premiers volumes seront : M de Saint-Esprit; Vie de La reine Blanche, par T. Nisard; Vie de Goû6= froy de Bouillon, par M. D'Exauilliers ; Vie de Saint-} incent de Paul » Pa l'abbé Orsini; Vie de Mme de Sévigné ; par M. le vicomte de Walsh ; Viet de Suger, par M. A. Nettement; Vie de Charles V, par Barthélemy; l'abbé de l’Epce, par Duplessy; du cardinal de Bérulle, par l'abbé 4 son, par M. de Clisson; Pie de Colbert, par M. Alfred de Servich. Paris. — Imp. de LACOUR et MAISTRASSE fils, rue Saint-Hyacinthe-S.-Michel, 33. FAITS DIVERS. M. Coste, par autorisation spéciale du minist de l'instruction publique, ouvrira, au collége! France, le vendredi 3 février prochain, à une heu précise , son cours d’embryogénie comparée , et le continuera les lundis et vendredis suivants à lan snême heure. | Il traitera plus spécialement, cette année, du dé veloppement des organes. | — La quatorzième exposition des produits deu l'horticulture aura lieu du 40 au 48 mai prochain, dans l’orangerie du palais du Luxembourg. —— HER — BIBLIOGRAPHIE. LA BONNE ECOLE, ouvrage au moyen duquel l'enfant; en s’exerçant à la lecture, apprend rapid ment et sans efforts tous les faits grammaticauxys par Chantard, — Gap. 1843. — 1 vol. in-42. ; LE GARDE MEBLE ancien et moderne, jour= nal d'ameublement, publiant par an 54 planches” 18 de siéges, 18 de meubles, 18 de tentures. Di- rection artistique: D. Guilmard ; rédaction : H. Hos tein; bureaux : rue de Bondy, 66, à Paris. — Ce recueil qui compte quatre années d'existence, a pris un essor artistique que nous devons encourager. CONSIDÉRATIONS SUR LES MALADIES NER= VEUSES, par le docteur Pinel de Golleville. 4 vol in-8° , chez Just Rouviers — Cet ouvrage contien des recherches. savantes sur l’histoire de la médecine et sur le traitement des maladies chroniques. M. Pi & nel a commencé la traduction du Dictionnaire de chirurgie pratique de Samuel Cooper. Des circons tances imprévues en ont suspendu la publication. Ch. G. k ENCYCLOPÉDIE MODERNE, ou Bibliothèque universelle de toutes les connaissances humaines — À Paris, chez P. Duménil, rue des Beaux-Arts, n. 40. < 1 ESSAI SUR L’AGRONOMIE, ou Régénérafæn de l'agriculture; par Louss Guy, petite rue Sainte Catherine, À à Lyon. DE L'IDENTITÉ de nature des fièvres d'origine paludéenne de différents types, à l’occasion de deux} mémoires de M. le docteur Rufz, sur la fiévrejaune «|| qui a régné à la Martinique de 1838 à 1841, et den l’urgence d’abolir les quarantaines relatives à cette maladie. Rapport fait à l'Académie royale de méés cine, par Chervin.— A Paris, chez Baïllière, rue de l’'Ecole-de-Médecine, n. 17. LIVRET TOPOGRAPHIQUE ; par le capitaine F5. du 46° de ligne. l TRAITÉ PRATIQUE sur les maladies des or ganes génito-urinaires ; par le docteur Civiale. — A Paris, chez Fortin, Masson, place de l’Ecole-de-Rlé- decine, À séparément, 5 fr. 50 c. Vic de Bayard, par M. Delndinen paru) Vie de Vie de Aallebranckhe, par Lourdoueix ; Vie de Genoude ; Fie du connétable de Cliss 40° année. L'EC Paris. — Jeudi, 2 Février 1843. No 9. SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. + ‘EcHo DU MONDE SAVANT paraît le FEUMDI etle DEMANCHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de 1,200 pages chacun. On s’abonne : PARIS, rue des IPETITS-AUGUSTINS, 21, et dans les départements chez les principaux libraires, et dans les bureaux de la Poste et des Messageries. Prix du journal: PARIS pour un a 25 fr. , six mois 43 fr. 50, trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 30 fr.,’6fr., 8 fr. 50. AlÉTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Les souscripteurs peuvent recevoir pour CINQ fr. par an et par recueil l'ÉGHO DE LA LITTÉRATURE ET DES BEAUX-ARTS et les MORCEAUX GHOISIS du mois (qui coûtent chacun 40 fr. pris séparément }) et qui forment avec l’Echo du monde savant la revue encyclopédique la plus complète des Deux Mondes. — Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé (franco) à M. le vicomte À, DELAVALETTE, rédacteur en chef, et ce qui concerne l'administration à M. C.-B. FRAYSSE, gérant, IDMMAIRE. — ACADÉMIE DES SCIEN- CES. Séance du 30 janvier. — SCIENCES : Note sur les pressions supportées dans un corps solide ou fluide par deux portions de surface L très voisines, l’une extérieure, l’autre intérieure du | même corps; Cauchy. — CHIMIE, Procédé pour | reconnaître la falsification du vinaigre. —SCIEN- CES NATURELLES. GEOLOGIE Mémoire sur certains diluviens des Pyrénées; Collegon. — [| PHYSIOLOGIE. Analyse de M. Milne Edwards ‘sur l’histoire des vaisseaux Ilymphatiques. — SCIENCES APPLIQUEES. ARTS METAL- LURGIQUES. Moyens de recouvrir les surfaces métalliques ; Talbot de Layeock Abbey.—AGRI- CULTURE. Culture du mürier-loup. — ÉCONO- > MIE RURALE. De l’agriculture de l'ouest de la : France, considérée spécialement dans le départe- l: ment de Maine-et-Loire; Leclerc-Thouin. — MEDECINE VETERINAIRE. Tumeurs du mésen- | tère et des valrules tricuspides du cœur; Thomas | Mather d'Edimbourg. — HORTICULTURE:. |: Nouveaux détails sur le paulownia imperialis ; | Bossin.— FAITS DIVERS.—BIBLIOGRAPHIE. DIRE Ge — ACADÉMIE DES SCIENCES. Séance du 30 janvier. La séance d'aujourd'hui, dépourvue de out intérêt, n’a présenté aucun travail ori- sinal capable de réveiller l’atteution des hcadémiciens toujours prêts à se livrer à l1n profond assoupissement. Quelques rap- sorts ont été lus, et selon un vieil et saint .1sage de l'Académie, les rapporteurs ont eu :oujours soin d’être de l'avis de ceux dont 11 analysaient les travaux. Si nous cher- chions 1naintenant avec une scrupuleuse ittention les causes qui paralysaient ainsi l’activité de l'Académie, peut-être les trou- verions-nous dans ce comité secret dont la plupart des Académicienssont toujours prêts là se dispenser. Mais nous aimons mieux croire que l’Académie partageait l’anxiété des savants qui se sont présentés comme candidats dans la section de médecine, et sur l'admission desquels le comité secret avait à décider. Ce dernier sentiment est plus rempli d'humanité, plus noble pour une si illustre assemblée. Mais quels ont été les résultats du comité secret? quels noms ont été prononcés dans son sein? “ quels sont les élus? quels sont les réprou- vés? Ce sont là les questions qu’on se fait, | et quelques bruits vagues se sont chargés . d'y répondre. Si l’on ajoutait foi à ces |bruits, certains professeurs de la Faculté de ‘médecine n'auraient pas à se plaindre du choix de l’Académie, et le nom de M. An- dral aurait été mis à la tête de ceux des candidats. Si cela est ainsi, nous félicitons l’Académie d’avoir jeté les yeux sur un homme que de savantes et cousciencieuses recherches placent dans un rang distingué parmi les médecins français. Sur Ja même ligne que M. Andral, se trouverait M Pois- | PHYSIQUES. PHYSIQUE MATHEMATIQUE, - seuille; puis viendraient, dans un rang in- férieur, MM. Cruveilhier et Jules Guérin. — Attendons encore quelques jours, et la solution du problème sera donnée, M. de Gasparin a lu à l’Académie un rapport sur un Mémoire de M. Leclerc- Thouin intitulé : Agriculture dans l’ouest de la France. Les paroles de M. de Gasparin ont été tout à fait favorables au Mémoire dont nous parlons ici. Ce travail, en effet, est une production remarquable qui doit jeter un grand jour sur l’état agronomique de la Bretagne et surtout du département de Maine-et-Loire. L'auteur parcourt pas à pas et discute tout ce qui a rapport à l’agriculture, la situation géographique, le climat, le sol, les voies de communication, la population, le mode de jouissance du sol, la constitution de la propriété, les capi- taux, la culture, les engrais, les assole- ments, et enfin il donne le détail technique qui a trait aux différentes plantes cultivées dans le pays. Après la lecture de ce Mémoire, l’idée qui nous reste du département de Maine- et-Loire est celle d’un pays qui, sous le rapport de son agriculture, comme sous celui de son climat, est dans une position de transition entrele nord et le midi, entre les bords de la mer et Pintérieur. La distri- bution de sa température entre les saisons, le peu de chaleur de ses étés, l’absence de grands froids de ses hivers, la bonne ré- partition de ses pluies le placent dans cette région des herbages et de l’agriculture à assolements réguliers, qui caractérise la Grande-Bretagne, la Belgique et l’ouest de la France, climat où l’agriculture peut se réduire en règles pratiques, en systèmes arrêtés, rarement dérangés par les intem- péries des saisons. D’un autre côté, la lati- tude de ce département lui permet encore plusieurs cultures méridionales, celle de la vigne par exemple, et le froid survient as- sez tard pour que les blés d'hiver puissent être semés sans inconvénient après les ré- coltes-racines. — 11 serait impossible de suivre M. Leclerc-Thouin dans ses savan- tes remarques sur les différences qui exis- tent entre plusieurs cantons du départe- ment de Maine-et-Loire, mais nous signa lerons la distinction établie par lui entre les vallées et les plateaux. La richesse du sol des vallées, comparée à celle des plateaux, a amené, en effet, des différences remar- quables dans l’agriculture des unes et des autres. Ainsi, quant à la répartition de la population, elle s’est multipliée en propor- tion de la richesse du sol, là où l'on obte- nait avec moins de travail une plus grande masse de produits. Dans les vallées, les ter- res sont divisées par parties de un ou deux hectares ; sur les plateaux de 20 à 40 et 50 hectares; dans les vallées, le prix de fermage est de 150 francs l’hectare, ct monte quel: quefois, dans des fermesprivilégiées, jusqu’à 450 francs; sur les plateaux, il est de 40 a 50 francs, et descend quelquefois jusqu’à 12 francs. Si nous partons de ce nouveau point de vue, nous trouverons dansles vallées un ma- gnifique résultat de la petite culture. C’est la culture du chanvre et celle du jardinage qui fait la richesse de toute cette contrée. Le lin paraît s'être retiré devant l’introduc- tion des fils étrangers ; mais la bonne qua- lité du chanvre lui a assuré des débouchés certains, etest devenue l’occasion d’un com- merce de plus de 8,000 francs. Au milieu des faits intéressants que ren- ferme le Mémoire de M. Leclerc-Thouin, nous en remarquons surtout quelques uns sur l'alimentation du peuple dans le dépar- tement de Maine-et-Loire. — M. Leclerc- Thouin à constaté que l’orge a presque complétement disparu de l'alimentation, et que le froment l'emporte de plus en plus sur le seigle dons le pain qui nourrit le pen=: ple.— Le lard est la seule viande consôm- | mée dans les campagnes, mais il ne parait que le dimanche sur les tables dans les par-_ ties les plus pauvres du départèmen Les choux, les pommes de terre akéaison ss nés d’une petite quantité de beurkg \ peu de fromage et des fruits formént base des repas. En se rapprochant de Vendée, le lait joue un grand rôle dans la nourriture. Dans l'arrondissement de Sau- mur, les paysans boivent du vin; ailleurs, ils lui substituent une boisson de Cormes, de prunes et de poires, mais la grande masse des cultivateurs ne boit que de l'eau. M. Arago a communiqué à l'Académie quelques observations sur ce petit corps noir qui se trouvait parmi les diamants présentés par M. Lomonosoff. Pendant vingt-quatre heures, on a essayé de l’user, mais on n’a jamais pu y parvenir, et les as- pérités qui le recouvraient n’ont en aucune sorte disparu. Il a donc été impossible de faire une facette qui pût servir pour déter- miner l’angle de polarisation de ce miné- ral. M. Dumas pense que ce corps noir est un de ces diamants qu’on nomme dia- mants de nature et qu'il est impossible de cliver. Un rapportsur un Mémoire de M. Donné relatif à la constitution du sang et aux ef- fets de l’injection du Jait dans les vaisseaux, a été lu à l’Académie. On sait qu’il résulte d'anciens travaux de l’auteur que le lait consiste en un liquide aqueux, tenant en dissolution du sucre de laitet de la matière caséeuse, et en suspension des globules de matière grasse, M. Donné a également pu- blié depuis longtemps des expériences con- cernant la constitution du sang, desquelles il résulte que le sang renferme 1° des glo- bules rouges qui sont généralement con- 196 nus ? des globules blancs plus volumineux et doués de propriétés fort distinctes ; 3° des globulins chyleux très reconnaissables et faciles à distinguer. Les globulins chyleux du sang sont en tout semblables aux globulins du chyle. M. Donné a cru voir dans les globulins du chyle l’origine des divers globules du sang ; et convaincu de l'analogie qui existe entre le lait et le chyle, il a essayé de faire des injections de lait dans lès veines, per- suadé qu’il assisterait ainsi à la conversion du lait en sang, ou du moins à celle des globules du lait en globules da sang. La plupart des animaux, exceptéle cheval, sup- portent les injections de lait. Le lait, injecté dans les veines, se mêle au sang et circule avec lui, comme on peut s’en convaincre en examinant ce liquide pris dans différen- tes parties du corps. — Au bout de quel- ques jours, on remarque que tous les glo- bules de lait ont disparu et que le sang a repris son aspect accoutumé. Mais avant de disparaître, les globules du lait se mon- trent associés deux à deux, trois à trois, et s’entourent d’une auréoie lumineuse qu’on prendrait pour quelque mucosité condensée autour d'eux, et qui pourrait provenir de quelque modification du liquide en contact avec eux. Cette aggrégation de globules d’abord isolés dans le sang et séparés par tant d'au- tres globules en suspension, est certaine- ment un fait fort remarquable. Faut-il admettre avec l’auteur que ces aggrégats se réunissent dans la rate, y passent à l'état de globules blanes, et que ceux-ci produisent à leur tour les globules rouges? Faut-il accepter cette assimilation complète entre les globules du chyle et ceux du lait? C’est là une question qu’il est diff cile de résoudre, et sur laquelle l'Aca- démie a craint de donner une réponse ha- sardée. M. Milne-Edwards a lu à l'Académie un rapport de M. Dumas sur un mémoire de MM. Sandras et Bouchardat, relatif à la di- gestion. Nous allons essayer d'analyser ce rapport etde faire ainsi connaître les expé- riences de MM. PBouchardat et Sandras. Les chimistes modernes ont admis avec le docteur Prout, qu’il convient de diviser les principaux aliments en trois classes, les aliments azotés , les aliments gras, les aii- ments sucrés où féculents. Chacun joue dans la digestion ainsi que dans la nutri- tion un rôle distinct; les auteurs du mé- moire se sont proposés de l’éclairer par des expériences nouvelles. Admettant que | ob- jet de la digestion contiste à faire passer dans le sang les matières alimentaires qu’il veut utihser, ils ont cherché à déterminer par l'expérience à qu’elle voie d'absorption ja nature a recours pour cela. {ls sont par- ts d’ailleurs de ce point de vue, en général vrai, que les aliments solubles sont absor- bés par les veines et que les aliments inso- iubles passent par les conduits chylifères. Ceci admis, restait donc à savoir seule- “ment comment la nature avait pourvu aux moyens de rendre certains aliments solu- bles, ou bien de les diviser au degré conve- nable pour les rendre propres à passer dans les vaisseaux chylifères. Les auteurs ont fait dans ce but deux sé- ries d'expériences, les unes purement chi- miques, tes autres physiologiques, Les expériences chimiques ont mis en évidence uu fait nouveau et très remar- quable, consistant dans l'action de l’eau faiblement acidulée par Facide chlorhy- 197 drique exerce sur la fibrine, l’albumine, le caséum, le gluten et le tissu gélatineux. Toutes ces matières se gonflent, deviennent translucides et quelques unes se dissolvent; il suffit d'ajouter à 4000 grammes d’eau 6 grammes d’acide chlorhydrique pour pro- duire tous ces phénomènes. Toutefois, les auteurs ont été trop loin , en considérant l'acide chlorhydrique comme le seul agent de la dissolution des aliments azotés. En effet, tandis que sous son influence, la fibrine se borne à se dis- tendre à l’excès mais sans se dissoudre ; il suffit de faire intervenir quelques gouttes de présure pour que la dissolution soit complète. Ainsi dans le suc gastrique, l’a- cide chlorhydrique n’est pas le seul agent de la dissolution , il faut peut être aussi tenir compte de ceite matière animale qu’on nomme la pepsine ou la chymosine, qui fonctionne probablement à la manière de la diastase, et que MM. Schwann et Deschamps ont signalée dans l’estomac. Il semble donc bien probable, d’après les expériences des auteurs, que les ma- tières azotées animales neutres, une fois dissoutes dans l'estomac, passent directe- ment dans les veines , le gluten se com- porte comme elle; l’amidon , les fécules se convertissent en toutou en partie dans l’es- tomac en acide lactique et s’absorbent sous cette forme. On ne retrouve ni amidon, ni sucre dans le chyle, pendant la durée d’une alimentation féculente. Les graisses résistent évidemment à Pac- tion de l'estomac, elles passent dans le canal intestinal , et là elles forment une bouillie crêmeuse, en même temps que le chyle se montre sous leur influence d’une abon- dance et d’une richesse inaccoutumée en globules capables de le rendre laiteux et opaque. ï MM. Bouchardat et Sandras voient donc dans les graisses les agents principaux de la production du chyle, les produits ali- mentaires dont la digestion rend surtout uécessaire l'intervention de l’appareil chy- lifère. ——— SEE —— SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. Nole sur les pressions supportées, dansun corps solide où fluide, par deux portions &e sur- face très voisines, l'une extérieure, l'autre in- lérieure à ce même corps ; par M. A Cauchy. J'ai remarqué, dans un mémoire pré- senté à l’Acadéinie le 30 septembre 1822, et dans le 2° volume des £rercices de ma- themaliques, que la pression ou tension suppurtée cn un point donné d’un corps par une surface plane, devait être généra- lement, non pas normale, mais oblique à cette surface. J'ai de plus développé les lois suivant lesquelles cette pression ou tension varie en grandeur et en direction, lorsque le plan qui renferme la surface tourne au- tour du point donné. Pour trouver ces lois, il m'a suffi d’étabiir l’équilibre entre les pressions où {ensions supportées par les différentes faces d’un très petit élément de volume, qne J'ai fait successivement coin- cider avec un prisme droit, dont la base était supposée tiès petite par rapport à la hauteur, avec un parallélipipède rectangle, et enfin avec un tétraèdre dont trois arêtes étaient parallèles à trois axes rectangulaires entre eux. Quand on considère un corps comme un système de points matériels qui agissent les uns sur les autres à de très pe- | qui reproduisent les équations d'équilibre} |} - lative à un point situé près de la surface " 19 ‘ tites distances, les lois obtenues ainsi qu’on vient de le dire se trouvent vérifiées, non» seulement par les valeurs particulières des pressions auxquelles M. Poisson était d’as bord parvenu, c’est-à-dire par les valeurs} |; et de mouvement des milieux isotropes trouvées par M. Navier, mais encore paf | les valeurs plus générales que j'ai données dans le 3 volume des Exercices, et qui sem rapportent à des milieux non isotropes. M La considération d'un prisme droit élé= mentaire, dont la base est très petite rela- tivement à la hauteur , m'avait, dans le} | 2e volume des Exercices, conduit à cette te conclusion générale, que Les pressions oëMR {| tensions exercées en un point donné dun corps contre les deux faces dun plan quelk conque passant par ce point, sont deux} |} forces égales et directement opposées. Enp| d’autres termes, une couche infiniment mince renfermée dans le corps à une dis tance sensible de la surface, et comprise entre deux plans parallèles, supporte sum ses deux faces des pressions ou tensions égales , mais dirigées en sens contraires. IM restait à savoir si la même proposition doit être étendue au cas où l’un des deux plans. parallèles est remplacé par une portion élé mentaire de la surfaceextérieure du corps et où l'épaisseur de la couche infiniment mince est remplacée par le rayon de la sphere d’activité sensible d’une molécule Cette extension est nécessaire pour que lon puisse mesurer la pression intérieure et re- RÉ RENNES d'un corps solide par la pression extérieure, comme nous l’avons fait, M. Poisson et moi, dans les Mémoires que nous avons publiés sur les surfaces, les lames et les" verges élastiques. Mais avons-nous raison de le faire, et cette manière d opèrer est elle légitime? C’est un point sur lequel s'était élevé dans mon esprit quelques dou tes, que j’ai cru devoir loyalement exposer aux géomèetres, non-seulement dans le Me- À moire lithographié sur la théorie de la iu=« | mière, mais aussi dans le Mémoire pre=h senté à l’Académie le 18 mars 1839. Au-h jourd’hui ces doutes sont heureusement dissipés, ainsi que je vais l'expliquer en peus de mots. e Pour qu'un élément de surface plaues mené par up point intérieur dans un corps ou dans ur système de mojiécules, sup=n porte une pression dont la grandeur et la direction demeurent sensiblement invas riables , tandis quel on pas*e d’un point à un autre de cet élément, ilest nécessaire en général que les deux dimensions de l'élément soient t.ès petites. Mais, quelque petites que soient ces deux dimensions, Ai la hauteur d’un prisme droit, qui à l'ÉIC=M ment pour base, devient infiniment petite, c'est-à-dire décroît indéfiniment, il arni= vera bientôt un instant où cette hauteun pouria ètre négligée vis-à-vis de chacuue des deux dimensions de la base: et alors, la surface latérale du prisme devenant (rés petite par rapport à la base, le SYSTÈME CHEN tier des pressions supportées par ja surfaces latérale pourra être négligé relativemeniM aux pressions totales supportées par la baxe sur laquelle le prisme a ete construit, et par la base opposée. Donc l'équilibre, qui ‘* devra subsister entre les diverses PresSIONSA supportées par les diverses faces du prisme, se réduira $ensiblement à l'équilibre des pressions totales supporices par les deux bases. Done ces pressions totales, quisse changeront quelquefois en deux tension$y «e ïont deux forces sensiblement égales, is dirigées en sens contraires. Telle est idémonstration que jai donnée depuis Ikgtemps de l'égalité des pressions ou ten- ns exercées en un point donné d’un corps tre les deux faces d’un plan quelconque, r, ce qui revient au même, contre les ax faces d’une couche infiniment mince ssant par Ce point. Si maintenant on veut démontrer l’éga- : des pressions extérieure et intérieure -respondantesà deux points très voisins, \1és sur une même droite normale à la #face qui termine le corps, savoir, des essions supportées : 1° en un pointdonné la surface du corps par cette surface me; 2° en un second point dontla dis- lice à la surface soit au moins égale au ron de la sphère d’activité sensible d’une lblécule, par nn plan perpendiculaire à la trmale, ou, ce qui revient au même, rallèle à celui qui touche la surface premier point; la démonstration pourra ser d’être exacte, et ne subsistera que |1$ certaines conditions qu’il importe de -naler. A la vérité, on pourra toujours incevoir que l’on construise un prisme ou Hindre droit qui ait pour hauteur la dis- lace entre les deux points avec des bases és petites, dont l’une pourra être censée confondre avec un élément de la surface térieure du corps. Mais, après avoir indu ces bases assez petites pour que les bessions supportées par elles ne varient }s sensiblement dans le passage d’un point lun autre, on ne pourra faire décroitre tdéfiniment la hauteur du prisme; et, bur que la démonstration précédemment rppelée soit applicable, 57 faudra que la inite inférieure assignée à cette hauteur, est-a-dire , le rayon de la sphère d'acti- té sensible d'une molécule, soit effective- lent une quantité très petite, relativement u1æ dimensions qu’il sera possible d'atiri- Ler aux deux bases du prisme sans faire taïier sensiblement la pression soit inté- Yeure, soit extérieure. ! Si, comme nous le supposerons généra- ment dans ce qui va suivre, les variations 2 la pression extérieure restent toujours l'es petites pour de très petites distances larcourues sur la surface du corps, la tule condition à vérifier sera que le rayon e la sphère d'activité sensible d’une moté- ile reste trés petit relativement à la dis- pence qu'il faudra parcourir dans le corps un plan quelconque, pour obtenir des \zrtattons sensibles de la pression suppor- 2e par Ce même plan. Dans un corps homogène considéré jomme un système de moléculés, les va- iations , que la pression supportée par un lan éprouve quand on passe d’un joint à in autre, sont dues aux déplacements des molécules. Si d’aillears le corps est animé e lun des mouvements infiniment petits jue nous appelons mouvements simples ou rar ondes planes, les déplacements molé- ïulaires ne varieront pas sensiblement jand en parcourra des distances très pe- lites relativement aux épaisseurs des ondes. Donc alors la condition ci-dessus énoncée e réduira simplement à ce. que Ze r«yon de ‘a sphère d'activité sensible d'itne molécule demeure très petit relativement aux épais- seurs des ondes planes. Sous cette condition, la pression extérieure supportée par la sur- face du corps ne différera pas sensiblement de Ja pression intérieure supportée par un plan parallèle au plan tangent et mené à une distance équivalente au rayon de la 200 j sphère d'activité sensible d’une molécule. En général , lorsqu’un corps homogène est doué d’un mouvement infiniment petit, ce mouvement peut être censé résulter de la superposition d’un nombre fini ou infini de mouvements simples. Alors la condition précédemment énoncée se réduit à ce que le rayon de la sphère d'activité sensible d’une molécule demeure très petit relati- vement aux épaisseurs eles diverses ondes planes. Dans la théorie des surfaces des lames et des verges élastiques , on peut aux épais- seurs des ondes substituer des quantités du même ordre, telles que les dimensions des diverses portions de courbes décrites par des points qui s’écartent dans un sens ou dans un autre de leurs positions primi- tives. Alors on obtient les conditions qui doivent être vérifiées pour l’exactitude des formules relatives aux vibrations des sur- faces des lames ou des verges élastiques, telles qu’elles ont été données par M. Pois- son ou par moi-même dans divers Mé- moires. L'accord général de ces formules avec l’expérience ne permet guère de dou- ter que les conditions ci-dessus indiquées , et sous lesquelles elles subsistent, ne se trouvent effectivement remplies. Dans le tome VIII des Mémoires de l’ A. cadémie (page 390), et dans le XX° cahier du Journal de l’école Polytechnique (page 56), M. Poisson avait déjà cherché à dé- montrer l'égalité des pressions extérieure et intérieure correspondantes à deux points situés, l'un sur la surface d’un corps, l’autre près de cette surface. Mais la dé- monstration qu’il a donnée dans les Mé- moires de l’Institut, et modifiée dans le Journal de l’école Polytechnique, en com- parant l’une à l’autre les pressions sup- portées par les bases, tantôt d’un très petit segment de volume, tantôt d’un cylindre dont la hauteur et. les bases sont très petites, me paraît sujette à quelquesdifficultés qu’il serait trop long de développer ici; et ce qui me persuade que ces difficultés sont réel- les, c’est, en premier lieu, que la démon- stration dont 1l s’agit n’a jamais été oppo- sée, à ma connaissance, ni par son auteur ni par aucun autre géomètre , aux doules que J'avais énoncés publiquement et par écrit, en assurant que l'égalité des pres- sions extérieure et intérieure n'était pas démontrée ; c’est. en second lieu, que dans les passages cités, M. Poisson ne fait pas mention de la condition à laquelle nous sommes parvenus, et sans laquelle, néan- moins, le théorème que constitue cette égalité peut, à notre avis, devenir inexact. Si, au lieu d’un seul système de molé- cules , on considère deux semblables sys- tèmes séparés l’un de l’autre par uvre sur- face plane, alors, en raisonnant toujours de la même maniere, on obtiendra de nou- velles propositions analogues à celles que nous avons énoncées, et en particulier les suivantes : A Théorème. Etant donnés deux milieux séparés par une surface plane, et composés de molécules qui éprouvent de très petits déplacements, si dans chaque milieu le rayon de la sphère d’activité d’une molé- cule est une quantité très petite que lon puisse négliger relativement à la distance qu’il faut parcourir pour que ies pressions ou les déplacements subissent des varia- tions sensibles, les pressions mesurées dans les deux milieux en deux points situés sur une perpendiculaire à la surface de sépa- ration, de manière que la distance de cha- 201 ) can à la surface soit le rayon de la sphère d'activité sensible d’une molécule, et sup- portées en ces deux points par deux plans parallèles à la surface, seront sensiblement égales entre elles. 2° Théorème. Les mêmes choses étant posées que dans le premier théorème , sup- posons que des mouvements infiniment petits, simples ou à ondes planes, se pro- pagent dans les deux milieux. Si le rayon dela sphère d’activité sensible dans chaque milieu est une quantité très petite relati- vement aux épaisseurs des ondes planes, les pressions mesurées dans les deux milieux en deux points situés sur une perpendicu- laire à la surface de séparation, de maniere que la distance de chacun à la surface soit le rayon de la sphère d’activité sensible d'une molécule, et supportées en ces deux points par deux plans parallèles à la sur- face, seront sensiblement égales entre elles. CHIMIE. Procédé pour reconnaitre la falsification du vinaigre. Un des produits dont la falsification est la plus fréquente, c'est, sans aucun doute, le vinaigre. Cette substance qui, chaque année, se consomme en grandes masses, SC voit souvent altérée d’une manière dange- reuse. Pour rendre le vinaigre plus actif, plus piquant, on n’a pas craint d'y mêler souvent une assez forte quantité d'acide sul- furique ou d’acide azotique. Ces deux aci- des puissants introduits ainsi dans l’écono- mie peuvent souvent produire de fâächeux résultats: d’abord ils enlèvent l’émail des dents , prédisposent ces organes à la carie et sont ainsi la source des douleurs les plus fortes.Maisleur sphère d’activités’étend au- delà, et leur action sur les organes de la &i- gestion est souvent assez prononcée pour déterminer des irritations d'estomac ou des autres parties du tube digestif. Depuis longtemps on avait reconnu la nécessité de pouvoir prouver la présence anormale de ces acides dans le vinaigre. Bien des moyens ont été proposés pour ar- river à ce but, mais la plupart d’entre eux reposent entièrement sur des opérations chimiques qui ne peuvent être pratiquées que par des hommes de l'art. il étaitindis- pensable de placer dans toutes les mains un moyen sûr de constater la présence de l'a- cide sulfurique ou de lacide azotique dans le vinaigre. Un chiniiste allemand est arrivé à ce résultat et son procédé, que nousallons faire connaître, est si simple, si ingénieux, que tout le monde pourra le comprendre et le mettre en pratique. S'il s’agit de cons- tater dans du vinaigre la présence de l’acide sulfurique, on prendra quelques gouttes de cette substance, on les placera dans une petite capsule de porcelaine avec quelques gouttes d’eau dans laquelle on aura fait dissoudre du sucre, Il suffit d'évaporer le tout à une douce chaleur, à une chaleur in- férieure à celle où le sucre devient caramel. et si le produit de la dessication est noir on peut en conclure que le vinaigre contenait Jos de l'acide sulfurique. Cet acide, en effet, à la propriété de noircir les matières organi- ques. Il n’est done pas besoin de connaître un seul fait de chimie pour constater, dans un vinaigre, la présence de l’acide sulfurique. Pour l'acide azotique le procédé est aussi simple. On met, dans une capsule, quelques gouttes du vinaigre soupconné et dans cette liqueur on rape un peu de ce 202 ui forme letuyau de la plume à écrire. On chauffe et si cette légère matière organique acquiert une couleur jaune on peut être assuré que le vinaigre contient de l’acide azotique. Ces procédés intéressent tout le monde, mais surtout les médecins et les experts; nous les recommandons à l’atten- tion de ces derniers pour qu’ils les popula- risent et les mettent souvent en pratique. Ainsi diminuera , peut-être, cette dange- reuse falsification du vinaigre, car nous ne pouvons pas espérer qu’elle s’anéantisse ja- mais. SCIENCES NATURELLES. GÉOLOGIE. Mémoire sur les (errains diluviens des Pyré- nées ; par M. deCollegno. On sait que MM. de Charpentier et Agassiz ont cherché depuis quelques an- nées à rendre compte de la dispersion des blocs erratiques des Alpes et du nord de l’Europe, à l’aide des glaciers immenses quiauraientoccupéjadis toute l'étendue des vallées actuelles, qui auraient même re- couvert une partie considérable de notre hémisphère boréal. L'hypothèse glaciale a été appliqnée récemment aux Pyrénées, et Académie a entendu, il y a quelques mois, une communication dans laquelle l’exis- tence d’anciens glaciers trés-étendus dans les Pyrénées est admise comme un fait in- contestable. On en donne pour preuve les surfaces polies et striées de la vallée de la Pique, du Lys, du Larboust, etc., et les grandes moraines que lon rencontre à chaque pas plus ou moinsintactes, plus ou moins démantelées. J'ai visité, à mon tour, une grande partie des Pyrénées, et le Mé- moire que je soumets au jugement de l'Académie est îe fruit de deux étés passés dans cette chaîne de montagnes. Les faits que j y ai observés m’ont conduit à des con- clusions fort différentes de celles indiquées ci-dessus, et qui se rapprochent beaucoup au contraire, de celles annoncées précé- demment par M. Durocher. Voici com- ment je crois pouvoir exprimer le résultat de mes observations : 1° Le fond des vallées des Pyrénées est généralement occupé par un terrain de transport composé de blocs plus ou moins roulés, provenant des roches cristallines des hautes cimes centrales. 2° Le terrain de transport est accumulé en grandes masses partout où les vallées se rétrécissent brusquement et partout où elles changent de direction, sous un angle un peu considérable ; la masse du terrain de transport est disposée dans les deux cas en terrasses sensiblement horizontales, et quelques blocs anguleux seulement sont disposés à diverses hauteurs au-dessus de ces terrasses. 3". Le terrain de transport se présente ‘aussi quelquefois à l'extrémité des vallées, sous forme d’ôsar gigantesques, qui conti- nuent à eux seuls Les contre-forts latéraux de ces vallées : ces dsar se rattachent par des terrasses horizontales ou peu inclinées à la partie supérieure des dépôts meubles du fond des vallées. 4° Rien n'autorise dans les Pyrénées la supposition d'anciens glaciers qui auraient eu une étendue de beaucoup supérieure aux glaciers actuels de cette chaîne. Le passage desavalanches produit de nos jours des «ur/aces polies et striées ; le passage vio- 203 lent d’une grande masse d’eau suffit pour produire des sillons et des érosions vertis cales; de sorte que les diverses modifica- tions de la surface des roches, dans les- quelles on à eru voir des preuves de l’an- cienne extension des glaciers des Pyrénées, peuvent être expliquées par des actions d’un ordre tout différent. 90 Le transport du terrain meuble des Pyrénées peut-être rattaché à la fusion des glaces et des neiges, et aux phénomènes météorologiques qui ont dû accompagner l'apparition desophites. Le terrain de trans- port des Pyrénées est donc essentiellement un {errain diluvien. PHYSIOLOGIE. Analysed'une leçon de M. Milne-Edwards sur l'histoire des vaisseaux lymphatiques. Dans un de nos derniers numéros nous, avons analysé une lecon de M. Milne-Ed- wards sur l’histoire des découvertes faites successivement dans la fonction de circula- tion. Lorsque le savant professeur de la Sorbonne traçait d’une manière si habile le tableau historique que nous avons pré- senté à nos lecteurs nous avions tout lieu de penser qu’il agirait de même lorsqu'il traiterait les autres fonctionsde l’économie. Nos prévisions n’ont pas été décues, et quand M. Milne-Edwards a abordé la fonc- tion d’absorption il a analysé les travaux d’Eustachi, de Pecquet, de Rudbeck et de Bartholin sur les vaisseaux lympbatiques aussi bien qu'il avait analysé ceux de Vé- sale, de Fabricius d’Acquapendente et de Harvey sur la circulation. C’est cette ana- lyse que nous allons tâcher de reproduire aujourd'hdi; et chaque fois que M. Milne- Edwards voudra bien tracer aux hommes qui l’'écoutent l'histoire de la science qu'il professe, nous nous empresserons de la communiquer à ceux qui sont privés du plaisir &e l'entendre. La leçon que nous avons déjà publiée, celle q&e nous publions aujourd’hui et celles que nous avons l'intention de publier dans la suite, offriront un aperçu succinct sur l’histoire de la physiologie et de l’ana- tomie. Quand nous avons exposé l’histoire de de la circulation, a dit M. Milne-Edwards, nous avons vu que l'antiquité si riche en productions littéraires ne l'était pas autant en découvertes scientifiques. Les grands hommes qui ont illustré les temps anciens par leur génie ignoraient souvent les lois les plus simples de l’organisation humaine, ou, comme Platon, inventaient pour les expliquer des chimères bizarres, des théo- ries erronées. Les préjugés de leur époque, les uns empêchaient, il est vrai, de se livrer à l'anatomie pratique sans laquelle il n°y a pas de progrès possible en physiologie, et dela nous pouvons penser à priori que l’his- toire des vaisseaux lympbatiques, qui fait le sujet de la leçon d'aujourd'hui, n’a pas reçu de grande éclaircissements de la part des anatomistes anciens. Disons d’abord que les savants de l’anti- quité n’ont eu aucune idée précise sur les vaisseaux lymphatiques. Si quelques phra- ses de leurs écrits ont pu faire croire qu'ils les ont vaguement entrevus, e’est là une de ces opinions qui doit encore rester dans le domaine des probabilités. Dans un passage d'un livre qui porte le nom d'Hippocrate, on parle, à la vérité, du sang blanc des glandes, analogue à la pi- tuite, plus loin, on rencontre qu’en pres- 20%. sant les glandes on en fait sortir une hu-" meur oléagineuse, j 1 Aristote, dont l'immense génie a par- couru tout le cercle des connaissances hu maines, Aristote parle de fibres qui tiennent le milieu entre les artères et les veines, et selon lui, quelques unes de ces fibres sont pleines de sanie. Haller, qui cite ces deux observations, n'hésite pas à dire qu’elles se rapportent aux vaisseaux lymphatiques. Mais quel que soit le respect qu’on professe pour le savant physiologiste allemand, il est difficile de se ranger de son opinion et d'admettre, comme lui, les faits observés par Hippocrate et Aristote aient trait au sujet qui nous occupe. Erasistrate, dont nous avons déjà parlé, en faisant l’histoire de la circulation, dé- couvrit, en ouvrant un chevreau qui venait M de tirer des vaisseaux blancs qu’il nomma vaisseaux lactés parce qu’il croyait que ces vaisseaux contenaient du lait. Erasis- trate n’alla pas plus loin, et ce fait mieux A observé plus tard par un habile anatomiste, deviendra un des titres de gloire de ce dernier. É Il faut laisser bien loin ces trois grands noms si l’on veut rencontrer des hommes qui aieut eu quelques idées plus justes sur les vaisseaux Jlymphatiques, car nous ne parlons pas de Galien qui pensait que absorption s’opère par les veines misa- raïques. | Vers la moitié du seizième siècle, vers 1532, Nicolas Massa apercçut sur le cadavre humain une disposition anatomique ana-m logue à celle des vaisseaux lymphatiques. Mais un célèbre disciple de Vesale, Gabriel 4 Fallope, né à Modène en 1523 et mort en | 1562, commence vraiment la série de dé- couvertes que nous allons voir se succéder sur le sujet que nous traitons. Fallope, tour à tour professeur à Modène, à Pise et à Padoue, eut le premier connaissance des M lymphatiques du foie. Il vit des vaisseaux pleins d'une liqueur jaunâtre marcher du foie au pancréas, et ces vaisseaux étaient sans doute les vaisseaux lymphatiques du premier de ces organes. Mais Fallope n’a- perçut rien au dela de ce simple fait, et son nom n'aurait pas la célébrité qu’il possède s’il n'avait point enrichi la science de plus importants travaux et de plus curieuses re | cherches. | Un contemporain de Fallope, Eustachio, né vers 1510 à San-Severino, dans la | marche d’Ancône, et mort en 1574, décou-\» vrit le caual thoracique. Eustachio porte} un nom fameux, nom qui est resté attaché à plusieurs dispositions anatomiques impor- 1 tantes. Mais parmi ses découvertes, s'ilen | est quelques unes qui aient popularisé son À nom, on doit ajouter à sestitres de gloire, la découverte du canal thoracique. On sait qu’Eustachio a publié plasieurs ouvrages;M il avait laissé des tables anatomiques d'une admirable exactitude qui n'ont été publiées qu’en 1714 par Lancisi. GR Un autre Italien qui vécut de 1581 à 1626, Gaspard Aselli de Crémone, décou=« vrit les vaisseaux lactés en 1622. Le 23 juillet 1622, en disséquant un chien vivant il les aperçut et les prit pour des NET Peu de temps après, il répéta ses expé-M riences sur un second chien et il ne putles découvrir. Mais ce chien était à jeun, et CE fait explique la différence, car un troisième chien, ouvert après avoir bien mangé, offrit, la disposition anatomique remarquée SUD le premier de ces animaux. Le savant ana= tomiste de Crémone pensait que ces Vais=M L ! : ; : ) À = D rux conduisaient la lymphe au foie. Après f mort on a imprimé un ouvrage intitulé: | sserlatio de venis lacteis, 1627, et ce ire a souvent dans la suite été réim= kmé. Vers la même époque, dans le midi de France; Pieresc, sénateur d’Aix, livra à s médecins, ses amis, un criminel sur tuel ils expérimentèrent, après l'avoir t manger. Ils aperçurent alors fort bien vaisseaux lactés, découverts par Aselli “entrevus par Erasistrate bien avant l’a- ‘tomiste de Crémone. Maintenant les découvertes se succèdent :pidement et avant d'arriver aux trois ummes qui démontrèrent d’une manière réfragable l’existenee des vaisseaux lym- atiques dans tout le reste du corps, nous ions rencontrer des observateurs qui ont \outé chacun quelques faits curieux à l’his- ire que nous développons aujourd’hui. Adrien Spigellius fit quelques observa- ons sur le chyle. Jean Veslingius, en 1549, couvrit plusieurs vaisseaux semblables ax lactés, vaisseaux par lesquels le pan- ‘éas adhère à la rate. Vers la même époque an Valaus vit des vaisseaux lactés dans s environs de la veine porte et de la veine nve. Son opinion était que les vaisseaux ictés allaient seulement au foie, À ces oms nous pourrions en ajouter d’autres, bus pourrions citer quelques hommes qui int remarqué dans d’autres parties du ibrps des vaisseaux qu’une observation at- tive fait reconnaître pour être des vais: saux lymphatique. Maës ces faits curieux a eux-même, ne sont pas assez importants our nous occuper et pour avoirillustré les oms de Van Horne, de Sylvius, de Schnei- er, etc., etc. . L'histoire des vaisseaux lymphatiques |ugmente et se consolide, mais il ne faut as croire que tous les anatomistes de l’é- | oque dont nous parlons l’aient considérée omme vraie. Gassendi, Riolan et Harvey rurent que les vaisseaux lactés étaient de .imples veines non remplies de sang, et ar conséquent n’adhérèrent pas à la dé- | ouverte de Gaspard Aselli. | 11 fallait des observations plus nom- vreuses, des faits plus positifs pour con- 'aincre entièrement les esprits et plusieurs |natomistes fameux vinrent par des expé- liences décisives résoudre cette question ncore indécise. Jean Pecquet, médecin, né à Dieppe vers | 610, mort à Paris en 4674, découvrit la lerminaison des vaisseaux lactés, ou comme in les nomme aujourd’hui, des vaisseaux ÿymphatiques, dans le canal thoracique, il ipercut à la partie inférieure du canal tho- acique, le réservoir où tous ces vaisseaux iboutissent, aussi ce réservoir porte le 10m de réservoir de Pecquet. 1] vit encore e canal thoracique monter le long de la olonne vertébrale et venir déboucher | | “lans la veine sous-clavière gauche. Il existe aussi des vaisseaux semblables à la ‘ace inférieure du foie. Glisson, qui s’est “heaucoup occupé de cet organe, a remar- qué des valvules dans ces vaisseaux etil s’est nssuré que les lymphatiques du foie ne *onduisent pas des intestins à cette glande, mais du foie au canal thoracique. Derrière toutes ces découvertes, il en restait encore une qui consistait à démon- rer l'existence des vaisseaux lymphatiques Mans tout le reste du corps. Trois anato- mistes se disputent l'honneur de la décou- verte du système lymphatique général. Ces trois savants sont : Rudbeck, Bartholin et 206 Jolyffe. Ils ont peut-être autant de droits l’un que l’autre à ce titre de gloire, mais cependant une juste critique en accorde moins à Jolyffe. Le premier de ces trois anatomistes est OlaüsRudbeck. Ilnaquit en 1630 à Arosie, dans la province suèdoise de Westermen- land, et mouruten 1702. Rudbeck fut pro- fesseur de médecine à Upsal et s’acquit un nom célèbre par ses ouvrages. Un de ses livres qui ne se rapporte pas à notre sujet, est intitulé : Atlantica ou Manheim, et se fait remarquer par une profonde érudi- tion. Il a essayé dans cet écrit de prouver que les Allemands, les Anglais et plusieurs autres peuples doivent leur origine à la Suède. Mais ce n’est pas ce patriotique ouvrage qui aurait illustré le nom de Rud- beck s’il n'avait pas publié une dissertation anatomique d’une haute importance scien- tifique. Cette dissertation intitulée : Disser- tatio anatomica de ductibus novis hepaticis aquosis et vasis glandularum serosis, ren- ferme toute sa découverte des vaisseaux lymphatiques. Dans cet opuscule, il s’attri- buait à lui seul l'honneur de l’invention. Mais Martin Bogdan, qui prétendait que Thomas Bartholin y avait autant de part, prit la défense de celui-ci contre Rudbeck. On combattit à coups de brochures, et l’honneur du combat sembla rester à Rud- beck, La découverte de Rudbeck date de 1651 ; en 1652 il fit devant la reine Chris- tine une démonsrration publique des vais- seaux lymphatiques. Thomas Bartholin, un des membres de cette famille danoise qui a produit plu- sieurs médecins célèbres, Thomas Bartho- lin, né à Copenhague en 1616 et mort en 1589, publia sa découverte des vaisseaux lymphatiques en 1652. Dans son traité de lacteis thoracicis in homine brutisque nuper- rime observatis, il reconnaît comme Rud- beck que les vaisseaux lymphatiques de tout le reste du corps ont à peu près la même structure que les vaisseaux lactés de l'intestin et contiennent de la lymphe, Jolyffe, médecin anglais, a peu de droit, comme nous l'avons dit, à la découverte qui illustra Rudbeck et Bartholin. Cepen- dant quelques écrivains, ses compatriotes, n'ont pas craint de le placer à côté de deux savants déjà cité. Nous n’adopterons pas l'opinion de ces écrivains. La découverte des vaisseaux lympha- tiques était désormais acquise à la science ; il ne s’agissait plus que de l’étendre, de la populariser, et le talent de Ruysch devait à merveille remplir ce but important. Frédéric Ruysch, né à la Haye en 1638, mort à Amsterdam en 1731: est connu de tout le monde par son talent remarquable pour les injections. Il publia en 1665 un livre intitulé : Dilucidatio valvularum in vasis lymphaticis et lacteis, et dès la même année cet ouvrage le fit appeler à Amster- dam pour y professer l'anatomie. Ruysch a vu que les valvules des vaisseaux lÿmpha- tiques sont placées de telle manière que le liquide contenu dans ces vaisseaux ne peut se mouvoir que dans un seul sens, tou- jours vers le canal thoracique. AntoineNuck avait fait, commeRuysch, de curieusespréparations anatomiques pour la démonstration des vaisseaux lympha- tiques. Mais la mort l’enleva au milieu de ses travaux et le résultat de ses observa- tions ne fut pas publié. Georges Duvernoy donna la représen- tation des vaisseaux lymphatiques de l’ab- domen, et Richard Hale en apercut auprès 207 de lamâchoire inférieure. W. Hunter, l’aîné des deux frères de ce nom, W. Hunter, né en 17148 dans le comté de Larnak, mort à Londres en 1783, constata la présence des vaisseaux lymphatiques chez les oiseaux. Alexandre Monroo, médecin écossais pro- fesseur d’anatomie à Edimbourg, vers la première moitié du siècle dernier, décou- vrit ces vaisseaux chez les poissons et chez les reptiles. On a d’Alex. Monroo une ana- tomie du corps humain et un Essai sur les tniyections. Paul Mascagni, né en Toscane en 1732 et mort en 4815, professeur d’anatomie et de physiologie tour à tour à Sienne, à Pise et à Florence, a aussi contribué à éclaircir le sujet dont nous faisons l’histoire. Cha- cun sait que $on Anatomie universelle qui parut après sa mort à Pise, est un des plus beaux ouvrages de ce genre. Pour terminer par un beau nom la série des anatomistes qui ont travaillé avec suc- cès sur les vaisseaux lymphatiques, il faut citer Guillaume Cruiskshank. Ce savant, né à Edimbourg en 1746, mort à Londres en 1800, fut l'élève de Guillaume Huster. On a de lui un livreintitulé : Anatomie des vaisseaux absorbants, 1786, livretraduit en français par Petit-Radel l’année suivante; cet ouvrage renferme ce que l’on sait de plus exact sur le système lymphatique. Nous arrivons maintenant aux anato- mistes de notre époque, dont les travaux n’ont pas peu contribué à sanctionner ceux de leurs prédécessenrs. Nous ne pouvons citer que des noms, et ces noms se pré- sentent eu foule à notre esprit. Contentons- nous de rappeler ceux de Palinza, de Lauth, de Fohman, de Muller et celui de M. Ma- gendie, qui se trouve mêlé avec bonheur à toutes les grandes questions de physio- logie. Avant de terminer, qu’il nous soit per- mis de faire une remarque importante. Les anatomistes de l’antiquité pensaient mais à tort, que l'absorption s’opérait seu lement par les veines. C'était là l’opinion de Galien, comme nous l'avons déjà vu, et celte opinion resta long-temps dans la science. Elle y resta jusqu’à ce qu’on eut bien connu la structure et les fonctions des vaisseaux lÿmphatiques. Mais dès qi’on eut sur ces organes des idées justes et précises on abandonna tout à fait l'opinion des an. ciens pour admettre que l'absorption avait uniquement lieu par les vaisseaux lympbha. tiques. Cette opinion exclusive ne valait pas mieux que la première et ne devait pas résister à l'observation attentive de M. Ma- gendie. Ce savant physiologiste, par des expé- riences aussi ingénieuses que convaincantes a démontré que l'absorption s'opère aussi par les veines. Mais l’expérience apprend aussi à ceux qui la consultent et qui ne font pas de la physiologie à priori que l’ab- sorption peut s’opérer par les vaisseaux lymphatiques. De tous ces faits, nous pou- vons donc tirer une conclusion rationnelle et nous voulons l’énoncer en terminant. C'est que l’absorption s’opère à la fois par les veines et par les vaisseaux Iyinpha- tiques. : E. F. TT DE PRE —— 7 SCIENCES APPLIQUÉES. ARTS MÉTALLURGIQUES. Moyens de recouvrir les surfaces mélalliques ; rar M. Talbot, de Laycock Abbey, comté d Witts. (Patente anglaise.) À M Ces moyens sont au nombre de quatre. 208 Le premier consiste à ajouter de l'acide gallique aus dissolutions salines dont on se propose de précipiter le métal. On prend done une dissolution anses ; d'or, de platine, et l’on y ajoute de l'acide gallique dissous dans de l’eau, de l’éther ou de l’al- cool. (L'auteur préfère le dernier de ces li- quides.) On plonge ensuite dans le mélange la pièce bien décapée jusqu’à ce qu’elle soit couverte de métal. L'auteur recommande de commencer avec une dissolution faible , puis d’en employer une autre plus concen- trée. Il n’est pas nécessaire que l'acide soit pur. Le second a pour objet d'argenter les surfaces métalliques. On dissout dans de l'hyposulfite de soude, ou dans tout autre hyposulfite , du chlorure d'argent fraîche- nent précipité, et l’on plonge dans cette li- queur une pièce de métal bien décapée, qui se couvre rapidement d'une brillante couche d’argent. Si l'on veut obtenir une plus grande épaisseur, on emploie une pile voltaïque, dont un des pôles est formé d’une pièce de métal de même nature que celui qui doit être précipité. En troisième lieu, l’auteur exécute des dessins d’ornement sur le laiton et sur le cuivre, en dorant leur surface partielle ment, d’après un dessin donné , et en la- vant ensuite les pièces avec une dissolution de chlorure de platine qui relève les parties dorées en donnant aux autres un noir mat. Enfin le quatrième moyen consiste à co- lorer les surfaces polies des pièces en cuivre, par l’action de l'acide sulfhydrique gazeux, où dégagé des dissolutions qui le contien- nent. L'auteur emploie aussi pour cet effet les vapeurs du soufre, de l’iode, du brôme et du chlore, ou bien il plonge les pièces dans des liquides où ces substances exis- tent à l’état de combinaison. (Journal des Usines.) — 245$ 236 be——— AGRICULTURE. Culture du mürier-loup. M. Gardes a renda compte au Comice agricole de Montauban (Tarn-et-Garonne), du résultat qu'il avait obtenu dans la cul- ture d’un plan de mrier-loup qui avait été confié à ses soins. Nous croyons devoir faire connaître à nos lecteurs les détais communiqués par cet agronome. «Le plan désigné sous le nom de mürier- loup, a été mis en terre vers la mi-février, et recépé sur deux bourgeons au-dessus de la surface du terrain ; les deux jets de recépage m'ont fourni les moyens de faire dix bouturess sur ce nombre, cinq ont réus- si complétement et ont atteint 50 centi- mètres de hauteur ; trois ont réussi mé- diocrement , et deux n’ont pas poussé du toute ; » La distance des bourgeons entr'eux, leur disposition et leur forme allongée, présentaient une grande ressemblance avec ceux du mürier des Philippines (ou rulti- caule); la couleur du bois faisait même présumer que cette espèce pouvait en être une variété, mais la pousse a démontré le contraire. » La végétation s’est manifestée en même temps que celle des müriers indigènes ; mais il pourrait être inexact de préciser l’é- poque , attendu qne les gelées tardives, qui ont eu lien jusqu'au 15 avril dernier, ont irrêté le mouvement de la sève , 3 deux ou 209 trois reprises différentes , et fait périr plu- sieurs bourgeons, » Les pousses sont parvenues à 1 mètre 25 centimètres de hauteur ; les feuilles sont parfaitement dessinées, dentelées, lancé- olées , de moyenne grandeur (8 centimè- tres de large sur 11 centimètres de long); mais, mais, à mesure que les plants se fortifieront , il est probable que les feuilles prendront un plus grand développement. » La facilité de multiplier le mürier-loup par le moyen de la bouture est un avantage incontestable contre la perte de temps. L'o- pération de la greffe ne réussit pas toujours, on déforme plus ou moins la tige de l’arbre, et on court plusieurs chances malheureuses à l’époque de la transplantation, tandis que le mürier-loup peut être mis en place, sinon en bouture , du moins à un âge où les arbres ne souffrent pas de leur déplace- ment , réussissent beaucoup mieux, et croissent bien plus vite. » ECONOMIE RURALE: Sur l'agricullure de l’ouest de la France, consi- dérée spécialement dans le département de Maine-et-Loire; par M. Leclerc-Thouin, Après avoir rappelé la position géogra- phique et recherché rapidement quelle in- fluence l'état ancien du pays, sous le double point de vue de sa position territo- riale et des coutumes qui le régissaient. peut encore exercer sur sa situation agri- cole à l’époque présente, j'ai examiné suc- cessivement pour chaque arrondissement la nature et la qualité du sol de chacun d’eux ; tel est l’objet du premier chapitre. Dans un second , j'ai traité du climat dans ses rapports directs avec le choix des végé- taux cultivés, l’adoption des systèmes d’as- solement et les procédés de culture ; dans un troisième, des voies de communication, sans lesquelles la fécondité de la terre et l'heureuse influence du climat seraient encore aujourd'hui des éléments inutiles d’une richesse long-temps restée comme ensevelie au milieu des sentiers étroits et des chemins inabordables de la plupart des régions occidentales. Dans un quatrième, je me suis attaché à faire bien connaître non-seulement le chiffre total de la popu- lation , la manière dont elle est répartie sur le territoire angevin et les conséquences agronomiques qui en dérivent impérieu- sement, mais l'état physique comparé des classes industrielles et fermières, leur état moral , le degré actuel de leur instruction. J'ai noté, dans le chapitre suivant, l'étendue , l’état actael des terrains com- munaux , les divers modes adoptés par les administrations locales pour en tirer parti; les entraves que le parcours et les autres charges passives apportent encore aux améliorations en limitant le droit de pro- priété. Le chapitre VII comprend tout ee qui a trait au mode de jouissance du sol. Il in- dique le nombre relatif des propriétaires qui font valoir directement, de ceux qui afferment à partage de fruits ou de ceux qui louent à prix d’argent. Il énumère les conditions diverses du métayage selon les lieux, l’augmentation de richesse du sol et les progrès de la culture; celles du fer- mage dans leurs rapports avec les obli- gations mutuelles desparties coutractantes; la durée des baux; les clauses restrictives destinées à empêcher l'abus de la part du preneur ; les clauses d'amélioration ; celles du paiement en argent, en denrées, en sortie. | Le chapitre VIIT traite en deux para: graphes distincts des bâtiments ruraux considérés d'abord en eux-mêmes dans leur construction, puis dans leur disposition et} leurs rappports avec les diverses branches de l'exploitation. Le chapitre IX, de l’é-4 tendue, de la topographie, de la subdivi-M sion parcellaire et de la circonscription des propriétés. Le chapitre X , de l’état général} de fortune des cultivateurs; des capitaux qu’ils possèdent ou qu'ils devraient possé der et des intérêts qu'ils en retirent ou, qu’ils devraient en retirer annuellement Le chapitre XI, des relations qui existent, d’une part, entre les propriétaires et lesm fermiers, de l’autre entre les fermiers et: leurs domestiques ou journaliers; du prix du travail, de sa répartition entre les hommes , les femmes et les enfants ; desé émigrations de travailleurs ; du régime des populations rurales, de leurs habitations, de leurs vêtements et de‘leur nourriture. Les} chapitre XII, des instruments et des mal chines diverses qui ont pour but l’exploita- tion directe du sol, la culture, les récoltes}, et la conservation des produits. Après avoir décrit les instruments de la} bour , je n'ai pas hésité à consacrer un cha- pitre entier aux façons générales de prépa“ ration du sol, qui acquièrent une impor- : tance toute particulière, sous le point deu vue économique et physiologique, dansunm pays où la grande culture est, à chaque pas, en présence de la petite. Sous le tire d’engrais , j'ai noté d'abord quels sont ceux que l'on produit sur cha que ferme; eeux que l'on est dans l'usage d'acheter au-dehors. Sous le titre d'anan= dements, j'ai parlé des matières minérales dont l’action vient puissamment en aide à celle des fermiers, sans toutefois jamais les remplacer. Sous le titre de compostes}; j'ai fait connaître les mélanges de substan- ces organiques et inorganiques qui jouent, dans cette localité, un rôle d’ane très grande importance. Enfin, j'ai recherché | quelle est la production moyenne d'engrais par tête d2 bétail et par hectare, pour | | | chaque ferme. pour chaque mode d’assole# ment, la manière dont on l’emploie, et la} quantité qu’on en attribue aux diverses cultures. Le chapitre XV, c'est-à-dire celui desh assolements , est le dernier qui se rapporte aux généralités. Jai cru, malgré la 1en# teur et les fatigues d’un travail qui ne pou vait s'achever sans un dépouillement mi} nutieux du cadastre, devoir indiquer lesh rapports d’étendue qui existent dans cha} que arrondissement, ou plutôt dans chaquemk canton cultural, entre les terres laboura- bles et les propriétés imposables; entre lesk prairies, les pâturages et les propriétés im posables d'une part, les terres labourables seulement de l'autre; entre les fourragess artificiels et les diverses cultures des terres è $ de l'importance réelle qu’on attache sur less : divers points du département aux diffé=# rentes natures de produits , j'ai mis en re} gard les évalaations des répartiteurs com munaux, qui sont, à cet égard, les juges les moins récusables, Enfin, j'ai traité avec} détail des systèmes d'exploitation adoptés et des principales rotations suivies. Après avoir ainsi passé en revue les faits principaux de la culture d'ensemble, Je pouvais aborder les détails des cultures spéciales, parler du froment et des autres CPE - À. id rréales, des plantes oléagineuses, des antes textiles, des plantes fourrageuses ju iturelles et artificielles, des racines, etc. propos de chacune d’elles, je me suis lyfforcé de faire bien connaître les espèces m4$ les variétés cultivées ; leurs qualités par- ulières , la place qu’elles occupent isolé- , tent dans les assolements; les conditions tn €: leur calture, de leur récolte, de leur nnservation; les détails des frais semis et wytentretien qu'elles occasionnent, et des ‘néfices qu’elles rapportent. - La vigne occupe, en Maine-et-Loire, “assez vastes espaces ; sa culture est extré- ment variée. Je l'ai décrite pour chaque 'calité principale. | J'ai consacré: {° un chapitre aux arbres lfruits comestibles ou oléagineux qui ont x tel ou tel arrondissement une impor- ‘Lfnce plus que jardinière, tels que les x Pyers, les châtaigniers, les pommiers ; :, À Un autre au mürier, dont les planta- (ns semblent reprendre faveur , notam- ent dans le Saumurois , où du reste elles ‘Ont jamais complétement cessé. Les cultures forestières comprennent, \ six paragraphes, le choix des diverses sences , leur évaluation cadastrale com- ire; leur multiplication; leurs trans- antation ; les soin d’entretien qu’on ac- >rde aux bois; la manière dont on les nénage et les produits qu’on en retire y#mmunément. Elles terminent la partie 1 travail relative à la production végétale, n à Dans la seconde partie, je me suis oc- Tfipé d’abord de l'étude des espèces et des , d1ces; de recherches sur l’histoire récente \1 cheval angevin, ses caractères, ses sages, l’état de ses croisementset le chiffre ‘:tuel de sa production; de recherches ralogues sur les animaux de l'espèce bo- fne, de l'espèce porcine, de l'espèce ovi- >; j'ai indiqué plus loin quels sont, sur :5 différents points du département, les jrimaux qu'on utilise pour le travail, les HIDE | fe e , . Mauses qui les font préférer, les manières el pe , Rte ; , Mont on les emploie ; puis j'ai passé succes- LE . , M 'ement en revue tous les animaux de toi note, tracé la partie purement technique M: leur éducation, de leur engraissemnent, {| fait enfin ressorur les rapports qui exi. ent entre leur multiplication et l'écono- # de la ferme ou de la contrée. il ne me restait plus qu’à parier des lincipales branches industrielles qui se # itachent directement à l’agriculture; Je ii fait à propos de la fabrication du vin ; “cire, des huiles, du beurre, comme l'avais fait à d’autres occasions, à propos 5 ilasses, de la chaux , etc. | [les | MÉDECINE VÉTERINAIRE. meurs du mésenière el des valvules trieuspi- des du cœur. (Cheval) Par M, Thomas Mather, in M\vétérinaire à Edimbourg. Le malade était un poney noir, de cinq Ms. qui était depuis environ deux ans en- > les mains du propriétaire. Pendant ce ups, il éprouva des attaques répétées de nfluence (influenza); mais il recouvra sa nté de manière à pouvoir faire un travail arnalier. Le 26 juiliet dernier (1842), au matin, je °M15 de nouveau appelé pour le visiter : il it tombé subitement boiteux la nuit pré- dente, et le propriétaire supposa quil uit atteint d’une affection spasmodique M5 muscles fléchisseurs de la jambe. Je IM'empressai de me rendre auprès de l’ani- il l'après-midi. 212 À mon arrivée, je le trouvai dans un état très grave, Il boitait très fort du derrière; je crus que c'était du jarret, ou plutôtde la partie antérieure et supérieure du mèta- | tarse. Il éprouvait de la douleur quand on comprimait cette région. Il tournait diffi- cilement dans sa stalle. Le pouls était in- termittent et à peine sensible aux deux ar- tères radiale et sous-maxillaire; les flancs LA . \ °£? % C 7 étaient tres agitès; les naseaux très dilatés ; les membranes muqueuses des yeux et des narines légèrement injectées ; les extrémi- : tés d’une température modérée, Peu d’ap- P pétit; constipation. D'après ces symptômes, je fus porté à penser qu’il y avait une affection vive des articulations des jarrets qui était accompa- gnée d’une fièvre de réaction. Jene pus bien établir mon diagnostic qu’en appliquant mon oreille sur le côté gauche de la poi- trine dans la partie correspondant au cœur, et j'entendis distinctement qu'il y avait de l’irrégularité dans les mouvements de sys- tole et de diastole du cœur. Enfin j’en vins à cette conclusion que, quelle qu'’ait été la cause de la boiterie, le dérangement du système sanguin venait d’une lésion du centre de la circulation. J’eus cependant le soin d’examiner les pieds, et je reconnus que la boiterie prove- nait évidemment d’une inflammation du jarret. Comme les excréments du cheval étaient bien moulés, une dose de médecine était indiquée, et on l’administra, J’ordon- nai en outre de faire des fumigations trois fois le jour, en dedans du jarret. Je fis tenir le cheval très chaudement; sa nourriture consista principalement en mash d'orge et | -un peu d'herbe verte. Je priai que l’on | m'informit le lendemain si son état avait empiré. Le 28, le cheval était un peu plus vif, ses excréments avaient la consistance de ceux d’une vache. Sa soif était très vive ; on lui donna un peu d'avoine bouillie ; il mangea sa mash avec appétit. Le 29, je ne pus voir le cheval ; mais je fus informé que les symptômes s'étaient aggravés, Le 30, le cheval est plus mal; le pouls est plus intermittent ; il y a prostration des for- ces; les extrémités sont plus froides et les mouvements du cœur sont plus irréguliers. Je donnai en une pilule 3 j de sulfate de fer, 3 j de poudre de racine de gingembre; | je lui fis faire des frictions aux membres et | je fs appliquer des bandes. Le 31, point de mieux. La faiblesse aug- mente. Il ne pui se lever pour manger son avoine bouillie, qu'il ne put achever tant qu’il resta couché. La médecine tonique est répétée deux fois dans la journée. Le 1er août, la boiterie existait à l’autre membre postérieur. On continua les toni- ques deux fois le jour. On lui donna en plus de son avoine bouillie un peu de ca- rottes coupées. Le 2 août, le membre entier était impo- tent. Le pouls était à peine sensible. Le sang refluait dans la jugulaire. Je donnai 3 ij de carbonate d’ammoniaque dans son avoine cuite. Je continuai aussi à lui admi- nistrer une petite quantité de la médecine deux fois le jour, dans le même aliment que nous lui avions fait avaler. Le lendemain, les symptômes s'aggrave. rent encore. La respiration devenait ra- pide et laborieuse. Les yeux s'enflammè- rent dans leur orbite et les pupilles se dila- tèrent. Les extrémités étaient très froides et le pouls diffcile à explorer. En consultant 213 la région du cœur, je constatai que cet or- gane ne battait pas plus de trois fois dans cinq minutes. L’ondulation veineuse s’éten- dait jusqu’à la base de l'oreille. L'état gé- uéral du cheval annonçait une fin pro- chaine. Il expira en effet deux heures après. Autopsie, douze heures après la mort. | Les organes abdominaux étaient à l’état normal en apparence. L’extérieur des intes- tins n’était pas malade. Les intestins grêles étaient remplis d’un liquide jaunâtre qui avait une odeur désagréable. Une petite quantité d’herbe mâchée nageait sur le fluide. En plongeant ma main vers l’épine dorsale, je trouvai une masse de la gros- seur de mon poing; en l’examiuant de près, je reconnus que c'était une tumeur qui était située près des ganglions mésenté- riques. En pressant la tumeur, je vis sortir une petite quantité de liquide purulent. Le foie était très friable, d’un bleu livide : il contenait deux calculs. La rate était tumé- fiée et remplie de sang. La vessie était dis- tendue. Les autres viscères étaient sains. J'ouvris ensuite la poitrine en enlevant une partie du sternum et des côtes, afin d’examiner facilement les viscères pecto- raux. Les poumonsétaientle siège de lésions chroniques. La totalité de la surface du poumon gauche était couverte de taches ecchymotiques, et une portion de la plèvre adhérait aux côtes. Ces lésions prouvérent qu’il avait eu une pleurésie antérieure ment ; le péricarde était enflammé, sa ca- vité contenait une grande quantité de fluide rougeûâtre. Les parois du cœur étaient couvertes de taches sanguinolentes. En ouvrant l’oreil- Jette droite, et en continuant l’incision de haut en bas vers le ventricule, je vis une tumeur volumineuse et dure qui adhérait fortement à la valvule tricuspide, et qui fermait si complélement l'ouverture auri - culo-ventriculaire droite, qu’à peine si je pus y introduire le bout de mon petit doigt. La valvule mitrale était un peu épaisse , et la plus grande partie du cœur était trans- formée en tissu tendineux. D'après ce qui précède, on ne peut douter que ces lésions ne fussent la cause de la mort. Remarques. Cette maladie peut-elle pro- venir de plusieurs incidents de la maladie dite tr/luenza ? S'il en était ainsi, il pour - rait bien arriver que cette épidémie qui a fait tant de ravages consistàt en une ma- ladie du cœur. Ce qui le prouverait, c’est que je puis assurer que toutes les fois que j'ai eu occasion d'examiner les organes ma- lades après la mort, j'ai trouvé le cœur plus ou moins malade, (Clinique vétérinaire.) Quelques nouveaux détails sur l’origine de paulownia imperialise Depuis quelques années il est question dans le monde horticole d’un arbre récem- ment introduit en Europe, le Paulownia tmperialis (4), qui a fleuri pour la pre- mière fois sur le continent, fin avril 1842, au Museum d'histoire naturelle de Paris : où tous les amateurs ont pu admirer cet arbre, dont le port est magnifique, à très (1) Nous avons parlé plusieurs fois de ce végétal dans l’'Echo du Monde savant de 1842, imais nous insérons avec d'autant plus de plaisir la note que nous adresse notre abonné, qu’elle renferme sur son importation, et sur les résultats qu'ont déjà ob- tenus ceux qui l'ont cultivé, des détails ignorés jus- qu'à ce jour. 914 larges feuilles et à fleurs en panicules, d'un beau bleu, odorantes. En nous en rappor- tant complètement à ce qu'en a dit M. New- mann, directeur des serres, au Jardin des Plantes, sous les bons soins duquel le Pau- lownia a pris naissance ; nous croyons de- voir faire connaître quelques renseigne- ments sur l’origine et qui pourraient servir à l'histoire du Paulownia imperialis, que vient de me faire l'honneur de m'adresser M. le vicomte de Cussy, ancien officier su- périeur de l’armée, quihabite Saint-Mandé, près Paris, où il cultive quelques jolies fleurs de son choix et où il s’occupe d’ar- chéologie, de science, etc. Voici la subs- tance de ces renseignements et comment s'exprime M. de Cussy sur l'introduction en France du Paulownia imperialis : « En 1806 , pendant un de mes voyages en Angleterre , des amis communs me mi- mirent en rapport avec M. le docteur Kier- nom, de la Compagnie des Indes, arrivé depuis peu de jours seulement de la Chine et du Japon. On parla de l’horticulture de ces pays, de la beauté d’un très grand nom- bre d'arbres et de plautes non encore cul- tivés en Europe, et j'appris que ce savant voyageur avait rapporté une certaine quan- tité de grines. La pensée me vint que c'était l'occasion, peut être, de doter notre chère France de quelques plantes utiles, ou au moins agréables, et je fus assez heureux pour obtenir huit petits pots de porcelaine, renfermant autant de genres divers. Sur chaque pot se trouvaitun nom tracé en ca- ractéres chinois ou japouais, et il est fort à regretter que ces précieuses étiquettes aient été égarées lors des semailles. » À peinerevenu à Paris, je courus plein d’espoir au Jardin du Roi, et confiai ma trouvaille aux soins éclairés de M. New- mann ; mais, quel fut mon désapointement quand après quelques mois il me fut ré- pondu qu'aucune graine n'était venu à bien! C'était toutefois une erreur, car nous venions d’acquérir le Paulownis, dont au reste , l’existence m'a été révélée cette an- née seulement; en même temps que des té- moins irrécusables, auxquels s’est jomt M. Newmannlui-même, constataient men droit d’importation. » Planté en pleine terre, devant la maison d'habitation de M. André Leroy, à Angers, le Paulowwnia imperialis a poussé, pendant l'été dernier, une tige de cinq mètres. Les 215 feuilles que nous avons mesurées, présen- -taient le diamètre extraordinaire de plus de 70 centimètres. Chez M. Bertin, à Ver- sailles, nous avons également vu que dans les mêmes conditions de culture, un Pawu- lownia, a donné une flèche de plus de 4 mètres, dans le courant de l’année 1842: chez celui-ci les feuilles avaient 74 centi- mètres de large et la longueur des pétioles 50 centimètres. À Angers, comme à Ver- sailles, les arrosements ont été on ne peut plus abondants, pendant la chaleur et la longue sécheresse de l'été. Le Paulownia imperialis, par sa-rare et grande beauté, se trouvant placé dans la catégorie des arbres d'agrément, indispen- sables dans tous les jardins d'amateurs ; la société entière, de tous les pays, doit ren- dre hommage à M. le vicomte de Cussy et luiadresser de bien sincères remerciments, pour avoir bien voulu doter la France et l'Europe d’un végétalaussi précieux ; d’une culture etd’une multiplication faciles, d’une végétation des plus vigoureuses , d’un port majestueux et digne d’admiration ; en un mot, c’est une des plus belles créations du règne végétal. La croissance du Paulow- mia est tellement rapide, que nos plans at- teignent souvent la hauteur de plus d’un mètre la première année. Bossin. Grainier-Pépinériste, 5, quaiaux Fleurs, à Paris. a "| Le Rédacteur en chef : Le vicomte A. DE LAVALETTE. FAITS DIVERS. — Le Courier du Midi annonce qu'un proprié- taire de la vallée de l'Hérault a obtenu une récolte parfaitement réussie de coton provenant de graines dé la Louisiane qui ont donné des arbustes de cent trente à cent soixante centimètres d’élévation. £a qualité du coton est surtout remarquable par sa fi- nesse et sa blancheur. Si cette culture pouvait s’o- pérer en grand, ce serait un bienfait pour le paÿs, que cet essai dont l’auteur doit prochainement pu- blier les détails. Digne. — M; B... se trouvait ces jours-ci à la chasse et aperçut, dans les hautes branches d'uu chêne , un grand nombre de petits quadrupèdes aux mouvements saccadés, qu'il prit pour des écureuils. Il tira ses deux coups de fusils; mais quel fut son étonnement de voir toute la bande s'envoler bruyam- ment et fuir à tire d’aile pour aller se poser au loin dans un massif d'arbres! Le coup avait porté; un 21 de ces animaux était allé tomber à quelques pas di æhène. M. B... reconnut qu'en effet il avait tué up] écureuil, Seulement celui-ci était d’un pelage gti|| cendré sur le dos et entièrement blanc sous le ven:ll tre, La peau de ses flancs s'étendant comme membrane des pieds de devant à ceux de derriè formait- deux ailes soutenues par de longs appen-|| dices osseux partant des pieds. | Ce curieux individu paraît appartenir à la clasiel des rongeurs décrite par Buffon sous le nom de | sciurus volucella, et par Cuvier sous celui de sci|| rus volans, Cette variété de l’espèce qui se trou | | | | | dans l’Amérique du Nord, et surlout au Canada | dans l’Huüson , ne se rencontre en Europe que dar || les régions les plus froides, Ce n’est pas pourtaï{|| le seul exemple que nous ayons en France d’un fail| aussi extraordinaire. Le docteur Heuraz, qui s'il} particulièrement occupé des rongeurs , assure se | L- vu dans les montagnes de [Alsace deux individus del cette curieuse famille; et un autre, trouvé dans l& IP landes de Bordeaux en 4829, fut envoyé à M. Geof froy de Saint-Hilaire. Celui qu'a tué M. B... n’est|l presque pas endommagé et doit être envoyé, dit on, au cabinet d’histoire naturelle de Marseille. | (Ann. forestières.) — On a observé dans la mine de Wall’send (Ne#l castle) un phénomène très singulier. On rencontre peu d'eau au-dessous de la couche de grès qu porte le nom de 70 fathoms post ; une machine de 55 chevaux travaillant au plus dix-huit heure par jour, suffit complètement pour l'épuisementMll Or, on a observé que, dans certains puits, à la pros fondeur de trente ou quarante fathoms, l’eau el fraiche et t'es bonne à boire, tandis qu’au-dessous elle est fortement salée; dans tous les autres puit l'eau est constamment fraîche, douce et potable Pour expliquer cette différence, it paraît difficile de supposer que l’eau salée provient du lit de lan Tyne, car celle-ci n’est elle-même salée à Wall's end qu'aux fortes marées d’équinoxe. Il est permis dé penser plutôt que l’eau fraîche des couches supé” rieures se charge de principes salins en traversanb|} quelque roche inconnue pour arriver au fond del mine. - 5 l —R ÊE— | BIBLIOGRAPHIE. ANALYSE PHYSIOLOGIQUE de l'entendemen humain, d’après l'ordre dans lequel se manifesient, se développent et s’opèrent les mouvemenis sensitifsb intellectuels, affectifs et moraux ; suivie d’exercicem sur divers sujets de philosophie. Par J. C. Coliineau» — À Paris, chez Baillière, rue de l'Ecole-de- Méde-| cine. n. 17. Ÿ ee TRAITÉ de cristallographie; par W. H. Miller. Traduction française, par H. de Senarmont, ins- pecteur des mines. À Paris, chez Bachelier, qual des Augustins, 55. À DISCOURS sur l’histoire universelle; par B0SM suet. Edition conforme à celle de 1700. —A Pariss chez F. Didot, rue Jacob, 56. \ ann pi ml qui 1} fil js! If le i REVUE SCIENTIFIQUE ET INDUSTRIELLE OÙ TRAVAUX DES Librairie de Debécourt, rue des Saints-Pères, 69. Savants et des Manufaeturiers de Ia Framce, de l’Allemmagme et de l'Angleterre, es GP ET EE TN AA EN « SPÉCIALEMENT CONSACRÉ A LA PHYSIQUE, A LA CHIMIS, À LA PHARMACIES Ô ET A L'INDUSTRIE, PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION DU 1D' QUESNEVREER)9 Fabricant de produitschimiques et réactifs, Successeur de N.-L.Vauquelin, de l'Institut,ete. Ce Journal parait tous les mois par cahier de 10 à 12 feuiiles (192 pages). Chaque numéro contient la matière de deux numéros des Ænnales de chimie et de physique , dont ce journal est, pour les travaux des savants étrangers, ersonnes qui s’abonnent à la Aevue istoire de la chimie de F. Hoëfer, for- le complément indispensable. — Les pour deux années à la fois ont droit à l’ mant deux volumes in-8° de 17 francs. Le prix de l'abonnement à la Revue scientifique est de 20 fr. par année Les douze premiers volumes seront : Vie de Bayard, par M. Delans bu | de Saint-Esprit; Vie de la reine Blanche, par T. Nisard; Vie de Godæ/ froy de Bouillon, par M. D'Exauvilliers; Vie de Saint-Vincent de Paul ,p l'abbé Orsini; Vie de Mme de Sévigné; par M. le vicomte de Walsh; de Suger, par M. A. Nettement; Vie de Charles V, par Barthélemy; Vie l'abbé de l’Epée, par Duplessy: Vie de Mallebranche, par Lourdoueix ; Hg du cardinal de Bérulle, par l’abbe de Genoude ; Fie du connétable de CIS son, par M, de Clisson; Vèe de Colbert, par M. Alfred de Servich. À Prix de l'abonnement : 42 vol. 36 fr.; de chaque volume séparément, 5 fr. 50 c. {ke {il ue" 8 LES GLOIRES DE LA FRANCE! OUVRAGE PARAISSANT PAR LIVRAISON DE TROIS VOLUMES FORMAT GRAND IN-8° ANGLAIS. FE fl Dent 1e our Paris, et 25 fr. par la poste pour les départements. On s’abonne au ureau de la Revue scientifique, rue Jacob, 30.—Les abonnés pour deux ans doivent ajouter 3 fr. à leur mandat, s'ils veulent recevoir l'Histoire de la shimie par la poste. Paris. — mp. de LACQUR et MAISTRASSE fils, rue Saint: Hyacinihe-S.-Michel, 33. 10° année. | L'EC a Ne 10. SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. a /ECHO DU MONDE SAVANT paraît le FEUDI etle DIMANCME de chaque semaine et forme deux volumes de plus de i,200 pages chacun. On s’abonne : PARIS, rue des - PETITS-AUGUSTINS , 21, et dans les départements chez les principaux libraires, et dans les bureaux de la Poste et des Messageries. Prix du journal: PAR1S pour un an 25 fr. , six mois 13 fr. 50, Lois mois 7fr. — DÉPARTEMENTS 30 fr., {6 fr., 8 fr. 50. A ÉTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Les souscripteurs peuvent recevoir pour CINQ fr. par an et par recueil l'ÉGHO DE LA LITTÉRATURE ET DES BEAUX-ARTS €l les MORCEAUX CHOISISdu mois (qui coûtent chacun 40 fr. pris séparément } et qui forment avec l’Echo du monde savant la revue encyclopédique la plus complète des Deux Mondes. — Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé (franco) à M. le vicomte A. DE LAVALETTE, rédacteur en chef, et ce qui concerne l'administration à M. Ç.-B. FRAYSSE, gérant. SOMMAIRE. — SCIENCES PHYSIQUES. ASTRONOMIE. Note de M. Marcel de Serres sur “D les étoiles filantés. — PHYSIQUE DC GLOBE. 51 {| Sur des incendies qui paraissent dus à des chûtes g d’aérolites.— CHIMIE INORGANIQUE. Procédé re pour obtenir le protochlorure de mercure. — — SCIENCES NATURELLES. SCIENCES MÉDICALES. — TOXICOLOGIE. — PALEON- TOLOGIE. Cogquilles fossiles de Colombie re- - cueillies par M. Boussingault, sur le mode d'ob- servalion du tronc des végétaux ligneux fossiles ; Unger de Gratz — ZOOLOGIE. Index ornitho- logique ; Lesson. — Mœurs, développements, mé- tamorphoses de la caridina Desmarets; Milne Edwards. —SCIENCES APPLIQUÉES. ARTS CHIMIQUES. Du tannage mécanique et autres perfectionnements récents. — Perfectionnements à Ja fabrication des papiers de tenture — AGRI- CULTURE. Du topiaambourg comme nourritu!e de bestiaux. — SCIENCES HISTORIQUES. ACADEMIE DES SCIENCES MORALES ET PO- LITIQUES. Séance du samedi 28 janvier. —AR- CHÉOLOGIE. Canton de Coze, arrondissement de Saintes. — COURS PUBLIC. ATHÉNÉE. Cours de ehimie. — BIBLIOGRAPHIE. Him — | SCIENCES PHYSIQUES. "ASTRONOMIE. Note de M. Marcel de Serres sur les étoiles flantes. « Des ctoiles filantes ont été apercnes à |Moutpellier pendant les suits du 7 an 8, du 3 au 9 et du 10 au 11 novembre 1849, II |n a été peut-être de même dans les nuits uivantes; le ciel étant couvert et nuageux, 1 a pas permis de les apercevoir. » Ces étoiles se dirigeaient presque toutes lu sud au nord ; plusieurs étaient très bril- lantes ; lune d'elles, malgré l'éclat de la une, répandait une lumiere plus vive que :elle de Jupiter. | »Le nombre des étoiles filantes a été blus considérable dans la nuit du 10 au 11 ioût, que pendant la nuit précédente. J'en ii compté dans la j remière, de neuf à dix ieures du soir, environ 25 dans moins du iers du ciel, ce qui donnerait 75 pour le ‘iel entier et par heure. » J'étais tourné vers le sud pendant que e faisais ces observations ; les étoiles pa- laissaient se mouvoir ou se diriger de l’est | l’ouest, direction bien différente de celle tuiaété assignée par M. Bohard aux étoi- “es filantes qu'il a aperçues à Rennes. Seu- ement il m'a paru, comme à lui, queleurs litesses apparentes étaienttres inégales. Les {nêmes faits ont été constatés à Montpellier ar M. Elouard Roche, licencié ès sciences Inathématiques de notre Faculté. » à ] PHYSIQUE DU GLOBE, "ur des incendies qui paraissent dus à des chu- * Les d’aérolithes. (Lettre de M. le jnge de paix de * Montierender à M, Arago. ) « Depuis quatre ou cinq mois, de trop lombreux incendies désolent nos contrées, - et toutes le; rechercheset les investigations de l'autorité, quoique des plus actives et des plus scrupuleuses pour découvrir les causes de ces tristes événements, sont jus- qu'à ce jour restées sans résultat. » Est-ce la malveillance, est-ce la négli- gence ou l’imprudence qu'il faut accuser? Voilà les questions que chacun se fait sans pouvoir les résoudre. » Ilest remarquable que souvent deux incendies ont éclaté presqu’en mêmetemps, c’est-à-dire à quelques heures l’un de l’au- tre, et à une distance assez rapprochée et telle que si ce n’est dans le même endroit, c’est au pius à 5 ou 10 kilomètres. » Il n’est pas moins remarquable qu'au- cun de ces sinistres n’a pris paissance dans la partie des habitations où il y a des foyers et où l’on porte habituellement du feu ou de la lumière; c’est au contraire dans des granges, des écuries, des remises ou autres bâtiments séparés et souvent éloignés du principal corps habité, et toujours dans les combles, que le feu a pris. » Dès le principe, ces circonstances tou- tes particulières ont naturellement porté à attribuer ces malheurs à la malveillance; ais la non-découverte d'aucun coupable dans des cas aussi multipliés a nécessaire - ment fait changer d'opinion et rejeter les causes tantôt sur la négligence, tantôt sur l’imprudence. Ceci est-il mieux fondé; c’est douteux. Et en effet, en présence de sinis- tres se renouvelant à chaque instant, et lorsque chacun tremble d’être victime à son tour , est-on négligent ou imprudent ? Non certainement, et la police atteste d’ail- leurs des soins et de la vigilance apportés de toutes parts pour prévenir de si terribles accidents. » Cependant ils ne sont pas moins fré- quents aujourd’hui que précédemment, et il y a évidemment une cause : ne pourrait- elle pas résulter des phénomènes assez sin- guliers qui ont été signalés ici, et que je vais avoir l'honneur de vous faire connaître. » 1° À Montierender, le 18 novembre dernier, à 11 heures du soir, une jeune fille, entrant dans sa chambre ayant jour sur un jardin clos, vit une forte lueur pas- ser et frapper les vitres de sa fenêtre: elle ne vit plus rien ni n’entendit personne. Le lendemain 12, à 2 heures après midi, le grenier de cette chambre et ceux de quatre maisons voisines étaient enflammés avant qu'aucan secours eût pu être porté. » 2 À Boulancourt, distant de Montie- render de À myriamètre le 10 novembre, à 9 heures du soir, on aperçut une grande flamme s'échapper de la toiture d’une grange, bien séparée de la ferme; on eut peur d’abord,pais on prit cetle flamme pour une étoile filante et on ne s’en occupa pas davantage ; mais le 12, entre 11 heures et minuit, cette grange était en feu dans toute l'étendue de son faîte, avant même qu’on eût pu s’en apercevoir. » 3° À Montierender , dans les premiers jours de décembre, entre 5 et 6 heures du matin, on vit, allant de l’ouest à l’est, un globe lumineux jetant une si grande lu- miére, que plusieurs personnes sortirent de leurs maisons, persuadées que ces maisons étaient en feu, et elles entendirent d'assez forts petillements au passage de ce phéno- mene. » Les personnes de Montierender cru- rent voir ce globe peu élevé au-dessus des maisons, et se jeter dans une prairies à peu de distance entre le pays et la forêt; et des individus se trouvant sur les routes et dans la campagne, rapportèrent avoir vu ce globe au-delà de Montierender et descendre sur la forêt. » 4° Enfin, le 8 du présent mois, entre 8 et 9 heures du soir, à Montierender on vit un pareil globe qu’on s'imagina sortir d'une cheminée à l’ouest du pays et marc aussi à l’est. Arrivé au-dessus du cime ce globe, qui cette fois ne produisait petillement, se divisa en trois parti l'une descendit sur le cimetière, tan les deux autres se perdaient derriè maisons; on fut sur-le-champ exanà l’endroit du cimetière où la première pa tie semblait être tombée, et on n’y remar- qua absolument rien. » Le lendemain, 9, à 8 heures du soir, à 5kilomètres et à l’ouest de Montierender, un incendie éclatait dans une grange et la réduisaiten cendres, ainsi que les bâtiments qui y tenaient; les fermiers ne s'apercu- rent du désastre que lersque la grange était totalement enveloppée par les flammes, et que déjà les combles de la maison fermière étaient atteints. » L'auteur de cette lettre termine en sou- mettant ces faits à l'attention de l’Académie et en lui demandant la solution d’une ques- tion aussi intéressante, CHIMIE INORGANIQUE. Procédé de M. Soubeiran pour obtenir le proto-chlorure de mercure. Depuis long-temps fa préparation du pro- to-chlorure de mercure est l’objet del’atten- tion et des études des chimistes. Mais mal- gré ces études persévérantes nous n'étions pas encore parvenus à rivaliser avec l’An- gleterre dans la préparation de ce produit. Le procédé de M. Henry fils, qui consiste à faire arriver dans un même espace de la vapeur d'eau et du calomel en vapeur, est défectueux sous bien des rapports. M. Soubeiran, à qui la pharmacie doit de si ingénieuses découvertes, avait proposé vers la moitié de l’année dernière de sub - stituer à la vapeur d'eau un simple cou- « 290 rant d'air. Pour cela, il chauffait du calo- mel dans un tube placé sur un fourneau et il dirigeait dans l'intérieur de ce tube un courant d'air à l’aide d’un ventilateur à force centrifuge. Ce courant enlevait la vapeur, la portait dans le récipient et là elle s’y condensait, Ce procédé donnait de fort beau calomel; mais M. Soubeiran avait compris qu'il pouvait aller plus loin, et bientôt il n’a pas tardé à supprimer le courant d'air lui-même. Chacun sait qu’elle est la ténuité de la fleur de soufre, et chacun sait également qu'il suffit pour la préparer de la vapori- ser dans un grand espace dont la tempé- rature est inférieure à celle du point de fusion du soufre, c’est-à-dire inférieure à 408. Partant de ce fait connu, M. Soubei- ran s’est demandé si l’on ne pouvait pas préparer du calomel en poudre comme on prépare du soufre en fleurs. Il a expé- rimenté et l’expérience est venue confir- mer son opinion. Pour cela, il chauffe le calomel dans des tubes en terre, fermés à un bout, ouverts à l’autre, de 40 centimètres de diamètre sur 50 à 60 centimètres de longueur. Ces tubes contiennent 4 à 5 kilog. de calomel. M. Soubeiran enduit ces tubes à l'extérieur d’une couche de terre argileuse et les place dans un fourneau allongé. Ils sortent du fourneau de 4 centimètres pour pénétrer à fleur de la paroi d’un récipient. Cette der- nière circonstance est très utile, car le mercure doux vaporisé pourrait se con- denser dans cette portion du tube qui pé- nétrerait dans le récipient et l’obstruerait sans doute. Le récipient de M. Soubeirant est une grande fontaine qui, vers les deux tiers de sa hauteur, est percée d’un trou pour l’in- troduction du tube de terre. On a soin de placer du lut dans cette jointure; on en place aussi autour du couvercle de la fon- taine, mais on laisse en haut une ouverture pour l'air dilaté, ouverture qu’on recouvre avec une plaque de verre. Dans la dispo- sition de cet appareil il faut avoir égale- ment soin de rapprocher le récipient le plus près possible du fourneau, car sans cela le calomel pourrait se condenser dans la partie extérieure du tube. Cependant il faut soustraire le récipient à l’action trop vive du feu, action qui se produirait par la chaleur rayonnante. Pour cela l'on bouche avec de la terre l’espace qui existe entre la circonférence du tube et la circon- férence du trou par lequel il passe. Deplus, on dispose deux diaphragmes en tôle entre le récipient et le fourneau, diaphragmes À travers lesquels le tube passe librement. La chaleur rayonnante se trouve ainsi arrê- tée d’une manière suffisante. Si l'appareil est simple, la manière de s’en servir l’est aussi. On chauffe d’abord le tube au rouge sombre dans la partie la plus voisine du récipient, puis on porte peu à peu le feu dans toute la longueur du tube. En unehz2ure et demie ou deux heures on volatilise 4 à 5 kilg. de proto-chlorure de mercure. Cela fait, on laisse refroidir le tout, puis on démonte l'appareil et on lave le calomel avec de l’eau distillée jus- qu’à ce que les eaux de lavage ne se colo- rent plus par l'hydrogène sulfuré. On fait sécher à une douce chaleur. L'appareil de M. Soubeiran suffit pour préparer une grande quantité de calomel; mais si besoin était d'en avoir davantage, on pourrait substituer à cette fontaine une petite chambre dont la paroi du côté du 291 fourneau serait construite en briques. Cette modification apportée dans la pré- paration du calomel est sans contredit un fait. important, surtout si l’on remarque que M. Soubeiran cherche à préparer de la même manière diverses autres subs- tances, et qu'il a obtenu déjà quelques succès en voulant préparer ainsi plusieurs produits pharmaceutiques. La France n’est donc plus réduite à en- vier à l'Angleterre le secret de son procédé puisqu'elle en possède un qui, s’il n’e:t pas le même, ne craint pas du moins la concu- rence. Tout porte à croire que la fabrication du calomel va prendre une extension impor- tante, et dans quelques années nos voisins d'outre-mer viendront peut-être chercher chez nous un produit qu'ils trouveront plus pur et plus beau que chez eux. E. F. DIE —— SCIENCES NATURELLES. SCIENCES MÉDICALES. TOXICOLOGIE. M. Mialhe avait annoncé, il ÿ a quelque temps, à l’Académie de médecine, qu'ayant introduit dans sa bouche une dissolution de sublimé corrosif, il avait fait sur-le-cham disparaître la saveur insupportable de ce corps en le mettant en contact avec du protosulfure dé fer récemment préparé et délayé dans l’eau. De là il concluait que le protosulfure de fer est l’antidote du su- blimé corrosif qu'il décompose instantané- ment en formant du chlorure de fer et du sulfure de mercure, tous deux sans action nuisible sur l'économie animale. M. Orfila a répété les expériences de M. Mialhe et a cherché à constater la valeur de son anti- dote. Alors il a publié dans le Journal de pharmacie et de chimie, une note de laquelle il résulte : {° que le protosulfure de fer anéantit complètement les propriétés véné- neuses du sublimé corrosif s’il est admi- nistré à dose suffisante immédiatement après l’ingestion du poison; 2° qu'il est inefficace s’il n’est donné qu’au bout de dix à quinze minutes, lorsque le poison a déjà exercé une action délétère assez forte pour causer la mort; 3° tout en accordant qu'il décompose le sublimé corrosif plus énergiquement que l'albumine et qu’on doit le préférer quand on peut ladminis- trer immédiatement après l’empoisonne- ment, cependant on retirera toujours ou presque toujours plus d'avantages de lal- bumine qui, délayée dans l’eau, est À la portée de tout le monde, que du proto- sulfure de fer qui, ne se débitant que dans les pharmacies, ne pourra être administré qu'après un temps assez long. Un autre fait curieux de toxicologie in- séré dans le même journal, a trait à un empoisonnement de moutons par le sel marin. M. Testu a constaté un cas d’empoi- sonnement chez des bêtes à laine par l’em- ploi inconsidéré du sel de cuisine. 5 kilog. de chlorure de sodium donnés à 70 moutons en ont fait périr 24 en trois heures eten ont indisposé plusieurs autres d'une manière assez grave. L'autopsie des animaux a con- firmé le diagnostic de M. Testu. M. Barbe, par l’usige de pailles salées a occasionné de légères gastrites à ces animaux. PALEONTOLOGIE. Rapport sur un mémoire de M. Alcide d'Orbi- gny, intitulé : Coquilles fossiles de Colombie recueillies par M. Boussingault. M. Alcide d'Orbigny a présenté à l’Aca- 22 démie ; le 10 septembre dernier, un Mé- moire intitulé : Coquilles fossiles de Co- lombie recueillies par M. Boussingault, notre confrère. Ce Mémoire avait pour premier objet de faire connaître exactement les corps orga- nisés fossiles d’un pays où l’on en cite de- puis longtemps, mais dont on ne connaît réellement quelques espèces que depuis la publication , faite récemment par M. L. de Buch , de coquilles des mêmes régions, re- cueillies , il y avait déjà longtemps, par MM. de Humboldt et Degenhard. M. d'Orbigny n’a pas voulu se borner à une simple, mais exacte description ac- compagnée de bonnes figures de ces corps, devenus si intéressants depuis qu'ils sont à la géologie ce que les médailles sont à l’his- toire ; il a voulu en faire immédiatement l'application à la géologie et montrer, par la détermination précise des genres et des espèces et par une comparaison raisonnée de ces espèces avec celles d'Europe aux- quelles elles ressemblent, quelle sorte de terrain, quelle formation, comme le disent les géologues , elles signalaient en Amé- rique, par conséquent à quelle époque géologique on devait rapporter les terrains qui les renferment, de même qu'on établit l’époque d’un monument, à l’aide des mé- dailles qu’on y.trouve. Il y avait donc deux classes d’étades à faire sur les dépouilles assez nombreuses, la plupart assez bien conservées, recueil- lies de 1821 à 1833 par M. Boussingault. L'une était la détermination appuyée sur l’examen le plus minutieux et la critique la plus sévère de ces corps comparés avec ceux qui leur ressemblent et qui ont déjà été décrits. L'autre la détermination de la formation géologique qu’elles font connaître. La première étude, celle des espèces, devait conduire à des résultats certains, pour donner à la seconde une égale certi- tude. La description des quarante-trois espèces de coquilles et d’échinodermes qui, parmi tout ce qui avait été rapporté par M. Bous- singault , étaient en état d’être reconnues , a été faite avec la netteté et la critique de comparaison auxquelles M. Alcide d'Orbi- gny nous a accoulumés. Après la description de chaque espèce considérée comme inconnue, faite avec méthode et de suffisants détails, M. d’Or- bigny a procédé à ce que nous appelons les considérations critiques, qui l'ont porté à regarder cette espèce comme nouvelle pour la science ou comme étant la même qu une espèce déjà décrite ; il a appuyé sur les ca- ractères qui les distinguent des espèces les plus voisines déjà connues, en en faisant logiquement ressortir et les différences, et la valeur de ces différences. Il faut voir dans le Mémoire même les détails de cette discussion pour en juger le mérite et l'importance, car, nous le répé- tons , il ne s’agit plus ici d'examiner si le corps qu’on veut ajouter au catalogue des êtres naturels est réellement différent de tous ceux qui y sont déjà inscrits ; une er- reur, dans une semblable détermination, n’a presque aucune conséquence ; elle se borne à avoir augmenté ou réduit de quel- ques unités cette immense catalogue; mais les corps organisés fossiles et les coquilles surtout, qui, pour continuer notre compa- raison, sont les médailles les plus nom- breuses, les plus variées, les plus inalté- rables de l'histoire de notre science, ont D ei D RE M M CE ( l 293 une bien autre valeur : une erreur entraîne une autre érreur bien plus importante, en conduisant à établir dans un pays une for- mation géologique qui n’y existe peut-être pas, ou en faisant méconnaître une de celles qui le composent. C’est donc, selon î Re uous , la partie du travail de M. d’Orbigny qui exigeait l'examen le plus scrupuleux, la discussion la plus approfondie; il l’a senti et a procédé par une méthode qui nous a paru la plus logique, la voie d’élimination. Aprèsavoir appelé l'attention sur les pré- somptions positives, c’est-à-dire sur les genres et espèces de coquilles que les re- cherches de M. Boussingault nous ont fait conmaître, et avoir indiqué les terrains de l'Europe où se présentent les coquilles qui jeur ressemblent le plus, il s’est aidé de quelques arguments négatifs impuissants tout seuls, mais acquérant de la valeur par leur association avec les précédents, et il a fait remarquer quels étaient les genres et les espèces caractéristiques des forma- tions qui ne se montraient pas parmi ceux qu'avait recueillis M. Boussingault dans différentes localités: il a éliminé ainsi avec une complète exactitude, d'une part, les. deux divisions des terrains de transition et les terrains carbonifères; et d’une autre, toutes les divisions des terrains tertiaires; il a éliminé ensuite , mais après quelques discussions sur des caractères moins tran- chés, le terrain nommé {riasique , qui pré- sente des caractères moins absolus que ceux que nous venons de citer. Il ne lui restait plus qu’à choisir entre les terrains jurassiques et les crétacés : ici il y a eu quelques moments d'incertitude, ila fallu entrer avec plus de détails de comparaison dans la discussion de la valeur des ressemblances et des différences, va- leur pour la quelle les comparaisons numé- riques sont devenues d’un grand poids. Or, sur quarante-trois espèces recueillies et décrites, il ne s’en est présenté que quatre qui pourraient être attribuées aux terrains jurassiques, tandis que les trente autres peuvent se rapporter avec évidence aux terrains crétacés. Il ny a donc pas eu de doute pour M. d'Orbigny, que les terrains d’où vien- nent les coquilles de Colombie, recueillies par M. Boussingault, doivent être rappor- tés à la grande formation des terrains de l’Europe qu’on désigne sous le nom de ter- rains crétacés. Mais ces terrains peuvent être partagés en quatre sous-formations assez distinctes. La plus inférieure, et par conséquent la plus ancienne, a été déterminée récemment d’une manière assez précise : c’est la néo- comienne. M. d'Orbigny, poussant l'emploi des corps organisés fossiles jusque dans son application la plus minutieuse et la plus hardie, a fait voir, par un tableau de com- | paraison en trois colonnes . que c’était non- seulement aux terrains crétacés, mais à la partie inférieure de ces terrains, À celle qu'on nomme néocomienne, que devaient être rapportés les terrains dont M. Boussin- gault avait extrait les coquilles livrées à notre étude ; car, dans ce tableau , on voit | que sur environ quarante coquilles exa- minées , six peuvent appartenir à la craie chloritée, une seulement à cette petite sous- formation qu’on appelle le gault, et vingt- trois au moins au terrain néocomien. Ne peut on pas regarder comme un vrai triomphe des caractères zoologiques ap- pliqués à la géologie, cette certitude de détermination d’une formation importante 294 par son étendue en tous sens, d’une forma- tion qu’on avait à peine signalée en Europe il ya cinquante ans, dont les caractères minéralogiquessont plutôttrompeurs qu’in- structifs, reconnue maintenant dans l’A- mérique méridionale avec toute la certi- tude qu’on puisse exiger dans de telles questions, et reconnue par des géologues européens qui ne l’avaient pas visitée, tandis que le savant distingué qui l'avait habitée n'avait pu la reconnaître, parce qu’il ne possédait pas la vraie pierre de touche des terrains de sédiment, la con- naissance profonde et comparée des corps organisés fossiles. Jusqu’à présent nous n’avons parlé que de M. d'Orbigny, mais il n’est pas le seul qui ait reconnu par ces moyens la forma- tion crétacée dans l'Amérique méridionale. M. Léopold de Buck avait recu de MM. de Humbold et Degenhard, des co- quilles venant de même de l'Amérique mé- ridionale, mais de cantons très différents de ceux d’où M. Boussingault a extrait les siennes. Quoiqu’en petit nombre, elles étaient suffisamment caractérisées pour être déterminées avec certitude, et enfin assez distinctes en général de celles de M. Boussingault (il ne s’en est trouvé que deux qui fussent évidemment les mêmes), pour apporter de nouveaux moyens d'ar- river au même résultat. M. Léopold de Buch a déclaré en 1839 , comme M. d'Or- bigny en 1841 , que les terrains d’où ve- naient ces coquilles appartenaient à la même formation géologique que les ter- rains crétacés de l'Europe, que cette for- mation était connue maintenant sur une étendue de 40 à 50 degrés de latitude au moins, du golfe de Mexique jusqu’à Cusco, au Pérou, et même dans les Andes du Chili jusqu'au détroit de Magellan. Enfin, la commission qui, le 14 avri! 18142, a fait un rapport sur un Mémoire de M. Domeiko, relatif aux gîtes de minerai d'argent du Chili , avait signalé aussi la présence du terrain crétacé dans cette partie de l'Amé- rique méridionale. Sur le mode d’observation des troncs des végétaux ligneux fossiles; par M. Unger de Gratz. Il n’y a pas longtemps qu’on a commencé à étudier la structure des troncs des végé- taux fossiles; en outre on a toujours trouvé ces troncs dans un état complet : l’intérieur ou l'extérieur en était détruit. On est ce- pendant parvenu à rencontrer des plantes fossiles qui ont permis de déterminer à quelle famille elles appartiennent, quoique ces plantes n'aient plus de représentants aujourd’hui. Le seul moyen dont nous puissions nous servir pour déterminer un petit morceau de bois fossile est la comparaison avec les plantes de notre époque et avec les fossiles qu’on a trouvés jusqu’à présent. Une telle comparaison doit s'étendre : 1° à une ob- servation bien exacte de la structures 2° à une comparaison de cette structure avec celle des plantes de notre époque; 3° à une diagnostique appuyée sur ces observations. Pour atteindre ce but, il faut employer l'observation microscopique des bois fos- siles, qui parfois est presque impossible, quoiqu’elle soit presque toujours nécessai- re. Or, en polissant les bois fossiles, on peut quelquefois examiner la structure. M. Nicol est parvenu le premier à obtenir des pla- ques assez minces pour pouvoir être bien 225 étudiées au microscope. Cesavant et M. Wi- tham , ont publié les résultats de leurs ob- servations. Pour faire des observations utiles, il est nécessaire de préparer également des mor- ceaux des végétaux qui existent à présent. Quant à la manière de faire les observa- tions, il faut diriger l’attention sur les points suivants : 1° Strata ligni concentrica : 2° Medulla s. corpus medullare ; 3° Radii medullares ; 4 Cellule ligni, etc. , etc. (Ann. des sc. géolog.) ZOOLOGIE. Index ornithologique; par Lesson. (suite.) 54 Genre : Mizvus, Brisson (1760); Cuv. (1799); Aquika, Mœhring (1752); falco, L. hab. l-Europe, l'Afrique, l'Asie et l'Australie. À queue fourchue — 147. Milvus rega- lis, Brisson, pl. 33; falco milvus, L. ; milvus regalis, Vieill., Encycl., nr, 1202; le rnilan, Buff., Enl. 422; milvus ictinus , Savig., Egyp., p 28, n° 10; Naum., pl. 31, f. 4. hab. l’Europe, 1 Afrique — 148. Milvus ætolius, Bélon, liv. 2, ch. 27; falco œgyptius, Gm.; f. ater et forskahlii, Gm.; le rnilan noir, Baff, En]. 472 ; milan ætolien, Aristote; milvus ætolius, Savig., Eg. p. 29, n° 11; le parasite, Levaill.. af. pl. 22; falcoparasiticus, Lath.s milous ater, Gould, proceed., 1839, 119 ; falco austria- cus , Kramer; falco ater, L.; Gm. hab. l'Europe, l'Asie et l'Afrique (France, Perse, Nide, Sumatra, etc.) — 149, Milous affinis, Gould, proceed., 1837, 140. Voisin ou peu distinct du précédent. hab. l’Australie (Nouv.-Galles du sud). — 150. Milvus go- vinda, Sykes, proc., 4839, p. 155? hab. l’'Assam (Inde). B : queue carrée. — 151. Milvus isurus, Gould, proc. 1837, 140. hab. l'Australie. O : queue étagée. — 152. Milvus sphenu- rus , Vieill., gal. pl. 45; Ency. 11, 1204. hab. l'Australie, 13° fam. : ASTURINE : accipitrinæ, auct., les autours, Less., tr. 64. — 55° Genre : AstuR, Brisson (1760); Lacép. (1800); Falco, L. ; Dædalion, Sasig. (1810); Spur- vius, Viellot (1816); hab. Europe, Afrique, Asie, Australie. I. Europe et nonp de L'AMÉRIQUE. — 1 53. Astur palumbarius, Dædalion palumba- rius, Savigny, Eg.; falco palumbarius, L. ; falco gallinarius, Gm.; Enl. 418, 425 (jeune) et 461. Sw., N. 100l., p. 39, pl. 26 (mâle); falco gentilis, Lath. ; falco pa- lumbarius ; Sabine, 670 ; Bonap. syn. 28, n° 12, et Am. ornith., pl. 10, f 1 (jeune). Falco flavescens, Daudin, 2, 70 (jeune), et Enl. 493; hab. toute l'Europe et le nord de l'Amérique. IL. AMÉRIQUE SEPTENTRIONALE. — 154. 4s- tur pennsylvalicus, Wils., Am. orn., pl. 54, f. 1; falco latissimus, Ord. ; falco pennsyl- vaticus, Bonap., Syn.,p 29, no 13: acci- püter pennsylvaticus, Sw., N. zool., p. 44 ; accipiter fringilloides, Vigors, Zool. journ, 1, 436; falco platypterus, Vieillot, En- cycl. 11, 1273 ; falco pennsylvanicus, Nut- tal, 4, 105; Audubon, pl. 81 ; Ann. lyc., 11, 29 ; Temm., pl. 67 (jeune) ; hab. Etats- Unis (rare). — 155. Astur atricapillus, falco atricapillus, Wilson, Am. ornith., pl. 93, f. 3; dædalion pictum, Less., tr. p. 67 ; Jalco regalis, Temm., pl. col. 495 ; Nuttal, 1, 89; hab. les Etats-Unis. -—- 456. 4stur Juscus, Nutt., 1, 87; falco pennsylvanicus, Wilson, pl. 46, f. 1 (adulte), et falco velox 226 pl. 45, f. 1 (femelle jeune); falco veloxy Bonap., Syn , n° 14; falco fuscus, Gm. ; dubius falcon, Pennant; hab. New-Jersey, Pensylvanie (commun), Alabama. — 157. Astur Cooperti; falco Cooperi, Bonap., pl. 10, f. 4 (jeune); Nutt., r, 90; Sw., N. z00l., p. 66 ; hab. New-York, New-Jersey. — 158. Astur Stanleïi, Nutt., 1 91; falco Stanleii, Audubon, pl. 36; hab. Etats-Unis. Ÿ LIT. AMÉRIQUE MÉRIDIONALE. — 158. 4s- tur poliogaster ; falco poliogaster, Temm. , pl. 264 et 295; hab. le Brésil. Nota. L'asturina cinerea, n° 128 de ce catalogue , est, pour beaucoup d'auteurs, un astur, et devrait être placé ici; c'est le falco nitidus de Latham, n° 97, le falco striatus de Temm., pl. 87 et 294, l’astur nitidus d'Orbig., p. 95; mais les narines sont operculées. — 160. Astur unicinetus ; fa!co unicinctus, Temm., pl. col. 313; d’Orbig., p. 93 ; hab. Brésil (rio-grande). — 161. Æstur leucau- chen ; falco leucauchen , Temme., nl. co!. 306; hab. Brésil. — 162. 4stur leucorrhous ; falco leucorrhous, Quoy et Gaim., Ur., pl. 43, hab. Brésil. — 163. Æstur melanops; alco melanops , Lath. , n° 89 ; Temm. , pl. 105; hab. Guyanne. —164. Astur magni- rostris ; falco magniroitris, Lath.; Temm. , pl. 464 (adulte) et 86 (jeune); Daudin , n, 84; D'Orbig., p. 94; Enl., 464; Vieill., Encycl. 1265; hab. Brésil, Guyane. $ IV. AFRIQUE. — 165. Astur monogram - micus; aster monogrammicus , Sw., Birds of west. af.,t. 1, p. 114, pl. 4; falco mo- nogrammicus, Temm., pl. 314; hab. Séné- gal. — 166. Astur tachiro; falco tachiro, Daudin, t. 2, p. 90; le tachiro, Levaill. , af. pl. 24; Temm., pl. 377 (adulte) et 420 (jeune fem.); Vieill., Encycl. 1268; hab. Cafrerie.—167. 4stur unduliventer, Rupp., 2e voy., pl. 18, fig. 1 ; hab. l'Abyssinie. — 168. Astur perspiciilatus, Rupp. , 2° voy., pl. 18, fig. 25 hab. l'Abyssinie. $ V. AstE. — 169. Astur trivirgata; falco trivirgata, Temm., pl. 303; hab. Sumatra. — 170. Astur hyder, Sykes, proceed., 11, 79 ; hab. l’fnde continentale. Rapport sur un mémoire de M. Joly, intitulé : Etudes sur les mœurs, le développement et les métamorphoses de la caridina Desmarestlii; par M. Milne-Edwards. Jusqu’en ces derniers temps, la classe des crustacés n’avait occupé que peu l’at- tention des zoologistes ; le nombre des es- pèces connues était fort restreint, et l’on ne possédait que des notions très incom- plètes sur l’organisation de ces animaux, ainsi que sur leur histoire physiologique ; mais, depuis une vingtaine d'années, cette branche de l’entomologie a fait des progrès rapides , et aujourd’hui elle est cultivée avec succès par plusieurs observateurs ha- biles, parmi lesquels nous nous plaisons à citer MM. Nordmann, Rathke, Thompson, ‘Dehaan, Burmeister, Kroyer et Bell. Le nom de M. Joly, professeur à la faculté des sciences à Toulouse, doit aussi figurer sur cette liste; car ce jeune naturaliste a déjà publié un travail considérable sur l_4rtemia des marais salants du midi de la France; et on lui doit des recherches non moins approfondies sur une espèce nouvelle de Branchiopode, voisine de la ZLimnadie d'Herman. Eofin, dans un troisième Mé- moire , soumis au jugement de l’Académie en septembre dernier, il a rendu compte de ses observations sur une petite salicoque 297 qui habite les eaux du canal du Midi. Cette série de travaux porte, comme on le voit, sur des crustacés fluviatiles ou lacustres , animaux que les carcinologistes avaient Jusqu'ici un peu trop négligés , pour s’oc- cuper presque exclusivement des espèces marines. Mais ce qui contribue surtout à donner de l'intérêt aux recherches de M. Joly, c’est le soin avec lequel ce natu - raliste a étudié les principales phases du développement de ces petits êtres. En ef- fet , la science ne possède encore que fort peu de données précises sur de pareilles questions, et cependant elles offrent un double intérêt, car leur solution importe également aux progrès de la physiologie entomologique et à ceux de la classification naturelle des animaux, la connaissance des états transitoires des crustacés étant un élé- ment indispensable pour la juste apprécia- tion de leurs affinités organiques, affinités dont nos méthodes zoologiques doivent être l'expression. La petite salicoque qui fait l’objet du Mémoire de M. Joly, avait été découverte dans leseaux de la Mayenne et de la Sarthe par M. Millet, et désignée par cet auteur sous le nom d’H'ppolyte Desmarestii ; M. Audouin l'avait également trouvée aux environs de Paris, mais n'avait rien publié sur son histoire, et les caractères de ce crustacé étaient encore si imparfaitement connus, que sa véritable place dans les di- visions génériques de la famille des Sali- coques n'avait pas été reconnue. M. Joly a trouvé ce petit animal en assez grande abondance dans le canal du Midi, et s’est assuré qu’il n'appartient pas au genre Hippolyte de Leach, mais au groupe établi récemment ct qui porte le nom générique de Caridina. Dans la première partie de son Mémoire, M. Joly en donne une des- cription extrêmement détaillée , et, dans | un second chapitre , il traite du dévelop- pement de l'embryon dans l'œuf et des métamorphoses que le jeune animal subit après sa naissance, Ce long travail ne pou- vant être analysé dans tous ses détails, nous nous cententerons de reproduire quelques uns des résultats obtenus par M. Joly. L'existence de métamorphoses chez les crustacés supérieurs, annoncée d’abord par Thompson, a été dans le principe vivement combattue par quelques entomologistes, mais est aujourd’hui parfaitement démon- trée chez un assez grand nombre de ces animaux, bien que chez d’autres espèces appartenant aux mêmes groupes, les chan- gements qui s’opèrent dans le jeune âge ne semblent être que peu considérables. Ce n’est donc pas la découverte de ces méta- morphoses chez la Caridine qui pouvait in- téresser vivement les entomologistes ; mais nous ne possédons que des notions très incomplètes sur la série de changements qui se manifestent dans l'organisation des jeunes décapodes, et les obseuva- tions de M. Joly remplissent une partie de cette lacune. Ainsi il a vu que, dans son premier état, la Caridine ne possède que trois paires d’appendices buccaux, tandis que l'adulte en a six paires, et que cette espèce de larve n’a qne trois paires de pattes, bien qu’à l’état parfait il en aura cinq paires; sous le rapport du système ap- pendiculaire , la jeune Caridine ressemble donc à un insecte plutôt qu’à un crustacé normal, et un autre fait qui vient pleine- ment confirmer la belle théorie de M. Sa- vigny, relativement À la transformation des parties homologues en organes variés, 228 c'est que les trois paires de pattes de la jeune Caridine se changent en mâchoirés auxiliaires, tandis que les cinq paires de pattes proprement dites se forment de toutes pièces. Les métamorphoses de ce crustacé nous fournis:ent aussi un nouvel exemple de la tendance de la nature à faire passer les ani- maux les plus élevés de chaque groupe par des états transitoires analogues aux modes permaneuts d'organisation pour les espèces inférieures appartenant au même type gé- néral. Effectivement, les crustacés déca- podes , on Île sait, respirent à l’aide d’un appareil branchial très développé, situésur les côtés du thorax, et je m'étais assuré que, chez les Mysis, animaux dont la con- formation générale est assez semblable à celle des salicoques, mais dont la structure est moins parfaite, les branchies manquent complétement , et la respiration ne peut s'effectuer que par la surface des téguments communs. Or, M. Joly a constaté que ces deux modes de structure si difiérents se succèdent chez les Caridines : en naissant, ces salicoques manquent de branchies, comme les Mysis; mais cet état, au lieu d'être permanent, comme chez ces der- niers, n'est que transitoire, et à une pé- riode plus avancée du développement de ces petits êtres, l’ensemble des caractères propres à l’ordre des décapodes se complète par l’apparition des branchies. Ce fait, très intéressant pour la physiologie et pour la philosophie anatomique, aura aussi de l’in- fluence pour la solution d’une question encore en litige , relativement à la classifi- cation naturelle des crustacés, Latreille avait rangé les Mysis dans l’ordre des dé- capodes; mais l’absence de branchies chez ces animaux , et quelques autres particu- larités d'organisation, m'avaient paru être des motifs suffisants pour les en exclure et pour les reléguer parmi les stomapodes qui, en général, sont également dépour- vus d’un appareil respiratoire spécial : cette innovation avait reçu la sanction de Cu- vier et du grand entomologiste que je viens de citer ; mais aujourd'hui elle me semble devoir être abandonnée, car le fait con- staté par M. Joly nous montre que les Mysis sont les représentants des larves des sali- coques, et non des animaux conformés d’après un plan essentiellement distinct. SCIENCES APPLIQUÉES. ARTS CHIMIQUES. Du tannage mécanique et autres perfeclionne- ments récents du lannage. De nombreux perfectionnements de la plus haute importance ont été apportés, dans ces derniers temps, au tannage. Nous croyons devoir consacrer un ou deux arti- cles à ce sujet. Nous ne dirons rien du tan- nage ancien, et tel qu'il est pratiqué dars la plupart des tanneries où l’on suit encore exactement la même routine qu'il y a deux cents ans, modifiée toutefois par la décou- verte déjà bien ancienne de Séguin. Un des nouveaux procédés de tannage, celui qui paraît avoir le plus de chances de réussite, le tannage mécanique, permet de tanuer : Les peaux de bœufs en 90 jours, Celles de vaches en 60 Celles de veaux en 30 La durée des opérations était autrefois de dix-huit mois pour les premières, d’un an pour les secondes, et de huit mois pour les dernières. C’est là an bien beau résultat, et 929 - remarquez que, n’importe dans quelle phase _ de la fabrication, l'acide sulfurique est pros- crit. Les peaux desséchées sans aucune pré- . paration, dit M. Girardin, habile profes- seur de Rouen, se pourris-ent aisément, s’imprègnent d’eau avec facilité, et se dé- truisent par un frottement répété. On remé- die à tous ces inconvénients, et on les rend propres à la confection de nos chaussures, en tivaut parti d’une propriété qui leur est communeavecpresque tous lesautres tissus des animaux, c'est de pouvoir s’anir intime- ment au tannin. Qu'on plonge un morceau de peau dans une dissolution aqueuse de tannin ou dans la décoction d’une substance astringente quelconque, ilenlève peu à peu ce principe à l’eau, qui, au bout d’un temps suffisant, n’en renferme plus aucune trace. Le composé ainsi produit est très dur, tout à fait insoluble, imputrescible, et peut supporter les alternatives de sécheresse et d'humidité sans absorber l’eau. Cette réac- tiou nous indique la théorie du tannage, ou l'opération qui convertit les peaux des ani- maux en cuir. Le tannage a été pratiqué de loute anti- quité, etl’on en retrouve des notions chez les peuplades les plus sauvages. Les Grecs et les Romains le portèrent à une assez grande perfection ; mais c’est surtout de- puis une quarantaine d’années qu'il a fait des progrès immenses, grâce aux secours de plusiears chimistes, et entre autres de Ségain. Il est cependant loin d’être arrivé à son apogée. Cette industrie est sans contredit une des industries les plus importantes : elle in- téresse tout le monde. En effet, elle fournit à la fois les instruments et la matière pre- mière à une multitude de travailleurs, et satisfait également des besoins communs à tous les hommes. Dans les ateliers, dans les manufactures, dans les exploitations ru- rales, dans les habitations, partout on ren- contre ses produits déguiséssous mille -for - mes, mais toujours nécessaires, et souvent indispensables. Pour avoir une idée du mouvement des capitaux que le tannage entraîne, il suffit de mentionner un de ses produits les plus communs. Il ya quelques années, J. D. Say estimait que le nombre de souliers fabriqués en France s'élevait à 100,000,000 de paires, et que le salaire des ouvriers était de 300,000,000 de francs. Le tannage mécanique de M. Vauquelin est sans contredit destiné à exercer une grande influence sur l’art du tarnage. Nous allons rlétudier avec tout le soin qu'il mérite. Nous décrirons successivement toutes les opérations avec les appareils imaginés ou perfectionnés par M. Vauque- lin, en tenant compte des travaux que la Société d’encouragement à fait faire par MM. Dumas et Gaultier de Claubry, qui ont suivi avec soin toutes les opérations. Pour le tanuage, uu problème d’une im- mense importance dont la solution présente de grandes difficultés, c’est de déterminer parfaitement et en peu de temps la combi naison du tanuin avec la matière qui com- pose la peau, sans altérer celle-ci en au- cune manière. Voici la composition de la peau brute : EAU ee eee... 07,5 Hald, Atenase tissu cellulaire et fibraire 52,55 ; etes dalbumine,..../123 455 üssu articulaire, DS 2 Me pau extrait. . 0 26 LOOMUE AS 7, 6 Éton peut eule- atière soluble dansl’al- ea cool.............. 0, 8 matére grasse en propor- \ tions variables, .....,100,00 $ 3 Û ! ! 230 Le procédé de M.Vauquelin consiste,après avoir fait tremper les peaux comme dans les procédés ordinaires, seulement moins long- temps, à les exposer à l’action de la vapeur dans une étuve, ou à celle d’un courant d’eau tiède, dont l’action modérée déter- mine le gonflement de la peau, de laquelie il est facile alors d’arracher le gros poil, tandis que les chairs sont enlevées en éten- dant la peau sur un cylindre, et en l’y sou- mettant à l’action d’un couteau-dragoir qui la rend parfaitement nette, et permet de ne soumettre à l’opération du tannage que la partie réellement utile, Les rognures peuvent servir à la fabrication de la colle- forte, tandis qu’obtenues sur le cuir tanné eiles n’ont plus aucun usage utile; on ne peut que les brüler. Ce travail a l'avantage de supprimer le travail de rivière, pendant lequel il se dégage une odeur infecte, et pendant lequel aussi la peau s’altère par l'influence de la grande quantité de chaux dont elle est pénétrée, et qu'il est difficile de faire sortir entièrement. Les peaux, abandonnées à elles-mêmes, s’altèrent promptement, surtout quand elles sont gonflées ; dans l'impossibilité de les travailler toutes immédiatement, M.Vau- quelin les plonge, au sortir de l’étuve ou de l’eau tiède, dans une eau de chaux très faible qu'il substitue au lait de chaux que l’on emploie dans le travail ordiuaire ; au lieu d’extraire l’eau avec le couteau à écharner ou avec une presse, il tend les peaux sur des tendoirs à doubles lames adap- tées au couteau-dragoir, et en extrait ainsi le liquide avec une grande économie de main-d'œuvre. Les peaux sont alors placées dans un bocard ; des pilons en bois, mus par des cames, viennent frapper sur ces peaux qui se présentent successivement à leur action par la mobilité de la caisse dans laquelle elles sont placées; de l’eau tiède ou un courant de vapeur pénètre dans cette caisse. Pour opérer le coudrement, les peanx sont réunies dans une cuve ou dans des camescourbes ou droites, fixées sur un arbre horizontal; elles les soulèvent et les agi- tent au sein de jus faibles et tièdes. On sou- met ensuite un certain nombre de fois ces peaux à l’action du bocard et à celle de la cuve à cames, dans des jus forts, jusqu’à ce que le tannage soit complet, Le choc des pilons assouplit les peaux que pénètre le tan sans altérer leur tissu ; il en résulte que le tannage est opéré dans un temps très court, qu'il est uniforme et sus- ceptible de s'appliquer à des peaux qui ré- sistent au travail ordinaire. Ainsi, l’on fa- brique avec des culées de cheval (parties de la peau qui occupent le bas des reins) du cuir propre à la confection des bottes mili- taires, tandis que jusqu'’icionne pouvait uti- liser cette portion que pour la sellerie. Ainsi encore,des peaux trop desséchées parla tem- pérature élevée des climats d’où elles pro- viennent, ou d’une nature tellement sèche, qu'on ne peut les tanner par le travail or- dinaire, fournissent detrès beaux produits. Dans le procédé que nous venons d'indi- quer, les peaux peuvent être dépouillées de la plus grande partie de leur eau sur les tendoirs à doubles lames. Corroyage. La peau étendue sur une forte table, on l’arrose avec de l’eau, on la défonce au moyen d’une masseen bois fixée à l’extrémité d'un manche, et garnie de chevilles, ou au moyen des pieds garnis de forts souliers, et on enlève, avec le couteau à revers ou dragoir, toute la chair pour 231 rendre la peau égale d'épaisseur. On étend sur une forte table deux peaux fleur contre fleur, ct à l’aide d’une masse en bois courbe en dessus, appelée pommelle, ou d’un ins- trument désigné sousle nom de marguerite, on donne de la souplesse à la peau, en la froissaut sur tous les points, et on agit de même sur la fleur. La peau étant ensuite étendue sur le mar- bre, on la gratte avec une plaque en cuivre ou en fer à tranchants mous. Enfin, au moyen d’un couteau circulaire appelé /u- nette faiblement affûté, on pare la peau. À cet état, les peaux n'auraient pas la souplesse et toutes les qualités nécessaires ; on en pénètre la fleur avec du degras, mé- lange d'huile de poisson et de potasse, et quand elles sont bien parées, on les empile; on les met en huile sur chair, et on les laisse sécher suspendues ; après avoir en- levé l’excès de graisse, on blanchit avec le couteau anglais, et l’on passe à la cire. Les peaux, préparées par les procédés or- dinaires, perdent au corroyage par la né- cessité d'enlever au couteau dragoir toutes les parties étrangères, que l’on n’avait pu enlever dans le travail de rivière ; dans Le procédé Vauquelin, le travailen tripe, au moyen de son couteau dragoir donnant des peaux à veines découvertes, produit une augmentation de poids au corroyeur. Les tiges et avant-pieds peuvent être, dans ce procédé, blanchis tout cambrés, sans se diformer, ce qui offre beaucoup d'avantages. I n’y à pas de comparaison à établir en- tre la durée du tannage ordinaire et celle du tannage mécanique ; ici la trempe des peaux ne dure que de 24 à 48 heur., suivant la nature des peaux. Le foulage dure d’une demi-heure à une heure. Le débourrage, qui se fait dans la cuve à cames, espèce de pétrin mécanique qui peut contenir vingt douzaines de peaux, ne demande que 12 heures pour que le poil s’enlève facile- ment. Lorsque le débourrage se fait dans le tonneau à chevilles. cylindre qui peut con- tenir douze douzaines de peaux, il n’exige qu'une heure seulement. Le coudrement, qui se fait dans la cuve à cames, où l’on met 310 parties d’eau et 75 de tan, ne dure que 5 heures. On voit qu'avec ces procédés, le tannage s'opère d’une manière fort rapide; il n’y à réellement pas de comparaison à établir, sous le rapport du temps, entre cenouveau système et l'ancien: Ajoutons, en finissant, que les cuirs ainsi préparés résistent à une température de cent degrés. ARTS MECANIQUES. Apptication des procédés employés dans la fa- bricalion des papiers de tenture pour obtenir à peu de frais de grande figures coloriées, des appareils el instruments qu'on doit faire connaitre dans les cours publics. (Knab.) Depuis longtemps on sait combien il se- rait utile d’avoir , pour l’enseignement des sciences, de grands dessins représentant avec exactitude les objets dont la descrip- tion fidèle est nécessaire à l'intelligence des phénomènes. Cette utilité est tellement sentie, qu'il n’est presque pas de professeur qui netrace, avant ou pendant ses leçons, des dessins de ce genre. : Mais souvent les dessins sont incorrects ou incomplets, ou ne sont pas faits sur une échelle assez étendue, dans tous les cas , ils exigent un long temps qui pour- 232 rait être beaucoup plus utilement employé. Frappé de ces inconvénients, M. Knab, ingénieur civil , a cherché à y remédier; et il yest parvenu, du moins pour l'étude de la mécanique , de la physique, de la chi- mie théorique et de la chimie appliquée, Il imprime, sans retouche à la main, les machines et les appareils les plus com- pliqués avec assez de précision pour qu’on puisse saisir facilement leur ensemble , les pièces qui les composent, leurs rapports et leurs fonctions. Il met un soin tout particulier, et c’est un point fort essentiel , à donner à chaque partie la couleur naturelle qui lui est pro- pre : le dessin, par cela même, devient bien plus intelligible. Nous avons vu les tableaux de M. Knab exposés dans une des salles de PInstitut, l'un représentait une machine à vapeur, l'autre des machines à élever l’eau : toutes deux avaient les mêmes dimensions, 1 mètre 70 , sur 1 mètre 45. Chaque tableau est tiré à 200 exem- plaires; il pourait l’être à 2000; et alors le prix, qui est aujourd’hui de 16 à 18 fr. sur toile et rouleau, pourrait être de beau- coup réduit, quoique déjà fort modique. Tout porte à croire que les tableaux de M. Knab seront adoptés par les professeurs de physiqueet chimie, qui rendront ainsi leurs descriptions plus claires et plus intel- intelligibles pour les élèves. m0 SC De———— AGRICULTURE. Du lopinambourg comme nourrilure des bestiaux. L’ Agriculture que publie, à Bordeaux, M. Auguste Petit-Lafitte, contient dans son numéro de janvier, quelques considérations de M. Couhé de Moissac, Tarn-et-Garonne, sur l'utilité et la culture du topinambour. Les essais qui ont été faits, dans les parties du sol les plus arides même du midi , nous portent à croire que l'emploi de cette plante peut être utile à tous les propriétaires. Ils nous sauront gré de leur donner quelques détails. Le topinambour semble avoir été donné pour les temps de malaise; il sort de sous terre avec ses qualités nutritives; il est sa- voureux : et, quand l'hiver a détérioré les betteraves, quand les pommes de terre qui germent seraient nuisibles, lui est sain et prépare, on ne peut pas mieux, les bestiaux à la nourriture verte qui leur convient tant: l'époque dele cueillir est donc parfaitement indiquée, il vient remplir une lacune et nous est donné par une prévoyance toujours généreuse pour qui sait profiter de ses dons. Les bœufs etles vaches les mangent avec une grande avidité ; quand le moment de le leur distribuer arrive, ils s’agitent à la crèche avec cetteimpatience qu’on voit aux chevaux quand on leur porte la ration d’a- voine. On ne doit pas songer à en faire leur seule nourriture, c’est comme supplément en leur en donnant deux fois par jour avec mesure qu'on soutient leur appétit; ils perdent bientôt cette apparence terne, ce poil d’hiver qu’ils garderaienf deux mois de plus; onles donne crus, bien lavés, coupés menu pour les petits veaux, entier pour le gros bétail ; il serait plus prudent d’em- plover le coupe-racines où de les triturer; mais multipliez les précautions, vous com- pliquez le service, et ce qu’on ne peut faire par soi-même doit être simplifié. 233 Je dois consigner ici un fait qui contrarie À les notions qu’on nous donne sur le topi- nambour. On trouve partout que ce tuber- cule craint l'humidité, qu'il ne doit pas rester trop longtemps dans l'eau, qu’il y contracte de la pourriture, et que dans cet état il est mal-sain et météorise les bestiaux. Voici ce qui m'arrive tous les ans : au mo- ment de la récolte, je fais porter mes topi- nambours auprès d’un réservoir alimenté par une petite source; la disposition des lieux se prête à cet arrangement; on les lave en les remuant dans des comportes pour en détacher la terre; on se sert de corbeilles pour les ressuyer ; on les porte ensuite avec le tombereau dans un coin de la grange, et tous les jours on tire de ce tas ce qu'on donne au bétail; l’opération de les cueillir et de les laver se fait ordinairement le même jour à la fin de février. Cette plante si vivace dans le sol, a be- soin d'une certaine humidité pour se conser- ver ; dans un endroit trop sec elle se flétrit assez promptement et perd de sa faculté nutritive et germinative; on ne voit guère de tubercule récemment cueilli, et semé bientôt après, qui ne pousse sa tige; sou- vent des semences retardées et faites avec des tubercules qui auraient éprouvé une certaine dessiccation trompent l'espoir du cultivateur. J’ai vu des champs en culture où ne poussaient que des tiges rares, tandis qu'ailleurs pas une ne manquait à son rang, et je n’ai pu trouver la cause de cette dif- férence que dans le choix du tubercule, qui aurait été semé plus ou moins frais. Après avoir été cueillis, ils doivent être semés Ie plus tôt possible , les ôter de terre et les y remeltre serait le meilleur procédé : c’est même ainsi qu’on peut en user quand on veut les cultiver une seconde fois dans le même champ. Après l’extraction et deux labours préparatoires, en faisant le labour qui sert à les semer, si on ramaese ceux que découvre la charrue et qui s'étaient déro- bés aux premières recherches, on en trou- ve souvent assez pour suffire à la nouvelle production; qu’on les mette à la place et dans le rang où ils doivent rester , ceux-là sont les meilleurs. La manière de les cultiver est celle qui convient à la pomme de terre; tous nos la- boureurs savent qu’elle a besoin d’un sol ameubli, il savent quelle distance ils doi- vent mettre entre chaque pied ; qu'ils fas- sent en tout lapplication de ce mode de culture aux topinambours, ils auront une récolte plus abondante que celle qu'ils pourraient obtenir du même champ cultivé en pommes de terre, même dans les cir- constances les plus favorables. On reproche à cette plante d’envahir le sol; les p'us petits tubercules étles moindres fragments donnent naissance à de nou- velles tiges que les sarclages ne détruisent pas toujours, il est difficile d’en purger la terre,etdans un système d’assolement c’est un véritable inconvénient, On recomman- de d'employer l’échardonnette ou quelque instrument tranchant ; c’est souveut l’em- ploi de ces instruments qui favorisent la re- production. Un moyen qui réussit beau- coup mieux, c’est l'extirpation à la main, quand la tige est assez haute pour pouvoir être saisie ; après une pluie qui a ramolli la terre, je suis ce procédé qui est d’une ex- trême économie; et si l’on examine ce qu'est celte plante à cette période de sa vé- gétation, on se rend compte du succès que lon obtient infailliblement. La matière pulpeuse du tubercule à servi de nourri- 234 ture à la tige, de sorte qu’il ne reste à la ra- cine qu’une poche vide qui ne résiste plus # l'effort que l’on fait pour l’arracher; on n’'endommage point ainsi les autres récol- tes qui succèdent, on détruit ceux qui au- raient poussé hors de ligne dans les champs où la culture aurait été renouvelée, en ayant soin de mettre en tas et d’emporter ce qu'on arrache : avec un peu de persis- tance et de cet à-propos qu’il faut en toutes choses , on remédie à un inconvénierit® si- gnalé par tous ceux qui se sont occupés.dé cette plante. $ Les tiges hautes, ligneuses, qu’on coupe quand elles sont dépouillées de la feuille, sont un produit qui peut avoir quelque va- leur ; on dit qu’en été elles pourraient ser- vir de fourrage vert, c’est une aberration qui ferait perdre de vue ce qu’on doit par- ticulièrement se proposer, le parfait déve- loppement du tubercule. Ceux qui voudront profiter de ce que je viens de dire et en faire l'application, au- ront beaucoup plus de chances de succès que je n’en avais moi-même lors de mon premier essai; ce ne fut qu'avec difficulté que je me procurai les tubercules que je semais; il u’y avait alors dans le pays que des pieds isolés de cette plante, assez rare, abandonnés à eux-mêmes sans aucune cul- ture; j’obtins facilement de beaux et de nombreux produits qui furent mis en ré- serve pour prendre, l’année suivante , une plus grande extension : à la seconde récolte nous étions pressés de jouir, elle fut faite en automne; soit que le bétail ne fût point préparé à cette alimentation par une lon- gue privation de nourriture verte, soit que cette racine n’eüt-pas acquis cette consis- tance que lui donne un séjour prolongé dans la terre, soit que les préjugés et les ha- bitudes de ceux qui soignaient mon bétail leur fissent prendre'des préventions pour des réalités, on accusa mes topinambours de tenir le ventre lâche. Un beau jour, par zèle pour mes intérêts, ils furent proscrits à mon insu et enfouis dans le furnier, il m’en restait heureusement en place en assez grande quantité pour semer de vouveau; bien averti, mes précautions furent mieux prises. Aujourd’hui, et depuis quatre ans, je n’ai qu'à réprimer la disposition qui porte ceux qui soignent l’étable à n'être pas assez économes de tout ce qui donne au bétail ce bon entretien et eet embonpoint dont le maître de grange tire vanité. Nous qui pour nos labourages ne nous servons que de bœufs, quel intérêtn’avons- nous pas à les bien soigner, non-seulement pour obtenir plus de travail , mais aussi à cause de la grande cherté des attelages qui n'est plus en rapport avec le produit de la terre ! Il faut être sans cesse occupé de leur fournir une nourriture appropriée, il faut les maintenir en vigueur pour travailler et en embonpoint pour qu'il ne soit pas trop difficile et trop coûteux de les engraisser quand on ne peut en tirer parti que pour la boucherie. Les chevaux se trouveraient fort mal d’être misau vert toute l’année: les bœufs ne supportent longtemps une nourriture sèche qu'au détriment de leur santé. Heureusement que les productions de la terre se succèdent dans un ordre si ré- gulier et si continu, qu’il y a moyen de pourvoir à cette nécessité. C’est aux premières gelées blanches que commence pour le bétail la nourriture sè- che, qui n'est tempérée communément que par l'emploi encore bien restreint d'un peu de fèves ramollies dans l'eau; lescultiva- 235 leurs soigneux ont pour cette époque des lracines, et particulièrement la betterave, lui est bien précieuse ; puisqu elle réussit Lau mieux sous notre climat et qu’elle peut hse conserver tout l’hiver, plus utile pour les bestiaux que la pomme de terre, qu'on ba’aime pas à faire manger crue et dont les Lproduits sont plus incertains : l’une et l’au- ltre, comme nourriture accessoire et variée, ksont d'un très bon emploi pendant la saison rigoureuse; et s’il arrive qu’elle se prolon- Lxe, -si dans le mois de mars, si dans le mois ‘d'avril la végétation est retardée , les bes- ‘tiaux sont au dépourvu, quelquefois du “nécessaire, toujours de tout ce qui pourrait [les maintenir dans cet état de bien-être et ‘de vigueur qu'ils ne doivent qu'à des ali- ments frais. Le topinambour, qui se cueille Len février et mars, quia tant de saveur que | les enfants le mangent cru, qui ne peut ‘rester plus longtemps sous terre puisqu'il ‘germerait, qui ne peut rester hors de terre isans se détériorer que pendant ces deux mois qui précèdent les fourrages verts À | u’a-t-il pas sa destination marquée, provi- identielle; et sa place parmi tous ces pro- duits du premier ordre, en ne le cédant à aucun autre par son importance et son op- vportunité? L’extension de sa culture nous Laidera à peupler nos étables de bœufs, de lvaches et de veaux : la bonne agriculture est d’en avoir beaucoup et de trouver dans an bon système d’exploitation des ressour- :ces suffisantes pour les maintenir en bon état. —@ Ê =— SCIENCES HISTORIQUES. ‘ACADEMIE DES SCIENCES MORALES ET POLITIQUES. Séance du samedi 28 janvier 1843. M. Benoiston de Château-Neuf a la pa- role pour un rapport sur un Mémoire de M. Ravaisson relatif au mouvement de la | population de Paris. Le déplacement de : cette population a lieu de la rive gauche, et | surtout du centre de la ville, dans la direc- | tion du nord-ouest. C’est là un fait certain, et un fait qui est ancien; car, longtemps « avant la révolution de 1789, le territoire - sur lequel se trouvent aujourd’hui les dixième, onzième et douzième arrondisse- | ments, malgré ses églises, ses couvents, ses | écoles et ses colléges, avait perda beaucoup de l’importance numérique qu’il avait au temps où la capitale du royaume de France v était toute pressée autour de la Cité son … premier berceau. C’est sans fondement au- - cun que l’on accuse l'administration muni- |cipale de n'avoir rien fait pour s'opposer à | ce déplacement. On est injuste en ne lui tenant pas compte de ses efforts. Deux jar- | dins, celui des Plantes et celui du Luxem- | bourg, agrandis, rendus plus commodes et | plus agréables, des rues percées, presque | toutes les autres élargies, des ponts, des { marchés, une ligne de quais, des casernes, | plusieurs monuments, l'éclairage au gaz tintrodait jusque dans les quartiers les plus pauvres du faubourg Saint- Marceau, tels | sont les faits par lesquels elle peut ré- » pondre à des accusations irréfléchies. Depuis 11816, la population de Paris s’est accrue de | 12 172 070, et quoique les quartiers de la |rive gauche n'aient profité de-cette aug- jmentation que pour 1737, il n’en faut pas moins reconnaitre que cette augmentation, jils la doivent en entier à la largepart qu’ils | ont eue dans les améliorations exécutées | pendant les vingt dernières années. La po- | 236 pulation, c'est un fait incontestable, tend de plus en plus à se porter, non pas seule- ment sur les hauteurs de Montmartre et de Tivoli, mais à'se répandre sur la partie de la plaine qui est ‘bornée par la Seine du côté de Clichy et de Saint-Ouen. Ce fait, de quelle manière qu’on veuille lexpliquer, est un fait prévu et dont nous ne voyons aujourd’hui que le développement. Sans le faire remonter à la fondation de Lutèce, on peut dire que, depuis deux siècles, il poursuit sa marche régulière, et ne s’est point arrêté devant les révolutions. Sous Louis XIV, la rue Saint-Honoré était le cen- tre de Paris; soixante ans plus tard, ce fut le Palais-Royal; dans cemoment même, où toute l’activité commerciale l’a transporté dans les environs de la Bourse, il tend à franchir les boulevarts intérieurs. Il est probable que ce ne sera encore là qu’une halte. La communication de M. de Chateau- neuf a donné naissance à une discussion à laquelle plusieurs membres ont pris part. — M. Charles Dupin a expliqué le mouve- ment de la population de Paris par la ten- dance uniforme qu’ont les habitants de toutes les capitales à se porter vers l’ouest pourse mettre à l’abri des vents qui règnent le plus pendant l'hiver. Ainsi, depuis l’em- pereur Julien, qui bâtit le palais des Ther- mes, c’est toujours vers l’ouest que la ville s'est étendue, et cela malgré les obstacles primitifs que présentaient les débordements de la Seine et les marécages qui la bordaient sur les deux rives. M. Mignet a rappelé que sous Charles V, et plus tard sous Louis XIIT, à deux épo- ques bien importantes dans l'histoire de Paris, ce n’était pas vers l’ouest, mais bien vers l’est que la ville s'était agrandie. M. Dunoyer a prétendu que la cause pré- pondérante de ce mouvement était l’acti- vité industrielle qui, développée avec le plus d'énergie dans les provinces de l'ouest et du nord-ouest de la France, devait por- ter les habitants de Paris à s’en rapprocher le plus possible. M. Charles Dupin, sans contester entiè- rement la justesse de cette réflexion, a fait observer, que c’est vers l’est qu’est le plus grand foyer de notre industrie, dans l'AI- sace, à Strasbourg et à Lyon; que, de ce côté, ce foyer avait une profondeur de 130 lieues, tandis que, de l’autre, il ne s’éten- dait que jusqu’à l'extrémité du départe- ment de la Seine-Inférieure, et sur un es- pace de 56 lieues. M. Dunoyer a répondu que l’industrie des départements de l’est étant à une plus grande distance, devait exercer sur Paris une puissance attractive moins grande que l'industrie qui était établie presque à ses portes. - M. Béryat-Saint-Prix a communiqué à l’Académie un document que nous regret- tons de ne pouvoir reproduire. Ce docu- ment est une énumération en douze arti- cles ou propositions des pouvoirs éminents du pape, écrite en latin par un juriscon- sulte italien du dix-septième siècle. M. Mignet a lu un Mémoire de M. Ramon de la Sagra sur trois classes de la popula- tion des Etats-Unis, les aliénés, les sourds- muets et les aveugles. Parmi les nombres donnés par l’auteur, nombres toutefois pris par lui dans des relevés officiels, il s'en est trouvé un qui a de quoi surprendre. Dans l'Etat du Maine, le nombre des alié- nés, parmi les hommes libres de couleur, serait de 1 sur 14, d’après M. Ramon de la ; 237 Sagra, ou plutôt d’après des états dressés par le gouvernement américain. Des ob- servations qui ont été faites à ce sujet par MM. Villermé, Lucas, Rossi, Moreau, de Jones, Cousin et Passy, il faut conclure que la statistique dont on use et dont on abuse tant, n’est réellement une science qu’au- tant qu’elle opère sur des nombres vrais. Les chiffres sont si élastiques de leur na- ture qu’ils se prêtent à tout ce que l’on veut. Aussi voilà pourquoi la plus grande partie des calculsstatistiques ne sont, comme l’a très bien dit M. Rossi, qu’une règle de trois. La séance a été terminée par la nomina- tion qu’a faite l'Académie de M. Gueyer, en qualité de membre correspondant dans la section d’histoire, en remplacement de M. de Sismondi. C. B F. —— JEEe — ARCHÉOLOGIE. Canton de Cozes, arrondissement de Sain'es; (Charente-Anf.) Commune D’Arces: Arx, chateau fortifié; ou du latin arx, monticule. Arces est sur un haut coteau. La voie romaine qui partait de Tamnum pour se rendre directement à Mediolanum passait à Arces : on y trouve encore des briques romaines. Son église est dédiée à Saint-Martin, pa- tron des Gaules. C’est un vaste bâtiment restauré plusieurs fois et qui n’a conservé du style romano-ogival du douzième siècle que son abside à trois pans, les autres pans ayant été engagés dans les murs des tran- septs refaits et agrandis dans le quator- zième siècle: Cette église appartenait à un prieuré, et j'ai trouvé dans de vieux titres l'indication d’un prieur d’Arces du nom d'Arnaud Sauvestres, dont la signature est apposée sur la charte d’Obédience de Saint- Etienne de Vaux envers Maillezais, en 1239. La façade de Saint-Martin d’Arces a été refaite dans le dix-septième siècle, ainsi que les murs de côté de la nef. Les contre- forts, les bras sont du quatorzième siècle, Le clocher placé sur le chœur est octo- gone, et le pyramidion qui le coiffe a huit pans. On remarque encore les restes du massif où se logeait un escalier à vis exté- rieur, dont la partie supérieure est intacte et s'élève en cône aigu. €e qui reste de l’'apside présente sur la façade orientale un encadrement roman du douzième siècle, sous lequel on avait ouvert une large fe- nêtre ogivale du treizième siècle, aujour- d'hui bouchée. Les faces latérales ont conservé des doubles arcs roman-ogivales surchargés de dentelures et de reliefs et supportés par deux longues colonnettes à chapiteaux sculptés. La fenêtre simulée dans l’intérieur de l’arc romano-ogival est franchement à plein-cintre et pourrait bien appartenir au onzième siècle. Le comte de Vaudreuil, chef d’escadre, connu par de beaux faits d'armes, est né, dit-on, dans la commune d’Arces, d’autres disent à Rochefort. Ii commandait une escadre en 1778. Commune DE Barzan. Le nom de Barzan est celte. Il vient de Barz, poésie, inspira- tion, et ann ou hann, ici, lieu-ci. La borde, placée près de Barzan, vient du saxon, et signifie métairie. Une maison romaine occupait l’espace qui sépare aujourd’hui Barzan de Talmon. Les ruines sont éparses sur une assez large surface du Sol. On y remarque plus 258 particulièrement un môle (Bourignon, rech. p. 293), qui a 2 mètres 12 environ: d’élévation et 150 pas de circonférence, et sous lequel existe une voûte à cintre aplati. On a bâti sur cette masse le moulin du Fa, dont la dénomination latine annonce l’em- placement d’un de ces temples appelés Fanum, du celte fa, parole, dont les latins ont fait le verbe fare, parler.» Or, ce nom de fa, concourt avec celui de Barzan, à prouver que le vicus gaulois était la re- traite de Druides émettant des oracles sur Te Dolmen où les Gallo-Romains ont bâti le massif actuel du fu. Le mortier de cette construction est blanchâtre, et paraît com- posé de sable de mer et de chaux. On trouve sur le territoire de cette commune une grande quantité de briques romaines et de fragments de marbre. L'église de Barzan est de la période ogi- vale de la renaissance. Comuune DE Cnenac : Chenacurr, nom gallo-romain signifiant le chêne habité, sans nul doute pour rappeler le chêne des Druidées vénérés par la population celte du hameau. Le territoire excessivement pit- toresque de cette commune, ondulé, varié de coteaux, découpé par des sources vives, notamment celle de Chauvignac, était jadis couvert de forêts, et on y trouve encore des bois d’une certaine étendue qui four- nissent des arbres de grande dimension pour les constructions. Son église est dé- diée à Saint-Martin. Tout dans Chenac prouve que le village a été uu vicus qau- lois. - CoMMUNE DE MOorTAGNE : Mortagne à eu une assez grande importance dans les pre- miers temps de notre hisioire. C'était une petite ville très fortifiée au moyen-âge, érigée en principauté en faveur de la mai- son de Montberon. Maïhcin cite (p.171) une Beatrix de Mortagne mariée à Mille Ze Thouars, seigneur de Chabanais et de Confolens, puis une Marguerite de Mor- tagne, vicomtesse d’Aunay et Dame de Mortagne, de Saujon, de Cosnac et de Cozes, ; Mortagne a été bâtie par les Gaulois, son nom est celte et vient de 20r, mer, ta, @roupe où borne de lu mer. Mortagne est en effet bâtie sur la croupe d’un coteau qui sert de limite aux flots de la mer se mélant aux eaux de la Gironde. Pour quel- ques écrivains, Mortagne signifie terre sur la mer. La vieille ville appelée 7/ieille-Mortagne était placée à une certaine distance du bourg actuel au N.-0. On y rencontre sou- vent en labourant des voûtes et des restes de fours construits en briques. Au $. E. sont les ruines d'un formidable castrum qui occupait un rocher escarpé, et dont les abords étaient défeudus par des fossés profonds, des remparts, des chemins couverts et des souterrains. On rapporte qu’on y trouva, en 1810, une pièce d'or octogone, frappéeen l’an 118 de notre ere, ‘ayant deux têtes couronnées, et sur lerevers un faisceau de flèches, surmonté d’un aigle. Cette forme insolite doit faire suspecter cette trouvaille (Gauthier, stal. 55); ce qui est plus positif, c’est qu'en 1840 on a dé- terré une amphore dans laquelle étaient en grand nombre des monnaies romaines en argent et en bronze du haut et bas empire. Deux fontaines ont dû jouer un rôle dans les anciennes croyances populaires. L'une se nomme fondevine, fons devina où di- vona, fontaine sacrée, et l’autre fontaurtt, 239 fons auricularia, source conseillère ou ins- piratrice. Dansles rochers qui bordent la Gironde, est creusé dans le roc vif l’ermitage dédié à Saint-Martial. Cette retraite fort célèbre passe pour avoir été la demeure de Saint- Martial lui-même, dont le zèle évangélique et les prédications firent de nombreux pro- sélites au christianisme. Les prédications du saint hermite enflammèrent l’ardeur d’un enfantde Mortagne, de Saint-Auzonne, qui fut le disciple le plus célèbre de Martial, et qui partit de Mortagne pour aller conver- tir à la foi chrétienne les habitants payens d'Angoulême et leur gouverneur romain Garrulus. Saint-Auzonne recut le martyre à Angoulême sur l'emplacement où plns tard fut élevé le couvent des Ursulines, et la première église bâtie à /nco/isma lui fut dédiée, Une des prosélites du saint, nom- mée Calefagia dans les légendes, vécut dans une retraite avec quelques saintes femmes au lieu où Auzonne avait perdu la vie. Arnaud de Corbon chassa les Anglais qui assiégeaient Mortagne en 1375, sous Charles V, On lit dans les rôles gascons le titre d'une charte de Richard II, du 24 février 1396, qui concède à Edmond, duc d'York, le château et la chatellenie de Mou- reteigne-sur-Gironde. : Je nai trouvé qu'une seule fois une cita- tion relative à Mortagne dans les titres du ouzième siècle. Vers 1037, Besly rapporte (p. 160) dans la vie de Guy-Geoffroy-Guil- laume VII, duc de Guyenne et comte de Poitiers, « que Mortaigne-sur-Gironde, fut assiégée et réduite à une telle extrémité, qu’elle était preste à se rendre sans une bonne armée qui vint à son secours. » Son église est dédiée à saint Etienne, mais des. chartes de 1374 et de 1398 citent les églises de Saint-Jacques et de Notre-Dame- de-Mortagne. Cette dernière appartenait à ua abbaye, etil yavait aussi un monas- tère de femmes sous-le vocable de Sainte- Catherine. ; Commune pe Brie-sous-MorTaene : Brie, du celie briga ou briva, lieu sur une ri- vière, ou du celte bry, terre glaise. Ce nom se reproduit fréquemment dans la Saintonge, et on a Briou, Brou, Brie-sous- Matha, etc., dont les dénominations appar- tiennent à la langue celtique. Il se pou:rait que ce nom vint également da mot gaulois brigies, colonie. Commune D ÉPaRGnes : D'épar fosse (Glos- saire, de 1352). Son église dédiée à saint Vincent n’a rien de remarquable. Commune DE Froirac. Il y a plusieurs endroits de ce nom en Guyenne. Son église dédiée à saint Etienne, occupe une position isoiée dans une gorge profonde et appar- tient à l'époque roman-byzantine, Par ses vastes proportions, elle a dû dépendre de quelque communauté religieuse. Dans les rochers coupés à pic qu'en remarque sur le territoire de cette commune sont creu- sées plusieurs excavations, larges de deux inètre, qui ont dù être des demeures gau- loises en temps de guerre et qui ont pu servir plus tard à des retraites de Céno- bites. Des sentiers étroits aussi creusés dans le roc, font communiquer ces cellules entre elles. Commune DE Bourenac : Du celte bou, eau, ruisseau, et acum, lieu habité, ainsi nommé à l’époque gallo-romaine. Ce ha- meau est placé sur un ruissean qui va se perdre à la Gironde. COMMUNE DE Sainr Seunin D Uzer : Saint- ne | 240 Seurin était abbé de Saint-Maurice de : Gaunes en 509 (Chroniq. de St-Denis, 1, 59) et uzet, vient d’uzagium, coutume. Dans la partie élevée du bourg, sur un rocher s'élevait un castrum fortifié par l'art et par la nature. Ce hameau placé sur la voie militaire de Blaye, Blavium à Tam- num; talmont, paraît avoir été une man- sion romaine, car on y a découvert en 1836 des restes d’édifices romains. COMMUNE DE SAINT - ROMAIN -DE = BEAU- MONT. Ce hameau, chef-lieu de la coms mune est placé sur les bords de la Gironde, et a dû être traversé par la voie militaire romaine de Blays à Talmon. Il y a un foule de lieux dans le département dédiés à saint Romain, pieux personnage qui vivait au temps de Saint-Benoît et de Saint-Seurin dans le sixième siècle, et qui était abbé du monastère d'Auxerre. Cette commune n’a rien conservé à ma connaissance, qui puisse intéresser l’archéologie. Lesson. COURS PUBLICS. ATHÉNEE. Cours de chimie. M. Anatole Demoyencourt a commencé mardi dernier à l’Athénée un cours de chi. mie appliquée à l’industrie et. il a rempli avec succès la mission dont il a été chargé. Quand on se rappelle qu’à l’Athénée ont commencé, il y a peu de temps encore, ces professeurs qui attirent maintenant à la Sor- bonne et au Conservatoire un si nombreux concours d’auditeurs, on aime à voir un jeune homme qui débute si bien dans la science venir s'exercer aussi sur ce même théâtre. M. Demoyencourt avait pris pour sujet de sa leçon /4 conservation des bois par le procédé Boucherie. Ki a exposé avec une lacidité remarquable l’histoire des altéra- tions du bois et des moyens qui ont été suc- cessivement proposés pour les arrêter. L’au- ditoire nombreux s’est trouvé compléte- ment satisfait de ce jeune professeur, et les applaudissements qu’il a reçus à la fin de sa leçon sont pour lui un gage certain de lin- térêt qu’on lui porte et un bel encourage- ment pour ce qu'il doit faire dans l’avenir. Si lP'Athénée voyait ses professeurs animés du même zèle, imbus du même esprit et réus- sissant aussi bien que M. Demoyencourt, nous pourrions lui assurer e::core quelques siècles d'existence. a ——_—_— ee —__——_——— Le Rédacteur en chef : Le vicomte 4. DE LAVALETTE. BIBLIOGRAPHIE, ALMANACH-BOTTIN du commerce de Paris, des départements de la France et des principales villes du monde ; 600,000 indications ou renseigne- meats; un fort volume grand in-8. de 1,800 pages. ( Quarante-sixième année). Prix à Paris: broché, 12 fr. ; relié, 14 fr. Le bureau de l_Æmanach-Bouir est à Paris, rue J.-J. Rousseau, 20. L'Almanach. publié par M. Bottin, est uu in- dicateur commercial et statistique toujours bien complet, ILest, chique année, recoposé en entier, au moyen d’éiéments recueillis à Paris par des cm- ployés surs et honnètes, et au dehors de Paris, &u moyen de voyageurs dirigés sur tous les points de la France et d'une correspondance immense. Aux notices statistiques placées en tète de chaque département, où qui sont répandues dans tout le Livre, on reconnait le faire de celui qui a introduit cn France les Annuaires stalistiques de départe- ments. PARIS.—JIMP. DE LACOUR ey MAISTRASSE fs; rue Sant-Hyacinthe-S.-Michel, 43. à + $ 10° armée. L'EC a = (OMMAIRE. — ACADÉMIE DES SCIEN- : CES. Séance du lundi G février. —SCIENCES | NATURELLES. GEOLOGIE, Etudes des mon- | tagnes de la Thuringe ; Cradner. — Sur le dilu- vium de la France; Fournet. — SCIENCES ME- DICALES. PHRÉNOLOGIE. Quelques observa- tions sur les articles publiés par l’Echo. — TO- XICOLOGIE. Résultats de l’empoisonnement par l'acide arsénieux; Chalin. — PtYSIOLOGIE VEGETALE. Sur le mode et les circonstances de développement d'un végétal mycroscopique dans les liquides albumineux, normaux et patholosi- ques (premier article) ; Andral et Guvarrel, — ZOOLOGIE. Jndex ornithologique; Lesson. — Sur les coquilles vivantes, mais jusqu’à ce jour seulement connues à l’état fossile; Forbes. — SCIENCES APPLIQUÉES. ECONOMIE SO- CIALE. Question des sucres. Observations préli- minaires. — AGRICULTURE, Conservation des blés. — HORTICULTURE. Greïfe du châtaignier sur le chêne. — ENTOMOLOGIE AGRICOLE, Histoire du thrips olivarius ; le vicomte de Thury. | — ARCHÉOLOGIE. Fouilles du Château-Gail- | lard; l'abbé Cochet. — FAITS DIVERS. — BIBLIO GRAPHIE. ! | DRE (ee | ACADÉMIE DES SCIENCES. | | -Séence du lundi 6 février. | | . 9 BA . p y , |. L'Académie, dans cette séance a procédé \\Ja nomination d’un membre dans la sec- | tion de médecine et de chirurgie, en rem- * placement de M. Double. Les candidats | étaient, en premiéreligne,exæquo, MM. An- dral et Poisseuille ; en seconde ligne, M. Cru- veilhier ; en troisième ligne, ex æquo , MM. Bourgery et Jules Guérin Au milieu | de ces hommes à mérites si divers, mais | mon à mérites égaux, l’Académie à su faire un choix digne d'elle en appelant dans son sein M. Andral. 56 membres avaient droit | de voter; 55 ont usé de ce droit, et, sur ces 55, M. Andral a obtenu 42 voix. M. Jules Guérin en a obtenu 5, M. Poisseville 4 et | M. Cruveilhier 4, | k Tous ceux qui prennent quelque intérêt à l'avancement des sciences verront avec plaisir M. Andral entrer à l’Académie. Sans analyser tous les travaux de ce sa- * vant, sans rappeler tous ses titres à la place | d’académicien, disons en passant que ses : recherches sont empreintes d’un esprit d’ob- Servation péu commun à notre époque, et que ses derniers mémoires présentés à l’A- : cadémie sont , depuis quelque temps, ce que cette sayante assemblée a reçu de plus veuf et de plus intéressant. M. Bouchardat a envoyé à l’Académie un mémoire intitulé : Recherches sur Lac- lion des sels ammontacaux sur La végétation. Déjà plusieurs chimistes se sont occupés de cette question et l'efficacité des sels am- moniacaux dans les engrais, est admise au- jourd’hui par les savants qui ont porté leurs Re À Paris. — Jeudi, 9 Février 1843. DILE———— U MONDE vues sur les applications agricoles. M. Bou- chardat, pour étudier l’influence des sels ammoniacaux sur la végétation, s’est servi du sesqui-carbonate, du bi-carbonate, du sulfate, du chlorhydrate, du nitrate d’am- moniaque. Ce sont les seuls sels qui peu- vent s'offrir dans le cours naturel des cho- ses aux racines des plantes. Des branches du mimosa pudica furent placées dans des flacons munis d’un bou- chon foré, remplis d'eau de Seine filtrée (chaque branche contenue dans un vase séparé). On ne soumit ces branches à l’ex- périence que lorsqu’elles furent pourvues de racines adventives ; on n’admit que celles qui étaient vigoureuses et dont le feuillage était à la fois bien vert et très sen- sible. D'autre part on fit dans l'eau distillée des solutions contenant 171000 des sels am- moniacaux précédemment désignés. Ces solutions remplacèrent dans les flacons l’eau de Seise; plusieurs plantes furent conservées dans l’eau pure pour avoir un terme de comparaison. Après 24 heuresles plantes végétaienten- core bien, mais les feuilles avaient perdu une partie de leur sensib. lité: Après 48 heu- res les plantes végétant dans les flacons con- tenant les solutions de carbonate d’amr:o- niaque étaient privées de toute motilité, les feuilles inférieures étaient tombées ; le len- demain la branche était morte. La plante de mimosa végétant dans la solution de nitrate d’ammoniaque résista un jour de plus ; celle qui était dans la so- lution d’hydrochiorate deux jours, mais après 6 jours tous les plans avaient péri. On a réduit la solution des sels ammo- niacaux à 171500 et des résultats analogues furent observés. M. Bouchardat , pour répondre à toutes les objections qui auraient pu lui être faites, a répété ses expériences sur les mentha aqua- tica sylvestris et sur le polygonum orten- tale. Il a vu que tout se passait comme chez les plantes qui ne peuvent vivre long- temps dans l’eau sans périr. L’auteur du mémoire a constaté aussi que l'influence fâcheuse des sels ammoniacaux est encore évidente à 173000. 11 est vrai que M. Bou- chardat a expérimenté dans l’eau. Il fal- Jait maintenant agir avec les plantes, dans la terre, Il a pris alors le chou cuitivé ( bras- sica oleracea). Il en plante plusieurs plants dans un mélange de terreau et de bonne terre de jardin, à parties égales. Ces choux étaient placés chacun dans une caisse de même capacité, avec un poids semblable de terre. On les arrosa avec de l’eau pure, jusqu’à ce qu’on les vit bien repris. Puis on commença à les arroser avec des solutions de suls ammoniacaux contenant 171000 des sels en dissolution. L'expérience fut ainsi continuée 30 jours pendant les mois N° 11. SAVANT. TRAVAUX BES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. 'Ecxo pu MONDE SAVANT paraît le SEUDE etle DIMANCHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de :,200 pages chacun. On $’abonne : PAR1s, rue des PETITS-AUGUSTINS, 21, et dans les (épartements chez les principaux libraires, et dans les bureaux de la Poste et des Messageries. Prix du journal : PAR:S pour un an © 25fr., six mois 13 fr. 50, trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 30 fr., 16 fr., 8 fr. 50. 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Cette action nulle des seis ammoniacaux sur les choux arrosés avec des dissoiutions de ces sels semblerait infirmer les premië- res expériences de M. Bouchardat. Mais M. Bouchardat prouvera dans des travaux subséquents que les sels ammoniacaux n’ont produit aucun effet nuisible parce qu'ils n’ont pas été absorbés ; ils ont été retenus par le terreau. De là M. Boachardat con- clut : 1° que les dissolutions des sels am. moniacaux déjà nommés ne fournissent pas aux végétaux l'azote qu'ils s’assimilent : 2° que, lorque cesdissolutions à 111000 sont absorbées par les racines des plantes, elles agissent toutes comme des poisons éncrgi- ques. M. Cornay a adressé à l’Académie la fin de son mémoire sur l’embaumement. Après ayoir fait conpaître plusieurs formules qui pourraient être employées pour conserver les cadavres, et après avoir signalé les in- convénients plus ou moins graves qu'ils renferment M. Cornay finit par énoncer que le sirop de dextrine obvie à tous ces inconvénients et peut rendre de grands services en anatomie, Ainsi, une simple in- jection dans les artères de sirop de dextrine suffira pour préserver les cadavres de la putréfaction pendant le temps de leur dis- section ; et si l’on vouiait pousser plus loin la préparation , on pourrait leur faire des injections sous-cntanées, Ainsi on s’en ser- "virait acc avantage dans l’embaumement. Plusieurs expériences de M. Cornay prou- vent que la viande peut se conserver sous l'influence du sirop de dextrine. Aussitôt que la viande est imbibée de sirop (ce qui se fait dans deux ou trois jours) on peut ia faire dessécher, elle se conserve parfaite- ment. M. Cornay pense que le sirop agit d'abord sur la viande en absorbant son humidité ; il la pénètre et s'étend avec l’eau de la viande. Mais, si on les laisse au contact sans les dessécher, il y aura fermentation alcoc- lique , et l'alcool pourra bien agir secon- dairement sur la viande. Ainsi le sirop de dextrine peut être em- ployé avec avec avantage dans les amphi- théâtres, vu sa faible valeur, et parce qu'il ne change pas la couleur des matières or- ganiques, si ce n’est qu'elles pourraient devenir, après une longue macération, la peau, par exemple, très blanche, les muscles un peu moins vifs en rougeur. M. G. Guibourt a envoyé à l’Académie \r N D44 une note historique sur la combustibilité du diamant. Selon M. Guibourt l'hon- neur d'avoir découvert que le diamantest combustible n'appartient pas à Newton, mais à Poëce de Boot, médecin de l’empereur Rodolphe IT et auteur d'une.histoire des pierres précieuses. Cet ouvrage est certai- nement antérieur à la mort de Rodolphe, arrivée en 1612, car ce prince ne s'y trouve pas nommé sans que Boëce n’ajoute aussi- tôt : Empereur auguste, très invincible et mon seigneur très clément. D'ailleurs, une seconde édition en a paru à Leyde en 1636, avec des annotations d’'Audré Toll, six ans avant la naissance de Newton, et l’on en trouve assez facilement une traductiôn française, imprimée à Lyon en 1644. « Le propre du vrai diamant, dit Boëce de Boot, est de recevoir la teinture qui s’y applique et s'y unit tellement quelesrayons qu'il jette en sont considérablement au- gmentés, Aucune autre pierre précieuse ne peut s’y unir ainsi, ni en tirer aucun éclat. Or cette teinture se fait avec du mastic mondé, noirci avec un peu de noir d'ivoire. Le diamant chauffé étant appliqué sur ce mastic un peu chauffé lui-même, il y adhère incontinent d’une vraie et forte union que toutes les autres pierres pré- cieuses repoussent. dJ’estime que cette mutuelle union du diamant et du mastic procède d’une ressemblance dans leurs matières et qualités; car les choses sem- blables se plaisent et s'unissent avec leurs semblables. Ainsi, les choses aqueuses se mêlent aux aqueuses, etc., etc., etc. Les choses qui ont une matière dissem- blable ne se conjoingnent pas : ainsi l’eau ne peut étre mêlée à l'huile, quoique l'huile soit liquide, parce qu’elle est de la nature du feu ; la gomme de cérisier peut se dis- soudre dans l’eau à cause qu’elle est de nature aqueuse; la gomme de mastic ja- mais, parce qu’elle est de nature ignée (combustible), et pour cette raison, elle estjointe facilement à l’huile, comme toutes les choses qui sont de nature ignée et qui peuvent être facilement réduites en flamme. Donc, puisque le mastic, qui est de nature ignée, peut être uni facilement au diamant, c’est un signe que cette union se fait à + cause de la ressemblance de ia matière, et que la matière du diamant est ignée et sul- furée , et que l’'humide intrinsèque et pri- mogène d’icelui, par le moyen duquel il a été coagulé (c’est-à-dire que le dissolvant primitif duquel il s’est séparé à l’état solide) a été entièrement huileux et igné , tandis que l’humide (le dissolvant) des autres pierres précieuses a été aqueux de plus à cause qu'étant échauffé il attire (comme l’ambre qui est de nature ignée) les petites pailles, il ne faut pas s’étonner si la sub- stance grasse , huileuse et ignée du mastic lui puisse tellement être appliquée et unie que la vue n’en soit pas terminée eti qu'il n’en soit pas ainsi pour les autres pierres précieuses. que celui à quimon epinion ne .salisfera pas en apporte une meilleure. Vouloir donner une analyse des phéno- mènes psychiques, vouloir expliquer la fo- lie en s'appuyant sur les données de la psy- chologie, d’une science qui n'existe que de nom, c'est une tentative bien vaine et tou- jours infructueuse. Quelques hommes im- bus d'idées métaphysiques ont bien pu cou- cevoir une pareille entreprise, mais qu'un savant, éclairé par les lumières de l’anato- mie et de la physiologie, vienne pour la réaliser, c’est là une chose qui ne se com- prend pas. Nous avons vu avec peine un 245 medecin de l'asile des aliénés de la Seine- Inférieure envoyer à l’Académie un long mémoire où la psychologie souille de son contact une science basée sur des observa- tions positives, la physiologie. Le Mémoire de M. Parchappe est intitulé: Æssai de psychologie empirique pour servir de base à une $yÿmptomatologie de la folie. Nous de- manderons à l’auteur de ce travail de jus- tifier ces mots de psychologie empirique, qui, si nous les comprenons bien, veulent dire psychologie déduite de l'observation. Or, quels sont les faits, quelles sont les ob- servations sur lesquels repose la psycholo- gie ? La psychologie aurait-elle la préten- tion de nous fournir autre chose que des hypothèses et des idées spéculatives ? non ; son rôle se borne là, et le mémoire de M. Parchappe, quoiqu'il renferme une pompeuse analyse de l’entendement, n’est pas encore destiné à la constituer en science réelle. M. Flourens, en rendant compte de ce travail, a observé avec juste raison qu'il aurait dù être envoyé à l’Académie des sciences morales et politiques. Là, en effet, il est permis de tout dire en fait d'hypo- thèses et de théories philosophiques. Mais à l’Académie des sciences on rit des philo- sophes et l’on veut des observateurs. nee ——— SCIENCES NATURELLES. GEOLOGIE. Étude des montagnes de la Thuringe. M. Credner. La Thuringe est une des contrées qui, avant toutes les autres, furent examinées d’après les principes de Werner. Jusqu'en 1820, le sol d'aucune province de PAlle- magne n'était si bien connu que celui de la Thuringe : les ouvrages importants de Heim , de Voigt, de Freisleben et de Hoff nous en ont donné des descriptions juste- ment appréciées. Depuis cette époque, la Thuringe a été négligée par les géologues. A la vérité, MM. de Buch, Krug de Fidila, de Hoff, Cotta et Mahr ont publié quelques mémoires concernant cette province, mais ces travaux sont restreints à des localités, Il en est de même des cartes géologiques. Une carte du comté de Henneberg, et quel- ques esquisses de M. de Hoff sur la forma- tion des grès dans la Thuringe , ainsi que sur les rapports géologiques de Cobourg et de Gotha, voilà à peu près tout ce qui a été publié. C'est aux soins de ce dernier géologue que nous devons la section de Gotha, de la grande carte géologique du nord-ouest de l'Allemagne, publiée par M. Hoffmann en 1829. Cependant, quelque bonne et quel- que exacte que soit la carte de de Hoff, elle ne représente guère que la plaine entre Eisenach et Weimar, où le grès bigarré, le muschelkalk et le keuper dominent. La constitution des montagnes de ce même pays serait mieux connue, si M. Kuhn, de Freiberg , avait pu publier la belle carte géologique qu'il a faite, il y a plus de trente ans, par ordre du gouvernement de la Saxe. En ordonnant l'exécution d'un travail aussi important, conçu d’abord par le célèbre Werner, ce gouvernement éclairé s'est mis à la tête des entreprises de ce genre, dans lesquelles, du reste, il n'a été suivi, jusqu’à présent, que par les gouvernements de la France et de l'Angleterre. Malheureuse- ment , la carte de M. Kuhn est restée ma- nuscrite. . kalkfeldspath ( labrador ) ; alors seulement 246 Eu travaillant sur ces matériaux, j'ai composé une carte géologique des monta- gnes de la Thuringe qui fait suite à la sec-" tion de Gotha et qui fait partie de la grande carte du nord-ouest de l’Allemagne, de M. Fr. Hoffmann. Composée de deux feuil- les, elle donne le tableau géologique de toute la contrée comprise entre le revers méridional du Harz, d’un côté, et les villes de Cobourg, de Gotha et de Meiningen, de l’autre. L'échelle en est assez grande pour représenter certaines couches isolées et de peu d’étendue, mais répandues sur toute la surface de la Thuringe. Cependant, quelque exacte que soit cette carte, elle est loin d’avoir atteint ce degré d’exactitude qui donne une si grande va- leur aux cartes géognostiques de notre épo- que. La cause en est peut-être dans la trop grande attention avec laquelle l'auteur a traité les formations récentes de cette con- trée au détriment des formations primai- res; on y verrait peut-être d’autres défauts encore : ainsi, la section de Gotha, par M. Hoffmann, donne une fausse direction aux limites du muschelkalk, en les éten- dant jusqu'a Schwabhausen , au sud de Gotha. Quant à la limite entre le keuper et « le muschelkalk, dans la pleine entre Eise- « nach et Erfurt, on peut la fixer avec pré M cision aussitôt qu’on est d’accord sur les couches qu'il faut attribuer soit à l’une soit à l’autre de ces deux formations. On peut en dire autant des formations de la partie montagneuse de la Thuringe, surtout des masses que M. Credner , en suivant M. de Buch, désigne sous le nom de mélaphyre. Si l’on comprend sous ce nom une compo- sition d’augite et de labradorite , comme le mélaphyre du Tyrol méridional, on risque de tomber dans une erreur manifeste, au moins pour cette formation telle qu’elle se trouseen Thuringe; car jusque aujourd’hui personne n'y a découvert de pyroxène; aussi M. Credner, qui mieux que tout au- tre connaît les minéraux de ce pays, ne mentionne-t-il qu'un seul minéral qui ait de la ressemblance avec le pyroxène. Quant à moi, j'ai examiné avec tout le soin possi- ble les prétendus mélaphyres de Suhl, de Benshausen, de Frauenwalde, de Schmie- defeld , d’Ilmenau, sans y avoir trouvé la moindre trace de pyroxène. Il se pourrait cependant que le minéral trouvé dans ces prétendus mélaphyres, et nommé feldspath par M. Credner, ne fût en réalité que le DRE RUN Pots M ST RS on serait autorisé à désigner la roche noire de la Thuringe par le nom de mélaphyre , en supposant, toutefois, que M. G. Rose soit dans le vrai, lorsqu'il prétend que le labra- dor ne paraît qu'avec l’augite, et jamais avec l’amphibole. En attendant, cette dé- nomination de mélaphyre ne pourra être que provisoire. Un autre caractère du mélaphyre est qu'il ne contient pas de quartz : Voigt l’a prouvé il y a cinquante ans, et M. Credner vient de confirmer l'opinion de ce géologue distingué. Or, je n’ai trouvé adu quartz ni dans le mélaphyre rouge-brunâtre de Ben- shausen, ni dans le mélaphyre noir fonce de Suhl, de Schmiedefeld et de Frauen- walde; mais j’en ai découvert dans le mé- | laphyre vert clair près du moulin Butt- mühle, au-dessous de Mehlis.Ce mélaphyr e | contient beaucoup de caleaire , et il se lie intimement aux roches rouge-brunâtre de Benshauser. M. Cotta le nomme ineélaphyre quoique l'extérieur en soit d’une couleur différente de celle des autres mélaphyres, 20 M nl défense tot dé Se :qu'il ne contienne pas de pyroxène vi- ible. Je crois néanmoins ÿ avoir découvert tuelques différences en le comparant aux ibches analogues du Harz, de la Hesse, du richtelgebirge, de Nassau, de la Bohème et re l'Ecosse. En suivant la vallée de Mehlis jusqu à enshausen, on rencontre une suite de ro- ‘hes d’une nature très différente.On y voit : ‘° ces masses d’un vert clair dont j'ai parlé lus haut, et qui contiennent beaucoup de arbonate de potasse et un peu de quartz; du schiste argileux noir à couches bien istinctes , ayant une direction constante Le 11, 3, 4, d’aprèsla boussoie de Freiberg; : ° des roches schisteuses, prenant une cou- eur rouge-brunâtre après avoir été expo- -ées à l'air pendant quelque temps, et pré- “entant alors un brillant métallique dans eur cassure longitudinale; 4 rune roche ion scbisteuse, mais d'une couleur rouge- >ruvâtre, et semblable à la sanguine. Tou- es ces roches passent les unes aux autres ans que l’on puisse y remarquer aucune li- yne de démarcation. Le schiste argileux noir s’ychange pea à peu en unschiste argi- “eux rouge-brunâtre non stratifié, c’est-à- lire en mélaphyre. C'est ce Gui prouve qu'il faut attribuer ces transformations à l'oxydation du fer, qui entre de plus en blus dans la composition de ces roches. La richesse en fer de ces roches est si con-idé- able, que M. de Buch appelle son méla- iphyre la mère du fer. | Ne pourrait-on pas conclure de ces faits qu'il existe une grande liaison entre toutes 1ces roches, lesquelles ne se distinguent les lunes des autres que par leur composition (comme le granite et le gneiss), ou par les (rapports de la quantité de silice qu’elles icontiennent aux bases, et aux sels, tels que le carbonate de chaux ou de magnésie ? Or, si cela est vrai, toutes les roches dont, se- ‘on Werner, sont composées les formations primaire et secondaire n’appartiendraient |qu’à une seule et grande chaine de forma- |tion : les extrêmes en seraient, d’un côté, . l'acide silicique pur, comme le quartz dans le granite; de l’autre côté, des oxydes, tels | que de l’oxyde de fer, ou des sels, tels que le carbonate de chaux et le carbonate de }magnésie; enfin, il y aurait aussi des com- | binaisons de carbonates et d’oxydes, comme on en trouve près de Wetziar et de Suhl. Actuellement, je parlerai du grès jaune de Gotha. Après l'avoir rangé parmi les | grès bigarrées, M. de Hoff l’a cru identique } au quadersandstein , en l’attribuant à une formation plus récente que celle du grès bigarré. Ce n’est qu'après la découverte du : keuper entre Weimar et Eisenach qu’on a commencé à Jui donner lé nom de grès- keuper, et c'estsous ce nom qu’on le trouve sur la carte de M. Hoffmann. M. Credner, |aucontraire, range le grès jaune parmi les grès du lias en se basant sur l’analogie de cette roche avec le grès-lias de Co- bourg. Peu de géologues ont adhéré à cette hypothèse, par la raison que le lias me se trouve point sur le revers septen- _ tronal de la chaine du Thuringer-Wald, | Cependant une découverte récente vient | à l’appui de cette hyÿpothèse, puisqu'on a trouvé du lias sur ce mêruc revers septen- trional. Dans une chaîne de montagnes, près d’Eisenach, on distingue les sommets du Mosenberg et du Schierberg, formés de grès jaune, mais que la carte de M. Hoff- man indiqué sous le nom de grès bigarré, probablemént à cause del’argile rouge qui couvre le pied de toute cette chaîne ) Sans 248 cependant entrer dans la composition des différen'es espèces de grès qu’on y trouve; or, c’est là qu’on a découvert le lias. M. Credner a consacré une partie de son mémoire à l'analyse du grès-lias d’'Eise- nach. fl a trouvé dans ce lias des corps cy- lindriques ressemblant à des bélemnites et analogues à ceux qu’on a extraits du lias de Saint-Loup, près de Montpellier. * (Ann. des sc. géolog.) Sur le diluvium dela France, par M. Fournet. M. Fournet a présenté a l'Académie un mémoire sur le diluvium de la France, nous croyons devoir en rapporter les con- clusions, nous réservant de donner à nos lecteurs le rapport qui sera fait plus tard. En examinant, dit M. Fournet, la di- men ion des blocs transportés, on voit que les plus gros de ceux de la France n’attei- gnent généralement pas 1 mètre cube, quand ils sont réellement arrondis. Ils peuvent bien aller au double dans quelques cas, mais alors ils sont simplement jetés à quelques pas de leur gîte primitif. Onssait , au contraire, que ceux des Alpes sont colossaux. Ainsi donc l'intensité du phénomène erratique est, jusqu’à un cer- tain point, proportionnelle aux pentes et aux vitesse des courants. Les glaciers auraient-ils produit un as- sortiment pareil? j’en doute; car leur pres- sion lente, mais continue, devait démolir et pousser indifféremment des quartiers gi- gantesques dans les vailées de la France centrale aussi bien que sur les rampes des Alpes. Il résulte donc de là que les glaciers n'ont évidemment joué aucun rôle dans les effets dont il a été question dans ce mé- moire. SCIENCES MÉDICALES. PHRÉNOLOGIE. Lorsque nous avons publié , dans notre tourpal, quelques articles sur la phrénolo- gie, nous n'avons eu qu'un seul but, celui de constater l’état actuel de la science. En nous abstenant de toute réflexion ; nous avons indiqué suffisamment à nos lecteurs que nos opinions particulières étaient hors de cause. Cette réserve sur des points de lorganisation humaine qui ont en- core besoin d’expériences et de temps pour être formulés en doctrine, nous au- torise à reproduire la lettre que nous a- x dresse à ce sujet un de nos abonnés. Angers, 31 janvier 1843. Monsieur, Les derniers articles de votre journal, sur la phrénologie, m'ont fait naître quel- ques pensées que je prends la liberté de vous transmettre. Trois classes de savants me semblent s’é- tre occupés de la phrénologie par des mo- üfs bien différents : Les premiers ont cru, (je n’oserais dire désiré) trouver dans les phénomènes phré- nologiques , au moins de fortes raisons de douter de l’existence de l'âme humaine, et ont donné lieu par là à des accusations de matérialisme:;. Les seconds, plus rationnels, ne se sont occupés de ces phéuomènes que comme physiciens ; : Les troisièmes , enfin, trop préoccupés sans doute, mais mus par des sentiments que je respecte infiniment, ont craint de voir tourner au détriment de la morale et de la religion les conséquences que lon pa- [ 249 raissait vouloir tirer de ces mêmes phéno- mènes. Je crois que c’est bien ici le cas d’appli- quér'cét adage: In medio stat virtus. Avant d'aborder cette ques ion, je pose- rai deux principes confirmés par l’expé- rience : 1° L'homme naît avec une prédisposition à telle vertu ou à tel vice , de là la diversité des penchants et des caractères. En d’autres termes, il y a des différences nalives dans les dispositions morales des hommes, commeil y en a dans leurs formes physiques ; je crois que la philosophie et la religion, la raison et la foi sont ici d'accord. Que ces différences soient inhérentes aux facultés de l'âme ou viennent de la confoc- mation des organes physiques, qu'importe, le fait n'en demeure pas moins certain. 2° L'éducation modifie profondément ces prédispositions natives ; un homme né pour la vertu peut devenir pervers par suite d’une mauvaise éducation , et réciproque- ment; ce fait est reconnu et avoué par tous les partis. Cela posé, je dirais aux premiers: Vous avez remarqué que des altérations plus ou moins profondes dans les organes physi- ques influent (ou du moins jaraissent in- fluer) sur Îles phénomènes intellectuels, soit ; mais en conclure que ces organes pro- duisent ces phénomènes, c’est faire dire à J’expérience ce qu’elle ne dit pas, ce qu’elle ne dira jamais. L'âme, alors mal servie par ces organes, est entravée dans ses manifestations exté- rieures ; ses relations avec les autres inte!- ligences, qui ne peuvent s'établir que par les sens , sont en partie rompues, ce qui constitue la déraison: voilà seulement ce qu'il nous est permis de conclure , et peut- être tout ce qu il nous est donné d’ensavoir. J’ajouterais à cela : Vous admettez que l'éducation peut modifier ces prédisposi- lions natives , est-ce donc que l’éducation modifie les formes physiques des organes ? Non : le crâne du scélérat devenu homme de bien par suite d’une bonne éducation, n’en conserve pas moins tousles caractères phrénologiques de la scélératesse ; done, sans nier absolument l'influence des orga- nes , il est légitime de conclure que l’édu- cation atteint l'âme elle-même, puisque les phénomènes moraux se trouvent si profon- dément modifiés sans que les organes phy- siques le soient, ï Ce peu de mots suffit pour prouver aux troisièmes qu'its ont tort de s’effrayer au- tant des travaux des seconds. L'homme se sent, il est vrai, plus ou moins entraîné vers telle ou telle action coupable; mais il ne sent pas moins que quand il cède c’est librement, et qu’il pour- rait résister ; mais en a-til toujours Ja force ?.... Sans entrer dans une discussion que ne comporte pas la nature de cette lettre, ne suffit-il pas, pour justifier la pro- vidence , de supposer que les seccurs sont proportionnés aux obstacles et ia récom- pense aux efforts ? Je dirai en finissint(sans admettre néna- moins que toujours les caractères phrénc- logiques s'accordent avec les dispositions de l’âme), qu'il est possible que cela arrive souvent ; c'est à l'expérience à nous éclai- rer sur ce point, et en ce sens les travaux des seconds me paraissent dignes d'intérêt : sans doute on pourra abuser de cette science au profit des mauvaises passions; de quoi n'abuse-t-on pas? Mais on ne pourra ja- mais, quoiqu’on fasse, en tirer aucune oh- 250 jection sérieuse, et nuisible aux intérêts de la morale et de la religion, L'un de vos abonnés, L. G. TOXICOLOGIE, Résultats de l'empoisonnement par l'acide arsénieux ; par M. Chatin. L'auteur croit devoir tirer les conclu- sions suivantes des observations et des ex- périences qu'il a faites. i° L’acide arsénieux est absorbé par les voies respiratoires, comme par l’estomac et la surface sous-cutanée. 2° Il est porté dans les organes, mais plus particulièrement daus le foie, et est éliminé par les urines; toutes choses que M. Orfila avait prouvées pour les deux autres modes. 3° L’acide arsénieux est éliminé en des temps qui varient suivant les espèces ani- males. 4 Chez certains animaux, le premier effet de l'acide arsénieux est d'augmenter l'appétit. 5° Les animaux ne supportent pas tous également cette substance toxique. 6° La différence d'action de l’arsenic ne peut être rapportée seulement au volume des individus, non plus qu’à leur nature carnivore ou végétivore. 7° Les animaux qui supportent le moins l'acide arsénieux sont aussi ceux qui Péli- minent le plus proprement par les urines. 8° Les faits relatifs À l'espèce humaine, - les expériences de M. Orfila sur les carnas- siers, celles de M. Chatin sur le même groupe d'animaux, sur les rongeurs et les oiseaux, les communications de MM. Cam- bessède, Lassaigne, Renault, Flandin et Danger, etc., relatives aux pachydermes et aux ruminants, conduisent à penser que l’action toxique de l'acide arsénieux et son élimination par les urines sont en raison composée dela perfection des systèmes res- piratoire et cérébro-spinal. 9 Enän, la présence de sérosités abon- dantes dans les plèvres d'animaux qui étaient bien portants avant l’empoisonne- ment semble un fait pathologique d'autant plus curieux, que c’est dans la pleurésie que l’arsenic est préconisé comme uu re- méde souverain. PHYSIOLOGIE VEGETALE. Recherches sur le mode et Les circonstances de développement d'un végétal microscopique dans les liquides albumineux , normaux et pathologiques ; par MM. Andral et Gavarret. (Premier article.) « En poursuivant nos recherches sur les modifications que le sang peut recevoir, dans sa composition, d’un certain nombre d’influences de l’ordre physiologique et pa- thologique, nous avons été vivemont préoc- cupés d’une communication faite à l’Aca- démie des sciences par M. Liebig, dans la- quelle, après avoir déclaré que la fibrine et l’'albumine étaient des substances parfaite- ment identiques et qu’il était parvenu à re- tirer de la fibrine des globules du sang, il ajoutait : & Nous avons également réussi à précipi- » ter l’albumine sous forme de globules » en ajoutant une suffisante quantité co » à du sérum rendu neutre par un acide.» » j'était là une question capitale qui ve- nait à être soulevée. Il ne s'agissait de rien moius en effet que de savoir si l’albumine Y Q à | 251 pouvait, par un simple changement de for- me, constituer les noyaux des globules rou- ges. Or, un pareil résultat nous paraissait trop important, pour que nous ne cher- chassions pas à nous assurer de son exac- titude; nous répétâmes donc l'expérience de l’illustre chimiste allemand , et nous ne fûmes pas peu surpris de constater que les corps, plus ou moins exactement arrondis, que nous développions effectivement ainsi au sein du sérum n'étaient autre chose que les premiers rudiments d’un végétal qui a la plus grande ressemblance avec celui qui se retrouve dans certains liquides après la fermentation , et qui a été étudié dans ces derniers temps par M. Turpin. Après a- voir trouvé ce végétal dans le sérum du sang, nous l’avons cherché, et nous l’avons aussi retrouvé d’abord dans le blanc del’œuf, puis dans diverses sérosités produites par la maladie, et enfin dans la partie séreuse du pus ; de telle sorte que, quel que soit le liquide albumineux auquel on enlève son alcalinité par un acide, on y développe un végétal microscopique, et comme ce fait, intéressant en lui-même, n’est pas non plus sans application possible à la physiologie et à la pathologie, et que nous l'avons trouvé sur le chemin de nos recherches, nous avons cru devoir en exposer les détails à l’Académie. 1.D’un végétal microscopique dans le sérum du sang. ‘ » Nous avons étendu, d’à peu près deux fois son volume d’eau distillée, du sérum du sang frais et bien pur, préalablement traité par de l'acide sulfurique très affaibli, de manière à obtenir une réaction très légère- ment acide. » Cette expérience ainsi instituée nous a donné les résultats suivants : » Le liquide, d'abord parfaitement trans- parent, devient immédiatement opalin; il est légèrement troublé par une matière en suspension, qui, placée au foyer du micros- cope, est absolumentidentique à de l’aibu - mine précipitée par la chalear, l'acide azo- tique ou l'alcool. Peu à peu cette ma- lière amorphe gagne le fond du vase et s’y accumule en dépôt grisâtre, tandis que la liqueurredevientparfaitementtransparente. Une fois produit, ce dépôt grisâtre reste au fond du vase comme une poudre inerte, et ne devient le siége d’aucun travail spé- cial, Mais il n’en est pas de même du li- quide redevenu transparent : celui-ci ne tarde pas à présenter des phénomènes d'or- ganisation qu’on peut suivre pas à pas dans toutes les phases de leur développe- ment. : » Au bout de douze heures environ, quoique ce liquide n’ait encore rien perdu de sa transparence, il suffit d’en placer une goutte au foyer du microscope, pour cons- tater qu'il s’est produit dans son sein une quantité variable de vésicules sphériques, elliptiques, ovales, parfaitement indépen- dantes les unes des autres. Ces vésicules sont constituées par des parois extrême- ment minces et d’une diaphanéité parfaite; les unes paraissent complétement vides, d’autres sont remplies d’une espèce de se- mis amorphe; d’autres enfin renferment quelques globules en petit nombre, très distincts, de grandeur variable et irrégu- lièrement dispersés dans leur cavité. C'est toujours dans les parties du liquide immé- diatement en contact avec l'air extérieur que se forment d’abord ces vésicules, et à cette époque elles n'existent encore que dans les couches les plus superficielles. 259 » Cependant d’autres objets ne tardent pas à apparaître : bientôt à la surface de ces vésicules , poussent des bourgeons va- riables dans leur nombre et leur disposi- tion, les uns transparents et paraissant vi- des, les autres remplis, comme la vésicule- mère, d’un semis amorphe où de quelques globules irrégalièrementespacés. Ces bour- geons se développent eux-mêmes; ilss’allon- gent en tiges qui, en divers points de leur circonférence , fournissent des rameaux plus ou moins nombreux : ceux-ci à leur tour donnent des ramuscules, et ainsi de suite, jusqu’à un accroissement presque in- défini. Maïs toujours cestiges, ces rameaux, ces ramuscules, se terminent délinitive- ment en cul-de-sac, en sorte que l'individu tout entier forme une vaste cavité fermée de toutes parts. On peut retrouver encore, dans ces diverses parties, le semis et les globules que nous ont déjà offerts la vési- cule-mère et les bourgeons. » Jusqu'à présent, nous avons vu le vé- gétal constitué à son origine par une seule vésicule qui pousse des bourgeons , des ti- ges, etc., mais il peut présenter un autre mode de formation, que nous devons main- tenant étudier. » Il arrive en effet qu’au lieu de rester solitaires, des vésicules, soit parfaitement sphériques, soit légèrement elliptiques, se groupent deux à deux, trois à trois, etc., et se soudent entre elles, de manière à consti- tuer un système complet. Bientôt chacune de ces vésicules s’allonge, sans que la por- tion de leurs parois, par laquelle elles sont accolées, se détruise. Du développement simultané de toutes ces vésicules résultent des tiges creuses, dont les unes conservent encore des étranglements correspondants aux soudures des vésicules, et elles pren- vent ainsi un aspect moniliforme. D'autres, au contraire, parvenues à un développe- ment plus complet, ont perdu ce caractère moliniforme primitif, et elles représentent de vrais cylindres dont la cavité est séparée en loges distinctes par des diaphragmes in- également espacés,placés de champ, et tou- Jours perpendiculaires à la direction des pa- rois. Ces nouveaux individus, produits ainsi par la fusion de plusieurs vésicules en un seul être, sont également terminés par des culs-de-sac, et, comme les précédents, ils sont ou vides, ou remplis de semis amor- phe et de globules. » Tels sont les objets qu’on observe au microscope, dans le sérum du sang, pen- dant les quatre premiers jours qui suivent le moment où on l’a traité par l’acide sul- furique. Lorsque le sérum est pauvre, ou étendu de beaucoup d'eau, on y trouve surtout de simples vésicules, dont l’appari- tion coïncide avec un trouble de la trans- parence du liquide. Lorsque le sérum est plus riche ou étendu de moins d’eau, on ÿ trouve encore les simples vésicules pendant les douzes premières heures ; puis, au bout de ce temps, se montrent les deux autres types que nous avons indiqués, d'une part le végétal qui s'est produit aux dépens d’une seule vésicule, et d'autre part celui qui est résulté de l’accolement ou de Ja sou- dure de plusieurs vésicules. Pendant que ces deux types se développent, le liquide reste trouble, et de plus on remarque, dans son sein el à sa surface, des flocons muci- lagineux épars, qui, au bout d’un certain | temps, gagnent le fond du vase, et sont remplacés par d'autres. Ces flocons, étalés en membranes au foyer du microscope, offrent un véritable lacet inextricable formé Eee ee ST CR 53 ar l’entre-croisement , en tous sens, de ges inégalement développées et ramifiées. sans les mailles lâches de cette espèce de ssus sont emprisonnées des vésicules par- enues à divers degrés de développement. ers la fin du troisième ou quatrième jour, poque où le liquide a perdu constamment à transparence, on peut rencontrer, à côté =s uns des autres , tous les états possibles latermédiaires entre la vésicule sphérique rinitive, et Ja tige rameuse la plus com- 'ête. » Les quatre jours pendant lesquels nous |‘énons de suivre les évolutions diverses du {régétal développé au sein dusérum du sang \'oidifié, constituent, pour la vie de cetêtre, in premier temps pendant lequel on peut acilement saisir ses différents modes de .ormation. » Au bout de ces quatre jours commence lun second temps, qui peut avoir jusqu'à lun mois de durée, et pendant lequel le vé- Ixétal peut présenter des formes beau- coup plus complexes, mais qui peuvent être généralement ramenées aux types fon- damentaux que nous avons indiqués, ainsi qu'on le verra dans un deuxième article. | |: ZOCLOGIE. | fndex ornithologique; par Eesson. | { (suite.) |: (VI. Marais. —171. Astur longicauda ; | falco longicauda, Garnot, Zool. coq., pl. 10; ‘hab. Nouvelle-Guinée. .. $ VII. Ausrraute. — 172. Astur Novæ- : Hollandiæ ; falco Novæ-Hollandiæ, Lath. ; White, it., pl. et p. 250; Vig. et Horsf., (tr. xv, 1703 Daudin, 2, 56 (jeune âge); falco | Rayir, Vig. et Horsf., ib., p. 170; hab, Nouvelle-Galles du sud. — 173. Astur ra- diatus ; falco radiatus, Lath., sup., n° 40: Temm., pl. 123; hab. la Nouvelle-Hollande. | — 174, Astur fasciatus, Vig. et Horsf., tr, | xv, p.170: hab. l'Australie. — 175.— 4s- _tur approximans, Vig. et Horsf., tr. xv, p. | 470 ; hab. la Nouvelle-Galles du sud. 56e genre : Bracuayrterus, Less. (1837); astur, Spix ; micrastur, Gray (1841) ; hab. | l'Amérique méridionale. — 176. Brachyp- | erus concentricus, Less., compl., 11, 126: | falco concentricus, Wlig. ; falco érachypte- rus, Temm., pl. col. 141 (mâle), et 416 | (fem.); micrastur trachydactylus, Gray; | épervier noir et blanc, azara, n° 28, et n° 29 | (fem.); nisus concentricus , D'Orbigny, voy. | p. 88; sparverius semitorquaius, Nieill., Enc., p. 4263 ; hab. Brésil, Plata, Guyane. —177. Brachypterus hemidactylus; falco he- nudactylus, Temm., pl. 3 ; nisus hemidac- tylus , D'Orbig., Am., p. 86; hab, Brésil. — 178. Brachypterus gracilis; falco graci- lis, Temm., pl. 91; hab. Brésil. 57e genre : Muvrerax, Gray (1840); fa/co, Daudin ; sparverius, Vieill. ; nisus, g. Cuv.; hab. Afriq. méridion.—179. Mulierax mu- sicus, Gray; falco musicus, Daudin, t. I], p. 126; Lath. ; sparvertus musicus, Vieill., Encycl., p. 1271 ; Levaill., Af, pl. 27; hab. Cafrerie. 58° genre : Gymnocenys, Less. tr. (1828); polyboroides, Smith, proc. nt, 45 ; nisus, Cuv. ; vultur, Scopoli ; hab. l’Afriq. orien- tale insulaire, — 180. Gymnogenys radia- tus ; vultur radiatus, Scopoli; falco mada- gascariensis , Gm. ; Daudin, t. IL, p. 75; _polyboroiïdes capensis, Smith; Sonnerat, voy. pl. 96; falco gymnogenys, Temm., pl4307; Lesson, atlas, pl. 6, f. 2; hab, Madagascar. 254 59° genre : Micronisus, Gray (1840); hab. l’Afrique. — 181. Micronisus gabar, Gray, 5 ; falco gabar, Daudin ,t. II, p. 87; Shaw; le gabar, Levaill., Af., pl. 33; Temm , pl. 140 et 122 (mâle adulte); spar- vertus gabar, Vieill., Encycl., p. 1264; ac- cipiter erythrorhynchus, Sw., Birds of West. Af.,t. 1, p. 121 ; hab. Cap-de-Bonne-Es- pérance, Sénégambie. Sur des coquilles vivantes, mais jusqu'à ce jour connues seulement à l’état fossile, qui ont été retirées du fond de la mer au moyen de draguages faits par M. Forbes. Dans une lettre datée de Xanthus, Asie- Miveure, M. Forbes écrit : « Jusqu'ici j'ai poursuivi mes recherches exclusivement dans les Cyclades et sur la côte sud-ouest de l’Asie-Mineure. Pardes draguagesà tra- vers l’Archipel et le long de la côte de Ly- cie, J'ai reussi à obtenir des animaux ma- rins à des profondeurs encore inconnues, à plus de 100 et 200 fathoms (brasses). Le sol à ces profondeurs est très uniforme; il se compose d’un dépôt de sédiment blanc, probablement d’une grande épaisseur, qui s'étend à travers la Méditerranée orientale, dont les animaux vivants ne varient pas beaucoup pour des distances de 300 milles. À une profondear de 200 fathoms, j'ai trouvé des Mollusques des genres Tellina, Corbula et Arca, des Anélides alliés aux Serpula , plusieurs Crustacés et des Ophio- coma, Des Zoophytes se trouvent presque à la même profondeur. Le limon, par 200 fathoms, est plein de coquilles de Pteropo- des et autres flotteurs. Parmi les résultats de mes draguages, je citerai en particulier des coquilles vivantes analogues à plusieurs espèces tertiaires supposées éteintes.» Dans une autre lettre datée de Macri, Asie-Mineure , on lit: « J'ai maintenant pratiqué des draguages à travers l’archipel de Cerigo jusqu’en Lycie. Pendant deux mois j’ai accompagné notre petit schooner sur ces côtes, et dragué chaque fois qu’il était possible, enregistrant tous les résul- tats ; l’eau est profonde, et ces résultats se- ront d'autant plus intéressants que, jusqu’à ce jour, personne n’a recherché à d'aussi grandes profondeurs (100 et 220 fathoms); il en sortira, Je crois, de grandes lumières pour la géologie. Une chose étonnante, c’est que les espèces les plus caractéristiques de coquilles, à ces profondeurs, sont pré- cisément des espèces connues seulement à l’état fossile jusqu’à ce jour. » ( L'Institut.) Ke SCIENCES APPLIQUÉES. ECONOMIE SOCIALE. Questions des sucres, observalions préliminaires. La question des sucres était simple dans son origine, elle est aujourd’hui complexe. Comment et dans quel but a-t-elle changé de nature, c’est ce que nous devons laisser à d’autres à examiner. Nous nous propo- sons de donner dans une série d’articles les détails les plus circonstanciés et les plus ‘exacts sur la fabrication'indigène et sur celle des colonies, et de contribuer ainsi pour notre part à préparer la discussion qui va bientôt avoir lieu; mais, avant d’aborder ces détails purement industriels, il n’est pas sans utilité de revenir sur quelques consi- dérations économiques disséminées dans les 285 écrits qui ont été publiés jusqu’à ce jour, et qui, présentés avec ensemble et briève- ment, serviront d'introduction à ce que nous avons à dire de neuf. Dans la question des sucres deux grands intérêts sont en jeu, celui de la production et celui du trésor. Pour la poser avec exac- titude, il faut en introduire un troisième, celui des consommateurs. En 1842 (nous croyons inutile de faire remonter plus haut les citations), les pro- duits du sucre de canne se sont élevés à 90 millions de kilogrammes, et ceux du sucre de betterave à 31 miilions. Total de la production, 120 millions de kilogrammes. Ces produits onû fait entrer au trésor 42 millions de francs. Les 120 millions de kilogrammes de su- cre consommés en France donnent une moyenne de 3 kil. 56 cent. par chacun de ses 34 millions d'habitants. À la Havane, à Cuba, dans l’Inde, un homme libre consomme de 39 à 50 kil. de sucre. En Angleterre, la consommation de chaque habitant est de 8 kil. ; en Hollande, de 9, et ce n’est qu’en Italie, en Suisse et en Belgique que le chiffre se rapproche de celui de la France. il varie de 4 à 5 kilog. Si la consommation en France pouvait s'élever au niveau de la consommation de PAngleterre et de la Hollande, le problème qui nous occupe aurait, ce nous semble, par ce fait seul, chtenu sa solution ; car, alors la consommation étant double, la pro- duction devrait aussi le devenir, et pour fournir à ces nouveaux besoins, les deux ‘industries sucrières n’auraient pas trop de toute l’activité qu’elles peuvent développer. Le trésor, sans rien perdre, pourrait auss réduire de moitié les droits qu’il perçoit, puisque la matière imposable, étant aug- mentée dans la même proportion que l’im- pôt aurait diminué, la recette seule reste- rait invariable. On objectera peut-être que ce calcul manque de bases, et que rien ne peut donner la certitude que la consom- mation deviendra, dans un temps donné, telle que nous la supposons. A cela, nous pourrions répondre que le sucre n’est plus aujourd’hui un objet de luxe, même en France, mais plutôt un objet de nécessité, et que cependant, le prix auquel le font monter l'impôt et la surtaxe, en interdit l’usage aux sept dixièmes de la population. S'il s'agissait d’ailleurs de faire un essai, la matière est assez importante pour qu’on ne dût pas hésiter à ÿ consacrer une partie des 40 millions que l’on destine au rachat des fabriques francaises, Dans la question telle quelle est mainte- nant, se trouvent ou se présentent comme intéressées des industries étrangères à la fa- brication du sucre, et même les ports de mer dont le mouvement général d’entrée et de sortie contredit les assertions, puisque dans les deux dernières années le chiffre qui représente ce mouvement s'est élevé de 2,243,000 tonnes à 3,092,000. Toutefois, en admettant comme fondées les plaintes diverses qu'on a fait entendre, le remède le plus efficace , le seul remède peut-être seraitencore dans la mesure que nous avons indiquée, l’accroissement de la consomma- tion par l’abaissement des droits; car on ne peut eroire sérieusement qu'il se rencon- trera dans nos Chambres législatives une majorité qui veuille et qui ose déshériter la France d'une industrie à laquelle pendant trente ans elle a tout accordé, honneurs, protection, encouragement. Un pareil vote serait un démenti donné à la plus belle page 256 de nos fastes industriels, et n'aurait d'autre avantage que de transplanter nos fabriques à quelques lieues de nos frontières, ‘et de rendre impossible dans un avenir : plus où moins éloigné l’approvisionnement d'un produit aujourd’hui moins utile encore que nécessaire CB. F. 2158 4 e—— AGRICULTURE. Conservation des blés. C’est à Duhamel que l'on doit la plapart des ingénieuses conceptions et des expé- riences fondamentales sur la conservation des grains Une dessiccation aussi complète que possible, à l’aide de courants graduel- lement échauffés jusqu’à 90°C. avait paru à cet habile agronome réunir économique- ment les conditions utiles pour arrêter les dégâts du charançon et de l'alucite, et mettre les grains à l'abri des attaques ulté- rieures de leur lignée, pourvu que l’on en- ferme alors le blé dans de grandes caisses en bois bien closes et maintenues au-dessus du sol. Il démontra en outre que les pro- duits de la mouture des grains desséchés pouvaient, à l’aide de quelques précau- tions, donner des farines de bonne qualité relativement à la panification. Duhamel, enfin, avait observé les altérations qui se reproduisent entre les intervalles des pel- letages dans les blés humides, comme dans ceux que les charançons ont attaques. Avant d'indiquer sommairement les moyens de conservation récemment pu- bliés, on fera observer : 1° que l'infection des blés par les œufs des alucites a lieu dans les champs, avant même la rentrée des gerbes; que les larves se développent ulté- rieurement, attaquent et dévorent l’inté- rieur des grains, puis se métamorphosent et reproduisent les papillons; 2° que l’hu- midité répandue dans les blés est une des causes puissantes de leur altération ulté- rieure ; qu'elle occasionne parfois un com- mencement de germination des blés dansles épis eux-mêmes, et plus tard ces modifica - tions fâcheuses, à différents degrés qui ré- sultent de fermentations spontanées parmi les embryons, les périspermes et leurs tégu- ments; 3° que les charancons n attaquent en général les grains que dans les greniers et ne se perpétuent qu'à la faveur de Pa- sile et de la nourriture offerts par ces sortes de magasins, de toutes parts accessibles. Les premiers soins à recommander sem- blent donc porter sur la moisson, à faire en temps opportun, dès que la maturation utile est arrivée; puis sur une extraction rapide des grains pour les placer aussitôt dans les conditions de lemmagasinage adopté. À cet égard, le battage mécanique rendrait souvent service aux agriculteurs, en évitant de mettre le succès de la conser- vation sous la dépendance des batteurs en grange. Après ces précautions, tout moyen de produire économiquement, dès que le bat- tage est fait, une dessiccation des grains suffisante pour prévenir la fermentation et les moisissures, capable aussi d empêcher la propagation des insectes, puis un em- magasinage qui prévienne le retour des mêmes causes d’avaries devraient réunir les conditions nécessaires pour la solution du problème. Les constructions de divers appareils actuellement en cours d’expérimentation ayant été sans doute entreprises dans ces vues, le moment opportun pour bien poser 257 la question. Voici, du reste, l'exposé des ÿ letage continu opéré par un grenier mo- résultats des procédés connus jusqu'ici pour la conservation des grains. Pelletage dans les greniers. — Ce moyen, connu de tous les agriculteurs, le seul qui Soit aujourd’hui généralement employé, diminue les elfets de l’altération spontanée des blés, et entrave évidemment la repro- duclion des insectes; mais relativement aux années humides, aux constructions anciennes infectées de charançons, aux blés attaqués par les alucites, il est tout à fait insufäsant ; les pertes énormes éprou- vées par ces causes, en France, en four- nissent la preuve irrécusable, Silos. — Aux divers essais infructueux répélés chez nous depuis 25 ans, on a opposé des exemples de longue conservation, sur- tout en Espagne, en Italie, en Afrique. Les heureux résultats obtenus en Toscane sont dus à des circonstances particulières. À Li- vourne, par exemple, où 1l se fait un grand commerce de blés, on ne tente pas, comme on l’a toujours fait chez nous, de garder les blés renfermés deux ou trois ans sans plus s’en occuper; mais on les extrait des silos tous les trois ou quatre mois, pour les étendre et les retourner à l'air sur une plate-forme sèche. Les tre ses ou bourre- lets en paille qui garnissent toutes les pa- rois intérieures sont mis dehors séchés ou réparés. On remplit alors les silos avec les mêmes précautions que la première fois; on les ferme à l'aile d’une dalle circulaire, qui est ensuite recouverte de terre. C'est ainsi que l’on évite de propager, dans la masse, quelques altérations-partielles, et que le grain est entretenu dans un très bon état de conservation. À Florence, à Pise, où les silos restent plus long-temps remplis, on prend lesmêmes précautions. Il ne faut pas toutefois omettre ici de rappeler l'influence favorable du climat sur ces utiles pratiques. La même obser- vation fera bien comprendre l'efficacité des procédés usuels de conservation suivis dans plusieurs domaines de cette contrée; ils consistent à battre les gerbés aussitôt après la moisson, puis à verser immédiatement le grain nettoyé, soit dans de grandes jarres en grés, soit dans des cuves en bois éle- vées au-dessus du sol, et recouvertes avec des douves ou des toiles grossières. Souvent, sur les jarres remplies de blé, on se con- tente de mettre une couche comble de pe- tites fèves dures, que les charançons n’at- taquent pas, et qui préservent le reste. On conçoit d’ailleurs comment de tels soins doivent empêcher la propagation des in- sectes les plus pernicieux; sans doute ils se- raient applicables chez nous, mais l’humi - dité habituelle de Pair atmosphériques les rendrait insuffisants. Quoiqu'il en soite il serait intéressant de faire de nouvelles tentatives sur l’emploi des silos, notamment dans certaines loca- lités offrant, comme les tafs de la Tou- raine, des circonstances vaturelles très fa- vorables à la constraction économique de ces sortes de réservoirs souterrains. Uu procédé ingénieux imaginé par M. Val. lery celui des greniers mobiles, semble réu- nir aux pratiques agricoles si utiles en Toscane, plusieurs circonstances indispen- sables au succès des moyens analogues chez nous; il est fondé sur les effets bien consta- tés du mouvement contre le séjour ou la propagation des insectes parmi les grains, et l'utilité de la ventilation contre un excès d'humidité : c'est en quelque sorte un pel- bile, depuis le moment de la récolte jusqu'à. la vente. Si l’auteur démontre par une pratique en grand, que ce moyen est l’un des plus économiques, on est fondé à croire, d’après les expériences suivies par la so- ciété royale et centrale d'agriculture, qu'il donnera une solution remarquable du pro- blème ; enfin, que le même procédé suffira pour débarrasser les blés des charançons et des papillons de l’alucite. Une méthode plus simple, proposé par M. Dubreuil, consiste dans le mélange du blé nettoyé avec un demi-volume de 8 balle; sans doute il diminuerait beaucoup les inconvénients de l'humidité, mais n'of- frirait pas les mêmes garanties contre les attaques et la propagation des insectes. Il convient encore de signaler l’applica- tion heureuse de nouveaux séchoirs et étuves, qui ont permis à MM. Wattebled et Maupeon de ramener à un état de siccité convenable les grains'altérés par les in- sectes ou la fermentation, ou boutés par la carie, qu'ils net'oÿent préalablement à l’aide ‘d’an lavage énergique; ces grains peuvent d’ailleurs, lorsque leur dessiccation: n’a pas été brusquée par une trop haute température;0devenir propres à T4 mou- ture, si l’on'a eu'soin de faire absorber à leurs téguments une proportion d’eau qui leur rende la souplesse utile. : Enfin, on connaît l'efficacité du gaz sul : fureux employé par M. de Dombasle pour tuer les insectes développés, et l'appareil ingénieux de M. Robin, appliqué avec suc- cès à Ja destruction des œufs et larves des alucites. Parmi ces différents moyens, essayés où mis en pratique, il y asurtout lieu de croire qu’à l’aide de plusieurs perfectionnements, on parviendra eufin à trouver une méthode simple, à la portée de tous, susceptible d'être généralement adoptée dans les cam- pagnes, et c’est dans le but d’atteindre ce résultat que la société d’encouragement a proposé deux prix à déëerner en 1843, l'un de la valeur de 4,000 fr., à l'auteur du meilleur procédé parmi ceux qui sufüsent à la conservation des grains dans les fermes et les magasins, et qui aura été adopté dé- finitivement par quatre fermiers au moins, et par autant de négociants en grains; et l’autre au meilleur mode de nettoyage des grains attaqués par les insectes et infectés de care. (L’Agriculteur Praticien.) HORTICULTURE. Greffe du châtaiïgner sur le chêne. On a cru jusqu ici qu'il était impossible d'obtenir des châtaigners au moyen de la greffe sur le chène. M. Méline de Dijon ne partage pas cette manière de penser. Nous emprantons au journal d'agriculture de la Côte-d'Or, les détails donnés par cet habile praticien, sur les essais qu’il a faits et les résultats qu'il a obtenus jusqn’à ce jour. « J'ai pensé que des chênes obtenus de semis faits dans un bon terrain présente- raient une vigueur plus, grande que des chênes transplantes, et que; cetle, rigueur était le premier élément. de succès. J'ai done semé des glands, et j'ai greffé en fente et en écusson les sujets que je m'étais ainsi procurés. Une seule de ces greffes a reussi : c'est une de celles en fente. Cette greffe a grandi, dans sa première année (1839), d'un mètre vingt centimètres ; dans la seconde, les rameaux latéraux se sont développés de soixante centimètre en lon- 9 eur. et de trente-cinq seulement dans la bisième année. :» J'ai eu soin de faire des incisions lon- kudinales depuis la base du sujet jus- aux premiers rameaux latéraux de la feffe. Ces incisions ont eu pour effet de re développer l'arbre et la greffe d’une anière uniforme et de mettre obstacle à - formation du bourelet qui cemmencait 5e manifester à la jonction de la greffe et 11 sujet. J'aurais obtenu le même résultat lune faisant des incisions qüe sur le sujet. a Sève qui se serait portée sur ces incisions pur les fermer, aurait ainsi abandonné la veffe, et j'aurais été plus certain d’arriver à équilibre que je cherchais à établ'irentre le sveloppement du sujetet celui dela greffe, lin d’empêcher la naissance du bourrelet. est ainsi que j'ai opéré plus tard; et cette “anée (1842), le bourrelet qui se formait à \ jonction de la greffe et du sujet, s’est facé entièrement ; l’arbre est d’une végé- on admirable, et il,a même porté quel- rues châtaignes. . » J'ai fait au printemps de cette année ing greffes en fente, dont quatre ont par- iitement réussi. Une de celles-ci a été dé- bolléepar le vent; mais lestrois qui restent nt d’une très belle végétation, Cesgreffes int toutes encore à leur base un -bourrelet jui disparaitra promptement :au. moyen l’incisions longitudinales sur le sujet, ainsi que je lai dit. Je laisserai également juelques jeunes pousses sur ce dernier our lui donner de la force et amuser la lève. si 1 |. Jai greffé aussi cette année le chêne- liége et le chêne vert sur le chêne ordi- haire. Ces greffes ont aujourd'hui an très sel aspect. Ce n’est qu'en 4843 que l'on pourra apprécier le, résultat de ce nouvel P=ssai, parce que ces greffes appartiennent à des arbres à feuilles persistantes, tandis hque les chênes de notre pays que j'ai em- )ployés comme sujets sont à feuilles cadu- ‘ques. (Journal d'agric.de la Côte-d'Or. ns ‘| ENTOMOLOGIE AGRICOLE, | Histoire du thrips olivarius. | M. le vicomte de Thury a lu à la société | d'agriculture un rapport au sujet d’ane . brochure de M. Tamburin de Vaucluse, | relative aux insectes qui attaquent l'olivier. | Nous extrairons les passages suivants du . rapport de M. de Thury. , Le #hrips olivarius est depuis long-temps connu des entomologistes quoique M.'Tam- burin le considère comme une espèce nou- | velle. 2 . Il existe, en effet, dans la plupart de nos collections; il y fait partie du genre #hrips, qui fut établi par Linné, genre qui com- preud aujourd’hui six espèces, savoir : 1° le thrips de Polivier; 2° celui de l’orme: 3° celui du genévrier ; 4° celui du blé, du seigle, et, en général, des céréales; 5° celui des scabieuses ; et 6° enfin les thrips ravé, | quon trouve souvent, avec le précédent, * au milieu des fleurs composées. Le thrips de olivier ne doit pas être con- : fondu avec le bostriche oléiperde, bostri- chus oleiperda, ainsi que l'ont fait, mal à propos, quelques auteurs : ils diffèrent essentiellement l’un de l’autre, Le thrips, l’nn des plus grands fléaux des oliviers, est connu dans le Midi sous les noms du petit staphylin, du puceron ou de la punaise de l'olivier; ailleurs, sous celui de taragnon; à Nice, sous celui de 260 barban; en Italie, sous celui de bar- bano, etc., etc. M. Tamburin a décrit et parfaitement décrit les thrips des oliviers, insectes bien distincts de ceux de l’orme et du gené- vrier. I! a fait une histoire détaillée de leurs mœurs, de leurs habitudes, de leur propagation, de l’éclosion de leurs larves, de l'effet de leur succion sur les feuilles des oliviers, dans lesquelles, ainsi que Pavait déjà dit Bose, leurs larves ne portent aucun venin, comme on le suppose communé- ment, mais dont elles sucent ou aspirent la sève après en avoir coupé la nervure principale. Une fois coupée et interrom- pue, cette nervure ne laisse plus circuler la sève, alors les feuilles se crispent, elles se roulent sur elles-mêmes et enveloppent ces insectes, qui y déposent leurs œufs. que M. Tamburin est parvenu à découvrir et bien reconnaître, à l’aide d’une forte lentille de biloupe. Voulant s'assurer de l'influence du froid surces œufs, M. Tamburin en a soumis à un froid artificiel de 15 à 16 degrés; mais leur éclosion a eu lieu comme s’ils n’avaient pas subi cette épreuve, à laquelle il a égale- ment soumis les thrips qui ont péri à 4 de- grés centigrades. Après avoir décrit ces insectes et leurs habitudes, M. Tamburin passe à l'examen des moyens par lesquels il a cherché à les détruire, Ces moyens sont des agents chi- miques ou des procédés mécaniques. Les agents chimiques qu'il a essayés sont, 1°desgaz délétères aux insectes, tels quel’hy- drogène arsénié, le gaz hydrogène sulfuré et le gaz sulfureux qui les tuent instantané- ment, mais dont l'emploi esttrop dangereux pour pouvoir être à des mains inhabiles ou peu sûres; 2odes huiles ou des graisses com- munes ; 3° des solutions acides, alcalines et salines, mais dont l’usage est, dit-il, trop difficile et trop incertain lorsqu'elles sont étendues d’eau; et 4 des huiles volatiles ou des preparations savonneuses d’huile, de térébenthine, d’aspic ou de cade, qui sont d’un effet prompt et efficace lorsque ces essences sont employées pures, mais dont l’emploi est également difficile, puis- que, pour en obtenir un plein succès, il faut un lavage complet de tout l'arbre, afin de mouiller et d’imbiber tous les insectes pour les tuer. Les moyens mécaniques qui ont été essayés sont les enveloppes de paille ou de chaume que l’on brûle pour détruire les insectes et les œufs de thrips; les fumiga- tions et le feu d’arbres résineux, moyens insuffisants et d’ailleurs dangereux, aussi bien que le fouet de ficelle avec lequel, dans quelques cantons, on flagelle et on secoue les branches d’oliviers pour en faire tomber les insectes et leurs œufs. M. Tamburin, ayant reconnu l’insuff- sance de ces moyens a essayé avec un plein succès l’élagage des oliviers attaqués des tbrips, et le brülement immédiat de toutes les branches et feuilles coupées, puis le labour au pied de l'arbre, pour enterrer toutes les feuilles chargées d'œufs qui n’auraient pas été ramassées ou brûlées. Ce moyen, qui rappelle celui que M. Au- douin a proposé pour la destruction de la pyrale de la vigne, a parfaitement réussi à M. Tamburin; le moment le plus conve- nable pour le pratiquer est après la cueil- lette des olives. L’élagage doit se faire au vif, avec la serpe ou la hachette, et ja- mais par rupture ou déchirure de branches. La coupure ou plaie doit être parée etamin- 261 | cie avec soin, pour être ensuite recouverte delut ou de mastic. M. Tamburin donne diverses comnrositions de mastics, mais aux- quels il préfère celui qu'il appelle son ma@s- tic à olivier, mastic qui a beaucoup d’ana- logie avec l’engluement d’Isnard, en usage dans plusieurs oliviers du Midi. Le mastie de M. Tamburin se compose : 1° De poix blanche. . . . . 6kil. 2 D’huile d'olive commune. 1 3 Deciré jaune. 4". 20#077250 Et 4o d'argile sèche en poudre. 1 À défaut d'argile, on emploi de la brique pilée ou du sable tamisé. Ces matières, bien fondues, sont long- temps brassées ou retournées pour les bien mêler, de manière à former, après leur re- froidissement, un “mastic ou pâte molle qui doit s'étendre facilement et rester ad- hérente sur la plaie de l'arbre après yavoir été appliquée. En terminant son Mémoire, M. Tambu- rin rappelle snccinctement toutes les re- cherches et les études qu’il a faites sur les thrips de l'olivier, les essais des divers moyens chimiques et mécaniques pour par- venir à les détruire, essais auxquels il a dû renoncer, en ayant reconnu l'insuffisance et les difficultés, pour s’attacher à l’élagage, au masticage des plaies et au brûlement immédiat de toutes les branches et feuilles abattues. (Annales d'agriculture.) HE — SCIENCES HISTORIQUES. ARCHEOLOGIE. Fouilles du Château-Gaillard, dans l’arron- dissement du Häâvre; faites par labbé Cochet. Le Château-Gaillard, ou plutôt l’empla- cement du Château-Gaillard, est situé dans le bois des Loges , sur les coufins de cette dernière commune et celle de Bordeaux- Saint-Clair, dans un enfoncement du grand val qui conduit à Etretat. Trois pointes de coteau semblent avoir été amenées exprès pour former sa redoutable assise. On voit encore, à chaque pointe de ces trois colli- nes, les terrassements, les fossés et les cou- pures qui entraient autrefois dans le sys- tème de défense de la forteresse, Vers lO- rient, s'élève une motte énorme, défendue, du côté de la vallée par la seule déclivité du terrain. Cette motte couverte de bruyè- res, et ces fossés remplis de broussailles , rappellent ces débris de châteaux des dixie- me et onzième siècles, si bien décrits par M. de Caumont, dans son Histoire sommaire de l'Architecture du moyen-äge. Au somruet de la même colline, on trouve encore une grande motte prise à même le coteau, et isolée de la plaine par une cou- - pure profonde. On communique avec cette butte circulaire par un pont en terre, qui a été jeté à dessein sur je va!/lum. Ces mot- tes rappellent les villes de Dinan et de Ren- nes, grossièrement figurées sur la tapisserie de Bayeux. Tout porte à croire qne ce tu- mulus était une vigie destinée à avertir Le chiteau des mouvements qui s’opéraient sur la plaine et dans la vallée. C'est au pied de cette colline que nous avons pratiqué nos fouilles. Ce qui nous a engagé à faire des fouilles dans ce quartier, c'estiqu'’en 1839, lorsque l’on fit laroute de grande communication de Criquetot aux Loges, M. Lomet, agent-voyer du canton, avait rencontré un chemin percé large de cinq mètres, des tuiles à rebords, des frag- 262 ments de poterie et des meules à broyer en poudingue. Le 29 août 1842, des fouilles furent com- mencées dans l'endroit indiqué par les tra- ditions du pays et par les trouvailles pré- cédentes, En dix jours, nous miîimes à dé- couvert une maison romaine d'environ onze mètres de long sur huit de large, avec un retour d'équerre d'environ cinq mètres. Cette maison se composait de quatre ap- partements, plus une petite tourelle à l'ouest , saillante dans le mur comme un contrefort. Le premier appartement, et le plus beau incontestablement, était la salle de l’hypo- causte, chauffée par le procédé inventé par Sergius Orata, procédé qui fut bientôt adop- té dans tout l'empire romain, puisque, parti de Rome, nous le trouvons dans cette par- tie reculée de la Gaule que nous habitons. Ce n’est pas seulement au Château-Gaillard qu'il se rencontre, mais à Lillebonne, dans le balnéaire; au Vieil-Evreux; enfin, à Sainte-Marguerite-sur-Saàne , où M. Féret a trouvé, en 4841 , le fourneau, le chauf- foir et l'escalier dans un état parfait de conservation. À l’aide de ces découvertes, et de toutes celles qui ont été faites dans les villas ro- maines de la Gaule et de la Grande-Bre- tagne, on pourrait reconstituer un vitruve gallo-romain. Cet appartement, long de sept mètres et large de trois, est formé avec des murs en moellons, taillés en petit appareil. L’épais- seur des murs est de soixante-dix à quatre- vingts centimètres, et leur hauteur conser- vée varie de deux à trois mêtres. Le fond de l’appartement est cimenté et recouvert avec de larges briques rayées. C’est sur ce pavage inférieur que sont po- sés les piliers en briques, dits piliers de chaleur, qui soutiennent le pavé de la salle. On en compte vingt-six de conservés, et les plus hauts ont encore quatre-vingts centi- mètres ; ils sont disposés sur trois rangs, à distance à peu près égale, quoique la posi- tion de chaque pilier en particulier ne soit pas parfaitement régulière. Le pavage qui recouvrait ces piliers était formé avec de belles dalles de pierre de liais , dont il ne restait plus qu'une seule entière, Les murs farent tapissés jusqu'à hauteur d’appui avec des étuves où tuyaux de chaleur, la plupart cassés et en morceaux. Ces étuves étaient attachées solidement au mur avec de longs clous de fer ou des fiches pattes, dont le pied est encore resté entre deux moeilons. Nous croyons que la tourelle carrée qui se voit dans le mur de l'ouest, était la che- minée ou le conduit par où s’'échappait la fumée de l'hypocauste. Ce que le poète ex- prime si biea quand il dit : Cum tenuem volvunt hypocausta vaporeme Le chauffoir , selon nous, était au nord; l'appartement qui forme l'éperon de ce côté était la cuisine, Ce qui nous le fait croire, c’est que . là, nous avons trouvé le propi- gneur , ou pignon de l’hypocauste, et des débris de poterie grise. Cet appartement n'était pas pas pavé; seulement, sur le sol, nous avous trouvé deux grosses pierres cal- caires semblables à deux dalles informeset mal dégrossies. Le troisieme appartement, Cœalement long de sept mètres et large det pis, était pavé en pierre de liais etavait des hourre- lets comme nous en avons remarqué à Etretat, au Vicil-Evreux et à Lillebonne, 263 La pierre de pavage reposait sur une cou- che de ciment rouge, qui n’avait pas moins de vingt-cinq centimètres d'épaisseur. Cet appartement communiquait avec la salle de l’hypocauste par une porte placée à l’an- gle sud : mais nous ne lui connaissons pas d’autre issue, ni aucune communication avec le quatrième appartement non pavé, qui termine l’édifice du côté de l’est, Toutefois, il faut ajouter une singulière particularité, qui est relative à cette salle. C’est qu'environ à deux mètres du mur nord le pavage s'arrête, et un léger rebord de trois centimètres indique la fin du ni- veau et le commencement d’une dépres- sion légère. Il nous est difficile d’apprécier la desti- nation de ce reste d'appartement, ainsi sé- questré de la partie plus élevée. Nous se- rions presque tenté d’y voir la place d’un lit ou d’un triclinium. Cette pièce était dé- corée avec un certain luxe, car, dans les déblais nous avons rencontré beaucoup de stucs coloriés. Ces peinturesétaient plus ri- ches et moins simples qu’à Etretat et à Sainte-Marguerite. Il y avait une grande ressemblance avec les crépis trouvés par M. Friboulet , à Saint-Jean-de-Folleville , dans le Champ-aux-Tuiles. On y remar- quait des feuillages verts, des baies, des gre- nades , des rameaux de laurier, et même quelque chose qui ressemblait à une croix, ce qui ferait présumer que cette habitation a pu appartenir à un chrétien. L'absence de symboles païens le ferait d’ailleurs sin- guliérement soupçonner. Sidoine Apolli- saire est formel sur ce point dans sa lettre à Donatius, où il décrit sa demeure; il dit expressément « qu’il se contente de la blan- cheur des murs; qu'on ne voit point chez lui de ces peintures honteuses , de ces ob- cénités, de ces nudités révoltantes et dis- solues qui déshonorent les maisons des païens. Chez lui, tout est édifiant et chaste, et si quelques vers sont écrits sur la mu- raille, ce n’est que pour la plus agréable distraction du lecteur. » À l’angle nord de la portion pavée est un trou pratiqué pour l’écoulement des eaux. Ce trou était encore bouché avec un tampon de liége, qui n’était pas to'alement cousumé. L'eau versée dans ce trou, qui n’avait pas plus de dix centimètres de cir- conférence , descendait dans un canal qui la conduisait vers l’est en s’élargissant tou- jours. Le canal, dont il ne reste que le fond et les coilatéraux, est maçonné avec des briques et pavé avec des pierres de liais. Son parcours continu est de quatre mètres, dont la largeur varie de treute-cinq à cin- quante centimètres. ‘Actuellement il paraît se perdre dans le quatrième appartement non pavé, qui ter- mine l'édifice du côté de l’est ; les murs de ce quatrième appartement sont grossière ment bâtis : ils sont en silex mal taillé, et semblent une addition postérieure à la con- struction primitive. On dirait une loge, un cellier ou un hangar destiné à mettre le bois et les choses encombrantes de la mai- son. Du reste , dans cet appartement , nous avons rencontré quinze médailles , grand et moyen bronze, toutes du Haut-Embpire. La plupart étaient oxydées et totalement frustes. Cependant, sur quelques-unes, nous avons pu lire les noms d’Adrien, de Trajan et d'Antonin , et nous avons reconnu les figures des impératrices Faustine et Julia Dompna, Nous y avons trouvé aussi un mor- ceau de verre blanc, que je crois le fond st à 264 d’une urne cinéraire ; on y voyait quelques : lettres en saillie , qui semblaient le com- mencement d’une inscription : je nai pu lire que les trois lettres suivantes, F R 0... Maintenant, on nous demandera si cet édifice était une habitation séparée de la dé- pendance d’une grande exploitation. Nous avouons sur ce point notre ignorance. Aux alentours de la portion explorée se voient d’autres murailles, des tuiles à rebords, des poteries et uneifoule d’autres débris. Si c'était là une habitation particulière, ce ne pourrait être que la demeure d’un homme du peuple ou de condition médio- cre ; en ce cas, notre découverte mériterait un intérêt de plus, car l’on connaît bien les v'llas des riches, mais ce que l’on ignore le plus, c’est la demeure du pauvre. (Revue «le Rouen.) EE £ . Le Rédacteur en chef : Le vicomte À. DE LAVALETTE., FAITS DIVERS. — On trouve, dans le Journal de l'Aine du 12 janvier, quelques détails au sujet d'un tilleul, connu sous le nom d'arbre de Martigny, qu’on aperçoit à l'horizon , au-dessus dé la chaîne de montagnes midi de Laon, et dont les rameaux ont une env U gure d'au moins cinquante mètres. er= Ce tilleul pourrait être considéré comme que dans l'enfance, puisqu'il ne remont règne de Henri IV. Cet arbre étant un des repères indicateurs établis sur tous les points culminants du royaume, à l'époque où Sully fit travailler à la construction de la carie de France. = De plus de vingt lieues de Laon, dit le Journal de l'Aisne, on nous écrit, nous demandant s'il est vrai que l'arbre de Martigny a été partagé en quatre. Voici ce qui a donné lieu à la nouvelle répandue à cet égard, Nous avons fait connaitre, vers Ja fin de décem- bre, les dégats et les mutilations extraordinaires que, dans un grand nombre de localités, avaient éprou- vés les plus forts atbres par suite des givres qui ont duré plusieurs jours et dont jusqu'ici on n'avait pas eu de pareil exemple. L'arbre de Martigny n'a point été épargné. Des branches-maitresses d'une énorme grosseur, faisant parlie dela couronne inférieure, courbant sousle faix dont elles étaient accablées, ont élé arrachées du tronc; mais ce tronc n'a point éprouvé d'autre dommage. Vu de Laon, l'arbre de Martigny n’a plus cette belle forme d'oranger qu’on. lui connaissait ; mais M. de Blécourt, maire de la commune , a pris de sages précautions, afin que le dernier accident n'ait pas de suites fâcheuses pour ce bel arbre. BIBLICGRAPEHIE. ADMINISTRATION DES DOUANES. Tableau gé- néral du mouvement du cabotage pendant l’année 1841. AUX CHAMBRES. AU PAYS. Nécessité de dé- fendre les colonies, le sucre de betteraves et les au- tres produits du sol français contre le parti ultra-ma- nufarturier. à CAHIERS D'HISTOIRE UNIVERSELLE; par MM. Edouard Dumont, Théodose Burette et Casimir Gaillardin. Histoire du moyen êge; par M. Casimir Gaillardin. 3° cahier (fin). CHEMINS DE FER du nord de Ja France, ligne de Paris à Londres. Examen des sysièmes de trace, l'un circulaire et l'autre intérieur. Nouvelle diree- tion sur Calais et sur Boulogne. DE DELHI A BOMBAY, fragment d'un voyage dans les provinces intérieures de lInde, en 4841 ; par M. le docteur G. Roberts. Publié par la Socrète orientale. PARIS.—IMP. DE LACOUR et MAISTRASSE fils, rue Saint-Hyacinthe-S.-Michel, 33. séng ele TS 21 ET IENAREN ep ON a it cat ers rt. Sn PP End da mt dû" hs à 10? amrnée. Paris. — Dimanche, 12 Février 1843. N N° 12. SAVANT. É TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. eg | | À | SOMMAIRE. — SCIENCES PHYSIQUES. | CHIMIE. Description de quelques nouvelles bases |: organiques obtenues par l'hydrosène carbonné avec l'acide hyponitrique; Zinin, — CHIMIE ÉGALE. De Pessai de l’arsenie par le enivre; | Hugo-Reinch. — SCIENCES NATURELLES. | BOTANIQUE, PHYSIOLOGIE VEGETALF. Sur le mode et les circonstances de développement d'un végétal myc oscopique dans les liquides al- Eumineux, normaux et pathologiques (deuxième article) ; Andral et Gavarret, — PHYSIOLOGIE ANIMALE. Note sur la théorie posihive de la fé- N condation de M. Pouchet: Constancio.—- SCIEN- | CES APPLIQUÉES. SOCIÉTÉ D'ENCOURA- | GEMENT. Stance du 8 février; Francœure — | ARTS CHIMIQUES. Du tannage mécanique et | autres perfectionnemeuts récents dun tannage . (deuxième articie); J. Garvier.—ARTS METAL- EURGIQUES. Action de l'air et de l’eau sur le fer; Mallet. — ARTS MÉCANIQUES. Sur les | établissements affectés à la construction des gran- | es machines à vapeur; Calla. — AGRICUL- | TURE. — ANIMAUX DOMESTIQUES. Races | chevalines orientales, ECONOMIE AGRICOLE. | Moyen de détruire les fourmis; Bossin, — HOR- | TICULTURE. Sur la croissance des arbres; d'Hombres Firmas. — SCIENCES HISTORI- QUES. ACADÉMIE DES SCIENCES MORALES | ET POLITIQUES. Séance du samedi 4 février. —ARCHÉOLOGIE. Commune de Gémozac (Cha- rente-lnférieure ; Lesson. — BIBLIOGRAPHIE. Dee: SCIENCES PHVSIQUES. ) | _ CHIMIE, Description de quelques nouvelles bases orga- | niques oblenues par l'aclion de l'hydrogène | sulfuré sur des combinaïsons d'hydrogène | carbon éavecl'acidehyponitrique, par M.Zinin. | Dans un long et curieux mémoire M. Laurent a montré que l’action de l’a- “side nitrique sur la naphtaline, donne . naissance à des aignilles jaunes qui sont Ja ritrophtalase, corps peu soluble dans l'eau, moins encore dans l'alcool et dans l’éther. \ En traitant la nitrophtalase par l’hydrogène sulfuré, M. Zinin a obtenu une nouvelle base , le naphtalidam qui se combine avce tous les sxacides el tous les hydracides. Le naphtalidam se présente avec l’aspect d’ai- guilles blanches, aplaties, Il fond à 509 sentigrades, bout à 200° et distille sans dé- composition, sous forme d’une liqueur transparente, faiblement jaunâtre. Le laaphtalidam prend une couleur violette par le contact de l'air ; il a une odeur forte, particubère , désagréable; sa saveur est très amère et caustique, il est insoluble ans l’eau et très soluble dans l’alcool et Véther. Son action sur le tournesol est nulle. Le naphtalidam a toujours pour for- “mule COHEN: ; c’est par conséquent une nase sans. oxigène. Pouvant se combiner avec MA RAÈRS il forme avec l’acide sulfu- rique un su fate de naphtalidam dont la ormule est C‘°H°°N°SO4, et avec l'acide chlorhydrique un chlorhydrate de naph- alidam quia pour formule CH'8N-CL'H. ou C'HON°CL>. Le naphtalidam se comporte avec le chlore comme les autres bases organiques. Si l’on sature d’ammoniaque une disso- lution alcoolique de nitrobenzamide et si l’on traite la dissolution par de l'hydrogène sulfuré, elle laisse déposer du soufre et il se forme au milieu de la liqueur des ai- guilles fines qui ont une saveur âcre, cor- rosive peu solubles dans l’eau et l'alcool. Après avoir laissé le tout en repos pendant un jour, si on vient à séparer laliqueur du précipité de soufre et à la distiler, il se dépose de cette liqueur une huile jaune, pesante, d'ure odeur analogue à la benzine. On sépare cette huile de la liqueur surna- geante, on la distille seule et l’on obtient un liquide d'apparence oléagineuse et plus lourd que l’eau ; l’air le colore en rouge, il se combine à tous les oxacides et à tous les hyÿdracides ; c’est une base nouvelle à laquelle M Zinin a donné le nom de Benzi- dam. Sa formule est C'H'#N"; elle ne con- tient donc pas d’oxigène. Les autres combinaisons de lanaphtaline avec l’acide hypo-azotique ; donnent aussi des bases organiques particulières. La nr- tronaphtalise fournit une base en aiguilles ronges qui, avec l'acide chlorhydrique donne un sel blanc en écailles. M. Zinin termine son mémoire par 'a description d’une nouvelle combinaison du chlore avec la naphtaline. Si l’on traite la chloronaphtialase par Vacide sulfurique concentré à 440° de température, il se sé- pare de la liqueur qui est devenue brune, un corps bhuileux qui, par le refroidisse- ment se prend en une masse analogue à la cire. Cette masse est insoluble dans l’eau, soluble dans l’alcool, cristailisable en lon- gues aiguilles soyeuses, insipides, inodores, fusibles à 74°, dont le point d’ébullition est à 200” et qui distillent sans résidu. Leur formule est C°°H'°CL., on pourrait appeler ce corps chloronaphtalise. CHIMIE LEGALE:+ De l'essai de l'arsenic par le cuivre, par | M. Hugo-Reinsch. L'appareil de Marsh, si bien modifié par M. Orfila, est pour les recherches médico- légales sur l’arsenic un appareil précieux et d’une grande sensibilité. Mais la mousse quise produit souvent pendant l’expérience, et la carbonisation qu’en doit faire subir aux matières à essayer, sont deux inconvé - nients graves qui compliquent beaucoup l'opération. M. Hugo-Reinsch a proposé un moyen assez simple pour rechercher l’ar- senic, moyen qui simplifierait beaucoup l'appareil de Mar;h Le procédé de M. Reinsch consiste à aci- duler par de l'acide chlorbydrique les li- Gueursarsénicales et à les faire bouillir avec EE es eee | LEcHo pu MONDE sAVAN% paraît le FEURDE etle DIMAPTOHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de :,200 pages chacun. On s’ahonne : Paris, rue des _ PETITS-AUGUSTENS , 21, et dans les Cépartements chez les principaux libraires, et dans les bureaux de la Poste et des Messageries Prix du journal: PAR:S pour un an | 25fr., six mois 13 fr. 50, trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 20 fr., 6 fr., 8 {r. 50. Al’ÉTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Les souscripteurs | peuvent recevoir pour CEN@ fr. par an et par recueil l'ÉGHO DE LA LITTÉRATURE ET DES BEAUX-ARTS et les MORCEAUX CHOISIS du mois (qui coûtent chacun | 40 fr, pris séparément ) et qui forment avec l’Echo du monde savant la revue encyclopédique la plus complète des Deux Mondes. — Tout ce qui concerne la rédaction doit être { adressé (franco) à M. le vicomte A, në LAVALETTE, rédacteur en chef, et ce qui concerne l’administration à M, C.-B. FRAYSSE, gra 1 du cuivre métailique, qui bientôt se recou- vre d’une couche grisâtre d'arsenic. Une très faible proportion d'arsenic est décélée par ce procédé. Plusieurs autres métaux, il est vrai, se précipitent comme l'arsenic, sous l’in- fluence du cuivre, mais il est toujours facile de les distinguer de l’arsenic. Souvent la couleur du métal précipité ne permet pas d'erreur. Quant au bismuth et à lanti- moine qui se précipitent dans les mêmes cir- constances que l’arsenic, on ne les confon- dra pas avec ce corps. Le bismuth se préci- pite toujours à l’état cristallin et l’antimoine recouvre constamment le cuivre d’une pei- licule métallique violette dans les dissoln- tions étendues et blanche-grisâtre avec les dissolutions concentrées. Des matières alimentaires, des matières vomies contenant de l'arsenic, peuvent être traitées d’une manière analogue pour y constater la présence de ce corps. On fera bouillir ces matières avec de l’acide chlor- hydrique pur, étendu de son poids d’eau # l'on filtrera ce liquide et on le traitera pgr! des lames de cuivre, comme nous l’av indiqué précédemment. Tout l’arsenic c tenu dans ces matières se déposera sur | lames de cuivre. Dans une recherche médico-légale, be- soin est toujours de contrôler une expé- rience par uve autre. Il faut done, lorsque l’arsenic se trouve ainsi fixé sur les lame: de cuivre, prouver par plusieurs autres moyens que c’est vraiment de l’arsenic. Pour cela M. Reinsch introduit les lames de cuivre chargées d’arsenic dans un tube effilé à l’une de ses extrémités, à l’autre s’a- dapte un tube d un diamètre plus petit. En chauffant le tube avec uné lampe à alcool à l’endroit où sont déposées les lames de cuivre, l'acide arsénieux, formé par l’u- nion de l’arsenic avec l’oxigène de l'air, se sublime et se condense, sous forme de pe- üts cristaux brillants, bien reconnaissables. Mais, comme le faisait remarquer un jour M. Orfila, la yplus belle solution qu'on puisse donner du problème c’estdemontrer l’arsenic métallique lui même. M. Reinsch arrive à ce résultat de la manière suivante: Il place les James ile cuivre couvertes d’ar- senic dans un tube de verre effilé à l’une de ses extrémités; dans ce tube il fait passer un courant d'hydrogène pur et sec,ct enmême temps il chauffe les lames de cuivre. L'hy- drogène se combine avec l’arsenic et forme de l’hydrogène-arseniqué. On enflamme cet hydrogène arseniqué à sa sortie par l'extrémité effilée du tube, et l’on agitcomme avec l’appareil de Marsh. Nous avons répété avec un grand sois les expériences de M. Reinsch ; nous avons traité par le cuivre une liqueur contenant un peu d’arsénite de potasse et nous avons réduit par l'hydrogène l’arsén'ure decuitre 508 formé. Tout cela nous amène à dire que le procédé de M. Reinsch est un procédé aussi simple qu'ingénieux , une heureuse modifi- cation assortie à l'appareil de Marsh. Nous croyons cependant qu’on peut bien s'assurer que la couche qui recouvre le cuivre est une couche d’arsenic, sans faire passer sur les lames de cuivre un courant d'hydrogène. Ne suffit-il pas de placer dans l’appareil de Marsh les lames de cuivre recouvertes d’arsenie, pour obtenir aussitôt des taches arsenicales. Nous avons essayé cette expé- rience et elle nous a parfaitement réussi ; il est vrai qu’il faut s'assurer par avance que le cuivre qu’on emploie ne contient pas d’arsenic; mais ce petit essai à faire compense bien les désagréments de la car- bonisation et les inconvénients de la mousse qui souvent projette hors de l’appareil les matières sur lesquelles on agit. Cet arsé- niure de cuivre introduit ainsi dans un ap- pareil de Marsh ne produit jamais demousse. À tous ces avantages, nous pouvons en ajouter deux autres , qui sont d’une grande importance. Le premier c’est que ce procédé est d’ane exécution plus facile que l’appa- reil de Marsh et qu'il demande moins de temps; d’un autre côté, il est d’une sensibi- lité qui lui permet derivaliser avec tous les autres procédés connus. E.-F. —— De — SCIENCES NATURELLES. BOTANIQUE. PIYSIOLOGIE VEGETALE, Recherches sur le mode et Les circonstances de développement d'un végétal microscopique dans les liquides albumineux , normaux et pathologiques ; par MM. Andral et Gavarret. (Deuxième article.) « Soit que, vers la fin Au quatrième jour, on ne trouve encore dans le sérum que des vésicules, soit que déjà on y rencontre des tiges, on voit alors la surface du liquide se recouvrir de plaques irrégulières, espèces d’iles flottantes que l’on prendrait, à l'œil nu, pour des agglomérations informesd’im- puretés déposées accidentellement par le mi- lieu ambiant. Cette couche, examinée au microscope, se décompose en une quantité iunombrable de vésicules de grandeur va- riable, et très diversement disposées. [ci elles sont placées les unes à côté des autres sans ordre, sans symétrie, sans lien com- mun. à, on les trauve soudées et rangées en séries moniliformes rectilignes, ou di- versement incurvées. Ailleurs elles sont disposées en véritables arborisations. » Cependant , au sein de cette sorte d’é- cume, composée d’une accumulation de véritables germes, et dans les couches les plus superficielles du liquide, netardent pas à apparaître toutes ces formes végétales que nous avons constatées pendant les quatre premiers jours, mais quisont ici moins sim- ples et plus variées. © » Ainsi, 1° nous y retrouvons des vési- cules isolées d’où naissent des bourgeons, puis des tiges, etc. ; » 2° Il y a de ces vésicules isolées qui se développent par deux points diamétrale- ment opposés. À mesure que cette sorte de développement s’accomplit, la vésicule elle-même finit par disparaître , et l’on ne voit plus qu'un cylindre creux qui se rami- fie dans dans divers directions, sans dia- phragme à son intérieur. » Nous retrouvons aussi, au sein de cette 269 écume et au-dessous d'elle, des séries de vésicules soudées entre elles, de telle sorte que de leur développement ultérieur il ré- sulte, soit des tiges moniliformes, soit des tiges cylindriques, dont la cavité est divi- sée par des diaphragmes. » Ces vésicules, rangées en séries, se dé- veloppent indépendamment les unes des autres, et en vertu d’un travail qui se passe, non dans leur ensemble, mais dans cha- cune en particulier ; ce qui le prouve, c’est qu’il arrive quelquefois, que, dans une sé- rie de vésicules soudées, les unes restent stationnaires, tandis que d’autres s’allon- gent incesssamment. Alors se présentent des individus singuliers dont les formes ex- térieures varient à chaque point de leur étendue. Ici c’est une tige parfaitement cy- lindrique et cloisonnée, plus loin un vérita- ble chapelet de vésicules accolées; ailleurs une suite de cylindres réunis par des ren- flements, qui ne sont autre chose que des germes incomplétement développés. » 4° D’autres vésicules, au lieu d’être dis- posées en séries , comme les précédentes, s’arrangent les unes par rapportaux autres de manière à former de véritables arbori- sations, et celles-là peuvent ainsi éprouver individuellement un travail de développe- ment; une petite arborisation peut ainsi devenir un très vaste végétal, dont les ra- meaux occupent un espace quatre à cinq fois plus grand que le champ du micros- cope. » 9° Il arrive quelquefois qu’une vésicule sert de point de départ on d'aboutissant à plusieurs séries de vésicules plus petites qu’elle, et placées bout à bout. Dans ce cas, pendant que chacune de ces séries de vé- sicules se développe suivant le mode ordi- naire, la vésicule centrale se développe dans tous les sens à la fois, de manière à se transformer en une vaste ampoule ronde ou irrégulièrement polygonale, servant de moyen d'union à des tiges cloisonnées ou moniliformes, qui rayonnent dans diverses directions. » Ainsi la production végétale qui se forme au sein du sérum da sang acidifié est de deux sortes : constituée tantôt par un seul individu, et tan Ôt par l’aggloméra- tion fortuite de plusieurs, qui, tout en se réunissant, se développent et vivent indé- pendamment les uns des autres. » 6° Enfin en dehors de ces productions, qui, malgré leurs apparences si diverses, ont un développement régulier dont on peut saisir les lois, on en trouve quelques unes pour lesquelles il semble, au premier abord, ne plus en être ainsi; ce sont des formes bizarres et singulières, qui ne se prêtent plus à aucune description générale, et cependant, en les étudiant avec soin, on s'aperçoit bientôt que cette irrégularité ne tient qu’à une modification survenue dans d'exercice des lois fondamentales qui ne cessent pas de rester les mêmes, et c’est ainsi que, pour ce végétal comme pour tous les autres êtres organisés, l'étude des mons- tres vient jeter un grand jour sur certaines formes primitives dont la disparition ulté- rieure ne permet plus d’apercevoir les phases diverses que ces êtres ont traver- ’ sées. » Du reste tous ces végétaux se dévelop- pent simultanément dans cette mince et légère couche d’écume que nous avons vue apparaître vers le quatrième jour à la sur- face du liquide albumineux. De leur entre- lacement résulte une membrane épaisse qui, vers le douzième jour, recouvre toute 270. la surface libre de la liqueur, et adhère de toutes parts aux bords du vase. Le liquide placé au-dessous d’elle renferme une mul- titude de vésicules et de végétaux à divers degrés de développement; si l’on enlève cette membrane, on en voit bientôt une nouvelle se former, et ainsi de suite jusqu’à ce que la putréfaction s'empare du liquide albumineux. Nous avons vu ce travail de production se prolonger au-delà d'un mois; à une certaine époque apparaissent à la surface de la membrane des moisissures. Nous avons. représenté des végétaux com- plets trouvés dans cette membrane, tout-à- fait semblables à ceux qui ont été désignés sous le nom de mycodermes. » Telle est la description générale du vé- gétal que nous avons trouvé dans le sérum du sang traité par l’acide sulfurique. Nous avons à ajouter maintenant quelques re- marques sur le mode de terminaison des tiges végétales, et sur les matières qu’on dé- couvre à leur intérieur. » La terminaison brusque des tiges en cul-de-sac, que nous avons déjà indiquée, est quelquefois remplacée par leur division en prolongements que l’on trouve généra- lement au nombre de deux, souvent de trois, rarement de quatre, et jamais en plus grand nombre; ce-sont alors ces prolonge- ments auxquels appartient la terminaison en cul-de-sac. Ils affectent le plus ordinai- rement dés directions divergentes, quel- quefois cependant ils restent parallèles ; une seule fois nous en avons vu deux en- roulés en spirale l’un sur l’autre. » Ces prolongements terminaux sont susceptibles d’un développement ultérieur, indépendant de celui de la tige dont ils émanent. Voici une preuve directe de cette assertion. » Nous avons conservé entredeux verres, dansle champ du: microscope, pendant une heure , deux tiges cylindriques terminées chacune par deux prolongements. En sui- vant de l’œil le travail de développement qui se passait dans ces végétaux, nous cons- tatâmes ce qui suit : » Les tiges cylindriques ne changèrent ni de forme, ni de position, ni de dimension, de telle sorte qu’au bout d’une heure, ils avaient en longueur des dimensions à peu près triples de celles que nous avions mesu- rées au début de l’observation. Toutes les images que nous présentons ici à l’appuide cette description ont été dessinées au gros- sissement de 400. » Revenons maintenant à l'examen des matières contenues dans l’intériear du vé- gétal , ces matières, nous l'avons déjà vu, sont de deux sortes relativement à leur ap: parence : c'est un semis, ou ce sont des glo- bules ; mais ces matières ne sont pas égale- ment réparties dans toutes les portions du végétal. Les rameaux de nouvelle formation n’en contiennent pas, et paraissent com- plétement vides; dans ceux qui les ont im= médiatement précédés, on constate l’exis- tence d’un semis amorphe uniformément répandu, et enfin, dans les tiges plus ar- ciennes. se présentent des globules de gros- seur variable, quelquefois à peine distincts du semis environnant, tant ils sont petits; d'autres fois remplissant exactement la ca- vitéqui les renferme. Mais, lorsqu'on pousse plus loin l'observation, on s'aperçoit que ces rameaux, qui naguère paraissaient ab- solument vides, ne tardent pas à se remplir eux-mêmes d’un semis extrêmement fin, et qu'au milieu de ce semis apparaissent plus tard des globules de plus en plus gros; de 71 Lorte que la cavité du végétal finit par être “emplie tout entière de globules, jusque lans ses extrémités terminales, » La vacuité des vésicules primitives et kes rameaux de nouvelle formation n'est lonc qu’une illusion d’optique. Toutes ces avités sont remplies d’un liquide organi- able lui-même. Pendant que le végétal, »béissant à un travail de développement blus où moins actif, passe de l'état vésicu- aire à l’état d’individu complet, le liquide intérieur devient aussi le siège de transfor- imations, en vertu desquelles la matière or- tranisable, d’abord dissoute, se concrète en lLemis extrêmement fin, et donne naissance 1 un véritable-globule. Les globules eux- mêmes une fois formés, sont susceptibles He s’accroître. D'abord extrêmement petits bt à peine distincts, ils acquièrent un vo- tume de plus en plus considérable, et attei- ‘nent le diamètre inférieur des tiges. Mais |à ne s'arrêtent pas leur accroissement. Bientôt génés dans la cavité où ils ont pris |aissance, ils se déforment, s’allongent, se mouient exactement sur les parois des tiges Fi se transforment en véritable cylin- tres (1). | » Quelle est la nature de ces globules ? [Quel rôle sont-ils destinés à remplir ulté- lcieurement? Voilà des questions dont nous !sentons l'importance, mais auxquelles nous ‘ne pourrions répondre que par des hypo Lthèses. Jamais nous ne les avons vus s'é- | chapper des tiges au sein desquelles ils sont Lormés. Quelquefois nous avons cru cons- “tater un mouvement de déplacement dans \ces globules ; mais la sensation était obs- cure , de fort courte durée, et, quelque lsoin que nous ayons apporté à cette étude, \il nous à été impossible de constater une circulation bien distincte. | LIRE MATE | PHYSIOLOGIE ANIMALE. Note sur lathéoriepositivedela fécondation. L'écrit récent du docteur Pouchet sur la | fécondation des mammifères , se fait re- , marquer par la justesse des raisonnements « sur cet important sujet , à l’égard du quel | il existe tant d’opinions divergentes. Mon | but, dans cet article , est de signaler une lacune que nul ne pourra mieux remplir que ce savant physiologiste. Il s’agit de dé- terminer, par des expériences décisives, si Vapplication immédiate du fluide sperma- . tique est indispensable à la fécondation. | Les expériences de Haighton, et surtout . celles du docteur Blundell , professeur de | physiologie et d’accouchements à l’hopital | de Guy, à Londres, paraissent décider la question négativement. Je me bornerai ici à rapporter le résultat de quelques unes des expériences de Blundell, contenues dans un mémoire inséré dans le Xe volume des Transactions méd.co-chirurgicale. Ayant ouvert l'abdomen dans plusieurs 1 lapines > On fit sortir par l'ouverture la ma- « irice et une portion du vagin, et on coupa | transversalement l’utérus près du col, de | Tanière à partager cet organe en deux par- ties, supérieure ou Falopienne, et inférieure ou vaginale. Cela fait on replaça les parties et on réunit la plaie par des points de su- ture. Les animaux se rétablirent assez (1) Quand, on examine une tige moniliforme ou cloisonnée, qui est remplie de globules, il devient facile de constater la réalité de l'existence de ces diaphragmes dont nous avons parlé, et de voir qu'ils Separent compléiement la cavité totale en loges ab- solument indépendantes les unes dés autres. 279 promptement, les uns dans quelques jours, les autres dans peu de semaines, Aussitôt queleslapineséprouvèrent l’ardeur sexuelle elles furent livrées aux mâles, et sur dix à douze, presque toutes se trouvèrent fécon- dées dès la première copulation. On les tua ensuite à diverses époques de la gestation, et on trouva des petits dans la partie falo- pienne de leurs matrices. Après un examen attentif, on reconnut que la portion vagi- nale avait formé une excroissance sur la ligne de la section , et que toute communi- cation avec la portion falopienne de Putérus était interceptée. Il faut donc que le fluide séminal du mâle ait été transmis à travers la double cicatrice des deux portions de la matrice séparées par l’opération, pour pai venir aux ovules déposés dans la partie falopienne de l’organe. Cela a dû être facilité par la na- ture plus perméable du tissu de formation nouvelle sur la ligne de la section; car je repousse l’idée de l'aura seminalis, et suis intimement persuadé que le fluide séminal est parvenu à la matrice de la même ma- nière qu'il traverse l’hymen imperforé des, fermimes chez qui cette conformation n’a pas empêché la conception. J’ajouterai, en pas- sant, que les expériences de B ontell sont très favorables à l'opinion émise par M. Pon- chet sur le lieu où s'opère la fécondation. Quant à l'aptitude d’être fécondées, va- riable chez les femmes, comme dans les fe- meiles des animaux ; il est reconnu que dans tous les climats, un ou deux mois de l'année, ofirent incomparablement plus d’accouchements, et répondent, par con- séquent à deux autres époques où les con- ceptions sont plus nombreuses. Le fait est admis par tous les observateurs : ils ne dif- fèrent que sur les mois. D'après M. Ray - mond , il paraîtrait qu'à Marseille c’est le mois d'octobre qui est le plus favorable aux conceptions, et mars celui où elles sont moins fréquentes. Burus est porté à croire qu’en Ecosse c'est en mai qu’il y a le plus d’accouchements et en octobre le moins : par conséquent août et septembre seraient les mois les plus favorables à la conception. D'après un registre très exact tenu par le docteur Bland , il paraîtrait que l’âge le plus favorable à la conception, est de 26 à 30 ans. Sur 2102 femmes acconchées. 85 avaient de 45 à 20 ans: 578 de 21 à 25; 699 de 26 à 30; 407 de 31 à 35; 291 de 36 à 40; 36 de 41 à 45 et 6 de 46 à 49. F.-S, Consrancio, doct.-méd. DE SCIENCES APPLIQUÉES. SOCIÉTÉ D'ENCOURAGEMENT. Séance du 8 février 1845. Dans l'intention de présenter à la Cham- bre des députés des réclamations contre la loi proposée, pour supprimer la fabrication du sucre indigène ; les commités de la So- ciété se sont plusieurs fois réunis depuis quinze jours, pour rédiger un mémoire circonstancié sur la question, Une com- mission composée des délégués.des comités a débattu les arguments présentés, et M. Olivier à été chargé de faire un rap- port, qui a été lu dans la séance du conseil d’administration.Cemémoire, qui envisage la question sous tous les rapports est trop étendu pour trouver place ici, etil perdrait sa clarté etson importance si on se bornait à l’analyser. Toute la séance a été employée À ce long 273 débat , d’où est résulté que d’importantes modifications seraient apportées à ce tra- vail. Les comités se réuniront de nouveau à cet effet, et vû l’urgence, la Société tien- dra une séance extraordinaire mercredi prochain, pour entendre de nouveau le rap- port. Du reste , les conclusions sont adop- tées, qui ont pour objet de demander la con- servation de l’industrie du suc de bettera- ves, concuremment avec le sucre de cannes; quant aux impôts dont ces sucres doivent être frappés , la Société pense qu’on peut arriver, avec le temps, à égaliser les droits, surtout si le gouvernement consentait à les abaisser ; l'exemple du passé démontrant qu'alors le prix du sucre diminueräit , que la consommation en augmenterait , et que le trésor public y gagnerait plus qu'il ne perdrait, en même temps que les intérêts de nos colonies, de notre marine et de nos ports de mer seraient ménagés. La séance a été terminée par une délibé- ration relative à la distribution d’une somme de 3,600 fr. à six industriels âgés et tom- bés dans la détresse, conformément aux intentions de M. Bapst, qui a légué 1400 fr. de rentes perpétuelles à la Société d’encou- ragement, pour subvenir à cette dépense. FRANCOEUR. ARTS CHIMIQUES. Du lannage mécanique et autres perfeclionne- ments récents du lannage. (Deuxième article.) Dans an précédent numéro nous avons placé le tannage mécanique de M. Vau- quelin, eu tête des perfectionnements ré- cents apportés dans l'industrie qui nous oc- cupe. Nous allons aujourd’hui compléter notre sujet par l’exposé de quelques autres améliorations récentes. M. Félix Boudet, à Saint-Germain, a proposé de débourrer les peaux par l’em- ploi de la soude caustique. Pour 1000 kilo- erammes de peaux, on prend 20 kilogr. de soude cristallisée et 15 kilogr. de chaux, qu'on met dans les bassins avec de l’eau; en deux ou trois jours seulement l’opéra- tion est terminée. Les deux procédés à la chaux et à la sou- de ont chacun leurs avantages et leurs in- convénients, Celui à la chaux est bon pour les grosses peaux et mauvaise pour les peaux minces, tellesque celles de moutons, de veaux, etc. ; car elles risquent d’être al- térées, pour peu que la chaux ne soit pas tout à fait éteinte. Puis la chaux forme aussi dansl’intérieur du derme de la peau des sels calcaires in- solubles ; la chaux absorbe aussi du tan- nin, et il se forme du tannate de chaux en pure perte. Ce sont là de grands inconvé- nients , que les sels formés par la soude n’ont pas, car on sait que les sels de soude sont solubles, Le seul inconvénient qui pourrait résulter d’un défaut de pratique serait qu’un excès de soude pourrait trop assouplir la peau. D'ailleurs, par l'emploi de la soude , on fait absorber aux peaux une plus grande quantité de tannin. Un autre procédé de débourrage est aussi connu aujourd’hui. Il consiste à enlever les poils , sans les toucher, par des agents chimiques. C’est le procédé de dépilage des Turcs. On fait un mélange pâteux de chaux hydratée et d'orpiment (sulfure d’arsenic jaune), qu’on applique en couche de 1[4 de centimètre sur la chair de la peau. M. Fé- lix Boudet a vu qu'il se forme du sulfure 274 de calcium, lequel agit sur la matière ani- male; il a remplacé l’orpiment par du sul- fure de sodium. Les procédés de débourrage ont subi d'autres perfectionnements. D'abord on a fait subir aux peaux un commencement de putréfaction qui permettait d'enlever les sabots, les onglons. Puis on a eu recours à la vapeur; pour cela on étend les peaux dans un lieu clos, eton y fait arriver la va- peur perdue d'une machine Au bont de 24 heures les poils s’enlèvent aisément avec le couteau. Ce sont MM. Ogerau , Sterlin- gue , deux de nos tanneurs les plus habiles que nous ayons aujourd'hui, qui les pre- miers ont introduit cette amélioration daus leurs tanneries. Ou sait que le moyen de séguin, pour opérer le gonflement des peaux, se borne à les tremper, débourrées , dans de l’eau aiguisée de 171500 d’acide sulfurique, dont la dose est ensuite portée à 17100. « Apiès 48 heures d'immersion, les peaux sont suf- fisamment renflées , et ont acquis une cou- leur jaune jusque dans l’intérieur ; en cou- pant l’anglede l’une d’elles, on n'y distingue pas de raie blanche, et l’on voit que dans toute son épaisseur elle a pris une teinte jaune et une demi-transparence. » On conçoit tout le parti que Part à pu tirer d’une action aussi prompte et aussi énergique. Par cela même, l'acide sulfu- rique , qui est à très bas prix dans le com- merce , est devenu d'un usage journalier dans les tanneries de tous les pays, pour le gonflement, et même dans quelques-unes pour le débourrage des peaux.Chacun mo- difie à sa manière ce moyen prompt de gonflement. Quelques tanneurs etendent l’acide d’une grande quantité d’eau ordi- paire ; d’autres le font entrer à très petites doses dans des jus de ianné plus ou moins chargés. Sur quoi repase ce système de gonfle- ment? Quand on met dans de l’eau de l’ich- thyocolle ou co.le de poisson , celle-ci se gonfle peu à peu de la moitié de son volume; mais elle se gonfle énormément, mise dans l'acide sulfurique étendu d'eau. Mainte- nant cette colle ainsi gonflée, mise dans une dissolution detannin, perd sa souplesse, prend de la dureté, en un mot elle se tanne. Les efforts des tanneurs amis du progrès tendent tous les jours à diminuer l’action de l'acide sulfurique. Car il est bien connu de tous que le mauvais cuir étant chauffé se casse, parce que l’acide sulfurique n’étant pas volatit , il se concentre et désorganise complétement le cuir. Déjà on emploie moins d'acide. L'éloquent M. Dumas disait, dans une de ses dernières leçons, l’année dernière , qu’il pensait sérieusement qu'à une époque qui n’est pas éloignée de nous, on n’emploiera plus d'acide. Nous avons vu dans notre premier article que l'acide sulfurique est proscrit dans le tannage mé- canique de M. Vauquelin. On a conclu que, pour vérifier si un cuir “est bon, il n’y a qu’à le soumettre à la 1 dessication et voir s’il résiste. C’est Là un essai approximalif, qui est loin d’être d’une exactitule rigourèuse. Il y a quelques années, en Angleterre, on avait tenté le tannage rapide en faisant passer le jus de tan au travers de la peau par le moyen de la pression. On obtenait ainsi un tannage complet de tous les points de la peau en contact avec le tannin; mais ce qu'on aurait pu prévoir, chacun de ses points était séparé par des interstices qui 275 avaient donné passage à la liqueur, de sorte que le cuir était un véritable réseau criblé d’un nombre infini de pores. Ce procédé n’a pas eu de suite. Du reste , depuis longtemps on emploie pour les peaux minces, sous le nom de tan- nage au sippage où apprèt à la danoise, un procédé danois qui consiste à coudre les peaux comme des sacs, à les remplir de tan et d’eau, à fermer les sacs et à les cou- cher dans des fosses pleines d’eau et de tan. Deux mois suffisent pour cette sorte de tannage. - On peut encore aëcélérer beaucoup le tannage en faisant passer sur les peaux cou- chées dans les cuves les jus que l’on re- cueille au moyen d’une pompe. En 1835. M. Loisel a pris un brevet pour l'emploi de ce procédé. ARTS MÉTALLURGIQUES. Acti n de l'air et de l'eau sur le fer. Par M. R. Mallet. M. Mallet avait présenté, dans un précés dent travail, le tableau des pertes réelle- que les fers de la Grande Bretagne éprou- vaient, dans un temps donné, par suite de l’oxidation, afin de rechercher s'il n’y au- rait pas lieu d’augmenter leur durée. Dan; le tableau des expériences qu’il a présenté cette année à l'association britannique pour l'avancement des sciences, il fait voir que la marche de la corrosion décroit propor- tiounellement au temps dans la plupart des cas, et que la rapidité de la corrosion de la fonte dépend moins de la constitution chi- mique du métal que de l'état de sa struc- ture cristalline et de la condition du carbone qui y entre comme parte constituante. Le rapport actuel a étendu aussi les re- cherches aux fers forgés et à l’acier, dont quarante à cinquante variétés ont été sou- mises aux expériences. Les résultats démon- trent que la corrosion du fer forgé est en général beaucoup plus rapide que celle de la fonte ou de l'acier. Plus le fer a de pu- reté, plus il est uniforme dans sa texture, plus sa corrosion est à la fois lente et uni- forme. l'acier se corrode en général plus lente- ment et plus uniformément que le fer forgé et la fonte. Les résultats de l’action de l’air et de l’eau sur différentes classes de fer ont été examinés et déterminés chimiquement. La substance appelée plombagine se pro- duit par l’action de l'air et de l'eau de la même manière, sur l'acier, principale- ment en lingots bruts, que sur la fonte. Une certaine quantité de plombagine, ex- traite des débris du vaisseau le Royal-Georges, absorbait l’otigène lors de son exposition à l'air avec une telle rapidité, qu’elle deve- nait presque rouge de chaleur. M. Mallet à décrit enfin une méthode pour protéger le fer au moyen d’une modi- fication au procédé de zincage. Il est diffi- cile de recouvrir la surface du fer avec du zinc, attendu que le premier a peu d’aff- nilé pour le second métal. Le premier pro- cédé cotisiste à décaper la surface du fer, à enlever la couche d’oxide qui le recouvre, puis à le plonger dans un chloride de zinc et d’ammoniaque, qui le recouvre d’une lé- gère couche d'hydrogène, laquelle aug- mente son affinité pour le zinc M. Mallet a aussi recouvert le fer d’un alliage triple de zinc, de sodium et de mercure, et a fait voir diverses pièces en fer qui avaient été recouvertes avec cet alliage, et qui, à la 276 suite d’une exposition prolongée à l'air, et dans des situations critiques, ne paraissent pas avoir éprouvé de détérioralion. Eu terminant celte partie de ses recher= ches, l’auteur a traité une question qui n'est pas sans intérêt. On croit géuérale- ment que les chemins de fer qui sont par- courus journellement ne sont pas exposés à la corrosion. M. Mallet a eu l’occasion de soumettre, sous ce poiutde vue, aux épreu-# ves trois séries de rails du chemin de Du- blin à Kiogstown, l’une sur laquelle on ne marche pas, la seconde faisant actuelle- ment le service. et la troisième faisant aussi le service, mais recouverte d’un enduit contre l'humidité. La perte de la première série a été 2,555, celle de la seconde 2,344, et celle de la troisième 2,650, résultats qui semblent indiquer que les rails sur lesquels on marche et roule se corrodent plus len- tement que ceux qai sont hors d'usage. (T'echnologiste.) ARTS MÉCANIQUES. MACHINES A VAPEUR. Rapport fait par M. Calla, à la Société d’en- couragement, au nom du comité des arts mé- caniques, sur plusieurs établissements affec- . tés à la construction des grandes machines à vapeur et des machines locomotives, (Premier art:cle.) Dans la session de 4840. au mois dejuin, les chambres délibéraient sur le projet de loi relatif à l'établissement de grands paque- bots transatlantiques. Quatorze machines de 450 chevaux cha- cune et plusieurs machines de moindre force devaient être installées à bord de ces bâtiments. Quelques membres influents de la cham- bre des députés inclinaient pour que toutes ces machines fussent demandées à l’Angle- terre ; on disait que nos ateliers français ne présentaient aucune garantie pour l'exé- cution de machines de cette puissance, qu'ils ne pourraient pas les construire, et que, s'ils y parvenaient, ce ne serait que dans des délais et avec des retards qui com- promettraient l'importante mesure propo- sée par le ministère. Nous n'avions, suivant eux, d'autre Tes source que l’Angleterre, et c'était à elle que nous devions demander ces éléments indispensables de notre puissance maritime et de notre influence politique. Nous disous influence politique, car, vous le savez, messieurs, la vapeur a étendu le champ de bataille, et, en politique, il ne s’a- git plus seulement aujourd'hui de léquili- bre européen. Toutefois, ces allégations rencontrèrent des contradicteurs dans le sein même des chambres. M. Salvandy, rapporteur de la commission des paquebots, M. Arago, qui, dans le courant de cette session, saisit plusieurs occasions de défen- fre énergiquement l'honneur et les intérêts de l'industrie nationale, M. le baron Thé- nard, uotre président, et plusieurs autres membres, firent valoir les nombreux mo- tifs qui devaient déterminer l'administra - tion à donner la préférence aux ateliers français. à Les constructeurs de machines s’ému - rent en présence de cette grave discussion; ils se constituèrent en comité et s'adressè- rent aux commissions des deux chambres; les notes qu'ils rédigèrent alors sont impri- mées et déposées dans votre bibliothèque ; vous pourrez y voir qu'ils revendiquèrent pour la France l'honneur de produire, par 2 17 s propres ressources, Ces armes puissan- s de l'avenir, et qu'ils s’engagèrent à faire assi bien et plus vite que les ateliers an- hais. - Aujourd'hui, messieurs, nous sommes ers de pouvoir vous dire qu'ils ont tenu rarole. Le gouvernement comptant sur l'émula- on de nos principaux constructeurs de hrachines, dont les travaux antérieurs don- aient la mesure de ce que leurs efforts ourraient produire à l'avenir, leur a con- ré l’exécution de onze de ces grands appa- reils de 450 chevaux, et de plusieurs ma - 'hines de 120, 160, 220, 340 chevaux, etc.; uelques autres appareils ont été réservés vour l’usine royale d’Indret. Ces comman- :+s de l'aëministration ont été distribuées ,ntre les grands établissements de MM. Cuve, Lie Paris, Schneider frères, du Creuzot, \Zallette, d'Arras, Pauwels, de Paris, Ben- Nzetl et comp., de la Ciotat, près Mar- etlle, Séehelin et Huber, de Bitschwil - ler, etc. | Ces appareils sont exécutés avec une ra- .bidité et un soin dont votre comité des arts mécaniques a pu voir un bel exemple dans Ma visite qu'il vient de faire. de l'établisse- |ment de M. Cave. Moivs.de deux années se sontécoulées de- puis que les constructeurs français ont reçu «les commandes de la marine royale, et déjà ‘elles sont exécutées pour plus de la moitié de leur importance; chacun des établisse- ments que mous venons de nommer a déjà ‘achevé plusieurs appareïis. | Quelques uns sont en montage à Brest, à Cherbourg, à Toulon, à Indret, et nous avons la satisfaction de pouvoir vous dire ique la hardiesse et l'exactitude de leur | exécution ont dépassé toutes les espé- |rances. | Le rapporteur de votre conimission a con- duit, dans les ateliers de M. Cavé, un ingé- 'mieur anglais très distingué, M. Richar«t | Roberts, de Manchester, et c'est avec uu juste sentiment d’orgueii national qu'il l’a entendu déclarer que les appareils cons- truits dans cet établissement ne le cédaient |en rien aux meilleures machines anglai- | ses et les surpassaient sous plusieurs rap- | ports, | Il y a peu de temps encore, Fawcett, de | Liverpool, disait à un de nes premiers in- * génieurs de la marine royale, qu’il était } ; à À || } \ jour obtenir des commandes du gouverne- | ment français reposaît :ur les perfectionne- ments qu'il s'efforçait d'apporter dans le | forcé de reconnaitre que la marine était | maintenant er mesure de r.cevoir des ate- | liers francais d'excellentes machines de na- sigalron, et que le seul espoir qui lui restait système de ses apzareils. Espér. ns, mes- sieurs, que nos ingénieurs français, déjà ex- périmentés dans cette matière, n’attendront pas les perfectionnements étrangers pou: | les imiter et sauront, au contraire, les de- | vancer dans les machines de navigation | comme ils le font déjà pour certaines espèces | de machines à vapeur. De AGRICULTURE, ANIMAUX DOMESTIQUES. Races chevalines orientales. Jusqu’à présent, généralement au moins, on a compris sous le nom de chevaux ara- bes tous les chevaux qui nous provenaient des contrées orientales. Ainsi, on confon- 1 Ë 278 dait dans une même catégorie Îes chevaux égyptiens, les Syriens, ceux de l’intérieur de l’Afiique et de l'Arabie proprement dite. La France, plusieurs fois, a reçu des étalons orientaux pour améliorer ses races chevalines, et chaque fois on disait que ces étalons étaient arabes. Puis, lorsqu'après un certain nombre d'années, les chevaux importés n’avaient pas fourni tous les résultats qu'on en: at- tendait , on s’empressait de condamner les races arabes auxquelles. peut-être, ces chevaux n'avaient jamais appartenu. Ce point nous paraît extrêmement im- portant. — Il convient, aujourd'hui plus que jamais, de bien s'entendre sur la va- leur des étalons qui nous arrivent des pays étrangers. Les chevaux syriens, les chevaux égyp- tiens, ceux de l’Arabie centrale comme ceux du sud de l’Afrique, ont-ils une même origine? tous ces chevaux enfin sont égale- ment propres à servir comme reproduc- teurs. Les caractères de chacune de ces races serviront de réponse. Une grande dissidence est née dans le monde hippique, et ne paraît pas de sitôt réunir les deux camps. Les uns veulent, pour régénérer nos ra- ces, des étalons anglais ; les autres excluent ces derniers et n’admettent, comme régé- nérateurs par exceilence, que des chevaux arabes. Des débats ont eu lieu; de part et d'autre, anglomanes ou partisans des ara- bes, chacun a défendu son drapeau et n’a pas voulu céder la place à ses adversaires. Ilest une première considération ma- jeure que es partisans du cheval anglais opposent à ceux qui vantent les avantages du cheval arabe. Cette considération, la voici : « Le cheval arabe cest de petite taille; pour obtenir de suite des grands produits, la France doit recourir aux étalons anglais; sans quoi elle s'expose à attendre centan;, peut-être, ces résultats que lui procure immédiatement l'emploi des étalons an- glais » ; Cette raison l’a emporté; le public a cru l'administration qui lui a fait cette décla- ration , et les chevaux anglais ont inondé la France. Deux points se présentent sous ma plume. S’agit il réellement d'améliorer nos races? L'administration qui importe du sang an- glais dans nos haras est induite en erreur ; elle cause un tort immense. -- S'agit-il, au contraire, d’un cheval de service? Veut-où des chevaux anglais pour tirer une voiture, pour monter les amateurs? C’est tout-à-fait différent. Très certainement, un grand cheval anglais très gros, très fort, tirera mieux qu'un cheval arabe; on à raison de l’employer. Mais lorsqu'il agit d'améliorer les races de tout un pays, il doit être permis à cha- cun d'émettre son opinion et de combattre celie d’autiui quand elle lui semble er- ronée. Posez cette question : pourquoi deman- dez-vous chaque année à l’Angleterre des étalons anglais? — On vous fait cette ré- ponse : parce que le cheval anglais pur sang descend de l'arabe, et parce qu’il offre des avantages que n'ont pas ses ascendants. Ces avantages sont : une taiile élevée, une ossature plus grande, plus w’étoffe. Posez cette, autre question : Comment est-on parvenu à créer les races anglaises? On a pris des étalons de saug arabe, des 279 femelles normandes ou celles d'une autre contrée de l’Europe, et à l’aide de croise- ments répétés, avec des étalons orientaux, à l'aide d’une nourriture abondante, choi- sie, et de soins entendus, nous sommes parvenus à créer ce que vous voyez. Il y a eu du génie chez les hommes qui ont entrepris cette création. Il a fallu de la persévérance, une volonté ferme à toute épreuve, Les résultats obtenus font honneur à la nation anglaise. Mais voyez donc le génie de nos admini- strateurs? 