ui AN ee … ue ER 5: 4 * 3 ; TE ; e FA De ap VEN 1 Ha Lu À nt “ EE CE 4 53: à Mort ME ET TE ver . Es cs re Li LU Tr Ale Année. Paris— Jeudi, 2 janvier 1845. EE L'ÉCHO DU MONDE TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. L'ÉCHO DU MONDE SAVANT paraît le JEUDI et le DIMANCHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de 1,200 pages chacun; il est publié sous ka direction de M. le vicomte A. DE LAVALETTE, rédacteur en chef. On s’abonne : PARIS, rue des BEAUX-ARTS, N. 6, et dans les départements chez les principaux libraires, et dans les bureaux de Poste et des Messageries. Prix du journal : PARIS pour un an 95 fr., six mois 13 fr. 60, trois muis 7 fr. — DÉPARTEMENTS 30'fr., 16 fr., 8 fr. 50. A l'ÉTRANGER 3 fr. en sus pour les pays payant port double, — Tout ce qui concerne le journal à M. le vicomte de LAVALETTE, directeur et rédacteur en chef. D'importantes améliorations qui se préparent dans la rédaction, dans l'impressionet l’organisation du journal , nous font reporter au dernier volume de 1844 les deux premiers numéros de cemois;nous devions d’ailleurs ces deux numé- ros pour compléter ce semestre, et : les volumes de 1845 n’y perdront rien, car le journal doit être con- sidérablement augmenté cette an- née. Nous avons aussi pris nos me- sures pour que les retards déplo- rables que nous devons à l'impri- méerie et qui n'avaient jamais eu lieu depuisla création du Journal, nese renouvellent plus. D'ailleurs, nous devons le dire, notre Imprimerie est entièrement reconstituée et son organisation nouvelle nous fait espérer que nous n’aurons pas besoin de me- sures de rigueur pour obtenir une constante régularité, garantie dans un traité. CN prit SOMMAIRE. ACADÉMIE DES SCIENCES.— SCIENCES PHYSIQUES. — cHiMxe. — Analyse du suc laileux de l’Asclepias syriaca; docteur C. H. Schuliz, de Berlin. — SCIENCES NA- TURELLES. — BOTANIQUE. — Sur l’ovule des Santaluæ, Lorenthus, Viscum et Gsyris: Griffith. — SCIENCES MÉDICALES ET PHYSIOLOGI QUES. — Entérotomie deil’intestin gréle; J. G. Maisonneuye-Aribert.— AGRICULTURE. — Cul- ture de la Batate en 1824, par M. Sageret. — — SCIENCES HISTORIQUES. — Description de la cathédrale de Saint-fsaac, à Saint-Pétersbourg. — NOUVELLES ET FAITS DIVERS. 2 \DÉMIE DES SCIENCES. Seance du 30 décembre, dilne Edwards expose les observa- - ur le développement des annélides, mquur a faites pendant un voyage récent . sur les côtes de Sicile. Ils’occupe d’a- bord dx développement des térébelles, et mout”e comment £es animaux com- dont l’uù céphalique, le second médian et le troisième anal, s’enrichissent peu à peu de segiments, ou d’anneaux nouveaux qui se forment tous vers la partie posté- rieure du corps entre le seomert anal et le pénultième segment; en sorte que les parties les plus jeunes sont toujours Îles plus rapprochées de l’extrémité candale de l’animal, M. Milne Edwards signale plusieurs autres particularités importan- | tes dans les métamorphoses que les téré- belles subissent avant d'arriver à l’age adulte. C’est ainsi que dans la première période du développement elles possèdent une tête bien distincte, des yeux, une an- tenne et des pieds armés de soies subulées comme en ont les annélides errantes, tan- dis que les térébelles adultes, comme les annélides tubicoles dout elles font partie, ne sont que des vers acéphales dépourvus d'antennes, d’yeux, @t-ayant des pieds garnis de.crochets. Ce mode d’organisa- tion correspond d’ailleurs au genre de vie que mènent les petites larves des térébel- les, car au lieu de demeurer sédentaires dans l'intérieur d’une gaine étroite, com- me le font les térébelles adultes et Les au- tres tubicoles, elles nagent librement au milieu du mucus dont les œufs étaient entourés, puis elles en sortent pour aller au loin chercher quelque point favorable à l'établissement de leur habitation. Ainsi les jeunes térébelles ont les. mœurs aussi bien que l’organisation des annélides er- rantes, et, sous ce double rapport, à me- sure qu’elles avancent er àge, au lieu de tendre au perfectionnement et de se rap- procher des annéiides supérieurs, les té- rébelles suivent une marche rétrograde, elles perdent d’abord les cils locomoteurs dont les anneaux buccaux étaient primi- tivement entourés ; elles cessent de nager et ne tardent pas à s’envelopper d’une matière muqueuse qui, en se solidifiant, constitue un tube cylindrique, ouvert à ses deux extrémités, et éprouvent dans les mœurs et l’organisation des changements qui les rapprochent de plus en plus de leurs parents et des autres annélides tu- bicoles. Ilest à remarquer aussi, d’après M. Mil. ne Edwards, que l'appareil circulatoire ne commence que fort tard à se montrer. * Ce n’est qu'après les changements que : nous venons d'indiquer qu’il se dessine posés prim:tivement de trois segments | el que son développemeut coïncide avec la première apparition des branchies. En résumé, d'après le zoologiste qui nous occupe, la larve dela térébelle, dès qu’elle commence à se constituer, offre un certain nombre de traits propres au tyve de l’em- branchement auquel elle appartient. Bientôt aussi elle devient reconnaissable comme étant un animal de la classe des annélides; puis on la voit s'éloigner du type des annélides ordiuaires à mesure . qu’elle acquiert les caractères distinctifs du groupe des tubicoles ; enfin elle se complète par le développement des par- ticularités propres au genre térébelle. M. Milne Edwards prétend avoir ob- servé la même série de phénomènes gé- nériques dans l’embryologie des protules qu’il a étudiées à Milazzo. Ces annélides appartiennent au même ordre que les précédents et s’en éloignent cependant par beaucoup de caractères ; enfin il a retrouvé ce même mode d’organisation chez quelques larves qu'il a vues naître d'œufs d’annéiides dont le genre ne lui était pas connu. M. Milne Edwards cherche à prouver à l’aide de tous les faits qu’il a observés, que les mêmes lois règlent le développe- ment de toutes les annélides chétopodes ; que chez lous ces animaux le corps se constitue peu à peu par la formation suc- cessive d’auneaux nouveaux; que ce sont toujours les parties extrêmes de l’écono- mie, celle dont dépendent la bouche et l'anus qui se constituent d’abord et que c’est dans l'espace qui les sépare que se forment en suite les anneaux plus ou moins nombreux du tronc ; mais ce n’est pas ua mourement générique centripète, proprement dit, qui se manifeste alors; ce ne sont pas deux séries de zoonites qui engrandissaut, se dirigent l’une vers l’au- etr; c'est une série unique qui s’allonge progressivement d'avant en arrière par l'addition d'éléments nouveaux, de façon à refouler toujours de plus en plus loin de la tête le segment anal. M. Milne Edward généralise même davantage et pense que cette tendance générique ‘n’e- xiste pas seulement chez les annélides,. mais qu’on en trouve des traces plus ou moins marquées dans tous les membres du grand elubranchement des animaux 2. EA prie 890 SRE ASS annelés. Chez ces animaux c’est la yé- gion anale ou céphalique qui est le point, de. départ du travail zoogénique, et l’économie se complète peuà peu par la formation successive de nouveaux troncons qui sontanalogues à ceux déja développés. Chez les mollusques au con- traire c’est la région abdominale qui se constitue d’abord; la portion céphalique des corps ne se forme que beaucoup plus tard et souvent même-elle avorte plus où moins. complètement., Le caractère, le plus saillant de l’embranchement des verièbres. est fourni. par. l'appareil .cé- phalo-rachidien. Les mollusques se font surtout remarquer par la disposition des viscères que l'abdomen renfermeet, chez les annelés, la segmentation du corps suffit pour faire reconnaître au premier coup d’œil la plupart des êtres dont se compose cette grande division zoologique. En résumé les faits dont M. Milne Ed- ward vient d'entretenir l’académie loin d’être favorables à l'existence d’une seule série animale semblent au contraire combattre cette idée. M. Chancel lit des recherches sur les produits de la distillation sèche du Butyrate de chaux. Ce travail est la suite du premier mémoire qu’il a déja présenté sur ce sujet à l’académie des sciences et dont nousavons rendu compte dans ce journal. Nous éviterons de rappe- ler les premiers résultats auxquels est déjà arrivé M. Chancel, nous bornant à signaler seulement ceux que renferme sa communication d’aujourd’hui. Chacun connaît les relations qui exis- tent entre les corps connus sous le nom d’amides, corps qui jouissent souvent de propriétés différentes. Une relation analogue lie entre elles toutes les sub- stances du type aldéhyde. Leur compo- sition se représente en effet par celle de l'acide libre duquel elles dérivent moins deux atomes d'oxygène ; et placées dans des circonstances particulières d’oxyda-. tion, elles absorbent de l'oxygène pour régénérer leur acide. Le corps que M. Chancel fait connaître aujourd’hui, doit prendre place dans le groupe desaldéhydes. Il présente en ef. fet avec l’acide butyrique la même rela- tion que l’aldéhyde avec l'acide acétique, et lorsqu'il se trouve placé sous linfluence de certains agents oxydants, il absorbe 2 atomes d'oxygène sans perdre de l’hydro- gène et se transforme en acide butyrique monohydraté. M. Chancel donne à cette substance le nom de butyral par abrévia- tion de butyraldéhyde. Le butyral est un liquide parfaitement incolore, limpide, d’une saveur brûlante, d’une odeur vive et pénétrante, qui bout à 950 sa densité à 220 et de 0,821 ; il est légèrementsoluble dans l’eau. L'alcool, l’é- ther etc. le dissolvent en toute proportion. Ce liquide est très inflammable, et brûle avec une flamme éclairante, légèrement | 891 bordée de bleu. Mis en contact avec des cristaux d'acide chromique il s’enflamme aussitôt avec-une-sorte d’explosion. Le butyral chauffé avec de l’eau et de l’oxyde d'argent réduit ce dernier avec une grande facilité et sans! dégagement de gaz; la liqueur retient en dissolution | un sel d'argent qui n’est pas du butyÿrate, mais probablement une combinaison-d’un.- nouvel acide (acide butyreux), moinsoxy- géné:sans-doute que l'acide butyrique et qui correspondait, par.sa composition à l'acide acéteux ou aldéhydique. Une série d'expériences dont.M. Chancel-s’occupe.. maintenant, lui démontrera la valeur qu’on doit attacher à ces premiers ré- sultats. En traitant du reste les liqueurs qui contiennent l’aldéhyde butyrique par la méthode décrite par M. Liébig pour l’al- déhyde acétique, on obtient toujours un dépot d'argent métallique: il suffit, en effet, de faire une dissolution aqueuse de butyral, d’y ajourer quelques gouttes d’ammoniaque caustique et ensuite une quantité de nitrate d'argent suffisante pour faire disparaitre la réaction alco- line. En chauffant légèrement cette li-° queur, les parois du vase se tapissent d’une couche miroitante de métal, pré- sentant une grande régularité. En em- ployant un mélange en proportions con- venables, la réaction a lieu avec une netteté parfaite. Cette réduction des sels d'argent par l’aldéhyde butyrique est une des proprié- tées distinctives de cette substance. L'action du brome, du chlore, de l’am- moniaque sur le. butyral n’offre rien de remarquable à signaler, Le butyral présente pour composition . C8 H$ O2 formule qui exprime # volumes de vapeur ; en cela cette substance offre le même groupement moléculaire que l’acide butyrique auquel elle se lie par une relation si simple. L'action de l'acide sulfurique sur le butyral mérite d’être notée avec soin. Losqu’on ajoute à de l’acide sulfurique fumant la moitié de son poids de butyral par petites proportions et en agitant le mélange, celui-ci se dissout avec éléva- tion de température eten colorant le li- quide en rouge très foncé. En traitant la liqueur étendue d’eau par un excés de carbonate de baryte, filtrant pour se dé- barrasser du sulfate de baryte et évaro- rant jusqu’à cristallisation, on obtient en définitive une petite quantité d’un sel blanc où à peine coloré en jaune, qui exhale à un haut degré l'odeur propre à l'acide butyrique. Ce sel, projeté sur l’eau, se dissout en donnant lieu aux mou- vements giratoires qui caractèrisent les butyrates solubles. 11 possède en un mot tous les caractères du butyrate de baryte. Ce sela pour formule Ba O, CSH7O5 —2H0 M. Chancel rappelle ensuite, combien le nombre des substances de la classe des 892 aldéhydes augmente chaque jour. Dans l’état actuel de la science les principales substances qui appartiennent àtce groupe -sont l’aldéhyde, Pessence d'amande, l’es- sence de cannelle, le cuminol, le valéria- naldéhyde, lacroléine,la cire, le butyral, M. Chancel obtient le butyral en sou- mettant le butyraté de chaux à l’action de la chaleur dans une cornue--en fer: L'on retire de la sorte,trois-produits.qui distillent à des températures différéntes 1, un liquide limpide et incolore. distl- lant complétement vers 960’est te buty- -ral;?2oun-second liquide limpide-et ince- lore, entrant en ébullition vers 1449 c’est de la butyrone, 30 Enfin un liquide moins limpide que les précédents, toujours faiblement co- loré.en jaune et que M. Chancel n’est pas parvenu à isoler assez pour l’étudier d’une manière co plète. Dans le prochain travail que M. Chan- cel présentera à l’académie il fera cone naître la nature intime du Butyral et complètera sans doute l’étude déjà si in- téressante des produits qui résultent de la distillation du Butyrate de chaux. M. Rochoux lit une notice sur la struc- ture et sur quelques maladies des pou- mons. L’auteur de ce mémoire commence par examiner les diverses opinions des anatomistes sur la structure des poumons et passant en revue les idées de Willis, Maipighi, Haller, Selvetius, Duverney, il blâme avec sévérité le iravail de Reis- seisen. L'on sait que cet anatomiste avait admis que chaque cellule du poumon n’est autre chose que la dernière division d’une branche terminée en cul de sac. Si nous avons bien compris les idées un peu obscures de M. Rochoux, le pou- mon serait formé par une masse très considérable. de cellules s’ouvrant les unes dans.les autres; toutes les petites facettes dont l'intersection forme les cel- lules donneraient à l’ensemble de ces petites cavités toute l’apparence des ea- naux labyrinthiques de M. Bourgery. M. Rochoux a aussi étudié la distribu- tion des vaisseaux dans le poumon, mais ce point de son travail nous paraît avoir besoin de nouveaux éclaircissements pour être mieux eompris et nous avouons la- voir difficilement suivi dans le dédale un peu obscur de ses explications. Les clartés qui jaillissent de la parte anatomique de son mémoire lui semblent devoir en éclairer la partie relative à la pathologie. C’est ainsi qu'il est parvenu à établir les trois résultats suivants : lo L’emphysème par dilatation des cellules pulmonaires, tel que l’admettait Laennec, n'existe pas, n’est pas possible ; *et l’hypertrophie ou l’atrophie des parois des cellules pulmonaires, quoique admise par beaucoup de médecins, est encore à démontrer. Il n’y a jusqu’à présent de bien avéré que l’emphysème par iufiltra- tion de l’air dans le tissu des poumons. -893 2, Les tubercules qui comme toutes Îles productions accidentelles susceptibles de dégénérer, doivent être étudiées tout à fait au premier instant de leur forma- tion, consistent en un tissu d’abord fila- menteux, singulièrement entrelacé et alors d’une couleur oranger pale, lequel ne tarde pas à passer par tous les degrés de dégénération décrits par les auleurs à partir de l’état dit miliaire. ; 80 L'existence d’une membrane fi- breuse ou au moins la texture toute par- particulière du tissu membraneux dont le poumon est essentiellement formé est la cause principale du retrait presque toujours irrémédiable. que. cet organe éprouve dans les. épanchements inflam .Matoires qui ,ont principalement pour Source la plèvre viscérale, d’où l’on tire le -précepte d’opérer promptement dans ces cas et avant que le tissu pulmonaire ait subi cette espèce de recoquillement qui ne lui permet plus de revenir à son état primitif quoique débarrassé du liquide quile comprimait. ” M) Baudrimont écrit pour indiquer une disposition d'appareils à l’aide des- quels on peut mesurer des intervalles de temps extrêmement courts; cette lettre est relative au mémoire lu par M. Pouillet ‘dans la dernière séance. * M: Piorry envoie son cinquième volu- me du traité de médecine pratique et ex- prime le désir que ce travail soit mis au concours pour les prix Monthyon de cette année, : MM. Barthe et Roger envoient pour lès prix Monthyon la seconde édition de leur traité pratique d’auscultation. - M. Cauchy présente à l’académie 19 une note sur la convergence des séries, mul. tiples ; 2° an mémoire sur quelques points de l’étude des fonctions algébriques. M: Ture, médecin de Plombières, en- voïieunmémoire sur la fièvre tyhpoïde où ilkémet l’idée que les médecins accordent uneéitropsrande attention aux symptômes abdominaux dans le traitement de cette inaladie, E.F, — SCIENCES PHYSIQUES. CHIMIE. Analyse du Suc laiteux de l’Asclepias Sy- “"riaca, par M. CH: SCHULTZ de Berlin (Flora Cah. de juin 1844). Lasrecherche des éléments chimiques et wrganiques du suc vital oulater des:plan- Les, présente des difficultés par suite de la faible quantité qu’il est possible d'en ob- tenir.chez la plupart des ‘espèces. IL est donc avantageux de choisir. celles qui.en donnent le plus. M. Schultz ayant obtenu dettroïs pieds d’Asclepias Syriaca 80 grains de later, en a faitle sujet de recherches ana- Aytiques. La réaction de cettemanière était acide comme celle de tous les sucs vitaux, Jaiteux ounon ; Elle coagulait trés-diffi- . cilement à l'air, d’ elle-même > aussi-pour déterminer “os M.Schuliza-t-il ni 894 eu recours à un moyen mécanique; il l’a agitée dans un large vase de verre, ce qui l’a fait d’abord écumer et ensuite coagu- ler. Pour obtenir en même temps ces prin- cipes solubles dans l’eau, il avait étendu préalablement le suc avec ce liquide. Il obtint par là un coagulum solide, blanc et un liquide tout-à-fait transparent qui était par conséquent le sérum étendu d’eau, puisque ! l'eau: ne dissout absoule ment rien.des, globules ni de caoutchou. , 4, Examen:de Sérum. Le sérum était presque fout-à-fait trans- parent, seulement un peu opalin. Il ne coagulait pastpar la chaleur, et par suite il ne renfermait pas d'albumine, au con- traire: l'esprit. de, vin y déterminait un trouble, après quoi il se foisait un préci- pité. Par la dessination celui-ci se fit re- connaître: pour, de. lamidine . que. M. Schultz détermina à l'aide de réactifs indi- qués par lui dans son travail sur la cyclo- se. Il en a:obtenu seulement 1,2 grain. Le reste du liquide évaporé à siccité et traité par l'alcool donna un grain de ma- tière soluble dans l'alcool qui se compor- tait comme le sucre de raisin: Le sucre était mêlé de traces d'un acétate qui se manifesta par la production d'une teinte rouge après addition de chloride de fer. Cesucre était brun; c’estce que l’on a pris jusqu'ici pour une matière extractive. Les matières insolubles dans l’alcoo! pesaient un grain. Ce résidu se composait. de plu- sieurs selsparmi lesquels l'auteur a recon- nu, letartrate.dechaux. La faible quan- tité de ce résidu n’a pas permis de pousser plus loin les recherches. Il n’y a done pas dans ce suc d'albumine, comme John avait. cru y en trouver. Jusqu'ici l'on s’est cru autorisé à admettre la présence de cette substance par suite du trouble pro- duit dans le liquide aqueux par l'alcool, tandis que ce trouble était dû à l’ami- dine. 2, Examen du coagulum. Le coagulum renfermait les globules du suc enveloppés par le plasma du suc. Les globules pouvaient être encore reconnus au microscope. Encore humide, ce coagu- um pesait 15 grains; il formait alors une masse visqueuse, demi-élastique, comme cireuse; après la dessication il pesait en- core 81,2 grains. L'alcool absolu en ex- trayaitune substance friable, cireuse, pré- sentant toutes les propriétés de la matière désignée par l'auteur par ie nom (Wachs- fett), et dont la quantité étaitde112 grain. L’éther retira encore du résidud’Adipocire trois grains d’adipocire (Wachsfett},. mais qui n’était, pas! gluante.. L'auteur, avait -prisantérieurement ces deux substances pour. de larrésine. Ce sont les éléments des globules; de. là..les globules disparaissent dans le:coagulum après, Le traitement:par Valcool et par l’éther. Après cette action il, restait.une substance très élastique qui avait toutes les-propriétés d’un caoutchouc un peu visqueux. D'après cela, il y avait dans 80 grains de suc : ,4...Eau … 69 gr. +, 2. Adipocire visqueuse 3 Voici du reste un résamé 895 3. < friable? 412 L. Caoutchouc etrésidu des glo- bules 5 5. Gomme 112 6. Sucre'et acétate GE 7. Autres sels 1 Le suc renfermait donc 13,75 pour 100 de matières solides, dont 6,2 de caout- chouc et 4,3 d’adipocire ; le reste était de la gomme, du sucre et les sels du sérum. SCIENCES NATURELLES. BOTANIQUE. Sur l’ovule des Santalum, Loranthus, Yis- cum et Osyris, par M. Griffith. Dans ce mémoire daté de Malacca, 28 mars 1842 et présenté à la société Lin- néenne de Londres, (comme nos lecteurs l'ont déjà vu annoncé) M. Griffith se pro- pose de remplir plusieurs lacunes de ses deux mémoires précédents relatifs aux o- vulesdes Santalum,loranthuset Viscum qui ont été publiés dans le tome xvurr des tran- sact. de la soc. Lin., de rectifier quel- -ques erreurs importantes et d’étendreses recherches à un autre genre de Santala- cées, l'Osyris. Dans cette, vue il donne une description détaillée du développe= ment de l’embryon autant qu'il lui a été | possible de Pobserver dans le Santalum album, Osyris nepalensis, Loranthus bico- lor, L. globosus et deux espèces de Viss cum. Il développe également avec assez de détails les 4 points suivants : 1° la so- lidité de l'ovaire et l’apparition de l’ovule après la fécondation, où plutôt aprés l’ac- ion du pollen sur les. surfaces stigmati- ques ® la réduction de l’ovule au nucleus ou au sac embryonnaire; 3° le sac em- bryonnaire; 4° l'origine de Pembryon. de son mé- moires Chez le Santalum, longé à la base et au Ca L’albumen et lembifà E- dans les parties au-d (dans la partie saillante Asa situées au-dessus et le nuclèt sant pas de changements. L’embryon se développe de la vésicule pollinique. La graine n’a. pasde tégument propre, et elle n’a aussi pour tout revêtement que les portions extérieures séparables du sac embryonnaire. Chez l’Osyris, l’ovule .se réduit 3 un nucieus.et à un sac embryonnaire qui se prolonge. dans les. mêmes directions que chez.le Santalum, mais pasaussi fortement au-delà du sommet du nucleus. La graine est, absolument sans tégument propre ou bien sa tunique quelle qu’elle soit n’entrait pas dans la composition de l’ovule. L’em- bryon: parait. se développer à quelque distance de l'extrémité antérieure du tube pollinique. Chez les Viscum, il paraît exister deux modifications : dans l’une, on observe une cavité évidente dans l’ovule, et l’o= yule paraît se réduire au sac embryon 896 naire pendant d’un côté de la base d’un pla- centa. Dans l’autre l’ovule se réduit au sac embryonnaire, mais celui-ci est dres- sé etn’a pasde point d’originecomme dans la première. Dans les deux, lalbumen n’a pas d’autre revêtement propre que le sac embryonnaire endurci, et au moins dans la dernière modification, l'embryon pa- raît être une transformation directe de la vésicule pollinique. Chez les Loranthus, ehaque ovule pa- raît être réduit à un sac embryonnaire. L’albumen se développe soit en partie dans le sac, soit entièrement ou presque entièrement hors de lui. L'embryon est un produit des extrémités des continua- tions de boyaux polliniquesen dehors des extrémités antérieures du sac embryon- naire, et il est jussqu’à une certaine épo- que extérieur même à l’albumen dans une modification dont le Loranrthus glo- bosus fournit un exemple. Chez le L. bicolor l’aibumen n’a pas de tégument propre; chez le L. globosus on peut ad- mettré qu’il en a un partiel dans la por tion albumineuse endurcie du sac em- bryonnaire. M. Griffith trouve chez diverses plans tes une gradation assez complète de strucs ture.Une modification des Viscum lui semble tendre à montrer que dans les Santalum font les premiers pas vers la disparition du nucleus. L'Osyris lui sem- ble montrer qu’une pareilletendance peui exister dans le sae embryonnaire et le Santalum paraît indiquer une réduction dans le sac embryonnaire à la forme de celui de l’Osyris. Ce n’est pas tout, l’O- syris à son aibumen et son embryon dé: veloppés vers l'extrémité du sac à laquelle s'appliquent les tubespoliniques; le Loran- : thus bicolor les montre développès vers l'extrémité opposée du sac. Le dévelop- pement partiel de l’albumen dans le sac embryouvaire pourrait bien être un pas- sage vers le développement cn dehors de ce sac chez le Loranthus bicolor. Les points nouveaux relatifs à la struc- ture et au développement qui se trouvent signalés dans ce mémoire.sont selon l’au- teur : la possibilité de la séparation d’un sac embryonnaire membraneux, continu, en deux portions distinctes dont linfé- rieure ne subit pas de changements, et que l’Osyris semble indiquer comme la plus permanente ; la présence du sac em- bryonnaire n’élant pas nécessairement liée avec sa propriété de former une des parties conslituantes de la graîne jeune ou müres; le repoussement longitudinal du sac embryonnaire par les tubes pol- liniques ; la formation de l’albumen soit seulement en partie dans le sac eme bryonnaire, soit presque entièrement , sinon tout-à — HORTICULTURE. Plantes nouvelles ou peu connues. Achimenes pedunculata. Piante d'un mètre, très rameuse, tige et rameaux rougcâtres; feuilles ovales dentées, rudes ; fleurs terminales, solitaires, à longs pé- doncules, très-nombreuses, écarlates, lar- ges de 3 centimètres, marquées en dedans de lignes et points arrangés symétrique- ment et plus foncés. On reconnaît la plante aux nombreux petits tusercules formés à l'insertion des pédoncules, qui servent, comme dans les autres espèces ; à la multiplier, et qui sent semblabes à celles du pied. Une serre tempérée suffit à ces plantes à qui il faut beaucoup d'ar- rosements pendant la végétation pour es diminuer, quand elles perdent leur feuil= les-et enfin cesser tout à fait. On Îles con- serve dans la même terre jusqu'au prin- temps : alors on sèpare Les bulbes que l'on met dans une bonne terre de bruyère un peu tourbeuse ; on peut placer une terrine sous le pot pour retenir l’eau. On en à VU des pieds se comporter très-bien dans du sable de rivière tenu très-humide. L om- bre leur est indispensable. Les Achimenes ne prospèrent pas aussi bien en Serre chau- de qu’en bonne serre tempérée. 1 Begonia velutina, À. BRoNGN. Plante VI- vace ; tige annuelle commeest celle du dis- color, haute de 70 cent. ; feuilles alternêes 929 arrondies, blanchâtres, un pu farineuses en dessous; fleurs en grappes terminales unilatérales, rose tendre; grappe stor- pioïde; à chaque aisselle de feuilles il ya une quantité de petites bulbilles quisemées, n’ont pasencore poussé; du reste la plantea donné des graines; les racines sont tubé- reuses. Gette plante est venue du Mexique dans un envoi de M. Ghiesbreght en 184%, et a etéplantée dans une terre douce mé- jangée de 2[3 de terre de bruyère et 113 de terre franche. On peut regarder celte espèce comme la plus belle, après l’incar- nat&. à Les tiges étant tombées un mois après la floraison, il faut laïsser la plante sans y toucher jusque vers le printemps, en ne jui donnant que de temps à autre un peu d’eau ; on devra changer la terre vers cette époque. La serre tempérée suffira. Elle parait devoir être une plante de com- merce pour les fleuristes. __ Tillandsia splendens, À. BRONGNIART ; fam. des Broméliacées. — De la Guyane; tige vivace, feuilles larges, alternes, réu- nies, embrassant presque la totalité de la plante à la base, (ayant beaucoup d’ana- logie avec les Fillandsia amæna, el pyra- midalas), non épineuses, maculées en des sous de zèbrures en zones horizontales ré- gulières, d'un beau pourpre foncéet très- également distancées, un peu apparentes aussi en dessus. Cette particularité ne se rencontre sur aucun des végétaux culti- vés et donne à la plante un aspect quien fait au règne végétal ce que le zèbre estau règne animal. : Du centre de ses feuilles est sortie, en 1843, une hampe spiciforme, non rameu- se, du plusbeaurouge, et formée d’écailles dont les supérieures sont plus longues que les inférieures; de l’aiselle de chacune est sortie une longue fleur jaune orangé se développant à peine; quelques unes de ses fleurs ont cependant produit des graines qui ont germé. Cette belle plante a élé envoyée en 1842 de Cayenne au jar- din du Roi par M. Mélinon , directeur du jardin royal de cette colonie ; il en a adres- sé plusieurs autres pieds qui ont péri en roule: mais un collecteur aussi très-ha- bile, M. Leprieur, pharmacien, qui sou- vent a enrichi le muséum de très-bonnes plantes nouvelles, en a expédié quelques pieds qui ont parfaitement réussi, Les Tillandsia sont parasites dans leur pays et se trouvent sur les troncs d'arbres à la manière des orchidées ;, néanmoins, M. Neumann est pervenu à faire fleurir cette plante dans une terre de bruyère ré- duite en terreau ét tenue à l’ombre dans un état constant d'humidité. Le semis de la T. splendens a bien réussi, mais cette opération demande degrands soins. Lors- que les graines germent, il faut une lou- pe pour s'en apercevoir; une mousse verte ne tarde pas à se montrer aussi, et étouf- ferait les jeunes plantes si l’on n’avait soin d’arracher cette première mousse avec de petites pinces; lorsqu'elles ont atteint 1 ou 2 centimètres, on les repique sur une terre neuve jusqu'à ce que les plantes 930 soient assez fortes pour être séparées les unes des autres, ce qui demande plus d'une année tant la plante pousse lente- ment. — Passiflora kermesina. Var. Lemiche- ziana. — Cetle jolie variélé a été oblenue de semis par M. Lemichez; clle est le ré- suitat d’une fécondation croisée entre la Passiflora kermesina et la P. alata, et elle a conservé le caractère de la première dans presque loutes ses parties. Les fleurs sont d'ua rose foncé et ne sont point dis- posées en grappes; elles naissent solitai- res dans les aisselles des feuilles trilobées, d'un vert jaunâtre, à longs pétioles min- ces ; les tiges soul grèles comme celles de la Passiflora palmata. — Sobralia macrantha. familles des Or- chidées. — En juillet dernier a fleuri à Bruxelle, chezM, Vandermaelen, la Sobra- lia macrantha, orchidéeépiphyte, apportée en 1842, de Guatimala, par M. Ghies- brecht. Cette belle plante avait fleuri pour la première fois sur Le continent européen chez M. Donckelaar, à Gand. Elle existe aussi au Jardin-des-Plantes de Paris, où elle n’a pas encore fleuri. — Justicia velutina. Geite belle plante, qui aété décrite par la Revue horticole (octobre 1843) sous le nomde Justicia carnea superba, vient dètre nommée définitivement, par M: Ad. Brongniart, J.. velutina- — Le pied donné par M. Van Houtte au Jardin-des-Plantes de Paris, a fleuri récemment; deux. tiges d'un mètre présentaient chacune à son extrémiléunépi couvert, sur une longueur de 15 cent., de fleurs du plus beau rose. Celle espèce est plus belle que le J. carnea (Revue horucole.) OO SCIENCES HISTORIQUES. GÉOGRAPHIE. Bokhara, d’après M. de Khanikoff. Les frontières du Khanat de Bokhara sont formées par des montagnes vers le nord et l’est; elles confinent à la Perse vers le sud et le sud-ouest, où se trou- vent des déserts d’une assez grande éten- due; à l’ouest elles sour formées par le Khanat de Kaiva ; mais l’éteudue du dé- sert qui règne entre ces deux pays rend impossible la détermination de limites précises entre les deux. L’étendue du Khanat de Bokhara peut être évaluée à 5,600 milles carrés, mais il n’y a guère qne le dixième de cette sur- face qui soit habité, le reste étant inha- bitable, ou du moins abandonné. L’aspect général du pays, dans le plus grand nombre de ses parties, est celui d’une sé- rie de terres argileuses ou salées -et de steppes sablonneuses qui, dans leur ensemble, ontnne pente reconnaissable vers le sud-ouest. Son principal fleuve est lAmu-Dariya (lOxus) avec ses tribu- taires; mais ce flenve se jetant dans la mer d’Aral devient fort peu avantageux pour le commerce. On a beaucoup agité la question de savoir quel était autrefois 93 le cours de l'Oxus ; M. de Khanikoff s’en occupe lui-même avec quelques dévelop- pements, etil est porté à admettre l’o- pinion de ceux qui pensent qu’à une cer- taine époque cette rivière se jetait dans la mer Caspienne. On peut présumer qu’une convulsion terrestre a modifié cet état de choses, ei peut-être devrait-on voir une confirmation de cette hypothèse dans une croyance populaire du Bokhara rapportée par l’observateur russe. Il existe en effet dans ce pays une croyance superstitiense selon laquelle, la veille du premier jour de l’an, qui commence pour eux à l’équiuoxe du printemps, les habi- tauis comptent qu'il doit Y avoir un tremblement de terre; pour s’en assurer, ils plantent en terre an couteau pendant la nuit, afin de prendre pour le commen- cement de l’année le moment où les os- cillations du sol feront tomber le couteau. L'absence de sources, de puits et de cours d'eau à B:khara expose la popula- tion du Khanat à beaucoup de souffrances; c’est en effet à cette cause que l'or attri- bue généralement la cruelle maladie qui domine dans le pays. Cette maladie est le Rishta dont les symptômes consistent daif l'enflure de certaines parties du corp: le malade éprouve souvent des douleur, vives dans les os ; il ressent constamment une chaleur intérieure; et une soif ar- .dente ; sa bouche est brûlante. Parfois et même fréquemment, au grand soula- blanchâtre que l’on saisit ave uR par le moyeu de deux petites fee ensemble, et que l’on retire peu Il y a des gens très expertd quE Sa lorsque le ver est près dela peatscis IN alors une incision et opèrent l’extracttoff. Dans cette opération il importe surtout de ne pas rompre le ver, ce qui détermi- nerait des accidenis très fâcheux. Quel- quefois le nombre de ces animaux est considérable; M. de Khanikoff parle d’un naturel de Khiva qui en eut à la fois 120. Les naturels attribuent cette maladie à la mauvaise qualité de l’eau de leurs citernes, et l’on remarque en elfet qu’elle nattaque pas les personnes qui qui boï- de l’eau vent de puits ou de source. : La population du Khanat de Bokhara est très mêlée; mais les Uzheks parais- sent former la race prédominanie. Leurs mœurs diffèrent peu de celles des autres tribus nomades. IL y a dans cette contrée trois tribus que M. Khanikoff est porté à rapprocher de la race de Gipsys; ils ven- dent des chevaux et disent la bonne aven- ture ; leurs femmes vont sans voile; leur caractère est mauvais. Ils sont regardés comme des êtres inférieurs aux autres hommes, et on ne leur permet pas de planter leur tente dans le voisinage des campements des Uzbeks. Les villes du Bokhara paraissent être 932 dans un état de décadence continueile. Samarcande dont le nom a été si souvent célébré en prose et en vers, est aujour- d’hui en ruine, et ne présente plus d’au- tre objet digue de remarque que le tom- beau du puissant Timour. Ce tombeau est placé dans un édifice oclogone, surmonté d’un dôme élevé. L'intérieur se compose de deux pièces dont l’une peut être apnelée le reliquaire de la grande mosquée dans laquelle est construit le monument sépuleral. Elie est dallée de marbre blanc; ses murs sont erués d'inscriptions du Koran, et l'on y remarque encore quelques dorures bien conservées. Au centre de la seconde pièce l’on voit la pierre monumentale de Ti- mour sur un piédestal de marbre entouré d’une balustrade de marbre aussi; cette pierre a la forine d’une jyramiGe à quatre angles tronqués, haute. de trois pieds, longue de cinq ou six, reposant sur son extrémité la plus étroite; sa couleur est un- vert foncé tirant vers le noir; elle est-très bien polie. Nadir-Shah ayant pris possessie n de Samarcande fit porter celte pierre devant lui; dans ce transport ele a été fendue. Elle est entourée de dalles de marbre blanc, et eile sert de pier!e tumulaire pour ja famille de Pémir Timour. Sous celte dernière pièce se trouve une voûte sous laquelle on ne peut aller qu’en rampant à quatre. Elle ren- ferme les cercueils des membres de la familie de Timour. Bukhara est une ville d’an aspect agréa- bie; mais sa principale beauté provient des vergers et des jardins dont elle est entourée. Les habitants s'occupent avec grand soin de ces jardins et ne négligent aucune occasion de les étendre; ils y mettent une sorte d’ostentation. Ces jar- dins sont séparés des autres propriétés par des rangées de peupliers argentés qui de- viennent très hauts et qui abritent leurs productions contre les vents froids. Au centre du jardin se trouve un réservoir d’eau de forme quadrangulaire duguel partent des rigoles dirigées dans tous les sens. Les arbres et les arbrisseaux qu'on y cultive sont la vigne, le grenadier, le figuier, l’abricotier, le pommier, le poi- rier, le cerisier et le sinjid ou zegda, M. Khanikoff assure que, nAlenE le grand nombre deboutiques que renferme la ville, son commerce est insignifiant et que la plupart d’entre elles sont vides. Hi y à chaque année trois caravanes qni se rendent aux foires russes; mais les @if{i- cultés que présentent les HRHSPOE ts dâns cette contrée inégale et déponrvue de routes restreignent fortement les s expéili- tions cohimerciales! | L'administration civile et religieuse de Bôkhara est basée sur le Koran, et la ville elle-même étant regardée : conme sainte, ses habitants sont parmi les plus fanatiques des musulmans. L’émir actuel, le despote du Bokhara, 933 est un Lyran sanguinaire, mais qui ne s’est découvert que vers la fa de l’année 1837. Gèné par les sipahis, les junissaires da Khanat il s’en est débarrassé en les exterminant. Son palais, bâti sur un monticuie à 5 ou 6 sajènes de hanteur et cuviron uue verste et dernie de circonfé- rence. Sa forme est carrée, el sa surface est de 20,000 sajènes carrées. Dans cette enceinte ont été construiles les habita- üons de Pémir, du Vizir, du Shikh-Aval, da Topchi-Bashi, du Mirzaï Defierdar, ainsi que celles de Ja nombreuse suite de lémir ét des grands-seigueurs dout il vient d'être question; il y a aussi trois mosquées, le Ab-Khaneh renfermant quelques pièces obscures destinées à con- server l’eau fraîche pendant l'été, mais qui serveut aussi à loger des prisonniers. On y trouve également une prison plus cruelle encore appclée le Kaïa-Khareh, noin qui lui vient des essaims d'insectes qui l’infestent, et que l’on s'exerce à y conserver pour tourmentér les malheu- reux prisonniers. Ce rafinement de cruau- té a probablement donné naissance à Ja fable de la fosse aux scorpions dout M. Khanikoff a plusieurs fois entendu parler à Oresbourg. D'après les derniers resseignements que l’on a reçus en Europe, il paraît que Pémir a réduit sous sa puissance la plus grande partie de l'ancienne Trarsoxiane ou Mawer-en.Nahar, et qu'il s'efforce maintenant de faconner à l’obéissance et aux lois les hordes sauvages des steppes. nn : FAITS DIVERS. : — On lisait cos jours-ci dans un journel quo- {idien très répandu l'annonce d’uue précieuse découverte ea horiicuilnre qui prouverail, se- Ion l’auteur ëe la noie, les immenses prosrés que foni de nos jours LE sciences. 1 ne s'agi- rait de rien moins que d’obleuir des cerisesiaus noyau, à l’aide d'une opération daus laquelle, après avoir fendu ex duux dans toute sa lon- gueur le tronc d'un jeune cerisier, ou retirerait soignousement foule la moelle, sans cadomma- ger ni l'étui méduilaire, ni le boisenvironsaut. Il sufürait casuite de rapprocher les deux moi- Ués de ce jeune tronc, dv les lier avec de ja laine; Foa oblicndrait par ce procédé, ei dès lapnée suivante, des cerises sans noyau Où dans lesquelles lo noyau serait remplacé par une simple pellicule. — Nous :vons eu occasion depuis assez peu de tou: »s de relever do graves erreurs scientifiques qui avaicat été répandues par des journaux quotidiens ; la préleudue dé- couverle que nous venous dè rapporter doit être de notre part l'objet d’ene pareitie reclifi- cation. Li n'existe certes que trop d'erreurs eu- ravintes dans l'esprit aèême de personnes iusiraites er Loute autre malière qu'eu fait de sciences, ROUT que nous ne NOUS empressions pas de reicyor celles qui seraient ainsi émises et qui viendraieut à notre connaissance. L'opinion quo l'ablation de la moelle amène la production de fruits sans noyau est bien loin d'être nouvelle, puisque Dühamei lui-mème en la rapportaël lattribue aux ancicns. Elle a peut- otre so origine daus des idées analogues à celles do Maguol qui attribuait à la moeile des relations importantes ayec la produciion des fcuits. Elle peut aussi reposer sur l'importance que l’on a souvent attribuée à cette partie cen- traio des liges, sans faire allonulion que dans beaucoup de troncs la moelle a lotalemeut DC —— 934 disparu et que néanmoins la végétation de ces arbres ne parait pas languir; aujourd'hui l'on a bien reconnu que Je rô e physiologique de ce lissu médullaire est limité à la première jeunes- . se des tiges el des pousses, et que plus tard il p'est guère plus possible d'attribuer une valeur physiologique molable à ce visu desséché et deveeu spongiesx dont les cetlntes ue contien- nent plus-que de l'air Oa ne conçoit guère com- ment l'ablation de cetie moelie, éereuue sèche et inerte,1urait ute isflusnce telie qu'il en ré- suitàt un chasyement d'organication dans le friit. On ne conçoit guère non plus, pour peu au'oa y réfléchisse, pourquoi ce »erait précisé- ment avec le noyau du fruit que la moelle aurait des rapports particuliers ; ies iuvigs ha- biles en matière &’'anatemie vézéiale auraient le droit de nivr ces singuliers rapports. Mais l'expérience elle-même est veuuc réfuter ces étranges idées. Duhamel, dout certes persou- ne ne coutesitra le mérite émiueut comme ob- servatcur el conime expérimentateur, Duramel a essayé l’ablalion de la moele et il a ootenu Les résullats g:te iout annouçÇail par avance(voy. Physique des arbre:To:. 1.Liv. 1.:Chap.2).Sans renvoyer à Duhaiwet lui-même nous reprodni- rous ici Un passage d'us ouvrag ot se trouve entre les mais de tout le on UbNE 4e l'Orgaso- raphie de Dccaniolle; voici e8 qu'on it à la page 171To:n.1 de cet ouvrage: « C'était sans » douis quelque idée analogue à celle de Magnol » quiavait porté les agriculicurs à dire que » pour avoir des fruits sans noyau, il sufäl de » détruire la moelle des arbres. Duhamel, qui » à fait cet essai, a vu que, si la branche survit » assez à celte opératios pour porter des fruits, : » ces fruits Ont des noyaux coime à l'ordi- » maire. » . Nous croyons que les réfléxions qui précédent suffisont pour tenir nos lecteurs en garde con- tre les trop admirables äécosveries signalées par les journaux non scientifiques. — On dit que M. Malcomsoa vient de décou- vrir du mercure natif dans les rGches volcani- qu:5 d'Aden.£e métal est disséminé sous la for- me de g'obules, à use profonceur de quiuze pieds au-dessous de ‘a surface, remplissant de pelites cavités daus j'intérieur de la roche. — Nous avons déjà fait connaître aux lecteurs de l'Echo ài. Middendori, le courageux natura- liste qui expiore en ce moment les parties les plus septentriouales &e fa Sibérie, et nous leur avoss rapporté les dangers qu'il à eu à braver, les soufiraenves au'ii a eudurées dans ces con- trées glacées, où il s'est vu pendant plusieurs jours seul el malade, sans autre reluge qu'un trou creusé dans la neige, sans autre aliment gu’ua reste de chien et ux oiseau toibé par ha- sard à côte de lui, ätleudautl le retour deses compagnons de voyage partis pour ailer cher- cher des secours. Maslsre ces cruciles épreuves, l'intrépide voyagear à Oursuivi ses explorations et récemment il à envoye de ses nouveiles et des commuwications importantes à l’'acadéemis ds Saiat-Pétersbourg.—Ou dil que ces cCommu- nications sont du plus baut iulèrèl scieutifique, et qu'eiles ont poser sujet des découvertes très reæaraquabres faites sur les C0ies de l'océan gla- ciel. — Le jardin des Plant es vient do recevoir de RAI. Clansteu, voyageur au Brésil, actseliement a Bruxelles, une superbe tcoliection de plantes, parmi lesgueiles se irouvest beaucoup de gon- res quil ne possédait pas, leis que Chomela, Lippia, Alloplectus, focnsia, iGuritia, Fridericia, Fimbriaria, Ethhia, Striana, etc. — M. Georges Mills, jardiaer do madame la baronne Rothschild, à Londres, a obtenu dernièrement un auanas de la providence pe- saut un pèu plus de sept kitogrammes. Lady Rothschühui Fa offert à la Reine Victoria, fort amateur d'anabas, dit la retue horticole, et juste appréciatrice :es produits de l'horticuiture. Le vicomie A. de LAVALETTE, Imprimerie jde Wonmss, E. LALOUBÈRS et Comp : bou'eyart Pigae, 46. 41° ânmée. L'EC DU | PFaris-Jeudi. — 9 janvier 1845. N. 53 TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. L’ÉCHO DU MONDE SAVANT paraît le JEUDI etle DIMANCHE de chaque semaine et forme de direction de M. le vicomte À. DE LAVALETTE, rédacteur en chef. On s’abonne ux volumes de plus de 1,200 pages chacun; il est publié sous fa : PARIS, rue des BEAUX-ARTS, N. 6, et dans les départements chez les principaux libraires, et dans les bureaux de Poste et des Messageries. Prix du journal: PARIS pour un an 2% fr., six mois 13 fr. 50, trois mois 7 [r. -— DÉPARTEMENTS 30 fr., 16fr., 8 fr. 50. A l'ÉTRANGER 5 fr. en sus pour les directeur et rédacteur en chef. pays payant port double, — Tout ce qui concerne le journal à M. le vicomte de LAVALETTE, SOMMAIRE. ACADÉMIE DES SCIENCES. — Séance du 6 janvier. — SCIENCES PHYSIQUES. — cuiMie.—Recherches chimiques sur la matière des mélanoges ;: Melsens. — SCIENCES NATU- RELLES. — BOTANIQUE. — Observations sur la fécondation ; J. B. Amici, — SCIENCES MEPI- CALES ET PHYSIOLOGIQUES. — Note sur le charbon qui se produit dans les poumons de l'homme, dans l'âge mûr et la vieillesse ; Natalis Guillot. — SCIENCES APPLIQUÉES.— TYPO- Grapnin. — Note sur le coloriage des cartes géo- graphiques. — Lettre de M- J. Desportes au su- jet de cette note. — AGRICULTURE. — Obser- yations pratiques sur la manière d'élever le bétail. SCIENCES HISTORIQUES. — Sur les obé- lisques de Rome, sur ceux de la Villa Tortonia le Luxor, etc. ;, Ballin. — NOUVELLES ET FAITS DIVERS. — BIBLIOGRAPHIE. CE FO —— ACADÉMIE DES SCIENCES. Séance du 6 janvier 184A Conformément à ses statuts, l’acadé- mie a procédé dans cette séance, la pre- mière de l’année, à la nomination d’un vice-président et de deux membres pour la commission administrative. Dans le scrutin pour l’élection du vice-président, les 54 voix. se sont réparties de la ma- nière suivante : MM. Mathieu, 31 voix. Pouillet, 19. Poncelet, |. Gay-Lussac, 1. : Poiusot, 1. Piobert, 1. M. Mathieu a donc été appelé à occu- per le fauteuil de la vice-présidence lais- sé vacant par M. Elie. de Beaumont de- venu, de droit, président pour l’année. MM. Beudant et Poinsot ont été réélus membres de la commission administra- tive. Dans la séance de ce jour, l'académie a reçu plusieurs communications impor- tantes. : — M. À. Richard a présenté au nom de M. A. Trécul un mémoire intitulé : Recherches sur là structure et le déve- loppement du Muphar lutea. ï Dans ce travail, M. Trécul se propose nne question qui ne manque d'importance. Quelle place doit-on assigner au Nuphar et par suite aux Nymphéacées dans le règne végétal? Les rangera-t-on parmi les Monocotylés ou les Dicotylés ? Les botanistes les plus éminents sont partagés d'avis à ce sujet; les uns, tels qu'Adan- son, Jussieu, L. CI. et A. Richard etc., les ont placées parmi les Monocotylés; les autres tels que de Candolle, MM. Mirbel, Endliclier,A. Brongniart, les ont raugées dans les dicoiylés. M. Trécul s’est pro- posé de résoudre cette questios par l’ub- servation de la structure du Nuphar. — Or cette plante, avec un embryon dico- tylé , offre, dit cet observateur, tous les caractères anatomiques assignés aux mMO- nocotylés. En eflet, elle n’a point de cou- ches concentriques distinctes ; sa muëlle e:tinterposée entre les faisceaux fibreux, sans rayons médullaires; sa densité dé- croît de la circonférenceau centre. — La distribution des faisceaux dansle rhizome du Nuphar a présenté à M. Trécul des particularités dignes de remarque. Se- lon lui, leur disposition n’est jras sans analogie avec celle de M: de Alirbel a dé- crite dans son mémoire snr Île suüpe du dattier. Eu dénudant nn de ces rh1zo- mes de tout son tissu cellulaire extérieur, il a mis à nu la zone vasculaire dont les fibres les plus extérieures se sont mon- trées formant un réseau par leurs sinuosi- tés et leurs anastomoses allernatives. Toutes ces anastomoses donnent à cette couche une ressemblance générale avec ce que présente le liber de certaines di- cotylédones Higneuses. Cette même dissec- tion a moutré que les faisceaux d’une mê- me pétiole s’insèrent à des points souvent bien distants les uns des autres; enfin elle a fait voir que les faisceaux radiculaires, au lieu de se diriger vers la base de l'axe, ou d'en sortir perpendiculairement à leur point d'origine, s’avancent de bas en haut, vers le sommet de la tige, en ram- pant sous la partie corticale, l’espace de quelques centimètres avant de se faire jour à travers cette dernière. Il va encore dans les feuilles d’autres faisceaux qui proviennent de la face in- terne du réseau périphérique de la zone vasculaire, du côté opposé à celui sur lequel est insérée la feuille à laquelle ils se rendent, Des coupes transversales de ces mé- mes rhizomes ont montré qu'a une cer- taiue distance de la périphérie!, les fais- ceaux se trouvent disposés circulaire- | ment avec plus ou moins de régularité; que dans le centre sont répartis des fais- ceaux rares pendant la jeunesse, qui se multiplient par les progrès de l’âge. — Quant aux coupes lougitudiuales, elles de ces faisceaux. — Dans l’examen ana- tomique de ces faisceaux, M. Trécul n’a rien trouvé d’analogue aux laticifères.— Ilconclut de ses recherches que la struc- ture du rhizome du Nuphar lutea est en tout semblable à celle des monocotylés. En examinant la structure des racines adventives, M. Trécul croit pouvoir en dé- duire que les vaisseaux ne s’allongent pas toujours par l'addition de cellules à l'extrémité scalement de celles qui exis- tent déjà, mais aussi par une dilatation longitudinale de l'extrémité supérieure. Dans les racines, le centre est occupé par un cylindre de cellules allongées, placées carrément les unes à la .uite des autres; ce cylindre continue le tissu fi- breux des faisceaux ligneux de la tige, desquels il tire son origine ; dans les fais- ceaux de la tige, les vaisseaux paraissent distribués sans ordre ; dans la racine ils sont disposés règulièrement, formant en- ron douze fascicules autour du cylindre fibreux ; dans chacun de’ces faisceaux, 4 ou 5 vaisseaux sont disposés en ligne rayonnante. Enfin le cylindre fibreux est entonré par une zône cellulaire allant jusqu’à l’épiderme, et que M. Trécul nom- me tissu lacuneux périphérique. Quant aux spongioles de ces racines, M. Trécal les croit plutôt destinées à pro- téger la jeunesse des tissus des fibrilles, qu'à pomper dans le col les substances autritives. Elles s'étendent d’autant plus sur la racine que celle-ci végète avec plus de vigueur; elles sont alors composées d’un plus grand nombre de rangées de cellules. Rien dans les racines du Nuphar ne rap pelle la structure des dycotylés, Les radicelles se font jour à travers le tissu de la racine qui les porte, comme la racine elle-même s’est fait jour à travers le rhizome. Dans l'étude des feuilles, M.Trécul nous dit que les stomates de la face supé- rieure de ces organes ne commencent à . se développer que vers l’époque à la- quelle la feuille se déroule ; les premiers se montreut dans le voisinage de l’inser- tion du pétiole et des nervures secondai- res qui en sont le plus rapprochées. Ils s’avancent ensuite en suivant la nervure médiane, puis ils se rapprochent des bords de la feuille. Ce mode d’évolution ne dounent aucune idée de la disposition | diffèrede celui qui a été signalé chez d’au- 938 tres plantes. ! Nousnepouvons suivre M. Trécul dans les nombreux détails anatomiques et- or- ganagéniques querenfermeson mémoire. Ce travail est extrêmement étendu et il est accompagné d’un grand nombre de firures. — Nous nous contenterons, en terminant cette trop rapide analyse dans laquelle nous nous sommes bornés aux faits anatomiques qui nous ont semblé les plus importants, à reproduire un passage par lequel se termine ce travail. Est-il bien logique, dit M. Trécul, d’ad- mettre qu’un ovaire qui a toujours foymé un seul tout bien net, bien défini, soit composé de plusieurs feuilles qui se sont modifiées et soudées entre elles, et qui de plus sont encore recouver- tes par un prolongement du iorus greffé avec elles ?—Il ne le croit pas et il pense que le pistil n’estque le sommet dela tige évasé. On voit que l’observateur dont le travail nous oecupe en ce moment , n’a- dopte pas, au moins quant au pistil, la doctrine de la métamorphose. ‘M. A4. Chatin lit un résumé d’un memoire étendu intitulé : Etudes de phy- siologie végétale faites au moyen de l'a- cide arsénieux.— Nous nous occuperons de ce travail dans un de nos prochains nu- méros. — M. Dumas présnite également, au nom de M. A. Cahours, des Recherches sur la densité des vapeurs de corps composés. Nous reproduirons prochainement la note de M. Cahours. — M. P. H. Wolff lit un mémoire sur un nouveau mode de traitement des ma- ladies de l'oreille moyenne et interne. Les effets obtenus dans le traitement des maladies de l'oreille à l’aide de vapeurs introduites par la trompe d’Eustache, ont engagé M. Wolff à s’occuper de la construction d’un appareil au moyen duquel il püt se procurer des vapeurs aqneuses d’une température convenable, c’est-a-dire pas trop haute, et pendant un temps convenable, c’est-à-dire pas irop court. L'appareil qu’il a imaginé pour cela consiste en un vase de tôle chauffé à l’aide d’une lampe à esprit de vin ; lors- que le liquide est en ébullition, les va- peurs qu’il donne montent par un tuyau dans un second vase beaucoup plus grand que le premier, et contenant un troisième vase rempli d’eau froide; les vapeurs sont obligées de passer aude: sus de cette eau froide avant de sortir par un petit tuyau qui se trouve à la périphérie du couvercle du grand vase à vapeur. M. Wolff est parvenu à se procurer des va. peurs aqueuses d’une température telle qu'il la veut, et par là il introduit les substances médicinales les plus diverses dans l’oreille moyenne, en s’aidant d’une sonde. Ce procédé , dit M. Wolff, est très simple; il ne produit ni douleur, ni chatouillement. Le médecin allemand annonce un nouveau mémoire dans lequel 939 il fera connaître les résultats qu’il a ob- tenus a l’aide de ce traitement. — M. Cauchy lit un mémoire sur les progressions des divers ordres. —M.Péclet écrit nne lettre au sujet dé quelques observations consignées dans la préface de la quatrième édition de la phy- sique de M. Pouillet. dans lesquelles ce dernier physicien accuse M. Péclet de plagiat. Ces questions de plagiat et d’an- tériorité sont trop délicates et trop dif- ficiles pour que nous ne les laissions pas entièrement de côté. — M. Degousée écrit à l’Académie pour annoncer le résultat qu’il a obtenu dans un sondage opéré près de la grande route de Mézières à Sedan, à environ un kilomètre de Donchery. Ce sondage, commencé dans les marnes moyennes a atteint la base dn calcaire sableux, et c’est de cette formation inférieure au calcaire jurassique que les eaux jaillis- sent en abondance. Or, on sait que jus- qu'ici les forages des puits artésiens n’a- vaient amené de résultats avantageux que dans des formations supérieures au terrain jurassique. — M. l'abbé Cochet, aumônier du col- lége royal de Ronen présente un mémoire sur la culture dela vigne en Normandie, À ses yeux,c’est un fait à l'abri de toute contestation, qu'il y avait autrefois des vignobles en Normandie; que cette pro- viuce a fourni à la consommation et au commerce des vins abondants; que ses coteaux, aujourd’hui ombragés de pom- miers,ontété autrefois couverts de vigues. C’est à l'appui de ce fait qu'il donne une série ds preuves puisées dans l’histoire de la Normandie. L'introduction de la vigne dans la province lui paiaït remon- ter aux Romains qui l’apportèrent d’Ita- lie, vers la chute de Pempire. Quant à sa disparition, M. l'abbé Cochet croit devoir l'attribuer à des hivers d’une rigueur in- solite. On voit que M. Cochet admet qu’il s’est opéré un abaissement de tempéra- ture dans les temps modernes; c’est, comme on le sait, une question très eon- troversée, et à laquelle M. de Gasparin a donné‘ il n’y a que peu de mois, une so- lution tout opposée au sein de l’Acadé- mie elle-même. M. Dumas présente un mémoire de M. Léwy intitulé : Recherches sur les cires en général. Dans le travail d’aujourd’hui, ce chimiste qui déjà s’était occupé de la cire des abeilles examine successivement la cire de palmier, du myrica cerifera, des cires du Brésil qui comprennent Ja cire de Carnauba, d'Ocuba, de Breuiba, enfin la cire des cannes à sucre et celle des andaguies. {o Cire des abeilles. — En comparant la cire blanchie sur le pré avec la cire non blanchie, on trouve que la dernière contient plus de carbone et moins d’o-. xygène et que différence peut aller jusqu'à un pour cent. Cette cire est formée de 940 trois substances constitutives : la cérine, la myricine, une troisième qui n’était pas connue jusqu’à présent et que M. Léwy nomme céroléine. Ceite dernière ‘subs- tance est très molle; elle fond à 280 5C.; elle est très soluble dans l'alcool et dans l’éther froids et elle a une réaction aci- de sur le papier de tournesol. La cire en contient environ 4 ou 5 pour cent. L'analyse à montré qu’elie $e compose de : Carbone. . 78, T4 Hydrogène, 42, 51. Oxygère. . 8, 75 En traitant la cérine par la potasse en dissolution, on obtient l’acide cérinique, qui est blanc, incristallisable, fondant à 650 0 C., très peu soluble dans lalcool et l’éther, même à chaud ; mais plus fa- cilement soluble dans l'alcool absolu. En traitant la myricine de la même manière, on obtient l’acide myricinique qui possède à peu près les mêmes carac- tères que le précédent, mais qui fond à 600 5 C.. 2° Cire de Chine. Elle a laspect du blanc de baleine ; elle est eristallisée et d’un blanc éclatant. Elle est d’origine végétale, provenant du Rhus succedaneum; elle ne fond qu’à 82°5 C. Elle est très peu soluble dans lalcoolet l’éther bouii- lant; mais l’huile de naphte la dissout facilemeut. Bouillie avec une lessive de potasse elle se transforme entièrement en savon soluble. Sa composition est re- présentée par C7 H£ O4: Quand on la traite par la chaux-potassée. elle. donne un acide blanc, cristallisé, fondant à 800 C,, représenté par la formule C® H7 Os, que M. Léwy nomme acide sinésique. 30 Cire de palmier. — Elle est pro- duite par le Ceroxylon andicolæde la Nou- velle Grenade, dont elle couvre Pépi- derme sous la forme d’ane poudre blanc- grisatre. Purifiée elle est d’un blanc jaunâtre, soluble dans l'alcool bouillant et se pré- cipitant par le refroissement, fondant à 722 0 C. sa composition est de : © Carbone. . . 80, 72 Hydrogène. 13, 30 Oxygène. . . 5. 95 4o Cire de Myrica. — On l'obtient en faisant bouillir dans l’eau les baies de Myrica surtout de la M. cerifera. —Brute, elle est verte, cossante; purifiée, elle est jaune-verdatre, fondant à 470 5 C., et sa composition est de : Carbonne. ... 12, 94 Hydrogène. . 12, OS * Oxygène. . . 13, 68 50 Cire de Carnauba. Elle se trouve sur un palmier du Brésil, en couche mince sur les feuilles. Elle est d’un blanc jau- nâtre, très cassante, facile à pulvériser. fondant à 830 5 C., so'uble dans l’alcool bouillant et l’éther. 6 Cire d'Ocuba. Klle provient d’un arbuste très répandu dans le Para et qui . | | l ‘est blanche, 941 se trouve aussi dans la Guyane Fran- çaise. M. Ad. Brongniart croit que cet arbuste est un Myristica. — Cette cire est blanc-jaunâtre, soluble dans l’alcool bouillant, fondant à 360 5 C. To Cire de Bicuiba. M. Ad. Brongniart . la regarde comme provenant du Myristica bicuhyba. Elle est blanc-jaunâtre, solu- ble dans l’alcoo\ bouillant, fondant à 350 0 C. 80 Cire des cannes à sucre. On l’ob- tient en raclant la surface de l'écorce des cannes à sucre. À l’état de pureté elle cristallisable, fondant à 82% 0 C., insoluble dans l’alcool et l’éther froids, très soluble au contraire dans l'alcool bouillant. Elle est très dure et - facile à réduire en poudre: sa composi- tion est représentée par C4 H48 (?. 90 Cire des Andaguies. Elle est surtout recueillie par les Indiens des bords du Rio Caqueta ; elle est le produit d'un pe- tit insecte nommé Avea, par les Espa- gnols, comme tous les mélipones en géné- ral. À l’état de pureté, elle est d’un blanc légèrement jaunâtre ; elle fond à 770 0 C. Elle est formée de 50 pour cent de cire. de palmier, 45 pour cent de cire des can- nes à sucre, 5 pour cent de matières hui- leuses. C’est donc un mélange de 2 cires végétales, fait très curieux et nouveau. On voit d’après l'exposé qni précède qu’il existe un grand nombre de cires vé- gétales qui, par leurs caractères exté- . rieurs et par leur coimposition,ressemblent plus où moins à la cire des abeilles ; que de plus certaines de ces cires se trouvent parfois mêlées l’une à l’autre, comme dans la substance dont il vient d’être ca Û . Gueston sous le nom de cire des anda- guies. M. Chuard met sous les yeux de l’a- démie l’ingénieux appareil qu’il a imaginé pour signaier dans l’air des mines le mé- lange d'un gaz étranger; cet appareil avait déjà été soumis à l’approbation de PAcadémie, mais aujourd'hui il se pré- sente de nouveau simplifié et perfectionné à plusieurs égards. On se rappelle que cet appareil se compose d’un petit ballon suspendu dans l'air et portant à sa partie inférieure une petite tige. S'il vient à se mêler à l’airun gaz dense, le petit ballon, dont la densité na pas changé, doit nécessairement s’éle- ver;s’il se mêle au contraire à l’air un gaz léger, le ballon descend. Or, la petite tige pourra, dans ces mouvements, faire mar- cher un index, ou mettre en jeu un ap- pareil qui fasse reconnaître les mouve- ments du ballon, et, par suite, l’arrivée dans l'air d’un gaz étranger. Dans lori- gine, M. Chuard faisait son petit globe en verre soufflé ; mais son extrême min- ceur lui donnait une fragilité sans égale. Il'essaya de subsituer au verre du caout- chouc soufflé; cette substance s’est mon- trée beaucoup plus avantageuse; et il l’a même conservée pour la construction d'appareils portatifs qne les ingénieurs 942 peuvent porter à la main en parcourant les galeries de mines; mais pour les appa- reils permanents, le caoutchouc a dû être abandonné. En effet, il se laisse peu à peu pénétrer par le gaz intérieur et en peu de jours le petit ballon s’affaisse. M. Chuard a cherché enfin et il à réussi à confectionner des globes de cuivre rosette, assez minces pour deve- nir de petits aérostats ; il est parvenu à ce résultat en les martelant en- semble en grand nombre, sans inter- position de corps étrangers. L’un de ces ‘ globes, placés sous les yeux de Pacadé- mie, présentait presque la souplesse d'une étoffe, tout en conservant beaucoup de ténacité.—Eufin le dernier perfectionne- ment adopté par M. Chuard consiste à adapter à son appareil une sonnerie qui est mise en jeu lorsque l’arrivée d’un gaz étranger, de l'hydrogène carboné par exemple, fait mouvoir le petit ballon.Gette sonnerie est tellement bruyaute qu’elle peut se faire entendre dans toute l’éten- due d’une mine. L'appareil de M. Chuard semble des- tinéà rendre aux mineurs les plus granûs services en leur annonçant l’arrivée dans leurs galeries du grisou qui cause sisou- vent d’épouvantables explosions. — M. Arnollet, ingénieur en chef en retraite, présente un mémoire sur le ser- vicc des chemins atmosphériques. — M. Henri Montucci écrit à Pacatlé- mie au sujet du procédé de pétrification des matières animales, imaginé et essayé avec succès par l'abbé Baldacconi. Sa lettre est accompagnée d’un foie de chien qui, tout en conservant sa couleur, a pris la dureté de la pierre. Ge procédé n’est qu'une longue immersion dans une solution très saturée de 12 parties de bichlorure de mercure et d’une ou deux parties d’hydrochlorate d’ammoniaque, cequi revient à peu près à une solution du sel d’Alembroth des anciens chimistes. Des expériences, faites l’hiver passé par M. Montucci lui ont prouvé que lPaddition du sel ammoniaque au bichloruüre de mercure produit les effets les plus, avan- tageux. — M. Chaussenot communique un ap- pareil à l’aide duquel il mesure la vitesse des locomoives et qui présente de l’ana- logie , quant au principe de sa construc- tion, avec le régulateur à force centri- fuge de Watt. Il paraît que cet appareil a déjà donné de bons résultats. — M. Pelter éerit que les fils de cui- vre, soumis à l’action prolongée des courants électriques deviennent aigres en peu de temps et se rompent alors avec la plus grande facilité. Ce fait amènerait peut-être quelques inconvénients pour la télégraphie électrique, puisqu'on serait obligé de changer souvent les fils con- ducteurs employés sur de très grandes longueurs. — M. de Haldat communique de nou- velles expériences faites par lui dans le 943 but de démontrer que, commeil a déj; cherché à le prouver, lo inagnétisme et l'électricité résident uniquement à la sur- face des corps. — Le docteur Tavigueaux annonce avoir fait avec succès des expériences dans lesquelles il se proposait d’obtenir la réunion, par formation intermédiaire, de deux fragments non d’un même nerf, mais de deux nerfs différents. M. Klou- rens fait remarquer à propos de cette communication que lobservation dont il s’agit n’est pas nouvelle; que lui-même a essayé plusieurs fois depuis vingt ans et a réussi à obtenir un semblable résul- tat. DH SCIENCES PHYSIQUES. CHIMIE. ; Recherches chimiques! sur la matière des mélanoses ; par M. MELSENS. Rien ne parait plus facile à caractériser que la matière des mélanoses, lorsque, débarrassée des tissus dans lesquels elle sc trouve, on la met en contact avec dis vers réactifs; mais s’agit-t.il de prouver par l'analyse les déductions qu’on tire de Paction de divers agents, on n’y parvient plus, et le rôle du chimiste se borne à prouver qu’en effet on ne Îc peut, ou du moins que la petite quantité de matière que j'ai eue à ma disposition quoique j’aie traité une masse considérable de poumons, ne m'a permis de faire concorder l’ana- lyse avec les caractères du corps. J’ai employé diverses méthodes, d le détail desquelles je crois ne pas d centrer, pour isoler la matière noire mélanoses. Un mélange d’acide nit{ë d’acide chlorhydrique et d’eau, ou chlorhydrique seul, rendent soluble matières albuminoïdes. La potasse, l'ame moniaque, l'alcool, léther enlévent fes maliéres grasses. Parfois je faisais bouil. lir d’abord les poumons dans de l’eau que je renouvelais souvent. Quand on a traité des poumons par tous ces réactifs, on obtient enfin une poudre très divisée d’un noir noir, qui, desséchée à 120 degrés dans le vide, brûle sur une lame de platine sans flamme, et à la manière du charbon, laissant ordi- nairement une quantité considérable de cendres, composée de silice, provenant sans doute des vases de verre. Parfois on observe qu’en la chauffant, elle dégage des vapeurs acides et des traces d’huile empyreuña{ique. La potasse à 45 degrés est sans action sur elle; la potasse solide fondue la dis- sout en la brülant, mais rest@æincolore, comme cela arrive pour le charbon. On peut la faire bouillir pendant très long- temps dans l'acide sulfurique concentré sans qu’elle dispa’aisse: elle colore l’acide en noir; mais au bout de quelques jours la matière se dépose, et l'acide surnageant est presque aussi blanc que de lPacide pur. L’acide nitrique concentré ne la dissout que par une ébullition longtemps pro- 944 longée, et l’on peut reconnaitre qu’il se forme un acide brun qui jouit des mêmes proprièlés que celui que M. Berzelius a obtenu en traitant le charbon par ce corps. ET AS L'acide chlorhydrique concentré et bouillant ne lui fait subir aacune modi- fication ; elle ne le colore pas. Analysée, cette matière m’a donné les résultats les plus discordants. Le carbone a varié de 70 à 89 pour 190 ; hydrogène de même varie; mais il est (oujours très faible vers 1, 1 4,2, et une seule fois il m'a donné 3,3 ponr 400; j'ai trouvéen- viron 3 pour 100 d'azote dans un seul dosage. L'analyse de la mélanose traitée par le chlore ne me donna pas de résultats satis- faisants. Cette matière qui, par ses réac- tions, ne se laissait caractériser que com- me du charbon, ne me donnait à l’analyse que 80 pour 100 de carbone. Je voulus w’assurer si la matière noire qui se forme quaud on fait digérer des matières albuminoïdes avec de Pacide chlorhydrique, m'offrirait des propriétés semblables, et supposant, du reste, que la mélanose pouvait provenir de la dé- composition desmatièresqu’onexpectore, M. Guillot mit à ma disposition une grande quantité de crachats recucillis dans une des salles de Bicêtre; je les mis en contact avec l’acide calorhydrique. M. Caventou avait remarqué la formation d’une matière analogue à du charbon. Les crachats traités ainsi furent mis pendant {rois mois en digeslion, à une température de 30 degrés environ pen- dant le jour. Il s’y forma de la matière brune, de la matière noire ; mais ses pro- priétés différaient essentiellement de la matière noire ; des mélanoses ; elle se dis- solvait très aisément dans les mélanges âcides qui n’attaquaient pas les mélano- ses, ainsi que dans des liqueurs alcalines. Ce traitement répété sur de la fibrine me donna les mêmes résultats. On pourrait donc supposer à la rigueur qu'une portion de la matière noire clait composée d'acide ulmique rendu insolu- le; mais en comparant les analyses, on voit desuite que le carbone et l'hydrogène qu’elles fournissent sont trop faibles de beaucoup pour admettre une supposition pareille. M. Melsens rapporte ici les expéricen- ces qu'il a faites sur les charbons et par lesquelles il a reconnu toute la difficulté que l’on éprouve à débarrasser ces ma- uères des substances étrangères qui ont pénétré dans ses pores, notamment du chlorhydrate d’ammoniaque qui se trouve daus le charbon, soit lavé, soit même non lavé. Il termine ensuite dans [es termes suivant(s : On voit, d’après ce que je viens de dire, la difficulté qu’on éprouve à débarrasser la matière de la mélanose de matières étrangères. Mais une autre propriété des mélanoses vient encore augmenter la diificulté. Quand on dissout les morceaux de pou- 945 mons dans l'acide chlorhydrique, puis la potasse, ces dissolutions sont toujours colorées en brun; or, la mélanose agit comme le charbon animal ; elle décolore les dissolutions colorées, neutres, acides et alcalines, d’hématline ; la méfanose en- lève à lPéther l’alizarine qu’il dissout ; une dissolution d’alizarinedans la potasse est décolorée par la mélanose. On doit donc supposer que la mélanose divisée comme elie l’est, condense Îles maliéres colorantes qui se produisent dens le traitement des poumons, et que les dissolvants ne les enlèvent qu'impar- faitement . On peut s'assurer directement que la matière noire de la mélanose, telle qu’on Poblient après une dessiccation à 120 de- grés, contient des matiéres organiques en dehors de l’eau acide et du sel ammoniac; en effet, jai fait passer 58 milligrammes de mélanose qui m'avait donné à l'analyse 85 pour 100 de carbone dans une cloche courbe, -sur le mercure, dans du gaz azote; en le chauffant, il s’est produit de Peau, du sel ammoniac et 2c.c,5 de gaz absorbable par la potasse. Par ce qui précède, on voit qu’en sup- posant que la mélanose füt du charbon pur, il serait, sinon impossible, au moins difficile de le prouver par lanalyse; j'ai rencontré une seule fuis dans les poumons une matière noire Ch masse comipacle, dissosée par couchés; eiie était noire, à cassure brillante et métailique, très dure, infusible, brûlant sur la lame de platine saus flamme, ne dégageant presque pas d’odeur quand on la chauffait. L'état de division extrême de la ma- tière noire de la mélanose permet, jus- qu’à un cerlain point, de concevoir la du- reté que ce corps peut acquérir par un dépôt lent; quant à léclat métallique, nous avons de la mélanose divisée qui s’est déposée sur une capsule de porce- laine, et qui, sur la face tournée vers la capsule, présente Paspect brillant du charbon qu’on obtient en décomposant de l'essence de térébenthine dans un tube de porcelaine chauffé au rouge. On aura une idée del’extrème division de certaines mélanoses quand on saura que 100 milligrammes environ rendent opa- que près de 2 litres d’eau, c’est-à-dire qu’une partie de mélanose colore forte- ment 2 millions de fois son poids d’eau environ. Cette matière, brûlée dans un courant d’oxygènc, a fourni les résultats sui- vant{s : Ogr., 1525 de matière desséchée à 120 degrés ont laissé Ogr,006 de cendres; d'où Ogr,1465 de matière réelle ont don- | né : Ogr,011 d’eau, d'où H = 0,83; O0 , 219d'ac. carb., d'où C = 96,61. Nous avons vainement recherché, de- puis celle matière dans d’autres poumous; aussi avons-nous cru un instant que Cé- tait du charbon accidentel; l’examen mi- croscopique de cette matière a levé tout doute à cet égard. MM. Brongniart fils ct Decaisne, qui l’ont examiné avec at- tention, lui ont assigné un caractère par- liculicr. La légère perte provient, sans aucun doute, soit d’une dessication imparfaite de la matière, soit d'nn peu «azote. L'hydrogène obtenu ne pouvait pas se trouver à l’élat d’eau en entier; car on aurait alors 6,64 d'oxygène, tandis qu’il n’en faudrait que 2,66 pour 100 pour compléter le poi&s 100 de la matière. SCIENCES NATOÜRELLES. BOTANIQUE. Observations de M. AMICI, sur 1a fécondation. M.J.B. Amici avait communiqué er. 1849 à laréuniondesnaturaiistes à Padoue des observations sur la fécoadation des plantes qui ont élé ensulie imprimées dansles actes de la quatriènre réunion des savants ifaliens. (Padoue 1843. page 275- 80, avec une planche sur pierre.) Nous ne croyons pas que ces observations soient bien connues en France ni qu’elles aient été reproduites d’une manière tant soit peu complète dans aucune de nos pubii- cations scientifiques; nous pensons donc faire bien d’en donner ici ur résumé. Dans une courte introduction, Ai. Amici assure que ses observations four - uissent uue solution complète de la ques- tion importante de la fécondation ; il dit pouvoir démontrer avec évidence que dans Povaire de la courge (Cacurbita pe- po) le germe se forme d’un corps qui se trouve dans l’ovule,même avant la fécon- dation, lequel absorbe le fluide fécondant que lui apporte le boyau po“inique. Le savant itaiien résume de la manière sui- vante ses observations rombreuses ct qu’il dit avoir été souvent répétées : 4. Dans lovule son fécondé il n’existe pas de sac embryonnaire avant ouverture ue la corolle. 2. Le canal qui traverse le col du nu- celle se rétrécit de haut en bas, et au se- cond tiers de sa longueur il est beaucoup ulus étroit que le diamètre transversal da boyau poilinique. 3. immédiatement sous le col du nucclle, au dessous du canal ci-dessus mentionné, se trouve lesac embryonnaire pyriforme qui, quoique l’auteur lui con. serve son nom de sac, n’en a pas du tout la structure, mais qui, SOUS un grossis- sement de 400 diamètres, se présente comme un corps formé d’une quantité de cellules allongées, mucilagineuses, là- chement unies entre elles ; parmi ces cel- lules, les supérieures sont plus petites, les inférieures plus grandes; elles sont rem- plies de corpuscules extrêmement pe- tits. 4. Le boyau pollinique s’allonge pour la fécondation jusque dans le col du nu- celle, et là il répand une partie de son contenu. Le fluide fécondant humecte le sac embryonnaire, et il est peut-être ab- sorbè par celui-ci. C’est de celte manière que s’opère la fécondation. 946 . Eos shmssthests. sos tt. sit on te eg vd à 947 5. Dés cet instant les cellules du sac embryonnaire grossissent, ce que l’on remarque seulement après quelques heu- res ou quelques jours, et elles se multi= iplient en même temps. 6. Une des cellules inférieures du sac ‘embryonnaire s’élargit et s’allonge consi- dérablement; elle prend la forme d’un Étube dirigé vers le centre da nucelle; ‘dans un fruit de courge, d’un pouce et (demi de diamèire, ce tube a déjà atteint la largeur d'environ le quart du nu- celle. 7. Dans un fruit de courge de 4 pou- [ces de diamètre, ce tube s’est déja pro- longé, après quelques jours, jusqu’au fond &a nucelle, jusqu’à la chalaze. Le sac embryounaire a grossi de plus de Ltreñte fois en diamètre, ct, à Son extré- imité supérieure, il présente un autre sac ‘ressemblant par sa forme et ses dimen= isions au sac embryonnaire avant la fécon- Idation ; mais avec cette diiférence que ce deuxième sac est de texture plus solide, et que dans sou intérieur un grossisse- ment de 400 diamètres ne montre pas autre chose qu’un fluide granuleux trouble. 8. Avec le temps, de l'extrémité irfé- rieure de ce deuxième sac se développe également ua pelit tube, et ce second sac se déve oppe comine le premier qui s’é- Jargissant toujours l’embrasse commeunc poche étranglée dans son milieu. 9. C’est dans ce second sac que s’orga- mise l'embryon, c’est-à-dire la radicule, le corps cotylédonaire ct la plumule, dont M. Amici a suivi le développement | jusqu’à la mâturité de la graine. * Une des figures qui accompagnent la : note de M. Amici représente le boyau . pollinique qui ayant pénétré dans le col | du nucelle, à une distance considérable | du sac embryonnaire, se crève à son ex- | trémité et répand une malière sous forme d’une pluie fine. meme a © ++ L CIENCES MÉDICALES ET PHYSIOLOGIQUES. Note sur le charkon qui se produit dans les poumons de l’homme, pendart l’âge mad et la vieillesse ; par M. NATALIS GU1L- LOT. “ 1.Ïise produit ct s’accumule continuel- lement dans les organes respiratoires de | l'espèce humaine, pendant la durée de vieillesse, du charbon er nature dans un état excessif de division. Ce fait est géné- leur profession. Des analyses exactes de ce charbon ont été faites, sous les yeux de M. Dumas, par M. Melsens, son élève. (Voir, plus haut, | le résumé du travail de M. Melsens. | 2. Ce charbon, déposé dans l'épaisseur même du tissu, ne provient pas de l’ex- | térieur. 3. Partout où cette matière existe en .| quantité suffisante pour former des amas de 4 millimètre de côté au moins, les ca- yes jâge mûr, et principalement dans la ral sur tous les hommes, quelle qu’ait été | naux aériens, les conduits sanguins arlé-. 948 riels et veineux sont oblitérés en vertu de sa présence, et les tissus pulmonaires sont alors transformés en une substance colorée en noir, qui peut occuper jusque plus de la moitié des organes. . k. La respiration ne s’opè.e plus dans ces parties qui servent de ganguec au charbon, les phénomènes Ge fa circulation ne s’y produisent plus, el dans l’état pa- thologique les phénomènesinfiammatoires ne s y développent point. Ces fails peuvent être appréciés principalement par l’insuf- flation des organes de la respiration, et par l'injection de liquides colorés dans les vaisseaux sanguins qui les parcourent. L'air ne s’introduit plus dans les endroits où le charbon est accumulé, et les artères ainsi que les veines ne sont point perméa- bles au ürlàa de la circonférence des masses noires. ; nm 5. L'accumulation successive de ce charbon, au deià d’un certain terme, cause: la mort des vieillarde. L’excès de ce char- bon produit la morten rendant le poumon imperméable, 6. La présence constante de ce produit (le charbon) chez tous Les vieillards rend souvent fatale la terminaison des inflam- malions et des congestions sanguines de l'organe respiratoire. L'oblitération par des molécules charbonneuses des canaux aériens et sanguins explique la fréquence de l’asphyxie rapide dans les maladies de: poitrine pendant la dernière époque de la vie. 7. Ces moléenles de charbon paraissent avoir une grande influence sur les phéno- mènes qui se succèdent dans l'épaisseur et autour des masses tuberculeuses. Lors- que des tubercules se produisent daus les poumons, et que le charbon se dépose | abondamment autour d'eux, ils ne su- bissent point les changements suecessifs propres à la phthisie lorsque cette maladie suit régulièrement son cours. 8. Ces tubercules deviennent calcaires, sont privés de graisse, et ne s’accroissent point. Aucun vaisseau de formation nou- velle ne se développe autour d’eux, ou bien, lorsqne ces vaisseaux ont déjà pris de l'accroissement avant le dépôt des mo- iécules de charbon, ils s’oblitèrent par suite de ce dépôt, et les progrès de la phthisie s'arrêtent. 9. La production du charbon dans les poumons humains, indépendante de la profession et ne résultant que de l’âge et très probablement de la nourriture des individus, est un fait qui doit êlre étudié sous le point de vue physiologique, et qui mérite également d'être considéré au point de vue de la pathologie, puisque, s’il peut en résulter l’äggravation des affections les plus communes chez les vieillards dont les poumons ne peuvent plus fonctionner cemplétement ; il paraît aussi que l’appa- rition de cette matière dans les tissus pul- mouaires, en enveloppant les tubercules, en les isolant du reste de l'organe, arrête complétement la marche de la phthisie tubercuieuse. — 9:9 SCIENCES APPLIQUÉES. TYPOGRAPHIE. Note sur le coloriage des cartes gécgra- phiques et des plans par la lithographie. (Communiquée par le ‘oonseiller d'ètat, directeur de limprimerie roÿale, à M. Dufrénoy, directeur en chef des mines.) (Suite et fin.) Voici maintenant quelles furent les dis- positions prises pour la préparation du papier : On choisit du papier fabriqué à la mé- canique,. préférablement à du papier vé- lin fabriqué à la forme, parce que ce der- nier, par suite du mode emp'oyé pour sa confection, est plus susceptibie d'éprouver un allongement considérable. On s'était assuré d'abord qu'il contenait peu ou point d'humidité, en prenant, dans la ra- me, deux feuilles reconnues de poids égal, en faisant sécher l’une à l’étuve, pour la comparer ensuile à l’autre; la différence de pesanteur entre les deux feuilles de- vant accuser la présence plus ou moins sensible de l'humidité. Le papier se {rouvant dans Îles condi- tions de siccité désirables, a été soumis, à plusieurs reprises,à une sorte de laminage très énergique, entre les cylindres d'un appareil à glacer le papier. Cette opéra- tion, en aplalissant le grain du papier, en l’assouplissent, à eu surtout pour effet de diviser les fibres de la pâte dans le sens de leur longueur, de les raccourcir, par con- séquent, et de ies soustraire en partie aux effets produits par les variations hygro- métriques de l'atmosphère. Ces dispositions faites pour remédier à J'atlongement &u papier, il restait à pré- venir l'agrandissemens ou même le déchi- ‘rement des trous de pointure qui, percés dans le papier, fournissent difficilement plus decinqousix tirages, la pâte, si com- pacte qu'elie soit, ne pouvant résister à une traction considérable exercée sur des points d'attaque isolés, de ia grosseur d’une aiguille, et qui lendent sans cesse à la diviser. On prit donc des feuilles de laiton la- miné, de l'épaisseur de celles qui servent à revêtir les bâtons &'ameublement dont les tapissiers font usage; on les divisa en peliles plaques de 15 millimètres de longueur sur 5 de large: puis, après les avoir repliées en deux, dans lesens de leur largeur, elles furent collées, avec de la gomme arabique étendue d’eau, mais assez consistante, aux extrémilés de cha- que feuille, où on les laissa bien sécher. On mit ces extrémités en contact, lors du premier tirage, avec les pointes du châssis à répérer, lesquelles pointes, pénétrant la feuille ainsi revêtue sur ses deux faces par les plaques métalliques, établirent des points d’attache permanents, invariables dans leur diamètre, s’ajustant à frot(e- ment sur les pointures d'une manière par- faite, et d’une solidité, d’une résistance telles que cinquante tirages ne suffiraient pas pour les altérer. Les feuilles de papier ainsi préparées, le tirage des vingt=trois pierres a été exé- cuté sans présenter de difficultés graves, mais sans qu'on nésligeät néanmoins au- 950 - cune des précautions et des soins de dé- tail ayant pour but notamment d'isoler le papier de tout contact avec des corps hu- mides: de le recouvrir d'ais en bois sec et épais lorsqu'on n’en faisait point usage, comme aussi de s'assurer, à la reprise de chaque pierre, à l’aide d'un élalon quel- conque, que le papier avait reçu ses di- mensions primitives. É Enfin, pour remplir toutes les condi- tions d’un travail ausi compliqué, le châs- sis à répérer, en usage dans les imprime- ries du commerce, avait besoin de {subir dans ses détails, sinon dans son ensemble, de notables modifications. Il devait être pourvu d’un appareil simple, mais d'une sensibilité telle, qu'il fàt possible de mou- voir la feuilie, dans le sens de sa hauteur comme dans celui de sa largeur, dequan- tité si minimes, que souvent elles n'ex- cêdent pas un dixième de millimètre; il fallait aussi que, parti d’un point déter- miné, on püt y revenir avec preslesse, sans hésitalion, sans (àätonnemenl; En un mot, il fallait que le châssis permit à la feuille de se déplacer sur la pierre qui, dans notre système; esl invariablement arrêtée sur la presse. C'est ce qui a été obtenu à l’aide de changements opérés dans la disposition de ce châssis. Nous ajouterons que la feuille d'assem- blage de la carte géologique a été coloriée à l’aide des procédés lithographiques que nous venons de décrire. Nous recevons, au sujet du procédé litho- chromique qui fait l'objet de l’article précé- dent, une lettre que naus nous empressons de reproduire. Les questions de découverte et d’antériorité sont si importantes aujour- d'hui qu'elles doivent toujours être discutées avec la plus grande impartialité. Il est donc indispensable de présenter avec le nème soiu (ous les arguments et Lous les faits sur lesquels peul être assis un jugement exact et motivé. C'est pour ce motif que nous don- nons à nos lecteurs daus Le mème naméro de notre joursal et à ja suite Lune de l'autre, les deux notes daus l’une desquelles la dé- couverte du procédé de coloriage par la li- thographie est regardée comme d'hier, tandis que l'autre la représente comme remontant à plusieurs années. Monsieur le Rédacteur, « Vous avez signalé dans le compte-ren- du de la séance de l'académie des sciences du 23 décembre un procédé lithographique qui aurait vivemeni attiré l'attention de MM. les académiciens. « L'impression en couleur, telle que l’en- tend M. le chef de latelier lithographique de l'Iimprimerie-Royale, est une découverte qui n’est rien moins que nouvelle. Si le cadre de cette lettre me le permettait, je pourrais vous en fouruir des preuves aussi nombreuses qu'authentiques. Je me bornerai toutefois à rappeler que dès 1837 Godfroy Engelmann prit un brevet pour un procédé tout-à-fail analogue à celui dont s’est émue l'académie; qu'indépendamment du breveté, que je place en première ligne pour ce geure de travail, dix lithographes au moins fout, depuis six ans, des impressious en couleurs qui occupent un nombre de presses qui ne s'élève pas à moins de quatre-vingts; qu'ils connaissent tous le laminage des papiers el leur emploi les améliorations agricoles ainsi que la 951 en étal de siccité, qu’ils ont, dans leurs ale- liers, les mêmes machines à répérer qu’à l’Imprimerie-Royale, machines exécutées par MM. Brisset, Bigot, Delpy, ele., etc.; que la combinaison des couleurs n’est pas un secret, pas plus que l’art de faire tomber, avec une précision mathématique , les couleurs les unes à côlé des autres, les unes sur les au- (res, quand il est besoin, sans les déborder et sans empiéter. Quant aux petites feuilles de cuivre dent fait usage M. Derenemesnil pour ‘ prévenir l'agrandissement des (rous de poin- ture, je ne lui en contesie pas la priorité; mais je regarde celte précaution comme tout- à fait inutile avec des ouvriers expérimen- Lés. S'il vous restait quelques doutes, Monsieur le Rédacteur, pour vous convaincre que l'in- vention dont l’Imprimerie-Royale prétend doter l’indusirie lithographique n'est pas nouvelle, les ateliers de MM. Engelmann et Graf, Lemercier, Formentier, Ricard, Kaep- pelin, Chico, Rigo, Jacquet, Dopter, Basset, eic.,eic., vous seraient ouverts et vous pour- riez vous assurer que là aussi, où peul remar- quer, la loupe à la main, que les traits les plus déliés viennent se ranger, avec une précision irréprochable, les uns à côté des autres, sans empiéler, sans déborder. Veuillez remarquer, Montieur le Rédac- teur, queje ne suis intéressé dans la question que comme hisioriographe de la lithographie, mais qu'il imporie à lous ceux qui exercent cette profession de ne pas laisser passer, sans protester, une erreur qui se propagerait d'autant plus facilement que votre journal est beaucoup estimé ei fortrépandu. : Agréez, elc. Jules Desportes, Directeur Qu lithographe. AGRICULTURE. Observations pratiques sur la manière d'élever le hétaii. L'alimentation est au bétail ce que l’engrais est à la culture. Le grand secret de tirer de la terre le meilleur parti, con- siste à récolter en quantité de bons four- rages,. ct à se procurer comme consé- quence une masse considérable d'engrais. De ces deux principes découlent toutes faculté d'élever une race bovine éminem- ment productive. Même aux races bovines de petite sta- ture, on peut faire acquérir de la taille au moyen d'une nourriture ;riche et abondante, cette vérité s'applique surtout aux jeunes sujets, pendant le premier àge de Ja vie. En continuant ce mode d’alimentation à plusieurs générations, en poursuivant l’accouplement dans la consanguinité, et én évitant d’appareiller des individustrop jeunes, on finit par produire une race constante qui se distingue par les qualités dont on l’a dotée. Ainsi agissent les Anglais à l'égard de tous les animaux domestiques. Le manque de soins donnés aux pre- miers temps de la vie des animaux, est un des plus grands obstacles à la création de races vigoureuses et résistantes. Ammon, inspecteur des haras à Vesra (Thuringe), a constaté exactement le degré de croissance. .des.poulains, et il a trouvé les proportions suivantes : 952 La première année de son existence, le poulain grandit de 15 pouces ; la seconde de 5; la troisième de 3; la quatrième d’an pouce et demi, la cinquième de 112 à 314. Cette loi s'applique aux bêtes bovines; si les chiffres différent, il n’est pas moins vrai que Le corps se développe plus rapi- dement dans la période la plus rappro- chée de la naissance de l’animal. Les soins et l’alimentation auront donc le plus d'influence sur la taille future des animaux, si ces détails importants sont observés durant ja première année, le premier mois, la première semaine de l'existence de ces animaux. L'alimentation de la mère, durant la gestation, n’est pas moins importante; les effets de la nourriture s'étendent au fœtus; la lactation, après la mise bas, doit également être favorisée par des ali» ments abondants et très nutritifs. Outre ‘Je lait maternel, on donne encore de 1 e É Vavoine anx veaux dont on veut déve- Jopper la taille. Enfin, on ne les livrera à la reproduction, que quand ils auront atteint, le taureau deux ans, et la gènisse deux ans et demi. L'examen d’exploitations rurales bien administrées prouve que, par Papplica- lion de ces principes (appareiilement des meilleurs sujets choisis dans la même souche) on arrive sans le métissage, sans l’intervention de reproducteursétrangers, à améliorer une race commune au point de la rendre belle, grande et des plus pro- ducüves. : : Le bétail, ainsi élevé, est infiniment préférable à ces métis privés de caractère propre, à ces troupeaux bâtards, où l’on ne 1rouve aucune uniformité parmi les individus qui les composent, et dont les qualités varient sous le rapport de la lac- tation et de l’engraissement. Une semblabie race, créée sur le sol natal, sous le climat auquel elle restera exposée, pétrie, en quelque sorte, à l’aide de ces deux puissants modificateurs, sera bien plus constante, bien plus durable que ces améliorations éphémères que l'on cherche à obtenir au moyen de reproduc- teurs tirés à grand prix de l'étranger, quelles que soient les qualités quiles dis- tinguent d’ailleurs. L’ennoblissement d’une race doit mar= cher de pair avec l'amélioration de l’hy- giène ; si les métis reçoivent une nOUrFI- ture parcimonieuse, des soins insuffisants ou mal ordonnés, ils ne tardent pas à dé- cliner et à tomber au-dessous de la race indigène primitive. ë L'amélioratioh par la consanguinité fondée sur des principes accessibles aux populations rurales, à l’aide d'une ins- truction agricole organisée sur une vaste échelle, donnera des résultats bien plus satisfaisants que (out ce qu’on obtient de taureaux étrangers. Nous sommes loin de repousser ces derniers ; mais avant de verser leur sang indistinctement dans les veines des bêtes bovines de tel ou tel canton, que Pon étudie les espèces qui y sont élevées, les 953 s défauts par où elles pêchent; que Von 1 ee examine si la nouvelle race que l’on veut. y introduire, se trouve en rapport avec les besoins des localités, avec la branche d'industrie agricole, qui y prédomine; enfin, si laygiène suivie et le système de culture sont snsceptibles de maintenir €e que l’on aura créé. | de La condition première, essentiel e de l'amélioration des races bovines, restera toujours subordonnée aux progres de 7 o\à he le Tyrol, la Hollande, l’E- cosse, l’Oldenbourg, ec, sont en pos- session deraces de bêtes à cornes dislin— guées; celles-ci ne doivent pourtant pas leur origine au sang € ra tëre distinctif du bétail y provient d'une alimentation riche, de soins bien enten- dus et de l'intelligence apportée dans les appareillements. Ces résultals, LOU pou vons les obtenir par la mème voie; l'en noblissement de la race par la race, Je lus constant, le plus durable de tous, ne subit plus de modifications, de dégéné- rescences sous l’action du sol et du climat tant que subsistent Îles conditions aux- quelles la nouvelle race est soumise. Certains pays favorisés par Ja saone possèdent un bétail excellent, qui se main- tient à sa hauteur par l'abondance et la. qnalité des herbages; mais €e que la Pro vidence a refusé à d’autres pays, CEUX-C! peuvent le conquérir, par une culture plus étendue et surtout améliorée des plantes fourragères, par un meilleur Sys- téme d’exploitation rurale. Que n son pas déjà obtenu, spus ce rapport, grâce à l'abandon des jachéres et à ! introduction da système de rotation ? Que ne pourrait- on pas faire, en livrant à la culture les terrains communaux vagues, En trans- formant les surfaces stériles el sablon- meuses en champs fertiles, les marécages en prairies, et au moyen de lirrigauon des pâturages ? Le bétail, au lieu de trai- ner unc existence misérable sur d'mmen- ses étendues où la faim l’épuise et rend les générations qui se succèdent de plus en plus chétives et misérables, où l’en- grais se dépense en pure perle, Je bétail recevrait à l’étable des repas réguliers, des repas substantiels. Non seulement il° devienppait meilleur et plus beau, mais encore on augmenterait considérablement le nombre, et, comme conséquence, on livrerait une plus forte masse de viande à la consommation, de progrès rejaïllirait sur toutes les classes ee la société. En Angleterre, le perfectionnement de ligri- culture est parvenu à vaincre les obstacles que le sol présentait. Outre les pâturages 4 . - naturels, la moitié au moins des terres destinées à la culture, reçoit des plantes fourragères, qui sont toutes consommées parle bétail de lexploitation. Ce sys- _ tème agricole a doublé le chiffre des bes- tiaux, quadruplé leur valeur et leurs pro- duits. : La fertilité du sol s’est accrue au point que la seconde moitié des terres donneen céréales, une récolte double de: celle qu’elles produisaient autrefois, lorsque étranger. Le carac- : Le 954 l’on comptait müins de besliaux. Knréfléchissaut, sans idées préconçues, aux considérations qui précèdent, il en découle, comme conséquenceirréfutable, qu’on peut presque partout augmenter considérablement les produits du sol. Or comme loui s'euchaine en économie ru- rale, la richesse des récoltes est subor- donnée à l'abondance des engrais; et ceux-ci à la quantité du bétail. Les terres, bien fumées, multüiplieront les fourragcs qui, en même temps, renfermeront plus de matière alibile, et execceront, par une alimentation meilleure, une influence in- contestable sur les qualités des bêtes à cornes. Les peines que l’on se donne, largent que l’oa dépense éa reproducteurs étran- gers, sont perdus, sans aucune compen- sation, si lon ne prend pour point de départ l’ameliorauon de l’hygiéne, l’aug- mentation des fourrages naturels el arti- ficiels.Nous le demandons : Est-il jamais entré dans l'idée de qui que ce soit, de compier sur une abondante moisson, en transplantant des graines d’un sol riche, d’un climal chaud, daus un terrain mai- gre, exposé à une température moins élevée? Comment rendre palpables ces vérités si claires, si simples, si précises? Gom- ment les faire comprendre à la masse des populations agricoles ? 11 ya deux moyens inséparables, le précepte, et l’exemple. Le précepte, en readant populaure l’en- seignement de l’agriculture, lPexembple, en appuyant la théorie, qui n’est qu’une déduction de l'expérience, sur des faits matériels. (Journal d'agric. de l Ain.) ARE AE ne Sur les engrais; par M. VAREMBEY. Le journal d'agriculture, le Culrivateur, a reproduit dans ses dernières livraisons deux lettres étendues et très-intéressantes de M. Varembey sur l’Euphorimétrie où sur la mesure de la fertilité’ du sol.« L'examen de cette question est, on le conçoit sans peine, du plus haut intérêt pour l’agriculture; aussi ne pouvant reproduire dans notre jour- nal les deux lettres ou plus exactement les deux mémoires de M. Varembey, nous al- lons donnér les résultats fondamentaux ren- fermés dans le second, et relatifs aux divers engrais auxquels les agriculteurs de nos jours empruntent les moyens de rétablir la fertilité d'un sol épuisé, ou surtout d’aug- menter celle de la terre de laquelle ils veu- : lent obtenir des produits abondants. Les engrais dont il s’agit ici se rangent dans trois catégories: Lo le fumier, le plus important de tous ; 26 la jachère à laquelle M. Varembey attribue des propriétés ferti- lisantes et des avantages qui, comme on le sait, sont contestés par de nombreux agro- nomes ; 3° les légumineuses coupées en vert; Lo les légumineuses enfouies ; 5o enfin les pâturages semés. Voici maintenant les princi- paux résultats exposés par M. Varembey. 19 Fumier, Au 12° rang des moyens qui réparent la fécondité perdue, il faut placer l'emploi du fumier. 4 hectare d’un sol qui contient 50° de fécondité produira 17 hecto- litres de blé; mais cette production lui 955 lui aura enlevé 40 pour 100 de sa fécondité» c’est-à-dire 20°: il faudrait donc 20 voitures de fumier pour réparer cette déperdition et le remettre en état de produire une récolte de blé pareille. Ce n’est pas que l'effet du fumier soit ab- solument uniforme sur toutes les espèces de sol : il est certain, au contraire, qu’il commu- nique plus de fécondité à ceux qui ont plus d'aptitude à s'approprier ses sucs fertilisants et à se les incorporer, propriété que quelques agronomes désignent sous lenomde puissance de fécondité, et qui n’est autre chose, suivant moi, qu'une disposition physique particu- lière qui rend ces sols propres à être péné- trés facilement par l’eau, et néanmoins à en absorber et retenir une assez grande quantité avant de la laisser écouler. Ainsi le fumier est susceptible de produire plus ou moins d’effet suivant la nature du ter- rain auquel il est appliqué : mais cette inten- sité relative d'action, que chaque agriculteur doit sans doute prendre en considération dans sa localité particulière , dépend plutôt de la constitution physique du sol que de la fécon- dité qui déjà y existait; tandis que , comme nous le verrons bientôt, la jachère, les légu- mineuses coupées en vert où enfouies et le päturage, accroissent la fécondité du sol en proportion seulement de celle qui s’y trouve dejà. ; Le fumier est l'agent le plus puissant de la fécondité : il donne de l'énergie à tous les au- tres ; avec lui, tout est possible en agricul- ture; Sans lui, tout est paralysé. On peut l’ac- cumuler dans le sol en telle quantité qu’on désire, et il y agit promptement; les autres s’y produisent d'eux-mêmes avec plus de len- teur et dans une mesure limitée. Employé à haute dose, il rétablit à l'instant même les sols les plus épuisés ; répandu à dose plus mo- dérée, il développe les autres agents de ferti- lisation et ajoute à leur effet, Les agriculteurs auront beau remuer le sol avec des instruments perfectionnés, varier les récoltes qui se succèdent, s'ingénier à trouver des assolements combinés avec art : qu’ilssoient bien convaincus que les directions les plus savantes de la théorie n'auront ‘point de véritables succès si elles emploient des quantités insuffisantes de fumier, et si sur- tout elles ne donnent pas les moyens d’en confectionner de grandes masses : car le fu- mier est la matière première que l’agricul- ture met en œuvre pour fabriquer ses pro- ‘ duits : il est à la fabrication du grain ce que la fonte est à la fabrication du fer, ce que les chiffons sont à la fabrication du papier, ce que la feuille de mûrier est à la fabrication de la soie. (La suite au prochain numéro.) s SERRE... SGIENCES HISTORIQUES. Sur les ohélisques de Rome, sur ceux de la villa Torlonia, sur le Luxor etc. ; par M. BALLIN de Rouen. Parmi les monuments dont s'enorgueil- lit Rome, on distingue onze obélisques d'Egypte, attestont à la fois la grandeur des Césars qui les ont rapportés, comme d'impérissables trophées, et la magnifi- cence des papes qui les ont érigés dans les lieux où on les voit aujourd'hui; car il n’en est aucun qui ait conservé sa pre- mière place. En voici l'indication succin- 226 te, dans l’ordre chronologique de leur dernière érection : I. L'obélisque du Vatican, apporté d'Egypte par Caligula, qui Le fit placer dans le cirque du même nom, fut transfé- ré, en 1586, au milieu de la grande place du Vatican, ou place Saint-Pierre, et po- sé sur quatre lions de bronze, par Domi- nique Fontana et par ordre de Sixte V. C'était le seul qui fàt resté debout, et c’est à cette heureuse circonstance qu'il doit sa conservation: mais il n’a point d'hicroglyphes. Sa hauteur est de 25 m. 367 mill. Les troismarches et les piédestaux, avec l’orne- mentsupérieur ctla croix, en portent l'élévation to- tale à 0 285 1. L'obélisque Esquilin, est l’un des deux (voy. n.8) qui ornaient, ancienne- ment, le magnifique mausolée d’Auguste. I! a, de hauteur il 751 en y joignant la bace, l’étoile et lacroix dontil est surmonté, on trouve 95 535 C'est le même pape qui, en 1587, le fit ériger en face de la basilique libérienne. INT. L'obélisque de Saint-Jean de La- tran, le plus grand et le plus beau des obélisques connus, haut de s'élève, avec tes il n°y avait presque plus rien de visible. — M. Ferdinand Eebeuf, pharmacien à Bayonne, présente une note sur le Caucha- lagua (Cfrromia clilensis). Un jeune astronome de Berlin, M. Dareste, vient de découvrir une nouvelle comète, le 28 du mois dernier. Le temps qui régnait si mauvais à Paris n’a permis de l’observer ici que le 10 janvier. Du reste cet astre est très faible et ne s'aperçoit pas même avec un chercheur ordinaire. Les astronomes pos- sèdent déjà trois observations de celte co- mète; elle a en effet été observée le 28 dé- cembre à Berlin, le 3 janvier à Hambourg, le 10 à Paris. À laide de ces trois observa- tions, M. Faye a calculé les éléments que nous allons citer. La plupart de ses collégues de l'Observatoire sont arrivés à peu près aux mêmes résultats que lui. Epoque du passage au perihélie, 1845 janvier, 8,2112 Long. du Perihélie, 91913 Long. du nœud ascendant, 336” 56’ 37° Inclinaison, HOTTE ! Distance Perihélie, 0,90597 sens du mouvement dans l'orbite direct. Cette orbite offre une certaine analogie avec celle de la comète de 1793, décou- verte par Perny; la position des nœuds, celle du Perihélie, l’inclinaison du plan de l'orbite, sont à peu près l2s mêmes de part et d'autre; mais la distance Perihélie dif- fère beaucoup. Les observations de 1793 ne pouvant s’accorder avec l'hypothèse pa- rabolique, Burckhardt en reprit le calcul et conclut à une ellipse de 12 ans environ de révolution, et d’une excentricité modérée. Si donc cette comète était identique avec omète actuelle, un calcul indépendant de pèse parabolique conduirait pour une ellipse à courte période, qui se it) trait davantage de l’ellipse de Bdfckhdfdt, et peut-être un petit nombre XÆ6bserVa/ions suffirait-il à décider la ques- ion j ue 9-2-0-0-0--©-0- MEISSIQUE APPENQUEE. NOTE SUR UN MOYEN DE MESURER DES INTER- VALLES DE TEMPS EXTRÊMEMENT COURIS, Comme la durée du choc des corps élastiques , celle du débandement des ressorts, de l’inflammation de la poudre, elc,; et sur un moyen nouveau de com- parer les intensités des courants électriques, soit permanents, soit instantanés ; par M. Pourrrer. (SUITE ET FIN.) La première question a été examinée dans l’un des mémoires que j’ai présentés à l’Aca- démie en 1837 sur les lois de l’intensité des courants électriques; j'avais constaté alors qu'un circuit de plusieurs milliers de mètres de longueur était traversé par le courant dans un espace de temps qui ne s'élevait pas à 1/7000 de seconde, et que dans cet instant si rapide, ce n’était pas seulement ‘une partie de l’électricilé qui se manifestait dans le circuit, mais que le courant passait intégralement avec toute son intensité. Je ne sache pas que, depuis cette époque, on at poussé p'us loin ce genre de recherches ; j'admettra donc ce résultat comme la limite de ce qui est démontré, mais non pas comme Ja limite de ce qui peut l'être; je suis porté à croire, au Contraire, que dans un temps plus court, l'électricité peut traverser un circuit d'une étendue beaucoup plus consi- dérable. Il serait intéressant de faire des OR vois +99: 4? * Tv expériences sur Ce sujet avec des circuits de trois ou quatre cent mille mètres, comme ceux qui sont employés aux télégraphest électriques ; en opérant sur de telles lon= gueurs, où aurait de bien plus grandes faci-= lités pour trouver la limite de vitesse avec laquelle se propage l'électricité, et aussi pour découvrir si cette limite dépend dé la longueur absolue des circuils, ou de leur de- gré de conductibilité. La seconde question n'est pas résolue ar la première : de ce que le courant passe intégralement dans 1/7000 de seconde, et de ce qu'il maintient en équilibre l'aiguille de la boussole d'intensité, par son retour périodique à des intervalles aussi rappro- chés, il n’en résulte aucunement qu’une seule de ces actions doive imprimer à l’ai- guille une déviation sensible et observable. Il fallait donc isoler.l’un de ces chocs pour en connaître l'effet. J'y suis parvenu de la manière suivante : Sur un plateau de verre de 8/4 centimè- tres de diamètre est collée une bande d’é- tain d’un millimètre de largeur, s'étendant comme un rayon de la circonférence vers le centre; là elle communique à une bande circulaire plus large qui entoure l’axe de ro- tation. Supposons que le plateau tourne à raison d’un tour par seconde, et que les deux extrémités d’ua circuit électrique s’ap- puient par des ressorts, l’une sur la bande centrale qu'il touche toujours, autre sur le verre du plateau près de sa circonférence ; au moment où la bande d’un millimètre vien- dra passer sous ce dernier, il y aura com- munication électrique, et la durée du cou- rant sera justement égale à la durée du pas- sage de Ja bande, c’est-à-dire à 14/2250 de seconde si l’on touche près de la cfrconfé- rence, à 1/1260 si l’on touche au milieu du rayon, etc. = S: le plateau fat deux tours, trois tours, quatre tours par seconde, on obtiendra ainsi des passages d’une durée deux, trois ou qua- tre fois moindre. Or, en faisant l’expérience, j'ai trouvé qu'une pile ordinaire de Danieil, à six élé- ments, ayant à traverser un circuit d’envi- ron 40 mètres de fil de cuivre de 1 millimè- tre, donne nn courant assez intense pour | que l’action qu’il exerce pendant 1/5000 de seconde imprime une déviation de 12 de- grés à l'aiguille d’un galvanomètre peu sen- sible ; l'aiguille met environ 10 secondes à parcourir cet arc, de telle sorte que l’action rapide des fluides électriques et magnéti- ques, qui s’est exercée pendant 1/5000 de seconde, se trouve par là transformé en un mouvement cinquante mille fois plus lent, lorsqu'il passe dans la matière pondérable de l'aiguille. Le galvanomètre de M. Melloni a une sen- sibilité qui est maintenant connue de tous les physic ens; elle est variable dans les di- vers appareils; cepeudant elle peut être prise pour terme de comparaison, lorsqu'il ne s’agit que de donner une idée approxi- malive des effets électriques. L'un de ces instruments donne 15 degrés de déviation, lorsqu'on fait agir sur Jui. pendant 15000 de seconde, le courant d'un seul élément de Daniéll, dont le circuit se compose d'er- viron 20 mètres de fil de cuivre de 1 milli- mètre. Ainsi avec cet instrument l'on peut apprécier sans peine la dix-millième partie d'une seconde. On comprend qu'il y a ici à déterminer les lois suivant lesquelles l'amplitude de Ja déviation varie dans le même appareil, avec l'intensité du courant et la durée du contact; N ces lois peuvent se déduire de diverses con- sidérations théoriques; gependant il sera nécessaire deJes vérifiér par destéxpérien- ces précises, En attendant je me Suis borné à graduer éempiriquement l'appareil qui m'a servi, c'est-à-dire à dresser une Table des déviations qu’il éprouve sous l'influence d’un ‘courant connu agissant pendant un temps déterminé. Cette graduation une fois faite, le galvanomètre dévient en quelque sorte un pendule balistique qui donre le temps pendant lequel le même courant exerce son action. Parmi les applications que j'en ai pu faire jusqu'à présent, je citerai seulement celle qui est relative à la vitesse d'inflammation de la pondre. L'expérience se dispose de la manière suivante : les deux extrémités d’un circuit dans lequel se trouvent le galvanomètre et un élément de Danieil viennent s'adapter, l’une à la capsule mise en place sur sa che- minée , et l’autre au chien du fusil, toute la batterie étant bien isolée du canon, une portion du fil passe devant le bout du ca- non, à quelque distance, de manière à être coupée par la balle à l'instant où elle sort. Voilà tout l'appareil. Lorsqu'on tire, le cou- rant passe donc pendant tout le temps qui s'écoule, depuis l'instant où le chien frappe la capsule jusqu’à l'instant où la balle coupe le fil. Les déviations produites dans diver- ses expériences faites avec la même charge de poudre sont parfaitement concordantes : les observations se font avec la plus grande facilité, et avec la charge dont j'ai fait usage les valeurs extrêmes sont 1140 et 1/159 des seconde pour le temps qui s‘écoule entre l'instant où la capsule est frappée et l'in- tant où la balle sort du canon. En variant les charges, en prezant des poudres de diverses qualités et des armes différentes à canons ordinaires ou à canons rayés, on pourra aisément déterminer, dans tous les cas, le temps dont il s’agit. Pour appliquer le même principe à la re- cherche des vitesses d’un projeciile en di- vers points de sa il suffit de disposer sur sa rouie un sysième de äls de soie, et plus loin un système de fils conduc- teurs ; de telle sorte qu’en rompant le fil de soie, le projectile établisse la communica- tion électrique, et qu’en rompant le fit con- ducteur il la supprime: la déviation obser- vée donnera le temps du passage. Seule- ment il faudra tenir, compte du temps nécessaire au débandement du ressort qui doït étabiir la communication à l'instant où le fil de soie est coupé. Ce temps se déter- mine lui-même très facilement, comme on peut déterminer aussi Je temps du choc des corps élastiques ; ce temps est très court : dans les essais que j'ai faits, il a varié de 1/1500 à 1/2000 de seconde. Le principe dont j'essaie de donner ic. une idée, et sur lequel j'appelle l’attentio-! des physiciens, n’est pas Seulement appli! cable à la mesure du temps pendant leque” s'accomplissent les effets mécaniques lesl plus rapides ; il pourra, j'espère, être d’un grand secours comme moyen de déterminer les intensités des courants électriques eux- mômes, surtout les intensités des courants qu’on appelle enstantanes, c'est-à-dire ceux qui sont produits par l'électricité ordinaire et par les phénomènes d’induction. La graduation précise des galvanomètres exige des mouvements de rotation très uni- formes; on peut sans doute obtenir cette uniformité avec des mécanismes d’'hornloge- J < EE = Se trajectoire, rie, mais je suis porté à croire qu’on les “'MÉPANARER HAE si MOret | act mtasetlit. ft het de St É ÉS S ds | | "51 obtiendra avec plus de facilité’au moyen d’une machine électromagnélique conve- -nablement disposée, et c'est peut-être là le service le plus immédiat que lon puisse at- tendre de ces sortes de machines. ED Nm CHIMIE. Etudes de physiologie végétale laïles : & moyen de l'acide arse- méeuwx 3 par M. Ab. CuATix. A.— Effet de l'acide arsénieux sur les végétaux. L'acuon de ce poison sur les plantes a été trop niée par les uns, trop exagérée par les autres. Qu’une plante soit prise au hasard, et qu'après en avoir mis à découvert une partie des racines, on les arrose de plusieurs litres de solution d'acide arsénieux, saturée à la température ordinaire, presque jamais cette plante ne succombera dans les trois pre- miers jours de l'expérience, et souvent elle se rélablira après avoir éprouvé de graves symptômes d’empoisonnement , tels que arrêt de sa croissance , la coloration en jaune et la sécheresse de ses feuilles ; d’au- tres plantes seront même beaucoup plus indifférentes à la présence du toxique. Quelques lésions se montrent assez cons- tamment chez les plantes empoisonnées ; leurs tissus jaunisseut où noircissent, en allant de la base au sommet des tiges, ordre suivant lequel la vie abandonne l'axe du végétal ainsi que ses appendices. Les faisceaux fibreux sont plus colorés qu le tissu cellulaire et tranchent par leur couleur sombre, sur le fonda blanchätre for- mé par ce dernier; assez fréquemment la coloration prend une intensité plus grande au point d’msertion des feuilles. ainsi qu’au sommet des pédoncules. Mais ce fait, vrai dans la Comparaison générale des systèmes cellulaire et fibreux, n’est plus exact quand on vient à considérer isolément certains points du parenchyme, fortement colorés en noir, et plus où moins complètement détruits par une sorte de gangrèue. Ji est remarquable que ce soit principa- lement à la surface des tiges des Balsamines et des Légumineuses que ces plaques gan- gréneuses se montrent en plus grand nombre. Les tissus atteints par la gangrène ne sont pas les seuls à ressentir les effets du poi- Son; tous ont perdu, avec leur vitalité, la faculté de réagir sur les agents qui sollici- tent leur décomposition : là est la cause de Ja dessiccation ou de la putréfaction rapide des plantes empoisonnées, suivant qu’on les place dans un milieu sec ou humide. Diverses conditions, dont les unes sont inhérentes aux plantes, et les autres en de- hors d'elles, nous donnent d’utiles ensei- -gnements de physiologie générale par la modification qu’elles apportent aux phéno- mènes ordinaires de l’'empoisonnement. L'âge a sur ces phénomènesune influence! moins sensible que celle de Ra constitution ou du tempérament propre des individus. Il'était curieux de rechercher si les plan- tes de sexes différents résisteraient inéga-| lement au poison; des expériences faites. dans ce but sur le Mercurralis annun, le . Cannabis sativa et sur quelques espèces " monoïques, m'ont prouvé que la résistance des plantes et des fleurs femelles est tout à : fait pareille à celle des plantes et des fleurs EE UE à LC SP 4e 10 Fa col | -_ De toutesiles conditions propres aux vé- - élaux, l’éspèce est cêlle qui ‘a’ manifesté 32 lesCryptogames périssent avant les Phané- rogames, et les Monocotylédones avant les Dicotylédones. On peut citer comme les extrêmes de la série, d’un côté, le Mucor mucedo et le Pe- nicilléum glaucum, qui croissent sur de l'acide arsénieux humide ; de l’autré côté, les plantes de la fañnille des Légumineuses, qu’une solution arsénicale tue dans l’espace de quelques heures. Un rapprochement au moins piquant se présente ici, c'est que ce sont les végétaux chez lesquels le profond M. Dutrochet avait été conduit à soupçonner l’existence d’un appareil nerveux, qui se sont montrés les plus sensibles aux effets du poison ! L'air agité hâte l'instant de la mort des plantes fixées encore par leurs racines au sol empoisonné ; il tend, au contraire, à faire disparaître les phénomènes toxiques, chez celles qui ont été transportées dans un Sol naturel, subséquemment à l’absorp- tion d'une certaine quantité d’acide ar- sénieux, L'air en repos a une action inverse de la précédente, et tout porte à penser qu’une diminution de pression équivaudrait à l'agi- tation de l’atmosphère. x Si l’on considère l’é at hygrométrique de l'air, on trouve que son maximum d’hu- midité a une influence analogue à celle de son repos. L'eau que renferme le sol modifie à son tour les phénomènes toxiques; en grande quantité, elle hâte soit le développement, soit la disparition de ces phénomènes, sui- vant que la plante tient encore au sol em- poisonné ou à été transplantée après l’ab- sorption du poison. Une lumière vive est toujours nuisible aux plantes, qu’elles continuent où non de rester fixées au sol empoisonné ; j’ai même remarqué que chez celles inégalement ex- posées à. la lumière, le côté qui regarde l'obscurité est constamment le dernier à périr. L'action antérieure el continue de la lu- mière rend les plantes plus sensibles aux effets du poison ; l’action antérieure et con- tinue de l’obscurité tend, au contraire, à en annuler les effets. L'influence de la température a plus d’analogie avec l'influence de l'air qu'avec celle de la lumière ; son élévation (dans les limites de la végétation), nuisible aux végétaux qui tiennent au sol arsenical, est favorable à ceux qu’on a portés en terre naturelle subséquémment à l'absorption du poison. Il faut dire, toutefois, que si le sol se rapprochait de l’état de sécheresse, au lieu d’être humide, les effets que je signale seraient partiellement intervertis. Quoique moins complètes que je l'aurais désiré et qu’elles le seront un jour, mes études sur l'électricité m'ont conduit aux résultats suivants : (a), L'éleetricité par influence, agissant avec continuité, retarde la manifestation des phénomènestoxiques chez les végétaux au ‘pied desquels on verse la solution arsé- nicale : mais une fois que ces phénomènes se sont développés, elle lesrend plus graves, soitque les plantes restent fixées au sol arsenical, soit-qu’on les transporte en terre normale après l'absorption du poison. (b). On augmente les effets toxiques en trant des éfincelles d’une ‘plante végétant dans un sol arrosé de solution arsenicale, et l'on diminue, au contraire, alors, .ces ef- fets’s’il'ne:reste plus danslaterre-de poison “Finflaence la plus grande. J'ai constaté que | ‘4 absorber. 39 (e). L'action de l'électricité par influence, agissantavec intermittence, est nulle où peu sensible, Toujours guidé par W. Edwards, trop prématurément enlevé aux sciences, sur lesquelles ses belles expériences devaient jeter un jour si nouveau, j'ai enfin recher- ché l'influence sur l’empoisonnement, non- seulement des saisons actuellement agis- santes, mais aussi des saisons antérieures : double mode d'investigation auquel j'ai soumis la lumière et que j'aurais dû étendre à tous les agents physiques, si les résultats fournis par les études que j’ai faites n’in- diquaient pas suffisamment ceux qu’on ob- tiendrait dans des recherches du même ordre. Si l’on considère l'influence actuelle des Saisons on trouve : 1° Que l'été hâte l'apparition des symp- tômes de l’empoisonnement, en même temps qu’il les rend plus graves et cepen- dant moins durables ; © 9e Que l'hiver a une influence opposée à celle de l'été ; 3° Que le printemps et l’automne peuvent être considérés comme représentant Ja moyenne des saisons précédentes. L’harmonie decesrésultatsavecceux que nous ont offerts Ia chaleur et la lumière (les deux agents qui impriment leur prin- cipal caracière aux saisons) nous condui- sent à regarder l'influence des saisons Comme la résultante de plusieurs forces représentées par les agents physiques. ï J'arrive, relativement aux saisons anté- rieures, à cette conséquence générale, que chacune de ces saisons communique une partie -de sa propre influence à la saison qui la suit, de telle sorte que chez les plantes àgées de plusieurs saisons, les phénomènes se compliquent de tous ceux qu'auraient déterminés en particulier les diverses sai- sons pendant lesquelles ces plantes ont vécu. Que si maintenant on considère que l’in- fluence de l'été tend à neutraliser celle de l'hiver, et que l'influence de l'âge est. à peine sensible, on est porté à se demander si cette dernière ne représente pas princi- palement la résultante de l'influence des saisons. On conçoit très bien alors comment, dans dans des conditions données, une jeune plante résiste mieux à certains agents. de destruction qu'une plante plus âgée. (La sui'e au prochain numéro.) ——0- CS Du SCIENCES NATURELLES, GÉOLOGIE. Obhservatio:ss sur la note relative à l'origine des Ccariernes. à Publiée dans le numéro de l'Écho du Monde savant, du 8 août 1844, La note de M. Levaillant sur les cavernes à ossements semble avoir confondu deux choses très différentes et qui n'ont que des relations très éloignées, leur origine et l'é- poque de leur remplissage. Cette époque ou plutôt le mode de comblement des ca- vernes a sérieusement atitré l’attention de M. Levaillant; c’est aussi l'unique obet dont nous allons nous occuper. Get observateur suppose qu'il est préfé- rable de considérer le remplissage des ca- wernes-par des animaux divers, comme le ‘résultat des-chutes succéssives que tes'ani- maux y auraient faites, que d'y voir un ef- fet produit par les: anciennes alluvions Il 54 faut d’abord remarquer que, comme le phé- nomène des cavernes à ossements est aussi général qu’uniforme dans la plupart de ses conditions et cela dans toutes les contrées , la cause qui l’a produit, doit être également universelle. Evidemment le mode d’expli- cation admis par M. Levaillant n'a pas la généralité qu’il devrait présenter, pour en donner une raison suffisante. Dès lors, ilne doit être adoplé que dans quelques cas Spéciaux, et comme cause secondaire, ainsi que l'ont fait tous les géologues, et nous- mêmes dans notre mémoire sur les caver- nes considérées dans leur ensemble, mé- moire qui a été couronné par f'Académie de Harlem (1). Pour que ces chutes réunissent un grand nombre d'animaux dans les fissures des ro- chers, il faut avant tout qu’elles puissent exister. Or il n’en est ainsi que dans un pe- tit nombre de circonstances, c'est-à-dire, lorsque ces fissures ouvertes par le haut sont masqnées de manière à ne pouvoir pas être aperçues par les animaux qui s’en ap- prochent. Ces conditions se représentent rarement dans les temps actuels et parais- sent avoir été encore moins fréquentes aux époques géologiques. En effet nous n’en connaissons guère qu’un exemple dans l’ancien monde. Il nous est fourni par la caverne de Dream-Cave en Augleterre; aux pieds d'une grande fente qui s'ouvre à la partie supérieure de cette cavité, l’on découvre un squelette entier de rhinocéros, Ce squelette est évidemment celui d'un individu de cette espèce qui s’y est précipité. Il ne paraît pas en avoir été de même des autres ossements dont il est entouré; car ils sont tous épais, brisés, fracturés et réunis ; ils ne pourraient com- poser un seul membre d'un individu quel- conque. Aussi est-il facile de reconnaître dans les fissures ouvertes par le haut les ossements qui y ont ét6 entrainés par les eaux et de les distinguer de ceux des animaux qui s’y sont précipités. Les squelettes de ces der- niers sont seuls entiers, tandis qu'avec les autres débris osseux on ne peut rècomposer aucun des membres qui forment la char- pente animale. Ces sortes de fissures dont il existe quelques exemples dans le midi de Ja France, sont plusgénéralement couvertes à leur base d’ossements roulés que de squelettes assez entiers, pour faire présumer que les animaux qu’ils rappellent se sont laissés tomber par leurs ouvertures qu'ils n'ont pas aperçues. Quoique l'explication adoptée par M. Le- vaillant soit vraie pour certains des osse- ments qui se trouvent dans quelques ca- vernes, et surtout pour ceux des fissures verticales ouvertes par le haut, elle ne saurait convenir à l’ensemble du phéno- mène du remplissage des cavités longitu- dinales ou des fentes verticales. Il enest de même de celle qui attribuait aux car- nassicrs l'entassement d'animaux aussi divers par leur organisation que par leurs habitudes qui encombrent les cavités sou- terraines. En effet comment donner un pareil pouvoir aux races carnivores, lors- qu'il est tant de cavernes, où l'on n'en voit pas le moindre vestige. Si cette cause était aussi réelle qu’on l'a supposé, comment ne trouverait-on jamais des ossements dans (a) Ceux que ce sujet pourra intéresser trouve ront tous les détails qu'ils pourront déxirer dans no- te Essai aur les cavernes à ossementa ct sur les causes qui les y ont accumulés. Troisième édition. Builkère, rue de l'École-de-Médccine. Paris, 18:38, 39 les cavités souterraines, où l’on n’observe aucune trace de cailloux roulés, ni de ro- ches fragmentaires ? Puisqu'il existe une relation constante entre deux effets aussiopposés, la présence des ossements dans l'intérieur des cavernes et celle des cailloux roulés ou des roches en éclats, dont ils sont accompagnés, ne peut qu'être attribuée à une même cause, c’est-à-dire, à l’action des eaux courantes. Si ces débris organisés s'y sont conservés, c’est qu’ils y ont été mis par la cause qui les y à entraînés, à l’abri des agents exté- rieurs. Du reste, les eaux courantes qui parais- sent avoir accumulé dans l'intérieur des fentes longitudinales des masses calcaires un si grand nombre d’ossements, ne les ont presque jamais amenés de très loin. En effet les cailloux roulés et les ‘roches bri- sées que l’on découvre avec les débris orga- piques sont analogues aux formations envi- ronnantes. Aussi malgré les nombreux débris qui y sont entassés, on ne peut par- venir à reconstruire un seul membre d’un individu quelconque, et ces restes orga- niques montrent peu les indices d’un trans- port longtemps prolongé. Ils sont seule- ment brisés et fissurés:; rarement ils paraissent avoir été roulés avec violence. Du moins parmi l'immeuse quantilé d'osse- ments qui sont passés eutre nos mains, lorsque nous nous occupions de ce genre de recherches, nous en avons vu bien peu qui présentaient çe caractère. Ces détails sufiront probablement pour prouver que le fait non contesté de la chute de plusieurs animaux dans les fissures verti- cales et que 4. Levaillant considère com- met pouvant servir à l'explication du remplissage des cavernes qui s'est repro- duit dans toutes les contrées avec les mêmes conditions, n’a qu'une importance bien secondaire. On ne peut en effet le considérer que comme une particularité de l’histoire d’un des phénomènes les plus cu- rieux et les plus généraux de la nature. MARCEL DE SERRES. 0 He © — -— BOTANIQUE. Sur les plantes hybrides. (Extrait et analyse d’un chapitre de l’ouvrage de M. Roëper : Zur Flora Mecklemburgs, Are partie.) Lorsque deux ou plusieurs espèces d’un genre croissent l’une à eôté de l’autre et entremêlées , il se produit souvent des plantes de forme intermédiaire entre cer- taines d’entre elles, ou des hybrides, et cela bien plus fréquemment qu'on ne le croyait il y a vingt ans, mais cependant plus rare- ment que ne l’admettent plusieurs botanis- tes modernes. Depuis que Schiede a attiré l'attention, en 1823, sur l'existence de plantes hybrides venues spontanément, dans ses herborisa- tions et dans ses voyages, M. Roeper a re- cherché soigneusement ces formes inter- médiaires, et il en signale un nombre assez considérable. Ainsi, près de l'embouchure du Weser, il a trouvé, en compagnie deE. Meyer, un hybride du Verbascum thapsus et du Ÿ. nigrum ; à Goettingue et Rostock, un Galium intermédiaire entre le G. verum et le G. mollugo ; à Creæach, près de Bäle, plusieurs intermédiaires entre l'Orches mi- litaris et l'O, fusca ; à Genève et à Bàle, des hybrides entre les Medicago falcata et sativa; près de Thann, un entre les Digiralis pur- 36 purea eLel), lutea, et un autre entre leg Digitalis lutea et grandiflora ; à Malchin, un entre le Lychnis vespertina et le L. düurna : à Rostock, un entre la Festuca pratensis et le Lolium perenne, c’est-à-dire entre deux genres différents et qui paraissent naturels : enfin à Warnemünde, plusieurs hybrides de graminées, de saules, etc. La plus inté- ressante peut-être dé ces formes, provenant du croisement de deux espèces différentes, est le Vaccinum trouvé par Ruthe non loin de Berlin, qu'il a nommé intermedium . et dont les parents sont le Vaccüuium myrtillus et le V. vitis idæa, espèces si peu sembla- bles l’une à l'autre. Ges faits observés par M. Roeper, et le nombre immense d'hybrides obtenus arti- ficiellement dans les jardins (par exemple, dans les genres Pelargonium, Calceolaria, Asier, Cactus, Amaryllis, Verbascum, Salix, Cineraria, Digialis, Hieracium, elc.), le portent à croire que plusieurs des plantes spontanées, regardées comme variétés, doi- vent être regardées comme provenant de- croisements. Du reste on sait que les hy- brides végétaux ne sont pas nécessairement stériles, mais qu’ils peuvent se reproduire par la fécondation. Lorsqu'une forme de plante indigène est tellement rare qu’elle ne se présente pas pendant toute une année, souvent même pendant toute la durée de la vie, au bota- nisle le plus diligent, lorsqu'en même temps elle ne se trouve qu'en un seul où en quel- ques pieds, lorsqu'en outre les espèces dont elle réunit les caractères croissent Lout au- près, M. Roeper croit que ion peut, à bon droit, admettre son origine hybride. Ainsi, continue le savañt allemand, je crois que la véritable Festuca loliacea, dont je n’ai ren- contré dans ma vie qu’un seul échantillon , une seule fois, et cela dans un champ en- semencé de Festuca pratknsis et de Trifo- lun pratense, et qui était entouré de Lolium perenne, doit être regardée comme un hy- bride de ces deux graminées , et avec d’au- tant plus de sûreté que cette plaute ne por- ta pas de fruits bien développés. Du reste le voisinage des parents d’une plante hybride n'est pas une condition in- dispensable , car le pollen peut être trans- porté au loin, non-seulement par les vents, mais encore par les insectes. Seulement il est naturel que celui d’entre eux qui a pro- duit le pollen croisse dans un-rayon de quelques milies au plus. Il est intéressant d'examiner, relative- ment aux hybrides végétaux comme aux mulets animaux, k ressemblance qu'ils ont avec l’un ou l’autre de leurs parents, selon que le pollen a été fourni par l’une ou l'au- tre espèce. En d’autres mots, conune entre le cheval et l’äne il y a deux formes bâtar- des : le mulet, qui ressemble au cheval. comme né d'une jument, et le bardeau plus analogue à l'âne, comme né d’une ânsese , des faits analogues s'observent chez les plantes. Ce fait était déjà connu de Koel- reuler. Pour reconnaître l'indépendance de cer- taines formes végétales douteuses, on a re commandé plusieurs fois de recourir à la culture; sans doute l'emploi réfléchi de cette épreuve peut amener de bons résultats ; néanmoins il y a à considérer deux points aux quels on a fait peu attention jusqu'à ce jour. Le premier est, lorsqu'on fait l'expérience à l'aide des gfaines, de bien s'assurer qu'elles renferment un germe {égitime, et qu'elles ne proviennent pas du éroisement d'espè- . ces différentes. Le second est que l'on ne ad dr Eh roi 37 “doit pas attendre trop d’une simple trans- plantation d'un végétal adulte, que ce soit un arbre, un arbrisseau, un sous-arbrisseau : ou une herbe annuelle. Pourquoi une indi- vidualité bien caractérisée, Sous l'influence de circonstances dans lesquelles ell: peut se } maintenir, ne conserverait-eile pas ses par- ticularités ? Ainsi une plante qui, par une | cause connue ou inconnue, s'écarte du type de son espèce dans un ou plusieurs de ses : caractères, doit conserver ses modifications. | ba culture ne nous apprend-elle pas que des | variétés bien reconnues comme telles, sou- | vent de simples modifications de couleurs, . se reproduisent régulièrement et sans aité- | ration, les unes par graines, les autres par | tubercules, par bulbes, par boutures, par grefles? Nous voyons souvent des plantes | qui croissent dans des sols différents et éloi- | gnées l’une de l’autre, avoir les mêmes for- : mes, la même coloration, tandis qu’au con- | traire dans un seul et même champ, placées immédiatement l’une à côté de l’autre, d'au- tres diffèrent entre elles par la structure et par la couleur de leurs parties, lors même quelquefois qu’elles proviennent d’une même | souche. À ce sujet, M. Roeper rappelle com- bien il fut surpris en arrivant un jour, en 4820, près de Spandeau, dans une Lerre sa- blonneuse ex friche sur laquelle croissait | enabondancel’Echium vulgare dont les fleurs présentaient une, grande diversité de cou- | leurs: un tiers environ était coloré en | bleu elair, le second tiers était d’un blanc !. de lait, le troisième tiers était d'un rouge- | rosé; ces trois teintes se trouvaient entre- | mêlées absolument sans ordre. Ches le Ge- * s'anium pratense, il existe une variété (va- ) sietas striata) dont quelques pétales sont | rayées de blanc et de bleu ; de même, chez | plusieurs plantes, l’on observe, sans aucuy | ordre apparent, tantôt sur une même bran- | &he, tantôt sur des branches différentes, des | feuilles, ou divisées, ou de diverses formes, | par exemple chez le Syringa persica, var. | laciniée, Solanum dulcamara, Symphoricar- | pus raccemosus, Quivisia heterophylla, divers | Gledischia, Broussonetia papyrifera, Morus, eic. D'où provient dans ces cas la variation de forme? Ce n'est pas de la différence de nourriture, de climat, elc.; c’est unique- ment de cette force inconnue à Hquelle on a donné jadis les noms de force vitale, par- | ticularités spécifiques, etc. Les diverses considérations qui précèdent et d’autres plus ou moins analogues, de- vraient être sans cesse présentes à l'esprit des botanistes; elles leur faciliteraient les moyens de reconnaître les formes pures des végétaux au milieu des altérations qu’elles ont pu subir sous l'influence de diverses causes et notamment de l’hybridité. SCIENCES MÉDICALES. Emploi de l’eupatoire. (Eupatorium perfoliatum). Dans certaines formes de bronchite et notamment dans le traitement de la grippe. Il résulte des remarques faites par le doc- | teur Peebles de Petersburg (États-Unis), -que l’eupatoire ne mérite pas.le dédain dont elle est l’objet dans nos traités de matière médicale. Voici en effet ce que nous trou- Nons au sujet de cette plainte dans l’Ameé- -rican Journal de Philadelphie. Le docteur Peebles ayant à traiter un grand nombre de malades atteints de l'in- fluenza ou grippe épidémique, mit en usage -divers agents thérapeutiques,. parmi les- quels, l'Eupatorium perfoliatum produisit les | 38 effets les plus remarquables. Dans quelques cas, dit ce praticien, il fallut lui donner pour auxiliaire le calomel ou l’ipécacuanha, mais dans les autres plus nombreux qui se faisaient remarquer par la céphalalgie, les douleurs contusives, la toux déchirante et les alternatives de chaleur et de froid à la peau, l’eupatoire seule suffit pour faire dis- paraitre le mal comme par enchantement. À peine celte substance était-elle ingérée dans l’estomac, que le sentiment de lassi- tude générale cessait ainsi que l'abattement. La transpiration était modifiée non-seule- ment en quantité, mais aussi en qualité; c’est-à-dire que le produit de Ja sécrétion cutanée devenait plus abondant et perdait à la fois le carac!ère morbide qu’on lui con- naît dans cette maladie. Or ce résultat n’était obtenu ni par la poudre de Dower, ni par les antimoniaux. La transpiration ainsi modifiée, la toux cédait, et il surve- nait du côté des organes respiratoires une amélioration que M. Peebles attribue sur- tout aux propriétés expectorantes de l’eu- patoire, qui, dit-il, sont on ne pent plus prononcées, Mais ce ne sont pas là les seuls avantages de cette plante; elle est en outre essen- üellement tonique, et dès lors d’une grande eficasité chez les individus âgés ou affai- blis par des accès de-toux prolongée. Quant à lui, M. Peebles n'hésite pas à considérer l’eupatoire comme le meilleur des médica- ments qu'on puisse administrer çontre la grippe, et l’emportant de beaucoup sur toutes les combinaisons imaginées pour gué- rir cette affection. Passons au mode d'administration de cet agent. Voici comment M. Peebles a cru de- voir la régler : Le malade étant couché et bien couvert, boit de demi-heure en demi-heure un verre à vin d'une infusion chaude préparée avec 32 grammes de feuilles sèches d’eupatoire, et un litre d’eau bouillante. II survient or- dinairement des nausées et même des vo- missements après la quatrième ou la cin- quième dose. Ces phénomènes gastriques sont suivis d’une d'aphorèse franche, et par suite, d’une amélioration notable de tous les symptômes. L’infusion est continuée alors. pour maintenir le premier résultat obtenu ; seulement, au lieu de la donner de demi-heure en demi-heure, on ne la donne plus que de trois ou même de 4 en 4 heures à la même dose. M. Peebles a remarqué que vers le soir du second jour du traitement, surtout si le malade s'était exposé impru- demment au froid, il y avait un retour des accidents, et alors il était indiqué de reve- nir à l'emploi de la première prescription. Mais en général la médication, continuée comme il vient d’être dit, tenait la maladie en échec, et donnait une guérison complète le quatrième jour. Si le traitement, avait été commencé avec le calomel, l’ipécacuanha ou les antimoniaux, l'infusion de feuilles d’eupatoire était introduite dans la médica- tion le second jour, à titre de diaphorétique et d’expectorant, et donnée à la dose d’un verre à vin, de deux en deux heures. Comme tonique, dans la convalescence, on administraitun verred'infusion trois fois par jour. Chez les viellards ou chez les su- jets dont la maladie avait de la tendance à la prostralion, on substituait l’infusion froide à l’infusion chaude pour reprendre celle-ci dans le cas de retour à l’état aigu. Nous pensons que ce médicament pour- rait être utilement expérimenté dans Yasthme, dans là coqueluche, etc., et si 39 l'observation en démontrait'l'eficacité, ce serait vérilabiement, comme le dit M. Pee- bles, uue conquête d’autant plus précieuse que l’eupatoires’obtient à grès bon marché, (Journ. de médec. et chirur.) —030-ce— SCIENCES APPLIQUEES. ÉCONOMIE INDUSTIELLE. De l’industrie coionniére dans Ics VOSSeM Nous extrayons d’un article, publié par le Parriotc de la Meurthe , les passages sui- vants qui donneront une idée de l’état déjà florissant de l’industrie cotonnière dans les Vosges. Lorsqu'on vous parle des montagnes des Vosges, on ne manque pas de vous les faire envisager comme.une autre Sibérie, où les bienfaits de la civilisation n’ont pas encore pénétré. C'est que MM. les touristes s’exta- sient devant nos cascades, nos lacs, nos roches granitiques, nos ravines étroites et abruptes, ou nos vallées mollement assises au flanc des monts; c’est qu'ils étudient la sauvage brusquerie de nos paysans, pour en faire, dans leurs récits exagérés, des prototypes d’ignorance et de barbarie. Mais le grand mouvement industriel qui s'opère au milieu de nous, échappe à leur observa- tion. Nous serions heureux d’appeler des premiers l’attention sur ce fait important. Voisins de l'Alsace, ce grand centre in- dustriel de nos provinces de l'Est, nous avons vu, pendant de longues années, s’y agiter des intérêts puissants, sans y prendre garde et sans nous y mêler. Avant 1830, quelques tissages à bras, exploités par les principales maisons de Mulhouse, nous avaient seuls donné une idée de l’indus- trie cotonnière ; toutes nos ressources pa- raissaient devoir se concentrer dans le commerce des fromages et l’exploitation de nos forêts, et pourtant il y avait tout nn avenir industriel dans notre position TOBRETAPRIANE et la configuration de notre sol. C'est la commune de Saulxures qui vit paître, au sein de lacrise occasionnée par les événements de 1830, le premier établisse- ment industriel de ce pays. Une fois l’im- pulsion donnée, la communication en fut rapide, électrique. En effet, dans l’espace de quatorze années, plus de trente établis- sements se sont élevés dans l’arrondisse- ment de Remiremont. Chaque jour on en fonde de nouveaux. Du milieu de rochers inaccessibles, surgissent comme par magie des bâtime:ts où fourmille une popula- : tion ouvrière considérable. Voici les beaux résultats de cette féconde activité : Filatures : 52,000 broches, employant une force de 103 chevaux, produisent 780,000 kilog. de filés ; Tissages mécaniques : 3,000 métiers, em- ployant une force de 250 chevaux, produi- sent 210,000 pièces de toile. Nous ne parlons ni du tissage à bras, qui se meurt, ni des fabriques en projet ou en voie de construction. Les établissements les plus importants sont ceux fondés à Saulxu- res par feu M. F, T. Géhin. Ils constituent à eux seuls une filature de 47,000 broches et un tissage mécanique de 350 métiers. Les établissements de Vagney, Cornimont, Sceaux, Rupt, Labresse et du Val-d'Ajol méritent aussi d’être particulièrement men- tionnés, Cette activité créatrice, loin de s'éteindre et’ de s'amortir, prendra chaque jour une %0 nouvelle intensité. La baisse même qui s’est opérée pour toujours, dans ces dernières années, sur les produits fabriqués de l’in- dustrie cotonière, servira à l’entretenir. Ceci pourrait sembler paradoxal, et pour- tant rien n’est plus vrai. En effet aujourd’hui l’imdustriel ‘doit s’at- tacher plus que jamais à diminuer son prix de revient; en cela consiste presque toute sa science. Eh bien! c'est par là que nous avons sur l'Alsace un avantage si grand, qu'il est permis d'en déduire les consé- quences les plus extrêmes. On a déjà deviné que nous voulons parler des moteurs. Établir une pompe à vapeur dans ces mon- tagnes, où les chûtes d’eau sont si nom- breuses et si puissantes; s’en adjoindre une pour les temps de sécheresse, est à nos yeux une faute grave : c'est se priver vo- lontairement de cet avantage qui doit faire plus tard la richesse de nos fabricants. Mille fois mieux vaut multiplier les constructions et porter ses machines sur plusieurs points. Aussi tous les établissements des Vosges, à quelques exceptions près, n’ont que des moteurs hydrauliques. L'industrie alsa- cienne, au contraire, ne peut se passer de vapeur. Or, aujourd’hui surtout que la fa- brication est à vil prix, ce fait est d’une im- méuse portée ; un fabricant pourrait se con- tenter, pour bénéfices, de Ja différence du prix de revient entre deux établissemonts dont l’un serait mis en mouvement par une pompe à vapeur, et l’autre par un moteur hydraulique. Cette différence pour des éta- blissements d’une force de 40 chevaux seu- lement, s’éléverait à la somme énorme de 27,000 fr., etau minimum. L’absorbtion du combustible par jour, Serait déjà de 78 fr, 10 cent. Maintenant, nous le demandons, pense- t-on qu’un fait de cette nature ne nous per- mette pas de soutenir avantageusement la concurrence avec l'Alsace. L’arrondissement de Saint-Dié est plus industriel encore que celui de Remiremont, car il possède des établissements plus consi- dérables et en plus grand nombre. Les belles fabriques des vallées de Senones et de Schir- meck ont acquis depuis longtemps une re- nominée Justement méritée. L’arrondisse- ment de Remiremont n’était rienencore, sous le rapport industriel, que déjà son voisin avait pris le développement que nous lui voyons aujourd’hui. Une des causes qui ont le plus contribué à entraver la marche de notre industrie, c’est le manque de communications avec l'Alsace. Un projet de route à travers le mont Oderen avait été formé ; des souscrip- tions étaient ouvertes pour er hâter la réa- lisation, et elles s’élevaient à un chiffre pas- sable. Malheureusement, les communes du Haut-Rhin qui devaient contribuer pour leur part à l’établissemént de cette route sur leur département, ont fait opposition, et le dé- classement va en être demandé, Les sécheresses sont une véritable plaie pour les établissements de ce pays; ils y ”_sont exposés non-seulement en été, dans les trop grandes chaleurs, mais encore en hivér, dans les gelées fortes et continues, La vallée -de Saulxures, néanmoins, semble avoir été favorisée exprès par la nature pour se sous: traire à ce grave inconvénient. Sur les hau- teurs de la Brésse dorment des. élangs, ou . plulôt de véritäbles lacs ; avèc un peu d'art, on en tirerdit facilement 16$ eaux nécessai- res à da marche des établissements de toute | la vallée pendant les plus longues séche+ téssés, Il est éttraordinairé qué MM. les in- A dustriels n'aient pas encore songé plus sé- rieusement à profiter des avantages que leur offre la nature des lieux. Cependant il est fortemeut question en ce moment d'établir des syphons qui videraient les lacs à une profondeur de plus de 7 mètres. Il en décou- lerait ainsi une masse d’eau considérable, Ce projet, d’une réalisation sûre et facile, ne manquera pas d’être mis à exécution, se- condé qu'il est par l'expérience et les lu- m ères des industriels qui y sont intéressés. ——— MÉCANIQUE APPLIQUÉE. Inconvénients den sysiérme nedecEs d'essai des chnudieres à vapeur. Proposition d’une nouvelle méthode pour remédier à ces inconvénients , par M. Jogarr, de Bruxelles. Tous les constructeurs et même les ingé- nieurs du gouvernement sont bien convain- cus que le mode d’essai actuel des chaudiè- res est parfaitement défectueux. L'épreuve au triple de la pression à laquelle doit tra- vailler la chaudière, tend évidemment à énerver le métal ou à altérer la forme des bouilleurs , auxquels il suflit ensuite d’une moindre pression pour les rompre, surtoul quand, après l’essai à froid, on vient avec le feu distendre la fibre du fer par la dila- tation qui produit une action d’une tout autre nature sur le fer. Il n’est personne qui ne condamne au- jourd’hui le mode d’essai par exagération, imaginé par des hommes de théorie pure, aussi bien pour les canons, les ponts, les essieux et les cäbles, que pour les chau- dières. Si l’on essayait les wagons et leurs ressorts, à trois fois la charge qu’ils doivent porter, 1l en est peu qui résistassent,. L'épreuve au double est déjà quelque chose de plus que suffisant; il serait né- cessaire de s'arrêter là : les épreuves à ou- trance ont été assez souvent répétées, pour que l’on soit édifié sur la résistance des matériaux de toute nature. Les temps d’é- cole doivent avoir un terme ; l’expérience de nos prédécesseurs doit nous servir à quelque chose. Il n’est pas très nécessaire de satisfaire la curiosité de chaque généra- tion de jeunes ingénieurs qui sont singuliè- rement enclins à répéter des essais déjà ré- pétés cent fois, sur la résistance des maté- riaux de l’industrie. Nous allons démontrer que l'essai actuel des chaudières ne vaut rien, qu'il se fait mal, et qu'il peut préparer de grands accidents, en poussant la désagrégation des molécules du fer jusqu'au dernier degré de la résis- tance totale moms un. 5 L'eau, chassée à tour de bras, par une et souvent par plusieurs pompes, soulève tout à coup une soupape pesamment chargée ; cette masse, en retombant sur l’eau qui remplit son logement, doit faire l'effet du bélier hydraulique, et causer un ébranle- ment général dans la fibre du métal. C'est ce choc dont Montgolfier n'avait pas cal- culé la puissance, qui s’est opposé long- temps à la construction en grand de l'ingé- nieux appareil qui porte son nom. Cette force vive, dont les effets sont in- saisissables au manomètre , dépasse peut- être de plus de moitié l'épreuve exigée par la loi. Ce qui le prouve, c'est la rupture subite de six boulons qui réunissaient la paroi intérieure à la paroi extérieure d'une des chaudières da Flenu. Ces boulons en fer fort avaient trois centimètres carrés de section, ils étaient éspacés de 50 centi- mètres ; il n'a pàs fallu moins de 74,000 “kilogrammes pour: les briser par arräche- chement, et cet arrachement à été produit | au moment du ressaut de la soupape sûr: son siége, à 9 atmosphères de pression. C'est surtout contre les effets dé cette force vive (qu’on pourrait appeler force lu- tente, parce qu’elle ne se manifeste pas aux yeux des essayeurs), qu’il faudrait se pré- munir, La pompe d'injection devrait être petite et maniée très prudemment vers Ja fin de l’opération. Les soupapes à ressort éloigne- raient une partie du danger que nous ve- nons de signaler; mais il sérait plus pru- dent de condamner les soupapes et de s'en rapporter, pour les essais, au #ranométre hyperbolique à air comprimé de l'ingénieur Delaveleye. Nous allons, d'ailieurs, Signa- ler un nouveau mode d’épreuve qui éloi- guerait tous ces inconvénients , et qui ne saurait manquer d’être adopté dès qu'il sera connu. Pour donner à tout le monde une: idée approximative du poids que doit supporter une chaudière de la grandeur de ceile & Flenu, essayée à 10 atmosphères, c'est-à-dire obligée de soutenir une pression de 19 ki- logrammes sur chaque centimètre carré de Sa surface, il suflit de traduire ce calcul en convois de chemin de fer. 4 Chacun sait qu’un convoi de cent mitle kil. ou de cent tonneaux est un fort convoi ; eh bien, la chaudière qui vient de se rompre n’a pas supporté moins de cent convois, le jour de son essai; car elle a cent mètres de surface, à dix mille centimètres carrés par mètre, dont chacun a été chargé de dix kilogrammes, ce qui fait'en tout dicmillions de kilommes | Gest deux fois le poids du rocher de Pierre-le-Grand que cette chaudière, ‘én ! supposant sa tôla développée en näppesus- # pendue par ses bords, a dà supporter. Comment un mode d'épreuve aussi vie- Jont n’a-t-il pas été réformé depuis long- tems? Proposition d’un nouveau mode d'essai des chau- dières à vapeur, | Nous avions pensé d'abord qu'il y aurait | pleine sûreté peur les fabricants si, an lieu | d'être essayées à froid, au triple de la pres- sion qu'elles doivent supporter, les chau- dières étaient seulement essayées audouble | | et à chaud ; mais on craint le danger, paree | { { Î l qu'on compare ce quipourraitarriverquand toutes les soupages sontneuves, que lachau- dière est pleine, que le feu est bien con- # duit, que le manomètre fonctionne ‘bien et #4 que l’on est sur ses gardes, à ce qui ar- rive quand rien de tout cela n'est en ordre et que l'explosion survient à l'improvisté. Cependant, c'est un fait acquis pour nous qu'une chaudière entièrement remplie ? d'eau, dont les soupapes seraient fixées, ne ferait que se déchirer sans éclater. L'explosion avec projection n'a lieu que ! pour les chaudières remplies de vapeuret elle est d'autant plus violente qu'il ÿ a moins d'eau et plus de vapeur, à la plus haute | tension. é re Le gouvernement pourrait ordonner un pareil essai sur deux vieilles chaudières, pour se convaincre de ce fait, dont nous avous peut-être seul la certitude, par Suite de nos propres expériences sur le gaz acide carbonique contenu dans l'eau froide, à da | même pression. Or une bouteille pleine d'eau gazeuse se brise sans projection et ‘sans bruit, tandis que, pleine de gaz, à x même pression, elle produit une €: très forte et lance ses débris à dé gra distances. x nn bee : | | S'il en est de même avec la valeur, ce Mont nous ne saurions douter, le. mode H’essai que nous’ailons proposer ne peut manquer d’y réussir. ; : (La suite à un prochain numéro). 