1ls ont introduit en France le cheval anglais ! Et pour faire les honneurs de cette importation on a créé une vaste administration, dont les rouages extrême- ment compliqués exigent, pour être entre- tenus, l’emploi de sommes considérables. — Nous n’avonsrien créé, nous ; nous nous sommes contentés de placer les étaions an- glais dans des stalles magnifiques; nous leur avons donné des logements superbes, et dans une grande localité décorée du nom de haras, on est venu livrer à ces étalons des juments françaises.— L’Angleteire n'a pas de haras; la uation anglaise n’en a pas besoin. Les arabes n’en ont pas non plus ; mais on a dità la masse des Français: Vous ne connaissez pas l’art des chevaux ; cet art est difficile , il demande une très grande intelligence. Permettez donc que nous pre- nions annuellement une partie des impôts pour vous instruire et donner au pays la quantité de chevaux nécessaire à ses be- soins. Les Français ont laissé faire, ils n’ont pas demandé si les Arabes et les Anglais avaient aussi des gouvernants salariés de la science hippique ; ils ont donné, ils don- nent leur argent, et la France achète en- core à l'étranger des chevaux pour ses besoins. Demandez-vous ce que sont devenues les anciennes races françaises. Un homme qui appartenait aux haras se retourne brusque- ment, et avec cet air grave, d'un ton plein d'assurance : — Toutes sont en voie d’a- mélioration, dit-il, mais nous ne pouvons aller plus vite, car le gonvernement refuse les allocations que nous lui demandons. Nous voulons établir partout des courses à l'anglaise; nous voulons répandre dans chaque arrondissement les bienfaits de cette institution ; mais malheureusement, tout le monde aujourd'hui prétend connaître l'art d'élever les chevaux, et chaque jour voit s'élever des obstacles que nous étions loin d’attendre. ÿ L'administration, établie sur de larges bases, a exercé vue influence très grande ; elle a eu un pouvoir illimité, et cette in- fluence et ce pouvoir absorbent des millions sans donner d'avantages. L'administration s’est arrogé l’autorité suprême ; elle condamne, elle absout, et met à l'index quiconque refuse d'accepter les principes de sa constitution; la science, dit-elle, c'est moi. Et afin d’amuser le public qui veut bien entretenir le personnel du baras, payer ces grandes constructions inutiles, où des centaines de chevaux vivent sans rien faire, on donne chaque année deux ou trois grandes représentations ; on fait courir. Plusieurs mois à l’avance, on répand des affiches. Fiametta, Esméralda, Anetta, sont à l'entraînement; ou prépare le Champ- de-Mars ; des tentes sont établies ; il y en a une bien parée, c’est celle qui recevra l’a- ristocratie du monde hippique. 280 Le jour venu, les élégants se portent sur } le lieu du rendez-vous Un grand luxe se déploie, des paris sont ouverts; on pèse les hommes qui vont conduire les coursiers. À un signal donné, les chevaux partent, courent quelques minutes, et celui qui arrive le premier au but est proclamé le vainqueur. Il y a longtemps que cet état de choses dure; ily a longtemps que la France paie de ses deniers l’entretien de ce charlata- nisme , Ou si vous préférez, de cette igno- rance. Je reprends l’objection principale, l’arme favorite des partisans du sang anglais, et je l'examine sur toutes ses faces. La taille du cheval ne provient pas de étalon; elle est le fait d’une nourriture abondante den- née en temps opportun; elle est le. fait de la mère et non pas du père. Unissez un grand cheval à une grande jument, vous avez up poulain de taille élevée ; mais ne nourrissez pas suffisamment ce poulain dans le jeune âge, il reste bien inférieur en hauteur à ses ascendants mâle ou fe- melle. Prenez un petit étalon, donnez-lui une grande jument ; le produit obtenu est beau- coup plus grand que le père. Dès que le nouveau né aura huit jours , donnez-lui du grain concassé, des farineux ; répétez les repas; quele poulain trouye constamment à manger, faites qu’il puisse prendre beau- coup d'exercice, variez la nourriture, et si elle est toujours abondante pendant tout le temps que dure la croissance, vous au- rezun cheval très grand, un cheval vi- goureux, peu disposé aux maladies. Ce fait est incontestable ; il ne s'applique pas seu- lement aux animaux, il s'applique encore à l'homme. Partout où l’homme trouve des aliments en quantité suffisante, il acquiert de Ja taille. Dans le cas contraire, il reste ra- bougri. De même pour les animaux. Entrez dans un village pauvre, ce village a des bestiaux très petits, sans énergie, mais au milieu du troupeau, vous aperce- vez une ou deux grandes vaches, un ou deux grands bœufs ; interrogez le pasteur sur cette différence; il vous répond que tous ces animaux appartiennent à la même race, celle du pays, mais que les vaches, que les bœufs dont vous lui parlez, sont ja propriété de M. le curé. M. le curé n’a pas fait saillir ses vaches par de grands taureaux; il achète des vaux des paysans, les nourrit bien , et ob- tient ainsi les plus beaux animaux de la commune. Un haras possède de grands étalons et des jumentstrèshautes; les poulains naissent élevés en taille. La coutume du pays est de ne point don- ner beaucoup d'aliments tant que les aui- maux n’ont pas atteint l’âge de trois ans. Qu'arrive-t-1l? Les produits obtenus n’ac- quièrent jamais la grandeur des parents; ils sont malingres et aptes à contracter des ‘maladies de misère. Une direction nouvelle succède à la première; au lieu de grands chevaux, on se sert de chevaux d’une taille moyenne, les juments sont les mêmes. Mais dès que les poulains mangent, on varie, on augmente la nourriture. À deux ans, ces poulains sont plus grands que les premiers âgés de quatre ans. Fous les âges ne présentent pas également les mêmes chances de succès. Le poulain croît prin- cipalement dans la première et dans la deuxième année, mais pendant la première 281 surtout. C'est donc alors qu'il importe de favoriser le travail de la nature, ce qui se fait en donnant aux poulains une alimen- tation abondante. Les forces d'un cheval, sa constitution, si elles dépendent deses parents, dépendent aussi du genre de nourriture adopté dans le premier âge. Nous donnons à l’Angleterre des millions pour avoir des chevaux de taille, et les Anglais vous disent que /a taille du cheval est dans le coffre à avoine. HamoNwrT. HORTICULTURE, Moyen de détruire les fourmis. M. le marquis de Forghet, dont les soins et les efforts constants tendent toujours à enrichir la science horticole, vient de nous communiquer un moyen pour la destruc- tion des fourmis, que lui-même a essayé dans son beau domaine de la Ferté-Aleps. Dans le courant de mai, M. le marquis de Forghet fut tout à coup assailli par une grande quantité de fourmis rouges et gros- ses noires, qui s'étaient introduites dans sa melonnière, et qui dévoraient tous ses pieds de melons. Il y avait près de trois semaines qu’elles y étaient entrées, et rien ne sem- blait devoir les en éloigner malgré toutes les précautions que l’on prenait pour y par- venir, quand M. le marquis de Forghet résolut (afin de détruire ces insectes, dont les atteintes sont si défavorables,) de s’en débarrasser au moyen d’une dissolution qui lui a trés bien réussi. En voici la com- position : Savon noir. . . . . . Potasse lueur 150 id. Eau naturelle. . . . 1. litre 1/2. Il a fait bouillir le tout pendant quelque temps ; puis, au moyen d'un petit bâton, ayant fait des trous qui traversaient le ter- reau jusque sur le fumier, il les a rempli du liquide qu’il avait composé. IL répéta cette opération deux fois (la seconde par précaution). Il est inutile de dire que tous les soins nécessairesavaient été pris afin que leliquide ne porta pas préjudice à la végé- tation des melons, si toutefois préjudice il pouvait y avoir. Ce procédé a éloigné ou détruit toutes les fourmis de la melonnièere, car M. le marquis de Forghet n’en a plus vu une seule. Tous les melons sont main- tenant dans l’état de végétation le plus fa- vorable. Nous engageons les personnes qui se trouverait dans le même cas à user du bon moyen que M. le marquis de Forghet a bien voulu nous communiquer, en les priant de nous faire connaitre les résultats qu'ils en obtiendront. Paris, ce 9 février 1843. Bossin, Grainier Pépiaiériste, 5, quai aux Fleurs, 31 grammes. ÉCONOMIE AGRICOLE. Essai sur la croissance des arbres, par M. ie baron D'Hombres Firmas. Les naturalistes admettent généralement que l'accroissement des arbres exogènes se fait par l'addition d'une nouvelle couche ligneuse autour des anciennes et sous leur écorce. Cette règle n’est ecpendant pas sans exceptions ; la sève du printemps et la sève d'automne forment quelquefois deux cou- ches distinctes. Selon M. Leelere-Thoüin, plusieurs arbres, et le figuier entre autres, offrent cinq à six couches concentriques dès les premières années; parfois, au con- 282 traire, les couches de plusieurs années se confondent ensemble; il devient, du moins, très difficile de les distinguer. Il convien drait de rechercher quelles sont les essences dont la végétation s'éloigne ainsi de la règle commune ; si {a transplantation, le chan- gement de climat, de terrain, de culture, n’y apportent pas de modification ; si cette règle est plus constante dans les arbres fo- restiers que dans ceux que nous cultivons..…. Mais je vais montrer que le nombre de couches ligneuses serait-il toujours égal à celui des années d'un arbre, ce fait, cu- rieux sans doute, n’en resterait pas moins sans application pour la pratique fores- tière, et ne nous ferait pas connaître l’âge des arbres vivants. Tous ceux qui ont examiné les diverses couches concentriques d'un arbre coupé en travers doivent avoir remarqué qu'elles sont inégales ; que leur épaisseur ne suit aucune progression du centre à la circon- férence; que, généralement, après quel- ques années elles s'élargissent, et que, dans les vieux troncs, les dernières sont très minces, très resserrées. Il est probable que les couches étroites qu’on remarque parfois entre de plus larges indiquent l’époque de la transplantation pour certains arbres, ou bien une végéta- tion contrariée par quelques circonstances. Quant aux dernières, toujours si minces dans les très gros arbres, bien loin d’y voir une diminution de vigueur, je calcule, au contraire, qu'il y a plus de matière li- gneuse, dans une enveloppe mince comme une feuille de papier de 2 mètres de cir- conférence, que dans une couche cent fois plus épaisse vers le milieu. d’un arbre de cette proportion. : Ces dernières couches sont, il est vrai, difficiles à compter : je les écarte en cou- pant le bois obliquement, je les rends plus sensibles en les colorant, en les polissant, et je les compte sur plusieurs points, si j'ai des doutes. Il y a des arbres dans lesquels, au con- traire, ce sont les couches intérieures qu’on ne saurait connaître, parce qu’elles man- quent. Le centre de nos vieux châtaigniers, de nos plus vieux müriers est pourri et creux. J'avais essayé d'y suppléer avec des tranches de bois sain! On ne doit pas compter sur ce moyen non plus que sur la comparaison des arbres vivants ayec la coupe d’un arbre de la même espèce. Je m'en suis convaincu: Je dirai plus, nous ne pouvons pas comparer les arbres que nous avons plantés, ceux dont nous savons l'âge par tradition et les vieux arbres qui existent dans le pays, pour caiculer la du- rée de ces derniers avec quelque exacti- tude: Ja nature du sol, son exposition, la culture, rendent fort difficile la solution d’un probléme physiologique si simple en apparence. à Dans le mème climat, avec des soins égaux, l'influence da sol est prodigieuse ; j'en citerai deux exemples : ris 40 J'avais semé, en 1811, des gledisichia dans mon jardin de Saint-Hippolyte-de- Caton. Le terrain est argilo-calcaire, sec, compacte, malgré les amendements. Lors- qu'ils eurent environ 2 mètres de haut et 4,15 cent. de diamètre, j'en transplantai quatre dans mon jardin d’Alais, dans un humus noir, léger et frais. Maintenant un de ces derniers a 1,03 cent. de tour, et s'elèva a 14,5 cent. Le plus gros de ceux restés en place n’a que 39,75 cent., et / mètres de hauteur: leur diamètre == 0: 378.Si je recherchais, par leur moyen, ge du gleditschia du jardin de Montpel- 1r qui m'avait fourni la graine, je trouve- ïs des nombres très différents en em- pyant l’uæ ou l’autre de ces types, et -aisemblablement une sorte de medium trait tout à fait illusoire. 29 J'avais semé des chênes-liéges à Sau- :ges, dans un sol primitif de micaschiste ; :y en a de 12 centimètres de diamètre. 2n semai en même temps à Saint-Hippo- te, qui -périrent les premières anués; un ul qui a résisté, a 4,24 cent. de tour. Sa ‘oissance a été neuf fois moindre dans le ‘ême intervalle! J'en tire cette conséquence qu'il en est ls terrains pour les végétaux, comme des ibstances alimentaires diverses qu’on Dune aux animaux, qui leur conviennent : les engraissent plus, ou plus vite, sans ier pour cela que lair contribue puis- “imment à la nourriture des uns et des tres. Nous voyons, dans nos jardins, des Urbres languir, malgré nos soins, quand autres espèces s’y plaisent, quoique négli- ‘ées. Nous ne saurions l’attribuer qu’à la jature du terrain, puisque nous ranimons hs premiers en leur faisant ce qu’on ap- elle un encaissement d'une quantité de ! © [>rre qui leur convient mieux; et l’on re- lonnaît vite que leurs racines ont épuisé l'ebte terre transportée, et l’on peut, en la .enouvelant, prévenir le dépérissement des € | rbres précieux, comme en changeant la Î | lerre de ceux qui sont.en pots. Quelquefois }s s'accoutument au mélange, et finissent Jar végéter assez bien dans une terre qui ce leur avait pas été propice d'abord; Lomme d’autres arbres des pays plus chauds Lu plus froids s’acclimatent dans le nôtre; mais les uns ou les autres ne réussissent jamais comme ils le feraient dans le terrain ‘t le c'imat qui leur sont propres. : (Annales d'agriculture.) EG — SCIENCES HISTORIQUES. ACADÉMIE DES SCIENCES MORALES ET | POLITIQUES. | Séance du samedi 4 février. Monsieur Damiron a lu une notice sur la Wie, et plus particulièrement sur les ou- :rages de Spinosa. Comme cette biogra- * phie ne contient rien qui ne soit connu sur .c philosophe Juif, d'Amsterdam, nousren- verrons nos lecteurs aux essais, d’Æemster- “huys, d'Heydenreich, de Paulus, de Lucas, de Richer, de Sabatier, de Boulainvilliers, “de Lami, d'Orobio , etc., ou au Diction- [naire de Bayle, ou à la biographie de "Michaud, car sur Spinosa il y a des écrits en bon nombre, pour tout les goûts. La biographie de M. Damiron vaut, sans con- tredit, mieux que toutes celles qui l’ont pré- cédée ; mais elle a un petit défaut , celui (d'arriver trop tard. | M. Dubois (d'Amiens), qui à deux repri- ses différentes avait précédemment entrete- mu l’Académie de ses opinions sur l’anta- gonisme qui existe entre les psychologistes [et les physiologistes, et qui avait essayé de réfuter Cabanis et Gall, est venu aujour- d'huilcompléter, par un troisième mémoire, la tâche qu'’ils’était imposée. C’est de Brous- Sais qu’il s’est occupé Mettant de côté, et | les services que lemédecin du Val-de-Grâce |1a rendu à la science, et les découvertes dont il Ja enrichie , et les idées neuves qu'il a lancées le premier dans la circulation, et 284 les titres que durant sa vie il avait acquis à l'estime de ses collègues, les membres de l'Académie des sciences morales et politi- ques. M. Dubois n’a vu dans le professeur à la Faculté de médecine, autrefois aussi son collègue et son maître, que le physio- logiste exagéré dansses déductions, quiavait cru trouver l’homme moral, tout entier dans l’encéphale, et qui, semblable à un de ces querelleurs habitués à compter sur leur habileté à manier l'épée, croyait, lui aussi, forcer avec la pointe de son scalpel tous ses contradicteurs à se taire. Broussais a avancé une grande erreur, nous le croyons, lorsqu'il a soutenu que les psychologistes ne pouvaient pas, avec les faits de conscience, juger et conuaître l’homme moral,et que l’anatomie seule était suffisante pour expliquer cette créa- tion, la plus parfaite des créations de l’être infini ; mais en réfutant l'erreur, il ne faut pas oublier ce que fut Broussais, ce qu’il est encore par ses ouvrages. Les exagéra- tions , les haines théologiques ne sont plus de notre époque. Il y a dans notre société, telle qu’elle est, place pour toutes les opi- nions, pour toutes les croyances. Le despo- tisme en philosophie , comme partout, use vite la puissance. La doctrine qui serait celle de tous le monde, serait, par cela seul, si elle n’était pas vraie, plus durableet plus dangereuse. Le spiritualisme a repris la place qui lui appartenait, desirons qu’il la conserve, et dans son intérêt aussi, laissons aux seneualistes, aux matérialistesmême, la faculté de se faire entendre quelque part. Conseiller au spiritualisme d'étouffer leur voix, de lancer une sorte d’excommunica- tion contre leurs écrits, au lieu de les ré- futer froidement, serait une complaisance de courtisan, de laquelle les esprits oisifs ou méchants chercheraient le motif, lors même qu’il n’en existeraitaucun. C.-B.-F. ARCHÉOLOGIE. Canton de Gémozac, arrondissement de Saintes; (Cherente-fnf.) Commune DE GEMOZAC : Gemosacum. En- tre le bourg de Gémozac et le village de Tanzac s'élève un terrier appelé par les ha- bitants le château du Chaillou, monticule décrivant un cône haut de 18 mètres, par- faitement arrondi à sa base, et entourée de fossés profonds. Le sommet de cette émi- nence faite de pierres et de terre battue, a une sorte de plate-forme ayant cinq mètres sur chaque face, et qui supportait sans nul doute un donjon du huitième siècle. La statistique du département dit qu’un monastère du onzième siècle a été rasé vers 1699, et que le castrum de Gémozac, qui reposait sur de vastes souterrains, a été complétement déblayé en 1829. En 1612, on voit ce château être la propriété d’un seigneur de Gémozac nommé de Candelai. L'église du bourg qui nous occupe, placée sous l’invocation de saint Pierre, a, malgré les mutilations et les restaurations qu’elle a subies, de l’intérêt pour l’archéologue. I] n’est rien resté de la facade primitive que les trois ordres de colonnes groupées en faisceaux les unes au dessus des autres aux angles de cette même façade. On retrouve encore des vestiges des pleins-cintres qui décrivaient trois arcatures. La façade ac- tuelle a son portail surmonté d’un œil de bœuf, et l’un et l’autre du dix-septième sié- cle. L’abside est remplacée par un chevet droit ayant trois fenêtres ogivales à lancet- tes du treizième siècle, mais bouchées. 285 Les côtés de la nef ont subi de nombreu- ses restaurations, tout en conservant des fe- nêtres à plein-cintre du onzième siècle sur le côté du septentrion, et de longues fené- tres ogivales du treizième siècle sur celui du midi. Les transepts sont remplacés au midi par un corps de maçonnerie à demi arrondi, ayant des fenêtres romanes et des corbeaux du onzième siècle. Trois portails à plein- cintre de la même époque formaient une entrée en arc-de-triomphe. Des murs, per- cés de baies petites et modernes remplis- sent ces trois portails à une seule voussure. Le clocher, lourd et massif, mais peu élevé, appartient au treizième siècle. Le socle est carré, à contreforts peu épais, ayant une galerie de fenêtres ogivales bouchées, et à la deuxième assise, quatre baies romanes avec quatre baies ogivales. Le toit est pyra- midal, octogone. COMMUNE DE SANT -ANDRE- pu - LiDon L'église du hameau, chef-lieu de Ja com- mune est dédiée à Saint-André. et le sur- nom de Lidon annonce une origine francke. Ce mot vient de Lidi, ayant pour synoni- mes ladi où fiscalini, les attachés au fisc, les lites, chez les peuples d’origine germanique. Saint-André-du-Lidon a été occupé, et peut-être bâti par des hommes de race tu- desque, sous les premiers Carlovingiens. C’est à eux quon doit attribuer la construc- tion du château féodal de La Motte, vieux donjon entouré de profondes douves de l'époque carlovingienne, aujourd’hui dé- truit. Saint André, Andreas, dont le nora en grec signifie courageux, est le disciple de saint Jean-Baptiste. Il fat crucifié par or- dre du proconsul Egée. Les Ecossais l'ont pris pour patron. CoMMuxE DE BERNEUIL : La désinence æi/ signifie splendeur, et les Grecs l'avaient transformée en Ælé ou Æl/é. Ce village, an- cienne dépendance de la principauté de Pons, avait un vieux château dont il ne reste plus que des vestiges. Son église sous le vocable de Notre- Dame passe pour avoir appartenu aux Tem- pliers ; cette église a des proportions assez vastes qui témoignent de son ancienne im- portance, mais elle a subi des restaurations barbares et sans nom. Son porche et sa fa- çade actuelle sont des plus rustiques. Son abside semi-arrondi, n’a conservé d’antique que sa forme. Les bas côtés, le chœur, les bras, ont été rebâtis par des mâcons limou- sins. Le clocher seul de cette église est remar- quable par sa belle conservation et par sa masse imposante. Les deux assises au des- sus du chœur sont à plein-cintre roman, et les quatre arcs du bas forment arcature bouchée. Les deux fenêtres d’en haut ont été ouvertes et sont à plein-cintre égale- ment. Une tourelle, coiflée d’un cône écaillé s'élève avec un escalier à vis à un des angles du clocher, dont le faire accuse la fin du onzième siécle ou le commence- ment du douzième. Le sommet de ce clo- cher a reçu un faîtage à pans tronqués dans le treizième siècle et un toit conique à six pans. Commune De frRavans. De crava, campus lapideus, d’où on a fait crau, du grec cruzo, qui crie. Cravan est aussi le nom d’une oie ou d’un coquillage adhérant par un pédon- cule et nommé anatif. | Son église est dédiée à Saint-Pierre. Elle est mutilée, et n’a conservé du treizième siècle que son clocher et son chevet. Le clocher est bas et carré, ayant une toiture plate à quatre pans, et deux fenêtres ogiva- 286 | les étroites. Le chevet est droit, ayant'une grande baie ogivale bonchée, renfermant elle-même les ressauts de trois ogives tref- flées à leur sommet. Les contreforts sont épais et massifs et datent du seizième siècle au plus. Commune DE JAZzENNEs : Le nom du ha- meau chef-lieu de la commune est peut- être corrompu de Jarrigia pour Garrigia, terre inculte. Jazeran, au moyen-âge, se disait d’une sorte de cotte de mailles. Son église est dédiée à Notre-Dame. C'est un édifice roman admirablement bien con:- servé et d’une architecture gracieuse, qui date de la fin du onzième siècle, et qui sert à prouver les efforts que faisaient les archi- tectes du temps pour se rapprocher de l’art romain. La facade est divisée en trois ordres, que des colonnes groupées trois de face mar- quent en formant trois groupes sur ses CÔ- tés. Le premier étage est en arc de triom- phe, à trois portails romans inégaux, c’est- à-dire un grand et deux plus petits bou- chés. Les chapitaux des colonnes qui sou- tiennent les arcs plein-cintresout au niveau des colonnes du premier ordre, et les cin- tres forment le second. Le troisième ordre présente uue fenêtre romane centrale ayant de chaque cô'é deux pleins-cintres en re- lief, imais sans colonnettes pour support. Un tailloir à modillons forme la circon- scription de cet ordre que surmonte un fronton triangulaire, portant une croix au pignon. Les voussures du grand portail sont couvertes de rinceaux, d’oves, de violettes, de tribules et de lozanges de l’époque by- zantine. L’apside est semi-arrondie, à colonnettes longues et grêles pour contreforts, à mo- dillons sur le pourtour de l’entablement, et coupé dans le bas, par un tailloir circu- laire couvert de sculptures. Les fenêtres sont à plein-cintresansjambages. Elles sont bouchées. Le clocher, placé sur le chœur, est carré. à fenêtres romanes bouchées à la première assise, et à deux fenêtres à plein-cintre ou- vertes à la deuxième, Une toiture à quatre pans coiffe le tout. Des colonnes fluettes oc- cupentles angles.Dans le treizième siècle, on a ajouté un escalier à visà droite du clocher. Il est carré, coiffé d’un pyramidion à six »ans en pierre de taille. Notre-Dame de Jazennes date donc du —— DST a onzième siècle dont elle est un des monu- ments les mieux conservés. R. P. LeEsson. EE Le Rédacteur en chef : Le vicomte A. DE LAVALETTE. BIBLIOGRAPHIE. Au milieu des nombreux défauts qui fourmillen! dans l’enseignement universitaire, il en est‘ deux que nous ne craindrons pas de signaler aujourd’hui, en indiquant ie moyen de les corriger et en plaçant ainsi à cô!é du mal un remède assuré. — Ces deux défauts cousistent dans la double ignorance où sont les élèves de ns colléges à l'égard du système mé- trique et des simples éléments de la physique du globe. Besoin est cependant de populariser chez la génération qui s'élève la connaissance si belle et si utile du systeme métrique ; d’une autre part, n’est il pas honteux que des jeunes gens destinés peut-être à occuper un jour les premières places de l'Etat, ignorent complétement la cause des phénomènes qui à chaque instant se présentent sous leurs yeux. Trouver la raison de ces deux défauts de l’enseigne- meul-ne serait pent-être pas chose difhcile, si l'on voulait examiner certains réglements universilaires destinés à l'étude des sciences dans les écoles de PEtat. Chacun sait que les élèves de nos colléges passent les dix plus belles années de leur vie sur des livres grecs qu'ils ne somprennent pas et qu’on ne cherche pas à leur faire comprendre. Sous prétexte de leur enseigner la littérature grecque ou latine, on les prive des plus simples éléments des sciences que chaque jour ils sont destinés à meltre en pratique. Siau lieu de reléguer l'étude des sciences dans la classe de philosophie, on les avait dès le jeune âge initiés aux belles lois qui régissent le monde, ils ne seraient pas destinés à ignorer jusqu’à vingt ans les plus simples notions des sciences naturelles.—C'est pour obvier à ces inconvénients graves, c’est pour remplir ces deux lacunes de l’enseignement que M. Demoyencourt vient de publier deux excellents petits livres, l’un sur le système métrique, l’autre sur la météorologie. Toute prétention defaire de la science a été bannie de ces ouvrages qui doivent ètre mis dains les mains de l'enfance. Mais quand nous disons que ces ouvrages sont destinés spécialement à l’enfance, nous n’énon- çons pas là une proposition générale, et nous croyons que certains hommes feraient bien d’y venr puiser, soit les premiers éléments de la science, soit de ces petits faits curieux que M. Demoÿencourt a su grouper avec habileté autour le chaque ordre de phénomènes, Si nous n'avions vu dans cés livres que des idées communes, des réflexions peu neuves, nous nous serions dispensés d’en parler, mais tel n’est pas le caractère de ces ouvrages, et l'originalité de la forme se joint aux heureuses peusées qui en consti- tuent le fonds. Mais en produisant cet ouvrage, il REVUE NCIENTIFIQUE ET INDUNTRIELLE OÙ TRAVAUX DES 28 fallait rendre agréables des choses souvent arides et ennuyeuses. M. Demoyencourt a pensé avec juste raison que la forme de dialogues serait la plus con- venable pour faire goûter sans peine toute Ja séche resse de ces premiers faite, Il a donc adopté la forme de dialogue, et là, comme partout ailleurs, son idée Jui a réussi. La forme de dialogues permet de mêler à des faits arides des faits curieux mais vrais qui in téressent et éveillent l'attention. Nous avons lu avec un véritable plaisir le passage du livre sur la météo- rologie, où M. Demojencourt a traité la question des trombes:; mais s’il fallait citer tous les autres passages curieux; il faudrait citer ‘out l’ouvrage; nous aimons mieux y renvoyer nos lecteurs. Quant au petit livre qui traite du système métri-m que, la même clarté, la même précision s’y ren contrent. Toute l'histoire du système métrique se trouve tracée avec cette simplicité qui caractérise les ouvrages de Pabbé Gaultier dont M. Demoyencourt a été un des élèves les plus distingués. L'œuvre en- treprise par cet habile maître de pension mérite donc de nombreuses félicitations, puisqu'elle est destinée M à populariser avec la connaissance si nécessaire du système métrique les preniers éléments de la physi- que du globe, Les instituteurs, les pères de famille liront avec intérêt un livre qui leur prouvera qu'on peut initier les enfants aux loix de la physiquerét leur aplauir ainsi des difficultés que plus tardpéut- être ils trouveraient insurmontables. Les enfants eux-mêmes prendront plaisir à la lecture de ces li- vres qui laisseront dans leur esprit des germes fé- conds et d'heureux souvenirs qu’ils ne rencontrent Jamais dans ces pelils romans avec lesquels on les amuse, el qui les accoutument à sacrifier plus tard les choses positives aux idées syéculatives de l’ima- gination. ALMANACH-BOTTIN du commerce de Paris, des départements de la France et des principales villes du monde ; 600,000 indications ou renseigne- meuts; un fort volume grand in-8. de 1,800 pages. ( Quarantc-s‘x'ème année). Prix à Paris: broché, 12 fr.; relié, 14 fr, Le bureau de l'Æmanach-Bottin est à Paris, rue J.-}. Rousseau. 20. L'Almunach publié -par M. Bottin, est un in- dicateur commercial et statistique toujours bien complet. ILest, chaque année, recomposé en entier, au moyen d’éiéments recueillis à Paris par des em- ployés surs et honnêtes, el au dehors de Paris, au moyen de voyageurs dirigés sur tous les points de la France et d’une correspondance immense. Aux notices s{atistiques placées en tête de chaque département, ou qui sont répandues dans tout le Livre, on reconnaît le faire de celui qui a introduit en France les Annuaires slaustiques de départe- ments. MEMOIRE sur la topographie médicale du qua- irième arrondissement de Paris ; recherches bisto- riques et statistiques sur les conditions hygiéniques des quartiers qui composent cet arrondissement ; par M. le docteur Henry Fayard. — A Paris, chez Baillière, rue de l'Ecole-de-Médecine, 17. Librairie de Bertrand, rue Saint-André-des-Arts, 38. Savants et des Manufrcturiers de Ia Framnee, de l'Allemagne et de l'Angleterre, ee &G SPÉCIALEMENT CONSACRÉ A LA PHYSIQUE, A LA CHIMIE, A LA PHARMACIE Û ET A L'INDUSTRIE, QéDNDERAPIMNE LOOPATIDLOEIQUE» DESCRIPTION PAR LOCALITÉS ET TERRAINS DES POLYPIERS FOSSILES DE FR:NCE ET DES PAYS ENVIRONNANTS; Par HARDOUIN MICHELIN, memb'e de la Société géologique de France, PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION DU ID' QUESNEVY MERS. Fabricant de produits chimiques et réactifs, Successeur de N.-L.Vauquelin,de l'Institut, ete. Ce Journal parait tous les mois par cahier de 10 à 12 feuilles (192 pages). Chaque numéro contient la matière de deux numéros des Ænnales de chimie et de physique, dont ce jonrnal est, pour les travaux des savants étrangers, le complément indispensable. — Les personnes qui s'abonnent à là Aevxe pour deux années à la fois ont droit à l’Aistoire de la lact'on d: l'arienic sur les moutons et de l'intervalle de tenps nécessaire pour que ces animaux se débarrassent complétement de ce poison, alors qu’il leur a êté administré à haute dose. De nombreases expériences ont été faites par ces chimistes et de ces ex- périences il résuite que l’arsenic est un poison pour les herbivores comme pour les 292 chiens et pour l’homme. Quant à la seconde question qui se trouve renfermée daus la fin du mémoire de MM. Danger et Flandin, ils l’ont traitée avec tout le soin et tous Îles détails qu'elle comporte, et ils sont con- duits à dire que dans les cas d'empoisonne- ment aigu la nature ne se débarrasse qu’a- vec difficulté et lenteur de l’arsenic ab- sor bé. Pour les moutons traités par les prépa- rations arsénicales à haute dose, il ne fau- drait pas en livrer la chair à la consomma- tion avant six semaines, à partir de l’admi- nistration du poison, ou, en d’autrestermes, six à huit joursaprès la complète disparition de l’arsenic dans les urines. Il est d'autant plus important de s'imposer ce délai que sur les moutons les signes extérieurs de ma- ladie sont très obscurs, et que, sous l’in- fluence de l’intoxication arsénicale, ils pa- raissent dans leur état normal, alors qu’ils rendent encore le poison par les urines et même par les selles. Terminant leur mémoire par quelques réflexions sur la vente si dangereuse de Vacide arsénieux , MM. Danger et Flandiu annoncent que très prochainement ils se- ront en mesure de pouvoir indiquer une préparation d’arsenic qui, propre à tous les usages domestiques, ne pourrait cependant jamais être employée dans des vues crimi- nelles. M. Rognetta a lu à l’Académie l’extrait d’un long Mémoire sur l'extraction de l’as- tragale dans certaines lésions du pied. Après avoir tracé le tableau historique de cette question, M. Rognetta se déclare partisan zélé de l'extraction de l'astragale et ennemi acharné de ceux qui penchent pour l’amputation. Nous admirons les vues d’hu- manité que contient le Mémoire de M. Ro- gnetta, mais nous aurions bien voulu ne pas y voir ces paroles dédaigneuses et même quelquefois un peu grossières qu’il jete sur des confrères respectables et dont le talent est incontesté. M. Bégin peut bien ne pas penser comme M. Rognetta, mais cela n’ac- quiert pas à M. Rognetta le droit d'insulter M. Bégin. Cependant le Mémoire dont nous parlons est rempli de faits curieux, de chiffres que nous croyons vrais, et il aurait pu intéresser sans doute les immortels de la rue de Poitiers. Un savant ingénieur du chemin de fer de Saint-Étienne à Lyon, M. E. Locart, a adressé à l’Académie un long travail inti- tulé : des accidents sur Les chemins de fer, de leurs causes et des moyens de les prévenir. Ce mémoire, sur lequel nous nous proposons de revenir, est d’un haut intérêt. Fait par un homme aussi intelligent dans la pratique que dans la théorie, ce travail résoudra saus doute quelques unes des grande: ques- tions qui s’agitent encore à l’égard des uc- cidents sur les chemins de fer. —— De —— SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE. Sur le courant électrique des muscles des animaux vivauts ou récemment tués. M. Ch. Matteucci. « 1° Les signes du courant propre de la « grenouille , démontrés par le galvano- « mètre, augmentent au même instrument « dans Pacte de la contraction. » « J'ai tenté inutilement de faire contrac- ter ma pile de grenouilles avec un courant électrique; une difficulté, que je n'avais pas 293 prévue d’abord, se présente : ily a toujours une portion du courant électrique qui prend la route du fil du galvanomètre, à cause de la mauvaise conductibilité de l’arc et de sa longueur. Un fait physiologique, découvert autrefois par M. de Humboldt, m'a servi dans cette expérience. Je prépare une pile de grenouilles en posant, comme à l'ordinaire, les jambes d’une des gre- nouilles sur les nerfs de l’autre. Je touche les extrémités de cette pile avec les deux lames de platine du galvanomètre. J’ob- tiens d’abord une certaine déviation ; Vai- guille revient ensuite, et, aprés avoir os- cillé, se maintient à une déviation toujours inférieure à la première. Quand cela est arrivé, je touche, avec un pinceau imbibé de solution de potasse, les points de ma pile où les nerfs et les museles se touchent. Il suffit de toucher légèrement pour voir les grenouilles se contracter. Si l’expérience est bien faite, et si l’on a eu soin de tou- cher légèrementet à peu près dans le même temps , on voit les contractions assez mo- dérées dans les grenouilles et continues pendant quelques secondes. 11 ne faut ja- mais toucher avec l’alcali aucun point ex- trême des grenouilles, afin que l'alcali ne vienne pas en contact des lames de platine. En même temps que les grenouilles se con tractent. on voit l'aiguille du galvanomètre dévier davantage , arriver jusqu’à un cer- tain degré, puis redescendre de nouveau jusqu’à 0°, ce qui arrive quand même on a touché les grenouilles avec l'alcali, après un certain temps. » Voici les nombres d’une expérience : Pile de cinq grenouiiles; la première dé- viation est de 28”, l'aiguille s'arrête à 5°. Au coa!act de lalcali, quand les grenouilles se contraclent, l'aiguille monte à 20, où elle s'arrête pour quelques secondes, et elle re- descend de nouveau à 59, à 40, etc. » J'attends que l'aiguille soit de nouveau assez fixe et je touche de nouveau avec l'al- cali : les conctractions manquent et lai- guille ne souffre pas la moindre angmen- tation de déviation; au contraire, elle con- tinue vers le 00, » J'ai pris des grenouilles qui avaient été préparées depuis trente heures; j'ai com- posé une pile, et j'ai touché avec l’alcali : l'aiguille n’a pas bougé. Il faut bien s assu- rer que l’alcaii ne produit plus de contrac- tions, car j'ai vu des cuisses de grenouilles se contracter avec l’alcali, quarante heures après leur préparation. » J'aurai soin de continuer ces recher- ches; mais il me semble qu’il est permis d’entirer la conciusion que j'ai déjà don- nce. » D'autres expériences dont je vais main- tenant parler conduisent aux conclasions suivantes : » Le courant électrique musculaire, que « désormais j’appellerai courant muscu- « laire , se trouve dans toutes les masses «a musculaires, quel que soit l’animal. » » J'ai pris des muscles pectoraux de pi- geon, des muscles du dos d'un lapin, des cœurs de pigeon , des muscles de tanche, des morceaux d’une anguille à laquelle J'avais enlevé Ja peau. J'ai composé des pi- les avec ces différents muscles de manière à faire toucher l'intérieur du musele avec la surface tendineuse de l'élément muscu- laire voisin. Dans tous les cas, j'ai obtenu un courant qui va de l’intérieur du muscle à la surface : les signes de ce courant, qui augmentent avec le nombre des éléments, cessent après un certain temps d'autant 29 plus court, que l’animalest plus élevé dans l'échelle. Voici quelques nombres : 7 _élém, où demi-cuisses de grenouilles donnent 570, 1. 24 id'anguille. WF TM SUR Quinze minutes après, j'ai obtenu 7 éléments degrenouille, 48°, Ti Ne d'ansuilleeenon CE . . La première pile, comme on le voit, a un peu plus diminué proportionnellement que la seconde. « Quand on étudie le courant musculaire a sur des: animaux qui ont été tués par « l'hydrogène sulfuré, on trouve que ce «courant est considérablement affaibli ; il «en est de même pour le courant propre « de Ja grenouilles» x Comme la mort opérée par ce gaz est presque instantanée, j'introduisles animaux dans ce gaz, ct en même temps Je fais pré parer des animaux semblables qui ne sont pas soumis à l’action du gaz. 12 jambes de grenouilles saines donnent ‘48°, 12 id. de grenouilles empoisonnées. 357. » J’oppose les deux piles l’une à l'autre AE ren = et j'obtiens un courant différentiel de 250. » Avec les cuisses. de ces mêmes gre- nouilles, je coupe à moitié, je prépare deux piles pour étudier le courant musculaire. 12 demi-cuisses de grenouilles saines donnent 300, 12 id. de grenouilles empoisonnées Bo. » J'ai, en les opposant, un courant diffé- rentiel de 259 à 260, « 40 J'ai trouvé, pour tous les animaux à sang chaud comme pour ceux à sang froid, que le refroidissement affaiblit considérablement, et quelquefois fait dis- paraître, les signes du courant muscu- laire, et principalement pour les pre- miers, » «99 J'ai introduit dans l'estomac des « grenouilles de'l'extrait d'opium en solu- « tion, et j'ai trouvé que le courant mus- culaire, en général, s’affaiblit. J'ai vu sur « trois individus, pris dans un tel état de a surexcitation,qu'ilsuffisait de toucher à la « table sur laquelle ils étaient pour les voir: « sauter, que les signes de leur courant a musculaire n'étaient pas affaiblis. » ñ « 60 J'ai déterminé, avec toute l’exacti- « tude qu’il est possible dans cette sorte « d'expérience , la conductibilité poar le « courant électrique de la substance des « nerfs, du cerveau, de la moelle épinière «et du muscle. J'ai employé, pour cela, « le principe des courants dérivés. Je mets « « en série contiguë des morceaux de mus- « cle, de nerf, de cerveau et de moelle épi- a nière; à peu près de mêmes dimensions. Le a A 2 rer A Z Je fais passer un courant électrique par M cet arc, et j'attends que la déviation soit M « constante. Alors je touche, avec deux « pointes en platine, réunies aux extrémités « d’un bon galvanomètre , deux points de « cet arc; je touche tantôt le muscle et « tantôt les autres parties de l’arc. Les deux M « pointes sont mobileset je m'arrête quand «a je trouve le mème courant dérivé. On « sait que, suivant la conductibilité de l’arc, « il faut tenir les deux pointes plus ou m « moins éloignées. La conductibilité du M « muscle est très supérieure à celles des M « nerfs, de la moelle et du cerveau, qui ne « différent pas beaucoup entre elles. La « difiérence de conductibilité entre la sub- ustance musculaire et les autres est de « 4h14. 15 MÉTÉOROLOGIÉ. pressions cætraordinaires du baromètre observées à Parme le 12, 15 et 16 jan- ivrer. iLes journées du 11 au 16 de janvier qui nt de s’écouler, ont élé signalées dans “esque toute l'Europe et dans les côtes totentrionalés de l’Afrique par des tem- tes et des ouragants épouvantables et par dépressions barométriques extraordi- hires. Tous les journaux politiques et »mmerciau* ont déjà rapporté de longs itails des désastres occasionnés par la vio- }nce de la perturbation atmosphérique, hais rien ou presque rien ont parlé des baissements barométriques constatés si- 'ultanément, comme un sujet réservé plus n firticulièrement aux recueils scientifi- ”» daes. Mon intention est de donner une Btite notice sur ces abaissements baromé- liques , aussitôt que j'aurai reçu les ren- ignements que j'ai demandés à mes cor- spondants ; pour le moment je me borne | publier les observations que moi-même faites à l'Observatoire météorologique 2e Parme (Italie), pendant les trois jour- ées plus remarquables du 12, 15 et 16 (1). ! Le baromètre que j’ai employé est, selon L'ortin, dont les valeurs sont exprimées en louces, lignes et dixièmes de ligne du pied 1e Paris. La hauteur moyenne générale léduite de quelques années d'observation, I5t d'environ pouces 27 11,0. Les dates ont en temps vrai civil. | | + || BAROM, | 1843. réduit à [: Janvier. 12. 8 h. M 27 | 9 27 10 27 41 97 12 27 S, 27 172 27 27 27 26 26 IN © ND ON G À D = DO=w Oo D = ©S." ÿ 1 LT RERO LAS v >= > 9 st Dose RO == = NU UBRERS= 00-007 EAN th SES TS (2). s ST % ES LOS HIDE RS SRE >Rk 9 ENT » > ce Ce) N Et s x DS OS I 0 4 10 = © 00 I NI OO CE Où À CI À KO — de près >= > NN NO] ou Let NN 'R 6 © © txt O1 = O0 = (© 1 Go RO R —= © = NO à GC | | > 5 46. j j { N9 (e2] Æ = LE v > » | | 4)Le n° 7 de l'Echo renferme les observations | faites à l'Observatoire de Paris, pendant le 42 et le 14. (2) Les minima barométriques plus exlraordi- maires, registrés à Parme, de 4825 à 1842, ont eu lieu le 20 octobre 1893, lc 26 février 1838 ct le 6 octobre 1841. Les valeurs respectives furent 27010, 260401,4 et 26p1418 ( V. l'Institut 434 ): Pendant Ja nuit du 25 décembre 4821 le baromètre descendit à 26P111,8. 296 BAROM. 1845. réduit. Jauvier 16, 12 271:0:3 145$. 2034:0 2 27 12 3 97 19 4 DL SEE) 71492 0 © 971 5,9 9 27 410 10 27 45 Se Pendant la journée du 12 soufflèrent des vents très variables accompagnés de pluie. La nuit du 14 au 15 les vents re- doublèrent de violence et particulière- ment le sud-ouest, dont le souffle était si chaud que des thermomètres exposés au nord s’élevèrent jusqu’à + 8, S. R. La commotion atmosphérique continua avec plus où moins de violence jusqu’au 19. Parme, 1% février 1843. A. COLLA. Directeur de l'Observatoire. CHIMIE INORGANIQUE. Mémoire sur un nousel oxacide de soufre, par MM. J. Fordos et A. Gélis. Les hyposulfites étaient en quelque sorte oubliés des chimistes, lorsque M. Daguerre, en employant l'hyposulfite de soude dans ses curieuses recherches, vint leur donner un nouveau degré d'intérêt. De toutes parts on s’occupa alors de leur préparation, et on y trouva des difficultés inattendues. La découverte de l’acide sulfhyposulfuri- que, qui prend naissance presque dans les mêmes conditions que l’acide hyposulfu- reux, augmenta l’incertitudedes fabricants, et les consommateurs parurent craindre qu'on ne vendit sous le même nom tantôt de l’hyposulfite , tantôt du sulfhyposulfate de soude; ce qui pouvait avoir de l’impor- tance, si les deux sels n'avaient pas les mêmes propriétés au point de vue de leur application. Désirant dissiper tous les doutes à cet égard, nous réunimes un grand nombre d'échantillons du sel du commerce afin de les comparer, et nous ne tardâmes pas à reconnaître leur identité. Tous les échantillons examinés avaient la même forme cristalline; tous précipi- taient en blanc les sels de plomb et de ba- ryte, et,soumis à l’analyse, ils fournissaient des résultats semblables. Nous avions eu d’abord l’idée de les ana- lyser en transformant tout leur soufre en acide sulfurique au moyen du chlore, mais nous fûmes obligés de renoncer à cet espoir; car lorsqu'on fait réagir le chlore sur un hyposulfite, même étendu de cent fois son poids d’eau, il y a aussitôt un dépôt de sou- fre que le chlore en excès ne peut dissou- dre, et dont l’état de division est tellement grand qu’on ne peut le réunir sur les filtres. Nous voulûmes alors employer l'iode, mais nous fûmesarrêtésuneseconde fois. On sait que, lorsqu'on fait réagir ce corpssur un sulfite dissous dans l’eau, il y a décompo- sition de ce liquide, l’oxigène se porte sur l'acide du soufre qu’il transforme en acide sulfurique, et l'hydrogène se combine avec l’iode et fournit de l'acide iodhydrique. Nous espérions obtenir des résultats sembla- bles en opérant sur les hyposulfites : l’expé- rience n’avait pas été faite, mais l’analogie rendait cela probable; nous reconnûmes bientôt notre erreur. Lorsqu'on ajoute de l’iode à de l’hypo- sulfite de baryte délayé dans l'eau, une 207 grande quantité de ce réactif est absorbé ; mais , au lieu d’un dépôt de sulfate de baryte, on obtient une liqueur transpa- rente. $ Il y avait là une réaction curieuse à ap- profondir, et après nous être assurés qu’elle était propre à tous les hyposulfites, nous résolümes de l’étudier en nous servant de l’hyposulfite de soude. La facilité que nous avions de nous procurer ce sel dans le commerce, qui le fournit abondamment à l’état cristallisé, fut le motif de cette pré- férence. Nous analysâmes ce sel et trois analyses nous ont donné les résultats suivants. Pour 100 grammes de sel. I. II. IIT. Moyenn. Rapports. Soufre, 25,90 95,93 925,95 25,92 2 équiv. Soude, 25,19 925,21 » 25,20 1 équiv. Ces sels étaient donc bien des hyposulf- tes, contenant 1 équivalent de base pour une quantité d'acide renfermant 2 équiva- lents de soufre ; etla quantité d’eau conte- nue dans leurs cristaux, calculée d’après les résultats indiqués plus haut, est de 5 équi- valents; leur formule est donc : $ O°, Na O, 5 HO. Ce sel a été dissous dans l’eau et traité par l’iode; ce corps disparaît rapidement dans la dissolution sans y faire naître au- cun dépôt et sans la colorer. Le point de saturation cest facile à saisir, le moindre excès d’iode lui faisant prendre une teinte jaune. La liqueur, après cette réaction, ne contient ni sulfate, ni acide sulfurique, ni aucun sel capable de précipiter la baryte. L'eau n’est pas décomposée et aucun acide ne prend naissance, car la dissolution est neutre avant l'expérience et l’est encore quand elle est terminée ; elle est également saus odeur , ce qui n’arriverait pas si elle contenait de l’acide sulfureux à l'état de li- berté.Le sel cristallisé du commerce absorbe environ la moitié de son poids d'iode, I. 1 gramme de sel a absorbé 0,501 d’iode. II. 3,95 un 2,000 IE. 4,0 ee 0,508 IV. 1,0 = 0,508 Comme le sel cristallisé contient 5 équiv. d’eau, et qu'un gramme de sel ne repré- sente réellement que 0,638 d’hyposuifite anhydre.il s'ensuit qu'un équivalent de sel ne peut absorber qu’un demi équivalent où unat, d’iode. Cetiode se retrouve dans lali- queur à l’état d’iodure, car elle donne avec les dissolutions métalliques tous les préci- pités caractéristiques decetteclassedecorps. Comme pendant cette réaction il ne se forme ni acide sulfurique, ni acide sulfu- reux et qu’il ne se précipite pas de soufre, il est naturel de penser que l’iode enlève à l’hyposulfite la moitié du sodium qu'il con- tient, tandis que l’oxigène qui est combiné à cette portion de métal s'ajoute au reste des éléments pour former un nouvel acide, Si O5, analogue à celui de M. Langlois, mais plus riche en soufre que ce dernier, réaction qui serait exprimée par cette équa- tion : 2 (S° O?, Na O)+I— I Na Si 05, Na O. Un examen plus complet de la liqueur iodée est venu confirmer cette hypothèse, Lorsqu'on labandonne à elle-même pen- dant longtemps ou lorsqu'on la chauffe jusqu’à l’ébullition, elle se décompose, il se dégage de l’acide sulfureux, il se précipite du soufre et il se forme de l’acide sulfuri- que, car la liqueur précipite abondamment par le chlorure de baryum, propriété qu’elle ne possédait pas auparavant. 298 On voit que cette destruction est compa- rable à celle que les composés de M. Lan- glois éprouvent dans les mêmes cirecons- tances; toute la différence gît dans la quantité de soufre précipité qui est double de celle qui serait fournie par les sulfhypo- sulfat s. Pour 1 équivalent d'acide sulfurique qui prend naissance, 2 équivalents de soufre deviennent libres, et l'hyposulfite, après l’action de l'iode, abandonne, lorsqu'on évapore à siccité, la moitié du soufre qu'il contenait primitivement. Il existe donc un acide du soufre dont la formule S' O. Cet acide, que nous nomme- rons acide hyposulfurique bi-sulfuré, vient compléter une série curieuse des o racides du soufre, dans laquelle la quantité d’oxi- gène restant invariable , celle du soufre augmente comme les nombres 2, 3, 4. Acide hyposulfurique O5 s2 Acide hyposulfurique sulfuré (Langlois) OS: Acide hyposulfurique bi-sulfuré OS L’acide hyposulfureux, en le représen- tant par 0° $’, pourrait terminer cette sé- rie s’il n'en était éloigné par sa capacité de saturation. Ces faits, tout concluants qu'ils nous pa- raissent, auraient pu être regardés comme insuffisants pour faire admettre l'existence de l'acide S' 0’, si nous n’étions parvenus à l’isoler, ainsi que quelques uns de ses principaux composés. La propriété d’absor- ber 1/2 équiv. d’iode par équivalent de sel appartient, comme nous l'avons dit, à tous les hyposulfites. Ainsi, lorsqu'on traite par l’iode de l’hyposulfite de plomb délayé dans de l’eau, il ÿ a également absorption de ce métalloïde ; il se forme un dépôt jaune et cristallisé d’io lure de plomb, et la li- queur tient en dissolution l'kyposulfate bi-sulfuré de protoxide de plomb. Il suffit de faire passer un excès d’acide sulfhydri- que dans cette liqueur, de filtrer et de chasser l’excès d'acide sulfhydrique par un courant de gaz pour obtenir le nouvel acide. Mais ce procédé a deux inconvénients: l’iodure de plomb est un peu soluble dans l’eau froide, et l’action de l’iode sur l’hypo- sulfite de plomb est fort lente. La lenteur de cette réaction provient de l’insolubilité des deux corps réagissants, et surtout de celle de l’iodure qui prend naissance ; et il faut souvent prolonger le contact pendant plusieurs jours pour que la saturation soit complète. Nous nous sommes donc arrêtés à un autre procédé qui consiste à décom- poser le sel barytique par l'acide sulfuri- que. L'hyposulfate bisulfuré de baryte s'ob- tient en saturant d’iode l’hyposulfite de celte base. Les traités de chimie n’indiquant pas la manière de préparer | hyposulfite de baryte, nous croyons utile de dire par quel moyen nous nous sommes procuré ce sel. . Nous l'avons obtenu par la double décom- position de l’hyposulfite de soude et de l’a- cétate de baryte; mais comme l’hyposul- fite de baryte est loin d’être complétement insoluble dans l’eau, il faut opérer la pré- cipitation avec des liqueurs concentrées et faire les lavages avec de l'alcool faible. L’hyposulfite obtenu, on le mêle avec de l’eau de manière à former une bouillie claire, et on ajoute peu à peu des fragments d’iode jusqu’à ce que le mélange commence à se colorer; la dissolution est très rapide. A mesure que l’iode est absorbé , on voit l’'hyposulfite disparaitre, parce qu'il se forme de l’iodure de baryum et de l’Aypo- 299 sulfate bi-su/furé de baryte, tous deux solu - bles. Mais bientôt ce dernier sel, ne trou- vant plus assez d'eau pour le dissoudre , se précipite en flocons qui augmentent de plus en plus, et ne tardent pas à faire prendre en masse toute la liqueur. Arrivé à ce point, ou traite cette bouillie épaisse par de l’al- cool concentré, qui dissout l’excès d’iode employé et et l’ivdure de baryum formé, et laisse l’hyposulfate bi-sulfuré de baryte sous forme d'une poudre blanche cristalline. On continue les lavages à l'alcool, jusqu’à ce que le sel ne contienne plus ni iode, ni iodure La poudre blanche ainsi obtenue est très soluble dans l'eau; on la dissout dans une tres petite quantité de ce menstrue, on fil- tre la dissolution, et par l'évaporation spon- tanée on obtient de très beaux cristaux d'hyposulfate bi-sulfuré de baryte. Ces cristaux s’obtiennent eucore plus fa- cilement lorsqu'on ajoute de l’alcool à la dissolution aqueuse concentrée. On ne re- marque d’abord aucun phénomène, mais du jour au lendemain on obtient une belle cristallisation. L’hyposulfate bi-su/furé de baryte est un sel blanc d’une saveur amère ; il est très soluble dans l’eau et peu soluble dans l’al- cool. 1l se conserve assez bien dans l'air sec à la température ordinaire ; il jaunit à la longue dans l’air humide. Il n’est pas altéré par l'acide chlorydri- que à la manière des hyposulfites ; l'acide azotique l’attaque vivement; il se dégage des vapeurs rutilantes, et il se précipite du soufre en grande quantité. . Le chlore, lorsqu'il agit sur une dissolu- tion concentrée, donne lieu à du chlorure de soufre qui se précipite au fond du vase : mais si on le fait agir sur une dissolution étendue, il transforme tout le soufre en aci- de sulfurique. à Nous nous sommes servis de l’hyposul- fate bi-sulfuré de baryte pour préparer tous les autres. Nous ayons obtenu ceux de fer, de zinc, de cuivre, de potasse, de soude, en décomposant la dissolution barytique par les sulfates de ces bases. On pourrait en préparer beaucoup d’autres par le même moyen, car presque tous les hyposulfates bi-sulfurés sont solubles dans l’eau. On ne peut les obtenir solides par l’évaporation spontanée qu’en opérant sur desdissolutions concentrées, ou en les précipitant de la — même manière que le sel de baryte, car. leursdissolutionsétendues s’altèrent promp- tement à l'air. On ne peut pas non plusen élever la température; car si on les chauf- fe, elle se décomposent, et donnent pour produit du soufre , de l’acide sulfureux et du sulfate : Si 0°, MO — 8: + SO: + SO’, MO. Pour isoler l’acide, nous avons suivi le procédé qui déjà a servi à MM. Gay-Lussac et Walter pour préparer l'acide hyposulfu- rique; procédé qui consiste à décomposer le sel barytique par la quantité d’acide sul- furique strictement nécessaire pour préci- piter toute la base. Les rapports nécessaires sont environ de 24,67 d'acide sulfurique à 6Go pour 100 gr. de sel. L'expérience est facile à faire, il faut seulement avoir le soin d'étendre l’acide de quatre fois son poids d’eau, et de nele verser que lentement sur le sel barytique, afin d'éviter une élévation trop forte de température qui décompose- rait l'acide. q L'acide hyposulfurique bi-sulfuré n’est guère plus altérable que l'acide de MM.Gay- 300 Lussac et Walter; il est possible de lui faire atteindre un degré assez avancé de concentration; il est incolore et inodore; il a une saveur acide très pronancée et il rougit fortement la teinture de tournesol. S'il est très étendu d’eau, on peut faire bouillir sa dissoluticn sans remarquer d’al- tération, mais peu à peu il se concentre, et arrivé à an certain point de concentration il se décompose, du soufre se dépose, de l’acide sulfureux se dégage, et la liqueur acquiert la ‘propriété de précipiter abon-m dasmment par les sels de baryte. Cependant , quelquefois cette décompo- sition est plus rapide et se produit en quel- ques heures à froid et dans des flacons bou- chés. L'acide y posulfurique bi-sulfuré libre ou combiné n’est pas altéré par les acides chlo- rhydrique et sulfurique étendus. L’acide azotique , au contraire, en précipite du soufre. Il se comporte avec les dissolutions mé- talliques comme l'acide sulfhy posulfurique, car il ne précipite pas les sels de zinc, de fer, de cuivre, etc. Il précipite en blanc le protochlorure d’étain et le bichlorure de « mercure. Il donne avec le proto-azotate de mercure un précipité jaunâtre qu'un excès d'acide fait passer au noir. Celui qu’on ob- tient avec l’azotate d'argent est blanc d'a- bord ; après quelques secondes il jaunit, puis enfin devient noir. Ces caractères, réunis à ceux que nous avons déjà indiqués, distinguent suffisam- ment l’acide que nous avons obtenu de tous les composés oxigénés du soufre décrits jus- qu'à ce jour. Indépendamment de l'intérêt que la for- mation de ce nouvel acide donne à la réac- tion de l’iode sur les hyposulfites , elle en acquiert un nouveau par l'application qu’on peul en faire au dosage des mélanges des différents composés oxigénés du soufre, a- palyse qui présente beaucoup de difficultés dans l’état actuel de la science. —— IEEE SCIENCES NATURELLES. BOTANIQUE. PHYSIOLOGIE VEGETALE. Recherches sur le mode el Les circonstances de développement d'un végélal microscopique dans les liquides albumineux , normaux et pathologiques ; par MM. Andral et Gavarret. (Troisième et dernier article.) « En étudiant le mode de développe- ment des vésicules, et leur transformation en véritables végétaux, nous avons signalé une circonstance fort importante , savoir, leur apparition constante et plus abondante dans les couches les plus superficielles du liquide, au contact de l'air ambiant. La présence de l’oxygène serait-elle donc indis- pensable à la production des vésicules et à leur germination ultérieure? Telle est la question que nous avous dà naturellement nous poser, et voici comment nous avons essayé de la résoudre. » Dans un flacon de verre à moitié rem- pli de sérum de sang frais et pur, étendu de deux fois son volume d’eau distillée, et rendu très légèrement acide par l’addition d'acide sulfurique très affaibli, nous avons fait arriver un courant d’acide carbonique au moyen d’an tube qui plongeaïit jusqu’au fond du vase. Après avoir ainsi compléte- ment chassé l’air qui pouvait être dissous dans le sérum et créé une atmosphère ar- D hcielle d’acide carbonique, nous avons tiré le tube; et le fiacon, hermétique- ent bouché, a été abandonné à lui-même »ndant dix jours dans un repos complet. -» Au bout de quelques heures, la ma- ère amorphe,-semblable à de l’albumine ragulée, qui étaiten suspension, s’est pré- 1pitée, comme à l’ordinaire , sous forme ‘un, dépôt grisâtre, et le liquide est deve- u d’une transparence parfaite. Pendant s dix jours suivants que le flacon est resté en bouché, nous n'avons pu découvrir, à œil nu, aucune trace de travail organisa- leur dans le sein de la liqueur, la transpa- lence est restée parfaite, la surface ne s’est ‘ecouverte d'aucune écume , aucune pro- L'uction membraniforme n’est apparue. » Le dixième Jour, le flacon a été débou- \hé; le liquide n’a présenté aucun indice de 'utréfaction ; il a.été versé dans un verre lirdinaire, Le dépôt grisâtre n’avait changé li d'aspect ni de nature ; c'était toujours 1 ie sorte de poudre amorphe, identique à lle l’albumine coagulée par la chaleur, Pa- dipsgzofique ou l'alcool, Nous avons en- ( uite procédé à l'examen microscopique du riquide lui-même , et, malgré les recher- |zhes les plus minautieuses.et les plus atten- ives, il nous a été impossible d’ÿ saisir la moindre production organique: nous n'y avons pas rencontré une seule vésicule. » Il était donc démontré que le végétal microscopique ne pouvait pas se dévelop- hper dans une atmosphère entièrement et “exclusivement formée d'acide carbonique. l'ATais le gaz employé avait-il agi dans cette circonstance comme corps délétère, ou seu- \Jement en empêchant l’action de l’oxygène sur la matière organisable? Pour résoudre cette nouvelle quéstion, nous avons aban- ‘donné au contact de l'air le liquide trans- “ parent que nous avions retiré du flacon, et placé dans un verre ordinaire. Dès le len- demain, la production des vésicules a com- : mencé, et le végétal s'est développé dans cette liqueur albumineuse , absolument ! comme dans du sérum frais. L’acide car- bonique n'avait donc fait que retarder le | phénomène, il n’ayait donc nullement agi | comme poison, mais seulement comme corps isolant, s’opposant au libre accès de l'oxygène. » Cette expérience, répétée avec les mêmes précautions et dans une atmosphère artificielle d'hydrogène, a fourni des résul- taits absolument identiques aux précé- dents. » Nous sommes donc en droitde conclure que la présence de l’oxygène est nécessaire au développement de ce végétal dans du sérum de sang étendu d’eau distillée et traité par l’acide sulfurique affaibli. » Bien que, dans ces expériences, l'acide sulfurique ne nous parût pas agir autre- ment que comme acide, et nullement en vertu de propriétés particulières, nous a- vons dû cependant chercher si les mêmes phénomènes se produiraient en traitant le serum par un acide d’une autre nature. À cet. effet, nous avons employé l’acide acé- tique, et. les végétaux infusoires se sont développés avec la même rapidité, suivant le même mode, ont revêtu les mêmes for- mes extérieures , ont présenté le même tra- vail d'organisation intérieure. » Ces deux essais, tentés avec deux corps entre lesquels existent si peu de points de contact, l’acide sulfurique et l’acide acéti- que, nous ont paru suffisants pour démon- trer que le choix de l'acide est indiffé- rent, pourvu toutefois qu'il ne jouisse pas 302 de la propriété de coaguler immédiatement toute l’albumine, comme ferait l’acide azo- tique, par exemple. IL. Même végétal dans le blanc de l'œuf. » Il existe une identité si parfaite entre l’albumine du sang, et celle de l'œuf, qu'on devait penser à priori que les phénomènes que nous venons d'étudier dans le sérum du sang, se reproduiraient dass le liquide connu sous le nom de blanc de l'œuf. Cette prévision , quelque naturelle qu'elle fût, méritait cependant d’être soumise au creu- set de l’exptrience. » Après avoir délayé un blanc d'œuf dans une quantité suffisante d’eau distillée, et l'avoir filtré pour le dépouiller de tous les débris membraneux, nous l'avons traité soit par de l'acide sulfurique, soit par de l'acide acétique très affaiblis, de maniere à ohtenir une réaction très légèrement acide , et nous avons vu se reproduire de la manière la plus fidèle les phénomènes que nous avions observés avec le sérum du sang : mode de développement, formes ex- térieures, productions intérieures, tout était identique de part et d’autre. À moins d’être prévenu à l'avance, il serait complé- tement impossible de distinguer le végétal développé dans le blanc de l'œuf de celui qu’aurait fourni du sérum du saug soumis à la même expérience. Nous n'insisterons donc pas plus longtemps sur ce sujet; nous n’aurions qu'à répéter mot pour mot ce que nous avons dit dans les pages précé- dentes. IL. Même végétal retrouvé dans les liquides albumineux pathologiques. » Si les expériences, tentées sur le sérum du sang et sur le blanc de l'œuf, étaient suffisantes pour nous äutoriser à dire que ce végétal microscopique peut se dévelop- per dans tous les liquides albumineux nor- maux, rendus légèrement acides et placés au contact de l'air, il eût été sans doute imprudent d'étendre une semblable con- clusion aux liquides albumineux qui sont exhalés sous l’influence de maladies diver- ses. Ici, en effet, l’analogie n’était plus aussi complète; l'intervention du travail patho- logique pouvait avoir profondément modi- fié les qualités intimes de la matière orga- nisable ; il fallait donc, pour ces liquides, pe pas nous contenter de l'induction, et avoir recours à des expériences directes. » Nous avons donc traité comme le sé- rum du sang et le blanc d'œuf, puis exa- miné au microscope : » 4° La sérosité , mécaniquement accu- mulée au sein du péritoine, dans un cas de cirrhose du foie. » 2° La sérosité d’une hydrocèle. » 3° La sérosité contenue dans l'ampoule des vésicatoires. » 4° Une autre sorte de sérosité, parfai- tement limpide et transparente, qu’on re- üre du pus en le plaçant sur un filtre qui retient les globules au-dessus de lui et ne laisse passer que cette sérosité. » Dans ces cas divers, qui nous représen- tent tous les types et toutes les variétés de nature que peuvent présenter les liquides albumineux morbides, nous avons toujours constaté la production du végétal, dont nous avons esquissé l’histoire à propos du sérum du sang et du blanc de l'œuf, et l’on ne peut saisir aucune différence, ni dans le mode de développement, ni dans les formes extérieures, ni dans le travail qui se passe au sein des cavités des vésicules-mères et 303 des tiges cylindriques ou moniliformes qu’elles fournissent. » Quelle que soit donc l’origine d’un li- quide albumineux, qu’on le prenne dans l’état physiologique, ou qu'il reconnaisse pour cause productrice un travail patholo- gique quelconque, il suffit de le rendre lé- gèrement acide et de l’étendre d’eau distil- _ lée pour qu'un végétal microscopique se développe dans son sein, sous l’influence de l'oxygène de l’air ambiant. De SCIENCES APPLIQUÉES. ARTS MÉCANIQUES. MACHINES A VAPEUR. Rapport fait par M. Calla, à la Société d’en- couragement, au nom du comité des arts mé- caniques, sur plusieurs établissements affec- tés à la construction des grandes machines à vapeur et des machines locomotives. (Deuxième artigle.) Etablissement de M- Cavé. En juillet 1834, ie comité des arts méca- niques vous a rendu compte des développe- ments importants qu'avait pris cet établis- sement dans un petit nombre d'années : de- puis cette époque, les travaux de cet éta- blissement de construction de machines se sont accrus dans une progression encore plus rapide. Depuis 1834, M. Cavé a exécuté, pourle service de diverses usines, quatre-vingt- huit machines à vapeur représentant une force de 1345 chevaux. Pour la navigation fluviale, treize machi- nes doubles, représentant ensemble plus de 500 chevaux. St Pour la mer, sept machines doubles, dont quatre de 160 chevaux, une de 220 et deux de 450, ensemble 1760 chevaux. Enfin nous venons de voir en cours d’exé- cution, dans cet établissement, quatre ma- chines de navigation maritime produisant ensemble 1340 chevaux de force, savoir : deux machines de 450 chevaux pour la ma- rine royale, et deux machines de 220 che- vaux pour les paquebots de l'administration des postes. Si à cette récapitulation nous ajoutons les machines déjà livrées avant l’année 1834, nous trouvons un chiffre total de 6,460 che- vaux de force. Tel est, messieurs, et sans comprendre nn très grand nombre d’ap- pareils de divers genres exécutés pour Padministration et pour l’industrie pri- vée, le résumé des importants travaux de M. Cave. Cet aperçu rapide est bien propre à nous donner confiance dans la puissance de pro- duction des ateliers français, surtout si nous considérons, d’une part, les dimensions pres- que colossales des principaux organes des grands appareils transatlantiques, et, de l’autre, l'étendue et la puissance de l’ou- tillage spécial qui a dû être créé pour les produire. Les machines de 450 chevaux que novs avons vues sont à basse pression et compo- sées de deux machines jumelles de 225 chez vaux chacune ; voici quelques détails sur leur forme et les dimensions des principales pièces : Le cylindre à vapeur a 3 mètres de lon- gueur et 1,93 de diamètre intérieur. Les bâtis latéraux sont composés chacun de deux pièces principales, dont la plusgrande a 5m,70 de hauteur, 3,40 de largenr, et pèse près de 11,000 kilog. 30% La base ou plaque de fondation a 8",65 | de longueur et 2m,20 de largeur; elle est coulée d'un seul jet et pèse 13,600 kilo- grammes. Le condensateur présente de très gran- des difficultés de moulage ; l'axe des ba- lanciers le traverse de part en part, et il renferme, én outre, plusieurs eloisons; son poids est de 15,500 kilogrammes. Les pièces en fer forgé sont en quelque sorte encore plus remarquables ; chacune des quatre manivelles d’un appareil pèse 2,000 kilogrammes, ét le grand arbre qui lie le mouvement des deux machines ju- melles pèse, en sortant de la forge, 8,500 kilogrammes; sa longueur est de 7 mètres, et son diamètre fini de 44 centimètres. En- fin les chaudières en tôle sont du poids de 100,000 kiiogrammes pour chaque appa- reil de 450 chevaux. Pour l'exécution de ces travaux cyclo- péens , les machines-outils de M. Cavé, quelque puissantes qu’elles fussent, étaient évidemment insuffisantes : aussi n’a-t-il pas hésité à développer ses ateliers dans de très grandes proportions. Une fonderie nouvelle de 36 mètres de longueur, 26 mètres de largeur, 10 mètres de hauteur sous les entraits et 9 mètres de hauteur sous le nez des grues, et un atelier de moutage de mêmes dimensions, ont été ajoutés aux bâtiments existants. Ces ateliers sont disposés pour pouvoir y établir des machines de 600 chevaux. Aujourd’hui l’é- tablissement de M. Casé, en y comprenant l'atelier de construction pour les chaudiè- res établi à la Chapelle-Saint-Denis, sous la direction de M. Lemaitre, occupe une su- perficie de 22,880 mètres carrés et emploie euviron huit cents ouvriers. Nous ne pouvons faire une description complète de l'immense matériel qui com- pose l'établissement : qu’il nous suffise de dire que les quatre marteaux de forge, les trente-deux tours, les machines à planer, la soufflerie et le reste des machines-outils sont mus par huit machines à vapeur d'une force collective de 115 chevaux; que deux autres machines à vapeur, ensemble de 50 chevaux, sont en montage pour deux mar- teaux qu’on construit encore; de sorte que, prochainement, la force motrice totale sera _de 165 chevaux. Les pièces de fonte sont coulées au moyen de quatre fourneaux à la ##ilkinson ou cu- bilots, dont les deux plus grands peuvent re- cevoir à la fois chacun environ 40,000 kilo- grammes de matière.en fusion. Tous es moules de ces grandes pièces sont préparés avec soin et étuvés ; aussi la netteté des ouvrages excède-t elle tout ce que nous counaissons de mieux jusqu’à pré- sent; il en résulte que la matière en est par- faitement saine. Les pièces de forge sont travaillées au four à réverbère et au moyen de marteaux très énergiques mus par des machines à vapeur spéciales, Pour l'exécution de ces énormes pièces, où emploie du fer méplat, fabriqué avec du riblon dans les forges voisines de Paris, et on en furme des masses de 3 à 4 mètres de longueur sur 65 à 80 centimèt, d’équarris- sage. Ces masses, appelées fagots, dépas- sent souvent le poids de 10,000 kilogram- mes ; on les chauffe à cœur dans les fours à réverbère, ct on leur donne au marteau les formes voulues, en suivant cet excellent principe, qu'une pièce de forge de grande dimension ne peut être bonne si elle n’est forgée suivant la méthode qu’emploierait 305 un bon forgeron pour produire une petite pièce de même forme, Quelques personnes ont remarqué avec regret que le métal était employé avec,une certaine prodigalité dans les forges. de M. Cavé, et que souvent la quantité de: fer qu'on avait en excédant, après la pièce finie, dépassait les proportions voulues. IL faut sans doute attribuer cette habitude au be- soin d'éviter un inconvénient beaucoup plus grave, Celui de manquer une pièce par in- suffisancé de matière ; toutefois on incline à penser qu’il ÿ aurait, sous ce rapport, quel- ques améliorations à désirer, Les tours ont été instaliés dans les propor- tions voulues par les dimensions des pièces à travailler, Un tour à plateau peut recevoir les pis- tons, les couvercles de cylindres qui ont plus de 2 mètres de diamètre. Des tours parallèles d’une grande puis- sance achèvent les arbres principaux, les bielles, les sommiers, etc. Une machine à planer, de 13 mètres de longueur et 3 mètres de largeur, dresse les plaques de fondation, de manière que les surfaces qui doivent recevoir les bâtis, les cylindres et lecondensateur forment un seul plan. Une fosse très profonde réservéeentre les longs côtés donne la facilité de l'appliquer à dresser les surfaces portantes des grands bâ- tis des appareils de 450 chevaux. La même machine a recu une addition importante. Lorsqu'on veat aléser, dans un balan- cier, les yeux qui doivent recevoir l’axe prin- cipal et les divers tourillons doubles qui le rattachent aux bielles, il est important que ces ouvertures soient ajustées suivant des axes parallèles : à cet effet, un des deux porte-ouüls de la machine à planer recoit un appareil supplémentaire composé d’une barre verticale d’alésoir pouvant se mou- voir parallèlement dans toute la longueur du chariot et munie de la transmission de mouvement nécessaire; comme le chariot à son tour, se meut à volonté dans un plan parallèle à la base de la machine, il en ré- salte que, à quelque point que soit placé l'appareil que nous venons de décrire, l’axe de la barre d’alésoir sera perpendiculaire au plan du balancier, si ce balancier a été placé d’abord parallèlement à la base de la ma- chine à planer. Enfin M. Cavé a encore ajouté aux pla- teaux porte-outils de cette machine un mouvement oscillatoire suivant un rayon variable, ce qui donne la facilité de dres- ser les parties courbes des sommiers, ma- nivelles, etc. Sept autres machines à planer, de diver- ses formes, dressent les pièces de moindre grandeur. Les mauivelles, nous l’avons dit, sont de très fortes dimensions ; elles sont alésées et dressées sur toutes leurs faces au moyen d’une grande machine qui a été pubhée dans le Bulletin de septembre, avec l’auto- risation de M. Cave. La pièce principale de cette machine est une tige ronde qui peut recevoir à volonté un mouvement de rotation et un mouve- ment vertical alternatif; dans le premier cas, elle sert de barre d’alésoir pour les deux ouvertures des manivelles. Pour ajus- ter les contours extérieurs de ces mêmes pièces, on se sert du mouvement vertical, et, comme la pièce à travailler est fixée sur un triple plateau qui peut recevoir deux mouvements rectiligaes perpendiculaires 306 entre eux et un mouvement rotatoire, oh conçoit qu'il devient facile de présenter sue- cessivement à l’action de l'outil toutes les parties du contour à travailler et d'obtenir des surfaces exactes. Cette même machine à buriner travaille les autres grandes pièces, et des machines analogues de moindre dimension complè- tent cette partie de l'outillage. Les grands cylindres sont achevés parun alésoir de dimension saffisante pour opérer sur des cylindres de force b aucoup plus grande encore : cet alésoir est vertical, ce qui permet d'éviter dans le travail l’in- fluence toujours sensible du poids de la barre et du plateau porte-outils, et celle du poids du cylindre lui:même; il est placé au- dessous du sol dans un espèce de puits cons- truit en briques, contre les parois duquel sont assujettis les cylindres, Cette disposi- tion offre pour avantages une-très grande stabilité dans les pières à aléser et une éco- nomie de place.-dans les ateliers. Pour les cylindres des pompes à air, leur moindre diamètre. permet de les exécuter sur des alésoirs horizontaux. au . Nous n’entreprendrons pas de décrire an grand nombre d’autres machines-outils très ingénieuses el surtout appropriées: avec beaucoup d'intelligence et d'économie de construction au travail qu'elles doivent pro- duire : nous ne pouvons toutefois passer sous silence une machine radiale à percer, dont l'entente générale et la construction sont réellement supérieures aux machines analogues connues; elle otfre l'avantage de pouvoir atteindre avec une grande facilité tous les pointsd’une surface tres étendue, et elle trouve une bonne-application pour le percement des brides des cylindres. L'atelier spécial pour la construction des chaudières est situé à la Chapelle Saint-De- nis; il est dirigé par M. Lermnaüre, beau- frère de M. Cave. Une machine à vapeur de 8 chevaux fait mouvoir une machine à cintrer les tô - les, plusieurs débouchoirs et cisailles à Le- vier, un appareil pour chanfrener les tôles et une série de machines à percer. Chaque débouchoir est accompagné d’une table en fonte à chariot, avec les mouyements né- cessaires pour percer les trous de riveis à distances égales. On ÿ monte, dans ce mo- ment, un débouchoir d'une forme particu- lière pour percer les trous dans les chau- dières cylindriques ou dans des plaques cin- trées d'avance. CALLA. — SDK AGRICULTURE. ÉCONONIE AGRICQEE. Essai sur la croissance des arbres, par M. le baron D'Hombres Firmas, (Deuxième article.) Non-seulement la croissance des arbres varie dans des terrains de différentes quali- tés, au bord des rivières, dans les pays de plaines et sur les montagnes; mais elle va- sie aussi dans un champ qui nous paraît de même nature, qui sera entièrement ce qu'on appelle crayeux, argileux, ocreux, limoneux, grès, terre de bois, qualités de terrain les plus communes dans les Cé- vennes. Il n'est pas de propriétaire qui n'ait observé cette difference de croissance, dans ses plantations de màriers, par exemple : tous les arbres y sont exposés pareillement au soleil, aux vents, à la pluie, également espacés, travaillés et fumés ensemble, tous L n07 vrospèrent les premières années et sont à seu près semblables; mais après quinze ou ringt ans, dans une plantation un peu ‘tendue, il en manque plusieurs, et tousdii- ièrent sensiblement, soit que leurs racines fient rencontré des couches de terrain plus vu moins propices, un filet d’eau, des bierres, d’autres racines de végétaux vivants vu morts, soit qu’on les ait effeuillés ou raillés plutôt ou plus tard, ou pas du tout; oit que, parmi Îles arbres, comme entre ous les êtres vivants en communauté, il y un ait de différemment conétitués, de plus rigoureux qui profitent mieux que leurs voisins, et parfois à leurs dépens. Plus tard, la différence devient plus narquée. J'ai fait, en 1808, un cordon de nüriers à 8%, 65 l’un de l’autre, qui par- agent, du nord au sud, la terre de la Condamine (campus domini), à Saint-Hip- ‘polyte-de-Caton. Choisis égaux dans ma pépinière, arrachés, plantés, cultivés avec les mêmes soins, leur croissance inégale hprouva, comme disent les paysans, que la værre change à chaque pas. Leurs troncs, que je viens de mesurér, varient tous de \ l’un à l’autre; les plus minces ont de 65 à \0centimèires de circonférence, les plus “gros de 72 à 78. Les uns n'ont produit, |cette année, que 25 kil. de feuille; il y en a qui en ont fait 80 kilog. | J'ai, dans la même terre, une autre allée ide deux cents mûriers plantés en 1773, \ Plusieurs manquent, et quelques uns ont l'été remplacés, à diverses époques; ils sont .exemptés de la comparaison que j’ai faite des arbres contemporains, quoique tous | soient numérotés dans mon tableau. Il yen la qui ont deux fois plus de diamètre que ‘leurs voisins ; il y en a de 100 et 162 cen- « timètres de tour, d’autres de 86 à 80 seule- ment, et ce ne sont pas toujours les plus :gros qui ont le plus de branches et font le plus de feuilles. J'ai fait des observations analogues sur deux allées d’ormes, l'une plantée en 1827, avec des arbres de mêmes grandeur et grosseur qui ne différaient, les premières années que par la largeur de leurs feuilles, leur écorce unie et raboteuse, puisqu'ils | étaient de différentes variétés, ayant voulu rechercher celle qui réussirait le mieux dans mon terrain, y serait moins exposée aux chenilles. Je ferai connaître mes re- marques dans une autre occasion, ne de- vant traiter ici que de l'accroissement de mes ormes; ceux à grandes et à petites feuilles, ceux dits à feuiile de tilleul, à | feuille de châtaignier, l’orme pyramidal, | Pormezliége, ont, les uns et les autres, des pieds de toutes les grosseurs, entre 27,5 et 43,75 cent. de tour. Je les ai toutes notées —< Cette différence de croissance est très remarquable entre les arbres des espla- :nades, des boulevards et des grandes | dans un registre à cet effet. : | | routes, si rarement semblables, quoique, .: en apparence, dans les mêmes circons- tances. À la fin de 18292, on planta une ‘ quarantaine de platanes sur la promenade devant le temple des protestants à Saint- : Hippolyte-le-Fort : ceux du côté des jar- dins sont généralement deux fois plus gros que ceux du côté de la ville. La raison en est toute simple : les premiers profitent de la culture et des engrais; mais leur accrois- sement m'a paru très considérable, en les comparant avec d’autres platanes plantés ailleurs, le climat, la nature du terrain, les amendements, les irrigations, les abris, influent sur tous les arbres en général, et, 308 je crois, d’une manière plus marquée sur ceux dont l'aceroissement est le plus prompt. J'ai mesuré tous les platanes de la promenade de Saint-Hippolyte-de-Fort, afia qu’on puisse juger leurs progrès; je dirai seulement que celui à droite de la fontaine manqua la première année, fut remplacé, et, par conséquent, a un an de moins que les autres, et qu'il est le plus gros. Il a 198,6 cent. de tour, à { mètre du sol — 63,4 de diamètre. Son accroisse- ment est donc 3,5 centimètres. Son pen- dant, également bien arrosé, a un quart de moins. Je citcrai encore un exemple plus mar- qué de la différence d’accroissement dans les ormes plantés en 1812 sur la chaussée d’Alais. Il est visible que le rang du côté du nord a ses racines dans les prairies que borde cette avenue, et que ceux du côté opposé, non-seulement plongent les leurs dans le gravier, mais sont brûlés ou forte- ment chauffés par le soleil à travers le mur de soutenement de la chaussée, aussi la différence est énorme entre les arbres de la droite et de la gauche de cette allée; on pourrait y trouver des ormes du même âge deux fois et demie, trois fois plus gros les uns que les autres. Je crois, comme si je le voyais, qu'ils présenteraient le même nombre de couches concentriques; que les douze à quinze du centre seraient égales, parce qu’elles correspondraient à la jeu- nesse des arbres dans les pépinières, aux premiers temps qu'ils auraient vécu dans leurs creux remplis de bon limon; mais dans les onze à quinze années suivantes, et à présent, les couches ligneuses des ormes, du côté du nord, seraient nécessairement deux ou trois fois plus épaisses que celles qui leur correspondent dans les ormes du côté du midi. Admettons pour un-instant queles arbres dont on veut comparer l'accroissement sont absolument dans les mêmes circonstances, l'influence du terrain nulle, ou plutôt égale pour tous, conditions qui ne sauraient exister que pour des arbres cultivés et des arbres jeunes. Nous verrons ceux-ci crois- sant rapidement, parce que les proprié- taires qui les plantent veulent les voir prospérer et les soignent ; mais après quel- ques années leurs racines s'étendent avec difficulté dans la terre non remuée, leurs branches se touchent et se gênent, la végé- tation souffre de la négligence du maître, et la croissance est insensible. Que l’on ef- fondre le sol, que les pluies s’y imbibent; que l’on élague les branches pour faire circuler plus librement l’air et la lumière entre les rameaux, la grosseur des troncs sera la conséquence de ces nouveaux soins. Un deces arbres. coupé en travers, présen- terait, je n’en doute pas, les detes de ces alternatives d’accroissement. Dans les ar- bres devenus très vieux, les zones annuelles s'étendant en diamétre seront toutes très minces; il y en aura cependant de plus apparentes qui correspondront aux époques de l’abatage des arbres voisins ou de quel- que culture. L'aménageinent bien entendu des forêts influe sur l’accroissement des essences qui les composent; les trop nombreux rejetons se nuisent, si on en élague une partie, les autres ponssent plus vite; si on coupe tous les drageons qui sortent de la souche d’un arbre, celui-ci proftera de la sève qu'ils soutiraient. Les coupes réglées per- meltent de juger l’âge des plançons réser- vés ou arbres de marque; on en voit de 309 ; plus favorablement placés qui, ménagés lors d’une dernière vente, par exemple égalent ou surpassent en grosseur les plan- çons de la vente antérieure. En général, un plançon poussera pius dans les dix ans qui suivront une coupe que pendant les dix ans qui l'ont précédée ; connaissant dans un de mes bois ceux conservés depuis vingt, quarante et soixante ans, je n’ai pu trouver entre eux de rapports de croissance en pre- nant leurs moyens diamètres. _ Des châtaigniers lrop resserrés montens droit et forment de longues poutres ; tandis que ceux qui peuvent étendre leurs bran- ches couvrent une grande surface de leur ombre, ont une tête arrondie, un tronc raccourci, mais incomparablement plus gros que les premiers; quoique du même âge. Nous voyons, au milieu des champs, des arbres isolés très remarquables, des chênes particulièrementt que je regarde comme les témoins des antiques forêts qui cou- vralent autrefois notre pays ; épargnés peut- être lors des défrichements, parce qu'ils étaient les plus beaux à cette époque re- culée. Les besoins de nos mines et de nos usines, et l'établissement d’un chemin de fer, ont fait abattre, en peu de jours, la majeure partie de ces chênes qui avaient résisté à des siècles. Je dirai, traitant de la croissance des arbres, qu’en la croyant réeile pour l'observateur, elle n’était pas moins insensible pour beaucoup de pro- priétaires de ces vieux chênes, quien ont tiré très bon parti, persuadés que, bien loin de croître, ils dépérissent. (Annales d'agriculture.) HORTICULTURE. Notice sur les Dahlias. Le Dahlia est originaire du Mexique, il à été introduit en France dans les premières années du dix-neuvième siècle, par le cé- lèbre André Thouin, qui l’a recu directe- ment de Cavanilles, directeur du Jardin Botanique de Madrid. On ne connaissait guère alors que trois couleurs : le rouge, le pourpre et le rouge cocciné. Les fleurs en étaient simples et les tiges très élevées , de sorte que ces plantes, qui sont aujourd’hui le plus bel ornement de tous les jardins d'agrément, ne pouvaient être à cette épo- que que d’un mérite très secondaire. Ce n'esl que par les semis multipliés et nom- breux, tantde la partdes horticulteurs quede celle des amateurs qui concoururent entre eux simultanément, sur presque tous les points du globe, que l’on parvint à réunir ces belles collections et les variétés bien dis- tinctes que l'on voit avec plaisir chez tous les amateurs de ce joli genre, et chez beau- coup d’horticulteurs marchands, qui, cha - que année, parviennent à enrichir le do- maine de Flore de quelques nouvelles con- quêtes, par cette voie, par des échanges ow des achats. : Plus qu'aucune autre plante, par son ex- trême docilité, le Dahlia a eu et a encore des modes. Dans le principe, on ne possé- dait dans les collections que des plantes à tiges gigantesques et À fleurs doubles ; quel- que temps après, nous avons eu les nains qui ont permis d'accepter cette jolie fleur dans le plus petit parterre, sur la partie adventive des plates-bandes, dans les cor- beilles ; dans les massifs comme sur les ter- rasses ; en formant des gradins grâcieuce- ment étagés, comme on en voit souvent dans les jardins des connaisseurs qui, tout 310 en graduant la taille des plantes , savent aussi faire ressortir les couleurs et les for- mes. Ensuite les Dahlias panachés où bor- dés de rose, de lilas, de violet, de car- min, etc. , sur fonds blanc, ont eu une vogue telle que l'on avait presque entière- ment abandonné les anciennes plantes à fleurs unicolores. Depuis , nous avons eu les Dahlias surnommés les 2nconstants, qui sont panachés ou pointillés de blanc ou de rose clair aux extrémités des pétales, sur fonds bruns , rouges, violets, etc., qui sé- duisent la vue par leur éclatante beauté ; rien n’est, effectivement, plus agréable à l’œil que ces belles variétés, mais rien jus- qu’à présent de bien régulier dans leur forme. Il n’y a guère en Europe que M. Pirolle, qui habite Paris, botaniste de la plus grande distinction, qui se soit occupé sérieusement des Dahlias; c’est lui qui a suivi cette plante dans tous ses détails et ses progrès, ui a été, on peut le dire, le premier chef e file des amateurs tant Francais qu’étran- gers. M. Pirolle a publiéen 1840 un Traité spécial et didactique , ouvrage fort utile et remarquable par toutes les indications in- dispensables ; en 1841, ce savant auteur a publié également une Revue des Dahlies, qui est le complément de la première pu- blication. Nous pensons que cet ouvage, en deux volumes, est de première nécessité comme guide et manuel (1). Nous pouvons affirmer que c’est ce savant agronome qui a fait le Dahlia ce qu'il est aujourd’hui, en faisant connaître les nouvelles plantes en épurant les collections , et en indiquant avec soin et constance toutes les conditions que devait avoir un Dabhlia avant son ad- mission dans la famille. Aujourd’hui ce sont les Dablias à fleurs parfaites et pour ainsi dire unicolores, qui sont en réputation. Il leur faut de 15 à 25 rangs de demi-fleurons symétriquement arrangés, imbriqués ;ar- rondis, globuleux, parfaitement placés. La fleur doit être poriée sur un pédoncule droit, long , en se présentant en dehors et se détachant bien de la plante, et s’élevant un peu au dessus du feuillage. La dimen- sion de la fleur doit aussi être proportion- née à la hauteur des plantes. Depuis deux ans on à obtenu des semis de Dahlias jau- nes, pointillés de blanc, qui sont également inconstants. La physiologie végétale n'a pas encore établi à qu’elle cause on pouvait attribuer la simultanéité des couleurs obtenues dans les fleurs de Dabhlias de semis. Ainsi, par exemple, 10 ou 12 ans de culture s'étaient écoulés avant que la nature donnât un Dablia blanc. Un ou deux ans après, tous les semis en donnèrent. Il en fut de même pour les panachés, les inconstants et les jaunes pointillés de blanc. Il est à remar- quer que la même année , ou la suivante, la France, Allemagne, la Belgique et l’An- gleterre, produisaient des Dahlias dont les fleurs portaient le même caractères dans le coloris avec quelques légeres différences. ‘Le Dahlia offre quatre moyens de repro- duction ou de régénération : par le semis, paréclat, par bouture et par la greffe. Nous nous en ocecuperons dans un deuxième article. Bossin, grainicr-pépiniériste, 5, quai aux Fleurs. (La suite à un prochair numéro.) eo 2 eme me (4) On peut se les procurer séparément chez l'au- teur, 12, rue de Vaugirard, 311 SCIENCES HISTORIQUES. ARCHÉOLOGIE. Canton de Gémozac, arrondissement de Saintes; (Charente-Xnf.) Commune DE Meursac : Mursiacum , de mursia , muro , village , à l’époque gallo- romaine.— Des vestiges d’édifices romains, consistant en pans de murs fort épais et encore hauts de 4 à 5 mètres, existent au lieu appelé le Boës-du-Chäteau , et on re- marque en quelques autres endroits des souterrains creusés dans la roche vive, qui ont dû servir de refuge aux Gaulois lors des invasions des barbares. Le bourg des Epaux appartient à cette commune. Au moyen-âge, on appelait les détenses ou les réserves faites dans les fo- rêts des Epaux. Sa chapelle dépendait d’une commanderie de Malte. L'église de Meursac est dédiée à saint Martin, le patron des Gaules. C’est un vaste vaisseau du onzième siècle, qui a reçu de nombreuses restaurations dans les dou- zième, treizième, quinzième et seizième siè- cles. Le premier étage de la facade est rempli par un vaste cintre qui a remplacé l’ancien portail roman. La deuxième assise a conservé ses fenêtres romanes , bien qu’elles so ent bouchées.Une frise sculptée, et que soutiennent des modillons romans, sépare la deuxième assise d’un fronton triangulaire fort élevé. L'abside est détruite et à sa place on a badigeonné un chevet droit, ayant deux fenêtres à ogives du trei- zième siècle, et à droite une fenêtre ogivale du quatorzième siècle. Les côtés de la nef ort conservé des arcs en tiers-point du quatorzième siècle , et des contreforts apla- tis du douzième siècle. L’entablement est soutenu par une rangée de modillons. Le clocher est bas et carré. percé de fenêtres du treizième siècle.Un escalier à vis, cylin- drique et coiffé d’un cône écaillé , s'élève à l'angle droit. Commune DE MonrPELLIER -DE- MÉDILIAN : Mons pellis, le coteau aux toisons ou aux moutons , et Medilian, nom celte primitif, qui vient de r7ed, pâturages, et de lan, ter- ritoire. — Saint Ambroise et Sidoine Apol- linaire s’exprimentainsi : « 4 sua Demidia parte lanata. » Le sol de cette commune est élevé et pierreux. L'église du village de Montpellier est sous le vocable de saint Martin, C’est un édifice fort bien conservé de l’époque romano- ogivale et de la fin du douzième siècle. Sa façade , coupée par deux étages que sur- monte un fronton triangulaire moderne, présente dans le bas un portail à 4 voussu- res en plein cintre pur , et deux pet'ts por- tails simulés sur les côtés el à ogives roma- nes. Le deuxième étage a au centre une fenêtre romane, et sur les côtés ; de chaque côté, trois fenêtres simulées déciivant une arcature ogivale. Toutes les colonettes de ces fenêtres sont longues et grêtes et plu- sieurs ont des rinceaux. Quatre rangées de colonnes en applique, séparent en quatre aires la surface de la facade, et s'arrêtent à une frise que supportent des modillons. Deux colonnettes sont accolées aux angles de la deuxième assise, et sont remplacées dans le bas par des jambages. Les côtés de la nef ont été restaurés. L'abside cst rasée. Le clocher est bas et. carré , coiffé d'un toit plat à quatre pans. Denx fenêtres accoltes, à plein cintre et à large voussure en volute, rétrécies à leur milieu avec une sorte de petite rose ap- À rue Saint-Hyaciathe-S.-Michel, 33, partiennent à la fin du douzième siècle. Saint-Martin-de-Montpellier est un curieux spécimen de l’architecture de transition," | dile romano-ogivale. R. P. Lesson. RE Le Rédacteur en chef : Le vicomte A. DE LAVALETTE. FAITS DIVERS. Société pour le patronage dans les ateliers et La fondation de colonies agricoles en faveur des jeunes # garçons pauvres du département de la Seine. Tel est le titre d'une association de bienfaisance qui vient de se former sous les auspices de M. le comte de Portalis, vice-président de la Chambre des pairs, et premier président de la Cour de cassation, qui accepté la présidence de l’œuvre. Donner ou compléter l'instruction morale, reli- gieuse el professionnelle de ces enfants, soit en leur procurant un apprentissage et ‘er les confiant au patronage de l'un des membres de la société, soit er les envoyant dans les colonies agricoles de l'œuvre. Tel estle but de cette société qui, nous n’en doutons pas, rendra d'importants services à l'hu- mauité et à l’ordre social, en préservant de la men- dicité, du désespoir et de la prison. k Nous reviendrons bientôt sur ce sujet pour en parler plus longuement. Nous nous bornons en ce moment à annoncer à nos lecteurs que, pour devenir membre de cette société, on peut adresser son adhé- sion à M. le comte Portalis, président; à MM. G. de Beaumont, député ; d’Arblay, député ; au due d'Es- tissac, de Larochefoucault, pairs de France; au lieu- tenant-général Jacqueminot, dépuié, de Rémusat, député, de Tocqueville, député, vice-président de l'association; à M. le baron Mallet, régent de la banque de France, trésorier de l’œuvre ;ouà MM.R. Allier, homme de lettres, secrétaire-général, d’As- sailly, propriétaire, Grün, rédacteur en-chef du Moniteur Universel,, Hallez-Claparède, maître des requêtes, inspecteur-général-adjoint des prisons du royaume, secrétaires-généraux-adjoints de la So- ciélé (1). RE =— BIBLIOGRAPHIE, DE L'INDUSTRIE CHEVALINE en France, et des moyens pratiques d'en assurer la prospérité ; par M. le docteur G Robert. Publié par la Société orientale. Imp. de Firmin Didot, à Paris. DE LA MÉDECINE en France et en ftalie. Ad- ministralion, doctrine , pratique, par le docteur Hippolyte Combes. À Paris, chez Bailliere, rue de l'Ecole-de-Médecine, 13 bis. e DE L'ART DRAMATIQUE au point de vue de la phrénologie : appréciation de M. Kemble, de \ Mms Adélaïde et Fanny Kemble, tragédiens an- glais, ser les bustes de M. Dantan jeune; par M. Charles Place. e SES — ERRATA. — Dans noire numéro du 2 févr'er, il s'est glissé une erreur de date que nous nous em- pressons de rectifier. Il faut lire 1836 ct non 1806 à l’article sur le Paulownia imperialis deM. Bos- sin 4 2142 col., 49° lignes, et plus bas: üignes 29, graines au lieu de grènes. L'omission de l'a dans le dernier mot n'aura pas du reste échappé à nus lecteurs. dE natation Mi aps AA (4) Est donateur celui qui souserit pour cent fr. au moius pendant quatre ans. Est patron celui qui sou:crit pour ciiq francs au moins pendant quatre ans, el s'engage à surveiller l'enfant qui lui sera confié. à Est souscripteur celui ou celle qui donne, pendant une ou plusieurs années, cinq francs au moins. Les noms des cinq cen's premiers donateurs, pa- trons où souscripteurs, seront inscrits à perpétuité sur un tableau déposé au lieu des délibérations de la Société à Paris et daus les principales salles des colonies. PARIS.—IMP. DE LACOUR et MAISTRASSE ils, _40e aumée. £ EC ——_— SOMMAIRE. — SCIENCES PHYSIQUES. | CHIMIE INORGANIQUE. Sur une nouvelle com- | hinaison de platine ; Knof. — SCIENCES NA- TURELLES. GÉOLOGIE. Sur les phénomènes | ærratiques du nord de l’Europe; Daubrée. — ! SCIENCES MÉDICALES. ANTROPOLOGIE. Sur Fes Cagots; Guyon. — THERAPEUTIQUE. Sur l'emploi de la pâte arsénicale pour le traitement | {ocal du cancer; Mance.— ZOULOGIE. Observa- | tions sur le tapir Pinchaque Goudot — SCIEN- CES APPLIQUÉES. ECONOMIE SOCIALE. | “Question vinicole; C. B. F:— ARTS CHIMI- QUES. Du tannage mécanique et autres perfec- tionnements du tannoge; J. Garnier. — ARTS MÉCANIQUES. Pièce d horlogerie indiquant les fractions les plus minimes de seconde; F. Leo- “ xhart. — AGRICULTURE. ECONOMIE AGRI- “COLE. Essai sur la croissance des arbres; d'Hom- ! bres Firmas. — HORTICULTURE. Sur les dah- | lias; Bossin — Imporiance de l'échenillage. — | SCIENCES HISTORIQUES. ACADEMIE DES SCIENCES MORALES ET POLITIQUES. Séance du 11 février. — FAITS DIVERS. ——— | SCIENCES PHYSIQUES. CHIMIE INORGANIQUE.. … | Sur une nouvelle combinaison de platine. | Par M. W. Knop. | Suivant M. Gmeliu, le chlore en agissant . sur une solution de ferro-cyanure de po- “ tassium , le transforme en ferri-cyanure | rouge. Cette découverte me fit supposer que d’autres cyanures doubles se compor- }teraient d'unexmavière semblable. En sui- | vant cette idée . j’ai entrepris, sur l’invita- tion de M. Wæhleret sous sa direction, une « série d'expériences, en commercant par le platino-cyanure de potassium. Le sel se comporte en effet comme le ferro-cyanure, ‘car il se convertit, par l’action du chlore, en platini cyanure de potassium, dont nous allons décrire le mode de formation et les | propriétés. Je préparai d'abord le platino-cyanure ide M. Gmelin, soit en calcinant du ferro- | Cyanure de potassium avec de l'éponge de platine, d’après la méthode connue, soit par | “a autre procédé qui me paraît plus avan- tageux et plus sûr. Ce procédé consiste à . Préparer du protochlorure de platine en . chauffant le bichlorure, et à dissoudre le » L . . | protochiorure.dans une dissolution de cya- | nure de potassium , concentrée et récem- | ment préparée, de manière à maintenir un léger excès de protochorure non dissous. On filtre et on évapore à cristallisation, ce Qui donne une grande quantité de platino- | cyanure de potassium. Pour le transformer en platini-cyanure, où s en prépare à chaud nne solution telle, qu'elle commence à déposer des cristaux par le refroidissement. Dans cette solution on fait passer du chlore, ce qui détermine Paris. — Dimanche, 19 Tévrier 1845. Ke MON bientôt la formation de pelites aiguilles d’un rouge cuivré,etdontla quantité augmente, si bien que le liquide finit par se prendre en un magma cristallin. Dès que cela s’est effectué , on arrête le courant de chlore, autrement on décomposerait le nouveau produit. On jette la masse sur un enton- noir, on la presse légèrement de manière à faciliter l'écoulement de l’eau-mère , puis on l’exprime fortemententre des doubles de papier joseph. Le sel est trop soluble pour être lavé à l’eau ; cela ne peut pas se faire non plus par l'alcool, car celui-ci précipi- terait l'eau-mère. Pour le purifier complé- ment on le dissout à plusieurs reprises dans fort peu d'eau bouillante, aiguisée par un peu d'acide hydrochlorique, afin de saturer le cyanate ou le carbonate de potasse dont il serait mélangé, et qui le ramènerait à chaud à l’état de platino-cyanure. Le platini-cyanure de potassium est un des plus beaux sels que la chimie possède. Il forme de beaux prismes d’un éclat mé- tallique cuivré. Vu en masse, il ressemble à un tissu métallique composé de fines ai- guilles de cuivre. En l’esaminant au mi- croscope, on remarque que les cristaux se composent de quatre prismes quadrangu- laires , d’un vert pâle par transmission. Cette transparence s'observe déjà au soleil à l'œil nu. Le sel se dissout fort aisément dans l'eau sans coloration ; lorsqu’on évapore sa solu- tion à cristallisation, on remarque ce phé- nomène extraordinaire que le liquide in- colore dépose un corps rouge à éclat mé- tallique. Il est insoluble dans l’alcool. Sa solution donne avec les sels de cuivre un précipité bleu-verdâtre, avec ceux d’ar- gent et de bi-oxyde de mercure un préci- pité blanc, et avec ceux de protoxyÿde de mercure un précipité bleu foncé. Mis en digestion avec une solution de carbonate de potasse , il est ramené à l'état de platino-cyanure. L’acide sulfurique con- centré le détruit en séparant un corps jau- nâtre et pulvérulent, qui dégage du cyano- gène par la calcination, et laisse un résidu renfermant du plative et du potassium à froid ; l’acide hydrochlorique concentré le rend d'abord orangé, puis incolore; à chaud , le sei redevient d’un rouge cuivré. Ce sel se décompose fort aisément par la chaleur ; déjà, par un séjour prolongé dans le vide sur de l'acide sulfuique, à la température ordinaire, il se décompose en partie en perdant son eau de cristallisation et en noircissant, de sorte qu'il nese dissout plus entièrement. Par l’échauffement, il commence par noircir en dégageant du cyanogène, puis il devieut d’un blanc jau- nâtre, et enfin il fond en une masse brune. Pour déterminer le potassium et le pla- tine je mélangeailesel séchéavec précaution avecaumoinstrois fois son poidsde selammo- N° 14 SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. a 1. ÉcHO DU MONDE SAVANT paraît le SEUDI etle DIMAFCHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de 1,200 pages chacun. On s’abonne : PARIS, rue des PETITS-AUGUSTINS , 2{, et dans les (épartements chez les principaux libraires, et dans les bureaux de la Poste et des Messageries. Prix du journal: PAR:S pour un a8 25 fr., six mois 43 fr. 50 , trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 30 fr., 6 fr., 8 fr. 50. A l'ÉTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Les souscripteurs peuvent recevoir pour GENQ fr. par an et par recueil l'ÉGHO DE LA LITTÉRATURE ET DES BEAUX-ARTS Ct les MORCEAUX CHOZS:S du mois (qui coûtent checun 40 fr, pris séparément } €t qui forment avec l’Echo du monde savant la revue encyclopédique la plus complète des Deux Mondes. — Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé (franco) à M: le vicomte A, DE LAYALE®T%XE, rédacteur en chef, et ce qui concerne l’administration à M. C.-B. FRAYSSE, gérant, niacet je le chauffai, de manière que tout le cyanogènce se dégageàt à l’état de cyanure d’ammoniam , et quil restàt un mélange de platine et de chlorure de potassium. I. 1,0 gr. de sel donua 0,7715 de résidu, composé de 0,431 platine et 0,337 chlorure de potassium. IL. 4,0 gr. de sel donna 0,768 de rési- du , composé de 0,435 platine et 0,331 chlorure de potassium. L'eau et le cyanogène furent déterminés per la combustion avecl’oxyde de cuivre. I. 0,542 gr. de sel donnèrent 0,059 eau et 0,23 acide carbonique dans lappareil à potasse, ainsi que 0,0528 acide carbonique retenus par la potasse dans le tube à com- bustion, ensemble 0,2828 — 14,34 p. c. de carbone — 31,0 p. c. de cyanogène. IT. 0,8055 gr. de sel donnerent 0,08 eau et 0,341 acide carbonique dans l'appareil à boules, ainsi que 0,0785 acide carbonique retenus par la potasse dans le tube à com- bustion, ensemble 0,4495 — 14,54 p. ce. de carbonne — 30,9 p. c. de cyanogène. Ces données conduisent à la composition suivante : Calcul. I, K? 17,33 17,704 pi? 43,63 43,400 Cy!2 29,10 31,000 5 H°0 9,94 10,800 100,00 La composition de ce sel s'exprime donc par la formule : (2K Cy° + PL, 3 Cy?) +5 aq. L’excès de cyanogène que présentent les analyses provient sans doute dela difficulté d’avoir le sel parfaitement sec sans le dé- composer légèrement Comme la propor- tion du cyanogène a été calculee d'apres le carbone obtenu dans les combustions, il est évident que l’erreur paraissait ainsi deux fois plus forte. (Revue scientifique.) SARe 7 — PELLE 5 SCIENCES NATURELLES. GEOLOGIE. Note sur le phénomène erralique du nord de l'Europe, et sur les mouvements récents du sol scandinave; par M. A. Daubrée, ingénieur des Mines, professeur de minéralogie et de géo- logie à la Facnlté des sciences de Strasbourg. «La constance danslesdirections moyen- nes des sillons et des stries que M. Sefstrôm a sigualée sur une partie de la Suëde, et celle qui aété observée aussi par M. Bôht- lingk et par M. Durocher, en Finlande et dans les parties adjacentes de la Laponie, ne se retrouvent plus dans lesrégions mor tagneuses de la Norwége. Dans cette der- nicre contrée, les traces de transport et de 316 frottement, à part desinflexions qui n’exis- tent que sur une petite échelle, divergent à partir des régions culminantes en se rap- prochant des lignes des plas grandes peu- tes du massif. C’est ce que J'ai observé dans plusieurs des grandes vallées qui prennent naissance dans les cimes neigeuses du Ber- genstilt, et débouchent dans la mer entre Arenlal et Christiania : la direction des stries suit le cours de ces vallées, en se con- formant à leurs principales courbures. Les observations faites par M. le professeur Keilhau et par M. Siljestrom dans d’autres parties des Alpes scandinaves, et Jusqu'à une altitude de 4000 pieds norwégiens(1160 mètres), conduisent au même résultat. Ainsi, l’agent auquel le sol de la Norwége doit ses proéminences partiellement arrou- dies et strices, paraît avoir rayonné antour des principales crêtes en suivant les gran- des vallées qui en descendent, absolument de même que dans les Alpes de Ja Suisse. Ce n’est que loin des montagnes propre- ment dites, sur les plateaux faiblement on- dulés de Ja Laponie, de la Suède et de la Finlande. que ces accidents prennent une uniformité d’allure qui a d’abort été consi- dérée d'une manière tropexcelusive comme caractéristique de tout le phénomène er- ratique du Nord. » On trouve au sortir de Christiania, et sur le ciemin d'Agoersbach, la preuve évidente que l'argile qui couvre une partie des contrées littérales de la Norwége, a été déposée postérieurement au polissage des rochers et au creusement des stries, et dans üne mer tranquille. Un rocher, élevé à environ 70 mètres au dessus de la mer, a été dégagé, il y a peu de temps, de l'argile qui l’entourait, sur l’une de ses parois, qui offre des stries profondes, on observe des serpules, au nombre d’à peu près quarante, qui ÿy sont -adhérentes comme celles qui vivent aujourd'hui près du niveau de la mer, ou comme les balares d'Uddewaila ; quelques unes ont aussi pénétré dans une fissure que l’ou pourrait croire ouverte de- puis quelques. mois seulement. Ce même rocher est aussi très remarquable, en ce que les stries y sont gravées avec la-même vigueur sur les faces inclinées, sur les pa- rois verticales, et au dessous d’une corni- che qui surplombe à 45 degrés. » Le dépôt d'argile dont il s’agit a été observé par M. le professeur Keïlhau, dans le S.-E. de la Norwége, à uae hauteur de 183 mètres au dessus du niveau de la mer, etjusqu'à 12 myriamètres du littoral dans l’intérieur des terres. D’un autre côté, les îles et îlots des archipelsqui bordent la côte, particulièrement aux environs de Friedri- kswävrn, ont des surfaces très fortement ar- rondies, caunelées et striées, qui se pro- longent jusqu’à perte de vue dans le sein de la mer. » Si l’on admet que lorsque ces rochers ont été sculptés comme nous les voyons aujourd'hui, le sol de la Norwége n’occu- pait pas un niveau plus élevé que quand les argiles bleues ont commencé à se dé- poser, il faut conclure que le frottement, qui a arrondi et sculpté d’une manière si frappante beaucoup desîles de la côte S.- E., a agi sous une nappe d'eau de plus de 200 mètres de profondeur, à une distance du rivage de 8 à 12 myriamètres au moins, » Or, ce résultat est difficile à concilier avec toutes les hypothèses actuellement en présence. La vitesse de courants fluides qui se précipiteraient dans une grande masse d’eau en repos, serait bientôt amortie, et 317 l'action des glaces pourrait difficilement s'exercer dans de semblables conditions, » Si doncil Cté démontré que les glaciers ne peuvent avoir produit des stries à 25 lieues du littoral et sous 200 mètres d’eau, on serait en droit de conclure que lors de la première période du phénomène, c’est- à-dire lors du creusement des sillons et des stries, le sol de la Norwége était plus élevé que plus tard, quand le dépôt argileux s’est formé, et que par conséquent depuis lors et antérieurement à la période de soulève- ment actuelle, le sol a subi un mouvement descendant. L'absence en Norwége et dans la plus grande partie de la Suède, des ter- rains compris entre l'époque de transition et les derniers dépôts tertiaires, bien que la Scanie et le Danemark renferment des couclies appartenant aux terrains houiller, triasique, jurassique, crétacé eltertiaireia- férieur, confirmerait encore dans cette idée, qu'à une époque postérieure au com- mencement. des dépôts tertiaires, la pres- que totalité de la péninsule actuelle était émergée. » Ainsi, dans la supposition que le fait fondamental serait prouvé, une partiede la Scandinavie aurait subi, à une époque ex- trêment récente, deux mouvementsen sens contraire, chacun d’eux aurait eu une am- plitude verticale de 150 à 20G mètres. C’est, du reste, un phénomène dont M. Elie de Beaumont a reconnu la possibilité dans son Rapport sur le travail de M. Bravais, en disant, tome XV. page 844 : Des con- trées voisines ont été et sont encore travail- les par des mouvements contraires, ct peut-être une même contrée a-t-elle éprouvé successivement des mouvements en Sens in- verses, comme semblerait l'indiquer la forêt Sous-marine de Penzance, st voisine des plages soulevées de divers points de Cor- uouailles. J'ajoulerai que dans des régions plus rapprochées de la Norwége, en Da- nemark, M. Forchammer a reconnu en des lieux voisins, des lignes de soulèvement et d’abaissement qui auraient eu lieu à une époque récente. » Enfin, la Scanie, quiest aujourd’hui en voie descendante, était très vraisemblable ment, à en juger d’après fes dépôts moder- nes qu’on y trouve, couverte par la mer lors du phénomène diluvien. Depuis lors il y a donc eu d’abord soulèvement, au moins jusqu'à la hauteur actuelle de cette province au dessus de la mer, puis est sur- venu le mouvement descendant dans lequel elle se trouve actaeilement. Seulement, cette région méridionale a subi ces deux mouvements en sens inverse de ceux du reste de la Scandinavie, de même que se- lon la comparaison de M. de Beaumont, dans une planche faïsant bascule, chacune de ses extrémités monte et descend alternu- livemerit. » — HIER — SCIENCES MÉDICALES. ANTHROPOLOGIE. . Sur les Cagots. Vœ victis !..... Nous avons donné, dans notre numéro du 15 septembre dernier, une très courte note sur les Cagots. L'auteur, M. Guyun, chirur- gien en chef de l'armée d'Afrique, vient de nous adresser, sur le même objet , un tra- vail plus complet que nous nous empres- sons de communiquer à nos lecteurs. « Pour beaucoup, le mot cagot est syno- 318. nime de crétin, c'est-à-dire d’un être plus . ou moins déformé et qui, sous tous les rap- ports, constitue une véritable dégénéres- sence de l’homme. Cette dégénérescence, il est vrai, nous est offerte par bon nombre de Cagots, mais, ces individus ne forment pas la masse de la population ; ils n’en sont que des exceptions, ils ne sont, en un mot, que des accidents produits par les localités où on les observe. Ces localités sont les vai- lées, et l’on sait que, dans tous les pays du monde, depuis l'équateur jusque vers les pôles, les vallées produisent le crétinisme, dout le premier degré, pour nous, est le goître. » Les Cagots qui n'habitent pas des val- lées, ceux qui vivent sur des lieux décou- verts, que ce soient des montagnes ou des plaines; ceux-là, dis je, r’offrentrien que de normal dans leur organisation. Ce sont, en général, des hommes à taille élevée, d’une constitution sèche , musclés, à crâne bien développé, nez long etsaillant, traits forte- ment dessinés, cheveux pressés et ch 4 tains. Ces caractères Serviraient peu à les distin- gner des autres habitants du pays; mais, il en est un autre qui a déjà été signalé par: quelques voyagéursi ‘et qui, sil n'est pas constant, est du‘imcins très répandu. Nous voulons parler de la forme de l'oreille, qui est ronde et sans.lobules, Cette conforma tion se modifie par le croise ment arecles- autres habitants, modification que j'ai pu suivre dans plasieurs générations. C'est une étude intéressante à faire, et je la signale, avec le regret que la rapidité de mon pas- sage dans le pays, ne m'ait pas permis de n'en occuper âutant que je laurais de- siré. aa « Mais , que sont doncles Cagots? les Ca gots constituent une population étrangère aux Pyrénées; ils sont, dans les traditions du pays, les descendantsdes Gothsou Visigoths, qui furent défaits par Clovisà la bataille de Vouillé, près Poitiers, en 507, et de là le nom de vaincus quils portent, dit-on. sur quelques points des Pyrénées espa- gnoles. 2 » En admettant cette origimertes Cagots, on pourrait supposer-queileurs-ancètres se sont augmentés; plus tard;des Goths refou- lés de la Péninsule espagnole; lors de lFin- vasion musulmane. L’originel gothique des Cagots se retrouve, toute entière , daus le nom même qu'ils portent } ebiqui. est leur nom lui-même, précédé d’aneépithète in- . Jurieuse, le mot c«. Eneffet, la syllabe ou lesmot ca, en langue basque; veut dire chien. L’auleur de l’article Cagot, dans le Grand Dictionnalre des sciences méd'caler, fait veuir le mot cæ, qui entre dans la com- position du mot cagot, du latin cazis, ce qui revient au même. Il est à remarquer que l'épithète de chiens a souvent été donné à un peuple par un autre. Ainsi, par exem- pie, dans tout le nord de lAfrique, les Européens ne sont désignés, par les indi- gènes, que sous les nom de keleb el cafér, chien d’infidèle, ou de kelebelroumi, chien de chrétien. J'ajoute que ia forme de l'e= reille, offerte par le Cagot , dépose encore de son origine gothique où septentrionale, car elle m'a paru très répandue parmi les peuples du Nord. » Des personnes qui ont habité longtemps les Pyrénées, assurent que le Cagotne san- rait être confondu avec l’aborigène, et qu'il ne s'en distingue pas moins au moral qu'au physique. On s'accorde assez géné ralement, dans le pays, pour reconnaitre, dans le Cagot, une grande loquacité , et de pré Là ce dicton en cours parmi les Basques : Laseur , bavard comme un Cagot. J'ai cru remarquer,pour ma part, que le Cagot mé- ritait ceite épithète. Un, entre autres, que Le rencontrai dans la vallée de Campan, “tait un véritable moulin à paroles ; il ne tarissait pas. Ji joignait, à cette loquacité, a plus grande pétulence et un esprit de ré- parties fort heureux. Il était essentiellement ergoteur, etc. ; quoique J'aie pu faire, pour Famener à me dire son nom , il me fut im- possible de le lui faire décliner. » Un ecclésiastique, qui ne compte pas moins de quatre cenis Cagots parmi ses iparoissiens, m'a fait, du Cagot, le portrait le plus favorable. Le Cagot, me disait-il, est docile, soumis. religieux, reconnaissant. \Mais, dans la vallée de Campan , où Je vis ! des Cagots pour la première fois, ils ne jouis- sent pas d'une aussi bonne renommée. Un : garde forestier, avec qui je visitai la grotte de la vallée, se plaignæit d’avoir trop sou- | vent'affaire avec eux, à l'occasion des bois dont la garde lui était confiée ; il les accu- | | sait, en même temps, d'être un peu rela- { »chés dans leurs mœurs; d’avoir peu de pen- | chant Il | pour une union durable, etc. | y avait déjà quelque temps que je le ques- | tionnais sur les Cagots, n’en ayant encore vu aucun, lorsque portant tout-à coup ses regards sur les oreilles d'un homme de no- tre suite, il s’écrie : Mais, Alonsieur en est un /... Celui-ci ne fit aucune objection : ses oreilles ètaient là, déposant de son ori- : gine. C'était, dureste, un très brave homme; chargé de nous conduire dans la grotte, il s'était acquitté de ce soin a vec un zèle tout- à-fait désintéressé. » L'établissement des Cagots, dans les Py- rénées, ne fut consenti, par les aborigènes, ! Que sous certaines conditions, dont la pre- mière fut ladoptien du christianisme , car ils étaient ariens. Ils ne pouvaient s'établir que plus où moins loin de la population aborigène; plus tard, à cequ'il paraît, ils pu- rent s'en rapprocher et vivre même avec elle; mais, seulement, dans des quartiers tout-à-fait séparés ; 1ls ne pouvaient s'allier à celle-ci, ettoutes les professions libérales leur étaientinterdites. Ainsi, par exemple, un Cagot ne pouvait être prètre, et de là ce vieux proverbedes pays basques, pour faire allusion à uñe: chose impossible : ça arri- vera quandun Cagot sera prétre. Cet état de choses persista jusqu'à notre révolution de 93, époque à laquelle les Cagots virent disparaître l'injuste législation qui les avait xépis jusqu'alors. Malheureusement, et nous devons le dire, il en reste encore des traces profondes dans les préjugés du pays. Ainsi, par exemple, les alliances des Cagots avec les Basques, sont toajours rares et seule- ment acceptées, par ceux-ci, en échange d’un certain état d’aisance; elles ne le sont même que par les hormmes, jamais, ou presque Jamais, parles femmes, à moins que celles ci, par quelque faute, ne soient tom- bées, parmi les leurs, dans une sorte de dé- gradätion. Ainsi encore, partout, ou pres- que partout, où se trouvent réunis des abo- oènestet des :Cagots, ceux-ci vivent, comme panle-passé, dans des quartiers sé- parés. C'est ce que j’ai vu, tout récemment, à Campan, village dans la vallée du même nom, oùole quartier des Cagots est séparé de la population aborisène par le joli tor- rent derl Adour; à Saint-Palais, bourgade Sur la route de Pau à Saint-Jean-Pied-de- Port, où le quartier des Cagots est au-delà de la ville, qu'il domine, sur Ja route de Roncevaux, Ses habitants nous rappelaient, [e lorsque nous les visitâmes, que ce fut par celte même route que M. le maréchal Soult opéra sa retraite en 1814. Disons aussi que bon nombre déglises des Pyréuées conservent encore la porte particulière par la juelle les Cagots y entraient; leur place était derrière le bénitier; ils ne pouvaient s'avancer plus avant dans le sanctuaire. » Un voyageur, Cervini, qui visitait, il ya une quinzaine d'années, l'église de Lux (1), ancienne église des Templiers, parle,en ces termes, de la porte qui y était affectée au passage des Cagots : « Mais, en entrant dans » l'église, quels pénibles sentiments n'é- » prouvâmes-nous pas à la vue de cette porte » latérale, la seule par Joquelle pouvaient » péuétrer dans la nef, les goitreux pros- » crits, pendant longtemps, de loute so- » ciété, et désignés sous le nom de Cagots?...» Voyage piltoresque dans les P) rérées fran- çarses. » Comme nous l'avons vu, les Cagots, lors de leur établissement dans les Pyrénées, n'eurent pas le choix des lieux; saus doute que les plus découverts, les plus favorables, les plus salubres, en un mot, étaient déja occupés par les aborigènes , et que les Cagots durent se rejeter sur les autres, sur Îes vallées où nous Îles retrouvons encore en si grand nombre aujour- d'hui. De là Ja fréquence, la multiplicité du crétinisme parmi les Cagots, à tel point que les voyageurs ont pu prendre leur nom comme synonime de celui de ces êtres dé- gradés connus sous le nom de crétins, et dont l'existence est le fait des localités où on les rencontre. Cette erreur, pourtant, eût été évitée; alors même qu'on eût négligé tous les documents historiques, toutes les traditions locales, si on se fût rappelé que nulle part ailleurs que dans les Pyrénées, les crétins ne sont l’objet de l’injuste ab- jection dans laquelle lés Cagots ont vécu longtemps. Loin de là, les Crétins, dans tuus les pays qui en fournissent, jouissent de la vénération publique , et les familles qui en possèdent se croient privilégiées et favorisées du ciel. C’est ce qui se voit en Suisse, dans les Alpes, et ce que nousavons vu même dans sa haute Autriche. Là, par- tout, le Crétin est considéré comme un être innocent, un bienheureux, ainsi qu’on dit; il yest, à la lettre, le pauvre d'esprit de l'Écriture. » Les Cagots sont encore très multipliés dans les Pyrénées. Les villages suivants, situés au pourtour de Saint-Jean-Pied-de- Port, en comptent un grand nombre : Anhaux, Olhéguy, Ousouron, Michelené, Cyrénalde, Baigory et Harritalde. Les ha- meaux de la Madelaine et de Chubitua, dans la même localité, ne sont encore ha- bités, comme par le passé, que par des Ca- gots seulement. »Les exemples delongévitésont communs parmi les Cagots placés dans de bonnes conditions hygiéniques. Une cagote, morte, Van dernier , à Saint-Jean-Pied-de-Poit, a- vait atteint l'âge de 193 ans. À mon passa- ge à Chubitua, hameau déjà mentionné, j'eus occasion de voir un vieillard de 73 à 74 ans, qui travaillait dans son jardin; une femme, du même âge, qui était grimpée sur un cerisier, pour en cueillir le fruit; une autre femme de 53 ans, qui était cou- chée sur l'herbe, où elle se faisait peigner par une de ses arrières-petites-filles; elle était encore forte et robuste, avec toutes ses dents antérieures , incisives el canines. (1) Jolie petite villo située entre Barèges et Saint- Sauveur, » Je regrette que les bornes d’un article ne me pérmette pas de m étendre davanta- ge sur les restes d’un penple dont l'histoire occupe une si grande place dans celle des anciens peuples de l'Europe. » Sans doute les Cagots, ou, pour mieux dire, les Goths des Pyrénées, ne peuvent tarder à s’éteindre dans la population abo- rigène, malpré les préjugés qui les en éloi= guentencore. Une autre cause de leur pro- chaine extinction, ce sont les émigrations qui s'en font depuis quelque temps, car, ce sont eux qui constituent, presqu'à eux seuls, les émigrations des pays basques sur l'Amé- rique. Elles me sugoèrent une réflexion par laquelle je terminerai ce qui nous reste à dire sur les Cagots. » Les Goths, partis, comme on sait, du nord de | Europe, se sont répandus, dans toutes les directions, dans les parties méri- dionales, jusqu'en Espagne, d'où ils sont passés en Afrique. C'était donc, à ce qu’il paraît, un peuple voyageur, aventureux : les Goths des Pyrénées auraient-ils conservé quelque chose de cet esprit de leurs ancè- tres, de cette disposition à quitter ie foyer domestique , pour émigrer au loin? On se- rait vraiment tenté de Île supposer, en re- gard des émigrations dont nous parlons. Des Cagots, hommes et femmes, interro- géspar nous sur les motifs de Icurs émigra- tions, assignaient tous, d’une part, leur état de pauvreté, et de l’autre, la bonne fortune de quelques ans de leurs compa- triotes émigrés en Amérique. » Sans doute, 1l serait facile de faire prendre, aux émivrants des Pyrénées, une autre direction. Pourquoi ne pas tenter de les diriger sur l'Algérie? Le moment de co- loniser ce beau pays est arrivé, ou il n'ar- rivera jamais. Hàtons-nous de nous ratta- cher au sol de notre belle conquête ; hâtons- nous d'y implanter quelques jalons, d'y remplacer le fusil par la bêche, d'y jeter des populations derrière nos colonnes !..... Seules, ces populations peuvent assurer le fruit des immenses sacrifices faits par la France depuis douze années, sur la terre d'Afrique. Abdel-Kader, tout récemment encore, dans son langage figuré, compa- rait le résultat de nos efforts contre lui, au sillon d’un navire sur la mer, ou au pas de la gazelle sur le sable... Ces paroles sont éloquentes pour la France; elles lui tra- cent sa conduite. » P. #. Depuis que nous écrivions ces li- gnes, nous avons appris que M. Francisque Michel, professeur à la faculté des lettres de Bordeaux, s'occupe, depuis plusieurs an- nées, de l’histoire des Jtaces maudites de la France et del'Espagne ; que, pour les mieux connaître, il a visité les Pyrénées françaises et espagnoles; que les recherches qu'il a faites, dans les archives de ces contrées, l'ont conduit à des découvertes tellement importantes, qu'il peut reconstruire lhis- toire des Cagots, depuis le 1x° siècle jusqu’à nos jours, et que ceite histoire doit être pro- chainementlivrée à la publicité. Félicitons- nous d'avance d’un travail qui nous man- quait, ct que nous devrions posséder de- puis longtemps. En effet, on a lieu de s'étonner qu’à une époque où l'an s’occupestant des ra- ces humaines, et où un voyage de cireum- navigation a été entrepris tout exprès dans ce but, le dernier de l'amiral Damont-Dur- ville; on a lieu de s'étonner, dis-je, qu’à cette époque on n'ait encore rien fait de sé- rieux sur des races qui vivent au milieu de nous, nous voulons parler des Cagots des osÀ Pyrénées et des Bohémiens dont l'existence, en Europe, constitue toujours un grand problème historique. THER APEUTIQUE. Sur l'emploi de la pâte arsénicale pour le traitement local du cancer; par M.Manec. » Dans les premières applications que j'eus à faire de la pâte arsenicale, considé- rant son action comme purement escarro- tique, je pratiquai, selon Fusage, l'ablation des fongosités cancéreuses. » J'eus lieu d'observer que, dans Îles épaisseurs augmentées par les prolonge- ments internes du cancer, sa chute n'avait été ni moinsprompte, ni moins préciseque dans ses parties les plus minces. L'action escarrotique avait complétement détruit celles-ci, tandis que, dans celles-là, elle s'était limitée à une couche d'environ un demi centimètre d'épaisseur, et qu’au-des- sous, toute la profondeur de la masse car- einomateuse se treuvait flétrie, atrophiée, sans que sa texture en fût désorganisée. __» J'en dus conclure, 1° quant à la théo- rie, qu'au lieu d’interposer entre la pâte arsénicale et lestissus sains un 72edium capable d'empêcher ou ralentir l'action da médicament, le corps cancéreux en était, avant la suppuration éliminatoire, frappé d’une sorte d’'empoisonnement dans sa vi- talité particuhère, et 2° quant à la prati- que, que l'ablation préalable des fongosi- tés cancéreuses est parfaitement inutile. » Deux femmesentrées dans mon service, et âgées, l'une de 62 ans, l’autre de 59, portaient au cou d'énormes uicères cancé- reux dont la circonférence n'avait pas moins de 25 à 30 centimètres. Une autre femme, âgée de 66 aus, en portait un de 12 centimetresde circonférence, qui s’éten- dait presque superficiellement de la joue sur l’aile du nez. Ici l'épaisseur du cancer était d'autant plus mince qu'il n’offrait point de fongosités. Or, dans ce dernier cas, comme dans les deux autres, l’appli- cation, à même dose, de la pâte arsénicale amena le détachement du cancer sans que la joue ni l'aile du nez en fussent perfo- rées. » J'en dus tirer cette importante consé- quence que l’action destructive de la pâte arsénicale demeure limitéé aux tissus car- cinomateux et ne provoque au delà que la suppuration éliminatoire. » Rassuré par dé nombreuses observa- tions de ce genre, j'ai appliqué, depuis près d’un an, ce mode de traitement aux can- cers de l’utérus. Tout ee que cette appli- cation nr'a offert de nouveau, c’est une ab- sorption plus prompte de l’arseuic et une réaction générale plus rapide. » Les urines, examinées selon la mé- thode de Marsh ont toujours fourni des ta- ches arsénicales, au plus tôt huit heures après l’applicatiou du médicament, et au plus tard, quinze heures après. J'ai observé que l'élimination s’opère selon la prompti- tude de l'absorption. Quand celle-ci a été rapide, les urines présentent de l’arsenic pendant quatre ou cinq jours, et dans le cas contraire, jusqu'auseptième. Mais l’ar- senic paraît aussi dans les matières fécales, où l'élimination continue sept à huit jours après que les urines n’en offrent plus au- cune trace. » 324 ZOOLOGIE. Nouvelles observations sur le Tapir Pin- chaque ; par M. Justin Goudot. « M. le docteur Roulin, dans un Mémoire lu à l'Academne des Sciences en 1829, a fait connaître une nouvelle espèce de Ta- pir qu’il avait découverte dans la Cordillère orientale de la Nouvelle-Grenade, et dont il soupçonnait l'existence dans la Cordil- lère moyenne. Ayant reconnu, par la lec- ture de ce Mémoire, que l'individu décrit formait uue seconde espèce américaine, ce qui n'était point connu, je crois, même dans le pays, j'ai cherché à obtenir de nou- veaux renseignements sur cette espèce, dout l’auteur du Mémoire cité n'avait pu observer que deux individus, tous deux mâles. » Je me suis assuré d’abord que, comme le soupconnait M. Roulin, le Pinchaque existe en effet dans la Cordillère moyenne, et c’est là que J'ai tué lPindividuqne je vais décrire et dont J'ai rapporté la dépouille en Europe. » Je ferai observer que lPespèce est com- mune, bien qu’inconsue jusqu'en ces der- niers temps aux naturalistes; que ses habi- tudes paraissent se rapprocher beaucoup de celles de espèce anciennement connue, et qu’ainsi les observations dont elle a été le sujet offrent un nouvel intérêt, en con- firmant jusqu'à un certain Point des faits avancés, relativement à l’espècecomruune, par d’anciens écrivains, et niés par des na- turalistes modernes. » Ainsi, c’est principalement de nuit que les Tapirs Pinchaques fréquentent les, en - droits escarpés où le terrain offre un schiste argileux (salitre), Ils y forment de légères excavations , où l’on voit l’empreinte de leurs dents; ce qui n'arrive d’ailleurs que dans les cantons où ts sont peu poursuivis. » Piusieurs fois, en parcourant les bois avec des homimes du pays qui me servaient de guides ou portaient mon bagage, j'ai profité des sentiers formés par le passage de ces animaux, surtout dans la région très élevée, où une atmosphère presque toujours humide et froide donne à l’enséim- ble de la végétation un caractère singulier. Dans cette région, en effet, les troncs des arbres etleurs rameaux étant tout couverts de petites fougères et de lichens, particu- hèrement du genre Usnea, forment par leur entrelacement: un sol factice où nous pouvions parcourir des espace, assez consi- dérables à une élévation de 13,30 à 2,60 au dessus du vrai sol. Aussi, lorsqu'un che- min de Fapir Pinchaque (camino de Dante) s'offrait dans notre direction, nous avions soin de profiter de cette route royale, ainsi que lPappelaient pompeusement les gens qui m’accompagnaient. J'étais étonné de voir les trouées que forment dans les bois ces sentiers, bien que les Tapirs marchent d'ordinaire à la suite les uns des autres. ainsi que J'ai eu occasion de le voir une fois au point du jour, où quatre de ces ani- maux, dont un petit, se retiraient d’un sa- litre. Ces salitres sont si habituellement fréquentés par les Tapirs Pinchaques, lors- qu'ils n’y ont pas encore été poursuivis, que des chasseurs étaient sûrs, en s'y rendant avec des chiens un peu avant le lever du soleil, d'en trouver toujours quelques uns (les paresseux, disaient-ils). En général, cependant, ces animaux sont très méliants; car, ayant fait tendre des lacs en corde et en lianes près du salitre, placés avec toute la ruse et la précaution dont sont capables | 33% les chasseurs du pays, et sur les passageg les plus fréquentés, qu'on reconnaissait à des traces aussi nombreuses que celles qui. se voient aux environs d’une petite source: d’eau isolée à portée du bêtail, aucun n'a repassé par ces endroits, bien que j'aie trouvé plus tard la preuve qu'ils étaient revenus au salitre. » J'ai trouvé de ces battues (rastros) de- puis 1109 mètres au dessus du niveau de Ja mer jusqu’à 4109 mètres, presque au pied des neiges du Tolima (M. Boussingault donne pour la limite inférieure 4686). Ainsi l’on voit que l’animal peut passer d’une région où la chaleur moyenne est de 18: et 20° Réaumur à une autre où, dans la nuit, le thermomètre descend souvent à zéro. Bien qu'il monte si haut, là où le sol se couvre plus particulièrement de graminées et de frailejon ( EÆspeletiu grandiflora), car; y ai vu iréquemment les sisnes de son passage, ainsi que les débris des jeunes pousses de PEspeletia dunt il avait mangé la partie tendre (cogollo), il paraît peu s’accoutu - mer à ces terrains découverts, et habite de préférence la partie boisée, les grands bois fourrés de la région froide plus particuliè- rement encore que ceux plus clairs de la. région un peu inférieure connue sous le- nom de terre lempérée. » Une fois à l’eau il paraît qu'il y reste: tout le temps qu'il se croitpoursuivi. À ma connaissance, un de ces animaux, plutôt que de quitter le torrent où il s'était réfu- gié, s’est laissé assommer par les grosses pierres qu’un chasseur lui laissait tomber sur la tête; seulement parfois il remoniait ou descendait le torrent pour fuir. » À terre, il n’est guère plus dasgereux, et je ne eonnais que trois cas où il a donné. quelque signe de courage : le premier esè relatif à un J'apir raui, poursuivi par de mauvais chiens, leur fit face en arrivant près de l’eau; le chasseur quise présenta le premier hésitant à l’approcher, le Tapir courut sur lui et le renrersa ayec sa trom- pe. Les deux autres cas sont relatifs à des femelles avec leurs petits :Vune, dans les bois, renversa un ca’guero, etfautre, quoi- qu’en domesticité, culbutasaussi une per- sonne qui touchait le petit avec avec son parapluie. Je n’ai jamais entendu dire que personne ait été mordu paï cekte espèce." « L'individu que j'ai pume-procurer fut débusqué sur les huit heures du matin; près du lieu appelé {as Juntas, au pied du pic de Tolima, sur les bords du Combayma, à 1918 mètres de hauteur suivaat M. Beus- singault. IL arriva de suite à l’eau; là,en- touré de chiens qui pour la plupart se te- naient sur la rive, il restait stationnaire a milieu du torrent, haussant de temp; en temps sa trompe, faisant entendre un bruit que le fracas des eaux et les aboiements cou- vraient presque entièrement; il rompait le courant avec une grande facilité, et ceux des chiens qui cherchaient à arriver jus= qu'à lui en se jetantplus haut à l’eau étaient parfois submergés; maisaucunne fut blesse, et je crois même qu'en pareils eas ils Le sont très rarement. Après a oir recu une balle qui lui traversa l’aorie à la sortie du cœur, l'animal put encore passer la rivière. » C'était un jeune individu femelle qui portait encore à la partie postérieure du corps les restes de sa livrée, où Kon-distin- guait plusieurs bandes et taches@blongues d'un blanc sale : le pelage, trésfourhi Sur le corps, était d'un brun tirant$ur le noir; les quatre jambes offraient des poils blancs clairs-semés, surtout entre les cuisses; Sous Jérentre on en voyait aussi que’ques uns; : poils blancs autour del’organe femelle; | avait, aux quatre pieds, une raie blan- sans poil ; le bord des lèvres, au deux tchoires, était garni de poils gris, avec nètres depuis son extrémité jusqu'aux ñts; l'animal la tenait inclinée ou pen- te; la tête avait 54 centimètres de l'ex- mité de la trompe jus qu’aw bord interne | l'oreille; 80 nullimètres dedistance en- les deux oreilies; 38: centimètres: du ut de la trompe jusqu’à la nuque; l'o- lle, longue de 1i5-miilimètres, avait son ‘rd supérieur liseré de poils blancs, une tite touffe de poils blancs se voyait aussi | bas de sou bord postérieur près la con- He ; le cou était rond; il n'y avait point, à * croupe, d'espace dénué de poil. Les chas- .urs qui avaient tué depuis peu d’années Ê grand nombre dè ces animaux (plus de } ou 40) m'assurèrent.que l’espace nu de croupe varie, suivant les individus et Hit se voit plus grand chezles vieux; ils poor que l'animal acquierb cette cal- : l | site par le frottement en iglissantsouvent r un sol très fortement=iatliné! Quoi 1il ensoit, plusieurs dé cé peñuv que j'ai \1es conservées pour l'ufäge domestique L5n sen sert comme de Couchettes) m'ont l'fert ces mêmes plaques plus où moins ‘:endues. ! » L'estomac a offert une grande masse Le différents végétaux fraichement tritu- \£s; principalement du Chusquea scandens, linsi que l'avait déjà annoncé M. Roulin, Lt des fougères ( Helechos). |-»£La chair de celanimalest rouge comme elle. de l'ours et est‘bonie manger. » Il résulté”’de mes vbservations que espèce du 'apir Pinchaque habite de pré- ‘érence la région froide des Cordillères, et pue, bien qu’elle descende souveut jus- huaux rivières ou torrents qui coulent Lans les gorges des montagnes élevées ei jui n'offrent guère un voiume d’eau assez ldnsidérable qu'à leur arrivée dans la ré- “sion tempérée, elle narrive:pas jusqu'aux “;rands fleuves on cours d’eau de la région lasse, qui est fréquentée, au Contraire, par |e Tapir commun. On peut dire de cette :spèce qu’elle habite (du moins dans la Nouvelle-Grenade) la parte des Andes qui est aussi parcourue par l'Ursus ornatus; “mes observations établissent aussi quelques “ocints sur lesquels M. le docteur Roulin ‘n'avait pu offiir que des conjectures, sa- ere |Cordillère centrale aussi bien que là chaîne | n “est noire comme celle du mâle; 3’ que le |jeune porte ia livrée comme celui de l’es- tes n'est point une disposition congénilale. )M. Roulin avait fait remarquer:l'absence ‘du liseré; blanc au bord dé/lorcilie des \deux inditidusgmales qu'il avait observés : ‘ma jeune, femé Ie présentait ce liseré; mais Ja différencé Épendait-elle du sexe ou de | Vâge ? C'estcæque je ne saurais décider. » SCIENCES APPLIQUÉES. "ÉCONOMIE SOCIALE, BE > Question vinicole. Irésulte d’un rapport fait par M. Coste, ment de l'Hérault, en réponse aux ques- itcémité brune; la trompe avait 80 mil- voir : 1° que la nouvelle espece habite la lorientale ; 2° que la couleur dé la femelle pêce commune; À° que la place nue de la, croupe qui paraît coustaute chez les adul- au nom du comité vinicole du départez | 326 tions proposées par la reunion de Partie, sur l’état de l’industrie vinicole et sur les causes de sa décadence: 1° que depuis 1825 le nombre d'hectares: de terre eomplantée en vignes s'est accru de 14,000 (les co- teaux ctla plaine ont eu une part à peu près. égale: dans cette augmentation ) ; D'quesdepuis 1810, le prix des vignes qui avaittjusqu'alors suivi la progression as- cendante. des autres terrains est allé cons- tamment.en diminuant, de telle sorte que saus exception d'aucuve localité, les vignes u’out au moment présent d'aûtre valeur que celle du soi sur lequel elles se trou- vent; 3° que depuis la même époque le prix moyen des diverses qualités de vin a diminué de moitié au moins; que malgré cette diminuiion la vente des vins de chau- dière.est la seule facile; que pour se dé- faire des vins de commerce le propriétaire se trouve obligé de les livrer à la distilla- tion, et de se contenter ainsi du prix de leur matière alcoolique, 4° que les expé- ditiuns pour l’intérieur ont augmenté mal- gré les vices des lois des finances, et que celles à l'extérieur ont suivi à peu près la même progression, .si lon en excepte tou- tefois Le Brésil pour lequel les exportations sont devennies plus rare, et plus diificiles. L'auteur du rapport-dont nous nous oc- cupons et la commission dont il est Por- gane, justement alarmés de la position des prupriélaires vinicoles qui, produisant et veudant à Pintérieur ou à l'étrauger une quattilé-double de vin de celle qui se ré- coltaitien :1823 dans le département de l'Hérault/retirent de leurs produits un prix inférieur de imoitié à celui qu’ils perce- vaient à cètté époque, ont recherchés les causes de cette anomalie. Ces causes ils les ont trouvé à l’intérieur dans l’exagération des droits, surtout dans Îles droits d'octroi et dans les:moyens acerbes de perception; à lextérieur, dans l'influence du système protecteur qui depuis plus de vingt ans profite à quelques milliers d’industrieis au préjudice de l’agriculture et des deux tiers de la population. Si les vins n’ont pas été exportés dans Ta même proportion pendant ces dernières années que les marchandises que produisent nos autres diverses indus- tries, c'est Au système dit protecteur et aux droits imposés sur les sucres qu'il faut s’en prendre. Usant d’une réciprocité légitime, ‘les États du nord de l'Europe comme ceux de l'Amérique , ont établi sur nos vins des droits tels qu'on peut Îles regarder comme une prohibition. Il cst à remarquer que les propriétaires :vinicoles de la Gu'onde, de la Champayne, :de la Bourgogne, arrivent par les mêmes -molifs avec quelques raisons de pius qui tiennent à la qualité de leurs produits, à la imême conclusion que l£ comité vinicole de PHérault. Les uns et les autresont beaucoup parlé, et peut-être trop, de la falsification. Sans vouloir nier qu'elle soit pour quelque chose dans la dépréciation des vius réccités, il faat reconnaître qu’elle n’est qu'une cause se- condaire qui s’effacera tont à fait dès le moment que l’abaissement des droits en- lèvera aux marchands de drogues et de teintures toute certitude de gain. En résumé, de toutes les enquêtes, de tous les renscisnements, il sert une vérité. C’est que le sysième sur lequel nous vivoas est usé ; qu'il est temps de songer à le re- construire à neuf, et que les replâtrages qu’on essayerait de faire sur l'édifice finan- -cier-erevassé de toutes parts, ne serviraient Ne) 24 auwàarendre.sa chrte plus prochaine et pius désastreuse. Aujourd’hui surtout, l’indus- trie n’est plus divisée en catégories, elie n'a point d'intérêts opposés , elle est une. C’est une grande erreur de croire que cer- taines. fabrications cesseront d'exister dès le moment où ciles ne subsisteront plus sous une protection spéciale. Lorsqu'elles s'établirent en France, il y a vingt-cinq ans, elles avaient besoin d'être encouragées , d'être soutenues ; on inagina le systétie protecteur, ce fut bien. Aujourd'hui fortes, puissantes, curichies comme leurs rivales de Belgique où d'Angleterre, par les dé- couvertes de toutes les sciences, elles n’ont plus à craindre d’être vaincues den la luite. Leur âze de virilité est venu meintenani; vouloir qu'on les traite comme si elles étaient encore au berceau serait de leur part, non point de la modestie, mai, le ré- sultat d’un calcul ou Paveu complet de leur impuissance. GBLE 10 } ARTS CHIMIQUES. Du lannage mécanique et autres perfectionne- ments récents du lannage. (Troisième et dernier article.) Les peaux tannées contiennent une gran- de quantité d'eau, dont une partie au moins doit être enlevée ; pour cela, on les suspend dans des greniers que l'on aëre à volont: par le moyen de persiennes mobiles. Mais les variations d’hygrométricité de l'air et celles de la température rendent la dessica- tion très irrégulière et fort longue. Avec des espaces beaucoup moindres, on peut,au moyen d'un veutilateur à force centrifuge, dessécher rapidement les cuirs, et diminuer ainsi l'un des inconvéuieuts de la fabrica- tion. M. Ogerau est parvenu tout récemment à diminuer de beaucoup la durée du tan- hage. Son système peut s'appeler tannage. par filtration continue pour les gros cuirs à semelles. On sait qu’on est parvenu à ac- célérer le taunage des petites peaux, pour la rnallerie, en les malaxant avec l'écorce: le malaxage. en rompant le nerf dela peau, la rend plus douce et plus disposée à pren- dre le tanunage; la peau ainsi traitée reste molle, soyeuse et convenable à l'emploi. M. Ogerau tanne | ainsi tous les ans une quantité considérable de petites peaux.C’est. peut-être ici leñieu de ‘rappeler qu’à Bor- deaux on tanne parfaitément bien les peaux minces surtout; Îles premiers tanneurs de Paris conviennent eux-mêmes de ce fait. Les gros cuirs à semélles ayant besoin, au contraire, de conserver le nerf,la cohé- sion Ja fermeté, qui constituent la qualité de la semelle, ne pouvaient être traités par les mêmes procédés que les petites peaux ; il fallait trouver le moyen de jeter dans leur fabrication du mouvement, de l'ac- tion, de la vie, sans cependant les heurter, les déranger. Voici les dispositions que: M. Ogerau a imagiuées : : Les fosses entassées jusqu'au sol, expa- sées dans les cours aux intempéries des saisons, ne lui parurent pas dans des condi- tons convenables; aussi ses fosses sont po= sées sur Je sol, à couvert dans un endroit. clos , de manière cependant recevoir de Pair à volonté, suivant les-saisons , le plus possible dans les températures modérées , et de manière à les préserver des gelées et des grandes chaleurs. Les peaux, après les préparations pre- mières de l'ébourrage et du gonflemeut , IT VU m0 sont placées dans ces fosses Sivant la mé thode ordinaire, chaque pean recouvcrte d’unecouchedetan(l). La fosse ainsi remplie jusqu’à 30 où 40 centim. de l'embouchure est ensuite abreuvée d’eau.Il a été pratiqué au fond de chaque fosse un double fond avec quelques petites ouvertures qui per- inettent au liquide sen! de passer. Du dou- ble fond le liquide passe dans un récipient auquel est adaptée une pompe qui reporte ce nième jus au dessus de la fosse; ainsi il s'établit uue circulation continue de liquide qui, se trouvant au deæus de la fosse, tra- verse cette masse, arrive au récipient d'où il est rejeté à la surface. Pendant ce trajet il s'imprégne d’air et arrive sur les cuirs -avec upe force et des propriétés nouvelles. Par ce procédé, la force des jus peut-être observée à chaque instant , et le fabricant expérimenté peut les réduire ou les forcer, suivant qu'il le juge utiie. Les cuirs demeurent ainsi un mois sur la première poudre; six semaines sur Îa deuxième poudre, et autant sur la troi- sième poudre. Après quoi fa peau est com- plétement pénétrée. L'empioi des matières tannantes est le même que pour la méthode ordinaire; cha- que peau est recouchée de la même ma- nière. La main-d'œuvre est aussi la même, Le liquide tombant très lentement dans le récipient, il ne faut que que'ques instants pour lg ramener au dessus de la fosse ; ce sont deux heures de travaii d'un ouvrier tous les jours, pour plusieurs fosses, Les cuirs ainsi obtenus out la même qua- lité, la même couleur,la même apparence, le même poids que traités par la methode ordinaire; on comprénd donc de quelle importance sera le nouveau système de M. Ogerau , quand il sera pratiqué en grand. Trois ou quatre mois suffisent pour la fabrication des gros eu'rs à semelle ; au lieu de dix-huit à vingt mois en France, et de deux, trois et jusqu'à quatre années en Bel- gique ; toutes choses égales d'ailleurs. M. Sterlingue, dont nous avons déjà par- lé, emploie une machine qui peut hacher 4,500 kilog. par heure d’écorce de chêne. Le premier, il a fait usage d’un foulon pour assouplir les peaux venant de Buénos- Ayres. Le premier encore, nous croyons, il a remplacé le battage à la main par le bat- tage mécanique. Nous terminerons notre exposé par quel- ques mots sur une nouvelle méthode de tannage, proposée dans ces derniers temps, par M; d’Arcet. ; Le tannage par le sulfate de sesqui-oxyde de fer est un procédé tout nouveau , pour léquel il a été pris an brevet. Il est simple et économique ; la durée est très courte , les matières premières sont à très bas prix; de sorte qu’au premier abord ce procédé semble préférable à tout autre, La dissolation de sulfate de sesqui-oxyde de fer versée dans une dissolution de géla- tine ou d'albumine, produit un précipité abondant, consistant et analogue à celui que l'on oblient au moyen de l'acide tan- nique. De sorte qu'on peut tremper les peaux , préalablement préparées, dans une dissolution de sulfate de sesqui-oxyde de fer, et elles se tannent. il y a peut-être un inconvénient, C'est que le sulfate doit laisser dans le cuir une (1) Depuis quelques années, plusieurs tauneurs remplacent en partie où en totalité le tan par le di- vidivi ou le divi, excroissance d'un arbre d’Amé- rique. certaine quantité d'acide sulfurique libre (qui ne connaît pas les résultats fâcheux de la présence de cet acide dans le cuir?); puis les sels de fer désagrègent la matière orga- nique. M. le docteur Boucherie à vu qu'en introduisant de l'huile de liu, on pouvait remédier à ce dernier inconvénient. Ainsi on reproche à ce nouveau procédé de tannage ce qu’on reproche à éelui de Séguin : où croit que le cuir pourtate cas- ser, au bout d'un certain temps, en perdant la matière grasse mise dans le corroyage. Il faudrait donc imprégner constamment ses chaussures de matières grasses, surtout quand Ja température est basse et qu'on chauffe les chaussures? Ce taunage est très court; quatre jours suffisent pour les peanx minces; huil jours pour les grosses peaux. En résumé, ce pro- cédé de tannage peut être avantageux dans quelques circonstances ; avant de le con- damner, il faut attendre qu'on y soit auto- 1isé par l'expérience, ce juge sévère et im- partial de tous les procédés industriels qui éclosent. I! y a quelques mois, M. Valery Hannoye a fait connaître un procédé de tannage fondé sur l'application au tannage du /ültre- presse Réal: L'auteur assure que par son procédé les peaux de veanx sont tannées en 20 jours, celles de bœuf en 69 jours. Nos lecteurs trouveront la description du tan- nage de M. Valery Hannoÿe dansle nu- méro du 31 décembre dernier de lEcho du Monde sa’ait. M. Vyarington a aussi indiqué, il ya quelques mois à peine, un nouveau procédé de tannage plus expéditif que le procédé or- dinauire., Mais nous craignons bien que ce système ne soit pas applicable , à cause de son prix élevé, En effet, les matières pre- micres tannantes sont : le carbonate de po- tasse où de soude; la baryte, ou la potasse, ou la soude ; le carbonate d’ammoviaque ; le bichromate de potasse. D'ailleurs, pour de plus amples rense:gnements, nous ren- voyons au numéro de l’Æclo du 28 décem- bre dernier. En résumé, le tannage, tel qu'il est en- core le plus généralement pratiqué dans les grandes tanneries de Paris et des environs, dans les tanneries de la France et de lé- tranger, constitue une opération excessive- ment longue ; il exige l'emploi de grands capitaux; il expose à des chances très fà- cheuses, car où peut difficilement prévoir à quel prix on vendraun produit, lorsqu'on est obligé de l'acheter deux ans avant l’é- poque où il pourra être mis en vente. Le tanvage constitue donc encore au- jourd’hui plutôt un commerce qu'une in- dustrie; il exige de la part de celui qui l'exerce toutes les qualilés du comfercant, tandis que celles de l'industriel leur sont nécessaires : les dépenses de combustibles ou de force qui, dans la plupart des indu- stries, jouent un si grand rôle, étant ivi remplacées par des dépenses de temps et d'argent. Il y a donc vraiment licu de s'étonner qu'on ne vienne pas à l’aide de celui ou de ceux de ces inventeurs dont le système de tannage semble irréprochable. Il nous sem- ble qu’il s'agit ici d'une de ces grandes dé- couvertes nationales qu’on ne saurait trop encourager. Dans un temps de guerre, d’une révolution, comment attendre des années entières pour transformer les peaux en cuirs, et partant, donner des souliers à nos soldats. J. G. ————_— À mu QE ARTS MECANIQUES, Pièce horlogerie indiquant ‘es millièmes « de seconde. Un habile horloger de Berlin, M. Ferdi- pand Leonhardt,vientdeterminer une pièce d’horlogerie qui marque le temps jusqu’à un 1000 de seconde, et est destinée au co- mité d'artillerie du royaume de Prusse: L'artillerie avant d'admettre au service les pièces destinées à lancer les projectiles, leur fait subir diverses épreuves, et entre autres celles relatives à la charge qu’elles exigent, à Icur portée, à leur justesse. ete. Une chose importante à constater, c'est la vitesse avec laquelle le projectile, sous une charge de poudre donnce, parcourt la dis- tauce entre la bouche du canon et la cible où but. On admet qu'une distance de 1,500 pas est ordinairement parcourue par un bou'et de calibre et de poids en moins de deux secondes, et par une bombe en cinq à six secondes environ : du moins l’expé- rience avait indiqué ces vitesses comme les pius ordinaires; mais pour mesurer si un boulet a! une marche plus rapide qu'an autre, les chrônomitres et les montres à secondes les plus délicates sont impuissan- tes, et l’imasination à de la peine à se faire une idée qu'il soit possible d'arriver à cet égard à quelque résultat satisfaisant: M. Leonhardt n’a pas cependant hésité à ! se charger de fabriquer un instrument pro- pre à mesurer une fraction iufiniment pe- tite du temps, et, ani plus est, il vient de terminer eelte pièce dont les résultats ont encore dépassé les espérances des officiers et des savants qui l’avaient cimmandée, Dans cette pièce, on voit un cadran en mé- tal divisé en mille parties que parcourt em une seconde une aiguil'e fine comme un: cheveu, Cette aiguille peut, à la volonté de l'observateur, être mise instantanément en mouvement et être arrêtée de même. Par conséquent, si à l'instant où le boulet aban- donne le canon, l'aiguille est mise en liberté, et qu'au moment suivant où ce boulet frappe le but, cette aiguille s'arrête, on aura, avec la plusgrande précision, le temps que le boulet aura mis à parcourir l’espace entre le point de départ et celui d'arrivée. On comprend aisément qu'il était difficile de confier à Ja main d’un homme le soin de mettre ainsi en liberté et d’arrèêter Pai- guille, attendu qu’il se passe toujours un temps moral assez considérable entre la perception et l'exécution mécanique, et que, dans ce cas, on donnerait lieu néces- sairement à des erreurs d’un tel ordre, re- lativement au temps à mesurer, que les ré- sultats n'auraient aucune valeur. C'est ici que les découvertes les plus récentes ont reçu une application importante que nous allons indiquer. On a disposé un appareil galvanique dont le fil établit une communication entre le canon, la cibeet Finstrunxent; puis par une disposition extrêmementsimgénieuse, le boulet, au moment oùilsent de la bou. che du canon, met l'aisuillesen liberté, tandis qu'au moyen dwfil:de communica- tion cette aiguille s'arrête à l'instant où le boulet frappe le but. Cette dernière opéra- tion est à peu près instantanée, car on sait que l'électricité parcourt les corps conduc- leurs avec une vitesse énorme, et à côté de laquelle une distance de 1,500 pas est pres- que nulle, Ce merveilleux instrument divise done la seconde sexagésimale en 1,000 parties, la minute en 60,000, et l'heure en 3,600,000, hmir 7dé + Bi c’est en observant son aiguille qu'on »mmence à comprendre qu'une seconde it un espace de temps sensible qu'il est bssible de partager en un grand nombre 2 parties pour la mesure des phénomenes aturels les plus délicats. Du reste, la pièce it pourvue du mécanisme ordinaire pour 1arquer les secondes, les minutes et les eures, ce quisert à régler l'instrument Lans sa marche et à.se convaincre qu'il ’altère pas la durée de la seconde. Comme régulateur de la pièce , M. Leo- (hardta adopté un pendule à secondes rota- if qui recoit son impulsion par une con- :ruction toute particulière ; le tout est ‘enfermé dans une caisse solide dans la- uelle linstrament peut ètre transporté jans danger sur les voiiures. Celui qui a lté livré au comité d'artillerie prussien à “oûté 1,600 thalers, ou environ 6,000 fr. (le Technotogiste.) ] AGRICULTURE. ÉCONOMIE AGRICOLE. Essai sur La croissance des @rbres, par M. ie baron D'Iombres Fumas, {Troisième et dernier article.) 4 | De sayants physiologistes, et, MM. le ba- lon Seguier et le vicomte Héricart de IThury, entre autres, croient que; parvenus | un certain maximum de croissance, les libres restent stationnaires, quoique con- hervabt une belle vigueur. Je pense, mal- lsré ces autorités, que tant qu'un arbre lrégète, et même pendant son dépérisse- nent, la vie se maüifeste par lagrégat l:ontinu de nouvelles, couches, excessive pnent minces, à lavérité, et d’aulant moins hppréciables, que leur trone peut se pour- Fe ou se dessécher, mourir partiellement, rester stationnaire et même diminuer réel- lement de volume, maloré l’addition d'une l'anière qui porte la séve à ses plus hautes ranches, j'ajouterai que l'arbre croît alors même en diminuant, quoique cela semble lin paradoxe, La croissance n’est,pas proportionnée à l’âge, je le répète, etchacun peut se con- J ‘ aincre, comme moi,.que-des arbres de Ja . rémeessence peuventêtre également âgés, | quoique de différents diamètres ; et, réci- “oroquement, que des tranches du même \ liamètre peuvent être composées de plusou “noins de couches concentriques, et prove- air d'arbres plus vieux les uns que les iutres, de la même espèce, bien entendu. lPadmets, comme prouvé, qu'on apprécie la durée des individus qui ont fourni ces ‘ranches, en les comptant; ainsi Àf. Jaume Saint-Hilaire a vérifié qu’un marronier da jardin des Plantes avait cent onze ans lors- qu'il mourut, en 1767. M. Loiseleur-Des- ongchamps a un tronc de buis deux fois blus vieux et des coupes horizontales de bèdre dont les couches indiquent le grand hige, et comme type de la plus ancienne végétation, je veux citer un tronc d'arbre que j'airtrouvé dans le bois de Bouquet, ui, d’aprèsdes cercles bien distincts de sa surface polie, avait évidemment quatre- “vingts et quelques ans à l'époque du dé- luge!... Il est agatisé. Mais je ne pense pas qu’on puisse calcu- er l’âge des arbres vivants en comparant leurs diamètres, à moins qu’on ne se con- lente de ce qu'on appelle des à peu près. Ainsi nous connaîtrons la durée des vété- ns rans du règne végétal, pour lesquels ce | 332 n’est pas la peine de compter quelques an- nées, en faisant observer, avec M. de Can- dolle, que, sauf les circonstances locales, « la moyenneprise sur un arbre plus jeune » doune toujours un résultat tron grand » pour, l'accroissement ou trop faible pour » l'âge des vieux arbres. » J'ajonterai avec ce célèbre professeur qu'il est utile de prendre la cireonférence des arbres, même quand on i:nore leur date; que ces me- sures répétées à certains intervalles feraient connaitre Ja loi de leur accroissement en diamètre, et, comparées avec d'autres me- sures, donneraient les moyens approxima- Lifs d'estimer leur âge. La vie de l’homme est trop courte pour de telles études; elles n'appartiennent qu'aux sociétés savantes qui sont éternelles! Duhamel du Monce:u avait commencé à s’en occuper en 4743; divers physiologistes ent continué ses expériences. et M. Jaume Saint-Hilaire. qui s’y estlivré assidüment, a demandé à la société roçale et centrale d'agriculture, le 28 avril dernier, qu'une commission spéciale en fût chargée à l’ave- ir. On a proposé de mesurer tous les cinq ans certains arbres choisis dans le domaine d'Harcourt, d'établir des tables de compa- raison entre les diverses essences, afin de connaitre celles dont la végétation serait la plus prompte. Jai mesuré un grand nombre d'arbres, particulièrement dans mes propriétés et dans mon jardin d’acclimatation. Plu- sieurs de ceux-ci sont dans des massifs ser- rés entre eux, ce qui contrarie leur crois- sance. J'en conviens; j'y aurai égard dans les notes qui accompagaeront mes tableaux et cet inconvénient se trouve compensé, d'ailleurs, en ce que, ayant planté tous les arbres de cet enclos, je sais leur âge, et que mes successeurs pourront évaluer leurs progres. J'ai dressé trois tableaux, pour mes-re- cherches : le premier Gffre les mesures des arbres de mon jardin; le second, celles de différents arbres dans mes propriétés; dans le troisième je réunis les mesures de plu- sieurs arbres remarquables, que j'ai prises dans différentes localités.: Les premières colonnes de ces tableaux.présentent leurs noms linnéens, francais,etmême les noms vulgaires; viennent ensuite l’âge des arbres, leur. grosseur actuelle, à 1 mètre du sol, exprimée en centimètres: la hauteur de quelques uns, leur belle venue, leur vi- gueur; quelques notes sur leur position sont indiquées dans des colonnes particu- lières. Il y a des arbres dont le tour est presque cylindrique, d’autres, au contraire, pré- senteraient des dimensions différentes si l’on prenait leur circonférence quelques centimètres plus haat ou plus bas, comme si l’on employait un cordon élastique plus ou moins tendu, si l’on ne le plaçait pas bien horizontalement. Je me sers d’une mesure métrique en tissu de fil vernissé, enroulée dans une boîte. Ua nœud, une brindille avortée après avoir produit un petit renflement sur l'au- bier, une gerçure de l'écorce, de la sève extravasée qui la soulèvent d'un côté, suf- fisent pour nous induire en erreur, sur- tout si nous faisons prendre nos mesures per un tiers, qui peut avoir une manière d'opérer différente de la nôtre. Nous ne saurions trop recommander d'attention et demander de détails à ceux qui voudront recueillir des observations de ce genre, qui seraient inutiles et même D PR ER A RU LP AR RP RE 0 oo 339: nuisibles à la s'ience, si elles étaient mal: faites. Toutes les fois qu'il s’agit de com- parer des observations, quelques simples qu’elles soient, il faut que ceux qui sy: livrent commencent par s'entendre. (Annales d'agriculture.) HORTICULTURE. Notice sur les Dahlias. (Deuxième et dernier article. ) Par le semis: — On commence le semis des dablias fin février, et on peut le prolon- ger Jusqu'en mai; on sème ordinairement dans des terrines où de grands po's remplis de bonne terre substantielle. Lorsjue le Jeune plan est à sa troisième ou quatrième feuille ; ou le repique séparément dans de petits godets ou sur une couche. Ce n'est que dans le courant de mai qu’on pent mettreles premiers semis en place en pleine terre, à la distance de six à sept décimètres en tous sens. Ces plantesfleurissent la même année et sont fort souvent agréables pour garnir les grandes parties éloignées des ha- bitations , après toutelois en avoir retiré les conquettes ou gains. Par éclats : — C’est le moyen le plus commode en ce qu’il n'exige aucune pré- caufion ni soin. C’est aussi le plus sûr de tous. Il consiste tout simplement à diviser chaque tubercule de manière à ce qu'il y ait un morceau dela tigéau colletqui ÿ soit adhérant. Pour être plus sûr encore, deison opération, on met, en février, les dalhlias dans uve orangerie, dans une serre chaude où sous chàssis; et, lorsque les nouveaux bourgeons sont appareats, on fait la sépa- ration avec une entière sécurité et beau- coup d'économie. Chaque éclat ne devra être muni que d'un œil; et selon l'époque de l'opération, on le mettra dans un pot où en place. Dans tous les cas on le laissera subsister qu'une seuletige aux dahlias desti- nés à la floraison; la plante n’en est que plus grècieuse, les fleurs plus abondantes, leur couleur plus vive ct plus fraiche, la forme mieux faite. On devra planter à l'époque ordinaire, depuis mai jusqu’en juillet ; il en sera de même pour les greffes et les bou- tures dont nous allons parler. Par la greffe : — Nous ne conseillerons la greffe des dahlias que pour les plantes rares ou malades,.et celles qui auraient été attaquées par les insectes, ou qui auraient éprouvé quelques accidents graves, comme vent, grêle, étc. Les jardiniers marchands emploientpresque toujours ce procédé pour alimenter les marchés aux fleurs. La végé- tation des dahlias greffés étant excessive- ment vigoureuse et rapide , il en résulte pour le producteur un grindavantage dont dépendent souvent les moyens d’existeuce de toute une famille. L'opération, du reste, est très simple en elle-même à pratiquer ; seulement il faut savoir si l’on veut ou non affranchir le dahlia que l’on veut conserver ou régénérer. Cette note étant faite pour les amateurs principalement, je vais entrer dans quelques détails sur la greffe appelée affranchie. Oa prend un tubercule de dah- liade l’année précédente, on le coupe trans- versalement par la moitié ou environ, en ne conservant quesa partie inférieure; avec un instrument tranchant on fend légère- ment l’écorce, en ayant soin de ne pas en- dommager la partie charnue qui est im- médiate ; on passe dans l’ouverture , à droite et à gauche de l'incision, la spatule du greffoir comme dans la greffe en écus- 33 -son; on prend ensuite une branche jenne de dabhla, on la taille comme une grefle en couronne en laissant un œil à Ja base ; c’est ce bourgeon qui est destiné à affranchir la la plante, duquel sortent plusieurs tuber - cules, tandis que les autres yeux donneront naissance à des branches ou à des tiges. On fait descendre avec précaution la gr:ffe dans lincision ; on fait une ligature avec «es écorces d'arbres, ou d’autres ligaments; on place le tubercule grefté dans un pot, sur couche, sous châssis ou sous cloche, en le privant d'air; quinze jours ou trois se- maines après, le dahlia est ordinairement repris et bon à mettre en place ; sile temps le permet, on peut le faire. Par bouture : — Après avoir conservé les dablias dans des endroits sains. fin de jan- vier ou dans les premiers jours de février, on les met en végétation dans la tannée, dans la serre chaude ou sous châssis. Lors- que les jeunes ponsses ont atteint la lon- gueur de 5 à 8 centimètres, on les détache du collet avec la poiate du greffair, et pour être plus sûr de réussir, on enlèvera un peu du ta'on On placera cette petite branche dans un petit pot ou godet de 3 à 4 centi- mètres de diamètre , que l’on placera en- suite sous une cloche, Chaque cloche ordi- maire doit en contenir de 50 à 60. Les bou- turesdoivent être faites dans une serre dont la température sera de 10 à 20 degrés Réau- mur au dessus de zéro, et on devra aussi les visiter régulièrement une fois par jour. Fa terre de vieux saule est la plus propre pour la reprise des boutures, Il est donc nécessaire de s’en procurer et de la mélan- ger avec du terreau et de la terre de bruyère; celle-ci seule est également très convenable, ete'leestemployéeavecle plus grand succès dans les cultures de Paris, motamment dans les nôtres. Nous nous ser- ons avec assez d'avantage de petits godets ea verre (semblables à de petits verres à eau de vie sans pied, percés en dessous, ) pour nos boutures, et nous nous en trou- vons bien; ces godets sont préférables à ceux en terre pour ce genre de multiplica- lion, surtout en ce que aussitôt que l’émis- sion des racines a lieu, il est facile de le voir; alors on retire le petit verre de la tannée, et l’on aperçoit au travers les jeunes chevelus, tandis qu'avec les petiis pots or- dipaires en terre il faut les dépoter, puis remettre la motte dans le pot. Celte opé- ration fatigue ou gène les boutures. Huit ou dix jours après que la bouture a donné des racines, on la met dans un pot de 6 à 8 centimètres de grandeur, que l'on place ensuite sur les tablettes dans un endroit dont la température sera à peu près égale. La floraison passée , vers la fin du mois d'octobre, on arrache par le plus beau teimps possible les p'eds de dahlias; et sil fait du soleil, on les laisse ressuyer pendant une journée au moins avant de les mettre dans un endroit sûr et à l'abri des gelées, contre lesquelles plusieurs moyens sont employés avec un égal succès par l’horti- -culteur amateur et par l'horticulteur mar- chand. Les uns pratiquent à une bonne ex- position des fosses ou silos, de la profondeur: -de 3 à 4 pieds, qu'ils garnissent et recou- vrent de paille sèche, en ajoutant un lit de feuilles et de terre par dessus; d’autres les laissenten terre et les couvrent etles battent comme les arlichauts ; d’autres , enfin, les placent sur les tablettes en bois de leur serre, ou dans la terre sous les gradins des serres et orangeries ; dans les caves, cel- ———————— ——————— —_— 339 liers, etc., avec le soin de les visiter une fois par semaine au moins. Le dahlia qui nous a offert de si nom- breuses et si belles variétés est le Dallia pirrata. Depuis quelques années on a in- troduit des espèces nouvelles, et qui ne va- lent pas les premières à beancoup près ; ce sont : le Dallia arborea, le Dahtia squar- rosa , le Dahlia scapigera, et le Dahlia cos- mæfclia. M. Jacques nous a présenté, dans l’une de nos expositions de la Société royale d'Horticulture, au Luxembourg, un Dahlia a fleurs vertes, obtenu de semis au domaine royal de Neuilly. Comme nous l'avons déjà dit plus haut, la plantation des dahlias doit avoir lieu de- puis la fin d'avril jusque vers le milieu de Juillet, dans une terre-meublesubstantielle, composée de bon terreau et de bonne terre du sol par moitié environ; On ouvrira un trou de 30 à 35 centim. en tous sens, que l’on remplira de ce mélange de terre, dans lequel on placera le dihlia. Lorsque la tige aura atteint la hauteur de 25 à 30 centim., on enfoncera en terre et au pied un fort tuteur, après lequel on attachera la plante pendant sa végétation. On aura soin de ne laisser qu’une seule tige à chaque pied, en supprimant les branches de la base. La flo: raison commence dans le mois de juillet et se prolonge jusqu’à la fin d'octobre ou jus- qu'aux premières gelées. Nous avons remarqué avec plaisir, à Morlaix , chez un amateur distingué, M. Chaperon, un tuteur de son invention dont il se sert pour soutenir ses Dahlias. Au moyen de ces tuteurs, qui ressemblent beaucoup (pour en donner l'idée) à un bà- ton de perroquet,les dahlias présentent une jolie masse de verdure régulière et une belle corbeille de fleurs. M. Chaperon, qui s'occupe constamment d'horticulture, à imaginé cet ingénieux prote-teur du dah lia, il ya quelques annces. Nous en con- seillons l'essai. Bossin , grainier-pépin., 5, quai aux Fleurs, à Paris. Importance de l'échenillage. Pour apprécier l'importance extrême de l'échenillage et juger combien il est néces- saire que cette opération soit pratiquée en temps opportun et d’une manière intelli- gente, 1} est bon de citer les travaux aux- quels se livre, dans le département de la Charente-Inférieure , M. Chasseriau, lieu- tenant de vaisseau en retraite. M. Chasseriau a fait pratiquer l’échenil- lage vers le 25 septembre sur les palisses, buissons et haies. Il a recueilli les nids ap- parents de la chenille provenant du bombyx papillon , la chrysorée dite commune. En trois semaives à peu près, 1l a ramassé de la sorte de quoi remplir seize grand sacs con- tenant chacun 1,510 poches de chenilles. M. Chasseriau a eu la patience de dépe- cer ces nids où le papillon femelle dépose ses œufs, et voici le résultat auquel il est arrivé : 0 Une poche prise sur le chêne, dépouillée avecprécaut.,adonné 490 ch. 2 id. prise sur l’orme, 310 30 id. prisesur l’aubépine, 295 40 id. prisesur la ronce, 100 Soit, terme moyen, 300 œufs par poche. En multipliant les 1,509 poches de chaque sac par 300, on à 450,000 œuf; or,il y avait seize sacs, ce qui produit un total de 7,200,000 œufs de chenilles détruits en {rois semaines, pratiquer l'échenillage aussitôt après la chute des feuilles que de renvoyer cette opération au mois de février, ainsi que le prescrit la loi. cadémie d’un rapport par lui lu dans la dernière séance du mois d'octobre dernier, « sur plusieurs ouvrages de M. Pellat, pro. fesseur à l’école de Droit. ture de sa biographie sur Spinosa, l’Aca- démie décide au scrutin secret que ce tra- vail sera publié dans le Recueil de ses Mé- moires. fils d'Agrippine dont le nom est consacré comme l'injure la plus violente pour un souverain, eSf assez Connu pour que nous pous abstenrons de rapporter les circons- tances particulières de sa vie. Cependant M. Nodet à su jeter sur ce sujet vieux et usé tout l’intérêt de la nouveauté. C’est que les deux pages qu’il a lues à l’Acadé= mie sont écrites avec cette élégance et cet esprit qui font écoutcr avec plaisir, même ce que tout le monde sait par cœur. 336 M. Chasserian estime qu'il vaut mieu (Revue horticole.) D Ke SCIENCES HISTORIQUES. ACADEMIE DES SCIENCES MORALES ET POLITIQUES. Séance du samedi 11 février, M. Berriat-St-Prix fait hommage à l’A- M. Damiron continue et termine Ja lec- r M. Nodet À lu une notice sur Néron. Ce La séance a été terminée par la commu- cation qu’à faite M. Dubois d'Amiens, d’un supplément au Mémoire qu’il avait lu à la derniere séance contre Broussais et sa doc- trine. Dans son ouvrage sur la folie le pro- fesseur du Val-de- Grâce avait osé se mon- trer sur quelques points d’un aviscontraire aux philosophes de Pantiquité. M. Dubois a cru qu'il lui appartenait de venger l’injure qui avait été faiteà ces vénérables reliques. Parune transition habile et toute naturelle, il a su passer de Platon à son traducteur et se placer ainsi par un double éloge sous la protection du philosophe d'Athènes qui n'était pas du tout éclectique, et du philo- sophe de la Sorbonne qui n’est pas Platoni- | cien tout entier. Cela prouve en faveur de M. Dubois et contre une vieille opinion que les hommes de beaucoup de savoir ont aussi quelquefois beaucoup de savoir faire. CGBF. Le Rédacteur en chef : Le vicomte A. DE LAVALETTS. FAITS DIVERS. La propagation de la truffe est considérée par beaucoup de personnes comme une impossibilité. Les essais qui ont été faits jusqu'ici pour obtenir un pareil résultat, sans êlre concluants, avaient ce- pendant laissé quelque doute dans l'esprit hommes spéciaux, Si nous en croyons de Périgueux, le doute philosophiqueeaurait eu en- | core raison cette fois. D'après cette lettre, c'est à . Henri d'Escatha, propriétaire, Que’ la science et ia gastronomie seront redevables de cette impor- tante amélioration: C'est après de longues et intelli- geutes expériences qu'il a arraché à là nature un de ses mystérieux secrets. M. Escatha prépare un mé- moire sur la manière de propager la famille nom- breuse des eryplogames; ce travail, rempli de faits nouveaux, curieux eLauthentiques, sera bienlôi pré- senté à l'Académie des sciences. ‘ L des une lettre —— —_———_—_—_—_—_—_— PARIS.—IMP. DE LACOUR et MAISTRASSE fils, rue Saint-Hyacinthe S.-Michel, 33, À RS mn |0e nanée. Paris. — Bimancehe, 26 Février 1813. N° 15. L'ECHO DU MONDE SAVANT. ï TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. TERRE TN NE RE UT NE IS ER TERRE i L'EcHxo DU MONDE SAVANT paraît le JRUDE etle DIMANCHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de 1,200 pages chacun. On s’abonne : PARIS, rue des (PETITS-AUGUSTINS , 2{, et dans les départements chez les principaux libraires, et dans les bureaux de la Poste et des Messageries Prix du journal: PAR:S pour un 2a "25 fr, six mois 43 fr. 50, trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENFS80{r., 46 fr., 8 fr. 50. Al'ÉTRANGER 5 fi. en sus pour les pays payant port double. — Les souscripteurs ‘peuvent recevoir pour CINQ fr. par anet par recueil l'ÉGHO DE LA LITTÉRATURE ET DES BEAUX-ARTS et les MORCEAUX CHOISIS du mois (qui coûtent chacun 540 fx, pris séparément }) et qui forment avec lEcho du monde savant la revue encyclopédique la plus complète des Deux Mondes. — Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé (franco) à M. le vicomte À. DEEAVALETEE, rédacteur en chef, et ce qui concerne l'administration à M. C.-B. FRAYSSE, gérant. SOMMAIRE. — ACADEMIE DES SCIEN- CES. Séance du 20 février 1841. — SCIEN- - CES PHYSIQUES. CHIMIE APPLIQUEE. Fa- brication du sulfate de baryte pour la peinture. — SCIENCES NATURELLES. PHYSIOLO- GIë. Analyse d’une leçon de M. Milne-Edwars sur l’histoire de la respiration. — ZOGLOGIE. Index ornithologique ; Lesson. — SCIENCES . APPLIQUÉES. Société d'encouragement, Séan- ce du 22 février; Francœur. — ECONOMIE SOCIALE. Question desisueres, premier arti- cle. — ARTS CHIMIQUES. . Procédé d’'impres- sion en creux et en couleur sur cuir et sur peau; Dazin, — AGRICULTURE. ECONOMIE AGRI- COLE. Coniidérations sur les sécheresses qui affliseut les cautons élevés et sur les moyens d'y remédier ; Loiseleur Deslongchamps. — SCIEN- CES HISTORIQUES. ACADEMIE DES SCIEN- CES MORALES ET POLITIQUES. Séance du 18 février. ARCHÉOLOGIE. Canton de Ge- mozac ; Lesson. — FAITS DIVERS. — BIBLIO- GRAPAIE. — TABLEAU MÉTÉOROLOGIQUE du mois de janvier. DISEE re ACADÉMIE DES SCIENCES. Séance du 20 février 1843. … Ha-séance s'est fortement ressentie de la nomination qui doit avoir lieu prochaine- “ment dans la section de médecine et de chirurgie, en remplacement de l’illustre Larrey. Les chirurgiens sont arrivés en foule avec leurs titres et leurs mémoires pour se rappeler à l'esprit oublieux des aca- démiciens ,et tel était l'aspect de la séance, qu'on auraitipü se croire reporté aux temps de l’ancienne Académie de chirurgie. A côté de cesisavants travaux, dont nous allons parler-à Pinstant, est venu se placer -un instrument de M. Donné, portant le joli nom de lactoscope. Depuis longtemps le professeur de micrographie a fait du lait le sujet de ses études ; 11 yÿ a vu des globules, des globulins , et, probablement s’il conti- nuait à regarder encore, il y verrait bien d’autres choses. Nous croyons, sur la foi de -M.Donné, quetoutes ces substances existent dans ce liquide , et nous admirons les théo- ries qu'il pose et qu’il développe sur ce su- jet. Mais M. Donné ne s’est pas arrêté là ; inspiré pardes vues d'humanité, sans doute, il a construit un instrument propre à dé- couvrir la falsification du lait. Nous dirons d'abord que le lactoscope est une fort mauvaise imitation du décolorimètre de . M. Payen. M. Donné, dans cet essai, s’ap- puie Sur l’opacité du lait qu'il regarde comme un caractère de sa pureté. Il place entre deux lames de verre parallèles une certaine quantité de lait et regarde à tra- vers cette couche liquide la flamme d’une bougies(Si une couche très mince suffit pour étéindre la lumière, le lait est bon; la couche augmente-t-elle, la falsification est évidente. l'el est l’exposé du lactoscope se- lon les idées de M. Donné. Nous pensons que ce savant, trop ocenpé de petites cho- ses, n’a pas vu dans son lactoscope deux énormes défauts qui auraient dù l’empê- cher de le présenter à l'Académie, et qui le feront toujours rejeter par ceux qui vou- draient sen servir. D'abord l'instrument de M. Donné ne précise pas l'épaisseur de la couche de lait suffisante pour inter- cepter le passage des rayons lumineux. C'était là une base fondamentale qu'il fal- lait poser d’abord, et sans laquelle lédifice ne peut exister. Que signifient, en effet , ces mots de couche mince et de couche plus épaisse ? M. Donné devait graduer son ins- trument et indiquer l'épaisseur des couches en millimètres ; il ne Pa pas fait, c’est là le premier défaut que nous lui reprochons. Mais supposons l'instrument gradué, sapposons le lactoscope devenu un meuble essentiel, qui empêcherait les vendeurs de lait de rendre opaque ce liquide ? C’est une chosetrop facile à faire pour qu’elle échappe à leur esprit. De tout cela nous concluons que le lac- | toscope est une tentative inutile, aussi Inu- tile que celles qui ont été essayées jusqu’a- lors, et sur lesquelles M. Donné a jeté un œil de mépris, sans doute pour qu’on aper- çoive mieux toute la supériorité de son ins- trument. L'Académie, dans cette séance, a pro- cédé à la nomination d’un membre corres- pondant dans la section d’astronomie. Les candidats étaient : MM. Hansen, à Gotha. Santini, à Padoue. Robinson, à Armagh. Argelander, à Bonn (Prusse). de Vico, à Rome. M. Hansen a obtenu 45 suffrages, M. Santini 1 suffrage. M. Hansen a été nommé membre corres- pondant. Une commission formée de MM. Magen- die, Blainville, Serres, Flourens et Andral a été nommée pour examiner les mémoires envoyés au concours, pour le prix Mon- thyon, dephysiologie expérimentale. M. Leroy d’Etiolles a lu à l’Académie un mémoire intitulé : Sur la diaihèse et la dé- générescence cancéreuses. Après avoir exa miné les différentes opinions émises sur la nature du cancer, M. Leroy d’Etiolles passe aux recherches statistiques auxquelles i: s'est livré. Selon l’auteur du mémoire , Paris est Pune des villes du monde où sont réunies en plus grand nombre les maladies can- céreuses et celle où se pratique le plus d'ex- lirpations, et cependant il est fort difficile d’y recueillir des observations. Les malades que l’on opère dans les hôpitaux ne peu- vent être suivis après leur sortie, et l'on ne mm les retrouve pour la plupart que lorsqu'it viennent à la Salpêtriere où à Bicêtre, ter- miner, comme incurables, leur vie de souf- frances et de misère, M. Leroy d’Etiolles a fait relever, dans la plupart des départernents, destables ren- fermant le nombre et Ja nature des mala- dies cancéreuses. De cette statistique il ré- sulte que parmi 2781 malades, 1227 avaient plus de 40 ans; 1061 avaient plus de 69 ans. Dans ces états, le cancer de l'utérus figure pour 30/100, celni des seins pour 24/100. Le cancer des lèvres est dans la proportions de 1 et {/2 centième chez les femmes, tandis que pour les hommes (pro- bablement par suite de l'usage de la pipe) il est de 26/100. Il n’est pas sans intérêt d’ap- prendre que la transmission héréditaire est pour un 10°" seulement ; lés scrophules pour un 10%"; la syphilis un 5°", et que pour tout le reste la cause première est in- connue. M. Leroy d'Etiolles examine en- suite si l'on fait vivre plus longtemps les malades en extirpant le mal qu’en l'aban- donvant aux seuls efforts de la nature et ! il voit que sur 1,192 malades non opérés | qui vivent encore ou qui sont morts gr céreux , 18 ont vécu plus de 30 a le développement de la maladie ,/ survenue à un certain degré dé stationnaire et indolente, tandik 801 cancéreux opérés, soit par l'i tranchant, soit par les caustiques ne trouvons seulement #4 dont l’existéSg soit prolongée pendant le même laps te temps. Pour la durée de 20 à 30 ans, nous. trouvons 34 non opérés et 14 opérés; pour la période de 6 à 20 ans, la catégorie des opérations nous donne 88 et celle de la non extirpation 228. L'avantage , sous le rap- port des longues durées d’existence, n’est donc pas du côté des opérations. Si l’on examine seulement les petites durées , Fan voit que prenant pour point de départ l’ap- parition de la maladie, la durée de la vie des non opérés est de 5 ans pour les hom- mes, 5 ans 6 mois pour les femmes; tandis que pour les cancéreux opérés, la darée moyenne ;, toujours à partir du développe- ment, est de 5 ans 2 mois pour les hommes, 6 ans pour les femmes; mais si, décompo- sant ee résultat, nous recherchons quel temps s’est écoulé avant et après l'opéra- tion , on trouve une durée moyenne pour les hommes de 3 ans 9 mois avant l'opéra- tion, et de 1 an et 5 mois seulement après; pour les femmes, de 3 ans 6 mois avant l'opération et de 2 ans 6 mois après. L'on dira peut-être : l’extirpation n'a pas été opérée assez LÔ!. Mais sachons que dans le nombre des maladies cancéreuses qui out récidivé et se sont terminées d'une ma- nière funeste, 61 avaientété extirpées moins d’un an après lear apparition; et comme contre-partie de ce résultat, nous voyons 340 que 30 malades opérés après 5 ans écoulés: depuis le-dévéloppement ; ont'étéexempts? de récidive et qu'il en à été dé ème pour! 22 autres opérés après plus dé 2 %nis.i2 «10! M. Leroy d'Etiolles termine son mémoire eu faisant remarquer qu'il est métessaire daos ces recherches statistiques den'établir de comparaison qu'entre des €as sémbla- bles, car les affections cancéreuses diffèrent essentiellement, suivant qu’ellesintéressent tel ou tel organe. Ce sont pour ainsi dire des maladies distinctes qu'on trailera diffe- remment. Les conclusions auxquelles l’auteur de ce travail arrive sontque l’extirpation du can- cer par les moyens chirurgicaux est une opération souvent dangereuse pour la vie des malades. M. Jobert a envoyé à l’Académie un long mémoire sur Ja structure de l'utérus. L'auteur de ce travail établit : 10 que le tissu propre de ce viscère n'est point un tissu fibreux , puisque la chimie démontre dans celui-ci l'absence complète de la fibri- ue qui te trouve dans la matrice à toutes les époques de la vie, et qu'en outre l’ana- tomie comparée prouve que le tissu fibreux jaune ne se transiorme jamais en tissu musculaire ; 2 que l’état de grossesse ne fait que montrer Fatérns dans un état d'hypertrophie musculaire ; 30 que cet or- gane est constitué par un véritable muscle et non par plusieurs, 4° qu'il existe une maqueuse utérine, mais dépourvue dépi- théléum; 5%enfn, quela direction desfibres de l'utérus fañt voir parfaitement comment celles-ci tendent à effacer ses différents dia- imétrés et concourent à l'exonération du produit de la conception. M. Bégin a lu à l'Académie un mémoire sur la résection de la mâchoire inférieure davs ses rapports avec la fonction du pha- æynx et du larynx. Il résulte de ce travail, qu'après la grande ablation de la mâchoire inférieure , la langue, l’os hyoïde et le la- ryÿnx peuvent être graduellement et lente - ment portés vers le pharynx, de manière à produire l’asphyxie à une époque où géné ralement on ne croit plus avoir à la redou- ‘ter. Mais cet accident peut être prévenu en fixant, par l'intermédiaire de la langue le larynx en avant, au moyen d'une sorte de mâchoire artificielle, jusqu’à ce que la na- ture ait formé aux parties divisées de nou- velles adhérences, En s’abstenant demoyens {orcés de réunion d’un côté à l’autre , eten ne recourant qu'à des pansements doux, simplement contentifs qui ne provoquent ni éréthisme dans le système nerveux, ni contraction dans les muscles, le chirurgien favorise la guérison sans rendre la diffor- mité plus grande ou plus difficile à ré- parer. Un long extrait d’un long mémoire inti- tulé : de l'Unité et de la Solidarité scienti- fiques de l’anatomie, de la physiologie, de la pathologie et de la thérapeutique dans l'étude des phénomènes de l'organisme ani- mal, a été présenté à l’Académie par M.Ju- les Guerin. Ce travail, considéré sous un point de vue purement théorique, intéres- sera sans doute ceux qui voient la science dans les livres et non dans l’expérimenta- tion. Mais les hommes, amis dela méthode expérimentale, sont forcés d’avouer que ce travail n’éclaire aucune question, ne résout aucun problème. Quand on se rappelle ce qui se professe au Collége-de-France, sous le nom pompeux de philosophie de l'histoire, on est tenté d'appeler cela philosophie de la médecine. 341 OM Amussat a fit connaître à l'Académie des recherches expérimentales Su la :for- mation des cicatrices artériellesret veinen - ses. Les planches si curieuseset |si bien! fai-! ites que renferme le mémoire-de M. Amus-: sat ne mançgneront pas sd’intéresserples académiciens qui ont fait de la chirurgie le but de leurs travaux, ID Sen M. le docteur Papadopoulo-Vrétasoaiilu une note sur des expériences faites sur un cadavre humain et sur un animal:Vivant revêtus d’un plastron de pilima. Un coup de pistolet chargé à balle a été tiré àrbont portant sur un cadavre et sur un jeune veau revêtus d'une cuirasse de pilima. Non seulement on n’a pas constaté d’altération dans les organes situés à l’intérieur, mais aucune blessure exterire ne s’est nranifes- tée, Ces recherches tendraient à rendre moins sangiantes les luttes de peuple:rà peuple, s'il était difficile de trouver un moyen de percer le pilima lui-même en fai- sant prendre aux balles une disposition toute particulière , car M. Papadopoulo - Vrétas semble annoncer qu'il à toujours agi sur des balles de forme sphérique. E.F. — bee — SCIENCES PIIYSIQUES. CHIMIE APPLIQUEE. Fabrication du sulfate de baryte pour la peinture. Le duc d'Hamilton ayant fait établir de puis pen dans l'ile d’Arrao, à l'embouchure de la Clyde, une fabrique de sulfate delhaz ryte propre à la peinture, M. le professeur Traill a depuis peu visité cet établissement intéressant, et a publié à ce sujet quelques détails que nous croyons devoir reproduire, La fabrique est établie à une petite dis- tance d'un gisemenñtconsidérable de sulfate : naturel de baryte qui traverse un granite, et qu'on exploite aujourd hui par puits et galeries, Le sulfate est très pur, cristallin et translucide ; quelques masses sont légère- ment colorées en brun. Il appartient à Ja variété lamellaire droite, et surpasse sous le rapport de pureté tous les gisenients qui paraissent actuellement exploités. Toutes les machines de l’usine, qui ‘est bien disposée, sont mises en mouvement par une roue en dessus de 8 mètres de dia- mètre et 2 mètres de large: le spath y'est d’abord assorti, puis lavé. Il est tellement cassant que rien n'est plus facile que de le briser en morceaux, état sous lequel on le lave avec de l’acide sulfurique étendu pour Jai enlever toutetrace de matière colo- rante. Après cette opération, on le réduit en poudre au moyen de deux meules ver- ticales en granit cerclées en fonte, qui tournent dans une auge également en gra- nit; ces meules pèsent cinq tonneaux. La poussière qu'ontproduit ainsi est in- troduite dans des tonneaux de fonte d'envi- ron 3 mètres de diamètre et pavés de dalles de granit, où on la pulvérise dans l'eau par trituration au moyen de quatre gros blocs d> granit attachés chacun par des chaînes de fer à des bras d’un axe vertical mis en mouvement par la roue hydraulique. Un courant d'eau; admis par intervalle dans ces tonneaux, emporte avec lui les particules les plus fines qui se rassemblent dans de vastes auges sous forme de poudre impalpable. Il y a quatre de ces grands mortiers dansune même salle, quirenferime aussi l'appareil à briser et pulvériser lesul- .fate brut, | Le sédiment recueilli est séché etmoulé: sous forme de briques, qu'ou porte dans une étuve à 95° C., ct qui, lorsqu'elles sont sèches, :sont brisées etemballées dans des tonneaux qu’on expédie. Les machines de l'établissement pour- raieut préparer ainsi 20 tonnes de blanc par semaive, et plus avec deux relsis d’ou- vriers ; actuellement avecsix:hhommes, elles en produisent dix tonnes par semaine. ) Ce sulfate.est. broyé-à l'huile.commele; blanc de céruse auquelonde mélange sous vent, comme onisait;:pour faire-un:blaméh inférieur et d’un prix moins-élevé ; mais: daus ja fabrique d’Arran, on donne aussi à ce sulfate diverses couleurs, telles que le bleu, le jaune.et-le vert-de plusieurs nuances, M. Traill n’a pas demandé comment on préparait ces couleurs, mais il les a aua- lysées, et est parvenu à lesimiter en préci- pitant diverses couleurs! surle-sulfate pré- paré, flottant et délayé dans l’eau, ou plu- tôt. dans les solutions métalliques propres à fournir Les diverses teintes. Ainsi, quand on le délaye.dans-une dissolution de:prus- siate triple de-potasse, ‘addition du sulfate de fer produitiwh:hbeau bleu; quand on l’étend dans une Solution de chromate de potasse, l’acétate de plomb y produit -um jaune excellent. fl est plus difticile deïse procurer un-béau vert avec le cuivre,!eti M. Traill n'a pas encore réussi à en obtenir! un aussi éclatant que celui que débite Ja fabrique; toutefois, on en prépare un. as- sez beau en produisant du vert de Schelle, c’est-à-dire en précipitant du sulfate de ba- ryte étendu dans une solution de sulfate ammoniacal de cuivre au moyen de l’ar- senic.- [rs Un fait remarquable; c’est-que, précipi- tée ainsi, la matière colorante-est plus dif- ficile à séparer par les acides que si c'était un simple mélange des matériaux, ce qui semblerait démontrer qu’il y a affinité en- tre les couleurs métalliques et le sulfate de baryte. À TD RER —— 7 _ SCIENCES NATURELLES. PHYSIOLOGEE: $ Analyse d’une leçon de A1. Milne -Edward sur l’histoire de la respiratior. Les physiologistes les plus anciens :sa- vaiept que la respiration est nécessaire à da vie des animaux, mais, sur cette fonction comme sur les autres, ils avaient des idées erronées produites par des observations mal faites. 1ls pensaient qu'une combustion s'opère dans le cœur, etque l'air introduit dans le corps rafraichit les ponmonséchauf- fés par cette combustion voisine. Platon, avec tout son spirilualisme, n'était guère avancé même pour son époque, car pour lui Peau qu’on boit descend dans les pou- mons et Pair sertà rafraichir lecænr, siège de l'âme sensitive. *Hippocrate: dont d'es- prit n'était pas le jouet dessi bizarresihypo- thèses avait vu que quand on plongedesani- maux dans de l’eau colorée, onermetroute dans les poumons. Erasistraté, simagihait que les poumons servent à introduiretdair dans les artères pour qu'il cireulerensuite dans toute l'écononie. Ces trois rerands génies, auxquels on pourrait -siiserainte ajouter celui d’Aristote, n'avaïenthonesur la respiration que des idées biiapres qui ne: reposaient sur aucune expérient@rproban« te. La manie de tout expliquer a voulu faire voir dans un passage assez obscur des LS #erits- de: Cicéron, l’idée première d’un wrincipe vital dans Pair. Mais ce passage me prouve rien:pour nous, et nous n'y lroyons qu'une idée vague dont son auteur Était loin sans doute’de comprendre toute ia“portée. Après ce beau siécle littéraire: de Cicé- ron les sciences firentus pasirétrograde, et 1e moyen-âgen’apportarien de nouveau à tsette partie des connaissances : physiologi- jesues anciens. Be moyenge est unepé- | ryde de réédifieatiom tente :-ilrassemble | Pimmenses matériaux, rebâtit peu à peu “cerque les barbares’ont détruit, mais il ne “créerrien de neuf'et: marche: servilement ‘ans la route tracée par ses prédécesseurs. Darrenaissance succède au moyen-âge; mais | à-cette époque, commie pendant cette lon- lrue période qui s'étend du 4 au 16e sièele, l'histoire de la respiration est encore dans \senenfance. Il fallait, en eflet, des notions | dechimie pour expliquer les phénomènes | respiratoires, mais: ces notions de Chimie |manquaient:à là renaissai ce! qui les rem lplagait par des-théoriesplusow moins dif: l'ficilesà admettre.Quelquessavants de cette époque, et Vesalerentré autres, croyaient ique la respiration a pourdsut! dé dilater les organes pulmonairesietcte faciliter ainsi la :cireulation du sang 4 9b is | “D'autres non moinstæéièbres que Vésale, Hales, Sauvages, n’ont vu'‘dans la respira- , Lion qu une fonction destinée à raréfer ou |ävcondenser le sang. C'était pour eux un ‘simple mécanisme; de là le nom de méca= "niciens qu'on a donné aux partisans de | cette opinion . Harvey, Boyle, supposaient que la respiration est destinée à la sortie des efflux. D'autres savants l’ont considérée comme un travail d'absorption par lequel des substancesmutritives sont introduites dans l’écouomie: Ainsi, tout le dix-septième siècle et la moitié du dix-huitième n’offrent que de pareilles hypothèses au milieu des- quelles sont perdus aue'ques faits vrais en bien petit nombre. Mais, pour bien juger | des théories actuelles, il faut examiner celles par lesquetlés a passé l'esprit humain depuis plusieursisièeles, il faut analyser les | faits importants observés par les grands génies de ces teñps'passés: Vésale, vers Ja moitié du seizième siècle, vers 1540, fit une expérience propre à jeter beaucoup de jour sur la nature de la res- piration, mais qui, cependant, n'eut pas la | destinée qu’elle était appelée à jouer. — I vit qu’un animal qui vient de mourir peut être rappelé à la vie par une respiration artificielle. Mais de ce fait si important et si bien appliqué de nos jours, il ne tira au- ‘ cune conclusion. ï Robert Boyle, dont l'esprit philosophique na pas peu contribué à préconiser la mé- thode expérimentale de, Bacon , Robert Boyle s'était assuré que l'air a besoin d’être renouvelé davs la respiration. La machine pneumatique dont il est l’inventeur lui per- mit de faireplusieursexpériences d’un haut intérêt scientifique, Après Boyle, ua savant physiologiste an- glais;: Lower, constata un fait bien impor- tant quisert presque de base À toate Ja théorie de la respiration. On savait alors que le sangartériel diffère du sans vCineux, mais Plon croyait que la transformation du Sang veineux en sang artériel s'opéraitdans lecœur.iLower fit voir qu’on s'était trom- pe et que:cette transformation a lieu au sein même des poumons. Il avait aussi ob- serve que l'air est nécessaire à cette trans- formation, et que du sang veineux , retiré iduicorps:, change et devient artérielfäu ‘contact derd'air: ; 344 f 25 Ünicontemyporain de Lower, Mayow; en 1674:;-fit descurieuses expérienecs sur la: respiration dés’animaux. Il eu plaça dans: des'quantités-diverses d'air; il vit que le volume:ide ce-fluide diminuait, ct de Ja al pensa qu’une certaine: quantité de. l’air aväitsété absorbée: Mais, quoiquil soit ar- r'ivé äicette conséquence importante, qu'il existe dans l’itmosphère un principe nitro- aérien servant à la respiration comme à la combustion, ses expériences mêlées de théo- ries vagues n’ont cu aucune influence sur la marche de la science. S'il fallait mairitenant rappeler toutes les opinions discordantes qui ont partagé les savants de cette époque, on n’er fini- rait jamais. Citons seulement les grands noms. dont les théories peuvent avoir eu quelque effet. Haller était mécanicien, car il pensait que la respiration sert à mélan- ger les différentes matières qui composent le sang. Helvétius, plus connu par son livre de PÆsprit que par ses théories physiolo- giques, renouvela; vers le commencement du dix-huitième siècle, l'opinion qui admet que la respiration sert à rafraîchir le sang et les poumons. C'était, comme on le voit, retourner aux premières erreurs. Black, en faisant pa:ser de l'air expiré dans de l’eau de chaux, reconnait la présence d'un pré- cipité de sel calcaire et en conclut que l'air expiré contient un gaz qui était déjà connu à cette époque sous les noms d'air fixe; d'air sylvestre. C'était l’acide carbo- nique. Black savait aussi que ce même gaz Se-produit pendant la fermentation. Cette observation devait avoir une immense im- portance au momentoù la chimie marchait à pas de géant. Priestley, en 17714, constata dans l'air la présence d'un :principeæspariiculier qu'il nomme air déphlogistiqué : il vit que ce principe donne à l'air la propritté de servir à Ja respiration, et it s’assura encore qu'il existe dans ce fluide un autre principe , c'est fe:gaz azote. Les expériences de Pries- ley ontété faites sur des souris: Ce chimiste s'apercat que la transformation du sang veineux er sang artériel s'opère sous l'in- fluence de l’air déphlogistiqué ou gaz oxy- géné, et quele gaz azote w’agit en rien dans cette réaction qui n'est pas arrêtée par l'in- terposition dune membrane. A ces faits bien observés, Priestley mêla de vagues théories qui le conduisirent à pen.er que la respiration sert à enlever du phlogistique à l'air. Antoine-Laurent Lavoisier, né à Paris en 1743 , et tombé sous la hache révolu- tionnaire le 8 mai 1794, Lavoisier, cher- chant à résoudre toutes les grandes ques- tions qui se rapportent à la chimie, posa une théorie nouvelle dela respiration. A près avoir examiné l’analogie qui seiub'e exister entre l3 respiration et la combustion; après avoir rassemblé plusieurs faits dé- duits d'expériences remarquables, Lavoisier avança que dans la respiration tout se passe comme dans la combustion. Du carbone est brûlé par l'oxygène de l'air: ii se pro- duit de l'acide carbonique, et l'excès d'oxy- gene se combine à de l'hydrogène pour donner naissance à de l’eau. Cette théorie rencontra dès sa naissance des objections nombreuses. On se demanda d'abord comment les poumons, orgäne si délicat, pouvaient être le siége d’une com- bustion si intense. Cette difficulté se pré- senta surtout à l'esprit de Lagrange. La- 345. grange pensa:que l'oxugène ne brûle pas an carbone:dans l'intérieur des poumons , mais qu'il:se.combine au saug, cireuleavec lui, et quependant ectte cirenlation il sue uit. à du carbone et forme de Pacide curbo- nique. Mais cette théorie de Lagrange ve repose pas-Sur des faits positifs. Il-faut dire que certaines expériences, comme: l'injection du phosphore dans les veines..sorlant ensuite exhalé par les pou- mons sous forme d'acide phosphorique, semblaient confirmer la théorie. de Lavoi- sier. Cependant. Spallauzani, néà Scandia- no, en 1729, mort en 1799, constata plu- sieurs fois que cette combustion directe, . immédiate , ne.peut pas avoir lieu. Il vit des animaux placés dans de l'hydrogène ou de l’azote produire de lacide varboaique. C'était là un faitimportant; mais les expé- riences de Spallauzani n'étaient pas assez parfaites pour prouver contre la théorie de Lavoisier. Hamphry Davy remarqua que la quan- tité d’acide carhouique exhalé excédait sou- vent la quautité d'oxygène absorbé. Mais on répondit aiors qu'il y avait déjà de l’oxy- gène dans les poumons. li fa'lait prouver le contraire par des expériences précises, c'est ce que fit un savant physiologiste dont la perte douloureuse est récente en- core, William-Edward. Expérimentant sur des animaux difficiles à asphyxier et deé- pourvas de parois thoraciques résistantes , William-Edwards constata que acide car- bonique n’est pas formé dans les poumons, au'il dépasse souvent le volume du corps de l'animal, et qu’il vientseulement s'exha- ler à la surface pulmonaire tandis que de l’oxygène est absorbé, — Nysten avait fait quelques expériences qui ponvaient corro- borer l'opinion de Wiliam-Edwards. il a- vait injecté dans les veines d’un chien de l'hydrogène , et d'autres gaz faciles à re- connaître , et 1l avait toujours vu que ces gaz étaient exhalés par la voie pulmonaire. William-Ediwards avança que pour la- zote il devait y avoir aussi absorption et exhalation , car tantôt le volume d’azote expiré reste constant. tantôt ilaugmente, d’autres fois enfin i! diminue. - Quant à la vapeur aqueuse, des expt- riences sont venues prouver qu'elle n'est pas formée au sein des poumons par la combinaison de l'hydrogène et de l'oxy- gène. S:lon M. Collard de Montigny, la va- peur aqueuse exbalée est proportionnelle à la quantité des liquides contenus dans les poumons et d’une autre part, M. Magendie a vu quecetteexhalation de vapeuraqueuse a lieu dans toute la longueur du tube res- piratoire. Donc, ce n'est pas une combus- tion de l’hydrogene et de l’oxysène qui produit la vapeur aqueu.e. MM. Mitcherlich et Gwelia ont cherché à faire revivre la théorie de Lagrange ea lui donnant un air de précision qu’elle n'avait pas jusqu'alors; mais cetle tentative est restée sans succès. Revenons maintenant à l'opinion de Wil- liam-Edwards, relativement à l'acide car- bonique exhalé, car nous ne nous étendrons pas sur les idées de ces physiologistes qui n'ontvu dans la respiration qu'une fonction de sécrétion , S'appuyant sur ce fait que la vessie natatoire des poissons contient des gaz, et que ces gaz doivent être sécrétés par cette vessie. William Edwards, posant en pr'ncipe que l'acide carbonique n’est pas formé dans les poumons, n'avait pas prouvé qu'il pré- | 546 existe dans l’économie. C'était là le RER capital de la question. si M. Magnus, de Berlin, cherchant àtétæ! blir la théorie de William-Edwards hpañ P l'expérience, vit que lacide carboniquequi préexiste dans le sang, et en ‘assez grande qu pour expliquer son exhalation à/la surface pulmonaire. Il constata en outre la piéence du gaz oxygène dans le sang ar- tériel. Evfin , faisant passer un courant d'oxygène à travers du sang veineux conte- nant de, l’aeide carbonique, M.Magnus le transforma en sang artériel. Toute la théo- rie.de la respiration est 1à; l'expérience de chaque jour la confirme et l’étend', et la gloire en revient de droit à Will.-Edwards. ZAOOLOGIE. Index ornithologique ; par Lesson. (suite.) Ge Genre : Acarirer, Ray, Brisson(1760); Misus,g. Cuv. (1799); 4stur, Steph. ; Spar- vius, Vieill. hab. l'Europe, l'Afriq., PAsie Amérique. ÊE. D'Eurore. — 182. Accipiter nisus, Macg.; accipiter fr netllarius, Ray; Nisus communs, g. Cuv.; falco nisus, L.; Enl. M2et466-467 ; Naum., pl. 19 et 20 ; pro- ceed., ne p.130; Soarvius nisus,Vieill., Encycl., p. 1262 ; var. : maculatus, Briss., et Denis Lath. ; hab. l’Europe, l'Afrique septentr. et:le N. de l'Asie ? Accipüer sparviusmacrurus, Vieill. Encycl.,p. 1265: falcomacrurus, Gm., voy. p. 48 ; act. Pe- tersb. pl. 8 et : hab. Sibérie, Race (IL. D’Arrique.— 185. Accipiter minul- lus, falco rrinullus, Daudin, t. 2; Latham, esp.155; Sparvius minullus, Vieill., ue p. 1266; Le Minule, Levaill., Afriq., pi. 34; Nisus polyzonos, Less. , tr. p. 58 ; hab. le Cap de B.-Espér. — 184. Accipiter exilis. Falco exilis, Temm., pi. 496 (mâle aduite); hab, le Cap de B.-E:pér.. — 185. Accipiter brachydactylus , Sw., West. af. 1, p.118; hab. Sénégambie. — 186. Accipiter nsger. Nisus niger, Less., tr. 59; Sparvius ne Vieill. Encycl., 1269, et gal. p: 92: pl. 29" Niue Bank: jë, gal. ‘de Paris : hab. Séné- gambie.— 187. Accipiter leucorhous. Spa:- vius leucorhous , Vieill. Encycl., p.1269 ; hab. Sénégambie.— 188. Accipiter polyzo- nus, Rupp., 2° voy., pl. 15; hab. l’Abyssi- nie. $ EI, D’Astr. À : Continent de l'Inde. — 489. Accipiter Dusswmieri; falco Dussu- mueri, Temm., pl. 308 (adulte) et 337 (jeu ne femelle); hab. le Bengale ; Mahrattes. —190.4ccipiter dukhunensis, SVkes, proc. 11, 79; bab. le paysdes Mahrattes. — 191, Accipiter badius. ARE badius, Vieill., Encycl., p. 1262; Brown , Illust., pl. 3; Daudin, 2, 86; Dit Ceylan. — 192, ec ter nulles Sparvius minutus, Vieill., p. 1267 ; Falco ménutus, Lath., esp. 121; hab. Ceylan, Sumatra , la côte de Coro- mandel? Falco melanoleucus , Vieill., En- cycl.,; p. 1263. Ile de Ceylan. B : Îles d'Asie où Malaiste et Australie. 193. Accipiter solvensis. Falco soloensis, Horsf., cat. 13, p. 137; Nisus solocnsis, Less., tr. p. 61 ; Falco bicolor, Vieill., En- cycl., p. 1265; Falco cuculoïdes, Temm., pl. 110 (fem.) et 120 (mâle) : hab. Java, Soulon, — 194, Hoerpiter cirrhocephalus. Falco torquatus g. Cave; Temm., pl. 43 (adalte) et 93 (jeune) mâle » ; Falco nisus, var. Australis, Lath. Nisus australis, Horsf. et Vig.,trans. xv,182; Sparvies lunulatus? Vicill., Enoyel., p. 1264: Nisus australis, JT Less. , tr. p. 61; Sparvius cirrhocephalus , AUS Encvyel. , p. 1269 : hab. Timor, le nord de la Nouv. - Hollande, 4 95. M cote piter virgatus. Falco virgalus, Temm,, pl. 109 {mâle adulte) : hab. Java. : { IV. D'AMEÉRIQUE. leatus , falco pileatus, tus , D'Orbig., am. p. 90: ES Brésil. 197. Accipiter xæathothorax; Falco: TuR- thothorax, Temm. , pl. 92 (mâle) : hab. Guyanne et Brésil, — 198. Accipiter ser- Jascirtus, Swains., Ménag., p. 289 : hab. Guyanne holland. — 199. Accipiter frin- gilloides , Vigors, zool. Journ. 3, p. 434; Caba , p. 18. — 200. Æccipiter strtatus, Less.. tr. p. 58; Falco striatus, Vieill., Am., pl. 14 ; Sparvius striatus , Vieill., Encycl., p. 1265 ; le Malfinr, de St-Domingue, Du- tertre, Ant., p. 252; Visus striatus, D'Orb p. 88; Falco Ant ja Daudin, 23 57 : hab. les Antilles. —? Accipiter sparviusgri- seus, Vieill,, Encycl., p. 1267: bab. Guvan. Falco accipitrinus, Daudin, 2, 87? — 201. Accipiler cærulescens ; RON cærules- cenr, Vieill., Encycel., p.1262: hab. l’Amé- rique méridion., —? Accipiler subniser ; Sparvius subniger,Vieill., Encycel., p. 1263: hab. Guyane. — 202. Accipiter semitor = quatus; Sparvius s. torq., Vieillot, Encyc., p: 1263 : hab, Amériq. méridion. — 203. Accipiter ruficollis, Vieill., Ency., p. 1263: hab. l’Amériq. méridion.— 204, Acciprter Sparvius Guyanensis, Vieill., Encycl., p. 1264 ; Falco Cayenensis, Da din, 2, 78: petit Aigle de la Guyane, Mau- GATE Sonuini, t. 38 , p. 62 : hab. Guyane, —: > 4 ccipiter gultatus , Vieill., Encycl.:, 4266; Azara , n° 24 : hab. Paraguay. — 205. Zccipiter melanoleucus, Vieill., 1267; Azara, n° 48 : hab. ‘Paraguay. NÉtsur riatus, Less., tr. p. 61 ; Azara, voy. pl. 24. p. 74. —? Récit: Sparvins grisens , Vieill., Encycl. , 1267 : hab. Guyane.— Accipiter; Spartius minutus, Vieill., Ene cycl., 1267 : hab. Guyane. — 206. Accipi- ter cricolor ; Sp. tricolor, Vieill. , Ençycl., 1268 : hab. Amériq. mérid. — 207. 4cci- piler rufiventris ; Falco rufiventris, Daudiu 2,86; Mauduit; Vieillot, Encycl., 1269 L'alco rufus, Lath. : hab. Cayenne.— 208. Accipiter superciliaris ; Sparvius , V ieill., Eacycl., 1268 ; Azara, n° 25 : hab. Para- guay. IDE SCIENCES APPLIQUÉES SOCIÉIÉ D'ENCOURAGEMENT, Séance du 22 février. Au nom du comité des arts mécaniques, M. Vauvilliers fait un rapport favorable sur une machine de M. Huau, appelée Le- vier-frein. Lorsqu'on veut faire tourner un cabestan destiné à ;surinonter une résis- tance, on engage les bouts des leviers dans des mortaises pratiquées au cylindre du cabestan, qui tourne sur son axe par l’ef- fort qu'on exerce à l'aide des leviers ; mais ces leviers ont nécessairement une lon- gueur très limitée par l'espace dans lequel on Îles maneurvre : en outre, quand on a fait tourner un peu le cylindre, un des ouvriers maintient son levier, tandis qu'un autre dégage le. sien, pou le faire agir sur une autre mortaise , ce qui fait perdre du temps. hf. Huau à imaginé de suppri- mer ces morlaises, et de faire saisir le cy- lindre dans une gorge par un frein en acier, qui, à l'aide une disposition parti- culière, le serre assez for tement pour dé- 496. Accipiler UE Temm., pl, 205. (mâle); Falco pilealus, Wied ; Nisus pris. ETTI terminer la rotation, qu’un encliquetage … retient, Il en résulte que les deux leviers. appliqués aux bouts du cylindre, en agis:. sant successivement font prendre à ce rou-. leau une rotation continue. Ce système produit l'effet du levier de Lagarousse, mals par un Moyen nouveau et particu- lier. L'intellisnce de.ce mécanisme ne se : peut obtenir sans Je.seçours d'une figure : | il sera décrit. et figuré au Bulletin de la Société , cette ingénieuse invention. M. “Huzard. fait lire un rapport sur les titres de M. Pbilipar pour être admis en. qualité d° adjoint au comité d'agriculture. M. Francœur expose que, dans les der- nières années, lorsqu'on s’occupait d’une réforme à faire subir à la législation des brevets d'inventions, la Société d’encoura- _gementavait présenté aux chambres untra- vail sur ce sujet. La nouvelle loi présentée ‘cette annéelui paraît réclamer d’utiles mo- difications , et il propose de renouveler les tentatives. Sur sa. proposition , le conseil, après une discussion approfondie, qu’on agira pré séquence les dix sentés par le ministère; chaque comité dé- lécuera deux de ses membres pour défen- dre les propositions qu'il fera, et ces déléa gués, réunis en commission au bureau, prépareront un travail qu'on soumettra incessamment au conseil, pour être en- suite, après approbation , présenté aux Chambres. Le bureau est chargé de faire imprimer immédiatement tous les docu- ments propres à éclairer les comités sur les questions que soulève ce sujet important, - dont l'industrie réclame ‘depuis longtemps l'examen et la modification, Francoetr. ECONOMIE SOGIALE. \ De l'industrie du sucre. (Premier article.) Au moment où le gouvernement, après tant d hésitations, propose de prendre a plus grave des résolutions-qui puisse atteindre l’industrie du pays;sehaeun doit s’efforcer de grossir le nombre des renseignements capables d'assurer et d'éclairer laconviction du législateur. Pendant ce long débat de pourparlers, de pétitions, d'enquêtes de mille sortes, la question des sucres, il nous semble, a toujours été résumée en une question de chiffres, balancée entre les in- dustriels comme particuliers et le tré- sor ; envisagée seulement sous un seul point de vue de son économie politique, mais ja- mais considérée dans le sein même dela pro- duction iudustrielle, dans le terre à terre de l'atelier, 1à où l’on pourrait s'assurer si l'industrie plaiguante n'est pas elle- même passible de son mal, en ne sortant pas d’une routme, qu une. fabrication Que entendue laisse. loin derrière elle par la qualite et la quantité des: ‘produits obtenus avec des matières premiènes d'é- gale richesse ; du bien si des intéréls/privés! affectés par de fausses spéculations, où par toute autre cause individuelle, ne sont! pas venus, en réunissant les intéressés chacun à chacun » faire croire à un semblant de gène générale, dans laquelle d'autres au- raient pu être entrainés par l'appät d'une indemnité qui permettrait aux uns de sor- tir sains et saufs d’une gène commerciale. toute per$onneile, et aux autres de réaliser qui accorde. son approbation à. décide écisément comme on: l’a fait - pour la loi sur,le sucre indigène. En con= TS ‘comités se réuniront : pour examinerla. lois étudier les motifs pré- 1 id 9 “ec bénéfice et en un seul instant un capi- 14 important dont ilne perçoivent lintérêt n’en raison des fluctuations du commerce. à preuve de cette assertion ne ressort- elle xs elle-même de l’accroissement sur les inées précédentes des fabriques de sucre digène mises en activité cette. année où on parle sérieusement du rachat de la fa- frication avec indemnité. Le but que nous Jus proposons aujourd'hui est d'envisager latte question seulement en ce qu’elle a de bécialement industrie}, laïssant de côté la fuestion politique depuis longtemps, déjà ‘iscutée, et de combler autant qu'il sera en * otre pouvoir la lacune que nous signalons, !n faisant pénétrer nos lecteurs au milieu es ateliers par exposé pratique de la fa- ! rication du sucreindigène et colonial et par 1 comparaison impartiale des chiffres de :evient et des bénéfices de l’un et de l’au- lre, en tant que cette production sera par- Lenue au même point de perfcction ; toute- ais, comme Ja position est tranchée maiu- lenant par le geuvernément, voyons quelle } st et quel-doit être la situation de l’indus - \rielsucrière aujourdhui, °° | La découverte et l’usage du sucre re- |moûtent à la plus haute antiquité, et se herd même dans la nuit des temps, Cepen- |Aant’on peut dire que c’est dass l'Inde, en |hine et dans toute {a partie méridionale 1e l'Asie que le sucre fut extrait primitive- \ment, car l’Europe occidentale a tiré pen- dant longtemps des marchés de Moscou et le Casan le sucre impur connu dans le com- | nerce sous le nom de moscouade, que les }saravanes tartares et chinoises y appor- |aient. Ce ne fut qu'après la découverte du ap de Bonne-Espérance que la route directe de l'Inde permit de se procurer cette denrée de luxe à moins de frais. On importa en- suite des boutures de cannes en Sicile et sur l les côtes méridionales de l'Espagne pour les y cultiver, et où, du reste, il existe encore quelques plantations; de là la canne fut transportée aux îles de Madère, aux Cana- ries, et pénétra à Saint-Domingue vers 1495. Ce ne fut en outre qu'après la décou- verte de l’Amérique par les Européens que lla canne y fut importée, ‘car avant elle y était totalement inconñue: Enfin, l'impu- | reté si grande des sucres provenant de tous :ces centres de production, faisant une né- cessité d’un moyen d'épuration, on vit bien- | tôt les Vénitiens, en imitation de ce que le hasard avait fait découvrir dans l’Inde, » employer un mode de terrage dont ils firent | bientôt l'art du raffineur tel que nous le possédâmes jusqu’au dix-neuvième siècle. — Dans cet état, comme on le voit, le sucre | Ctait rare et ne pouvait être encore qu’un objet de grand luxe; mais alors-qu’il n’était | | | produit que par les établissements des co- lonies euopéennes encore dans l'enfance, . ei que la canne était-considérée comme la seule plante qui pût fournir ainsi le sucre, uu chimiste prussien, Margraff, annonca, eu 1747, au mondeentier quella betterave, cette plante cultivée sous presque tous les climatsipouida-nourriture dés animaux, contenalb cemêine sucré qué nous allions chercherisiiloins; découverte qui fut confir- née en 1797 par un autre prussien nommé Achard. Enfin, par suite de l'intérêt que l'un porta saccessivement à cette question, l'Institut de France nomma, en 1799, une commission prise parmi ce qu’elle comp- tait de plus illustre; pour examiner les meilleurs procédés à employer pour ex- traïre le sucre de cette racine. Quoique alors ce sucre ne füt livré au commerce! ‘compromettre toute l'industrie, au point de 350 qu'à un prix élevé, il était déjà devenu, } pour une. certaine classe, un objet de con: sommätion habituelle et presque une né-. cessité. Aussi, lorsque, plus tard, la France; ; b'oquée,. dans toutes ses ports, fut privée de_$ÿn commerce maritime et de ses colo- niës,. là politique s’empara-t-elle avide-. meñt de cette découverte, et malgré tous les encouragements et la faveur que l'Em- pereur lui prodiguait, elle ne s’éleva que péuiblement, et le sucre se vendit alors 3 et 4 francs la livre. Cependant on s’énor- gueillissait de la conquête, en regard du monopole qu'exercait l'Angleterre sur le monde, et dont le chiffre des bénéfices en cetle circonstance, surpasse, dit-on, de beaucoup les évaluations les plus exagé- rées. Enfin la France, devenue plus tran- quille, vit s'élever peu à peu cette belle in- dustrie créée par tant d’efforts et tant de sacrifices; mais sil y eut peine d’un côté, il y eut rivalité de récompenses de l’autre, car si l’on jette un coup d’œil sur les années passées de la fabrication du sucre depuis sa naissance jusqu'a l’époque actuelle, nou seulement que de croix d'honneur et que d'éloges distribués comme réeompenses el encouragements à tous Ceux qui s’occu- paient un peu de cette nouvelle production! Mais ne voyons-nous pas tous les corps sa- vants mettre des prix pour ainsi dire en permanence, dans le but de faire atteindre à la fabrication du sucre une perfection telle que cette denrée puisse être mise à la disposition de tous sans exception. Tout le monde avait compris, à la vérité, que le su- cre ne dévait plus être un objet de luxe ré- servé aux priviléges du riche, mais bien un aliment indispensable à l’éconouiie ani- male elle-même , comme le pain, la viande. etc... Cette assertion ne peut pa- raître exagérée de notre part, car tout le monde peut savoir aujourd'hui que si l'é- conomie ne recoit pas de sucre tout pro- duit, certains aliments sont convertis en cette substance dans le travail de la diges- tion, pour concourir avec les autres ma- tières alimentaires au maintien de la cha- leur animale, et, par conséquent de la vie. Le rôle du sucre, comme matière de pre- mière nécessité, n’est plus à débattre; l'u- sage a prévalu, et la science a prononcé. Après tant d'efforts, tant de sacrifices de toutes parts, au milieu même de la lutte progressive des industriels entre eux, lors- que la fabrication de ce sucre devenue une chose toute nationale, a acquis presque la perfection, et pourvoit chez nous-mêmes à la majeure partie de nos besoins ; lorsque enfin, si une nouvelle guerre venait encore fermer nos ports, nous pourrions ne plus craindre l'impôt de l'étranger ou la priva- tion, le gouvernement sollicite, propose l’anéantissement complet de cette industrie sans aucune réserve et sous bref délai, sous le prétexte que nos colonies, écrasées par les droits d’entrée, ne peuvent plus exister en rivalité de l'industrie indigène, qui elle- même place le dégrèvement de son impôt comme condition extrême sans laquelle elle ne peut plus se maintenir! Le gouverne- ment, il est vrai, doit écouter les plaintes du commerce et de l’industrie du pays et veiller à leur prospérité, mais il doit le faire avec réserve et après ample informé, non par des pétitions ni des commissions com- posées des iudustr,els intéressés, mais par Ses propres yeux. Car ce serait un mal presque sans remède, un précédent qui, en atteignant les libertés du pays, peut en Ç :. 351 la voir successivement étré-détruite aussitôt qu'rin: moment de gène se manifeste chez quelques industriels, sous un prétexte plus ouùmoins valable: Le rachat de la fabrica- tion, du sucre indigène avec indemnité, nous le;disons avec conviction, n’est pas une question bornée seulement aux limites de son commerce, renfermée dans son ter- rain; c’est une question qui compromet une grande partie de notre population ouviière, qui la frappe dans son existence, et'c'est encore une question qui doit être envisagée avec bonheur par la politique d’unñé puis= sance étrangère, puisque infailliblement - nousen seronstributares,sans pouvoir nôus . en libérer autrement que par la reconstitu- tion de ce qui aura été détruit. L'indemnité en eftet, est un puissant moyen de venir au secours des fabricants qui se plaignent ; non seulement elle les remboursera de la valeur de leurs ustensiles et de leurs maté- riaux, mais encore elle ne peut le faire qu’en leur laissant une marge de bénéfices qui comble toutes les exigences de leur nou- velle situation, et leur permette d’embras- ser une nouvelle industrie ou quelque spé- culation ; elle leur doit donc un intérêt à un taux élevé de leur capital d'intelligence et de temps perdu. Le chiffre sera gros! Mais cette indemnité ne s’adressera qu'au pro- priétaire de la fabrique, où il existe, terme moyen, 35 à 40 hommes employés dans l’intérieur‘ ce qui fait, pour 400: fabriques, à peu pres 16 mille personnes, qui, en un jour, au même instant, serontsans ouvrage etla majeure partie sanspain ! L'indemnité, nous pouvons le dire, fera parmi les fabri- cants plus d'un heureux, en mettra plus d’un à l’abri de petits ennuis commerciaux souvent trop génants, mais elle laissera sans pitié cette masse d'ouvriers tout à coup abandonnés. Si à ce nombre nous joignons celui des ouvriers occupés à la récolte de la betterave, celui des cultivateurs qui ont fait &e cette industrie une question de for- tune ct d'avenir, le chiffre ea deviendrait effrayant et cependant l'indemnité n’at- teindra pas tous ces hommes nécessiteux ; ils n'auront que l'oubli ou une parole de comumisération en partage... Tous ces fa- bricants d'appareils spéciaux pour la fabri- cation du sucre, qui n’ont monté leursate- liers qu'avec des frais énormes, se fondant sur un avenir riche et fécond, seront ce- pendant abandonnés... Tous ces fabricants de noir animal qui se:-sont-établis spéciale- ment pour cette fabrication, passeront éga- lement inaperçus...Cependant tous ces hommes n'ont-ils pas droit à l'indemnité ?..…. On nous opposera, en regard de tous ces malheurs, la fâcheuse situation des colons, qui sont aussi des Français, et qui, dans leur ruine, entrainerait celle de notre ma- rine. Notre réponse est la teneur même des articles qui vont suivre. Elle ne sera dictée que par les faits, que par l'examen de l’état de l’industrie aux colonies, et enfin par l'appréciation que chacun pourra faire des efforts que les deux industries auront faits simultanément pour atteindre la perfection. (La suite au prochain numéro). Après trois semaines d’une discussion non interrompue, la Société d'encourage- ment vient de publier des observations sur la loi des sucres. Ce travail, savant et con- sciencieux a été imprimé et distribué aux membres des deux chambres législatives. Nous allons en rapporter les conclusions 352 « La Société d'encouragementpour l'in dustrie nationale.desire : e sl Sinon » Dans l'intérêt de l’agriculterelqui &fan » besoin indispensable de la :eulture-de:la » betterave ; NT » Dans l’intérèt bien entendu:desicolonies »qui. en préserce du sucre de’betterave, seront amenés à perfectionner l'extraction » du suere de canne, et dès lors à doubler les-produits de leur fabrication sans aug- »merter leur culture ; » Daws l'intérêt du commerce:intérieur »etextérieur; dans l'intérêt du consonrma: teur, de l'hygiène publique et du travail »-national; » Dans l'intérêt de la-France, si une guerre venait à éclater, » 40 Que ia fabrication dusucre indigène » soit maintenue ; E » 20 Que l’on arrive à l'égalité des droits »-sur le sucre de betterave et le sucre colo- » nial, dans un délai qui ne comprometra » pas l'existence de l’industrie sucrière in- » digène ; » 3° Que la surtaxe sur les sucres bruts, » blancs, les sucres terrés et les différents » types de sucre indigène, soit réglée de » manière à permettre les perfectionne- » ments de la fabrication du sucre colonial » et du sucre indigène ; » 4° Que le glucose ne puisse dans aucun » ças être imposé. » 2 Y ÿ 2 Z ARTS CHIMIQUES. Procëlé d'impression en creux et en couleur sur cuir et sur peau; par M. Bazin. Ce procédé consiste à appliquer, à la fois, sur la peau un mordant et un gras qui lui donnent la propriété d’absorber la couleur, etàla couleur une ténacité gommeuse et légèrement grasse qui lui rermet,au moyen dela chaleur, de s’incorporer dansla peau. La préparation des peaux n'est pas la même pour toutes, soit à cause de leur nuance, soit à cause de leur nature, soit à cause de l’emploi de la couleur à l’état de pâte ou de poudre. Voici comment se pré- parent les peaux quand on emploie la cou- leur en pâte : Lorsqu'il s’agit de l’application de cou- leurs foncées, on étend sur les peaux de chèvre ou de maroquin', avec:un linge ou une éponge, de l'acide sulfurique coupé au centième, et ensuite une couche d'huile de noix : cette préparation me! doit pas être sèche au moment de l'impression ;'elle doit présenter un peu d'humidité. On remplace , pour les peaux de mou- tons, l’acide sulfurique par de l’acide ni- trique, et l'huile de noix par l’huile de lin ou l’huile-d’olive: pour le veau, on substi- tue à l’huile une dissolution de sel am- moniac. Quant aux papiers maroquinés et aux parchemins de différentes couleurs, on y étend une couche de blanc d'œuf et une deuxième couche très légère d'huile de noix ou d'olive, Lorsqu'on veut imprimer des couleurs claires, on étend sur les peaux de chèvre et de mouton, une couche, soit d'acide sulfu- rique, soit d'acide nitrique ou de sel am- moniac, selon que la peau est plus ou moins sèche : pour le veau, on preud une dissolu- tion d’alun dans le vinaigre. Les couleurs qu’on emploie sont broyées à l’eau avec addition de gomme laque, de gomme adragante, de gomme arabique ou autres corps gommeux; on y ajoute du | | | Î 353 blanc d'œuf, dusuif, de l'huile d'amande ou-autres corps gras , afin de. faire adhérer la couleur à la matrice’et pour'qu'elle se mélange avec la préparation ducuir. La proportion de ces matières! varie suivant que les couleurs sont:plus‘on moitis grasses par elles-mêmes; mais: il:ne fautpas! en mettre trap, car il est nécessaire que’ la couleur sèche aussitôt après l’impression'ét qu'elle ne formetpas tache par Le prix des réservoirs à pratiquer de- vrait nécessairement être inférieur aux de- penses que font maintenant les laboureurs où autres habitants pour aîiler chercher de l’eau aux rivières voisines, et les réser- voirs devraient, d’ailleurs, leur fournir de l’eau en bien plus grande abondance. Dans les temps de pluies, les eaux ne manqueraient nulle part pour remplir les plus vastes réservoirs; car leseaux sura- bondantes aux époques des grandes pluies et lors des orages vont se rendre dans les vallées inférieures, où souvent elles les inon- dent au point d'en gaspiller les récoltes , surtout celles des prairies. Ainsi, en 1851, les pluies abondantes qui eurent lieu pen- daut une grande partie du mois de mai inondèrent la vallée de l'Eure à un tel point que , durant dix à doute jours elle fut couverte de plus d’un pied d'eat: Toutes les prairies du bord de fa riviere: furent inondées pendant tout ce temps, et: commre cette inondation arriva à la fin de mai et se continua pendant les premiers jours de juin, les foins de toutes les prairies furent couverts de vase et devinrent impropres à la nourriture des bestiaux. Le même dé- sastre s’est encore renouvelé, il y à quatre ans, mais il a été moins considérable. Si l'on pouvait trouver des moyens éco- | “nt d'être question , et, en général , sur ïux qui surabondent, lors des grandes hies , dans les rivières de l'Eure, de la aise et autres,.on rendrait. un service si- Lalé aux cultivateurs qui les habitent, et les moyens employés pouvaient per- ‘ettre de conserver.-assez des eaux plu- ales. pour.qu'il fit possible d’en-employer he partie. à desiirrigations lors.des séche- ‘ses le.bienfait;pour l'agriculture, serait hicore plus grand. de | Dans tous les cas, et principalement, d’a- lès cette dernière supposition, c’est une hiose digne , je crois, de la Société royale | centrale, d'appeler l'attention du gou- ‘nement sur des travaux dont l’exécu- on pourrait avoir les conséquences les lus heureuses.pour l’agriculture. D’après ces considérations, je fais la pro- sition qu'ilsoit.inomimé -une commission »“ciale: à Feffet;;dexaminer la. question ont. al sagit,.-et.de demander, à M,le mi- istre.de Pagriculture et du commerce de Louwkoir, bien fonder, un ou plusieurs prix lui-Serént..décernés aux, auteurs desmé- haeiespe-qui. préseateront,fles. meilleurs l1oyens-de remédier, aux -sécheresses, ex- Lessives qui ,'dans certaines années, déso- xt, en Franee, un grand nombre de can- ‘ons élevés et privés d'eaux courautes. Si M. le ministre acquiesce aux propoii- ions de prix qui lui seront faites par la wciété, la même commission sera chargée lle rédiger un programme à ce sujet, La proposition faite par M. Loiseleur- léstonchamps est appuyée par plusieurs membres, et la Société nomme pour exa- miner cette: question. ;une , commission ‘omposée: de: MM:4devicomte Héricart de Uaury , Loiseleur-Deslongchamps, Fran- -œur-et Boussingault. : D Eh Ke — SCIENCES HISTORIQUES. ACADÉMIE DES SCIENCES MORALES ET POLITIQUES. Séance du samedi 18 février. M. Béranger fait hommage du 3° volume \de l'ouvrage de M*°* professeur à la Fa- cuité de Droit, sur le Code civil. Ce volume est consacré en entier au titre le plus im- portant de tous, celui des Successions. M. Michelet donne lecture d’un mémoire sur la politique de Louis XI etsur le carac- tère des premières années de son règne. | La politique de Louis XI fit une révo- lution toute entière , mais une révolution 'manquée , parce qu'elle se trouva dans la, |'tête d’un seul au lieu d'être dans les mas- ses. On n’a que des chroniques inexactes l'et incomplètes sur les époques antérieures. !Sous Charles VII on écrivait peu ;sous son | fils, au contraire, on écrivit beaucoup. Ce- pendant ce;sn'est que; depuis peu d'années |que l’on possèdeles documents certains qui . avajent-1manqué.à l'historiographe Ma- ‘thieu, à Dueleset.à.M. de Barente. M. Mi- * Chelet,profiant avec son talent d historien habile desichroniques qui ont été publiées | |memis naturels tous ceux qui avaient gou- en 1834, est venu aujourd’hui compléter yerné sous Charle VI; pour amis, ou plu- et justifier le jugement qu’avaient porté ses devanciers sur.un règne qui , tout hideux qu’il est, m'en est pas moins un des plus importants de la monarchie. En passant de l'exil sur le trône, Louis XI avait pour en-. 356 mmiques de retenir sur:le plateau dont il Y tôt pour smi, celui qui croyait gouverner sous son nom;,-cétait le duc de Bourgognes plateaux privés d’eau, une partie des } Il dépouilla:les premiers, fit arrêter l'en voyé du second, et-déployant plus d'adresse et.plus d'activité -à mesure que le nombre desses-adversaires:devenait plus grand , il S'attachait par ses largesses les hommes qui dirigeaient:les affaires de l'Angleterre, de ltahe:ét.de la Hollande. Après la con- quête du! Roussillon, il concut et exécuta le projet.de:s’affranchir à la fois de la tutelle du Pape et de celle des nobles. Chacune de ses haltes, en revenant des Pyrénées , fut marquée par une ordonnance contre eux. En faisant saisir le nonce et poursuivre les cardinaux, en exigeant les représentations des titres des biens possédés par l'Eglise, en chassant ses collecteurs, il parut être fort ; cette force lui valut l'alliance de la Savoie , des. Suisses et de la Hollande. En deman- dant ensuite aux nobles ce qu'ils lui de- vaient pour leurs redevances , en gardant auprès de lui comme des. otages les enfants des grands dont il se défait, en destituant d’un seul coup tous les élus qui en se main- tenant dans leurs fonctions presque héré- ditaires avaient formé dans les villes une semi-noblesse sons le nom denotables, en je- tant an premier venu des titres de noblesse, en forçant Toulouse, eette Romegasconne, à recevoir dans son Capitole jusqu’à des forgerons et des eurdonniers , il trouva un appui dans le peuple qui, compté pour rien jusqu'alors, s’imagina, lai aussi, qu'il allait à Jui tout seul être la nation. Les parlements, qui l'avaient puissam- ment aïidé contre les nobles et contre les papes; voulurent arrêter leur élan d’obsé- quiosité, 11 était trop tard ; Louis XI leur enleva leur part de rovauté; restreignit leur juridiction , et ramena à des limites raisonnables ceux de Paris et de Toulouse, dont il détacha des provinces pour doter des parlements nouveaux. On conçoit qu'en- touré d'ennemis si nombreux et si puis- sants, ce roi niveleur ne voulut près de lui que des hommes hardis, habiles, et d'autant plus sûrs pour lui qu'ils les avait fait lui- même ce-qu'ls étaient. Il les voulait siens. Les crimes de Louis XI sont ici hors de cause,.et..quel que fût le but de sa poli- tique, ils,ne peuvent pas être excusés, Il faut, lui tenir compte et des efforts qu'il a fait pour l'émancipation de la royauté , et des établissements qu'il fonda. Il ne faut pas oublier qu'il est le créateur de notre marine, et que le commerce lui doit le pre- mier encouragement qu'il a reçu de la royauté. Il eut le tort d’agir trop vite et de ue tenir aucun compte du temps où il vi- vait. Celui qu’il voyait ou qu’il prévoyait n’était pas encore venu , rien n’était prêt pour la révolution dont il était la person- nification vivante. Cette révolution,.ne fat qu'un essai ; mais cet ;jessai fut. utile plus tard, lorsque Richelieu voulut reprendre l’œuvre avortée de Louis XI. Rien ne sert mieux à faire connaître l’époque dont nous parlons qu’un fait que M. Michelet à mis en relief avec beaucoup de soin. Les ordonnances contre la chasse furent la cause réelle et immédiate de cette levée d'armes, connue sousle nom mensonger de Ligue du bien public, et qui, dirigée avec plus d'ensemble, eñt été funeste. à celui qu'on titrait alors du nom. deroi des petits. Nous pensions que M. Dubois (d'Amiens) avait dit son dernier mot, au sujet de M. Broussais, Nous nous étions trompé; il a recommencé aujoard'hui la lecture d’un quatrième-ou d’un cinquième mémoire sur { | 357 | lemême sujet; et la continuera probable- | ment à la séance prochaine! NE Villermé a la quelques considérations sursbes> m@æurs et la langue dés Bretons. Aprés une description géographique exacte etrigourvuse de cette partie de la France, autrefois l'Armorique, devenue la province de Bretagne au sixième siècle, et réunie à la France sous le règne de Louis XIE. El la peint telle qu’elle est aujourd’hui, avec:ses mœurs d'autrefois et ses regrets toujours vivants pour les franchises et les privilèges dont elle a été si jalouse à toutes-les épo=< ques de sa vie politique. Les Bretons ‘fini« ront par comprendre que ces priviléges:et ces franchises sont un anachronisme.En at- tendant, il faut savoir gré à M. Villermé, ou plutôt à MM. Villermé et Benoiston de Châteauneuf, eur ce travail leur est com- mun, des faits curieux et des aperçus utiles que renferme leur mémoire, Il peut être d’un grand secours pour préparer les amé- liorations dont cette partie de la France est susceptible. C.5.F. — 135% EG de ARCIHÉOLOGIE. Canton de Gémozac, arrondissement de Saintes; (Charente-{nf.) COMMUNE DESAINT-QUANTIN-DE-RANSANNE: Sanctus-Quentinus est le martyr du Ver- mandois et de la Touraine, et l’histoire littéraire des Bénédictins donne sa vie (to- me-I1T, p. 500). Ransanne découle de raz: sonium , rédemption. — Les noms de cette commune appartiennent donc au moyen- àgé.et sont une médaille traditionrelle de l'époque de mysticisme où le village a été établi ou a pris de l'extension. Un vieux château protégeait le hameau, et a été rebti plusieurs fois. Il appartenait au prince de Lambesc. Aujourd’hui il n’en reste plus que des ruines. L'église dédiée à saint Quantin est cer tainement dans son genre un des monu- ments romans les plus curieux du départe- ment. , La façade, surmontée d’un fronton élevé percé de deux -campanilles, a été restaurée. Elle n’a conservé de sa primitive construc- tion que son portail central, dont ou a re- touché une partie dans le seizième siècle. Les portails latéraux ont été remplacés par un mur uni: Mais, sur le haut de cette première assise existent encore 23 modil- lons saillants représentant des têtes de bœufs. Puis le deuxième étage est occupé par une arcature à plein cintre d'arcs pe- tits, à colonnettes courtes, appuyant sur une consolle. Deux gros contreforts du quin- zième siècle servent d’arc-boutant aux :an- gles. Les sculptures prodiguées sur celte façade sont byzantines eti:se:composent d'entrelacs, de damiers, de cercles perlés et de figures de monstres. Entre les modiilons sont des représentations de cercles ou de roues. Les modillons sont couverts de têtes bizarres. Parmi les reliefs de ces modillons, j'ai remarqué une croix épatée de templier, un homme qui mange une fouace, une tête de veau, etc., etc. L’apside est bien conservée, Elle est ar- rondie, conpée par des colonnettes en aires séparées, au milieu desquelles sont des fe- nêlres simuiées à plein cintre ou de l'épo- que romane pure , c’est-à-dire du onzième siècle. L’archivolte de ces fenêtres est en saillie et couvert de dents de scie; leur voussure est peu profonde. Les rétombtes de l'arc appuient sur des pieds droits. Un CR | 358 309 cordon sert de frise et supporte un entable- ! des étoiles sculptées et des fleurons sur les ment sans ornementation. Les chapitaux | des colonnes n'ont aucuns reliefs. | Cette église est d'autant plus curieuse que je n’ai rencontré sur aucun autre 1no- nument des sculpturesanalogues. L'histoire se tait sur les propriétaires de cette église que les templiers ont dù posséder et orner dans les premières années de l'établisse- ment de leur ordre. Cowuxe De Réraun : De retoreria, sei- gneurerie, d’où on a fait retorerie. On a dit Reto et puis Retaud. Un ancien Castrum des plus fortifiés existait à Brassaud. Le proprietaire, Charles de la Chambre, en faisant hommage dans -le quinzième siècle à l’évêque de Saintes, comme seigneur suzerain; il lui devait, en lui faisant d'obédience , l'hommage de deux coqs blancs portant au cou une sonnette d'argent doré du poids de 30 grammes (Statistique, p. 159). Une charte de 971 parle d’un hämeau appelé Rete dans la vicaria Brionensis, qui ne peut être Retaud. Mais il s’agit, sans nul doute, de son église dans la charte de 1072, par laquelle Rainulfe, donne à l’ab- baye de Saint-Jean-d'Angely, l'église de Saint-Trojan. L'église de Retaud est en effet dédiée à Saint Trojan ou Troyen, évêque de Saintes, mort vers 532, et inhumé dans la paroisse Saint-Vivien de Saintes. Grégoire de Tours nous a laissé sa vie. C’est un admirable édifice roman-bysantin, et le mot admi- rable n'est pas trop fort. Bâtie sur un co- teau élevé, cette église date de la fin du onzième siècle, ou du commencement du douzième, car le portail central roman a de chaque côté un petit portail bou- ché mais en arc ogival. Les archivoltes ont voussures. L'’abside coupée en sept pans, et bâtie en arrêtes de poissons à sa base, a des arcatures plein-cintre, décorées avec beau- coup de goût. Les modillonis sont couverts s figures grimaçantes, d'obcæna, d'entre lacs, de tètes de monstres, de nœuds, de frètes perlées, de fleurs, etc., ete. Lés tha- piteaux des quatre colonnés de la facade portent sur leurs corbeilles des têtes, des oiseaux avec des têtes humaines, des mas- ques de reprouvés, des entrelacs fleuris ét perles, Le clocher placé sur le cœur, date du treizième siècle. Le cimetière qui entoure l’église, est en- core riche en cercueils en pierres creusées, ayant un évidement pour la tête. J'ai donné des détails plus complets sur Saint-Trojan de Rétaud dans mes lettres historiques et archéologiques (p. 62) et; y renvoie le lecteur. RD) Le Rédacteur en chef : LE vicomte À. DE LAVALETTE. FAITS DIVERS. — La société industrielle de Mulhouse a adressé aux Chambres une pétition dans laquelle elle de- mande que le gouvernement tienne strictement la main à l’exécution de la loi sur le travail des enfants dans les manufactures, loi qui paraît étre restée | jusqu'ici sans application dans plusieurs localitésin- dustrielles, et peut-être partout. « C'est du moins, disent les pétilionnaires, ce que nous pouvons affr- mer de notre pays, et ce qu’on nous a appuis de Saint-Quentin, de Lille, de Reims, etc. Ainsi, j jus qu’à présent, tout serait resté dans le même état; on aurait seulement ajouté au mal, le mal uon moins grave d'avoir une loi demeurée sans vigueur.» La société industrielle de Mulhouse demande la ï 360 création d’inspecteurs salariés, puisqu'il paraît établi que les inspecteurs hénévoles ne produisent auçun résultat. Mème en présence des nombreux concurrents qui, l'an dernier, sollicitaient les places d'inspec- teurs, on devait s'attendre à un pareil dénoûmert En administration, il ne faut eroire à la philan- thropie que comme exception. — Dans la séance du 16 février la Société géo- logique, présidée par M.J. Warburton, a voté deux médailles d’or à denX savants français : MM: Elie, de Beaumont et Dufresrioy, en récompense de PS travaux scientifiques en général et notamnient à l'excellente carte géologique de l'rance qu'ils dit Fe cemiment publiée. — D 366 SCIENCES NATURELLES. PHYSIOLOGIE ANTMALE, Expériences sur La fécondation ; par. Pou- chet. Dans un article publié dans l'un dés dér- niers numéros de ce journal, M. le docteur Constancio signale qu'il serait utile d’en- treprendre une série d'expériences, afin de déterminer précisément si application im- médiate du fluide séminal est indispensable à la fécondation. Ce savant distingué-fait remarquer que Îles expériences de Blun- dell semblent décider la question négative- ment. Depuis les beaux travaux de Spallanzani et de MM. Piévost ct Dumas, comme le sent très bien M. Constancio, 1l n'est plus possible d'admettre que laura séminalis suffit pour opérer la fécondation, aussi ce physiologiste se demande si dans les expé- ricnces du médecin angiais, le fluide sémi- pal n'aurait pu être transmis aux œnfs à l’aide de la perméabilité des tissus de nou- velle formation. F Je pense qu’il aura trouvé une voie plus directe, et que probablement. dans les ex- périences de Blundell, les orifices béants des cordes du lutérus divisées, ne se bouchent pas hermétiquement; ces canaux excré- teurs sont très larges, et les sécrétions qui se font à leur surface interne doivent.en- traver jeur obturation complète. Du reste, les expériences de Blundell ne contrarient nullement Îles bases dela théo- rie de la fécondation que je viens de pu- blier, et celle-ci, que déjà plusieur: savants ont eu la bienveillance de trouver plusræ tionnellement établie que les précédentes, sera, j'en ai la conviction, tôt ou tard ac- ceptée comme positive, parce qu’elle re- pose sur l’observation de toute la série ani- male, et qu'elle donne, avec la plus grande facilité, l'explication de divers phénomènes, qu’il était impossible de concevoir, en ae- ceptant les hypothèses que l’on à jusqu'à ce moment professées. Une expérience que j'ai répétée plusieurs fois, et que l'on va pouvoir reproduire très incessamment, démontre, selon mot, jusqu’à l'évidence, que le contact direct du fluide séminal est indispensable pour que la fécondation s'opère, et que le moindre obstacle empêche celle-ci de se produire. Ainsi que Spallanzaniet MM. Prévost et Damas, je n’ai jamais pu féconder artificiel- lement des œufs de grenouille enlevés aux ovaires; mais avec la plus grande facilite j'ai pu féconder ceux que je prenais dans la dilatation de l'oviducte appelée rratrice, en ayant la précaution de ne les y enlever qu’un temps fort court avant l’époque à la- quelle ils allaient être spontanément expui= sés par l’animal, et au moment où le male était étroitement accouplé avec la fe- melle. Dans mes expériences, après avoir extrait les œufs du ventre d'une grenouille, je les étalais dans une cuvette ovalaire à fond plan, et qui était placée dans un endroit tranquille où elle se trouvait à l'abri de toute oscillation. . Ces œufs en occupaient entièrement fe fond et étaient ensuite recouverts, d'une couche d’eau d'environ 40 millimètres J'é- paisseur.Aussitètque toutmouvementavaié cessé dans le liquide, je laissais tomber à Fa surface de celui ci,et dans un seul endroit, une certaine quantité de fluide séminal de grenouille provenant de la dilactration des testicules d’un mèie. | H 167 Pour éviter que la surface du liquide #rouvâtle moindre déplacement dela part Les causes extérieures, je recouvraisensuite t cuvette d’un chassis vitré qui laissait le lorique et la lumière parvenir jusqu'aux fs. - Dans toutes mes expériences, au bout jun temps fort court, J'ai constamment -ouvé des rudiments de tétards dans les Lufs sur lesquels le sperme avait été pro- stéret jamais il n’en existait dansles autres. | influence ne s’étendait nullementau-delà Fe l’espace sur lequel la goutte de fluide #minal avait pu s'étaler en tombant; aussi ln petit nombre d'œufs se trouvaient seu- ement fécondés et donnaient naissance à Le jeunes grenouilles, tandis que les autres \c détérioraient successivement. Lorsque je versais beaucoup de fluide |permaüque sur les œufs placés à l’une des \xtrémités des cuvettes, celui-ci fécondait leulement ceux sur lesquels 11 se trouvait lnanifestement étalé, mais jarwais il ne se produisait de tétards dans les œufs qui !'taient à l’autre extrémité de cs vases, ni \néme dans ceux qui existaient à leur partie moyenne. | Ces expériences ne prouvent «elles pas lyue le moindre obstacle, la moindre mem- lprane doivent entraver la fécondation? |Xertainement oui, puisque malgré les mou- vements des zoospermes, malgré la ten- lance que les fluides ont pour se mélan- ser, et malgré diverses autres causes trop ‘longues à énumérer, le +perme ne peut lème pas étendre son action fécondante hax environs du lieu où 1l est versé, lors- Hu'on le projete dans un liquide parfai- tement immobile. 224 Ge" SCIENCES APPLIQUÉES. ARTS MÉCANIQUES. MACHINES A VAPEUR. Rapport fait par M. Caïla, à la Société d'en- couragement,au nom du comité des arts mé- cariques, sur plusieurs établissements affec- tés à la construction des grandes machines à vapeur et des machines locomastives. | {Troisième article.) (| | Etablissement du Creuzot. n Les ateliers du Creuzot, département de . Saône-et-Loire, après avoir subi plusieurs . vicissitudes, sont passés, au mois de janvier | 1837; dans les mains de MM. Schneider frè- xes, qui annoncent avoir consacré plus d’un million à leur développement, afin de les |ncttre en état d'exécuter avec économie et précision les travaux importants dont ils ontété chargés. Il est bien certain que ces àteliers peuvent être classés maintenant au premier rang parmi ceux parliculièrement installés pour la construction des machines 4rapeur, et ils sont aujourd’hui constitués de manière à pouvoir livrer annuellement “quatre appareils de 450 chevaux. _ _Depus 1837, deux de ces appareils de 490 chevaux et deux de 220 ont cté expé- diés du Creuzot pour les ports militaires de Brest, Toulon, etc. rois autres appäreils de 450 chevaux et un de 220 sont achevés ou en cours de cons- truction, aussi pour la marine royale. Pour la navigation fluviale, le Creuzot a déjà expédié ou livré au commerce : deux bateaux.en fer de 100 chevaux et deux de 80 chevaux chacun, pour le service des Voyageurs el des marchandises sur le Rhône: ; 268 Rhin : un de 60 chevaux pour la Saône; deux de chacun 36 chevaux pour le haut Rhône et les lacs de la Suisse (ces deux ba- teaux ont, depuis, changé de destination) ; et un de 30 chevaux pour le port de Mar- scille et le Rhône inférieur, Les ateliers contiennent aujourd’hui, en cours de construction, deux bateaux de 100 chevaux pour le Rhône et un remorqueur de 60 chevaux pour la Saône. C’est done un ensemble de vingt appa- reils pour la navigation maritime ou flu- viale, produisant une force totale de 3,380 chevaux. Les bateaux à vapeur de 100 chevaux qui naviguent sur le Rhône méritent une men- tion particulière. MM. Bonardet frères, propriétaires de ces bateaux, lesont installés en concurrence avec quatre autres compagnies montées de bateaux et de machines anglaises ; ils ont parfaitement soutenu cette lutte ditficile, et il paraît que la puissance remarquable des bateaux du Creuzot qui remontent d'Avi- gnon à Lyon avec un chargement de 400 tonneaux leur a donné une supériorité com- plète sur les bâtiments préexistants, La force totale des machines fixes livrées par l'établissement, depuis le 1e Janvier 1837 jusqu’à ce jour, est d’environ 3,600 chesaux, en y comprenant une machine de 250 chevaux affectée à l'épuisement d’une mine de houille. MM. Schnerder ont aussi construit un as- sez grand nombre de machines locomotives dont voici la nomenclature : 6à.6 r. p. le ch. de fer.de Versailles (r. d.), 2 de do de Milan à Monza, 1 de do de Strasb. à Bâle, 2 d° do de Versailles (r. g.), 3 7 #d “d de Valercien. à la f., 1 de de d'Orléans, 2à kr. de de Lyon à St.Etien., 2 à #r. a. tender acco., de St.-Ft, à Roanne, 2à kr. de S.-E. à Audrezieux. Ens. 2{ machines, Si nous supposons à 20 chevaux la force de chacune de ces machines locomotives, : nous trouverons que la quantité totale de force motrice représentée par les machines à vapeur fournies par le Creuzot, depuis 1837, est de 7,400 chevaux. 170 chevaux de machines à vapeur sont employés au service des ateliers. Cette force se décompose ainsi : Deux machines de 24 chevaux chacune pour les ateliers d’ajustage; Une machine soufflante de 30 chevaux don- nant le vent à cinquante feux de forge; Uue machine de 12 chevaux pour lesate- liers de chaudières ; ë Deux machines de 20 chevaux pour deux marteaux à cames ; Une de 16 chevaux pour un martinet, et enfin un marteau à vapeur de construction uouveile évalué à une force de 24 che- Vaux. Les ateliers de construction du Creuzot occujent environ 600 ouvriers. Les principales machines-outils sont les quatre marteaux ci-dessus énoncés, une grande machine à planer de 10 mètres, une dé 6 mètres. cinq de 2 mètres et au-dessus, trois au-dessous de 2 mëtres ; huit alésoirs dont un vertical de très grande dimension, et des tours et autres outils de diverses es- pèces, tels que machines à buriner, à parer, à faire les entailles, à percer au forêt ou au poinçon ; à fendre les dents des engrena- mes. etc. 369 .culière du marteau à vapeur récemment établi par MM. Schneider, pour l'exécution de leurs plus grosses pièces de forge. Cet ap- pareil consiste en un bâti en fonte de très forte dimension, qui porte à sa partie supé- rieure un cylindre vertical; ce cylindre est ouvert par le haut ét ne reçoit la vapeur qu’au-dessous du piston, au moyen d'un ti- roir manœuvré par l’ouvrier chargé de ré- gler l'amplitude et la vitesse des coups de marteau. La tige du piston traverse le fond du cylindre et vient s'attacher au marteau, qui est guidé dans sa course par deux glis- sières réservées dans le bâti; des corpsélas- tiques sont introduits dans les points d’at- tache des deux extrémités de cette tige pour éviter les ruptures qui résuiteraient néces- sairement des chocs du marteau sur l’ou- vrage. Cet appareil, d’une grande simplicité, remplit son but d’une manière extrême- ment remarquable. L'emploi de la valeur à haute pression permet à l’ouvrier chargé de la marche de la machine de multiplier les coups autant que l'exige le travaul, et, en manœuvrani le tiroir à la main, on s'est réservé la facilité de varier la course du marteau depuis 39 centimètres jusqu’à 2 mètres 50 centimètres. Du reste, nous aurons occasion de reve- nir sur cette machine intéressante, car M. Schncider aîné a bien voulu nos en pro- mettre le dessin complet et en autoriser la publication dansle Bulletin. Vous levoyez, messieurs, moins de six an nées se sont écoulées depuis que les proprié- taires actuels du Creuzot en ont pris la di- rection, et déjà cet établissement est cons- titué pour livrer à l’industrie et au gouver- nement les machines les plus puissantes, et pour une valeur annuelle de 3 à 4 millions de francs. Nous sommes heureux de cette occasion pour rendre homimaye à l'habileté et à l’activité de MM. S'cAneïder frères. CALLA. Nouveau système de chaudières établies aux brasseries belges de Louvain. Par AIM. La Cambre et Persac, ingénieurs à Bruxelles. Ces chaudières, quand elles sont destinées à la macération des céréales, sont comme les chaudières dites & farine pour les bières de Louvain, chauffées à la vapeur, et À cet effet elles sont munies d’une enveloppe en tôle forte fixée à la chaudière au moyende boulons etservant à chauffer la chaudière par la vapeur. Quand elles doivent servir à la cuisson des bières brunes, elles sont chauffées à feu nu. Ces chaudières, d’une forme cylindrique ct termininées par des calottes sphériques, peuvent, quoique très légères, être fort so= lides et supporter une pression inténeure assez forte sans être fatiguées. Elles sont entièrement fermées et munies de deux grands troug d'homme fermant ñerméti- quement au moyeu de couvercles à vis de pression, de telle manière que l’on peut faire bouillir le moût, le houblon, la farine, etc., sous une pression voulue qui, en élevant la température au dessus de l’ébullition, aug- mente considérablement le pouvoir dissot- vant de l’eau. Cette action est encore fava- risée par le mouvement de rotation d'un moulinet intérieur qui brasse parfaitement les matières et les épuise très promptement. Ainsi, comme on épuise mieux, et qu'il ne veut v avoir dans les principes du houblon 370 de matières premières, de temps et de com- bustible. Mais de tous les avantages, les plus gtands saus doute, pour les chaudières de macération que nous désignerons sous l’an- cien nom vulgaire de chaudières à farine, consistent à pouvoir facilement maintenir le mélange des matières dans les chaudiè- res à une température fixe et déterminée ; puis de pouvoir chauffer et refroidir très promptement le moût sans détériorer les chaudières et surtout sans brûler ni colo- rer les matières qui y sont renfermées. Ces derniers avantages sont immenses pour les bières blanches où l’on macère de grandes quantités de froment dans les chaudières à farine, comme pour les bières de Louvain où l’on emploie jusqu’à 40 pour 100 de la quantité de céréales qui entrent dans la fa- brication de cette bière. En effet, d’une bonne macération dépend un bon épuise- ment ; or. eette opération si pénible et si difficile dans les anciennes chaudières se fait admirablement dans les nouveaux ap- pareils ; aussi le rendement est-il considé- rablement augmenté. (Technologiste.) METALLURGIE, Modifications qui surviennent dans la struc- ture du fer après sa fabrication; par M. Hood. Les deux grandes distinctions que l’on fait dans le fer forgé sont le fer fibreux malléable à froid, et le fer brillant et cris- tallin cassant à froid. Ce dernier se forge très bien à chaud, mais devient ‘facile à casser lorsqu'il est refroidi, tandis que le premier conserve à froid une: force consi- dérable. Or, ilexiste, suivant l’auteur, plu- sieurs circonstances sous l’inflence des- quelles le fer fibreux peut se convertir rapi- dement en fer cristallin, changement par lequel sa force est diminuée dans une énorme proportion. Les principales causes qui produisent cette conversion, sont la percussion, la chaleur et le magnétisme. Chaque fois que le fer est porté à une haute température, il éprouve un chan- gement dans sa condition électrique et ma- gnétique; car, par une forte chaleur, il perd entièrement son pouvoir magnétique, qu'il reprend ensuite lorsqu'il se refroidit * graduellement : dans la trempe, il ÿ a un ‘effet magnétique et électrique encore plus prononcé. Ces résultats ont toutelois peu d'importance pratique; mais les effets dela percussion sont à la fois variés, étendas et - considérables. Lorsqu'on procède à la fabrication de quelques variétés de fer forgé, on donne d'abord au fer la forme convenable par l'étirage, puis on chauffe la moitié de la barre et on la porte de suite sous le mar- teau du martinet, apres quoi, on chautfe la seconde portion pour la soumettre de même à l’action du marteau. Afin d'éviter toute inégalité dans la lame et toute diffé- rence de couleur là où les deux opérations distinctes se sont terminées, les ouvriers donnent souvent quelques coups de mar- teau sur la portion qui a été la première mise en œuvre; or cette portion a eu le temps de se refroidir un peu, et, si ce re- froidissement est porté trop loin lorsqu’elle recoit ce martelage additionnel, et devient immédiatement cristalline et si cassante, qu'il suffit quelquefois de la jeter à terre pour la briser, quoique tout le reste de la barre soit de la plus fibreuse et de la meil- 371 leure qualité. 11 faut remarquer que ce n'est pas un excès de martelage qui pro- duit cet effet, car il suffit seulement de trois ou quatre coups si le barreau est de petite dimension. La cristallisation du fer paraît due ici à l’action combinée de la chaleur, de l'électricité et de la percussion. Tant que la barre est soumise à l’action du marteau, à la température convenable, la cristallisation n'a pas lieu; mais, aussitôt que la température s’abaisse assez pour qu’elle soit affectée par le magnétisme, l’effet des coups de marteau tend à pro- duire une induction magnétique et la po- larité des mol‘cules, qui en est la consé- quence, phénomènes qui, favorisés par les vibrations caustes par de nourelles per- cussions, produisent une structure cristal- line La fracture des cssieux de voitures vient à l'appui de cette opinion. Souvent ils se brisent tout à coup, sans cause apparente, sous une charge et des chocs plus faibles que ceux qu’ils avaient fort bien supportés jusqu'alors; néanmoins les effets de ce changement moléculaire sont très lents. Il en est tout autrement des essieux des voi- tures des chemins de fer; {ous ceux qui se sont brisés ont été trouvés présenter une structure fortement cristalline, et cet effet doit se produire avec bien plus de rapidité qu’on aurait pu le supposer. Ces essieux tournent avec les roues et doivent devenir fortement magnétiques par l'influence de cette rotation; il est donc essentiel d’éloi- gner, pour ces essieux, toutes les causes de percussion, et, dans ce but, il faudrait di- minuer la rigidité de toutes les parties, de manière à les rendre moins dépendantes les unes des autres dans les cas si fréquents de chocs ou de secousses, (Philosophical Mag., août 1842. % ARTS CHIMIQUES. Application des couleurs sur les cristaux dans lesquels il entre du plomb ; par M. Robert. L'auteur est parvenu à combiner les éléments connus , soit des fondants , soit des oxydes colorants, en telles pro- portions, qu'il obtient à la fois colora- tion, stabilité, sans porter atteinte aux for- mes de la pièce sur laquelle l'application des couleurs est exécutée. Pour les matières colorants , l'oxyde de cobalt constitue le bleu, l’oxyde d'or, les couleurs purpurines, l’oxyde de chrome.et de cuivre le vert, le chlorure d’argent le jaune et le rouge, l’oxyde de fer les bruns, l’oxyde de cobalt, de manganèse et de cuivre le noir. Pour les fondants, on emploie la silice ; le borax, l'oxyde de plomb et les alcalis. Fondant n° 1, Une partie de cristal, trois de borax, une et demie de minium : faire fondre et couler. Fondant n° 2. Trois parties de minium, une de eristal , une de borax : faire fondre et couler. Fondant n° 3. Trois parties de minium, une de cristal : faire fondre et couler. Bleu foncé : Une partie et demie de po- tasse blanche , une partie un quart de mi- nium, une partie un quart et un huitième de borax , une partie et demie de cristal , une partie et demie d'oxyde de cobalt : faire fondre et couler, Vert foncé : Deux parties de minium , une de borax, une de cristal, demi-partie d'oxyde de cuivre ; faire fondre et couler. 