2 > ——— INDUSTRIE SERICICOLE. Notice aur un essui de culture du marier: et d'éducation de vers à svie €nns in Loire-Inferieure. M. Plumard, agronome distingué du dé- |partement de la Loire-Inférieure , après lavoir opéré d'importantes améliorations ‘sur ses propriétés aux environs de Nantes , a fixé son attention sur l'industrie séricicole, | qu’il lui a semblé utile, vu son importance, d'introduire dans la contrée. De concert | | avec M. Cornu, son neveu, ils ont fait l’un | et l’auire, sur 2 hectares, une plantation | de mûriers qui a parfaitement réussi. La magnanerie qu'ils ont établie est un | rez-de-chauseée peu élevé, cubant 150 mè- | tres environ de capacité ; elle est garnie de | tablettes en tringles, ce qui permet de : sécher le papier; avec les filets les dilate- : ments fréquents ne laissent aucune litière. Le souïflet à bascule qui est employé pour la ventilation de cette magnanerie, et dont M. Plumard a concu le plan d’après quelque chose d’analogue qu’il avait vu aux environs de Blois, est un coffre couvert de k mètres de longueur sur 1 mètre de lar- geur, divisé en 2 compartiments par une cloison, Les deux dessus qui s'élèvent en pente ont des soupapes telles qu’un homme peut y entrer. Les bords de ces soupapes sont garnis de peau à poil ; cha- que dessus pivote sur un axe de fer auquel il est fixé; il y à deux coussinets en bois de gaïac. Du corps du soufflet partent ! tuyaux en Zing, coudés, qui traversent le plancher et s'appliquent à des tuyaux en bois de sapin de 8,20 carrés, formant corniche au- tour de la chambre. À ces tuyaux en bois sont adaptés, de mètre en mètre, d’autres tuyaux perpendiculaires qui ont 0*,10 de videsur 4 et sont percésde trous plus grands en descendant. Ainsi il y a aspiration ho- rizontale de l'air dans toutes les parties. - Cet appareil a été construit pour un ate- lier qui doit avoir 300 mètres carrés de ta- blettes. Deux hommes suffisent pour sa ma- nœuvre qui a lieu d'heure en heure, plus Où moins, suivant le besoin: il ne demande que peu de soins pour sa conservation et pour: que les rats et les souris ne l’attaquent pas. La chaleur se maintient moyennant un fourneau et des tuyaux en pots, bien seellés et encaissés par des planches, dont le couvercle est espacé et percé. A l’aide de la puissante ventilation qu’ils ontobtenue, MM, Plumardet Cornu, qui avaient complètement échoué dans plusieurs essais d'éducation avant l'adoption de leur appareil, ont eu cette année un plein succès avec 3 onces de graine; ils sont convaincus qu'ils réussiront de même en opérant sur 3 onces, et du reste, dans toutes les expé- rimentations, ils ont toujours fait le moins de dépenses possibles, tout en cherchant à cbienir le résultat pécuniaire le plus élevé. (Cultivateur..) * nanas" en) 3 AGRICULTURE. -Sur ia conservation du surno. Le guano est aujourd’hui considéré à juste tre comme ‘une des substances les plus propres à exciter le développement et la 4. V4 végétation des plantes et stimuler la vie végétale, mais le guano est encore d’un prix élévé et qui ne s’abaissera probable- ment pas, du moins pour celui qui est na- turel el non sophistiqué, surtout si lagri- culture européenne en fait des applications de plus en plus multipliées. Cet agent de fertilité donnant donc lieu à des déboursés assez considérables, on conçoit qu'ilimporte de le ménager et de ne pas le laisser se dé- tériorer, eL comme on sait qu'il perd une partie de ses propriétés quand on l’expose à l'air et à l'humidité, c’est une circon- : stance à laquelle il convient d’avoir égard, quand on ne l’applique pas de suite dans la cuiture. Nous pensons donc, en indiqnant ici un moyen propre à conserver le guano, faire une chose à ja fois utile aux agriculteurs qui en font le commerce ou qui peuvent parfois en réunir des masses pendant un certain temps. On sait que cet article de commerce ar- rive d’un climat sous les tropiques où règne constamment une atmosphère sèche. Per- sonne n'ignore non plus que le guano est en grande partie soluble dans l'eau et que la portion soluble est précisément celle qui renferme les éléments les plus précicux de fertilisation. li résulte de ces circonstances que l'exposition du guano à l’humidité dont nos climats européens sont presque cons- tamment saturés, doit détériorer cette sub- tance en lui enlevantune grande portion, sinon la totalité de ses matières solubles, et la priver ainsi de ses principes d'activilé. C'est probablement. par suite de cette circonstance que beaucoup de cu:tivateurs qui ont fait des applications du guano n’en ont pas retiré de grands avantages, et ont cru devoir déprécier et même condamner ce nouvel engrais exotique. Leurs juge- ments ou leurs plaintes seraient donc moins fondés sur les défauts de l’engrais lui-même que sur la manière doni il a été traité ou surun mode imparfait de conservation, Quand on veut que le guano conserve toute son activité et soit toujours en état d’être appliqué, il faut l’'emmagasiner et le garder dans un lieu parfaitement sec et où il ne puisse contracier la plus lésère hu- midité. Mais ce n’est pas tout encore, car il faut bien se rappeler qu’indépendamment de ses ingrédients solubles, il existe dans le guano un composé volatil d'ammoniaque auquel il doit cette odeur piquante particulière qui le distingue, et qui disparait souvent quand il est vieux et usé. Ce composé volatil am- moniacal qui entre dans le guano est prin- cipalement du carbonate d’ammoniaque, et ce sel, par son exposition à l'air, même à l’état sec et ordinaire, se dissipe. Or on sait aujourd’hui que les composés ammoniacaux ont une merveilleuse faculté fertilisante, et par conséquent on doit faire tous ses efforts pour les conserver aux plantes qu’on veut exciter avec les engrais. Le moyen qui pa- raît le plus simple pour cela consiste à trans- former les composés volatils ammoniacaux en composés fixes à l’aide d’une addition bien simple et bien économique d'environ 150 kilog. d’acide sulfurique du commerce mélangé à deux fois son poids d'eau par chaque 100 kilog. de guano. Un pe- tit excès de cet acide ne préjudicie en rien à la qualité de la substance, attendu qui rend plus solubles les phosphates, oxa- Jates et urates qu’elle renferme et qui ne le sont pas aussi aisément dans l’eau pure, ce qui permet aux petites racines des ASP plantes de les absorber avec plus de fa- cilité. - Ainsi donc deux conditions pour la con- servation indéfinie du guano paraissent suffire : l’une, une absence parfaite d’humi- midité, et l’autre un mélange avec une: petite quantité d’acide sulfurique étendu. (Agricuit. des Côtes-du-Nord), — Eee —— SCIENCES HISTORIQUES. ARCHÉOLOGIE. Sépuliures des Rois et des Rrines dc France (1). Tombeau de Louis VII dit le Jeune. Louis VIT voulant remercier le ciel de la naissance de son fils Philippe-Auguste, con- çut le projet de faire élever une abbaye dont la splendeur devait éclipser toutes celles qui existaient alors. D'accord avec Alix de Champagne, sa troisièmes femme, il choisit l'emplacement de Sant-Port en Brie. Ge fut là qu’elle fut primitivement fondée en 4145. En 4156 on la transféra dans un autre endroit proche - de Jamois appelé Barbeaux. Cette abbaye a conservé pendant plusieurs siècles le nom de Saint-Port, sacer portus de Barbcllo, que les abbïs prenaient toujours dans leurs actes écrits. Le roi déploya dans la construction de cette abbaye vraiment digne du nom de royale un luxe inusilé à cette époque. On aura une faible idée des merveilles artisti- ques que renfermait l’abbaye de Barbeau jusqu’au dernier siècle en compulsant le re- cueil manuscrit de Gaignières conservé à la Bibliothèque du Roi: Ge ne sont que vi- traux dont l'éclat rivalise avec les rubis, les é neraudes; stalles et retabes sculplés avec un goût et une patience extrêmes; puis des tombes plates et en relief de toute grandeur; les unes encuivre émaillé et doré, d’autres en pierre sculptée coloriée artistement. De toute cette splendeur que reste-t-il aujourd’hui ? Un pan de muraille mutilé que Je marteau va faire disparaître. : Conformément au désir exprimé par Louis VIT en mourant, son corps revêtu des: habits rovaux fut enseveli dans une tombe de pierre placée au müieu du sanctuaire de l’église. Alix de Champagne fit placer au-dessus une grande pierre de marbre blanc avec une épitaphe. Elle fit faire, dit un ancien historien, une tombe d’or et d'argent ornce de pierres précieuses et de merveilleuse œuvre et riche. La statue cou- chée de Louis VII revêtue du manteau royal surmontait la pierre tombale. Il por- tait sur la tête une couronne ouverte en- tourée de simples trèfles et tenait à la main un sceptre surmonté d’une pomme de pin. Ge précieux monument élait encore bien conservé au XVI‘ siècle. L'histoire rapporte que Charles IX s’y étant rendu de Fontai- nebleau et en ayant fait faire l'ouverture en sa présence, on trouva le corps presque tout entier et les ornements royaux à demi consumés ; dans une des mains, dont les doigts portaient plusieurs anneaux, était le sceptre d’or, sur la poitrine était une croix ea filigrane d’or enrichie d'émeraudes; c'est celle croix qui à toujours servi aux pro- cessions de l’abbaye. On assure que la cou- ronne et le sceptre d’or ont été employés à acquilter uue partie de la rançon de Francois I‘. D’autres prétendent que Char- Jes IX et les autres princes du sang présents EVE TETEESUOUE SURENT TS SO CENEEEMET EEE ERE SEE Emern | (1) Voyez l’'Eého du Monde Savant des 7 et 11 juillet 1844. ÿ 46 à l’exhumation les prirent pour les porter sur eux en souvenir de Louis VII. Ce tombeau ayant été detruit par les ra- vages du tempus edax etdes guerres civiles, fut reconstruit en 1685 par le cardinal Egon de Furstemberg qui était abbé de ce mo- nastère; le mausolée dont il donna le plan et dirigea l'exécution était en marbre de diverses couleurs. On y replaça la statue mentionnée plus haut et on y ajouta cette inscription : Paissimo regi Francorum Lu- dovico VII hic sepulto XIX septembris M. C. LXXX. Mausoleum quondam magni- ficum erexit Adela regina, ejus uxor, quod vetus'ate collapsum instauravit, pretosas ejus reliquias colligendo, eminentissimus , reverendissinus, et alussinus princeps Guil- lelmus, ego Landgravius à Furstenberg. S. E. R. cardinalis, episcopus, et princeps argentinensis, hujus reqü inonastern abbas, anno M. DC. ACV. : Daos le sanctuaire, du côté de l'Évangile, on voyait encore un autre tombeau en forme d'ENFEU où l’on présume qu'était enterrée Constance de Castille, deuxième femme de Louis VII, ou Alix sa fille, morte, comme lon sait, à la fleur de l’âge ; on n’a trouvé dans le chartier de l’abbaye rien de positif à cet égard; maisce qui pourrait rendre cette conjecture vraisemblable c’est que trois faces du tombeau en question étaient semées de fleurs de lys sans nombre et de tours crénelées; c’est évidemment l’écusson de France et de Castille ; mais quel est- le nom de la personne enterrée ? nous sommes toujours dans l’incertitude à cet égard. La statue de Louis VII fut sauvée en 1793 par les soins de M. Lejeune, ancien procureur de l’abbaye. Il cacha chez lui les restes du roi qu’il trouva enveloppés dans un linceuilde soie, et les fit replacer, le 26 octobre 1813, dansleur sépulture primitive et dans le même cercueil. Les restes mortels de Louis VII restèrent dans la maison @es orphelines de la Légion- d'Honneur à Barbeau jusqu’au 1% juillet 1817. Par ordre de Louis XVIIT on les trans- féra à Saint-Denis dans le caveau de ses ancêtres. Nous ne terminerons pas cet article sans exprimer ici nos remerciments à M. Eugène Gresy pour l’obligeance avec laquelle il a bien voulu nous communiquer la plus gran- de partie des détails qu’on vient de lire. Cet amateur distingué possède sur le dépar- tement de Seine-et-Marne une collection unique en son genre. Ou y trouve la réu- nion de tous les plans de châteaux et d’ab- bayes, et les portraits de tous les hommes célèbres qui ontillustré le sol de l’ancienne Brie, sans compter une foule de monogra- phies détachées dont la rareté fait le moin- «dre mérite. Cu. GROUET. —c666 4092 6ces— BIBLIOGRAPHIE. Lcs églises de l'arrondissement du Havre. (1) Par M. L'ABBÉ COCHET. M. l'abbé Cochet est un jeune archevêque plein de zèle et d'intelligence qui vient d'accomplir récemment l'explication de chacune des églises du pays de Gaux. Il a visité les unes après les autres les églises dont il parle et c’est d’après des notes ré- digées sur les lieux qu'il retrace leur his- toire: pélerinages ,j fêtes patronales , hommes illustres tout est rappelé avec soin. {1) Au Hâvre, chez Galfney, imprimeur-éditeur. 41 Au dépôt des archives départementales, les cartulaires des abbayes, les délibéra- tions des chapitres lui ont fourni de pré- cieux documents, Il a interrogé les tradi- tions locales et compulsé les archives des fabriques , les visites archidiaconales, les présentations aux cures, les différents fouil- les du diocése, surtout celui d'Odon Rigaud, archevêque de Rouen au XIII siècle. A l'aide de tous ces éléments il a établi une statistique comparative de la population au siècle de Saint-Louis et au nôtre. Enfin le préfet de la Seine-Inférieure qui contrairement à l’usage suivi par ses collè- gues voisins paraît aimer el encourager les arts, à mis à la disposition de M. Fabbé Cochet plusieurs dessins d'Hyacinthe Lan- glois déposés aux archives de lacommission d’antiquités départementales, et l’a autorisé à les publier. Nous avons sous les yeux les huit pre- nuères livraisons dont l'exécution typogra- phique ne laisse rien à désirer. Nous voudrions pouvoir faire l'éloge des dessins de M. Polyciès Langlo:s qui accom- pagneut les huit livraisons; mais comme ils ne nous paraissent pas dignes de son crayon spirituel et original, nous espérons qu'il prendra sa revanche aux livraisons suivantes. Le nom qu’il porte lui impose l'obligation de ne rien faire de médiocre. CH. G. RE PE TE Le vicomte À. de LAYALETTE. PPS ES ECS SRE EE EE ES FAITS DIVERS. Les journaux anglais annoncent la mort récente de M. Thomas Webster, professeur de géologie à l’université de Londres, mort à l’âge de 32 ans M. Webster avait été destiné à l'architecture, mais il renonta à celte profession pour s'occuper avec le comte Romford de recherches relatives à l'économie domestique. Ge fut grace à l'influence de son célè- bre maitre et protecteur qu'il fut attaché à l’Institu- tion royale de la Grande-Bretagne, à la fondation de laquelle Romford avait puissamment contribué. son mémoire sur les terrains d'eau douce découverts par lui dans Pile de Wighi peu après la publication de l'ouvrage de MM. Cuvier et Brongniart sur la imi- péralogie des environs de Paris, conunença à élablir sa réputation Comme géologue. Ce mémoire fut iin- primé dans les Transactions de la Société géologi- que. En 1816, sir Harry Englelield se l'associa pour écrire son splendide ouvrage sur l'ile de Wight. Ge fut quatre ans après qu’il fut nommé professeur de géologie à l'université de Londres. M. Longman avait choisi M. Webster pour mettre à exécution son plan d’une Encyclopédie complèle d'économie domesli- que; cet ouvrage qui avait été commencé par Lou- don et qni, après lui, avait passé successivement entre les mains de plusiéürs savants, a élé.entlin complété et publié par M. Webster peu de temps avant sa mort. — On sait qu'il existe dans le grand duché de Po- sen de riches trésors littéraires et scientifiques, qui consistent principalement en vieux ouvrages ayant rapport à ce pays et à toutes les autres parties du royaume jadis considérable de Pologne; mais ces collections appartiennent à de simples particuliers, et par suite elles avaient été jusqu'ici inaccessibles au publie. Mais il y a quelques mois que le comte de Dezialyuski qui possédait, à Duruyk, une bibliothè- que de 40,000 volumes, se décida à faire profiter ses concitoyens des richesses que renferme celle précieuse collection; dans celle intention, il à fait transporter tous ces livres à son hôtel dans [a capi- tale, et là il a ouvert pour le publie une salle de lec- ture; il a même adopté un plan qui lui permet de prèter ses volumes. Gel exemple, digne d’éloges à tous égards, vient d’être suivi par le comte de Rac- zynski qui à également transporté à Posen sa bi- bliothèque qu'il ouvre tous les jours au public; il a de plus consacré une somme annuelle de 6,0u0 flo- rins pour enrichir incessamment sa collection des ouvrages nouveaux. — Le girafe donnée en 1827 par Méhémet-Ali à Charles X, et qui, depuis celte époque, à vécu au dardin-des-Plantes, vient de mourir. — M. Blandin a extrait du méat inférieur des fos- ses nasales une production calculeuse qui sera dé- posée au musée Dupuytren, Cette pierre, analogue 48 aux phlébolithes, présente assez l'aspect des calculs muraux ; elle est fort dure et parait composée de carbonate et d’oxalate de chaux. M. Rlandin, qui déjà a eu l’occasion d'extraire de pareilles produc- ductions, pense qu'rlles sont formées des mucosités ententes passées plus tard à l'état de pétrifica= ne RUINES DE NINIVE. D'après les nouvelles de Constantinople, M. Botta touche à la fin de ses découvertes euricuses dans le palais souterrain de Ninive. Il était sur le point de faire déblayer la moitié de la grande facade méridio= nale. ‘ La vaste entrée de cette façado est entièrement dégagée. Six taureanx colosses aux têtes d'hommes et deux statues humaines d’une dimension égale ment coiossale, étouffant des lions dans leurs bras, en sont les principaux ornements. Ces sculptures sont d’une grande beauté et elles sont si bien conservées, qu’on les dirait faites d'hier. Les deux taureaux du milieu, vus de front, forment les piliers de l'entrée. Leurs flancs ont probable- ment servi de murs pour les couloirs secrets du pa- lais. On à trouvé entre eux deux lions en bronze at- lachés au parquet et ayant sur le dos de gros an- neanx.® Un de ces lions est encore complèlement conservé, l’autre est en ruines. Il parait que les an- neaux étaient destinés à porter les bâtons où étaient suspendus les rideaux, Les taureaux ont des in- scriplio2s entre les pieës, mais quelques-unes ont été enlevées par le ciseau et la surface en a été applatie de façon qu’on n’en voit plus que les traces, ce qui parait indiquer qu’une nouvelle dynastie ou un nou- veau roi prenant possession du palæs, a fait enlever les inscriptions de ses prédécesseurs. M. Botta désire faire transporler ces énorines animaux à Paris, mais les diflicultés matérielles en sont immenses. 1 es- pére cependaal pouvoir les faire rouler jusqu’au Ti gre, qui est a cinq lieues de Chcersabad, sur aes rouleaux de bois, pour les envoyer de là à la première crue des eaux à Bassora, d’où un vaisseau de guerre francais pourrait les transporter à Paris. Is formeraient une porte magnifique pour le salon assyrien dans le Louvre. M. Flandin, envoyé par le gouvernement francais pour dessiner ces sculptures, était atteint d’une fiè- vre. chaude, mais dans ce moment il est attendu à Constantinople. Cette découverte de Bolta est la plus importante de toutes celles qui aient été faites depuis longtemps dans le domaine de l’archéologie ; elle jette une nou- velle lumière sur l'histoire et la civilisation de PAs= syrie, surtout quand on sera parvenu à déchiilfrer les inscriptions dépassant le nombre de deux cents, et dont ‘quelques-unes sont souvent d'une longueur considérable. Botte les a non seulement .copiées, mais encore il en a pris l'empreinte avec du papier humide. SUR LE MOA DE LA NOUVELLE-ZELANDE. Voici quelques intéressants délails sur le moa, cet oiseau gigantesque , dont plusieurs espèces ont éte déterminées dernièrement par M. Owen, d’après des ossements envoyés de la Nouvelie-Ze- lande à M. le docteur Buckland. M Je professeur Hitchcock, de Massachussets, nous apprend que d’e- normes nids d'oiseaux récerminent découverts par les capitaines Cook et Klinders, sur les cûtes de là Nouvelle-Hollande, pourraient bien avoir appartenu à ce bipède gigantesque. M le capitaine Gook lui a donné la notice suivante sur ces nids gigantesques, . Us ont eté trouvés dans l'ilè Lizard, sur ja côte nord-est de la Nouvelle-Hollande et à une latitude d’euviron 15 degrés sud. Is élaient construits de pe- tites branches et posées sur le sol; jis n'avaient pas moius de vingt-six pieds anglais de cireonference et trente-deux pouces de haut. M. le capitaine Flinders a trouvé deux nids semblablos sur la cûle méridio- nale do la Nouvelle-Hoilande, à King-George’s-Hay. ILs étaient égaiement posés sur le sol, où ils s'ele- vaient d'environ deux pieds el présentaient une vaste circonférence en mème temps qu'üne grande Capa” cité intérieure. Les branches d'arbres et autres ma- tériaux dont ils étaient composés auraient pu rem- plir un char ordinaire. On ne connail pas d'autre oiseau que le moa capàble de construire des nids de celte grandeur, et il semble bien possible que si ces oiseaux gigantesques sont eteints actuellement dans la Nouvelle-Zélande, ils habitent encore le climat plus chaud de la Nouxelle-Hollande. Dans tous Jes cas, ces nouveaux faits méritent toute l'attention des naturalistes. M. Hitchcock à cru, à celle occasion, devoir rappeler que les traces d'oiseaux gigantesques que l'on rencontre sur le nouveau grès rouse de Connecticut nous donnent l'histoire d'espèces qui ne le cédaient en rien à ceux-ci pour la grandeur et qui vivaient cependant à une époque des plus ar- ciennes. tt IMPRIMERIE DE A. BLONDEAU, RUE RAMEAU, 7e uzième année. | SOCIÉTÉS SAVANTES. Société géologique de Londres. | Seance du l décembre 18l4l. Un mémoire lu dans cette séance a pour litre : Remarques sur la géologie de la zuyane anglaise, par le chevalier Robert 1. Schomburgk.— La géolozie de la Guyane britannique présente principalement des oches primitives. A l’embouchure de l’O- énoque, se trouve un vaste delta formé Yargile bleue; en perçant cette couche, on hirrive à une nappe d’eau, ce qui a permis d'y percer en divers points des puits arté- siens. Au-dessous de l’argile, se montrent les restes d’une ancienne forêt. La plaine | l'alluvion se termine à des côteaux sableux, l'au-delà desquels se présente le gramt en- trecoupé de nombreux dykes de diorite ; | c’est là que commencent les savannes qui sont traversées par de grands lits de con- .slomérats, contenant souvent du minerai de - ler, et percées par du porphyre en ondula- “tions peu considérables. Il est à supposer que ces savannes ne sont autre chose que le lit d’un ancien lac. Au-delà s'étend une contrée dans laquelle on rencontre beau- coup de jaspe, et enfin l’on trouve une chaîne remarquable de montagnes grani- tiques. M. de Schomburgk a fixé particu- lièrement son attention sur les roches iso- | Iées de forme granitique qui abondent dans la Guyane. Il fait remarquer que, selon “ toute probabilité, l’on doit trouver de l’or | dans le lit des rivières; que, de plus, on . observe dans cette contrée une roche dont | l’aspect rappelle celle qui accompagne les | diamants au Brésil. | | Séance du 8 janvier. | | mémoire «sur la géologie de l'extrémité | sud-est de l’Afrique. » Le principal objet “ de ce mémoire est de décrire la contrée | dans laquelle l’auteur a trouvé des fossiles | remarquables. La roche stratifiée inférieure de cette contrée est un grès rouge conte- nant des fragments de plantes auxquelles M. Bain trouve de la ressemblance avec une espèce commune carbonifère, le Lepi- dodendron Sternbergi. Sur cette roche, et en Stratification concordante avec elle, se montre un conglomérat auquel succède l’ar- | ile schisteuse. Cette dernière est la roche fossilifère, et elle se compose d’un grès dé- sagrégé contenant de la matière argileuse en nodules, dans lesquels se trouvent les fossiles. ‘ S — Il est donné lecture d’unenotice sur le Senre Dicynodon, l'un de ceux dont M. Bain a üouvé les restes, par M. Owen. Le ca- ractère le plus important de ce genre est qu’il possède de grandes défenses, mais la structure générale des os indique distincte- ment que le Dicynodon était un reptile. La première espèce de ce genre, décrite par | | M. A.-G. Bain a lu dans cette séance un © L'ÉCHO DU TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. Paris — Dimanche, 19 Janvier 1:43 Re — IONDE le professeur Owen, a été nommée par lui Dicynodon lacerticeps, à cause de son ana- logie avec les lézards. Gette espèce est re- marquable par la force extraordinaire des os de la face; néanmoins, on ne trouve pas d'indices d’autres dents que les deux qui donnent à l'animal son caractère particu- lier. Le professeur Owen fait remarquer que toute la partie antérieure des mâchoires était revêtue de corne comme chez les Ghé- loniens, et c’est là l’analogie la plus inté- ressante que pût présenter cet animal avec ces derniers reptiles. Il paraît, en effet, et au total, que ce singulier animal unissait le caractère des Lacertiens, des Chéloniens et des Crocodiliens. — La seconde espèce, dé- crite par M. Owen, a été nommée par lui Dicynodon testudiformis, et elle diffère de la précédente par sa grande ressemblance avec les Chéloniens. Une troisième espèce, le Dicynodon strigiceps, est principalement remarquable par la position singulière où se montrent les défenses placées fort en arrière des orbites. L’analogue le plus rap- proché de ce singulier genre , est le Rhyn- chosaurus, du nouveau grès rouge de l’An- gleterre. — Une particularité de structure à laquelle on ne pouvait s'attendre, el que présentent les Dicynodons, est l’existence de défenses semblables à celles des mam- mifères, et l'absence totale de cette série de dents qui existent invariablement chez tous les autres reptiles. Le Dicynodon se servait probablement de ses défenses comme d'armes offensives et défensives ; il paraît avoir eu les habitudes d’un animal marin, RE * CHIMIE, Efu:es de physiologie végétale faites à 01 moy cn de l'acide arsé- mméeuix $ par M. AD. CHATIN. (SUITE ET FIN.) B. — Résultats des recherches chimiques. Si l’on soumet à l’analyse des plantes vé- gétant dans un sol arrosé, dès la veille, de solution arsenicale, on trouve que le poison a été porté par l’obsorption dans tous les. organes , et que, chez les plantes comme chez les animaux, il est inégalement réparti entre les divers tissus; il s’accumule dans les réceptacles des fleurs, est encore fort abondant dans les parties foliacées, mais devient de plus en plus rare dans les fruits, les semences, les tiges, les racines et les pé- tales. C’est ici le lieu de signaler la coïncidence qui existe, d’un côté, entre les lésions de üssu du sommet des pédoncules et la pro- portion considérable d’arsenic qu’on trouve dans ce point; de l’autre, entre la propriété que nous avons reconnue aux pétales de pé- _rir les derniers, et l’absence presque com- plète de poison dans ces organes. On le voit, l’étude du mode de réparti- Ns 3. SAVANT. LÉcHo Du MONDE sAvANT parait le SEUDI etle DIMANCHE de chaque semaine et forme par an deux volumesde plus de 1,200 pages chacun On s'abonne F Paris, rue des BEAUX-ARTS, N. 6, et rue de la GHAUSSÉE-D’ANTIN, 3, et dans les départements chez les principaux libraires, et dans les bureaux de poste et des Messageries. Prix du journal , PARIS pour un an, 25 fr.; 6 mois, 43 fr. #0, trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 30 fr 16 fr. 8 fr. 80. À L'ÉTRANGEA 5 fr, en sus pour les pays payant port double. — Adresser tout ce qui concerne le journal à M. le vicomte A. de LAVALETTEÉ, directeur et rédacteur en chef, üon de l'acide arsénieux absorbé par les plantes vient appuyer, par une analogie dont on ne saurait contester la valeur, l’o- pinion de ceux qui admettent, avec M. Or- fila, que le poison s’accumule dans certains organes des animaux, mais sans toutefois s’y localiser d’une façon absolue. La simultanéité de l’accumulation du poi- | son dans les phoranthes et de sa rareté dans les pétales indique qu'il s’opére dans le travail physiologique de nature électwe aû milieu des tissus d’où s'élèvent les organes floraux. À l'absorption du poison succède son él munation, qui est complète si la plante survit assez iongtemps. C’est là un fait ca- pital quise modifie sous des influences di- verses. L'espèce a une très grande influence sur la fonction éliminatoire où excrétoire des vé- gétaux. Tandis qu’it suffit de six semaines à des Lupinus et à des Phaseolus pour se débar- rasser de tout l'acide arsénieux qu’ils peu- vent absorber sans périr, il faut, à la plu- part des herbes dicotylédones, de trois a cunq mois pour donner un résultat analogue; et les monocotylédones retiennent généra- lement les traces de poison sëx mors après qu’elles l’ont absorbé. Les lichens éliminent beaucoup plus len- tement encore. L’élimination exige moins de temps pour s'effectuer si les plantes, au lieu d’être sa- turées de poison, n’en contiennent qu'une petite quantité, comme cela arrive dans l’arsenicage des céréales par les cultiva- teurs. Comme on pouvait le prévoir, les es- pèces ligneuses sont beaucoup plus long-- temps à se débarrasser du poison que les espèces herbacces. Le jeune àge favorise sensiblement l’éli- minaton ou l’excrétion sur laquelle les sexes n’ont aucune influence. L'air est-1l sec et agité, l'élimination est rapide ; c’est le contraire, si les plantes empoisonnées sont exposées à un aùr hu- made et calme. L’élévation de la température (dans les limites de la végétation) agit comme l'air agité et sec. ; L’hunudite du sol, comme l'élévation de la température , facilite l’excrétion du poi- son, el une fumière vive et continue la re- tarde. L'obscurité continue n'est pas toutefois aussi favorable à élimination qu’une alter- native d'un peu de lumuère et de beaucoup d'obscurité. Mes expériences, encore incomplètes sur le rôle de l'électricité, m'ont seulement ap- pris qu’ellehâtel’élimination chez les plantes exposées à une série d’étincelles, et qu’elle ralentit, au contraire, la fonction élimina- toire si on la fait agir par tnfluence continue. L’électricité par influence, agissant avec in- termittence, ne m'a pas paru avoir d'action sensible, .n 52 L'action des saisons sur l'élimination est des plus marquées : le prétemps et l'au- tomne lui sont le plus favorables; vient en- suite l'été, et au dernier rang l'hiver. Ces résultats sont assez conformes à ceux. que faisait prévoir linfluence particulière de chacun des agents physiques. La diffé- rence des résultats obtenus en été ét en hi- ver indique toutefois que la coïncidence de la chaleur de l'été et des courtes nuits de cette saison hâte plus l’excrétion du poison que ne le font les longues nuits de l'hiver unies à sa basse température. Des rapports pleins d'intérêt lient les ef- fets toxiques et l’élimination entre eux, ainsi qu'avec leurs causes communes. Sil’ontient compte d’une cause d’erreur relative à l’absorption (ce qui est facile en ne faisant porter la Comparaison que sur des végétaux transplantés en terre naturel- le, postérieurement au jour de l’empoison- nement du poison), on trouve que les effets toxiques et l'élimination marchent réguliè- rement en sens inverse, et que les circon- stances qui augmentent où diminuent les effets toxiques sont précisément celles qui, dans un rapport constant, facilitent ou en- travent l’excrétion du poison. Ainsi un aw° calme et saturé d'humidité, la sécheresse du sol, l'abaissement de la tem- pérature, une lumiere vive et surtout conti- nue, l'électricité agissant par nfluence sans internuttence, augmentent les effets toxiques ou les rendent plus durables, en même temps qu'ils ralentissent l’excrétion du poison. Les effets disparaissent au contraire plus iôt et l'élimination est plus rapide quand V'air est sec et agité, le sol hunude, etc. Si l’on passe à la comparaison de l’in- fluence qu’exerce la nature même des plan- tes sur l’excrétion et les effets toxiques, on trouve que l'influence du jeune dge est dans le même sens que celle d’un a sec et agité, d’un sol humide, etc., tandis que celle de l’espéce est au contraire spéciale et peut s’exprimer par celte formule générale : L'excrétion s'effectue d'autant plus prompte- ment Chez une espèce donnée , que celle-ci est plus sensible aux effets du poison. Un corollaire de cette loi, c’est que les plantes d’une organisation inférieure sont à la fois les plus indifférentes au poison et les plus lentes à éliminer celui qu’elles ont ab- sorbé. La recherche des voies excrétoires de l’a- cide arsénieux m'a conduit à reconnaître qu'il n’est éliminé sous aucune forme par la partie aérienne des végétaux, lesquels s’en débarrassent exclusivement par leurs ra- ciies. L’acide arsénieux ne reste pas libre dans les sucs des plantes ; il ne forme pas non plus, comme on aurait pu le penser, un composé insoluble avec leurs principes al- buminoïdes , mais il entre en combinaison avec les bases alcalines qui s’y trouvent toujours. _ C'est le sel très soluble qui résulte de celle combinaison que les plantes excrètent par leurs racines. L'analyse du sol, peu de temps après Vexcrétion du poison, permet d'y décou- vrir celui-ci à l’état soluble ; plus tard, l'a- cide arsénieux est engagé, comme l'indi- quaient les recherches de M. Orfila, dans une combinaison insoluble avec la base des sels calcaires. L'action des pluies, qui tend à faire pé- nétrer l’arsénite alcalin excrété au-dessous de la sphère d'absorption des racines et la 53 | formation, aux dépens dé celui-ci, d'arsé- nite de chaux insoluble, sont les causes qui s'opposent à la résorption du poison. Le chlorure de calctum est le contre-poi- son de l'acide arsénieux absorbe. Quelle que soit la dose de poison qu’on lui fasse absor- ber, une plante ne périt pas si l’on arrose le sol où elle végète d’une solution de ce sel. À l’analyse des plantes chez lesquelles le poison a été neutralisé par le chlorure de calcium, on constate l’absence de tout com- posé arsenical soluble. Le fait de la décomposition du chlorure calcique par le poison absorbé suffit à prou- ver que celui-ci ne consiste plus en acide arsénieux libre, mais en arsénite alcalin ; ce dernier agissant , à l'exclusion de l’acide libre, sur le sel de calcium. Applications. — Entre toutes les appli- cations qu’on pourra faire deces recherches, j'en citerai quelques-unes, à cause de leur importance. Application à l’économie rurale. — L’ar- senicage des céréales dans le but de détruire le charbon est utile, attendu que l'acide arsénieux même employé en grande pro- portion , est sans influence sur les crypto- games en général, et sur l’Uredo carbo, en particulier. Indiquer l’inutilité de l’arsenicage, c’est démontrer l’urgente nécessité de proluiber la vente de l'acide arsénieux pour cette opération agricole. _ Application à la chünie légale. — T'éli- minalion de l’acide arsénieux par les plan- tes, dans un temps donné, prouve qu'iln’en peut pas rester de traces dans les céréales dont on a arseniqué les semences en au- tomne. Applications à la thérapeutique. — ?° En comparant les résultats de ce travail à ceux que j'ai obtenus précédemment chez les animaux, on remarque que la chaleur a une influence pareille sur les effets toxiques, qu’il s'agisse de ceux-ci ou des végétaux. Cette analogie sur le seul point compara- tivement observé ne jusüfierait-elle pas des essais entrepris par des thérapeutistes, dans le but de reconnaître si un air calme et humide, l'obscurité, l’électricité, agis- sant par influence continue, ne seraient pas favorables à l'homme et aux animaux dans la première période de l’empoisonne- ment ? et si, par contre, un air agité et sec, l’éclat de la lumière, etc., ne seraient pas, à leur tour , utiles vers cette époque, où, l'absorption ayant eu lieu, il faut faciliter l'élimination ? 2° La neutralisation complète par le chlorure de calcium et de l'acide arsénieux absorbé par les plantes et passé à l’état de combinaison saline avec les bases alcalines de leurs sucs, et la nature alcaline du sang des animaux, qui rend si vraisemblable la formation d’une combinaison analogue à la précédente, au moment même où ils absor- bent l'acide arsénieux, indiquent suflisam- ment que le chlorure calcique doit être le contre-poison de l'acide arsénieux absorbé par ces dermers. SCIENCES NATURELLES. : ZOO0LOGIE. Principes de philosophie rCOIOSIiqUuee D'après M. Isid. Gcofroy Saint-Hilaire. (2e article). Dans un article publié, il y a déjà quel- que Lemps, nous avons posé, d’après le sa- 54 vant professeur de mammalogie du Muséum, quelques-unes des bases de ja philosophie zoologique; nous allons continuer aujour- d’hui cet exposé que des causes indépen- dantes de notre volonté nous ont obligé de suspendre pendant un assez long intervalle de temps. Nous avons vu que des lois fondamenta- les président à la nature animale; ces lois sont de deux ordres et relatives, les unes à l'individu, les autres à l'espèce. Parmi les premières, nous avons déjà fait connaître celles qui règlent la formation de l'être ou les lois embryogeniques qui ressor- tent des travaux des savants modernes, et qui sont au nombre de deux : la loi de for- mation centrifuge établie par M. Serres, et celle de rénovation des organismes. Outre celles-ci, il en est encore d’anatomiques et de biologiques où physiologiques. Les lois anatomiques sont au nombre de deux : 1° Celle d’analogie ou d’homologie qui nous montre dans l’organisation d’un animal plu- sieurs parties établies sur un même type. Cette homologie est très facile à reconnaître dans certaines limites et dans certains or- dres de faits; ainsi elle est évidente dans la colonne vertébrale, dans les côtes, dans les _phalanges; mais elle devient beaucoup plus difficile à établir dans certains autres cas, comme par exemple entre les vertèbres et le crâne ; mais ici même la question avait été soulevée par Goethe, et la solution en VE , 8 PS x avait été donnée par M. Duméril avant même, qu'il eût connaissance des idées émises à ce sujet par l’illustre allemand. 2° Une seconde loi qui complète la pré- cédente et dont la connaissance peut sou- vent lever de graves difficultés, c’est que souvent des parties se présentent dans l'or- ganisation animale arrêtées à des dégrés de développements bien différents. C'est ainsi par exemple que, chez l'homme, les vertè- bres qui forment le coccyx sont beaucoup moins avancées que celles dont se compose la colonne vertébrale, Les lois biologiques sont également au nombre de deux : 1° L'une est relative à l'harmonie qui co- ordonne entre elles les diverses parties d'un même animal ; 9° L’autre a rapport à l'influence qu'exer- cent sur l'être les divers agents extérieurs. Quant aux lois relatives à l'espèce, elles constituent une série parallèle à la précé- dente ; c’est ainsi qu'il existe une rénova- tion des espèces ; c'est encore ainsi que la comparaison de diverses espèces fait res- sortir l’analogie qui existe entre certaines d’entre elles. Or l'étude de cette analogie est ua point de la plus haute importance et qui mérite de fixer toute l'attention des zoolo- gistes, La recherche des analogies entre les ani- maux n'est certainement pas nouvelle; elles reposent sur une idée fondamentale , celle de l'unité de composition, à la démonstra- tion de laquelle Geoffroy père a consacré presque toute sa vie. Mais cette idée de l'u- nité de composition des animaux est anté- rieure à notre célèbre zoologiste philosophe; l'histoire nous la montre retracée en termes plus où moins précis dans des écrits d'épo- ques très diverses. On én trouve déjà quel- ques faibles linéaments dans les écrits d'Aristote, comme lorsqu'il dit qu'il existe chez les animaux des parties qui sont les mêmes et qui cependant diffèrent, lorsqu'il compare les plumes des oiseaux aux écailles des poissons, etc, 0 Mas 55 MINÉRALOGIE. Sur les cristaux des cavités de la Éopaze Qui se dissolvent par la chaleur, et cristallisent de nouveau par le refroidissement; par sir David BREWSTER: = Il y a environ vingt ans que M. Brewster découvrit deux nouveaux fluides dans les ‘cavités à cristaux de la topaze et d’autres minéraux. Un de ces fluides est très volatil et d’une expansibilité tellement considéra- \ble, qu'il s'étend vingt fois autant que l’eau | pour un même accroissement de tempéra- ture. Lorsque les vides de la cavité qu’il occupe sont grands, il passe à l’état de va- peur; dans ces différents états, M. Brews- | ter a réussi à déterminer son pouvoir ré- frmgent. L'autre fluide est d'une plus grande densité; il occupe les angles et les parties rétrécies des mêmes cavités. Les cavités dans lesquelles sont renfer- :més les cristaux solubles sont d’une espèce différente. Elles sont imparfaitement cris- tallisées; elles existent dans des échantil- | lons de topazes qui contiennent les cavités avec les deux fluides; elles ne contiennent pas le fluide volatil et expansible, qui est sans doute un gaz condensé. Les cristaux qui s’y trouvent sont des rhomboïdes bien | cristallisés. Lorsqu'on fait agir sur eux la } chaleur , ils s’émoussent d’abord à leurs arèles et à leurs angles, après quoi ils dispa- raissent en peu de temps. Après que la to- paze s’est refroidie, ils reparaissent de nou- \ veau, d’abord sous l'apparence d’une tache, » après quoi ils cristallisent graduellement ; quelquefois se montrant à la place qu'ils occupaient d’abord, mais souvent sur d’au- | tres points de la cavité, leur situation étant | déterminée par la manière dont s'opère leur refroidissement. Il est extrêmement difficile | de: retirer ces cristaux et ces fluides de | leurs cavités, soit ä cause des faibles di- mensions de ces dernières , soit à cause de | la rapidité avec laquelle disparaît le fluide | volatil. Après Aristote, il faut franchir un grand | espace de temps et arriver jusqu’à Belon, en 1555, pour retrouver l’expression de cette grande idée philosophique ; mais ici elle se montre avec beaucoup de clarté. L'on trouve en effet dans l’histoire des oi- seaux_ de Belon le squelette de l’hom- me dessiné sur une page, tandis que sur | la page en regardest représenté le squelette d’un oiseau. redressé et dans une position semblable. Pour faire ressortir l’analogie des parties de ces deux squelettes, Belon a désigné de part et d'autre par les mêmes lettres celles qu'il croit devoir comparer Vune à l’autre; sans doute cette comparai- son est le plus souvent erronée dans les détails, mais elle n’en montre pas moins avec évidence l’idée de laquelle elle émane. À la fin du XVIIL siécle, cette idée de | l'unité de composition se retrouve chez Buffon qui l’exprime dans deux passages restés longtemps inaperçus et qui se trou- vent, l’un dans son article sur l’homme , V’autre dans l’article sur les singes. Herder, en Allemagne, exprime quelque chose de semblable. Vicq-d’Azir arrive à admettre l'unité de plan en observant l'existence de clavicules chez des animaux dans lesquels elles restent entièrement inutiles et rudi- mentaires ; enfin Goethe la conçoit et l’é- nonce d’une manière aussi claire que posi- tive. Qu'on ne s'étonne pas du reste de voir sortir du cerveau de Goethe des idées aussi: fécondes que. celle de l'unité de composi- 56 tion chez les animaux, de la métamorphose chez les végétaux, et surtout qu’on ne les regarde pas chez lui corame des produits excentriques d’une imag nation de poète; car avant de s’adonner eux lettres qui ont immortalisé son nom, Goethe avait été ana- tomiste; 1l avait formé un cabinet d’anato- mie comparée; il avait écrit un journal d'histoire naturelle; et si plus tard il cher- Cha la gloire sur une autre voie, ce fut par suite de l’accueil peu flatteur qu’obtint de Camper un mémoire d'anatomie comparée qu'il avait soumis au jugement de ce célè- bre anatomiste. L'idée de l’unité de plan des animaux avait été exprimée par Geoffroy père dès son premier écrit, en 1794; néanmoins le passage de ce mémoire qui en était l’ex- pression la plus claire fut supprimé d’après le conseil de Daubenton. En 1796, dans un travail sur les rapports naturels des Makis, il énonce cette idée d’une manière plus précise; cependant ce fut surtout à partir de 1807 qu'il s’occupa de présenter avec soin, de développer et d'étendre cette théo- rie qui devint dès-lors le but principal de ses efforts. Voyons donc maintenant en quoi consiste cette théorie et les consé- quences importantes qui en découlent, (La suite prochainement.) De la fréquence de i'aliénafionm dans Ia population moire des États-Umiss par le docteur J. Jarvis. Plusieurs tentatives ont été faites pour arriver à quelques résultats intéressants sur la fréquence de l’aliénation chez les différentes variétés de l’espèce humaine; mais, jusqu'à ces derniers temps, tous les résultats obtenus n'avaient aucune valeur, parce qu’ils étaient tous dus à des efforts individuels, et reposaient sur des recher- ches nécessairement très-bornées. Une oc- casion bien favorable se présenta en 1841 d'éclairer cette question aux États-Unis, où les deux races blanche et noire existent si rapprochées, mêlées même à l’état de li- berté et d’esclavage: c’est lors du dernier recensement décennal. Par une disposition spéciale, la loi qui ordonna le dernier re- censement voulut que les agents chargés de le faire, en relevant le nombre des blancs et des noirs dans chaque district, indi- quassent également celui des aliénés et des idiots de chacune de tes couleurs. Jamais plus bel espoir n’avait été offert aux parti- sants delastatistiqueetdes études auxquelles convient cette méthode, et tous ceux qui s'intéressaient à cette question attendaien: avec impatience la publication de ce recen- sement, qui fut faite en gros volumes in- folio, après que les éléments en eurent été revus et corrigés au ministère de l’inté- rieur. Le tableau suivant présente le résumé sommaire des documents nombreux conte- nus dans ce travail, qui comprend à la fois, mais séparément, les quinze Etats du Sud. Population Chiffre $ blanche. des aliénés. 1 sur Etats dn Nord. 9,337,065 9,693 993 Etats du Sud, 4,632,183 4,900 945 Total. 14,189,218 14,503 978 Population Chiftre noire. des aliénés. 1 sur Etats du Nord. 171,894 4,191 144,5 Etats du Sud. 2,101,491 1,134) 4,657,9 Total. 2,813,385 2.925 982 Ce résultat frappa vivement l'attention 57 aux États-Unis, et fut aussitôt reproduit pal tous les organes de la presse périodique; et quelqu’étonnant, quelqu’inattendu qu’il fût, on ne pouvait le mettre en doute sans détruire l'autorité d’un livre publié par le gouvernement et revêtu de toutes les con- ditions désirables d'authenticité. Le fait qui avait le plus frappé dans ces résultats nu- mériques, c'était l'immense disproportion entre la fréquence de l’aliénation dans la race nègre dans les États du Nord, où elle est libre, et dans ceux du Sud, où elle est dans l'esclavage: car il en ressortait que les nègres et les mulâtres du Nord comp- tent 1 aliéné ou 1 idiot pour 44h d’entr’eux, tandis que, dans les États du Sud, la popu- lation de la même couleur ne comptait qu’un seul aliéné sur 1558, ce qui supposait que la disposition à la folie était 11 fois plus forte chez le noir libre des États du Nord que chez le noir esclave de ceux du Sud. Ce résultat déjà si prodigieux, consi- déré en masse, c’est-à-dire dans tous les Etats réunis en deux catégories, l'était bien plus encore si on l’examinait dans chacun des Etats en particulier. Ainsi, ïk résultait du recensement que, dans le Maine, on comptait 4 nègre aliéné ou idiot sur 14; dans le Michigan, 1 sur 27; dans le New-— Hampshire, 1 sur 28 ; et dans le Massachu- sets, 1 sur 43. ; Ces chiffres, si défavorables aux États où l'esclavage n'existe pas, furent reçus avec une espèce d'enthousiasme par un certain parti, au moment où une scission très profonde se manifestait entre les États du Nord et ceux du Midi, et les journaux de ces derniers ne manquèrent pas d’y pui- ser des raisons contre l’émancipation de l'esclavage. « Les esclaves, dit le MESSAGER. DU SUD, seront consolés par l’annonce que, bien qu'ils soient soumis à la volonté d’un autre homme, leur raison ne seraæ:pas trou- blée par les folles illusions ou par l’abru- tissante idiotie dans lesquelles tombent leurs frères des États du Nord, qui se gou- vernent eux-mêmes. » Il était de l'intérêt général, sous les points de vue scientifique et politique, de recher- cher si ces résultats étaient réellement l’ex- pression des faits, et si les conclusions que l'on en tirait déjà en faveur du maintien de l'esclavage dans les États du Sud, et qui menaçaient d’envahir la science, méritaient quelque attention. C’est ce qu’a entrepris M. Jarvis , dans le travail dont il s’agit ici et où sont signalés des milliers d'erreurs répandues dans le recueil imprimé par or- dre du gouvernement des Etats, Nous ne signalerons aucune de ces erreurs, ce qui entraînerait dans des détails hors de propos et sans autre intérêt que leur résultat, et il nous suffit de nous être élevé contre l’auto- rité que l’on allait donner , jusque dans la science, à ces chiffres mensongers et pour= tant d’origine officielle. (Gaz. med.) —6666:€(52 cese— Hoyens de fabriquer fmmédiate- mené le fers par M. BROADMEADOW, de New-York. L'auteur se propose de fabriquer le fer en traitant immédiatement le minerai dans un four à puddler. La forme du four qu’il emploie diffère un peu de celle des fours ordinaires. La voûte, au lieu de se courber en approchant de la cheminée, s'élève selon une ligne droite, inclinée d'environ 10 degrés sur l'horizon, à partir de la chauffe jusqu’à la cheminée, 58 . Cette forme est destinée à empêcher la voûte de réverbérer la chaleur, ce qui rédui- rait aussitôt une grande partie du minerai en scories, au lieu de l’amener à l’état de fer malléable. Le sol du fourneau, en s'ap- prochant de la cheminée, s’élève avec plus de rapidité que la voûte. Cette disposition a pour objet de resserrer le passage qui conduitdela voûte à lacheminée, de manière à le rendre beaucoup plus étroit que le rampant des fours ordinaires, qui atteint jusqu'à 0",600 ou 0,750, tandis que, dans Le fourneau de M. Broadmeadow, le passage n’est pas de plus de 0,300. Un registre, placé au bas de la cheminée , permet de régler le tirage et la chaleur, selon que l'exige le travail. Dans un four ainsi con- struit, on chauffe suffisamment la mine et le métal extrait; mais on peut aussi varier no- tablementcesdispositions sans faire échouer l'affinage, et il est même probable, dit M. Broadmeadow, que des fours à puddler ou d’autres fours à réverbère pourraient éga- lement être employés. L'auteur, dans sou procédé, ne fait usage d'aucun des fondants terreux ou autres qui servent ordinairement pour la fabrication de la fonte ; il ne mêle même pas au minerai du charbon en poudre, comme l'ont fait, sans exception, les expérimentateurs qui ont proposé avant lui l’extraction immédiate du fer. On sait que l’une des tentatives les plus remarquables est celle pour laquelle M. Clay s’est fait patenter en Angleterre, et dans laquelle il ajoute au minerai 28 pour 400 ou même plus de charbon. Dans le pro- cédé de M. Broadmeadow, les minerais sont 1contraire employés sans addition ; mais ce mi également en poudre. Il introduit fé mélange dans son four à puddler et le chauffe, soit avec de l’anthracite, soit avec tout autre combustible. Il recommande de le laisser en repos au commencement de l’o- pération, et de ne le remuer que quand le fer est prêt à être mis en balles, par consé- quent, après la revivification de l’oxyde. Lorsque l’on mêle du charbon ou quel- que matière qui en contient avec le mine- rai, ce corps combustible se combine avec le fer de l’oxyde, et le réduit en fonte qui se liquélie. Dans l’affinage immédiat avec le charbon, cet accident peut arriver mal- gré tous les soins du puddleur, etil ne faut, pour le produire, qu'une légère erreur dans la composition du mélange ou dans le ré- glement de la chaleur. Mais, lorsque le mé- lange se compose, au contraire, entière- ment ou presque entièrement de minerais de différentes qualités, la température peut varier considérablement sans l’occasionner, parce que le carbone et l’oxygène se com- binent immédiatement et laissent le fer à Vétat métallique, en sorte qu'il ne s’agit plus que de le réduire en balles, Toutes les personnes qui connaissent la nature des minerais verront aisément qu'il n'est pas possible d'indiquer des propor- tions fixes pour les mélanges, qui doivent varier selon les prescriptions de l'analyse. L'auteur fait en outre observer que, mal- gré linutilité d’une addition de carbone, il ne repousse Cependant pas ce moyen, puis- que celle addition peut évidemment com- penser l'insuflisance de la quantité du car- 59: bure de fer ; mais elle ne constitue qu’une variation et non une dérogation à son pro- cédé. A Lorsque le fer st prêt à être mis en bal- les, on fait écoult,,les scories, et l’on opère comme à l'ordinaire. Le tisard, la porte de travail, le trou de floss et toutes les par- ties accessoires sont d’ailleurs semblables à celles des autres fours à puddler. ER — MÉCANIQUE APPLIQUÉE. Inconvénients du système actuel d'essai des chaudières à vapeur. Proposition d’une nouvelle méthode pour remédier à ces inconvénients , par M. Josarp, de Bruxelles. Essai de chaudières par la dilatation de l’eau. Il suflirait, pour essayer les chaudières, de les remplir entièrement d’eau froide et de faire un petit feu dessous. Avant que l’eau ait acquis 20 à 30 dégrés de chaleur, les soupapes se soulèveraient et le mano- mètre marquerait. Il ne faut pas craindre que les pertes d’eau par filtration, qui sont si nombreuses dans les essais à froid, puissent s'opposer à la marche de cette épreuve, car, dès que le fer est dégourdi et commence à se dilater par la chaleur, les petites fentes des rivures se ferment rapidement. D'ailleurs il faudrait que ces fentes fussent bien considérables pour laisser passer, pendant le temps que doitdurer l’essai, un trentième environ de Jeau qui la remplit: car l’eau se dilate d'autant avant d'arriver à son point d’é- bullition. 11 faudrait donc qu'il se perdit pendant l'essai une si grande quantité d’eau que, dans ce cas, la chaudière ne devrait pas être recue. Le volume d’eau devient : A 10 degrés 1,0002 A DONNEES EMA OO À 30 — 1,0041 A 50 — 1,0122 À 80 — 1,0309 À 100 — 1,0466 c’est-à-dire qu’une chaudière remplie de 100 hectolitres d’eau devrait en pérdre plus de & hectolitres et demi par ses soupapes, avant d'arriver à l’ébullition. Il n’y aurait donc ni inconvénient ni dan- ger à essayer les chaudières à chaud par la dilatation, sans qu'il fût nécessaire d’arri- ver à la vaporisation . Nous pensons aussi qu’on pourrait s'arrêter à deux atmosphères au-dessus de leur travail habituel. Le ma- nomètre portatif hyperbolique serait d’un excellent usage pour les essais de ce genre, car les divisions sont égales et même plus grandes dans les hautes que dans les basses atmosphères, contrairement aux manomè- tres cylindriques; elles sont justes puis- qu'elles ont été graduées empyriquement, c'est-à-dire par expérience directe, On pourrait, avec ce manomètre qui semble fait exprès pour ce nouveau mode d'essai, se passer du jeu des soupapes ; car nous connaissons les précautions que les fa- bricants emploient pour rendre les essais actuels illusoires. Le manomètre apporté par l’essayeur ne pourrait donner prise à aucune fraude de ce genre, fraude presque excusable en présence de la rigueur inutile et dangereuse de l'ordonnance. Nous pensons aussi qu'il ne faudrait qu'un seul essayeur habile pour tout le royaume, car il n'y à pas de sûreté à charger de cette besogne une multitude de personnes sou- vent étrangères à ces sortes d'opérations, où qui, les faisant pour la première fois, 60. ne savent pas toujours bien calculer les différents leviers, les poids et les soupapes. Il faudrait en outre que cet ingénieur fût un praticien assez instruit pour donner de bons conseils aux fabricants et aux chauf- feurs dans le cours de ses fonctions, qui pourraient être continues, car il serait bon d'essayer les chaudières tous les ans, puis- qu'elles se détériorent par l'usage. Le fa- bricant serait charmé d’en connaître l’état et de le vérifier au besoin lui-même, si le mode d'essai ne donnait pas lieu à de grands : dérangements. Or le mode que nous propo- sons est si facile que, pendant l'intervalle d’un repas, il pourrait s'effectuer. Il suffirait de remplir la chaudière complètement, en arrétant le feu, de visser Ie manomètre au robinet de jauge taraudé d'avance pour le recevoir, de refaire le feu et d’observer l'instrument ; après quoi la plaque recevrait le poinconnage de l’essayeur. Si les mesu- res que nous proposons élaient adoptées , nous pensons que les accidents devien- draient très rares et finiraient peut-être par disparaître complètement. —66e 45% ese— Perfeciionnements ans Ia pro- pulsion des Daâicanux à vapeur. Nos voisins d'outre-mer s'occupent avec une ardeur louable de recherches d’expé- riences sur les moyens d'obtenir une vitesse plus considérable dans la navigation à va- peur. Tandis que nos ingénieurs, dont on ne peut certes contester le mérite, semblent laisser un peu trop dè côté ce genre im portant d'amélioration, les ingénieurs An- glais ne cessent de multiplier les essais de propulseurs destinés à remplacer les roues à palettes planes de nos bateaux si primi- tives et si imparfaites. Voici un relevé suc- cinctdes appareils nouveaux mis à l’épreuve dans ce but depuis peu de temps ; il sufüra pour montrer combien nous restons en ar- rière en nous en tenant sans cesse à notre disgracieux et incommode propulseur. Tout le monde sait combien sont inportants les inconvénients que celui-ci présente: Ils consistent en une succession de chocs occa- sionnés par l'entrée des palettes dans l'eau, sous un angle nuisible à la forme motrice et qui occasionne la déplaisante vibration plus ou moins sentie dans tous jes bateaux, aussi bien que l’usure de la machine, à un point qu'il est encore impossible d’appré- cier, et la perte de force au moment où les palettes ayant produit tout leur effet utile sortent de l’eau. Le seul remède que l’on ait tenté d’appor- ter à ces graves inconvénients est le ploie- ment des paleltes, leur manœuvre à l’aide des leviers ou de tout autre appareil, de manière à les faire entrer dans l’eau par les bords, à leur faire prendre la position la plus favorable au moment de leur’ action, et à leur faire quitter l’eau dans la position verticale. Ces procédés très ingénieux sont aussi très compliqués, très chers d'établis- sement et d'entretien. Aucune de ces ob- jections ne paraîtrait applicable à l’inven- tion de M. Smart, constructeur de navires à Bristol, et pour laquelle il a pris un brevet, sous le tire un peu long, mais du moins explicite, de Ælliptical-Convex-Metallic- Patktle-Float. L'appareil est composé de feuilles de tôle de figure courbe ou elliptique, à bords ar- rondis, embouties au marteau dans une ma- trice concave et placées sur les roues de façon que le point central, du côté convexe, touche le premier Ja surface de l'eau en y 51 hntrant. La palette pénètre ainsi graduelle- nent dans le-fluide résistant, prévient le hoc, la vibration qui en est la Suite et, orsqu’elle sort de l’eau, sa convexité, tour- iée en l'air, facilite l'écoulement du liquide supérieur et ue fait éprouver à la machine qu’une faible résistance, qu'une légère di- ninution de sa force. Tout cela n’est point de la théorie pure, l'expérience en a plei- sement montré la réalité. Le Schamroch, beau vaisseau qui navigue entre Bristol et Dublin, a, par ce moyen, augmenté sa vi- Lesse d’un nœud par heure ; le Swift, entre 3ristol et Newport, a gagné un nœud et lemi, et Osprey, de 200 chevaux, sur le- quel la première épreuve a été faite dans lin état encore incomplet de l'invention, xagna sur-le-champ un nœud par heure de vitesse. Un nouveau propulseur à été proposé sous e nom de fan propeller. Il vaut mieux lui “onserver ce nom que d'essayer de le tra- duire par l’une des acceptions ordinaires de ce mot anglais qui pourrait en donner ne fausse idée ; car il ne paraît ressembler, l'après la description,-ni à un van, ni a un ventail où à un écran. Il est semblable, dit e journal anglais le Mining, aux ailes ou voiles d’un moulin à vent, mais avec cet wantage sur tous les autres propulseurs îvés à angle droit avec la poupe, qu'il peut brendre un mouvement horizontal à la vo- onté du timonier et devient ainsi à la fois >ropulseur et gouvernail. | Cet appareil est monté par un joli petit “ateau à vapeur de cinquante tonneaux ap- pelé le Mystery, récemment lancé à Grenn- \wich, qui n’est plus péniblement défiguré var les roues à palettes, et l'emporte, dit- bn, de beaucoup sur tous les propulseurs hrrièr déjà brevetés. Il pent tourner hori- rontalement sans mouvement vertical sur oute l’étendue d’un demi cercle. Son action 2st telle sur le navire, que celui-ci obéit instantanément au monvement le plus léger, et qu'il peut tourner avec rapidité au milieu de l'eau comme s'il était fixé Sur un pivot. Le Fan sur ce principe, peut être appliqué 1ux vaisseaux à voiles de toutes grandeurs, Bt même aux vais seaux de guerre de pre- mier rang. Son action élant entièrement sous-marine, il est parfaitement à l’abri de tout accident, de tout dommage. Le propulseur Surrx est la vis d’Archi- Imède, l’hélice. La frégate le Ratiler a été construite sur les lignes et les dimensions exactes du steamer à palettes Prometheus, dans le but de faire des essais comparatifs sur les différentes espèces de propulseurs,. Le Rattler a terminé, il y a peu de jours, sa dernière épreuve au bas de la Tamise, après de nombreuses expériences qui remontent à diz-hant mots. Le Prometheus, le steamer à roues, dans une moyenne de douze épreuves prise pour type de comparaison , a fait huit nœuds trois quarts, tandis que le Ruattler a fait 8,380 laœuds avec le propulseur de M. Sunderland, 2,537 nœuds avec celui de M. Seinman, et D,9 nœuds par heure avec celui de M. F.-T. /Smith. D'après ces résultats, les lords de l’'amirauté se sont décidé à envoyer à la mer “le Ratiler, muni de l’hélice Smith, qui a évi- .|1emment produit la plus grande somme de - [vitesse avec la plus petite dépense de force. Le choix des lords de l’amirauté a été déter- |miné non seulement par l’elfet supérieur de appareil, mais aussi par son volume de Juinze pouces (anglais) de long et seule rent lix-hnit pieds de diamètre. + 02 Une autre expérience aussi concluante en faveur de l’hélice est celle qui vient d’être faite tout récemment sur l'énorme navire le Great Britain. On sait du reste, qu’en ce moment même s’agite une question de la plus haute importance, celle des paquebots transatlantiques à hélice. Si en France même, où les améliorations les plus évi- dentes sont souvent fort léntes à s’intro- duire, tout un service de paquebots de la plus grande force paraît devoir s'établir plus avantageusement avec l’hélice pour propulseur, il ne sera guère plus possible de conserver, après celte expérience déci- dence , nos bataux à roues qui constituent encore à-peu-près seuls notre navigation à vapeur, — RS — SCIENCES HISTORIQUES. ARCHÉOLOGIE, Sépultiures des Roîs et des Reines « ac France. Tombeau de Louis XI, dans l’église de Cléry (4). Cléry-sur-Loire ayant été ravagé par le comte de Salisbury, lieutenant-général de l’armée anglaise, tué quelque temps après au siége d'Orléans, Louis XI, qui avait voué une dévotion particulière à la Vierge con- çut le projet de faire sortir l’église de ses ruines. Pour aider à sa reconstruction il Jui fit don de 2,330 écus d’or, lui assura de grands revenus sur les gabelles, l’érigea en chapelle royale par lettres patentes du 11 décembre 1467, ct dota richement ses cha- noines. On voit dans les titres originaux de la chapelle de Cléry, ccns2rvés à la Biblio- thèque du Roi (section des manuscrits), qu'il augmenta ses largesses par un nou- veau don de 7328 livres 15 sous, somme énorme pour cette époque. Malheureusement, en 1/72, au momentoù on couvrait la toiture, nn incendie dévora ce monument : le tout fut ars et brûlé, dit la chronique de Louis XI. Enfin par commission de ce prince donnée à Cléry, sous la date du 2 avril 1482, An- toine Beaume, son secrétaire, fut chargé du parachévement et parement des édifices de ladite église à la place de feu Gabriel Marin, chanoine. Le 9 mars 1471, le pape Sixte IV con- céda à Louis XI, ainsi qu'à ses successeurs, le titre de premier chanoine de ce chapitre avec le droit de juger au-dessus du doyen et de porter le surplis, la chappe et l’au- muce. Le roi étant résolu à se faire enter- rer à Cléry, conféra aux dix chanoines du chapitre le titre de proto-canomct. Peu de temps après, Louis XI étant tombé gravement malade durant un pélérinage qu'il fit à St-Claude dans le Jura, se rendit à Cléry; il y fit une neuvaine à la Vierge. Ayant recouvré la santé, il enrichit de nou- veaux dons sa collégiale et s’occupa sérieu- sement d'y faire construire son tombeau ; personne n’ignore que Louis XI était tour- menté par la crainte incessante de mou- rir. Deuxécrivains modernes, Walter-Scott, dans Quentin-DurwardetCasimir-Delavigne dans sa tragédie de Louis XI, ont tracé un si admirable tableau des anxiétés conti- nuelles du vieux Roi qu'il serait superflu d'y rien ajouter. Voici cependant un trait que ces auteurs ont oublié. Ecoutons l’historien (1) Voyez l'Éého du Monde Savant des 7 et 14 juillet 1844, 16 janvier 1845. 65 Guyon : « Pendant les dernières années de « sa vie il aimait à se mettre dans son se- « pulcre à Cléry pour voir si le lieu était «juste à son corps et bien proportionné « pour le recevoir après sa mort. » Pour être sûr que rien ne troublerait le repos de ses cendres, il obtint du pape une bulle d'excommunication contre ceux de ses successeurs qui Changeraient ses dernières volontés relativement au lieu de sa sépul- ture ; il fonda en outre un service perpétuel à son intention, et affecta à cet objet une rente annuelle de 4,000 livres à prendre sur les vicomtés de Rouen, Lemnes, Pont- de-l’Arche, Vics, Dange, Moutiers-le-Vil- liers, Arques, Avranches et Caen, jusqu’à l'actuel rachat fixé à la somme de 4,000 écus pour dire chaque jour de l’année une messe solennelle et votive à l'autel où est l’image de N.