372 Vert jaunâtre : Quatre parties et demie de vert foncé, un quart d'oxyde de chrome, broyés ensemble. Carmin : Quatre parties de fondant n°1, une partie de précipité de Cassius, une cine quantième partie de muriate d'argent, broyées ensemble. Jaune : Neuf parties d'oxyde de fer, une partie de chlorure d'argent, broyées en- semble. Pourpre : Deux parties et demie de fon- dant n° 1 ; une partie de précipité de Cas- sius, broyées ensemble. Violet : Quatre parties de pourpre, une partie de bleu, broyÿées ensemble. Rouge : Sept parties de fondant n° 2, une partie d’oxyde de fer calciné au rouge, broyées ensemble. Noir : Une demi-partie de carbonate de fer, une demi-partie d'oxyde de cobalt, sept parties de fondant 1.0 2; broyées en-" semble. Brun jaune : Un tiers de partie de car- bonate de fer , deux tiers d’oxyde de zine, broyées ensemble. Brun foncé : Un quart de partie de cax- bonate de fer, deux tiers de partie d'oxyde de zinc, un huitième de partie d'oxyde de cobalt, sept parties de fondant n° 2; frittes ensemble. Blanc opaque : ‘Trois parties d’émail blanc, deux parties de fondant no 2; broyées ensemble. Le véhicule pour peindre est l’eau, les- sence de térébenthine, l'essence de lavande. La cuisson des couleurs sur les cristaux se fait dans des moufles semblables à ceiles qui servent pour euire la porcelaine, ex-. cepté que l'emmouflement se fait sur des plaques de fer ou de terre cuite. L'or, l'argent et le platine s'appliquent sur les cristaux également comme sur la porcelaine ; le fondant seul est changé. Fendant pour l'or, l’argent et le platine : Trois parties d'oxyde de bismuth, un quart de partie de borax, un huitième de mi- nium ; broyés ensemble. Il faut mettre, dans chacun des oxydes d’or, d'argent et de platine, 1 décigr. pour 4 gram. de chacun des oxydes. Carton imprégné de divers oxydes et «lesti- né à remplacer les cuirs à rasoirs; par M. Finot. La pâte propre à faire un bon papier blane, telle qu’elle se prépare dans les pa- peteries, exempte de tout mélange de corps durs, reçoit les substances aiguisantes avee lesquelles on la combine de.la manière sui-u vante : Prenez de cette pâte sèche dix-huit par-M ties : émeri, en poudre fine, trois parties; amidon, deux parties. On peut substituer à l'émeri un mélange À parties égales de protoxyde, deutoxyde ct tritoxyde de fer, de deutoxyde d'étain et de fer oligiste artificiel , et de ce mélange on emploie deux parties seulement. Tout ce qui est nécessaire pour l’une cu l'autre composition étant pesé en quantité proportionnée à l'étendue des feuilles den carton qu’on veut obtenir, on le met dans un vase avec suffisante quantité d'eau ponm former une pâte en consistance de bouijlie/ peu épaisse, que l'on rend aussi homogène que possible par l'agitation , puis on la verse dans une forme semblable à celleskh employées dans les papeteries pour faire le carton , ayant les dimensions de la plaque que l’on desire obtenir, et garnie d'un chàs=|h , 13 is assez élevé pour contenir tout le liquide; Lors on favorise l'écoulement de l’eau, en mprimant un léger mouvement horizon- jhl par secousses . après quoi on soumet la hatière qui reste à l’action de la presse, our chasser encore l’eau et donner l’épais- Ê et la forme que l’on veut obtenir : fela fait, on l’expose pendant deux heures F la vapeur de l’eau bouillante et on la fait lécher à l’étuve. - Quand ona obtenu l’une ou l’autre com- sosition, il ne s’agit plus que d’eu coller ine de chaque espèce sur un bois et de les aisser sécher , de les imprégner de suif à aide de la chaleur et de polir les surfaces vec de la pierre ponce; alors l'instrument sen état de servir. Le côté dont l'émeri est la substance ictive sert à rétablir le taillant lorsqu'il est rop épais, et le côté où sont les oxydes à ..e polir et à l’entretenir en bon état. | | f | Al ARTS TYPOGRAPHIQUES,. Procédé pour obtenir par la pression, sur | du cuïtre métallique, des copies de mé- | dalles et d’autres objets semblables ; par M. Osann. : On fait bouillir pendant une demi-heure rune dissolution de sulfate de cuivre ; après avoir filtré, on fait bouillir de nouveau et l'on précipite à chaud par le carbonate de *soude versé lentement. On laisse déposer , !puis on fave par décantation; on filtre sur jun papicr double, eton sèche lentement sur du papier joseph ; ensuite on tamise au ‘travers d'une gaze pour obtenir la poudre | la plus fine. On place ce carbonate dans un lons tube de verre ; et on le réduit par de l'hydr. = gèue purifié au moyen d'un pea dacétate «de plomb, puis de potasse. On chauffe le tube à l'aide d’une lampe qu’on promène | | | dessous. Pen.lant la réduction, on remarque ssù | RL, _une odeur piquante d'acide suifurenux qui provient d'un peu de sulfate qui est resté mêlé au carbonate, Ce gaz et l'eau qui se dégagent, se rendant au bout du tube le plus éloigné , empêchent que la réduction ne dorue là une poudre très fine ; on la re- tre donc la première, avec un petit cro- chet de fer , et on la sépare pour la traiter de nouveau. La poudre fine présente l’a- grégation de l'éponge de platine, et sa cou- leur est le rouge de cuivre clair; on la met dans un vase bien fermé. . Pour comprimer cette poudre sur la mé- daille, on prend un tube de fer blarc du diamètre de la médaille et de 4 pouces en- . Mixon de hauteur ; après lavoir enveloppé de papiers, on y tasse de la poudre de bri- Que, puis on met la médaille, et par dessus une couche de cuivre réduit, tamisé très fin, ensuite de la poudre moins fine jusqu'à Ja hauteur de 10 à 12 lignes environ. Après avoir tassé doucement avec un cylindre de fer massif, qui entre dans le tube, on porte le tout sur une enclume, et on frappe au - marteau jusqu’à ce qu'on s’aperçoive que la poudre ne comprime plus. On fait alors sortir le tout en frappant le tube sans l’ap- puyer ; la poudre est alors devenue cohé- rente et solide, et on la sépare aisément de la médaille. Il faut enfin chauffer au rouge les copies obtenues , afin d'achever Pagglomération. Pour éviter l’accès de l’air, on place, dans une boîte de cuivre munie d’un couvercle, - deux copies l’une sur l’autre et séparées par trois petits morceaux de feuilles de cui- yre. On luie la boîte avec de l'argile , et on 374 chauffe jusqu'au commencement du rouge blanc ; on laisse refroidir , et l’empreinte est achevée, solide, d’une b2lle couleur rouge de cuivre. EE AGRICULTURE. ÉCONOMIE AGRICOLE. Engrais liquides. Aucun engrais, ainsi que l’a remarqué Davy, ne peut être absorbé par les racines des plantes sans la présence de l’eau ; l’eau entre comme élément dans tous les pro- duits de la végétation Cette absolue néces- sité de rendre solubles les substances desti - nées à activer la végétation n'avait point échappé à la sagacité des Égyptiens et des Grecs; mais ils avaient trop généralisé les conséquences de ce principe, en concluant que l’eau était l'agent unique de la vie des végétaux. C'était aussi l’opinion de Van Helmont, célèbre chimiste hollandais da dix-septième siècle. Toujours est-il constant qu'une sub- stance quelconque, organique, terreuse ou saline, destinée à fertiliser le sol, ne peut influer sur la végétation que lorsqu'étant en état de solution, elle est mise en con- tact avec les racines des plantes, dans l'in- térieur du sol. Le fumier, les os broyés, l'huile, les arêtes de poisson, le plâtre, la magnésie, la chaux, la silice et tous les en- grais salins, sont dissous de manière ou d'autre, avant de pouvoir être absorbés par les végétaux. On a souvent renouvelé, sans en pouvoir obtenir aucun effet, l’ex- périence de plonger les racines des plantes dans différentes poudres amenées au plus grand état de division que la science puisse produire, mais sans aucune humidité. On connait les tentatives de Davy au moyen de la poudre impalpable de charbon de bois ; je puisajouter que-je les ai renouve- lées avec la plus constante persévérance, en employant une foule de substances di- verses, et que les résultats ont toujours été négatifs. Néanmoins , l’eau parfaitement pure ne suffit point à faire parcourir aux plantes le cercle entier de leur végétation. Piusieurs plantes bulbeuses ‘et graminées ont pu croître, à la vérité, dans ‘l’eau pure en apparence; mais l’analÿse démontre clairement la présence de matières dans l’eau de pluie, même la plus limpide. Lors- qu'on aessayé de faire végéter les plantes au moyen de l’eau rnmenée par la chimie à son plus grand état possible de pureté, on n’a jamais réussi à les faire fructifier , ce sont des essais que j'ai rénouvélés moi-même bien des fois, toujour#sans succès; Hassen- fratz, Saussures, et de nos jours le docteur Thompson, ont fait de semblables expérien- ces avec des résultats identiques. D’autres expériences, quej’aisuivies avec : le plus grand soin, démontrent que la quan- tité de nourriture ou de matière solide ab sorbée par les racines des plautes est tou- jours en proportion avec la quantité de matières étrangères existant dansl’eau dont elles ont été nourries. Je citerai celle où trois fèves végétérent, l’une dans l’eau dis- tillée, l’autre dans du sable arrosé d’eau de pluie, et la troisième dans du terreau. Les plantes qu’elles produisirent furent seru- puleusement analysées; lescendres fournics par la coinbustion de chacune d'elles étaient dans la proportion suivante : Fève venue dans l’eau distillée, 39 — dans l’eau depluie, 7,5 — dans le terreau, 42,0 375 Des essais réitérés pour faire fructifier des végétaux à l’aide de terres pures, arro- sées avec de l'eau chimiquement pure, ont constamment échoué; ils ont réussi au contraire quand j’ai employé une solution trouble, véritable engrais liquide. Ces ré- sultats s'accordent avec ceux des expérien- ces de M. Piobert, Ce savant mélangea de la silice, de lalumine, de la chaux et de la magnésie, dans les proportions les meilleu- res pour former un sol fertile ; il ne put réussir à obtenir des fleurs des végétaux ve- nus dans ce compost arrosé d’eau chimi- quement pure ; les mêmes plantes donnè- rent une végétation luxuriante quand il eut arrosé Son mélange avec da jus de fumier, Les substances abxorbées par les racines des plantes sont quelquefois absorbées sans altération ; mais souvent aussi, elles sont décomposées. Dans la première catégorie se rangent les terres, le sulfate de chaux et les autres sels; dans la seconde, les huiles et toutes les matières purement animales. Davy ayant fait croître quelques pieds de menthe dans de l'eau surcée, le sucre fut absorbé sans altération appréciable, et se re- trouva dans l'extractif que fournit la plante analysée, Un fait positif non moins remarquable, c'est la manière dont les végétaux croissant, soit dans le sol, soit dans une solution sa- line, absorbent ou rejetent différentes sub- stances, Deux quantités égales de sucre et de gomme ont été dissoutes dans deux quan- tités égales d'eau pure; les deux solutions ont recu deux plantes aussi semblables que possible de polygonum persicaria, parvenues à leur entier développement; leurs racines absorbèrent 36 parties de sucre, et seule- ment 26 parties de gomme. La même ex- périence fut répétée exactement de la même manière en substituant au sucre et à ja gomme du sulfate de sodium, du chlorure de sodium et de l’acétate de chaux; les ra- cines de persicaire absorbèrent avec beau- coup de rapidité 6 partics de sulfate de so- dium et 10 parties de chlorure de sodium, mais elles n’absorbèreut pas un atome d’a- cétate de chaux. Ces faits jetent déjà quel- -que luinière sur le mode d'action de l’eau à l'égard de certains terrains. Chaque agriculteur a pour ainsi dire sa mauière à lui de concevoir l'influence puis- sante des irrigations sur la fécondité du sol. Les travaux de Davy montrent com- ment une inondation pendant l'hiver pré- serve le gazon des prairies contre les effets pernicieux de la ge'ée. Ayant expérimenté avec son habileté accoutumée dans une prairie inondée de Hungerford, dans le comté de Berk, le thermomètre indiqua pour le sol une température supérieure de 10 degrés à celle de la surface de l'eau, peudant une gelée blincheau mois de mars. Il remarqua, en outre, comme un fait con- firmé par l'opinion unanime des cultiva- teurs, que l’eau qui nourrit le meilleur poisson est aussi la meilleure pour l’irriga- tion des prairies. Telles sont les opinions de Davy sur les propriétés fertilisantes de l’eau. Lorsque l'on considère avec quelle attention minu- tieuse ce savant a pratiqué ses expériences, on regrette vivement qu'il n’en ait pas fait un plus grand nombre sur les objets qui concernent l’agriculture. C’est ainsi qu'a- près avoir scrupuleusement analysé l’eau de rivière, dans le but de démontrer ses avantages pour l'irrigation des prairies, il est parvenu à déterminer la valeur de plu- ose D nn Sy sieurs des substances qui la troublent. Le sulfate de chanx, par exemple, dont la pré- sence est constatée dans l'eau de plusieurs rivières, doit contribuer puissamment à fertiliser les prairies, puisqu'il entre en proportion notable dans la composition des plantes graminées. En admetlant que l'eau contint seulement un deux-millième de son poids de sulfate de chaux, et que chaque mètre carré absorbât 40 litres d’eau, on trouvera que chaque irrigation répandra sur le sol plus de 200 Kilogr. de ce sulfate par hectare, quantité égale à la dose géné- ralement adoptée pour plâtrer le trètle, la luzerne etfle sainfoin, de quelque manière qu'on l’emploie Appliquons ce calcul aux substances organiques tonjours contenues en petite quantité dans l'eau des rivières débordées; nous trouverons pour chaque irrigatiou, en supposant que l’eau contienne seulement 2 et demi pour 100 de débris or- ganiques, 16,000 kilog. de ces débris par hectare; d’où il suit qu'en donnont aux prairies cinq irrigations par an, elles re- coivent par hectare l'équivalent de 89,000 kilogr. de matières animales ou végétales, M Symons de Sainte-Croix, cultivateur des environs de Winchester, regarde les dé- pôts que laisse l'eau bourbeuse sur les prai- ries comme le premier avantage de ces inondations ; il met en seconde ligne leur effet protecteur sur le gazon, qu’elles pré- servent des variations de la température atmosphtrique. Possédant des prairies ar- rosables au-dessus et au-dessous de Win- chester, sur le cours de la rivière d'Itche, M. Symons de Sainte-Croix peut mieux que personne apprécier ee que les égouts de cette ville ajoutent aux eaux de la rivière en propriétés fertilisantes. L'eau déjà em- Ployée à des irrigations ne produit presque lus d’effet sensible en passant sur d’autres prairies, après s être dépouillée de ses prin- -cipes fertilisants. Ce fait, si concluant dans Ja question qui nous occupe, a été éprouvé pendant longues années par cet agronome, - qui disposait poursesirrigations d’une bran- che de la rivière d’Itche. Telles sont les données sur lesquelles re- pose l'utilité des engrais liquides. Parmi les auteurs modernes qui eu ont recommandé lemploi, nous devons citer Evelyn, dont les receltes ont souvent été reproduites comme nouvelles L'une des plus simples consiste dans un mélange d’une partie de chlorure de sodium (sel commun) et deux parties de chaux. On laisse ces deux sub- Stances en tas pendant deux ou trois mois; M. Bennet recommande de les brasser trois ou quatre fois durant ect intervalle. La dose est de 20 à 30 hectolitres par hectare, dé- layés dans 59 à 60 hectolitres d’eau, quan- tités qui répondert à ce qu'une terre sèche peut absorber de liquide; on répand cet engrais sur la terre préparée pour recevoir ane. semaille de froment, Pour moi, ayant appliqué cet engrais à un froment sur trè- fe rompu, j'ai obtenu une récolte abon- daute en grain lustré et pesant; la paille était d’une force et d’une hauteur remar- quables. C’est cucore à Evelyn qu'on doit les mé- langes de fiente de bétail avec l'urine, le sel, la chaux ct le nitrate de potasse. L'emploi de l’engrais liquide artificiel, bien qu’il ne soit pratiqué depuis peu de temps en Angleterre, est très répandu sur le continent ; les paysanssuisses lé nomment .gulle; en France, on le nomme lizier, et en Allemaone mist-wasser. Dans la plupart 371 Pays-Bas, on le prépareen mélant à cinq‘ou six fois leur poids d’eau les excréments du bétail recueillis dans des citernes. Les grau- des exploitations ont ordinairement cinq de ces réservoirs de grandeur uniforme, construits pour recevoir l’engrais qui peut être produit en une semaine, afin que cha- que portion, vidée successivement, ait au moins un mois pour fermenter, Au moyen d’une pompe portative. on le transvase dans des tonneaux ou des baquets couverts. Cette méthode est usitée dans le nord de l'Italie ; les Chinois la suivent de temps im- mémorial. Les agronomes allemands s'accordent à reconnaître, d’aprèsunelongueexpérience, que, de tous les engra's dont ils font usage, aucun n égale en puissance fertilisante les engrais liquides, et entre ceux-ci l'urine et ie sang provenant des boucheries. Il y a quelques années, les gouvernements de Saxe et de Prusse soumirent au professeur Hermbstaed la question de savoir si l'on pouvait utiliser fes eaux des égouts de Dresde et de Berlin pour féconder les terres stériles des environs de ces deux capitales. Ce savant agronome fit en conséquence une série d'expériences variées et suivies long- temps avec persévérance de toutes les ma- nières imaginab'es. L'Allemagne a retiré pour son agriculture de grands avantages dela publicité donnée aux travaux de Herin- bstaed. Le profesceur Schübler tes a répé- tés avec le même succès; en voici le ré- sumé : Un sol supposé susceptible de produire sans aucun engrais trois fois la semence qui lui avait été confiée donnera, pour une superficie égale, Fumée avec des herbes sèches, du vieux foin, des feuilles et d’autres débris pure- ment végétaux, 3 fois la sem. Par le fumier d’étabie, 7 Par la colombine, 9 Par le fumier d’écurie, 10 Par l'urine humaire, 12 Par les excréments hu- mains, 14 Par le sang provenant des boucheries, 44 De toutes ces substances employées comme engrais, on voit que les plus actives sont l'urine humaine ct le sang, engrais li- quides. Les doses ét la méthode pour répandre l’engrais liquide dépendent entiérement et de la qualité de cet eugrais et des circon- stances où se trouve placé le cultivateur. Pour les jardins-et les champs de peu d’é- tendue, une pompeportative ou un simple arrosoir servent à Île distribuer fort égale- ment et aussi promptement que possible aux plantes cultivées. Pour les champs plus étendus, on peut faire usage du tonneau muni d'une traverse percée de trous, tel qu'il est employé pour l'arrosage des rues et des promenades dans les grandes villes. Le meilleur procédé est celuique pratiquent les Flamands : leur tonneau d'arrosage, au lieu d’une traverse percée de trous que l’'engrais tant soit peu épais ne tarderait pas à boucher, n’a qu’une seule ouverture, d’où le liquide coule sur une pianche pour ar- river à terre sous forme d'une nappe parfai- tement uniforme. Quelquefois aussi l'en- grais est transporté dans des baquets munis d'un couvercle mobile, et distribué sur le sol à l'aide de l'écope où pelle de batelier, Jepuisrecommander comme ayant éprouvé constamment lee avantages de cette prati-! III 318 immédiatement après qu'il est versé sur Ja terre. d La dépense qu’entraîne cet engrais pour un hectare, -en le supposant préparé avec des excréments de bêtes à cornes, peut être représentée par les chifires suivants : Eograis récent de bêtes à cornes, 800 kil., 30 fr. »ce. Main-d’œuvre pour le mé- ler avec 100 ou 120 hec- tolitres d’eau, 7 » Transport'et répandage, 23 50 Total 60 50 Lorsque cet engrais est appliqué sur un trèfle rompu pour recevoir une semaille de froment, il doit être enfoui très rapidement par uu labour, et, autant que possible, par un temps humide ou au moins couvert: l'engrais liquide étant formé de particules très divisées de substances animales ct vé- gétales, l'influence de la chaleur ct des rayons solaires ne peut que-lui être fort préjudiciable. La principale puissance fertilisante de l'engrais liquide, tel qu'on l’emploie sur le continent, doit être attribuée à la présence dans cet engrais d'une grande quantité d’uriue. Toute urine, dit un chimiste mo- derne, contient, à l’état de solution, les principes essentiels des végétaux. Les pro- priétés fertilisantes de l’urine du bétail, dit Burke, sent essentiellement modifiées par la nourriture qu'il reçoit : cette urine-est meilleure lorsque les animaux sont nourris de rutabagas ou navets de Suède, que quand ils ne mangent que des turneps; elle ‘est eucore meilleure quand ils recoivent des graius distillés. L'emploi des eaux des égouts des:gran- des villes sur les prairics offre de grands ayantases comme substance fertilisante : on en voit un exemple frappant dans les admi- rables récoltes de fourrages que fournis- sent les prairies de Craigintinning, près d'Edimbourg, qui reçoivent cet engrais tel qu'il sort des égouts. (Revue sc'entijique .) HORTICULTURE. Tüilie de formation pour les arbres frut- tiers dans les pépinières. Si l'on veut donner à un arbre, dès sa plus tendre jeunesse, la forme qu'il doit conserver® toute sa vie, il faut suivre avec beaucoup de soin le développement de la greffe sur le sujet. Aussitôt que l'on aper- cevra trois yeux Sur la greffe, pour obtenir un espalier de quelque nom qu'il soit, on pincera l’œil supérieur, les deux yeux res- tants formeront les branches mères, On peut encore former ainsi, la première an- uées, les deux sous-mères pour compléter la charpente de l'arbre. Pour obtenir une quenouile ou tout autre arbre de forme pyramidale destiné à supporter la taille, dès que la greffe a poussé quatre veux, on pince le premier ; les trois resteront, savoir : les deux du bas, les branches latérales; et l'œil terminal, la flèche ou axe central. En continuant cette opération, c’est-à-dire en pinçant une seconde fois la flèche, on peutobtenirquatre branches latérales dès la première année de la greffe. Les arbres conduits de cette manière au- raient, sur ces traités, suivant le procédé ordinaire, deux années d'avance, et en outre l'avantage de n'avoir point été mu- nbst EC ue ee” _Qr toujours la conséquence de la section opé- rée au milieu ou au tiers de la hauteur de: la grefie. Si l'arbre, après cette section, ne trouve pas un terrain réunissant toutes les conditions les plus favorables à son déve- loppement, "il languit, devient rachitique, et la mort arrive souvent peu après la transplantation. Tous ces. inconvénients disparaissent par la taille de formation exé- cutée dans les pépinières. La taille que j'appellerai de continuation servirait à perfectionner la première. Le ravalement n aurait plus lieu, on taillerait seulement sur la pousse de l'année précé- dente du jeune arbre; et commeil est nou- vellement transplanté, cette taille se tien- drait plus courte que si l'arbre avait été greffé sur place. Si l’on adoptait la, mé- thode que je propose, la taille de forma- tion deviendrait tout entière dans les attri- butions des pépiniéristes, et la: taille de ‘continuation dars celles des jardiniers chargés des soins à donner aux arbres fruitiers. Je puis déjà présenter aux ama- teurs d'horticuliure un grand nombre de sujets de formes variées sur lesquels j'ai appliqué, dans la pépinière du Jardin des Plantes, les principes que je vient de déve- lopper sur la taille de formation... MÉLINE. Sur La culture des Gladio'us à l'air libre. (Floricuitural ma ;azime.) Le gladiolus, ainsi que plusieurs plantes bulbeuses du Cap, trop peu cultivées dans les jardins, est pourtant d’an bel eflet, et sa cuiture n’est pas entourée de difficultés télles:>qu'elles ne puissent être facilement surmôntées. Comme bien d’autres plantes déstinées à lornement des jardins, les gla- diolus se cultivent de diverses manières : mis en pots durant février etænars , on les laisse en orangerie jusqu’à 'ce que la végé- tation ait pris son cours; si alors on les place sous un châssis tempéré: jusqu'aux premiers jours de mai, 1ls donueront des fleurs de bonne heure en été; les genres les plus délicats, tels que le G. cardinalis et ses hybrides, peuvent être traités ainsi pour les avancer assez pour les faire fleu- rir, On trailera aussi de même les espèces plus robustes pour les forcér plus tôt à la fleur ; si ces derniers sont plantés en pleine terre, vers le milieu d'avril, dans un sol préparé exprès, ils produiront de belles et pombreuses fleurs de juillet à septembre. La préparation du sol est importante; cette opération devra être faite dans les premiers mois d'hiver , afin que la terre puisse recevoir le bienfait du froid. Sile sol est trop léger, on y mélera une portion de terre forte ; si au contraire, il est compacte et d’une nature froide, on en Ôtera une partie pour la remplacer par un mélunge de sable ordinaire et de terre de bruyère bien confondu avec le sol naturel. Dans l’un ou l’autre cas le sol sera défoncé à 50 centimètres de profoudeur. Sur un lit préparé à dessin et bien nivelé, on tracera à 30 centimètres de distance l’un de l’autre des sillons profondsd’environ 42 centimètres, au fond desquels on répan- dra un peu de sable fin; on y placera en- suite les bulbes à 30 centimètres l'une de _ Vautre et on les entourera de sable, Dé- truire les mauvaises herbes est ensuite la seule précaution à prendre, surtout jus- qu'à ce que les tiges des fleurs aient atteint une certaine hauteur, Lorsque la fleur commence à se montrer et si le temps de- 380. vient sec, on les arrosera un peu le soir. L'eau séjournant dans les aisselles des feuil- les pouvant leur être nuisible, 1l faut pren- dre soin de n’arroser que la terre. Quaad les feailles sont entièrement des- séchées et conséquemment la végétation arrêtée , les bulb s seront déterrées, net- toyées et séchées au soleil, puis transpor- tées à une température sèche et à l'abri du froid, jusqu'à la saison nouvelle. Les bulbes seront divisées et plantées séparé- ment. On met les espèces délicates en pot au commencement de mars et on les conserve en serre tempérée jusqu’au moment de les exposer à l’air libre. Lorsqu'on veut les élever de graines, on sémera en mars en pots dans un mélange de terre de bruyère , le terreau végétal et de terre sableuse forte ; on les couvrira de terre d'environ 12 à 15 millimètres, —Ces semis demandent peu d’eau, il faut seule- ment prendre soin d’éloigner les limaces. Au moment de les transplanter on choi- sira une exposition tant soit peu fraîche et sèche. (Revue horticole. ) ECONOMIE DOMESTIQUE. Nouveau procédé pour la salaison des viandes. Pair M. Ch. Payne. Le procédé que je vais indiquer a pour but d’imprégner de sel et de saumure les viandes et matières animales qu’on destine à la conservation et aux approvisionne- ments, en soumettant ces viandes et ces matières à la pression, ou simultanément à une pxession et à l’action du vide, On sait que les maiières animales sont remplies dans leurs aréoles d’une quantité assez considérab e d’air ou d'un fluide aé- riforme répandu dans toute leur masse, On comprend aisément que si cet air élait en- levé et chas:é, ies sauimures ou les liquides pénétreraient plus aisémeut dan: l'intérieur des chairs; or, rien n’est plus facile à pro- duire que cette exhaustion de l'air en opé- rant le vide dans de vase qui renferme les matières animales, puis en faisant arriver les saumures on dissolulions dans ce vase, les y comprimant, les chassant dans toutes les cavités précédemment occupées par l'air, et les faisant ainsi pénétrer dans toute la masse qui doit se trouver ainsi parfaite= ment imprégnée et salée. La construction des appareils pour effec- tuer cette opération est extrêmement sim- ple; elle est basée sur le principe de la pompe ordinaire employée aux expériences preumatiques, avec addition d’une pompe foulante pour fournir les liqueurs. Le vase ou récipient qui doit contenir les matières animales est en fonte ou autre mé- tal, et assez fort pour résister à la pression; ses dimensions dépendent de la quantité de viandes qu'on veut saler en une seule fois, Les pièces de viandes qu’il s’agit de prépa- rer sont placées ou rangées dans ce réci- pient, mais sans le remplir complétement, et on s'oppose à ce que les pièces viennent flotter sur la saumure par un faux fond percé de trous qu’on place et assujettit des- sus. Le couvercle en est impénétrable à Pair, soit par le moyen des boîtes à étoupes, soit par d’autres procédés connus; on le place sur le vase, ou on l’assujettit par des vis ou par tout autre moyen. Le tuyau. d’épuise- ment de l’air débouche au sommet ou très près du couvercle du récipient, afin d'éviter que la saumure passe dans la pompe à air, 381 On obtient ensuiteavec celle-ci nn vide aussi parfait qu'on peut l'espérer dans la prati- que, vide dont le degré est indiqué par un manomètre à merçure adaité à l'appareil. Lorsqu'on a ainsi fait le vide dans le vase, on introduit la saumure par un autre tuyau pourvu d’un robinet et qu’on puise dans un tonneau ou autre vase qui en et plein. On neremplit pas d’abord en entier le récipient avec la satmure; on n’en laisse arriver que la quantité nécessaire pour l’em- plir à moitié, puis on fait de nouveau jouer la pompe à air ; cela fait, on livre de noù- veau l'accès à cette saumure jusqu'à ce qu'elle reconvre entiérement fes viandes renfermées dans le récipient. À ce moment ou fait encore jouer la ponipe pour enlever jusqu'anx. moindres particules d’air qui pourraient encore être lozées dans les chairs. En cet élat, on peut remplir entrè- rement le récipient et faire agir une petite pompe foulante semblable à celles dont an se sert dans les pompes hydrauliques, jus- qu'à ce qu'une soupape de sûreté, chargée de 7 à 10 kilog. par centimètre carré, indi- que par son soulèvement que cette même pression exi-te à l’intérieur; cette pression facilite la pénétration de la sanmure dans toutes les parties de la masse de la viande. L'appareil est alors abandonné pendant un temps qui peut varier de quinze minu- tes à une heure suivant le volume des mor- ceaux de viande ; au bout de ce temps, on enlève le couvercle, on retire les viandes, et l'opération est terminée. On peut aussi, avec la pompe foulante seule, saler les viandes avec ces appareils, mais j'ai remarqué qu'à l’aide du vide.le procédé est. reudu plus certain et plus prompt, (Technolosiste,) SCIENCES HISTORIQUES. SOCIÉTÉ ROVALI D'ARCUÉOLOGIE DE COPENHAGUE, La Société royale d'archéologie septen- trionale de Copenhague, vient de tenir sa séance publique annuelle, que S. A. Je prince royal, président honoraire de la compagoie, à bien voulu présider en per- sonne. Ce que cette séance à offert de plus in- téressant, c'est la présentation de l’expli- cation de divers monuments récemment découverts en Amérique, et qui semblent corroborer l'opinion que cette partie du monde a été connue des Européens long- temps avant les voyages de Christophe Go. lomb. Ces monument; sont : 1. Une pierre en forme de dalie, portant une inscription composée de vingt-quatre caractères rhuniques, et qui a été décou- verte dans la vallée de l'Ohio par M. Na- thaniel Schoolseraft, agent du gouverne- ment des Etats-Unis , à Machilimakivac, ile dans le lac Huron. 2. Une paire de pincettesen argent mas- sif , trouvée dans province de Bahia (Bré- sil), par M. Kroyer, naturaliste danois, ins- trument exactement pareil à ceux du même genre, en bronze, qu’on rencontre si sou- vent dans les collines tumulaires des pays scandinaves. 3 Des flèches à bout cordiforme, en cristal de roche, et des scies faites avee des dents de requin et des fragments de cail- loux, découvertes dans la Californie, et qui ressemblent sous tous les rapports à celles dont se servaient les anciens Groëntamdais. , | 382 4, Trois vases péruviens fort anciens, et dont la forme et, les ornements semblent calques sur SEUX des vases étrusques. M,le PASteUr, Pontoppidan, qui a été au- moner de ES fre égate royale /a Bellone pen- dant le dernier voyage autour du monde dé ce bâtiment , a annoncé que, sur sa de- mande, appuyée par l” archevêque de Bahia, don Rodrigue, le gouvernement du Bré- sù venat de prendre des mesures pour faire explorer le terrain où l’on a trouvé tant de ruines qui semblent annoncer qu’il y aurait existé anciennement une colonie scandinave. Ce terrain est situé dans la partie méridionale dela province de Bahia, sar la rive gauche du Braço-do-Cinçora, au midi de la Sierra-do-Cinçora. La société a aussi reçu la nouvelle de la découverte des fondements d'une église dans le Groënland, de laquelle on n’a eu jusqu’ ici aucune on j # Q 6h ARCHÉOLOGIE. {1 “ ZHSVINTQ Gditoÿ de Gxidrac. arrondissement ds Seétes; (Cherente-Tnf.) Commune DE Rioux : Peut:ëfre dé riote, riotare, batailler. Le pape Gélase IT, par ga bulle de 1119, confirma l'abbaye de Noaillé, du Poitou, dans la possession d’une foule d’ églises parmi lesquelles on voit figu- rer celle de Rioux. L'ancien château, souvent restauré, avait de profondes douves et un pont-levis, Il est saus caractère aujourd’hui. L'église de Rioux, sous le vocable de Notre-Dañié!, est un vaisseatt fortrémar- quable, et'parson étendié, et'par sa belle conservation” C’est encore üne des églises les plus curieuses de notre département, bien que restaurée À plusieurs époques, Bâtie à la fin du onzième siècle, Notre- Dame de Rioux étale les broderies byzan- tines qu'on a prodiguées sur sa façade ou sur son abside, et les coupes de pierres en feuilles de fougères ou en écailles de pois- sons. La façade n’a qu’un vaste portail roman à voussures en volute couverte de dents de sgie et de moulures. Deux énormes arcs- boutants, placés dans le quinzième siècle, soutiennent ses angles. Une arcature de petites fenêtres simulées, étroites et à co- lonnettes, marquent la deuxième assise. REVUE 383 Dans la fenêtre centrale du milieu est un mélaillon oblons avec une figure de la Vierge. Un évasement de la base du cloe- cher © placé, dans. le treizième siècle, :sur, cette façade, est percé d’un œil de, bœuf garni de dents sur ses bords, et qui se trouve ouvert au milieu d’unesurface dont les pierres sont placées en échiquier. Deux fenêtres à lancettes, du treizième siècle, donnent de la lumière au clocher qui est carré. Les transepts ont été restaurés. L’ab:ide est poligonale. Chaque angle ap- puie sur des colonnes grîles, formant quatre assises et qui s'élèvent aïusi les unes au-dessus des autres jusqu’à l'entäblement. Une plate bande coupe au-milieu. le socle. de l’abside, construit en pieuresidisposées. en feuilles de fougères ou: imbriquées en écailles de poissons. Trois fenêtres ouvertes à l'extrémité sont petites relativement au développement de leur large cintre ro- man, et à la profonde voussure qui en ré- sulte et que deux grêles colonnes suppor- tent aux angles. Des dentelures, des tores, des câbles et des rinceaux décorent à pro- fusion ces belles fenêtres. Enfin une arca- ture romane également surchargée de re- liefs, contourne le haut de cette gracieuse partie de l'église de Rioux. Un entablement soutenu par des modillons surchargés'de figures, termine le tout. Proche l'église s'élève, sur un socle arrondi de quatre marches, une colonne cylindrique, forraée de fûts assemblés et inégaux, assez élevé et que termine non pas une croix mais une sorte de losange en pierre, découpé et bordé, où a di exister une inscription où peut-être les initiales Nr. Ce fanum ou croix pourrait bien être du treizième siècle. 125 200 vmriLESSON. DEL —— STATISTIQUE, Population de la Belgique. Les 86 villes de la Belgique comptent une population de 1,006,117 mes; celle des. 2,429 unes rurales est de 3 111,485 âmes; total pourile pays: au 31 slécemhes 4 BA: 4,147,602, , Pendantl'année 1841, il ya eu, re les villes, 37,222 naissances, ei 1. 06, 438 dans les villages. Le nombre. des:décés a élé de 30,391 dans les villes, -et de. 12,227 dans lés communes rurales. Il .ÿ, a eu. en tout 28,963 mariages et 22. divotees. j 384 Eu Belsique, le nombre des femmes sur+ passe uu pèu celui des hommes. Le nom- bre des veuves est double environ de celui des veufs. Il y a autant d'hommes qui ont, moins de 23 ans que d’autres qui ont dé-, passé cet âge. La population des femmes se que partagée en deux parties égales par l’âge de 25 ans. La Belgique renferme 778, 38 hommes en âge de porter les ar- mes (20 à 50 ans). jf Le Rédacteur en chef : | Be visqune A. DE LAVALETTE, a La Société d'agriculture et de’botanique de Gand vient de décider que. ‘son : deuxième festival quin+ quennal aura lieu au mois de mars 4 844; telle a fait en conséquence-un appel à tous.ceux, qui,: en, Bel. gique-.et, dans les pays voisins, s'occupent de la culture des fleurs, afin de les engager. à prendre part à ce concours dont les prix seront décernés par un jury composé de botanographes et des cultivai teurs fleuristes les plus distingués des diverses par- ties de l'Europe. — Par ordennance du roi rendue sur le rapport de M. le ministre de l'instruction publique, M. le docteur Pouchet, professeur d'histoire naturelle à Rouen, aété nommé chevalier de lordre ua de la Légion-d'Honneur. 2 5 =— . BIBLIOGRAPHIE, LA BOTANIQUE médicale et populaire , ou Des criptiou des plantes utiles au trailement des fièvres continues, simpies, fièvres quartes, nee les dartres, les hémorroïdes , la jaunisse . Ph dropisie, les ere le cancer, Ja colique; cpntehañ l'analyse de la maladie, la description dés lplafes © wules et leurs verlus, la nature du terrain qu les’produit, la saison propice à les récolter, les moyens de des des ! sécher, les proportions dé’ leurs réurmons et, leur emploi, par Mme Garnier, née Sabatier, codselle édition, deux volumes in-18. Prix : 11. .f, chez Le- cap'ain, éditeur, rue Racine, et rue de là Harpe, 82, à Paris. DE L’INDUSTRIE CHEVALINE en France, et des moyens pratiques d’en assurer la prospérité ; par M. le docteur G., Robert. Publié par la Société orientale. FD äc Sirifin Didol, à Paris. DE L'ART PRAMATIQUE au point de vue de la phrénologie : .appréciation de M. Kemble, de Mm:s, Adélaïde et Fanny Kemble, lragédiens an- plais , sur les bustes de M. Dantan jeune; par M. Charles Place. eRiGE 110$ où iibhtitse de Berbr and rue e Saint-André des-Arls, 38. DC SCIENTIFIQUE ET ne mare OÙ TRAVAUX DES Savants et des Manufacturiers de Ia France, de l'Allemagne et de l'Angleterre , ce GB W/HETWN MM SPÉCIALEMENT CONSACRÉ de re MÉRYÉIQUE A LA CHIMIE, A LA PHARMACIE ET A L'INDUSTRIE, >: PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION ae : DU D'OUBSNRYILER, DESCRIPFTON ) 12): 96 L0 D Et PAR LOCALITÉS ET TERRAINS DES :POMKPIERS: FOSSIHES DE FRA ET DES PAYS ENVIRONNANS j Par HARDOUIN MICHBEN, membre de la Société géblos gique Rs France, Accomp agnée des figures lithographiees par Eudovie Michelin, abri icant de produits chimiques et réactifs, Successeur de LÉ -L.Vauquelin, de l'Institut, etc. l Ce Journal parait tous les mois par cahier de {0 à 12 feuiiles (192 pages). Chaque numéro contient la matière de deux numéros des Annales de chimie et de physique, dont ce jonrnal est, pour les travaux des savants étrangers , 16 complément indispensable. — Les pérsônnes qui s’abonnent à la Aervre Pour deux années à la fois ont droit à l'Aistoire de la chimie de F. Hoëfer, for- Man{ deux volumes in-8° de 17 francs. Le prix de l'abonnement à la Aevue scientifique est de 20 fr. par année #oux Paris, et 25 fr. par Ja poste pour les départements. On s'abonne au au de la Revue scientifique, rue Jacob, 30.—Les abonnés pour deux ans vent ajouter 3 fr. à leur mandat, s'ils veulent recevoir l’Æistoire de la pui par Ja poste. En 20 livraisons de une ou deux feuilles de texte et trois planches, + Prix de la livraison : 3 fr. La sixième livraison de cet important ouvrage (feuille 10, planches 16, 17 et 18 vient de paraifre. « Déjà dans l'EcAo nous avons parlé plusieurs fois des ETS ul jg Miche- » lin. Lorsque l'ouvrage sera terminé nous en donnerons S QE es une » analyse complète, » VONE Re k re a. 2N0x 198 Paris. — Ip. de LACOUR et MAISTRASSE [EE ? rue Saint-Hyacinihe-S.-Michel, 33, 4 ZSr.,six mois 13 fr. 50, 10° année. Paris. — Dimanche, 5 Mars 1843. DD CE——— Q 17 L'ECHO DU MONDE SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. LL ECHO DU MONDE SAVANT parait le JEUDI etle DIMANCHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de 1,200 pages chacun. On s’ahonne : PARIS, rue des | PETITS-AUGUSTINS, 21, et dans les départements chez les prineipaux libraires, et dans les bureaux de la Poste et des Messageries- Prix du journal: PARiS pour un an trois mois 7.fr..—, DÉPARTEMENTS 30 fr., °6 fr., 8 fr. 50. Al'ÉTRANGER 5 fr. en sus pour Iles pays payant port double, — Les souscripteurs peuvent recevoir pour CINQ fr. par : an et par. peneil PÉCHO DE LA LITTÉRATURE ET DES BEAUX-ARTS et les MORCEAUX CHOISIS du mois (qui coûtent chacun 410 fr. pris séparément ) et qui forment avec PÉCho du monde savant la revue encyclopédique la plus complète des Deux Mondes. — Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé (franco) à M. le vicomte pt DE SLAVALETTE, rédacteur en chef, et ce qui concerne l'administration à M. C.-B. FRAYSSE, gérant. SOMMAIRE. La ACADEMIE DES SCIEN- Mésaor des os. Arésulte des travaux du sa- CES: Séauce du 27 février. 1841. — SUIEN- CES PHYSIQUES. ASTRONOMIE. De la cons. titution physique du soleil; Arago. CHIMIE | INORGANIQUE. Réherehes sur fée poids ato- | niques dé l'hydrogène et du calcium; Erdmann et Marchand. — SCIENCES NATURELLES. ‘PHYXSIOLOGIE ANIMALE. Sur une ‘altération verninense d'un chier, détermince par un grand nombre d’hematozoaire du genre filaire: Gruby et Delfond. THERAPFUTIQUE. De la flamme à petites dimensions employée contre les douleurs, la d bilité, la torpeur; L. Gondret. MEDECINE | : LEGALE. Sur Pinfanticide. — SCIENCES AP- PLIQUÉES. MACHINES À VAPEUR, 4° ariicle; Cälla. — AGRICULTURE, HORTICULTURE. Observations sur la théorie de V&i-Mons > Loise- leur=Deslongchamps. — SCIENCES :HISTO- RIQUES. AGADEMIE DES! SCIENCES MO- RALES ET POLITIQUES. Séance du 25 février. GEOGRAPHIE. Notice sur le .Yucathan dejuis les écrivains espagnolss — FAITS DIVERS. — BIBLIOGRAPIISE. ACADÉMIE DES SCIENCES. - Séance du 27 février 1843. -M.-Réguault a ouvert la séance par une communication impoitante. Ce june et savant physicien a fait connaître à l'Aca- démie une nouvelle espèce de pile à effet constant, due à M. Bunzen , où l'élément cuivre est remplacé par du charbon. Les effets de cette pile sont vraiment pro- digieux, car 40 élémeñts'suffisent pour dé- composer l’eau avec umésviteise à laquelle vous ne sommes pas babitaés#L eau distil- lée elle-même, si difficile à déc“mposer à l’aide des piles oi dihar es, voitses deuxélé- mentsse séparer facitement sion la soumet à l’action de cette nouvelle puissanée "La combustion du ‘charbon daus l'oxyeènt se produit à l’aide de cet instrumentaveciuñe grande facilité et la lumière est: des’ ne intenses. Le charbon qui, daus cette pile ; rém- placeile cuivre, n’est pas du charbon or- dingieu à Il est formé: de: la manière sui- Faute on fait unélauge pulvér ülent de c ÊRE on de houille grasse et de coke ; l’on réduit le tout en te qu'on calcive ; puis on tourne la mat tRe ct Où lui impri- me la forme qu’on désire: eeseylindres ob- tenus, on les plonge dans une dissolution d'eau sucrée très concentrée et on les cal- cine de nouveau. Ils acquièrent alors une dureté considérable et sout propres à être employés. Cette pile, outre sa grande in- tensité, possède plusieurs autres avantages qui ne tarderont pas à la faire adopter par tout, L'un des principaux, c'est que le zinc n'est presque pas détruit par l’exercice de ia pile. Or, l’on sait combien cet élément s’altère vite dans les piles ordinaires. M. Gerdy a lu à l’Académie un mémoire Sur les symptômes et La marche de l’inflam- vant. professeur de clinique chirurgicale que malgréles grandes différences que lor- ganisation des os présente au premier abord lorsqu on la compare avec celle des parties molles, comme ia vaseularisation y est ana- logue, cette vascularisation commune ef- face et affaiblit considérablement ces diffé- rences, Par suite de l’abondance de leurs vaisseaux , les os s’enflamment très facile- ment et beaucoup plus fréquemment qu’on ue. le croit. L:s vaisseaux y prennent ; comme dans les parties molles, un déve loppement extraordinaire, D’ Fe able ruisseaux de sang, qui pénètrent leur sub- stance:; comme celle d'une éponge, y por- tent avec.la vice, ainsi que dans les parties molles, le principal élémentde l'inflanma- tion. Le gonflement des os est la suite de leur inilammation , comme ia tuméfaction des parties molles est l'effet de leur phleg- masie. Ils souffrent encore de même que les parties molles ; mais, bicn qu'ils souf- frent des douleursmorbides ou spontanées, ils manquent-de sensibilité physique. Comme les parties molles enflamimées, ils sécrètent des fluides erganisables sons le périoste, dans leurs cavités médullaires ou Giploïquesetdans lcur trame intérieure. Ils peuvents'ulcérer, suppureret être par- tiellemrént frappés de mortparuneinflam- mation ciréonférentielleulcérative, Comme les parties moiles enflammées; li iischusent des symptônres: d'hypérémie et: d’inflame mation ‘dans dlesiparties voisines; ls provo- quent des symipathies pénibles, douloureu- ses ou gravés dans les autres organes et dans l’énsenrblétdes fonctions. Mais si lcur inflamimatiofitéuit y eamme dans les parties molles ; une arctie aigue cu chronique, elle en diffère par sa persistance indé finie et latente, parrses assbupiséenrunts proon- vés qui en: imposer por des: gu érisons réelles et par se8réveils tardifs ét inatten- dus. Il'en résuliéque, lors même que les os sont tellement guéris, on peut conser- ver des doute; légitimes sur la solidité et sur la consistance de leur guérison. Ainsi comparées sous tous les points de vue, sous les rapports divers de la vascularisation, des altérations matérielles, des symptômes iocaux, des symptômes dé voisinage, des symptômes généraux, de Ja marche, des terminaisons et même des'causes, l’inflam- mation des os et l'inflamimation des parties molles offrent à l'attention‘de l'observateur de frapppantes analogies? mais elles pré- sentent aussi de notables différences. Les principales se re emarquent dans la persi- saance et la j'erpétuité des altérations ma- térielles, de la vascularisation morbide des os ; daps l’exteusion et la dispersion de ces altérations sur plusieurs où sur tous les points d'un os primitivement malade sur un seul; dans le gonflement qui se mani- feste seulement dans certaines circonstan- ces ; dans le contraste de douleurs mor- bides parfois très vives dans un os qui est en même temps profondém-nt insensible aux opérations les plus cruelles en appa- rence; daus la marche intermittente de l’iflammation des os avec exacerbations irrégnlhères reparaissant à plusieurs mois ;: plusieurs années et même à un grand nom- bre d’annéés de distance les unes des autres. M. Amussat a envoyé à l’Académne des Recherches expérimentales sur la forination des Ancorysmes traumatiques. Ce travail peut se résumer dans les conclusions sui- vaDtes : 19 La formation de ces anévrysmes n’a vait pas été suffisaiment observée. Non seulement on ne les avait pas autant étudiés que les anévrysmes vrais, Mais encore on n'avait pas profité de la possibilité de les produire À volonté sur les animaux vivants pour les étudier avec plus de facilité ; 20 On doit rayer de la nomeëñclature des anévrysmes. ceux qu'on.appelle faux, pri- milifs où diffus, parce que ce ne sont pas des auévi'ysmes, mais bien de simples épan- chements survenus immédiatement après la blessure d’une artère : il n’y a AE _ me ue los SRE e, Ja poche est IE mée ; D abticns que anévrysmes one £ c’est-à-dire artériels peineux ou par ge x fusion. M. Amussat n’a pas obtenu un s anévrysme artériel simple, c’est-à-dire unë poche surajoutée à la blessure d’une artère, peut-être parce qu'il n’a pas conservé les animaux assez longtemps, 40 M. Amussat à constaté plusieurs va= rictés de l’anévrysme artériel veineux ou par trans[usion. A. Le latéral simple, qui est établi par un trou de communication entre une ar- tèrce et une veine accolées ; B. Le latéral avec poche anévrysmnale : La communication étant établie par le sac en- tre l'artère et la veine; C. L'anévrysme double , c’est-à-dire, qu’une artère ayant été lranspercée , il s’é- tablitune poche anévirysmatique d’un côté ct de lPautre, une communication RUE l’aitère et la veine ; D. Le «direct : ie aitère etrune veine ayantélé divisées; st : L.cÆEnofin, l'auérr ysme direct en eue de- Sac: une poche anévrysmale s'étant for- mée à l'extrémité du bout cardiaque d'une artère et d’une veine entièrement divisés. 59 Les anévrysmes traumatiques sur l’homme doivent êlre étudiés avec beau- coup de soin afin de comparer les résultats que fournit l'esjèce humaine avec ceux obtenus sur les animaux vivants; 6° Enfin, les conséquences pratiques re- latives à l'opération de lanévrysme sont 388 les mêmes que celles qui ont été parfaite- ment déduites par M. Breschet dans son mémoire sur les anévrysmes par transfu» sion, observés dans l'espèce humaine. MM. Danger et Flaudin ent présenté à l'Académie une addition à leur mémoire du 13 février, Le mouton qui à survécu à la prise de 16 gram. d'acide arsénieux a été tué le trente-huitième jour de l’empoison- nement. Sa chair ne contenait pas d’arse- nic ; six personnes en ont mangé, mônre pendant assez longtemps, etaucune d'elles da été incommodée. Un chien a mangé les viscères des trois moutons empoisonnés par l’acide arsénieux et il n’a pas succombé. Au bout de six jours il a cessé de rendre de l’arsenic dans ses urines. Sacrifié le neuvième jour, on n’a constaté à l’autopsie que son extrême Maigreur. Ses organes internes étaient sains, et, par l'analyse chimique, on n°y a découvert aucune trace d’arseuic. Cet ani- mal s’est done débarrassé du poison ab- sorbé beaucoup plus vite que le mouton. Ce fait S’explique par les donuées de l’ana- tomie comparée. ee Un nouvel héliostat, remarquable par sa simplicité et par sa manœuvre facile, a été présenté à l’Académie par M. Silber- mann aîné, préparateur au Conservatoire des arts et métiers et à la Faculté des scien- ces. Cet instrument . si bien construit par M. Soleil, remplacera avantageusement l’héliostat de M. Gambet. Du reste, M. Sil- bermann a résolu, dans la construction de cet appareil, une question importante, c'est celle de la modicité du prix. L'Académie a reçu une note de M. Faul- toy sur un bateau à vapeur à roues à au- bes horizontales ét noyées. Les roues de ce bateau sont placées dans Ja cale et renfermées dans deux tambours - circulaires, séparés l’un de lPautre et pre- nant le plus exactement possible la forme de ces roues, en leur laissant toutefois leur iiberlé d’action; leur partie moyenne est pleine. Les avantages de ce bateau sur ceux ac- tuellement employés sont les suivants : 49 Les voues à aulies motrices, étant au dessous de la flottaison , sont à l'abri du canon ; 5 20 Les flancs et le pont du bateau sont libres, et par conséquent peuvent avoir une suite non interrompue de sabords ; 30 Dans le roulis le plus fort, les roues motrices travaillent aussi utilement que lorsque le bateau a la position verticale ; ainsi, l'effet des roues et des voiles peut être simultané ; 4° Les aubes ne présentent jamais qu'une partie tranchante à la lame et sont ainsi à l'abri des coups de vent. M. Bravais a présenté à l'Académie un long mémoire sur le mouvemeut propre du système solaire dans l’espace. Nous re- viendrous bicntôtsar cet important travail. À cinq heures l'Académie se forme en comité secret pour discuter la présentation des candidats dans la section de géométrie. SCIENCES PHYSIQUES. ASTRONOMIE. De la constitution physique du Soleil; par M. F. Arago. (Extrait.) (Premier art:cle.) Les anciens ne nous ont rien laissé de plausible, ni même de raisonnable à ce 389 sujet. Toutes leurs disputes paraissent avoir roulé sur cette question : « Le solcikestsil un feu pur, où un feu grossier; nn feu qni se maintienne de lui-même, ou un feu ayaut besoin d'aliment; un feu éternel ou un feu susceptible de s’éteindre ? » Anaximandre,né à Millet, 610 ans avant J.-C., disciple de Thalès et un des chefs de la secteionienne, aurait soutenu, s'il fal- lait s'en rapporter aveuglément à Plutar- que, que le soleil était « un chariot rem- pli d'un feu très vif » qui s’'échappait par ‘une ouverture circule. Mais Diogène Laërce se contente d'attribuer à Anaxi- mandre l'opinion que le soleil est un feu pur. Anaxagore, né 900 ans avant J.-C., re- gardüit le soleil, encore d’après Plutarque et Diogène Laërce, comme « une pierre er- flammée, comme un fer chaud. » Cette as- similation du feu solaire aux feux terrestres était, dans les temps reculés, une idée ex- traordinaire. Xénophon, en effet, crut pou- voir la tourner en dérision. Archelaüs, le dernier philosophe de la secte ionienne, disait du soleil : « Gest une étoile; seuletnent cette étoile surpasse en grandeur toules les autres.» La conjecture était très belle; mais puisqu’on ignorait le mode d’incandescence des étoiles, la ques- tion relative au soleil resta stationnaire. Zénon, le fondateur de la secte stoïque , composait le suleil d’un feu pur plus grand que la terre. On prête à Epicure, au philosophe qui rendit si célèbre le système des atomes, l’opinion que le soleil S'allumait le matin et s'éteignait le soir dans les eaux de l'Océan. Selon Plutarque, les idées d'Epicure au- raient (té un peu moins étranges. Il aurait fait du soleil « une masse terrestre, percée à jour comme les pierres ponces, et en état d’incandescence. » Mais, pourquoi percée à jour? On ne sait; c’est à s’y perdre vrai- ment. La découverte des lunettes, celle des ta- ches qui en fut la conséquence, vont main- tevant nous conduire, continue M. Araco, à des choses plus substantielles. Après avoir remarqué combien lestaches solaires changent rapidement de figures, Galilée fut naturellement conduit à sup- poser qu'il existe autour du soleil un fluide subtil, élastique. Les taches , à raison de leur imparfaite obscurité, furent assimilées à nos nuages. « Si la terre, dit l'illustre philosophe, était lumineuse par elle-même, et qu'on l’examinit de loin , elle offrirait les mêmes apparences que le soleil. Suivant que telle ou telle région se trouverait der- rière un nuage, On apercevrait des taches, tantôt dans une portion du disque appa- rent, tantôt dans une portion différente ; la plus ou moins grande opacité du nuage amènerait un affaiblissement plusou moins grand de la lumière terrestre. À certaines époques il y aurait peu de taches ; ensuite on pourrait en voir beaucoup; ici elles s’étendraient, ailleurs elles se rétréciraient; ces taches parliciperaient au mouvement de rotation -de la lerre, en supposant que notre globe ne fût pas fixe; et comme elles auraient une profondeur très petite com- parativement à leur largeur, dès qu'eiles s’approcheraient des limites, leur diamètre s'amoindrirait notablement. » Scheiner entourait le soleil s d'un océan de feu, » ayant ses mouvements tumul- tueux, ses abimes, ses écueils, ses brisants. Hévélius ÿ ajoutait « une atmosphère » su- jette à des générations , à des corruptions 390 semblables à celles que l'atmosphère ter- restre nous offre. . Huygens nevoyaitque déux suppositions, possibles touchant la näture de la pætion « | incandescentedutsoleil;it ne devait y avoir, d'après lui, d'incertitude que sur la ques- tion de savoir « si l’astre est solide ou li- quide. » Ov, il se montrait très disposé à . admettre « que le soleil est.lijuide, ». Suivant La Hire, le soleil est. «une masse fluide dans laquelle nagent des corps ob- * settrs.!» Ordinairement ces eorps sont en- titrement plongés; quelquefois is viennent | à Ja surface ; le fluide extérieur, en re- tournant autour du centre de l’astre, les : entraîne avec lui. En rendant: compte de cette-cxplication, Fontenelle échappait aux énfovncements et . surgissements successifs, à ces mouvements mystérieux des corps vbscurs, à l’aide d’une remarque.qne nous retrouverons bientôt sous un autre nom. Au lieu de corps flots tants, Fontenèlle prenait un noyau solide et noir adhérent au globe : « Ce sera la même chose, ajoutaitil, si l'on veut que ce liquide ait uu mouvement par lequel tan- tôt il couvre entièrement la grande masse solide, tantôt il la laisse plus ou moins dé- couverte. » Voici une explication, dit M. Arago, que je me garderais bien de rappeler, si Gas- coigne , son auteur, n'était pas un astro- nome de grande réputation. Gascoigne sup- pose qu'il y a, au tour du soleil, « un grand nombre de corps presque diaphanes, » qui circulent dans des cercles de diamètres dif- férents, mais dont aucun ne s'éloigne ce- pendant de la surface solaire de plus du dixième du rayon de l’astre. Les vitesses de ces divers corps doivent être inégales et d'autant plus grandes que leurs sorbitres ont de moindres dimensions. De tels corps sont alors fort souvent en conjonction, et c’est la conjonction qui fait apparaître une unetache ; un seul corps n’affaiblit pas suf- fisamment la lunuère pour que l'œil puisse rien voir desombre sur le soleil, tandis que deux, que trois, ou qu’un plus grand nom- bre de ces carps superposés doivent pro- : duire toutes les nuances d’obscurité que les taches solaires ont offertes aux observa- teurs. Crabtrée, qui a combattu cette ri= dicule opinion dans une lettre adressée à Gascoigne lui-même, fait remarquer que; daos cette hypothèse, les taches change- raieut continuellement de formes ; comme change une volée d'oiseaux, et qu’elles au- raient.les vitesses les plus inégaies. Derham imaginait que les taches solaires sont toujours « les effets de quelques érup- tions volcaniques. » Les fumées, les scories projetées constituaient, suivant lui, la ta= che noire. L'apparition plus tardiverrdes flammes et des laves incandescentes:,:don= pait naissance aux facules ou taches bril- lantes. Mais, fait observer le savant astro- nome auquel nous empruntons ces détails, lé système, au moins, quant à l'explication des facules : est renversé d’un seul mot, car les facules ou taches lumineuses se mon- trent bien souvent avant les taches noires. Au nombre de ceux qui ont regardé les taches comme des cratères de volcans , il faut ranger le célèbre physicien F. Wollas= ton. Une condition, indispensable suivant lui, était que ces cratères devaient se trou ver, à une grande hauteur, sur des som= mités de montagnes. Maupertuis croyaitii vraiment donner une théorie satisfaisante des taches solaires, en disant à peu près comme La Hire : « Ce LL bnt des corps qui nagent dans un fluide »mcandescent), qui en paraissent les écu- nes , ou qui s’y consument » A, Arago “mande alors d'où viennent ées corps..el onrquoi ils sont entourés de pénombres ? omment il se fait qu'il existe des rapports e position entre eux et les facule. ? et s'é- ronne, avec raison, que Maupeituis n’ait has prévu une seule de ces ob;ections,. Développant lapensée deFontenelle, que ljeusavons rapportée plus hant, De Lalande idmit que « la matière luminease dont le roleil est entouré, éprouve ‘un {lux et un ceflux, » qui alternativement recouvre où paie émerger d'énormes pointes de ro- ‘hers. Dans cette hypothèse , il serait ex- irêémement difficile de seendre compte des rariétés de lumière des pénombres et des hénomènes que présente la division des :aowaux, Maisles systèmes, que nous allons lxatminer maintenant, vont mous fournir Hles' explications beaucoup plus complètes ‘et beaucoup mieux en rapport avec les ob- parnoes | | CHIMIE INORGANIQUE. \Recherches sur les poids atomiques de l’hy- | drogène et du calcium; par MM. O.-L. - Erdmann et R.-F. Marchand. | Chaque jour l’histoire des équivalents } chimiques prend un nouvel intérêt et oc- | cupe une plus large place dans le domaine t des sciences physiques. Les belles analyses de M. Dumas ont déjà apporté d’heureuses | modifications dans cette partie de la chi- mie. Cette année, M. Pelouse l'a traitée, | dans ses leçons, avee tout le développement |qu'elle mérite, et quoique le sayant pro- fesseur du «collége de France n'entre pas toujours dans les idées de la Sorbonne, on ‘ue peut mécounaître le talent qu’il a dé- | xeloppé en exposant à ses auditeurs les longues théories, les:curieuses expériences | qui servent de base aux équivalents chi- miques. De cette lutte des intelligences sor- tront des faits nouveaux et quelques obser- yatioens non coordonnées eucore viendront se réunir et formeront :uw ensemble im- posant. C’est dans le but de hàter ce pro- grès quenous publions aujourd hui l'extrait d’un travail inséré dans la Revue scienti- fique et ayant pour ‘objet la détermination | des-équivalents de l'hydrogène et du cal- | cium. Ce travail dû à deux Allemands ne manque pas d'interêt, et la précision:avec laquelle il est fait prouve beaucoup en fa- reur de l'exactitude des résultats. Hydrogène.—Nous avons cherché à dé- terminer la composition de l'eau par le pro- cédéemployé naguère par M. Berzélius, et | useduantité pésée d’oxide de cuivre dans | 1] | | | | récémment par M. Dumas, en calcinant | | | | | | | un courant de gaz hydrogène et en pesant l'eau produite. Le poids de celle-ci, com- paré avec la perte éprouvéé par l’oxide de cuivre, donne la quantité de l'hydrogène contenu dans l’eau. L'hydrogène fut dégagé par un mélange de zine, d'acide sulfurique et d’eau. Le zinc provenait de la fabrique de Schæœnebeck, et ne renfermait qu'un peu de plomb et d'étain, avec de très faibles traces de char- Lon et de fer: il était exempt d’arsenic et soufre. L’acide sulfurique ne renfermait que des traces de fer; l’eau fut préaltable- ment bouillie avant d'être versée dans le ballon. Le vase de Gégagement Ctait un ballon en verre, muni de tube de sûreté et de tube de conduite. 0e 392 Le gaz traversa d'abord uvre série de fla- cons de Woulf, dont le premier renfermait une solution de potasse concentrée, le se- cond une so ution de perchlorure de mer- cure, Île troisième de Pacide sulfurique concentré; de cette manière il se dépouil- lait d'hydrogène sulfuré ou arsénié, ainsi que de la plus grande partie de la vapeur aqueuse. Ea sortant du troisième flacon, le gaz se rendit dans un large tube rempli de chlo- rure de calcium, et de là dans un tube métallique à trois branches, muni d’un ro- binet, iei que nous l’'employons daus les dé- terminations d'azote. (Journal f, prait. Chem, x1v, 214.) La branche fxée latéralementétait adap- tée au moyen d’un ajutage en caoutchouc à un tube long de 30 pouces, et plongeait dans du mercure, de facon que le gaz, après la fermeture du robinet, était forcé de traverser le mercure, tandis quil s’é- chappait par le grand tube ouvert lorsque le robinet lui-même était ouvert. Le gaz bien desséché se rendait du grand tube dans un large tube, long de trois pieds, recourbé en U, et rempli de potasse caus- tique, fondue et concassée; nous nous sommes assurés directement, au moyen de fragments de chlorure de calcium pesés, que Île gaz sortait parfaitement desséché lors même que le courant était un peu ra- pide. Du tube à potasse le gaz arrivait dans l'appareil destiné à la réduction de l’oxide de cuivre. Celui-ci était logé dans ées tubes longs de 3 172 pieds, et larges de 1 à 1 172 pouce, qui du côté de l'appareil à hydrogène étaient rétrécis de manière à permettre d’y introduire l'oxide, tandis que l’autre bout était effilé en une pointe recourbée en col de cygne, pour laisser échapper l’eau. Les tubes à réduction furent d’abord desséchés an moyen de la pompe, remplis d’air et pesés à une température définie. L'oxide de cuivre employé provenait soit de la calcination du nitcate, soit de cuivre grillé tel que le fouruit lecommerce, renfermant un peu de protoxside et d’une densité de 6,04. Pour remplir le tube, on enfonça d’abord dans l'extrémité munie de la pointe, un écheveau de tournure de cuivre, afin d'em- pêcher que Poxide ne glissàt dans le col, puis on y mit l’oxide en le tassant assez pour permettre au gaz de circuler libre- ment. Le tube rempli fut ensuite couché dans un autre tube de clinquant très fort et garni intérieurement de magnésie, de manière à empêcher tout contact du verre avec la cendre et la braise; on adapta à une de ses extrémités un long tube rempli de fragments de potasse et on le chauffa au rouge faible, tandis qu’on faisait passer de l'air par l’autre bout au moyen d’une pompe à main. Quelquefois on déterminait ce courant d'air au moyen d’un gazomètre. Le tube bien calciné et refroidi dans le cou- rant d'air sec fut pesé ensuite à la même température que le tube vidé, afin d’avoir ainsi la quantité de l’oxide qu'il conte- nait. On adapta au col du tube pesé et recou- ché daus le clinquant placé dans le four- neau, l'appareil destiné à recueillir Peau. Cet appareil se composa € d'un ballon à deux cols de verre mince, et pourvu, au moyen d'ajutages de caoutchouc, de deux tubes remplis de chlorure de cacium. Le premier de ces tubes, immédiatement fixé 393 au ballon, était muni d’une boule égale- ment remplie de fragments de chlorure ; l’autre, pesé separément avant.et.après l’ex- périence, ne présentait aucune. différence de poids. Ce second tube était en commu- nication avec un troisième chargé de mor- ceaux de potasse, afin d'empêcher Pin- fluence de l'air extérieur, et celui-ci enfin était fixé à une pompe à main. A l’aide d’un tube horizontal adapté à la partie in- férieure de cette dernière et communiquant avec un autre tube plongeant dans le mer- cure, le gaz pouvait s'échapper lorsque le robinet était ouvert, tandis qu’on pouvait faire le vide dans l’appareil, cnfermant ce robinet ainsi que celui qui était placé der- rière le tube à réduction. Voilà, d'une manière générale, comment notre appareil était monté dans les trois premières expériences; cette construction fut légérement modifiée dans les autres. Ainsi, pour év ter l'influence fâcheuse de la petite quantité d’oxigène qui aurait pu être dissoute dans l'acide sulfurique versé successivement dansle ballon à dégagement, nous adaptâmes, dans les cinq dernières expériences, entre les flacons de Woulf'et le tube à chlorure de calcium, un tube rem- pli de cuivre bien äivisé, que l’on mainte- pait au rouge pendant toute la durée de l'opération. Cette précaution parait avoir été favorable à l’exactitude des dernières expériences. Ensuite, dans quelques cas, on fit le vide dans les tubes remplis d'oxide de cuivre, et on les pesa ainsi, après les avoirmunis d’un pelit robinet fixé à l’un des bouts et les avoir scellés à la lampe à l’alçool. Une pesée semblable fut faite après la réduction. Dans les quatre premières expériences, où cette précaution n'avait pas élé prise, nous avons dit faire une légère correction, relative- ment à la condensation inégale qu'éprouve l'air atmosphtrique dans l’oxide de cuivre et dans le. cuivre métailique très divisé. Voici les faits sur lesquels on s’est basé dans ces corr. ctions: - Uu tube d’une capacité connue fut rem- pli de cuivre grillé ou de metal obtenu par la réduction de celui-ci; après l'avoir pesé, on en déduisit, à l'aide de la densité - de l’oxide (6,10)ou de celle du métal (8,94), le volume de l'air contenu encore dans le tube; puis l'on fit passer, pendant 12 ou 15 heures, un courant d’acide carbonique chimiquement pur, et l’on recueillit le gaz dans de la potasse préalablement bouillie et placée sur du mercure également bouilli, de sorte que la potasse absorba l'acide car- boniqne, tandis que l'air expulsé restait sans se dissoudre. La moyenne de trois expériences, non entièrement concordantes, il estvrai, donna pour 100 pr. d oxide(cuivre grillé),5,5c.e., pour 100 gr, de cuivre réduit, 16,0 c. ce, d'air condensé. On a régligé dans ces expé- riences d'observer le thermomètre et le baromètre, les résultats n'étant pour cela pas assez rigoureux. Toutefois nous avons cru devoir les employer pour notre cor- rection, plutôt que de la négliger entière- ment. Dans ces expériences, l’air était main- tenu à l’état sec, au muyen de chaux caus- tique et de carbonate de potasse calciné, disposé dans des capsules. Les pesées se faisaient entre 12 et 15'; avant de les exé- cuter, on maintenait les apparails dans fa cage sèche, jusqn'à ce qu'ils eussent à peu près acquis la température de la balance. Les valeurs obtenues pour l’eau, l'oxide 394 de cuivre et le cuivre réduit, furent corri- gées sur la pesée dans le vide, lorsque celle-ci n'avait pas été faite sur des tubes préalablement vidés d'air, Après avoir décrit les appareils, nous n'avons besoin que d’ajouter encore les ex- plications suivantes : Lersque le ballon destiné an dégagement de lhydrogène eut été entièrement rempli d’eau bouillie et que le zinc y eut été intro: duit, ainsi qu’un peu d’acide, on y placa un bouchon qu'on luta de telle manière qu’une partie du liquide était obligée de s'échapper par le tube de sûreté; puis on mit ce ballon en communication avec les autres appareils et l’on fit passer de l’hy- drogène pendant quelqnes heures pour en chasser tout l'air atmosphérique. Pour y arriver encore plus sûrement, on ferma de temps à autre le robinet placé entre le tube de dégagement et le tuhe à réduction, et l’on pompa l'air. L'appareil ayant été en- tièrement rempli d'hydrogène, on entoura le tube à réduction decharbonincandescent et on le chauffa jusqu’au rouge faible, de manière à déterminer la formation de l’eau. On n’éleva pas trop la température, pas même versla fin dela réduction, afin de ne pas mettre les tubes en péril et de les em- pêcher de se ramollir et d’adhérer. Dès que l'opération cessa, ce qui s’effectuait dans nos plus grandes expériences déjà au bout de cinq ou six heures, on éloigna ies char- bons, et on laissa refroidir l'appareil en y faissant constamment passer de l’hydro- gène. [’appareil étant refroidi, on en sépara le ballon à dégagement, et l'on y fit passer doucement de l'air atmosphérique au moyen de la pompe adaptée à l’autre bout; on ferma le robinet, on fit le vide dans l’ap- pareil, on remplit de nouveau avec de l'air sec, et l'on continua ainsi alternativement jusqu’à ce que tout l’hydrogène fàt expulsé. Enfin on scella la pointe du tube à réduc- tion, et on procéda aux pesées en observant les précautions indiquées. Ce qui prouve que notre gaz hydrogène était bien pur, c'est que les réactifs placés dans les tubes laveurs n’éprouvaient aucune altération sensible, notamment la solution de perchlorure de mercure. Malgré cela, le gaz, tel qu'il se développait du mélange, possédait une légère odeur; mais il était parfaitement inodore au sortir des appa- reils. Enfin, pour plus de précaution en- core, nous avons examiné avec soin l'eau employée : elle était parfaitement pure, surtout exempte d'acide carbonique, de sorte que l'eau de baryte ne la troubla au- cunement. Nous avons fait huit expériences, dans lesquelles nous avons obtenu environ 500 gr. d’eau. La moyenne arithmétique de ces huit expériences donne pour : L’équivalent de l'hydrogène 12 520 _— de l'eau 412,520 Mais si l’on range ces expériences en deax séries, comprenant, l'une les 4 pre- mières, et l’autre les 4 dernières expé- riences où les pesées de l’oxide et du cuivre réduit ont été faites dans le vide, et qui, en général ont été exécutées d’après une méthode un peu modifiée, on obtient : Pour la première moyenne 12,548 Pour {a deuxième moyenne 12,492 En calculant d’après cela, au moyen de la méthode des plus petits carrés, l’équi- valent le plus probable de l'hydrogène, on obtient, pour la première strie, l'erreur moyenne des observations étant 0,03239 395 (E°), l'errear probable étant 0,02184 (r), avec Pincertitude probable de 0 01664 à 0,02704, et l'erreur probable de la moyenne arithmétique=0,01092, le nombre 112,548 “O0 La série 2 donne E*, — 0,00819, r — 0,00476. L'erreur probable de la moyenne arithmétique = 0,00238, avec une incerti- tude probable de 0,0059 à 0,0037. Donc l'éjuivalent de Peau — 112,499 + 0,0024. Si nous faisons centrer dans ces calculs les nombres obtenus par M. Dumas, ils donnent une moyenne arithmétique de 112,515,E° = 0,038,r = 0,02078, avec une incertitude probable de 0,0230 à 0 0186. Donc l'équivalent de Peau — 112,515 + 0,0050. D'après cela, ces équivalents seraient : 112,548 %°0:0109,r— 0:0218 112,492 + 0,0024, r = 0,0048 412,515 + 0,0050, r = 0,0208 L’équivalent le plus probable qui résulte de ces nombres est 112,498, avec une in- certitude probable de + 0,092. Mais si l’on prend directement de tous les nombres obtenus la véritable moyenne arithmétique 4. 112,5485 + 4, 112,4918 + 19. 112,515 4 + 4 + 19. on obtient 112,516 avec une erreur pro- bable de 0,004. En calculant la composi- tion de l’eau d’après le nombre probable 112,498, on obtient le rapport de l’oxygène à l’hydrogène comme 8,00000 : 0,99984, et celui de Fhydrogène à l’oxigène comme 1 : 80012,en centièmes 88,8903: 11,1097. Mais la nature même des expériences peut occa- sionner des erreurs que ne permettent pas de déterminer les quantités d’cau obtenues jusqu'aux limites de l'erreur probable de 0,002; nous whésitons done pas à ad- meltre le rapport simple de 1 : 8 comme le véritable, ‘en attribuant les légères dif- férences aux erreurs cominises dans les expériences. Cela posé, l’équivalent de l'hy- drogène sera 12,5 et son atome 6,25. = — JE — SCIENCES NATURELLES, PHYSIOLOGIE ANIMALE. Note sur une aliératio nvermineuse du sang d'un chien, détermince par un grand nombre d’hematozoaire du genre Filaire: par MM. Gruby et Delafond. « Les physiologistes et les anatomistes ont depuis longtemps constaté la présence de certains entozoaires dans le liquide nour- ricier des animaux à sang froid comme les grenouilles et les poissons, Dans les mam- mifères, on à même trouvé quelquefois des vers dans le sang ; mais ces vers n’y étaient probablement parvenus qu'après avoir per- foré les organes oüils s'étaient développés. 1! est d’une haute importance, pour la phy- siologie, la pathologie et l’histoire naturelle, de démontrer, non seulement l'existence de vers entozoaires dans le sang, mais en- core de prouver leur circulation constante dans ce fluide, chez les animaux qui se rap- prochent del’homme. Or, comme lascience ne possède encore aujourd'hui aucun exem- ple démontrant d'une manière absolue la circulation de vers dans le sang des mam- mifères. On apprendra avec intérêt la dé- couverte que nous avons faite d’entozoaires circulant dans le sang d’un chien d'une vi- goureuse constitution, et dans un état ap- parent de bonne santé. 396 » Ces vers ont un diamètre de 0m",003 à 0w%,005 et une longueur de 0"",25. Le corps est transparent et incolore. L''extré- mité antérieure est obtuse et l'extrémité postérieure ou caudale se termine par un filament très mince. A la partie antérieure, on observe un petit sillon court de 0®",005 de long , qui peut être considéré comme une fissure buccale. » Par tous ses caractères, cette espèce d'hématozoaires se rattache au genre filaire. « Le mouvement de ces animaux est très vif. Leur vie persiste même dix jours après que le sang a été retiré des vaisseaux et dé- posé dans un vase placé dans une tempé- rature de 159 centigrades. En examinant une goutte de sang sous la lentille du mi- croscope, ou voit ces hématozoaires nager par un mouvement ondulatoire entre Îles globules sanguins, se courber et se recour- ber, se tortiller et se détortiller avec beau- coup de vivacité. » Pour nous assurer si ces vers existaient dans le torrent circulatoire, nous avons examiné le sang des artères coccygiennes; des jugulaires externes, descapillaires de la conjonctive, de la muqueuse buccale, de la peau, des muscles , et partout ce liquide nous a offert des entozoaires. » Depuis vingt jours, nous ouvrons quo- tidiennement les capillaires de diverses par- ties de la peau , de la muqueuse buccale, et toujours nous constatons la présence de ces animaux. » Les urines, les matières excrémentielles n’en. contiennent point. » Le diamètre des globules du sang du chien est de 0"",007 à 0,008, celui de la filaire est de 0 :",003 à 0w",005. 11 n'y donc pasle moindre doute que ce ver puisse circuler partout où le sang doit passer. Nous estimons, d’après plusieurs recherches fai- tes pour nous assurer de la quantité de sang existant dans les vaisseaux de chiens de taille moyenne, que le chien dont il s’agit a 1kil.,500 de sang en circu'ation. Or, une goutte de son sang pèse 0kil.,067 et dans cette goutte, on constate ordinairement quatre à cinq filaires. Ce chien aurait done plus de 100,000 de ces vers dans tout son sang. : # Le nombre prodigieux de ces animaux doit d'autant plus étonner, que le chien paraît jouir d’une bonne santé. Cependant nous ferons remarquer que les entozoaires du tube digestif des chiens ; les tœnia, même en très grand nombre, ne déran- gent que rarement les fonctions vitales. » Depuis un an, nous avons examiné le sang de 70 à 80 chiens sans rencontrer la filaire, et, à dater de sa découverte, nous l'avons cherchée, mais en vain, dans le sang de 15 chiens. » TILER APEUTIQUE. De la flamme à petites dimensions employée contre la douleur, la débilité, la torpeur ; par M. Louis Gondret. Dans un de nos derniers numéros nous avons signalé une application récente du calorique au traitement des maladies. 1} nous était difficile alors de porter un ju- gement sur cette découverte, car nous ne la cennaissions que par une courte note, présentée à l'Académie des sciences. Depuis cette époque, son auteur, M. Gondret, a réuni en un petit livre le résultat de ses recherches sur l'application médicale de la flamme à petites dimensious. Nous pouxons donc aujourd'hui nous faire une idée plus k M | fite de ces curieux travaux et quoiqu’une #mmission de l'Académie ait été nommée \ur les examiuer, nous nous permettrons en dire ici quelques mots, car nous sa- ins avec quelle promptitude procèdent les kmmissions académiques. Avant d'étudier l'application d’un corps, * {soin est de se demander : Qu'est-ce que | corps? Qr'est-ce donc que le calorique ? lt-ce untluide élémentaire, different de * {ectricité, ou est-ce une simple modifica- l5n du fluide électrique? Toutes les sa- : ntes recherches de nos physiciens ne sont * {is encore parvenues à résoudre ces pro- > Lndes questions. Îl faut prendre le calo- | “que tel qu'il existe sans trop s'inquiéter »- belles théories qui lui assignent tel ou 1 rang dans la physique ; il faut l'étudier, ymme l’a fait M. Gondret, en étudiant ses ropriétés par rapport à nous. Cependant ppinion qui rapproche le calorique de ectricité pourrait, peut-être, prendre luelques preuves dans les résultats théra- ‘eutiques obtenus par M, Gondret. Ce mé- ecin a vu la flamme, appliquée à petites limensions sur la peau, produire une exci- lition nerveuse et musculaire, analogue, lon nous, aux effets de la pile de Volta. ke simple fait, aperçu par un homme qui liusieurs fois déjà a donné des preuves de lon savoir et de son excellente observation, ist devenu l’origine d’un application thé- lapeutique importante. En effet, la flamme lient d'être employée avec succès par I. Gondret contre des douleurs rhuma- lsmales ou gouteuses, des crampes vio- ‘entes, certaines paralysies, des engourdis- ements, étc., etc. Les résultats de ce avant, se rapprochent donc beaucoup de eux qu'on obtint les premières décou- vertes de Volta. L'on sait que plans tard 11: Mariani guérit complètement plusieurs varalÿsies par des ‘décharges électriques ‘uccessives, très rapides. fl eut soin cepen- lant de graduer peu à peu leur intensité * de prolonger les effets pendant plusieurs ours et quelque fois pendant plusieurs se- maines. Les résultats .ournis par le calo- ‘rique et l'électricité possèdent donc une si- aulitude parfaite. Mais un fait plus curieux encore, c’est uue expérience de M. Goudret, analogue sous mille rapports à celles faites par MM. Magendie, Audral, Roulin et Pouillet, ; |. M. Gondret asjhyxia deux lapins par des chocs imprimés sur l’oceiput, aban- | donna l’un d'eux aux suites de la contu- \sion etil mourut, tandis que Pautre fut |promptement rétabli par la flamme diri- ) gée sur les différents points de la colonne “vertébrale. Or les savants dont nous ve- |nons de citer les noms ont reconnu dans » le cours de leurs recherches que les ani- | maux asphyxiés sont promptement rappe- … lés à la vie dès qu’on les met entre les deux « pôles de la pile ; ils ontmême ranimé des : lapins asphyxiés depuis plus d’une demi- heure. Si l’on continuait à chercher enccre -. des analogies, on en trouverait de bien plus - | nombreuses. . Du reste, la découverte de M. Goudret ne repose pas sur des faits vagueset sans im- «| portance scientifique. Trente observations «| recueillies avec soin ct analysées avec in- telligence viennent témoigner des heureux résultats du traitement par la flamme, ré- sultats confirmés encore par des réflexions sur l'influence thérapeutique de la gravité et de la pression atmosphérique. — Espé- rons que les médecins ne laisseront pas pas- ser ces travaux sans y chercher un moyen 0 mi 2 10 Us I ON 398 de guérison contre tant de maladies si dif- ficiles à faire disparaître. C’est en répétant eux-mêmes les expériences de M: Gondret qu'ils s’assureront de l'efficacité de sa mé- thode et la perfectionneront sans cepen- dant enlever à l’auteur la gloire de l’idée première. E;E: MÉDECINE LÉGALE. Sur l’infanticide. L'absence complète de la respiration chez un enfant nouveau-né, n'exclut pas la possibilité de l'infanticide. Tel est le principe médico-légal que M. Olivier d’An- gers établit, avec sa supériorité ordinaire, en s'appuyant sur des faits qu’il rapporte. Par une cause ou par une autre, la mani- festation de la vie chez l'enfant nouveau-né peut être suspendue plus ou moins long- temps. Un grand nombre d’accoucheurs sont parvenus, après une demi-heure, une heure et plus de soins incessants et sage- ment combinés, à opérer une véritable ré- surrection chez un enfant qui m'avait pas respiré, qui semblait être un cadavre, et qui cependant était vivant. On doit con- clure de là que le commencement de la vie indépendante pour l’enfant ne résulte pas nécessairement de l'établissement de la respiration, que l'enfant peut, dans cer- tains cas, vivre plus ou moins longtemps sans respirer. — On comprend dès lors que l'enfant puisse être tué dans cette courte et première période de sa vie extra-utérine, et qu’alors ses poumons aient tous les ca- ractères qu'ils otfrent chez les enfants morts-nés. À quel phénomène positif pour- ra-t-on, dans ces cas, reconnaître que l’en- fant a vécu avant le crime? A la coagula- tion du sang qui ne se manifeste que pen- dant la vie par suite, des, blessures ou des coups violents. On peut bin, sur le ca- davre, déterminer des echimoses ou infil- trations de sang, mais toujours alors le sang extravasé est liquide; sa coagulation n’a lieu dans la profondeur des organes, ou sous la peau, qu'autant que la blessure qui détermine l'épanchement sanguin a été faite pendant la vie. Dès lors, quand on constate sur le cadavre d’un nouveau-né des blessures plus ou moins graves avec coagulation du sang des parties intéressées, on peut en conclure que ces bléssures ont été faites pendant la vie de l’enfant, quand même l’autopsie démontrerait qu’il n’a pas respiré ; et si ces blessures sont de nature à entraîner la mort, on est autorisé à pen- ser qu’elles ont empêché l'établissement de la respiration, c’est-à-dire de la vie indé- pendant, eet qu’ainsi il y a euinfanticide. (Annales d'hygiène et de médecine légale.) pee SCIENCES APPLIQUÉES. ARTS MÉCANIQUES. MACHINES A VAPEUR. Rapport fait par M. Calla, à la Société d’en- couragement, au nom du comité des arts mé- caniques, sur plusieurs établissements affec- tés à la construction des grandes machines à vapeur et des machines locomotives, (Quatrième article.) Etablissement de M. Haleite. L'établissement de M. Hallette, qui oc- cupe près de cinq cents ouvriers, se distin- gue particulièrement par une bonne distri- bution des ateliers ; la fonderie, la tôlerie, la grosse et la moyenne forge, les ateliers d’ajustage, de tournage et de montage sont 399 convenablement divisés. Des additionsim- portantes y ont été faites depuis deux ans, pour les rendre propres à l'exécution des ap- pareils de 450 chevaux et au-dessus. Nous citerons particulièrement le grosse forge, la tôlerie et la fonderie, qui occupent les trois divisions d’un bâtiment d'environ 1,400 mètres de superficie construit en briques et couvert en métal. La charpente de la toi- ture présente une très bonne combinaison etun emploi ingénieux du fer et de la fonte, Un des prochains Bulletins en contiendra la gravure et la description. La fonderie est vaste et bien éclairée; elle est alimentée par plusieurs cubilots d’une capacité suffisante pour couler les pièces du poids de 20,000 kil.; une grue en fonte très élevée permet la manœuvre des plus grands moules, et une machine à vapeur de 12 chevaux fait mouvoir le ventilateur, en même lemps que les cisailles et débouchoirs de la chaudronnerie. La grosse forge contient deux marteaux à cames mus par une machine à vapeur de 40 chevaux; l’un de ces marteaux pèse 7,500 Kdogrammes, et l’autre 3,200 kilo- grammes. La moyenne forge contient, iudépen- damment des feux ordinaires, un marteau de 3,200 kilog. et deux martinets inus par une machine de 20 chevaux. Une autre ma- chine de 30 chevaux donne le mouvement aux ateliers de tournage et d’ajustage dans lesquels nous avons vu huit machines à pla- ner, vingt-six tours, sept machines à forer, sik machines à tarauder, trois alésoirs. dont l’un, vertical, peut aléser des cylindres de 2m,50 de diamètre, et enfiu trois machines à buriner ou mortaiser. La force motrice des ateliers est donc, en totalité, de 102 chevaux. Le principal tour, dont le plateau est d’un très grand diamètre, offre une combinaison de support ingénieuse, qui permet de tour - ner des surfaces coniques d’une très grande éterdue, tout en conservant la transmission de mouvement qui établit la communica- tion entre l’arbre principal du tour et la progression latérale de l'outil. Cette combi- naison mérite une description spéciale: nous espérons que M. Hallette nous perme:tra d’en publier les dessins. Nous devons faire une mention particu- lière d'une grande machine à buriner qui vient d’être exécutée par M. Hallette, et qui travaille depuis quelque temps à l'ajus- tage des grandes pièces en fer des machi- nes de navigation. Cet important appareil rappelle, dans ses dispositions principa'es, la machine à buriner de M. Cavé qui a été publiée dans le Bulletin de La Société d'encouragement du mois de septembre der- nier ; mais il en diffère par une combi- naison de béti toute nouvelle, et qui donne la facilité de soumettre à l’action de l'outil des pièces de dimensions presque illimi- tées; sous ce rapport, la combinaison adoptée par M. Hallette est incontestable- ment supérieure À celle des machines de même espèce employées jusqu’à ce jour. Remarquons, en passant que lacourse ver- ticale de l'outil est variable et peut s'élever à 90 centimètres, et que la puissance des organes de la machine est telle, qu’une pièce de forge, dont le poids brut excéde- rait de 500 kilog. le poids de la même pièce finie , serait réduite, en six journées de travail, à ses dimensions normales, et cela avec l'exactitude que l'outillage mé- canique bien entendu peut seul produire. M. Hallette ajoute en ce moment, à l'outillage dont nous venons de donner un 400 apercu sommaire, une machine à planer de 5 mètres de large et de 15 mètres de course, ét un tour parallèle de grande puissance pouvant recevoir entre ses poin- tés -uné'pieté! dé 10 mètres de longueur, il assure qu avec ses atéliers ainsi constitués il pourrait htrer une machine de 450 che- vaux chaque trimestre, sil recevait une commande assez considérable pour que la progression du travail püt être suivie sans interruption. Nous avous vu, dans l'atelier de mon- tagne , uue de ces machines destinées aux paquebots transailantiques , élle était pres- que terminée au commencement d'octo: bre , et l'exécution nous en à paruü tres re- marquable ; deux autres machines de même puissance sont actuellement en construc- tion , aussi pour la marine reyale. Les forges de cette établissement livrent à plusieurs constructeurs de machines ct à des compagnies de chemin de fer les pièces de forge destinées aux machines 1otomo- tirés, et qui offrent quelque difficulté d'ékécution, particulièrement lé$ essieux couëés M. Haliette s'organise poür pou- voir prochainement consacrer une divi- sion de ses ateliers à la fabrication spé- ciale des locemotives, sur une tehelle qui permettrait d'en livrer dix ou douze chaque année. CALLA. HORTICULTURE. Observations sur la théorie Van ons; par M. Loÿseleur- Deslongchamps. Le système de Van Mons sur les moyens de se procurer de bons fruits-deitalle n’est | pas fondé sur l’expériencetét sur la prati- que, c'est une idée préconcüe des les plus jeunes ans de son’ auteur;:qu'il a cherché par tous les moyens de vérifier et de-déve- opper, et dont il a fait l'enfant chéri de son. imaginaton. Van Mons n'avaitencone, sui- vaut M. Poiteau, que 20 à 22 ans lorsqu'il imagina C1 fixa les bases de sa théorie ; dès lors anssi il consacra toute son existence à en chercher des preuves. Il Sema beaucoup de graines d'arbres fruitiers, il en sema énormément, puisque, de poiriers seulement, il sema plus de qua- tre-vingt imille pepins, avec intention de les élever et de les soigner jusqu'à ee qu'il eût vu tous les nouveaux arbres ‘qui en seraient provenns lui donner des fruits. Il achetait aussi et faisait transporter dansses propres pépinières tous les sauvageons et les arbres francs de pied qu’il rencontrait lors des excursions qu'il faisait dans le but de ses recherches. Aussi nous ne craignons as de dire que Van Mons a peut-être fait à lui scul plus que tout ce qui avait été fait avant lui depuis l'origine de l'horticul- ture; car, avant qu'il parût, où ne trouve, que je sache, rien de semblable où même qui en approche. Je me plais donc à re- connaitre que, sous ce rapport, la pomo- logie luiales plus grandes obligations. Eu effctyye'esbde son époque que nous avons vu les bons fruits de toute sorte, et princi- palementles poires, se multiplier dans nos jardins d’une manière extraordinaire; et quels que soient les reproches qi'on puisse faire à son système, et je ne craïns pas de lui en adresser moi-même, ce sera toujours une Justice qu'il faudra lui reudre, et dont j'aime à convenir, que jamais et dans au- cun temps mul autre homme n’a fait con- naîtie une si prande quantité de nouveaux et de‘bons fruits que Van Mons. 401 On ne sait point'encore d'une manière positive ce qu'il faut faire pour produire avec certitude des fruits nouveaux et de bonne qualité ; c’est un mystère dont Ja na- ture garde le secret. Tout ce que l'on peut présumer à cet égard, c’est que la bonté du sol et les soins de la culture sant des cho- ses indispensables pour faire naître de nou- velles variétés ; ensuite, je crois pour mon compte, et cela me semble plus ration- nel, qu’il vaut beaucoup mieux semer des graines de bons fruits déja connus, que celles des fruits sauvages. C'est cependant de cette deruière manière que Van Mons a prétendu faire, et qu’il a été jusqu’à nous dire que, en agissant ainsi, il avait arraché son secret à la nature et trouvé le moyen par lequel elle procréait de,bonnes espèces, Mais, ea suivant ce procédé, c'est vouloir se priver de tout ce que l’on a acquis de- puis l’origine de lhorticulture, c'est re- commencer la science ab ovo. En prenant, au contraire, les graines des, meilleurs fruits de nos Jardins pour les se- mer, afin de s'en procurer de plus parfaits encore, s'il est possible, c’est suivre la mar- che que l’on prend tous les jours pour les fleurs destinées à embellir nos parterres. Aiusi nos plus habiles jardiniers sèment de préférence les graines des plus belles va riétés, dans l'espérance d'en voir, naître d’autres qui les surpasseront en beauté: C’est de cette manière que, en moins .de quarante ans, on a perfectiouné les camel- has et les dahlias au point surprenant où - nous les voyons maintenant. Lorsque ces deux genres parnrent pour la première fois dans les collections de bo- tanique, leurs fleurs élaient simples, d’uue seule couleur ou de deux 1out au plus; maintenant elles offreut, surtout dans le dernier geure, mille nuances différentes, les couleurs les plus riches etles plus écla- tantes, et elles sont aussi doubles qu'il est possible : depuis qu'on en a obtenu de si magnifiques variélés, on a négligé les pre- mières qui avaient d'abord élé distinguées il y à 25. à 30 ans. Mairtepaut, ou ne sème plus, principalement pour les dahlias, que jes graines des varictés regardées comme les plus bel'es; aussi, presque tout ce qu’on obtient est-il, le plus souvent,iplus ou moins, beau, tandis que, lors des premiers semis, on ne trouvait que des fleurs semi-doubles, de deux ou trois couleurs seulement, tou- jours uniformes, et encore ces fleurs, déjà plus parfaites que le; typés des espèces pri- mitives, ne s’y faisaieñt-elles voir qu'assez rarement. Il en est de même.dans les autres genres dont la culiure a perfectionné les fleurs, mais dont les perfectionnements remon- tent à une époque plus ancienne. C'est à force de multiplier leurs semis que les patients Hollandais et les Flamands ont obtenu de si belleset de si nombreuses va- riétés de tulipes, de Jacinthes, d’auricules, d'anémones, de renoncules et d'œiliets, qu'ils comptent aujourd'hui par milliers. C'est chez nous que ces deux peuples indus- trieux, habitant des pays qu’on aurait cru devoir être 1chelles à la culture, sont renus chercher presque tous les types de ces plan- tes qui, aupara ant, croissaient sauvages daus nos provinces méridionales où dans uos montagnes alpines, et que, par lis soins assidus qu'ils leur ont donnés, ils ont métamorphosces en des fleurs charmantes, douces de couleurs varices de mille nuances différentes. C'est aussi en semant et en ressemant les _roses, les pélargoniums, les Chrysanthièmes] cession de fruits toujours .amliorés, qu'il 402 les pensées, etc., que nos moderne; horti- culteurs ont produit dans ces genres des fleurs si belles et si magnifiques. Quoi qu'ilen soit, Vau Mous, au lieu de suivre les errements de ceux qui l'avaient. précédé, a préféré semer les pepins de poi- riers et de pommiers sauvages, ou des noyaux de prunes de même nature et au- tres, puis de semer les graines des arbres qui en sont provenus, et ainsi de suite Jus- qu'àla neuvièmegénération (voyez les Ad- nales dela. Société royale d'horticulture, tome x. page 264), et ce fut seulement alors, quand, i:fut parvenu. là par une suc- finit par en ob'enir qui, selon lui, étaient des plus parfaits. Il est bon de.faire-:obser= ver, d’ailleurs, que, à chaque génération; Van Mons avait soin de ne semer-que les! graines des meilleurs fruits qu'il avait trou- vés jusque là; et c’est ainsi, selon lhouo- rable M. Paiteau, qu'il a fini par en obte- nir qui étaient tous excellentset délicieux: - La première observation que je me per- mettrai de faire sur ce qui précède, c’est qu'il me semble que Van Mons a perdu de nombreuses années pour arriver à avoir des fruits améliorés qui lui ont:servi à faire ses derniers semis, dont ilaenfin obtenu ceux qu'il a vantéscomme les plusparfaits. N'eût-il pas été beaucoup plus simple, pour lui, d’employe: tout d'abord les grai- nes des meilleures espèces connues de son temps et.qu'il avait sous la main ? 3 J'ai dit qu’on devait à Van Mons beau- coup de Lons fruits qu'il a fait connaître ; mais encore il est permis de croire qu’den'a dû tous les bons fruits qu'il a-trouras qu'à la quantité énorme de semis qu'ila faitss puisqu'elle s’est élevée à au moins 80,00 Cela, selon moi, rend beaucoup moins étonnante la découverte des bons:fruits qu'on Jui doit ; il faut seulement almurer la patience et la per sévérance qu'il:a mises dansses expériences multipliées. J'ai semé aussi des graines de quelques arbres fruitiers, principalement des vignes, des poiriers, des abricotiers, des pruniers et des pêchers, mais en nombre infiniment moivws considérable. Les occupations de la pratique de la médecine ne m'ont pas per- mis de suivre les progrès de mes semis comme je l'aurais dà faire, et je ne puis donner à ce sujet des renseignements aussi exacts qu'il eùt été à desirer. Cependant j'ai obtenu deux variétés de vignes différentes dont j'ai parlé ailleurs (Annales de la Société d’horticulture de Pa ris, tome xvi, p. 51 et 55), et dont les rai- sins étaient bons à manger dès la première récolte, qui eut lieu la huitième année du semis. Quant aux poiriers, d'un pepin de Doyeuné j'ai.eu. uu, très bel arbre qui, à l'âge de 12 ans, ayrapporté ses premiers fruits, lesquels. étaient des peires moitié plus petites que,leur mère, mais d’une saz veur beaucoup plus parfumée, très mus- quée, et d'une chair fondante délicieuse: Malheureusement, ayant changé de jawdinstl l'année suivante, j'ai perdu mon arbre :paim la transplantation, el j'ai toujours regrettll depuis de n'en avoir pas fait greffer quels ques rameaux, afin d’en conserver l'espèce: Je ne parle pas de plusieurs poiiersiieise- mis dont j'attends encore les fRRit&iL » uni act Dans le même jardin où.faygisrsélentn | mon premier poiricr, j avais SeRéyleIUIE 1820 ou 1821, des abricots-pêches tlenü quatre des mieux venant n'ont ra ppOnE pra " Fr sl D3 “quatrième année du semis, de très bons its qui étaient tout aussi beaux que ceux »s abricotiers dontils provenaïent,. Six à huit pêchers, semés vers la même koque dans le même terrain, ont aussi uctifié la quatrième année, mais ne m'ont oduit que des pêches médiocres et infé- eures en qualité à celles qui leur avaient ‘inné naissance. Enfin j'ai également semé, quelques an- es plus tard, des prunes de différentes ïrtes; mais, n’ayan! pas assez de place ans mon jardin près de la capitale pour y | nserver les plants, je les-ai fhititransplan- l:r à ma campagne à vingt lieues dé Paris, ces arbres furent abandonnés presque ms culture, ce qui n'a pas empéelié que, wmois de séptembre dernier, j'ai trouvé eux pruniers de Reine-Claude violette por- wtchacunquelques fruits aussi bons ct 1551 beaux que les prunes dont ils sont trovenus. : \ D’aprés la reproduction des abricots-pé- | hes et des prüniers de Reine-Claude vio- l'tte, qui a été parfaitement identique aux “ruits dont ils provenaient, je crois pouvoir ranclure que ces deux espèces se reprodui- rent de leurs noyaux dès la première géné- ation, sans’avoir besoin d'attendre la troi- :ème et laquatrième, comme le dit Van llons, c’est-à-dire 12 à 16 ans. : | Dan autre côté, les raisins, ét particu- l'èërement les poires, s'ils ne rendent pas, lrar leurs semis, espèce tout à fait sembla- le à celle dont ils sont issus, peuvent aussi lroduire de bons fruits sans qu’il soit néces- raire d'attendre neuf générations et au noink cipquante ans, ce qui est vraimient ésespépanbiicar quel est l’homme, à moïns cuib'aitimaginé une théorie, qui voudra ratiémient se soumettre À faire Les expé- ienceside Van Mons? Cependant cet auteur donne sa théorie ommelle meilleur moyen et Le plus prompt nour remplacer par de nouvelles variétés ien saines et portant d'excellents fruits, "es anciennes variétés qui, selon lui, sont aujourd’hui détériorées et ont une ten- lance à dégénérer; mais je crois devoir lire à ce sujet que Van Mons s’est beau- :oup trop plu à décrier nos'anciens fruits :t prétendre qu’ils dégénéraient. Quant à Inoifqui suis tout près d’avoir soixante-neuf ins, je déclare que, depuis soixante années I{ue je me souviens d’avoir mangé despoi- res de beurré, de crassane, etc., jai trouvé elles que j'ai goûtées, à la fin de l’année ) lernière, tout aussi helles et tout aussi éx- ellentes que celles que je mangeais dans mon enfance, |, Ce qu’on peut d'ailleurs reprocher à ce célèbre pomologiste, c'est la trop grande 1 prédilection qu'il avait pour les fruits de sa “ Création; ce sentiment, qui fut chez lni, si l’on peut dire, en quelque'sorte paternel, laveuglait à un tel point} qu'il les voyait avec une prévention si favorable, qu'il les exaltait bien au dessus de tous ceux qui étaient connus avant lui. Ainsi il écrivait à Ms Vilmorin, en 1810, que les poires de “ beurré, de crassanne et de Doyenné ne de- \vaient plus occuper que le troisième rang dam l'ordre des qualités, parce qu'il avait obtenu plusieurs autres poires qui étaient infiniment plus excellentes et plus exquises. 11 disait encore, dans uue autre lettre à Bosc : « J'äi obtenu par le semis une nou- velle variétéde raisin portant des grappes nombrèuses, à grains de la grosseur d’une forte Reine:Claude, qui mûrit (à Bruxelles) en‘juillet, ou, au plus tard, dans la pre- ce AY DÉS E Scn pro EE 40% mière moitié d'août, eb qui ne manque ja- | mais de rapporter. Son suc est presque aussi consistant et aussi sucré que le sirop de Sérullas.» Cependant personne n’a ja- mais pu voir ce raisin merveilleux, et l’es- pèce en est perdue peut-être avant que d’é- tre née. Au reste, plusieurs horticulteurs, et en‘re autres M. Vilmorin, m'ont: assuré que, des nombreuses variétés de poires qu'ils avaient reçues de Van Mons, quel- ques unes étaient bonnes, mais non supé- rieures à celles qui, selon lui, devaient descendre au troisièmerang ; que plusieurs étaient médiocres, et que beaucoup d'autres étaient assez mauvaises. : Evfin notré honorable collègue, M. Poi- teau avoue Jui-même que, dans les poiriers qu'il a reçus dé Van Mons, il y en avait un assez grand nombre qui ne répondaient en aucune manièré aux excellentes qualités que ce pomologiste leur attribuait. M.Poiteau, pour ne pas nuire à ce sa- vant, veut bien, dans cette circonstance, ne regarder ce qu’il a trouvé de défectueux dans les fruits 1u maître que comme un manque d'ordre ou comme des erreurs de son jardinier. Je ne veux pas être plus sévère que M. Poiteau, et j'admettrai d'autant plus fa- cilerhent la manière dont il escuse Van Mons, qu'il doit être presque impossible de ne pas commettre des erreurs dans une pépinière aussi nombreuse que la sienne ; et que, quelle que soit ma facon de penser sur sa théorie ou sur son système, je me plais à reconnaître combien l’horticulture des fruits latest redevaule ; mais, en même temps, cela ne m'empéchera pas d'engager tous ceux qui voudront chercher à pro- créer de nouveaux et de bons fruits à sui- vre une marche plus simple que la sienne, et qui sera, je pen.e, beaucou> plus prompte. Je suis persuadé que-si, ilya près de soi- xante ans, M. Van Mons se fût appliqué à ne semer que des graines de Beurré, de Chanmontel, de Crassane, de Colmar de Doyenné, de Saint-Germain, etc., et qu'il en eût semé autant de pepins qu'il a fait en prenant ceux-ci sur des sauvageons,; il eût peat-être obtenu dix fois plus de bons fruits qu'il en à putrouver en commencant par seiner les graine; de poires sauvages. J'aurais bien encore plusieurs observa- tions à faire sur quelques unes des cinq pro- positions sur lesqüe les repose la théorie du pomoïogiste h:hre, mais je m’arrête ici, ne voulant pas proloncer ceite discussion. HD Eh Ke — SCIENCES HISTORIQUES. ACADÉMIE DES SCIENCES MGRALES ET POLITIQUES. Séance du samedi 25 février. M. le secrétaire donne lecture d’une let. tre par laquelle M. Makulok remercie l'Académie de lavoir nommé membre cor- respondant. M. Dupin fait un rapport verbal sur un ouvrage de M. Félix sur le droit des gens dans tous les pays. Parmi les mérites nom breux que M. Dupin a énumérés, et dont mieux que tout autre il pouvait faire sentir limportance, il er est un qui nous a paru surtout d’une utilité incontestable. L’exé- cution des jugements en pays étranger est si difficile, qu’il est peu de légistes, et à plus forte raison peu d'hommes d'affaires-qui sachent au juste quelles sont les formalités à remplir pour cela. M. Félix, dans un cha- pitre spécial, a indiqué la procédure à sui- 405 vre dans les différents Etats. Pour se faire une idée des recherches auxquelles à dû se livrer l’auteur, il faut ne pas oublier, qu'il n'est point deux Etats, quelqués petits et quelque rapprochés qu'ils soient, qui aient dans leurs lois des formes de; procédure tout à fait semblables. M.., Villermé à communiqué une lettre qui lui a été adressée au sujet des recense- ments en Amérique. On se rappelle qu'à une des dernières séancesil s'éleva une dis- cussion au sein de FAcadémie à propos d’une communication faite par 47. Ramond de ld.Sasra, D'après le correspondant de M. Villermé, les opératiotis du recensement seraient faites en Amérique avec un tél , soin et une si grande exactitude que les chiffres qui en sont le résultat pourraient ! être considérés comme des bases certaines pour les calculs statistiques. Cette lettre a fourni l’occasion à MM. Rossy, Passy, Charles Dupin et Dunoyer de renouveler leur profession d’incrédulité, et à M. Ra- mond de la Sagra de rappeler à l’Académie que ses calculs, dans la communication que: M. Mignet avait lue en son nom, portaient non sur la population entière des Etats de lUnion, mais sur trois classes seulement de cette population, celle des idiots, celle des aveugles et celle des sourds-muets, et que le chiffre de 1 sur 14 qui avait étonné l'Académie était relatif, non point à la po- pulation libre de couleur prise dans son entier, mais à celle seulement de quelques localités. M. Passy, sans admettre la vérité du chif- fre fournit à M: Ramond de la Sagra par les statistiques américaines, a présenté quel- ques nouvelles observations: ‘Le chiffre de 1 sur 14, s’ilétaitvrat, devrait être attribué, d'après lui, à trois causes: la première, l'oppression moralequipèse sur leshommes de couleur; la deuxième, le mélange des deux sangs qui, en portant la perturbation das l’économie, doit réagir avec force sur l’encéphale ; la troisième, l'habitude où l’on est dans plusieurs contrées de l'Amérique, et notamment dans celles dont s’est occupé M. Ramond de la Sagra, de désigner par le nom générique d’idiots tous ceux qui ont l'esprit un peu faible. M. Villermé a continué la lecture de son Mémoire sur la Bretagne. Les mœurs de cette contrée qui a échappé jusques ici au nivellement de la centralisation , et qui a gardé à travers tous les changements son caractère national, ontété décrites dans ces derniers temps par tant de romanciers et par tant de poètes, que l'observateur n’a plus rien à y trouver de neuf. L’imagina- tion, par ses peintures exagérées, a rendu plus diffcile la tâche qui était dévolue à la raison et à la philosophie, Aussi ue citerons- nous de cette partie du Mémoire de M. Vil- lermé que quelques détails qui ont rapport à l'enseignement primaire. Encore aujour- d'hui, et malgré les lois qui remontent à l’Assemblée constituante, l'instruction , parmi le peuple, etsurtout parmi le peuple des campagnes, est restée presque station- naire ; les quatre cinquièmes des popula- tions des cinq départements qui formaient autrefois la province de Bretagne ne savent ni lire ni écrire. Sous la République, sous l'Empire et sous la Restauration, le nembre des écoles primaires dansle département des Côtes-du-Nord n'a jamais été au delà de quinze. Elles étaient toutes dirigées par les bedeaux et les sacristains. Depuis la loi de 1833, ce nombre s’estaugmentésansdoute, mais cela a plus été fictivement et sur le 406 papier qu'en réalité. Aussi les Bretons sont- Als toujours ce qu’ils étaient il y a 50 ans, ignorants, supeñstitieux et pauvres. Ces\détails, peut-être trop véridiques, ontidenné naissance à une discussion à la- quellesont:pris part MM. Lucas, Cousin et Charles Dupin. De leurs observations ila résulté que l’établis ement des écoles pri- maires en Bretagne avait éprouvé de gran- desdifficultés pendant tout letemps qu'elles furent confiées à des laïques; que la con- grégation des Petits-Frères, fondée par Jo- seph de Lamenais, a pr esque seule, jusques en 1835, répandu quelque instruétion dans la ‘Bretagne ; qu "à cette époque, Hésfrères de la doctrine chrétienne, soutenus par le gou- vernementel puissammentäidés par l'Ecole normale de Rennes, ont fait une concur- rence d'autant plus forte aux Lamenai- siens, qu'ils se présentaient avec des mé- thodes empruntées aux modes d’enseigne- ment lesmieux perfectionnés, et rehaussées aux-yeux des populations par la pureté de leur môrale et la saintete de leur éoStuine. A l'heure qu'il est, les écoles dès villes ét des grosbourgssouttoutesdirigées paflèsfrères de la doctrine chrétienne, et cellés des cam- pagnes par les Petits: Frères de Lamenais, Grâce à cette concurrence, l'instruction va croissant dans la Bretagne. Puisqu’il en est ainsi, bations des mains. Le prog rès, de quelque côté qu'il vienne, n’en est pas moins un progrès. Il faut l'accepter, il faut surtout savoir le reconnaître, sans cher- cher à descendre dans les consciences pour expliquer un fait réel par un mystère, Si jh une des deux congrégalions qui se’ par ta- gent la Bretagne a besoin; come on l’a dit, d'être coiènue etsurvenll ésoin re- vient tout éntiér’ ‘au gou nèment et à l'Université L'un et Pautré Sént trop ja- loux de leurs priviléges pour qu'une usur- } pation, quelque légère qu'elle fût, soit une chose possible où même Da lp . B. LE GÉGGRAPHIE, No'ice sur leYucathan, d’après les écrivarns espagnols. (Extrait des Ann. des Voyag.) (Premier article.) Francisco Hernandez de Cordova, le pre- mier Européen qui aborda dans ce pays, en l'an 1517, lui donna le nom de Fuca- than, par suite d’une méprise que les his- toriens expliquent de différentes manières. Il n'avait pas alors de nom général, étant divisé en diverses provinces gouvernées par des chefs iudépeudants qui portaient le ti- tre de Calachuni; tels que ceux de Chacan, de Cepech, de Choaca ; mais il s'était au- trelois appelé Hayapan, et avait été gou- verné par un seul monarque dont les vas- saux s'étaient depuis rendus indépendants. Lopez de Cogolludo, qui prétend avoir écrit son histoire de Yucathan sur des mé- moires composés en 1582 par Gaspard An: tonio,..descendant des rois de Mayapan, rapporte que les premiers habitants de ce pa)s #inrent, les uns du côté de l'occident, lesautres-.du côté de l’orient, Les pr emiers avaientavec eux un prêtre, nommé Zamna, qui donna un rom aux rivières, aux baies, aux montagnes et à tous les endroits re- mar quables du pays qui n’en avaient pas eu jusque Îà. Quant à ceux qui arrivèrent du côté,de l’orient, on ignore leur point de départ ; cependant quelques auteurs ont prétenilu qu'ils venarent de lie de Cuba. Onne parle dans tout le Yucathan qu'une seule langue, très ancienne et entièrement femme. De, récitest con Vill lagutierrez. 407 différente du mexicain. Il est possible que les deux nations se soient confondueset que la moins nombreuse ait adopté la langue. de l’autre, c’est-à-dire celle des peuples < qui étaient venus de l'accident , et qui paraïis- sent avoir été les plus anciens et les plus puissants, puisque ce fut leur prêtre Zam- na qu donna un nom aux divers endroits du pays. Selon de cette contrée, qui por- tait à cette époque le nom de Mayapan, fut longtemps g gouvernée par un seul chef dont le dernier descendant, au moment de l’ar- rivéedes Espagnols, étaitl'atulxiuh ,Cacique du district du même nom. Les grands vas- saux du roi de Mayapan s'étaient soulevés vers l’an 1520 et s'étaient rendus indépen- dants , après avoir pris el sagcagé la caji- tale qui portait le même nom, 270 caviron après sa fondation. Depuis cette époque, le descendant des anciens rois ne fut plus que simple cacique ou calchaqui de Mani, Herrera entre dans plus de détails. Les habitants du Yucathan, dit cet auteur, af- firment avoir appris de leurs ancôtres que ce pays fut peuplé par des gens venus d’o- rient par mer. On ÿ parle partout la même langue, mais les habitants des côtes préten- dent s'exprimer avec plus dé pureté. Ils. placent le commencement de leur hi au règne de trois frères qui habitaient en= semble à Chy cheny tza. Ils Cfaient venus de. l'occident et avaient réuni une population nombreuse Ces trois frères n'étaient pas mariés et ils vécurent d’ahord très chaste- ment; mais l'un des trois étant venu à mourir, les autres s’'abandonnérent à tou- tes sortes d'excès et ma altraitèrent tellement les habitants, que ceux -ci se, révoltèrent et abandonnèrent {a viflé aprés les avoir mas- sacrés. Herrera ajoute que ces peuples se nommaient les Itzaes. Cagoliudo ra pporte en effet, en parlant de cette nation qui ha- bite aujourd’ hui entre Gratemala etle Yu- cathan, qu'elle avait autrefois son élablis- sement dans cette dernière proyince, et qu elle Fat forcée. del abandouuer à.la suite d’uue e querelle survenuéentre eur cacique et nn autre chef dont, jl Herrera ajoute, qu'à; l'époque. de cette révolte, il Y avail dans le pays un puissant seigneur nommé Cuculeams-tous les indi- gènes s'accordent à dire qu? il était venu de L occident; lesuns assurént que cë fatavant, d’autres que ce Fa apr arrivée.des trois frères dont il vien! d'é ait mention; dans tous dés. à époque. - 7. Après la destruction 4 la ville de Chy- chenyÿtza , Cuculcan fonda sur la côte, à huit lieues de ses ruines, la ville de Maya- pan, sur l'emplacement de laquelle est aujourd'hui Merida. Il y fit construire une muraille circulaire en pierres, qui pouvait avoir un demi-quart de lieue de tour. 1j construisit dans cette enceinte les tem- ples dont le principal fut nommé «après Jui Cuculcan , et.lès maisons des seigneurs auxquels ii Gistéibua le guurernement des villages du pays: Cuculcan gouverna long- temps et paisiblenient ce bays, puis il re- tourna au Mexique d'où il ctait venu. Après son dépit, les chefs du pays ; voyant que tout s° Hésorganiserait s s'ils n’a- vaient plus dé voi, oflrirent la couronne àu chef de la tribu des Cocomes , qui était si puissante, quelle possédait vingt-deux vil- lages. Elle habitait sur le versant méridio- nal des montagnes des Lacandons. 1 mais à fat vers Ja même | … à ce qu'il paraît, de la province de Chiapa, avec Jes Mexitf ue éntreténait dans les provinces vor- ‘lu. Le chef des Tutuxies s "oppos | Den panons ce qui Jui concilia le | moyeus cutaufs poutehareuérison des yeux, Quelques temps après, des gens venant, traversèrent les ns et vinrent s’é- tablir à dix lieues de Mayapan. Au bout de quelques années, les habitants de cette der- nière ville les invitérent à se réunir à eux. Les Tutuxies, c’est ainsi qu'un nommait les nouveaux venus, y consentirent, adoptèrent les lois et les usages de leurs hôtes, et, de- puis cette époque , ils ne formèrent "plus avec eux qu’une seule nation. | Après « de longues années de paix et de pros} lé roi de Mayapan fit alliance es 20 ivétneurs que l'empereur du sines de Xicalango et de Tabasco, fitentrer des troupes : mexicaines dans sa capitale ne s’en servit pour rendre son Pouvoir: abso=” à cétté” conspiration dont celui a Tutuxies “fit cher. Ils surprirent le roi dans son palai et le massacrèrent avec tous ses fils, à l’ex-. ception d'un seul qui était absent, pillèrent ses biens et se partagèrent ses terres ; ils abandonnèrent ensuite la capitale; chaque chef alla vivre dans son village au milieu M de ses vassanx, et y éleva son. mple. Cet à | état de choses aa jusqu'à l’arrivée des 4 Espagnols, ét cette destruction du centre de civilisation explique très bien comment, 1 elle a reculé dépuis cette époque. Cette révolte fut le signal d’un décors universel. Les caciques , n'ayant plus ic chef, ne tardêrent pas à se Ta fo tE E. eux et à se faire la guerre. V. rs Ja. fin quiuzième siècle, ils se livr 2 une sbatalle ss dans laquelle, selon Herrera, il ne périt pas 7 moins de 150,000, homnies. Ce mob 14 qui me semble extrêmement exagéré, ESA cependant confirmé par Gomara.” Ce qui me oc certain, c'est que le Mayapan, après avoir formé une puissante monarchie , aie fut renversée par une ré- vole, retomba davs l'anarchie et presque dans l'état sauvage ; car il y a une diffé- rence immense entre la BNUENGE . avancée qui € l'arrivée dés Ne et Li qu’ Ron cent les ruines anciennes qui couvrent} Pa. Le Rédacteur en chef::,22 Le vicomte &$. DE LAVALETTE. : auf : EAÏES DIVERS. Dans’ là séaice du 9 février 4845, 14 Société © : royale des antiquaires de France a adnris-au nome bre de-ses résidents M. Gaucherol , auteur d'ure Histoire des contes ide Foix, et M. Jules Marion, élève pensionnaire deLEcoie des Chartes. — Male déetcusDonlhs, inventeur de nouverux publie un ouvrage: {sis leur hygiène. Ce livre s'occupe eu- cure de la. santé gemérale de l'homme. Il indique" les moyens de. prévenir les maladies qui mesaceul ft Phumanité. L'ouvrage de M. Goullin, que les inède ss cius lisent avec profit, est à Ja portée des sens, du monde. Nous croyons rendre service à nos Ieigue au en le leur indiquant. F ee SA MEMOIRE sur les systèmes géographiques DES | Grecs et des Arabes ; par M. L.-Am. . Sèdillot: _— HISTOIRE du moyen-âge , sur un AUQUS LUE À fait es te EE Letranc. À D rue du Pot-de-Fer, 8. E Svente 1e PARIS.—1HNP, DE LACOUR et NES À rue Saint-Hyacinthe-S, Miche! 10° année. Paris. — Jeudi, 9 Mars 1843. RE ———— Ne 18. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. | L'ECHO DU MONDE SAVANT. = ECHO DU MONDE SAVANT paraît le JEUDI etle DIMANCHE de chaque semaine. et forme deux volumes de plus de 1,200 pages chacun; il est publié sous la direction | le M. le vicomte A. DE LAVALETTE, rédacteur en chef. On s’abonne : PARIS, ruê des PETITS-AUGUSTINS , 21, et dans les départements chez les principaux li- | braïres, et dans les bureaux de la Poste et des Messageries. Prix du journal : PAR1S pour un an 25 fr., six mois 13 fr. 50 , trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 30 (r., /6fr., Br. 50: Al'ÉTRANGERS fr. en suspour les pays payant port double. — Les souscripteurs peuvent recevoir pour GENQ fr. par an et par recueil l'ÉGHO DELA LITTÉ- ‘RATURE ET DES BEAUX-ARTS et les MORCEAUX CHOISIS du mois (qui coûtent chacun 10 fr. pris séparément) et qui. forment avec l’Echo du monde savant la revue î encyclopédique la plus complète des Deux Mondes. — Tout ce qui concerne le jourpal doit être adressé (franco) àM. C.-B, FRAYSSE, gérant-adiinistrateur. *DMMAIRE. — ACADEMIE DES SCIEN- * CES. Séance du 6 mars 1841. — SCIENCES + PHYSIQUES. PHYSIQUE. Sur la température -intériear de l’intérieur barométrique; de Ville- neuve. CHIMIE INORGANIQUE. Recherches sur les poids atomiques de l'hydrogène et du calcium; | ÆErdmapnn et Marchand. — SCIENCES NATU 'RELLES. ANATOMIE COMPAREE. Remai- .;ques anatomiques sur Le stersum du didelphis vir- “:giniana: Eudes Deslougchamps, — SCIENCES :APPLIQUEES. MACHINES A VAPEUR, 5° ar- hicle; Cala — AGRICULTURE, Industrie vi- #@gnicole { essais d’ampelographie ; le comte Odart. :MORTICULTURE. Modification de la taille du l:pècher. — SCIENCES HISTORIQUES. ARr- |: -CHEOLOGIE. Sur la distribution, la valeur et la législation des eaux dans l'ancienne Rome; Du- | reau de la Malle. — GEOGRAPHIE, Sur les | cartes en relief de M. Bauerkell; par M. Jomard. | — FAITS DIVERS. — BIBLIOGRAPHIE. — ANNONCES. | DD ISÈEC (> — — ———— “ACADÉMIE DES SCIENCES. Séance du lundi 6 mars. | ! * Fée ‘ E’dcadémie a procédé aujourd’hui à la “somination d’un membre dans la section lle géométrie, en remplacement de M, Puis- + “ant, récemment enlevé à la science. Dans “\a dernière séance, une liste des candidats a été présentée, et ces candidats sont en 'première ligne ex æquo MM. Binet et Lamé; eu seconde ligne M. Chasles; en troisième, M. Blanchet. ele Sar 57 votants :: : sl: | M. Lamé a obten ï Di Noix  M. Binet TOUTE 3 ÿ 3 ; v f 1 1 . M. Lamé a donc été nommé membre de 11’Académie. L'Académie, en choisissant M. Lamé, appelle dans ses rangs ünhomme d’un haut mérite, d’un esprit pew'com- “ mun. 1l n'est pas donné à tout le monde de | soulever de hautes questions sciéntifiques, fl N # É ; . comme l’a fait M. Lamé. Cela seul prouve que le nouvel académicien a des grandes 18% fées etqu'il n’est pas destiné à marcher 19J1Ey 2 . ‘ | Sàns gloire dans le sentier parcouru par le 2.) DEEE : c ’ | dlgaire.Puisse ce nonveau titre d'honneur 2090 90 RAA TS) » 7 | chgourager M. Lamé dans ses études per- | sie S ° pe vf ; j sévérantes et lui permettre d'aborder plus | franchement les grandes qüestions que son | esprit a conçues. Re M. Velpeau a lu à l’Académie des Re- cherches sur les cavités closes de l’écouo- Mie animale et sur le traitement chirurgi- gal des hydropisies. L’illustre chirurgien de la Charité, ‘dont les nomhreux travaux et les savantes leçons ne seront pas oubliés des Académiciens, au jour de la nomina - ‘tion dans la section de médecine et de chi- rurgie,-a examiné sous tous les points de vue la question qu'il a soulevée dans son Mémoire. Ce travail important est un heureux moyen de ne pas se faire oublier de l’Académie et de se faire distinguer des | nombreux concurrents qui se présentent, | neuses, sonores et légères, dont l'origine mais parmi lesquels nous en connaissons beaucoup dont les titres ne seront pas longs à discuter. M. Amussat, qui depuis plusieurs séances envoie à l'Académie une foule de Méiioires, a gralifié encore aujoürd’hui la savante assemblée de ses recherches sur la réduc- tion des hernies étrang'ées par l’association simultanée des forces d’un chirurgien et de celles d’un ou de plusieurs aides. Selon M. Amussat le taxis ofdinaire est insuff- sant. Dans b'aucoup de cas, il faut une force plus soutenue et‘ plus grande que celle d’un scul opérateur, parce que les forces du chirurgien s'épuisent prompte- ment et que la résistance à vaincre est trop grande. Pour agir efficacement, lors que l’opérateur ne peut suffire, il faut s'associer les forces d’un ou de plusieurs aides, comme pour les luxations, les fractures, etc., afin de prolonger et de graduer le taxis conve- nablement et l'on aura ainsi quelques chances de succès, Le procédé auquel M. Amussat donne la préférence consiste, le siége du malade étant placé sur un plan résistant, à embrasser fa tumeur avec les mains, à la circonscrire en l’allongeant au lieu de l’applatir, et à comprimer sa base perpendiculairement à l'anneau avec 2, 4 ou 6 mains en même temps. Nous admi- rons le procédé opératoire de M: Amussat, mais il est permis de s'étonner de cette grande vérité qui termine son Mémoirc : « Pour réduire méthodiquement une her- nie étranglée et pour être en mesure de pratiquer la chirurgie des hernies, il faut étudier l'anatomie chirurgicale, l’anatomie pathologique; suivre les cliniques, les pra- tiques particülières et méditer sur ce sujet important.» M: Amussat dévrait nous ap- prendre aussi qué pour voir il faut avoir des veus. Autrelois on nommait les vérités de cette sorte, vérités de M. Lapalisse : peut- être vont-elles changer de nom. M. Dureau de la Malle a communiqué à l’Académie quelques remarques sur une brique de l'ancienne Babylone. Au pied du Birs-Nemrod, dans l'enceinte de l’an- cienne Babylone, on trouve un groupe de collines qui sont formées par les débris de constructions antiques.En fouillant la terre onrencontre, à quelques mètres au-dessous du sol, les constructions primitives faites en briques crues cimentéesavec du bitume. La plus élevée de ces collines est composée de scories de différentes sortes. On recon- naît au premier coup d'œil que l'édifice, dont elle occupe la place, a été détruit par un violent incendie. Les scories les plus nombreuses sont des masses vitrifiées d’un jaune verdätre. L’émail durci qui les re- couvre indique que ces scories ont appar- tenu aux parois verticales des murs du palais. On trouve aussi des scories ferrugi- n’est pas difficile à déterminer. Elles sont en masses dont la grosseur moyenne est égale à une tête d'homme. Les terres de l'enceinte de Babylone sont imprégnées de différents sels et particulié- rement de natron. Lorsque lestribusarabes établies dans cette contrée ont séjourné quelques temps dans un campement, tous les fours construits par elles sont recou- verts à l’intérieur d’un émail semblable aux scories des collines du Birs-Nemrod. M. Augustin Cauchy présente à l’Acadé- mie une note relative à l'intégration des équations linéaires sous certaines condi- tions, et spécialement à l'intégration de l’é- qualion qui représente l'équilibre de tem- pérature dans un cylindre de forme quel- conque. M. Alcide d'Orbigny a envoyé à l’Aca- démie un mémoire intitulé : Quelques con- sidérations sur la station normale compara- tive des animäux mollusques bivalves. La station normale des coquilles des mollus- ques acéphales" est verticale ; les tubes en haut , la bouche en bas chez toutes les bi- valves symétriques, tandis qu'elle est hori- zoutale, la bouche d’un côté et l'anus dé l’autre chez toutes les coquilles non sy triques. Dans le premier cas il y aura valve droite et une valve gauche; [& autre, une valve supérieure et une | grande utilité dans les observations géoloS giques relativement à l’état des mers aux différentes époques et sur divers points d’un bassin. doit être conservée scrupuleu- sement dans la représentation de toutes les coquilles ; et cette station ayant été sou- mise à des observations nombreuses faites par toutes les latitudes, les géologues pour- ront s’y fier entièrement et y comparer l’é- tat des faunes au sein des couches ter- restres. Le dernier mémoire de MM. Dumas, Bussingault et Payen sur l’engraissement des bestiaux et la formation du lait a fait faire à M. Liebig quelques réflexions et quelques expériences qu’il a communi- quées aujourd’hui à l’Académie des scien- ces. Les résultatsdu célèbre chimistede Gie- senne s'accordent gnèreavec ceux des chi- mistes français On sait que ces chimistes ont sur la formation de la graisse des idées que tout le monde savant ne partage pas. Selon eux ,ce sont les matières cireuses produites dans l'organisme des plantes qui se changent dans le corps de l'animal en acide stéarique , oléique ou margarique. Cette idée est fort belle en théorie, mais elle est contredite fortement par une expérience de M. Liebig, dont les soins et l'habileté ne sont ni contestés ni contestables. M. Liebig a examiné les excréments d’une vache, 112 nourrie depuis longtemps de foin et de pommes de terre, et il a trouvé que ces excréments renfermaient à très peu de choses près toute la matière grasse ou ci- reuse contenue-dans leséléments La vache qui consomme journellement 15:kilog. de pommes de terre, 7 k. 1/2 de foin y reçoit 126 gramm. de matières-solubles dans lé- ther; cela fait en six jours 756 gramm. Or, les excréments ont fourni en six Jours 747 g. 56 des mêmes matières. Mais d’après des expériences antérieures de M. Boussingault, une vache nourrie de pommes de terre et de foin avec la ration indiquée, fournit en six jours 64,52:litres de lait qui renferment 3116 gramm. de beurre, toujours d’après l'analyse de M. Boussiugault. FH est donc absolument impossible que les 3116 gramm. de beurre dans le lait de la vache puissent provenir de 756 gramm. de matière cireuse con- tenue dans leurs aliments, puisque les ex- créments de la vache renfermentune quan- tité de matière soluble dans l'éther!, égale à celle qui a été consommée. 01 - Les faits apportés par M. Liebig étaient trop positifs pour être réfutés, cependant ils ont soulevé au sein de l’Académie une discussion qui s’est terminée sans donner gain de cause aux adversaires du chimiste de Giesen. La lune exerce-t-elle sur la menstrua- tion une influence appréciable ? Telle est la question posée par M ‘Parchappe et qu'il réscut négativement, EE. —— 2 PEL Gdenm—— SCIENCES PAVSIQUES. PHYSIQUE: Deuxième Mémoire sur la température inté- rieure dans l'appareïl barométrique; pré- senté par M. de Villeneuve, le 27 février 1843, à l'Académie des Sciences. Dans ce nouveau travail , M. de Ville- neuve a établi la formule générale à l’aide de laquelle on peut calculer les variations de la températureintérieure du baromètre, au moyen de la mesure des variations du nivau aux deux extrémités de l'appareil, quelle que soit d’ailleurs la forme du baro- mètre. Ce problème vient d’être résolu pour tous les baromètres à syphon et à cu- vette, comme il l'avait été déjà pour le ba- roinètre Guay-Lussac. On conçoit très bien en effet que le baromètre à cuvette se com- porte comme un appareil à syphon dont la branche inférieure serait beaucoup plus large que la branche supérieure. À une température constante, quels que soient les changements de pression, l’aug- mentalion du volume dans l'extrémité sa- périeure, doit être exactement égale à la diminution du volume de l’extrémité infé- rieure du baromètre. D'où l’on est forcé de conclure, que lorsque la température varie, la différence entre la variation de la branche supérieure et la variation de la branche inférieure donne exactement le changement da volume total ; or, le chan- gement du volume total est proportionnel à la variation de température. Donc, « La » différence des deux variations de volume » dans le haut et dans le bas de l'appareil, » est proportionnelle à la variation de » température. » Lorsque les deux branches du baromètre ont un rapport constant dans leur section, celte loi se traduit en une expression algé- #13 brique très simple, et dans ce cas, l'appré- ciation de la température est très facile, pourvu que Île rapport des deux sections soit connu. Si le rapport n’était pas donné, ! une observation suflirait pour le déter-. miner. On voit ainsi comment M. de Villeneuve est amené à critiquer la disposition qui, dans le baromètrede Fortin, masque com- plètement la variation du volume du mer- cure de la cuvette ; tandis qu’il eût été con - venable de chercher un moyen simpie de mesurer cette même variation. M. de Villeneuve arrive à une consé- quence remarquable de la loi précédente. Puisque la variation des nivaux inférieur et supérieur permet de calculer la tempé- ratuceintérieure, il faut conclure.avec l’au- teur que « si la température de l'appareil »est donnée, ainsi qne la variation deniveau »d'uneseule extrémité, on peut calculer im- »médiatement soit la variation de niveau. à » l’autre extrémité, soit la pression totale.» D'où il résulte qu’on peut obtenir très exactement la pression barométrique avec un baromètre dont on ne suit les variations que daps une seule branche. Ainsi, il suffit de suivre, par exemple, les oscillations de la branche inférieure du baromètre et de voir les températures cor- respondantes signalées par un thermomètre introduit dans le corps de l'instrument pour que l'appareil barométrique soit complet. Ces remarques conduisent M. de Ville- neuve à un système de construction d'un barométrographe plus exact que tous ceux qu on a établi jusqu'à présent, et à indi- quer des biromètres de voyage dont tout le tube serait entièrement opaque, IL suffit d'introduire un flotteur dans la, branche inférieure d’un appareul barométrique cons- truit en métal pour qu’on puisse mesu.er toutes les variations de niveau decet'e bran- che, sans les voir directement, Or, les baromètres de voyage non fra- giles et les barométrographes exacts, sont les deux appareils qui jusqu'ici ont mauqué au perfectionnement de la baroméirie et des nivéllëments barométriques.… Nous espérons aussi que ces nouvelles données permettront d’ajouter plus d’exac- titude aux baromètres étalons déposés dans les observatoires, et de rendre leur vérifica- tion plus facile et plus précise. M. de Villeneuve a hasardé , dans la deuxième partie de son mémoire, quelques aperçus signales comme ingénieux sur une question importante et. obscure , la cause des périodes barométriques. L'auteur explique simplement ces pério- des dans la région équatoriale : 1° par l’ef- fet de ’échauffement diurne et du refroi- dissement nocturne de l'atmosphère; 2° par la vitesse de rotation de l'atmosphère crois- sant avec la hauteur de la partie de l’atmo- sphère que l’ou considère. Avec ces deux principes, M. de Villeneuve démontre qu'il yaurait nécessairementdeuxmininum dans la pression atmosphérique : l’un après midi, l'autre après minuit; et deux maximum : l’un après b heures du matin, l’autre après 6 heures du soir. Vers la région polaire, les oscillations ba- rométriques ne sont pas diurnes, mais elles sont causes, suivant l’auteur : 49 Par la lougueur des deux périodes de chaud et de froid qui assimilent l'année po- laire au jour équatorial ; 20 Par l’affluence vers la région polaire du courant d’air chaud et humide qui, chassé de la zone équatoriale par les vents A14 alisés et leurs analogues, se déverseraitvers les poles avec une vitesse de rotation de l’ouest à l'est.Ce courant ogcuperait la/zone supérieure deil'atmasphère ,et serublaiert se rapprocher,de Ja {surface vers [a région polaire. Pour les pays situés entre la zone glaciale et la zone torride, les variations du baro- mètre seraient dominées tantôt par le mou- vement polaire, tantôt par le régime équa- torial. : Le courant d’air chaud supérieur cau- serait/les grandes dépressions de notre ba- romètrepeudant l'hiver , en-:même temps que ces élévations de température atmg- sphérique qui adoucissent les rigueurs des froids. Le voisinage des montagnes agiraitde manière àaccroitrelesvariationsextrèmes. Le Mémoire est terminé par des-rappro- chements entre le magnétisme-terrestreet les variations barométriques. 1 L'identité de direction du courant d’air chaud que nous venons de signaler avee celle du courant électro-magnétique du globe, la coïncidence du minimum des oscillations magnétiques et du minimum des oscillations barométriques qui se ma- nifeste en décembre dans notre hémi- sphère. Le maximum de lintensité mra- guétique quai s'offre dans la région polaire. en mêmé temps que le maximum des varia- tions annuelles du baromètre, tendraient à faire croire que le magnétisme terrestre et les variations barométriques tiennent.aux mêmes causes, etque c’est dans l’électrieité de l'atmosphère qu’il faudrait chercher le secret du magnétisme que l’on a jusqu'ici attribué à la partie solide de notre globe. Il existe cependant encore bien des.diffé- rences inexpliquées, comme l’abserre, M.-A- rago, entre les oscillations magnétiques et les variations. barométriques. La coiïnei- dence, par exemple, entre le maximum des des périodes barométriques et ie maximum des oscillations magnétiques n’a pas lieu, comme l’auteur l'avait admis sur la foi d'un savant physicien. Quoi qu'il en soit de ces dernières idées théoriques, elles ouvrent des points de vue nouveaux aux problèmes si délicats de ja physique générale du globe ; et dans tous les cas les recherches de M. de Villeneuve offrent d'excellents moyens de plus pour étudier avèc précision la partie de ces belles questions qui $e rattache au baromètre. Il est évident que le baromètre vient.de faire un pas important. CHIMIE INORGANIQUE. Recherches sur les poids atomiques de l'hy- drogène et du calcium; par MM.0b: Erdmann et R:-F. Marchand. Deuxième ët Uernier article. ensii 2aob Calcium. HE En décomposant avec précaution le car- bonate de chaux à l’aide de la chaleur, nous espérions pouvoir déterminer le rapport réel entre l'acide carbonique et la chaux; puis, partant du poids atomique connu de celle-ci, contrôler le poids atomique de lacide carbonique. Cependant Ia compo- sition de celui-ciayant été déterminée par des exptriences exactes, nous pouvons au- jourd'hui préciser la composition du ear- bonate de chaux en partant du véritable poids atomique de l'acide carbonique. et arriver conséquemment au poids atomique du calcium. 5 Nos premiéres analyses furent faites sur »s échantillons de spath d'Islande très pur; fat pulvérisé très fin et séché entre 140 et 50°::Le minéral séché et pesé fut chauffé l1 rouge, dans un creuset de platine, pen- sant plusieures heures, jusqu'à ce que ois pesées consécutives ne présentassent lus: de différence. Puis après la dernière pesée, nous fimes de nouveau roupgir le treuset, et nous lintroduisimes, pendant wik était: encore rouge et après l'avoir Fæpméavec un couvercle, dans une cage là se: trouvait une grande quantité de aux caustique. Après l'y avoir laissé re- roidir,. nous le pesàämes de nouveau, ce wi pouvait se faire assez promptement, on poids étant déjà à peu près connu. jette: opération fut répétée jusqu'à ce que leux pesées consécutives s’accordassent rarfaitement. Dans la cage de la balance e-mèême, il:y avait deux capsules rem- lies, lune d'acide sulfurique et l'autre de ‘phaux: 442225er. de spath d'Islande laissèrent 12,3425:grt de chaux-caustique, c'est-à-dire :36,09-p. c. 4,51225 gr. de même minéral laissèrent .2,5495 gr. de chaux caustique, c’est-à-dire 556,18 p. c. | Enadoptant pour le poids atomique de a chaux, le nombre 356,019, et pour ce- lui: de l'acide carbonique 275, nous au- “ions; dans la conrbinaison des deux corps, 156,42°p. c..de chaux et43,58 p. c. d’atide "carbonique: Ces: nombres différent consi- ‘idérablement: des résultats obtenus; ceux- rci donnent, 275 étant pris-pour l'acide car- l'bonique, les’ valèurs 351,2 et 352,8 pour } Ja chaux. Nous-avous dû chercher la cause ide ces différénces; qui se répétérént dans rplasieurs autres opérations, dans la com- position même du minéral. Celui-ci, en effet; n'était pas entièrement pur, même |dans:les plus beauxéchantiHons. L'analyse exacte d'un échantillon entièrement inco- lore:et transparent, a dnnné les résultats h suivants : 3 25,000 gr. féurnirent : 0,0035 gr: de‘silice. | 0,0050 —de péroxide de fr, 0,0012 — de mänganèse, de mayriésie et peut-être d’alcali. Nous n’ÿ pûmes découvrir ni chlore, ni fluor, ni acide sulfurique. 100,000 p. du minéral contenait conséquemment : 99,961 carbonate de chaux, 0,014 silice, 0,020 peroxide de fer, 0,005 manganèse, magnésie, etc. | 400,000 | Nous allons maintenant apporter quel- | ques expériences dans lesquelles nous avons ! transformé eu sulfates de très beanx échan- | tillons de spath d'Islande, quoiqu’elles n'aient pu fournir des résultats parfaite- . ment exacts, à cause de l'impureté de ce spath. | Ce minéral, séché et réduit en poudre ‘ fine, fut introduit dans un creuset de pla- | tive, muni d’un couvercle qui fermait bien. Dans ce creuset il s’en trouvait un autre plus petit, et donc la tare avait été prise; la chaux ayant été pesée, ce dernier fut “ remplid'acide sulfurique; puis, le couvercle ayant été bien fixé, on inclina le tout succes- “ sirement de manière à faire écouler l’acide | sülfurique dans le grand creuset. L’acide coula lentement sur le spath et en expulsa l’acide carbonique; l'excès d'acide fut chassé par une chaleur toujours crois- | | Le Sas RC. 416 sante, et finalement très violente, et'avec quelques fragments de carbonate d'ammo- niaque placés dans le petit creuset, on favo- risa cette opération. Quatre expériences nous ont donné en moyenne, pour 100 de carbonate, 136,05 de sulfate. Si l'on admet 201,16 pour le poids ato- mique du soufre et 356,01 pour celui de la chaux, on obtient, pour la composition du carbonate de chaux, des nombres qui peu- vent se concilier avec les résultats précé- dents. Nousavons fait une troisième série d’ex- périences sur la calcination du carbonate de chaux, en employant, non pas du spath naturel, mais du carbonate préparé artifi- ciellement, au moyen de chlorure de cal- cium chimiquement pur et cristallisé et de carbonate d’ammoniaque. Le précipité, lavé longtemps à l’eau bouillante, fut sé- ché à 160-180°, jusqu’ace qu'iln’y eût plus, de différence dans trois pesées successives. Avant chaque pesée, nous laissâmes re- froidir le creuset sous une cloche où se trouvait de l’acide sulfarique. Le creuset exactement taré et rempli avec une ,quantité pesée de carbonate de chaux, fut placé dans un autre creuset de platine, muni d’un couvercle à large bord, et ce dernier creuset dans un troisième en terre également bien fermé. Les creusets fatent maintenus dans un bon fourneau à vent, à une chaleur extrêmement forte, pendant une heure et demie à deux heures, puis on'les en retira encore roûges, et l'on introdüisit immédiatement lès deux: creu- sets de platine dans la cage à chaux dont nous avons parlé plus haüt} de sorte qu’ils se refroidirent dans une atnrosphère sèche et exempte d’acide carbonique. Ensuite la chaux calcinée fut vivement'pésée. La pesée étant faite, on rétira la chaux du creuset; elle avait conservé la forme du creuset et s'était assez fortement gril- lée, de sorte que cela se’ fit‘aisément. Le creuset fut purifié avec soin de’‘toutes les poussières de chaux, et'taré de nouveau. Cette’ précaution était nécessaire; car, après chaque expérience; là tarte avait un peu changé, de trop peu de chose, il est vrai, pour influer les résultats d’une ma- nière notable. Il‘y avait dans cette méthode uve lé- gère erreur inévitable; c’est qne, après la calcination, il y avait toujours dans les creusets une atmosphère d’acide carbo- nique qui devait nécessairement être réab- sorbée par la chaux caustique, et augmen- ter ainsi légèrement le poids du résidu. Toutefois, l’espace vide qui se trouvait dans les creusets était si faible, que l’er- reur qui en résultait ne pouvait pas être d’un grand inconvénient. Cet espace s’éle- vait tout au plus à { c. c. qui, à la tempé- rature ordinaire, compreudrait environ 2 milligr. d'acide carbonique; mais comme la température où les creusets étaient in- troduits dans la cage à chaux était presque encore blane, il est probable qu'il y avait à peine un demi-milligr. dans cette atmos- phère. On devrait plutôt supposer une er- reur dans le sens contraire; c'est qu'il se pourrait que l’acide carbonique, au mo- ment de se développer, entrainât mécani- quement un peu de substance solide et occasionnät ainsi une certaine perte. Si l’on enfonce trop le calcaire pulvérulent dans le creuset, cette circonstance pour- rait bien se présenter; cela nous est ar- rivé une fois d’une manière fort sensible. AT Si l’on prend lerésultat de quatre expé- riences, l’on trouve que le carbonate de chaux contient 56,00 de chaux pour 100 de carbonate. Nous n’avons pas calculé plus de déci- males,la deuxième se trouvantdéjà hors des limites de la pesée. La différence que l'on observe entre ces uombres et ceux adoptés jusqu'à présent est trop considérable pour que nous eus- sions pu nous contenter de ces expé- riences. D'après l'ancien poids atomique du carbone et de la chaux, le carbonate de chaux renfermait 56,292 p. c. de chaux; l'acide carbonique étant placé égal à 275 et l’ancien poids atomique de la chaux étant conservé, on aurait 56,43. Ces nom- bres s'accordent avec les indications de plusieurs chimistes, tandis qu'ils diffèrent de certains autres. Ainsi. : M. Berzélius trouva 56,4p. c. de chaux. M. Thénard 56,3 — M: Stromeyer 96,19 — en décomposant le carbonate de chaux par la calcination. Pour éviter, dans la détermination de la décomposition du carbonate de chaux, une erreur qui pouvait être inhérente à la mé- thode elle-même, nous fimes enfin usage d’un autre procédé, assez simple pour être exécuté avec exactitude. Au nioÿen d’une quantité d’acide pesée, nous expulsèmes l'acide carbonique d’une quantité pesée de carbonate calcaire. M. Critzsche, qui a déjà employé cette mé- thode { Annal. de Poggend., xxxviu, 304), se servit à cet effet d’un appareil fort judi- cieusement combiné, mais peu commode à mabier et ne pouvant vetevoir que peu de matière, Voici celui que nous avons employé : Ün tube de verre; large de 1 à 1 pouce 472:de diamètre et de 6 à 8 pouces delong, est destiné à recëevoir le carbonate; un bouchon convenable, recouvert dé cire à cacheter:et percé de deux trous, ferme ce tube après que la substance et un’ petit verre à réactif large de 172 pouce et rem- pli d'acide hydrolique ou sulfurique dilué y ont été introduits. Le bouchon est tra- versé par deux tubes, dont l’un étroit est recourbé en dessus, en angle droit et effilé en poiute fine; l’autre plus large renferme du chlorure de calcium. Lorsqu’ou a déter- miné le poids de la substance employée, et quon a monté l'appareil de manière qu’il ferme hermétiquement, on donne un lé- ger coup de lime sur la pointe sans la cas- ser, où tare l'appareil avec la substance, on incline lé verre de façon à faire couler lentement Vacide sur le sel, et qu'il n'y ait pas de forte effervescence ; on répète cette opération jusqu’à ce que le petit verre à réactifsoit vide et que le carbonate soit en- tièrement décomposé. On peut favoriser la réaction à l’aide d'une douce chaleur. Quelque temps après on fait sauter la pointe au moyen d’un charbon rouge ;' on la place sur la balance, on adapte au tube ouvert au moyen d’un tube en caoutchouc, nn autre tube rempli de fragments de chlo- rure de calcium, et l’on fait passer de l'air sec à travers l'appareil, à peu près dix ou vingt fois son volume. On pèse alors l’ap- pareil avec la pointe : la perte de poids in- dique immédiatement la quantité de l'acide carbonique expulsé. Bien que le sulfate de chaux soit presque insoluble dans l’eau, il est plus convenable AS d'employer de l’acide sulfurique que de l'a- cide hydrochlorique, puisque ce dernier, même é'endu de leaucoup d’eau se vo- latise aisément et occasionne alors une perte. à I. 3,5385 gr. perdirent 1,557 gr. d'acide carbonique = 44 p. c. II. 3,2125 gr. perdirent 1,413 gr. d’a- cide carbonique = 43,98. Ces expériences donnent conséquem- ment, pour la composition du carbonate de chaux, sensiblement le rapport de : 56,00 chaux, 44,00 acide carbonique. La véritable moyenne arithmétique des deux séries d'expériences, est : 56,003 chaux, 43,997 acide carbonique. Calculés d’après la méthode des plus pe- tits carrés, ces rapports éprouvent à peine quelques changements. De même, les ré- sultats ne sont passans influence, si lon ra- mène au vide les poids obtenus, car les den- sités du carbonate de chaux et dela chaux caustique diffèrent peu entre elles, puis- qu’on n'a employé que peu de substance. Nous avons donc sensiblement 275 pouces d'acide carbonique pour 350 de chaux ; d’après cela, le poids atomique du calcium est égal à 250. DEEE — SCIENCES NATURELLES. ANATOMIE COMPARÉE. Reinarques anatomiques sur (8 sternum du Didelphis Virginiana. La Société linéenne de Normandie vient de publier le 7e volume de ses Mémoires. Il contient plusieurs travaux importants, au premier rang desquels il faut placer les re- cherches sur les terrains secondaires du Calvados, par M. Eudes Deslongchamps. Nous regrettons d'autant plus de ne pou- voir les reproduire dans leur entier, que nous ne pensons pas qu'on puisse faire l'analyse des Mémoires qui les renferment, ou enciter même des extraits, sans affaiblir l'intérêt qui s’y rattache. Pour justifier au- tant qu'il est en nous ce que nous venons de dire, nous allons reproduire des remar- ques analomijues de M. de Longchamps sur le sternum du d'delphis virginiana. Ayant observé sur une femelle de didel- phis virginiana que je disséquais, une con- formation de sternumqui me parut extraor- dinaire, j'ai dû rechercher, dans les ouvra- ges d’anatomie comparée que je possède, si cette conformation était connue et décrite; je n’ai trouvé rien de satisfaisant à cet égard. Meckel, dont l'article sternum des mammifères (Anat. comparée, t. ILE, trad. franc.) m'a paru fort bien fait et le plus complet que je connaisse, cite à peine en passant le nom de Didelphes, et n’entre à à leur sujet dans aucun détail. Le didelphis virginiana n’est pourtant pas un animal rare, et a dû être souvent disséqué. De plus, comme il n’est pas pro- bable que le conformation que J'ai observée soit propre au sarigue de Virginie, mais qu’elle doit être doit être commune à d'au- tres sarigues et peut-être à tous les didel- phes, il est assez singulier que la conforma- tion remarquée par moi, et qui me paraît mériter toute l'attention, ait échappé aux anatomistes. Serais-je tombé sur une anomalie, sur un Gas particulier, individuel? Cela n'est A9 guère probable. Il est bon d’ailleurs d'ob- server que la conformation que je vais dé- crire veut étre examinée de près pour être reconnue. Un défaut de précaution, en dé- : tachant les muscles pour préparer le sque- lette, peut aisément déformer ou détruire ce que cette configuration a de plus essen- üel : la dessication l’annule complètement. C’est ainsi que je ne puis m'expliquer le si- lence des anatomistes, si toutefois, je le ré- pète, cette remarque n’a point été faite dans des ouvrages que je ne possède pas. À l'exception de la pièce antérieure du sternum ou mänubrium, le reste de cet os n’a rien de particulier et qui ne se retrouve dans la plupart des sternums normaux des mammifères et particulièrement celui des carnassiers. Aussi je-crois inutile de décrire cette partie du sternum du didelphis virgi- niana. La pièce antérieure où manubrium pré- sente à peu près la, forme d’une croix la- tine, dont la branche postérieure, épaisse et plus longue que les latérales, s'articule avec la deuxième pièce du sternum. La branche antérieure, courbée un peu en des- sous, peaucoup plus étroite que la posté- rieure, fait saillie sous la région du cou et se termine par une. portion cartilagineuse non pénétrée de grains osseux (1). C’est sur cette portion cartilagineuse que s'attache l'extrémité sternale des clavicules, mais non immédiatement. Il existe, en ef- fet, entre cet os et l’extrémité cartilagi- neuse du manubrium deux pièces -(une de chaque côté ) aussi de nature cartilagi- neuse, de forme oblongue, un peu plus large en avant qu’en arrière, qui sert de moyen d'union entre les clavicules et le steruum. Cette pièce représenterait-elle le fibro-cartilage inter-articulaire qui se voit dans l'articulation sterno-claviculaire de l'homme et des quadrumanes?Cela.est pos- sible; mais ses rapports avec les pièces osseuses qu'elle réunit sont un peu dif- férents, et sa taille, toutes proportions gardées, est beaucoup plus grande. Par son extrémité postérieure, cette pièee surnumé- raire est appliquée au côté externe du pro- longement cartilagineux du manubrium et lui est unie par des ligaments et une cap- sule ; son extrémité antérieure s'applique à la face externe de l’extrémité interne de la clavicule qui, dans ce point, est plate et élargie; elle est également unie à cet os par une capsule et des fibres ligamen- teuses. Il résulte de cette conformation une très grande mobilité des clavicules sur le ster- num, un soutien peu efficace pour l’épaule et le membre antérieur ; enfin presqu’au- cun des avantages que ce membre peut re- tirer de la présence des clavicules, ou plus exactement peut-être, une nouvelle modi- fication dans les mouvements du membre antérieur, au moyen d’une clavicule à peine fixée. Lorsque les deux clavicules du sarigue sont aussi rapprochées l’une de l’autre que possible, les deux pièces cartilagineuses surnuméraires sont alors appliquées l’une contre l’autre par leur face interne; les clavicules, dans cet état, ressemblent à la fourchette de certains oiseaux et notam- ment des gallinacés; les cartilages surnu- be RULES Le (1) L'animal dont je décris le sternum était au moins adulte; ses os ne présentaient nulle trace d’épiphyse, et déjà tous les cartilages sterno-cos- taux étaient pénétrés de grains osseux , sans être néanmoins complètement ossifiés , les grains osseux n'étant pas encore confluents, 420 méraires simulent le pédicule de cette même fourchette. rs Les branches latérales du manubriuny sont plus courtes, moins épaisses et un peu plus larges que la branche postérieure::il existe à leur extrémité deux facettes articu- laires : la postérieure donne insertion a cartilage de la première côte; l’antérieuré donne également insertion à un autre cars lage assez semblable à celui de la première côte, mais dont l’extrémitéest libre ; il donne: attache par sa.base au musele sous-elavier. Que représente ce cartillage qui, comme ceux des côtes, était pénétré de grains os: seux non confluents? Faut-il le considérer comme un vrai cartilage costal se rappore tant à la septième vertèbre du cou ? On sait que l’apophyse transverse de cette vertèbre est complétée das le premier âge par'une pièce osseuse, alors distincte, qui représente évidemment un côte cervicale restée à l’état rudimentaire. On saitaussi que M. Breschet a signalé sur le manubrium du sternum de l’homme quelque chose d’analogue à l’ap- pendice cartilagineuse si bien développéé sur le sarigue, et qu'il a adopté, comme explication, la tendance organique que je viens de rapporter. : £ Je dois faire observer que, dans le sari- gue, l'apophyse transverse de la septième vertèbre cervicale est petite et bien moins développée que celle des vertèbres qui la précèdent. Dans l'hypothèse dont nous par: lons, le développement notable du cartilage costal rudimentaire semblerait exiger un développement analogue de la part de s& côte; mais c'est ce qui n’a pas lieu. Plus on étudie l’organisation des marsu- piaux, plus on est convaincu que ces ani- maux se rapprochent des vertébrés ovipa- res ct surtout des oiseaux plus qu'aucuns des autres marmmifères. Ne pourrait-on pas eonsidérer le cart " lage à extrémité libre du manubrium du sa- rigue comme un rudiment de la clavicule- postérieure ou coracoïdienre des ovipares. On sait que cette deuxième clavicule (4) est très developpée chez les monotrèmes plus voisins encore des ovipares que les marsu- piaux. Cette seconde hypothèse n'a pas, je: pense, moins de valeur que la première. Au reste, je m’empresse de quitter ce ter- rain qui n'est pas celui ou j’aime à con- struire. La science ne se devine ni ne s’en- richit par des raisonnements fondés sur des. hypothèses seules : les faits constatés doi- vent uniquement lui servir de bases. Mais ce qui me semble ressortir de mot mémoire, c'est qu'il existe une lacune sur l'anatomie comparée du sternum de l'ordre des marsupiaux. Je m’estimerais heureux . d’avoir attiré sur ce point de philosophie 1m anatomique l'attention des observateurs assez heureusement placés pour entrepreti: #\ dre convenablement ce genre de recher= ches. - SDK SCIENCES APPLIQUÉES. ARTS MÉCANIQUES. MACHINES A VAPEUR, (Cinquième article.) Etablissement de MM. Bennett et comp. à la Ciotat. La navigation française à la vapeur à pris un tel développement dans la Méditer- + fsigià (4) Je n'ignore pas que cet os, dans les cas or». dinaires, parait être plutôt une dépendance de l'o- moplate que du sternum; et il est juste d'ajouter que l'apophyse coracoïde qui existe sur l'emoplate- tée, que de grands ateliers de construc- WIM. Bennett et comp. ont fondé, en 18 , à la Ciotat près Marseille, un éta- “sement peu connu dans le nord de la \nce, mais qui peut prendre rang au- rrd’hui parmi les ateliers les mieux or- ñisés du pays; sa position sur le quai din port capable de recevoir les plus forts tl frce des bâtiments à vapeur complets, dpues et machines : nous ne pouvons pas 18 en rendre compte de visu, mais nous Sons toute raison de considérer comme thentiques les renseignements que nous {ons vous communiquer. L'établissement de la Ciotat se distingue { ceux dont nous vous avons entretenus j" sa vaste étendue et par son chantier {: constructions. La surface du terrain employé par lu- te pricipale, et par ses deux annexes de hulon et de Marseille , est de 40,000 mè- {:s carrés environ. ILes ateliers qui la composent se divisent asi : Les forges ; qui comportent quarante 1x ordinaires, etune machine à vapeur. huit chevaux employée au service d’un lurtinet ; ILes grandes forges avec fourneau à ré- \rbère , et marteau mû par une machine {:apeur de vingt chevaux ; La chaudronnerie, avec dix feux de lrge; fourneau à réverbère, grande ci- lle, iachines à percer mues par une lachine de Huit chevaux; “ L'atelier d’ajustage, dans lequel une ima- ine de xingt chevaux donne le mouve- lent à un'assortirnent d'outils mécani- les de fortes dimensions et de construc- lin récente ; L’atelier de montage, renfermant trois landes grues; et assez vaste pour monter \la fois quatre grands appareils de naviga- |n maritime; Lmp Ass | Une fonderie , un gazomètre , et enfin un 'emin de fer reliant tous les ateliers entre me ï x, pénétrant dans l’intérieur pour ame-. |r les grandes pièces auprès des machi- | s-outils qui doivent les travailler, et les “induisant au port de la Ciotat , jusqu'à lmbarcadèrc. Une is à chariot circule sur le che- ln de fer, pour les besoins du service. ‘En 4841 , l'établissement occupait plus 1 sept cents ouvriers, fondeurs, forge- | ns, tôliers , ajusteurs, tourneurs, char- |ntiers et menuisiers. Nous ignorons quel .: le nombre des ouvriers actuellement laployés, mais nous pouvons vous dire 1e malgré sa formation récente, et quoi- ‘ e l’année 1839 se soit presque entière- ‘ent écoulée en installation , l'établisse- ent de la Ciotat a déjà livré des ouvrages \:s importants : Deux machines de cent soixante che- “\ux pour l'administration des postes ; Unbâtiment à vapeur complet, coque machine, de cent quarante chevaux, le \séricien, qui fait depuis quinze mois le ‘#ellibsc ee RE UP NV dou | sarigué ÿ'el ‘peu développée; mais j'ajoute, \l'à mion sens, le point d'origine d’un os qui, quand st arrivé à son maximum de développement, sert | DEEE pièces, du squelette, est assez indif- lent à fixer, en théorie, sur l’une ou sur l’autre pieces qu'il est destiné à unir, Le 1 de machines devenaient nécessaires jjuebots a permis d'y joindre un chan-, * de constructions navales, de sorte;:que. ll ateliers de la Ciotat livrent au com- 422 service des côtes de la méditerranée, depuis Cadix jusqu’à Gènes ; Un bâtiment de cent vingt chevaux, le Rubis, coque et machine, pour le port de Tunis; Un bateau en fer et ses machines, pour le service du Danube. On achève, en ce moment, deux bâti- ments de deux cents vingt chevaux, et leurs machines, pour l’administration des postes. à à |Vous le voyez, deux années d'exercice se _sont à peine écoulées, que cet établisse- |. ment a déjà fourni sept appareils de navi- gation, de cent vingt à deux cent vingt chevaux, et plusieurs navires ; ajoutons quatre machines locomotives, dont une pour le chemin de fer de Naples à Castel- lamare et trois pour le chemin de Beau- caire. Deux ateliers annexes de l'usine de Ja Ciotat sont situés l’un à Toulon, Pautre à Marseille. Celui de Toulon, mû par une machine à vapeur de douze chevaux, a été plus spé- cialement employé, jusqu’à présent, à la construction oa à la réparation des grands générateurs à vapeur ; en 1841, il livrait à l'arsenal maritime trois générateurs de cent | soixante chevaux. L’annexe de Marseille, située sur une anse, près du port, occupe une superficie de 12,000 mètres carrés; elle contient une grosse chaudronnerie, une forge avec mar- tinet et un atelier d’ajustage mus par une machine de quatorze chevaux; ces ateliers sont combinés de manière À pou- voir réparer les différentes parties des grands appareils de navigation. La force motrice employée pàr l'atelier principal et ses deux annexes est de quatre vingt-deux chevaux. L'établissement de la Ciotat ‘paraît donc, en ce moment , particulièrement constitué pour la construction et la réparation des bâtiments à vapeur ; son heureuse situa- tion sur un bon port, le développement qu'il a recu et les améliorations en voie de construction doivent faire espérer qu'il remplira complètement son but et qu'il sera d’une très grande utilité pour la navi- gation à vapeur dé la Méditerranée. CaLLa. rs AGRICULTURE. INDUSTRIE VINICOEK. M. le comte Odart vient de publier la première partie d’un travail d’une grande importance économique et d’un extrême à- propos. C’estun essais d’Ampélographie ou description des cépages les plus estimés dans les vignobles de l’Europe de quelque. renem. Après avoir démontré combien il y a de l’exagération dans l'opinion de ceux qui attribuent au climat la propriété de ramenertoutesles variétés vers untypelocal qui serait le produit d’effets météorologi- ques, sans contester toutefois les modifi- cations que les plantes cultivées peuvent recevoir pendant le cours de leur existence sous l’influence de climats différents. M. le comte Odart admet comme cause agissante sur la valeur des produits vittioles la puis- sance combinée de la nature propre des cépages et du climat. Cette opinion, qui est la plus logique, à notre avis, de toutes celles qui ont été émises à ce sujet, est corrobo- rée dans l’ouvrage de M. Odart, par an grand nombre d'observations. L’examen des variétés à maturation tardive a fait 423. aborder à l’auteur la question du :refroi- dissement du globe, au sujet -delaquelte il est loin d'admettre les opinions émises par divers sayants. Quelques curieuxique soient: les faits à l’aide desquels il prétend.démon: ‘: ter que la température actuelle, st'elle n’est pus moins féconde que celle des siècles pas- sés, n’est pas du moins plus rigoureuse, Nous laisserens à nos lecteurs le plaisir de les lire dans l'ouvrage, car en admettant même que le refroidissement terrestre cone tinuât. à réagir du centre à la circonfé- rence, ce, refroidissement devrait, d’après les calculs.faits, se communiquer avec une telle lenteur, que pour le moment cette question n’est grave que très médiocre- ment. Les divers modes de classification des vignes proposée par Don Simon Roxas Clémente, Vougok, Burger, Metzger et Vou-Vest, n’ont pas satisfait l’auteur de l'Ampélographie. Il s'est déterminé:'à ne * suivre d’autre.ordre que celuides latitudes, 11°! sous lesquelles }es cépages sont particuliè-!"! rement conus.par leur influence surlx qualité du vin, En les groupant, il les à cependant réunis autant que possible en familles. Laissant de côté les modifications trop minutieuses pour présenter une cer- taine fixité, il s’est appliqué à faire ressor- ür les caractères les plus saillants tirés, selon la natute, de chaque cépage, princi- palement ds feuilles, soit dans les deux premiers, soit dans les derniers mois de leur végétation. Il a pris en grande con- sidération le contour plus ou moins entier, plus ou moins découpé du limbe, la pré- sence ou l'absence du duvet. cotonneux, ou seulement des poils sur les nervures ; la couleur de celles-ci et celle des écorces; la force et la direction des sarments: la struc- ture des ceps; la forme des raisins; celle des grains; le bourgeonnement plus ou moins tardif, l’époque plus ou moins ha- tive de leur maturité, caractères qui tous étaient des éléments indispensables ponr la nouvelle classification. La dernière moitié du travail de M. Odart ‘n’est point encore terminée, maïs s’il nous était permis de juger de l’ensemble par quelques chapitres sur les cépages de la Hongrie, de la France, de l'Espagne, de l'Italie, du Portugal, qui terminent la pre- mière, et surtout par les essais de culture que fait M. Odart depuis plusieurs années, nons dirions que l’Ampélographie doit combler une lacune, qui, sentie par tous les nologues, avait déjà dans les premières. années de ce siècle attiré lattention de Chaptal et celle de son successeur. HORTICULTURE. Modifications à lu taille du pêcher. Après avoir étudié les deux Traités sur la taille des arbres fruitiers, publiés depuis peu par deux habiles cultivateurs de Mon- treuil, MM. Lepère et Malot, et surtout en visitant à Montreuil même les magnifiques pêchers de M. Lepère, on hésite à faire une observation, à donner un conseil à des pra- ticiens aussi consommés. Il est cependant dans la forme carrée de leurs arbres un point important qui nous paraît digne de fixer l'attention. On sait que la méthode de MM. Lepère et Malot est un admirable per- fectionnement de tout ce qui avait été tenté jusqu’à ce jour. Un pêcher, façonné d'après leur méthode, se compose de 44 membres ou branches-mères, 7 de chaque côté, dis: posés de manière que l'arbre présente dans 424% son ensemble un V ouvert; mais au lien -d'être vide au milien, et mal:garni en des saus,.comme dans. la.taille aneienne et la moderne de M. Dalbret, ilest rempli par 6 belles branches, dont 3 appartiennent à chaque aile de l'arbre. Voiei comment.on les obtient: En plantant un pêcher ou quelque temps après l'avoir planté, on le rabat à On,08 ou On,10 de la greffe dans le: but de lui-faire pousser deux branches, l’une à droite, l’au- tre à gauche. A la fin de l'été ces deux branches ontla forme d’un V; au printemps suivant on les taille à On,50 de la tige,afin de faire sortir sur chacune une branche se- -condaire inférieure, et ainsi de suite d’an- née en année Les 6 branches inférieures, 3 de chaque côté, une fois formées, repré- sentent trois lignes horizontales, dont la pre - imière est à 0M,50 du sol, la deux:ème à Ow,50 de la première et la troisième à Om:50 de la deuxième. C’est alors que l'on garnit l'intérieur du V avec6 branches que: l’on fait altcrner avec les inférieures; mais, MM. Lepère et Malot font. naître leur pre mière branche supérieure plus. bas que la première inférieure, de manière que la deuxième branche supérieure se trouve pla- cée entre les deux inférieures. I peut ct il doit nécessairement résulter de cette dispo- sition un inconvéuient très grave, consistant dans la tendance qu’a la sève à se porter de préférence dans les voies qui lui sont verti- calement ouvertes Or, les branches-mères: de l’arbre affectant la forme d’un V; il en: résulte que les branches secondaires infé- -rieures- sont horizontales.et les supérieures verticales. Ne doit-on pas craindre que-:ces: dernières, qui se trouvent insérées alterua=- tivement en avant des branches inférieures qui eur correspondent, et quisont une.di- reéhon beaucoup plus avantageuse, n'ab- sorbent, aux dépens de celles-ci, un excès de sève qui affaiblira les unes pour faire des autres des gourmands, où l'emploi raisonné del’ébourgeonnemcnt, du pincementiet du palissage ne suffira plus pour rétablir J’é= quilibre ? Nous livrons ces réflexions au jugement des hoinmes qui ont étudié:les lois de la:phy- siologie végétale: Les modifications que: nous proposons d'adopter nôus paraissent avantageuses. Nous nous permettons cette observation, non pas pour le plaisir de:cri- tiquéer l’œuvre de deux-estimables praticiens devant le talent desquels-nous nous incli- uonss mais déja nous savons que la mise.en pratique de leur système de taille dans les: terres substantielles de la Normandie où les arbres poussent avec une vigueur étonnante, a mérité les reproches que nous lui adres- sons aujourd’hui. Engager les jardiniers à faire ces légères modifications à la méthode de MM. Lepère et Malot, c'est leur dire qu’elle est la seule que nous considérons comme digne d'une attention sérieuse; les deux branches supé- rieures du pêcher carré, par leur direction vértica'e et leur insertion sur la branche- mere avant les deux inférieures correspon- dantes, menacent l'existence de ces deux branches. Par la méthode que nous propo- sons d'adopter comme étant mieux en rap- portavec ce que nous connaissons sur la cir- culation de la sève dans les plantes, les deux premières branches inférieures sont insérées avant les supérieures; elles auront donc sur celles ci un avantage qui compensera celui de la direction verticale qu'on ne peut leur donner. Vict. Paquer. (Journal d'agriculture pratique.) 425 SCIENCES HISTORIQUES. ARCHÉOLOGI Sür la distribution, l& valeur et la législa- Lion des eaux dans l'ancienne Rome; par M. Dureau de la Malle. Les aquédues, bien que leur.construc- tion fût assez coûteuse, étaient néanmoius une dépense productive. Ceux de la capi- tale de l'empire subsistent eacore en par- tie, et leurs débris, leurs arcades, qui rayon- nent dans tous les sens à travers la cam- pagne de: Rome, frappent d'étonnement par leur nombre et lenr hauteur, Mais l'eau qu'ils amenaicnt,à Rome était.chère- ment vendue à ses riches.et. voluptueux habitants; oa l'a frappa d'un impôt nommé vecligal ex aquæductibus,:on bien vectigal formæ. Les maisons des particuliers, ,eE même les bains publics, payaient à PÉtat, dit Vitrave (VIIT, vr, 3, édition Schnei- der), une redevance annuelle pour l'usage de l’eau... Les seuls jardins et.les villas placés près des conduits, des châteaux d’eau, des bas- sins et des: fontaines, payaient au trésor 250,000 sesterces (67,500 francs). Celui qui prenait plus d’eau qu'il ne lui en avait été concédé, payait une amende d’une livre d’or pour la valeur en eau d'une obole. Le chiffre total de la dépense et de la recette des conduites d'eau nous manque. (On pouræait le déduire sinousavions le prix du:pouce d’eau et la dimension moyenne des conduits. On voit seulement.que pour les villeset l'administration centrale, c'était un produit plutôtqu’une dépense. Le grand nombre d'aquéducs:semés autour de Rome me ferait croire que, de même que l’indu- ‘strie-prinée a construit plusieurs ponts au- tour de Paris, de même plusieurs dériva- tions d'eau furent opérées à. Rome par des spéculations particulières. J'en trouve la preuve dans: une ancienne : inscription d'Eporacum donnée. par Robert Keuchen, ‘où l’on voit un certain Sertorius amener à ses frais, dans sa..ville, l'eau de plusieurs Isourees-réunies dans des conduits : Q. Ser- {orius... honorem noménis-sui et cohort. fort. Lborensum munie. vet. emer. virtutis ergo don. don. celiiberico deq. manubis in pu- blic. munic. ejus utilitatem urb. mænivit Leoque aqua diverseis in.duct. unum col- lectis fontib. perducendumcurav. Quantité d'eau apportée à Rome par les aquéducs. Revenu de: la vente de l'eau. — La longueur réunie de tous les conduits “qui apportaient de l’eau à Rome était de 107 lieues de 4000 mètres, ou de 428000 mètres, dont 32000 en arcades. La masse puisée aux sources était de 24500 quinaïres. Pour se faire une idée de celte quantité d’eau, il faut essayer de déterminer le dia- mètre du quinaire. Deux passages, l’un de Vitruve, l'autre de Pline l'Ancien, nous apprennent que le tuyau appelé quinaire était formé d’une lame de plomb, laquel'e, avant d'être roulée sur elle-même pour for- mer un tuyau, avait une largeur de cinq doigts. Ces deux passages, indiquant seule- ment la circonférence du quinaire, ne peuvent servir à en déterminer le diamètre avec précision. En effet, d’un côté le eal- cul ne peut fixer d’une manière rigoureuse le rapport du diamètre à la circonférence; de l'autre, Vitruve et Pline ne nous donnent même pas la circonférence exacte du qui- naire : Car, comme l'a remarqué judicieu- sement Frontin, en roulant sur elle-même la lame de plomb destinée à former le tuyaw, ilifant, pour qu'on:la puisse souélenÿ qu'un des’bords de la lame enrouléé s'as vauce de quelques lignes :at-dessus des l'autre bord; en sorte que la ‘circonféz rence intérieure, et par conséquent Pot rifice du tuyau, seront moindres queMat largeur qu'avait la lame ‘avant d’étre-en® roulée: Mais.les passages de Vitruve etde:Pline. ont au moins lavantage de nousapprendré: quen'aucun cas, le diamètre du-quinaires ne devait dépasser celui d’unecireonférencet deiginq-doigts, c’est-r-dite un doigt.173, Le! diamètre indiqué par Krontin n’atteint pas: cette dimension. «Hl:est trés probable, dit. il, que le-quinaire tire:son nom de son-diat mètre, lequelest-de cinq quarts-de doigts Et ailleurs : « Le diamètre du-tuyan-quiss naire est un doigtet un quart. »: JT Le doigt romain étant égal à 19 milli- mètres, un. doigt et un quart correspons dent à 23 :millimètres 344, soit :24-millis mètres. Etcomme le pouce français équivaut à 27 millimètres, les. 24500 quinairestre 24\> [813 présentent 24500 X G) ow 245000 é s', 2e ; ou.enfin 19358 pouces d’eau que fournis- saient ensemble tous les aquéducs dissémi nés autour, de Rome, Mais: comme:il se distribuait hors de la ville auxparticuliers 1063 quipaires.ou: 3210 pouces, et que,-del plus, une grande partie était frauduleuse ment détournée dans le parcours des eaux! depuis leur, source: jusqu'aux murs de la: cité, il n'arrivait à Rome que 14018 qui aires, ou.:11073 pouces d’eau. Sur ce! nombre, 555 { quinaires, on. 4388; pouces; étaient distribués aux propriétairesilerestes était destiné aux usages publics: Ainsi, das quantité d’eau:vendue par l'État, soit dans Rome soit au dehors, était seulement-dét 9617 quinaires,-ou 73598 pouces. +, Cetie quantité d'eau, jointe à-eelle qui: était concédée pour les usages publicsfar- mait, d’après des registres de l’administra- tion, un total de.12755 quinaires,.ou 10078 pouces. Mais la dépense réelle. montaïit} ainsi que nous l'avons dit, à. 14018 qui- naires; ou.41073. pouces..Il y avait donc encore {263 quinaires, ou 997 pouces d'eau. qui étaient frauduleusement détonrnésdans. la ville même;.et ne rapportaient-rien aus trésor. 3E La distinclien faite:sans cesse par: Fren+ lin, entre les castella publica.et:les-castelaw privata, entre les eaux distribuées-7omne. Cæsaris, et dont le revenu entrait danse" fisc impérial, et celles qu’on concédait auxk particuliers moyennant ane redevaneeafis fectée au trésor de l’État, æranie publieaÿ* le rescrit de Nerva, qui défend même d'u- ser sans sa permission de l’eau qui se perd caducam; les lois, les sénatus-consultes, les édits des empereurs, portant des amendes énormes (1 livre d’or pour Î once d’eau), décrètent les peines les plus sévères contre! ceux qui fraudaient, détournaient, usur= paient l'eau des conduits et des réservoirs, prouvent assez, ce me semble, que læ verte de l’eau était un revenu annuel pouril'Eaf4 et pour l'empereur. + «SUD Le texte positif du consul Frontin. aires tor aquarum, en chef des travaux %hyd liques, le montre évidemment, eL’eau-qu® déborde de la fontaine, que-nous appelons caduque, était, dit-il, destinée àlliusage des bains et des blanchisseriess ful/onir4ramen C'était un impôt annuel et fixespagé au trésor. Il en était de mêmerpotr lelut cédée aux particuliers; par là, dit-il, era aqua quam privati ducunt ad usum pu- Brum pertinet. Les concessions d’eau faites Mitre gratuit ou à litre ontreux ,. n’é- tint plus que viagères sous lesempereurs, dime pour les bains publies ; sous la ré- alique,. elles avaient élé perpétuelles ar. ces.sortes de bains. De plus; le pro- it:de la confiscation ‘des-terres.sur-les- alles les eaux avaient été frauduleuse- nt détournées, le prix des amendes de ) mille sesterces (26000 fr.), pronou- ïs, en 743, par la loi du cousul'FiiQuine- s Crispinus, contre chacun deceux'qui ournent lea, percent, altèrent::les lhduits, les réservoirs, les: aquéduds , udent en élargissant le module concédé, { enbâtissant à moins de quinze pieds de ésconstructiens ; ces: revenus, dis-je, en- tient dans l'ærurium.'kes coutraventions tient jugées sansappel par les curatores tuarwm.-Un édit d'Auguste fixa les règles n leemode d'administration de la distribu- badeseaux. Un sénatus-conswlte équitable { même genre, et empreint du vieux res- pl pour la propriété fonciere, stipule que prix des matériaux, terre glaise, pierres, ques, sable, bois nécessaires pour la ré- \tion-desaquéducs, sera payé aux pro- Létuires riverains à dire d'experts; ils \raient seulement livrer le passage. On voit doncqu'il s'agissait 1, ‘pour ume-seule, d’un reveru assez important: peut en juger approximativement par | rente annuelle de 250,000 sesterces |!,500 fr.) que payaient les jardins et les junts d'oliviers situés autour des conduits, k châteaux d’eau et des fontaines. À coup lelesplants d'oliviers et les jardins situés Iinsredtteæ"hbairde resserrée n’absorbaient |skparileuvihérigation , le vingtième des dé dmindires Iconvédés aux particuliers. lysémaitdionc au moins 1244000 fr. que pportait x vente des eaux à Rome où Imsdesenvirons. Le passage suivant in- l'jueque le revenu des concessions faites | ilempereur suffisait pour tout le plomb | toutes les dépenses nécessaires à l’entre- n des conduits, des châteaux d’eau et des lntaines : Cæsaris farnilia erfisco accipit |\mmoda; unde et omne piumiburn ét onines \pensæ ad ductus et castella'ètlacus por lentes erogantur. HDHET 659 117] l Ceïqui peut faire juger de la gravité et | l'importance de cet impôt, c’est la quan" ‘au frauduleusement détournée, ét que. lontin fit rentrer dan; le domaine publié: 1'es'élevait à 10000 quinaires sûr 245000 1888 pouces sur 21777). Je renvoie x l'ontin pour le détail des fourberies ingé- uses employées alors pour détourner les ux et frauder le trésor. GÉOGRAPHIE. 0! 22! ‘ ctrait d'un rapport fait p : M. Jomard \sur lescartes enreliefdeMM.Bauerkeller :et comp. : NS D NP CS ï HN “ A mesure que les études géologiques ont \hdesprogrès, on a reconnu de plus en -.astlimportance de la géographie phy- “\\ue, et l’on a surtout senti le besoin de se ledae compte des formes extérieures du …bbe; de l'exposition et de la pente des J'rains,'de tous les accidents qui déter- s\ineutile cours des eaux et qui, par con- wentzinflüent sur Ja végétation et sur l'ericulture)\én un mot du relief du sol. »|C'eskopout ee motif que l'on a essayé “| puissdong-temps de rendre le relief du lxäin, par un véritable relief. Ces essais gr mad: 428 ont été faits principalement en Suisse et antérieurement.en: Espagne ; mais l’un des premiers qui aient réussi à ce genre de travail est.un ingénieur francais de la ma- sit plusieurs eartes de ce genre, en em- ployant diverses matières, divers procédés; il représenta des contrées, ides parties du monde, comme l’Europe entière, avec la courbure du globe; des:parties maritimes comme le globe du Mexique avec le relief sous-marin. Il m'est aucun voyageur, visitant la Suisse, qui n’ait vu avec intérêt, à Lucerne, à Berne, Zurich, Neuchâtel, Genève, etc.. les cartes de MM: Pfvffer, Mulier, Gaudin et autres, représéntant le pays, les glaciers, les montagnes les plus connues. Tous ces ouvrages out coûté ‘un temps iofini, une grande dépense; ils sont d’un trausport dif- ficile et ne peuvent servir qu’à un petit nombre d'individus, or c’est un tout autre but, c’est l'instruction générale qu’on doit se proposer ; l'Allemagne, qui est à la tête des études géographiques, a marché dans celte voie. Vers 1828, M. Kummer de Berlin, di- rigé par le savant docteur Ritter, a exécuté par des moyens nouveaux une série de cartes-relief réunissant les deux conditions essentielles; l’une, d'être exécutées très soisneusement ; l’autre, de pouvoir être répandues dans les écoles et partout, Les procédés n’ont pas éte publiés : quels sont les moyens mécaniques employés? on l'ignore; on sait seulement que la matière est la pâte de papier mâché, mais il paraît évident que les moyens de multiplication doivent être simples, sûrs et économiques, puisqu'on met les produits daus lé com- merce au cinquième prix que coûteraient les reliefs suisses. A Drésde, à Heilbronn et Tübingen dans le Wurtembers, MM.Schuster et Carl Rath fabriquent beaucoup de cartes en relief, Francfort surtout en produit d'excellentes: de grands travaux sont faits, de plus grands se préparent; une société se fermé à Frauc- fort pour faire exécuter un grand relief de l'Allemagne; 32,000 francs y seront con- sacrés par les socictairés ; les deux échelles sont 1 : 300,900 et À : 50,000. Un autre géographe, M. Etbe, publie à Stutigard un relief de la Palestine ét un de l’Europe, itrès estimés. Il existe * Francfort une carte ide la Suisse qi à 5 ‘mètres de côté: c’est june des plus grandes qui étistent. À Ge- nève, M, Séné a exécuté uné carte du Sim- plon en bois, d'environ 3 mètres de côté, qu'on peut regarder comme un chef- d'œuvre en ce genre, pour l'exactitude et la précision des mesures, la vérité des formes, la beauté du travail; cette pièce est en France. L’Angleterre a produit plusieurs de ces cartes dans les derniers temps ; il en existe une remarquable, celle de la forêt de Dean, pays des mines; l’auteur a eu l’idée de sé- parer toutes les couches géologiques : elles sont mobiles; en les enlevant l’une après lPautre, on arrive au terrain primitif. Depuis quelquesannées, cetart a fait des progrès ; 1l a pénétré, ou plutôt, comme quelques autres inventions, il est revenu en France. Un des premiers quiaient essayé d'introduire les cartes-relief dans l’ensei- gnement est M. Sanis; il a pris pour point de départ les cartes de M. Kummer réunies à la bibliothèque royale de Paris depuis 1830; il ne les a pas dépassées ni atteintes, mais son zèle mérite d’être encouragé, rine, feu Lartigue. Vers 1780, il:construi- : 139 Personne n’ignore combien serait per sensible la hauteur des montagnes de la terre, si on essayait de les représenter sur un globe. à la mênie échelle que les dimen- sions horizontales : par exemple, les petites rugosités d’une orange ont plus de saillie que n’en ont, par rapport à son rayon, les montagnes les plus élevées de la terre, les Cordilières et l'Himalaya. À une échelle même beaucoup plus grande, les inégalités pe seraient pas assez sensibles si l’on n’a-. doptaii pas une certaine proportion con- venue et varrable suivant l'étendue du su- jer. La troisième coordonnée, l'altitude, doit donc avéir pour échelle une fraction plus grande que celle qui exprime les deux autres. Le rapport de deux fractions étant connu (s’ila été partout fidélen:ent observé), il “en résulte aucune erreur proprement dite. D’ailleurs, toutes les hauteurs étant affectées des mêmes coefficients, leur diffé- rence relative se trouve exactement expri- mée; quant aux pentes qui se trouvent par là exagérées.'il est facile de les rectifier à Ja premitre vue. Au reste, la différence des échelles doit diminuer en même temps que l'étendue à représenter, et même on peut la reduire à zéro dans certains cas, quand on dispose d'un local suffisant; ainsi le principe de l’utilité ne saurait souffrir de l’objection. Je passe aux divers procédés employés par les constructeurs de cartesen relief. Toutes sortes de matières ont été employés : la cire, l'argile, la pâte de papier, le bois, le carton, le plâtre. En général, les auteurs ont plutôt lravaillé en artistes qu’en géo- graphes, et ils né $e sont pas assez préoc- cupés de la prémièré condition de toutes, l'exactitude géométrique. S'il importe de mettre sous les yeux les hauteurs relatives vraies, on doit rejeter sévèrement toutes les formes arbitraires qui nauraient d’au- tre but que offrir un aspect agréable à la vue. Les cartes les plus exactes de toutes sont peut-être celles qui ont été faites pour le comité de Mayo, puis la carte du Mont- Blanc par M. Kummer, la carte du Rhein- Jand en trente sections par M. Ravensteine. Les auteurs ont pris la peiue, ou de mesu- rer eux-mêmes les hauteurs par les pro- cédés géodésiques, le baromètre, etc., où bien de relever ces hauteurs dans les ou- vrages spéciaux; puis ils ont établi ces me- sures sur le cadre de la projection et y ont assujetti la matière plastique, en don- nant les formes de détail avec l’ébauchoir; d’après les meilleures études topographi- ques, à peu près comme ferait un sculp- teur d’après de bons dessins, en travaillant sur l’argile. Plusieurs autres opérations sont néces- saires; il faut exprimer les différentes na- tures de superficie, les eaux, les forêts, les cultures. Un autre objet important est la nomenclaturs, difficile même, à cause de l’espace qu’elle exige et de la position des surfaces où on doit l'inscrire. Aucune carte en relief ne l'emporte pour la perfection des’ écriture sur celles de Berlin; mais, comme elle sont écrites à la main, elles ne remplis- sent pas la condition économiques ; ici sur- tout on doit s'attacher de préférence aux moyens mécaniques pour la multiplication des produits; car la cause qui à, depuis soixante ans, retardé la propagation de ces utiles cartes est leur rareté, leur excessive et inévitable cherté. Il était temps qu'on découvrit un nou- veau mode d'exécution; c’est à quoi est _ parvenu un artiste laborieux, intellizent, 430 AM. Bauerkeller. I} a trouvé le moyen d'ap- pliquer le même procédé mécanique à la reproduction des cartes en relief, et il a également employé le secours de la pres.e typographique pour les écritures des cartes, en ce Sens qu'il se sert de cartes planes imprimées. Ainsi les formes du terrain et la nomenclature s'obtiennent également par la presse; le reste est facile à faire par les moyens ordinaires. Parles moyens qu'a imaginés M. Bauerkeller, on se procure des pièces très solides, tandis que les cartes connues jusqu’à présent ont plus ou moins de fragilité. x. 8 M. Bauerkeller a consulté les plus sa- vants ouvrages d’orog raphie et de géo- désie, publiés en France et en Allemagne, avant de construire ses cartes-relif; après S être fait un tableau exact des a/titudes des points culminants pour régler l'échelle ver- ticale, il a fait le même travail pour les sommités du secondordre et pour les points inférieurs, et il a rempli les intervalles, tracé les grandes vallées, les vallons et les affluents, d'après les meilleurs ouvrages de topographie. Un instrument divisé, portant une vis de pression et construit ad hoc, lui sert pour vérifier toutesses hauteurs. Le co- loriage est soigné et représente bien les eaux et les différentes natures du sol. Quant à la lisibilité des mots, elle ne laisse rien à dé- sirer, puisqu'ils sortent de la presse; l'opé- ration du gaufrage n'ôte rien au texte de sa pureté; la carte imprimée qui est la base du relief, est coloriée, savoir : les eaux en bleu, les forêtsen vert, les villes et les rou- tes en rouge. Il paraît en cemoment, chez MM. Bauer- keller, 1° la ‘carte de- Mont-Blanc; 46 cent. sur 34; échelle, 1 : 400,000; prix 12 fr., toute cartonnée et vernissée. (Le Mont- Blanc de Kummer se vend 60 à 70 fr.) 2° Le relief de la Suisse, 68 ceut. sur 51; prix, 25 fr. et 20 fr. 3° Le relief de l'Europe cartonné et verni, 67 cent. sur 55: échelle 1 :7,500,000; prix, 45 fr. et 12 fr. Cette carte est à peine terminée, elle est de nature, à cause de son importance, à S’améliorer de plus en plus, elle demanderait seulement une échelle plus grande. 4s La carte du cours du Rhin, modelée par M. Ravenstein, à Francfort, en deux sections; échelle, 4 : 60,000, etc. À chacune est jointe une carte plane. REVUE SCIENTIFIQUE ET INDUSTRIELLE OU TRAVAUX DES 431 M. Bauerkeller prépare une carte de la France et de la Belgique, qui dépassera toutes les autres par les soins minutieux qu'il a pris pour la construction exacte et pour toutes les parties de l’exécution; il consulte les sources les plus estimées et les hommes les plus instruits. Nous terminerons ce rapport par une remaque. Des cartes en relief de la France ont été exécutées à l'étranger, en Prusse et et ailleurs; les matériaux en ont été em- prantés à nos établissements publics pen- dant l'occupation ; peut-être a-t-on eu pour | but de faire: connaître les points vulné- rables de notre territoire; on sait que, dans certaines écoles d'AHemagne, on a donné pour problèmes les mesures straté- giques tendant à assürér, à une armée étrangère, la possession de Ja capitale. On se demande comment il se fait que la France, intéressée à connaître les accidents du sol sur tous les points et seule en me- sure de bien connaître tous les éléments d’un pareil travail, n’ait pas fait encore exécuter une carte-relief sur une très grande échelle, avec toute la précision qui appartientaux opérations géodésiques et to- pographiques de nos ingénieurs, en y ajou- tant tous les documents et tous les maté- riaux géologiques recueillis parle corps royal de mines. Il suffit de cette simple indication pour comprendre quel parti l’on pourrait tirer d'un tel ouvrage dans l'inté- rêt du tracé des canaux, des projets de voies ferrées, et, pour l’avevir, de toutes les lignes de communication; n’ont pas que les ingénieurs aient besoin de ce genre de cartes, mais pour l'instruction et l’usage de ceux qui jugent leurs projets et qui ont la mission et le pouvoir de les adopter ou d les rejeter. : 3 Le Rédacteur-Gérant : C.-B. FRAYSSE, FAITS DIVERS... — Dans le cours de langiies malaye ét javanaise, et des idiomes ‘océaniens Côngéñères, que M. Diu= laurier fait ‘à la Bibliothëquerroyale, par autorisa- tion de M. le ministre de: d'instruction publique, plusieurs lecons seront consacrées cette année à l'exposé des notions que nous.possédons sur le dia: lecte des Marquises , à l'histoire et à la géographie de ceï archipel, destiné à devenir un jour l’ane des stations commerciales les plus importantes du globe, PGätherine, 4 à Lyon. 1 Ce — M. de Visiani, professeur de bottanique et di= recteur du jardin de Padoue, a fait imprimer, eW 1842, le catalogue des graines de plantes rares réu= n'es dans ce jardin, et qu'il offre en échange contre d’autres semences ou plantes qui ne sont pas dans le jardin. Ces plantes sont au nombre d'environ 1,800 espèces , parmi lesquelles un certain nombre manque à l'Ecole du Muséum d'histoire naturelle de Paris, qui, à son Lour, en possède beaucoup d’autres qui ne sont pas sur le catalogue du jardin de Padoue Toutes ces graines appartiennent à des plantes bo= taniques ; Il y en a peu qui conviennent au com merce de l’horticulture. 12 Le.congrès scientifique de France tiendra sa onzième session à Angers (Maine-et-Loire), le 1eT sep- tembre 1843, d'apres la délibération prise en oc- tobre dernier à Strasbourg; les secrétaires généraux s’empressent d'en donner avis aux sociétés qui s’oc- cupent de scicnces, d’agriculture-et d'arts, afin.que toütes/les spécialilés y soient représentées.et puis- sent concourir à éclairer et résoudre Jes problêmes et questions qui seront traités au .Congrèss — Un journal publie les observations suivantes de l’astronome Hauff, de Berlin, et qui: méritent de fixer l'attention des hommes spéciaux: @ Il se pré- pare quelque changement extraordinaire dans Île système solaire. If est évident qu'il sopère un changement dans l'inclinaison de l'axe de [a terre, l'équateur tendant, plus qu'on ne l'avait jamais re- marqué, à une coïncidence avec l’écliptique. Depuis léquiuoxe d'automne, Pobliquité,-dans la marche de la terre, a -subitement diminué; et:s'il n'intervient aucune;influence compensatrice, sil. y; aura. bientôt un-changement perceptible dans.les saisons et dans la durée relative des jours et des nuits D — Lé conerès archéologique de la Société fran- OBS siq | caise pour la conservation des monuments se tien- dra cette année à Poitiers. Il commencera le 29 mai et se terminera le G juin. Tout fait espérer un nombreux concours d’antiquaires. On annonce dejà que 150 adhérents de la Vienne et des départements voisins se sont fait inscrire, 2315p BIBLIOGRAPHIE CO N5IDÉRATIONS SUR LES MALADIES NER- VEUSES, par le docteur Pinel de Gollexille. 1 xol. in=8° , chez Just Rouvier. — Cet ouyrage contient des recherches savantes sur l'histoire de a médecine et sur le traitement des maladies ch:oniques. M. Pi nel. a commencé la traduction du Dictiornriaire de chirurgie pratique de Samuel Cooper. Des circons- tancés mprévues en ont suspendu la publication. TRAITÉ de cristallographie; par W. H. Miller Traduction française, par H. de Senarmont, ins- pecteur des mines. À Paris, chez Bachelier, quaiw des Augustips ; 55° ESSAI SUR L’AGRONOMIE, où Régénérationn de l'agriculture; par Louss Guy, petile rue Sainte: Labbe Librairie. de Bertrand, rue Saint-André-des-Arts, 38. Savants et des Manufneturiers de Ia Franee, de l'Allemagne et de l’Angleterre , el D EU HR TU 4 Er SPÉCIALEMENT CONSACRÉ A LA PHYSIQUE, A LA CHIMIE, À LA PHARMACIE ET A L'INDUSTRIE, PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION DU D' QUESNEVY LIER Accomp agnée des figures lithographiees par Ludovic Michelin, :£& IGONDERAPNIS LODPNTIOLOCIQUE, DESCRIPTION PAR LOCALITÉS ET TERRAINS DES PÜÉYPIERS FOSSILES DE FRANCE, ET DES PAYS ENVIRONNANTS ; Par HARDOUIN MICHELIN, memb e de 14 Socièté géologique de France, LES Ge. Gt Fabricant de produits chimiques et réactifs, Suecesseur de N:-L,Vauquelin, dé l'Institut, etc. Ce Journal parait tous les mois par cahier de 10 à 12 feuiiles (192 pages). Chaque numéro contient la matière de deux numéros des Annales de cliimie et de physique, dont ce journal est, pour les travaux des savants étrangers , le complément indispensable. — Les personnes qui s'abonnent à la A'evue pour deux années à la fois ont droit à l’Aistoire de la ehimie de F. Hoëfer, for- mant deux volumes in-8° de 17 francs. Le prix de l’abonnement à la Æevue scientifique est de 20 fr. par année rs Paris, et 25 fr. par la poste pour les départements. On s'abonne au eau de la Æevue scientifique,rue Jacob, 30.—Les abonnés pour deux ans ‘æiven£ ajouter 3 fr. à leur mandat, s'ils veulent recevoir l’Aistoire de la #äeie par la poste. Eu 20 livraisons de une ou deux feuilles de texte et trois planches. —"Pri de la livraison : 3 fr. La sixième livraison de cet important ouvrage ({euillé 40 planches 16, 17 et 1$ vient de paraitre. FES 5 Y.. > 6195b5 ; « Déjà dans l'Æcho nous avons parlé plusieurs fois des trataub def, Miche » lin. Lorsqu® l'ouvrage sera terminé nous en donnerons-à3nos decteurs ure » analyse complète, » 100 'TUOT Ie8 Paris. — Iimp. de LACOUR et MAISTRASSE fils, 1610 va vue Saint-Hyacinthe-S.-Hichel, 33. NE « 10° année. L'ECHO DU TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAŸS DANS TOUTES LES SCIENCES. Paris. — Dimañehe, 12 Mars 1845. Re —— NDE N° 19. SAVAN Ba | L'EcHO DU MONDE SAVANT paraît le SEUDIctle DIMANCMES de chaque semaine ct forme deux volumes de plus de 1,200 pages chacun; il est publié sous la direction | de M. le vicomte À, DE LAVALETTE, rédacteur en chef. On s’abonne : PARIS, rue deS PETITS-AUGUSTINS, 2{, et dans les départements chez les principaux li- braires, et dans les bureaux de la Poste et des Messageries- Prix du journal: PAR:S pour un aû 25fr., six mois 13 fr. 50 , trois-mois-7 fr. — DÉPARTEMENTS 30 fr., 6 fr., 8 fr. 50. AlÉTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Les souscripteurs peuvent recevoir pour CINQ fr. par an et par recueil l'ÉGHO DELA LÎTTÉ- | RATURE ET DES BEAUX-ARTS etles MORCEAUX CHOIS18 du mois (qui coûtent chacun 10 fr, pris séparément) et qui forment avec l’Echo du monde savant la revue SOMMAIRE. — SCIENCES PHYSIQUES. ASTRONOMIE. De la constitution physique du soleil; Arago. — PHYSIQUE APPLIQUÉE. Thermo-manomètre pour les locomotives de -M.Aïdes de Liverpocl; Delaveleye. — CHIMIE | | APPLIQUEE. Falsification des farines de graines _dellin et de moutarde. — SCIENCES NATU- | RELLES. TOXICOLOGIE. Cours de M. Orfila. — ZOOLOGIE. Mammifères. Cochons à pende- loques, variété ou mopstruosité des cochons do- imestiques ; Eudes Deslongchamps. —SCIENCES | APPLIQUEES.Société d'encouragement, séance |” Qu S'mars. — MACHINES À VAPEUR , 6e et | dernicr article; Calla. — AGRICULTURE. De | l'amélioration des prés; Félix Villeroy de Riet- terkoff en Bavière. — SCIENCES HISTORI- QUES: ACADEMIE DES SCIENCES MORALES ET POLITIQUES. Séance du 4 mars, — FAITS DIVERS. — BIBLIOGRAPHIE. DDISES-:( SCIENCES PHYSIQUES. Le ASTRONOMIE. 1 De la constitution physique du Soleil; par " M. F. Arago. (Extrait. (Deuxième article.) -- Après avoir démontré, par des observa- tions bien faites, que les laches du soleil sont dues à des excavations au fond des- | quelles on aperçoit le noyau ou corps de l'astre, A. Wilson reconnut que le soleil est } composé de deux malières de pature très | différente. Pour lui, la masse solaire est | masse obscure de l’astre, s'en élève, passe, | formée q« d’un corps solide non lumineux et noir, enveloppé d’une légère couche de | substance enflammée » Il admet, en outre, qu'un fluide élastique, élaboré dans Ja en l’écartant et en la refoulant dans tous . les sens, à travers la matière lumineuse.en- | veloppante, d’où il résulte des enfonce- ments qui nous permetlent de voir à nu .: une portion du globe obscur intérieur. Les ‘effets de lumière, qui nous viennent des :talus{®sont ce qui, dans celte ingénieuse spécälation, constitue la pénombre. Quant à la-Gäture des facules, Wilson déclare sans détôu# n'avoir absolument rien pu ap- prendre à eur égard. me {Juelques années plus tard, Bode, astro- : nome prussien, a reproduit,avec quelques \ variations toutefois, les idées émises par ® Maison. Nous n’avons donc pas à nous en occuper spécialement; nous dirons seule- ment que, pour expliquer les facules, Bode donne à l'enveloppe lumineuse du soleil une forme irrégulière et comme bos- selée ; puis comparant les ondulations qui s'y font aux vagues des la mer, il fait re- marquer qué si on considérait ces vagues d’un point situé verticalement au-dessus d'elles, on ne les distinguerait que difficile- nent, tandis qu'elles nous apparaissent si étendues lorsque nous sommes sur le ri- ‘encyclopédique la plus complète des Deux Mondes. — Tout ce qui concerne le journal doit être adressé (franco) à. C.-B. FRAYSSE, gérant-administrateur. vage. De là aussi, dit-il, la raison pour la- quelle les facules disparaissent communc- ment en marchant du bord vers le centre du soleil. C'est ici le lieu, d’après l’ordre des dates, de rapporter une anecdote pleine d’inté- rêt : Dès l’année 1787, le docteur Elliot avait soutenu que la lumière du soleil était due à une aurore douce et universelle. De plus, il croyait avec d’anciens philosophes et avec des savants modernes extrêmement recommandables, que, malgré les torrents de chaleur et de lumière qu'il vous envoie, ce grand astre pouvait trés bien être ha- bité. Le docteur Elliot ayant eu le mal- heur de tuer miss Boydell, fut traduit aux assises de Old-Bailey. Ses amis cherchèrent à le faire passer pour fou et yréussirenten - tièrement, en remettant aux mains du jury les brochures qui contenaient les idées que nous venons d'exposer. Eh bien! presque tous les astronomes de nos jours, et les plus éminents d’entre eux, admettent très volontiers ces opinions qu'on estimait na- guère ne pouvoir provenir.que de la cer- velle.d'unfous… 162" us W. Herschel, un des plus grand astro- nomes de tous les temps et de tous les pays, s’émpara, l’un des premiers, des idées condamnées du docteur Elliot, et basa sur elle sa théorie de la constitution phy- sique du soleil, généralement adoptée au- jourd’hui. Le savant hanovrien pense que le globe solide du soleil est entouré d’une double atmosphère, dont l’iutérieure, dense et peu ou point lumineuse, est totalement séparée de lextérieure qui est briilante et chargée de nuages-phosphoriques. Pour lui, comme pour Wilsonet Bode, les taches apparaissent lorsque, ‘par lPeffet de cou- rapts ascendants échappés:des soupiraux du corps de l'astre, des ouvertures ou cre- vasses se forment dans les deux atmos- _phères. On voit alors, par ces ouvertures, le corps obscur intérieur, tout comme un observateur, placé dans la lune pourrait apercevoir la partie solide de la terre à la faveur des éclaircies qui se font daus notre atmosphère. Des ouvertures correspondantes dans les deux enveloppes superposées donnent nais- sance aux taches noires, où si l’on aime mieux au noyau sans pénombre. Lorsque les grandeurs relatives des ou- vertures ne coincident pas exactement et laissent apercevoir, indépendammant du noyau solide, une certaine étendue de l’at- mosphère intérieure non-lumineuse, on a, dans ce cas nn noyau environié d'une pénombre. S'il ne se fait d'ouvertures que dans l'atmosphère phosphorique ou extérieure, il n'en résulte qu'une pénombre sans 710y a. Mais si les nuages lumineux ne cèdent pas facilement à l’action impulsive du courant qui tend à les séparer, ils se con- densent sur les bords de l'ouverture, et y constituent des facules. Quand le gaz, dont l’ascension à travers les couches atmosphériques de l'astre, est peu abondant, il ny engendre que de pe- tites ouvertures qu'on est convenu dappe- ler pores. En parvenant à la région des nuages lu- mineux, le gaz est brûlé ou bien se combine avec d’autres gaz. La lumicre concomi- tante que dégage cette action chimique, n'étant pas partout d’une égale inten- sité, il en résulte, pour nous, les appa- rences connues sous la dénomination de rides. Enfin, continue linfatigable auteur de de cette savante analyse, les nuages lumi- neux me se touchent pas parfaitement, eu sorte que leursintérstices nous permettent de voir les nuages profonds onintérieurs à l’aide de la réflexion qui s’opèze à leur sur- face. Le contraste de cette lumière réflé- chie plas faible et dela vive clarté émise par les parties élevées des rides, domne-à toute la surface du soleil apparence pointillée que nous lui voyons lurque nous ne l’exa- minons pas avec de trop forts grossisse ments. ; Maintenant veut-on opposer à la con tion d’Herschelce qu’elle peutavoir d'in tain, de douteux? Je répondrai d'abord, M. Arago, par cette remarque de Fon nelle : « Il n’est pas étonnant que la philo sophie bégaye sur des choses si éloignées de la portée de nos yeux et si faiblement aperçues; il lPest seulement qu'on ait été si loin et qu'on ait pu, par exemple, dis- tinguer géométriquement les deux hémis- phères réels du soleil. » J'ajouterat ensuite que s’il m'était permis de sortir du cadre de cette notice, des phénomènes de polari- sation permettraient, en plus d’un point, de substituer des faits positifs, des démons- trations catégoriques, aux raisonnements simplement bégayés dont parlait l'ingé- nieux secrétaire de lAcadémiedes sciences. De même que le docteur Elliot, l’illustre Herschel croyait que le soleil est habité. On n’a pas oublié qu’il ne regarde pas comme contiguë la superposition des deux atmos- phères, et établit au contrare qu'il existe un intervalle entre elles. Il leur suppose aussi une très grande épaisseur, parexemple cinq à six cents myriamètres, ce qui porte la région, dans laquelle nagent les nuages phosphoriques,à une grande distance de la surface même de l'astre. Un dais qui au- rait une forte puissance de réfléxion (et c’est là précisément l'office que remplit la couche atmosphérique dense qui est à l'in térieur), défendrait efficacement les habi- tants supposés du soleil de Ja radiation des régions lumineuses situtes extérieurement; 436 et nulle chaleur incommode ne serait transmise de haut en bas par un milieu ga- zeux augmentant rapidèément en densité. Que les'nuées pénombrales, dit le fils du célèbre astronome et grand astfonome lui- même, soient puissamment réfléchissantes, c'est ce dont le fait même de leur visibilité dans une pareille circonstance né peut lais- ser aucun doute. Sir J. Herschel croit donc aussi, comme sonillustre père, à la possibi- lité du soleil habitable? Au surplus, dit en terminant le savant et éloquent professeur de l'Observatoire de Paris, les arguments sur lesqéels le grand astronome se fonde pour prouver, en tout cas que le noyau solaire peut ne pas être très chaud rmalgré l’incandeseence de son atmosphère, ne sont ni les seuls, ni les meil- leurs qu’on pourrait invoquer. (Journal des drcouvertes.) PHYSIQUE APPLIQUÉE. Thermo-manomètres peur le$ locomotives, construits par À. Adie, de Liverpool, — Notice par A. Delave!eye. Lorsque l’eau est chauflée dans un vase ouvert, sa température s'élève successive- ment jusqu'à cent degrés centigrades; puis elle bout, c'est-à-dire se transforme en va- peur. Quelle que soit l’ardeur du feu, l'eau ne dépassera point ce degré; tout le calorique surabondant sert à la transformer en va- peur. Rite Lorsqu'on dit que l’eau: bout à cent de- grés,. on,sous-entend, que. la pression. de l'air indiquée par le baromètre est Om,76 de mercurè car si celle pression venait à diminuer comme, cela a lieu sur les hautes montagnes, l’eau se amettrait.en ébullition à un degré de chaleur inférieur à 100 de- grés, et d'autant plus bas que la pression atmosphérique deviendrait plus faible. Sur le sommet du Mont-Blanc, l’eau bout à 84 degrés environ, Dans le vide, l'eau bout même à z‘ro. Ce que nous avons dit pour les pressions | inférieures à Om,76, se dirait également pour les pressions supérieures. La pression de l’air peut être remplacée par la pression d'un autre gaz quelcorque et même par celle dela vapeur qui se forme aux dépens de l’eau. C'est ainsi que l’eau chauffée en vase clos acquiert uue température supérieure à 100 degrés, parce que la vapeur qui se trouve emprisonnée exerce sur sa surface une pression qui l'empêche de bouillir aussi longtemps que cette Vapeur n'acquiert pas un degré de tension capable de surmon- ter Lobstacie qui s'oppose à sa sortie du vase. Si donc on chauffe de l’eau en vase clos, il y a une certaine relation entre la lempé- ralure et la tension de la vapeur, . Les physiciens, voyant l importance qu'il y aurait à connaître avec exactitude la rela- tion qui existe entre la température de l'eau et la tension de la vapeur, ont fait des recherches exp‘rimentales très précises à ce sujet et en ont dressé des tables. Malheureusement les savants ne se sont point entendus sur lunité à choisir pour exprimer ces résultats eu chiffres, en sorte que les tables qui expriment les relations d’un même phénomène sont composées de chiffres totalement différents et nécessitent des réductions pour passer de l’une À l'an- tre : en France, on à remplacé le thermo- i 437 mètre de Réaumur par le thermomètre centigrade ; en Angleterre, on se sert du thermomètre Fahrenheit. Dermême, pour mesurer l'énergie de la tension de la vapeur, on se sert de plu sieurs eXpressions différentes, quoiqu’elles aient un rapportintime entre elles, et qu’on puisse les déduire les unes des autres par réduction. Les Anglais expriment la pression de la vapeur en livres par pouces carrés ;les Fran- | çais en kilogrammes par centimètres car- rés, et ous deux expriment encore cette pression en atmesphères. Voici ce qu'on entend par ces différentes Expressions. Il faut se ressouvenirrque la vapeur, aussi bien que les gaz; exercé sa pression également en tout sens contre les parois des vases qui la renferment, en sorte que si un centimètre carré de surface du vase sup- porte un kilogramme de pression, chaque autre centimètre carré supportera la même pression d’un kilogramme. C'est ce que lon exprime en disant que la vapeur est tendue à un kilog. par cen- timètre carré. Si la tension est double, chaque centi- mètre supportera deux kilog., on dira donc que la vapeur est tendue à deux kilog. Et aiusi de suite pour toute autre ten- sion. Lesexpressions anglaises sont analogues ; seulement on yprend pour unité la livre an- glaise de 0k,453, et le poucecarréanglais de centim.,552, d’où l’on déduit que la ten- sion d'un kileg, par centimètre repond à 14 livres 46/100 par poucecarré anglais. Enfin on exprime souvent la tevsion de la vapeur en afmosphères. Cette expression se déduit de ce que Pair:qui nous environne exerce dans sk état moyen sur la sarface! de tous les corps une pression équivalente ù 103k,3 par décimètre carré de surface, ou, ce qui revient au même,:la pression d’une atmosphère est équivalente au poids d’une colonnede meréure qui añrait Om,76 de hauteur, parce qu’une colonne de cette dimension pèse 103k,3 par chaque décimè- tre carré de base. sn Où dit donc que la tension de la vapeur est d une atmosphère. lorsqu’elleexerce une pression de 103k,3:par:chaque décimètre | carré de surface;: ou ce-qui revient sensi- | blement; au, même; lorsqu'elle exercerunèe pression-detä livres-anglaises par poucésu- | perficiél anglais. 2: Les éxpressions, 4 atmosphères, où 413k par décimètre carré, ou 60 livres au pouce anglais, sont donc des expressions équiva- lentes. Et en thèse générale, un nombre quel- conque 7 d’atmosphères s’exprimera : Eu pression anglaise au pouce carré, en multipliant n par 15. En pression de kilogramunes par déci- mètres Carrés, en multipliant ce même nombre» par 405,3. On voit qu'ici, comme dans toutes les mesures, ilest à regretter que les mécani- ciens de tous les pays n'aient point adopté le même étalon, et se soient ainsi astreints de gaîté de cœurà des calculs de réduction, et à retenir de mémoire où x rechercher dans les livres des nombres pour les effec- tuer. Les physiciens français avaient pris en ceci le meilleur étalon, puisque le poid; de l'atmosphère est une idée identique pour tous les peuples. Non seulement on ne s’est pas entendu pour l'unité de mesure, mais on n'est pas 438 même d’accord sur le point de départ où . l’on fixeraitle zéro de l'échelle. Voici les raisons qui ont conduità pren- . dre deux'origines différentes. | L'air, pressant tous les corps, exerce donc aussi sa pression sur les cliaudières ; pour que cette pression soit contrebalancée par la tension de la vapeur, il faut que l’eau ait acquis 100 degrés centigrades du tem- pérature ; alors la tension intérieure de la vapeur fait équilibre à la pression extérieure delair. 2 Dans. ,ces circonstances , lés uns disent : la. tension de la vapeur est d'uñe atmo- sphère et, marquent le zuméro un de l’é- chelle à ce point. Les autres disent : Ja tension à l’ettérieur et à l’intérieur se balançant, la pression libre pour le service des machines ne doit être comptée qu’à partir de ce point, etils mettent le zéro de l'échelle manométrique à l'eau bouillante. j C'est-à-dire que les uns comptent une atmosphère lorsque d’antres comptent zéro, et par suite on est obligé, sous peine de confusion, d’ajonter une phrase à l'expres- sion suivante, qui devrait suffire par elle- même, Une machine travaille à 5 atmosphères. IL faut, dis-je, allonger la phraseet dire : à cinqatmosphères, y compris la pression habituelle de l’air, ou bien, non compris la pression habituelle dé l'air. En Angleterre, on a pour habitude gé- nérale de ne compter la pression qu'à par- tir de l’eau bouillante; leurs manomètres mettent le zéro à ce point. foie En Frauce;au contraire, les ingénieurs du gousernement essayent les chandières en comptant une atmosphère à l'eau. bouil- lante au lieu de zéro comme les Anglais, et timbrent les chaudières d'après ce mode d'essai. FE L'une et l'autre de ces manières de comp- ter sont bonnes, seulément il est à regretier que l’on n'en ait pas exclusivement adopté uNes) sms L'usage anglais commence à prévaloir, et l'on :marque,déjà en France le zéro & l’eau bouillante, sur la plupart des mane- mètres que Lon. y construit. Espérons que cet usage dexicndra général et fera règle, Letliermo-manomètre anglais, dont nous donnons la théorie et la description,compte Jeyzéro à l'eau bouillante. ne CAES Le «Nous..avons vu précédemment que. Ja pression de la vapeur croît d'autant plus que la température dé l’eau s’élève davan- tage, et nous avons ajouté qu'il y a, entre les nombres qui expriment la température de l’eau et la tension de la vapeur; nae.re- lation fixe et déterminée, en sortg;quec Si l'on connaît l’une on peut en déduire l'au- tre. —— = Dans.le prochain numéro nous donne- rons la table qui sert à cet objet. (Bulletin de l’industrie, Jobard.) CHIMIE APPLIQUÉE. à Falsificatien des farines de graïnes de lin et de moutarde. Ces deux farines, si souvent employées en médecine ou dans les arts, sont, de la part des marchands, Fobjet d'une falsifica- tion qui en altère beaucoup les proprietes. Il est à Ja fois intéresssant et utile de pou- voir déceler dans ces substances la présence de matières qui ne devraient pas y être con- tenues. Nous ne prétendons pas indiquer ici la manière d'analyser les farines de grai- | 3 ] 139 ws de linet de moutarde ; nous voulons xdiquer le procédé par lequel on recon- mels on les sophistique le plus souvent. Ces :roduitssont, pour la farine de graine de Jin rvi à Ja filtration des huiles pour l’éclai- age, tantôt du petit son, d'autres fois en- mn de la farine provenant de tourteaux de kn:dont on a déjà déjà extrait l'huile. Cette atroduction de matières hétérogènes dans | farine-de graine de lin détruit tellement propriétés oléagineuses qu’elle ne donne | lus que12/100 d'huile, tandis que, pure, l Ile peut en amener jusqu’à 35/100. D’ail- ours ces matières peuvent amener d’autres rincipes qui nuisent d’une mauière notable “ans les opérations auxquelles on soumet rdinairement la farine dont nous parlons. laintenant que sous. connaissons le secret *e la falsification ordinaire de ces matières, ‘osssédons-nous des moyens d'y reconnai- ce la sophistication? Nous répondrons af- lrmativement pour quelques cas. D'abord ne solution aqueuse. au alcoolique d’iode ‘exerce aucune action sur la farive de traine de lin pure. Mais si cette farine con- rent du son, ou quelque autre principe milacé, une coloration bleue se manifeste “assitôt. Maintenant veut-on connaître la iuantité plus ou moins grande d'huile que bar l'éther sulfurique. qui dissondra l’huile u'on peut ensuite précipiter par lPean. ‘on déterminera la quantité de mucilage bontenue daus la-farine en la traitant par beau. Le.mucilage en effet recouvre tou- ours les graines de lin. Si des matières, mi- ‘érales avaient été introduites.dans ces fa- nes, soit pour.en augmenter le peids, soit our en rendre. l’aspect plus-beau, il.serait acile, par la,calcination, d'en déclarer la résence. : Tels.sont les.procédés.généraux à l’aide .esquels on peut déceuvrir:la falsification e la farine de graines de lin. Mais quand n'agit sur la farine de graines de mou- “arde, onn’éprouve pas la même facilité exécution. Cette dernière farine en eftet eut être mélangée de:semences de sénevé, . Le colza on de navette, qui ne se colorent as en bleu par l’iode: Quels seront donc “ 2s signes indicateurs de la falsifivation de *'ette farine? Nous sommes forcés de répon- ‘ire qu'il n’y en a pas de précis et qu’on ne eut s’a percevoir de cette falsification que ‘ar la différence d’âcreté de la farine, car . a graine de moutarde contient deux huiles . lifférentes. L’une est douce, fixe et légère; l'autre est âcre, volatile et pesante. Or, les xaines de colza, de navette, qui contri- ent à la falsification de ces huiles, re con- ieñeént pas un principe aussi actif. 5 THAT E. FE. Fr DEEE — SCIENCES NATURELLES. | Le TOXICOLOGIE. Cours de 11. Orfila. 5 il } a peu d’années encore une science ba- ce maintenant sur lesobservations les plus positives, enrichie des faits les plus curieux, [les expériences les moins contestables, |A existait pas. Cette science, c'était la toxi- zologie. Quelques matériaux, épars cà et là, ndiquaient bien aux chimistes et aux mé- lecins qu’elle devait naître bientôt . mais 2es matériaux ne constituaient pas une scien- ze. Un seul homme, par la force de son es- prit, l’a eréée toute entière et la cultive en- nitra facilement les produits à laide des-. “tout . tantôt de la sciure de bois avant “antient une: farine donnée, on,la traitera . 440 1 core en ce moment avec un suecès sans ‘égal. On sait que nous parlons ici du doyen de la Faculté de Paris. Mais dans la toxi- cologieil est une question plus importante, plus étudiée, plus intéressante. que toutes les autres, cette question c’est celle de l’em- poisonnement par l’arsenic. Assurément ce, n'est pas une question neuve, car trop de monde a voulu en trop parler; mais cha- que année M. Orfila lui reud l'attrait de la nouveauté quand il en fait-le sujet de ses lecons. Les nombreuses recherches de ce savant, sur cet important problème ont in- téressé tout le monde, et l’on se rappelle encore cette foule , il y a deux ans , qui se pressait au tour de sa chaire pourreceuillir ses moiudres paroles. Cette foule n’a pas di- minué cetfe année. Eneffet, M. Orfila doit examiner la question de l'empoisonnement sous tous les points de vue, et il ne posera pas uu problème sans le résoudre. Depuis l'an dervier, de nouveaux moyens de re- chercher l’arsenic ont été proposés, M.Or- fila les fera connaître et les discutera; enfin les leçons seront d’un haut intérêt pour tous ceux qui pensent comme nous, que la toxicologie a rendu bien des services à f’hu- manité. Tout cela nous engage à publier une analyse exacte des lecons du savant professeur. Commençons par établir, à dit M. Orfla, qu'un expert appelé à se-prononcer:sur un empoisonnement doit constater troisordres de faits. D'abord il doit se livrer à des re- cherches chimiques ayant pour but de dé- couvrir le poison , soit dans les.organes , soit dans les vomissements , suit dans les malières alimentaires. Le premier.ordre de faits appartient donc à la chimie, Le se- cond se rapporte à la symptomatologie, c’est-à-dire que l'expert prendra connais- sance des-symplômes éprouvés-par la, per- sonne qu'on suppose avoir étéempoisannée. Le troisième ordre de faits est du domaine de l’anatomie pathologique; l'expert étu- diera les lésions des organes, les perfora- tions des tissus, etc., etc., qui peuvent être d’un grand secours dans une affaire de ce genre. Cela nous conduit tout d’abord à diviser l'étude toxicologique que nous devons‘faire de l’arsenic. Nous indiquerons en premier lieu les recherches chimiques nécessaires pour découvrir le poison; et nous passe- rons successivement en revue et les symp- tômes qu'il produit et les lésions auxquelles il donue lieu. Enfin, nous terminerons par l'examen des objections qui ont été faites au système suivi dans ces sortes de recherches. Un individu est empoisonné; on trouve dans un vase, soit au fond des matières vo- mies ou des matières contenues daus son estomac, une poudre blanche; il s’agit de constater si cette poudre est de l'acide ar- sénieux. Comment procéderons-nous À cette recherche? Nous constaterons d’abord les caractères physiques de cette poudre; puis nous la dissoudrons dans l’eau et nous fe- rons passer dans le liquide un courant d’a- cide sulfhydrique. S'il se forme un préci- pité jaune, insoluble dans l'eau, soluble, dans l’ammoniaque, nous en conclurons que ce précipité peat être du sulfure d’ar- senic et la poudre blanche de l'acide ar- sénieux. Du reste, si le sulfate de cuivre ammoniacal produisait dans la liqueur un précipité vert, ce précipité confirmerait l'opinion tendant à faire croire à la pré- sence de l’arsenic. Mais il ne faut ajouter foi à ces précipités qu'autant qu’ils pour- ront donner de l’arsenic métallique. 441 Si l’on veut s'assurer que le précipité jaune ou. la poudre blanclie contient de l’arse- nic, on les placera dans un tube deverre avec du carbonate de K O (potasse) et du charbon et on chauffera assez fortement le mélange. S'il ÿ a de larsenic, nn anneau métallijue se produira bientôt et il sera facile de l'essayer par les réactifs ordi- paires. Telle est, Messieurs, l'expérience qui fut faite à Brives, dans le fameux procès La- farce. Mais le tube se brisa pendant l'essai, et si les experts de Brives ont cu un tort, c’est d’avoir, à la vue de ce simple précipité jaune, conclu à l’empoisonnement. Pour obvier à cette rupture possible de l'appareil, on peut agir d’une autre ma- nière , préférable peut être sous bien des rapports, Méêlez le précipité jaune ou la poudre blanche avec de l’'azotate de potasse; chauffez le mélange dans une capsule, vous formerez, dans le cas d'un sulfure, dun sul- fate et de l’arséniate de KO. Faites bouillir la matière avec de l'acide sulfurique pour chasser l'excès de nitrate , et il se produira du sulfate de KO et de l'acide arsénique. Flacez le tout dans un appareil de Marsh et vous aurez des taches arsénicales. Dans le département de Maine-et-Loire, une fille empoisonna son père, qui fut ex- humé au bout de 7 ans. L'affaire fut portée devant les tribunaux; l’on trouva de l’ar- senic, et l’accusée fut condamnée à mort, mais par contumace. Au bout de 3 ou 4 ans elle reparut pour.se laver de sa con- damnation. L'un des experts avoua bien qu’il y avait de l’arsenic dans les matières soumises à l'expérience, mais il soutint que cet ‘arsenic venait du verre. Devant cetle objection grave, il était nécessaire de faire des expériences. L'Académie de médecine s'en occupa beaucoup et il résulta de ses travaux qu’en France on prépare rarement le verre avec de l'acide arsénieux ; que du verre préparé avec 11500 ou 11600 d’acide arsénieux.et fortement chauffé de manière à être transparent, n’en renferme pas un atome. Du verre préparé avec 1129 d’acide arsénieux en retient toujours , même lors- qu’il a été fortement chauflé; mais il est complétement opaque. Un verre préparé avec de l’arséniate de KO à petite dose peut retenir de l’arsenic, mêmeaprès avoir été fortementchauffé, mais alors il est vert. Quelle conséquence pouvons-nous tirer de tous ces faits? C’est qu’en prenant un verre transparent, incolore, nous n’aurons pas à craindre la présence de l’acide arsénieux. Toutefois, l'Académie de médecine a re- commandé de faire rougir le verre avant de commencer l'espérience. Je vous disais à l'instant qu’on trouve souvent dans l’estomac des personnes em- poisonnées par l'acide arsénieux en poudre cette poudre elle-même. Cependant J'ai be- soin de vous faire une remarque qui vous prouvera combien il est nécessaire d’exa- miner avec attention toutes les choses qui ont trait à l’empoisonnement, Au bout de quelques jours d’inhumation , il se déve- loppe souvent dans le canal digestif des grains graisseux et albumineux possédant sous le rapport de l'aspect une grande ana- logie avec l'acide arsénieux. Cette analogie est tulle qu’elle a induit en erreur des ex- perts de Saint-Brieuc, dans une affaire d’empoisonnement. Nous avons vu jusqu'alors l'acide arsé- nieux donné en poudre; supposons qu'il à été donné en dissolution. Le problème change-t-il ? Non, il reste le même; et par 4492 conséquent, il ne nous occupera pas. Mais si l'acide arsénieux st mélangé avec du thé, du café, du vin, ete., peut-on le recon- naître? Nous répondrons affirmativement : Oui, messieurs, on peut le reconnaitre ; mais on ne le peut pas à l'aide de ces réac- tifs tant prônés dont les résultats sont dou- teux, et quelquefois si complétement op- posés à ce qu'ils devraient être, qu’ils ne sont d'aucune valeur.— Je prends du café contenant un peu d’acide arsénieux; j'y verse du sulfate de cuivre ammoniacal pour obtenir un précipité vert; mais le précipité qui se forme est un précipité noir. L'eau de chaux qu’on a tant vantée, et qui précipite en blanc l'acide arsénieux, donne avec le café arsenical un précipité noiràtre. Vous voyez que ces essais ne sont d'aucune va- leur en médecine lépale , et je déclare for- mellement qu'ils doivent être tout-à-fait re- jetés. Cepeudant, jusqu’en 1812 on jugeait sur ces précipités les questions d’empoison- nement; mais aujourd'hui que la toxicolo- gie a fail tant de progrès, vouloir se servir de ces précipités, c’est vouloir ne rien trouver. Ce sont les Allemands qui ont prôné ou- tre mesure le sulfate de cuivre ammoniacal comme doué d’une grande sensibilité. Les Anglais, et à leur tête le docteur Hume, se déclarent pour l'azotate d’argent ammo- niacal. Nous venons déjà de voir combien était inexacte l’indication du sulfate de cuivre. Mais nous pouvons ajouter ici des faits qui doivent le faire abandonner absolument. Je prends une dissolution de gélatine con- tenant de l’acide arsénieux; }'y ajoute du sulfate de cuivre ammoniacal et ce sulfate reste bleu ; il ne se forme pas de précipité. Nous voyons ici qu'il nese forme pas de précipité quand il y a de l’arsenic. Main- tenaut je vais vous montrer, au contraire, qu'il peut se former un précipité dans une liqueur sans qu’il y ait de la substance véné- neuse. Prenez une simple décoction d’o- gnon , ajoutez-y du suliate de cuivre am- moniacäl et la liqueur se colorera en vert. Sur ce simple aperçu, un pharmacien n’a pas craint de conclure à l'empuisonnement. J'arrive maintenant au réactif du doc- téur Hume, à l’azotate d'argent ammonia- cal. Messieurs, ce préapité ne vaut pas inicux que le précédent , et il doit égale- ment être proscrit de nos recherches mé- dico-légales. Je verse dans de l’azotate d’ar- gent ammoniacal quelques gouttesd'acide arsénieux et j'obtiens un précipité jaune d’arséniate d’argent.'Fout cela est fort bien, mais prenez du suc d’ognon, versez-y de V’azotate d'argent ammoniacal et un peu de chlorure de sodium, et vous aurez bientôt un précipité jaune analogue à celui que j'ai obtenu d’abord. —Que conclure encore de ces faits? C'est que lazotate d’argent ammoniacal doit être également proscrit comme pouvant induire en erreur, Jusqu’alors nous avons tout détruit ; Maintenantréhabilitons quelque chose L’a- cide sulfhydrique est, dans les recherches toxicologiques , d’une haute importance ; car sa sensibilité est très grande et ses ré- sultats bien tranchés. M, Raspail, après les chimistes anglais, a répété que l'acide sul- fhydrique précipitait en jaune la décoction d'ognon. C’est une erreur complète qu'une simple expérience contredit et renverse. Maintenant, qu’elle méthode suivrons- nous , lorsque nous aurons à agir soit sur les matières des vomissements, soit sur les matières contenues dans l’estomac ? Pre- L s 443 nons ces matières, auxquelles nous ajoute- rons un peu d’eau si elles sont trop épaisses. Soumettons-les À l'action de la chaleur pour coaguler tout ce qui est primitive- ment coagulable, et filtrons-les. Mais elles contiennent encore beaucoup de matières organiques ; et remarquons ici en passant que la plus importante de toutes les opéra- tions de toxicologie c’est celle qui a pour but de se débarrasser de la matière orga- nique. Faisons donc évaporer la liqueur jusqu’an quart de son volume, et traitons- la par alcool à 44° qui coagulera encore beaucoup de matières organiques. Au reste, l'alcool tiendra l'acide arsénieux en disso- lution. Filtrons la liqueur, et faisons passer à travers elle un courant d'hydrogène sul- furé : s’il y a de l’arsenic , ce précipité jaune insoluble dans l’eau, soluble dans Pammoniaque , se formera aussitôt et il sera facile d'en retirer l’arsenic. Remarquons ici, messieurs, qu’il est im- portant de coaguler par l'alcool, car sans elle la matière organique serait un obstacle àla formation du précipité jauneet, comme dans le cadavre de Soufflard, on seraitobli- gé peut-être d'attendre 3 mois. E.F. ZOOLOGIE. Note sur les cochons à pendeloques , variélé ou monstruosité du cochon domestique qui pa- rail n'être pas encoreremarquée par Les na- Luralisles ; par M. Eudes-Deslongchamps. Je fis acheter au marché, il y a deux ans, un jeune cochon destiné à être engraissé chez moi, à la campagne. On me fit remar- quer que cet animal portait une sorte de pendeloque fort singulière : elle était située sous la mâchoire inférieure, du côté gau- che, un peu en arrière de la ligne de la comumnissure des Jèvres; sa forme était cy- lindrique ; sa longueur de 7 à 8 centimè- tres, son diamètre de 2; elle était un peu rétrécie à sa base, arrondie à son extrémité libre , et partout recouverle de longues soies qui ue différaient point de celles des autres parties de la peau ; elle ressemblait, en quelque sorte, à ces pinceaux de poils divergents dont on se seit pour neltoyer les bouteilles. La peau qui la recouvrait ne présentait aucune altération dans sa cou- leur ni dans sa consistance. J’attachai d’abord fort peu d'intérêt à cette conformation que je regardais comme une excroissance tout à fait accidentelle et individuelle ; mais quelqu'un me dit que cette particularité n'était pas rare dans les cochons , qu’on voyait même assez souvent de ces animaux qui avaient deux de ces or- nements, un de chaque côté, et occupant toujours la même place; qu’on les distin- guait sous le nom de cochons & marjolles ; qu’on les achetait de préférence, quand on en trouvait aux marchés, car, quoiqu'ils fussent plus méchants que les autres, ils se nourrissaient mieux et S’engraissaient très bien, Il est certain que le cochon pendelo- qué que j’ai eu chez moi était fort méchant, cherchant à mordre et à se jeter sur la fille de basse-cour lorsqu'elle lui donnait à man- ger ; il fallait prendre des précautions pour nettoyer sa bauge. Il est certain aussi qu’il s’est fort bien engraissé, sans qu'on lui ait donné d’orge sur la fin de sa vie ; il n'a ja- mais eu d'autre nourriture que des pommes de terre, du lait aigri et des épluchures de légumes. J'ai questionné, touchant cette particu- larité, plusieurs cultivateurs de la com- mune où est située ma maison, et plusieurs 44% personnes de diverses communes, presque tous m'ont dit que les cochons à marjolles leur étaient bien connus, de même que leurs qualités et leurs défauts. Ainsi cette variété du cochon domesti- que, ou plutôt cette anomalie dans cette variété d'animal domestique, n’est pas rare et mériterait attention sous ce rapport. = Lors de la mort de mon cochon, je fist conserver sa pendeloque que l’on eutssoin, d’après mon ordre, d'enlever avec une cer- taine quantité de la peau où elle adhéraïit” Pouvaut l’examiner alors plus attentive- ment, jy remarquai une sorte de pertuis large de deux miilimètres environ, existant dans un point de la circonférence par où la pendeloque tenait à la peau : de ce per- tuis sortait une touffe serrée de soies raïdes, en forme de pinceau; ce pertuis était l’ori- fice d’un sinus profond de quatre à cinq millimètres que tapissait la peau amincie; les soies naissaient de toute la surface du sinus, et se réunissaient en faisceau à leur sortie par ouverture. J'incisai longitudinalement la pendelo- que : la peau avait l'épaisseur ordinaire qu’elle présente dans cette partie de la màâ- choire ; au-dessous était une couche de lard qui n’offrait rien de patticulier, et au mi- lieu une tige cartilagineuse un peu con- tournée. Ce cartilage, recouvert d’un péri- chondre normal, était semblable, pour la couleur et la consistance, à celui des oreil- les; sur un des côtés de cette tige cartila= gineuse étaient deux petits muscles longi- tudinaux, superposés l’un à l’autre, bien organisés et s'étendant depuis la partie su périeure du cartilage jusque vers la moitié de sa longueur, où ils se terminaient eu se confondant avec le périchondre. Je m'as: surai que la tige cartilaginease et les mus- cles devaient se prolonger au delà de la pen- : deloque, car cette tige était coupce et même plus large en ce point que dans le reste de son étendue. Se perdait-elle dans le tissu cellulaire sous-cutané, s’attachait-elle à læ& mâchoire, à los hyoïde ou à quelque partie du larynx? Malheureusement je ne puis rien dire à ce sujet, et mon observation reste incomplète dans ce point qu’il eûtété pourtant fort curieux d’éclaireir, puisqu'it eût fait connaître les connexions de cette production anomale. Si elle n’eût été formée que de peau et de graisse, elle n’aurait donné lieu à aucañe déduction importante, puisque les tumeurs de cette sorte sont communes et peuvent se ranger dans la classe des aitérations orga- niques les plus simples. Mais [a présence d’un cartilage et de muscles bien organisés doit la faire considérer comme provenant d’une autre source que d’une altération pathologique. C'est un organe rudimen- taire ou bien une partie d'organe déplacé ou atrophié ; mais que représente-il?. C'est une anomalie, sans doute; mais com- ment la ramener à son orgine ou à sa tendance organique?..…. D ailleurs elle se reproduit trop fréquemment dans notre variété de cochons domestiques (et même parfois avec un caractère de symétrie, puis- qu'elle se développe de deux côtés à la fois), pour qu'on puisse le regarder comme sans importance. On voit par là combien il est à regretter que je n’aic pu connaître les connexions profondes de cette pendeloque. Malgré d'innombrables travaux, les lois qui président au développement des orga- nes sont encore imparfaitement connues, surtout en ce qui concerne les développe- ments anormaux. et l’on doitrecucilliravec 5 in tout ce qui peut éclairer cette branche 1V’anatomie cet de la physiologie transcen- mtes. D’un autre côté, nous voyons lin- vence de la domestication se prononcer fon manifestement sur les animaux soumis L'homme; certains organes changent de me, s’accroissent, se réduisent ou même paraissent, et ces modifications tantôt se ‘rpétuent par la génération, tantôt s’effa- int avee les individus, sans que nous puis- bons toujours nous rendre compte des uses de ces altérations survenues à des pes que noüssommes autorisés À regarder mme entrés primitivement dans le plan |: la création. To ! J'ai dû faire toutes les recherches à ma bortée pour ‘savoir si les cochons à pende- ® ques sous laimâchoire: inférieure avaient * é signalés parles naturalistes. Je n’ai rien 'ouvé à cet égard. Parmiles ruminants réduits en :domes- lcité, on trouve quelques variétés chez les- uelles existent des pendeloques sous la âchoire inférieure; certaines variétés de chèvre ordinaire, celle dite de la Haute- Hgypte, par. exemple, Ces organes singu- rers ont été désignés sous les noms de Hands et de verrues pendantes; ils ont été tegardés comme de simples replis de la nt: on ait fait une dissection soignée; ‘ainsi je ve puis savoir jusqu'à quel point ces ap- réndices sont analogues aux pendeloques Les cochons. Le sanglier ordinaire, d’où nos variétés re cochons sont sont sorties, ne montre Loint, que je sache, aucune sorte de pen- } cloques. À la vérité, les phascochæres, ortes de sangliers africains, ont constam- aents.sous_ les yeux un lobe pendant et “häfnu ; mais le genre phascochære dif- Lère éssentiellement de celui des sangliers ‘roprement: dits, par la structure des: . lents. I n’y a donc là qu’une analogie fort … loignée, ou plutôt il ny a d'analogie ni “ ians la forme ni dans la position. . Du reste, tant que l’on ne connaîtra pas - es rapports profonds des pendeloques des :ochons, on ne pourra, à mou avis, rien “ nférer de la présence de ces appendices, | our y voir un retour vers certaines formes . 1atureiles à quelques espèces de pachyder- ines voisins des sangliers. | Aussi me contenterai-je de signaler le sait et d'attirer l'attention sur l'importance juil paraît avoir, sans m’étendre davan- age sur: un sujet déjà conjectnral en lui- inême, et qui a besoin d’être éclairé par de nouvelles recherches. De SCIENCES APPLIQUÉES. SOCIÉTÉ D'ENCOURAGEMENT: ue RS ne a RS Met Séance du 8 mars, | Au nom du Comité des arts chimiques, 1° Gaulthier de Claubry fait un rapport lur les résultats du concours relatif aux serfectionnements des arts céramiques, Hjuatre prix ont été proposés par la Societé, {ui a fait venir d'Angleterre des superbes .POteriés pour servir de modèles aux con- ‘urrents. Mais il paraît que les program- [nes de la Société n’ont pas eu toute la pu- licitébdesirable, car peu de concurrents esontprésentés. Des mesures seront pri- es pour porter remède à l'avenir à ce fà- |‘heux état de choses. Le prix est prorogé |: l’année 1844. On a craint que la réunion ü un même programme des quatre prix, eau. Il ne paraît pas, au reste, que l’on 446 ait été cause de ce résultat, chacun pou- vant croire qu'il fallait réunir les quatre sortes de fabrication pour mériter le prix proposé, tandis qu’il est dans les intentions de ja Société de récompenser chacune en particulier. On avisera aux moyens d'éviter cette confusion. Le même rapporteur fait proroger le prix pour le perfectionnement des four- neaux, et fait l’énumération des expérien- ces que les concurrents doivent faire pour mériter ce prix. M. Payen propose de fonder un prix pour l'extraction de la matière colorante du bois de Santal. Ce sujet est prix en considéra- lion; le,programme.en sera rédigé pour être lu et adopté dans. la prochaine séance. On propose d'envoyer des commissaires dans la fabrique de, fer creux de M. Gan- dillot, afin d'examiner le système de calo- rifères établis dans cette usine, ainsi qu'en d’autres lieux, et d'éclairer le conseil sur les avantages qui sont attribués à ce mode de chauffage. Une discussion s'élève pour savoir si le chauffage est produit par la vapeur d’eau à haute température, selon le système de Perkins, qui a Cté usité, puis abandonné en Angleterre, à cause des gra- ves inconvénients qui ont été reconnus, soit à raison des explosions, soit à cause des incendies, etc. Mais M. Gauthier de Clau- bry expose qu'ayant été chargé par M. le préfet de police de visiter l'usine Gandillot, avec M Péclet, etc., il a reconnu que le chauffage s’y produit par l’eau à une tem- pérature élevée, suivant la méthode de Bon- nemain, à l’aide de la c'renlation de l’eau par refroidissement. Le conse | décide que MM. Gauthier de Claubry, Combes , Sé- guier et Gourlier visiteront cel établisse- ment, et en rendront compte à la Socitté. Au nom du comité d'agriculture, M. Hu- zard fait un rappoit sr les expériences qu'il a tenttes pour s'assurer de la réalité des faits consignés dans un Mémoire pré- senté au concours, pour le dégorgement des sangsues, et l'emploi à des nouvelles succions. Ces, expériences ont été con- cluantes ; il est certain qu’en percant une sangsue gorgée desang, près de son disque postérieur, de manière à percer les deux sacs remplis de sang, lanimal se vide in- stanlanément; sa plaie se guéril prompte- ment, et au bout de peu de jours, il peut être appliqué de nouveau. La plus grande partie des sangsues résiste très bien à cette opération, qui d’ailleurs n’a aucun incon- vénient : car des expériences réitérées ont appris que les morsures de l’animal, quel- ques jours après qu'il a été vidé de sang, n’ont jamais inoculé le venin des malades qui avaient été piqué précédemment par lui. Le Mémoire sera imprimé dans les bulletins de la société, pour éclairer les per- sonnes qui voudraient se présenter au cou cours proposé par la société, relatif à la multiplication des sangsues. L'auteur de ce mémoire est M. Olivier, à qui la société décernera une médaille de 300 fr. dans la prochaine assemblée générale. La Société procède au scrutin pour nom- mer un adjoint au Comité d'Agriculture, en remplacement de M. Soulange-Bodin, démissionnaire. L’unanimité des suffrages prononce l’admission de M. Philipar, meim- bre de la Société royale et centrale d'Agri- culture, professeur aux écoles de Grignon et Versailles. M. Séguier donne l'explication, et ex- pose l’usage d’un héliostat , inventé par M. Silbermann et exécuté par M. Soleil. 447 Cet instrument , conçu sur un plan très- ingénieux , présente les avantages d’une grande exactitude , d’une manœuvre facile et d’un prix très modéré; il ne coute que 350 fr., tandis que ceux qui sont en usage dans Ilés courset les cabinets de physique sont du prix de 1,200 fr. au moins. Il se- rait impossible de comprendre la descrip- tion de cet héliostat sans le secours de fi- gures. Le Bulletin de la Société contiendra l’une et les autres. FRANCOEUR. ARTS MÉCANIQUES. MACHINES A VAPEUR. Rapport fait par M. Calla, à la Société d’en- couragement, au nom du comité des arts mé- caniques, sur plusieurs établissements 2ffec- tés à la construction des grandes machines à vapeur et des machines locomotives. (Sixième et dernier article.) Etablissement de M. Pausvels. Le département de la Seine contient en- core uu atelier affecté aux machines à va- peur de navigation et aux locomotives ; c'est l’établissement de la Chapelle-Saint- Denis. Fondé en 1836 par M. Pauwels, et dis- posé, dès son origine , pour cette destina- tion spéciale, cet établissement est très con- venablement distribué : des ateliers de forge, de chaudronnerie, d’ajustage et de modeicurs; deux ateliers de montage, l’un pour les appareils” de navigation, l’autre pour les locomotives, sont bien divisés et communiquent facilement entre eux. L'usine est construite sur un terrain de la contenance de près de 13,000 mètres carrés, dont plus de 5,000 mètressont cou- verts d'ateliers ; elle occupe environ 400 ouvriers, et la force des machines motrices réunies est de 5{ chevaux. L'usine de la Chapelle-Saint-Denis a déjà fourni à l’industrie un assez grand nombre de machines à vapeur. En 1841, le gou- veruement a confié à M. Pauwels la cons- truction de quatre appareils à vapeur pour la navigation maritime. Un de ces appareils de 220 chevaux est expédié et en montage à Indret, un autre de même force est presque achevé. La con- struction de deux machines de 1460 che- vaux, destinées à l’administration des pos- tes, est assez avancée Sur trois machines locomotives commandées en mars dernier pour le chemin de fer de Lille à la fron- tière, deux sont livrées et ont déjà fonc- tionné sur les rails, la troisième est ache- vée; ces dernières machines nous ont paru très bien exécutées. Les forges contiennent vingt-huit feux ordinaires dont le ventilateur est mû par une machine de 4 chevaux ; un four à re- verbère et un four à réchauffer les cercles des roues des locomotives. Une machine à vapeur de 20 chevaux yÿ fait mouvoir un martinet, et plusieurs grues complètent l'outillage de cette partie des ateliers. L'atelier de chaudronnerie est très bien monté, son outillage est assez complet; le perçage , le cintrage, l’'emboutissage des tôles s’exécutent par des procédés méca - niques et au moyen de mandrins en fonte bien combinés; aussi les chaudières qui sor- tent de cet établissement peuvent-elles être citées parmi les meilleurs des ateliers de Paris; et permettez-nous de vous rappeler, en passant, qu'il est difficile d'obtenir un rang distingué dans cette spécialité, car il est depuis longtemps reconnu que la fabri- 448 cation des générateurs et des grands appa- reils de chaudronnerie est poussée , à Pa- ris, à un degré de perfection très remar- quable : supériorité que peuvent seuls ex- pliquer les développements considérables qu'a reçus cette industrie davs un dépar- tement d'où le haut prix de la houïlle et de la main-d'œuvre semblait devoir repousser certaines grandes exploitations métallur- giques. L'atelier d'ajustage contient : Un grand alésoir vertical très solide- mnt construit : Deux grandes machines à ‘aléser et ra- -boter circulairement, principalement dis- posées pour lalésage parallèle des ouver- - tures des balanciers et des bielles ; Quatre machines à planer dont l’une peut planer 10 mètres de longueur sur 3m,30 de largeur. Cette machine, à outil mobile, nous a paru une des meilleures de cette espèce; une fosse de grande dimension , garnie de tables mobiles et de supports à répos éche- fonnés, permet de recevoir et dé!fixer. avec autant de solidité que de facilité, des pièces de forte dimension. Le porte-outil est mû par deux fortes chaînes de Galle soutenues dans leur lon- gueur par une glissière, et les moyens de déterminer la marche latérale de l'outil sonttrès bien entendus. Nous avons surtout remarqué une dis- position qui nous à paru très complète et dont le but est de donner mécaniquement à Foutil, même lersqu'il est incliné pour produire des surfaces angulaires , l’avance- meot progressif qu'il doit recévoir à cha- que course de la machine. Nousavons vu encore dans l'atelier d’a- jastage : Prois machines à buriner et mortaiser ; Quatre tours parallèles, dont un de huit inètres de banc ; Plus un grand nombre de tours de di- - rs erses formes, des machines à percer, à tailler les dents d'engrenage, etc. L'atelier de montage renferme deux ap- pareils de lavage à mouvement pärallèle, qui offrent lavantage de reporterla charge sur lés murs du bâtiment dans un sens tout-à-fait vertical, de ne pas embarrasser l’espace comme le font les grues pivo- tuuites, et de pouvoir desservir toute la Hongueur du bâtiment sans décharger et reprendre les fardeaux à transporter. Tous les détails de ces appareils de la- vage ne sont pas irréprochables, mais c'est une bonne application, et nous pensons --que quelques perfectionnements dans leur construction les rendraient d'un usage - complétement utile. Un chemin de fer établit une commu- ‘mication entre les divers ateliers et les cours de l'établissement, et donne de grandes facilités pour la construction et le montage des locomotives et des tenders. Liablissement de MM. Mazceline frères, au Hävre. Au Hivre, sur le bord du canal Vau- ban, MM. Mazeline frères ont créé un ate- ‘lier de construction de machines à vapeur, qui, bien que récemment mis en activité, a déjà fourni à la navigation quatre ma- chines depuis 40 jusqu’à 120 chevaux, et à l'industrie vingt-neuf machines de diverses dimensions jusqu'à 40 ehevaux de force. Cet établissement est fondé sur d'assez larges bases , et sa superficie totale est de 6 800 mètres carrés; le bâtiment principal 449 destiné à l'ajustage et au montage couvre une surface de 2,000 mètres ; les bâtiments cantenant les forges , la chaudronnerie et les ateliers de modeleurs occupent, avec les cours et magasins, 4,600 mètres de lerrain. Les ouvriers de diverses professions em- pleyés dans l'établissement sont au nombre de 250, et:deux machines À vapeur d’une force de 32 chevaux y font mouvoir un marteau à vapeur et outillage mécanique. La chandronmerie est pourvue de machi- nes nécessaires à la construction et à la ré- paration des grands générateurs des bâti- ments à vapeur. Un tel atelier, daus un de nos principaux ports, est une ressource pré- cieuse pour notre navigation. . MM. Mazeline viennent dé livrer récem- ment, à la compagnie des apparaux du port du Hâvre, une machine à mâter les navires. et à transborder les fardeaux d'un grand poids. Elle est composée de deux mâts ou bigues, construits en tubes de tôle superposés et assemblés, et dont le diamètre moyenest de Om,72,centimètres ; la longueur de chacune de ces bigues est de 25 mètres; elles se terminent par une forte traverse en fer forgé sur laquelle sont fixées les poulies d'appareil. CALLA. Ke AGRICULTURE. De l'amélioraoion des prés; par Félix Vil- leroy, cultivateur à Riettershoff ( Ba- vière). De tous les perfectionnements apportés à l'agriculture hu vingt-cinq ans, il n’en est pas de plus importants que Paméliora- tion des prés par Lirrigation. Tous les pro- duits du sok-arable ne s’obtiennent qu'à force detravail et d'engrais, tandis que, par l'eau seule, on tire d’abondautes récoltes de terrains qui, sans eaux, seraient tout à fait improductifs. À la vérité, des travaux préparatoires sont nécessaires : il faut d’'a- bord des fossés pour l'écoulement des eaux stagnantes ; il faut d’autres fossés, des di- gues, des écluses pour faire monter l'eau qui doit servir à arroser ; il faut enfin dis- poser le sal de manière à ce qu’on puisse répandre l'eau sur toute ‘sa surface, rézu- lièrement, san; qu'elle séjourne nulle part, et qu'on puisse la donner ét l'ô er à vo- lonté. Sans doute ces. travaux occasionnent parfois des dépenses considérables, mais si l’on considère qu'une prairie bien disposée pour l'irrigation peut produire, par hec- tare, jusqu’à vingt-quatre milliers (cent vingt quintaux métriques) de fourrage, on comprendra que des lravaux bien entendus, pour soumeitre des prés mauvais où mé- diocres à l'irrigation, doiveut être en géné: ral une spéculation excellente. Des agriculteurs d’un méritereconnuont dit que les prés ne méritaient pas l’impor- tance qu'on y attache généralement, etque les terres cultivées doivent se suffire à el- les-mêmes pour la production du fourrage. Il est vrai, et les faits le prouvent, que des terres amences depuis longtemps à uu haut degré de fertilité, peuvent produire tout le fourrage nécessaire à leur entre- tien; mais il n’en est pas moins vrai que c'est pour le cultivateur un immense avan- tage d'obtenir des prés naturels le fourrage qui doit produire le fumier nécessaire aux terres. Celui qui manque de prés doit con- sacrer une grande étendue de ses champs, au moins la moitié, à la production du four- | seulement d’arroser, mais surtout de dis- 450. rage, et ainsi la moitié des produits de la terre est consommée par 1e bétail pour faire du fumier. Celui, au contraive,.qui a dp. foin en abondance, peut demander à ses terres d'autant moins de fourrage, at d'au: tant plus de produits destinés à être vendus et immédiatement convertis en argent. Ces vérités ont été parfaitement senties en Al- lemagne, où les cultivateurs tendent géné- ralement à entretenir la plus grande quan- tité possible de bétail. On ne saurait dire combien: d'anciens prés ont été améliorés, combién de nouveaux ont été créés, eteela sans que la culture du trèfle ait été res- treinte, et lorsque celle des pommes de terre prenait une immense extension. De tous les endroits où l'on s'est adaonné à l'amélioration des prés et à l'irrigation, il n’en point où l’on soit arrivé à une aussi gronde perfection que dans le petit pays de. Siegen, qui attire aujourd'hui l'attention de tous les cultivateurs de PAHemagne. Beaucoup y vont chercher des lecons ét des exemples. Quoique les préceptes écrits aient bien peu de mérite, comparative- ment aux leçons qu'on reçoit sur le terrain, on pourra cependant lire avec profit ces règles données, non par un théoricien, mais. par un praticien (Wiesen Baumeiïster), mai- tré dans la culture des prés, terrassier-ivri- gateur, homme dont {a profession est ncm poser le sol, 6n d'anciens prés on de terrains nouveaux, sur lesquels on veut amener ur cours d'eau pour les soumettre à l'irriga- tion. Cette profession est encore inconnue en France; elle n'y a pas même de nom. Les maîtres de Siegen se transportent dans d’autres parties de l’Allemagne pour ÿ «li: riger des travaux d'établissement de prés à arroser, et il est probable qu'ils iraient aussi en France s'ils y étaient appelés. Convertir un marais en un pré arrosé est une opération qui exige plus ou moins de travail, mais qui, du reste, ne présente pas de grandes difficultés d'exécution. I! suffit de niveler, de marquer .ayec des pi- quets la hauteur etla largeur des plan- ches, et ces bases une fois posées, le trans: port des terres et leur répartition peuvent être confiés aux mavœuvres les plus gros- . siers. Aussi n'est-ce pas en cela que con- siste l'art des terrassiers-irrigateurs de Sie- gen. ; Si d'un terrain de conformation irrégu- lière, présentant des creux et des éminen- ces, on veut faire un pré arrosé, la forme que l'on donnera au sol et le mode d’'exé- cation des travaux peuvent présenter d'énormes différences dans les résultats et dans les frais. Le terrassier qui entend son métier, après avoir constaté la plus grande bauteur à laquelle il peut amener les eaux qu'il a sa dispoñition pour arroser, après s'être assuré de leur écoulement, lors- qu'elles auront servi à l'irrigation, étudie son terraiu pour savoir quelle est la meil leure forme à lui donuer. Ces points étant réplés, il trace son plan, puis il commence les mouvements de terres, qui doivent être combinés de telle facon que toute la Sur face du pré soit portée à la hauteur la plus convenable dans chacune des parties, que les planches aient la forme voulue pourne bonne irrigation, et que les déblaisret rem- blais se balancent de telle sorte, qe les mi nences abaissées fournissent la:téfrénéces saire pour remplir les creux: Cette dernière condition, souvent la plus difficile à rem plir exactement, est importante. Dansb (O4 54 »s cas, “on rne Pourrait pas trouver hors E l'espace ser lequel on travaille la rrre nécessaire aux remblais, ou les »mblaisétent terminés, s’il se trouvait de : terre de reste, on ne saurait qu’en faire. in outre, si c’est un ancien pré qu’on dis- sé. pour lirrigation, on re peut le pré- farer d’un seul jet; le gazon est d’abord ‘roprement enlevé, le sous-sol recoit la wrme qu'il doit avoir, puis le gazon est re- lâcé avec soin. De cette manière, si le ya- irest ménagé, si on ne lui laisse le. temps ii de se dessécher ni dé pourrir en (as, on eut tout de suite arroser et obtenir, dès la tremière année, une récolte de fourrage. n fait ainsi successivement une planche près l’autre, et si le travail était manqué, fs corrections. seraient peut-être aussi coû- *zuses que Ja première opération. On com- ‘rendra, par ce peu de mots , que les ter- | assiers- irrigateurs exercent réellement un rt, et que leur talent peut être d’une rande importance ; d’abord, par la bonne 11 mauvaise exécution des travaux d'éta- lissement, et le plus où moins de frais iu’ils occasionnent, ensuite par les résul- ats qu'on obtient d'une i irr igation plus ou haoins disposée, plus ou moins bien dirigée. SL. Jes eaux qui coulent en pure L erte des champs, des villages et « des sour- Les dans Jes ruisseaux, des TUISSEAUX AUX leuves, des fleuves à la mer, si partout où vela est possible ces eaux étaient judicieu- *ement employée; à l'irrigation, le nombre Les bestiaux pourrait être certainement “oub'é, on obtiendrait deux fois plus de esse et par suitedeux fois plus de grains, ; os sea des produits de four:- 4 ‘els et de racines. Les résultats le amélioration si facile sont in- ja ables. El faut l'avoir vu pour croire aux mer- eilles. que produit l'irrigation. Avec de lean en sufisante quantité et bien dirigée, > sol le plus aride produit d’ abondantes Écoltes de fourrage de bonne qualité. Aussi | st-ce Sur les plus 1 mauvais terrains que. les ‘ rais d’établissement d'uriga tion se paient 2e mieux. | Daus le Me nieh. par eË montagneuse | e.la Bavièrerhénane, on. voit fréquemment | i | | ransformer en bons Prés des marais tour- eux, impraticables aux hommes, comme u bétail, qui ne produiraient que dela housse et quelques mauvaises plantes aqua: ques. Dans ce pays de forêts, où le bois. eu. de: valear, on.commence. ordinaire ï ientpar couvrir la surface du marais d'une ouchede branches de pin, qui forment omme un plancher sur lequel, à l’aide de ‘aelques planches, peuvent d’abord circu- 2r les hommes et les brouettes. Ces marais étant presque. Loujours dans les vallons, on a, à proximité, le sol des ollines qui doit les combler, et cette con- ition est essentielle, car s’il, fallait amener :s matériaux de loin, les frais pourraient ‘evenir trop considérables. Par. contre, on “egarde peu à la qualité de ces matériaux, file plus souvent on ne peut disposer que Fun säble aride , où ne végètent que les ins et les bouléaax. Sur Les branches de im, @ujette d’abord des pierres, des quar- iersderoches, puis pardessus on étend du lableiparsiqui forme avec les roches de rés dal base des collines. La tourbe qui fait l#fénd: duimarais se tassant sous ce poids, |megrâande-épaisseur de pierres et de sable stsnécessaire; mais du moment qu’on a an okferme, sur lequel peuvent circuler les oitures, le travail devient beaucoup plus | minent les conditions du trav Let physique, et qui en régissent le dévelop- 452 facile, Lôrsqu’on s’est élevé suffisamment au dessus de l’eau, on divise le sol én plan- ches,; auxquelles on done la forme qu’elles doivent avoir pour l” irrigation. Si l’on à à sa disposition dela terre végétale, ôn l'étend à lasurlace. Les planchés étant términ“es,on se contente d'y répandre des fleurs de fôin, balayutes des greniers à foiû On laisse alors ce nouveau sol se consolider, et lorsque l’année suivante quelques maigres herbes y ont poussé et Jui dénnent de la consis- tance, on commence à irriguer. Alors, comme par enchantemeñt, l'eau fait Sortir d’an sable stérile d'abondantes récèltes de graminées, et l’on obtient au moins deux coupes d'un fourrage qui n'est pas de pre- mière qualité, mais qui est sain et que tou- tes les bêtes wangent volontiers. Que ceux qui oût à leur disposition de l’eau én suffisante quantité fassent seule- ment un éssai en petit, et quand ils en au- ront vu les résultats, ils ne s'arrêteront certainement pas. (l'Agriculture pratique.) —— 2 ee — SCIENCES HISTORIQUES. ACADÉMIE DES SCIENCES MORALES ET POLITIQUES. Séance du samedi 4 mars. L'Académie procède à la nomination d’un mefnbre correspondant dans la section de statistique. M. Williams Senior, ayant obtenu 19 suffrages sur 20 au premier tour de scru- tin, a été proclamé en cette qualité. M. Wolowski a été admis à lire un Mé- moire sur la lévislation douanière de la France avant le ministère de Colbert. La partie du travail communiquée an- jourd'hui à l'Académie par M. Wolowski, nous a paru Si intéressante, que nous croyons devoir en rapporter en entier les passages les plus saillants. L'orgauisation industrielle de Ta France repose sur u semblé de. dispositions 1e- gislatives, dont Pétade a trop.été négligée jusqu ’Xcesderniers temps. Elle touchait, en effet, aux problèmes les pins importants de la vie sociale ; elle saisissait le fait même de la production de la richesse, de l’appro- | priation des. nratières premières aux be- soins de homme: c ce sont elles qui déter- 1 intellectuel pement ; ce sont elles. qui réglent les rap- ports des travailleurs entre eux et ceax de la production intéricure de chaque pays avec la production extérieure. Elles exer- cent dans une large influence sur la créa- tion des produits, comme sur leur distri- bution. L'espèce d’oubli, auquel une branche si riche de notre législation a été con- damnée, contribue à donner cours à des assertions, tout au moins hasardées, quand elles ne sont pas injustes et passionnées. Peut-être, en fixant sur nos institutions un regard plus attentif, en les compa- raut à celles qui protègent l'activité in- dustrielle des autres états, deviendrait on moins sévère dans ses appréciations. Mais surtout, pour bien comprendre le présent et pour lui rendre justice, il faut connaître le passé; c’est alors seulement que nous pourrons mesurer les progrès accomplis, sous l'empire des institutions dont nous accusons aujourd’hui l'insuffisance. Le progrès est lent quand il doit se dé- 453 gager de lattirail méthodique de la régle- mentation ; il est rapide quañid l'esprit et le travail de Phommé ont conquis ube en- tière liberté. Mais cette liberté même im pose au législateur des devoirs nombreux. et difficile; il faut qu'elle se éoncilie avec la sécurité; la régularité et la foÿauté des . transactions, qu’elle ne trouble point Ja. discipline de lâtelier. Saus doute, il resté éncore beaucoup à faire pour. méttre nos lois en harmonie avec le principe nouveau dont là révolu- tion:.a Cousacré le triomphe définitif, et pour. combler lès lacunes de notre régime industriel. Cependant, que dés vœux lé- gitimes, que la recherche dés améliorations nécessaires ne nous fasseñt point mécon- naître les immenses avantages dont Ja hi. berté du travail nous a mis en possession. On se laisse facilement séduire par l’ap- parente symétrie des anciennes institutions; cet.ordre, cette régularité de mouyement dontrien ne semble devoir troubler l'har- monie, saisissent l'imagination, et dispo- sent à envisager sévèrement les luttes de la concurrence, Mais quand on pénètre au fond, quand on écarte cette brillante enve- loppe pour sonder la misère qu'elle savait masquer, on se prend à rougir de sa cré-. dulité. D'ailleurs, la marche lente et routinière de la reproduction, retenue captive par lasser vissemént de la pensée, pouvait seule s’accommoder de ces liens factices, que l'esprit humain, rendu à son libre essor, devait promptement briser. On-pouvait en- régimenter, les. travailleurs sous, des ba- nières diverses, ériger. en dispositions ja- louses la.séparation des matières, imposer les rudes servitudes de l'apprentissage et du compagnonage, classer aux honneurs et aux profits, de la maitrise les chefs de la famille industrielle, quand aucun déplace- ment soudain ne menaçait les cases de ce vaste échiquier, quand le morcellement du travril ne laissait apparaître que l'exploi- tation restreinte de l'atelier. Mais il serait teméraire et insensé de vouloir suivre de pareils errements en présence des inven- | Lions sans cesse renaissantes, qui modifient les: procédés et déclassent les travailleurs ; eu présence de ces immenses manufactures, de ce grandes communes industrielles qui réunissent dans leur sein des milliers d’ou- vrieré, Sans presque exiger d'eux aucune initiation spéciale. D’autres nécessités appellent d’autres rè- gles d’ action; néanmoins les enseignements du passé ne perdent rien de leur utilité ; quand ils n'auraient d’autre intérêt que de nous mettre en garde contre de prétendues innovations , dont l’épreuve a été faite de- puis longtemps, ils mériteraient déjà d’être recueillis. Mais il y a mieux, ce n’est pas seulement un service en quelque sorte né- gatif, que nous devons leur demander. Dégagées de l’alliance du monopole et du privilége, quelques unes des anciennes ins- titutions, destinées à régulariser le mouve- ment de la production, peuvent être encore maintenant étudiées avec fruit. Cette étude devient surtout d’un attrait puissant, elle estune fécondeet admirable leçon, quand on recherche les rapports entre le travail in- digène et les pays étrangers. L'intérêt du travail est en dehors des prescriptions jalouses des anciennes aggré- gations industrielles, puisque l'agriculture en a toujours élé affranchie; l'organisa- tion industrielle, détruite en 1789, laissant en dehors de ses prévisions les grandes 454 manufactures, ne repondrait nullement aux besoins de la société moderne; car c'est le développement des grandes ta- briques, la réunion de celte multitude d'ouvriers dans une autre commune, sous la direction souveraine de l’entrepreneur, qui appellent surtout les méditations des hommes, occupés sérieusement d'améliorer le sort des classes laborieuses. Est-ce à dire que les corporations, hos- tiles aujourd'hui aux intérêts de notre con- stitution sociale et industrielle, n'aient ja- mais eu leur utilité, n'aient été. d'aucun secours à la formation des richesses et à l'émancipation des travailleurs? Ceux qui viendraient le prétendre, commettraient une grave erreur. [l n’est pas d’abus, qui ue se rattache à une origine respectable et qui n'ait d'abord servi la cause de lPhu- manité, cette pensée, si vraie, d’un grand écrivain, donne la clé de l’existence des corps des métiers et de leur importance historique. Leur formation a été le point de départ d’use grande révolution politique et indu- strielle: grâce au pouvoir des métiers, le travail a pu se développer, la richesse s’est accrue, et par conséquent la liberte a ren- contré son aliment nécessaire. Car chaque pas fait dans l'augmentation de la richesse est un pas fait vers l'égalité. Grâce au pou- voir des métiers, la bourgeoisie a pris nais- sance, elle a grandi erunie au pouvoir royal elle a vaincu la féodalité. Mais durant la longue lutte engagée avec les seigneurs, Îles prérogatives des métiers, auxiliaires du trône, allaient en augmentant. Formés ‘d’äbord pour la dé- fense ils ne tardèrent pas'à se constituer en communautés privilégiées. :Ils s'étaient fortifiés contre l'autorité féodale; quand elle disparut, quand le libre exercice de l'industrie n’est plus à redouter la tyranie et les extorsions de seigneurs, de nouveaux liens étaient formés, de Doi vÈtlEs entraves s'opposaient à l’activité des travailleurs; les corporations qui ne tiraient plus leur raison d’être de la sécurité nécessaire au travail, continuaient de subsister comme instrument de domination et de monopole. La féodalité industrielle succéda à la féoda- lité politique. La royauté, l’expression de l’unité fran- caise, eut donc une nouvelle æuvre à ac- complir; mais celle-là, il ne lui était pas donné dela mener à son terme. Le pouvoir monarchique s’essaya bien à enlever aux communauté Jeurs priviléges exclusifs ou du moins à restreindre ceux-ci, en procla- mant la maxime que le droit de travail était ur droit domanial et roy al, et non pas ur droit dévolu à l'arbitraire des corps de métiers; mais pour traduire ce principe d'une manière large dans la pratique, il n'aurait pas fallu qu’un trésor besogneux vint à chaque instant battre monnaie au moyen du maintient ct de l’extension des - anciens abus. Les corporations avaient servi d’abord d’instrument de travail et de défense contre l'oppression des seigneurs, plus tard elles devinrent entre les mains de la royauté un puissant instrument politique, pour la fon- dation de l’unité monarchique sur les dé- bris du morcellement féodal. Cette œuvre une fois accomplie, elles avaient rempli leur mission; elles auraient dù disparaitre pour faire place à une organisation indus- trielle mieux en harmonie avec les intérêts des travailleurs, couverts de la protection du pouvoir central, affranchi de leur an- 455 cienne servitude. Mais des finauces en dé- sordre suggéraient sans cesse de nouveaux expédients, pour augmenter les ressources du trésor. Les corporations se survirent donc à elles-mêmes eu devenant un instru- ment commode de la fiscalité. Tel était leur véritable caractère, quand le dix-hui- tième siècle leur arracha le masque trom- peur de l'intérêt publie, et les fit disparaître sans retour... Sans entrer dans les explications qui nous entraîneraient trop loin, nous croyons nécessaire de rappeler ici en peu de mots, l'ensemble de l’organisation des corps des métiers, sur lesquels on se fait trop souvent des idées peu conformes à la réalité des choses. Cette organisation industrielle.admettait deux grandes catégories : le commerce et l’industrie proprement dite. Les vénérables six corps des marchands formaient comme l'aristocratie du travail. C’est dans leur sein que se trouvaient choisis les membres de la magistrature consulaire. Leurs digni- taires portaient le nom de maîtres et de gardes. Les artisans étaient divisés en un grand nombre de corporations d’arts et métiers, dont les supérieurs elus Bpttaient le titre de jurés. Trois classes composaient la grande fa- mille des travailleurs : les apprentis, les compagnons, les maitres. Les apprentis- sages étaient longs, couteux et difficiles; ils n’affranchissaient pas l’ouvrier qui de- vait se soumettre encore à la servitude de plusieurs années decompagnonage, à moins que la main d’une veuve de maître, ou d’une fille de maître ne vint le Dies dans une position privilégiée. Car le privilége était âme de cette or- ganisation qu’on s’est plu à glorifier comme un régime de sécurité et d'indépendance pour les classes laborieuses. Aux fils, aux gendres des maîtres, tout était faci!e; ils n'avaient ni apprentissage, ni compagno- nage à subir, ni frais ruineux à supporter; on lesrenvoyait:sur une simple expérience, sorte, d'examen sommaire de leur capa- cité,:-Les rigueurs du chef-d'œuvre, les charges énormes de la réception, la dure servitude qui attachait en quelque sorte l’ouvrier à la glèbe de l'atelier, toutes les vexalions à subir, tous les obstacles à sur- monter, tel était le lot de ceux qui n’ap- partenaient pas par les Jiens du sang à la caste dontiwante, à la 69/poration. Carles maîtrés seuls formaient la corpo- ration ; enx seuls composaient le pouvoir dirigeant ; lés ouvriers étaient exclus de toutes part d'influence ; ils ne participaient ui directement, ni indirectement à l’élec- tion des membres de la Jurande, de ce tri- bunal de famille, qui disposait de leur existence. Tous les maîtres ne jouissaient pas des mêmes priviléges. Ceux qui avaient moins de dix ans d’exercice de la maîtrise, connus sous le nom de jeunes maëtres, étaient suppléants électeurs; les maîtres modernes aYant plus de dix ans d’exercice, étaient électeurs et éligibles ; dans les com- munautés nombreuses, on n'appelait à chaque nomination d'officier qu’an certain nombre de jeunes maîtres et de maitres modernes, suivant l’ordre d'inscription au tableau. Mais les anciens maîtres, ceux qui étaient passés par la 7urande. exercaient en toute occasion leur droit électoral. Dans eette savante gradation, nulle place n'est faite aux hommes que leur naissance ou leur défaut de fortune avaient empè- ché de participer avx honneurs et aux pro- tous les bénéfices de ce régime étaient ré :d'éntourer le tronc de l'arbre d une ceinture d' étofre, , fits de la maîtrise. L’obéissance passive telle était leur unique loi. Aussi, quand on parle de notre ancienne organisation in” dustrielle, ne devrait-on pas oublier que servés aux maîtres. Comme celase pratique encore aujourd'hui dans les pays où le corporations se sont conservées, cristal= lisées pour ainsi dire dans leur forme au” tique. L'édit de décembre 4581, ne modifia ei rien le régime de la jurande, mais il essayan de. fonder. en faveur des ouvriers une sortes de droit d'appel : le pouvoir pénétrait dans. LE intérieur des cor poratious ; C ‘était aux possesseurs des maîtrises à dire : les rois ont les mains longues. La féodalité politique avait. été frappée à mort du jour où l'appel au roi donna une. forme tangible, en quelque sorte, à l'in fluence de l'autorité centrale; l« féodalité,, industrielle fut frappée au cœur par upgs) intervention de même nature. old Le Mémoire de M. Wolowski a don naissance à une discussion à laquelle ont successivement pris part MM. Lucas, dem Remusat el Passy. Nous regrettons quel défaut d'espace ne nous permette pas de rapporter même sommairement les obsen vations présentées par ces honorablés Aca* démiciens. G=B. FE. 2 Le Rédacteur-Gérant : C.-B. FRAYSSE. 1 FAITS DIVERS. 9 Société d'horticulture de ses (Améri que septentrionale.) — Gette société, & 1. PLOr « posé un prix pour la destructien ou-p empêcher une espèce d’insecte du génré détruire les jeunes fruits, a eru, avant ne prix, devoir publier'les femelles qui lui ont déjà été adressés , sans doute pour en voir augmenter le nombre et choisir le RÉRIenRe cr de Eee Se publiés depuis plus d : d'arriver à la Société Rte de Paris, 4 de la part de M. B.-V. French, président de la So- ciété d'horticulture de Massachusetts, afin que, si quelques-uns de ses membres connaissaient up | | moyen cfficace de s'oppo-er aux dévastalions de cet insecte, ils voulussent bien le communiquer. L'un ‘des coneurren{s américains a reconnu que cel ; insecte ne vole pas-habituellement, mais qu'il grimpe sur le-tronc des arbres pour gagner les fruits dansk lesquels il introduit ses œufs. Il a donc. imaginé: imbibée de goudron préparé de manière à ce qu reste Tibide pendant un certain temps, afin qu'eu= cun imsecte coureur ne puisse passer. L' auteur as- sure que ce procédé Jui a parfaitement FOUSSIe Un autre concurrent a employé le même moyen el y® ajouté un ämalgame de vif-argent et du soufre. LÉ ben effet a été encore plus complet ; à la récolle ss aucune de ses pommes n'avait de ver. F D =— BIBLIOGRAPHIE. BIBLIOTHÈQUE de M. le baron Silvestre dé Sacy, paie de France, ele. — A Paris, chez Merlitl quai dés Aneustins, 7 1, Ge catalogue aura trois VO lumes dont le deuxième sera peul-êire er deux pal ties, Des trente-six feuilles et demie qui compose ÿ la première livraison, trente-deux appartiennent Te n° emier volume, qui sera complété par des_p minaires, et comprend les imprimés sur la phil phie et la théologie et les sciences naturelles. Quane feuilles et demi , comprenant les manuscrits, afps tiennent au Rene volume, qui SETa. complé par les tables générales. lo: 5h 08 DISCOURS sur l'histoire dde FU EP Bus: suct, Edition couforme à celle de 47 chez F. Didot, rue Jacob, 56. ITA Pari po: | iiotr $i | inait ete ren ne LE SION SESSSE ] PARIS.—IMP. DE LACOUR el MAISTRASSE Île, ruc Saint-Iyaeinthe-S.-Michel, 33. 10° année. * H1MMAÎIRE. — ACADEMIE DES SCIEN- ES. Séance di 13° mars 1843. — SCIENCES | >HYSIQUES. PHYSIQUE. Sur la nouvelle pile le M. Reizet; Régnauit. — PHYSIQUE APPLI- | JUÉE. Application industrielle de la lumière et ‘|y pouvoir moteur de l'électricité; Moleyns. — JECANIQUE CELESTE. Examen d’une classe l'équations diflérentielles et application à un cas jarticulier du problème des trois eorps; Gascheau. = SCIENCES NATURELLES. TOXICOLO- I3LE. Cours de M. Orfila. — SCIENCES AP- DLIQUEES. ARTS CHIMIQUES. Moyens de keconnaître la présence de l'acide sulfureux dans Les produits du commerces —HORTICULTURE. dulture des fougères. — ECONOMIE DOMESTI- QUE. Conservation des substances alimentaires. -— SCIENCES: HISTORIQUES. ARCHEOLO- 1ME. Comparaison de la qüantité d’eau fournie à ha Ville de Paris, et de celle que Rome concédait Ê ses habitants; Dureau de [a Malle. — GEO- SRAPHIE: Ruines de Carthage; F. Flachena- \«er. — BIBLIOGRAPHIE. DD SEE Ce | ACADÉMIE DES SCIENCES. | xt ce Séance du lundi 15 mars. IL ‘séance d’aujour(hui a été absorbée tesque’ entièrement RE le comité secret MPa lt nomimation d'un membre corres- .indant dans la section de chimie, car les lminations sont maintenant à l'ordre du ur. Les candidats étaient : | 1° M. Henri Rose, à Berlin. + 2° M. Wôhler, à Gættiugue. | 3° M. Graham, à Londres. M: Dôbereiner, à Léna. “9. 6 ; Me à Marbourg; Mosauder, à Stoc- one ne “ ntissent à chaque instant dans la scie . Henri Rose a doncété proclamé membre brrespondant de l’Académie des sciences. ! Gette élection finie, est venu le tour du I>mté secret. Si les candidats abondent uglpôrtes de nos Académiciens, s'ils pul- 1tét] dans leurs antichambres, c’est pour wonAneîles oublie pas d’abord dans la ussion a présenté un intérêt proportion- ‘elau temps qu’elle a duré, noùs avons eu de croire qu’elle en a présenté beau- où , Mais il ne faut pas s'en étonner : tan on est en face de mérites si éminents [rest difficile d’assigner un premier rang. ailleurs, une grande question s’est élevée; | Académie ve veut pas de spécialistes, On “ roirait à cette décision suprême que l'A- | adémie ne renferme dans son sein que des | rc) clopédistes. Mais est-ce un encyclopé- liste celui dont la vie toute entière se rasse sur des x et des y ? Sont-ils des ency- | lopédistes ceux qui expliquent tout par des ‘actions chimiques? Nous n’hésiterions pas | 53 Exacquo, MM. Robert Kane, à Dublin ce Parmi tous ces savants dont les noms re-. \cadémie a choisi le chimiste de Berlin. . Henri Rose a obtenu 48 su ffrages ; M. Dé. -reiner 3; M. Wôhler 2, et M. Graham 1: pebane je 2 Has MOTO BARON EE iscussion‘du comité secret, Si cette dis-. Paris. — Jeudi, 16 Mars 1813. L'ECHO DU MONDE SAVANT. | D TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. CHO DU MONDE SAVANT paraît le SEUDI etle DIMANCHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de 1,200 pages chacun; il est publié sous la direction M. le vicomte A DE LAVALETTE, rédacteur en chef. On s’ahonne : PARIS, rue des F7TITS-AUGUSTINS , 21, et dans les départements chez les principaux li rraïres, et dans lés bureaux de la Poste et des Messageries. Prix du journal: PAR:S pour un af 25 fr., six mois 13 fr. 50 , trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 30 ‘r.,’Gfr. fr. 50. A lÉTRANGER 5 fr. en sus pour: les pays payant port double. — Les souscripteurs peuvent recevoir pour CINQ fr. par an et par recueil l'ÉGHO DELA LITTÉ- LATURE ET DES BEAUX-ARTS ct les MORCEAUX CHOISIS du mois (qui coûtent chacun 10.fr. pris séparément) et qui forment:ayec l’'Echo du monde savant la revue 'icyclopédique la plus complète des Deux Mondes. — Tout ce qui concerne le journal doit être adressé (franco) àM. C.-B. FRAYSSE, gérant-administrateur, à les placer parmi les spécialistes purs. Mais enfin les maîtres ont dit : il n’y aura pas de spécialistes et les spécialistes se sont enfuis. Les grands encyclopédistes restent, et parmi eux quel est celui qu’on choisira? Dépouillera-t-on Montpellier de son pro- fesseur ? Appellera-t-on à la place de Larrey l’illustre auteur des Éléments de médecine opéraloire, le savant chirurgien de la Cha- rité Oubienouvrira-t-onla porte à des rangs inférieurs? Selon nous, la lutte ne doit exister qu'entre ces deux hômmes, et tous deux ils sont dignes de lutter ensemble. M. Lallemand est la gloire de la faculté de Montpellier, mais M. Velpeau honore bien celle de Paris : les Éléments de médecine opératoire, les Récherches sur l'embryolo- gie humaine, peuvent marcher de pair avec les Travaux sur les maladies de l’encéphale et sur les pertes seminales; enfin, M. Vel- peau est de la taille de M. Lallemaud. Du reste le professeur de la faculté de Paris n'a pas produit tout ce qu'il peut produire, et ses derniers Mémoires, présentés à l'A- cadémie des sciences, prouvent que s'il ? _m'accable pas la savante aszmblée de pré- ee ë > tendues recherches sur des bagatelles, les grandes idées ne lui manquent pas, et qu’a- près les avoir connues et bien conçues il les féconde lentement et avec succès. Cette glorieuse Jenteur-est préférable à: la préci- pitation de certains:-chirurgriens-qui. au moment de la: lutte, produisent en foule de nombreux Mémoires. comme s'ils n’a- vaient rien produit; où comme s'ils vou- laient par leuvs-travaux présents faire on- blier des travaux passés dont ils n’auraient pas à se glorifier, L | Dans les expériences du daguerrcotype, chacun sait qu’on ncbtient; pas toujours les.-mêmes résultats:en se plaçant dans les mêmes conditions ::on n'avait: pas jusque alors trouvé la causé de ce singulièr phé- nomène, mais M. Daguerre vient de nous l'apprendre par uné note envoyée à l’Aca- démie des sciences. M. Daguerre attribue cet inconvénient à deux causes princi- pales : La première tient à l'opération du polis- sage qu'il est physiquement impossible d'effectuer sans laisser à la surface de la plaque des traces du liquide et des autres substances qui servent à cette opération ; le coton lui-même suffit pour laisser un voile de erasse sur largent. Cette pre- mière cause constitue déjà un obstacle très grand au succès de l'épreuve parce qu’elle retarde l’action photogénique en empé- chant l’iode d’être en contact direct avec l'argent. La seconde consiste dans les change- ments de température de l'air avec lequel la plaque se trouve en contact depuis les premières opérations jusqu’à celle du mer- cure. On sait que toutes les fois qu’un Ko 29. corps froid se trouve environné d’un air plus chaud :l en condense l'humidité. Il faut attribuer à cet effet la difficulté que l'on éprouve d'opérer dans un milieu hu- mide, surtout lorsqu'on arrive à l’opéra- tion du mercure qui demande pour s’éle- ver en vapeur convenable, une chaleur d’au moins 50 dégrés centigrades. Cette va- peur qui échauffe d’abord l'air contenu daus l'appareil, produit sur le métal une buée qui affaiblit l'image. Il est bien évi- | dent que cette couche humide est très nui- | sible puisque si, par exemple, on fait tomber à plusieurs reprises la vapeur de l’halleine sur la plaque sortant de la chambre noire, la vapeur n'y peut plus faire paraître l’é- preuve. L'eau qui se condense même à la plus légère différence de température entre la surface d’un corps et l'air cuvironnant contient en suspension une matière non volatile qu'on pourrait appeler mon at- mosphérique jet dès que l'équilibre de tem- pérature s'établit entre l'air et la surface du corps, la vapeur humide qui s’y était codes sé volat lise et y déposant lel= mon quelle éontient, Va se saturer dai l'air d’une nouvelle quantité de cettes stance impure: Detous les moyens de débarrasser larg de toute crasse où limon, le suivant celui qui a paru leplus convenable à M.D guerre, Ce procédé consiste à couvrir la plaque après l’avoir polie, d’uue ecuche d’eau très pure, à la chauffer très forte- ment avec une lamye à l'esprit de vin et à verser ensuite cette couche d’eau de ma- nière que sa partie supérieure, où surnage le Timon qu'elle a soulevé, ne touche pas ia plaque. 11 faut avoir un chassis de fil de fer, de la grandeur de la plaque, ayant à un de ses angles un manche et au milieu de deux côtés opposé deux petits erampons pour retenir la plaque quand on lincline. Après avoir placé sur un plan horizontal ce chas- sis, on y pose la plaque que l’on couvre d’une couche d’eau très pure et en met- tant autant d’eau que la surface peut en retenir. On chauffe ensuite fortement le dessus de la plaque, à la surface de la- quelle il se forme de très petites bulles. Petit à petit ces bulles grossissent et dispa- raissenf, on continue à chauffer jusqu'à faîre bouillir, et alors on doit faire écouler l’eau. On commence par porter la lampe sous langle du chassis où se trouve le manche; mais avant de soulever le chassis il faut chauffer très vivement cet angle, et alors, en soulevant très peu à l’aide du manche, l’eau commence immédiatement à se retirer. Il faut faire en sorte que la lampe suive sous la plaque la napre d’eau dans sa marche, et incliner que peu à peu et juste assez pour que la couche d’eau en 460 se retirant ne perde rien de son épaisseur; car si l’eau venait à se dessécher, il reste- rait des gouttes isolées qui, ne pouvant pas couler, ‘feraient des taches en séchant, puisqu'elles laisseraient sur l'argent le li- mon qu’elles contiennent. Aprèsicela il ne faut plus frotter la plaque dont l’eau bien pure ne détruit pas le poli. On nedoitfaire cette opération qu’au mo- ment d’'iodurer la plaque. Pendant qu'elle est encore chaude,on la pose de suite dans la boîte à l’iode, et sans la laisser refroidir on la soumet à la vapeur des substances ac- célératrices. On peut conserver les plaques ainsi préparées un ou deux Jours (quoique la sensibilité diminue un peu), pourvu qu'on place plusieurs plaques ainsi prépa- rées en regard l’une de l’autre à une très petite distance et soigueusement envelop- ptes pour éviter le renouvellement de l'air entre les plaques. M. Siebold a communiqué à l’Académie des sciences les quatre première cartes de sou atlas du Japon. Ce savant a puisé d’u - tiles matériaux dans les connaissances des astronomes de la cour de Jedo. Le plus il- lustre de ces astronomes est le fameux Ta- kahasi-Sakoù-Sazemou, qui a aidé de ses lumières M. Siebold , et qui, comme le sa- vant hollandais, a eu à souffrir la prison et beaucoup d’autres persécutions. M. Siebold nous a fait connaître de curieux détails sur la civilisation du Japon.Toutela civilisation dans les îles japonaises s’est propagée du midi vers le nord. D’après les renscigne- ments les plus authentiques puisés daus la tradilion et dans la littérature des Japonais, l’époque de leur première civilisation peut être placée huit à neuf siècles avant l’ère chrétienne. Ce fut au midi du Japon, dans la province Hinga, que 660 ans avant notre ère parut un conquérant qui fonda la dy- mastie des Mikado, régnans jusqu'à ce jour. L'histoire commence à partir de lu. Il avait atteint déjà un haut degré de civilisa- tion et l’on possédait à la cour de ce Mi- kado des no‘ions astronomiques assez éten- dues. C’est lui qui établit la division du temps ; il connaissait le gzomo et le polos. Cet instrument que les’ Grecs ont reçu des Babyloniens était connu en Chine dans les temps les plus reculés. L'usage ile la clepsy- dre était également connu des princes Ja- ponnais, avant l’ère chrétienne, et les plus anciens exemplaires figurés par les Japo- hais offrent une grande ressemblance avec les clepsydres égyptiennes quisont décrites par Horappollo et dont un échantillon est conservé au âlusée des antiquités à Leyde. L'aiguille airmantce était connue en Chine dès le commencement du &euxième siecle de notre ère, ainsi que M. Klaproth la dé- montré, et les Japonais apprirent à la con- naître vers le milieu du septième siècle. Le zodiaque des Japonais est identique à celui des Chinois, des Mandchous et des Mon- gols. - Il s'est opéré de temps en temps des com- municalons entre le Japon et le continent d'Asie, mais il semble que toutes les acqui- sitions scicuilifiques qui en résultèrent sont restées la propriété de la dynastie régnante de Mikado. Ce n’est qu’au milieu du sixième siècle (552) que les arts ct les sciences du Céleste-Empire ont été introduits au Japon par les prêtres boudhistes et ont été plus généralement répandus. Au commencement du septième siècle on transporta de la corée au Japon, des livres astronomiques et chronologiques, et dans Je huitième siècle les Japonais sa 461 vaient déjà faire eux-mêmes leurs calen- driers. Les Annales du Japon rédigées dans le neuvième siècle, sont encore la meil- leure source de l'histoire du Japou. Dès lors leseonnaissauces astronomiques des Japonais marclièrent du même--pas que celles des Chinois jusqu’au milieu du seizième siècle où les premiers entrèrent en communication directe avec les Européens et s’appropritrent les notions mathéma- tiques et astronomiques des savants mis- sionnaires qui.péné:rèrent dans leurs îles. Ce fut le célèbre père Rieri qui répan- dit en Chine les premiers rudiments de géographie et de physique. Les ouvrages écrits dans la langue des Chinois et deve- nus populaires au milieu d'eux se sont en- suite étendus jusqu’au Japon; et ce sont les seuls livres, rédigés par un prêtre chré- tien, que la censure japonaise ait tolérés jusqu’à ce jour. Seulement le gouverne- ment a pris la précaution de substituer au nom del auteur ceux de ses élèves chinois. Tout le monde connait les travaux ulté- térieurs des missionnaires à Pékin et l'in- fluence qu’ils ont exercée sur l’état scien- tifique de ce peuple, tandis qu’an Japon, depuis la proseription du christianisme, en 1642 , les marins hollandais se sont vus chargés d'enseigner les mathématiques et la géographie. À partir de ce moment, les Japonais ont marché côte à côte avec les Hollan lais, leurs amis, qui les ont tenus au courant des progrès accomplis par les sciences en En- rope. les Japonais font des sextans, des lu- nettes d'approche , des télescopes et les as- tronomes de Jédo possèdent des sextans d'origine anglaise et une montre maïiüe faite à Paris. On à fait l'éaumération detoutesles îles, ilots et rochers de l'empire japonais, y com. | pris les îles Kuriles et celle de Liukin. Le total est de 3,859 dont la superficie calculée d’après les cartes les p'us exactes, a été fixée à 7,520 milles carrés d'Allemagne. L'ile de Kinsin commande à elle seule un groupe de 1,550 îles et rochers, ce qui prouve jusqu'à quel point ces terres ont été déchi- rées par des commotions volcaniques. Tous ces curieux, détails ont été fournis par M. Siebo!d qui n'a pas craint, pour les re- cueillir, d’affronter souvent les plusgrands dangers, et qui, comme nous l’avons déjà dit, a éprouvé la persécution des princes japonais. EF, SCIENCES PHYSIQUES. | PHYSIQUE. Sur l& nouvelle pile de M. Reizet. Dans un de nos derniers numéros nous avons dit quelques mots sur une nouvelle espèce de pile présentée à l'Académie par M. Rgnault au nom de M. Reizet. Cette pile, offrant un grand intérêt scientifique, nous croyons nécessaire d'ajouter à cette première description les remarques sui- vantes communiquées par M Reizet : Pendant le séjour que je fis à Marbourg au mois de septembre dernier, dit M. Rei- zèt, M. Bunsen, professeur de chimie à l’Université de cette ville, a bien voulu me faire connaitre une nouvelle pile de son invention, Dans cette pile à effet constant, un cylindre de charbon remplace d’une manicre très ingénieuse des lames de pla- tine de la pile de Grove. » Grâce aux bons conseils de M. Bunsen, 462 on fabrique aujourd’hui à Paris la nou- velle pile de charbon, et je m'estime heu- reux d’avoir pu contribuer à répandre en France la connaissance d'un appañeil si digne de l'intérêt des savants, et sk pré- cieux pour l’industrie. » Les documents suivants sont extraits de la correspondance de M. Bunsen, qui lui-même m'a prié de les communiquer au public. < » Chaque couple de cette pile se conrpose de quatre pièces solides de forme cylinri- que, qui s’emboîtent les:unes dans les :an- tres sans frottement. Voici l'ordre dans le- quel cés pièces sont disp sées, en commen- cant par Ja pièce extérieure qui renferme toutesdes autres : 4 » 4. Un bocal en verre plein d’acide ni- trique du commerce ; 1e » 2. Un cylinlre creux de charbon ‘|, percé de trous , ouvert aux deux extré- mités et qui (la pile étant en action), plonge dans acide nitrique jusqu'aux trois quarts de sa hauteur. Sur le co:let hors du bocal et qui ne plonge point dans l'acide , s’a- dapte à frottement un anneau en zinc bien décapé; au bord supérieur de cet anneau est soudée une patte métallique recourbée, destinée à établir le contact avec le pôle vontraire. à » 3. Une cellule ou diaphragme en terre poreuse, qui s'iutroduit dans l'intérieur du cylindre üe charbon, de manière à lais- ser un intervalle de deux millimètres enwi- ron, Cette cellule. recoit de l'acide sulfn - rique étendu (1 partie d'acide du commerce pour 7 à 8 parties d'eau). » 4. Un cylindre ereux en zinc amalga- mé, qai plonge dans l'acide suifurique de la cellule précédente Le bord supérieur de ce cylindre est surmonté d'une patte (de zinc), propre à établir le.contaet avec ‘“e pôle contraires 418 » La réunion de ces pièces constitue um couple de la nouvelle pile : Le cylindre de charbon muni de son anneau et plongeant dans l’acide nitrique du bocal, joue le rô'e d'élément électro-positif; le cylindre de zinc amalsamé, plongeant dans l'acide sul- furique de la cellule, joue le rèle d'élé- ment électro-négatif. » Pour réunir plusieurs couples en bat= terie, on fait communiquer le cylindre de zinc avec le cylindre de charbon. €ette communication s'effectue en appliquant l'une contre l’autre les pattes ou lames re= courbées qui dépassent le bord supérieur de ces cylindres, et en les maintenant ser: rées au moyen d'une petile pince de Cuivres munie d’une vis de pression. Il va sans dire que les extrémités ou pèles d’une batterie, sont représentées d'un côté par la queue d’un anneau de zinc embrassant le coblet du charboa (pôle électro-positif};set ide l'autre par la queue d’un cylindre:de zinc amalgamé (pôle électro-négautif). k » Un seul coup suffit pour fondre ua fil de fer mince, et peut servir utilement aux expériences de galvanoplastie et de dorures Avec deux éléments on obtent la decoms position de l’eau. L'Académie à pu juger par elle-même des effets remarquables ob» tenus à l'aide d'une batterie de 10 couples appliquée à la fusion des métaux, l'inean- descence des charbous dans le vide et à ia décomposition de l'eau. » M. Bunsen a comparé. l'intensité du (1) Qu prépare ce cha:bon en ca'cinant conven blement , dans un moule de tèle, ua mélange m- time de coke et de houille grasse finement puvé risés. 