-D. et deux messes basses. (Voir les manuscrits de la Bibliothèque du Roi et ceux des Archives et de la Bibliothèque d'Orléans). Les lettres patentes qui con- tiennent ces disposilions sont signées du Roi et datées de 1471. Ainsi que nous l'avons dit plus haut, la santé du Roi depuis le voyage de St-Claude était toujours chancelante. Sentant sa fin approcher, il fit venir au château du Plessis- lez-Tours, où il s'était enfermé, la sainte- Ampoule,quelques autres reliques vénérées, et manda près de lui St-François de Paule. « Toutefois le tout n’y fit rien, ajoute Com- « mines, il fallait qu'il passät par où les .Cautres ont passé. » I mourut enfin, hôtelde Montil-les-Tours, le samedi 3 août 1183, sur les neuf heures du soir ; son règne avait duré 23 ans. Sui- vant ses dernières volontés, on l’inhuma à N.-D.-de-Cléry dans le tombeau qu'il s'était fait construire: à son service funèbre on vit figurer en grande pompe la sainte Ampoule et les reliques qui l’avaient entouré à sa mort. : Sa mort ne précéda que de quelques mois celle de sa deuxième femme Charlotte, de Savoie; cette princesse, fille puinée de Louis de Savoie et d'Anne de Chypre, mourut. le 1“ décembre 1483, au château d'Am- boise. Elle fut enterrée auprès de lui, dans le même tombeau à Cléry. Il résulte des recherches de M. Alexandre Lenoir, que Louis XI donna lui-même le plan de son tombeau et précisa le style des or- nements, Il voulait être représenté à ge- noux, sur un Carreau, tenant lesmains jointes dans son chaperon, en costume de chasse, revêtu de l’ordre de St-Michel, avec un oli- phan , ou cornet en sautoir, et un chien de chasse à côté de lui. Il envoya au sculpteur un portrait fait pendant sa jeunesse, et lui enjoighit l’ordre formel de le représenter tel qu'il était à la cour de Bourgogne, au temps de ses exploits guerriers et amou- reux, c’est-à-dire avec ses cheveux longs par derrrière, le visage frais et dispos, l'œil pétillant de malice, le nez un peu long et aquilin. L’exécution de ce monument, qui devait être entouré de six écussons, fut confié à Conrard de Cologne, orfèvre, et à Laurent Wrine fondenr. Le roi donna ordre à Du- plessis-Buré, intendant des finances, de faire prix avec ces artistes pour qu'il fût en bronze doré. Ce monument fut commencé en cuivre de son vivant, mais ne fut jamais - achevé à cause des troubles politiques. À l’époque des guerres religieuses du xvi' siècle, les calvinistes ayant surpris la ville d'Orléans et celle de Cléry, vers 1562, brisèrent la statue de cuivre, fouillèrent le G# tombeau et jetèrent au vent les cendres qu'il contenait. En 1622, Louis XII fit rétablir ce mau- solée en marbre et chargea de ce travail Michel Bourdin, célèbre sculpteur orléanais. L'artiste se conforma à peu près au plan primitif tracé par Louis XI. Il s’en écarta cependant dans les détails et dans l’en- semble du style, ainsi qu’on va le voir. Nous avons vu tout à l'heure le cauteleux diplomate, le redouté monarque, auteur des €ent Nowelles Nouvelles, présider lui-même à la construction de son tombeau, en dresser le plan et en surveiller l'exécution ; par un contraste assez piquant on va entendre maintenant la description qu’en faisait, il y deux siècles, un écrivain aussi remarquable par la finesse et la naïveté du style que par la profondeur du jugement; c’est l’inimitable Lafontaine qui va nous apprendre quelle impression lui a laissée l'aspect du royal mausolée. «Le premier lieu ou nous nous arrê- « tàmes (depuis Orléans) ce fut Cléry. J’al- « Jai aussitôt visiter l’église. C’est une col- « légiale assez bien rentée pour un bourg: «non que les chanoines en démeurent «d'accord, ou que je leur aie ouï dire. « Louis XI y est enterré : on le voit à ge- « noux sur son tombeau, quatre enfans aux « coins : ce seraient quatre anges et ce « pourraient êlre quatre amours, si on ne « leur avait point arraché les aîles. Le bon « apôtre de roi fait là le saint homme; il est « bien mieux pris que quand le Bourguignon. « le mena à Liége. Je lui trouvai la mine d’un matois ; Aussi l'était ce prince, dont la vie Doit rarement servir d'exemple aux rois, Et pourrait élre en quelques points suivie. «A ses genoux sont ses heures et son « chapelet, et autres menus ustensiles, sa « main de justice, son sceptre, son cha- « peau et sa ‘Notre-Dame ; je ne sais com- « ment le statuaire n°y a point mis le prévot « Tristan ; le tout est de marbre blanc, et « m’a semblé d'assez bonne main (1).» Malgré toutes les précautions que Louis XI avait prises pour assurer à perpétuité le repos à ses cendres, un nouvel orage poli- tique devait encore troubler la dernière demeure du fier rival du duc de Bourgogne. Ravagée par les Calvinistes, restaurée par Louis XII comme on l’a vu plus haut, elle devait être de nouveau saccagée en 1793 et réléguée dans une obscure chapelle. ‘Vers la fin du siècle dernier, M; Alexan- dre Lenoir réunit ces fragments, les fit transporter à l’ancien couvent des Petits- Augustins devenu musée des monuments Français, et recomposa le monument dont chaque pièce avait été numérotée, à peu près tel qu'il était. On le plaça dans la salle d'introduction près le tombeau de François [°°, Il fut posé sur un piédestal orné de co- lonnes de marbre pantélique, dont deux . veinées en bleu et les deux autres mou-- æhetées et d’un gris foncé ; quatre émaux (1) V. Lettres de La Fontaine à sa femme, conte- want la relation d’un voyage de Paris en Limousin en 1665 (Édition Walkenacr 1827 in-8°, page 381). Nous avons eu occasion de noter l’atticisme du bon La Fontaine en matière d'art. Voici ce qu'il dit quel- ques lignes plus haut an sujet du monument élevé à Jeanne-d’Arc sur le pont d'Orléans : « Elle (Teanne- » d'Arc) est à genoux devant une croix et le roi » Charles en même posture vis-à-vis d'elle, le tout » fort chétif et de petite apparence. C'est un monu- ù mount qui se sent de la pauvreté de son siècle. » Le fabuliste avait raison ; ce monument, comme siyle, élait d'un goût dotestable. 65 peints en grisailles, représentant la Force, la Justice, la Prudence et la Tempérance, étaient incrustés dans la frise. Dans le milieu des colonnes était un socle de marbre noir sur lequel étaient posés le casque, les gantelets et le cor de chasse de ce prince. Dans la frise on lisait la devise donnée par lui à l’ordre de Saint-Michel: Jmmenst tremor Oceau. (1) Au-dessus on grava cette inscription qui peint bien la terreur qu’inspira pendant si longtemps à l’Europe le nom de Louis XI: Etiam post funera terret. Lorsque les Bourbons rentrèrent en France, ils s’occupèrent du rétablissement des sépultures de leurs ancêtres. Le minis- tre de l’intérieur se rendit à Cléry pour y constater l’emplacement de l’ancien tom- beau. Voici le: procès-verbal qui fut rédigé en sa présence : « Nous, comte Max. de Choiseuil d’Aille- « court, elc... membre de l’Institut, préfet _« du Loiret, etc... nous sommes trans- « portés le 17 juillet 1818, dans l’église de « Cléry, à l’effet de reconnaître la place | & qu’occupait lemausolée de Louis XI, etc. « Âvons ordonné de lever la tombe qui « recouvrait l'entrée du caveau dont la « voute était détruite : l’architecte du dé- « partement y étant descendu, trouva un . « Sarcophage découvert contenant des os- « sements, entr'autres un crâne scié. À « gauche de ce sépulcre en pierre, se trou- « vait sur deux dés une boîte longue (2) de « 60 centimètres, haute et large de 80, « scellée de huit cachets, dont quatre vi- « sibles, en cire rouge, représentant un « écu, portant en chef trois fleurs de lys, « au-dessus trois épées, et dont le timbre « est orné d’un chapeau d’évêque. En en- « levant cette boîte elle se réduisit presque « en poussière et laissa à découvert les « débris d’un squelette, et du vase brisé -« en verre, dans lequel se trouvait un cœur « desséché, etc... » La statue de Louis XI, dont la tête repro- duit admirablement l'expression d’astuce et de prudence qui caractérisait le vieux roi, fut placée, après avoir été restaurée, sur un piédestal de marbre orné de quatre colonnes. Sur les deux faces principales on lit les inscriptions suivantes : « À la mémoire de Louis XI, roi de « France, et de Charlotte de Savoie, son « épouse. » «Maxime, comte de Choiseuild’Aillecourt « étant préfet du Loiret, et Firmin-Justin « Lemaigre, maire de Cléry : a été trans- « porté de Paris et rétabli dans cette église « par les soins des autorités locales, ce « monument de Louis XI, restitué en l’an « 1622 par Louis XIII, pour remplacer € l’ancien tombeau détruit pendant]la guerre « de religion. Le département du Loiret a fait les frais de la restauration opérée par MM. Roma- gnesi, statuaire, et Pagot, architecte (1818). Louis XI étant Dauphin, eut un fils qui mourut en bas âge. Ce prince, nommé Louis a été oublié par plusieurs anciens historiens. L'acte de sa sépulture à Cléry près le tom- (1) Gette devise fait allusion au Moni Saint-Michel in periculo maris. On sait que c'est dans une salle de ce monastère situé près d'Avranches que Louis XI tint la première assemblée des chevaliers de l’ordre de ce nom. Voyez les Souvenirs dumuseée des Petits Augustins et la description de ces monuments par Alexandre Lenüir. (1) Cette hoïte, conservée jadis dans la sacristie, contenait des reliques envoyées de Rome. 66 beau de son père constata d’une manière précise son existence (Voyez les notes his< toriques manuscrites du chanoine Hubert M. à la Bibliothèque d'Orléans et l’abrégé du 4 président Hénault). | Nous avons visité avec un vif intérêt l’é- glise de Cléry; mais elle nous a présenté un aspect de dénuement qui serre le cœur. De toutes les vitrières une seule a été con: 4 servée; plusieurs sculptures ont été cassées “ ou badigeonnées; enfin le tombeau de Louis " XI, placé près de la chaire, était à moitié caché par un rempart de chaises d'église. Malgré leur déläbrement nous n'avons pu nous empêcher d'admirer quelques cha- pelles latérales qui laissent deviner quelle devait être leur splendeur passée. CH. GROUET. _ — 21830 —— L'abhaye aux Bois, Rue de Sèvres, 16, à Paris. Norice, PAR Cu. NODIER (1). L’Abbaye-aux-Bois est le nom d’une ins- titution dépaysée, qui avait perdu sa soli- tude et ses ombrages. En 1202, Jean de Nesle, chatelain de 4 Bruges, et Eustachie sa femme, fondèrent , dans le diocèse de Noyon, une abbaye au milieu des bois. Cet emplacement prit le nom de Bat. Quatre cents ans après, le passage des gens de guerre et les incursions de l’ennemi vinrent troubler cette douce retraite, si pro fondément ignorée du monde qu'elle igno- rait. L’innocence , la méditation, la prière s’envolèrent du colombier, pour venir de- mander un asile, en 1659, à la piété d'Anne 4 d'Autriche. É Quelques Annonciales de Bourges, éta- M blies dans la rue de Sèvres, et obligées, en M 1654 , d'opter entre leurs deux maisons , : {f reprirent le chemin du Berry. Les vierges exilées se réfugièrent dans cette nouvelle demeure, comme les oiseaux du désert, vaincus par la fatigue, s'abattent sur un LT monument. Elles espéraient bien aussi ne M faire que s’y reposer, mais les évènements M, trompèrent leur attente et leurs désirs. Hélas ! il n’est pas si aisé qu’on le pense de rentrer dans les bois quand on les a quittés. Et voilà comment il se trouva une Ab- baye-aux-Bois dans la rue de Sèvres. Un incendie consomma l'église et les ba=, timents en 1661. Ils se relevèrent en 1718, sous les auspices de la duchesse d'Orléans, \ et sous le vocable de Notre-Dame. Aujourd'hui les saintes filles n’habitent plus qu'une partie de la sainte maison, mals / la protection divine sous laquelle elles l'a- 4 vaient placée ne l'a pas abandonnée. On s’y occupe comme autrefois d'œuvres de charité; on y entend comine autrefois les! voix fortes et solennelles qui attestent la grandeur de Dieu, celles de Chateaubriand et de Ballanche; on y reconnait, comme au-w trefois, une patronne pleine de grâces. (1{ Get article.est extrait des Promenades histo= ques dans Paris, dont l'Écre@ a: dernièrement parles ñ VARIÉTÉS. — usée hotanique de M. le baron Benjamin Delessert. (Suite et fin.) Les voyages particuliers indiqués par -.Lasègue (1) sont les suivants : 29, M. Ch. Martins; à St-Pétersbourg, nnistes ; en Szusse, MM. Thomas, Seringe, jarseval et Schimper; ex Autriche, aleten Espagne, MM. Hoffmansegg et Link, Vebb, Durieu de Maisonneuve, Boissier, Velwitsch, Guthnick et Hochsteter fils, euter et Colmeiro, Fauché: En Italie, M. A. Richard, Jaubert, Splitgerber, Maire, | ! irèce, l'expédition française de Morée. vtt, ey, Bové, Schimper, Léon de Laborde, Bé- :x fanger, Wellsted, Aucher-Éloy, Jaubert, Bois- tk fier, Pinard, Roe ; aux Indes, MM. Wallich, mme BIBLIOGRAPHIE. Chemins atmosphériques. Système de M. Arnollet. 1‘ janvier 18/45. In-8°, Paris. Cousidérations sur l'emploi thérapeutique de l’iodure de potassium; par M. P. Laro- che. In-12 d’une feuille, Paris. Examen de la sixième partie du Cours d’antiquités monumentales professé à Caen, en 1830, par M. de Caumont, et de l’Ico- nographie chrétienne, par M. Didron. Par M. L. de Lamothe. In-8°, Bordeaux. Exposition des attributs du système ner- veux. Réfutation de la doctrine de Charles Bell, et explication des phénomènes de la paralysie ; par le docteur Castel. Dixième édition. In-8°, à Paris, chez Baillière , rue de l’École-de-Médec., 17. Histoire des membres de l'académie roya- le de médecine, ou recueil des éloges lus dans les séances publiques de l’académie royale de médecine; par E. Pariset, secré- taire perpétuel de l'académie royale de médecine, membre de l’Institut, etc. Deux volumes in-12, ensemble de 40 feuilles 1/2. Imp. de Bourgogne, à Paris. — À Paris, chez J. B. Baillière. Principes de géologie, on Illustrations de cette science empruntées aux changements modernes que la terre et ses habitants ont subis. Par Charles Lyell, esq. Ouvrage tra- duit de l’anglais sur la sixième édition, et sous les auspices de M. Arago, par Mme Tullia Meulien. Seconde édition.— À Paris, chez Langlois et Leclercq, rue de la Har- pe, 81. ET Le journal continuera de paraître le di- manche et le jeudi. Mais nous placerons le sommaire tous les deux Nnméros, pour 6- viter une cause de retard et faciriter les re- cherches en attendant la tablo. SOMMAIRE DES ARTICLES GONTENUS DANS L'ECHO DES 12, 16 ET 19 JANVIER. SOCIETES SAVANTES. — sOcIËTE ROYALE D'AGRI- CULTURE. — Séance du ÿ janvier. — SOCIÈTÉ GÉO— 72 © LOGIQUE DE LONDRES, séance du 4 fdécembre, — ACADEMIE DES SCIENCES, séance du lundi 13 janvier. — SCIENCES PHYSIQUES. — méréo- ROLOGIE. — Observations météorologiques faites à Plymouth ; par M. Snow Harris. — PHYSIQUE 4r- PLIQUÉE. — Note sur un moyen de mesurer des intervalles de temps extrémement courts, com- me la durée du choc des corps élastiques, celle du débandement des ressorts, de l'inflammation de Ja poudre, ete.; et sur un moyen nouveau de com- parer les intensités des courants électriques, soit permanents, soit instantanés; par M. Pour LET — CHIMIE, Etudes de physiologie végetale faites au moyen de l'acide arsénieux, par M. An. CnaTiN. — SCIENCES NATURELLES. — mNÉRALOGIE. Sur la cause des couleurs dans l’opale précieuse; par sir David BREWSTER. — Sur les cristaux des cavités de la topaze; LE MÊME. — ORNIEHOLOGIE, Description d’une nouvelle espèce du genre co- lombe ; par M. Lesson. — cèoLocie. Observation sur Ja note relative à l’origine des cavernes. — BOTANIQUE. Sur les plantes hybrides, M. Rozp£r. — Z00LOGIE. Principes de philosophie zoologique, d’après M. Isid.-Geoffroy SainT-HiLaire (2e art.) — SCIENCES MEDICALES. — OPHTHALMOLOGIE. Sur les trois lumières de l'œil, par le d. MAGNE, — 25 Emploi de l’eupatoirc. — Fréquence de l’aliénation dans la population noire des Etats-Unis, docteur JARvIS. — SCIENCES APPLIQUEES. — mÉTAL- LURGIE. Note sur l'emploi des gaz combustibles M dans les usines à fer, par MM. Laurens et Tno- MAs. — Moyens de fabriquer immédiatement Je fer, BROADNEADOW. — AGRICULTURE. — Traite- tement des matières fécales, M. ScHATTERMANX. — Effet de la chaux en agriculture, M. Ch. P1r- RARD. — ÉCONOMIE INDUSTRIELLE. De l’industrie cotonnière dans les Vosges. — MÉCANIQUE APPLI= Quée. Inconvénients du système actuel d'essai des chaudières à vapeur, par M. Jogarp. —- Inconvé- nients du système actuel d'essai des machines à vapeur, par le même. — INDUSTRIE SÉRICICOLEe Notice sur un essai de culture du mürier et d'édu- cation de vers à soie dans la Loire-Inférieure. — SCIENCES HISTORIQUES. Notice sur le passage du Rhône par Annibal, M. FROMENT. — Analectes historiques. — ARCHÉOLOGIE. Sépultures des Rois et des Reines de France. — BIBLIOGRAPHIE. Statistique du personnel médical en France.—Les églises de l'arrondissement du Hâvre, par M. l’abhé Cocner. — VARIÈTÉS. Musée botanique de M. baron Benjamin Delessert. — NOUVELLES e FAITS D.VERS. INSTITÜT HISTORIQUE Rue Saint-Guillaume, 9 (faubourg Saint-Germain). COURS PUBLICS ET GRATUITS Acec l'autorisation de M. le ministre de l'instruction publique. * 14 ANNEE 1845. DIMANCHE. Histoire. de -la Poësie dramatique chez Grecs, par M. FREssE-MONTVAL; de midi à une heure, à partir du 12 janvier. Cours sur l'Histoire el heure à deux heures. Cours sur la Phitosophie de l'Histoire, par M. LEUDIÈRE; de deux heures à trois heures. Cours d'Hygiène, Bromalologie et Cosmélologie, par M. le docteur Josar; de trois heures à quatre heures, JEUDI. Histoire du Symbole de la Croix chez les peu- ples de l'antiquité, ses diverses significations el Les emblèmes qui l'ont représenté, par M. DE BRIERE ; de une heure à deux heures, à partir du mois de mars. Cours d’Astronomie descriptive, par M. MILLOT; de deux heures à trois heures. EE INPRIMERIE DE A. BLONDEAU, RUE RAMEAU, 78 les la Législation: com- parées, par M. CELLIER DU FAYEL ; de une uziéme année. © TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS D Paris — Jeudi, 22 Janvier 18435 NS TOUTES LES SCIENCES. Ne. ACADÉMIE DES SCIENCES. É Séance du lundi 20 janvier 1845. M Eugène Chevaudier, dont nous avons déjà fait connaître quelques travaux, lit un mémoire intitulé : Recherches sur la composition élémentaire des diffé- rents bois. Ce travail complète la définition (chimique du stère que l’auteur avait déjà ‘essayé d'établir dans quelques circonstances limitées. 11 démontre en résumé que 1° le poidsd'unstère de bois de feu est en général indépendant pour chaque espèce de bois de l’âge des arbres et des circonstances qui ont influé sur leur végétation, mais il varie suivant que le stère est composé de büûches provenant de la tige, de branches ou de jeunes brins ; 2° la composition de chaque espèce de bois, écorce comprise, peut être considérée comme constante; 3° il est donc toujours possible de rem- placer, soit dans les ca!culssur la production des forêts, soit dans ceux qui sont relatifs aux emplois des bois comme combustibles , l'expression si vague de stère par un nom- | bre exprimant soit le poids réel du bois contenu dans un stère, soit le nombre d’u- }nités de chaleur que la combustion pourra | produire. | M: Chevandier a expérimenté sur 636 mètres provenant de neuf espèces de bois, #“ le hêtre, le chêne, le charme, le bouleau, # le tremble, l’aune, le saule, le sapin et le # pin. La constance des résultats trouvés 4 dans presque toutes les circonstances et pour le plus grand nombre des essences, | le peu d'importance des variations qui ont lieu et qui ne s’élèvent en moyenne qu’à un pour 100 de carbone, l’ont amené à réu- mir toutes les analyses faites sur les neuf espèces de bois et à prendre pour chacun de ces bois la moyenne comme en repré- à sentant la composition élémentaire. La quantité de carbone dépasse 51,90 pour les boïs résineux, le bouleau, l’aune et le | saule : elle dépasse 50 0/0 pour le chêne et {| le tremble, et enfin elle est comprise entre | h9 0,0 et 50 0/0-pour le hêtre et le charme. | La quantité d'hydrogène libre s’élève pour .| le bouleau et l’aune à 1 0/0. Elle diminue | dans le tremble et le $aule, et pour le chêne, | le hêtre et le charme elle n’est plus que de 6/10 à 7/10 pour cent. Pour les bois rési- à neux elle est de 9/10 pour cent. |: La quantité d’azote varie en moyenne de | 4 à 8/10 pour cent pour les différents bois. | Pour arriver à la détermination de la | puissance calorifique d’un stère des diffé- | rents bois, M. Chevandier a suivi une mé- thode assez rigoureuse qui l’a conduit à classer les bois dans l’ordre suivant: 1° chêne, à glands sessiles: 2e hêtre; 30 char- | me; 40 bouleau; 5° chêne à glands pédon- culés 6°aune; 7° sapin; 8° saule; 9 trem- ble; 10° pin. Dans ce tableau le stère des quartiers de chêne à glands sessiles occupe le 1* rang, celui des quartiers de pin le dernier. Leurs pouvoirs calorifiques sont comme 10 est à 7. Tous ces résultats ayant été obtenus après six mois de coupe, M. Chevandier reconnait qu'il ne pourra les considérer comme concluants que lorsqu'ils auront été confirmés par des expériences succes- ves, faites de six mois en six mois, jusqu’à ce que la dessication spontanée soit arrivée à un état à peu près constant. - — M. Demas-communique une lettre de M. Gaultier de Claubry, qui annonce qu’un jeune chimiste de Vienne, M. le professeur Scbritter, vient de profiter de la liquéfaction de plusieurs gaz obtenue plus facilement pour étudier les réactions qui se produi- sent au contact des gaz liquefiés avec cer- taines substances. C’est un fait bien connu en chimie que l’âction du chlore gazeux sur l’antimoine et le phosphore. Eh! bien, des réactions si vives ne reproduisent plus lorsqu'on met ces corps en contact avec le chlore liquide. Dans ce dernier cas, aucun phénomène ne se présente, même après un temps assez long. : Le fer pyrophorique s’erflamme avec une grande facilité dans le gaz oxygène; mais si on a eu soin de le refroidir à une température de—90?°, il est possible de le mettre en contaet avec l'oxygène sans qu’il s’y enflamme le moins du monde. Le platine Spongieux, amené à la même température, n’enflamme pas un mélange inflammable de gazhydrogèneet d’oxygène.Le potassium mis dans du protoxyde d’azote liquéfié ne le décompose en rien ; l’on sait à la vérité que le protoxyde d'azote liquide est à une température de—115°. —MM.Bouchardat et Sandras ont lu à l’A- cadémie, en 1843, un premier mémoire dans lequel ils étudiaient d’une manière générale les modifications que les principes immédiats éprouvent dans les organes di- gestifs. Depuis cette époque, ils en ont présenté un second , qui avait pour objet la digestion et lassimilation des corps gras. Aujourd’hui, ces deux savants expo- sent à l’Académie le résultat de nouvelles recherches qu’ils ont faites sur la digestion des matières féculentes et sucrées, et sur. le rôle que jouent ces substances dans la nutrition. Ils commencent par faire observer qu’a- vant leur travaux on admetiait, en géné- ral, que les aliments solides se transforment en chyme, puis en chyle; on avait cru, dès-lors, qu’il suffisait d'analyser le liquide contenu dans le canal thoracique pour pé- nétrer la digestion des féculents. C'était un mode d'investigation incomplet qui ne pouvait conduire au but. Les auteurs du mémoire actuel ont dirigé leurs recherches vers le système circulatoire du foie, au lieu de les borner à lappareil chylifère. En voici le résumé : Ayant nourri des chiens. avec du sucre de cannes en excès, les deux | L’Écno pu MONDE sAvANT parait le JEUDI et le DIMANCME de chaque semaine et forme par an deux volumesde plus de 1,209 pages chacun On s’abonne à PARIS, rue des BEAUX-ARTS, N. 6, et rue de la CHAUSSÉE-D’ANTIN, 3, et dans les départements chez les principaux libraires, et dans les bureaux de poste et des Messageries. Prix du journal , PARIS pour un an, 25 fr.; 6 mois, 43 fr. 30, trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 50 fr , 16 fr., 8 fr. 50. A L'ÉTRANGEA 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Adresser tout ce qui concerne le journal à M. le vicomte A. de LAVALETTÉ, directeur et rédacteur en chef, expérimentateurs ont retrouvé ce principe dans toute la longueur du canal digestif, -une partie à l’élat de sucre de cannes, une autre partie à l’état de sucre interverti, une autre, enfin, à l’état d’acide lactique. Quand l'animal est nourri plusieurs jours avec du sucre, l’urine en contient des traces. On en trouve dans la bile, dans le sang, dans le chyle. Introduit en proportion modérée dans l’estomac, le sucre, sous l'influence du suc gastrique et des membranes vivantes, se transforme en sucre interverti et en acide lactique. C’est sous ces états qu’il est ab- sorbé et qu’on le trouve dans le sang. Du sucre de cannes introduit dans le sang passe dans les urines; il en est autrement du glucose et du sucre interverti, qui ne s’yre- trouvent pas.—Voici l'explication quelesau- teurs donnent de cette différence : Du sucre de cannes en solution dans une liqueur fai- blement alcaline, à une température de 38°, n’éprouve aucun changement sous l’in- ffuence oxydante de l’air; le sucre inter- vert et le glucose, au contraire, sont ra- pidement détruits, lorsqu'ils sont soumis à cette double influence . Il n’est donc pas étonnant que ces principes, mêlés au sang, diparaissent bientôt. MM. Bouchardat et Sandras ont encore trouvé que l’homme et les animaux carni- vores digèrenttrèsfacilement la fécule crue; ils l’on retrouvée dans les excréments sous forme de grains inaltérés. La fécule crue ne subit aucune altération dans l’estomac des rongeurs. herbivores ; elle ne commence à se digérer qne dans l'intestin grêle. Si l’on examine la bouillie contenue dans cet organe, elle a une réac- tion alcaline ; le microscope y fait voir des grains de fécule entiers, d’autres plus ou moins détruits ; l’analyse y découvre de la dextrine et des traces de glucose. Le cœcum etsonvolumineux appeodice contiennentune pâte à réaction acide; on y a rencontré quel- ques grains de fécule entiers, on en a même retrouvé à cet état dans les excréments. La digestion de la fécule crue n’est donc pas toujours complète chez les ruminants ; quoi- qu'il en soit, cette substance se convert t en trois produits solubles : 10 la dextrine; 2 le glucose; 30 l’acide lactique. Le sang de la veine-po te était plus riche en eau et contenait une plus grande proportion de ces produits combustibles que le sang artériel. La digestion de la fécule crue est plus fa- cile et plus complète chez les oïseaux grani- vores que chez les mammifères ; leur sang a présenté des traces de dextrine, de glucose et d'acide lactique. . Fécule cuite: L'homme et les carnivores digèrent les féculents après que la coction a brisé les téguments de la fécule ; la disso- lution, commencée dans l'estomac, se con- nue dans le canal intestinal où l’on rencon- tre de la substance ingérée intacte, de la dextrine, des traces de glucose et de l'acide 76 lactique; les excréments contiennent sou- vent des panties féculentes sans altération Ê mais, dans tous les cas, cette dissolution s'effectue avec beaucoup de lenteur. Une condition très importante de la di- gestion des sucrés et des féculents, c'est qu'il ne soit versé à la fois dans le torrent circulatoire qu’une proportion très modé- rée de ces substances (1 gramme au plus pour un chien adulte). Si ces proportions sont exagérées, du sucre est éliminé par les reins. : Deux moyens principaux concourent à pe faire arriver dans le sang que d’une fa- con lente et graduée les produits dérivés des fécule:ts : 1° la lenteur de leur disso- lution ; 2 la voie de leur absorption quise fait par les rameaux de la veine-porte : si les matériaux combustibles surabondent dans le sang, la majeure partie de ces prin- cipes solubles sont sécrétés par le foie, as- sociés à la bile et de nouveau versés avec elle dans les intestins. L'idée développée par MM. Bouchardat et Sandras est, comme on voit, en opposi- tion avec la théorie, qui voulait que tous les aliments fussent convertis en chyle; ce qui paraît confirmer leur manière de voir, c’est qu'après l’ingestion d’aliments fécu- lents ou sucrés, le chyle est peu abondant dans le canal thoracique ; c’est que, en ou- tre, si les dissolutions sucrées contenaient de la matière colorante, du safran ou du prussiate de potasse, le chyle n'offre aucun de ces produits, tandis que la bile en ren- ferme. Il faut donc admettre, suivant ces messieurs, que c’est par les ramifications de la veine-porte que sont absorbés les su- cres et les produits dérivés des féculents. M. Louis Magrini, professeur de physi- que au lycée impérial de Porta-Nuova, fait connaître des expériences sur la force élec- tro-motrice de la 1erre. Le mémoire de ce savant renferme une foule de faits curieux qui peuvent devenir d’une application utile au moment où l’on va commencer sur le chemin de ter de Rouen un essai de télé- graphe électrique. —-Mais de tous ces faits, sans aucun doute, le plus intéressant est celui que nous allons faire ici connaître en peu de mots : chacun sait qu’on produit un courant dans un fil dont les deux extrémi- tés correspondent aux deux pôles de la pile. M. Magrini a disposé dans la terre hu- mide une plaque métallique à laquelle il adapta un fil de même nature qui se termi- nait dans l’espace, et dans ce très simple appareil il a pu constater qu’à l’origine du fil existait un courant assez fort qui dimi- nuait bientôt pour devenir tout-à-fait neu- tre et enfin négatif à l'extrémité du fil qui ne se terminait à rien. Quelle est l’expli- cation d’un fait aussi étrange ? Pourquoi ce changement dans la nature du courant ? C'est ce que les recherches subséquentes de M. Magrini nous apprendront sans doute. —M.Nachet, opticien distingué,est le pre- . mier qui ait construit des lentilles achro- matiques pour microscopes très pelits.—Il présente aujourd’hui un de ces appareils avec les différents perfectionnements qu'il y à apportés. —M. Sonnet présente un mémoire sur le mouvement rectiligne et uniforme des eaux, en ayant égard aux différences de vitesse des filets. —M.de Quatrefages répond aujourd’hui au mémoire de M. Souleyet. Nous mettrons sous les yeux de nos lecteurs toutes les piè- ces de cel intéressant procès. 11 — MM. Bravais et Martins communiquent une note relative aux observations des tem- pératures de l’ébullition de l’eau qu'ils ont faites pendant les ascensions du Mont- Blanc. s —M.Fournel, ingénieur des mines, envoie un travail qui a pour but de faire connaître quelques points de la géographie du nord de l'Afrique. —M.Eugène Robert présente des observa- tions géologiques sur l'argile plastique, les sables et meulières supérieurs, et du bassin de Paris, tendant principalement à prouver que nos collines ont été modelées telles qu’elles nous apparaissent au fond d’un vaste estuaire ou d’un immense lac, et que les couches marines qui s’y rencontrent ne sont, malgré leur développement, qu’acci- dentelles ou subordonnées aux dépôts d’eau | douce. —M .Bréguetenvoiela description d’un ap- pareil destiné à mesurer la vitesse d’un projectile dans différents points de sa ira- jectoire, appareil qu’il a inventé avec Ja collaboration de M. Konstantinoff. —M.E. Collomb présente un mémoire qui a pour titre : Du phénomène erratique dans la vallée de Saint-Amarin (Haut-Rhin). Par phénomène erratique, l’auteur de ce travail n'entend pas seulement l'étude de ces blocs isolés qu’on trouve répandus sur différents points du globe , et qui exercent la sagacité des observateurs depuis bien des années, mais encore l’ensemble de tous les faits qui se rattachent à l’existence des glaciers. Ces faits peuvent se résumer sous une forme très simple; ils embrassent les phénomènes que les géologues ont désignés sous le nom de : 1° moraines; 2° blocs erratiques ; 3° roches striées et roches polies, qu’on désigne aussi quelquefois sous le nom de roches moutonnées. — L'on rencontre ces différents phénomènes toujours réunis dans la sphère d'activité d’un glacier. — La val- lée de Sait-Amarin a permis à M. Collomb d'étudier ces différents phénomènes, et des faits que renferme son mémoire il est pos- sible de conclure : 1° que de véritables gla- ciers ont existé dans les Vosges ; 2° qu’il y a eu dans ces contrées, à la surface de la terre, une époque géologique où la tempé- rature moyenne était au moins de 8 à 10 degrés inférieur à ce qu’elle est de nos jours ; 3° qu’à moins d’une révolution géo- logique où astronomique, le retour d’un pa- reil vhénomène est impossible ; {4° que cette époque, qu'on peut désigner sous le nom de période glaciale, ne peut avoir eu lieu que postérieurement à toutes les révolu- tions qui ont formé le relief actuel de la terre ; 5° que les moraines, les blocs errati- ques et les roches striées de la vallée de Saint-Amarin ont une origine commune. —M.Deville envoie un essai de classifica- tion de feldspath et de minéraux analogues. —M.Tard fait connaître un nouveau sys- tème du filtrage. —M. Arago communique une lettre de M. Schumacher, qui annonce que M. Bunker, astronome de Hambourg, a calculé les élé- ments de la nouvelle comète , et qu'il les a trouvés peu différents de ceux donnés par l'observatoire de Paris. E. F. SCIENCES PHYSIQUES. CHIMIE. Note sur la fusibilité de quelques | mélanses saïins$s par À. LEVOL. Sous les noms de fiel ou de sel de verre, les verriers livrent au commerce un produit accessoire de la vitrification. Cette substan- ce, qui se compose d’un mélange variable de différents sels alcalins ou terreux plus ou moins fusibles et d’une petite quantité de matière vitrifiée entraînée mécanique- ment, est très employée par ceux qui s’oc- cupent de la préparation des mats destinés aux doreurs et aux bijoutiers, où ils la font entrer souvent pour une assez forte pro- proportion. C’est à tort, sans doute, qu’ils emploient pour cet usage cette substance, dont la na- | ture variable les expose à des mécomptes ; M mais quoiqu'il paraisse hors de doute qu’ils 4 pourraient lo remplacer avec avantage par des sels purs, mélangés en proportions M convenables, il serait, je pense, difficile de leur persuader qu’elle ne leur est pas indis- pensable, tant la routine a de force chez eux, : L'un de ces fabricants ayant vu son in- dustrie compromise par l’emploi de deux sels de verre qu’il supposait falsifiés parce qu'ils ne lui avaient pas donné les résultats qu’il en attendait, m’en apporta des échan- ü:lons pour les analyser comparativement avec un troisième qu'il mie remit comme type, par cette raison qu’ | communiquait d'excellentes qualités aux mats dans les- quels il l’introduisait. 1 L'un des deux premiers donna à l'ana- 1yse : > Chlorure de sodium, 69,8 Sulfate de soude, 28,8 Verre, 4,4 100,0 Le second fut trouvé ainsi formé : Chlorure de sodium, 77,6 Suliate de soude, 29,0 Verre, 0.4 100.0 Et l’échantillon donné comme ivpe : Sulfate de soude, 78 Sulfate de chaux, 418,5 Chlorure de sodium, 9 Verre, 1,5 100,0 Ce dernier était incomparablement moins fusible que les deux autres, qui, à la vérité, l'étaient, au dire du fabricant du mat, à un degré extraordinaire eb tout-à-fait fàcheux. Ayant voulu limiter sans tenir compte du contenu en chlorure de sodium, que je crus pouvoir regarder, vu sa faible proportions comme accidentel et sans influence notable sur le degré de fusibililé des deux sulfates réunis, jene pus parvenir à ramalllir le mélange à une température bien supérieure à celle qui suffisait pour amener à fusion le sel de verre que je voulais imiter ; mais il devint tout aussi fusible quand j'y eus ajou- té les 2 centimètres de sel marin indiqués par l'analyse du sel type. Ce fait me parut assez Curleux pour en- treprendre de déterminer expérimentale- ment quel mélange atomiqne, tant de sul= fate de chaux que de sulfate de soude et de chlorure de sodium, présente la plus grande fusibilité ; en conséquence, je fondis d'a bord les trois mélanges atomiques suivants, 18 | l à 79 19 CaO, S5--NaCl 20 9(CaO, SO3)--NaCl 30 CaO, SO3+(NaCl). Ces trois mélanges Sont très fusibles à une première fusion; mais leur fusibilité in’a paru beaucoup diminuée lorsqu'après eur refroidissement je cherchais à les re- fondre: ils sont d’ailleurs d’autant plus fu- sibles que le chlorure de sodium y domine | davantage. Ps Avec le sulfate de soude, les trois mélan- ges correspondants se liquéfient aisément {par l'application de la chaleur ; maïs icr le plus fusible a été 2 (CaO,S03) + NaCI, qui {est représenté, en nombres ronds, ainsi | qu'il suit, sur 100 parties : | Sulfate de soude, del | : Chlorure de sodium, 29 100 | Ce mélange fond à une température voi- sine, mais inférieure au rouge obscur, à peu près comme le nitrate de potasse, et {beaucoup moinsélevée conséquemment que x celle à laquelle fondent Îles deux compo- :sants; ce qui semble indiquer, comme dans Hles alliages métalliques, une véritable com- binaison. La grande fusibilité de cette es- pèce de composé pourrait, je crois, le ren- ‘dre utile comme flux propre à préserver du contact de l'air certames matières facile- ment fusibles, par exemple, des sulfures , sur lesquels les su fates et chlorures alca- lins n’ont point d’action, et que l’on vou-- . drait fondre à une température peu élevée sans qu’il pût y avoir oxidation. Les faits que je viens de mentionner rap- pellent quelques uns des nombreux phéno- …inènes de fusibilité de mélanges selins que M. Berthier a dès longtemps fait connaître; » on sait aussi que les sels de poiasse et de . soude purs sont moins fusibles que leurs . mélanges , et cette remarque m'avait sug-- géré l’idée de remplacer dans les flux dont je viens de m'occuper le sulfate de soude par celui de potasse; avec ce sel, effective- … nent, lafusibilité devient plus grande, mais 1 les nouveaux mélanges auraient, comme flux, l'inconvénient d’éprouver trop de re- rate en se solidifiant, de sorte qu'il pour- | rait arriver qu’ils missent à nu, en se cre- ) vassant, quelques parties de la matière encore très chaude que l’on aurait intérêt | à garantir contre l'accès de l'air. . Il est à remarquer ici que, de trois mé- ! + NaCI. | | quel avait été peinte une image. Le parche- . langes constitués atomiquement comme } les précédents, le plus fusible a été KO,S0O3 | —0} 0 Ce— | PHOTOGÉNIE. | Nouveau phénomène | (Extrait de la Raccolta di lettere ed altri scritti, | elc., n° 1, janv. 1845). | Sur une planchette, de cyprès probable- | ment, était appliqué un parchemin sur le- min ayant été enlevé, on observa sur le bois une empreinte permanente de cette \ image avec jours et ombres, Les parties du | bois qui répondaient aux points du par- | chemin non colorés ou revêtus seulement | de teintes claires étaient plus ou moins obscures, tandis qu’au contraire, celles qui | | | £orrespondaient aux ombres et aux vigueurs de la peinture étaient elles-mêmes plus ou moMms claires. On voit donc que l'image produite sur le bois était inverse. Lorsqu'on Songe attentivement à ce phénomène, on reconnaît que les rayons solaires agissant, 80. en vertu de leur énergie chimique, avec beaucoup de lenteur et pendant un long espace de temps, probablement pendant quelques années, ont obscurci plus ou moins les bois de la planchette, selon qu'ils pénétraient jusqu’à elle avec plus ou moins de facilité. En projetant l’haleine sur cette image, on ne la voyait pas s’aviver. Ges phénomènes, produits par l’action de la lumière, ne doivent pas être confondus avec ceux observés par Moser, qui ont été attribués à une lumière invisible, et que | quelques-uns, notamment M. Karsten, ex- pliquent à l’aide de l'électricité (Archives de l'électricité, 1844, tom. IV, pag. 457). Ce qui vient d'être dit ne contredit en rien la doctrine de MM. L. Pacinotti, Ridolfi et R. Ruschi: ces savants, après-avoir répété et varié les expériences dans lesquelles on a recours à la condensation des vapeurs pour rendre visibles les images, arrivent à cette conclusion que le voile aqueux qui existe sur la surface du verre ou des autres corps est la seule cause à laquelle il faille rapporter ces phénomènes (Studi esperi- mentali....., dans les Miscellanee di Chim., Fis., e Storia natur.; Pise, 1843). GR 2 —_—_— THERMOÉLECTRICITÉ, Suar le froid produit par des cou- ranis électriques. Par M. J. B. Prancranr, professeur de physique , et de chimie à Rome(Raccolta etc n.1 jan. 1845). On connaît la belie découverte de M. Peltier, qu’un courant voltaïque passant par deux lames métalliques, l’une de bismuth, l’autre d’antimoine, soudées ensemble, pro- duit dansles soudures une élévation de tem- pérature, s’il va du second au premier, et amène au contraire un abaissement de tem- pérature dans le cas opposé. M. Pacinotti a beaucoup étendu ces, expériences (An di fis. del Pr. Majocchi tom. VII, p. 153 et tom. XIE, p. 47). En réfléchissant à la rela- .Hon qui existe entre les phénomènes ther- moélectriques et ceux dont il vient d’être question, M. Pianciani vint à penser que peut-être le courant produirait des effets de température opposés aux deux extrémités d’une verge mélallique en entrant et sor- tant par ces mêmes extrémités. Et comme les effets thermoélectriques ordinaires sont plus apparents dans le bismuth et dans l’an- timoine, il était à présumer que les effets dont il s’agit dans cette note, seraient aussi mieux marqués dans ces mêmes métaux ; de plus, comme les mêmes effets sont éga- lement opposés dans ces métaux, M. Pian- _ciani crut devoir supposer que, puisque le courant abaisse la température en sortant du bismuth et qu’il l'élève en y entrant, le contraire devrait avoir lieu dans l’anti- moine. Quelques expériences le confirmè- rent dans cette pensée. Mais dans ces expé- riences, la verge mise en expérience était toujours en contact avec un autre métal, et de là elles étaient tontes soumises à des xceptions. M. Pianciani s’associa dès-lors, pour continuer et varier ses richesses, M. Gaetano Spandri, de Vérone, qui avait déjà répété avec succès tous ses essais. Ce der- nier jugea convenable, afin d'obtenir un effet constant, de n'avoir plus recours à la pile, mais d'employer l'appareil termoéiec- trique de Newman. Deux eonducteurs, for- més d’un fil de cuivre, furent soudés à une de leurs extrémités, avec un fil d’antimoine long d’un pouce el terminé en pointe; ces deux pointes étaient introduites dans deux trous percés près des deux extrémités 81 d’une barre de bismuth. Les expér m et a- teurs mirent en contact avéc le bismuth plutôt l’antimoine que le cuivre, afin que l'effet qu'ils attendaient du bismuth ne füt pas dissimulé par l'effet opposé de la part du cuivre. En tirant un petit nombre d’é- üncelles, ils virent plusieurs fois le bismuth se réchauffer au point où entrait le courant et se refroidir à celui d’où il sortait ; néan- moins ce dernier effet un peu moindre que le premier, et tous deux étaient moins éner- giques que dans le cas de deux métaux soudés. Alors, pour détruire le contact du bismuth avec l’antimoine, M. Pianciani imagina d'inlerposer entre le premier de ces métaux et les pointes d’antimoine deux morceaux de carte en plusieurs doubles, imbibés d’une solution de sel commun; et en répétant les expériences, il obtint des effets semblables aux premiers et qui ne leur étaient pas sensiblement inférieurs en énergie. II me semble, dit en finissant M. Pianciani, etil a semblé également à l’un des physiciens les plus illustres de lItalie, que cette dernière expérience prouve d’une manière incontestable que le courant élec trique, en entrant dans le bismuth, élève sa température et qu'il l'abaïsse en en sortant, sans qu'il soit nécessaire d'accoupler deux melaut. —20 02 0— SCIENCES NATURELLES. ZOOLOGIE. ohservaiions analormiques ef phy- sivlociques sur les genres AC- ééon, Hvotides, vemiiie, Cailiq= pee, Fergipe, edc.s par M. SOULEYET. Dans notre compte-rendu de la séance de l’Académie des sciences, du 13 dernier, nous avons annoncé que M. Souleyet a pré— senté un mémoire important sur les Mol- lusques des genres Actéon, Eolides, Véni- lie, Calliopée, Tergipe, etc. Un extrait de ce mémoire a élé lu en majeure partie M. Flourens, et imprimé en entier, les comptes-rendus de l’Académie. #4 du grand nombre de faits qu'il defaif-cons. tenir, cet extrait est devenu lui-Même-uf.. de 25 pages in-4°. Dès lors, son étégdüe n uous permet pas de le reproduire MN lement. Mais comme, d’un autre côté, M désirons tenir nos lect-urs, autant qu'il nous sera possible, au courant de la dis- cussion scientifique qui a lieu en ce mo- ment devant l’Académie, nous allons es- sayer de contracter cet e trait de manière à lui permettre d’entrer dans le cadre de notre journal, en le réduisant au simple énoncé des faits qu’il renferme. Il ne s'agira ici que d’une question de faits, puisque , dans ce débat, la question de faits entraîne nécessairement avec elle la question de principes. I. D’après M. de Quatrefages, les organes. de la circulation disparaîtraient complète- ment chez les Actéons, et dans cinq autres genres, de Mollusques gastéropodes que ce naturaliste a décrits sous les noms de Zé- phyrine, d’Actéonie, d’Amphorine, de Pa- vois et de Chalide. M. de Quatrefages affirme que cet appa- reil manque chez les Zéphyrines et les Ac- téons, d’après des observations qu’il donne lui-même comme incomplètes, douteuses, et qui ne peuvent que l'être, puisqu'il ré- sulte de divers passages de ses mémoires, qu’eiles ont été faites sur des animaux opa- ques observés par transparence. 82 Il affirme que le même appareil manque chez les Amphorines, d’après des observa- tions qui ne peuvent offrir plus decertitude, puisqu'elles n'ont été faites que sur ur seul andividu, de taille microscopique. Quant aux obser vstions relatives aux Ac- téonies, aux Pavois et aux Chalides, on doit conclure du silence que M. de Quatrefages garde au sujet des organes qui nous occu- pent, qu’elles ne sont ni plus complètes n1 lus certaines que les précédentes. En définitive, ce naturaliste paraît donc nier les organes de la circulation dans des Mollusques gastéropodes, non pas parce qu'il se serait assuré d’un fait aussi excep- tionnel d’une manière directe et positive, mais seulement parce que, chez des ani- maux de ce type qu'il n’a pu étudier la plu- part que d’une manière fort incomplète, il m'aurait pas reconnu l'existence de ces mêmes organes. Les faits que je mets sous les yeux de l’Académie prouvent, en effet : 4° Que l'appareil circulatoire existe com- plétement chez les Zéphyrines où Vénilies, et que ces Mollusques ne diffèrent pas, sous ce rapport, des Eolides ; 9e Que cet appareil existe aussi, d’une manière complète, chez les Actéons ; d’où il faut conclure qu’il en est de même chez les Actéonies, si, comme le dit M. de Qua- trefages, ces Mollusques ne différent pas des Actéons par leur structure anatomique. 3° Que les organes de la circulation exis- tent également chez les Tergipes, Mollus- ques, qui ne paraissent pas différer des Am- phorines, ainsi que j'ai cherché à l’établir dans mon Mémoire ; le Enfin, que ces organes existent encore dans un Mollusque gastéropode que j'ai pu me procurer depuis ma première commu- nication à l’Académie, et qui m'a offert les plus grands rapports avec les genres Pavais et Chalide. Les faits que je mets sous les yeux de l’Académie démontrent encore l’existence de l'appareil circulatoire chezles Cavolines, les Calliopées et les Glaucus, genres de Mollusques que M. de Quatrefages n’a, du reste, pas observés, et n'a rapportés à son ordre des Phlébentérés que par ana- logie. Je puis de plus ajouter ici que mes ob-- servations sur ces Mollusques s'accordent avec celles de plusieurs autres naturalistes. Ainsi, MM. Alder et Hancock ont signalé le cœur chez les Vénilies; MM. Cantraine, Quoy et Gaymard ont bien reconnu cet organe chez les Actéons; M. de Blainville l’a décrit chez les Glaucus; enfin, M. Vérany, qui s'occupe depuis longtemps de l'étude des Mollusques, et dont les observations offrent un degré de précision assez rare dans cette partie de la zoologie, M. Vérany a même compté les pulsations du cœur da la plupart des genres que je viens de citer ; et dans des communications que ce naturaliste à bien voulu m'adresser, je trouve que le ‘nombre de ces pulsations est de quarante- cinq à Cinquante par minute chez les Vé- nilies, les Calliopées , les Tergipes el les Actéons ou EÉlisies, comme chez les Kolides. Ainsi les assertions de M. de Quatrefages, sur l'absence des organes de la circulation dans les Mollusques prétendus phlcbentérés, se trouvent détruites par des observations plus complètes et plus exactes faites sur ces wêmes Mollusques. IL. Jé passe à une autre assertion de M, de Quatrefages, l'absence de veines, duns des ! Mollusques qui auraient va CŒUr el des «r- LM 89 tères. En effet, dans la théorie que propose ce naturaliste, l'appareil de la circulation ne disparaitrait pas brusquement dans les Mollusques prétendus plébentérés, mais cet appareil présenterait une dégradation pro- gressive qui commencerait par le système veineux, et c’est ce genre de dégradation qui aurait lieu chez les Éolides. Mais il est très facile de prouver qu’elle est entière- ment erronée. Il suffit, en effet, d'ouvrir une Éolide par la face inférieure ou par le pied pour s’assurer que, chez ces Mollus- ques le cœur est disposé comme chez les autres Nudibranches, c’est-à-dire que la communication de cet organe avec la cavité viscérale, communication décrite et figurée par M. de Quatrefages, et sur laquelle re- pose toute sa théorie, n’existe en aucune manière. On peut se convaincre de ce fait plus directement encore, en injectant, com- me je l’ai dèjà indiqüé, l’oreillette par le ventricule; on voit alors le liquide injecté passer de l'oreillette, non point dans la ca- vité viscérale, mais dans trois grands vais- seaux, l’un postérieur et médian, les deux autres antérieurs et latéraux, vaisseaux auxquels vient aboutir tout le système vei- peux des branchies. Ces détails, que l’on voit distinctement sur les dessins et sur les préparations anatomiques que je soumets à l’Académie, mettent donc hors de doute l’existence d’un système veineux branchial chez les Kolides. Il n’est également pas très difficile de dé- montrer la présence du système veineux général chez ces mollusques. Dans les gran- des espèces d’Eolides, en effet, on peut iso- ler les veines qui se portent, comme chez les autres Nudibranches, des organes inté- rieurs vers la peau pour se rendre aux branchies. Parmi ces veines, on en distin- gue surtout deux assez considérables qui rapportent le sang de la masse buccale, et qu’on peut considérer comme les satellites de j’aorte antérieure, ce que montrent en- core mes dessins et mes préparations ana- tomiques. Du reste, daus de nouvelles observations faites depuis l'apparition de ma Note, M. de Quatrefages me paraît avoir reconnu lui- même une partie de la vérité sur ce point de la discussion, puisqu'il dit avoir vu, sw des individus parfaitement transparents, les globules du sang arriver en arrière du cœur, dans un grand sinus medio-dorsal. Seule- ment ce naturaliste commet encore l'erreur de faire communiquer ce sinus avec la ca- vité viscérale. II]. Après avoir démontré que les orga- nes de la circulation existent dans les Mol- lusques prétendus phlébentérées , comme dans tous les autres animaux du même type, je pourrais peut-être me dispenser de poursuivre cette démonstration pour les or- ganes de la respiration, puisque la dispari- Lion de ces derniers ne serait qu'une con- séquence de celle des premiers, d’après les idées théoriques de M. de Quatrefages; je vais cependant entrer dans quelques détails à ce sujet. J'ai déjà dit, dans ma Note, que ces or- ganes élaient bien réellement représentés par les appendices dorsaux chez les Kolides el dans tous les autres genres qui appar- tiennent à la même famille. On peut s'en assurer en injectant le système vemeux branchial et en étudiant, par des coupes transversales, la structure de ces appen- dices. Si l'on emploie ces moyens sur les grandes espèces. sur l'Eolide de Cuvier par exepnple , on reconnait facilement qu'il 84 existe, à la surface de ces espèces de cir- rhes, un réseau vasculaire émanant de deux troncs principaux qui règnent sur les côtés et dans toute leur longueur, et que l’on doit considérer comme appartenant aux divi= sions de l'artère et de la veine branchiales: c’est ce que mèttent encore en évidence les préparations que je présente à l’Académie. Quant aux Actéons qui ne peuvent, sous ce rapport, comme sous presque tous les autres, être rapprochés des Eolides, je fe- rai voir bientôt aussi qu'ils sont pourvus également d’un appareil respiratoire com- plet, tout-à-fait analogue à celui de cer- tains autres Mollusques. IV. Je viens de prouver que, contraire- ment aux assertions de M. de Quatrefages, les organes de la circulation et de la respi- ration existent dans les Mollusques préten- dus phlébentéres ; il me reste à faire voir, comme conséquence nécessaire, que ces fonctions ne peuvent être dévolues à d’au= tres organes chez ces mêmes Mollusques, ainsi que le prétend ce naturaliste. En admettant, en effet, Ia disparition des appareils circulatoire et respiratoire dans des Mollusques gastéropodes, M. de Qua- trefages en trouve la raison dans l’existen- ce, chez ces Mollusques, d’un appareil gas- tro-vasculaire , C'est-à-dire d’un appareil vasculaire émané de l'estomac et qui servi- rait à la fois, comme chez les Méduses, à soumettre au contact de l'air et à porter dans les diverses parties du corps les flui- des élaborés par cet organe. Ainsi, pour me servir des expressions même de ce natura= liste, la fonction de’ lu digestion se confon- drait ici avec celles de la respiration et de la circulation, genre de dégradation qui n’avait été observé jusqu’à ce Jour, et qu’on n'avait cra possible que dans les derniers animaux de la série. Mais une objection se présente immé- ‘diatement à cette théorie, c’est que cet ap- pareil gastro-vasculaire qui formerait le ca- ractere essentiel, dominateur, des Phlébente- rés, n'existe pourtant pas dans tous ces Mol- lusques ; et même, par une contradiction frappante que j'ai déjà signalée, cet appa- rail manquerait précisément dans des PAle- ben'hérés qui n’offrent plus, d’après M. de Quatrefages, aucune trace des organes de la circulation et de la respiration, c’est-à-dire des organes qu'il devrait suppléer dans leurs fonctions, tandis que le même appareil at- teindrait, au contraire, son plus haut degré de développement dans ceux de ces Mol- lusques qui ont encore un Cœur, un système artériel cemplet, et des erganes spéciaux pour les fonctions respiratoires. La théorie proposée par M. de Quairefa- ges est donc fausse au point de vue logique ou en principe ; il me sera facile de faire voir, en outre, qu’elle n’est pas plus vraie en fait, c'est-à-dire qu'il est impossible d'expliquer comment les fonctions de la res- piration et de la circulation pourraient être exécutées par ce prétendu appareil gastro- vasculaire. Lo Pour la circulation, il est évident que l'appareil chargé de cette fonction ne pour- rait êlre remplacé que par un appareil dis- posé d'une manière analogue, c'est-à-dire pouvant porter dans toutes les parties du corps les matières nutritives, comme cela a lieu chez les Méduses. Mais en est-il de même chez les prétendus Phlébentércs, et peut-on considérer comme un appareil gas- tro-vasculaire, d'après le sens que M. de Quatrefages attache à ce mot, un système de canaux qui, de l'estomac vont Seulement 5 ans le foie, et se trouvent même entièrement vontenus dans l’épaisseur de cet organe chez uelques-uns de ces Mollusques ? Une pa- ! Veille supposition est bien évidemment in- « fdmissible. , { ol est tout aussi difficile d'expliquer ÿ Somment ce prétendu appareil gastr'o-vas- , Lulaire pourrait servir à la respiration chez 5; Les Mollusques phlchentéres. S (La suile au prochain numéro. ) —2 1810 — | SCIENCES MÉDICALES. Statistique du personnel médical en France, * M. le docteur Lucas-Championnière vient ide publier un ouvrage que nous avons déjà lannoncé, et dont le titre est : Statistique du personnel médical en France et dans quel- ques autres contrées de l’Europe. Ce vo- lume, fruit d’une longue série de recherches, renferme des documents importants et cu- rieux, car ils expriment, sous la forme la plus claire et la plus précise, l’état actuel du personnel médical, ses relations avec la population, etc. Nous allons y puiser quel ques-uns des résultats qui ressortent des recherches de M. Championnière et que mous croyons de nature à intéresser nos ‘1ecteurs. Seulement nous ne nous occupe- \rons que de ce qui présente pour nous l’im- portance la plus directe, ou de ce qui re- garde le corps des médecins français. On se trompe lorsqu'on dit que la loi ne reconnaît en France que des docteurs en médecine et des officiers de santé. Il y a | beaucoup de médecins qui ne portent ni l’un ni l’autre de ces titres, et qui n’en ‘exercent pas moins très légalement leur profession. En effet, jusqu’en 1792, les mé- Idecins et les chirurgiens étaient reçus, les premiers, dans les facultés de médecine, les seconds, dans les communautés de chirur- igiens ; il y avait alors des docteurs, des li- icenciés, des maitres, des chirurgiens qui |n'exerçaient pas leur art aux mêmes condi- tions. La suppression des facultés et des corporations prononcée en 1792 amena une complète anarchie qui ne cessa qu’en par- tie par la loi du 19 ventôse an XI: car lmême depuis la publication de cette loi, beaucoup de personnes ont été autorisées à ‘exercer la médecine sur la présentation de simples certificatsattestant, soit leurscience, soit des services rendus par elles à l’état en qualité de chirurgiens militaires. Cette ca- lLégorie, quoique se réduisant tous les jours, .(5 élève encore à environ sept ou huit cents, et par suite elle ne peut être négligée par , la Statistique. Aussi M. Championnière a-t-il , {fait entrer ceux qui la composent, soit parmi tIles docieurs en médecine, soit parmi les Lofficiers de santé, suivant la qualification Iqui leur.appartient. : Quel est le nombre de médecins exerçant jaCtuellement ? Cé nombre est-il en rapport avec les besoins de la population, ou est-il tsurabondant ? : ù La réponse à ces questions peut être ai- .ément déduite des tableaux détaillés don- , nés par M. Lucas Championnière. La statis- ,"fique médicale pour les 86 départements Honne un total de 10,715 docteurs-méde- | ns et de 8,088 officiers de santé, ou en- semble de 18,803 médecins pour une po- ; Julation de 34,046,627 àmes. Or, il est M|rénéralement admis dans le monde, qu’at- “endu le nombre des maladies, et surtout | lui des indispositions, mille individus ré- de 7 à 8 f. elle est de 1 86 clament la présence d’un médecin. Dès-lors le personnel médical pourrait s'élever à 3hk,000 ou 35,000 individus, et néanmoins il narrive pas même à 20,000. On voit dès-lors que les idées si généralement ré- pandues, relativement à la surabondance des médecins, nesont nullement confirmées par la statistique, lorsque l’on envisage l’ensemble du royaume ; mais elles ne sont certainement pas dépourvues de fondement lorsqu'on ne s'occupe que de certaines localités particulières, et notamment des grands centres de population. De là trop grande agglomération sur certains points et disette sur d’autres. C’est ce qui résulte évidemment de l'inspection d’un autre ta- bleau donné par M. Lucas Championnière, et dans lequel le nombre des médecins est comparé, pour chaque département, à la population. Les extrêmes sont fournis, d’un côté, par le département de la Seine qui compte 1 médecin sur 662 habitants, des Pyrénées-Orientales, qui en a 1 pour 796, des Hautes-Pyrénées=—1 sur 827, etc. De l’autre, par les Côtes-du-Nord=1 sur 4,020, du Finistère—1 sur 4,431, enfin du Mor- bihan—1 sur 5,274. Que le département de la Seine sura- bonde en médecins, on le conçoit sans peine; il devait naturellement ‘en être ainsi, Paris étant le centre des richesses et de l’industrie, le rendez-vous de toutes les ambitions et le foyer des sciences ; mais il est bien plus difficile d'expliquer un fait si étrange pour des départements où certes l’on ne trouve aucune condition semblable, comme ceux des Pyrénées, des Landes, dans la Corse, etc. Impossible de dire pourquoi, par exemple, les Landes ont six fois plus de médecins que le Morbihan, le Gers cinq fois plus que le Finistère. Néces- sairement cette agglomération dans des contrées pauvres doit amener un malaise extrême dans la professivn médicale. En comparant entre eux, sous ce rapport, tous les départements, on trouve que la proportion moyenne des médecins est de 1 sur 1810 habitants ; mais on remarque aussi que la proportion est souvent beau- coup moindre. Diverses causes amènent la disette de mé- decins sur certains pointsde la France ; ainsi la présence de pharmaciens dans un grand nombre de villages, celle des sages-fem- mes, des guérisseurs etc., dans les campa- gnes, celle des officiers de santé de l’armée dans les places fortes, et plusieurs autres circonstances, écartent les médecins que des motifs souvent opposés aux premiers appellent au contraire de préférence sur d’autres points : de plus on observe que le nombre des médecins est généralement en rapport avec la richesse des habitants, à part quelques exceptions, comme celle de la Corse. Ainsi, dans les départements où l'impôt territorial s'élève de 8 fr. à 8 fr. 8 c. par habitant, la moyenne est de 4 m. sur 1745 àm. sur 2020 CET 17910 DEC , 1951 (ME) 2006 el 2616 ANNE) 2511 Mais dans les Basses-Pyrénées où l'impôt territorial n'est que 1 à 2 fr. par personne, on trouve 1 médecin sur 2120 habitants, et enfin, en Corse, où l’impôt ne s'élève qu'à 77 centimes, les médecins sont exirême- ment nombreux et dans la proportion de 1 sur 950 habitants. “87 Une autre question qui ne manque pas d'importance est celle qui a rapport aux pro- portions relatives des docteurs en médecine et des officiers de santé sur un même point. Dans l’ensemble du royaume nous avons vu déjà le nombro ce; officiers desanté s'élever à 8088, c’est-à-dire à / pour 5 docteurs; mais leur répartition n’est pas égale dans tout le royaume, et les données statistiques amè- nent à ce résultat, qu’il était au reste facile de prévoir, qu’ils sont en général plus nom- breux dans les campagnes et rares dans les grands centres de population. Ainsi prenant au hazard six départements qui ont été ceux : du Nord, de Ia Meuse, du Lot-et-Ga- ronne, du Bas-Rhin, de la Côte-d'Or, de la Loire-inférieure, M. Championnière trouve que dans les chefs-lieux de départements, il y à 19 officiers de santé pour 109 docteurs, dans les chefs-lieux d’arrondissements, 3/ officiers de santé pour 100, dans les chefs- lieux de canton 56 pour 100 ; enfin dans les villages, on trouve 100 officiers de santé pour 37 docteurs en médecine. La consé- quence qui se déduit naturellement de ces données est que la suppression des officiers de santé qui a été demandée dans certaines circonstances, ne pourrait manquer d’ame- ner des inconvénients grav s, puisqu'elle laisserait pendant longtemps à peu près sans secours la population des campagnes, dans presque toute l'étendue de la France. Un autre résultat auquel amènent les ta- bleaux donnés par M. Championnière, est que la proportion des officiers de santé est en général d'autant plus forte, que le dépar- tement est plus reculé dans la voie de la civilisation. Quelques exemples suffiront pour établir ee fait. Le département de la Seme n’a que 209 officiers de santé pour 1529 docteurs-médecins; celui du Rhône en a 61 pour 231 docteurs; au con- traire le Gers en compte 233 pour 124 docteurs; les Landes, 229 pour 105 doc- teurs ; la Corse, 183 pour 50 docteurs. Enfin, la dernière question dont nous chercherons la solution dans l'ouvrage de M. Champiounière, est celle qui est relative aux proportions relatives de la population médicale, en 1830 et1844. Or, en prenant pour exemple 27 départements dont l’éten- due forme un peu moins que le tiers de la France, l’auteur de l'ouvrage qui nous occupe trouve que. pendant ces 15 ans, le nombre des médecins s’est accru de 16 pour 100 ; mais la population s’est accrue également de 16 pour 100, dans le même espace de temps ; d’où l’on voit que laug- mentation dans le nombre des médecins a suivi celle des habitants. Mais un fait im- portant à signaler, c’est que dans cette pé- riode la proportion des officiers de santé a diminué de 11, relativement aux docteurs en médecine. SCIENCES APPLIQUÉES. MÉTALLOCHROMIE. Hléinhode pour rec le DOrERAMNDENÉS les ammenux colorés produits par l’iode. Les plaques daguerriennes, ainsi que les auires lames métalliques exposées à l’action d’un morceau d’iode, se couvrent de divers anneaux colorés analogues à ceux obtenus: par M. Nobili à l’aide des courants vol- taïques. Waller a étudié et décrit ces*an- neaux. M. Louis Arnoldi les a étudiés de nouveau, et 1l a même formé uve échelle chromatique (analogue à celle de M. No- S8 bili) en prolongeant l'exposition à l’iode usqu'à ce que la couleur qu’il obtenait dif- jérat de celle qu'il avait précédemment obtenue. Mais ces couleurs, soumises à l’action de la lumière diffuse, et surtout à celle du soleil, s’altèrent d’abord, pâlissent ensuite, et se couvrent enfin d’une couche cendrée. M. Arnoldi a essayé diverses méthodes dans le but deles rendre durables, et il est arrivé à ce résultat par le procédé suivant. Une plaque de cuivre polie avec beaucoup de soin est lavée avec le chlorure d’or qui sert pour les images daguerriennes, jusqu’à ce que la surface du métal ait bruni; on lave alors à l’eau distillée et l’on essuie.Par ce moyen, l’on obtient à l’aide de l’iode des couleursqui ont plus de vivacité que celles qu’on obtient sur l'argent, et qui ne s’altè- rent pas du tout, lors même que, pendant plusieurs jours, on les expose plusieurs heures de suite, chaque jour, à l’action du soleil. Si l’on couvre à moitié l’un de ces anneaux colorés en laissant l’autre exposé à l’action directe des rayons solaires, on ne remarque ensuite aucune différence entre ces deux moitiés. Si l’on emploie le même procédé en opérant sur des plaques d’ar- zent,on n’oblient pas d'autre résultat que de retarder la destruction des couleurs, » ———— CHIMIE APPLIQUEE. Ferfectionnemoemntés apportés dans Ia fabrication du sulfate, du chiorydrate çt d'autres sels am- mmoniacauxs par M. W. WASTON. Tous ceux qui s'occupent de la fabrica- tion des sels ammoniacaux savent que les “ffluves qui s’échappent des usines où on tes prépare, sont extrêmement incommodes pour tout ce qui les avoisine et les entoure. Faire disparaître, où du moins atténuer les inconvénients que présente le voisinage de ces établissements, tel est le but des per- fectionnements que je propose et l’objet de la présente invention. Cette invention présente également plu- sieurs autres avantages, résullant, en pre- mier lieu, de l’évaporation des liqueurs am- moniacales en vases clos,'et le passage de ta vapeur de ces liqueurs à travers une s0- lation acide, dans le but de produire un sel; en second lieu, de l’évaporation en vases clos, du mélange ordinaire de la li- «jueur ammoniacale et de l'acide, au moyen «le quoi les gaz malfaisants sont ou peuvent être recueillis pour qu'ils ne se dispersent pas dans l’atmosphère du voisinage. Il n’est pas de manufacturier qui ne com- prenne que le mode d'opérer doit nécessai- rement varier jusqu’à un certain point, sui- vant le sel particulier qu'on désire pro- «uire; mais, dans tous les cas, ce mode reste constamment fidèle au principe adopté. Voici d'abord la forme la plus simple qu'on puisse donner aux appareils, quand on a Péconomie pour objet principal, et qu'on n’a pas pour but de produire un sel bien pur. On prend une chaudière en fer close her- métiquement, en fourgon comme celle des wachines à vapeur, qu’on place sur un foyer æL qu’on emplit en partie avec les eaux am- tnoniacales provenant des usines à gaz. On charge environ 12 hectolitres de ces eaux, æt on y ajoute, suivant que l'opérateur le juge convenable, de la chaux éteinte qui a pour effet de hâter l'opération et de pro- péricarpe de ces gousses est perméable ‘n toute limite à l'air extérieur. En effet, L Bérard a dit que l’air qu’elles renferment st celui de l’atmosphère; or, ce gaz s’est aontré à eux contenant jusqu’à 3 pour 100 acide carboniqne. Leurs expériences, ré- hétées un grand nombre de fois et à des \poques même très éloignées, leur ont tou- ours donné des quantités constantes d’aci- le carbonique. Ces recherches ont été faites avec les ousses du Colutea arborescens végétant en ein air, cueillies , les unes, pendant des journées sombres ; les autres, pendant des jours parfaitement éclairés par le soleil, Mais toujours aux mêmes heures, savoir : 1 7 heures du matin, à midi, à / heures et 11 heures du soir, du 10 juillet à la fin de ‘eptembre. Les résultats auxquels ils ont été con- luits sont les suivants : 1° L’air des gouses est beaucoup plus riche en acide carbonique que l’air atmos- >hérique ; | 2° La somme d'acide carbonique est plus orte la nuit que le jour, et en prenant les leux exemples extrêmes , celui de 11 heures He Ja nuit et celui du moment où la lumière présente son maximum d'intensité, on voit que la proportion est une fois plus forte Jans un cas que dans l’autre ; 3° La force décomposante de la lumière augmente avec son intensité et la durée de “son action, soit qu'on suive les heures d’une “même journée, belle ou sombre, soit que l’on compare les résultats donnés par un Yciel entièrement brumeux à ceux fournis par un soleil ardent ; L° On voit, en outre, que relativement à l’âge des gousses, la réduction de l’acide carbonique est en rapport avec la force de | végétation ; : 5° Les proportions d'oxygène augmen- | tent dans le fruit à mesure que l'acide car- bonique s’y décompose : les rapports entre l’acide carbonique disparu et l'oxygène en | plus sont précisément tels, que cet oxygène | d'augmentation peut être regardé comme | provenant de l'acide qui, en se décompo- sant, aurait cédé son carbone à la plante. Le troisième chapitre du mémoire de MM: Calvert et Ferrand comprend l’examen d’un certain nombre de tiges creuses ré- coltées en pleine terre. Les résultats obte- nus par suite de ces recherches sont les suivants : 1° L’air confiné dans les tiges a une com- position particulière très différente de celle de l'air atmosphérique, comme l'indique , indépendamment de l'oxygène, la grande | quantité d'acide carbonique qui s’y trouve, quantité qui augmente avec la force de la ! végétation ; 2° La quantité de l'acide carbonique est plus grande la nuit que le jour, mais la différence est loin d’être aussi sensible que dans le cas des gousses : 3° Dans les tiges, l'oxygène augmente la Nuit avec l'acide carbonique, ce qui est con- traire à ce qu'ont présenté les gousses. chimique de l'air renfermé dans les lacunes 10% Dans leur quatrième et dernier chapitre, MM. Calvert et Ferrand se sont occupés de la présence de l’ammoniaque dans les plan- tes. L'importance de cette matière, pour la végétation , a été démontrée dans ces der- niers temps par les savantes recherches de MM. Dumas, Boussingault, Liebig; mais les auteurs du mémoire qui nous occupe ont cherché à constater si l’'ammoniaque de l’air contribue directement à la présence de l’azote combiné dans les plantes, et ils pensent avoir démontré ce fait d’une ma- nière certaine, en découvrant l’ammoniaque à l’état de gaz dans l’air que renferment les végétaux. EEE ZOOLOGIE. observations anatomiques et pry- siologsiques suzr les genres Ac- teon, Éuiides, Veéailie, Callio= pee, Æergipe, eéde.s par M. SOULEYET. (Suite et fin.) Selon deux passages de M. de Quatrefages la respiration se ferait chez les PAhleben- térés dans les ramifications du prétendu ap- pareil gastro-vasculaire, et ces ramifications remplaceraient les organes de la respira- tion , en soumettant unmédiatement au con- tact de l'air les matières nutritives ; mais, comme ces mêmes ramifications se trou- vent séparées de la peau par le parenchyme du foie qui les enveloppe de toutes parts, il faudrait admettre, comme je l’ai déjà dit dans ma Note, que la respiration ou l’oxy- génation des matières nutritives se ferait à travers cet organe, Ce qui, quels que soient les principes qu'on puisse avoir en zoologie, me parait bien évidemment inadmissible. Si l’on se dégage de toute préoccupation systématique à ce sujet, j'ai déjà fait voir qu’il était possible d’assigner un rôle beau- coup plus naturel à ce prétendu appareil gastro-vasculaire; j'ai déjà dit que des ca- paux qui vont de l'estomac dans le foie, et qui sont Maintenant entierement contenus dans cel organe chez quelques-uns de ces Mol- lusques, ne pouvaient être ni des organes de circulation, ni des organes de respira- tion, et qu'il étail beaucoup plus simple de les considérer comme des canaux biliaires. L’analogie vient encore tout-à-fait à l'appui de cette détermination; car, chez les Doris, ces canaux biliaires offrent un calibre si considérab'e et s'ouvrent dans l’estomac par des orifices si larges, ainsi que le repré- sentent les planches de Cuvier relatives à l'anatomie de ces Moilusques, que cette particularité a même étonné cet illustre na- turaliste. V. I me reste à répondre sur quelques faits dont je ne pourrai parler que briève- ment ici, mais que j'ai exposés avec tous les détails nécessaires dans mon Mémoire. 