2 53 urant de la pile de charbon avec la pile + Grove; perfectionnée par M. Poggen- vrff, en employant deux appareils d'égales “mensions ; et il est ainsi parvenu à cons- ‘ter que le maximum des courants de la mterie de Grove, toutes choses étant tiales d’ailleurs, est à peine de trois cen- “mes plus considérable que celui de la |le. de charbon; différence qui devient balle dans les applications pratiques. Il à »nstaté, en outre, que la pile de charbon l'avautaged’être d’un effet plus constant. tour apprécier la constance des courants ibles dans la pile de charbon, il s’est ser- | d’un fil considérable en mesurant l'in- jnsité du courant d'heure en heure, et il | pu se convaincre qu'il n'y avait pas la roindre diminution pendant la durée de uatre heures. » M. Bunsen a, de plus, fait des expé- L'ences relativement à un mode d'éclairage snsistant : dans: le jet de lumière produit ar le-couvant entre deux pointes de char- on. H s’est, pour cela, servi d’une batte- lie de 48 couples; le jet: de lumière, en Moignant les, pointes de charbon, pouvait tre allongé jusqu'à 7 millimètres. M. Bun- ‘en a mesuré l'intensité de cette lumière lu moyen d’un appareil photométrique de “on invention , et la compare à celle que hroduiraient 572 bougies stéariques. Le ‘ourant employé pour cet effet, avait uue ratensité absolue-de 52,32; la dépense pour ‘ntretenirvette lumière pendant nne heure ‘tait pour le zinc; 0k,300; pour l’acide sal- urique ,:0k,456 ; et pour l’acide nitrique \i'une densité de 1,306), 0k,6U8. | » Bien que ces données approchent de la ltérité autant que possible, M.Bunsen n’o-e las en conclure que ce mode d'écairage ln grand puisse-être facilement mis en lratique.. Cette question importante ne bourra recevoir une. solution. convenable 'jue-par une série d'expériencestechniques. ! è PHYSIQUE APPLIQUEE: Application industrielle de la lumière et. du pouvoir, moleur de l'électricité, el nouvelle mavière doblenir celle puissance électrique pendant'une assez longue période de temps. . lepns deClieltenham a pris, en Angleterre, nue ‘patente: pour les: modifications sui- . vante, qu'ilditavoir apportées à la produc- ‘tion .de l'électricité, en l’obtenant, d’une : . manière continue:par de nouvelles combi- { uaisons de substances connues, au moyeu desquelles, malgré leur emploi en petites |quantités, le pouvoir électrique est large- lnenb développé sur de petites surfaces; ce qui offrirait l'important avantage d'éviter l'usage du mercure et de diverses autres substances nuisibles, et d’assurér une pro- duction d'électricité pendant une assez longue période de temps; d'obtenir par cetic application de l'électricité la faculté | deproduire de la lumière en quantité telle- ment suffisante qu’on puisse la faire servir | à éclairer des appartements, et enfin dans | la manière de produire un pouvoir magné- tique au moyen du fer, et de construire de nouveaux appareils électro galvaniques. Pour donner une idée des moyens qu'il propose, nous dirons simplement : -Qu'il prend une livre de nitrate d’amme- uiaque qu'il fait dissoudre dans 49 onces d'eau donce, puisil ajonte à une quantité donnée de cette solution une même quan- tité d'acide sulfurique pur: Pour faire cette Dans le mois de février dernier M. Mo-: 46% addition, il met cette solution dans un vase contenant une assez forte quantité de glace ou de tout autre mélange frigorifique, et il ajoute l'acide sulfurique peu à peu, de manière à prévenir un développement de chaleur; cette mixtion est alors renfer- mée dans une boîte pour s’en servir au besoin, D'un autre eôté, une solution d’hydro- chlorate d'ammouiaque est également pré- parée. La batterie consiste en un vase de verre ou de porcelaine, ou de toute autre nature convenable, pouvant avoir un diamètre de deux pouces et demi à trois pouces et demi. Alors-on place dans ce vase un morceau de,zine qu’on recouvre d’une pctite coupe de bois de syÿcomore ou de biscuit poreur, ayant environ 374 de pouce de diamètre de largeur et de hauteur: Sur le haut ex- térieur de cette coupe on soutient, au | moyen d'une vis, deux petits barreaux de cuivre qu'on place en croix, et sur lesquels on pose une feuille mince de platine. Cette pile galvanique est mise en action en versant un peu de la solut:on de nitrate d'ammonjaque et d’acide dans la coupe qui supporte le platine, puis en versant dans le grand vase, où est le zinc, une solution saturée de muriste d'ammo- niaque. Une vis avec un tertre de cuivre est ri- vée, où micux soudée, au morceau de zine et forme le cercle voltaïque; alors la bat- terie possède un pouvoir d’action qu'elle conserve sans qu'elle s’affaiblisse pendant un temps considérable. L'auteur indique ensuite deux autres ap- pareils électro-galvaniques, dans lesquels le fer développe un pouvoir électrique bien plus puissant que dans: tous: les appareils connus jus ju’alors. Dans le premier de ces appareils on prend un gros fil de cuivre ou tout'autre, proprement couvert et posé sur une bande ou feuille de fer, cette bande de fer est 'roulée sur un cylindre:contenant le fil mé- 'tallique. Dans le second appareil le: fit métallique est roulé autour d’un pe'it cylindre de fer doux, qui est placé dans:un autre d'un ‘diamètre un peu plus grand. Alors le fil étant roulé sur le second cylindre, est plaeë. dans un troisième, et aïusi de suite à l'infini, jusqu’à ce qu'on: ait obtenu le ‘pouvoir électro-galvanique qu’on désire. L'auteur finit par indiquer comment on peut faire l'application de ces petits appa- reils en en réunissant une grande quantité sur les jantes et les rais d’une roue, de manière qu'ils soient posé de chaque côté des faces de la roue parallèlement à son axe; mais celte description est trop obs- cure, et les physiciens, du reste, ne seront pas embarrassés pour les réunir convena- blement:en batterie et en tirer tout le parti possible, si vraiment ils offrent par leur nature un pouvoir électro-galvanique suf- fisant. Pour produire une lumière continue avec la première batterie, composée de zinc et platine, on met un fort globe de verre à chaque extrémité de deux points opposés, et ces globes, qui ont été préala- blement ouverts, sont couverts d’un cha- peau en airain, à travers lequel le vide peut être fait dans chaque globe, et la ca- lotte est traversée par un tube en verre qui va gagner le milieu de la sphère. Ce tube est fait de manière à être de forme conique, 465 desoriè que son ouverture n'ait pas plus d’un huitième de pouce de diamètre. Un gros fil de cuivre passe à travers ce tube, dans lequel son extrémité, lorsqu'elle ar- rive à environ un pouce, est réunie à un fil de platine. Ce fil de platine, qui est roulé en spi- rale, forme une espèce de vis qui traverse l'ouverture du tube et se perd au centre du globe, On oppose à ce fil un autre gros fil de cuivre qui passe à travers le chapeau | opposé, et est terminé aussi d'un fil de platine semblable au premier, seulement il porte une petite éponge de platine. Le haut du tube en verre est couvert d’une boîte remplie avec dela poudre de charbon ou de la plombagine. Alors, dès qu’on éta! lit lacommunication entre ces électrodes et la batterie, on laisse tomber de la poudre de ! charbon sur le fil de platine, et aussitôt apparaît une Jumière vive et continue. Quant à la grosseur des fils de platine, ils doivent être proportionnés à la force de la batterie et à l'in'ensité de chaleur qu'on doit obtenir, car elle doit toujours être cal- culée de manière à ne pas fondre jes globes. (Journal des Travaux de l'Académie et se é | de l'industrie française.) MÉCANIQUE CÉLESTE. | Examen d'une classe d'équations d'fféren- tielles et application-à un cas particulier du problème des trois corps; par M. Gas- cheau. On trouve, dans le dixième livre de la Mécanique céleste, les solutions de deux cas particuliers du problème des trois corps : dans le premier cas, les mobiles occupent constamment les trois sommets d’un triangle équilatéral ; et dans le second, les corps, restant toujours en ligne droite, conservent entre leurs distances mutuelles des rapports constants qui dépendent des | valeurs relatives des masses. D: cette dernière proposition Laplace ‘conclut que, si les conditions qu'elle sup- ‘pose avaient été remplies à l’origine du monvement, la lune aurait pu éclairer re- gulièrement toutes nos nuits. Mais M. Liou- ville, dans un mémoire lu à l’Académie des ‘sciences le 4 avril 1842, a examiné la ques- tion d: stabilité qui, seule, pouvait assurer l’exactitude de cette conclusion, et il a rez connu que le mouvement dont :l s’agit ne peut exister d’une manière permanente dans la nature. Quant au premier cas, qui n’est pas l'ob- jet d’une assertion analogue, il n°y a, sans doute, pas autant d'intérêt à savoir si le mouvement dont il fixe les lois est stable ou instable. Toutefois, comme la solution que j'en ai obtenue est très symétrique, et conduit à un résultat simple, j'ai pensé qu’elle ne paraitrait pas entièrement In digne de l’attention des géomètres. Je prouve que, dans l’hypothèse d’une orbite peu excentrique, « le mouvement est sta ble ou instable, suivant que le rapport du carré de la somme des trois masces à Ja somme des produits deux à deux de ces masses est supérieur ou inférieur à 27, »II n'arrive donc pas ici, comme dans les cas des corps rangés en ligne droite, que le mouvement soit toujours instable : il est facile de voir, au contraire, par la condi- tion indiquée, que la stabilité sera assurée si l’une des masses est très grande par r'ap- port aux deux autres, ainsi que cc {a a lieu pour le soleil, la terre et la lune. 466 Pour résoudre cette question, j'établis d’abord une méthode d’épreuve qui sert à reconnaître les cas d’intégrabilité d'une classe d'équations différentielles linéaires,et à laquelle on parvient par une élimination assez heureuse. Il est vrai que cette mé- thode qui, dans mon mémoire, remplace une transformation employée par M. Liou- ville, est plus laborieuse que le moyen adopté par cet habile géomètre; mais la marche à suivre ici pourrait, dans d’au- tres cas, conduire à trouver des intégrales particulières que ne donnerait pas la trans- formation citée. Ke SCIENCES NATURELLES. TOXICOLOGIE. Cours de A1. Orfila. Messieurs, Dans la dernière séance, après avoir stigmatisé autant qu'il nous était possible ces réactifs trompeurs ou douteux sur les- quels certains chimistes ont voulu baser des recherches médico-légales, nons avons indiqué un moyeu toujours sur de re- chercher l’arsenic, lorsqu'on agit sur des matières alimentaires ou sur des matières contenues dans le tube digestif. Le résul- tat de ce procélé a été d’obteuir une sul- fure jaune d’arsenic, dont nous avons extrait l’arsenic métallique. L’arsenie mé- tallique peut être obtenu sous forme de taches, sous farme d’anneau, enfin, il peut être obtenu en masse. Etablissons d'abord que, sous l’une ou l’autre de ces formes, c’est toujours de l'arsenic. Prenons un anneau ét des taches qui pour nous sont bien de l’arsenic, et prenons d'un autre côté de l’arsenic en masse. Trai- tons séparément à chaud par l'acide azo- tique ces trois matières d’un aspect diffé- rent. Il se forinera trois résidus blancs, solubles dans l’eau et que nous considé- rons comme de l’acide arsenique uni à un peu d’acide arsénieux. Ces trois résidus, traités par l'azotate d’argent, donneront un précipité rouge brique d’arséniate d’ar- gent. Remarquons qu'il faut laisser refroi- dir la capsule dans laquelle se fait l'expé- rience, car, par la seule action de la cha- leur, l’azotate d'argent pourrait s: colorer en pourpre et induire en erreur un expert inhabile. Ces trois résidus dissous dans l'eau don- nent par l’acide sulfhydrique un précipité jaune insoluble dans l’eau, soluble dans Pammoniaque, possèdant tous les caractères du sulfure jaune d’arsenic. Ces expériences prouvent d’une manière évidente que les trois substances, sur les- quelles nous avons agi, sont les mêmes, car les corps qui réagissent de la même manière sont pour nous les mêmes corps. Mais nous pouvons aller plus loin, mes- sieurs, nous pouvons transformerles taches en anneaux et les anneaux en taches. Veut- on transformer un anneau en taches, on fera passer sur cet anneau chauffé à la lampe un courant de gaz hydrogène. L’ar- senic se combinera à l'hydrogène et si l’on enflamme le gaz à sa sortie du tube, il sera facile de recueillir des taches arsénicales. Maintenant faisons l’expérience inverse, transformons des taches en anneau. Pour cela traitons-les par l'acide azotique, chauffons jusqu’à siccité et introduisons dans l'appareil de marsh le résidu dissous dans l’eau. Il suffira de chauffer une par- 467 tie du tube recourbé, où se tronve de l’a- miante pour obtenir l'anneau. Maintenant, messicurs, arrivons à une grande question soulevée par MM. Flandin et Danger. Ces chimistes n’ont pas craint d'avancer qu'ils pouvaient produire des taches ressemblant sous tous les rapports physiques et chimiques aux taches arséni- cales. Ils prennent du phosphite, du sulfite d'ammoniaque et de l'essence de térében- thine ; ils placent ce mélange dans l'appa- reilde marsh et ce mélange leur donne ces taches dont ils ont fait tant de bruit. Mes- sieurs, commençons par dire qu'ils se sont gravement trompés ceux qui ont confondu l'aspect de ces pseudo-taches avec celui des taches arsénicales, car les premières ‘sont noirâtres et ternes, tandis que les se- condes sont brillantes. Mais l'erreur a été bien plus grande lorsqu'on a ajouté que “ Ô . . « A les caractères chimiques étaient les mêmes. Je traite par l'acide azotique les tâches de MM. Flandin et Danger et elles ne s’y dis- solvent pas. Je prends cet acide azotique, je l'évapore à siccité et le résidu à peine sensible ne donne aucune réaction par l’a- zotate d'argent et l’acide sulfhydrique. Or, MM. Flandin et Danger ont soutenu que leurs taches précipitaient comme lestaches arsénicales par ces derniers réactifs. Quelles substances constituent donc ces taches? Selon MM. Fordos et Gélis ces taches sont du charbon, plus un peu de phosphore et un peu de soufre. Du reste, pour dire notre dernier mot sur ces taches, énoncons quels ne peuvent jamais se produire aus les expériences médico-légales aux- qu’elles nous nous livrons, et que bien avant MM. Flandin et Danger nous avons parlé de pseudo-taches que nous avons désignées sous le nom de faches de crasse. Mais outre ces taches dont je viens de dire ici quelques mots, il peut s’en pro-- duire bien d’autres, plus importantes que celles de MM. Flandin et Danger et que nous allons passer successivementen revue. Abordons d’abord les taches antimoniales. L'antimoine comme l’arsenic peut donner naissance à des taches et à un anneau mé- talliques. Ces taches et cet anneau possè- dent un aspect bleuâtre que des yeux exer- cés ne confondront pas avec celui des taches et de l'anneau d’arsenic. Mais sup- posons cetle première erreur possible, bientôt nous allons en sortir, car les pro- priétés chimiques ne sont pas les mêmes. Une flamme de gaz hydrogène peut faire disparaître les taches arsénicales, mais celles d’antimoine persistent et ne dispa- raissent pas. Le chlorure de soude ou le chlorure de chaux enlèvent les taches ar- sénicales, mais sont sans action sur celles d’antimoine. L’acide azotique dissout com- plètement les taches arsénicales et les ta- ches antimoniales, mais avec les taches antimoniales il se forme toujours un résidu jaunâtre d’acide antimonieux. Cet acide antimonieux, traité par l’azotate d'argent, ne donne pas un précipité rouge brique. L'acide chlorhydrique dissoudra les taches antimoniales et si, dans cette dissolution, on fait arriver un courant d'hydrogène sulfuré, on verra se former un précipité Jaune orangé qu’on ne pourra jamais con- fondre avec celui que donnent les taches arsénicales. Quant à l’annçau antimonial on le distinguera facilement de l’anneau arsénical par son mode de formation même. L’anneau antimonial se forme-tou- Jours au centre de l'espace chauffé par la flamme tandis que l'anneau arsénical se “468. forme des deux côtés de cette flamme, ce qui s'explique par sa plus grande vola- tilité. Messieurs, j'ai encore à vous faire con- naître plusieurs autres espèces de taches, … mais l’heure avancée de la séance ne me permet pas d'entreprendre ce sujet trop important pour être résumé en quelques mots. E. F. ELA Sr SCIENCES APPLIQUÉES. ARTS CHIMIQUES. Note sur les moyens de reconnaître la pré- sence de l'acide sulfureux dans les pro= duits du commerce; par MM. M. J Fordos et A. Gélis. [’odeur de l'acide sulfureux est telle- ment caractéristique qu’il peut paraître su= perflu d'apporter de nouveaux moyens de reconnaître sa présence ; mais sans répéter tout ce qui a été dit contre les réactifs, dont l’exactitude n’a d’autres bornes que la sensibilité plus ou moins grande de l'o- dorat, nous ferons observer que ce carac- tère, excellent dans certains cas pour gui- der lexpérimentateur, est tout-à-fait im- puissant si l’acide sulfureux est mêlé à des. matières odorantes elles-mêmes. Cependant la présence de l'acide sulfa- reux dans quelques produits employés, soit dans la médecine, soit dans les arts, en- traîne souvent des inconvénients assez grands pour qu’on ait intérêt à posséder des moyens faciles pour la reconnaitre ou pour léviter; aussi dès 4836 M. Girardie fournissait-il à l'industrie un moyen de con- stater la présence de l'acide sulfureux dans l'acide chlorhydrique du commerce. Ce moÿen est facile à exécuter : on met dans un verre à expérience 16 grammes environ de l’âcide dont on veut faire l’essai,- on y ajoute 8 à 12 grammes de sel d'étain bien blanc et non altéré par l'air; on re- mue avec un tube, puis on verse sur le tout deux ou trois fois autant d’eau distillée en agitant. Si l’acide chlorhydrique con- tient de l'acide sulfureux en quantité un peu forte; on voit aussitôt après l'addition da sel d’étain l’acidese troubler, devenir jaune, et dès qu’on a ajouté l’eau distillée on sent très manifestement l'odeur de lacide sulf- hydrique; la liqueur prend une teiute brune” en déposant uue poudre de même couleur. Ce procédé, qui est une application d’une réaction anciennement indiquée par B. Pel- letier et étudiée depuis par M. Héring, est généralement regardé comme très conve- nable. En effet, ilsuffit aux besoins du plus grand nombre des fabricants, qui n'ont à se prémunir que contre des quantités trop … considérables d’acide sulfureux. Mais les chimistes sont moins favorisés; car ce pro- cédé, qui, au dire de son auteur lui-même, ne peut décéler qu'environ un centième de ce gaz, cesse d’être applicable lorsque des quantités même très faibles d’acide sul- fureux peuvent être nuisibles aux opéra- tions. C’est là le cas de l'acide chlorhydri- que, destiné à l'usage médical ou à des re- cherches scientifiques, par exemple à des travaux de toxicologie ou à la fabrication des eaux gazeuses. Nous avons donc pensé qu'il serait utile d'apporter un moyen analytique plus sen- sible et en même temps aussi facile à exé- cuter. Déjà, l’année dernière, nous avions eu l'idée d'utiliser dans ce but la réaction curieuse que nous venions de découvrir, et qui se produit toutes les fois que l'acide Ne ten Anis mm ds dore 402 hd é re à # ÿ 1 o £ (2 Ë Û À fureux et d'acide chlorhydrique, la ma- 4 mmetBertholet l’a fait voir le premier en | | #70 “ stureux est mis en présence de l'hydro- Ÿ drique, et par différence celui de Pacide gl> naissant. Il nous suffira donc, dans | sulfureux. Mais, au lieu des résultats an- noncés comme probables, on en obtient de tont différents. Ainsi lorsqu'on opére dans certaines proportions, celle-ci par exemple: 55 vol. de gaz acide chlorhydrique, 18 — sulfureux ; Il ne se dégage aucun gaz. Du protochlo- rure de fer prend naissance et se dissout dans la liqueur, du soufre se dépose, et au bout de quelque temps se combine avec l’excès de fer contenu dans la cloche. Notre travail sur la réduction de l'acide sulfureux dans l'appareil de Marsh rendait ce résultat probable. En effet l'hydrogène, au lieu de se dégager, réagit sur une partie de l'acide sulfureux pour former de l'acide sulfhydrique; et cet acide sulfhydrique ré- agissant à son lour sur une autre portion d’acide sulfureux, donne le déj ôt de soufre que nous avons observé. Le procédé qui fait le sujet de cette note décèle d’une manière certaine la présence ou l'absence de l'acide sulfureux ; mais il ne peut indiquer si cet acide préexiste dans la matière examinée, ou s’il a pris naissance par suite de la décomposition d’un autre composé oxigéné de soufre. Pour avoir ces indications il faudra avoir recours à des moyens plus compliqués. e note, d'indiquer le mode opératoire et expériences que nous avons faites de- pt pour déterminer la sensibilité de ce nf veau procédé analytique. in présence de lhydrogène naissant pivenant des métaux de la troisième sec- tit de M. Thénard, la réduction de Pacide stureux est inévitable, si faible qu'en soit Id uantité. Il se forme toujours de l'acide sl'hydrique, et l’action de ce corps sur és sé de plomb est tellement caractéristique q'elle peut décéler la présence dé traces \ iment incroyables de ce gaz. La manière à sérer ne présente aucune difficulté : on itroduit dans un petit flacon quelques fizments de zinc pur; on ajoute ensuite substance \'examiner. Si c'est un acide éable de fournir de l'hydrogène avec te 20, ilsuffit de recueillir le gaz qui se dé- “é"dans une dissolution de sous-acétate À ibmb (extrait de saturne des pharma- \s). Si la substance n’est pas acide, on la die d’abord avec de l'acide sulfurique dmdu de quatre ou cinq fois sen volume ‘au, puis on verse le mélange dans la ÎLe, et on recueille ce gaz de la même ma- ire ‘dans lune dissolution &’acétate de ee L'appareil de plus simple suffit pour a, un petit col droit et un tube recour- Ï Sila matière contient de l’acide sulfu- . il se forme de l’acide sulfhydrique, d'dés fors du sulfure de plomb. Ce corps tellement insoluble daus l'extrait de sa- tome , que la plus faible trace suffit pour loforer, Petit) donner une idée de sensibilité de { proëtüé on a préparé une dissolution side sulfureux dans l’eau , contenant | trctement sen volumede gaz. Il fallait de | | à 50 gouttes de cette dissolution, mêlée | ‘15 grammes d'acide chklorhydrique, pour {teniriles réactions indiquées par M. Gi- ! \rdin, tandis qu'une seule goutte de ce : | ilange., centenant 43 de cent. cube de : | z acide sulfureux, mélée à 15 grammes : l'acide étendu d'eau, donnait encore dans : cétate de plomb “une coloration très vi- ile. i | Ce procédé est d’autant plus précieux : ralitativement, qu'il peut servir:à recon- litre la présence de l'acide sulfureux, | el que soit-son degré de dilution; mais il : st d'aucun secours dans l'analyse quanti- live, si ce n'est pour de très faibles quan- ls, parce que , lorsque l’acide sulfureux 1 ste dans les liqueurs.exzminées en quan- | un peu considérable, un dépôt de sou- 1:est toujours le premier effet du contact | 5 deux gaz, il accompagne toujours le dé- | HORTICULTURE. Culiure des fougères (1). Jusqu'à présent on a vu peu d'amateurs prendre goût à la culture des fougères, ce- pendant il est parmi cette belle et vaste fa- mille un très grand nombre d'espèces qui sont véritablement des plantes d'ornement, autant pour les serres chaudes que pour les “serres tempérées. C” st Ià une. vérité dont je suis convaincu et que je vais essayer de démontrer. J1 est vrai que ce n'est guère qu’au Jardin des Plantes que l’on peut voir aujourd’hui un assez grand nombre de fou- gères. Il n’est personre qui, à la vue de certaines espèces, dans.nos serres, ne reste ‘en extase devant elles, et jusqu'aux enfants eux-mêmes, appellent leurs mères, pour leur faire remarquer ces jolies miniatures végétales qui ne ressemblent en rien à ce que leurs yeux ont l'habitude de voir ; les ‘enfants ne s’attachent guère ordinairement qu'aux fleurs dans les serres, et cependant pas un seul ne peut passer devant un adiar- lum tenerum sans jeter un cri de.joie.. _ Beaucoupde personunespensentsansdoute que es plantes sont difficiles à cultiver, et c’est là peut-être la raison qui les empêche d’en adopter la culture. Ces plantes, cependant, croissent dans les serres à des places où beaucoup d’autres souvent ne pourraient végéter, par exem- ple, à J’ombre des autres plantes ou dans les coins les plus obscurs et les plus humi- des. Les fougères n’ont pas besoin d’une grande profondeur de terre pour se nour- rir, leurs racines n'étant composées que d’un chevelu. Un sol de Om,08 à Om,13 d'épaisseur peut suffire au développement des epèces moyennes. La terre de bruyères est celle qui généralement convient le mieux à ce genre de culture. Les arrosements fréquents sont de première nécessité, car jamais une fou- gère ne doit souffrir de la soif. Je n'attache à parler ici des fougères que l’on devrait, selon mai, cultiver pour orner sn sement d’acide sulfhydrique. [2 de (Nous avons eutendu indiquer dans les urs, comme un moyen probablement très 1:ile de doser ur mélange gazeux d’acide rulation suivante : On fera arriver dans Icloche contenant le mélange une quan- |é d’eau suffisante pour absorber les deux 2. On introduira dans cette dissolution lelques grammes de fer divisé, et voilà, d:-on,1ce qui se passera : l'acide sulfureux isoudra le fer sans dégagement de gaz, 189; l'acide chlorhydrique, au contraire, ‘mera du chlorure de fer en abandon- nt son hjdrogène qu’on pourra mesurer; comrne où sait que l’acide chlorhydrique ntient la moitié de son volume d’hydro- 1e,;,en doublant le volume obtenu on ra le volume primitif de l'acide chlorhy- (4) Extrait de l'Horticulieur universel, 471 les serres. Ces plantes seraient également très propres à garnir les jardiuières et les cheminées des appartements. Il faut dire, toutefois, qu’elles n’aiment point la poussière, mais avec quelques soins l’on pourrait les ÿy conserver plus de huit jours. Pourvu que la température de l’apparte- ment ne descendit pas au-dessous de cinq degrés, que la chaleur n'y fût point trop forte, la sécheresse de l'air ne les détruirait pas et altérerait à peine la beauté des feuil- les, lesquelles font seules le mérite de la plante, puisque les fleurs ne sont jamais. apparentes à nos yeux ctse cachent à la. face inférieure, sous la forme de granules. Il faut cependant excepter de cette catégo- rie les ophioglossum, les ancimia, etc., chez lesquelles ces granules se groupent en sorte de panicule. Une corbeille de fruits, ornée avec des tiges de /ycopodium denticulatum, brasiliense et stolcniferunt, ferait rejeter bien loin Ja mousse que l'onempleie à cet effet. Dans les serres, toutes les superficies nues du sol peuvent également être garnies de ces trois lycopodiacées, qui ne géneront en rien la végétation des autres plantes. J'ai vu des personnes, dans la saison où il n’y a point de persil, orner des plats de poissons avec du lycopodium denticulatum, et ces plats ainsi garnis faisaient l’admira- tion des convives. Aux colonies. les jeunes filles garnissent de ces mêmes plantes leurs robes de bal. Pour donner une preuve du peu de dif- ficultés de la culture de ces plantes, je ci- terai un semis de fougère en arbre (cyuthea), que je fis moi-même, l’année dernière, au mois de juillet, et dont les jeunes plantes ont déjà atteint la hauteur de Om:,50, c’est cependant un des genres les plus difficiles à cultiver de la famille. Les aspidium molle,simile,violascens,ete., qui sont vraiment de fort jolies plantes, se reproduisent d'eux-mêmes, et il ne s’agit pour cela que de secouer sur le sol les feuil- les lorsqu'elles sont en fructification, ce dont on s'aperçoit facilement en les visi- tant, À la partie inférieure on remarque une multitude de petits points, de formes, de couleurs diverses, que l'on nomme vul- gairement sporanses (sores, industes), ren- fermant une grande quantité de petits corps aussi ténus que des grains de poussière, et tombant facilement lorsqu'ils sont à l’état de maturité. Ces petits grains en renfer- ment encore une masse d’autres (spores), presque imperceptibles à Ja loupe, et qui, jetés dans le bassin où l’on tient ordinaire ment l'eau des arrosements, se mélent à elle. Puisés en même temps qu’elle, pour arroser les plantes ou pour les seringuer, ces grains se trouvent alors semés tout na- turellement et manifestent bientôt leur pré sence par une rapide végétation, quand ils Sont tombés en lieu convenable. Dans les serres, il n’est Pas une place où il y ait quelque humidité qui ne soit propre à la génération et au développement de ces: plantes ; souvent les muraillesen sont elles- mêmes tapissées. no Er nn en omettant les peut-être . je ne e RE PeUE ’. que Je m'abstiens de citer, _celles que je conseille de cultiver de préfé- ! asplenium bipartitum strictum ; chei. pape a dt pese» mmOStWn plyÿmatodes (care S Aro “SE : € espece croit par- faitement le long des murs), adiantum con- CERRUN; trapeziforme, pubescens, tencrur: #72 (une des plus belles du genre et des moins difficiles à cultiver), nephordium tubero- surr, peclinatum , etc., tmorkiæ hurifuqa, aucimia collina, axpidium coriaceurn; serra exaltatum, acrostichum alcicorne, cymna- gramma chrysophylle, calomelanos, tarta- rea hybrida. Cts quatre dernières espèces sont très remarquables, en ce qu’elles sont pourvues d’une espèce de cire farineuse au- dessous des feuilles, l’une de couleur d'or, l’autre de soufre; et les deux dernières d'une blancheur éblouissante. Il est des espèces qui se multiplient non seulement par la division de leurs vhizô- mes, qui rampent sur la terre, mais aussi par boutures de feuilles, telles que les Le- mionitis palmata. On prend une feuille en- tière, ayec son pétiole, que l’on enfonce en terre jusqu’à ce que la base de la feuille sienne en toucher la superficie ; comme -cette feuille est lobée, on l’étale de manière à ce que l’échancrure des lobes 5: rte en _p'ein sur la terre; on met alors une cloche pardessus, et au bout de quelque temps on voit sortir du sinus de ces lobes des bour- geons qui s’enracinent, et, étant séparés plus tard, donnent de très beaux individus. Une autre espèce, le cœnopterts viv/para, produit des bourgeons qui se développent ser la feuille même, sans autre soin que tenir la plante dans une atmosphère hu- mide ; beaucoup d’autres se multiplient en- core de cet'e manière. Chez quelques nnes ce n’est que l'extrémité des feuilles qui peut - servir à propager la plante; telles sonit : : V'asplenium flabelliforme, le 1v0odwardia radicans, ete. Lorsque les'extrémités deces - espèces touchent à la terre, et telle est leur habitude, il sy développe un bourgeon qui senracine bientôt dans le sol et pousse avec une vigueur étonnante, parce qu'il est alimenté d’un côté par la mère et de l’autre par les racines qui se développent et lui envoient des sucs nourrickrs. Il semblerait que la: nature a voulu que les mères de ces plantes ne pussent point élever leurs enfants trop près d’elles, puis- que c’est an moins à un mètre de distance du pied générateur que le wocdwardia radicans peut toucher la terre par Fextré- mité de ses feuilles. _Il-y'aurait une foule de choses:extrème- ment intéressantes à dire sur la famille si nombreuse des fougères; je dois me borner pour le moment à recommander leur in- troduction dans les serres des amateurs, et à/avertir de ne. les point:cultiver au soleil, car ilest très peu d’espèces qui:en puissent supporter les rayons, si tantiest même qu'il y en ait. NEUMANN. ÉCONOMIE DOMESTIQUE. Conservation des substances alimentarres. (Premier article.) Les matières organiques s’altèérent rapi- dement après avoir perdu la vie; elle se décomposent et exhalent tune odeur fétide et repoussante. Ces phénomènes, très cu- rieux sous le point de vue physiologique, constituent la fermentation putride. Les matières végétales l'éprouvent moins vite que les substances animales. Ne De nombreuses conditions sont indis- pensables pour que celte fermentation ait lieu ; une température de 15 à 35° est favo- rable : la matière -doit être humide, sèche, elle se conserve indéfiniment ; presque tou- jours la présence de l'air est nécessaire. Les produits qui résultent de cette transtorma- 473 tion sontnombreux et toujours d'une odeur forte, :repoussante même; leurinature varie suivant la nature de la matière soumise à la fermentation. On sait que les substances azottes donnent ure odeur plus intense que celles qui ne le sont pas. Ces produits varient encore. selon le milieu dans lequel se trouvent les matières qui entrent en pu- tréfaction. Ainsi l’eau, l'air, la terre don- nent des résultats différents. aie . Lé Voici les produits que donne la putréfac- tion dans l'air : Les rnatières non azol'es : acide carbo- nique, hydrogène carboné, des traces d’a- zote, de l’eau, de l'acide acétique, une subs- tance huileuse, un résidu noir dans lequel le charbon prédomine; Les malières azolées : acide carbonique, hydrogène carbone, beaucoup d'azote, de l'hydrogène sulfuré, de lhydrogène phos- phoré, de l'ammoniaque, de l’eau, de acide acétique, un résidu terreux peu considéra- ble, composé de sels, de charbon, d'huile et : d’ammontaque,de plus, les plautes qui pour- rissent à la surface «le la terre, laissent.pour résidu de leur décomposition, une masse informe, souvent pulvérulente, d'un noir brunâtre connue sous :e nom de terreau ou d'humus, et qui renferme, indépendam- ment des sels qui existaient dans les plautes, des principes huileux,résineux,des matières solubles dans l’eau, et un acide très riche en carbone l'acide ulmiqne. Sous terre, la putréfaction s'opère beau- coup plus lentement. Les composés qui prennent naissance ne soni pas encore bien connus. Sous l'eau, la putréfaction présente à peu près les mêmes phénomènes que sous terre. Les matières animales plongtes dans l’eau se transforment plus promptement | que sous terre, en grasdes cadavrer, puis- qu'ilne faut, en été, que six semaines à deux mois. C'est ce que reconnut, en 1794, le docteur Sinith Gibb:s, en enfermant des muscles dans-une caisse percée de trous, qui fut maintenue dans un courant: d'eau. Le chimiste anglais chercha à tirer parti de ce gras, en introduisant son emploi dans les manufactures où l'on fait usage du suif; il lui enlevait une partie desonodeur fétide, en le lisant exposé pendantiquelque temps à l'air et à la:tumière, le malaxant pendant une heure:où deux avec de l'acide nitrique faible, puis le-fondant dans l’eau bouillante, Hren faisait.ensuite-des bougies. Le chimiste Schmeisser, de Hambourg, en envoyant quelques unes de ces bougies à Blumenbach, lui apprit qu'elles avaient été préparées avec les jambes d'un homme qui n'avait rien fait de bin pendant sa vie. : Blamenbach lui répondit : ceux qui vécu- . rent dans l'obscurité, brillent après leur mort (mortui lucent qui in vitä obscuri fue- rurit). On a essayé beaucoup de moyens pour retarder les progrès destructeurs de la pu= tréfaction, afin de conserver les matières : organiques, surtout cellesqui servent à no- tre alimentation. Nous indiquerons ici ceux quioffrent les meilleurs résultats. Les procédés de conservation varient, nécessairement, suivant le volume et la forme des objets, leur plus ou moins grande altérabilité, et suivant l’usage qu'on veut en faire. Ils reposent tous sur ce prin- cipe, qu'il faut priver les matières organi- ques du contact de l'air et de l'humidité, causes principales de leur altération. On arrive à ce but, soit par la dessication, soit par la cuisson, soit aussi par l'erxploi de certains agens qui absorbent l'eau contenue: dans les substances, on qui les isolentidu, contact de l'air et de l'humidité atmospltié… rique, | Il ne peut y avoir de putréfaction là où | il.n°y à pas d’eau; aussi une matière orga- nique, soumise, à une température capable: de la dessécher complétement; peut: être très bien conservée. Des cadavres, enfouis, depuis des siècles dans les sables brûlants, des déserts de l'Afrique, de l’Axabie, des. Pamipas du Nouveau-Monde, ont été re- trouvés dans. un état parfait de conserva, tion. A l'appui de ces données- le fait suivant, n’est pas sans importance. En 1787, Waser, chirurgien anglais, ayant débarqué à Vis- mejo, dans le Pérou, marcha’environ pen- dant quatre milles sur le sable d'une baie qui, à l'en croire, était couverte de cada- vres d'hommes, de femmes et d'enfants’ si serrés, qu'il aurait pu marcher un demi- mille (800 mètres) sans jamais poser le pied, ailleurs que.sur un.corps mort. Leur ap- parence était celle de personnes mortes de- puis une semaine au plus; mais, au tou- cher, on les trouvait. aussi légères et aussi sèches qu’un morceau de liége. C’étaient les restes d’une tribu d’Indiens qui, plutôt que de tomber aux mains des Espagnols, avaient creusé des trous. dans le sable et s'étaient ensevelis vivants. Les hommes, dans cette posture, avaient avec eux leurs arcs brisés ; les femmes, leurs reuets et leurs quenouilles entourées de coton. Les Tartares et les Américains du Sud, qui vivent sous des climats si différents, font dessécher les viandes :; les premiers, pour les préserver de la gelée ; les autres, pour les garantir de la chaleur. atmosphé- rique qui les altère promptement. Dans une partie de la Tartarie, on réduit eu poudre les viandes desséchées qui servent, dans cet état, aux longs voyages de, terre et de mer. Le charquides Américains n'est que de la viande coupée.par petits mor- ceaux, et desséchée afin de pouvoir être transportée au loin. Les fruits secs, qui forment un objet de commerce considérableentre le Midi et le Nord, tels .que les pruneaux, les fij;ues, les dattes, les jujubes, les raisins:muscats, les poires tapées, etc., sont desséchés. au soleil,. dans des étuves ou dans des-fours. Lorsque les fruits sont volumineux, on les coure par tranches, pour faciliter l’éva peration de l’eau contenue dansle parenebyme charnu; c'est ainsi qu’on agit pour les pommes et | les poires qui servent à fabriquer des pi-=M quelles. | as Le froid est un préservatif efficace contre la putréfaction, pendant tout aussi long- tempsque les substances organiques y sons exposées. La température de 0° est suffi-M sante. De 1, l'habitude dans bsaucoup den pays de placer la viande dans la neige, d’em baller le poisson et les chairs dans {a glace, lorsqu'on les doit transporter au Join, den mettre les matières alimentaires danses caves et autres endroits frais, à l'époquem des chaleurs de l'été. “aan 0 On dit que c'est en tenant leurs ere dans une glacière que les bouchers autri=« chiens les préservent d’altératidh pendant les chaleurs de l'été. On arteonvé dansides montagnes de neige en Sibévie; sum les bords de la Néva, des animaux entiers;ides" éléphants à crinière, des nrdmwmouthis dans un parfait état de conservation, hencquen leur enfouissement dût remonter à6/000. is, d’après VPassertion des géologues. ILa cuisson retarde aussi pendänt un cèr- in tempsles progrès'de la décomposition ontanée; comme l'éxpérience de chaque für le démentre. On sait que la viande nitése conserve bien p'us longtemps, sans quérir desmamvaise 6 leur, que la viande fue. Dahs l'été, 1 suffit souvent d’un jour pur’ faisærder le gibier, la viande de bou- :erie ; meis par üne demi-cuisson, en S’op- ntréfactiôn:Goninient agit la cuisson dans ichions, une explication nette. ‘ivés plus-.de quelques jours avee toutes urs-propriétés. Ontparvient à les garantir toute altération, en les concentrant:sur |. feu, jusqu'à ce qu'ils aient acquis une! lont,.des exemples de sucs ainsi desséchés. | Lemout de raisin,;rapproché par la cha- 1 . L . . ur en consistance épaisse, forme le rai- né. J. G. >< SCIENCES HISTORIQUES. ARCHÉOLOGIS. 'omparaison de la quantité d’eau fournie à la ville de Paris par l'administration, “el ue cele que Rome concédait à ses ha- | bilarts. (Deuxième et deraier article. ) | Test curieux de comparer le nombre et te 1 EP 2 £ ù . !JNié dés, pouces d'eau que la ville de LäriS” Céncèd aux particuliers, en 1843, fre # que l'Etat coucédait, sous Tra- 4 | ÿ il DANS propriétaires de Rome et des en- irons... A Eondres, eau étaient distribués par sept compa- nies. En 1823, Paris ne jouissait, pour une |spulation de 713090 habitants, que de 1016 pouces d'eau. Les porteurs d’eau n’en .uisaient dans la Seine que 300. pouces. Etat des eaux conduites à Paris em1823. f , 1 au de Seine par les pompes à feu 369; pouc. * achine du pont Notre-Dame 109 1 quéduc d’Arcueil sQ «hurces de Belleville 10 Lhurces des prés Saint-Gervais 10 “'inat de l'Ourcq 4000 liviere du Cliguon, dérivée dans le * canal 809 its artésien de Grenelle à 32m,50 au: » dessus du sol 89 | Total 5380 Revenu des eaux.— Le volume des eaux -ndues à Paris est d'environ 390 pouces, ont 90 en eau de Seine et -des,sources, et J0 pouces en eau de l'Oureq: .::: ; Le prix varie suivant la natureïdes eaux : le mode de vente. Dans les abonnements lomestiques ordinaires, l’eau. de Seine et iesisources se vend à raison de 40 fr. par awpour-un hectolitre par jour : c’est en- imon 18000 fr. le pouce. Les moindres. abo- lements sont de 100 fr. (250 litres par mx). L'eau de l’Ourcq se distribue à raison eJäfr.par an pour 15 hectolitres par jour: est 1000 fr. le pouce. Dans les abonne- rents industriels et pour des quantité d’eau mmsidéradlés, la ville de Paris consent à esréductions sur les prix ordinaires. En- Mndé prix de l'eau vendue aux fontaines Mhiarchandes: est de 9 centimes pa: hecto- tre, environ 6200 fr. par pouce, se avec/siccès à’ce commeucement de! » ças? Gn n’a pazencore donné, quernous! | Les sucs des plantesine peuvent être con- | onsistance ferme et solide. On en forme | hnsi des-exéraits. Le suc.de réglisse, l’ex- L'aitide rathania, l’opium du commerce en 1826, 5 à 6900 Ponces 476 Voici maintenant les produits de ces diverses ventes ; Eaux de Seine et de POurcq vendues aux fontaines; marchandes à 9 cent: l'hectol,;oucnviron 6 200f.1 le poure 450 000 F.: Abonnements en eaux de Seine et des sources, à S O0U F. le pouce Abonnements en eaux de l'Ourcq, à 4 000 F. 140,000 Total du reveñu: 890 000 On voit qu'eu égard au volume respectif des eaux distribuées dans le Paris actuer et dans la Rome impériale, la valeur relative de l'argent, du: blé ét de la journée de tra- vail étant, comme je l'ai prouvé ailleurs, à peu près lésmêmessouslesrègnes d'Auguste et de Trajan que sous celui de Louis-Phi- lippe, mon évaluation du prix dé la vente des eaux à Rome est excessivement modé- rée. Il devait y avoir des prix différents à Rome, comme à Paris, selon la qualité des eaux et leur emploi. De même que Peau concédée aux fontaines marchandes se vend 6200 fr. le pouce, les eaux de Seine et des sources aux propriétaires, 8080 fr. le pouce; et les eaux de l'Ourcq pour irrigations, 1000 fr. seulement : de même l’eau Marcia, reuomméeanciennementetaujourd'hut en- core poursa légèreté, sa fraîcheur, sa pureté et sa salubrité, était destinée à la boisson des riches Romains, et devait se payer bien plus cher que l’eau d’Alsium dérivée d’un lac, et qui, désagréable à boire, fut employée - par Auguste à l'irrigation des jardins et au service des naumachies. Auguste soumit la construction: des aquéducset leur entretien à une adminis- tration particulière; le chef avait le titre de curator aquartm. en firune magistrature honorable, dont le premier titulaire fut le célèbre Messala. Enfin, pour abréxer et pour éviter les rédites, on se convaincra, en lisant le cha- pitre des aquéducs dans mon Æconomie politique des Romains, que ces grands tra- vaux d'utilité publique n’était pas une dé- pense improductivé; et que, de mêmeqre les eaux de Paüuédié d’Arcueil, du canal de l’Ourcq, du puits artésien de Grénélle, forment une branche ‘importante du re- venu de la viilede Paris, de même à Rome, l’eau conduite par les dix acquéducs qui l'entourent était, coômure les objets de con- sommation, asujettié à un droit fixe, et figurait en recetté ‘ét'en dépense dans le budget de l’État ‘Durean defaMalle. RARE ER GÉOGRAPHIE. Ruines de Carthage ; par M. Félix Flaché- naker. (Premier article.) Au nord-est de Tunis, et à 3 lieues de cette ville , sur une presqu'île formée d’un côté par la méditerranée, et de l’autre par le lac de Tunis (el Baheïra), c'est-à-dire sur un espace de près de 3 lieues, se trouvent disséminés les nombreux vestiges de la su- perbe Carthage, la première puissance ma- ritime-de l’ancien monde , qui vit son port rempli de flottes auxquelles elle dut long- temps la souveraineté des mers, et dont plusieurs expéditions devaient découvrir de nouvelles contrées et ouvrir de nouveaux débouchés à son commerce. La fondation de cette ville semblerait re- monter vers l’an 1554 avant J.-C., selon le texte samaritain, à l’époque de la conquête du pays de Chanaan. Il est plus vraisem- blable de croire que Didon arriva en Afri- que la septième année du règne de Pygma- 309 000 : 477 lion, 883 ans avant J.-C.; selon Solin ; ou : | Van 853, selon‘ le président de Brosses. Carthage, selon Strabon et Appien, était | située au fond d'aa:golfe, dans une:pres- qu'ite qui avait 360 stades de circuit;en- viron 48 liéues, dont listhme ou le col était -large de 25 stades (une lieue et quart). Be -cét isthme, s'avançait vers l'occidentune langue de terre large d'un demi-stade::elle séparait la mer d’un marais (aujourd’hui le lac de la Goulette } et se trouvait fermiée- par des rochers ou par une muraille au sud, c’est-à-dire‘du côté de la mer. Dans la partie du continent, c’est-à-dire où était la citadelle Byrsa ; la ville était fortifite par une triple‘muraille, haute de :30 coudées et flanquée de tours à des: distance épales ; on trouve des ruines de ces tours placces sur de petites buttes et à environ 190 ou 200 pas l’une de l'autre. Strabon ajoute que les murailles étarent construites de manière à laisser assez d’em- placement pour contenir 300 éléphants ainsi que.les magasins nécessaires à leur subsistance , des écuries pour 4,000 che- vaux et des greniers à fourrages, en outre de quoi loger 26,000 fantassins et 4,000 ca- valiers. Deux ports, le grand et celui qu'on avait creusé, communiquaient entre eux, mais ils n'avaient qu'une même entrée large de 70 pieds et fermée par des chaînes ; le pre- micr pôrt élait destiné au commerce. Le portintérieur était réservé aux galères: au milieu de ce port se trouvait un ilot ap- pelé Co‘hon , du phénicien kathuin (con- pure), bordé, aussi bien que.le port , de grands quais où étaient des logés séparées pour mettre à couvert 220 bât ments. Les murs de cette ville furent cependant relevés, 127 avant J.-C., sous le consulat d'Octavius Luscus et de T. Auuius Euscus. Appien ,’au contraire, et quelques autres historiens , rapportent que ce ne fut que 30 ans après sa chute, c'est-à-dire 116 ans avantJ.-C., que l’un des Gracques, voulant flatter le peuple romain, y conduisit une colonie. Plus tard, Carthage, à la voix puissante d’Auguste, paraît sortir de ses ruines. Cette Carthage romaine prend un accroissement si considérable par la suite qu’elle devient, sous les empereurs , la capitale de PAfri- que. L'un d'eux, Adrieñ, veut lui donner le nom d’Adrianopolis. L’empereur Com- mode la fait appeler Æ/exandria Comnro- diana togata. Cependant, mal gouvernée pendant les troubles de l'empire, cette ville ne recouvre une partie de son ancienne splendeur que sous le règne des empereurs Maximin et Dioclétien, c'est-à-dire de 235 à 394 de l'ère vulgaire. Plus tard, ses ha- bitants ayant embrassé le christianisme, lou voit s’ouvrir à Carthage des écoles cé- lèbres où fleurissent léloquent Cyprien, Arnobe, Lactance le Cicéron chrétien, et plus tard saint Augustin que son mérite, ses vertus et son repentir appelèrent à l’é- piscopat d’Hippone. En 530 , nous voyons Gélimer se faire couronner à Carthage, et, trois ans après, il est obligé de fuir précipitamment, après avoir été vaincu dans une sanglante ba- taille. Le lendemain, Bélisaire entre tran- quillement dans la ville dont les habitants lui ouvrent les portes, et où il sait faire res- pecter les propriétés et la vie de ses enne- mis. Ce même Gélimer, persistant dans ses projets, revient en 534, à la tête d’une forte armée , assiéger dans Carthage le général romain , qui, sans s'inquiéter des mouve- #78 ments de son ennemi, continue à réparer les murs de la ville et marche ensuite sur Gélimer qu'il met en déroute complète, détruisaut ainsi l'empire des Vandales qui avait dure 95 ans. Carthage , qui était sortie de ses ruines 300 années auparavant , comme par en- chantement, grâces à sa merveilleuse posi- tion, et qui était redevenue une des villes les plus florissantes de l'Afrique romaine; Carthage, ruinée par les Vandales, achève de tomber sous les coups de l'invasion des Arabes, qui font leur première expédition en Afrique. l'an 647,.et; qui; après.s'être emparés de la ville en 696:, la rasent jus- qu'aux fondements. Un an après, Carthage est reprise par le patrice Jean , général de l'empereur Léonce; enfiu, en 695, elle est prise de nouveau par les Arabes commau- dés par Hassan, général du calife Abd-el- Melek-Ben-Merwan, et elle est ruinée de fond en comble. En 1270, un princemaure avait entrepris de relever lesimuxs de Car- thage; un grand nombre de imaisons s’éle- vait déjà parmi les ruines de l’ancienne ville, et un fort avait été construitsur l’an- tique colline de Byrsa. À peine débarqué eu Afrique, saint Louis forme le projet de s'emparer de Carthage avant d’assiéger Tu- nis, qui était déjà à cette époque une cité riche, commercaute et fortifiée. Le roi chrétien chasse les Maures d’une tour qui défendait les citernes, et prend d’assaut le fort dont la nouvelle ville suivit la destinée. Couverte de socles , de chapitaux, de fragments de bas relifs, ide débris de co- lonnes de marbre et deporphy re, de vastes et nombreuses citernes encore presque in- tactes , cette immense-solitude qui s’ap- pelait autrefois Carthage , et sur laquelle semble errer maintenant le génie des rui- nes, n'est plus troublée aujourd'hui que par le chant monotone de l'Arabe demi-nu, qui conduit paître son troupeau parmi les décombhres des temples et des palais, aussi ignorant d’Annibal que de sait Louis. Plusieurs voyageurs célèbres ont visité les ruines de Carthage, entre autres, Schaw, en 1727; 80 aus plus tard, M. de Château briand , et enfin tout récemment , le capi- taine Falbe.'Lous ont cherché à éclaircir les doutes quise sontélevés sur la situation des principaux quartiers et des édifices les plus remarquables de cette ville ; mais ou- tre la stérilité des documents que nous ont transmis les auteurs anciens à cet égard, outre la difficuité de constater les construc- tions diverses dans un pays où la manière de bâtir est restée la même depuis des sie- cles, il est à remarquer que, détruite et re- construite plusieurs fois, il n’est pas éton- nant que les savantes recherches faites jus- qu'à ces jours n'aient jeté que fort peu de lumières sur ces matières. Toujours paraît- il certain , d’après les faibles indices qu'on a pu recueillir, et d’après le témoignage des anciens (Appien, Strabon, Polybe), que la Carthage phénicienne était élevée sur une presqu'ile de forme irrégulière, bornée au nord par le cap Gamarth (auj. Jbell Kawi), à l’est par le golfe, au sud et à- l’ouest par un lac, à partir duquel doivent se compter les 25 stades de largeur qu a- vait l’isthme qui réunissait la presqu ile à la terre ferme , jusqu'au point appelé au- jourd'hui lagune de Soukara,' laquelle, se- lon les apparences, formait le fond du golle d'Utique. 1 Il est Lien positif, du reste, que ce nest que dans le vaste espace circonscrit entre 479 ces différents points, que se rencontre des vestiges plus ou moins importants de cette fière cité qui tint si longtemps le sceptre des mers, et que c’est là et non ailleurs qu'il faut chercher la Carthage phéni- cienne. En eôtoyant le rivage et après ayoir tra- versé, non sans quelque fatigue, cette mer de sable, on arrive à la partie du rivage qui décrit une courbe : c’est là qu'on trouve après une demi-heure de marche les pre- mières ruines qui consistent en murs d’une chambre voisine de la mer, qui à 5,2 de longueur sur 3m,41 de largeur; les murs ont encore 0,65 de hauteur en quelques endroits. De nombreux. blocs de pierres noircis par les flots s'étendent dans l’eau à une portée de fusil , battus par les vagues qui viennent se briser sur eux en les cou- vrant d’une blanche écume. On trouve ensuite plusieurs chambres de 2m,60 de largeur et dont les murs de séparation ont de Om.81 à Oin,975 d'épais- seur : ces chambres , dont les débris prou- ventqu'elles étaient veütées, sont éloignées de 29n,235 de l'endroit du rivage où la mer vient mourir; l'épaisseur des voûtes subsistantes est 0,325, dont il faut déduire Om,027 d'épaisseur pour l’enduit ou mastic dont les parois intérieures sont revêtues. Viennent ensuite une foule de petites chambres carrées; 600 pas environ plus loin, après avoir côtoyé le rivage qui dé- crit une courbe très prononcée, à l’extré- mité de laquelle on trouve un marabout ‘qui, je crois, sert aussi de corps de garde, on apercoit quatre pièces de fonte, dont lune a son orifice obstrué par un boulet, gisant à terre près d’un fût de co'onne de marbre rouge de 0m,650 dehauteur, ados- sé à de faibles vestiges de construction, En avant de ces ruines mformes, s’avance dans ja mer, en ligne droite et perpendiculaire- ment au rivage, une masse de pierres qui a dû former une jetée ou plutôt la partie droite d’un môle, dont on retrouve, 300 pas plus. loin, la partie gauche, présentant la wuême forme et s'étendant à.égale distance dans.lamer ; ces deux bras, qui se trou- vént.en grande partie-hors. de l’eau, sont composés d'énormes. pierres.ou plutôt de masses de roches, :ainsi.que le mole lui- même dont les débrisis’aperçoivent à 112,95 ou 2,6 sous l’eau ; on.distingue très bien: la ligne qui réunissait ces deux bras à leur extrémité dans. la mer, au. niveau de la: : quelle cette. immense. tête de môle s'élève encore. En arrière du môle, et non loin du ma- rabout, on arrive par un‘terrain formant un talus de 4m,87 à 6m,497, à un bassin oblong , ayant peu d'eau et sur les bords duquel gisent deux colonnes de marbre blanc, rayées de noir dans leur longueur ; l’une ayant 4,5 de longueur sur Om,55 de diamètre, et l’autre 52,93 sur0m,812; à quelques pas de là, se trouve une troisième colonne de granit gris, de 4m,76 de lon- gueur sur 0m, 49 de diamètre. Au delà de cette espèce d’embarcadère, on trouve les ruines de deux chambres, l'une à côté de l’autre, ayant chacune 11m,69 de long sur 3m,57 de large; le mur qui les sépare , et dont on voit encore une partie de 3m,90 de longueur, a 0m,65 d'é- paisseur à sa base et forme voûte sous ces chambres à droite et à gauche : la longueur de ces chambres est parallèle au rivage, qui en cet endroit forme une petite anse, au fond de laquelle et à environ 200 pas de l'échaffaudage élevé par les Maures, on rencontre des caves voûtées, Om,75 sur 4m,95. En quittant la dernière saline, ou plutôt. l’ancien port de Cothon , et redescendan vers la mer, on compte neuf cellules, pui 90 pas plus loin cinquante-deux autres cel: lules rangées parallèlement sur le rivage, dont elles ne sont éloignées que de 12mèêt,; elles sont adossées au talus; on en compte encore neuf ou dix autres dont les murs de séparatiou sont restés debout et ont de 0m,325 à Om,650 d’élévation; elles sont toutes voûtées et séparées l'une de l’autre par .un mur dont les vestiges s'élèvent en- core à quelques centimètres au dessus du sol. Chacune de ces cellules à 5m,847 de long sur 4,548 de large ; les murs de re: fend sont en pierres meulièreset ont0m,81% d'épaisseur. Devant chaque cellule, et 34 égale distance, se trouve un amas de pierres} de forme ronde, de 12,3 de diamètre, base} qui semblerait indiquer la place d’une co lonne. Rien n’empêcherait de croire quey| ces cellules étaient occupées par les mars chands du port, et en tout cas, cette hÿpo- thèse serait toujours plus admissible que celle de certain voyageur qui voit dans ces chambres des espèces de cales couvertes où les Carthaginois retiraient à sec leurs ga= lères. Eu arrière de la vingt-quatrième cellule, on trouve les ruines d'un vaste édifice qui a dû être un temple; les murs ont 2m,92344 d'épaisseur et sont composés de pierres ins formes, liées entre elles par un ciment gris très dur et dont j'ai conservé plusieurs fragr M ments. On distingue dans ces murs desres-s tes nombreux de tuyaux deconduite en po-#M terie rouge d’un grain extrêmement fin. (997 JISTFATS RES [EE Le Rédacteur-Gérant : 20300 C.-B. FRAYSSE BIBLIOGRAPHIE, ARCHIVES historiques et ecclésiastiques de la Pi cardie et de l’Artois, publiées par P. Roger. — Amiens, chez Duval. DE LA/CONQUÈTE DE CLOVIS, par Aug. Nou- garède de Fayet.— A Paris, chez Ch. Gusselin, rue Jacob, 30. DE LA PUISSANCE AMERICAINE. Origine, ann (b stitution , esprit. politique, ressources militaires$}) agricoles , commerciales et industrielles des Etal“ Unis; par Guillaume Tell Poussin, — A Paris, chez | Goquebert, rue Jacob, 48. ‘ x |DIPTÈRES exotiques nouveaux ou Peu CONNUSEN M, par 3. Macquart. — A Paris, chez Roret. ESSAIS historiques sur la ville d’ Amboise et sol château; par M. Et. Cartier. — A Poitiers, chez Sauria. | ETUDES chimiques, physiologiques et médicales faites de 1835 à 1840, sur les matières albumis neuses , etc. ; par P. S. Denis ( de Commerty). M Chez Denis, imprimeur, à Commercy. HISTOIRE du Moyeu-Age ; par E. Lefranc. —"#,. À Lyon et à Paris , chez Périsse. LA MÉMORIAL de l'Artillerie, ou Recueil de me, moires, expériences, observations et procèdés relas tifs aû service de l'artillerie; rédigé par les Soins, du comité, avec l'approbation du minisht°de ‘HN guerre.—A Paris, chez Bachelier. AIS TOILES PEINTES et tapisieries de la ville Reims, ou la Mise en scène du théâtre des confrère de la Passion. Planches dessinées et graxées pariGn Lebertais. Etudes des mystères et FRERE hista riques, par Louis Paris. — A Paris, chez Le vicomt | Hyp. de Bruslart, employé au minis dès traraux tr publics, rue du Four St-Germain, 48.00 © “l' 4 HSE — “Ur PARIS.—IMP. DE LACOUR et MAISTRASSE El, | truc Saint-Hyacinthe-S.-Michel, 33. 5h 1 10° année. L'ECH( “fr. 50. AlÉTRANGERS5 fr. en suspour: RRATURE ET DES BEAUX-ARTS EL des )JMMAIRE: 5: SCIENCES PIIYSIQUES. “ Recherches sur formation des images dé Mo- . ser; Fizeau:.— PHYSIQUE APPLIQUÉE. Ther- |: mo-manomèlre pOur les locomotives. — CHIMIE 'ORGANIQUE. Existence du souffre dans les plan Gé Poiteau. — SCIENCES NATURELLES COLOGIE. Cours de M: Orfila. — ve MAOLOGTE. Récherches expérimentales Sur la formation des cicatrices artériclles et veineuses; Amussat.— THERAPEUÎQUE. Méthode hé- limospatique du doctenir Junod, — BOTANIQUE: Sur le silphion des Grecs, le sylphium ou: le la- serpilium des latins ; Guyon. — SCILNGES AP- IPLIQUÉES. ARTS, MÉCANIQUES. - Nouvelle ocomotive de M. Sthephanen. — ECONOMIE DOMESTIQUE. Conseriation des substances. ali- mentäires; J. Garnier. — HORTICULTURE. Gonsitlérations sur les pivoines en arbré’; HIE IBLAGNANERIE.— SCIENCES HISTORIQUES: | rACADEMIE DES SCIERCES HIORALES ET PO- LLTIQUES. Séance du 11 mars. — GÉOGRA- :PHIE. Sur le Yucathan, — FAITS DIVERS. — | || BIBLIOGRAPHIE. pre Ge > SCIENCES PHYSIQUES. l- L | | | | | APAIE PAT sur la formation des images de | Moser. (Ext. d’une lettre de M.H,Fizrau à M. Arago.) nero, « Dans une lettre que j'ai eu l’honneur le ous adresser et que vous avez bien voulu :ommuniquer à l’Académie des Sciences L'ians sa s'ance du 7 novembre ;j Je Vous, [ai barlé d'expériences rlatives, aux: ,Phén )=: “ nènes observés par M. Moser, c’est-à-dire “1 la formation des images qui se montrent ur une surface polie, lorsque des COrps es | es faits HOUVEAUX, contrairement à l Opiyon “le M. Moser, comme étrangers à toute,es |2spèce de radiations, et à 1e rattacher. à “es et volaliles qui souillent la plupart des Lane: à leur surface. »aNayant pas achevé le travail que j'au- \rai shpnneur 6 de présenter à j Académie sur ce SiftsJe., vais chercher à yous énoncer les ppingipaux faits sur les ucls appuie explication que je propose. 7 à | » 1, La propriété de Porner des.images | jour uxe surface polie n’est pas ptrn anente dans les corps; mais si avec un même corps | | on. cher erche à obtenir successivement un grand nombre d'images, on voit que son pouxoir,saffaiblit peu à peu, et devient presque nul après un certain nombre d’é- preues, nombre variable avec la pature, mais surtout avec la texture des ue les corps compactes comme ies métaux perdant rapidement cette propritté, les corps po- reux la conservant, au contraire, d'une manière remarquable. » o- Lorsque la propriété de produire des images s'est perdue ou affaiklie dans un ont placés très près de cette surface. Ces: xpériences m’avaient conduit à considérer, . l'existence bien constatée de matières gras; DU M0 = TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS PANS TOUTES LES SCIENCES. Paris. — Dimanche, 19 Mars 1843. ONDE ECHO DU MONDE SAVANT paraît le SEUBDI etle DEMANCEAHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de i e M. le vicomte A pe LAYALETEE, rédacteur, en chef. On s’abonne : PARIS, rue des PETITS-AUGUSTINS, ‘raires, et dans les bureaux de la Poste etes Méssaägeries. Prix du journal: PAR:S pour un an 25 fr., six mois 13 fr. 50, trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 30 fr.,16fr., les p&G payant port double. = Les souscripteurs peuvent recevoir pour CINQ fr,, paranet par rectiu l'ÉGHO DELA LITTÉ- IORCGEAUX CHOISIS du mois (qui coûtent chacun 10 fr. pris séparément) et qui forment av ec JEcho. du monde savant la revue L'incyclopédique la plus SOnDIÈiE des Deux Monüles, — Tout ce qui concerne le journal doit être adressé (franco) à. €.-8. FRAVYSSE, gérant-admninistrateur, corps, on fa lui rend instantanément en promenant les doigts à sa surface, où en frottant cétié Hiéhie sukface avec les poils d’un animal vivant qui, contme on le sait, sont toujours imprégués de matières orga- niques connües sous le nom de suint. » 3° Lorsqu'on élève la température du corps formant image, celle de la surface polie restant la même, l'image se forme dans un temps très court. » 4° Lorsqu’ une surface polie a recu Pimage d'un corps, cette même surface, | placée très près d'une seconde surface polie, | ést susceptible de former, à son tour, une image que l’on peut appeler secondaire, et qui elle-même pourrait former des images tertiaires, si-la uetteté de l'impression ne 2 diminuait pas très rapidement par ces : transports successifs. » 90 En interposant une lame très mince de mica entre le corps formant image et la surface polie, j'ai constamment trouvé que l’action était nulle. Cependant, dans cer- taines circonstances, on obtient ainsi des images qu'il est important de ne pas con- D ———— PHYSIQUE APPLIQUÉE. THERMO-MANOMÈTRE POUR LES LOCOMOTIVES. (PDeuxiè ne Table des présions en, sus de l'atmosphère ambiante, relative à la température centigrade de Lequ. dans 163 chaudières (. 021. SAVAN ,200 pages chacun; il est publié sous la direction 21, et dans les départements chez les principaux li- fondre avec celles qu'aurait produites le corps lui-même; c’est le cas dans lequel une même lame de mica, servant à deux expériences consécutives, sera placée, dans la seconde expérience, dans une position inverse de, celle qu’elle aura occupée dans la premiere ;‘alors la surface de mica, qui pendant la première expérience aura été en con'act avecléitor ps formanti image etaura ainsi été impressionnée, se trouvera en contact avec la! surface polie pendant la seconde, et devra dès iors donner lieu à une image secondaire. Celte image pourra tou- jours être distinguée de l'image directe, en ce que celle-ci est évidemment une repré- sentation symétrique de la surface du corps, tandis que l’image secondaire, étant symétrique par rapport à la précédente, se trouve être;:une représentation identique du corps... » 6° Enfini les diverses expériencés rela- tives à ces imagesontabsolumentles mêmes résultats, soit que lonopère sous l'influence dela lumière, soitque{’on opère dans une obscurité complète. » article.) RARE Me PRESSION EN SUS DE L ATHOSPHÈRE. HAUTEUR OR ne mr er cet H de Ja en A) EXPRIMÉE EN K:EOG. EN LIVRES À ee pEcrés cEnrrén 0 (n. Dé cie À AO ATNR É > |ATNQSPHERES. CENT. CARRÉ. AU POUCE. à l'air libre | Frog À AR AS A CCR à 0 lis. à Om -poA2r0 SADILOG ER RE 0 516 7 172 é 0,38 ! 124,55 HO -JOI98 LHBD 1 033 45 ; 0,76 128,85 à: 0b.2 gai 1,549 92 472 h 1,14 135 » E 2) 2,065 3 À 1,52 140,35 2 172 2,585 37 192 F 1,90 144,95 É 3 5,098 45. ë 2,28 149,15 3 472 3,614 52 142 s 2,66 153,30 4 4,130 60 k 3,04 156,70 4 172 4,646 67 172 A 3,42 160 » 5 5.162 75 f 3,80 63,25 É 5 472 5,679 82 172 4,18 166,42 6 ! 6,195 90 A 4,56 472,13 7h 7,228 105 A 5,32 ATT,40 0 À S EM S,260 | 120 ; 6,08 182 » 9 | 9,293 1145 è 6,54 se a = LE _ Si doncon plonge la boule d’un thermo- mètre dans la vapeur d’une chaudière , de façon à ce que la tige soiten dehors, on pourra y lire la température de la vapeur et en conclure, au moyen de la table pré- cédente, la pression qui y répond. Si l on fait maintenant attention que ce {1) Les pressions sont celles en sus de l’atmos- phere ambiante, c’est-à-dire que ie O est marqué à l'eau bouillante. n'est point Ja température que l'on a be- soin de connaître, mais Lien la pression, on concevra que l’on peut se dispenser de marquer les degrés de chaleur sur l'échelle et les remplacer par les pressions cories- oundantes. Telle est la théorie extrêment simple sur laquelle cet instrument est basé. Celui que nous décrivons ayant été fabriqué en Angleterre, on ÿ_a adapté Pé- AS chelle pour la pression en livres anglaises par pouce carré indiquée dans la qna- trième colonne. Rien ne serait plus aisé que de rempla- cer cette échelle par une autre divisée en atmosphère ou en kilogrammes at centi- mètre carré. Pour cela on ferait usage du tableau précédent. Passons à la construction de l'instru- ment : La partie principale est comme nous lavons dit, un thermomètre que l'on voit en AB, la fig 3 et 4, pl. 13. La tige de ce Lhermomètre passe dans un tuyau un peu conique en cuivre, mar- qué €, et le vide entre ce tuyau et le ther- momètre est rempli d'un bonrrage d'é- toupe qui s'oppose au passage de la va- peur. Læ petit tuyau est soudé dans l'intérieur d'une pièce de raccord en cuivre D sur la- quelle viennent s’emmancher toutes Îles parties de l’appareil. Savoir: {. une douilleen cuivre Ese visse à la partie inférieure; cette douille enve- loppe lattéralement la houlle du thermo- mètre et en s’ajustant à la chaudière sert à l'y suspendre. 2. La pièce de raccord porte dans la par- tie supérieure deux baguettes en cuivre F, que l’on voitreproduite dans la coupe 2.4, les baguettes servent à fixer et consolider des lames en cuivre G sur lesquelles les divis ons de l’échelle sont marquées. : Ces lames ont leurs faces divisées tour- nées à l'opposé l'une de l’autre, afin qu'on puisse apercevoir la division des deux côtés cpposés. 3. Enfin cette pièce de raccord est ta- raudée à la partie supérieure pour y visser une enveloppe H eu cuivre, destinée à pré- server du choc des corps extérieurs, la tige du thermo-manomètre et les lames de cuivre qui portent les divisions. Cette enveloppe est largement échancrée des deux côtés opposés afin de laisser aper- cevoir les divisions. De plus ellé est fixée à la pièce de rac- cord par une petite vis dont on aperçoit la tète en Ï, et qui a pour bui d'empêcher l'enveloppe de se dévisser. On voit donc que cette pièce de raccord D, tout à la fois, sert de bouchon percé qui laisse passer la tige du thermo-manomètre et arrête la vapeur, sert en outre dans la partie supérieure à porter les échelles et l'enveloppe protectrice, eteufin, en se vis- saut par le bas à une douille, sert à facili- ter l'adaptation de l'instrument aux chau- dières. L'ensemble de cet appareil est représenté COOL (Bull. de l'industrie, de M. Jobard.) CHIMIE ORGANIQUE. .Sur existence du soufre dans les plantes. par M. Poiteau. On trouve dans le Gardener”s Magazine, numéro de novembre 1842, page 571, un article de M.Vogzel, qui fait remarquer que M. Planche ct d’autres chimistes ont prouvé que beaucoup de plantes contiennent du soufre. Le Water cress, cresson d'eau, Sisyimbrium rasturtium, L., est particu- lièrement une de celles qui contiennent beaucoup de soufre. Comme les sols éloignés des terrains vol- caniques ne contiennent pas de traces per- ceptibles de soufre, M. Vogei pense qu'il n’est pas impossible que les plantes, qui sont 485 très disposées à s’assimiler le soufre, aient la propriété de le tirer de la décomposition de l'acide sulfurique des sulfates. Néan- moins ce chimiste a trouvé que des graines, semées dans un sol parfaitement exempt de soufre et de sulfates, produisaient des plan- tes qui contenaient une quantité notable de soufre, Le sol factice, employé pour cette expérience, consistait en verre blanc gros- sièrement réduit en poudres il avait été for- tement chauffé, mais non fondu, dans uu creuset, ensuite lavé avee de l'eau bouil- lante, et on n'y put déconvrir la plus légère trace d’aucun suifate. Des graines de cres- son, conservées dans un état humide, ont été semées dans ce sot; et, quand les plantes qai en provinrent eurent plusieurs pouces de hauteur, on les enleva avec leurs raci- nes. Après qu’elles farent lavées et que leurs racines blanches ét fibreuses farent coupées, et que celles-ci aussi bien que les plantes furent séchées, on les chauff{ dans une cornue, et on trouva que les unes et les autres rendaient considérablement plus de suufre que les graines n’en contenaient. Le jus, exprimé de plantes cultivées dans du verre en poudre, contenait des sulfates solubles. Des graines de cresson, semées dans du quartz grossièrement pulvérisé, dans du flint-plass et dans une très belle silice obtenue de Pacide hydrofluorique si- licé, donnerent an semblable résultat qüant au soufre et aux suliates, quoique les plan- tes n’aient pas anssi bien fleuri dans cette dernière substance que dans les deux pre- mières. M. Vogel a fait encore d'autres expé- riences que je ne traduis pas, mais par les- quelles il est arrivé à cette conclusion que: 109 livres de plantes (cresson: sèches, don- neraient un cinquiène de soufre, quoique venues dans un sol où elles n'auraient pu en absorber la moindre parcelle par les racines. Quant aux jéunes plantes decresson, comme leur croissance a eu lieu dans un sol exempt de soufre et de sulfure, dans une chambre exempte de vapeurs sulfureuses, l’origine du soufre dans ces plantes est une énigme pour M. Vogel, et il avouait, le 18 mars 1842, qu'il était incapable d’en donner une explication satisfaisante. Observation du traducteur. Le soufre est un corps simple, non métallique; il est in- soluble dans Peau, mais l’hydrogène le dissout et peut l’introduire dans les plautes qui sont-apies à le recevoir, comme [le cresson, plusieurs autres crucifères, la pa- tience, etc. (Annales d’Horticulture.) ie SCIENCES NATURELLES. TOXICOLOGIE. Cours &e M. Orfila. Messieurs, Dans la dernière séance, nous nous som- mes occupés des diverses formes que peut revêtir l’arsenic et nous avons avons vu que sous forme d’anneau ou sous forme de taches, c'était toujours la même substance. Je me suis demandé si, dans une affaire de tuédecine légale, on doitse borner à recueil- lir des taches, ou si l’ondoit obtenir la fois et des taches et un anneau. Un expert ha- bile peut bien, Messieurs, ne recueillir que des taches, dont il reconnaitra d’aileurs les caractères. Mais, dans la majorité des cas, il est utile de recueillir à la fois et un anneau ct des taches. Ce conseil, je l'ai donné dans mon Mémoire publié en 1839, 486 et l'Iustitut a cru nécessaire de le recom-" mander de nouvean. Après avoir fait celte remarque impor= tante, nous allons continuer l'étude des fausses taches. Je vous ai déjà signalé les taches de crasse, les taches antimoniales ; parlons maintenant des taches de zine ct des taches de plomb. Les taches de zinc ont dans leurs earactères physiques quelque analogie avec les taches arsénicales. Mais les caractères chimiques ne permettent pas qu'on puisse être iaduit en erreur. Quand elles sont minces et récentes. elles peuvent, il est vrai, se volatilisér par l’action du gaz hydrogène, mais si elles sont un peu épais= ses, elles 5e disparaissent pas. Lorsqu'elles sont minces, élles se détruisent au bout de quelque te-ups à Pair libre, et à leur place on aperçoit des taches blanches nnique= ment formées d'oxyde de zine. L’acide azo- tique les dissout très bien; la dissolntiou évaporée jusqu'à siccité fournit un résidu blanc d’azotate de zinc, mais qui ne donne pas par l'acide sulfhydrique et l'azotate d'a: gent, les précipfiés jaune ou rouge bri- Que qui vous sont déjà connus. Enfin ce résidu est et se comporte tout à fait comme. un sel de zinc. Messieurs, vous nous demanderez peut être comment se produisent les taches de zinc: Rien de plus facile que de les faire naître: Un appareil de Marsh fonctionne- t-il trop vite, contient-il trop d'acide sulfa- rique, il donne naissance à ces taches, ebil est facile de s'expliquer ce résultat. Da sul- fate de zinc est entraîné par le gaz qu se dégage promptement ; ce sulfate vient se déposer sur assiette, il est décompose par le gaz hydrogène, et laisse du zinc métafli- que sous forme de taches. Pu restencesita- ches se produisent bien plus facilement quaud on substitue Pacide ehlorbyari ;e à l’acide suffurique, et c’est même un des plus puissants arguments que j'aurai à faire var loir contre le procédé suivi par M. Derer- gie. Pour éviter la production de ces taches, l'Institut a recommandé de faire passer le gaz à travers de l’amiante.. Mais abordons une autre espèce de taches, celles qui se produisent lorsqu'on emploie des assiettes de faïence: Duns le département de l'Avey- ron, se jugeait une affaire &’empoisonne- ment; des experts inhabiles employèrent des assiettes de faïence et ils obtinrent des péeudo-taches qu'ils confondirent avec les. vaches arsénicales. Heureusement pour la vérité, des experts d’un autre ordre parmi lesquels se trouvait M. Bérard, de Mont- pellier, démontrèrent que ces taches ne- taient pas des taches arsénicales ; mais ils démontrèrent aussi qu'il y avait eu empoi- sonnement. Messieurs, il est facile de s'ex- pliquer la production de ces taches. Mous savez que le vernis qui recouvre lfaïente coutintdestoxydes de plomb:et-d'étain. Le gaz hydrogène qui arrive sur ce vernis réduit:proniptement ces métaux et forme ces taches dont je vous parle maintenant. Mais ces taches ne se dissolvent pas dans l'acide azotique, et la flamme du gaz hy- drogèue ne les volatilise pas. 98p Messieurs, voili tout ce quej’avais àvous dire sur le traitement par l'eau froides des matières contenues dans le tube digestif. Maintenant traitons à chaud ces mêmes matières qui peuvent ne nous avoir rien donné à froil. Nous les ferons bouillir pour détacher les parcelles d'acide arsénieux qui auraient pu se loger dans certains replis du tube digestif et échapper ainsi à l'action dissolrante de l'eau froide. Cette dissolution 7 ltbnue, nous agirons comme nous avons 1 sur la dissolution faite à froid. Maintenant, Messieurs, deux grandes estions s'élèvent, et il est important de - résoudre, car ce sont des objections sé- ‘uses, 1° Ünindividu estempoisonné par l'acide ‘sénienx, on lui fait prendre du sesqui- l'yde de fer hydraté; ce corps peut-il ap- rrter quelque modification dans nos opé - tions ? 2° Un individu estempoisonné par l’acide sénieux, il prend de l’émétique; cet-émé- jjne modilie-t-il nos opérations ? : J'ai démontré que le sesqui oxyde de fer lrdraté, débité dans les pharmacies, était -aveut arsénical. J'en ai pris neuf échan- } ons différents et j'en ai trouvé cinq qui ntenaient de l’arsenic. J'ai aussi examiné colcothar, et plus souvent encore je lai vu. arsénical. Messieurs, .on devait abord nous faire cette objection : vous onnez à un indivividu du sesqui-oxyde de re arsénical ; il meurt; vous trouvez de ‘arseuic dans son corps; mais cet arsenic | ent du sesqui-oxyde de fer. Répondons à ‘tte grave objection par des expériences Psitives. \ J'ai pendant cinq heures soumis à l’ébul- Ition dans l’eau le plus arsénical.de tous :s sesqui-oxydes de fer que j'ai pu trou- Ler, et jamais la dissolution ne m’a donné ‘race d’arsenic, soit par l’acide sulfhydri- ue, soit par l’appareil de Marsh. Donc eau ne dissout pas la plus petite quantité ’arséniate de fer, car c’est à l’état d'arsé- ‘riatc que l’arsenic existe dans le sesqui- “xyde. Mais si l'on fait bouillir le sesqui- nxyde de fer arsépical avec de l’acide sulfu- \ique on de l'acide chlorhydrique étendus le leur poids d’eau, on dissout une portion \le l’arsenic contenu dans le sesqui oxyde, \:omme on peut s’en assurer à l’aide de l’ap- areil de Marsh. Ou pourrait objecter que e sesqui-oxyde de fer arsénical, qui aurait séjourné -pendant un certain temps dans ’estomac avec les acides que contient ce | viscère, aurait pu céder une partie de son arsenic à ces acideset qu’alorsle décoctum “contiendrait de larsenic, quand même il n'y aurait pas eu empoisonnement. A cela je réponds que, sans prétendre que cela Soit impossible, il est pourtant certain que «la quantité d’arsenic dissoute ne pourrait être qu'excessivement faible et tout à fait « insuffisante pour être décelée par l'acide \sulfhydrique, comme je l'ai vu souvent, |Gar, en effet, dans le sesqui-oxyde de fer arsénical, indépendamment de ce qu’il y a … fort peu d’arséniate de fer, celui-ci est très difficile à attaquer par les acides étendus, -xraison de la grande quantité de base qu'il . meuferme. Mais, du reste, Messieurs, il est facile: de résoudre maintenant la question, Car désormais les pharmaciens ne:vendront plus de sesqui-oxyde de fer arsénical. M. Le- : Sripp a indiqué un moyen de débarrassser - Complètement le sesqui-oxyde de fer de l’ar- | Senic qu'il pourrait renfermer. Pour cela, | on le fat dissoudre dans l'acide chlorhydri- que et l’on fait passer à travers la dissola- | tion un courant de gaz hydrogène sulfuré ‘qui précipite tout l’arsenic, ainsi que je men suis assuréen examinant la liqueur Sürnageaute. On chauffe ensuite cette li- |"queur pour la débarrasser de l’excès d’acide û sulfhydrique qu’elle pourrait contenir, et Ton prépare le sesqui-oxyde par les moyens Ordivaires. Maintenant, Messieurs, un problème in- verse peut se préseuter, et il offre un im- Mets 488 mense intérêt, Un individu a été empoi- sonné par l'acide arsénieux, il a pris du ses qjui-oxyde de fer, et l’on ne trouve pas d'arseuic dans les matières soumises à l’ex- périence après leur ébullition dans l'eau, car l'acide arsénieux s’est combiné à l’oyde de fer. Messieurs, il faut vaincre cette diffi- culté, et elle est grande, car 15 à 16 gram. de sesqui-oxyde de fer peuvent absorber 99 centig. d acide arsénieux au moins. Je prendrai alors les matières de l'estomac et je les traiterai à froid par de la potasse caus- tique. Il se formera un arsénite de potassé soluble, ce qui n’a pas lieu losrque le sesqui- oxyde de fer est naturellement arsénical. Je filtrerai et je saturerai par un acide l'ex - cès de potasse, La liqueur, traitée alors par l'acide sulfhydrique me donnera le préci- pité jaune caractéristique. Maintenant arrivons au second pro- blème : Pindividu a pris de l'émétique S'il y a encore de l’émétique dans le canal di- gestif, cette substance se dissoudra dans l’eau comme l'acide arsénieux. Vous trai- terez la dissolution par un courant d’acide sulfhydrique, et vous formerez ainsi un précipité de couleur orangé composé de sulfure d'arsenic et de sulfure d’antimoine. Ce mélange des deux sulfures sera calciné dans un tube de verre avec du carbonate de potasse et du charbon. L’arsenic réduit se volatilisera et formera cet anneau mé- tallique que vous connaissez déjà. Quant à l’antimoine, il restera au fond du tube, sur- tout à l’état d'oxyde, avec le carbonate de potasse et le chabon en excès. Vous pour- rez traiter par l’acide chlorhydrique ce ré- sidu noirâtre, et vous formerez ainsi du chlorure d’antimoine dont vous reconnai- trez facilement les caractères, Mais on peut traiter d’une autre manière le sulfure mixte. On peut le chauffer avec de l'acide azotique. et obtenir ainsi de Pacide sulfurique, de lacide anti- monieux et de l'acide arsénique. On placera le tout dans l'appareil de Marsh, et l’on aura, soit des taches m'xtes, soit deux anneaux. L’anneau arsénical sera condensé au delà du point chauffé, tandis que lan- neau antimonial se trouvera au centre même de la partie chauffée, Non pas que je prétende que chacun de ces anneaux soit uniquement formé par chacun des métaux seulement ; maisil sera aisé de reconnaître, par tout ce qui a été dit, s’il existe un peu d'antimoine dans l'anneau arsénical, ou un peu d'arsenic dans l’annean antimo- nial, Quant aux taches, il est à la fois facile et curieux de séparer l’arsenic de l’anti- moine. Traitez les par l'acide azotique, vous formerez de l’acide arsénique et de l'acide antimonieux. Mais L’acide antimonieux est insoluble dans l’eau, et par cette insolubi- lité même, vous le séparerez promptement de l'acide arsénieux. Actuellement que nous avons indiqué les moyens de reconnaître l'arsenic, voyons quels sont les appareils les plus propres à le recueillir, et commençons par l’histori- que de ce sujet. En 1775, Scheele avanca que l’hydrogène peut se combiner à l’ar- senic, et que le gaz formé par cette combi- naison peut laisser déposer l’arsenie qu'il renferme. En 1798, Proust dit qu’en trai- - tant de l’étain arsénical, il avait obtenu du gaz hydrogène arséniqué dont l’arsenic s’é- tait déposé. Mais ce fut en 1821 que Sérul- las, pharmacien en chef du Val-de-Grâce, iudiqua qu’on pouvait appliquer ces con- naissances à la toxicologie. Mais cela ne fit aucune sensation à l’époque, et Marsh, en 489 1836, imagina de faire l’application indi- quée par Sérullas. L'appareil inventé par Marsh ne ressemble guère, Messieurs, à ce- lui qui porte maintenant ce nom. 1] con- siste dans un large tube de verre reconrbé en U et effilé à l’un de ses bouts. L'on in- troduit dans ce tube du zinc, de l’eau, de l'acide sulfurique et la matière orgauiqne soumise à l'expérience. L'on ferme la partie du titre non effilée, et l’on allume le gaz à sa sortie par l’autre bout. Disons d'abord qu'il est impossible de faire fonctionner cet appareil. La mousse qui se produit arrête le dégagement du gaz et empêche de con- tinuer l'expérience. Marsh , pour obvier à ce grave inconvénient, a proposé d'adapter un robinet à son appareil ; mais ce robinet u’arrète pas la mousse et est tout à fait in- utile. Quant à l'huile qu’on a recomman- dée, elle empêche, pour quelques instants la production de la mousse, mais ses heu- reux effets ne sont pas de longue durée, quand il s’en forme beaucoup. 1l faut complétement abandonner cet ap- pareil ; son imperfection ne permettra ja- mais de le mettre en pratique. Devant une ébauche aussi grossière que fallait-il faire, Messieurs? Il fallait détruire la matière or- ganique. C’est ce que j'ai commencé par faire, et je vous indiquerai plus tard les moyens que j'ai employts. La matière or- ganique détruite, il s'agissait de substituer à l'appareil de Marsh un appareil plus fa- cile à manier. Or, celui que je propose me paraît atteindre ce résultat, puisqu'il con- siste en un simple flacon et en un tube re- courbé êt effilé à lun de ses bouts. Du reste, j'emploie comme Marsh du zinc, de l’eau et de l’acile sulfurique. Je ne vous recommanderai pas une chose que vous savez déjà, c’est d'employer de l’acide sul- furique et du zinc très purs. Je vous ferai seulement, à l'égard da zinc, une remarque importante : il a besoin d’être décapé, car, sans cela, le dégagement du gaz s'opérerait d’abord avec lenteur, On le décapera avec de l’acide sulfurique concentré, mais on aura soin de le faire dans un verre à expé- rience, et de bien laver ensuite le zinc pour éviter ainsi la formation de l’acide sul- fureux qui serait très nuisible dans l’opéra- | ton, ainsi que je le dirai plus tard. Après avoir fait connaître ces premières remar- ques, je devrais vous développer celles qui ont trait à la marche même de l’opération ; mis je n’aborderai que dans la prochaine séance ces détails carieux et assez impor- tants pour décider souvent du succès de l'expérience. E. F. PATHOLOGIE, Recherches expérimentales sur la formation des cicatrices artérielles et veireuses; par M. Amussat. Dans ce nouveau mémoire qui n’est que la continuation de celui que j'ai fait sur les tumeurs sanguines consécutives à la blessure des vaisseaux, au lieu de me bor- ner aux effets des accidents immédiats ou primitifs des blessures artérielles et vei- neuses , je recherche ce qui arrive après un certain temps et je montre que tantôt il se montre des cicatrices artérielles et tantôt des anévrismes Aujourd'hui je ne m'occuperai que des cicatrices artérielles et veineuses.. Mes recherches sur ce sujet me permettent d'établir les conclusions suivantes : 4. La fréquence des anévrismes après la 490 blessure des artères sur l'homme avait fait renoncer à l'espoir d'obtenir des cicatrices artérielles, et il était passé en principe que les plaies des artères ne pouvaient se cica- triser solidement. 2. Mes expériences sur les animaux vi- vants, et quelques faits observés sur l’homme, prouvent la possibilité d'obtenir des cicatrices artérielles durables; elles confirment pleinement les idées de J.-L. Petit et la théorie qu'il a déduite simple- ment de quelques faits observés sur l'homme. 3. Les cicatrices artériclles ne se for- ment jamais par la réunion immédiate des lèvres de la blessure du vaisseau; c'est toujours par l’interposition d’un caillot de fibrine qui se soude aux bords de l’ouver- ture, se durcit, s'organise ef prend tous les caractères des parois de lartère avec lesquels il s'identifie. 4. Les faits de pratique générale, dans les cas de blessure desartères sur l’homme, prouvent qu'on ne fait pas tout ce quil faut pour obteuir des cicatrices artérielles solides. 5. En général, on se presse trop d'opé- rer pour obturer le vaisseau blessé, sans doute parce qu’on est trop effrayé par les blessures artérielles , et dans la prévision d’un anévrisme inévitable. 6. Pour abtenir des cicatrices artérielles solides, durables , il faat soutenir conve- nablement le caillot, affaiblir l’impulsion du cœur ettenir la partie dans l’immo- bilité la plus complète, en ‘un mot faire comme pour les fractures des 05, c'est-à- dire remplir toutes les conditions pour ob- tenir une véritable consolidation. Relativement aux cicatrices veineuses, je puis résumer, dans les propositions sui- vantes, les résultats de mes recherches : 4. Les cicatrices des plaies veineuses se font comme celles des artères, c’est-à-dire par un caillot de fibrine, qui bouche la plaie, et finit par s'organiser et se souder au pourtour de la blessuré, pour former une pièce en empoule. 2. L’empoule veineuse qui existe à la suite d'une blessnre n’est qu'une soudure de cicatrice distendue par la faible impul- sion du sang veineux. 3. Cette ampoule n’est pas une hernie de la membrane interne, comme on le croit généralement, et comme on serait tenté de le croire en observant une veine insufflée. 4. Mes expériences, et quelques faits ob- servés sur | homme, prouvent que les ci- catrices veincuses se font sur l’homme comme sur les animaux. 5. La seule conséquence pratique à tirer de ce fait, c’est la nécessité de bien soute- nir la compression, deux ou trois jours et plus après la blessure d’une veine. Ê THERAPEUTIQUE. Méthode hémospasique du docteur Junod. De tous les organes de l’homme, l'organe de la voix est celui qui, dans de nom- breases conditions sociales, est soumis aux lus continuels efforts, aux plus incessantes fatigues. Orateurs politiques ou sacrés, avocats, professeurs, chanteurs drama- tiques, tous associent ce frêle et précieux instrument à leurs rudes travaux et aux élans les plus énergiques et les plus pas- sionnés de leur âme. Sous tant d'efforts, et par l'effet de cette vive ou fréquente 491 surexcitation, l'organe de la voix s’affecte d’une congestion sanguine, alors se mani- feste cette chaleur actrée de la gorge, suivie bientôt d’un enrouement funeste, qui, sans des soins prévoyants et sans le repos de l’organe, divient l'infaillible pré- curseur d’altérations profondes. Mais ces soins, mais ce repos, trop souvent les exi- gences de la vie publique, les devoirs de la profession, les désirs d’un publieimpatient, ÿ opposent un insurmontable obstacle. Il faut parler, il faut déclamer, il faut chan- ter avec un organe fatigué et malade, au risque de compromettre le succès et l’hon- neur présents, au risque surtout de com- promettre, par l'aggravation du mal, le succès et l’honneur à venir. Que faire ce- pendant pour oonjurer ce double danger? À quel remède avoir recours? Aux émol- lients? Mais leur action est lente et a be- soin d’être sontenue du repos... A Fappli- cation de sangsues à la gorge ? Mais, outre les nombreux désagréments qui en résultent et les inconvénients qu'eu redontent les femmes, n'est-ce pas courir le risque de joindre l’affaiblissement à la fatisue? _Nagutre se trouvait dans cette per- plexité si fréquente dans la vie des artistes une de nos cantatrices les plus distingnées. C'était un jour de première représentation. Notre jeune artiste avait étudié avec ar- deur et amour le rôle confié à son talent; le moment de l'épreuve était arrivé, mais, hélas! la voix de la jeune première semblait vouloir trahir ses efforts. La fatigue avait produit un enrouement, léger d’abord, mais qui, s’augmentant rapidement, me- naÇait de devenir funeste au succès de la soirée. Il était cinq heures. déjà le publie se pressait aux portes du théâtre; le direc- reur averti accourait alarmé : mais que faire? le mal était réel et grave. Ce jour-là même, le: hasard avait fait tomber entre les mains de notre canta- trice le Mémoire lu à l’Académie de méde- cine par le docteur Junod, sur les effets de son appareil hémospasique. Une pensée d’espérance vint traverser l'esprit de l’ar- tiste. Elle accourt chez le docteur : bientôt sous l’action de l’appareil, le sang se dé- place et se porte aux extrémités; la cha- leur et l’irritation du larynx se dissipent; l'artiste prélude, un rayon de joie illumine son regard, elle a retrouvé sa voix dans toute sa pureté et dans toute sa force. Une heure après, madame Rossi Caccia (elle a permis de la nommer) soulevait les transports du public par des accents qui n'avaient jamais eu plus de fraicheur ni d'éclat, Ce que le hasard a fait pour instruire madame Rossi Caccia des heureux résul- tats de la méthode hémospasique, pourquoi une utile publicité ne le ferait-elle pas pour ceux qui se trouvent dans une position analogue? Leur faire connaître un moyen de guérison rationnel, facile, sans danger possible, dont les résultats sont immédiats et instantanés, et qui n’occasionne aucun des ennuis ni des inconvénients qu’en- traîne l’application des sangsues dont il faut redouter l'abus, n’est-ce pas à la fois servir l’art et bien mériter les artistes? Et si nous disons que la méthode hémos- pasique a obtenu la haute approbation des corps savants, et a valu à son auteur un prix Montyon, il ne nous restera qu’à ajouter que le docteur Junod pratique son art non en spéculateur, mais en médecin qui respecte sa profession. Nous nous contenterons de citer un fait 492" qui se trouva dans l'intéressant Mémoire mentionné plus haut : M. Asnac, artiste dramatique, attaché au théâtre du Havre; est venu à Paris dans un état de cécité complète qui avait résisté à tous les moyens. Il n’a dù sa guérison qu'à l'emploi de lan méthode hémospasique, due aux recher-« ches du docteur Junod, laquelle, sans affai- lir les organes, ne fait pas attendre long-\ temps ses résultats. BOTANIQUE. Sur le Silphion des Grecs, le Silphium ow le Laserpitium des Latins. (Premier article.) Les anciens distinguaient plusieurs sortes de Silphion, où Silphium : le Silph'um de Perse, celui de Médie, celui d Arménie et, enfin , celui que produisait la terre de Cy- rène ou la Cyrénaïque. Nous ne nous oc- cuperons que du dernier , qui était le plus célèbre, et auquel se rapporte presque tout ce que les anciens nous ont transmis sur le Silphium. On sait que tel était le prix qu’on y attachait à Rome, qu’on l'y désigaait sous le nom de trésor de l'Afrique. Selon les auteurs les plus renommés de la Grèce, le Silphion ou Silphiurm, aurait apparu tout à coup dans la Cyrénaïque, à la suite d’une-pluie noire et épaisse comme de la poix, tombée, dans ce pays, sept ans avant la fondation de Cyrène, qui fut bâtie lan 143 de Rome.D'après les mêmes auto- rités, rapportées par Pline, la vertu pro- ductrice de la pluie nese serait étendue que sur un espace de quatre mille stades (1). Posidonius, dans Straban. donne pourtant une plus grande étendue à la contrée qui produisait le S'ilphium : selon lui, sa ion- gueur,de l'Est à l’ouest.était de 2.000 stades, sur une largeur de 300 et plus. Il ajoute qu’il ne parle que’ des contrées connues de la Cyrénaïque, et qu'il est à présumer que! tout le pays compris sous le même paral- lèle, produisait le S'/phium. 11 était devenu très rare du temps de Néron, à ce point, qu'au rapport de Pline, or lui porta, en présent, le seul pied qu’on en découvrit sous son règne (2). Son suc se vendait au poids de l'argent (Pline). À Rome, on en déposait au trésor public , où 1l représen- tait une valeur numérique (Pline). Sous le consulat de Gaïus Valérius et de Marcus Hérennius, on en vendittrente livres qu’on venait de recevoir de Cyrène (Pline). Au commencement de la guerre civile, César, alors dictateur, en relira, du trésor publie, cent onze livres qui s'y trouvaient avec d'autres valeurs, tant en or qu'en argent (Pline). Le cas qu'en faisaient les anciens Cyrénéens nous est encore attesté par la re- présentation, sur leurs médailles , de la plante qui le fournissait. Ces médailles por- W tent, sur leur revers, la tête de Jupiter Am- | mon, dont l'oracle , comme ou sait, Ctait MW voisin de Cyrène. D’autres médailles de Ia W Cyrénaïque représentent le palmier (phæ- | | : nix dactylifera ), comme si l’antique popu- lation eût voulu transmettre à la postérité le souvenir de ce qu’elle possédait de plus précieux, à savoir : dans le palmier, comme aliment agréable, et dans le Sphium , 1) De Laserpitis et Lacere. ue à (2) Solin assigne deux causes à la disparition du Silphium : Les ravages de la guerre faite contre les indigènes , et sa destruction par les habitants eux- mêmes, à cause de la taxe élevée dont il était impo- sé. Ainsi s'exprime Solin : Quæ germina iRitio bar- baricæ impressionis vaslalis agrès, posiea ob into - lerandam vectigalis nimi etatem, fermé penttus PSE, \ acco/æ eruerunt. nl \ pomme médicament. Toutefois, et nous evons le faire remarquer, les médailles au Vphium sont infiniment plus multipliées 1e celles au palmier, comme pour expri- ner cette pensée, que ce qui rétablit les res- wrts dérangés de la vie est plus précieux bacore que les choses les plus agréables qui “rvent à son alimentation. Un de nos anciens consuls à Tripoli, | emaire, crut reconnaitre, dans une plante 25 montagnes de Derne, le Silphium de 2 l’antique Cyrène; il en parle, en ces lirmes, dans la relation d’un voyage qu’il | l'isait en 1706 : « Toutes les montagnes * de Dérne sont garnies de plantes de Sil- | fione ou Serpissionne, que les Arabes ap- pellent aujourd’hui Tvfie ou Zérra. Cette plante, qui est marquée au revers des médailles dé Jupiter Ammon, se trouve à Cyrène èt à Libida, ci-devant le petit | Magna (voyage du sieur Paul Lucas, fait par ordre duroi,t. 11. p.112. Paris, 1712» ‘ais, je me hâte d’en faire la remarque, ce lué dit Lemaire des carac!ères de la plante ibpélée , par les Arabes, Cefie ou Zerra, re saurait s'appliquer à celle qui se trouve gurée sur le revers des médailles de Ju- liter Ammon.. = | La représentation de cette plante, sur »s médailles de la Cyrénaïque, permet d’ connaître une plante de la famille des rmbellifères (3). D'un autre côté, M. Vi- ani, botaniste italien, a reconnu dans une imbellifère des états de Tripoli, dont Ja Cy- ractéres signalés , dans le Sï/phium, par ?s autres anciens. Cette ombellifère lui at rapp riée, en 1817, par M. Della Cella, [ui vénait de parcourir l’ancienne Cyré- laïqüe, comme médecin attaché au service es troupes du Bey. C'est un Thapsia, que \!. Viviani a spécifié sous le nom TAapsia \tiphium, dans sa Floro libyque. Ce Thap-- & est done, pour M. Viviani, le Si/phion es Grecs, le Silphium ou le Leserprtium es Latins. Nous partageons cette opinion, |: notre but en revenant sur le même sujet, st de la confirmer encore par l'usage que ant, d’une plante de leur pays, les habi- jants de lAlgérie. Vraisemblablement les ripolitains ne laissent pas sans emploi le hapsia dont nous devons la connaissance M. Della Cella. Aussi est-il à regretter u’en le recueillant, le voyageur ne se soit lir dans le pays. | Pline, parlant du Si/phium , dit : « On en mange la tige après la chute des feuil- les, mais cuite, bouillie ou rôtie. » | Il'existe, en Algérie, une plante dont la acine se manve bouillie; on en use sur- out en décoction ; peut-être use-t-on aussi e sa tige. « Pendant les quarante premiers jours, it Pline, le Silphium purgeait le corps de Jutes ses humeurs vicieuses. » k Les indigènes de PAlgétie sont dans l’u- age de s’assujétir, pendant leurs maladies, Certains régimes, à certaines médica- ons, dont la durée est de quarante jours, ps de temps auquel se rattachent des idées cligieuses. Cette durée de quarante jours D D A, | endant Tequel ils ne mangent qu'après le >ucher du Soleil. Lis usent donc de la ra- ne dont nous parlons comme de tout au- *e remède ou æédication pendant quarante (3) Toutes les médailles de la Cyrénaïque que j'ai 1es dernièrement à la Bibliothèque-Royale , repré- tent’ là fleur tout à fait dégagée de son involucre sans aucune trace de celle-ci, à , \én0ïque faisait partie, les principaux ca- as entjuis des usages anxquels il peut ser st en'effet celle de leur Ramadan, temps. 49% jours. De plus, cette racine, qui est purga- tive, passe, parmi les Arabes, pour avoir la propriété de nettoyer le corps de toutes ses impuretés. « Le bétail, dit Pline, aimait fort cette plante qui le purgeait d’abord et l’engrais- sait ensuite, » La racine que nous avons en vue est con- nue sous le nom de Bou-néfa; elle passe aussi, parmi les Arabes. pour avoir la pro- priété de purger d’abord et d'engraisser ensuite (4). Au dire des Arabes, elle join drait à la propriété d’engraisser celle de blanchir la peau en renouvelant l’épider- me (5), et c’est à ce titre qu'elle est si re- cherchée des Muüsüinianes qui, avant tou- tes choses, comme où sait, tiennent à être bien grasses et bien blanches. Une autre propriété qui ne serait pas moins précieuse, est encore attribuée an Bou-neéfa, c’est celle de remédier à la stérilité. De là Fem- ploi qu’en font beaucoup de Musulmañes dans le but d’avoir des enfants. Elles en font alors un usage continu, sous forme de décoction. Cette décoction, elles ne la boi- vent pas, mais elles s’en servent seutewent pour faire cuire tous leurs aliments, dont la plupart consistent, comme on sait, dans desp réparations farineuses. Alger, dans ces derniers temps, s’est trouvée plusieursfois en disette de Bou-néfa à raison des hostilités qui ne permettaient pas de l'aller chercher dans les localités où on le rencontre. Cette disette était vivement sentie par les fernmes, qui ne cessaient de faire demander aux marchands ia précieuse racine. Les indigènes attachent réellement un grand prix au Bou-néfa, etson nom seul le témoigne suffisimment. En effet, Bou- néfa veut dire père de l’utile , de l'util'té. comme qui dirait ce qui est utile pardessus tout, l'utilité même. N'est-ce pas exprimer, en d’autres termes, la-même pensée que les Romains d'autrefois , qui appelaient le La ser, ainsi que nous l’avons déjà dit, le té- sor de l Afrique? J'ajoute sur la racine dont nous parlons, : qu’à part sa couleur, qui est brunâtre (6), on peut lui appliquer tout ce que dit Pline desqualitésphysiques de celles du Silphium. Ainsi elle est forte et nombreuse comme celle du Siphium ( multa brassaque) ; elle peut acquérir, commecelle du Silphium, la longueur d'unecoudée {fuisse Majorem cu- Ditali); ellerend, par incision, comme celle du Silphium, un suc laiteux (inciso profue- re, SOlilum succum). Ce suc est une gomme résine , qui jaunit à l'air, en s'épaississant. Je ne sache pas que les indigènes du nord de l'Afrique, du moins ceux de VAlgérie , soient dans l'usage d'en faire l'extraction. D' Guyon. S —J pee — SCIENCES APPLIQUÉES. ARTS MÉCANIQUES. Nouvelle locomotive; par M. Stephenson. Les recherches de l’auteur se sont diri- gées vers les moyens de diminuer la con- (4) Shaw parle en cestermes du Bou-ncfa, qu'il écrit Bonéfa : « Les Algériens l'appellent Boréfa , » et les femmes ont coutume d'en manger pour aug- » menter leur embonpoint.» (T.z1r, p. 121.) (>) Le renouvellement de l’épiderme est une con- séquence de la dilatation et de l'épanouissement du derme, par suite de l'accumulation de la graisse dans les cellules du tissu adipeux. (6) La racine du Si/phium était noire (Radice cor- tex niger), au rapport de Pline, 495 sommation du combustible dans les ma- chines locomotives, et de simplifier leur mécanisme. Il atteint le premier but en augmentant la surface de chauffe, c’est-à-dire en allon- geant les tuyaux conducteurs dela chaleur, Sans augmenter la distance entre le train de devant et celui de derrière. Dès lors, l’espace occupé par la machine est le même que dans celles ordinaires, et il n’est besoin d'aucune modification dans les plateaux tournants, M Stephenson a placé les essieux direc- tement souslachawditre, celui de l’arrière- train, prés: de la partie antérieure de Ja boîte à feu. De cette manière, l’une des roues motrices se trouve placée au milieu, ou à des distauces égales des deux autres essieux. Les modifications apportées dans la con- struction de là chaudière ct des tubes, procurent une surface de chauffe de 250 mètres de longueur, tandis que dans lés locomotives ‘ordinaires elle excède rare- ment 140 mètres ; &ussi la presque totalité de la chaleur est'absorbée au proût de la chaudière, d'où résultent une économie notable dans la consommation du combu- stible, et un tirage moins actif; une très petite quantité de cendres rouges est pro- jetée par la cheminée. Cet effet est surtout remarquable dans les locomotives qui cir- culent actuellemeut sur le chemin de fer d’York : pendant un trajet de 90 milles (30 lieues), aucune parcelle de cendre ne fut lancée par la cheminée, et l'accumula- tion de la fumée fût peu considérable: La vitesse a été de 284 30 milles (9210 lieues) à l'heure; avec-ume charge de 8 Wagons ;. on a consemmé 9 kilogrammes decharbon. par heure. M. Siephenson a remplacé les tubes en cuivre par des tubes en fer forgé, ce qui lui a permis d'en augmeuter le nombre sans accroissement de dépense ; il y en a 150. I à aussi disposé les tiroirs sur les côtés du cylindre, au lieu de les placer au- dessus, et il a simplifié le mécanisme de la pompe alimentaire. Le dian:être du cylindre à vapeur est de 0®,37, la longueur du coup de piston, de . 0,52. Le dianètre des roues motrices est de 1,70, et celui des autres roues de 1 mètre. Le poids total de la locomotive est de 15 tonneaux (15,000 kilog). (Civil Engineer's Journal). En France, M. Pauwels vient aussi, dans les nouvelles locomotives qu'il s’est chargé de constuire pour le Souvernement, d’a- dopter la disposition des tiroirs de distribu= tion placés sur les côtés des cylindres, et mus directement par les tringles des ex- centriques, ce qui simplifie évidemment le mécanisme ; ces tiroirs sont alors verticaux. et parallèles, au lien d’être couchés hori- zontalement comme précédemment. I} a également augmenté la surface de chauffe de Ja chaudière, d’une manière notable, mais NOUS croyons que pour rendre pro- fitable Papplication de Ja détente, telle qu’elle est employée aujourd’hui, les dia- mètres des cylindres à Vapeur, qui n'ont que 33 centimètres, devraient être sensi- blement plus grands, et être portés à 37 ou 38 centimètres, comme on l'a fait dans plu- sieurs locomotives du chemin de fer de Versailles (rive droite), ARMENGAUD AINE. ge | 496 ÉCONOMIE DOMESTIQUE. Conservation des substances alimenteures, (Deuxième article.) En préservant les matières organiques du contact de l'air, on les conserve parfai- tement. Il ya plusieurs manières d’atiein- dre ce but : l'une consiste à placer les ma- tières dans un milieu dépourvu d’oxigère, dans un gaz, par exemple , tel que l'azote, l'hydrogène, etc.; mais on conçoit que ce moyen ne peut recevoir d'application en grand. Un autre procédé éousiste à sou- meltre les substances à l’action du bain- marie, en vase clos ; c'est le procédé d'Ap- pert. ë L'essentiel, pour la réussite de ce proce- dé, est de boucher hermétiquement les bouteilles on les vases dans lesquels on ren-, ferme les objets à conserver. Si ce sont des liquides, on se sert de bouteilles ordinaires ; mais si ce sont des légumes 6u des fruits , on emploie des bouteilles 4 Färge ouverture. En tout cas, on remplit éès bouteilles des matières alimentaires, on'les ferme exacte- ment avec des bouchons de liége fin, on les entoure d’un cordon de foin, puis on les met dans une bassine à fona plat, sur le- quel on place un peu de paille; on y verse de l'eau de manière à ce que les bouteilles y soient enfoncées jusqu’à la bague, et on porte à l'ébullition pendant plus ou moins de temps, suivant la nature des substances, mais rarement au-delà d'une demi-heure. On laisse ensuite refroidir, on retire les bouteilles et on les goudronne. Ainsi traitées, és matières organiques -se conservent intaëtes pendant un temps dont on peu fixer la durée, pourvu que les bouchons ferment parfaitemert; car si l'air pénètre dans les bouteilles et s’y renouvelle, la putréfaction se détermine bientôt. Ce procédé, dansles mains d'Appert, son inventeurest devenu la sourcedenombreuses applicitions pour l’économie domestique. Les ménagères l’ontadojté pour laconserva- tion des légumes frais, tels que petits-pois , | fèves de marais, haricots verts,itomates etc.; pour celle des fruits, abricots, pêches, pru- pes, fraises, groseilles, etc. Pour l’usage de la marine, on prépare très en grand , sur- tout à Nantes, à Marscilles , au Maus et à Bordeaux, des conserves végétales et ani- males, en remplaçant les bouteil'es par des caisses en fer blanc. Les confseurs ct les pharmaciens gardent aus-i, par ce moyen, les sucs végétaux de coings, de groseilles , : de framboises, etc, Les Anglais font un usage immense des ‘conserves d’Appert ; ils en approvisionnent leurs escadres et jusqu’à leurs hôpitaux du Bengale. MM. Freyciuet et Kotzebue qui, dans leurs voyages autour êu monde, firent un usage continuel des conserves d'Appert, ont accordé un juste tribut d’éloges à leur inventeur. Fa Le soufrage ou mutisme est une opéra- tion qui se pratique très en grand pour la conservation des liquides sucrés ou vieux, tels que le vin, le moût de raisin , les sucs de pommes, de poires, de coings. Elle a pour but, tout en désoxygénant la matière fermentescible de ces liquides, de les priver du contact de l'air qui oxygènerait la partie du ferment qui ne peut agir qu'en passant à l'état de ferment oxygéné. On mûte snit en agitant le suc dans des boutcilles ou tonneaux où l’on a brülé au- paravant des mèches soufrées, soit en y versant du sulfite de chaux, 8 décigram- 497 mes envicon par litre de liquide, — Dans quelques lieux , on fait dissoudre de l'acide sulfureux dans une certaine quantité de vin, et cette liqueur, appelée muet, est mise en réserve pour muter les autres vins. Cette : méthode est la plus efficace. MT. Braconnuot a constalé récemment qu'en exposant au contact du gaz acide sulfureux les légumes susceptibles de cuire promptemeit, tels que l’oscille, la laitue, les asperges, etc., on peut les conserver pendant tout l'hiver dans-un parfait état de fraicheur, Quand on veut s'en serviril ne s’agit que de les laisser treniper dans l’eau pendant quelques heures. Ce procédé très simple , puisqu'il suffit: de brûler une ou deux mèches sonfrées dans le tonneau où l’on a placé les légumes, permet de conser- ver des masses considérables de produits alhuentaires pour les besoins des hôpitaux, de la marine et autres grands établisse- ments. La soustraction du contact de l'air peut encore avoir lieu si l’on entoure les sub- stances de matières solides ou liquides qui empêchent l'accès de ce fluide. C'est ce qu'on pratique presque généralement dans plusieurs départements de louest et du midi de la France, en placant certaines viandes dans des vases remplis d'huile, de graisse, de beurre ou de suif. Les habitants du Périgord , du Poitou, de la Saintonge, conservent ainsi, pendant très longtemps, des cuisses et des ailes de diverses volailles au milieu de la graisse de ces mêmes ani- maux. Les pharmaciens garantissent les sucs végétaux de toute altération en les re- couvrant d’une légère couche d’huile frai- che et peu susceptible de rancidité. En 1826, les fouilles faites à Pompéia firent découvrir quelques bouteilles pleines d’o- lives qui avaient été mises dans de huile, et quiétaienten Lrès bon état, quoique l'huile devenue rance se lrouvätconverlicenacide : gras. Les œufs ne peuvent être gardés long- temps au contact de l'air sans se dessécher, se vider en partie et:sé putréfier. Soustraits à l'influence de l'air, on peut au contraire les conserver très longtemps frais. Dans les campagnes, on les enterre dans des cendres, du sable fin où du charbon pulvérisé , en ayant soin qu’ils ne se touchent pas. Cadet de Vaux à proposé de les plonger pendant 20 secondes dans l’eau bouillante, afin d'y former-une: pellicule d'albumine concrète, qui s'oppose à l'introduction de ! l'air, puis de dés essuyer et de les placer : dans un vase qu'on remplit de cendres ta- wmisées. Ce procédé, suivi dans les monta- gnes d'Écosse, commence à être employé en grand pour l'approvisionnement de ! Paris. Mais le meilleur moyen , toutefois, est celui qui consiste à les tenir plongés dans de l’eau où l’on a délayé 1710 de chaux éteinte. On a soin que les œufs soient re- ! couverts d’une couche de ce liquide. M. Chevet, célèbre marchand de comes- tibles, À Paris, conserve des raisins, des pa- tates, des noix , des amandes , des chatai- gnes, ete, pendant fort longtemps dans un état satisfaisant de fraicheur, en les ran - geant par lits entre lesquels il sème un lit de chaux éteinte et pulvérisée, d'une épais- seur plus où moins grande, selon l'espèce de végétal, Le vase non bouché dans lequel on à disposé ainsi les produits est renversé sur un lit de chaux, de 3 à 6 centim. d’é- paisseur, dans lequel son orifice se trouve enterré. Dans beaucoup de pays on conserve lef. racines de toute espèce , et notamment les pommes de terre, les carottes, les betteras ves, dans des fosses profondes ; crenséek dans un sol sec et abrité de tous côtés. Les racines y cout déposées aussi sèches qué possible, et placées en lignes qu’on séparé les unes des autres par un peu de paille. DM} cette manière elles échappent à l’action dé l'air et de l'humidité, et restent parfaite ment saines jusqu'à l’êté suivant. | C'est également dans des fosses que IesM|l anciens conservaient les graines céréales «Nousiconsacrerons un article spécial- à la conservation des grains.) L L’alcoo! garantit parfaitement les mas tières organiques de toute altération. Il agit comme uue substance tres avide d’eau, én s’emparant de celle qui est propre à l'objet qu'on y tient plongé. Il agit aussi en coa* gulant les principes les plus altérables ; ét" les mettant ainsi dans l’impossibilité-de se décomposer. >3 518 Un grand nombre de substances vésiétales sont conservées par ce moyeu, tels sont entre autres les fruits à l'eau de vie, qu'on sert sur nos tables. Le sucre est, comme l'alcool , un agent précieux de conservation, surtout lorsqu'il est employé en assez grande quantité; ile agit par son'aflinité pour l’eau. Le iniel peut remplacer le sucre. Chez les Romains , le poisson des contrées loin- taines était apporté dans des vases pleins de miel. Les Dadas, habitants de Cevlang coupent la viande crue par morceaux; la couvent de miel, la placent dans le troù d’uu gros arbre, à quelque distance du sol, et bouchent le trou avec unébrasche en- duite de terre. Un ar après } lcette viande est de fort bon goût, confite et parfumée. La plupart des aromates ou‘parfums,, tels que le camphre, les huiles volatiles, les. baumes, les résines, peuvent être cônsidé- rés comme d’assez bons préservatifs de ja puirélaction. Il y a fort longtemps déjà qu’on leur a reconnu des propriétés anti- septiques, car les premiers embaumements eurent lieu avec des baumes. On sait que les viandes farcies de poivre se gardent beaucoup plus longtemps que ls autres: Le pain d'épices et générale- lement toutes Les pâtisseries épicées sont beaucoup moins sujets à se moisir que le pain ordinaire. L'efficacité des aromates et parfumssem- ble être due à leur odeur forte qui éloigne les insectes et les empèche ainsi de depo- ser aucune de ces matières exerémenti- tielles qui agissent toujours conme un fer-« ment puissant, cause première de toute décomposition spontanée. J. G. HORTICULTURE. Extrait d'une notice de M. His adressée à l'A=" cadémie des sciences et à la Suciété royale d'horticulture, sur quelques nouvelles consi déralions louchant les Pivoines en arbre. M. His n'est pas horticulteur de profes= sion ; maisil a toujours été amateur'de €ul- ture et de belles plantes, De plus, lxphÿste- logie des plantes l'a aussi Loujours otcu pe L'idée que toutes les fleurs ont dù naître} régulières avait pris racine ebèr#lui avant que nous connussions les HéEtmorphoses… de Gæthe, avant que l'illastèeBéCandollen eût érigé cette idée en prinétpé, en établis sant que toutes les fleurs irrépuliérés ele sont que par métamorphose, var Sôt@üte et par avortement. Dès 1505, ‘M His était | _—— plein de cette idée, qu'il cherchait à mpuyer par des preuves dans ses herbo- nations dans la forêt de Fontainebleau. rêt si pittoresque, si pleine de souvenirs. favorable aux études philosophiques et x inspirations poétiques. Là il truva ce il cherchait dans une famille de plantes la régularité, la symétrie dans la fleur mvaient jamais été observées par aucun ‘taniste. Le genre ophris lai offrit plu- 1 Fe dans ses recherches; tantôticié- pere trois, tantôt c'étaient quatreiéta- nes qui avaient pris, ou mieux 1epris ir place envahie depuis longtemps par Dnitrut lanières : mais-ce n'était pas core une fleur, régulière. Enfin Forplhis tiectifern, orphis. mouche, lui montra ls fleurs régulières à six étamines dis- | ctes,iqui avaient repris la place du labelle dés lanières intérieures. Cette découverte l'té l’objet d’un mémoire avec figure,que | .His-a adressé à l'Académie des sciences 11807. Mais, alors, les botanistes de l'Aca- hinie n'avaient encore aucune notion sur métamorphoses, les soudures et les avor- ments ; ils dirent M. His n'avait vu qu’une pnstruostté,, expression employée: alors Lux désigner! ce-qui retournait à fa-régu- “ité aussi bien! que pour cc qui s’eméloi- hat ;et le mémoire de M. His aurait passé aperçu et serait resté enfou dans:les ar- Hiwies de l'Académie, si M. De Decandolls | deût exhumé pour s’en servir comme la point d'appui, en expliquant les mé- imoxpheses des plantes dans sa Th‘orie rnentare.de botanique, publiée en 1813. | » litidan-réetouvrage, page 98 : « L’exem- Dphérave.et cufieux de certaines orchidées, quiruelquefois ont leurs pétales changés emsétamines, tend à faire penser, avec NN. His, que les pétales même ordinaires des plantes ne sont que des étamines qui lavortent plus constamment que les au- tres, » | La structure du fruit de l'oranzer a été et t encore un objet d'étude pour M: His: It persuadé que les botanistes l’ont mal imprise, mal décrite; mais-il m'acpas en- 1 re publié sa manière de la considérer, Les pivoines en arbre ont aussi occupé dre place dans les investigations auxquelles lsst livré M. His, et elles forment le sujet Le mémoire dont il vient de faire hoim- age à la Société royale d’horticulture, | oujours logique et précis, M. His. dans ce émoire, rappelle que ces pivoines ne sont des arbres ni des herbes, où plutôt velles participent des deux. En effet, si ae pivoine dite en arbre pousse 50 centi- ètres au printemps, 10 centimètres seu- ment passeront à l’état ligneux, et le reste bira toutes les conditions de la plante ‘rbacte, et se desséchera pour ne laisser entôt aucune trace de sa:prenüère éxis- nce. Il ya dans la végétation decés plan- S, dit M. His, un double phénomène dou- “'ement imparfait : elles ont trop de force pur rester de simples herbes; elles n’en it pas assez pour devenir tont à fait des bes. Luxe et misère : excès de vigueur symptôme d'impuissance. Uneïsecande particularité qui distingue S pivoinesdités en arbre, c’est une sorte :chemise:qui enveloppe leurs ovaires, et £un-savantiacadémicien a nommée Phy- sieme, en supposant que cet organe était mé d'étarniaes déguisées ou métamor- osées. M. His prouve aisément que le yantacadémicien s'est trompé, et qu'il n°y ursexemples d'une symétrie incomplete, | in retour vers la régularité, qui l'eucon- - profit. ; 500 a aucun rapport entre cet organe et les étamines. Je vais finir par dire un mot d’un fait curicux qui intéresse l'horticulture, et que M. His explique. On sait que les graïnes de pivoines en arbre sont fort lentes à germer ; qu’une de ces graines, mise en terre, par exemple, en octobre 1842, ne lèvera qu'au printemps de 184: et la cause de cette lenteur était en- core inconnue aux horticulteurs. M. His lenr explique ce fait, en disant d’abord qu’ane graine est d'autant plus lente à ger- merqu’elle contient une plus grande quan- tité de carbonne , et que celle des pivoines en arbre en contenant plus que toute au- tre, il lui- faut aussi-plus de temps pour brûler ce carbone et dégager l'acide car- bonique, sans lequel la végétation ne peut commencer. — Un autre fait qu’il importe beaucoup aux horuculteurs de connaître, c’est que, quand une graine de pivoine en arbre germe, ses feuilles séminales forment, à leur base, une sorte de godet qui retient l’eau des pluies ou des arrosemeuts, ce qui souvent fait périr la plante sans qu'on en voie la cause. Je n’ai pu, dans cet extrait, qu'indiquer les principaux points dela notice de M. His, qui est écrite avec l'élégance et la pureté qui distinguent tont ce qui sort de sa plume, et qu’on Hit toujours avec plaisir et PoiTEAU. MAGNANERIE. De toutes les branches de l’art agricole, aucune ne s’est developpe, depuis quelques années, avec plusde rapidité que l’industrie séricicole; sa croissance, toujoursconstante, a été dirigée avécune régularité remar- quable par la Société séricicole de Paris, qui poursuit ardemmeut, jusque dans les moindres détails, le:perfectiognement de son industrie spéciale. L'année 1812 ne s'est point écoulée sans lai ser quelques tra- ces de progrès Ct d'amélioration dans la pratique : trois inventions principalesifire- ront certamement; l'attention dés édircaz | teurs de vers à soie. Nous voulons parler de-la coconière de M.::Davril, de Paris, de la -bassine à cuire et dépémmer, de M. de Buros, de Bagnols (Gard), et du tour de M. Locatelli. M. Davril a imaginé d'établir à la partie inférieure de chacune des claies sur les- quelles vivent les vers asie; une sérietré- -guhères de cellules triangulaires ponriser- vir de logement aux vers lorsqu'ils veulent filer leurs cocons. A l'époque de la montée, on place sur les claies de petites échelles qui établissent une communication facile d’un étage à l’autre, sans gêner la circula- tion de l'air, autant que les boisements or- dinaires. L'épreuve de ces claies-coconières a été faite dans la magnanerie de M. Ber- nier, à Saint-Maur, et les juges compétents lui ont accordé leur approbation. On a re- connu que la montée s'était opérée parfai- tement : les cocons étaient bien placés, et it y en avait très peu de doubles. Le décoco- nage, sartout, a paru beaucoup plus facile qu'avec tous les autres systèmes. Enfin, l'appareil de M. Davril est peu coûteux, et la pose n’en présente aucune difficulté. Nos lecteurs savent, qu'avant de filer des cocons, il faut les plonger dans de l’eau chaude, afin de dissoudre l'enduit gom- meux qui tient le fil de chaque cocon collé contre lui-même, dane ses di férents replis; c’est ce que l'on appelle le dégommage, opération préliminaire indispensable, sans 501 laquelle le fil ne pourrait être déroulé et réuni en écheveau sur le tour; une ce»- taine adresse est nécessaire pour l’exteuter convenablement; quelques ouvrières n’y réussissent même jamais bien : en tous cas il faut beaucoup. de temps pour parvenir, même avecde l’habileté, à rendre complète et égale l’irmbibition des cocons qui nagent sur l'eau comme des morceaux de liége. La bassine proposée par M. de Buros rend cette opération tout à la fois facile et prompte ; tous les cocons d'une battue sont immergés d’un seul coup, parfaitement dégonimés en une demi-minute,.et tellement assouplis que le frison se dégage au premier coup de balai, Son usage peut donc rendre un véri- table service dans les filatures. Mais l'invention capitale de cette année sera assurément le tour de #f. Locatelli, qui doit ouvrir une ère nouvelle à l’industrie des soies, si la pratique vient confirmer les avantages qu'on lui attribue. Avec le tour dont M. Locatelli est l’auteur, la première personne qui.se présente, pour peu qu’elle ait d'intelligence ;;;peut filer à l'instant même, L'opération de jeter le brin, qui de- mande une si longue habitude et tant d’a- dresse avec les tours ordinaires, devient de la plus grande facilité au moyen d'un go- beletaus“i simple qu'ingénieux, dans lequel on Jette le cocon; la maniére de croiser et le mouvement, imprimé avec le pied, pour lui donner toute la vitesse desirable. Nous sommes trop ignorants en filature pour émettre uue opinion quelconque sur un tour ; aussi devons-nous déclarer que nous avons emprunté. à M. de Boullenois, l'ha- bile secrétaire de la Société séricicole, l’ap- préciation qu'ou.yient.de: lire. Les plantations demmüricrs ont continué à s’accroître d’une manière fort remarqua- ble ; et de nouvelles: filatures ont été créées ou sont en voie d'exécution sur plusieurs points de la France, ce qui indique à coup sûr une production active des matières pre- mières, c'est-à-dire des cocons, dars cer- taines localités qui n’en produisaient point il ÿ a plusieurs années. Lorsque la Société séricicole de Paris aura publié le compte- rendu de ses travaux, nous donnerons plus de détails. SCIENCES HISTORIQUES. ACADEMIE DES SCIENCES MORALES ET POLITIQUES. Séance du samedi 11 mars 1S42. M. Giraud coutinue la lecture de son mé- moire sur la condition des débiteurs à Rome. La population de Rome était toute agri- cole ; le peu d'industrie qu'il y avait dans l’ancienne capitale du monde était laissée aux esclaves et à quelques affranchis, qui en se rapprochant de la condition de ci- toyen, conservaient leurs premières habi- tudes. Il résulta de cet état de choses, que le champ ne pouvant donner l'intérêt de l'argent, le prêt devint général, et que les : produits de l’agriculture ayant moins de valeur à mesure qu’ils augmentaient, le taux de l'argent dut s’accroître avec le notmbre des emprunteurs, et aussi avec les . difficultés pour obtenir les paiements. La misère du peuple et l'avidité des richesses étaient deux choses qui avaient marché parallèlement et grandi ensemble. Eiles étaient arrivées à leurs dernières limites, lorsque fut promulguée la loi des Douze- Tables. Le taux de l'intérêt fut alors réglé; il cessa d'être arbitraire, et s’il ne resta pas 902 toujours dans les limites trop restreintes de la loi, on peut cependant, à partir de cette époque, considérer le douze pour cent comme un fait général tacitement ap- prouvé. Plus tard et lorsque les mœurs grecques se furent introduites à Rome, lin- térêt devint mensuel, sous le nom de cen- tesima usura. Quelques écrivains lui ont ajouté celui de legitima, d'où il faudrait conclure que le demi pour cent par mois ou le douze pour cent par an était l'intérêt légal , désigné aussi dans les lois romaines sous le titre de Untiarium, færts. De quelques observatignsprésentées suc- cessivement par MM, Nauülèt, Dureau de Lamalle, Rossy et Rémüsat,: il paraîtrait résulter que la derrière loi #ibutiana avait réduit lintérêt à un viogt-quatrième ou demi p.0,0 parmois sous lenom de semon- siana ; que le calendarium dont on se ser - vait à Rome étant particulièrement ua livre destiné à coucher les paiements des inté- réts ‘indique suffisamment par son nom même, que ce parement Se faisait tous Îles mois à l'époque descalédes, et que ces mots de Tite-Live , en Barlañt des débiteurs tristæ vencre cal/endéæ; en sont aussi une preuve; qu'enfin ces mots : postremo vetita versura employés par Tacite, ne s’appli- quent pas au renouvellement au moyen du- quel le créancier ruinait périodiquement tous les mois son débiteur, mais au prêt lui- même, ou que si ce mot versura avait dans le langage des Romains la sigmfication que Jui donne M. Giraud ,‘cela ne pouvait être que par corruption , pareillement au mot itsura; qui dans l'origine indiquait le prix léval, et qui plis tard” signifia seule- ment iè prixk-criminel,: M. Giraud, répondant'aux diverses ob- servalions, a résine Fa question principale en ces termes. La ceztesina etleuntiarium fænus étaientMoyale des Antiquaires de France a admis au nom ät 504 Quand on approche davantage, ontrouté la figure d'un grand géant en pierre. Les Indieos disent que c’est le garde du sanc- tuaire. Plus loin est une croix de pierre de, trois palmes de haut, dont une des traver- ses est cassée. On trouve ensuite des édifi- ces ruinés, dont les pierres sont sculptées avec beaucoup d'art, et une statue de plus de quatre varas de haut, qui ressemble à . Un évêque dans ses ornements pontificaux, . av ec une mitre très bien travaillée et une Daguë au doigt. Pres de la est une grande ?plaëé ‘entourée de gradins qui ressemble à là désétiption que l’on fait du Colysée de © Ronré.HIv à dans quelques endr oits jusqu'à 80 gradins d'élévation, tous carreléset con- struits en Bulle pierré très bien travaillée, Il y a six statues: trois représentant des. hommes avec des armures en mosaique et avec des rubans autour des jambes. Leurs armes sont: parsemées d’ornements. , Les. autreS statues représentent des femmes av eC. des robes longues et des coiffures à la ro=, soil maine. La statue de l’évêque tient dans ses Mains un paquet qui ressemble à un cof- fret. [l parait que ces statues étaient des. . idoles, car devant chacune d’eiles Il y à une ‘pierre semblable à celles .quir servent pour les sacrifices, avec une rigole pour faire couler le sang. On voit encore les au- . tols- sür lesquels on brülait les parfums. Il y a au‘miilieu de la place an bassin de pierre quis ace qu'il paraït, servait pour bap = ser, et dans lequel ils faisaient en com leurs sacrifices. Après avoir traversé cette place, on a contre un tertre sur lequel on monte 4 un grand nombre de gradins. Loi est de doute, qu'ils célébraient le No ob mitotes. Il paraît qu’il avait té. élevé grand soir, car on y trouve part pierres tés bien travaillées. = A côté, il y a une tour ou terrasse trés élevée, dominant lefleuve qui coule au piéd; un grand pan de mur s'est écroulé et à laissé à à découvert l'entrée de deux caves très longues, très étroites et fort bien con- struites. Ouyvoïitiencore beaucoup de choses qui déménts peñt qu'autrefois ce pays a été ha- Dité parue population civilisée et assez avancée dans les arts. RE - Le Rédacteur-Gérant : es | C.-B. FRAYSSE. 0° x | FAITS DIVERS. 2 Dansla séance du 9 mars courant, la Sociéte 199, SE ‘bre de ses membres résidents M. L. de la Saussoye;: 10 _ plusieurs fois couronné par l’Académie des inserip- . H tions et belles-letires, Fun des directeurs de la Re vue de runismatique, el M. Chabaille, qui a rendu d’éminents services aux sciences bistoriques par di verses publications intéressantes. $ + Le-roi Gharles-Albert de Sardaigne a fait re- mettre àMéde: ebevalier de Grégory, l’auteur de l'Enätation de Jésus et de son véritable auteur, une grande médaille. en or sur le revers de laquelle est lache, au milieu d'uve couroune d'olivier, Pins- enption suivante : M. cavalier Gaspare. de Gregory: presidehte onorario della Corte reale d'Aix, 4 — Au nombre des nouveaux membres “hole M res , noumés par l'Académie des scientes äe St rai Pétersbotue, figure le prince Chartes Bonhphaté fils de Lucien, connu du monde savant par 1 écrits sur l'histoire naturelle. pétition 594 yaroi 9 b's 50 cal MEMOIRE sur la culture du pristioeAle Guisne ai française , depuis son introduclion{ aps gets colorbhi nie en 4757, jusqu'à la PIN ss Par Le seza gr néral Louis Beruard. RATE sbno sbuti PARIS. —IMP, DE LACOUR el MANSTRAR FER SE De9'E us Saint-Hyaciathe-S.-Michel, 33° : INA ËE 10° année. EC DU MON Paris. — Jeudi, 23 Mars 1845. DDC ——— SAVANT. à | TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. — %L'EcHO DU MONDE SAVANT parait le JEUBPI ctle DIMAMCME de chaque semaine et forme deux volumes de plus de :,200 pages chacun ; il est publié sous la direction de M. le vicomte A DE LAVALETTE, rédacteur en chef: On s’ahonne : PARIS, rue des PETITS-AUGUSTFINS, 21, et dans les départements chez les principaux li- braires, et dans les bureaux de la Poste et des Messageries Prix du journal: PAR.S pour un an 25fr., six mois 43 fr. 50 , trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 30 fr., 26 fr., | 8fr. 50: Al'ÉTRANGER 5 fr. en sus pour les .paÿs payantiport double. — Les souscripteurs peuvent recevoir pour CINQ fr. par an ‘et par réèueil l'EGHO DE LA LITTÉ- | RATURE ET DES BEAUX-ARTS et les MORCEAUX CHOISIS du mois (qui coûtent chacun 10 fr. pris séparément) et qui forment avec. PEcho| du anonde savant la revue encyclopédique la plus complète des Deux Mondes. Tout cé qui concerne le journal doit être adressé (franco) àM. C.-B. FRAYSSE, gérant-adninistrateur. SOMMAIRE. — ACADEMIE DES SCIEN- CES. Séauce du 20 mars 1843. —— SCIEN- CES PHYSIQUES. ASTRONOMIE. La comète de 1843, — CHIMIE APPLIQUÉE. Extrait de la quinine et de la chiichonine; Calvert. — Ex- traction /du principe actif du garou; Pleichi. — | HYDRAUHIQUE. Expériences ayant pour but | de concilier les hypothèses sur le mouvement in- térieur des flots dans les courbes ouvertes et dans Les courbes fermées. —SCIENCES NATU- RELLES. TOXICOLOGIE. Cours de M. Orfila. — Note sur J’artiele du docteur Pouchet, sur 1 fécondation ; Constancio. — SCIENCES APPLI- QUÉES. AGRICULTURE. ANIMAUX DOULSTI- QUE. Méthode orthopédique pour le redresse- ment des!cornes des taureaux et génisses; Lassa= rade; — HORTICULTURE. Système de planta- tion, de,pivs et de sapins. — MAGNANERIE» De: | la muscardine ; Signor Amato Daboin. —SCIEN- | CES HISTORIQUES. Recherches historiques sur là perspective; Thénot. — GÉOGRAPHIE. Ruices' de Carthage; Félix Flachëénaker.—FAITS DEVERS: — BIBLIOGRAPHIE. — OBSER- WATIONS' MÉTEOROLOGIQUE du mois de fé- vrieri: € + ACADÉMIE DES SCIENCES. - 1 Séance du lundi 20 mars 48432. La séance d'aujourd'hui ne renferme qu’une seule communication, mais eile est importante, car elle se rapporte à la co- mète qui-depuis quelques jours occupe .le monde savant. M. Arago a exposé à l'Aca- démie, avec cette lucidité quine lui fait jamais défaut, le résultat des principales observations faites sur cet astres La comète a été apercue à Paris le 17 et dès le 1 # un officier du régiment en gar- nison à Aussoune la dislisgua. On $éton- nera peut-être que les astronomes de POb-. l'apercevoir,.. servatciré ont tant tardé à mais cela s'explique facilement. Si l’on con- sulte le tableau météorologique du mois, on reconnaît que jusqu'au 15 le ciel a été “couvert. Le 16 le ciel était beau, mais le coucher du soleil correspondait presque au leyér de là lune et c'était là un obstacle qui s'opposait à ce que l’on aperçut la co- mête. pu 21 M. Arago.a observé que, dans,cette co-. mète le centre était plus lumineux queles. bords. Jusqu’alors on avait vu les bords. plus lumineux que le centre, ce qui ten. dait à faire croire que ces astres étaient un cône lumineux vide à l'intérieur. Dans la comèfe acfuelle, au contraire, le cône serait Dre à La queue de celle comète est assez lon- gue. Le 17, cette queue à été vue de 39° à 40°; le 18, de 43°, etle 19, de 41,5. Cepen- dant il, he faut pas croire que ce soit la co- mète dont la queue est la plus longue. Chez la comète de 1811, la longueur apparente de la queue était de 23°; chez celie de 1744 de 30° à 44e. Cette dernière comète fut obser- vécavec beaucoup de soin à Lausanne par Cheseaux. Sa queue se:partageait en six faisceaux divergents.. Chez la comète de 1689, la longueur apparente de la queue était de 68; chez celle de 1680, de 90’; chez celle de 1769, de 97°; enfin chez celle de 1618, de104° .La longueur absolue de la queue de Ja comète de 1680, était de 41 imillions de lieues. Pour la comète de 1741 on trouva 13 millions de lieues, et pour celle de 1769, 16 millions, Ces nombres prouvent donc qu'on a eutort d'avancer que la queue de la comète actuelle était la plus longue, qu’on-eût vue. Nous ne par- lons ici que de la longueur relative, car l'Observatoire n’a pas encore déterminé la longueur réelle S'il. y a quelque chose à remärquer dans la queue de cette comète, c'est sa très petite largeur relativement à sa longueur. L'apparition de cet astre a fourni aux astronomes de l'Observatoire l’occasion de chercher à résoudre un important pro- blème d’optique céleste. Les comètes sont- elles lumineuses par elles-mêmes, ou bien, empruntent-elles au soleil la lumière dont elles jouissent? Telle est la question que le savant secrétaire perpétuel s'est posée, et sur laquelle il a donné desexplications assez satisfaisantes. M. Arago a comparé la nature de la lu- paru moins vive, plus: rongeñtre que la Jumière de la comète. Or, l’on sait que la nature de la lumière ne change pas par la réflexion seule. Done, siles deux lumières provepaient du soleil, elles devraient être ddentiques. On est conduit ainsi à venser que_la lumière de la comète est-une lu- ‘mière,qui lui estpropres27 ici » (Cependant, M: Arago n'aspas affirmé cette idée, 1} l’a seulement donnée:comme une vue hypothétique que le raisonnèment semble confirmer. Cette communication faite, l’Académie s’est réunie en comité secret pour continuer cette longue discus- sion relative à la présentation des candi- dats. Nous nous absticndrons de parler du désir prononcé qu'ont certaiñns mem- bres de placer parmiles candidats M. Ci- viale, Nous reconnaissons tout le talent de M. Civiale pour briser des pierres, mais! jamais nous ue nous serions doutés qu'il pensât à entrer à l’Académie. L'Académie a-t-elle oublié que M. Civiale est un spé- cialisté et qu’elle ne vent pas de spécia- listes. Quels sont donc les éminents tra< vaux de M. Civiale qui permettent qu’on fasse exception pour lui ? Représente:t-il la chirurgie toute entière? Peut-il marcher de pair avec M. Velpeau et avec M. Lalle- mand? Nous ne le croyons pas et nous avons Ja persuasion que bien des hommes pensent comme nous. Pour remplacer Larrey il faut un homme à grandes idées, mière de Ja comète. avec celle de:la u=. mière zodiacale. La, lumière :zodiacale:a qui fasse marcher la science à pas de géant, qui la professe avec un talent in- contesté et dont les ouvrages deviennent classiques. MM. Velpeau et Lallemand ré- pondent à toutes ces conditions dont M. Ci- viale ne s’est jamais douté. Espérons donc quela liste des candidats restera telle qu’on nous assure qu'elle-estektelle que nous la transmettons à nos.lecléurs. 1° M. Lallemand. 2° M: Lisfranc. 3, M. Ribes. 4, MM. Velpeau et Gerdy. 5 MM. Amussat, Begin et Jobert. HSE SCIENCES PHYSIQUES. ASTRONGWIE. La comète de 1813. Tourville, près Pont- Audener,-18 mars 1843, à 10 heur. et demie duisoir. ; Monsieur, permettez-moi de vous entre- tenir d’un phénomène fort extraordinaj pour nous, dontnous avous été témoi ci _ hier 17 mars, depuis 7 heures ct 3 nie du soir jusqu’à 9, et aujourd’hui encokè’aux:7 mêmes heures el dans la même pañtie du ciel. C'est une magnifique lueur imniblile, une longue bande assez étroite, mais très nettement dessinée qui, partant presque de l'horizon au sud-sud-ouest, s'élevait oblique- ment presque jusqu’au point d’atteindre la ligne méridienne sous une inclinaison plus abaissée vers l’équateur que la ligne de parcours du soleil au solstice d'hiver, avec cette différence que cette ligne oblique ne paraissait nullement arquée, mais pure- ment rectiligne. Sans l'absence complète, à nos yeux du moins, de tout astre d’où cette lumière parût provenir, je l’eusse prise pour une immense queue de comète dont les deux extrémités embrassaient un angle visuel de plus de 40°, c'est-à-dire trois ou quatre fois plus de longueur apparente que la qüeue de la comète de 1812, dont je me souviens fort bien, mais beaucoup plus étroite et non divergente comme celle-là était. D'un autre côté, la blancheur de cette clarté, son immobilité, ainsi que sa position presque méridionale ne me laissent pas croire que ce puisse être une aurore boréale, mais ne serait-ce point plutôt le phénomène désigné sous le nom de lumière zodiacale? Cette idée ne m'était pas venue hier, parce que malgré la singularité de cette blancheur si droite et si prolongée, et l’extrême pureté du ciel, partout ailleurs, je m'étais persuadé que ce devait être un simple filet nuageux comme on en voit parfois flotter dans 508 lathmosphère,et j'attribuai son immobilité au grand calme de l'air, car il ne faisait pas un soufle de vent alors. Mais la réapparition de la même lumière aujourd’hui 18 mars, aux mêmes heures, dans la même région et avec le même aspect, ne me laissent plus aucun doute sur la réalité et l'importance du fait que j'avais observé. Malheureuse- ment, averti trop tard aujourd’hui par mes gens,Jene suis sorti qu'à 9 heures ct demie du soir, lorsque cette lueur était déjà prête de s’'évanouir ; néanmoins elle occupait en- Core le même grand espace duns la même région etla même direction qu'hier soir. Du reste, mes gens n'affirment qu'à 8 heures aujourd'hui cette lueur était tout aussi in- tense et pareille à celle qu'ils avaient vue hier. En ce moment, à 10 heures et demie du soir, il n’en parait plus rien ; l'air est très calme et le ciel très pur. Il est probable que ce phénomène n'aura pas été visible dans cette localité seulement, et que d’autres que moi vous auront trans- mis des observations sur le même sujet, qui seront plus dignes d'appeler l'attention des savants. Agréez, etc. Fréd. de CACHELEU. — On nousécrit de la Ferté-sous-Jouarre, à la date du 19 mars : « La comète dont la queue a été observée par M. Rigault, les 17 et 18 courant. présente le soir. à l'horizon sud-ouest, une trace lumineuse de plus de trente drgrés, » CHIMIE APPLIQUÉE. Extraction de la quinine et de la cincho- zine; par M. Caivert. On doit à M. Calvert, aide-naturaliste au Muséam d'histoire naturelle, de nou- velles recherches sur l'extraction de la qui- nine et de la cinchouine. Rarement on peut obtenir des résultats identiques dans la préparation en grand de ces alcaloïdes, même en opérant sur des écorces de même qualité, et ceite incertitude des résultats doit être rapportée à ce que la chaux et le chlorure de calcium possèdent la propriété de dissoudre la quinine; de sorte que, mal- gré la saturation bien exacte de l'acide chlorhydrique par la chaux, l’opération entraîne toujours une perte. En précipi- tant le chlorhydrate de quinine et de cin- chonine par la potasse ou par l’ammo- niaque, l'addition d’un excès de l’un ou de l’autre de ces alcalis donne lieu au même inconvenient, toutefois, il est vrai de dire que le chlorure de potassium ne dissout pas sensiblement les alcaloïdes du quin- quinà, et qu'alors, en saturant exactement, on peut éviter la perte. Avec la soude, le résultat est tout diffé- rent; en effet, les sulfates et chlorhydrates de quinine et de cinchonine, décomposés par cette base, donnent des précipités qui ne sont redissous ni par l'alcali en excès, ni par le sulfate sodique, ou par le chlo- rure de sodium. On reconnaît que les li- queurs ne contiennent plus de quinine à ce qu'elles ne se colorent plus en vert par le chlore ou par l’ammoniaque, ni de ciucho- nine, parce qu’elles ne sont plus précipitées par l’hypochlorite de chaux. L'insolubilité de la quinine dans le sul- fate de soude et le chlorure de sodium est d’ailleurs prouvée par l'expérience sui- vante, Si l'on prend 50 grammes de leur dissolution (marquant 10 à 16° à l'aréo- mètre), et qu'ou les mette en contact pen- dant vingt-quatre heures avec 0,084 de quinine, on ne retrouve plus après le lavage 509 que 0,015 de cet alcaloïde; 0,039 ont donc disparu, et, en admettant que 0,010 aient été enlevés par l’eau de lavage, il en résul- terait que les sels n'auraient dissous que 0,029, c'est-à-dire 0,004 de plus que Peau pure, car 30 gram. d'eau à 16” dissolvent 0,025 de quinine. Lorsqu'on verse des solutions saturées de sulfate de potasse ou de soude dans une solution également saturée de sul- fate de quinine, ce dernier sel se sépare à l'état cristallin. Quant au sulfate de cinchouine, non seulemeut le soluté ean- centré de chlorure de sodium le précipite de sa solution aqueuse saturée, maisencore, lorsqu'on étend le liquide de quatre parties d'eau distillée, l’eau saturée de sel marin y détermine encore la formation d’un pré- cipité cristallin. Pour arriver à mieux déterminer lin- fluence exercée par la chaux sur la disso- lution des précipités de quinine, M. Calvert a d’abord opéré sur deux solutions saturées de sulfate de quinine (contenant 0,100 de sel pour 30,30 d’eau); il les a précipitées l’une et l’autre par 8 grammes d’eau de chaux également saturée, c’est-à-dire con- tenant 0,01096 de chaux. Il a ensuiteétendu l’une des liqueurs d’eau distillée, et la se- conde d’eau de chaux, jusqu’à disparition compiète des précipitéss; ce qui a demandé d'une part 170 d'eau distillée, et de l’autre 130 d’eau de chaux: la chaux a donc rem- placé, dans ce cas, 40 parties d’eau. Pour mieux apprécier le degré de sola- bilité de la quinine dans l'eau de chaux, 0,084 de quinine ont été introduits dans un flacon avec 30 grammes d’eau dechaux saturée à + 16° cent. Après un contact de vingt-quatre heures, pendant lequel le mé- lange avait été fréquemment agité, on à lavé et desséché la quinine restant : son poids était de 0,036. Or, le lavage devait en avoir enlevé 0,010; done l’eau de chaux en avait dissous 0.038; et, comme 30 gram. d'eau à 16° ne dissolvent que 0,025 de quinine, il en résulte que la chaux en a dissous 0,013. En répétant l'opération avec un soluté aqueux de chlorure de calcium marquant 100 aréométriques à la température de 16° centigr., 100 parties de ce sel ont dissous 0.064 de quinine, Partant de ces résultats, M. Calvert pro- pose de traiter les quinquinas par l’acide chlorhydrique, comme on le faisait autre- fois; puis de saturer l'excès d’acide par le carbonate de soude, et d'opérer la pré- cipitation de la quinine et de la cincho- nine à l’aide de la soude caustique, jusqu’à ce que la liqueur soit légèrement alcaline; alors les deux a'caloïdes seront entière- ment précipités. L’autcur s’est ensuite occupé des moyens de reconnaître le mélange frauduleux de la cinchonine avec le quinine. Ordinaire- ment, pour y arriver, on précipite par un k alcali, et l'on traite le précipité par l’éther, qui dissout la quinine sans attaquer la cin- chonine; mais on arrive plus facilement et plus vite à s'assurer de semblables mé- langes par le chlorure de chaux, par l'eau de chaux, l’'ammoniaque ou le carbonate d'ammoniaque; tous ces corps agis:entde la même manière sur les solutions de sulfate de quinine et de cinchonine, so;t isolées, soit réunies; les deux alealoïdes sont d'’a- bord précipités, puis un excès du réactif redissout la quinine seule, et laisse Ja cin- chonine. Le chlorure de calcium neutre précipite 10 le sulfate de cinchonine, mais non le sul- fate de quinine. La potasse détermine la précipitation de la quinine à l’état pulvéruleut, et de la cinchonine à l’état caillebotté; un excès du réactif dissout la plus grande partie du premier de ces précipités, mais ne produit rien de pareil avec le second. La soude précipite de la même manière: les solutés de quinine et de cinchonine, mais n’exerce point d'action dissolvante sur les précipités. Les carbonates de potasse et de soude agissent comme cette dernière base, avec: cette différence cependant qu'il reste en solution des traces de l'un et de autre al- caloïde. La solution d'hydrate de magnésie pré- cipile la cinchonine, mais n’exerce aucune action sur ke sulfate de quinine. Le c‘lorure platinique détermine dans le sulfate de quinine en précipité blane pulvcrulent, et, dans celui de cinchonine, un précipité de même couleur, mais d'as- pect caséeux. Le sulfate de quinine est précipité par le cyanure rouge de potassium; mais un excès de ce réactif redissout le précipité, et la liqueur prend une couleur vert-bois noir, inaltérable par l'ammoniaque : avec le sul- fate de cinchonine, au contraire, on obtient un précipité moins foncé qui, redissons dans un excès du réactif, reparaît ensuite par l’ammoniaque, avec décoloration pres- que complète du liquide. Enfin, M. Calvert conclat de ses obser- vations: 1° que l'emploi de la chamx deit être rejeté dans l'extraction de la quinine et la cinchonine, et qu'il convient de lui substituer celui de la soude et du carbo- nate de cette base ; 2° que la soude doit . étre employée dans l'analÿse quantitative du sulfate de quiuine; 3° que les réactifs qui conviennent le mieux pour l'analyse qualitative de ce sel sont les suivants, et daas l’ordre où ils sont rangés : chlorure de chaux, chaux, ammon'aq:e, carbonate | d’ammoniaque et chlorure de sodium. Extraction du principe actif du garcu; par M. Pleischl. M. Pleischl vient d'indiquer le procédé suivant pour préparer la matière verte ac- tive de l'écorce de garou. Cette écorce doit être recueillie lorsque le végétal est en fleurs. Après l'avoir desséchée, on la coupe en morceaux et on la plonge dans de l’alcoo! à 90° c., de manière que le liquide la re- couvre de quelques centimètres au moins. Au bout de deux à trois heures de contact, on décante l'alcoolé obtenu, et on seumet le résidu à deux autres traitements.suëces- sifs semblables avec de nouvelles doses d'alcool. Tous les alcoolés sont ensuite réunis et agités avec de l'hydrate de chaux (formé d’une partie en poids de chaax vive et de trois parties d'eau), dans la propor= tion de 41 grammes environ de chaux éteinte, pour 300 grammes de l'écorce em- ployée. On laisse le tout en digestion à une température moyenne et en ayant soin d’agiter fréquennment, jusquà ce que la liqueur ait pris une teinte vert jaune clair. S'il ue se formait pas de précipité, il fau- drait ajouter un peu de chaux hydratée, en évitant toutefois d'en mettre un trop grand excès, parce qu'on diminuerait ainsi la quantité du produit, et qu'onenaltérerait la honte, Re » L'atcoolése décolore assez promptement, … car cet effet peut être produit dansd'es ace : d’un jour au plus. L’hydrate de chaux sé- * pare une résine dure, brune, avec laquelle il forme une combinaison insoluble, tandis que la substance verte active reste dissoute. . Peu de temps après la séparation du dépôt par le filtre, la liqueur se trouble ordinai- - rement, en raison de la présence d’une petite proportion de chaux qu’elle a retenue . à Fétat de solution, On peut prévenir l'ap- paritien de ce trouble par l'addition de : quelques gouttes d'acide chlorhydrique ; le Téver précipité qui se serait formé se redis- soudrait, d'ailleurs, à la faveur de cet acide. Méanmoins, il est possible d'éliminer toute la chaux contenue dans la liqueur en fai- sant traverser ceile-ci par un courant de gaz acide carbonique, eten filtrant ensuite, Alors, la liqueur, devenue parfaitement élaire, est soumise à la distillation au bain- marie, et l'opération est poussée presque jusqu’à siccité, car e résidu ne doit être que de 60 à 90 grammes à peu près. Ce résidu se compose de la substance verte active, sous la forme d’une masse mol'e, baignée par uu liquide épais comme du miel, et qui ré- sulte d’un mélauge de matières extractives et de sels calcaires. Ces matières étant solub'es dans l’eau, ce liquide offre un moyen facile de les enlever ; après quoi, la substance verte, constituant le résidu pro- prement dit, est soumise à un léger lavage à Veau, puis retirée du bain-marie et desxé- chée à une très douce chaleur. Ainsi obtenue. cette substance présente une couleur verte tres helle, uue odeur toute spéciale, une consistance butyreme et une saveur âcre prononcte; elle est soluble dans l'alcool, l'éther, les huiles et les graisses. mais insoluble dans l'eau ; elle n'est pas volatile, et elle se décompose aisé- _mentsous l'iufluence de la chaleur. (Revue scientifique ) HTYDRAULIQUE. Eæpériences ayant pour but de concilier Les hypothèses sur les mouvements intérieurs des flots dans des courbes ouverles cl dans des courbes fermés. (Premier article.) On trouve depuis plusieurs auntes, dans divers ouvrages, une discussion intéres- sante sur la nature des mouvements qui se présentent à l'intérieur des flots. Les uns prétendent, avec Newton, que les molé- cules y oscillent comme dans des syphons, c'est-à-dire d’une manière plus où moins analogue, en un mot se meuvent dans des courbes ouvertes. Ce système est connu sousdenom de siphonnement des flots. Les autres prétendent qu'elles se meuvent d'une manière continue en décrivant des courbes fermées , analosues à des espèces d'ellipses. Ce système est connu sous le noni de mouvement orbitaire des flots. . Les partisans de chacune de ces opinions Sopposent des faits qui semblent se contre- dire ; mais je me suis apercu qu'ils pou- Nalent se concilier au moyen d’un phéno- MmENC qui n'était pas connu en France à l'époque où cette discussion a commencé : Je veux parler de celui qui est désigné sous le nom d’onde solitaire, qu’un heureux ac- cident a fait découvrir en Angleterre, et qui a depuis été l’objet de billes expériences de M. Russel. . En définitive, on n’avait point ; à ma Connaissance , fait d'expériences suffisantes 512 513 pour décider cette question, qui n’est ce- | cipe du siphonnement est le fond du sys- pendant pas sans importance , puisqu'il ne s'agissait de rieu moins, selon un de ces | auteurs, que de savoir si l'on devait con- tinuerou abandonner le système de la digue : | de Cherbourg. Un si grand nombre 1e phénomènes se | mêlent dansle phénomène général des flots, qu'il n'a paru indispensable , avant de les étudier d’une manière convenable dans l'O- céan, de les isoler autant que possible dans un canal factice, afin de pouvoir se former une idée de la cause qni produit chacun d'eux, et des efleis que manifeste leur en- semble. Mais, en se bornant à des observa- tions en petit, il fallait cependant prendre garde de confondre les phénomènes des flots proprement dits avec ceux des simples rides ou des ondulations dans lesquels la - capillarité et l’élasticité jouent un trop grand rôle. Il failait surtout ne pas em- ployer un eanal d’un trop petit diamètre, et tâcher de se garantir des défauts repro- chés par les partisans du syphonnement aux expériences des frères Weber. Le ca- pal dont je mesuis servi avait un peu moins de 24 mètres de long, 72 centim. de dia- mètre, et de 42 centim. de profondeur. Ce Canal, rectangulaire, en bois, est doublé à l'intérieur en:zinc. J'y ai produit des ondu- lations en variant successivement les hau- teurs d’eau. à Pour douner lien à un système d'ondes, je soulevais périodiquement un cylindre en bois vertical , en le disposant vers le milieu de la largeur du eamal , de façon à ce que chaque onde s'étendit sur toute cette largeur comme une seule barre hori- zontale rectiligne ; il n’est pas nécessaire que le diamètre du eylindre soit trop large par rapport à celui du canal. Par ce moyen on voyait, avec un peu d'attention, quelle était a courbure des flots et des creux, Cette courbure dépevdait de l'intervalle de temps qui séparait chaque oscillation du cylindre; les flots étaieut évidemment d’au- taut plus aigus par rapport aux creux, que cet intervalle était plus long. Quand le moteur produisait des oseïillations trop ra- pides, les ondes se brouillaient, et le milieu du canal était alternativement convexe ou | eoncave sur la longueur de plusieurs on- des. Mais il y avait une certaine vitesse d'oscillation pour laquelle Ja courbure des flots ne paraissait pas différer beaucoup de celle des creux, autant du moins qu’on en pouvait juger sans mesures précises, quand la profondeur de l'eau dans le canal dépas- sait 30 centim. Cette courbure était d’au- tant plus aiguë que la profondeur de l’eau dans le canal était moindre, et cela suffirait peut-être seul pour expliquer les dissidences d'opinions sur la forme des vagues. Pour mieux voir comment les choses se pas- Saient, on n'observait la forme des ondes que lorsqu’elles avaient au moins 1 décim. de hant. En répandant du sable ou des corps lé- gerssur le fond du canal, j'airemarqué très distinctement un mouvement oscillatoire de va-et-vient, ce qui, au premier aperçu, semble exclusivement en faveur de 1 hypo- thèse du syphonnement des flo's. Mais en répandant des corps légers tenus en sus- pension à une certaine hauteur au dessus du fond, et considérant chacun de ces petits corps en particulier , je les ai vus très dis- tinctement décrire des ellipses ou courbes fermées analogues, ce qui, d’un autre côté, semble entièrement opposé au système du . Siphonnement. J'en ai conelu que si le prin- téme, ce sÿyphonnement ne peut s'effectuer sans nécessiter dans les régions intermé- diaires des contre-courants qui donnent lieu au mouvement en courbes fermées que nous venons de signaler. Quand la profon- deur de l’eau n’est pas trop grande par rapport à la hauteur du flot, ce contre- courant des régions intermédiaires se fait sentir jusque sur le fond du canal, de ma- nière à ce que l’oscillation des petits corps roulants sur ce fond, dans le sens du mou- vement apparent de l'onde, est un peu moindre sous chaque flot que l’oscillation en sens contraire, Mais le mouvement en courbe fermée que nous venons de consi- dérer n'est pas le mouvement orbitaire, dans lequel on supposerait que chaque mo- léculz tourne autour d’un centre fixe et immatériel, et que le mouvement général est analogue à celui des anneaux d’une chaine. Eu considérant un ensemble de pe- tits corps, on les voit, ilest vrai, chacun décrire des ellipses comme nous l'avons dit: cependant les masses liquides se moulent les unes sur les autres: en conservant au- tant que possible les distances mutuelles de leurs molécules. Il est clair, en effet, que l’espace ne serait pas rempli sil n'y avait que des anneaux de chaîne. Cette espèce de mouvement, jusqu'à un certain pointorbitaire, est une conséquence du mouvement oscillatoire, au lien d’être ici le principe du mouvement de va-et- vient sur le fond. En voici une des rai- sons : la courbure des flots m’a semblé se rapprocher beaucouÿ plus de la courbure, conséquence connue de l'hyp-thèse du sy- phonnement des flots, que de la courbure beaucoup plus aiguë qui serait, comme on sait, la conséquence du mouvement orbi- taire. On peut voir les tracés de ces deux courbes limites dans les 4nnales des ponts et chaussées, année 1835. Dans ce qui précède nous n'avons évi- demment cousidéré que les ondes dites cou- rantes, qui onË un mouvement de transla- tion apparent d’une extrémité à l’autre du ‘canal. Mais nous devon; prévenir que cette translation n’est pas seulement apparente, elle est réel!e, quoiqu'à la vérité bien moin- dre que la translation apparente. Il serait impossible d'expliquer sans cela comment il se fait qu'un système de quelques ondes , se dirigeant d’une extrémité à l’autre du canal , ne laisse pas derrière lui des ondes d’une hauteur analogue. En un mot, on concevrait bien un système d’ondes dans lesquelles les molécules tourneraient dans des espèces d’orbites à peu près fixes ; mais comment se ferait-il que ces orbites fussent abandonnées par les ondes qui cheminent en avant, si elles n'avaient pas un mouve- ment quelconque de translation horizontale réelle. Cela serait évidemment beaucoup plus difficile à expliquer que la disparition qui se présente aussi de quelques unes des oncles antérieures qui ont à vaincre de l'i- nertie dans la masse à mettre en ondula- tion. DE Canicxy. DD SCIENCES NATURELLES. TOXICOLOGIE. Cours àe M. Orfila. Messieurs, J'ai encore à vous communiquer quelques remarques importantes sur l'appareil qui nous occupait à la fin de la séance der- nière. Il est de toute nécessité de ne pas D14 employer une flammetrop grande, car alors on pourrait ne pas obtenir trace d’arsenic. La flamme dans l'appareil dont je me sers doit avoir de 3 à 4 millimètres au plus, et il faut toujours, pour recueillir les taches, placer l'assiette dans la flamme de réduc- tion. Il faut encore, pour que l'opération réussisse, employer un tube bien éfülé, de manière que la flamme ne soit pas épa- nouie, mais bien pyramidale et régulière. Je sais que, dans cet appareil, quand on se borne à recueillir des taches, on perd une portion notable d’arsenice ; mais en pla- cant dans le tube recourbé une certaine portion d'amiante, et en la chauffant à la lampe, on obtient un anneau, et la perte est moins grande. Messieurs, il faut bien, dans ces expé- riences, éviter la production de Pacide sulfureux. L’acide sulfureux donnerait lieu à des taches de soufre, et dans lappareil de Marsh lui-même, pourrat former un sulfure jaune d'arsenic indécomposable, Ainsi l'on pourrait bienne pas trouver d’ar- senic dans des matières qui en contien- draient. Ce fait grave, à mon avis suffirait pour faire rejeter le procédé de MM. Flan- din et Danger. Mais examinons s’il y aurait avantage à employer l’acide chlorhydrique au lieu de l'acide sulfurique. Messieurs, je ne le crois pas, car il y à dans cet emploi plusieurs inconvénients graves que je vais vous faire connaitre. — L'acide chlorhydrique atta- que très rapidement le zinc, etil se forme du chlorure de zinc très volatil qui, comme je l'ai déjà dit, peut donner lieu à des ta- ches de zinc. De plus, l'acide chlorhydri- que est souvent arsénical. Ii peut encore contenir de l'acide sulfureux. et il est im- possible de l'en débarrasser, Nous repous- serons donc de toutes nos forces l’emp'oi de l'acide chlorkydrique. - Mais par le procédé que nous venons de vous faire connaître, il se perd une certaine quantité d’arsenic: je vais maintenant vous en indiquer quelques uns qui ont la préten- tion de ne pas en laisser passer un atome sans le recueillir, D'abord, parlons du procédé de M. Las- saigne. Ce savant fait passer le gaz hydro- gène arséniqué à travers une dissolution d’azotate d'argent. A la fin de l'expérience, on trouve de l’argent métallique précipité et de l’acide arsénieux dans la liqueur. On filtre, on précipite par l'acide chlorhydri- que l'excès d’azotate d'argent; on lave le précipité formé, et l’on fait passer à travers les liqueurs réunies un courant d'acide sul- fhydrique pour déceler l'arsenic. Mais, se- Jon M. Lassaigne lui-même, l'argent retient toujoursune certaine portion d'arsenic, et, sur 30 centièmes, il en reste 43 combinés avec le zinc. Donc ce procédé ne donne pas toute la quantité d’arsenic contenue dans les matières sur lesquelles on expérimente. Après ce procédé, vient celui de l’Insti- tut. l’Institut fait passer l'hydrogène arsé- niqué provenant toujours d’un appareil de Marsb, à travers un tube rempli d'amiante, À ce tube en succède un autre dont une portion est recouverte de clinquant dans l'étendue &'un diamètre et placée dans une grille de fer de manière à être fortement chauffée, Il se forme, dans cetteexpérience, et vousle pensez déjà, un anneau arsénical. Mais de l’aveu de l'Institut lui-même , cet appareil laisse perdre une certaine quantité d’arsenic, puisque ce corps savant dit dans son rapport «qu'on peut mettre le feu au gaz qui sort de l’appareil et essayer de recueil- 15 lir des taches sur une soucoupe de porce- laine; et qu'on en obtient quelquefois.» De plus, le tube droit à l’aide duquel on verse l’acide dans le flacon laisse dégager une portion d'hydrogène arséniqué. Enfin cet appareil est trop long pour être utilement et facilement employé. M. Malappert a proposé un autre moyen de rechercher l’arsenic Ce procédé assez simple consiste à faire arriver bulle à bulle de l'hydrogène arséniqué dans une atmo- sphère de chlore. Le chlore est humide ; l'eau qu'il contient est décomposée ; son oxygène se porte sur l’arsenic, forme de. l'acide asénieux, tandis que son hydro- gène et celui du gaz hydrogène arséniqué se combinent au chlore your former de l'acide chlorhydrique. Ce procédé est bon, Messicurs; mais si l’on cherche la sensibilité, le meilleur de tous ces procédés, c’est celui que vient de proposer M. Jacquelain. M Jacquelain fait passer le gaz hydrogène arséniqué à travers du chlorure d’or très pur. Il se dépose de l’or métallique et se forme de lPacide arsé- nique qui reste uni à un excès de chlorure d’or. On traite cette liqueur par de FPacide sulfureux qui précipite tout l’or du chlorure et réduit l’acide arsénique à Pétat d’acide arsénieux. L'on filtrera et l'on fera passer un courant d'acide sulfhydrique à tra- vers la liqueur, après l’avoir chauffée pour chasser l'excès d’acide sulfureux. S'il est une objection à faire à ce procédé, c’est qu'il est d'une exécution difficile, impossible même pour des hommes peu expérimentés. Maintenant , Messieurs, abordons une grande question, la question de -quantité. Est-il nécessaire, pour établir que lempoi- sonnement a eu lieu, de recueillir une quan- tité de substance vénéneuse qui ne soit pas trop faible, ou bien saffit-il de prouver que cette substance existe dans une proportion quelconque? Je ne crains pas de poser en principe, car je vais le prouver, que du jour où l’on voudra dans une recherche médico-légale doser Parsenic ou un poison quelconque, il n’y aura plus de condamna- tion possible. D'abord, sachant qu'il n’y a pas d’arsenic normal dans le corps, Si nous en trouvons une quantité même très mi- nime, nous pouvons en conclure qu'elle y a été introduite, soit comme poison, soit comme médicament ; c'est ce qu'il sera fa- cile de déterminer dans la suite. Mais'à cette remarque nous pouvons en ajouter| d’autres: Un'chien est empoisonné par lar- senic, ilmeurt, je l’ouvre et je trouve le poison. Un autre chien est également em- poisonné, je le soigne, il guérit, et arsenic est éliminé par les urines et les selles. Au bout de dix jours, je le pends, j'analyse son foie, ses principaux viscères, je n’y trouve pas d’arsenic, pouvez-vous en conclure qu'il n’y a pas eu empoisannement? Non, assu* rément non. Mais si je l'avais tué le hui- tième, le septième, j'aurais peut-être trouvé de l’arsenic dans son corps. Si je l'avais tué le second jour de son empoisonnement, j'aurais décelé la présence du produit vé- néneux. Tous ces faits tendent donc à éta- blir que vouloir doser le poison, c'est rou- loir renverser la médecine légale. Mais je peux dire encore à ceux qui vou- draient doser : tel procédé vous donne plus d’arsenic que tel autre; vous, expert habile, vous trouvez plus de poison que celui dont la main est maladroite; enfin, si vous pré- tendez qu'il faut apporter devant les tribu- naux une quantité d’arsenic pondérable et suffisante pour empoisonner, alors, vous 516 devez dans vos recherches chimiques, agir sur la totalité du cadavre. Le poison est ab- sorbé; il va dans toutes les parties de l’éco- nomie, et si vous ne donnez pas tout ce que: le corps renferme, alors vous n’avez pas dosé. Mais qui pourrait jamais, Messieurs, essayer d’ar alyser un cadavre tout entier? Résumons donc en deux mots ce que nous venons de dire. On ne dosera pas, parce | qu'il est impossible de doser; et si jamais: vous êtes appelé à vous prononcer dans une ‘affaire d’empoisonnement, vous direz, il y a où il n’y a pas d'arsenic. Jusqu’alors nous ayons examiné les di- vers procédés suivis lorsqu'on agit sur les liquides de l’estomac ou sur les matières que l’eau a pu dissoudre. Mais ces liquides peuvent ne nous avoir rien donné; le poi- son peut-être resté dans les solides eux- mêmes ; il s’agit maintenant d'aller l'y dé- celer ; c’est ce qui fera le sujet de notre prochaine réunion. EF. Note sur l'article du docteur Pouchet, sur la fécondation. Je m'empresse de rectifier une erreur grave qui s’est glissée dans mon article in- séré dans l'Echo du Monde savant du 12 fé- vrier, erreur due à un extrait mal fait du Mémoire du docteur Blundell. Les lapines, comme on sait, ont deux utérus tubulaires et deux orifices vagtraux distincts, et n’ayant aucune communica- tion l’un avec l’autre. Le docteur Blundell intercepta la communication entre un des vagins avec l'uléras correspondant; et le résultat fut qu'aucun fœtus ne fat trouré dans cet utérus, tandis que l’autre (où Pute- rus sain dont l’orifice vaginal était intact, of- frit plasieurs fœtus. C'est ce que je viens de lire dans le Mémoire original. L’expérimen- tateur ajoute que dans ces expériences ct dans d'autres faites sur des biches, il s’est assuré que quoique linterception de la communication qui empèche l’arrivée du semen à la matrice, rende impossible la fé- condation, complète ou la formation d’un fœtus, toutefois, l’'accouplement développe dans l'ovaire et dans la matrice des chan- ments notables , et il pense que la vésicule rudimentaire descend dans la trompe et parvient àla matrice, où elle forme ane es- pèce de germe abortif, Tous ces faits n'ont rien, comme on voit, de con'raire à lopi- nion du docteur Pouchet, et la confirment même jusqu'à un certain point, car si Po- vule descend dans la matrice des vivipares comme l'œuf dans l'oviduct des ovipares sans qu'il y ait contact séminal ct féconda- tion , n’est-ce pas une forte présomption que cela a lieu dans les cas ordinaires gt que c'est dans la matière que s'opère la fécondation normale chez les mamanfères et chez la femme, et non dans les trompes ou dans les cornes de l’utérus ? F.S. Consrancio, D. M. = — SSL — SCIENCES APPLIQUÉES... : AGRICULTURE. = ANIMAUX DOMESTIQUES. Méthode orthopedique pour le redressement des cornes des tawraur et genisses. Dans le midi de la France, où les bœufs. sont attelés sous le joug, la direction vi- cieuse de leurs cornes est un obstacle pour les lier. Cette difformité, lorsqu'elle se produit, occasionne une perte considérable EE e_—— 517 sur la valeur de l’animal. L'opération qu’on fait alors pour scier les cornes, n’est pas toujours exempte de dangers; et dans beau- coup de contrées les cultivateurs n’achè- tent pas, sans la plus grande répugnance, un animal qui a été écorné. Les moyens que M. Lassarade met en usave pour corriger la direction vicieuse des cornes des jeunes taureaux, varient se- lon que l’animal est au dessous de quinze! mois. ou qu'il a passé cet âge. Après le! trentiëème mois, ses procédés ne préséntent | plus les mêmes chances de succès: | Pour les jeunes taureaux au dessous de de quinze mois, il a inventé une ‘espèce d’étui en bois: dur ,: fabriqué extérieure- ment et intérieurement en forme de corne. Cet étui, dont la longueur est de 20 cent. environ,’pré-ente à sa base une ouverture de 3centim., dont le bord est entouré d’une petite virole en fer pour lui prêter plus de solidité. : Dans les arts on ramollit la corne morte par l’action du feu, pour en faire une foule d'objets qui prennent, en se refroiaissant , Ja forme aw’on veut leur donner. M, Lassarade a fait la même application à la corne wivante ; et pour cela, il ramol- lit par, de calorique les cornes des jeunes taureauxdont la direction est vicieuse: Lorsqu’elles lui paraissent suffisamment ramgllies, il les engage peu à peu dans son étuienleur donnant successivemeut la di- ectioh:qu'il veut leur communiquer, et en lès laissant refroidir dans cet état. Une fois ætter direction donnée, elle se conserve toujours dans la succession croissante de la produetionide la corne. C'est ordinaire- meukäaLaide.d'un gâteau de farine récem- ment retiré, du four qu'il ramollit les cor- nessparle calorique , avant de les engager dan: son instrument pour les diriger à vo- lonté. Lorsque le taureau a passé quinze mois et que la corne , devenue plus forte, n’est plus éga'emeut susceptible de céder par l'emploi du calorique, cet agriculteur met en usage un autre moyen ; il applique.sur le devant du front de l’animal.um petit joug en bois de 50centim. de long. Cejoug, que repose sur un coussinet ; est 'assujéti sur le front à l’aide de longues lanières en cuir. A chaque extrémité de ce petit joug se trotive unc échancrure où ces courroies qui préalablement ont été fixées au bout de chaque corne, viennent prendre un point d'appui en les attirant vers l'instrument. Chaque jonf on serre d’un point de plus la courroie, et successivement on rapproche ainsi les extrémités des cornes des extrémi- tés du joug , jusqu’à ce qu’elles aient at- teint la direction qu’on veut leur donner. de cette manière la corne peut être rame- née en avant ou en bas autant quon. le. veut, en lui faisant décrire, jour par jour, au point de son implantalion sur la tête de lanimal , un mouvement gradué de rota- tion. 11 est rare qu’au bout d’un mois la difformité n’ait pas complétement disparu Pour ne plus se reproduire. Les inétruments dont M. Lassarade se Sertsont-tellement simples, qu’il n’est au- can, cultivateur qui ne puisse lui-même en faire Papplication. Avec moins de 5 francs on peut se les procurer. Sur une quinzaine de taurenx°@u de génisses sur lesquels M? Lassarhe"% fait usage de son procédé, il a toujonrs Lean réussi. a Agriculture, journal de la Gironde.) 518 HORTICULTURE. Système de plantation des pins et des sapins. La feuiile centrale de la Société d’agri- culture de Bavière (3 février 4842) contient une communication faite par le comte de Mendelsloh, conseiller forestier à Ulm, sur les procédés employés à diverses plan- tations exécutées sur une grande échelle, et spécialement aux forêts du Harz. -s 4 Voici le système de plantation quon suit dans ces contrées où les pins et les sapins poussent, même, sur les côtes rapides des montagnes, comme par enchantement. Au milieu desterrains destinés à la plan- tation, ou choisit des places convenables et d'une contenance calculée, dans la propor- tion d’un are à peu! près par hectare. Ce terrain est soigneusement labouré en au- tomne etau printemps; on le fait épierrer, on l'entoure, contre l'approche des ani- maux, d'un fossé, ou mieux d’une haie sè- che d’épines. En automne, dans les terres arides, au printemps, dans le courant d'a- vril, et au plus tard avant la seconde moi- tié de mai, dans les terrains plus frais, on procède au semis de la manière suivante. On-ouvre-au cordeau des petits sillons dela largeur de6 x8 centimètres, profonds d'un centimètre et demi et distants l’un de l’autre de 30 à 33 centimètres ; on y sème ses graines dans la proportion d’un kilo- gramme à peu près par arc, eton les re- couvre d’un centimètre de terre légère. Quand le plant a levé, on éherbe soigneu- sement ces petites places, et on répète cette opération pendant les premières années, autant que le besoin dela propreté l'exige. La quatrième ou cinquième année, les jeunes arbres ont de 12 à 15 centimètres d’élévation, et c’est alors qu’on procède à là plantation en place, À cette fin, on coupe soigneusement à la bêche les sillons ensemencés, par lanières et par plaques, à peu près de la forme d’une forte brique. Au moment de planter, on divise ces plaques à /æ main, de manière'à former des petites touffes de 2 à 4 plants: on pose ensuite ces touffes, ayant conservé leur motte de terre, dans des petits trous préparés d’avance, à 11/2 à 2 mètres de distance, un peu plus creux que l'épaisseur de Ja motte. -Celte manière de planter par toufle a les avantages suivants : les racines deplusietrs plants ensemble empêchent Hacterre des :mottes de tomber; les plants s’abritent mutuellement, et un entre eux aura tou- jours le dessus et formera l’arbre; les au- tres, s'ils ne périssent pas d'eux-mêmes, sont détruits quelques années plus tard. Il n’y a pas d'exemple qu'une telle plan- tation ait manqué; au bout de vingt au- nées, les arbres ont généralement de 6 à 9 mètres d’élévation, En résumé, on a eu l’avantage de profiter du terrain destiné à la plantation pendant trois ou quatre années, et celui, beaucoup plus grand d’avoir eu le temps pour le bien préparer à l'usage par l'établissement préa- lable de prairies, qui, retournées l'année qui précède le semis, lui sont infiniment profitables. On n’a employé que du jeune plant vifet sain, sans avoir dérangé leurs racines ni interrompu la végétation; on a enfin celui d’avoir pu planter sans obsta- cles les pentes les plus rapides. 519 Extrait d’un Mémoire lu à la Société d'agriculture de Turin, par le Sisnor Felice-Amato Duboin. — De la Muscar- dine. L'influence fâcheuse qu’à mon avis peut exercer, sur l'éducation des vers à soie, l’opinion que la muscardine est contagieuse, si elle vient à prévaloir sur l'opinion con- traire, me détermine à consigner ici mes doutes à cet égard. Ceux quigroient à la contagion de la muscardine,, ;au.lieu, de. gouverner leurs vers de manière à rendre cette maladie comme impossible, ou sont découragés en désespérant de trouver moyen de la préve- nir, ou se fatiguent et se consument inutile- ment à en détruire les germes, si toutefois ils ont les connaissances nécessaires pour employer les moyens qui leur sont indi- qués. Afin d'éclairer, une question qui divise les éducateurs, ik faut, avant tout, bieu éta- blir ce qu’on entend|par la contagion de la muscardine. Pour déclarer cette maladie contagicuse, il faudrait pouvoir considérer comme prouvé que le contact est la cause princi- pale de la communication de la maladie, soit qu’elle provienne d’un contact sur ge= neris où du germe d’une plante parasite ; mais celte preuve, on l'a si peu jusqu’à pré- sent, qu'il est reconnu que dans une ma- gnanerie bien gouvernée, au dire du signor Bassi lui-même, bien qu'il y ait quelques muscardins, le mal.ne:se propage pas. Quand ensuite.on mous dit que le contact ne suffit pas pour déterminer cette maladie, mais qu’il faut des circonstances particu- lières, que lon sait d’ailleurs suffire à la faire naître, je ne :sais comment l’on peut affirmer qu’elle est due au contact plutôt qu'aux circonstances propres à la pro- duire. S En laissant des vers sur une litière de plusieurs jours,humide ou en fermentati 1, dans des chambres closes et non ventilées, | avec une nourriture peu abondante et mau- vaise, on à toujours des muscard'ns: en les tenant, au contraire, dans un lieu spa- cieux et ventilé, avec une litière peu épaisse el sèche, en les nourrissant suffisamment de bonnes feuilles, il ne m’a jamais été pos- sible de communiquer la muscardine par le simp'e contact, bien que j'aie tenu, pen- dant toute la quatrième mue, des muscar- dins, mêlés avec les sains, de manière que le contact fût presque continuel, et que j'aie toujours remarqué quelques muscardins sur mes toiles et mes claies. Après cela, comment croire que les vers que l’on voit mélés accidentement au mi- lieu de tant d’autres bien portants, sans leur communiquer leur mal, laient recu d’une cause contagieuse? Pourquoi ne le communiqueraient-ils pas à d’autres ? Il y a quelques années, ayant par hasard des vers nés d’une graine éclose naturelle- ment, et la température ayant baissé cx- traordinairement, ils furent placés dans un panier, au dessus de charbons allumés, cou. verts de cendres : mes bergers ayant recou- vert le panier peu d'heures après, tous mes vers se trouvèrent muscardinés et blancs, à l'exception de ceux de la couche su pé- ricure, qui firent un cocon tel qu’on n’en peut guère desirer de meilleur. Il m'est arrivé aussi d'employer des branchages qui avaient été couverts de : muscardins après leur monte, et que j’ache- tai de voisins dont la muscardine détruisait 320 eus les ans les espérances ; aucun de mes vers n'a péri de cette maladie. Si la muscardine étaitune plante cry pto- game. on devrait, À mou sens. distingner la muscardine proprement dite de la maladie nmonencore bien définie, à Ja suite de la- quelle cette plante peut apparaître sur le cadavre du ver, je dis surie cadavre, parce qu'il me semble bien douteux que ee végé tal, dont on veu: faire la cause de la mus- cardine, prenne racine sur un ver vivant et puisse le tuer: il me semble plus probable qu’elle ne se produit qu'après la mort et à la suite serlement d'une maladie qui ne laisse pas le cadavre comme dissous en une Substance molle, mais le rend sec, dur et æaide.1l nest arrivé de reconnaître au tact le principe de cette durcté sur des vers en- &ore vivants et avant qu'il y eùt le moindre indice de mascardine et de cette végétation qui est, à mes yeux, l’effet plutôt que la cause de la mort de l’ixecte. Fajoulerai même que je crois avoir réconnu que, dans les cas où l’on éprouve quelqne dureté an contact. le corps du ver, à la mort, devient mou et ne prend sa raileur que quelque temps apres. Bien que certains auteuis attribuent la muscardine à cette plante que l'on ait nai- £re et croître sur le ver tant vif que mort (chose étrange, puisque la vi: et la mort devraient présenter des éléments de végé- tation dif. érents), je ne trouve pas suffisam- ment démontrée son exis ence sur les vers vivants, et encore moin qu'elie occasionne la mort avec les symptômes qui l’accompa- guent et auxquels succède la muscardine. 1l est encore plus difficte de croire que le germe de e tte plante se tronve dans la coque où est rent rmé le ver avant de nai- tre, ou plu ôt dans la substance dontils'ex- gendre par le concours de là chaleur, et dans le cocon où il se cache en se transfor- mant en chrysalide, comme le prétendent les partisans de la contagion, en 5e fon- dant, non sur un vice des hnmeurs qui seul peut se transmettre avec la semence, mais uniquement sur l'existence d'une plante dent la poussière féeondante qni ne duire dans les filatures de Manchester 16 livres de coton filé de 200 Ccheveaux à Ja livre, avec des Mules-Jennys de 300 à 324 broches, en travaillant 69 heures par se- maine, et gagner 67 fr. 50 c.; Depais 1833, la puissance des Mules-Jennys ayant doublé, un fileur anglais gagne jusqu'à 96 fr. 65 c. par-semaine, Les principales fabriques d'Angleterre sont situées dans le comté de Lancastre, En 1700, la population de cette province était de 166,200 âmes, eten 1831, de 1,336,854. La seule paroisse de Manchester a vu s'éleversa population, qui était en 1774, de 41,032 âmes, à (en 1831) 270,961. 592 Les manufactures de coton Georges III, occupaient 40,000 individus, dornent aujourd'hui le moyen à un seul homme de produire autant de coton filé que 250 ou 300 en eussent produit aupa- xavant, et procurent de l'occupation à 1,500,000 âmes, c’est-à-dire 37 fois plus de monde qu'avant leur création. (Societe polytechnique.) qui, sous DKEe AGRICULTURE. Note sur la culture du cotonnier dans le département de l'IZerault. Plusieurs journaux ont annoncé, il y a quelques mois, les merveilleux succès de la calture du coton dans nos départements du midi. S'il fallait les en croire sur parole, un riche avenir serait trouvé pour l’agri- culture. Malheureusement les phrases les plus pompeusement hyperboliques ne peu- vent rien contre l'expérience, Toujours elle. finit par avoir raison. Les passages suivants que nous extrayons d’un rapport de M. Félix Dunal à la société centrale d’a- griculture de l'Hérauit, donnent une nou- velle force à cette vieille vérité. « Sans nous occuper du degré de con- fiance qu'on doit accorder aux aut urs ano- nymes des articles de quelques journaux, il est de notre devoir de prémunir les per- sonnes qui, sur la fois de ces articles, vou- -draient se livrer à des eisais inconsidérés de la culture du cotonnier. » Nous rappellerons d’abord, qu’à l’é- poyue du blocus continental, Napoléon aurait désiré que a culture du cotonnier pût s’'introduire dans le midi de la France. De nombreux essais de culture du coton- nier herbacé (gossypium herbaceum), Ves- pèce que l’on considère comme celle qui a le plus de chances de succès dans nos cli- mats, furent faits dans le midi de la France par les agriculteurs éclairés désireux d’ob- tenir un succès qui aurait attiré sur eux l'attention et peut-être les faveurs de l'homme puissant de cette époque : tous ces essais furent infructueux. » L'an dernier, M. P. Andriel persuada à un propriétaire éclairé de cette ville, M. Mure, ancien sous intendant militaire, que le cotonnier de la Louisiane devait avoir ici un plein succès. Ce propriétaire, honime de bien et ami de progrès réels, se laissa si bien persuader, qu'il résolut de faire en grand un essai de culture dn co- tonnier de la Louisiane dont M. P. Aniriel lui vendit des graines. Je cherchai à le dis- suader, ou du moins à l’engager à ne faire ces essais que sur une petite échelle, at tendu qu’à ma connaissance, il m'était pas probable qu’il obtint aucun succès. Il ne renonça pas à son projet; mais au lieu d'y consacrer plusieurs hectares, comme il l'avait d’abord projeté, il ne fit son essai que sur 25 ares. Ce terrain bien préparé et semé à la fin d'avril en cotonnier de la Louisiane, d’après les isstructions qui lui avaient été donnéees presqueaucune graine n’a levé. Cette expérience a eu lieu à En- gasé, près de la Bruyère, département du Tarn. » À la même époque, M. Surdun et M. Pellie ont fait des semis analogues dans leurs jardins à Montpellier, et n’ont pas obtenu plus de succès. » J'avais prévu ce résultat, et j'avais dit que, pour avoir quelque légère chance de réussite, il fallait semer les graines au mois de janvier on de février, sur couche ——_—_—_——_——— À, ——_— 393 etsous châssis, les repiquer de la même manière pour porter ensuite les jeunes plautes en pleine terre an mois de mai, à l’époque où, dans nos pays on wa plus à craindre de gelées tardives. Pour savoir ce qu’on pouvait attendre de cette culture en prenant toutes ces précautions, j'ai fait semer, l'an dérnier, une cinquantaine de graines de cotonnier de fa Louisiane au mois de février, sur couche, dans une des bâches du jardin du Roi; la moitié de ces graines seulement a levé; J'ai fait repiquer les jeunes plartes au mois de mars, chacune dans un vase, toujours sur couche et sous châssis. Au mois de mai, 20 à 25 de ces jeunes plantes ont été mises en pleine terre, dans un bon terrain bien préparé et ont été cultivées et arrosées tout l'été. Ces plantes ont acquis un mètre et demi d’élévation ; elles étaient fortes, bien ramifiées et ont bien fleuri; aux fleurs, ont succédé des capsules nombreuses ; de sorte qu'au mois d'octobre chaque pied portait plus de cent capsules vertes de divers âges. Sur tous mes cotonniers quatre capsules seulement se sont ouvertes et ont donné une récolte. Toutes les autres, un matin, après une nuit froide, se sont trouvées flé- tries avant leur maturité, ainsi que les plantes qui se sont bientôt desséchées et qu’il à fallu arracher. » Ainsi, à la suite de soins bien et dispendieux, le produit de 25 pieds de cotonniers, qui aurait dû être de quelques kilogrammes, l’a été à peine de quelques grammes. » Qu'on juge, d'après cette expérience soigneusement faite et d’après le résultat infractueux de tous les essais qui ont été faits an‘érieurement, de ce qu’on doit pen- ser de ces prétendus résultats merveilleux, annoncés Sans preuves par quelques jour- naux. Ges annonces sont, ou l'ouvrage d'hommes prévenus qui mettent à la place de a réalitéles rêves defeur imagination, ou celui despéculatenrs qui, ayant degrandes provisions de graines de cotonnier, vou- araient les vendre à des dupes. Quoi qu'ilen soit, nous remplissons ici un devoir, en pré- munissant conte des indications décevartes les agriculteurs zélés qui, sur la fois de ces publications, voudraient se livrer à de nou- veaux essais ont l’ipsucéès ne peut être douteux. » entendus HORTICULTURE. Descriprior d’une brouette co xposée, ou b'ouette jardinrère. Cette brouette, quoique d’une construc- tion simple et légère, se compose de huit iustruments divers, qui tous peuvent fonc- tionner ensetmble on séparément. Ces instruments sont : 1. une brouette- tombereau à bascule; 2. une brouette à civière ; 3. un rouleau pour tasser le ter- rain des plates-banides et des planches de semis; 4. une charrue pour ratisser les aMées ; 5. un rateau ; 6. uu arrosoir ; 7. une échelle double; 8. une échelle simple. La brouette-jardinière est propre à char- rier de la terre, du sable, des bottes de paille où de foin, des fagots, ete.; elle est destinée à arroser, ratisser et râteler les al- lées ; à rouler les plates-bandes ou les plan- ches de semis pour applanir le terrain; elle peut servir aussi à la récolte des fruits, à la taille des arbres, enfin à ia construc- tion des pallissades. Le rouleau qui sert de roue à cette brouette fait qu'elle ne peut pas verser comme la brouelte à une roue, qu’elle 94 donne beaucoup moins de fatione À celui qui la mène, parce qu'il n’a que celle de tirer on de pousser et qu'il wa pas besoin de la tenir en équilibre. Un autre ayan- tage, e’est que le rouleau ne-fuit point d'or- pières dans les jardins, mais qu'au con- traire il applanit et affcrmif les allées et les gazons. Le tombereau est disposé de manière à ce que les neuf-dixiémes de Fa charge sont pour le rouleau, en sorte qu’un enfant de douze ans peut facilement mener la brouette chargée. Ce tomhereau se vide sans effort, en lui faisant faire la bascule. En ôtant un seul boulon, on enlève le tombereau et l'on a alors une brouette à civière. La charrue à ratisser les allées sert de pieds à la brouette. Cette charrue, dont le fer est dans une direction Gblique, est très facile à manœuvrer eét'eoupe bien toutes les racines, le râteawSifitile fer et ramasse les grosses herbes ,’u@ on jette à mesure dans le tombereau. On peut enlever facilement la charrue et le râteau , il suffit pour cela d’ôter un bou- lon et deux ciavettes. Cet appareil enlevé ainsi que le tombe- reau, il reste la brouette à civière, qui, à moitié déployée, forme une échelle double dunt l'écartement est maintenu par une tringle en laiton: déployée entièrement, elle présente ane échelle simple, solide et légere, lorgue de quatre metres et même davantage. La brouelte-jardinière et les différentes pièces qui la composent sont représentées d'une manière très exacte dans la planche ci-jointe, et, avec leurs proportions, il sera facile de la faire exécuter d'apres le dessin. L’échelle de proportion est de 5 centi- mètres pour { mètre. La légende süivante servira d’ailleurs à eu faire connaître tous les détails. Figure première. A Rouleau servant de roue à la. brouctte. Z Axe du routeau.C'Tombereau à-baseule, D Axe du tombereau. Æ Lignes de points indiquant la position du tombereau “lorsqu'on le fait baseu- {ler pour le vider. FF # Train de la brouette formant une brouette Acivière lorsqu'onaen- levé le tombereau, et formant les échelles lorsqu'on aôté la char- rue à ratisser. G Bou- lon unissant les deux parties du train. 4H Pointes de fer pour fixer en terre l'échelle double et l'échelle simple. £ Mancherons de la brouette. J Charrue à ratisser. Æ Mor- taises servant à fixer les tiges de la charrue au moyen de clavettes: Ces maortaises sont percées de plusieurs tous pour donner ou ôter à volonté du fer à la charrue. £ Rà- teau. AZ Boulon servant à fixer le râteau. N Boulon à écrou servant à fixer la char- rue avec le rlteau. O Arrosoirquiest placé au fond du tombereau et qui se ferme à volonté au moyen d’une soupape. R Tiges tournant dans le train et servant, au moyen | d’une clavette qui les traverse, à fixer en- semble les deux parties du train qui I0r- ment l'échelle double. Ces tiges servent aussi À tenir l'échelle simple écartée du mur pour ne pas abimer l'espalier. 595 Figure deuxième. — P Tringle servant . à tenir l’écartement de l'échelle double. — | Pour les autres lettres, voir la légende de | la fig Îre. Figure troisième. — 11 Les mancherons servant d’arc-boutants sur un écheton pour tenir solidement l'échelle simple ouverte. Q(Q —|le Plaque de fer empêchant le rouleau, d’amasser de la boue. Lorsqu'on . applique léchelle simple pour s’en servir, le rou- ff leau est en bas. RR Extrémités des tiges qui servent à ména- ger les espaliers lorsqu’on ap- x plique l'échelle sur les murs. Pour les autres lettres, consul- Le ter la légende de la fig. 1°. Jons à écrou servant à fixer lacharrue à ra- l|_tisser avec le 4! râteau.— Pour les autres let- tres, consulter la légende de + si on les achetait séparément. Nous croyons donc rendre un véritable service aux propriétaires de parcs et de grands jardins en la faisant connaître. TD HP Ke SCIENCES HISTORIQUES. ACADÉMIE DES SCIENCES MORALES ETF POLITIQUES. Séance du 25 mars 1845. L'Académie reçoit plusieurs ouvrages parmi lesquels nous avons remarqué un rapport au roi sur l'instruction secondaire et une collection de pièces inédites sur l’histoire d'Espagne. Une communication très importante a | été faite aujourd’hui à l'Académie par M. Dureau de la Malle. C'est un aperçu d’un budget normal pendant la période | Décennale qui suivit l’avénement d'Oc- | tave. Du temps de Sylla les dépenses pu- bliques à-Rome s’élevaient à une somme égale à 50 millions de notre monnaie ac- tuelle, Après les conquêtes de Pompée, elles s'étaient augmentées de 80 millions, elles comprenaient les frais de guerre et de poste, les secours aux pauvres; tous les autres services publics étaient à la charge des communes. Ces 130 millions étaient fournis au trésor par les impôts, qui, chez les Romains comme chez nous, étaient par- tagés en directs et indirects, A l’époque du Figure quatrième.—NN Bou- Ja fig. re. — La brouette-jar- dinière, outre les avantages ex- posés ci-dessus, a encore celui L 2/4 » : pr . d’être d’un prix modéré, puis-= ? 5 . y. A ) qu'on peut la faire exécuter pour 70 à 80 f., somme avec laquelle on n'aurait pas la moitié des instruments qui la composent 596 second triumvirat, le budget de l'Etat se trouvait accru de 69 millions et se trouvait ainsi de 480. Les détails qu’a donnés M. Dureau de la Malle sur les impôts de Rome à cette époque, sont d'autant plus. curieux qu'ils étaient plus ignorés et que, pour en donner un aperçu exact, il ne fal- lait rien moins qu'une immense érudition et une patience infatigable. Dans toute l'Italie les citoyens romains étaient exempts de l'impôt foncier; ils ne le payaient que dans les provinces. Quoique cet impôt fut trés modéré, il n'était cepen- daut pas soumis à une assiette invariable. Sa quotité changeaitd’uneprovinceàl’autre, et toujours était subordonné aux calculs de la politique. Ainsi, sous Auguste, l’É- gypte et les Gaules se trouvaient #1 peu chargés, que chacune de ces provinces ne paÿaient que 8 millions par an. Les droits des douanes, ainsi que Îles impôts sur les objets de consommation, étaient très modérés, mais ils s’étendaient sur tout. Quant à la taxe sur les comes- tibles, c'était une taxe municipale, qui, d’après le témoignage de Suéton, de Pline et aussi des médailles venues jusqu’à nous, ne se percevait qu'à Rome et sur les comes- tibles vendus dans les marchés. L'impôt du 100° et celui du 20°, perçu sur les legs et les successions rentraient dans la caisse au profit des soldats. Quant à celui qui avait été fixé en 398 sur la vente des esclaves, et qui, aboli pendant quelque temps, fut rétabli par Auguste; il servait à l’entretien des Vigiles. Cet en- tretien coûtait 200,000 fr. à la viile. Enfo, de 721 à 732, période de temps sur laquelle M. Dureau de la Malle a porté ses investigations, la recette du trésor était de 300 millions. Le produit des doua- nes eutrait dans cette somme pour 123 millions. Dans ce chiffre ne se trouve pas compris le revenu du domaine privé d’Au- guste qui, de 708 à 765, recueillit des suc- cessions pour la somme énorme de 360 millions. La recette du gouvernement central s'élevait, comme nous l'avons dit, à la somme de 300 millions. Elle était à peu prés absorbée par les dépenses. Ces dé- penses comprenaient ja solde de l’armée de terre, la retraite des vétérans, lesfrais d’admi- nistration civile etdes postes, les traitements des proconsuls, la nourriture des citoyens indigents dont le nombre était au-delà de 200,009. Les fêtes, les constructions, l’entre- tien des cirques et des temples, ct même de la maison d'Auguste, entraient égale- ment dans le chapitre des dépenses du gou- vernement central. Enterminant sa communication, M. Du- reau de la Malle a porté à la connaissance de l’Académie un fait bien précieux pour l’histoire de l’époque la plus belle de l’em- pire romain. On vient, a-t-il dit, de décou- vrir un monument de pierre, qui, lorsque les inscriptions qu'il renferme seront com- plétées, fournira la matière de 40 pages in-8 sur des faits inconnus et qui auraient été écrits par Auguste. L'intérêt qu’excite la communication de M. de la Malle nous fait attendre avec im- patience les Mémoires qu’il a annoncés sur les recettes et les dépenses des provinces et des communes. M. Bonnechose a été admis à lice un Mé- moire sur les caractères différents de la do- mination romaine dans les Gaules et dans la Grande-Bretagne. Dès les premierssiècles de Rome la Gaule fut en contact avec la 997 république ; après les guerres vinrent les alliances, et avant les établissements que le peuple roi fonda autour de Marseille la Phocéenne, plusieurs Gaulois avaient ob- tenu, avec le titre de citoyen , le droit de s'asseoir sur les chaises Curules. Il n'est donc pas étonnant que la domination ro- maine, qui fut subite, instantanée dans la Grande-Bretagne, ait trouvé plus d’obs- tacles dans ce pays, et que ce soit du mi- lieu de ces insulaires vaineus et non intro- duits par g'adation dans la civilisation romaine, que se soient élancésles hommes qui les premiers disputérent à l'aigle impé- riale la souveraineté du monde. Cette ob- servation judicieuse a amené M. Bonne- chose à parler del'établissementdesanciens Bretons sur cette partie des Gaules, qui en a retenu leur nom primitif, et a présenté quelques observations sur le caractère de ses habitants. La levée de la séance n’a pas permis à l’auteur de terminer sa lecture. Nous ren- verrons au compte-rendu de la séance où il continuera les détails que nous ne pour- rions donner aujourd'hui que d’une ma- nière incomplète. C.-B. F. ARCHÉOLOGIE. Cauton de Gémozac, arrondissement de Saintes: (Charente-{nf.) COMMUNE DE SAINT-SIMON-DE-PELLOUAILLE: Saint Simon, l’apôtre Galiléen a été sur- nommé le Cananite et prêcha l'Evangile dans la Lybie et dans l'Egypte. Pellonaille est la traduction romane de pellis ovis, canton fertile en toisons, où les brebis sont élevées en abondance. Encore aujourd’hui les habitants de cette commune sont re- nommés par leur commerce de bestiaux et surtout de moutons. La parfaite conservation de l’église de Saint-Simon , rend cet édifice religieux in- téressant pour l’archéologie, car c'est un curieux échantillon de larchitecture ro- mane, de la fin du XI: siècle, Les angles de la façade sont coupés en biais, formés qu'ils sont par deux assises de colonneslengueset grêles, terminées par des chapiteaux cou- verts d’entrelacs. La première assise est presque en totalité occupée par un vaste portail reman, à trois voussures en volute, encadré sur le grand archivolte par un tailloir saillant. Les plates-bandes des vous- sures sont couvertes de palettes, de perles de lozanges , d'étoiles tribules, etc. , etc. séparés par des tores et par des moulures. Cette profusion de détails, empruntés au goût byzantin, annonce le faire de la fin du XI° siècle. Une console sans modillons mais couverte de rinceaux, sépare la pre- mière assise de la seconde. Celle-ci présente une série de plein-cintres à clavaux aplatis, et ayant un tailloir dentelé à l’archivolte. Les deux plus extérieurs appuient sur des jambages et tous les autres finissent en im- postes. Un fronton triangulaire termine Ja façade, mais anciennement elle se terminait carrément par une consolle appuyée sur des corbeaux unis. Les côtés de la nef ont conservé quel- ques fenêtres romanes, à tailloir en saillie sur leur cintre. Sur un socle massif et et carré, que décore une arcature de pleins cintres romans, bouchés et à clavaux unis est établie une masse octogone, peu élez vée, coiffée d’un pyramidion à 6 pans, c’est le clocher dont les ouvertures ‘ont été re- faites. On se rend au clocher par une petite galerie fermée, qui part d’une construc- 298 tion presque aussi élevée que lui et dans l'intérieur de laquelle est un escalier à vis. Un toit en pierres imbriquées recouvre celte portion de l'édifice. quiest quadraugulaire etsans oraementation, L’abside a été rasée, COMMUNE DE Tanzac : {anza, escorte : Âieu den, 2tection, dans la basse latinité. Pi. Re de à ‘Cette commu.” POoSsède les ruines de deux châteaux-forts détruits dans les ‘guerres civiles. 9 IR PE in.C’e Son éplise-est dédiée à saint Satur»" "72 £SÈ une vraie basilique du XI°siècle, qr à Atiecte Me tes importance de Tanzac dans le Dr rare Saint Saturnin décrit une er . 28€ ARR - vix latine, ayant une abside à lorient. ” Il RS deux chapelles hémisptieriq ne les bras , et le -élocher assis sur Île c La façade est ds sont amortis p?' rd qui s'élèvent pertail 0” A1œuTr. -s plus simples, ses côtés e longues colonnes grèles - jusqu’à la consolle. Un vaste de ccupe toute la moité inférieure. Il est à” oussures concentriques, n'ayant sur Sel périmètre que de simples rinceaux, et “qui appuient sur des consolles obliques. La fenêtre est romane , encadrée d’un tailloir que soutienuent des modillons. Un fronton triangulaire uni couronne le tout. Les bras ont conservé leur forme primi- tive, etil en est de même d’une des cha- pelles terminales des bas côtés. L’apside est hémisphérique, ayant des contre-forts minces et plats et un entablement garni de modillons saillants. Un cordon la contourne dans le haut et encadre les cintres des baies, petites et étroites, qui l’éclairent. Le elocher est bas, épais, massif, et ré- gulièrement carré. Son socle a deux plein- cintres bouchés , et sa deuxième assise présente aux angles, dans le milieu, des colonnettes fort grêles. Chaque face est percée de deux baies ogivales. à lancettes, du XIe siècle. Une toiture plate, à quatre égoûts, le recouvre. À droite s'élève un massif perpendiculaire et carré. percé d’ou- vertures sans caractères, et qui sert de cage à l’escalier. Tanzac possède une croix ou phanum des plus curieuses. Sur nn tertre enveloppé d'un petit mur circalaire, appuie un socle à trois gradins et à six pans, que surmonte un fût épais et massif , creusé de quatre niches , où ont dû être placées des statues qui n'existent plus. Ces niches sont bordées de filets et de colonnes prismatiques, qai décrivent des ogives alougtes ctsurbaissées au sommet, ayant des pinacles aigus à leurs angles. La colonne s'étrangle, pour s’élar- gir ensuite en chapiteau couvert de palmes, et portant une tête d'ange sur chaque face. Une croix épatée et massive surmonte ce chapiteau. Cette croix date évidemment du règne de Charles VIT, dont elle rappelle le style d'architecture. CommuxE pe TEsson : taisson, de Taxus, blaireau , taisson. Son église dédiée à saint Grégoire, est, dit-on, vaste et belle. Je ne l'ai point visitée. Le vieux castrum de Tesson a été rebâti au XVI: siècle. Le gé néral marquis de Monconseil, fouda en 1777 un hospice qui fut supprimé en 1793. Commune DE Taaims : de taind-land, terra tani, la terre du tan, oa terre noble. Les Saxous appellaient {hainus, thanus un sei- gneur, et ce nom se relrouve chez les Da- nois. Thaims a donc été un de ces ba- meaux temporaires, créés par les pirates saxons pendant leurs expéditions pillardes sur nos côtes, À l'étymologie du nom vient se joindre, proche le village, la présence d’une tombe!le bien conservée, distante de Thaims d’une centaine de mètres, ctqu'on 599 vient de surmonter d’un moulin à vent. Coumune pe ViroLer : le nom du ha- meau vient de v'riæ celticæ (Pline); viroles faites par les Gaulois avec les spina cervina, etnommées par les Gallo-Romains victoria, fibula. Proche Virollet, sont les ruines de l’an- cienne abbaye de Masdior, de l’ordre Ge A An D S . ÿ Saint-Benoit { Callia Christian), Mas lion Se trouve ÉCTIE Tasdio dans le visites char tes. #2 ECRUNS = aUauiCS Ci , & a brillé dans les XIVe et XV: siècle. Les ruines de cette abbaye occupent les bords de la Seudre. Comuone pe Viccars: villaris chtz les Gallo-Romains signifiait villa dans les bois. Une charte de 990 mentionne le don fait à l’abbaye de Saint-Cyprien par le clerc Ro- bert, de terres, bois, serfs , situés dans la viguerie de Briou , aux villages appellés Falgeriolns et Villaris, Quelques écrivains font découler le nom de villars des mots villa et arx, village sur une hauteur. Ce hameau occupe en effet un point culmi- nant. Du vieux chàteau de Saint-Mathieu il ne reste plus qu’une fabrique du X VI: siè- cle et une tour, rasée au sommet. Ilappar- tenait à la maison Gombaud du Périgord. Non loin est un terrain qui porte le nom de Champ-de-Bataïlle. Son église est bien conservée. C'est un édifice roman du XII: siècle, ayant des co- lonnes groupées aux angles de la façade, un vaste portail à cinq voussures en volute, et deux petits partails , bouchés sur les côtés. Deux cordons, supportés par denx rangées de modillons coupent la façade, dont le haut n’a qu'une seule fenêtre à plein-cintre , ayant deux colonnettes aux angles et un tailloir sur l’archivolle. Les portails latéraux ont leur archivolte du style romano ogival. Les côtés de la nefont été restaurés. Le clocher est bas et carré, placé sur le cœur, et recouvert d’un toit plat. Ses fenêtres ont été restaurées et n’ont plus de caractères. L’abside a été rasée, Elle est remplacée par un chevet droit ayantau milieu une fenêtre ogivale du XV: siècle. Deux énormes contreforts de la même épo- que soutiennent la poussée des angles. Lesson. GÉOGRAPHIE. Notice sur le Yucathan, d’après les écrivains espagnols. (Extraitdes Ann.des Foyag). (Troisième article, ) Les habitants du Yucathan reconnais- saient un seul Dieu qu'ils nommaient }unab- Cou. Us le regardaient comme tout-pais- sant et créateur de toutes choses. Cou signi- fie Dieu dans jieur fangue. Ce dieu avait un fils qui se nommait Hun-Fizamna où Fax- cohcamut. Is nomtimaïient le démon X'bilba. D’autres auteurs donnent à leur dieu prin- cipal le nom de Æirchahau, et disent que sa femme Fx-acal-voh avait inventé l'art de tisser le coton. Les Indiens attribuaient à Fizamma, leur fils, l'invention de l'éeri- ture. Il y avait aussi une déesse appelée 1xkanleox ou la mère des dieux. La déesse Ixchebeleiax passait pour avoir inventé Vart de tisser des figures dans les étoffes. Ils atiribuent à la cclèbre magicienne FxchelVinvention de la médecine. Il yavait cependant un dicu particulier pour les médecins, nommé Cébolantium. Nochilum Ctait le dieu du chant; ils avaent divinisé un Indien noimmé Ainxooc, et l'adoraient comme dieu de la poésie sous le rom de Pirslintec. As y plagaicut aussi Auculkan, 600 un de leurs premiers rois, et un antre cé- lèbreguerrier, Cuk- Upacak ou visagede feu parce qu'il se servait dans les combats d’un bouclier de feu, Le dieu dela guerreétait 4h. Clug-Kak, et son idole était portée dans les combats par &uatre des principaux oapitai- nec Æ. Ziycuk, ou le feu vierge, avait été la fille d'un roi et était devenue la déesse des vier- ges. Les habitants du Yucathan croyaient aussi que les dienx qui présidaient aux quatre vents principaux, soutenaient le ciel sur leurs épaules. 11s l:s nommaient Zacal-Bacab, Canal- Bacab, Chachal- Bacab et Ekel-Bacub. Chac était le dieu de l’agriculture, et AZultum-Zu celui qui pré- sidait aux jours malheureux. En un mot, il yavait un dieu pur chaque profession et pour chaque circonstance de la vie. Il y enavait aussides particuliers à chaque pro- vince. La principale idole de Campêche, que les naturels nomment Aimpech, s'ap- pelait Ainchauhutan. Celle de Tihoo, au- jourd’hui Merida,se nommait /schun-Caan. et celle de Cozumel, Ahhutane ou Ahhulneb. Il y en avait une autre en terre cuite et creuse en dedans, dans laquelle an prêtre se cachait pour rendre des oracles; les In- diens croyaient alors que c'était leur dieu qui leur parlait. Ils adoraient aussi leurs rois défunts et toutes sortes d'animaux. Ils croyaient que le premier homme avait été fait avec de la terre mêlée à de la paille hachée, que la terre avait formé la chair et les os, et la paille les cheveux et la barbe. On sacrifiait, dans le Yucathan, des vic- times hümaines, de la mème manière qu’à Mexico ; mais il ÿ avait aus-i des sacrifices particuliers que l’on ne voyait point ail- leurs. On regardait l'ile de Cozumel, dont le véritable nom, Acozumel. signifie île des hirondelles, comme le centre de la religion. Le grand prêtre de cette île était très res- pecté dans toutes les autres provinces, et l’on y venait en pèlerinage de tous les cô- tés, cornme les catholiques vont à Rome. Dans les temps de nécessité el particu- lièrement quand l’eau manquait pour les récolles, on sacrifiait une on plusieurs jeunes filles. On conduisait celle qui était désignée ou qui se dévouait velontaire- ment à Chychenytza où était le temple. Là, on la menait en procession jusqu'à un en- droit où il ÿ avait une profonde zérote on citerne uaturelle, les prètres r'instrusrient de tout ce quelle devait demander aux dieux, et, après lavoir attaché à uue longue corde, ils la plongeaient dans l'eau et l'en retiraient jusqu'à ce qu'elle fût étouffée, et pendant tout le temps que du- rait ce supplice, le peuple la conjurait de ne | pas oublier de demander aux dieux la pluie | dont ils avaient besoin. EU Le Rédacteur-Gèrant : C.-5. FRA TYSSE. BIBLIOGRAPHIE. S < M ARCYIVES historiques et ecclésiastiques de la Pi: cardie et dè l’Artois, publiées par P. Roger. — A | Amiens, chez Duval. | MEMOIRE sur la culture du poivrer à la Guiane française , depuis son introduction das cette colu-| nie en 1787, jusqu'à la présente année ; par le g£-} néral Louis Bernard. ESSAIS historiques sur la ville d’Amboise et son château; par M. Et. Cartier. — A Poitiers, chez Saurin. PARIS.—IMP, DE LACOUR et MAISTRASSE fs, ue Saint Jyacintke-S.-Miche!, 33. 10e année. L'EC Paris. — Jeudi, 6 Avräi 1843. ee Mo 26. SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. L'EcHo DU MONDE SAVANT parait le JBEURDEetle DIMANCHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de 1,200 pages chacun; il est publié sous la direction de M. le vicomte A, DE LAYALETEE, rédacteur en chef. On s’abonne : PArRrs, fue des PETITS-AUGUSTINS , 21, et dans les départements chez les principaux li- braires, et dans les bureaux de la Poste et des Messageries. Prix du journal: PAR1S pour un an 25 fr., six mois 13 fr. 50 , trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 80 fr., 26 fr., 8 fr. 50. AVÉTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Les souscripteurs peuvent recevoir pour CINQ fr. par an et par recueil l'ÉGHO DELA LITTÉ- BATURE ET DES BEAUX-ARTS et les MORCEAUX CHOISIS du mois (qui coûtent chacun 10 fr. pris séparément) et qui forment avec l’'Echo du monde savant la revue encyclopédique la plus complète des Deux Mondes. — Tout ce qui concerne le journal doit être adressé (franco) à. C.-B. FRAYSSE, gérant-administrateur. SOMMAIRE. — ACADEMIE DES SCIEN- CES. Séance du 3 avril 1843. — SCIENCES PHYSIQUES. ASTRONOMIE. Quelques nou veaux détails sur la comète. — PHYSIQUE. Re- cherches sur la force épipolique; Dutrochet. — SCIENCES NATURELLES. GEOLOGIE. Sur le système silurien de l'Amérique septentrionale ; Elie de Beaumont. TOXICOLOGIE. Cours de M. Orfila. —SCIENCES APPLIQUEES. ARTS METALLURGIQUES. Sur les modifications qui se produisent dans la structure du fer après la fabrication ; Charles Hood — ECONOMIE DO- MESTIQUE. Conservation des subslances alimen- taires. — AGRICULTURE. Manière de prépa- rer les semences de froment afin de préserver ce- lui-ci de la nielle, — SCIENCES HISTORI- QUES. ARCHEOLOGIE. Canton de Saintes; Lesson. — GÉOGRAPHIE. Notc sur le Yucathan, — FAITS DIVERS — BIBLIOGRAPHIE. DD EE Ke ACADÉMIE DES SCIENCES. Séance du lundi 3 avril. Depuis plusieurssemaines, l'Académiedes Sciences ainterrompu ses travaux pour s'oc- cuper uniquementde la présentation dans la section de médeeineet de chirurgie: Denom- breux comités secrets onteu lieu et dansleur sein se sont élevées de longues et virulentes discussions qui n’ont pas toujours prouvé en faveur du discernement et de la politesse de certains académiciens. Mais en dehors de ces comités, que d’intrigues honteuses, que d’infèmes calomnies! Nous nous éton- nions, il ya plusieurs jours, du rang oc- cupé par M. Velpeau dans la liste de pré- sentation. Aujourd’hui que tous les débats sont clos la vérité peut prendre la voix et attaquer sans crainte la conduite d’un aca- démicien , d’un collègue de M. Velpeau à la Faculté de Médecine, d’un homme qui n’a pas craint de souiiler son nom en dé- versant sur le chrurgien de la Charité les plus infâmes calomnies. Qu’un candidat abaisse ses compétiteurs pour s'élever lui- même, cela se concoit et se voit tous les jours ; mais qu’un homme hautement placé dans la science aille s'associer aux plus sa- les intrigues, machinées contre un de ses collègues, savant recommandable à plus d'un titre, c’est là une de ces actions qu’on doit stigmatiser sans crainte et qui ne peut trouverd’excusenulle part. Mais l’Académie a prouvé par son vote qu’elle avait de plus nobles idées, et que les titres justement ac- quis nedisparaissaient pas pourelledevant le venin de la calomnie. Les candidats étaient ceux dont nous avons déjà donné Ja liste dans un de nos derniers numéros. Trois tours de Scrutin ont eu lieu et leurs résul- tats sont les suivants. Premier tour de scrutin, sur 58 votants. M. Velpeau a obtenu 20 voix. M.Civiale. id. 15 id. M. Lallemant id. 14 id. M.Lisfranc id. 6 id, M.Ribes id. 2 1d. Deuxième tour de scrutin. M. Velpeau : 26 voix. M. Lallemand : 22 éd. M. Civiale : 9 id, M. Lisfranc : 1'Tdi Troi.ième scrutin de balottage entre MM. Velpeau et Lallemand. M. Velpeau: 33 voix. M. Lallemand: 26 14. M.Velpeaua éténommémembredel'Aca- démie.Touslesamis delachirurgieapplaudi- ront à l’entréedeM.Velpeau à l'Académie des # Sciences. Sansrappelertouslestitres dunou- velacadémicien, disonsquesacliniqueestun foyer de lumières etque ses leçons remplies desprécepteslesplussolidessontunenseignc- mentpuissantoù la jeunesse de nosécolespu- iseratoujours d’utilesrenseignements. Cesti- tresne sont pas les derniers qui luiassignenut un baut rang parmi les chirurgiens fran- çaiset ne contribuent pas peu à sa gloire. à côté de M. Velpcau noûs aimerions.à voir placer maintenant un €$ Drit éminemment . philosophique, concerts jours de gran- des choses et les réalisant souvent, un homme enfin dont l'unique défaut est de ne pas intriguer pour parvenir. On a déjà reconnu que nous voulons parler de M. Ger- dy. Si son nom n’a pas été prononcé dans les nominations d'aujourd'hui cela prouve tout au plus que certains académiciens n’ont jamais compris qu'il y a plus de mé- rite à exercer une science toute entière , à la cultiver avec succès, à l’enrichir de pro. fondes méditations qu’à se borner à l’exer- cice de tel ou tel point de la science, qu’à modifier des instruments ou des procédés que d’autres ont conçus ou déjà réalisés. Mais malgré cela, M. Gerdy peut espérer plus tardun siège à l’Académie. Sestravaux, qui chaque jour augmentent et consolident la science le lui assurent formellement. M. Lacauchie, médecin au Val-de-Gräce, a lu à l’Académie de curieuses recherches sur une nouvelle méthode d'injection qu’il nomme hkydrotomie. Bientôt nous revien- drons sur ce travail qui peut être de quel- que intérêt pour tous ceux qui se livrent à l'anatomie pratique. M. Lalanne a envoyé une note sur quel- ques débris curieuxtrouvés dans le diluvium de la vallée de la Marne. Les travaux de re- construction de la chaussée de la route à une découverte dont les résultats ne peu- vent pas manquer d’intéresser les géolo- gues. Des fossiles tertiaires ont été trouvés en abondance dans le terrain diluvien mais, en fouillant de nouveau, au lieu de trou- ver les ossements fossiles que l’on cherchait on à rencontré des squelettes humains en- sevelis à une époque dont la haute antiquité ne saurait être mise en doute, d'après les reyale de Paris à Vitry-le-Français ont: donné lieu, dans le courant de l’été dernier; observations qui vont suivre. Ces squeleltes étaient au nombre de huit. Ils étaient agglo- mérés dans un espace de 8 à 10 ares. Onn’a pureconpaître aucun ordre particulier dans la manière dont ils étaient disposés. Maïs la teinte noirâtre que présentait suivant des contours quelquefois rectangulaires, la coupe du terrain, lorsque l’on en rencon- trait un, démontre assez un remaniement exécuté de main d'homme dans ia forma- tion diluvisnne etun ensevelissement régu- lier. À côté d’un des squeleites gisaient les ossements d'un chien Deux des individus ensevelis dans ce lieu étaient des enfants: un autre était recouvert de gros fragments de meulières provenant de la formation di- luvienne elle-même. Un même coup de pioche a fait trouver avec les ossements de celui-ci, quelques objets curieux , comme une hache à deux tranchants, deux ha- chettes en forme de coin, un couteau en. silex pyromaque, une sorte de fièche en ma- tière éburnée, une boule en substance ébur- née ou pierreuse, de matière douteuse, grossièrement arrondie , deux coquilles du genre buccin et de l’espèce si commune sur les côtes de la Manche , percées toutes deux latéralement de deux trous qui ont à peu près le diamètre de celui de la boule dont il vient d’être question , enfin un frag- ment de bélemnite, composé d’un demi tronc de cône. Il résulte de tous ces faits que les individus dont les restes ont ainsi été retrouvés, ne connaissaient pas l’usage du fer, ou au moins que ce métal était peu . répandu parmi eux. La prise de Rome par les Gaulois remonte à l’année 390 avant l’ère chrétienne , et à cette époque on sait par le témoignage des historiens latins que les Gaulois étaient armés de fer. Il faut donc conclure que si les débris retrouvés près de Neuilly-sur-Marne ont réellement appartenu à d'anciens Gaulois, ils datent de plus de 22 siècles, Cette conclusion ne pa- raîtra pas trop hardie, si l’on songe dans quel état de barbarie devaient être plongés des hommes qui portaient des coquilles grossières en guise d’ornements ou d'amu- lettes. L'étude de la configuration des crànes, trouvés parmi les débris humains aurait peut être contribué à jeter du jour sur leur origine. Malheureusement deux crânes en- tiers dont un appartenant à un enfant ait été brisés par les ouvriers avant qu’on eut pu les tirer de leurs mains et c’est à peine si l’on a réussi à-en retrouver quelques fragments. Le seul caracière qu’on ait re- connu, consiste dans la beauté des dents que l'on a recueillies. Beaucoup d'ouvrages ont été publiés sur les volcans de l'Auvergne, maisaucun n’em- brasse l’ensemble des phénomènes géognos- tiques queprésente cette partie de la France. M. Rozet après avoir réuni un grand nom- 60 bre d'observations sur ce sujet les a pré- sentées aujourd hui au jugement de l’Aca- démie, 1° Depuis le dépôt du terrain houiller, jusqu'à la révolution qui a soulevé les chai- nes de Corse et de Sardaigne, dirigées N.-S. le grand plateau central de la France était resté immergé. Ce n’est qu’à cette époque qu'il s’y est produit de grandes dépressions dans lesquelles s’est formé un terrain la- custre qui appartient au second étage ter- tiaire. 2° Toutes les éruptions volcaniques sont postérieures au dépôtde ce terrain tertiaire et appartiennent à trois grandes époques trachytique, basaltique et lavique, qui se sont succédées immédiatement et dont les produits sont intimeiernt liés entre eux. 3° Les éruptionstrachytiques ontété dé- terminées par la révolution qui a donné naissance aux Alpes françaises et ont eu lieu Suivant deux grandes fentes dirigées comme l'axe de cette chaine, S. 220 O. à N. 22E. 4° Les éruptions basaltiques ont eu lieu suivant deux grandes lignes dirigées E. 5° N. à O. 5% S., qui viennent couper celles des trachytes dans les massifs du Cantal et du Mont-Dore. La plus septentrionale de ces lignes se trouve exactement sur le pro- longement de la chaîne des Alpes princi- pales qui passe entre Clermont et Issoire, et la seconde lui est parallèle. Les terrains relevés et serrés par les basaltes pronvent wils sont sortis à la même époque que celle assignée par M. de Beaumont pour le soulèvement des grandes Alpes. 5, Tous les volcans modernes qui ont éclaté au milieu des basaltes se trouvent Jacés dans une bande étroite dirigée N. 8. sur le dos du grand bombement occidental produit à l'époque du soulèvement de la Corse et dansla région où viennent se croi- ser toutes les lignes du soulèvement qui ont influé sur le relief de la contrée. La direction suivie par les cratères de l’Au- vergne, peut 5e rapporter à une ligne qui jcindrait l’Etna, le Stromboli et le Vésuve et parallèlement à laquelle M. de Colligno a récemment observé en Toscane une grande faille qui s’est produite à travers les terrains les plus récents. 6 Toutes les lignes de locations recon- nues par M. Rozet, en Auvergne, viennent se croiser dans les massifs du Cantal et du Mont-Dore, etc., etc. De ce croisement ré- sultent tous les accidents orographiques ue ces deux montagnes présentent. 7 Enfin, la comparaison entre les résul- tats des observations géodésiques et astro- nomiques faites par les ingénieurs géogra- phes, prouve un bombement considérable de la croûte du globe dans la région volca- nique de l'Auvergne. M. Agassiz, daus une note qu'il a envoyée à l'Académie des sciences, s’est proposé la question suivante : quel est l’âge des plus grands glaciers des Alpes suisses? Nous n’entrerons pas dans tous les détails fournis par M. Agassiz ; mais nous ferons connaître l'idée principale qui domine sa lettre. M. Agassiz a reconnu que les couches an- nuelles des neiges qui tombent dans les hautes régions se dessinent successive. ment d'ane manière très distincte sur la tranche superficielle des glaciers, à mesure que ceux-ci descendent dans les régions inférieures. L'auteur de cette lettre a con- staté de plas que le nombre de ces couches que lon peut compter sur un espace plus ou moins considérable de la surface du 605 glacier correspond d'une manière frap- pante au nombre d'années que le glacier met à franchir cet espace dans sa marche. Ces faits lai ont suffi pour déterminer l’âge des plus grands glaciers des Alpes. M. Malgaigne a écrit à l'Académie pour lui faire connaitre les résultats d’une nou- velle opération que la chirurgie inserira peut-être bientôt dans ses annales, comme un fait d’une haute importance. Lorsque les taches de la cornée datent de longues années et qu’elles ont résisté à toutes les ap- plications médicamenteuses, la chirurgie a confessé jusqu'ici son impuissance. Des autopsies nombreuses ont montré à M. Mal- gaigne que le plusordinairement ces taches n'occupent que les couches extérieures de la cornée; les couches internes demeurent transparentes. Dès lors, il y avait lieu de se demander s'il ne serait pas possible d'enlever avec le bistouri les coaches compromises ; mais une objection grave s'élevait alors. La cica- tr'ice ne serait-elle pas autant ou plus opa- que que les taches primitives? — M. Mal- gaigne a fait des expériences sur les ani- maux vivants; il a disséqué environ la moitié de l’épaisseur de la cornée, et a ob- tenu une cicatrice absolument transpa- rente.—Rassuré sur ce point, M. Malgaigne a cru pouvoir en tenter dès lors l’applica- tion sur l’homme; il a fait une première opération sur une jeune fille de l’Hôpital- Clinique. Aussitôt la dissection achevée, la malade s’est écriée qu’elle voyait. Ainsi ces premiers faits sont désormais, acquis à la sciences , il ne reste plus qu’à les déve- lopper. M. Biot a lu à l’Académie quelques re- cherches sur l'application de pr àpriétés op- tiques à l'analyse quantitative des mélanges liquides ou solides dans lesquels le sucre de canne cristallisable est associé à des sucres incristallisables, He ke : SCIENCES PHYSIQUES. ASTRONOCMIE. . Quelques nouveaux détails sur la comcte À Paris, comme nous l'avons déjà dit dans un de nos derniers numéros, malgré le zèle le plus actif, on ne possédait encore, le lundi matin 27 mars, que deux positions précises du noyau, correspondantes au 18 et au 19. M. Plantamour, directeur de l'Observatoire de Genève, favorisé par un plus beau ciel, avant obtenu la troisième position indispensable, s’était empressé de calculer l'orbite parabolique. Nous trans- crironsici la lettre de l’habile astronome à M. Arago. « Genève, 2% mars 1845. » La comète n’a été vue ici que le 17 mars, et encore ce jour-là, quand j'ai vu la tête, elle était déjà tellement basse, qu'elle a disparu derrière une bande de nuages qui bordait l'horizon, avant que j'aie eu le temps de disposer l’équatorial pour l'obser- vation. Mais les jours suivants, le 18, le 19 et le 21 mars, le temps m'a permis de l’ob- ser ver et d'obtenir les positions suivantes : Déclinaison. 924752” A Mars, t m. (Genève, 18 à 7"34"38s à 2147257518 19, 793539. 11206885, 46 29:30:49 22, 17.27.30 43. 1941580106.56,50 » Au moyen de ces trois observations, J'ai calculé les éléments suivants pour l'or- bite paraboli que de la comète : 606 Février. t. m, Genève. Passage au périhélie. . . 27,1882 Distance périhélie. . . . 0,0045 Lonvilude du périhélie, . 2791214? Longitude du nœud. . . 359.53.21 Inclinaiëons 0. 4.2. 01806-01027 Mouvement rétrograde. » Ces éléments représentent à une mi- uute près la longitude et la latitude de la comète pour la secoude observation. » L'orbite de cette comète est remar- quable par l’excessive petitesse de la dis- tance périhélie : elle est plus petite que celle de toutes les comètes conuues, même que celle de 1680, pour laquelle elle était de 0,006. » La comète à dû ainsi passer à une très petite distauee de la surface du soleil, pour ainsi dire raser la surface de cet astre. » Cette circonstance servira à expliquer peur-être laugmentation de l'éclat de ja comète et l’immense développement de la queue après le passage au périhélie, tandis qu'avant le passage au périhélie, cet astre serait resté invisible, quand même, vers le milieu de février, sa distance à la terre et son élongation au soleil auraient permis de le voir. » La tête de la comète m’a paru avoir un diamètre de 4” à 130”, et présenter une augmentation d'éclat vers le centre, sans offrir cependant l’apparence d'un noyau distinct. La longueur de la queue était de 39% environ. » 3 La distance périhélietrouvée par M. Plan- tamour, conduirait, en la supposant parfai- tement exacte, à la conséquence que la comète avâit pénétré, le 27 février, dans la matière lumineuse du soleil : 0,0045 est, en effet, plus petit que 0 0046, rayon de l’astre, centre de notre système. Ge ré- sultat aurait été’ trop fécond en consé- quences importantes pour qu'il ne fût pas naturel d'en chercher sans retard la cou- firmation. Aussi M. Arago avait à peine recu la lettre de Genève, dans la matinée du lundi 27 mars, qu’il chargea trois des élèves astronomes de l'Observatoire, de calculer de nouveau l'orbite à l’aide des deux obserbations de Paris et de la 4roi- stème observation de M. Plantamour. Ce calcul, effectué en moins de cinq heures par MM. Laugier et Victor Mauvais, donna une distance péribélie notablement supé- rieure à celle de M. Plantamour, et qui écartait toute idée de pénétration de l’astre dans la photosphère du soleil, Les nou- ‘veaux éléments furent communiqués à l’Académie à la fin de son comité se- cret (1). PHYSIQUE. Recherches sur la force épipolique. M. Dutrochet, en offrant à l’Académie la deuxième partie de son ouvrage intitulé: Recherches physiques sur la force épipo- lique, s'exprime ainsi : Le d ARS Si ee « J'ai l'honneur d'offrir à l'Académie la deuxième partie de l'ouvrage dont j'ai pu- (t) Nous produirons ces éléments dans un de nos premicrs numéros, avec les perfectionnements que l'ensemble des observations de Paris à permis d'y apporter. Ces observations, mainienant_au nombre de ciuq, correspondent aux 17, 19, 27,98 et 29. Elles sont très bien représentées par les nouveaux éléments, au nombre desquels on remarquera une distance périhelie de 0,0058, toujours supérieure à celle de M. Plantamour, el un peu plus peute que Ja distarre périhélie de la fameuse comète de 1680. 607 blié la première partie dans les premiers mois de l'année dernière, Grt ouvrage a pour objet la démonstration de l'existence et du mode d'action d'une force physique nouvelle à laqueile j'ai donné le nom de force épipolique. Les mouvements produits par cette force ont été. à tort, rapportés par les physiciens, tantôt à la force capil- laire, tantôt à la force d'expansion des va- peurs, tantôt l’action de l'électricité, ete. En étudiant les circonstances dans lesqueiles cêtte force était mise en action, j'avais re- connu qu’il ÿ avait, dans la majeure partie des cas, déve'oppement ou absorption de chaleur au point où naïssaient, où auquel aboutissaient les courants épipoliques. C'é- tait donc à la chaleur ou au froid produits localement sur les surfaces polies, et spé- cialement sur la surface des liquides, que j'étais porté à attribuer la production des courants épipoliques. Toutefois, ce n'était qu'avecun pou l'incertitude que j'avais émis cette théorie dans la première partie de cet ouvrage; jenel'avaispointétablie surdesfaits assez généraux. Depuis ce temps,M. Doyère nya fait part d'expériences fort intéres- santes qu'il a faites sur le sujet dont il est ici question, expériences dontil a commu- niqué un extrait à l’Académie, dans sa séance du 25 juillet 1812. M Doyère, en échauffant ou en refroidissant artificielle- ment un point de la surface d'un liquide quelconque, a produit sur cette surface, des courants épipoliques; dans le premier cas divergents, et dans Îe second cas con- vergents,par rapport au point de la surface dont la température avait été modifiée. » Ces expériences de M. Doyère, en con- firmant les opinions que j'avais émises, nriont indiqué qu’il fallait désormais, et sans hésitation, reconnaître comme causes immédiates des courants épipoliques l’é- chauffement local, ou lé refroidissement local de la surface des corps sur lesquels ces couran's étaient observés. Il s'agissait de rattacher expérimentalement tous les phénomènes épipoliques à cette théorie. : Voici l'exposé sommaire des résultats aux- quels je suis parvenu : » Lorsqu'on met un fil métallique artifi- ciellement échauffé en contact avec un point médian de la surface d’un liquide quelconque, on détermine, sur cette sur- face, des courants épipoliques divergents dans tous les sens. Lorsque c’est un corps refroidi qui e:t mis localement en contact avec Cette même surface, on détermine sur cette dernière des courants épipoliques qui convergent vers le paintrefroidi. Ici on ne voitaucune différenceentreles courants épi- poliques qui sont produits sur l’eau et sur l'huile. J'ai varié ces expériences en appli- quant la chaleur ou le froid au bord de la surface &e l’eau ou de l'huile, et cela par les moyens que j’indique dansmon ouvrage. Alorsj ai observéles phénomènes suivants. Je fais observer expressément qu'il faut que le fil métallique par le moyen duquel la chaleur est transmise au liquide ne soit en contact qu'avec la surface de ce liquide sans plonger au-dessous de son niveau; sans cette précaution on n’observerait point, sur l’eau, les phénomènes que j'indique, mais bien des phénomènes opposés. » L'application de la chaleur en un point du bord de la surface de l’eau, et en géné- ral, de tous les liquides aqueux, produit sur leur surface un courant épipolique calorifuge double, ou deux courants qui, partant de chaque côté du point échauffé, se rejoignent en un point opposé de la sur- 608 face de l’eau; ils forment alors, par leur réunion, uu seul corant de retour qui est situé entre les deux courants calorifuges latéraux, et qui vient rejoindre ces derniers à leur point d’origine, c'est-à-dire auprès du point échaufté. C’est ce que l’on voit dans la #4. 1. Le point échauffé est en a. fre. 1: Lorsque la même expérience est faite sur de l'huile, ou généralement sur un liquide combustible, du point a (fig. 2) qui est échauffé, on voit partir un courant épipo- lique calorifuge unique, lequel, dirigé vers le centre de la surface du liquide, se divise, à une certaine distance , en deux courants de retour latéraux qui viennent, par deux courbes, retoreber dans le courant calori- fuge unique auprès de son origine, c'est- à-dire auprès du point échauffé. L'application du froid en un point du bord de la surface de Peau ou de l'huile, past des courauts épipoliques dont la irection est inverse de celle des courants épipoliques ci-dessus, Ainsi, dans ce cas, . le courant épipolique à double tourbillon offre , sur l’eau, par rapport au point re- froidi a (fig. 2) la même direction que celle qu'il offre sur lhuile ou sur Palcool par rapport au point échauflé. Réciproque- ment, ce même courant épipolique à dou- ble tourbillon offre sur l'huile ou sur l'al- l'alcool, par rapport au point refroidi a (fig. 1), la mêie direction que celle qu’il offre sur l’eau par rapport au point échauffé. Plus il fait chaud, mieux ces expériences éussissent, surtout sur l’eau. Il résulte de ces expériences que les li- quides aqueux et les liquides combustibles possèdent à leur surface des conditions physiques inverses relativement aux cou- rants épipoliques qui sont établis sur cette surface par lapplication locale de la cha- leur oudu froid. J'ai désigné l'existence de ces conditions physiques par le nom d’épi- policité. Il y a ainsi une épipolicité aqueuse propre aux liquides aqueux, et une épipo- licité huileuse propre aux liquides combus- tbles. Les solutions salines, acides ou alcalines possèdent, comme l’eau, l’épipolicité aqueu- se; cependant il existe, à cet égard, une ex- ception remarquable par rapport aux solu- tions alealines très denses : sur ces solutions 609 le courant épipolique produit par l'appli- cation de la chaleur en un point du bord de leur surface, est semblable à celui qui est produit, en pareil cas, sur les liquides combustibles { fig. 2). Ces solutions alcali- nes très denses possèdent donc l’épipolicité huilease. Les solutions alcalines peu denses soumises à la même expérience, présentent au contraire sur leur surface le courant épipolique qui est produit, en pareil cas, sur les liquides aqueux (fig. 1), ce qui indique qu'elles possèdent l’épipolicité aqueuse. La différence ou l’opposition de Pépipo- licité des solutions denses et des solutions peu denses de potasse ou de soude est con- firmée par les expériences suivantes. De l’eau étant étendue en couche mince sur une lame de verre, le dépôt, sur cette cou- che d’eau, d’une goutte de solution aqueuse peu dense de potasse ou de soude y produit un courant épipolique divergent, lequel repousse ou plutôt écarte circulairement l'eau. Ce phénomène n’a point lieu lors- qu’on dépose sur la conche d'eau une goutte de solution aqueuse très dense de potasse ou de soude; mais si, au contraire, la solution alcaline très dense est étendue en couche mince sur la lame de verre et qu’on dépose sur cette couche une goutte d'eau, cette goutte y produit un courant épipolique divergent d’une grande force et qui repousse ou plutôt écarte circulaire- ment la solution alcaline. C’est à la densité 1,127 que se trouve la densité moyenne qui sépare les solutions aqueuses de potasse pourvues d’épipolicités opposées. La chaleur appliquée en un point du bord de la surface bien nette du mercure y produitle courantépipolique représenté par la fig. 2. C'est le mêmeque celui qui estpro- duit, en pareil cas, sur la surfacedestiquides combustibles. Le mercure possède done ; comme ces derniers, l’épipolicité huileuse. Lorsque le mercure dont la surface est bien nette et possède , par conséquent, toute son épipolicité, est couvert d’eau, ou, en général, d’un liquide aqueux et que la chaleur est appliquée en un point du bord de sa surface, elle ÿ produit le courant épipolique, ci-dessus indiqué, de la même manière que si ce métal était à l’air libre. Ce courant ne s’observe jamais lorsque ie mercure est recouvert par un liquide com- bustible. Sur le mercure exposé à l'air libre, comme sur le mercure recouvert par un liquide aqueux , le courant épipolique, ci- dessus mentionné, cesse spontanément d'exister lorsque l’expérience a duré pen dant 15 à 20 minutes, et il ne peut plus subséquemment être rétabli. Le mercure à perdu son épipolicité. Ce phénomène n’ar- rive que beaucoup plus tard, lorsque le mercure est recouvert par de l’acide sul- furique étendu d’eau. Je rattache aux phénomènes épipoliques le fait de la progression d’une goutte d’huile sur un fil métallique horizontal dont on échauffe une des extrémités. On sait que la goutte d’huile s’éloigne alors de la source de la chaleur. Nobili a vu que dans cette goutte d’huile, il existe un mouvement de tourbillon qui, dans sa partie en contact avec le fil, est dirigé vers la source de la chaleur. Je fais voir que c’est ce courant tourbillonnant qui par son frottement sur le fil métallique fait mou- voir la goutte d’huile en sens inverse. J'ai observé qu’une goutie de solution de sel à base alcaline, ou une goutte de solution d’alcali fixe étant soumise à la même expé- p10 rience, cette goutte se précipite avec impé- tuosité vers la source de la chaleur. Ce mouvement provient de ce qu'il s'établit, dans l’intérieur de cette goutte, un mouve- ment de tourbillon dont la direction est inverse de celle que l’on observe dans la goutte d'huile. Ce tourbillon, dans sa par- tie en contact avec le fil métallique, étant dirigé vers l'estrémité de ce fil qui est op- pose à la source de la chaleur, son frotte- ment sur ce même fil fait mouvoir la goutte du liquide salin ou alçcalin en sens inverse, c'est-à-dire vers la source de la chaleur. Une goutte d'eau distillée soumise à la même expérience ne prend aucun mouve- ment; elle s’évapore en entier sans changer de place. Cependant elle présente une ébul- lition vive et on observe un mouvement de tourbillonnement dans son intérieur. Or, ce tourbillon à pour axe une ligne verticale, en sorte que le frottement effectué par ce tourbillon sur le fil métallique produit des effets qui se compensent de part et d'autre; c’est de là que résultent le défaut de pro- gression de la goutte d’eau sur le fil métal- lique horizontal. Une goutte de solution saturée de sulfate de cuivre ou de sulfate de fer se comporte, dans cette expérience, “comme le fait une goutte d’eau. SCIENCES NATURELLES. GEOGLOGIE. Rapport sur un Mémoire de M. F. de Castel- nau, relatif au système silurien de l’Amé- rique septentrionale ; par M. Elie de Beau- mont. (Premier article.) Ce Mémoire, consacré principalement à la description du système silurien de l’Amé- rique septentrionale, est accompagné de 27 planches, sur lesquelles sont figurés un grand nombre de corps organisés fossiles. M. de Castelnau a cru devoir, à l’exem- ple de plusiears géologues américains, rap- porter au système silurien de PAngleterre un grand système de couches calcaires et dolomitiques qui forme en partie les rivages des grands lacs de l'Amérique du Nord, et couvre une partie considérable de ce conti- pent. L'auteur, qui a sillonné ces contrées dans un grand nombre de directions, a particulièrement exploré la région des lacs, et notamment les bords du lac Supérieur, qui devait lui servir de point de départ pour an voyage plus étendu encore, que les cir- constances ne lui ont pas permis de réa- liser. Le lac Supérieur, le plus vaste et le plus reculé des grands lacs tributaires du Saint- Laurent, est aussi le plus sauvage : séparé des autres par les rapides de la rivière de Sainte-Marie, c’est le seul qui ne soit pas encore devenu le domaine de la navigation à la vapeur. On y naviguetoujours, comme dans les siècles précédents, dans des canaux d’écorce, frêles et légères embarcations que les sauvages, dont les bords de cette mer d'eau douce sont encore peuplés, con- struisent et manœuvrent avec beaucoup d'adresse. Le lac Supérieur est bordé, sur- tout vers le nord, par des plateaux ondulés de granite qui sont coupés à pic le long de ses bords sur des hauteurs de 300 mètres, et qui conservent leur verticalité au dessus de ses eaux jusqu’à une très zrande profon- deur. Le plus souveut il n'existe aucune berge sur laquelle on puisse aborder, en sorte qu'il est très difficile de débarquer, et 611 que, mêine pour de minces canaux d’é- corce, il n'y a qu’un petit nombre de ports. Comme l'avait déjà annoncé M. le doc- Bigsby, le granite, associé à d’autres roches cristallines d'espèces assez variées, forme aussi lesrives septentrionales du lac Huron; le reste des contours des grands lacs est oc- cupé par le système de couches calcaires et dolomitiques, théâtre spécial des excursions de M. de Castelnau, qui en a particulière- ment exploré, au sud-ouest des grands lacs, les parlies peu connues , situées dans les territoires du Ouisconsin, du Michigan et des Illinois, après avoir étudié celles qui se montrent sur les bords mêmes des grands lacs. Le lac Huron, dent les rives septentrio- nales sunt formées, ainsi que nous venons de le dire, par les roches primitives, est di- visé transversalement, à peu de dislauce de ces mêmes rives, par une chaîne d'’iles for- nant un arc d'environ 45 lieues de déve- loppement, et dont la corde en aurait 33. Ce petit archipel a recu le nom d’iles Ma- nitoulines; il se compose principalement de l’ile Drumond, de la petite et de la grande Manitouline, et de l’île du Manitou, aux- quelles il faut ajouter une infinité de petites îles et d’ilots. L'attention des géologues a été fixée depuis longtemps sur cet archipel par les descriptions du docteur Bigsby et par les nombreuses figures qu’il a publiées des fossiles qu’il y a recueillis, Les descrip- tions et les collections de M. de Castelnau contribueront à nous le faire mieux con- naître. L'ile Drumond, qui est la plus occiden - tale de ces îles, et l’une des plns remarqua- bles, aenviron 7 lieues de long sur un peu plus de 2 de largeur : on y trouve de gran- des masses d’une doloemie compacte, à cas- sure terreuse, d’une blanchcur extréme et d'un aspect assez analogue à celui de la craie. Il y existe évalement des dolomies grisâtres plus ou moins cristallines. La do- lomie blanche est quelquefois traversée par des systèmes de petits filons de spath calcaire qui résistent plus facilement aux intempéries de l’atmosphère : de Là résul- tent des surfaces rugueuses et des contours déchiquetés, donnant naissance à des for- mes fantastiques qui surprennent et éton- nent le voyageur. La grande Muanitouline est également formée par le système magnésifère : on y trouve diverses variétés de dolomies com- pactes, grisâtres, à cassure terreuse, ren- fermant cà et là divers fossiles, notamment des Huronia et des Evomphales, très voisins d’une espèce de ce genre trouvée en Russie par M. de Verneuil. Ces évomphales de Pile Manitouline avaient été pris à tort pour des ammonites. Ce même système forme aussi la partie ‘septentrionale du Michigan, et sur la rive orientale du lac de ce nom, le territoire de Ouisconsin; on y trouve souvent des fos- siles. L'île de Michilimakimac où de Hakinau, à l'entrée du lac Michigan, est formée d'une dolomie blanche très poreuse, remplie de cavités irrégulières plus ou moins grandes et ayant souvent l’aspect d’une éponge. En grand, ces dolomies terreuses forment des roches bizarrement découpées, tels que des ponts naturels. L'Atlas pittoresque, publié par M. de Castelnau, en donne une idée précise. Cette formation magnésifère , que l’au- tear a également observée sur les rives oc- cidentales du lac Michigan, s'étend à une 612 U distance immense vers l’ouest, couvrant le haut NMississipi et le Missouri supérieur, et embrassant la région métallifère située en decà des montagues rocheuses. Dans cette dernière région, qui rappelle sur une plus grande échelle les environs de Marnowitz en Silésic, on trouve des masses de galène à fleur de terre dans la dolomie compacte à cassure terreuse des bords du Mississipi et du Missouri. Ce même système s'étend aussi vers l’est; il entoure le lac Erie, et on doit lui rap- porter les couches horizontales de schiste, de calcaire et de doloiie sur le-quelles se précipite la fameuse cascade de Niagara. M. De Castelnau l'a poursuivi dans le nord de l'Etat de New-York, et il y a ve- cueilli de nombreux fossiles. Nous citerons entre autres des fragments d'une arthoré- ratite de 15 centimètres de diamètre, et qui probablement n’avait pas moins de 2 mètres de longueur, renfermée dans la do- lomie ; des sphæronites qui rappellent ceux des environs de St-Pétesbourg ; à Schohary et à Trenton, dans le même Etat, des ten- taculites extrêmement nombreux, d’une espèce voisine de celle de Suède; une go- niatite trouvée aux chutes de la rivière Montmorency, près de Québec, dans un. calcaire compacte d'un brun noirâtre, ap partenant toujours à la prolongation de ce: même sys'ème, etc. ; Ce système magnésifère, qui, par la na- ture des roches qui le composent, rappelle souvent, ainsi que l'avait remarqué à juste titre le docteur Bigsby, le calcaire magné-- sien de l'Angleterre, se recommande parti- culièrement à lPintérêt des géologues par l'étendue qu’il occupe. Ainsi qu’on vient de le voir, il couvre la plus grande partie de. l'Etat de New-York et de, Etats voisins, une portion de la Pensylvanie, la presque totalité de l'Ohio, de l’Indiana. des Illinois, du Michigan, du Ouisconsin, s'étendant à l’ouest jusqu'aux montagnes rocheuses, et au sud, le long du Mississipi, jusqu'au Te- nessee, tandis qu'au nord il forme la rive méridionale des lacs Winepeg et Supé- rieur, et borde presque en entier le lac Huron. Suivant ensuite le Saint-Laurent, ce système s'étend sur une grande partie du Canada. On doit aussi lui rapporter d'im- menses zones séparées, comme en Suède, par des zones de roches primitive:, dans cette région, plus grande que l'Europe, qui est gouvernée par la Compagnie des four- rures; peut-être même comprend-il en- core les couches à orthocertites observées dans les expéditions des capitaires Parry et Ross sur les rivages des mers polaires. no- tamment à Ingloolik. Enfin toute la partie centrale de la Nouvelle-Ecosse paraît aussi lui appartenir. On doit savoir gré à M. de Castelnau d’avoir complété l’étude de la partie cen- trale et la mieux exposée de ce vaste sys- tème sur les bords des grands lacs. dans. l'Etat de New-York et le Canada ; il a sur- tout mérité la reconnaissance des géologues français en recueillant une collection con- sidérable qu'il a déposée dans les galeries du Muséum d'Histoire naturelle. Cette col- lection a permis de vérifier la nature des roches décrites; on ÿ trouve surtout de nombreux fossiles que M. de Castelnau a figurés daus les 27 planches qui accompa- gnent son Mémoire, et qu'il a décrits avec soin en se livrant même à des discussions et des recherches étendues sur les espèces qui paraissaient nouvelles ou qui présentaient quelques partieularités remarquables. 613 TOXICOLOGTIE. Cours de M. Orfila. Messieurs, Avant de vous faire connaître quels sont les symptômes et les lésions de tissu qu’on remarque dans lempoisonnement par « l'acide arsénieux, je veux vous réfuter en deux mots les objections, selon moi fort ri- dicules, qui ont été faites à notre système ‘ par MM: Courbe, Raspail et Magendie. Dans un moment où la Cour de cassation était appelée à statuer sur le pourvoi de Mme Lafarge, M. Couerbe a eu l'impru- dence d'avancer qu'il se développait de l’ar- senic dans les tissus mous qi se pourris- | sent. Ce faitest complètement faux, et il | est à déplorer qu'il ait été lancé dans le monde à une pareille époque. Mais écou- tez maintenant la pompeuse objection de M. Raspail: le papier peiuten tout ou en partie avec l'arsénite de cuivre, les débris de boiseries peintes en vert, rebuts que l’on jette au fumier, que la térreidévore et s’as- simile, et dontles infiltrationspluviales sont dans le cas de porter ces sels àides profon- deurs plus ou moins considérables et dans es entrailles du cadavre le plus herméti- quement enseveli dans un cercueil en bois, une seule parcelle de fumier des villes jeté - sur la surface de la terre peut fournir aux | eaux pluviales de quoi empoisonuer après | | 1} coup d'arsenic tout un cadavre. — Je vous présente ici l’objection dans toute sa force et dans toute son élégance. Il serait facile | de l’attaquer dans ce qu’elle a de ridicule ; | mais j'aime mieux réfuter ce qu’elle a de | spécieux. M. Raspail devrait savoir d’abord ! que les papiers,.que.les boiseries dont il | parle contiennent l’arsenic à l’état insolu- | ble; il devrait aussi ne pas ignorer que si, par suite d’une décomposition de la prépa- ration arsénicale, l’arsenic pouvait être dissous par l’eau pluviale, il serait inimé- diatement arrêté dans le sol par les combi- paisons insolubles.qu'il y coatracterait, Du reste, vous savez tous avec quelle difficulté | l’eau pénètre dans le sol, et combien.ce fait | est opposé à l’objection de M. Raspail, ob- jection que, d’ailleurs, personne n'a soute- nue après lui. Enfin. M Magendie n’a pas craint d’avancer que c'était un grave in- convénient d’aller rechercher dans les tis- sus les matières qui peuvent y avoir été | absorbées. Cette objection, si elle avait été fondée, renversait entièrement les fonde- ments les plus solides de la médecine lé- gale, et la justice devait fermer ses tribu- naux pour les affaires d’empoisonnement. | Mais heureusement pour la vérité, heu- | reusement pour lui-même, M. Magendie n’a pas tardé à rétracter cette idée aussi | étrange que ridicule. || Jcise termine, Messieurs, tout ce que j'ai | à vous dire sur les recherches médico-lé- | gales dans l’empoisonnement par ‘l'acide arsénieux ; je vais maintenant vous parler | des symptômes et des lésions de tissu. Les symptômes de cet empoisonnement varient à l'infini, et mille circonstances peu- vent en changer l'aspect. Un homme ro- | buste sera moins:attaqué qu’un homme | faible, un jeune home soutiendra plus fa- : cilement qu’un vieillard les effets de la sub- | stance vénéneuse ; l'acide arsénieux donné en dissolution agira plus violemment qu'en | poudre; enfin je pourrais vous citer une foule de conditions différentes qui peuvent | empêcher de préciser les symptômes, Ce- pendant nous les rapporterons à trois sec- tions principales. La première comprendra les symptômes d'excitation ; la seconde, les 614% symptômes d’asthénie, etla troisième sera constituée par ces exceptions rares, il est vrai, où il ne s’est pas présenté de symp- tômes. Première sectior : Le malade éprouve une saveur âpre, nullement corrosive, un ptyalisme fréquent, une lézère constriction au pharynx, des nausées, des vomissements répétés, une douleur épigastrique , des co- liques, de la diarrhée, des selles abondan- tes, une soif très vive, des syncopes et quel- quefois des convulsions. En général, la peau est brûlante ; elle se couvre d’une sueur chaude; souvent il se produit une éruption à la face et à la poitrine, qui se recouvrent de pustules noirâtres. Le pouls est fort et plein ; les battements du cœur sont forts, souvent irréguliers , quelquefois intermit- tents, et cette série de symptômes relatifs au cœur a fait croire à quelques physio- logistes que l’acide arsénieux agit spéciale ment sur ce viscère. Ce qu’il faut surtout remarquer dans cet empoisonnement, c’est l'état des pieds et des mains. Ces membres sont très souvent douloureux, quelquefois indalents et comme paralysés. De tous les symptômes, ce sout les derniers qui s’en vont, et souvent on les a vus persister en- core au bout de trois ou 4 ans. Les facultés intellectuelles en général ne sont pas trou- blées, cependant on aperçoit quelquefois un léger délire. — En terminant ce premier groupe de symptômes, je dois vous faire remarquer qu’on ne les rencontre pas réu- nis sur un même individu; quelques uns seulement se présentent, tandis que les au- tres ne se manifestent pas. Le second groupe desymptômes renferme ceux que j'ai désignés sous le nom de sy mp- tômes d’asthénie. Leur grande analogie avec ceux qu'offre le choléra asiatique aura sans aucun doute fait confondre avec cette ma- ladie l’empoisonnement par lPacide arsé- : nieux Daas ce cas, le pouls est petit, fré- quen', filiforme; la peau est froide, bleuà- tre; les battements du cœur sont faibles ; du reste, il y a aussi des selles et des vomis- sements, et les facultés intellectuelles ne sont pas troublées. Je vous ai dit il y a quelques instants que des individus empoisonnés par l'acide ar- sénieux n’avaient offert aucun de ces symp- tômes ; j’ajouterai ici que ce sont des excep- tions à une loi générales mais cependant ces exceptions existent, et plusieurs cas de ce genre ont été rapportés par Laborde, par Chaussier, par Renault. Quant aux lésions de tissu, il est égale- ment difficile de les préciser toutes, et nous nous bornerons à vous indiquer celles qui se présentent le plus souvent. Mais il! faut d’abord détruire une erreur généralement reçue, erreur qui consiste à croire que, dans l’empoisonnement par l’arsenie, l’es- tomac et le reste du tube digestif sont tou- jours perforés et couverts d’echymoses et d'escharres. Souvent, Messieurs , rien de tout cela n’existe, et l’on n’apercoit qu’une légère inflammation des tissus, qu’un ra- molissement de la muqueuse intestinale. Quelquefois les poumons sont gorgés de sang, ainsi que le ventricule droit du cœur. Brodie, Smith et moi nous avons aperçu dans ce viscère des taches noirâtres. Du reste, le sang est fluide, sirupeux et noir. Si maintenant nous résumons en peu de mots le mode d’action de l'acide arsénieux, nous dirons que c’est un poison pour les animaux comme pour les hommes. Quelle que soit la surface sur laquelle on applique, il tue, et il tue d'autant plus vite qu'il est 615 plus promptement absorbé et porté dans le torrent de la circulation. Ainsi, il ne sera jamais aussi vénéneux que lorsqu'il sera in- troduit dans les veines. H agira encore lors- qu'on le placera sur les membranes séreu- ses, sur le tissu cellulaire, sur les muqueu- ses et dans le vagin, etc. Ces faits suffisent pour vous faire connaître avec quelle pré- caution vous devez employer la poudre de “Rousselot ; ils vous indiquent encore que l'acide arsénieux en dissolution agit plus violemment que celui qu’on administre en fragments ou en poudre. 20, 25 centigram- mes d'acide arsénieux dissous dans l’eau et administrés à un chien lui donnent la mort après trois ou quatre heures, si l’on a eu soin de faire la ligature de l'œsophage, tan- dis qu'un animal peut vivre un ou deux jours après avoir pris { et même 2 grammes du même acide en poudre. On se deman- dera pe :t-être quelle est l’action propre de l'acide arsénieux ; si elle est sthénique ow hyposthénisante Je crois que le meilleur moyen de répondre à cette que:tion serait de dire que l'acide arsénieux possède une action spécialeqai n’est ni sthénique nihy- posthénisante. Cepeudant, sil fatlait ran- ger l’action de l’acide arsénieux dans l’une ou l’autre de ces catégories, je ne craindrais pas de répondre que cette action se rappro- che davantage de l’action sthénique, et que Rasori, Giacomini, etc., l'ont alors consi- dérée comme hyposthénisante. Messieurs, nous connaissons, et le mode d'action de l’acide arsénieux, et les symptà- mes qu'il produit, et les lésions de tissu auxquelles il donne lieu ; ii faut maintenant nous occuper du traitement à suivre dans un cas d’empoisonnement. Je diviserai la maladie en deux périodes bien distinglæÆ Dans la première, il faut anéantir Jf toxques de la substance vénénet portante : existe-t il un contrepoison l'acide arséaieux ? Si vous lisez Navier, il vous répondra par l’affirmative ; mais je ne crains pas d'avancer le contraire, si l'on en- tend par contrepoison une substance sus- ceptible de faire avec l'acide arsénieux un corps tout à fait inerte. Mais si l’on entend | par contrepoison un corps qii diminue les effets vénéneux de larsenic, il faut dire sans crainte : oui, il existe un contrepoi- son, et ce contrepoison, c’est le sesquioxyde de fer hydraté. Ce sesquioxyde hydraté forme avec l’acide arsénieux un arsénite de fer dont l’action toxique est bien moins in- tense. En donnant à un chien 16 grammes de sesquioxyde de fer hydraté, j'ai fait ab= sorber 60 centigrammes d'acide arsénieux. Besoin est, dans un empoisonnement de ce genre, de donner uneassez grande quantité de sesquioxyde, car l’arsénite de fer, quoi- que bien moins actif que l'acide arsénieux, finit par agir en se dissolvant dans les aci- des de l’estomac. En administrant une as- sez forte quantité de sesquioxyde, on arrête par cet excès de base les effets ulté- rieurs de la décomposition du sel. Vous pourrez, dans un cas d’empoisonnement, donner 4 grammes de sesquioxyde de fer hydraté suspendu dans 30 grammes d’eau et répéter souvent l’administration de cette substance. Il est de toute nécessité, dans cette première période, de ne pas adminis- trer une trop grande quantité de liquides, car on dissoudrait de l’aciäe arsénieux, et 616 l'on hâterait ainsi son absorption. Vons de- vrez aussi favoriser de toutes vos forces les vomissements et les selles, et à cet effet vous emploirez avec succès l'émétique, le sulfate de soude, l'huile de ricin, ete. Du reste. dans aucun cas, vous ne substituerez le colcothar au sesquioxyde hydraté, parce que, vu sa force de cohésion, il ne se com- bine pas avec l’aoide arsénieux. Cette première partiedutraitementa donc pour but de détruire ou d’expulser l’acide arsénieux encore contenu dans le canal di- gestif. Mais l’arsenic a été absorbé; c’est cette vartie absorbée qui produit la mort, c’est donc cette partie absorbée qu'il faut chasser del’économie Le médecinauradonce utilement recoursaux liquides doux et diu- rétiques donnés en abondance, et il pourra éliminer ainsi par l'urine la portion arséni- cale qui aurait été absorbée et portée dans tous les tissus. Ces liquides pourront se composer de 3 litres d’eau, d’un demi-litre de vin blane, d'un litre d'eau de seltz et de 30 à 40 grammes d'azotate de potasse. Il est impossible de contester l'utilité de ce moyen, car de nombreuses expériences in- sérces dans les archives générales de méde- cine ont prouvé que les animaux empoi- sonnés par l’acide arsénieux à extérieur, qui seraient morts, s'ils avaient été aban- donnés à eux-mêmes, ont guéri en très peu de temps, quand on est parvenu à les faire uriner abondamment, et d’ailleurs l'urine rendue contenait une proportion notable d’arsenic (1 La saignée et les sangsues devront être employées toutes les fois qu'il y aura réac- tion évidente, et une foule d'observations recueillies par des hommes dignes de foi viennent prouver l'utilité de la médication antiphlogistique dans le cas dort je parle. Lereste de la maladie sera traité comme une maladie ordinaire, et vous dirigerez vos moyens thérapeutiques d’après les indica- tions que vous aurez sous les yeux. De temps immémorial, Messieurs, on a em- ployé la saignée dans l’empoisonnement par l’arsenic; moi-même, je l'ai conseillée comme un moyen d’une application sou- vent heureuse, après avoir attaqué Camp: bell, qui prétendait qu’elle était un spéci- fique. M. Rognetta, qui s’est fait à Paris le représentant de PEcole italienne, M. Ro- gnetta s’est élevé sans discernement contre la méthode antiphlogistique, prônant sans mesure ni raison les médicaments forti- fants, comme le quinqu'ina et le mélange de bouillon, de vin, d'eau-de-vie et de lauda- num. Qu'il nous suffise de dire que des ani- maux soumis au seul traitement de M. Ro- gnetta, sans avoir pris d'arsenic, sont morts au bout de 24 à 56 heures. Il faut donc bannir cette méthode aussi dangereuse qu'absurde, et s’en tenir aux moyens que je vous ai indiqués, et dont souvent j'ai pu constater les effets toujours heureux. Je termine, Messieurs, en résumant en deux mots tout ce que je viens de dire sur le mode de traitement. Dans la première période, quand le poison est encore dans le canal (1) Dans la séance du 28 mars l'Académie de médecine a entendu un rapport de M. Lecanu sur un travail de M. Delafond, relatif à l'influence de l'acide arsénieux sur la sécrétion urinaire, I résulte de ce travail que les animaux empoisonnés par l’a- cide arsénieux peuventuriner et que cette sécrétion n'est pas arrêtée. Ghacun sait que MM, Flandin et Danger on! soutenu l'opinion contraire et que M. Or- fila ne partageait pas leur avis. L'opinion de M, Or- fila se trouve donc ici pleinement confirmée, et celle des deux chimistes déjà cités n'a plus aucune valeur scientifique. (Note du Rédact.) 617 alimentaire, vous le détruirez par le sesqui- oxyde de fer hydraté, et vous administre- rez des vomitifs et des purgatif; dans la se- conde, vous chasserez par les urines le poi- son absorbé, et vous pourrez alors employer avec succès la médication diurétique. J'ai sous les yeux une observation qui confirme mes opinions, et Je vais vous la commupbiquer, car elle est d’un haut inté- rêt. Tout récemment, M. le docteur Au- gouard, médecin à Paris, a guéri une sage- femme qui avait pris 16 grammes d’acide arsénienx, en associant les vomitifs aux diu- rétiques et aux sangsues ; la femme a rendu plusieurs litres d’urines qui ont été recon- nues arsén cales. Enfin, si la maladie revêt un caractère inflammatoire, ne craignez pas d’user des antiphlogistiques, des saignées et des sang- sues. Souvent J'ai vu leur application suivie des succès les moins contestables ; je ne crains pas de vous les recommander, après en avoir reconnu moi-même les heureux résultats. Ici se terminent, Messieurs, nos lecons sur lParsenic. Nous avons examiné cette question sous tous les points de vue; nous l'avons envisagée sous tous les rap- ports, et mon but sera rempli, si je suis parvenu à éclaircir pour vous une question si ardue, après avoir emprunte à Ja toxico- logie proprement dite, à la symptomato- logie, à l'anatomie pathologique, à la thé- rapeutique-enfin, tous les éléments que ces sciences pouvaient nous fournir pour ré- soudre un aussi important problème. E. F. SCIENCES APPLIQUÉES. ARTS MÉTALLURGIQUES. : Sur les modifications qui se produisent dans la structure du fer après sa fabrication; par M. Charles Hood. (Premier article.) Les importantes applications que reçoit le fer ont toujours rendu ce métal l’objet d'un intérêt particulier. À aucune époque, son importance n’a été aussi grande, aus:i générale, car son application s’étendehaque jour, etil n’est p-ut-être aucune des con- ceptions de l'art à laquelle il ne vienne en aide. Le but que je me propose dans cette note est de signaler quelques unes des habitudes du fer qui paraissent avoir échappé pres- que entièrement à l'attention des savants, et qui, connues jusqu’à un certain point des hommes pratiques, n’ont été considé- rées par eux que comme des faits isolés, et non comme les résultats d’une loi im- portante et générale. Ces faits méritent néanmoins toute l’attention des savants, en raison des conséquences importantes qui peuvent en dériver. On connaît deux espèces bien distinctes de fer malléable;, sousles noms de red short et-de cold short. La première est ce fer tenace et fibreux qui, à froid, possède une force considérable; la seconde présente une fracture cristalline, est très cassante à froid, mais est très ductile à chaud. Ces distinctions sont bien connues des personnes familières avec l'emploi du fer; mais on sait beauconp moins générale- ment qu’il existe plusieurs causes au moyen desquelles le fer tenace et fibreux se con- vertit rapidement en fer cristallisé, chan- gement qui diminue considérablement sa force. L'importance que présentent ces modi- 618 fications est aujourd'hui incontestable. La catastrophe du chemin de fer de Vér- sailles, où tant de victimes ont trouvé une mort horrible, est résultée de la rupture d'un essieu de locomotive; et cet essieu offrait, aux points fracturés, de gros cris- taux, dont la présence indique toujours un fer cassant. Je ne doute nullement, toute- fois, que, malgré la structure cristalline de cet essieu au moment de l’accident, cette structure ne fût, peu de temps au- paravant, celle d’en fer tenace et fibreux au plus haut degré. Je me propose ici de faire connaître com- ment ces modifications aussi extraordi- paires qu'importanies se produisent, et de sigoaler quelques uns des procédés au moyen desquels on peut démontrer ex- périmentalement la vérité de cette asser- tion. Les causes principales de ces modifica- tions sont : la percussion, la chaleur et le magnétisme, Il est douteux, toutefois, qu’une seule de ces causes produise les ré- sultats en question ; mais j'ai de fortes rai- sons de penser que toutes concourent à les ‘ produire. L'exemple le plus frappant de la cristal- lisation du fer par la chaleur se trouve dans les barreaux forgés d’un fourneau. Quelle que soit la qualité du fer au moment de la construction des barreaux, en peu de temps ils seront convertis en fercristallisé, ce dont on peut se convaincre en brisant un de ces barreaux. On produira plus promptement encore le même effet en chauffant à plusieurs reprises du fer fi- breux, et en le plongeant autant de fois dans l’eau pour le refroidir rapidement. Dans ces circonstances se rencontrent au moins deux des causes signalées plus haut, la chaleur et le magnétisme. Toutes les fois qu'on élève le fer à une très haute température, il éprouve un changement dans ses conditions électrique où magné- tique; car il perd alors entièrement sa puissance magnétique, qu'il reprend à me- sure que sa température s’abaisse. Dans le cas où on plonge le fer chaud dans l’eau, on peut constater d’une manière plus déci- sive la présence des forces électriques et magnétiques : car depuis longtemps, sir Humphry Davy a fait connaître que toute espèce de vaporisation produisait Pélectri- cité négative dans les corps en contact avec la valeur ; fait qui, récemment, a excité de nouveau l'attention, en conséquence de la découverte de grandes quantités d’élec- tricité dans un jet de vapeur. Ces résultats n’ont toutefois que peu de conséquences pratiques ; mais les effets de la percussion sont à la fois variés, consi- dérables, et d’une grande importance. Ces effets dans plusieurs circoustances sont remarquables, nous les signalerons dans un deuxième article. ÉCONOMIE DOMESTIQUE. Conservation des substances alinenteires. (Quatrième et dernier article.) Dans les derniers articles sur la conser- vation des substances alimentaires, nous avons résumé les belles leçons faites sur ce sujet, à l'Ecole municipale de Rouen, par M. 3. Girardin , membre correspondant de l'Académie des Sciences. Nous allons au- jourd’hui, d’aprèsce savant, compléter cette question si intéressante par l'exposé des pro- cédés de conservation du lait. DIT : : : À 4 J\ On sait que les alcalis font disparaître sur- ER { { +-champ le coagulum formé par les acides, in raison de l’action dissolvante qu'ils exer- ent sur le caseum. M, Braconnot a profité 1 Fe cette propriété pour obtenir le lait sous “ne forme très concentrée. Voici comment L opère : | Dans trois litres de lait chauffés à 45 de- rés, il ajoute peu à peu de l'acide hydro- ‘hlorique, de manière à en déterminer la Hoagulation. Il recueille le caillé, le lave bien. l’exprime, puis le fait chauffer avec 5 jramimes de carbonate de soude cristallisé “tune petite quantité d’eau ; tout se dissout bromptement, et il en résulte une sorte de srême épaisse ou de frangipane que l’on veutaromatiser à volonté. Cettefrangipane, nêlée avec son poids de sucre, et chauffée ivec précaution, fournit un sirop très agréa- ile au goût et parfaitement homogène. Par a concentration de ce sirop, ou obtient j1ne pâte qu'on peut découper en tablettes let dessécher complétement à l’étuve. - Le siropet les tablettes de lait se conser- vent très bien. Si l’on étend le sirop d’une ijrande quantité d’eau, on produit une li- iqueur d’un blanc opaque, en tout sembla- “ ble au lait, et dont la saveur rappelle celle \du lait bouilli ou cuit. Dans le café, les po- \tages, les crêmes et autres aliments de cette nature, ilest aussi agréable que le lait frais. | Les tablettes peuvent servir en voyage pour isucrer le café. Ainsi le sirop etles tablettes | de lait sont des objets précieux pour les ma- ons dans leurs voyages de long cours. Dans (es grandes villes, où il n’est pas toujours facile de se procurer du lait de qualité pas- | sable, ces préparations, qui peuvent se con- server très longtemps, seraient parfois d'un “ graud secours. “ Ilya déjà fort longtemps qu’on cherche “ des moyens économiques et prompts de conserver le lait, pour pouvoir le transpor- ter au loin sans altération. M. Appert conserve le lait dans des bou- teilles pleines, bien bouchées et privées d'air. Mais l'expérience à prouvé aux ma- rins que l’agitation causée par le transport sépare la partie butyreuse du lait; et mal- | 31€ tous les soins pour le rendre homogène, d’une couche de beure, ce qui rend son | emplui peu agréable. : |. En 1835, MM. Grimaud et Gallais ont imaginé de réduire le lait en une pâte sè- che, au moyen d’un courant d'air froid qui passe à travers le liquide et lui enlève ainsi toute son eau. Le résultat de cette évapora- tionest ce qu'ils appellent la /actéine ou Lac- moins l’eau, qui y entre pour 9119, en sorte qu’elle représente le lait au 10° de son volume. Cette matière offre ainsi un ! moyen facile d'exporter le lait, puisque, par + sa dissolution dans une suffisante quantité . d’eau, elle reproduit le liquide primitif qui Va fournie. La lactoline se prépare actuel * lement très en grand ; on en vend beaucoup | à Paris. Le prix est de 12 fr. le kilogram. | La glace permet de conserver pendant les | grandes chaleurs des provisions qui sont ! Souvent perdues dans les petits ménages. ! On pourrait, il nous semble, tirer de pays éloignés de la capitale de huit à dix lieues le lait qu'on garderait dans un endroit frais et dans un vase entouré de glace. On aurait par là du lait plus salubre, puisqu'il viendrait de vaches qu’on ne tient pas con- Stamment à l’étable, comme celles de Paris et de la banlieue, - La ménagère a à sa disposition, on le le liquide des bouteilles est toujours couvert | toline, qui contient tousles principes du lait, 620 voit, une foule de procédés de conserva- tion des substances alimentaires dont elle ne se doute aucunement. Ainsi, elle ignore que les pommes de terre placées dans un tonneau où l’on a brülé des mêches sou- frées (comme on le fait lorsqu'on veut em- pêcher la fermentation du moût de raisin), peuvent y passer un an et plus sans ger- mer, et qu’elles yacquièrent même un pe- tit goût sucré. Ceux de nos lecteurs qui desireraient de plus amples renseignements sur les procé- dés de conservation des substances alimen- taires, nous les renvoyons à l'Echo du 2 mars 4843 et à celui du 19 juin 1842. Ils trouveront aussi les procédés de conserva- tion des substances animales par le sous- carbonate de potasse, au numéro 61 1842, deuxième semestre. J.-S. G. AGRICULTURE: Maiière de préparer la sentence du froment, afin de préserver celui-ci de la nielle. On a bien des fois essayé diverses mé- thodes, les unes assez bonnes, les autres sans effet, pour préparer la semence du fro- ment et préserver la récolte des ravages de la nielle. En voici une que nous offrons aux cultivateurs en général, parce qu’elle est facile, et que nous la croyons réelle- ment bonne; d’abord parce qu'elle atteint son but, et ensuite, parce qu'elle est utile, en ce qu’elle sert également de remède et d'engrais pour le froment ensemencé, Un des avantages offerts par cette méthede, et ce n’est pas le moindre, c’est que le grain, soit entièrement ou en partie préparé, peut rester quelque temps sans être semé, et cela sans qu'il en résulte aucun dommage. — Mettez environ un demi-boisseau de fro- men! dans un baquet, puis versez-y de l’eau dessus; vous le lavez bien en le remuant très fort avec un bâton, afin de le bien net- toyer. Ensuite remettez de l’eau, remuez encore et rejetez cette eau. Vous répétez ce procédé assez souvent pour faire disparaître toutes les saletés. Celui-ci lavé, préparez- en une nouvelle quantité, jusqu'à ce que vous aurez nettoyé le tout. Alors, ajoutez au froment du sel fort, n'importe pour si fort qu’il puisse être, en laissant toutefois l’eau couvrir le grain, et remuez bien. Lavoine, s’il y en a, ainsi que d'autres graines plus légères que le blé, monteront sur la surface, et il faudra les retirer. — Laissez votre froment tremper pendant un jour, même pendant deux ou trois, et si cela ne vous convient pas de se- mer tout de suite, laissez tremper pendant une semaine etmême plus longtemps. Après cela égouttez, et ajoutez de la chauxéteinte, jusqu’à ce que le froment se sépare de ma- nière à pouvoir être semé convenablement, (ASoctété polytechnique.) — HD Le — SCIENCES HISTORIQUES. ARCHÉOLOGIE. Arrondissement de Saintes, canton de Saintes, (Charente-nf.) Commune nu Douser. Les Celtes nom- maient Douët un ruisseau, un égoût, un canal. — C’est, en effet, au Douhet que se trouve une des sources que les Romains conduisirent à Saintes par le moyen d’un aqueduc dont les ruines subsistentencore. Des restes imposants d’un castellum aquæ, taillé dans le roc, et dont les dalles sont ZE encore en place, rend cette commune in- téressante pour l’archéologue. Bourignon a décrit avec soin l’aqueduc que les Gallo-Romains avaient établi à l’o- vient de Mediolanum , à 15 kilom. de la ville, pour conduire les eaux de plusieurs fontaines { Antiq., p. 431) dans l’intérieur de Saintes. Suivant l'opinion admise par Bourignon, c'était de Fond-Giraud, fon- taine de la commune d'Ecoyeux, que par- tait l’aqueluc. Fond-Giraud , en ccite, si- gnifie la source du fils de l'oiseau de proie, de fons fontaine , gir faucon, et a/dus dé- rivé de alendo, synonyme d’a/umnis, nour- risson , mot transformé en aud ou en ald. Mais un fait qui semble contredire cette manière de voir est celui-ci : en 1832, les fortes chaleurs firent tarir la fontaine de Fond-Giraud, et cependant le volume d’eau de la fontaine du Douket n’en éprouva pas de diminution. Toutefois, il se peut que les Rornains aient rendues indépendantes les unes des autres les sources qui alimentaient l’aqueduc. Le bassin de la fontaine de Fond-Giraud est carré, profond de 2 mètres et demi environ; le cours d’eau qui en part con- tourne les rochers du vallon, jusqu’au puits du village des Richards. Bourignon , qui est descendu dans ce puits, y a trouvé les parois de l’aqueduc se prolongeant sous le chemin de Saint-Jean-d’Angély, à quel- que distance de la Rouillerie. À cent pas de ce lieu, on trouve un trou, appelé par les habitants, lOuaye à Métau (de hws, huis, ouverture ), profond de 3 à 4 mètres, et creusé dans le roc. Ce trou est comblé en partie par des décombres. On y entend le bruit de Peau qui coule sous terre, mais dont on ne peut suivre le trajet Jusqu'à la Grand-Font, Proche les Pérots s'ouvre un évent, sorte de puits carré, profond de près de 7 mètres sur 2 mètres et demi de lar- geur. L’aqueducs fait un détour sur la gau- che à partir de ce village, et suit la pente de la vallée où existe sa plus grande ou- verture appelée la Grand-Font du Douhet. Au dessus de cette ouverture est an mur très épais que Bourignon regarde comme un débris soit du Castellum aquæ, soit de la demeure du Castellarius où Fillicus aquæ, É Ce réservoir d’eau a dû être considéra- ble. La voûte, taillée dans le roc vif, a prés. de 4 mètres de hauteur dans sa partie la plus élevée. Le canal aussi creusé dans le rocher, n’a que 49 centim. de largeur et 16 centim. de rebords des deux côtés. La voûte que Bourignon a suivi sous terre, en remontantlecours del’aqueduc, fait unpeu le coude sur la droite jusqu’à une distance de 30 pas, où se trouve une tour circulaire qui devait avoir communication avec l’é- vent. En dépassant cette tour, il fut arrêté à gauche par un mur de refend qui clot la voûte et qui sert de base à l’évent. Sur le | côté droit ouvre un conduit carré très étroit, par où l’eau coule. Des enfants, qui avaient pénétré dans ce conduit pendant l'été, ont dit à Bourignon qu'après 50 pas ils avaient rencontré une voûte semblable à la pre- mière , et qu'ils avaient pû suivre la dalle jusqu’à l'Ouaye à Métau. La voûte est cons- tamment creusée dans le roc, depuis la Grand-Font jusqu’au château du Douhet ; mais elle n’a alors qu'un mètre d’ouver- ture, et elle finit après s’être rétrécie suc- cessivement et avoir perdue son ceintre pour prendre la forme carrée. De l'ouverture de l’aqueduc jusqu’au château, on compte 40 ouayes ou coupures 622 faites au moyen-ge par un seigneur du Douhet, qui fit nettoyer l’aqueduc afin d'en recevoir l'eau pour ses jardins. L'aqueduc , après s'être détourné pour suivre la pente de la vallée, entre bientôt dans le coteau en laissant l’église du Douhet à gauche, passe sous la maison dite du Ruisseau, Wraverse sous le village des Bris- sons: tire vers la Foucherie; laisse le vi- lage des Siguets à droite, et se rend au val- Jon de la Zonne. Des voûtes qui effleurent le sol, des portions de canal, des puits on- verts, se rencontrent surabondamment dans ce trajet. De la Tonne , le canal se dirige vers le Puy-Gibaut (le coteau en bosse), en recevant une branchede canali- sation partie de la fontaine de Vénérand. En cet endroit, l’aqueduc se trouvait pos- séder un fort volume d’eau fourni par les sources de Fond-Giraud et de Vénérand. De la Tonne (du celte ton, vase) à la Font- de-l'Eschale, on perd de vue la voûte de l'aqueduc. Seulement on trouve entre les Ménards et'les Guillots un trou couvertde. broussailles où les eaux vont se perdre. AU milieu de la vallée des Pendants est la Font- de-PEschale, ayant une ouverture carrée pratiquée dans le roc, et par laquelle on découvre la voûte de l'aqueduc dont on re- trouve les traces à la Font-Morillon (la Source-Noire), à Montignac, à la Grimo- derie, à Font-Couverte (de fons coopertus), se rend au vallon des 47s (arcades) ôù trois arches en plein cintre, d’une hauteur va- riable, parementées en petites pierres lon- gues, servaient à soutenir les conduits, Ces trois arches sont les seules qui restent in- tactes des vingt-cinq dont les débris cou- vrent çà etla le sol. Au Plantis des Neuf- Puits souvrent neuf évens qui annoncent la continuation de l’aqueduc. Des Puits jusqu’aux Bots de la Tonne on suit la voûte de l’aqueduc, et vers le Chail- lot il aversait la vallée sur des arches dont il ne reste plus que des piles, proche Au- mont et au Fief-des-Plantcs. On suit sa di- rection ensuite au moulin de la Grille, à la Berlingue , delà au faubourg des Dames où il se dirigeait vers Saintes par la Porte- Aiguière (porta aquaria ). Il est probable qu'un embranchement de l’aqueduc pas- sait la Charente à la Grand’ Porte, arrivait sur le plateau de Saint-Vivien et aux bains, où de nombreux conduits ont été déterrés récemment. Il y en a même un de béant à côté de l'hôpital de la Marine. La Sromendrie est une métairie près de laquelle sont encore les vestiges des vingt- cinq arcades qui supportaient l’aqueduc. Des trois qui restent, une mesure 15 mètr. de hauteur. Bromius est un surnom de Bacchus. Les Guillots ou Guilleaux , où passe l’a- queduc, tirent leur nom du guy sacré de la religion ethnique du chêne au temps des Druides. Le Maine-Jou, proche Saintes , est en- . core une dénomination celtique que les La- tinsont traduit en mansio Jovis, temple de Jupiter, dont les Saintongeois ont fait Maine-Jou. Mais chez les Gaulois, Jou était un dieu tenant de l’Apollon et du Jupiter des Grecs. Au Maine-Jou existe encore une crypte souterraine dont la destination était ignorée. On en trouve une semblable à F/0- rac et à la Billarderie. L'église du Douhet est dédiée à Saint- Martial, prédicateur à Limoges, de 259 à 269. C’est un très bel édifice roman-byzan- tin du onzième siècle, dont la façade, bien __que restaurée dans quelques unes de ses v 623 parties , a conservé en bon état les carac- tères de son architecture, et a un porche développé, mais sans caratères. La façade se compose de deux ordonnances, un por- tail à trois voussures et deux portails laté- raux en arc-de-triomphe , bouchés. Les pleins-cintres sont bysantins, couverts de frètes et d’entrelacs. Une consolle à cor- beaux sépare les assises. La deuxième avait une arcature de pleins-cintre dont il ne reste plus que trois arcs. Au milieu était placé la fenêtre. L’abside, semi-arrondie, est aussi du onzième siècle ; ses contreforts primitifs sont de légères colonnettes appli- quées, et un tailloir à modillons contourne ja frise. Les fenêtres sont romanes, mais on les a bouché, Quelques gros contreforts du quinzième siècle ont été apposés à l'abside. Le clocher est carré, ayant une petite toi- ture en cône aigu à 6 pans. Quatre petits clochetons en garnissent les angles. Il date du treizième siècle, ainsi que les baies qui lui donnent du jour. Le village de Forges avait sans doute au- trefois un de ces ateliers de maréchallerie, forga ou forgium, dont parlent des chartes du quatorzième siècle. Louis XIII séjourna en 1621 au village de la Rourie, lorsqu'il fut assiéger la ville : de Saint Jean-d’Anpély. Les eaux de la fontaine du Douhet sont très chargées d'acide carbonique et de chaux, aussi précipitent-elles abondam- ment du carbonate de chaux sur les corps qu'on immerge. Le château, bâti par le marquis de Thors, est moderne et n’a rien d intéressant. LESsson. GÉOGRAPHIE. Notiee sur le Yucathan, d’après les écrivains espagnols. (Extraitdes Ann. des Voyag). (Quatrième article.) Quand j'allai dans cette province, dit le licencié Lopez Medel, visiter les édifices de Chychenytza qui sont très remarquables, les vieillards me racontèrent que, peu de temps avant l’arrivée des Espagnols, une jeune fille déclara aux prêtres qui allaient la sacrifier de cette manière, que, loin de prier les dieux pour eux, elle lesengagerait à leur faire tout le mal possible puisqu'ils la sacrifiaient contre sa volonté. Cette réponse lesembarrassa tellement qu’ils se décidèrent à la remettre en liberté et à en immoler une autre. Les habitants du Yucathan célébraient aussi une grande fête en l’houneur du feu; ils allumaient un vaste bûcher, et, quand il ne formait plus qu'un brasier, un prêtre le traversait en chantant et en dansant; il est vrai qu’on avait soin de lui ouvrir un chemiu, mais le passage ne laissait pas d’être dangereux. Ilreste encore dans beaucoup d’endroits, des ruines d’édifices qui ressemblent aux temples mexicains. Il y avait à Ytzamal un temple magnifique, dédié à Ytzamal-Ul ou à celui qui dispose de la rosée du ciel. Plus au couchant était celui d’une autre idole, nommée Kab-Ul, et au nord, celui d'un dieu nommé Kinich-Kakmo, figure du so- leil : c'était à lui qu'on s'adressait dans les temps de peste. Les prêtres portaient de longs vêtements blanes; ils de se lavaient et ne se peignaient jamais les cheveux, qui étaient oints du sang des victimes hu- maines. Ils jeünaient souvent et se tiraient du saug des diverses parties du corps. Les autant à ceux de nos prêtres que l’ont pré- ‘lai lavait la tête avec de l’eau, et il était 624 prètres se distinguaient, suivant leur rang, par leurs vêtements. Le grand prêtre avait une espèce de dalmatique et une mitre que les autres n’avaient pas le droit de porter. Mais ces ornements ne ressemblaient pas tendu certains Espagnols qui ont voulu prouver que la religion chrétienne avait déjà été prêchée au Mexique. Il y avait au Yucathan une espèce de baptême qui n’était pas d’un usage géné- ral, mais que l’ou regardait comme d'une sainteté particulière. On mettait à ceux qui y étaient destinés par leurs parents dès leur naissance un nom distinctif sur la tête pour les distinguer des autres enfants; quand ils avaient atteint l’âge de six ans, les parents ornaient de branches d'arbres la main du prêtre, on réunissait ensuite tous les enfants du village qui formaient une procession, Les jeunes garçons avaient un vieillard en tête, et les jeunes filles, une vieille femme. Le prêtre, avec beaucoup de cérémonie , ôtait à l’enfant la marque distinctive qu'il avait portée jusque-là ; on regardé toute sa vie comme sanctifié. mm Le Rédacteur-Gérant : ; C.-B. FRAYSSE,. FAITS DIVERS. — Le daguerréolipe, s'il faut en croire une lettre datée de Nice et publiée par quelques jouruaux, aurait obtenu un perfectionnement dont s'occupent depuis deux ans nos plus habiles physiciens. Le problème de la reproduction des couleurs par le da- guerréotype et sans le secours d'autre opération que celle qui donne la ressemblance, aurait été ré- selu par M. le chevalier Iller. Gette découverte, si elle est vraie, fera une révoiution complète dans Part de la peiature. , — Au iuoment où les horticulteurs s'occupent de l'écheniliage, nous nous faisons un devoir de recom- mauder à nos abonnés la fabrique de M. Arnheiïter, mécanicien du roi, rue Childebert, 13. Parmi les nombreux instruments que nous avons remarqués dans ses ateliers, nous devons mentionner des séca- teurs dont le mécanisme simple et commode à l'a- vantage de couper des branches sur lesquelles se trouvent les bourses de chenilles, et de retenir ces branches jusqu'à ce que par le moyen d’un cordon que l’on läche à volonté, on laisse tomber à terre les chenilles et la branche. On connaît combien il est aisé par ce moÿen de préserver du contact des chenilles les parties de l'arbre qui ne sont pas en= core gangrenées. Nous avons eu occasion déjà plu- sieurs fois de parler dans notre journal de Ja fabri- que de M. Arnheiter, qui à inventé lui-mème plu- sieurs instruments d'horticulture et en a perfectionne un plus grand nombre. 2. — SALE — BIBLIOGRAPHIE, RAPPORT à M. le comte Duchätel, ministre se- crétaire d’Etat de l’intérieur , sur les prisons de la Prusse; par M. Hallez-Claparède. RELATIONS du siége de Sancerre en 1573; par Jean de la Gessée et Jean de Lery:; conformes aux éditions originales ; suivies de diverses pièces histo= riques relatives à la mème ville. À Bourges , chez Vermeil. ‘A COLONIES étrangères et Haïti, résultats de lé: mancipation anglaise ; par Victor Schælche. A Paris, | chez l'agnerre, rue de Seine, 14 bis. COURS de chimie inorganique appliquée; par M. Payen. Analyse des leçons , données et descrip= | tion des planches, par MM. Knab et Schmersahl, A Paris, au Conservatoire des arts et metiers. -{, EE RE | PARIS,—IMP. DE LACOUR el MAISTRASSE fils, rue Saint-Hyacinthe-S.-Michel, 33. CT 10e ammée. D DÙÜ Pazis. — BDiaanmehe, 9 Avrii 1843. DNDE N° 27, SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. —— L'EcHo DU MONDE SAVANT paraît le FEUIDE etle DIMANCHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de 1,200 pages chacun; il est publié sous la direction de M. le vicomte A DE LAWALETULE, rédacteur en chef. On s’abonne : PARIS, rue des PETITS-AUGUSTINS , 21, et dans les départements chez les principaux li- braires, et dans les bureaux de la Poste et des Messageries. Prix du journal: PAR;S pour un an 25fr., six mois 43 fr. 50 , trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 30 fr., 26 fr., 8 fr. 50- Al’'ÉTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Les souscripteurs peuvent recevoir pour CINQ fr. par an et par recüeil l'ÉGHO DELA LITTÉ- RATURE ET DES BEAUX-ARTS et les MORCEAUX CH01518 du mois (qui coûtent chacun 10 fr. pris séparément) et qui forment avec l’Echo du monde savant la revue encyclopédique la plus complète des Deux Mondes. — Tout ce qui concerne le journal doit être adressé (franco) àM. C.-B, FRAYSSE, gérant-administrateur, SOMMAIRE — SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE. Rechcrches sur la force épipolique; Dutrochet. — CHIMIE APPLIQUÉE. Du cam- phre et de son application médicale et indus- inielle. — SCIENCES NATURELLES. GEO- LOGIE. Sur le sysième silurien de l'Amérique septentrionale ; Elie de Beaumont. — Réfuta- tion du système de transport de blocs erratiques sur des glaces universelles et observations rela- tives au transport de ces blocs; Fauverge. — SCIENCES APPLIQUEES. SOCIÉTÉ D’EN- COURAGEMENT,, séance du 5 avril — ÉCONO- MIE DOMESTIQUE. Système raisonné des pri- ses d'air et des bouches de chaleur des poèles et des caloriferes; d’Arcet. —AGRICULTURE. Cul- ture des sols calcaires. — HORTICULTURE. Sur la taille du muürier. — SCIENCES HISTOz RIQUES. ACADEMIE DES SCIENCES MORA- LES ET POLITIQUES. Séance du 1 avril. — ARCHEOLOGIE. Costumes, ornements et déco- rations au moyen-âge ; Schaw.— GÉOGRAPHIE, Note sur le Yucathan. — BIBLIOGRAPHIE. SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE. Recherches sur la force épipolique ; par M. Dutrochet. (Deuxième article, ) L'étude des courants épipoliques qui sont produits sous l'influence de l'électricité voltaïque, sur la surface du mercure recou- vert par de l'eau où par des solutions aqueuses de sels, d’acides ou d’alcalis, oc- cupe une grande partie de la seconde par- tie de mon ouvrage. J'y fais voir que l’é- lectricité n’agit point ici directement pour produire les courants épipoliques , et que son influence, dans ce cas, se borne à dé- terminer, aux pôles électriques , un déga- gement de chaleur qui est la seule cause immédiate et productrice de ces courants. À l’aide d’un appareil thermo-électrique convenablement disposé j'ai pu constater dans tous les cas que le pôle électrique du- quel partait le courant épipolique était tou- jours celui où il y avait le plas grand dé- gagement de chaleur. Lorsque la supério- rité de chaleur venait à passer d’un pôle au pôle opposé, le courant épipolique se renversait immédiatement. Ces diverses ex- périences sont trop nombreuses pour que je puisse ici en donner l'analyse. Les.mouvements des fragments de po- _tassium, ou des fragments dé divers allia- ges de potassium sur l’eau et sur le mer- cure recouvert d’une mince couche d’eau, sont des mouvements de réaction dirigés en sens inverses des courants épipoliques qui sont produits, sur la surface de l’eau et sur celle du mercure, par la chaleur que dégagent ces fragments par le fait de l'oxy- dation du potassium et par le fait de la for- mation de l’hydrate de potasse. J'avais déjà formeliement indiqué cette cause produc- trice des courants épipoliques lorsque j'ai dit, dans la première partie de cetouvrage : « Toute cause qui produit un dégagement » de chaleur dans un point de la surface » de l’eau, produit en même temps dans ve » point le développement de la force épi- » polique. » J'ai communiqué à l'Académie, dans ses séances du 27 juin et du 4 juillet 1842, mes expériences relatives aux courants épipoli- ques qui sont produits sur la surface de di- vers liquides par lPinfluence de certaines vapeurs. Je reproduis ces expériences dans la seconde partie de mon ouvrage, et j'y cherche à déterminer le mode de l’action au moyen de laquelle les vapeurs dont il s’agit produisent ces courants épipoliques. Considérant, d’après la théorie que j'ai ad- mise, que tout courant épipolique recon- naît pour cause immédiate un changement local dans la température de la surface sur laquelle ce courant se manifeste, j'ai dû chercher si l’action de telle ou telle vapeur appliquée à la surface de tel ou tel liquide échauftait ou refroidissait cette surface. Je ie suis servi, pour cet& secherche, d’un appareil thermo-électrique convenablement disposé, J'ai trouvé, par ce moyen, que toutes les vapeurs qui se dissolvent dans un liquide où qui se combinent chimique- ment avec lui l’échauffent. D’an autre côté, j'ai trouvé que toutes les vapeurs formées à la température ordinaire de l'air dans le- quel elles se répandent sont plus froides que cet air ambiant. Ainsi les: vapeurs exercent une aclion refroidissante sur les corps qu'elles touchent lorsque ces corps sont à la température de l'air ambiant, et elles exercent sur ces mêmes corps une ac- tion échauffante lorsqu'elles se combinent avec eux. Le corps qui fournit la vapeur se refroidissant, par le fait de son évapora- tion, tend à refroidir, par voisinage , les corps dont on l’approche. Il résulte de tout cela que lorsqu'on approche de la surface d’un liquide déterminé une goutte d’un li- quide volatil déterminé, cette surface peut être refroidie par le contact de la vapeur ou par le voisinage de la goutte refroidie du liquide volatil; elle peut être échauffée par la dissolution ou par la combinaison chimique de cette même vapeur ; c'est de l'excès de l'une des deux actions soit re- froidissante, soit échauffante, qui est exer- cée dans cette circonstance sur la surface du liquide, que résulte l'établissement d’un courant épipolique sur cette surface. Or, j'ai observé que ce n’est pas toujours en vertu de son action refroidissante que la goutte de liquide volatil suspendue au des- sus de la surface d’un liquide déterminé, produit, sur cette surface, un courant épi- polique dirigé en convergeant vers cette goutte ; c’est bien évidemment, dans cer- tains cas, en vertu de l’action échauffante de sa vapeur ; en sorte que le courant épi- polique est ici caloripète, au lieu d’être ca- lorifuge comme il l’est dans ja plupart des autres cas. La vapeur de tous les liquides combusti- bles échauffe l’eau par cela même que cette vapeur s’y dissout; c'est ce dont je me suis assuré directement avec mon appareil thermo-électrique, la vapeur du camphre produit le même effet. C’est pour cela que la vapeur des huiles essentielles, de l’alcool, de l’éther, du camphre, etc., produit des courants épipoliques sur la surface de l'eau ; ce sont ces courants épipoliques qui, par réaction , font mouvoir sur l’eau les parcelles de camphre ; c’est la chaleur produite autour du camphre par la dissolution de sa vapeur dans l’eau qui l’environne qui fait que cette substan- ce s’évapore 30 à 40 fois plus vite sur l’eau qu’à l'air libre, ainsi que l’a expéri- menté Béuédict Prévost; c’est cette même chaleur qui fait que des colonnes de cam- phre à moitié plongées dans l’eau se cou- pent à la surface de ce liquide , ainsi gs la expérimenté Venturi. N Comme c’est en échauffant la pl: occupe sur l’eau, que le camphrægi un courant épipolique sur ce liqi courant doit être semblable, pour tion, à celui qui est produit sur Ï pi la chaleur artificiellement appliquéé_ bord de sa surface qui possède l’épipoliètté aqueuse. C’est effectivement ce qui a lieu. Ainsi, en plaçant d’une manière fixe une parcelle de camphre au bord de la surface de l’eau, on voit s'établir un courant épi- polique à double tourbillon semblable à celui qui est représenté par la fig. 1, cou- rant qu’on a vu plus haut être produit par la chsleur artificiellement appliquée au point 4, point où je suppose actuellement que la parcelle de camphre est fixée. La vapeur du camphre produit aussi un courant épipolique sur la surface biennette du mercure : échauffe-t-elle cette surface” C’est ce dont je n’ai pu m'assurer par l’ex- périence directe ; mais cet échauffement est prouvé, d'une manière indirecte, par l'observation de la direction que prend sur le mercure le courant épipolique produit par le dépôt d’une parcelle de camphre fixée au bord de la surface de ce métal. J'ai dit plus haut que la chaleur artifcielle- ment appliquée au bord de la surface du mercure , ou au point a (fig. 2), y produit le courant épipolique à double tourbillon qui est représenté par cette figure, courant qui est celui que l’on observe, en pareil cas, sur tous les liquides qui possèdent l’épipo- licité huileuse. Or, c’est ce même couran£ épipolique que l’on observe sur le mercure lorsqu’au lieu d’échauffer artificiellement le point &, on y place fixement une parcelle de camphre. Il y a donc alors échauffement 628 de ce point a. La similitude de l'effet prouve ici la similitude de la cause. Je termine cette deuxième partie de mon ouvrage par la recherche de la cause à la - quelle est due l'extension spontanée des vouttes de certains liquides sur la surface ’un solide poli ou sur la surface d’un au- tre liquide. Je fais voir que cette extension ne doit point être rapportée à l’action ca- pillaire, mais qu’elle est bien réellement le résultat de l’action d’un courant épipolique divergent. Je trouve la cause de ce courant épipolique, d’une part, dans la chaleur qui, d’après les expériences de M. Pouillet, se développe toujours au contact d’un so- lide avec un liquide qui le mouille; et d’une autre part, dans la modification de température soit en plus , soit en moins, qui a toujours lieu lors de lassociation de deux liquides hétérogènes. En résumé, les courants épipoliques dif- fèrent essentiellement des courants de l'é- lectricité soit statique, soit dynamique ; ils ne diffèrent pas moins des courants de cha- leur. Leurs effets moteurs sont générale- ment hors de toute proportion avec ceux que peavent produire par elles-mêmes les modifications locales et souvent extrême- ment faibles de température qui leur don- nent naissance. L'agent épipolique a ce- pendant cela de commun avec l'agent élec- trique qu'il tend, comme lui, à prendre son chemin par les pointes ou par les an- gles des corps. CHIMIE APPLIQUEE. Du camphre et de ses applications médi- cales et industrielles. (Premier article.) Le nom dé camphre dérive du mot arabe caphur où cainphur. On peut, en effet, rapporter à cet origine l'introduction du camphre dans la matière médicale, CEtius (1) en a parlé le premier, comme d'un remède précieux : l'emploi en fut pourtant fort rare jusqu’au temps d’Avi- cenne qui vivait dans le onzième siècle. Depuis cette époque, le camphre n’a pas cessé d’être employé dans la pratique mé- dicale, tant ses bons effsts répondent à l’at- tente des médecins. On voit le camphe éprouver dans nos pharmacies mille associations diverses, donner naissance à mille produits diffé- rents, et créer ainsi des ressources sans nombre contre les infirmités humaines... Une substance naturelle médicamenteuse, d’une utilité si grande, ne pouvait man- quer d’être soigneusement étudiée. De là des nombreux écrits publiés tour à tour sur l’origine du camphre, sur sa nature, sur ses propriétés médicales, etc., etc.; si bien qu'il reste peu de chose à trouver sur cette matière. C’est aux végétaux seulement qu'il faut rapporter l'origine du camphre; car ce produit immédiat doit exclusivement son . existence à l'acte de la végétation. L'art, émule de la nature, a bien formé une ma- tière analogue, en combinant le gaz acide chlorhydrique avec les huiles volatiles de térébenthine, d’anis, etc.); mais encore cette matière diffère-t-elle assez du cam- phre des végétaux pour ne pas pouvoir re- trouver tous les caractères de celui-ci dans le camphre artificiel, comme nous le ver- (1) OEtius était un célèbre médecin de la Su- blime-Porte, il vivait environ au milieu du sixième siècle, ses écrits furent étudiés et admirés encore pendant les quinzième et seizième siècles. (Thomson ) 629 rous dans l'étude de ces sortes de compo- sés. Toutes les plantes qui renferment des huiles essentielles contiennent aussi du camphre; mais ce camphre diffère un peu de celui qui va exclusivement nous occu- per d’abord. - Ce sont plus particulièrement les végé- taux de la famille des labites, et même encore de celle des laurinées (Pelouze), qui offrent le saccédané du camphre. Il en a été obtenu aussi de quelques ombellifères, de plusieurs balisiers et de bien d’autres plantes appartenant à diverses familles dont on voudra bien nous dispenser de faire ici l’énumération. Le camphre des labiées existe en dissolntion dans Jeurs huiles vola- tiles. Proust l’a démontré, en examinant la possibilité d'extraire du camphre de ces huiles, pour en faire une branche de com- merce assez avantageuse das le royaume de Murcie en Espagne. Le chimiste de Sé- govie opéra avec fruit préférablement sur les huiles essentielles de romarin (rosma- rinus officinalis), de marjolaine (orrganum marjorana), de sauge (sabia officinalis) et de lavande (/avandula spica). (Proust, 4n- nales de chimie. Les plantes de la famille des laurinées contiennent aussi du camphre en dissolu- tion dans leurs huiles volatiles, maisil n’est pas rare de l’y trouver également en mor- ceaux solides, dont la pureté permet de le confondre avec le camphre le mieux raf- finé. Ceci se remarque surtout pour le camphe de Sumatra que l’on trouve tout formé et cristalli:é dans le canal médul- laire de Parbre qui le fournit. Ce canal, du diamètre du bras chez les individus de moyenne, grosseur en fournit cinq et quel- quefois dix kilogrammes, On cite parmi les laurinées qui donnent du camphre, le laurier d’Apollon (Jaurus nobilis), lesassafras (laurus sassafras),le can- nelier ({anrus cinnamomum), et surtout le camphrier de la Chine et du Japon (laurus camphora). Nous passerons sous silence l’arbre de Santa-fé-de-Bogota, nommé ca- sate dans le pays, qui, au rapport de M.Zéas, laisse découler beaucoup de camphre en larmes. Carnphrier de la Chine et du Japon. — Cette espèce importante de laurier, dit cam- pbrier de la Chine et du Japon, comme étant originaire de ces deux grands empires asiatiques, donne beaucoup de camphre et appartient à l’ennéandrie monogynie et à la famille des laurinées; plusieurs voya- geurs l’ont annoncé à l’île de Java et au cap de Bonnc-Espérance; mais c’est plus particulièrement dans la province de Sat- Suma Auzathuma et aux îles voisines de Sailtrof, Nipou et autres, que se trouve le laurus camphora. Cet arbre, assez élevé, d’un port élégant et qui offre un joli feuillage, présente un tronc divisé en plusieurs petites branches garnies de feuilles alternes qui se réunis- sentun peu au-dessous de la base. Lesfleurs sont dioïques ou polygames, et les fruits, d’un noir pourpre, offrant la grosseur d’un pois. La chair de ceux-ci est pulpeuse; son noyau renferme une amande huileuse et fade, Ce camphrier est toujours vert, il fleurit pendant les mois de juin et de juil- let; toutes ses parties exhalent l’odeur du camphre quand on le froisse. Camphrier de Sumatra, de Bornéo et de Malaca. — I existe dans les îles de Suma- tra et de Bornéo, ainsi que dans la pres- qu'ile de Malaca, au lieu nommé Borros, dans la région occidentale de Sumatra, 630 un autre camphrier que les orientaux nomment Capour-Borros. M. Correa-de- Serra avait pensé que cet arbre apparte- nait au Shorea robusta de Roxburg; tandis que M. Gartner fils le nommait Dryobala- nops aromatica. M. Calebrosne ayant re- connu que le fruit de ce camphrier était le même que celui du driobalanops, et M. Correa , revoyant le fruit, le rapporta au geure plerygium plus conau et apparte- nant à la famille des laurinées. En consé- quence, M. Correa douna le nom de pte- rygium teres au -camphrier en question. Ce végétal, maintenant cultivé de graines à Calcuta, présente des feuilles ovales accu- minées ou mucronées. [l en existe à Suma- tra, qui ont un tronc de 2 mètres 17 cent.; le fruit consiste en une capsule oriculaire et monosperme, s’ouvrant en trois valves, dont la situation est plus élevée que les étamines ; l'embryon de la graine étant ren- versé, sans endosperme. La plupart des plantes qui offrent du camphre en donnent trop peu pour qu’on cherche à l’en extraire. Nous avons vu qu'il peut y avoir de l’avantage à l’obtenir de quel jues huiles volatiles, ainsi que de l’arbre de Santa-fé-de-Bogota. On ne se livre portant qu’à l’extraction du camphre du laurus camphora et du pteryg um teres, notamment du premier de ces deux arbres; car on ne trouve dans le commerce que le camphre de la Chine et du Japon. Le père d’Entrecoller (1) et lord Macart- ney (2) nous ont appris comment les Chi- nois obtiennent le camphre du laurus cam- phora. Les jeunes branches de cet arbre ayant été réduites en éclats et puis mises à macérer dans l’eau pendant trois jours, on les fait bouillir dans une marmite en les agitant sans cesse au moyen d’un bâton; passant alors la liqueur au travers d'un linge et l’abandonnant au refroidissement, elle se prend en une masse de camphre brut. Quelquefois on emploie les feuilles et les bourgeons en faisant chauffer leur dé- coction aqueuse dans un appareil sublima- toire, afin de sublimer le camphre que l’on oblient sous forme de gâteau. Le célèbre voyageur, Krœæmpfer, nous a également instruits de la méthode suivie par les Japo- nais, pour extraire le camphre du /aurus camphora, qui abonde chez eux. On coupe par morceaux le tronc et les branches, et on en remplit de grandes cucurbites de fer, surmontées de chapiteaux en terre, dont on garnit l'intérieur de paille de riz; en échauffant modérement ces vases, le camphre se volatiliseet s'attache à la paille, de laquelle on la détache quand l’opéra- tion est terminée; on obtient aussi sous la forme de grains grisàtres, agglomérés, huilleux, humides et toujours plus ou moins purs. Camphre de Sumatra, de Bornéo et de Malaca. — Le campbre le plus précieux, le plus suave, le plus pénétrant, selon tous les observateurs, est le produit du ptery- gium teres de Correa-de-Serra. On dit qu'une livre de ce camphre est plus estimée que cent livres du camphre ordinaire. Au Ja- pon il se présente sous la forme de petites lames ou aiguilles dans cet arbre ; mais on peut l’extraire ainsi par la distillation du bois. Jamais il ne suinte au dehors, quoi- qu'il soit moins volatil que le camphre or- dinaire, et que l'arbre contienne une huile (1) Recueil de Lettres édifiantes et curieuses, p. #15. | (2) Voyage dans l'intérieur de Ia Chine, tome 1, p: 192. | | | | | l 631 _ volatile. Le bois du pterygrum teres est fon- gueux et rempli d’use moëlle analogue à celle du sureau, dans laquelle paraissentse déposer de petits cristaux de camphre très pur. Il suffit de les laver à l’eau, pour les débarrasser de quelques matières étran- - gères, et les rendre ainsi semblables à du camphre qui a été raffiné. Les habitants des îles, qui vont à la recherche de ce cam- - phre dans les bois, entaillent les camphriers Jusqu'au cœur; il en découle une huile très camphrée, indice de l’existence du camphe concrété dans le canal médullaire; mais comme le remarque M. Virey, ils détrui- sent et perdent ainsi mal à propos une foule d'arbres à camphre, faute de savoir bien les exploiter. En effet, lorsqu'ils ont retiré cette huile camphrée et trouvé un arbre contenant du camphre concret, ils se contentent de le scier par tronçons et d'en extraire mécaniquement cette subs- tance.(Journal de pharmacie, tome FIL.) 47 e SCIENCES NATURELLES. GEOLOGIE. Rapport sur un Mémoire de M. F. de Castel- nau, relahf au système silurien de lAme- rique septentrionale ; par M. Elie de Beau- mont. ‘(Deuxième article.) Eu décrivant les nombreux fossiles re- cueillis pendant son voyage, M. de Castel- nau a été conduit à traiter une question qui intéresse les zoologistes aussi bien que les géologues : celle de l'existence de pattes chez les trilobites. Ces crustacés fossiles, comme on le sait, ressembleut beaucoup par la forme générale de leur corps aux cymothoés et surtout aux séroles ; mais ceux-ci portent à la face infe- rieure du thorax une longue série de paites ambulatoires analogues à celles des clopor- tes, et si les trilobites avaient eu des appen- diceslocomoteursrigidese: articuléscomme les isopodes auxquels on les comparait, on devrait en apercevoir des traces; or il n’en a pas été ainsi, bien que les naturalistes aient examiné des milliers de ces animaux, dont la conservation est souvent si parfaite qu’on distingue jusqu'aux facettes de leurs yeux. La plupart des auteurs en ont conclu que les trilobites étaient des animaux pri- vés de pattes ambulatoires, et cette con- clasion aurait été légitime, si, en effet, ces crustacés appartenaient au même type que les cymothoés, les lygies et les séroles dont on les avait rapprochés ; mais, dans ces der- uieres années, on a reconnu que les trilobi- tes ont plus d’affinité avec les apus et les branchippes qu'avec les isopodes ; et si le plan général de leur organisation était le même que chezles branchiopodes, l'absence apparente de pattes dans les fossiles nau- rait rien de surprenant et n’impliquerait pas l'absence de ces organes chez ces ani- maux lorsqu'ils vivaient; car, chez les branchippes et les apus, les pattes ont la forme de rames foliacées et membra- neuses ; dont la conformation est appro- priée à leurs usages dans la natation et dans la respiration, et dont le tissu est si mou et si délicat que leur destruction est facile, et que, dans le travail lent de la fos- silisation, elles ne pourraient guère laisser de traces de leur existence. On pouvait donc, malgré toutes les observations néga- tives dont il vient d’être question, supposer que les trilobites avaient été pourvues de 632 s nageoires ou pattes membranenses sembla- bles à celles des crustacés branchiopodes, Cette opinion était adoptée par plusieurs carcinologistes et s’accorde parfaitement bien avec les résultats fournis à M. de Cas. telnau par l’examen de quelques calymènes de l'Amérique septentrionale. Effectivement, sur une section transver- sale du thorax de l’un des échantillons de Calymène trouvés par ce voyageur, on apercoit une tache ferrugineuse qui occupe la place où devait se trouver le tronc cy- lindroïde de l'animal, et un peu plus bas, du côté droit, on distiugue une autre tache de même nature, mais de forme différente, qui ressemble assez à la marque qu'aurait pu produire la présence d’une patte foliacée analogue à celle d'un branchiqpode. Dans un autre échantillon, on remarque sur ane fracture longitudinale deux taches de même couleur, mais étroites et allongées, qui semblent correspondre à deux anneaux distincts du thorax et qui pourraient bien être des sections de marques analogues à celles vues de face dans l'échantillon pré- cédent. M. de Castelnau considère ces taches comme des empreintes de pattes bran- chiales, Il est difficile de se prononcer à cet égard ; mais on reconnaît que ces mar- ques ont effectivement la position et à peu près la forme que devraient avoir les em- preintes que produiraient les pattes folia- cées des trilobites dans l'hypothèse de l’ana- logie de structure entre ces fossiles et les apus de la période actuelle. Les observa- tions de M. de Castelnau, bien qu’elles ne nous semblent pas suffisantes pour trancher la question, tendent, par conséquent, à confirmer cette manière de voir, et offrent de l'intérêt pour l’histoire des trilobites. La zoologie profitera aussi d’un autre fait constaté par M. de Castelnau. Un géo- logue américain, M, Dekay, avait établi sous le nom de bilobite uu genre nouveau d’après un corps fossile qu’il considérait comme appartenant à la famille des trilo- bites. Or, notre voyageur s’est assuré que ce prétendu crustacé n’est autre chose que le moule de la coquille de quelque mollus- que, probablement d’un cardium ou d’un spirifer. Nous ajouterons encore que M. de Cas- telnau a décrit sommairement plusieurs tri- lobites, mollusques et polypiers nouveaux ou mal connus, et quil a préparé ainsi des matériaux dont on pourra tirer parti pour l'histoire de la faune du grand système ma- gnésifère de l'Amérique du Nord. Ainsi que l'indique le titre même de son Mémoire, M. de Castelnau pense que ce système doit être une dépendance du sys- tème silurien décrit récemment par M. Mur- chison; cependant, à cause de la position de ses couches, relativement à celle des au- tres formations américaines, et à cause de la forme généralemtnt très compliquée de ses fossiles, l’auteur croit qu'il doit être considéré comme formant l'étage supérieur du système silurien, et qu'il serait peut- être mieux encore de le considérer comme constituant une formation particulière qui viendrait se placer entre celui-ci et le sys- tème carbonifère. C'est la place assignée récemment en Europe au système dévo- rien. Nous avons vu dans les fossiles rapportés par M. de Castelnau la preuve évidente que son système magnésifère appartient aux ter- rains paléozoiques, à ceux qu'on nomme depuis longtemps terrains de transition; 633 quant à l'étage de ces terrains auquel on devra le rapporter, nous pensons que les données manquent encore pour se décider complètement, et qu’il sera prudent d’at- tendre, pour l’intercaler dans la série des formations dont la Grande-Bretagne à fourni les types, les résultats du voyage que l’un des géologues les plus distingués de l'Angleterre, M. Lyell, vient d'exécuter sur les grands lacs de l'Amérique. Les bassins de ces grauds lacs, loin d’être placés au hasard sur le continent améri- cain, sont placés, ainsi que nous l’avons vu ci-dessus, pres de la ligne de jonction des roches primitives en couches redressées, et du grand système magnésifère en couches le plus souvent horizontales, position ana- logue à celle d’une partie de la mer Bal- tique et des grands lacs de la Russie et de la Suède, sur les confins des roches primitives et siluriennes. On savait déjà que les bords des grands lacs américains présentent, comme ceux de la mer Baltique, les traces les plus évi= dentes d’un grand phénomène erratique venu de la région du nord. Ces traces s'éten- dent même sur une partie considérable du territoire des Etats-Unis, car le groupe des blocs erratiques s'y trouve représenté pres» que partout. Des bloc; énormes, tantôt pri: mitifs, et le plus souvent de roches de tran: sition, se voient dans presque toutes les ré- gions de ce continent : les masses sont gé- néralement anguleuses ; beaucoup doivent peser de 1,000 à 1,500 kilogrammes, et quelques uns ont jusqu’à 5 mèt. sur chaque face. Sur les bords du lac Supérieur, M. de Castelnau a trouvé en blocs erratiques un poudingue quarzeux blanc à noyaux rou- ges, qui vient de la contrée au nord des lacs. Sur les {les Manitoulines, où le doc= teur Bigsby avait déjà signalé ce phéno- mène, on trouye un grand nombre de blocs erratiques, de roches cristallines venant aussi de la région primitive du nord, telles que granites, diorites, amygdaloïdes, etc. M. de Castelnau y a particulièrement ob: ser vé un granite rougeàtre très quarzeux et très micacé, contenant des cristaux d’al- bite blancs parfaitement caractérisés par une multitude de zones alternatives miroi- tant dans deux plans différents. Il provient de la partie nord-est des côtes du lac Supé- rieur, De pareils blocs sont aussi répandus dans une grande partie du Bas-Canada, comme l'avaient déjà constaté les recher- ches de plusieurs géologues. M. de Castel nau a de même vérifié les observations des. géologues américains, tels que MM. Hitch- kock, Jackson et plusieurs autres, qui avaient constaté la dissémination de pareils blocs dans les contrées situées plus au sud; il en a vu d'énormes aux environs des villa- ges de Wipenay et d'Hoboken, dans le Connecticut, sur l’île Longue, dans le New- Jersey, etc. La direction générale du trans+ port paraît toujours avoir été du nord au sud. Indépendamment des blocs, le nombre des cailloux roulés de moindre dimension est aussi fort considérable, et dans certai- nes parties, M. de Castelnau a vu des mile liers d’acres rendus impropres à la culture par les amas de ces fragments erratiques. il en cite particulièrement d’immenses dé- pôts entre Columbus et Augusta, dans la Géorgie. D'après les observations bien connues de MM. Jakson, Hitchkok et de plusieurs au= tres géologues américains, le phénomène des surfaces polies et striées existe aussi 634 dans toute la partie septentrionale d?s Etats- Unis, aiosi que dans le Canada. Ilést à re- gretter que M. de Castelnau n'ait pas été conduit à diriger sur cet objet important une attention plus spéciale; mais, en re- vanche, ce voyageur à suivi le grand dépôt erratique dans la partie occidentale des Etats-Unis. Dans cctte région, il a vu les blocs erratiques de roches primitives dimi- nuer de grosseur en s’avançant de la région des grands lacs vers l'extrémité occidentale des Allegahuys, mais il les a rencontrés jusque dans l'Alabama, où ils ne sont plus très gros, quoique encore reconnaissables. Hparaîtque c’est là leur limite méridionale, car il a remarqué qu’on n’en trouve plus aucun vestige dans l'intérieur de la Flo- ride. Ou peut même voyager pendant des journées et des semaines entières dans ce dernier pays sans y rencontrer un seul caillou. Réfutation du sysième du transport des blocs erratiques sur des glaces univer- selles, et observations relatives au trans- port de ces blocs ; par G.-H. Fauverge. En raisonvant dans l'hypothèse du trans- port, par des glaces universelles, des blocs erratiques et des terrains qui les accompa - gnaient, il est rationel de conclure que toutes les vallées où se sont répandus ces terrains ont été le siége d’anciens glaciers, et doivent nécessairement présenter, dans les parties dures de leurs parois latérales, de nombreuses traces de cessurfaces polies et striées qui, depuis quelques années, oc- cupent les géologues. Bien que j'aie examiné avec attention des bassins (1) ayant servi de passage à du terrain de cette époque, et disposés de telle sorte qu’on ne peut les ranger que parmi ceux qui, dans l’hypo- thèse des glaces universelles, devraient of- frir la plus grande quantité de ces surfaces, je n’en ai découvert aucune. Il est vrai qu'à l’époque de cet examen il n’était du tout question de glaciers anciens dont l'idée était loin de moi; leurs traces, comme traces de glaciers, n'étaient donc pour rien dans l'objet de mes recherches: mais il est impossible que je fusse passé sans les voir devant un grand nombre de surfa- ces poiies et striées, car je portais bien mon attention sur les accidents des roches. Ce- pendant de pareilles surfaces ont été obser- vées loia des glaciers actuels, et les beaux travaux de M. Agassiz ne me laissent au- cun doute du transport des blocs errati- ques par des glaces, mais non par des gla- ces provenant d'une température générale- ment plus froide que celle de nos jours. M. Renoir, convaincu par diverses ob- servations, émet que la température atmo- sphérique a été au point de produire des glaces universelles qui ont amené Ja des- truction de toutes les races d’animaux qui nous ont immédiatement précédés sur la terre. Ce géologue, pour expliquer cet abaissement de température, s'appuie sur lhypothèse du rapprochement continuel de la terre, du soleil. Il pense qu'avant l’é- poque de la dispersion des blocs erratiques, la terre avait déjà perdu assez de sa chaleur propre, et était encore assez éloignée du so- leil pour être couverte de glace. J'ai com- battu cette hypothèse en m'appuyant sur les rapports numériques des distances des (1) Ceux que j'ai le plus examinés de ces bassins forment la plus grande partie des vallées de l’'Ebre, du Ter, du Tet, de la Cesse, de l'Ardèche, du Lau- ter, et de quelques autres qui s’effacent dans celle du Rhin. 635 planètes entre elles, et sur linvariabilité du grand axe de l’ellipse que décrit la terre autour du soleil. J'ai fait aussi remarquer que, des observations qui ont été faites sur les inégalités périodiques et séculaires de cette ellipse dont le soleil occupe un des foyers ainsi que sur la chaleur centrale du globe terrestre, nous pouvons conclure que la température de la terre entre les deux tropiques a toujours été plus élevée qu’elle ne l’est à notre époque en France, au com- mencement de juillet, environ quinze jours après le solstice d'été, alors que la terre est à son aphélie (1). M. Renoir, persuadé que la terre tourne en spirale elliptique autour du soleil, n’ad- met pas par conséquent l’invariabilité du grand axe de l’ellipse; il croit qu'il y a par- tout modifications et changements. Nul doute que des modifications ont lieu sans cesse dans la distribution des molécules des la matière; mais dans ce mouvement con- stant de la nature. chaque individu, cha- que groupe conserve pendant une grande partie de son existence une espèce de sta- bilité. Dans l’homme, par exemple, l’ac- croissement en longueur cesse de vingt à vingt-cinq ans. Lesforces organiques, après être arrivées à leur plus haut degré, offrent sans doute des modifications journalières, mais ne suivent une marche de décroisse- ment qu'après un laps de temps qui est en rapport avec l’organisation de l’individu. Il n'est point de formation, soit organique, soit inorganique, où l’on ne découvre une sorte de stabilité. Certainement je pense, comme M. Re- noir, que « ces étoiles qui, après avoir » brillé d’un vif éclat pendant des siècles, » se sont éteintes presque tout à coup, » étaient cependant, très probablement, des » centres d'autant de systèmes de mondes, » et que le soleil nous emporte avec lui.» Il est certain que la lune tourne autour de la terre; que la terre, qu’elle ne quitte jamais, se meut autour du soleil, ainsi que les comètes, les planètes et leurs satellites; et naturellement nous devons penser que le soleil, avec tous ses astres, est emporté autour d’un centre de systèmes, formant avec eux un système distinct qui ne doit pas être le seul du même ordre àse mouvoir au- tour d’un autre centre, et ainsi de suite à l'infini; c’est mon opinion, et dans tont ce mouvement, je ne vois rien qui soit en en contradiction avec l’invariabilité du grand axe de l'ellipse que décrit la terre autour de soleil. Quoi qu’il en soit des mouvements de cet immense mécanisme , la même cause qui rapprocherait la terre du soleil rapproche- rait aussi Ja lune de la terre ; pourtant, depuis des temps très reculés que i'homme fait des observations astronomiques, aucun rapprochement de la lune vers la terre n’a été observé; cependant la distance moyenne de la lune à notre globe n’est que d’envi- ron soixante rayons terrestres. Point d'observations ni d’un rapproche- ment continuel de la lune vers la terre, ni d'aucun changement de la longueur du grand axe de l’ellipse que décrit la terre autour du soleil, ni de changement dans le système planétaire; d'après cela, il est évi- dent que si un mouvement continuel de la terre vers le soleil a lieu, la lenteur de ce mouvement est telle que notre globe n'a pu se trouver assez éloigné du soleil pour que ses eaux se soient congelées à k plus (1) Bulletin de la Société géologique de France, tom, XII, p. 508 et suiv. - 636 grande partie de sa surface, que bien avant l'époque tertiaire. M. Agassiz attribue la destruction des être qui nous ont immédiatement précé- dés, aux effets d’un froid général survenu à la fin de l’époque diluvienne , et qui au- rait couvert le globe jusqu’à la latitude des Alpes d’une enveloppe de glace. Il est im- possible de trouver dans les résultats que nous connaissons des phénomènes géologi- ques, des preuves pour ou contre l’hypo- thèse de ce savant ; je dirai seulement que, dans l’état actuel de nos connaissances, rien n’explique la cause de ce froid. M. Agassiz a dit aussi que, « pour expli- » quer ( par des glaciers) l’ensemble des » faits relatifs aux phénomènes erratiques » dans les limites entre lesquelles ils ont été » observés, il suffit d'admettre que les gla- » ces polaires s’étendaient jadis aussi loin » aa nord qu'elles s'étendent maintenant » au sud. » Sil en est ainsi, sans qu'il soit nécessaire d'admettre une température gé- nérale plus froide que celle de nos jours, nul doute que ces faits n'aient eu lieu il y a environ de cent vingt à cent trente siècles. Alors les glaces devaient s’avancer au nord comme elles s'avancent maintenant au sud; car à l’époque où la terre était à son aphé- lie lorsque l’hémisphère boréal avait sa saison froide, les hivers de cet hémi- sphère devaient être plus froids que ne le sont aujourd’hui ceux de l'hémisphère aus- tral. Il s'échappait, sans contredit, de l’in- térieur du globe une plus grande quantité de chaleur qu'aujourd'hui ; maïs en hiver, cet excédant de calorique était au moins compensé par le degré d’obliqaité des rayons solaires provenant d'une plus grande ex- centricité de l’ellipse que décrit la terre au- tour du soleil, et par la plus grande incli- naison qu'avait le plan de l’éctiptique. Dr soulèvement de montagnes, dans ces cir- constances, rend parfaitement compte du transport des blocs erratiques et de tous les autres phénomènes de la même époque. H.-G. FAUVERGE. SCIENCES APPLIQUÉES. SOCIÉTÉ D'ENCOURAGEMENT, Séance du 5 avrile Les juges du concours ouvert sur des Mémoires relatifs aux associations alleman- des pour les douanes ont fait leur rapport, par l'organe de M. de Colmont. Trois con- currents se sont présentés; aucun n'ayant complètement traité la question proposée, il n'y a pas lieu de décerner le prix de 2.000 francs. Mais comme deux d’entre eux ont présenté des travaux remarquables, le comité de commerce propose d'accorder une médaille de 1,000 francs à l’auteur du Mémoire n. 2, et une de 590 francs à celui du n.1; les billets sont décachetés, eton décerne à M. Faugère une médaille de 1,000 francs, et à M. Heury Richelot la se- conde médaille de 500 francs. Ces récom- penses seront données dans l'assemblée gé- nérales qui aura lieu le 19 de ce mois. Le sujet de prix est retiré. Une séance extraor- dinaire du conseil aura lieu mercredi pro- chain pour terminer les travaux prépara- toires à l'assemblée du 19. Le reste de la séance est occupé par de longs débats sur un nouveau sujet de prix proposé par le comité de commerce sur la théorie, la pratique et la statistique des as- surances. La décision est ajournée pour remplir diverses couditions imposées par le êglement de [a socicte. Fnaxcoeur. 537 ECONOMIE DOMESTIQUE. Système raisonné des prises d'air et des bou- ches de chaleur des poëles et des caiori- 1 fères, par M. D’Arcer. [ Nous ne savons pas nous chauffer. Nos “zrandes cheminées, encore telles qu'on les « faisait probablement sous les rois mérovin- ‘ziens , au lieu d'augmenter la température \He nos appartements, l'abaissent presque rtoujours considérablement. Quant à nos \poêles et à nos calorifères, tantôt ils nous, ‘font une forte odeur de brülé, tantôt ils ne itrent pas assez, presque jamais il ne nous “:hauffent également, économiquement, hy- -siéniquement. - Et cependant un chauffage suffisant , : ‘constant, économique ct hygiénique: 1est pas impossible avec no5 poëles et nos calo- rifères : il suffit pour l'avoir tel, de raison- ner, nou pas tant la construction de ces lappareils, que leur prise d'air et leurs bou- iches de chaleur. l | M. d’Arcet, qui ne fait pas de Part pour (l’art, et qui à cause de cela même a fait des ltravaux si remarquables et si utiles, vient de nous enseigner fa manière de régler ma- Ithématiquem: nt les prises d’air et les bou- \ches de chaieur des poêles et de calorifères. Voici son système et les raisons de son sys- tème : En théorie, un kilogramme de houille de bonne qualité peut échauffer de 20 degrés centigrades 1085 mètres cubes d'air. Mais, | à cause despertes, ne comptons que 900 me- tres cubes chauffes à 20 degrés.Or, sil’on ad- imetd’ailleursqu i soitconveuablede ne don- “ner au courant d air que 2 mètres de vitesse « par seconde dans son passage à travers l’ap- pareil de chauffage, l'on arrive à ce résul - tat qu'un poêle ou un calorifere, dans le- quel on brûlerait 1 kilog. de howlle de “ bonne qualité par heure, devrait recevoir l'air froid et verser dans la pièce l'air \échauffé à 20 degrés centigrades, par des tuyaux ayant 12,9 décimètres carrés d’ou- \verture. Donc la bouche de chaleur, ou la somme des bouches de chaïeur de cet ap- pareil devrait avoir, si elle était ronde, | décimètres de diamètre, et, si on la fai- sait carrée, 3,54 décimètres de côté, c’est à-dire autant de fois 12,5 décim. carrés d’ou- verture qu'on voudra brûler de kilog. de |houille par heure. | Comme on le voit, il faut donner de grandes dimensions aux prises d’air et aux l bouches de chaleur. Or, est-ce là ce qui se “fait? ï S'en faut, on ne voit partout que Va ou fort petites, d'un décimètre au plus de diamètre. Etencore a-t-on soin “de fermer un peu l'entrée extérieure avec une rosace en fer. Aussi, nou seulement on A presque toujours un air d’une odeur de M brélé à respirer, mais encore on n’a pas de “chaleur, un appartement un peu considé- rable resle-t-il toujours froid, même en |consorumant une très grande quantité de ‘houille, | Selon M. d’Arcet, le meilleur système de les bouches sont placées verticalement, à droite et à gauche, ou en avant du tuyau du poêle où du calorifère : s'il s’agit d'un poêle, il faut percer le dessus de marbre pour y poser les bouches de chaleur: en plaçant au-dessus de ces bouches de cha- eur horizontales, de petits trépieds en fer, ‘levés de 4 décimètre au-dessus de la ta- plette de marbre couvrant le poêle, on peut aire chauffer , sur ces trépieds, soit des | bouches de chaleur est celui dans lequel - 638 pilles d’assiettes pour le service de Îa table, soit des vases remplis d’eau, qui en cas de besoin, pourraient donner à l'air chaud la quantité de vapeur d’eau nécessaire pour le rendre salubre. Les bouches de chaleur doivent être cal- culées de manière qu’elles aient l’ouverture voulue indépendamment des grillages mé- talliques dont on les garnit ordinairement. 1l est bon, sous le rapport de la salubrité de mettre le moins possible le courant ven- tillateur er contact prolongé avec du cui- vre fortement chauffé. L'on peut , en pratique, considérer un kilog. de houille comme équivalant à 2 ki- log. de bois de chauffage bien sec , sous le double rapport de la température produite et des dimensions à donner aux bouches de chaleur. Il y a avantage à brûler ces combustibles sur des grilles au lieu de les brûler simple- ment sur la cendre garnissant le sol des appareils de chauffage. Il est avantageux de placer des registres ou des portes aux grandes bouches de cha- leur verticales, afin de pouvoir, à volonté y diminuer le courant d'air et lui donner d’ailleurs, ainsi, une plus haute tempéra - ture en cas de besoin; quant aux bouches de chaleur horizontales, il suffira de simples plaques en tôle posées dessus pour en re- trécir à volonté les ouvertures. S'il n’y avait pas, vers le plafond de la salle dans laquelle on veut introduire le cou- rant d’air chaud, ua bon système d'évacua- tion de l’air vicié, il serait indispensable ou de l’établir, ou, au moins, de placer des +a- sistas à soufflet aux carreaux les plus éle- vés de chaçue croisée : dans ce dernier cas, la sortie de l’air viciése ferait par ces vasis- tas quand on les ouvrirait. il ne faut pas perdre de vue ce principe, qu'en ne donnant au courant ventilateur que la tempirature nécessaire pour mainte- nir dans la salle le degré de chaleur vou- lue, on obtient les avantages suivants : maximum d'assainissement; conservation et longue durée des appareils; refroïdisse- ment convenable de la fumée , et par con- séquent la plus grande économie possible, de combustible; prompt échauflement et prompt refroidissement de la saiie, ce qui, dans notre climattempéré, est, dans le plus grand nombre de circonstances, une con- dition essenticlle d'un bon système de chauffage. On le voit par les moyens indiqués ci- dessus, tous les poêles à courant d’air qui ont été mal établis sous le rapport de lé- chauffement de l’air et de la ventilation, peuvent être beaucoup améliorés, sans grande dépense, et nous n’hésitons pas à evgager les propriétaires à prendre ce parti, fût-ce même contre l'opinion la plus prononcée de leurs fumistes. (Moniteur industriel). <= — AGRICULTURE. Culture des sols calcaires. Plusieurs agronomes se sont occupés de la culture des terres dontlecarbonate de chaux forme la base, et certains d’entre eux ont indiqué d'excellents moyens d’amendement et d’engraiss mais leur recette est toujours et partout dispendieuse. On ne peut donc la proposer à la généralité des cultivateurs qui craignent de faire des avances dont la rentrée incertaine est surtout dans les pays où les engrais sont à très haut prix. M. de 639 RaïNNEVILLE s’est appliqué à trouver un mode d'amélioration plus en rapport avec les ressources des cultivateurs et la timi- dité des propriétaires. Voici en quels termes il donne lui-même un aperçu du mode qu'il a suivi pour rendre fertiles les sols calcaires sans avoir recours à des engrais étrangers et par de simples moyens de culture. « Aussitôt que j'étais parvenu, par de bons labours et un peu d’engrais, à mettre un champ en état de fournir une récolte d'avoine, je lensemençais en prairies arti- ficielles, composées de sainfoin. de ray- grass, de pimprenelle et de trèfle blanc. Je sème lavoine (fin février) par lignes espa- cées ce Om,18 au moins ek de Om,25 an plus; puis je fais donner dans les lignes un léger binage au commencement d'avril, qui détruit les mauvaise herbes et enfouit assez les graines de la prairie pour en assurer la levée. La pimprenelle m’a toujours réussi dans les plus mauvaises terres, et elle m’a donné de bons pâturages. Le sainfoin est ré- servé pour les meilleures. » Ces prairies ont été employées, pen- dant quatre à cinq années, au pâturage de ce qu’elles pouvaient nourrir de bestiaux, depuis le mois d’avrii jusqu’au mois de dé- cembre. » Sur mon exploitation, les labours sont exécutés par des bœufs et des vaches, vi- vant pendant sept à huit mois sur ces pâ- turages; je compte quatre bêtes d’atte- lage et deux élèves de un an pour une charrue. » Les bouviers prennent le matin, dans le pâturage, une paire de bœufs ou de vaches, ct après quatre heures de travail, ils la remettent dans la prairie, soit en liberté, sous la garde d’un enfant, soit au piquet, et reprennent une autre paire. » Cé mode d'alimentation, entrecoupé d’untravail modéré, est le plus économique de tous et le plus salutaire pour la santé et le bon entretien des animaux. » Après quatre années de pâturages qui améliorent le sol, je le défriche par un procédé que je n'ai vu pratiquer nulle part. Ces sortes de terres ne présentant que 0,12 d'épaisseur de la couche propre à la cul.ure, il serait difficile de leur demander des produits de plantes à racines char- nues et pivotantes, lesquelles exigent, en moyenue, un sol remuüé et amélioré de Om,25 de profondeur. Je suis parvenu à la donner à mon sol, par une culture er plan- ches de 1,50 de largeur, sur lesquelles je renverse une couche de même largeur et de On,12 d'épaisseur, par une opération combinée du travail de la charrue et de celui d'enfants, armés de fourches et de pelles de fer. » La moitié seulement des champs sou- mis à cette culture produit pendant 1 et 2 années; l’autre moitié, dénudée de la couche de gazon qui la recouvrait, pré- sente aux influences atmosphériques un sous-sol de craie presque pure. La gelée le soulève, au dégel la craie se délite; je passe dans ces intervalles un petit extirpateur et enlève, l'été suivant, quelques centi- mètres de terre pulvérisée que je répands. sur les planches ensemencées, J'ai obtenu ordinairement deux récoltes sur ces plan- ches à double épaisseur, avec peu ou point d'engrais, en pommes de terrre, to- pinambours, carottes, navets, betteraves, pois, haricots et choux. Je défais ensuite mes planches, ou billons, par un travail très facile à la charrue ; j'égalise le sol avec 640 la herse ou l’extirpateur ; je sème deux an- nées de suite l’avoine en ligne à 0®,25, et une nouvelle prairie dans la deuxième avoine. Les topinambours queje cultive fort en grand sur ces pâturages défrichés par planches, sans aucun engrais, fournissent, avec la paille d'avoine, la nourriture des animaux pendant cinq mois d'hiver. » Rien de plus simple qu’un tel mode, qui est manifestement améliorant, qui n’exige aucune dépense d'engrais étran- ger : à chaque rotation, le sol cultivable acquiert quelques centimètres de profon- deur de plus. » L'année 1842, qui fut si fatale à bien des cultures par la sécheresse du prin- temps et de l'été, nous a fourni l’occasion de constater deux faits importants. » Le premier est relatif aux pâturages de sainfoin et de pimprenelle; l'herbe en fut rare et peu élevée, mais d'une si bonne na- ture, que nos bestiaux, après sept mois de nourriture, sont en ce moment dans un très bon état. » L'autre concerne les topinambours ; quoique placés sur des billons élevés de 0",25 à 0®,30, ils ont résisté aux effets de la sécheresse, grâce à l'opération mention- née plus haut, de recouvrir les planches où ils étaient plantés de quelques centi- mètres de terre pulvérisée, ramassée à la pelle dans les intervalles qui séparent les billons : nous avons répété deux fois cette opération. » Il est bon d'observer que les pâturages qui composent la moitié et quelquefois plus de notre exploitation ne reçoivent aucun autre engrais que celui qu'y déposent les animaux; que lavoine qui forme 1/4 de l'exploitation, n’en reçoit aucun; que les topinambours, qui forment les 2/3 de l’au- tre quart, n’en reçoivent point non plus; que tous les fumiers d'hiver sont réservés pour le champ destiné aux pommes de terre et autres légumes. » En offrant ce résumé de ce qu’une longue pratique nous à fait trouver de plus simple, de plus sûr et de moins dispen- dieux pour la culture des sols calcaires, nous avons voulu montrer combien il est facile de les améliorer et de les rendre pro- ductifs. Les mêmes champs qui avaient peine, il y a 40 ans, à fournir la nourri- ture de quelques mauvais chevaux et de cent moutons, procurent aujourd'hui la subsistance d’une colonie de vingt-cinq jeunes travailleurs et de vingt têtes de gros bétail. » Notre assolement est dont composé de: 4 années de prairies artificielles ; 2 années de culture en planches pour topinambours, sans fumiers, et autres lé- gumes fumés ; 2 années d’avoine à plein champ et se- mée en lignes espacées de 0,25. » L'amélioration des terres est puissante et rapide. » (Le Cultivateur). HORTICULTURE. Sur la taille du mürier. La culture da mürier s'accroît tous les jours. Pour assurer le succts des nouvelles plantations, il est utile de s’occuper sérieu- sement de la taille de cet arbre et de se bien fixer sur la meilleure éducation à lui don- ner, C’est dans ce but que nous reprodui- sons l’article suivant, publié par le Propa- gateur de l'industrie de la soie en France : Il existe partout une manie funeste de former, la première année, le mûrier sur 6#1 trois et quatre branches et, sile hasard s’y prète, sur un plus grand nombre. D'ordi - paire, ces branches sont tenues à égale dis- tance. Un praticien exercé s’élèvera forte- ment contre des principes aussi fâcheux. Quel est l'homme des champs qui n’a pas fixé son attention sur de vienx müûriers? Quoique la plantation de ces arbres n'ait pas une date aussi éloignée qu’on pourrait le supposer, ils sont dans un état perma- nent de dépérissement, par suite des gout- tières provenant du rapprochement des bran- ches de la tè e de l'arbre. La jonction de ces branches forme une espèce de vase où les eaux, en séjournant, s’infiltrent peu à peu dans le corps, et viennent prendre leur issue au bas de l'arbre, transformées en li- quide noirâtre. Quel est celui qui n’a pas vu, sur d’autres plantations plus nouvelles, le manque total de taille? En effet, des propriétaires, pres- sés de hâter la production de leurs revenus, ont négligé de tailler leurs arbres, ou du moins ne se sont livrés à cette opération que d’une manière imparfaite. Qu'en est-il ad- venu ? Ils ont fini par n'avoir que des bran- ches longues et flexibles, par être privés de branches latérales, et les produits se sont amoindris sensiblement, La cueillette des feuilles n’a pu s'effectuer que d’une manière imparfaite, en exposant même les préposés à cette cueillette aux plus grands dangers. Quel est enfin celui qui n’a pas vu, dans diverses localités, le mûrier condamné cha- que année à une taille meurtrière dont les moindres effets sont de régulariser cet ar- bre en forme de potence? On abat sans pi- tié les branches mères, où diminue les bran- ches secondaires, et on détruit les jeunes pousses qui seules sont propres à donner naissance à la quantité de feuilles que com- porte l’âge et la force d’un arbre sain et vi- goureux. Il ÿ a nécessité de parer à d'aussi graves inconvénients. Je viens faire part aux pro- - priétaires d’une méthode simple et facile, méthode qui n’est que le résultat d’une lon- gueexpérience. Chaquepropriétaire pourra lui-même, à l’aide d’un bon sécateur, con- duire lui seul ses plantations sans avoir re- cours à ces hommes prétentieux, ordinaire- ment armés de serpes et de haches, et qui, la plupart, opèrent sans le moindre discer- nement, et n’ont d'autre talent que celui de réduire à moitié un arbre fort et vigou- reux, et d'accélérer sa ruine par un retran- chement aussi ignare que brutal. Quoique le mûrier soit un arbre qui ne craigne pas le fer, il n’en est pas moins vrai que le grand nombre de plaies qui s’o- pèrent par la suppression des grosses bran- chestend à diminuer les produitset à nuire même à la santé de l’arbre. Le müûrier ne doit pas être comparé à un arbrisseau rampant, ni à un saule pleureur. Cet arbre, au contraire, jette avec vitesse ses pousses vers de ciel et semble s’enor- gueillir de la riche végétation dont la na- ture l’a gratifié. lin effet, le mürier est à peine dépouillé de ses feuilles que quelques jours lui suffisent pour se montrer de nou- veau de bonne grâce et offrir à son maître une nouvelle végétation. Les produits de cet arbre seront d'autant supérieurs qu’il aura été conduit avec principe pendant ses premièresannées. Il fautdonc tailler comme il faut, et pour {ailler comme il faut, il faut avoir bien planté. À cet égard, voici mon opinion : Il faut planter desarbres de 3 à 4 ans de pépinière, forts et vigoureux, de préférence ÿ 642 greffés au pied. Le mûrier étant d'une re- prise facile, on n’a pas à craindre de rac- courcir une partie des racines les plus lon-. gues, de les rendre en quelque sorte éga- les, afin de mieux asseoir le sujet dans la fosse. La greffe qui s’indique au bas par une déviation sera la profondeur à laquelle l’ar- bre devra être recouvert. Celui qui n’a pas l’usage des plantations commettrait une faute grave s’il enterrait trop le müûrier, car cet arbre n’a pas l’avantage, comme tant d'autres, de pousser de nouvelles ra- cines sur la partie de la tige qui se, trou- verait enterrée. Le müûrier ne multiplie ses racines qu'a la suite de celles déjà exi- stantes. L'arbre nouvellement planté ressemblera à un jalon fixé en terre et sera coupé à un mètre 55 centimètres, hauteur ordinaire du mûrier à plein vent. Tous les bourgeons et nouvelles pousses qui naîtront en tête de l'arbre seront conservés jusqu'à la fin de mai, pour être ébourgeonnés et pour qu'il soit fait choix des deux plus belies pousses, une de chaque côté. Le surplus sera coupé proprement avec la serpette. Au mois de février de l’année d’après, Je taille, pour la première fois mon jeune sujet. C’est ici que la matière devient déli- cate. On est souvent embarrassé pour se fixer sur la longueur à donner aux scions d'un arbre plus ou moins visoureux. Comme j'ailonguement médité sur l’opé- ration de la taille et sur la force végétale du mürier, j'ai acquis la certitude qu’on ne pouvait se procurer de beaux müriers, bien distribués et vraiment productifs, qu’en se conformant à des proportions don- nées. Il faut donc mesurer à la base, près du collet, la circonférence de l’une des deux pousses, et toujours la plus forte, et rapporter trois fois cette mesure en lon- gueur pour être coupée juste à hauteur égale. On conçoit que si la base mesurée donne six centimètres, la taille sera portée à dix- huit centimètres de longueur, de même que si la base est plus ou moins forte, la taille devra s’allonger ou se raccourcir dans les mêmes proportions. Et dans le cas encore où les pousses de l’arbre planté de l'année seulement n'auraient pas acquis assez de force pour établir deux premiers scions, c'est-à-dire que si leur base ne porte pas de 3 à 4 centimètres, on se bornera à les rabattre à deux ou trois yeux, afin de donner naissance à des pousses plus fortes pour y revenir l'an d'après. Il faut remarquer que trois fois la cir- conférence sera le point de départ pour la taille de la première année, quatre fois idem à celle de la deuxième. Ainsi de suite, jusqu’à concurrence d’un ralentissement dans la vigueur des pousses. Ce qui obli- gerait à reprendre les premières propor- tions et quelquefois à les amoindrir, si l’ar- bre était peu vigoureux. Sur toutes ces prescriptions , il suffira d’ane main tant soit peu exercée pour opérer avec vitesse et préciser au premier coupd’œil le point où devra se faire la coupe de chaque scion. Je passe à la deuxième taille, sur laquelle j'établis un nombre de quatre scions bien évasés. L'ébourgeonnement pour chaque scion sera également le même et toujours eu mai. Il consistera à ne laisser que les pousses les mieux disposées pour continuer la charpente, de sorte que la taille première indique la deuxième ; la deuxième indique la troisième, ainsi de suite. J'arrive à la deuxième année avec une ! Charpente bien établie. Ici a -qu'iciaur 643 fini toute es- ourgeonnement. L'arbre, qui jus- a été taillé à son état de caducite, sera désormais soumis à une taille bisan- pèce d'éb | nuelle qui devra avoir lieu immédiatement |‘ après la cueillette des feuilles deuxième re- colte, sixième année. Le nombre et la lon- oueur de branches de toute nature ne de- o . , . vront s’accroître à chaque taille qu’en rai- 3 “ c en, son de l'étendue et de la vigueur de l'arbre. Chacune d’elles devra être pro’etée avec dis- cernement et toujours de manière à rendre la cueillette des feuilles facile et à permet- ! tre aux préposés à la cueillette de se por- | ter sans danger d’une branche à l’autre, Q ? On concoit que la charpente d’un arbre, | ainsi traitée. devra toujours conserver son | équilibre et faciliter le balancement de la ee seve dans toutes ses parties. 1 Il est à remarquer que, quand le mürier est à même de produire. la taille qui s’o- | père tous les deux ans sur un bois mür, permet à l'arbre de cautériser ses plaies en même temps que le retour de la végétation, en donnant au sujet un plus grand déve- loppement. Mais. comme cette opération ne peut se faire que lentement, à raison du temps que nécessite la cueillette des feuilles pendant la durée de l'éducation, il s'ensuit . [2 [2 que la partie des derniers arbres opérés ne jouira pas du même avantage réalisé en fa- veur des premiers. L’intervalle de la pre- :mière taille à la dernière, qui comprend de | 25 à 30 jours et quelquefois plus, opère une > . 0 LA grande différence dans la vigueur de la vé- _gétation. On pourra néanmoins répartir cette vigueur en ce sens, par exemple, que |Varbre qui aura été dépouillé et taillé le . C2 A A $ | premier une année, devra à son tour être taillé le dernier. Dés lors, la végétation se trouvant ainsi répartie, le propriétaire verra avec satisfaction marcher de front et à pas | égaux la vigueur dans tous ses arbres. Par ce mode, on évitera le danger que cause- | rait une taille tardive et réitérée, c’est-à- dire une grande diminution dans les pro- | duits et une altération sensible dans la RICHARD, Pépiniériste à Pezenas. — RE — SCIENCES HISTORIQUES. ACADEMIE DES SCIENCES MORALES ET POLITIQUES. santé de 1 arbre. Séance du 17 avril 1843. M. Blanqui fait hommage d’un exem- plaire de son Voyage en Bulgarie, qu'il vient de publier. M. le Secrétaire donne lecture d’une let- tre par laquelle M. le comte Beugnot, di- | recteur, prévient l’Académie que la séance | annuelle de l’Institut est fixée au 5 mai | prochain, et l’engage à désigner un de ses membres pour faire une lecture. M. l'amiral de Mackau, président de la | commission centrale pour les souscriptions | en faveur des victimes du tremblement de | terre de la Pointe-à-Piître, écrit pour prier | l'Académie de s'associer à l’élan généreux | qui se manifeste de toutes parts pour ces | infortunés. — Un registre de souscription est ouvert au secrétariat. ‘M. Cousin a publié, il y a bientôt deux ans, une correspondance inédite du père André | au sujet dela persécution dontil futla victi- me.On sait que lesjésuites abreuvérentleur confrère d’humiliations et de souffrances , | jusqu'’ale faire enfermer à la Bastille à cause de son attachement à l’école nouvelle alors, 644 de la philosophie, celle de Descartes et de Mallebranche.Le père André était janséniste ou réputé tel dans sa compagnie.A cetitre, il devait être persécuteé, il le fut. De nouvelles lettres du même auteur ont été découvertes tout récemment dans un ballot de papier de rebut, par M. Mansel, conservateur de la Bibliothèque de Caën. Elles forment trois cahiers et contiennent la correspondance du père André avec quelques jésuites ses confrères , avec Fontenelle et avec Malle- branche; elles sont accompagnées de quel- ques répouses curieuses par les détails in- connus qu’elles renferment sur ce dernier. A ce sujet, M. Cousin a annoncé à l’Aca- démie que la vie de Mallebranche, qui était en ruanuscrit , en 1897, entre les mains d’une personne honorablement connue et dont on a perdu la trace, en 1810, après la mort de M. Daubry auquel elle avait été confiée, sera probablement découverte si elle n’a pas été détruite, tant sont actives et intelligentes les démarches que l’on fait dans ce moment. Les lettres annoncées par M. Cousin, plus importantes que les premières , con- tiennent de précieux documents sur l’his- toire de la première moitié du dix-huitième siècle, si tristement célèbre par les persé- cutions auxquelles furent en butte tant d'hommes honorableset justement honorés. Quoique tout ait été dit, et que les jésuites soient jugés depuis longtemps, la publica- tion de ces documents sera d’une utilité in- contestable. Cette publication ne se fera pas attendre; on pourrait se fier au zèle et à l’activité de M. Cousin, lors même que ce qu'il a lu aujourd’hui ne serait pas une épreuve d'imprimerie. M. de Châteauneuf a communiqué à l’Académie quelques détails statistiques sur la population de ia Bretagne.Gette ancienne province dela France, qui dans la nouvelle circonscription territoriale forme cinq dé- partements, occupe une superficie de 1,700 lieues carrées et a 200 lieues de côtes. D’après le dernier recensement , sa population est de 2,000,620 habitants.Cha - que lieue carrée, sur les côtes, renferme 1,700 habitants, et dans l’intérieur 1,400. M. de Châteauneuf a présenté sous toutes ses faces le mouvement de la population dans cette proviuce , depuis 4800 jusqu’à 1835. Le rapport des naissances aux maria- ges n’est nulle part plus élevé que dans la Bretagne ; les unions y sont si fécondes qu'elles produisent souvent huit, dix et même douze enfants ; aussi la moyenne des naissances par mariage , qui est de 3 172 pour le reste de la France, s’élève-t elle à 4 172; cependant l’âge commun des ma- riages pour les hommes est à 28 ans,et pour les femmes à 25 ; encore même trouve-t-on très fréquemment des ménages où le mari est moins âgé que la femme, ce que M. de Châteauneuf explique d’aprèsles renseigne- ments pris sur les lieux, par l’avarice du paysan breton qui se laisse moins séduire var les agréments corporels de sa fiancée que par l’ampleur de sa bourse. Après quel- ques calculs comparatifs sur la taille et la force de la constitution des jeunes hommes de ce pays , puisés dans les tableaux que le ministre de la guerre fait dresser tous les ans par le conseil de révision, après avoir donné pour raison de l’apathie bien connue des Bretons et de leur ardeur négative pour le travail aussi bien que pour les plaisirs, leur mauvaise nourriture presque exclusi- vement végétale; après avoir retracé som- mairement la forme de gouvernement de 645 la province de la Bretagne et les franchises dont elle a jouie jusqu’en 1789, M. de Chà- teauneuf a terminée sa communication en donnant le chiffre des impôts qu’elle payait autrefois et de ceux qu’elle paie aujour- d’hui. En 1788, les impôts s’élevaient à la somme de 13,000,000, et en y ajoutaut les sommes alouées par les états pour les char- ges particulières et intérieures de la pro- vince, à celle de 24,000,000. Aujourd'hui, les cinq départements paient au trésor, pour contributions di- rectes, indirectes, droits de péage et sans y comprendre les patentes, les taxes des lettres et les droits d'octroi qui seuls s’élè- vent à 3 millions de francs, la somme de 56,000,090.Ce qui donne, pour chaque ha- bitant, une moyenne de 22 f. 30 c. Cette augmentation de revenu pour l’état n’est cependant pas une aggravation de charges ; car les 56,009,000 étant re- partis sur tous les habitants sans distinc- tion, pèsent moins sur la masse que le ‘faisaient les 24,000,000 à une époque où un tiers de la population et près de deux tiers des propriétés territoriales étaient, par leurs qualités et leurs priviléges,affranchis de tout impôt. M. Bonnechose a été admis a continuer la lecture qu’il avait commencée à la der- nière séance : La souveraineté germa- nique, son caractère, ses transformations sous les empereurs depuis Auguste jusqu’à Constantin, sa raine après l’intronisation des Mérovingiens ; l'établissement de l’aris- tocratie, la ligue des évêques avec les Leu- des, premiers simptômes de la révolution qui devait transformer la société, inspirer ies crimes de Frédégonde et de Brunehauilt et toute souillée de sang et de perfidies, faire une halte quand arriverait la chute de la première race; tel est l’ensemble des faits historiques que M. Bonnechose a développés aujourd’hui. Ils sont trop nom. breux pour que nous puissions le suivre dans cette longue nomenclature, et outre que tous ne sont pas également certains, il nous serait assez difficile jusqu'ici d'in- diquer leur valeur pour marquer la dif- férence de caractère de la domination ro- maine dans les Gaules et dans la Grande- Bretagne. C.-B. F. ARCHÉOLOGIE. Costumes , ornements et décorations du moyen-âge, depuis le septième siècle jus- qu'au dix-septième, par Henri Scxaw. M. Schaw est un architecte fort instruit, qui s’est passionné pour l’archéologie des neuvième et dixième siècles, comme son illustre compatriote Willement, pour les vi- traux du quatorzième siècle et quinzième. Voyages , dépenses, travaux, il n’a rien épargné pour produire un livre remarqua- ble, et afin d’être complet, il a non-seule- ment emprunté à tous les siècles, mais en- core à tous les pays. Aussi, dans les premières livraisons de son livre, trouvons-nous des miniatures copiées d’après nos manuscrits, et des sta- tues de la cathédrale de Chartes , À côté d’ornements puisés dans les manuscrits du Musée Britannique. Un des derniers emprunts faits à cet éta- blissement par M. Schaw, consiste en une planche représentant des élégants de la cour de Richard IT; elle offre une surabondance de vêtements, de fourrures, de manteaux, 046 d’ornements qui rappellent et justifient la colère de Chaucer contre le luxe et la ri- chesse des costumes. Un de ces incroyables porte au cou un collier de clochettes. Une coupe faite d’après un dessin d’An- dré Mantegna, est un chef-d'œuvre; elle est couverte de figures et d’arabesques exécu- tés avec un goût exquis; les Amours et les cornes d’abondance qui la soutiennent, sont d’une élégance sans égale. Elle a été gravée en 1643, par Hollar, qui trouva le dessin de Mantegna dans une collection, au chà- teau d’Arundel. M. Schaw a reproduit également la ta- pisserie qui appartenait au château de Bayard (elle est à présent à la Bibliothèque du roi), et dont M. Jubinal a donné une image fidèle dans son grand et bel ouvrage sur les Anciennes tapisseries historiées de France. Il nous montre aussi, d’après un manuscrit du Musée Britanique, Christine de Pisan, à genoux, présentant un livre à cette belle reine, Isabeau de Bavière, qui fut si funeste à la France. Isabeau est'assise gra- vement sur un sofa écarlate : autour d'elle se tiennent son chien favori, deux filles d'honneur, fort jolies vraiment, et dont la coiffure est bizarre, et en face quatre da- mes, toutes gracieusement groupées. Il est digne de remarque que toutes ces dames sont assises aux côtés de la reine de France. Une autre miniature, d'après Froissart, offre l’image de cette mascarade où Char- les VI faillit perdre la vie, deux princes ayant eu l'étourderie de mettre le feu aux costumes de satyres dont s'étaient affublés le roi et quelques courtisans, à l’occasion du second mariage d’une des dames d’hon- neur de la reine. Mentionnons ercore une boucle ayant appartenu à Charles V, et d’une beauté merveilleuse ; un magnifique encensoir de Martin Schoën , deux coupes de Cellini, dont l’une appartient à la com- pagnie des Orfèvres et dont l’autre est à Windsor. N'omettons pas de parler du sin- gulier aspect de Troie, que l’on nous donne comme bâtie en tout pointsur le modèle de Rouen et de Bourges, avec quelques traits du château de Chambord. Une vue des fortifications de Canterbury, illustrant l'Histoire de Thèbes, de Lydgate, n’est pas moins curieuse, et un tableau représentant des dames de Sienne jouant de la harpe et de l’orgue, est réellement ravissant. Ajou- tons qu'il setrouve à Barcellonne une chaise d'argent , reproduite dans le livre de M. Schaw, qui mérite seule qu’on entre- prenne, pour la voir, le long et périlleux voyage de la Catalogne. L'ouvrage de M. Schaw est incontesta- blement un des plus beaux et des mieux faits qu’ait produit l'Angleterre sous le rap- port de l’Archéologie. Nous ne doutons pas qu il contribue beaucoup à faire avan- cer chez nos voisins cette science, qui est loiu d’y avoir fait les mêmes progrès qu’en France et en Allemagne. (Revue du Midi). GÉOGRAPHIE. Notice sur le Yucathan, d’après les écrivains espagnols. (Extraitdes Ann. des Voyag). (Cinquième article.) Tant que dura le pouvoir des rois de Mavapan, tous les chefs du pays leur payèrent un tribut. Les habitants de la ea- pitale Ctaient exempts d'impôts et tous les caciques y avaient une maison. Encore aujourd'hui, les familles nobles parmi les 617 indigèues du Yucathan reconnaissent que c'est de là qu'elles tirent leur origine. Les villages étaient tributaires des nobles qui habitaient la capitale et qui leur ser- vaient de protecteurs auprès du prince. Les terres étaient communes et les habita- tions étaient pour la plupart dispersées sans former de village. Il y avait aussi des salines sur le bord de la mer, et ceux qui les exploitaient étaient obligés,tous les ans, de fournir gratuitement une certaine quan- tité de sel au roi de Mayapan. Les caciques étaient absolus. Il ÿ avait dans chaque village un fonctionnaire qui rendait la justice en leur nom et qui les consultait dans les affaires graves. Personne ne paraissait devant le juge ou le cacique sans lai offrir un présent, quelque minime qu'il fût. RE Les Indiens étaient très hospitaliers et fournissaient des vivres à tous les voya- geurs, sans leur rien demander en échange. Ils étaient généralement très sobres et ne mangeaient de viande que dans leurs fêtes et leurs festins. Ils respectaient tellement leurs engagements que si queiqu’un mou- rait insolvable, toute sa famille se cotisait pour payer ses dettes. Les prisonniers de guerre étaient ré- duits en esclavage et traités avec beaucoup de cruauté. On n’emprisonnait pas les dé- biteurs, mais seulement ceux qui avaient commis quelque crime. Les prisonniers de guerre et les criminels étaient renfermés dans de grandes cages en bois, destinées à cet usage. Mais les chefs ennemis étaient sacrifiés, à moins qu'ils ne se rachetassent. Une de ces cages, peinte de différentes cou- leurs, était spécialernent destinée à ceux qui devaient être sacrifiés. Les habitants du Yucathaa achetaient leurs épouses; et quand une femme n'avait pas d'enfants, le mari pouvait la vendre, à moins que son père ne consentit à lui res- tituer la somme qu'il l'avait payée. L’adul- tère et l'inceste étaient punis de mort. On raconte même qu'un roi mayapan fit exé- cuter son propre frère pour avoir commis ce crime. Le meurtre et la trahison étaient punis de la même peine. Le voleur deve- nait esclave de celui qu’il avait dépouillé, s’il n’avait pas de quoi se racheter. Ceux qui épousaient des esclaves partageaient leur condition eux et leurs enfants, Pour valider un marché, les parties contrac- tantes buvaient publiquement ensemble. EE EP Le Rédacteur-Gérant : C.-B. FRAYSSE,. BIBLIOGRAPHIE, Il y a dans les sciences trois sortes d'ouvrages : les uns essentiellement élémentaires, renfermant sous forme d'aphorismes peu développés les prin- cipes les plus solides de la science, sont destinés à être mis dans les mains de ceux qui commencent à étudier ; les autres essentiellement philosophiques, développant et discutant les grandesthéories , sou- levant et résolvant les grands problèmes , ne sont lus que des hommes dont l'esprit méditatif ne peut pas voir un fait sans en chercher la cause; enfin il y à une troisième sorte d'ouvrages qui sont comme le complément des deux derniers. Nous voulons par- ler de ces livres où les faits les plus minutieux sont compulsés avec soin , où les plus petits détails trou- vent leur place, de ces ouvrages qui sont la base la plus inébranlable de la science puisqu'ils ne renfer- ment que des faits, et qu'un fait, quelque soit la manière de l'expliquer, est toujours un fait.—C'est à cette troisième catégorie qu'appartient un recueil dont nous allons parler et que nous recommandons spécialement à {ous ceux qui veulent faire de l'his- 648 Loire des articulés une étude complète, M. Guérin-| Méneville, dont le zèle et le talent sont bien con:| nus déjà de tous les amis de la zoologie, M. Guérin-|h Méneville publie maintenant un Spécies el une 1co- nographie générique des animaux articulés dont les! premiers fragments sont tombés sous nos mains, et que| nous jugerons comme une production remarquable destinée à jeter un grand jour sur l'histoire de ce cu-} rieux embranchement des animaux. Déjà beaucoup} d'observateurs se sont occupés à examiner et à dé- crire ces animaux dont l'organisation si délicate a be-| soin de tant de détails pour être bien comprise. Les travaux de Swammerdan, de Réaumur et de Latreille resteront toujours comme des productions remar- | quables de l'époque qui les a vu naître; mais Ja | science marche à pas de géant, et chaque jour be- | soin est d'ajouter de nouveaux faits à ceux qui existent déjà. D'ailleurs ces immenses travaux des hommes que nous citons sont longs à lire et à com-( prendre et ne se trouvent pas dans les mains de tout } le monde. C’est donc dans lé double but d'offrir | un tableau exact et détaillé de l’état-de la science et | de renfermer dans un assez court espace toutes ces | volunineuses recherches que M. Guérin-Méneville a entrepris son travail. Nous l'en félicitons, car une { pareille idée si bien réalisée mérite de nombreux éloges, même après-lestravaux de Latreille, Dans la première livraison de cet ouvrage, M. Guérin- | Méneville a commencé l'histoire des insectes coléop- | tères ; les genres r'hipicera, sandalus, sirles et euci- natus ont élé traités avec tout le développement f qu'ils comportent et tous les détails auxquels ils # peuvent donner lieu. On trouve dans ce recueil une } description fort exacte des espèces qui appartiennent | à ces principaux genres et qui ne peuvent être du plus petit intérêt pour l’entomologiste. Mais il était une condition essentielle à la réussite de ceLouvrage, et l’auteur l’a si bien comprise, qu’il en fait une partie importante de son travail. Je veux parler des gravures. il est uès difficile, impossible même de # comprendre dans tous ses détails-un livre scientifi- | que si l’esprit n’est pas secouru par la vue, et si les gravures ne viennent pas en aide au lecteur sou- vent embarrassé, Rappeler d'une manière à la fois claire et détaillée l'anatomie des insectes, dessiner les plus simples modifications qui se rencontrent dans le corps de ces petits êtres était une tache difficile et fastidieuse. M. Guérin-Méneville l'a en- Lreprise et nous pouvons assurer, sans crainle d'être jamais démentis, qu'il a réussi autant qu'on pou- vait l’espérer dans un sujet si difliciie. Ges gravures, dont unartiste habile s’est chargé, représentent sous leurs aspects les plus variés les organes les plus complexes des animaux articulés. Les palpes , les antennes y sont représentés sous le grossissement qu'ils comportent, et ces, gravures suffisent pour W donner une idée complète des faits qu'une simple lecture rendrait incompréhensibles. L'ouvrage de M. Guérin-Méneville enrichi de faits si curieux» orné de gravures si bien exécutées , trouvera place, sans aucun doute,dans les bibliothèques de tous ceux qui veulent acquérir sur les articulés des connais- sances exactes et étendues. IDR DE L'INFLUENCE de l'air atmosphérique sur la vie, et de ses rapports avec l’agriculture, l’industrie et le commerce , par B. G. A Paris, chez l'éditeur, quai Pelletier, 32. | ESCLAVAGE ET LIBERTÉ. Existence del'hom- me et des sociétés en harmonie avec les lois uni-M verselles; par Alph. Ride. A Paris, chez Delioye, chez Garnier, Palais-Royal. ESSAI sur la théologie morale, considérée dans ses rapport avec la physiologie et la médecine ; par P. J. C. Debreyne, D. M. P., et religieux de la Trappe (Orne). A Paris, chez Poussielsue-Rusand, rue Haute-feuille ; chez l'auteur. moyen du rétablissement de l'équihbre entre le (l EXTINCTION GRADUEËLE du paupérisme au | prix des salaires des ouvriers el le prix des aliments; par J. Bonhomme-Colin. HISTOIRE des antiquités de Laigle et de ses en- virons, comprenant des recherches historiques sun les invasions des Romains, des Francs'et des Nor= mands dans les Gaules, sur l'originede Verneuil, etc: Ouxrage posthume de J. F. Gabriel Vaugeoiss Edité et publié par sa famille. À Laisle, chez Bre- dif. Er r PARIS.—IMP. DE LACOUR et MAISTRASSE fils, rue Saint-Hyacinthe-S.-Michel, 33. 10: année. L'ECHO DU MON j: TRAVAUX DES SAVANTES DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. Paris. — Jeudi, 13 Avril 1843. DD EE———— DE | L'Ecno DU MONDE SAVANT paraît le JEUDI etle BIMANCHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de 1,200 pages chacun; il est publié sous ia direction SAVANT. de M. le vicomte A, DE LAWALETLTE, rédacteur en chef. On s’abonne : PARIS, rue des PETITS-AUGUSTINS , 21, et dans les départements chez les principaux li- braires, et dans les bureaux de la Poste et des Messageries. Prix du journal: PAR:S pour un ah 25fr., six mois 13 fr. 50 , trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 30 fr., !6fr., 8 fr. 50 AVÉTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Les souscripteurs peuvent recevoir pour CINQ fr. par an et par recüucil l'ÉGHO DE LA LITTÉ- fl Î RATURE ET DES BEAUX-ARTS et les MORCEAUX CHOISIS du mois (qui coûtent chacun 10 fr, pris séparément) et qui forment avec l’Echo du monde savant la revue encyclopédique la plus complète des Deux Mondes. — Tout ce qui concerre te" Jo@Tnal doit être adressé (franco) àM. C.-B. FRAYSSE, gérant-administrateur. | L'Echo ne paraîtra pas dimanche à cause ‘le la solennité du jour de PAQUES. ER EE Sn SOMMAIRE. — ACADEMIE DES SCIEN- CES. Séance du 10 avril 1843. — — SCIEN- | CES PHYSIQUES. PHYSIQUE. Sur la ther- mographie; Knorr de Kasan. — Derniers détails |! sur la comète; Arago. — CRIMIE INORGANI- QUE. Sur les produits de la décomposition de | l'acide quinique par la chaleur; Wohler. — * SCIENCES NATURELLES. GEOLOGIE. Sur ‘ le système silurien de l'Amérique septentrionale ; ‘ EliedeBeaumont.— SCIENCES APPLIQUEES. ARTS MÉTALLURGIQUES.Sur les modifications | quise produisent dans la structure du fer après “ Ja fabrication; Charles Hood.—AGRICULTURE. — SCIENCES HISTORIQUES. ACADEMIE DES SCIENCES MORALES ET POLITIQUES: Séance du ÿ avril. — PHILOLOGIE. Classifica- tion des racines chinoises, — GÉOGRAPHIE. La Valachie, premier article. — TABLEAU météo - rolosique du mois de mars. — FAITS DIVERS. — BIBLIOGRAPHIE. DIS Ke ACADÉMIE DES SCIENCES. ; Séance du 10 avril 1843. - M. Ebelmen a envoyé à l’Académie trois » Mémoires importants. Le premier, inti- tulé : Recherches sur la production des gaz \ combustibles, renferme de curieux travaux dont la chimie industrielie fera grand cas, | et où elle pourra puiser d’utiles renseigne- ments. Le second est constitué par des re- cherches sur les gaz des foyers d’affinerie. | On peut résumer, ainsi qu'il suit, les prin- cipaux résultats de ce travail. ; 4 1. Dans un foyer d’affinerie à deux tuyè- res, le lieu du maximum de température déterminé par la position que l’on fait « prendre au prisme de fer à souder, corres- | pond, dans la composition du courant de | gaz provenant des tuyères, à la transforma- tion de l'oxygène de l'air en acide carbo- nique. Le Em 2. La fonte placée au contrevent , fond dans une atmosphère dépouillée d'oxygène libre, et qui renferme seulement unt petite proportion d'acide carbonique. L'influence oxydante de cette atmosphère ne peut étre | que très faible, et la décarburation doit s’opérer surtout par oxygène des scories riches qui fondent avec la gueuse. 3. La décarburation de la fonte par loxyde de fer des scories produit une ab- sorption considérable de chaleur latente. 4, Dans le travail de la pièce, il y a une oxydation considérable de fer par l'air pro- jeté par les tuyères, production d’une tem- pératüre très élevée par celte combustion dans l'intérieur de la loupe, et formation des scories très basiques qui terminent la décarburation. Fe : , 9° La composition des gaz qui se déga- gent des feux d’affinerie est variable d’un point à un autre du foyer, et du commen- cement à la fin de l’affinage entre des li- mites fort étendues. Leur composition moyenne est caractérisée dans la première période de l’affinage par une proportion considérable de gaz combustibles, tandis qu'à la fin du travail ils renferment une quantité notable d'oxygène libre. 6. La température des fours à chaleur perdue varie avec la composition des gaz produits aux différentes époques de l’afi- nage. Leur disposition intérieure doit être. calculée, tantôt de manière à porter rapi- dement le fer à une température élevée, tantôt de façon à éviter son oxydation et le- déchec qui en résulte. Le troisième mémoire de M. Ebelmen renferme des recherches sur la carbonisa- tion des bois. Rempli de chiffres précieux, ce travail, aussi important que celui dont nous venons de présenter les résultats, in- téressera sans doute les savants, lorsque bientôt nous en dounerons un aperçu. M. Millon a envoyé à l’Académie un Mémoire sur les combinaisons oxygénés du chlore. L'on sait qué ce chimiste a déjà fait connaître une nouvelle combinaison acide de chlore et d'oxygène (CI 0‘), nommée acide chloreux. En étudiant cet acide à ‘état de liberté, M. Millon est arrivé à pro- duire une autre combinaison de chlore et d'oxygène. C’est un composé nouveau qui forme une sorte d'acide complexe de la na- ture de l’acide hypo-azotique et qui se dé- truit, au contact des bases, en acides chlo- reux et perchlorique. fl ne se produit régu- lièrement que sous l'influence de la lu- mière solaire la plus vive, dontil fautavoir soin de diminuer la température de ma- nière à ne pas dépasser plus de 20 degrés, La lumiere solaire du matin réussit mieux que celle du soir. Dans cette transformation, l'acide chloreux, qui est un gaz, se conver- tit en un liquide d'un rouge brun très foncé qui n’est plus détonnant comme le gaz qui lui a donné naissance et qui, au contact de l'air humide, répand des va- peurs tellement épaisses qu'il suffit d’en verser quelques gouttes pour rendre nébu- leuse toute une salle fraichement arrosée. M. Millon a désigné ce nouveau composé sous le noin d'acide chloro -perchlorique. Ilse convertit en acide perchlorique, lors- que la température qui accompagne la lu- mière solaire n'est point modérée, ou bien lorsqu'on le conserve longtemps même à l'abri de la lumière. — La composition de l'acide chioro-perchlorique s'exprime par CL O7, et cette composition a poussé M. Millon à examiner les produits quise :or- ment dans l’action de l'acide hydro-chlori- que sur le chlorate de potasse. Il est par- venu à en séparer un liquide dont le point d’ébullition diffère de celui de l’'acidehypo- chlorique, et qui a eu effet une formule différente représentée par CI O', Ce com- posé ne se combine pas plus que le précé- dent aux bases alcalines, et il se sépare à leur contact en acides chloreux et chlo- rique. Si donc lon résume les acides formés par le chlore et l'oxygène , on a la série sui- vante : CI O* acide chloreux, CI Of acide hypochlorique, CO acide chloro-chlorique, CI 0° acide chlorique, dk C0" acide chlôfo-perchlorique. CI 07 acide perchlorique ; deux de ces composés oxygénés du chlore semblent échapper aux lois des proportions multiples; mais cependant ce n’est qu’une simple apparence, et cela peut s'expliquer encore par le tableau suivant. C1 0 acide chloreux, CI O7 acide perchlorique, CI 03 + CI O7 — 2CI O5 acide chlorique, 201 0* C0? = 401; O13— a. chloro-chloriq- 3CI O3 + CI O7 = 4CI 04 —acid. hypochloriq: C1 O3 + 201 07 = C3 O7 — a. chloro chloriq. Il faut remarquer que cette manière de formuler les acides du chlore est en rappg avec leurs principales réactions et £ pelle de suite les propriétés. Le m@fndire M, Milon est terminé par quelgées-€ons dérations de philosophie chimiqie-ot trouvent discutées les formules des: paux acides de l'azote et da soufk M. Gayon, chirurgien en chel 1 at mée d'Afrique, a transmis à l'Acädee l'observation curieuse d’uue double luxa- tion des vertèb-es cervicales observée à l'hô- pital de Bone.—Le 19 janvier 1834, le vé- téran Trouffet, étant pris de vin, tomba du haut d’une terrasse et fut transporté à l’hô- pital. Ses deux bras semblaient paralysés ; on aperçut à la partie postérieure du cou une saillie formée par une apophyse épi- neuse qu’on a jugé être celle de la cin- quième vertèbre, et qui a fait diagnosti- quer une luxation de cette vertèbre sur la sixième. L'on appliqua les antiphlogistiques à plusieurs reprises; un mieux sensible se manifesta, mais bientôt le mal augmenta et fut suivi de la mort. L’autopsie fut faite, et l’on constata les lésions suivantes : un écartement de près d’un demi-pouce exis- tait entre les surfaces articulaires des deux vertèbres disjointes les cinquième et sixiè- me. On reconnut en outre une luxation de lapremière vertèbre sur la deuxième, luxa- tion que l'épaisseur des muscles, qui était grande sur le sujet, avait empêché de re- connaître pendant la vie. Le trousseau li- gamentaire qui complète l'anneau dans lequel est recu l'apophyse odontoïde était rompu. Cette apophyse était rejetée en ar- rière dans le canal vertébral, ses ligaments latéraux et accessoires étant déchirés; et 652 telle était l'étendue du désordre de la moelle dans cette partie du canal, qu’on avait peine à concevoir que la mort n’eût pas été plus rapide. M. Guyon a encore communiqué à l'A- cadémie une nouvelle méthode pour lam- putation des membres, et un troisième mé- moire intitulé : De l'utilité du trépan dans les fractures du cräne. _ Les révolutions politiques qui ont agité le Mexique pendant la lutte entreprise pour son indépendance ont eu des conséquences fatales sur la production des métaux pré- cieux dans ce pays, et depuis quelques an- nées on sent le besoin de documents plas récents que les nombreux renseignements recueillis il y a quarante ans par M. le ba- ron de Humboldt, pendant son voyage à la Nouvelle-Espagne. M. Saint-Clair Duport, qui depuis 16 ans habite le Mexique et a été le propriétaire de l'atelier où pendant plu- sieurs années s’est opéré le départ des lin- gots présentés à la Monnaie de Mexico, a envoyé aujourd'hui à l’Académie des re- cherches de métallurgie et d'économie po- litique sur les métaux du Mexique. L'auteur de ce travail a exposé les traitements méca- niques et chimiques suivis dans les exploi- tations métallurgiques et il a donné une théorie de l’amalgamation mexicaine. Se- lon M. Saint-Clair Duport, depuis la dé- couverte de l’amalgamation mexicaine en 1557, on n’est point encore parvenu à diminuer considérablement la perte de mercure. Terminant son mémoire par quelques considérations d'économie politi- que, M. Saint-Clair Duport pense que le manque de capitaux, de tranquillité pu- blique, de population et de culture dans le nord-ouest de la république; de connais- sances scientifiques suffisamment étendues, et enfin le haut prix du mercure, sont les causes qui s’opposent au développement de de la production des métaux précieux au Mexique. Ces causes exerceront encore longtemps leur influence fatale pendant plusieurs années, en empéchant que la pro- duction n'’atteigne et ne dépasse le chiffre auquel on la vu s'élever au commence- ment de ce siècle; mais on ne saurait leur trouver un caractère durables elles ne sont que temporaires , et doivent à la longue être neutralisées d’abord et dominées plus tard par des forces autrement imposantes, l’aboudance du minerai et les progrès des sciences qui reculent chaque jour les bor- nes de la puissance de l’homme. Le temps viendra , un siècle plus tôt un siècle plus tard , où la production de l'argent n’aura d’autres limites que celles qui lui seront imposées par la baisse toujours croissante de sa valeur. M. Serres a lu à l’Académie un mémoire intitulé : Recherehes sur les développements primitifs de l'embryon. Nous reviendrons dans un de nos prochains numéros sur ce mémoire, qui pêche peut-être un peu par une trop grande affirmation dans les faits, Mais contentons-nous de dire que selon M. Serres, les développements de l'embryon ne débutent pas par l'apparition de l'axe central du système nerveux, mais bien par la manifestation de deux cellules ou de deux sacs germinateurs, que l’on peut con- sidérer comme leur point de départ ou le zero de l’embryogénie qui depuis Aristote a tant occupé les physiologistes. M. Edmond Becquerel a exposé à l’Aca- démie des recherches concernant les lois du dégagement de la chaleur, pendant le 653 passage des courants électriques à travers les corps solides et liquides. M. Masson , déjà tres connu du monde savant par ses belles recherches sur lPélec- tricité dynamique, et dont le cours attirait il y a peu de jours encore à la Sorbonne un nombreux concours d’auditeurs , a fait connaître à l’Académie, par la voix de M. Arago, un fait qu'il vient de découvrir et qui peut jeter un grand jour sur les dé- couvertes communiquées. récemment par MM. Moser et Karsten. M. Masson a élec- trisé une médaille placée sur un gâteau de résine, saupoudré d’un mélange de fleurs de soufre et de minium, et il l’a vue se re- produire sur le plateau dont nous parlons. L'inscription qui entourait cette médaille s'est trouvée reproduiteavecuneexactitude parfaite, et tout porte à croire qu’en cher- chant à développer cette expérience, on parviendra bientôt à obterir d’une maniëre parfaite l'empreinte entière de la médaille. Ce fait permettra peut-être d'expliquer plusieurs expériences de photographie dans lesquelles les vapeurs déterminent sans doute, ainsi que le pense M. Masson , cer- tains états électriques, comme dans le gà- teau de résine qui fait le sujet de son ex- périence. Du reste , M. Masson se propose de développer cette idée et d’en faire le su- jet d’un mémoire qui, nous n’en doutons pas, renfermera une fou e de faits intéres- sants. E. F. SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE. Sur la thermographie. Extrait d’une lettre de M. Kworr , de Kasan à M. ARAco. «J'ai appris par les journaux, qui nous arrivent un peu tard, que les découvertes de M.1e professear Moser de Kôünigsberg, ont excité un grand intérêt parmi les phy- siciens; c’est pourquoi je prendsla liberté de vous communiquer quelques découver- tes que je viens de faire, et qui, se rappor- tant à celles de M. Moser, paraissent con- tredire directement l'hypothèse de ce phy- sicien sur la lumière invisible émanant de tous les corps. C'était au commencement du mois d'octobre de l’année passée quej'eus connaissance des premières découvertes de M. Moser relativement aux images ou em- preintes qui se forment sur des plaques po- lies par des corps très-approchés, et je re- connus tout de suite que la température exerçait une grande influence sur la forma- tion de ces images. » Une différence de température de 50 degrés R. était suffisante pour obtenir une image parfaite dans un espace de temps de 3 à 5 secondes, et même je réussis à ob- tenir quelques-unes après 172 seconde de contact. Guidé par des idées théoriques, ainsi que par quelques remarques que je fis pendant mes expériences, j'ai concu l’idée qu’il doit être possible de former des images immédiatement visibles sans aucune condensation de vapeur. Jemeflatte d’avoir parfaitement réussi, et d’avoir ainsi posé le fondement d’un art tout nouveau, qui peut aussi trouver quelque application dans l’industrie, et que j'appelle Thermographie. Le 7 (19) novembre dernier, j'ai lu un Mémoire sur les découvertes de M. Moser et sur la Thermographie à l'assemblée de la Société savante de Kasan, Mémoire qui sera inséré dans le Recueil des Mémoïres de notre Université, enlanguerusse. Le 1®r (13) décembre , j'ai envoyé un extrait de mon 654 Mémoire en langue allemande, avec ün supplément contenant plusieurs faits nou. veaux, à l'Académie de Saint-Pétersbourg, comme la plus proche et celle à laquelle je devais m'adresser, à cause de ma position. J’y ai joint une douzaine de plaques de cui- vre et de plaqué d'argent avec des thermo- graphics pour prouver les différentes posi- tions énoncées dans mon Mémoire. J'espère que l’Académie de Saint-Pétersbourg ne refusera pas ma demande de publier bien- tôt ce travail, » Depuis ce temps-là, j'ai profité d’une douzaine de plaques qui me restaient en- core pour faire de nouvelles expériences , et Je suis parvenu à réunir dans une seule proposition le plus grand nombre de faits que j'ai trouvés, sauf quelques-nns que je ne peux pas encore envisager sous un point de vue général. Cette proposition est la sui- vante : » Quand un corps A se trouve au con- tact ou du moin; très-rapproché de la sur- face polie d’un autre corps B, l'échange mutuel de la chaleur entre les deux corps produit un changement dans l’état de la surface polie jusqu’à une très petite pro- fondeur. Ce changement peut être passa- ger ou devenir permanent. S'il y a sur la surface du corps À des endroits pour le:- quels l'échange de la chaleur est différent de ce qui s’opère dans les autres endroits, il y aura aussi un changement différent de ce qui s'opère dans les autre endroits. Il aura aussi un changement différent dans les endroits correspondants de B, et il se forme ainsi une espèce d’empreiate du corps À sur la surface polie B. Cette em- preinte peut être immédiatement visible, ou seulement elle pent être rendue visible par une condensation des vapeurs,qui, pour ainsi dire , achèvent alors son développe- ment. En admettant que l’échange total de la chaleur entre les deux corps. pendant un certain intervalle de temps, puisse être représenté par une quantité, il existe une certaine limite que cette quantité doit sur- passer pour que l’empreinte devienneimmé- diatement visible sans aucune condensa- tion de vapeurs. Ces deux limites paraissent dépendantes des propriétés des deux corps Aet B et de l'état de la surface polie. En nommant empreintes ou images du premier ordre celles qui ne deviennent vi- sibles que par la condensation des vapeurs, etimages du second ordre celles qui se mon- trent immédiatement visibles, il faut en- core pour chaque ordre distinguer des de- grés différents du développement del’image Pour les empreintes du premier ordre, celles découvertes par M. Moser , le degré du développement exerce une influence sur la condensation des vapeurs, ainsi que sur la solidité de l'empreinte même. Pour les images du second ordre, mes thermo- graphies , la solidité et la permanence de l'empreinte, ainsi que l'influence qu exerce un changement de la température, dépen- dent du degré de développement. Ni la lu- mière du jour , ni les changements ordi- naires de la température, ni même un échauffement considérable, ne peuvent dé- truire une empreinte de second ordre, si son développementestavancésuffisamment; mais il y a un degré de développement où un échauffement peut détruire l’image, un autre où l'échauffement la détruit et la fait reparaître de nouveau; enfin un autre ù unéchauffement continuele développement et l'achève. » Les corps que je comprends ici sous la 655 désignation À ont été, dans mes expériences, des pièces frappées de platine, d’or d’ar- gent , de cuivre et de laiton gravé ; d’acier, de jaspe , et de verre gravés ; des lames de mica sur les juelles étaient tracées des let- tres à l’encre de Chine, des gravures à contours un peu forts, imprimées sur du papier blanc ou coloré. De même, les sur- faces polies que je désigne par la lettre B ont été, daus mes essais, des surfaces d’ar- gent, de cuivre, de laiton et d’acier ; ce sont les seule; avec lesquelles j'ai obtenu des résultats. Il m'a paru que j'ai réussi deux fois sur le mica, mais je ne veux pas lassurer positivement. Le plus grand nom- bre d’essais ont été faits sur des surfaces d'argent et de cuivre. Les plaques pour le daguerréotype sont très propres pour ces expériences; quand la surface argentée est déjà trop usée, on peut se servir de l’autre surface en cuivre en la décapant première- ment avec du charbon. Il n’est pas néces- saire de traiter les surfaces avec des acides, la simple polissure avec de l'huile est saff- sante ; mais il faut prendre soin que la sur- face soit bien purgée d'huile. Avant cha- que essai il est bon de décaper un tant soit peu la surface pour bien réussir, quoique cela ne soit pas toujours absolument né- cessaire. : » Le nombre de thermographies que j’a- obtenues, étant aidé par un de mes élèves, est déjà assez grand et surpasse 500; mais tous mes essais devaient être faits d’une maniere un peu grossière, parce que les circonstances m'empêchaient de me pro- curer des appareils particuliers pour ces expériences. » Il m'aurait fallu des vases de feuilles métalliques très minces, pour mesurer les degrés de l’échauffement des plaques sur lesquelles se formaient les images, mais je ne pus pas me les procurer tout de suite. » Cependant, afin d’avoir une indication sur l’échauffement nécessaire pour obtenir une thenmographie, j'ai agi de la manière suivante : J'ai pris deux petites bouteilles sur le fond desquelles étaient gravé; les mots :. Tara, 1378,3/4grains; leur diamètre était de 19 lignes francaises et lépaisseur du fond 1 1/4 ligne française , leur capa- cité correspondait à 609 grammes d’eau distillée; je les ai remplies de 180 grammes d’eau à la température de 14° Réaumur et je les ai mises sur la surface argentée d’une plaque préparée pour le daguerréotype , : que je chauffais sur une autre plaque mé- tallique par une lampe à double courant d’air. L’ébullition de l’eau ayant été entre- tenue pendant une minute, il s'était formé une empreinte des mots gravés sur le fond, qui était parfaitement développée. L’expé- rience a été répétée douze fois avec le même succès, mais cet échauffement n’était pas suffisant pour des corps bon conducteurs. » Sur des surfaces de caivre je n’obte- nais ainsi que de mauvaises empreintes. » De ce que je viens de dire il résulte déjà une méthode pour obtenir une ther- mographie, c’est celle par laquelle j'ai tou- jours réussi; il n’y faut qu'un peu d’expé- rience : les quatre autres méthodes sont moins sûres et je ne connais pas encore toutes les circonstances dont la réussite dé- pend. » En £énéral, il faut porter la tempéra- ture tdes deux corps À et B qui se touchent, à la température ?” pendant un certain temps 0, pour que l’échange de la tem- pérature produise une empreinte ; cepen- dant 0 ne doit être ni trop grand ni trop 656 petit, mais chaque méthode parait appli- cable, quand elle produit à peu près le même échanze total de la chaleur ; et 0 et {’ ne sont pas entièrement indépendants l’un de l’autre. Il en résulte donc les mé- thodes suivantes. » 1” Méthode de l'échauffement déjà ci- tée, 6 — 10 à 15 minutes, si B était cuivre ou argent. Quand le flamme de la lampe était forte, 0 — 4 minutes se montraient déjà suffisant, mais il est mieux de ne pas se hâter trop. 2° Méthode de refroidissement, l'inverse de la précédente, un peu difficile, mais j'ai réussi. 3° Méthodes d'échauffement et refroidis- .sement jointe; ; elles exigent un peu plus d'expérience que le n° 1. J'ai obtenu une dizaine de bonnes images de verre et de jaspe sur des plaques de cuivre en ne por- tant la température que jusqu’à 60 degrés Réaumur. Elle mérite d’être perfectionnée; j'ai été forcé de la négliger pour le moment mais il n’a paru que cette méthode n’était avantageuse que pour les mauvais conduc- teurs. 4 Méthode de l’échauffement continué, en mettant le corps chaud sur la plaque chaude et en continuant l’échauffement. J'ai obtenu une vingtaine de bonnes em- preintes d'acier sur des surfaces d'argent ; sur du cuivre, elle ne réussit pas bien, parce que ce métal s’oxyde trop tôt. Durée de l’é- chauffement préalable sur la plaque de la lampe, 3 à 4 minutes ; durée du contact, 90 à 20 secondes. » Je nai pas toujours réussi par cette méthode. » 5° Méthode des hautes différences de température ou méthode du contact très- court, en touchaut la plaque froide par le corps très-chaud. Durée du contact 8 à 15 secondes ; {a température du corps entre celle de l’eau bouillante et celle où l'acier poli commence à changer de couleur. J'ai obtenu par cette méthode plus de 60 ima- ges, mais je ne pourrais pas encore dire pourquoi on ne réussit pas toujours. Cette méthode est la premièreque j'ai découverte. » En général , je ne me suis pas occupé du periectionnemen pratique de ces diffe- rentes méthodes ; il y avait d’autres choses qui devaient m'occuper préalablement. Je remarque encore qu'il ne faut perdre de vue la condition d’inégalité d'échange de la chaleur : là où une telle inégalité ne se montre pas suffisamment, on peut la pro- duire par de l’encre de Chine, du vernis, ou même du tripoli de Venise. C’est pour- quoi il faut aussi souvent nettoyer les pla- ques de cuivre gravées , de l’oxyde qui se forme à leur surface, ou l'aciergravé quand sa surface montre déjà la couleur jaunâtre. Pour les méthodes numéros 1, 3, 4, il m'a paru indifférent que l’échauffement se fit à travers le corps À ou à travers B; il fallait seulement arriver à un certain degré pen- dant un temps pas trop prolongé. La gran- deur de mes plaques ne surpassait ja- mais D pouces carrés. » J'ai obtenu beaucoup d’épreuves qui en précision et en netteté ne laissaient rien à désirer; mais le cuivre l'acier le jaspe gravés m'ont paru les plus propres aux thermographies ; cependant 1l faut remar- quer que les détails intérieurs du dessin ne s’expriment pas, s’il est un peu profondé- ment incisé, » re Of E—— 657 ASTRONOMIE. LA COMÈTE, Depuis lundi dernier, les astronomes de l'Observatoire de Paris sont parvenus à dé- terminer de nonvelles positions du noyau de la comète, et à fixer la forme et la posi- tion de la courbe, à peu près parabolique, suivant laquelle ce noyau se meut. D’autre part, M. Araoo a recu, par l’entremise de son ami M de Humboldt et par d’autres voies, les recherches faites, à ce sujet, en Allemagne et en Suisse. Le temps était donc venu de comparer toutes ces orbites, Le secrétaire de l'Académie a effectué cette comparaison en s’attachant surtout à la distance périhélie. M. Plantamour a reconnu lui-même que ses observations du 28 et du 30 mars ne sont plus exactement représentées par les premiers éléments. Pour le 30 mars, les erreurs en ascension droite et en décli- naison s'élèvent, respectivement, à 434,5 etiad1/25773; « Il est donc nécessaire, dit M. Planta- mour dans sa lettre à M. Arago, de corri- ger un peu les éléments.» On ne saurait prévoir dans quelle proportion les correc- tions futures altéreront la première dis- tance périhélie, Ainsi toutes les consé- quences qu’on avait déduites de la distance périhélie 0,0045, d’abord obtenue par le savant directeur de l'Observatoire de Ge- uève, étaient prématurées. Le 24 mars, M. Encke, un des astro- nomes, sans contredit, les plus compétents en pareille matière, avait calculé les élé- ments du nouvel astre, sur trois obser- vations de Berlin des 20, 21 et 22 mars. La distance périhélie était 0,0101. M. Galle, de l'Observatoire de Berlin, adressait, le 25 mars, à M. Schumacher, des éléments calculés sur ces mêmes obser- vations des 20, 21 et 22 mars. La distance périhélie était 0,0143. Le 25 mars, M. Littrow transmettait de Vienne à M. Arago, mais avec l'expression d'une g'ande défiance, les éléments dé- duits d'observations faites les 18, 24 et 23 mars ; La distance périhélie y figure pour 0,5767. Il s’est évidemment glissé ici des erreurs de calcul, d'observation ou de copie. Ces erreurs ont conduit à des terminaisons éga- lement inadmissibles sur la position du pé- rihélie et sur l’inclinaison. D'après les éléments présentés aujour- d’hui par M. Eugène Bouvard, éléments déduits des cinq observations de Paris. La distance périhélie serait 0,00,488. Ces éléments ne représentent pas encore les observations avec toute la précision dé- sirable. Il y a, sur les longitudes , des dis- cordances qui vont de — 20”,8 à + 147,5. Sur les latitudes , les écarts, plus considé- rubles encore, s'étendent de+26”,1 à — 21225: M. Arago parle ensuite des éléments dé- terminés par MM. Laugier et Victor Mau- vais. Jusqu'à présent ces éléments sont ceux qui représentent le mieux les observa- tions. Aussi les rapporterons-nous dans leur ensemble. s t, m. de Paris, . L& 0 Temps du passage au périhélie, 1843, février 21242941 Distance périhélie..…........,. 0,005488 Longitude du périhélie....... 278°45'58" Inclinaison. soeurs. 35.31.30 Longitude du nœud ascendant 2.10.0 Sens du mouvement... rétrograde. 658 Comparaison des positions calculées et des positions observées. EXCÈS DES POSITIONS CAKCULÉES DATES, SUR LES POSITIONS OBSERVÉES. A, CR A RSS Alars. Longitudes. Latitudes. 18 (Paris). + 071 0’'0 19 (Paris). + 8,9 + 15,8 (21 (Genève). + 1,3 + 5,1 22 (Berlin). + 1,3 + 9,9 24 (Berlin). + 0,8 + 8,9 27 (Paris). — 0,7 + 0,4 28 (Paris). — 5,1 + 5,1 29 (Paris), +12,1 + 6,5 En regardant, comme tout autorise à le faire, ces éléments comme définitifs, la co- mète de 1843 est, de toutes les comètes con- nues, celle qui s’est le plas rapprochée du soleil. Le tableau des moindres distances périhé- lies déterminées jusqu'ici, nous semble de nature à intéresser les lecteurs. Valeurs des distances périhélies des comètes qui ont le plus rapproché du soleil. { La distance moyenne du soleil à la terre (58 mil- lions de lieues, est supposée égale à 1.) Comète de 1843. . . . . 0,005 1680. . . . . 8,006 16802: 50:02 1593: 735.7. 0 09 AO Rs 0:09 1780: 2010 156800064041 176% 24 049 1573. 411018 1933222. 020 1980 04 etc. etc. Le 28 mars, le diamètre dela nébulosité qui formait la tête de la comète, a paru de 2’ 40”, ce qui correspond à un diamètre réel de 38,000 lieues, et à un volume égal à dix-sept cent fois le volume de la terre. Le 27 février, au moment du passage au périhélie, le centre de la comète de 1843 n’était éloigné de la surface du soleil que de 32,000 lieues de 4,000 mètres. Suppo- sons que le volume de la comète était le même le 27 février et le 28 mars ; on aura à retrancher 19,000 lieues (rayon de la co- mète) du nombre précédent, pour avoir la distance de la surface des deux astres au moment du passage au périhélie, Cette moindre distance des surfaces en regard de la comète et du soleil se trouve ainsi de 13,000 lieues seulement. Le 18 mars, la grandeur angalaire de la queue de la comète était de 40 degrés, et sa longueur absolue de 60 millions de lieues. Voici quelques autres conséquences que MM, Laugier et Victor Mauvais ont dé- duites de leurs éléments : La comète s’est trouvée à sa moindre * distance de la terre le 5 mars. Cette moin- dre distance, exprimée en parties décimales de la distance moyenne de la terre au soleil toujours représentée par l’unité, était 0,84. En lieues on aurait, pour nombre équiva- lent, 32 millions de lieues. Du 27 au 28 février, la comète a décrit sur son orbite 272 degrés. Le 27, dans le court intervalle de 2! 11» (de 9! 24% à 11 35% du soir), la comète a parcouru toute la partie boréale de son or- bite. Sa latitude héliocentrique, ou vue du 659 soleil, à varié aussi d’une manière extraor- dinaire. Ainsi, un demi-jour avant le passage au périhélie, cette latitude était 31° 4 australe; à l'instant du périhélie 350 21’ boréale; un demi-jour après, 2611” australe, ce qui fait, pour les 24 heures, un mouvement en latitude de 9 36’. Dans le même intervalle de temps, les rayons vecteurs, les distances de la comète au soleil ont varié dans le rapport du sim- ple au décuple. La comète a été deux fois en conjonc- tion avec le soleil dans la journée du 27. Une première fois, vers 9! 24 du soir : l’astre était alors au delà du soleil ; une se- conde fois, vers 121 15". Pendant cette dernière conjonction la comète s’est pro- jetée sur l'hémisphère du soleil visible de la terre, et a dû y produire une éclipse partielle; mais le phénomène, même prévu, n'aurait pu être observé en Europe, puis- qu’il est arrivé vers minuit du méridien de Paris. ÿ Si la longueur de la queue était aussi grande ie 27 février que le 18 mars ; si elle avait, ce premier jour (27 février), 60 mil- lions de lieues à partir du noyau, son ex- trémité s’étendaient bien au delà de la di- stance à laquelle la terre circule autour du soleil. Qu’aurait-il donc fallu, au moment où la comète s’interposa entre la terre et le soleil, pour-que nous traversassions Ja queue? Il aurait fallu, soit que cette queue füt couchée, exactement ou à peu près, dans le plan de lorbite terrestre, soit que sa largeur eût une étendue suffisante. Une variation de 8° dans la latitude héliocen- trique de la comète aurait amené cette cu- rieuse rencontre. Pour qu'elle arrivât par le seul fait de la largeur de la queue, c’est- à-dire, sans apporter aucun changement aux élémeuts paraboliques de MM Laugier et Mauvais, cette largeur aurait dû sur- passer un peu le décuple de la largeur me- surée. Voici les éléments de cette évaiua- tion : La plus courte distance de la Terre à l'axe de la queue, le 27 février (au moment de la conjonction) était de 8,500,000 lieues; le demi diamètre réel de la queue était de 660,000 lieues, en prenant 2° pour la lar- geur angulaire; la plus courte distance de la Terre au bord de la queue était donc de près de 8 millions de lieues. Ajoutons encore que la terre se trouvait le 23 mars, dans use région que la queue occupait le 27 février ; en sorte que si la comète était passé à son périhélie 24 jours plus tard, la terre aurait inévitablement traversé la queue dans sa plus grande jar- geur. Les éléments paraboliques de MM. Lau- gier et Mauvais, montrent que la queue de la comète n’a dù, dans nos climats, se dégager des rayons du soleil et commencer à devenir visible que vers le 5 mars. Avant f passage au périhélie, vers le milieu de évrier , une heure après le coucher du soleil, la hauteur du noyau au dessus de l'horizon , ne surpassait pas 13°. La dis- tance de ce noyau à la terre était d’ailleurs de 1,14. Il n’en faudrait pas davantage pour réduire au néant les reproches qu’on a adressés aux astronomes, si ces reproches méritaient de fixer un moment l'attention. Un coup d'œil sur la tab'e des orbites cométaires, montre que la comète de 1343 est nouvelle ou ou qu'elle n'avait jamais été observée, Si les historiens ou les chroni- queurs en ont parlé, c'est dans des termes vagues qui ne permettent pas de calculer l'orbite. Or la comparaison des éléments de l'orbite déterminés à deux époques , est le seul moyen de savoir si l’astre qu’on ob- serve s'était déjà montré , s’il doit être rangé dans la catégorie des comètes périodiques. CHIMIE INORGANIQUE. Sur les produits de la décomposition de l’a- cide quinique par La la chaleur; par M. Wohler. Occupé de recherches sur les produits de la décomposition de l’acide quinique, j’ai trouvé une série de corps et de méta- morphoses si remarquables, que je ne puis me refuser au plaisir de vous en entretenir pendant quelques moments, quoique mon travail soit encore loin d’être fini. Aussi vous voudrez bien m’excuser si j’ose vous communiquer des faits isolés, sans aucune espèce de discussion. : A. Le produit volatil qu’on obtient par la décomposition de l'acide quinique par la chaleur, autrefois appelé acide pyroquini- que, contient, 1° de l'acide benzoïque ; 29 un acide liquide, volatil, extrêmement semblable à l'acide salicylique (spiroïque) ; 3° un corps neutre cristallisé. B. Ce dernier corps forme des prismes hexagonaux incolores ; il est soluble dans l’eau, Palcoo! et l’éther. Ilest distingué par le changement remarquable qu'il subit en contact avec des matières oxydantes. Si l'on ajoute à sa dissolution du perchlorure de fer, elle se colore en rouge noirâtre, et en peu d’instantselles se remplit de prismes très brillants d'une couleur verte dorée. Le chlore, l'acide nitrique, le nitrate d’argent, le chromate de potasse se comportent de même. Le nitrate d'argent dépose del’oxyde de chrome hydraté. C. Le corps vert ainsi formé est une des plus belles combinaisons qu'on puisse voir. Quoique non azoté, il a la plus grande res- semblance avec la murexide ; cependant son éclat métallique est encore plus parfait et plns beau, à peine peut-on le distinguer de celui des cantharides ou de celui des plumes du colibri. L’acte de sa formation | est un phénomène de cristallisation extrè- mement brillant ; car, même en quantités assez petites, il est facile d’obtenir des cris- taux de plasieurs centimètres de longueur. Il est insoluble dans l’eau froide; l'alcool le dissout sans changement. La dissolution est rouge et dépose en évaporant des cris- taux verts métalliques. D. Exposé à une douce chaleur, même dans l’eau , ce corps se décompose en un produit nouveau cristallisé, incolore et en quinoiïle, matière jaune cristallisée, volatile, découverte il y a six ans par M. Woskre- sensky, en décomposant l'acide quinique par le bioxyde de manganèse sous l’in- fluence de l'acide sulfurique. E. Le corps vert, traité par l’acide sul- furenx, se dissout et se change en PB, ou le corps incolore cristallisé primitivement contenu dans les produits de la distillation de l'acide quinique. F. Ces deux eorps cristallisés, le vert et l'incelore , sont inimédiatement produits du quinoïle, en l'exposant à l'influence des matières réduisantes, c’est à dire à l'in- fluence de l'hydrogène à l'état naissant. Si l'on verse avee précaution de l'acide sul- fareux ou du protochlorure d’étain dans une dissolution de quinoïle dans l’eau, elle se remplit en quelques moments de pr'ismes magnifiques de couleur vert doré, Aussi c’est la manière la plus simple de se procu- 660 661 rer de ce corps. De même il se forme dans une dissolution de quinoïle mêlée d’acide hydrochlorique, en y mettant du zinc mé- tallique ou en y faisant passer le courant voltaïque. G. En mêlant la dissolution de quinoile avec un excès de protochlorure d'étain ou d’acide sulfureux , l'influence surpasse la formation du corps vert, et l’on obtient le corpsincolore B. Le mode de préparation le plus avantageux de ce dernier, c’est d'introduire du gaz acide sulfureux dans la dissolution de quinoïle et d’évaporer jus- qu’au point de cristallisation. L’acide sul - furique formé reste dans l’eau-mère sans altérer les cristaux. H. Le mode de formation le plus remar- quable des cristaux verts, c’est par l’action réciproque du corps B incolore et du qui- noïile. En mêlant les dissolutions de ces deux matières , elle se combinent au mo- ment même, en reproduisant les cristaux verts. L'alloxantine agit d’une manière ana- logue; elle produit avét le quinoile le corps vert et de l’alloxane. I. En faisant passer un courant d’hydro- gène sulfuré à travers une dissolution de quinoile, elle se colore en rouge, et ne tarde pas à se troubler et à déposer en grande quantité un corps amorphe d’une couleur vert-olive très foncée. L'alcool le dissout très facilement : la dissolution a une couleur rouge foncée; cependant il n’est pas cristallisable. C’est une combinaisen organique sulfurée qui contient près de 20 p. 100 de soufre. Æ. Le liquide filtré de la préparation de ce dernier corps laisse après l’évaporation une matière incolore cristallisée qui est une deuxième combinaison organique sul- furée. Elle est caractérisée par le change- ment qu’elle subit sous l'influence de ces mêmes matières oxydantes qui changent le corps B en cristaux verts. En mêlant sa dissolution , par exempie avec le perchlo- rure de fer ou avec une dissolution de chlore, il se forme un précipité d’une cou- leur brune. C'est une troisième combinai- son organique sulfurée, soluble dans l’al- cool, d’où elle se dépose cristallisée. L. En faisant passer un courant d’hy- drogène telluré à travers une dissolution de quinoile, il se précipite momentanément un corps noir grisâtre : c’est du tellure pur; mais le quinoïle a disparu. En évapo- rant le liquide, on obtient le corps inco- lore B cristallisé. M. Le quinoile est . . C15 HU O5 (Wosk.) Le corps vert doré. C5 H10ÿ 2 2H. Le corps B en pris- mes hexagones. . Le corps sulfuré vert olive. . . . C5 HR10 05 + 2H°S. — 1530 em— SCIENCES NATURELLES. GEGCLOGIE. C1 EH 05 + 4H. ) Rapport sur un Mémoire de M. F. de Castei- nau, relatif au système silurien de l’Arné- _ rique septentrionale ; par M. Elie de Beau- mont, 4 (Troisième et dernier article.) Le comté de Léon, dit M. de Castelnau dans son essai sur la Floride du milieu, est le plus riche et le plus peuplé de toute la Floride. Son sol est généralement formé | d’une argile rouge très ferrugineuse qui, dans les Etats du sud, dénote constamment les bonnes terres à coton. Cette couche, qui | varie en profondeur de 7 à 65 mètres, est 662 placée au dessus du caleaire; elle forme ici l'extrémité sud d’une bande très étendue qui commence dans le New-Jersey et s’é- tend à travers les Carolines et la Géorgie, en suivant toujours le versant oriental des Allegahnys. Peut-être serait-ce ici le lieu de remarquer que cette bande de limon fertile occupe, par rapport au grand dépôt erratique du nord de l'Amérique, une po- sition analogue à celle qu'occupe, par rap- port au grand dépôt erratique scandinave, la zone de terres limoneuses fertiles qui tra- verse l’Europe de la Picardie à l'Ukraine. On pourrait peut-être voir encore un trait de ressemblance entre les terrains er- ratiques du nord de l'Amérique et du nord del’ Europe dans lesdépôtssablonneux qu on observe sur les bords des grands lacs amé- ricains. M. de Castelnau a en efiet rencon- tré d'immenses dépôts de sable blanc et très pur qui, dans certaines parties, forment des monticules et des dunes ayant de 32 à 80 mètres de hauteur. Il cite particulière- ment ceux qui forment une grande partie de la côte occidentale du Michigan, sur le lac du même nom, et entre autres celui qui est connu sous le nom de l’Ours endormi (sleeping Bear), par allusion à sa forme. Telles sont encore, sur le même lac, les îles du Castor et du Manitou. Nous ne de- vons cependant pas omettre de rappeler que M. Schoolcraft regarde ces dépôts de sable comme de simples dunes entassées par le vent. Ils semblent néanmoins avoir quel- ques connexions avec les blocs erratiques, à l'extrémité orientale du lac Huron, où l'établissement anglais de Palequantachine, au bord de la baie de Glocester, est situé sur des collines de sable et au milieu des blocs crratiquess cette question reste donc à éclaircir. Qaoi qu'il en soit, on peut remarquer que si la situation des grands lacs améri- cains vers les limites des roches cristallines et sédimentaires rappelle celles de la mer Baltique et des grands lacs de la Russie et de la Suède, la direction si remarquable de ces derniers lacs trouve des termes de com- paraison dans certairs traits de la configu- ration des premiers. Le lac Huron, comme la baie d'Hudson, s’allonge en pointe vers le sud, et le lac Michigan est dirigé” presque du nord au sud, avec uue légère déviation vers le S.-0. Cette dernière direction est d'autant plus remarquable qu’elle est pro- longée par les vastes prairies des Illinois, qui vont rejoindre l'Ohio et le Mississipi pres de leurs confluents. Leur immense étendue est entièrement formée d’un sol al- luvial et profond recouvrant des calcaires magnésifères. Une section dans ces prairies nous a présenté, dit l’auteur, la coupe sui- vante : Sol végétal de couleur noir. . Om,45 Arpileljaunents ut 11,22 Sable noires never und mere 0 30 Argile d’un bleu obscur. . . 3 ,20 On rencontre au dessous le calcaire magné- sien rempli de crevasses et de fissures dans lesquelles s’infiltre l'argile supérieure. Leur surface privée d'arbres, mais pré- sentant une végétation de graminées qui se distingue par son uniformité, est un des trails physiques les plus remarquables que nous offrent les parties centrales de l’Amé- rique du nord. L’uniformité du sol n’est relevée que par la présence dans quelques endroits de blecs erratiques nombreux ap- partenant aux roches primitives. L'origine énigmatique de ces prairies se rattache, dans les idées de l'auteur, à des 663 faits qui établissent entre ces contrées et le nord de l’Europe un nouveau genre de rapprochements non moins digne d’atten- tion que ceux signalés ci-dessus. Il n'a été impossible, dit M. de Castel- nau, de parcourir cette région sans éprou- ver la conviction qu’elle a dû, à une époque quelconque , avoir été recouverte par les eaux, en un mot, qu’elle a été le bassin d'un lac infiniment plus considérable que ceux encore si étendus qui existent dans les mêmes contrées. En s’approchant du Mississipi, les preuves de ce phénomène de- viennent, ajoute-t-il, encore plus frappan- tes. « À une ancienne époque, a déjà dit un voyageur célèbre (M. Schoolcraft), il y eut quelque obstacle au cours du Mississipi, près du grand tower, qui produisit une sta- gnation des caux et les porta à une éléva- tion d'environ 40 mètres au dessus de lear ligne ordinaire.» Il est en effet certain, d’après M. de Castelnau , que partout où les roches présentent, dans cette partie du Mississipi, un front abrupte sur le fleuve, elles laissent voir, à une trentaine de mè- tres d’élévation, une série de lignes d’eau parallèles et horizontales ou allant légère- ment en s’inclinant vers le nord. Ces anciennes lignes de niveau marque- raient, suivant l’auteur, la rive occiden- tale de l’ancien et immense lac dont nous avons parlé, et la hauteur des lignes au des- sus du niveau actuel montrerait la profon- deur des eaux qui en baignaient la base. La profondeur, successivement de moins en moins grande de ces mêmes eaux, aurait laissé des traces analogues sur les bords des lacs actuels. La partie S.-E. de l’extré- mité du lac Michigan a offert, en effet, à M. de Castelnau une série de plages soule- vées analogues à celles desrivages du N.-O. de l’Europe, mais beaucoup plusnombreu- ses, Ces plages sont placées en amphithéä- tre les unes au dessus des autres, et l’au- teur en a compté, dans certains endroits, jusqu’à quarante-deux ainsi disposées. Nous ajouterons que des faits analogues avaient déjà été signalés sur les rives des grands lacs américains. € Un voyageur plein de sagacité (Mac- kensie) à remarqué, dit Playfair, que les bords du lac Supérieur présentent des tra- ces de la diminution de ses eaux, et qu’on peut y observer des marques de leur ancien niveau actuel. Dans les lacs moins étendus, cet abaisserment est encore plus visible. M. Lyell ajoute que, d’après les observa- tions du capitaine Bayfield, il existe, sur les bords du lac Supérieur, aussi bien que sur ceux des autres lacs du Canada, des traces qui conduisent à inférer que les eaux y ont OCCupé, à une époque antérieure, un ni- veau beaucoup plus élevé que celui auquel elles se tiennent aujourd’hui. A une dis tanceassez considérable des rivages actuels, on observe des lignes de cailloux roulés et de coquilles s'élevant l’une au dessus de l'autre comme les gradins d’un amphithéà- tre. Ces anciennes lignes de galets sont exactement semblables à celles que pré- sente aujourd’hui le rivage dans la plupart des baies, et elles atteignent souvent une bauteur de 12 on 15 mètres au dessus du uiveau actuel. Comme les vents les plus violents n’élèvent pas les eaux de plus de Î mètre à 1m,30, ces rivages élevés doivent être attribués, suivant M. Lyell, soit à l’abaissement du lac à des époques ancien- nes, par suite de la dégradation de ses bar- riéres, soit à l’élévation de ses rivages par l'effet des tremblements de terre, comme il 664 en existe des exemples sur les côtes du Chili. C'est à une hypothèse de ce dernier genre,mais formulée, en termes précis, que s'arrête M. de Castelnau. Suivant lui, le lac Supérieur aurait autrefois versé ses eaux dans le lac Michigan, qui lui-même aboutissait à un immense bassin, indiqué, sur la carte jointe à son Mémoire, sous le nom de grand lac silurien. Ce grand lac aurait jeté son trop plein dans la mer mexi- Caine, qui, à cette époque, devait couvrir toute la partie occupée par les formations tertiaires et d’alluvion de la partie méridio- nale des Etats-Unis. Puis serait survenu un événement qui arrêta le passage des eaux dans l'endroit qui forme aujourd’hui l'ex- trémité sud du lac Michigan. Get événe- ment aurait été le soulèvement de l'espace occupé par le grand lac silurien, et connu aujourd’hui sous le nom d Ætat des Illinois. Dans mon hypothèse, dit l'auteur, le soulèvement des Illinois aurait été autre- fois beaucoup plus considérable qu’il ne l’est aujourd'hui, et il ne serait pas même impossible que l’abaissement progressif de cette partie du sol américain se continue de nos jours. C’est là une hypothèse ingénieuse, mais qui a besoin d'observations plus nombreu- ses pour être admise sans discussion. ——— DR ERKE- SCIENCES APPLIQUÉES. ARTS MÉTALLURGIQUES. Sur les modifications qui se produisent dans la structure du fer après sa fabrication ; par M. Charles Hood. (Deuxième et dernier article. ) Dans la fabrication de quelques espèces de fer, la barre reçoit sa forme générale d’un laminoir; puis on chauffe, dans un fourneau, la moitié de sa longueur, qu’on forge sous le martinet ; on chauffe ensuite autre moitié, qu’on forge de la même ma- nière. Pour éviter l'inégalité des deux moi- tiés de la barre ou même une différence de couleur, lorsque ces deux opérations dis- tinctes sont terminées, l’ouvrier donne or- dinairement quelques coups de marteau sur la moitié qui a été forgée la première ; mais cette moitié est devenue comparative- ment froide pendant le travail fait sur la seconde; et si ce refroidissement a atteint un certain degré, lorsqu'elle recoit les coups de marteau additionnels, cette moi- tié devient immédiatement cristalline, et tellement cassante, qu’elle se brise en mor- ceaux quand on la jette à terre, bien que le reste de la barre présente la plus grande ténacité possible. Ce changement se pro- duit donc par la percussion, lorsque la barre est à une température inférieure à la chaude suante (weeling heat). Nous voyons ici les effets de la percus- sion sous leur forme la plus instructive. On remarquera que ce n’est pas un excès de martelage qui les produit, mais l’absence d’une température suffisante pendant le martelage; car cinq ou six coups de mar- tinet produiraient également le mal si la barre était de petites dimensions. Dans ce cas, nous constatons les trois in- fluences réunies de la percussion, de la cha- leur et du magnétisme. Lorsque la barre est forgée à la tempé- rature convenable, il ne s’y produit au- cune cristallisation, parce qu’elle est insen- sible au magnétisme; mais ausitôt que sa 665 température s'abaisse au point de donner prise à cet agent, les chocs qu'elle recoit produisent une induction magnétique, et par conséquent la polarité des molécales, qui, à l’aide des vibrations déterminées par de nouveaux chocs, produit la structure cristalline. On sait en effet que, dans le fer doux, le magnétisme peut être presque instantané- ment produit par la percussion, et il est probable que plus la température à la- quelle la barre reçoit le magnétisme est élevée, plus elle permet ce réarrangement moléculaire qui constitue la cristallisation du fer. Il n’est nullement difficile de produire les mêmes effets en frappant à coups répé- tés une petite barre de fer avec un mar- teau à main; mais cela paraît dépendre jusqu’à un certain point de la nature par- ticulière des chocs, qui, pour produire cet effet, doivent déterminer des vibra- tions complètes dans les molécules voisines du point choqué; etil estremarqnable que, dans tous les cas, les effets des chocs sont circonscrits dans certaines distances limi- tées à partir du point frappé. M. Charles Manby m'a signalé une circonstance qui confirme pleinement cette assertion. Dans la machine soufflante du hant four- neau de Beaufort, la tige du piston du cy- lindre soufflant faisait entendre depuis long- temps un son (jar) désagréable dont on ne pouvait découvrir la cause. Enfin, elle se rompit tout près du piston, et on découvrit que la slavette ne réanissait pas convena- blement la tige au piston. La fracture présentait une structure fortement cristal- line, ce qui causa une grande surprise, car on savait que celte tige avait été fa- briquée avec le meilleur fer. On la cassa alors à peu de distance. de la fracture, et l’on constata que le fer était tenace et fi- breux au plus haut degré, ce qui démon- trait que les effets de la percussion ne s’é- tendent généralement qu’à une très petite distance. En effet, il est naturel de comprendre que, puisque l'effet des vibrations diminue avec la distance du choc qui les produit, la cristallisation doit diminuer dans le même rapport si elle est due aux mêmes causes. On peut aussi estimer, dans cette circon- stance, les effets du magnétisme seul. La tige devait être magnétique dans toute sa longueur, conséquence nécessaire de sa po- sition , indépendamment de toute autre circonstance; mais la force des vibrations parmi les molécules ne s’étendait qu’à une petite distance, qui se trouve aussi être celle de la cristallisation. Je crois inutile d’insister sur l'influence que le magnétisme exerce sur la cristalli- sation, car l'emploi considérable qu’on fait aujourd’hui des courants galvaniques prouve complètement leur action cristalii- sante sur les substances les plus réfractaires; mais, par eux-mêmes, ils ne peuvent pro- duire ces effets sur le fer, 6n du moins leur action doit être extrêmement lente. Un autre fait, dû aux observations de M. Manby, confirme les considérations qui précèdent, On suspendit une petite barre de fer d'une grande ténacité, et on la frappa continuellement avec de petits marteaux pour y entretenir des vibrations constantes. La barre, au bout d’un temps considérable, devint extrêmement cassante, et tombait en morceaux sous le plus petit coup de marteau ; toute sa structure pré- 666 sentait au plus haut degré l'apparence crise talline. La fracture des essieux de toute espèce offre encore des exemples semblables, J'ai plusieurs fois examiné des essieux brisés, qui tous présentaient une fracture cristal- . lisée, bien qu'il fût à peu prés certain que ce ue füt pas le caractère prifnitif du fer : car ces essieux avaient résisté, pendant des années, à des fardeaux plus lourds, et s’é- taient brisés, sans cause apparente, sous des charges ou des efforts beaucoup moi- dres que ceux qu’ils avaient supportés aupa- ravant. \ Toutefois, ces effets sont très lents sur les essieux ordinaires, ce qui résulte, je pense, de ce que, bien qu’ils éprouvent des vibrations considérables, ils n’ont qu’une petite quantité de magnétisme, et ne sont pas soumis à une haute température. Leur magnétisme doit être trop faible à cause de leur position et de leur changement fréquent de relation-avec le méridien ma- gnétique, à causé dé l’absence de toute ro- tation, et enfin de leur isolement par les raies des roues. Il est peut-être douteux que ces ‘effets soient aussi lents avec les roues en fer sur les chemins ordinaires; mais, pour les essieux des chemins de fer, les choses sont très différentes. Dans tous les cas de fracture de ces essieux, le fer a pré- senté la même apparence cristalline. Mais je pense qu’on peut constater que cet effet se produit beaucoup plusrapidement qu’on ue le présumerait au premier aperçu, parce que ces essieux sont soumis à d’autres in- fluences qui, si ma théorie est exacte, doivent de beaucoup diminuer le temps nécessaire pour produire ces changements dans d’autres circonstances. Au contraire des autres essieux, ceux qu’on emploie sur les chemins de fer, tour- nent avec les roues, et doivent devenir très magnétiques pendant leur rotation. MM. Cristie et Barlow furent les premiers à constater le magnétisme de rotation dans le fer, phénomène que MM. Herschell et Babbage retrouvèrent dans tous les autres métaux, en vérifiant quelques expériences de M. Arago. On ne peut douter, ce me semble, que les essieux de chemins de fer he deviennent très magnétiques pendant leur rotation, bien qu’ils ne retiennent pas ce magnétisme d'une manière perma- nente. Dans les axes de locomotives, une autre cause doit tendre à augmenter cet effet. La vaporisation de l’eau et l'efflux de la vapeur, ainsi que je l’ai dit plus haut, pro- duisent de grandes quantités d'électricité négative sur les corps en contact avec la vapeur. Le docteur Ure a démontré que l'électricité négative, dans les cas ordinaires de cristallisation, détermine l’arrangement cristallin. A la vérité, cette électricité doit agir sur le fer à un degré différent que dans la cristallisation ordinaire; mais on voit cependant que les effets de ces diverses causes ont tous la même tendance : la pro- duction d’un changement plus rapide dans la structure du fer des essieux de locomo- tive que dans les autres cas. Le docteur Wollaston est le premier qui ait fait voir que les formes de la fracture du fer natif sont : l'octaèdre, le tétraèdre ou le rhomboïde réguliers combinés. Les caractères du fer tenace et fibreux sont entièrement produits par l’art, et nous voyons dans les modifications décrites, um effort pour retourner aux formes naturelles et primitives, la structure cristalline, qui; 1667 Len effet, est l’état naturel d’un grand nom- Lbre de métaux. Enfin, sir Humphy Davy a | démontré que tous les métaux fusibles par les 7 ‘moy ensordinaires,prennentla forme de cris- ë ttaux réguliers par un refroidissement lent. . La conclusion générale à laquelle ces remarques nous conduisent est, ce me semble, qu'il ne peut être douteux que le « fer forgé a une tendance constante, dans 1 certaines circonstances, à retourner à l’é- \tat cristallin : que cette cristallisation ne dépend pas nécessairement du temps pour opérer son développement, mais est déter- :minée seulement par d’autres circonstances, dont la principale est, sans aucun doute, les vibrations. La chaleur, dans certaines limites, bien qu’aidant considérablement à la rapidité du changement, n’est certaine- | ment pas une cause essentielle de cet effet; | mais le magnétisme d’induction produit, soit par la percussion, soit autrement, ac- compagne essentiellement le phénomène. | Dans une dés séances de l’Académie des : setences de Paris, M. Boquillon a faitquel- | ques remarques relatives aux causes de la rupture de lessieu du chemin de fer de Versailles. Il paraît avoir considéré cette | cristallisation comme l'effet combiné du temps et des vibrations, ou plutôt que ce | changement n'arrive qu'après une certaine || période de temps. | D'après ce qui vient d'être exposé, il est | évident qu’un intervalle de temps fixe n’est | pas un élément essentiel de l’opération ; | que dans certaines circonstances, le chan- ! gement a lieu instantanément, et qu’un Lessieu peut devenir cristallin dans un temps | extrêmement court, pourvu qu’on lui com- : munique des vibrations d’une force et d’une | grandeur suffisante. Cette circonstance dé- : montre la nécessité de prévenir toute vi- :bration (jar), toute percussion des essieux de chemins de fer. Sans doute, le défaut principal des loco- motives et des wagons, mais particulière ment de ces derniers, est la trop grande rigidité de leurs ajustements, ce qui aug- | mente la force de tous les chocs produits par les nombreuses causes que présentent * les transports sur Chemins de fer, en fai- | sant agir Ja force vive de toute la masse | en mouvement, en conséquence de la par- faite rigidité de toates les parties, tandis | qu’un certain degré d’élasticité les rendrait presque indépendantes dans le cas d’un ) choc subit. Cette rigidité doit produire | beaucoup de mal, tant aux rails qu'aux véhicules qui les parcourent. Le jeu des essieux dans leurs coussinets et encore une nouvelle cause de dégradation. | Bien que j’aie plus particulièrement in- sister sur les changements de la structure du fer dans les essieux de chemins de fer, il est évident que ces observations s’appli- L| a \ quent à un grand nombre d’autrescas, dans | lesquels le fer étant soumis aux mêmes in- fluences, doit éprouver les mêmes chan- \gements. Mais les essieux de chemins de fer ont une importance plus particulière et plus pressante, et méritent l'attention sé- Fons des savants, surtout de ceux qui |s’occupent plus spécialement de l’industrie \des chemins de fer, et qui sont à même de [vérifier l’exactitude de la théorie que je propose; car si mes vues sont d’accord lavec les déductions de la science et les ré- Isultats de l'expérience, elles peuvent avoir un résultat important pour la sûreté pu- |blique. | Ilest utile de faire remarquer toutefois Ique, jusqu’à présent, tous ces essieux sont 668 infiniment plus fort qu'il ne serait néces- saire pour résister aux efforts qui ten- draient à les rompre, s'ils sont exécutés en bon fer, et c'est peut-être cette circonstance qui a rendu plus rares les accidents pro- duits par leur rupture. La nécessité de ré- sister à la flexion et à la torsion est la cause de cette augmentation de force. Mais il serait bien desirable de faire des expé- riences sur la force du fer forgé à divers états de cristallisation, et sans aucun doute, on y trouverait de grandes différences; enfin, il est probable que, dans la plupart des cas, une fois la cristallisation commen- cée, la persistance des mêmes causes doit s’augmenter continuellement, et diminuer de plus en plus la force de cohésion du fer. (Revue scientifique.) pe SCIENCES HISTORIQUES. ACADÉMIE DES SCIENCES MORALES ET POLITIQUES. Séance du samedi 8 mars. M. le secrétaire donne lecture d’une lettre de M. Makculok, qui en faisant hommage à l'Académie de la collection de ses œuvres la remercie de l’avoir choisi pour membre correspondant. M. Paganel fait hommage d’un exem- plaire de son Histoire de Joseph II. M. Passy en offrant de la part de M°*. un volume contenant les œuvres des éco- nomistes du siècle dernier, réunies dans une ordre chronologique et méthodique, présente quelques observations sur cet ou- vrage qu’il ne balance pas à placer’ au pre- mier rang, parmi les ouvrages utiles pu- bliés depuis plusieurs années. . Cousin a continué la communication de la correspondance du père André , dontnous avons parlé dans un de nos derniers numéros. Les lettres inédites qu'il a lues aujourd'hui à l’Académie, prou- vent que le Père André fut poursuivi sans relâche pendant sa vie, à cause de ses liai- sons avec Malebranche et son attachement au cartésianisme, mais aussi que le Père André,géomètre et philosophe,était de plus un homme d'esprit de la trempe de celui de l’auteur des Provinciales. Ces lettres dont la première date remonte à l’année 1706. fout connaître quelques particularités in- téressantes sur plusieurs personnages de l’époque, tels quelle Père provincial Delêtre, le confesseur royal Letellier, le Père Dau- banton et déchirent tout-à-fait le voile re- ligieux sous lequel la célèbre compagnie cachait ses prajets et ses intentions. Leur publication au moment présent peut ne pas être d’une utilité immédiate ; certains pourront peut être même dire que c’est par représailles qu’on les fait imprimer ; mais ceux qui croient que les enfants de Loyolanesont pas tout-à-fait morts approu- veront le zèle de l'éditeur, sans chercher à en deviner le motif. La correspondance du Père André serait une arme puissante con- tre les Jésuites, si jamais ils songeaient à se reconstituer en société. C. B.F. PHILOLOGIE, Sir Gore Ousely a présenté à la Société orientale de Londres un beau travail sur les vies des meilleurs poètes persans. Ce volume renferme un grand nombre d’ex- traits tirés de leurs ouvrages. Le savant orientaliste a lu devant l’assemblée toute la partie relative à l’origine du Shah-Na- meh, cette grande épopée de la Perse. M.J.-F. Davies, dans un Mémoire pré- à 669 senté à la Société philologique, et qui traite de la classification des racines chinoises, établit que toute la langue écrite des Chi- nois peut se réduire à 214 signes radicaux. Sur ce nombre 14 servent à exprimer les noms de l’homwe et les rapports de paren- té; 8 appartiennent aux mammifères ; 7 aux autres espèces d’animaux ; 13 aux végétaux ; 5 aux minéraux ; 28 sont desti- nés à exprimer les différentes parties des animaux, etc. ; 26 se rapportent aux autres objets de la nature; 41 aux objets de l’art; 5 expriment les nombres; 30 les qualités ou modifications ; 36 les actions; et 36, en- fin, ne se rapportent point à des catégories déterminées. Total 214 caracteres. Le nombre des mots de la langue vul- gaire est d'environ 11,600, et chacun des signes radicaux entre dans la composition de ces mots dans des proportions que M. Davies détermine : ainsi, le signe homme entre dans 478; femme dans 243; corps ou personne dans 158 ; chien dans 136; arbre ou bois dans 493, etc. ; r GÉOGRAPHIE. La Valachie, (Premier article.) Les Valaques descendent des Daces , ap- pelés Gêtes par les Romains, et qui, sortis originairement de la Scythie, habitaient les régions comprises entre le Danube, les monts Krappacks et la Teïsse. Les Daces étaient sobres, laborieux, bons guerriers , courageux jusqu'à la témérité et dévoués jusqu'au fanatisme. On n’est pas d'accord sur lPétymologie da mot v ‘laque et dans l'impossibilité de remonter à leur première origine, les habitants, sans chercher à dé- brouiller par le merveilleux les obscurités de leur berceau, bornent leur orgueil à se dire les descendants des Romains. Ils ne désignent leur pays que par ces mots : zara rumaneska (terre romaine). La Valachie fut d’abord ce qu'est aujourd'hui la Sibérie pour les Moscovites , le lieu d’exil, de dé- portation pour les grands. Quoique envahie par les Saxons , les Huns, les Avares, les Slaves, les Lombards, les Turcomans, elle resta soumise à l'influence romaine, et pendant longtemps elle conserva la langue latine malgré la confusion des idiômes di- vers des bandes envahisseuses. Aujourd’hui la langue nationale valaque, formée de 64 lettres, est un composé de slave, de la- tin et d'ilalien. Elle ne manque ni de ri- chesse, ni d'expression ; quelques essais heureux faits dans ces derniers temps prou- vent que pour devenir poétique elle n’a be- soin que d’être débarrassée de quelques mots barbares qui la souillent et la dépa- rent. La Valachie se divise en deux parties : la grande et la petite. Bucharest est la capitale de la première , Craiowa celle de la se- conde. La population totale s'élève envi- ronà 2,000,000 d'habitants, en y compre- nant 100,000 esclaves égyptiens. L'air de la Valachie est généralement pur. L'hiver s’y annonce par un vent vif et mordant nom- mé kriwaz , il arrive escorté de neiges et de glaces; mais cet hiver dure peu. Ce n’est qu’au pied des montagnes que le froid est bien sensible ; là, 1l est tellement rigoureux que la terre se fend et présente à l’œil de longues gercures, des crevasses de 10, 20 et jusqu'a 100 pieds de profondeur. Les chaleurs en été sont excessives, mais les nuits sont toujours fraiches , et presque froides. Froid ou chaud , voilà quel est le 670 climat de la Valachie; point de tempéra- ture intermédiaire.— Le sol est très fertile et produit abondamment du blé, du maïs, des fruits et des vins excellents, Nul pays n'est plus riche ea mines de toute espèce que les montagnes qui séparent la Valachie ” des possessions autrichiennes, et les salines qu'il renferme fournissent à la consomma- tion de la Crimée, de la Turquie, de la Servie et de la Russie du Caucase. Les sali- niers, comme les mineurs dans nos houil- lères, ont leurs maisons, leur ménage, leur famille au fond de leurs salines. Pour eux le cadran se partage en trois phases : travailler , manger, dormir. Existence de bétail, ne tenant rien de l'humanité quela forme et le langage. Ceux que l’on désigne sous le nom de galériens sont encore plus malheureux ; une fois qu’ils sont descendus dans les profondeurs de la terre, ils ne re- paraissent plus à la surface; ils ont dit au monde un éternel adieu ! la saline est leur tombeau. Aussi trouve-t-on assez fréquem- ment des ossements humains, même des squelettes entiers tenant encore à leur main leur marteau ou leur pioche. Nulle partie du monde n’est plus favo- rablement.située pour le commerce que la Valachie, et cependant le commerce n’y existe point, car on ne peut honorer de ce nom des transactions de petits brocanteurs faites par quelques Grecs on quelques juifs, qui vont tous les ans à la foire de Leipsig pour y acheter des marchandises de rebut, des vieux fonds de magasins. Que les dis- cussions intérieures de cette principauté cessent, que les machiavéliques et sourdes intrigues des grandes puissances euro- péennes fassent place à des influences avouables; que l'heure de la régénération sonne, et la Valachie prendra le rang qui 671 lui est assigné par sa position géogra- phique. Elle sera le boulevart commercial pour l'exportation de la Mer-Noire et de la Turquie d'Europe. Les Valaques professent la religion ca- tholique, et suivent le rite grec. Ils sont plus que pieux, ils sont fanatiques. Ils ob- servent quatre carêmes, sans préjudice des vendredi et samedi de chaque semaine; leurs prêtres sont mariés. et portent la barbe et les moustaches ; leur costume est à peu près semblable à celui de nos juges, ou plutôt de nos avoués , car ils n'ont pas de galon à leur toque. Les fêtes religieuses sont tellement nombreuses, dans la Vala- chie, que le nombre des Jours de travail est réduit par an à cent quatre-vingt. Au mi- lieu de ceite austère piété, de ces pratiques religieuses si exactement suivies, il est une chose qui doit étonner, car elle est une op- position à l’histoire de tous les peuples ct de toutes les religions dominantes, , c’est que tous les cultes sont tolérés, et qu’à côté des cent quatre-vingt-dix-sept églises et des monastères que l’on compte à Bucha- rest, se trouvent une église catholique ro- maine , deux temples, protestant et luthé- rien , une église arménienne, et deux syna- gogues. Un de nos Abonnés nous écrit pour nous demander si toutes les expériences qui sont rapportées dans les lecons de M. Orfila, que nous avons publiées, ont été faites sous les yeux des élèves. Nous répondrons que tou- tes les expériences ont été faites devant l'au- ditoire, et toujours avec le plus grand soin. Nous ajouterons même que jamais M. Or- fila n’a voulu qu'on fit une expérience hors de l’amphithéâtre pour en présenter ensuite les résultats à ses auditeurs. Craignant les OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. — MARS 1843. BRUT SCIE TEINTE ENEP EEE 672. mauvaises interprétations de la calomnie4: ui s’est quelque fois glissée dans les meil q quelq 6 leures choses qu'il a produites, M. Orfila a, 1 w}} toujours fait commenceret fuir , séance ! tenante , les expériences relatées dans ses leçons, et jamais il n’en a cité, une sans la présenter aussitôt, RSR LE ON A RER TT) Le Rédacteur-Gérant : C.-B. FRAYSSE. FAITS DIVERS. — Un concours pour l’élève du mürier a été ou- vert, pour le mais de septembre 1843, pari la So- ciété d'agriculture des Deux-Sèvres. —:Trois pri mes, la première, de 250 fr., la deuxième de 150 fr. la troisième,-de 100 fr., seront distribuées à ceux qui auront le mieux réussi. Les principales condi- tions imposées aux concurrents sont d’avoir cultivé au moins 1500 pieds de mürier, et de ne présenter au concours que des baguettes ou greffes de l’an- née; de bonnes espèces et variées, bien proportion Urées, de 150 centimètres à 2 mètres. ï De NTLs BIBLIOGRAPHIE. RAPPORT adressé le #7 juin 1842 à M. l'amiral Duperré, miuistre de la marine el des colonies, sur des expériences relatives à la fabrication du sucre et à la composition de la canne à sucre; par E. Pelli- got. À Paris, chez Mathias (Augustin), quai Mala- quais, 15. : RÉCHERCHES sur les commencements et les progrès de l'imprimerie dans le duché de Lorraine et dans les villes épiscopales de Toul et de Verdun. ABKÉGÉ CHRONOLOGIQUE de la vie de Pla- ton ; par M. le marquis de Fortia d'Urban. A Paris, chez l'auteur, rue de La Rochefoucault, 2; chez Du- rat. : COLONIES étrangères et Haïti, résultais de lé- mancipation anglaise; par Victor Schœlche. A Paris, chez Pagnerre, rue de Seine, 14 bis, : AN ARR OR PARIS.—IMP. DE LACOUR et MAISTRASSE fils, rue Saint-Hyacinthe-S.-Michel, 33. . 9 HEURES DU MATIN. MIDI. 3 HEURES DU SOIR. | 9 HEURES DU SOIR. THERMOMETRE. ÉTAT LL UC re Si} ne | Le Barom. | Therm. |&| Barom. | Therm. &| Barom. | Therm. || Barom. | Therm. | & im aroi [is à Oo, extér = à 00. extér. (rz| à Oo, extér. ë à 0, extér. |? Maxim. |'Minim CIEL A MIDE,. ; Ex î fr] 2 ï ju ET irci N..0 741,90 3,6 748,68 5,0 149,41 4,3 752,33 2,1 5,0 2,3 Eclaircies. ï N 756,28 04 755,98 29 755,83 42 757,66 0,8 ER 12 Très nuageux. 0 758,16 0,6 758,44 1,0 785,51 1,3 58,68 | 0,0 1,8 ii boae NE Do. 76,69 0,7 76548 0,5 758,44 2,8 67,32 16 2,8 3,0 Bonus e NA 768,60 3,5 768,25 6,0 166,30 5,4 167,62 3,3 6,1 0,1 |Gouvert. NS 765,58 2,1 164,17 5,2 169,70 4,8 163,27 1,8 5,5 0, Gouyert. Lou 760,50 1,6 160,33 3,6 168,55 5,2 759,88 2,1 5,7 Le pee SES 761,97 1,8 761,58 5,1 759,55 6,9 163,50 4,6 1,0 08 see Non 766,05 2,4 165,80 5,6 761,61 5,9 765,96 9,2 6,0 09 use RE 763,66 3,6 76960 5,2 765,36 5,0 160,37 3,1 5,7 21 1 Gone AE 761,45 3,5 760,97 6,6 761,28 8,2 760,98 3,9 8,1 D Neue 0 739,19 4,3 757,60 9,0 760,68 9,0 154,69 7,0 10,0 0,6 Ce 0:10: 752,88 9,5 752,69 11,3 755,96 | 10,8 754,93 6,4 11,4 2,5 En 0: 749,32 9,5 749,82 | 11,5 751,89 | 14,0 153,73 | 10,6 14,9 pote OS. 0. 55,08 | 149 | | 765,08 | 130 | | 76019 | 13,9 | | eu | 11,6 150 te ee Q. 159,03 | 14,7 158,97 | 12,6 756,55 | 14,0 757,16 9,5 13,0 DS SN IETE S E. 756,20 10,7 156,36 11,8 754,98 46,0 755,01 4,1 16,7 3,6 Sn S E. 754,94 | 14,0 754,40, | 17,6 154,68 | 19,6 153,97 1,5 20,0 EE E SE. mogo1 | 124 | | 729! 160 | | 763,87 | 47,5 | | 75437 | 12 Re Ron S. E. 748,99 12,8 748,41 16,6 752,08 17,8 741,51 18,5 OR Ce S.S. O. 747,03 | 13,4 745,80 16,5 747,01 | 17,4 747,09 1,8 8,0 Nuageux. S 744,66 | 13,8 744,04, | 18,1 743,32 | 18,6 745,27 20,1 22 FRA & 746,49 14,- 746,51 16,6 745,38 17,0 745,45 18,0 OU SERRE à 2 SS. EF: 746,67 | 13,9 74719 | 46,7 74116 | 18,4 749,00 19,7 SAS RSR Fe 746,59 11,1 745,87 12,6 744,91 14,3 745,12 14,9 Ti Convese PUS TE 745,71 7,5 745,6 9,1 745,16 | 10,2 745,97 11,2 AT TE EUN:E! 746,96 5,5 747,23 7,2 741,26 7,8 TAS,24 ST LEE N. 718,26 9,1 748,01 11,7 747,61 14,8 749,43 16,0 2,9 AS E. 154,01 | 10,2 16479 | 13,6 155,48 | 146 156,83 15,5 5.0 [Beau É go 756,39 | 11,7 755,42 |: 458 TA |. 172% 15165 18,2 SAS Ne à ES. FE 746,62 12,7 746,6 15,9 745,62 12,6 78,08 | 16,0 ROM RMUAENE sb 5 H SARUOE AMESIEE 761,34 | 4,9 | | 6113 | 0 | | 760,00 0,1 [itoyenne du 1 au 10 ao 755,05 | 10,0 75481 | 42,9 754.09 5,8 [hoyenne du Ta 10,22. | 74813 | 12,3 747,92 | 153 747,20 7,1 |Moyenne du 21 au 31/ Fer SE, | 76,68 | 78) |roau | 10,4 | | 53,88 Moyennes du mois : : + -: “ “1 L'EcH0 DU MONDE SAVANT paraît le FEUDI etle DIMANCHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de 1,200 pages chacun ; il est publié sous la direction de M. le vicomte À. DE LAVALETTE, rédacteur en chef. On s’abonne : PARIS, rue des PETITS-AUGUSTENS , 21, et dans les départements chez les principaux li- braires, et dans les bureaux de la Poste et des Messageries. Prix du journal: PARiS pour un an 25fr., six mois 43 fr. 50 , trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 50 fr.,{Gfr., 8 fr. 50- APÉTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Les souscripteurs peuvent recevoir pour CINQ fr. par an et par recueil l'ÉHO DELA LITTÉ- RATURE ET DES BEAUX-ARTS et les MORCEAUX CHOISIS du mois (qui coûtent chacun 10 fr. pris séparément) et qui forment avec l’'Echo du monde savant la revue encyclopédique la plus complète des Deux Mondes. — Tout ce qui concerne le journal doit être adressé (franco) àM. C.-B. FRAYSSE, gérant-administrateur. 10° anmée. . SOMMAIRE. — Deux réformes dans la mé decine. — ACADEMIE DES SCIENCES. Séance du 17 avril 1843. — SCIENCES PHY- SIQUES. PHYSIQUE APPLIQUÉE. Expériences thermométriques faites sur la lumière de la nou- velle comète et sur la zodiacale; Mathiessen. — ‘CHIMIE APPLIQUÉE. Du camphre et de,ses applications médicales et industrieil.s.— SCIEN- CES , NATURELLES. PATHOLOGIE. Sur la «“ransformation ganglionaire des nerfs de Ja vie “organique et de la vie animale; Serres —SCIEN- ‘CES APPLIQUEES. SOCIÉTÉ D'ENCOURA- GEMENT, séance du 12 avril. — AGRICUL- TURE. ÉCONOMIE RURALE. Nourriture des moutons avec du pain; de Lokatelli. — ANI- MAUX DOMESTIQUES. Concours pour un prix relatif à la phihisie pulmonaire sur le gros bé- tail. — SCIENCES HISTORIQUES. ARCHÉO- LOGIE. Cabinet d'antiquité de M, Comarmond, à Lyon. GÉOGRAPHIE. Souvenirs de voyages dans l'Italie septentrionale; le baron d’Hombres Firmas. — FAITS DIVERS. — BIBLIOGRAPHIE. DIS Paris, le 20 avril 1843; Deux réformes dans la médecine. Deux grandes questions agitent main- tenant le monde médical, et leur, solution, bonne ou mauvaise, peut avoir sur l'avenir de la médecine l'influence la plus grande. Abolir Pinfâme patente qu’on impose aux médecins , annuler les officiers de santé, tels sont les deux problèmes sur lesquels nos législateurs sont appelés à donner leur avis. Depuis longtemps on y songeait, de- puis longtemps les esprits sérieux médi- taient une réforme; mais jamais les idées ne s'étaient aussi concentrées qu'aujour- d’hui pour la demander d’un commun ac- cord. Espérons que de cette union de tous les esprits sortira une heureuse production; Mais ayant que cet objet se réalise, jetons un rapide coup d’œil sur cette réforme si désirée. D'abord, que veut dire patente? C’est un brevet que toute personne qui veut faire un commerce ou exercer une industrie quelconque, en France, est tente d'ache- ter du gouvernement. Or, nous le deman- donsaux ennemis les plus acharnés du corps médical : la médecine, est-ceun commerce? la médecine, est-ce une industrie ? Si quel- ques hommes ont dégradé leur position so- ciaie, ont sali leur renommée par un char- latanisme dégoûtant, ceux-là ne méritent Qu un juste mépris, et la niédecine à effacé feür om de ses annales. Mais on l’a dit, üuc exception n'est pas une loi; etle ca- xaclére moral de la médecine restera tou- jours entouré du respect que lui ont attiré tant d'hommes de génie, A -t-on donc ou- blié les services rendus à la science et à Vhuümanité par tant de médecins dont les noms sont une des plus belles gloires de la France? et ignore-t-on tout le dévouement recent encore des Petit, des Desault, des x: Paris. — Jeudi, 20 Avril 1843. DD CE —— L'ECHO DU MONDE SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DAN Larrey, dee Desgenettes, ce dévouement que nos ennemis comprenaient si bien, même. quand nous les combattions? Napo- léon entre à Moscou; sa main victorieuse va convertir en.çaserge l'asile des orphe- lins, l'Orphanotrophion. Mais Desgeneltes est là, il l’arrête ; et à la voix du médecin français, ce réfuge du malheur est conser- vé. Disgenettes est fait prisonnier ; Alexan- dre l'apprend, et sur-le-champ il luirend la liberté! Mas, vous tous qui grossissez vos trésors de l'impôt des médecins, rap- pelez-vous 1821 et 1832, la peste de Bar- celonne et le choléra de Paris ! Ce sont des médecins qui les premiers ont abordé la terre d Espagne, et sout venus affronter le fléau de Barcelone. Si MM. Pariset, Bailly et Jouarry ont mille fois exposé leur vie dans cet affreux fléau, ils ont revu du moins ja terre de Ja patrie ; mais combien sont res- tés, avec l’infortuné Mazet, victimes de leur courage. Le choléra de Paris n’ofire pas moins d'exemples de dévouement sublime; et si l’on voulait citer les grands faits, ce serait à tort, car onslaisserait ainsi dans ombre mille traits vertueux dont on ne peul pas même donner ici l'idée. Après ce- la, les législateur netiendraient pas compte de ces services et de ce dévouement ; ils as- simileraient la médecine aux professions en boutique, et ils voudraient que le mé- decin dounât tout pour ne rien recevoir ? Nousleur répondrons par ces paroles d'An- toine Petit, qui sont l’expression du corps médical tout entier : « Ce sont les riches, » disait-il, qui doivent payer convenable- » ment. Lorsque j'étais jeune, je rougissais » lorsqu'un ma:ade m'offrait de me payer; » maintenant je rougis lorsqu'on ne me » paie pas. » Que nos députés méditent un instant ces graves paroles, car si la patente n’est pas abolie , c’est qu’on n’y a pas ré- fléchi. Maintenant, félicitons M. Bouillaud de la noble action qu'ilentreprend en présentant à la Chambre une pétition pour l’abolition des officiers de santé, C’est dignement rem- plir à la fois la profession de médecin et celle de député que de saisir ainsi l’occasion de guérir une des plaies les plus profondes. delamédecine,uneplaiequijetteratoujours une certa'ne défaveur sur ce corps savant. L'existence des officiers de santé au sein de la médecine est une chose immorale dans son principe. Les soutenir, c’est établir en règle, c'est poser en loi qu'il ya dela science à tout prix, et qu’on peut exercer la médecine après avoir appris seu'ement à en balbutier les premiers mots. Nous som- mes de ceux qui soutiennent qu’on ne sau- rait exiger trop de connaissances de la part du médecin, et il est facile alors de penser quelle est votre opinion à l'égard des offi- ciers de santé. Nous disions à l'instant que l'existence de cette classe d'hommes au sein N° 29, S TOUTES LES SCIENCES. a delamédecineétaitunechose profondément immorale , nous ajoutons ici qu'elle est à nos yeux doublement iliégale : d’abord, au point de vue éminemment matériel, il est detoutejustice d’abolirles officiers de santé. Ces hommes, qui ont appris assez mal quel- ques mots vagues et confus de Ja pratique médicale, se réfugienti dans nos provinces où, sous le titre général de médecins, ils y jouissent des mèmes droits que les docteurs n’acquièrent que par de longs et pénibles travaux, qui en font tomber plus d’un au milieu de la carrière. Mais ensuite, la société n’a-t-elle pas un intérêt puissant à faire des médecins des homme: reconymag dables par leurs talents, et leurgéñ compter dans les jours de dang lamité pabliques? Espérons que la parole def ajouter aux nombreux titres qu’ déjà, à la gloire et à la reconnaissance pu- blique, celui d'avoir sanctionné de sa pa- role le généreux élan mani'esté par les élèves de la Faculté de Paris pour l'aboli- tion des officiers de santé. ACADÉMIE DES SCIENCES. Séance dn lundi 17 avril, M Daubrée, ingénieur des mives, profes- seur à la faculté des sciences deStrasbourg, a présenté à l’Académie un Mémoire sur les dépôts métallifères de la Suède et de la Norwège. Selon ce Jeune savant on peut diviser les gîtes métalliferes de la Suède et de la Norwège en quatre catégories qui sont : les dépôts des marais et des lacs, les filons proprement dits, les amas subor- donnés au terrain de transition ou amas de contact, enfin les amas enclavés dans le neiss. L’hydroxide de fer qui continue à se pré- cipiter journellement dans les marais et dans les eaux des lacs, appartient seul au premier genre de dépôts. Il est très abon- damment répandu dans plusieurs régions de la Suède, mais excepté au Smolande, l'extraction de ce minerai est peu impor- tante par suite de l’abondance de l’oxyde magnétique et il est à croire qu’elle pren- dra de l’extension dans la suite. Parmi les filons proprement dits ceux de Sahla, de Kongberg, d'Eidsfoss, comparés avec les filons classiques de l'Allemagne et de la France, présentent un caractère parti- culier, c’est la présence de différents sili- cates anhydres ou hydratés qui se trou- vent habituellement dans les roches cristal- lines, de telle sorte que par leur composi- tion comme par leur âge ils forment une transition entre les amas subordonnés au 676 gneiss et les filons de la plupart des autres contrées. Les amas intercalés dans le terrain de transition sont particulièrement nombreux dans la contrée de Christiania. Ils sont constamment situés à la jonction du terrain de transition avec les roches.plutoniques qui l'ont traversé. Aux environs de Cein- brishampn, en Scanie, il existe aussi dans les couches de transition des dépôts très ana- logues à ceux des arkoses du centre de la France. Nulle part ailleurs en Europe les amas enclavés dans le gneiss ne sont si nombreux et si développés qu’en Scandinavie, et sur- tout en Suède : ils comprennent plus des uatre-vingt-dix-neuf centièmes des ri- chesses métallifères de cette dernière con- trée. M. Daubrée termine son mémoire en en- trant dans quelques détails sur les métaux qui se trouvent dans les mines de la Suède et de la Norwége, et il pense que la for- mation des dépôts métallifères de la Suède se relie certainement aux dislocations du sol de la contrée, quoique la connexion en- tre les deux genres de phénomènes soit moins évidente que dans beaucoup d’autres pays. En effet, tous les soulèrements ou af- faissements du sol qui ont principalement imprimé à la Suède son relief actuel, à part le mouvement lent qui continue en- core aujourd'hui, paraissent remonter à une époque géologique fort ancienne, et probablement ne dépassent pas l’époque de transition, de même les émanations métal- lifères primitivement d’une abondancesi re- marquable en cette partie du globe ont été totalement arrêtées des que les brisements du soi ont cessé de leur frayer une voie dans ces régions. M. Guyon, chirurgien en chef de l’ar- mée d'Afrique, a communiqué à l’Acadé- mie une observalion curieuse de haute chirurgie. Il s’agit d’une fracture du tibia autiers, moyen, côté droil, avec luxation de l'extrémité inférieure du péroné, sortie de l'os à traver les téguments divisés trans- versalement à la longueur de cet os, luxa- tion et sortie de l’astragale. Ce cas eût put être un cas d’amputation, mais on a essayé de conserver le membre et le succès a ré- pondu à l'attente qu’on s’en était faite, Le pied fut porté en dedans, et formait un angle droit avec la jambe; la capsule de Varticulation fut ouverte; l’astragale fut remise en place, non sans difficulté, car la peau divisée par la sortie du péroné pré- sentait sa division inférieure engagée sous l’extrémité de cette os ,qui faisait saillie en dehors, mais qu'on parvint à ramener à V’aide d’une incision: Ensuite le pied fut porté en dehors, le péroné fut remis à sa place, et trois point de suture faiblement serrés réunirent les téguments. Maintenir le pied afin qu'il ne revint pas en dedans offraitquelque difficulté, à cause de la plaie de la partie externe qui s’oppo- - sait à l'application de tout moyen contentif de ce côté. On eut recours à l’attelle d'A. Cooper, mise en usage par ce chirur- gien pour les fractures de l'extrémité infé- rieure du tibia. A l'aide d’un épais coussin placé entre le pied et la branche atcendante de lattelle, le pied fut repoussé. De l’eau froide , légèrement saturnée, fut de suite employée en irrigation permanente et l’on en continua l'usage jusqu’au 24e jour après l'accident. Les accidents locaux furent fai- bles, mais il n’en à pas été de même des accidents généraux:ils furent d'autant plus 677 intenses que le malade est d’une constitu- tion forte et d’un tempérament sanguin. Quelques phénomènes tétaniques se mani- festerent le quinzième Jour après l'accident, mais ils cédèrent au bout de deux jours sous l'influence de l’opium à forte dose. Bientôt la plaic des téguments se cicatrisa, ctle malade se trouva dans le meilleur état possible. M. Tanchou a envoyé à l’Académie une note tendant à prouver que dans le cancer l'opération n’est pas toujours nécessaire. et qu avant de la tenter il faut essager si les moyens externes ne peuvent pas agir cffi- cacement pour la guérison de la maladie. M. Tanchou pense que l'opération ne doit être employée qu'après les moyens internes qui doivent être d’abord mis en pratique. MM. Paul Desain et F. la Provostaye ont lu à l’Académie un mémoire sur la chaleur latente de la glace. Après avoir fait connaître les procédés suivis déjà pour ar- river à ce résultat et indiqué les erreurs qu'ils renferment, ces savants ont décrit leur méthode qui n’est que celle des mé- langes heureusement modifiée et rendue plus exacte par une plus grande attention dans les expériences. MM. Desains et la Provostaye ont trouvé pour le nombre de la chaleur latente de la glace le nom- bre 79,1. M. Malagutti a envoyé à lAcadé- mie une note sur la préparation du per- oxyde d'uranium, On n’a jamais isolé le peroxyde d'uranium ou uranite, L'action de l'alcool sur l’azotate d’urane offre un moyen sur et facile pour l’obtenir à l'étal d'hydrate et dansun étatde puretéextrême. Que l’on fasse une dissolution d’azotate de peroxyde d'uranium bien pur dans de l’al- cool absolu, et que l’on évapore assez mo- dérément pour que le liquide n’entre pas en ébulition. Dès que la masse sera réduite à un certain point de concentration il se manifestera un mouvement tumultuenx, el il se dégagera de l’éther nitreux, de la vapeur nitreuse accompagnée d’une odeur pronor céed’aldehydeet de l'acide formique. Le résidu de cette réaction si vive sera une masse jaune-orange , spongieuse, que l’on séparera en deux substances, dont une so- luble (azotate non décomposé) et l’autre insoluble, d’un beau jaune serin, qui lavée à l'eau bouillante, jusqu’à cessation com- plète le toate réaction acide, présentera la composition du peroxyde d'uranium, plus un équivalent d’eau (U 303, HO). M. Vicat a écrit à l'académie pour lui faire connaître une observation curieuse faite à Toulouse, sur une pouzzolane arti- ficielle. Après quelques jours d'immersion dans l'eau de mer, les briques fabriquées avec cette pouzzolanetombaienten miettes en se brisant graduellement des surfaces aa centre. Celte pouzzolane ainsi altérée a été analysée et il résulte de cette analyse que dans cette pouzzolane une grande par- tie de la chaux a disparu et se trouve rem- placée par de la magnésie. 11 a été démon- tré par M. Vicat que les sels magnésiens de l’eau de mer ont été décomposés par la chaux du béton et que la désagrégation observée n’est que l'effet de cette décom- position. M. Delarivealu à l'Académie un mémoire sur l’aclionchimiqued'un seul couple voltai- que, etdes moyens d'en augmenter la puis- sance ce seul couple jouissant d’une puis- sance trèsénergique, décomposer l’eau avec une grande facilité etsurpassesans doute en forcela piledeM. Bunzen,dontnousparlions 678 dansnosderniersnaméros.Mais bientôtnous reviendrons surcette importante communi- cation, troplongueeitropeurieuse pourêtre analysée ici en quelques mots, EF. ——204 5 4 860 a—— SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE APPLIQUEE, Expériences thermométriques, faites sur la lumière de la nouvelle comète et sur la lumière zodiaca!e. Lettre de M. Ad. Mat- thiessen à M. Arago. Si la seule manière de propagation de la chaleur à de grandes distances est le rayon- nement, la comète actuelle n’envoie pas sensiblement de chaleur à la surface ter- restre. Lundi, le 27 mars, à 8 heures du soir, un miroir concave de 1 mètre de diamètre, bien poli, avec un thermomètre à air très sensible au foyer, n’indiqua aucune élé- vation de température. Une élévation était cependant sensible en dirigeant l'axe du miroir sur la lumière zodiacale. Le soir suivant, je plaçai une très bonne pile thermo-électrique de M. Ruhmkopf, de 25 paires, dans uue ondulation légère- ment concave du terrain entre l'arc de l’Étoile el le bois de Boulozne, de sorte qu’elle ne pouvait regarder aucun objet terrestre, sauf l’herbe, dans up rayÿon de 200 à 300 mètres, et une petite maison blanche à 800 mètres de distance, avec une seuie croisée au nord-est. $ L'aiguille du galvanomètre resta sur zéro en braquant la pile munie de son cône condensateur sur l'étoile polaire. En la tournant sur la queue de la comète au- dessous d'Orion elle resta sur zéro. Vers le noyau l'aiguille indiqua 2 degrés. Mais Pimpression de chaleur augmenta gra- duellement en tournaat la pile vers la la- mière zodiacale, après avoir dépassé le noyau de la comète. Sous les Pléiades : 10 degrés de déviation; vers la base de la lumière zodiacale, 12 degrés; au-dessus du point où le soleil s'était couché, 5 degrés. À 9 heures, même résultat pour la comète : sous les Pléiades, 8 degrés ; à la base de la lumière zodiacale, 12 degrés; au-dessus du pointoù le soleil s'était couché, 3 de- grés. À 9h. 30 m. 7°, 10° 20, et mêmerésul- tat pour la comète. Pour juger de la sensibilité de l'appareil, il suffira de dire que ma main, assez froide, puisqu'elle était appuyée sur l'herbe humide, envoya l'aiguille frapper contre la pointe placée à 90 degrés à la distance de À mètre. Sanscône, même résultat, la main étant à 25 centimètres de distance de l'ou- verture extérieure de la pile. La petite maison, échauffée par les rayons du soleil avant son coucher, fixa l'aiguille, -à huit heures, à 26 degrés, à 8h 30m, à 21 de- grès. Alors on éteignit la chandelle qui brülait à la croisée, et l'aiguille descendit à 19 degrés. À 9 heures, {3 degrés; à Oh 30m, 9 degrés de déviation. A Pexception de fréquentes perturba- tions de l'aiguille causées par des courants d'air chaud, quelquefois sensiblesà la figure, ces résultats, quoique répétés quarante fois, restèrent constants. J'ai été surpris de voir l'aiguille rester sur zéro dans toutes les autres directions du ciel ; je m'étais attendu à ce que les par- ties obliques du ciel où la couche d'atmos- phère est plus épaisse, où bien la partie da ciel contenant beaucoup d'étoiles, ou enfin 679 - la chaleur de l'herbe et de la terre échauf- fées toute la journée par le soleil donne- -raient des impressions de chaleur. On voit par là combien peu de éhaleur émettent les fluides élastiques, et l’on voit aussi que l’herbe se refroidit rapidement et complé- tement par l'humidité du soir. L'indication de chaleur étant constante vers la lumière zodiacale, il restait à savoir si cette chaleur provenait de l’atmosphère plus chaade vers le point de coucher du soleil (car les objets terrestres à distance ne pouvaient pas en eavoyer sur la pile, attendu qu'elle n’en regardait aucun), ou si celte chaleur proveuait de la lumière zodiacale. Dans cette dernière hypothèse, la zone zodiacaie doit être d’une haute température, puisqu'elle est excessivement rare. En ôtant le cône condensateur de la pile, la lumière zodiacale ne donna que 2 à 3 degrés de déviation vers sa base : À de- gré à gauche et à droite, rien pour la co- inete. Le flint très réfringent et incolore, sur- tout celui que M. Bontems fait pour des lentilles achromatiques de microscope que j'ai employé, laisse passer à de petites épais- seurs, plus des trois quarts des rayons ca- lorifiques provenant d'une haute tempéra- ture, et presque rien d’une source au des- sous de l’eau bouillante. Ma lentille à 56 centimètres de diamètre, et donne 16 centimètres de foyer principal. Placée devant la base de la lumière zodia- cale, la déviation de l'aiguille augmenta; elle s'arrêta sur 4 degrés. Au dessous des Pléiades elle baissa un peu, et s’arrêta à degrés. Au dessus du point de coucher du soleil, elle descendit à zéro. Ce résultat tient en partie à ce que la lu- mière zodiacale pouvait se concentrer pres- qu'en entier sur la pile, tandis que l’espace À gauche ou à droite est trop étendu pour produire une augmentation sensible; mais il est évident aussi que lPaugmentation de chaleur ne pouvait avoir lieu à travers le fhnt, sans que la source fût d’une haute température, Les 5 degrés de déviation de l'expérience avec le cône seraient donc produits en plus grande partie par l’at- mosphère chaude, et étaient éteints par l'absorption du flint; tandis que les 15 de- grés vers la lumière zodiacale étaient dus principalement à elle. ; La pile munie du cône condensateur dé- vie l'aiguille également de 15 degrés en plaçant une chandeile de suif allumée de- vant elle à la distance de 10 mètres à peu près;ce qui fait voir combien est minime la quantité de chaleur envoyée par la lu- mière zodiacale, et que l'influence de la comète doit être réellement imperceptible sur notre température. CHIMIE APPLIQUÉE, Du camphre et de ses applications médi- cales et industrielles. (Deuxième article, ) Proust a obtenu un seizième de camphre del'huile volatile de romarin, un neuvième de celle de marjolaine, un septième de celle de saage, et plus d’un quart de celle de lavande; celui qui voudrait répéter ce Senre de recherchés ne doit pas oublier que le romarin, ja marjolaine, la sauge et la lavande, qui croissent à Murcie, four- nisscpt des essences beaucoup plus char- \ 680 oces de camphre que celles de diverses contrées d’une moindre température. L’ex< position dans des vases applatis et à une température de plus de 22° centigrades, suffit pour obtenir le camphre des huiles volatiles. On peut encore distiller ces huiles au bains-marie, à quelques degrés au- dessous de l’ébullition de Peau et jusqu’à ce qu'il soit passé le tiers de l'huite, Dans l’un et l’autre cas, le camphe se précipite sous une forme cristalline et présente les divers caractères qui distinguent cette huile essen- tielle concrète. Raffinage du carmnphre. — Tout le cam- phre qui arrive en Europe vient de la Chine ou du Japon ; nous ne nous occu- perons que du raffinage de celui-ci. On nous l’expédie dans des caisses ou dans des tonneaux, à l’état brut; il est en masse formé de petits grains gris ou roussitres, humides, de saveur .âcre et d’une odeur pénétrante, et mélé avec des débris de paille et de bois; cette masse de camphre brut est d’abord enveloppée dans une tresse en paille de riz, placée d’abord dans un petit baril, entermé lui-même dans un tonneau recouvert de papier verni. On conçoit combien sont nécessaires toutes ces précautions pour exporter au loin une matière aussi volatile, Les Vénitiens sont Îles premiers qui aient imaginé de rendre ce camphre beaucoup plus utile, et pour les arts et pour l’art de guérir, en le raffinant. L'opération qu’ils lui firent subir dans ce but devint bien- tôt le monopole des Hoilandais; car il n°y guère qu’une trentaine d'années qu’on raf- fine le camphre à Paris, et cependant le procédé suivi en Hollande fut décrit long- temps avant par Geoffroy, par Valmont de Bomard et par Proust. Aujourd’hui nous avons entièrement cessé d’être tributaires des Hollandais pour le camphre purifié. Nous devons citer ici M. Buran pére, de Charenton, qui, le premier, a raffiné du camphre à Paris et en a livré de grandes masses au commerce; aujourd’hui, MM. Bu- ran et compagnie, Bergerat-Letellier, à Grenelle et Vaugirard, sont les fabricants qui en raffinent le pius. Nous allons dé- crire les procédés suivis dansla fabrique de MM. Buran et compagnie à Grenelle. Dans un atelier spécialement réservé au camphre, on commence par pulvériser le camphre en masse, et on le tamise afin de le séparer des matières étrangères dont il est mélangé. Quand ilest pulvérisé, on le mélange avec une certaine proportion de chaux vive pilée, proportion qui varie selon que le camphre est plus ou moins humide. On met ce mélange dans de grands baquets bien joints, et on le remue de temps en temps pour empêcher qu'il ne se prenne en masse. Peu à peu il s’échauffe, la chaux s’emparant de l'humidité renfermée dans le camphre brut se combine avec une cer- taine quantité de matière grasse qui im- prègne plus ou moins le camphre brut. On doit observer la plus grande propreté dans tous ces apprêts; les balayures de l'atelier où ils se font doivent être mises à part, car nous verrons qu’on en retire en- core quelque chose. On procède ensuite au raffinage, on remplit jusqu'à l’ouver- ture du col, des matras en verre blanc et à fond plat de 4 à 6 litres de capacité. Ces matras sont en verre très mince, égal par- tout, et ne devant pas présenter des dé- fauts. Avant de les remplir on les nettoie s’ilssont sales,et on les faitsécher avec soin. Quand on en a préparé un certain nombre, 681 on les dépose sur la galerie à raffiner, Il est plus avantageux d'avoir un seul feu pour chauffer plusieurs matras à la fois qu'un feu séparé pour chaque. Dans le premier cas, il faut de la part de l’ouvrier plus de soin, le combustible se trouve mé- nagé, et l'attention se trouve portée sur tous les vases sublimatoires à Ja fois. Le fourneau se compose d’un bain de sable rond, formé d’une feuille de tôle chauffée très également et maintenue par une muraille circulaire en briques. Onétend sur cette feuille de tôle, qui doit se trou- ver à hauteur d'appui, une couche de sable très sec et très fin, d’environ 9 millimètres d'épaisseur, et on place dessus ies matras en les étoignant Iles uns des autres de 81 millimètres : la galère peut en contenir environ cinquante, Quand ils sont ainsi rangés. on les recouvre entièrement de sable cton allume le feu. La plaque de tôle ne tarde pas à rouvir, et bientôt on entend un bouillonnement général dans chaque matras, le mélange commençant à fondre. C’est alors qu'il faut de la part de ouvrier redoublement de soinset d’acti- vité; muni d’une petite tige en fer, il fait jour un peu au mélange qui se trouve dans le matras, afin de laisser un passage à l’ex- cès de vapeur qui peut alors se former, et qui, ne trouvant pas d’issue, ferait, par son expansion, briser le vase. Si cet accident arrive, on doit immédiatement enlever le vase brisé et le remplacer par du sable froid. Il faut toujours prendre garde à ce qu’il ne se répande pas de camphre sur la plaque de tèle, car le feu ne tarderait pas à s’y mettre et se communiquerait à tous les vases sublimatoires. Dans cette circon- stance, il n’y a que le matras de perdu; quant au mélange qu’il contenait, on le met à part, avant de le distiller, dans un appareil particulier sur lequel nous revien- drons. Quand le mélange est entièrement fondu on découvre les matras, c’est-à-dire qu’on enlève le sable qui les recouvrait, et on adapte à l'ouverture un tampon ou mêche en coton qui doit arrêter les vapeurs qui s’échapperaient en pure perte dans l’atmos- phère. À partir de ce moment, l’ouvrier doit veiller à ce que l’ebullition du camphre ne soit ni trop lente ni trop vive. Dans le premier cas, le mélange pourrait se prendre en masse, geler, et il faudrait, pour le refondre, employer du combustible qui ferait marcher trop vite ceux qui ne sont pas gelés. Autre conséquence : le point où le mélange s'arrête en gelant, est marqué par une ligne jaunâtre qui adhère au pain de camphre, et qu’on a beaucoup de peine à enlever : dans le second cas, quand le mélange bout trop fort, il se fait sur le pain qui commence à se former à la partie supérieure et refroidie du matras, des taches jaunâtres produites par les écla- bousssures du mélange liquide de chaux et de camphre brut; on a beaucoup de mal à enlever ces taches, et comme elles sont formées au commencement de la sublima- tion, elles vont se trouver emprisonnées par une nouvelle couche de camphre su- blimé; une ébullitiontrop prompte entraîne aussi quelquefois la perte du vase subli- matoire, une grande quantité de liquide se trouve perdue, et l’on court le risque d’un incendie. Si le feu venait à se com- muniquer aux matras, il n’y aurait pas d'autre moyen à employer que de bou- cher immédiatement chaque vase avec 682 un tampon en coton ou en étoupe, et à jeter de l'eau dans le foyer; du reste, cet accident est heureusement assez rare. L’o- pération dure environ douze heures. On s'aperçoit qu’elle est terminée lorsqu'il n’y a plus au fond du matras qu'une couche presque sèche, rougeûtre, formant des inégalités. Cette croûte constitue le culot; c’est un mélange de chaux, de matières étrangères, de matière grasse, d’eau et de campbre. On retire les matras de dessus la galère, en ayant soin de ne pas les pénétrer s'ils contiennent encore du liquide, parce que celui-ci salirait les pains formés. On les dispose ensuite sur une aire en planche dans une autre partie de l'atelier, ou en plein air. On donne un peu de pente au terrain, en réservant deux ou trois trous bitumés dans lesquels s'écoule l’eau dont on se sert pour arroser les matras, pour les refroidir brusquement et en détaclier le camphre avec facilité. Comme il arrive quelquefois qu'il reste encore du liquide bouillant au fond des matras, ceux-ci en éclatant sous l'impression de l’eau froide, le laissent échapper sur l'aire, et ce mé- lange s'écoule dans les trous où il est facile de le recueillir lorsqu'il s’y est fixé; on en- lève ensuite les débris du verre, on détache les pains, on sépare les culots, on nettoie les pains en les grattant avec un couteau quand ils sont tachés ou recouverts d’une pellicule blanchätre. Les pains de camphre sont demni-trans- parents, hémisphériques, et percés d’un trou correspondant au coldu matras; on les enveloppe dans une feuille de papier bleu ou violet, et on les livre ainsi au com- merce de la droguerie, en caisses ou en tonneaux. Quant aux culots, verres cassés et dé- chets de toutes sortes, on les distille dans une chaudière en fonte munie d’une al- longe communiquant à un récipient re- couvert, ainsi que la chaudière d'un cou- vercle luté. Le camphre qui se sépare dans cette dis- tillation a une texture écailleuse; il est huileux et possède une odeur empyreuma- tique très forte; on mélange ce camphre en petite proportion avee le camphre brut, et on ajoute alors une plus grande quantité de chaux vive. —" Trés prochainement , nous donnerons une série d'articles sur les îles Marquises, et un essai sur la grammaire de ce pays. Nous devons ces documents précieux à l’obl'izeance de M. Lesson, chirurgien en chef de ces nouvelles possessions françaisese DEL Lee — ARCHÉOLOGIE. Découverte de sépultures antiques à Qua- tremares. L'attention publique a été fortement ex- citée, il y a peu de temps, par l’annonce de la découverte que les ouvriers du che- min de fer ont faite, de deux cercueils an- tiques, auprès de Rouen, au hameau de Quatremares. Nous croyons faire une chose agréable à nos lecteurs en reproduisant les détails que donne à ce sujet la Revue de Rouen. Lesterrassiers du chemin de fer de Paris à Rouen, occupés à élargir la tranchée du chemin, entre Sotteville et Quatremares, pour en extraire des terres de remblai, mi- rent à nu, à cent pas environ de ce dernier hameau, un cercueil en pierre. garni de son couvercle, qui se trouvait placé parallèle- ment à la voie du chemin de fer, dans la direction de l’est à l’ouest : il était assis à 3 mètres 50 centimètres environ du sol. Dégager ce cercueil, soulever son épais couvercle, fut l'affaire de peu d’instants. Les ossements, les débris de vases en verre qu'il renfermait, furent promptement dis- persés comme chose sans valeur. Un second cercueil, également en pierre, qui touchait côte À côte, à celui qu’on ve- nait de fouiller, et que le déplacement du premier ayait fait tout à coup apparaître, 714 allait probablement éprouver le mèmesort, lorsque l’agent comptable de la compagnie, averti par le mouvement que celte.décou-M verte avait opéré,sur la ligne, fit suspendre l'opération. Il eutla complaisance d'envoyer à l'instant même à Rouen un ouvrier pour me donner avis de ce qui se passait, et m'engager à me rendre sur les lieux. Je me transportai sans délai À Quatremares, sur le lieu de la découverte. J Je trouvai les choses dans le même état. Je constatai d’abord que le premier cer- cueil, celui qui avait été fouillé, était en pierre et d’un seul morceau, ainsi que son couvercle. Celui-ci était plein-et de forme. convexe. Je mesurai l’un et l’autre. Voici leurs proportions : endehors..en dedans. longueur, 2m. 13 1m. 93 Cercueil. ? largeër, 0 68 0 3 hauteur, 0 60 0 38 ; longueur, - 2 m.2# Convercl.! largeur, .598([29 {=Q T4 ( hauteuryalcentre; 0 46 En comparautces mesures, on sera sans doute frappé, icommeje l’ai été moi-même, de l'épaisseur du couvercle, ainsi-que de celle qui a été laissée au fond du cercueil. Les parois latérales de ce dernier ne dépas- sent pas 10 centimètres ; son fond en a 38; ce qui fait presque les deux cinquièmes de sa hauteur totale. Le couvercle, ainsi que le sarcophage proprement dit, ne présentaient aucune trace de sculpture, de caractères ou d’or- nements quelconques; ils sont parfaite- ment unis. si Le couvercle ne paraît pointravoir été re- tenu-au cercueil par une couche de ciment ou de mortier, comme cela se pratiquait quelquefois, afin d'éviter ioute infiltration, et ainsi que je l’ai remarqué à plusieurs tombeaux antiquesen pierre, iladhérait au sarcophage par son propre poids et par simple superposition. Seulement;pour ren- dre l’adhérence plus compiète, on avait eu soin d'évider le dessous dæ couvercle sur ses quatre bandes datérales;-de manière à ce que le noyau resté pleinsqui correspor- dait exactement à Fouxerture du cercueil, y descendait carrément de 5 miliimètres environ et s’y emboîtait parfaitement, Après ceite première vérification, je m'assurai qu'il existait encore au fond du cercueil quelques fragments d'os et de verre qu'on y avait oub iés. Je puis parler avec plus de certitude et plus de détails des objets que renfermait ie second tombeau, puisque cest en ma pre- sence qu’il fut ouvert. Disons d’abord qu'il offrait, quant à sa | forme et à ses proportions, la plus complète analogie avec le premier : la description de l’un peut. à la rigueur, servir à celle de l'autre et en tenir lieu. Seulement, la na= ture de la pierre, essentiellement calcaire, "@! était évidemment inférieure à celle du pre- mier sarcophage et offrait moins de con- | sistance. RATE 5 | La cavité du. cercueilkétait occupée par un squelette, ayant là têbenplacée -vers-le levant, du côté de Quatremares, : les pieds au couchant. Les bras étaient étendus le long du corps; les jambes rapprochées Pune| contre l’autre. Ce squelette paraissait fortr-bien con= servé, et n'offrait rien de particulier, si e& n’est quelques taches, violettes disséminées chet là, qui ne s’arrêtaient pas à la surface des os, mais qui avaient pénétré leur sub= stance; la tête en était exempte. La petitesse du squelette, qui ne me pas L'E 3 © MAS “ut-pas dépasser cinq pieds de l’ancienne “nesure, ainsi que la délicatesse des os, in- | liguatent suffisamment que c'était une “emme que nous avions sous les yeux. Cette | bremière donnée s’est trouvée confirmée “lus tard par l'opinion des anatomistes qui Mont pu s'assurer également, par l’inspec- “ion de la mâchoire, que l'individu devait “tre âgé d’une trentaine d'années au mo- ment de la mort. Les dents étaient petites 2t parfaitement rangées. | Jusque là, rien n’indiquait d’une ma- :aière positive à quel âge appartenait cette sépulture. La forme du tombeau, son gis- sement détiotaient, il est vrai, une époque ancienue,; mais là pouvaient s'arrêter les conjectures. Des indices plus positifs ne de- vaient pas tarder à éclaircir nos doates. Le squelette, beaucoup plus petit que la cavité du cercueil, laissait, à partir de ses pieds, une place libre de 30 centimètres environ. Dans cet espace, étaient rangés, couchés sur le côtésplusœurs vases que “uous -warions pas aperçus: d’abord. Ils Staient au mombre de six;°cinq en verre, lun enterre. Un de; vases de verre était af- aissé sur lui-même et tellement brisé qu’il | Stait impossible d'apprécier sa forme; un “second était fendu en trois ou quatre mor- “seaux et n'offrait que peu de consistance à |la main; les trois autres étaient entiers. Quant au vase de terre, sa conservation était parfaite. 4 Ces vases présentaient la conformité la :plus complète avec ceux qu’on rencontre iournellement dans les sépultures romai- nes ; ils en-avaient tous les caractères. | Le vase le plus grand de la collection est d’us verre blanctirant sur le vert. ; 1l a 30 centimètres 172 de hauteur sur 8 centimè- tres environ de diamètre. Sa forme allon- gée, quidépasse les proportions ordinaires, ne lui ôte rien de son élégance, qui se fait surtout-sentir dans l’attache des anses et dans son ouverture : les anses, après s'être “dressées gracieusement jusqu’au collet de … l'orifice, l’enibrassent en se repliant sur elles-mêmes, commeéleiferait le cou d’un cygne. Il est rare-derencontrer un vase “antique en verre, dércette forme et de cette dimension, aussi bién conservé. , Un sécond vase, qui se rapproche beau- coup du premier, non seulement pour la Mqualité du verre, mais pour la forme, à - allongement près, est, comme lui rond et à {* leux anses. Sa hauteur n'excède pas 20 cen- em'imètres; son diamètre a, terme moyen, 8 …:entimètres. | Ce vase, du côté où il était couché, était M :hargé d'un dépôt noirâtre qui, examiné eu microscope , a présenté le détritus de wetits insectes du genre des coléoptères. (Mes insectes s’y seront sans doute introduits pour dévorer la matière qu’il contenait et Miuront péri, ne pouvant en sortir. + Un troisième vase, beaucoup plus petit Jue les précédents, et qui affecte une tout pate forme, est d'une pâte infiniment plus jholanche et plusfine. On dirait un cristal de ji roche dont le temps aurait terni l’éclat et (u’il auraitrevêtu d’une pellicule argentée, 5 Ce vase.est celui qui:a été trouvé fendu “'n plusieurs morceaux. Différent en cela viles deux premiers, il a des parois fort épais- ones. Cette circonstance ne me paraissant spas suffisante pour expliquer son poids ex- ( raordinaire, eu égard à la petitesse de ses Mroportions (il a 16 centimètres de haut sur {» 172 de large seulement), je présumai (uil pouvait entrer du piomb ou tout jui pouvait être du lait ou du miel. Ils y | 716 autre métal dans sa composition. Mes dou- tes se sont trouvés justifiés par l’analyse que MM. Girardin et Preisser, professeurs de chimie, ont bien voulu faire, à ma prière, d’un fragment de ce verre. Ils ont reconnu qu’il contenait du plomb et une trace de cuivre, qui entre presque toujours dans la composition du minium dont on se sert dans nos ateliers modernes pour faire le cristal. Ces habiles chimistes n'hésitent pas à re- garder la matière de ce vase comme un vé- ritable cristal. Ainsi, il ne peut rester douteux que les anciens n'aient connu la fabrication du cristal, et qu'ils n'aient devancé à cet égard les modernes, comme ils l'ont fait dans tant d’autres branches des arts. Le quatrième vase en terre cuite, à cou- verte rougeâtre, a pris avec le temps une teinte légèrement argentée. Deux filets, tra- cés à la pointe, circonscrivent la panse du vase Sur laquelle on remarque circulaire- meéñht'des dépressions au nombre de six, qui ont dû être obtenues par l'application du pouce dans la terre encore molle. Ce vase a éé fait au tour. Malgré l’apparente sim- plicité de sa forme, il ne manque pas d’élé- gance. Deux petits anneaux en cuivre fort oxidés étaient placés, l’un à côté de l’autre,entre les fémurs du squelette. Ils ne présentent rien de remarquable. S’ils ont servi de ba- gues, leur petitesse indique qu'ils n’ont pu s'adapter qu’à des doigts de femme. Il ne me reste plus, pour passer en revue les objets représentés sur le dessin ci-joint, qu’à parler des petits clousqu'on a trouvés mélés aux vases vers les pieds du squelette ; il pouvait y en avoir nne douzaine. [ls sont en fer et longs à peine d’an centimètre. Ccs clous faisaient peut-être partie de quelque petit cofret en bois, que-ke temps aura ré- duit en poussière. Si cette conjecture est fondée, ce coffret devait être un meuble à l'usage de la femme dont nous apercevions les restes. Les objets que nous venons de décrire appartiennent tous, par leur forme et leur nature, à l’époque de la, domination ro- maine dans nos contrées ; ce quinous donne un premier point de départ pour la sépul- ture dont iis faisaient partie. On peut en- core inférer, de la présence d’un corps en- tier au lieu de cendres, qu’elle est posté- rieure aux premiers temps de l’empire. On _sait, en effet, que les Romains, sous les pre- miers empereurs, étaient dans l'habitude de brûler les cadavres et de renfermer les os calcinés dans des urnes qui étaient, soit de terre, soit de marbre, soit de métal, soit enfin de toute autre matière, suivantla con- dition des personnes ou la piété des parents. Ce qu’il y a de certain, pour nos con- trées, c'est que, vers le milieu du troisième siècle, l'usage de brûler les morts était abandonnéetavait fait place à l’inhumation pure et simple. Nous en avons acquis la preuve par l'ouverture de plusieurs tom- beaux faite à Rouen même et dans les en- virons. Nous avons trouvé dans ces tom- beaux, auprès de corps entiers, des mé- dailles de Postume et de Tétricus, qui usur- pèrent la pourpre dans les Gaules, le pre- mier en 258, le second en 267. Quelques inscriptions tumulaires de la même époque pourraient au besoin confirmer ce premier témoignage. Mais un indice plus certain devait nous être fourni par l’iuspection de notre sar- cophage lui-même. Deux médailles en bronze, de petit module, fort oxidées, qui 717 avaient d’abord échappé à nos recherches, en furent retirées. Elles étaient placées en- tre les os des cuisses, à côté des deux an- neaux en cuivre dont nous avons parlé plus haut. J'ai pu reconnaitre sur l’une d’elles une tête laurée offrant tous les traits de Constantin-le-Grand ; ce qui nous permet, avec toute apparence de vraisemblance, de reporter au règne de ce prince cette sépul- ture. Elle ne pourrait pas, dans tous les cas, l'avoir précédé, et les. autres indices ne laissent guère la possibilité de lui assi- gner une époque beaucoup plus récente. Il est naturel de penser d’ailleurs que, pla- çant dans le tombeau deux seules médailles, on aura choisi de préférence la monnaie du prince régnant. Je n’hésite donc pas à regarder ces sépultures comme contempo- raines de Constantin qui fut proclamé em- péreur, comme on le sait, en Angleterre par les légions en l’an 306, et qui mourut en l’an 337 de notre ère. Toutefois, l'orientation des pieds et la po- sition des bras dans le tombeau des Quatre- mares éloignent l’idée d’une sépulture chré- tienne. Les chrétiens plaçaient les pieds des morts à l'orient pour que le visage fût sensé regarder le soleil levant, image mystique du Sauveur, et les bras sur la poitrine, en imitation du signe rédempteur de la croix. Ici, les pieds et les bras sont placés en sens inverse : ce n’est point une chrétienne qui a été déposée dans ce sépulcre. Cette indi- cation est certaine. Les deux sarcophages que nous venons de décrire ne sont pas les seules sépultures antiques que les travaux du chemin de fer de Paris à Rouen aient mises à nu, dans les plaines de Sotteville. Ces diverses sépultures se rattachent- elles à une agglomération de population, au temps de la domination romaine, sur cette rive de la Seine? Rien, disons-le, jus- qu'à ce jour, n’en avait pu même faire soupçonner l'existence. Voudrait-on qu’el- les eussent été placées là, suivant l’usage antique, par les habitants de Rouen, le long de la route allant de cette ville à Brionne (Breviodurum ), voie qui est marquée sur la carte de Peutinger, ou le long de celle con- duisant, d’après itinéraire d’Antonin, de Rouen à Evreux, qui toutes deux ont pu suivre cette direction? Nous n'oserions, quant à nous, privé que nous sommes de documents assez positifs, nous prononcer pour l’une ou pour l’autre affirmative. Quoi qu’il en soit, la découverte de ces tombeaux, à la porte de Rouen, constitue un fait fort curieux et fort intéressant. Il est à desirer que de nouvelles découvertes si- gnalent la fin des travaux snr cette portion de la ligne du chemin de fer, et viennent grossir la liste déja nombrense de nos an- tiquités gallo-romaines. A. DEVILLE, GÉOGRAPHIE. Notice sur le Yucathan, d’après les écrivains espagnols. (Extraitdes Ann. des Voyag). (Sixième et dernier article.) Les Indiens du Yucathan, et particuliè- rement les Cupules qui habitaient le pays où est aujourd’hui Valladolid, se tatouaient. le corps avec des figures d’aigles, de ser- pents et d’autres animaux. C’est parce qu'il avait honte de s'être ainsi fait tatouer, que Guerrero, compagnon d’Aguilar, refusa d’aller rejoindre Fernand Cortez. Ils se servaient, dans leurs fêtes, de flûtes, de trompettes et d’une espèce de TiS tambour qu'ils nomment tuneul: ilest fait : d'un tronc d'arbre creusé et il est si so- nor qtreu l'entend À Ja distance de plus «le deux lieues dans la direction du vent. Is avaient des, chanteurs de profession, qu'ils nommaient,, Holpop; ceux-ci chan- taieut dans le temple et répétaient aussi l'histoire du pays et les anciennes légendes, Il y avait en outre des acteurs qui repré- sentaient des espèces de comédies histo- riques. Ils s'amusent encore aujourd’hui à parodier leurs supérieurs, ce qu’ils font avec esprit, ils nomment ces acteurs Bal- sam, ce qui veut dire farceurs ou bouf- fons. Ils sont très saperstitieux et croient aux rêves. Dans les éclipses de lune, ils font aboyer leurs chiens, croyant que la lune meurt ou qu’elle est dévorée par. une.es- pèce de fourmi qu’ils nomment Xulab. Ils avaient des sorciérs qui prétendaient gué- rir les malades, et jouaient avec des ser- pents sans en être mordus. Ils n'auraient pas habité une maison neuve avant qu'elle eût été béaie par le sorcier. Le calendrier en usage chez les habitants du Yncathan ressemblait beaucoup à celui des Mexicains; ils divisaient le temps en cycles de vingt années, -qu’ils nommaient Katun. Ils plaçaient la première année à lorient, et la nommaient Kuch-Haab; la seconde, placée au couchant, se nommait Hije; la troisième, au midi, se nommait Cavac; et la quatrième, au nord, se nom- mait El-Muluk. Ils répétaient cinq fois ce calcul pour faire un cycle de vingtans. L'année était divisée en dix-huit mois de vingt jours, et on y ajoutait cinq jours complémentaires pour former trois cent soixaute-cinq. Elle commençait au 12 jan- vier. Les mois se nommaient : Yaax. Paax. Cijp. Zac. Cayal. Zeec. Ceh. Cumku. Xul. Mac. Vaychab. Yarkin: Kankin. Poop. Mool. Mnan. Voo. Cheen. Les jours complémentaires s’ajoutaient entre les mois de Vaychab et de Poop, c'est-à dire du 12 au 17 juillet. On les nommait Utuz-kin ou Ulubolkin, c’est-à- dire temps menteur ou temps malheu- reux. Ces jours-là, ils n'osaient sortir de leurs maisons et renouvelaient leurs prières aux idoles. Pour conserver leurs annales, les habi- tants de Yucathan se servaient de pierres sculptées, comme on en voit encore dans les ruines et sur quelques murailles du couvent de Mérida, au-dessous des cellules des religieux. Leurs archives générales étaient dans un endroit nommé Tixuah- Lahtun, ce qui veut dire Jieu où l’on met des pierres les unes sunies autres. Ils pla- çaient, par exemple, trois pierres pour an- noncer soixante ans ou trois cycles, et trois pierres et demie pour annoncer soixante- dix ans. Ils avaient aussi des livres d’écorce d’ar- bres qui avaient dix ou douze aunes de long. Ils étaient recouverts d’un enduit blanc et se pliaient comme un linge. Le licencié Lopez Medel, qui a longtemps ha- bité cette province, en fait la description suivante. Dans le Yucathan, on m'a mon- tré des espèces de lettres et de caractères dont se servent.les habitants de cette pro- vince; ils ressemblent à des arabesques (lato y labores moriscos), et c'est avec cela qu'ils écrivaient leurs affaires et leurs 719 comptes. Ils employaient au lieu de papier l'écorce de certains arbres, dont ils enle- vaient des morceaux qui avaient deux au- nes de long et un quart d’aune de large. Cette écorce était de l'épaisseur d’une peau de veau et se pliait comme un linge. L’usage de cette écriture n’était pas géné- ralement répandu, et elle n'était connue que des prêtres et de quelques caciques. Les premiers conquérants qui entrèrent dans cette province, y trouvèrent un grand nombre de ces hvres, et les religieux, qui les avaient accompagnés pour prêcher l’é- vanpile, brulérent tous ceux dont ils pu- rent s'emparer. Leur plus grand destruc- teur fut un religieux nommé Fr. Diego de Landa. Les Espaguols avaient désigné sous le nom général de Prospero les pays situés à l’ouest du Yucathan et qui les séparent du Guatemala. Les principales tribus qui l’Ka. bitent sont les Taitzaes, les Cehatchessiles Campims, les Chinamitas, les Locènes; les Ytzaes et les Lacandons. Toutes cesnations parlent la langue maya, excepté les Lo- cènes qui parlent la langue chol. Leur principal village peut contenir huit cents maisons. Le mot locenes veut dire sé- paré. - Dans le Prospero, les Indiens des deux sexes se percent le nez et les oreilles et y placent de petits morceaux de bois sculptés. Ils sont vêtus d’étoffes de coton, laissent croître leurs cheveux et se coiffent avec des plumes. Ils offrent à leurs idoles des victimes humaines et des chiens. Ils ont deux prètres principaux dont, l'un se nonime Adkulel, et l’autre Adlayum. Ils n’épousent qu’une seule femme : celle qui commet un adultère est lapidée, et son complice est tué à coups de flèches. Ils enterrent les morts dans une fosse ronde, et placent le cadavre de manière à ce qu'il ait la tête entre les genoux. Ils ont soin de placer des vivres à côté de lui. On trouve dans tout ce pays des ruines d'anciens édifices, comme dans le Yuca- than, et des idoles en pierre. Villagutierrez en décrit un qui avait la forme d’une pyramide, au haut de laquelle on pouvait monter par des gradins, et qui était surmontée d’un lion de pierre. Dans plusieurs endroits de son ouvrage il fait mention d’autres ruines dont il ne donne pas la description Selon leur propre relation, les Vtzaes habitaient anciennement le Yucathan qu'ils avaient quitté, selon quelques auteurs, ef- frayés par une prophétie qui leur annon- çait l’arrivée des Espagnols, ou, comme cela paraît plus vraisemblable, à la suite d’une querelle survenue entre leur chef et un autre cacique dont il avait enlevé la femme. Les Ytzaess’établirent dans uneileau milieu d’un lac qui leur offrait une retraite inexpugnable. Cet événement eut lieu en- viron cent ans avant l’arrivée des Espa- gnels, c’est-à-dire au commencement du quinzième siècle. Leur chef portait le titre de Canek,. Leur capitale était divisée en vivgt-deux quartiers qui obéissaient à au- tant de caciques, Ils avaient quatre villes moins considérables dans les autres îles du lac. Les cinq iles réunies pouvaient conte- oir vingt-cinq mille habitants. La plus grande est environ trois lieues de la terre ferme; elle contenait dix-neuf temples; les habitants étaient vêtus de tuniques de co- ton, sans manches et teintes de diverses couleurs. Les Ytzaes nommaient ce lac Chaltana, la ville principale Tayasal ou 720 Taisa, et l'endroit où ils avaient. leurs champs en terre ferme, Zinibican.:.,04241, Les Vtzaes étaient dans l'usage de join- dre à leur nom le nom de leur mère qu'ils faisaient suivre de celui de leur père. Leur principale idole se nommait Hobo; elle était de cuivre et creuse en dedans. On y plaçait les victimes qui devaient être sacrifées ; puis on la plaçait au milieu d’un grand feu, et l’on dansait à l’entour en chantant les louanges du dieu, jusqu'à ce que la vic- time fût consumée. Les Ytzaes regar- daient deux autres idoles, qu'ils nom- maient Pacok et Hexunchan; comme les, divinités qui présidaient à la guerre; ils les portaient avec eux quandils allaient com- battre les Chinamitas, leurs voisins, contre lesquels ils étaient constamment en guerre. Les Ytzaes résistèrent longtemps aux Espa- gnols et les repoussèrent plusieurs fois. Ge ne fut qu’en 1696:que don Martin de Ursua les soumit entièrement, après avoir pris d’assant leurcaphale; | Le Rédacteur-Gèrant!! C.-B. FRAYSSE. |: FAITS DIVERS. — Sur la proposition de M. P.-A, Lair, qui fait les frais du prix, l’Académie royale des sciences, arts et belles-letires de Caen met au concours le sujet suivant : Eloge d'Alexandre-Etienne Choron, né à Caen. Le prix sera une médaille d'or de la va- leur de 200 fr. Chaque ouvrage devra porter en tête une devise qui sera répétée sur un! billet ça- cheté, contenant le nom et lé domicile de l’auteur. - On n'ouvrira que les billets correspondants aux nu- | méros couronnés. Les membres titulaires de l'Acadé- M | mie et les associés résidents sont exclus du concours. Chaque concurrent adressera, avant le. 1€7 jan: vier 1844 son travail franc de port à M. Julien Travers , secrétaire de l’Académie. BIBLIOGRAPHIE. ETUDES chimiques, physiologiques et médicales, | faites de 1855 à 1840, sur les matières albumi- neuses , etc.; par P. S. Demis (de Commercy ). — | Chez Denis, iuprimeur, à Commercy. | ENQUÈTE PARLEMENTAIRE sur les colonies anglaises, publiée en septembre 1842. Analyse de l'enquête par M. Jollivet, membre de la chambre des députés. à COURS de chimie inorganique appliquée; par M. Payen. Analyse des leçons , données et descrip= tion des planches, par MM. Knab et Schmersahl, À Paris, au Conservatoire des arts et métiers. FAITS CHIMIQUES, toxicologiques, et consid rations médico-légales , relatives à l'empoisonnement# par l’acide prussique ; par J. Bonjean: FRAGMENT d'un voyage dans le Chili ct au Cusco patrie des anciens Incas; par Claude Gay. HISTOIRE des sciences naturelles , depuis leürk origine jusqu’à nos jours, chez tous les peuples con nus } commencée aù collège de France par Georges] Cuvier, complétée par M. Magdeleine de Saïntaggil A Paris, chez Fortin, Masson etcompagnie: | LETTRE de M. J.-J. Dubois, sotis=conser valeur! du musée des antiques au Louvre, sur une inscrip4 tion grecque troutée dans ine-statue antique & bronze appartenant à ce musée, RECHERCHES sur Vorisine: des Pois, et sur lieu d'établissément d'ane colonie de -ces penpil dans la Gaule; précédées d'observations sur Les reel de Tite-Live st des autres historiens des énusration! gauloises; par F. Vincent. pukier Sec | ASIE CENTRALE. Recherehesysur Jes chain de montagnes et la climatologie comparée; par #! de Humboldt. A Paris, chez Gid , rue des Peuks Augustins, D. | ——_—— PARIS.—IMP. DE LACOUR et MAISTRASSE fl rue Saint-Hyacinthe-S.-Michel, 334 } ! 10° année. Paris. — Jeudi, 27 Avril 1843. DIKE——— N° 51. ECHO DU MONDE SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. De LL'ÉCHO DU MONDE SAVANT parait le SEUDI ctle DIMANCHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de i,200 pages chacun; il est publié sous la direction + de M. le vicomte A DE LAVALETEE, rédacteur en chef. On s’abonne : PARIS, rue des PETITS-AUGUSTINS , 21, et dans les départements chez les principaux li- | braires, et dans les bureaux de la Poste et des Messageries. Prix du journal: PARB:S pour un an 25fr., six mois 13 fr. 50 , trois mois 7fr. — DÉPARTEMENTS 50 fr., 16 fr., - 8fr,50. AlÉTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Les souscripteurs peuvent recevoir pour GIKQ fr. paran et par recueil l'ÉGHO DELA LITTÉ- - BATURE ET DES BEAUX-ARTS et les MORCEAUX CHOISIS du mois (qui coûtent chacun 40 fr. pris séparément) et qui forment avec l’'Echo du monde savant la revue | - encyclopédique la’ plus complète des Deux Mondes. — Tout ce qui concerne le journal doit être adressé (franco) aM. C.-B. FRAYSSE, gérant-administrateur. SOMMAIRE, — ACADEMIE DES SCIEN- - CES. Séance du 24 avril 1843. — SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE. Expérien'es failes sur une Substance noire diathermane dans le but de vérifier la théorie de Melloni; Mathiessèn. — CHIMIE INORGANIQUE. Sur les produits de dé- composition et Que, pour avoir la décompo- silion de l’eau complète au voltamètre, c'était la résistance qui à lieu au platine du couple qu'il fallait diminuer. M. Grove a déjà obtenu à cet égard un résultat im- portant en plongeant le platine, non dans l’eau aciduléc dans laquelle le zinc est placé, mais dans l'acide nitrique à 40 de- grés, qui est Jui-même séparée de l’eau acidulée par un diaphragme poreux en porcelaine dégourdie. L'hydrogène: dont le courant tend à recouvrir la surface du platine du couple , est absorbé par l’acide nitrique ; la résistance est, par conséquent, beaucoup diminuée, et l’eau est légèrement décomposée au voltamètre. M. Becquerel père m'a dit avoir aussi observé que l’eau peut être composée en remplaçant dans sa pile acide nitriqueet potasse celle des lames de platine qui plonge dans la potasse par une lame de zine, et en transmettant à tra- vers un voltamètre ordinaire le courant de cette pile simple. Sur les taches circulaires de Priestley for- mées Par des étincelles electriques très fables; pas M. Ch. Matteucci. Tous les physiciens connaissent les expé- riences de Priestley; en faisant passer la décharge d’une batterie de 40 pieds carrés de surface entre deux boutons de cuivre où à travers une lame d’étain, on obtient une tache circulaire fondue au centre, en- vironnée par un cercle de poussière noire autour duquel il se forme plusieurs cercles colorés avec des couleurs prismatiques très brillantes, Les phénomènes que je vais décrire doivent avoir une grande analogie 846 ' avec les taches de Priestley. Je prends une lame de Dagnerre et je la présente à l’ex- trémité émoussée d’une tige de laiton qui communique au conducteur de la machine électrique. Après quelques tours, trois ou quatre, on voit apparaître sur la lame, et dans un point correspondant à l'extrémité de la tige, une tache ordinairement circu- laire, de couleur noirâtre. Cette tache est large de 2 ou 3 millimètres ou davan- tage, car elle semble occuper toujours la base du cône lumineux qui constitue l’é- tincelle. La tache se forme également en rece- vant à peu près sur les mêmes points quel- ques étincelles. Cette tache, qui n’est que noirâtre d’abord, si l’on contitue à faire passer la décharge électrique, on la voit s'étendre, blanchir au-centre, à Texté- rieur s’environner par des cercles de cou- leurs prismatiques, que l’on voit bien à la loupe. J'ai employé, au lieu de la tige de laiton, pour faire jaillir l’électricité de la machine, des corps très différents, tels qu'un fil d'argent ou de platine, ou de cuivre, ou un morceau de charbon; j'ai présenté à ces différents corps la lame de Daguerre et j'ai obtenu également la même tache que j'ai décrite. J’ai cherché l’in- fluence qu'exerçait le milieu gazeux sur ces phénomènes. Ainsi, jai disposé l’appa- reil pour faire passer une petite étincelle entre une tige métallique et la lame de Daguerre sous la cloche de la machine proeumatique; j'ai obtenu ia tache, et à peu près dans le même temps, lorsque la pression était réduite à moins de Om,014 ; je l’ai également obtenue dans l'acide car- bonique plus ou moins raréfié, et dans le gaz azote. Dans ces divers cas, il m'a sem- blé que la tache se formait à peu près dans le même temps que dans l’air atmosphé- rique: En chauffant la lame avec la flamme de l’aicool , il est très difficile de faire dispa- raître la tache, et lorsqu'on prolonge l’a- tion de la chaleur, elle finit par blanchir. Cette tache adhère assez fortement à la lame ; les solutions de potasse ou de soude assez concentrées ne Îa détruisent pas, non plus que l’eau acidulée avec l'a- cide sulfurique. Ce n’est que l’acide ni- trique très dilué et l’ammoniaque concentré qui agissent fortement pour faire dispa- raître cette tache, ce qui pourrait faire croire qu’il s’agit d'oxyde d'argent. En fai- sant passer à travers deux lames de Da- guerre une forte décharge d une batterie de dix grandes bouteilles, je nai rien ob- tenu de semblable aux taches dont je viens de parler; j'ai vu se former de très belles étoiles d'une couleur jaune d’or, qui cor- & réspondaient aux deux houles de l'exci- tateur entre lesquelles se trouvaient les lames. PHYSIQUE APPLIQUÉE. Sur l'oléométre de M. Laurot, par MM. J. Girardin , Person et Preisser. L'huile de colza du commerce est depuis longtemps soumise à de nombreuses falsi= fications. On la mélange communément avec des huiles ayant une moindre valeur, telles que celles de poisson, delin, d'œil- lette, de ravison , ete. Ce trafic est prati=| qué avee d'autant plus de facilité, que la chimie, par une exception heureusement fort rare , ne possède que des moyens tres imparfaits de reconnaitre quelques unes de ces sophistications. Le chimisle a bien un réactif certain pour découvrirde faibles ÿ ù 1847 Moses d’huile de poisson en mélange; mais quand il s’agit de se prononcer sur l’exis- htence de l'huile d’œillette , de lin , de chè- inevis et d'autres huiles végétales , ilne peut “employer que des moyens qui ne lui don- inent pas une certitude complète. Les marchands d'huile de colza connais- ‘sent probablement ces faits; car, de tous “les produits commerciaux fraudés, et ‘le nombre n’en est pas pelit, l'huile est | peut-être celui qui l’est le plus souvent , et de la maniere la plus hardie. Il Dans le but de mettre un terme à ces fal- :sifications toujours croissantes, les ache- teurs d'huile de colza non épurée, de Paris, “se sont réunis, et ont engagé M. Laurot à faire des recherches , dans le but de dé- couvrir dans l’huile de colza la présence d'huile étrangère. Aprés bien des essais, M. Laurot leur a livré un instrument dont nous devons d’abord vous donner Ja des- cription. Il se compose d’une burette en fer-blanc, | faisant fonction d’un bain-marie. On rplace un cylindre creux en fer-blanc, dans Hequel on introduit l'huile à essayer. Quand lon expose cet appareil au feu, l’eau ne | tarde pas à entrer en ébullition; la chaleur ‘se communique à l'huile, qui prend alors l'une température qui ne peut pas dépasser 00°. — Un petit aréomètre, plongé dans . l'huile , marque la densité de ce liquide; mais comme sa tige est extrêmement fine, | les plus légères différences dausle poids spé- cifique sont rendues sensibles. La tige est | partagée en parties égales. Il y a 200 par- tes au-dessous du 0°, et 20 à 25 parties au- | dessus. Enfin, un thermomètre plongé dans le vase indique quand la température de l'huile est arrivée à 400. . M. Laurot a observé qu’a la température | de l’ébullition de l’eau, les huiles sont loin d’avoir la même densité , et que les diffé- | rences sont très sensibles sur la fine tige | de l’aréomètre, qui, dans une espèce, s’en- fonce peu , et beaucoup dans une autre. | Avec l'huile de colza, l'aréometre s’arrête au Zéro. | Avec l’huile de lin, à 210 | Avec l'huile d'œillette, à 124 Avec l'huile de poisson , à 63 Avec l'huile de chénevis, à 136 | Comme on le voit, les différences sont toujonrs très tranchées. — Quand l’huile de colza est mélangée de 5 ou 10 p. 100, par exemple , d’une autre huile, l’aréo- mètre le dénote aussitôt, en s’enfonçant d’une moindre quantité. | À l'instrument est joint une table, sur laquelle sont indiqués les degrés que doit marquer l’aréomètre, quand il- y a 5, 10, 15, 20, etc., p. 100 d'huile de poisson ou d’une autre huile. Nous avons fait un grand nombre d’ex- Périences avec l’oléomètre, et nous avons réconnu que , quand l'huile de colza est pure, l'instrument s'arrête constamment au zéro de l'échelle, lcrsque le liquide est arrivé à la température de 100 degrés cen- tigrades. Nous nous summes ensuite assurés que, pour peu que l'on ajoute une huile étrangère plus dense, l'instrument remonte aussitôt et indique ainsi la fraude. Nous avons opéré sur un grand nombre d’espèces d'huiles commercialement pures, afin que nos expériences ne laissassent aucun doute à l'esprit. 4 Mais , en examinant les poids spécifiques de toutes les huiles connues, nous en avons trouvé une plus légère que l'huile de colza, et dans laquelle la tige de l’aréo- 848 mètre s'arrête à 23»au-dessus de 0,, et par conséquent s'enfonce davantage que dans l'huile de colza. La théorie indiquait que l’Auile dé suif (acide oléique, résidu de la fabrication des bougies stéariques), mélan- gée avec de l'huile de colza pure’, devait permettre l'introduction d’une certaine quantité d’huiles communes plus denses, et que l’on pourrait, par ce moyen, faire un mélange d'huiles dans lequel l’aréo- mètre cependant marquerait 0°. Le résultat de la théorie . nous l’avons confirmé par l'expérience, et nous sommes parvenus, par le moyen de l’huile de suif, à frauder l'huile de colza, avec 30 à 40 p. 100 d’huile de lin, d’œillette ou de poisson, sans que l’aréomètre indiquât la falsification. Ainsi, voici un cas où l'instrument se trouve en défaut. Mais, heureusement, il est facile de remédier à cet inconvénient. L’acide oléique (huile de suif) a des carac- tères tellement tranchés, qu’il est aisé d'en reconnaître la présence dans les huiles, même quand il ne s’y trouve qu’en petite quantité. Son odeur repoussante est déjà un indice pour le chimiste. Si on plonge dans une huile de colza pure un papier bleu de tournesol, la couleur de ce dernier ne sera nullement altérée, alors même que l'huile de colza serait rance. I] n'en sera pas de même si elle renferme 4 à 5 p. 100 d'huile de suif. Le papier humide qu’on y plonge, et qu'on presse ensuite entre deux feuilles de papier brouillard, prend une teinte rouge tres manifeste. En troisième lieu , l’huile mélangée étant agitée avec de l'alcool à 36°, cède à ce véhicule presque tout son acide oléique , qui apparaît, par l’évaporation de l'alcool, avec tous ses ca- ractères distinctifs. Il'existe encore une autre huile, celle de cachalot, qui possède une densité moindre que l'huile de colza ; mais cette huile est trés peu répandue dans le commerce, et d’ailleurs il serait toujours très facile d’en reconnaître la présence, par le procédé si simple indiqué par Fauré, de Bordeaux. Un peu de chlore que l'on dégagerait dans l'huile la colorerait aussitôt en noir. De tous ces faits et des nombreuses expé- riences auxquelles nous avons soumis l’o- léomètre , nous tirons la conséquence que l'instrument de M. Laurot est une excel- lente acquisition.et pour la science et pour le commerce. Ii permet de se prononcer bardiment sur la valeur d’une huile de colza non épurée. Le commerçant, ou plutôt le chimiste, après s'être assuré , au moyen du papier de tournesol, que l’huile à es- sayer ne renferme pas d'huile de suif , doit expérimenter avec l’oléométre. Si l'instru- ment ne s'arrête pas au 00, il peut en con- clure hardiment que l'huile est falsifiée, et trouver avec exaclitude dans quelles pro- portions existe l'huile étrangère. L'opéra- teur peut donc refuser toute huile qui ne donne pas à loléomètre l'indication conve- nable , c'est-à-dire qui ne marque pas 0e. L’oléomètre , il est vrai, ne dit rien sur la nature des huiles frauduleusement; mais il y a des réactifs, découverts par M. Lau- rot, qui fournissent des renseignements à cetégard. Aa reste , l'emploi de ces réac- tifs n’est pas d’absolue nécessité pour l’opé- rateur quiachète une kuile de colza ; pour lui ,la question principale est de recon- naître S'il y a falsification ou non, si l'huile de colza est pure ou additionnée d’autres huiles, et, sous ce rapport , l’oléomètre de M. Laurot, nous le répétons, présente toutes les garanties désirables. 849 CHIMIE APPLIQUEE. Nouveau procédé de purification de l'air, par M. Payerne. La patente qui a été accordée à M. Pa- yerne pour le procédé qu'il emploie pour purifier l'air dans la cloche du plongeur vient d’être publié. Nous y avons trouvé : Jes détails suivants : fo Pour priver l'air renfermé du gaz acide carbonique produit par la respira- tion, on emploie un mélange de chaux vive et d’alcali caustique, ou seulement de la chaux qu’on fait dissoudre dans 8 parties en poids d’eau. On force l'air à travers cette solution caustique, en se servant d’un soufflet, dont la tuyère descend presque jusqu’au fond du récipient; l'air vicié étant ainsi mis en contactavec la chaux, l’acide carbonique se trouvera absorbé. 20 Pour remplacer l’oxygène absorbé, l’auteur emploie du chlorure de potasse ; ou bien il dégage l’oxigène du peroxyde de manganèse par la chaleur. 3° Pour renouveler l'air contenu dans l’intérieur de la cloche et remplacer loxy- gène absorbé, l’auteur attache à la cloche un récipient dans lequel l'oxygène a été préalablement comprimé ; il permet aussi l'air de s'échapper de deux récipients où il a été comprimé à plusieurs atmosphères, et qu'on place à chaque extrémité de la cloche. Les récipients sont munis de robi- nets pour régler l’émission de la quantité d’air nécessaire. æ © D) SCIENCES NATURELLES. MINÉRALOGIE. Pépite d’or natif trouvée dans l'Oural. Les mines de Zarevo-Nicolaelsk et de Zarevo-Alexandrofsk, situées dans la par- tie méridionale de lOural, pente asiatique, ont déjà fourni plus de 6,500 kilog. d’or. C’est dans les allusions aurifères de Miask que, en 1826, la grande pépite de 10 kilog. et plusieurs autres d'un poids de 4 et 6 172 kilog. ont été trouvées à une profondeur de quelques pouces sous le gazon. Des l'année 1837, les mines de Nicolaefsk et d’Alexandrofsk semblaient épuisées, et l’on tenta de nouvelles exploitations daus Île voisinage, surtout le long du ruisseau Tachkou-Targauka. On réussit trés bien dans cette plaine marecageuse ;, et déjà, au commencement de 1842, toute la vallée avait été exploitée à l'exception de la seule partie occupée par les usines de lavage d’or. Pendant l'été de 1812 , on résolut de dé- molir les édifices des usines ; on trouva des sables d’une richesse iminense , et, enfin, sous l’angle même de l'usine, à une pro- fondeur de 3 mètres, une pépite du poids de 36 kilog. Celle trouvée à Haïti, en 1902, dans les lavages d’or de Rio-Hayna, et tombée au fond de lä mer dans le naufrage où périrent Bobadilla, Roldan et le cacique belliqueux Guarionex, pesait 14à 15 kilog.; celle découverte en 1821, aux Etats-Unis, dans le comté d'Anson, était de 21 kilog. 70. La masse d’or natif, trouvée en no- vembre 1812, dans les couches d’alluvion, reposant sur le diorite, surpasse de jlus du double le poids du grano de oro d'Haïti. Tel est le prodigieux accroissement du produit de l'or de lavage en Russie, surtout en Sibérie , à l’est de la chaîne méridienne de l'Ourad, que la masse totale de l'or se se sera élevée dans le courant de l’année 1842, à 16,000 kilog., dont la Sibérie 850 seule , à l’est de l'Oural, a fourni plus de 7,800 kilog, ( Académie des sciences, 9 jan- vier 1545.) ANATOMIE. Conservation des substances animales pour Les préparationsanatomiques, par M. l'ab- bé Baldacconi, préparateur du musée histoire naturelle de Sienne. On se rappelle peut-être que G. Segato avait découvert un moyen pour réduire à l’état d’une solidité pierreuse les substan- ces animales, tant dures que molles: mais cet inventeur a emporté son secret dans la tombe. Depuis cette époque, on a fait beaucoup de recherches sur ce sujet, et on a proposé, entre autres substances, le deutochlorure de mercure; mais je savais parfaitement bien que ce sel ne joignait pas à ses pro- priétés antiseptiques la faculté de lapidi- fier les substances animales. J’ai donc cru qu’il me serait possible d’y ajouter une au- tre substance! qui rendrait plus énergique Vaction du deutochlorure de mercure, afin de remplir les conditions voulues. Dans cette idée, j'ai essayé de faire usage du sel d’ammoniaque, et l’on sait que par la voie humide ce sel s’unit au sublimé cor- rosif pour former le sel triple, connu des alchimistes sous le nom de sel d’Alem- broth. Les premiers objets que j'ai plongés dans une dissolution de ce sel composé ont com- merncé par flotter à la surface ; mais peu à pewils se sont immergés, et après quelques jours on les a vus gagner le fond. Alors jugeant qu'ils étaient saturés, je les ai reli- rés de ce liquide, et j'ai eu la satisfaction de voir qu’il avaient acquis la dureté des pier- res, qu’on pouvait mème Îles polir, qu'ils résistaient au marteau, que leur cassure était angulaire, leur poids spécifique cinq à six fois plus considérable que celui de eau, et qu'ils rendaient enfin un son métallique quand on les frappait. Une circonstance très intéressante, c’est que les objets ainsi traités conservent leur couleur naturelle. Depuis six ans que jai commencé à en préparer ainsi, non seule- ment ils n’ont éprouvé aucune altération, mais en outre je n’ai mis aucun soin parti- culier pour leur conservation. J'ai déposé dans le musée impérial et royal un assez grand nombre de pièces ainsi conservées, parmi lesquelles se trou- vaient des animaux à Corps mous et géla- tineux, dont la préparation est très diflicile parles méthodes ordinaires. … Si j'ai rapporté ces faits, c'est que je les crois utiles, et que j’ai l'espoir qu’en ré- pétant mes expériences on en confirmera l'exactitude. ORNITHOLOGIE. Nouvelle espèce d'oiseau : le CALLYRnYNQUE pu PEROU , par Lesson. Nous avons publié dans le No 7 de la Revue zoologique, de 1842, p. 209, la dia- sguose du genre. Callyrhynchus, appartenant au groupe des bouvreuils, etdans cette note, ilne s’a- gira que de l'espèce à laquelle nous! avons donné pour nom trivial l’épithète de peru- vianus, parce qu'elle se trouve aux alen- tours de Callao et de Lima, au Pérou. Au- gun auteur que je sache n’a mentionné ce curieux oiseau, quia le port et la forme d’un bouvreuil, la livrée sale et grisâtre d’un moineau femelle et le bec sillonné sur 851 les côtés de la mandibule supérieure comme le présente le Crotophaga sulcirostris de Swainson ou notre ami de Las-Casas. Le callyrhynque péruvien à au plus 7 centi- mètres 60 millimètres. Les ailes dépassent peu le croupion. Élles ont leurs penves primaires presque égales, et ladeuxième un peu plus longue que les premières et troi- sièmes. La queue est médiocre, légèrement échancrée. Les tarses sont moyens et arna- loguesà ceux des houvreuils. Le bec seul est remarquable par le renflement de son arête qui entame légèrement les plumes du front. Il est très comprimé sur les côtés, et fort élevé. Des sillons occupent les parois latérales de la mandibule supérieure au- dessous des narines. Le corps de cet oiseau singulier est d’un brunolivâtreuniforme; les ailesetla queue sont d'un gris brunâtre, affaibli par les franges olivâtres des bords de chaque plu- me. Les joues sont nuancées de roux ferru- gineux ; un collier roussâtre marque le de- vant du cou et sépare le grisâtre clair du gosier et de la gorge. Le ventre, les flancs et le bas-ventre sont blanchâtres avec une nuauce légèrement jaunâtre. Les tarses sont gris bleuâtre clair et le bec est de couleur de corne. Cet oiseau a-été tué sur des petits buis- sons par M. Adolphe Lesson, médecin én chef des îles Manquises. R:=P:E, SCIENCES APPLIQUÉES. ARTS CHIMIQUES. Perfectionnement dans la fabrication des chandelles; par M. Palmer. On emploie actuellement dans la fabri- cation des chandelles et des bougies stéa- riques deux espèces; de mèches qui s’in- clinent à mesure de la combustion et dis- pensent du soin de les moucher, tout en empêchant les chandelles de couler. Les unes sont nattées , les autres sont contour- nées en spirale autour d’un fil de fer qu'on retire quand Ja chandelle est coulée. Les mèches, préparées par l’auteur, ont la même propriété, mais au lieu de les vatter il les enduit sur une face seulement d’une pâte composée d’amidon , qu'il ap- plique à l’aide d’une brosse. Pour cet effet, il prend des brins de coton d’une longueur proportionnée à celle dela mèche, et les passe dans une gouttière creusée dans une plaque recouverte d’une autre plaque, per- cée d’une rainure correspondante , et sur laquelle il passe la brosse enduite de la colle préparée ; il fait ensuite sécher ces mèches et les engage dans le moule à l’aide d'un fil de fer, portant une encoche à sa partie inférieure pour recevoir la mèche, laquelle est retenue par ses deux bouts à la partie supérieure. Cette mèche double est tenue ainsi séparée pendant que la chan- delle est coulée ; on retire ensuite le fil de fer. Pendant la combustion, les deux bouts de la mèche s’inclinent chacun dans des directions opposées et brûtent en donnant une flamme vive et brillante. L'auteur enfile sur ces mèches un petit anneau qui descend à mesure de la com- bustion ; mais, au lieu de faire ces an- neaux pleins, illes divise par de petites entailles sous la forme d’un peigne circu- laire, pour permettre au suif fondu de tenir la mèche constamment humectée. M. Palmer a imaginé aussi des chan- delles creuses, à la partie supérieure des- quelles il place un cône métallique , por- 852 tant un bout de mèche circulaire comme celle des lampes ; ce cône est entaillé pour donner passage au suif fondu sur la mèche; il descend avec celle-ci à mesure de la com- bustion ; sa forme conique empêche le suif de s’introduire dans le canal ménagé au centre de la chandelle. (Rep. of patent inv., février 1833.) ÉCONOMIE DOMESTIQUE. Eclairage par l'alcool. 8e P L'éclairage par l'alcool occupe dans ce moment les propriétaires des vigues et plus particulièrement ceux du département de l'Hérault, Cest là qu'ont été faits les premiers essais. Ce nouveau mode d'éclai- rage donnerait un débouché aux produits de la vigne aujourd’hui sans valeur, mais à la condition toutefois d’un dégrèvement des droits, sans lequel la nouvelle indus- trie ne saurait être viable. Pour obtenir ce dégrévement il fallait rassurer le trésor sur ses intérêts et trouver pour la liqueur d'éclairage une composition telle que l’al- cool qu’eile renferme, où ne püût en être séparé de manière à être rendu potable, ou-du moins que son extraction présentât de telles difficultés que la fraude n’y trou- vât aucun profit, C’est pour arriver à un pareil résultat que le préfet de l'Hérault nomma une commission dans le mois de décembre dernier. Les membres qui la composent se sont livrés à une suite d’ex-. périences; ils sont arrivés sinon à une solution complète du problème qui leur était soumis, du moins à une solution ap- proximative et suffisante en attendant pour que l’industrie viticole ne soit pas privée d’un secours qui lui arrivait si à propos. Nous allons rapporter les conséquences auxquelles a été amenée la commission en résumant son trâvail : La distillation simple du mélange d’al- cool et d’essence qui constitue la liqueur de l'éclairage, ne peut point opérer la sé- paration de ces deux liquides. On parvient, au contraire, à l’effectuer en traitant successivement celte liqueur par l’eau et par Phuile. On obtient ainsi des eaux-de-vie qui conservent encore des traccs d'essence de térébenthine, msis qui peuvent rigoureu- sement être rendues potables. Le même traitement conduit encore au même résultat, lors même qu’on a ajouté préalablement au mélange éclairant, dans le but de l'infecter, une certaine propor- tion d'huile de Dippel, de créosote, de goudron, de l'éclairage au gaz, d’acroléine (suif distillé), ou bien certaines huiles âcres (essences de thim, d’aspie, de ro- marin). L'éther sulfurique introduit dans la liqueur de l'éclairage peut aussi en être sé- paré facilement, et ne s'oppose point à ce qu’on en retire un alcool potable. La coloquinte ajoutée à la liqueur de l'éclairage, à la dose de 17400 environ, lui communique une amertume intense qui persiste après le traitement par l'eau et par l'huile, et rend l'alcool qui en provient tout à fait impotable. — La fraude ne pourrait donc s'exercer sur une liqueur ainsi dénaturée, qu'en ajoutant au traite- ment par l'eau et par l’huile, une distilla- tion convenablement ménagée. — L'addi- tion de la coloquinte rend par conséquent la distillation indispensable, et la nécessité de cette opération est, à notre avis, une garantie suffisante contre la fraude, parce 553 : hque les distillations sur une certaine échelle “ne sauraient être clandestines dans les villes ‘ha octrois. Le camphe offre des avantages que ne | résente point la coloquinte, car il reste sini à l’alcoo!, non seulement après le trai- “ement de Ja liqueur de l'éclairage par « eau et par l’huile, mais encore après la Histillation.— Aussi, l'administration pour- “va-t-elle peut-être lui donner la préférence. 1Qaant à nous, l’excessive amertume de la *coloquinte, son bas prix, et de plus, la ‘conviction que nous avons, que la distilla- ition offre assez d’entraves à la fraude, nous ont amenés à penser que la coloquinte est ‘suffisante pour attrindre le but. Toutefois, pour donner à l’administra- tion une garantie surabon-lante, nous lui proposons de faire introduire dans la li- queur de l'éclairage, à son entrée dane les villes, indépendaniment de la coloquinte, june faible proportion d’éther chlorydrique :chloruré.— Cette substance restant unie à Jalcool dans les divers traitements aux- quels les fraudeurs pourraient avoir re- ‘cours, et ne pouvaat en étre séparée que par la destruction de celui-ci, deviendrait nn cachet au moyen duquel on pourrait toujours reconnaître, avee le secours d'un "chimiste un peu exercé, si une liqueur spi- ritueuse a été réellement extraite d’un mé- ‘ lange éclairant. Tels sont les moyens qui nous ont été ksuggérés par l'étude de la question qui | | | nous a été soumise. | Denouvellesrecherches anèneront peut- | être à la découverte de substances qui satis- | feront d’une manière plus complète encore, | aux conditions du problème. | Toutefois. les procédés que nous propo- ‘sons aujourd hui, nous paraissent bien suf- fisants pour rassurer administration sur les intérêts du trésor, et pour l’engager à 1 ne point percevoir un droit que le légista- teur n’a point eu la pensée de faire peser sur les alcools non destinés à la boisson. La suppression de ce droit, en dotant le | pays d'un nouveau mode d'éclairage dont les avantages seraient bientôt appréciés, offrirait un écoulement facile aux alcools | de nos départements méridionaux, et re- hausserait ainsile prix de nos vins, des- | cendu depuis quelque temps à un taux | ruineux pour lagriculteur. << E—— AGRICULTURE. lment sur les froments; par M. Loise- leur-Deslongchamps. Un vol. in-8, cliez madame Bouchard-Huzard, rue de l'Eperon, n° 7. Prix: 4 fr. 50 c. nous en avons même donné quelques ex- traits; mais nous croyons devoir en par- ler encore à cause du grand intérêt dont il nous a paru être, tant pour les agronomes | qui ne sont qu'amateurs, que pour les cul- tivateurs de profession, Les premiers y trouveront de savantes recherches surl’his- } toire du blé dès la plus haute antiquité ; les | seconds en consultant les nombreuses ex- périences qui y sont rapportées, appren- | dront par quels moyens ils pourront aug- menter les produits de leurs cultures. Dans les premières pages de son livre, qui est distribué en deux parties, l’auteur indique les principaux caractères qu'on doit employer pour parvenir à faire une bonne classification des fromcnts. 11 mon- 2 2 ÿ f ESS Consi«derations sur les céréales et principa-. Nous avons déjà annoncé cet ouvrage, et : 854 treensuite quelle est l’importance et la va- leur des céréales en France. Cette vaieur, dans une annte moyenne d’abondance, n’est pas moindre de 1,900 millions à 2mil- liards de francs. Les recherches auxquelles M. Deslong- champs s’est livré pour nous faire connai- tre la patrie du froment sont très curieu- ses ; 1l faut les lire dans Pouvrage lui-même, ainsi que la réfutation qw’il fait de l'opinion de Buffon et de quelques écrivains qui ont prétendu que le blé n’était point une es- pèce naturelle, maïs une herbe modifiée pir la culture, et en quelque sorte créée par l’homme. Tout ce que l’auteur dit de l’aucienneté de la culture du froment, et de l'influence que cette culture a eue sur la civilisation, sur la formation des empires. etc., deman- de également à être lu dans l'ouvrage lui- même. La dissertation faite dans le chapitre VIL sur les espèces de blé connues des anciens, est de nature à vivement intéresser les bo- tanistes. ainsi que tout ce qu'ils trouveront dans le chapitre suivant sur la fécondation de cette plante. L'observation que M. Deslongchamps a faite à ce sujet est cnlièrement nouvelle et de la plus haute importance. Selon lui, la fécondation dans les fleurs du froment s’o- père, tandis que les balles florales s5nt en- core fermées, de sorte que, par cette pré- voyance merveilleuse de la nature, la for- mation quandmême du grain dont l’homme fait sa principale nourriture, se trouve tou- Jours assurée. Dans sa seconde partie, l'auteur com- mence par cter des exemples de la grande fécondité du froment, entre lesquels nous rappellerons ceux de deux pieds de cette plante, qui, selon Pine, portaient l'un 400 tiges, et le second 360; mais le plus extraordinaire est celui qu’on doit à Char- les Miller qui est parvenu, par une culture particulière, à faire produire à un seul grain, 21,109 épis, dont on a récolté 976,810 grains. Malheureusement les exem- ples d’une telle fertilité sonttrès rares, sur- tout dans notre agriculture, et tout an con- traire, le terme moyen des produits en France n’est pour un grain quedef,217100. Selon M. Deslongchamps, la cause du peu qu'on obtient dans les récoltes ordinaires vient de ce que les semis se font trop tard. Enef et, les expériences qu'il rapporte, et qui toutes lui appartiennent, prouvent de la manière la plus positive, qu’en semant le bié un mois, et même deux mois avant l'époque ordinaire, on obtient des produits infiniment plus considérables. Nous sommes obligés, pour ne pas excé- der les bornes que nous devons mettre à cette analyse, de réduire, ce qui nous res- terait encore à dire, à un simple énoncé des chapitres. La méthode de semer le blé en lignes et àla maiu est surtout applicable aux petits propriétaires et aux pays dans lesquels il existe une nombreuse population. Elle pro- duirait une très grande économie dans la quantité des grains employés pour la se- mence. L'auteur montre ensuite quelle est l’im- portance des semoirs sous le même rap- port. Ayec ces instruments on emploie moins de grains pour les semis, et cepen- dant on récolte davantage. Ils sont en usage à la Chine depuis quinze à dix-huit cents ans, tandis que la plus grande partie denos cultivateurs ne les connaissent pas. 855 Où a proposé, il y a une quarantaine d’années, de semer ie blé au plantoir, mais cette méthode n’a été que fort peu mise en pratique. Après avoir apprécié ce procédé, M. Deslongchamps propose le repiquage ou la transplantation. Il croit que cette der- nière maniere pourrait être beaucoup plus avantageuse, ct il indique à quelle époque et comment devrait se faire cette opéra- tion. Jusqu'à présent on n’a pas jugé de la grosseur et de la pesanteur des grains du froment comme il conviendrait de le faire ; c’est une chose qui aurait besoin d’être en- core examinée, et les bases que l’auteur propose à ce sujet méritent d’être prises en considération. Pour faire mieux sentir de auelie importance peut être cette question, il compare les grains récoltés dans le midi à ceux produits dans le nord; la différence est très grande au désavantage des pre- miers. Dans ses derniers chapitres, M. Deslong- champs se demande si les blés peuvent dé- générer, et s’il est possible de les améliorer. Il manifeste une opinion particulière sur les blés d’hiver ou d'automne, et sur ceux dits de mars ou de printemps. Quant au moment le plus propre pour faire la ré- colte, il faut encore de nouvelles observa- tions avant de pouvoir fixer décidément cette époque importante. Enfin, l’auteur s'occupe de la faculté germinative du fro- ment, de sa prodigieuse vitalité, etil donne l'analyse chimique d’un certain nombre d'espèces ou variétés, En résumé, l’onvrage dont nous venons de donner un rapide aperçu, renferme sur le blé une quantité de choses nouvelles, curieuses et utiles. Si ce n'est pas un traité complet de cette plante précieuse, c’est au moins celui dans lequel on pourra puiser le plus de faits capables de faire faire de vrais progrès à l’agriculture des céréales. MAGNANERIE. Quelques mots sur léducation des vers à soie et sur les moyens de prévenir la muscardine; par M. Benjamin Cauvy, membre de la société. Depuis dix aus l’éducation des vers à soie a fait, sans contredit, de notables progrès; la découverte la plus importante à mes yeux pour cette industrie est celle de M. Bassi, qui nous a fait connaître la vraie cause de cette maladie des vers à soie dé- signée sous le nom de muscardine; je ne crains pas de le dire, ila été une époque où ce fléau des magnaneries dévorait tous les ans au moins 1/3 de la récolte de la soie. La crainte superstitieuse de la muscar- dine qui la placait au dessus de tous les moyens humains proposés pour la com- battre, était tellement enracinée queje ne crains pas de me tromper en avançant, qu'à part les personnes éclairées, la ma- jeure partie des éducateurs ne croit pas encore aujourd'hui à la possibilité de parer à cette affreuse maladie. Aussi je crois de- la plus haute importance de populariser la connaissance de la cause de la muscar- dine et les moyens de s’en garantir. Jusqu’à présent l’on n’a pas trouvé de remède proprement dit; bien des essais que j’aitentés à cet égard, dans le temps, ont été tous négatifs. J’ai administré aux vers à soic plusieurs substances, soit à l'état liquide, soit à l’état solide, dont au- | cun n’a pu sauver un seul ver atteint de 856 muscardine. Il aëté même de ces substances qui ont été assez actives pour tuer le ver à soie et qui n’ont pas empêché la botriis de se développer à la surface après sa mort. Aussi, sije n'avais vu dans un des bul- letins de l’industrie séricicole qu’un de ses professeurs était à la veille de communi- quer des procédés pour la guérison des vers à soie atteints de muscardine, j'au- rais craint qu'il ne fût tres difficile de trou- ver un remède d’une application simplé et surtout assez économique pour être: èm- ployé avec avantage. Au reste, que l’on découvre ou non un remède efficace contre la muscardine, il sera toujours de la plus haute importance de ne rien négliger pour en prévenir l’in- vasion. Voyons quels sont les moyens à em- ployer dans les magnaneries pour obtenir ce résultat. Déjà en 1834, sans toutefois avoir dé- couvert la vraie nature du germe muscar- dinique, j'avais trouvé le moyen de le détruire, et pour cela je recommandais l'emploi du chlore, non pas seulement en légères fumigations pendant l’éducation des vers à soie, mais aussi avant leur éclo- sion et en fumigations assez fortes pour tuer tout être vivant. Pendant longtemps j'ai employé avec succès les vapeurs du chlore pour désinfee- ter les locaux et les ustensiles destinés à une éducation de vers à soie; mais dès que M. Bassi nons eut fait connaître a vraie nature des germes de la muscardine et l’al- tération qu'ils éprouvaient de la part de presque tous les acides liquides ou gazeux, J'ai dù substituer au chlore, qui n’est pas assez connu des habitants de la campagne pour qu'ils n’éprouvent pas de répugnance et de difficulté, à l'employer, une subs- tance conntre de tout le monde, dont cha- cun a ressenti plus d’une fois les vapeurs piquantes produites par sa combustion dans l’air; je veux parler du soufre. Il fallait s'assurer si le gaz sulfureux tuait les germes muscardiniques et à.quelle dose il fallait l’'employer pour obtenir ce résul- tat; c’est ce que je fis à plusieurs,reprises de la manière dont j'ai parlé plus haut; mais ce n’est pas là assez pour sanctionner une méthode, il faut de plus les résultats d’une application en grand; eh bien ! ces résultats ont été obtenus dans une éduca- tion de vers à soie provenant de plus d’un kilogramme de graine. M. Charles Huc, qui, un des premiers dans nos contrées, a travaillé sans relâche à l’amélioration de Vindustrie séricicole, eut le malheur de perdre sa chambrée, en 1836, par suite de la muscardine; en 1838 il fit nrécéder la nouvelle éducation de ses vers à soie de très fortes fumigations au gaz sulfureux, et il eut la satisfaction d’obtenir une bonne récolte et de ne pas trouver un seul ver mort muscardin. Un succès aussi complet rend le procédé auquel il est dà préférable à tous ceux qui ont été proposés jusqu’au- zourd’hui. Voici la manière de l’exécuter : on fait disposer sur le sol des diverses pièces ser- vant à l'éducation des vers à soie, sans en excepter aucune, des espèces de petits bas- sins en briques bien cimentés À l’aide de mortier; Jeur nombre et leur dimension peuvent varier d'après la surface de chaque pièce; un bassin de 50 à 60 centimètres de côté est suffisant pour bien brûler de 40 à 12kilog. de souffre concassé et étalé sur une mince couche de paille éparpillée elle- même sur le sol de chaque bassin. On doit, 857 après cette disposition, fermer toutes les ou- vertures du mieux possible. neserait-ce qu’a- vec dessacs garnis de paille, si l’on ne le peut d’une manière plus exacte. Enfin, si la toi- ture est à claire-voie, il convient d'étendre sur les tuiles des toiles mouillées, afin d’in- tercepter autant que possible la communi- cation avec l'air extérieur. Après avoir ainsi calfeutré pour le mieux les salles à dé- sinfecter et y avoir disposé toutes les claies et autres ustensiles, on doit jeter, en l’é- parpillant, un peu de braise dans chacun des bassins où se trouve le soufre, en com- mençant par celui qui est le plus éloigné de la porte et finissant par le plus près, s’il y en a plusieurs; on doit alors se retirer et fermer la porte. Après 24 heures d'action, l'effet est produit et l’on ouvre portes et fenêtres pendant plusieurs jours, après quoi l’on peut commencer l'éducation des vers à soie. On doit porter toute son attention et ses soins à ce que tout le soufre brûle simul- tanément ; de cette manière, la production de l’acide sulfureux sera plus prompte et son action plus vive ; ceci est d’autant plus nécessaire que les magnaneries ferment moins bien. Mais ce n’est pas assez d’avoir désinfecté le local et les ustensiles destinés à l’éduca- tion des vers à soie, il faut encore qne la graine d’où doivent éclore ces insectes soit parfaitement saine et exempte de ger- mes muscardiniques ; on doit donc se pro- curer de ja graine obtenue de cocons sor- tant d’une chambrée où la muscardine n'aura pas été apercue, ct, pour plus de sûreté, il convient de la laver dans une eau-de-vie très faibie tenant en solution un peu de sulfate de cuivre, qui a la pro- priété de détruire tous les germes muscar- diniques. On peut! se demander si, après avoir pris toutes ces précautions, il pourra encore se faire que les vers à soie soient atteints de la muscardine. Je crois qu'il peut en être ainsi, du moins j'ai observé que dans le cours des éducations négligées, quaud on laissait la litière trop s'épaissir sur quelques claies, que les vers à soie vi- vent dans un air humide et chaud, des symptômes de muscardine ne tardaient pas à se développer, et quoique dans ce cas cette maladie n’atteigne qu'une faible par- tie de la récolte, on ne saurait trop soigner les vers à soie;.leur santé d’ailleurs s’en trouve mieuxet la récolte est plus abon- dante et de meilleure qualité. SCIENCES HISTORIQUES. ACADÉMIE DES SCIENCES MORALES ET POLITIQUES. Séance du samedi 6 mai. Après la lecture du procès-verbal, M. Cousin, au nom de ja section de philo- sophie, a fait connaitre le sujet mis au con- cours pour 4815. La section avait d’abord songé, d’après ce que nousa appris M. le rapporteur, à suivre la marche qu'elle avait adoptée depuis quelques années, et à mettre au concours quelques questions historiques des grandes époques de la phi- losophie. Elle aurait cette fois choisi entre la philosophie de Platon et celle du moyen âge ; maisen présence des attaques qui sont dirigées contre cette science, à laquelle on va jusqu’à contester son existence et sa lé- gitimité, il a para plus convenable de choi- sir une question de philosophie pure, et la commission s'est arrêtée à celle de {a cer- titude. Le programme dont il a été donné 858 lecture embrasse la question dans ses points de vue logique, psychologique, onto- logique et historique. Les concurrents devront 1° déterminer les caractères de la certitude; 2° indiquer la faculté ou les facultés qui la donnent, et s’ily a plusieurs facultés, en exposer avec précision le caractère ; 30 traiter de la vé- rité et de ses fondements; 4° exposer les grands systèmes sceptiques de Sextus, Hu- me, Kant; 5° enfin rechercher les vérités qu'il convient à la philosophie moderne de conserver. Le terme fixé pour le dépôt des mémoires, est le 31 août 1844. Nous remarquons une lacune dans le cinquième paragraphe du programme. La commission ne dit pas ce que les concur- rents devront faire des vérités dont la phi- losophie moderne ne pourra pas s’accom- moder. Or, les verités étant toujours des vérités, sont bonnes à quelque chose, et elles sont en trop petit nombre, même en philosophie, pour qu’on les rejette comme choses de rebut; car, agissant ainsi, on pourrait faire supposer qu’il y a des vérités qui ne sont qu’approximatives, ou même simplement de circonstance. Un Ouvrage de M. Bayle Mouillard, sur lequel M. Béryat-Saint-Prix avait fait un rapport verbal dans la séance du 29 avril, et que nous n'avions fait qu'indiquer, nous a paru tellement intéressant pour ceux qui | s'occupent de la science du droit, que nous croyons devoir reproduire l'appréciation extrêmement judicieuse qu’en a présenté M. le rapporteur. Cetouvrage, a dit M. Béryat-Saint-Prix, est une histoire presque compiète de ce qu’il y avait de plus remarquable dans Île régime ancien de la province de France où la législation offrait le plus de variété, où, non seulement telle ville suivait des règles différentes, des règles auxquelles étaient soumis ses faubourgs, mais où telles mai- sons d’an village suivaient le droit remain, tandis que d’autres maisons observaient le droit coutumier..…. où l’on appelait au tri- bunal d’une ville, des jugements rendus les mois pairs, etau tribunal d'une autre ville, des jugements rendus les mois im- pairs. Il a rappelé, à cette occasion, un SYÿs= tème non moius étrange suivi à Grenoble. Les années impaires, la justice y était ren- due par un officier de l’évèque ou juge épiscopal, et les années paires, par un Juge royal ou officier du roi, fonctions que rem- plissait, en 1789, le célèbre Mounier, lors- qu'il fut nommé aux états-généraux. M. Bayle-Mouillard, observe-t-il ensuite, parcourt les matières un peu importantes régies en Auvergne, soit parles lois civiles, soit par les lois criminelles. 11 indique les compositions ou amendes par lesquelies on se rachetait jadis des peines encourues par des crimes ou délits, tels que le vol, le rapt; l’adultère, le sortilége. I signale plusieurs pratiques absurdes ou ridicules, par exem- ple, un procès intenté à des chenilles, et suivi d’une sentence qui leur enjoignait de vider le ferritoire d’une certaine commune (le rapporteur indique, à ce sujet, des Re- cherches qu'il a publiées en 1829, sur les procès intentés aux animaux, et où il n’en indique pas moins de 90). ES M. Béryat-SaintdPrix, apres avoir êgas lement cité quelques uns des exemples don: nés par M. Bayle-Mouillard pour les dispo sitions de plusieurs des lois ou coutumes anciennes, a déclaré, en terminant Son rap= port, que les Etudes historiques, lui parais- 5159 vent dignes de figurer auprès de l’ouvrage u même auteur, sur la contrainte par …orps, couronné par l’Académie en 1835. C.F. j ps f LINGUISTIQUE. JSssai d’une grammaire de la langue des îles Marquises, rédigé sur les documents du PF. Mathias, et de M. A. Lesson, médecin en chef des îles Marquises. (Premier article.) | LANGUE. Des lettres, de la prononciation, des genres, des cas. 1] | |: La langue nu-hivienne a cinq voyelles : 2, e, 1, 0, u, et neuf consonnes : g, À, l, m, MPa T0 Ve Il faut noter cependant que le g n’est usité qu’en quelques baies et encore en peu de mots : il se prononce ng, comme à Mangareva, /, L, n’est également usité que pour certains mots étrangers, surtout venus des Sandwichs. | Je ne marque pasau nombre des lettres VA, qui n’est réellement que la marque de l'aspiration très forte. et très usitée dans la baie d’Anna-Maria. Il n’y a point d’au- itre accent; les voyelles conservent tou- Hours leur’son propre; et pour léslongues letles brèves l'usage seul peut donner des ‘règles. | Les voyelles se prononcent comme en ‘France, sauf l’4 qui, comme dans la plu- \part des langues, se prononce ou, | Les consonnes, à l’exception du g, qui se iprononcent également comme en français; le 4 se prononce cependant un peu plus idur, à peu près comme l’x grec, c’est-à- dire comme le X avec aspiration. On netrouvejamais deux consonnes de suite dans le même mot en, cette langue, et elles ne terminent jamais non plus un mot. Mais on y trouve plusieurs diphtongues | très usitées, surtout aï, 40, ei, oi, 00, ou. Les augments etredoublements, comme dans la langue ancienne des Grecs, y sont “aussi tres fréquents, les premiers principa- lement pour marquer les temps et les modes des verbes, comme on le verra à | Particle du verbe. Les deuxièmes, tantôt pour la formation de certains mots com- “posés, tantôt pour donner plus de force à .“ l'expre:sion;ou pour composer un diminutif, | | PARTIES DU DISCOURS. F | Cette langue compte neuf parties du (l ‘ verbe, l’adverbe, la préposition , la con- (jonction et l’interjection. 4 1o De l'article. 1i y a une espèce d'article indéfini qui se i | met devant les noms et les verbes , toutes iM\ les fois qu'ils se prennent dans un sens gé- sh néral et indéterminé, c’est e. “ Ux.: £eg, pierre, ekea, une pierre, des :B : - pierres. dl | kite, voir. ekite, voir en général. I y a aussi un article défini £e qui s’em- 4 ploie devant les noms au singulier et au st pluriel, au masculin et au féminin. Il se | met aussi devant les verbes qui deviennent wi) alors substantifs ou noms et sont réelle- ÿ ment dans cette langue l’un et l’autre à vo- jbl lonté. Il 1 | | | 40, qui sert de base pour les grandes quan- M discours : le nom, le pronom, l’adjectif, le. 860 Ex.: Te aki, le ciel. Te henua, la terre. Te enana, les hommes. Te vehine, les femmes. T'e ekite, le voir ou l’acte de voir. 20 Du nom. On ne trouve aucune marque distinc- tive des genres dans cette langue; il n’y a pas non plus de cas, mais à la place on se sert de prépositions et de l’article comme en francais. Ex. : N. te motua, le père. G. to te motua, du père. D. ite motua, au père. Acc.te motua, le père. Voc. motua, le père. Abl. tote motua, du père. Déclinez de même. te lui, la mère, etc. Le pluriel ressemble exactement au sin- gulier, cependant on trouve quelquefois la particule na , comme marque du pluriel. Ex. : na hue paura, les caisses de poudre. Pour marque de l'ablatif et du génitif on trouve aussi o et & qui ne sont que des abréviations des prépositions (0, {a, no,na, toutes usitées aussi, plus cependant les deux premières, mais chacune avec quel- que nuance de signification différente. NOMS DE NOMBRE. Les noms de nombres cardinaux sont : Atahi 1. Matahi 11 Ana 2 Mana 12 Aton 3. Maton 13 Ahaa 4. Ma haa 14 Aima ak Ma ima 15 A ono0 6. Ma ono 16 Ahitu 45 ._Mahitu 47 Ayvau 8. Marau 18 Ahiva 9, Ma iva 19 Anohuu. 10. Tekauoukao20 Les Nu-hiviens, comme la plupart des insulaires, comptent sur leurs doigts et leur calcul est décimal. La première dixaine d'unités simples dans l’énumération ordi- naire, a, Comme on le voit, poursigne l’a, et la deuxième 24. Mais il est à remarquer que s'ils appliquent ces nombres à un ob- jet quelconque pour la première dixaine, Va se changeen e et ils ne disent plus atahi, ahua, etc., mais bien etahr, ehua, etc. Ex. : etahi }enana, ehua,un, 2 hommes. Après T'ekao, vingt, on continue ainsi : Tekau metahi 21 ou tekau etahi Tekau mehua 22 Tekau meonohu 30 Tekau matahi 31 Tekau mahua 32 Tauha 40 Ils affectionnent surtout le nombre {oha tités. Ainsi etahi tauha, une quarantaine, ehua tauha, deux quarantaines, etc. Nora. Quarante brasses se dit kumi. Après 40 on continue de la même ma- nière : Tauha metahi A1 ou toha etahi. Toha me onohu 50 Tohame tekau 60 Tekau me onohu 70 Ehuatauka 80 Ehuataukameonohu 90 Ehua me tekau réellement la base du calcul. Le nombre 400 est également désigné par un nom spécifique vao où mille par mano (elaht mano). Mano-mano répété marque infini, comme aussi puu-puni, teni-leni, mar- quent un fort grand nombre, mais indé- terminé. D'où l’on voit que le nombre toha est . 861 À la fin de chaque calcul les insulaires ont assez l’habitude d'ajouter no pao, c’est fait. Les noms de nombre ordinaux ne sont pas faciles dans cette langue à distinguer des nombres cardinaux. Pour désigner le premier, la première ils diront quelquefois tohahi qui veut dire aussi, seul , ou ma- mua qui veut dire aussi, par devant, pre- mierement. Pour désigner le deuxième ils diront, »14 mur to mui qui signifie, à la suite,-par derriere. GÉOGRAPHIE. SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE. Première assemblée générale de 1843, sous la présidence de 11. Cunin-Gridaine, mi- nistre de l’agriculture et du commerce. A près la lecture du procès-verbal, M. Jo- mard a communiqué une lettre de M. D’a- badie par laquelle ce savant recommande à la société un intrépide voyageur qui, dans ce moment même traverse en pélerin toute l'Afrique dans sa plus grande longueur, en passant par des contrées jusqu’aujourd’hui inconnues. La société recoit au nombre de ses mem- bres M. le marquis de Saint-Simon, pair de France, et M. Jules Chevalier. Ce dernier était présenté par MM. Terneaux-Com- pans et d’Avezac. M. Daussy lit un rapport de la commis- sion sur le concours, relatif au prix annuel pour la découverte la plus importante en géographie. La commission pense que ce prix doit être décerné au capitaine Roos, qui en 1840 et 1841 s’est le plus avancé vers le pôle antarctique, et ne s’arrêta que de- vant une haute barrière perpendiculaire de glace au delà de laquelle on ne pouvait entrevoir que les sommets élevés de quel- ques montagnes éloignées. M. Terneaux-Compans instruit la so- ciété qu’il a recu, il n’y a encore que deux jours, des nouvelles de M. D’Héricourt, en date du 17'janvier: La lettre de ce VOya= geur dissipe toutes les craintes qu'on avait conçues: Toutefois, M. Terneaux annonce aux membres de la société que leur collègue qui est parvenu à traverser le pays de Choa a éprouvé des obstacles de plus d'un genre, et que certainsde ces obstacles sont de telle nature, qu'il croit devoir garder pour les communiquer à la commission centrale, les détails que renferme la lettre qu'il a reçue. M. Roux de Rochelle à présenté le rap- port relatif au prix fondé par feu monsei- gneur le duc d'Orléans. Un seul Mémoire avait été envoyé par M. de Morino sur l’art de la vanerie par lui importé en France. La commission, en reconnaissant l'utilité de l'importation, n’a pas cru cependant que le but que s’était proposé le fondateur eut été atteint. À ce sujet, M. le rapporteur a mentionné honorablement un service rendu par M. Passebar qui a pénétré dans l’Hyemen et en a rapporté du café en coque et des jeunes plans pour renouveller les qualités de café de nos colonies. Malgré les détails géographiques que contient le rap- port de M. Patsebar « le prix ne peut être décerné à ce marin attendu que sa mis- sion lui avait été donnée par le gouverne- ment, et qu’elle était une obligation de son service.» En conséquence la commission a proposé, par l'organe de son rapporteur qu'une médaille d'encouragement fut dé: cernée à M. de Morino, et que le concours fut prorogé à 1846. M. Berthelot a fait l'éloge du contre ami- ral Dumont-Durville. Ce travail, qui est S62 écrit dans des proportions académiques et qui a été lu par le secrétaire général de la commission centrale avec beaucoup de feu et de noblesse, a été écouté avec intérêt et avec le recueillement religieux que devait inspirer le souvenir de la catastrophe dont Dumont-Durville fut la plus noble et la plus regrettable victime. ARCHÉOLOGIE. Notice sur l'église Notre-Dame-des-Mira- cles à Mauriac; par M. Delalo, mspec- tenrs des monuments du Cantal. M. Delalo, inspecteur des monuments du Cantal, vient de publier dans les Ta- blettes de l’Auvergne, une très bonne no- tice sur l'église N.-D.-des-Miracles de Mau- riac. Nous allons reproduire un fragment de cette description. Le plan de l’église de N.-Dame de Mau- riac figure une croix latine ; elle est divisée en trois nefs, À l'intersection des transepts s'élève une coupole sous une tour oclcgone; deux au- tres tours carrées tout à fait modernes flanquent la façade occidentale. La nef est divisée en cinq travées. Les pi- liers carrés qui les forment ont sur cha- cune de leurs faces des colonnes engagées. Les voûtes de la nef, du chœur et des transepts, sont en berceau , elles sont d’a- rête dans les bas côtés; les uneset les autres sont renforcées par des arcs-doubleaux. Les voûtes et les arcades du chœur, des apsides latérales, de la croisée, et de la premiere travée de la nef, sont en plein cintre; celle du reste de la nef et des colla- téraux sont des égives romanes. La nef, les transepis et le chœur sont à la même hauteur ; l'hémycicle du chœur et les collatéraux ont moins d’élévation. Les chapiteaux du chœur, les apsides latérales de la première arcade, de la nef et des collatéraux, sont seuls, sculptés. Ils sont tous variés: les uns, sont historiés, d’autres sont ornés de feuillagés ou d’ani- maux fantastiques. Les bases. des colonnes sont historiés ou ornées de rinceaux et . .d’entrelacs. Les chapiteaux de ja nef et des collatéraux dans la partie ogivale, sont dépourvus d’ornements, quoiqueleur galbe soit le même que celui des chapiteaux his- toriés. Les bases de toutes les colonnes sans exception sont attiques. Il est à remarquer qu'on n’a représenté sur les chapiteaux aucun sujet chrétien. Dans un seul, on voit sur la surface principale un ange, et sur les côtés deux personnages qui approchent de leur bouche-unolifant. Deux autres cha- piteaux figurent.des.supplices. Autour de l'hémiciele des chapelles laté - rales, on observe, à une haateur d'un mètre 77 centimètres, une espèce de stylo- ..bate qui supporte deux pilastres, et qui -Servait aussi probablement de crédence. Autour des collatéraux et des apsides la- ‘iérales, règne le long des murs un banc en pierre qui sert à la fois de siège aux fidèles et de slylobate aux colonnes engagées. Les deux apsides latérales communi- quaient avec le chœur par deux arcades, aujourd’hui bouchées, Deux portes donnent accès dans l’église, la première à l'occident, la seconde au midi ; une troisième, plus petite, était per- cée dans le Lransept méridional, Le chœur était Cclairé par six fenêtres, dont la principaleest masquée parlerétable de l'autel, Chacun des transepts est percé par une fenêtre surmontée d’une rose ou 863 œil-de-Lœuf. Ces différentes ouvertures w’oflrent à l'intérieur aucune trace d’orne- mentation . si l’on excepte l’une des roses, qui est entourée d’un tore. Les sculptures de l’intérieur de l’église n'ont rien de re- marquable. Si les bases présentent des en- trelacs d’un dessin correct et bien exécuté, on pe peut pasen dire autant des chapileaux historiés, qui sont d'un travail gro:sier. Il semblerait qu'on avait réservé les ouvriers les plus habiles pour l'ornementation exté- rieure. Les troisapsides, les transeptsetle chœur, ont pour entablement une corniche très saillante ornée de lorsades et soutenue par des modillons sculptés avec soin. Tous les modillons sont variés; ils repré- sentent des êtres réels ou chimériques dans diverses positions ; il en est de fort obscè- Des; il n’y a point de têtes grimaçantes. Tous les murs de l’église sont revêtus de pierres d'appareil, à l'exception des deux tours occidentales, et de la partie supé- rieure de la facade, qui sont d’une époque récente. $ Les murs des apsides latérales sont ren- forcés par des contreforts peu épais. A l’ap- side centrale, deux colonnes à chapiteaux historiés remplacent les coutreforts : ce qui porterait à penser qu'ils étaient destinés tont à la fois à orneret à eonsolider l'édifice. Les fenêtres de l’apside centrale sont! flanquées d’élégantes colonnettes à bases et à chapiteaux historiés; un tore de l’épais- seur des colounettes en décore le cintre. Autour de leur archivolte règne un cordon en torsade. Les pignons des transepts figurent une arcade bouchée en plein cintre. Les roses dont ils sont. percés sont ornées d’un gros tore et d’une torsade. La porte méridionale est en ogive, mais l’ornementation est toute romane. L’ar- chivolte est ornée d’un cordon en damier; les arcatures en retrait sont soutenues par des colonnettes à chapiteaux historiés, sur lesqueiles s'appuient de gros tores. La façade est divisée en trois parties, in- diquant les trois nefs. Au milieu est une porte décorée de plusieurs rangs de moulu- res en retrait. Sur les côtés, deux arcades bouchées étaient ornées de bas-reliefs, dé- truits pendant la révolution. et dont l’un representail la Fuite en Egypte. Ces arca- des s'appuyaient sur deux colonnes dont la porte est flanquée, et qui ont pour bases des lions assis, L'un d’eux a été brisé, onne sait à quelle époque ; celui quireste est mu- tilé, mais il est encore parfaitement recon- naissable. L'archivolte du portail repré- sente le Zodiaque; la plupart des figures sont transpostes; d'autres figures ont été ajoutées aux signes : ce sont des brebis, des chèvres, un sanglier et un autre animal. Le cordon de l'archivolte se perpétuait et formait une corniche au-dessus des ar- cades bouchées, Elle était ornée &e diver- ses figures dont on ne voit que de faibles restes. Le tympan est couvert par un bas-relief qui représente J’Ascension. Il se divise en deux plans séparés par un cordén. Dans le plan inférieur sont treize personnages ran- gés sur la même ligne. Les tètes dnt dis- paru ; il ne reste plus que les nymbes perlés qui les décoraient, Dans le plan supérieur, on voit Jésus-christ représenté dans un ca- dre elliptique perlé: il a les mains levées au ciel, dans l'attitude décrite par l’antien- ne que l’on chaute À la messe de l'Ascen- sion; 864 « Ælevutis nm nibus benedixit eis, et fe=M rebatur in cælum.» è La têle est entourée d'un nymbe croisé. Jésus-Christ est vêlu d’une tunique et d'un manteau ouvert et flottant, oré nde brode- ries. À ses côtés sont deux anges en adora- tion, Sur le linteau de la porteet le cordon qui divise le bas-relief, on voit une inscrip- tion en lettres capitales conjointes et mêlées d'onciales, telles qu’on les employait au onzième siècle et au commencement du quatorzième. Elle paraît être en vers léo- nins. Voici ce quej'ai pu en lire, le reste étant recouvert de mortier ou détruit. Tres sunt atque decem, qui cernunt scan- dere regem. Celum (pour cælorum) cunctorum, domi- alim domiro..… Des traces de couleur rouge, que l’on remarque sur le fonds du bas-relief, sur les nymbes, sur les moulures du portail, les bandelettes noires et blanches qui ser- pentent sur le rouge des moulures, prou- vent que lartiste avait employé la sculp- ture polychrome, et avait voulu rehaus- ser les figures par l'éclat des couleurs. Ce bas-relief, quoique mutilé, est remar- quabie sous tous les rapports. Le dessin est correct, les détails sont terminés avec beau- coup de soin, les ailes des anges surtout sont admirablement feuillées, les draperies tombent bien : il y en a que l’on croirait imitées de l'antique, si elles avaient un peu moins de raideur. La hauteur de l’ar- chivolte, la profnsion des moulures, la pu- reté des lignes, donnent au portail un aspect tout à la fois riche et imposant. Je n'airien vu en Auvergne qui puisse lui être comparé, et c'est bien certainement un des restes les plus remarquables de la sculpture byzañtine. Si je suis parvenu à décrire avec exacti- tude les diverses parties de l’église de Mau- riac, il ne sera ras difficite de déterminer l’époque de leur construction. Le chœur, les apsides latérales, les tran- septs et la première travée de la nef, sont de la fin du x1° siècle. La forme des lettres de l'inscription du portail ne permet pas de fixer sa construction à une époque postérieure à la première moitié de ce der- nier siècle. Quant à la partie ogivale de la nef, elie est probablement de la dernière moitié du douzième siècle; elle ne pré- sente pas de caractères assez tranchés pour qu’on puisse déterminer d’unemavière sùre l’époque à laquelie elle a été élevée. La tour centrale fut ornée en 1335 d’une flèche, rétablie en 1563. La tour fut en partie reconstruite en 4620. En 1795 , elle tomba sous le marteau révolutionnaire, et depuis lors , l'église de Notre-Dame, dé- pouillée de sa couronne, n'a plus rien qui la distingue , au loin, des édifices civils ; elle semble avoir perdu son caractère; et ce n'est qu'en s’approchant de son beau portail, qu'on reconnait enfin un monu- ment consacré au culte. Les quatre chapelles adossées aux cols latéraux sont étrangères au plan primitit de l’église; elles n’ont rien de remarqua= ble. Celle de sainte Anne fut fondée en 1108; celle du Sépulère en 1542, celle de la Nas tivité en 1513, et celle des fonts baptiss maux, autrefois appelée de Gxiolo, en 10 ET Le Rédacteur-Gèrant : C.-B. FRAYSSE. PARIS .—IMP. DE LACOUR et HAISTRASSE üils, ru Saat-lenciothe-S.-Miehel, 33, fl na 10. année. | “ L'Ecro DU MONDE SAVANT paraît le SJEUMDE et le DU Paris. — Jeudi, 18 Mai 1843. N° 37, E SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. ImA JCHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de 1,200 .pages chacun; il est publié sous la direction de M. le vicomte A DE LAWALETTE, rédacteur en chef. On s’abonne : Paris, rue des PETITS-AUGUSTINS , 2, et dans les départements chez les principaux li- le W braires, et Gans les bureaux de la Poste et des Messageries. Prix du journal: PAR'S pour un an 25 fr., six mois 13 fr. 50 , trois MOIS 7ÎT. — DÉPARTEMENTS 30 fr.,26fr., te Sfr. 50. AlÉTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Les souscripteurs peuvent recevoir pour CINQ fr. far an et par recueil lÉGHO DELA LITTÉ- à | SOMMAIRE. — ACADEMIE DES SCIEN- CES , séance du lundi 15 mai. — SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE. De l’action chimique _ d'un seul couple voltaïique et des moyens d'en 1 augmenter la puissance; de la Rive. — SCIEN- , 4 CES NATURELLES. MÉTALLURGIE, De la ù Ra des métaux précieux au Mexique ; | Saint-Clair Duport. — SCIENCES APPLI- -“ QUEES. — ARTS MÉFALLURGIQUES. Sur ++ Vapplication des gaz des hauts fournaux au traite- | ment métallurgiques; Laurens et Thomas. — “ AGRICULTURE. La carie du froment. — HOR- “ TICULTURE. 