1 J'ai dit, dans ma Note, que, dans tous les Mollusques désignés par M. de Quatre- fages sous [e nom de PAlébentérés, l'intestin proprement dit avait échappé aux recherches de ce naturaliste, ce qui La avait fait assigner une position fausse à l'anus ou l’avait conduit a meconnaitre l'existence de cette ouverture. En rapprochant divers passages des écrits de M. de Quatrefages, on voit que, dans tous les Mollusques prétendus pllé- bentérés, ce naturaliste n'avait donné sur l'intestin, et même sur d’autres parties de l'appareil digestif, que des déterminations inexactes, ou bien avait émis à ce sujet des doutes qu'il était important de faire dispa- raître. Or, en rectifiant ou en complétant les observations de ce naturaliste sur ce 405 point, corament puis-je, ainsi qu'il le dit dans sa réponse, n'avoir fait que reproduire ce qui était déjà imprimé dans ses propres Mémoires. On voit aussi, combien sont peu fondées toutes ces analogies que M. de Quatrefages a signalées, sous ce rapport, entre les pré- tendus Phlébentérés et Iles Annelés, les Nymphons, les Planaires, les Sangsues, etc. ; ces analogies ne reposant en effet, comme je crois le démontrer dans mon mémoire, que sur des hypothèses, des doutes ou des as- sertions erronées. 2 J'ai dit aussi dans ma Note que la des- cription donnée par M. de Quatrefages, de l'appareil gastro-biliaire (appareil gastro- vasculaire de ce naturaliste) dans les Eoli- des, était tout à fait inexacte, et que les ca- naux partis de la cavité stomacale n’abou- tissaient jamais à ce canal marginal, qu'il & figuré et qu’il compare à celui des Méduses. M. de Quatrefages n'ayant rien répondu à mes observations critiques sur ce point, je dois en conclure qu’il s’est assuré qu'elles étaient fondées. 3° J'ai également avancé que la confor- mation des organes de la génération ne ressemblait en rien, chez les Mollusques phlébentérés, à la description que M. de Quatrefages en a donnée. On ne trouve en effet dans aucun de ces Mollusques le tube ovarien et le sac testiculaure dont parle ce naturaliste ; cette disposition de l’appareil générateur n’a même pas été observée jus- qu’à présent dans les animaux de ce type. Chez les Kolides, et dans tous les autres genres de la même famille, cet appareil est entièrement analogue à celui des autres Mollusques nudibranches. L° Enfin, les faits que j'expose dans mon Mémoire prouveront encore, j'espère, que les assertions de M. de Quatrefages sont inexactes sur plusieurs autres points de l’auatomie des prétendus Phlébentérés, et notamment sur les organes de la circulation chez les Eolides, ainsi que sur le système nerveux qui est aussi parfait et aussi com— pliqué dans ces Mollusques que dans tous les autres Gastéropodes. VI. J'ai réservé, dans les paragraphes précédents, les faits relatifs à l'anatomie du genre Actéon ; ici, en effet, comme dans ina Note, je crois devoir consacrer un para- graphe spécial à ce curieux Mollusque. La poche dorsale que M. de Quatrefages a prise pour l’estomac n’a, ainsi que je l'ai dit, aucune communication avec le tube di- gestif ; c'est une poche pulmonaire tout à fait analogue à celle des Mollusques terres- tres, ce qui s'accorde entièrement avec les habitudes des Actéons, habitudes qui rap- pellent celles des Pulmonés fluviatiles, les Lymnées, les Planorbes, les Physes. Par conséquent, les canaux ramifiés qui partenE de cette poche, et dont M. de Qualrefages fait son appareil gastro-vasculaire, sont des canaux aériens dont j'ai cherché à expli- quer l’usage dans mon Mémoire. | 9° L’Actéon à un appareil circulatoire complet. Le cœur est situé en avant de Fà poche pulmonaire, sur la ligne médiane, et occupe, par conséquent, la même _place que chez les Eolides et les autres Nudibran- ches. Il adhère en arrière par son oreillette à la paroi supérieure de la cavité pulmo- naire, et donne naissance en avant à l'aorte qui se porte vers la partie antérieure de l'animal, traverse le collier nerveux et se perd dans la masse bucale, après avoir fourni, dans son trajet, une branche pro- fonde pour les viscères. Cet organe est 406 contenu dans un péricarde, et offre la même forme et la même structure que dans tous les autres Mollusques gastéropodes. h° J'ai dit, dans ma Note, que tout le tube digestif, à partir de la cavité buccale, avait échappé aux recherches de M. de Quatre- fages; voici quelques détails à ce sujet: après avoir traversé l’anneau nerveux, l’œ- sophage, d’un très petit calibre, offre une petite dilatation arrondie qui forme comme un premier estomac; presque immédiate- ment après, il se dilate de nouveau en une poche stomacale beaucoup plus considéra- ble, profondément située au-dessous de la partie antérieure de l’appareil générateur, à peu près au niveau du cœur. De la partie supérieure de cette poche, et près du point où aboutit l’œsophage, part l’intes- tin qui se porte d’abord un peu en avant, contourne l’appareil de la génération et se dirige ensuite en arrière, et du côté droit, pour venir s'ouvrir du même côté, non loin de la ligne médiane. Cette ouverture, mar- quée par un petit tubercule saillant, se trouve placée un peu en avant de l’orifice pulmonaire. Le foie est formé par une matière ver- dître qui se trouve répandue partout sous la peau et dans l’interstice des organes; c’est, par conséquent, au foie qu'est due la couleur verte de ce Mollusque. Lorsqu'on étudie une partie de ce viscère à un fable grossissement, on voit qu'il est formé de petits cæcums ramifiés qui ont assez bien l'apparence de certains végétaux inférieurs. Les principaux canaux qui en résultent viennent se rendre dans deux canaux plus considérables qui, de l'extrémité posté- rieure du corps de l’animal, se portent en avant, de chaque côté de la ligne médiane, pour venir s'ouvrir dans la poche sto- inacale. Le Enfin, l'appareil reproducteur, com- posé des deux sexes comme chez les Pul- inonés et les Nudibranches, offre la disposi- tion suivante chez les Actéons : L’ovaire est formé par un grand nombre de petits corps arrondis, vésiculeux, dispo- sés de chaque côté de la ligne médiane en une grappe ayant entièrement l’appareace d'une grappe de raisin. L’oviducte unique qui en résulte, après avoir traversé un ren- ‘lement ovoïde, se continue avec un second oviducte analogue à celui dont j'ai déjà parlé à propos des Eolides, etc., mais offrant un nombre de circonvolutions beaucoup moins considérable. Cette espèce de ma- trice, après avoir reçu également le canal d'une vésicule (vésicule de la pourpre), s'ouvre du côté droit, dans un sillon qui descend du tubercule de l'anus vers la face inférieure de l’animal. La partie mâle est également formée de deux parties similaires, situées de chaque côté de la ligne médiane, et ayant une dis- position ramifiée, Le canal déférent qui en part, après avoir communiqué avec Île pre- œmier oviducte, se dirige en avant pour se - rendre à l’extrémité de la verge qui, comme je l'ai déjà indiqué, est située du côté droit, à la base du tentacule. D'après les détails que je viens de donner sur l’organisation des Actéons, détails que weltent en évidence mes préparations, on peul voir que ce genre de Mollusques res- semble fort peu aux descriptions qu'en ont données les divers naturalistes qui s’en sont occupés, ce qui à dû nécessairement In- duire en erreursur ses affinités zoologiques. En effet, il me paraît s'éloigner également des Aplysiens, parmi lesquels l'ont rangé le 107 plus grand nombre, des Planaires avec les- quell:s Delle Chiaje a cru lui trouver de l’analogie, et des Eolidiens dont l’a rappro- ché en dernier lieu M. de Quatrefages. La dispositions de l’appareil respiratoire doit le faire placer à côté des Mollusques pul- monés fluviatiles, et surtout auprès des Onchidies. Les Actéons se rattacheraient cependant aux Nudibranches par quelques points de leur histoire; car, d’après des ob- servations fort intéressantes faites par M. Vérany, qui a bien voulu me les communi- quer, ces Mollusques offriraient, dans le premier àge, la particularité observée par MM. Sars et Van Beneden chez les Eolides, les Doris, les Tritonies, les Aplysies, etc., c’est-à-dire d'être contenus dans une co- quille nautiloïde et operculée. En terminant cet extrait, auquel l’obli- gation de répondre à la Note lue le 21 oc- tobre dernier par M. de Quatrefages m'a fait donner une étendue plus considérable qne je n’aurais désiré, je rappellerai ce que je disais en commençant, que la question qui fait le sujet de la discussion actuelle, et que l’Académie estappelée à juger, est avant tout une question de faits et non une ques- tion de théories. Il s’agit de savoir si les appareils de la respiration et de la circulation peuvent dis- paraître complétement ou partiellement chez des Mollusques gastéropodes ; Si, chez ces animaux, ces mêmes appa- reils peuvent être remplacés dans leurs fonctions par le tube digestif, ainsi que cela a lieu chez les plus simples presque des Zoophytes ; Enfin, si la simplification organique peut être même poussée si loin dans ces mêmes Mollusques, que des Gastéropodes se trou- veraient abaissés au rang des organismes les plus dégradés. Les faits que je présente me paraissent détruire d’une manière complète toutes ce assertions de M. de Quatrefages. ICHTHYOLOGIE» Sur l'influence de I’hydrogsgènme sulfauwce sur Fes poisso@nss par M. BLANCGHET, DE LAUSANNE. Avant 1830, les eaux du port de Marseille étaient assez pures, on y pêchait une quan- tité de poissons, le Labrax lupus et d'autres espèces du genre Mugil. Il y a quelques années , tous ces poissons périrent instan- tanément. On les vit flolter asphyxiés à la surface de l’eau, et en même temps une odeur d'hydrogène sulfuré apparut. Elle s’est conservée dès lors et frappe toutes les personnes qui arrivent sur les quais. Les mêmes espèces de poissons ne se re- trouvent à présent que dans la baie, à l'en- trée du port, à l'endroit où les eaux sont renouvelées par le voisinage de la mer. Provenance des sulfures. — Depuis nom- bre d'années on fait des quantités considé- rables de savon dans les environs de la ville; les eaux de lessivalion contenant beaucoup de sulfates se sontinfiltrées entre les couches et ont fini par faire irruption dans le port; là les sulfates en contact avec les substances organiques en décomposi-- tion se transforment en hydrogène sulfuré qui se dissout d'abord dans l'eau, puis passe dans l'air; voilà la cause probable de la présence de l'hydrogène sulfuré dans le port. Tous les poissons fossiles que j'ai obser- vés dans la Provence , sont couchés sur le flanc et ne sont pas aplalis verticalement; ainsi, à Aix, le Smerdis minuta, Ag., le Sphe- nolepis squammosus , Ag., et surtout le Le-4 bias cephalodes , Ag., dont on trouve sou-4} vent une cinquantaine d'individus sur une 4 surface de 17 centimètres ; à Bonieux, le 4 Smerdis macrurus, Ag., tous ces poissons venaient donc de mourir, au moment où ils ont été surpris par le corps qui les ad mis à l’abri de la putréfaction et leur a per-Al mis ainsi d’être pétrifés. J'ai vu plusieurs centaines de ces pois- sons, mais aucun n’est comprimé vertica- lement, comme s’il eût été pris vivant; il en est de même des échantillons d'OEnin- gen et de Solenhofen. | Quelle a été la cause de la mort de ces animaux ? Nous ferons observer que les feuillets calcaires dans lesquels on trouve les pois- sons d’Aix reposent immédiatement sur un banc de gypse (sulfate de chaux) qui a 1 mètre d’épaisseur. Les poissons et le gypse sont fort rares dans les autres cou- ches de cette formation. À Bonieux, le cal- caire marneux qui renferme les fossiles est, fortement chargé d'hydrogène sulfuré, comme la plupart des poissons fossiles d’'OŒningen et de Solenhofen qui se trou- vent dans le calcaire puant. Devons-nous attribuer à Fhydrogène sul- furé la mort de ces poissons ? Sans pouvoir répondre d’une manière bien positive à cet égard, nous pensons qu’il ÿ a une certaine probabilité en faveur «A de cette hypothèse et que de nouvelles | recherches doivent être faites sur ce sujet: | Le Créateur à répandu à la surface de | la terre un ensemble d'êtres vivants, de telle maniere que les débris organiques de ces êtres sont utilisés par une fraction de l’ensemble, et queles parties élémentaires d'une génératien fournissent les éléments d’une génération nouvelle. Les parües ter- N reuses des animaux , les coquillages, les ossements , les dents résistent plus long- temps à cette action destructive ; mais toute la partie charnue est désagrégée et | disparaît au bout de peu de temps. Si nous trouvons, Comme à Aix, un en- semble d'êtres, des poissons carnassiers, des poissons blancs, des coléoptières, des mouches, et que ces fossiles soient conser- M vés de manière à nous prouver que leurs parties charnues n’ont pas été désagrégées, nous devons penser que l'équilibre général M a été un moment rompu, et que la cause 4 qui a détruit une partie des êtres a aussi agi sur ceux dont ils devenaient la pà- ture. L'analogie du fait arrivé à Marseille, la M présence de l'hydrogène sulfuré dans les W roches, la position des-poissons, toutes ces W choses nous porteraient à attribuer la mort des poissons fossiles, dont nous avons eu 4 occasion de parler, à une cause analogue à | celle qui a agi à Marseille: | Dans les molasses suisses, il est bien rare W de trouver des fossiles entiers; les débris organiques de la période tertiaire sont des dents, des fragments de màchoire, d'os, de carapaces de tortues ; mais il n'est pas ar- rivé à notre connaissance que l’on ait ren- | contré des animaux qui auraient été sur- pris avec leur chair, ce qui nous fait sup poser que les corps moris sont devenus la | proie des êtres qui vivaient en société avec eux. Il paraîtrait donc, d'après ce que nous connaissons de notre bassin tertiaire, qu'il M n'est pas survenu, comme dans celui de la Provence, un accident brusque capable de troubler l'harmonie qui y régnait. N 109 là f Mon ami M. le professeur Agassiz, au- ‘# fuel j'ai communiqué cette note, in'a fait sonnaître une autre cause de mort subite £ des poissons ; c’est un abaissement subit et k {considérable de température. Ce fait a été is Éobservé dans la Glatt, petite rivière près de Zurich : à la suite d’une température très froide, tous les poissons sont morts. C’est probablement un phénomène analogue qui la été la cause de la mort instantanée des lanimaux que l’on trouve ensevelis dans les lglaces boréales. Ilest du plus haut intérêt de connaître les diverses causes qui ont modifié instan- ‘tanément l'équilibre de notre terre, et ont permis ainsi aux débris organiques de toutes les périodes d'arriver jusqu’à nous. ——0 °C © De ©— SCIENCES APPLIQUÉES. CHIMIE APPLIQUÉE. De l'essai des.potasses du CHIMIE TCEe M. Pesier, élève distingué de l’école de Pharmacie, vient de publier la thèse inau- gurale qu'il a soutenue pour obtenir son grade, et dans laquelle il a traité un sujet qui intéresse l’industrie. Dans eette thèse, lqui a pour titre Recherches sur les potasses | du commerce, et moyen de reconnaïire leur | falsification par la soude, après avoir décrit | les espèces de potasses du commerce, leurs ‘ différents procédés de fabrication, ainsi que l’industrie récente de l'extraction de la po- tasse et de la soude des vinasses de bette- 4 raves, l’auteur rappelle que le procédé d'extraction de la soude au moyen du sul- * | fate, procédé dû à Leblanc, s'applique aussi ÿ {avec succès à la fabrication de la potasse, * {et aujourd'hui que le sulfate de cette base | peut être obtenu en quantité très considé- 34 rable, et pour ainsi dire illimitée, au moyen -M| des caux-mères des salines, tout fait espé- SW rer que le carbonate de potasse pourra lui- [À même être obtenu en quantité suflisante, et assez économiquement , pour satisfaire à la consommation de nos diverses industries À nationales. 5” Parl'analyse de près de cinquante espèces différentes de potasse, provenant de locali- 5" tés et d’origine très variées, M. Pesier a ,% démontré que toutes les potasses, sans ex- I ception, renferment une certaine\quantité :# de soude, qui va de 6 millièmes à 4 ou 5 i# centièmes. Quelques-unes, sans excepter les -k potasses de betteraves, renferment jusqu’à .| 11, 12, 15 et 14 pour 100 de soude, on voit 18} donc qu'il ne s’agit pas, pour qu'il y ait fal- | sification, de démontrer la présence de ce s.| dernier alcali, et qu’on ne saurait être trop 14, réservé dans les conclusions qu’on tire des 1N expériences que l’on fait à ce sujet. | W Avant de faire connaître son procédé de | dosage, l’auteur expose celui qu'il a mis en | pratique pour la détermination de la soude 6 5% dans les diverses analyses de potasse qu’il a | faites. | Ge procédé consiste à dissoudre la po- tasse à essayer, à filtrer la dissolution, éva- - porer, convertir le résidu en sulfate, dé- - | composer les deux sulfales au moyen du - | perchlorate de baryte, qui transformo ces 1 | deux sulfates primitifs en perchlorate de «| potasse et perchlorate de soude, et celui su! de baryte. On évapore, on décompose 14]. par l'acide sulfurique, et l’on pèse directe- 1, ment le sulfate de soude. Ce procédé a l'a- ‘4, vantage sur celui qui consiste à employer le « chlorure de platine, qui, d’une part, forme À » à — 110 | avec la potasse un sel qui est loin de pos- séder une incolubilité absolue, et qui, dans tous les cas, ne donne la soude que par dé- duction. Le dosage par le perchlorate de baryte est indiqué depuis longtemps, mais M. Pe- sier lui a donné un degré de précision qu’il ne possédait pas, en sub:tituant l'alcool ab- solu à l’alcool à 32 qui était proposé, ce dernier ayant la faculté de dissoudre uné quantité notable de perchlorate de potasse. Le procédé de l’auteur repose sur ce principe, vérifié par l'expérience, que, si l’on ajoute à une diss lution saturée de sul- fate de potasse du sulfate de soude, la densité de la dissolution augmente à me- sure que la proportion de ce dernier sel augmente elle-même, de telle façon que l'augmentation de densité de la liqueur fera connaître la quantité de sulfate ajoutée. Cela posé, supposons qu'on ait du carbo- nate de potasse pur, si on le transforme en sulfate , et qu’on fasse de ce sulfate une dis- solution salurée à une température déter- minée, cette dissolution marquera un cer- tain degré à l’aréomètre, degré qui sera constant tant qu’on aura employé du car- bonate de potasse pur et dans les mêmes conditions. Supposons actuellement qu'on ajoute à cette dissolution du sulfate de soude, ou, ce qui revient au même, qu'on ajoute au carbonate de potasse du carbonate de soude, la dissolution de sulfate de potasse prendra une densité plus grande en rapport avec la proportion de sulfate de soude ajouté, et cet excédant de densité, accusé par l’aréo- mètre, fera connaître la proportion de sul- fate de soude, et par conséquent celle du carbonate de cette base ajoutée à la polasse. (Technologiste.) e—— cr SRE a Be l'emploi de l’ammmoniaque Dans la préparation de l’amidon et la purification des substances amylacées ; par M. E. Nasn. Il y a environ-trois ans, j'ai entrepris quelques expériences sur la fabrication de l’amidon et la préparation des substances amylacées pour servir d’aliment, et j'ai trouvé que, dans la pratique, l’'ammonia- que liquide était le meilleur agent que l’on pût employer pour dissoudre le gluten, les matières colorantes où les impuretés solu- bles qui peuvent altérer la blancheur du froment, de la farine, du riz, des pois, des pommes de terre ou de tout autre article renfermant de la fécule, attendu que ce réactif, qui agit avec énergie sur ce gluten et sur ces matières colorantes, est sans ac- tion quelconque sur l’amidon pur. L’ammoniaque liquide du poids spécifi- que de 0,945 est, pour cet objet, d’une force suffisante et bien supérieure, soit à la soude, soit à la potasse à l’état caustique, dont les solutions concentrées agissent tout aussi bien sur l’amidon que sur le gluten. On trouve encore que l’ammoniaque li- quide est un excellent agent quand il s’agit de la préparation d'articles destinés à ser- vir d’aliment, attendu qu’il extrait des matières farineuses amylacées tous les prin- cipes astringents qu'elles peuvent renfer- mer, sans altérer le moins du monde la fibre et l’amidon, et que la fibre n’a plus besoin que d’être séparée à la manière or- dinaire, c’est-à-dire à l’aide d’un tamis quand on veut faire de l’amidon pur. On pourrait aussi appliquer l’ammo- niaque sous forme gazeuse, en la faisant 114 passer à travers des réfrigérants dans les vases renfermant les matières sur lesquelles on voudrait la faire agir, qu’en aurait préa- lablement humectées d’eau, afin qu’elles pussent absorber le gaz ; de cette manière, on pourrait utiliser l’ammoniaque que ren- ferment les eaux des usines à gaz, attendu que l’ammoniaque parfaitement pure n’est pas absolument nécessaire dans toutes les applications. L’ammoniaque saturée de gluten peut aisément en être délivrée et purifée par la distillation, et reportée ainsi sur de nou- velles matières ou condensée sous l’état li- quide. Quant au gluten, on péut le recueil- hr et l’appliquer à tel usage qu'on juge convenable, attendu qu’il ne fermente pas aussi aisément quand il a ainsi été traité par l'ammoniaque. J'ai remarqué que les substances amy- lacées, le riz en particulier, n'étaient nulle- ment altérés quand on les tenait pendant quelque temps dans l’ammoniaque, et que l’amidon qu’on préparait, après qu’on avait ainsi enlevé le gluten par ce lavage ammo- niacal, n’était pas disposé à fermenter dans les procédés de teincure surtout, si on y laissait encore un peu d’ammoniaque, at- tendu que dans ce cas il se sèche avec plus de rapidité. C'est aussi une chose toujours utile que d'ajouter un peu d’ammoniaque à l’amidon dans toutes less circonstances, comme der- nière manipulation dans la fabrication, mê- me quand l’amidon a été fabriquée par le procédé ordinaire de la fermentation, ou par l'emploi de solutions très étendues de soude ou de potasse. J'ai trouvé encore que les sortesinférieu- res de riz, de pois et autres grains, étaient rendues égales en qualités et en saveur, comme articles alimentaires, à celles de la première qualité quand on les avait plongées dans l’ammoniaque pour enlever les impu- retés qui pouvaient les souiller. | Les vases clos sont nécessaires pour conduire à bien cette opération, et dans quelques cas un faible degré de chaleur peut être appliqué sans inconvénient ; mais cela n’est pas nécessaire, vu que l’opération à froid suflit pour tous les besoins de la pra- tique. Enfin l’ammoniaque est supérieure à la potasse et à la soude pour éliminer la ma- tière glutineuse qui enveloppe la fibre vé- gétale dans les fabriques de tissus et dans d’autres Cas qui se présenteront naturelle- ment à l’esprit des fabricants. (Techaologiste.) 6660: 2 Gese— . HORTICULTURE. Kouvelle méthode de classication du Cameilia, basée sur la forme des corolles, par l'abbé Ber- LÈSE. Il y a nombre d’années que j’ai publié, dans les deux éditions de ma monographie du Camellha, une methode de classification fondée sur les couleurs. Cette méthode, qui a obtenu jusqu'ici les suffrages-du public, prise isolément, me paraît aujourd’hui in- suffisante et incomplète ; et, bien qu’elle ex- plique clairement les couleurs fondamen- tales du genre, ainsi que les plus légères nuances établies par le moyen des gammes, cependant elle n’aide pas à connaître Ja forme des fleurs du Camellia. On sait bien, par cette méthode, si la fleur est rouge ou rose, si elle est d’un blanc par ou d’un 412 blanc sale, si elle est striée ou panachée, unicolore ou bicolore, mais on est dans le Vague sur le plus essentiel; on ignore, c'est-à-dire, quelle est la figure de la co- rolle, quelle est sa construction, quelle sorte d'irrégularité ou de perfection elle affecte. Gette lacune m'a fait sentir depuis longtemps limportance de chercher un autre mode plus complet de classification, et c'est à force d'étude, d'observations et la persévérance, que je crois avoir atteint le but de mes recherches. Voici mon point de départ. ï Afin'de faire comprendre par un mot con- venu les différentes formes sous lesquelles se présentent les corolles du Camellia, j'ai réduit à cinq classes toutes les formes pos- sibles de cette fleur, et j'ai pris pour règle d’assimilation autant d'espèces de fleurs communes connues de tout le monde. Partant de ce principe, j'ai dit que la co- rolle est ou anémoniforme , ou péoniforme, ou rosiforme, où renonculiforme, où wara- thiforme, qui est la même chose que pom- poriforme. Mais, avant d'entrer en explication dé- taillée de toutes ces formes, il est impor- tant de s'entendre sur les dénominaticns suivantes, c’est-à-dire ce que c’est que la corolle simple, la corolle semi-double, la coroile double, la corolle pleine, la corolle régulière et la corolle trrégulière. 19 La corolle simple est composée de cinq ou sept pétales, rarement de neuf, d’un nombre indéterminé d’étamines dispo- sées en couronne et surmontées par Un Pis- til central; par exemple, €. japonica (le ivpe). 20 La corolle semi-double est celle qu n’a que deux rangs de pétales, dix-huit, vingt et quelques étamines pétaloïdes ou naturelles; par exemple, C. reticulata, Dondelaari, etc. 30 La corolle double est celle qui a plu- sieurs rangs de pétales entremêlés, au cen- tre, d'élamines fertiles ou pétaloïdes appa- rentes; telle est la fleur du C. Derbiana, Rosa sinensis, etc. lo La corolle pleine est celle dont les or- ganes sexuels sont tous transformés en pé- tales complets, plus ou moins parfaits ; par exemple, le €. 2mperialis, pæomwflora, etc. 50 La corolle régulière est celle dans la- quelle toutes les parties, coupées aniformé ment et placées à une égale distance du centre commun, présentent dans leur con- tour un ensemble symétrique et presque toujours uniforme. La fleur du €. japonica simpleæ, de même que celle du €. alba plena, en est un exemple. 6° La corolle irrégulière, enfin, est celle qui est composée de plusieurs pièces dis- semblables, inégales entre elles; telle est la fleur du €. rubra plena, imperialis, etc. Maintenant que j'ai fait précéder toutes ces notions, voici l’explication de la mé- thode indiquée. Première classe.— La corolle anémoni- forme est celle qui n’a que deux ou trois rangs de pétales extérieurs, et dont les parties sexuelles sont en état plus ou moins pétaloïde, et forment un centre d’A- uémone ; par exemple, C. elegans Chand- lerrt. Deuxième classe.— La corolle pconforme est celle dont la conférence n’est composée que de deux, trois et quelquefois même de quatre rangs de larges pétales, et dont les organes sexuels sont transformés en péta- les complets, mais difformes, petits, allon- gés, et dont l’ensemble forme une touffe 115 centrale, large, cucullée et convexe, com- me dans la Pivoine ofjicinale. - Troisième classe. — La corolle est rosi- forme. Cette corolle se présente sous deux formes différentes : ou elle est en rosace se- mi-régulière, avec les pétales extérieurs amples, implantés sur trois, quatre ou cinq rangs, imbriqués à distance, ayant un cen- tre indéterminé plus ou moins simple, peu étoffé, concave, entremêlé d’étamines plus ou moins apparentes, comme, par exem- ple, dans les €. Derviana, Rosa sinensis Chandlerü, où elle est en rosace irrégulicre, à pétales extérieurs difformes, tourmen- ais, recoquillés, centre informe, comme dans le C. variegata plena. Quatrième classe. — La corolle rezoncu- liforme est une corolle imbriquée régulière- ment d’un bout à l’autre de la circonféren- ce: le centre est presque toujours concave, et les pétales, rapprochés imitent la dispo- sition de ceux d’une renoncule ; par exem- ple, C. alba plena. Cinquième classe.— La corolle warathi- forme ou pomponiforme est celle dont les pétales de la circonférence sont sur un ou deux seuls rangs, et dont les organes sexuels sont tous transformés en pétales parfaits, mais petits, taillés en lanière, uni- formes, égaux, et dont l’ensemble est une sphère ou un pompon, comme dans les C. waratha ancien, Vespuscius, Hebra, Rubina, Mont-Blanc et autres. Voilà en quoi consiste ma nouvelle mé- thode de classification. Plusieurs cultiva- teurs de Camellia, auxqusls je me suis em- pressé de la faire connaître, en ont paru satisfaits. Simple, c'aire, précise, elle fixe un langage utile, et établit unerègle invaria- ble pour le commerce. Les jardiniers et amateurs qui ladopteront en connaïitront facilement l’avantage : les premiers, pour former un catalogue raisonné, qui puisse donner une idée juste des variétés qu’ils cul- tivent; les seconds, pour savoir choisir avec connaissance de cause. —————0-2-0-0-0- O-0-0-0-0 ———— MÉCANIQUE APPLIQUÉE. Sur les aeules aériféres deM. TRAIN, (Rapport de M. Calla. Le broiement du blé sous les meules ne s'opère pas sans une certaine élévation de température dans les produits de la mou- ture, et cette élévation de température pré- sente plusieurs inconvénients, dont le principal est de donner à la farine une pré- disposition plus forte à la fermentation. Plusieurs combinaisons ontété présentées pour faire disparaître ou pour atténuer ces inconvénients, soit en empêchant l'échauf- fement de la marchandise broyée ou bou- lange, soit en la refroidissant aussitôt après la sortie des meules ; mais, jusqu'à présent, rien ne donne à penser qu'aucun de ces différents systèmes soit employé d’une ma- nière régulière et générale. M. Train, de la Ferté-sous-Jouarre, a pré- senté à la Société d'encouragement un svs- tème de meules à moudre dans lesquelles il s'est proposé d'empêcher l'élévation de température de la boulange, par l'introduc- tion de l’air entre les deux meules. Avant de décrire la combinaison de M. Train, ilest utile de faire remarquer que l'é- chauffement de la marchandise moulue ne s'opère pas sans que la surface travaillante des meules s'échauffe également: et, par la continuité du travail, la pierre des meules acquiert une température élevée sur une asssez notable partie de son épaisseur, de 1144 _telle sorte que le blé, successivement soumis à l’action des meules tend à donner des produits à haute température par le double motif de la chaleur nécessairement déve- loppée par la seule action de broiïe nent et de la température déjà élevée de l'agent broyeur. M. Train s’est attaché à combattre à la fois ces deux causes d’échauffement de la boulange, en ménageant dans la meule su- périeure et mobile quatre ouvertures obli- ques par lesquelles une certaine quantité d’air est introduite à traversson épaisseur, jusqu’au plan de fonction des deux meules, - Ces ouvertures sont inclinées en avant dans le sens de la rotation de la meule su- périeure, et tendent à fonctionner comme les ailes inclinées d’un ventilateur cylin- drique et horizontal, qui absorberait l’air par sa base supérieure et l’expulserait par sa base inférieure. Il est évident que Ja . quantité d'air mise ainsi en circulation ne peut être bien considérable, puisque l’in- tervalle entre les meules est à peu près rempli par la marchandise soumise à leur action; néanmoins cette quantité est suffi- sante pour modifier d’une manière avanta- geuse la température de la pierre et de la boulange : du moins tout donne lieu de le croire; car, d’une part, les chefs de plu-. sieurs grands établissements dans lesquels ces meules ont été mises en usage, et no- tamment M. Guilleminault et M. Cailleaux, à la Ferté-sous-Jouarre, ont déclaré en avoir obtenu de très bons effets ; et, d’un autres côté, il est constant que la quanité de mew les de ce système déjà livrées à la consom- mation par M. Train est très considérable. Le système de construction de ces meu- les, pour lesquelles M. Train est breveté d'invention, est simple. Uu cône en fonte, dont le diamètre est à peu près égal au quart de celui de la meule, sert de base à la construction, pour laquelle on emploie des carreaux de pierre. meulière de la Ferté-sous-Jouarre. Ges car- reaux sont choisis, puis taillés et assemblés avec du plâtre, suivant la méthode ordi- naire, en y ménageant toutefois les quatre ouvertures inclinées dont nous venons de parler; ils sont cerclés par une frette en fer forgé introduite à chaud; un second cercle en tôle enveloppe le premier, mais il est d’une hauteur supérieure à l'épais- seur de la meule, de manière à former au- dessus de celle-ci un rebord de quelques centimètres d'élévation. Quatre feuilles de tôle fixées d’un bout sur ce cercle, et de l’autre sur le cône central, sont établies à la surface supérieure de la meule, et s’in- clinent ensuite vers les ouvertures ména- oées dans la pierre, de sorte qu'elles for- ment quatre espèces d'ailes pour faciliter l'introductlon de l'air. Les meules de M. Train s'appliquent, comme les meules ordinaires, sur un pointal ou axe, et s'équilibrent en mettant du plomb dans l’une ou l’autre des quatre ca- ses réservées à cet ellet. Les archures des meules restent les mêmes. Le mouvement de rotation étant donné, la meule s’ali- mente d’un volume d'air qui, en se distri- buant. sous sa surface travaillante, empêche l’échauffement de la farine pendant la mou- Lure. —ese FH} ecs— Applications industrieiles des feuilles des arbres verts. M. Weiss, fabricant de papiers dans Ja Silésie autrichienne, a eu l'idée de conver- 15 5 te tissu fibreux des feuilles ou aiguilles es pins d'Ecosse et des pins sylvestres en laments déliés, en une sorte de feutre ruvert qu'on peut appliquer à plusieurs sages. Il n’y a que les aiguilles récemment tom- -6es des arbres qui soient propres à la fa- rication de cette nouvelle matière , à la- uelle on a donné dans le pays les noms de aine des pins, des bois ou des forêts : les orêts d'arbres verts peuvent la livrer en lbondance et à peu de frais comme produit secondaire. a Ce nouveau produit de M. Weiss a déja btenu un grand succès en Silésie, en Bo- hême, en Autriche et beaucoup d’autres >ays, et on en trouve déjà des dépôts dans es boutiques de Prague et autres villes im- portantes. Jai vu, dit l’auteur de l’article publié ans un journal de Prague, et traduit par le echnologiste, quelques couvre-pieds qui, Lau lieu d’être ouatés avec du coton, l'ont été avec ce nouveau produit, et qui, déco- rés avec goût, m'ont semblé aussi chauds, aussi souples que ceux ordinaires. Un cou- vre-pied de celte espèce, plus ou moins élégant, pèse environ ? kilog.; il a 2 mètres de longueur sur 4 m. 20 cent. de largeur, et coûte, à Prague, 12 fr. | Amenée sous Ja forme qu’on donne com- munément à la ouate de coton, la laine des bois a une teinte brunâtre de couleur capu- “cine: c'est une substance assez dense, un peu rude au toucher, et qui rappelle une matière végétale. Plus pesante, sous le même volume, que le coton, et amenée à un ‘état de demi-feutrage, cette ouate se rap- proche des tissus de bourre et des couver- ites communes pour les chevaux. Ouverte ‘ou disposée en couches minces, elle ré- pand, dans les endroits clos, l’odeur balsa- | mique et résineuse des forêts des pins. Les préparations et le travail pour dé- _« pouiller les branches et les rameaux rési- | neux qui sont tombés des pins de leurs feuilles vertes encore, et pour les transfor- mer peu à peu en une laine végétale, exi- | gent non-seulement les outils et les machi- nes dont on se sert -ordinairement dans la | fabrication du papier, mais encore de plu- # sieurs autres ustensiles et de manipulations # particulières. Dans tous les cas, il paraît | qu'il ne serait pas difficile aux pauvres ou- 4 vriers de produire une matière semblable, # non pas, il est vrai, aussi belle et aussi 4 bien conditionnée que celle que livre M. {| Weiss, mais une substance très propre à | faire des matelas, des couvre-pieds et des meubles, et qui pourrait remplacer avanta- L| geusement la zostère maritime, encure .| d’un prix fort élevé. L'avantage serait en- !| core plus sensible, si le pauvre pouvait se | procurer partout les feuilles de pins en | abondance et à un prix modéré. L'auteur de cette communication a vu, A à Zuckmantel, une quantité considérable. de | ces feuilles ou aïiguilles.à l’état brut renfer- L mées dans des corbeilles, puis il a pu exa- 4 miner ces feuilles après qu'elles ont été | | soumises à l’action de la vapeur qui lear a | fait perdre en grande partie leur raideur ; enfin, il a pu les comparer après une | deuxième exposition à la vapeur et une ma- mipulation, travaux après lesquels on peut | en faire des couvertures, des tapis, etc. M. .| Weiss fait encore un secret de cette der- “| nière manipulatiou ; mais, d’après ce qu'il | a été permis de voir, il paraîtrait que les me Macérations des aiguilles brutes de pin s’o- 416 pèrent par les procédés ordinaires de l’em- ploi de la vapeur. : : La vapeur s’élevant d’une chaudière, cuve ou autre appareil convenable , à une température plus ou moins élevée à travers les feuilles déposées au-dessus, pénètre et atténue leur tissu fibreux de la même ma- nière à peu près que cela s'opère par le rouissage à l’eau, le rorage sur le chanvre et le lin. Quand le procédé complet sera connu des gens de la campagne qui se li- vrent. déjà à la culture et à la préparation des plantes textiles, l’auteur pense qu'ils ne rencontreront aucune difficulté à tra- vailler une matière qui se trouve sous leur main et qu'ils parviendront sans peine à la carder ou la filer, soit seule, soit en l’asso- ciant à d’autres substances, et à en fabri- quer des étoffes à bas prix ex d’un bon ser- vice pour leur usage. : M. Weiss a déjà donné, en Silésie, une certaine importance à sa fabrication. Douze femmes sont actuellement occupées jour- nellement à la fabrication régulière de cou- vertures piquées et de courtes-pointes d’un assez bon goût, semblables à celles qu'on vend dans les boutiques de Prague. Ces ou- vertures sont très chaudes et fort agréa- bles pour les personnes qui ne redoutent pas l'odeur de la résine de pin qu’elles ré- pandent encore un peu, et on assure même qu’elles seront d’un emploi avantageux dans les maladies de poitrine, où l’on a conseillé depuis longtemps l'emploi des ma- tières résineuses, du goudron, etc., ainsi que dans les affections goutteuses et rhu- matismales. M. Weiss fabrique aussi, avec cette ma- tière, un bon papier brun rougeàtre, et en recueille en outre une huile essentielle qui pourra recevoir d'utiles applications. Le gouvernement autrichien a déjà fait acheter un millier de ces couvertures pour le service de la cavalerie et celui des hôpi- taux de Vienne et de Prague, et le gouver- nement prussien, ainsi que d’autres états d'Allemagne, paraissent disposés à faire des commandes. ——1S1— TYPOGRAPHIE. Coioriage des cartes par la lidhogrephie. Nos lecteurs se rappellent sans doute avoir vu. dans l’Echo la note relative au procédé de coloriage employé à l’imprime- rie royale par M. Derenémesnil à l’occasion de la carte d'assemblage des diverses par- ties de la carte géologique de France; cette note a donné naissance à une polémique dans laquelle sont intervenus MM. Despor- tes, Raulin, etc. Nous avons même repro- duit, à la suite de la note, une lettre qui nous avait été adressée à ce sujet par M. Desportes. Aujourd’hui cette discussion a été à peu près terminée au sein de l’A- cadémie des sciences, et elle ne laisse plus à décider que quelques points sur lesquels la commission nommée aura à prononcer. C'est ce que prouve notamment la lettre suivante de M. Desportes. « Mes observations sur. le coloriage des cartes par l'impression lithographique, quoique fort longues , n’ont pas été com- plètes. Je n’ai été nine pouvais être assez clair sur les résultats obtenus par M. Dere- némesnil, attendu que la carte d’assem- blage qui fait le sujet de la discussion n’é- tait pas dans le commerce. L'examen que j'ai pu en faire m'a convaincu que cet ou- à AAT vrage présente une exactitude qui le dis- tingue de tout ce qui a été fait jusqu’à ce jour dans ce genre, et que, sous ce rap- port, et quels que soient d’ailleurs les pro- cédés qu'il a employés, M. Derenémesnil mérite les plus grands éloges. C’est une ujstice que je me plais à lui rendre. » — PHOTOGRAPHIE. Procédé pour colorer les images photographiques. Par M. C. G. PAGE, professeur de chimie au collége Columbia, Washington. ï M. Page s'est occupé longtemps d’expé- riences photographiques, et il a publié dans un journal des états sur le résultat de ses recherches. Voici d’abord un procédé propre à fixer et donner de la vigueur aux images à l’aide de l’oxidation. L'image, après avoir été obtenue sur une plaque aussi polie qu'il est possible, est disposée pour recevoir par voie galva- nique une très légère couche de cuivre, à l'aide du cyanure de cuivre potassique (le dépôt de cuivre ne doit avoir que lépais- seur nécessaire pour charger de la manière la plus légère la couleur propre de la pla- que). Cela fait, cette plaque est lavée soi- gneusement avec de l’eau distillée, puis chauffée sur une lampe à esprit-de-vin jusqu'à ce que les parties blanches ou claires prennent un aspecttransparentperlé. Ce mode, pour découvrir et fixer l’image, est bien préférable à celui où l’on fait usage d’une couche d’or. Un petit portrait fixé de cette manière il y a plus d’un an,est resté sans altération aucune, et continue de faire l’ad- miration des personnes qui s'intéressent à l’art. Un effet bien remarquable de cemode de fixage, est la grande résistance à la sur- face, à tel point qu’il est très difficile d’ef- facer les images ainsi traitées. J’ai conservé un portrait préparé de cette manière, non pas sous un verre, mais sans être recouvert, pendant plus d’une année; je l’ai fréquem- ment exposé de diverses manières, etfrotté même légèrement avec un tampon de co- ton sans lui faire éprouver la moindre ava- rie. Au fait, la surface oxidée est hien moins sujette à éprouver des altérations que celle d’or, et beaucoup plus résistante. Comme le cuivre prend plusieurs nuan- ces, suivant la profondeur de sa surface à laquelle pénètre l’oxidation, il en résulte que sion appliquait sur la plaque, sans en détériorer l’image, une couche plns épaisse de ce métal, on pourrait obtenir diverses couleurs pendant le fixage. Quoi qu’il ea soit, il ne m'est pas possible de donner des règles précises concernant cette dernière opération ; mais je dirai d’une manière gé- nérale, que les meilleurs résultats ont été obtenus en donnant à la plaque une couche de cuivre assez épaisse pour changer le ton de l’image, c’est-à-dire lui donner une couleur cuivreuse, et la chauffant alors sur une lampe à esprit-de-vin jusqu’à ce qu’elle ait pris la couleur désirée. Je pos- sède actuellement un pertrait qui a été très exposé après avoir été traité de cette manière, et qui s’est aussi bien conservé que les deux autres. Il a pris une belle cou- leur verte, et l’image n’a pas le moins du monde souffert de celte oxidation. Si ce procédé est assez parfait pour de- venir d’un usage général, je crois qu'il sera infiniment supérieur au mode actuel d’ap- pliquer quelque couleur à sec sur l’image, attendu que dans ce procédé la cou leur est 118 due à la surface de l’image elle-même. Dans les paysages, ce mode de colo- ration a un effet fort agréable, et en adop- tant quelques-uns des moyens découverts depuis peu pour arrêter le dépôt de la couche de cuivre, la couleur verte peut être seulement déposée dans tels points qu'on désire. On obtient, avec quelques images, des variétés curieuses de couleur, dues à l’é- paisseur variable du dépôt de cuivre, épais- seur qui paraît être réglée par celle du dé- pôt de mercure qui forme l’image. Dans quelques cas, on produit une belle et écia- tante couleur rubis qui se circonscrit net- tement sur les draperies, tandis queles au- tres parlies sont vertes. Pour bien réussir dans le premier pro- cédé, savoir la fixation et ‘a production de l'aspect perlé, il faut que l’image soit poussée aussi loin qu'il est possible sans qu'il y ait solarisation; l’hyposulfite de soude doit être pur et exempt de traces de soufre (1); la plaque a besoin d’être lavée avec le plus grand soin à l’eau distillée tant avant qu'après avoir reçu le dépôt de cuivre; en un mot, l’expérience tout en- tière a besoin d’être exécutée proprement, pour éviter ce qu’on appelle avec raison - des taches sur la plaque lorsque le cuivre vient à être oxidé. SCIENCES HISTORIQUES. ARCHÉOLOGIE. Notice sur un ivre d'heures Qni appartenait à Jean le Magnifique, duc de Berry, frère de Charles V, roi de France ; par M. MARCHAL. (Bullet. de l’Acad.roy. de Bru- æelles. Extrait. Un des plus beaux manuscrits sur vélin et à miniatures de l’ancienne bibliothèque royale de Bourgogne, est indiqué sous les n° 11060 et 11061, à l’Ixentaire général. C'est un livre d'heures de la fin du XIV° siècle ou du commencement du XV°, et qui parait être, sous le rapport des miniatures, l’un des plus précieux de l’Europe entière. Ce que j’avance n’est pas une exagération. Ce volume, totalement achevé, ce qui est assez rare, est aussi complet, aussi bien conservé, que s’il venait de sortir des ate- liers du calligraphe et du dessinateur. J'ai pensé jusqu'à présent que ce livre d'heures avait été fait pour Wenceslas, duc de Brabant et de Luxembourg, qui mourut en 1383 et qui était frère de l’empereur Charles IV. C’est sous le nom de ce Wen- ceslas que je l’ai indiqué à l’{nventaire qe- néral; mais je viens de reconnaître qu'il a été fait par ordre de Jean, duc de Berry, frère de Charles V, roi de France. J’ai con- staté cet erreur, en faisant la révision de l'inventaire général et des autres parties du catalogue. Jean le Magnifique, duc de Berry et d’Au- vergne, comte de Poitou, était fils de Jean, roi de France, qui, à limitation de Philippe (1) La présence et le dépôt du soufre est un défaut qu'on rencontre dans la plupart des hyposulfites du commerce, et c'est l'action de ce soufre sur l'argent qui à embarrassé un si grand nombre d'artistes et d'amateurs en produisant des nuages, des marques et des taches de différents genres sur les plaques. On peut prévenir cet elet en filtrant à plusieurs re- prises la solution, où en la conservant dans des flacons légèrement bouchés longtemps avant den faire usage. Je dirai de plusici que l'exposition d'une image euivrée à la vapeur de lhydrosullite d'ammo- niaque produit quelquefois un elleb assez agréable, mais le plus souvent détruit l'image. 119 de Valois, père et prédécesseur de celui-ci, avait inspiré à sa famille, pour le progrès de la civilisation, le goût de la bibliogra- phie. Jean, duc de Berry, était bibliophile comme deux de ses frères, le roi Charles V, fondateur de la bibliothèque du Louvre, et le duc Philippe-le-Hardi, qui jeta les fonde- ments de la bibliothèque de Bourgogne, de- venue un des ornements de l’Europe de- puis le règne de Philippe-le-Bon, et dans laquelle 1 y a plusieurs manuscrits de la bibliothèque du Louvre et de celle du duc de Berry. Jean, duc de Berry, mourut le 15 juin 1416, à l’âge très avancé de 76 ans. Mon erreur d’avoir attribué la possession primitive de ce livre d'heures à Wenceslas, est provenue d’une annolation qui est surles six premiers feuillets que l’on trouve avant le texte. Elle est en langue latine, d’une très belle écriture de la fin du règne de Ma- rie-Thérèse, mais sans signature. Nous pré- sumons qu’elle a été rédigée vers l’année 1772, à l’époque où plusieurs savants réta- blirent les anciens catalogues des impri- més et des manuscrits de la bibliothèque de Bourgogne, d’après ceux de 1577 et de 1731, pour la rouvrir au public. Cette annotation commence par l'in- dication des diverses parties du texte, qui sont : l'office de la Vierge, quelques li- tanies, les sept psaumes de la pénitence, l'office de la, Sainte-Croix, l'office des morts. Ces détails sont nécessaires pour ce qui va suivre. Il y a après cette table, une liste raisonnée des miniatures que l’an- notation attribue avoir été faites pour le duc Wenceslas. Elles sont au nombre de vingt; elles sont paginales, c’est-à-dire de la gran- deur de la page entière. Nous devons expliquer collectivement les trois premières de ces miniatures ; nous par- lerons ensuite sommairement des dix-sept autres. La premiêre renferme pour objet princi- pal, le portrait du possesseur primitif de ce livre d'heures. J'appelle iconisme ce genre de miniature, très commun aux anciens ma- nuscrits, du mot grec et latin icon, icons, portrait. Ge possesseur primitif n’est pas un Wenceslas, comme le dit l’annotation, mais un personnage ayant le nom de Jean, comme on va le prouver. Il a une robe blanche, avec un Camail et un laticlave d’hermine ducale. Il est en profil et à genoux devant un prie-dieu. Il est très chauve, ses cheveux sont blanchàtres, il a l'apparence d’un homme de cinquante ans au moins, ce qui se rapporte à l’année 1389 ou 1590, comme nous l'avons dit. Sa pose est en adoration devant la madone tenant l'enfant Jésus qui est sur l’autre miniature. Le prie-dieu est recouvert d’un tapis d'é- toffe blanche : on y voit le dessin du livre d'heures que nous décrivons. On ne peut en douter à cause de l’incipit : Domine, lu- bia mea aperies, qui est le même que celui du texte. Les tranches du livre sont d'or, telles qu’on les voit encore aujourd’hui. Les fermoirs, qui n'existent plus et qui étaient en forme de boucles à lanières, étaient d’or. La reliure actuelle, de soie noire, est très mutilée par la vétusté ; elle a été faile sans doute pendant le règne de Gharles-Quint , d'autres reliures semblables élant mcontes- tablement de cette époque. Derrière le due de Berry sont deux per- sonnages qui ont chacun la tête entourée d'une auréole matte. Ge sont les deux saints Jean. Gelui qui est le plus avancé est saint Jean-Baptiste ; il tient dans les bras l'agneau paschal, agnus Dei, qui est tourné vers la madone de l’autre miniature. L’agneau l’auréole de la divinité, c'est-à-dire renfer. mant ja croix de feu. Derrière cette auréole est une hampe d’émail de gueules, suppor-… tant la bannière de saint Jean-Baptiste, pré-à, curseur du Messie; elle est bifide et d’ar… gent à la croix de gueules; cette hampe es sommée de la croix pattée d’or. Ce personnage étant incontestablement}} saint Jean-Baptiste, c’est le patron du pos-}} sesseur primitif de ce volume, Jean, duc de] Berry. Ni ce saint Jean-Baptiste ni l’autre} patron, dont nous parlerons plus loin, ne ressemblent en aucune manière, par le cos tume, à saint Wenceslas, qui était duc de Bohême, et que l’église reconnait pour mar- tyr, parce que, le 28 septembre 936, 1l fut détrôné et assassiné par son frère qui était ii païen et ennemi du christianisme. L’agneau paschal, ou en style héraldique plus vulgaire, le mouton, est l'emblème ar-« morial de la ville de Bourges, capitale et séjour de prédilection du duc Jean de Berry. On voit le même emblème de l’agneau pas chal auréolé, avec la hampe et la bannière de saint Jean-Baptiste, sur plusieurs mon- naies du Berry, frappées à la fin du XIV°4}} et au XV° siècle. On en retrouve le dessin et la description aux ouvrages numismati-M| ques de Tobiesen Duby, publiés en 1756 et 1790, et tout récemment aux planches de l'histoire monétaire du Berry, publiée em 1842, par M. Pierquin de Gembloux. Surla plupart de ces monnaies il y a : Jon. Dux (Jounnes Dux). Ces agneiets ou moutons étaient fort répandus dans le commerce. (La suite au prochain numéro.) Le vicomte A. de LAVALETTEe SOMMAIRE DES ARTICLES CONTENUS DANS L’ECHO ‘ DES 25 ET 26 JANVIER. ù SOCIETES SAVANTES. — ACADÉMIE DES SCIENCES 3 séance du 20 janvier. — SOCIËTE ROYALE D'AGRI=M# Ni CULTURE; séance du?2 janvier.—SCIENCES ie deh | SIQUES. — curmie. — Note sur la fusibilité dest,. quelques mélanges salins ; A. LEVOL. — Recher-u ches sur les densités de vapeurs des Corps COMpO= cés ; AuG. Canours.—Puysique. — Nouveau phé-"t à nomène de photogénie. — Sur le froid produit pars des courants électriques ; J. B PraxcrANI.—Moyen d'obtenir un courant constant avec la pile de Woln W laston ; Desporpeaux. — SCIENCES NATU-M RELLES.—PHYSIOLOGIE VÉGETALE.—Memoire Sur la végétation considérée sous le point de vue chi= - mique; F. G. CaLvERT et E. FERRAND. — Z00L0=M cie.— Observations anatomiques et physiologiques sur les genres Actéon, Eolide, Vénilie, Calliopee elc.; SouLeyer. — Action de l'hydrogène sulufrèm sur les poissons; BLANCHET. — SCIENCES ME= DICALES. — Statistique du personnel medical en France. — SCIENCES APPLIQUEES. — MÉTAL= LOcuROMIE. — Méthode ponr rendre permanents les anneaux colorés, produits par liode. — CHINIEM APPLIQUEE. — Perfectionnements apportés dans la fabrication des sels ammoniacaux ; WW. Wasron.—! Applications du sulfate de plomb ; BARRESWILL eë VazLé. — De l'essai des potasses du commerce ; Pesrer — Emploi de l'ammoniaque dans là prépas vation de l’amidon et la purification des substans! ces amylacées ; E. NasH.— MECANIQUE APPLIQUEES —- Meules aérifères de M. TRAIN. — AGRICULTURE® Notice sur les charrues sous sol: -— SYLYICULTURES _— États des forets en Saxe; A. PARADE — Hor= meucrure. — Nouvelle méthode de classification du camellia ; l'abbé Berrèss. — Applications ins dustrlelles des feuilles des arbres verls. — TxPo= crarue. — Coloriage des cartes par la lithogras phie. — PHOTOGRAPHIE. — Procede pour colorier les images photographiques, G: G- PAGE. = SCIENCES HISTORIQUES.— Notice sur un livre! d'heures qui appartenait à Jéan-le-Magnilique, due de Berry: Marouaz. — BIBLIOGRAPHIE. 4 NOUYELLES et FAITS D VERS. [l varième année. ACADÉMIE DES SCIENCES. Séance du lun:li 27 janvier 1845. M. de Gasparin lit un rapport sur un pro- | de M. Carimignac-Descombes qui vou- [> ents une école, ayant pour but de former »s contremaîtres pour nos grandes exploi- tions agricoles. | Déjà, dans l’ouest dela France, M. Rieffel, 1 de nos plus habiles agriculteurs, à éta- j dans ce but l'institution de grand Jouan. Mais pour offrir toutes les garanties dési- bles aux agriculleurs qui pourraient em- loyer des élèves sortis de ces écoles, M. escombes a pensé qu’il serait utile de n’y mettre les élèves que par la voie du con- lurs. Un concours serait donc ouvert à. cet \ffet danses écoles primaires, et de la sorte | ne serait permis de choisir que les élèves :s plus capables. || Un sujet par canton serait appelé à l’école \gronomique du département ; J’apprentis- lage durerait trois ans, pendant lesquels les , “lèves recevraient des lecons d’arithméti- ls 1 (Lu LA le [A dl ue, de géométrie appliquée, d'arpentage, le nivellement,de comptabilité, des notions art vétérinaire. Une somme de 50 francs rail allouée à ceux qui auraient fait leur hppréntissage avec zèle ot soin. Cette “somine représenterait a peu près l’accumu- ation des salaires que l’apprenti aurait pu M zaguer pendant son séjour à l’école. M. de Gasparin pense que les élèves, ne restant dans les écoles primaires qu'un temps assez limité, il serait souvent difii- cile de trouver des jeunes gens de seize ans qui pussent se trouver dans les conditions d'admission aux épreuves du concours. Quant à l'indemnité, elle paraît au savant I académicien uné idée qui doit être prise en sérieuse considération. Mais il ne se dissi- mule pas les nombreuses difficultés finan- |cières, adininistratives et autres, qui S’op- | posent à la réalisation du projet de M. }Carmignac-Descombes. Son auteur pense cependant que 20,000 francs par départe- ment sufliraient pour arriver au but qu'il se propose. mots prononcés par MM. Dupin et Mathieu sembleraient prouver que la solution de celte question n'est peut-être pas aussi éloignée que l’on serait porté à le croire à priori. Dans le département de la Nièvre a été fondé par le Conseil général un éta- blissement basé sur des principes analogues ; la Saône-et-Loire, au dire de M. Mathieu, posséderait aussi quelque chose de sembla- ble. Le gouvernement devrait maintenant seconder de si nobles et si utiles efforts, et cette heureuse initiative contribuerait, sans doute, à placer l’agriculture au rang qu'elle doit occuper dans une société bien con- stituée. | Paris, rue des BEAUX-ARTS, N. 6, el rue dela CHAUSSÉE-D’ANTIN, ‘es Messageries. Prix du journal , PARIS pour un an, 25 fr; G mois, 13 fe us pour les pays payant port double. — Adresser tout ce qui concerue ait instituer dans chacun de nos départe- | Quels que soient les obstacles, il ne faut | pas toutefois trop s’en effrayer, et quelques Paris — Jeudi, 20 Janvier 1545 nn —M. Faye présente les seconds éléments paraboliques de la comète découverte à Berlin le 28 décembre 18/4/; par M. d’Arrest. Temps du passage au péripélie 1845, janvier, 8,15181 Longitude du périhélie, 91°20’6” Longitude du nœud ascen- dant , 336°38 9° Inclinaison , 1647147 Distance périhélie, 0,9047465 Sens du mouvement dans l'orbite: direct. Cette orbite représente assez bien les observations actuellement connues. Elle a été calculée sur la première observation de Berlin, sur l'observation de Hambourg du 3 janvier, et sur celle de Paris en date du 11 janvier. Ge sont à peu près les positions qui avaient servi de base à la première or- bite parabolique, mais M. Faye avait né- gligé les corrections de parallaxe et d’a- berration dans les calculs précédents , tan- dis qu'il en a tenu compte dans ceux-ci. En outre l'hypothèse qui fait la base de la méthode d'Olbers s’écarte sensiblement de la vérité lorsqu'il s’agit, comme c’est ici le cas, d’intervalles de temps un peu longs et surtout inégaux. Il à donc fallu, à l’aide d’un très petit nombre d’approximations successives, faire disparaître du résultat final cette cause d’erreur, et la comparaison des éléments ainsi oblenus avec les obser- vations montre que ces procédés sommai- res suffisent actuellement. $i donc l'orbite de cette comète diffère en réalité de la pa- rabole,de nouvelles observations paraissent nécessaires pour le constater; mais ce qu'on peut déduire des calculs actuels, c’est qu'il n'y a pas lieu d'espérer une courte pé- riode. — M. Schultz répond aux expériences à l’aide desquelles M. Boussaingault à com- battu ses idées. Nous donnerons prochai- nement un extrait des opinions de M. Schultz qui ne sont, il faut le dire, parta- gées par personne. — L'Écho, dans son N° du 26 janvier, a inséré une note de M. Blanchet, deLau- sanne, relative à l'influence de l'hydrogène sulfuré sur les poissons. Ce travail, pré- senté à l’Académie dans une de ses der- nières séances, a suscité à M. Morren quel- ques réflexions qui font aujourd’hui le sujet d’une communication. Le savant doyen de la faculté des Sciences de Rennes trouve dans la désoxygénation de l’eau la condition première qui amène la mortalité des pois- sons. Les autres causes, invoquées par M. Blanchet et par M. Agassiz n’agissent qu'en produisant Ja désoxygénation des eaux. M. Morren a déjà établi que, sous l’action de la lumière et surtout en présence de divers animalcules microscopiques et des végétaux aquatiques, les eaux douces et marines dissolvent une quantité d'oxygène très variable. Dans l’état normal et moyen, le chiffre de l’oxygénation de l’eau doit être de 32 à 33 pour 100 du gaz dissous. Ne Ge L'ÉCHO DU MONDE SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS: LES: PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. \CHO DU MONDE SAVANT parait le JEUDI et le DIMANCHE de chaque semaine et forme par an deux volumesde plus de 1,200 pages chacun On s'abonne 3, et dans les départements chez les principaux libraires, et dans les bureaux de poste ef 39, trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 50 Îr , 16 fr., 8 fr. 50. À L'ÉTRANGEA 5 fr. en le journal à M. le vicomte A. de LAVALETTE, directeur et rédacteur en chef. ais on a vu cette quantité d'oxygène des- cendre jusques à 19,18, 17, et c’est alors qu'un grand nombre de poissons ne peu- vent vivre dans cette eau ainsi désoxygé- née. Les poissons les plus voraces succom- bent toujours les premiers (brochets, per- ches.) Plusieurs faits rapportés par M. Morren, mais trop longs pour être cités ici, semblent venir à l'appui de la proposition qu'il avance, à savoir: que la mortalité des poissons arrive lorsque l’eau au milieu de laquelle ils vivent a perdu une certaine quantité de l'oxygène qu’elle doit norma- lement contenir. —M. Lereboullet, professeur à la faculté des sciences de Strasbourg, communique à l’Académie un fait qui ne manquera pas d’intéresser les physiologistes. Il a eu, au commencement de cette année, l’occasion de disséquer le corps d’un caïman à lunet- tes (femelle) qui venait de périr dans une” ménageïie ambulante ; à l'ouverture de la cavité abdominale, l’on trouva le péritoine fortement épaissi et tapissé dans toute son étendue d’un couche de pus recouvrant les membranes quise détachaient par lambeaux el les intestins étaient aussi recouverts d'ug& couche de pus jaunàtre. k Lorsqu'on eut déroulé avec soin la mafs intestinale, l’on trouva au fond de la ca péritonéale un morceau de bouchon KË] liége ; l’intestin était perforé et à travers là. perforation le corps étranger avait pu sor- tir et amener de la sorte une péritonite pu- ruiente. Ce fait présente les.caractères d’une vé- ritable inflammation : rougeur intense, ex- sudation de Iymphe plastique, formation de fausses memb'anes, agglutination des intes- tins, sécrétion purulente. Il démontre de la manière la plus péremptoire, la possibilité froid. L’on a donc eu tort d'avancer abso- lument que l’inflammation n’est possible que chez les animaux à sang chaud. —M. Mialhe envoie une note sur le rôle physiologique des matières sucrées et ami- loïdées.Dans cette communication, l’auteur a pour but de réclamer la priorité de quel- ques-unes des idées émises par M. Bouchar- dat et Sandras, dans la précédente séance. Ces deux savants ont cherché à établir que la digestion et l’assimilation des matières sucrées et amiloïdées ne devient possible que lorsque ces substances ont été chimi- quement influencées par des alcalis. M. Mialhe rappelle qu’il a déjà émis les mêmes idées dans une communication faite à l’Académie l’an dernier. Il résulte en ef- fet des recherches de M. Mialhe, que toutes les substances alimentaires hydro-carbo- nées, telles que le sucre de raisin, l’amidon, etc., etc., ne peuvent éprouver le phéno- mène de l'assimilation qu'après avoir été transformées par les alcalis du sang en de nouveaux produits, au nombre desquels fi- gure un corps doué d'un pouvoir désoxygè- de l'inflammation chez les animaux à sang 124 nant très énergique, et tel qu’il réduit aisé- ment le peroxyde-de plomb en-protoxyde, les sels de peroxyde de fer en sels de pro- toxide, etc., etc. MM. Bouchardat et San- dras disent qu'ils ont trouvé dans les pro- duits de la décomposition des matières su- crées par les alcalis du sang, du formiate de soude. M. Mialhe prétend aussi s'être depuis longtemps assuré que l’action ré- ductive du glucose modifié par les alcalis est due à l’acide formique. Tels sont les faits, l’Académie et le public jugeront. — M. Bojer, directeur du musée colonial de Port-Louis (île Maurice), annonce que la. culture du thé, qu’il vient d'introduire dans la colonie, est en voie de réussite. Une plan- tation de 40,000 pieds de thé est en plein rapport, et une partie de la récolte dernière a déjà été expédiée pour Londres. M. Bojer voudrait voir cette culture recommandée aux habitants de l’île Bourbon; c’est dans ce but qu’il écrit à l’Académie. —M. Despretz lit un rapport sur une hor- loge mue par l’eau, et présentée par M. Pvr- las, jeune médecin grec. H. 0h. 2 NA Foren ee SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE. Développement de Ia Iummmiére; par un newionien. (Revue scientifique). (Extrait). e e e e e ° a ° e e e e e e D'abord nous dirons que nous ne com- prenons pas ce que c’est qu'une molécule lumineuse : nous voyons de la lumière pro- quite par la combustion, par les actions chimiques, mais des molécules lumineuses “par elles-mêmes, nous n’en connaissons . pas, à moins toutefois que nous ne voulions remouter jusqu’au soleil. Mais enfin, en admettant que ces molé- cules existent, à quelle cause seraient-elles redevables du mouvement dont on les sup- : pose animées ? On ne saurait penser que le mouvement est inhérent à leur nature et qu'elles peuvent le modifier à leur volonté. Enfin, nous l’avouerons encore, nous avons beaucoup de peine à concevoir l’exis- tence de cet éther, qui doit être doué d’une élasticité parfaite pour transmettre le mou- vement avec.une si excessive rapidilé, qui en outre remplit l'univers sans laisser vide le moindre interstice, et qui cependant n'annonce sa présence par aucun phéno- mène sensible, par aucun retard dans la marche des corps célestes. Quand nous descendons sur la terre, et que nous examinons les circonstances sous lesquelles la lumière se produit, nous ob- servons qu'il n’y à jamais lumière là où il n’y pas action chimique, mais au contraire qu’il y a souvent action chimique sans qu'il y ait lumière développée. Nous allons es- sayer de démontrer dans la suite de cet ar- ticle qu'il est nécessaire, pour que la lu- mière se produise, qu'il y ait à la fois cou- vant électrique formé et propagation de ce courantau travers d’une substance conduc- trice. Or, un jet de gaz hydrogène développe en brûlant un courant électrique très in- lense, el cependant ce courant ne donne naissance à ui jet lamineux qu'autant qu'on introduit dans Son intérieur une substance qui puisse fournir le conducteur nécessaire au développement de la lumière. Sile mou vement des particules lumineuses était ca- pable d'engendrer de Ia lumière, la com bustion de l'hfdrogène eût dû sufire à faire 125 naître cet ébranlement: et comme ce ré- sultatn’est pas atteint, il.nous semble qu’on ue saurait attribuer la lumière à un mou- vement se transmettant à l’éther. Encore une objection contre le svs- tème des ondulations. Qu’entend-on par intensité lumineuse dans ce système ? C'est la force vive dont est animé l’éther au point ou l’on veut évaluer cette intensité. Mais alors comment se fait-il que l'addition d’une quantité inappréciable d’une substance vo- iatile carburée introduite dans l’intérieur de la flamme de l'hydrogène lui communique une intensité si différente de celle qu’elle avait à l’origine ? L'on doit à la découverte de l’éclairage au gaz, d'avoir appelé l’attention des sa- vauts les plus illustres de l’Angleterre sur la production de la lumière qui a lieu pen- dant la combustion d’un gaz inflanmable. A la suite d’un examen attentif, H. Davy a formulé sa manière de voir sur le fait prin- cipal et sur les diverses particularités que présente le phénomène en question, et les idées qu'il a émises à ce sujet, adoptées et professées par presque tous les savants de l’Europe, ont paru donner une explication satisfaisante d'un des faits les plus com- plexes que la nature ait pu soumettre à nos méditations. On dit : Ja flamme résult: de la combustion d’une matière gazeuse : la température qui se développe dans cette circonstance est tellementélevée qu'elle est capable de porter au rouge blanc les corps solides qui se trouvent plongés même mo- mentanément dans son intérieur. C'est à la présence d’un corps solide qui devient in- candescent par séjour dans la flamme que celte dernière. doit tout son pouvoir. La flamme de l'hydrogène carboné, par exem- ple, réunit toutes les conditions d'une tlammie lumineuse : la chaleur développée par la combinaison de l’oxigène de l’air avec l'hydrogène et le carbone de la ma- tière combustible, développe une quantité de chaleur capable de décomposer une par- tie du gaz qui échappe à la combustion, d’où résulie un dépôt de charbon dans l’in- térieurde la flanime, ce qui lui donne lepou- voir de répandre une vive lumière. D’après cette explicalion, la lumière proviendrait de deux causes, de la chaleur développée par une aclion chimique,.et de la présence d’une matière solide portée à lincandes- cenee. Il n’y aurait en réailté de lumière produite que par les corps solides, car la flamme ne paraît-avoir pour but que de porter ces derniers à la température con- venable pour qu’ils deviennent incandes- cents. Il est facile de faire plusieurs objections à la manière de voir de H. Davy, On sait d’abord que ce ne sont pas les gaz qui dé- veloppent le plus de chaleur, qui dégagent le plus de lumière. L'hydrogène, l’oxide de carbone, donnent naissance en brûlant à une flamme qui est à peine visible, tandis que la chaléur qu'ils produisent est des plus intenses, On nous dira, à la vérité, que dans €e cas il ne se dépose pas de corps solide dan; l’intérier du gaz en combustion ; mais l'hydrogène sulfuré qui laisse déposer du soufre, l'hydrogène arsenié qui laisse déposer de l’arsenie métallique, produisent lun et l’autre des jets lumineux à peine vi- sibles. Il résullerait en outre, comme con- séquence immédiate de l'explication que nous venons de rapporter, que plus une flamme laisserait déposer de charbon, plus elle devrait être lumineuse, et c'est le con- traire qui a lieu. Une flamme qui fume n'é- éclairer, bien d s phénomènes naturels ont claire pas, tandis qu'un jet gazeux qui brûle sans fumée possède un pouvoir éclai- rant considérable. | . Lorsqu'on fait brûler un jet de gaz dans l'intérieur d’un flacon plein d’oxigène, l’in- tensité de la lumière augmente considéra- blement, et cependant la combustion est plus complète, le dépôt de charbon diini- pue, Ce qui devrait rendre la flamme moins lumineuse. Depuis l’époque à laquelle le savant an- glais cherchait à expliquer ce qni se passe au sein du jet de Jumière qui sert à nous élé découverts ; ceux en particulier qui se rattachent à l'électricité ont acquis une im- portance et un développement qui ont dé- passé tout ce qu’il était raisonnable de pré- voir. Après la pile de Volta est venue la découverte d'Orsted, puis les grands tra-M vaux d'Ampère, qui a fait pressentir la pos-Ml sibilité de rattacher à une même cause les phénomènes de chaleur, de lumière, d’élec- tricité et d': magnétisme. ; Le sujet qui nous occupe en ce moment Ml va nous offrir un exemple fort remarquable mlk de la transformation de l'électricité en lu- mière, car nous allons voir qu'un jet de gaz enflammé n'est autre chose qu’une sub- stance conductrice traversée par un courant voltaïque. ; Si l’on fait sortir par un pêtit orifice un jet de gaz, et qu'après l'avoir enflammé, on place à son extrémité supérieure un fil de platine, et à sa parie inférieure: en contaqf avec le tube d’où sort le gaz un second du même métal, on pourra, en réunissant ces deux fils au travers äu conducteur d'un galvanemètre, reconnaître l'existence d'un courant dont l'intensité ira en croissant en même temps que la lumière, effets que l’on peut faire varier simultanément en élevant de plus en plus le jet jusqu'à une hauteurs laquelle son pouvoir lumineux est maxi- L mum, en même demps que l'intensité du courantest la plus énergique. Si au lieu d’unirles extrémité platine qui se trouvent placées flamme avec le conducteur d’un mètre, on les plonge dans de l’eau ai ou remarque que ce liquide est décor on peut même augmenter l'énergie tion décomposante en formant une pile mineuse au moyen d'une série de jets en- flammés, dans lesquels l'extrémité d’une des flammes communique par un conduc- teur avec la partie inférieure de la flamme suivante, dy U02 fu F: cn (= © un = (P2l [er œ (La suile au prochain numéro.) D) E— — CHIMIE. Ethex bufyrique; Par A. \WOHLER. Get éther, qui a une odeur de pommes si agréable, et ne sent nullement le vieux fromage, ainsi que l'a avancé M. I.