14° exposition des produits de la … Socitié royale d'horticulture de Paris. — MA- I] GNANERIE. Moyens d'apprécier la pureté de it l'air dans les magnaneries; Robinet, — SC[IEN- CES BISTORIQUES. GÉOGRAPHIE. Socicté asiatique de Londres. — Voyage en Californie; Duflot de Mofrase — FAITS DIVERS. — BI- BLIOGRAPHIE. “ ACADÉMIE DES SCIENCES. ! He Séance du 15 mai. … M: Séguier a lu un rapport sur un mé- «noire de M. Donné relatif au lactoscope et “1 son emploi. Déjà nous avons fait connai- … re notre opinion à l’égard de cet instru- nent, et l’Académie a opposé aux conclu- ‘ons favorables du rapporteur les objec- “ions sérieuses et insolubles qui nous fai- # aient présumer, il y a quelques semaines. “quelle lactoscope ne vivrait pas. M. Payen « fort bien fait remarquer à M. Séguier que e lait de deux vaches prises dans les mé- «mes conditions pouvait, sans être falsifié, of- hTir au lactoscope un aspect tout différent. NE uu sera peu pourvu de matières grasses, 4 °t par conséquent laissera facilement pas- hier les rayons lumineux ; l’autre aussi na- 'urel que le précédent, mais abondamment ourvu de ces mêmes iatières qui, d’ail- M '€urs, peuvent varier de À à 5, Jouira de M PTopriétes inverses. C'est là une objection Mpussante que le lactoscope n’a ni comprise, lat résolue ; donc il est en défaut. Mais, b|z0omme l’ont dit MM. Thénard et Pelouze, ne peut-on pas rendre opaque un lait falsi- lié? L'esprit rusé des marchands a-t-il ou- iblié que certaines émulsions peuvent con- » lapacité de quelques hommes n’a-t-elle pas été chercher jusque dans la cervelle des ani- maux un procédé de sophistication? Ces | | faits Sont trop connus pour que nous y in- [Sistions, et nous n’avons plus qu'un mot à dire sur le lactoscope : vérit. bi M. Lassaigne a envoyé à l’Académie une note d’où il résulte : : 1° Que la peau du ver à soie, différente id ses propriétés chimiquesdece tissu étu- idié dans les animaux supérieurs, présente Entre autres caractères, celui d’être inalté- [table parunesolution concentréede potasse Caustiqueet insoluble, même à chaud, dans [ce liquide ; Minbuer : té 600 “'itibuer à l’opacité du lait, et la dégoütante 2 Que, sous ce rapport, la peau de cette larve se rapproche des parties dures et cor- nées qui forment le squelette tégumentaire des insectes de l’ordre des coléoptères et dip- tères, en possède toutes les propriétés, et sans doute aussi la même composition élé- mentaire ; 3° Que la matière organique qui est la base de ce tissu particulier constitue la peau des arachnides, mais ne se rencontre pas dans celle des annélides ; 4 De lac ion exercé: à chaud par la so- lution concentrée de potasse caustique sur les larves et les insectes, il résulte donc que cet agent peut, par la propriété qu'il pos- sède, de dissoudre les viscères, les muscles et les organes intérieurs de ces animaux, laïsser intacte leur enveloppe ttgumentaire en Conservant à celle-ci sa forme primitive, et offrir ainsi un moyen simple de prépa- rer et d'étudier leur squelette. M. Biot a lu à l’Académie un mémoire sur la latitude dé l'extrémité australe de l'arc méridien de France et d’Espagne. Ce travail, où M. Biot rapporte les particula- rités scientifiques de son voyage en Espa- gne avec M. Arago, ne peut être analysé ici dans ses longs calculs et dans tous ses rai- sonnements mathématiques, nous en ferons connaître plus tard le but géognésique. M. J. V. Gerdy a envoyé à l’Académie de longues recherches sur lPanalyse des combinaisons solubles du soufre avec l’oxygène, l’hydrogène et les métaux. L'auteur de ce mémoire nous a fait con- naître un nouvel oxacide du soufre ré- sultant de l’action du perchlorure de fer, sur l’hyposuifale de souae. Si lon traite une dissolution concentrée d’hyposulfite par le perchlorure de fer liquide et acide, il se produit d’abord dans le mélange une teinte noire, puis violette, très foncée, qui s’éclaircit par l'agitation et revient à la couleur du perchlorureun peu plus étendu. si l’on n’a pas mis assez de sel ferrique ou s’il ne contient pas assez d’acide en excès, la dissolution se trouble bientôt et laisse précipiter du peroxide de fer, si au con- taire le chlorure est suffisamment acide, le liquide reste clair et prend ensuite une couleur demoins en moins foncée, qui finit par être jaune ou jaune verdâtre tres clair. Le peroxide de fer est passé en partie à l’état de protoxide, parlois presque com- plètement, et une portion de la base de lhyposulfite s'est combinée avec Paci Le chlorhydrique en excès, pendant que l’a- cide du soufre a pris un tout autre état de saturation et une nature différente. Ce nouvel acide se rapproche, par queiques unes de ses propriétés, de ceux qui ont été découverts par M. Langlois et par MM. Fordos et Gélis sans cependant présenter tous lears caractères Il s'en distingue da- . bord, parce qu'it forme avec la bary'e un F- RATURE ET DES BEAUX-ARTS cl les MORCEAUX CHOISIS du mois (qui coûtent chacun 10 fr. pris séparément) et qui forment avec l’'Echo du monde savant la revue encyclopédique la plus complète des Deux Mondes. — Tout ce qui concerne le journal doit être adressé (franco) àM. ÇC.-3. FRAYSSE, gérant-administrateur, sel très peu soluble, Au:si traïte:t on le mélange indiqué par le chlorure bary- tique; il se forme un précipité très abon- dant qui peut être lavé avec de l'alcool ou de l’eau distillée chaude oa froide. Si Von fait bouillir le précipité avec un peu d’acide sulfurique ou de sulfate de soude on obtient, dans le premier cas, le nouvel acide à l’état de liberté, dans le second cas un nouveau sel de soude. Dans les deux cas la dissolution peut être concentrée par l'évaporation et même par l’ébi 1 ticn sans se décomposer. À un degré suffisant de concentration elle est décomposée par : l’acide azotique qui en précipite da soufre. Outre cette découverte d’un nouvel acide, le travail de M. Gerdy renferme des vues ingénieuses sur les différentes combinai- sons du soufre, et ’es faits curieux qu’il révèle à la science seront, pour les chi- mistes, d’un haut intérêt. M. Sorel a fait conuaître à l’Académie des appareils destinés à prévenir les explo- sions des chaudières à vapeur. Nous n’en- trerons pas dans tous les détails de ces ap- pareils, mais nous nous contenterons de dire que les moyens proposés par l’auteuxg de ce travail, consistent : 1° dans lempfi du métal fusible appliqué au fond du gë rateur. Mais il faut que l’allage soit Le posé de manière à cntrer en fusion hr température inferieure à celle qui eâtiné cessaire pour produire la ca!éfaction dans l'emploi de argile dans la chaudiè ou ce qui vaut mieux de l’alun ou du borax. Ces sels possèdent à un haut degré, la propriété d'empêcher la calfaction ; 3° enfin, dans l’éemploi de bons appareils alimentaires pour que l'eau ne manque pas dans la chaudière. Eu outre il est bon d'avoir des appareils avertisseurs pour don- ner l'éveil lorsque le niveau de l’eau des- cend trop bas dans la chaudière. Les éléments de l'orbite paraboïique de la comète découverte à Paris ;/le 3 mai 1813, ont été communiqués aujourd'hui à l’Académie des sciences par M. Mau- vars ; nous les donnons ici dans le ta- beau suivant : Passage au périhélie, 1843, mai 10,962114 Distance périhélie 1,631366 Longitude du péri hélie 284 52° 0” Longitude du nœud ascendant 156° 49° 47” Fuclinaison 53221327 Le sens du mouvement heliocentrique est direct. Ces él‘ments ont étécalculés sur les observations des 4, 6 et 8 mai, corri- gces de la parallaxe et de l’aberration. Les observations ont prouvé que la comète se rapproche très lentement de la terre, et il paraît, d’après des éphémérides provisoires calculées sur ces éléments, qu'elle sera visible très longtemps. On peut remarquer dans cette comète sa très grande distance périhélie. Les trois comètes de 1729, 1747 866 et 1826 sont les seules dont les distances périhélie saient surpassé celle-ci. On avait, en 1729 distance périhélie 4,070 1747 id. 2,294 1826 id. 2,008 1843 id. 1,631 Voici maintenant comment ces éléments représentent les observations : Excès des positions calculées de la comète sur les positions observées. Date Lieu Erreur Erreur * de l’observat. en longit. en latitude. mai. Paris. 90,2 L513,t8 A Speob Did LS \guigu ST LEO 2 6id: id. De 1,6 8 id. id. —+ 1,2 2 9 id. Marseille. +1272 +8, 5 M. Demidoff a envoyé à l'Académie quelques noticeseurieuses sur l'exploitation des sables aurifères, en Sibérie. 11 est in- téressant de voir combien les résultats des premières tentatives d'exploitation des sa- bles aurifères de Sibérie paraissent en signe de progrès , quand on compare l’exploita- tion de 1830 à celle de 1842. Les résultats de ces travaux métallurgiques sont consi- gnés dans les tableaux suivants. pouds., - livres. zoloniks. 0 02 59 1/2 1831. — 10 18 35 1/2 4832. — 21 34 68 3/4 4833: — 36 32 53 3/4 1834 — 65 18 90 3/8 1835. —.. 93 12 46 1/4 1836. — 105 9 ai 18372 032 39 5 1/4 1838. — 193 6 47 4/2 1839. — 183 8 16 1/8 1840. — 255 277] 26 3/8 1841. — 358 33 14 3/4 18142. — 631 5 21 1/4 2,093 38 46 Tout porte à croire que le chiffrede l’an- née 1343 offrira sur celui de l’année der- niére un excédant très considérable. M. Leverrier a envoyé à l’Académie un long mémoire intitulé : Nouvelle détermi- nation de l'orbite de Mercure et de ses per- turbations. Letravail de Leverrier renferme la solution de plus d'un haut problèrie as- tronomique , il renverse plusieurs idées fausses entrées auj urd’hui dans la science, et prouve que les tables de Lindelot , aux- quelles on à ajouté une foi trop grande, sont souvent erronées. M. Mathiessen a communiqué à l’Acadé- mie des Sciences plusieurs faits d’optique expérimentale, dont l’un d’eux peut jeter un assez grand jour sur quelques questions de physique. Ce fait a pour but de rendre plus facile l'observation des raies du spec- tre. Déjà l'application stége à côté de la théorie et M. Mathiessen à construit un ins- trument propre à faciliter beaucoup ces sortes d'observations. L'auteur de ce tra- vail s’est ensuite servi de ce moyen pour étudier certaines lumières: enfin sa com- munication examine aussi la question des lumières monochromatiques, lumières qui peuvent se produire par la combustion de l'alcool et de l’eau salée. E.F. —— PERLE — SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE. De Paction chimique d’un seul couple vol- laïque el des moyens d’en augmenter la puissance; par M. À, de la Rive, (Deuxitme article.) J'ai essayé de subitituerà l'acide nitrique 867 un peroxyde en poudre. J'y voyais deux avautages : lepremier, de diminuer, comme avecl’acidenitrique,larésistance; le second, d’obtenirun courant parla réduction du per- oxide, courant dont la direction, semblable à celle du courant provenant de l’oxydation du zinc, augmenterait considérablement la puissance électro-chimique du couple. Il y avaiten outre un avantage pratique dans la substitution d’un peroxyde à l'acide ni- trique , c'était de n’avoir besoin que d’un seul liquide pour charger le couple. Mes essais ont porté sur le peroxyde de manganèse et sur le peroxyde de plomb. Le second a une supériorité très prononcée. Le peroxyde, amené à l'état d’une poudre fine et sèche, est tassé avec soin dans une auge poreuse en porcelaine dégourdie ; une lame de platine est placée au milieu de l’auge , de facon qu’elle est complétement enveloppée de peroxyde. Cette lame porte un appendice auquel est fixé un conduc- teur en cuivre. Le liquide dans lequel plongentl’auge poreuserempliede peroxyde et: la lame de zinc amalgamé, peut être indifféremment ou de l’eau salée ou de l’a- cide sulfurique étendu de plus ou moins d’eau. Avec le peroxyde de manganèse , je n’ai obtenu que deux centimètres cubes de gaz par minute, et l'effet s’affaiblit assez vite. Avec le peroxyde de plomb, j'ai obtenu jusqu’à 10 centimètres cubes de gaz par minut:au mème voltamètre, et l’effet ne cesse point, tout eu saffaiblissant légère- ment. Un moyen de lui rendre toute son énergie, c'est de changer la direction du courant daus le voltamètre, On détruit ainsi la polarisation des éloctroiles de pla- tine, qui est la cause de la diminution ap- parente d'intensité du courant, Dans les mêmes circonstances, un couple de Grove ne donne naissance qu'à une dé- composition à peine sensible. La différence est beaucoup moindre en ce-qui concerne les effets calorifiques. Un couple de Grove a produit 425 degrés à une hélice de Bre- guet; un couple parfaitement semblable, mais dans lequel l'acide nitrique était rem- placé par le peroxyde de plomb, a produit 450 degrés. Différents essais comparatifs faits avec un couple de Bunzen (couple de Grove dans lequel le platine est rem- placé par le charbon), avec un couple de Daniell, m'ont tous démontré la grande supériorité du couple à peroxyde de plomb, surtout pour les effets chimiques. Ces ef- fets, avec les autres couples, sont ou nuls ou presque insensibles. La durée de l’action est considérable avec le couple à peroxyde de plomb, pourvu qu'on ait soin de dépolariser de temps à autre les électrotes. Ce couple est d’un usage commode, parce qu'il n’exige l’em- ploi que d’un seul liquide facile à se pro- curer, l’eau salée où l'acide sulfurique étendu. Aussi j'estime qu'il pourra, tant sous ce rapport que sous le rapport écono- mique, remplacer utilement les piles à plusieurs couples; toujours plus coûteuses et plus compliquées, dans les applications de l'électricité à la dorure, à l’argenture et aux arts métallurgiques en général. Les essais que j'ai fait dans ce but ont été très satisfaisants. La supériorité des couples à peroxyde de plomb ne se soutient pas quand on en met plusieurs en série. Un seul couple donnait 14 degrés à un galvanomètre calorifique formé d’un fil de platine de 12 centimètres de longueur et de 172 millimètre de dia- mètre, que traversait le courant. Deux couples en série ont donné 18 degrés au même galvauomètre, et 24 centimètreg cubes de gaz par minute. Deux couples de Grove ont donné, dans les mêmes circons-« tances, 19 degrés au galvanomètre calori-« fique, et 27 centimètres cubes de gaz par minute, Mais, ce qu'il y a d'assez curieux, c'est qu'une pile formée d'un couple de Grove à acide nitrique et d’un couple de pe=M roxyde, adonnédeseffetssupérieurs à ceux qui élaient obtenus avec une pile de deux couples de Grove on de deax couples de pe- roxyile de plomb. Elle a donné 24 degrés au galvanomètre calorifique , au lieu de 18 degrés, et 32 centimètres cubes de gaz par « minute au voltumètre, au lieu de 24 où. de 27 centimètres cubes. Cette supériorité tient peut être à l’action chimique mutuelle du courant de chaque couple sur l’autre coup'e. On obtient également un effet Puissant en formant une pile d’un couple | de peroxyde de plomb et d’un couple | de Daniell à sulfate de cuivre. On a dans ce cas 31 centimètres cubes, tandis que deux couples de Daniell ne donnent que 10 ou 12 centimètres cubes, et deux de peroxyde de plomb 24 centimètres cubes. | | } | | | Une pile de trois couples de peroxyde de plomb donne 72 centimaètres cubes de gaz par minute ; elle rougit le fil de platine du gaivanomètre calorifique, et enfin, elle donne une belle lumière avec les pointes de charbon, Mais, employés en série, les couples de peroxyde de plemb n’ont pasun pouvoir bien constant; il s'opère un dépôt d'oxyde de zine sur les paroïs des auges po- reuses, qu'il faut de temps à autre enlever. Une lame de cuivre substituée à la lame ! de platine dans les couples à peroxyde-de plomb:ou de manganèse, les rend irca- pables de produtre aucune action chi-w mique, et affaiblit d'une manière très pro- noncée leurs effets calorifiques. Cet effet | tient probablement à une action électro- chimique locale qui a lieu à la surface de | la lame de cuivre, qui er effet est rapide- ment altérée. Il semblerait résulter de ce qui précède | que, pour qu’un couple puisse produire uu effet chimique tel, par exemple, que | de décomposer l'eau avec des électrodes! de platine, il faut qu’il y ait dans le couple, deux actions chimiques donnant naissance à deux courants dont les effets s'ajoutent, | l'oxydation du zinc et la réduction d’un | peroxyde. Si l’eau n’est pas décomposée parun couple de Daniell, ou l’est d’une! d’une manière presque insensible par unk couple de Grove, c’est que la réduction de l’oxyde de cuivre dans le premier, et la désoxygénation de l'acide nitrique dans le second, ne s’opèrent que peu ou points! C’est pour cela que, dès qu'on ajoute à4 chacun de ces deux couples un couple! semblable , le courant du nouveau couple; | en traversant le premier, augmente l'oxy- dation de son zine , facilite la réduction de l'oxyde de cuivre ou la désoxygénation dé l'acide nitrique , et accroît ainsi d’une mas nière énorme le courant du premier couple. Le courant du premier couple produit le mème eflet sur le second. Aussi l'effet de deux couples à force constante mis à la! suite de l’autre, est infiniment plus con- sidérable que l'effet d’un seul ; et ee qui est vrai pour deux couplesest vrai pour trois et pour un plus grand nombre. La limite à l'accroissement de l'effet n’a lieu que lorsque, pard'aceroissement dunombre des couples , la résistance de la pile devient plus | . “mander si, au lieu d'employer le coutant Ld’un second couple à augmenter celui du premier, on ne pourrait pasemployer le coi - 1rant même d’un couple à augmenter sapro- pre intensité. Après diverses tentatives, j'ai réussi à réaliser cette conception au moyen lus appareil fort simple, que je propose «de nommer condensateur él'ctro-chimique, ; “ou plutôt condensateur voltaïque. | Le principe de l’appareil consiste à em- \ployer le courant d’un couple à force con-- tante qui doit opérer la décomposition, à produire en mème temps un courant d’in- :duction et à diriger ce courant d'induction à travers le côupie lui-même, dans un sens , tel que son effet soit de nature à oxyder le . “ zinc ef à désoxyder le sulfate de cuivre ou _. l'acide nitrique. Ce courant produit ainsi sur le couple le même eflet que celui que « produirait le courant d’un autre couple. La “disposition de l'appareil ne présente rien de compliqué. C’est un morceau de fer doux, entouré d'un gros fil de métal re- M couvert de soie; le courant du couple tra- “verse ce fil et aimante le morceau de fer : raussitôl une petite tige de cuivre mobile, -et munie d'un appendice de fer qui est at- M tiré par le fer aimanté, est soulevée de ma- ‘M nière à interrompre le circuit ; il se déve- 1 loppe alors dans le fil un courant d’induc- tion qui traverse le couple, et qui, réuni iravec celui du couple lui-même qu'il a ainsi } renforcé , traverse le voltamètre qui est resté dans le circuit, et décompose l'eau. Mais le fer doux n'étant plus aimanté, la In tige de cuivre retombe, le circuit métal- I, lique est de nouveau formé, le fer est de _“ nouveau aimanté et le même effet est pro- . duit de nouveau. Au moyen de cet appa- æeil, un couple de Grove quai ne décompose Veau que très légèrement, un couple de _ Daniell qui ne la décompose pas sensible- ment , deviennent capables de la décompo- | Sen avec une grande énergie. On peut obte- M) nir jusqu'à 10 ou 15 centimètres cubes de Gaz par minute. Un:couple de peroxyde de plomb, qui donnait 9 centimètres cubes | de gaz par minute, en donne immédiate- I ment 18 par l’interposition de l’appareil , dans le circuit. Ce couple même donne éga- M, lement dans ce cas une forte lumière avec M) les pointes de charbon. | Les gaz qui proviennent de la décompo- M sitiou ne sont nullement mélangés par l’in- IN terposition dans le circuit du couple du w condensateur voltaique, le courant d'in- 1, duction étant toujours dirigé dans le même I sens que celui du couple. On peut recueil- ir séparément ces gaz avec la plus grande facilité, et on les trouve dans la propor- 4 lion exacte qui constitue l’eau. Aussi peut- ÿ | | 869 on employer avec avantage cet appareil simple et peu coûteux dans les applications métallurgiques. Sou interposition dans le ircuit d’un couple produit le même effet | que celui que produirait l'addition d'un ou de plusieurs couples, sans occasionner la | même dépense. J'ajouterai que je n’ai pas réussi à obte- 1 mir par l'emploi du condensateur voltaïque | une décomposition de l’eau en me servant d'un simple couple zinc et platine plongés dans de l'eau salée ou acidulée, Il faut né- “cessairement qu'il s'opère ou qu’il puisse S'opérer deux actons chimiques dans le Couple pour que l’eau soit décomposée, -mêmequand on se sert de condensateur voltaique. C’est pour cela qu’il est néces- saire d'employer ou un couple à deux li- À grande que celle du conducteur interposé. Cette observation m'a conduit à me de- ! 870 quides commeceux de Daniell et de Grove, ou un couple dans lequel le métal négatif soitremplacé par un corps fortementoxydé, comme les couples à peroxyde dont j'ai parlé plus haut. Je dois ajouter que, pour que l'appareil condensateur marche bien, il faut quele fil de métal recouvert de soie qui entoure le morceau de fer doux, soit d’un fort dia- mètre et d’une longueur médiocre. Dans l'appareil dont je me suis servi, il y avait trois fils de cuivre de {À millimètre de dia- mètre faisant chacun cent tour; et réunis par leurs extrémités correspondantes, de facon à représenter un seul fil de 3 milli- mètres de diamètre, faisant cent tours. En résumé, je croisavoir réussi à établir, dans la notice qui précède, qu’un couple seul peut produire des effeis chimique; et même des eflets chimiques puissants. Je l'ai prouvé: 1° En montrant que sous le vide, où l’adhérence des gaz aux surfaces de l'élec- trode est moindre, le courant est beaucoup mieux transmis ; 2° En montrant que le courant d’un couple rendu alternatif par l'emploi d’un commutateur, traverse très facilement un voltamètre à lames de platine chargé avec de l’eau acidulée; 3° En montrant qu'il en est de même du courant direct d’un couple quand on le transmet à travers un voltamètre que tra- verseen même tempsun courant d’induction dirigé en sens contraire de celui du couple; 4 En construisant un couple dans le- quel 6n remplace le platine par un per- oxydeet suitout par ie peroxyde de plomb, ce qui rend ce couple, lors même qu’il n’est chargé qu'avec un seul liquide, de l’eau acidulée on salée, capable de décom- poser l’eau avec une très grande énergie , tout en donnant les gaz séparés ; 50, En employant le courant du couple lui-même à produire an courant d’induc- tion qui, en traversant le couple dans unsens convenable, augmente tellement sa puis- sance, électro-chimique, que cette puissance à peu près uulle ou très faible, devient égale à celle d’une pile de plusieurs couples. — #98 9 2 dem—— SCIENCES NATURELLES. BMETALLURGIE. Rapport de M. B cquerel sur un owrage ayant pour titre : De la production des métaux précieux au Mexique, considé- rée dans ses rapports avec la géologie, la métallurgie et l’économie politique, présenté à l’Académie des sciences par M. Saint-Clair Duport. (suile.) M. Duport a traité la question de la pro: duction de l'or et de l’argent avant la con- quête, sans entrer toutefois dans des dé- tails aussi étendus que M. de Humboldt. Suivant lui, les anciens Mexicains se bor- naient à recueillir les métaux précieux par le lavage, autant qu’on en peut juger d’a- prèsla proportion de l’orrelativement à l’ar- gent, dans le butin que fitCortez. Ontrouve effectivement, dans la première partiede la lettre de Cortez à Charles-Quint, que cette proportion était comme 21 est à 5, et bien différente de ce qu’elle est aujourd’hui. Dès que les Espagnols furent maîtres du pays, ils commencèrent à traiter les mine- rais par la fonte; mais les produits furent d’abord très limités, en raison de la rareté 871 du combustible, ou même de son manque absolu dans certaines localités, et de l’ab- sence de chutes d’eau. Cet état de chose changea à l’époque de la découverte de Pamalgamation au patio, qui ne demande que 1 pour 400 en com- bustible de la valeur de l’argent, laquelle permit d'extraire l'argent de minerais, ayant une teneur trop faible pour être traités par la fonte, même dans les mines d'Europe. Trois traitements sont aujourd’hui en usageau Mexique: la fonte, l’amalgamation à froid (patio), et l’amalgamation à chaud (cazzo). L’amalgamation à froid domine les deux autres : sans l’emploi de cette mé- thode, les produits seraient bien faibles. Le traitement par la fonte est très dis= pendieux, à cause de la rareté du combus- tible et des chutes d’eau, et parce qu'il n’a pas reçu les perfectionnements résul- tant des améliorations apportées dans la construction des fourneaux et de l’em- ploi raisonné des fondants; on ne l’emploie ordinairementque pour les minerais riches, Les fondants sont la litharge et un carbo- nate de soude (tequez quite) qui se trouve en assez grande quantité dans quelques localités voisines des exploitations. L'amalgamation à froid (patio) a parti- culièrement attiré l'attention de M. Du- port,qui s’est attaché à ne rien omettre de ce qui peut éclairer sur ce mode de traite- ment. C'est ainsi qu’il donne le prix des ingrédients, sel marin, z2agistral ou sul- fate de cuivre, et du mercure; qu’il fait connaître les localités où chacune des usi- nes se procure le sel dont elle a besoin, Le prix du sel de colima, à Guanaxato ou à Zacatecas, est de 12 piastres {es 3 quint. espagnols, ou environ 43 francs pour 100 kilogrammes. Le saltierra, qui, d’après l'analyse qui en à été faite dernièrement, ne renferme qu’un cinquième de chorure de sodium revient ordinairement, à Zacatecas, à 4pia= stres 3/8 les 209 livres de sel, qui, en sel de colima, coûteraient8 piastres, M. Duport fait connaître le mode de fa- brication du magistral dans divers districts de mines, tels que Zacatecas, Guanaxato et autres moins importants. Le magistral employé à Guanaxato ren- ferme un cinquième en sulfate anhydre de cuivre; on le forme avec des pyrites cui= vreuses convenablement grillées. La sul- fatation est faite avec tant de soin, que le magistral ne renferme que 4 pour 100 d'oxyde de cuivre libre. Rien enfin n’a été omis de ce qui puisse éclairer l’exploita= tion, sur les moyens de reconnaître sa bonne qualité, son prix dans diverses loca= lités, etc., etc. Aussitôt la découverte de l’amalgama= tion, le gouvernement s’empara du mono- pole du mercure. Les tableaux que M. Du- port a dressés dans son ouvrage démon- trent l'influence que la baisse successive de son prix, consentie par la cour de Ma- drid, a exercée sur la production de lar- gent au Mexique. En 1766, il revenait à 42 piastres 36 réaux le quintal, prix qui se mainlint jusqu’à l'indépendance du Mexi- que. Le commerce élant devenu libre, le prix du mercure varia de 50 à 70 piastres. Cet état de choses dura jusqu’à ce qu'un capitaliste puissant, s'étant rendu adjudi- cataire des produits de la mine d’Almaden, en porta le prix jusqu’à 130 etmême 1 50 pias- tres, suivant que les mines étaient plus ow moins éloig nées de la mer. Cette hausse de 872 prixetorbitante n’a pas peu contribué à pa- ralyser ou du moins ralentirla métallurgie de l'argent. M. Duport donne ensuite, pour ainsi dire, l'histoire de l’amalgamation mexi- caine, en commençant par décrire les pré- parations mécaniques, et faisant connaître les diverses phases de l'opération, ainsi que les théories qui ont été successivement données de ce procédé ingénieux. Il nous montre Sonneschmidt considérant l’action du sel marin et du magistral comme bor- née aux éléments électro-négatifs que ces composés renferment; M. Karsten annon- gant la faculté que possède une solution saturée de sel marin-de dissoudre le chlo- rure d'argent et l'influence du bichlorure du cuivre; l’un de vos commissaires expli- quant le premier de quelle manière s’opé- rait la chloruration du sulfure d'argent par le bichlorure de cuivre. Toutes ces découvertes successives servent aujourd’hui de bases à la théorie de lamalgamation ; mais il reste.eucore à connaître une foule de faits de détail, dont on sera redevable à M. Duport:. Nous allons exposer, le plus succinctement possible, les principaux phé- nomènes de l'amalgamation tels qu'il les a _ décrits. Le mercure se comporte comme agent chimique et comme simple dissolvant : dans le premier cas, il réagit sur le chlo- rure d'argent qu’il décompose pour se combiner avec le. chlore ; dans le second, il s'empare de l'argent métallique dissé- miné en parcelles plus ou moins tenues dans le minerai. Le bichlorure de cuivre, formé au con- tact du magistral et du sel marin, en réa- gissant sur le sulfure d’argent, chlorure d'argent, et se change en sulfure, suivant les expériences de M. Boussingault; mais celte chloruration n’est que superficielle, comme l’a observé M. Duport dans des ex- périences faites aveu soin. - En raison du double rèle que joue le mercure dans l'amalgamation, sa perte peut être attribuée à trois causes : 1. À la réduction du chlorure d'argent par le mercure ; 2. A l’action chlorurante directe du bichlorure de cuivre sur le mercure; 3. À l’action mécanique. La dernière est peu importante. On peut éviter en partie la première en employant un métal plus oxydable que le mercure. Pour se rendre maître de la seconde, il faut séparer la chloruration des sulfures d’argent de l’amalgamation; mais dans le patio, la chloruration n’étant que superfi- cielle, et la quantité de sel marin employée étant beaucoup trop petite pour dissoudre à la fois tout l’argent chloruré, la présence du mercure devient indispensable pendant toute la durée de l'opération. De là vient la perte. M. Duport, par ces expériences, est arrivé à cette conclusion, qu'une solu- tion saturée de sel marin, à la tempéra- ture ordinaire, dissout par litre Ogr.,570 d'argent combiné avec le chlore; que son pouvoir dissolvant semble suivre une pro- portion constante avec la température, et qu'aux environs de la température de l'é- bullition, ce pouvoir est quatre fois plus considérable qu’à 10 degrés, et qu'il est ex- trémement faible près de zéro. En chlorurant par voie sèche, comme en Saxe, réduisant par le fer et amalgamant ensuite, la perte du mercure est réduite à la perte mécanique. Mais cette opération préliminaire exige du combustible et trois 873 à quatre fois le poids du sel employé au patio, dont le prix au Mexique, représente une fois et demie la valeur du mercure perdu; quoique son prix actuel soit presque quadruple de celui auquel le livrait le gou- vernement espagnol. Bien que les Mexicains possèdent une très grande habileté dans la méthode du patio, néanmoins ils laissent encore dans les résidus une teneur en argent plus ou moins forte, suivant qu'il se trouve dans les minerais une plus ou moins forte propor- tion de doubles sulfures. À Guanaxato, où le minerai est com- posé d'argent natif ou de sulfure avec peu de pyrites, de galène ou de blende, la perte est de 10 p. 100 de fa richesse totale. Au Fresnillo, où le minerai abonde en galène, pyrites et blende, elle est de 28 p. À Zacatecas, dont le minerai renferme beaucoup d'argent antimonié sulfuré, la perte est de 35 à 40 p. 100 : quelquefois toutes ces pertes, qui vont jusqu'aux deux cinquièmes de la richesse totale, n’au- raient pas lieu si l'on possédait une bonne méthode de chloruration par la voie hu- mide, et vers laquelle toutes les richesses de la chimie doivent se diriger. Que d’a- vantages n'en résulterait-1l pas pour la pro- duction des métaux précieux au Mexique, où les exploitants se découragent facile- ment en raison du peu de bénéfices que leur procure cette [roduction ! Un fait bien digne de remarque, c’est que depuis la découverte de Pamalgamation au patio, due à Medina del Campo, c’est-à- dire depuis trois siècles, les progrès de la chimie n’ont apporté aucun changement dans la manière dout elle se pratiquait alors, de sorte qu'elle semble avoir atteint de suite la perfection. En effet, M. Duport, qui a eu à sa disposition les archives de la famille de Cortez, y a trouvé des docu- ments qui prouvent que la quantité d’ar- gent extraite des minerais de Tasco, de 1570 à 1585, correspond à une teneur de 0,0016, et la perte de mercure à 150 p. 100 da poids de l'argent obtenu; propor- tions sensiblement les mêmes que celles observées dans les minerais et l'amalgama- tion à i’époque actuelle. M. Duport croit devoir conclure de ses observations et de ses expériences, qu’à moins de trouver un moyen facile et éco nomique de chlorurer complétement à froid le sulfure d'argent et les doubles sul- fures, ou un nouveau dissolvant pour le chlorure d'argent plus énérgique que l’eau salée et moins dispendicux que l’am- moniaque, le traitement du patio est peu susceptible d'améliorations importantes. DE SCIENCES APPLIQUÉES. ARTS MÉTALLURGIQUES. Sur l'application des gaz des hauts four- neaux aux traitements métallurgiques,etc. note de MM. Laurens et Thomas. L’atteution se porte, depuis quelque temps, sur la substitution daus les foyers industriels des gaz aux combustibles en na- ture, seuls précédemment employés.Cette importante question se trouvant soumise à l'Académie par un Mémoire récent de M. Ebelmen, ingénieur des mines, surla forma- tion et la composition des gaz que la métal- 87% lurgie est appelée à employer, nous avons” pensé qu'on accueillerait avec intérêt la commuuication de quelques faits, relatifs M surtout à l'usage des gaz sur une grande” échelle. La. généralisation de l'emploi des gaz combustibles à la place des combuitibles pourrait faire naître la crainte sérieuse d'exposer les ouvriers à des dangers nou- veaux : ces gaz, en effet, sont inflammables, et ils contiennent d’assez fortes proportions d'oxyde de carkone. Ainsi, à la possibilité des explosions se joint celle, plus grave peut-être, des asphyxies. Les travaux de M. Leblanc ont montré en effet combien était délétère une atmosphère qui contient une faible quantité d'oxyde de carbone, et combien il était dangereux d'y séjourner. Hâtons-nous de dire que si l’application des gaz dans un grand nombre d’usines a déjà occasionné des accidents, ces accidents du moins n’ont jamais eu de suites fà- cheuses, Des dispositions bien entendues mettent à l'abri de tout snistre événe- ment. Un utile préservatif contre les asphyxies consiste dans l'odeur que possèdent tou- jours les gaz, odeur qui ne permet pas que l’on s’expose sans le savoir à leur action. Nous avons vu très souvent (nous en pour- rions citer une trentaine d'exemples) des ouvriers, après avoir respiré imprudem- ment des gaz contenant 15 à 20 pour 100 d'oxyde de carbone, tomber évanouis; mais le traitement le plus simple que l'on emploie en pareille circonstance leur rend bientôt l'usage des sens, et après quelques heures de repos its sont en état de re- prendre leur travail. Quand on se trouve dans une atmosphère viciée par un mé- lange d'oxyde de carbone, d’acide carbo- nique et d’azote, tel que ie gaz des hauts fourneaux, on ressent un mal de tête assez faible, suivi promptement de vertiges, et si l’on ne s’empresse de se retirer de cette atmosphère, on tombe tout à coup éva- noui sans pouvoir proférer une parole; aucune souffrance n’accompagne léva- nouisssement. Les explosions se produisent dans les fours principalement au moment de l’allu- mage, et dans les conduites quelques ins tants après l'extinction des foyers à gaz. Au moyen de précautions convenables apportées dans ces deux opérations, on parvient avec certitude à éviter les explo- sions. Si ces précautions viennent à être négligées par les ouvriers, l'effet nuisible de la détonation du gaz se trouve annulé par le jeu de nombreuses soupapes de sû- reté qu’il est nécessaire d'adapter aux fours et aux conduites de gaz : les dimen- sions et la meilleure position de ces sou- | papés nous ont été indiquées par l'étude des faits. ‘ La nature des gaz a une grande in- | fluence sur l'intensité des explosions : ainsi | un mélange d'oxyde de carbone, d'acide carbonique et d'azote, le premier de ces gaz y entrant dans le rapport de 15 à 25 p. 100, ne donne jamais d’explosion violente; mais l'addition de l'hydrogène même à la faible dose de 2 à 3 pour 100, suffit pour augmenter beaucoup l'énergie des détona- tions. L'échauffement des gaz dans des tuyaux portés au rouge, avant leur admission | dans les foyers de combustion, opération souvent nécessaire pour obtenir de hautes températures d’une manière constante, exige quelques soins particuliers, à l’aide L * “desquels les explosions ne sont ni plus fré- quentes ni plus dangereuses. Dans la production des gaz on doit évi- ter, autant que possible, la formation de l'acide carbonique. Nous avons remarqué que la proportion de ce gaz était d'autant « plus faible que la pression sous laquelle on injectait l'air dans le générateur à gaz était plus élevée. Si l’on n'introduit pas l'air - avec pression, et qu'on l'appelle par le tirage d’une cheminée, il se produit au contraire une quantité notable d'acide car- * «bonique, quoique la couche de combus- -tible soit épaisse : en augmentant l'énergie du tirage par une action mécanique, la ! M majeure partie du carbone passe à l’état d'acide carbonique. Au lieu d'injecter l’air avec pression par une machine soufflante, on peut obtenir ‘ son insufflation à l’aide de la vapeur même destinée à produire de l'hydrogène dans ‘ | le gaz. Il sera tonjours utile de surchauffer \ | céttévapeur, c'est-à-dire de la porter, après - | Sa formation, à une température plus éle- | vée que celle correspondante à sa pression. Cet échauffement de la vapeur, qui est ap- ° | pelé à jouer un rôle important dans la pro- è\ duction des gaz, n'occasionne pas, comme | on aurait pu le craindre, la destruction : rapide destuyaux en fer ou en fonte dans iN, lesquels on l’effectue. Quoique la vapeur soit portée à 350 degrés, elle n’est pas dé- I\ composée par le métal des tuyaux, ou du | moinselle ne l’est qu'en detrès petites pro- | 875 { | à | $ f et que le chauffage est régulier. Ün résultat intéressant, que l'on obtient de la vapeur surchauffée, c’est qu'en la “ faisant agir seule, à une température qui atteint à peine 300 degrés, on carbonise complètement la houille, le bois ct la tourbe; il se dégage dés gaz combustibles, applicables à divers usages, après leur pas- I", sage dans un condenseur. Le résidu en k charbon est considérable, et ce charbon | présente une assez grande dureté, lors “ même qu'il provient de la tourbe. HG e— AGRICULTURE. @ La carie du froment. La carie est le résultat de Ja présence “| d’un champignon intestinal appelé wredo kW caries, Dec.; elle se reconnait facilement M à Sa poussière grasse, noire, tenace et féti- M, de, Son odeur peut se comparer à celle du | poisson poarri. La viscosité de cette pous- sière la fait adhérer au grain, et c’est pour “ anéantir la faculté germinative des propa- I gules de la carie que l’on recourt au chau- | lage ou au sulfatage. | Les expériences faites par beaucoup d’a- l | gricultears, et les observations microsco- | piques répétées par plusieurs naturalistes, … ne laissent aucun doute sur la nature de la | carie, espèce de champignon parasite intes- tinal qui attaque particulièrement le fro- ment, et en diminue la valeur. Il est très possible que la maturité incom- … plète des grains que l’on choisit pour .| Semences soit une des causes qui concou- rent à favoriser le développement de la ca- # rie; de la même manière que, parmi les | hommes, les individus cacochymes sont M plus fréquemment atteints d’affections ver- | Mineuses que les individus robustes. On reconnaît effectivement que tous les Srains qui surnagent lors du lavage, sont impropres à fournir un bon et beau pro- 1 portions, tant que son courant est continu! “dt; mais on ne peut se dissimuler que les 876 expériences faites par Tillet, Tessier, Béné- dict Prevost, ont démontré que des grains bien mürs, choisis pour semences, ont été atteints de carie lorsqu'on les a semé: après après les avoir mis en contact avec les pro- gules de ce champignon; et que ces mêmes grains infectés, sumés après avoir été sou- mis à l’opération du chaulage ou du sulfu- rage, ont donné des produits saints. On dira peut-être que ces deux dernières opérations ont seulement pour but, soit d'augmenter l'énergie végétativedes grains incomplètement mûrs, soit de détruire leur force germinative. Quoi qu’il eu soit de ce raisonnement, il restera toujours démon- tré que les grains bien mürs et bien choi- sis pour semences donneront des grains ca- riés toutes les fois qu'ils seront saupoudrés de carie avant d'être confiés à la terre, ou qu'ils seront semés dans un terrain infecté, ce qui arrive lorsque le fumier qui y a été répandu était formé avec des pailles char- gées des propagules de la carie. Ainsi, dans tous les cas, le chaulage ou le sulfatage, mais principalement le dernier, offrent des moyens avantageux que ne doil jamais né- gliger le cultivateur prudent et désireux d’avoir du blé non moucheté, Les paysans anglais, dès le dix-septième siècle, laissaient infuser leurs semences, pendant vingt-quatre heares, dans une lessive de cendres, et les saupoudraient de chaux vive. (Morison, Hist. pl. oxon., tom. 11, p. 406, I ) Bénédict Prevost, ayant remarqué que dans la plaine entre le Tarn et la Garonne, où tout le monde chaule, il y avait encore beauconp de carie, et que celle-ci manquait dans les champs de deux propriétaires qui, paf hasard, faisaient l'opération du chau- lage dans une chaudière de cuivre, recon- nut que cette chaudière Ctait encroûtée de vert de gris; -il partit de ce fait curieux pour étudier lPaction des préparations de cuivre sur la carie. Après divers essais, il s’assura que le sulfate de cuivre était la substance la plus avantageuse à employer. Dés 1790, M. Bonnet Coqueau employait avec succes le vitriolage, tantôt avec le sul- fate de cuivre, tantôt avec l’acétate de cui- vre, vulgairement pert-de-gris. Par sa cons- tance, il est parvenu à déterminer les agri : culteurs de Selongey à adopter le vitrio- lage : pour atteindre ce but, il a prisle parti d'indiquer à chacun d'eux, sous Le secret, ce procédé. Il imitait en cela Parmentier, qui, voulant propager l’usage de la pom- me de terre, avait obtenu que des gardes seraient placés dans la plaine des Sablons, pour avoir lair d'empêcher l'enlèvement de ce tubercule, et faire naître ainsi le de- sir de s’en emparer. L'action du sulfate de cuivre pour dé- truire la force de reproduction des propa- gules de la carie est plus énergique que celle de la chaux. La carie est, de toutes les maladies des céréales, la seule que l’homme puisse pré- venir, et à laquelle il puisse remédier. En effet, par la lotion, dars l'eau, du blé mou- cheté, ou par son passage dans des cylin- dres à brosse, on parvient à enlever les pro- pagules de la carie appliqués à la surface du grain. La carie a reçu une multitude de noms suivant les localités; je ne les ré- péterai point ici, il me suffit d’avoir pré: cisé les caractères de cette maladie. (Journal d’ Agriculture de la Côte-d'Or.) 877 HORTICULTURE. Qualorzième exposition des produits de la société royale d’horticulture de Paris. C'est toujours un spectacle plein d’at- traits que ces expositions de fleurs et de fruits, brillantes conquêtes de l’homme sur la nature, et qui viennent accroître la somme de nos jouissances. Aussi ces fêtes ont elles le.privilége d’intéresser tontes les classes de la société, Le riche y puise ses délassements et la classe moyenne. aime à trouver dans les nouvelles fleurs qui flat- tent sa vue des consolations à ses labeurs journaliers. C’est un beau coup d'œil, dans cette vaste orangerie du palais de la Cham- bre des pairs que toutes ces fleurs rares transplantées de toutes les parties du monde et jetant aux vents leurs mille sen- teurs et leurs formes les plus variées com- me les plus bizarres. Disons, toutefois, que cette quatorzième exposition ne répond pas à nos yeux à ce que l’on doit attendre de la réputation de la culture et du grand centre de consommation que Paris offre pour la multiplication des plantes. Si nous commençons par la droite de cet élégant parterre improvisé, nous troavons les fleurs imitées et les riches camélias de Mad. Delaère ; mais quelque soit Ja bril- lante imitation de Ja nature, l'art se fait toujours sentir et nous préférons la nature, les fleurs peintes, de M. Bivalet père, de M. Cabau, les œillets de M. Planson. les aquarelles de Mad. Lucy de Beaurepaire, de Mad, Tarin , sont, par leur exactitude comme par leur mérite, des ornements qui ne perdent pas trop à se trouver placés en face des fleurs vivantes, C’est le plus bel éloge que nous puissions en faire, Les aza- léas de M. Cochet, et surtout son azalea de la reine Victoria , nous conduisent À la va- riété des magnifiques pensées de M. Pierre Sageat, qui a exposé aussi la cinéraire reine, et des variétés de roses, entre autres la belle rose dévonst. Des bruyères, sont re- levés pärlacuriéuse pimélie (spectabilis), dont les formes bizarres seront un des or- nements des serres. N'oublions pas ni la tente en coutil ex- posée au dehors de l'enceinte, gracieux mo- dèle de M. Georges , ni les poignées de blé semées à la volée, ni les cactées et les bu gainvilliers artificielles de Mayer, ni les pensées de Burel, les verreries et les émaux appliqués à l’horticulture de Leune, les vases à fleur en fonte de Darban, les pa- rures de bals en fleurs naturelles de La- chaume, la riche variété d’oreilles d'ours et de pensées de Ragonet Geoffroy. La collection de plantes de M: Ryfkogel est assez variée. Les calcéolaires, l'échicene, des Canaries et les rhododendron ont quel- ques belles espèces, et cet horticulteur a expose une centaine de végétaux exotiques parmi lesquels: figurent les kennedia , les grevillea, les chorisemaet unefoule d’autres. Les rosiers de M. Roblin attirent la foule , et dans le grand nombre de ces fleurs que la patience et la calture font naître, il en est plus de bizarres que de vraiment belles, et nulle n’a encore dé- possédé la rose de tous les mois de sa suave odeur, ni la rose des peintres de son admirable forme. La rose the princesse Hé- lene, la gloire de Guérin et la the maximin, sont de belle; varictés. M. Paillet a exposé une riche variété de rhododendron, tous vigoureux e! couron- nés de fleurs. On lui a décerné le premier prix, et c’est justice. M. Margotin a ob- 878 tenu le premier prix pour les roses; et nous avons surtout remarqué parmi cette va- riété infinie qu'il possède le bouquet de Flore, dont la rose est d’un jaune vifet la rose Adam, qui n'est pas toutefois la pre- mière rose de la création. MM. Jacquin ont obtenu le premier prix pour les plantes en fleurs, dont ils ont ex- posé une belle suite, telles que bruyères, cinéraires, un magnifique anagallis bleu à grandes fleurs, des fuchsias. La suite des bruyères de M. Uterthart offre de belles espèces. Les lauriers roses sont cultivés par M. Mabire. M. Duval a présenté une grande variété de plantes grasses, d’aloës, de cac- tus et d’euphales, un mamillaria rose cou- vert de fleurs, l'euphorbia à longue feuilles Sibizarres.Larenoncule à feuilles d’acanthe et à boutonsd argent. M. Souchet, premier pris pour les pelassonium , a exposé une série étonnante de ce végétal polymorphe ainsi que des caléolaires , des cinéraires et des verveines. Décidément ces trois genres sont devenus, dans les mains des horticul- teurs, une source d'hybrides, parmi les- quels il en est qui possèdent le plus riche éclat et les formes les plus singulières. M. Pelé , parmi toutes ses plantes , s’est plié à accroître le nombre des végétaux panachés. Aussi a-t-il présenté des violettes, des auricules, des stachys à feuilles pana- chées, une ancholie à fleurs très doubles et destaticés à grandes fleurs. M. Guérin a le premier prix pour les pivoines en arbre. Les rosages et les calcéo- laires ont été aussi l’objet de ses soins. M. Dufoy, premier prix pour les pelas- gonium , a donné une suite nombreuse de ces plantes qui n’ont d'autre mérite que d’émailler les massifs, mais qui n'ont ni charme particulier , ni aspect qui sorte de la ligne commune, Le pelasgoniur est pour moi une fleur d'agrément; on lui doit aussi des dahlias. Au milieu de toutes ces flLurs, nous arri- vons à la partie sérieusement utile et que le gastronome apprécie d'autant plus que c’est un impôt prélevé sur la bourse du ri- che. Les primeurs sont deslinées au palais biasé du riche. Les légumes forcés , tels que haricots en grains, tomates, laitues, scarioles, Courges , carottes, chouxfleurs moustreux, etc., font l'éloge des soins in- télligents de MM. Noblet, Davenne, Gon- thier. Les raisins, les courges, sont, parmi les fruits avancés, de beiles conquêtes ; les bananes, müries sous le ciel de Paris, les fruits conservés par MM. Malet, Monce- lot, nous promettent d’utiles jouissances. Nous avons remarqué le pœonia para- doxa et la gladiolus plicatus de M. Jacques, la grande variété de fruits du genre citrus, de l’orangerie de Montgeron , les plantes de terre de bruyère de M. Keteler, qui a ob- tenu un prix pour le genre de culture com- merciale, qui a rendu les jardins de Fro- mont si avantageusement connus pour ses azalea et ses rosages. Le nom de Cels figure avec un cortége imposant de végétaux rares et précieux. Pouvait-on attendre moins de ce nom jus- tement célèbre en horticulture. Plus de 500 plantes ont été exposées par MM. Cels frères, et vraiment on ne peut qu'admirer leurs palmiers , et surtout le cocos austra- lis, lesagus rumpfi, l’oreodoxia regia, etc., leurs orchidées bizarres, leurs cereus si nombreux, leurs echinocactes, leurs ma- millaires, dont la nomenclature seule for- merait un long catalogue. J'ai remarqué , surtout parmi les bruyères, la gracieuse 879 sulphurea, l'elychrysum superbum du Cap, le dacrydium à feuilles de cyprès, laurau- caria exelsa, le cycas, l’erica vermeil avec ses grelots et fruits de groseille. M. Rousset a exposé des tulipes, M: Du- rand dés orangers, rosages, strelitzia et Eu phorbia Breonii; M. L'Homme des onéi- dium ; M. Mathieu une strelitzia en fleurs, une grevillea robuste ; M. Chauvière, pie- mier prix pour les plantes fleuries, une grande variété de calcéolaires, de géru- nium, etc. Puis viennent les rosiers à haute tige de M. Gauthier , les roses et leurs va- riétés infinies de la collection Lévêque, les petits échantillons de cactées de M. Scher- zer, et ses araucaria et pinus palustris ; les plantes grasses de M. Duval, l’echi- nus fastuosum de M. Audot, les’magno- liées de M. Tampouet ; les arbres verts de M. Vilmorin, etenfin, pour couronner no- tre note écrite rapidement, nous signale- rons les anémones e! le parterre de tulipes, dont le nom seul de Tripet indique le mé- rite et la beauté. Une collection d’iris, la plante la plus rebelle aux soins de la cul- ture changeante, mérite aussi une mention, mais les variétés obtenues sont tristes et uniformes, et l'iris ne sera jamais qu’une plante vulgaire, peu digne de figurer dans uu jardin d’amateur. Les poteries de M. Follet allient Ja grâce à la bonne exécutiou. L'appareil à boutures est ingénieux, et les vases go- thiques, renaissan‘e de ce fabricant, mé- ritent de sincères éloges. L’horticulteur doit avoir recours à la fabrique Tronchon. Espaliers, chaise en fonte, clotures, volières sortent de ses ateliers avec la flexibilité, la légéreté et la sohdité desirables. Le hâche- paille et le coupe-'cuilles de mürier pourles vers à soie de M. Parheau, paraissent fonc- tionner avec rapidité et exactitude, Le moulin coucasseur de M: Quantin Durand et ses vases d’orneinent sont d’are bonne exécution. Le chauffeur à baches pour pri- meur, confectionné en cuivre par M. Ger- vais, est un instrument fait dans les bons principes de la physique. Il n’y a pas jus- qu'au plomb filet de M. Poulet, qui ne puisse, pour l’attache des arbres, donner un bon service. Les ruches Delormes, les séca- teurs, arrosoirs de MM: Arnhecter et d’Agard, méritent une mention, car le bon goût des instruments arratoires dispute à leur variété infinie. M. Agard a exposé une jardinière pyramidale en fonte qui doit servir, dans les vastes salons, de moyen de décoration luxueux, et dont les déco- rateurs, dans les fêtes de bals, doivent tirer un parti avantageux. MAGNANERIE. Des moyens d'apprécier la pureté de l'air dans les masnaneries ; par M. Robinet, Il paraît évident que nous possédons maintenant des moyens sûrs et puissants de renouveler l'air d’un atelier de vers à soie. Lorsque l'atmosphère extérieure est froide, l'air échauffé par un calorifère est animéd'une vitesse ascensionnelle quidonne le résultat desiré à peu de frais; l'air monte dans la magnanerie, pénètre dans toutes ses parties et s'échappe par le sommet, après avoir porté partout son action bien- faisante. Dans le cas d'une température extérieure élevée, au contraire, le tarare soufilant donnera en abondance de l’air frais et pur, qui sera chassé dans la magnanerie avec 880 assez de force pour remplacer en peu de temps l'air trop chaud et vicié qu’elle cons tient. Il reste cependant à résoudre une ques: tion de localité pour laquelle le concours d'un certain nonibre d'hommes zélés est indispensable. Dans quelles circonstances l’air est-il réellement vicié? Dans quelles circonstances les moyens de ventilation ont-il suffi à son renouvellement? Il est évident que ces questions ne seront résolues que lorsqu'un certain nombre de personnes, placées dans des conditions dif- , férentes de climat et de constructions, au- ront vérifié la pureté de l'air de leurs ate- liers, Ainsi, je suppose que je me sois assuré, par des expériences positives, que la venti- lation effectuée dans la magnanerie-mo- dèle de Poitiers est suflisante dans tous les cas; en résultera-t-il que cette ventilation devra suffire aussi à Alaiset à Marseille? Non. — Il faut donc, pour que la question so t épuisée, qu’elie ait été traitée par les mêmes moyens et daus différentes locali- tés. Mais, pour cela, il est indispensable d’avoir des procédés simples, à la portée de tous les éducateurs et qui soient les mêmes pour tous. Je crois que ces procédés exis- tent ; je vais les décrire, et je pense que si quelques personnes veulent bien les met- tre en usage, l'art d'élever les vers à soie aura bientôt fait un progrès nouveau. Tout lemonde a remarqué le phénomène quise produit lorsque, par un temps chaud, onu monte de la cave une bouteille fraiche. Elle se couvre promptement d’une humi- dité abondante qui, dans quelques cas, finit par couler et se rassemble au pied de la bouteille. Evidemment cette eau exis- tait dans l’air, et c'est ia basse température de la bouteille qui l’a forcée à se condenser à sa surface: Si donc la bouteille froide avait été portée dans une magnanerie, nous aurions pu recueillir, par ce procédé sim= ple, une certaine quantité de l’eau conte- nue dans l'atmosphère de l'atelier. Si Pair avaitété vicié, cette eau aurait certaine- ment participé à son altération, et nous au- rions pu apprécier celle-ci par la nature de l'eau rassemblée. Voici comment on devra procéder : quand on pourra se procurer de la glace, on en remplira une carafe ou un bocal d’une certaine grandeur. On pilera ou on brisera la glace, de manière qu’elle touche le plus possible les parois intérieures de la carafe, Celle-ci sera placée dans une as- siette bien propre; puis le tout sera porté daus la magnanerie dont on voudra essayer l'air. A défaut de glace, on prendra l’eau la plus fraiche qu'on pourra se procurer, et comme en général on fera cette expé- rience par un temps chaud qui hâte la fer- mentation des litières, le plus souvent l'eau fraiche suffira. L'appareil ainsi disposé et porté vers le sommet de l'atelier, va se couvrir promp= tement d'une sueur abondante qui va ruis- seler de toutes parts et se rassembler dans l'assiette. Quand on aura recueilli ainsi environ 30 grammes de liquide, on le ver- sera dans une petite bouteille ou fole| blanche. | On aura eu soin de tenir note des cir= constances dans lesquelles on aura opérék la date : la température intérieure et exté= rieure, l’état de l'atmosphère, l'élévation du baromètre, l'âge des vers; les disposis tions qu'ils montrent au moment de lex= 881 périence; on tiendra compte de l’état des litières qui seront sèches ou humides, de l’odeur qui frappe l'odorat quand on entre dans l'atelier ; de la quantité de feuilles qui se consomme pour le moment et par jour. On dira si l'atelier est rempli de vers du “ haut en bas; s'ils sont épais ou clair-semés | | | | ph #4 pl et ai sh fl | p) !: if à l ini \él | sur les tables; si la feuille a été distribuée sèche ou mouillée, fraîche ou fanée. Siül existe dans la magnanerie des moyens de ventilation artificielle, on aura soin de no- ter s'ils ont été mis en usage au momentlde l'expérience. Enfin, dans certains cas, on tiendra compte du vent régnant, puisque, dans beaucoup de localités, on attribue à certains courants d’air des influences per- nicieuses. Il s’agit maintenant d'apprécier les qua- lités de l’eau recueillie. Nous procéderons a cet examen par voie de comparaison. De cette manière les pro- cédés seront mis à la portée de tout le monde. En conséquence, dans deux ou trois pe- tites fioles pareilles à celle qui contient l’eau de la magnanerie, nous aurons de l’eau de pluie, si a été possible d’en recueil- lir à peu près au même moment. Dans une seconde fiole, nous mettrons de l’eau de la rivière ou de la source qui sert de boisson habituelle. À défaut de ces eaux, nous prendrons celle du puitsqui alimente la maison. Je suppose donc que nous ayons trois fioles : la première contient l’eau re- cueillie dans la magnanerie; la seconde contient de l'eau de pluie; la troisième, l'eau de source. Das la plupart des cas, nous pourrons nous procurer chez un bon pharmacien un petit morceau de papier curcrma. Ce pa- pier est jaune : nousen couperons trois pe- tites lanières que nous ferons tremper dans nos trois fioles. La couleur du papier n’é- prouvera dans l’eau de ja pluie d'autre al- tération que celle qui résulte de l’humi- dité elle-même. Dans l'eau de surce, il en sera probablement de même. Mais si l’eau de la magnanerie contient de l’am- moniaque où alcali volatil dégagé par les litières, le papier de curcuma y prendra promptement une teinte brune plus ou moins foncée. Ce symptôme sera fâcheux. Après celte expérience, qui ne durera que quelques minutes, nous porterons les trois fioles dans l'atelier et nous les place- rons dans la partie la plus chaude. Il ne se- ra pas nécessaire de les boucher autrement qu'avec un papier; uous tiendrons compte : de la température à laquelle elles seront exposées, en plaçant un thermomètre près d'elles. _ Les choses étant ainsi disposées, nous ob- serverons nos trois fioles deux fois par jour, et voici ce que nous observerons : - L'eau de la pluie n’éprouvera aucune altération sensible. Elle ne se troublera pas etne degagera aucune mauvaise odeur. Si l’eau de la rivière, de la source ou du ! puits sont des eaux d’une bonne qualité, elles pourront aussi supporter pendant plu- sieurs jours, sans s’altérer, la température élevée à laquelle elles sont exposées. Quant à l’eau recueillie dans la magna- ‘nerie, il est probable que, dans la plupart des cas, elle se troublera promptement, prendra une mauvaise odeur et deviendra même znfecte; elle finira par déposer des matières floconneuses qu'on verra se for- mer peu à peu dans la bouteille. . Noilà donc des différences notables et fa- ciles à observer pour tout le monde, On 882 aura soin de noter le jour où l’eau se sera troublée, le jour où elle aura commencé à donner de la mauvaise odeur. Si le papier de curcuma, dont j'ai parlé, n’a pas été altéré dans sa couleur le jour même où l’eau a été recueillie, on aurasoin de le replonger dans l’eau tous les jours, et l’on notera celui où elle aura acquis la fa- culté de brunir ce papier. À défaut de papier curcuma, on pourra employer avec succès quelques gouttes de sirop «de violettes. Voici comment : Dans trois verres à liqueur, on mettra environ plein un dé à coudre des trois eaux expérimentées; puis, dans chacune, on versera unegoutte ou deux de sirop de violettes. Dans de l’eau bien pure, le sirop conserve sa couleur violette un peu rouges mais, dans une eau qui contient de lammoniaque, la couleur passe à l’instant au vert très pro- noncé. Dans beaucoup de cas, l’eau recueil- lie dans l'atelier aura la faculté d'opérer ce changement de mauvais augure. Montrons maintenant les utiles applica- tions de cette expérience si simple. Je suppose d’abord: qu'un éducateur la fasse une première fois au moment où il apporte ses vers dans le grand atelier ; ils sont alors au deuxième ou au troisième âge. L'eau recueillie n'offre aucun carac- tere qui permette de la distinguer de l’eau de la pluie ou de l’eau de la source. Elle w’:ltère nile papier curcuma ni le sirop de violettes. Conservée dans la partie la plus chaude de l’atelier à 25 degrés ceuti- grades environ, elle ne se trouble pas au bout de plusieurs jours et ne prend pas de mauvaise odeur. Notre expérimentateur fait un second essai au cinquième âge, pendant la grande frèze, par exemple; mais cette fois l’eau re- cucillie brunit le papier jaune et verdit le sirop de violettes; elle se trouble dés le troisième jour et acquiert promptement une odeurinfecte, Il devient évident pour le directeur de l'éducation que Flair de son atelier, pur dans les premiers jours de ses travaux, s’est altéré d’une manière fâcheuse vers la fin de l'éducation, et que les moyens de ventila- tion qu’il possède sont insuffisants. Il faut nécessairement les améliorer. Je suppose maintenant qu’averti par un peu d'odeur, le chef de l'atelier soit dis- posé à mettre en mouvement le tarare sout- flant préparé pour les cas difficiles. Il aura soin de recueillir de l’eau dans l'atelier avant d’avoir recours à ce moyen ; puis il fera une seconde expérience après avoir fait agir le tarare. La comparaison des deux eaux recueillies lui démontrera dela ma- nière la plus évidente si le tarare à suffi pour remplacer var de l’air pur l'air vicié de la magnanerie. Il me paraît inutile d'insister davantage et d'indiquer tous les cas dans lesquels on pourra faire de pareilles comparaisons. On sentira parfaitement que s’il existait un cer- tain nombre de ces observations, on sau- rait, beaucoup mieux au moins que par des calculs, ce qu’on doit attendre des procé- dés de ventilation recommandés ; ce qu’on doit redouter de certaines influences at- mosphériques; dans quels cas on doit attri- buer à l’altération del’air les maladies aux- quelles les vers à soie sont sujets; dans quelles circonstances on doit, au contraire, rechercher les causes de ces maladies dans la nature des feuilles, dans la qualité des 883 œufs, les procédés d’incubation, le nombre des repas, etc., etc. . (Le Propagateur de l'Industrie de la soie.) SCIENCES HISTORIQUES. GÉOGRAPHIE. Société asiatique. — Londres — Le se- crétaire litun rapport sur les Bhils ou mon- tagnards du Rajpoûtana, par le capitaine Hunter, commandant le corps des Bhils- Mewar. D’après cet intéressant mémoire, il paraîtque lesmontagnards de l'Hindous- tan diffèrent sous presque tous les rap- ports des habitants de ja plaine. Ils nere- connaissent aucune division, aucune règle de castes ; ils ne suivent point la religion de Brahma ; enfin, leurs mœurs, leurs usages, leurs idiômes même sont complétement dif- férents de ceux des autres Hindous. On pense avec raison que ces peuples sont les descendants directs des habitants primitifs de l’Inde, avant l’invasion des tribus brah- mines qui soumirent le pays. Toute la con- trée qui s'étend au sud-ouest du Mewar et qui est habitée par les Bhiîls, est très peu- plée et fertile. Les chefs n’ont qu’un reve- nu peu considérable et qui va rarement au- delà de ce qu’ils peuvent arracher par la force, les populations ne considérant pas ce qui leur est réclamé comme un droit du chef, mais comme un tribut volontaire, Les Hindous attribuent l’origine des Bhîls ou montagnards à un fils méchant ou impie de Mahadea, qui tua le taureau sacré, et fut, pour ce crime, banni dans les monta- gues, où il devint le pére de la race Bhil. Les habitudes de pillagede ces montagnards qui les rendent le fléau des peuplades avoi- s nantes, s'étaient encore aggravées par l’é- tat d’anarchie dans lequel tomba le pays du Rana d'Odeypore, lorsque le gouverne ment britannique fut appelé à intervenir. À cette époque, depuis le prince jusqu’au läboarear, tous volaient et se livraient au plus honteuses exactions. Depuis 1818, les Anglais sont parvenus à les organiser en régiments réguliers et à ramener ces peu= ples vaillants et fiers à des habitudes d’or dre, de sobriété et d'industrie. Les Bhils de Mewar sont remarquable- ment beaux. Les femmes ont généralement les traits réguliers et une grande élégance de formes : elles sont très attachés à leurs maris, elles les suivent dans toutes les ex= péditionset combattent souvent à leurs cô- té, armées de frondes, Les hommes sont d’une fidélité à toute épreuve envers leurs chefs que rien ne peut les engager à trahir. Souvent un chef bhil se sert de sa fléche comme d’une traite dont il sait d'avance que le paiement ne sera jamais refusé. Un jour un de ces chefs ayant reçu une visite, voulut faire un présent à son hôte, il se contenta de tirer une flèche de son car- quois, et la lui présentant: « Prends ceci, » porte-le dans quelque village que ce » soit de Kotah, et demande neuf rou- » pies. » La traite fut exactement payée toutes les fois qu’on la présenta. Voyage en Californie; par M. Duflot de Mofras. (Premier article.) On désigne sous le nom de Californie limmense territoire situé au nord-ouest de la Nouvelle-Espagne, et dont les bords sont baignés par le grand océan Pacifique. Ce pays embrasse une étendue de côtes de près de cinq cents lieues, comprises entre 884% les 25° et 12° degrés de latitude; il à pour f limites au sud et à l’ouest la mer, à l'est le golfe de Cortez, le Rio Colorallo et la Sierra Nevada, chaine qui court parallèlement aux Montagnes Rocheuses, et enfin au nord le territoire arrosé par Rio Colombia et ses affluents. Cette province est naturellement divisée en deux parties bien distinctes, la vieille où basse, et la haute on nouvelle Ca'ifornie. La premiere, formée par la prequ'ile qu’explora Fernand Cortez en 1535 ,Sést couverte de montagnes arides d'un aspect sauvage, habitées nag:ère par des tribus barbares, et où il à fallu, pour fonder des missions, tout le courage et toute la persé- vérance des jésuites. Le terrain dans cette partie de la Californie est rarement propre à la culture ; il ne produit que des dattes, des figues, des oranges et de la canne à sucre. On y exp'oite quelques mines d’ar- gent et les bancs de perles de la mer Ver- meille; mais ces bancs sont aujoud'hui presques épuisés. Les côtes offrent plu- sieurs points de refuge aux navisaiteurs, entre autres le Puerto Escondido et la baie de la Magdalena. La nouvelle Californie commence au port de San Dieco par le 32e degré, et pré- seute une lignc non interrompue de mis- sions, de puecblos et de presidios qui re- monte vers le nord pendant près de deux cents lieues. Les autres ports principaux sont ceux de Monte Rey, de la Bodega et de San Francisco, l'un des plus beaux du monde. Tous les points habités, séparés les uns des autres par des espaces de huit à dix lieues, se trouvent situés près de la mer, sur une zone assez élroite. L'aspect du pays est des plus riants; il se compose d’une suite d'immenses vallées où on cul- tive le tabac, le chanvre, le coton, la vigne, l'olivier, les orangers et tous les fruits d'Europe. La qualité des vins n’est pas in- férieure à celle des vins d'Espagne, et les céréales y donnent des résultats inconnus partout ailleurs; le blé rend jusqu’à cent vingt pour un, les légumineuses'et lé maïs quinze et seize cents pour un, ct encore les colons sont-ils loin de tirer du sol tout le parti qu'il pourrait offrir, s'il était sou- mis à une culture plus intelligente et ex- ploité avec des instruments, aratoires per- fectionnés. La température de la haute Californie ne diffère pas de celle du royaume de Va- lence et des plus belles provinces de l'Italie; les vents du nord-ouest y tempèrent les chaleurs de l’été, et ceux du sud adou- cissent les rigueurs de l’hiver. Le pays abonde en bois de construction et te mà- ture; ‘d’épaisses forêts couvrent les col- lines intérieures et la plupart des rivages. Le laurier royal, l’arbousier, le sycomore, le platane, le frêne, les diverses espèces de chênes, les saules, les peupliers, s’y élèvent à côté des arbres gigantesques de la famille des conifères. Les cèdres, les sapins, les cyprès, les pins blancs, jaunes, rouges sur- fout, atteignent une hauteur prodigieuse ; quelques ans n’ont pas moins de quatre- vingts mètres de haut. Les forêts sont rem- plies d’arbustes épineux chargés de fruits semblables auxgroscilles,de fraisessauvages et de racines bulbeuses qui servent d’ali- ment aux Indiens. On y rencontre aussi la yedra, arbrisseau dont Les propriétés véné- neuses produisent des effets analogues à ceux du mancenillier. I suffit, en effet, de passer À cheval, même à une assez grande distance de cet arbrisseau, pour en res- 885 sentir instantancinent l’action délétère, qui se manifeste par une enflure géntrale du corps, parfois mortelle chez les en- fants. Quelques plaines de la haute Californie ont cent lieues de long sur une largeur qui varie de quinze à vingt. Lorsque les pluies ont été abondantes, il n’est pas rare de voir l'herbe y atteindre une hauteur de dix pieds. Au milieu de ces pâturages paissent en liberté d'immenses troupeaux de che- vaux, de moutons, de bêtes à cornes, des bandes nombreuses d’antilopes, de daims, de chevreuils et de cerfs. Cette dernière espèce est particulière au pays; la taille du cerf californien égale celle d’un grand che- val, et ses bois ont souvent six pieds d’écar- tement et hait de hauteur. Le lion d’Amé- rique y est inconnu; l'ours gris et brun, le chien des prairies, le chat sauvage, y sont en revanche très communs. Dans les ri- vières habitent les loutres d’eau douce et les castors ; les côtes abondent en baleines, phoques de toute espèce, éléphants et tor- tues de mer; des bancs de sardines viennest s’échouer sur les plages, et le Rio del Sa- cramento fourmiile d'énormes saumons. Ce fleuve, le seul navigable de toute la Ca- lifornie, sort du lac Masqué auprès de la Sierra Nevada, et se jette au fond de la baie San Francisco. Parmi les reptiles, d’ailleurs peu nombreux, on ne trouve guère de vé- nimeux que le serpent à sonnettes, dont la taille est petite, le naturel craintif,'et qui fait l'homme au lieu de lattaquer. Quant aux oiseaux, on remarque particulièrement le colibri, la perdrix huppée, diverses espèces de canards et d’oies sauvages, des goëlands, des hérons gris et blancs, des al- cyous, des pélicans, des éperviers, des vau- tours noirs et de grands aigles bruns à tête blanche. Le soi recèle de veritables richesses mi- nérales inexploitées; on y trouve des mines d’or, de cuivre, de plomb, d'argent et de houille, des marbres de differentes cou- leurs, des ocres jaunes et rouges, que les Indiens emploient à se teindre le visage, et des pierres obsidiennes qu’ils taillent en pointe, et dont ils se servent pour armer leurs flèches. Bien que de nombreuses sources d’eaux chaudes et d’asphaite soient des indices de la constitution volcanique du sol, les tremblements de terre ne sont pas très fréquents, les secousses en sont faibles, et presque toujours isolées. Pen- dant un séjour d’une année nousn'enavons ressenti que deux, À une petite distance de la côte appa- raissent divers groupes d’iles inhabitées, couvertes de beaux pâturages, et où les bâtiments américains et russes vont chas- ser les veaux marins et les loutres de mer. Dans le canal formé par la terre ferme et les îles de Santa Barbara, la surface de la mer présente d'immenses taches noirâtres produites par l'écoulement des sources de bitume situées sur le rivage, et dont l’o- deur se fait sentir à plusieurs lieues au large. Fernand Cortez fut le premier qui ex- plora militairement la Californie. Après lui, plusieurs expéditions de découvertes par terre et par iner se dirigèrent vers cette province, par ordre des vice-rois de la Nouvelle - Espagne. Ces expéditions élaient accompagnées de religieux qui fon- daient. successivement des missions en avançant vers 1e nord. Le nombre de ces établissements jusqu’à nos jours s'est élevé à 43 ; mais il est certain qu'il eùt été plus considérable si le gouvernement de Mexico n'avait pas paralysé les efforts des mission naires eu Jeur enlevant Padministration temporelle. Sous le régime espagnol, une savante combinaison de missions et depresidios ar rêtait les déprédations des Indiens, et ré-. pandaient parmi leurs tribus sauvages les bienfaits du catholicisme et les Inmières de la civili ation; la ligne stratégique, qui comprenait une étendne de plus de douze cents lieues, commençait à Monte Rey, dans la haute Californie, et descendait du nord au sud jusqu’à San Diego. De là, elle envoyait un double embranchement pour ceindre les deux côtes de la basse Califor- nie, puis, traversant le Rio Colorado, elle longeait le Rio Gila, passait la Sierra Madre, et après avoir protégé le Nouveau-Mexique et le Texas, elle venait finir à l'extrémité des Florides, coupant ainsi’ Amérique dans toute sa largeur, et mettant en communi- cation les bords de l'Atlantique avec ceux de la mer Sud. En dedans de cette ligne, les infatigables missionnaires appelaient les colons, fondaient des pueblos, villages com- posés d'Indiens convertis, et leur ensei- guaient la culture des terres, lexploitation des mines et les arts mécaniques. Ces di- vers points étaient reliés entre eux et for- maient un système complet de colonisation et de défense. Les jésuites, les premiers, “curent la gloire de concevoir et d'exécuter en partie ce plan admirable. Plusieurs re- ligieux payérent de leur sang leur dévoue- ment apostolique; les Indiens les firent périr dans d’afireux supplices. Puissam- mentprotégés par un petit-fils deLouisX[V, Philippe V, et plus tard par le marquis de Croix, vice-roi du Mexique, les jésuites con- servèrent l'administration des missions jus- qu'en 1767. (Société de Géographie). RE Le Rédacteur-Gérant : C.-5. FRAYSSE. FAITS DIVERS. — Dimanche, 14, a eu lieu la première séance du neuvième congrès historique, convoqué au palais du Luxembourg. Dans un discours éminemment re- marquable par les pensées, les apperçus et parle style, M. Martinez de las Rosas, a tracé l'histoire ce la civilisation. L'auteur, après avoir dit quels sont les caractères, le génie et le bescin de notre époque, est remonté jusqu'aux temps les plus éloignés pour aller prendre la civilisation à son berceau, et la suivant ensuite à travers les siècles et les évêne- ments, il en a marqué avec exactitude les progrès et les transformations diserses. Les pensées pro- fondes, Lonjours vraies et quelquefois ingénieuses du discours de M. Martinez de las Rosas ont exc!le à plusieurs reprises de nombreux applaudissements. On devait s'attendre à ce luxe d'érudition, de finesse et de jugement de la part d'un homme qui a fait de sa vie deux parts, l’une pour l'étude , l'autre pour l'application de ce qu'il avait appris au bonheur de ses semb'abies ; mais ce qui a été une surprise pour le briliant auditoire qui se. pressait dans la salle du Luxembourg, c’est celte richesse et celle magie de style dont l'accent tant soit peu étranger de l’ora- teur relevait encore l'éclat en lui imprimantun cer- tain caractère d'originalité. — M, Huot, connu par ses publications sur la géographie, la géologie et la mivéralogie, vient d'être autorisé par ordonnance du roi, à porter Ja décoration de l’ordre de Sainte Anne que l'empe- reur de Russie Imi a conféré comme nn témoignage de satisfaction pour son travail géologque sur la Crimée. ER RE = PARIS.—1IMP. DE LACOUR e! MAISTRASSE fils rue Suint-Hyacinthe-S.-Michel, 53, 40: année. oi # a MIOMMAIRE. — SCIENCES PHYSIQUES. M PHYSIQUE. Sur le courant électrique développé W par l’action de corps gazeux sur la platine; Mat- ® teucci.—CHIMIE. Moyen de séparer le deutoxide * de cérium du deutoxide de didymium; L. Bona- “ parte. — SCIENCES NATURELLES. MÉ- TALLURGIE. De la production des métaux pré- cieux au Mexique ; Saint-Clair Duport, — PHY- | SIOLOGIE. Influence de l’asphyxie sur la secré- | tion de la bile; Buisson. — PHARMACOLOGIE. De l’urgence d’une réforme pharmaceutique. — ZOOLOGIE. Nouvelle espèce de seps supposé être Je jaculus des anciens ; Guyon. — SCIENCES APPLIQUEES. — ARTS CHIMIQUES. Blar- chimeut, purification et rafinage. des suifs et autres matières organiques grasses; Watson. — AGRICULTURE. Maitre Jacques. — Nouvelles À pierres arlificielles à aiguiser les faux; Bossin, — INDUSTRIE SÉRICICOLE. Nouveau système de | filature des cocons. — SCIENCES HISTORI- - QUES. ACADEMIE DES SCIENCES MORALES | ET POLITIQUES, Séance du samedi 13 mai, — \ HISTOIRE. Sciences el arts de Ja perspective. — “ —LINGUISTIQUE. Essai d’une grammaire dela | langue des îles Marquises; Lesson. — FAITS À DIVERS. — BIBLIOGRAPHIE. æ Deer Ce « SCIENCES PHYSIQUES, PHYSIQUE. Li CERN LE «2 2e: “our le courant électrique développé par l'action des corps gazeux sur le platine; par M. Ch. Matteucci. “ Dans la séance du 25 octobre 1838, je « ommuniquai à l’Académie une note rela- Mive au courant électrique qui est déve- …oppé par deux lames de platine qui sont “ longées ensemble dans un liquide, après Mvoir séjourné, l’une dans du gaz hydro- êne, l’autre dans l’oxygène. Cette expé- “ience était le complément de celles de 1 . L. Becquerel,, par lesquelles il avait expli- .ué d une manière très satisfaisante les po- : miirités secondaires. Je viens de lire dans > journaux anglais que M. Grove a eu : M heureuse idée de réunir en piles plusieurs Ent: dont chacun est formé d’une me de platine plongée en partie dans le az hydrogène, et d'une autre également longée dans le gaz oxygène. Cette appli- ation, et les différentes recherches de = ef} ujet; li h agent à publier quelques ex kM\ayais faites autrefois, et< luées tout dernièrement. D: ea Dee Le " va à n lement de la manière suivante : Je prends | n tube de verre, ouvert aux deux bouts, Me 1 décimètre de longueur et de 2 à 3 lMientimètres de diamètre. J'introduis dans “él intérieur de ce tube une lame de platine “hui est fixée à un bouchon de liée qui “rrme exactement un des bouts du tube. in fil de cuivre est soudé à la lame, Cette me, avant d'être introduite dans le tube, st plongée deux ou trois fois dans une rh, 1 n-. & | stante que l’autre, plus grande, obtenue ï 9 . x ! Ces expériences peuvent se faire très fa= Paris. — Dimanche, 2! Mai 1813. De solution concentrée de chlorure de platine, et alternativement chauffée au rouge avec la flamme de l'alcool. De cette manière, la lame est couverte uniformément d’une couche de platine très divisé. Avec deux tubes ainsi préparés et un galvanomètre à long filet très sensible, on peut faire toutes les expériences que je vais décrire. On com- mence par remplir avec de l’eau distillée et bouillie pendant longtemps, les deux tubes qu’on renverse ensuite dans une capsule remplie du même liquide. On ferme alors le circuit avec les deux fils sou- dés aux lames et les extrémités du galva- nomètre. 1] est bon d’avoir dans le circuit une interruption qu’on obtient avec une capsule pleine de mercure, dans laquelle on plonge un fil du galvanomètre et l’un des fils des lames, quand on veut fermer le circuit. Les lames que j'ai employées dans mes expériences avaient 4 centimèt. de longueur et 4 centimètre de largeur. Lorsqu’on ferme le circuit, comme je l’ai dit, on n’a pas ordinairement de déviations: si la déviation a lieu, il faut la‘sser le circuit fermé jusqu'à ce qu'elle ait disparu; en ouvrant et en fermant après le circuit, on s'assure que l'aiguille reste à zéro. En employant de l’eau acidulée avec de l'acide sulfurique au lieu d’eau distillée, on a dela peine à ob'enir que l’aizuille reste à zéro, et les résultats sont rarement constants. Qu’on vienne maintenant à in- troduire du gaz hydrogène dans un des tubes, de manière que les deux tiers de la lame de platine se trouvent au contact de ce gaz. En fermant alors le circuit, on obtient une déviation qui est, dans mon instrument, de 15 à 20 degrés et même davantage; le courant est dirigé dans le liquide, de la lame qui est en contact avec le gaz, à l’autre qui plonge entièrement dans le liquide. Au lieu d'introduire du gaz hydrogène, j'introduits du gazoxygêne; il est inutile de dire qu’il faut toujours s'assurer que l’aiguille reste à zéro quand les deux tubes sont entièrement remplis de liquide. En fermaut le circuit, lorsqu'une des lames est en contact avec du gaz oxy- gène, on obtient une déviation qui n’est que de 5 à 6 degrés, mais qui est aussi con- avec l'hydrogène. Le courant est dirigé de Ja lame qui est entièrement plongée dans Veau, à celle qui est en contact avec du gaz oxYgène ; ainsi, ce courant à une direc- tion contraire à celle du courant fourni par l’hydrogène. J'ai tenté l'expérience en introduisant l’air atmosphérique dans un des tubes; je n’ai jamais obtenu aucun mouvement sensible dañs l'aiguille. Ce rc- sultat, que nous parviendrons à expliquer, mérite d’être noté, parce qu'il nous dé- montre que les courants obtenus avec les autres gaz ne sont pas dus à l'inégalité des N° 36. L'EGHO DU MONDE SAVANT. ; TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. D “ L'Ecro DU MONDE SAVANT paraît le SEUDI etle DIMANCHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de 1,200 pages chacun; il est publié sous la direction \ de M. le vicomte A DE LAVALETTŒÆE, rédacteur en chef. On s’abonne : PARis, rue des PETITS-AUGUSTINS , 21, et dans les départements chez les principaux li- braires, et dans les bureaux de la Poste et des Messageries. Prix du journal : PAR:S pour un an 25fr., six mois 13 fr. 50 , trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 30 fr., *6fr., | 8fr. 50. AVÉTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Les souscripteurs peuvent recevoir pour CINQ fr. par an et par recueil lÉGHO DELA LITTÉ- "| RATURE ET DES BEAUX-ARTS et les MORCEAUX CHOISIS du mois (qui coûtent chacun 10 fr. pris séparément) et qui forment avec l’Echo du monde savant la revue “ encyclopédique la plus complète des Deux Mondes, — Tout ce qui concerne le journal toit être adressé (franco) àM. C.-B. FRAYSSE, gérant-administrateur, surfaces des deux lames plongées dans le liquide. J'ai tenté l’expérience en intro- duisant dans un des tubes du gaz azote. J'ai obtenu une déviation de 8 à 10 degrés, le courant était dirigé dans le liquide de la lame plongée dans le gaz azote, à l’autre entièrement plongée dans le liquide. Puis- que les courants développés par l'oxygène et l'azote sont opposés, il est natur :l de s’ex- pliquer par là comment il n’y a pas de cou- rant avec l'air atmosphérique. J'introduis dans un des tubes du gaz oxyde de carbone; ce gaz agit comme l'hydrogène, et à peu après avec la mêmeintensité. Au contraire, le gaz hydrogène carbonné agit comme l'oxygène, mais encore plus faiblement que ce dernier. Un mélange d'hydrogène et d'oxygène, dans les proportions de l'eau, se conduit comme le gaz hydrogène, mais un peu plus faiblement. Un mélange de ces deux gaz dans les proportions de 9 d’oxy- gène pour Î d'hydrogène, donne encore un courant très sensible, toujours dans le même seus que l'hydrogène. Dans toutes ces expériences, on voit le volume du diminuer plus ou moins rapidement; c’est surtout avec ie mélange explosif qué la diminution est plus rapide. Pour avoir des: résultats constants, il faut, chaque qu’on tente l’expérience avec un nouveà gaz, retirer les deux lames pour les chauf- fer au rouge avec la flamme de lal- cool. Quel que soit le gaz avec lequel on fasse l'expérience, on voit toujours que le cou- rant n'arrive à son maximum d'intensité qu'après un certain temps. Je citerai une des expériences qui le prouvent avec le plus d’évidence. J'ai fermé le circuit après avoir introduit du gaz hydrogène dans un des tubes, et j'ai obtenu 12 dégrés; jai ouvert tout de suite le circuit pour le fer- mer 4 minutes après, alors j'ai obtenu 23 degrés. En renouvelant cette même expé- rience, en laissant toujours pendant le même intervalle de temps le circuit ouvert, j'ai obtenu successivement 28, 32, 35, 43, 51, 62 degrés. Lorsque la lame a été quel- que temps en contact avec du gaz, le cou- rant continue, même après avoir enlevé le gaz et rempli le tube de liquide. L'influence du froid sur ces phénomènes mérite d’être signalée. Losque j'avais 60° dans une expérience faite avec l'hydrogène, jetouchaïs pendant quelques secondes avec un morceau de glace le {ube rempli de gaz. Fermant alors le circuit, la déviation n’est arrivée qu’à 25°, et ce n’est qu'après quel- que temps que j'ai obtenu de nouveau 60e. Le temps nécessaire pour faire disparaître l'influence du froid devient très court; on approche du tube pour un instant la flamme d’ane lampe l’alcool.J'ai confirmé ce résultat dans plusieurs expériences. Pour que l'influence du temps ait lieu, il S90 faut refroidir la lame lorsqu'elle est en contact avec le gaz. Je ne rapporterai pas les résultats obtenus en employant des gaz très solubles dans l’eau; ces résultats sont loin d'être constants, et ce n’est qu'avec l'acide carbonique que j'ai toujours ob- tenu le courant dans le même sens que ce- lui donné par l'oxygène et l'hydrogène car- boné. Voici les résultats obtenus-en introdui- sant deux gaz différents dans les deux tubes; ces résultats peuvent, en quélque sorte, se prévoir après ceux obtenus par un seul gaz. Ainsi l'hydrogène et l'oxygène introduits séparément dans les deux tubes, l'azote et l'oxygène, l'hydrogène et l'hy- drogène carboné, lhydrogène et l’azote, l'oxyde de carbone et l'hoxygène, l'hydro- gène et le mélange explosif, le mélange explosif et l'oxygène, donnent un courant dirigé dans chaqne cas du premier gaz au second dans le liquide, qui est plus fort que celui donné par chacun des gaz sépa- rément. M. Becquerel, dans le chapitre de son ouvrage où il rapporte mes premières expériences, a établi le rôle de lazote par rapport à l'hydrogène ou à l’oxygène tout à fait comme je viens de le dire. Ïl est digne d’être noté que le gaz azote, qui donne le courant dans le même sens que l'hydrogène, et le mélange explosif, lors- qu'ils sont mêlés en très petite proportion avec ces deux derniers gaz, aflaiblissent sensiblement le courant qu’ils développent. Je n’ai plus qu’à parler des expériences que j'ai tentées en réunissant en pile plu- sieurs éléments dont chacun est formé des deux tubes précédemment décrits. J’ai réui en pile six couples de tubes; les deux tubes de chaque couple contenaient, l'un du gaz hydrogène, l’autre du gaz oxygène. La pile entière m'a donné 19° du courant dirigé, comme toujours, de l'hydrogène à oxygène dans la pile. Voici les déviations qui m'ont été données par chacun des cou- ples employés séparément : 23°, 140, 170, 42°, 200, 27°. Une pile de: cinq éléments, qui était formée dans chaque couple d’un tube entièrement rempli d’eau, et d'un autre dans lequel j'avais indroduit de l’oxyde d’azote, m’a donné 11°. Les dévia- tions de chaque couple étaient 8, 8°,6, 44, 230. J'ai réuni en pile les deux couples qui me donnaient séparément 14° et 230, et j'ai obtenu 210. Ces résultats ne parais- sent pas s’accorder avec ceux donnés par M. Grove. Toutefois il est juste de faire observer que cet habile physicien a opéré avec cinquante éléments, en employant de l’eau acidulée au lieu d’eau distillée. La première fois que jai observé les phé- nomènes dont je viens de parler, j'avais | émis l'hypothèse que le courant électrique était dû à la combinaison de deux gaz, oxygène et hydrogène, opérée par l’inter- médiaire du platine. Il m'est impossible, d’après les résultats qui sont contenus dans ce Mémoire, d’admetire cette explication ; -en effet, nous ayons vu que chaque gaz agit séparément et que le courant est dé- veloppé par l’action d’un gaz sur le platine en présence de l’eau. En admettant, comme il semble naturel, que le rôle du liquide n’est que celui d’un corps conducteur né- cessaire pour compléter le circuit, il nous reste, pour expliquer le phénomène, Pac- tion du gaz, quelle qu'elle soit, sur le pla- tine. Cette action chargerait le platine d’é- lectricité négative, le gaz hydrogène ou ceux qui agissent comme lui, d'électricité positive qui serait répandue dans le li- 891 quide. Lorsque les deux gaz, oxygène et hydrogène, sont mêlés et se trouvent en présence du platine, le courant qu’on ob- tient ne serait dû qu'à la différence des effets que chaque gaz produit séparément, Toujours est-il que ces deux gaz se trou- veraient chargés d'électricité contraire, et par conséquent en condition de se com- biner plus facilement ensemble. On aurait ainsi expliqué la formation de l’eau par le platine, mais il resterait toujours à s’ex- pliquer les développements d'électricité par l'action des différents gaz sur le platine. C'est un champ ouvert à de nouvelles re- cherches. CHIMIE INORGANIQUE. Sur un moyen de séparer le deutoxyde de cérium du deutoxyde de didymium. Ex- trait d'une Lettre de M. L.-L. Bonaparte. Je m'occupais depuis quelque temps de l'étude chimique de plusieurs valérianates métalliques, et de ceux de cérium en par- ticulier, lorsque j'appris par les journaux scientifiques la découverte du didymiam, faite par M. Mosander. J'ai été assez heu- reux pour trouver dans l'acide valériani- que en solution concentrée un moyen pour séparer le deutoxyde de cérium à l’état de pureté du deutoxyde de didymium. En ef- fet, l'acide valérianique jouit d’ure affinité singulière et inattendue pour le deutoxyde de cérium, car il précipite abondamment une solution concentrée et neutre d’azo- tate mixte de deutoxyde de cérium et de didymium. Le précipité blanc jaunâtre n’est constitué que de valérianate de deu- toxyde de cérium, eton n’a qu’à le bien laver et à le calciïer à une forte chaleur rouge au contact de l'air pour avoir le deutoxyde pur de ce métal. Cet oxyde est d’un jaune très pâle, comme celui de M. Mosauder. qui cependant a voue n'avoir pas encore trouvé un moyen de séparation absolue pour les oxydes de cérium, de lan- thane et de didymium... L’oxyde de didymium reste dissous dans la liqueur acide de laquelle a été précipité le valérianate de deutoxyde de cérium. Une partie du cérium se trouve cependant mêlée au didymium, carles valérianates de ces deux métauxsont un peu solubles dans l'eau, et encore plus dans les liqueurs aci- des, surtout celui de didymium, qui est beaucoup plus soluble dans les acides faibles que celui de cérium. On peut ce- pendant, par le moyen de l'acide valéria- nique, obtenir pur l’oxyde de didymium, quoique avec beaucoup plus de difficulté que celui de cérium. Dans un pro- chain mémoire, que j'aurai l'honneur d’of- frir à l’Académie, j'entrerai dans les détails nécessaires sur la séparation, la préparation et les propriétés de c:s deux oxydes à l’état de pureté, tels queje les obtiens par l'acide valérianique. Je finirai par faire observer que, pour obtenir le valérianate de deutoxyde de cé- rium pur de l’azotate mixte de deutoxydede cérium et de didymium, il faut précipiter cesel par la solution aqueuse et concen- trée d’acide valérianique ; si l'on faisait usage d’un valérianate soluble, on précipi- terait aussi le didymium, qui est très peu soluble à l’état de valérianate dans les li- quides neutres. C’est donc à la grande so- lubilité du valérianate de didymium dans les liqueurs acides et à la moindre solubi- lité de celui de deutoxyde de cérium dans ces mêmes liquides, qu? je dois la prépara- 892 tion facile du deutoxyde de cérium. à l'état de pureté, 2m DD 4 GDm— SCIENCES NATURELLES. METALLURGIE." Rapport de M. Becquerel sur un ouvrage ayant pour titre : De la production des métaux précieux au Mexique, considé= rée dans ses rapports avec la géologie; la métallurgie et économie politique, présenté à l'Académie des sciences par l M. Saint-Clair Duport. (suite.) « L’amalgama'ion à chaud (cazo), ima- ginée par Alonzo Barba, et ainsi dénom- mée parce qu’elle s’opère à l’aide de la cha: leur dans une chaudière à fond de cuivre, métal qui réduit le chlorure d’argent, est moins usitée au Mexique que dans l’Amé- rique du sud, où les minerais renferment une plus grande quantité de chlorure d’ar- gent ou de bromure, condition indispen- sable à l’amalgamation. Au Mexique, on ne l’applique que dans les localités où se traitent les colorados qui renferment ordi- nairement de l’argent métallique, du chlo- rure et du bromure d'argent. On fait subir aux minerais la même pré- paration mécanique que pour l’amalga- mation au patio. L’ouvrage de M. Duport renferme les plans, tous les détails relatifs! à la construction des appareils, à la con- dute de l'opération au produit brut en argent, etc., détails qui n'étaient encore connus que d’une mauière imparfaite. Ayant reconnu sur-le-champ que ce: traitement, peu employé au Mexique, était susceptible de grands perfectionnements, M. Duport se transporta dans une des principales exploitations, y établit une usine (hacienda).dans le but d’y faire des expériences sur la plus grande échelle possible, c’est-à-dire sur 5 et même 10 quintaux de minerais à la fois, pour voir s'il ne serait pas possible de réduire la perte du mercure au point de la rendre presque insignifiante et de s'assurer sil ne serait pas possible de traiter. tous les minerais d'argent du Mexique par ce procédé. Son intention est de faire con- naître ultérieurement à l’Académie les ré- sultats de ces expériences, qui sont d’autant plus importantes qu'elles ont été faites de manière à ce qu'il n’y ait rien à changer: dans le dispositif des appareils qui lui ont servi, pour être employés dans une entre- prise industrielle. Bien qu'il n'ait encore rien publié, nous devons dire, d’après la communication qu'il a bien voulu nous en faire, qu’il a trouvé l'ingénieux moyen de diminuer la perte du mercure en ne met- tant dans le minerai que quatre fois en mercure le poids de l'argent contenu, et ce à diverses reprises. de manière à faire un amalgame en proportion définie; car, tant que le mercure ne dépasse pas cette proportion, le chlorure d'argent est de- composé par le cuivre et non par le mer- cure, et, de plus, le fond de cuivre du cazo ne s’amalgame pas; inconvénient qu'on ne saurait trop s'attacher à éviter, par la rai- son que l'opération cesse sitôt que cette amalgamation a lieu. Nous ajouterons qu'un autre perfectionnement non moins important que le précédent, et dont M, Du- port se réserve la publication, perfection- nement dont l'un de vos commissaires, le rapporteur, a vérifié l'exactitude, complète” les travaux de recherches de M. Duport ’ | | | - 893 dans les perfectionnements qu'il a cherché à apporter dans le traitement de tous les minerais d'argent au cazo, les galènes ar- gentifères exceptées, dont l'un de vos com- missaires s’est particulièrement occupé. M. Duport, en traitant la question des métaux précieux au Mexique, ne s’est pa; borné à décrire géologiquement le pays, à faire convaître les principaux gîtes métal- lifères, le mode d'extraction du minerai dans chacun d’eux; les différents modes de | traitement, le produit moyen de chaque usine; mais il est encore entré dans de grands développements concernant les droits pereus sur les produits des mines, sur les essais, les ateliers de départ, les hôtels des monnaies, la comparaison des valeurs monnayées à diverses époques, les droits d'exportation, le coût moyen de la production, et les probabilités de variation dans la production. Il a donc envisagé la question dans toute son étendue, puisqu’il l’a traitée scicntifiquement, pratiquement, et sous le point de vue de l’économie poli- tique. L'Académie ne verra pas sans inté- rêt les résultats consignés à cet égard dans les chapitres relatifs aux diverses matières ue nous venons d'indiquer. En 1504, peu après la conquête, l'impôt fut fixé par la cour de Madrid, au cin- quième du produit (quinto\; en 1548, il fut réduit au dixième. Il existait encore des droits supplémentaires, sur la fonte, l’es- sai, la marque, qui continuèrent à être pereus jusqu à l'émancipation politiqne du Mexique. En 1822, les droits furent ré- duits à 3 p. 100 de la valeur des métanx ; ensuite on y ajouta un autre droit de 1 1/2 p: 100, portant sur létablissement de la mine. Quant aux essais, aux ateliers de départ, aux hôtels des monnaies, du Mexique, bien que M. Duport donne à ce sujet des détails pleins d'intérêt et tout à fait nouveaux, il nous à paru impossible d’en parler, même succinctement, dans la crainte de donner une trop grande étendue à ce rapport. Néanmoins, nous avons cru devoir rendre compte du coût de la production, question fondamentale, où réside en quelque sorte lavenir de la métallargie mexicaine et que M. Duport à traitée de la manière la plus explicite et la plus satisfaisante. M. Duport établit ainsi la production par chacun des trois modes de traitement : l’a- malgamation à froid fournit à elle seule 82 p. 100; l’amalgamation à chaud, 8; la fonde, 10. Relativement au coût de l’ar- gent obtenu par ces différents traitements, on conceyra qu'il faut prendre en consi- dération des éléments divers, qui compli- quent singulièrement la question. Pour en faciliter la solution, M. Duport prend pour point de départ 1 kilogramme d'argent à bord d’un navire partant d’un des ports du Mexique, et fixe la proportion de dé- pense nécessitée par sa production en grammes d'argent. En déduisant les droits et les frais de traitement, il reste un solde qui représente la somme libre pour les frais d'extraction et le bénéfice. Il suppose ensuite une richesse commune de deux millièmes (0,002), teneur moyenne des mi- nerais du Mexique. Il porte la perte du mercure à 13 onces par marc. Les dépenses du traitement au patio peuvent se calculer à raison de 14 piastres par monton de 1,000 kilozrammes. Il fait entrer, dans ses calculs de coût de la production, les frais de transport, droits de port, commissions, etc. 894 Ces bases posées, il établit ainsi le coût de 1,000 grammes d'argent embarqué: Droit du gouvernement, y compris le monnayagse 445 gr. Frais deforite, transport, embar- quement 39 Traitement et mercure 454 Reste libre pour Pextraction du mineraietles bénéfices 366 Total 1000 On voit donc, d’après cela, que ce solde de 366 grammes sur 1,000 est ia somme qui reste pour le coût d'extraction du mi- nerai et le bénéfice possible; mais, comme les sommes représentées en grammes d’ar- gent fin sont dépensées au Mexique, il faut ajouter au solde de 366 grammes tous les grammes absorbés par le transport et les droits d'entrée et de sortie dans les ports; de sorte qu'il reste un total de 446 grammes d'argent en espèces monnayées au Mexique pour faire face aux débours d’extraction ;, mais, si lon considère que ces 446 gram- mes, valant un peu moins. de 400 francs, doivent faire face à l'extraction de 500 ki- logrammes de minerai choisi, on peut se convaincre aisément qu’attendu la profon- deur des mines, le prix élevé de la main- d'œuvre et de tous les agents nécessaires aux travaux, souvent il ne reste aucan bénéfice, et les compagnies se trouvent en perte. Tel est le déplorable état de l’industrie minière au Mexique! Passant aux variations probables de la production, M. Duport énumère les causes générales et particulières qui peuvent in- fluer sur ces variations, en faisant entrer en premiére ligne une connaissance ap- profondie de la géologie des principaux districts de mines, et cite à cet égard un exemple frappant qui prouve que des gise- ments travaillés depuis trois siècles ne sont peut-être rien auprès de ceux qui restent à explorer pour tout mineur instruit dans l’art des mines. Cetexemple est celui donné par le Français Laborde, qui vint, vers la fin du siècle dernier, dans les mines de Zacatecas, dont les produits, bien dimi- nués alors, avaient fait cesser en partie les travaux, découvrit après quelques explo- rations le puissant filon de velsgrande, qui, de1827 à 1839, a fourni à la circulation prés de150millions de franes. Mais si, comme le disait, il y a quarante ans, M. de Hum- boldt, le Mexique contient assez d'argent pour inonder le monde, tout en reconnais- sant cette vérité, M. Duport n’est pas aussi convaincu que lui de la possibilité des moyens d'extraction et des avantages qu’on - en pourra retirer, et il se trouve par là conduit à traiter des perfectionnements probables à introduire dans les moyens d'exploitation et de traitement, lesquels se rattachent à la question d'économie po- litique, dont vos commissaires ont dû s'oc- cuper, en raison de leur dépendance mu- tuelle. Ces perfectionnements sont nombreux et surtout complexes; ils portent principa- lement sur les changements probables qui peuvent s’introduire dans les moyens d’ex- ploitation et de traitement. M. Duport a reconnu que dans les moyens d’exploita- tion actuellement en usage, il existe de grands défauts, en tête desquels on doit placer l’excessive parcimonie des travaux de recherche et une insouciance complète pour les données acquises par l’expérience. En outre, un bon système d’épuisement 895 des eaux, qui est si important pour l’a- . venir d'une mine, est tout à fait né- gligé. M. Duport attire ensuite l'attention du lecteur sur l'emploi du fer et de la poudre, qui sont l’objet d'une dépense assez impor- tante, attendu que l’on tire le premier de l’étranger, les Mexicains ne s’étantque peu ou point occupés de sa fabrication, et que la poudre, qui est de très mauvaise qualité, est en régie. La main-d'œuvre paraît susceptible de variations qui n’ont point échappé à M. Du- port : son prix à l’époque actuelle est peu élevé, et, d’après les considérations dans lesquelles entre l’auteur, en comparant le prix du travail des mines à celui de l’agri- culture, il en tire la conséquence que la main-d'œuvre doive tendre plutôt à aug= menter qu’à diminuer. IlLexamine ensuite les avantages qui pourraient résulter de Pintroduction de Ja vapeur dans quelques localités, pour l'épuisement des eaux: outre le Fresnillo, qui en aretiré degrands bénéfices, on pourrait encore citer Plateros, qui est sur le point d’en retirer d’avanta- geux résultats. Si donc, dans toutes les lo- calités où le combustible est à un prix peu élevé et en assez grande abondance pour ne pas craindre qu'il vienne à manquer tont à fait, on en faisait usage, on amélio- rerait saus aucun doute les produits, Néan- moins l'emploi de la vapeur, dans l'intérêt même des mines, ne peut être fait qu'avec beaucoup de réserve. Ainsi, si les mines de Sombrerete et de Zacatecas étaient exploi- tées avec la même activité qu'il y a qua- rante ans, et employaient exclusivement la vapeur, l’exploitation du Fresnillo qui est située à peu de distance cesserait de produire aussi avantageusement qu’elle le fait aujourd’hui, à cause de la rareté du combustible. : M. Duport examine ensuite les perfec- tionnements à apporter daus plnsieurs par- ties relatives à l'exploitation. PHYSIOLOGIE, Influence de Pasphyxie sur la sécrétion de la bike. — Extrait d'une lettre de M. Bouisson à M, Flourens. L’asphyxie produit sur la sécrétion de la bile une influence qui m'a été démontrée par des expériences réitérées sur les ani- maux. Les médecins légistes avaient déjà constaté que, sur la plupart des sujets as- phyxiés, le foie était le siége d’une conges« tion sanguine très intense, mais leur atten- tion ne s’était point portée sur les caractères que prenait la bile, bien qu’il fut naturel de penser que le produit de la sécrétion du foie devait se modifier sous l'influence de la congestion sanguine, quand cet état se prolongeait. La durée de la congestion est, en effet, comme je m’en suis assuré, né- cessaire pour qu’il survienne une altéra- tion appréciable dans les caractères de la bile; sur les animaux que j'ai fait périr par une asphyxie prompte, les apparences de ce liquide n’ont présenté aucune modi- fication sensible; mais il n’en a pas été de même de ceux qui ont été soumis à une @s= phyxie lente ; leur bile a pris une colora- tion foncée ou sanguinolente très mani- feste, et sa quantité s’est notablement auo- mentée. Les moyens d’asphyxie que j'ai mis enusage ont consisté à placer des ani- maux sous la cloche d’une machine pneu- matique dans laquelle un commencement de vide avait été opéré, et à les abandonncx 896 à eux-mêmes jusqu’à ce que l'air contenu dans la cloche fût suffisamment consommé ou vicié par l'acte respiratoire pour deve- nir impropre à la vie; sur d’autres animaux, les deux nerfs pneumo-gastriques ont été coupés. L'auteur, après avoir exposé les faits qu'il a observés dans six expériences, qui toutes ont donné des résultats concordants, en tire les conclusions dans les termes sui- vants : Ces divers résultats prouvent que l'as- phyæie lente, en produisant la congestion veineuse du foie, loin de diminuerla sécré- tion biliaire, comme l’avait avancé Bichat, Paugmente au contraire notablement ; que l'opinion d’après laquelle le sang veineux est considéré comme la source de la sécré- tion de la bile, est fondée ; qu’indépendam- ment de l'augmentation de la quantité de bile, celle-ci se modifie dans ses caractères, puisqu'elle prend une couleur foncée, san- guinolente, ou même noirûtre, et une plus plus grande consistance, apparences phy- siques qui appartiennent à la bile très car- bonée; que l'asphyxie lente, en produisant linaction graduelle du poumon, développe l’action supplémentaire du foie, et que l'impossibilité d’une exhalation suffisante de carbone par la surface pulmonuire est compensée par l'élimination du même corps au moyen de la bile. PHARMACOLOGIE. De l'urgence d'une réforme pharmaceuti- que. — Des élèves en pharmacie — Fal- sification des drogues. — Remèdes se- crets. Depuis fort longtempsnous nous promet- tions d'écrire sur ce sujet: si nous avons attendu jusqu'à ce jour, c’est qu’un mo- ment nous avons cru qu'on s'occupait sé rieusement de réprimer les abus dont il est question dans cet article, et qu’on allait tenter une réformepharmaceutique. Déjà plusieurs poursuites ont été diri- gées devant les tribunaux contre des tra- fiquants de drogues falsifiées, des mar- chands de remèdes secrets et tutti quanti; mais on n’a voulu que faire quelques exemples, et l’on n’a pas fait attention qu'il s’agit bien moins de condamner celui que l’on prend en flagrant délit que de préve- nir le retour du délit. On à beaucoup parlé et beaucoup écrit sur ia pharmacie, sur les remèdes secrets, sur la falsification des drogues, puis on s’est lassé de parier et d'écrire. Pourquoi avons-nous besoin de rappeler le pharmacien à ses devoirs nombreux, à sa sérieuse responsabilité? Parce que les remèdes secrets et la falsification des dro- gues peuvent Conduire à la fortune, parce que les pharmacies sont trop nombreuses (leur nombre devrait être limité), parce que les pharmaciens sont des commerçants qui paient patente et impôts dans les quar- tiers pauvres comme dans les quartiers riches. L'épicier éprouve beaucoup de peine à ne pas.se croire un peu pharmacien, et de fait, il y a souvent similitude, Un jour nous avons lu sur la boutique d'un pharmacien cette maxime : Salus po- puli suprema lex esto, cette maxime nous a paru si bien appropriée, que nous re- grettons de ne pas la voir inscrite au-des- sus de toutes les pharmacies et gravée dans le cœur du pharmacien. 897 Le devoir du pharmacien est tout aussi sacré que celui du médecin. Le salut du malade dépend presque toujours du remède qui luiest administré, et sur dix remèdes cinq sont mal préparés, incomplets ou fal- sifiés. Partant de là, nous démontrerons que ces abus proviennent soit de l'ignorance, soit de l’incurie, soit de l’avarice du phar- macien. 1° Ignorance. L'élève en pharmacie n’a jamais fait d’études sérieuses, le plus sou- ventil nese décide pour cet art secon- daire que parce qu’il ne peut aspirer au premier; et croyant sans raison que puis- qu'il ne sera pas médecis, il aura toujours assez de savoir quand il saura lire une for- mule ct l’exécuter, il oublie sans effort qu’il a des inscriptions à prendre et des cours à suivre. Mais les plus beaux rêves ont un terme, ilest un temps où la réalité apparaît avec toutes ses exigences. Alors, pris au dépourvu, l'élève incapable entre dans une pharimacie aux appointements de 25 fr. par mois. Cest par l’officine qu’il commence à étudier, c’est par lofficine qu’il aurait dû finir. Les jours et les mois se passent à couper des herbes, à faire des pilules, des loochs, des sparadraps, à rin- cer des bouteilles et ‘les bocaux. Le patron se soucie fort peu que son élève apprenne ou non son art, 1! faut avant tout que la beso- gne se fasse. Le jeune éléve ne reconnaît le plus souvent les drogues qu'à la place qu'occupent les flacons dans les rayons de la boutique ; aussi, combien de fois n’est-il p?$ arrivé, à la fin d'une journée de fati- gue, que l'élève se trompait de flacon et donnait à la pratique quelque chose de blanc pour de la magnésie, quelque chose de noir pour du charbon de quinquina! Au bout de cinqousix ans de cette phar- macie pratique, léève songe à son âge, à son temps perdu, à ses inscriptions; il suit les cours, passe des examens, ct priant le hasard de lui être favorable, il doit quel- quefois au hasard d'être recu d'emblée : en effet, il a bien cxpiqué la préparation du sirop de rbubarbe qu'il a fait plus de cent fois (souvent sans rhubarbe), et il a re- connu au premier coup d'œil le lierre ter restre, la pervenche et le pas d'âne... Etonné de ses succès, le jeune pharma- cien retourne dans son pays pour acheter une femme et épouser une pharmacie, et à quelque temps de là, on lit dans un jour- nal : « Notre petite ville vient d'être le » théâtre d'un événement déplorable, La » fille d’un riche négociant, M. X..... âgée » de dix-huit ans, vient de mourir empoi- » sonnée par la néglisence du pharmacien » de l'endroit. La justice informe. » De tels événements ne sont malheureu- sement pas rares, voilà pour le nec plus ul- tra de l'ignorance. Passons aux consé- quences d’une iguorance beaucoup plus générale. Un grand nombre d’apothicaires en sa- vent juste assez pour ne pas se trom- per de médicaments, presque tous en igno- rant la préparation. Les drogaistes leur vendentles grosses drogues et les produits chimiques dans un état presque constant de falsification où d’impureté. Le pharmacien ne les analyse jamais, ct pour cause. Il serait presque impossible aujourd'hui de trouver dans une pharmacie certains produits exempts d'impuretés ou de matiè- res élrangères. . Les produits mercuriels d'un usage si fréquent sont constamment falsifiés: le . rance et de noir de fumée. _898 précipité rouge (peroxide de mercure) par « du minium (deutoxile de plomb) et du … verre pilé ; $ Le précipité blanc (protochlorure de mercure) par du sublimé corrosif (deuto- chlorure de mercure) et des os calcinés. On trouve encore l’onguent mercuriel sans mercure, mélange intime d’axonge Les extraits où ne manqueque la subs- tance dont ils portent le nom, et les fari- nes de lin et de moutarde mélangées de tourteaux, de son, etc., etc., et les sirops et pâtes de guimauve sans guimauve, les sirops purgatifs obtenus avec tous les rési- dus de Fofficine ; L _ Et le miel-sirop de fécule et la mauve- glucose; Et les poudres pour tout faire; Et les pilules toutes faites pour suppléer aux pilules selon l'ordonnance! Mais ce n'est là que la centième partie des petits mystères de la pharmacie, qui ont, comme on peut sen rendre facilement compte, leur côté effrayant. Combien d’indigents ont payé de leurs derniers deniers le poison qui aggravait leur mal ou abrégeait leurs souffrances... C’est qu'il y a aussi des médicaments pour toutes les bourses, et nous nous rap- pelons avoir vu donner pour purgation à un malheureux, une drogue qui sert ordi- nairement à purger ies chevaux. Voilà de ces crimesinconnus que commettent cha- que jour dans la capitale du monde civi- lisé, des hommes qui doiventavoirreçu une brillante instruction, et qui devraient être pénétrés de la noblesse de leur état. (La suite prochainement.) ZOOLOGIE. Nourelle espèce de Seps supposée être leW Jaculus des anciens. M. Guyon annonce qu’il est parvenua se procurer vivant un reptile qui paraît | être celui que les anciens ont désigné autre» fois sous le nom de Jaculus. Cet animal est connu à la côte barbaresque sous le nom de Zureïg, qui veut dire le grisâtres Les Arabes du pays disent qu’il fend l'air, comme un dard, traversant d’outre en ous tre les corps qui peuvent se trouver sur son passage, même des troncs d'arbre. Les voyageurs modernes, sans admettre, com= {\ me on le pense bien, ce dernier trait,avaients recu trop de renseignements sur le Zureiïg;! pour ne pas considérer son existence com=\ me certaine; mais aucun d'eux, sauf M. Desfontaines, n’avaient eu occasion de! le voir et de constater l'extrême rapidité! de ses mouvements. | Pendant que j'étais dans les montagnes de Tlemcen, dit le savant botaniste (’oyæ ge dans les régences de Tunis et d'Alger page 169), j'eus occasion de voir le ser= pent Zureïg, mais il me fut impossible del le saisir... J'en vis un qui se cacha sou une pierre; je la fis lever, et dans l'instan il sortit avec une vitesse étonnante et tra versa un espace de doùze à quinze pas san que je pusse presque l'apercevoir... J'au rais été bien aise de le disséquer pour cons naître à quoi il faut attribuer dans un rep: tile cette vitesse prodigieuse, que java jusqu'alors regardée comme une fable. M. Guyon est parvenu à se procurer u de ces reptiles, qui lui a été envoyé vivanl des environs de Mascara, et dans lequel ile reconnu non un Ophidien, comme On aVal : | 4 : - 899 lieu de le croire d’après le témoignage des anciens que n’infirmait point celui des mo- dernes, mais un Saurien, un Seps à trois doigts aux pieds thoraciques comme aux pieds abdominaux. L'animal, dont la gros- seur est celle du petit doigt, est long de 32 centimètres environ; son dos est d’une belle couleur de bronze; le ventre est d’un blanc grisätre qui, au soleil; a des reflets d'azur. Ilexiste en Algérie une: autre es- pèce qui pourrait être identique avec une - des deux espèces connues dans notre Eu- rope tempérée. A son arrivée à Alger, où il avait été ap- porté dans un flacon bien bouché, l’animal était engourdi ; mais bientôt il reprit sa vi- vacité. Il est maintenant depuis deux mois environ dans ki possession de M. Guyon, qui ne l’a encore jamais vu saisir de proie, mais l’a vu boire tous les jours. On nesaurait, dit M. Guyon, se faire une idée de la rapidité des mouvements du Zu- reïg, sion n’en a pas été le témoin. Je parle deses mouvements sur le sol ou de repta- tion. Son mouvement de projection ne doit pas être moins rapide, mais jusqu’à pré- sent je n'ai pas eu l’occasion d’en être té- moin. SCIENCES APPLIQUÉES. ATTS CHIMIQUES. Procédé pour le blanchiment, la purifica- tion et le raffinage des suifs et autres ma- tières organiques grasses et oléagineuses ; par M. H.-H. Watson, chimiste manu- facturier. Le suif ou autre substance sur laquelle on veut opérer ayant été fondu dans un vase de plomb ou autre matière qui ue puisse être attaquée par Pacide sulfurique étendu , on ÿ mélange une solution dans J’eau du composé, connu sous le nom de caméléon minéral, et qui est une combi- naison d’acide manganique avec la potasse, la soude où une base terreuse. Alors on ajoute peu à peu de l'acide sulfurique (ou tout autre acide ayant une affinité plus puissante pour la base que l’acide manga- nique) aprés lavoir étendu de quatre à cinq fois son volume d'eau, jusqu'à ce que la liqueur qui se sépare du mélange après une agitation complète et un repos de quelques minutes n'ait plus de saveur acide. Si on le préfère, on peut mélanger l’aoide étendu au suif avant l’addition de la solu- tion de caméléon minéral, la température du méauge est alors élevée à 60°C, puis successivement à 100 et on brasse pendant une heure ; après cela on cesse l’applica- tion de la chaleur, on laisse en repos jus- qu'à ce que la matière grasse s'élève et flotte à la surface de la liqueur acide sur laquelle on la puise encore à l’état liquide Pour en faire tel usage qu’on juge conve- nable. Par ce moyen on blanchit le suif, ou du moins on améliore sa couleur en propor- tion de Ja quantité de caméléon qu’on a employée ou d’après la coloration plus ou moins intense que possède la matière sur laquelle on opère. , Un vingtième du poids du suif en camé- Jéon minéral est suffisant pour blanchir du Suif de qualité ordinaire. La quantité ja plus convenable d’eau qu’il convient d'employer pour dissoudre le caméléon destiné au blanchiment du suif, est d’après l'expérience de 20 à 30 fois le poids de ce sel. 900 Au licu de mélanger la solution de ce caméléon avec le suif fondu et d’ajouter ensuite l'acide, on peut mêler cette solution à l'acide étendu nécessaire à la saturation dela base. La liqueur est alors rouge, cramoisie ou pourpre, et c’est dans cet état qu’on la mélange en brassant avec le suif porté à la température de 60° qu’on élève ensuite à 100c en une heure , jusqu’à ce qu'on ait produit le blanc désiré. Pen- dant ce temps on peut, par intervalles, re- connaître le degré de blancheur qu'a at- teint le suif en en versaut quelques gouttes sur une plaque métallique propre. Siou se sert d'acides chlorhydrique ou nitrique au lieu d’acide sulfurique, le vase dans lequel on opère ne doit plus être en plomb, mais en bois, en pierre ou autre matière que ces acides n'attaquent pas sensiblement. Au lieu de se servir du caméléon et de l'acide sulfurique, jai encore fait usage avec succès d’une solution contenant de l’oxyde rouge ou deutoxyäe de manganèse ou de toute autre combinaison de ce métal qui renferme plus d'oxygène qu'il n’en con- tient à l’état de protoxyde. La solution pour blanchir le suif se fait dans ce dernier cas en versant dans un vase de plomb une certaine quantité d’acide sulfurique qu’on étend d'eau, si cela est nécessaire, pour que son poids spécifique , quand on réduit à la température de 15°, soit environ 1,66. Dans cet état, on jette par petites portions dans cet acide et lors- qu'ilest chaud, sait du peroxyde, soit de l’oxyde rouge ou deutoxyde de manga- nèse, et on agite la liqueur avec un rable de plomb. La quantité d’oxyde de manga- nèse qu’on ajoute ainsi doit étre supérieure à celle que l'acide étendu, et sans appli - cation d’une autre chaleur que celle qui résulte de son mélange avec l’eau, est sus- ceptible de dissoudre par une longue di- gestion. On laisse alors le mélange reposer deux à trois jours, en agitant fréquem- ment autant qu'ii est possible l’oxyde de manganèse en suspension, après quoi on étend d'eau, et on agite jusqu'à ce que la -solution qui aura acquis une couleur cra- moisi, et après qu’on aura laissé déposer l'excès d'oxyde de manganèse, n’ait plus qu’un poids spécifique de 1,35. Ce mélange en cet état est fréquemment agité pendant trois ou quatre jours ou même une se- maine, en essayant chaque jour le poids spécifique, et en ajoutant de l’eau tant qu'il est supérieur à 1,35 et jusqu'à ce qu'il y arrive. Quand la liqueur passe au cramoisi foncé , elle est prête pour l'usage. Les proportions les plus favorables pour préparer la solutiomsont 80 kilog. de bon peroxyde de manganèse pour 230 kilog. d'acide sulfurique concentré ct la quantité d’eau nécessaire. On peut employerd’autres acides pour remplacer l'acide sulfurique ou concurremment avec lui. Le suifest alors mis cn fusion dans une chaudière en plomb par le moyen de la va- peur, et lorsque la température a atteint environ 50°, on y ajoute pendant qu’elle s'élève à 55° et par degrés la liqueur cra- moisie ci-dessus. On agite pendant tout le temps qu’on verse cette solution, et on continue durant une heure après qu'elle est versée, jusqu'a ce que le suif ait at- teint le degré de blancheur qu’on re- cherche. Quand ce suifestau degré de blanc qu’on desire , on élève la température à 70° ou 72° et on cesse d’agiter, la liqueur se sé- 901 pare en peu d'heures , et on puise le suif qui nage à la surface afin de le couler. Un tonneau de suif de bonne qualité peut ainsi être rendu blanc avec 160 litres de liqueur cramoisi du poids spécifique de 1,35. Les quantités nécessaires pour blan- chir d’autres substances que les suifs sont plus ou moins considérables suivant l’inten- sité de la couleur des matières sur les- quelles on opère. Quand la liqueur est ajoutée au suif fondu , le mélange prend d’abord une cou- leur sale due à ce qu’elle se trouve dans un état de suspension mécanique dans le suif, mais cetteteinte se dissipe à mesure que le suif blanchit, et la liqueur perd en- fin sa couleur cramoisi. Le liquide qui reste après que le suif a étéenlevé sert à préparer et purifier d’autres suifs ou matières grasses. Ces matières grasses, telles que les livrent les bouchers, c'est-à-dire encore enveloppées dans leurs membranes cellulaires. sont mises dans le liquide dont on élève la température au moyen de la vapeur. Par ce moyen les cel- lules crèvent , et lorsque la matière a été maintenue à une température croissante de 60 à 100° pendant une heure ou deux, toute la graisse se trouve séparée des mem- branes. Alors on cesse de chauffer , un laisse reposer et on puise le suif qu’on porte au blanchiment ou dont on dispose autre- ment. Cette liqueur, dans les proportions in- diquées , suffit awtraitement d’un tonneau de graisse provenaut du boucher. Si on le desire, on peut fondre et blan- chir les suifs en une seule opération, en les mêlant au moment où ils sont livrés par le bcucher, avec la quantité néces- saire de liqueur cramoisi, et chauffant le mélange à la température de 65 à 70,, et agitant avec beaucoup de soin. Après qu'un a soutenu cette chaleur pendant une heure ou deux, on élève la tempé- rature à 400,, qu’on maintient pendant quelque temps si on le juge nécessaire. Quand le suif est devenu limpide par quelques instants de repos, on l'enlève à la surface. Dans celte opération, il faut employer une plus grande quantité de liqueur cramoisi que celle nécessaire pour blanchir simplement le suif qui a déjà été fondu. Quand dans le blanchiment des suifs ou autres matières grasses on n'a pas besoin d'un blanc parfait, ou lorsqu'on ne tient pas à la célérité de l'opération, on peut se contenter d'ajouter au suif à l’état de fu- sion une certaine quantité de deutoxyde ou peroxyde de manganèse à l'état pulvé- rulent. Le mélange étant agité à plusieurs reprises pendant quelquesheures, est main tenu durant ce temps à une température d'environ 600. Après quoi on en sépare l'oxyde de manganèse par la filtration, ou bien on laisse déposer en abandonnant au repos le mélange qu’on maintient chaud, Au lieu de cela , on peut encore mélan- ger le suifavec l’oxyde de manganèse et l’a- cide sulfurique étendu, au point de ne plus carboniser les matières organiques, et maintenir le mélange à une température d'environ 109, en remuant par intervalles jusqu’à ce qu’on ait produit le blanc re- cherché. Quand on à atteint ce point, on cesse de remuer, mais on soutient la tem pérature pour que le suif reste fluide jus- qu’à ce que le manganèse et l'acide se soient déposés et qu’on puisse couler le suif clair. L'oxyde de manganèse et l'acide peuvent 902 être mêlés ensemble avant d'être ajoutés au suif. (Le Technologiste.) Re KR 'E—— AGRICULTURE. Maître Jacques Bujault. Nos lecteurs connaissent tous Jacques Bujault, surnommé maître Jacques. La ré- putation du laboureur de Chalone n’était pas circonscrite dans le département des Deux-Sèvres, elle était connue de tous ceux qui s'occupent de réaliser la régé- nération agricole de la France, régénéra- tion dont chacun sent la nécessité, que l'on desire, que l’on entrevoit confusément dans l'avenir, mais qui doit se préparer dans les esprits avant de passer dans les faits. Au lieu de refaire une biographie de cet homme de bien que plusieurs journaux d'agriculture ont déjà faite, nous croyons plus utile de reproduire de ses nombreux écrits quelques préceptes qui doivent, à notre avis, être considérés par les agricul- teurs comme le sont par les médecins les aphorismes d'Hypocrate : Il faut à tout cheval un bon palirenier, comme à toute terre un bon cultivateur. Celui qui néplige ses biens perd au moins le tiers de son revenu, et, s'il vend, la moitié de son capital. Aimes-tu tes enfants?.. soigne tes do- maines. La bonne ménagère est un trésor. Tout prospère sous la main d’une fem- me active et soigneuse. Ne va aux foires et marchés que pour tes affaires ; il y aura toujours assez de fai- néants , d'ivrognes et de gourmands sans toi. Quand tu es hors de chez toi, tu ne fais rien, tu dépenses ton argent, et l’ouvrage va mal à la maison. C’est pis que de brü- ler la chandelle par les deux bouts. La première épargne est le premier ga- gné.On n'est pas toujours sûr de gagner, mais on tient ce qu’on épargne. Ne laisse rien perdre de ce qui est utile à l’'hemme, aux bestiaux ou à la terre. Une poignée de paille donne deux poi- gnées de fumier, qui donnent une poignée de grains. Mets chaque chose à sa place; aie soin de tes instruments; le soleil et la pluie gâtent tout; puis il faut du bois, du fer, du travail et de l’argent. Habitue tes enfants à tout serrer, à tout ramasser. Soigne aussi tes récoltes. On perd sou- vent plus dans un jour, par négligence, qu'on ne gagne dans une semaine par le travail. Fais mettre en écrit par tes enfants le produit de tes récolles, tes achats, tes ven- tes et tes dépenses. Laboure bien, fume bien, n’épargne pas ta terre, tu seras bon cultivateur. Soigne ta terre comme ton attelage, ne lui donne pas trop de charge. Celui qui épuise sa terre épuise sa bourse. Ne laboure point les terres fortes quand elles sont mouillées, ni les terres légères quand elles sont sèches. Il n’y a pas de bon labour sans une bonne charrue et un large soc pour couper les racines. Tâche d'éviter les mauvaises herbes ; elles sont de la famille des mauvais culti- vateurs, 905 Veux-ta du grain? fais des prés. Les prés sont à la terre ce que la nourri- ture est à l’homme. Si elle est épuisée, il la fortifient ; si elle est lasse, ils la reposent; si les mauvaises herbes la tuent, ils la nettoient. Il n’y a point de terre où l’on ne puisse faire un pré d’une espèce ou d’une autre. Les prés nourrissent le bétail ; le bétail fournit le fumier ; le fumier donne legrain. Point de fourrage sans pré ; point de bé- tail sans fourrage ; point de fumier sans bé- tail; point de prairies sans fumier. Les prés, le fourrage, le bétail et le fu- mier, amènent le grain. Maistout cela se tient, et si l'un manque, point de récolte. Celui qui a la moitié de ses terres labou- rables en prés excellents est un bon culti- vateur. Il est encore bon, s'il en a le tiers ; le quart n’est pas assez. Si je fais autant de prés, où placerais-je mon foin? Où on le place dans les trois quarts de l’Europe, à la belle étoile, Celui qui n’a pas de foin dehors n'a pas assez de foin. Sème chaque année des prairies, chaque année tu en rompras. Uu hectare de dé- frichement en vaut trois. Plâtre tes près artificiels. Pour 1 fr. 50e. de plâtre. tu auras douze pour cent de foin en sus de ta récolte habituelle. Ne sème que ce que tu peux fumer. Fais des prés, élève du bétail jusqu’à ce que tu puisses fumer tous te; blés. Nesème pas en raison de la terre que tu as, mais du fumier que tu fais. Celui qui sème sans fumier travaille mal, se ruine.et mettra la elef sous la porte. Une pièce de gros bétail fume un tiers d'hectare; dix moutons en fument autant. Si dans la plaine tu sèmes 15 hectares, il te faut trente-qiatre pièces de gros bé- tail et soixante moutons, bien nourris et fournis de litière. Si la terre est froide et humide, tu n’en fumeras que la moitié, avecla même quan- tité de bétail. Tu ne plantes jamais l'ail et les oignons deux années de suite dans le même carré; pourquoi sèmes-tu donc plusieurs blés de suite dans ton champ? La terre s’épuise parla même culture; les mauvaises herbes prennent le dessus ; et ta n’as que de petits épis. Les beaux épis font les belles récoltes. Cultive de tout, parce que tout ne man- que jamais à Ja fois, N'oublie pas la pomme de terre; c’est elle qui te nourrira dans la disette, et qui engraissera ton bétail dans l'abondance. Nourris des bestiaux de plusieurs espè- ces ; si l’un ne se vend pas, l’autre te fera de l'argent. Celui qui soigne son bétail soigne sa bourse. Engraisse ton bétail avant de le vendre, la graisse couvre les défauts. 5ème et cultive pour chaque espèce de “bétail ; il faut que tout vive et vive bien. Je n’ai pas d'argent pour avoir du bé- tail... Achète de petits veaux, de petits agneaux. Bien nourris, ils profiteront plus dans un an, que dans deux mal soignés. Tu auras promptement du fumier, de l'argent et du blé, et tu seras bientôt tiré d’affaires, si tu es économe et laborieux. Il n'y a point de bonne récolte pour les gourmands, les ivrognes ct les fainéants. IRIS SO INSTRUMENTS D'AGRICULTURE. | DU Nouvelles pierres artificielles à aiguiser les faulx. Nousavons déjà eu l’occasion en 1842, de parler des pierres factices à aiguiser les faulx et les faucilles; nous venons de nou- veau rendre compte aujourd’hui des résul- sultats plus ou moins avantageux qu'on en a obtenus. < Pour bien connaître le degré de supé- riorilé que les pierres artificielles devaient avoir sur celles employées ordinairement ;, nous en avons offert en hommage et à titre d’essai, à toutes les sociétés d'agriculture, à tous les comices agricoles et à tous les principaux établissements d'agriculture, « ainsi qu'aux hommes spéciaux, qui ont bien voulu nous accorder lhonneur de leur confiance. Voici quelques renseigne- ments qui nous parviennent sur ce sujet. Un de nos correspondants de Nogent- « sur-Seine nous dit : « Vous pouvez avec M toute assurance conseiller l'usage de yos pierres artificielles à aiguiser les faulx, elles sont préférables à celles que nos fau- cheurs emploient ordinairement, si vous pouvez m'en céder deux cents, j'en ferai tenir un dépôt, afin de les faire connaître dans ma contrée, depuis que vous m'en avez fait parvenir, mes faucheurs n’en veu- lent plus d’autres. » M. Philippe Kerarmel, secrétaire de la société d'agriculture de Lorient, et direc- ieur de la ferme modèle de Kervignac, nous écrit : « Jacques , le gérant de notre ferme modèle de Kervignac et notre meil- leur faucheur , a bien apprécié vos pierres factices à aiguiser ; avec ces pierres, il fai- saitun quart plus de besogne que les autres faucheurs, et. 1l était beaucoup moins fa- tigué qu'eux; les pierres factices donnent à la faulx un mordant tel que l’ouvrier ne la sent presque pas passer en coupant ies plantes, il n’a jamais éié plus de deux jours sans rebattre. » 118 Nous recevons de la ferme modèle de Grignon, une lettre de M. le professeur Pichat, qui est chargé du cours de pra- tique agricole davs l'institution, et qui s'exprime ainsi : « Nous n’avons pas obtenu. des pierres que vous nous avez envoyées, Wh tout l'effet que vous en attendiez, c’est-a- dire qu’elles ne nous ont pas épargné le, battage de la fauix.. » J'ai remis ces pierres à nos deux meil=#} leurs faucheurs, ils s’en sont servis pendant toute la moisson , jamais ils n’ont été exemptés de battre leur faulx comme à l'ordinaire. » Le premier jour ils se sont servis de ces pierres après les avoir préalablement trempées dans l’eau comme vous l’indi= quiez; au bout de quelques instants, elles se sont crassées au point qu'elles ne mors daient plus sur la faulx, alors ils les ont mises dans leur coffin, à partir de ce mo-= ment ils en ont été parfaitement satisfaits » À leur dire, ces pierres étaient incon testablement meilleures que les pierres or dinaires, mais à la condition, toutefois qu’elles tremperaient continuellement dan le coffin, et que le faucheur battrait sa faul comme à l'ordinaire ; moi-même, monsieur je m'en suis servi, et j'ai pu devant le élèves, constater ce que les faucheurs d profession nous disaient. Va » Si le prix de ces pierres est modéré (1 (4) 50 cent. la pierre, chez M. Bossin, marchan de graines, fleuriste et pépiniériste, quai aux Fleurs n. D, à Paris. “lles auront sur les autres un avantage “éel, en ce qu'étant artificielles, le grain Hoit être uniforme dans toutes, et qu'il n’y nurait pas de chances à courir pour ren- ontrer une bonne pierre. L'on scra sûr que la première venue est bonne ; l’on ne saurait se figurer la difficulté qu’un aucheur a de rencontrer une pierre ordi- haire qui ne soit ni trop molle, n1 trop lure. Dans ce choix, le plus habile s'y “rompe ; ce n’est que par l'usage qu'il est bossible de constater la bonté d’une pierre. Ile mets en fait que sur dix, il y en a unede | Jonne ; aussi, quand un faucheur a été as- ez heureux pour reucontrer une bonne hoierre, c’est une bonne fortune pour lui; 1 ne la vendrait pas pour le double de ce lyu’elle lui a coûté. » C'est un service bien grand à rendre ux faucheurs que de propager les pierres irtificielles à aiguiser; car l'emploi de ces bierres leur évite un grand tirage sur les hbrass ceci est incontestable, et l’on sait s#ombien le fauchage est une opération pé- hible, un peu de soulagement apporté au “ravail du faucheur est un bienfait im- ‘nense. | » Le savant etzélé M. Camille Beauvais, “lirecteur dela magnanerie Modele-des-Ber- “xeries, nous dit : « J'ai fait faire un essai de vos pierres factices à aiguiser les faalx, “que vous avez eu la bonté de nous faire “sonnaître, nos ouvriers -les ont trouvées rès bonnes, et le chef des faucheurs a tra- Wraillé pendant deux jours sans rebattre. “Six d'entre eux m'en ont fait des demandes; e vous prie de m'en envoyer six le plutèt mhossible, Si l'essai commencé donne les ; “mêmes résultats durant la moisson, on en “rouverait un grand écoulément en Brie “:t dans nos environs. » M. Duvillers Chasseloup, architecte de -ardins, connu par ses vastes entreprises, à fait faire l'essai des pierres artificielles à plusieurs cultivateurs du Calvados, qui lui \Jisaient ne pas sentir la fauix dans l’herbe ":n fauchant. Tous généralement en ont \n Sté très contents. m Un de nos collègues d’Angoulème, auquel M'iousavons déjàexpédié 24 pierresartificielles jar la diligence, nous écrit à la date’ du 17 nai: «Je vousreitèré ma demande du 17 mai M le deux cents pierres à aiguiser les faulx, KL que vous avez, sans doute, fait partir par accéléré comme je vous le demandais, “ujourd'hui je viens vous prier de m'en en- " | ‘oyer quatre cents autres par la même voie, ar je vous dirai que ces messieurs du 'omice agricole d'Angoulème les ont éprou- tées, et ils ont reconnu que ces pierres 'faient supérieures à toutes celles qui ont |xisté jusqu’à ce jour, et qu’elles méritaient ous les éloges possibles. » M. de Pinterville de Cernon, président u comice agricole-de la Marne, nous fait ‘honneur de nous dire, à la date du 15 TMaai : « J’aieu l’occasion de faire apprécier 2 \rtificielles dont vous avez fait hommage u comice; une des deux pierres m'avait té adjugée. Aujourd’hui je suis chargé de ous demander vingt-quatre de vos pierres lhrtificielles. » À Nous aurions encore beaucoup d’autres litations à faire sur les résulats avanta- jeux que plusieurs cultivateurs ont ob- [aus de nos pierres, mais nous pensons en voir dit assez. Bossin. 906 INDUSTRIE SÉRICICOLE. Nouveau systeme de lu filature des cocons. Au dernier congrès de Florence, M. Poi- debard à communiqué une invention rela- tive au tirage etau moaiinage de la soie, Cet habile mécanicien a essayé de réunir ces deux opérations, et déja son appareil fonctionne en grand dans le riche établis- sement de M, Pierre Sozzi, à Caprino de Bergame. Mais comme il s’est réservé le secret de son invention, la note transmise au congrès n’en donne qu’une idée fort in- complète. Il n'est pas cependant sans inté- rêt de la faire connaître. L'édifice se divise en deux parties d’iné- gale dimension. Daus la première, M. Poi- debard fait préparer et battre des cocons par des jeunes filles, opération qui, dans le système ordinaire, est confiée aux fileuses: il ya de file, dix fourneaux communs qui sont consacrés à celte manipulation. Dans la seconde partie du local, s’operent le ti- rage et le moulinage. A droite et à gauche, d’une construction très simple, sont ran- gées sur deux lignes parallèles des bassines en cuivre étamé, pouvant contenir chacune une grande bouteille d’eau. L’eau froide y est distribuée par un conduit général au- quel s'adaptent, d'espace en espace, de pe- tits tuyaux; elle ÿ est réchauffée par la vapeur que fournit une chaudière de cui- vre et qu'un tuyau commun mène au fond des bassines. La vapeur, avant de passer : d’un côté à l'autre, est mise en contact avec deux plaques de fer-blanc qu'elle ré- chauffe. Au-dessus de ces plaques de fer- blane sont placés les roquets qui rempla- cent les asples, tous en ligne horizontale: ils sont mis en mouvement par une prande roue à eau et indépendants les uns des an- tres pour que chacun puisse s’enlever sé- parément sans arrêter les autres. Le mécanisme ainsi prêt et mis en jeu, les enfants qui ont battu les cocons eu por- tent une provision dans un petit récipient qui est à portée de la fileuse. Celle-ci en place seulement quatre ou cinq dans la bas- sine. Le brin se lève sur une petite poulie très mobile de fil de laiton; de là, il passe dans la courbure d’un crochet fixe, puis sur la plaque de fer-blanc réchauffée par la vapeur, ensuitesur un crochet qui a un mouvement de va et vient, et enfin sur le roquet. En traversant le fer-blanc réchauf- fé, le fil s’essuie et arrive sec au roquet; le mouvement qu’il y recoit de droite à gau- che l’égalise et le fortilie. Une femme sur- veille facilement huit de ces bassines ; ainsi, comme elles correspondent à deux de nos fourneaux, c’est la suppression de deux meneurs et d’une fileuse. Les enfants qui ont apporté les cocons en lèvent le résidu, ou plutôt les chrysalides, car les cocons se déroulent très bien jusqu’à la fin de leur tissu. La température de l’eau n’a que 4 dé- grés Réaumur. Le moulin qui vient ensuite se composede diverses pièces. Sur les unes se placent les roquets de la filature en vue du double- ment de la soie ; sur les autres, les fuseaux couverts de soie double qui doivent four- nir l’organsin sur des rouets plus grands. Le tout est mis en mouvement par le mê- me mécanisme que la filature, et en même temps, si l’on veut. Enfin, pour réduire l’organsin desgrands roquets en écheveaux propres au com- merce, M. Poidebard emploie un long as- ple, qui recoitle mouvement par une cour- roie en cuir adaptée à une broche de fer 907 que le moulin met en mouvement. Le fil s’y déroule sur la longueur desirée. En résumé, économie de main-d'œuvre pour une bonne moitié; pas de gaspillage dans la préparation de l’organsin; qualité supérieure de la soie et prix-proportionnel- lement plus élevé; pas de temps perdu en- tre le tirage et le moulinage; rendement aussi considérable des cocons ainsi filés ; tirage possible avec égal avantage en toute saison ; enfin, fatigue de beaucoup moin- dre pour les femmes qui se livrent à ces pé- nibles travaux : tels sont les mérites de cette belle invention. 22ke SCIENCES HISTORIQUES. ACADÉMIE DES SCIENCES MORALES ET POLITIQUES. Séance du samedi 43 mai. Après la lecture du procès-verbal de la dernière séance , M. Berryat-Saint-Prix fait hommage-au nom de l’auteur, d’un traité théorique et pratique des preuves en droit civil et en droit criminel, par M. Bonnier, professeur suppléant à l’école de droit de Paris. L'Académie se forme en comité secret : à la reprise de la séance, M. Giraud fait Gr rapport verbal sur deux ouvrages adressés à l’Académie; le premier sur le pouvoir municipal du midi de la France, renferme des détails curieux sur les franchises de ces provinces qui , après avoir formé pendant plusieurs siècles des états indépendants et mênie des petits royaumes, furent assez puissantes pour garder leurs priviléses, même après avoir perdu leur individualité ou assez Courageuses pour forcer le roi de France à suivre l’exemple des conquérants romains qui, en les incorporant à l'empire, n'avaient pas voulu ou n’avaient pas osé, par politique, ce qui est à peu près la même chose, toucher à leurs institutions. Le second est un premier volume publié: par la ville de Strasbourg, sur les sources de son histoire; on sait que cette capitale de l'Alsace profila habilement des discus= sions qui s'élevèrent au quatorzième siècle entre le pape et l'empereur, pour se donner une constitution et se rendre indépendante, Ce volume contient outre une foule de dé- tails sur cette époque importante, les chro- DITES de l’Alsace, monuments précieux malgré le merveilleux et le & i les Nas nn M. de Chateauneuf commence la lec- ture d’un mémoire sur l’agriculture dans la Bretagne; s’il nous fallait rendre compte de cette communication sur le peu de phrases que nous avons entendues, nous serions obligés de dire qu’elle ne contient rien de neuf, et qu'il n’est ni bien impor- tant de dire, ni ben curieux d'apprendre que la Bretagne, qui comme toûtes les autres parties de la France, à sa part de bon et de mauvais terrain, est bien cultivée et fertile-en certains cantons, mal culti- vée el stérile dans beaucoup d’autres ; or:, comme il n’est pas à croire que M. Benois- ton de Chateauneuf ait fait un voyage en Bretagne, pour n’en rapporter que de sem- blables généralités, nous attendrons, pour rendre compte de son travail, que la com= munication soit complète. C.-B. J. ES 908 HISTOIRE. Science et art de la perspective. — Recher- ches historiques. Nous avons publié déjà deux articles de M. Thenot sur l'histoire des découvertes que les divers auteurs ont enregistrées dans leurs traités de perspective. Avant de don- ner à nos abonnés la suite du travail de no- tre judicieux collaborateur, nous avons cru ue le inoment était venu pour nous. de Lire connaitre les nombreuses découvertes et les importantes améliorations dont il a enrichi lui-même la science de la perspec- tive, etde placer par là au rang qui leur ap- partient destravaux que par la modestie il n’eût pas même mentiounés. C’est en 1827,que M. Thenot publia son premier essai de perspective pratique (1). Depuis cette époque, il n’a eu qu’une mé- me idée, qu'un seul but, c’est de populari- ser la scienceet la pratique de la perspec- tive. Quatre autres ouvrages qu'il a fait imprimer sont venus compléter sa théorie et en démontrer la rationalité et l’exacti- tude (2). Aujourd'hui nous disons hardi- ment que le problème que s'était proposé M. Thenot est résolu, que la solution en est complète. Le Traite de Perspective pra- tique pour dessin d'après na'ure, que MM. Carrillan-Gœury et Victor Dalmont viennent de faire réimprimer, peut, à lui seul, justifier notre sentiment. Nous allons en donner une analyse rapide. L'auteur, qui compte parmi ses élèves quelques uns des plus beaux noms de l’époque et même quelques membres de l'Institut, retrace dans une introduction claire et rapide les avantages de la perspective; puis, après avoir indiqué largement les règles de l’ap- plication de la géométrie au tracé perspec- tif, il aborde l'horizon et s'étend sur ce chapitre dont il traite à fond les détails les plus minutieux. Nous y avons remarqué particulièrement et comme une matière tout à fait neuve, des recherches sur la hauteur de l'horizon suivant les divers gemres de peinture. Ces recherches sont faites non seulement sur les tableaux des grands maitres que renferme le Louvre, mais aussi sur ceux des principales galeries de l’Europe. Plus de trois cents tableaux y sont analysés et concourent à détruire les (4) Essai de perspective pratique, À vol. in-8o de 48 pl., ouvrage épuisé, dont il a été fait a New-York, en 1834, une traduction intitulée : Pratical pers- peclève, for the use of studente translatede from the french of J.-P. Thenot, by one of his pupils. (2) Cours de perspective pratique pour rectifier les compositions et dessins d'après nature , 1 vol. in-40. 1829. Traité de perspective pratique pour dessiner d'après natwe, À vol. in-8°, 1829, troi- sième édition, Traduit de l'anglais sous le titre de : A complete scientific and popular treatise upon Perspective, with the theories of reflexion and shadons ; by J.P. Thenot. London, 1856. — Principes deperspective pratique, 1 vol. in-8°. 1838. — Règles de la perspective pratique mise à la por- tée de toutes les intelligences, À vol. in-8°. 1859, 209 suppositions que tous les auteurs avaient laborieusement imagineés à ce sujet. M.'The- not à fait l'analyse des mêmes tableaux par rapport au placement du point de fuite principal, improprement désigné sous le nom de point de vue, etencore par rapport à la distance. Ce dernier chapitre est du plus grand intérêt pour les artistes; il leur enseivne quels secours en ont tiré les grands peintres dans la disposition et la représen- tation de ce qu'ils avaient concu. Ils y ap- prendront aussi comment il faut choisir une distance convenable pour dessiner d'après nature, comment ils doivent en faire l’application à l’enseignement du des- sin; etenfin, ce qui est peut-être le plus important et le plus difficile à expliquer, pourquoi tel élève doit être plus près et tel autre plus éloigné d’un objet pour le des- siner.Ce chapitre mérite, soustous les rap- ports que nous venons d'indiquer, une at- tention sérieuse de la part des hommes qui se livrent à l’enseignement. Les chapitres suivants traitent des plans inclinés et des points accidentels, nombreux épouvantails qui découragent les plus intrépides et que M. Thenot a rendus d’une simplicité telle, qu'il suffit d’'uneintelligence ordinaire pour les étudier et les comprendre. L'ouvrage est terminé par des observations judicieu- ses sur les points de fuite inaccessibles avec l'indication de moyens simples et ingénieux pour y suppléer, et par des procédés pour déterminer la forme des ombres, leur in- tensité, la valeur des reflets de la lumière, la répétition ou mirage des objets sur les eaux calmes. Le livre de M. Thénot est, sans contredit, ce qui a été écrit de plus complet et de plus exact jusqu'ici sur la perspective, considérée comme suience et comme base de l’art du dessin. C.F. LINGUISTIQUE. Essai d’une grammaire de la langue des îles Marquises, rédigé sur les documents du P. Mathias, et de M. A. Lesson, médecin en chef des îles Marquises. (Deuxième article.) 3° Du pronom. Il y a divers pronoms dans cette langue comme dans toutes. 1° Personnel. trpers. au, moi, r»atou, nous; 2° pers. 0e, koe, toi , tatou, nous tous; 727“hua, nous deux; 3° pers. ia, lui, elle; otou, vous, Aohua, vous deux; atou, eux, elles ; tokua, eux, elles deux. : vora. Le pronom conjonctif {out serend par kotoa, hua-koloa et atoa. 20 Démonstratif. Pour les former on ajoute Îes particules nei el »a à l’article te, le premier pour mar- quer un objet rapproché, le deuxième pour marquer un objet éloigné. Ex. : fenei, celui-ci. tena, celui-là. Et OR ——@————…—— r 911 Nora, On ajoute aussi ce ne et na à à d’autres mots ponr marquer l’éloignement ou le rapprochement. Ex. : {e matou eo à na, c’est là notre parole. 3° Interrogatif. Qui? lequel? laquelle? lesquels? quelles? se rendent par oai? Ex. : o ai tena ? qui est celui-là? 4° Indéfinis, Les uns, les autres : 4 etahi , te ctahi. Quelqu’un, quelconque, qui que ce soit: omiea. les- _. Bo Relatifs. Il n’y en a pas proprement dit. Onse sert d’une autre tournure dans le cas où on en a besoin. où l’on recommence une autre phrase au lieu de phrase incidente. Ex. : J'aime le Dieu qui a fait le ciel et la terre , tournez : j'aime Dieu, lui a fait le ciel et la terre. 6° Possessifs. Iln’yena pas non plus à proprement parler, mais en place on se sert des per- sonnels avec une préposition. Ex. : c’est mon couteau, tournez : c’est le couteau de moi. To au koe kua. To oe, toia, c’est le tien, c’est le sien. To otou, to malou, to atou, c’est le vôtre, le nôtre, le leur. S'il s’agit d’une pluralité sans exception ou seulement du nombre de deux , on em- ploie les pronoms personnels analogues. EE ES EE Le Rédacteur-Gèérant : C.-B. FRAYSSE. FAITS DIVERS. — M. Sylvester, ingénieur anglais , a découvert un procédé pour rendre imperméabies les pierres et les briques, Ce procédé consiste à tremper d’abord les pierres ou les briques dans une solution &e sa- von, puis dans une solution d’alun. On peut appli- quer successivement ces deux solutions avec une brosse. Les interstices, par suite de la réaction chi- nique qui s’opère, se lrouvent remplis d'un corps gras qui s'oppose au passage et aux effets de l’hu- midité. On peut introduire dans ces solutions des matières colorantes. DRPEE —— BIBLICGRAPHIE. LETTRE de M. J.-J. Dubois, sous-conservaleur, du musée des antiques au Louvre, sur une inscrip- tion grecque trouvée dans une statue antique de bronze appartenant à ce musée. RAPPORT à M. le comte Duchätel, ministre se- crétaire d'Etat de l’intérieur , sur les prisons de la Prusse; par M. Hallez-Claparède. ESSAI d’hématologie pathologique; par G. An- dral.— A Paris, chez Fortin Masson, place de l'E- cole-de-Médecine, 1. Ô ESSAI SUR L’AGRONOMIE, ou Régénératn de l'agriculture; par Louss Guy, pelile rue Sainte- Catherine, 1 à Lyon. PARIS.—IMP. DE LACOUR et MAISTRASSE fils, rue Saint-Hyacinthe-S.-Michel, 33. TRAITÉ PERSPECTIVE PRATIQUE, POUR DESSINER D'APRÈS NATURE, * mis à la portée de toutes les imtelligences , Par J.-B. THÉNOT, Peintre et professeur de perspective, nommé premier candidat pour la chaire de perspective à l'Ecole royale des Beaux-Arts. — 44 édit. entièrement revue, corrigée et considérablement augmentée, ornée de 28 pl. gravée par Hibun.— 1 vol, in-$°, À Paris, chez Carilhan Gœury et Victor Dalmont, libraires des corps royaux des ponts-et-chaussées et des mines , quai des Au- gustins, 39. Librairie médicale de Me V: HILDEBRAND , 15, rue de l'École-de-Médecine. Chaque mois uneli- vraison de 40 pages de texte in-4°, de ? plan- ches noires ou coloriées, suivant le sujet, Durciraex. Le conseil de sante ANNALES LANATOMEE ro PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUES Pusuiéss rar J.-B. PIGNE. Conscrvateur du Muséum DUPUYTREN, Ancien secrèt, et Vice-Président de la Sociélè Auatomique. Ces Annales, publices sous la forme d’un journal mensuel, formeront un tout complet, dans lequel sera réuni tout ce qui a trait au diagnostic des maladies et à l'anatomie patholo- gique ; une Iconographie d'une exécution parfaite, retracera les types de chaque altération; Tes médecins y trouveront la représentation des faits con S es ain.ces a approuvé cette publication en la faisant placer dans les bibliothèques des hôpitaux militaires. Prix: Paris 25fr. Départ.28 » Etrang.32 » on nerecoit queles lettres affranchies. importans conservés dans le Musëum | | Paris. — Jeudi, 25 Mai 1843. à NT N° 39. SAVANT TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. D LEcno DU MONDE SAVANT paraît le JEUDI etle DIMANCHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de 1,200.pages, chacun; il est publié sous la direction “de M. le vicomte A DE LAVALETTE, rédacteur en chef. On s’abonne : Paris, rue des PETITS-AUGUSTINS , 21, et dans les départements chez les principaux li- : | SOMMAIRE. — ACADEMIE DES SCIEN- : GES , séance du lundi 22 mais — SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE. Sur les effets de la température qui accompagnent la transmission dans les liquides au moyen des divers électrodes des courants électriques , soil continus, soit dis- continus et alternatifs; de la Rive. — CHIMIE APPLIQUEE. Examen des eaux de Vichy après leur séjour dans les flacons qui servent à les transporter; Beaude, — SCIENCES NATU- RELLES. PHYSIOLOGIE. Sur un cas d'arrêt de |. développement observé chez une fille, de trois à dix-huit ans; Dancel. — CHIRURGIE. Sur un | procédé autoplastique pour remédier aux occlu- sions et à rétablir le cours de certains liquides comme dans la grenouillette ; Jobert de Lamballe. | | "ORNITHOLOGIE, Nouvelle espèce de perroquet de la mer du Sud; Lesson. SCIENCES APPLI- | .QUEES. — ARTS MÉTALLURGIQUES. Fa- | -brication de matrices pour estamper; Baggaly.de | Shfheld.— CONSTRUCTIONS. Maisons en bois. | — AGRICULTURE. L’ergot du seigle. — MÉË- | DECINE VÉTÉRINAIRE, Observations sur le | fournis des moutons et de linsecte qui le pro: | duit.—SCIENCES HISTORIQUES. ARCHÉO- : LOGIE. Canton de Saintes; Lessons —GÉOGRA- “ PHIE. Voyage en Californie; Duflot de Maufras. … : NECROLOGIE. — BIBLIOGRAPHIE. | ACADÉMIE DES SCIENCES. Séance du 22 mai. .M. Payen à lu à l'Académie un rapport | sur une note de M. Beaude, relative à la présence du plomb dans les eaux de Vi- | chy. Certaines analyses des eaux de Vichy, “ annonçant que le plomb yexistait, sem- « blaient dénoncer les vases comme l'y ayant - introduit et jetaient dans le public une 1 crainte qu'il était nécessaire de dissiper. | c'est dans ce but qu'ont été faites lesexpé- À riences de la commission dont M. Payen “ est le rapporteur. Ces expériences prou- de grès ne peuvent pas céder aux eaux de € Vichy la plus petite quantité de plomb, car “ quelques morceaux de ces bouteilles en | grès, traités par l'acide azotique à chaud, | n'ont pas laissé dissoudre la moindre par- | celle d'oxyde métallique. Il faut donc en | conclure que les analyses sur lesquelles s’était basée cette crainte sont erronées, ou que les eaux dont on à fait l'analyse, con- tenaient accidentellement du plomb. Par conséquent la panique doit cesser parmi 1! les amateurs nombreux de Vichy qui, mal- 4. gré cette petite atteinte à leur réputation, EEE Re une foule de maladies. Dans noire pro- chain numéro nous donnerons en entier le rapport de M. Payen, rapport qui ne sera pas sans intérêt pour un grand nombre d’industriels..… M. Arago.a présenté à l’Académie, de la part de M. Voisin, plusieurs pièces d’or- févrerie gravées en relief par un nouveau - procédé. M. Voisin a fait attaquer le cui- Sr ER 2 M vent d'une manière évidente que les vases n'en resteront pas moins très utiles dans vre de ces pièces par un acide et il a eu soin _que cet acide agit perpendiculairement sur le point où on l’avait placé. Ayant recou- vert de cire les parties qui ne devaient pas être attaquées, M. Voisin a empèché l’a- cide de pénétrer sous les plans garantis et a ainsi évité mille incorrections dans ses gravures en relief. Les échantillons qu'il présente aujourd’hui à l’Académie et dont quelques uns sont immédiatement appli- cables à l'impression des étoffes, sont d'une finesse remarquable, d’une exécution rare, et comme le disait le savant secrétaire per- pétuel, ils marquent lère d’un arttout nou- veau, M. Séguier a communiqué à l’Académie, de la part de M. Sorel, certains faits ten- dant à jeter quelque jour sur les explosions des machines à vapeur, Chacun connaît les larmes bataviques, ces masses qui se forment lorsqu'on projette dans l’eau du verre en fusion. Or, si l’on rompt ces lar- mes bataviques dans un vasé, comme une bouteille, par exemple, remplie d’eau, on voit aussitôt se fracturer ce vase au niveau du liquide. On remarque atssi que les fé- lures du vase sont souvent parallèles entre elles et parallèles à l'axe du cylindre que représente ce vase. C’est là un fait curieux, puisque les larmes bataviques sont sans ef- fet sur le vase lorsque celui-ci n’est pas rempli d’eau. Ces expériences, répétées de- vant l’Académie, et qu'ou a eu soin de va- rier pour montrer l'identité des résultats, pourront peut-être éclaircir un jour des données encore obscures et prévenir plus d'un accident dont l’idée seuleeffraie, parce que souvent on n'en connait pas la cause. Au sujet de cette communication, M. Thénard a cité un fait emprunté à la chimie, fait qui n’a peut-être pas. avec les expériences de M. Sorel, toute l’aralogie qu’on pourrait lui supposer d’abord, mais qui prouve combien les choses changent quand on fait aussi changer quelques unes des conditions de lexpérience. Lorsqu'on fait passer du chlore dans de l'hydrogène arseniqué il ne se produit rien; mais si au contraire l’on fait passer de l'hydrogène ar- seniqué dans du chlore, il y a presque ton- jours une détonnation stsceptible de faire éclater le vase en plusieurs morceaux. M. Lacauchie, professeur d'anatomie au Val-de-Grâce, a lu à l’Académie un mé- moire sur la structure et le mode d'action des villosités intestinales, Il serait inutile de rapoeler ici toutes les opinions diverses qui, depuis Fallope jus- qu'à nos jours ont été émises sur les villo- -sités inteslinales. Les idées lesplus bizarres, et en même temps les plus contradictoires, partageaient la science sur ce point d’ana- tomie, et la cause de ce trouble est facile à comprendre, c'est que jusqu'alors on avait étudié les villosités sur le cadavre déjà de- « braires, et dans les bureaux de la Poste et des Messageries. Prix du journal: PAR1S pour un an 25fr., six mois 13 ir, 50 , trois mois 7 Îr. — DÉPARTEMENTS 30 {r., 16 fr. ; - 8fr. 50. AlÉTRANGER5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Les souscripteurs peuvent recevoir pour CINQ fr. par an et par recueil l'ÉGHO DELA LITTÉ- | RATURE ET DES BEAUX-2RTS et les MORCEAUX CHOISIS du mois (qui coûtent chacun 10 fr, pris séparément) et qui formentayec l’Echo du monde savant la revue - encyclopédique la plus complète des Deux Mondes. — Tout ce qui concerne le journal doit être adressé (franco) à M. C.-B. FRAYSSE, gérant-administrateur, puis long-temps privé de la vie, L'auteur du travail dont nous parlons aujourd’hui a exa- miné la question sousunautre point de vue, en cherchantà constater l'état de la villosité aussitôt apres la mort. Pour cela M. La- cauchie prit une portion de l'intestin grêle d’un chien récemment tué, six ou sept pouces au-dessous de l’estomac, et l’exa- mina aussitôt à l’aide d’un-microscope. Il putalors observer des choses qui jusqu’a- lors n’avaient été ni décrites ni figurées. Pendant que la villosité se présentait à lui sous un aspect tout nouveau, M. Lacau- chie remarqua que chaque villosité chan- geait de forme et que chacun de ses élé- ments se comportait différemment pen- dant cette transformation. Quelques mo- ments après l'organe perdit peu à pea la forme qu'il venait de prendre lentement, mais en revenant à sa première figure il éprouva de nouveaux changements dans l’aspect et l’arrangement de ses parties constituantes et arriva enfin à cet éta spongieux vaguement strié qui est © qu'ont généralement observé les ang mistes. La villosité ainsi vue présenté rois ordres de parties bien distinctes : Son cénitre est formé par un faiscéau de filaments tr, gane. Ce faisceau, par sa base, se continue avec les partiesles plus profondes ; par son autre extrémité il n’atteint pas le sommet de la villosité. Cette partie centrale, opa- que et siriée est enveloppée d’un réseau vasculaire dont les trous principaux et les arcades terminales sont appliquées immé- diatement sur elles. En dehors de ce ré- seau vasculaire est une substance spon- gieuse transparente, et dans laquelle on ne distingue ni vaisseaux sanguins ni Ca- naux. La superficie de cette substahce pré-. sente de petites surfaces circulaires très régulières et qui se touchent toutes. A mesure que la villosité opère son ‘premier changement de forme, elle se raccourcit en même temps qu'elle devient plus large, etchacune deses partiesse comporte diffé- remment. L’instrument de cette contrac- tion ne peut exister ni dans le réseau vas- culaire ni dans la substance spongieuse, il faut donc l’admettre dans le faisceau cen- tral de la villosité. Quand on examine bien ce faisceau, on le voit formé de parties très nombreuses mais qui paraissent être des vaisseaux chylifères. Chaque viilosité se- rait donc un faisceau de chylifères puis dans l'intestin le liquide intestinal. L’ob- servation de plusieurs autres faits d’anato- mie dans lesquels nous ne pouvons pas en- trer a conduit M. Lacauchie à penser 1, que le chyle se fait dans les voies digestives par l'action organique des sucs de l’estomac des intestins du pancréas, du foie sur les aliments; 2° que ce chyle parfait est à l’é- 915 tat de globules ; 3° que ces globules ont un diamètre approprié à la grandeur des ou- vertures innombrables placées à la. surface de la substance spongieuse ; 4 que ces glo- bules s'engagent dans ces ouvertures atti- rés par l'aspiration qu’exercent les chyli- fères après leur contraction, lorsqu'ils re- prennent par le relichementtoute l'étendue de leur capacité; 5° que, dans le même moment, des globules qui étaient déjà dans la substance spongieuse sontattirés dans les chylifères pour remplacer le liquide dont les vaisseaux se sont vidés par leur con- traction; 6° que les chylifères de la villo- sité, en se contractant ne peuvent pousser leur liquide que du côté du cœur, leurs valvules forment alors.autant de soupapes qui s'opposent au reflux du chyle dans l'in- testin. On peut se demander maintenant où sont placés les orifices des vaisseaux. lactés de la villosité par lesquels s’introduisent les globules? M. Lacauchie pense que la villosité ab- sorbe par toute sa surface et que chacun . des chylifères n’est pas seulement ouvert à son extrémilé terminale, mais dans diffé- rents points de son étendue. M. Gannal envoie à l’Académie la descrip- tion d’un nouveau procédé de fabrication du blanc de céruse ou carbonate de plomb. Ce procédé de fabrication a pour but de rendre moins insalubre la préparation de cette substance, si souvent employée dans les arts. Il consiste : 1° à diviser le plomb eu grenaille ; 2° à le diviser indéfiniment, en le frottant sur lui-même dans un cy- lindre de plomb ; 3, à faciliter l'oxydation du plomb divisé par l'introduction de l'air atmosphérique dans l’apareil ; 40 à carbo- nater immédiatement cet oxyde de plomb en employant de l’air plus chargé d’acide carbonique; 5° à hâter l'oxydation du plomb en introduisant dans l'appareil de l'acide azotique ou de l’azotate de plomb; 6° à la- ver le produit obtenu par,ce procédé; 7° à hâter la dessication, en,-soumettant le ré- sultat à la plus forte pression possible ; 8° à diviser par pains carrés la pâte pressée ; 90 à sècher dans une étuve à courant. d’air chauffé le produit divisé. M. Jacquelain a pésenté À l’Académie un moyen de communiquer à, la fé- cule, sans le secours de la torréfaction, ni des acides, la propriété de se dissoudre dans l’eau à 70° et de conserver cette so- lubilité pendant un an et plus. — On a pré- paré à 60° une dissolution de diastase avec 300 grammes d’eau pure et 80 grammes d'orge germce. La solution filtrée , pesant 200 grammes, fut ensuite partagée en deux portions égales ; l’une devant mouil- ler 125 grammes de fécule, préalablement séchée à 100° afin de faciliter l’imbibition de la liqueur à travers la fécule. Une heure après ce mouillage on à mis chaque dose à égoutter sur des blocs de plâtre, puis on a terminé leur dessication dans une capsule de platine maintenue à 40° degrés, par l’eau d’un bain-marie, ,On conçoit qu’en disposant ainsi la f6- cule humectée sur le plâtre, M. Jacquelain a voulu accélérer l'écoulement du liquide en excès et prévenir l’altérabilité dela dias- tase humide au contact de l'air. Ces pré- parations étant terminées, il s'agissait, d’une part, de constater si la fécule imprégnée de diastase avait acquis la propriété de de e dissoudre dans l’eau à 70° et d'autre part, si la même fécule pouvait conserver ongtemps cette solubilité, 916 * La première question a été résolue affir- mativement. Car 5 grammesde ces? fécules délayées dans 30 grammes d’eau ont donné une dissolution complète et très fluide, aussitôt que l’eau avait acquis la tempéra- ture de 70%, Les résultats ont été les mê- mes, quand au lieu d'opérer comme précé- demment on fait tomber les 5 grammes de chaque fécule dans les 30 grammes d’eau à 60*.Ces expérience tentéesle 25 mars1841 , ont été répétées avec un égal succès À pa- reille époque, en 1842, et lors même qu’on employait de la fécule ainsi préparée, mais conservée à dessin dans des vases suffisam- ment recouverts d’un papier, on a toujours obtenu la dissolution dans l’eau. En 1843 ces mêmes fécules ne se dissolvaient plus dans l’eau à 70°. De ces faits il résulte évi- demment que la diastase, principe émi- . nemment éphémèreà l’état isolé, peut néan- moins être transportée dans la fécule et s’y conserver quelque temps à l’abri des variations de température et d'humidité atmosphériques , tout comme elle se con- serve dans l’intérieur de l'orge, dont on a suspendu à temps la germination par une dessication convenable, M. Jacquelain a encore présenté à l’Aca- démie un long mémoire sur la combinai- son de l’acide sulfurique et de l'ammonia- que anhydres, combinaison désignée jus- qu'ici sous le nom de sulfamide. Après avoir discuté les analyses de M. Rose etses méthodes de préparation pour la sulfa- mide ; après avoir présenté quelques réfle- xions ingénicuses sur la condensation des gaz et des vapeurs solubles par les corps pulvérulents et indiqué quelques précau- Hons pour obtenir l'acide sulfurique anhy- dre pur. L'auteur de ce travail fait connai- ire son appareil, pour la préparation de la sulfamide, puis il l’analyse et lui donne pour formule brute, 480 3, 3 (A z2 H 6). Nous reviendrons bientôt avec plus de dé- tail sur le mémoire de M. Jacquelain, qui présente une foule de faits curieux que nous ne pourrions pas ici faire suffisam- ment comprendre. M. Bandens, chirurgien en chef de l’hô- pital militaire du Val-de-Grâce, a présenté aujourd'hui à l’Académie un nouvel appa- reil à fractures, appareil qui exclut les attelles et paraît présenter quelques avan- tages dans le traitement des solutions de continuité des os longs. Cet appareil se compose d’une boîte à ciel ouvert, à pa-: rois articulées et percées d’une foule de trous. Le plancher de cette boîte doit être un peu plus long que le membre qu'il doit recevoir. La boîte destinée aux fractures des os de la jambe, ne dépasse pas le quart inférieur de la cuisse; celle destinée à la fracture du fémur ou de son col dépasse de quelques centimètres l'articulation coxo- fémorale. Supposons une fracture du col du fémur, il est évident que pour cette sorte de fracture l'appareil qui parvien- drait à remplacer d’une manière perma- nente l'extension faite sur le pied et le ge- nou d’une part, la contre extension opérée sur le bassin de l’autre, et la coaptation dont se charge le chirurgien, il est évident, disons-nous, que cet appareil offrirait un perfectionnement que jusqu'à ce jour on a cherché en vain. Ce perfectionnement M. Baudens pense l'avoir atteint. Il opère l'extension sur le pied et sur le genou en plaçant des liens autour de ces articula- tions préalablement garnies de ouate pour ne pas les blesser: il obtient la contre ex- tention en engageant un bourrelet annu- 917. laire garni de crin et recouvert en peau autour de la racine de la cuisse, pourqu'il prenne son point d'appui sur la branche ascendante du pubis, et àcetanneau esbatta- ché un bout de corde de #piedsde longueur. Le membre ainsi disposé doit être placé sur le plancher de la boîte, munie d’un pe- tit matelas, plus garni dans le point corres- pondant au jarret que partout ailleurs ; les liens de la contre-extension attirés vers le pieds, joignent ceux de l'extension, Le chi- rurgien s’en empare et en tirant sur eux d’une manière graduée, il rend facilement au membre sa longueur normale et il fixe ensuite entre eux les liens de l’extension ef de la contre-extension , afin d’harmoniser ces deux puissances. Reste la coaptation : pour la faire, le chirurgien utilise les trous dont sont percés la boîte. Il commence; | par fixer solidement le bassin en plaçant autour de lui une cravate , dont les chefs viennent s’attacher à l’un des trous de la boite. La coaptation s'opère par le même mécanisme et en plaçant sur des points op- posés de la cuisse des bouts de large bande, dont les chefs se fout équilibreen venant se fixer sur les parois opposées dela boîte. Cet appareil se supporte sans douleur et a déjà été plusieurs fois appliqué avec succès, à l’hôpital du Val-de-Grâce. M. le professeur C. W. Wutzer envoie à l’Académie des Sciences deux numéros de son recueil périodique , pour signaler à Vattention de l’Académie deux mémoires importants : 4° l’un sur l'opération de la fis- tule vesico-vaginale combinée avec la ponc- tion sus-pubienne de la vessie urinaire, afin de donner une issue à l'urine, pendant que s'opère la cicatrisationet l’oblitération de la fistule ; 2° l’autre est surl’histoire des porte-aiguiiles ou instruments qui servent à pratiquer la suture des fistules vésico- vaginales. Ce second mémoire appartient au docteur Fischer. Il contient la descrip- tion claire et précise de la méthode et des iustruments de M. le professeur Wutzer, pour faire l’opération de la suture dans les cas de fistule vésico-vaginale. E.F, — DRE — SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE. Mémoire sur les effets de température qui accompagnent la transmission dans les liquides, au moyen de divers électrodes, des courants électriques, soit continus, sort discontinus et alternatifs; par M. A. de la Rive de Genève. (Extrait.) Une même quantté d'électricité mesu= rée par son action chimique étant donnée, on peut la conduire à travers les corps, soit sous la forme d’un courant dirigé tou- jours dans le même sens, soit sous la forme de courants dirigés alternativement ensens contraires. J'ai cherché À établir ailleurs que la quantité de chaleur que développe dans un, fil fin mis dans le cireuit-le courant con- duit sous l’une ou sous l’autre de ces formes est la mème. J’ai également mon« tré que la résistance qu'éprouve un cou- rant continu dirigé toujours dans le mème sens en passant d’un électrode métallique dans un liquide, ou d’un liquide dans un électrode, s’affaiblit considérablement ou, devient presque nulle, dans certains cas quand le même courant deyient.discon-, | tinu et dirigé alternativement en sens,con-s | traires. Le Mémoire actuel a pour objet essen- 18 Liel de chercher l'influence qu’exercent sur “à quantité de chaleur développée par des Bourants égaux dans des liquides qui les *ransmettent, la surface et la nature des blectrodes, ainsi que la forme sous laquelle #es courants sont transmis. Voici les principaux résultats de mon Lravail: | 4. La quantité de chaleur développée Hans des quantités égales de liquides con- “lucteurs, traversées successivement par Fe même courant continu et dirigé tou- | l'ours dans le même sens, sont d'autant bolus considérables que les surfaces des élec- “rodes sont plus petites, la distance des | | lectrodes entre eux étant la même. Ainsi, hivec des fils de platine employés comme Slectrodes, le même courant, agissant rendant le même temps, developpe beau- _ “soup plus de chaleur qu'avec de grandes | “lames. Ainsi encore, des fils dont la surface zst recouverte de la poudre noire de platine ::n développent moins que des fils dont la surface est nette et polie. | 2, Quand, dans un même circuit, on rplace à la suite les uns des autres deux ‘systèmes parfaitement semblables de con- “ducteurs liquides avec lames de platine et dun fil de platine très fin qui plonge dans “une quantité donnée de liquide qu’il doit réchauffer, on trouve que, pour une même «quantité d'électricité transmise, la somme ls quantités de chaleur développées dans les deux systèmes liquides et dans le fil de “platine est sensiblement la même, que le courant soit continu et dirigé constam- ment dans le même sens dans les deux :syStèmes liquides, ou qu'il soit dirigé dans, “l'un toujours dans le même sens, et dans “l’autre en sens alternativement contraires. Seulement l'élévation de température qui, “dans le premier cas, est la même dans les deux systèmes, est, dans le second cas, beaucop moins considérable dans le sys- tème liquide, où les courants sont dirigés \ alternativement en sens contraires, que | dans celui où ils sont dirigés toujours dans Je même sens. Le fil de platine s’échauffe | davantage dans le second cas que dans le « premier. 3. La différence qui existeentre les quan- tités de chaleur dépagées dans un même “ liquide par la même quantité d'électricité … agissant pendant un même temps, tantôt jN sous forme de courants continus, tantôt # sous forme de courants dirigés alternati- N vement en sens contraires, est d'autant l moindre que la transmission du courant K continu de l’électrode dans le liquide pré- “ sente moins de résistance. C'est ce qui a lieu « quand la surfrce des électrodes est considé- ‘f rable, quand le liquide est de l'acide ni- trique non étendu ou peu étendu, quand r des électrodes de cuivre plongent dans } une dissolution de sulfate de cuivre, etc. | 4. La quantité totale de gaz dégagée } dans le circuit ne paraît pas influer sensi- | blement sur la quantité totale de chaleur. | Ainsi, quand le courant est dirigé alterna- | tivement en sens contraires dans l’un des . systèmes de conducteurs liquides, il n’y a | pas de gaz dégagés dans ce système, et ce- | pendant il n’y a pas plus de chaleur déve- | loppée en totalité dans le cireuit que lors- | que le courant étant dirigé dans le même 7 toucher est important, parce qu’il est lié à la question de savoir si les gaz qui se déve- loppent dans là décomposition de l'eau 919 par le courant absorbent ou non une par- tie du calorique que ce courant est capable de dégager; le résultat que je viens d’indi- quer semblerait conduire à résoudre néga- tivement cette question, Cependant le su- jet doit être examiné de plus près avant qu'on puisse accorder une pleine confiance à cette conciusion. 5. On sait que lorsqu'on transmet un courant continu à travers une colonne li- quide horizontale, la distribution de tem- pérature qui s’y opère par suite du réchauf- fement produit par le courant n’est point uniforme. La partie du liquide la plus ra- prochée des électrodes est tantôt plus chaude, tantôt moinschaude quela portion intermédiaire. Mais ce qui est presque con- stant, c'est que le liquide se réchauffe plus autour du pôle positif qu’autour du pôle négatif. Toutes ces différences dispa- raissent quand le courant est dirigé à tra- vers la colonne alternativement en -sens contraires, et la distribution de la tempé- rature dans le liquide devient parfaitement uniforme. Dans ce qui précède, on n’a pas tenu compte des élévations de température qui ont lieu dans chacun des couples de la pile dont on fait usage. On a supposé qu’elles ne variaient pas, vu qu’on emploie toujours la même quantité d’électricité transmise pendant le même temps.On peut cependant en tenir compte, et les résultats n’en sont pas sensiblement modifiés. Dans ce bat, on se sert d’un seul couple dont le courant continu traverse des fils métalli- ques plus ou moins fins, La somme des quan- titées de chaleur développées dans le fil et dans le liquide du couple est constante pour une même quantité d’électricité;seulement, suivant la grosseur du fil, c’est tantôt l’une tantôt l’autre de ces deux quantités qui est la plus considérable. J'employais dans ces expériences un couple dans lequel le liquide était de l’acide nitrique parfaitement pur et aussi concentré que possible, et dont les métaux étaient, d'une part, du platine, et, d'autre part, du zinc distillé, ou du cad- mium, J'ai fait quelques essais avec d’au- tres métaux; ils sont encore trop peu nom- breux pour que j'ose en consigner ici les résultats. Je ne me permettrai point encore de ti- rer des conséquences des recherches dont je viens de présenter le résumé. Je me bor- nerai à remarquer seulement que ce qui semble toujours déterminer le degré de rechauffements des différentes parties d’un circuit voltaique, c’est la résistance qu’elles présentent. Je me permettrai, en terminant, de con- signer ici un ou deux phénomènes curieux que j'ai eu l’occasion d'observer dans le cours des expériences que je viens de rap- peler. Le premier de ces’ phénomènes est la formation d’une matière noire pulvéru- lente qui apparaît constamment quand on fait passer, pendant quelque temps, un fort courant voltaique à travers dé l'acide sulfurique étendu de 6 à 10 parties d’eau, ou même plus. Cette poudre, qui reste longtemps en suspension dans le liquide, finit par se déposer au fond du vase; elle est du platine très divisé. Ici le courant est toujours dirigé dans le même sens, ou du moins chaque électrode a peut-être servi alternativemeut quatre où cinq fois au plus de pôle positif ou négatif à ia pile. La désagrégation du platine, à laquelle est due cette matière pulvérulente, proviendrait- 920 elle d'une oxydation qu'éprouverait l’élec- trode négatif par l’eflet de l’oxygène qui, s’'échappant en masse de l’électrodepositif, est tenu en partie à l’état de dissolution dans le l‘quide, oxydation suivie constam- ment d'une réduction opérée par l’hy- drogène qui se dégage au même pôle né- gatit? Un second phénomène que je tiens à signaler, c’est celui que manifeste, quand on le met daus lecircuif d’un fort courant, un jet de mercure d'environ un millimètre de diamètre, qui soit sous une pression de deux atmosphères, dans une direction telle qu’il décrit une parabole. Il n’y a que la partie du jet très rapprochée de l’orifice qui puisse transmettre le courant, phéno- mène qui est d'accord avec l'observation de M. Savart, que la veine liquide devient discontinue à une distance peu considé- rable de l'orifice. Et dans cette portion conductrice, la petite partie la plus distante de l’orifice est celle qui s’échaufle et de- vient incandescente. Mais, à cet état d’in- candescence, elle présente un aspect cu- rieux : au lieu de paraître avoir un mou- vement de projection en avant, le filet de mercure semble être composé, dans sa por: tion rendue lumineuse par le courant, de globules brillants qui tournent avec une grande rapidité sur eux-mêmes, Enfin, un dernier phénomène que j'ai eu l’occasion d'observer, c’est un mouve- ment vibratoire très prononcé qui accom- pagne Ja production de la lumière entre deux pointes de charbon mise chacune n communication avec les pô'es d’une pile. Il west pas nécessaire que la pile soit bien forte. Les deux pointes de charbon sont tenues horizontalement par des tiges métal- liques élastiques qui leur permettent de se toucher par leurs extrémités sans qu'il y ait la moindre pression de l’une contre l'autre. Aussitôt que le courant est établi, la lumière jaillit entre les pointes, et l’on entend comme une série très rapide de petites détonations, qui en se communi- quant du charbon au métal, font vibrer ce dernier de manière à produire un son, et même à ce que les vibrations soient sen- sibles au contact. Cet effet n’est nullement dû à une alternative d'attractions et de répulsions électriques qui auraient lieu entre les deux pointes de charbon placées aux deux pôles; c’est ce dont je me suis as- suré directement. Le bruit dont il s’agit n’a, du reste, aucun rapport avec celui que feraient deux pointes de charbon en étant frottées l’une contre l’autre ; d’ailleurs il est le même avec deux pointes du charbon le plus mou, comme du charbon de peu- plier, et avec deux pointes du charbon le plus dur, tel que celui qu'on retire des cornues où l’on prépare le gaz. C’est une espèce de craquement régulier, qui s'opère entre les molécules du charbon traver- sées par le courant; craquement qui est suivi, comme on le sait, d’un transport de particules de charbon du pôle positif au pôle négatif. Avec l'éponge de platine on n'entend pas le même bruit, quoique ce- pendant on voit les molécules de platine se détacher du pôle positif, et former par leur réunion comme des espèces de rami- fications qui se dirigent vers le pôle néga- tif; ramifications que la haute tempéra- ture produite par le courant rend incan- descentes et consolide par la fusion, de manière qu'on peut facilement les déta- cher sans altérer leur forme. 921 CHIMIE APPLIQUÉE. Examen des eaux de Vichy après leur sé- jour dans les flacons qui servent à les transporter. Certains bruits se sont propagés récem- ment relativement aux eaux de Vichy. M. Beaude a écrit à ce sujet à l’Académie, Il était important, dit ce médecin, de s'assurer sices bruits étaient fondés; ‘si en réalité l’eau de Vichy, livrée dans les dépôts, contenait les sels de plomb que l’on prétend y avoir trouvés, et si le plomb avait été enlevé à la couverte des cruchons de grès dans lesquels les eaux sont conte- nues. Je me suis livréavec un soin minu- tieux à l’examen des eaux et de la matière de l'émail qui recouvre les cruchons, et j'ai constaté, d'une part, que l’eau de Vi- chy, conservée dans les cruchons pendant plus de neuf mois, ne donne aucune trace de plomb par lhydrogène sulfuré, même lorsque cette eau à été concentrée par son ébullition dans les cruchons; de l’autre, que l'émail qui forme la couverte des cru- chons ne contientaucune trace de plomb, ni même d'aucune substance métallique. M. Beaude entre dans le détail des expé- riences qui l'ont conduit à ces conclusions, et poursuit en cestermes : Il résalte évidemment des faits que je viens d'exposer que l’eau de Vichy n'est pas etne peut pas être altérée par son séjour dans les cruchons; que ces cruchons sont un mode de conservation pour les eaux au moins égal à celui des bouteilles de verre, et qu'il est aussi exempt de dangers... Un artic'e publié il y a quelques jours dans le Moniteur, annonce que MM. Payen et Péligot ont examiné l’eau de Vichy et la matière des cruchons, et qu'ils n’y ont trouvé aucune trace de plomb Je suis heu- reux d’être arrivé aux mêmes conclusions que ces deux savants, dont on ne peut con- tester l'exactitude. J’ai fait remettre à M. Payen, afin qu’il puisse, s’il le juge con- venable, lesexaminer, le cruchon enduit de l'émail non vitrifié, les fragments de celui qui a servi à mes expérienceset une bouteille d’eau de Vichy, puisée à la fin de 1841. La bouteille est en verre, et il sera facile de juger de l’analogie du dépôt quise forme dans les bouteilles de verre et dans les cruchons de grès. La plupart de ces expériences ont été répétées en présence de mes collègues ins- pecteurs des eaux minérales à Paris et de M. Miahle, pharmacien et professeur agrégé à la Faculté de Médecine, qui ont pu juger de leur exactitude. ppp — SCIENCES NATURELLES. PIHEYSIOLOGIE ANIMALE. Sur un cas d'arrêt dedéveloppement observé chez une fille de lrois & dix-huit ans. — Lettre de M. Dancel. En 1837, j'eus l'honneur de donner con- naissance à l’Académie des Sciences d’un cas d'arrêt de développement observé chez une fille de dix-huit ans et demi, née à Morwille, département de la Manche, et qui, à l’époque où j'écrivais, n'était haute que de 94 centimètres. Le cas présentait cela deremarquable, que la jeune fille était née avec des dimensions normales, et qu'a- près avoir grandi jusqu'à l’âge de trois ans et demi, elle avait cessé tout d’un coup de croître, sans nulle altération daus la santé, g22 sans aucun changement dans les habitu- des. Son moral était évalement le même à dix-huit ans et demi qu’à trois ans et demi. Elle atteiguit vingt ct un ans en 1840; alors j’appris de son père qu'elle grandis- sait Un peu, comme on s’eu apercevait par ses habillements. J’allai la mesurer à la fin de l’année, et je la trouvai en effet haute de 96 centimètres, deux centimètres de plus qu’à l’âge de dix-huit ans; j’ai eu oc- casion de la voir dernièrement : elle a tou- jours cette taille et n’o{fre rien de nouveau à noter. Ainsi, à vingt et un ans, il s'est opéré chez cette fille un petit mouvement decrois- sance qui n’a plus reparu depuis deux ans. CHIRURGIE. Sur un procédé autoplastique destiné à re- médier aux occlusions et à rétablir le cours de certains liquides, comme dans la grenouillette; par M. Jobert de Lam- balle. (Extrait par l’auteur.) Frappé de la difficulté que les chirur- giens éprouvent à guérir les occlusions, et du retour fréquent de la maladie, M. Jobert a imaginé le procédé autoplastique suivant: il se divise en trois temps : le premier con- siste à débrider les parties accollées, dema- nière à former deux p'aieslimitées chacune, en dedans par la muqueuse, en dehors par la peau. Dans le deuxième, on enlève, en dédolant sur le bord externe des deux plaies obtenues, une portion de peau mince et ovalaire destinée à agrandir les surfaces saignantes produites par le débridement. Au troisième appartient tout le procédé : une épingle, présentée à la muqueuse de dedans en dehors, traverse son bord libre; sa pointe, avancant toujours, passeau-dés- sus de la plaie, et, faisant décrire à l’autre extrémité un mouvement de bascule, vient s'implanter au bord externe de la plaie : alors elle pénètre de nouveau dans les chairs, mais de dehors en dedans, afin d'al- ler sortir par la muqueuse, à quelques millimètres du point par lequel elle y était primitivenicnt entrée. Par suite de cette manœuvre, la plaie résultant des deux pre- miers temps de l’opération se trouve re- couverte par la muqueuse, et les bords sai- gants de celle-ci et de la peau demeurent affrontés, pour être bientôt réunis par pre- micre intention, C’est ce qui a lieu surtout à l’aide des fils qu’on place sur les épin- gles ainsi disposées. On voit qu’ainsi les surfaces opposées n'ont plus de tendance à se réunir, et que la guérison est immédia- ment solide et durable En effet, la mu- queuse n'a été ni décollée, ni tirée violem- ment, mais doucementrapprochée, etsubs- tituée à la peau, munie encore de tous ses éléments de nutrition. Aussi n’est-elle point alors sujette à l’inflammation et à ses conséquences, Cette opération, déjà prati- quée pour une occlusion de la vulve et de la bouche, et pour une oblitération du con- duit salivaire dans un cas de grenouillette, a été suivie d’un plein succès, GRNITHOLOGIE, Nouvelle espèce de perroquet de la mer du Sud; par M. Lesson. Les îles Océaniennes ont présenté la eu- rieuse particularité de nourrir des espèces du genre psittacus, aussi remarquables par leur petite taille que par leur coloration. Ce sont les psittacules (psittacula), des au- soyeuse et lustrée des plumes, la coloration 92 teurs anglais ou les vinis (vini), de mon traité d’ornithologie, Le groupe des phigys ou vinis est si na turel, que les oiseaux qui lui appartiennent, bien que différents par l'éclat vraiment ex: traordinaire de leur plumage, se ressem=| blent par la forme du bec et des tarses celle des ailes et de la queue, la nature” du bec, et surtout par les mœurs et le régime. Ce sont des petits oiseaux criards, colériques, actifs, vivant dans les cocotiers et dans les grands arbres à fruits d’'Evy, entre autres des îles Océaniennes. Les phigys ont le plumage vert, avec du rouge éclatant, et les psittacules fringil-M}, laire, écarlate, de Kuhl, sont certes den charmants oiseaux qui sont bien connusill aujourd’hui. Les Æ. vinis, dont la con naissance est due primitivement à Com- merson, vivent exclusivement dans les îles de la société. Sparman a fait une espèce des individus, dont le devant du cou est noir, tandis qu'aujourd'hui on admet assez génératement que cette coloration est due“ à une livrée, soit de jeune mâle, soit plutôt" de femelle ; le bec et les tarses sont noi-« râtres , mais le jaune orangé commence à apparaître sur le demi bec inférieur : il esks vrai que l’œil est bran, mais plus tard). sans doute, il doit changer de couleur. Less plumes dela tête et de l'occiput sont étroites et luisantes , et partout règne le bleu azur le plus suave et le plus lustré. Les pennes alaitres sont noires mais frangées d’azur, le k ventre , les flancs sont azur, le devant du cou seul, à partir du menton jusqu'au haut du thorax, est recouvert de plumes d’un noir mat, grises à leur base , et qui font place sur les vinis adultes au blanc de neige le plus pur. Lesindividus, dans cette livrée | complète, ont donc le haut du corps du! même bleu azur qui règne sur le ventre, sur les flancs, sur les épaules, mais le de-K vant du cou, les joues, ie haut du thorax! sont blanc neigeux, le bec et les tarses sont orangés, et l’œil est lui-même oran-| gé avec uniris noir , les ongles seuls sont noirs, C'est à Otaïti et à Borabora, que la perruche viui ou ari-manou de Commer- son et de Buffon, se trouve en grande! abondance. Nous croyons donc que chaque Archipel, de l’Océanie à destribus des Vinis, quisont, différentes. Jusqu'à ce jour. tout prouve, cette loi de géographie zoologique qui se= rait en coniradiction avec la formation géologique de ces îles que l'on suppose être le résultat de la déchirure d’un conü- tinent. Les animaux se seraient donc pro“ pagés sur ces terres par types distincis ef variés, bien que semblables par leur or ganisation intérieure et par une certatne similitude de formes; un autre esempl est celui fourni par la colombe Aurukava; que l’on trouve dansles Archipels et partout avec des variantes. Les îles Marquises, les îles Fidjis, les île Gambier doivent avoir des espèces de pe ruches vinis ou phigys distinctes; cela pou moi n’est pas douteux, et pour les îles Mar: quises l'espèce que nousallons décrire vien affirmer le fait général que nous avan cons; c'est sans contredit une des plus gra cieuses espèces que l’on puisse citer, et nou la dédions à M. Adolphe Lesson , médeeci de re classe de la marine, chargé en che du service de santé des îles Marquises ; à Nouka-Hiva même , patrie du gracieux 0} seau que nous decrivons. L'individu typ dont nous devons un beau dessin à l’habill | : antérieure ; les circonstances > varier entre O0 mètre 003 Mmensions de soutenir le 92% e pinceau de M. Prêtre, nous a été commu- niqué par notre ami Longuemare. La perruche ou psittacule de Lesson (psittacus ou psittacula Lessoni, nobis) a unetaille un peu plus forte que Levini d’Otaïti. Comme ces dernières, son plu- mage est soyeux, luisant, et les plumes de latête et del'occiput sontallongées, étroites, et forment une sorte de huppe : non com- plétement adulte, et prenant sa parure de noces, cette petiteespèce de perroquet, a des plumes barriolées de blanc, de gris et de brun , sur le devant du cou , les joues , le thorax et le ventre, et comme une cein- ture d’un riche bleu azur règne sur le bas dela poitrine, il en résulte que l’oiseau adulte doit avoir tout le dessous du corps de ce même riche bieu azur, quand il est adulte. La psittacule de Lesson a de longueur totale 19 centimètres ; sa queue est poin- tue, et les ailes sont presque aussi longues qu'elie; son bec est orangé masqué de noir à la pointe , et entièrment noir à la man- dibule inférieure, les tarses sont orangés, et les ongles noirs; l’œil est brun bordé d’un cercle orangé; un bandeau d’un riche vert aigu-marine couvre le front; les plumes effilées et étroites du sinciput sont : d’un bleu azur fort vif et fort lustré, strié de bleu satiné ; ce bleu s'arrête au-delà de l’occiput, tout le dessus du corps, les ailes sont de ce même vert aigu-marine , mais à puance glacée et plus douce sur le bas du dos et le croupion ; des plumes écailleuses, de plumage dé mue, sont blanches et noires et parfois grises, et recouvrent le devant du cou, à partir du menton, les jouesset le thorax; le bas de cette partie est revêtu d’une écharpe bleue , le veutre et les flancs sont mélangés de stries lleues et de plumes blanches; enfin, la réoion anale et les plumes tibiales sont du plus riche bleu azur, les pennes caudales sont blanches la- vées de vert d’eau clair sur les extrémités, et de brun à leur base: les rémiges sont noires, mais frangées de bleu-vert sur les bords. Cette gracieuse espèce de perruche est nommée pehiti à Nu-Kahiva, sa patrie. R.-P. Lesson., SCIENCES APPLIQUÉES. ARTS MÉTALLURGIQUES. Fabrication de matrices pour estamper; par M. Baggaly de Sheffield. On commence par faire une épreuve en bas-relief du sujet que l’on veut reprodui- re, et l’on en tire un modèle de matrice en soufre, en plâtre ou en toute autre matière convenable et d’un volume suffisant. Le revers de cette matrice doit être _ Presque parallèle à la face, c’est-à-dire # que la matière doit, comme dans une co- . A on f A quille, être à peu près partout de la même |” épaisseur, la figure géaérale du revers cor- respondant sensiblement à celle de la partie celte épaisseur doit, selon et 0 mètre 012. On fabrique ensuite, par le moyen d’un modèle de plâtre, un coin - moulé sur le revers et les côtés de la ma- lice ; et capable par sa matièreet ses di- le si choc et la pression pendant l'opération de l’estampage. On | tire aussi une épreuve de la face dè la ma- trice; afin de couler en fonte un autre Coin qui porte le relief du sujet; ce coin 925 doit avoir une mortaise ou un tenon qui permette de le fixer à la presse ou au mou- ton. Lorsque toutes ces pièces ont été mises en place, on fait rougir une plaque d’acier d’une forme et d'une épaisseur convena- bles; on la place sur la matrice en fonte, et on l’estampe par le moyen du coin en relief. Après quelques coups séparés par des recuits, la pièce d’acier a pris, d’un côté, la forme de la matrice, et de l’autre celle du bas relief. On fait alors disparaître les ébarbures et les autres irrégularités qui peuvent se trouver sur la tranche du morceau d’a- cier, que l'on trempe , s'il est néces- saire ; on le décape ensuite et on l’étame ; après quoi on le fixe sur le coin creux dont il a été parlé, par le moyen d’une soudure : douce , et on le presse, pendant qu'il est chaud, de manière à l’affermir solidement à sa place; on l’achève ensuite, et il ne reste plus qu’à s’en servir. Au lieu d’estamper ainsi une planche d’acier, on peut couler la matrice, avec de lacier fondu , sur l'épreuve en bas-re- lief, puis la faire chauffer (sans doute après lavoir blanchie) jusqu’à la tempé- rature rouge, dans un fourneau fermé, et la presser sur le bas-relief en fonte, afin de resserrer les pores de l'acier et de faire venir les partiesles plus délicates du sujet. La matrice ainsi préparée, est ensuite dé- capée et étamée par derrière, et attachée surlecoin par de la soudure ouautrement. L'auteur dit également que l’on peut employer d’une manière analogue d’autres matières, telles que le fer, le laiton et quel- ques alliages. (Journal des Usines: \ CONSTRUCTIONS. Maisons en bois (procédés du docteur Bou- cherie ), En ce moment, on peut voir au haut de la rue des Martyrs une maison portative en bois destinée aux iles Marquises. « Nous plaignons sincèrement, dit à ce sujet un journal, le malheureux destiné à rôtir dans cette maison, en temps ordinaire, et à partir dans les airs comme un ballon, en temps d’ouragan. Il n’y avait qu'un archi- tecte parisien qui pût concevoir l’idée de transporter sous la zdne torride une espèce de chalet suisse, qui n’est ni bon pour le soleil, n1 pour le vent ni pour la pluie. Puis, il ajoute en terminant: ï « Sans compter que le bois de construc- tion de l'Europe, même le chêne, ne résiste pas au climat des tropiques; les maisons toutes faites qu’on y transportera devront être basses, entièrement closes de jalousies fixes et ayant des galeries en dedans, et non en dehors. Dieu, qui a bien fait les cho- ses, a donnéaux climats tropicaux des bois incorruplibles; c’est avec ces bois, et non avec les nôtres, qu’il faut construire les maisons destinées aux îles Marquises; et quantau plan et à la disposition des pièces, les modèles d’Opéra-Comique sont les der- niers qu'il faut imiter. » Cet article est au moins très léger, et nous nous en servons pour faire de notre côté quelques réflexions plus utiles et un peu plus sensées. C’est avoir peu de pré- tention. Puisque le gouvernement fait construire des maisons en bois, il devrait exiger l’em- ploi de bois conservés par le procédé de M. Boucherie. Nous saisissons toutes les oc- casions qui se présentent pour rappeler ces excellents procédés qi'on semble avoir 926 oubliés. On pourra, quand on le voudra, préparer les bois indigenes de telle sorte qu’ils se conserveront beaucoup mieux que les bois tropicaux ; ils pourront avoir la- vantage d’être incombustibles, de résister à la chaleurcomme àl’humidité, d’êtreinat- taquables par les insectes xyiophages, en uh mot, indestructibles. Il y a plus, on pourrait employer des bois colorés par les mêmes procédés pour décorer l’intérieur dés maisons. Rien n'empêche d’ajouter l'agréable à l'utile..…… La découverte des procédés de conser- vation des bois doit trouver ici une appli- cation qui fera apprécier toute sa valeur ; on donne au bois toutes Jes propriétés de- sirables selon les espèces de sels qu’on em- ploie pour son infiltration. Soit qu’on le destine à des constructions humides ou à des constructions exposées à la sécheresse où au feu; cela vaut pourtant bien la peine qu'on y songe. Tous les jours des théâtres sont exposés à l’incendie, des villes entières sont construites en bois qui peuvent deve- bir la proie des flammes, des bâtiments sont établis sur pilotis, que rongent sans cesse eau , insectes et mollusques; rappelez- vous que la chimie fait le bois, pierre et mé- tal; rappelez-vous les procédés du docteur Boucherie, le Gannal des chènes, des pins, des arbres, l’embaumeur du règne végé- tal. M. le ministre de la marine, qui est de l’Académie des Sciences, ne peut l’ignorer.. AGRICULTURE. L’ergot du seigle. L’ergot, sclerolium clavus, est une alté- ration du grain qui attaque plusieurs gra- iminées, mais principalement le seigle, pen- dant les années pluvieuses. L’ergot est commun dans les pays marécageux, tels que la Sologne, où il exerçait de grands ravages. il y a quelques années. L'ergot non seulement diminue la ré- colte de seigle, mais encore il cause de gra- ves maladiesaux animaux qui en mangent; mais notamment à l’homme, qui en de- vieut victime par la gangrène sèche à Ja- queile ilest exposé lorsqu'il se nourrit de pain préparé avec la farine de seigle ergoté. L’ergot du seigle se reconnaît facilement par sa taille et son volume, qui Surpassent ceux du grain. Celte circonstance donne la facilité de séparer, au moyen du crible, le seigle cornu du bon grain; malheureuse- ment, les villageois négligent de prendre cette précaution essentielle, aussi devien- nent-ils victimes de leur incurie, Dans le moyen-âge, la gangrène sèche, résultat de l'emploi de la farine de seigle ergoté dans la confection du pain, était connue sous le nom de feu-des-ardents, eu-sacré, mal-des-ardents, feu-saint- 4n- toine, feu-saint-Marcel. Je ne rappellerai pas les diverses opi- nions émises sur Ja formation de l’ergot ; je me bornerai à signaler l'observation sui- vante consignée dans la Chimie Agricole’: Festuca Calamaria, Bot. Anpgl., 1005; Fes- lucaSylvatica, Vill., Decandolle, F1. Frane., n° 1577. Cette plante est sujette, dit Geor- ges Sinclair, à une maladie très singulière qui détruit parfois ses semences. Quelques botanistes donnent le nom de c/avus à cette affection, Elle se manifeste par un gonfle- ment qui triple les dimensions de la graine. Le docteur Willdenow en décrit deux. es- pèces bien distinctes: le clapus simple, qui est farineux, de couleur foncée, insipide et 927 inodore ; le clavus compliqué, qui est d’un violet bleu-noiràtre, dont l’intérieur est aussi d’une teinte bleuâtre, d'une odeur fé- tide et d'un goût très piquant. Le pain fait avec le grain affecté de cette dernière espèce de maladie, est de couleur bleuâtre, il cause des crampes et des vertiges à ceux qui en mangent. » ( Chimie agricole, par Humphry Davy, 1819, tom. II, p. 212- 213.) Les botanistes français ne connaissent point les deux espèces d’ergot admises par Willdenow ; ils reconnaissent seulement la dernière espèce qui cause la gangrène sèche. Les deux espèces d’ergot admises par Willdenow ne seraient-elles pas fondées sur la différence de couleur de la cassure de cette production? En effet, l’ergot pré- sente tantôt une cassure blanche, tahtôt une cassure violette. Ne serait-ce pas cette différence de couleur qui aurait engagé à en faire deux espèces ? L'ercot, recueilli immédiatement après son développement, ne possède, à dose égale, aucune action vénéneuse. Il offre alors la cassure blanche: son action toxi- que ne se développe que parla maturité, et six ou huit jours suffisent pour donner à l’ergot toute l'énergie qui le caractérise comme poison; sa cassure est alors vio- lette. MÉDECINE VÉTÉRINAIRE. Observations sur le tournis des moutons, et sur l’æstre qui le produit, Quoique, en général, on reconnaisse plu- sieurs causes au tournis des moutons, beaucoup d'auteurs s'accordent cependant à regarder l'hydatide du mouton comme “en étant la cause habituelle, pour ne pas dire unique. On indique alors une sorte de trépan, avec extraction du ver, comme le curatif à essayer. Mon troupeau ayant souffert de cette maladie, et plusieurs de mes voisins s’en plaignant, j'avais cherché à découvrir le siége du mal et à reconnaître l’hydatide, dans le but d'essayer le trépan et de ten- ter d’arracher à la mort une partie des malades. À mon grand étonnement, je n’ai jamais trouvé d’hydatide, non pas, bien entendu, que je veuille dire qu’il n’y a pas de cas de tournis causés par ce ver, mais ce n’en est pas la cause unique; et, à en juger par ce que j'en ai vu, ce n'est pas la cause habituelle. Dans tous les individus que j’ai fait ou- vrir, j'ai toujours vu le mal causé par la larve de l’œstre du mouton, insecte depuis longtemps connu et dont les ravages sont indiqués par plusieurs écrivains, mais qui semblerait avoir été comme oublié dans les temps modernes, par la raison sans doute que les symtômes du mal qu'il produit ressemblent à ceux que produit l’hyda- tide. La fréquence des cas de tournis causés par l’œstre m'engage à signaler cet insecte aux propriétaires de moutons et aux vété- rinaires. Peut-être pourra-t-on combattre les ravages que la larve occasionne par des moyens appropriés; peut-être aussi qu'une étude plus exacte des habitudes de l'insecte parfait, de l’époque où il paraît, de la manière dont il dépose ses œufs dans les animaux, pourra aider à parvenir, au moins en partie, le mal qu’il occasionne. L'œstre du mouton (æstrus ovis, Linn.) appartient à un genre d’insecte diptère, ou 928 à deux ailes, qui est très voisin de la mou- che commune. L'œstre du moulon res- semble pour la taille à la grosse mouche à viande; mais son corps est jaune, couvert de petits poils. Ces insectes n’ont pas de trompe; ils paraissent même manquer de bouche, laquelle est remplacée par trois tubercules. Leurs larves sont des vers courts, cylindriques, annelés, souvent gar- nis de soies courtes couchées et dirigées en arrière. Les larves ou vers des œstres habitent le corpsdesgrands animaux vivants: l’œstre du bœuf, sous la peau, où il occasionne des tumeurs de la grosseur d’un œuf de pi- geon; celui du cheval, dans l'estomac et les intestins du cheval; l’hémorrhoïdal, autour de l’anus des herbivores ; l’œstre du mouton, dans les sinus frontaux de tous les ruminants, mais surtout dans ceux du mouton, etc. La larve, ayant acquis toute sa crois- sance dans l'animal où eîle vit, en sort pour se métamorphoser; elle se laisse tom- ber à terre, où elle s'enfonce légèrement et se change nymphe ou chrysalide. L'œstre devenu insecte parfait vit peu de temps sous cette dernière forme; peut-être ne prend-il plus de nourriture; ce que pa- raît indiquer l’état informe de sa bouche; aussi ne tarde-il pas à s’accoupler et à dé- poser des œufs dans les lieux convenables pour la nourriture de ses petits. L'œstre du mouton, qui nous occupe plus spécialement, paraît, disent les au- teurs, au commencement de l’été; il se tient plus particulièrement dans le voisi- nage des bois; et les troupeaux qui fré- quentent les pâturages boisés sont plus sujets à en être attaqués que ceux des plaines nues. C’est sourtout au moment de la plus grande chaleur que l’insecte cherche à déposer ses œufs; et c’est à la crainte qu'il inspirerait aux brebis que l’on attri- bue lhabitude qu’elles ont contractée de se serrer les unes contre les autres en te- nant leur tête très basse et comme cachée. Presque tous les écrivains pensent que. c’est au bord des narines que les œufs sont déposés, et qu'après être éclos, les petits vers grimpent le long des fosses nasales à l’aide des deux crampons qui garnissent leur bouche et des ventouses qui terminent leur corps. Ce n’est cependant guère dans les fosses nasales proprement dites qu'on les trouve (si même on les y trouve jamais). C’est dans les dernières cavités des sinus frontaux, dans le bas des cornes des jeunes béliers ; elles se fixent à l’aide de leurs ventouses et ne marchent que si on les dérange. Le ver ou larve de l’œstre passe le plus souvent l'été et même l’hiver sans que sa présence paraïisse incommoder l’animal qui le porte. Mais vers le printemps l'animal est pris de tournis; il maigrit et finit pres- que toujours par périr. Jai compté jus- qu'à huit larves dans un seul animal; et on comprend que l’irritation causée par ses hôtes incommodes se communique au cerveau et cause une maladie mortelle. Une chose à noter, c’est que les agneaux de l’année sont seuls attaqués de l’œstre, ou du moins paraissent seuls en souffrir. On ignore si les animaux plus âgés en sont exempts, ou si plutôt ce parasite est moins dangereux pour eux que pour les agneaux. La circonstance que l’œstre ne paraît que sur les animaux de l'année avait fait penser que peut-être ces insectes, armés 929 d'une tarière assez forte pour percer le cuir des bœufs, pouvaient bien percer la peau du crâne et les sutures encore molles desos des agneaux. D'après cette manière de voir, on comprendrait mieux la pré- sence de larves apodes (sans pieds) au som- met du front; tandis qu'il est assez difficile de comprendre comment des œufs deposés à l’extrêmité du nez ne sont pas entraînés par les ébrouements, par le flux naturel des matières muqueuses ou par le frotte- ment du nez de l'animal contre la terre et les herbes dont il se nourrit. On comprend que la médication dans l'intérieur des fosses nasales et même dans les sinus frontaux, qui n’en sont que la suite, soit beaucoup plus facile que celle qui aurait pour but d’arracher un ver de l’intérieur du cerveau. Si trépaner, en- foncer un carrelet dans les enveloppes cé- rébrales est toujours une opération des plus délicates et des plus dangereuses, in- jecter le nez, y introduire une sonde, au besoin même percer de l'extérieur, sontdes choses comparativement très faciles. Ce- pendant il est remarquable que tandis que tant d'écrivains se sont occupés des hy- datides, qui sont à peu près-incurables, à peine s'est-on occupé des œstres, qu’il pa- raît si facile de prévenir ou de détruire. Une seule fois j’ai trouvé indiquée, comme en passant, l'huile empyreumatique. Je pense qu’il n’est pas impossible de prévenir, sinon totalement, du moins en grande partie, les ravages causés par l'œstre. En effet, tandis que rien encore ne peut nous faire connaitre comment les hydatides naissent et se propogent dans les organes les plus intérieurs et les mieux | défendus, nous savons que la larve de l’œstre est déposée par une mouche, quoi- que l’époque précise de l'apparition de cet insecte et de la manière dont il dépose ses œufs soit enéore,un peu obscure. Hurtrel d’Arboval assure que les agneaux que l'on ne conduit pas en pâture pendant l'été ne sont pas pris du tournis. Dans une notice publiée par M. le baron de Speck- Sternburg, de Leipsick, nous lisons que ses troupeaux sont retenus à l'étable pendant les grandes chateurs, et qu’on ne compte que 8 ou 10 tournis sur plusieurs cen- taines d'agneaux. Soustraire les agneaux à l'ardeur du soleil, les maintenir à l'écurie à l’aide de pâtures abondantes du soir et du matin, ou en les affourageant à l’intérieur, paraît le meilleur parti à suivre; peut- être pourrait-on en outre oindre le nez, le front, avec un corps gras qui éloignerait les insectes. Outre le tournoiement, on indique, comme dénotant la présence de l'œstre, l'ébrouement fréquent, l'écoulement du nez plus abondant, la rougeur delaconjonctive, l’engorgement du voile du palais et de l'ar- rière-bouche, la tuméfaction et même l'al- cération de la membrane pituitaire. Le tournoiement, indice d'une maladie cérébrale, paraît causé par l'irritation qui, des fosses nasales se communique à l'inté- rieur du cerveau. Il est certain que, quand ce mal a pris une certaine intensité, il est fort difficile d'y porter remède. Peut-être même que la disparition des œstres serait alors insuffisante; mais, autant que nous avons pu le voir, c'est un point sur le- quel il a été jusqu'ici fait bien peu de re-= cherches. | Eu résumé, nous appelons l'attention des propriétaires de troupeaux sur les points suivants, Sayoir : 030 _ 4. Que letournis est très fréquemment ausé par la larvé de l’œstre du mouton, laquelle vit dans l’intérieur des fosses na- Sales et dans les sinus frontaux; _ 2. Que cette larve provient d’une grosse imouche qui paraît pendant l'été et vole surtout au moment des plus grandes cha- leurs ; _ 3. Qu’on peut donc prévenir en partie \les ravages que causent ces insectes en sou- ‘strayant les jeunes animaux à leurs atta- |ques, et qu'il est possible de trouver un “remèdelorsque, malheureusement, le mal est commencé. Il importe donc de con- |naître exactement l’insecte parfait, époque là laquelle il paraît, la manière dont il dé- “pose ses œufs et enfin les signes certains de ‘ja présence des larves, avant qu'elles “n'aient causé des désordres irrréparables. * Nousappelons aussi l'attention de MM les vétérinaires sur les remèdes propres à dé- ltruire ces vers, soit des fumigations, soit ‘des injections, soit des opérations. On peut ‘essayer avec d'autant moins de crainte, “que les animaux atteints du tournis sont, ‘quant à présent, réputés incurables. | À. Monnier. — = 2e SCIENCES HISTORIQUES. L ARCHÉOLOGIE. ‘Arrondissement de Saintes, canton de Saintes, . (Charente-inf.) “ Commune d'Ecurar: d'Æscureium , mé- \ | ae . “htairie, ferme, etat, chef-lieu, chez les $ g : à gallo-romains. Le territoire de cette com- celtiques, et a servi de champ de bataille à Charlemagne contre les Sarrasins (gran- des chroniques, t. 2, pag. 224), et à saint “ Louis, contre Henri III d'Angleterre. “ Léglise de Saint-Pierre-es-liens, encore bien conservée, appartient à l'architecture romane byzantine , et les voussoirs comme l'Mlles chapiteaux des piliers, sont couverts de “violettes, de rincéaux, de palmettes, de re- 4 présentations de chiens, d'oiseaux, de têtes I“ humaines, etc. Les modillons ont égale- L . ment des masques de bêtes, d'êtres humains "ou de monstres avec des feuillages histo- M riés. L’apside semie-arrondie est encore bien conservée et date du xr° siècle. On trouvera une description assez complète de \cet édifice religieux dans ma cinquième | lettre, pag. 521 et suivantes, de mes /ettres historiques et archéologiques sur la Sain- dionge et sur l'Aunis (1 vol. in-8, la Ro- “chelle , 1840). : lM | J'ai consigné également dans l’ouvrage “cité, les indications historiques sur les ba- tailles livrées en ce lieu par Charlemagne, eb plus tard par saint Louis. | Mais Ecurat paraît avoir été placé au ‘centre d’une métropole des druides. Son lsol coupé de coteaux, de bas fonds et cou- . vert dans les premiers siècles de profondes “forêts , aretenu encore des souvenirs et des “monuments de l’époque gauloise. « «A peu de distance d’Ecurat s'élève le 4u- “inulus de Goutiers, et à quelque distance une tombelle dite le terrier des Fougéres oar les habitants. Podium fagi, le terrier Hu hêtre ou fougen, qui en Celte signifie au, hêtre. Le hêtre vénéré par les Celtes qui le hommaient f«o ou phao, avait été consacré \ Jupiter par les Grecs, qui adoptèrent le lhom gaulois, que les Latins traduisirent “in jagus, et dont nous avons fait jau, 'outeau, fagot. Les faines du hêtre étaient mune possède encore plusieurs monuments’ F L'église, qui peut contenir plus de trois 931 utilisés par nos pères, dont les demeures préférées étaient celles que leur fournis- saient les forêts. On m’a dit qu'une épte de bronze avait été trouvée à Écarat; eile ressemblait, m'a- t-on assuré, à une épée-poignard, que M. C. Duteil aexhumée, dans un tumulus entre Guiître et Monsigault, à God. ard (Dieu fort), en 1838, et sur la Jisière du département de la Charente-Inférieure. La maison du peu-volant, parait ürer son nom d’un peulvan ou menhir, qui oc- cupait ce point, et qui a été renverse, mais suivant l'usage , ce peulvan ou pierre d’a- vertissement, était placé en avant des au- tels druidiques; aussi, à quelques pas de peu-volant, sur les bords de la Charente, dans un endroit solitaire et boisé, se trouve Dreux, collége des Druides, dans la San- tonie. Ce Dreux ( de Druis ou Derw), qui a conservé les traces du culte des Gaulois, occupait un site admirablement placé pour l'accomplissement des mystères de leur re- ligion, site qui devait être couvert de forêts impénétrables: c’est encore aujourd’hui un lieu très boisé ettrès pittoresque ; les enfants des campagnes environnantes n’ont pas perdu l'habitude de crier au gui lan neu, en recevant leurs étrennes. La plupart des communes qui environ- nent Saintes, ont conservé des monuments celtiques ou des désignations qui les rap- pellent. VOYAGES. Voyage en Californie; par M. Duflot de Mofras. (Deuxième et dernier article. Dans la Californie les missions sont toutes construites sur un plan analogue. L'une des plus vastes, eelle placée sous l’invocation de saint Louis, roi de France, s'élève à quelques lieues de la mer, dans une vallée délicieuse, au bord d’une petite rivière, dont le cours fertilise les jardins, des vignobles, des vergers; le bâtiment quadrilatère présente une façade avec ga- lerie couverte de près de cinq cents pieds. mille personnes, occupe un des côtés; le centre de l'édifice est formé-par une cour carrée, entourte d'arcades comme un cloitre, plantée d'arbres et ornée de fon- taines jaillissantes. Ces bâtiments d’une atchitecture simple sont construits avec une grande solidité ; ils renferment les cel- lules des moines, les ateliers des charpen- tiers, forgerons, tonneliers, tailleurs, les métiers à tisser, et des filatures de laine et de coton, où se fabriquent les étoffes desti- nées à habiller les Indiens convertis, et à attirer ceuxdes tribusidolâtres. Lesinfirme- ries et les écoles sont situées dans les parties les plus paisibles de l'établissement. L’ensei- gnement s’y exerce d’une manière patriar- cale; les enfants des indigènes, mélés à ceux de race blanche, y viennent recevoir les premiers éléments de l'éducation, du chant et de la musique. Les Indiens ont pour cet art une aptitude naturelle si ex- traordinaire, que dans les fêtes religieuses, qui se célèbrent avec la plus grande pompe, au son des cloches et au bruit de lartille- rie, ils touchent de l’orgue, jouent de tous les instruments et entonnent te plain-chant avec une justesse qu’on trouve rarement dans les villages d'Europe. Les Franciscains tenaient à honneur de posséder dans chaque mission une bonne troupe de musiciens; ils apportaient le plus grand soin à sa com- 932 _ position, et avaient donné aux exécutants une sorte d’uniforme. Quel ne fut pas notre étonnement d'entendre à la mission de Santa Cruz, pendant les défilés d’une pro- cession, la troupe des musiciens indiens jouer les deux airs populaires en France de la Marseillaise et de vive Henri 1F! Autour de la mission sont groupés les bâtiments d'exploitation, les corps-de- gardé des soldats, les hangars, les maga- sins, les cabanes des néophytes et les mai- sons de quelqnes colons blancs. Avant que l'administration civile eût été substituée dans les missions à l'administration toute paternelle des religieux, le personnel de chacun de ces établissements se composait de deux moines, relevant de la préfecture apostolique de Monte Rey, aujourd’hui éri- gée en évêché. Le plus âgé s'occupait de la gestion intérieure et de l'instruction re- ligieuse ; le plus jeune, de la direction des travaux agricoles. Les Indiens baptisés étaient divisés en escouades detravailleurs, commandées par leurs caciques ou aleades. Chaque dimanche après la messe, le moine distribuait les travaux de la semaine, et le samedi suivant, les alcades venaient lui rendre compte de leur exécution. C'était en ne reculant devant aucune fatigue et en préchant partout l'exemple, que les reli- gieux stimulaient les Indiens au travail ; il y a quelques mois à peine, le R. P. Caval- lero, président des Dominicains, est mort au milieu de ses néophytes la charrue à la main. Plusieurs missions, entre autres celles de San Gabriel, San Diego et San Luiz, comptaient chacune jusqu’à trois mille In- diens, répartis dans quinze ou vingt fermes. Le nombre des bestiaux appartenant à ces établissements était immense. En 1836, la mission de Saint-Louis possédait 80,000 bêtes à cornes, 10,000 chevaux et plus de 100,000 moutons; elle récoltait 12,000 fa- nègues de céréales; celle de Saint-Gabriel cuir, valant plus de 200,000 piastres fortes. Ea plus équitable répartition des produits dela mission avait lieu sous le régime des moines. Les Indiens savaient que leur bien- être s’accroitrait en raison de leurstravaux; ils comprenaient parfaitement qu'ils étaient toute la famille du missionnaire, ils le voyaient partager leurs fatigues, se vêtir d’une robe de laine grossière tissée de leurs mains, se nourrir des mêmes aliments, ef se refuser souvent le nécessaire pour éon- sacrer le fruit de ses économies à l’embel- lissement des chapelles. Aussi, leur respect écoutaient leurs instructions avec une at- tention religieuse, recherchaient leur ap- probation, et les regardaient comme des êtres presque esurnaturels. L’hospitalité, dans sa plus noble expres- sion, était et est encore exercé dans les mis- sions. Les étrangers, les Français surtout, sont accueillis avec cordialité. En 1831, deux de nos missionvaires, MM. Bachelot et Short, chassés des îles Sandwich par les intrigues des méthodistes, et jetés sans se- cours sur la côte de la Californie, furent recueillis par les Franciscains espagnols ; ils y séjournèrent plusieurs années, et la manière dont ils exercèrent leur saint mi- nistère leur valut les regrets de tous les ha- bitants. Lapeyrouse fut le premier voyageur français qui relàcha en Californie, Il y fut recu, en 1787; par les missionnaires, qui lui rendirent les plus grands honneurs, avait 105,000 bœufs, et envoyait à Lima des chargements entiers composés de suif et de. pour les bons pères était-il extrême : ils | Î | 933 Plusieurs vieux Indiens se rappellent en- core avoir vu cet illustre et infortuné na- vigateur, qui laissa parmi eux des traces de sa libéralité,. Sous l'administration temporelle des mis- sionnnaires, le nombre des Indiens tra- vailleurs s'élevait à plus de trente mille : sous celle des alcades, il est de cinq mille à peine. Les tribus encore sauvages for- ment une masse d’environ 20,000 âmes; on compte 4,000 individus de race espa- guole et 4,000 étrangers. L'autorité du gouverneur, résidant à Monte Rey, s'étend sur toute la province; mais l'administration des distrets se subdi- vise en trois sous-prefectures, celle du Pueblo de Nuestra Senora de los Angles, ! de Santa Barbara et de San José. Le reste de la population est réparti dans les fermes et les missions, transformées en véritables villages. La plupart des presidios où an- ciens points militaires sont détruits: ceux de Notre-Dame-de-Lorette, de Saint-Jo- seph, de San Diego, de Santa Barbara, de Monte Rey, de San Francisco, n'ofirent plus que murs en ruines, à peine gardés par quelques soldats du pays. Les mœurs des colons sont celles de l'Amérique espagnole. Quant aux indi- gènes, un instant améliorés par l’influence salutaire des missionnaires, à mesure que cette influence s’est affaiblie, ils ont repris leur vienomadeetleursanciennes habitudes. Quelques tribus, il est vrai, se livrent en- core à la culture des terres, qu’ils ont ap- prise des religieux ; mais c’est toujours dans les produits de la chasse et de la rapine que le plus grand nombre cherche et trouve ses moyens d'existence. En résumé, la Nouvelle-Californie nous semble appelée à un avenir irimense, sur- 93% tout si l'Amérique équinoxiale vient à être traversée par un canal où un chemin de fer. Ce terriloire peut nourrir plusieurs millions d'habitants: il offre à la colonisa- tion des ports magnifiques, d'excellents bois de construction et des terrains fertiles; sa position géographique le met en rap- port avec les départements occidentaux du Mexique, les États de l'Amérique du sud, les comptoirs américains, anglais et russes de la côte nord-ouest, les îles Sandwich, les Marquises, et autres groupes du grand Océan, et enfin avec les Philippines et la Chine, Mais pour que celte colonisation ne Soitpoint éphémère, c’est moins à des sol- dats qu’à des missionnaires que la tâche doit être confiée : le sabre sans le catholi- cisme est impuissant à rien fonder, de durable. En Amérique et dans les Indes, la croix de bois de quelques pauvres religieux avait conquis plus de provinces à la France et à l'Espagne que l’épée de leurs malleurs capitaines. (Société de Géographie). ET à EE) & Le Rédacteur-Gérant : C.-B. FRAYSSE. NÉCROLOGIE. M. Félix de Boissy, savant modeste autant qu'hom- me aimable et plein de bienveillance, vient de mou- rir à Paris, la semaine dernière. M, de Boissy culli- vait l’histoire naturelle des mollusques avec un zèle et une ardeur soutenues. On lui doit les six volu- mes de l'Histoire des coquilles, qui font suite aux deux volumes de Montfort dans le Buffon édité par Sonnini. Il était président de la Société philoma!i- que quand la mort est venu le frapper. C'était un honme de bien dans toute la force du terme. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. — À VRIL 1843. 935 BIBLIOGRAPHIE. GUIDE des Comices et des Propriétaires, par. ‘Jacques Bujeault, laboureur à Challoue, près Melle (Deux-Sèvres). — Telle est l'utilité que doit avoir: ce guide pour tous ceux qui s'occupent des travaux - des champs, que M. le ministre de l’agriculture et: du commerce en a fait prendre récemment 4,000. exemplaires; el que, pour satisfaire aux demandes de MM. les maires, curés et juges de paix des chefs- lieux de cantons, el à celles de MM. les présidents. des comices, il est devenu nécessaire de faire une nouvelle édition , les trois premières ayant été im- médiatement épuisées. — Brochure iu-8o, 1 fr, et 1 fr. 15 c.,-franc de port. — Les persunnes qui prennent douze exemplaires, recoivent le treisième gratis. S’adresser à la direction du Cultivateur, 10, v: rue Taranne. - : Nora. Cette brochure est notamment destinée aux lauréats des concours qui vont incessamment s’ouvrir dans les comices. ee LE CULTIVATEUR, journal des progrès agri- coles. Cahier mensuel de quatre feuilles in-80, .avec+ ! gravures et lable des matières (68 pag.). — Prix de l'abonnement annuel (janvier et décembre) : 12 fr. pour Paris et les départements; 15 fr. 60 c. pour l'étranger. DE LA PUISSANCE AMERICAINE. Origine, in- slitation , esprit politique, ressources militaires, agricoles , commerciales et industrielles des Etats Unis; par Guillaume-Tell Poussin. — A Paris, chez Coquebert, rue Jacob, 48. MEMORIAL. de l’Artillerie, ou Recueil de mé- moires, expériences, observations et procédés rela- üfs au service de l'artillerie; rédigé par les soins “du comité, avec l'approbation du ministre de la guerre.—A Paris, chez Bachelier. LES COLONIES, les sucres et les vins de la Gi- ronde; par de Fonmartin de l’Espinasse. — Bala- rac, à Bordeaux. : PARIS.—IMP/DE LACOUR et MAISTRASSE fils, rue Saint-Hyacinthe-S.-Michel, 33. pes 1 ‘à [9 HEURESDU MATIN. D MIDI. 3 HEURES DU SOIR. | Ÿ HEURES DU SOIR. | THERMOMÈTRE. ÉTAT VENTS Ê AT ee Re NP, | = L k DU A D arom. . | &l-Barom. | Therm. | &| Barom. | T .lE ‘ erm. | 5 11.2: ni BA l'aur Lel Res | leur del 0 [ur /e) Boom. Them Egg ini! Grec ame | ur # a En (ral (a 4 | 751,90 | 13,0 750,85 15,8 750,43 18,6 751,91 43,5 19,3 9,0 |Couvert. S._. 2 | 750,89 | 44,0 752,15 16,3 152,801] 470 754,88 | 11,8 47,0 | 10,2 |Eclaircies. S. Q. 3 | 757,20 | 14,2 756,18 | 16,5 754,04 |: 17,2 749,85 | 12,8 18,3 9,3 |Très nuageux. S. 0. 4 | 746,36 | 43,7 747,00 14,7 748,67 | 11,7 154,02 8,5 17,9 | 14,4 |Eclaircies. 0.5. 0. 5 | 753,19 9,0 154,68 9,2 755,71 42,1 760,20 8,2 43,2 55 Forte pluie. 0. 6 | 759,46 10,0 751,19 14,0 155,99 13,0 155,97 12,8 13,8 4,4 |Pluie. S. : 1 | 754,38 12,3 153,60 14,5 752,12 44,5 750,60 12,9 15,2 11,0 |Couvert. S.S. ©. 8 | 751,321" 130 752,43 15,0 752,43 14,9 751,5 11,3 15,7 19,5 Nuageux. S. O. 9 | 744,904: 210,6 743,61 10,6 742,12 12,1 745,92 762 12,5 8,0 |Couvert. NE 10 | 753,631: ! 5,4 754,50 5,7 755,41 2,8 756,21 2,8 7,0 2,0 |Pluies. ke n 41 | 756,81 |; 6,5 756,83 6,4 757,05 6,0 758,88 1,8 7,3 0,1 Pluie par moments. à 0: 12 | 756,76 5,7 755,60 713 753,48 6,4 754,76 2,5 FAI 1,3 |Couvert.. Ne 13 | 752,80 | 8% | | 752,75 8,6 152,53 | 7,5 | | 759,9 | 713,3 10,4 LOSATÈRE N 0 1% | 759,93 13,7 759,58 9,7 758,84 11,2 759,33 8 0 11,8 0,5 Nuageux. à as 45 | 761,96 9,5 761,65 13,8 760,38 15,8 758,44 15,0 6,1 |Couvert. JSRUE 16 | 752,85 42,2 751,66 17,6 150,87 49,1 751,34 19,8 6,0 |Vaporcux. S.E. 47 | 752,46 14,8 752,85 47,6 153,29 17,2 756.00 19,5 10,5 |Couvert. | 18 | 759,20 | 135 75935 | 411,8 751,98 | 46,4 758 05 17,0 SAR SE 19 | 795,61 | 14,6 751,03 | 20,0 752,15 | 21,0 751,58 22,0 6.2 |Beau. ER 20 | 751,16 18,5 751,16 22,6 750,67 22,5 751,58 25,0 10,3 |Nuageux. N' 0?! 24 | 754,10 11,0 754,87 14,3 154,88 15,8 756,04 16,5 Joue Re 92 | 75749 | 49° 758,44 | : 13,6 758,62 | 4%:1 760,78 16,0 BORDESSR SRE S_S.0 23 | 759,19 9,8 758,49 11,8 756,66 13,1 757,36 1 3,0 |Couvert. See 2% | 755,91 | 100 7597 | 495 754,45 | 13,0 255 0 5,2 | Etes RASE CT 25 | 754,56 | 146 | | 762,83 | .43,0.| | 751,62 | 1977 | | 55218 2,3, COUNÈRE NE 26 | 751,56 41,1 751,13 7,0 751,70 S,4 753,37 RD AE on : 0 N°0. &* 97 | 752,60 8,0 753,50 ST 753,89 | 11,0 756 45 3,8 RES RER: cn 98 | 755,59 | 40:8 154,39 | :442 752,92 | 45,8 151.83 LL [Beaux SE 29 | 750,01 | 11,2 749,27 | 14,1 748,59 | 15,1 A7 74 SL RE QE 30 | 751,85 | 15,2 752,26 | 172 151,03 | 15,8 sl 791,16 ss [Nuageux S: E: 4 | 752 5 752,95 2, 751,96 38 #5: 8,4 [Moyenne du 4 au 10/Pluie.en cent. 2 730 03 15 735 58 135 DUT Ta 10 50 492: [Moyenne du din 20 Cour. 3,826 3 | 754,14 11,1 133,98 12,6 153,41 13.8 754,99 5.4 [Moyenne du 21 au 30/Terr. * 5,100 G 11,4 153,91 | 13,0 | 753,71 13,8 | 754,54 | Moyennes du mois . . . . . . l 10 année. ECH | | JU MON TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. Paris. — Dimanche, 29 Biai 1843. DE LD No 40, SAVANT. L'EcHO DU MONDE SAVANT paraît le JENDE etle DIMAWCEE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de 1,200 pages chacun; il est publié sous la direction ° de M. le vicomte À, DE LAWALETIE, rédacteur en chef. On s’abonne : PARIS, rue des PETITS-AUGUSTINS , 21, et dans les “départements chez les principaux li- braires, et dans les bureaux de la Poste et des Messageries Prix du journal: PAR:S pour un an 25 fr., six mois 43 fr. 50 , trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 30 {r., {6 fr. 8 fr. 50: APÉTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Les souscripteurs peuvent recevoir pour CINQ fr. par an et par recueil lÉGHO DELA LITTÉ- RATURE ET DES BEAUX-ARTS et ICS MORCEAUX CHOISIS du mois (qui coûtent chacun 10 fr. pris séparément) et qui forment avec l’Echo du monde savant la revue ï encyclopédique la plus complète des Deux Mondes. — Tout ce qui concerne le journal doit être adressé (franco) à M. C.-B. FRAYSSE, gérant-administrateur. : SOMMAIRE. — SCIENCES PHYSIQUES. 4 PHYSIQUE. Sur un nouveau procédé pour pro- l duire , au moyen de l'électricité , les images de il Moser; Morren. — ASTRONOMIE. Nouveaux détails sur la nouvelle comète; Legrand. — CHI- 1 MIE APPLIQUÉE. Trailé de chimie appliquée 4 aux arts Dumas, — SCIENCES NATUREL- | LES. MÉTALLURGIE. Dela production des mé- taux précieux au Mexique; Saint-Clair Duport. ; — PHARMACOLOGIF. Réforme pharmaceuti- | que. — ZOOLOGIE. Sur quelques oiseaux nou- 10 veaux; Lesson. — SCIENCES APPLIQUEES. pl ARTS CHIMIQUE. Combhustible arüficiel; Kurtz. L 4 — AGRICULTURE. Expériences sur le guano. | HORTICULTURE. Cultures florales de quelques villes de France ;-Bossin. — Un palais pour les j fleurs. — SCIENCES HISTORIQUES. ACA- 4 DEMIE DES SCIENCES MORALES ET POLITI- QUES, Séance du samedi 20 mai. — ARCHÉO- | LOGIE. Canton de Saintes; Lesson. — GÉOGRA- | PAIE. Voyage dans le Chili; Claude Gay. — | NECROLOGIE.— FAITS DIVERS. | DIE Er Ke SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE. Sur ur nouveau procédé pour produire. au moyen de-lélectricité;: inlages na logues aux images de Moser.— Lettresde M. À. Morren à M. Arago. Ague « Rennes, 2 mai. h » Jai lu, dans le Compte-renu de la “ séance du 10 avril dernier, uné note de M: le professeur Masson, sur des images produites par l'électricité, et sur l’espé- par l'expérience qu’il cite, à -l’explication des curieux phénomènes observés par M: Môser. | » J'ai répété les expériences de M. Mas- |. Son sans pouyoir réussir à obtenir d'images || satisfaisantes; peut-être dois-je ma non- A réussite aux précautions mêmes que j'ai prises. Je viens vous indiquer un procédé différent pour produire avec facilité, sim- plicité de moyens, et je dirai presque per- fection, des images des médailles, ete. au moyen de Pélectricité. _ » Silon projette sur une médaille sèche et propre un peu de poussière très fine, par exemple du tripoli bien pulvérisé, qu'on | létende avec le doigt, de manière à ce | qu'elle se loge dans toutes les parties pro- - iégées par les reliefs; si l’on frotte très lé- gérement avec un peu de coton, étsi, après - avoir retourné la médaille pour se débar- _ rasser du petit excès de poussière, on place 1 : la méffaille sur une substance isolante, un | gateau de résine par exemple, puis qu’on « © Jiénne à promener au dessus d'elle un petit âton de gomme laque ou de cire d’Es- agne vivement électrisé, les corps légers ceumulés dans les parties qui-entoui ent : 1H La pes reliefs, {sont chassés normalement à la Gb rance que ce physicien conçoit d’arriver, - surface de la médaille et viennent en des- siner une parfaite image sur le gâteau de résine. Pour avoir l'impression sur une substance conductrice, par exemple un métal, une pierre polie, etc., il suffit de placer trois goutteleties de gomme laque en trois points du contour de l’objet à re- produire, de manière à laisser entre lui et la plaqué conductrice une très mince couche d’air. L'image ébtenue sera tout aussi fidèle. Par ce simple jeu de répulsion électrique, j'ai réussi à copier des mé- dailles, des planchcs gravées, On doit être guidé dans le choix de la couleur de la poussière par la couleur du corps sur lequel l'impression doit avoir lieu. » Quant aux images de M. Masson, je n’ai réussi à les produire qu’autant que je laissais sur la médaille un peu de pous- sière, soit de minium, soit de soufre, etc. Eu nettoyant parfaitement l’objet à co- pier, je n'ai rien pu obtenir, soit par une très faible, soit par une forte tension élec- trique. 3 » Si, comme je le crois, les images de M. Masson ont de l’analogie avec celles dont j'ai l'honneur de vous entretenir, les unes et les autres, produites par un simple effet de répulsion électrique, ne me pa- raissent pas devoir apporter une grande lumière dans l'explication des phénomènes décrits par messieurs Môser, Karsten et Knorr... » « Rennes, 7 mai. » Depuis la lettre en date du 2 mai que j'ai eu l'honneur de vous écrire, je me suis occupé de répéter les expériences de M. Karsten. » Contrarié par l'incertitude et la non- réussite qui règnent souvent dans la pro- duction des images que doit former sur une plaque de verre une étincelle élec- tique tombant sur une médaille convena- blement placée, j'ai cherché ce qui me rendait ces expériences incertaines et je suis arrivé à ce résultat que, pour obtenir sûrement et avec netteté ces empreintes, il fallait que la médaille fût couverte d’une couche d'humidité extrêmement légère; si la médaille est essuyée avec un linge fin, ou de la soie, l'humidité n’est pas enlevée daus:les parties protégtes par les reliefs, et Pélectricité agit alors sur cette couche très mince, exactement comme elle agit sur la poussière trés: fine logte dans les mêmes interstices, ainsi que J'ai cu l'honneur de vous l'indiquer dans ma précédente lettre; seulement il faut, daus le cas des images de M. Karsten, exposer le verre au souffle de l'haleine humide pour apercevoir les mo- difications produites sur sa surface. » En résumé, on peut produire des images au moyen de l'électricité soit sur une lame de verre, soit sur un corps con- ducteur (dans ce cas il faut interposer une couc e d’air très mince entre la médaille et le corps qui doit recevoir son em- preinte.) » Ces images s'obtiennent en placant dans les creux de la médaille, soit une poussière très fine, soit une très légère couche ‘d'humidité (celle des doigts est souvent suffisante); puis, après l’avoir lé- gèrement essuyée, on pose la médaille sur une lame de verre et on approche d’elle soit un bâton de gomme laque électrisé, soit le bouton d'une boutcille de Leyde; seulement, dans ce dernier cas, pour avoir une image très mette, il faut avoir soin d’éloigner assez la médaille des bords de la lame de verre, pour que la décharge de la bouteille soit incomplète. Aus- sitôt l’image, qu'un peu d’adresse rend d’une grande perfection, est parfaitement visible si l’on opère avec des corps légers, du tripoli, etc.; dans le cas des images de M. Karsten, il faut envoyer doucement sur la plaque l'humidité de l’haleine. » Lorsque l’une ou l'autre de ces deux sortes d'images est produite, sion Ja place en renversant la lame sur une aukpé Fame. de verre et qu’on approche le baton d'1me ? DL LAN bouteille de Leyde, l’image sé tar porte, aussi sur la plaque nouvelle. fé” » L’explication de la prod ol on te empreintes est facile et me {bible toute :} différente de celle que que!dhéscphys] ciens sont disposés à lui donnék-ee--16" serait qu’un simple effet de répulsion “étéé- rique, » ASTRONOMIE. Sur la nouvelle comète. — Lettre de M. Le. grand, professeur à Montpellier, à M. Araco. Après avoir lu ce que vous avez inséré dans les Comptes rendus des 20 et 27 mars dernier, touchant la belle comète qui vient de surprendre les astronome; comme le public, je crains que les observateurs dont vous avez recu des communications à ce sujet n'aient omis une circonstance que j'ai remarquée et qui me semble mériter d'être connue; je veux par'er du change- ment notable de couleur qu’elle à éprouvé dans l’espace d’un jour. C’est le 11 mars, vers 7 h.15 m. du Soir, que je l’ai vue pour la première fois. Je ne la cherchais pas, elle a attiré mon atten… tion par sa forme régulière, sa longueur sa direction et sa couleur rouge très pro- noncée. Vous l'avez vue trop tard à Paris pour vous faire une juste idée de son éclat: la lumière zodiacale n’était réellement rien en comparaison, car je ne pouvais pas la distinguer. La lune Ctait fort élevée sur 939 l'horizon et répandait une grande clarté. Je l'ai revue le 13 et l'ai examinée assez longtemps : elle était encore brillante et rouge comme la première fois; sa largeur, dans le voisinage de Rigel, me paraissait égale à celle de l’arc-en-ciel intérieur ou à la moitié de l'intervalle entre Castor et Pollux ; je l'évaluais à 2 degrés ou 2230’ au plus. La continuation du beau temps me permit de la voir encore le lendemain 14; mais elle était blanche et semblait plus étroite que la veille d'environ 30’. Ces observations du 13 et du 14 ont été faites entre 7 h. 15 m. et 7 h. 50 m. du soir, ét inscrites immédiatement après ; elles sont donc indépendantes de la fidélité de ma mémoire et méritent une entière confiance; mais elles ne s'appliquent rigoureusement qu'à la partie de la queue visible à l’œil nu, c'est-à-dire aux 4/5 de sa longueur totale, car elles ont été faites sans lu- nette. Surpris de ce changement de couleur, je ne manquai pas d'examiner encore la comète les jours suivants, 15,16 et17. Elle continua d'être blanche et de perdre cha- que jour de son éclat : cependant elle était bien visible, malgré la vive lumière que répandait la lune, voisine de son plein; ensuite le mauvais temps interrompit mes observations, je ne la revis plus que le 26 et le 27; elle était encore blanche etde plus en plus faible. Lorque vous dites que Ja queue parais- sait avoir. un maximun d'intensité Jumi- neuse au milieu de sa largeur, je trouve- que vous avez parfaitement raison, pourvu qu'il s'agisse de la partie visible à l'œil nu; mais la partie voisine de la tête ou du noyau me semble présenter une tont autre apparence. En l'examinant, le 17, avec une petite lunette de spectacle, j'y vis dis- tinctement deux bords brillants compre- nant entre eux un espace conique obscur dont le sommet était vers la queue. J'ajouterai encore une remarque rela- tive à a forme de ce bel astre, en réponse à une observation de Maraldi. Après l’a- voir examinée attentivement le 13, j'ai écrit que la queue me paraissait se termi- - ner en pointe au dessous d'Orion ; avant etaprès ce jour, je n’ai plus observé la même apparence, la queue m'a toujours paru se terminer en forme de pinceau. CHIMIE APPLIQUÉE. , Traïlé de chimie appliquée aux arts; par M. Dumas, de l’Institut. (Tome 6°, chez Béchetjeune. — 1843.) La chimie est aujourd'hui un des plus puissants éléments de l’industrie nationale: “ = . î et, sil ÿ eut toujours du mérite à la con: naître, il y aura bientôt de la honte à li- gnorer. Le monde entier n’est.il pas son laboratoire? Pouvons-nous faire un pas sans rencontrer quelques unes de ses plus merveilleuses productions? L’encre dont je me sers, l’acier qui constitue la lame de mon canif, la cendre de mon foyer, le pa- pier sur lequel je trace en ce moment l’ex- pression de ma pensée, mes vêtements, l'herbe verdoyante que j’aperçcois de ma fenêtre, tout rentre dans son domaine. Disons avec Chaptal : « La chimie est un flambeau que la main des hommes à sus- pendu dansle sanctuaire des opérations de l'art et de la nature, pour en éclairer les détails. » La chimie est indispensable aux indus- tous 940 triels comme aux agriculteurs, comme aux ‘savants. Les industriels n’ont pas besoin de deve- nir chimistes comme celui qui s’adonne spécialement à cette science; leur talent consiste à profiter des recherches des sa- vants, à modifier, à la suite de l'expérience, les procédés mis en circulation par les in- venteurs. Ces études ne dépassent pas le petit nombre de spécialités auxquelles s’é- tend leur fabrication. La chimie agricole est encore dans l’en- fance ; mais l’agronome est désormais con- damné à faire des études sérieuses pour tout ce qui concerne l’action de l'air, des eaux, des engrais, des terrains, etc.; sur les plantes dont il veut obtenir le dévelop- pement. Les commercants n’ont pas à produire, ilest vrai; mais il est indispensable qu'ils essaient les produits exposés sur les mar- chés, et qu'ils les comparent à des types primitifs Et pourtant, on ignore généralement les plus simples notions d’une science qui pré- sente de si nombreux éléments d’instruc- tion et de fortune. Dans le nombre infini de ceux qui boivent de l’eau, combien il y en a peu qui connaissent sa composition, qui sachent distinguer ses caractères saiu- bres ou insalubres! Sait-on discerner les mélanges frauduleux opérés sur les ali- ments?’ Non; la chimie nous offre ce- pendant les moyens de les reconnaître. «A la vue des progrès dus à la chimie, et des facilités que présente son étude, il y a lieu de s'étonner que les études chimi- ques soient ajournées après les études litté- raires. Il faudrait enseigner la chimie aux enfants de dix ans, qui la sauraient à quin- ze, ct ne l’oublieraient jamais. Cette étude aurait l'avantage de captiver leur atten- tion par des expériences à la fois instruc- tives et amusantes, et de leur faire prendre goût au travail, en le leur rendant apréa- ble. On ne saurait trop tôt apprendre com- ment se blanchit le linge, comment on fa- brique le papier, etc. Ne serait-il pas plus utile, par exemple, d'enseigner aux enfants que les alcalis neutralisent les acides, que de leur faire apprendre des langues mortes dont ils n'auront peut-être jamais besoin de se servir? Peut-on savoir trop tôt l’art d’être utile à ses semblables, et n’est-il pas ridicule de rechercher le superflu, lors- qu’on manque du nécessaire? » Nous avouerons cependant avec plaisir qu’on commence à sentir les heureux ré- sultats qu'on peut tirer de l’étudede la chi- mie. Les produitschimiques,nécessaires aux expériences habituelles, serencontrent dans toutes nos villes un peu importantes ; les livres de chimie se multiplient; des cours publics s'organisent. Espérons donc que celte belle science, de plus en plus répan- due, deviendra enfin une des parties inté- grantes de l'instruction publique. Ces considérations nous sont inspirées par la publication du premier volume du Traité de Chimie organique de M. Dumas. L'auteur a consacré cinq volumes à la chimieinorganique, il y ahuit à nenfans, et depuis on attendaitimpatiemmentla chimie végétale et animale. Nous disons impa- tiemment, car il y a huit à neuf ans, si M. Dumas était déjà connu par de nom- breux travaux, il n'avait pas encore la ré- putation qu'il s'est faite aujourd’hui. M. Dumas est le plus habile vulgarisa- teur peut-être que la chimie ait eu en Fran- ce. Nos pères, qui vont l'écouter à la Sor- A4 bonne, à l'Ecole de Médecine, le placent au-dessus de Fourcroy, et certes, ce n’est pas peu dire. On se trouve attiré par cettes parole facile, éloquente et animée, par ce style limpide et pittoresque, par ces exem-" ples aussi frappants que simples qui four= milleut dans ses lecons ; personne n’inter- prète mieux que lui une si belle science enrichie de ses travaux, vulgarisée, ren-w due populaire par son enseignement. M. Dumas peut être comparé, sous plu-" sieurs rapports, à un célèbre chimiste qui vivait au commencement du dix-septième siècle, à Nicolas Lémery. « ..... Transportez-vous, nous disait M. Dumas, dans une de ses lecons sur la philosophie chimique au collége de France, Ml en 1837, transportez-vous maintenant dans la rue Galande; suivez la foule bruyante d'étudiants qui se précipite; ne vous in- quiétez ni des équipages dorés qui amènent M les seigneurs et les princes, ni les chaises 2! porteur qui transportent les grandes da= mes. Faites-vous faire place, allez tou-" jours. Vous trouverez une cour, au fond de Ja cour une porte basse, un escalier rai-" de, au moyen duquel vous descendrez, vous tomberez peut-être dans une cave éclairée par la Iumière rougeâtre des fourneaux. Bientôt vous distinguerez à son aide les usw tensiles de. la chimie du temps, et vous verrez la foule empressée,. attentive, écou- tant les leçons d’un jeune homme, qui compte au plus trente années. : Ce jeune homme, sur lequel tous les re-l gards sont fixés, aux paroles duquel toutes} lesoreilles prêtentunesi viveattention, vous le devinez : c’est une révolution personni- fiée; c’est Nicolas Lémery.……. ..... Pourquoi ce grand concours et cet | empressement? C’est qu'à de profondes” connaissances il sait unir l’art de les expo- ser d'une maniere simple, accessible à tous, et d'éclairer ses leçons par des expériences brillantes et précises. C’est, qu’abandon- ant le langage énigmatique et voilé de ses“ devanciers, il consent à parler chimie en français; c’est qu’il consent à professer une chimie sage et réservée, qui tient tout ce qu’elle promet, qui ne promet quece qu’elle «h peut tenir. | ..…. Nicolas Lémery professa à Paris pen-W dant vingt-cinqans avec une vogue inexpri- mable. Ce futà tel point, qu’aprèsavoirrem-"l pli sa maison d'élèves, il finit par occuper presque toute la rue Galande, pour loger. ceux qui se présentaient encore. Il Jui fal- lait chez lui une espèce de table d'hôte, pour donner à diner aux étudiantsqui bni- guaient l’honneur d’être admis à sa ta- ble... : Eh bien! avaisje raison d'établir une comparaison entre M Dumaset Nicolas Lémery? Et tenez, il n'y a que quelques jours, sur les onze heures du matin, les en- virons du collége de France, de la Sor- bonne et de l’Ecole de Médecine étaient | déserts. Le quartier latin s'était porté en foule à l'Ecole de Médecine. M. Dumas ou= vrait le cours de chimie organique. Rouelle, cet esprit si ardent, qui fut nommé démonstrateur de chimie au Jar- din des Plantes, en1742, quia é com« me professeur de grands souven: ‘ait, nous à encore dit M. Dumas au co de France, une manière de professer tre 7e ticulière. Il arrivait à son amphithéâtr bel habit, perruque en tête et chapeau lebras. 1l commençait posément; bient s'animait un peu et jetait son chapeau; p il s'échauffait davantage et jetait sa per. me, puis son habit, puis saveste, puis sa avate. Ah! c'est alors que vous aviez le ai Rouelle, l'homme du laboratoire, noureux des belles expériences, sachant :: faire réussir, etexposant ses démonstra- “yns avec une véhémence entraiuante. ‘Ceux de nos lecteurs qui ont assisté à “e leçon de M. Dumas ne manqueront :s de comparer encore le doyen de la Fa- ‘Ité des Sciences à Rouelle. Si vous ne je- F:, M. Dumas, votre habit, votre cravate, list que nous sommes en 1843 et non en 42, Vous commencez posément, et bien- | vous vous animez; vous communiquez vos auditeurs toute votre science. Ah! “On s’expliquera maintenant sans diffi- lité le succès auquel est appelé la chimie |xanique de M. Dumas. On le sait, la chi- 2 organique a fait des pas de géaut dans }; dernières années, et M. Dumas a réuni ns son livre, avec cette clarté et ce char- > que vous lui connaissez, car l’illustre ant écrit aussi bien qu'il parle, toutes : découvertes récentes, le tout classé avec esprit méthodique vraiment remar- able. Le livre de M. Dumas remplit bien son re. Combien d'ouvrages qui se disent ipliqués aux arts et qui sont purement éoriques. Le volume que nous avons sous | yeux comprend les questions indus- telles suivantes : “1° Le blanchiment des toiles ; 2 la fabri- {tion du papier; 3° la conservation des dis; 4’ la fabrication de l’amidon; 5° la fabri- “ion dela fécule;6° la fabrication de la dex- Mdne;7°la fabrication du sucre decanne;8'la lrication du sacre de betteraves; 9° le M finage du sucre; 10: la fabrication de la #acose; 11° Ja fabrication du vermicelle “ des pâtes; 12° la fabrication du pain; “lola fabrication de la bière; 14° la fabri- ï on du cidre; 15° la fabrication-du poi- M; 16° les vins; 17° la fabrication des eaux- , € vie; 18o la fabrication du vinaigre; dla fabrication de la céruse; 209 la fabri- “ion des huiles; 21° la fabrication des sMugies stéariques ; 22 la fabrication des #rons. | "| | | 1| inches très svignées, dressées par l'ingé- |lumes à la chimie organique, son Traité “'endons, Ce seraun beau monument élevé : un des plus célèbres chimistes de notre SCIENCES NATURELLES. ayant pour titre : De la production des la métallurgie et l’économie politique, (suite et fin.) eur M. Koab, M: Dumas doit encore consacrer deux 0 Chimie complet aura donc huit volumes «°c un grand atlas de planches. Nous les à 2 science; les savants et les manufactu- ins adressent des remerciments sincères f (oque. J. G. ‘ TE SG d—— METALLURGIE. L de M. Becquerel sur un ouvrage métaux précieux au Mexique, considé- |rée dans ses rapports avec la géologie, \présenté à l’Académie des sciences par UM: Saint-Clair Duport. M\Une question d'économie politique a at |é l'attention de M. Duport; c’est celle qui Toutes ces fabrications sont suivies de 943 se rattache au dépeuplement de quelques districts miniers lors de la guerre de l’In- dépendance, qui fut causé par une émigra- ton d’abord volontaire, puis obligatoire en 1828, des propriétaires espagnols, les- quels se réfugièrent en Espagne et dans le midi de la France, emportant avec euxune masse énorme de capitaux. Ce numéraire, qui de 1820 à 1830 sortit du Mexique, for- mait la majeure partie du capital en circu- lation ; et sans les emprunts contractés en Angleterre par la république, et la forma- tion de compagnies minières anglaises, l'exploitation serait devenue impossible. Toutefois, ces emprunts ne remédierent au mal qu’en partie ; car le gouvernement fut obligé de se créer des ressources qu’il ne trouvait plus ailleurs. Le crédit en fut tel- lement ébranlé, que le taux de l'intérêt s’é- leva à 30 et même 40 pour cent par an. Cet état de choses s’opposait donc à ce que les mines pussent reprendre leur ancienne splendeur, et même paralysait toute ten- tative d'exploitation. D'un autre côté, les compagnies anglaises, en général mal ad- mipistrées, n’obtinrent que des résultats pitoyables; à l'exception de ceile de Bola- gnos, qui avait obtenu un bénéfice d'environ 25 millions de francs dans ces travaux à Za- catecas, on ne peutsavoir quand se serait ar- rêtée cette décadence toujours croissante de l'exploitation des mines, sile trésor mieux administré n’eût inspiré une plus grande confiance, laquelle fit baisser de moitié le taux de l'intérêt et engagea les spécula- teurs à se reporter vers les mines. Il faut donc conclure de ce qui précède, que les anciennes et nouvelles exploitations ne se- ront poussées avec une activité suffisante pour que le chiffre de la production an- nuelle soit dépassé, que lorsque les capitaux seront plus abondants aux Mexique. M. Duport passe ensuite à la question non moins importante des améliorations dont sont susceptibles les traitements des minerais d’argent. Le traitement par la fonte est susceptible de grandes améliora- üons, non seulement dans la construction des fourneaux, mais encore dans l'emploi mieux raisonne desfondants, Les traitements par le mercure, dans la plupart des localités au Mexique, sont moins coûteux que le traitement par la fonte, et M. Duport pense qu'ils ne parais- sent susceptibles d'aucun perfectionnement, du moins en ce qui concerne la prépara- tion mécanique du minerai, mais néan- moins qu'il est possible que l’on par vienne à améliorer diverses parties du procédé et à -se procurer, à un prix moindre, les ingré- dients. Le prix élevé du mercure et sa perte, d'environ 13 onces en moyenne par marc, entravent les exploitations, et cet état de choses subsistera tant que durera le monopole de ce métal en Europe. Le taux du mercure exerçant une si grande influence sur les mines, on peut se deman- der quelies seraient les conséquences du manque de ce métal, si, par une cause quelconque, la mine d’Almaden cessait d'en produire ou que son produit fûtmoins grand? Les mines de la Carniole étantin- suffisantes pour les besoins actuels, le com- bustible manquant dans un grand nombre de localités, que deviendrait alors l’extrac- tion du minerai au Mexique, à moins ce- pendant que la Chine et le Japon, où l'on a lieu de supposer qu’il existe d'abundantes mines de mercure, n’envoyassent leurs produits dans le nouveau monde? Sans cela cette question eût été assez embarras- 944 sante et pour ainsi dire insoluble, alors que l’on ne connaissait que la fonte et l’amal- gamation; mais, depuis que l’on a déinon- tréque l’action chimiquede l'électricité peut être appliquée, sur une grande échelle, au traitement des métaux, les difficultés ont disparu. M. Duport vint lui-même, il y a trois ans, en Europe pour acquérir la connais- sance complète des recherches a faites à ce sujet par l’un de vos commissaires; et l'application de l'électricité, comme force chimique pour l'extraction de l'argent, fut faite sur 4,000 kilogrammes de minerai apportés du Mexique, avec l’autorisation du gouvernement, par l’auteur du Mémoire, qui répéta lui-même à Paris toutes les ex- périences dont les résultats généraux avaient été communiqués à l’Académie dans plusieurs des séances publiques. Il constata par lui-même la possibilité de l’ap- plication sur une grande échelle; le pro- blème se trouvait donc résolu d’une ma- nière générale, mais seulement en partie en présence des autres traitements, puis- qu'il s’agissait de comparer le coût des an- ciens et du nouveau système. Dans une question aussi importante, laissons parler M. Duport: Dee « .…. La question se réduisait à une comparaison de chiffres pour le coût des anciens et du nouveau système, et les pre- mières recherches que j'ai faites sur la mé- tallurgie de l'argent n'ont pas eu, dans le principe, d’autres motifs; maisje nai pas lardé à les rendre plus complètes, afin de fournir aux métallurgistes un tableau exact de l’état dans lequel se trouveut les divers traitements au Mexique, et aux économis- tés des renseignemests sur la question de la production présente et même future de l’ar- gent, assez complets pour établir, avec quelque exactitude, des calculs sur la va- leur de ce métal comparée à d'autres va- leurs. Le résultat de mes recherches a été favorable au procédé électro-chimique pour un grand nombre de minerais, je ne dis pas seulement dans l'hypothèse assez peu probable du manque absolu de mer- cure, mais même avec le haut prix actuel du vif-argent; dès lors on serait en droit de s'étonner que ce procédé n’ait pas déjà reçu un commencement d'application. Les causes qui s’y sont opposées ayant des ca- ractères généraux assez importants relati- vement à l’établissement de tout procédé nouveau, j'entrerai à cette occasion dans quelques détails. » La simplicité des appareils de l’amal- gamation mexicaine est d’abord un obs- tacle à toute innovation; vient ensuite l’ha- bitude d’un art pratiqué depuis trois siè- cles et dès lors parfaitement étudié sousle rapport économique ; la nécessité d’opérer sur des masses considérables pour que l’on ait foi au procédé, et l'obligation de prime abord d’entrer dans des débours d’autant plus onéreux que toute construction in- dustrielle est fort chère au Mexique, arri- vent enfin ébranler le zèle des novateurs, qui n’ont souvent dans le fond pour toute récompense, ou, pour mieux dire, pour seule garantie des sommes employées, que la protection par trop douteuse des brevets d'invention, dans un pays où l'administra- tion de la justice est souvent très lente, surtout pour un cas comme celui-ci, qui présente, dans les pays les mieux organi- sés, des difficultés sans nombre... » Parmi les autres considérations mises en avant par M. Duport, nous citeronsles sui- 945 vantes: le mercure étant le principal agent chimique, son prix doit hausser ou baisser suivant la quantité plus ou moins grandeem- ployée. Des lors sa chance de baisse, par suite de la substitution du procédé électro- chimique, ou de tout traitement par la voie humide à l’amalgamation mexicaine, pour- rait produire une réaction peu favorable à la nouvelle méthode, puisqu'on serait porté, par celte baisse de prix, à revenir à l'an- cien système. Le prix actuel du sel marin an Mexique est un obstacle, non pas que éet agent soit décompose dans l'opération, mais en raison des pertes mécaniques inévitables dans la manipulation. Cette perte, en raison des masses sur lesquelles on opère, représente un chiffre élevé à mettre en regard de l’é- conomie du mercure; mais ce chiffre peut être réduit par l’emploi d'appareils destinés à recueillir le sel qui reste dans les boue; métalliques. Le matériel, demande en gé- néral une dépense assez considérable qu'au- cune compaguie n'a voulu faire jusqu'ici, afin de comparer, sur une très grande échelle, le coût du traitement électro chi- mique à celui de l'amalgamation. Mais si, par suite des perfectionnements qu'on peut apporter aux salines du Penon blanco, le sel pouvait être fourni à un prix modéré, le procédé électro-chimique, d'aprè; l'opinion de M. Dsport, serait certainement em- ployé, puisque lon pourait négliger la perte du sel dans les boues. Ainsi, il de- .meure convaincu qué. si le mercure venait _à manquer, ce procédé assurerait l'exis- tence des mines du Mexique. M. Duport n’a point négligé de parler des te. titives faites pour diminuer la perte de mercure, en employant des amalgames de divers métaux plus oxÿdables que le mercure. En employant, comme au Chili, l’'amalgame de cuivre à Guadalupe y Cal- vo, on a obtenu de bons résultats par un procédé dû à M. Lukner, méta'lurgiste al- lemand. M. Duport donne aussi le détail d'expériences faites par MM. Mackintosh et Buchan pourtraiter, au moyen decetamal- game, les minerais d'argent sans prépara- tion préalable, dans des barils semblables à ceux de Freyÿberg. M. Duport a abordé dans son ouvrage toutes les questions relatives à la production de l'argent au Mexique; il les a approfon- dies de manière à nous faire connaître son état actuel, ses chances d'augmentation ou de diminution; par ses recherches sur la théorie de l’amalgamation, ila indiqné aux chimiste; la route à suivre pour perfection- ner la métallurgie de l'argent, ct a porté dans toutes ses discussions la justesse et la précision d'un esprit habitué aux grandes combinaisons industrielles; il à fait preuve en même temps de connaissances variées dans les sciences qui se rattachent à la mé- tallurpie. PHARMACOLOGIE, Dune réforme pharmaceutique ; remèdes secrets. (Deuxième article.) Toute pharmacie doit avoir un certain nombre de drogues et de médicaments prescrits par le codex, afin de pouvoir ré- pondre aux divers b.soins de la médecine ; eh bien! malgré cette sage ordonnance, beaucoup de pharmacies manquent de plu- sieurs médicaments, et cela non pas tem- porairement , non point parce que telle ou telle drogue ayant été épuiste, on n’a pas 946 trouvé le temps de la renouveler, mais parce que le pharmacien a cru devoir s’en passer, soit que la drogue lui paraisse d’un emploi trop rare, soit qu'il trouve plus convenable de la remplacer par une autre. C'est ici le lieu d'attirer Pattention des médecins sur un fait qui ne se renouvelie que trop souvent, Nous avons parlé dans nolre précédent article de pilules et de poudres, qui varient de noms autant de fois que cela convient à l'apothicaire, voici dans quels cas ces matières trouvent leur emploi : un médevin prescrit à son malade des pilules mercuriel'es dont il dose sur une ordonnance, la quantité de matières qui doit servir à les préparer; l’ordon- nance arrive bientôt chez l’apothicaire. qui demande un certain temps pour les faire ; au bout d’une heure ou deux on vient chercher les pilules, l’apothicaire les avait oubliées ( mais comme il ne veut pas qu’on aille les faire faire chez un confrère), il jette les ÿeux sur l'ordonnance du docteur, et remarque avec une joie secrète que leur composition diffère fort peu de celle des pilules dontil a provision, à quelques cen- tigrammes près; c’est toujours du mer- cure, il y a un excellent moyen de rétablir la balance : le médecin ordonne au ma- lade de prendre quatre pilules par jour, les pilules toutes faites du pharmacien étant plus fortes, le pharmacien conseille à la pratique de n’en prendre que deux, et chose remarquable, la pratiqerest tou- jours disposée à croire davantage son pharmacien que son médecin. Combicu de fois n’arrive-t-il pas que le pharmacien estconsulté sur la qualité d’un remède ordonné par le médecin, et com- bien de fois aussi le pharmacien ne donne- t-il pas son avis; certaines potions sont coin poséés d’un grand nombre de matières et demandent beaucoup de temps pour leur préparation ; l’élève en pharmacie prend assezsouvent sur lui de ne pasmettre quelque substance quand il ne pousse pas l’impudence jusqu'à la remplacer par une autre; la paresse de descendre à la cave ou de monter au grenier, est la cause la moins rare d'une pareille faute...; on ne saurait se faire une idée de Pavidité de quelques apothicaires. Il y en a qui em- ploient tous les moyens pour faire du tort à telou tel médecin du quartier,etse mettre en concurrence avec lui; tantôt le phar- macien conseille à sa pratique de changer de docteur pour prendre M. X. , tantôt (et le plus souvent) il propose un de ses mé- dicaments pour remplacer celui ou ceux que conseille un médecin ! On peut dire, sans crainte d’exagérer, que chaque pharmacien possède un ou plusieurs remèdes inévitables contre la Syphilis, et Dieu sait le nombre de ces malheureux qui, se livrant aux mains de ces marchands, perdent en peu de temps leur argent et les quelques chances de guérison qui leur restaient encore. Nous sommes donc arrivés aux remèdes secrets dout on ue nous délivrera que par de nouvelles lois spéciales, ou plutôt par une seule loi, celle qui abolira du même coup ctles remèdes secrets et les brevets d'invention accordés auxdits remèdes. Que l'on accorde une récompense, un privilége à celui qui découvre un bon mé- dicament, rien de plus juste, maisalorsren- dez ce médicament pour ainsi dire public, faites en profiter la société; mais quoi! vous protégez un charlatan qui, à force 9#7 d'annonces et de publicité de toute nature, vend au poids de l’or ou une matière * inerte, ou un poison. C’est ainsi qu’à l’aide de leur coupable industrie, quelques uns de ces empoisonneurs, dont le nom salit toutes les murailles, se jouent, protégés par la loi, de la santé et de la fortune pu- bliques; puis chaque pharmacie se met en ô concurrence avee ces charlatans, chaque pharmacie a son cabinet de consultations graätuiles, d’où le malade ne sort que les poches pleines de flacons et vides d'argent. # On ne sait plus quels termes employer pour flétrir un pareil trafic, et il faut que nous ayons le courage d'ajouter que plus “ d’un médecin se rend complice du phar- M macien. Il ÿ a des médecins qui touchent un in- térêt sur la vente des drogues qu'ils pres- crivent à leurs malades, il y ades médecins" qui ont le dépôt de leurs remèdes secrets chez l’apothicaire, il y a enfin des méde- cins qui donnent des consultations gra- tuites dans les pharmacies. ( La suite prochainement. ) ZCOLOGIE. Sur quelques oiseaux nouveaux ; par R.-P. : Lesson. La Bolivie a enrichi nos musées d’une foule d'oiseaux remarquables par la ri- chesse de leurs livrées, et ce sont surtout les oiseaux mouches qui ont vu leurs es- pèces s'accroître par la découverte d’es- pèces aussi nombreuses que riches et va= riées, souvent bizarres ou hétéroclites, surtout l'oiseau monche ensifère ; il en est deux surtout qui méritent un examen par- ticulier, et toutes deux appartiennent aux Tavgaras, ce genre si riche en espèce, et surtout à la section des tangaras gros becs. Le Tanagra prasina, devenu assez com- mun depuis quelque temps, est remar- quable par le riche vert lustré de son plu- mage , qui le fait ressembler à une petite perruche, son bec en rouge de corail et les tarses ont la même colloration ; un masque marron occupe le front, les joues, les oreilles et le devant du gosier, la région anale et les couvertures inférieures de la queue sont de ce même rouge marron, les remiges sont brunes en dedans, mais frangées de vert; la queue légèrement ! égale et verte en dessus , et d’un vert clair | en dessous, cet oiseau est de la taille d'un loxie gros bec ou coccothrausfes. | Le Tanagra Eryihrotis est un fort bel W oiseau splendidement coloré, etdont leplu- | mage est velouté et petint avec un éclat extraordinaire; le bec est moins robuste | que celui du prasina, mais comme lui il! appartient à la même section des Tangaras | gros bec ; l'érythrotis a le bec et les tarses noirs, un plumage noir velours sur la, tête , le cou , le dos, les épaules, les joues, ! et le devant du cou, un oreillon en demi cercle d'un rouge vermillon embrasse les | côtés du cou, en arrière des oreilles; le devaut du thorax, les flanes, les couver- tures inférieures de la queuesont d’un riche rouge vermillon, les ailes et la queue sont noirs-velours, mais les épaules et le crou- | pion ont de riches plaques bleu azur ; la M4 taille de cet oiscau est celle d'un proyer de Mt France. D | J'ai nommé dans la revue zoologique pipra fastuosa, une espèce nouvelle den manakin située à Realejo (république duMf centre Amérique), par mon frère, Je m'ai# à 2er 1918 fait connaître cette espèce que par une “courte phrase diagnostique, et je vais maintenant en donner une description plus complète , détaillée et de la forme du ma- hnakin tigé ; le fastueux a le bec noir, les Itarses jaunes et les plumes frontales, lé- Igèrement relevées en brosse, elles sont Kd’un noir velours chez le mâle, ce noir règne sans partage sur les joues, ies côtés du eou , le goster et le devant, du cou, le ventre et les flancs, les ailes et la queue ; du milieu de l'inciput jusqu’à l’occiput, règne une plaque d’un rouge fulgide, et dont les plumes allongées forment une sorte de houpette, un demi collier noir encadre cette plaque rouge, et une snrte de frange d'un gris blanchâtre borde ce (Bi demi collier noir ; le dos et les couvertures des ailes sont du bleu d’azur clair et cen- « dré de nuance douce; la queue est tres | courte, mais les deux rectrices du milieu + s'allongenten longs brins étroits et rubanés d’un noir essez intense, Les jeuues mâles ont le plumage vert olivâtre sur le corps, vert jaunâtre sur le ventre ; les ailes de ce mème vert olive mêlé de roussâtre, mais la plaque rouge existe sur la tête et les deux longs brinsde la queue sont noirs et déjà développés comme chez les adultes, La femelle est entièrement d’un vert olivâtre sur le corps, plus nuancé de jau- nâtre sur le devant du cou et au milieu du ventre, le bec est noir et les tarses sont jaunes, la queue plus alongée que chez le | mâle est vert olive, et les deux pennes du milieu sont médiocrement longues, ru- banées et fort étroites. J'ai déposé ces trois individus au mu- séum d’histuire naturelle. LEsson. DE SCIENCES APPLIQUÉES. ARTS CHIMIQU ES Fabrication d’un cambustible artificiel; par M. À. Kurtz, chimiste- manufacturier, à Liverpool. (Patente anglaise.) Le procédé de l’auteur a pour but prin- cipal de rendre égales, par des moyens ar- tificiels, les propriétés combustibles ou | évaporatives des différentes houilles, en ramevant toutes ces houilles à une qualité “uniforme, On y parvient , dit le breveté, en mélant avec les houilles inférieures des quantités convenables de coke et de goudron miné- ral recuit ou de toute autre substance bi- tumineuse, de manière à constituer des composés dont la puissance évaporative puisse être comparée à celle des meillenres M “houilles de l'Angleterre ou du pays de Galles, Les quantités de matières combustibles qu'il est nécessaire d’ajouter aux houilles médiocres, pour les amener à la qualité des meilleures, dépendent nécessairement du degré d'infériorité de ces houilles. Comimc la règle suivie par le gouverne- | ment anglais, dans ses achats , est d'exiger «ue le combustible artificiel soit capable d'évaporer huit fois son, poids d’eau, on pourra se conformer à cette fixation. Les données mentionnées ci après feront voir des moyens d'opérer ces mélanges et les ‘proportions que l’on doit y observer. "| Voici à peu près comment on peut déter- aminer commodément le pouvoir d’évapo- æation des houilles sur lesquelles on opère : =. 1 kilog: d’anthracite peut évaporer 8 kilog. d'eau ; j 949 6 kiloy. Les houilles de Newcastle produisent un effet semblable à celui des houi les de Li- werpool. Il est done facile de voir que, si les meilleures houilles du pays de Galles exigent uuc partie de la matière combus- tible additionnelle, les houilles inférieures ou ordinaires en demanderont qualre ou plus. Les procédés de l’auteur consistent en- core daus l'application et dans l'usage d’un mécanisme destiné à préparer et à mêler les parties constituantes de ce combustible artificiel, et à le mouler en briquettes con- venables pour l'usage. La houille , prise dans son état naturel, est d’abord broyée assez menu entre une paire de meules horizontales ordinaires on dans un moulin à broyer , eton la fait sé- cher dans une étuve, afin d’en retirer toute lPhumidité : cette étuve doit se composer de trois chambres ou compartiments su- perposés, ayant 3 mètres 659 de longueur, 2 mètres 740 de large, et ensemble 1 mètre 830 de hauteur totale. Le plancher de ces compartiments doitéêtre en tôle et un peu creux à son milieu, où il est percé d’une ouverture, que l’on ferme à volonté par le moyen d'un registre. Entre chaque com- partimient et autour de cas| chambres sont des tuyaux chauffés par la flamme et par les gaz qui sortent d’un fourneau construit à l'extrémité de l'appareil : chacun de ces tuyaux est garni d’un registre destiné à iégler Ja chaleur. Le compartiment le plus élevé est ouvert à sa partie supérieure et peut être appelé le réservoir. La houilie broyée y est d'abord introduite cxrsortant de dessous les meules, puis chauffée et séchée en grande partie; on la fait alors tomber dans la chambre intermédiaire par le moyen d'un râteau, après avoir ouvert le registre, et l’on porte la température de cette seconde chambre à 1509 centigr. environ, ce qui achève d'enlever toute l’humidité de la houille, que l'on fait ensuite passer dans la troisième chambre , dite chambres à mélanges, dans laquelle on intreduit le brai miuéral ou la matière combustible quelconque par ure _couloire ou par tout autre moyen conve- nable. On brasse suffisamment le tout avec des ringards, et on l’emporte dans des caisses. La composition, qui se trouve dans un état pâteux, est soumise à l’action d’une machine fort analogue par sa forme et sa manière d'opérer avec les moulins à ma- nége employés pour la manipulation des argiles. La capacité decetappareil a 1 mètre 830 de diamètre à sa partie supérieure , 2 mètre 440 ou 2 mètres 740 de profondeur, et affecte la forme d’un cône renversé ; elle est revêtue de fonte et entourée d'une ca- vité dans Jaquelle on fait passer continuel- lement de la vapeur, afin de maintenir la composition à une température assez éle- vée pour que l’on puisse la travailler. La chambre à vapeur est alimentée à sa partie inférieure par un tuyau qui y amène la vapeur perdue de la machine employée à mettreen mouvement l’agitateur : ce fluide élastique s'échappe par en haut, tandis que l’eau condensée est retirée par un robinet situé à la partie inférieure. L'intérieur de cet appareil présente quel- 950 ques particularités dans sa construction et consiste en un arbre vertical central mis en mouvement, au moyen d’un engrenage , par une machine à vapeur ou par toute autre puissance motrice, Sur cet arbre, qui peut avoir O0 mètre 152 de diamètre à sa partie inférieure, et qui se réduit plus haut à O mètre 100, on établit six paires de bras ou d’agitateurs , ayant environ 0 mètre 228 de large, prolongés dans le bas de l’arbre jusqu’à Omètre 152 seulement, et dans le haut jusqu'à 0 mètre 025 du revétementen fonte. Chacune des paires de bras croise à angle droit celle qui la précède et celle qui la suit : le plat de ces bras est incliné d’en- viron 20 degrés sur l'horizon, en sorte que, quand l’arbre exécute ses révolutions, les agitateurs produisent l’effet d’une vie sans: fin, pressent la matière vers le fond, et contribrent ainsi à rendre le mélange plus complet. On place aussi au bas de l’arbre, en contact avec le fond de la cuve, un bras séparé ou indépendant; ce bras a la forme d’une hélice , et son extrémité chasse con- tinuellement la composition par une ou- verture située dans le fond de l'appareil : cette ouverture peut être pratiquée où l’on veut, et l’on y adapte une couloir rectan- gulaire, qui donne sa forme à la pâte sor- tant de la machine. On recoit donc la composition par cette ouverture et on la moule dans des’ formes rectavgulaires , ayant la profondeur d’une. brique ordinaire. La matière s’y nivelle et s’y répaud uniformément avant de se re- froidir : ces formes doivent être assez gran- des pour contenir une centaine de bri- quettes. Lorsque le mélange est suffisam- ment refroidi, sans être encore tout à fait durci, on le coupe par le moyen d’un ey- lindre dont la périphérie est garnie de couteaux assez saillants pour pénétrer dans toute la profondeur de la matière. Le: moules , les couttaux et les cylindres doivent être constamment mouillés avec un épais lait de chaux, que l’on y étend avec une brosse abondamment fournie et placée au-dessus. Il en résulte que les briquettes . sont couvertes de chaux sur toutes leurs faces, ce qui les empêche d’adhérer les uues aux sutres lorsqu’ou les superpose pour les emmagasiner. TS EG — AGRICULTURE. Engrais, expériences faites sur le guano. Un navire hambourgeois chargé de cet. engrais (guano), n'ayant pu être admis à. débarquer en Angleterre, est venu à Haïm- bourg ct y a déchargé Sa Cargaison; elle y: a été immédiatement livrée à des agricui- teurs, qui se sont empressés de soumettre A # 0 cet engrais à des expérimentations sur les 1 D . avantages qu on pourrait en tirer, La première expérience, qui fut faite sur un gazon, produisit sur ces graminées une végétation vigoureuse et donna un produit dou’ le de la partie qui n’avait pas reçu de: guano, en même temps que ce gazon dut. être coupé tous les cinq jours, tandis que Q , . , jusqu'alors cn ne l’avait fauché que tous les dix jours. Où à observé que le matin les feuilles du gazon sur lequel on avait mis du guano étaient beaucoup plus char- gées de rosée que la partie qui n'avait pas reçu d'engrais. ss pe . Un deuxième essai, bien plus important encore pour l’agriculture, a été fait sur un sol granitique et gra veleux, où l’on n'aper- cevait qu'une ve étation rare et malingre. 951 Par l'effet du guano, il a apparu un her- bage d’un vert bleu foncé et très touffu, tandis que tout à l’entour de la partie fu- mée, le sol était resté dans toute sa stéri- lité native. On peut donc se flatter d'obte- nir de très bonnes prairies sur des terrains élevés et maigres, et d'augmenter ainsi ses dépaissances sur des terrains presque abso- lument improductifs jusqu'alors. On espère encore qu'au printemps suivant la végéta- tion sera plus précoce, et que l’on pourra y faire paître des bestiaux de meilleure heure que sur les autres prairies. On est per- suadé que la dépense de fumure sera am- plement compensée par le produit de la dépaissance et par l'amélioration du sol, quand on voudra faire un champ à céréales de cette prairie. Le guano a la propriété de détruire l'Equisetum palustre, les herbes aigres, les roseaux et les jones, qui végètent dans des terrains humides ou submergés, et de les remplacer par des graminées abondantes et de la meilleure qualité pour la nourri- ture des bestiaux. On observe toutefois que de pareils terrains doivent être coupés par des rigoles pour l’écoulement des eaux surabondantes. Une autre précaution à prendre, c’est de pulvériser le guano, qui a une tendance à s’agglomérer, et dans les lieux où les grumeaux sont tombés, ils brü- lent les plantes qui, à la vérité, renaissent plus tard avec vigueur. Le guano qui a été répandu au prin- temps dernier, en mars, sur des champs sablonneux de scigle et de froment semés l’automne précédent, a produit, tant sur les hampes que sur les épis, un avantage considérable comparativementaux champs fumés avec les engrais ordinaires Les champs guanisés ne tardèrent pas à se montrer supérieurs aux autres par linten- sité de la verdure des plants, mais encore par la quantité de feuilles qui se déta- chèrent successivement et qui couvrireut le sol. En outre, ces champs eurent à subir une sécheresse de neuf semaines (circon- stance fort rare dans les environs de Ham- bourg) sans en souffrir ie moins du monde, tandis que la végétation des autres champs était chétive et languissante. Les premiers ont présenté des tiges de seigle de 1m,62 à 1m,95, et des épis de Om,135 pourvus de grains bien formés, tandis que les seigles des autres champs n'avaient pu atteindre à la moitié de ces dimensions et avaient, en outre, été atlaqués par la rouille. Les champs guanisés n’ont souffert d'ailleurs aucun dérangement dans leur végétation par la sécheresse, ce qui paraît indiquer que le guano, ayant une grande affinité avec l'humidité de l'atmosphère, a pu sup- rléer au défaut de pluie. On peut juger par là de quel intérêt il est d'employer le guano dans les terrains sablonneux, légers, et par là plus susceptibles d’éprouver les effets pernicieux d’une sécheresse prolon- gée. L'auteur de cette nolice conseille de répandre le guano immédiatement après avoir semé les céréales; mais comme le guano doit être pulvérisé et qu'il est alors très fin, on devra le mélanger avec de la terre desséchée, afin de pouvoir le répan- dre d’une manière plus uniforme. Un terrrain sablonneux qu’on sémerait au printemps en fléole (Phleum pratense) et en trèfle blanc, et sur lequel on répan- drait du guano, donnerait en automne un produit avantageux en fourrage. La quantité de guano à répandre sur un terrain pour une fumure suffisante 952 serait d'environ 500 kilogrammes par hec- tare. Les détenteurs de guano, à Hambourg loffrent : Ê Pour 50 à 500kil.5 rixd., 18f.75c. — 500 5000 4 45 » — 5,500 25,000 31/2 13 12 Quoique la notice ne le dise pas précisé- ment, je crois que le prix doit s'entendre pour chaque 1,000 liv. où 500 kilog. on par 90 kilogrammes. Mais cela est peu important pour nous, car il est bien évident que lorsque l’on voudra faire usage de cet engrais, on se le procurera par une voie plus directe et par conséquent moins coûteuse. Il s'agira maintenant de savoir si, dans notre pays, on poura se procurer le gnano à un prix équivalent à celui de nos fumiers ocdi- naires; mais il paraîtrait. d’après la notice qui précède, qu’à prix égal, le guano aurait l’immense avantage de prévenir jusqu’à un certain point, les effets des sécheresses pro- longées, el d’être d'un transport et d’un emploi plus facile en raison de son peu de volume et de poids. À (Traduit de l'allemand par M. Vialars ainé,membre de la société d'agriculture de l'Hérauli). HORTICULTURE, Rappport sur les cultures florales de quel- ques villes de France. Dans le courant de septembre dernier, nous avons fait un voyzge dont le but principal était de connaitre la richesse en plantes des établissements d’horticuliure des différentes villes dans lesquelles nous devions séjourner. Dans plusieurs de ces villes, nous avons été frappé d’admiration en visitant ces divers jardins, soit par la bonne tenue, par l'étendue des cultures, ou par les collections de tous genres que lon pourrait y rencontrer. Partout où nous avons passé, nous ayons vu avec plai- sir qu'un esprit d'ordre et de progrès pré- side à toutes les opérations horticoles, par- tout, nous avons reconnu, qu'il y avait aisance ou fortune, chez les horticulteurs’ que nous allons nommer. Les cultures rouenuaises étant les pre- mières que nous ayons visitées, nous croyons devoir commencer par elles. En voici sommairement le compte - rendu : nous avons remarqué chez M. Tougard, président de la société d’horticulture de Rouen, grand amateur de plantes : le be- gonia à feuilles palmées, ondulées, bordées et maculées largement de vert-noir; tiges de 35 à 45 centimètres, fleurs roses et nombreuses; le mandevilla suaveolens, un gloxinia rubra, très fort, sur lequel nous avons compté 42 fleurs da plus beau rouge; un philivertia gracilis; un ismene catathinum; un syphocampylos revoluta speciosa; un bignonia manglesii; un gla- diolus roseus de semis; un lobellia robusta (nouveau); un glycine rosea; un parnassia carolineana ; un anigosanthus flavidus ; un anigozanthus coccineus; un eringium aquatieum; un eringium bronulifolium, un spirea speciosa, rosea plena; un gentiana acaulis (blanc); un anthirimum rubaniflo- rum (plena); vingt variétés d’alstroeme- ria, etc., etc. M. Tougard remplace la tannée par du poussier de charbon, qu'il place sur un plancher. La couche de poussier est épaisse de 24 centimètres environ; sousce plancher passe un tuyau de chaleurs. Le chauffage a lieu au charbon de terre. Cet amateur 953 assure que le poussier de charbon a la- vantage de ne pas prendre d'humidité, de ne pas produire de champignons, et ne pas receler les cloportes. M. Tougard conserve pendant l'hiver toutes les plantes aqua- tiques, en enfonçant dans les eaux de son bassin qui a cinq pieds de profondeur, les seeaux dans lesquels ces végétaux sont plan- tés. Au moyen d’un fil de fer, on peut les enlever à volonté. Ainsi le pontederia cor- data, le lemnocarisumbellata, etc., trou- vent abri peudant l'hiver au fond des eaux; quoique la surface soit entièrement gelée, la couche dé glace, préserve elle-même les plantes. L’obligeant M. Prévost, pépiniériste des plus distingués de France, a eu la bonté de nous faire voir tous les détails de ses pépinières, qui sont immenses et des mieux assorties de tous les genres. La réputation dont jouit à juste titre M. Prévost, bien connu par plusieurs intéressantes publi- cations, parle plus haut que ce que nous en pourrions dire. Chez cet observateur judicieux, nous avons vu un tulijier prove- nant de ses semis, ayant les feuilles con- tournées sur la surface inférieure; au point de départ de la feuille et du petiole, il existe un corps calleux assez fortement prononcé et protubérant. Chaque segment est muni d’un petit crochet recourbé ex- térieurement. Le facies de ce tulipier est tout à fait différent des autres, et forme une variété bien distincte. Ce savant pépi- niériste l'a obtenu de semis, il y a 12 à 13 ans; il n’a pas encore fleuri; un arbuste d'agrément qui uous à paru avantageux, c'est le padus à grappes noires, formant un joli buisson arrondi naturellement, comme si le croissant ou les ciseaux l’a- vaient taillé. M. Prévost l’a trouvé dans un semis. Nous avons remarqué une très grande quantité de hêtres pourpres greffés en écusson, qui uous ont paru plus beaux et mieux venant que ceux greffés en ap- proche. Le jardin des plantes de Rouen est par- faitement tenu et bien distribué; il fait honneur au savaut M. Dabreuil qui le di- rige. Nous avons remarqué dans ce bel établissement de magnifiques espaliers de pêchers, de poiriers, etc., qui ser\ent de modèle, et sur lesquels M. Dubreuil fils. donne des leçons de taille à tous les ama- teurs. Nous verrions avec plaisir que toutes les villes de France sentent la néces- sité de créer des écoles de ce genre, qui sont pour les propriétaires du plus haut intérêt, surtout les cours pratiques de taille. M. Dubreuil a fait venir de toutes les contrées de la Franceles meilleures espèces d'arbres fruitiers, à cidre et à couteau; il les a réuni dans son jardin des plantes, avec l'intention de faire connaître les espèces et variétés les plus recomman- dables. Sa collection de plantes cultivées dans ce jardin est d'environ 6,000, c'est après celui de Paris, un des plus riche jardins des plantes. C’est peut-être le mieux fourni dans le genre fougère. Chaque plate-bande est bordée de bri- ques sur champs qui maintien: eat les terres et remplacent le buis, repaire ordi- naire des limacons et autres insectes nui- sibles à la culture et àla végétation des plantes. Bossix ; Grainier-Pépiniériste, 5, Quai-aux-Fleurs. (La suite au prochain numéro.) . Un palais pour les fleurs. Les fleurs ont orné notre berceau. elles couvriront encore notre tombe, comme si elles devaient par leur éclit masquer l'horreur de notre destruc- tion, La dernièreexposition dela Sociétéroyale d’horticulture a fait cette année une im- pression plus douce et plus vive encore que - les années précédentes; la presse a été una- | nime pour donner des éloges à la Société,qni, | encourageant si noblement les efforts des . uns, la persévérance des autres, stimulant | pour la culture des fleurs, pour l’ornement | des jardins, une passion qui devient en | France de plus en plus commune. + Quelques journaux ont prétendu qu’il | était question de construire pour les expo- | sitions de fleurs, une salle spéciale, un ma- gnifique logis, Suivant les uns, un palais suivant les autres. Aussitôt nous nous sommes emparés de cette idée et nous nous sommes pris à desirer vivement que cette idée se réalisat.