-F. Si mon, est très fréquemment employé en ce moment comme arôme dans la fabrication du rhum. Il est très facile de l'obtenir en dissolution alcoolique pour cet usage en saponifiant du beurre pur dans une disso= lution concentre de potasse, faisant dis-= soudre le savon, à l’aide de la chaleur, dans la plus petite quantité possible d’al cool fort, ajoutant à cette dissolution um mélange d'alcool et d'acide sulfurique juss qu'à ce qu'elle offre une réaclion acide ass sez prononcée, et soumeltant le tout à là distillation jusqu'à ce que le produit n'ai plus d'odeur de fruit. On peut en séparer 1’ “ Êther pur à l’aide de plusieurs rectifica- ns et traitements sur du chlorure de cal- lin. (Technologiste. ) —0 69% 0 SCIENCES NATURELLES. BOTANIQUE ar la famille des Primulnrcées $ analyse d'un mémoire de M. J. E. Dugy. (Ge- rmève, 184.) Le mémoire de M. Duby a été lu par lui la Société de physique et d’histoire nàtu- 34/4: il a été ensuite imprimé en une bro- hure in-4° de 46 pages, accompagnée de | planches. En publiant dans le tome VII du Pro- iromus syst. natur. regni vegetab. de M. e Candolle la description succinte de la unille des primulacées, des genres et des Ispèces dont elle se composait au 1‘ fé- rier 1843, époque à laquelle son travail aonographique fut envoyé à l'impression, [. Duby avait réservé, pour être pubiiées à art, les explications qui ne pouvaient en- rer dans le cadre du prodrome, et qui taient de nature à éclairer plusieurs points le l'organisation et de la classification de “ette familie. Ge sont ces explications qu'il | fu réunies dans le mémoire qui va nous oc- l:uper en ce moment, et dans lequel le bo- laniste génevois traite successivement 1° » le l’organisation äe la famille des primu- acées; 2° de ses affinités ; 3° des genres iont elle se compose et de la vaieur des “caractères sur lesquels ils sont établis; 4° Je quelques considérations sur les genres rapportés par divers auteurs aux primu- .lacées et qui en sont actuellement exclus ; “2° de la distribution géographique des tigenres et des espèces. Nous a!lcns parcou- |rir rapidement ce mémoire pour faire res- sorlir, parmi les données qu’il renferme, celles qui nous paraissent mériter plus par- ücalièrement l'attention, et qui de plus | les ouvrages descriptifs. … C’est suriout parmi les organes de la “ fructification des primulacées que l'on trou- “ ve des particularités dignes d'attention. « Parmi ceux-ci, dont le nombre normal est “ 5 dans chacun des verticilles floraux, Ja soudure est d'autant plus constante que l'organe que lon considère appartient à | un verticille plus éloigné de l’axe. Ainsi les | étamimes se montrent rarement soudées | entre elles à leur partie inférieure. Chez | lespétales la soudure est constante, à deux | exceptions près, celles des genres Apocho- | mset Pellettiera, et l’on a ainsi une corolle | gamopétale ; enfin les sépales se montrent, | Sans une seule exception, soudés en -un calice gamosépale. | Lecalice présente chez plusieurs espè- | ces un phénomène singulier , surtout parce | qu'il se montre en elles sans qu'aucun au- | ire Caractère permette de les séparer de | leurs voisines pour en faire des genres dis- üncts. Ce phénomène consiste en ce qu'il grandit après la fleuraison de manière à Protéger complètement le développement du fruit; ce que les botanistes indiquent en nommant ce calice accrescent. M. Daby cite comme exemples de ce fait les Androsace Gmelinietincisa, espèces extrêmement r:s- semblantes aux À. roturdifolia et parviflora -qui ne présentent rien de semblable. . Tout le monde sait que les étamines des 2 ON le de Genève le 7 mars et le 18 avril sont de nature à ne pas se retrouver dans 128 primulacées sont opposces aux lobes de la corolle qu’elles égalent en nombre, et qu’el- les s’insèrent vers la partie inférieure de cet organe. Devenus libres à partir d’un point plus ou moins haut du tube, leurs filets restent ordinairement distincts; mais quelquefois aussi ils se soudent entre eux et deviennent ainsi monadelphes dans une longueur variable (Ex. Lystnachies); mais cetle soudure qui a une si grande impor- tance chez certaines familles, n’en a que très peu chez les primulacées , puisqu'elle se montre dans des espèces très voisines de certaines autres où elle n’a pas lieu. Ainsi les étamines sont monadelphes chez le Lysimachia nummularia; elles sont libres chez le L. nemorum; elles forment un pe- tit tube de la longueur de l’ovaire chez le L. quadrifolia ; elles sont libres chez le cata. Dans le Maicropixis le tube for- mé par la soudure des.étamines, el qui pa- rait inséré sur la gorge de la corolle, se prolonge et enveloppe l'ovaire. Une question fort importante pour léta- blissement du plan de la fleur chez les pri- mulacées est celle qui a rapport à la ma- nière dont on doit envisager leurs étamines. Nous venons de rappeler qu’elles sont tou- jours en nombre égal à celui des lobes de la corolle et opposées à ces mêmes lobes ; or l’on sait que telle n’est pas la position normale du verticille staminal ; que dans la grande majorité des fleurs qui possèdent un nombre égal d’étamines et de pétales distincts où soudés entre eux, c'est vis-à- vis de l'intervalle de deux pétales qu'est placée chaque étamine; en d’autres termes, que ces organes mâles sont alternes aux parties de la corolle. Pour expliquer l’or- ganisation des primulacees, M. Aug. de Saint-Hilaire a regardé leurs étamines or- dinaires comme produites par un dédouble- ment staminal de la corolle; il a pensé de plus que le verticille normal d’étamines, celui qu'appelle la symétrie de la fleur, manque ordinairement dans la fleur des primulacées où n’y est représenté que par de petits corps plus où moins rudimentaires qui se montrent dans une position réguliè- remernt alterne avec la corolle el par con- séquent à la place que devraient occuper les étamines normales, si elles existaient. Ainsi dans plusieurs lysimaques, de la sec- tion des Lysimastrum,à côté de chaque éla- mine fertile se trouve un filet stérile, tanlôt réduit à une simple dent (L. heterophylla, longifolia, etc.), tantôt, sauf l'absence de l’authère, tout à fait semblable aux autres (L. hybrida, ciliata, etc.). De même l'on trouve encore à la même place des organes plus rudimeantaires et en simples écailles chez les Samolus, le Soldanella alpina , quelques Prunula et Androsace. L'opinion de M. de Saint-Hilaire paraît être confirmée par l'observation organogénique, où par la manière selon laquelle se forment et se développent ces organes. Mais telle n’est pas la manière de voir de M. Duby; «certains motifs, dit-il, me porterit à regarder les écailles alternes avec les pé- tales des Samolus, les squamules alternes du Soldanella alpina, les appendices alter- nes de la gorge de quelques Prünula et An- dr'osace, comme le vestige d’un rang de pé- tales oblitérés, et à considérer les étamines comme représentant véritablement le ver- ticille staminal. » Ces motifs sont : 10 que lorsque les primevères doublent dans les jardins, on en voit de demi-doubles qui, à la place de leurs petits appendices alternes à la corolle, ont un faisceau de pétales, les 129 étamines n’ayantpas subi de transformation: on.en trouve aussi de doubles, qui, outre ce premier faisceau de pétales, en on! encore un second à la place des étamines ; 20 que dans plusieurs Prünula (ex. P. boreals), qui ont de petits appendices à l’orifice de la gorge de leur corolle et alternes à ses di- visions, cette enveloppe florale présente 10 nervures, dont à plus fortes vont aux éta- mines, et les autres 5 plus faibles vont à ces petits appendices en question. M. Duby trouve là une preuve que ces appendices sont des organes avortés, tout-à-fait de la nature des divisions de la corolle:; 39 nous avons déjà vu que, chez plusieurs Lysima- cles, la fleur a, outre les 5 étamines oppo- sées à la corolle, 5 étamines stériles et al- ternes. « Ge n’est donc pas, dit M. Duby, » dans le verticille staminal que se trouve » la cause de la position ordinaire des pri- » mulacées ; car, quand il s’en développe » un rang extranormal, il ne se développe » pas extérieurement, mais intérieurement ; » 1l ne prend pas, par exemple, la place des” » écailles du Samolus, mais une place plus » intérieure.» 40 Les valves de la capsule sont opposées, non aux divisions de la co- rolle, mais à celles du calice. Les botanistes pèseront les motifs sur les- quels est basée l'opinion de M. Duby ; quand à nous, nous avouons que, le dernier ex- cepté, ils ne nous paraissent pas avoir une bien grande valeur; ils nous semble qu'ils ne prouvent guère contre la manière de voir de M. de St-Hilaire, à laquelle la lecture du mémoire de M. Duby ne suflit pas pour nous faire renoncer. Nous croyons même que celte dernière est bien mieux justifiée par l'observation organogénique et par l’analo- gie avec ce que l’on observe dans les fleurs diplostémones. Un autre point de l’organisation des pri- mulacées qui mérite encore plus d'attention, est celui qui à rapport au support commun de leurs graines ou à leur placenta. Sous ce rapport, M. Duby, faute d'observations suf- fisautes à lui propres, adopte la manière de voir de M. Aug. Saint-Hilaire, selon laquelle ce placenta ne serait pas réellement libre, mais se continuerait par son extrêmité su- périeure en filets qui établiraient sa conti- nuité avec le style. Cette manière de voir a été sans doute à peu près universellement adoptée, sur la foi de M. de Saint-Hilaire ; mais nous devons faire observer qu’elle vient d’être renversée par les observations de M. Duchartre, rapportées dans un mé- moire présenté à l’Académie des sciences, le 10 juin 184h4, et imprimé dans les 4x- nales des sciences naturelles, novembre 184%. Ces observations, faites sur plusieurs espè- ces de divers genres de prinulacées et de myrsinées, et poursuivies depuisla première apparition du pistil jusqu’à son état adulte, ont prouvé que le placenta est, à toute épo- que de son développement, entièrement Hi- bre dans la cavité de l'ovaire et sans conti- nuilé organique avec le style. Les points dont nous venons de nous 0£- cuper dans le mémoire de M. Duby, son£ ceux qui méritent la plus grande attention dans l'organisation des primulacées. Quant aux analogies des primulacées et à la place qu’elles doivent occuper dans la série des familles, l'examen que M. Duby fait de cette question le conduit à admettre que cette famille doit évidemment être ran- gée à côté de celle des myrsinéacées. Nous ne pouvons que renvoyer au mé- moire même de M. Duby pour les chapitres 3 et 4 qui ne sont pas susceplibles d'ana- — 150 lyse. Quant au 5° et dernier, nous nous bor- nerons à y puiser quelques-uns des résul- tats qu'y présente l’auteur. Ainsi nous di- rons, avec M. Puby, que les primulacées ap- partiennent pour la plupart aux régions tempérées du globe, et qu’elles préfèrent en général les régions élevées et monta- gneuses aux contrées qui avoisinent les plaines et les bords des mers. Elles ont cependant quelques représentants dans les climats du nord, quelques-uns aussi, mais en très pelit nombre, dans ceux du midi. Sur les 215 espèces que comprend la famille, il n’y en a que 16 qui se trouvent dans l’hé- misphère austral. La zône qu’elles habitent de préférence est contenue entre le 250 et le 550 de latitude nord. Parmi ces espèces, le nombre des endémiques, c’est-à-dire qui n'appartiennent qu'à une seule région, ex- cède de beaucoup celui des espèces sporadi- ques, c’est-à-dire qui s'étendent sur plu- sieurs régions ; le premier est de 175, le se- cond n’est que de 39, ce qui fait, sur 1 00 espè- ces, 87 endémiques, 19 sporadiques. Parmi ces dernières, les plus remarquables sont les Anagallis arvensis et latifohia, qui crois- sent partout, et surtout le Samolus Vale- randi qui se trouve depuis le fond de la Si- bérie jusqu'au cap de Bonne-Espérance , GéDUE la Norvège jusqu’à la Nouvelle-Hol- lande. on SCIENCES MÉDICALES. Cas remarquable de polydipsices observé par le docteur FALLOT, de Namur. Il y a 36 ans que j’exerce la médecine sous diverses latitudes; jamais, pendant ce long laps de temps, il ne m'était arrivé de faire la rencontre d’une polydipsie idiopa- thique, c’est à dire, d’une soif constante, ardente, exigeant, pour la satisfaire , d’é- normes quantités de liquides, indépen- dante de tout autre état maladif. J'ai vu nouvellement un cas de polydipsie hystéri- que, chez une jeune femme chlorotique , d'une mauvaise constitution, et je le men- tionne incidemment ici, parce que, après avoir résisté avec opiniätreté à la médica- tion anti-spasmodique (par où j'entends l'emploi des substances médicamenteuses qui ont la propriété spécifique de modifier l'innervalion), il a cédé assez promptement gt pour ne plus reparaître, à l'usage du perchlorure de fer. Mais cette fois, c’est bien à une polydipsie, ou plutôt kyperdipsie vdiopathique , que j'ai eu affaire ; je n'ai irouvé dans mes livres aucun fait sembla- ble. Dans son intéressante thèse, intitulée: Æssai sur la soif considérée dans l'état de santé et de maladie, Paris, 4815, M. Marshal cite deux cas de polydipsie, que l'auteur de l’article sur cette maladie, dans le Prc- tionnaure de inédecine et de chirurgie prati- ques qualifie d’idiopathiques, mais impro- prement, à mon sens, puisque, dans Île premier cas, elle avait succédé à un cho- iGra-morbus ; dans le second, à un empoi- sonnement par l’oxyde de cuivre. [ls difiè- rent, d'ailleurs, bien essentiellement du inien , en ce qu'ilsse terminèrent Fun et l'autre par la mort au bout de quelques mois, et que la nécropsie constala l'exis- lance d’une inflammation très étendue de là portion supérieure du tube alimen- taire, tandis que mon malade en est aflecté depuis une série d'années, et n'offre aucun indice de phlegmasie. Quoi qu'il en soit, voici son histoire telle que je viens de la recueillir. 151 Un soldat du... régiment fut renvoyé à notre contre-visite; il était proposé pour la réforme du chef de diabètès. Il nous rap- porta être àgé de 29 ans, et porter son infirmité depuis sa plus tendre jeunesse. Souvent, étant enfant, il avait été battu par son père et maltraité par ses frères, pour avoir pissé involontairement sur eux la nuit. Savetier de profession, il n’avait pu rester chez aucun maître, à cause de la nécessité où il était sans cesse de quitter son ouvrage pour aller boire et làcher l’eau. Exercant son métier à Paris, où il gagnait une très petile jou: née, il s'était vu forcé d’en retrancher encore chaque jour une grande partie, pour s'acheter de l’eau. Il a fait à pied un pélerinage à Pistoie (Italie) et plusieurs fois, pendant son voyage, quand il était loin d’une habitation , où il pût se procurer de l’eau, la soif devenait tellement impérieuse, qu'il buvait ses uri- nes avec délices. Il ne se rappelle avoir eu qu'une seule maladie, savoir un crachement de sang, il y a environ un an. C’est par misère. et dans l'impossibilité de pouvoir se procurer de l'ouvrage, qu'il s’est engagé comme volontaire. À son entrée, le 20 juillet dernier, nous remarquons que sa constitution générale est bonne, son teint coloré, ses muscles bien développés, son enbonpoint convena- ble, sa peau, quoique sèche, n’est ni ru- gueuse ni aride. Ges circonslances me pa- rarent incompatibles avec l'existence d’un diabète ancien. Comment une pareille ma- ladie , consomptive de sa nature, aurait- elle pu exister longtemps sans altérer pro- fondément la constitution ? Je me décidai à retenir le malade en observation pendant quelques jours, afin de m'assurer de la vé- rité de ses dires, et pour éviter la possi- bilité de toute supercherie. je le fis séparer provisoirement de ses camarades. Sa bois- son lui était apportée sous la surveillance du médecin de garde, chaque fois qu'il en témoignait le besoin; les urines étaient recueillies et mises de côté au fur ct à me- sure de leur évacuation. Or, voici ce qui fut constaté. — L'appétit est bon, mais loin d’être excessif, puisqu'il suffisait des 3/h de la portion de l'hôpital pour le satisfaire ; la muqueuse bucco-pharyn- gienne a sa couleur et son humidité na- turelles; le pouls est calme, d'une force médiocre, régulier, égal; la respiration facile, les digestions complètes , ia salive et le peu de sueur qui s’amasse sous l’ais- selle, sont acides, le sommeil profond et prolongé; Ja nuit, le malade ne boit pas. La quantité moyenne des liquides pris en boisson (1), pendant 24 heures, est de 2/ litres: celle des urines, d'environ 25 litres. En sortant, celles-ci sont limpides, claires comme de l’eau, inodores, ne rougissant pas les couleurs bleues végétales, et ne ramenant pas au bleu celles qui ont été rougies par un acide; par leur exposition à l'air, elles contractent en peu d'instants une odeur de moisi excessivement repous- sante, et présentent la réaction acide; leur quantité et leur nature ne subissent aucune influence du passage d’une alimentation féculente à la nourriture animale, et vice versa ; leur densité est de 1,008 ; traitées avec de la levure, et mises dans les con- ditions propres à exciter la fermentation alcoolique, elles n'en présentent aucun m- dice. En ne considérant que la petite quan- RER OR Er er RP LL 5 (1) On n'a pas mesuré celle qui faisait partie de la nourriture. ‘de la totalité des urines, on voit que cett tité d’urée obtenue chaque fois de l’analysé| de deux litres d'urine, on aurait été cons duit à conclure que cette substance y étai en défaut; mais en la multipliant par celle diminution n'est que relative, et que | quantité absolue équivaut amplement à4 celle des urines normales. Les recherches faites après l'acide {hippurique, on démon-Mfyt tré qu'il n’en existait pas. Pour S'assurer de la composition dun sang, On a opéré une saignée exploratrices de 6 onces. 1000 parties de sang ont présenté: Hibrines2s.3. 00e een Globules. . ARS DOS CALAIS Eau. RAS AEN EEE 0,795 Matériaux solides. . ,. . (0,057 4,000 Après 22 jours d'observation, nous lui avons accordé sa sortie, en le jugeant im=s | propre à tout service militaire, par la rail son que le besoin continuel de boire eti d’uriner ne peut se concilier avec les exi-"h gences du service d’un soldat. Aucune mé dication n'a été employée pendant sonb, séjour ici, non seulement parce que l'an cienneté de cet élat maladif excluait dans ma pensée la possibilité d’une guérison et* me semblait en avoir fait, en quelque sorte, un état normal, mais encore parce que je n'aurais Su où appuyer mes indications curatives; car, à l'exception de la polydip sie et de la diurèse correspondante, je afai pu découvrir aucun trouble fonctionnel 1 (Al LS ’ É (Ait (Journal de médecine de Bruxelles). h ———0<€ 530 — W ue £ (@ uie SCIENCES APPLIQUÉES. ho ce MÉTALLURGIE. qu 2014 \\ Procédé de cémentaiion Ge L'A-. : eiex 3 par M. BROADMEADOW. { 1 Le procédé de l’auteur a pour objet Ia, ; fabrication et le travail de l'acier de cé } mentalion. 1F Dans les fourneaux ordinaires, dit l’au-b}, teur, les barres de fer, après avoir été ernpilées dans une caisse avec des matières charbonneuses, sont couvertes d'une cou- che d'argile et de sable, ou de quelque au tre matière analogue, que l’on doit renou- veler à chaque opération. Dans la nouvelle construction, au contraire, on remplace cette couche par une couverture perma- nente de pierres ou de briques réfractaires, et lon établit à l'avant du fourneau unw registre disposé de manière à s'abaisser, lorsque cela est nécessaire, pour que l'on puisse retirer, après que la cémentation est complète, les barres placées dans lan parue supérieure de la caisse. Ces barres 4 sont alors portées à leur plus haut degré ! de température, et on les soumet immé-W diatement au martinet où au cylindre, ce qui, par conséquent, fait éviter de les ré- chaufer. Pour exécuter ce procédé, l’auteur en- lève d'abord quelques briques correspon- dant aux barres placées le plus haut, et retire ces barres, qu'il travaille aussitôt ; puis il enlève de nouvelles briques et prend d'autres barres jusqu'à ce qu'il ait vidé lay caisse de cémentation. Pendant cette opé- ration, il abaisse progressivement le re= gistre dont on vient de parler, afin de fer mer l'ouverture qui résulte du déplacement des briques. Il annonce trouver plusieurs avantages dans cette manière de procéder, qui Sup- | 153 “jme la perte de temps et de combustible oduite par le refroidissement du four- au, et les frais de réchauffage, qui dété- ‘ore d’ailleurs notablement les produits btenus. Il ajoute que la qualité de l'acier insi traité surpasse celle de l'acier fabri- ué, avec le même fer, par l’ancien pro- dé , et a même dépassé de beaucoup ses spérances. ; L'auteur réclame la méthode qui consiste retirer l'acier de la caisse de cémentation endant que la température en est encore Irès élevée, et à le travailler immédiate- jaent, en évitant le réchauffage. (Journ. des Usines.) SE À ur l'explosion d’une piéced’acier trempé par M. BATCHELDER. On sait, dit M. Batchelder , que les coins les monnaies et les autres pièces analo- Iyues d'acier massif trop fortement trempé ont sujets à se rompre sur leurs angles ; imais il est vraisemblablement fort rare qu’ils éprouvent une explosion. Cependant ce phénomène peut avoir lieu ; c'est ce que montre une figure donnée par l’auteur, la- quelle représente un fragment d'un disque en acier, pour arbre vertical, qui l’a subi, * flet qui avait 0,034 de diamètre, avec un trou central de 0,003 aussi de diamètre. | On avait tiré douze disques d’une barre \ronde, et, après les avoir travaillés comme à l'ordinaire , on les avait trempés séparé- ment, à la température du rouge-cerise , en les plongeant dans l’eau et en les y “iaissant jusqu’à ce qu'ils fussent entière- ment refroidis. On les garda ensuite dans une pièce dont la température était de 18° centigrades. Au bout d’une heure environ, . un de ces disques éclata avec un bruit aussi “ fort que celui d’un coup de pistolet; un. des morceaux fut lancé à une distance de / mètres, et un autre alla frapper le mur «| éloigné de 0,600 ou 0,900. Huit de ces 4 disques se brisèrent encore successivement * inais sans explosion, dans l'intervalle de | quelques jours. Examiné au microscope, | cet acier parait rayonné ou fibreux jusqu’à à ! \ 6 h la profondeur de 0",002, à partir de la “| surface, tandis que l’intérieur en est grenu, # mais exempt de la moindre apparence dé! J J Ô | serçure antérieure à l'explosion. La densité de la barre d'acier est de 7,825; celle de … la pièce fracturée, 7,850 (1). | La cause de lexplosion est probable- | ment la même que celle des larmes bata- | viques. | Em —— | MÉCANIQUE APPLIQUÉE» | Note sur um appareil destiné à | | msSurer la vitesse qd un projec- tile dans difle enfs poinds de sa | | trajectoire: par M. L. BREGUET, Le mémoire de M. Pouillet, sur l'emploi de l'électricité, comme moyen de détermi- .| ner des temps très courts, a décidé M. Bre- .| guet à publier la description d’un appareil qu'il a construit, il y a un an, pour le Souvernement russe, conjointement avec M. Konstantinoff. Le problème qui était à résoudre était celui-ci : disposer un instru- ment qui pût indiquer et conserver 30 ou “0 observations successives, faites dans des espaces de temps très rapprochés , d’un phénomène se passant plus où moins loin de l’endroit où se trouve placé l'instrument RENE RE EDR (1) Il semble y avoir ici une erreur de chiffres, car la densité de l'acier diminue par la trempe, 134 d'observation. Décidés à recourir pour cela à l'électricité, MM. Breguet et Konstantinoff songèrent d’abord à employer un appareil à plateau tournant, semblable à celui de M. Morin; mais les inconvénients qu'ils reconnurent à cette disposition pour leur cas particulier, leur donna l’idée de subs- tituer au plateau un cylindre tournant. La construction de leur ingénieux appareil, commencée en 1843, ne fut terminée que le 29 mai 4844. Ecoutons maintenant M. Bre- guel dans la description qu'il en donne. Voici quelle en est la disposition : L'appareil est monté sur un bâti en fonte, et se compose de six parties distinctes : 1° D'un système de roues dentées mis en mouvement par une corde enroulée au- tour d’un cylindre, et à laquelle est sus- pendu le poids moteur. 2% D'un cylindre ayant 1 mètre de cir- conférence et 0",36 de longueur, divisé sur sa surface en mille parties, qui sont donc des millimètres. Pour diminuer son frottement sur ces tourillons, il est porté par un système de galets. Sur son axe est un pignon qui communique avec le rouage ci-dessus; à une extrémité un volant de quatre ailettes, et à l’autre un plateau du même diamètre que le cylindre. 3° D'un petit chemin métailique, paral- lèle à l’axe du cylindre ; les deux règles qui forment ce chemin sont isolées l’une de l’autre par de l’ivoire. 1° D'un petit chariot monté sur trois roues de cuivre et roulant sur les deux règles ; il porte trois électro-aimants et deux styles indépendants l’un de l’autre, mais dépen- dants chacun d’un de ces électro-ainants. Le troisième électro-aimant est placé sous le chariot, et sert à le retenir jusqu’au mo- ment où l'on veut qu’il parte. 5° D'un échappement: à ancre dont Île bras en fer doux, oscillant entre deux élec- tro-aimants, est appelé tantôt à droite, tantôt à gauche, suivant qu'un courant passe autour de l’aimant de droite ou de celui de gauche. Ce va-et-vient laisse chaque fois échapper une dent de la roue, sur l’axe de laquelle est un petit treuil où est enroulé un fil de soie tenant au chariot qui est tiré par un poids. Le passage du courant d’un ai- Mant à l’autre se fait, à chaque demi-tour du cylindre, au moyen d’un commutateur placé sur son axe ; de cette manière, le cha- riot avance d’une quantité constante à cha- que demi-tour, et sa vitesse d'avancement est proportionnelle à celle du cylindre. - 6° Enfin, d’une disposition particulière pour s'assurer du mouvement uniforme, indépendamment de tout appareil chrono - métrique, et qui donne le moyen de déter- miner les limites de l’erreur dans les résul- tats finals. Ainsi l'appareil chronométrique a pour base le principe dont s’est servi M. Morin pour établir ses plateaux tournants, avec cette différence que le plateau est remplacé par un cylindre, et que le volant porte des aïlettes qui sont des portions de spirales, dont la tangente est inclinée de 45 dégrés sur le rayon vecteur, ce que nous avons trouvé préférable pour obtenir plus rapide- ment le mouvement uniforme , parce que, ainsi, l’air offre une plus grande résistance qu'avec des ailettes planes. La position de la corde qui porte le poids moteur est ren- due constante en passant sur une poulie qui glisse sur une forte tringle : à mesure qu’elle se développe, la corde est mouflée sur deux poulies coniques, et peut l'être à deux où à six brins. Enfin l’appareil, quoique établi 135 dans de fortes proportions, est construit avec tout le soin que nous apportons à nos ouvrages les plus délicats. Le remontoir qui, en général, dans ces sortes de machines, continue d’engrener avec la roue du cylindre, porte ici un sys- tème de désembrayage très simple, de sorte qu’une fois le poids remonté, le remontoir n’a aucune communication avec la machine, ce qui supprime tout frottement inutile. Nous avons construit plusieurs petits mé- canismes semblables l’un à l’autre, mais sé- parés les uns des autres, et renfermés cha- cun dans une petite boîte numérotée: ils servaient à établir le circuit pour une cible, quand celle d'avant avait été percée. Ces boîtes contenaient une roue d'ivoire avec des dents en rochet, et portant une dent métallique ; sur son axe était une palette en fer qui avait un cliquet entrant dans les dents de la roue. Un autre cliquet, indé- pendant du premier, était un cliquet de re- tenue, et rétablissait un circuit voltaïque lorsque la dent métallique venait à le tou- cher. Devant la palette était un électro-aimant qui l’attirait lorsque le courant circulait autour de lui, et la laissait repartir quand un fil était coupé dans une cible. C’est dans ce mouvement que la roue d'ivoire avançait et approchait la dent métallique du cliquet de retenue. Une série de distances, à partir de la charge, étant déterminée, un conducteur passera devant le boulet, un autre devant la bouche du canon, et, pour les autres points, on placera des cibles dont la surface augmentera avec la distance. Les cibles sont de grands cadres dont le fil conducteur d8è l'électricité parcourt la surface en tous sens, de manière à présen- ter l'aspect d’un filet dont les mailles sont plus petites que le diamètre du projectile, afin d’être certain que le fil soit coupé en quelque endroit que la cible soit percée. Le courant circulant dans une cible, passant en même t'mps autour de l’électro-aimant d’un des styles, maintient, par l’aimanta- tion, celui-ci éloigné du cylindre; d’où l’on voit que, au moment où la cible sera percée, le courant étant interrompu, le style tombera en faisant une marque sur le cylindre. Le projectile, suivant sa route, percera une autre cible qui, communiquant avec le second style, le fera tomber sur le cylindre où il fera aussi une marque, et c’est à l’aide de la distance entre ces deux marques et de la vitesse connue du cy- lindre, que l’on calculera la vitesse du pro- jectile quand il passait d’une cible à la suivante. On pouvait avoir un courant et un style pour chaque cible, mais ik était plus simple de ne faire usage que de deux courants, quelque fut le nombre des cibles, et pour cela on fit usage des petites boîtes cités plus haut, de la manière suivante : On place chaque boîte entre deux cibles à partir de la seconde, et, par leur moyen, aussitôt que ia seconde cible est percée, le courant S’établit pour la troisième, et le premier style se relève; la troisième cible percée, le second style se relève, le pre- mier retombe, et le courant parcourt la quatrième cible. Cette opération se répète ainsi jusqu’à la dernière. (La fin au prochain numero.) 356 Notice sur un livre d'heures Qni appartenait à Jean le Magnifique, duc de Berry, frère de Charles V, roi de France ; par M. MarouaL. (Bullet. de l’Acad.roy. de Bru- æelles. Extra t. (SUITE ET .IN:.) Plusieurs empreintes des armoiries, tant anciennes qu'actuelles de Bourges, portent irois moutons : 2,1, ce qui n’est pas un pro- blème héraldique, mais une vérité très gonnue, malgré la facétie inventée depuis le règne de Henri IV, des prétendues armes &e Bourges, facétie dénuée de toule vrai- semblance. L'autre personnage divin, placé derrière le duc de Berry, le soutient en signe de protection, par la main droite appuyée sur la robe de ce prince. Il porte sur l'épaule droite une croix alignée et lisse; ce n’est pas une croix de saint André, qui serait for- mée de deux cotices en sautoir aigu. Ces co- ces de saint André, ou bàlons noueux, se- raient de gueules. Il y en a de nombreux aux supports des armoiries de Bourgogne, dans toutes les provinces des Pays-Bas. Ce personnage qui porte la croix, est donc saint Jean l’évangéliste, qui accompagna le Sauveur au Calvaire. Les deux saints Jean sont donc les patrons du duc de Berry. Les trois robes, le tapis et la fourrure, sur laquelle se trouve l’hermine, sont en Blanc, ou pour mieux dire le dessinateur a laissé le vélin à découvert. Le lainage de Yagneau est légèrement moutonné bleuàtre. Les têtes des trois personnages, les pieds, les mains sont coloriés au naturel, mais d'une transparence qui laisse voir le fond de parchemin. L'or, sévèrement apposé aux auréoles, à Ja tranche et aux fermoirs du livre, fait res- sortir la blancheur de tous ces fonds et l’ad- mirable simplicité des contours au simple irait à peine ombré. e travail est tellement franc et pur, qu'on distingue partout le fruste du vélin, même entre les rides des têtes et jusque dans les yeux. Les ondulations des drape- ries sont aussi diaphanes que simples et lé- gères. On blämera peut-être, après avoir admi- zé la perfection des trois têtes, le contour des mains etsurtout des pieds, mais ce faux goût est un sacrifice que le dessinateur de: la fin du XIV: siècle devait faire à la mode de son temps. Que de temps il a fallu au dessinateur de gette miniature pour linventer, la coor- Sonner et en harmoniser la composition, ayant de la poser sur vélin; que de talent, de fermeté il a fallu, pour l’exécuter. Mais ce qui est un nouvel objet d’admira- äon, et en termes artistiques un tour de force, c’est le repoussoir ou fond gouaché à fleurages gros bleu sur bleu, qui est tel- lement délicat et nuancé qu'il faut la plus grande attention pour en analyser les dé- ails à peine visibles. Cette miniature est un des chefs-d’œuvre de l’art du dessin; les figures et leurs ac- gessoires ne sont guère que des traits à geine ombrés, un fond admirable les fait détacher et ressortir, c’est tout au plus si es chairs sont coloriées ; cependant le teint de bistre des personnages est vigoureux. Michel-Ange, cent cinquante ans plus tard, aurait-il mieux fait? Ce n’est pas moi qui exprime cette opinion, je l’ai entendu sou- vent dire par des artistes du plus haut mé- site. Nous ne trouvons de rivalité que dans la miniature d'Hoefnagel d'Anvers, faite en 3970. 137 Le pendant de cet iconisme est la mado- ne placée en regard; elle est assise sur un trône d'ivoire; elle reçoit, pour l'enfant Jésus qui ne s’interrompt pas d’allaiter, en tenant de la main gauche le sein de sa mère, l’adoration du due de Berry; l’en- fant le regarde du coin de l'œil, car il est sur l'autre miniature, sous la protection des deux saints Jean. La madone tient aussi de la main gauche l'extrémité d’un rouleau , dont les circonvolutions passent derrière l'enfant; celui-ci écrit sur ce volwmen, telle est l'expression véritable et antique de la forme des rôles de comptabilité féodale , comme il y en a beaucoup dans les dépôts d'archives. Serait-ce, selon les idées pieu- ses du XIV: siècle, le livre de vie sur lequel s’inscrivaient les actions des hommes? Dans cette seconde miniature, même blancheur des draperies, même fermeté, pureté, simplicité dans les contours. Le coloris rosé des chairs de la madone et de l’enfant a une telle délicatesse, que l’on aperçoit dans les traits et jusque dans les yeux, comine à la miniature précédente, le fruste du vélin ; c’est un contraste sublime avec les chairs bistrées de l’autre miniature. La blancheur de l’ivoire des pilastres d'accotements du trône est rehaussée par les tentures des coussins brodés d’or sur écarlate. Le fond, que j'appelle angélique, paraît d’abord être formé de hachures au ver- millon. Ge fond de vermillon, c’est-à-dire couleur de feu, lorsque l’œil de l’observa- teur s’accoutume à le remarquer un cer- tain temps, est reconnu peu à peu pour l'orchestre céieste des anges. D’un côté de ce chœur d'harmonie est [a partie instru- mentale ; on y voit des instruments à corde, à vent et des cymbales ; de l’autre côté est la partie vocale ; les anges y tiennent des rouleaux où sont inscrits des-hymnes : Glo- ria in excelsis, Hozanna, Lætare, elc. : au- dessous de l'orchestre, derrière le trône de la madone, d’autres anges innombrables sont, de tous côtés, en adoration devant l'enfant Jésus. À quel degré de perfection poétique et artistique est arrivé Île dessinateur , pour avoir compris toute cette composition de traits et de demi-eintes en vermillon, de manière à produire l’illusion de la méta- morphose des hachures en un ciel ouvert au fond du tableau! Est-ce l’ouvrage d’un artiste italien, précurseur de Raphaël d’un siècle enter ? est-ce celui d’un des artistes français qui travaillaient aux librairies du roi Charles V? est-ce d’un artiste belge, nourri des études italiques ? car au XIV° et au XV° siècle, les savants des républiques lombardes étaient continuellement en rela- tion avec les Flamands et les Brabançons, tels que Pétrarque, Villani, Brunetto-Latini, et tant d’autres Italiens qui ont séjourné dans nos contrées. Je le présume d’un ar- tiste italien. Comme il n’y a ni signature, ni chiffre d'artiste, on ne peut en reconnaitre l’au- teur. Mais il vivait très certainement plus de deux générations avant l’époque appelée la renaissance par les flatteurs des Médicis. La vraie renaissance commence au siècle de Charlemagne. té La troisième miniature rénnit la compo- sition des deux précédentes, c’est-à-dire que Jean , duc de Berry, protégé par ses deux patrons, est en adoration devant l’en- fant Jésus tenu par la madone assise sur un trône ; l'enfant Jésus donne la bénédiction à ce prince. Le fond est un chœur angéli- que , dessiné au carnun, comprimé dans lé genre de la deuxième miniature, Le duc & un manteau écarlate : le blanc du parche- min ne domine plus. Cette miniature serait un chef-d'œuvre, si elle n'était éclipsée.paril les deux premières. Plusieurs artistes qui ont vu ces deux ica nismes m'ont assuré qu'il y avait la plusd grande ressemblance du portrait avec la statue du duc de Berry, qui est à Bourges. Ge volume est évidemment plus moderne" que l’année 1589, c'est-à-dire qu'il à Été confectionné après Ja mort de Wenceslas* duc de Brabant, décédé en 1383, et n’a 4, par conséquent, jamais pu lui appartenir, soit par confection, soit par donation. | Nous regrettons de-ne pouvoir excéder les bornes d’une notice pour décrire lessi 17 admirables miniatures qui suivent les trois premières que nous avons expliquées} \\\ Elles ont pour objet l’histoire du Nouveau- Testament, depuis l’Annonciation jusqu’à] sépulture de Jésus-Christ et son entrée aux Limbes. On voit ici le Christ y portant laMk bannière de saint Jean-Baptiste, patron du duc de Berry, | & Mais nous devons nous arrêter sur Ja4 scène raphaélique (qu’on me permette cette 4 expression) du Stabat Mater à la miniature du Calvaire; en voici la description som-K maire : La mère du Sauveur tombe évanouie, but tandis que sur la plupart des peintures elle M est debout, en regardant son fils. Ici, so |f,, visage est décoloré. Saint Jean s'efforce de M la soutenir. Deux saintes femmes viennent la secourir ; une d’elles, la tenant dans les bras, lève les yeux vers le Christ, quila regarde la tête penchée, et qui paraît ache-? ver de prononcer ces mots : vorla votre fils. Derrière ce groupe sont des bergers, ceux qui, sans doute, assistèrent à la naissance, du Christ. De l’autre côté du crucifix, sonë les exécuteurs de son supplice. Il y a un! grand désordre parmi eux, dans le mouve- ment qui les agite de diverses manières. Un d’entre eux, au premier plan, lève im- périeusement la tête et la main, sans doute il ordonne au Christ, qu’il regarde, de se taire. _ La miniature suivante est la descente de, croix. On s'aperçoit aisément que Rubens l'a consultée avant de composer un de ses chefs-d’œuvres, qui est l'ornement de l’é- glise cathédrale d'Anvers. Il y a, par annexe à ce volume, une sainte face peinte sur cuir, dans le style by: santin du XIV° siècle ; c’est un chef-d'œuvre d'un autre genre. L'auteur de l’annotation dit : Pagina 8 effigies Salvatoris nostrid.-C1 Juxta prototypum Venetiis asser valu 3 SCO temporis diuturnitate ac frequenti frictionen prorsus obsoleta. ff —4 > 6-6 0— GÉOGRAPHIE. Ele de Saint-lngo (archipel au. Cap-Vert); d'après M. G. WILKES (naï 4, . . RS LT rative of the united states exploringexpeditioht during the years 1838, 1839 , 18/0, 134140 1842). F L'ile de Saint- ago présente un tout ans ki tre aspect que Madère, surtout dans sa POrL E à tion sud-est, quoique l’on sache que k d constitution des deux îles est semblable, } ;;, Elle possède dans sa partie centrale plus f »; sieurs pics élevés et des montagnes qe } j; forment un beau fond pour le paysage nus | |}, peu séduisant des côtes. it La ville de Porto-Praya est agréablemeïk | |, située sur un plateau, et elle se présen| L n lorsqu'on la voit de la mer. Sa baie dns | 7° : 9 : A ouverte, mais elle est à l'abri de l'ac- de fx des vents dominants. Généralement, il ‘& assez difficile d'y prendre terre; le seul Pa. rage est un petit rocher situé à quelque " N £tance de la ville et au pied d’an escar- ment, au haut duquel se trouve, où plu- se trouvait un fort qui est maintenant it-à-fait en ruines. Ce fort commande la e, etil est élevé d'environ deux cents ds au-dessus de la mer. La stratification rizontale du grès rouge et jaune qui com- se ce rocher est très apparente, et elle | fait l’un des objets les plus remarquables cette partie de l’île. Ce rocher est de “mation tertiaire, et il renferme de nom- leux fossiles. M. Wilkes regrette de n’a- ir pas pu prolonger son séjour à Saint- xo, qui lui semblerait promettre de ri- es moissons aux diverses branches de iistoire naturelle. Entre cette morne et la ville, s'élend {ie grande vallée dans laquelle on remar- fie beaucoup de dattiers, de cocotiers el 1e espèce d’aloës. ; ‘Dès son arrivée à terre, un étranger se it entouré d’un grand nombre d'habitants ü portent, pour les vendre, des fruits, »s végétaux, des poulets, des dindons el hs singes, et qui le harcèlent de leurs ins- ““Mnces. Le sol, les rochers, tout ce qui se ‘ontre à la surface de la terre, portent des ‘4 arques non équivoques d’une origine vol- hnique. La roche qui surmonte la forma- “on tertiaire est un lit épais de lave cellu- use, dont les fragments se montrent sar “N surface dispersés dans toutes les direc- tons. Une couche mince d’un sol maigre imente une végétalion assez triste, que aissent en grand nombre des chèvres el l2s ânes. Le caractère de la végétation-est icontestablement africain. | Le trajet du débarcadère à la ville est al fatigant, et le chemin est couvert d’une Mouche épaisse de sable. Le premier coup na HET jeté sur la ville, dès qu’on y entre, lait disparaître la bonne opinion qu’on avait pl © 22 concevoir en la regardant de loin. p ges Maisons qui la composent sont blan- Mhies, et leur aspect rappelle celles des pi rasses inférieures de Madère, mais elles Mont encore bien au-dessous de celles-ci. il partie nord-est de la ville est composée JE € maisons de pierre brute couvertes de Veuilles de palmier. Les rues sont larges ; su centre est une grande place publique, pe tLOnt le milieu est occupé par un petit mo- Rp ument de bois que l'on dit être | emblême el pouvoir royal. Une chapelle, une prison LUE une caserne sont les principaux édifices “publics. Le fort qui flanque la ville est Ybresque entièrement en ruines. Les mai- #*;ons sont en pierre, à un seul étage, et Louvertes, les unes de chaume, les autres lle tuiles ; à l’intérieur, on n’y trouve qu’un petit nombre d'objets, tous d’absolue né- essité; quant au confort et à la propreté, dtelle que nous l’entendons , les habitants Hlaen ont aucune idée. Les habitations et les us. sont sales à l’excès ; les cochons, la "volaille, les singes, semblent y réclamer, et, en réalité, y posséder autant de droits que les hommes eux-mêmes. La population se pifcompose d’un mélange de descendants des eMPortugais, d'indigènes et de nègres de la. Hbicôte voisine. La race nègre semble prédo- dminer , car ce que l’on rencontre le pfus fréquemment sur son passage, ce sont des cheveux laineux, des nez épatés et des grosses lèvres. . Le nombre des habitants de Saint-lago 140 est d'environ 30,000. Porto-Praya en ren- ferme 2,300, parmi lesquels une centaine sont portugais. Le langage que l’on parle est un jargon formé d’un mélange de por- tugais et de d'alectes des nègres. La plupart des noirs parlent leur langue naturelle. Les ofliciers de la garnison et le gouverneur lui- mêrne sont noirs. La cariosité la plus remarquable de l’île est la source qui fournit l’eau à la ville. Elle en est éloignée d'environ un demi- mille, en suivant le chemin qui y conduit ; elle est située dans une vallée à l’ouest, et presque immédiatement au-dessous d'elle. Cette source est entourée de végétaux tro- p'caux , comme dattiers, cocotiers, bana- niers, papayers, cannes à sucre, entremêlés d’orangers, de vignes, etc. Aussi, au milieu du pays qui l’entoure, elle forme une oasis délicieuse ; mais elle est très curieuse à voir aussi pour létonnante et bizarre réunion qui s’y trouve sans cesse de femmes à mi 1- üé nues, d'hommes de divers costumes, de mendiants, de soldats, de bestiaux, de sin- ges, etc. Les uns puisent de l’eau, les au- tres se lavent ou se baignent, et le tout forme un tableau des plus étranges et des plus animés. ; Le commerce de la ville paraît être à peu près nul, car M. Wilkes, dans la visite qu'il y fit, ne remarqua qu'un petit nombre de boutiques de merciers et de quincaillers, et un seul atelier de charpentier. Du reste, l'insouciance des habitants et le dégoût que leur ont inspiré les exactions du gouverne- ment, les ont amenés au point de ne deman- der à la terre que ce qui leur est indispensa- blement nécesssaire. Il faut ajouter aussi que depuis quelques années ils ont bien plus rarement cccasion de se défaire de leurs denrées; les perfectionnements introduits dans l’approvisionnement des navires leur permettent de diminuer le nombre de leurs relàches, et de là une diminution impcr- tante dans ‘les débouchés ouverts pour la vente des bestiaux et des produits du sol. BIBLIOGRAPHIE. Publicstiors de M. l'abbé MIGNE, rue d’Amboise, au Petit-Monrouge, près Paris. M. l’abbé Migne a commencé et fort heu- reusement avancé déjà la plus grande tâche qu'un éditeur se soit jamais donnée ; nous ne parlons pas seulement des éditeurs de nos jours, mais de ces nomimes dévoués et peu intéressés du XVI* et XVI[ siècles, qui consacraient une vie entière à l'impression correcte d’une. vaste collection. M. Migne entreprend de réimprimer tout ce qui s’est écrit de bon et d’utile sur l'histoire du Christianisme, depuis son origine jusqu’à nos jours : Œuvres des Saints Pres, actes des Conciles, Bulles des Souverains Pontifes, etc, Toutes ces œuvres si importantes pour l'étude de l’histoire du moyen-àge, si pré- cieuses pour la défense de la religion, tout sera imprimé par M. Migne. Une chose qui surprend plus encore que l’immensité de ce projet, c’est le prix modique auquel l’é- diteur livre ces ouvrages. Pour arriver à ces résultats vraiment ex- traordinaires, M. Migne a pris des mesures qui méritent d’être signalées, parce qu'’el- les annoncent'en lui une volonté aussi fer- me qu'un dévoûment honorable pour le clergé et les hommes d'étude. Il a fondé aux portes de Paris un vaste établissement où les livres se préparent et s’achèvent complètement, depuis la composition et la 1A1 correction des épreuves, jusqu’au stéréoty- page, au satinage, au brochage et à la re- liure. Une œuvre si considérable n’a pu commencer sans être entravée par de nombreuses jalousies ; mais M. Migne a cou- rageuseusement lutté et peut aujourd'hui, par le succès assuré de ces publications qui ont des débouchés jusque dans les deux arné- riques, continuersansentraves son iminense et utile projet. Déjà plus de cent volumes in-4°, qui représentent au moins cent in- folio des anciennes éditions sont sorties de ses presses, et chaque mois en voit parai- tre de nouveaux. L'Echo doit ses encoura- gemens à une si grande entreprise et il fera connaître ses principales productions. Nous commencerons par les ouvrages déjà livrés au public, et une fois quittes envers ce pas- sé, nous annoncerons les publications suc- cessives de l'imprimerie de Monrouge. Nous citerons les paroles mêmes de l'éditeur sur son œuvre, Car nous pouvons témoigner, après examen, de la parfaite sincérité de ses déclarations. BIBLIA SACRA Vulgatæ editionis, 2 grands é6£ magnifiqnes vol. in-4”. Prix: 12 fr. les 2 vol. Cette édition est la plus belle que nous connaissions. COURS COMPLETS D'ÉCRITURE SAINTE ET DE THÉOLOGIE, 1° formés uniquemént de Com- mentaires et de Traités partout reconnus comme des chefs-d'œuvre, et désignés par une grande partie des évêques et des théoïogiens de l’Europe, univer- cellement consultés à cet effet; 2° publiés et annotés par une société d’ecclésiastiques, tous curés où di- recteurs de séminaires dans Paris, et par 12 sémi- naires de province. Chaque Cours forme 27 vol. in-4° à 2 col.—Prix: 8 fr. Le vol. Les ouvrages édités ont été reproduits dans leur intégralité; des appendices, extraits d’autres auteurs, ont élé seulement mis à la fin de chaque ouvrage qui en avait besoin, et des notes au bas des pages, pour tout compléter ou expliquer conformément aux progrès des sciences ‘et des arts actuels. — En ma- tière libre, toutes les opinions ont été reproduites. — La biographie de chaque auteur publié précède le travail qu'on lui emprunte, et ces auteurs sont aw nombie de 238. Pour concevoir et exécuter notre œuvre, onus sommes partis de deux considérations dont il nous -semble qu'on ne peut contester la vérité. De même que, vu l’immensité des matières et l’insuflisance de l'esprit humain, un méme auteur n’a pu commenter tous les livres de l'Ecriture sainte, ou composer une théologie tout entière avec une perfection toujours égale et ne laissant rien à désirer, de même il est certain qu'il n’est guère de commentateurs ni de théologiens estimés qui n’aient parfaitement réuss dans certains commentaires ou certains traités. Voici donc ce que nous avons fait: nous avons emprunté dans toute son intégralité, à chaque au teur, le travail dans lequel, de l’aveu de tout le monde, cet auteur a surpassé tous les autres; par exemple pour l’ÆEcriture sainte, nous avons pris Josué à Marius, les Psauimes à Génébrard, et ainsi de suite pour tous les autres livres de la Bible. Pour- quoi? Parce que ces divers commentaires passenf paitout pourdes chefs-d’œuvre. De même pour l& Théologie, nousavors choisi dans Melchior Canus ses | Lieux théologiques, dans Legrand, son Incarnatior, et ainsi de suite pour toutes les autres matières théologiques. Ainsi se trouve réalisée la grande idée que nourrissait depuis longtemps l'honorable société de Saint-Sulpice, idée d'autant plus belle et d'autant plus capable d'opérer un bien considérable, qu’elle est plus naturelle, plus ancienne, plus universelle. HISTOIRE DU CONCILE DE TRENTE, par le cardinal Pallavicini, annotée et traduite en francais, surla dernière édition italienne que vient de faire la Propagande, et précédée ou suivie du Catéchisme et du texte du même concile, ainsi que de diverses dissertations sur son autorité darts le monde catho- lique, sur sa réception en France, et sur toutes les objections protestantes, jansénistes, parlementaires et philosophiques, auquel il a été en butte. 5 roi. in-40. Prix: 18 fr. à Qui croirait qu'il n’y ait jamais eu d'histoire fran- caise du concile de Trente un peu complète et un pes soignée, autre que le tissu de calomnies traduit de Fra-Paolo? Assurément si la non-traduction d’ux ouvrage étranger dans leur langue doit surprendre des Français, c’est celle de l'Histoire de Pallavicini, Tout devait, ce semble, porter à cette version : l’ex- cellence de l’ouvrage du célèbre cardinal, qui est « 142 tout à la fois un cours de politique chrétienne et un cours de religion; le nombre des éditions de KFra- Paolo, que mullipliaient sans cesse les protestants, Les jansenites et les philosophes; la supériorité même du concile de Trente, qui régit tout aujourd'hui et qui surpasse tous les autres conciles par sa longue durée, par les grands homimes qui y figurèrent, par les obstacles qui lui furent suscités et par l'impor- tance des matières qui y furent traitées : car tous les points du catholicisme y furent passés en revue dogme, morale, histoire et discipline. A tout moment l'on cite ce concile; son nom sonne à toutes les oreilles, et presque personne n’en sait parfaitement l'histoire. Cependant, à moins de la posséder, il est impossible de bien comprendre le concile lui-même. Des commentaires sur le texte et ce que l’on peut en dire dans une histoire géné- rale de l'Eglise, ne peuvent supyléer à une histoire spéciale. Sans elle on n'aura qu'une connaissance imparlaile de la nature et de la suile des discussions; on ne saura point les motifs des décrets; on igno- rera pourquoi le concile s’est montré doux dans telle circonstance, et sévère dans telle autre. Tout ee qui se sera passé dans les conférences particulières et dans les assemblées préparatoires, sera comme non avenu, il en sera de méme des négociations nouces, des embüches tendues, des difficullés sur- montées; il n’est pas jusqn'aux personnages les plus distingués, les plus influents, dont le nom et les gestes ne soient des énigmes, si l'histoire du con- cile ne nous les révèle. En un mot, lire le concile seul, c’est lire des textes de lois en dehors des dis- eussions qui ont précédé, et sans rien soupconner de ce qui a été modifié, ajouté où retranché avant qu'on s’arrétat à la rédaction suivante. tion est suivie d’une table analytique univer- selle. PERPÉTUITÉ DE LA FOI DE L'ÉGLISE CA- THOLIQUE, par Nicole, Arnaud, Renaudot, ete., revue et annotée. — Cette édition (qui formait 7 v. in-4), la plus complète que l’on connaisse, est deve- nue très rare. Elle est d’ailleurs considérablement augmentée au moyen de:trois ouvrages indiqués par Arnaud comme complémentaires de ce livre monu- mental. Ce chef-d'œuvre de Port-Royal est suivi de la Perpétuité de la foi sur la confession auriculaire, par Denis de Sainte-Marthe, et des 13 lettres de Scheffmacher sur presque toutes les matières con- treverses avec les protestants. Pour tout résumer en quelques lignes, nous dirons de cet ouvrage qu'avec les Controverses de Bellar- min, des frères Walemburch et de Bossuet, il est ce- lui de tous les livres catholiques que les protestants redoutaient le plus, et qu'ils préféreraient voir anéan- ti. Quand il parut, ils en furent atterrés, et jamais leurs plus célèbres ministres n’eurent à lui répondre rien de solide ; aussi le catholicisme ne peut-il se glo- rifier d’un ouvrage plus fort pour démontrer la per- pétuité de la foi, soit sur les sacrements en général, et celui de l'Eucharistie en particulier, soit pour éla- blir les autres points dogmatiques et disciplinaires, et prouver leur identité avec ceux de l’Église primi- tive ou orientale. La Perpétuité nops semble un livre indispensable pärtiout où le protestantisme et le catholicisme sont en présence. Nous ajoutons que sa réimpression est un événe- ment d'autant plus heureux dans les circonstances actuelles, que la Perpétuité, complète comme nous h donnons, n’existait plus guère que fractionnée en üne multitude de grands et de petits volumes dif- férents les uns des autres, devenus infiniment rares, et coûtant des sommes considérables. O’Connel la traduit en ce moment, ne voyant pas de plus sûr moyen que sa diffusion pour ramener sa patrie à l'u- nité religieuse. CATÉCHISMES philosophiques, polémiques, his- toriques, dogmatiques, moraux, liturgiques, disci- plinaires, canoniques, pratiques, ascéliques et mys- tiques, de Feller, Aimé, Scheffmacher, Rohrbacher, Pev, Lefrancois, Alletz, Almeyda, Fleury, Pomey, Bellarmin, Meusy, Challoner, Gother, Surin et Olicr. — 2 très forts volumes in-%, Prix, 13 fr: les deux volumes. Le but de ces 16 catéchismes est 1° de prendre l’homme à l’état d’incrédulité pure, ou de doute, ou mème de croyance, mais de croyance sans action sur la pratique, pour lui donner la foi, la conviction ct les œuvres ; 2. de le faire passer par tous les degrés de la science et de la vie chrétienne, en lui apprenant ce qu’il doit savoir, croire et pratiquer; 2. de le pousser jusqu’au spiritualisme en l’initiant à tous les secrets des voies intérieures. PRÆLECTIONES THEOLOGICÆ, quas in colle gio romano habebat Joannes PERRONE e socictate. Jesu. 2 forts vol. in-4. Prix 12 fr. les 2 vol. Pour tout éloge de la Théologie du savant jésuite, nous pensons qu’il suflit de faire remarquer d’abord 145 peus est à sa quatorzième édition, bien que son dernier volume soit à peine achevé; ensuite, qu'elle sera sous peu adoptée dans l'enseignement publie de plusieurs royaumes, OEUVRES DU COMTE JOSEPH DE MAISTRE, savoir , Considérations sur la France; — Essai sur le principe générateur des constitutions politiques et des autres institutions humaines :—Délais de la jus- tice divine dans là punition des coupables ;—Du pape et de l'Eglise gallicane. 1 faible volume in-1. Prix 5 francs. Nous croyons ne pouvoir mieux caractériser de Maistre qu'en faisant remarquer qu'il fut un des qua- tre hommes de foi qui, dans le 19° siècle, ont sur- passé tous les autres par la nature et l'étendue de leur génie Nous voulons parler de de Bonald, de Chateaubriand, de La Mennais et de lui-même. De Maistre, aussi grand écrivain et aussi éloquent que chaeun de ses rivaux, les domine peut-être par la perspicacité de ses vues, car il est autant prophète qu'écrivain. I est comme le Bossuct des temps mo- dernes. Chacune de ses pages est un tableau, et cha- cun de ses chapitres a la vigueur d'une provinciale, Du reste, ce que nous donnons de lui en un volume médiocre et pour $ francs absorbe près de cinq volu- mes qui, dans une autre édition, coûtent 27 fr. DISSERTATIONS SUR LES DROITS ET LES DEVOIRS RESPECTIFS DES EVEQUES ET DES PRETRES DANS L'EGLISE, par 4e cardinal de la Luzerne, évêque de Langres. — 1 vol. in-4 de 1900 colonnes. Prix , 8 fr. L'ouvrage dont on vient de lire le titre est entière- ment inédit, et ne saurait être marqué à un plus ir- récusable cachet d'authenticité. Le manuscrit en est tout entier tracé ou corrigé de la main même de son illustre auteur. Nous le tenons d’une proche parente du noble cardinal, par l’entremise du plus savant de nos prélats. Parmi les ouvrages connus de M, de la Luzerne, beancoup ont sans doute de l'importance et de l'étendue ; mais aucun, sous ce double rapport, ne saurait êlre comparé à celui qui vient d’être im- primé pour la première fois. Ce que Gerdil fut pour l’Italie et Sailer pour l’Alle- magne, de la Luzerne le fut pour la France; l’évé- que le plus zélé, l'écrivain le plus méthodique, 12 controversiste le plus savant, le théologien le plus exact de la fin du XVIIIe siccle et du commencement du XIXe. Il n’est pas un homme, tant soit peu versé dans l’histoire ecclésiastique nioderne, qui ne sache que, pendant près de cent ans, protestants, jansé- nistes et bon nombre de magistrats, ont tout fait pour introduire le presbytérianisme dans l'Eglise de France, et que le résultat de ces efforts comhinés fut le schisme constiutionnel de 91. Tout ce qui, durant ce long période de temps, avait élé dit, enseigné et écrit dans le sens hétérodoxe, fut résumé par Maul- Urot avec toute l’érudition, tout l’art et toute la con- viction dont une mauvaise cause est susceptible. De Luzerne, à son tour, par un travail gigantesque, se nourrit de ce qui avaitélé dit, enseigné et écrit dans le sens orthodoxe; il s’incorpoza l’enseignement d'un siècle, écho des siècles antérieurs sur cette ma- tière, et réfléchit toute une tradition. MAITS DIVERS. On lit dans le Courrier de l'Isère du 7 janvier : Le haut-fourneau monstre que M. Victor Krère- jean fait construire dans sa belle usine de Pont-Évé- que sera bientôt terminé, 1l n'existe dans toute l’Eu- rope que quatre hauts-fourneaux qui aient des di- mensions aussi colossales que celui-ci. Sa bouche énorme, semblable au cratère d’un volcan, recevra chaque jour d'immenses quantités de combustible et de minerai, qui lui parviendront de la grande route au moyen d’un chemin de fer supporté par des ar- ceaux en briques. — La Société d'agriculture, commerce, sciences et arts du département de la Marne décernera, dans sa séance publique de 1845, une médaille d’or de la va- leur de 500 franes à l’auteur du meilleur mémoire sur cette question : » Quels seraient les moyens de parvenir à une » prompte transformation du genre de chevaux que » l’on élève dans le département de à Marne, et de » produire, d’une part, les espèces que la France de- » mande à l'étranger, et de l’autre, celles que les » départements de l’est et certains états de l’Allema- »gne vont chercher dans les départements de » l’ouest ? » Les mémoires sur cette question devront être adressés franco au secrétaire de Ja Société, à Chà- lons-sur-Marne, avant le L août 1846 (terme de ri gueur), SUR UNE CAUSE D'ECHAUFFEMENT POUR LES ! COUSSINETS:, | On lit dans l’Artisan : \ Nous avons observé dernièrement une circonstance! 1 où les coussinets d’une machine se sont échaultés et détruits fort rapidement, parce que l'on avait prati- qué deux entailles, en forme de croix, dans la co- quille supérieure, probablement avec la pensée que le graissage s'effectuerait plus complétement. Il en résulta, au contraire, que l'huile, au lieu de s'étaler sur la surface du tourillon, descendity rapidement au bas, en laissant à sec la partie supérieure, qui com- M mença presque aussitôt à se dégrader. Lorsque lesA arbres sont verticaux, ces entailles cruciformes ne 1 | du Au jus pl rizontalement, elles entrainent l'usure rapide degM coussinets. Ce qu'il convient le ‘mieux de faire, c’est de pratiquer une entaille horizontale dans la coquille supérieure, au point qui se trouve en contact aveé le haut du tourillon, afin que l'huile se dépose sur ce point, et en descende par l'effet de son propres poids. Pour éviter qu’elle ne s'écoule le long de l’ar- M bre, on arrête d’ailleurs l’entaille à une petite die- M tance des bords du coussinet, ETAT DE LA MEUNERIE DANS LE MAROC, Le grain est-battu à la main sur une aire en terre : | 4 Ÿ avec un bâton gros ct court, et lorsqu'on le met en vente, il est encore mélé de petites pierres et d’autres corps étrangers qne chaque famille doit trier avant de le faire réduireen farine. Le moulin consiste en une partie de meules, com mandée par un manége et quelquefois par l’eau.Dans le premier cas, le cheval suit un chemin circulaire, en tournant une roue grossière en bois, fixée sur un arbre vertical, et entouré: de chevilles qui servent d’alluchons. Ces chevilles engrènent dans les fuseaux d’une lanterne montée sur l’arbre de la meule,Lors- que c’est l'eau qui sert de moteur, la roue dont le diamètre est fort petit, est fixée horizontalement sur ce même arbre, et recoit le choc de l’eau tendue par un barrage. Ces roues ressemblent à une petite roue | de charrette, mise à plat, dépourvus de ses jantes ef dont les rais s’élargissent et se ereusent à leur ex- trémité, en forme de cuillers. On remarquera que les rais ne sont pas droits, mais qu'ils présentent une petite courbure du côté du jet. DAGUERRÉOTYPES A VERRES COMBINÉS, 415, 450, 250 fr. ET AU-DESSUS, | Microscopes achromatiques à 60, 90, 100 fr. et au-dessus. Enstruments de physique, etc, (Voir le catalogue). Chez CHARLES GnEVALIER (1) (fils et seul su- cesseur deVincentChevalier), premier construc-— teur, en France (1823), des microscopes perfec- tionnés, inventeur du daguerréolype à deu* verres achromatiques, de la machine paeuma- | tique à mouvement continu, etc. lui \l Li PALAIS-ROYAL, 163. Fabrique, Cour des Fontaines, 1 bis. (D M. Charles Chevalier est Le seul oplicien &e ce nom qui ait reçu des médailles d'or aux expo-# sitians nationales et à la société d’encourage- : ment. IMPRIMERIE DE A. BLONDEAU, RUE RAMEAU, 7°| jéuzième année. ÉGHO Du MONDE SAVANT parait le SEUDE ct le SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE. ‘Meveloppement de ln Bumièrez par un newtonien. (SUITE ET FIN.) 90 Un jet de gaz enflammé est un cou- mt voliaique; et en cliet, on peut au ‘oyen d'appareils particuliers, répéter utes les expériences relatives à l’action des burants les uns sur les autres, en rempla- 1nt ces derniers par des jets lumineux. insi des jets de gaz dirigés dans le même ns s’attirent ; ils se repoussent, au con- aire, lorsqu'ils vont dans des sens diffé- anis. | 3° Un jet de gaz combustible en ignition | nstitue un courant voltaïque car il donne “Maissance aux phénomènes d’induction, insi qu'on peut s’en assurer en relirant rusquement de l’extrémité de la flamme un des fils de platine qui d'un côté s’y “'ouvait plongé, et de l’autre communiquait Lvec l’une desextrémités du galvanomètre. ,* l'instant où l’on interrompt ainsi le cir- «y Muit, l'aiguille du galvanomètreindique par x 82 marche qu'un courant instantané a tra- n Qersé les fils de ces instruments. l° Les phénomènes que nous venons de ipporter prouvent que, partout où il y a ‘imière par ie fait de la combustion d’un az, il y a courant voltaïque développé; É par suite de cette différence énorme ue l'on remarque dansle pouvoir lumineux >s différents gaz combustibles, on est con- ut à conclure que si la formation d’un burant précède toujours la production > la lumière, elle ne saurait en être la seule e et il nous reste à déterminer quelles IN} nt les circonstances qui doivent accom- jigner Île premier de ces phénomènes, bour qu'il y ait à la fois courant électrique 'oduit et vive lumière dégagée. | Un courant voltaïque en circulation dans {2S fils conducteurs ne paraît lumineux que Mrsqu'il trouve sur son passage un fil mé- {Hique d’un diamètre trop faible pour que l'lectricilé y trouve un moyen d’écoule- Jent rapide, el de l'accumulation du fiuide Mectrique résultent l’incandescence du fil ui l'éclat qu’il répand. Les conditions sous lesquelles un cou- Li Dt Voltaïque ordinaire se transforme en Huére sont les mêmes que celles qui con- ennent au développement du pouvoir lu- neux d’un jet de gaz. Dans Ja pratique, | jet qui doit servir de conducteur au cou- pat sort par un orifice d’un très pelit dia- : étre, et il n’est pas difficile de constater me ven augmentant cette ouverture on dimi- ju ne lintensité de la lumière. Pour que le Ale de gaz conduise le Courant qui à pris ussance à la suite de l’inflammation de la latière combustible, il faut qu'il renferme |iNS Son intérieur un corps tel que le char- ln, qui soit lui-même conducteur del’élec- j ANTS DB TOUSSLES: PAYS DANS TRAVAUX DES SAV DIMANCHE de chaque semaine et forme par ux volur p'ANTIN, 3, et dans les départements chez les princif ve 7 — DÉPARTEMENTS 50 REGIS, : le journal à M. le vicomte A. de LAVALE&TTE, directeur et rédacteur en chef. RENE cs rt oi Ma ARR SU US RENE LE à Paris, rue (les BEAUX-ARTS, N. 6, et rue de la CHASER li Âdes Messageries. Prix du journal , PARIS pOur un an, 25 fr; 6m ji sus pourles pays payant port double. — Adresser tout ce qui concerne Paris — Dimanrche, 2? Février 1845 ae 6 mois, 43 fr. 50, trois mois 7 fr. tricité. La flamme de l'hydrogène carboné se trouve dans ce cas; elle contient des particules de charbon qui servent à son éclairement, non pas uniquement parce qu’elles se déposent, mais bien parce qu’elles forment une chaine conductrice au travers de laquelle l'électricité en mouve- ment se propage avec facilité. Dans le cas de la combustion de l'hydrogène, le jet de gaz estun mauvais conducteur par lui-même; les produits de la combustion conduisent eux-mêmes fort imparfaitement (on sait que l’eau conduit assez mal l'électricité) ; 1l en résulte que le gaz en brûlant encore, bien qu'il donne naissance à un courant vol- taïque énergique, ne produit presque pas de lumière. Pour modifier complétement la teinte jaunâtre de la flamme, pour augmen- ter à la fois son volume et son pouvorr éclairant, il sufiit de faire passer l’hydro- gène au travers d’une huile essentielle : car pendant ce trajei le gaz eutraîne mécani- quemeut une quantité presque impondé- rable de substance volatile, et qui est cependant suffisante pour modifier complé- ment la nature du jet de gaz, qui, devenu conducteur par l’addition de quelques par- ticules de carbone déposées dans son inté- rieur, jette en brülant {in éclat très vif, Une preuve évidente que c'est à l'augmentation de la conductibilité du jet de gaz qu'est due l'augmentation de son pouvoir lumineux, c’est que, non seulement le carbone, mais encore tout Corps conducteur, tel qu'ua fil de métal, produit le inême effet, ce qui n'a plus lieu lorsqu'on fait usage d’un fil non conducteur de l'électricité. Si le conducteur qu'on introduit dans la flamme avait des dimensions trop considé- rables, alors le courant Voltaïque, trouvant un moyen d'écoulement facile, ne serait plus dans les conditions nécessaires au dé- veloppement de la lumière, et dans ce cas alors, l'intensité Inmineuse irait en dimi- nuant au lieu d'augmenter ; c’est ainsi qu’on parvient à éteindre une flamme en intro- sant dans son intérieur une toile métallique. On interprète généralement ce fait en disant que le corps conducteur refroidit la flamme, el on ne fail pas attention que cet effet, qui peut se produire à l'instant même où l’on introduit la toile métallique, ne saurait plus avoir lieu au bout d’un certain temps, alors que le corps métallique a atteint une température élevée : cependant son in- fluence se fait sentir pendant tout le temps que la toile couductrice séjourne dans la flamme, laquelle demeure peu lumineuse et répand des fumées épaisses ; preuve que la température de Ia flamme est très élevée, puisqu’elle suffit à la décomposition du gaz; mais les moyens d'écoulement du fluide éiectrique étant trop faciles, le courant se propage dans la toile métallique, et la com- bustion du gaz n’a plus lieu dans les condi- tions nécessaires au développement d’une. grande quantité de lumière, Ns Lo TOUTES LES SCIENCES. an deux volumesde plus de 4,200 pages chacun On s’abonne aux libraires, et dans les bureaux de poste et 8 fr. 80. A L'ÉTRANGEA 6 fr. en C’est en nous basant sur les faits qué nous venons de rapporter que nous nous Croyons autorisé à formuler notre manière de voir, “en disant qu'un jet de gaz combustible ré- pand de là lumière, parce que, par suite de sa combustion, il y a de l'électricité déve- | loppée ; que cette électricité forme un cou- rant, lequelse propage autravers d’un corps conducteur disséminé dans l’intérieur de la flamme, et que ce n’est qu’à cette condition que la combustion du gaz, qui développe toujours des actions électriques, peut don- ner en même lemps nalssauce à une grande quantité de lumière. L’explication que nous venons de donner de la production de la lumière, dans le cas de la combustion d’un gaz, peut s'étendre à celui dans! equel le combustible est ljquide ou solide ; car dans les divers procédés aux- queis on a recours pour parvenir à brûler ces corps, on commence toujours par, les réduire en une substance gazeuse qui pro- duit en s’enflamment un jet lumineux. Il est une circonstance remarquable dans laquelle il y a dégagement d’une lumière intense, sans qu’au premier abord on aper- coive de matière combustible et conduc- trice qui ait pu concourir à lui donner nais- sance : c’est lorsque l'étincelle électrique jaillit entre un corps électrisé et un corps conducteurs en communication avec le sol. Mais une étincelle électrique qui jaillit entre deux corps conducteurs constitue un courant, 1° parce qu’au moyen de cette étincelle on peut décomposer l’eau aussi bien qu’on pourrait le faire avec le courant produit par une pile; 2° parce qu’elle peut donner naissance aux phénomènes d’induc- tion; 3° parce que lorsqu'elle jaillit sous certaines conditions, elle est capable de dé- vier l'aiguille aimantée, et qu’elle se trouve influencée par l’action d’un barreau métal- lique. ; D’après cela, nous sommes en droit de conclure qu’une étincelle électrique déve- loppe un courant ; mais pour que ce der- nier se transforme en lumière, il faut, comme dans les cas que nous avons précé- demment analysés, qu’il se propage au tra- vers du corps bon conducteur, dont les di- mensions soient assez petites pour que les parties qui les constituent se trouvent por tées à l’état d’incandescence. Toutes ces circonstances se trouvent réunies lorsque l’étincelle jaillit entre deux conducteurs métalliques : la substance qui compose ces derniers se trouve arrachée, transportée de l’un à l’autre pôle, et c’est au milieu de celte chaîne métallique que se propage l’é- tincelleélectrique. De là, l’étincelle est d’au- tant plus brillante qu’elle jaillit entre des métaux dont l’arrachement est plus facile. Les phénomènes de la combustion d’un fil de fer dans l'oxygène, du passage du courant d’une pile par un fil d’acier servent à prouver que dans le courant voltaïque ré side une force qui tend à projeter an Le vies AU t48 les particules du corps conducteur au tra- vers duquel elle se propage. Chacun de ses globules enflammés est lui-même le centre d'un mouvement électrique qui détermine la projectionide particules de plus en plus ténues, lesquelles finissent ainsi par arriver à l'organe de la vue. Dans cette hypothèse, l'électricité en mouvement serait la cause de la lumière, mars à la condition de se pro- pager dans un conducteur dont elle disper- serait au loin des particules qui seraient elles-mêmes le siège d’une graude quantité d'électricité en mouvement. Il y a déjà fort longtemps qu'Ampère avait émis l'opinion que la lumière n'était due qu’à de l'électricité mise en mouvement: mais ce mouvement, il le supposait produit par l’action de deux électricités agissant sur l'électricité naturelle contenue dans les particules des corps, dont elles détermi- haient le déplacement, et par suite le mou- vement vibratoire communiqué à l'éther. Pour nous, nous admettons que la lumière ést produite par la réunion des deux élec- tricités se propageant au travers d’un con- ducteur insuflisant pour leur livrer passage, d'où résulte la dispersion de ce conducteur sous forme de globules lumineux, dont les dimensions vont en diminuant de plus en plus, et qui ne peuvent pénétrer dans l'œil que lorsqu'ils ont acquis un diamètre infi- niment petit. SCIENCES NATURELLES. GÉOLOGIE. Sur Ia vraie position geologique dise te--roiz der macigno en Etalie et dans le midi de l'Europe par _M. FL. PILLA. Parmi les terrains qui sont le plus répan- dus en Italie, le macigno tient une place remarquable. Une grande partie des reliefs de la Toscane et de la Ligurie est composée de ce terrain, quis’étend aussi, d’ün côté, dans les Alpes marilimes et de la Lombar- die, de l’autre, dans le royaume de Naples et jusqu’en Sicile. Si l’on sort de l'Italie, on le rencontre avec les mêmes caractères dans les Pyrénées, sur le revers septen- trional des Alpes, en Grèce, en Turquie, et, en général, dans toute la partie méri- dionale de l'Europe. Il semble marquer la ligue principale de division entre la zone géologique du nord et du midi de l'Europe, ligne qui, sous le rapport des terrains dont mous parions, ne paraît pas dépasser, à l'ouest, la Provence et le comté de Nice , à l'est, les mont Carpathes. Dans le commen- cement de ce siècle, et pendant la domina- tion des théories werneriennes, on avait des idées fausses sur l’âge de ce terrain, qu’on considérait généralement comme ap- | partenant à la formation de la grauwake. Mais on ne tarda pas à voir qu’il occupe en Htalie une place entre le terrain jurassique et les terrains tertiaires ; et, dès lors, on vit la nécessité de rajeunir son âge jusqu’à la craie. Cette idée a été de plus en plus confirmée, et. à présent, elle est partagée par l’universalité des géologues ; seulement on s’esttrès peu appliqué à fixer avec préci- sion l'étage que le macigno occupe dans le terrain crélacé. Mais une étude particulière de ce dépôt, un examen plus approfondi de ses relalions géologiques, des fossiles qui le caractérisent et de plusieurs accidents qui l’accompagnent, ont donné à l’auteur des doutes sur.la position qu’on lui assigr'e généralement ; il a même, dit-il, acquis la 449 conviction que cé terrain est lout à fait distinct et indépendant de la craie. Il divise son travail en trois parties: 1° distinction du terrain crélacé en Italie ; 2 comparai- son du terrain crétacé d'Italie avec celui de France et d'Angleterre; 30 indépendance du macigno el. sa position géologique. 10 Distinction du terrain crétacé en Italie. On s'accorde généralement à diviser le terrain crétacé en lJialie en deux étages, supérieur el inférieur. Le premier est com- posé du macigno; le second calcaire qui, étant caractérisé principalement par les rudistes, peut s'appeler Æippuritique. Le terrain du macigno est si connu, que l'auteur glisse légèrament sur ses caractè- res. Il rappelle seulement qu'il est composé de deux sortes de roches, d’un calcaire marneux alternant avec des schistes, qui estnommé communément alberese en Tos- cane , et du macigno proprement dit. La position géologique relative de ces deux roches n’est pas absolument constante. M. Pareto assure que dans la Ligurie , l’albe- rese est toujonrs supernosé au macigno ; M. Pilla a cru voir la même chose en Tos- cane; mais il y a des localités où les deux roches a'ternent, et se mêlent ensemble. Les fossiles qui carrctérisent plus généra- lement le macigno sont les fucoïdes, dont les F. intricatus, furcatus, Targionti sont les espèces les plus abondantes. Quant aux espèces animales, elles sont d’une extrême rarelé. On à trouvé des nummulites à Mos- ciano, près de Florence; et l’auteur en a rencontré aussi à Alberona, dans la Pouille. Il fait aussi mention d’un fossile très im- portant, trouvé par le célèbre Micheli dans la pretra forte de Florence ; c'est un frag- ment d’une coquille cloisonnée, qui, par le contour de la spire, semble appartenir à un Hanites, où , pent-être, à un Aneyloceras: ce précieux fossile était conservé dans la collection de Targioni à Florence, où il avait été observé par Brocchi, par Nesti et par Savi: ce dernier en prit aussi un moule en plâtre, qu’on voit à présent dans le Mu- séum de l’Université de Pise ; il est vrai- ment fàcheux que cet exemplaire se soit perdu dans les changements qu'a subis la collection susdile. Dans le Congrès de Milan, MM. Pentland et Pareto, ont assuré à l’au teur avoir trouvé deux ammonites: l’une dans la pzetra forte avec laquelle est ravée la ville de Florence, l’autre dans le macigno des environs de Gênes; on doit tenir compte de ces découvertes, à cause de la rareté des débris animaux dans ce terrain. On trouve aussi dans le macigno des dépôts charbonneux; tels sont les stipites de Pu- piglio aansle Pistojais, de la vallée du Taro, dans la Lunigiana, etc. L’étendue de ce terrain en Italie est con- sidérable. Dans la Carte de Sicile, par M. Hoffmann , il est représenté par le grès apennin à fucoïdes, par les conglomérats subordonnés à celui-ci, et par les argiles schistenses. Dans le pays de Naples, au deçà du Phare, le terrain du macigno est très rare; l’auteur l’a observé seulement dans les montagnes de Bovino dans la Capi- lanate, avec des fucoïdes tout à faitsembla- bles à ceux du macigno toscan. Il se trouve dans l’état du pape notamment à l’Apennin de Bologne; où il se continue avec celui de Florence. Le macigno de la Toscane, du \iodenais et de la Ligurie est devenu clas- sique. Il se trouve aussi, et très distinct, au pied des Alpes de Ja Lombardie, spé- Calement dans les environs de Gavirate, cigno qui est supérieure à ce ca'!caire: blanche. où il a été examiné par la section de géo logie du Congrès de Milan; cette localité est très remarquable, non seulement par}, le grand nombre de fucoïdes tout à fait4 semblables à ceux du maciguo de Florencel qu'elle contient, mais aussi par d'autres espèces qui attendent d'être déterminées par quelque habile algologué. 2° Comparaison du terrain crélacé de l'Italie aveë celui de la France et de l'Angleterre. DA IDUL Dans cette partie, l'autenr s'attache à établir qu'on peut distinguer, en Italie, trois gisements de nummulites : 4° celles tertiai= res du Vicentin, sitoutefois elles continuent à rester dans la place qu'el'es ont occupée iusqu'ici; 2° les nummnulites du macigno 3° et celles du terrain hippuritique. On" peut argumenter à priori que leurs espèces doivent être différentes dans ces trois gise- ments ; mais il est désirable que, dans l'in=h il térêt de la science, quelque habile paléon- tologiste se charge de la tâche de les clas= ser, afin qu’elles puissent servir de jalons pour la distinction des dépôts qui les ren= ferment. Il termine en concluant que les faits qu’il a rapportés tendent à élablir : | 1° Que la craie septentrionale se lie avec 4 le calcaire nummulitico-hippuritique du À midi de l'Europe , mais jamais avec le ma=4 2° Que le calcaire nummulitico-hippuri- Alfa tique de l'Italie représente tout le calcairelh crélacé septentrional ; en plus grande par= tie le grès vért supérieur et inférieur, et seulement dans quelques localités la craie 3° Indépendance du terrain du maeigno. Si l’on admet que le calcaire nummuliti- co-hippuritique méditerranéen est le repré- M sentant de tout: la craie du nord de l'Eu-s rope, et que le macigno est superposé à ccm Ro. calcaire, on doit admettre aussi que ce Ler= rain forme un dépôt spécial et tout-à-fait distinct du crétacé.Cette distinction est basées sur tous les caractères qui peuvent établir l'indépendance d’un terrain, sur tous les caractères minéralogiques, sur la superpo- sition et sur les fossiles. Le macigno de la Toscane et de la Ligu-" rie, qui est le plus classique, n’a aucune analogie minéralogique avec la craie du nord-ouest de l'Europe. Les roches qui le composent ont des caractères tout particu- liers. À cette différence on doit ajouter un autre accident très remarquable : le silex, qui parait être une-.substance presque insé- parable de .la craie supérieure septeutrio- vale, manque entierement dans le macigno | ilalien ; et, quo:que cet accident puisse être considéré en général comme d’une faible valeur, il est d’un grand poids dans ce cas M spécial. On n'y a pas trouvé non plus de ces grains verts qu’on rencontre fréquem- ment dans les grès crétacés du Nord, d’où ils tirent leur nom. Pour ce qui regarde la superposition, on a vu, premièrement, que le macigno doit être considéré comme supérieur à la craie blanche. En second lieu, M. Pilla fait ob- serverver que les différents étages du cal= caire nummulitico-hippuritique, qui sont parallèles aux étages de la craie septentrio= vale, se lient insensiblement entre eux, ce qui prouve qu'ils ont été déposés dans l& même mer, et avec les mêmes accidents; pendant que le macigno est toujours séparé de ces dépôts par une ligne ben marquées et par des circonstances topograph ques di= verses,et nese soude jamais avec eux, indice 1 Lident qu'il a été déposé dans une mer dif- >rposition à des roches d’âges variés, Ja se vérifie dans le macigno plus que dans 1cun autre terrain, parcequ'on le voit su- 2rposé lantôt au calcaire nummulitico- ippuritique (Ligurie), tantôt au calcaire rassique (Toscane), tantôt enfin à des )ches cristailines (île d’'Elbe). Et c’est une ose vraiment remarquable qu’en Toscane, hce terrain est très développé, il ne se ‘ouve jamais associé au calcaire gummuli- co-hippuritique, tant il est indépendant de ‘elui-ci. él On peut denc conclure : 4° Que le macigno a des caractères mi- éralogiques différents de ceux de la craie ; 9° Qu'il est superposé au calcaire num- aulitico-hippuritique dont la partie supé- ieure se Lie à la craie blanche du nord de Europe ; 3° Qu'il ne renferme aucun fossile de la ra'e septentrionale, mais qu’il contient des ucoides, manquant dans celles-ci aussi bien que dans le calcaire nummulitico-hippuri- ique méridional. Tous les faits dont on vient de lire l’ex- Josition semblent prouver que le terrain du pacigno est tout-à-fait indépendant du ter- ain crétacé, et qu'il en peut être séparé par 1 les caractères d’une plus grande valeur que Me Geux qui ont servi pour déterminer la dis- #inction du terrain carbonifère du dévonien. » Ut de celui-ci du silurien. On doit le consi- jjérer comme le dernier dépôt secondaire. enant sa place entre la craie et les terrains lertiaires. Dans la période dans laquelle il | e déposait, il était arrivé un changement dans la nature des sédiments par rapport à ceux de la période antérieure (crétacée) ; les uns avaient été entièrement calcaires, les autres en grande partie arénacés. Dans la période du macigno, la famille des rudis- Les avait ces-é de peupler les mers du midi de l’Europe, et avec elle étaient disparues jaussi les nérinées et presque la totalité des actionclies ; seulement, quelques rares es- pèces de nummilites et d'’ammonites avaient continué leur existence languissante, pour s'éteindre à la fin de ces dépôts. «Ces con- » Sidérations, dit l’auteur, m'autorisent » donc à distinguer le macigro comme un » terrain d’un âge particulier, et à lui as- » Signer un om spécial, à cause du grand »wôle qu'il joue dans les sédiments de l’Eu- »Mope méridionale ; je propose de le nom- DMCr t@rran heétrurien, par le motif qu'il 15 a Étéreconnu pour la preinidre fois d’une Mioumanère classique dans le sol de Tos- ) Cane. ) BOTANIQUE. Docurarnmis relatits à Sie RC. cie Losriienar des 653 Srp\ations sur forisiane cd reug ce desriopporememnt de É’exaibrs on ciez 1e Tropæolum inajus par M. HERBERT GIRAUD; (cont ributions Lo vegetable Em- brology, from observations on the origin and development of the embryo in Tropæolum .Miajus). Frans. de la soc. Lim: de Load. Vol. XIV, 2e part. pag. 164 ct suiv). l'extrême simplicité de l'ovaire des tro- pæoiées, et les dimensions comparalive- ment éonsidérables de leurs ovules solitai- res, les rendent très avantageuses pour des -observations d’embryolosie; sous ce rap- rente, et dans des circonstancss diverses. | fin, si un des principaux caractères de | ndépendance d’une formation est sa su- j 152 port les géraniacées , leurs voisines, pré- | sentent les mêmes avantages. Les observations de M. Herbert Giraud sur la capucine (Tropæolum majus) l’une des plantes de la première de ces familles, sont divisées en sept catégories qui corres- pondent à autant de périodes du dévelop- pement de l’organe femelle, et qui, partant du moment où vient de se terminer lac- croissement anatrope de l'ovule, s'étendent jusqu’à celui où l'embryon est entièrement formé, en d’autres termes, du commence- ment de l’ouverture du bouton jusqu’à la maturité du fruit. Première période. —Si Von fait une coupe d'un carpelie (immédiatement avant l’ou- verture du bouton), de son dos vers l'axe du pisiil et dans la direction de cet axe, on coupe en même temps l’ovule solitaire de ce carpelle, et l’on reconnait que son ana- tropie est terminée. En continuité avec celte partie de la colamelle qui forme le placenta, se montre une portion de tissu ce:lulaire plus ferme et plus dense, renfer- mant un faisceau de vaisseaux, et formant ce qu'on nomme l’ombilic; ce tissu descend avec ses vaisseaux le long du placenta pour former le raphé, et va se terminer à Ja base de l’ovule, ses vaisseaux s’y perdant insensiblement, où plutôt se terminant par des extrémités closes. Le nucleus n’est couvert que d’un seul tégument (primine), au sommet duquel s'ouvre l’exostome 0% le micropyle situé à côté de l’ombilic: de sorte que la direction du nucleus est exactement parallèle à l'axe du pistil. Le üssu conducteur du style s’avance jusqu'à l’exostome avec lequel il est mis en contact par ie développement anatrope de l’ovule* Les vaisseaux du raphé sont des trachées et des tubes annelés; au point où leur fais- ceau se coude pour descendre vers la cha- laze, plusieurs d’entre eux se terminent par des extrémités fermées. Deuxième période.—Pendant l'épanouis- sement du bouton, avant la déhiscence d- Panthère, et par suite antérieurement à l’im- prégnalion , une petite cavité elliptique se montre vers le sommet du nucleus; la mem- brane qui la limite est formée par les pa- rois des cellules environnantes. Celte cavité est Île sac embryonnau'e, Brong., Meven . y D , Gnembrana ammi, Malp., quintine, Mirb.) Un petit canal part de l’exostome et va au sac embryonnaire. La partie supérieure de celui-ci contient, à cette époque, plusieurs petits corps qui ont l'apparence et le ca- ractère de cytob'astes. (Schleiden. ) Troisième périotle. — Le sommet du nu- cleus et de son tégument s’incline mainte nant et s'approche de l'axe du pistil. Le cas embrionnaire s’est beaucoup élargi et al- longé; son mucilage a disparu, et à sa place iks’est formé une utricule allongée, diaphane (primury uiricule; utricule pramcr- diale, Mirb.; vésicule embryonnaire Meyen: l'extrémité antérieure du boyau pollüique, Schleiden), contenant une matière globu- laire (cambium globulo-cellulaire, Mib.: cytoblastes, Schleid.) Gette utricule primor- diale se développe entièrement à l'intérieur du sac embryonnaire duquel on voit clai- rement qu'elle est distincte et séparée. Quatrième période (postérieure à l'in- prégnation). — Les tubes polliniques n'ar- rivent pas dans la cavité carpellaire; mais la fovilla avec ses grarules se trouve en abondance sur le passage qui conduit du style à l’exostome. Par les progrès du dé- veloppement.du sac embryonpaire, l’'utri- -eule primordiale, Lout.en s’allongeant,, dc 14535 vient distinctement celluleuse, par le déev- loppement de petites cellules à son intérieur, tandis qu’à son extrémité voisine de la base du nucleus elle se termine par une petite sphère composée de nombreuses cellules globuleuses. L’utricule primordiale, à cette époque, prend le caractère de suspenseur (Mirbel), et son extrémité sphérique cons- titue la première ébauche de l'embryon. (La suite au prochain numéro.) SCIENCES MÉDICALES. Mraflenmont Emedical de A4 cxÉr- racie. La cataracte suit en général et très heu- reusement une marche etun développemens très lents, de sorte qu’il y a un espace de temps assez considérable pendant lequel le traitement peut être administré. Natu- rellement le traitement a d'autant plus de chances de succès que la maladie es£ moins développée. Or, tandis que pour combattre avec succès la goutte sereine, on est réduit souvent à la cautérisalion, soit avec la pommade ammoniacale, soit avec le cautère de Percy, i Suflit, pour amoindrir ou dissiper la cataracte, de former avec la pommade ammoniacale de simples vésicæ- aons à petites dimensions, au sinciput ou derrière les apophyses mastoides; on lès panse simplement avec du sparadrap de diachylon, du papier chimique ou tou£ autre tuteur appropié. — Lorsqu'une vési- cation est guérie, on en fait une autre, éga- lement de petites dimensions à côté de la première, on la traite de même. Il est rare qu'il n’y ait pas un changement favorable dans le courant d’urs mois, et l’on continue en raison des effets plus ou moins avanta- geux. J'ai renc atré de bons auxiliares de cette médication dans l'usage des moyens suivants à litre de collyre, de dé- rivatifs, etc. 4° La ventouse scarifiée à la nuque, s'il y a quelques symptômes de pléthore ; 2 Souvent il suffit pour triompher de ces symptômes de nombreuses ventouses sè- ches placées au -dos, sur les reins, aux cuisses, pendant vingt minutes et au-delà; 3° Posez une petite quantité de pom- made ammoujacale sur le front, les tempes et les arcs des paupières, et lavez avec de l’eau froide aussitôt que le malàde accuse de la chaleur ou de la douleur ; mieux vaus encore faire sur les parties des douches d’eau froide avec une pelle seringue ter- minée en arrosoir ; h° Employez de la même façon, à l'aide d’un petit pinceau, lPammoniaque liquide; 5° L’éther ammonical ; 6° L'alcool ammomiacal ; 7° Appliquez la flamme d'une allumette de papier, de bois, etc., sur le front, les tempes et les paupières fermées ; garantis:ez ces parties de l’action trop vive de la flamme par l'intermédiaire d’une carte simplement percée de ciuq à six fentes, faites avec des ciseaux. — Les effets de ce procédé sont presque toujours utiles, et cela se conçoit d’un agent identique au corps humain, eë qui représente une véritable trinité dyna- mique, le calorique, la lumière et le fluide électrique, sans lesquels il n’y a point de vie : 8° L'usage des laxatifs lorsque le régime ne, sufit pas pour opérer la liberté du ventre, Si l’on veut bien appliquer ces différents procédés, il y a de tresgrances probabilités 452 que l’on conservera à l'ouvrier la fa- culté de travailler où qu'on lui restituera s'il l'a déjà perdue. On lui évitera en mème temps les angoisses d'une position qui, pendant un an et quelquefois deux ou trois ans, que comporte la maturité de sa cata- racte, l'expose à mourir de chagrin et de misère, lui et sa famille, On l’affranchira aussi de toutes les fâcheuses conséquences de l'opération, qui, d'après la statistique publiée dans l'Esculape du 3 août 1839, ne réussit que deux fois sur cinq aveugles. Enfin, il pourra arriver aussi que l'on rétablira la vue après des opérations faites sans SuCCÈès. L.-F. Gonprer, d. m. p. 0 CO D ©— SCIENCES APPLIQUÉES. TYPOGRAPHIE. Haxpression naunstalique. Un procédé qui tient presque du merveil- leux, pour les résultats qu’il amène, vient d'être découvert en Allemagne. Cette dé- couverte peut avoir la plus grande influence sur l’art typographique et par là sur la ci- vilisation toute entière. Pour en donner une idée à nos lecteurs, nous allons extraire ce qui suit des deux derniers cahiers du jour- nal anglais l’Athenœum. Au commencement du mois d'octobre 1844, dit le rédacteur du journal anglais, nous recûmes d’un correspondant de Ber- lin une réimpression de quatre pages de l'Athenœum (contenant trois figures gravées sur bois) appartenant à un numéro qui avait été publié à Londres, le 25 septembre seulement. Celte copie était un fac-simile tellement parfait que, si elle nous était par- venue d’une autre manière et dans d’autres circonstances, nous n’aurions jamais soup- çonné qu’elle fût sortie d’ailleurs que de Qtre imprimerie; même en l’examinant avec toute l'attention possible, la seule dif- férence que nous pümes y découvrir, fût que l'impression était un peu moins forte et que jes traits étaient un peu plus mai- gres ; d'où nous pensàämes que le procédé qui avaitété mis en usage était essentielle- ment lithographique, l'impression de la page originale ayant été transportée sur la surface d’unepierre ou d’une plaque de zinc.-Cepen- dant ce n’était qu'une simple conjecture, et je correspondant de Berlin manqua de don- nées pour lever les doutes à ce sujet. En ré- ponse aux questions qui lui furent adres- sées, il répondit, entre autres choses, le 95 novembre, qu'il venait de voir une copie d’un manuscrit arabe du x siècle, obtenue par le procédé dont il s’agit, ainsi qu’une reproduction d’une page d’un livre de 1483; que ces deux copies avaient été obtenues sans que l’on eût altéré en rien les origi- naux ; que Îles propriétaires du secret se proposaient de publier à Beriin, dès le com- ” mencement de 1845, une réimpression de l'Athenœum, et qu'en la donnant même à un prix peu élevé, il leur suffirait d’avoir trois cents souscripteurs pour réaliser des bénéfices assez considérables; ce qui prouve combien l'emploi de ce mode de reproduc- lion est peu dispendieux. Plus tard de nouveaux renseignements ont été cbtenus; ils apprennent que l’in- venteur de ce procédé est M. Baldermus, en ce moment à Berlin. Son mode d'opération consiste à soumettre l'original qui doit être copié à l’action d’agentschimiques particu- iers, à le presser ensuite fortement sur des 155 lames métalliques, de manière à obtenir ainsi un fac-simile renversé. Ce premier effet obtenu, les lames métalliques sont soumises à une seconde opération, qui a pour objet d'empêcher l'encre d’adhérer aux parties blanches; après quoi on ap- plique l'encre avec des rouleaux et l’on tire les épreuves comme dans la lithographio ordinaire. On ne peut se faire une idée de la facilité et de la rapidité avec laquelle marche l'opération tout entière. Une copie d'une page du journal l’{lustration à été obtenue en moins d’un quart d'heure. Au fait, après'sept ou huit minutes qui suffisent pour l'absorption de l'acide étendu, il faut seulement le temps de placer une feuille de papier sur une lame de zinc et de tirer l'épreuve. On conçoit combien peuvent être im- menses les conséquences d’une pareille in- vention. Utilisée seulement pour les progrès delacivilisation,ellepeutavoir detrès grands avantages ; mais exploitée par des person- nes peu délicates, elle doit amener la ruine de l'imprimerie et de la gravure ; car les gravures elles-mêmes sont reproduites par ce moyen avec la plus grande perfection. On peut même faire des corrections aux épreuves obtenues une première fois, et obtenir ainsi des gravures de plus en plus parfaites. On dit même que les dessins ori- ginaux peuvent être reproduits eux-mêmes par les mêmes opérations, et en nombre quelconque, sans avoir été gravés. préala- blement. Dans tous les cas, les copies sont tellement parfaites qu'il est impossible de les distinguer des originaux. Or, pour obte- nir ces Copies, on évite toules les dépenses et toutes les difficultés de composition pour les livres, de gravure pour les estampes ; c’est, comme on le voit, toute une révolu- tion qui ne peut manquer de se produire dans la typographie, si les lois ne lui vien- nent en aide. ————01@1c——— MÉCANIQUE APPLIQUÉE. Mote sur rar appareil destine à sme- gurer Ia vilegse d’eau projecéile dans Eifferenmis 245409 45€ SA ÉHa- jectoires par M. L. BREGULT. (Suile el fin.) Les deux styles ayant chacun leur courant propre, et étant par conséquent indépen- dants l’un de l’autre, on peut mesurer des espaces infiniments petits, ce qu’il ne se- rait pas possible de faire avec un seul style et un seul Courant, qui serait interrompu, puis rétab/. De Nous avons vu que le cylindre est divisé en mille parties, sa circonférence étant de 1 mètre. Chaque millimètre représente 111000 de seconde, lorsqu'il faitun tour en une seconde, 14/2000 quand il en fait deux, 1/3000 quand ilen fait trois, etc. Contre sa circonférence et contre celle du plateau, qu, comme on sait, est 1s0lé, frottent des ressorts: sur chacune de ces circonférences est un arc en ivoire, afin de produire une interruption aux courants électriques, que l’on fait passer par les électro-aimants des styles. Gette disposi- tion est destinée à la vérification de l’uni- formité du mouvement et de la mesure du temps que les styles mettent à tomber sur le cylindre, quantité nécessaire à connaitre exactement, ou au moins les limites d'er- reurs dans lesquelles elle oscille, afin de faire les corrections nécessaires quand on mesure le nombre de divisions entre deux marques Voisines des styles, qui doit don ner la vitesse de l'espace parcouru par 164 projectile. | On voil donc qu'à chaque tour, ou cha-@ que fois que la portion d'ivoire arrive sous le ressort, le courant est interrompu, 164 style tombe, puis se relève à'la fin de l'arc isolant, pour retomber au tour suivant. Maintenant , si l’on observe avec soin la division du cylindre Sur laquelle le stylé tombe, le cylindre étant au repos, et en« suite le point où il tombe lorsque le cylinMI dre est en mouvemont, sa vitesse de rotan tion en une seconde de temps élant conuue,s on aura facilement la mesure du temps que le Style à mis à tomber pandant l'arc ci dessus mesuré. C’est ainsi que, le cylindre faisant deux tours et demi par seconde, l’arc mesuré est de 30 millimètres ; de là 30/2500—0°,012 pour le temps que le stylé a mis à tomber sur le cylindre. On a répété mille fois ces épreuves. Pour observer si le mouvement est uni" forme, on fait tourner le cylindre, et Œuand on le suppose bien égal, on établit des cir-i! cuits. Voici alors ce qui se passe, Le chariot qui porte les électro-aimants el les styles, se meltent en mouvement, etll * à chaque tour les styles font leurs marques 4 sur le cylindre, mais en des endroits diffé- rents, dans le sens horizontal, | Quand on est arrivé au bout du cylindre, et qu'on examine les indications, on doit, si le mouvement est uniforme, trouver tou- tes les marques sur une même directrice, s’il est accéléré ou retardé sous la forme d’une ligne hélicoïde, ou sinueuse 5’il est inégal. On a par là un véritable appareil chronométrique qui se vérifie de lui-même. Nous avons observé le mouvement sur des vitesses de deux tours et demi et trois tours par seconde, et, en faisant tomber le style, nous avons trouvé toutes les marques sur une même directrice ; quelquefois il w : avait des différences de 1 millimètre, ce qui indiquait à cet inslant une variation de mouvement de 12500 = 0°,000%. Pour apprécier le moment où la vitesses devenait uniforme, nous observions les tours de l’axe immédiatement avant fe cy- lindre, avec un compteur ; mais, pour évi- ter cette opération plus où moins fastidieuse,s j'eus l’idée de mettre un commutaleir sur l'axe et de disposer un compteur (dont l'aiguille fait des points sur un cadran) avec un système d’électro-aimants. À chaque tour de l'axe, le commutateur rélablissait un circuit électrique qui, cir-M culant autour des électro-aimants, produi= sait une vive attraction, el l'extrémité d'un levier pressait sur le bouton du compteur; les points faits ainsi sur le cadres étaient marqués avec une grande régularité. Ge dernier instrument pourra, à ce qu'il nous semble, être employé avec avantage dans les usines; car, au moyen de conduc- teurs partant du cabinet du directeur, el communiquant soit au volant, soit au CY= lindre d'une machine à vapeur, il pourra, à chaque instant de la journée et sans sem déranger, connaître la vilesse de jun OU de l'autre. Pour plus de commodité, on pourra remplacer la pile par des couranis électro-magnétiques. Ë Cet instrument pourrait encore Servin utilement dans les observations que lon peut faire sur la vitesse des roues hydrau= liques. suivant la nature des opérations que l’on fait exécuter aux outils qu'elles conduisent. RE —— all \ (| N\ BL (IL L qn( tal don RUE Eu 57 Perefctionnement dans le méca- inisme des propuiseurs à vis d'Archisaedes par M. J. MAUDSLAY. La principale difficulté qu'on éprouve ajourd’hui pour adopter plus générale- ent qu'on ne l’a fait jusqu à présent les ropulseurs en forme de vis à la navigation, rovient de la grande différence qui existe jans la vitesse des manivelles de la ma- hine à vapeur et celle qu'on suppose qu'il st nécessaire d'imprimer à l'arbre de la is. Quelques constructeurs ont tenté de jurmonter cette difficulié en imlerposant irait mieux à l’aide de tambours unis et Le courroies : mais d’abord on s’est plain- lu bruit considérab'e que font les roues ans la première disposition, et du danger 'oujours imminent de voir sous des efforts hn peu considérables se produire des ava- es irréparables ; ensuite , relativement \la seconde disposition, quoique moins jruyante, on lui a reproché le glissement es courroies sur les tambours et la rupture quelquefois soudaine de ceiles-ci. D’autres ngénieurs , et M. Grantham à leur tête, nt soutenu qu’on pouvait réduire la vitesse ie l'arbre de la vis, et la ramener à n’é- re pas plus grande que celle de l'arbre le la machine en augmentant le diamètre Me la vis. Dans ce cas on communiquerait Mirectement l'effort de la machine à l'arbre de celle-ci. M. Maudslay s’est contenté pour le mo- ment de perfectionner le tambour et le plan sur lequel roule la courroie, de façon non seulement que l'appareil fit le moins de bruit possible , mais se trouvât égale- ment exempt des inconvénients qui vien- nent d’être signalés. À cet effet, au lieu d'un tambour uni, il fait usage d’un tam- bour cannelé, et au lieu de passer une seule fois la courroie autour du tambour, 1 Ja fait circuler plusieurs fois dans des cannelures ménagées à cet effet. Voici quel- |ques détails à ce sujet. L'arbre de la manivelle de la machine à vapeur ou des manivelles, s’il y a plusieurs machines, est disposé parallèlement à la longueur du bâtiment. Cet arbre est pro- longé par un autre dans le même plan, qui porte un tambour sur lequel on a pra- ltiqué un certain nombre de cannelures. |donne une figure de cette plante ; mais en la comparant avec le pied qui existe au jardin du Roi, sous le même nom, nous avons trouvé entre les deux arbrisseanx des différences assez notables pour recon- uaître qu'ils forment deux espèces distinc- tes : l’un, celui du Jardin du Roi, porte des fleurs bleues très petites, serrées en grappes terminales; la figure donnée par le docteur Lindley montre des grappes plus lâches et plus longues; les fleurs plus gran- des sont aussi d’un plus beau bieu. L'un et l'autre sont de charmants arbrisseaux s’é- levant à plus d’un mètre , au feuillage tou- jours vert ; ils se couvrent, à l’époque de la floraison , d’une multitude de grappes terminales d’un bel effet. Le floricultural (| Cabinet d'octobre dernier en donne une fi- Süre qui se rapproche beaucoup plus de l'espèce existante au Jardin du Roi, à Paris. Jacaranda mimosæfolia. Famille des Br- gnoniacées. Arbuste de 4 mètres de haut, à l'état sauvage, du Brésil. Port élégant, au feuillage léger, ressemblant à celui des Aca- Cias ; fleurs bleues nombreuses en panicules lerminales, ayant quelque analogie avec celles du Paulowma imperiahis. Dans la serre tempérée , il offre l'avantage de fleu- :n engrenage, d’autres ont cru qu'on réusl | 158: rir très jeune, alors qu'il ne dépasse pas la hauteur de 15 à 20 centimètres. Le nom générique dé cette plante, adopté par les botanisies, est celui que lui donnent les na- turels du Brésil. Ge bel arbuste est encore rare dans les collections, Céreus grandiflorus, variété à fleurs rou- ges. — Parini la grande famille des Cactées, le C. grandiflorus est un de ceux dont les fleurs sont les plus larges ; on sait qu'elles ne s’épanouissent que la nuit et qu'elles projettent aulour d'elles une exquise odeur de vanille; cetle manière insolite de fleu- rir durant les heures où tout repose, est un grand défaut pour une aussi belle plante. Mais voici venir d'Angleterre une nou- velle conquête qui mérite d'être signalée. MM. Davies et compaguie, de Londres, an- noncent une variété obtenue par la fécon- dation du €. grandiflorus avec le C. specro- sissünus; celte hybride, dont on n'indique pas le port, n! la qualité odorante, est à leurs rouge pàle, lavé de pourpre au cen- te, ne mesurant pas moins de 25 centimè- tres de diamètre. Elles s'ouvrent vers le soir et restent épanouies toute la journée du lendemain. — M. Salter, de Versailles, a reçu ce Cactus sous-le même nom, mais avec l'indication d’une fécondation entre le C. grandiflorus et le C. flagelliformis. I est en multiplication chez lui. RostER ERNESTINE DE BARANTE. Ce rosier a été obtenu de semis en 1843 à Lyon, par M. Fr. Lacharme, de la Guillotière , et a mérité un prix de la Société d’horticulture de Lyon. Cette élégante miniature parait être de la tribu des cent-feuilles, espèce Portland, et se placer entre la Gloire de Guérin et Psyché des hybrides remontantes. La fleur est de la grandeur du Petit-Pom- pon; les pétales s’entr'ouvrent à la ma- nière de la Cent-feuilles, et offrent un joli rose lavé de carmin. (Revue horticole). —2c0> (tt eese— HORTICULTURE. Plantes nouvelles ou remarquan- bles. Bignoni picta. Cette charmante espèce a fleuri pour la première fois à Paris, en juillet dernier, chez M. Chauvière. Plante toujours verte ; périoles se divisant en deux branches dont chacune porte des folioles oblongues, aiguës, légèrement ondulées ; pédoncules biflores ; calice campanulé, mo- aosépale , à à divisions dentées ; corolle à tube blanc lavé de lilas et se divisant en 5 lobes distincts, ondulés , ayant leur face interne brodée de lignes pourpres sur un fond lilas foncé ; la gorge du tube est blan- châtre. Les catalogues anglais font venir cette bignone de l'Amérique méridionale ; mais le docteur Linulley la croit native de Buénos-Ayres. Bien qu'ayant fleuri en serre chaude , il est probable que la B. prcta réussira aussi bien à une température plus basse. En effet. son habitat ferait supposer qu'elle pourrait prospérer eu pleine terre à bonne exposition, ou du moins croître et et fleurir dans les jardin d'hiver. Pavetta australis (catalogue de M. le ba- ron Hugel). Arbuste de la famille des Ru- biacées, à rameaux opposés ; feuilles ellip- tiques obtuses, longues de 10 c. sur 4, à nervures très visibles; fleurs en panicules portées sur un pédoncule commun, ensuite se divisant en pédicelles ; calice monophylle à 5 dents; corolle régulière tubulée, divisée en 5 parties, réfléchies, d’un beau blanc, 159 fruit monocarpe à 2 loges. Ge joli arbuste & tant de rapport avec le pavettaindica, qu’on peut facilement les confondre. Ce dernier se plaît dans la serre chaude, tandis que celui que nous décrivons se plaît très bien à la serre temnpérée, cultivé dans la terre de bruyère. Il a fleuri pour la première fois au priniemps de 1844, à la hau- teur de 30 c., dans une des serres tempé- rées du Jardin du Roi. La plante reprené assez bien de boutures, mais donne très peu d rameaux ; M. Newmann pense que l’on pourrait le greffer sur quelques espèces de Rubiacées, par exemple sur des Gadenta. JASIONE Vivace. Jasione perennis. Lan. Indigène aux montagnes de la France. Cette plante vivace et droite est bien plus belle que la Jasione montana, des envirois de Paris, qui n’est qu'annuelle et jetle ses branches horizontalement sur le sol. La da- sione vivace à toujours été rare dans les jardins, Feu le baron de Pappenheim, grand amateur, l’avait fait venir plusieurs fois du Mont-d'Or pour la cultiver daïs son jardin, et on allait la voir, il y à vingt ans, au jar- din de l'Ecole de Médecine de Paris. Elle avait disparu depuis, et l’on doit savoir gré à M. Pelé de l'avoir introduite dans ses cut- tures, pour la mettre à la disposition des amateurs. CÉANOTHE À FLEURS EN THYRSE, Ceanothas thyrsiflorus. Hooker. Famille des Rham- noïdes , de la Californie. Le Botanical Re- gister, dans le numéro de juillet dernier, L'arbre du propulseur, ou plutôt d’un pro- longement qu'on établit parallèlement % lui, porte un tambour plus petit, cannelé de même, et une corde sans fin, jetée d’a- bord sur la première cannelure du gran tambour vient embrasser le petit, remonte sur le premier, et ainsi de suite respecii- vement, en passant par toutes lescannelu- res successives des deux tambours. Lx corde arrivée à la dernière cannelure ds petit tambour est rejetée sur deux poulies de renvoi, qui la ramènent à la,Bremière cannelure du grand, après avoir fait ainsi un circuit complet. Pour que cette corde sans fin ait toujours une tension convena- ble, on a disposé un troisième -eylindre cannelé de petit diamètre, parallèlement aux deux autres qui porte plus ou moins sur la corde, dans ses diverses circonvolur- tions, suivant qu'on fait avancer ou reculer son axe quiest mobile à volonté sur des leviers qu'on lève et abaisse à l’aide de deux vis. Ce cylindre fait l’office de rouleau de tension. - Quand on change la corde, il faut en réu- nir les deux bouts par une épissure de ma- nière qu’elle soit tendue dans les cannelures sans intervention du cylindre de pression: ce n’est que lorsqu'elle s’allonge et devient lâche peu à peu, qu’on a recours à l’actiom de ce dernier, pour la ramener à la tensio® convenable. Dans les bâtiments construits jusqu'à présent avec propulseurs à vis, ceuxi sont placés dans une ouverture faite dans les courbes de remplissage en avant de l’étambot qui porte le gouvernail. On a sup- posé qu'il était désavantageux que le gou- vernail se trouvât ainsi dans les eaux og le sillage de la vis, et que les deux pièces devaient se nuire réciproquement; en con- séquence , M. Maudslay propose de fixer la vis derrrière l’étambot, c'est-à-dire dans la position occupée actuellement par ke gouvernail, et de substituer à cette dernière pièce, qui est ordinairement unique , deux gouvernails placés au dessous des barres « 460 d'arcasse on de la galerie et un peu en avant du propulseur. Ces deux gouvernails peuvent être employés séparément où con- curremment, comme on le désire. G'est aux marins à décider si cette disposition présente la sécurilé convenable. (Mont. Indust.) 4 ed D © ———— Le Times Faitmention d'un procédé d’une grave importance quiaétéimtroduiten Angle- terre dans les forges, C'est l'application de l'électricité pour remplacer ou favoriser di- verses opérations dispendieuses dans le traitement du fer aurait, dit-on, été essay ée avec des résultats salisfaisants dans les hauis-fourneaux du pays de Galles et du Perbyshire. D'après ce qui a transpiré jus- qu'à présent, il paraîtrait que le combus- tible et le travail nécessaire pour débarras- sor le minerai du soufre, du phosphore et autres impuretés qu'il renferme, formant la maeure partie des frais qui élèvent le prix véual des fers, et ces corps étant tous élec- tro-négatifs, on a eu l'idée, suivant le nou- veau procédé, de soumettre la coulée im- pure de métal sortant du haut-forneau et au moment où elle va se solidifier et se prendre en masse, à l’action d’une puis- sante balterie voltaïque qui sépare ou désa- grége à tel point les matières impures, qu'elles sont éliminées avec la plus grande facilité lors de l'opération du puddlage, Les fers ainsi fabriqués ont été essayés par les constructeurs et les serruriers de Londres, quiont déclaré qu’ils élaientégaux aux meilleurs fontes qu’on rencontre sur le marché. : Le docteur Ure a fait une expérience dans laquelle il a tenu une verge de ce fer doux dans les boîtes à cémentation, à une Cha- leur rouge modérée, ét cette verge s’est convertie en peu d'heures en un excellent acier. : Ces faits, s'ils se confirment, paraissent de nature à apporter les plus sérieuses mo- difications dans celte branche importante de commerce. Un autre journal Anglais affirme que ce procédé est le même que celui qui est con- signé dans un brevet, pris par M. Arthur Wal, brevet du 18 mai 1844. Quand on coule une gueuse ou une masse semblable, on fait passer à travers un cou- rant électrique d’un bout à l’autre, à l’aide de conducteurs tellement disposés, que lorsque le métal coule dans le moule, il puisse compléter le cireuit électrique, ou bien le fermer à Faide d’un filou de plu- sieurs fils passés d’une extrémité dn moule à l’autre. Si les gueuses ou les pièces conlées sont horizonteles, on place un morceau de fer forgé on autre corps conducteur à chacune des extrémités du moule qui est fait en sable ou auire matièrepeéu conductrice. Ges con- ducteurs sont en communication à l’aide de fils métalliques, avec un appareil galvani- que, une pile de Volta, où électro-magné- tique, ou une batterie quelconque, de facon que, quand'ie métal en fusion coule dans le moule, ce métal complète le circuil'élec- trique. L'inventeur assure qu'il est utile de con- tinuer à fre circuler le courant quelque temps après que le fer s’est solidifié. Lorsque les gueuses ou les pièces sont coulées verticalement, on a recours à une 161 disposition analogue pour opérer le pas- sage du courant électrique à travers le mé- tal, c'est-à-dire qu'on place un‘conducteur au sommet et à la base du moule, d'une manière telle, que le circuit électrique de- vienne complet au moment où le moule est rempli de fer en fusion. Pour appliquer l'électricité au fer dans un fourneau de fusion ou un cubilot, ou in- trodait une barre de fer par le trou de la coulée ou sur la paroi de ce trou, jusqu’à ce qu'elle arrive en contact avec le métal en fusion ; on insère de même une barre en fer forgé à la partiesupérieure et postérieure de l'ouvrage, où par l’une des buses des tuyères, jusqu'à ce qu'elle soit en contact avec le métal; les extrémités extérieures de ces barres étant mises en communication avec une batterie, il s'établit un courant électrique à travers le fer, qu'on a soin de prolonger assez longtemps pour que le fer soit complètement décarburé et amené à l'état malléable. Lorsqu'on applique lélectricité au fe dans un four à puddler ou à rouler les lo- pins, on se sert également de deux barres de fer ; l’une d’elles est introduite d’un bout dans le métal en fusion, et de l’autre est en Communication avec une batterie ; l’autre barre est attachée à un manche isolant de porcelaine, de terre cuite ou autre corps non conducteur et un fil qui part de la batterie est lié à cette barre dans le voisi- nage du anche. À l’aide de ce manche, on pousse la barre dans le métal en fusion, ou pendant son état de transition à l’état so- lide, et le courant électrique passe à tra- vers ce métal suivant toutes les directions possibles. TE Sondages à outii livre. M. Kind de Luxembourg, qui passe pour un des plus habiles sondeurs de l’Allema-| hne et auquel on attribue généralement l’ap- plication des tiges en bois dans celle opé- ration, vient de découvrir un procédé qui paraît d’une haute importance dans l’art du sondeur, et sur lequel nous ne pouvons en- core présenter que les détails incomplots que voici. La découverte de M. Kind consiste prin- cipalement à opérer la chute libre du ciseau ou trépan sans qu'il y ait en même temps chute de la tige. Ce mode de travail alieu à l’aide de dispositions qui nous sont encore liconnues, mais dans lesquelles le battage de cetoulil ne peut ; lus ni dévisser les as- semblages ni fairo fouelter la sonde sur les parois du trou. Les travaux de sondages se trouvent donc ainsi singulièrement facilités. et cela d'autant mieux, ce qui est très im- portant, que les sondeurs dès les pre aiers coups peuvent s'apercevor que loutil a cassé, landis que dans l'ancien procédé ils battent parfois des heures ‘entières avec leur sonde rompue avant qu'ils reconnais- sent qu’il y a eu rupture, et que l'outil n’est plus lié à la tige. À cette invention s’en raltache aussi une autre d’une nouvelle sonde qui élargit le trou à l’aide d'an tube disposé par dessous, qu'on peut laisser dans ce trou à mesure qu'elle s'enfonce. Dans le modeactuelde sondage, l'outil est soulevé à laide de la tige. En conséquence, cet outil-est ordinairement vissé immédiate- ment sur celle Lige, et ces deux pièces doi- vent tomber d'une certaine hauteur, si l'on veut que lopération marche avec quelque 1 6 activité. La longueur de la tige à besoir d’être augmentée avec la profondeur ‘du | trou, et il est naturel qu'avec l'augmenta-@ | tion de longueur de cette tige, on voie aug fl menter aussi les obstaclestet les difficultés @ ( ül, sion ne veut pas, lorsque [a profon- deur augm ente, courir le risque de briser MR les tiges, il en résulte que dans un mêmes temps, le travail avance de moins en mo ns à mesure que le sondage s'approf ndit. AM cel égard il y a aussi des limites qu'il n'es | | | comme la bielle d’une machine quelconque, sans qu’elle puisse fouelter avec forces comme dans l'ancien procédé contre les pa rois du puits, foueltement qui occasionne- rait les éboulements et les encombrements" les plus redoutables et les plus dispendieux. M Dans tous les sondages, même lestplus 4 profonds, cemme le poids du trépan alors 4 reste toujours le même, on conçoit que dans 8 le nouveau procédé, on est dispense d’ac- ff croître la force à mesure que l’on descend; | il-n’y a pas plus danger de rupture de la üge à de grandes profondeurs qu'à celtes | dt quile sont moins, et on comprend facile ment combien cette dimnution dans RM main d'œuvre doit faire gagner de temps.et« épargner de frais. 4 N'oublions pasnon plus de rappeler qu’en a la certitude que pendant le travail l'outil ne se desserrera ou.ne se délachera pas, et que lorsqu'il se rompt, on n’est pius dans le cas, puisqu'on s’en aperçoit de suite, d'ag= graver à un point extrême cel accident qui alors n’a plus de conséquence fècheuse. Le poids de la sonde se trouvant considé-M} rablement diminué, il ne faut plus alors que les machines les plas simples et les plus fai bles pour l'introduire et la retirer dans fem trou. La combinaison de la sonde avec les tu- bes est aussi une chose très importante. On sait en effet qu'il a été jusqu'ici très difficiles d'opérer nn lubage régulier, qaand'il s’agit de traverser les roches les plus diverses, tantôt meubles’et coulantes, tantôt dures et résistantes. Lorsqu'on ne peut plus foncer davantage un tubage d’un certain diamètre, alors où est forcé de faire entrer Gans les tubes déià descendus d’aulresitubes d’&nM plus petit diamètre et ainsi de suite, SUCCES-M sivement et en général pour traverser Gt faire pénétrer un tubage dans une roche molle ou meuble, on travaille au milieu des éboulements qui rendent l'opération dif cile et augmentent considérablement les frais. La nouvelle sonde remédie à cet in= convénient, avec elle on ne travaille jamais dans des éboulis, attendu qu'on descend ef place le tube en même temps qu’on fore, et aiors qu'il n’est rien de plus facile que de Lraverser ces roches meubles et ébouleusess ILocomotive à foree variable, n Des i | {Une des choses les plus désirables dans | “x eonstruction des machines locomotives ‘x dait, sans aucun doute, un moyen pour 1j fuvoir faire varier la force suivant le tra- | ‘4 fil qu'il s’agit d'exécuter. Aujourd’hui il des ingénieurs qui considèrent ce point mme la grande difficullé pratique qui Hppose à l'établissement de chemins de * à pentes un peu considérables. En gé- ral, il faut que la. force soit suflisante ur élever la charge sur les pentes les plus ides; et, lorsqu'on parcourt les portions :niveau ou lorsqu'on descend les contre- hntes, il y a surabondance de force, et ir conséquent dépense inutile de vapeur. | Pour résoudre cette difficulté, rendre la {rce var.able et Padapter aux différentes irconstances que présente la voie, on à : fit de nombreuses tentatives. C'est ainsi x'on a proposé, il y a quelques années, en 'agleterre , sur le Great-Western ra«lway, se machine dans laquelle on remarquait à engrenage intermédiaire entre la tige du ston et la manivelle, pour prévenir l’in- nnvénient et les pertes provenant du mou- 2ment alternatif du piston, Ce moyen tou- fois n'a pas réussi dans la pratique, parce e les roues interposées pour transinettre .augmenter la vitesse n’ont pas tardé à :re bientôt hors de service. Le mod le plus pratique et à la fois le us simple pour faire varier la force, pa- hit donc actuellement consister dans des ispositions pour interrompre l’afflux de la apeur dacs le cylindre en un point quel- pnque de la course du piston. tué, a cru devoir chercher un moyen pure- lent mécanique | our arriver au même but, Eil faut reconnaître que son invention, qui eut-être n’est pas encore de nature à ré- lister aux efforts, aux chocs, aux vibrations jui ont lieu sur un chemin de fer à grande 'itesse, ne manque cependant pas de mé- ile, et c'est ce: qui nous engage à la faire \onnaître. | M. Gompertz admet qu'il ne doit pas y (% iir de perte absolue de force sur un che- Imin de fer à forts pentes, parce que l’ex- édant de force nécessaire pour franchir 16 le-ci doit étre balancé par la facilité pour lescendre la contre-pente. C’est là ur.e ab- traction purement théorique, car dans le ait il y a une perte de force considérable, l faut absolument retarder la vitesse accé- érée dans les descentes, ct alors ce retard ‘ le jeu des freins occasionnent Loujours ane perte absolue de force. Quoi qu'il en soit, voici en quoi consiste l’invenlion. Soit une roue de locomotive : cette roue .ossède un rebord plus l2rge et plus sail- - | ant que celles ordinaires. et sur ce rebord na taillé à la périphérie des dents comme selles des roues d’engrenage. Sur: le même essieu que cette roue, et sur la face inté- rieure de celle-ci est appliquée une seconde roue également dentée, mais d’un plus petit diamètre, qui a le même mouvement angu- laire qu’elle, ou plutôt c’est une seule roue portant deux divisions dentées, l’une sur son plus grand rayon, l’autre sur un rayon plus petit. Au-dessus de ces roues s’en trou- - | vent placées deux autres des mêmes dimen- * |Sions et également dentées, mais dans une “situation inverse, c'est-à-dire que la grande | roue est à l’intérieur et engrène avec la pe- .|tite du système précédent, tandis que la pe- lite qui est extérieure, engrène avec la grande de ce système. Ce système des deux roues supérieures est enfilé sur un arbre | Toutefois M. Gompertz, ingénieur distin- 164 séparément devenir fixe, à l’aide d’une vis | de pression insérée dans son moyeu, et qui la fait tourner alors avec l'arbre dont elle devient solidaire. Cet arbre porte à son ex- | trémité intérieure une manivelle à laquelle on applique la force. Supposons maintenant qu'on parcourt une route de niveau et-qu’on veut imprimer un mouvement rapide au convoi; pour at- teindre ce but, on serre la vis de pression de la grande roue supérieure et on desserre celle de la petite; alors cette grande roue agit sur la petite inférieure, et par consé- quent accélère le mouvement de lessieu. S'agit-il, au contraire, de franchir une pente, on opère d’une manière inverse; on desserre la vis de la grande roue supérieu- re, et on serre celle de la petite, laquelle dès lors commande la grande roue infé- rieure et ralentit le mouvement. Il serait possible d'obtenir des mouve- ments plus variés encore, s’il était néces- saire, ei: multipliant les roues, mais on compliquerait le mécanisme, Le mode de fixer les roues folles sur l’ar- bre peut très bien servir pour les tours aux- quels cette invention paraît fort applica- ble, mais il serait insuffisant pour les véhi- cules qui circulent sur les chemins de fer. Si l’expérience vient confirmer cette prévi- sion, on pourrait employer divers autres moyens mécaniques pour parvenir à rendre ces roues fixes et les engrener solidement avec le système Inférieur. (Technologiste). +—0 }@°-Co— SCIENCES HISTORIQUES. Sépultures des rois et Beines de France Tombeau de la reine Anne de Bretagne. La reine Anne, née à Nantes en 1477, est encore désignée, dans une partie de la Bre- lagne, sous le nom de la Bonne Duchesse. On sait qu’elle mourat universellement re- greltée, au château de Blois, le 9 janvier 1513, comme on comptait. alors, ou l'an 1514 selon le comput d'aujourd'hui. Les funérailles qu'on lui fit dépassèrent tout ce qu’on avait vu jusqu'alors. Suivant son désir, son cœur fut déposé dans une boîte en or ayaut la forme d'un cœur, su = monté d’une couronne fleurdelisée et en- touré de l’ordre de la Cordeliere du même métal ; sur le cercle de la couronne on a ‘ciselé en letires capitales émaillées de rouge et formant relief, les inscriptions transcri- tes ci-après. Entre chaque mot un point émaillé de vert et relevé en bosse, sert de séparation d’après l'usage suivi à cette épo- que pour le style lapidaire : CvEvR. de . vertvs. orne. dignement. couronne . Au dessous de la couronne et sur le cœur est écrit, d’un côté en lettres capitales et partiellement émaillées de vert, la légende ci-après. Ce sont neuf vers français à sa lsuange : En : ce : petit : vaisseaV : de : fin: or : pvR : et : mVnde: repose : ung : pivs : grand : Cvevk : que : onqVe : dame : evt : aV : mVnde : Anne : fut : le : nom : delle : en : France : deVx : fois : Roine : Dvchesse : des : Bretons : Royale : et : soVveraine . commun sur lequel ces roues sont libres | | l’une et l’autre ; mais chacune d'elles peut | M... ..c.. XIII De l’autre côté, voici ce qu’on lit : Ce : GVEVR : fut : si : très : havlt : qve ; de : la : terre : avx : Cievix : sa : vertv : liberalle : accroissoit : mievlx : et : mievix : mais : Diev : en a : reprins : Sa : portion : meillevre : et : ceste : part : terrestre : en : grand : dVeil : novs : demevre : IX° Janvier . Au dessous se trouve, au milieù de la couronne, us M en partie émaillée en ert et adhérent par son milieu à la cordelière. La reine Anne était àgée, lorsqu'elle mourut, de 37 ans moins 16 jours. Eile avait succédé à Francois I[, duc de Bretagne, le 8 septembre 1483, n'étant âgée que de 12 ans. Le. 6 décembre 1491, elle épousa à l’âge de 14 ans le roi Charles VII. Le 8 janvier 1499, lorsqu'elle épousa L uis XI, elle était âgéeide:21 ans. La bonne Duchesse avait demandé d’être inhumée à Nantes dans le tombeau du duc son père ; mais le roi de France s’y opposa et voulut qu’on l’enterrät dans les caveaux de Saint-Denis. Le 9 mars son cœur fut ap- porté à Nantes dans le cœur massif décrit plus haut, qui peut être considéré comme un chef-d'œuvre d’orfévrerie du XV: siècle; il était orné d'une couronne et de la corde- lière où du cordon à plusieurs lacs (1). Il demeura en dépôt aux Chartreux sur le tom- beau du duc Arthur I jusqu’au 19 mars ; il fut porté ensuite solennellement aux Car- mes et mis dans le tombeau si admirable- ment sculpté par Michel Columb, artiste de Saint-Pol-de-Léon, où reposait le corps de. François Il. Le tombeau est encore intact, mais les ossements sont dispersés. Le 16 octobre 1727, à la sollicitation du maire Gérard Mellier, on fit l'ouverture, d’après l’ordre reçu du roi, du tombeau de François Il, et on se convainquit que les restes du cœur do la reine étaient bien en- core renfermés (2) dans le cœur d'or qui était lui-même renfermé dans un petit cof- fre en plomb. L'intérieur de la boîte était revêtu d’un: émail blanc, et offrait ces deux distiques dont chacun était gravé sur un des côtés : © cueur chaste et prdique, o juste et benoist cueur Cueur magnanime etfranc, d' Lout vi e vainqueur, Cucur dign- entre tous de couronne céleste Ores est ton cler esprit hors de paine et moleste. Le 17 février 1792, lorsque l’on fouilla le tombeau de Francois Il, le cœur d’Anne échappa comme par miracle à la mutilation. On l’envoya à Paris et on en fit l’ouverture: on n’y trouva qu’un peu d’eau et les restes d’un scapulaire. On le déposa au cabinet des médailles, de la Bibliothèque natio ale où on a pu le voir pendant longtemps. Sur la demande de M. le préfet de la Loire-Inférieure, cette précieuse relique a été rendue à la ville de Nantes, et on l’a exposée en 1842. Les chroniqueurs nous ont confirmé le récit des cérémonies funèbres qui eurent lieu à Nante lorsque l'on y reçut le dernier ro (:) L'ordre de la Cordelière fut fondé, si nous avons bonne mémoire, par Anne de Bretagne, La des vise de cet ordre était une espèce de calembourg fort usité à cette époque : j’at Le corps délié. On sait que Louis XII avait adopté pour emblème un porc-épie avec cette devise : Cominus el eminus. Son écu portait écartelé de France et de Rretagne, Cu. G. (2) V. Histoire civile, politique et religieuse de Ja ville de Nantes, par l'abbé Travers, publié par Aug. Savagner (Nantes, Forest 1857,. 5 vol. in-41), et la description de Nantes par le d' Guépin. F66 gage de l'affection de la bonne Duchesse pour ses fidèles Bretons. Il fut porté à l'église des Carmes. Les rues de Nantes par. où il passa eélaicnt tendues de blanc, et les fenê- ires de chaque maison décorées de cierges aux armes de la reine. Les bourgeois, en habits de deuil, le clergé, plusieurs évè- ques et les seigneurs de la cour, formaient Je cortège. Après Je service funèbre, le chancelier Philippe de Montauban, cham- bellan du roi, déposa avec solennité dans le tombeau la boîte de plomb renfermant le tœur. ° Où n'a pas encore pu lui trouver d’em- placement convenable, et il est provisoire- ment déposé à la Mairie dans un des bu- eaux. Ne vaudrait-il pas mieux le remet- tre où il était ? : CH. GROEET. (La fin au prochain numéro.) ——0-0-0-0-00 BIBLIOGRAPHIE. NOMENCLATURE ET CLASSIFICATIONS CHIMI- QUES, suivies d’un lexique historique et synony- mique, par M. Ferd. Hoefer ; in-12. — Paris, chez d.-B. Baillière, rue de l’Ecole-de-Médecine, 17. Ce pelit voiume nous parait répondre à un des be- soins de la science ; il réunit en eifet dans un cadre |. restreint un grand nombre de docaments qu'il est avantageux de trouver facilement sous la maïir , saus être obligé de composer de compulser de nombreux volumes. L'auteur, déja très connu dans la science par son Histoire de la chimie, ses éléments de chimie minérale, ete., à destiné une moilié de son livre anx commencants, et l’autre à tous ceux qui s'occupent de chinie Son premier cha- itre est un exposé clair et précis de l’histoire de la nomenclature chimique telle qu’elle a été établie par Guyton-Morveau, Lavoisier, Berthollet et Fourcroy, en i187; il fait connaitre ensuite les modifications 167 que les travaux modernes ont dù faire subir À celte nomenclature nécessairement insuflisante ‘aujour- d'hui sous certains rapports; il disoute ces modifiea- Lions et en propose Iui-méme de nouvelles dans les- quelles il Voit Un moyen pour régulariser celle partie importante de la scieuce moderne dans iaquelle les Eits ont, de nos jours, débordé les principes des pre- miers législateurs, Passant ensuite à la chimie orga- nique, il fait connaitre les divers essais de classifica- tion et de nomenclature qui ont été proposés, et il en fait ressortir l'insuffisance. Enlin, sous le titre de lexique sYnonymique et historique des corps sim- bles et composés, M. Hoefer donne, dans la seconde mnoilié de son livre, un tableau complet de Loutes les substances découvertes où admises par la science moderne, en avant le soin de présenter à côté du nom de ces substances leur formule, leur synonimie et le nom des savants auxquels où doit trouver leur découverte, I serait {rès avantageux pour nos scien- ces modernes que chacune d'elles possédat ainsi un Synopsis complet de Loutes les matières qui sont l’objet de leur éturle, synopsis réduit à sa forme la plus concise, et qui, par suite, dans tous les cas où un parcil travail serait possible, réunirait dans un pelil volume un grand nombre de données et de ma- tériaux épars dans une multiude d'ouvrages dif- férents. ENCYCLOPEDIE POPULAIRE, répertoire des con- naissances humaines, à la portée de toutes les classès, par une société de savants, de littérateurs, d'artistes, de manufaeturiers et de commerçants, sous la direction de M. Aug. Savagner.— Editeur, Fréd, Prévost; bureau central, rue Jacob,, 48 ; même maison, rue des Grès, 17-20. Nous avons déjà parlé, ik v a quelque temps, de cet ouvrage, et nous avons fait connaitre à nos lec= teurs les qualitésetles avantages qu'il présente.En ce môrnent le #:volume vient d’être terminé, ét il nous semble répondre à tout ce que nous en avions atten- du. Le caractere particulier de cette oncyelepédie es- d’être élémentaire, de mettre les connaissances scient tifiques à la portée de toutes les classes de la société, de dégager, en un mot, la science de ces formes sèches et arides, de cet étalage d’érudition dont on remplit tant de livres, et qui n’ont que trop souvent pour résultat principal de la rendre entièrement ina- bordable à Lous ceux qui n’en font pas l’objet exclusif MIDI. 9 HEURES BU SOIR. Ÿ HEURES DU SOIR. THERMOM. je ; | | | 2 220 ET APR GIEE VERATS 1l # Barom. |‘Therm. 5 Barom. |'Therm. S Barom. |Therm ci Ê à A MIUle A MIDI. | à 0”. extér, | nf à 0e. extér, | E2| à 0°. extér. | & Z Es A =. ee) eme ! 759,56 |—0,1 759,57 |+-0,1 759,99 |—0,4 | |-10,7/+-0,2|Gouveït. O.N.O0. |] 758,12 | 0,0 757,68 |—0,8 756,18 |—2,6.| |147|—0,1|Neige. S. &. E. : 754,90 |—1,2 19000 757,76 |—0,5 —0,5|3,5|Couvert. N. N. E. 759,04 |-—1,7 758,53 |—0,6 108,95: k—2,9 —(0,3|—3,5|Beau. - N. é 758,57 En 759,01 |—3,2 760,54 |—2,h | |—34|7,1 Brouillard. N. E. ] 762,09 |—2,1 762,02 |—1,2 762,41 |—3,7 | |—1,11—3,7|Beau. N. E. 762,99 Er 762,52 |—{4,0 763,48 |—7,7 —3,8|—6,5| Nuageux. N. E. : 757,28 |—6,0 755,78 |—5,5 756,49 |—6,4 | |—5.1l—9,3|[Couvert. N.NE. | 6 758,19 |—6,2 75826 776,1 109) 47679 —6,0|/— 8,0 Couvert. le O; J ER 751.49,=0,1 | | 757099 17510 757,82 |—6,2 | |—1.3l:-7,9|Couvert IN. O. y) 756,95 63 756,62 :—6:2 1579145 0,8 —5,7|—9,3|Couvert. 0. S. 0. à AS 754,60 il 753,49 5,3 752,31 |—4h,6 —h,6|—6,3|Couvert N: N. O. LE 745.28 |—4,8 743,48 |—h,7 72.84 |—5,6 | |—4,3)—5,7|Couvert. + |EPS.E. io) 7h46 |+0,2 745,09 |-F1,0 747,08 |=0,8 +1,8 —6,6|Brouil. très ép.|E. | 746,22 |+9, 744,97 |48,0 743,58 |-F2,8 740,80 |+-2,3 +3,1|—0,2|Giel voilé. E.S.E. : 74102 |-L3, 741,03 |+h,k 740,33 |+5,4 740,47 |+h,3 +5,6/4-2,1|Couvert. SR. 743,32 |, 743,10 |+5,5 743,86 |+-5,0 745,04 |+4,5 +h,5|+3,8/Brouillard. |S.E. 749,09 | 4, 749,15 |+7,5 750,20 |+8,8 153 9263 19,41+3,4|Très nuageux. |S. E. 756,33 |-L0,h 756,23 | 2,9 756,50 |+5,0 758,37 |-4,2 | |+5,1/—0,4|Couvert. = 759,61 |+9,4 759,53 |+-2,9 759,32 |49,9 760,02 |+2,4 | |13,0/42,2|Couvert. N. E. 760,77 |41 760,30 |-12,9 760,54 |+3,0 760,87 |+1,2 | |13,1|41,2|Couvert. ENE | 759.10 |__0 758,96 |—0,8 758,70 |—1,0 760,06 |—1,3 | |_0,9/—1,1|Couvert. N.E. 762.51 |_1 762.81 |—1,0 763,79 |—1,0 764,63 |—0,9 | |—0,8|—1,4|Couvert. N. O; | 765,23 |-—0 764,82 |+0,1 764,61 |+0,1 764,46 | 0,0 | |0,1—0,5|Couvert. E. . 763,49 | 10 763,02 [41,4 769,84 |-19,7 762,73 40,6 | |43,9/—2,3/Beau. JENE || 761,78 |__3 760.53 |—1,2 759,68 |L0,3 759,25 |—1,3 | |441|—4,8 Brouil. très ép.[N. 760,13 |__0 759,93 |+3,4 759,85 |L4,5 760,25 |+2,1 | |+2n,8/—3,0 Nuageux. SE! 760,45 | +2 759,39 |+-5,0 758,84 |_1 6,5 758,80 | +4,8 47,91+-1,5|Vaporeux. S. E. È 758,34 |-L5 357,45 |+6,2 756,65 Fe 756,22 |-L6,3 | |47,6/5,0|Couvert. S. S. E. 755,52 |3 754,80 |+5,1 754,78 |-L6,0 756,04 3,1 | |47,1|49,9|Couvert. S.'S.E: 757.48 |3 757,04 |+-4,0 756,71 |-15,9 757,55 |44,6 | |-45,2/4-3,0/Couvert. [NE : AÉON ET 768,82 [3,9 |7 | 768,67 |—9,7 | | 960,31 |—4.,0 | |-F9,2/-E4,0/Moy. du au 10 | eu cs 750,00 —0,3 749,50 1,2 149,25 |+1,5 749,69 |40,5 +41,9/—1,7/Moy. du Leu 2 760,42 |+1,1 759,91 La THON A AN 760,07 17 | EES,n): 0,0)NOy. quan sl SE 756,63 |—1,1 756,20 TAN 755,97 |10,6 756,45 10.6 | | 1,0/—2,2|Moyenne du mois... 0°,6|} : : ’ gique de décembre. TER EC TN OR REA Le (USE SRE EATETS IMPRIMERIE DE A. deleurs W'iVAUX.— L'on annonce qué l'ouvrage atiquel nous consacrons ces lignes sera complet en 16 très) | forts volumes in-8 à deux colonnes. Ce cadre uousR | parait suffire parfaitement pour une Encyclopédie dans laquelle on vise plus aux faits qu'à l'étendue, ct telle est, nous n’hésitons pas à le dire, celle que die] L. rige M. Aug. Savagner. | Le vicomte À, de LAVALETTE. | EE SOMMAIRE | DES ARTICLES CONTENUS DANS L’ECHO DES 50 JANVIER ET 26 FEVRIER. SOCIETES SAVANTES, — ACADÉMIE DES SCIENCES 2 seance du 27 janvier.—SCGIENCES PHYSIQUES. — Puysique. — Dévelopnement de la lamière; par un neWlonien )Revue scientifique . — CHIMIE, — Ether butyrique; WorrLer,— SCIENCES NATU=— RELLES.— BOTANIQUE. — Sur la famille des pri- mulacées ; J. E. Duby. — Observations sur l’ori- gine et le développement de l'embryon chez Je. lropæolum majus ; HERLERT GIRAUD.—GEO0LOGIE.. Sur Ja vraie position géologique du macigno en" Italie et dans le midi de l’Europe; L. Pizza. — SCIENCES MEDICALES, — Cas remaiquable de polydipsie ; docteur FALLoT. — Traitement médi-— cal de Ja cataracte. — SCIENCES APPLIQUEES. TYPOGRAPIIE, — Impressien anastatique, — Sur M llexplosion d’une pièce d'acier trempé; BATCHEL= M DER,—MÉCANIQUE APPLIQUÉE,—Note Sux un appi— reil destiné à mesurer la vitesse d’un projectilc M dans différents points de sa trajectoire ; BREGUEr. — Perfectionnement dans la mécanique des pro- pniseurs à vis d'Archimède,; J. MAunsLay. — Ap— # plication de l’électricité au perfectionnement de la fabrication de fer. — Sondages à outil libre. — Locomotive à force variable. — SCIENGES HIS— TORIQUES.— Notice sur un livre d’'henves qui ap piutenait à Jean-le-Magnifique, due de Berry; MarcuAL. — ile de Saint-lago, d'après G. WiL- KES. — Sépultures des rois ét reines de: France; Cu. GrovEt. — BIBLIOGRAPHIE. —NOUVELL-. ES et FAITS D VERS. — TABLEAU météorolo- | (| { | | | | | | BLONDEAU, RUE RAMEAU, 7. RECETTE NE EEE TITRE NE Nr EN 7 1H [| 2e ftouzième année, peus | ACADÉMIE DES SCIENCES. Séance du 3 février 1845. - (M. Milne Edwards lit un mémoire qui fait | Le à cerui qu'il a présenté il y a quelque nps ; Ce nouveau travail à aussi pour ti- :: Recherches zoologiques, faites pendant voyage sur les côtes de la Sicile. Dans un travail qui date déjà de 1839, M. IneEdwardss’ctait proposé de montrer que ez les ascidies composées et sociales, une rtie du cercle circulatoire ne se compose as de vaisseaux tubuleux, maïs que là le uide nourricier est épanché entre les or- su desquels il pénètre par une sorte d’in- ration. C’est dans l'abdomen de ces lusques inférieurs que l’on peut recon- ître l'existence de ce phénomène remar- able par observation de l'animal vivant. ln voit alors, dit M. Milne Edwards, le courant sanguin (reconnaissable aux glo- bules charriés par le liquide) passer de la portion vasculaire du cercle circulatoire dans la cavité abdominale, parcourir celle-ci én divers sens et s'engager même dans les prolongements en forme de doigt de gant dont la partie inférieure du sac péritonéal est garnie. » Cet état d’imper- ction de l’appareil circulatoire chez les Iniciers ou mollusques acéphales sans lquille de Guvier, avait d’abord paru voir être un caractère propre à ce grou- ; mais le travail communiqué aujour- hui à l’Académie par M. Milne Edwards t destiné à montrer qu’il n’en est pas asi. Déjà Cuvier avait reconnu chez l’a- ysie l'existence d’une particularité sem- able; 1lavait vu que, chez ce mollusque, > deux grands conduits qui, portent le ng aux branchies, n'ont pour parois que 15 lisceaux musculaires entre lesquels sse Ie sang pour aller s’épancher dans | cavité abdominale. Pendant son séjour les côtes de Sicile, M. Milne Edwards a jiulu reconnaître si cette disposilion ne se ouverait pas d’une manière plus ou OS marquée dans tout le grand embran- iement des malacozoaires, et il est arrivé ces résultats : 1° Que l’appareil vasculaire n’est com- el chez aucun mollusque ; 22 Que dans une portion plus ou moins imSidérable du cercle circulatoire, les vei- (Smanquent toujours et.sont remplacées des lacunes où par les grandes cavités 1 COFPS ; do Que souvent les veines manquent com- ètement et qu’alors le sang, distribué dans utes les parties de l'économie au moyen 2 artères, re revient vers la surtace res- ratoire que par les interstices dont il vient être question. | Pour S'assurer de la vérité de ces propo- tions, ïl suffit, selon M. Milne Edwar!s, injecter un peu de lait dans l'abdomen ues dont il baigne la surface et dans le Paris — Jeudis & Février 1845 a) d’un colimaçon vivant; 1l s’y mêle au sang veineux arrivant des diverses parties du corps, pénètre avec lui dans les vaisseaux afférents du poumon, passe dans les veines pulmonaires et s’introduit enfin dans lecœur qui bientôt le chasse dans les artères. Le résultat devient encore plus apparent si l'on emploie, de préférence au lait, une dis- solution de gélatine colorée par un préci- piié abondant de chromate de plomb. L’in- Jection doit-être poussée doucement dans la grande cavité viscérale du corps, par une petite ouverture pratiquée sur le dos ou à la base de l’un des tentacules céphaliques. Pour achever de montrer le mode de circu- lation qu'il dit appartenir aux mollusques, M. Milue Edwards a fait une seconde expé- rience dans laquelle il a injecté le liquide dans un canal veineux, ek il l’a vu de suite s'épancher dans la cavité viscérale, et puis arriver aux poumons. Il conclut de ces ex- périences que, chez le colimacon, le liquide nourricier distribué dans toutes les parties -par le système artériel revient, soit par des veines, soit par des lacunes seulement, vers la cavité viscérale, s’épanche dans cette ca- vité, et pénètre ensuite dans d’autres ca- paux destinés à le mettre ea contact avec l'air et à le porter jusque dans le cœur aortique. Il en est de même, selon notre observa- teur, chez tous les mollusques gastéropodes qu’il a eu occasion d'examiner. Ainsi des expériences semblables ont été faites avec succès sur le grand triton, sur l’haliotide, sur l’aplysie, chez laquelle les espaces in- termusculaires reconnus d’abord par Cu- vier et en second lieu par M. Delle Chiaje, se continuent sans interruption avec un réseau lacuneux sous-cutané dont la découverte est due au célèbre zoologiste napolitain. « Ainsi, dit M. Milue Edwards, la circula- » tion semi-vasculaire, semi-lacuneuse que » j'avais signalée chez les tuniciers, est pro- » bablement commune à tous les mollus- » ques gastéropodes. » Ce zoologiste étend même cette conclusion à la classe des mol- lusques acéphales; il dit en effet avoir pu faire avec succès des expériences analogues aux précédentes sur la pinne marine, sur la mactre et sur l’haître commune; seule- ment, dans ces animaux, les viscères ne flottant pas dans la chambre abdominale, ce Sont de petites lacunes qui tiendraient lieu du grand réservoir veineux, représenté par la cavité viscérale des gastéropodes. Les céphalopodés eux-mêmes présentent, selon M. Mine Edwards, cette particularité si remarquable qui vient d’être signalée chez les gastéropodes, les acéphales et les tuniciers : en effet chez eux encore la cavité viscérale sert d’intermédiaire entre diver- ses parties de Pappareil vasculaire, et con- slitue réellement une portion du cercle cir- culatoire parcouru par le sang. Ce zoolo- gisle dit s'être assuré : 1° que des injections poussées dans la cavité où flottent l’esto- Ns Se L'ÉCHO DU MONDE SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES L S SCIENCEX. GHO DU MONDE sAvanr parait le SFEUDI etle DIMANCHE de chaque semaine et forme par an deux volumesde plus de 1,20 pages chacun On s’abonne Paris, rue des BEAUx-aRIS, N. 6, et rue de la CHAUSSÉE-D’ANTIN, 3, et dans les départements chez les principaux libraires, et dans les bureaux de poste et les Messageries. Prix du journal , Parts pour un an, 25 fr.; 6 mois, 43 fr. 30, trdis mois 7 Îr. — DÉPARTEMENTS 30 fr 16 fr., 8 fr. 50. À L'ÉTRANGEA 5 fr. en ‘us pour les pavs payant port double. — Adresser fout ce qui concerne le jourpal à M. le vicomte A. de LAVALETTE, directeur et rédacteur en chef. mac, le jabot, l’œsophage, l'aorte, les glan” des salivaires et la masse charnue de la bouche, après avoir baigné la surface de tous ces organes, pénètrent dans les veines des autres parties du corps, traversent les cœurs pulmonaires et vont remplir les vais- seaux capillaires des branchies ; 20 que les veines profondes des bras, celles des yeux et des parties charnues voisines, débou- chent dans la cavité viscérale directement où par l'intermédiaire d’un sinus ; 50 que la. cavité viscérale communique aussi directe- mentavec la partie postérieure de la grande veine cave, par deux vaisseaux d’un cali- bre considérable. —- M. Margueritte lit un mémoire sur de nouvelles séries de combinaisons de l’acida tungstique avec les alcalis. L'on savait déjà que l’acide tungstique, en se combinant avec les alcalis, forme des sels dans lesquels l'oxygène de l’acide est triple de celui de la base, el que ces tungstates considérés comme neutres, sont décomposés à froid par les acides ; or les nouvelles combinai- sons qui font le sujet du mémoire de M. Margueritte, montrent que l'acide tungstique peut également former des composés dans des proportions différentes de celles des tungstates connus, et que de plus il peut subir dans ses réactions et dans ses pro- priétés ordinaires des modifications remar- quables. C’est en faisant bouillir un alcali caustique ou son carbonate avec un excès d’acide tungstique hydraté, qu’on oblient ces com- binaisons salines qui différent par leurs pro- priétés et leur composition des tungstates neutres ; celles qu'a obtenues M. Margue- ritte sont : le-bi-tungstate de soude, le tri- tungstate d’ammoniaque, le quadri-tung- state de Soude, le penta-tungstale de potasse, l’hexa-tungstate d’ammoniaque, enfin, le bi-tungslate double d’ammoniaque et de potasse. Il existe donc des séries de tung- states avec 1, 2, 35, 4, 5 et même 6 équi- valents d’acide tungstique contre un seul équivalent de base. Les tungstates jouissent de propriétés in- téressantes : 1° En contact avec les acides chlorhy- drique, nitrique, sulfurique, ils ne sont pas décomposés à froid et même jusqu'à la h- mite de l’ébullition. Ce n’est qu'après un temps plus ou moins long qu'ils laissent déposer de l’acide tungst que. 2 Leur solubilité ne diminue pas en rai- son de la quantité d'acide tungstique qu'ils contiennent. 3° Traités par un excès d’alcali, ils rede- viennent. décomposables à froid par les acides, parce qu’ils sont alors ramenés à l’état de tungstates neutres. Le Ils ont sur le papier de tournesol une réaction acide bien tranchée, tandis que les tungstates neutres paraissent avoir une réaction nulle où même légèrement alcaline, 472 5° Leur saveur est d’une amertune carac- téristique. 