… La construction d’une salle d'exposition pour les produits variés de l’horticulture, | est d'autant plus à desirer que chaque an- « née les déplacements occasionnés par une « exposition, nécessitent de grands frais; les | fleurs se trouvent trop resserrées; les dis- { positions de la salle ne permettent pas de renouveler l'air, et d’arroser aussi souvent “ et aussi commodément qu’il le faudrait ; + d'où il résulte que les produits horticoles “ se nuisent les uns les autres, que les fleurs s’étiolent vite , et que l’exposition dure peu de temps, au grand déplaisir des amateurs, dont la foule trop pressée ne peut donner … un libre cours à sa curiosité. Cette salle per- | mettrait de rendre les expositions moins rares et pourrait également servir à des expositions purement agricoles données par la Société centrale d'Agriculture. Pour- quoi n’exposerait-on pas aussi des plantes fourragères, des céréales, des plantes oléa- gineuses, des produits séricoles, des en- grais, des instruments aratoires? Ces ex- | positions nous paraissent un complément indispensable aux comices agricoles. N’ou- « blions pas que Paris a déjà fait beaucoup pour les fleurs ; on connaît les charmants parterres du Muséum, du Luxembourg, des Tuileries, les serres admirables du Jardin- des-Plantes, les riches pépinières, les belles collections de la Société d’horticulture. Espérons que la ville de Paris compren- |. dra le vœu que nous formons aujourd’hui et que tous les journaux viennent de for- muler, Elevons un temple à Flore; l’em- placement n’est pas difficile à trouver... | même en ne sortant pas du Luxembourg. DE SCIENCES HISTORIQUES. ACADÉMIE DES SCIENCES MORALES ET POLITIQUES. Séance du samedi 20 mai. ) M. Beryat Saint-Prix communique une “ lettre par laquelle un haut fonctionnaire l du Piémont annonce qu’on s’occupe d’un . Gode de procédure civile, pour les États | du roi de Sardaigne, où l'on prendra pour . type le Code français; il demande de quelles | modifications ce dernier Code serait sus- ! \ ceptible. En développant le sujet de cette lettre, M. Beryat Saint-Prix a indiqué les divers Codes d'Europe ou d'Amérique, qui, soit en matière civile, soit en matière crimi- | nelle, soit en matière de procédure, ont | ÿ | 4 pris pour types les Codes francais. _de prêétresses. Le sacerdoce était organisé, 955 M. Cousin fait hommage à l’Académie, au nom de M. Sessi, de la traduction de Spinosa, et présente quelques courtes oh- servations sur cet ouvrage. Le philosophe d'Amsterdam n'avait été traduit jusques ici qu’en allemand et d'une manière très faib'e; c’est la première fois qu’il l’est en français. Aussi M. Cousin n’hésite pas à regarder le travail de M. Sessai comme un éminent service rer du, non pas seule- ment à la France, mais à l’Europe en- tière. Dans une savante introduction, le traducteur a suivi son original livre par livre et souvent chapitre par chapitre. Il s’est livré à un examen critique, sobre, mais profond ; quoique cetexamen ne soit pas une réfutation le chanvreet lelin sans aucune insaluite-=7 d’une manière plus facile, plus prompte-€ plus économique que par les procédé nus jusqu'alors. Ce procédé a d’ai d’autres avantages; il peut être emp dans toutes les saisons , à ciel ouvert aussi bien que dans un local fermé; il produit une filasse belle, forte, régulière, qui ne contieut aucune parcelle de cette poussière fétide dont souffrent crucllement les ou- vriers occupés aux diverses transformations que le chanvre subit. C'est à une impor- tante découverte qui intéresse à la fois les médecins et les agriculteurs ; car, par ce nouveau procédé, les émanations délétères produites chaque année dans tous nos dé- partements par le rouissage des plantes textiles n’existeront plas et la filasse plus belle acquiérera dans l’industrie une plus grande valeur. MM. Basson du Mouriez et Rouen ont envoyé à l’Académie un mémoire sur Véz clairage par leshuiles essentielles de houilie, de schiste, etc. Les auteurs de ce travail ai lieu de rendre ces huiles lumineuses paie mélange avec. l'alcool, matière très coûi teuses bülent-ces huiles essentielles par l'emploi de l'agent général de Ja comptiss tion. L'air atmosphérique. Nous avons vu a lampe ingénieuse de MM. Bussoñ-dù Mou- riez et Rouen fonctionner ‘deÿänt nous dans le vestibule de l’Académie! La flamme nous ena paru belle ; mais l'odeur forte et bitumineuse qu'elle|répand encore à besoin d’être considérablement affaiblie avant qu'on puisse songer à introduire dans les maisons ce mode d'éclairage, Mais ne dé- 963 sespérons ni du temps ni de l’habileté de ceux qui ont présente aujourd’hui ce projet à l'Académie des sciences. Les hydrocar- bures employés par MM. Rouen et Busson du Mouriez, n’ont pas besoin d'être rectifiés À un haut degré; il suffit qu'ils soient à peu près dépouillés de soufre et d’ammo- niaque , et qu'ils aient une densité de 900 à 060 degrés centigrades Leur pouvoir éclairant à cause de l'excès de carbone. qu'ils contiennent, est supérieur à celui de l'huile de colza brulée dans une lampe carcel. Par ee procédé on réduit de plus de 6 à 1 le prix courant actuel de la matière première de l'éclairage. Avec 1 centime dépensé en hydrocarbure liquide, Péclai- rage de MM. Rouen et Busson du Mouriez fournit la même lumière que 6 centimes de gaz courant, 8 centimes d'huile de colza, 11 centimes d'hydrogène liquide. M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire a coim- muniqué à l’Académie quelques notes sur les singes américains composant les genres nyctipithèque, saïmiris et callitriche. Pour les nyctipithèques, les espèces sont au monbre de quatre : 1. Le nyclipithèque fé- lin (nyctipithecus felinas), espèce qui ha- bite le Para; 2. le nyctipithèque lémurin {nyctipithecus lemurinus), espèce inédite habitant la Nouvelle: Grenade, d’un pelage brun: cendré , lavé de roux supérieure- ment, cendré sur les flancs, d’un jaune orangé sous le ventre et la poitrine. Sa queue est d’un noir plus ou moins mêlé de roux avec la base rousse en dessous et d'un cendré noirâtre en dessus. Cet ani- mal possède encore une tache médio-fron- tale noire peu étendue entre deux taches blanchâtres et plus en dehors deux raies -moires. Les oreilles sont très courtes; 3. le N. à trois bandes (N: trivirgatus) décou- vert par M. de Humbolot dans les forêts de la Cassiquire; 4. le N. criard (N. vocife- raus), espèce imparfaitement connue et dont l'authenticité laisse encore à desirer. Elle habite, selon Spin, les forêts de Caba- tinga, au Brésil, à peu de distance des frontières du Pérou. Les espèces du genre saimiris avaient jusqu'alors été confon- dues entreeiles. M. Isidore Geoffroy Saiut- Hilaire les a distinguées et décrites. Il en reconnait également quatre espèces : 1. le saimiri sciurin (saimiris sciureus) ; 2. le S. à dos brülé; 3. le S. à lunules (S. lu- aulatus); 4. S. entomophage (entomo- phagus. M. Dufrenoy a lu à l’Académie un rap- port sur un Mémoire de M. le docteur E,. Robert, ayant pour titre : 1. Recher- ches géologiques sur le miuerai de fer pi- solitique et sur le deoloxyde de manga- nèse hydrate, observés à Meudon; 2: sur la paléonthologie du bassinde Paris. Nous re- viendrons bientôt sur ce Mémoire impor- tant et rempli de faits curieux sur la con- stitution du bassin de Paris. M. Duvernoy a. lu à l'Académie un Mé- moire sur un animal fossile, dont la mäâ- choire inférieure a été découverte à Issou- dun, au mois,de décembre dernier. Ces ossements ont été trouvé à 20 mètres de profondeur dans un puits fermé depuis plusieurs siècles. L'animal, auquel cette mâchoire appartient, a dû être un grand ruminant, car les dents et les deux bran- ches de la mâchoire bien distinctes, vien- nent l’attester la conformation et la dispo- sition anatomique et physiologique de os font fortement présumer qu'il appar- tient au genre girafe. De reste cette mà- 964 choire est encore assez intacte; on y voit bien conservées cinq molaires assez fortes ; l'apophyse coronoïde de cet os est un peu brisée du côté droit un peu plus que du côté gauche; enfin, tous les earactères de cette mâchoire se rapprochent beaucoup des caractères que nous offre la mâchoire de la girafe. MM. Laugier et Mauvais ont communi- qué à l’Académie le résultat des observa- tions qu’ils ont foites sur le sommet des Pyrénées, Ces deux astronomes, aidés des lumières et des conseils de M. Arago, ont cherché à ealculer les variations magnéti- ques qu'éprouve une aiguille aimantée sur le sommet et au bas d’une montagne. Ils ont choisi pour cela le Canigou. P’après le travail qu'ils présentent aujourd’hui à l’Académie des sciences, si l’on représente par 1000 l'intensité magnétique à Vernet, base de la montagne 988 représentera l’in- tensité au sommet du Canigou. Ainsi il semble bien constaté que l'intensité ma- gnétique subit une diminution notablepour une différence de hauteur de 2133 mètres entre les deux stations. Cette diminution est de beaucoup supérieure aux erreurs possibles d'observation .L’inelinaison qu’on aurait pu croire plus grande au bas de la montagne qu’au sommet, a été trouvée au contraire plus faible dans 5 minutes environ, Ces expériences, quoique déjà bien faites auraient besoin d’être répétées plusieurs fois pour acquérir ce cachet de vérité qui fait l'honneur des recherches scientifiques, et alors plusieurs des lois magnétiques du globe seraient peut-être un peu moins obscures qu'elles le sont en- core aujourd'hui. M. Flourens présente à l’Académie ‘un exemplaire de son nouvel ouvrage, inti- tulé : Anatomie générale de la peau et des membranes muqueuses, ouvrage ou la peau est étudiée avec soin chez les diverses races du globe. M. de Gasparin , le premier volume d’un cours d'agriculture qu'il fait paraître ; en- fin M. Péclet envoie un exemplaire de la deuxième édition de son Traité de la cha- leur dans les applications, ouvrage qui à déjà eu un grand succès , et qui sera tou- jours d’un uüle secours aux industries et aux physiciens. m5 Gdemn——— SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE. Sur l'électricité animale; par M. Hh. Matteucci. La première partie de ce Mémoire a par- ticulièrement pour but d'établir sur un plus grand nombre d’expériences très va- riées le parallélisme que j'avais déjà apercu et signalé dans mes travaux précédents, entre, la fonction des organes électri- ques de la torpille et la contraction mus- culaire. Je comimencerai par démontrer ce pa- rallélisme dans l’action du courant élec- trique, Je rappellerai en peu de mots les lois de l'action du courant électrique sur les nerfs moteurs. Dans la première pé- riode de vitalité du nerf, le courant élec- trique qui agit sur lui excite la contrac- tion musculaire, soit au moment quil entre, soit au moment qu'il cesse, et cela quelle que soit sa direction relativement à " 965 laramification du nerf. Dans la seconde pé- riodede vitalité du nerf, la contraction n’est plus excitée que par le courant direct qui commence et par l'inverse qui cesse. J'ai soumis les nerfs de l'organe élec- trique, séparé rapidement d’une torpille vivante, à l'action du courant électrique. Cette action, comme je lai déja prouvé, excite la décharge ordinaire de l'organe. Pour découvrir et étudier la décharge ainsi excitée, 11 faut poser sur l'organe des gre- nouilles récemment préparées et le tou- cher dans le même temps sur les deux faces avec les lames du galvanomètre. Afin qu'on puisse faire celte expérience avec soin et sans la moindre crainte de se trom- per, je décrirai ma manière d’opérer.J’em- ploie, pour obtenir le courant, une pile de Faraday de quinze couples que je tiens sur un tabouret isolé. Je sépare rapidement un des organes d’une torpille vivante et j'ai soin de lui laisser les nerfs le plus longs possible. En coupant avec des ciseaux les branchies à travers lesquelles ces nerfs passent avant d’entrer dans l'organe, on peut en avoir de la longueur de 2 à 3 cen- timétres. Quand l'organe est ainsi préparé, je le place sur un taffetas verni : je lie en- suite avec un fil de soie un de ces nerfs, et je le soulève ainsi en fixant l’autre bout du fil à un support quelconque. Quand l'expérience est ainsi disposée, je touche le nerf soutenu par le fil de soie avec les deux pôles de la pile à une distance de 10 à 15 millimètres entre eux. Au moment où le circuit vient à être fermé, on voit se contracter toutes les grenouilles préparées qu’on a placées sur l'organe: dans le même temps l’aiguille du galvanomèire, qui doit être très sensible, dévie:très sensiblement, Cette déviation, quoique beaucoup plus faible que celle produite par la torpille vivante, indique pourtant le courant ordi- naire du dos au bas-ventre de la torpille. Tous ces vhénomènes cessent, quoique le circuit reste fermé. Aussitôt qu'on Pouvre, on voit reparaître les mêmes phénomènes qu’on avait obtenus quand le courant avait commencé à passer. Soit que le courant. soit dirigé du cerveau vers l'organe, où de l'organe vers le cerveau, la décharge est toujours excitée au commencement et à la fin du courant. À mesure que la vitalité du nerf s'affaiblit, les phénomènes chan- gent : l'électricité n’excite plus la décharge que lorsqu'il commence, s’il est dirigé du cerveau vers l’organe, taudis qu'il produit -ce phénomène lorsqu'il cesse, s’il est di- rigé de l'organe vers le cerveau. Evidem- ment ces lois sont les mêmes que celles de l’action du courant électrique sur les nerfs moteurs. La manière d'opérer que nous avons décrite avec soin est à l’abri de toute er- reur; et certainement on ne peut pas sup- poser que les contractions des grenouilles et la déviation du galvanomètre soient dues à une portion du courant de la pile qui se serait répandue, on ne sait pas com= ment, dans l’organe. Quand on fait cette expérience, on voit que si, au lieu de tou= cher le nerf de l'organe, on touche l'organe même, les phénomènes manquent : il est inutile de dire que cela n’arriverait pas si l'on touchait avec les pôles tout près des grenouilles. J'ajouterai encore que les phé- nomènes disparaissent après un certain temps. En agissant sur les nerfs de l’organe d'une torpille vivante ou récemment tuée, avec le’courant électrique, on-parvient à | | | LL _ 21 966 exciter la décharge dans les différentes parties de cet organe. En général, cette dé- : charge est limitée à la portion de l'organe dans laquelle est répandu, avec ses rami- ) fications, le nerf excité par le courant, En !: irritant les différents nerfs de l’orgaue par | un Corps stimulant quelconque, où arrive | à ce même résultant. Afin de l’observer « plus facilement, il n’y a qu’à bien essuyer la | surface de l'organe pour limiter la région de la décharge. Lorsqu'on prolonge le passage du cou- - rant dans les nerfs de l’organe d’une tor- | pille vivante ou récemment tuée, on ne - tarde pas à s’apercevoir que l'action du : courant électrique est considérablement af- | faiblie ou entièrement détruite. Si alors on | ouvre le circuit et si l’on fait passer le cou- « rant sur le même nerf et en sen$ contraire à celui du courant précédemment employé, on obtient encore la décharge, et c’est lors- | que ce second courant a cessé d’agir, qu’en | le renversant de nouveau on s'aperçoit que | le nerf a repris l'excitabilité qu'il avait per- : due. Il est inutile de dire quela décharge : qu'on obtient ainsi a lieu tantôt lorsqu'on ferme le circuit, tantôt lorsqu’on l'ouvre, | Suivant que le courant est dirigé du cer- | veau vers l’organe, ou de l'organe vers le | cerveau. Voilà encore des phénomènes qui sont communs à la décharge électrique et | à la contraction musculaire : évidemment ces phénomènes correspondent aux alterna- | tives voltaiques. ; | J'ai essayé sur plusieurs torpilles vi- | vantes le passage interrompu ou continué | d'un courant électrique très fort. Je po- | Sais pour cela la torpille sur une large | lame de platine, et je plaçais sur sou dos une autre lame semblable; après cela je meftais en communication ces deux lames avec les pôles d’une pile de soixante à quatre-vingts couples. Tantôt je tenais le circuit fermé pour quelques minutes, tan- tôt je l’interrompais pour le recouveler un | instant après. Dans quelques expériences, | j'ai employé le courant en le dirigeant tan- } 1ôt du dos au bas-ventre, tantôt du bas- | ventre au dos. La torpille soumise au pas- Î sage continué du couraut électrique se | trouve où paralysée dans sa fonction élec- | trique, ou elle ia perd pour toujours en |} mourant. Dans le premier cas, on parvient, | après l'avoir laissée quelque temps dans « l’eau,äobtenirencorequelquesdéchargesen 1 la serrant entre les mains. La torpille, tour- mentée par le passage interrompu du cou- | rantélectrique, donne un certain nombre “ de décharges très fortes, et puis elle meurt. “ Ces phénomènes sont encore semblables à « ceux qu'on obtient quand on emploie le | Courant électrique pour exciter la contrac- | tion musculaire, | Si l’on sépare rapidement un des or- | ganes d’une torpille vivante et si l’on ir- | rite d’une manière quelconque le bout |: d’un des nerfs qui s’y ramifent, on obtient | Ja décharge électrique. Mais, à mesure | que la vitalité s’affaiblit, il faut, pour obte- mir la décharge, irriter des points de ces | nerfs plus rapprochés vers leurs extrémi- . tés; en effet, tandis qu'on n’a plus de dé- | Charges en coupant les nerfs qui sortent . de l'organe, on en obtient encore en intro- duisant des ciseaux dans différents points de l'organe même. De même, l’excitabilité des nerfs moteurs se retire vers leurs ex- trémités à mesure que la vitalité saf- faiblit. _ J'iutroduis dans l'estomac d’une torpille MiYante plusieurs gouttes d’une solution 967 aqueuse légèrement acidulée avec de l’a- cide chlorhydrique d'extrait de noix vo- mique. Quelques minutes après, en lais- sant toujours la torpille hors de l’eau, on lui voit donner spontanément la décharge, et au moindre contact de son corps la dé- charge a lieu. En coupant sur la torpille ainsi narcotisée la moelle épinière, les contacts de son corps quiontlieu au dessous du point coupé ne sont plus suivis de la décharge; ainsi la décharge est évidem- ment produite par un mouvement réfléchi par l’intermède de la moelle épinière. Les célèbres travaux de Hall, de Florens, de Muller, ont prouvé que sur la grenouille narcotisée on ne produit pas des phéno- mènes semblables de contraction muscu- laire. En touchant avec une solution alcaline assez concentrée le lobe électrique d’une torpille vivante, on obtient des décharges très fortes. M. de Humbold a prouvé la même chose pour la contraction muscu- laire. Les faits que nous avons rapportés prou- vent complètement que la décharge élec- trique de la torpille ét la contraction mus- culaire sont des phénomènes soumis aux mêmes lois. Il résulte de là que les nerfs de l'organe électrique sont aussi distingués des autres nerfs que le sont les nerfs des sens et les racines antérieures et posté- rieures de la moelle épinière. Toujours est- il que l'excitation d’un nerf produit le phénomène qui appartient à l’organe dans lequel il est répandu avec ses ramifica- tions. J'ai tenté de nouvelles expériences pour découvrir la direction du courant élec- trique dans l'intérieur de l’organe de Ja torpille, au moment de la décharge. J'ai coupé pour cela l'organe. en couches pa- rallèles d'épaisseur différente, tout en sou- tenant les couches séparées les unes des autres à l'aide de petits crochets attachés à un fil de soie. En touchant avecles lames du galvanomètre les surfaces deces couches, J'ai toujours observé, comme dans tous mes travaux précédents, que la surface interne la plus rapprochée du dos est positive, et que l’autre, la plus rapprochée du bas- ventre, est négative. Dans quelques cas, lorsque ces couches étaient extrêmement minces, les signes du courant électrique manquaient, ce qui arrivait surtout lors- que le tronc nerveux appartenant à la cou- che tentée avait été coupé. J'ai également essayé, en introduisant des aiguilles d’acier dans différentes direc- tions et dans différents points de l’organe, si ces aiguilles s’aimantaient pendant la décharge. Je n'ai jamais obtenu aucune aimantation dans les aiguilles ainsi dispo- sées. Ce résultat ne prouve autre chose, si ce n'est que la décharge de la torpille ne peut se comparer à celle de la bouteille. | En effet, si l’on fait passer cette dernière décharge à travers une masse d’eau dans laqnelie on soutient des aiguilles d'acier en différentes directions, on trouve ces ai- guilles plus ou moins aimantées. Du reste, on pourrait croire, en renonçant à toutes les analogies entre l'organe de la torpille et toutes les sources électriques que nous connaissons, que la décharge de cet organe ne traverse pas son intérieur, à moins que cet organe n’ait été coupé. Un résultat assez curieux auquel je suis parvenu dans ces derniers temps est celui de la décharge qu'ou obtient par des portions très petites de l'organe. Voici comment Je fais l’expé- s 968 rience : je coupe l'organe électrique d’une torpille vivante et je détache très rapi- dement avec des ciseaux un des prismes de cet organe; alors Je pose sur ce prisme le nerf de la grenouille galvanoscopique, En blessant ce prisme d’une manière quel- conque, je vois la grenouille se contracter. Quelquefois j'ai réussi en cela avec de très petites portions d’un prisme, On voit par là que dans chaque prisme, et même dans chacune de ses parties élémentaires, existe l’organisation nécessaire pour produire la décharge : chacune de ses parties élémen- taires peut la donner lorsqu'on excite les petits filaments nerveux qui sy rendent, Il est naturel d'admettre que la décharge to- tale de la torpiile n'est que la somme de toutes les décharges élémentaires donuées par tous les organes élémentaires des dif férents prismes à la fois; mais, plus j'a- vance dans l'étude des phénomènes élec- triques de la torpiile, et plus je sens la difficulté de rapprocher l'origine de sa fonction à celle des autres sources élec- triques. En étudiant derniérement la structure de l'organe de la torpille avec mon collègue M. Savi, et en la comparant à celle de l’or- gane du gymnote, j'ai remarqué l’existence d’un rapport très important entre la struc« ture des organes de ces deux poissons et un des caractères de leur décharge électrique. Si l’on coupe normalement l'organe d’une torpille, on voit des colonnes séparées par des parois aponévrotiques, fixées d'une part, sur la peau dorsale, de l'autre, sur la peau ventrale. On sait que, pendant la dé- charge, ces deux extrémités de chaque ca- lonne ont, l’une l'électricité positive, l’autre l'électricité négative. Dans un gymnote fendu également tout le long de son corps de la tête à la queue, on voit dans son or- gane électrique les mêmes colonnes que l'on voit daus l’organe de la torpille; mais, dans le gymnote, ces colonnes, disposées parallèlement à la longueur de l’animal, ont leurs extrémités à la queue et à la tête. Les observations récentes de Faraday ont prouvé que, dans le gymnote, les deux états électriques contraires sont à la tête et à la queue. Toujours est-il que les extré- mités des colonnes de chacun de ces or- ganes représentent les deux pôles de leurs appareils électriques. GHIMIE. Rapport fait à V Académie des sciences sur une Note de M. Beaude, relative aux vases en grès qui contiennent les eaux minélales ; par M. Payen. Vous nous avez chargés, MM. Thenard, Dumas et moi, d'examiner les observa- tions de M, Beaude relatives aux vases en grès dans lesquels on transporte et l'on conserve l’eau de Vichy et diverses eaux minérales gazeuses. Les graves intérêts de salubrité publique engagés dans la question nous faisaient un devoir de remplir, sans retard, la mission que vous nous aviez confiée, ct de vous déclarer qu’il ne nous reste aucun doute sur les faits que nous ayons observés, ni sur les conséquences qui en découlent na- turellement. ; Les bouteilles en grès vernissé, dites du _- Montet, sont cuites et émaillées à une haute température ; leur pâte a pris sous l'influence d’un retrait prolongé, une co- hésion et une dureté telles due. par ie 969 choc, les fragments enlèvent à l'acier des parcelles qui scintillent et brûlent dans V'air. pi bruni par l'acide sulfhydrique; tenu pendant douze heures en contact avec l'a- si: ge azotique concentre, aux températures | 31 SpRprises entre 30 et 100 degrés centési- ie PRAUX, il n’a laissé dissoudre aucune trace {au oxyde métallique. ti) c fo'up CES, épreuves suffraient pour démon- 510 ET qu'aucune des substances contenues .,; dansiles eaux potables ne saurait attaquer … ln.tel. vernis. Mais, dira-t-on, un chimiste, analysant la-poterie, a trouvé des indices de la pré- sence du plomb, et l’on en a conclu que TU les boissons conservées dans ces vases pour- raient devenir insalubres. La conclusion, en tout cas, n'étaitpoint justifiée, car des quantités, mêmes no- tables, d'oxyde de plomb combinées à l’état de silicate insoluble, comme dans la cou- verte de la faïence fine, appelée porce- laine opaque, n'eussent offert aucun dan- ger. Qu'un analyste yicnue aujourd'hui in- former le public qu'il.a découvert, dans un cristal actuellement fabriqué, plus de 40 p. 100 d’oxyde de plomb; qu’ainsi, ces _carafes, élégantes, ces vases à brillantes facéttés, où l’ou verse les vins de table, les limonades très acides, présentent de graves dangers : une telle annonce effrayera quelques personnes, peut-être, sans émouvoir beaucoup les chimistes, qui connaissent les propriétés des silicates de . plombet de potasse à proportions conve- nables, qui savent qu'une pièce de cristal . remarquable, fort ancienne, pesant quinze """kilogrammes, appelée miroir de Virgile, ‘fut analysée, en 1787, par Fougcroux ; qu’elle contenait 0,59 d’exyde.de plomb, ét s'était parfaitement conservée, au tra- vers des siècles; qu’enfin, sa, composition différait peu de celle des produits magni- fiques et salubres de nos grandes cristal- leries. Avant de répandre l'inquiétude: sur des inconvéaients, imaginaires jusque; là, de la poterie de grès, il fallait donc démon- trer rigoureusement la présence de plomb, puis constater les proportions et lPétat où il se trouvait, reconnaitre enfin qu’il pou- vait être attaqué directement par les aci- des, et avant tout s'assurer que les réactifs et les vases emploçés pour l'aualyse ne donnaient pas eux-mêmes les traces impon- dérables de plomb observées. Toutes ces précautions prises; nous avons traité 15 grammes du. grès pulyérisé avec son émail, par le carbonate de soude; le produit saturé exactement et filtré, fut soumis à un courant de gaz sulfhydrique,et ne laissa pas apercevoir le moindre préci- pité brun. : :* Une autre: épreuve, entreprise en sou- mettant à l’action de la matière alcaline [in Neil Q “1 “ plusieurs fragments. dont, le po:ds s'élevait à 90 grammes, de façon à réagir de préfé- rence sur la couverte sans'attaquer toute la pâté, donna les mêmes résultats. Des expériences sémbiables ont conduit aux mêmes conséquences M. Péligot, dont l’Acadéniié connait bien le ta'ent et l'exacti- tude. So ie Enfin, et cette épreuve est encore com- plètement décisive, nous nous sommes pro- curé l’un des cruchons en grès employés par M. Savaresse, et qui avait été pris dans la falrique avant la dernière cuisson, c’est- Lo] Leur émail n’est point rayé par le fer, 970 à-dire couvert de l'émail seulement dessé- ché ct resté pulytrulent. Si l'oxyde de plomb était entré dans la composition de cette couverte, il eût été très facile de l’attaquer et de le dissoudre, soit indirectement par la soude, soit direc- tement même par l'acide azotique : or, cet acide employé concentré et bouillant, puis saturé, filtré, et soumis À un courant de gaz acide sulfhydrique, n’a manifesté au- cun indice de la présence de plomb. La couverte de la poterie de grès exa- minée est comparable, pour sa dureté et sa résistance, aux meilleurs verres à bou- teilles les moins fusibles ; aussi avons-nous observé, sans surprise, que les rares et légers flocons bruns de matière organique et d'oxyde de fer que l’eau de Vichy dé- pose, sont en tout semblables dans les bou- teilles en verre et dans ls vases en! grès. Cette converte vitriforme, parfaitement appropriée à son usage, se compose de si- lice combiné avec la chaux, l’alumine, la magnésie et des traces d'oxyde de fer. Les expériences et les, déductions ci- dessus, s'accordent cntièrement avec la note de M. Beaude; elles prouvent que les bouteilles en grès à émail dur ne renfer- ment pas de plomb, qu’elles offrent toutes les garanties désirables pour la salubrité dans leurs applications à conserver l’eau de Vichy et les autres eaux minérales. En conséquence, nous avons l'honneur de proposer à l’Académie d'accorder son ap- probation aux observations de M. Beaude. Les conclusions de ce rapport sontadop- tees. SCIENCES KNKATURELLES, TLI9 METALLURGIE. à Mémoire sur les principarx gites métalli: féres de P ialie; par M: Amédée Burat. Ces gites se trouvent dans la chaîne oc- cidentale de lTtalie, depuis les montagnes du duché de Modène jusqu’au. Monte-Ar- gentario, à l'extrémité sud, de la Toscane; ils sont surtout rassemblés dans la chaîne des maremmes entre, Livourne et Piom- bino. La plupart d'entre: eux ont été ou- verts par les anciens, et:on' fourni, suivant toute probabilité, celte imniense quantité de bronze employée par les Romains, alors qu'aucune des sources actuelles de ce mé- tal, le Cornwall et la Sibérie, ne donnait lieu à des extractions notables. Les gîtes métallifères de la Toscane ca- ractérisent une époque gtologique très distincte; ils sont en rélation constante avec des roches ‘erpentineuses et amphi- boliques, postérieures aux dernières cou- ches du terrain crétacé. Cette liaison n'existe pas seulement sous le rapport géo- graphique : les minerais sont mélangés à ces, roches éruptives d'une manière si in- time;que l'ensemble doit être considéré commeconstituant un seul et même phé- voméene d'éruption. Les lignes de fracture et de: soulèvement suivant lesquelles sont sorties les roches serpentineuses et amphi- boli{nesisont également celles qui ont été suivies parles épanchements métallifères. II résulte, de ces relations géo'ogi ,ucs, des lois de groupementsremarquables pour les minerais de fer, cuivre, plomb, argent et mercure qui abondent dans cette contrée, et l'étude des détails de gisement et d’al- lure de chacun d'eux renferme des faits uon moins importants pour l'exploitation 971 de ces minerais et la théorie de leur for- maliou. Tous les minerais peuvent étre rapportés à trois types de gisement : 1. de véritables. dykes et amas éruptives, à gangues d'am- phibole et ct d’iénite, comme les amas de fer oxydulé et de fer oligiste exploités dans l'ile d'Elbe, ct les dykes ou filons en stoc- werks plombifères et cuprifères du Campi- gliese; 2, des filonsirréguliers, de contact, placés entre les roches serpentineuses et les terrains crétacés et jurassiques, et qui pénétrent même dans les masses de serpen-- tine : tels sont les filous de Monte-Cattiui, Monte- Vaso, et Rocca-Tederighi ; 3. enfin certaines couches quartzeuses situées à la base des dépôts crétacés, dans lesquelles la pénétration des principes métallifères est tellement intime et constante (votam- ment dans la province du Masset2n0), que leurs caractères rappellent ceux des schi- stes cuivreux de la Thuringe. Chacun de ces types de gisement est assujetti à des lois constantes de relations gtognostique, d'al- lure et de composition. Les exploitations anciennes ont principa- lement été dirigées sur les amas et les filons en stocwerks de l’île d'Elbe et du Campi- gliese; les restes de,ces établissements sou- terrains sont immeuses, et des vallées en- tières remplies de -scories attestent une exploitation prolongée pendant des siecles. Au moyen-ège, secoude période de tra- vail dont.les ruines ne sont pas moins re- marquables, mais présentent des caractères tout à fait distincts, on a suivi surtout les couches plombifèr: s etargentifères du Mas- setano. Eufin, à l’éjoque actuelle, les efforts se concentrent sur les gîtes de con- tact des roches serpentinenses, gîtes pres- queintacts, et dont les ressources sont plus en harmonie avec les exigences de l’époque. Les anciens ont en effet à peine effleuré ces gites où l'épuisement des, eaux, présente quelques difficultés; ils préféraient des minerais dont le titre serait insuffisant au- jourd'hui, mais qui pouvaient être exploi- tés avec ayantage, alors que le cuivre avait lui-même une valeur ciuq fois plusgrande, que les combustibles abondaient dans le | pays,.etque la main-d'œuvre était fournie par une nombreuse population d'esclaves. Aujourd'huidonccesconditionsontchangé et l'industrie a plus d'intérêt à chercher des gîtes nouveaux qu’à rentrer dans les an- ciennes exploitations. PHARMACOLOGIE. D'une réforme pharmaceutique ; remèdes secrets. (Troisième et dernier article.) . Il ne faut pas confondre les remèdes se=. crets avec les remèdes spéciaux. La compo- sition des premiers n’est pas connue, celle des seconds semble être indiquée par leur nom; mais rien n’est plus trompeur que le nom d'une drogue. Citons, par exemple, les préparat ons au lactate etau citrate de ë&r, qui sont tout simplement formes de culfate de fer. Mais tous les sirops anti-sy- philitiques, tous ces anti bilieux, ces eaux hygiéniques de mars, de Memphis, etc ; ces élixirs, ces papiers chimiques, ces taf- {etas, ces compresses, etc., dont !es noms se développent en majuscules gigantesques sur toutes les bornes, sur tous les murs; dans les lieux les plus fréquentés ; dont les réclames envahissent la quatrième page de tous les journaux, et dont les annonces | 72 | sont distribuées au coin des rueset dés pas- { sages, par des messagers acharnés (1) : ) yoilà ces remèdes secrets dont la consom- * mation fait le plus grand tort à la pharma- - cie et à la médecine. Le pharmacien vend aussi quelquefois des drogues de son inven- F tion, pour lesquelles il ne fait aucun frais | de publicité, mais qui n’en sont pas moins des remèdes secrets. Il les désigne sur son - livre de vente sous le nom de lochs, pilu- * les, sirops, etc., selon l’ordonnance, La vente des remèdes secrets devait ame- | ner la décadence des pharmacies, en ne | faisant plus de l’art qu’un commerce et en établissant entre les pharmaciens une con- curren ce honteuse. Nous avons déjà parlé } de variété dans les prix ; c’est ici le lieu } d'entrer dans quelques explications. Le | prix des drogues est généralement très éle- vé. Tout le monde sait ce que veut dire : mémoires d’'apothicaire, En passant par les | mains du pharmacien, les drogues acquiè- | rent, pour ainsi dire, tn prix deconvention; | leur valeur est plus que centuplée, et bien que certaiues préparations pharmaceuti- | ques se vendent à peu près partout au même taux, il en est un grand nombre dont le prix varie dans chaque pharmacie. Lessubstances communessontsurtout dans ce cas. Il nous semble que l’on devrait exi- _ger pour toutes les apothicaireries un tarif invariable. É Tous les faits que nous venons de citer | demandent'une réforme pharmaceutique ; | nous sommes! d'avis qu'on limite le nom- bre des pharmacies, suivant l'importance des villes 21 Qu'on se moñtre plus sévère pour la no- mination des pharmaciens; Que les pliärmaciens paient plus cher leurs élèves. én exigeant d'eux plus de con- naissances et de bonre tenue; Que les’ pharmaciens soient tenus dé préparéreux-mêmes et d’après le Colex un: plus grand nombre de médicaments ; ELcs pharmacies dévraïent être complè- tement visitées tous les mois ;!' questidns aux éléves, afin de s'assurer de raient les matières premières, afin de con- stater leur état de pureté; Le droguier devrait être complet : | Toutes les matières devraient être dési- |! gnées parles noms scientifiques , généra- “ lementadoptés; on devrait exiger l'abolition || des anciens termes que quelques pharma- ciens gardent encore et qui peuvent causer “| des erreurs; … Eofnil faudrait abolir tous les remedes “ secrets. Toutes les découvertes de la thcra- … peutique, sanctionnées par l’espérience, seraieut imprimées dans un journal appen- dice du Codex, distribué à tous les phar- maciens. Le jour où l’on se décidera à apporter ces réformes daus l'exercice de la pharma- cie, on surveillera avec plus de soin que ‘jamais les épiciers , les marchands de cou- leurs et les herboristes et l’on retirera de ‘leur commerce, déjà bien assez étendu , | Certaines substances dont la vente revient de droit aux pharmaciens. (RL 24 (1) Nous ne saurions trep insister surl’immoralité eu plus grand nombre de ces affiches ct surtout de |,,,£6s annonces qui tombent entre Jes mains des en- … fants, des jeunes filles du peuple. La rédaction de | LEES écrits pleins de: détails obscènes, ne peut que jeter le trouble dans de jeunes intelligences et les initier à d'affreuses misères et ne saurait avoir le mérite de les -empé-her d’y tomber, à toutes choses. - la voie pour disposer les pièces du méca- s'etiles frais de réparation et d'entretien en Lés’inspecteurs adresseräient quelques | . : Vétat de Téurs connaissancés ; ils examine- 973 Nous avons rapidement passé en revue les abus de la pharmacie actuelle; les lais- sera-t-on subsister plus long-temps? La santé publique,exige qu'on s’oceupe de cette question, à une époque qui veut avoir le mérite d'apporter des perfectionnements | 2e SCIENCES APPLIQUÉES. ARTS MÉTALLURGIQUESe De la forme. des essieux des locomotives; et de la qualité des fers qu'il convient d'y employer. Il s’estélevé dans le sein de l’associalion britannique; lors de sa 12: session qui a eu lieu à Manchester, une discussion sur la meilleure forme à donner aux essieux des locomotives, ainsique sur la qualité des fers qu'on emploie pour ces essieux. Géête dis- cussion nousayant paru présenter quelque intérêt, nous avons cru devoir en repro- duire ici les principaux éléments. M. Vignoles ouvre la discussion en dé- clarant d’abord qu'il existe un préjugé en faveur des éssieux coudés, mais ce préjugé lui paraît mal fondé. Dans son opinion, les essieux coudés sont, sous presque tous les points de vue, inférieurs aux essieux droits. Avec les essieux droits, on place généralement les manivelles en dehors des roues, et on obtient ainsi plus d'espace dans nisme moteur. On ygague encoreun autre avantage, c’est qu’on peut abaisser Jachau- dière de près de 35 à 40 eentimètres,; et par conséquent accroître la stabilité de la ma- chine ou. la sécurité, puisqu'on place le centre de gravité de l'appareil plus bas et plas près des rails. La dépense première est également moindre par cette disposition, sont notablement diminués, ©: Ces ayantages, ajoute M. Vignoles, sont aujourd'hui devenus palpablesparl'examen ‘du chemin de fer de Dublin à Kingston, où cette disposition a été adoptée. En intro- duisant des essieux droits et des manivelles extérieures, la dépense a d’abord été con- sidérablement diminuée , ensuite nul cas de rupture d’essieu ne s’estencore présenté. On a obtenu enéore un espace disponible tellement étendu qu'on a pu placer un ten- der sur la machine, et établir le centre de gravité aussi bas que possible, tout en se dispensant en outre d’un tender distinct. Enfin , par cette disposition on à pu géné - ralement parcourir 15 milles (24 kilom.) sans être obligé de s'arrêter pour faire de l’eau. Jusqu’à présent il a existé un préjugé contre les locomotives à quatre roues; qu'on a considérées comme présentant moins de sécurité que celles à six roues, comme plus disposées à sortir de la voie, etc. Or, dans l'opinion de M. Vignoles les lo- comotives à quatre roues nef présentent pas un seul élément qui puisse servir de fondement à de pareilles objections. Il croit que les seuls avantages que soient en droit de réclamer les locomotives ‘à six roues, c'est une plus heureuse distribution de la chargesur ces roucs. Toutefois; un examen sérieux des accidents fatals qui sont surve- nus depuis peu, et entre autres ceux arri- vés sur le chemin de fer de Londres à Brighton et de Paris à Versailles, démon- itrent évidemment que ces sinistres n’ont pas été dus à ce que les locomotives étaient à quatre ou à six roues. M. Vignoles pense 974 que l’un et l’autre sont dus à des causes semblables. Dans les deux ca;, on a fait re- morquer des convois pesants par deux lo- comotives accouplées, la plus faible con- duisant l’autre. Dans cet état, il est sur- venu un accident quelconque, ét dont la cause est restée inconnue; le mécanicien a fermé aussitôt le robinet de vapeur de la machine directrice, et celle quid Stivait, et qui était la plus puissante, est venue la l'frapper avec l’énorme force vive qu'elle devait à sa masse et à sa vitesse, ét l’a forcée de sortir de la voie; la seconde 14 suivie, et par suite a entrainé la chute ef le ren- versement des wagons. ï Il est déjà arrivé une foule d'accidents par suite de la rupture des essieux cou- dés; et l’on a déjà fait en France l’impor- tante remarque que dans le point de rup- ture de ves essieux, le fer, au lieu d’être fibreux comme on le remarque le plus or- dinairement dans celvi qui sort de la forge, présente une structure à facettes et un aspect cristallin comme la fonte, ce qu’on a attribué à dés modifications dans la structure moléculaire du fer, et dans son état électrique ou magnétique dues au frottement, aux chocs où aux secousses continuelles auxquelles l’essieu coudé est exposé. TO AU : M. Hodgskinson déclare que, pa d'éxpériences nombreuses et éféndues aux- quelles il s’est livré depuis longtemps sur la résistance que présente le fer, il a acquis la certitude aujourd’hui qu'une succession d'efforts. ;:exercés sur des pièces de ce mé- tal, on une suite de chocs qu’on lui fait éprouver; produisent uue détéroriation permanente dans son élasticité. M. Fairbairn annonce, de son côté, que l'ingénieur du chemin de fer de Leeds. lui a souvent déclaré avoirobservé que tous. les essiéux à manivelle allaient constam- ment én se détériorant par suite des chocs. ou'des efforts auxquels ils étaient soumis, et que sur ce chemin , on était obligé de les remplacer périodiquement par denouveaax bien avant qu’ils fussent usés, afin d'en. éviter là rupture. Quoiqu'il en soit, les es- prits Sont encore partagés dans ce moment: sur la question de savoir si la structure cristallisée et à facettes, observé dans les - essieux qui se brisent, provient d’un défaut dans la fabrication de ces pièces et dans la . qualité du fer, ou bien est la conséquence et l’effet du travail, et enfin si elle à pour cause une succession de chocs ou d'efforts éprouvés ou un phénomé gnéti M. Crantban à QUE beat re She PAUSE sieux coudés dans sa pratique, et toutefois ‘iladmet que les essieux droits sont moins Pisujets à se rompre. M. Garnétt croit qu'avant de se pronon- cer sur le mérite respectif desessieux droits . et des essieux coudés , il conviendrait d’é- tablir l’état statistique de ceux qui ont pu être brisés dans lé service journalier des chemins de fer. Quant à lui, il pense qu il y à eu plus d’éssieux droits brisés daus ce service que d’essieux coudés, ce qui serait encore en faveur de ces derniers. à M. Nasmyth est convaincu que tous les défaut qu reptnche hé aux ss sance dans les usines surtout dans celles où l'on à pour habitude de verser de l’eau sur le fer pendant qu’on le forge. Il attribue aussi en grande partie leur affaiblissement à un Suréchauifement pendant le soudage, et pense que ces deux causes oivent contribuer à altérer pro- fondement là malléabilité du fer. On trouve 975 de très grands avantages dans l'opération dite du recuit pour les articles d'un petit volume, et il ne pense pas qu'on éprouve- rait de difficulté sérieuse, ou qu’on serait entrainé dans des dépenses trop considéra- bles’ pour. appliquer ce même recuit.aux essieux opération qui leur serait éminem- ment avantageuse, Il ne partage pas l'en- gouement qui s’est tout À coup emparé des meilleures têtes, et il se gardera bien d’at- tribuer sans examen à des phénomènes de magnétisme et d'électricité tous les faits qu'on ne peut expliquer; toutefois il est convaincu que des phénomènes électriques fort curieux, accompagnent le passage des locomotives sur les rails tout aussi bien que la rapide génération de la vapeur. C'est aussiauxagentsélectriques qu'il croit qu'on doit rapporter la non oxidation des rails qu'on ue parcourt que dans un sens, et l'oxidation très prompie de ceux qu'on par- court dans les deux directions, comme le chemin de Londres à Blackwall. M. Vignoles n’est nullement disposé à partager l'opinion de M. Nasmyth, relati- vement à sa théorie de l'oxidation des rails qu’il attribue au passage en un seul ou en deux sens des locomotives et des convois. Pour ne citer à cet égard qu'un seul fait qui lui est contraire, il rappellera que le railway de Newton à Wigan a longtemps été unique ou à une seule voie, et qu’à cette époque, il était aussi poli que-peut l'être celui de Manchester à Liverpool. Le chemin de Blackwall, que cet ingénieur a allégué, ne présente pas un cas compa- rable, attendu qu'on n’y fait pas usage des locomotives. M. Nasmyth a déposé sur le bureau dif- férents échantillons à l’appui de l'opinion qu'ilavait fait connaître dans une précé- dente séance. Dans les locomotives, dit-il, les essieux sont les pièces qui présentent le plus de danger; il est donc important de déterminer , tant sous le rapport scienti- fique que sous celui de la pratique , quelle est la manière dont se comporte le fer lorsqu'on en fait un essieu de locomotive. L'expérience est le seul moyen d’éclaircir ce sujet, et il aurait voulu mettre divers échantillons de fer dans des circonstances propres à décider la question, mais jusqu’à cette époque, le temps lui a manqué pour les épreuves. Il a avancé précédemment que les efforts en directions opposées aux- quels les essieux étaient soumis, pouvaient bien contribuer à rendre le fer cassant par le glissement des parties les unes sur les autres. Pour rendre cela sensible, il a pris un gros fil de fer, il l’a ployé en sens in- verse plusieurs fois de suite, et le fil a rompu au sixième ploiement. Il avait an- noncé qu'il regardait le recuit comme un remède à ce défaut, et pour le démontrer, il a fait voir le même fil de fer qui avait été recuit, et qui à supporté dix-huit ploie- ments successifs, ce qui offre an rapport de 3 à 1 en faveur du procédé de recuisson. Il engage donc les compagnies à faire re- cuire leurs essieux et à comprendre cette condition dans leurs brevets. Afin de faire voir sur une plus grande échelle l'effet pro- duit sur les fers marchands, il a missous les . Yeux des membrès'un échantillon de fer tel qu'on le rencontre chez les marchands, et après y avoir fait une entaille au ciseau, il l'a rompu en quatre coups de marteau à la température de 2° C., avec une cas- sure cristalline. En élevant cette tempé- rature encore de 25°, le fer a supporté 20 coups et na rompu quavyec une fracture 976 fibreuse , de facon qu'il est démontré que la qualité du fer n’est pas la seule circons- tance qu'il faut considérer comme ayant une influence.sur sa rupture. M. Nasmyth a signalé précédemment les effets désas- treux du martelase à froid, comme causant un changement notable dans la nature et la cassure du fer ; ici, ajoute-t-il, il faut voir le côté pratique de la question sans avoir recours à des considérations vagues empruntées à lélectricité ou au galva- nisme. Le martelage est nécessaire dans bien des cas ; par exemple, lorsqu'un essieu porte des colliers qui lui sont soudés, ces colliers ne peuvent être finis au marteau, et l’on emploie alors certains outils appe- lés matoirs (swages), dont l’action pro- cure au fer uae grande condensation , qui permet de donner un beau poli à la sur- face, mais au détriment de la pièce, ainsi qu'il le démontre au moyen d’un échan- tillon qui a été chauffé au rouge, puis maté jusqu'à ce qu'il fàt froid; le fera rompu alors sans y pratiquer d'encoche et sa cassure était très serrée, très belle, et semblable à celle de l'acier, Ce résultat dé- montre évidemment combien on a tort de considérer un grain serré comme un bon caractère dela perfection du fer forgé; tou- tefois un martelage modéré est souvent né- cessaire et peu nuisible, à moins que, n'ayant égard qu’au fini, on le porte à l’ex- cès. Pour démontrer que le recuit rend de la malléabilité et une structure fibreuse au fer , on a fait chauffer une portion du der- nier échantillon, et on l’a martelé jusqu’à ce qu'il fût froid comme précédemment ; puis on l’a chauffé de nouveau au rouge sombre ét laissé refroidir progressivement; alors il a supporté 105 coups sans se rom- pre, et enfin il a été plutôt arraché que rompu, ce qui démontre que la structure fibreuse a été rétablie par le recuit. Quand on chauffe au blanc soudant du fer on nuit beaucoup à sa qualité, à moins que le fer ne soit ensuite martelé pour en resserrer la texture. Un morceau du même fer chauffé au blauç soudant et qu’on a laissé refroidir, a rompu sans encoche du pre- mier coup, en présentant de gros cristaux, surtout au centre. L'effet de l'encoche ou du trait est aussi fort singulier. La force du fer est généralement considérée comme proportionnelle à l'aire de sa section, mais un trait qui n’enlève pas 17100 de cette surface, affaiblit la résistance de 4710. C'est ce que M. Nasmyth démontre mécani- quement sur plusieurs échantillons de fer. Tout cela prouve, selon lui, que la théorie et la pratique sont eucore éloigntes du bat , et qu’il serait nécessaire d'interroger la pratique des ateliers pour corriger les formules dont les résultats sont encore loin d’être d'accord avec l'expérience. Enfin une dernière considération est que le mar- telage des barres de fer a pour effet réel de rendre celle-ci creuses. Tout coup de mar- teau tend à donner à cette barre la forme d’une ellipse, et l'intersection de toas les arcs de ces ellipses est sujette à être creusé par suite du glissement des lamelles les unes sur les autres. ARTS MÉCANIQUES. Moyens de peigner et de préparer les ma- tèères filamenteuses ; par MM. Smith , de Deanston, et Buchanan , de Glascow. La première partie de cette patente a pour objet de peigner les matières suscep- übles de cette operation, en attachant ies 977 poignées , mèches ou tordins a un cylindre tournant, dont le mouvement jette/1les brins sur un peigne fixé de manière à, cé- der lorsqu'il éprouve un trop granditirage. L'appareil consiste en un cylindre:où l'on pratique trois rainures équidistantes parallèles à son axe, et daus lesquelles on place des tringles plates, disposées conve- nablement pour retenir l'extrémité des poignées. Lor-que l'on imprimeaucylindre un mouvement rotatif, les filaments s’é- cartent, en vertu de la force centrifuge, et passent dans le peigne qui est placé au- dessous du centre du cylindre et dont les dents occupent une position inclinée. Comme il est nécessaire que les matières n'entrent que graduellémeñt en contact avec le peigne , et que l’action commence par l'extrémité les poignées, ces poignées sont renfermés d'abord entre le cylindre et use boîte concentrique qui recoit un mou- vement graduel autour d’uue partie dela périphérie, par le mécanisme dont nous allons donner une description sommaire. À l’une des extrémités de l’axe du cy- lindre se trouve une roue qui prend dans une autre roue semblable!, fixée à clavette sur un arbre contenu dans un coussinet monts à côté du bâti de la machine. Sur le bout opposé de cet arbre est une nouvelle roue qui en commande une autre fixée sur une douille ou plutôt sur deux coussinets mobiles autour de l'axe du cylindre: L'autre extrémité de cette douille porte uns roue conique qui commande un pignon monté sur un arbre disposé parallèlement à Pun des rayons du cylindre. Au bout opposé de cet arbre est une roue conique, engrenée dans une autre qui est fixée sur l'extrémité d’un arbre transversal. Ce dernier arbre passe dans un des bras du cylindre, et son extrémité opposée porte un pigñon'en- grené dans une rande roue droite, liée avec les boîtes concentriques. Il résulte de ce dispositif que l’axe du cylindre commu- nique un mouvement rotatif aux deux ar- bres dont il a été question, et fait parcourir par les boîtes une partie de la périphérie de ce cylindre, en même temps qu’elles sont, ainsi que les deux arbres, entraînées dans sa course. On voit donc que ce dé- placement des boîtes découvre graduelle- ment les poignéees , et les met en contact avec le peigne, en commençant par leurs extrémités. Pour retenir les brins dans l'espace occupé par le peigne, on fixe de- vant le cylindre une couleire ou boîte ou- verte par devant et dont les faces latérales sont taillées en biseau , en sorte que les fi- laments saillants sur le cylindre sont réu- nis en poignées par les côtés inclinés de cette couloire, dont la position les empêche, d’ailleurs, d'entrer trop avant dans les dents du peigne. Ce peigne est aussi porté par des tringles dirigées selon le rayon du cylindre , et muni d’un ressort qui permet à l'inclinaison des dents de varier aussitôt que les brins éprouvent une tension trop grande. Les auteurs décrivent ensuite un méca- nisme particulier par le moyen duquel le ruban sortant de la machine qui le produit est disposé en couches parallèles. Cet appa- reil, lorsqu'on l’applique à une carde composée, consiste en un pot rectangu- laire un peu allongé , dont l'extrémité in- férieure est montée sur un axe, et qui re= çoit un mouvement alternatif par l'inter- médiaire d'un excentrique porté par l'arbre du tambour de décharge. Cet excentrique communique un mouvement lent d'oscil= 978 ‘lation à un levier, espèce de pendule, dont l'extrémité supérieure se meut autour d’un _ axe, tandis que lextrémité inférieure est liée par une tringle avec le pot oscillant. L'amplitude de l’oscillation doit étre pro portionnée à la longueur du ruban délivré - par la machine. Ce ruban , avant de des- cendre dans le récipient , passe entre deux - cylindres placés exactement au-dessus ; et - qui le pressent à son passage. Lorsque lon | applique cet appareil aux laminoirs, on le | modifie un peu, parce qne les rubaus sont plus étroits et doivent être déposés sur | plusieurs rangs. On donne donc alors un | | mouvement latéral au récipient, de ma- nière à distribuer le ruban sur trois ran- | gées différentes placées à côté l’une de Vautre. | Les brevetés appliquent, en outre, aux bancs d’étirage ou autres machines ana- logues, un appareil qui les arrête aussitôt qu’un des rubans finit ou se casse. Les ‘rubans, en sortant de dedans les pots, sont conduits sur un guide cylindrique placé * en avant et à quelque distance des cylindres “ alimentaires. On établit sous ces rubans, dans une position verticale, un levier mo- bileautour d'un axe, et surmonté d’un de dents. Lors donc que l’un des rubans se rompt ou se termine, le bout tombe de dessus le rouleau-guide, sur une des dents + ‘peigne composé d’un nombre convenable $ î Parsuite de ce mouvement, l'extrémité | opposée du levier agit sur une détente qui met en liberté la courroie qu'an ressort pousse aussitôt sur la poulie folle. Un con- trepoids porté par une barre recourbée ï dece peigne qu'il entraîne vers la machine. L | quiest annexée au levier, ramène ensuite cette pièce à sa position normale, et l’on voit quelle peigne doit s'étendre sur toute la largeur de la machine, afin que l'arrêt î puisse être produit par la rupture d’un fil L quelconque (Journal des Usines.) HORTICULTURE. Rappport sur les cultures florales de quel- ques villes de France. | (Deüièhié et dernier article.) Le Havre et ses environs possèdent des richesses végétales immenses. Les ama- teurs sont nombreux, et nous citerons prin- cipalement M. Courant, vice-président de la société d'horticulture du Havre, dans les serres duquel nous avons remarqué, à Ingouville, trois cactus senilis de plus de sept: pieds de hauteur; un echinocactus nouveau,monstrueux; mamillaria nivea de- dalea, astrophilon myriostygma, echino- cactus wiliamsii, echinocactus mondevillii, E.villosus,ceteus heteromorphus,C.panno- pleatus, antrallonium primaticum, E. tur- bimiformis, E. ambiguus, E. phylocan- thoides, £. flora virens. Un bananier de la amiltonnia candida , galcandra bawera, echinocactus primosus, extrêmement fort; dionea muscipula, plumeria tricolor, en eus; jatropha multifida, et une infinité d’autres. plantes appartenant à toutes les familles, notamment À celles des cactées et des orchidées, dont, M. Courant est très 979 Pour bien réussir dans la culture du diossea muscipula, je crois devoir donner à la suciété connaissance des moyens em- ployés par M: Courant. Cet amateur, dont les connaissances sont très étendues, place la plauteen pot, dans de l’eau de pluie pen- dant l'été, depuis mai jusqu’en octobre; il remporte le dionea tous les mois ; la terre dont il se sert est celle de bruyère brisée seulement, La plante fleurit et fructifie chez M. Courant, il faut la sortir de l’eau pen- dant l'hiver et l’arroser seulement. Ctez M. Charles Saglio, président de la société d’horticulture du Havre, qui ha- bite Irgouville, nous avons vu des plantes superlies comme force, entre autres un fucksia corymbiflora, chargé de fleurs, de 6 à 7 pieds de hauteur; nn tecama jasmi- niflora, de 9 pieds de haut; plusieurs hé- liotropes du Perou, en arbre des erÿthrina crista galli, de 6 pieds de tige; des fucksia ordinaires de la même hauteur et tres gros. Le jardinier, M. Leroy, mérite des éloges par la belle tenue de son jardin, par ses bonnes cultures, et par ses beaux espa- liers de poiriers, pruniers, etc. Nous avons visité les serres et les jardins de M. Quesnel, qui habite aussi Ingou- ville, Nous avons à citer les belles collec- tions de toutes les espèces, parmi lesquelles nous avons distingué surtout l’Erica eto- niana, E. splendens, E. wellia, lambertia rosea (véritable), lineoïdes nova, magna biana mutabilis, banksia, chorisema pun- gens, erica pyramidalis, dubiana, ,calatro- pis gigautea, bilberyia zonata, plumbago rosea, fort; barrintghonia speciosa,bertho- lesia speciosa, justicia cornea ; des pal- miers nouveaux venant de Cayenne, en- voyés par M. Melinon des colonies, con- stamment en fleurs, du violet le plus léger et le plus joli, des variétés très nombreuses d’auanas, un nouveau protea cynoraides, à fleurs en têtes; astelma eximia, protea mellifera, plumosa indigofera, atropur- pureum, protea sinifolia, lechenaultia bi- loba, jonopsis tenera, oncidium crispum, epidendrum tessellatum, echvtis suberu- tum, selogia fimbriata, brassevola cus- pidata, epidendrum onccioldis, onuidium itermedium, dendrobium pulchellum, amaryilis pulchella, fleurs de rose léger; lisianthus bussellianus, verbena mutabilis, à longs épis roses; contarea speciosa, gol- punia glomerata, guismania tricolor, man- devilla suaveolens, plantée en serre et pa- lisée en dehors; le mandevilla présente le plus bel aspect; il est presque toujours couvert de belles fleurs blanches des plus odorantes, très larges. Toutes ces plantes en très bon état distingent particulière ment M. Hermann le jardinier. M. Felix Greverie, horticulteur à In- gouville, nous a montré trois plantes qu’il avait rapporté d'Angleterre, ce sont : le boronia anemonæfolia, la statice d’oxtonii, le gompholobium splendens; ensuite une collection complète de geranium. et d’éri- cas, et beaucoup d’autres végétaux non moins agréables, La ville de Caen possède aussi de riches collections; nous citerons M. Lelandais, fleuriste, pour ses nombreuses et belles variétés de dahlias, qu’ik fait venir d’An- gleterre tous les ans; sa cülture est su- perbe, ses dahlias bien soignés. M. Ri- chard cultive avec succès les anemones, les dahlias, les renoncules , etc. Nous avons vu avec plaisir les superbes cultures de M. Thierry, qui sont fort riches en plantes grasses, les plus rares et les plus nouvelles, 980 ainsi que des orchidées, des camellias des rosiers, etc. Les cultures de MM, Lancezeur à Rennes, nous ont offert des collectionsderosiers ide rododendrum, de dalhias, de camelliasyde geranium, de chrysontanes; le tout-le plus nouveau, ainsi que des arbresifrui- tiers et d'agrément de toute espèce: A Quimper, l'établissement de MM, Lau: veur et Paugam est remarquable par ses nombreuses et belles variétés de plantes et d'arbres fruitiers. pcores À Morlaix, M. Guyomard,, même çul- ture. Plusieurs notes ont déjà été pub'iéessur les beaux jardins de Nantes; nous nous bornerons à citer les noms des chefs de ces établissements, ce sont : MM. Noirette, M. Nomièrre, M. Bruneau, M. Couttel, M. Drouard, qui nous a montré un came- lia axolaris. à fleurs blanches, les feuilles sur allongées et arrondies aux extrémités, M. Mabil, M. Sauvageot, M. Lefèvre, M. Cottineau , tous horticulteurs distin- gués qui collectionnent les plantes et les cultivent avec succès. Nous reviendrons prochainement sur les richesses que con- tiennent ces cultures, ainsi que sur celles d’Angers et d'Orléans, Ce sera l'objet d’une note spéciale. Dañs les serres du jardin botanique d'Orléans, nous avons admiré, fin d'octobre dernier, quatre régime du bawuanier, mnusa Saptentum, dont un portait 82 bananes; les tiges qui les ont produit n’étaient âgées que de dix-huit mois, la floraison a eu lieu le quinzième, les régimes étaient à la hauteur de 18 pieds. Il y avait quatre sou- ches de bananiers, l’une d’elles a donné des tiges qui avaient de 80 à 90 centimétres de circontérence. La collocasia antiquorum, qui a fleuri en 1841 pour la première fois, dont les petioles de la longueur de 7 à 8 pieds, couleur lie de vin, produisent un très bel effet. L’anorra charifolia,en fruit, espèce que M. Delair croit mal nommée, il pense que cette plante est nouvelle et qu'elle serait recommandable pour forcer dans les cultures, oùulesfruits sont chauffés. L’urtica bacciféra,garnie de fleursroses dans toute la longueur de la tige. La fleur res- semble un peu, quant à la forme, à de la mousse des rochers. La tige, qui provient d’une bouture de l’année dernière, avait à cette époque ! mètre de hauteur et 8 centimètres de circonférence. Le cactus prunosus, le mamillaria brongnartia, l’o- puntia salmiana, très fort et très curieux par la particularité qu’ont ses fruits rouges corails, de produire des bourgeons propres à la reproduction, sur les parties calyci- nales, au nombre de 5 à 7. Le tussilago japonica, garnt de 17 feuilles d’un vert le plus luisant et d’un port magnifique. Nous avons été pleinement satisfaits. de la bonne et belle tenue du jardin des plantes d'Orléans, dont la haute direction est confiée à M. Delair, homme studieux, aussi zélé qu’éclairé, qui a établi et perfec- tionné un système nouveau, de chauffage, dans les serres qu'il dirige. et sur lequel nous dirons un mot en,temps utile. BossiN , Grainier-Pépinicriste, 5, Quai-aux-Fleurs. rm One 081 SCIENCES HISTORIQUES. LINGUISTIQUE, Æssai d'une grammaire de la langue des îles Marquises, rédigé sur les documents du P. Mathias, et de FI. À. Lesson, médecin en chefides îles Marquises. paYÉ (Troisième article.) 4° De l'adjectif. L'adjectif suit les mêmes règles que le nom, C'est-à-dire qu’il n’a non plus ni genres,ni..cas, et il se met quelquefois avant quelquefois après lui, cependant plus.ordinairemeut après. Ex, : l'homme bon, enana meitai. Comparatif et superlatif. — La langue nu-hivienne , comme toutes les autres de l'Océanie, n’a point de mots pour rendre le comparatif ni le superlatif relatif; on,se sert de périphrases. Ex. : l’homme est plus grand que la femme , tournez : l'homme est grand et la femme petite, va haua hoa, vehine iti (ou polo). Ex. : Celui-ci est le moins grand de tous, tournez : celui-ci est petit tout-à-fait, les autres grands, te nec {ti noa, hoa te kenana ke:.-5h.e Ces deux: exemples peuvent suïfire pour US EN compreudre:tous les autres cas de compa: |: ratifet .dessuperlatif relatifs etes ou delsupérionité. Lesaperlatif absolu se rend par ru, nu nuis: pakoko; noa, beaucoup, tout-à-fait, qu’on met après l adjectif. Ex.: le chemin est très beau , te mettabnur. Cet-homme est très pauvre, tupe- noa te chanainel. Ilsesrend aussi quelquefois par la répé- titiondu même mot : Ex. , demain, tres matin; oc oi ka, oi ot tikæ. noi 5 « 5° Du verbe. Les auxiliairesétreet avoir, d'unsi grand usage dans les autres langues. n'existent même pas dans celle-ci : on y: supplée d’une autre manière, principalement par l'usage des prépositions. Et A : J'ai un couteau, fournez; Un cou-. teau de moi, to an koe kua, Le verbe être se retranche et le plus or- dinairement ne se supplée par rien comme on yient de le voir. Cependant on trouve souvent la particule he qui semble tenir la place des auxiliaires être et avoir. Ex. : ana he vaevae to au ua heke au, si j'avais des jambes je marcherais. Quant aux autres verbes ils sont égale- ment substantifs ou verbes comme il a LA ÉSà été dit, et vice versa. anti Des Temps. Il n°y a proprement que trois temps , le présent , le passé et le futur. Le premier, qui peut représenter aussi linfinitif, n’a guère d'autre marque que la voyelle e qui se niét devant ; cependant on ajoute aussi quelquefois après la particule. Ex.emalmakt, aimer. emahkimali ana au, j'aime. 071% foe, tu aimes. ‘T4, où te ia, il ou elle 18 9119 4ime. 19 1)Oratou, nous aimons. ‘nallua, nous deux ai- Mons. latou , nous tous ai- Imons. otou, YOUS aimez. ‘indéfiui) a pour 982 | fohuu , vous deux ai- mez. atou, ils, elles aiment. tahua, Us, elles deux aiment. D'après le paradigme précédent on voit qu'ils ont le duel comme les Grecs, et:de plus une expression pour marquer l'uni- versalité sans exception, car le r#atou nous. marque exception des personnes à qui l'on parle, {atou, nous tous, marque qu’ellesy sont incluses. Le passé (imparfait , prétérit défini et marque distinctive princi- pale la particule ua qui se met devant. Ex. ua maki maki au, j'aimais,:j'aimai ;: jai, ou j'eusaiuné; koë, Ja malo D'autres fois au lieu de wa, avant lerverbe, où metisimplement 14 après le verbe, etil a encoré! la signification du passé; cepen- dant on peut dire aussi que cette particule ia est plutôt la marque du'passif. Le futur souvent n’a aucune marque particulière! Le radical ou Pinfinitif se marque suffisamment par le ‘sens de la phrase ou au moyen de quelque adverbe qu ’on y ajoute. Ex. : ekite, voir; epo lite, nous verrons (bientôt). (Quelquefois on ajoute après le verbe la particule ai et c’est aussi une manque de futur Ex. : poiti au i lau ai, j'étais encore tout petit lorsque j’ JY abordai. ID'autises fois où entend la particule e devant leverbe comme pour leprésent et l'indicatif, maisle sens de la phrase, comme: nous l’avons déjà dit,indique le fatur. Il est aussi que tépnéfois indiqué par laparticule a devantile verbe de même que limpéra: tif. Je ne méts pas de paradigme, ceux du présent'et di passé peuvent servir exeme" ples et de moäeles: 0 EN Pour marçuer'qu’uné chose se Sea aus sitôt qu’une autre se fera ou sera tériñinée, on répète ua, signe ordinaire du passé ; de- vant chaquemembre dé la phrase, 'et Alors c Fe la marque du futur conditionnel. : dés que nous serons prêts à monter à | montagne, jirai, dutadtamete hité, ua cke au, mot à mot: déjà prêt avec ce Fa déjà aller moi. Des Moss. : J'ai déjà parlé du présent'ét de l’infinitif, Quant à l'impératif on mêt & ou ka devant le verbe et plus souvent le premier, et alors il marque ou souhait où commandement, et quelquefois simplement le futur avec uue certaine obligation. Ex. : & maki-makr, aime, ou devoir aimer. On ne connait point de sabjonctif en cette langue qui manque également de conjonction pour les verbes. Le présent ou plutôt l'infinitif, qui est un mode général et indéterminé,remplace tout cela. Le participe et le gérondif manquent éga- lement: DiveRsEs ESPÈCES DE VERBES. Nous avons principalement parlé de l’ac- Pour le passif nous avons dit que sa marque parait être surtout la particule za placée après'lé verbe; du reste l'ensemble de la phrase l'indique le plus ordinaire- ment. Quant aux verbes réfléchis il est fa- cile de les composer avec les pronoms, comme on le fait dans les autres langues. Ainsi, je m'aime moi-même, nahi-mnaht au ia au. fabricants. Hi Fac -M, Deleuil. : 0 983 Pour Îles Wen neutres et autres, Où M n'en voit guère de traces. SYNTAXE DES VERBES. Tout verbe dans cette langue gouverne. Hi son régime avec préposition le plus:ordi« # nairement à et ia marquant'l direction ; la première vers les choses et les personnes indétermiuées, la deuxième les personnes déterminées par leur nom propre ou leurs # prénoms. : Ex. : donne de l’eau , a tuku i te var. Frapper l'enfant, peli à Le pohuts. Frapper un tel, pekia ia n. D Il faut noter que le régime direct ou,in- ,4 direct demande également la préposition. Ex. : donne-lui à à ser -a-tuku ia ia ite kai kai. OIDAUEG Sileverbe, loinde Marquer direction vers quelque objet, marque au contraire qu’on s’en éloigne ou qu’on vientde lui ou de chez une personne, on se sert alors de la parti- cule inei pour les lieux ou les choses, et meio pour les personnes. Ex. : je viens de la montagne, ua eke mai: — au mei uta. Je viens de chez untel, meio n. ou me-i0. M Pour marquer l tes rogation, on meta … PARCS ha devant les verbes. PRRETTO É 3b av Le Rat Gene à C.-B, FRAYSSE. FAITS DIVERS. — Nous avons donné connaissance Atos Iecttlis il y a quelque temps de la notice quefM.YDeleuil nous avait adressée sur es piles à charbon de Bun- zen, Depuis nous avons assisté à 14 Sorbonne , à la lecon de M. Ballard. La supériorité dé ces piles sur celles que nous avons vu fonctionner jusqu'à ee M Jour est telle que le savant professe ur a 1éabs6) aVée ON} quarante couples, toutes les expériencts quiay aient) üf été faites jusqu'à présent avec cent couples, dés’autres Nous avons dû signaler ce-succès comme but d'é- conomie et &e commodilé,et faire connaitre lesimo- difications qui ont été apportées a cet NRparet LES « " LA —- Pendant st de-quatre ans qu'a duré le voyage 0h de la corvette la -Danaïde, elle a exploré une! partie M de la côte est de PXméiique du Sud ;touteila côte occidentale du! Chili ,;-du Pérou, de léquateur;-de la 4} Nouvelle-Grenade, du Centre Amériques: :du, Mexi-14 que et, de la Californie; elle r& Wrasérsé de. l'est: à l’ouest le grand océan Pacifique, -en visitant plu- \ sieurs des groupes d'îles qui le peuplent ; enfin, après une slation de quaicrze mois dans la mer de Chine, : elle est revenue en France en visitant les possessions ” anglaises du détroit de Malacea, Coleutta, Pordis chéry; Trincomolay, l'ile Bourbon, nos Étabhissé 4 ments de Madagascar, le cap de Bonne-Espér ance et} Sainte-Hélène. Pendant le cours de la campagne ,; :les -montres ont .été suivies avec soin par M, FiSque , lieute- nant de vaisseau, qui a fait en oulre d'importants travaux hydrographiques. M. Rosamel a fait faire aussi des observations météorologiques dont les ré- sultats sont consignés dans des registres qui seront soumis à l'Académie. De nombreuses collections d'histoire naturelle, dues aux soins de M. Jaurès, lieutenant de vaisseau, et de M. Liantaud, chirurgien-major, ont été dépo- sées au Muséum. Ces collections se composent des mammifèr es, oiseaux, reptilesa Poissons, insectes ’et mollusques recueillis dans des localités encore peu connues. Enfin M. Liantaud possède des observations phy- siologiques et médicales détailites sur les populi- tions sauvages des îles de la mer du Sud, au Men: que et de la Californie. Une commission, composée de MAL! Avago),) dés Plainvilie, de Jussieu, Serres et Isidore Geyiroy-s Saint- Hilaire , est chargée de prendre, RgliiA ss) des collections d'histoire naturelle RORTE par & Dunaïde et en genéral des mater As Gques recueillis dans le cours du ox Age. 4 vh D A EE.» PARIS,—!MP. DE LACOUR et MAISTR \S5E lis rue Sunt-Hyaûrithe-S.-Michél, 335172 00 10 année. Paris. — Dimanche, 4 Juin 1843. ee N° 42, L'ECHO DÜ MONDE SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. D Î L'EcHo DU MONDE SAVANT paraît le JEUDI etle DIMANCHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de 1,200 pages chacun; il est publié sous la direction de M. le vicomte A, DE LAVALETTE, rédacteur en chef. On s’abonne : PARIS, rue des PETITS-AUGUSTINS , 21, et dans les départements chez les principaux li- braires, et dans les bureaux de la Poste et des Messageries. Prix du journal : 5AR18 pour un an 25fr., six mois 13 fr. 50 , trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 30 fr.,*Gfr. 8 fr. 50. AlÉTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Les souscripteurs peuvent recevoir pour GENQ fr. par an et par recueil’ ÉGHO DELA LITTÉ- RATURE ET DES BEAUX-ARTS et les MORGEAUX CHOISIS du mois (qui coûtent chacun 10 fr. pris séparément) et qui forment avec l’Echo du monde savant la revue encyclopédique la plus complète des Deux Mondes. — Tout ce qui concerne le journal doit être adressé (franco) à M. C.-B. FRAYSSE, gérant-administrateur. l SOMMAIRE. — Sur les attaques dirigées contre | l'Université. — SCIENCES PHYSIQUES. PHY- | SIQUE. Sur la puissance motrice et l'intensité des courants de l'électricité dynamique; Haldat. — | METEOROLOGIE. Aurore boréale, perturba- . {| tions magnétiques. — CHIMIE. Sur un nouvel .{ acide oxigéné de chrome ; Barreswil. — SCIEN- CES NATURELLES. GEOLOGIE. Rappro- chement entre les grès isolés de Fontainebleau et les glaces polaires suivi de remarques sur les grès mamelonnés d'Orsay ; Eugène Robert. — ZEO- LOGIE. Oieau mouche HÉLÈNE; De Lattre. — | PHYSIOLOGIE VEGÉTALE., Sur la tendance . des tiges vers la lumière; Dutrochet, — SCIEN- . CES APPLIQUEES. SOCIÉTÉ. D'ENCOURA- .“ . GEMENT. Séance du 31 mai; Francœur. — CONSTRUCTIONS. Burcaux’à l'épreuve du feu ; Cabit, ARTS MÉTALLURGIQUES. Essieux pour les chemins de fer. — ARTS CHIMIQUES. Nou- | velle substance colorante. — HORTICULTURE. .{ Nouveau greffoir bergevin, — SCIENCES HIS- | TORIQUES. ACADÉMIE DES-SCIENCES MO- | RALES ET POLITIQUES.) Séance puhlique du | 27 mai..— LINGUISTIQUE. Essai d’une gram- maire dela langue des îles Marquises ; Lesson. — | | SOCIÉTÉ ORIENTALE. — HISTOIRE. Note sur les Druides ; Constancio, — FAITS DIVERS. — BIBLIOGRAPHIE. : DIE" Ke as à ; Paris, le 3 juin 4842. L'Université, telle que l'avait concueNa- M poléon, et telle qu’il la constitua par le dé- ) .« cret de 1808, était non seulement le mo- " nopole de l'instruction publique, : mais encore une conséquence de son système de « centralisation et un moyen de plus pour | faire de l’obéissance passive un dogme in- contesté. La Restauration, en gardant de FUniversité, tantôt représentée par un grand maître, tantôt par un ministre, tout ce qui dans le décret constitutif était favo- rable au pouvoir, répudia, sinon d’une manière ouverte, du moins clandestine- ment dans la pratique, et au moyen des cir- culaires et des ordonnances, les disposi- tions qui semblaient devoir présenter quel- ques garanties aux citoyens. De concession en concession, d'abus en abus, on en était arrivé à un point tel, qu’en 1828 on sentit la nécessité d’opposer une digue aux en- vabisseurs. La chute du ministère Marti- fac laissa cette salutaire réforme à l’état de projet. Ce fut dans ces circonstancesque l'on révisa la Charte de 4814. Pressés par les événements politiques, dominés par des réclamations d'autant plus impérieuses quelles avaient été plus long-temps com- primées, les législateurs de 1830 déclarè- Téht qu'il serait pourvu successivement, pardes lois séparées et dans le plus bref dé. -lai, à différents objets, entre autres à l’ins- fruclion publique et à lu liberté d’enseigne- | ment, C'est sur cet article de la nouvelle .Q arte que sont basées les attaques que de- #iHPuIS quelque temps on dirige contre l’'Uni- | Versité, Admettons que l'esprit de parti n'est pour rien dans tout ce qui se passe et examinous la question telle qu’elle se pré- sente. La première condition pour un pa- reil examen, c'est.de bien se fixer sur les termes et sur l'esprit de l’article 69 qu’on invoque. Il sera pourvu, dit cet article, à l'instruction publique et à la liberté d'ensei- gnement. I} est clair, pour quiconque veut être de bonne foi, que cette liberté d’ensei- gnement ne peut être entendue que subor- donnée aux conditions et aux réglements que la loi promise devait apporter, et ce n’est que dans ce sens que Îàa promesse de la Charte doit être comprise, car s’il en était autrement. il eut suffi de dire que l’en- seignement était libre. En ne promettant de ne le déclarer tel qu’en vertu d'une loi, il est bien évident que ce n’est que d’une liberté relative que nos législateurs de 1830 ont entendu parler. Qui peut croire d’ail- leurs qu’un gouvernement quelconque soit assez peu jaloux de sa conservation pour mettre lui-même, et désle premier jour de son établissement, entre les mains de tous ceux qui voudront un jour le renverser, une arme telle que tous les moyens de dé- fense dont il peut disposer seraient impuis- “sante contreelle, Ce serait là un suicide, et les gouvernements, pas plus que les indi- vidus ne, veulent périr par leurs propres mains Supposons en effet un gouyerne- ment non.pas seulement fortet despotique, tel que nous en avons connu un, mais tel aussi que l’histoire peut nous en fournir dans:les conditions les mieux établies de vie.et de durée; mettons à côté de lui une éducation libre, qui échappe à toute sur- veillance et quine soit soumise à aucune garantie, bientôt cette instruction aura formé autour du pouvoir une opposition qui, comme le géant de la fable, lèvera mille bras pour l’enlacer, l’étreindre et l’étouffer. Pour en yenirlà que faudra-t-il ? le temps pour façonner une génération, dix ans seulement. Nous ne voulons pas dire par ce qui pré- cède que l’université doit rester telle qu'elle est; nons convenons au contraire qu’il y a beaucoup à faire pour la mettre en harmo- nie ayec nos institutions et surtout avec nos mœurs; c’est plus, nous serions les premiers à dresser un acte d’accusation contre tous les ministères qui se sont suc- cédés depuis douze ans, si, voulant avant tout être juste, nous n’étions forcés de convenir que la réforme que nous deman- dons, que nous désirons, mais que nous voulons réelle et complète, se trouve liée à des questions qu'on n’étudie pas dans une seule année, et que pour arriver süûre- ment à un résultat durable, il fallait avant tout, non seulementconstituer, mais encore faire fonctionner l’enseignement primaire, et tout un système d’écoles intermédiaires imparfaitement connu et diyersement ap- précié. Et comme si ce n'était pas assez des dif- ficultés de toute espèce qui se pressent au- tour de la réforme universitaire, on a jeté au milieu de la discussion des attaques contrela philosophie et contre les philoso- phes. Pour la philosophie nous n’avons qu'un mot à répondre. Le décret de l’an vin dispose expressément «que l'instruction » universitaire devra être basée sur les » principes de la religion catholique. » S’il arrivait que quelque professeur s’affran- chit de cette prescription, le ministre, le conseil royal devraient sévir contre le pré- varicateur, s'ils ne le faisaient pasils se- raient coupables. Mais aucun reprôche pareil n’est adressé au corps enseignant, et nous devons tenir pour certain qu'il ne l’a point encore mérité. Quant aux philosophes, nous ne voulons pas nous enquérirsi leurs professions de foi sont sincères; ce que nous savons seule- ment, c’est que s'ils n'étaient pas chrétiens, ils ne seraient pas de notre époque. S'ils ne avançaient des propositions pe doxes et se formaient un dieu de il faudrait alors les plaindre, de : ; pute charitablement. Il “’appartientià de les injurier: car la liberté de‘co2scien est aussi écrite dans la Charte et Wire ha: nière plus positive que la liberté” i gnement. Pour nous qui ne sommes ni éclectiques ni théologiens, mais qui croyons à Jésus- Christ et à sa doctrine, par foi et non par démonstration, nous dirons aux hommes des deux camps, parce qu'avant tout nous les croyons meilleurs qu’ils ne veulent pa- raître les uns envers les autres, craignez aujourd’hui que les discussions politiques sont appaisées, de rallumer les querelles qui dans les deux derniers siècles ont fait peser tant de maux sur la France, et qui n'ont abouti qu’à faire perdre à la religion une partie de sa puissance et à jeter du ri- dicule sur les philosophes. 7 SG dm——— SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE. Sur la puissance motrice et l'intensité des courants de l'électricité dynamique; par M. de Haldat. La puissance motrice et l'intensité des courants de lélectricité dynamique qui, depuis plusieurs années, exerce la sagacité des physiciens ; ces courants:merveilleux , dont M. Pouillet a posé les lois principales, ont semblé à M. de Haldat: laisser encore beaucoup de questions à résoudre , relati- ‘ vement à l'influence que l’on supposait de- voir être exercée par {es conducteurs, à raison des modifications qu'ils pourraient 987 éprouver dans le mode d'agrégation de leurs molécules constitutives, dans leur densité , dans la stabilité ou’instabilité de ces mêmes molecules, dans leur passage de l’état solide à l’état liquide ou gazeux, dans l'homogénéité ou l’hétérogénéité des parties qui les composent, enfin selon qu’ils se trouvent à l’état qu’on nomme naturel ou qu'ils se trouvent sous l'influence des agents impondérables : calorique, magné- tisme, électricité. Les expériences au moyen desquelles l'auteur a cherché à résoudre ces ques- tions diverses, ont été exécutées au moyen de la bousolle des sinus et des conducteurs de dimensions égales, mais diversement modifiés. Les changements produits dans l’agrégation des molécules , opérés par la condensation , l’extension , la torsion , soit pendant que des changements s’opéraient dans l'état moléculaire par des actions vio- lentes , soit après qu’elles avaient produit leurs effets, se sont montrés sans influence sur les courants ; ce qui a été prouvé par la permanence dans la position normale de l'aiguille, lors même qu'elle a été observée à la loupe durant la condensation des mo- lécules par le marteau ou le laminoir, la tension ou la détente brusque des ressorts métalliques employés comme conducteurs. Il en a été de même durant les vibrations productrices du son, et pendant l'agitation violente des molécules métalliques passant de l’état solide à l’état liquide ou gazeux. Les variations dans la force d’agrégation moléculaire s'étant montrées impuissantes sur la marche des courants, on a dû cher- cher s’il en serait de même pour les con- ducteurs composés de molécules privées de cohésion, mais dans lesquels on supplée- rait à cette force par la compression ; l’ex- périence faite avec des poudres plus ou moins susceptibles de se tasser a prouvé que la faculté conductrice croissait avec la densité. Ce fait amenait la question de sa- voir quelle pourrait être ja distance mini- mum qui s'opposerait efficacement à la transmission d’un courant d'intensité donnée. Elle a été résolue approximative- ment au moyeu d’un conducteur dont fais sait partie un instrument micrometrique propre à mesurer la distance qu’on voulait introduire entre les extrémités de ce con- ducteur. Avec cette disposition on a prouvé qu'une interruption moindre que 1/200 de millimètre suffisait pour arrêter le courant produit par une pile à effet constant, dont les éléments avaient 1500 centimètres car- rés de surface. Ce résultat inattendu a encore conduit l’auteur à examiner la fa- culté conductrice des vapeurs mercurielles qui, s'étant montrées impuissantes pour opérer la transmission des courants, ont fourni une objection natarelle contre l’ex - plication de l'expérience de la combustion du charbon par la pile. L'influence de l’hétérogénéité des parties composant les conducteurs a été examinée . au moyen de chaînes de métaux hétéro- gènes, dont les portions égales alternées étaient soudées entre elles. Alternativement employésavec des conducteurs homogènes de même dimension, ils ont prouvé que cette disposition, Si favorable aux effets thermiques, a été sans influence sur l’inten- sité des courants. Les agents impondérables, les courants, les émanations d'agents subtils, etc., sem- blaient devoir opposer à la marche des cou: rants des obstacles plus puissants que ceux qu'on aurait pu attendre des modifications 988 dans l’état moléculaire: Cependant un con- ducteur, composé de petits barreaux d’a- cier maintenus par leur extrémité dans un contact immédiat ; ayantété employé, a offert les mêmes résultats avant et après l’aimantation des élénients qui la compo- saient. La matière de la chaleur n’a pas offert les résultats annoncés par d’autres physiciens, lors même qu’une portion de 15 centimètres de longueur a été portée à lincandescence qui précède la fusion, et ce qui a paru plus étonnant, c’est que les courants de l'électricité statique ou dyna- mique, soit qu'ils aient recu une direction commune, différente ou même opposée à celle du courant examiné , ont été sans in- fluence toutes les fois qu’ils ont été trans- mis par des conducteursséparés, même par le plus petit intervallle ou l'interposition d’une substance isolatrice extrêmement mince. METEOROLOGIE. Aurore boreale, pefturbations magné- liques, Une aurore boréale très remarquable et accompagnée de circonstances singulières, a été vue en plusieurs points de la France et dans la Belgique pendant la nuit du 6 au 7 mai. Voici Les observations plus intéres- santes, faites à Paris, àReimset à Bruxelles: À Paris, M. Desdouits a remarqué que la direction de la bande lumineuse n’était pas celle du méridien magnétique, elle s’in- clinait légèrement vers l’est. M, Moigno a trouvé pour l’inclination de cette bande sur l'horizon un angle d’environ 70°. Il a remarqué principalement Papparition pres- que soudaine de deux grands centres de lumière diffuse placés à droite et à gauche de cassiopée, mais un peu plus haut. Ces deux cent es répandirent pendant près d’un quart-d'heure une lumière assez vive pour faire pâlir les étoiles de 4° prandeur. à J À Reims, M. Coulvier-Gravier a remar- qué vers onze heures une étoile filante qui prit-naissance vers la queue dela grande ourse , se dirigea du sud-ouest au nord-est en traversant le quadrilatère , de la petite ourse,etunamas très lumineux qui couvrait ent.érement ce quadrilatère. Il vit distinc- tement cette étoile filante, obscurcie un peu par cet amas lumineux, reprendre son éclat après l'avoir traversé. Uneautre étoile filante vers onze heures 18, ayant traversé le ciel du sud au nord et rencontré égale- ment dansson parcoursune partie du nuage lumineux, parut éclipsée pendant quelque temps. M. Coulvier-Gravier déduit de cette double observation cette conséquence, que la hauteur de ces étoiles filantes était bien supérieure à celle du fluide ou gaz lumineux qui donne naissance aux aurores boréales. . À Bruxelles, à onze heures 12°, au mi- lieu d’un ciel parfaitement serein, on voyait une espèce de nuage blanchâtre, de forme elliptique, situé dans le méridien et à la hauteur de 60° environ. Ce nuage va- riait à chaque instant d’éclat et de gran- deur; ses variations brusques avaient quel- que chose de fatigant pour l'œil, et passaient alternativement de la faible lueur dela voie lactée à l'éclat d’un nuage blanc qui effacait à peu près la lumière des étoiles les ples brillantes placées dans sa direction. Ce phé- noméne était produit par l'espèce de nuage lumineux qui accompagne généralement les aurores boréales très intenses; et effec- tivement le nord était alors très vivement éclairé, et des jets de lumière se projetaient à une hauteur assez grande dans le méri- 989. dien magnétique. Vers onze heures 24’, la laeur qui s'était montrée au sud avait com= plétement disparu, et vers le nord le ciel ne tarda pas à rentrer dansison état. ordi- naire. Pendant cette aurore boréale eut lieu une perturbation magnétiqueextraor- dinaire, mais selon M. Quetelet, ce ne (ut qu'après sa disparution que furent obser- vées les plus fortes variations ; ainsi vers onze heures 46, le magnétomètre mani- festa le plus grand écart que l'on ait ob- servé à Bruxelles depuis quatre années que l’on y étudie d'une manière régulière la marche du magnétisme terrestre, car sa déviation de son état moyen s’éleva à 54 minutes ; savoir: de 63,00 s écarta Jusqu'à 77,67, en présentant une différencede près de 15 divisions de l’échelle, dont la valeur esti==:191:39#;, 02 À Parme (Italie), selon une communi- cation que nous avons reçue de M. Colla, l’aurore boréale ne fut pas aperçue, le ciel étant masqué de nuages sombres, mais lui- même a observé une perturbation extraor- dinaire dans l'aiguille magnétique de dé- clination de l’observatoire. Elle commença vers dix heures du:soir, et atteignit son maximum vers minuit, l'aiguille ayant di- minuée en quelques instants de son état moyen , d'environ 40 minutes. La pertur- bation continua avec des mouvements moins brusques, tout le restant de la nuit, aussi bien que pendant la journée suivante, etle magnétomètre ne reprit son état ré- gulier que dans l’après midi du 8. CHIMIE. Sur un nouvel acide oxygéné du chrome.— Extrait d’une letire de M. Barreswil à M. Pelouze. .… Si l’on verse dans de l’eau oxygénée, chargée à 10 ou 15 volumes, une dissolu- tion d’acide chromique, la couleur jaune de cet acide est instantanément remplacée par une coloration bleue indigo des plus intenses, d’une instabilité extrême, car souvent elle disparaît presque instantané= ment en même temps qu'il se produit un abondant dégagement d'oxygène. C'est en recueillant le gaz qui se dégage par l’action d’une quantité pesée de bichromate de potasse sur une eau oxygénée très acide; ue M. Barreswil est arrivé à la formule probable du nouveau composé. L’opéra= tion se fait à l’aide de l'appareil indiqué par MM. Gay-Lussac et Thenard pour J'a- nalyse des substances organiques. L'eau oxygénée est mise dans le tube, le bichro- mate y est introduit par petits morceaux, à l’aide du robinet si ingénieux que tout le monde connaît. À équivalent de bichro: mate de potasse, réagissant sur l'eau oxy= génée, très acide et en excès, dégage féqui- valents d'oxygène, et donne 2 équivaz lents de sel de chrome et 4 équivalents d'oxygène . KO,2CrOi+ A (*) = KOA +Cr'O*A+ 0°. Sur 4 équivalents d'oxygène, 3 équivalents sont fournis par l'acide chromique eti par l’eau oxygénée. En considérant la quantité d'oxygène dégage comme l’ex= pression d’un simple dédoublement, on est conduit à admettre la formule Cr-07. L'auteur a, du reste, prouvé que l'eau oxygénée n’est décomposée ni avant ni après la réaction, et qu'il ne sen forme pas non plus par la décomposition du com- posé nouveau. (*) A représente de l'acide sulfurique où chlorhy- drique, etc. | Veau se décolore. eau oxygénée, ni sel de potasse, ni sel de 990 Toutes les tentatives faites pour isoler l'acide surchromique à l’état de pureté absolue ontété vaines. Seulement on a pu l'amener à ne contenir que de l’eau. Une des propriétés les plus remarquables a, ‘pour cela, été mise à profit : l’acide sur- :chromique se dissout dans l’éther et lui ‘communique une couleur bleue des plus “intenses. Rien de plus simple que la préparation de la solution éthérée beaucoup plus stable que la solution aqueuse. On dissout du bioxyde de ‘barium par l'acide chlorhy- drique, en suivant les précautions indi- - quées par M. Thenard; on recouvre l’eau oxygénée impure ainsi produite d’une couche d’éther, on y verse peu à peu une dissolution de bichromate de potasse, et on mêle les deux liquides : f’éther en- traîne complètement le composé bleu, et L’éther ne dissout ni chrome, ni acide chlornydrique ; il ne prend que de l'acide surchromique et de l’eau. Si l’on cherche à évaporer la dissolution éthérée, elle se concentre, et l’éther est | “complètement chassé; mais tout à cou la couleur bleue disparaît, de l’oxygène se dégage, et de l’acide chromique reste dans le fond du vase. La décomposition, comme on le voit, ne va pas aussi loin en présence de l’eau pure que dans des liqueurs très acides. En présence des bases énergiques, la dé- composition de l'acide surchromique est encore plus rapide, à tel point qu’on serait porté à croire que le composé bleu de chrome r’est pas un acide, mais une com- binaison d’eau oxygénée et d’acide chro- mique. Cette réaction donne lieu à un dé- gagement d'oxygène, et à la formation d'un chromate de la base employée. L’am- moniaque et les alcalis végétaux, au sein de l'alcool ou de l’éther, peuvent se com- biner avec l'acide surchromique et donner naissance à des composés instables, dont un acide énergique chasse l’acide bleu. Le sel de-quinine est le plus stable : il est so- fuble dans l'alcool, insoluble dans l’éther ; on peut l'isoler el le sécher sans qu’il perde ses propriétés. Ces composés sont-ils de “vrais surchromates? ne sont-il pas plutôt des combinaisons de chromates et d’eau oxÿgénée? C'est ce que l’auteur n’a pu jusqu'ici déterminer, et c’est ce qu'il se propose de voir sitôt que le temps sera plus favorable à ce genre d'essai. Il compte éga- lement étendre les réactions de cet ordre : “déjà l’acide vanadique Ini a donné un com- posé suroxygéné d’un rouge intense, qui, de même que l'acide surchromique, se place, par ses propriétés, entre l’eau oxygénée et les acides instables, sans qu’on puisse encore le classer d’une manière dé- finitive. TT SEE ! SCIENCES NATURELLES. GÉOLOGIC. Rapprochement entre les grès isolés de Fon- tainebleau et les glaces polaires; suivi de remarques sur les grès mamelonnés d'Orsay; par M. Eugène Robert. Les formes bizarres qu’offrent les grès isolés de Fontainebleau rappelent tout à fait, suivant M. Robert, celles des masses flottantes de glace que l’on trouve dans les mers polaires, et cette ressemblance 991 qui, si elle était fortuite, ne mériterait pas ’être relevée, doit au contraire fixer l’at- tention dès qu'il est permis d'y soupcçon- ner le résultat d’une même cause agissant dans les deux cas. Pour les masses de glace, on sait bien que la configuration extérieure est déterminée par l’action pro- longée des eaux; pourquoi n’en aurait-il pas été de même pour les masses de grès? Il y a entre ces deux sortes de corps un rapport qu'on ne doit pas méconnaître : ils ont une structure homogène, étant composés de particules de quartz où de neige, particules qui, dans les deux cas, tendent à se grouper et à prendre une contexture amygdalaires de laquelle ré- sulte l’aspect comme guilloché des sur- faces que l’on observe sur les blocs de grès comme sur les blocs de glace flot- tante. M. E. Robert admet donc que les grès de Fontainebleau, qui représentent pour lui des dunes anciennes, ont été après leur dislocation longtemps battus et baignés par des eaux puissantes; il soupconne que ces eaux pourraient être celles qui ont dû for- mer Jadis un grand lac au fond duquel s’est déposé le calcaire d'eau douce qui recouvre le grès sur plusieurs points de la forêt. ZOOLOGIE. Nouvelle espèce d'oiseau mouche des plus remarquables, (ornismya helenæ)\; par À. De Lattre. Parmi lesespèces les plus riches comme les plus belles d’oiseauxmouch s, il n’en est pas sans contredit de plus remarquables que la tribu de ceux dits Lophornis, et parmi ceux-ci vient se placer l'espèce que M. Les- son lui-même a trouvée admirable, et que nous nommons l'oiseau Mouche -Hélène (orrismya Helenæ), en l'honneur D'HÉLÈNE D’ORLÉANS, cette noble princesse protectrice des arts qu’elle encourage et qu’elle cultive avectantde goût, etdontla grandeinfortune rehausse le beau caractère ; puisse la prin- cesse Hélène accueillir avec bonté cet hom- mage d’un voyageur, heureux dans les contrées lointaines, de conquérir cette ra- rissime espèce pour lui donner le nom d’une épouse et d’une mère si chère à la France. L'oiseau Mouche-Hélène a la taille du huppe-col, son bec est petit, court, aci- culé, et ses ailes étroites sont de la lon- gueur de la queue; celle-ci est large, pres- que égale, mais formant éventail. Les rec- trices en sont larges , rigidules. Lemäâle possède les plus somptueuses pa- rures, Son front est surmonté de deux huppes pointues, et sur le milieu du sin- ciput sont implantés desfilamentscapillacés, fins , au nombre de trois de chaque côté, qui donnent à la parure de cet oiseau gra- cieux Ja plus complète analogie avec celle de quelques crinons. Les plumes jugulaires évasées en éventail, forment un-hausse-col arrondi des plus gracieux, et ce hausse-col résulte d’un assemblage de plumes étroites, Jancéolées, pointues. Aux formes si coquettement gracieuses , l'oiseau Mouche-Hélène joint une richesse extraordinaire de coloris. Les deux huppes effilées du front brillent de l'éclat vert de l’émeraude, en se glaçant sous certains re- flets en velours , et marqué de roux sur quelques points ; les crins du sinciput sont noirs, le plus riche vert frais est saupoudré d’or, teint le cou, le dos, et s’arrête au croupion, où se dessine une barre blanche; 992 les couvertures supérieures dela queue sont d'un violet métallisé; un plastron vert éme- raude des plus brillants chatoie sur le go- sier et se trouve encadré par la large col- lerette de plumes étalées, teinte de noir ve= lours dans le bas, et dont chaque plume de côté est par moitié noir velours ou cha- mois clair ; un gris roux teint le dessous de cette collerette , puis des paillettes d’or sont semées sur le ventre, les flancs, jus- qu'aux couvertures inférieures qui sont rousses. Le bec est jaune, les tarses sont grêles etjausâtres; un pourpre violet teint les ailes et la queue rouge canelle en dessous, à chaque penne rouge cannelée bordée exté- rieurement de noir ; les rectrices moyennes sont elles-mêmes terminées largement de noir. La femelle, comme ses congénères, est simple dans sa parure. Du vert doré sur la tête et sur le dos, une barre jaune clair sur le croupion , du vert doré sur les côtés du cou et les flancs, une tache uoire sur la région auriculaire, la distinguent suffi- samment, Sa gorgeet le devant du cou sont blancs picotés d’or. Une ceinture dorée et des paillettes dorées tranchent avec le blanc du ventre, teint de rouille. Les couvertures inférieures sont entièrement rouille, les pennes de la queue vert doré à la base, puis noires.sous terminées de roux vif. Cette belle espèce vit sur les hauteurs de la haute Vera-Pax, sur la route de Petinck, dans la république de Guatimala; il a les mœurs des huppe-cols, et ne se trouve que dans les grands bois ; et jamais proche les habitations. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. Observations relatives au rapport fait par M. Becquerel , dans la séance du 8 mai 1843, sur un mémoire de M. Payer, inti- tulé : Sur la tendance des tiges vers la lu- mière; par M. Dutrochet, Dans la séance du 26 décembre 1842, M. Payer a présenté à l’Académie un mé- moire sur la tendance des tiges vers la lu- mière, mémoire pour l’examen duquel jai été nommé commissaire , conjointement avec MM. de Mirbel et Becquerel. Ce mé- moire, d’abord remis à M. de Mirbel, m’a été renvoyé par ce dernier, après en avoir pris connaissance. Je me proposais de ré- péter les expériences contenues dans ce mémoire, et de faire le rapport; mais M. Payer ayant fortement insisté, el à plusieurs reprises, pour retirer ce mé-" moire de mes mains, afin de le confier à M. Becquerel, j'ai dù m'en dessaisir. Cela explique pourquoi le rapport sur ce mé- moire de physiologie végétale a été fait par M. Becquerel dont ce n’est pas la science spéciale, Je m'attendais cependant à être consulté par mon honorable confrère pen- dant que j'étais encore à Paris, d’où je ne suis parti qu’à la fin d'avril, mais je n’ai su u’il s'était occupé de répéter les expérien- ces de M. Payer, et je n’ai connu son rap- port que par l'impression de ce rapport dans le Comp'e rendu de la séance du 8 mai dernier. Ainsi je n’ai point à répon- dre de son contenu, qui même me blesse en certains points, et C'est à tort que j'y suis implicitement censé avoir vérifié, avec MM. de Mirbel et Becquerel, les expériences de M. Payer. En parlant de la divergence des opinions 993 des physiologistes sur la cause de la ten- dance des tiges vers la lumière, l’hono- rable rapporteur s'exprime ainsi : & Ces opinions n'auraient pas présenté probable- ment autant de divergence si elles eussent reposé sur des expériences exactes relatives au mode d'action de la lumière , c’est-à- dire si ces physiologistes eussent recher- ché quelles étaient les différentes parties du rayonnement solaire qui donnaient lieu à ce phénomène, et pouvaient influer sur les réactions chimiques produites dans les tissus végétaux. » Je me suis beaucoup occapé de l'étude _ de l'influence qu’exerce la lumière sur les végétaux pour produire l’inflexion de leurs diverses parties, et j’ai donne sur ce sujet une théorie entièrement neuve qui repose sur des expériences exactes relatives au mode d’action de la lumière surles végé- taux. Si l'honorable rapporteur a émis une assertion contraire, c’est qu'il n’a pas en- visagé la question sous ses différents as- pects. Le mode d’action de la Inmière sur les végétaux demande à être considéré sous plusieurs points de vue : 1° Quels sont les phénomènes physiques ou chimiques que l'action de la lumière produit chez les végétaux? Ces phénomè- nes sont spécialement l'augmentation de l’émanation aqueuse et la décomposition de l’acide carbonique , d’où résulte la fixa- tion de son carbone, et le dégagement de son oxygène gazeux qui, ainsi que je l'ai fait voir, remplit d’abord les organes pneu- matiques de la plante, et ne se déverse au dehors que lorsque ces organésisont pleins. 20 Par quel mécanisme s'opère l'inflexion des tiges végétales sous l'intluence de la lumière? Jai fait voir, par des expériences exactes, quel est ce mécanisme, lequel consiste dans la tendance diverse à l’incur- vation du tissu cellulaire sous l'influence de l'augmentation de l’émanation aqueuse, et dans la tendance diverse à l'incurvation du tissu fibreux sous l'influence de l’aug- mentation du dégagement de l’oxigène qui remplit les organes respiratoires, et pro- cure, par suite, l’oxygénation du tissu fi- breux. 3 Comment la lumière produit-elle l’augmentation de l’émanation aqueuse et la décomposition de l’acide carbonique? L'augmentation de l’émanation aqueuse par la lumière est un fait donné par l’ob- servation, mais que rien n'explique en- core. La décomposition de l’acide carbo- nique par la lumière chez les végétaux est incontestablement due à l’action des rayons chimiques. Cela ne pouvait pas être l’objet d’un doute, même avant les expériences de M. Payer, expériences qui n’ont fait que donner la confirmation expérimentale à ce qui devait être nécessairement. Ainsi, ces expériences n’ont véritablement rien fait pour expliquer la cause de la tendance des tiges vers la lumière. Cette cause se trouve primitivement, d’une part, dans l’'augmen- "tation de l'émanation aqueuse par l'in- fluence de la lumière, phénomène inex- pliqué;iet, d’une autre part, daus la dé- composition de l'acide carbonique, et, par suite, daus le dégagement intérieur du gaz oxygéné|.sous l'influence de la lumière, phénomëne.dû à l'action des rayons chi- miques. Cette: cause se trouve secondaire- ment dans l’incurvation des tissus végé- taux sous l'influence de l’augmentation de l’émanation aqueuse , et sous l'influence de l'augmentation du dégagement intérieur de l'oxygène, 994 L'honorable rapporteur ajoute, vers la fin de son rapport, à propos des expérien- ces qu’il engage M. Payer à faire : ces ex- périences, mises en regard ‘de celles rela- tives à l’inflexion des tiges, présenteraient d'autant plus d'intérêt que lon a cru re- marquer que certaines plantes éprou- vaient un effet inverse, c’est-à-dire qu'au lieu de s’infléchir vers la partie la plus éclairée d’une pièce, elles semblaient fuir la lumière, La tendance qu'ont certaines parties vé- gétales à fuire la lumière , phénomène an- noncé d’abord par feu M. Knight, a été démonstrativement établie par moi de la manière la plusincontestable. J'aifait voir, il y a longtemps, que, par exemple, lors de la germination de la graine du gui, la tigelle de cette plante s'infléchit constam- ment en sens inverse de celui de l’afflux de la lumière, et dirige, par conséquent, dans le même sens la radicule qui la termine. Ce faitn’estignoré d'aucun deceux qui s’oc- cupent de la physiologie végétale; il a été constaté par beaucoup d’observateurs, et notamment par M. de Candolle. Le phéno- mène de la fuite de la lumière par certaines parties végétales est donc bien établi dans la science ; il n’est point de ceux que l’on a cru remarquer. De SCIENCES APPLIQUÉES. SOCIÉTÉ D'ENCOURAGEMENT. Séance du 31 mai 1843. M. de Colmont propose d’élire un ad- joint pour compléter le comité de com- merce; cette proposition est ajournée à la séance prochaine, selon les usages de la société. M. Vallot fait un rapport favorable sur des procédés employés par M. Sajou pour faire des dessins en tapisserie analogue à celle qu’on fabrique à Berlia et qui est très recherchée par le commerce. D’après l’opi- nion du comité des arts économiques, les procédés employés par linventeur sont d’une si faci'e exécution qu’on peut les faire suivre par de jeunes ouvrières peu exercées à ce travail, et que cependant les nuances des couleurs sont si parfaitement assorties que les produits ne le cède en rien à ceux de Berlin, et sont moins couteux. La société s'occupe ensuite des modifica- tions qu’elle desire voir apporter à la loi présentée à la Chambre des députés sur les brevets d'invention. Les cinq premiers ar- ticles sont étudiés;. mais le sivième donne lieu à une très vivediseussion, dont la suite est remise à la prochaine séance. La pro- position faite par un des membres de ne taxer les brevets d'aucun impôt est discutée et rejetée. FRANCOEUR. CONSTRUCTIONS. Bureaux à l'épreuve du feu, construits pour le duc de Bedford ; par M. Cubit. Ces bureaux, dit le journal The Artüzan, sont un chef-d'œuvre de construction sous le triple rapport du dessin , de l'exécution et de la nature des matériaux employés. Les critiques les plus tracassiers y trouve- ront difficilement à exercer leur talent, tandis que tous les observateurs judicieux auront au contraire une infinité de choses à louer. En ce qui nous concerne, nous pouvons dire consciencieusement que nous n'avons encore rien vu qui répondit mieux 995 à l’idée que nous nous sommes faite des conditions auxquelles doit satisfaire un édifice de ce genre, et qui fit plus d’hon- neur à son auteur. Cette construction , à la vérité , n’est ni vaste, ni monumentale, et ne peut, par conséquent, exciter l’enthou- siasme du vulgaire ; mais à l'homme versé dans la science de l’architecture, et même seulement à l’homme de bon sens, elle pa- raîtra plus digne d'intérêt que ces colonades somptueuses , élevées à force de dépenses, suivant des règles toutes tracées, qui ne laissent à l’architecte ni génie à déployer, ni difficultés à surmonter. Le principal objet que s’est proposé M. Cubitt a été de mettre les papiers dé- posés dans ces bureaux à l'abri de l’humi- dité et du feu. Pour prévenir le premier de ces deux dangers, on a établi une aire de béton de 0 mètre 600 d'épaisseur, qui s’é- tend au-delà des murs extérieurs. Sur cette aire on a construit des voütes en briques, communiquant par des ouvertures entre elles et avec une galerie couverte qui en- toure l’édifice. Cette galerie est percée de baies grillées, dont les seuils sont élevés un peu plus haut que le pavage extérieur. L'édifice se compose d'un rez-de-chaus- sée destiné aux archives, et d’un premier où se trouvent les bureaux. Pour suppri- mer tout danger d’iucendie , l’auteur en a exclu tous les matériaux combustibles, à l’exception des parquets du premier étage qui sont en chêne, bois moins combustible que le sapin , des dormants des fenêtres du premier étage qui sont aussi en chêne et d’une porte battante à l’entrée, porte en- tièrement isolée de tout autre objet com- bustible. Le fer, les briques, les tuiles , le ciment, le mortier, la pierre et l’ardoise sont les seuls autres matériaux employés. La voute du rez-de-chaussée est cons- truite en fer et en fonte; celle du premier se compose de fonte et de tuiles posées à bain de ciment. Le toit est aussi en tuiles eten fer. Toutes les portes et tous les vo- lets sont en fer, les châssis des croisées sont en ardoise, et les dormants dans la pièce des archives sont même en métal. L’aire de cette pièce est dallée en pierres posées sur les voûtes en briques. Quantaux pièces du premier étage, elles sont, comme on l’a dit, parquetées en chêne posé sur des lambourdes de même bois, supportées par les voûtes en briques du rez-de-chaussée ; mais ces parquets, au passage d’une pièce à l’autre, sont séparés par un dallage. Comme l'air ne tarderait pas à manquer, il est probable que, si un de ces parquets venait à prendre feu, la combustion s’ar- rêterait promptement d'elle-même et ne serait que partielle; mais, en supposant que le parquet d’une pièce fût brûlé en en- tier, le dailage intermédiaire empêcherait au moins le dommage de s'étendre aux pièces voisines. La destruction d'un plan- cher est donc la limite du dommage qu'un incendie peut faire éprouver à cet édifice qui, sous tous les autres rapports, est tout a fait à l'abri de ce danger. Les titres déposés dans les archives seront renfermés daus des boîtes de fer blanc, ran- gées dans des casiers en ferétabhs sur toute la hauteur de la pièce. Ces boîtes s'ouvri- ront par devant, afin que l'on nait pas besoin de les déplacer pour en retirer les papiers. Les casiers vont être disposés de manière à contenir un nombre de ‘boîtes aussi grand que le permettra la nécessité d'éelairer la pièce et de circuler facilement. On a fait observer qu'une couverture en | | | 996 ‘° fer et en tailes pourrait être sujette, lors ides changements brusques de la tempéra- ture, à condenser l'humidité contenue dans l'air des pièces de cet édifice. Pour éviter cet inconvénient , ea assurant la constance ide la température intérieure, on a couvert la voûte d’une couche de coquilles de 0 mètre 450 environ d’épaisseur, qui semble produire l’effet désiré. Quoique les portes et les volets soient en : fer, leur apparence extérieure est la même | que s'ils étaient en bois ; il faut y regarder q 2 Le) | | Or LA | facilité. de près pour connaître la différence, et ils s'ouvrent et se ferment avec la même (Journal des Usines. ) ARTS MÉTALLURGIQUESe Essieux pour chemins de fer. Des expériences du plus haut intérèt.ont eu lieu tout récemment à la station de Camden-Town, sur le chemin de fer de Londres ct Birmingham. Il s'agissait d’un essai comparatif entre les essieux creux brevetés de Youll et des essieux pleins, les plus solides, les meilleurs actuellement en usage. MM. le major-général Pasley, Bury, : Gregory, et environ trente autres Ca es nieurs ou personnes qui s'occupent chemins de fer, étaient présents à cette | importante épreuve. Le résultat a été des | plus satisfaisants ; il a montré une énorme supériorité. de-foice dans les essieux creux. ” Les essieux ont été soumis à un effort de torsion de vingttonnes {vingt mille kilo- grammes ); un poids considérable est tombé sur lesessieux. La flexion des essieux creux a toujours été moins grande, bien qu'ils fussent de près de 20 0/0 plus légers que les pleins. Maïs le plus grand perfection: nement est dans Îles extrémités, dans lés fusées qui sont creusées aussi, et du dia- mètre ordinaire. Deux ou trois coups d’un fort marteau ontété suffisants pour briser des essieux pleins, trente, quarante et jus- qu’à cinquante coups du même marteau ontété nécessaires pour briser les fusées des essieux creux. Lorsqu'on se rappelle que parmi bien d'autres, le terrible accident du chemin de fer de Versailles a été causé | par larupture d’un'essiéu plein, à la fusée, on ne saurait attacher trop d'importance au fait que nous signalons. Plusieurs des spectateurs étaient arrivés avec une pré- vention marquée pour les essieux pleins, mais à la fin des expériences la conclusion unanime a été en faveur des essieux creux, On assure que le prix de ces essieux nedoit pas êtré plus considérable que celui des autres; on ne pourrait donc pas opposer + dés raisons d'économie à l’adoption de la … nouvelle invention. ARTS CHIMIQUES. Note sur la paille de mil, nouvelle sub- stance coloranle. (Extrait d’un rapport de M. H, Schlumbergcr, de Mulhouse. M. H. Schlumberger a lu dernièrement, dans la société industrielle de Mulhouse, | un rapport sur plusieurs substances colo- | rantes provenant de certaines plantes de L 0 . . . L l'Afriqueoccidentale, recueillieset envoyées en France par MM. Jaubert et Galès, né- gociants français établis à Gorée (Sénégal). Nous nous bornons à indiquer les princi- | paux résultats 6blénus par l’habile rappor- teur sur Ja paille de mil, laseule de cessub- stances qu'il regarde.comme méritant de fixer réellement; l’attentiou, parce qu’elle 997 présente des propriétés nouvelles et diffé- rentes de celles de toutes lesautres matières colorantes connues jusqu'ici. La paille de mil , dit M. Schlumberger, est encore appelée, par MM. Jaubert et Galès, cochenille africaine, parce que, selon eux, réduite en poudre, elle ressemble à la cochenille et qu’elle développe une couleur rouge lorsqu'on la soumet à l’ac- tion de l’ammoniaque, de la soude ou de la chaux. La paille de mil est une espèce de paille ayant de 1 à 2 centimètres de diamètre, et de 2 jusqu’à 4 décimètres de longueur. Cette paille a une couleur d’un grenat foncé, tachetée par places en gris jau- nâtre. L'eau froide n’a aucune action sur la poudre de paille de mil. L'eau bouillante se colore en brun vineux. Cette décoction dépose , par le refroidissement, une ma- tière brune foncée; ce dépôt augmente par l’évaporation du liquide. En l’évaporant à siccité, on obtient une poudre noire bru - nâtre qui se redissout dans l'acide sulfu- rique concentré, en le colorant en orange doré. (L'auteur du rapport décrit ensuite la manière dont elle se comporte avec plu- sieurs réactifs.) Les tissus de coton, de soie et de laine, ayantété soumis à lopération tinctoriale de la paille de mil, le rapporteur a re- marqué que cette substan e était assez riche en matière colorante , et qu’elle tei- gnait très bien tous ces différents tissus, en produisant ; par l'intermédiaire des divers mordants, des couleurs variant du noir au rouge et du gris au violet. L'eau froide n'ayant presque aucune ac- tion sur la paille de mil, ce n’est que vers l'ébullition du bain que la teinture fait des progrès. L'auteur décrit ensuite les expériences auxquelles il à soumis des échantillons de coton. Ces expériences lui ont fourni plu- sieurs nuances et un grand nombre d’ob- servationsintéressantes, dont on trouvera le détail dans le rapport. En résumant ces observations, l’auteur dit : Nous conclurons que cette substance présente beaucoup d'intérêt sous le point de vue tinctorial, et qu'elle diffère de la plupart des matières colorantes employées jusqu’à présent en teinture. Elle produit, avec les mordants de fer, sur lés toiles de coton, de soie et de laine, une couleur noire très intense et d’une grande solidité, résistant parfaitement à l'air, au soleil, au savon, aux carbonates alcalins et aux acides. Avec les mordants d’alamine , on obtient des grenats qui s’a- vivent beaucoup par un passage au proto ou au deutochlorure d’étain, mais qui ont moins de solidité que les noirs. Les mor- dants de deutoxyde d’étain produisent des couleurs, variant du rouge au grenat, qui ont plus ou moins de vivacité, mais qui sont aussi moins solides que les noirs obte- nus par la même matière. : Dans les essais que j'ai entrepris pour les teintures en paille de mil, le fond blanc ou les parties non mordancées se chargent d’une matière colorante qui y. tient assez fortement. Cependant on remarque que l’exposition au soleil et que les passages au savon détruisent en partie cette teinte, et il est probable que, par de nouvelles expé- ricnces, on parviendra à obtenir un fond blanc plus pur. Néanmoins la paille de mil pourra tou- 698 jours être employée pour la teinture en uni des cotons, des soies et des laines , et c'est surtout pour la teinture en noir de ce dernier tissu qu’elle pourra présenter le plus d’avantage. Nous avons vu que la paille de mil était assez riche en matière colorante, car, avec. +. 8 grammes de ce produit, on sature très bien les mordants d’un échantillon qui au- raient exigé 20 grammes de garance. Du reste, il uous paraît possible d’ap- porter de grands perfectionnements à l’em- be ploi de cette matière. Il y aurait à examiner °° l'influence de la méthode de culture ‘sur’! cette paille, l’âge et le moment favorables’: à sa récolte, la manière de la sécher et de la conserver, pour obtenir le meilleur ren- dement de la matière coloravte. Eufin il reste encore à faire un grand nombre d’es- sais sur son emploi en teinture, pour dé- terminer les moyens les plus convenables de s’en servir. (Bulletin de la société industrielle de Mulhouse.) HORTICULTURE. Nouveau greffoir Bergevin. M. Bossin, qui a fait à l'automne der- nier, en Normandie et en Bretagne, lun voyage agricole et horticole, wous'a rap: porté un greffoir d’une nouvelle façon, in- venté par M. Bergevin, ex secrétaire dé: missionnaire de la Société d'Agriculture de Brest, qui s'occupe avec un zèle assidu de tout ce quise rattache aux progrès de l'agriculture et de l’horticulture. La lame et le manche du greffoir Berc\: gevin ne différent en aucune façon de ceux } ordinaires; la spatule ou mèche quiiest placée à l'extrémité de ce manche, seule! n’a pas la même forme : ellea près de 40 mil: limètres de longueur, 5 de large au sommet et 8 à sa base. Au lieu d’être plate ou légè- rement convexe elle est concave, c’est-à- dire, qu’elle forme dans toute salongueur, une gouttière de 5 millimètres de creux à sa base, et dont la profondeur va sans cesse en diminuant, aivsi que l'épaisseur, vers le sommet, où l'instrument se termine en une espèce de bec aminci, de la forme de l’outil que les mécaniciens appellent une gouge. Cette spatule se replie sur le man- che et se couche sur la lame où elle ne court pas de risque d’être brisée lorsqu'on n'en fait pas usage. La spatule en gouttière du nouveau mo- dèle, dü à M. Bergevin, est destinée à enle- ver le bois qui se trouve adhérent à l’écus- son, lorsqu'on le détache du rameau en la faisant passer légèrement entre le bois et l'écorce, de manière à couper nettement le bourrelet formé par l'œil, Cette opération, souvent mal faite,par les moyensordinaires est presque infaillible, suivant ce qu’en à dit M. Bergevin qui, pour appuyer la su-, périorité de son instrument, assurait. à M. Bossin que sa cuisinière, qui n’avaitja- mais vu de grefloir, avait écussonné des orangers, etqu’elle n’en avait pas manqué un seul avec le greffoir Bergevin. Un habile fabricant d’instraments d’a- griculture et d’horticalture de Paris, a prié M. Bossin de lui confier le greffoir Ber- gevin comme modèle et pour en fairede pa- reils. L'usage de ce greffoir nous confirme- ra sans doute les résultats obtenus à Brest. Nous l’espérons, et nous prions nos lecteurs de nous en rendre compte. 999 ACADÈMIE DES SCIENCES MORALES ET POLITIQUES. Séance publique du samedi 27 mai (845. — Pré- sidence de M. le comte Portalis. La séance a été ouverte par un discours dans lequel M. le président à défini les sciences qui composent le vaste et riche programme de l’Académie. Remontant jusqu’à leur naissance, il les a suivies pas à pas, à marqué chacun de leur progrès, etrattachant par une transition habile à cette-revue rétrospective l’histoire de l’A- cadémie elle-même, il a indiqué en termi- nant; avec cette netteté de vues et cette concision qui sont les caractères des intel- ligences pratiques, dans quel but avait été fondée l’Académie des sciences morales et politiques, quelle était la marche qu’elle devait suivre pour compléter les résultats qu’elle avait déjà obtenus. Gediscours'a été terminé par un rapport sur les prix pro- posés. SUJETS DE PRIX ET PROGRAMMES ADOPTÉS PAR L’ACADÉMIE, POUR ÊTRE MIS AUX CONCOURS DES ANNÉES 18414, 1845, 1846. Section de philosophie. — Prix extraor- dinaire & décerner en 1844. — « Examen critique de la philosophie allemande. » Avec ce programme : « Faire connaître par des analyses étendues les principaux systèmes qui ont paru en Allemagne, de- puis Kant inclusivement jusqu’à nos jours. » S’attacher surtout au système deKant, qui est le principe de tous les autres. » Apprécier la philosophie allemande : discuter les principes sur lesquels elle re- pose, les méthodes qu'elle emploie, les résultats auxquels elle est parvenue Re- chercher la part d’erreurs et la part de vérités qui s’y rencontrent, et ce qui, en dernière analyse, peut légitimement sub- sister, sous une forme ou sous une autre, du mouvement philosophique de lAlle- magne moderne.» — Le prix est de quinze cents francs. Le terme du concours est fixé au 1% sep- tembre 1543, terme de rigueur. Les mémoires doivent être écrits en français ou en latin, et déposés! francs de port, au secretariat de l’Institut. L'Académie propose pour l’année 1845, le sujet de prix suivant : « Théorie de la certitude. » Ce prix est de la somme de quinze cents francs. Les mémoires devront être déposés, francs de port, au secrétariat de l’Institut, le 31 août 1845, terme de rigueur. Ils devront être écrits en français où en latin. ‘ Section de morale. —Prix à décerner en 1845.— « Rechercher quelle influence les progres et le goût du bien-être matériel exercent sur la moralité d’un peuple. » Ge prix est de la somme de quinze cents francs. Les. mémoires devront être déposés, francs de port, au secrétariat de l’Institut, le 30 septembre 1844, terme de rigueur. L'Académie propose, pour être décerné, s’il ya.lieu, en 1846, le sujet de prix suivant : » Rechercher, et exposer comparative- ment les conditions de moralité des classes ouvrières agricoles, et des populations vouées à l’industrie manufacturière. » Ce prix est de la somme de quinze cents francs. Les mémoires devront être déposés au 1000 secrétariat de l'Institut, le 30 septembre 4845, terme de rigueur. Section «le législation, de droit public et de jurisprudence. — L'Académie à mis au concours la question suivante : « Exposer la théorie et les principes du contrat d'assurance; en faire l’histoire, et déduire de la doctrine et des faits les déve- loppements que ce contrat peut recevoir, et les diverses applications utiles qui pour- raient en être faites dans l’état de progrès où se trouve actuellement notre commerce et notre industrie. » Quatre mémoires ontété déposés au se- crétariat de l’Institut et soumis à l'examen de l’Académie. Aucun d’eux n’ayant rem- pli les conditions imposées, le même sujet est mis au concours, lequel est prorogé au 17 novembre 1844. ; Section d'économie politique et de statis- tique. — Prix à décerner en 1844. — L’Aca- démie rappelle qu’elle a proposé, pour 1844, un prix sur la question suivante : «Rechercher : 4. Quels sont les modes de loyer ou d'amodiation de la terre actuel- lement en usage en France; » 2. À quelles causes tiennent les diffé- rences qui subsistent entre ces modes de loyer et les changements qu'ils ont éprou- vésy » 3. Quelle est l'influence de chacun de ces modes de loyer sur la prospérité agricole. » Ge prix est de la somme de quinze cents francs. Les mémoires français ou en latin, et déposés à l’Institut, francs de port, le 1°" septembre 1843, terme de rigueur. L'Académie rappelle également qu’elle a proposé, pour 1815, le sujet de prix suivant : « Déterminer les faits généraux qui règlent lesrapports des profits avec lesisa- laires, et en expliquer les oscillations res- pectives, » Ce prix est de la somme de quinze cents francs. Les mémoires devront être déposés au secrétariat de l’Institut, francs de port, le 30 septembre 1844, terme de rigueur. Section d'histoire générale et philoso- phique. — L'Académie décernera, sil y a lieu, dans sa séance publique de 1845, un prix sur la question suivante : « Retracer l'histoire des états généraux en France, depuis 1302 jusqu’en 1614; » Indiquer le motif de leur convocation, la nature de leur composition, le mode de leurs délibérations, l'étendue de leur pou- voir ; » Déterminer les différences qui ont existé à cet égard entre ces assemblées et les parlements d'Angleterre, et faire con- naître les causes qui les ont empêchées de devenir, comme ces derniers, une insti- tution régulière de l'ancienne monarchie. » Ce prix est de quinze cents francs. Les mémoires devront être déposés, francs de port, au secrétariat de l’Institut, le 30 septembre 1843, terme de rigueur. L'Académie propose également, pour 1545, un prix sur la question suivante : « Faire connaître la formation de l’ad- minhistration monarchique depuis Philippe- Auguste jusqu'à Louis XIV inclusive- ment; » Marquer ses progrès; montrer ce qu'elle a emprunté au régime féodal, en quoi elle s'en est séparée; comment elle l'a remplacé. » devront être écrits en . 1001 Ce prix est de la somme de quinze cents francs. k Les mémoires devront être: écrits «en français ou en latin, et déposés, .franes de port, au secrétariat de l’Institut, le 30 sep- tembre 1844, terme de rigueur. Prix quinquennal de cinq mille francs, fondé par M. le baron Félix de Beaujour. — L'Académie decernera, s’il y a lieu, en 1815, un prix sur la question suivante : « Rechercher quelles sont les applica- tions les plus utiles qu'on puisse faire du principe de l'association volontaire ebpri- vée au soulagement de lamisère: » Telle était la question proposée par l’Académie pour se conformer aux vues qui ont présidé à.la fondation de M. Beau- jour, Dans un temps où tant d’esprits atten- dent de l'association d'immenses améliora- tions dans le sort de l'humanité, il y avait quelque importance à provoquer des re- cherches qui donnassent la véritable me- sure des ressources qu’elie pourrait oppo- ser à l’action des causes qui créent l'indi- gence. Si la question, ainsi posée, semblait confiner les recherches sur un. terrain circonscrit, elle avait du moins un sens précis, et s’il fût résulté des investigations provoquées par l’Académie, la preuve que l'association a tous les moyens desirables d’éteindre des souffrances qui jusqu'ici ont affligé toutes les sociétés, on eût été en droit d’en conclure qu’elle répandrait sur l'avenir d’autres bienfaits encore. Mais l’Académie a reconnu avec régret que son attente n’a pas été remplie. Ce n’est pas que les concurrents aicnt manqué, 25 mé- moires, parmi lesquels il en est de fort étendus, ont été soumis à son examen; mais ancun d'eux ue lui a paru d’un mé- rite assez réel et assez grand pour qu’elle pût lui décerner le prix, La question.a été maintenue au concours. Les mémoires devront’être déposés au crétariat de l’Institut, le 30septembrei 844, terme de rigueur. Une notice historique de M. Mionet, sur | la vieet les travaux dè M: Daunou, à ter- miné la séance. La: lecture de l’éloquent et spirituel secrétaire perpétuel a été fre- quemment interrompue par les applaudis- seinents de l'assemblée. Le jeune Daunou était destiné par son père à la profession de chirurgien, qui était héréditaire dans sa famille, tandis que son goût bien prononcé l'aitirait vers le barreau. Il en advint, que ne pouvant être avocat et ne voulant pas se faire chi- rurgien, il se fit moine. Laissons le jeunes oratorien à sa vie de cénobite, constatons seulement en passant que son premierh essai, comme écrivain, fut l'éloge de Boi= leau, couronné par l'Académie. Moins heu- reux dans le concours ouvert à Berlin, sur la question de la puissance paternelle, il ne dut, peut-être, qu’au souvenir trop vif d’un abus dontilayaitété victime, de ne pas recevoir le prix. En 1789 et dès les premiers Jours de la révolution, Daunou en embrassa tous les principes. Après le 14 juillet, il prononca au district de l’oratoire l’éloge funèbre desk victimes de la prise de la Bastille, et lorsque # les grandes questions, que la reconstrucs tion de l'ordre social devait emmener, furent jetées dans la discussion, il n’hésita pas à prendre la plume pour justifier 1e cloture des cloîtres, et soutenir que pou être chrétien, le clergé devait avant tout | être national. On comprend que la con=} stitution civile du clergé t'ouva en lui uu| ME C3 Co # maïs les mêmes mots qui sont à la fois ; verbes, noms et adjectifs se transforment e M Ex. : ok0 qui signifie également enten- I Î dre et fort , peut aussi signifier fortement. Ê pécha pas N ‘M adverbes proprement dits : … 1° Adverbes dedirection, mai | deuxadverbes jouent le plus grand rôle | ni 1002 ‘défenseur zélé. Successivement vicaire diocésain de l’évêque d’Arras et de celui ide Paris, le district de Boulogne le nomma, après le 10'août, député à la Convention. Dans le procèsdu roi, il vota avec les Gi- rondins qui voulaient et n’osaient pas le sauver, mais plus hardi que la plupart d’entre eux, il défendit pied à pied le ter- rain en parlant d’abord contre la compé- 1tence; puis pour la déportation et la réclu- :sion jusqu'à la paix, enfin, anrès l'arrêt pour le sursis et pour ’appelau peuple. Mis hors la loi comme ses collègues, incarcéré rcomme eux, il resta dans les prisons jus- qu'après le 9 thermidor. Rentré dans la Convention, il en fut tour à tour l’un des secrétaires et le président. Plus tard, dans Ja commission des onze et J’un de ses mem- | bres les plus actifs, il rédigea presque en \ entier la Constitution de l’an 3, la plus | parfaite ou la moins défectueuse de toutes | celles qu'on avait essayées jusqu'alors. La \ Constitution de l’an 3 devait périr comme \:ses devancières. Elle n’est, à l'heure qu'il est,qu'un monument historique,tandisque l Dawunou est toujours resté vivant pour nous : avec ce vaste plan d’instruction dont la base est l’école primaire du village, et dont le . Couronnement estformé par les cinq classes de savants qui recurent le nom d’Institut. Nommé aux Cinq-Cents par vingt- cinq collèges, Daunou préféra sa place au tribunal à celle de conseiller d'Etat que ui offrit le rémier consul. Ce refus n’em- apoléon de l'appeler, en 1804, ‘à la conservation des archives du royaume. k C'est là que ce savant laborieux et modeste | a terminé sa longue carrière. Ses derniers |: moments furent consacrés à ses travaux | historiques ; quelques heures avant sa mort | il corrigeait les épreuves de son plus bel ‘ouvrage. C.-B. F. Tete DCS GET -LINGUISTIQUE. | Essai d’une #rammaire ‘de la langue des îles Marquises, rédigé sur les documents du ?. Mathias, let de M. A. Lesson, médecin en | chef des’îles Marquises, tool 101 s(Quatrièmie article.) 4 …,, 6» Del'adverbe. Il y a peu d’adverbes proprement dits, | aussi souvent en adverbes, . Cependant on peu ranger au nombre des etatu. Ces dans cette langue et se mettent l’un ou " l’autre après tout mot marquant quelque M direction, le premier pour marquer que le / mouvement se fait vers celui. qui parle, 1 | Hésecond, au contraire, pour marquer qu’il sefait dans la direction opposée. Ex. : 4 kave mai, apporte moi (vers mai), « ave La tu i tai, porte (cela) à la mer. 2° Adverbes de temps. Jte anei, aujour- ld’hui, composé de à fe a neï ; itenahi, hier; 02 oi, demain ; atainei, maintenant; epo, bientôt; apopo, plus tard. De ces adver- } bes avec la particule i a tu marquant l’é- Mloisnement, on forme d’autres adverbes de femps composés : ainsi i £e nahi-atu, avant hier; 07 07 ut, après demain ; znui- Lau, plus tard, ensuite. | Umai répété avec {e pave marque une | longue continuité, Umai liohi, umat tiohi, 1003 examiner longtemps. 47 ! atu, de anae- atu marque de la perpétuité. 3; Adverbes de lieux. 4e, de bas en haut; £ho , de haut en bas; wka, uia, des- sus; ao, dessous. On met ordinairement devant la préposition 2, i uta, i ao en kaut, en bas; ko, kako, à droite ou à gauche de celui qui est tourné vers la mer ou vers la montagne. 4 Adverbe de doute, Vehe, enehe, anche, peut-être, Ex. : cet homme est peut-être le volear, he kamo nehe te kenana-nei. 5, Adverbes d’affirmation et de néga- tion. He, ae, oui; eoi, sans doute; aoe, aore, kore, aita, ahuma, non; motaki, bien, admirablement. 6» Adverbe de comparaison. Mu devant un mot marque égahté. Ex. : mu peke, également colère. 7° De la préposition. Il y a diverses prépositions : 1° Marquant l'ordre. O mua, to mua , mamua, pardevant, avant. O mui, to mui, ma mui, ma hope, matuha , par derrière. Me, avec. Ex.: me au, avec moi. Nora. Quelquefois dans une énuméra- tion à la place de me on entend mei ; te va hana, met ievehine, meite tama; les hom- mes, les femmes, les enfants. 2° Marquant le lieu. lo, dedans; io a hae, dans la maison. Ma, par ima te anui, par le chemin ; na te ivi, par ia montagne; ma te poli, par l’'embarcation; 774 epoti, par embarcation; ma tai, par la mer; ma 010, par dedans; io, chez; 10e Imanihi to au, chezmon ami; mei, de; meiuta, dela montagne; ei lai, de la mer (sous enten- du, je viens) ;met eia otou? d où venez-vous? met hapa, je viens d'Hapa (baie de Nu-Hi- va); met io, de chez. Ex. : meito to au mo- tua, de chez mon père. Nora. Il faut remarquer que mer to ne s'emploie qu'avec les noms de personnes, et meri.avec les noms de lieux. 1, dans, vers, à c oto, dedans, en dedans; i vaho ; dehors; väpu, autour, tout au- tour. 3° Marquant la cause, la fin, la direction. Ta, de la part de; ta te etua, cela vient de Dieu ; 7, vers, à, par; eke 'uta, aller vers la montagne. [1 marque aussi la cause : ma le à te taipi, tué par les Taipis;e, par ; ehemo ei e li neï, pris ou: vaincus par les Tai- pis; to, no, de, pour; te tama lote motua, le fils du père; to Æapa, cela est ou vient d'Hapa ; to ia te meanei, cela est pour lui ; ta marque la direction vers une personne déterminée. Ex. : maki-maki au ia ia, je l'aime. Ua, sur. Ex. : puta uahe aki, arri- ver au ciel; ma, sur, dans. Ex. : ma te henua , sur la terre. Nora. Il y a cette différence entre la pré- position ia et la préposition 2? que la pre- miere ne s'emploie que pour les personnes déterminées et la deuxième pour un objet quelconque, 8° De la conjonction. On n’en connaît guère dans cette langue, toute coupée de petites phrases, comme sont les langues primitives et les langues sauvages où l’on ne fait point de périodes ; cependant on peut et on doit compter peut- être : me, et ; la mère et la fille, te kui me te moïi. Il signifie quelquefois, aussi : Ex. : va eke me 0e, tu es venu, où tu vas toi aussi. Ta, à cause de; ta mea makimaki ia ia, tamea, parce que (parce que je l’aime), à cause de la chose aimer. Ox, devant un verbe signifie prend garde de.., Ex.: ot 100% vihi, prends garde de tomber , de glisser. Il peut se rendre aussi par pendant que... Ex.: oi te lihe te aumate met ohe tai, pendant que le soleil n’est pas encore sorti de la mer. Aua , si; Ex.: aua he pae vae oko te au ua heke aua, si j'avais de bonnes jambes je marcherais. Aue devant un verbe marque la défense; Ex. : aue kewme bouge pas. 4e, au , signifie, je penseque:; il y a peut-être quelque ellipse ou verbe sous-entendu ; Ex. : &e au he kamo te kana= na net, je pense que cet homme est:un vos leur. /a, devant le verbe peut représenter la conjonction lorsque. Ex. : 1a hoahwlite pure atahia, lorsque vous connaîtrez la prière , alors. SOCIÉTÉ ORIENTALE. La société orientale fondée à Parisen 1841, nous semble appelée à rendre d’é- minents services à la civilisation. Placée sous le patronage d’hommes qui, par leur position sociale peuvent lui donner une direction utile aux sciences historiques, et en faire en même temps une école pour les hommes d'état ; elle est la conception la plus heureuse de notre époque. Une question qu’elle discute en ce mo- ment et pour la solution de laquelle appel a été fait aux lumières de tous ceux qui s’occupent des affaires d'Orient, nous a paru d’un si grand intérêt, que nous. en donnons le programme dans son entier. QUELLE EST L'INFLUENCE DE LA RELIGION MU-— SULMANE SUR LA CIVILISATION DES PAYS DE , L ORIENT OU DOMINE L'ISLAMISME ? 1. — Comparaison de la civilisation eu- ropéenne avec l'état actuel de la civilisation: des nations musulmanes. Examiner ‘quels Ë sont les caractères de la civilisation eur6=° ts péenne qui se retrouvent : En Turquie, en Egypte, en Arabie, en Perse, II. — Des races qui professent lislaz misme. —|Comparaison de leur aptitude à la civilisation. De la race turque; de la race arabe ; de la race persane (adjem ). Ces races sont-elles aptes : 1° À, conserver la civilisation existante dans les:pays où elles établissent leur do- mination. 20 À se l’approprier, à la modifier, et à en favoriser les progrès? Leur inaptitude actuelle à la civilisation, si elle existe, tient-elle à la race ou à la religion. III. — Des principes favorables ou con- traires à la civilisation qui sont renfermés dans le Koran. Distinguer, dans les prin- cipes qui président à l'organisation sociale de l'Orient, ceux qui ressortent directe- ment du Koran de ceux qui résultent seu- lement de ses commentaires et des autres livres considérés comme saints par les mu- sulmans. ; De grandes sectes qui divisent l’isla- IMISME : s Des sectes: d'Omar; d'Al: des autres À sectes ( Wahabites, etc). Quelles sont les plus favorables à la lisation ? SOA à IV. — Principes civilisateurs dela reli- gion Chrétienne qui sont admis ou repoussés par l’islamisme. Fraternité dés hommes ; pardon des offenses; charité; 'expiation des fautes ; respect aux parents, respect aux autorités légales ; égalité de l’homme et de la femme ; abolition de l'esclavage, etc., etc. V. — Des chrétiens et des juifs soumis à la domination musulmane. En Orient, Civi- À 1005 quels sont les plus aptes à la civilisation : des chrétiens ou des Juifs, considérés sous le rapport des races et sous le rapport re: ligieux. Et parmi les chrétiens , quels sont: 1» les plus avancés en civilisation ; 2° les plus oivilisables : des catholiques, des Armé- niens, des Grecs, des Coptes, et des autres schismatiques ? :1Quelle est l’influence des différents eler- gés de l'Orient sur les populations: chré- tiennes ? ‘Quelest l’effet de cette influence sur l’état de leur civilisation? Nil: De la religion musulmane et des peuples nègres. La religion musulmane est- elle ; comme un auteur contemporain sem- ble l'indiquer, plus propre que toute autre à commencer la civilisation des peuplades idolâtres habitant l’Afrique centrale et les pays très chauds? Doit-on croire qu’il y a des/civilisations relativement aussi parfaites que possible, en raison des races qui les possèdent , des climats où ces races existent, et des reli- gions qu'elles professent? Dans ce cas, une religion nouvelle ne peut-elle pas modifier chez ces peuples, et même améliorer leurcivilisation actuelle? VAL. =" De la famille chez les nations misuwlmanes. Comment la famille est-elle constituée chez les nations musulmanes ? > Quels sont les droits des pères sur les enfants? * Des femmes légitimes. Des concubines. Quelle est leur situation réciproque? Quelle est la situation réciproque des frères et des sœurs ? Du divorce. De l'héritage. : VIII. — De la polygamie. La polygamie est-elle un obstacle à la civilisation ? Quelle est son effet : sur la famille? sur la société ? Est-il possible de relever la condition des femmes avec la polygamie ? . Le divorce est-il en Eurore une institu- tion qui ait des conséquences analogues à celles de la polÿgamie ? IX. — De l'esclavage chez les musulmans. L'esclavage, si antipathique à la religion chrétienne est-il une conséquence de la civilisation telle que l’islamisme la permet? Cette consécration de l’esclavage par la religion ne serait-elle pas la principale cause de la douceur avec laquelle les es- claves sont généralement traités par les Musulmans? De l'esclavage chez les différentes na- tions musulmanes. / Sa comparaison avec : l'esclavage dans l'antiquité ; le servage au moyÿenäge ; l'es- clavage colonial; la domésticité en Europe; et le prolétairisme moderne. X. — Du pouvoir du souverain chez les nations musulmanes. Est-il absolu, comme on le prétend? Quelles sont ses limites, s’il en existe ? : Le souverain est-il maître des hommes et des choses? ‘’A-t-il droit de vie et dé mort sur ses su- JOES 7 en Est-il propriétaire des meubles et des im- meubles. de ses sujets ? Quelies, sont: les propriétés (fondations religieuses ourauütres) qui échappent aux droits du souverain ? XI. — De l'union du pouvoir politique au pouvoir religreux. Chez les nations mu- sulmanes, le chef de l’État (sultan, shab, 1006 émir, etc.) est-il nécessairement pour ses sujets le chef de la religion? Ya-t-il avantage pour les progrès de la civilisation que le chef politique soit en mème temps le chef religieux (comme le tzar en Russie, la reine en Angleterre } ? Ou vaut-il mieux que le pouvoir spiri- tuel soit distinct du pouvoir temporel? Le protestantisme et le catholicisme ont- ils une égale puissance pour civiliser les musulmans, les Grecs, les Coptes et les Arméniens ? XII. — Conclusion. L'islamisme est-il compatible avec : L'exercice de l’industrie et du com- merce ; La pratique de l’agriculture; L’étude des sciences; Le perfectionnement des arts; La culture des lettres; Le développement moral de la civili- sation ? Enfin cette religion est-elle destinée à arrêter ou bien à activer les progrès de l'humanité ? 4 HISTOIRE. Note sur Les Druides. La lecture de la notice sur la commune d’Escurat, arrondissement et canton de Saintes, insérée dans l'Écho du 25 mai dernier, m’a suggéré quelques conjectures sur les druides , et sur la langue celtique que je vais vous communiquer. Leamot druide, en irlandais drao et au- tréfois drur ; en gallois derwyz signifie ma- gicien. Owen croit ce mot dérivé de dar ou derw, chêne et gwiz connaissances. Cette opinion généralement admise ,:me paraît non fondée. Je crois le mot identique à der- viz; en persan daruich où daruiz et com- posé de dour, profond , et wisé,, science, sagesse Cette origine persane me semble confirmée par les mots cités, dansi l'article en question. Godard, Dieu fort , en per- san, Â/ioda arhd. La méprise.est venue de la ressemblance du mot dar, der, dern, dervqui en celte signifie chêne, fort, c’est-à- dire arbre fort, grand, dur, avec dour, profond, d’où viennent tant de noms de ri: vières des Gaules, telles que la Dur-ance, l’A-dour. La vénération pour le gui qui vient sur le chêne.et sur beaucoup d’au- tres arbres , a confirmé la fausse étymolo- gie du mot druide. Les forêts épaisses dans lesquelles s'enfoncaientlesdruides pour célé- brer leurs mystères et faireleurs sacrifices, pouvaientaussi senomimer dour-oud qui, en persan , signifie profonde forêt. Les savants pensent queles druidesarrivés dans les Gau- les avec les Kimris, Cimbres, Cambres ou Cimmériens renus des bords de la mer d’A-. zov et de la Crimée, introduisirent leur culte sanguinaire chez les Gaëls, habitants pri- miüfs du pays, dont la religion était douce et humaine. Il en fut de même chez les peuples Celtes de l'Angleterre , du pays de Galles (dont les habitats portent encore le non de £ymris), en Ecosse et dans l'Irlande. Dans toutes ces contrées le féroce drui- dismeprévalutsur leculte ancien. Les Cim- mériens habitaient sans doute des forûts, et c’est peut-être de là que vient l'expression des auteursgrecs, deténèbres cimmériennes, que personne, à ma connaissance, n'a ex- pliquée. Les druides étaient, par conséquent tout-à-fait étrangers à la religion de Zo- roastre et avaient sans doute puisé leur culte chez les Scytes où d'autres peuples rudes et farouches. 1007 Parmi un grand nombre de mots.celtes, communs aux Gaëls et aux Kimris, qui prouvent l’origine caspienné de ces deux branches d’une même langue’ et, d'une . même nation, jeme bornerai aux suivants!: Bren, chef, général, du per$ählbér, burin, supérieur ; 2er, près, auprès, en celté et en persan ; uhel, pel, haut, élevé, en persan, ala; hart ou ard, tort, dur, en persan, ardh; arm , pauvre, en persan, armul; fraii ou broô, beau, en persan freh; paotr, garcon, en zend, potre; stéréden, étoile, en persan, sitareh ou ster. Dour en celte signifie eau, et enpersan,duréa;rivière, c’est-à-dire profon- de (dour) eau, au. F.S. ConsrANcio, << E— STATISTIQUE. — Les grandes bibliothèques publiques de Paris sont au nombre de huit, elles contiennent environ quinze cent mille volumes, ce qui fait un volume et demi par chaque habitant de la capitale. En 1818 elles contenaient onze cent vingt mille volumes , et en 1828, quatorze cent dix-huit-mille. er Dans les départements, il y a deux cents quatre- vingt bibliothèques ; le totai des livres existant/dans toutes les bibliothèques publiques de France est d’en- viron douze millions à peuprès un voluñié par trois babitants. At 9 Plusieurs grands établissements de Paris, contien- nen! en outres des bibliothèques spéciales. Le nom- bre des volumes contenus dans ces bibliothèques dépasse six cent vingt mille parmi lesquelles on trouve des publications extrémement précieuses et des richesses bibliosraphiques dignes du plus haut intérêt. ere LS Si 16 2 : 1a È Le Rédacteur-Gérant : C.-B. FRAYSSE. FAITS DIVERS. — Le Congrès archéologique de Poitiers a tenu sa première séance le 29 mai. Les membres de la réunion se sont occupés dabord des monuments ro- mains et de la géégraphie ancienne. La session se terminera par une £iude approfondie de l’histoire de l’art au moyen âge, en Poitou. La discussion por- tera sur.l'état de la, statüaire au moyen-âge , princi= palement au xr1® et au xne siècle. Les fanaux de cimetière pccuperont aussile Congrès aussi bién que l'histoire des sépultures depuis le ve jusqu'au xvr° siè- cle. D'après ce que l’on nous écrit de Poitiers, des travaux remarquables seront présentés sur les vi- traux, les fresques; ‘les! boiseries sculptées et les émaux. Nous espérohs ‘pouvoir donner à nos lec- teurs une analyse des discussions qui aurout lieu. PAL BIBLIOGRAPHIE. HISTOIRE des sciences naturelles , depuis leur 4 origine jusqu’à nos jours, chez tous les peuples con- d nus, commencée aù coliége de, France par Georges Cuvier, complétée par M. Magdeleine de Saintagy. 4 A Paris, chez Fortin, Masson elcompagnie. FAITS CHIMIQUES, toxicologiques, et considé- k rations médico-légales, relatives à l'empoisonnement par l'acide prussique ; par J. Bonjean. RECHERCHES sur les commencements et les progrès de l'imprimerie dans le duché de Lorraine et dans les villes épiscopales de Toul et de Verdun! ABKÉGÉ CHRONOLOGIQUE de la vie de Pla-| ton ; par M. le marquis de Fortia d'Urban. A Paris, M chez l'auteur, rue de La Rochelfoueault, 2; chez Du-h prat. | COLONIES étrangères et Haïti, résultals de l'é- mancipalion anglaise ; par Victor Schælche. À ParisE chez Pagnerre, rue de Seine, 14 Dis. RELATIONS du siége de Sancerre en 1573; path Jean de la Gessée et Jean de Lery; conformes au xy éditions originales ; suivies de diverses pièces histo=h riques relatives à la mème ville. A Bounges:, che j{oa Vermeil. w< à PARIS.—IMP, DE LACOUR et MAISTRASSE &is/ rue Saint-Hyacinthe-S,-Michel, 33. | | | | | ! | 10 année. Paris. — Jeudi, 8 Juin 1843. Ke N° 45. L'ECHO DU MONDE SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. 7 De IL’EcHO DU MONDE SAVANT paraît le JAUIDE etle DIMANCHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de 1,200 pages chacun ; il est publié sous la direction de M. le vicomte À, DE LAVALETEE, rédacteur en chef. On s’abonne : Paris, rue des PETITS-AUGUSTINS , 24, et dans les départements chez les principaux li- braires, et dans les bureaux de la Poste et des Messageries. Prix du journal: PAR:8 pour un an 25 fr., six mois 13 fr. 50 , trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 30 fr., 6 fre 8 fr. 50. AlETRANGER 5 fr. en suspour les pays payant port double. — Les souscripteurs peuvent recevoir pour CEN@ fr. par‘an et par recueil PÉGHO DELA LITEÉS RATURE ET DES BEAUX-ARTS et les MORCEAUX CHOÏISi8 du mois (qui coûtent chacun 10 fr. pris séparément) et qui forment avec l’Echo du monde savant la revue encyclopédique la plus complète des Deux Mondes. — Tout ce qui concerne le journal doit être adressé (franco) à M. C.-B, FRAYWSSE, gérant-adininistrateur, SOMMAIRE. — ACADEMIE DES SCIEN- CES, séance du lundi 5 juin 1843 — SCIEN- CES PHYSIQUES. PHYSIQUE DU GLOBE. Sur un volcan qui a fait irruption entre la Gua- deloupe et Marie-Galande; Celloron de Blainville. — CHIMIE. Analyse des composés oxigénés de souffre; Fordos et Gélis. — SCIENCES NA- TURELLES. GEOLOGIE. Etudes sur la Fin- lande ; Durocher. — BOTANIQUE. Flore de la Vienne. — SCIENCES APPLIQUEES. His- toire des opérations de teinture. — AGRICUL- : TURE. Du micocoulier et de ses usages. — SCIENCES HISTORIQUES. ARCHÉOLOGIE, Consrès archéologique de Poitiers. — GÉOGRA- PHI£. Voyage dans le Chili; Claude Gay. — — BIBLICGRAPHIE. DISK ACADÉMIE DES SCIENCES. Séance du lundi 5 juin 18453. MM. Reiset et Millon ont lu à l'Acadé- mie un mémoire sur les phénomènes dus au contact. Chacun connaît les opinions de |: M. Mitscherlich et celles de M. Berzelius, sur les phénomènes dus au contact, et ce : dernier a déjà depuis longtemps désigné sous le nom de force catalytique , la force” qu'il suppose agir dans ces sortes de réac- tions. Les auteurs du présent mémoire n'ont pas la prétention de donner une théo: rie des faits déjà connus, ils se contentent _ qu'il les forme. Si d’en exposer de nouveaux, aussi remar- quables que. ceux dont la science est déjà en possession. Dansleursexpériences, MM. Rei- setet Miilon ont trouvé que les phénomènes contact interviennent très fréquemment dansle jeu des actionschimiques etilsse sont arrêtés plus particulièrement à l’action de la mousse de platine, sans cependant négliger celle de la pierre ponce et du char- bon. Les faits attribués jusqu'ici à la force du contact du platine, se réduisent tons à une association insolite de substances ga- zeuses ou réduites en vapeur.On y remarque surtout la fixation de l'oxygène, l’oxydation de certaines substances , comme l'alcool 5 Véther, etc. MM. Reiset et Millon ont cher- che à étendre le nombre des faits observés etals ont vu que si dans un appareil con- vetnablement disposé on fait arriver de 2 an 2 ". . I oxygène sur un mélange intime de mousse de platine et de substance organique, on "obtient ainsi de véritables combustions À des températures pen élevées. Ainsi a —+ 160, l'acide tartrique fournit déjà de l’eau et de l'acide carbonique. Les autears de ce travail ont opéré sur plusieurs autres sub- Stances et ils ont toujours vu que ces mé- mes substances ne se brülaient en l’absence de la mousse de platine , qu'à une tempé- ralure beaucoup plus élevée. Mais le pla- tin . . . Q (0 0 . ; . U . e dissocie aussi bien qu al réunit ; il détruit es groupements moléculaires aussi bien l’on plonge, pir exem- ple, dans un même bain d’allisge, dont on élève graduellement la température, deux tubes contenant une même quantité de ni- trate d’argent, et que dans l’un le nitrate soit entièrement mêlé à huit ou dix fois son poids de mousse de platine, tandis que le nitrate est pur et sans mélange dans l'autre, le sel d'argent sera entièrement dé- truit dans le tube contenant le platine, avant que la décomposition ait commencé dans l’autre tube. C'est là une action cor- respondanute à celle des oxydes de cuivre et de manganèse sur le chlorate de potasse. St au lieu d'agir sur le nitrate d'argent on agit sur du nitrate d'ammoniaque , le sel ammoniacal, au lieu de subir la transfor- mation ordinaire que lui fait éprouver la chaleur se convertit entièrement en acide nitrique, en azote et en eau, ainsi que l’ex- prime la formule suivante : 5 À 0,5, A z H40 —2A105+8Az+20H0. I faut remarquer encore que la présence du pla- tine baisse de 70° la température, à la- quelle le nitrate -d’ammoniaque se décom- pose. Le mémoire de MM. Reiset et Millon con- tient plusieurs autres expériences analo- _gues. Ces fait jetés mainter ant dans, la science, y germeront sans doute um jour et serviront peut être de documents pré- cieux à un de ces esprits qni s'occupent peu dss détails pour tout généraliser. M: Emile Pereyra, médecin de l’hôpital de Bordeaux croit avoir résolu la grande question de la curabilité de la phthisie pulmonaire et adresse aujourd’hui à l’A- cadémie des Sciences un mémoire sur ce sujet. Depuis 1837, dit-il, « je pense que les tubercules pulmonaires sont de même pature que les tubercules des autres orga- nes, et depuis cette époque les observations de tous les jours n’ont fait qu’ajouter à ma conviction. De même que pour les tuber- cules non pulmoraires une modification spéciale est nécessaire pour que la nature en opère la résolution, de même pour les tubercules pulmonaires on doit recourir aux mêmes indications. Mais les moyens ne peuvent être les mêmes à cause des nombreuses différences qui résultent du nombre des tubercules et de l’importance de l'organe dans lequel ils sont développés. Sur près de 9,000 malades que j’ai eu dans mon service depuis 1538, j'ai observé. 362 phthisiques dont 249 sont sortis, 110 sont morts, 7 restaient dans mes salles au 4e mars 1843; la moitié au moins des ma- lades sortis était dans un état très satisfai- sant. J’en vois tous les jours un certain nombre quihabitent la ville etchezlesquels la santé s’est assez bien conservée. Le trai- tement que J'ai employé a été l'huile de foie de morue et un régime tonique et for- tifiant ; tous ces malades avaient des tu- bercules ulcérés. I était rationnel de pen- ser que si cette médication avait réussi dans un état aussi avancé de la maladie elie devait avoir des résultats plus certains alors que les tubercules étaient ou crus ou miliaires. La pratique est venue très sou- vent confirmer cette assertion. » Nous n’a- jouterons rien à ces paroles de M. Pereyra; les médecins-praticiens et surtout ceux des bôpitaux peuvent seuls juger la valeur des assertions du médecin de Bordeaux. M. J.-B. Dusourd, docteur en médecine à Saintes, a envoyé à l'Académie un mé- moire sur un moyen de conserver les ma= tières animales avec le sirop ferreux. Ce sirop ferreux est une combinaison de su- cre et de fer qui ne s’altère, ne cristallise et ne fermente pas quelle que soit la temait pérature à laquelle on lPexpose. Ce sirop conserve les matières animales sans altérer leur tissu; les viandes, en sortant du sis rop, sèchent sans diminuer beaucorp de volume, résistent sans se gâter aux agents les plus actifs de la putréfaction, repren- nent en uninstant dans l’eau froide le vo- lume, la couleur et l’odeur de celle 4 boucheries et servent à faire des agréables et sains. | MM. Grubyet Delafond ont envoyé ff cadémie des sciences les résultats dÂE, recherches faites sur l'anatomie et les\fo? tions des villosités intestinales, labsorp, la préparalion et la composition organiqre du chyle dans les animaux. Dans un de nos” derniers comptes rendusnousavons faitcon- naître ce que M. Lacauchie nomme sub- stance organique spongieuse des villosités, Selon MM. Gruby et Delafond, 1 la sub- stance spongieuse des villosités n’est autre chose que leur épi hélium décrit par Henlé et dont M. Flourens, dans son ouvrage sur la structure des membranes muqueuses, a démontré l'existence par la macération et la dissection; 2° les villosités dans l'intestin grêle sont recouvertes, non seulement des épihéliums cylindriques d'Henié, mais en- core d’autres épithéliumsque les auteurs de ce travail appellent cap talum ou à tête ; 3° chaque! cellule d’épithélium est pourvue d'une cavité dont l’ouverture externe est parfois béante, et d'autrefois plus où moins exactement fermée; 4° à la surface des épi- théliums des villosités de l'intestin grêle du chien, existent des corps vibratiles nonen- core décrits, dont la fonction est peutètre de déplacer, quandilest nécessaire, lechvle brut qui est en contact avec les epithé- liums ; 5° au-dessous des épithéliums la vil. losité n'est composée que d’une couche yas- culaire et fibrillaire, et en dedans-de cette couche, d’un vaisseau où canal chylifère unique ; 6° chaque villosité examinée de de- hors en dedans montre, 1° les cellules de l’épithélium; 2° la couche vasculaire et fbrillaire ; 3 le canal chylifère unique. /° En se contractantsuivant leur axe lonp:i- tudinal les villosités se raccourcissent, Ge 1011 ment des plis transversaux et prenuent une forme conique dont la base est à la mem- brane muqueuse. En se contractant suivant leur largeur. elles se rétrécissent et s’amin- cissent, enfin elles exécutent des mouve- ments d’inclinaison dans tous les sens: en exécutant ces mouvements, les villosités chassent le sang et le chyle contenus dans leurs vaisseaux et se mettent continuelle- ment en rapport avec de nouvelles partres de chyle brut des aliments digérés; 8° cha- que cellule d’épithélinm doit être conside- rée comme un organe spécialement chargé de:recevoir le chyle brut provenant de la digestion et de le convertir en un chyle ho- mogène formé d'une‘infinité de petites mo- lécules tenues en suspension dans un liquide transparent et coagulable spontanément. Ces molécules, ce liquide sont seuls aptes à passer par l’ouverture profonde et effilée des cellules de lépithélium pour parvenir dans le vaisseau chylifère unique placé au centre de la villosité. 9? Chaque cellule de l’épithélium a une.;quadruple fonction: 1° de se remplir de chyle brut provenant de la dig stion ; 2° de diviser, d'atténuer ce chyle et de le convertir en un chyle ho- mogène; 3° d'expulser ce liquide ainsi con- fectionné et de l’engager dans le canal chy- lifére, à travers le tissu vasculaire et.le tissu fibrillaire (cet appareil est nommé par les auteur's.chylogène) ; 4 enfin, de s’imbiber enjoutre. des substances dissoutes-pax la.di- gestion et de les faire parveuir.dansPappa- reil vasculaire. Cette fonction-des épithé- liums est aidée dans son exécution-par la contraction des parois in‘estinales sur les alituentse!t sur les villosités.— MM.Grubyet Delafond terminent leur Mémoire par quel- ..ques considérations sur l'absorption et la composition du chyle; mais ces données encore un peu trop hypotkétiques, selon nous; ont besoin d’être appuyées sur un plus grand nombre de faits pour que nous hasardions à les communiquer à nos lec- teurs. M. Victor Mauvais présente aujourd'hui à l'Académie les éléments paraboliques cor- rigés de l’orbite de la comète découverte à Paris le 3 mai 1843. Citons ces éléments : Passage au néribélie, 1843. mai. 5.485766 Distance périhélie 1,613367 Longitude du périhélie 281,446” Longitude du nœud ascendant 1571841” Inclinaison 52 38 30 Sens du movement héliocen- trique direct Ces éléments ont été rectifiés sur les ob- servations des 8 et 24 mai et 2 juin. L'or- bite que M. V. Mauvais présenta à l’Aca- démie pen de temps après la découverte de cette comète, fut calculé surtrois-jours extrêmement rapprochés et très voisins du péribélie. Si l’on fait attention: à la grande distance périhélie de cette comète, on verra qu'il était alors impossible de déter- miner avec-exactitude l'instant du passage parce que les rayons vecteurs variaient trop pêu: la donc falluoattendre des observa- tiops plus éloignées pour corriger ces élé- ments, L'Académie reçoit dans cette séance plu- sieurs ,AHVKAgeS, parmi lesquels nous re- marquomsune, livraison du magnifique re- cueil que publie maintenant M. Ricord sous le titre d'/Zcorzographie des vénériens et un ouvrage intitulé : Co/lezione delle opere del celebre pr'ofessore L. Galvani, ouvrage orné de gravuros, représentant dans tous 1012 leurs détails les expériences du savant pro- fesseur de Bologne. E. F. 108 D IG dame SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE DU GLOBE. Sur un volcan qui a fait éruption entre la Guadeloupe et Marie-Galante. — Lettre de M. Céloron de Blainville à M. le mi- pistre de la marine. Goyave, 17 mars 4843, 3h. 30m. Entre la pointe orientale de Marie-Ga- lante et la Guadeloupe, à mi-canal à peu près, une très forte colonne d'eau, d’une couleur noirâtre, jaillissait à une assez grande haateur dans Pair en tourbillon- nant. Elle s'élevait par jets, et, tout à l’en- tour, dans une distance asssez étendue, la fumée ou plutôt la vapeur couvrait la mer; ce phénomène à duré environ une demi- heure. J'ai assez vu de trombes et d’assez près, pour être bien persuadé que ce n’en était pas une; le sommet ne touchait pas aux nues et la colonne était trop perpendicu- laire, son mouvement successif d’ascen- sion était distinct; je ne doute pas que ce phénomène ne soit dû à l’action d’un vol- can sous-marin. Én fslande, il se renou- velle fréqnemment : on le désigne sous le nom de volcan d’eau. Cest probablement à l’action de ce vol- can sous-marin dont l’éruption vient de se manifester, que doivent être attribuées les secousses répétées de tremblement de terre depuis l’épouvantable catastrophe du 8 février, et peut-être la catastrophe elle- même. J'en ai compté-dans une nuit jus- qu'à cinq; d’autres personnes. en ontres= senti davantage. I'faut espérer que l'issue du volcan s’étant opérée, nous seront débarras- sés de longtemps de pareillés convul- | sions. J'ai cru dévoir vous rendre comte de ce fait intéressant, qui a été remarqué. ici par vombre de personnes. Il aura été pro- bablement observé aussi aillears. CHIMIE. Analyse des composés orygénés du soufre; par MM. M.-J. Fordoset A. Gélis. L'analyse des mélanges des composés oxygénés du soufre présente de grandes difficultés dans l’état actuel de la science. Le chimiste parvient encore à les recon- paitre et à les doser lorsqu'ils sont unis deux à deux, mais les procédés connus sont tout à fait insuffisants lorsqu'ils sont réunis en plus grand nombre dans la même liqueur. Les travaux qui ont été faits dans ces derniers temps, en portant à six le nombre de ces composés, ont rendu les difficaltés encore plus grandes; mais en meme, temps ils ont attiré l'attention sur quelques unes des propriétés de ces corps qui ontla plus grande importance au point de vue de l'analyse. Ainsi l’action différente que le chlore et l'iode exercent sur ces acides nous a permis de doser d’une manière rigoureuse des dissolutions qui contenaient jusqu'à cinq dE ces composés, Bien que la plupart de ces différences d'action soient connue des chimistes, comme elles servent de base à la 1013 méthode analytique que nous allons dé- crire, nous croyons utile de les rap- pcler. Le chlore et l’iode sont sans action sur les acides sulfurique et hyposulfwrique; ils transforment au contraire rapidement l'acide sulfureux en acide sulfurique : l’eau est décomposée, et pour chaque équivalent d’acide sulfurique formé, il y a un équi- valent de chlore ou d'iode d’absorbé et un équivalent d’acide chlorhydrique ou iod=- hydrique de produit. Le chlore et l’iode sont loin d'agir de la même manière sur les trois autres acides du soufre, et nous sommes obligés d’entrer ici dans quelques détails, : Lorsqu'on fait arriver un courant de chlore dans uu hyposulfite dissons, les phénomènes sont différents suivant l'état de concentration des liqueurs : dans une dissolution concentrée la réaction est très compliquée; indépendamment du soufre, de acide sulfureux et de l’acide sulfurige, il se produit un liquide jaune qui coule au fond du vase et possède tous les caractères du chlorure de soufre. Dans une liqueur étendue, ce dernier produit ne se forme pas; mais, si diluée qu’elle soit, il se précipite toujours du soufre. en même temps qu'il se dégage de l'acide sulfu- reux. Le chlore en se dissolvant dans une dis- solution étendue du sel de M. Langlois ow d’un hyposulfate bisulfuré, transforme fa- cilement tout le ‘soufre en acide sulfurique; mais il faut que la quantité d’eau soit assez considérable, car une dissolution con- centrée donnerait aussi du chlornre de soufre. è L'iode est sans action sur les hyposulfates mous et les sulfurés; lamaniere dont il se comporte avec les hyposulfites est au con- traire, remarquable. Nous avons fait voir qu'un équivalent de sel absorbe exactement un demi-équivalent d'iode sans qu'il se produise ni‘acide sulfureux, ni! acide sul- furique. ni dépôt de soufre, et que le ré- sültal de cette action est un'iodure etun byposulfate bisulfuré. Ces faits établis, il est facile d’en faire l'application, sait à l'analyse des mélanges, soit à celle des composés isolés. Supposons un mélange très compliqué, nous aurons dans la même liqueur : un sulfite, un sulfite, un hyposulfite, un hyposulfate et un hyposulfate bisulfuré. Voilà comment on dev:a opérer : On divisera la liqueur en quatre portions égales. EX Re: LAS Premiére portion. La première servira à doser l'acide sulfurique; pour cela on le méêlera à une dissolution de chlorure de barium en excès, on recevra le préci- pité sur un filtre et on le lavera sur le filtre même, d’abord avec de l’eau distillée bouil- lante, puis ensuite avec de l’eau aiguisée d'acide chlorhydrique ; on n’aura plus qu’à le sécher, le recueillir et le poser. Deuxième portion. La seconde sera trai- tée par l'iode; mais auparavant il faudra | la méler à quelques grammes de carbo- | nate de magnésie, car sans cela l'analyse serait impossible. En effet, le liqueur con- tient un sulfite; en prenant de l'oxyde à # l’eau, le sulfite deviendra sulfate, mais en | même temys il se formera de l'acide iod- | hydrique; si cet acide ne trouve pas, a) moment où il prend naissance, une base | pour le saturer, il réagira Sur la portion | intacte de sulfate ou sur l'hyposulfite que’ la liqueur contient également, etil y aura CES Ma. AN R ie De no st ® nm _—… nn —— Se ST - ÆS- mn 401% perte d'acide sulfureux et dépôt de sonfre. iLe carbonate de magnésie remédie à tous ‘ces inconvénients : il n’absorbe pas d’iode par lui-même, et les acides le décomposen) 1plus promptement que les sulfites. * La liqueur, ainsi additionnée, sera donc ttraitée par liode; lorsqu'elle sera saturée, on notera avec soin le poids de l'iode em- rployé, puis on déterminera de nouveau, [per lé chlorure de barium, la quantité id’acide sulfurique contenue dans la li- | queur. Le poids du sulfate de baryte {trouvé sera plus fort que dans la première rexpérience ; Paugmentation de poids ser- | vira à déterminer la quantité d'acide sul- !'fureux et le poids d’iode qu'il aura fallu l:employer pour le transformer en acide sulfurique. Lorsqu'on sera arrivé à ce point, il sera \'facile sans avoir recours à d’autres expé- riences et par uue simple soustraction, de se procurer tous les éléments nécessaires , “à la détermination. de la quantité d’acide | Jhyposulfureux. On retranchera du poids : Hitotal de l’iode employé celui qui aura | transformé l’acide sulfureux en acide sul- : Mifurique; la différence aura été absorbée :Mipar l'acide hyposulfureux. Or, on sait que \. 2 équivalents de cet acide absorbent 1 équi- valent d’iode. Pour traiter la liqueur par l’iode on se servira, comme dans le sulfhydromètre, id: d’une dissolution titrée, ou bien on ajou- -“itera peu à peu à la liqueur de petits frag- M ments d’iode, pris dans un flacon dont on iaura préalablement déterminé le poids. La dissolution est rapide, et il est facile de : saisir le point de saturation. Il faut s’arré- | ter aussitôt que la liqueur prend une teinte \" jaune. Le changement de coloration est “tres saillant, et il est tout à fail inutile d'ajouter à la liqueur de l’amidon ou tout autre corps étranger. Î Troisième portion, Cette partie de la li- w, queur servira au dosage de l’acide hypo- «« sulfurique bisulfuré; on la traîtera par .… liode en prenant les mêmes précautions 1) que pour la précédente, jusqu’à satura- « tion, maïs sans qu'il soit besoin de tenir +W compte du poids du réactifemployé. L’iode | formera, comme novus l'avons dit, un sul- . fate aux dépens du sulfite et un hyposul- . fate bisulfuré aux dépess de l’hyposulfite; | cette quantité s’a;outera à celle déjà con- ) tenue dans la liqueur. Cela fait, on ajou- ) tera à la dissolution saline à analyser en- : viron 100 parties d’eau, et on la traitera . par un courant de chlore. Le gaz sulfate « sera tout le soufre de l’hyposulfate bisul- ik furé sans toucher à celui de l’hyposulfate bé Grdinaire. Quand la saturation sera com- +h plète, on saturera la liqueur par la chlo- -h rure de barium. Le poids du sulfate de ba- tb ryte qu’on obtiendra représentera le soufre FL du sulfate, de sulfite, de l'hyposulfite et de 4 lhyposulfite bisulfuré. Comme les opéra- 14 üons faites avec la première et la deuxième | portion delaliqueur auront fourniun chiffre kb indiquant la quantité de soufre contenu it dans les trois premières, la différence des | deux poids servira à déterminer la quan- sl) tité de soufre contenu dans le dernier et, jé | par suite, son poids total. | Les | | | | 1 . I estutile d'indiquer ici que les lavages | du sulfate de baryte, obtenu dans le trai- !} tement qui précède, devront être faits à | l'eau distillée bouillante, et continués ù, #} pendant longtemps, parce qu’il est mêlé à il} beaucoup d’iodate de baryte, formé par suite de l’action du chlore sur les iodures Contenus dans la liqueur, et cet iodate est 1015 fort peu soluble dans l’eau. Si les lavages avaient été insuffisants, pendant la calci- nation du précipité on aurait un dégage- ment de vapeurs violettes qui indique- raient la présence d’iodate, et il resterait de la baryte dans le résidu; il serait alors facile de s’en débarrasser au moyen de l'acide chlorhydrique affaibli Quatrième portion. H ne restera plus à doser que l’acide hyposulfurique On con- çoit qu'il suffira, pour connaître la quan- tité de ce dernier acide, de connaître le poids de la totalité du soufre, car alors, après avoir rendu aux quatre autres acides ce qui leur appartiendra, la différence re- viendra à l’acide hyposulfurique. Mais le dosage de ce soufre total pré- sente quelques diflicultés. La sulfatisation des composés inférieurs du soufre est assez facile à opérer lorsqu'on agit sur des pro- duits bien desséchés, mais il est, au con- traire, presque impossible de ne pas perdre du souffre lorsqu'on traite des dissolu- tions. L’acide azotique, même le plus con- centré, et l'eau régale laissent toujours échapper de l’acide sulfureux. On recom- mande alors le chlore, mais ce réactif n’est pas plus sûr lorsqu'on le fait réagir sur la dissolution d’un hyposulfite; dès le début de l’opération il précipite du soufre telle- ment divisé, que souvent on ne peut le recueillir sur les filtres et qu'il est inca- pable de redissoudre ; d’un autre côté, nous avons vu qu'il ne sulfate pas l’a- cide hyposulfurique à la température ordi- naire. Lorsqu'on à à analyser des liqueurs qui ne peuvent être évaporées à siccité sans se décomposer et sans perdre des produits sulfurés gazeux, pour qu’il soit possible de les ramener à l’état sec sans perte de soufre, il faut ajouter aux liqueurs une petite quantité de soude caustique qui retient les gaz sulfurés et permet l’évaporation. Quant au résidu solide, il sert à doser le soufre total ; il suffit de le traiter à la maniére ordinaire par l’acide azotique fumant Nous avons supposé un mélange extré- . mement complexe, mais heureusement on rencontre rarement un cas de cette na- ture. On conçoit qu'on devra modifier le mode opératoire suivant la dissolution à la- quelle on aura affaire. Si, au lieu d’un hyposulfate bisulfuré, la liqueur contenait l’acide de M. Lan- glois, on n'aurait rien à changer aux opérations. Te SDKE —— SCIENCES NATURELLES. GÉOLOGIE. Etudes géologiques sur la Finlande; par M. Durocher.(Extrait par l’auteur.) La Laponie et Ja Finlande renferment un petit nombre de formations anciennes qui couvrent une immense étendue de pays sans être associées à des terrains plus mo- dernes : ces contrées ont été soulevées au dessus du niveau des mers à une époque géologique très reculée; leur surface est restée à découvert pendant les périodes suc- cessives de la sédimentation, et ce n’est qu’à l’époque diluvienne qu’elle a été de nouveau plongée sous les eaux. Aussi, les phénomènes qui concernent la production des roches cristallines, granitoïdes, por- phyroïdes et chisteuses sont ici dévelppés sur une grande échelle, Ayant eu l’occa- sion d’observer ces roches sur un théâtre 1016 aussi vaste, jy ai remarqué un ensemble de caractères constants, dont l’uniformité et précision m'ont paru susceptibles de je= ter quelque lumière sur lorigine de phéno- mènes qui sont encore aujourd'hui impar- faitement connus. On a observé. dans beaucoup de pays, l'existence de plusieurs variétés de granits ponvant se ramener à deux typesextrêmes, Pun à grains fins, l’autre à gros grains, renfermant de larges cristaux de feldspath et présentant quelquefois l'aspect porphy- roïde : on a pensé que ces deux états dif= férents caractérisaient des espèces distinctes qui ne s'étaient pas produites à la même époque; mais il est rare que l’on ait pu invoquer à l’appui de cette opinion des faits d'une évidence irrécusable : dans plu- sieurs cas, il peut se faire que le granit à gros cristaux de feldspath ne soit qu’une dérivation du granit à petits grains; et leur différence d'aspect peut bien résulter de ce que les circonstances de refrordisse- ment, et les forces physiques.et chimiques qui ont présidé à la cristallisation de ces roches, n’ont pas agi de la même ma- nière. Mais on ne saurait douter qu'il ÿ ait eu deux époques d'éruptions granitiques bien distinctes et séparées par intervalle de temps assez long, si l’on reconnait qu'il s’est produit entre ces deux époques une autre masse minérale un peu considérable, soit par voie de sédimentation, soit par voie de fusion. En étudiant la constitution géognostique de la Finlande, j'ai observé daas cette con- trée, ainsi que dans la partie méridionale de la Laponie, deux variétés de granits très différentes par leurs caractères; j'ai reconnu partout d’une manière évidente, depuis le 68e jusqu’au 60° degré de lati- tude, que l’un de ces granitsest postérieur à l'autre et qu'il s’est épanché assez long- temps après pour que, dans l’intervallé, ait put surgir une roche dioritique à base d’amphibole, L'origine des roches cristallines à struc- ture schisteuse et surtout celle des roches de gneiss n'est pas encore parfaitement éclarcie : le gneiss était regardé autrefois et l’est encore par beaucoup de géologues comme un état particulier du grauit; mais par suite du grand développement qu’a pris la théorie du métarnorphisme, il est surgi une manière de voir différente, d’a- près laquelle une partie des gneiss rentre- rait dans la classe des roches sédimentaires et métarmophiques. J'ai étudié avec soin cette question délicate, l’une des plus im- portantes de la géologie : les gneiss et les roches schisteuse de la Finlande m'ont of- fert des caractères assez précis pour faire disparaître toute incertitude relativement à lear origine. Les observations que j'ai faites en Finlande sur ce sujet ont été cen- firmées par celles que j'ai recueillies au Spitzberg, en Norwège, en Allemagne, dans les Alpes, les Pyrénées ct dernièrement dans la Bretagne. Les roches de gneiss me semblent présenter un certain nombre de caractères d’après lesquels il est possible d’aprécier l’origine et de distinguer les ro= ches métamorphiques de celles qui nesont que des pseudo-gneiss, qui ont üñe ori- gine éruptive et doivent êtré rattachées aux granits. Il est une troisième question dont je me suis occupé pendant mon voyage en Fin- lande, c’est l’origine des minerais de fer magnétique, fer oxydulé pur où mélangé de fer oligiste : aujourd’hui cette origine 1017 est encore enveloppée des mêmes ténèbres qui dérobent à nos investigations la con- naissance des procédés qu'a suivis la na- ture dans la formation des substances mé- talliques. J'aiexaminé avec attention toutes les circonstances du gisement des mine- rais de fer magnétiques, qui sont bien ca- ractérisées en Finlaude ; j'ai réuni diverses observations qui ont été faites sur ce sujet en Suède, Norwège, Laponie et Russie : cet examen conduit à une solution qui pa- raît assez conforme à l’ensemble des faits observés, Ainsi, mon Mémoire comprend trois parties : la première a pour objet l'examen des roches grauitiques et amphiboliques de la Finlande; la seconde se compose d’ob- servations sur la nature des roches cris- tallines et schisteuses; dans la troisième, je décrirai le gisement des minerais de fer magnétiques. J'y joindrai plusieurs coupes et dessins qui viennent à l'appui de mes observa- tions. BOTANIQUE. : Une nouvelle Flore. Il yeut une époque où, prenant à la lettre l'ironie du poète, on ne trouvait bon et bien fait que ce qui sentait son origine étrangère. Alors on se persuadait volon- tiers qu’une tête allemande était indispen- sable pour la production des œuvres qui demandaient une ténacité persévérante, On se disait, on se dit même encore-relati- vement à des branches de la science hu- maine qui tiennent un haut rang dans les études intellectuelles, que doués d’une pé- nétration rapide, nous n’aurions point une volonté assez ferme, assez constante pour des entreprises où la sagacité n’est pas la seule condition de réussite, mais où la pa- tience doit prerdre une large part. Sous l'influence d'un pareil préjugé, la gcience, en beaucoup de points, est deve- nue, chez nous, anglaise, écossaise, alle- mande; enfin tout autre que française. Guidés par le mouvement général, presque tous, oubliant la fierté nationale, ont suivi la pente commune. Cependant un petit nombre d’hommes de cœur et de talent, appuyés sur une volonté qu'ils savaient ne devair pas faiblir, ont osé résister à l’en- traînement et se livrer à des travaux au terme reculé. Ontils failli à la tâche; et quel a été le résultat de cette hardiesse pré- tendue? Examinez tous les rameaux de l’arbre de la science qui ont été, en France, l’objet de soins particuliers. Quels fruits magnifi- ques le génie de nos écrivains et de nos penseurs leur a fait porter ! Une aussi belle série de découvertes marquantes en physi- que, en chimie, en anatomie, en histoire naturelle, etc.……, ne démontrent-eiles pas surabondamment que les profondes études ne peuvent être le domaine réservé d’une nation au détriment de la nôtre... Si la la- boricuse Allemagne y apporte son calme et son sang-froid, l’esprit français à la rapide et mobile intuition, sait en temps et lieuse plier à l'allure modérée et tranquille, tou- jours nécessaire dans les études d’observa- tion. Je pourrais donner en exemple un cer- tain nombre d'ouvrages qui, dans ces der- nières années, ont fait bruit parmi le mon- de savant, mais ce serait une redite dans ce recueil qui leur adéjà prodigué un juste tribut de louanges. Qu'il me soit permis de 1018 mettre en reliefun seul de ces livres à qui sa récente publication n’a pu jusqu’à pré- sent faire trouver dans les colonnes de VÆcho une place que lui méritaient un long travail, des investigations aussi cons- ciencieuses qu'éclairées. Je veux parler de la Flore «le la Vienne (1). Si l'importance d’un pareil ouvrage se mesurait à la gran- deur du rayon qui décrit ses limites, et non pas aux nombreux accidents de terrain qu’elles circonscrivent, ou sil était sur la même ligne que tant de flores locales pa- rues à une époque plus ou moins reculées, à peine aurais-je pris le soin d’écrire quel - ques mots à son sujet. « Mais en premier lieu peu de pays of- frent une végétation plus variée que cette partie du haut Poitou qui forme le dé- partement de [a Vienne, soit qu’on la con- sidère sous le point de vue géographique et à raison de sa situation occidentale, soit qu’on l’envisage sous le rapport géologi- que. Le caractère de transition qui distin- gue ce département d’une-manière si spé- ciale se dessine d’une façon remarquable- ment tranchée dans chacun des arrondis- sements qui entourent le cheflieu. Celui de Poitiers, qui occupe le centre, doit aux puissantes assises calcaires qui affleurent le sol, à la coupe souvent abrupte, et à l’ex- position chaude de ses coteaux, le grand nombre de plantes méridionales qui s’y ren- conirent. l'arrondissement de Châtelle- rault qui repose en grande partie sur des formations de tuf, bordé par la Creuse, traversé par l'Envigne qui. arrose le ma- gnifique vallon de Ecncloître et par la Vienne, affluent de la Loire, présente la plupart des richesses végétales du fertile bassin de ce fleuve. Au-delà de Lussac, le sol deviententierement siliceux; la Vienne, la Gaïrtempe, les deux Blourds. vicnnentle sillonner de va lées profondes. Des sources jallissent des points les plus élevés de ses collines montueuses, et la plupart des pâtis qui occupent leurs flancs présentent des fondrières de tourbe. En se rapprochant des limites de la Haute-Vienne, partont on découvre le pittoresque des pays de mon- tagne, et la terre se pare de la végétation des terrains primitifs. Civray reproduit les raretés des environs de Poitiers, en y ajou- tant quelques raretés nouvelles. Enfin l'arrondissement de Loudun, qui-n’est tra- versé par aucun ruisseau important offre à la Flore un contingent on ne peut plusre- marquable, celui d'espèces tout à fait oc- cidentales et parfois maritimes qui crois- sent spontanément à un: élévation moyen- ne de plus de 80 mètres au-dessus du ni- veau de la mer.» Je n'ai rien à ajouter à cet aperçu sur le caractère géologique de la Vienne em- prunté presque textuellement à l'introduc- tion du livre dont je rends compte. La plus légère connaissance des lieux-suffit pour faire apprécier la rigoureuse exactitude du tableau. Et maintenant est-il diffcile à celui qui a entrepris quelques herborisa- tions de se figurer quelles doivent être les richesses végétales d’un pays qui contient des plaines basses et des plateaux élevés, des calcaires de toute formation à toutes les expositions, des terrains primitifs et des terrains qui forment le passage des ca'caires au granit? À cette importance toute matérielle de la localité, s'en adjoint une autre pro- (1) Chez Meilhac, libraire, cloître Saint-Benoît, 10. — Paris. 1019 pre à l’auteur et qui fait le spécial et solide mérite de son œuvre. | Nous avons vu plus d'un floriste jeune et sans expérience, après avoir mis en col- lection sept à huit centaines de plantes par= mi lesquelles le hasard avait glissé quel- : ques raretés, se croire appelé à faire une: botanique au moins départementale, Qué- tant cà et là des renseignements d’une exactitude douteuse, pillant dans les publi- « cations des devanciers, les descriptions | des fleurs que, sur des analogies de ter rain, il soupconnait croître dans les limites qu’il s'était tracées, il parvenait en der- vière analyse à compléter un volume sur lequel de pompeuses réclames ne faisaient qu'attirer le mépris des connaisseurs, en … attendant l'oubli général. M. Delastre, lui, a voulu faire une œuvre d'avenir. A cette œuvre il a consacré vingt- cinq ans de son existence, vingt-cinq ans de recherches et d'études; études d’herbo: risations, études du cabinet, études de con- frontation avec les plantes des herbiers lypes. Aussi, pas une description qui n'ait été calquée sur des échantillons recueillis tous dans le département .et réunis par ses soinsdans un herbiermodèledontsa généro- sité a doté le cabinet d’histoire naturelle de Poitiers. Aussi, dansles coursesnombreuses que suppose une période aussi prolongée, que de var'étés curieusès, que d’espèces infiniment rares, nouvelles même et figu- rées avec soin signalées dans des lieux où Jamais on n'aurait songé à les chercher! Quelle masse de précieux documents se trouvent réunis dans un livre pris à ce point au sérieux par bn homme que de- puis long-tem}s ses travaux infatigables ont fait connaître, et qui suivit attentive- ment, en s y mêlant même, le Œœurs de ju- dicieuses réfornes tentées par les phyto- graphes de nos jours sur les groupes de végétaux que leur imparfaite classification signalait aux regards des maîtres de la M science ! En pariant ainsi, j'ai surtout eu en vue les genres poiygala, arenaria,cerastium, Rosa, gallium, orobanche,verbascum, po- laiogeton..…., les familles des crucifères, haloragées, ombellifères, synanthérées, po- lygonées, cypéracées, graminées... Tout le monde sait les nombreuses difficultés que présentent ces genres et ces familles; on se rappelle les erreurs qui en ont été bien souvent la conséquence; on connait les monographies par lesquelles des hommes spéciaux ont cherché à corriger ces er- reurs, à applanir ces difficultés. La Flore de la Vienne résume tous ces travaux mo- dernes d’une manière moins restreinte qu'on le pourrait soupconner d’abord. De plus, elle offre les idées émises par l’au- teur sur le même sujet, idées toujours judicieuses comme celles que de longues années d'observation ont müries. Il est donc facile de le voir, cet ouvra- ge est an de ceux qui mettent le mieux sur la voie des véritables principes de la science, qui initient le mieux aux décou- verte; actuelles. Nous n'avons considéré jusqu’à présent l'œuvre de M. Delastre que sous le rap- port scientifique. Il en est un autre bien important encore et qui mérite de fixer notre attention, c'est le point de vue pra= tique. Comme tout naturaliste véritable= ment enthousiaste, l’auteur éprouvait de la peine à voir que son étude chérie était négligée, abandonnée presque dans un pays où la campagne semble se complaire 1020 | : à faire naître sous les pas du botaniste les : richesses.les. plus variées. « 11 a voulu, dit-il, propager l'étude de l’une des bran- -.ches les plus, intéressantes de l’histoire -naturellesil a voulu rendre la botanique : populaire, : la: répandre dans toutes les classes, parce qu’indépendamment du but d'utilité qu’elle présente, elle peut être - pour tous, suivant les circonstances, un - vharme aux peines les plus cuisantes, aussi bien qu'un plaisir ou un délasse- ment deitous les instants; parce que son goût nous suit partout, au jardin, dans les champs, en voyage; parce qu’il calme et rassied les esprits; même au milieu des agitations les plus wivessetque la contem- plation de tant de merveilleuses harmo- nies élève l’âme au-dessus de toutes les passions spéculatives qui troublent et | ébranlent la société. » Maïs il savait qu'il |. en est de la botanique comme de toutes | les autres sciences. Pocr l’apprendre, il | fautun maître complaisant et sûr, que ne |.rebute pas la marche lente et indécise -d'ub élève, et qui soit toujours disposé à | Jui prêter main-forte, bien loin de lui cau- ser une chute plus profonde par sa pro- pre ignorance. À défaut d’un tel guide bien rare à ren- contrer, M. Delastre à fait un livre qui bé- | gaye avec les commencants et grandit en enfia les plus aut'entiques et les plus so- | D 29g0 5. 2e | quelque sôrte avec eux ponr leur donner | : lides enseignements.C'est pour les novi- ces, qu'il à «missaw commencement une clé analytique, suivant la méthode de La- mark, baséesur des caractères constants | et pourtant faciles, X apercevoir dans les | végétaux. Dans celte analyse, les plantes sont désignées par leur nom français, et les mots itéthniquesretrarchés le plus ployés; trouvent leur explication dans la même phrase: ÀAw surplus, afin de préve- nir les embarras qui pourraient exister, même aprés ces précautions, un votabu- Jaire des termes scientifiques est imprimé ) DeTIOL | àlafnduvolume, à lErioqoe zafc ; C'est pour les novicas encore qu’une se- | conde analyse, faite.sur un plan tout dif- férent de la première vient lui servir de … contre-épreuvel et faciliter la rectification “ deserreursqui auraient été commises dans | Ia précédente recherche. Elle offre en ou- tre le précieux avantage de familiariser avec lescaractèrés distinctifs des famiiles et des genres, et bientôt elle rend inutile Femploi d’une méthode artificielle. Que dirai-je de plus? On voit les faci- lités offertes aux commencants. Ceux qui ont déjà marché dans la riante carrière de la botanique peuvent apprécier les des- criptions scrapuleuses des familles, des genres, des espèces, des variétés, où le mé- rite de la concision est porté au plus haut point, et dans lesquelles tout ce qu'il y a de vér tiblement caractéristique ressort en lettres italiques. Ils ont beaucoup à ap- prendre en présence de cette classification si logique, de ce plan qui font sortir l’ou- yrage de la sphère restreinte que la mo- | destie de l’auteur lui avait assignée, et le : rendent un livre non plus seulement spé- cial au Poitou, mais un livre que tous les botanistes dé France se plairont à consul- terSicar tous sont intéressés aux décou- vertes qu’il renferme, et puis-le plan et la méthode sont de toutes les provinces. eit] EAU "(Un Professeur de botanique. ) Tr De | possible, quand ils out été forcément em- 1021 SCIENCES APPLIQUÉES, Histoire des opérations de teinture. (Premier article.) L'histoire des arts et des industries dont | lesnationsontsurtoutle droit d'être fièresest malheureusement trop peu connue, les au- teurs ont presque tous négligé cette partie de l’histoire importante qui a eu le plus d'influence sur la destinée des peuples. Au moment où le chemin de fer vientde faire-de Rouen un des faubourgs de Paris, nos lecteurs nous sauront gré de leur avoir tracé en peu de mots l'histoire si intéres- sante de la teinture, cet art que la France a porté au plus haut degré de perfection, et dont Rouen peut à juste titre revendiquer une large part: Les couleurs que les végétaux et les ani- . maux renferment, ont été utilisées de bonne heure par l'homme qui, charmé de leur éclat et de leur harmonie, s'empressa de les appliquer sur les étoffes qui lui ser- vaient de vêtements. L'art de peindreetde teindre comnrença pour ainsi dire avec l’enfance des sociétés, car comme l’a ob- servé Bertholet, on remarque dans les hommes qui ont fait le moins de progrès das l’art social, le desir de s’attirer les re- gards de la multitude, ils en saisissent avec empressement les moyens, et l'éclat des couleurs est lun des premiers qui se présentent; chez les peuples les plus bar- bares , on reirouve ce goût pour les cou- leurs ; ainsi les sauvages se frottent le corps avec des terres colorées ou des: sues: de plantes, ils font dans quelques contrées (îles Marquises) une véritable toile peinte deleur peau ; ‘ils se teignent les cheveux, se colorent les dents, et cet usage commun | à-tous les peuples de l'antiquité, s’est per- pétuéde-nos jours che: les nations ériérñe talesu L'art de la teinture a été -prathjué avec un très grand succès dans les temps les plus recalés dont l'histoire fasse men- tion ;:dansiles’indes, en Perse, en Egypte eten Syrie, Il:y a plus de trois mille ans qu’une sage femme attacha un fil écarlate au poignet d’un des enfants de Tanmar ( Genèse, liv. 38, p.27). Homère qui vivait 900 ans avant Jésus-Chrit, cite les éloffes de toutes couleurs fabriquées à Sidon comme une chosé magnifique. Salomon faisait venir de Tyr des étoiles teintes en pourpre, en bleu ;en ‘écarlate et en cra- moisi. Les Phéniciens qui se livrèrent avec tant de succès aù commerce et aux arts du luxe, s'étaient rendus célèbres par leur riche couleur pourpre, couleur brillante et solide qu’ils retiraientdedeux mollusques habitant les mers qui baignent les côtes de la Phénicie (1). Ce sont eux qui répandirent (1) La chronique rapporte qu’un pâtre dont le chien avait cassé une coquille de pourpre, et qui . fut taché en rouge pourpre par le suc de ce co- quillage, trouva bientôt le moyen d’obtenir cette couleur, et de teindre par ce moyen un vêtement pour sa maïtresse. Au lemps de Meie, les Egÿp- tiens connaissuert la pourpre. Cette belle. couleur était si solide , que Plutarque rapporte qu’à la prise de Suze, Alexandre trouva dans le trésor de Darius, pour la valeur de 50,000 talents (20,700,000 ir.) d'étolfes teintes en pourpre qui étaient conservées là depuis 192 ans, sans avoir éprouvé la moindre altération, Cette couleur fut connue à Romepres- que à l’époque de la fondation de cetterville. Sous l'empire romain les vêtements pourpre ne pouvaient être portés que par les membres de la famille impé- riale. Sous Thtodose, il ne restait que deux teintu- reries de pourpre, l'une à Tÿr, l’autre à Constanti- nople. La première fut détruite par les Sarrazins, et la dernière par les Tures. Avec elles disparut le pro- cédé de la teinture au vrai pourpre, Gelle-ci fut rem- 1022 : en Europe la connaissance des différents. | procédés de teinture. Les Levantins con-| naissaicnt le beau rouge de garance sur.co:| ton, qui porte aujourd'hui les noms:ide rouge des Indes, de rouge d'Andrinoptei Dans l’Inde, on savait déjà du temps-d'Ate lexandre recouvrir les tissus de dessins versemment colorés; et suivant Hérodatig les-habitants du Caucase imprimaient:6hr leurs: vêtements des figures de différente animaux, à l’aide de mordants et descou* leurs si solides qu’elles duraient autantique l’étoffe. xxol SE Voici un passage de Pline, qui, quoique très obscur sous quelques rapports, montre que lesanciens Egyptiens connaissaient lés les principes de l’art de peindre sur les toiles :,« En Egypte, dit-il, on peint jus- qu'aux habits par un procédé des plus mer- veilleux ; pour cela, on emploie un tissu blauc sur Jequel on passe, non point des couieurs, mais des substances sur lesquelles: mordent les couleurs; les traits ainsi me- nés sur les tissus me:se:voient pas, mais quand on l’a plongé dans la chaudière, on: le retire au bout, d'un -instant chargé de dessins, et ce qu'il y:ade plusremarquable; cest que quoique x: chaudière ne -cons ticane qu’une seule matière colorantesyle tissu prend des nuances diverses, la teinte variant selon la nature de la substance qui, s'imprègne de couleur; ces couleursme peuvent s’effacer par l’eau, il est clair, que. si ce tissu était chargé de dessins coloriés quaudil entre dens la chaudière, toutes Jes couleurs seraient brouillées quand on le retirerail, ici toutes les couleurs se font: par une seule immersion, etil y a en même temps coction et teinture. Le tissu modifié par cette opération est plus solide que s’il ne la subissait pas (Pline, Liv. xxxv (42, p. 61 t. 20, édition Panckoucke, 1833). co Les découvertes chimiques et mécaniques. des temps modernes ont avancé considéra=' blement cés'arts si beaux et si ingénienx de teindre et de peindre les étoffes, mais les citations précédentes montrentévidemment que nous n'avons fait que perfectionner des procédés connus dès l'antiquité la plus recnlée: so Cequ'il ÿ a de certain, c’est que les an- ciens connaissaient un grand nombre de substances tinctoriales dont nous nous ser- vons, telles que le kermès, employé pour tcindre en écarlate et en pourpre; le pastel, usité pour teindre en bleu ; l’orseille, la ga- rance, le bois de sappau, la laque, la co- chenille ; etc.; malheureusement, nous n'avons aucun renseignement sur la mae placéeparla pourpre obtenue du Kermès. Il a régné pendant longtemps une-grande incertitude sur l’ori= gine de là pourpre des anciens, Il est aujourd'hui à peu près constant que ce principe colorant est. un liquide sécrété par un organe particulier de deux mollusques à coquilles (gastéronodcs), nommés pe- tite massue d'hercule (Murex brandaris) et buccin (purpura capillus) et qui abondent dans la Médiie terranée et dans la Manche. C'est un liquide idee lore qui, exposé à la lumière diffuse, teint d’abgs d en jaune citron ;-ensuite en vert clair, verl émeraude;- azur, rouge et finalement, au bout de quarante-huit heures, en très beau pourpre; mais il ne pareourt ces nuances que lorsqu'on l’empêcle de se dessé- cher. Ce principe colorant pourprè é'rémarquable par sa solidité: Il résiste à l’action 488 Akalis caus- tiques et de la plupart des acides. I@'ÿ a’guêre que l'acide azotique concentré et leïchtorecqui l’altèrent sensiblement. M. Bizio, chimiste alien, a étudié à plusieurs reprises ce principe colorant qui avait déjà fixé l’attention de Réaumur et de Duhamel. Un dernier mémoire, envoyé en décembre 1842 à l’Académie des sciences par M. Eizio, renferme sur cet ohjet des détails curieux. 1093 nière dont les peuples de l'antiquité procé- daient à la teinture et à l'impression de leurs tissus, par la raison que les Romains qui hérièrent de leurs procédés industriels, végligèrent deles décrire, attendu que pour eux ce était des‘ travaux serviles. Au V* siècle, tous les arts s’éteignirent dans l'Occident , par suite de l'invasion des barbares du Nord, mais ils se conservèrent mieux dans l'Orient, d’où l’on tira Jus- qu'au XII siècle, tous les objets de luxe, et notamment les tissus colorés. C'est vers la. fin du X1I1I° siècle et le commencement du XIIIe, que l’art de la teinture reparut enltalie, grâce aux relations commerciales que les Véuitiens et les Gênois entretinrent avec l'Orient. En 1838 , on comptait à Flo- rence 200 manufactures qui fabriquaient , dit-on, de 70 à 80,060 pièces de drap. En 1300, un Florentin ayant appris dans le Le- vant , à retirer la matière colorante des li- chens qui fournissent l'orseilie ; eu intro- duisait l'usage à Florence, et fit une si grande fortune , qu'il devint le chef d une des premières familles de cette ville C'est en 1449 que parut à Venisele premier re- cueil des procédés de la teinture ; la décou- verte de l'Amérique en fournissant à l'an- cien monde la connaissance de plusieurs matières tinctoriales, telles que la coche- nille, le bois de campêche, les divers bois rouges de Fernambouc-de -Sainte-Mar- the, ete.; le rocou, l'indigo, etc, exerça une grande influence sur les progrès de Part dont nous nous cccupons. C’est peu de temps après qu’on découvrit les procédés de la teinture en écarlate au moyen de la cochenille et des sels d’étain. On attribue l'emploi de ces sels au chimiste hollandais Cornélius Drebbel, dont le fils Kuster apporta les procédés en Angleterre vers 1563, et s'établit teinturier à Bow, près Londres, où il amassa une fortune considérable. Cette date fait époque dans l'histoire de l’art, car l'oxyde d’étain a mis les modernes en état de surpasser les an- ciens dans la beauté des couleurs. AGRICULTURE. Du micocoulier et de ses usages. Le micocoulier doit être compris au nombre des arbres indigènes de l'Italie et du midi de la France qui croissent sponta- nément et le plus vigoureusement. On l'appelle bagolaro fragirago!o, et il chan- ge de nom d’une province à l’autre. En 1839, M. Raggazzoni avait déjà pu- blié dans son Repertorio un premier arti- cle sur le micocoulier, sa description, sa culture, ses divers emplois ; j'ai cru cepen- dant, dit M. Barulli, devoir revenir sur ce sujet, auquel on n’a pas porté toute l’atten- tion qu’il mérite. J’ai considéré cet arbre sous tous les rapports pour faire mieux res- sortir les avantages qu'on pourrait en tirer si on lui laissait prendre tout l’accroisse- * ment dont il est susceptible, qui peut aller de 13m à 17m de hauteur, et de 1m,30 à 1m,70 de diamètre. Le micocoulier prospère dans tous les terrains, se plaît aux expositions du midi et du levant, et plus dans les lagunes que dans les plaines. On a remarqué que les terres pierrcuses, mais fraîches et légères, lui convenaient parfaitement; qu'il pous- sait plus vite dans celles humides; mais qu’alors son bois avait moins d’élasticité et de ténacité. Cet arbre est commun aux environs de 102% Turin, de Suze, d'Ivrée, de Voghera, etc. Les habitants de Chiaverano en ont quelques bouquets devant leurs maisous, qu'ils entretiennent avee grand soin. M. Mina, économe de l'hopital de Biella, en a fait semer une assez grande quantité qui végètent bien et vont être bons à être transplantés; maisje n'ai point vu ailleurs de micocouliers cultivés en grand, seule- ment j'en ai rencontré isolés dans les champs ou mêlés avec les autres arbres des bois. Le micocoulier se multiplie de semences, de marcottes et de drageons enracinés; il lui faut 150 ans pour atteindre son plus grand accroissement; mais il croît tres vite pendant les premiers quarante ans, et, en vingt-cinq à trente ans, selon les qualités du terrain, il peut acquérir 0m.25 à Om,35 de diamètre; c’est alors qu’on l’abat pour différents usages. On en fait des cercles de tonneaux, des barres, des timons de char, des baguettes de fuzil, et principalement des manches de fouet. Ce qui semble, au premier coup d'œil, une minime industrie n’en est pas moins une spéculation fort lucrative. On choisit les troncs les plus droits, les plus lisses et sans nœuds; on les coupe de la longueur convenable et on les refend en brins proportionnés pour en tirer ces man- ches. Les paysans toscans font, avec les jeunes branches, des attaches pour attcler Îles bœuts aux chars et aux araires; les feuilles sont dévorées par les brebis et les chèvres. Je regrette de n'avoir pu reconnaître qu'elles pouvaient servir de nourritare aux vers à soie, ainsi que M. Bianchelli l'annonce. Pour rendre plus évidents les avantages de la culture du micocoulier, je présente- rai lerelevé du commerce des manches de fouet qui se fabriquent dans la commune de Nola; près de Lauzo. C’est un certain Harley qui fitles premiers, il y a trente à trente-cinq ans. Dans ces derniers temps, ceux qui lui ent succédé en fouraissaient 40,000 à 50,000 douzaines à Ja France, quoique le micocoulier croisse et prospère dans le Languedoc, la Provence et le Rous- silion. Cette consommation et le peu de soins qu’on prend des arbres ont fait aug- menter les prix des manches de fouet et réduit à environ 10,000 douzaines ceux qu'on expédie dans toutes les villes de France. Les prix des marches de fouet varient selon leur longueur : ceux de 2m à 2m,75, valent 6 fr. 50 c.la douzaine; ceux de 1m,54à 2m, 4fr. à 4 fr. 50 c.; les tordus ou coordonnés, 4 fr. 50 c. à 5 fr. ; ceux dits bâtards, de 1m, à 1m,30, 2 fr. 40 c.; les plus courts, 1 fr. à 1 fr. 50 c. Ces derniers sont en très petite quantité, et l’on compte qu’il se vend deux fois plus de longs et de cordonnés que de bâtards et de courts. Le produit annuel est de 48 à 50,000 fr., et il faut ajouter à cette somme le prix des manches de fouets consommés dans le pays, et des autres objets faits du même bois. Si la culture en grand du micocoulier réduisait ce revenu, comme c’est vraisem- blable, il se fabriquerait une plus grande quantité de manches de fouet, et le pro- duit de ces arbres serait toujours plus con- sidérable que celui des autres essences. Les micocouliers ne sont point cultivés parce que, en général, on ne connaît point les avantages qu'ils présentent. Aucun ar- 1025 bre ne saurait leur être comparé ; je le ré- pête, on pourrait en former dés bois seuls ou mêlés avecles autres essences, les plan ter en massifs, en allées a bord des riviè= res ; ils figurent parfaitement danses jar: dins anglais. ; Il me semble qu'il conviendrait de re- commander le micocoulier aux agricul- teurs, et spécialement à ceux qui se livrent avec plaisir à la culture des bois. - Je pro- pose en même temps, à M. le président de la Société royale d'Agriculture, de prier M. l’intendant général de l'administration d'économie rurale, d'inviter les inspecteurs des forêts ou les autorités compétentes. à encourager la culture du micocoulier, et d’exciter les propriétaires à introduire chez eux et à soigner un arbre aussi utile, ce qu’ils ne manqueront pas de faire lorsqu'ils en convaîtront toute l’importance et le bé- néfice qu'ils doivent en retirer. BARULLI. ( Repertorio d'a gricoltura,) M. Barulli, qui prône avec raison le mj- cocoulier, qui engage les propriétaires.à le propager et voudrait que le gouvernement encourageût sa culture, n’ignore point que cet arbre croît et prospère dans le Roussil= lon et le Languedoc, et il est bien étonnant qu'après tant de ‘recherches il n'ait pas connu l'industrie et le commerce dont le micocoulier est l’objet auprès de la ville de Sauve, département du Gard, et, dit-on, au village de Larroques, daus le départe- ment des Hautes-Pyrénées. Je veux parler de Ja fabrication des fourches, justement renommées parce qu'elles sont commodes, solides, légères et à bon marché ; elles rap- portent, année commune, 25,000 fr. à la petite ville de Sauve. | Je n'aurais pas oublié le. micocoulier dans mon Mémoire sur les végétaux qui croissent Spontanément en Languedoc et mé- riteraient une. cullure partiçulitre, si les grands avantages qu'il offre n'étaient déjà mentionnés dans plusieurs ouvrages; en ÿ renvoyant les personnes qui voudraient les connaître -mieux, il me suffit de donner ur aperçu des principaux usages que nous faisons de ce bois, usages qui semblent ignorés en Italie. Le micocoulier s'appelle, en languedo- cien, fanabregou, picopulié , belcoukié et arigou ; dans le Roussillon, on le nomme adonier ; quelques personnes l'appellent, en français, alizier, très mal à propos; car l’alizier, que nous avons’ dans nos bois est un arbre tout à fait différent. En Roussillon, on fait des manches de fouet en assez grande quantité ; c’est la con- currence du Roussillon qui a diminué les expéditions que nous recevions de l'Italie. Dans le commerce etchez nos bourreliers et carrossiers, on les nomme manches de. Perpignan, quelle que soit leur origine. On rencontre fréquemment des mico- couliers dans le département du Gard, dans les bois, au bord des haies et des chemins. Les plus beaux jets sont réservés pour faire des cercles aux grandes cuves; mais, I1n- dépendamment de cesarbres isolés dans nos campagnes, c’est l'essence dominante qui est cultivée en grand et soigneusement au- près de Sauve. Le terrain y est partout re= couvert de rochers calcaires, grisätres, bi= zarrement groupés ; on le croirait stérile et inculte au premier abord, en hiver sur- } tout; dès le printemps, ces rocs sont tapis; sés de verdure, comme par magie, cequ Ar: thur Young ne pouvait se lasser d'admirer. En approchant, on voit que toutes les fen- | \ ï 1026 tes, toutes les cavités sont plantées en vi- _gnes, en figuiers, en cerisiers, et plus par- ticulièrement en micocouliers; les racines . pénêtrent dans une terre vierge, sous les roches qui les préservent de la sécheresse et de l’ardeur du soleil, tandis que la ré- _ verbération- à leur surface et toutes les influences. de l'air agissent sur les ra- meaux. Les micocouliers qui s'élèvent dans lin tervalle des rochers ont leurs troncs plus - où moîns hauts; généralement on les tient bas afii de pouvoir plus facilement Îles qu'une souche raboteuse, tous sont hé- rissés de jets de tout âve, et par consé- quent de grosseur ét lonpuieur variables. Lorsqu'ils ont la taille convenable, on les arrête en les coupant près d’un nœud, de manière À leur faire pousser trois bran- ches égales en force et en longueur, qui doivent former les trois pointes des four- ches. 11 fant cinq à six ans de soius pour qu'elles soient formées; mais chaque pro- . priétäire, ayant des rejetons de micocou- liers déttout âge, peut en faire une coupe tous les ans, et tous les ans il se fabrique à peu près le même nombre de fourches à Sauve, 25.000 douzaines, terme moyen, qui se consomment dans les départements voisins. pour la fenaison, la moisson et au- tres travaux champètres. Nous ne tépéterons pas Comment on les façonne en les mettant an four et dans une espèce de grille pour recourber- les four- chons; mais nous me saurions trop pu- blier un fait particulier à cette fabrication eta ce pays, fait très remarquable et qu’on pourrait imiter dans d’autres circonstances. Dans l'intérêt général, les propriétaires ont renoncé à la. liberté de vendre leurs, fourches cômme leurs autres récoltes. Une association chargée de toute l'exploitation fait reconnaître les fourches que chacun peut fournir, traite à un prix fixé, ayec un fermier qui les achete toutes, et auquel on fixe aussi le prix auc lil peutles revendre, afin qu'il ne rançonne pas les consomma- teurs. Avant la vente, des experts exami- nent et rejettent celles qui auraient la moindre imperfection. Tout se fait avec la | plus grande impartialité, et de temps immé- morial, au grand contentement de tout le | monde. Je ne nr'étendrai, pas davantage sur une : industrie et un commerce dont plusieurs auteurs ont traité,sainsi que je l'ai précé- demment dit; mais ‘aucun, je crois, n’a ait, mention d’un autre emploi du bois de . micocoulier, qui mérite cependant d’être , signalé ici. On utilise les rejetons trop courts pour | des fourches, ceux qui n’ont pas poussé | trois branches égales et régulières, et les * fourches rebutées par les experts, pour . faire des attelles où 'ailérons de colliers de charrettes qui, dans d’autres pays, sont découpés dans une planche ; on les faconne ? en S à l’aide du feu. On en fabrique annuellement un grand | nombre qui sont vendus aux bourreliers, k en paquets de douze | 12 ou 15 fr; : MAG Le RENE de paires, moyennant C > Sélon leur dimension. DLL €: DPIE CIS BURS \s11010 S’HomBres Firmas. {13 «biods DE HO9,,911: eagle die af ? amp 10V 5 émonder et les soigner. Quelques uns n’ont. s 1027 SCIENCES HISTORIQUES. ARCHÉOLOCGIE. Congrès archéologique de Poitiers. Séance du 2 juin 1845. Le congrès est présidé par M. Foucart, doyen de la faculté de droit. M. de la Mar- sonuière remplit les fonctions de secrétaire général. La discussion générale sur la sym- bolique du moyen-âge se rouvre à propos de quelques unes des questions posées par M. de Caumont. MM. l’ahbé Cousseau, l'abbé Auber, Pressac, de Feury, et plu- sieurs autres membres pensent que les figures grotesques et même obscène; d'êtres vivants qui décorent les chapiteaux des édifices religieux du moyen-âge, comme celles qui se voient soit dans d’autres en- droits de ces édifices, soit surl:s marges des manuscrits, avaient toutes un point de dé- part et un but religieux. Sans pouvoir les expliquer toutes, ils pensent que toutes relèvent d’un systènr commun, dont Pi- gaorance des mœurs, des légendes du moyen-àge, ne permet pas de connaître tous les détails. L'église n’aurait ni or- donné ni souffert que l’on sculptât dans ses temples des images obscènes et immo- rales. La satire des individus, des indi- vidus même appartenant à des corpora- tions religieuses, a pu se glisser rarement et par exception dans quelques coins des églises; jamais celle des corporations, des institutions elles mêmes. M. Léon de la Sicotière adinet que lal- légorie joue:un grand rôle dacs les figures grotesques ou obscènes dont il s’agit. Mais ce rôle n’est pas exclusif et absolu. A côté de l'élément moral et religieux, limagi- nation, le caprice, la fantaisie, qui sont aussi des. éléments de l’art, ont joué le leur. Le peuple-des ouvriers, des artistes, qui bâtissait les églises, qui les bâtissait sou- vent. sans être payé, devait avoir sa part d'initiative. L'esprit de liberté qui, comme l'art lui-même, est de tous les temps, n’a- vait pour se donner carrière que les cha- piteaux et Jes missels. Si les cathédrales étaient les épopées du temps, les chapi- teaux devaient en être souvent la carica- ture et la satire. Comment s'expliquer d’ailleurs que tous les sujets aient eu un sens religieux, que ce. sens échappe pres- que tou;ours à la science, à la pénétration des savants de notre époque, de ceux même qui l’invoquent le plus hautement? L'église, en se réservant la disposition gé- nérale de l'édifice, le plan, n’aura donc pu exercer une surveillance sévère sur les détails de l’ornementation. — De là l’unité dans les plans, la variété dans les détails. — De là l'impossibilité d’expliquer d’ure manière satisfaisante une foule de sujets prétendus symboliques, à laide d’un sys- tème trop général, trop absolu pour être vrai. M. de la Fontenelle, M. de Lambron, M. Fillon appuient cette opinion par divers motifs. M. Foucart explique, par les lattes entre le clergé séculier et le clergé régu- lier, luttes vives et opiniâtres pendant tout le moyen-âge, les caricatures qui des deux côtés auraient pu être introduites ou souf- fertes dans les édifices religieux: M. de Cbergé objecte l'identité des types fantastiques qui se rencontrent simultané- ment dans tous nos départements, et même à l'étranger. 11 en conclut que ces types devaient ayoir quelque chose de symbolique. 1028 M: Segrétain répond que des figures même de caprice, même d'imagination, peuvent se répandre, se consacrer ‘Par l'usage, témoin les chapiteaux grecs et ro- mains. M. Sureau ajoute que les compa: gnies errantes d'ouvriers ont dû porter lég mêmes genres de sculpture dans des pays divers. 1er La discussion est fermée sur cet ‘objet: On’s’occupe ensuite de certaines figures, types souvent reproduits sur les chapi- teaux, puis des statues et des basréliefs les plus remarquablés, observés en Poitou, antérieurs au treizième siècle. Les statues du douzièmes siècle, si re- marquables par leurs riches costumes, donnent à diverses communications, M, de Caumont recommande le moulage de celles qui représentent des personnages sur les portails principaux. On y trouve sou- vent les vieillards de PApocaiypse la tête ornée de couronnes d’or, tenant d'une main un instrument de musique, et de l'autre une fiole où une coupe. On en trouve de-fort remarquables à Partenay. La séance du soir est présidée par M. le recteur de l'Académie. Les procès-ver- baux des séances du matin sont lus et adoptés. L'assemblée consultée décide que la pro chaine réunion du congrès archéologique aura lieu à Saintes. M. Sureau remereie l’assemblée, et engage vivement ses mem: bres à se trouver à [a réunion de Saintes. Dans une esquisse rapide, il indique les principaux monuments que Saintes et ses environs peuvent offrir à Pétude et à l’ad- miration des étrangers. M. Segrétain donne de vive voix d’inté ressants details sur l'église d’Airvaux et les” travaux de réparation qui y sont com- mencés. M. Bourgnon de Layre donne lecture : d’une partie de son Mémoire sur les arènes - de Poitiers: Ces-arènes pouvaient contenir 40,000 spectateurs, et, grâce à l’heureuse disposition desvomitoria (sortie), tous pou- vaient sortir en moins de deux mipntes. Ce travail rédigé avec un soin, une con- science et une exactitude qu’on ne sau- raittrop louer, servira de modèle pour tous ceux du même genre. Oa passe à la question suivante : L'usage de conitruire dans le style ro- man ne s'est-il pas maintenu en Poitou postérieurement à l'adoption du style ogi- val du treizième siècle : ces deux styles n’auraient-ils pas été employés parallèle- ment jusqu’au quatorzième siècle, selon le caprice et le goût des architectes ? Pour- rait-on expliquer ainsi le nombre compa- rativement très considérable des monu- ments romans du centre et du midi de la France? M. de Caumont donne quelques détails sur cette question, qui s'applique à beau- Coup d’autres contrées. La difliculté de -. trouver des dates précises qui puissent … fournir des preuves pour étabiir d’une ma-_: nière incontestable que l'architecture ro+. : mane à continué d’être employée durant le cours du treizième siècle, laisse quelques incertitudes; tout porte à croire cependant que les choses se sont ainsi passées, et que les architectes du treizième siècle en Poi- tou continuérent à copier les types qu'avait laissés le douzième. Un fait beaucoup moins contestable, c'est la pesanteur du style ogival aquitain, comparé au style ogival du nord de la France. En Potou, les colonnes et les chapiteaux du treizième 1029 s siècle sont loin d'offrir la même légèreté que dans le nord; on n’y trouve jamais des chapiteaux efilés. L'absence de la galerie nommte #i/d: rium, absence qui existe aussi le plus sou- vent dans les monuments du midi de la France etde l'Italie, est une des causes du peu d’élancement qu'offrent dans le Midi ‘ Les nefs ogivales si bardies dans le Nord. L'enquête est reprise sur les principaux caractères du style monumental en Poitou au treizième siècle. MM. l'abbé Cousseau, de la-Fontenelle, de Cherge, Segrétain, Babault de Chaumont, Lecointre, de Cau- mont, Ménard, l’abbé Dubois, de Larna- riouze; et plusieurs autres membres pren- nent part à la discussion. M. de Caumont termine par quelques considérations sur la forme dës tours ro- manes du nord de la France, comparée à celle des tours dans le Poitou. On ne voyait pas dans ce dernier pays, éomime en Nor- mandie et en Picardie, les toits pyrami- daux à quatre pans en pierre qui devinrent dans le siècle suivant des fléches aériennes si légères et si gracieuses. Au sud de la Loire, les tours n’atteignaient que rare- ment une hauteur considérable, et n’é- taieat: presque jamais couronnées d'un toit pyramidal de la forme de celui qui vient d'être présenté. GÉOGRAPHIE. Fragment d'un voyage dans le Chili et au Cusco, patrie des anciens Incas; par Claude Gay. (Deuxième article. ) L’Araucanie forme une grande province enclavée même daus le territoire chilien, et située entre les 36° 50’ et 39°33° de la- titude S. et 75° 40’ et 74°2” de longitude O. de Paris. Les habitants n’appartiennent pas exclusivement à la racé araucanienne; on y trouve encore des Puélches, des Pi- cuntos et des Huilliches ; maïs en général ce sont les premiers de ces ‘Indiens qui sont les plus nombreux: et sous ce point de vue, ils ont imprimé leur physionomie en imposant au pays le om de leur na- tion, elaux habitants leursmæurs. leurs cou- tumes et même leur langage: Tourmentes par un vif amour de la liberté, ils ontcon- servé jusqu'à présent une indépendance que ni la politique espagnole ni ses armes redoutables n'ont pu encore entamer. Tou- jours disposés à la guerre, et à défendre à toute outrance leurs droits et leurs fron- tières, ils ont osé faire face à leurs ter- ribles ennemis, et par leur valeur ét leur 1030 constance, ils ont pu jusqu’à piésent con- server un terrain que, dans les premières années de la conquête, l’étonnement et la surprise leur avaient momentanément en- levé. Leurs armes consistent seulement en une Jance ordinairement très longue; ils s'en servent avec beaucoup d'adresse et de courage, au point qu'is attaquent avec un grand avantage la cavalerie chilienné; mais par contre, ils deviennent prudents et craintifs devant les fantassins, et surtout devant l'artillerie, qu’ils redoutent, et qu'ils fuient même quelquefois. Cet amour héréditaire qu'a l’Arauca- nien pour Ja liberté et l'indépendance, a donné à ses habitudes un caractère de sta- bilité que trois siècles de contact avec la race espagnole n'ont pu encore effacer. Ce Sont toujours les mêmes babillements, la même langue, cet amour décidé pour l'é- loquence, seul plaisir d’esprit qui puisse atlirer leur attention, parce qu'il doit sou- vent décider du sort de leur vie. Car l’élo- quence chez eux est un talent de première nécessité; elle leur donne de la considéra- tion, un certain respect, la préférence dans les emplois supérieurs, dans les parlements et même dans la nomination d'un cacique ou d'un gnendungu, chef militaire. Enne- mis des villes et des villages, ils construi- sent leurs cabares dans les endroits les plus isolés, pour jouir ainsi d'une parfaite solitude. Cependant ils sont d’un caractère conuhunicatif et social; ils aiment à se réunir pour se livrer à leurs amusements, ou assister à certaines cérémonies de peine ou'de plaisir. À l'époque de la: culture des terres ou de la réco!e des fruits, ils tra- vaillent en commun, s’aident mutuelle- ment, et terminent leurs travaux par de grandes orgies, et quelquefois par des jeux nationaux. DATE Extrèmement adonnés à l’ivrognerie, ils font leurs boissons ou poulco avec diffe- rents fruits on céréales; et comme une force irrésistible les porte à tout boire à ne rien garder, ils s'invitent réciproquement, . et ne se séparent qu'après l'avoir entière- ment terminée, Leur nourriture est simple et nullement épicée. Les Puelches se nour- rissent une partie,de, l’année des fruits du pin du pays (araucaria), qu’ils récoltenten abondance dans les Cordillières et sur les montagnes de Nahuelbuta; et les gens de la côte cultivent quelques légumes euro- péens, et surtoutdes fèves et de la graine de lin, qu'ils aiment beaucoup. Ils préfèrent la viande de jument et de poulain à celle de vache et de mouton, et dans leurs voyages, | et même chez eux, ils font usage d’une fa- Librairie de Lenormant, rue de Seine. 8. ARCHÉOLOGUE DE LA LORRAINE , RECUMEIL IDE NOMICES Em DOCUMENTS POUR SERVIR A L'HISTOIRE DES ANTIQUITÉS DE CETTE PROVINCE, Par M. BAULIEU, résident de la Société royale des antiquaires de France. P j I de Q # RES , De Sn] -£ Deux volumes in-8’, asee planches, — Cet important ouvrage, dont le 2€ et dernier volu- me.yicpt-de paraitre, renferme les mémoires suivants : Tome premier : Antiquités de la vallCe supéricure de la Seille. — Cours supérieur de la äloselie, considérée comme ligne stratégique Ce rapport HR diverses époques de l'année. Deuxierng volume : Suites des antiquités de la vallée supérieure de la Seille, — Decempagi (Dieuse), emplacement l'Ad Duodecimum des anciens itinéraires. — Gippe de Francheville, — Bas-reliefs de Xertigny (Vosges). — Antiquités d'Autrécourt et Savoic (Meuses). — Temple, de Mercure, à Giriviller (V osges). — Sépultures antiques trouvées en Lorraine, — Scarponce — Jicreule-Bibax, bas-reliefs. : = Monuments religieux et images de divinités appartenant aux époques eclto gauloise el galo-romaine , qui ont été trouvés en Lorraine et sur quelques peints limitrophes. Ki] A È à REX è Ÿ Ê 2 s de a domination romaine. — Bas-relief sur un chapiteau antique trouré à Foul &J22 Antiquités de Solimariaca (Soulosse). — Croyances el usages populaires qui ont , PERSPECTIVE PRATIQUE, Peintre et professeur de perspective, nommè premier canditial poux là chaire de perspective à l'Ecole royale des Peaux-Antss — 4. cdit, entièrement revue, corrigée el considérablement augmentée, ornée de 28 pl. gravée par Hibôn.— 1° vol. in-89 À Paris, chez Carilhan Gœury et Victor Dahhônt, libraires des corps royaux des ponts-et-chaussées'et Ües mines ; quai des Aus gustins, 39. eAUpi: Paris. — Jmp. de LACOUR et MAISTRASSE fils, »” d mis à la portée de loutes Les intelligences , 103110 rine qu’on obtient avec l'orge rôtie, et qui! M délayée avec de l’eau froide ou chaude, est connne sous le nom de houlpo; cest « elle aussi qui fait la seule provision de 4 guerre lorsqu'ils sé voient ‘obligésdel se mettre en campagne. AI 2948 tes à Le Rédacteur-Gérant : C.-B. FRAYSSE,. BIBLIOGRAPHIE, DE LA PUISSANCE AMÉRICAINE. Origine, in- stitution, espril politiqie, ‘ressources militaires(lo agricoles , commerciales ét industrielles des Etats. Unis; par Guillaume /Tell Poussin. — A Paris, chez Coquebert, rue Jaxcob}48: MÉMORIAL de l'Artillerie, ou Recueil de mé- moires, expériences, observations et procédés rela- tifs au service de l'artillerie; rédigé par les soins du comité, avec l'approbation du ministre de la M guerre.—A Paris, chez Bachelier. F LUS COLONIES, les sucres et les vins de la Gi: ronde; par de Fonmariin de l’Espinasse. — Bala- rac, à Bordeaux. je PT É Ë STipt, LE CULTIVATEUR, journal des progrès) agrie 4 coles. Cahier mensuel de quatre feuilles in-8v, avec gravures et table des matières (68 pag.). — Prix de l'abonnement annuel (janvier et décembre) : 12 fr. 14 pour Paris el les départements; 15 fr, 60 c. pour l'étranger, À LETTRE de M. J.-J. Dubois, sons-Conservaleur, du musée des antiques au Louvre HP fhé inscrip- tion grecque ‘trouvée dans uné!'fälué antique de bronze appartenant à ce musée ,,21° RAPPORT à M. le comte Duchatél, ministre se- crétaire d'Etat de l’intérieur, sur les/prisons de la Prusse; par M. Hallez-Claparède. SICRENTT ABKÉGÉ CHRONOLOGIQUE: de la vie déiPla:: ton ; par M. le marquis de Fortja d'Urban::A Paris, chez l'auteur, rue de La Rochelouweatlt; 25 chez Du- prat. Jgesl en COLONIES étrangères et Haïli, résultats de l'é- mancipalion anglaise ; par Victor Schælche, A Paris, chez Pagnerre, rue de Seine, 4#ibis, RELATIONS du siége de Sancerre;en 1573; par Jean dela Gessée et Jean, deLery; conformes aux éditions, originalés ; suivæes: de dixerses pièces, histo— riques relatives à la;mème ville. A’Bourges , chez Vermeil, : Lersrois HISTOIRE des ‘soieûces naturelles ; depuis leur origine jusqu’à nos jours, chez tous les peuples con: nus, commencée au collège de Frarcepar Georges Cuvier, complétée par M: Magdeleine de:Saintagy. A Paris, chez Fortin, Masson etcompagnie. FAITS CHIMIQUES, toxicologiques, et considé- rations médico-légales, relatives à l’empoisonnement par l'acide prussique ; par J: Bonjean. RÉCHERCHES sur |Iesiccammencements .eb les progrès de l’imprimenie; dans le duché de, Lorraine el dans les villes épiscopales de Toul et de Verdun. TRAITÉ DE POUR DESSINER D'APRÈS NATURE, Par J.-B. THÉNOT, + — x à S] S ) ile RER rue Saint Hyacinihe-S'#AMAthel, . 10 année. Paris. — Dimanche, 11 Janin 1843. DD ———— N° 44. ECHO DU MONDE SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. ee L'EcHo DU MONDE SAVANT paraît le SEUDI etle DIMANCHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de 1,200 pages chacun ; il est publié sous la direction | de M. le vicomte A DELAWALETTE, rédacteur en chef. On s’abonne : PARIS, rue des PETITS-AUGUSTINS, 21, et dans les départements chez les principaux li- | SOMMAIRE. | PHYSIQUE. Nouveau moyen pour obtenir des | images de Moser, Bertot. — CHIMIE APPLI- } QUEE. Remarque à l’occasion d’une communi- cation de M. de la Rive; Bocquillon. — Remar- ques sur le mémoire de M, Gerdÿ relatif à l'ana- | lyse des eaux sulfureuses ; Fordos et Gélis. — ! = PHYSIQUE DU GLOBE, Faits pour servir à la | . théorie de la grêle; Fournet. — SCIENCES NA- TURELLES. GEOLOGIE. Description du dé- | partement de l'Aisne; vicomte d'Archiac. — |. « CHIRURGIE. Sur la cataracte noire ; Magne. — BOTANIQUE. Sur un nouveau genre de Ja fa- mille des hépatiques; Bory de Saint-Vincent et -G: Montagne. — ZOOLOGIE. Mémoire sur l’éo- lidine jaradovale; Qratrefage. — SGIENCES APPLIQUEES. ARTS MÈCANIQUES. Foulon | à percussion modérable propre au foulage et au | dégraissage du draps; Benoit el Vergnes. — | ARTS METALLURGIQUES. L'acier, — AGRI- | : CUÉTURE. Des races de chevaux ‘el de bœufs | -‘ de l'Anjou. — SCIENCES HISTORIQUES. | 1! ACADÉMIE DES SCIENCES MORALES ET PO- LATIQUES. Séance. du, 3 juin, — LINGUISTI- | QUE; Essai d’une grammaire de la langue des îles | Marquises; Lesson. — ARCHÉOLOGIE, Congrès motr-hr ae am» nee Mir archéologique . de Poitiers. — KAITS DIVERS | — BIBLIOGRAPHIE. SCIENCES P PHYSIQUES. PHYSIQUE. PS Nouveaux moyens. pour obtenir des, mages de Moser. —.Lettre de M. Bertot à M. Arago. | Je reçoisaüfoard’hui seulementle Compre- + rendu dés séances de l’Académie des scien- ces du 45 rai dernier, qui contient une umote de M: Morren sur la production d’i- mages au moyen de l'électricité. | Permettez-moi de vous faire connaître | res résulta's analogues auxquels j'étais ar- L: rivé Sans avoir connaissance de ces expé- L) Î riences. Je suis parvenu à produire avec la | plus grande ficilité les images de toutes espèce de corps sur une plaque polie, et … cela en employant seulement le souffle de Whaleine: la nature de la plaque qui doit recevoir l’image est absolument indiffé- Mrente, pourvu qu’elle puisse condenser la vapeur de l’haleine d’une manière visible. J'ai Observé, contrairement à M. Morren, que plus les surfaces étaient soigneusement débarrassées de corps étrangers, plus les images étaient parfaites. Si l'on fiit l'expérience avec une pitec de monnaie, il suffit de projeter à sa sur- 1 face la vapeur de l’haleine, de poser rapi- | ement la pièce sur la paie polie, exemple |""W'humidité, etde l'enlever aussitôt. L'image est/visible, mais elle est fugitive; à mesure | que l'humidité s'évapore, l’image s'éva- |" nonit : vient-on à projeter la vapeur de |: haleine sur la plaque, à la place où se voyait l'image, elle se produit encore, mais affaiblie, et elle offre cette particularité, — SCIENCES PHYSIQUES. que les lumières et les ombres de la pre- mière image sont renversées : image est donc négative. Dans mon opinion, les images de mes- sieurs Môser, Kuorr, Karsten, Masson, Morren, sont produites par une action complexe : les deux corps mis en préteace tendant à se mettre en équilibre de tem- pérature; ilen résulte une condensation de la vapeur d’eau dissoute dans l'air inter- posé, laquelle altère le poli des surfaces, soit par une action électro- chimique, soit par une action seulemen( mécanique, soit par ces deux causes à la fois. Si l’on fait intervenir une action chi- mique avec la vapeur d’eau, l’image de- vient permanente, et la vapeur d’eau s’éva- nouit, en laissant les résultats de l'action chimique : ainsi, après avoir produit une image sur une plaque de cuivre poli, par le procédé que j'ai mdiqué, si l’on porte la plaque rapidement au dessus d’un vase conténant de l’ammoniaque liquide, la plaque garde fidèlement l'empreinte plus la seconde où moins parfaite, selon qu'on a opéré au: | moment le plus cervenable. J'ai obtenu ainsi sur cuivre des copies de dessins, de gravures, de caractères imprimés, avec la seule précaution de saturer auparavant le papier de Ja vapeur de l’haleine, et de les mettre quelques instants en contact avec la plaque polie; si lon opêre avec une feuille imprimée, les lettres du! recto et du verso se peignent à la fois. Enfih la plaque trans- met à une autre plaque l’image qu'elle a reçue. La vapeur d’eau me paraissant jouer dans la production dé ces images un rôle capital, je proposerais de leur donner le nom d’hygrograp lie. Le chlore gazeux communique une re- marquable sensibilité pour la vapeur d’eau à la plaque de cuivre; les moindres émana- tions aqueuses donnent au chlorure rose vif un aspect blanc mat. Les hygrogra- phies sont très belles et très nettes quand la plaque a reçu d'avance cette prépa- ration. Mais le chlorure rose de cuivre jouit d’une propriété que je crois signaler le premier, c'est celle de se laisser impres- sionner dans la chambre obscure et de condenser ensuite les vapeurs mercurielles comme l'iodure d'argent des plaques da- guerrienues. Le € temps. de l'exposition à à la umière dans mes expéricpces n’a pas en- core été moindre d'une demi-heure; j'i- gnore si ce temps peut êtrè abrégé par l'emploi de substances accélératrices, etc., le temps ne m’ayant pas enccre bermis de rendre completes ces expériences et quelques autres dont je compte mettre e pro- chainement les résultats sous les yeux de l’Académie. | décomposition de Veau, -braires, et dans les bureaux de la Poste et des Messageries. Prix du journal: PAR.S pour un an 25fr., six mois 13 fr. 50, troisimois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 30 fr., 26 fr. 8 fr. 50. AlÉTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Les souscripteurs peuvent recevoir pour CINQ fr. par an et par recueil l'ÉGHO DE LA LITTÉ- | | 1 : e Te L BATURE ET DES BEAUX-ARTS et les MORCEAUX CHOISIS du mois. (qui coûtent chacun 10 fr. pris séparément) et qui forment avec l’Echo du monde savant la revue | encyclopédique la plus complète des Deux Mondes. — Tout ce qui concerne le journaldoit être adressé (franco) à M. C.-B. FRAYSSE, gérant-administrateur, | | CHIMIE APPLIQUÉE. Remarque à l’occasion d’une communica- tion récente de M. de la Rive; par M. Bo- quillon. On trouve, dans le Mémoire lu par M. de la Rive à l’Académie des sciences, dans sa séance du 17 avril 1843, le para- graphe suivant : : €... Je n'ai pas.réussi à obtenir, par l'emploi du condensateur voltaiqué, une en me servant d’un simple couple zinc et platine plongés dans de l’eau salée ou acidulée. Il faut né- cessairement quil s'opère ou quil puisse s’opérer deux actions chimiques dans le couple, pour que l'eau soit décomposée, même quand on se sert du condensateur voltaique. C’est pour cela qu'il est néces- saire d'employer où un couple à deux li- quides, comme ceux de Daniell et ,de Grove, ou un couple dans lequel le Dé négatif soit remplacé par un corpæ#forte ment OXY dé, comme les couples à féfoxydé dont j'ai parlé plus haut. » Dans le petit nombre d'expéridkie n’a été possible de faire, depuis qYé me procurer le :condensateur volt position dé l'eitosobtient facilement, -at moyen d’un: seul-des couples décrits dans la note que j'ai présentée à l’Académie des sciences; Je 23-septembre ‘dernier, et qui n'exigent que l'emploi d’un seul liquide. Ces couples ne sont qu’une modification économique des couples de M. Smee qui, dès 1840, avait constaté qu'une couche de platine très divisée recouvrant la surface de l'élément négatif d'un couple voltaïque, favorise le dégagement de lhydrogène dont l’adhérence sur la surface polie du platine atténue considérablement, si elle n'arrête pas entièrement, le développement du courant-électrique. J ajouiterai que dans la première de ces expériences, quelques heures ont suffi pour dissoudre entièrement l’électrode positif en platine de mon voltamètre, qui, comme le couple unique dont je me Fe ne con- tenait que de l’eau acidulée par l’acide sui- furique du commerce: Ce dernier phénomène :n’est peut-être dù qu’à la présencesdans cet acide, d’une certaine quantité d'acide chlorhydrique, circonstance que le temps nem'a pasen- core permis de vérifier. Î auoÿi Remarques sur le Mémoire eM*Gerdy, concernant l'analyse dés eñtiæ suljfureuses; par MM. Fordos êt Gélis: Dans la séance de l’Académie royale des sciences du 15 de ce mois, M. Gerdy a an- noncé la découverte d’un nouveau com- posé de soufre ct d'oxygère. Il l'obtient en 1035 traitant l’hyposulfite de soude par le per- chlorure de fer, et précipitant ensuite le nouveau composé par un sel de baryte ; d'où résulte un sel barÿtique peu so- luble, Nous avons plusieurs fois répété cette expérience, qui touche de très près aux recherches dont nous nous occupons; mais jusqu’à présent, en opérant avec des pro- duüits purs, nous n'avons pu obtenir le pro- duit indiqué par M. Gerdy. Cependant, comme les résultats que nous avons con- statés éclairent quelques phénomènes con- signés dans le Mémoire que nous avons adressé à l’Académie dans la mème séance, et quia pour titre : De l’action de l'acide sulfureux sur les métaux, phénomènes que nous avions laissés sans explication, nous croyons utile de les indiquer. Lorsqu'on verse goutte à goutte, dans une dissolution de perchlorure de fer bien pur, de l’eau saturée d’hyposulfite de soude également bien pur, jusqu’à ce que l’addilion de ce dernier composé cesse de produire une coloration violette très in- tense, quoique passagère, on obtient une liqueur transparente et sans odeur, dans laquelle le fer a été rarnené au minimum d’oxydation, mais qui ne contient aucun acide précipitable par les sels barytiques. 4 équivalent de perchlorure de fer détruit complètement 2 équivalents d’hyposulfite de soude; et, en faisant avec soin l'analyse de la liqueur, il nous a été facile de con- stater que le produit principal de cette réaction est le même acide que nous avons obtenu en soumettant les hyposulfites à l’action de l'iode. La liqueur contient du chlorure de so- dium, que nous avons précipité au moyen de l'alcool, et un hvposulfate bisulfuré, qui, par la concentration, se décompose en soufre, sulfate et acide sulfureux. La réaction se représente exactement par la formule suivante : 2{S:0*, NaO) + OC Fe’ — CINa+-2(ClFe) + SiO0' Na. Tous les sels de fer peroxydés réagissent de la même manière sur les hyposulfites solubles. Or, dans le Mémoire déjà cité, en parlant des produits qui résulteut de, l'action de l’acide sulfureux sur le fer, nous avons dit : « qu’on obtient quelque- fois de l'hyposulfite de fer, mais quele plus souvent, et sans qu'on ait pu observer des différences bien notables, le liquide cen- tient, mêlé à l’hyposulfite, de l’hyposulfate sulfuré très instable, qui se décompose, ar fa concentration, en soufre, sulfate et acide sulfureux. » Ce que nous avons dit de l’action des persels de fer sur les hypo- posulfitesexpliqueces deux résultats.Inous semble donc bien prouvé que l'acide sul- fureux agit sur le fer comme sur tous les métaux dont l'acide sulfhydrique ne pré- cipite pas les dissolutions acides, en for- mant un sulfite et un hyposulfite. Mais comme dans ces expériences il est impos- sible d'éviter complètement l’accès de l'air, la portion de la liquéur qui se peroxyde est à l'instant ramenée au minimum d’oxy- dation par l'hyposulfite,et lhyposulfate bi- sulfuré de fer est le produit de cette ré- duction. PHYSIQUE DU GLOBE. Faits pour servir à la théorie de la grêle; par M. Fournet. Cette note est pricipalement consacrée à la description d’un orage observé par l'au- 1036 teur, le 6 août dernier ct dans lequel le nuage épais qui couvrait une grande éten- due de pays donnait de laigrèle par sa par: tie moyenne, et de la neige vers ses bords. Dans là commune de Cheny, qui se trou- vait sur le chemin parcouru par le nuage orageux, les habitants furent avertis de son passage par un bruits très intense qu'ils comparèrent à celui d’une forêt violem- ment agitée par le vent. « Or, dit M. Four- net, le bruit n’était pas dû à cette cause, car le pays est dépourvu de bois, et d’un autre côté il ne ressemblait en rien au bruit de la pluie. Les cultivateurs, en effet, connaissent parfaitement le retentissement particulier que les averses produisent en tombant sur le feuillage de la vigne, et dé- clarent que ce bruit n'avait rien de com- mun avec l'espèce de mugissement qu’ils entendaient et qui persista aussi longtemps que la chüûte de la grêle... Plusieurs mé- téorologistes, poursuit M. Fournet, révo- quent encore en doute la réalité du mur- mure de fa grêle, ce qui tient seulement à ce que le phénomène n’est observable que dans certaines circonstances. Ainsi il faut, on le conçoit très bien, une grêle ex- cessive etun nuage très rapproché de terre pour que ces craquements se fassent en- tendre margré les bruits que peuventcauser le vent et le choc des grêlons contre le sol. Quant à la cause de ces craquements, on peut supposer qu’elle consiste dans des myriades de petites décharges électriques, ou bien encore dans la décrépitation qui accompagne la division de chaque grélon en un certain nomhre de portions de sphère. Il est à remarquer que dans le cas actuel, les deux causes peuvent avoir agi concurremment, car il n’y eut alors aucun coup de tonnerre proprement dit, et de plus les grêlons avaient une forme habi- tuelle de segments sphériques dont la base variait entre À et 2 centimètres. SCIENCES NATURELLES. GÉOLOGIE. Description géologique du département de p " l'Aisne; par M. le vicomte d’Archiac, vice-président de la société géologique de France. 1 vol. in-8°, avec planches. Aujourd’hui que grâces aux travaux de MM. Cuvier et Alexandre Brongniart, sur les caractères et la succession des couches tertiaires des environs de Paris, de M. Du- frénoy et Elie de Beaumont, sur la forme et la constitution géologique de la France ; de M. Deshayes et Valenciennes, sur les fos- siles et les débris des poissons ; de M. À. de Dorbigny et Adolphe Brongniart, sur les coquilles folaminées et les végétaux fossiles, tous les mystères de la formation successive de notre globe sont expliqués et classés par ordre de date; il ne manque plus que quelques hommes à haute intelligence et laborieux pour étudier une à une chaque localité, disséquer, pour ainsi dire, chaque membre du corps terrestre, et faire de toutes ces observations partielles une his- toire géologique complète, C’est ce que vient de faire M. le vicomte d’Archiac pour le département de l’Aisne, et, hâtons-nous de le dire, l’ouvrage qu'il a publié ne laisse rien à désirer aux géologues les plus difi- ciles. Il est accompagné d’un atlas, dans lequel les coupes générales et les coupes particulières des terrains tertiaire, secon- daire, de transition , et les fossiles sont re- à la science, peuvent en saisir facilement | les détails les plus secrets. Nous regrettons que par la nature même dü travail dont ’ nous nous occupons, et qui perdrait trop : sant cette courte notice, qu’il est peu d’ou- 1037 présentés avee un soin et une exactitude tels, que les personnes les moins initiées de sa valeur s’il n’était présenté que par lambeaux, nous ne puissions donner quel- ques extraits à nos lecteurs. Disons, en finis- vrages, en y comprenant même ceux des hommes qui.ont: établi la science sur ses véritables bases, où les observations géolo- giqnes soient classées avec autant d’ordre et de clarté. Constitution physique, terrains moderne, diluvien , calcaire, detransition, sables, grès, formation crétacée, oolitique, tout y est analysé, expliqué avec cettenet- teté de vues et cette élégante simplicité d’é- locution qui savent seules mettre la science à la portée de toutes les intelligences. L'ou- vrage de M. le vicomte d’Archiac est un service immense, en ce qu’il trace la mar- che que devront suivre ceux qui, après lui, voudront étudier d’autres départements et contribuer ainsi, pour leur part, à com- pléter l’histoire géologique de notre globe. CHIRURGIE. Sur La cataracte notre.— Extrait d’une note de M. Magne. Cette espèce de cataracte, dit M. Magne, est tellement rare, que M. Dupuytren, dans sa longue pratique, n’a jamais eu occasion de l’observer; beaucoup de chi- rurgiens en ont même nié complètement l'existence, et ceux qui l'ont admise n’ont pas donné les moyens de la distinguer de l’amaurose, affection avec laquelle elle a dû être plus d’une fois confondue. La aote que je soumets aujourd’hui au jugement de l'Académie a pour objet de prouver que la cataracte noire existe, et que, S'il est très difficile de la reconnaître, on peut ce- pendant, au moyen d’une expérience dont la ‘science est redevable à mon maître, feu le professeur Sanson, en établir le diagno- stic d’une manière certaine. Je n’ai jusqu'à présent qu'un seul fait à citer à l’appui de cette assertion, mais il me semble con- cluant. La personne qui est le sujet de cette observation avait offert à un premier exa- men des signes qui tous semblaient se réu- nir pour prouver l’existenced’uneamaurose. Toutefois, ayant fait un nouvel examen dans un cabinet noir, et à l’aide d’une bou- gie, suivant la méthode prescrite par Sanson, je reconnus qu'il ne se produisait qu'une seule image de la flamme, celle donnée par la cornée, et que les deux images pro- fondes manquaient entièrement. Je n'hé- sitai pas dès lors à déclarer qu'il y avait là une cataracte noire affectant le cristallin et sa capsule En effet, l'opération, faite sans grande chance de succés, et qui ce- pendant amena dans l'état de la malade une certaine amélioration, confirma plei- nement le diagnostic, puisque, malgré de de nombreuses adhérences, la capsule dé- chirée laissa voir le cristallin de couleur noire, et que celui-ci ayant été abaissé, plusieurs lambeaux capsulaires , égale- ment noiràtres, furent successivement dé- tachés. 1038 BOTANIQUE. ASur un nouveau genre de la famille des -_ Hépatiques ; par MM. Bory de Saint-Vin- cent et Camille Montagne. Dans une des excursions périlleuses exé- * cutées par M. le capitaine Durieu, membre - de la commission scientifique de l'Algérie, ce botaniste arriva, par un beau jour du - moisde mai 1842, près d’un petit lac d'eau saumâtre situé à environ 6 kilomètres au S.=E. d'Oran. En côtoyant ce lac, il re- marqua une petite anse abritée et consé- quemment plus chaude que le reste du rivage, et aperçut au fond de l'eau, se dé- tachant en beau vert sur un fona d'argile ochracé, une végétation commençante dont il se promit de suivre le progrès: Il revint donc visiter cette même localité vers le milieu du mois suivant. La plante avait déjà disparu dans la petite anse où il l'avait d'abord decouverte, mais il la re- trouva abondamment et dans un état de développement parfait en d’autres parties du lac, et, ce qu'ily a de remarquabie, nulle part ailieurs que sur les fonds d'argile età une profondeur d'environ 7 décimètres, Cette plante, recueillie, préparée , étu- diée sur les lieux par l’infatigable capitaine Durieu, est sans exagération une de ces merveilles que la terre d'Afrique semble se plaire à prodiguer : qu'on se figure, en effet, un axe, représenté ici par une ner- vure, autour duquel se contourne en spi- rale, de la manièce la plus régulière ei la plus élégante, une aile membraneuse large de 5 millimètres, du plus beau vert et d'une extrême délicatesse, de manière à former avec elle une sorte de vrille ou d’hé- lice en cône renversé. La plante entière a un peu plus de 5 centimètres de haut. Eïle est droite et fixée au sol par l'extrémité in- férieure de la nervure au moyen de nom- breuses radicelles qui lui servent à y puiser les éléments de sa nutrition. Un autre ca- ractère vient encore ajouter à l’admiration qu'excitent tout à la fois la forme et la structure de ce singulier végétal, et c’est la disposition toute particulière des anthéri- dies ou des organes mâles sur le bordd’une fronde différente de celle qui porte la fruc- tification, car les deux sexes sont séparés, et la plante essentiellement dioique. Ces anthéridies sont rangées à la file l’une de l’autre et nichées dans une espèce de du- plicature ou tout au moins dans un épais- sissement manifeste du bord libre de la fronde mâle et dans l'étendue de deux ou trois tours de spire. Et comme ces organes sont remarquables par leur belle couleur orangée , il en résulte qu’ils trauckent sur la couleur verte de l’aile membraneuse et qu'on les distingue très bien à l'œil nu. L’analogie est si grande, au moins pour l’aspect, avec certaines Fougères, qu’on croirait voir la fronde d’un Lteris ou d’une Hyménophyllée conformés en hélice, exac- tement comme celle d’une Hydrophyte déjà fort extraordinaire et dont l’un de nous fit autrefois le genre F’olubilaria. Nous passons sous silence et la structure des loges, où ces organes, placés paralle- lement les uns à côtés des autres, ne sont séparés que par une mince cloison, et les pores imperceptibles, mais manifestes, pra- tiques dans la tranche du bord même de la fronde, et par où doit s'échapper la fo- villedestinée à la fécondation des pistils, etc.; toutes choses qui seront exposés en détail dans la description. Les fruits, au nombre de quinze à vingt, 1039 sont disposés le long de la nervure ou de l'axe de la fronde, et, comme nous l’avons déjà énoncé, sur des pieds différents. Ils sont situés à l'aisselle d’une écaille qui ieur sert de bractéoleou d'involuceile. Leur évo- lution a lieu de bas en haut , en sorte qu'à la maturité on reucontre encore au som- met, des pistils destinés à périr avaut d'ar- river à cet état. Chaque fruit se compose d’un involucre ovoïde, acuminé, percé d’un pore au sommet, et dans la cavité du- quel on trouve une capsule sphérique, pé- donculée, renfermée elle-même dans une coiffe persistante, ou qui ne se déchire qu'au moment de la dissémination des spores. Un style court, pareillement per- sistant , se voit à son sommet en dedans de l'axe qui passerait par le centre de la cap- sule. Celle-ci renferme une grande quan- tité de spores sphériques, devenues légè- rement polyèdres par leur mutuelle pres- sion , et hérissées de nombreux aïguillons singulièrement conformés. On ne rencontre point d’élatères. Cette plante curieuse, qui, comme on vient de le voir, présente des analogies avec d’autres plantes de familles si différentes , soit de Fougères, soit d'Hydrophytes, ap- partient certainement, et comme pour compléter sa bizarrerie, à celle des Hépa- tiques. De toutes les espèces, au nombre de plus de sept cents, dont cette famille est composée, le Duriæa helicophylla offre seul la singularité de parcourir, au sein des eaux; toutes les phases de son existence. Quelques individus, à la vérité , nagent et vivent à leur surface; mais ils n’y fructi- fient jamais, ou que bien rarement. Ainsi le Riccia fluitans est dans le premier cas; on ne le rencontre chargé de fruits que dans les marais desséchés et sur la terre. Notre plante algérienne a une vie de peu de durée, car, d’après les observations de M. Durieu , elle végète et meurt dans le court intervalle de six semaines à deux mois. Sa fronde est tellement conformée , que , tant qu’elle reste plongée dans l’eau, elle ne peut avoir d’autre direction que la verticale. C'est au point que si, après l’a- voir ramollie et dépliée, on la laisse tom- ber dans un vase plein de ce liquide, on l'y voit toujours descendre perpendiculaire- ment au sol. Maintenant, dans laquelle des cinq tri- bus de la famille des Hépatiques inserirons- nous le geure Duriæa? Malgré la forme hétéroclite de sa fronde, malgré la direc- tion de sa tige , il ne peut s'élever le moin- dre doute sur la place à lui assigner. L’ab- sence des élatères formant le caractère es- sentiel de la tribu des Ricciées, c’est évi- demment parmi celles-ci qu'il doit être placé. Mais il y doit tenir le premier rang, soit à cause de la présence d’une nervure manifeste, composée de cellules allongées et ne consistantpas seulement, comme dans les autresespèces de cette tribu, en un épais- sissement du milieu des frondes dû à Pac- cumulation de cellules polyèdres, soit à cause de la direction des tiges dans l'espèce barbaresque que nous nous considérons comme le type. Cette direction, bien qu’elle dépende, et de la structure de la fronde, et du milieu dans lequel vit la plante, n’en fait pas moins remonter celle-ci vers les Marchantiées à périanthe nul et à épiderme privé de pores, le Targionia, à involucre sessile, terminal, et à capsule irréguliè- rement déhiscente , formant la transition. En d'autres termes, supposez que la plante d'Afrique contienne des élatères méë- 1040 lées avéc les spores dans sa capsule; eh bien ! vous aurez un genre de Marchantiée à fronde hélicoïide, dont la nervure, pou- vant être aussi considérée comme un pé- doncule, portera des fructilications éparses au lieu d’être verticillées à son sommet, dernier état dont se rapproche, au reste, singulièrement le Duriæa Notarisii de Sar- daigne. L'un de nous a décrit, sous le non de Sphærocarpus Notarisii, une espèce d'Hé- patique trouvée en Sardaigne par M. le pro- fesseur de Notaris, etque dès lors il re= gardait comme étant appelée à devenir un jour le type d’uu genre nouveau. En effet, la forme hétéroclite de la fronde, la pré- seuce d’une nervure, une coiffe et un style excentrique persistants, enfin des spores longuement échinulées , étaient autant de caractères qui s’opposaient à un solide rapprochement entre cette plante et les Sphérocarpes. Ce n’est donc que provisoi- rement, elen modifiant les caractères at- tribués à ce dernier genre , qu'on y put in- troduire la plante en question, laquelle, même après cette modification, y offrait encore une sorte d’anomalie. Mais la Du- riæa helicophilla, avec laquelle la plante sarde atant de rapports communs, estvenue lever tous nos doutes et nous fournir une somme de caractères tels, que les différen- ces qui les tiennent éloignées des Sphæro= carpussont désormais plus nombreuses que les points de ressemblance qu’elles avaient avec eux. ZOOLOGIE. Mémoire sur l’éolidine paradoxale ; par M. de Quatrefages. Les couches tégumentaires de l’éolidine paradoxale, probablement au nombre de deux, ressemblent à celles qu’on trouve chez les animaux les plus inférieurs. La surface en est entièrement hérissée de cils vibratiles; au-dessous sont placées deux couches musculaires dont les fibres se croisent à angle droit. L'élément muscu- laire se présente ici dans deux états dis- tincts. Au pied, les fibres longitudinales semblent former des faisceaux de fibres en stries, semblables à celles que j’ai eu occa- sion de décrire dans mes Mémoires précé- dents. Partout ailleurs les fibres sont iso- lées et forment de petits cordons assez irré- guliers, homogènes et semblables à des filaments de cristal se fondant les uns dans les autres. Nulle part on ne trouve des fi- bres isolables, se striant en travers pendant la contraction et qui rappellent alors les fibres élémentaires des muscles du mou- vement volontaire de l’homme et des au- tres vertébrés. Ces couches musculaires circonscrivent la cavité abdominale tra- versée en tout sens par un tissu aréolaire à mailles tres lâches et que remplit un liquide transparent au milieu duquel sont suspendus les viscères. L'appareil digestif de l’éolidine rappelle à quelques égards les faits signalés par MM. Milne Edwards et Lowen chez les éolides, mais présente néanmoins des par- ticularités toutes nouvelles : à une bouche en simple fente, à un œsophage très court succède un bulbe musculaire très fort que je crois être l'organe musculaire propre- ment dit. Au delà, l'intestin s'étend en ligne droite, et en diminuant progressivement de calibre, jusqu'à un anus fort petit qui s'ouvre à la face supérieure de l'extrémité 101 postérieure de l'animal. Dans ce trajet, l'intestin donne naissance, à droite et à gauche, à des branches transversales qui aboutissent à un canal maroginal régnant tout autour du corps. De ces branches partent des cœcums qui pénètrent dans les cirres ou branchies, et qu'entoure un or- gane glanduliforme que je regarde comme étaut le foie. Tout ce singulier appareil est rempli d'un liquide transparent ou flottent de petits corpuscules résidus de la digestion. Les organes de la circulation chez l’éoli- dine se composent d’un cœur dorsal, uni- ventriculaire,et d'un système de vaisseaux artériels. Le système veineux manque en- tièrement. Il est en quelque sorte remplacé par les lacunes du tissu aréolaire. L'absence des veines proprement dites, la manière dont le sang se déverse directe- ment des lacunes du corps dans le ventri- cule unique du cœur, semblent devoir en- trainer la disparition de l'appareil respi- ratoire. Aussi ne trouvons-nous rien ici qui rappelle le moins du monde les bran- chies où les poumons décrits jusqu'à ce jour daus les mol.usques. Mais les cirres qui couvrent le corps de lanimal n’en remplissent pas moins le rôle d'organes de la respiration : chacun d’eux présente assez bien la forme d’un doigt de gant. Un cœcum partant des branches intestinales pénètre dans son intérieur, et laisse entre lui et les parois du cirre un espace toujours rempli par le sang que les artères ont versé dans la cavité abdominale, sang que nous pou- vons considérer comme veineux, Les con- tractions du cirre, en se répétant à chaque instant, renouvellent sans esse ce liquide et l'exposent à l'action de l’eau aérée par des mouvenients qui rappellent, au moins pour le but, Pinspiration et l'expiration des animaux pulmonés. L'ovaire et le testicule de l'éolidine ne présentent rien de particulier. Nous re- marquerons seulement que ce sont les seuls organes qui s'écartent de la symétrie bi- naire que présentent tous les autres. Sous ce rapport, l'appareil de la génération est le seul qui rappelle le type des mollusques ;. tandis que le reste de lorganisalion se rapproche du type des anneles. Nulle part cette tendance à la symétrie binaire n’est plus marquée que dans le système nerveux, c’est-à dire dans l’appa- reil organique que l’on regarde générale- ment comme le plus important, comme déterminant à lui seul la p'ace que doit occuper un animal dans les grandes divi- sions de l'échelle zoologique: Le collier œsophagien se compose de quatre grandes masses placées au-dessus du bulbestomacal et réunies par une simple bandelette qui contourne ce dernier. Sous l'œæsophage, en avant de la bandelette, on voit un très petit ganglion buccal placé sur la ligne inédiaue et rattaché au cerveau par deux petits filets. Tous les nerfs de la tête et du corps partent dircctément des masses sus- æsophagiennes par: paires entièrement symétriques. Il est à remarquer. en outre, que!le mème ganglion fournit à la fois des nerfs/sénsilifs et des nerfs de la vie orga- nique Ainsi le nerf optique prend nais- sance A côté des nerfs génitaux et cardia- ques. M. Milne Edwards est le premier natu- raliste qui ait signalé l’analogie qu'offre la disposition de Pappareil digestif des colides avec celui des méduses. Dans l'éolidine, les rupports deviennent encore bien plus {rap - 1042 pants , et la comparaison peut être suivie jusque dans les moindres détails. Mais c’est peut être avec les annelés que notre mollusque présente le ra pproche- ment le plus inattendu et le plus caracté- risé. Sans rentrer ici dans les détails, nous rappellerons la symétrie binaire et latérale des parties, disposition si caractéristique dans les annelés, si anormale dans les mol- lusques; la tendance à lannulation que présentent les appareils digestifs et respi- ratoires aussi bien que le système nerveux; l’absence de veines et le passage du sang des artères dans un système de lacunes qui rappelle entièrement ce qu’on voit chez les crustacés; l'existence d’une grande cavité où flottent des viscères entièrement libres, comme chez les annélides errantes, tubi- coles, etc.; la respiration à l'aide de cirres disposés par paires le long du corps, comme chez les annélides errantes, e'c. DER EE — SCIENCES APPLIQUÉES. ARTS MÉCANIQUES. Foulon à percussion modérable, propre au foulage , au dégraissage et au lavage des draps et autres tissus, opérant & la fois par pression et par percussion successives, de MM. Benoît frères et Vergnes, méca- niciens à Montpellier. On sait que l’opération du foulage, dans la fabrication des draps, a pour but de res- serrer les fils de laine qui composent le tissu, afin de lui donner plus de corps, tout en le rendant moclleux et donx au toucher, Le retrait de l’Ctoffe doit nécessairement se faire sur les deux dimensions, longueur et largeur, dans des proportions déterminées ; et pour lesqueiles les fils ont été disposés préalablenrent «au tissage. Pour obtenir cette propriété essentielle dela dreperie, on est obligé d'employer simultanément deux agents, l'un chimique, l’autre mécanique. Le premier, qui préserve le tissuet facilite le foulage, consiste dan; l'application d’une alcaline on savonneuse, que lon enlève aussitôt l'opération terminée ; le second a peur objet de comprimer l’étoffe soit par pression soit par percussion, Les foulons en usage pour cette opéra- tion depuis fort longtemps, et qui sont en- core employés dans bien des fabriques, se composent de pilons ou de maillets qui frappent tour à tour sur toutes les parties du drap , placé dans une espèce d’auge cir- culaire qui renferme des eaux alcaliues, et où l’étoffe est tournée en tous sens. Dans quelques moulins; les pilons opèrent verti- calement, comme dans les anciennes pile- ries à huile, à chocolat ou à papier; mais, dans le plus grand nombre, ce sont des maillets qui agissent plus où moins obli- quemeut comme des martinets. Dans l'un comme dans l'autre cas, on conçoit que de telles machines doivent oc- casionner des éhranlements considérables; surtout lorsque piusieurs paires de maillets fonctionnent ensemble dans une même auge, comme cela à généralement lieu en France. Aussi a-t-on cherché priucipale- ment,.dans ces dernières années, à rem- placer ees appareils imparfaits par des ma- chines mieux entendues, agissant d’une manière plus continue et plus rapide, tout eu opérant mieux avec moins de force mo- trice, et sans exiger des constructions préa- lables pour les recevoir. Un inventeur anglais, M. John Dyer, de 1043 Trowbidge , paraît être le premier qui ait introduit dans ces machines un changement notahle , en proposant, dès 1833 , un sys-. tème de foulon à cylindres ou à pression continue. Ce système consisle à comprimer le drap entre un ou deux jeux de cylindres horizontaux où de poulies à gorge, qui, agissant comme laminoirs, produisent le foulage en largeur; puis à le faire passer entre deux cylindres verticaux, qui sont renflés vers leur milieu, et qui , en faisant obstacle à la marche du drap, le foulent en longueur. Des poids adaptés à des bras de leviers tendent à rapprocher ces cylindres ou ces poulies, de manière à permettré de varier la pression verticale ou horizontale, et par suite de diriger l’opération avec plus de certitude. Tout l'appareil est d'ailleurs renfermé dans une caisse en bois, soutenue par un bâtis en fonte ou en chène, et dans lequel on verse le liquide alcalin. MM. Hall, Powell et Scott, de Rouen; introduisirent cette machiue en France vers 1838. époque à laquelle ils prirent, à ce sujet, un brevet d'importation et de per- fectionnement, qui leur fut délivré le 20 mars de celte année. Ces constructeurs ne tardèrent pas à y apporter diverses amé- liorations, soit pour tâcher d'obtenir une pression continue qui pénétrât plus au cœur des tissus, soit pour éviter les prises en long, qui sont souvent ineffacables par les apprêts ultérieurs: Ainsi ils proposerent : 1° de varier le diamètre des poulies à gorge ou des cylindres horizontaux, afin de pro- duire un glissement pendant leur mouve- ment de rotation; 2° de remplacer les cy- lindres verticaux par d’autres placés dans une direction horizontale et perpendiculaire à cel'e des premiers, où d'y substiuer un simple canal par lequel l’étoffe et forcée de pisser. C’est pour ces différentes modifica- tions qu’is demandèrent un brevet d’in- vention et de perfectionnement de 15 ans, le 7 février 1839, et pius tard un nouveau brevet d’addition, en mai 1842. Le système de foulage par pression con- tinue seulement, étant généralement re- connu insuffisant, parce qu'al n’est er quelque sorte que superficiel; a aussi Pin- convénient d'exiger une force motrice con- sidérable. C’est pourquoi des ingénieurs, des mécaniciens recommandablés , ont dù s'occuper decetteimportante question d'une manière toute spéciale. En mars eten juin 1839, MM. Benoit frères, ingénieurs-mécaniciens de grand mérite, prireut avec M. J’ergnes, de Mont- pellier, un brevet d'invention et de perfec- tionnement de 15 ans , pour un procédé de foulage agissant à la fois par pression et par percussion successives, au moyen duquel ils obvient entiérement aux inconvénients des machines de PDyer. Ils donnèrent à leur appareil le nom de foulon à percussion mo- dérable. Le grand nombre le machines que ces constructeurs ont placées dans les diffé- rentes fabriques de draps, en moins de trois anuées, les certificats vraiment honorables que plusieurs manufacturiers leur ont dé- M liviés, peaventconstater les avantages réels. | qu’elles présentent, etont dù nous eugager. k à en faire connaître le système avec dé- tails dans ce recueil, pour le recommander d'une manière particulière aux fabricants de lainages. Ce foulon , qui paraît aujourd'hui avoir la supériorité sur tousceux proposés depuis quelques années, agit sur les tissus dans TE pe ne va 7 toner 404401 les deux sens, au moyen de quatre organes principaux, deda manière suivante : 1° Sur la largeur, au moyen d’une lu- nette ou conduit expansif par lequel s’effec- tue l'admission du drap, et au moyen de deux cylindres alimentaires ; 2° Sur la longueur, par l’application d’un : clapet de plissement de la trompe de guide, et par celle d’un fouloir, qui frappe sans cesse le drap plissé sur le tablier de fou- Jlage. L'énergie particulière à chacun de ces quatre principaux organes peut être modé- rée , c'est-à-dire augmentée ou diminuée à volonté: pendant ia marche même de l’appareil. Ainsi on peut toujours la pro- portionner au degré de foulage , en long ou enlarge, que l'ou veut produire, comme à la nature des tissus qui sont soumis à l'action de la inachine: proprieté précieuse pour la fabrication. é * Les lainages de toute espèce y acquièrent sans contredit une qualité supérieure à celie qu'il; peuvent atteindre dans les di- vers moulins à foulon connus, parce que, d'une part, la percussion du fouloir, dans la machive, soppose à la formation de prises en long, que la pression su cessive produirait, si elle agissait seule, et, d’un autre côté , elle fait pénétrer rapidement le foulage au cœur de ces étoffes, dont elle corrige les défauts de tissage. Cette machine, qui ménage le savon, lorsqu'on la, compare aux foulons ordi- naires à maillets, débourre beaucoup moins les étoffes, et elle opère peut-être bien deux fois plusvite,tout en économisantsur la force motrice. Elle a de plus cet avantage qu’elle ne fait. aucun bruit, par conséquent ne cause aucun ébranlemcnt dans l'usine où on la fait fonctionner, et elle peut être éta- blie dans tous les at:lierssansconstructions accessoires. Elle est aussi, jusqu’à présent, la seule qui opère convenablement le foulage que le drap feutre doit nécessairement subir. On sait que ce genre d’étoffe ne peut ètre livré aux noulins ordindires, qui ne la foulent presque jamais eu long sur les rives ou li: sières qui restent toujours lâches, et que les foulons à pression continue seulement ne peuvent que continuer sur elle l’action de la machine à feutrer. JoBaRD. ARTS MÉTALLURGIQUES. L'acier. L'action la plussimple conduit souvent aëne découverte ‘importante; c’est ainsi Ga force de voiraffûter les faux, on se serkimaintenant d’un procédé qui a quelque analogie avec celui-là pour se procurer uu acier d’une qualité supérieure, surtout pour les tranchants d’une grande finesse, Quoique nous-ayons le recret, au moins | pour le moment, de ne pouvoir donner des renseignements étendus et complets, nons ! croyons devoir signaler ce que nous con- » naissons maintenant, daus l'espoir que ce } procédé pourra recevoir beaucoup d’autres applications dans les arts, L'industrie qui a pris depuis quelques “années le développement le plus cousidé- rable, et qui a donné lieu à la fondation établissements fort étendus ct des plus ac- üfs; est sans contredit la fabrication des plumes métalliques. Que d’essais n’a t-on pas faits pour parvenir à se procurer un acier présentant, les qualités nécessaires Pour pratiquer, dans. ces plumes la fente 1045 qui facilite l'écoulement de l'encre, et donner à la plume l’élasticité nécessaire pour glisser sur Île papier et varier la grosseur des traits ! Aussi était-ce la plus grande difficulté à vaincre : car, d'an côté, il fallait que cette fente fût extrêmement fine et délicate, et produisit un écartement à peine sensible dans les deux parties du bec : et, de l’autre côté, que l'outil qui servait à cette opéra- tion ne s’émoussât pas trop promptement, et que son tranchant résistât pendant quel- que temps à un service régulicr et manu- facturier. Pour fabriquer ces outils, on a d’abord employé tous les aciers du commerce. Les essais ayant été infructueux, on a eu re- cours aux aciers de cémentation, sans ob- tenir un meilleur résultat, maloré les avis nombreux des trempeurs empiriques d’a- cier : les uns se sont trouvés trop grossiers, les autres trop mous, et la plupart se sont promptement égrenés lorsque sous un tran- chant aussi fin, on a essayé de leur donner une trempe dure, et de les faire fonctionner en cct état. Un contre-maître de fabrique qui avait forgé, limé et trempé un outil pour servir à cet opération, eut le même sort que tous les autres ; mais, s'étant rappelé la manière dont on affûte les faux, et voulant que leutil sortant en dernier lieu de ses mains fût le meilleur de tous: ceux qui avaient été fabriqués jusque là , il reprit un autre mor- ceau d'acier, et le fit marteler d’une ma- nière plus vive et parfaitement uniforme pendant plusieurs heures consécutives. L’instrument étant enfin achevé, on le fit fonctionner, etil servit à fendre un grand nombre de plumes sans s’ésrener et sans s’'érmousser ; tous les essai; de ce genre ont depuis lors été couronnés de succes. Où aura une idée de; qualités qu'acquiert l'acier par le marte'age prolongé, tel'que nous venons de le dire, quand on saura qu'un outil qui doit servir à fendre les pluines métalliques de toute espèce, et dont le tranchant est plus fin que celui d’un rasoir, doit faire une fente dans les plumes avec une activité remarquable, pendant un espace de temps de huit à douze heures consécutives, sans avoir besoin qu’on en rétablisse le taillant. Nous sommes porté à croire que, si l'on prenait un outil d’acier qui, soit dans la fa- brication, ou dans une chauffée, aurait été porté au rouge-blanc, et qu’il fût ce que ies ouvricrs appellent brélé, et. qu’on le soumità ua martelage peu vif et d'autant plus prolongé que l'acier aurait eu plus chaud, cet acier reprendrait le grain serré etgris du meilleur acier fondu. Du reste, nous croyons qu’un outil d’a- cier exécuté par ce procédé sera toujours de premitre qualité, et que ce sera seule- mentenemployant ce procédé qu’on pourra le garantir. JorArp. A AGRICULTURE. Des races de chevaux et de bœufs de l’Anjou. (Premier article.) 8. B: l'espèce chevaline, L'élève des chevaux est une industrie assez récente dans le département de Mai- ne-et-Loire. En comparant le nombre d’é- talons qui s’y trouvaient à celui qu'on ren- contrait dans les provinces voisines avant 1046 1760, on trouve que, tandis que le Maine et la Touraine en possédai-nt 96, que le Poitou en comptait près de 200 et la Bre- tagne 600, l’Anjou n'en avait au plus qu'une trentaine. Il n’est donc pas éton- nant qu'on n’y rencontre pas encore une race à caractères bien tranchés, On peut croire qu’autrefois le Saumurois avait des chevaux peu différents de ceux de la Touraine, et par conséquent assez propres à la remonte de la cavalerie légè- re ; que dans le pays de Cholet et danstoute la partie de la contrée q'on appelle Ven- dée, on trouvait une race se rapprochant davantage de la variété poitevine, qui four: nissait relativement au temps, de bons che- vaux de’selle et de carrosse. En tirant vers les bords de la Loire, l’espèce devait res- sembler à celle des chevaux de la vallée qui sont de liaute taille et assez distingués. En passant le fleuve et en pénétrant dans l'arrondissement de Segré, on trouvait deux nouvelles variétés : l’une petite. sèche et nerveuse, émanée de la race bretonne, telle qu'elle existait dans les environs de Châteaubriant; l’autre, un peu plus gran- de et plus forte, se rapprochant davantage des chevaux que produisait le Craonais et qui étaient propres à remonter la cavalerie légère. Aux environs d'Angers venaient se Joindre à toutes ces races quelques che- vaux de luxe d'importation normande. Dans l’arrrondissement de Baugé, enfiv, c'était une espèce rabougrie de très mince. valeur et sans type aucun. Actuellement, il est possib'e de recon- naitie encore, jusqu'à un certain point, l'influence combinée de la localité et du voisinage Sur la race équestre du départe- ment. [l n’en serait pas moins fortdifficile de lui assigner des caractères particuliers, car le cheval angevin est ie résultat de sangs mêlés de croisements sans cesse va- riibles. La plupart des produits estima- bles sont exportés au profit du commerce ou de l’armée; avec ceux qui restent, l’a- mélioration, quelque évidente qu’elle soit, ne peul marcher aussi vite qu’elle le ferait autrement. Néanmoins, en général, le che- val angevin se distingue par un tempé- rament robüsie, une constitution difficile à ébranler, de bounes allures, de la vitesse ei de la solidité, une membrure assez nette, assez bien appuyée sur le sol. Sa tête n’est pas dépourvue de tout caractère, etil ne la. porte pas mal; son corps est assez gracieu- sement tourné, sa croune horizontuile et sa queue bien attachée Il be craint pas la. fatigue, il porte bien son cavalier et fran— chit volontiers les obstacles; son naturel est bon, et très généralement il n’a peur de rien, ce qui indique un moral sûr et une vue excellente. Sa taille varie de 1m,59 à Îm,57. H est à remarquer que la partie du dé- partement la plus riche en pacages et en prairies n’est pas celle où l’on rencontre les plus grandes ressources en chevaur : ainsi ies rives de la Loire ne sont pas aussi bien peuplées qu'on pourrait le croire, Là on spécule bien plus sur Pespèce bovine que sur l’espèce chevaline ; tous les tra- vaux du sol où à pen près, se faisant à bras, on n'utilise les chevaux qae pour fe char roi des fumiers ou des plantes textiles; on ne leur trouve du travail que momentané- ment, el souvent onurerend dès qu'on n’en a plus besoir, l'animal qu’on à acheté à très bas prix au moment où l'on devait im- médiatement lemployer. Parmi les fer- miers qui font de temps à autre un élève, 10#7 cettespéculationestconsidérée comme tout à fait secondaire, parce qu'on craint de dé- tourner de lanourriture des vaches la moiu- dre quantité de fourrages d'hiver. Sur les bords de la Mane, les circonstances n'étant plus les mêmes, quoique les herbages soient moins fertiles, les résultats sont plus satis- faisants. Les chevaux de l’arrondissement de Baugé se sont notablement relevés ; M. Gayot m'écrivait, avant de, quitter Maine-et-Loire, qu'il n'y ayait pas rencon-. tré un seul poulain, quelque mauvaise que fûtla mère, qui ne donnit des espérances. J'aiété maintes fois à même de constater ce fait, qui est tout à l'avantage de la localité et qui prouve qu'avec un peu d'attention, on arriverait probablement ‘bien ‘vite à de beaux résultats. La partie. de l’arrondisse- ment de Saumur qui avoisine. celui de Beaupréauettoutce dernier;sontnéanmoins beaucoup plus avancées; on:y. rencontre une excellente variété née du croisement des étalons du dépôt. Les bénéfices que l’on trouvait sur la mulasse ont long-temps fait obstacle à lamélioration de la race chevaline; mais après de premiers succès on s’y est livré plus en grand ; les deux in- dustries se sont alternativement disputé les femelles, et l'éducation des chevaux l'a emporté dès que les juments améliorées ont pu donner dans leur propre espèce des produits qui se sont mieux vendus que les muletons. L'un des points du département où l’amélioration s’est montrée plus cons- tante et plus facile, est l’arrondissement de Segré; ses chevaux nerveux, doués d’une grande force et de beaucoup de‘souplesse, ont toujours été d'autant plus recherchés de l’armée, pour les hussards, les chas- seurs et les dragons, qu'ils sont assez dis- tingués par leurs formes. Enfin, aux envi- rons d'Angers, l'espèce, quoique plus mé- lée, est brillante et vigoureuse; on y fait beaucoup de chevaux de maître, on y vend beaucoup de produits propres à mon- ter les officiers. C'est là: surtout, comme cela devait être, que l'influence du haras s’est fait largement sentir. J'ai déjà dit qu'avant 1789, l’Anjou ne possédait qu’une trentaine d’étalons. Il est curieux de suivre la progression croissante du nombre de ces animaux, puisque c’est à eux que l’on doit la plupart des amélio- rations dont il vient d’être parlé. À la suite des guerres de la révolution et des désas- tres qu’elles avaient entraînées dans ce pays, jusqu’en 1803, on ne put réunir à Angers que quatre étalons, les seuls qui restassent de l’ancienne administration. L'année suivante, le petit dépôt s'élevait à huit; en 1809, à vingt-quatre. Le gouver- nement était venu en aide au département et l'amélioration promettait d'être rapide. La proportion des saillies croissait tous les ans. De 1805 à 4814 inclusivement, le nombre des étalons resta cependant le même en moyenne; ils étaient alors répar- tis dans les départements de Maine-et- Loireet de la Loire-Inférieure; on compte qu'ils servirent 4,342 juments, dont 3,072 en Maine-et-Loire, savoir: 1,485 à An- gers et 1,587 dans les stations établies sur divers points du département; la moyenne des sailliés par chaque étalon se trouva ainsi:d& 49 à 20 seulement par année. Pendant les dix années suivantes, la cir- conscription du dépôt s’étendit à la Mayen- ne, mais la moyenne des étalons s’éleva à 34. Le nombre des saillies devint plus que double, puisqu'il atteignit le chiffre de 9,267, dont 4,555 en Maine-et-Loire (2,017 1048 À Angers, 2,538 dans les stations du dé- partement). Ce fut, pour chaque étalon, un peu plus de 27 saillies par année. De 1825 à 1831, troisième période dé- cennale de la création du dépôt, lamoyenne des étalons fut de 41, et le chiffre total des saillies de 12,021, dont 4,846 en Maine- et-Loire (2,167 à Angers et 2,679 dans les stations). La moyenne des saillies pour chaque étalon se trouva ainsi: de 29 à 30 par an. Dans les cinq dernières années, c’est-à- dire de 1835 à 1839, la moyenne en éta- lons a atteint le nombre 45; ils ont sailli 8,945 juments, dont 4,593 en Maine-et- Loire (1,411 à Angers et 3,382 dans les stations). La moyenne des saillies est ainsi portée, pour chaque étalon, à 38 par an. En descendant de ces données générales à celles qui s'appliquent plus spécialement à Maine-et-Loire et en recherchant les ré- sultats obtenus annte par année, on voit que le nombre des saillies de chaque indi- vidu s’est accru constamment en même temps que celui des étalons. La progres- sion a surtout été remarquable dans ces derniers temps; par exemple, la moyenne qui n’était que de 10 au début, était de 38 en 1837, de 56 en 1838, de 59 1/2 en 1839, puisque la première de ces trois années, 799 et la deuxieme, 1,187 juments, ont été saillies par 21 étalons, et la troisième, 1667 par 28. Tout calcul fait, depuis 1806, 223 éla- lons dont 22 de pur sang oriental ou an- glais, se sont succédé dans le pays, ont fait la monte dans la circonscription du haras d'Angers et donné des produits qui ont fondé, à juste titre, la bonne réputation des chevaux angevins. Une grande ‘partie des élèves de ce pays ont remonté la:cava- lerie légère ou sont allés compléter lear développement dans les herbages ; nor- mands, d’où ils sont revenus sous le nom de chevaux normands. Peu d'années après la fondation du haras, 250 jeunes chevaux ont remonté le 26° régiment de chasseurs, dont le dépôt était à Saumur ; en 1823, un autre régiment de chasseurs s’est remonté en Anjou avant de passer en Espagne, et tous les animaux achetés dans ce pays ont parfaitement résisté aux influences mor- bides qui ont rendu cette campagne si dé- sastreuse pour. Ja très grande majorité de nos troupes à cheval. Tant que Île dépôt de remonte qui doit être créé à Angers ne sera pas encore en activité, les meilleurs chevaux du dépôt de Saint-Maixent pro- viendront de Maine-et-Loire. Beaucoup sont propres à l’arme des dragons. _ Les éleveurs recherchent maintenant les étalons pur sang, ceux de race anglaise surtout. Ils ont vu qu'ilsgrandissaient l'es- pèce locale, qu’ils la corrigeaient dans ce qu'elle avait de défectueux; qu'ils la forti- fiaient même dans sa constitution, et que tout en la reformant des membres et en donnant à ceux-ci plus de distinction, ils ajoutaient notablement à sa valeur. Un premier degré franchi, ils ont reconnu qu'il devenait bien plus facile d’en atteindre un second et que la marche de l'amélioration, après avoir suivi pendant quelques années une progression arithmétique, se faisait bientôt sentir dans une progression géomé- trique. Du reste, non seulement, on a recours aux étalons étrangers pour réaliser les amé- liorations dont je viens de parler; plusieurs 1049 propriétaires ont acquis encore à grands frais de belles juments anglaises. Onze de celles-ci furent introduites à Ja fois il v a peu d'années par les $oins, de l'administra- tion locale ; placées toutes désormais chez des éleveurs distingués,.ellesioët déjà don- né de superbes produits de luxe. Trois statistiques ont été dressées; lune en1812, l'autre en 1825, la troisièmeen 1836. La première élève le chiffre de la po= pulation chevaline à 30,483, la seconde à 33,500 et la dernière à 40,936. C’est une différence en faveur de la troisième, sur la seconde, de 10,473 individus danstunrin- tervalle de vingt-quatre ans. Ce:chiffre donnerait une augmentation moyennean= nuelle de 436 têtes;enyiron, si la progres sion avait été uuiforme. Mais dela pre- mière à la dernière épaque, on peutcomp- ter bien des années malheureuses pendant lesquelles l’espèce chevaline, comme celle de tous les bestiaux en général, comme la populatiôn humaine, a diminué loin de s'accroître. Il est évident que l’accroisse- ment le plus considérable est très rappre= ché de nous : les trois chiffres comparés, le p'ouveraient suffisamment, puisque.de 1812 à 1825 l'augmentation n’est que de 3,009 sujets à peu près, tandis qu'elle est de plus de 7,000 de 1825 à 1836. Depuis cette dernière année, si l'accroissement a, comme tout porte à le croire;-suivi la loi commune, nous ne serons, pas, loinide la vé- rité en portant le chiffre actuel de la po- pulation équestre à 45,000: individus de tout âge et de toute condition. ; Bien qu'il n'existe aucune donnée fixe pour établir la proportion croissante-dans la production des chevaux de divers servi= ces, on peut cependant déduire dece qui précède : 1° que tousles chèvaux ordinaires élevés dans ledépartement;f&æimpetit nom- bre d’exceptions près, peuentêtre appliqués avantageusement aux travaux agricoles et aux charrois qu'ils nécessitent ; 2° que peu au contraire seraient appropriés au Fou- lage proprement dit;,3° que laægrande ma- jorité peut être employée.à.la selle: et ré- partie dans la tavalerie légère.ow les dra- gons ; 4° enfin que lernombreest moindre de ceux qu'on pourrait atteler à la voiture, quoique cette dernière catégorie soit en voie d’accroiître son chiffre. Ces derniers résultats seraient bien plusappréciables en- core si la plus grande partie des élèves de quelques portions dès vallées et de. ce que l’on nomme la Vendée, n'était exportée de bonne heure vers la Normandie, où ils for- ment de fait de beaux et bons carrossiers. La plupart des mulets qu’on rencontre sur quelques points du Saumurois y sont amenés par des marchands des Deux-Sè- vres, où l'on continue d’en élever une as- sez grande quantité. Leur race n'offre en elle-même aucune particularité. Dans le département de Maine-et-Loire, je ne con- | pais qu'un seul établissement renomme | pour l'élève de ces arimaux : c’est celui de | la Frogerie, sur la commune de Maulé- | vrier ; [à on entretient trois ou quatre éta- | lons de l'espèce asine, qui donnent des pro- f duits vendus en concurrence àvec ceux de Bressuire, Thouars et Parthenay. Les ânes, sous le point de vue qui nous oceupe ici, ne méritent pas non plus unémention spé ciale. O. LecgerRe=Trouin. (Agrèc + pratiq.) 1050 SCIENCES HISTORIQUES. ACADÉMIE DES SCIENCES MORALES ET . POLITIQUES. GET 5 5b :Séancé! du samedi 3 juin. M. Cousin fait hommage à l'Académie, ‘au nom de M. Frank, de son /Z1stoire de la cabalé. Bes différents mémoires qui com- posent cet ouvrage , ont été lus devant PFAcadémie. Le compte que nous en avons rendu antérieurement nous dispense d’en faire‘une nouvelle analyse. * M.Dünoyer lit un mémoire, qui au mé- rite d’être sagement pensé et parfaitement | bien écrit, joint celui, non moins précieux d’être de circonstance. Il'4 pour titre. £xa- men de quelques reproches adressés aux | tendances industrielles de notre époque. Les chef d’accusation que quelques es- | prits chagrins. ont formulé contre l’indus- trie sont nombreux et graves. La raison publique a fait déjà justice de plusieurs, | ePM:°Duünoyer s’est attaché dans ses com- | miüficatiôns à la justifier de ceux qui n’ont |. auprés de certaines personnes une certaine valeur! que parce qu’ils sont perfidement présentés au nom de la religion et des . bonnes mœurs. L'industrie, a-t-on dit et 1 répéte-t-on tous les jours encore, sans | vouloir se‘donner la-neine de vérifier si le | reproche éstfônidé, l’industrie est avare, | égoïste, eMéCorrémht les mœurs, matéria- lise l'esprit, Arrête ses conquêtes et celles | des sciences! Ceux ‘qui tiennent un pareil | langage n'ont qu'à ouvrir les yeux, ils | verronbque:c’està mesure que les tendan- | | — | ces-industrielles ont grandi, que la mo- raleslæ-religion, ta politique et toutes les , vertus qui enidécoulent ont acquis une | force plus grande. C’est sartout dans les villes manufacturières que la charité , cette vertu-qui ; peut-être seule, pourrait dans unétat remplacer toutes les autres, a su se montrer leplusingénieuse et le plus | efficace. L'esprit d'ordre, de conservation, de progrès:; qui est inhérent à l’industrie, | présente: des garantiés que ne sauraient | donnerleslois; quelque prévoyantes quelles fussent. Dansles grands foyers d'industrie, comme dansitoutes les grandes réunions, dans quelque but qu’elles existent, il y a, et cela tient à la nature humaine, une cor- | Tuptlon que l’on ne trouve point au même degré chez l’homme isolé et vivant seul dans sa cabañe ; de même qu’une maladie Presque innocente au milieu d’un air pur, devient contasieuéiet” mortelle dans une Salle d'infirmerie. Pour être logique il fau- # drait donc faire le procès à la civilisation. Moilà pour les mœurs. Ce que l’on dit par intérêt pour l'esprit, pour les sciences et Pour les arts est plus que futile, c’est ridi- cule. N'est-ce pas à l’industrie que de nos ‘Jours et de tous les temps, la poésie, la peinture , la sculpture ont dû les plus fla- | teurs encouragements et les plus riches |2écompenses? N'est-ce pas à l’industrie que les sciences sont redevables de leurs déve- oppements ? À qui soutiendraitle contraire On pourrait répondre, que la fondation de nos manufactures date da même règne que motre gloire littéraire ; que Paris actuel si Peu; ressemblant au Paris du dernier siè- cle, doit, ses somptuosités, ses élégances à l'agrandissement du commerce ; que c’est dans les deux, pays:du: monde les plus in- dustriels que des -ovations presque fabu- leuses par leur magnificence , ont été faites une tragédienne et à une danseuse, et qu'enfin, au milieu de nos tendances si a ÉSERDRET } | | | | | 1051 décriées, en France.comme partout,le plus sur moyen de devenir riche est encore de se rendre savant, M. Dunoyer n’a rien omis dans sa réfu- tation et dans un grand nombre de points essentiels il est d'accord avec les recher- ches statistique sur Mulhouse, que le docteur Penot vient de communiquer à la Société industrielle de cette ville. M. Dubois d'Angers a été admis à lire un complément à son troisième mémoire sur la doctrine de Broussais. Nous de- vrions plutôt dire sur les doctrines, car après avoir primitivement réfaté le philo- sophe, c’est aujourd'hui au médecin qu'il s'en est pris; de la physiologie il est des- cendu à la thérapeutique, et comme Brous- sais n’a été que le continuateur de Bichat , c’est jusqu’à ce dernier qu’il est remonté. La commanication de M. Dubois nous pa- raitrait très convenable à l’Académie de Médecine ; elle donnerait la mesure, à quel- ques médecins inexpérimentés, de la con- fiance qu’ils doiventgarder pour leurs théo- ries, s'il est vrai qu'elles ne sont que subti- les ; mais à l’Académie des Sciences mo- rales et politiques, nous n’en saisissons pas l’à-propos. Il n’y a point là de médecins à faire et moins encore de malades à Guérir. C. B.F. LINGUISTIQUE, Essai d’une grammaire de la langue des îles Marquises, rédigé sur les documents du P. Mathias, et de M. A. Lesson, médecin en chef des îles Marquises. (Cinquième et dernier article.) 9°. De l'interjection. Il'y'a des interjections pour exprimer les différents sentiments de l'âme, comme dans toutes les langues, et plus encore peut= être dans celle-ci. Pour deniander : na, na vai, (donnez- moi) de l’eau; n4 thu, présente ton nez. Pour appeler : he !.. oh! Pour appeler à soi : 71e mai. Pour appeler l'attention : lo , parle-moi, dis donc. Pour marquer l'admiration : evai ! vaiti. Pour marquer la surprise’: oere. Pour marquer la joie ’#ofahr. Pour marquer le mécontentement : aita, Pour marquer le contentement : atika, alia, c’est vrai, bien, c’est céla. Pour imposer silence : #titui. Pour marquer la douleur : Le, he. Pour demander répétition d’une chose ou d’une parole : éotahi. Pour reprendre : eahu! quoi, eahatena ou.tea? qu'est cé que cela. Pour faire retirer quelqu'un par autorité ou mécontentement : 4pao. Pour rejeter quelque chose : avai, Pour remercier : 70e ou amoe. Pour partir avec d’autres : amai, apo he: Pour chasser un chien : Airau / Cris pour exciter à la guerre : 2ahud:hu= meua ! Pour encourager : aia, allons ! Pour demander à voir une chose : arar, montre, voyons! Pour exciter (cri), & ! ai ! Cri pour encourager à la guerre :: Aghu, 10° Des interrogations négatives, affirmatives. Pour interroger on met assez souvent la particule ha devant les verbes. Il y a aussi plusieurs phrases elliptiques où l’interro- gation se fait ainsi : , 1052 Pourquoi cela? mea aha ia? Pourquoi non? hate koe(kcre) ? Qu'est-ce? eaha. Combien? ekia, combien? pehia. Koko o ie aha? pourquoi. s’empresser (s'empresser pourquoi) ? ÆEnana hea? Vamuses-tu? qui? quel homme? oui? qui? Quand? inehea? pour le passé. Quand ? uhea anehea ? pour le futur. D'où viens-tu ? mechea 0e? De la moutagne, mei ata. De quel endroit dela montagne? mei ula hea? IDIOTISMES DE LA LANGUE NU-HIVIENNE: 1° Oai-hoi, je ne sais pas. 2 Tanoho ia (peut-être), de tanoho-ia, répété, siguifie-que tout le monde est à sa place dans uneréunion, ) QUELQUES PRRASES. Kaoha, bonjour, Memai manihi, viens. ami, si c’est un étranger. — eahoa, viens ami, si c’est un insulaire, Ea hato æi koa, quel. est ton nom? Oai tenei, quel est celui-ci? 7 Oai tena:, quel est celui-là? Oai te hakaïki, quel est le roi? Oai te keapu, quel est le capitaine. Oai te hatepeiu, quelle est la reine? ÆEna loeia,,te voila, Maki mali awia 0e. Je Vaime. Auc hametau, ne crains pas. Pimai tnei, tetao ai latou, viens ici, nous parlerons tous ensemble. Erihi ta ae, epo kite, vous êtes curieux; vous saurez bientôt, Ko ia, c’est cela. Aore au:eoko, pour moi je ne comprends pas. Mea mii te toiki, il y a beaucoup d’en- fants.- Vekekina ,anamai} viens vite. Mave, venez: vite: Eaha te meilai to otou? aimez-vous cela ? MESURE DU TEMPS. Année de 12 mois, calcul des étrangers, makaiki, Année de 10 lunes, calcul des insulaires, aa. Mois ou lune des insulaires, meama ou malhina. Jour (mesure d’un), 4 ou po. Point du jour, ua puhi te ama. De grand matin, oi où tika, popoiu tika, kehu kehu. Lever du soleil, na the te aomata. Matin, popout kapo. Grand jour, afea (jour blanc). De dix heures à midi, apa kihi kihi. Midi, oa-te-a, a-tea, kopuhate aomati. Soir, uapo, ahi, ahi. Nuit, po. Milieu de la nuit, po ere ere. Cette nuit (la dernière), 1te ponei. Dans la nuit d’hier, te po ite nahi. Dans la nuit d’avant-hier, & te po ite ata… Hier, avant-hier, ta nahi où inenahi- itena hiatu. e. Aujourd’hui, ife, anei, i ua=a-nei,ii.. Demain, oioi-lika, matui Ahi-ahi; soir. Après demain, oioi ae, oioi alu; . Dansunjour, deux jours, apotahi, apo ua. Nora. On compte par nuit et l’& marque le fatur. Bientôt, epo. Tous les jours, potepo. Plus tard, 2popo, oroi-atu. 1053 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE POITIERS. Séance du 2 juin, 2 heures dursoir. Après la lecture d'un rapport dé M. Se- grétain sur l’excursion archéologique faite sila veille à Chauvigny et à Saint Savin, <°°M. de Caumont pose les questions rela- -actives à la flore murale du département au 23itreizième siècle. La feuille de‘chêne, de “mnénuphar, telles sont les végétations le plus généralement observées dans ilés'édi- fices religieux de cette époque’? les fluilles >5de rosier, les feuilles de pampre} sônt plus Siyares. Sous le point de vue de lornemen- “Htation, le génie artistique du Poitou au treizième siècle était moins hardiqu’outre Loire; car déjà dans le Nord à crtte époque, un grand nombre de végélations indigènes étaient ulilisées'avec succès par- tont où ia pierre le permettait. Plusieurs membres, parmi lesquels MM. de la Sico- tière, de Chergé, de Chastiiogner,Segrétain, Fillon, donnent sui célPoint des ren$ei- gnements intéressants. M. de Caumünt c‘ntinue l'enquête par les monuments accessoires attachés au siservice des édifices religieux. Les baptis- “tères, les autels anciens, les calices, les -.°férs destinés à la confection des hosties, s\sur Iésquels des questions sont adressées, 23deviennent l'objet d'observations qui sont grécoütées avec le plus vif intérêt. -210Parmi Îles reuseignenmients donnés par < M} labbe Cousseaa sur Jés objets d'art qui appartenaient aux douzième et treiziéme - sièctes, un document du plus haut intérêt est signalé : c’est le catalogue des ri- chesses possédées par les églises de Poitiers au qua'orzième siècle, alors qu’elles --étaient menacées par le vandalisme, com:- pagnon inséparable des guerres “reli- gieuses. Ce docament, enfoui dans les cartons de dom Fonteneau, est inédit; aussi M. de Caumont éngage-t-il la so- ciété des antiquaires de l'Ouest à le pu- blier incessamment dans ses volumes. Séance du 3 ju'n, 2 heures du soir. Trois lectures ont vivement intéressé Jauditoire. Une disertation de M. de Chergé, écrite avec lé talent qu'on lui connait, explique par Je symbolisme jes déviations de l’axe de l’abside des églises du moyen-âge. — Une notice de M. de Chasteigner sur les lanternes des morts, où L érudition est colorée de tons chauds qu’une imagination jeune et brillante peut seule trouver sur sa palette, a été écoutée avec le plus vif intérêt. Enfin, dans un rapport dé M. de la Sicotière, improvisé au milieu des ‘brillants joujoux scienti- fiques du magnifique cabinet de madame de la Sayette, M. de la Sicotière. a prouvé que s'il parlait toujours comme un homme de talent, il avait aussi parfois l’art d’écrire comme une femme d'esprit. La séance du 4 mai, ouverte sousila présidence de:M: le préfet de la Vienne, :a continué lenquête archéologique. Les sculptures du/moyen-âge ont été l’objet de la discussion: Plusieurs tombeaux d’une “ornementation ‘remarquable sont_signa- lées-par-MM. de Caumont, Thiollet, de la Foütanglle; Fillon, Pressac, Lanbron, de la Lihonlière, Cardin, Lecointre, Gaillard de lallDiounerie fils. Mais la partie de l’en- quête qui; sxns contredit, a été l’événe- ment capital de la séance, c'est la discus- sion qu’a fait naître eutre MM. de Caumont et Lecointre la question qui se rattache à l'origine ct à Pobjet du tombeau connu sous le nom populaire de la Pierre qui pue. 105 ! L'homme levant les bras au ciel, et placé entre deux lions, qui occupe là partie principale des bas-reliefs de ce tombeau, est, pour M. Lecointre, Bacchus avec ses attributs; pour M. de Crumont, cette fi- gure représente Daniel dans la fosse aux lions. De puissants argumentsisont échan- gés, — La question est-ellé complètement ol eo — Nous l'ignorons:+ Mais ce que nous affirmons à coup sûr; c’est que la discassion n’a pas cessé un instant de cap- tiver l'attention de l’auditoire: Séance du 5 juin. L'ordre du jour appelle la suite de l’en- quête relative aux t°mbeaux chrétiens. Plusieurs renseignements intéressants sont donnés sur les pierres tombales du. quin- zième siècle, dont les figures tracées en creux étaient souvent remplies avec du cuivre et même du marbre. MM. Fillon, Segrétain, de Fleury, de la Fontenelle, Lanbron, de Chergé, de la Liborlière, Pressac, signalent dans le Poitou un assez grand nombre de monuments de ce genre. Maismalheureusement, pendantles guerres religieuses , le Yandalisme des protestants a fait disparaître ces ornements. Plusieurs monuments de grand modèle, sur lesquels figuraient où figurent encore des statues, sont l’objet de descriptions in- téressantes. M. de Ja Liborlière fait revivre un tombeau magnifique aujourd’hui dé- truit, mais sur lequel s’élevaient jadis, au couvent des Cordelicr:, lesstatues à genoux de deux grands personnages appartenant à . la famille de Mortemart, Le tombeau de la Trimouilie, dit le Pieux, sur lequel s’éle: ait la statue à genoux du noble chevalier; le monument funèbre des Parabèré, ‘sur : lequel deux figures de pierre, le front levé ‘vers le ciel, soulevant le suaire qui les re- couvrait, En blaient vouloir s’élancer vers Ja demeure du juste; tout cela reposait jadis paisiblement à l'ombre du cayeau sécu- laire. Mais aujourd hui, arrachées aux morts dont elles perpétuaient Je souvenir, ces statues sont détruites où mutilées. Parmi lés membres de Ja société qui dé- crivent avec le plus d'intérêt ces monu- ments, nous devons signaler MM. Segrétain, de la Fontenelle, de la Liborlière, Lan- bron , Gaillard ile la Dionnerie et Fillon. Après le rapport de M. Lecointre sur l’excursion de la commission chargée d’aller visiter Sainte-Radégonde, et le compte renda de M. Foucart sur la charmante vi- site faite aux ruines d’aqueducs romains qui couronnent les coteanx de l'Ermitage, M. de Chasteignier donne lecture des notes qu'il a recueillies sur le temple Saint-Jean. Dans ce iravail , où l’asserlion est toujours justifiée par une observation conscien- cieuse, M. de Chastecignier combat l'opinion adoptée par M. Mangon de la Lande, et établit que le temple Saint-Jean était un baptistère chrétien dont la constractionre- monte au huitième où neuvième siècle, et non un temple romain, comme on l'avait cru jusqu'alors. Au surplus, l'opinion de M. de Chasteignier, présentée avec la mo- destie d’un jeune homme, se recommande d'autant plus à la foi publique, que lau- teur en appelle en dernier ressort à l’auto- rité de plusieurs antiquaires, notamment de MM. Vitet et de Caumont. La séance à élé terminée par un rapport fait au nom de la commission des vœux par M. de la Fontenelle. Eee Aie 8004055! FAITS DIVERS. — M. Coste, par autorisation || péciale du Mi= nistre de l'instruction publique, Sub Miése de Frauce, lundi 12 Juin, à midi p Précis , ue d'organogénie comparée di le te aies dis ctiven dredisleuteett a LA méme h MRC NE ai LUN Sp — pour la construction des éphémérides: Ces: tables sont; ;précédées d’une explicatiom) lue dans laquelle :oniles à comparées avec in l'observation méridienne de la planète faite: à l'observatoire de Paris, par M. Laugier le. 15 août 1842 Elles ne diffèrent de cette observation que de 0”,2 en longitude géo- centrique, tandis que les anciennes tables s’en éloignaient de plus de 11”. M. Arago présente à l’Institut, de la part de M. Jourdant une découverte qui: ‘parait fort remarquable. M. Jourdant, “Simple mécanicien, est parvenu il y°a dix Ma RTS ER NN s PARA DEA SEE où douze ans à se débarrasser lui seul dar bégaiement extrêmement fort dont # affecte. 1l gardaï longtemps pour méthode sans songer à la propaskr}-Tor qu'il y a quelques mois, étant el-quelque- sorte sans état; etivoyant les années’ cédé, et à guérir, le bégaiement.. Ce* conçu ne tarda.pas à se réaliser; plusie guérisons furent opérées par M. Jourdant et un fils d'un membre bien connu de l'Académie est un heureux exemple des effets de la nouvelle méthode, M. Jourdant vient de déposer aujour- d’hui l'exposé de cette méthode dans un paquet cacheté, Une commission a été nommée,et quand elle aura constaté la réa- lité des guérisons:opérées par lui, le pa- quet sera ouvert,examiné, et, s’il y a lieu, un rapport‘séra fait sur la valeur de ces guérisons. il est digne dé remarque, en cf-. fet, que pour guérir, cet homme sans ins- truction, se compara aux personnes qu parlaient facilement, analysa physiologi- quement en quelque sorte -avec son bon ù | U}] A, & sens, la manière naturelle de parler, eten suite, puisant dans l’imitation les moyens. de bien parler, il ÿ parvint complètement. Ce moyen, qui n'emprunte, rien à la méde-.…. cine opératoire, paraît ingénieux dansson = principe comme dans son application et semble d'autant plus sûr du succèsze œa'il n’entraine avec lui aucune douleurio: 251 MM. Pelouze et Gélis présentént'itjour- d'hui à l’Académie un mémoire sui lFacide butyrique. Les auteurs de ce travail, après avoir reconnu un des faits les plus curieux de la chimie, après avoir établi que le sucre peut donner lieu à une fermentation nou- velle dans laquelle il se transforme en 3 2009 acide butyrique, font connaître le procédé suivant pour retirer du sucre la plusgran- de quantité possible d'acide butyrique. On mêle À une dissolution de sucre, marquant 40° au pèse sirop une petite quantité de taseum et assez de craie pour saturer tout l’acide butyrique qui, plus tard, prendra naissance. Ce mélange est abandonné à une température constaute de 25 à 30 de- grés; il éprouve bientôt des altérations profondes; la fermentation d’abord vis- queuse, puis bientôt lactique, devient peu à peu butyrique. Dans ces décompositions tantôt lentes, tantôt spontanées, il se dé- gage une plus ou moins grande quantité d'hydrogène. Quand ce dégagement a cessé, la liqueur ne contient plus, pour ainsi dire, que du batyrate de chaux. — L'extraction de l’acide butyrique pur du du butyrate de chaux est facile. Voici com- ment on l’exécute : on délaie 1! kil. de bu- tyrate de chaux dans 3 à 4 kil. d’eau à la- quelle on ajoute 3 à 400 grammes d’acide d'acide hydrochlorique du commerce. On introduit ce mélauge dans un appareil dis- tillatoire et on le soumet à l’ébullition qu’on maintient jusqu’à ce que l’on ait obtenu environ un kil. de liquide distillé. Ce li- quide est un mélange d’eau d'acide buty- rique et d’une petite quantité d'acide hy- drochlorique et acétique. On le met en contact avec du chlorure de calcium qui détermine aussi la formation de deux li- quides de densité différente. Celui qui se maintient à la partie supérieure est de l’a- cide butyrique; le plus dense contient les autres matières. On enlève avec une pi- pette le liquide le plus léger et on le sou- met à la distillation dans une cornue tubu- lée munie d’un thermomètre. Les premiè- ! res portions qui passent dans les récipients sont plus ou moins aqueuses ; le point d’é- bullition d’abord peu élevé, monte assez rapidement à 164 degrés, terme auquel la température reste presque tout à fait sta- tionnaire; c’est un indice que lacide qui distille est désormais concentré. On le re- cueille à part en poussant: la distillation jusqu’à ce que la cornue ne renferme plus qu’une petite quantité d'acide mêlée d’un peu de matière colorante, de chlorure de sodium et de butyrate de chaux. II faut distiller de nouveau pour obtenir de l’acide parfaitement pur. L’acide butyrique est un liquide incolore, d’une odeur rappelant à la fois celle de l’a- cide acétique et en même temps du beurre fort. Il attaque et désorganise la peau à la manière des acides forts; sa densité est de 0,965 à 150. MM. Pelouze et Gélis font-eusuite con- naitre quelques unes des combinaisons de l’acide butyrique avec les bases comme les butyrates de chaux, de baryte de plomb; leur mémoire est terminé par la descrip- tion de l’éther butyrique. L’éthérification de l’alcool par l’acide butyrique ne s’effec- . tue qu'avec lenteur et difficulté, mais lors- qu’on ajoute au mélange de ces deux sub- lances, une certaine quantité d’acide sul- furique, la formation de l’éther butyrique est pour ainsi dire instantanée. Met-on en contact, parensemble , 100 gr. d’acide bu- tyrique avec 100 gr. d'alcool et 50 gr. d’a- cide sulfurique concentré, ce mélange s’é- chauffe et se partage en deux liquides d’i- négale densité, Le plus léger n'est autre chose que l’éther butyrique même dont le poids est à peu près égal à celui de l'acide butyrique employé. La présence d’une grande quantité d’eau ne nuit pas à l’éthé- 1060 rification. -Ce liquide est inco'ore, d’une odeur analogue à celle de l'ananas; sa for- mule est : CSH:0,C‘H:°0. M. Serres communique à l’Académie un mémoire sur l’allantoïde de Phomme. D’a- près les travaux du savant physiologiste, dont nous parlons, l’allantoïde de l’homme est pyriforme , comme chez les rongeurs, et d'abord elle est indépendante des autres membranes. Elle s’unit avec le chorion, et de cette union résulte la communication par anastomose, des vaisseaux allantoïdiens avec ceux des villosités, pour donner nais- sance au placenta. D’après les faits cités par M. Serres, l'existence de l’allantoïde, comme membrane distincte, parait limitée chez l’embryon de l’homme entre le quin- zième et le vingt-unième jour de la con- ception, circonstance peut-être qui l’a faite échapper aux recherches des observateurs. M. Arago annonce à l’Académie qu’on a trouvé près de Rodez, à Saint-Paul-Defonds, du mercure coulant. C’est M. Lemery, professeur à la Faculté de Toulouse, qui le premier s’est aperçu de ce fait, et le nom d'un chimiste si distingué est de quelque autorité dans cette matière. Chacun con- çcoit de quelle importance serait pour notre industrie, la découverte d’une mine abon- dante de mercure, produit si cher et si ac- caparé; il serait àsouhaiter qu’oneûtsur ces simples faits desidées plus nettes, afin d’éta- blir des conjectures plus positives. Si nous terminions là notre compte rendu , nous ne donnerions à nos lecteurs qu'une idée incomplète de la séance de l’Académie , car nous leur cacherions les saillies et remarques plus ou moins spiri- tuelles faites par certains membres, dans le but sans doute d’amuser et leurs con- frères et le public. C’est ainsi qu’au théä- tre la comédie succède à la tragédie. Mais arrivons au fait : une lettre; d’ailleurs as- sez insignifiante, annonçait, à l’Académie qu’un aérolithe était tombé-dans un ‘cer- tain endroit, dont le nom nous échappe, et que la chute de cet aérolithe avait été pré- cédée par un bruit cadencé qu’on aurait pu comparer à une musique. C'était là un fait bien clair, et peu susceptible d’oftrir matière à plaisanterie. Cependant il en a été autrement. Un académicien, versé dans les mathématiques; et bien connu des lec- teurs du Bulletin de l’Académie, a de- mandé finement et malicieusement qu’on lui précisât le nom de l'air qu’on avait en- tendu. Jugez de l’étonnement de tous les collègues. Quelqu'un qui connaissait à fond les opinions politiques du savant aca- démicien , disait qu’on devait lui répondre par l'air, Vive Henri IF. Enfin, cette plai- santerie académique, qui aurait pu être prisée au Cercle catholique de la rue de Grenelle a été trouvée de fort mauvais goût à l’Institut. E..F. — (fi S 56 pe—— SCIENCES PHYSIQUES. MÉTÉOROLOGIE. Observation d'un météore présentant des ressemblances avec les chandelles ro- maïnes. (Extrait d’une lettre de M. le commandant du brick la Vigie.) Le 12 juin 1842, par 6° 21” de l’atitude nord et 13° 15’ de longitude ouest, à huit heures du soir, le ciel, qui jusqu'à cette heure avait été très beau, se couvrit de nuages très noirs; des grains de pluie et 1061 de vent se levèrent dans la partie du sud et de l’est. À 8 h. 15 m. et à 8 h. 30 m. nous eùmes un fort joli spectacle. On aper- çut à deux reprises différentes, et aux alen- tours du zénith, se dirigeant dans le N.-E., un météore dont l'effet fut absolument celui que produit la pièce d’artifice nom- mée chandelle romaine. Le météore était fort peu élevé au dessus de la mâture dela Vigie, que je commandais; aux deux fois ce météore se rompit avec un bruit tout semblable à celui de la chandelle romaine quand elle-éclate, et il se divisa en deux parties, formant chacune un petit météore, qui disparut presque instantanément. Cha- que phénomène dura environ de 4 à 8 se- condes. Ayant entendu moi-même, et pour la première fois, la détonation, peu forte à la vérité, dont je viens de parler, je com- mence à me ranger de l’avis des observa- teurs qui assurent que l’on entend un pe- tillement dans Pair lorsqu'il se forme une étoile filante ; jusqu’à ce jour, javais con- sidéré ce fait comme un peu légèrement avancé. À Finstant du phénomène, le ba- romètre marquait Om,656. Un thermo- mètre placé dans ma chambre en dessous du pont indiquait 28 degrés cent. Un ther- momètre de Bunten, placé sur le pont à toutes les impressions de l’air, marquait 26 degrés cent. Le vent régnait du sud, faible; la mer était houleuse, le temps était à grains. CHIMIE INORGANIQUE. Mémoire sur l’action de l'acide sulfureux sur les métaux ; par M.-J. Fordos et À Gélis. È Nous avons formé le projet d'étudier successivement toutes les circonstances: dans lesquelles prennent naissance les hy- posulfites et leurs analogues, et nous avons commencé par l’étude de l’action de l'acide sulfureux sur les métaux. Cette action est intéressante à plusd'un titre; car non seu- lement elle peut produire des produits oxygénés du soufre très variés; mais aussi elle présente des particularités remarqua- bles qui semblent distinguer l’acide sulfu- reux de presque tous les autres acides. En effet, lorsqu'un acide dilué agit sur un corps simple métallique qui possède la propriété de décomposer l’eau, c’est ordi- nairement ce liquide qui fournit l'oxygène nécessaire à l’oxydation du métal ; l’acide sulfureux semble échapper à cette loi com- mune et agir sur le fer, le zinc, etc., sans que les éléments de l’eau paraissent entrer dans la réaction. | Nous avons essayé de démontrer, dans ce Mémoire, que les différences observées proviennent toujours de ce que l’action principale se complique de réactions se- condaires dont l’ensemble est difficile à saisir ; que tous les acides agissent de la même manière sar les métaux des trois premières sections, et, pour arriver à gé- néraliser cette action, nous avons été obli- gés d'abandonner un moment les composés du soufre pour examiner de nouveau, à ce point de vue, l’action de quelques autres acides, savoir : l'acide azotique et l'acide chlorique sur les substances métalliques. L'action de l'acide sulfureux sur les mé- taux à déjà fixé l'attention d'um grand nombre d’observateurs, Berthollét remar- qua le premier son action sur le fer ; il vit que sa dissolution s'opérait sans dégage ment de gaz. Plus tard, Foureroy et Vau= | | | | | | v| | a > 1062 quelin complétèrent son observation et l’étendirent au zinc et à l’étain. Ces deux chimistes établirent d’une manière géné- rale que, lorsque l'acide sulfureux réagit sur un métal, il se forme toujours deux sels, un sulfite et un hyposulfite. Malgré les résultats de ces chimistes, et quoique leur opinion soit professée par MM. Gay- Lussac et Pelouze, tous les traités de chimie publiés dans ces derniers temps, tout en établissant que ce sujet demande un nou- vel examen, admettent qu’un hyposulfite seul prend naissance, Fe + SO: — Fe O, SO. M. Damas pense qu'il serait plus proba- ble d’y supposer la formation d’un bisul- fate de sulfure. M. Persoz, qui regarde comme démon- trée l’existence des hyposulfites basiques, MO, SO, pense que lacide sulfureux se combine directement au métal sans se dé- composer à la manière d’un corps simple. Dans toutes ces formules, jamais l’eau n'intervient. Les résultats que nous indi- querons plus loin répondront à chacune de ces hypothèses, et ce court exposé suffira pour donner une idée de la question que nous avons essayé d’éclaircir. Nous avons étudié l’action de l’acide sul- fureux sur les métaux des trois premières sections que nous avons pu nous procurer, savoir : le zinc, le fer, l’étain, le nickel, le cadmium, le potassium et le sodium. Lorsqu'on jette du potassium dans une dissolution aqueuse d'acide sulfureux, ce métal agit comme il le ferait sur de l’eau pure ; il brûle à la surface du liquide, en donnant lieu à de la potasse qui s’unit à de Vacide sulfureux. Maïs en traitant l’acide sulfureux dissous dans l’eau par des alliages contenant du potassium, l’amalgame de potassium, par - Spéntanée, il arrive un moment de con- _Cenlration où la dissolution se trouble; il se forme un dépôt blanc de sulfure dezine, et la litueur contient de l’hyposulfate mo- »mosulfurs de zinc. Cette décomposition, qui est Conmune à un grand nombre d'hy- posulfites, «e représente exactement par cette équation, 1063 2 (Zn O,S: 0°) = Zn S + Zn O, S5 Où. L'hyposulfate monosulfuré de zine est lui-même un composé fort peu stable ; la moindre élévation de température le dé- compose; aussi l’hyposulfite de zinc, éva- poré à siccité, donne-t-il, pour résultat fi- nal, du sulfure de zinc, du soufre, du sul- fate de zinc et un dégagement d’acide sul- fureux. Le fer se dissoutrapidement dans l’acide sulfureux, et donne d’abord des cristaux de sulfite S 0? Fe O, 3 H O. Si l’on continue à évaporer dans le vide la liqueur dont on sépare ce sel, on obtient quelquefois des cristaux qui contiennent de l’hyposulfite ; mais le plus souvent, et sans qu'on ait pu observer de différences bien notables dans le mode opératoire, le liquide contient, mêlé à l’hyposulfite, de l’hyposulfate sul- furé trés instable, et qui se décompose, par la concentration, en soufre, acide sulfureux et sulfate. Le nickel donne un sulfite et un hyposul- fite; le sulfite de nickel a pour formule Ni O,S0:, 6HO. Arrivés « ce point de notre travail, il nous paraissait très probable que la loi énoncée par Fourcroy et Vauquelin serait confir- mée, et que l’étain et le cadmium nous fournissaient, comme les métaux déjà ci- tés, un sulfite et un hyposulfite, Mais; bien que toutes les raisons tirées des analogies fussent en faveur de cette manière de voir (car, en effet, quel métal ressemble pius au zinc que le cadmium?), les faits sont ve- nus lui donner un éclatant démenti. L’acide sulfureux dissout encore le cad- mium sans dégagement de gaz; mais, in- dépendamment du sulfite, on obtient, dès le début de l'opération, du sulfure de cad- mium en grande quantité. L’étain donne les mêmes résultats. D'où viennent ces différences ? Dans un casil se fait du sulfite et de l’hy- posulfite; dans l’autre cas, c’est du suifite et du sulfure. Bien qué chacun de ces ré- sultats puisse se concevoir séparément et s’exprimer par des formules très simples, on ne peut cependant les expliquer sans admettre l'intervention de l’eau, à moins de renoncer à admettre des analogies chi- miques dont mille exemples ont démontré l'évidence. Si, au contraire, on admet que l'acide sulfureux agit comme un autre acide, comme l'acide sulfurique par exem- ple, tous les faits s'expliquent d’eux-mé- mes. Il faut seulement se rappeler une pro- priété bien connue de l’hydrogène sulfuré, savoir : qu'il ÿ a des dissolutions métalli- ques qui sont toujours précipitées par ce réactif, tandis que d’autres ne le sont ja- mais lorsque la liqueur est acide; et, dans les circonstances qui nous occupent, il ÿ a toujours un grand excès d'acide sulfureux. Ces faits admis, nous allons expliquer les phénomènes. Aussilôt le contact établi en- tre l’eau, l’acide sulfureux et le zinc, l’eau est décomposée; il se forme un sulfite et de l'hydrogène naissant; cet hydrogène, au moment où il prend naissance, rencon- tre de l’acide sulfureux; or, nous avons prouvé, dans un autre Mémoire publié en 1841, que, dans cette circonstance, l’acide sulfureux est réduit, et que l’hydrogène suliuré est le produit de cette réduction. Que va-t-il arriver ? Si le sulfite métallique contenu dans la liqueur peut être préci- pité à l’état de sulfure en présence d’un acide, par le gaz sulfhydrique, il se préci- pitera du sulfure, et l'excès de sulfite res- tera dans liqueur. C’est ce que nous avons 106% observé par le cadmium et l'étain. Si, au coniraire, l’acide sulfhydrique est sans ac- tion sur la dissolution métallique daus la- quelle il a pris naissance, ces décomposi= tions suivront leur cours; il se trouve en présence d’un grand excès d’acide sulfu- reux, les deux gaz se décomposent mutuel- lerment ; il se forme de l’eau et du soufre, mais ce soufre ne peut se précipiter, car il rencontre un sulfite prêt à le dissoudre, pour former un hyposulfite ou un hyposul- fate sulfuré. Tels sont aussi les résultats que nous avons obtenus avec le zinc, le fer, le nickel et les métaux alcalins. En admettant cette manière de voir, non seulement on explique les phénomènes principaux, mais encore on éclaire com= plétement tous les résultats secondaires; pour lesquels nous renvoyons à notre Mé- moire. En agissant sur les métaux des trois pre« mières sections, l’acide azotique détermine également la décomposition de l'eau. M. Kuhlmann l’a prouvé pour les métaux de la troisième section; l’hydrogène, au lieu de se dégager, reste dans les liqueurs à l'état d’ammoniaque : il l'avait admis éga- lement en théorie pour les métaux alcalins ; mais il n’avait pu le prouver par l’expé= rience, ce qu’il avait attribué à la haute température qui se développe pendant la réaction. Nous sommes heureux de pou voir démontrer l'exactitude de cette opi= nion. Il nous a suffi en effet, pour obtenir de l’ammoniaque avec le potassium et le sodium, d’allier ces métaux avec le mer= cure : l’amalgame qui se produit est atta= qué par l'acide azotique étendu sans déga= gement de chaleur trop considérable, Comme le mercure traité seui par l'acide azotique ne donne pas d'ammoniaque, ce- lui qu’on obtient avec l’alliage ne peut provenir que du métal alcalin. se On peut dissoudre l'étain dans l’acide azotique sans dégagement d’aucun gaz; mais lorsqu'il s’en dégage, nous avons re= connu, contrairement à l’opinion admise, qu'ils sont d'autant plus azotés que la réac- tion est moins vive. L’acide chlorique a été à tort placé parmi les acides qui attaquent les métaux en dé= gageant de l'hydrogène; la quantité d’hy= drogène qui se dégage lorsqu'il attaque le fer est presque nulle, elle est très faible avec le zinc; elle est d’autant plus faible que l’action se fait avec plus de lenteur, Une expérience très simple met en évidence la réduction de l’acide chlorique : si l’on fait un mélange d’acide sulfurique, d’eau et de chlorate de potasse qui ne précipite pas l’azotate d'argent, il suffit, pour obte- nir des flocons très abondants de chlorure d’argent avec ce mélange, d'y plonger pen dant quelques instants une lame de zinc. DNKE SCIENCES NATURELLES. GÉOLOGIE. Rapport sur deux Mémoires de M. le doc- teur E. Robert, ayant pour titres : 1° Ré« cherches géologiques sur le minerai de fer pisolitique et sur le deutoxyde de manganèse hydraté observés à Meudon; 2 Sur la paléontologie du bassin de Paris. Le bassin de Paris, qui a été presque la cause de l’immortel ouvrage de M. Cuvier sur les ossements fossiles, et qui lui a four- ni, ainsi qu'à son illustre collaborateur, 1065 M. Brongniart, les matériaux de leur des- cription des terrains tertiaires, offre encore chaque jour des sujets intéressants de re- cherches, aux géologues et aux natura- listes. M. le docteur E. Robert, connu par sa participation à l'expédition dans le Nord, s’est voué avec activité à son étude. Il a présenté à l’Académie, dans le courant de année 1842, deux Mémoires que vous avez soumis à l’examen de MM de Blainville, Elie de Beaumont et au mien : le premier avait pour objet la description du gise- ment du minerai de fer à Meudon: le se- cond est relatif à quelques recherches pa- léontologiques sur des dents et des copro- lithes de sauriens, observés à Nanterre et à Passy. Vos commissaires ont pensés que ces deux Mémoires se rapportant à un même ordre de terrain, il y avait quelque avantage à en réunir les résultats dans un même rapport. Le minerai de fer, signalé par M. E. Ro- bert, est disséminé dans les argiles sa- bleuses qui recouvrent les bois de Meu- don, et dans lesquelles on exploite la pierre meulière : il y existe tantôt en grains isolés analogues, par la grosseur, à du gros plomb de chasse, tantôt en nodules plus ou moins considérables, maïs formés eux-mêmes de la réunion de grains agglo- mérés par un ciment argilo-ferrugineux. Ce minerai constitue dans l'argile, des nids plus ou moins allongés, qui se réu- nissent entre eux par des veines ocreuses. Un essai par la voie sèche nous a appris que le minerai de Meudon contient de 30 à 32 pour 100 de fer métalliqué, et qu’il est: comparable, par sa teneur et par sa qualité, au minerai de fer en grains qui forme la richesse du Nivernais et du Bérry. Le prix élevé du bois et de la houille à Paris ne peérmel guère d'espérer que la découverte intéressante de M. E. Robert puisse avoir, de longtemps du moins, une application utile. Mais si l’industrie west ! pas appelée à en profiter, la géologie ‘au contraire l'enregistrera avec soin dans ses annales. Elle vient eu effet confirmer le : gisement de minerais si longtemps incer- tain, que la loi elle-même avait désignés sous le nor de minerai d'alluvion. ÿ Ce n’est que depuis quelques années que les géologues, et permettez-moi de le dire, sourtout que les ingénieurs des mines ont montré que les terrains sablonneux, in- cohérents, sans stratification prononcée, dans lesquels on exploite les minerais de fer du centre de la France, appartiennent au terrain tertiaire moyen. La découverte de M. E. Robert est là pour convaincre les plus incrédules, si toutefois 1] en restait encore. L'âge des meulières de Meudon est en effet écrit en caractères ineffaçables sur la roche elle-même; les fossiles, ou plutôt, comme J'a dit si élégamment M. Bronguiart, les médailles de l’ancien monde qu’on y trouve, ne permettent au- can doute. Les Iymnées, planorbes et gy- rogaites, qui caractérisent partout l'étage moyen des terrains tertiaires, y existent par myriades. Nous ajouterons que déjà les minerais de fer étaient connus dans le bassin de Paris, et M. le marquis de Roys l'avait indiqué sur plusieurs points; mais Ces derniers minerais ne possèdent pas les ca- ractères d'identité avec ceux du Berry que nous venons de signaler. Le manganèse, qui partage presque tous les gisements du fer, se retrouve éga- 1066 lement dans les argiles de Meudon; M. E. Robert l’a découvert dans des fouilles faites à la porte de Châtillon, pour l'exploi- tation de la meulière destinée à ‘la cons- truction du mur d’enceinte de Paris: « Ce minerai court, dit-il, dans l'argile en veines de deux à trois pouces d’épais- seur, situées horizontalement; leur en- semble forme un véritable amas analogae à ceux que la manganèse constitue dans les terrains de sédiment. » Il présente une texture subgranulaire d’un noir mat avec reflets bleuâtres ta- chant les doigts en noir, léger, et happant fortement à la langue. » Analysé par M. de Chancourtois, élève- ingéniear des mines, il a donné : Oxyde rouge de manganèse 0,41 Oxygène et eau 0,16 Peroxyde de fer 0,10 Argile, sable et chaux 0,32 0,99 Dans son second Mémoire, M. E. Robert rappelle d’abord, qu'il a indiqué depuis longtemps les ossements de paleotherium, d’anoplotherium, de crocodiles et de tor- tues d’eau douce, au milieu du calcaire marin grossier de Nanterre et de Passy. Dans une exploration récente de cesmèmes lieux, M. E. Robert a reconnu un nouveau gisement ossifère, intéressant par le nom- bre des ossements et par leur mélange avec des coprolithes. « Ils sont disséminés, dit-il, dans une argile sablonneusc, noirâtre, feuilletée, caractérisée par la présence d'une prodi- gieuse quantité de moules, d’une espèce de modiole nacrée, et surtout par abon- dance de dents de sauriens. » Ces dents, de dimens'ons assez va- riables, creuses à Ja base, arquées, aiguës ettranchantes sur bords, appartiennentäla fois à des crocodiles jeunes et à des croco- diles adultes. » Au milieu de ces couches si riches en dépouilles de sauriens, M. E. Robert si- guale des corps brunâtres, surface tuber- culeuse quoique lisse, qui, selon ce géo- logue, ont appartenu à des crocodilles. Quelques uns ont de l'analogie, par leur forme spirée, avec les coprolithes d’icthyo- saures dont M. Buckland a donné le dessin dans son important Mémoire sur ce genre de fossiles. [’un de vos commissaires, dont nous reconuaissons la compétence, M. de Blain- ville, conteste le rapprochement fait par M. E. Robert entre les masses tubercu- leuses qu'il a recueillies et les fécès actuels des crocodiles. M. Ë. Robert se fonde sur des comparaisons qui nous a paru vrai- semblable; mais quand même ce rappro- chement serait erroné, la découverte de ces masses tuberculeuses n’en serait pas moins intéressantes, attendu qu'elles con- tiennent en abondance du phosphate et de l’urate de chaux, éléments qui caracté- risent les coprolithes. La présence de ces corps singuliers, dont l'annonce fut recue avec quelque incre- dulité, peut-être même avec une certaine ironie,est cependantunedes découvertesles plus remarquables de M. Buckland: en étu: diantlacomposition des coprolithe*, le cé- lèbre professeur d'Oxford a fait connaître des animaux qui auraient peut-être échappé à la science; mais ses recherches persévé- rantes ont surtout prouvé, de la manière la plus incontestable, que les terrains de sédiment se sont déposés dans des eaux 1067 tranquilles, car la moindre agitation au- rait dispersé ces déjections intestinales sans consislances et formées de débris légère- ment coagulés. La présence de coprolithes dans les couches marneuses du calcaire grossier de Nanterre et de Passy conduit à la même conclusion. L'observation de M. E. Robert ajoute done un fait intéressant à l'histoire des terrains tertiaires du bassin de Paris, et dont il faut tenir compte dans les. théo- ries dont on se sert pour expliquer leur formation. : Le mélange de fossiles marins et de fos- siles d'eau douce nous apprend bien que ces terrains ont dû, comme M. C. Prévost l’a indiqué, se déposer à l'embouchure d’un vaste delta ; mais, soumis aux lois gé- uérales qui ont présidé aux couches de sédiment, le calcaire grossier s’est formé dans une période longue ettranquille. La courte analyse que lon vient de don- ner des deux Mémoires de M. E. Robert, montre que les communications que ce géologue a faites à l'Académie, présentent un véritable intérêt. Vos commissaires vous proposent, en conséquence, de remercier M. E. Robert de ses communications et de l’engager à continuer ses récherches sur:les terrains du bassin de Paris. ZOOLOGIE. Xndex ornitholosi sue; par Lesson. (suite.) Passerraux , passeres, L. 1° : Les Laui- rostres ; hiantes, Illis.; planrestres, Du- méril, fissirostres, G. Cuv. 1% tribu. Cres- usculariæ. 1° groupe Dentirostres. 18° fa- mille : Caprimulgide.A° prehensores. 98e Genre: S rsatonnis, Humbold(i 817); nyctüibius ; Steph.; Caprimulgus, Hum- boldt. Hak. : Amériq. méridionale. — 377. Steatornis caripensis, Humboldt, ac. des sc. 1817, 3 mars; nouv. bull. soc. phil. 1817, phil. 51; caprémulgus steatornis , Humb., journ. de phys., 1801,t. 63, p. 57 ; Guacharo de la caverne de Caripe, Humb., rec:t. 2, pl. bistrée; sur le Gua- charo, l’'Herminier, nouv. ann. du mu- séum, t. 3, p. 321, pl. 15, coloriée (1835): roulin, ann. se. nat. v1: 145 (1856). Hab.: La Colombie (caverne de Caripe): pandi (Icon:0z0). 99° Genre: ÆcorTueres, Vig. et horsf. (1825); Caprimulgus , Lath. Hab.: T'Aus- tralie. — 378. Ægotheles novæ. lollandiæ, Vig. et horsf, tr. linn., xv, 197; œgotheles australis, Sw.; æ. cristatus, Gray; capri- mulgus noræ hollandiæ ; Lath. n° 18; Ca- primulgus cristalus , Lath. in white, voy. pl. 29 et p. 170: C. novæ hollandie , vieill. encyc. 337. Hab. : La nouvelle Galles du Sud. — Ægotheles lunulata, Jard et Selbv. Hab. : La Nouvelle-Hollande. 100e Genre. Ponareus, Cuvier (1829); caprimulqus, Lath.; Dum. ; temm. Hab.: La Malaisie et l'Australie. 1*° sous-geute : Barracnosromus, Gould (1838). — 379. Batrachastomus javarensis , Gould, poda» gus Jaanensts ÿ horsf., zool. res. fig. et trans. line. xnr, 141 : podargus cornuzus > temm. pl. col. 159. Hab. : Java et S1mar tra. 2e sous-genre : PorarGus, G. Cav- — 380. Podargus cinereus, g. CUN- rég: An.) 4817, pl. 4, f. 1; Lesson, 1200. Traite pie 33, f. 1; podargus Cuvieri, vis et hors mn tr. XV; POdArgus CiNereus ; viall. SAU IAE p. 517 et gal. I. 123 ; caprinulgus mEgea- 11068 - cephalos, Lath.; vieill. ency. p. 539. Hab.: La Nouvelle-Galles du Sud. — 381. Po- -.dargus hüumeralis, vig. et horst. t. xv, 198; Tath. gen. hist. vr, 39. Hab.: La le 151 Nouvelle-Galles du Sud. — 382. Podargus . Stanleyanus,.Lath. ms.; vig. et horsf , trans. xv , 197. Hab. : La Nouvelle-Galles du Sud. — 383. Podargus stellatus, Gould, proc., 1837, p- 43. Hab. : Java. — 384. Podargus. phaloœnoïdes, Gould, -proc.1839, p. 42, Hab.: La Nouvelle-Galles du Sud. — 385, Podargus ocellatus,; quoy et gaim., Ast,, pl..144, texte, p. 208. Hab. : La Nou- “eHe-Guinée. — 385 bis. Podargus bra- chypiérus, Gould., proc. 1840, 163. ib. p. macrorhynchus ; Gould? Hab. : rivière des cygues. 3° sous-genré: CYrronnina, Less. — 387. Gypho:hina papuensis, podargus papuensis; quoy et gaim., ast.,pl. 13, texte p- 207, Hab. : La Nouvelle-Guinée (Havre de Dorey }. 104e Genre : Nycrirus, Vieillot(1816). La Fresnaie (1836); nyctornis, Nitzsch. (1840). Hab. : l'Amérique méridionale. — 887. Nyctibius grandis, ville ency. t. 3. ph 54Gi-capri mulgus grandis, L. Gin.; Bris- ‘sen/1.2m° 7 ; le grand crapaud volant de ‘Cayenne, Buff., enl. 325. Hab. : la Guyane. — 388. Nyctibus cornuus, vieil. ency. 538; nouv. anal: orn.: p.38 n° 110 ; 7yc- tibius urutau, la Frenaie hermès, n° 42, p. 488:(0886). L'urutau azara, n° 308; Lichst.; cat. ño 601; cap. longicaudatus , spix, pl. 3, L. 1! d'Orbig., syn..p. 66. Hab.: Paraguay, le Brésil (san paulo).-corrientes, plata.. — 389. MNycabius lonsicaudatus, La Eren:4loc. (cit. ; caprimulgus longicau- datus, spix, bras., pl. 1: Hab. le Brésil. — 20 ambulalores. 102° Genre : Garrimuzeus, L. Hab. : Cosmopolite. 1" sous-genre. Antrostomus, gould (1833). Hab.: États-Unis. — 390. Anirostomus ‘cärolinensis, gould; capri- mulgus Carolirensis, Gm.; Audubon,-pl. 324. 1, p« 273% Wilson, pl: 54,2 et:t. vip, 95; Nuttall, 1,612: Ch. Bonap. Hab.: la Virginie; Ja Georgie et la’ Louisiane. 2° sous-genre : Eurosrôpopus, Gould (1837), Hab. : l'Australie. — 391, Æurostopodus guttatus, gould, procud.: 1887 , p. 142; caprimulgus guttatus, vig..et-horsf., tr. linn.,.t. xv, p.192. — Hah. la Nouvelle- Galles dursud, — 392. Æurostopodus alho- gularis ‘’caprimulgus albogularis, vig. et horsf,, tr. xv, 194. Hab.: la Nouvelle- Oalles du sud. 39 sous-senre : LyNcornis, Gould (1838).:-—:393. Lyncornts cervint- ceps, gould, ielav.,-pl: Hab.:? 4e sous- enre : Nycrinromus, Gould (1838). — 394. rchidromus Derbyanus, Gould , ic. av. 41, ph Hab. : ? Oiseaux-Mouches nouveaux ou peu Cot- aus, découverts au Guatimala, par M. À. Delattre. Le Guatimala possède aussi des espèces d’oiseaux-mouches qui lui sont propres, _et.si les terres refroidies de la haute Vera- Pax on leurs espèces, et si le district sau- Yage de Petinck, là où les conmunications sont difficiles et dangereuses, nous ont procuré la magnifique espèce que nous avons appelée d'oiséau-mouche Hélène (or- , MSNQ Héleñcey Echo du 4 juin 1843), les iérres Chaudés et basses de la Vera-Pax nous ont dofné iles espècés propres et … quelques aüres ‘qu’on retrouve au Brésil. Ainsi à Taleran, nous avons, eu deux es- pèces nouvelle, ét de plus la jucobine, qui 1069 diffère de la race du Brésil par une bor- dure noire plus prenoncée à Ia queue et par quelques modifications de taille. 2°, Le camphyloptère roux (campylop- torus .rufus, Less, rer. z0ol.) vert-doré sur le corps, roux chamois fort vif en des- sous, ayant la queue large, rouge cannelle en dessousiet marquée d’une large bande noire. Un-point blanc derrière l'œil , le bec est noir , très robuste, et les tarses sont jauues. : 3° Le brins blancs Guy (ornismya Guy, Lesson) à joues brunes, à gorge noirâtre, à plumage roussâtre en dessous, le demi bec supérieur noir à l'inférieur orangé. 4 L'oiseau Mouche abeille (ornismya abeillei, Less. et Delatre, rev. zooll., 1839, p: 16), l'adulte en plumage parfait, la fe- melle a surtout un individu atteint de mé- lanisme , le vert doré du corps est remplacé par un noir glacé, luisant en dessus, pas- sant au noirâtre sur le gosier, et au gris brun sale sur le ventre, la queue est d’un noir d'acier avec une bordure blanche. 5° L'oiseau Mouche roux du Mexique (ornismya rutila, Lesson. rev. 2001. 1842), que M. Adolphe Lesson a trouvéà Acapulco, cet espèce a le bec couleur de corail, à pointe noire, tout le dessus du corps vert doré, le dessous d’un roux tabac d’Espagne fort vif, le croupion roux a la queue can- nelle luisant avec des franges brunes aux bords et au sommet des pennes. 6° L'oiseau Mouche amazili (ornismya ama- zilé), à queue cannelle luisante très forcée, à ventre grisatre. | 7 L'oiseau Mouche ricord de la Havane, dans sa livrée complète et dans son jeune âge, la tête grisâtre , une ligne. grise sur Ie milieu du corps. - 8, Le brins bancs longuemare (ornis- mya longuemant, Less.). De eus | g: Le Constant (ornismya Constantii, De- lattre), espèce fort curieuse, voisine du Henry, son becplus long qui atteint jusqu'à 4 centimètres , le plumage est le même, c'est-à-dire vert doré sombre sur le corps, mais en dessous il est gris brun sale sur le ventre, avec du blanc à la ceinture et les couvertures inférieures grises bordées de blanc. Les ailes sont d’un brun pourpré uniforme. La plaque qui revet le de- vant du cou est franchement rubis, mais dans certains jouts, les écailles sont frangées de blauc conime celles du Henry. Comme le Henry, il a un trait pur au des- sus de l’œil et un deuxième au dessous. Le bec et les tarses sont noires; dans le Henry les tarses sont jaunes. Il se tient dans les jardins et ne va pas dans les bois. 10° Deux sortes d’oiseaux-mouches verts, à ventre blanc, qui ont besoin d’être com- parés avec les espèces décrites, mais qui peuvent être distincts. 11° L’oiseau-mouche riche, cs ornismya eximia, Delattre. Espèce fort voi- sine de l’œnone (Leson), mais distingué par la coloration de sa queue. Cet oiseau a les ailes aussi longues que la queue, et celle-ci composée de larges rectrices est égale. Le bec est noir, droit, assez long. Les tarses sont jaunes; un riche vert co- lore la tête, le cou, le dos, le croupion, et un vert éclatant teint tout Ie dessous du corps, moins la région auäle qui est blan- che, ainsi que les couvertures inférieures. Une belle plaque maron vif recouvre les épaules. Les pennes sout bruns pourprés et la queue est noir d'acier en dessus, mais le dedans des pennes est blanc en dedans. 1070 ‘La femelle, vert-doré sur le corps, d’un gris cendré en dessous, a les plaques des épaules, semblables à celles du mâle. La queue.est en partie noire et blanche. 12° L’oiseau-mouche rufule (orrymia rufula, D. lattre). Taille de 7 centimètres, le, bec. et la queue compris dans ces dimen- sions,;-bec assez alongé , noir ainsi que:les tarses ;: tout le dessus du corps vert doré, marquésur le croupion de deuxtraitsblanc- buffle, qui annoncent que c’est unjeune jeune âge. Tous le dessous du corps jaune canelé. Les ailes aussi longues que la queue; celle-ci est courte, à pennes noires termi- nées de roux. Nous pensons que lindividu que nous décrivons est, ou le jeune âge du zeinès ou l'individu femelle. 43 Le brin-blancs au long bec, ( ornis- mya., longirostrts, ;Delattre ). .Cet oiseau d’une tribu .qui.compte aujourd’hui de nombreuses espèces; -mesure, 15 centim. et 1/2 de longueur totale. Le bec seul en- tre dans ces dimensions pour 5 centimètres, et la queue pour 6. Le. bec est fort ,-re- courbé, à mandibule supérieure noire; 'in- férieure jaune, excepté la pointe quisest noire, l’oxiput brunâtre, dos verdâtre. croupion.et couvertures supérieures de la. queue rousses, ondées de noiràtre;; joues noires , masquées de deux traits blancsd'un au dessus .de l’œil et l’autre au dessous. Gosier et devant du cou gris brunâtre., ventre. roux vif; Queue étagée, à pennes voires,. bordées de roux. Les deux du mi- lieu terminées par deux longs brins d’un blanc pur; tarses jaunes. 140. L'oiseau-Mouche Gabriel ( ornés- may Gabriel, Delattre). C’est près du pou- chet et de l’auritus , que doit être: classé cet oiseau, à calotte du plus riche: bleu pourpré scintillant, Le plumage est: vert luisant vif, que relève le blanc de Neige du dessous du corps et de la queue, à partir du menton. Le bec et les tarses sont noirs. Les côtés de la tête et les joues sont d’un noir de velours, que relève une bordure vert doré, qui part du demi-bec inférieur etse rend sur les Jugulaires. Parfois, à l’ex- trémité de la plaque noire noire des joues se montrent quelques écailles bleues. Les ailes un peu moins longues que la queue, sont brun-pourpré. Les pennes de la queue sont étagées, d’un blanc de neige, les deux _du milieu excepté, qui sont noires. Cet oi- seau à 14 centimètres de longueur totale. À. DELATTRE. :10t ZOOPHYTES, Observations su un nouveau genre de mc- dusaires, provenant de la métamorphose des Syncorynes ; par M. F. Dojardin. . . , . 6 Depuis plusieurs années je conserve, dans un grand nombre de bocaux, des algues et des animaux marins vivants de diverses localités; chacanide ces vases est l’objet d’une série d'observations soigneu- sement enregistrées - j'ai eu ainsi l’occasion de noter une foule de faits intéressants sur l'apparition et sur la disparition successive ou alternative des êtres vivantsiäans eau de mer plus où moins modifiéei par l'éva- poration ou par l’addition denouvélle eau ; j'ai vu même la putréfaction:s’y manifester à plusieurs reprises sans détruire les œufs ou les germes des animaux que l'on voit reparaitre ensuite. Au nombre des observations ainsi re- cueillies se trouvent celles que j'ai l’hon- 1071 néur de présenter aujourd’hui à J’Aca- démie et qui me paraissent surtout dignes d'intérêt, parce qu’elies tendent à confir- mer ou à compléter, en plusieurs points, des observations analogues de MM. Sars, Lœven, Nordman, Quatrefages, Van-Be- neden, etc. Il s’agit en effet de la singulière métamorphose de certains zoophytes pré- cédemment rapprochés des hydres. et des sertulaires, et qui ne sont que l’état de larves des méduses que je vais décrire. orAu mois de juillet 1841, dans, des bo- £aux d’eau de mer de la Méditerranée con- servés depuis le mois de mars 1840, je vis, pour la première fois, sur les parois, un petitzoophyte, voisin dessyncoryÿnes, formé d’uve tige filiforme rampante épaisse d’an cinquième de millimètre, revêtue d’une enveloppe cornée et émettant çà et là quelques rameaux terminés chacun par une petite tête en massue; autour du ren- flement de cette tête se-trouvent quatre bras disposés en.croix avec une régularité parfaite, ce qne je propose d’exprimer par le nom de stauridie, pour désigner cette larve de méduse. Les bras, longs de 1 mil- limètre, sout terminés chacun par use petite pelote hérissée de pointes charnues et remplie de capsules spiculifères analo- gues à celles des hydres, un peu plus lon- gues, mais plus étroites. Ces mêmes cap- sules se trouvent aussi dans l’intérieur des tiges rampantes, où elles forment sonyvent des rar gées presque régulières autour du canal central; on en voit rarement quel- ques unes éparses sur divers points de la surface charnue, et, de même que pour l'hydre, on ne peut admettre que ce soient “véritablement des armes, car les pointes qui hérissent les pelotes des bras ne cor- respondent pas toujours au sommet des capsuies. Ce sont des pointes molles char- nues, analogues à celles des actinophrys et des acineta parmi les‘infasoires, et arrê- tant ou engourdissant de même; par leur simple contact, les petits animaux qui viennent les toucher en;nageant. Les stauridies a rêtent ainsi des cyclopes et les apportent à leur bouche, qui occupe l'extrémité dela tête; cette bouche se dilate considérablement et engloutit à la fois le cyclope et le bras qui l’apporte, mais qui se retire ensuite pour reprendre sa posi- tion. Les stauridies, après avoir avalé ainsi uue proie d’un volume égal au leur, sont gonflées et déformées jusqu'à ce qu’elles aient rejeté la dépouille du crustacé. Chaque tête de la stauridie porte à sa base plusieurs tentacules rudimentaires plus courts, plus minces qué les bras et sans capsules spiculiféres : c'est au même endroit que doivent naître les médues : un peu plus bas se voit le bord de l’enve- loppe cornée de la tige qui, pour chaque tête, forme une dilatation en entonnoir. La structure intérieure paraît être analogue à ce que M. Lœ ven a vu dans les syncorines, ‘et M. de Quatrefages dans l’éleuthérie, mais on doit l’interpréter, je crois, autre- ment que ces auteurs : en effet, on a ici, “comme dans les bras des hydres, mais avec plus de régularité, des lacunes entre les étirements, de la substance charnue, mais pas. de muscles ni de fibres distincts. L'intérieur des tiges et des rameaux résente un cordon de substance charnue glutineuse qui ne tient que par des brides assez distantes à l’enveloppe cornée; ce cordon, rempli de capsules spiculifères, est creusé d’un canal central dans lequel des cils vibratiles très fins et flottants produi- 1072 sent un mouvement de tournoiement ou de trapslation du fluide nourricier. Ces cils vibratiles ne peuvent être bien vus que si l’on exprime le contenu d’une tige cou- pée en tronçons. J'ai lieu de croire que les stauridies peuvent se multipier indéfiniment par : germination et continuer à vivre ainsi sous cette seule forme, car j'ai pu les observer pendant presque deux ans, dans les mêmes vases, sur la même paroi, sans y recennai- tre de bourgeons de méduse ; mais, dans certaines circonstances, quand la nourri- ture est assez abondante, on voit à la base de chaque tête de stauridie deux ou trois bourgeons rougeûtres dont le diamètre s’accroit jusqu'à un tiers de millimètre avant qu’on y puisse distinguer autre chose que des rudiments de bras repliés vers le centre, comme les parties d’une fleur dans le bouton; un peu plus tard, ces bour- geons prennent la forme des prétendus polypes femelles de la syzcoryna sarsit ; 1ls se composent d’une enveloppe urcéolée diaphane, bordée par les huit ou dix bras devenus plus distincts, et à chacun des- quels se rend un canal partant du point d'attache; à la base de chaque bras se trouve un léger renflement et un point noir oculiforme ; au fond de l'enveloppe ou ombrelle se trouve une masse rougeûtre contractée : c’est l’estomac, qu’on verra plus tard s’allonger. L’orifice de l’ombrelle est d’ailleurs formé par un diaphragme contracule laissant une petite ouverture centrale dilatable, à travers laquelle la bouche viendra prendra sa nourriture; la jeune méduse, arrivée à ce degré de déve- loppement, et déjà large de 1 millimètre en\iron, se contracte fréquemment par un mouyement péristaltique que divers obser- Vateurs ont signalé dans des organismes analogues. Les bras s’allongent de plus en plus ét sont déjà bifides quand Ja jeune méduse va se détachcr de ja Stauridie; on estalors frappé de l’analogie decet acalèphe avec celui que M. de Quatrefages à décrit sous le nom d'Eleutheria, sauf le nombre des bras et la signification de l'estomac te- nant la place des œufs décrits par ce natu- raliste. C’est presque la même structure pour l’ombrelle, pour les bras bifides ter- minés par des pelotes,avecles mêmes points culiformes et les mêmes capsules spicu- liferes. Mais la méduse de la stauridie, quad elle est devenue libre, ne tarde pas à se développer encore, grâce à la nourriture plus abondante qu’elle va chercher elle- même, et qu’elle sait arrêter au moyen de ses bras ramifiés et garnis de pelotes nom- breuses qui lui servent d’hamecçons; ses” bras, ainsi ramifiés au pourtour de l’om- brelle, doivent distinguer notre méduse de toutes les autres, c’est pourquoi je propose de lui donner le nom générique de Clado- nème (Cladonema) ; Sa manière de s’étaler, en s'appliquant contre la paroi du vase, sera indiquée par le nom spécifique de radiatum. Le cladonème, quand il a atteint tout son développement, a son ombrelle hémisphérique diaphane large de 2 millim. 50 cent., bordée par huit et quelquefois par neuf ou dix bras, à chacun desquels correspondent un canal venant du sommet et un point oculiforme. Chaque bras émet latéralement, vers sa face interne, deux ou {rois rameaux sim- ples, analogues aux bras de la stauridie, ayant de même des cloisons et des lacunes à l'intérieur, terminées par une pelote sem- 1073 blable , et servant comme autant de pieds à l'animal pour se fixer et se, soutenir sur le fond ou contre la paroi du. vase, Au delà de ces deux ou trois rameaux,, leybras se prolonge en s'amincissant. t.se subdi- vise en deux, trois , quatre et jusqu'à.cinq rameaux ou filaments noueux très contrac- tiles et susceptibles de s’allonger. jusqu’à 6 millimètres. Chaque rameau ou filament partiel présente dix à quiuze pelotes héris- sées de pointes charnues et soutenues par des capsules spiculifères, comme les pelotes des premiers rameaux et comme celles. des stauridies, mais plus petites. Si ces fila- ments noueux flottant dans le liquide sont touchés par quelqme: petit crustacé, ils l’arrêtent tout à.coup,et par un mouve- ment brusque de contraction ils le rap- portent à Ja bouche, qui s’allonge pour le saisir à travers l’ouverture du diaphragme. L’estomac alors est lagéniforme,rougeûtre, suspendu librement dans la cavité de l’om- brelle, comme celui des océanies. Le pou- tour de l'estomac présente cinq lobes: ou cœcums peu saillants. La bouche qui le termine est elle-même bordée par,@inq tubercules globuleux. re La structure intime de toutes ces parties présente plusieurs particularités dignes d'intérêt On voit bien les fibres transverses entre les canaux de l’ombrelle, comme aussi dans le diaphragme..pendaat la con- traction. Les canaux communiquent tous avec un canal: marginal,,+t montrent à l'intérieur un mouvement yague de circulation produit par des cils vibratiles. Les capsules spiculifères,, qu'on.ne: voit absolument que dans les. pelotes.des bras et de leurs filaments, sont exactement des mêmes que celles des stauridies;.et.se mon- trent aussi à différents degxés.de -dévelop- pement. L’analogie de.ces.capsules m'avait conduit à présumer le rapport. qui unit les cladonèmes et les stautidies avant que je n’eusse. eu récemment la-conrmation de ce xapport. VÉLE J'avais vu, le 12 mai 1842;,.les premiers cladonèmes dans ju, ase d'eau-de.mer-de Saint. Malo, daus.lequel. depuis-huit mois j'observais des, stauridies qui n'avaient pas de bourgeons. Les cladonèmes disparurent, etje ne les revis que le 12 septembre 1842, dans un vase d’eau de la Méditerranée, qui depuis quatorze mois m'avait montré des stauridies sans bourgeons. Plusieurs autres vases avaient tonjours des, stauridies vi- vantes; mais enfin l'un,.d'eux, contenant des algues recueillies ày Lorient le 23 sep- tembre 1842, m'a montre tout récemment, le 8 mai, une foule de cladonèmes à tous les degrés de développement, soit sur les stauridies, soit libres. Quelques-uns de ces cladonèmes, placés isolément dans des bo- caux avec de l’eau de mer, ont continué à se développer jusqu’à présent, en dévorant les cyclopes que je leur fournis chaque jour. Il reste à savoir s'ils doivent produire des œufs, et si les cœcums entourant l’es- tomac ne doivent pas tenir lieu d'ovaires. Les cladonèmes sont tantôt immobiles, couchés sur le côté et faisant flotter leurs filaments ; tantôt ils sont fixés et soutenus contre les parois par les pelotes des ra- meaux inférieurs de leurs bras, et abrssils étendent leurs filaments'commetartant de rayons ; tantôt ils se meuventpar saccades, en contractant vivenient:leur #mbrelle : alors les bras:et l’estomagrsontie plas-sou- vent contractés; quelquefois enfin ils sont soutenus dans le liquide par une bulle d'air | logée au fond de Fombrele , et qu ils ont | vive Jüumières ils peuvent alors étendre bien davantage tous leurs filaments, et c’est-un signé certain qu'ils sont affamés. Mais ils-savent ensuite se débarrasser de |: éétte bulle d'air quand elle ne leur est plus | nécessaire. D’après ces détails, on concoit que le - cladonème doit être rangé dans la famille - des océanides, parmi les méduses ou disco- 107% _ prise sur làmatière verte frappée par une : j | phores cryptocarpes d'Eschscholz; il se rapproche surtout des océanies, des thau- - mantias et des cytæis, qui vraisemblable- ment doivent tous avoir le même mode de développement et des métamorphoses ana- : Togues; mais il en différé par le nombre de ses tentacules ou cirrés._et surtout par les ramifications de ses organes. see SCIENCES APPLIQUÉES. ARTS MÉCANIQUES. | Machine à faire les biseaux sur des planches al de cuivre. LD L | PIHOn$ait que pour souder les feuilles de cuivre qui sont destinées à former des tuyaux, il faut abattre sur les bords oppo- sésau chanfrein qui, lorsqu'il se fait à la main, devient très coûteux, parce que les ouvriers: en font peu d’une part, et que de l’autre onusétine grande quantité de limes. On vieatide Débfistruire üne machine fort simple pour fémplacer ce travail. Cette machiñé consiste en une fraise co- nique ; monté Sur un axe de rotation rece- vant son imôuvement par des engrenages, | défmianière à pouvoir faire 3 à 400 tours © eo Ë D ACT par minute ; la feuille‘ de cuivre dont le bord doit être raboté par la fraise, est posée sur une‘tablé- horizontale dont un côté, celui qui correspond à ce bord, présente une saillié en‘équerre, mais dans une di- rection inclinée, par‘rapport à la ligné d’axe de la fraïsé ; il en résulte que lorsque la fraise tourne, et que la feuille avance, _ celle-ciest obligée de‘marcher obliquement, touten restänt horizontalé, etse trouve ainsi constatiment attaquéé par les dents de la fraise, sur lé bord même qui doit être chan- freiné. (°- Cette disposition a été adoptée, il ya déjà! -pluSieurs'ännées, par MM. Derosne’et Cail, qui, s’occupant beaucoup d'appareils en Cuivre pour les sucreries, ont dû des pre- _miers chercher à établir une machine sim- plé et pouvañt remiplacer, avec un avantage “notable, le'travail'manuel. | 2 Térobees 71077 ARMENGAUD AÎNÉ. ARTS CHIMIQUES. Historre des opérations de teinture. (Deuxième article.) Vers le milieu du seizième siècle, l’art de la teinture commença à s’introduire en France. Gilles Gobelin créa un établisse- ment à Paris, dans ce lieu qui porte son nom. On regarda cette entreprise comme 1075 brûler tout celui qui se trouvait alors en Angleterre. Ce n’est que sous Charles II que l’emploi en fut permis. Quant à l’in- digo, on l’interdit non seulement en An- gleterre, mais encore en Allemagne et en France, sous des peines sévères, parce qu'on regardait cette couleur comme très passagère et même corrosive; on l’appe- lait, dans l’ordonnance qui fut rendue en Saxe contre son emploi, l’aliment du dia- ble. À Nuremberg, les teinturiersjuraient tous les ans de ne teindre en bleu qu’avec le pastel. Ce ne fut qu’en 1737, d’aprèsles essais de Dufay, que son usage devint libre et général en France. Enfin, avec le dix-huitième sièele s’ou- vritune ère nouvelle pour la plupart des arts chimiques et surtout pour la tein- ture. Protégés d’une manière particulière par le gouvernement, qui sentait le besoin d’affranchir le royaume des tributs oné- reux payés aux teintureries du Levant, les industriels français s’attachèrent à imiter ces belles couleurs que les Grecs seuls avaient le secret de préparer. En 1747, trois particuliers dont les noms méritent d'être cités et conservés, Pesquet, Hou- dard et D’Haristoy, attirérent en France des teinturiers grecs, et formèrent deux établissements pour la teinture du coton en rouge des Indes, l'un à Darnetal, près Rouen, et l’autre à Aubenas, en Langue- doc Neuf ans après, un autre particulier, nommé Flachat, qui avait séjourné long- temps dans le Levant, ramena des ou- vriers, et établit une teinlurerie à St-Cha- mond, près Lyon. Leurs procédés ne tar- dèrent pas: à être connus, et en 1765, le gouvernement les fit recueilir et publier. Dès lors plusieurs établissements se for- | mèrent dans le midi et le nord de la Fran- ce, mais plus particulièrement à Rouen et aux environs," où cette isdustrie fit bien- tôt des progres étonnants et d’où elle se ré- pandit ensuite en Alsace, en Suisse et en Allemagne. Ce sont deux Rouennais, MM. Arvers, pharmacien, et Saint-Evron, teinturier, qui imaginérent, en 1735, d’ayiver le rouge des Indes au moyen d’un sel d’étain, et qui donnerent ainsi à cétte couleur l’é- clat etle reflet qui lui assurent une supé- riorité marquée sur les tissus teints dans le Levant et dans les Indes. C’est encore un Français, Papillon, qui introduisit en Angleterre les procédés de teinture en rouge. De 1762 à 1774, un Persan, Jean Althen, _introduisit la culture de la garance dans le territoire d'Avignon et dota ainsi le midi de la France d’une industrie qui devait plus tard acquérir de tels développements, qu’année commune, le département de Vaucluse récolte pour vingt millions de francs degarance. En 1775, le chimiste Banoroff faisait connaître en Angleterre l’écorce de quer- citron, si précieuse pour la teinture en jaune. Un acte du parlement lui en accor- da l’emploi exclusif pendant un certain nombre d'années. Bunel, de Rouen, eut ensuite un privilége pour vendre cette ma- tière tinctoriale, dorrt l'usage est devenu si général. ; C’est à la fin du dix-septième siècle, ou vers le premier tiers du dix-huitième, que fut importé en Europe l’art de fabriquer les toiles peintes (1). Ces toiles, connues (1) L'époque précise de l'introduction en Europe de la fabrication des indiennes rest pas très bien 1076 sous le nom de perses et d’indiennes, n’a, vaient d'imprimé que le trait; les sujets, étaieñt coloriés au pinceau, opération lon- gue et dispendieuse qu’on remplaça en Europe par l'impression, à l’aide de plan- ches gravées (2). : Ce genre d'industrie fut introduit ‘én France! vers 1740. Les fabriques d’in- dienues s’établirent d abord à Paris et dans ses environs, puis à Orange, à Marseille, Nantes et à Angers. La manufacture:de Jouy, près Versailles, fut créée en 1759, par le célèbre Oberkampf, et presque en même temps, le Genevois Frey et le Bol- béquais Abraham Pouchet, élevèrent les deux premières fabriques d’indiennes que la Normandie ait possédées, à Boudeville, près Rouen. Derille, Maromme, Ba- paume, Darnetal'et Bolbec suivirent bien- tôt cet exemple: Mais des réclamations énergiques s’élevèrent de tous les points de la France contre cette fabrication et l’u- sage des cotonnades imprimées qui de- vaient, disaient toutes les chambres de commerce, ruiner les autres industries appliquées à la confection des tissus. Heu- reusement le gouvernement fut sourd! à cés plaintes, qui bientôt cessèrent à lag pect des immenses avantages que ‘Procu- raient au pays les manufactures d’indién- nes. L'abbé Morellet eut la gloire de hâte par ses écrits, ce mouvement de Topi- nion. PDDKE> ——— SCIENCES HISTORIQUES. ARCHÉOLOGIE. Rapport fait au congrès archéologique de Poitiers sur la collection de madame de la Sayette, par M.de la Sicotière: Messieurs , Jai cédé aux instances de quelques-uns de vous, et jé vais vous parler en peu de mots de notre visité à |a magnifique collec- tion d’objets'd’art et de curiosité de ma- dame de la Saÿette. Décrire ce que nous avons vu éérait impossible. Au milieu de la quantité d'objets qui composent cette col- lection, ‘et °qui°rivalisent d'éclat, de ri- chesse-et de rareté; dans cette confusion si bien rangée, de trésors de tous les genres et connue, Auderson prétend que cet art fut importé en Angleterre vers 1676. M. James Thomson, de Primerose, avance que la première fabrique d’in- dienne établie en Angleterre fut élevée sur les bords” de la Tamise, à Richmond par un Français, qui probablement était un des réfugiés de la révocation de l’édit de Nantes. D’après cette assertion la France aurait connu avant l'Angleterre, l’art d'imprimer sur toile. Gependantla plupart des auteurs qui ont écrit sur ce sujet donnent des dates bien plus récentes. à cette remarquable importation. ; (2) Les Indiens n’ont apporté aucune améliora- tion à leurs procédés de fabrication, ils sont en- core aujourd'hui, à peu de chose près, ce qu'ils étaient dans l'antiquité, Leurs couleurs sont belles et solides; la variété de leurs dessins et le grand nombre de couleurs qu'ils savent:fixer sur le coton ; donnent à leurs toiles . peintes; une grande valeur. Mais ieurs moyens d'appliquer ces couleurs sontes- cessivement longs et grossiers, comparativement aux nôtres. À Java, en Chine et dans quelques autres contrées de l'Asie, voici comment on procède : la peinture des toiles est faite à la main par dés fêm- mes et des jeunes filles. Elles couvrent défie toutes les parties de l’étoffe qui ne doivent pas prendre la couleur. La pièce ainsi enduite passeidans les mains du teinturier, (qui la plonge dans le bain colorant; dès qu'elle est sèche, elle revient dans les mains des peintres qui enlèvent la cire sur les parties qui doivent prendre une autre couleur, et ainsi de suite jusqu'à ce que ce minutieux travail soit terminé, On ne peut qu'admirer la précision avec laquelle il est exécuté par des femmes et des enfants, 1077 1078 | 1079, de toutes les époques, l’œil voit trop de lante des pieds du défunt, étavee ces 2" choses pour en saisir aucune : il se fâtigue faibles débris, qui deviennent :bremtôtrle |! M et ne se rassasie pas d'admirer. Puis, Sily sujet de cérémonies toutes fortridicules, ! M a un langage pour exprimer les besoins or- le dévin, d’un ton doctoral}/"dénofcelle dinaires de l’homme et caractériser les ob- prétendu malfaiteur | véritable abrétdecl jets qui se rapportent à ces besoins, je n’en mort qu'il doit subir au miliéw d’ün(égrando( connais pas, je l'avoue, pour rendre ‘ces feu, et aux cris de cette foule pleine :d'au2 14 élégantes et fragiles merveilles que lon dace et d’irritation. Jamais je ne pourrai craint d'effacer d’une haleine, ‘de terair oublier les horreurs que dans une pa- d’un regard. Imaginations qui ont pris un reille circonstance on fit souffrir à une corps, songes réalisés, fantaisies charman: pauvre et vieille femme qui, au dire du'de-! tes qui feraient presque oublier leSÿnibolé, vin, se trouvait impiiquée dans K/mort!!! voilà ce que nous avons vu, ce que je vois d’un gulmen ou noble du pays ; 5essoufzu: cueil qu'a bien voulu nous faire madame de la Sayette. Plus belle collection ne pou- vait assurément tomber entre des mains plus dignes de la posséder; lordonnance ne pouvait en être plus charmante et de meilleur goût; les honneurs ne pouvaient être faits avec plus d’obligeancé et de grâce. Madame de la Sayette sait se faire pardon- ner son bonheur même dés colléction- neurs, et c'est, je vous le jure, mes- sieurs, chose bien difficile. He GÉOGRAPHIE. encore; — et, le voyant, coment en frances durérent plus d’une demi-heure! :: parler ? Fragment d'un voyage dans le Chiliet au | et ce ne fut qu'après ce temps qu'on Jasail Le cabinet de madame de Ja Sayette, formé depuis peu d'années seulement, est assurément l’un des plus riches de France. Je ne vous parlerai pas des minéraux, des fossiles, des coquilles, ‘dés:oiseaux qu'il renferme en grand nombre; pas même des objets vraiment antiques qui s y trouvent, | et qui seraient remarqués partout ailleurs. Ce que le moyen âge, la renaissance, les siècles de Louis XIV et de Louis XV ont produit de plus élégant, de plus adorable- ment coquet, de plus.savamment gracieux, s'y trouvé à profusion. Ici les bahuts ad- mirablement sculptés, là, des meubles in- crustés en cuivre, en écaille, en plomb, en ivoire, en ébène. Les émaux ÿ tiennent une magnifique place ; le nombre etda va- riété en sont infinis, depuis les lonvtes, roides et austères figures byzantines, jus- qu'aux tabatières les plus ravissantes, aux plus déiicieux médaillons, aux plus jolis amours, aux moutons les plus apprivoisés, auxquels madame de Pompadour ait ja- mais donné l'hospitalité de son boudoir, en passant par ce que lltalie et Limoges nous ont laissé de plus brillant et de plus beau. Plus loin, ce sont des poteries, et quelles poteries, messieurs !Îe Japon avec ses fleurs incroyables ; là Chine avec ses monstres impossibles ; Faënza et ses ma- gnifiques assiettes; Sèvres ét $es porcelai- nes royales; la Saxe et ses divines statuet- tes; l’Angleterre et ses imitations presque inimitables.. Bernard de Palissy enfin |... Je ne sais si ce plat couvert d'animaux rampants, serpents, grenouilles, lézards, de fleurs et de fruits, si riche de forme et -de couleur, est celui pour la cuisson du- ‘quel le grand artisie a brûlé ses meubles, sa table et son lit... en vérité, c'eût été bien pardonnable! Et ce baptème de N.S$., et le lavement des pieds? qu’en dire qui soit digne d'eux? Que dire aussi, messieurs, de ces miroirs de Venise aux encadrements larges et sévères, de ces tables, pieds sculptés à jour en double vis, de ces seriu- res qui appelleraient les voleurs au lieu de les éloigner, de ces albâtres aux attitudes naïves, de ces ivoires si délicatement ci- selés? Tout en est beau, trop beau peut- être... car le découragement, à cette vue, se mêle à l'admiration, Je finirai, messieurs, - par quelques mots sur des objets qui, inde- pendamment de leur. mérite intrinsèque, réunissent de précieux souvenirs. Voici les heures manuscrites dont se servait pour rier la.guchesse de Bretagne , Isabeau d’Ecosse.;de.flambeau en forme de pagode, orné de.gharmantes statuettes, qui éclaira peut-être les amours de Diane de Poitiers; ile caince offrant la tète du Sauveur, que portait madame de Maintenon; Je calice enivoire et ses accessoires, qui décoratent une des chapelles de Louis XIV... Je m'ar- rête, messieurs : je n'ai plus qu'à exprimer notrereconnaissance pour le gracieux ac- Cusco, patrie des''änciéns Incas; par jeta dans un grand °brasiér, où elle-fut Claude Gay.’ bientôt réduite én éétidres. La position malheureuse de ces super- stitieux sauvages n’a rien cependant qui doive nous étonner; car si nous ouvrons nos propres annales, nous verrons queces. M mêmes croyanceseet préjugés existaientchez M les anciens Juifs, qui étaient persuadés que’! le démon:seul tourmentait les épilepti= "14 ques, et quelques uns parvenaïent, disait: 108 on, à faire sortir des couleuvres, vipères et 118 autres reptiles du corps des ensorcelés. Et:h11& sans remonter à cetle vieille époque, n’a- >} # L-on pas vu au dix-septième siècle, en An- M gleterre et en Allémagne, des milliers de personnes brülées vivantes, par ce qu’elles étaient soupconnées d’avoir Sas chntéhi- gences secrètesravec,Jes diablés 2 Æt fême ces croyances n’existent=ellesfas encore dans certaines parties de ’Europe, où les pierres et les. amulettes sont encore en grande vénération® Ainsi; ices levuütames barbares n’appartiennent pas seulementià .! l'ces sauvages, puisque es nations’ les plus 12 ‘illustres en signalent encoretdé fortèstra-: "| ces. Il en est de ‘même desaütres cou- tumes ; et lorsque le voyageéärtphilosophe ’étudiera les mœurs. des /Indiéns’ sous un point de_ vue rationnel et#eomparatif, il vérra que, notre intelligence, tpresque-ins- tinctive à: cet égard, armarché à:peu près sur'lé même. planmidanseles: (prémières phases de notre civilisations #41 19907 ps (Sovietérde géogr'aplie.) EE TE PE EE EE EE) Le Rédacteur-Gérant: C.-B. FRAYSSE, (Troisième article. ) Les Puelches ont une religion très simple qu'ils professent même avec la plus grande indifférence, Les seuls monuments religieux que j'ai eu occasion de voir sont des peou- | tous, espèces de fétiches naturels repré- sentés par des rochèrs accidentés ou par un,.chemin étroit. coupé naturellement sur la pente d'une montagne : placés dans des endroits très écartés, ï1$ ne les vénèrent que par occasion, et lorsqu'ils vont les consulter pour savoir s'ils doivent vivre longtemps. À cet effet, ils font certaines expériences que dicte la forme ou la na- ture da peoutoué, et la réussite de cette expérience leur donne la solution du pro- blème. Du reste, ils sont tont à fait sans culte.et ne manifestent d’autres sentiments religieux que celui de jeter, avant de boire, une partie de la chicha où boisson conte- nue dans le verre, cérémonie toute pas- sive, qui nous rappelle jusqu'à un certain point,ces sortes de libations qué faisaient les anciens Romains dans des circonstances à peu près semblables. FE tes L'idée d’uné Vie éternelle ne leur est pas étrangère; 1ls croient à limmortalité de l'âme, et.la mort n’est pour eux qu'un voyage d'outre-mer pour aller habiter des Îles plus où moins agréables. Is n'ont ni prêtres ni ministres religieux, mais des doungoubé ou. dévins, et des machis, espèces de médecins, dont les devoirs sont de chasser le grand huecuvu, esprit mal- faisant, et cause première de toutes les ma- ladies qui affligent le genre humain. Pour arriver à ce but, ils emploient le bruit des tambours, les houras des enfants, les cris de douleur et d’excitation des parents, en- fin tout ce que peuvent inventer la frayeur et la crainte. Le machi, de son côté, con- jure le huecawu, soit en suçant la partie malade du souffrant, soit en chantant au son de la huassa des conplets de plainte et de malédictions; quelquefois encore, pour apaiser la tenacité de sa colère, il immole un animal à livrée voire, et suçant son cœur ;tout-palpitant, il en asperge le malade et “toutice qui l'entoure. Cette cérémonie toute superstitieuse, n'obtient pas toujours les résultats desirés; assez souvent le malade meurt, et dans ce cas on fait venir un doungoubé ou devin pour qu'il fasse connaître l'auteur de cette mort : car.cet, événement n'est jamais na- turel pour eux; il est occasionné par quel- que personne de la tmbu, esprit malfaisant, véritable sorcier dont la société doit faire une prompte et terrible justice! Il y a de cesdoungoubé d’uneréputation telle, qu’on va les consulter quelquefois à plus de cent lieues ; à cet effet on leur porte un peu des sourcils, des ongles, de la langue et de la FAITS DIVERS: 1402 0 — La gabarre l’Æxpéditive, commandée par M. de Guesnet, lieutenant de vaisséaü, vient d'entrer . au Havre, chargée des) préduns déll'éxploration M scientifique de M. Texier surles vôtes de FASie=Mi- neure. Parmi les objets les plus remarquables, ot ? cite un sarcophage antique, d'une grande beauté-et198 la frise presque entière du temple de Diane, à Ma- gnésie. Ce temple qui passait pour étre plus beau que celui d'Ephèse dont il n'était éloigné que de quatre lieues, avait été renversé par un tremble- ment de terre dans les premiers siècles de l'ère chrétienne. Les quatre faces du! temple avaient été jetées en dehors. L'une était tombée sur un terrain sec, le marbre a été détruit dans le moment mème ou par la suite. Les trois autres faces s'élaieut en- foncées dans des terrains humides où le marbre s’est parfaitement conservé. Ge sont ces trois faces qui ont 70 mètres sans fraction el sans interruption: quel'on vient de recouvrer et de recucillir après un assez grand travail de fouilles conlrarié par des obsties de tout genre. \\\? D 2 NOTES ÉCONOMIQUES kür Padthinisation d>s richesses et la slalistique agrivals ide France ;p ay C.-E. Royer, À Paris, au bureau du Monifeur de!u propriété, quiaiVehaite ; 2 bebist LL JTE Ti HOUR PARIS.—IMP. DE LACOUR et MARSTRASSE fils, rue Saint-Hyacinthe-S.-Michet, 33, | { | 10 année. Paris. — Dimanche, 18 Juin 1843. | De N° 46, L'ECHO DU MONDE SAVANT TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. - en L'Ecxo DU MONDE SAVANT parait le JEUDI etle DIMANCHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de 1,200 pages chacun; il est publié sous la direction - de M. le vicomte A. DE LAVALETTE, rédacteur en chef. On s’abonne : PAnis, rue des PETITS-AUGUSTINS, 21, et dans les départements chez les principaux li- braires, et dans les bureaux de Ja Poste et des Messageries- Prix du journal: PAR:S pour un an 25 fr., six mois 43 fr. 50 , trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 30 fr.,16 fr. - 8fr. 50. Al'ÉTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Les souscripteurs peuvent recevoir pour CINQ fr. par an et par recueil lÉHO DELA LITTÉ- BATURE ET DES BEAUX-ARTS et les MORCEAUX CHO1818 du mois (qui coûtent chacun 10 fr. pris séparément) et qui forment avec l’Echo du monde savant la revue encyclopédique la plus complète des Deux Mondes. — Tout ce qui concerne le journal doit être adressé (franco) à M. C.-B. FRAY%SSE: gérant-administrateur. SOMMAIRE. — SCIENCES PHYSIQUES PHYSIQUE, Sur la théorie de la pile voltaïque; Louis-Napoléon. — ASTRONOMIE. Attaques contre Newion au sujet de son système d’attrac- tion universelle. — GÉOMÉTRIE -DESCRIP- TIVE. Sur la substitution des plans topographi- ques à des tables numérique; à double entrée, sur un nouveau mode de trausformation des coor- données et sur ses applications à ce système de tables topographiques ; L. Lalanne: = "SCIEN= CES NATURELLES. PHYSIOLOGIE - ANI- BIALE. Des fonctions des lobes thyroïdes des mammifères et du corps thyroïde dans l'espèce humaine; Maignien. — ZOOLOGIE. Index or- nithologique; Lesson. -— BOTANIQUE. Physio- logie végétale sur la fécondation du pollen con- servé. — SCIENCES APPLIQUEES. SOCIETÉ D'ENCOURAGEMENT, séance du 14 join ; Fran- cœur. — ARTS CHIMIQUES. Histoire des opé- rations de teinture. ÉCONOMIE AGRICOLE. De quelques engrais et dé leur emplois. — ANIMAUX DOMESTIQUES. Des races de chevaux et de bœufs de l'Anjou. — SCIENCES HISTORI- ‘QUES. ACADÉMIE DES SCIENCES MÜRALES ET POLITIQUES. Séance du 40 juin. — CGL- LÉGE DE FRANCE. Cours de M. Quinet. — ARCHÉOLOGIE. Congrès archéologique de Poi- tiers. — GÉOGRAPHIE. Voyage au Chili ct à Cusco; Claude Gay.—FAITS DIVERS. — B1- BLIOGRAPAIE. nt SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE. Sur La théorie de la pile voltaique (1). (Ex- trait d’une lettre du prince Louis-Napo- léon à M. Arago.) Fort de Ham, le 23 avril 1845. L'idée que je vous soumets aujourd’hui esbrelative à une théorie que j'ai concue des fonctions de la pile voltaïique. La source de l'électricité galvanique a été attribuée par Volta au contact de deux mé- taux dissemblables. Davy à partagé cette opinion ; mais depuis, des savants, etentre autres l’illustre Faraday, ont émis l'opinion que la décomposition chimique des métaux était la seule cause de l'électricité. … Adoptant cette dernière hypothèse , j'ai raisonné ainsi : Comme dans la pile il n'ya jamais qu’un des deux métaux qui soit oxidé , si l'électricité n’est duequ’à l’action chimique, le second métal ne doit jouer, dans cet accouplement, qu’un rôle secon- daire. Quel est ce rôle? c’est, je crois, attirer et de conduire l'électricité dévelop- pée par le premier, d'une manière analogue æce qui se passe dans la machine électrique ordinaire. En effet, dans celle-ci, l’électri- "cité dégagée par le frottement traverse un milieu conducteur imparfait, qui est l’air, “etestattirée et conduite par un conducteur parfait, qui est le métal. Dans la pile, l’é- lectricité produite par l’oxidation d’un mé- ‘tal quelconque traverse un milieu IMmpar = fait conducteur, qui est le liquide , etestre- cueillie ettransmise par un conducteur par- fait, qui est le métal adjacent. Cette idée m’ayant paru si claire et si simple , je cherchai le moyen d'en prouver l'exactitude par l’expérience, et je fis cet autre raisonnement : S’ilest vrai qu’un des deux métaux employés dans la pile ne serve que de conducteur, on pourra le remplacer par un métal identique à celui qui s’oxide, pourvu qu’ilsoit plongé dans un liquide qui, tout en permeltant à l'électricité de passer, n’attaque pas ce métal. L'expérience est venue confirmer mes prévisions. Je construisis deux couples, sui- vant le principe des piles à courants con- stants de Daniell , maïs avec un seul métal; je plongeai un cylindre en cuivre dans un liquide composé d’eau et d'acide nitrique, le tout contenu dans un tube en terre po- reuse, et j'entourai ce tube d'un autre cy- lindre en cuivre, plongeant dans de l’eau acidulée avec de l'acide sulfurique, mé- lange qui n’attaque pas le cuivre. Ayant établi les communigations, comme on le pratiqueordinairement, je décomposai avec cette pile de deux-couples, de l'iodare de potassinm dissous, et, ayant placé aux extrémités des pôles deux plaques en cuivre plongeant dans une dissolution de sulfate du même métal, je recueillis au pôle qui était en rapport avec le cuivre attaqué, un dépôt de cuivre. Je fis une seconde expérience avec du zinc seulement. Je mis dans le tube poreux, du zinc avec de l’eau et de l'acide sulfu- rique , et j'entourai ce tube d’un autre cy- lindre en zinc plongeant dans de l’eau pure tiède. Avec deux couples semblables, je décomposai également l'iodure de potas- sium, et j'obtins, en prenant les précautions nécessaires, un dépôt de cuivre au pôle qui étaiten relation aveclezinc attaqué, comme précédemment. Enfin, je renversai l'ordre habituel des métaux, et mis le cuivre dans le centre d’une auge plongeant dans de l’eau et de l'acide nitrique, et j’entourai le tube po- reux d’un cylindre en zinc plongeant dans de l’eau pure, et j'obtins ainsi une pile assez forte. J'aurais voulu pouvoir mesurer avec soin les différeates forces des courants électri- ques produits, mais il m’a été impossible de le faire , faute d’un galvanometre. Mes efforts ponr en construire un ne réussirent pas, parce queles aiguillesaimantées furent toujours déviées par l'attraction des bar- reaux de fer qui entourent mes fenêtres. Cependant, d'aprés les expériences que j'ai pu faire , il me semble démontré : 41° Que dans la pile, la cause de l’électri- cité est purement chimique, puisque deux métaux ne sont pas nécessaires pour pro- duire un courant : 2° Que le métal qui n’est pas oxidé ne fait que transmettre l’électricité ; 3° Enfin, que chaque métal est positif ou négatif (anode ou cathode) à lui-même ou à d’autres, isuivant le liquide dans le- quel on les plonge, Je vous transmets, monsieur, ces ré- flexions avec une extrême réserve, car je n’ai point fait de la chimie et de la physique mon étude spéciale, et c'est seulement l’hiver dernier que, pour abrégerles heures de ma captivité, je me suis livré à quelques expériences en étudiant avec le plus vifin- iérêt les ouvrages des hommesillustres, etc. (5) Quoïque le prince Napoléon ait été précédé par M. Bécquérél dans la construction d’une‘pile composée d'éléments d’un seul métal , nous croyons dévoir publier sa lettre: la netteté des raisonne- ments et des résultats justifiera notre détermination aux yeux ‘dei lout le monde. Nous recevons d’un de nos abonnés une lettre que nous croyons devoir publier par des motifs dont nos lecteurs apprécieront la délicatesse. L’attaqûe qu’elle renferme contre les croyances scientifiquesique nous. professons nous oblige tout d’abord-ïdé-\ clarer que nous n’entendons aucunement * être responsable de son content, sans pour cela prétendre que tout a été dit, etqu'it.; n'arrivera pas peut-être un jour, low quel: * ques unes de nos vérités actuelles seront à: leur tour des erreurs. Tes Avignon, le 8 juin 1845, « Monsieur, » Dans le Mémorial encyclopédique de juin 1841, j'ai vu, page 380 (1), queM. A. de Sainte-Barbe se proposait de publier un ouvrage « dans lequel, dites-vous, il pré- » tendrait prouver que le soleil n’est pas » fixe; que la terre est immobile; que les » lois d'attraction et de répulsion inven- » tées par Newton sont autant d’er- » reurs, etc. » Cet article me fournit l’oc- casion de déclarer que dans un ouvrage que je fis imprimer en 1831, sous le titre de Ærreurs dévoilées des physiciens mo- dernes dans l'explication des phénome- nes, etc., et dont j’eus l'honneur de vous adresser un exemplaire quelque temps après, il est fait mention, surtout à la page 322 et suivantes, du système altrac- tionnaire du savant anglais que je com- bats, non sans de grandes raisons. Depuis, j'ai terminé un autre ouvrage sur l'astro- nomie que j'ai joint au premier, augmenté de plusieurs articles que j'avais laissés dans mon portefeuille, et j’aiintitulé le tout : De la Recherche du vrai dans les sciences. Comme je suis dans ma quatre-vingt- (1) L'ouvrage de M, À. de Sainte-Barbe a été simplement par nous annoncé dans le Mémorial et dans l’Echo du monde savant à l’article Bibliogra- phie, S 1083 deuxième année et que je ne puis savoir quand il me sera possible de le faire 1m- primer, j'ai, en attendant. déposé une co- pie de mon manuscrit au Musée Calvet, de cette ville d'Avignon, en deux gros volu- mes in-4° avec huit planches de figures. Dans ce dernier ouvrage, Je continue mes attaques contre Newton, principalement au sujet de son systeme de l'attraction uni- verselle, et je fais voir qu’elle est la vraie cause du flux et du reflux de la mer, la- quelle ne dépend nullement des forces pré- tendues de la lune et du soleil, ainsi que le soutient le géomètre anglais; que la terre ne voyage pas dans l’espace, mais vé- ritablement le soleil, notre globe ayant seulement un mouvement de circonvolu- tiun autour de son axe pour l'alternative du jouret de la nuit, avec deux mouve- mêns sur ses pôles, produisant soit l’aber- ration et la nutation, soit la précession des équinoxes ; que la moindre vitesse appa- rente du soleil, l'été, ne dépend point, comme le disent les nouveaux astrono- mes, d’un ralentissement dans la marche de la terre, mais réellement de l’excentri- cité de celle-ci qui, n’étant pas au point central des orbites planétaires, s’en trouve éloignée d’une certaine quantité; d’où il s'en suit que le soleil ne parcourt pas une éllipse, mais un véritable cercle, et que la différence entre les distances de cet astre, l'été et l'hiver, n’est pas de 1739 comme on le prétend, mais de 1715, ainsi que l’ont cru les anciens astronomes, et comme doi- vent le démontrer les observations moder- ñhes qu’on a mal interprétées; que la terre n’est pas aplatie sur ses pôles, mais un peu allongée et un peu renflée vers le pôlenord, ce qui fait le sujet d’un long article que j'ai divisé en trois paragraphes. On pourra sans doute actuellement regarder encore comme absurde cet allongement de l’axe; mais ce- pendant c’est une vérité qu'ont déjà entre- vue quelques auteurs d’après les mesures connues des diverses parties du méridien terrestre, et qu’on regardera enfin comme incontestable quand on voudra y réfléchir mürement en cessant de vouloir tout aper- cevoir par les yeux de Newton, quoiqu’on soit Français et non Anglais, et aussi en se ressouvenant qu'on a déjà prouvé qu’en fait de théories scientifiques le faux pou- vait être calculé commele vrai, ce qui n’est pas à l’avantage des opinions new- toniennes qui sont basées sur le calcul et sur de vaines et commodes suppositions. » Il serait trop long d’énumérer ici tou- tes les autres erreurs que des réflexions longues et tenaces m’ont fait reconnaître dans les explications données .des, divers phénomènes astronomiques; maisje.ne suis pas de l'avis de M. A... de Sainte-Barbe qui ne donnerait que 6,000 lieues à la dis- tance qui nous sépare de l’astre du jour, et je fais voir dans mon ouvrage, et d’après les phénomènes que je cite, et que sans doute :ce savant n’a pas bien examinés, que cet astre est beaucoup plus éloigné de nous, et que cet éloignement est de 341,101 lieues, compte rond. » Je ne-sais ce que peut avoir pensé sur tous ces-points M. A... de Sainte-Barbe, mais }'aiélé bien aise de vous faire part de l'exposé d'une partie de mon dernier tra- vail, afin qu’on ne puisse pas me taxer de plagiat, sije venais à faire imprimer mon manuscrit que j'ai terminé en 1840. » Je vous prie, Monsieur, de vouloir bien m'excuser si cette lettre est si longue. 1084 Vous pouvez en faire l'usage qu’il vous plaira ; mais je vous demanderai une grà- ce, c’est que, pour cause, celte lettre pût être déposée dans vos cartons. » J'ai l'honneur, etc. P'° BREMOND. GÉOMETRIE DESCRIPTIVE. Mémoire sur la substitution de plans topo- graphiques & des tables numériques à double entrée ; sur un nouveau mode de transformation des coordonnées, et sur ses applications à ce système de tables to- pographiques ; par M. Léon Talanne. On a employé depuis longtemps, avec succès, la construction de courbes planes pour représenter la liaison mutuelle qui existe entre deux éléments variables. Cette représentalion graphique a des avantages qui lui sont propres, surtout lorsqu'il s’agit de caractériser, aussi complétement que possible , une loi naturelle qui n’est connue que d’une manière empirique. Les courbes de mortalité offrent un des exemples les plus remarquables de ce genre, parce que la mesure directe des ordonnées, des aires et des centres de gravité de certains seg- ments de courbe y est employée utilement dans la recherche de la vie probable, de la vie moyenne, de l'dge moyen de la popu- lation, etc. x Il était naturel de chercher à étendre à trois éléments variables l'application qui se présente immédiatement lorsqu'il n’y en a que deux ; et si cette extension n’a pas été faite jusqu'à ce jour, cela tient proba- blement à ce que l'on n'a pas pensé à se servir du procédé aussi simple qu’élégant que l’on emploie sur les plans topogra- phiques pour représenter le relief du ter- rain. Ce procédé, inventé par Ducarla, de Genève , qui le soumit à l’Académie des sciences en 1771, consiste, comme l'on sait, à projeter sur un plan horizontal les courbes de niveau que l’on obtient en cou- pant le terrain à diverses hauteurs équidis- tantes par les plans parallèles au premier. Des nombres ou cotes inscrits sur chacune des courbes de niveau, font d’ailleurs con- naître la hauteur à laquelle cette section a été faite au-dessus du plan de projection. Imaginons, pour fixer les idées, que nous voulions représenter ainsi la loi de la varia- tion de la température moyenne par jour et par heure pendant l’année, dans un cer- tain lieu du globe; nous compterons les jours sur l’axe des abscisses, dont la lon- gueur totale se trouvera divisée en douze parties principales représentant les mois; nous compterons les vingt-quatre heures sur l’axe des ordonnées, puis nous imagi- nerons que, par tous les points du plan qui correspondent à un jour de l’année et à une heure du jour déterminés, nous ayons élevé à ce plan des perpendiculaires pro- portionnelles à la température moyenne observée à cet instant; les sommets de toutes ces perpendiculaires seront situés sur une surface courbe, dont les ondula- tions seront évidemment très propres à peindre la loi de la variation diurne et an- nuelle de la température. Pour déterminer complétement cette surface sur un plan unique, il suffira évidemment de projeter sur le plan primitif les courbes d’égale tem- pérature que l’on y peuttracer. En appli- quant au tracé de ces courbes les principes de la géométrie descriptive, on transfor- 1085 mera en véritables plans topographiques des tables numériques à double entrée. J’ai appliqué ce procédé à toutes les tables de ce genre renfermées dans la traduction française des lecons de météorologie de M. Ch. Martins. Les plans topographiques, ainsi construits, ont paru dignes d'intérêt aux personnes qui les ont examinés; on y voit des sommets, des dépressions, des chaines de montagnes, des vallées, des cols , etc. , absolument comme sils repré- sentaient véritablement le relief d'un ter- rain accidenté. Je ne puis m'empêcher de signaler l’ana- logie de la représentation dont je viens de donner le principe, avec l'idée des courbes isothermes que l’illustre M. de Humboldt a imaginé de tracer sur les cartes terrestres. Tout en reconnaissant qu'il n'y avait qu’un pas à faire pour appliquer son ingénieuse idée et celle de Ducarla aux lois empiriques résultant de l’observation, on s’étonnéra davantage que ce pas n’eût pas encore été fait. L'application de la notation des plans cotés à des lois mathématiques où une ya- riable est fonction de deux autres, se dé- duit de ce qui précède. Ainsi un plan topo- graphique où les courbes de niveau sont des hyperboles. entre leurs asymptotes remplacera une table de multiplication. Cette applicationa déjà été faite avant moi, par les ingénieurs des constructions na- vales ; et l’un d’eux, M. Allix, a publié en 1840 un nouveau système de tarifs. entiè- rement fondé sur la notation de Durcala. Mais des recherches postérieures entre- prises sur le même sujet m’ont conduit , pour l'établissement de. tables graphiques de ce genre, à des résultats d’une simplicité inespérée. Ainsi, en employant un nouveau système de coordonnées rectilignes, où les axes sont gradués suivant certaines lois, je transforme en lignes droites ou en arcs de cercle des courbes représentées par des classes nombreuses de fonctions. Une table de multiplication pouvant servir à des élé- vations aux puissances et à des extractions de racines de degré quelconque , se trouve alors établie graphiquement avec de simples lignes droites. Cette table peut aussi être employée utilement par la résolution ap- prochée des diverses cas dela trigonométrie rectiligne et sphérique, pour remplacer léchelle des proportions chimiques de Wollaston , et pour résoudre une foule de problèmes numériques d’un usage journa- lier. Les calculs relatifs à la rédaction des projets de chemins de fer qui vont sillonner le sol de la France ont assez d'importance pour que l'administration des ponts et chaussées ait décidé que des tables topogra- phiques rectilignes dans ce système soient gravées à ses frais et distribuées aux ingè- nieurs chargés de la rédaction des projets. Les applications des idées si simples sont extrêmement nombreuses et variées. Pour terminer par un dernier exemple, je dirai que la classification de tous les corps qui ne renferment que trois éléments pour- raît être faite de telle sorte, que les diffé- rents points de l'espace correspondant àcer- taines valeurs de ces éléments, pris pour coordonnées, fussent représentés sur un plan unique. —— "DS CC e—— 4086 SCIENCES NATURELLES. PHYSIOLOGIE ANIMALE. Des fonctions des lobes thyroïdes des mum- mifères et du corps thyroïde dans l'es- pèce humaine ; par M. À. Maignien. Les lobes thyroides des mammiferes et le corps thyroïde de l'homme sont des gan- glions vasculaires de nature artérielle, les quels ont la propriété , en raison de leur spongiosité, de se gonfler, d’entrer en tur- gescence et en érection sous l'influence d’une accélération momentauée où conti- nüe du cours du sang artériel; et comme ces ganglions sont pourvus d’un appareil ligamenteux et musculaire qui les cerne, ils peuvent, en cet é!'at d’accroissement de volume, comprimer les carotides primitives et diminuer la quantité de sang artériel qui s’élance par les canaux carotidiens (1). Mais, outre cette fonction, ils ont encore celle d'agir comme des compensateurs et des régulateurs de la quantité et de la vi- tesse du sang artériel dans les quatre cou- rants artériels qui fondent la circulation aorto-encéphalo-rachidienne ; car toutes les dispositions hydrostatiques ont été com- binées pour que la quantité de sang arté- riel prédomine dans les canaux qui font suite aux carotides primitives, et pour que la vitesse da mêmeliquide prédomine dans le tronc basilaire et le tronc spinal qui ré- sultent de la réunion des deux artères ver- tébrales. Si l’on me demande maintenant quel est le but de cette harmonie h; drau- lique, je répondrai, en faisant appel aux expériences de Legallois, que la vie de l'axe cérébro-spinal est dans la dépendance im- médiate de la qualité, de la quantité et de la vitesse du sang artériel qui pénètre la pulpe nerveuse, et que ce fluide, étant l’a- -gent naturel et essentiel de toute nutrition et de toute stimulation, mesure véritable- ment l'intensité fonctionnelle. La quantité et la vitesse du sang artériel normalement constitué mesurant donc jusqu’à un certain point la masse et l’activité des divers cen- tres nerveux , il devait nécessairement y avoir un rapport de volume et d'action entre le corps thyroïde, compensateur et régulateur de la circulation aorto-encé- phalo-rachidienne, et entre le volume et - l’action des divers centres nerveux qui cojn- posent l'axe cérébro-spinal; aussi ai-je ‘rencontré le corps thyroïde d'autant plus développé et d'autant plus étroitement uni aux carotides primitives, que les lobes an- térieurs du cerveau étaient moins volumi- _neux et moins actifs, et par conséquent que - l'intelligence était plus faible, Le ganglion vasculaire artériel du col remplit un rôle spécial dans tous les ef- #orts musculaires, dans la course, le saut, -la parturition et l’accouchement, dans l'érection du pénis, le développement des mamelles et la menstruation; il a égale- ment une action particulière dans le som- meil, qui est l'état négatif des efforts mus- culaires, Si le ganglion vasculaire artériel du col offre un rapport de volume avec les lobes antérieurs du cerveau , siége de l’intelli- gence, si c’est pär l’action de ce ganglion que sont fondées, par l’intermede du sang artériel, la masse et l’activité de ces lobes - antérieurs, nécessairement je devais trou- ver, dans les modifications organiques di- verses de cet organe, un moyen ou une mesure propre à me rendre compte de la diversité d'action des lobes antérieurs du 1087 À cerveau, autrement dit dela diversité d’in- telligence remarquée entre les Hommes. Eh bien, j'ai constaté en effet, par des dis- sections particulières, que, dans les hom- mes originaires de l'hémisphère austral, le corps thyroïde est beaucoup plus volu- mineux, plus étroitement appliqué sur les carotides primitives qui sont suivies de ca- rotides internes munies de courbures très prononcées, et qu’au contraire, dans les indigènes de l’hémisphère boréal, jusqu’au 60e degré de latitude nord, le corps thy- roïde est moins volumineux, moins intime- ment uni aux carotides primitives, qui sont ici suivies de Carotides internes pres- que toujours rectilignes. Chez les habi- tants de la zone équatoriale, le corps thy- roïide tient le milieu entre les dimensions qu'offre l’organe chez les deux autres ra- ces. Ces considérations m'ont servi à éta- blir une nouvelle classification des races humaines. ORNITHOLOGIE, Index ornithologique ; par Lesson. (suite.) 5° Sous-genre: CHORDEILES, Swains (1831): hab. cercle arctique. — 395. Chordeiles Virginianus, Swains.,N. Zool., p. 337; Caprimulgus Virginianus, Bris- son; gm.; Lath; Edw., pl, 63; Ch. Bo- nap., Syn. n° 69; Wilson, Orn. Am., pl. 40, f. 1 et 2; Cuprim. popetue, Vieill., Ency., p. 542; Le popetue, Brisson, 11,477 ; Enl. 533; Le haleur, Briss., 2,480 ; C. America- nus, Vieill., Ency. 540; Wils Am. orn., V. 63 pl. 40, f. 1 et 2; Nuttall., 1,619 : hab. l'Amérique arctique, les Etats-Unis et les grandes Antilles. 6e Sous-genre : Carrimuzcus, L. Hi- rundo , L. (1736); Müxhring (1752) : hab. cosmopolite. À : Europe. — 396: Caprimulgus Eu- ropeus, L.; Brisson, t. 2, p. 470; Vieill., Encycl., p 535; Enl. 193; Selby, pl. 42: C. punctatus, Meyer. Naum., pl. 148: hab. l’Europe, l'Asie, l'Afrique (Egypte), — 397: Caprimulgus ruficollis, Temm., Man. 1,438; Vieillot, faune fr., pl. 62, f. 1; Roux, pl. 148; C. rufilorquis, Vieill., Ency., p. 546 : hab. Algésiras, Provence, Java, l'Afrique. B. AmÉRIQUE. — 398. Caprümulgus Guya- nensis, L.; Gm.; Enl., 733; le Mont- Voyau, Vieilot, Encyc. p. 541, n° 17; C, Variegatus, ib.; d'Orb., 68: hab. la Guyane française, la. Patagonie, la Plata. — 399: Caprimulgus rufus, L.: Gm.; Enl. 735; Vieil., Encyc., p. 541: hab. Cayenne. — 399 bis: Caprimulgus rupes- tris, Spix, t. 2, pl. 2; d'Orb., 68: hab. Moxos, rives des fleuves. — 409: Capri- mulous semitorquatus, L.; Gm.; Enl. 734; Vicill., Encyc., p. 538: hab. Cayenne. — 01: Caprimulgus Cayennensis, L.; Lath.,n°12; C. Cayanus, Gm.; Enl. 760; Caprimulqus leucurus,Vieill., Ency..p.544: bab, la Guyane, le Paraguay. — 402: Ca- primulgus acutus, L.; Gm.; Enl., 732, Vieillot, Ency., p. 536 : hab. la Guyane. — 403 : Caprimulgus griseus, Vieill., En- Cy.,p. 944; le crapaud-volant gris, Buf- fon, t. vi, p. 548 : hab. la Guyane fran- çaise. — 403 bis: Caprimulgus brasilia- nus, Vieillot, Ency., p. 542; le Noiibo, Marcgr., 195 ; Brisson, 2, 283; Buflon, vi, 539 : hab, le Brésil, — 404 : Caprimulgus Natlereri, Temm., pl. col. 107: hab. le Brésil. — 405 : Caprimulgus Jamaïcensis, Lath., n°2; Vieillot, Ency., p. 515: Sloa- 1088 ne, Jam., liv. 6; Buffon, vr, 536 : hab. la Jamaïque. 406 : Caprimulgus odopteron, Lesson, Rev. Zool., 1839, p. 105 : hab. les Antilles françaises, la Martinique. — Ca- primulgus torquatus, Vieillot, Ency., p. 5414; le Guiruquerea, Buffon, t, vi: hab. le Brésil. — 407: Caprimulgus bi- fasciatus, Gould, procced, 1837, 1841, p. 22: hab. Chili. 408 : Caprimulgus par- vulus, Gould, proc., 1837, 22 : hab.? — 409: Caprimulgus vociferus, Wilson, pl.41, f. 1 à3; Nuttal,t.1,p. 614; Swains, N. Z., p. 3363 Ch. Bonap., n° 68; le !Whp- poor-V'ill des Anglo-Américains; Capré» mulgus clametor, Nieill., Ency., p. 537 : hab. les états du centre de l'Union améri- caine. — 410: Caprimulgus longirostris, Ch. Bonap., Journ. ac. Philad.,1v, 384; Bull. vi, 412 : hab. les Etats-Unis. C: Arrique. — 411: Caprimulgus Isa- bellinus, Temm. pl. 379: C. Ægyptus, Lichst., Cat. n 610 : hab. l'Egypte, la Nu- bie. — 412: Caprimulqus eximius, Rupp:; Temm., pl. 398: hab. le Sennaar, — 413 : Caprimulgus infuscatus, Rupp., af. pl. 6; C Nubicus, Lichst., Cat , n° 611.—413 bis. Caprimulgus poliocephatlus, Rupp:, 2° voy. p-106: hab.l'Abyssinie. —414.Caprimulgus pectoralis, G. Cuv.; Levaill., af. pl. 49 ; Vieill., Ency., p. 545 : hab. l'Afrique mé- ridionale. — 414 bis: Caprimulgus tris- tigma, Rupp., 2°. Voy. p. 105 : hab. PA- byssinie. A D: Aste. — 415 : Caprimulgus Asiali- cus, Lath, n°16 : hab. Bombay. — Capri- mulgus Indicus, Lath.; C. Cinerascens, Vieil., Ency, 545 : hab. les Indes-Orien- tales. t BOTANIQUE. Sur la fécondation du pollen conservé. M. Haquin, de Liège, intelligent et zélé horticulteur, a fécondé des lis avec du pollen extrait depuis quarante-huit jours, des azalea avec du pollen de quarante-deux jours, et ce qui est plus étonnant encore, des camelia ont parfaitement fructifié avec du pollen de soixante-cinq jours. M. Ha- quin a semé les graines des lis et des aza- lea : elles ont très bien levé. Il en a obtenu des hybrides d’une belle santé, dont il at- tend la floraison. Les fruits du camelia an- noncent de belles graines. Aussitôt qu'une fleur s'épanouit, M. Haquin lui retranche son pollen, après avoir eu soin d’eloigner cette plante de toute autre qui pourrait. agir sur elle. Voici comme il s’y prend pour conserver le pollen : il coupe les éta- mines aussitôt qu'il peut les apercevoir, les place dans du papier bien collé et dépo- se le paquet pendant vingt-quatre heures dans un endroit sec et chaud. Au bout de ce temps la poussière fécondante est tout à fait développée. Alors il ôte le pollen du papier pour le placer dans une feuille de plomb laminé mince comme du papier et renferme le tout dans un papier étiqueté et dans un endroit froid sans être humide. Il à du pollen d’azalea et de camelia ainsi con- servé dont il se propose de faire l'essai à la floraison prochaine. Nous rendrons compte du résultat. —— EEE — SCIENCES APPLIQUÉES. SOCIÉTÉ D'ENCOURAGEMENT. Séance du 14 juin 1843. M. Francœur, vice-président, occupant le fauteuil, paie un hommage de regrets à la perte que le conseil d'administration 1089 vient de faire de M. Morin de Sainte-Co- lombe, membre de la Société royale et centrale d'Agriculture. Au nom du comité des arts mécaniques, M. Olivier fait un rapport favorable sur un instrument imaginé par M. Chaussenot aîné, qu'il appelle £chc!le-équerre, destiné à faciliter les tracés des plans et à en éva- luer les surfaces. C’est une équerre qu’on fait glisser le long d’une règle à l'aide d’un pignon et d’une crémaillère. M. le rappor- teur compare cette équerre à celle que M. Guesney a inventée pour le même ob- jet; il en montre les différences, et pro- pose de décrire et defigurer cesdenx instru- ments au Bulletin. Cette proposition est adoptée. Le conseil continue ensuite la discussion sur la loi proposée pour les brevets d’in- vention, et termine cet examen par celui de l’art. 23 de la loi. La discussion conti- nuera dans la séance extraordinaire de mercredi prochain. FRANCOEUR. ARTS CHIMIQUES: Histoire des opérations de teinture. (Troisième et dernier article.) Les Indiens n'avaient exercé leur indus- trie que sur le coton: on s’en tint Jà pen- dant très long-temps, et ce n’est que de- puis vingt-ciuq ans que l’on imprime, par des moyens analogues, les étoffes de laine, de soie et de lin. c Dans l’origine, les couleurs n’avaient aucune fixité; elles s’altéraient en peu de temps, et souvent ne résistaient point à une simple immersion dans l'eau. Mais de même que les procédés de teinture rece- vaient d'immenses perfectionnements, grâces aux recherches des chimistes Du- fay,, Hellot et Macquer, qui: préludèrent par leurs travaux à la révolution chimique de 1789, de même l’art de l'impression sur toile ne tarda pas à profiter des découver- tes de la chimie moderne ‘et du perfec- tionnement des arts mécaniques. Bientôt apparurent les écrits des savants chimistes Berthollet (1) et Chaptal (2) qui régulari- (1) Claude-Louis Berihollet, né en 1749, à Tal loire, en Savoie , se fit naturaliser Français, et.de- vint médecin du duc d'Orléans. Aini du gTaud et in: fortuné Lavoisier, il concourut avec lui, Guyton de Morveau et Fourcroy, à la réforme du langage chi- mique et à la brillante révolution de cette science. Il entra, dès l’année 1780, à l’Académie des scien- ces, fut chargé, en 1794, de professer la-chimie à l'Ecole normale, puis à J’Ecole polytechnique, et nommé membre de l'Institut à l'époque dela :créa: üon de ce corps savant. Sa probité le fit désigner pour recueillir les objets d'arts conquis dans nos triomphes en Italie, et bientôt après il fil partie de la mémorable expédition d'Egypte. Napoléon l’ai- inait beaucoup et savait apprécier sa haute capa- cité, 11 l’éleva au rang de comte et de sénateur. Ou- tre un grand nombre de découvertes, on doit à Bere thollet l'application du chlore dans le blanchiment, d'importants travaux sur la teinture, et notamment ses Eléments de l'art de la teinture, qui ont érigé cel art en une science positive. Son autre ouvrage, l'Essai de statique chimique, dont il avait conçu les bases au milieu des sables brülants de l'Egypte, suffirait seul pour rendre son nom impérissable. Dévoué à la science qu'il chérissait, il fonda en 4807, à Arcueil, dans cette célèbre retraite de ses vieux jours, une société composée de physiciens et de chimistes, ses élèves, qui se réunissaient tous les quinze jours pour répéter les expériences nouvelles et qui publièrent trois volumes de très intéressants mémoires, sous le titre de Mémoires de physique et de chimie de la société d'Arcüeil. Berthollet fut nommé pair de France en 1814, Il mourut le G no- vembre 1822, âgé de 75 ans. (2) Jean-Antoine Chaptal, né en 1756, à Nozaret 1090 sèrent les pratiques des ateliers, perfec- tionnèrent les procédés de blanchimentdes tissus et surtout des tissus de coton, de chanvre et de lin, en tirant parti des pro- priétés merveilleuses du chlore; ‘et qui portèrent dans l’appréciation des recettes de la teinture cet esprit philosophique qui seul pouvait dégager l’art des entraves où la routine et l’empirisme l'avaient empri- sonné depuis si longtemps. C’est à partir des premières années du dix-reuvièéme siècle qu'on a commencé à introduire dans les ateliers l'usage des matières minérales pour colorer les tis- sus. Aux sels de fer sout venus succes- sivement se joindre l’arsenite de cuivre, le bleu de Prusse, les sulfures d’arsenie, les chromates de potasse et de plomb, le pe- roxyde de manganèse, etc., qui ont fourni aux industriels de nouveaux moyens de varier leurs produits et de les obtenir avec plus d'économie. C’est aussi à partir de cette époque mé- morab'e qu’on a entrepris une étude ap- profondie des substances tinctoriales, en re- cherchant surtout à en isoler les principes (Creuse), fit ses études médicales à Montpellier, et aussitôt après sa réception, se rendit à Paris peur étudier la chimie sous Sage, Macquer et autres hom- mes célèbres qui préparaient la réforme de celte science, En 1781, il fut appelé, quoique bien jeune encore, à vecuper la chaire de chinie que les Etats du Languédoc venaient d'instituer à Montpellier. 1] débuta 5 dans Ja carrière de l'enseignement avec un très grand succès. Héritier d'une grande fortune, il voulul,joindre la pratique à la théorie, et se fit fa- bricant de produits chimiques. Des 1783, Chaptal publia le,Tableau analytique de son cours, et bien- tôt après, en 1790, il donna ses Eléments de chimie, qui füretit traduits dans toutes les langues , et dont la quatrième édition parut en 1803. Sa célébrité devint telle que Wasiugton le sollicita jusqu’à trois reprises différentes de venir-se fixer près de lui, et que , à la même époque, le roi d'Espagne lui offrit 36,000 F. depension ei un premier don de 200,000f, sil voulait professer dans ses Etats. Pendant le ré- gime de la Terreur, en 1793, la reine de Naples lui offrit un asile à sa cour. Mais Je patriotisme de Chaptal se refusa à une émigration qui eût été une soite de déscrtion, et qui eût dérobé à son pays ses talents et ses services. La patrie le réclama bientôt; Chaptal appelé dans la capitale par le co- mité de salut public, fut chargé de diriger les ate- liers de Grenelle, pour Ja fabrication du salpètre et de la poudre. 1l réussit à livrer jusqu’à lrente-cinq milliers de salpètre par jour. A l'époque de la créa- tion de l'Ecole polytechnique, il fut appelé pour professer la chimie vévétale. Mais peu de temps après il fut envoyé à Montpellier, pour réorganiser lPEcole de médecine, où ‘il occupa la chaire de chi- mie. L'fnstitut de France, à sa formation, le compta parmi ses membres les plus actifs. En l'an 1x, Bo- naparle l’appela au ministère de l’intérieur. Dans ce dernier poste, il rendit. d'immenses services à la science, à l’agriculture et à l'industrie. Gette courte notice nous empêche de citer tout ce qu'il a fait de grand et d'utile. Malgré ses nombreuses occupa- tions administratives, Chaptal n'en cultivait pas moins sa science favorite. Indépendamment de plus de 80 mémoires qu’il a publiés sur les arts chimi- ques, on lui doit des ouvrages spéciaux sur les sal- pêtres et goudrons, sur le perfectionnement des arts chimiques en France, sur le blanchiment, sur la culture de La vigne ei l'art de faire le vin, les eaux- de-vie, esprits et vinaigres; un Traité de chimie appliquée aux arts, qui a été traduit dans toutes Îles langues; l'Art de La teinture du cotor en rouge, el l'Art du teinturier dégraisseur ; un grand ouvrage sur l'industrie française, un Mémoire sur le sucre de betteraves, et-enfin: une :Chimie appliquée. à l'agriculture. Chantal fut successivement sénateur , comte de l'Empire, puis pair de France en 1519. Pendant trente années consécutives, la Société d’en- couragement, dont il était un des fondateurs, le choi- sit pour son président. IL est mort à Paris, le 20 juil- let 1832, d'une hydropisie de poitrine, 1091 - colorants vour pouvoir mieux apprécier l'a ‘tion des agents chimiques sur eux etse rendre un compte exact du rôle qu'ils jouent dans les opérations quiont pour but de les fixer sur les tissus. Cette partie de la science, totalement inconnue des anciens, est une création toute nouvelle, dont l'honneur revieut en grande partie à l’un des chimistes contemporains les plus dis- tingués, M. Chevreul, dont les travaux et les leçons ne cessent de répandre la plus vive lumière sur ces curieuses réactions chimiques qui font de la teinture et de l'indienne l’une des applications chimiques les plus intéressantes. C’est donc surtout aux savants que ces arts sont redevablesdes immenses progrès auxquels ils sont parvenus depuis un demi siècle, et, sous ce rapport, les chimistes. français peuvent revendiquer la part la plus large et la plus glorieuse. C’est ainsi qu’en jugent les étrangers. L’Anglais Howe, dans son Histoire du Commerce, s'explique ainsi : « C’est à l’Académie des Sciences que les Français doivent la supé- riorité qu’ils ont en plusieurs arts, et sur- tout dans celui de la teinture. Telle est l'histoire succincte de cet art si utile et sibeau;-histoire dont M. Girar- din, savant professeur de Rouen, a su faire précéder ses-excellentes leçons sur la teinture: N. B. Dans un prochain article nous donnerons l'histoire de l’éclairage. Eee - AGRICULTURE. ÉCONOMIE AGRICOLE. De quelques engrais et de leur emploi. (Premier article.) Tourbe. -— Dans les lieux où la tourbe est très commune, dans ceux où les com- bustibles sont abondants, et où elle est, par conséquent, à très bon marché, on emploie avec avantage comme engrais. Mais, partout, la tourbe qui ne peut se tenir en briques ou les débris du façon- nage en mottes, et qui n'ont, par consé- quent, que peu de valeur, doivent être employés de cette maniere : On s’en sert le plus souvent comme de litière, et il est certain que c’est la ma- nière la plus facile de la convertir en en- grais, et par le piétinement des bestiaux et par le mélange de leurs déjections. Cepen- dant les Anglais en font plus souvent un compost, en mettant seulement un cha- riot de fumier frais sur trois chariots de tourbe, sans aucune addition de chaux. Mais on a essayé pas deux fois d'enfouir la tourbe seule et sans préparation. Sans addition de kali, ou de soude, ou sans une action suffisante de l'air, moyens qui au- raient dù préalablement désacidifier et rendre décomposable l’humus calciné, aigri, la tourbe, telle que la fait le temps, reste sans action dans la terre, si ce n est qu’elle rend les terrains sablouneux plus humides et les terrains argileux plus meu- bles. L'essai d’enfouir la tourbe encore humide n'a qu'un résultat possible, celui de détériorer de fond en comble le terrain qui sert à une pareille expérience. Mais, pour obtenir de cette utile subs- tance tous les avantages qu’elles peut pro- curer, il faut que la tourbe aussi divisée, rendue aussi pulverulente que possible, soit amoncelée et le monceau fréquem- ment arrosé avec du purin, de la lessive, 1092 de l’eaû de savon ou tel autre dissolvant. Après six semaines ou deux mois, on re- tourne la masse et.on y mêle de la chaux ou de latcendre; «Quelque temps après qu’on a ide-nouseauiretourné la masse, on peut la-xegarder comme suffisamment dé- composée: Dans: cetétat, elle forme un excellent: engrais à donner en couverture au printemps sur les semailles sorties. Cette couverture est non: seulement exempte de production d'aucune espèce de mau- vaise herbe, mais encore elle contribue à détruire:celles qui se trouvent dans les champsi:Elle-a, en; outre, la proprieté d’absorber-beaucoup d'humidité. Par son application en: couverture, elle reste en contact avec l'atmosphère,jet devient tou- jours plus soluble, par. conséquent plus assimilable pour les racines des. plantes, surtout les plus rapprochées du collet. Outre cet'usage, on peut encore em- ployer la tourbe à augmenter la masse des engrais ordinaires. Dans ce but, on forme avec dela tourbe bien desséchée et bri- sée une gouche: épaisse sur le sol même de son fumier, sur laquelle on dépose, à mesure;-ce qui est fourni par les étables. Les liquides si précieux qui filtrent à tra- vers les couches successives du fumier et qu’on commet encore souvent la faute de laisser se perdre, traversent: aussi la tourbe et l’améliorent.ljeaucoup. A: la vérité la couche de tourbe :-amoncelée: ‘encore acide, ne peut: guerg;entrer en fermenta- tion; lorsqu'on enlèsele fumier pour s’en servir, on enlève alors aussi H couche de tourbe pour la-remplaecr ‘par une autre. La tourbe/sortant du fumier $e met en tas à part, un peu desserrée!, et bientôt alors la fermentation: commence à s’y établir ; après quelques, Semaines, )6n retourne le tas, on ajoute-un;:chariot ‘de chaux par cinq chariots de tourbe, et on mêle bien toute la masse: Après quelques semaines encore on a un très bon engrais prêt à être employé. Au lièw'de chaux, lorsqu'on peut ensavoir plus facilement, on peut aussi ajouter.dela marne,bmais il en faut alors autant qu’on a detourbeil:: Enfin, la tourbe peut encore;et sans ad- dition d'autre ferment, se convertir en une - bonne terre végétale. Je fis extraire, dit un cultivateur anglais, :six cents voitures de tourbe d’une tourbière formée à une grande profondeur sous un sol de sable, et j'en laïssai séjourner ‘une partie pendant deux ans, en tas carrés de deux mètres et demi de haut. Pendant ce temps, les aci- des nuisibles s'étaient perdus d’eux- mêmes et les tas s'étaient transformésen une terre poire végétale. À celte ruéthode, un seul obstacle “oppose : l’impatience habituelle de la plupart des cultivateurs. ; L'engrais de tourbe, bien consommé, s emploie surtout avec avantage pour les terrains légers et sablonnenx, auxquels il donne du lien et la propriété de retenir lhumidité. Son effet est très borné dans les terrains argileux, à moins que le sol ne forme qu’une couche maïgre et mince. ANIMAUX DOMESTIQUES. Des races de chevaux et de bœufs de l’Anjou. -(Beurième article. ) B. De l'espèce bôvia@ En particulier, ss - D 6911 RE A Les animaux qu’on possède dañs’le dé- Parlement, soit comme bêtes de labour, El 13 AUQ MEET TE 1093 soit comme bêtes de rente, sont de cinq races plus ou moins distintes : 1.. La race mancelle. — Sa couleur est tantôt d'un rouge blond uniforme, tirant plus ou moius sur l’ane on l’autre teinte; tantôt, et c’est, le plas ordinaire, d’un rouge, blond maculé de blanc. La tête est particulièrement/dessinée de cette couleur qui forme nettement l'entourage des yeux et se reproduit surles naseaux ; les cornes, d’an blanc jaunâtre ou verdâtre, sont assez grosses à leur base, ouvertes régulière- ment dans leur légère courbure et ne dé- passant pas d'ordinaire 22 à'25 centimètres de longueur. Le front est large ainsi que le poitrail, les flancs sont développés; la croupe est épaisse, carrée, formant, jusqu’à la distance du jarret, dans l’attitude du repos, une ligne plutôt droite que con- vexe. Les cuisses ne sont détachées qu’à une faible hauteur du jarret. On rencontre d’abord cette race au nord-est de l'arrondissement de Baugé, aux approches et aux alentours de Duitail, où elle m'a paru fort belle sur les bords du Loir. De là elle se propage au sud comme au nord de Châteauneuf, jusqu’au delà de Segré, tantôt pure ou à peu près, tantôt diversement modifiée par son croi- sement avec la race suisse dont M. de La Lorie avait introduit quelques beaux tau- reaux dès la fin du siècle dernier. Dans la propriété qui porte ce nom, on reconnaît encore Île type paternel à sa couleur noire ou rouge-brun , à sa haute stature; aux membres plus osseux, plus gros, au cor- vage plus vigoureux des individus. En tra- versant au sud les terres fraîches et fécon- des de la petite plaire qui s'étend de la Chapelle à Sainte-Gemme-d’Andigné, il est facile.de fre la même remarque, Toute- fois. les caractères manceaux l’emportent sur les caractères suisses;.ou du moins si la première race à gagné en corpulence, ce qui peut êlre d&, par: parenthèse, tout aussi bien à la richesse des herbages qu’au croisement, elle a conservé la disposition charnue qui fait, son principal mérite. Il n'est pas rare de voir sortir de cette pattie de sa contrée des animaux maigres de cinq ans.au prix de 8 à 900 fr. la vaire. M. Du- mas, dans le voisinage du Lion-d’Angers, en a vendu jusqu’à 4,000 fr. À l’ouest de Segré, on retrouve encore des bœufs de race mancelle bien caracté- risée sur quelques exploitations suffisam- ment affouragées où cetle race prospère ; mais généralement elle décroit en taille et elle se perd dans ses croisements avec la race bretonne, jusqu’à ce que celle-ci do- mine à son tour dans le pays. Les bœufs manceaux ‘ne sont pas ordi- nairement ardents au travail; par contre, ils engraissent facilement et assez promp- tément, même dans la jeunesse. Les her- bigers normands en font un cas particu- lier. Lorsque je parcourais la valée d'Auge, J'ai pu me convaincie que ce sont eux qui y arrivent souvent les derniers et qui en sortent cependant les premiers pour l’ali- mentation de Paris. Les engraisseurs de Maine-et-Loire sont persuadés qu’ils se font moins bien à la crèche qu’au piturage. Quelques uns l’ont même, disent-ils, éprouvé, que les essais auxquels ils se sont livrés aient eu ou non une valeur déci- sive, il est à remarquer que ces animaux pénètrent tout aussi peu dans l’arrondisse- ment de Beaupréau que ceux de la race choletaise dans les herbages normands, 2. La race bretonne offre avec la sui- 109% vante une fort grande analogie de couleur et de formes;.les différences de stature sont purement locales. En général, les bœufs provenant des marchés qui se tien- uvnt sur la rive droite du fleuve ont la tête et le col courts, les jambes peu éle- vées, épaisses, musculeuses, le coffre large, les épaules bien prises. Ils sont régulière- ment conformés, trapus, d’une vigaeur et d'un courage, remarquables, eu égard à leur taille. Ce.sont, à juste titre, les plus estimés pour letravail. Élevés dans d’as- sez maigres pâturages, ils n’ont qu’à ga- gner en pénétrant en Maine-et-Loire; mieux que d’autres, ils se contentent d une nourriture médiocre. Les bœufs bretons passent, des foires d’Ingrande et d’Ancenis, dans l’arrondissement de Beaupréau, où ils se confondent sur beaucoup de points avec les bœufs poitevins et choletais. 3. La race choletuise, dite de nature, que l'on appelle plus à l’est race poitevine, sort des arrondissements. de, Bressuire, de Partheuay et des parties voisines de la Vendée. Elle provient aussi plus particu- lièrement sous la seconde dénomination, des marchés d'Argenton. La véritable race de nature, telle qu’on la voit journellement se consolider et s’a- méliorer chez plusieurs cultivateurs éclai=. rés de l’arrondissement de Beaupréau, a mérité sur les marchés de Poissy et de Sceaux une grande réputation pour la qua'ité de sa chair. Par une heureuse et rare coïncidence elle est aussi robuste et travailleusé que la race bretonne, et aussi facile à engraisser que la race mancelle. Elle convient donc aussi bien que possible aux localités où l’on spécule à la fois sur la force musculaire et sur la chair, et où la” tourriture au pâturage est loin d’être toujours abondante. Sobre et peu difficile sûr le choix des aliments pendant la pre- mière période de l’éxistence, elle se main- tient à peu de frais en-bon état jusqu’à la seconde; à poids et volame.égaux, on croit qu'elle donne du quart au tiers plus de suifque la plupart des autres races fran- caises. s !Ea couleur qui la distingue varie du Jaune clair au gris brunâtre ou au châtain foncé, presque noir, sans aucune marque de blanc. Le ventre est de teinte plus claire dans les bœufs de nuances foncées; les poils du front, du dessous du col et dela queue, sont plus sombre que ceux du corps. Les ciles et les paupières sont noirs avec. un entourage gris-blanc; quelques animaux de couleur rouge vif sont infini- ment moins prisés que les autres; les cornes sont régulièrement placées en forme d'arc demi-tendu, légèrement rétournées au sommet, blanches ou blanchâtres à leur baseet noirâtres à leur extrémité. Leur longueur est assez comniunément de Om,45 à Om, 48. La hauteur d’un animal de 7 ans, bien caractérisé dans l’espèce, s’est trouvée de 1m,43, mesurée à la hanche, et de 1m,44 mesurée à l'épaule. Un bœuf de cette dimension doit attein- dre, pendant l'engraissement, le poids de 450 kil. de viande au prix de 55 à 60 ec! le demi-kilog., en laissant au profit de là cheteur les extrémités, la peau, les inles2 tins et le suif, dont la proportion est com- munément de 1090 kilog. Les qualités de conformation qui font surtout apprécier aux engraisseurs chole- tais les animaux de cette race, sont des os peu volumineux, une tête courte pas 1095 trop grosse; un fanon descendant très bas, une poitrine large et ressortie; des épaules larges, assez distantes l’une dé l'autre pour qu'on puisse placer plusieurs doigts aux points où elles se rapprochent le plus; un coffre large et bien descendu, une côte longue et bien arrondie, le flanc peu déve- loppé, les hanches larges peu relevées, la croupe également large, une peau souple, un poil soyeux, des cuisses charnues jus- qu'au jaret, une queue attachée bas et bien entoncée, des fesses (la broie) char- nues et bien descendues entre les cuisses. Les bœufs poitevins qui arrivent à l’est du département par l'intermédiaire des marchés d’Argentan, Thouars, etc., par- ticipent nécessairement de toutes ces for- mes, mais, faute d'une nourriture suffi- sante, on serait parfois tenté de les croire d’une autre race. Je dirais, si j'osais géné- raliser des observations détachées, qu'ils sont en général d’ün moins bon choix. 4, Les bœufs saintongeois, qu’on rencon- tre aujourd hui assez fréquemment dans les étables de la Vendée comme on les ren- contre dans les pâturages normands, sont habituellement de couleur ‘alezan poil de vache ou lavé. Leur hauteur, plus grande que celle des animaux qui proviennent des parties centrales du Poitou, est, pour un bœuf de taille moyenne, de 1m,50 à 1m,60 ; leur longueur, de 2 mètres environ, du poitrail à la pointe de la fesse. La tête est volumineuse; les cornes sont longues, très ouvertes, assez souvent arquées en arrière et fort grosses. Ils sont bien faits et on les considère comme assez bons pour le tra- vail, à la condition d’une nourrriture suf- fisante. Grâce à leur taille, ils peuvent ac- quérir er engraissant le poids de 609 kil, mais la proportion de la chair aux os est relativement moindre que dans les chole- tais; la viande est moins estimée des bou- | chers du pays, et quoique la méthode d’en- graissement soit la même, la masse du suif n’est pas aussi considérable. Il faut en dire autant sur tous les points des bœufs auvergoats. 5, La race auvergnate se propage depuis quelques années:assez abondamment dans l'arrondissement de Beaupréau, par suite de l'extension remarquable donnée à l'en- graissement ; c'est la plus élevée de toutes, Chez les individus de taille moyenne, je l'ai trouvée de 1m,70 à 1m,75. Quoique la tête des bæufs auvergnats soit plus légère que celle des bœufs de Saintonge. le cor- nage moins long et moins fort, les émi- nences osseuses m'ont paru plus dévelop- pées. La coaleur dela robe est uniformé- ment alezan-brûülé. foncé. Un caractère constant qui peut faire distinguer tous les animaux de cette origine de ceux de na- ture, lors même que ceux-ci s’en rap- prochent le plus par la teinte, c’est qu'ils ont l'entourage des yeux rouge, ce qui donne à leur regard un aspect particu- lier. Les saintongcois et les auvergnats dépé- riraient si on ne leur donnait pas plus de nourriture qu’on en donne aux bretons et aux choletais; aussi les fermiers qui les recherchent comme bêtes de trait ou d'en- graissement sont d'ordinaire ceux dont les exploitations se trouvent le mieux affoura- gées. IL est évident qu'à ces conditions mêmes, si la race du pays suffisait aux besoins toujours croissants de la vente, elle serait exclusivement recherchée par les engraisseurs angevins. Les vaches de l'arrondissement de Beau- 1096 préau considérées comme les meilleures nourrices, donnent à peu près de 10 à 12 litres de lait par jour pendant les cinq mois qui suivent le velage. Presque tou- jours elles allaitent deux veaux à la fois. Celles de qualité commune produisent de 2 à 8 kilogr. de beurre par semaine. Il en est, mais en petit nombre; qui en rap- ‘portent jusqu'à 4 kilogr: Ces proportions restent à bien peu près les mêmes sur tous les points du département où les animaux sont convenablement nourris; elles aug- mentent communément dans les vallées: elles sont moindres sur les parties mal af- fouragées. Les vaches mancelles passent pour donner moins de beurre que les au- tres, à quantité égale de lait, Une tendance remarquable vers l’amé- lioration des races se manifeste surtout depuis quelques années dans les trois ar- rondissements d'Angers, de Beaupréau et de Saumur, ainsi qu'on a pu en juger dans les divers concours qui ont eu récemmint lieu aux alentours de Cholet. L’insuffisance des animaux propres à l’engraissement, la cherté de ceux qu’on va chercher à Bres- suire où à Parthenay ont appelé l’atten- tion des fermiers sur les bénéfices qu’ils pourraient retirer de l’élève des bœufs dits de nature. L'exemple donné par quelques uns a gagné les autres, et l’émulation a achevé ce que limitation avait commencé. Déjà la pratique a enrichi la théorie d’ob- servations importantes; on se montre plus difficile sur le choix des taureaux lors de la saillie; on paie mieux dès Jeur bas âve les belles productions. Aux environs de Segré, non seulement la race mancelle a cons: rvé sa taille et ses billes formes, maïs elle s’est élevée et sensiblement améliorée. LA, comme je l’ai déjà noté, il est des. bœufs qui passent dans les. herbages normands sans avoir porté le joug. On conçoit com- bien, avec une pareille tendance, il im- vorle d'avancer l'époque favorable à la vente. Je ne doute «lonc pas que la pré- sence du beau taureau de Durham, obtenu par l'intermédiaire dé M. Robineau, ne rende au pays, et plus spécialement à cette portion du pays, d'importants services. C’est au. sud de Segré, aux alentours du Lion, de Châteauneuf, enfin dans tout le nord_et le nord-ouest du département, que je voudrais le voir séjourner tout d’a- bord. O. Leczerc-Trouin. DK SCIENCES HISTORIQUES. ACADÉMIE DES SCIENCES MORALES ET POLITIQUES. à Séance du samedi 40 juin. Après une analyse verbale d’un ouvrage sur les réformateurs contemporains, M. Du- noyer continue la lecture du mémoire qu'il avaitcommencée à la dernière séance L'honorable académicien a examiné au- jourd’hui qu'elle est l’influence de la vie industrielle sur les relations sociales. Une question se présentait d’abord qui domine toutes les autres. Cette question est celle- ci: industrie et monopole sont-ils une même chose ? il y a monvpole ou tendance au monopole chez tous ceux qui veulent faire des profits, mais ceux qu'on entend par industriels n’ont pas plus de cette ten- dance que les cultivateurs, les avocats, les médecins, et pour qu'il en fût autrement, il faudrait qu'ils eussent des priviléges par- ticuliers, car le monopole ne se comprend pas sans priviléges. C'est plus, rien n'est _ été qu'après un plein et long exercice des 1097 moins dans la nature de l'industrie que le monopole, rien n’est plus contraire, à ses développements; ‘la concurrence, au çon- traire, est de son-essenceelle Ja veut en- titre, extrême mème, parce que, cest par là seulement. qu'elle peut, abienir le çper- fectiounement dont elle est susceptible. Or, la concurrence étant l'antipode du « monopole, il est évident que le plus grand M reproche adressé à l'industrie se trouve sans fondement. Cela posé, M. Dunoyer s'est demandé quels sont les effets de la concurrence. Il ne faut pas croire que la concurrence constitue un état permanent d'hostilité, et ce serait.en, avoir uue idée fansse que de les comprendre avec des oppresseurs d’un côté et des opprimés de l’autre. Entre des concurrents il‘en est un plus habile que les autres, il réu-sit, les autres échouent. C'est un mal pour eux sans doute, mais aussi c’est un bien pour les acheteurs et les consommateurs. Il ya, dit-on, des abus, mais à quoi ne peut-on pas adresser le même reproche? C’est auxelois;; c'estrsaux magistrats chargés de les: fairel exécuter, qu'il appartient de punirvcess abus, -derles faire disparaître. Quoique: des vaisseaux (nous nous permettons cette comparaison pour rendre matériellement l'idée que nous avons saisie dansla communication de M. Dunoyer), quoique des vaisseaux aient-souvent fait naufrage;:est-il jamais venu à l’idée de quelqu'umqu'il ne fallait plus-entreprendreidesmwoyages sur mer. À côté du -mal est. le biens en toutes choses; et le bien que-produit-larconcurrence est immense, Nous-croyons avéé M:Dunoyer qu'elle est propre à-unir Jes- nations et qu’elle doit, par suite-deséchänges conti- nuels.et. des rencontres:scuvent répétées sur un marchécommumgresserrer étroite ment les lieas qui wnissentotous les hom- mes La liberté du commerce se fonde par la concurrence, et c'est la liberté de concurrence qui -doit-réaliser toutes les merveilles de l'industrie. Un jour viendra ou par la libenié-du commercetless mœurs palionales s’efficerontetmeseront plus que des monnäiesusées, rejetées de da cireula- tion. Alossiln'y aura-plus qu’une morale, qu'un droit naturel en place da droit des nations; les lois,le langage, le costume même s’établiront sur-un-seul type, :ear il n’y aura qu’une seule«race. d'hommes, qu’un seul peuple. A la suite de cette lecture, une conver- sation très intéressantess'est établie; MM. Philippe Dupin: Blanqui, Passy et Bunoyer y ont successivement prispart. Nous n en rapporterons que ce qui est relatif! un passage du mémoire de M: Dunoyer que nous avions omis à dessein et qui traite de la libre concurrence des partis dans un gouvernement établi. M. Dupin, évoquant les souvenirs historiques contre la théorie de son collègue, a rappelé que ce m’avait lois de Solon, que par suite de la libre con- currence était arrivée l'intronisation des trente tyrans, et que par la même cause la liberté périt à Rome après cinq cents ans de jea libre du gouvernement. M. Dunoyer a répondu très Judicieuse= ment qu'il n’y a aucune comparaison pos- sibleentre les Grecsou lesRomainset notre société. Que. chez,.6es peuples l'industrie n'existait point, que:les métiers, les arts mêmes étaient abandonnés aux esclaves, et que toutes les transformations que, selon lui, doit un jouvsubir la civilisation bumat- VD er - de 2 JE Ë 11098 ine, c’est précisément par l’industrie qu'elles :doivent arriver. - M. Blanqui à corroboré l'opinion de M. Dunoyer én faisant observer à l’Acadé- mie que pärsuite des relations industriel- ‘les, le$ péuples s’'émpruntent déjà les m°ts : dont ils ont besoin; que le langage tend ainsi À sé généraliser, et que d'un autre “côté, ils se chargent réciproquement du | transport _de leurs lettres. Ces deux faits, | dont la portée est plus grande qu'on ne pense généralement, sont, selon lui, un - indice d’unefusion prochaine. |. M: Dubois d'Amiens a terminé la lec- | turé dé son dernier mémoire sur Broussais et sur ses doctrines. CG B.F COLEËGE DE FRANCE; Cours de M. Quinet. : Mercredidernier, M. Ed. Quinet a ter- | miné son cours au milieu des applaudisse- ments®d’un nombreux auditoire. Tous ceux qui prennent quelque intérêt à l’ave- | mirmoral-etintellectuel de la France sont | vémûs écouteravec plaisir les dernières le- ions-dwsavant professeur, lecons durant | lesquelles il a exposé avec une impartialité rare; avec une-conviction et une force de talent peu communes, l'origine, les pro- . grès et la doctrine:de la Société de Jé- sus. M: Quinetæprisiles jésuites’à leur nais- sauce; il à étudié laviede Loyoia, de ce \ personnage ‘intrigant: qui résume en lui . seul tout l'esprit derlaksociété, et qui sem- | ble avoir empruntéisongénieà Satan ou à | Machiavel! Mais ces n’était pas tout que d'étudier: cette *existence aventureuse, il | fallait feuilléter-les-réglements de la so- ciété, trouverdansles pages de ces in-folio les maximesinfânress;les préceptes hideux qui sont toujours:restés le code du jésui- tisme. M. Quinetrear fait toutes ces choses, et sa noble conduite-dans une telle cir- “ constance ne:sauraït mériter trop d’élo- \ gésiLes jésuites, dèsleur berceau, ont porté ‘aveceuxun-principe délétèrechez tous les peuples qu'ilsont salis-de-lér ange, et les -nätions infectées-par leur soufflé de mort ont toujours étéimpuissantes à’créer quel- | que chose de grand, — Pour preuve, je ne citerai que l'Espagne; — et après cela il vient des hommes:qui nous disent que les =» rise ee ste jésaites, parleurs missions, ont civilisé les | peuples barbares, et qui ne craignent pas de’montrer la:république du Paraguay commerune œuvreladmirable de la société de Jésus. À ces hommes nous répondrons . ce que M. Quinet leur a déjà répondu, c’est |nqu'ils m'ont pas la moindre idée de la ques- | tion:-Gelte république du Paraguay, que les partisans de la société citent comme | Wôge d’or des temps modernes, n’est qu’un }horrible chaos où des peuples IMluttent contre les jésuites leurs opprimés op- presseurs. Mais les jésuites ont encore eu assez de ruse pour ne pas aller crier par le | monde que vingt fois on avait été prêt à | les chasser du Paraguay. Tels ontété les ) résultats de leurs missions. Mais viendra 1 peut-être quelqu'un qui voudra nous offrir les jésuites sous un côté plus favorable et citera leur politique. Oh ! pour leur poli- | tique; ne m’enparlezpas.C’estune politique infernale qui a tué tous les bons principes, qui na pas-cessé de: lutter contre l'intelli- gence etla raison, et: fait un dogme de 2 GREC Le x PS = | Yhypocrisie ‘la plus'ignôble:: Les jésuites, M, et nous défions qu’on nous prouvée le con- | traire, les jésuites ont'toujours conspiré 1099 contre les hommes et les pouvoirs dont ils semblaient être les amis et les défenseurs. Ils ont flatté le peuple pour tuer la royauté, et ilsse sont faits les adulateurs du pouvoir royal pour conspirer contre le peuple. Au seizième siècle, la monarchie brillait de tout son éclat, et les jésuites étaient démago- gues; mais quand la démagogie a été au pouvoir, alors on les a vus royalistes. — Et après cela on estimerait ces hommes, on ne les chasserait pas de tous les pays et on leur permettrait de rétablir leur société ! Oh! non, la France les méprise trop, elle s’en veut plus, et s'ils s’obstinent à reparai- tre encore, ce dégoût qu’on a pour eux se. changera peut-être en un terrible sentiment de vengeance! Alors qui les plaindrait? Personne. M. Edgar Quinet, dans cette séance, a donné une noble opinion de son caractère et de la généreuse pensée qui l’a guidé pendant ces leçons, quand il s’est écrié : non, messieurs, je ne suis pas de la reli- gion de Louis XI, ni de celle de Catherine de Médicis, ni de celle de M: de Talleyrand, et encore moins de celle de M. de Maistre; je suis de la religion de Descartes, de celle de Napoléon, de la religion de tous les li- bres penseurs. — Si ces paroles ont fait honneur à celui qui les a prononcées, elles n’ont pas moins honoré ceux qui les ovt applaudies, et ces applaudissements prou- vent d’une manière évidente que le règne des jésuites n’est pas encore prêt à s'éta- blir. M. Quinet vient de recommencer la lutte contre eux; guidés par un si bon mai- tre nous la poursuivrons de tous nos ef- forts, et puissions-nous les finir sur les cendres dela société de Jésus. La crainte des mandements et des excommunications n’est plus de notre siècle; on peut libre- meët {6nner-contre nous qui ne croyons pas à la sainteté’ d'Ignace de Loyola ; nous apprendrons avéc plaisir les attaqués de nos adversaires, "attaques aussi remar- quäbles par leur ineptie que par la mau- vaise foi qui les inspiré, et nous ne cesse- rons' pas de nous ranger du côté de ceux qui ont encore quelques flèches à décocher contre le jésuitisme. ETF ARCHÉOLOGIE.. à CONGRES ARCHEOLOGIQUE DE POITIERS. Séance du 6 juin, 8 heures du matin. La séance ouverte sous la présidence de M. Babault de Chaumont, a été presque entièrement occupée par la partie de l’en- quête relative aux vitraux. du moyen-âge; plusieurs renseignements curieux ont été donnés. — Les belles verrières de la ca- thédrale , sur lesquelles M. l'abbé Auber prépare un important travail, ont été de sa part l’objet d’une description dont la fidé- lité prouve avec quel soin il les a étudiées. Suivant lui, leur fabrication remonte au treizième siècle. La concavité du verre et la vivacité des couleurs sont les carac- téres principaux qui lui permettent de pré- ciser l’époque a laquelle on doit les faire remonter. — D'autres vitraux sont signa- lés encore. — MM. de la Fontenelle, Se- grétain, Lecointre, de Chergé, de Bernay, de la Liborlière, présentent des documents intéressants où des considérations impor- tantes. Quelques questions sur les monuments civils et militaires ont terminé la séance. Le château de Bressuire, dont M. Segrétain fait la description , excite vivement la solli- 1100 citude de M. de Caumont, qui engage la société des antiquaires de l'Ouest à faire exécuter le dessin des restes de ce monu- ment. — Détruits pierre à pierre, dit-il, parce qu’ils n’offrent plus , comme les édi- fices religieux , un objet d'utilité, les vieux châteaux ne sont pius que des ruines qui vontdisparaitre. Si l'or et le zèle ne peuvent les relever, que le crayon du moins nous les conserve ! Séance du 6 juin, 2 heures. La séance , ouverte, sous la présidence de M. Cardin, a été consacrée à la lecture de divers rapportsprésentés sur les travaux de la société, par MM. Lecointre , Ménard, Fillon , de Chasteignier, Thiollet et de Fleury. Parmi ces lectures nous devons signaler l’élégant rapport de.M. de Fleury sur plu- sieurs ouvrages qu’il étaitchargé d’analyser, L'auteur a été écouté avec d'autant plus de plaisir, qu'il s’est fait l'interprète de chacun des membres du congrès, en sai- sissant l’occasion d’exprimer à M. de Cau- mont sa vive admiration et ses profondes sympathies. — Nous devons rappeler aussi un discours dans lequel M. de Lamariouze a remercié M. de Caumont d'avoir si cor- dialement fraternisé avec les deux sociétés savantes de Poitiers. Après ces lectures, M. de Caumont a pris la parole pour adresser aux deux so- ciétés de Poitiers et aux membres du con- grès des jaroles de reconnaissance pour l'activité avec laquelle ils ont pris part aux travaux de la session. Il termine par d’o- bligeantes paroles adressées à M. Jules de la Marsonnière, qu’il remercie du zèleavee lequel il a suppléé à M. Le:ontre dans-les fonctions de secrétaire général. ) GÉGGRAPHIE. Fragment d'un voyage dans le Chili et au Cusco, patrie des anciens Incas; par Claude Gay. (Quatrième article.) Dans quelques coutses ‘scientifiques que je fis aux environs de Lima, j'eus occasion de visiter un petit:nombre de monuments antiques, précieux restes d'industrie et de civilisation péruvienne, qui nous font re- gretter l'espèce de vandalisme qui animait à cette époque reculée la superstitieuse bravoure du peuple conquérant, Ces mo- numents, digues de toute admiration, se trouvent en bien plus grande abondance dans l'intérieur du pays; ils fourmillent dans les vallées voisines du-Cusco, et les fonde- ments mêmes decétte grande ville en sont entièrement composés. Quoique tout-à- fait étranger aux sciences archéologiques, cependant un pouvoir presque me porta vers ces lointaines régions dans le but de visiter au moins, à titre de curieux, ces précieux débris d’une puissance à jamais célèbre. Je sortis donc de Lima, accompa- oué deétrois domestiques ou préparateurs, emportant avec moi mes boussoles de dé- clinaison, de variation et d'intensité ma- gnétique, un bon sextant, deux chrono- mètres et plusieurs autres instruments ‘de physique terrestre et de métcorolopié. Après quatre jours de marche, nous'fran- chîmes la première Cordillère par le coPde Tingo, élevé de 4,315 mètres au-dessus du niveau de la mer. Nous y éprouvâmes ce singulier malaise, effet de la grande raré- faction de l'air, et connu en Amérique sous le nom de soroche, pouno, etc. On ne peut 1101 . Mieux le comparer qu’à un véritable mal de mer; ce sont les mêmes Symptômes, les mêmes souffrances, douleurs de tête, vo- missements, et un abattement tel qu’il rend la vie presque à charge, et m'empéchait d'aller consulter mes baromètres et ther- momètres qui n'étaient qu'à deux pas de moi. Ce malaise me dura quelque temps ; mais dans la suite, je finis par m'habitaer à cette rareté de l’air, et je pus faire osciller mes aiguilles d'intensité à une hauteur de 4,685 mètres, exécuter plusieurs autres travaux de physique terrestre sans ea tre sensiblement incommodé. Après avoir franchi la première Cordil- lère, nous suivimes une route de plus de cent soixante lieues, constamment entre- coupée d’affreuses vallées et de hautes montagnes, et dont les limites extrêmes de hauteur oscillaient entre celle du col de Tingo et celle du pont de l’Apuricnac, qui est de 1,994 mètres. Nous visitâèmes suc- cessivement Tarma, dont les environs me signalèrent encore des restes de ce grand chemin qui, du temps des Incas, joignait la capitale du Quito à celle du Cusco; Guan- cavelica, avecses riches mines de mercure; Ayacucho où Guamanga, qui donna défi- nitivement l'indépendance au Pérou; An- dahuayla et Abancay, si justement renom- més par la beauté et, la bonté de leurs sucres ; enfin le Cusco, où nous arrivâmes après un mois d’un voyage extrêmement pénible à cause de l’aspérité du, chemin et de la rapidité de ses pentes. Il me serait impossible de décrire ici les émotions presque religieuses que j'éprou- vai lorsqu'en descendant du haut de la porte de l’aqueduc, j'aperçus cette ville qui déjà me rappelait la grandeur'd'un peuple vertueux, entièrement éteinte!{la vallée qui s'étend au loin n'offre rién°de!l bien intéressant ; au contraire, dénuéed'ar- bres et presque: de végétation, bordée de montagnes frappées de la plus affreuse aridité, elle présentait un paysage plein de tristesse et de monotonie.On a peine à con- cevoir comment les Incas ont pu s'établir dans un endroit si sauvage, lorsque des vallées voisines pleines de sites de toute beauté auraient dù les inviter à un choix plus riant et plus digne de leur haute posi- tion ; on s’en étonne bien plus encore lors- Librairie de Roret, rue Hautefeuille , n. 10 bis, & Paris. HISTOIRE NATURELLE ZOOPHYTES ACALRPRES , M. Lessonu vient de publier les résultats de lon- gues études sur les animaux marins qui forment la la classe des acalèphes, et la plupart des z00- phytes. L'histoire de ces êtres est encore peu avan- céé, car on n'a pu trouver le moyen de les conserver dans les Musées , et c’est au milieu de leur élément qu'il faut saisir les caractères qui servent à les dis: tinguer; Les acalèphes ont été depuis le commencement de ce siècle l'objet de nombreux travaux partiels; mal- heureusement il reste encore beaucoup à faire pour porter leur étude au même degré que celles des au- tres branches de la zoologie , ais enfin ec livre ren- 1102 qu'on voit les travaux qu'ils firent exécuter pour vaincre la nature et embellir une ville dont le principal mérite était en quel- que sorte l'ivrégularité du terrain. Le Cusco, adossé en effet sur le penchant d’une colline, et à une hauteur absolue de 3,499 mètres, présentait dans le principe une ville sans ordre et sans plan. Des rues très étroites conduisaient de la place au temple des Vierges ou Aëcllas, aujourd'hui monastère de Santa-Catilina, et au temple du Soleil, dont la base à servi de fonde- ment au couvent de Santo-Domingo. À l'extrémité de ce couvent, on voit encore une espèce de terrasse dont le mur est d’un fini jusqu'ici inconnu en Europe. Les pier- res sont si bien superposées et si bien unies, qu’il serait difficile de passer la pointe d’un canif dans le plan de jonction. Les murs des rues,quoique moins bien achevés, n’en sont pas moins surprenants à cause sur- tout de l'enchevêtrement des angles sor- tants et rentrants qui terminent le pour- tour des pierres, etqui donne à la masse un certain air cyclopéen. Mais c’est au som- met de Sarsahuaman, colline qui domine la ville, qu'il faut aller admirer ces gigan- tesques forteresses, construites, non avec des pierres ni des roches, mais avec de vé- ritables rochers singulièrement taillés, et placés de manière à pouvoir encore résis- ter une longue suite de siècles aux injures du temps et des hommes; c'est aussi du sommet de cette colline remplie de monu- ments d’une forme bizarre, incompréhen - sible, que l’on peut jeter un regard d’en- semble sur toute la vallée et sur toute la ville, disposée en amphithéître, avec des rues souvent tortueuses, cas fort rare en Amérique, et ses superbes églises, riches en grandeur et en sculpture, et que ne désavoueraient pas nos plus belles villes d'Éurope. Malbéureusement, ces monu- |ments, qui surpassent presque en beauté | tout ce qu'on pemt voir dans ce genre en Amérique, commencent à vieillir, ct.de plus à se ressentir de FPespèce d’indiffé- rence avec laquelle on: les regarde. (Societé de géograjhie.) Le Rédacteur-Gérant : C.-B. FRAYSSE. DES Par M. R.-P. LESSON. UN VOLUME IN-3, AVEC PLANCHES. fermant tout ce que la science a de plus avéré, est le traité le plus complet que nous possèdions sur les Izoophytes marins. Ge qui n'occupe que quelques feuillets dans les traités de zoologie, fait la matière de plus de cinq cents pages in-8°, D'auteur, tout en se éréant une méthode de elassification qui lui soit propre, fout en analysant au point de vue de sa doctrine les écrits de ses devanciers, a voulu re- cueillir avec fidélité tous les documents des nalu- ralistes qui ont écrit sur les especes d’une manière originale, et a cité constamment les textes des écri- vains que l'on peut citer comme sources originelles. L'histoire des acalèphes se compose d'un aperçu 01103. FAITS DIVERS: — Les travaux pour la restauration du mausolée de Pétrarque étaient presque lerminés, lorsque le 24 mai on reconnut qu'il était Ne pour bien fermer les crevassss du 10m Eau 3. d'en Souléver le couvercle, On’ aperçnt afors les réstés du grätd homme disposés de la manière Suithhté: Ces restes gisent sur une table dé mélèse:/ainst les chroniqueurs qui ont écrit que le corps de Pé- trarque fut enfermé dans, deux caisses se sont trom- pés. Le crane quoique un peu déplacé a encore douze dents, l’os maxillaire éloigné du crâne d’envi- ron un pied conserve ses dents. Le bras droit man- que entièrement; on sait qu’il futenlevé en 1620. Et c'est probablement à la violence de ce choc qu'est dû le déplacement du crâne, du menton et de presque toutes les autres parties du corpsi Lés os du thorax se sont'disjéints et amoncelés, les ! fémurs sont intacts et très blancs, les tibias sont couverts et enveloppés- d’une blanche étoffe. Presque tout le fond du cercueil est recouvert d'une tunique noire tombée en poussière à l'exception de quelques lam- beaux près de la tête. Plus bas, une croûte bleuätre occupeun petit espace; on la suppose le reste des * insignes de chanoine avéc lesquels, selon les histo- riens , il fut enseveli. Le tombeau a été refermé en présence du comte Léoni, du sculpteur Gradénigo , de don Giacomo Saltarini, archiprètré! @'Atia ; ét de plusieurs autres personnes du payÿsEtil : RINON fi ajit << —— = BIBLIOGRAPHIE. ÉCONOMISTES FINANCIERS du xvrne siècle. Vauban, projet d’une dimé roÿale. Boisguillebert, détail de la France , factumdela France , opuscules divers.-Jean Law, considératfüns Sür le numéraire et le commerce, mémoires et lettres sur les banques, opuscules divers. Melon ,lessai politique sur le com- merce, Dutot, réflexions politiques sur le commerce et les finances; précédés de notices historiques sur chaque auteur, et accompagnés de commentaires et denotes explicatives par M. Eugène Daire, À Paris, chez Guillaumin, passage des Parioramas, 13. DE LA FLAMME, à .pelites, dimensions, em- ployée contre la douleur, la débulité, la torpeur; par F. Gondret, = À Paris, chez l’auteur, rue St- Honoré, 367. & ESSAI d’hématoloïïe pathologique; par G. An- dral.— A Paris, chez Fortin Masson, place de l’'E- cole-de-Médecine,'#.* * Reis AE ESSAI SUR L’AGRONOMIE ; où Régénératjon de l’agriculttiré; par Louss Guy, pelite rue Sainte- Catherine, à Eyon. 5 FARIS,—IMP. DE LACOUR et MAISTRASSE fils, rue Saint-Hyacinthe-S.-Michel, 33, mm gemmes meme À des méthodes diverses de classification , d'un som- maire historique des découvertes successivement faites dans cette branche et d'une Notice bibliographique: Puis l'auteur traite successivement des huit familles d'acalèphes qu'ils nomme : béroïdes ; médusaires ; diphydes, polytomes, physophores ; physalies ,: vé= lelles et porpites, el dans ces familles, : sont suecessi= vement passés en revue ; les genres ,et toutes les es- pèces connues. Dans celle ides médusaires , l'auteur fait connaitre deux. gentjquarante €$peces seulement Ge volume est donc‘. Je ;1raité le plus complet que nous ayons sur celte branche de Vhistoire naturelle des zoophytes acalèphes. L'ECHO 140 année. | Paris. — Jeudi, 22 Juin 1843. De Me 47. U MONDE SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. terne L'ECHO DU MONDE SAVANT paraît le SEUDE etle DIMANCHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de 1,200 pages chacun; il est publié sous la direction de M. le vicomte À DE RAVAZETTE, rédacteur en chef. On s’abonne : PARIS, rue des PETITS-AUGUSTINS , 21, et dans les départements chez les principauxli- . braires, et dans les bureaux de la Poste et des Messageries- Prix du journal: PAR:8S pour un an 25fr., Six mois 13 fr. 50 , trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 30 fr., ’6 fr. 8 fr. 50. AVÉTRANGERS5 fr. en sus pour les pays payant port double, — Les souscripteurs peuvent recevoir pour CI#Q fr. par’an et par recueil l'ÉGHO DELA LITTÉ- RATURE ET DES BEAUX-ARTS et les MORCEAUX CHOIS:S du mois (qui coûtent chacun 10 ft. pris séparément) et qui forment avec l’'Echo du monde savant la revue encyclopédique la plus complète des Deux Mondes. — Tout ce qui concerne le journal doit être adressé (franco) à M. C.-B. FRAYSSE: gérant-administrateur. SOMMAIRE. — ACADEMIE DES SCIEN- CES, séance du lundi 19 juin 1843. — SCIEN- CES PHYSIQUES. CHIMIE APPLIQUÉE. Sur Yemploi du cyanure de potassium dans l’analyse chimique; Haidlen, — SCIENCES NATU- RELLES. GEOLOGIE. Sur quelques accidents volcaniques; Bertrand de Lhom. — ORNITHOQ- LOGIE. Mœurs et coutumes du couroucou pavo- ain et sur les contrées qu'il habite; de Lattre. — SCIENCES APPLIQUEES. ARTS METAL- LURGIQUES. Grille-chaîne sans fin pour les foyers; Jobard. — ARTS CHIMIQUES. De l’em- Fi: des gaz comme combustible; Thomas et Laurent. — ÉCONOMIE AGRICOLE. De quel- ques engrais et de leur emplois. — ANIMAUX. DO- MESTIQUES. Des races de chevaux, de bœufs et de pores de l’Anjou. — SCIENCES HISTO- RIQUES. ARCHÉOLOGIE. Canton de Saintes; Lesson. — HISTOIRE. Possessions anglaises dans l'Afganistan. — FAITS DIVERS. — TABLEAU BIÉTÉOROLOGIQUE DE MAI. ACADÉMIE DES SCIENCES. Séance du lundi 19 juin 1843, La séance d'aujourd'hui a été remplie presque toute entière par une longue dis- cusSion entre les plus célèbres embryolo- -gistes de l’époque. Nos lecteurs se rappel Jeront sans doute que M. Serres a an- noncé. dans la dernière séance avoir isolé la membrane allantoïde de l’homme, età | mis à la disposition des observateurs Îles »Y : UNE « MST r pièces destinées à établir l'authenticité de ce fait. M, Velpeau qui à pris connais- sance de ces pièces et qui les a examinées avec ce talent observateur que nous lui connaissons, loin d’arriver aux mêmes conclusions que M. Serres vient combat- tre aujourd hui les opinions émises lundi dernier devant l’Académie parleprofesseur du Muséum. Suivant M. Velpeau, ce que M. Serres regarde comme la membrane allantoïde, n’est qu’un renflement qu'on trouve à la base du cordon ombilical. Dans cette discussion M. Serres ne nous a pas paru répondre avec précision aux objections qui lui ont été faites , et il s’est jeté dans un pathos qui aurait pu avoir plus de méthode et surtout plus de clarté. Quant à M. Velpeau, ila su placer la ques- tion dans son véritable jour; il en a fait fait connaître les points épineuxet ses paro- les ont été pour son adversaire de terribles attaques. Quant à nous qui n’avons pas vu les pièces de M. Serres et qui ne pou- LA N . « «ons émeitre aucune opinion sur ce sujet mous rappellerons seulement en terminant ces paroles de M. Velpeau, qui devraient É être gravées dans l'esprit de tous les em- bryologistes et de tous les micrographes. «Dans, l’embryogénie les conséquences sont très difficiles à déduire des faits ; l’er- reur est à côté de la vérité, et l'illusion du microscope a souvent trompé d’habiles observateurs. » M. de Romanet a lu à l’Académie un mémoire sur ces deux questions. « 1° Les Juments et pouliches doivent-elles être admi- ses à disputer les prix de course fondés pour l'amélioration des races de chevaux. 2° Les chevaux et pouluins doivent-ils pren- dre part à la distribution des primes locales que l’on a créées également pour améliorer les races. — Nous n'entrerons pas dans tous les détails da travail de M. de Roma- net et nous nous contenterons de citer ces quelques lignes quiterminent son mémoire et qui donnent une idée de la maniere dont il résout les questions qu'il a posées. « Il faut dit-il, avant tout, chez l'étalon , du feu, de l'adresse, de la docilité, qualités qui tiennent toutes au courage et à l'in- telligence, qui ont leur siége dans Te sys- tème cérébro-spinal, et qui sont particu- lièrement transmissibles par le père; il faut des épreuves, c'est à dire des Courses pour les constater. L'entraînement a pour but de développer ces mêmes qualités ; de trier. les chevaux, de les mettre en état de supporter l'épreuve, et il ajoute encore à leurs qualités transmissibles. Donc, faites courir les chevaux; Saiscez-les entraîner: plus le nombredes chevaux qui prendront! part-à ces exercices sera grand, plus vous aurez de ressources pour améliorer l’es- pèce que réclame l'intérêt de la défense da pays ét'puisque les sommes consacrées par l’état aux prix des courses sont très bornées, réservez donc exclusivement pour les che- vaux propres à faire des étalons ce puis- sant moyen d'amélioration. « Chez la jument poulinière ces mêmes qualités sont certainement très désirables , mais il lui faut par dessus tout la construc- tion, la taille, la force matérielle jointes autant que possible à l'harmonie des for- mes et à un certain embonpoint indiquant qu’elle doit avoir du lait. Toutes ces qua- : lités qui se trouvent en rapport essentiel | avec la part qu’elle prend dans l’acte de la reproduction, peuvent facilement se re- connaître à l’œil. Donnez-lui donc des pri- mes locales et réservez-les toutes pour elles. «Enfin, les juments et pouliches ne doi- vent point être admises à disputer les prix de courses fondés par l’état pour obtenir l'amélioration de lespèce chevaline ;:et! l’on ne doit distribuer les primes, dont les! fonds sont ésalement fournis par l'Etat ou les administrations publiques, qu’à des ju- ments poulinières. » M. Dumas présente à l’Académie ,-della part de M. Olivier, professeur: au:Conser- vatoire, un ouvrage qui a pourtitre : dé- veloppements degéométrie descriptive. Dans ce travail M. Olivier a en vue de démon- trer que la géométrie descriptive est une science; qu’elle a des moyens qui lui sont propres pour rechercher les vérités géo- . ception nette et exacte des choses #7 | dimensions. ( métriques et qu’ainsi l'emploi des projec- tions ne constitue pas seulement un art graphique, mais encore une méthode scientifique: M. Olivier a ‘cherché à introduire dans la géométrie descriptive les infiniments pe- tits, et d’une manière nette, précise et di- recte de telle façon que cette idée dé- coulât tout naturellement de celle des projections. Par là M. Olivier pense avoir perfectionné la méthode projections et il a été dès-lors permi. à la géométrie descriptive de résou'ré tn bus grand nom- bre de problêmes. La solution de certaines questions est quelquefoïs il est vrai plus longue et plus, difficile par la méthode des projectionsque par l'analyse, mais souvent elle est plus simple et dans tous les cas elle fait mieux ressortir la puissance du raisonnement géométrique. En outre l'étude et la prà- tique de la géométrie descriptive, 6ntsle grand avantage de former l'esprit et la;c à volonté et subitement. Cette voiture dée sur un principe ingénieux, à née à prévenir bien des accidents, dant il faut dire, daus l'intérêt de la vérité, qu'elle paraît un peu compliquée, et a besoin encore de quelques modifications pour être désormais d’un usage utile et commode. : M. Colombat de l’Isère écrit à l’Acadé- mie pour lui rappeler que depuis long- temps il s’occupe du traitement des vices de la parole; il prie en même temps les commissaires, nommés pour constater la découverte de M. Jourdant, de lui adresser des bègues pour qu'il puisse leur prouver d’une manière.évidente qu il possède contre le bégaiementiuntraitement facile, prompt et qui cependant n’emprunte rien à la mé- decine opératoire.Espérons que de cette ri- valité sortira quelque chose de curieux et d’important au double point de vue de la physiologie et de la thérapeutique. M. Calvert, aide naturali:te au Muséum d'histoire naturelle, envoie à l’Académie uve note sur le protoxide de plomb. M:Cal- vert a observé que lorsque lon sature la soude bouillante marquant de 40 à 450 par: de l'hydrate de protoxyde de plomb etqun! laisse refroidir la liqueur il se précipite un oxyde rose de plomb cristallisé nf eabes assez réguliers. Chauffé à 400%environ cet oxyde augmente de volume, devient noir et décrépite en laissant dégager des traces d’eau 0,1 pour 100. Si l’on élève sa tem- pérature au rouge rosé il prend une cou- leur jaune de soufre sans perdre sa forme 1107 cristalline. Il est très peu soluble dans les acides. Sa composition est . 92,83 de plomb. 7,17 d'oxygène. 100,00 Si au lieu de prendre de la soude mar- quant de 40° à 45° l’on fait fondre cet al- cali caustique et que l’on y projette de l’hydrate de protoxyde de plomb, celui-ci devient rouge à l’instant même en donnant naissance à un nouvel oxyde isomère avec - le protoxyde. Ce nouvel oxyde est une substance amorphe dont la couleur rap- pelle celle du minium. Trituré il donne une poudre jaune rougetre semblable à celle que fournit l’oxyde rose, mais il dif- fère de ce dernier en ce qu’il est très so- luble dans les acides. Eutre 300 et 400 il devient rouge brun sans changer de teinte par le refroidissement, et au-dessus de 400° il prend nne teinte jaune de soufre pendant que la température s’abaisse. Cet oxyde peut ètre obtenu anhydre, mais ce n’est qu'avec la plus grande difficulté qu’on le prive de son eau hÿgrométrique. Ce qui est curieux, c'est que la potasse à 45° agit sur l’hydrate de protoxyde de plomb en excès de la même manière que la soude fondue , tandis que la soude à 45° ne donne pas le même résultat. En dissolvant de l'hydrate de protoxyde de plomb dans de la potasse à 45° jusqu à saturation, M. Calvert à obtenu un troi- sième oxyde qui paraît avoir été étudié déjà par M. Mitscherlich. E.F. 2523300 —— SCIENCES PHYSIQUES. CHIMIE APPLIQUÉE. Sur l’emploi du cyanure de potassium dans l'analyse chimique ; par MM. J. Haidlen et R. Fresenius. (Premier article.) Dans un Mémoire publiédans ces derniers temps sur la préparation et l'emploi du cyanure de potassium , M. Liebig a signaté les services importants que ce corps peut rendre comme agent de réduction ou de séparation dans l'analyse chimique ; il y a cité un grand nombre de cas où des sépa- rations, pénibles ou incomplètes par les procédés employés jusqu'alors, s’effec- tuaient de la manière la plus simple à l’aide du cyanure de potassium. Ces faits légiti- maient l'espérance qu’une étude encore plus approfondie de l’action de ce cyanure sur les oxides, les sulfures métalliques, etc., pourrait ajouter des données intéressantes à l'histoire des combinaisons du cianogène en général , ainsi qu’à l'analyse chimique en particulier. Sur l'invitation expresse de M. Liebig, nous avons entrepris, au laboratoire de Giessen , des recherches où nous nous sommes contrôlés réciproquement, avec ‘tout le scru pule qu’exige un travail où rien ne peut se déduire par analogie, maïs où tout doit se décider par la voie de l’expé- ‘rience. Dans le cours de ces recherches, nous avons eu la satisfaction de voir se réaliser nos expériences en grande partie et d'obtenir des résultats favorables, sur- tout pour l'analyse. Avant de passer à la description de nos recherches, nous ferans observer qu'à moins d’une désisnation spéciale. nous en: tendons toujours par cyanure de potassium 1108 le mélange de cyanure de potassium et de cyanate de potasse, qu’on obtient, suivant M. Liebig, en faisant fondre du cyanofer- rure de potassium avec du carbonate de potasse. Nous avons fixé notre attention de préférence sur ce produit, sa préparation étant simple , fort aisée et peu coûteuse. Pour l'obtenir on prend sur huit parties de cyanoferruare de potassium, entièrement débarrassé de son eau de cristallisation , trois parties de carbonate de potasse. Ce dernier doit être tout à fait sec et parfai- tement pur, surtout exempt d'acide suifu- rique. Il est convenable d'opérer la fusion dans un creuset de fer hien couvert, attendu que le cyanure de potassium en fusion tra- verse aisément les creusets de Hesse et leur enlève toujours une petite quantité de si- lice. Si, dès le commencement de l’opéra- tion, on maintient la chaleur au rouge fai- ble , la réduction et la séparation du fer ne manquent pas de réussir. Pour servir de réactif, le cyanure de potassium ainsi obtenu doit, après le re- froidissement , se présenter sous la forme d’uve masse d’un blanc de lait, exemptde grains de fer, et donner à froid avec l’eau distillée une solution limpide et incolore. Elle ne doit point, par l'addition d’un excès d'acide hydrochlorique, laisser de ré- sidu siliceux. Les sels de plomb doivent y former un précipité parfaitement blanc; s’il est d’un aspect sale, cela prouve que le car- bonate de potasse avait été mélangé avec du sulfate de potasse, que le cyanure de po tassium ramène à l’état de sulfure. Nous avons préparé, pour les réactions une so- lution de 1 partie de cyanure de potas- sium dans 6 à 8 parties d’eau, Examinons d’abord l'action du cyanure de potassium sur des corps pris isolément, pour passer ensuite aux nouvelles méthodes de distinction et de séparation. Les pro- priétés du cyanure de potassium permettent d’en faire deux espèces d'applications qui n'ont presque aucun rapportentre elles : en effet, il sert d’abord d’agent de sépara- tion par voie humide, et, en second lieu, de inoyen de réduction et de fusion par voie sèche. Cette circonstance nous fait di- viser notre travail en deux parties. I. Réaction des oxides et des sulfures rnélulliques par la voie humide. Tous les sels, examinés sous ce rapport, furent na- turellement employés en solution aqueuse. “En général, il nous a paru indifférent que les oxides fussent unis à tel ou tel acide, et que l'acide prédominât ou non dans la so- lution. 1. Potasse, soude, ammoniaque. Elles n’éprouvent aucun changement. 2. Chaux, baryte, strontiane. Lorsqu'on ajoute du cyanure de potassium à la solu- tion aqueuse de l’un de leurs sels, il se forme un précipité blanc de carbonate de chaux , de baryte ou de strontiane. Il pro- vient du carbonate alcalin produit par la décomposition du cyanate de potasse qui était contenu dans le cyanure de potas- sum. L'ébullition favorise la séparation complète des carbunatesdesterres alcalines. Le cyanure de potassinm n’a pas la moindre influence sur ces carbonates, c’est-à-dire que le précipité y est tout aussi insoluble que dans l’eau. Si l’on n’ajoute pas assez de cyanure de potassium pour précipiter complétement les oxidesen question à l’état de carbonates, une partie reste en disso- - lutiou à celui de cyanure, mais celui-ci se convertit à l'air et plus vite encore par Ja chaleur, en carbonate. 1109 3. Magnésie. Elle se comporte comme les terres alcalines : seulement il se pré- sente ici cette circonstance qu'il se forme toujours, par la décomposition ducyanate de potasse, un sel ammoniacal qui ne se décompose que par l'ébullition avee du car- bonate de potasse, si la précipitation doit être complète. 4. Alumine. Elle se précipite compléte- ment. Le précipité d’hydrate d’alumine est entièrement insoluble à froid dans un'excès de cyanure de potassium. Une partie se d ssout par l’échauffement, mais elle s’en précipite de nouveau par une addition de sel ammoniac. 5. Manganèse. Lorsqu'on ajoute à une solution de cyanure de potassium très peu d’une solution de protoxide de manganèse, le liquide prend une teinte rouge-brun clair; par l’addition d’une plus grande quantité de sel de manganèse, il se produit un abondant précipité de cyanure de man- ganèse d’un jaune rouge sale et qui se dis- sout dans un grand excès de cyanure de potassium. La liqueur rouge-brun , obte- nue, dont les acides ne séparent plus de cyanure de manganèse, est une solution manganocyanure de potassium, à l'air elle se décolore et se décompose en sépa- rant de l’oxide de manganèse hydraté. — Le sulfure de manganèse récemment pré- cipite ne se dissout que fort difficilement à chaud dans un grand excès de cyanure de potassium. La solution d’an léger rouge jaunâtre ren‘erme du manganocyanure et du sulfure de potassium. L’addition d’un excès d’acide hydrochlorique en dégage de l'hydrogène sulfuré et de acide prussique, tandis que la solution retient du chlorure de manganèse. 5 6. Fer. Le cyanure de potassium forme un précipité rouge-jaune dans la solution d’un protosel de fer, précipité qui exigeun grand excès de cyanure de potassium pour se dissoudre , mais qu’une addition de po- tasse caustique fait disparaître prompte- ment. Le liquide renferme du ferrocyanure de potassium dont on connait les réactions. Dans la solution des persels de fer, le | cyanure de potassium occasionne un pré- cipité brun-rouge semblable à l’hydrate de peroxide de fer, et juine se dissout pas entièrement dans un excès de.cyanure de potassium. Le liquide renferme du ferro- cyanurc de potassium. Le sulfure de fer récemment précipité se dissout difficilement à chaud dans beau- coùp de cyanure de potassium ; mais si Fon: y ajoute de la potasse caustique , la solu- lion est prompte et complète. Le liquide, d’un brun jaunâitre, contient alors du fer- rocyanure et du sulfure de potassium. 7. Cobalt. En ajoutant du cyanure de potassium à la solution d’un protosel de cobalt, on obtient un précipité flocon- neux de cyanure de cobalt, d’un jaune sale et qui se dissout complétement dans un excès de réactif, Lorsqu'on chauffe la-so- lution il se produit, en présence d’acide prussique libre, du cobalt eyanide de:po- tassium que ni les acides étendus ni les al- calis n’alièrent. Le sulfure de cobalt récemment précipité se dissout à chaud dans le cyanure de .po- tassium avec une teinte jaune-brunâtre. Si l'on ajoute à la solution un acide-en excès , il se développe de l'hydrogène sal- furé et de l'acide prussique: La solution retient du cobaltocyanide de potassium. 8. Nickel. Lorsqu'on mélange un sel de Î nickel avec du cyanure de potassium, 1l a — 1110 se forme un précipité de cyanure de nickel, en flocons gélatineux, d’un vert pâle, et qui se déposent lentement ; ce pré- cipité se dissout aisément dans un excès de cyanure de potassium. La solution jaune renferme une combinaison double de cya- nure de nickel et de cyanure de potas- sium, L’acide hidrochlorique, l’acide sulfurique et l’acide nitrique font reparaître le préci- pité, en décomposant le cyanure de potas- sium; mais la précipitation n’est jamais complète : il reste toujours une certaine quantité de nickel en dissolution, qu’on précipite à froid ou à chaud. L’acide acé- tique ne décompose pas le cyanure de po- tassium et de nickel. Le sulfare de nickel récemment précipité se dissout aisément à chaud dans une solu- tion de cyanure de potassium. Par l’addi- tion de l'acide acétique, la solutionincolore développe de l'acide prussiqne et de ’hy- drogène sulfuré sans se troubler; mais si l'on y ajoute un acide minéral, il se pro- duit en même temps un précipité de cya- nure de nickel. 9. Zinc. Un selêde zinc , mis en contact avec du cyanure de potassium , donne un précipité blanc et gélatineux de cyanure de zinc, qui se dissout fort aisément dans le cyanure alcalin en formant une combi- naison double de cyanure de potassium et de zinc ; les acides font reparaître le préci- pité ; un excès d'acide (et même d'acide acétique ) Le redissout. Le carbonate de zinc lui-même se dissout aisément dans le cya- nure de potassium. < Le sulfure de zinc récemment précipité donne, quand on le chaufie ave cune solu= tion de cyanure de potassiam, une solution incolore , contenant, outre du suifure- de potassium , la combinaison double de cya- nure de potassium et de zinc. L’acide acé= tique précipite de la solution une partie du zinc à l’état de sulfure, en même temps qu’il développe de l’acide prussique et de l'hydrogène suifuré. 10. Cadmium. Quant on ajoute du cya- nure de potassium à une solution d’un sel de cadmium, il se forme un précipité blanc de cyanure de cadmium qui se comporte exactement comme le cyanure de zinc. Lesulfure de cadmium estinsoluble dans le cyanurede potassium, de sorte que si l’on ajoute de l'hydrogène sulfuré à une solu- tion de cyanure de potassium et de cad- mium, tout le cadmium se précipite à l’état de sulfure. 11. Plomb. En ajoutant du cyanure de potassium à la solution d’un sel de plomb, on obtient un précipité pesant, en grains fins et blancs, qui se déposé aisément , de manière qu’on peut le recueillir et le laver avec facilité. L'addition du cyanure de potassium ayant été suffisante, les réactifs (l’hydrogène sul- furé, etc.) ne décèlent plus de plomb dans le liquide filtré. La chaleur favorise la précipitation, Le précipité est aussi insoluble dans un excès de cyanure que dans l'eau. Il ne renferme pas de cyanogène. L’acide acétique et l’a- cide nitrique le dissolvent aisément en dé- veloppant de l'acide carbonique. Si l'on pré- cipite le plomb de la solution par l'hydro- gène sulfuré, il reste, par lévaporation du liquide filtré, une petite quantité d’un sel de potasse. Le sulfure de plomb est entièrement in- 1111 soluble danslecyanure depotassium, même à chaud. 12. Bismuth. L'oxide et le sulfure de ce métal se comportent comme les combinai- sons correspondantes du plomb. Le préci- pité qui se forme par le cyanure de potas. sium dans les solutions de bismuth, est blanc , lourd, et se recueille aisément sur le filtre. Il renferme aussi toujours un peu de potasse. 13. Urane. Lorsqu'on verse dans une so- lution de cyanure de potassium un peu d’une solution d’oxide d'urane, on obtient une solution jaune et limpide. Par l’addi- tion de plus d’urane, il se produit un pré- cipité jaune de cyÿanide d’urane. Celui-ci ne se dissout à chaud que dans un grand excès de cyanure de potassium Les acides n’occasionnent pas de précipité dans la so- lution jaune. Cette réaction, que l’urane partage avec le fer, le cobalt, etc., ainsi que d’autres circonstances encore, nous amène à cette conclusion , qu’il existe pour l’uraue une combinaison analogue au ferro-cyanure et au cobaltocyanide de potassium, etc. Nous sommes en ce moment encore occupé de son examen. Si l’on ajoute du cyanure de potassium à la solution d'un deutosel de cuivre, il se produit un précipité vert-jannâtre de cya- nide de cuivre, fort soluble dans un excès de cyanure. Les acides produisent dans la solution jaune un précipité blanc de cya- pure de cuivre qui se redissout dans un excès d’acide. Le sulfure de cuivre se dissout aisément dans le cyanure de potassium. La solution jaune renferme du sulfure de potassium , ainsi que du cyanure de potas- sium-ét de cuivre. Au bout de quelque temps elle se décolore sans se troubler. Si Von y ajoute un excès d'acide sulfurique ou hydrochlorique, lecyanure double et le sulfure de potassium se décomposent. Tout le cuivre se précipite à l’état de sulfure , et tout l’acide prussique se dégage. ( Revue scientifique.) — PRE EE — SCIENCES NATURELLES. GÉOLOGIE. Notice sur quelques accidents volca- niques. Au congrès scientifique de Strasbourg, l'année dernière, j'ai démontré par des faits matériels très concluants, que le co- rindon, soit saphire du vulgaire, et le gre- nat à base de protoxyde de fer, gisant dans des formations volcaniques de diverses époques du département de la Haute- Loire, ne s'étaient point formés pendant l’action du volcan, comme l'ont avancé quelques savants, mais qu’ils s’y trou- vaient d’une manière purement acciden- telle, ce que prouvent évidemment les ro- gnons de roche granitique dans lesquels ces précieuses substances sont enga- ées. D’autres découvertes résultant encore de mes observations, consistant aussi en corindon bleu cristallisé dans des rognons de roches cristallines auxquelles adhère de la lave, mais différant notablement, sous le rapport minéralogique, des échan- tllons que j’ai soumis à l'éxamen des mem- bres de ce même congrès, Viennent corro- borer mon hypothèse. Les alterations, par suite de l’action vol- canique, de ces roches granitiques renfer- mant cette précieuse gomme, ne permet- tent pas, quant à présent, leur détermina- tion spécifique. Ces nouvelles découvertes sont des ro- gnons granitiques de nature différente de celle des échantillons que j'ai montrés au congrés de Strasbourg, renfermant des corindons bleus, et auxquels adhèrent en- core de la lave. J'aurai occasion de re- venir là dessus. Je pourrais citer encore, au sujet du corindon, son état de fusion partielle, qui a sensiblement oblitéré ses formes crystal- lines, ce qui, par la mesure des angles, les fait notablement différer de valeur de celles à l’état normal que l’on retire des terrains de cristallisation du nouveau mon le et d’ailleurs. Ce que j'ai dit du corindon et du grenat touchant leur origine, je puis le dire aussi du titanate de fer ou fer oxydulé titané, et le prouve par des faits matériels géolo- giques analogues précédents, observés tout récemment dans les communes de St-Elbe, de Polignac et de Taulhac. Cependant, bien que ces faits me per- mettent de conclure à l'existence par ac- cident, dans nos produits volcaniques, du fer oxidulé titané des terrains primitifs, je crois qu’il peut exister aussi, du moins en espèces analogues, de formation volca- pique proprement dite. Ce que j’ai eu occasion de dire sur ces intéressantes substances prouve, ce me semble, assez clairement leur origine. Celle du zircon, du pléonaste et du sphène ou titane silicio-calcaire. que j'ai eu occasion de signaler au congiès de Strasbourg, dans les produits volcaniques des communes de Ceyssac et d’Espaly, soupçonnée également granitique, restera encore dans le domaine des recherches, aucun fait particulier n'ayant, jusqu’à ce jour, soulevé le voile de ce mystère. En ce qui touche l’origine et la nature de la substance connue sous le nom de cor- diérite, signalée par divers auteurs dans la brèche volcanique de St-Michel, laquelle se trouve en plusieurs endroits aux envi- rons du Puy,en un mot presque partout où cette formation se manifeste, je dirai que sa manière d’être, ou des circons- tances géologiques non moins concluantes que ceiles qui ont dévoilé la f:rmation des gemmes et du titanate de fer dont je viens de parler, prouvent d’une manière non moins claire, que c’est encore un acci- dent volcanique. Je dirai de plus que la science me pa- raît dans l'erreur en considérant comme cordiérite la substance signalée dans la brèche de St-Michel, ayant la certitude minéralogique que cette substance est un élément constitutif essentiel du granit, je veux dire le quartz, en grains ordinai- rement amorphes, observé une fois pyra- midé, à pyramide composée de plans trian- gulaires identiques par trois; en un mot la pyramide du quartz, lequel, technique- ment parlant, par suite de modification de la cause ignée, qui lui a donné sa couleur bleue violacée, : doit être dénommé quartz fritté. BERTRAND-DE-Lom. ORNITHOLOGIE, Mœurs du Couroucou Pavonin, et détai's sur les contrées qu’il habite; par M. A. de Lattre. Ce qui manque à la plupart de noslitres d'histoire naturelle, ce sont des détails de 1113 mœurs ; et, il faut le dire, c’est que les voyageurs éprouvent aussi tant de difficul- tés, qu'il ne leur est pas toujours facile de se livrer à ce genre d'observations qui exige du loisir, du caline d’esprit et des circon- stances favorables. J'ai été assez heureux pour étudier, dans son pays natal, le cou- roucou pavonin, ce magnifique oiseau, le plus brillant peut- être de toute l’ornitholo- gie, surlequel onnepossédaitaucuns détails et dont on ignorait jusqu’à la couleur des yeux. Le pavonin vit dans les régions de l'Amérique tropicale, très élevées et pres- que défendues aux pas des voyageurs euro- péens par des difficultés sérieuses et de plu- sieurs sortes, ce n'est qu'avec persistance et tenacité qu'il est possible de pénétrer dans la résence dè Guatimala qu'il habite, et c’est par des chemins épouvantables, des sories de sentiers perdus, impraticables pour les mules, qu'on peut dépasser la haute Vera-Paz, dont la dernière ville est Toban. C’est dans ce district qu’onletrouve; la nature de ce côté est entièrement diffé - rente du reste de la république, la pluie y est continuelle, aussi ja végétation ne cesse pas d’être admirable, tandis que dans les autres parties de cette Amérique, l’année est partagée en deux, six mois de pluie et six mois de sécheresse ; ce charme, pour la belle saison, n'en est pas un pour la commodité du voyageur naturaliste, pour plusieurs raisons : 1° Les chemins se trouvant trop mauvais pour les mules, il faut avoir recours aux Indiens pour continuer sa route; ces gens disposent une espèce de fauteuil on ne peut plus.pittoresque, et avec une courroie qui l’entoure et leur passe sur le front, ils le rendent assez sûr pour que lon puisse se plaeerdessuset voyager ainsi3 ou {lieues par jour;.ce moÿen de transport extrêmement fatigant pour les deux, estle seul praticable en ce pays, aussi j'ai dû m'en servir. 2° La difficulté pour sécher les oiseaux est des plus grandes ; il m'a fallu de toute nécessité recourir à la chaleur du feu, ne me servir que de préservatifs en poudre-êt établir de petites cabanes disposées de ma- nière à avoir un courant d'air perpétuel ; avec tous ces moyens, j'ai dû souvent res-. ter un mois avant de pouvoir sécher un quadrupède ou un oiseau de grande taille, J'ai rencontré pour la première fois le cou- roucou pavonin, le 4 octobre, à 8 lieues de Toban, dans les forêts d'arbres très élevés et où le soleil ne pénètre jamais, aussi il y fait un froid hamide et fort pé- nible ; c’est là où se plait ce magnifique oiseau, qui néanmoins recherche le soleil du matin; il est alors impossible de le ti- rer, parce que, pour en sentir là chaleur, il faut qu’il se place sur les branches les plus élevées, et si un fusil portait aussi oin , la multiplicité des lianes retiendrait le pavonin. Il faut donc attendre 10 ou 11 heures, alors l'oiseau vole et se pose en dedans du bois : il n’y a que deux moyens de se le procurer ; le premier est de savoir imiter exactement le ci de la femelle, alors on l’appelle et on peut l'attirer jusqu’à por- tée de fusil, ayant surtout bien soin qu'il ne vous voie pas. Le deuxième est de voyager jusqu’à ce que l’olt trouve près du petit chemin du Petink, qui date d'avant la conquête et le seul qui existe de ce côté, l'arbre produi- sant le fruit dont il se nourrit ; alors on se poste près de cet arbre, et il est rare que dans le courant de la journée un ou plu- sieurs couroucous ne viennent prendre leur 111% repas, ce qu'ils font en volant rapidement d’une assez grande distance à l’autre, et attrapant au passage un fruit qui est de la grosseur d’une noisette, ils en mangent un assez grand nombre, aussi leur gésier est: il énorme, beaucoup plus volumineux que dans aucune autre espèce que j'ai jamais préparée. Quelqu'un qui penserait chasser le pavonin comme les autres espèces se tromperait , parce que cet oiseau est de son naturel travquille et muet, et qu’il est im- possible de le poursuivre dans les bois qu’il habite dont l'humidité continuelle se joint à une épaisse couche de branches tombées depuis bien des années, par conséquent pourries, ce qui fait que les jambes de l’homme enfoncent comme dans la boue, avec la différence qu'il a de la peine à les retirer sans s’écorcher plus ou moins; l’on est donc réduit au petit chemin déjà ex- cessivement difficile à parcourir. Je n’ai pu tuer de femelles avant le mois de janvier, parce que cette époque étant celle de leurs amours, en imitant leurs cris, la Jalousie les faisait accourir pour livrer combat. Le jeune couroucou mâle, la première année, ressemble à la femelle, la seule dif- férence consiste dans la partie inférieuredu ventre qui a quelques taches rouges mé- lées avec le gris, et les six plumes de la queue sont blanches, tandis que celles de la femelle sont rayées de noir. Le courou- cou adulte, c’est-à-dire à l’âge de trois ans, ne reste magnifique que pendant un mois de l’année; ce qu'il a de plus extraordi- naire, les grandes plames de la queue ne sont à leur longueur que l’espace de trois mois, et comme c’est la saison des amours, en courant sa femeile, il use bientôt des plumes naturellement fragiles; it est donc extrêmement difficile de l'avoir parfait, parce que s’il a été épargné par le fusil, il ést rare qu'il ne se déchire pas en tom- bant des arbres élevés sur lesquels on le tire : ses plus longues plumes restent en mue neuf mois de l’année, tandis que les äutres ne le sont que quatre; cet oiseau, le plus ordinairement gras, a la peau si fine et si délicate que j'ai éprouvé beaucoup de difficultés à bien le préparer; il n'a fallu le plus grand soin pour réussir. Lorsque le pavonin désire nicher, il cherche un nid de pie inhabité; alors il travaille longtemps pour faire un trou à. l'opposé de celui déjà fait. 11 dispose le mé- me nid à sa façon, et lorsque le mâle couve il entre d'un côté et sort par l'autre, uni- que moyen pour ménager une parure à laquelle 1l tient beaucoup. C'est alors que les Indiens fontileurs efforts pour monter sans bruit sur l'arbre et'attraper les deux grandes plumes de l'oiseau qui, effrayé, les leur abandonne. Ces gens les vendant avec facilité font une guerre continuelle aux couroucous; j'en ai vu installés dans un guépier sauvage abandonné; d'autres livrent combat au pic et le forcent à re- noncer à son nid de l’année. Il m'a été impossible d’obtenir le moin- dre renseignement des naturels, parce que ces gens ne comprennent aucune langue connue; ils ont un langage extrêmement bizarre, el il m'est arrivé d’être accompa- gné par des Indiens qui ne vivaient qu'à quinze heues d’autres tribus et qui se trouvaient fort embarrassés pour se faire comprendre, ce qui m'a fait éprouver en tout les plus grandes difficultés. Dans les divers musées les couroucous sont préparés avec des yeux d'émail blanc 11145. ou d’autres couleurs; je les ai toujours trouvés d’un brun fauve uniforme. TT SIDE ———— SCIENCES APPLIQUÉES. ARTS MÉTALLURGIQUES. Grille-chaine sans fin pour les foyers. Un ingénieur vient de proposer de dis- poser la grille dans les foyers des usines d’une manière particulière , qui permet à chacune de ses parties d’arriver successi- vement dans lé point où règne la combus- tion la plus vive, et de consumer ainsi avantageusement le combustible. Nous al- lons chercher à donner une idée des dis- positions qu il a adoptées. Les barreaux de la grille sont établis en forme de chaïne sans fin, au moyen de boulons transverses qui passent à travers des trous percés dans les diverses pièces qui composent ces barreaux, à peu prés comme une chaîne de montre ou uve chaîne de gaile. Cet assemblage de barreaux, qui forme la grille ou plutôt une chaine sans fin , s’avance sur des rouleaux placés: de distance en distance , et dont les touril- lons reposent sur des -appuis disposés sur un bâtis particulier.Cette grille-chaîne est mise en circulation par des ‘roues ou des étoiles placées aux extrémités qu’on fait mouvoir par des moyens faciles à imaginer, et portés, ainsi que tout le système, sur le bâtis’ dont il a été question, lequel roule sur des galets, de facon qu’on peutà chaque instant ; et lorsqu'il y a des réparations à y faire, tirer le tout hors du foyer et l’y faire rentrer. Une trémie, placée à la partie pos- térieure du fourneau, verse peu à peu le combustible sur la grille àmesure qu'elle chemine. Une trappe verticale en fonte contrebalancée par un poids, et qu’on abaisse plus ou moin$en avant de la trémie, sert à régulariser l’épaisseur de la couche de combustible que celle-ci a versé sur la grille, d’après le vent où l'ouverture de porte qu’on donne au foyer. L'inventeur, qui est M. J. Juckes, fait remarquer qu'il ne fait usage que de houille en pelits morceaux, et assure qu'avec son mode d'alimentation et de circulation on peut même brûler les escarbilies et le menu dans les grands foyers. Pendantque la com- bustion a lieu, la grille chemine à raison de 1 centimètre par minute; un peu plus ou un peu moins ; et M. Juckes assure qu'on produit ainsi un excellent feuet qu'il n'y a pas de dégagement de fumée par la che- minée. JoBARD. ARTS CHIMIQUES. De l'emploi des gaz comme combustibles dans les foyers industriels, par L, Tho- mas et C. Laurent, ingénieurs. Depuis quelque temps l'attention se porte sur la substitution dans les foyers industriels des gaz aux combustibles en nature, seuls précédemment employés. Cette importante question se trouvant sou- mise À l'Académie par un mémoire récent de M. Ebelmen, sur la formation et la com- position des gaz que la métallurgie est ap- pelée à employer, nous avons pense qu on accueillerait avec intérêt la communiea- tion de quelques faits relatifs surtout à l'usage du gaz sur une grande échelle. La généralisation de l'emploi des gaz combustibles à la place des combustibles, -pourraît faixe/naître la crainte sérieuse _ d'exposer les ouvriers à des dangers nou- veaux. Ces’ ar. en effet, sont inflamma- Hätons-nous de dire que si l’application des | ‘gaz, dans un grand nombre d’usines, a dé- | jà occasionné des accidents, ceux-ci du ‘moins n’ont jamais eu de suites fâcheuses. Des dispositions bien entendues mettent à l'abri de tout sinistre événement. Un utile préservatif contre lesasphyxies | consiste dans l’odeur quespossèdent tou- | jours les gaz, vdeur qui ne permet pas que l’on s’expose sans le savoir à leur ac- tion. Nous ayons vu trés souvent (nous | pourrions en citer une trentaine d’exem- | ples) des ouvriers, après avoir respiré im- | prudemment. des gaz contenant 15: à 20 | p.400; d’oxide, de carbone, tomber ‘éva- | nouis; maissle traitement le plus simple . que l’on emploieen pareille circonstance | leur rend bientôt l’usage des sens, et après : quelques heures de repos ils sont en état | promptement' de ivertiges; et si l’on ne |:s’empresse de se retirer de cette. atmo- sphère, 6 tombe tout à coup.évanoui sans pouyôir proférer une parole; aucune souf- |francé n’accompayne l’évanouissement. Les explosions se produisent- dans les fours, principalétiént au moment de l'al- lumage: et dans les, conduits, quelques: instants après l'extinction des foyers'cà \gaz. Au moyen de; précautions convena- bles apportées dans,ces deux opérations, on |parvient avec certitude à éviter les explo- ‘sions. Si, ces précautions viennent à être rnégligées parles ouvriers, lelfgk nuisible \déla détonnation du gaz se Louve annulé par le jeu de nombreuses soupapes de sû- “reté. qu'il. .est.nécessare d'adapter aux “fours et.aux conduites de gaz: Les dimen- “sions et la meilleure position de ces soupa- «pes nous ontété indiquées par l'étude des faits. \ La nature des gaz a unegrandeinfluence sur l'intensité des explosions. Ainsi, un mé- …lange d'oxide de carbone, d’acide carboni- que ct d'azote, le premier de ces gaz y en- “irant dans ie rapport de 15 à 20 p. 100, ne “donne jamais d’explosion violente. Mas l'addition de l’hydrogène, même à la fai- 1ble dose de 2 à 3 p. 100, suffit pour aug- pacnter beaucoup l'énergie de la détonna- “tion. [Le chauffement des gaz dans des tuyaux portés au rouge avant leur admission dans les foyers de combustion, opération sou- «vent nécessaire pour obtenir de hautes mempératures d’une manière constante, exige quelques soins particuliers, à l’aide “lesquels. les explosions ne sont ni plus fré- “juentes ni plus-dangereuses. "Daris: latproduetionsdesigaz, on doit évi- fer, äutañt que possible, la formation de t ‘acide carbonique “Nots avons remarqué Hue la go rioN deéc'azétait d'autant [Plus fable que la préssiôh Séûs laqiélie on njectait Pair dans le géiéräteur À dax'etait "ITOOK 89) . complétement la houille, le hois et laïtour- : végétaux, et que ces derniers sont en pro- fumiers ou de la paille. Mais lorsqu'on 1118 peut mettre les étangs à sec pour un cer- tain temps et rejeter, sans grand travail, la vase sur,les digues ou sur les bords, lorsqu'on peut, après l’avoir laissé sécher, la transporter facilementsur destraïneaux, les frais peuvent n'être plus dispropor- tionnés. La vase, comme la tourbe, a besoin de passer au moin$.une année exposée à l’air, avant d’être employée. Son emploi est plus favorable, aux sols légers et peu pro- fonds ainsi. qu'aux profonds. Une addition de chaux en auymente dans tous les cas la propriété fertilisante. Boues des rues. — Telles sont encore les différences de temps, de préjugés et de lumières, que dans certains pays, l’enlè- vement des boues est une charge pour les villes, tandis que, dans d’autres, il consti- tue un revenu. La, boue, le balayage des rues, les immondices qu'on enlève dans les grandes rues sont d’une grande vertu fertilisante. Quelque peine qui en coûte pour les réunir, de quelques frais que leur transport soit accompagné, elles reviennent encore à meilleur marché que le famier, lorsçiwil faut lacheter. Le cultivateur, à portée d’une grande ville, qui vend sa paille et Son fourrage, ne gardant que le nécessaire, qué ce qu'il lui en faut pour l'entretien de ses attelages, et qui em- ploie une partie du produit à acheter des boues, fait toujours une très bonne affaire. °° : Un mélange de débris animaux, végé- taux et minéraux ne peut qu’avoir des pro- priétés très favorables à la végétation. Les ( SCIENCES APPLIQUÉES. ARTS CHIMIQUES. Note sur de nouveaux moyers de dorer et ædargenter au trempé, par M. A. Le- voli025 Dans le moment où l'attention est fixée sur les procédés de dorure par la voie hu- mide, imaginés dans ces dernières années, il m'a semblé qu’il ne serait pas sans inté- rêt de publier de nouveaux moyens pro- pres-idorer ou argenter par immersion, principalement à cause de leur facilité d'exécution, qui les met à la portée des personnes même étrangères à ce genre d opération, et qui s’y livrent pour la pre- miére fois; aussi pourraije me borner à les décrire très brièvement: Dorure sur argent. L'argent se dore très facilement au moyen du chlorure d'or veutre, additiouné d’une solution aqueuse de sulfo-cyarure de potassium jusqu’à dis- parition du précipité qui s'était d’abord formé ; il faut que la liqueur éclaircie, de cette manière, conserve une réaction lé- gèrement acide, et si elle l'avait perdue par une addition immodérée de sulfo-cya- nure, On. la lui rendrait en ajoutant quei- ques gouttes d'acide chlorhydrique. Pour dorer on plonge l’argent dans cette liqueur presque bouillante et médiocrement con- centré, état dans lequel on la maintient en y versant de lemps en temps de l’eau chaude pour remplacer celle qui s’est va- porisée ; on évite de cette manière, les in- convénients qui résulteraient d'une trop grande concentration de l’acide chiorhy- drique, dont la présence est néan moins utile pour s'opposer à la formation d’un précipité auritère qui a lieu par l'élévation de température, lorsque c’est l’alcali qui domine. Dorure et argeniure sur cuivre, laiton 6ë Üronze. On à indiqué la solution du eya= aure d'or ou d’argent dans le cyanure de potassium pour dorer et argenter sous lin: fluence des forces éleêtriques; je me suis assuré que les mêmes solutions portées à une température voisine de leur point d’é- bullition, peuvent aussi dorer et argentcr 4 7 r Ü ù au trempé, À l'égard de lenr préparation, 1143 s'il était nécessaire de les obtenir chimi- quement pures , elle ne laisserait pas que d’être assez dispendieuse, mais on n’ob- tiendrait véritablement aucun avantage en compensation; on peut done simplifier l’o- pération et la rendre beaucoup moins coù- teuse, en traitant directement, soit le chlo- rure d'or, soit le nitrate d'argent , neutres, par du cyanure de potassium en excès, de manière à obtenir les cyanures doubles so- lubles. On ne peut dorer l'argent par ce pro- cédé, mais on a vu plus haut que le sulfo- cyanure d'oret de potassium dore très bien ce métal. La solution du cyanure de cuivre dans le cyanure de potassium, ne cuivre pas Vargent, même en contact avec le zinc; cependant elle cuivre parfaitement ce der- nier métal et d’une manière très solide. Je ferai remarquer enfin, que ces pro- cédés si commodes, parce qu'ils réussissent toujours et n’exigent que quelques minutes pour toute préparation, ne permettent malheureusement pas l’application d’une couche très mince de métal précipité : c’est un inconvénient commun à tous les pro- cédés au trempé. (LeTechnologiste.) AGRICULTURE. ÉCONOMIE AGRICOLE. De quelques engrais et de leur emploi. (Troisième et dernier article.) Chaumes des tréfles. — Le trèfle rouge, cette plante si précieuse pour le bétail, ne l’est pas moins pour le sol. L'effet de l’en- fouissement d’un trèfle bien venu est évi- dent sur les récoltes suivantes, et pour le: moins sur les deux premières. Il n’est pas! seulement égal à celui d’une bonne demi- fumure; il la surpasse encore par une in- fluence particulière, qui ne se manifeste pas uniquement par l'augmentation im- médiate de la force productive du sol. Lavoine se succédant au trèfle semé dans une céréale surpasse l’avoine succédant au froment de jachère, et après l’avoine suc- cédant au trèfle semé avec le froment, les pommes de terre se ressentent encore visi- blement des bienfaits du trèfle enfoui. L’ef- fet sur les pommes de terre est bien plus remarquable encore, lorsqu'elles succè- dent au trèfle. Mais cette observation et plusieurs autres trouveront leur place plus loin. Sans doute, lorsque le trèfle est maigre, clair-semé et infesté de mauvaises herbes : lorsque, par nécessité, ou par économie mal entendue, il a été fauché jusqu’à épui- sement, l'effet de l’enfouissement de son chaume et de ses racines ne sera pas consi- dérable. Mais un cultivateur quelque peu intelligent et soigneux ne fera jamais une “pareille faute. À mon sens, il y a toujours plus de profit à enfouir la troisième coupe du trèfle, qu’à la faire manger aux bes- tiaux, si ce n’est lorsque la première coupe a pu être faite de très bonne heure et qu'on peut en attendre une quatrième, J'avais semé du trèfle, me dit un bon cul- tivateur, dans un de mes champs, dans lequel l’avoine n’atteignait jamais une hau- teur de plus d’un tiers de mètre, et qui, même fortement fumé, ne me donnait ja- mais que de misérable froment. La pre- mière pousse du trèfle réussit mal; je la fis 114% faucher et la laissai sur le champ; j'y ajou- tai quelque peu de fumier consommé et quelques balayures de basse-cour. Sous cette couverture légère, le trèfle prit une croissance active. Je laissai mürir, pour la récolter, la graine de cette seconde coupe. Lorsque, après cette coupe, le trèfle eût réatteint la hauteur d’un bon sixième de mètre, je le fis enfonir, malgré les regrets que donnèrent au sacrifice de cette belle coupe les cultivateurs mes voisins. J'y fis . semer du froment, devant lequel, l’année suivante, ceux qui m'avait blâmé d’abord Ôtaient leur chapeau. Le trèfle, arrivé à un certain dévelop- pement, est toujours, dit Schmalz, un très bon engrais. Ayant fait enfouir du trèfle, à des degrés de développement différents, et ayant fait semer du scigle, j'ai toujours trouvé la récolte et la vigueur de végéta- tion du seigle dans un rapport presque rigoureusement exact avec la force du trèfle enfoui. Là oùon avaitenfoui du trèfle de 324 millimètres de haut, le seigle res- semblait à une forêt de roseaux, et les épis, courbés par leur poids, formaient comme un toit mouvant au dessus des tiges. Là où le trèfle avait été enfoui plus court, la récolte de seigle était proportion- nellement moins belle, Là où était du trèfle de 54 millimètres de hauteur seule- ment, la récolte de seigle était misérable, le sol de la pièce, comme celui des autres soumis à la même expérience, n’ayant pas été fumé et le seigle ayant été semé sur un seul labour. C’est pourquoi je laisse tou- jours, croître le trèfle autant qu’il le peut après la seconde coupe, pour l’enfouir, saus chercher à en tirer aucun autre partis. # Le bienfait du trèfle, comme. engrais et comme amendement, encore probléma- tique pour certains esprits prévenus et obstinés, est tellement, reconnu aujour- d’hui, dans quelques contrées, que, dans le Palatinat, par exemple, on le cultive dans le but exclusif de le faire servir d’en- grais. Lorsque la première pousse est. en fleur, on la renverse avec la herse et on l’enfouit avec la charrue. On sème immé- diatement de la navette. Dans le comté de Mark, on sème beaucoup aujourd’hui un mélange de trèfle blanc, de seigle et au- quel on ne donne pas d'engrais; on fait pâturer en automne et l’on obtient, l’an- née suivante, une bonne récolte d’avoine. La culture du trèfle s'étend ainsi de jour en jour, et ceux qui ne sont pas absolu- ment obligés de le faire pâturer y gagnent toujours à l’enfouir dans sa plus grande croissance. Cette pratique est à considérer comme le pendant de celle suivie dans le Palatinat pour l'emploi des vesces. La luzerne et l’esparcette n’occupant pas la terre pendant dix-huit mois seule- ment, comme le trèfle, mais pendant six, huit et dix ans, les racines deviennent beau- coup plus fortes, et leur action, comme engrais vert enfoui, proportionnée au temps nécessaire pour leur décomposi- tion, est d’autant plus durable. Il sera aussi traité plus amplement, en lieu plus convenable, des effets utiles de ces plantes ainsi employées. ANIMAUX DOMESTIQUES. Élève du bétail. —Jnfluence de la douceur envers les animaAUT. Les animaux menés avec douceur sont vifs, ardents, dociles ; ils travaillent à leur 1145 ous elle aise, emploient leur force d’une manière régulière, continue, et font beaucoup de travail sans fatigue, sans efforts. Les voya= geurs qui ont visité l'Orient attribuent les qualités du cheval. arabe, l'attachement extraordinaire dont il donne des preuves à son maître, aux soins avec lesquels il est élevé sous la tente de la tribu. Le Circas- sien traite son cheval à la manière des Bé- douins; il le regarde comme son enfant, couche, joue avec lui; si le cheval com- met quelque faute, il ne le frappe jamais, mais il met.un terme momentaué à ses Jeux et à ses carresses. Cette privation. est pour les chevaux la plus sévère punition, et lorqu’ils sont assez forts pour porter ün homme; on lesidirige sans avoir recours à des moyens violents. Ces chevaux ressem- blent à ceux du Nedji par les formes, par la légèreté et la solidité de la marche, par la force et l'énergie comme par le carae- tère; ils sont très intelligents, comprennent merveilleusement la parole du maître. On voit le cavalier circassien, obligé de battre en retraite, et voulant arrêter ou retarder l'ennemi, « faire signe à son cheval de se coucher, de s'étendre et de/faire le mort, pendant que, couché derrière le corps de sa monture, il ajuste son fusil et fait feu, en appuyent sur la tête de l'animal le ca- non de son arme. » On voit ces chevaux « jouer avec les enfants, se prêter à leurs fantaisies et éviter soigneusement de leur faire mal.» (Journal des Haras, 1840.) Les animaux, conduits avec brutalité sont toujours de mauvaises bêles; ils sont stupides, méfiants,, indociles. « Presque tous les chevaux méchants ne le sont de- venus que pour avoir été maltraités dans leur enfance; ils étaient d’un caractère fier ; un brutal a excité leur colère vindi- cative, et ils ont pris.en haine l’espèce hu- maine toute entière.» (Grognier..) La brutalité est un très mauvais moyen de gouverner les animaux; c’est elle qui rend quelques unes de nos races si ché- tives, si faibles, malgré les quantités de nourriture qu’elles consomment. Quel est le propriétaire. qui n’a, pas remarqué dans ses étables des bêtes maigres, quoique man- geant autant et ne travaillant pas. plus que les autres? Celles qui sont conduites par des valets méchants, irascibles, peu intelligents, qui sans motifs tourmentent leurs attelages, sont toujours en mauvais état, souvent boiteuses et malades; elles sont molles, ne travaillent que par se- cousses et quandelles sont battues, elles font alors des.efforts instantanés, se jettent à droite, à gauche, glissent, tombent, con- tractent des distensions de ligaments, des contusions, des fractures, des anévrismes. Continuellement tourmentés, les ani- maux conduits avec cruauté digèrent mal, ont souvent des indigestions, sont maigres, ont le poil terne, la peau adhérente. Soit que la constitution en ait été altérée, soit qu’ils craignent l’homme, ils ne profitent ni de la nourriture qu'ils consomment, nt des soins qu'on leur donne. Tous les en- graissears savent que les bœufs qui aiment le bouvier, qui le recherchent, qui reçor- vent ses soins, ses caresses avec plaisir, sont infiniment plus faciles à engraisser que ceux à moitié sauvages. qui ne voient ap= procher l'homme qui les soigne qu avec méfiance. La manière de conduire les femelles a beaucoup d'influence sur la sécrétion et l’excrétion du lati, Une main amie ou la bouche du nourrisson produisent sur les | 1) 0 2146 mamelles une sensation de volupté dont la vache témoigne l’expression en rumi- nant lentement ét en regardant la trayeuse - avec satisfaction et tendresse. Cet état d’érection dés mamelles est favorable à la sécrétion du lait et nécessaire à l’excrétion de ce liquide; les vaches qui ne l’éprou- - vent pas, celles'qui regrettent les veaux, celles qui sont traitées par des personnes étrangères ou brutales ne donnent sou- vent pas une goutte de lait; il en existe beaucoup qui ne se laissent traire que par des mains connues ou amies, ou lors- qu'on se présente à elles avec des frian- dises. : Les mâles reproducteurs ont besoin d'exercice pour conserver la faculté pro- lifique ét engendrer des descendants ro- bustes. Si les vaches se plaisent dans la : stabulation et le repos, il faut que le tau- reau travaille, transpire, pour ne pas tomber dans l’obésité, pour ne pas devenir dangereux et ennemi de l’homme. On ne peut le réduire par la force et les mauvais traitements, il n’y a qu'un travail modéré et la douceur qui le maintiennent léger, facile ét sans méchanceté. Il est donc né- ‘céssaire qu'il soit dressé au collier, au trait, afin de pouvoir l’atteler pour faire des transports légers, des hersages, un travail, enfin, qui soit en rapport avec son âge. Il faut bien éviter d’atteler les taureaux au limon et de’ les charger à dos, avant l’âge de quatre à cihq ans, afin de ne pas déprimer la colonné'vértébrale, la défor- mer, et les rendre impropres à la repro- production : car ils communiquent ce dé- faut à leurs descéndants. Les taureaux ne doivent saillir qu’une fois par jour, surtout avant l’âge de trois ans;’ils peuvent commencer sans incon- vénient entre quifize et dix-huit mois, se- l’âge de quatre ans : du foin et des racines en hiver, de l'herbe en été, et dans toutes les saisons une poignée de’$el le matin à jeun; cela les rend'amis de l'fiomme, faci- lité les sécrétions, entretient le pdil luisant, même en hiver.” Un soin important est de les étriller, brosser, bouchonnér tous les jours sans faute : les démangeaisons les rendent in- quiets, malfaisants ; ils ont besoin de fric- tions, et vont se frotter partout quand ils sont en liberté : il faut donc suppléer à ce besoin dans la domesticité. Le vacher qui étrille est toujours bien venu du taureau ; le plus méchant se laisse approcher par l’homme qui a une étrille à la main. On doit infliger des punitions aux ani- maux avec discernement, en leur faisant comprendre qu'ils sont coupables, et im- médiatement après qu’ils ont mérité d’être punis, afin qu’ensuite le souvenir de leur faute leur rappelle la correction. «Legrand secret, dit M. Rodat, consiste à savoir donner aux bêtes la conscience de leurs méfaits, sans quoi leur âme muette bouil- lonne sourdement le sentiment de l'injus- tice. On doit toujours traiter les ani- maux avec douceur dans leur jeunesse, gagner leur affection par des caresses, par des friandises, par du sucre, du sel. Les animaux peuvent être conduits sans bru- talité, sans punitions. Ils apprécient tous nos sentiments à leur égard, Ils sont sus- Ceptibles d’attachement, ‘de crainte, de respect, et quelques uns ont beaucoup 1147 d'amour-propre. Ils ont besoin d’être ai- més, caressés, loués. On ne doit d’abord les punir, à l'exemple des peuples de la Circacie, qu’en les privant des marques d’attachement qu’on a l’habitude de leur donner. » Beaucoup d’animaux ne sont difficiles à conduire que parce qu’ils ont trop de force; . ils sont impatients, incapables de rester tranquilles ni d’obéir. Ils suivent involon- tairement toutes leurs idées. Il faut dimi- nuer le régime de ces animaux, les saïi- gner et les soumettre à un travail assez pénible pour user leur excès de vie, les rendre plus paisibles. Si ces moyens sont insuffisants, on élè- vera la voix, on aura recours à des me- naces; toutefois, il faut encore les em- ployer rarement, afin qu’elles soient ef- ‘ficaces, quand on sera obligé d’y avoir re- cours. Les instruments de punitions ne doivent être employés que dans des cas exception- nels ; il faut toujours choisir de préférence ceux qui ne peuvent produire ni plaies ni contusion, ceux qui occasionnent une dou- leur de courte durée, füt-elle vive. Outre les moyens ordinaires de correc- tion, la privation du sommeil, la diète, sont d’excellents moyens de dompter les animaux rebelles. Pendant quelques jours on les empêche de dormir, on ne leur donne point à manger, et l’on se présente ensuite à eux avec de la nourriture: S’ils sont dociles, obéissants, on leur offre des aliments, on les laisse tranquilles; dans le cas contraire, on continue à les contrarier et à les tenir à la diète. Macne, profes. à l'école vétérinaire à Lyon. Ke SCIENCES HISTORIQUES. ACADÉMIE DES SCIENCES MORALES ET POÉITIQUES. Séance du samedi 17 juin. M. Blanqui lit un mémoire sur les avan- tages commerciaux à la suite des traités nouvellement faits entre la Chine et la Grande-Bretagne. — Quoique les Chinois soient le peuple le plus ancien et que le céleste empire soit le gouvernement fondé depuis le plus grand nombre de siècles, il n’en est pas moins yrai que cette partie de l’Asie est restée jusqu'ici tout-à-fait in- connue , et que par suite de l'isolement dans lequel les Chinois ont constamment voulu vivre et se mouvoir, tout ce que nous savons sur leur industrie, leurs arts, leurs mœurs, leur forme de gouvernement, tient encore plus du conte que de l’histoire. Il ne peut en être autrement, la Chine ayant été constamment fermée aux Euro- péens, malgré les tentatives faites à plu- sieurs reprises par la France, la Russie et l’Angleterre.Quelquefois des envoyés char- gés de présents et déguisant sous cette cour- toisie leur véritable mission , ont bien pu parvenir jusqu’au sein de la capitale et même jusqu’au trône de l’empereur , mais on exercait sur eux une telle surveillance, qu'ils se trouvaient réellement et sans exa- gération sous le scellé. La cour de Nankin en les traitant avec bienveillance, savait leur faire sentir quelle ne les accueillait que comme des voyageurs qui s'étaient trompés de chemin. Le port de Canton était le seul ouvert aux étrangers, et les factoreries étaient même séparées par de gros murs du reste 1148 de la ville. Une congrégation avait le pri= vilége exclusif de traiter avec les barbares, C'était entre les chefs de cette corporation et les chefs de la Compagnie des Indes, seule intermédiaire , peñdant longtemps, du commerce de Canton, que tout se pas- sait. M. Blanqui a tracé le tableau des vi- cissitudes qu’a éprouvé le commerce, pen: dant les cinquante dernières années, et après avoir esquissé les négociations qui ont mis un terme à la guerre que le com- merce de lopium avait allumée, il est ar- rivé à l’examen des conséquences de la liberté du commerce , proclamée par les Anglais et dont le résultat instantané a été la ruine de Macao et le déplacement du centre des relations. Les marchandises qui étaient expédiées par terre, le sont aujour- d’hui par mer. C'est à Ou-tcheou qu’elles arrivent. Ce port doit être un jour l'entre- pôt de tout le commerce de la Chine. Par l’article 2 du traité,"un tarif régu- lier de transit doit être fait et quatre au- tres ports doivent être ouverts. Il est pré- samable que ces dispositions deviendront communes à toutes les nations; mais en présence de ces faits tout nouveaux, n’est- il pas à craindre qu'un engouement trop irréfléchi et une précipitation trop avantu- reuse n’engagent le commerce dans des spéculations peu lucratives? Ce pays est encore pour nous l'inconnu. Aussi croyons nous très sages les considérations qui ter- minent le mémoire de M. Blanqui. Nous avons hâte de les reproduire. La Chine, a dit le savant académicien, peut se suffire à elle-même; les produits de son sol sont riches, abondants et variés; elle ne peut nous acheter que quelques cotonnades, des draps et des vins, et nous donner en échange que ses thés et ses soieries; ses goûts s’éloignent de nos produits manu- facturiers, ses mœurs de nos articles de modes , et avec l’immobilité qui forme le caractère de ses habitants, il va pour bien longtemps avant qu’une révolution morale aittransformé ce peuple.Cen’est, commeon le voit, qu’à la longue et par contre-coup que l’Europe pourra tirer parti des évêne- mens actuels, Cela dépend du gouvernement du céleste empireet.de la bonnefoiavec la- quelleil exécutera les traités.Les Chinois ne feront que ce qu’il voudra, car ils sont des automates et rien de plus. Pour preuve de cette passivité absolue , M. Blanqui a rap- pelé que dans la dernière guerre plusieurs milliers d'hommes sont morts, par ordre, pour ne pas tomber entre les mains des Anglais. Ils se sont comportés par esprit d’obéissance comme l'ont fait au commen- cement de ce siècle, par fanatisme, les Russes de Souwarow, et comme dans des temps plus anciens, les Spartiates l'avaient fait par bravoure. Au moment présent la science a plus à gagner en Chine que le commerce. Les secrets que ses habitants plus industrieux qu'intelligents possédent seuls, dans des arts dont les perfections nous étonnent , sont peut-être les seules acquisitions utiles que nous pouvons y faire. À la suite de cette lecture, une conver- sation s’est engagée entre MM. Dunoyer, de Rémusat et Passy. Les idées émises par ces honorables membres ont prêté une nouvelle force à celle de M. Blanqui. M. Béranger a donné lecture d’une no- tice sur Barnave.Il est peu d’éloges acadé- miques où l'élévation des pensées , la jus- tesse des aperçus, la solidité des jugements, la sévérité des expressions, la variété du 1149 style se fassent autant remarquer que dans cet ouvrage que M, Béranger avec sa mo- destie habituelle, a simplement appelé une notice. Nous ne devons pas nous hasarder sur la foi de quelqites notes ‘prises rapide- ment, à reproduire même par extrait ce travail, nous ne pourrions qu'en altérer le fini, et en rendre mal l’exquise délicatesse, Cependart nous ne pouvonsirésister au dé- sir de rapporter quelques détails jusqu'à ce jour inconnus, sur cet-homme qui OC- cupe une des premières. places parmi les orateurs de nos assemblées législatives , et auquel il ne manqua pour être un grand homme que d'entrer tout-à-fait dans la vie. Barnave mourut à 32 ans. Dès sa Jeu- nesse il avait pris l'habitude de se rendre compte, non pas seulement de ses actions, mais aussi des acquisitions de son esprit et des changements de son caractère. Il te- nait à cet effet un registre jour par jour. Ses sensations; ses pensées, ses plaisirs, ses jugements y étaient inscrits avec abandon, tels qu'il les avait éprouvées, et lorsqu'il eut débuté au barreau, après chacune de ses plaidoiries, il y couchait ses observa- tions etsur les causes et sur la manière dont illes avait plaidées. Choisi en 1783 par les avocats de Gre- noble pour prononce: le discours de clo- ture : il prit pour texte, Dela division des pouvors. Cette hardiesserattira sur lui les yeux de sos concitoyens: Quelques années après arrivèrent dans le: Dauphiné les évé- nements qui ne furent d’abord que la ré- volution d’une province, mais qui plus tard devaient enseigner comment se fait une révolution dans un royaume. Au chà- teau de Vizille, Barnave trouva un rival avec lequel il devait se rencontrer encore aux Etats-Généraux de Versailles : c'était Mounier. M. Béranger a terminé sa lecture par le parallèle de ces deux hommes ,; pourvus également des qualités de l’hom- me d'état et. de l'orateur, qui rivaux sans jalousie, et quelquefois opposés dans les moyens, quoique d'accord pour le but, eurent l’un pour l’autre l’estime qu’accor- daient à touts les deux les assemblées aux- quelles ils appartinrent. C.B.F. ARCHEOLOGIE. Recherches archéologiques sur le Crotoy, par M. Labourt. Dans les funestes guerres du règne de Charles VI et du commencement de celui de Charles VIT, la ville du Crotoy joue un grand rôle. Ce fut dans la tour de son châ- teau que les Anglais enfermèrent Jeanne d'Arc. Cette ville-n’estplus depuis 1690, et les flots enont presque. eflacé ses der- niers véstiges en couvrant. de sable les dé- bris échappés à la destruction, Au moment où le sol est fouillé dans tous les sens, où les archéologues consultent toutesles rui- nes et par elles corrigent où revonstrui- sent notre histoire, cette ville ne>pouvait échapper à leurs investigations. Dès le siè- cle dernier:et: après Cluvier, Adrien de Valois, Sanson, Danville, le bénédictin don Grenier avait fait du Crotoy l'objet de ses savantes investigations. De nos jours, quel- ques membres de la société d’émulation d’Abbeville ont repris ces études long- temps interrompues. Les uns, parmi lesquels il faut ranger Adrien de Valois, ont pensé que le Cro- toy Ctait l’ancien Carocotinum d’où serait partieune route quiconduisait à Zuliobona, 1150 puis à Augustobona qui n'est autre que Troyes. Mais Danville a établi que Julio- bona était aujourd’hui Lillebonne et non Dieppe. comme l'avait dit Adrien de Valois, et en calculant les distances et les compa: rant avec celles indiquées par l'itinéraire romain, Carocotinum ne peut être le Cro- toy. D'autres, Sanson et M. Estancelin sont de cet avis, ont prétendu que le quar- tensis sive hornensis locus était le Crotoy. Quelques uns enfin ont été portés à soupçonner que cette ville pourrait bien n'avoir été autre que le portus itius de Cé- sa. En présence de ces opinions opposées, M. Labourt a voulu reconstruire en entier, et autant que cela est possible, cette partie de l’histoire ;:de la Picardie. Il a divisé son travailen deux parties, C’est de la première seule , que pous nous occupons aujour- d’hui. Après avoir ramené à leur véritable signification, par un examen judicieux de la langue celtique, les mots que chacun de ses devanciers avait appropriés à son: opinion® dans la recherche de l’origine du Crotoy;, il établit que tous les liens que l’on appelle croq, crique, cringuet, sont élevés; que le mot {oy, provenant du # toas dontnous avons fait toit, étaitemployé par les Celtes pour désigner une ou plu- sieurs habitations, et en conclut que Cro- toy se trouve composé de deux locutions gauloises désignant des habitations élevées qui s’ayancent au milieu de la mer. Il éta- blit ensuite que, placée à l'embouchure de la Somme, cette ville était dès le cinquième siècle d'une grande importance, et que le monastère de Mayoc, qui en faisait parue, est antérieur d’ün siècle à celui de The- rouanne, bâti par Rhadezonde, fille de Clo- taire Ier, qu'on ‘avait eru jusqu'icile plus ancien du nord de ja France. , D’après M. Labourt, cen’est pas à Mayoc comme le. disent quelques légendes, que furent inhumés Flaudebert Blésiude ainsi qué leurs petits-enfants, Leger, Lucinius, Théodore et Thierry. Cest plas, ses recher- ches rendent problématiques l'existence de Flaudebert, et par suite :celle de ses des- cendants. Dans tous les cas, la tombe du Crotoy, dont l’origine et la destination restent obs- cures, ne peut être celle de ce chef de clan qui serait mort, dit-on, en combattant contre Attila. Don Grenier, qui a fait un travail complet sur les tombeaux, les sar- cophages, les cercueils, les vases mêmes trouvés dans le Ponthieu, le Soissonnais, l’ancienne Morinie, et quiavisitéle Crotoy, n’en parle en aucune façon. Ce silence est regardé à juste raison par M. 'ELabourt comme d'un grand poids, et lui qui a visité avec un soin minutieux les lieux dont nous parlons, qui a interrogé un à un chaque débris, il se prononce pour une origine moins ancienne. Il pense que les pierres tumulaires trouvées vis à vis le Crotoy, dé- posées maintenant aux musées d’Abbeville et d'Amiens, ont tous les caractères du quatorzième siècle et qu’elles avaient été apportées des lieux d’où on les a retirées pour consolider les jetées d’un moulin. — Ce ne sont peut-être là que des probabili- tés, mais ce qui est plus solidement établi dans la première partie de l’ouvrage de M. Labourt, c'est que Mayoc existait au cinquième siècle et avant le Crotoy, que c'était là une abbaye riche dont l’origine remonte aux premiers temps de la monar- chie; qu'au règne de Louis-le-Débounaire Mayoc et le Croloy formaient deux églises 1151S distinctes, et qu'après avoirs souffeht des invasioss des Vandales, la: première périt au quinzième siècle parles guerres contre les Bourguignons. VHS EI Dans la deuxième pañtie de son ouvrage M. Labourt examine: si l# ville» quitexista autrefois dans la plaine quirs’étend entre) Mayoc et Saint-Pierre n’à pas ltissé de trai ces chez lès historiens etles géographes de l'antiquité. Cette seconde partie fera le su- jet de notre prochain article. C:B.F. EEE Le Rédacteur-Gérant : C.-B. FRAYSSE. :: 1 à 151) #” D ICT FAITS DIVERS. — Dansila séance du 9 juin la société royale des Antiquairés, dej France-a admis au, nombre de ses membres.résidents M. le baron de la Pylaie, connu depuis longlemps pour ses recherches et ses écrits sur les antiquités celtiques. — La société du magnétisme de Paris, fondée en 1815 par MM. de Puysegur et Deleuze, vient de se reconstituer, Son bureau est ainsi composé : doc- teur Chapelain, président; Mialle, vice-président; Aubin Gauthier, secrétaire général; Fillassiér, se- crétaire particulier ; Engler, trésorier: SonSiése test” rue de Clichy, 50. EZAIA — Le | —=| :.ù. 5, & Æ A al cn Ë 2 E @ = [c] Éd Ne LC # : ë sm Cé Co = = = LA £. É e SUN F | 5 œ - 6 Sn Eh ñ Hi = ES OÙ ÿ LS = C] = © # D» Con 12 a w û = = > $ . (314 = LS ÿ -w © æ = Es 0 > L] ; = £ Fa: = | See = | 1 K LITERIE LE CENT PE CT FIRE A TE NI 20 17 ML EU VU > « æ E. Es ÿ Serre LA | . = S = æ = LE _#7 ? . | = 0 ve il 9 . | = - RE D A VS Le = & | © SUP ARE _ ‘po nsuotu HLVASNVS l VIOL «Les secousses qui ne se sont renouvelées que pendant quelques jours ou à quelques jours d'intervalle, ont été regardées comme constituant un seul phénomène, effet uni- que, quoique complexe, d’une cause per- sistante: car si chaque Secousse devait être envisagée comme un phénomene distinct, comme étant ce qu'on entend par l'expres- sion de tremblement de terre, tout cata- logue deviendrait im] ossible, et d’ailleurs cette manière d'envisager les faits ne pour- rait conduire à aucun résultat utile dans la recherche de leurs causes. > Néanmoins, quand les secousses se sont répétées pendant un mois ou plus; on ne sait trop alors comment envisager le fait sous le point de vue de la date à Jui attribuée : tels sontles phénomènes des an- nées suivantes : ! » 1. Les secousses que la Jamaïque éprouva pendant des mois entiers en 1695 ; : s ji » 2, Celles qui, après avoir ébranlé la - 4158 Dominique plus de 150 fois dans les seuls mois de février et mars 1765, se continuè- rent jusqu'au 30 juin; my » 3. Le tremblement de terre de Cuba, qui dura du {1 juin au 1° août 1766, et celui de Caraccas, qui, ayant commencé le 21 octobre suivant, ébranla ce pays pres- que chaque jour pendant le reste de l’an- née et jusqu’à la fin de 1667; » 4. Celui de 1797, dont les secousses commencèrent en même temps à peu près que celles qui détruisirent Tacunga, Am- bato, Rio-Bamba, etc., en février, et ne cessèrent qu’à l’éruption du volcan de la Guadeloupe, le 27 septembre. » 5. Je n'ai pas non plus compris dans le tableau précédent, plus de 200 secousses que ressentirent les Antilles, de mai 1811 à avril 1812. » 6. Enfin, les secousses qui ont causé la ruine récente de la Pointe-à-Pitre, et qui paraissent s'être continuées du 8 fé- vrier au 17 mars, n'entrent pas dans ce catalogue; j'ai aussi omis celles des 21 et 30 mars dernier, à la Havane et à la Ja- maïque. » À l'inspection du tableau précédent, il paraîtrait que les secousses sont devenues plus fréquentes aux Antilles depuis le com- mencement de ce siècle. Mais si l’on ré- fléchit un peu sur un pareil catalogue , on reconnait bientôt qu'une telle conséqnence serait au moins prématurée. Les sources où jai pu puiser m'ont presque tout à fait manqué pour les siècles antérieurs : je n’ai pu consulter que des ouvrages d'histoire ou des relations de voyages, où je n'ai dû trouver que les tremblements de terre re- marquables soit par leur intensité, soit par leur durée; ou quelquefois des secousses peu importantes par leurs effets, mais que les auteurs avaient eux-mêmes éprouvées. Ecs journaux quotidiens m’ont beaucoup mieux servi depuis le commencement de ce siècle, surtout depuis le rétablissement de la paix eu Europe. Car, on l'a dit : «Les révolutions du mondephysique sont décrites avec d'autant moins de soin qu’elles coïn- cident avec les révolutions humaines. » (A. de Humboldt.) » La même prépondérance de faits se retrouve d’ailleurs dans ce siècle pour les obseryations de tout genre. » La conclusion que les tremblements de terreseraient plus fréquentsaux Antilles pendant l'automne que dans chacune des autres saisons, serait peut-être plus ra- tionnelle. 11 est même difficile de s’empé- cher d'accorder une certaine influence à l’'équinoxe de cette saison, c’est-à-dire d’ad- mettre que les causes des commotions souterraines agissent avec plus d'intensité, sont plus actives pendant les deux mois qui précèdent et les deux mois qui suivent cet-équinoxe. Toutefois, n'oublions pas que les faits sont encore bien peu nombreux pour tormuler quelque loi. » Si l’on divise l’année en deux parties, - la première du 1° octobre au 31 mars, la deuxième du 1e avril au 30 septembre, on trouve 74 tremblements de terre dans la première, et 70 dans la deuxième, c’est-à- -dire presque un nombre égal, résultat tout à fait différent de celui que j'ai signalé . pour l’Europe. -b Si l’on voulait dresser un tableau dans - lequel on compterait tous les jours où la -“wterrela trermblé, on trouverait des nombres * un,peu diflérents de ceux que j'ai présen- tés, mais dont les rapports conduiraient encore aux mêmes conséquences. 1159 » Quant à la Seconde partie de la propo- sition de M. Bochet, elle me paraît tout à fait erronée. En effet, de tout temps, les commotions souterraines ont été désas- trenses aux Antilles, comme le prouverait à lui seul l’aspect de ces contrées. La géo- logie du pays ne laisse aueun doute à cet égard pour les temps reculés. Voyons pour les derniers siècles. La catastrophe la plus ancienne des Antilles remonte presque à la découverte de l'Amérique : c’est le bouleversement de la côte de Cumana en 1530. » Pendant le dix-septième siècle, on peut citer les années 1667, 1668, 1677, 1688, 1691 et 1692, comme marquées par des désastres plus où moins considérables. Pendant que Fort-Royal était si fortement ébranlé par des secousses souterraines en 1688, un vaisseau à l'est de l’ile était con- siderablement battu par un ouragan. » Dans le dix huitième, on signale les années 1702, 1718, 1727, 1751, 1761, 1765 et 1766, comme marquées par des ruines. Dans cette dernière surtout, les se- cousses furent violentes, désastreuses et multipliées; celles du 13 août furent ac- compagnées. d'ouragans. On peut ajou- ter à cette longue liste : 1770, de funeste mémoire, 1771, 1783, 1784, 1788 et 197 : » Eofin, depuis le commencement de ce siècle, 1812 fut une année des plus désas- treuses pour les Antilles, ou au moins pour la terre ferme de cette région. Suit une période de dix ans sans désastres no- tables; puis viennent 1822, 1824, 1826 et 1830, nouvelle période dans laquelle on eut des dégâts plus ou moins grands à déplo- rer. Les journées des 10 et 11 août 1832 furent. des jours funestes pour la Barbade, qui perdit 3,000 personnes. Il y eut coïin- cidence de tremblement de terre et d'é- ruption volcanique pendant un ouragan excessivement violent. Les ouragans du 26 juillet avec raz de marée terrible et commotions souterraines, suivis immédia- tement de l'ouragan plus terrible encore du 2 août 1837, ne sont pas effacés du souvenir des, habitants des Antilles. La ville du Cap a beaucoup souffert en 1842, mais son malheur le cède aux désastres de Fort-Royal en 1839 et surtout à ceux dela Pointe-à Pitre. » Je viens de signaler quelques coïnci- dences de tremblements de:terre et d'ou- ragans; quelques autres se trouvent en- core dans la liste qui fait l'objet de cette note; mais malheureusement, n'ayant pas uvté les ouragans ressentis aux Antilles, parce que jai pensé que le travail de M. Espy sur ce sujet ne laissait rien à de- sirer, Je ne puis établir de comparaison synchronique des deux phénomènes. Tou- tefois, je lerai observer que souvent aussi les marées atmosphériques ont été régu- lières pendant des secousses assez fortes qui ont eu d’autres influences, comme celles de 1799 par exemple, après les- quelles la force magnétique se trouva affaiblie à Cumana. » Dans plusieurs régions de l'Amérique, des croyances populaires se sont promp- tement établies relativement aux tremble- ments de terre, et cela se conçoit facile- ment, puisque les secousses y sont fré- quentes. Ainsi, dès 1692 aux Aatilles, on s'attendait tous les ans à des tremblements de terre après de grandes pluies. On peut Pourtant citer plus d’un fait qui prouve le contraire. Plus d’une fois des pluies di- 1160 luviales ont suivi, mais non précédé les commotions du £ol; plus d’une fois, con- trairerwent à une opinion accréditée, la terre a tremblé après une longue séche- resse.' Ainsi, pour ne citer que des faits récents, je trouve sept secousses ressenties aux Antilles, du 7 février 1833 au 4 mai, et pourtant il y avait eu une sécheresse assez grande. En 1839, le temps sec, pen- dant la première moitié de l’année, n’a pas empêché les-secousses du 11 janvier, du 21 du même mois, du 9 juin et du 2 août. » Celles-ci furent suivies immédiatement de la pluie, par une chaleur étonffante. Aussi, est-ce une opinion assez commune, aux Antilles, que les commotions souter- raines exercent leur influence très sensible sur l’atmosphère, et sont suivies de la pluie. Il est vrai que le fait a été observé plu- sieurs fois. Ainsi, l’on peut citer, comme ayant présenté cette-coïncidence, les an- nées 1751, 1957, 1771: et 1777 dans le siècle passé. Dans celui-ci, on aremarqué cette coïncidence lors de quelques se- cousses ressenties en 1823 et 1824. Mais les nombreuses secousses de 1827 après lesquelles la pluie a presque toujours im- médiatement commencé àtomber, avaient donné quelque importance à cette opinion. Depuis, hâtons-nous de le faire remarquer, cette coïncidence n’a été observée que deux fois, l'une en 1839, comme nous VPavons déjà dit,.et l’autre en 1841. Et que de secousses, même depuis 1827, où l’on ne saurait signaler la concomitance des deux phénomenes! » Resterait à envisager le phénomène sous le point de vue de la direction des secousses. On a dit que les secousses les plus générales se dirigeaient du nord au sud, suivant la chaîve des îles. Les années 1827 et 1830 ont présenté des phénomènes favorables à cette opinion; le tremblement de terre du 8 février dernier lui paraît contraire. Toutefois, quand on étudie les: tremblements de terre sous ce point de vue, on éprouve des difficultés assez gra- ves : non seulement la direction est sou- vent mal observée, non seulement la di- rection change pendant la suite des se- cousses et peut quelquefois faire le tour du compas, comme cela a eu lieu en 1770, mais encore il faudrait bien distinguer le sens de la propagation, c’est-à-dire la di- rection suivant laquelle se propagent les secousses, et le sens des oscillations qui, plus d’une fois, a été perpenuiculaire au premier. » Je ne parle pas de l’opinion de Hales, qui prétendait qu'il n’y avait pas de trem- blement de: terre quand il avait fait beau- coup de vent; cette opinion, plus d’une fois démentie ‘par les faits, 1ime paraît aban- donnée. Les dernières années, et surtout 1824, ont offert des phénomènes con- traires : les secousses très fortes du 10 avril ont été précédées d’un vent vio- lent. » Des opinions analogues se retrouvent partout : ainsi, à Lima, c’est une opinion reçue que les tremblements de terre sont accompagnés de bouleversements des eaux de Ja mer, comme au Chili on pense qu'ils sont suivis de soulèvements persistants de la croûte du globe. Ces croyances ne sont fondées que sur des faits isolés; fus- sent-elles vraies, il ne serait, pas permis encore de les donner comme telles. Les lois physiques se fondent sur le nombre des faits, surtout les lois de la physique du 1161 globe. 1] peut être curieux de rapprocher certains phénomènes, comme les agita- tions extraordinaires des eaux remarquées dans la Polynésie, du côté de la Nouvelle- Hollande, lors d’un des plus fameux trem- blements de terre d'Amérique, celui du 7 novembre 1837; les ouragans récents de la Manche, lors de la catastrophe de notre malheureuse colonie; les pluies presque diluviales qui eurent lieu le 27 novembre 1822 à Valparaiso (pays où il ne pleut presque jamais), après le fameux tremble- ment de terre du 19. Il y a sans doute, dans ces concomitances isolées, qnelque chose qui plaît, quelque chose qu'un ob- servateur ne négligera pas de faire remar- quer; mais, répétons-le, ces concomitances ne prouvent rien encore, dans l’état actuel de la science, relativement aux tremble- ments de terre. D'ailleurs, les lois particu- lières qu’on voudrait en déduire ne de- vraient pas s'étendre à toute la surface du globe : ainsi année 1782, si féconde en tempêtes et en ouragans dont on trouve des descriptions dans presque toutes les feuilles périodiques de l’époque, ne pré- sente que cinq fois le phénomène des trem- blements comme ayant été observé en Europe, et une seule fois dans le reste du monde, pendant un ouragan épouvantable, à Formose; et pourtant je ne pense pas qu'on puisse citer cette année comme une preuve que les ouragans sont d'autant plus fréquents que les tremblements de terre le sont moins, ou réciproquement. A l’île de France, à l’ile Bourbon, les tremblements de terre sont rares, les ouragans assez fré- quents, et pourtant le petit nombre de se- cousses souterraines dont on ait conservé le souvenir dans ces contrées, ont accom- pagné les violentes commotions atmosphé- riques qui désolent et ravagent si sou-. vent ces belles contrées de l’hémisphère austral. » CITIMIE APPLIQUÉE. Sur l'emploi du cyanure de potassium dans l'ana’yse chimique ; par MM. 3. Haidlen et R, Fresenius. (Troisième et dernier .article.) 14, Du bismuth d'avec le cadmium. On procède exactement comme pour la sépa- ration du plomb d’avec le cadmium. Le précipité de bismuth contient aussi tou- jours de la potasse; il faut donc la dis- .soudre dans de l'acide nitrique:et précipi- ter le bismuth de la dissolution: par du carbonate d’ammoniaque. 45. Du cuivre d'avec le bismuth. Cette séparation s’opére absolument comme celle du cadmium d’avec le bismuth. On trans- forme, par une longue ébullition avec de Vacide hydrochlorique mélangé d'acide nitrique, le cyanure double de cuivre et de potassium en chlorure de cuivre, et l’on précipite le cuivre par la potasse. Les sul- fures de ces métaux se laissent aussi sé- parer complètement par la dissolution du cyanure de potassium. Le sulfure de cuivre se dissout aisément et d’une manière com- plète, tandis que le sulfure de bismuth ne se dissout pas. 16. Du cuivre d'avec le plomb. On pro- cède exactement comme pour le cuivre et le bismwth. Les deux méthodes citées pour ces ‘dérniers s'appliquent aussi dans ce cas ci. 47. Du cuivre d'avec le cadmium. On ajoute du cyanure de potassium à la li- queur jusqu’à ce que les précipités qui se 1162 KR . . . , forment se soient redissous, puis on dirige de l'hydrogène sulfuré dans la solution renfermant les cyanures doubles de po'as- sium et de cuivre, de potassium et de cad- mium, Le sulfure de cadmium se préci- pite complètement, tandis que tout le sul- fure de cuivre reste en dissolution, si l’on chasse par la chaleur l'excès d'hydrogène sulfuré, et qu’on y ajoute encore un peu de cyanure de potassium. On peut précipiter le sulfure de cuivre à l’aide de l'acide hydrochlorique; tou- tefois il vaut mieux le faire bouillir avec de l’eau régale et précipiter par la po- tasse. 18. De l'argent d'avee le plomb. On fait chauffer avec un excès de cyanure de po- tasstum. Le plomb reste dans le résidu, l'argent se dissout à l’état de cyanure double de potassium et d'argent; on sé- pare le cyanure d’argent à l'aide de l’acide nitrique, et on le pèse sous cette forme. 19. De l'argent d’aves le cui re. On ajoute du cyanure de potassium jusqu’à ce que les préeipités soient redissous, et l’on pré- cipite l’argent de cette dissolution au moyen de l'hydrogène sulfuré ; après avoir chassé l'excès de ce gaz par la chaleur, on ajoute de nouveau un peu de cyanure de potassium, et alors le cuivre reste cntiè- rementen dissolution. On peut aussi ajou- ter un excès d'acide nitrique à la dissola- tion-des deux métaux dans le cyanure; cet acide sépare complétement le cyanure d'argent et dissout le cyanure de cuivre, Onfait bouillir la dissolution jusqu’à l’ex- pulsion de tout acide prussique, et l’on précipite le cuivre par la potasse. 20. De l'argent d'avec le cadmium. On ajoute du cyanure de potassium jusqu'à :ce que les précipités soient redissous, et l’on précipite le cyanure d’argen! par un excès d’acide nitrique; l’on décompose facile- ment le cyanure de cadmium en le dissol- vaut, On le précipite de la dissolution par du carbonate de potasse, après avoir chassé tout l’acide prussique par l’ébul- lition. 21. De l'argent d'avec le bismuth. Le procédé est le même que pour la sépa- ration de l’ardent d’avec le plomb. Bien que l’argent soit si facile à séparer par l’a- cide hydrochlorique, du bismuth, du cui- vre et cadmium, il est certaines circons- tances, surtout la présence du plomb, qui pourraient rendre cette séparation très difficile. Dans les cas de ce genre, on arrive au but d’une manière fort simple au moyen du cyanure de potassium. 22. Duw mercure d'avec l'argent. La même observation s'applique à la séparation de ces deux métaux par le cyanure de potas- sium. Dans tous les cas le mercure doit d’abord être transformé en bioxide; en- suite on y ajoute un excès de cyanure de potassium jusqu’à ce que le nouveau pré- cipité soit redissous. De cette manière on a en dissolution des cyanures doubles de potassium et d’argent, de potassium et de mercure. On y ajoute alors un excès d’a- cide nitrique qui décompose les deux com- binaisons doubles, de sorte que tout le cyanure de potassium passe à l’état de nitrate de potasse. Le cyanure d'argent insoluble se sépare, tandis que celui de mercure.lreste en dissolation. On le pré- cipite à l'état de sulfure par le gaz sulfhy- drique. 23. Du mercure d'avec le cuivre. Le pro- cédé est le même que pour le cadmium et le cuivre. 1163 24. Du mercure d'asec le plomb. On chauffe, avec un excès de cyanure de potassium, le plomb reste complètement dans le résidu, tandis que le mercure se dissout; on le précipite à l’état de sul- fare. 25. Du mercure d'avec le bismuth. Comme la séparation des deux précédentes. 26. Du mercure d'avec le cadmium. On verse du cyanure de potassium jusqu’à ce que le nouveau précipité soit redissous ; ensuite, après avoir ajouté un excès d'a- cide nitrique fort étendu, on fait bouillir. Le cyanure de mercure n’est pas décom- posé, mais le cyanure de potassium et le cyanure de cadmium se transforment en nitrates. Après avoir chassé tout l’acide prussique, on précipite le cadmium par du carbonate de potasse, puis on filtre et lon sépare le mercure par l'hydrogène sulfuré. ) 27. Du platine d'avec le plomb et le bis- mmutk. On ajoute un excès de cyanure de potassium. Le plomb et le bismuth se pré- cipitent, Le platine se dissout à l'état de cyanure double de platine et de potassium. On fait bouillir le li juide avec l'acide hy- drochlorique jusqu’à l'explosion complète de l’acide prussique; après avoir ajouté de Valcool, on précipite le platine par l’am- moniaque à l’état de chloroplatinate. La question de ‘avoir comment il fant procéder lorsqu'il s’agit de la séparation de plusieurs métaux, ffoment est encore la principale produc- tion de cette commune. Son éslise, dédiée à saint Quentin, est romane, et date duonzième siècle. Elle a subi toutefois de nombreuses restaurations postérieures. La façade n’a conservé de l’é- poque de sa primitive construction que quelques mascarons grimacants et un vaste portail à plein. cintre, à trois vous- sures-et à archivoltes garnis sur le pour- tour d'étoiles chausses-trapes, Les fenêtres et le reste de la façade ont été rebâtis sans aucun caractère. L’abside est remplacée parun chevet droit, ayant à l’orient, et sur les côtés, des fenêtres romanes à plein cintre. Le clocher a sur ses côtés un esca- lier à vis coiffé d’un toit en pierre écaillé ; il est à six pans et assis sur un massif quadrilatère, placé à droite; un petit toit à quatre faces le termine. Sur chaque face est percée une baie tréflée du treizième siècle. La croix ou phanum est fort remar- quable ; c’est un socle portant une grosse colonne cylindrique, courte et: formant base, à un fût quadrangulaire ayant quatre colonnesjaux quatre angles et portant des daïs sous lesquels devaient être des statuet- tes. Le sommet, amorti en Cône aigu, porte une croix. Near COMMUNE DE TRENAG: dans une plaine, voisine du village, on remarque un tertre: 1171 circulaire et conique, dont l'élévation est assez considérable. Quelques personnes y voient la motte d’un donjon féodal, mais il semble appartenir aux tombliles par tous ses caractères: Au viilage des Arènes sont les ruines d'unemaison de campagne romaine, au milieu desquelles on a retrouvé des débris de thermes, de piscine, des médailles, etc. Ces ruines consistent en plusieurs murs et en une façade haute de 14 mètres, cons- . truite en pierres de petit appareil et en briques. Les paysans des environs appel- lent ce lieu Fille-Poïitivre. Des vestiges de voûtes, attenant à une vaste enceinte de terre, qui aurait bien pu appartenir à l'aire d’un amphithéâtre, semblent légitimer ce nom d’Arènes, que le hameau a conservé. L'église de Thenac est dédiée à saint Pierre. C’est un édifice roman qui a subi de graves injures et de nombreuses muti- lations. La facade n’a conservé des cons- tructions du onzième siècle, qu'un vaste portail à plein cintre, à six voussures, ayant à droite un petit portail bouché. Celui de gauche a disparu dans l’applique d’un énorme contrefort du quatorzième siècle, L’angle de droite de la façade a aussi conservé quelques colonnes primiti- ves. L’abside a été remplacée par un che- vet droit, ayant à son milieu une fenêtre à lancette du treizième siècle, Le clocher est bas, carré, coiffé d’un toit en ‘cône:àsix pans. Les baies sont ogivales et du trei- zième siècle. Commune ne PrécuirrAc : l’église de Pré- guillac est des plus remarquables; et la Saintonge n’en possède que peu bâties sur ce modèle, C’est un vaisseau fort écrasé, très large, dont la facade surbaissée est en retrait, à partir d'une console soutenue par de nombreux modillons. Trois por- tails à ogives, à tores et à colonnettes, for- ment arc dertriomphe:sun cette façade, et appartiennent évidemment à l'architec- ture de la fin du douzième siècle. Tousles droits ont des murs pleins qui les remp'is- sent; celui du milieu seul a reçu une porte étroite. également ogivale. L’apside est remplacée par un chevet droit, n’ayant qu’une seule fenêtre, et celle-ci est à plein cintre. Deux colonnes aux ansgles suppor- tent une console ayant neuf corbeaux ro- mans. Le clocher est bas, carré, à quatre faces, et sur chacune de celles-ei s'ouvrent deux baies romanes ayant une rentrée di- visée au milieu, Un toit plat, à quatre pans, recouvre le tout. R. P. Lesson. GÉOGRAPHIE, Fragment d'un voyage dans le Chili et au Cusco, patrie des anciens Incas; par Claude Gay. (Cinquième et dernier article.) Si maintenant, poussé par la curiosité ou par esprit d'observation, on parcourt les environs du Cusco, et même une par- tie de son département, les monuments antiques se présenteront bien plus frais et bien plus nomb:eux : c’est que, placés à une certaine distance de toute civilisation, les matériaux dont ils sont construits ne peuvent donner aucune prise à l’avide cu- pidité de l'habitant, et alors leur solide et colossale structure se charge avec succès de cette intéressante conservation. C’est ainsi qu'entre Abancai et Saïhuita, dans 1172 un endroit appelé Coyaftiana, j'ai vu des maisons de plaisance presque entières creu- sées dans le roc, et entourées d’autres pierres isolées, avec des figures représene tant des singes, des crapauds, des renards, des couleuvres, des plans de ville, des des- sins géométriques, etc.; dans d’autres en- droits, comme à Curahuassi, qui était le jardin botanique: des ancien Incas; Lima tambo, non moins renommé par ses plan- tes médicinales, Zurita, Oropessa.,etc., on voit de grandes forteresses, citadelles, an- denves, et même des villes à demi-ruinées, quelquefois très grandes, et plactes au sommet des collines, en général dépour- vues d’eau jusqu'à plus. d’une lieue à la ronde ; singularité bien notable, dont au- jourd’hui encore les habitants ne peuvent se rendre raison. La vallée d’Urubamba n’est pas moins remarquable par la pré- sence de ves sortes d’antiquités. Extrême- ment fertile et pittoresque, jouissant d’un climat doux et serein, ele attira dès le commencement l'attention des anciens In- cas, qui y firent construire ces beaux pa- lais et châteaux, pour y passer une partie de l’année. C’est dans la mème vallée, et à une petite distance d’Urubamba, que se trouve Ollaytaytambo. petit village tirant son nom du fameux général Ollaytay, qui, du temps de l’Inca Tupac-Inca-Yupanqui, eut l’audace d’enleverune Gnusta ou fille de l’Inca, vouée au culte du Soleil. Ce grand sacrilége, alors sans exemple dans les an- nales de Cusco, fit une telle sensation, que Ollaytay, obligé de se sauver, alla se reti- rer à l'endroit qui porte son nom, où, pour se défendre, il fit élever des forte- resses qui surpassaient presque tout. ce qui avait été fait jusqu'alors Ni savants ni voyageurs n’ont encore parlé de.ces beaux monuments, dont quelques uns sont’'presque encore intacts. Garsilasso et lés'aütres historiensn’ont même pas-connu cé fait, d’une haute portée: dans l’histoire des Incas ; il n’a été conservé que par tra- dition, et il n’y a paslaïigtempsqu’un curé de Sicuaui, Don Antoine Valdes, en: fit le sujet d’une espèce de mélodrame intitulé : les Rigueurs d'un père; et écrit en langue quechua. Enfin, un; autre pays, digneaussi de l’attention de l'historien et de l’archéo- logue, c'est Vilcobambha, dernier retran- chement des Incas contre le pouvoir des Espagnols. Situé à une très grande hau- teur, il abonde encore en, forteresses, an- dennes; et c’est aux environs que lon trouve la mystérieuse Choquiquiraou, ville immense, embellie de beaux édifices, de superbes colonnes, etque le hasard na- guère fit découvrir. Malheureusement en- sevelie sous une forte végétation, elleiest devenue le repaire des:ours, des Jaguars et d’autres animauxmon moins féroces. Les Indiens de Cusce sont à peu près ci- vilisés; ils obéissent aux lois du gouver- nement péruvien, et contribuent aux be- sons de l'État par un tribut qu’ils paient depuis quinze jusqu'à soixante. ans;- ils parlent très rarement l'espagnol, et tou- jours le quechua, qui est leur langue.na- turelle. Quoique quelques uns tiennent un rang distingué, cepeudant ils appar- tiennent en général à une classe assez mi- sérable et chargée da travail le plus gros- sier. Ceux de la campagne sont ou bergers ou agriculteurs ; les premiers vivent:dans des régions extrêmement élevées, occupés du soin de leurs troupeaux de moutons et du travail de la laine, Quoique constam- ment à une hauteur de 10 à 12,000 pieds, 1173 cependant ils ne sont nullement incom- modés de la grande rareté de l'air; ils marchent et courent avec autant de faci- lité que nous dans les plaines basses : aussi trouve-t-on dans ces régionsles villes et les villages les plus élevés de notre globe ; Ocoruro 14,232 mètres de hauteur absolue : Condroma à 4 343. On voit quel- ques maisons de poste, celle par exemple de Rumihuassi, qui s’élêvent jusqu'à 4,685 mètres, et des maisons de bergers jusqu'à 4,778 mètres, c’est-à-dire presque à la hauteur du Mont-Blanc, qui estla montagne la plus élevée de l'Europe. À ces grandes hauteurs l’agriculture n’a plus de prises sur les plantes de l'Europe; la pomme de terre, le blé, n’y prospèrent plus, et on n'y cultive que l'orge, qui ne fleurit jamais, et s'élève à peine à la hauteur d’un demi- pied. Les Indiens agriculteurs habitent les plaines ou endroits peu élevés, où ils s’oc- cupent exclusivement de la culture des terres. Comme les Indiens pasteurs, ils ai- ment passionnément les chants nationaux, etsurtout ces touchantes ef mélancoliques yaviries, qui donnent tant de sensibilité à l'âme et de tendresse au cœur; l'effet qu’elles produisent sur eux est prodigieux ; on ne peut que le comparer à ce:ui que produit le ranz des vaches sur le cœur du Suisse hors de sa patrie; ils les chantent chez eux, ils les chantent en voyage, et souvent j'ai vu des jeunes demoiseiles les chanter pendant que les hommes étaient occupés à labourer la terre : on croirait qu’elles le font pour les exciter au tra- vail, et pour leur en faire oublier les peines. Le Pérou, comme le Chili, a aussi ses Indiens barbares et tout à fait indépen- dants. En raison de la vaste étendue de cette république, ces Indiens y sont incom- parablement plus nombreux, et habitent tous sans exception ces immenses forêts vierges, cause première de cette indé- pendance. Ceux que j'ai visités, savoir: les Chahuaris, les Tuyunires, les Paucar- tambinos, etc., ne peuvent nullement sou- tenir la comparaison avec les Arauca- niens. Ils sont traîtres, méfiants, et on ne trouve jamais chez eux cette fiérié et cette bravoure qui caractérisent à un si haut degré les Indiens du Chili. Armés seule- ment de la flèche, ils s’en servent, suivant sa forme ou sa longueur, pour la pêche, pour la chasse ou pour la guerre; ces der- nières sont le plus souvent dentelées et même quelquefois empoisonné: s. Les Cha- huaris se couvrent le corps avec une espèce de chemise d’un coton particu- lier au pays, et qu’ils tissent eux-mêmes ; les autres sont tout à fait nus, se barbouil- lent de mille couleurs, et ornent leur fi- gure par de gros morceau de bois qu'ils mettent au cartilage inférieur des oreilles et au dessous de la lèvre inférieure. Aux commissures de ces lèvres, ils plantent de petits tuyaux de canne avec de longues plumes peintes, et quelquefois festonnées. Du reste, cette figure est sans expression, sans physioromie; elle ne Signale vérita- blement que des traits. Leur intelligence est assez bornée; ils ne savent compter que jusqu'à quatre, et ils ne manifestent aucune surprise en voyant quelques des- sins que je fis devant eux. Leur langue est douce, agréable et cadancée; elle varie à Vinfini; mais ce qu’elle présente de parti- culier, c’est que les noms de toutes les parties du corps commencent par la même Syllabe hua caractérise les PencAn en , À #, f EN l NN (NY 1174 huacu, la tête; huanamu, le nez; hua- quista, la bouche, ete Chez les Chahuaris, c'est la syllabe-pi : piguito, la tête; pigri- mari, le nez; pichera, la bouche, etc. Cette tribu offre une autie particularité bien notable : séparée en denx, la nouvelle con- serva sa langue mère, mais changea la première syllabe de ces parties du corps: au lieu de pi, c'est ni : niguito, la tête; nigrimari, le nez; nichera, la bouche, etc. D'après cela, on voit que cette singulière construction, digne de fixer l'attention des philologues, donne un air de famille à la tribu, et leur sert en quelque sorte de blason. Leurs habitudes sont toutes sau- vages, et à part le caractère, on trouve dans ces habitudes une grande analogie avec celles des Araucaniens, éloignés de plus de huit cents licues : ce sont les mêmes préjugés, les mêmes croyances; ce sont encore les sorciers ou esprits ma- lins qui occasionnent les maladies, et des siripigaris ou médecins occupés à les chas- ser du corps par des succions, par des cris, par des chants, et par tius ces moyens que nous avons vu pratiquer en Arauca- nie; nouvelle preuve qui vient à l’appui de notre opinion sur l'identité de cet instinct universel qui, dans le commencement de nos sociétés, a présidé à Ja marche et au développement de notre civilisation. De retour au Cusco, après une absence de plus de deux mois, je n’occupai à faire encore quelques recherches de statistique, à lever le plan de la ville et à désigner plu- sieurs anciens monuments. Ensuite je me mis en route pour Arequipa en passant par un chemin dont la plus petite hauteur a été de 3,189 mètres, et qui s'est élevé insensiblement jusqu’à celle de 4,943. C’est dans ces régions élevées que se présentent, sur une échelle vraiment magique, tous ces phénomènes relatifs à la météorolosie, Tous les jours, depuis une heure jusqu’à cinq heures du soir, l’atmosphére est con- tinuellement embrasée par d'immenses éclairs, et tourmentée par des pluies de -grêles et par des coups de tonnerre dont on ne peut avoir aucune idée ea Europe. Le voyageur, d’un pas inquiet, et silen- cieux, parcourt quelquefois avec danger, . mais toujours avec crainte, ces mornes s0- litudes que le manque de végétation rend encore plus mélancoliques. Nous mimes quinze jours pour arriver à Arequipa, ville qui du haut du chemin de Cangallo nous fit l'effet d'une viile ruinée et placée dans un désért de sable au milieu d'une véri- table oasis. D Arequipa, je pensais retour- ner au Chili par la Bolivie, Salta et le Ta- cuman, malheureusement les bruits de guerre m’empéchèrent d'exécuter ce grand voyage; je ne pus pas non plus traverser le vaste désert d'Atacama à cause de Ja grande sécheresse de l'année ; je me vis donc obligé de m’embarquer une seconde fois pour le Callao, et de là pour le Chili, où j'arrivai après une absence d'un peu plus d’une an- née. J'allai passer encore quelque temps à Santiago, pour y terminer mes travaux historiques et statistiques, et ensuite je re- vins en France, pour publier, à l’aide de quelques savants collaborateurs et de mes nombreux manuscrits, une boune histoire physique et politique de la républi ;ue du Chili. Le gouvernement chilien , que l'on trouve toujours prêt lorsqu'il s’agit de l'il- lustration de son pays, a bien voulu faire les frais d’une grande édition eu langue Triagnole: tout me fait espérer qu'une édi- SAN NT 29 | 29 } à EEE 4 1175 tion en langue française se publiera en même temps. (Wociété de géograplue.) Le Rédacteur-Gérant : C.-B. FRAYSSE. FAITS DIVERS. — M.le baron de la Pylaie, membre de la so- ciété royale des Antiquaires, vient de partir, chargé par le ministère de l'intérieur de visiter les monu- ments druidiques de la France, Les travaux cons- ciencieux de M..de la Pylaie font espérer que sa tournée viendra jeter un nouveau jour Sur cette branche de l'archéologie si intéressante pour nous puisqu'elle est nationale. M. de la Pylaie s’est en- tendu, dit-on, avec M. Camille Duteil, professeur à l'Athénée royal, pour la publication d’un grand ouvrage sur les monuments celtiques ; nous tiendrons nos lecteurs au courant des recherches et des dé- couvertes de ces deux savants, — On à fait récemment à Elbeuf, dans l’établisse= ment de M. Lescré Cremont, l'essai d’un appareil propre à remplacer, dans le cas de sinistre, une pompe à incendie de première force, L'expérience a donné les résultats qu'on en altendait; elle a prouvé que dans toute usine où il y a une pompe à eau destinée soit au lavage de draps , de Jaines ou d’autres matières, soit à l'alimentation de la chau= dière d'une pompe à feu, on peut disposerun ap- pareil simple, très peu dispendicux, dont le ser- vice remplacerait celui d'uné pompe à incendie, dans le cas où le feu se manifesterait dans quelques parties des bâtiments dépendant de l'usine, La force de vression qu’on obtient ainsi est telle, que l'on peut élever l'eau en jet continu à une hau- teur de plus de 33 mètres {plus de 400 pieds), dans une sphère de plus de 66 mètres (200 pieds} de diamètre; en sorte qu'une seule pompe ainsi montée pourrait presque loujours sufhre pour étein- dre un incendie naïssant, avec le secours seule- ment de quelques personnes qui sachent diriger convenablement le jet d'eau. Avec cet appareil, en effet, il n'est plus besoin de seaux ni de tant de moüde ; puisque l'eau arrive seule et en plus grande quantité qu'avec le service de la chaine la mieux ot- ganisée. BIBLIOGRAPHIE. ANTIQUITÉS de l'arrondissement de Castellanne (Basses-Alpes), par Gras-Gourguet, A Digne, chez Repos. HISTOIRE civile, morale et monumentale de Pa- ris depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours; par J.-L. Belin et A. Pujol. A Paris, chez Belin Leprieur, rue Pavée-StAndré, 3; et au comp- Loir des imprimeurs-unis, quai Malaquais, 15. LEÇONS de métaphysique de Kant, publiées par M. Pœlitz; précédées d'une introduction, ete. Tra- duites de l'allemand par M. J. Tissot. A Paris, chez Ladrange, quai des Augustins, 19. NOTICES et Mémoires historiques; par M. Mi- guet. A Paris, chez Paulin, rue de Seine, 33. PENSÉES de Blaise Pascal , précédées. d’une No- tice sur sa vie , par \me Périer, sa sœur. A Paris, chez Charpentier, rue de Seine, 29. PROJET de prison cellulaire pour 585 condam- nés, précédé d'observations sur le système péni- tentiaire; par G. Abel Blouet, A Paris, chez F. Di- dot , rue Jacob, 56. UN MOT sur le rafnage et la fabrication des su- cres indigènes et exotiques, des procédés, appareil et ustensiles employés dans les usines. Nouvelles formes à sucre, ete., par L. Huard. A Paris, chez l'auteur, faubourg Saint-Martin, 102-103. CAUSERIE philosophique , morale et politique, suivie d'observations sur le gouvernement repré- sentatif ; par M. Grandin. À Paris, chez Amyot, rue de la Paix, 6. CONSIDERATIONS sur l’état-social de la Tur- quie d'Europe; par Blanqui ainé. A Paris, chez W. Coquebert , rue Jacob, 48. PARIS,—IMP. DE LACOUR et MAISTRASSE fils, rue Saint-Hyacinthe-S.-Michel, 33. Er À se ra PRE HÉRENS ARE CAN à 5 ÆQE, à RE Hu & ro LH So ns ae DRE ee TT LAC CS ae 137