6° Calcinés, ils perdent leur eau de eris- tallisation et de composition, en devenant jaunes et eessant d’être solubles, et ils con- tiennent, sans aucun doute, de l'acide tungs- tique libre. Chauffés à l’étuve jusqu'à 220e. ils abandonnent, sans jaunir, une certaine quantité de leur eau de cristallisation, et ce n'est que plus haut que la combinaison se détruit et devient insoluble en perdant ses dernières portions d'eau de cristallisation. 7 Par double décomposition ils forment des tungstates insolubles correspondants, d’abord solubles dans les acides et devenant plus tard insolubles. 8 Ils peuvent former des sels doubles acides en se combinant les uns avec les autres en diverses proportions. L'auteur admet que, dans ces combinai- sons, l’eau joue le rôle de base, et il voit la preuve de ce fait dans laténacitéavec laquelle une cerlaine quantité est retenue au-delà de 220°, dans la couleur jaune et l'insolubilité que prennent ces sels lorsqu'on leur a en- levé leur eau de cristallisation. — M. Melliez transmet l'observation faite à Limoux, dans la nuit du 11 au 12 dé- cembre 18/44, vers minuit, par deux gardes de nuit, d’un météore lumineux considé- rable, qui jetait une lumière plus forte que celle de la lune dans son plein et que celle des éclairs les plus brillants. C’est d’après lesindications fournies par ces deux hommes ‘que l'on a cherché à reconnaître la direc- tion et la hauteur de ce météore. — M. Colla envoie une note relative à une lumière particulière qui se manifeste, dit-il, fréquemment pendantla nuit, à Parme, dans la partie nord-ouest du ciel. Cette lu- mière n’a rien de commun avec celle des aurores boréales, car elle se montre con- stamment et sans variations; Ce n’est pas non plus la lumière zodiacale, puisqu'elle ne se présente pas sous des inclinaisons différentes ; au total sielle existe réellement, et l’habileté bien connue de M. Colla ne permet guère de douter de la vérité du fait, elle constitue un ordre de phénoinènes dif- férent de ce que l’on connaît jusqu’à ce jour. M. Colla pense devoir lui donner pour cause le magnétisme terrestre ; mais la di- rection dans laquelle elle a été observée semblerait s'opposer à ce que l’on adinit cette explication. — M. L. Pilla présente un mémoire sur une nouvelle espèce de roche observée par lui en Toscane et à laquelle 1} donne le nom d'Epidosite. Elle appartient à la famille des Gabbri. Après avoir développé les motifs qui lui semblent autoriser la distinction de la nouvelle espèce de roche, sujet de son travail, M. Pilla résume ses caractères et sou histoire de la manière suivante. L’épi- dosite est une roche composée ayant pour base principale de sa composition l’épidote, et spécialement la sous-espèce thallite. Sa composition résulte de grains d’épidote thallite de couleur vert de pistache et de quartz, quelquefois séparés, plus souvent fondus ensemble. Elle est fusible au chalu- meau en émail noir luisant. Sa couleur est vert pistache, vert foncé; elle passe au gris, au brun. Elle est très tenace, sa structure est compacte ou globuliforme. Elle présente quatre variétés : la première grenue, la se- conde variolitique ou globuliforme, la troi- sième compacte, la quatrième terreuse. L’épidosie appartenant à la famille des Gabbri se trouve associée à l’ophiolite, et au granitone, à l’âge desquels on doit la 173 rapporter. Son gisement spécial est sur di- vers points de Pile d'Elbe. — M. A. Turck présente un mémoire dans lequel il dit avoir observé que les li- queurs albumineuses, la salive , le sérum du sang et le blanc d'œuf, dégagent conti- nuellement de l’ammoniaque ; selon lui la formation de ce gaz est due à la présence simultanée dans ces liqueurs du chlorydrate d’ammoniaque et de la soude caustique qui réagissent sans cesse l’un sur l’autre jus- qu'à ce que la soude ait cemplètement disparu. Cette réaction a pour effet de donner naissance au chlorure de sodium qui n’y existait pas précédemment. M. Turck pense que le dégagement d’ammoniaque des liqueurs albumineuses joue un rôle assez important dans l’économie animale. — M. le capitaine Bérard, qui commande la station de la Nouvelle-Zélande, envoie les observations de marée faites par ses ordres et sous sa direction à Akaroa. On se rappelle que quelques observations faites sur le même point avaient servi à M. Cha- zallon de terme de comparaison entre les marées des côtes de France et celles du point à peu près diamétralement opposé du globe ; les résultats auxquels ces observa- tions avaient conduit ont paru tcllement anomaux que l’on a cru pouvoir en contes- ter la valeur en objectant à M. Chazallon qu’elles n'étaient pas assez nombreuses pour permettre d’en déduire des conclu- sions positives. Les nouvelles données fournies aujourd'hui par M. Bérard per- mettent de décider plus sûrement cette im- portante question. — M. Coche propose de faire agir direc- tement la vapeur sur le piston dans le tube propulseur des chemins atmosphériques. — M. Aguinet adresse une note sur l’ap- plication des gaz liquéfiés comme moteurs pour les machines. On sait que cette idée a été émise pour la première fois par M. Brunet lorsque la solidification de lacide carbonique eut été opérée; mais les incon- vénients que présentait l'emploi de cette substance étaient tels, que M. Brunet lui- même reconnut qu'il fallait y renoncer. M. Aguinet pense avoir retuédié à ces in- convénients. — M. Quinet présente un papier de sû- reté dans lequel 1l exécute des dessins 1im- primés à l'encre ordinaire. Si cette prépa- ration ne présente pas d’autre inconvénient que la difficulté de l'impression, l’on aura enfin une solution à la question importante des papiers de sûreté ; car on conçoit que les réactifs que l’on pourrait employer pour effacer l'écriture tracée avec l’encre ordi- naire sur ce papier, effaceraient aussi les dessins imprimés dans la feuille avec la même encre, et que, dès lors, les altérations deviendraient impossibles , parce que ces dessins une fois détruits ne pourraient être rétablis. — M. Dumas à répété dans son labora- toire de la Sorbonne les expériences de M. Schroetter, chimiste de Vienne, sur les gaz liquéfiés , et il a obtenu des résullats diffé- rents. Ainsi le phosphore et l’arsenic mis en contact avec le chlore liquide”à une très basse température ont donné des explosions très fortes, contrairement à ce qu'avait dit le chimiste Allemand. Néanmoins avec l’an- timoine l'explosion n’a pas eu lieu. — M. d’Archiac présente un mémoire très étendu sur la formation crétacée des versants S. 0. N. et N, O. du plateau cen- tral de la France. | Exnériences sur las force électro mobnioe dellaurlques exécutées par MB] LD. MAGRINI, avec l'appareil que la ville dei o (x au SCIENCES PHYSIQUES. ÉLECTRICITÉ. Milan fit construire à l’occasion du sixièm Congrès scientifique. Cette note est exiraile d'un travail long et circonstancié déjà discuté dans les séances des 1 sixième Congrès scientifique, et dans celles des 5 et 21 décembre de l’Institut impérial de Lombardie. Le long du chemin de fer qui conduit del Milan à Monza, quatre fils furent tendus sur une distance de 13 kilomètres ; deux dé ces fils étaient en fer , ayant le diamètre de 1 2/10 millimètre, et les deux autres en cuivre du diamètre de 58 de millimètre Mi De cette manière les sections des deux mé“ taux étaient presque en proportion inverse de leur conductibilité. Ces fils, qui r'epré= sentaient ensemble un circuit de 52 kilo-Mi mètres, étaient soutenus par des pieux eri bois sec, brochettes en fer gommé : couvertes de taffetagM Après plusieurs expériences exécutéesi avec un très grand soin, il fut reconnu queñl| l'isolement des fils pouvait être considéré comme physiquement parfait, tant que ces fils seraient parcourus par des courants den faible intensité, tels que sont les courants telluriques, et ceux que produit une pile à la Bragralion. Voici quelques-uns des principaux ré- sultats obtenus, HHOUNORE des courants telluriques qui passent par des fils d’une grande longueur ne formant pas un circuit fermé, 4. Une lame de métal, terre humide ou dans l’eau, cation avec la masse entière du globe, perd l'équilibre électrique , en rendant libre une partie de son électricité naturelle; de manière que si l’on attache à la même lame un appendice de fil métallique qui s’allonge de plusieurs milles, et qui soit soutenu ensevelie dans lan dans l’atmosphère, la rupture de l'équilibre ou le mouvement électrique se communi que à ce fil, produisant ce que l’on esh convenu de nommer courant électrique, et que je distingue par le nom de courant tel lurie que. 5 9, L'intensité de ce courant diminue de l'origine du fil avec une progression très rapide ea s’éloignant de la lame ; mais passé une certaine distance, la. diminution procède avec lenteur. Vers l'extrémité libré du fil le mouvement s'éteint, c’est-à-dire qu'il n’est plus sensible aux instruments. La propagation de ce mouvement parait analogue à la propagation du calorique | | rapide et moins régulière dans le fer qua (1 dans les bons conducteurs. 3. Le fil de fer ei le fil de cuivre ne se comportent pas , à cet égard, de la même manière. La loi du décroissement est plus pal dans le cuivre. 4. Lorsque lon expérimente à une dis= tance toujours déterminée de la lames l'on peut augmenter, jusqu’ à une certaines limite, |’ intensité du courant en allongeants le fil. 5. La force du courant augmente jusqu'à une certaine limite en étendant davantage la surface de la lame. 6. L’intensité de ce courant varie (quoi 5,25 et 27 septembre 1844 du auxquels étaient attachées desk les fils étaient arrêtés en tournant. une fois sur ces brochettes. ll en COMMUNI 5 2 elle se montre avec une force cons- te dans le même lieu de la terre) en angeant le lieu d'immersion de la lame. ec ne sx - ah 5 différences sont déjà assez notables x y @n kilomètre à l’autre le long de la ligne y € mon appareil. 7. La direction du courant tellurique est imement liée à la nature du métal dont . formée la plaque ensevelie dans le ter- n ; par exemple, une lame de zing en- ndre, dans les fils, un courant qui va en as contraire de celui qui s'obtient avec e plaque de cuivre. | 8. Un fil métallique, soutenu dans l’at- bsphère, qui se détermine, aux deux ex- L5milés, en deux lames ensevelies dans la tre, constitue un réomoteur dans lequel bngendrent deux courants, c'est-à-dire lil y a, dans le fil, un mouvement com- sé ; les deux courants sont contraires ou mspirants, selon que les lames sont for- ées de métaux capables d’exciter le fluide ectrique dans le même sens ou dans un ns opposé; c’est-à-dire qu'ils sont con- aires lorsque les deux courants montent, 1 que les deux descendent par le fil, et ils nt conspirants lorsque l’un monte et l’au- e descend. Dans le premier cas, l’on ob- ent une résultante presque égale à la dif- rence des actions élémentaires (le pôle ec!ro-négatif se trouvant toujours du côté e l’action prévalente) ; et, dans le second 15, la résultante s'approche de la somme ! fes'mêmes actions. # UN! 9. Quoique les plaques soient formées du “ième métal, et qu'elles aient leurs surfaces - 'écale grandeur et soient pareillement dé- F ose la cessation de l’équilibre a toujours ieu dans le fil. Le courant qui se révèle , “n pareil cas ne provient pas du manque {| bsoln d'homogénéité dans les plaques, ais dépend plutôt de la qualité de la terre É de l’eau dans lesquelles elles plongent du moins d’après les expériences jusqu’à “le jour exécutées), car le courant conserve “Mia même direction lorsque les deux lames changent le lieu d'immersion. 10. Ce qu'il y a de certain, c’est que le ‘ourant qui se manifeste dans un fil métal- Mique qui se termine, à son extrémité, en lens lames enfoncées dans la terre, accom- nMolitle circuit moyennant la terre même, et constitue une espèce de pile à la Bagration. A Propriélés des courants telluriques lorsqu'ils procu- el: rent une chaîne métallique qui se ferme. 11. Dans une chaine fermée, construite par deux fils métalliques soutenus dans l’at- mosphère, 1l y a courant lorsque la chaîne communique avec le terrain humide par la ‘conjonction d’un autre fil métallique qui se Miermine à son extrémité par une lame en- jé |sevelice dans la terre. Je nomme #œud le "| point de conjonction. ; M 12. L'intensité du courant est à son maxi- mum près du nœud, diminue en s’en éloi- | gnant, passe par zéro, et enfin change de " direction, et en s’approchant du nœud, par { l'autre côté, présente les mêmes phéno- “| mènes. : “| 13. Le zéro, ou bien le lieu où subsiste J équilibre, n’est pas disposé tout à fait sy- “| métriquement dans la chaîne, ce qui pro- «| vient peut-être du manque d'homogénéité . | dans toutes les parties. Cependant, lorsque le circuit s’allonge , la position du zéro .| tend toujours à devenir plus symétrique. | L’intensité du courant influe aussi sur le -| déplacement du zéro; car plus le courant | Se trouve êlre faible, plus aussi l'équilibre .| approche de se trouver vers la moitié du circuit. rap me 176 14. Ouvrant la chaîne là ou s’est formé le nœud, le courant acquiert presque une inteusité double, et conserve dans l’arc mé- tallique une seule direction. Cela fait supposer qu’en partant du nœud, le courant se partage en deux cou- rants, qui vontse rencontrer et se heurter. Voilà la cause de la double intensité: l’ir- ruption, c’est-à-dire la communication du mouvement, ne peut s’accomplir, le circuit n'étant ouvert que par un seul véhicule. 15. Les courants telluriques s’engen- drent aussi en sens contraire de la force électro-motrice propre des métaux et des liquides isolés de la masse du globe ter- restre. : En effet, une lame de cuivre ensevelie dans la terre, excite dans un fil en cuivre très long et soutenu dans l'air, un courant comme si ce fil jouait le rôle du zinc d’un couple voltaïque. La lame de cuivre continue d'agir comme le pôle négatif, même lorsqu'elle est plon- gée dans une dissolution de sel ammoniac continue dans une auge de terre poreuse et en communication avec la masse entière du globe. 16. Une lame de fer qui s’oxyde dans l’eau ou dans l’acide nitrique étendu, en communication avec la masse du globe, produit le même effet, c’est-à-dire qu’elle joue le rôle de pôle négatif aussi bien avec le fil de fer qu'avec le fil de cuivre soutenus dans l’air ; le courant se comporte comme si le galvanomètreétait situé entre le cuivre et le zinc d’un couple voltaïque, le zinc se trouvant constamment du côté du fil soutenu dans l'atmosphère. Ces faits, qui ne sont jamais démentis, ne sont pas conciliables avec l'hypothèse, que la lame combinée avec le fil constitue un couple voltaïque ordinaire, en admettant que c’est le cuivre qui pousse vers le fer. 17. Mais pour en donner une preuve éclatante, il suffit d’interrrompre la com- munication de la plaque avec la terre, de prendre une portion de cette terre ou de cette eau dans laquelle se trouvait immer- gée la plaque, et de former au moyen d’une auge isolée, un couple voltaïqne entre la plaque de fer et le fil de cuivre. Alors on a le courant en direction contraire de celui qui s’oblient lorsque la plaque est en com- munication avec le globe terrestre. 18. Parmi les métaux déjà éprouvés dans le sein de la terre, le platine, le cuivre, le laiton, le fer, la fonte, l’étain, le plomb, sont ceux qui excitent le fluide électrique dans une même direction par rapport à notre globe, et ils peuvent être considérés comme électro-négatifs dans le langage de Volta, par rapport aux fils-métalliques sou- tenus dans l'air, et comme électro-positifs par rapport à la terre, quoique les deux derniers présentent quelquefois des ano- malies dont 1l serait trop long de parler ici. 19. Le zinc est le seul métal entre les métaux communs qui, dans toutes les com- binaisons, manifeste constamment la puis- sance d’exciter le fluide élecique en direc- tion contraire des autres métaux. En consé- quence, on doit le considérer comme étant jusqu'ici le seul électro-positif par rapport aux fils, et électro-négatif par rapport à la terre. ÿ \ 171 SCIENCES NATURELLES. BOTANIQUE, Docnments relatifs à l’'emnbryo'os gie ve:etale fsuarmis par des oH- Servalions sur l'origine ets-ar le developpement de l'ennbryom chez Be Tropæolum majus par M. HERBERT GIRAUD; (Contributions to vegetable Em- bryology, from observations on the origin and development of the embryo in Tropæolum, majus). (Trans. de la soc. Lim. de Lond. vol. XIV, 2° part. pag. 161 et suiv). (SUITE ET FIN.) Cinquième période. — Le soumet du nu- cleus, ainsi que celui de son tégument, se dirigent vers l’axe du pistl. L’extrémité sphérique du suspenseur s’élargit et rem- plit preque la cavité du sac; il devient plus évident, en ce moment, qu’elle cons- titue l'axe de l’embryon. Le suspenseur s'accroît aussi en proportion par l’augmen- tation de nombre et de grandeur de ses cel- lules; son extrémité supérieure a mainte- pant fait saillie à travers le sommet du sac embryonnaire, celui du nucleus et le mi- cropyle. À cette extrémité s'opère un dé- veloppement considérable de cellules, dont plusieurs flottent dans le passage qui mène au tissu conducteur du style, tandis que d'autres s'unissent pour former un pro- cessus, qui passe le long de la face exté- rieure de l’ovule pour arriver dans la ca- vité du carpelle, entre la face interne du carpelle et la face externe de l’ovule. Ce processus est formé de neuf à douze ran- gées de cellules; son extrémité ressemble à la spongiole d’une racine par son appa- rence et sa structure. Si l’on retire l’ovule du carpelle, et si l’on exerce une traction- légère sur ce processus cellulaire, l’on peut retirer le suspenseur avec l'embryon du sac embryonnaire, à travers l’exostome et le sommet du nucleus; ce qui prouve la continuité parfaite qui existe entre ce pro- cessus, le suspeñseur et l'embryon. Sixième période. — Le suspenseur est maintenant plus grêle, composé, comme dans l’origine, de deux seules files de cel- lules; le processus ceHulaire auquel il est uni originairement a atteint la base de l’o- vule: les cellules de son extrémité abon- dent en cytoblasies, ce qui montre qu’il est encore en voie de développement. L’em- bryon continuant de croître, présente deux processus latéraux placés sur les deux cû- tés opposés de l’axe , et qui sont évidem- ment les premiers indices des cotylédons. Septième période. — Toute distinction cesse entre le nucleus et son tégument ; ils sont maintenant confondus en une seule enveloppe qui renferme le sac embryon- naire. Le processus cellulaire, continu aw suspenseur, s’est tellement accru, que son extrémité a dépassé la base de l’ovule et se dirige, vers l’axe du pisül. Les processus latéraux de l'axe de l'embryon sont deve- nus des cotylédons charnus, qui s'étendent à partir de leur point d’origine vers la ra- dicule aussi bien que vers la plumule; ces deux de-nières parties sont enfermées dans des dépressions correspondantes des coty- lédons. Les changements subséquents consistent principalement dans le développement con- sidérable des cotylédons qui finissent par occuper toute la cavité du nucleus, rem- plissant ainsi l’espace qui est ordinairement absorbé par l’albumen. Les conséquences physiôlogiques que M. Herbert Giraud croit devoir déduire des 178 observations précédentes sont d'un grand intérêt, puisque, selon lui, elles peuvent servir à déterminer plusieurs points incer- iains de la théorie de l'embryogénie végé- tale, et qu'elies éclaircissent aussi plusieurs parties obscures dans la morphologie de l'embryon. On a vu que la formation du sac embryon- naire et le développement des cytoblastes dans son intérieur ont lieu à une époque antérieure à Fimprégnation du pistil, et que même la vésicule primordiale apparait avant l'émission du pollen et avant l'ex- pansion du sligmate; de sorte que l'ori- gine de cette vésicule ne peut être rap- portée à l'influence de l'imprégnation, ainsi que l'ont déjà établi MM. Mirbel et Spach. A sa première apparition, cette vé- sicule primordiale se montre entièrement distincte du sac embryonnaire, même à son sommet, avec laquelle elle vient cependant en contact à une époque postérieure, et qu'elle pénètre même; de telle sorte que, du moins dans cet exemple, la vésicule primordiale ne peut résulter d’une dépres- sion où d’un rebroussement du sac em- bryonnaire, comme l’a avancé M. Ad. Bron- gniart. Après l’expansion des lobes du stigmate et leur imprégnation, on peut suivre les tubes polliniques dans le tissu conducteur du style, mais non jusqu’au micropyle ; néanmoins, dans le canal qui conduit à ce point, on trouve les granules polliniques en abondance, et, sans nul doute, ils vien- nent en contact avec la surface externe du sac embryonnaire à travers l’exostome et à travers le petit canal de l'extrémité du nucleus. Le mode de formation du petit corps sphérique, qui devient l'embryon, amène à considérer ce dernier comme résultant d’un procédé particulier de nutrition déterminé par l'influence matérielle ou dynamique de la fovilla transmise à travers la vésicuie primordiale ou le suspenseur. Comme c’est à travers cet organe que l’embryon parait tirer sa nourriture pendant son développe- inent, cette fonction, aussi bien que les relations anatomiques. amènent à considé- rer le suspenseur comme le véritable cor- don ombilical ; par conséquent, la partie qui rattache l’ovule à la columelle, ou à ce qu'on nomme le placenta, ne doit pas être nommée cordon ombilical, mais elle doit conserver le nom de podosperme qui ex- prime ses rapports avec l’ovule. Le processus cellulaire qui, de lextré- mité du suspenseur, près de l’e exostome. va le long de la face externe de l’ovule dans la cavité carpellaire, est un organe qui ne se présente pas habituellement; mais son mode d’accroissement et ses relations de structure peuvent amener à penser que cet organe a beaucoup d’imporlance relative- ment à l’origine et au développement de . l'embryon. Meyen a montré récemment que, d'ordinaire, le tube pollinique vient se coller contre le sommet du sac embryon- maire; mais chez le Tropæolun majus, où le tube pollinique n’atteint jamais Île sac embryonnaire , il fallait un moyen supplé- mentaire pour assurer l’action de la fovilla sur l’utricule primordiale ; or, M. Giraud voit l'organe pour la transmission de celte influence dans le processus cellulaire de cette utricule ; l'organisation de son extré- mité le ren particulièrement propre à l’ac- complissement de ce phénomène. On peut reconnaître maintenant, dit M. H. Giraud, combien les observations pré- LS 179 cédentes ont d'importance relativement à la question diMcile de l’origine de l'embryon. Chez notre plante, l'utricule primordiale et le futur embryon n'ont jamais eu de con- nexion organique avec le tube pollinique, puisque le tube pollinique ne vient jamais en contact avec le sac embryonnaire. L’u- tricule primordiale se montre avant l’im- prégnalion ; il n’est donc pas possible que cet organe ait jamais formé l'extrémité du tube pollinique, comme le croient MM. Schleiden et Widler. De plus, comme celle utricule primordiale se forme entiè- rement dans le sac embryonnaire, et qu'a la première époque de sa formation elle n'est pas en contact avec sa membrane, elle ne peut pas avoir été produite par un rebroussement du sac embryonnaire opéré par la pression du boyau pollinique. EE SCIENCES MÉDICALES. Eufuence angdicale du climat de l'igrenucie On a épuisé depuis longtemps le vocabu- laire des épithètes pour élever Florence, sous le rapport de la gracieuse beauté des lieux , au-dessus de toutes les autres villes de l'Italie. C’est peut-être parce qu'elle a eu de nombreux poètes qui ont saisi Loutes les occasions de la célébrer, que sa renommée s'est partout répandue. On l'appelle la cité des fleurs et du plaisir ; et malgré l’exagé- ration dans laquelle tombent si volontiers les poètes et surtout les poètes italiens, leurs louanges ne peuvent être accusées de mensonge; mais il y a cependant une distinction à établir. Si Florence est la ville heureuse pour les voyageurs qui se portent bien, 1] ne serait pas exact de lui accorder les mêmes avantages vis-à-vis de ceux qui sont malades. 1] faut être, ce nous semble, dans une bonne disposition corporelle pour trouver un charme irrésistible à la gracieuse campagne qui se déroule autour des murs et aux frais bosquels qui couvrent les si- nuosités du fleuve. Les malades éprouvent, en effet, pour peu qu'ils prolongent leur séjour à Fiorence, que ce charme n’est pas sans mélange de quelques fàacheuses décep- tions, Certainement il y a des jours où l'air est transparent’, 1e soleil chaud et l’atmos- phère tranquille; mais cet étal s’inter- rompt souvent qd une journée à l’autre, et ie ‘ se couvre de nuages, et les rues sont balayées par le vent. Ges caprices — phériques n’excitent nullement la sensibi- lité de ces touristes infatigables qui courent après les monuments ou les plaisirs ; il n’en est pas de même des mala@es. Les phihisi- ques, par exemple, qui s'éloignent de Pise pour échapper aux ennûis de sa mortelle monotonie,éprouvent bientôt l'influence de cechangement. Pourne pas voir empirer ra- pidement leur état, ils sont obligés de fuir vite la joyeuse Florence pouraller respirer l'atmosphère hum de et paisible qui les at- tend à quelques lieues. Pourquoi Florence présente. t-elle ce caractère ? pourquoi cette cilé paraît-elle participer si peu aux avan- tages atmosphériques qui font rechercher avec raison certaines autres villes de l’Ita- ie? Ges différences tiennent à la disposi- tion des lieux. Nous allons tracer avec quel- ques détails l’esquisse de cette importante topographie. Lorsqu'on arrive à Florence, soit du côté du midi, soit du côté du nord, il faut des- cendre des plateaux élevés où des monta- gnes abruptes. L’orient a aussi ses fortifi- ‘On peut trouver jusque dans le m de dem 180 cations naturelles ; et si on suit la direction sinucuse de l’Arno du côté de l'occident ,. on s'aperçoit bientôt que le fleuve s’est tracé un passage à travers des gorges étroites où des masses rocheuses très cle-M vées. L’Apennin, qui touche à Florence ctM contribue à former l'enceinte montagneuse qui entoure la cité, porte en hiver uneM épaisse couche de neige. Cette chaîne forme une sorte de croissant qui embrasse Florence du nord à l’orient. Or, à cause dem l'étendue de la surface que forment ses som mets glacés, on peut préjuger d'avance de son influence sur la température de l’at-m mosphère. Les vallées basses qui s'étendent dans la direction du cours inférieur et dus cours supérieur de Arno y sont abritées sans doute par les contreforts naturels des la chaîne apennine. Mais il y a dans less condiuons de la topographie de la campa- gne des causes permanentes de mobilité dans ï atmosphère et dans la température. Bien que l’Arno rencontre dans la voie qu'il parcourt depuis Florence jusqu'à Ja mers plus de défilés étroits que de larges val-# lées, le vert qui passe sur la mer à un libre accès jusqu’au bassin de la ville. à D'autre part, le vent qui souffle des Apen-M pins Louve un passage naturel dans ces val-M lées que s'ouvre le fleuve dans son cours supérieur. Ainsi loin d’être protégée contre: les secousses atmosphériques qui sont géné-« ralement le partage des villes construites dans des lieux découverts ou sur des pla=M teaux élevés, Florence y est exposée d’une manière presque complète. Puis les vents qui viennent ou des Apennins ou de la mer ont des qualités essentiellement différentes. Du côté de Pise, c’est l'air chaud et humi- de; du côté des montagnes, l’air vif, sec et froid. Sile vent qui vient des plages de la ht Méditerranée assombrit le ciel d’épais nua- ges et amène Ja pluie, celui qui souffle desk sommets de l'Apennin balaie l'espace, et. |! donne le sigaal du beau temps. L'un énervem les forces du corps, et fait rechercher 1e rex pos ; l’autre combat au contraire celte dis= position morbide ; car il ranime l’activité | vitale et pousse en quelque sorte au travail d’une aire de vent à une autre se fassent | très brusquement. A Florence, en effet, les transitions n’ont pas de moyen terme. Il YM a peu de pays où la girouette présente plus d'inconstances et le ciel soit plus Capricièux.N | | | | | | | | | | | | | 1 L | | | | | | | | | el au mouvement. En ps de deux conditions atmos= phériques si opposées et dont les causes toutes matérielles s'exercent avec beaucoup d'énergie, on conçoit que les changements développement de la végétation la preuves ou:la trace de ces influences, Lorsqu'en effet le vent humide et chaud de la mer s'étend sur les vallées qui entourent la ville,-less fleurs s'épanouissent avec une merveilleuse rapidité. C’est à tel point que le promencur | est étonné d’une mélamorphose qui se faite quelquefois dans l'espace d'une ou deux Î journées, mais si le vent des montagresk | vieut régner sur l'atmosphère, la floraison s'arrête, exceplé que ce ne soit à l'époquem où son souffle rafraichissant vient tempérer les grandes chaleurs. : LS InfRUenEes atmosphériques qui M gnent sur Florence présentent par CONS quent de ux conditions bien tranchées : elles se composent à la fois de celles qui CaraC=M térisent les climats des lieux bas, humides : et abrités, et des lieux qui sontélevés, se0sn et découverts, avec la mobilité de plus dans” les transitions des aires du vent, et les ca= W 4 ces de la température. Florence participe même temps du climat de Pise et du cli- t de Sienne. Elle appartient aux condi- as atmosphériques de cette dernière ville son voisinage des Apennins; et aux con- ions de l’autre par l'influence qu’elle re- 1 de la mer. Ici une question se présente : : Jisque la capitale de la Toscane réunit les alités communes aux climats bienfaisants Sienne et de Pise, ne pourrait-elle pas e admise à son tour parmi les cités thé- euthiques de lItalie? Non ; car l'influence aquelle les malades peuvent le moins ré- ter, c’est l’inconstance du temps, c’est la >bilité de la température. Le système ner- ux est Loujours affecté par ces change- nts brusques dans les conditions de l'air l’aspect du ciel. Et l’organe malade s’al- re bientôt de plus en plus, fatigué qu'il est r uve nouvelle cause d’excitation à la- elle il est toujours difficile et souvent ipossible de se soustraire. Florence pour- it exercer une salutaire influence sur les élancoliques chez qui la maladie n’a pas it de grands progrès. Dès que le corps t affaibli ou qn’un organe est plus ou oins altéré, il faut fuir, comme nous le sions il n°y a qu’un instant, les climats où ciel est inconstant. Mais lorsque l'esprit ul est malade et que l’économie jouit en- re des conditions essentielles de la nor- alité, Florence a:une physionomie si gra- euse même pendant les tristesses des jour- (5es humides de l'hiver et des orages de té, qu'on ne saurait y succomber à l'en- 1. La campagne garde même pendant la “ oide saison une physionomie printanière suffit d’une journée chaude pour y faire \2rmer des fleurs.Puis, les arbres verts qui 2 laissent jamais tomber leurs feuilles, sont hltivés dans les villas qui entourent Flo- ince avec une sorte de profusiou. Ainsi le aysage n’est jamais triste comme dans no- le France ; on peut toujours aller lui de- “#iander de douces rêveries ou de volup- “Mlieuses sensations. Lorsque la promenade | ;tinterdite, la ville présente de nombreuses bmpensations. La population aime trop le laisir pour ne pas se montrer hospitalière ; : si l’on veut fuir le monde et ses amuse- tents bruyants, surtout à Florence, on peut ler s'égarer dans les routes fleuries de admiration, en allant visiter les magnifi- 1Mlues musées où brillent les chefs-d'œuvre 1Mizs maîtres de la peinture. La constitution morbide du pays s’ac- >rde complètement avec les influences que “ous vonons de caractériser. Les maladies “| atieignent en quelques jours le degré le Mllus élevé de l’état aigu. Là, elles se font >marquer par la rapidité de leur invasion, M: souvent par la rapidité non moins grande “|c leur déncûment. Généralement elles se ““iompliquent d'un état. spasmodique très rononcé. Ainsi, les affections de poitrine, | communes au commencement et jus- lues. vers.le milieu de l'hiver, présen- lat, cette complication convulsive qui %lirmine. les jours du malade avant le dé- Mleloppement régulier des périodes de l’in- famination. Gelte catégorie de maladie Mirend même, dans certaines années, le ca- icière épidémique, et exerce une influence ieurtrière sur la population. Les maladies crveuses proprement dites sont aussi très M ominunes. Lépilepsie, l'hystérie, présen- int à Florence des exemples multipliés. “ous pourrions nous étendre plus longue- -\\ent sur [a constitution morbide des habi- »|nts de cette ville; nous n'en avons pas soin. Tout se lie dans le caractère des 182 maladies qui s'exercent le plus générale- ment sur une localité. Ainsi, lorsque l’élé- ment nerveux semble dominer les autres où jouer, dans les maladies les plus communes, un rôle presque toujours actif, il faut en ti- rer la conséquence que dans les affections les moins saillantes, il ne s’abdique pas. Or, ici rien n’explique mieux l'influence morbide qui règne sur Florence que les con- ditions de son climat. On n’ignore pas, en effet, que cesont les transitions brusques et surtout opposées des conditions de l’air ou de la température qui excitent la sensibilité du système nerveux. Ces influences répétées agissent sur le système comme agirait l’é- tincelle électrique. C'est une stimulation puissante qui, en se multipliant trop sou- vent, développe ouire mesure l’excitabilité de l'appareil sensilif. Si on joint à cette con- dition l’action débilitante du vent de la mer tout imprégné d'humidité, et si énervant surtout quand il s’y joint une certaine élé- . vation de température, on comprendra que l’abaissement d’énergie musculaire ajoute une cause de plus au développement de l'ir- ritabilité nerveus?, et que le Florentin pré- sente des phénomènes physiologiques ana- logues, dans ses maladies, ses mœurs, ses habitudes et jusqu'aux moindres accidents de son état normal. (Feuiller. de la Gazette Médicale.) DORE ES Appareils DMETRMBMÉSHUES PO EME». Surer eNARCIvrnmPNI ER Copaciis de Eu poiéräme sarl docteur HUTCHINSON. Getappareil consiste en deuxinstruments : l’un appelé machine respirante, et destiné à mesurer le volume de l’air rejeté dans l'expiration; et l’autre l’énsprrateur : qui in- dique le degré de force nécessaire, soit pour inspirer , Soit pour expirer une quan- tité d’air donnée. Disuns' quelques mots | sur la construction de ces deux instruments avant de faire connaitre l'application qu’en a faite leur auteur et les services qu’on peut en attendre dans l'intérêtde la science. Le premier (machine respirante) , est composé de deux vases cylindriques , dont l’un es! rempli d’eau dans laquelie plonge le second, destiné à recevoir l’air expiré, appelé pour cela le réceptac e, et qui s'élève au-dessus de l’eau, en raison de la quautité d’ar qu'y expirent les poumons des per- sonnes soumises à l'expérience. Parmi les autres pièces de l'appareil, et que nous ne pouvons pas décrire, nous n’oublierons pas cependant l'échelle qui accompagne le ré- ceptacle, monte et descend avec lui, et in- dique le nombre de pouces cubes d’air que contien! le réceptacle, et qui peut s'élever jusqu’à 388; et le tuyau par lequel l'air pé- nètre sous le réceptacle, puis la soupape destinée à laisser sortir l'air du réservoir après que l’expérience est achevée. Le second instrument (linspiraleur) est construit sur le principe qu’une colonne de mercure élevée par l'effort des muscles ins- pirateurs et expirateurs peut donner la me- sure exacte de la force mise en action par ces muscles dans l'exercice de leurs fonc- tions. C'est une plaque graduée en pouces et en dixième de pouces, et divisée égale- ment par une ligne perpendiculaire, le côté gauche portant la mesure des inspirations et le droit celle des expirations, av ce quel- ques mots à chaqne degré exprimant les différents degrés de force, ainsi qu’il suit : ÉCHELLE DES FORCES. Inspirations. Expirations. Pouces, { Pouces. Asa taibles us. AL ue 9100 183 2 OTiNaIreS ne asee. < 1102D0 DD Re RMLOTÉES rene dire er 00 D,D.r tres fortes secs 4:50 5,5... remarquables... 5,80 5,5 très remarquables... 7,00 6,0... extraordinaires... 00:00 0 très extraordinaires.. 40,00 , Get instrument a été construit d’après les résultats de près de 1,200 observations sur des hommes de tous les états, pauvres, ou- vriers, bourgeois, soldats, matelots, atta- chés aux différentes polices, bateleurs, pu- gilistes, etc., et de toute taille, depuis le pain M. Robinson, âgé de 36 ans, dont tous les membres sont dans une proportion si régulière, et qui n’a que 3 pieds 9 pouces (anglais) de hauteur, jusqu’au géant Ran- dall, qui a 6 pieds 11 pouces 3/4. La quantité d’air inspirée augmente d’une manière notable à chaque pouce d’élévation qu'offre la taille dans les douze groupes, formés par l’auteur, d'hommes dont la taille variait de 5 à 6 pieds (anglais). Ainsi, chez 14 hommes hauts de 5 pieds, la moyenne de la respiration était de 135 pouces d'air, tandis que chez 68 qui avaient plus de 6 pieds, la moyenne était de 260 pouces; .en sortie qu'une différence d’un pied {anglais) dans la hauteur de la taille va presque jusqu'à doubler la quantité d’air expiré. Entre ces deux hauteurs (5 et 6 pieds), on trouve le même rapport, et même en dehors de ces deux extrêmes. Ainsi, chez le nain Robincon, qui n'avait que 3 p'eds 9 pouces de hauteur, la capa- cité n'était que de 80 pouces cubes, tandis que, chez le géant Randall haut de 6 pieds ii pouces 3,4, cette capacité était de 464 pouces cubes. De tous ces faits, el d’une foule d’autres, M. Hutchinson a mduit la loi suivante : c’est que, pour chaque pouce de hauteur en plus, de 5 à 6 pieds, la capacité augmente de 8 pouces cubes d'air à la température de 12° R au-dessus de zéro. Jusqu'ici il n’a été parlé que des résultats de capacité observés chez l'homme en par- faite santé. Ceux qu'on obtient chez l'homme malade ne sont pas moins intéres- sants, et M. Hutchinson croit qu’il n'y a pas de maladie de’poitrine qui n'apporte une mo- dification assez notable dans sa capacité pour que l’on ne puisse s’aider avec beau- coup d'avantage de l'emploi de son appa- reil pour en faciliter le diagnostic. L’appli- cation qu'il en a faite à la phthisie tubercu- leuse indique ce que l’on peut attendre de ’emploi de ce moyen lorsqu'il aura été perfectionné. Ainsi, par exemple, dans Ja première pé- riode de la phthisie, un sujet dont la capa- cité n’étaitque de 113 pouces cubes, en au- rait eu une de 220, s’il eût été bien portant, tandis que, dans une période avancée de la même maladie, on voit un homme ne res- pirer que 34,5 pouces cubes d’air, tandis qu'en santé il en aurait respiré 254, L'ins- trament de M. Hutchinson, s’il a réellement cette exactitude, ne viendrait-il pas quel- quefois en aide au stéthoscope ? Dans les cas de courbure du rachis, Ja capacité éprouve une altération notable ; l’auteur en cite un où elle s’abaisse jusqu'à 27 pouces cubes. Il paraît aussi qu'il -n’existe presqu'au- cun rapport entre la capacité de la poitrine et son développement extérieur; ainsi, chez 11 hommes de 5 pieds 8 pouces (an- glais), dont la poitrine offrait 35 pouces de circonférence, la capacité était de 235 pouces, tandis que chez des hommes dont 181 la poitrine mesurait trente - huit pouces, la capacité n’était que de 226 pouces cubes. Chez un homme dont la poitrine avait 40 pouces de circonférence, la capacité n'était que de 147 pouces cubes. Ainsi donc, le développement apparent de la poitrine n'est point la preuve d’une grande capacité des poumons. L'instrument destiné à mesurer la force des muscles respirateurs est disposé pour être appliqué av nez, la seule condition qui permette de connaître exactement les for- ces des organes respiratoires isolés de toute autre force, tous les autres instruments dy- vamiques pourvus d’une pièce à vouche pouvant amener à de graves erreurs , à cause de l'influence des muscles de la lan- gue et des joues, dont il est difficile de te- nir compte. Les résultats obtenus avec cet instru- ment étant doubles , c’est-à-dire ayant rap- port à l'inspiration et à l’expiration, les ta- bleaux qui les reproduisent sont plus com- pliqués, et leur analyse exacte plus difficile ousmêméimppssible. Voici cependant quel- ques-unes des conclusions les plus remar- gnables tirées de l’appréciation de ces faits. La force d'expiration est d’un tiers envi- ron plus élevée que celle de l'inspiration, et cependant, quand on choisit des hommes sous le point de vue de la force, c’est sur- tout à celle de l'inspiration qu’on doit faire attention. La force de l'expiration peut être augmentée par la manière de vivre, les occupations, ainsi qu'il arrive chez ceux qui jouent des instruments à vent : chez les bijoutiers, qni emploient le chalumeau: enfin, chez toutes les personnes qui, par état, sont obligées de crier beaucoup. La force de l'inspiration est moins susceptible d'être modifiée par l’état général de la santé ; aussi M. Hutchinson Ja regarde-t-il comme le vrai moyen de connaître la force de l’organisation, le sis vitæ. La conclusion pratique de ces faits, c’est que lorqu'on choisit des hommes destinés à déployer une grande force de corps, on doit les prendre de 5 pieds 7 à 8 pouces {anglais et marquant à l'échelle une force de 5 pouces dans l’inspiration,et de/ pouces 4/2 dans l'expiration. M. Hutchinson ne balance même pas à affirmer que-tout hom- me dont la force d'expiration n’est pas plus forte d’un tiers que celle de l'inspiration doit être considéré comme malade. (The Lanc. et Gazet. Médec.) ———0<€ 9 De 0—— SCIENCES APPLIQUÉES. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. Mouveau chemin de fer aimosphé- rique, Par M. CHAMEROY. * M. Chameroy dispose de la manière sui- vante ses appareils locomoteurs appliqués à nos chemins de fer à double voie : Il place entre les deux voies une conduite formée de tuyaux en tôle et bitume éprou- vés par une forte pression. Cette conduite, qui est d’un diamètre proportionné à la force d’impulsion que l'on veut obtenir, est enfouie dans le sol ; sur toute son étendue, et à des distances détermi- nées, sont établis des embranchements qui viennent aboutir au centre de chaque voie ; ces embranchements sont composés d’un tuyau cylindrique auquel est soudé un ro- binet dont la clé porte un pignon à engre- nage. Sur ce robinet est fixé verticalement un tuyau en forme de cône creux, aplati, divisé intérieurement par une cloison trans- 185 versale; ce cône est surmonté d’un tube cylindrique aspirateur placé horizontale- ment et parallèlement à la voie ; le diamètre de ce tube est moitié moins grand que celui de la conduite; il est divisé en deux parties égales par une cloison transversale qui ferme hermétiquement:; sa longueur est d'un mètre environ. A chacune de ses ex- trémités est adaptée une garniture exté- rieure et un cône creux percé d'une quan- tité de trous. Sur l’un des côtés de l’em- branchement -est rapportée une coulisse dans laquelle glisse une tige verticale : l’ex- trémité supérieure de cette tige est munie d’un galet, et l'extrémité inférieure d’une crémaillère qui engrène avec le pignon fixé au robinet. L’inventeur fait voyager sur ces embran- chements un tube articulé qu'il attache sous les wagons au moyen de ressorts et de chaînes. La longueur de ce tube est celle du convoi; son diamètre est égal à celui de la conduite ; il présente une ouverture longitudinale fermée par une soupape à deux parois paral!èles et juxta-posées. Cha- que extrémité de ce lube est évasée et ar- mée d’une soupape avec levier. Sous le premier et le dernier wagon sont fixées deux pièces d'appui mobiles, placées obli- quement et parallèlement aux wagons. Description de la fonction de cet appareil. Des moteurs à vapeur ou hydrauliques sont établis à une distance de dix mille mètres les uns des autres sur toute l’étendue de la ligne qu’on veut exploiter; ces mo- teurs servent à faire fonctionner des ma- chines pneumatiques qui sont mises en communication avec la conduite posée entre les deux voies. Lorsque l’on veut faire voyager un con- voi, on attache dessous les wagons un tube remorqueur ; une des soupapesplacées aux extrémités de ce tube est ouverte tandis: que l’autre reste fermée, et la parte du tube remorqueur qui porte la soupape ouverte doit être engagée préalablement sur un tube aspirateur; ces dispositions étant prises, et après avoir opéré le vide dans’la conduite, on ouvre à la main le ro- binet de l’embranchement sur lequel le re- morqueur est engagé. La communication s'établit aussitôt entre la conduite et ce tube remorqueur par l’intérieur de l’embranche- ment et par le tube aspirateur. La pression atmosphérique s'exerce à l'instant même sur là cloison transversale fixe du tube as- pirateur formant le point d'appui; elle s'exerce en-même temps sur toute la sur- face extérieure de la soupape fermée du tuberemorqueur qui forme le point de résis- tance. Cette pression détermine le mouve- ment du tube remorqueur qui glisse sur les garnitures adaptées au tube aspirateur; en même temps la soupape longitudinale du tube remorqueur s'ouvre à son passage sur l'embranchement pour se fermer immédia- tement après. , Aussitôt que l'extrémité postérieure du convoi arrive sur cet embranchement, une pièce d’appui fait fermer le robinet , et en même temps une autre pièce d'appui fixée en tête du premier wagon fait ouvrir le robinet du deuxième embranchement, en pressant la tige à crémaillère ; dans cet instant le vide cesse d’être communiqué au tube remorqueur par le premier em- branchement, tandis qu'il est produit par le deuxième. La soupape fermée du tube remorqueur s'ouvre alors pour passer en glissant sur le premier tube aspirateur ; cette soupape se referme instantanément 186 par son propre poids. La pression atmoss: phérique agissant de nouveau, le tube re- morqueur entraîne le convoi auquel il est attaché. Pour susprendre la marche du convoi, on évite d'ouvrir les robinets, en soulevant les pièces d'appui. Pour arrêter, on neutralise la vitesse par l'emploi des freins. Pour rétrograder, il faut ouvrir la sou- pape du tube remorqueur, qui était fer- mée , et fermer l’autre soupape qui était ouverte. À Principaux avantages de ce système. (] Une seule conduite en tôle et bitume coûlera moilié moins qu'une conduite en fonte. Elle fera le service pour un chemin de fer à deux voies. Cette conduite, qui est enfoncée dans le sol, est à l'abri de la malveillance. Son entretien extérieur et intérieur est nul. Celle conduite forme un vaste réservoir qui sert à contenir l'élément de Ja force lo- comotrice dont on dispose à volonté , soit pour imprimer aux convois chargés la plus grande force locomotrice ou la plus grande vitesse possible, soit pour monter les rara- pes. On pourra rétrograder, diminuer ou neutraliser cette force pour descendre les rampes ou pour arrêter la marche des con- vois; enfin cette force ne sera dépensée qu'utilement. Pendant les temps d'arrêt comme pen- dant la marche des convois, les machines preumatiques fonctionnent el emmagasi- nent constamment dans la conduite la force locomotrice. La conduite étant fermée et essayée à une forte pression lors de #on établisse- ment, on n’aura point à redouter les ren- trées d'air. Sa position dans le sol permettra de fran- chir les passages de niveau. - Il sera possible de lancer plusieurs con- vois sur la même ligne, et, par cette rai- son, d'envoyer des wagons de secours. La disposition du tube remorqueur avée articulations permettra de franchir les cour- bes de trois cents mètres de rayon, et le mouvement de saut des wagons sera neu- tralisé par le tube remorqueur. e M. Chameroy a fait établir un spécimen de son système dans ses ateliers de cons- truction de tuyaux. Ce spécimen a une longueur de cent mètres, et plusieurs essais ont déjà eu lieu en présence d'ingénieurs qui ont trouvé très simple el très ingénieuse l’idée de M. Chameroy. ——0 14 0— ÉCONOMIE INDUSTRIELLE. Dispositions nouvoiles à donner AUX FOuUrReENUX OU foyers emn- ployes dans differents artsÿ par " M. J.-A. DETMOLD. Tout le monde sait que dans les foyers et fourneaux employés dans les différents \ procédés des arts , et qui dépendent pour \ les alimenter de l'air necessaire à la com=-\ bustion du tirage que produit une chemi- née élevée, une portion considérable du combustible solideest converti en gaz COM= bustibles qui s’'échappent sans être consu= més dans le conduit de la cheminée, A cer= taines époques, et spécialement lorsque la couche de combustible sur la grille esb 4 487 ltrès mince, il arrive aussi qu'une quantité ‘énorme d’air atmosphérique passe, sans se ‘décomposer, à travers cette grille dans le fourneau ; ce qui, dans les fours à réver- ‘bèreemployés au travail des métaux, occa- -sionne par l'oxydation une perte sur le métal qu’on y traite. Bu | La formation des gaz combustibles dans | Jes fours et fourneaux, et le passage de l'air non décomposé à travers les grilles, ten- dent l’un et l’autre à abaisser leur tempé- rature. Indépendamment de cela, l'air |froïd extérieur qui pénètre continuellement dans l'appareil par la porte quand on l’ou- vre, ainsi que par toutes les ouvertures, crevasses ou fissures qui peuvent exister, tend également à en abaisser la tempéra- : ture en même temps qu'il augmente la perte | en métal par suite de l'oxydation qu'éprouve celui-ci. Pour obvier à ces désavantages, j'ai | adopté les constructions et les dispositions suivantes : . 4° Le foyer dans les fours et fourneaux | perfectionnés est plus profond et la grille est placée plus bas que dans les foyers généra- lement en usage : au moyen de quoi, il peut exister constamment sur cette grille un lit épais de combustible qui s'oppose au pas- sage de l'air non décomposé avant qu’il pé- | nètre dans le laboratoire. | Dans les fours et fourneaux ordinaires, la | profondeur du foyer, c'est-à-dire la distance | entre la grille et le sommet du pont, est gé- | néralement de 0,30 à 0",45, et excède ra- rement 0%,60. Mais dans les fours et four- } neaux perfectionnés, cette profondeur va | de 0,90 à 4,50, suivant que la houille dont on fait usage est plus ou moins bitu- “ mineuse. Si c’est de la houille très bitumi- neuse qu'on emploie, ce foyer ne saurait | être profond de moins de 0",90. Pour une | bonne houille flambante, une profondeur : de 1,20, et pour un combustible très sec, |! comme le coke et l’anthracite, une profon- deur de 1",50 paraissent être les plus avan- . lageuses. 1 2° Aulieu de compter surletirage produit par une cheminée élevée pour la combus- tion du combustible, on alimenteerquantité suffisante, à l’aide d’un courant d’air-forcé produit par une machine soufflante ordi- maire, courant qu'on fait arriver dans le cendrier, lequel est fermé par une porte bermétiquement close. De ceite manière, le courant provoque la combustion de la couche inférieure de houille immédiate- nent au-dessus de la grille, et la majeure | partie des gaz qui résultent de cette com- -bustion sont combustibles, et principale- ment l’oxyde de carbone, qui se produit invariablement pendant la marche de la combustion lorsque la température est très élevée, et lorsque la proportion de carbone est en excès relativement à celle de l’oxy- gène. La portion de gaz acide carbonique qui se produit par la combustion de Ja couche | inférieure de combustible en contact immé- diat avec la flamme, absorbe, dans son pas- - sage ascendant à travers la masse de ce combustible en état d’ignition qui la sur- ee monte, une nouvelle dose de carbone, et se # converlit par conséquent en oxyde de car- PM) bone. En même temps les gaz carburés 1 K) contenus dans le combustible, tels que l’hy- se. | drogène proto et deutocarburé, sont déga- M gés ou distillés de la houille par la chaleur. 4 Ainsi tout le combustible dans le foyer 12 (c’est-à-dire tout ce qu'il y a de matière combustible dans la houille) sera trans- fabrication du fer. 4188 formé en gaz combustibles qui passent en- semble sur le pont pour se rendre dans l'intérieur du four. La masse du combustible qui charge le foyer n’est jamais, à l'exception de la couche qui repose immédiatement sur la grille, à une haute température, ainsi que c'est le cas pour les fours et fourneaux or- dinaires ; elle est maintenue seulement à une chaleur rouge qui est tout à fait suffi- sante pour donner lieu à la formation des gaz combustibles de la houille. 3° La combustion de ces gaz s'effectue en faisant pénétrer de force au milieu d'eux, lors de leur passage au-dessus du pont, de l'air atmosphérique chauffe et comprimé, fourni en une multitude de petits filets dé- liés, ce qui donne lieu à une combinaison rapide et intime de l’oxygène de cet air avec les gaz combustibles, et par consé- quent à une combustion immédiate et ra- pide et à une température plus intense. La température de l'air comprimé peut êtrè réglée à volonté à l’aide d’un registre atta- ché à l'appareil à chauffer l'air, ainsi qu’on l'expliquera ci-après. La chaleur ainsi produite par le combus- tible est donc plus directement appliquée au travail que dans les fours ordinaires, dans lesquels le calorique engendré résulte de la combustion paruelle de ce combus- tible sur la grille, et où les métaux sur les- quels on opère empruntent seulement leur température à la flanme dans son passage à travers le laboratoire du fourneau, tandis qu’au moyen de ces perfectionnements la température de la houille dans le foyer où les gaz sont générés est comparativement basse, et que ia combustion actuelle de ceux-ci, ainsi que la température intense qui en résulte, se concentrent dans le point même où les métaux sont placés pour être soumis à une opération dans laquelle la cha- leur la plus intense est précisément néces- saire. On évite donc ainsi la perte de combus- tible qui a lieu par l’écoulement des gaz dans le conduit de la cheminée, tout aussi bien que l’abaissement de température, et. la perte de métal provenänt de l'oxydation par suite de l'introduction de l'air extérieur. et non décomposé à travers la grille, la porte de travail, les ouvertures quelconques ou fissures et crevasses existant dans le fourneau, puisque la combustion des gaz s'effectue dans le fourneau sous une pres- sion supérieure à celle de l'atmosphère du dehors. Les fours et fourneaux établis suivant ce système perfectionné, peuvent être em- ployés avec beaucoup d’avantages à tra- vailler toute espèce de métaux; mais ils ont un mérite particulier quand on les applique aux différents procédés employés dans la Ces avantages sont d’abord une chaleur plüs intense que celle qu’on produit dans les fours à réverbère actuellement en usage ; ensu te de procurer, une importante économie de combustible, et enfin de donner un plus grand rende- ment dans le métal qu’on travaille, ou en d’autres termes, de diminuer les pertes en métal que l’oxydation fait éprouver. {Technologiste) à —223@6Go— 189 SCIENCES HISTORIQUES. Sépuliures &Ges rois et Beines de Erance Tombeau de la reine Anne de Pretagne. Suite et fin.) Il serait trop long de décrire la marche funèbre du corps de la reine Anne à travers les vitles de Blois, Orléans, Janville, Etam- pes, Chalo-Sant-Mars, Paris et Saint-Denis. Après un service magnifique célébréà Notre- Dame, le corps de la reine fut apporté avec pompe à Saint-Denis où il devait être en- terré. La chapeile ardente était décorée de cinq clochers et de croix recrorsetées. Son effigie, peinte de grandeur naturelle, était étendue sur le drap mortuaire. Ce fut Parny, confesseur du roi, qui prononça l’oraison funèbre. Il se surpassa en cette circonstance. Après avoir commencé par la généalogie d'Anne de Bretagne qu'il fit descendre de Brutus, il ajouta d’autres récits non moins fabuleux qui passaient alors pour des véri- tés constantes. Il existe des miniatures du XV° siècle qui représentent l'enterrement de Saint-Denis avec une rare exactitude. Nous avons particulièrement remarqué un format in-8° sur vélin, qui donnait un texte explicatif. Il faisait partie, il y a six ans,de [a collection Bohaire-Mongie. On raconte que par suite d’une bizarrerie usitée au Moyen-Age, on prépara tous les jours sa table pour diner et pour souper, depuis l'instant où elle mourut jusqu’au jour de son enterrement; on servait à l’heure marquée et on disait le benediciteetlesgräces. L’abbé de la reine , son aumônier et M. d’Avaugour, le grand-maître, occupaient leur place habituelle à la table. Le père Montfaucon a publié, dans son précieux ouvrage, deux gravures (in-folio) représentant le cœur d’or vu des deux faces avec ses devises et ciselures. Il donne aussi une gravure de la chapelle ardente qui fut élevée à cette occasion dans la ca- thédrale de Nantes. Les détails que ce sa- vant bénédictin nous a conservés sur les cir- “constances qui ont précédé ou suivi la mort d'Anne offrent un vif intérêt. Ce cérémo- nial pompeux et splendide est en harmonie avec ee à laquelle il appartient; on croit entendre, en le lisant, la voix du hé- -raut d'armes qui jetait au peuple cette pa- role lugubre au décès d’un monarque : Le rot est mort; vive le roi! Nous venons de décrire une œuvre d’or- fèvrerie que la municipalité nantaise doit être fière de posséder. Nous allons mainte- nant parler de la sépulture à Saint-Denis. C’est un pélérinage obligé pour tout Breton qui vient à Paris ; une visite au tombeau de la bonne Duchesse laisse dans l’âme un sou- venir profond et inspire une sorte de re- cueillement admiratif. Une partie de ce beau monument fanè- bre a été exécuié à Tours, par Jean-Juste, sculpteur français; l’autre partie, c’est-à- dire les figures, par le célèbre sculpteur italien Paul Ponce Trebaii. Il vint en France, en 4560; il avait son atelier à l'hôtel Saint- Pol, quartier Saint-Antoine. La statuaire à cette époque avait aban- donné la raïdeur des formes si usitée au Moyen-Age; au lieu de ces contours an- guleux qu'affectionnaient les tarlleurs d'i- mages, On s'était, gràces aux études anato- miques, de plus en plus rapproché de l’imi- tation de la nature. L'ensemble de ce mo- _nument est du style gothique-renaissance ; on y remarque des détails précieux par leur fini et une ornementation délicate. 190 Sur un cénotaphe d'un goût très par et entouré de douze arcades ornées d'arabes- ques légères, on aperçoit les statues d'Anne de Bretagne et de Louis XII. L'artiste de gé- nie, chargé de l'exécution de ces figures, les a représentées à l’état de cadavres. C'est à certes une grande hardiesse pour l'épo- que où il vivait. Quand on se reporte par la pensée à la date de ce monument, on est surpris de voir qu'il ait pu imiter avec tant de vérité l'expression morne el livide que la mort laisse après elle, puisqu'il n°y avait pas comme aujourd'hui d'amphithéâtre où il pût trouver à s'inspirer. Il a accompli avec une effrayante ressemblance cette tà- che pénible ; l'exactitude qui règne dans les détails est tellement consciencieuse qu'il a représenté les traces de l’embaumement au moyen de deux larges ouvertures au bas-ventre des deux statues. Pour rendre le contraste plus frappant, il a représenté, au dessus de la corniche, les statues en grand costume d’Anne de Breta- gne et de Louis XII. L'exécution de ces fi- gures ne laisse rien à désirer; les draperies sont riches et bien disposées. Entre chacune des douzes arcades dont nous venons de parler plus haut, on voit les douze apôtres avec leurs attributs dis- tinctifs. Les quatre vertus cardinales un peu plus grande que nature ornent les an- gles de ce précieux tombeau. Le tout est posé sur un socle orné de bas-reliefs repré- sentant quelques épisodes des campagnes de Louis XII en ltalie, et son entrée triom- phale dans Milan. Parmi tous les Lombeaux, ce monument, dont la conservation est si importante pour la chronologie de l’art, est celui qui a été le plus mutilé en 1793. Des têtes, des bras, des nez et des mains furent brisés, arrachés aux statues dues à l’habile ciseau de Paul Ponce. Voici encore un curieux document contemporain de l’époque de la dévasta- tion : «Le même jour, 48 octobre 1795, les » ouvriers firent l'ouverture du caveau de » Louis XII, mort en 1515, àgé de 53 ans; » d'Anne de Bretagne son épouse, et v uve &-Gharles VIT, morte en 1514, àgéede SE On a trouvé sur leurs cercueils de Wuz couronnes de cuivre doré.» we le procès-verbal des exhumations À le Saint Déhis, par Alexandre Lencir, page 43% Ch. GROUET. BIBLIOGRAPHIE. Le Garde-Meuble, édité par M. D. Guilmard, vient de publier un album renfermant'les meubles les plus remarquables qui ont. été admis à PExposition de 1244. Ceite collection toute spéciale, composée de six livraisons de cinq planches chaque et de huit co- lonnes de texte, nous a paru faite avec beaucoup de saût et une connaissance parfaile des ressources va- riées qu’offrent les stÿles gothique, renaissance, de Louis XV appliqués à l’ameublement. M. Guilmard a choisi le specimen de chacun des meubles qui composent son album parmi les chefs- d'œuvre les plus délicats, les plus curieusement tra- waillés, pour nous servir de l’expression usitée au xvi siècle, qui ont frappé l'attention des connais- seurs à l'exposition quinquennale, En contemplant ces œuvres gracieuses de l’ébénis- terie moderne, on est vraiment lenté de renoncer aux bahuts vermoulus dont la réparation est si coû- teuse, et qui n’offrent si souvent qu’un mélange hy- bride d’ornements et de dessins sans style et sans valeur. 191. UISTOIRE DE ROUEN PENDANT L'LPOQUE COM- MUNALE (1150-1582), suivie de pièces justifica= tives, publiée pour la première fois d'après les Archives départementale et municipale de cette ville, par À. CnErurr,, professeur d'histoire au collége de Rouen. — Chez Nicelas Périaux, à Rouen, ? vol, iu-8°, Les historiens de Rouen et à leur téte Karin, le plus instruit de tous, se sont occupés presque exelu- sivement des classes privilégiées, du clergé et de la noblesse. L'ouvrage que nous annonçons doit com- bler cette lacune. M. Chéruel à exposé avec beaucoup ‘le clarté les progrès des bourgeois de Rouen, l'ori= gine de leurs libertés et de leurs conquêtes dans l’or- dre civil et politique. {Fe Cet ouvrage augmentera encore la réputation d’é- crivain consciencieux ef habile que M. Chéruel s’est acquise depuis longtemps par ses importants travaux. Cn. G... COURS DE, MICROSCOPIE COMFLEMENTAIRE DES ETUDES MEDICALES. Anatomie microscopique et Physiologie des fluides de l’économie, par le doc- teur A. Donné, ancien chef de clinique de Ja faculté de Paris, professeur de microscopie. In-8° de 330 peges. Prix : 7 fr. 50, ATLAS DU COURS DE MICROSCOPIE, exécuté d'après nature, au microscope-daguerréotype, par le docteur A. Donné et L: Foucault Atlas de 29 plan- ches ifi-folio, contenant 8 figures gravées avec le plus grand soin. Cet ouvrage est publié en quatre li- vraisons, Chacune de 2 planches, avec un texte des- criptif. Deux livraisons sont en vente. Prix de cha- que : 7 fr. 50. C’est pour la première fois que les auteurs, ne voulant se fier ni à leur propre main, ni à celle d’un dessinateur, ont eu la pensée d'appliquer la merveil- leuse découverte du daguerréotype à la représenta- iion des sujets scientifiques ; c’est un avantage qui sera apprécié des observateurs, celui d’avoir pu re- produire les objets tels qu’ils se trouvent disséminés dans le champ' microscopique, au lieu de se borner au choix de quelques échantillons, comme on le fait généralement, car dans cet ouvrage tout est repro- duit avec une fidélité rigoureuse inconnue jusqu'ici, au moyen des procédés photographiques. ED RE Le vicomte À. de LAVALETTE. FAITS DIVERS. On annonce de l'Australie qu’une expédition dans ses parties intérieures avait été arrêtée il y a qnel- ques mois. La conduite en avait élé confiée au ca- pitaine Sturt, intrépide explorateur auquel on deit déjà Ja relation de deux expéditions exécutées par lui p ndant les années‘ 1828 à 1851, C’est le 10 août que les voyageurs ont dû se metlre en voyage. — Il y déjà trois ans qu’il s’est formé à Berlin, . sous le titre de Société scientifiuue, une association qui a pour but l'établissement de cours populaires el à la portée de tout le monde, professés par des professeurs d’un mérite éminent. Gelte société a pris un tel accroissement qu’elle compte en ce mo- ment plus de deux mille membres. Le roi lui-même a voulu prendre part à cette œuvre louable, et il a fait inscrire son nom dans la liste des souscripteurs. Il a même exprimé lintention d'assister avec sa fa- mille à la première lecon du philologiste Zumpt sur Ja religion des Romains. L- On a trouvé récemment à Estrablin, près de Vienne (Isère), en creusant un puits, el à un mètre de profondeur, un sceau de 5 millimètres d'épaisseur sur 38 millimètres de diamèlre, pesant 8 grammes et portant cette legende : Hugo, Dei "misericordid, Francus rez Hugues, par la miséricorde de Dieu, roi des Francais). Lorsqu'on l'a trouvé, ce sceau Re 192: était tellement inerusté dans une agglomération de able et de petits graviers, qu'il n'y avait que quel= ques lettres de visibles, — On annonce des Hautes-Pyrénées une riche trouvaille minéralogique. Deux mines de fer ont été découvertes en même temps dans la vallée de Ba= rousse. Les maîtres de forge des environs se la dis? : putent déjà. On sait que les célèbres mines de Mic- dessos, dans l'Ariège, ayant épuisé les forêts qui les environnaient, les maitres de forges durent s'établir dans les départements voisins. Leur but élait de se rapprocher de forêts encore inexploitées, sauf à su- bir de grands frais pour le transport du minerai. Les nouvelles mines de la Barousse, aussi heureusement favorisées par leur siluation, sont done destinées à exercer une grande influence, sur l’avenlr indus- triel de la Haute-Garonne et des Hautes-Pyrénées. — Les mines de plomb argentifères, découvertes depuis peu d'années près de Bagnères de Luchon, sont en pleine exploitation, et donnent d’intéressans résullats. Une fonte commencée le 2 janvier, a pro- duit’endeux semaines 80 k. de plomb et 10 d’argent, Malheureusement, ces résultats ont coûté cher! A quelques-jours d'intervalle, deux ouvriers ont éte as- phyxiés dans la galerie de lhospice, par des éboule- ments. SERRES AUX PALMIERS. — CACTUS REMAR- QUABLES. On lit dans la Revue horticole : Par l'élégance et la noblesse de leur port, par la magnificence de leur feuillagé, les palmiers sont di- gnes d’être placés les premiers en tête du règne vé- gétal; malgré tout l'intérêt qu'ils inspirent, peu de personnes connaissent les types variés qui compo- sent cette famille dont on compte aujourd'hui 50 genres et plus de 200 espèces.-Le Cocos et le Dattier sont à peu près les seuls qui se rattachent aux eon- naissances populaires de ces végétaux exotiques; le curieux Pandanus, l'élégant Chameærops, le char- mant Euterpe, l’Attalia et bien d’autres espèces in- téressantes sont à peine connues de quelques horti- culteurs, Cependant, depuis vingt ans, les gouver- nements de l’Europe ont tour à tour tenté des efforts pour provoquer l'introduction de ces belles plantes. Maximilien de Bavière, aidé du savoir et du zèle des voyageurs Spix et Martius, fut le premier qui en fit collection, puis on vit succéssivement les palmiers enrichir les serres du Muséum de Paris, les jardins de l'Escurial à Madrid; les serres de la Belgique, celles de notre compatriote M. Fulchiron, de M. Lod- diges à Londres, du &uc de Devonshire à Chats- worth. Chacune de ces cellections renferme de rares et beaux individus, mais disséminés; aucune ne présente une réunion complète des espèces de cette noble famille. Sir William Hooker, directeur des jardins royaux de Kew, dans le but de former une collection complète dont l’ensemble serait utile à l'étude de la bolanique, a fait construire un conser- vatoire uniquement destiné à recevoir loutes les es- pèces connues de palmiers. Celle magnifique cons- truction qui s'achève en ce moment, est formée d’un pavillon central dont la hauteur est de 25 mètres et la largeur de 30, et de deux ailes qui se déploient, de chaque côté, sur une longueur de 47 mètres, leur largeur de 18, leur hauteur de 11; la longueur totale extérieure du conservatoire est de 124 mètres. Il est difficile de se former à l'avance une idée de l'aspect grandiose qu'offrira cette vaste enceinte, lorsque, dans quelques annés les Palmiers, qui presque tous seront en pleine terre, la rempliront tout entière. SEXES MINE ERERTS A. BLONDEAU, RUE RANMEAU, IMPRIMERIE DE S' UE boeuzième année. | < = L'ÉCHO DU Paris.—Dimanches 9 fevrier 18453. RE IONDE Ns SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES L S NGIENCE. LL | SOCIÉTÉS SAVANTES. | Societe goolosique de Londres, | æ Séance du 22 janvier. M. W. W. Smith donne communication d'un mémoire sur les caractères géologi- ques de la contrée où se trouvent les mines lu Taurus. (Geological features of the coun- ry round the mines of the Taurus). Les nines qui font le sujet de ce travail paraîs- sent être en grands amas plulôt qu’en litsou bn fl ns. Elles sont de deux sortes; l’une fournit un minerai de cuivre; l'autre be compose de minerais de plomb argenti- lères que l’on exploite pour l'argent qu'ils renferment. La première se trouve à Argha- neh-Maden, dans des roches ignées et alté- ‘ées, au voisinage de Diarbekr ; son produit annuel s'élève à 3,500 tonnes de minerai duquel on retire environ 380 tonnes de cuivre ; mais l’auteur pense que, si les pro- :édés d'extraction étaient moins imparfaits, il serait facile d’oblenir le mélal en quantité Houble. Il existe plusieurs mines de plomb wgentifère en exploitation à Kiebban-Ma- den, et dont le minerai renferme environ he once où une once et demie d'argent bour cent livres. On en relire annuellement environ 900 livres d'argent, ainsi qu’une juantité peuconsidérable de plomb. L'épo- ue géologique des formations du Taurus paraît être, pour la plupart des points, celle le la période crétacée; cependant on y |rouve également quelques roches méta- norphiques d’une origine plus ancienne, Société botanique de Londres, là Séance du 3 janvier. Entre autres objets présentés à la société lans cette séance, nous remarquons une sé- ie d'échantillons de Dryas octopetala, Lin. lans lesquels les lobes du calice présentent le nombreuses variations de longueur et de argeur; sur un de ces échantillous leur bngueur égale à peine deux fois leur lar- eur, landis que sur un autre la longueur st égale à quatre fois la largeur. On ob- erve encore dans ces plantes des variations ussi nombreuses relativement: à la con- ‘exilé de la base du calice. Ces faits pré- entent assez d'intérêt; en effet, M. Babing- on à décrit sous le nom de Dryas depressa, par Suile comme espèce dislincte du Dryas octopetalu L, une plante qu'il à trou- ‘ée en Irlande et qui ne diffère de cette spèce que par les caractères du calice que on voit êlre sujets à de nombreuses et ‘inportantes variations. [l est donc pro- able que l'espèce établie par M. Babington “ie doit pas être conservée. Socicicmicroscopique deLondres, Séance du 15 janvier. M. John Quekett &onne lecture d’un mé- moire relatif à cerlaises parücularilés de structure des plumes chez les chouettes (on certain particularities in the structure of the feathers of the owl tribe). Après quelques observations préliminaires, M. Quekelt décrit dans son travail ta structure ordinaire des plumes de laile chez les oi- seaux; elles se composent de trois parties qui sont: le tuyau, la tige et la lame. Cette der- nièreestforméede filanientscornés, nommés barbes, sur les bords desquels s'élèvent quantité d’autres filaments très petits nom- més barbules ; enfin, dans certains cas, ces barbules elles-mêmes portent à leur tour d’autres petits filaments auxquels l’auteur donne le nom de barbulettes. L'office des barbules est de faire adhérer entreelles les barbes, et leur structure, leur position les rendent parfaitement propres à cet objet ; elles procurent ainsi à ces parties le degré d'adhésion qui est nécessaire pour que r’aîle puisse supporter l'oiseau pendant le vol. Dans les piumes des oiseaux qui ne volent pas, les barbules manquent ; dans ce cas les barbes sont indépendantes el flottantes. Dans les plumes des chouettes l’on observe une autre particularité. Chez ces oiseaux, outre l'appareil ordinaire des barbes et des barbules, les plumes, soit de l’aile, soit des autres parties, présentent à leur surface su- périeure-uue série supplémentaire de fila- ments qui non seulement ont pour effet de retenir les barbes adhérentes les unes aux autres, mais qui de plus forment à la sur- face de la lame une sorte de duvet qui manque à la face inférieure des mêmes plumes. 1 en résulte que le,vol de ces oiseaux ne produit pas le bruit bien cçnnu que l’on observe chez ceux qui ne présen- tent pas la inême particularité, et que par Suiteils peuvent foudre sur leur proie sans lui donner l'alarme et la surprendre ainsi à l’improviste. > — Il est éxelement donné lecture d’un travail intitulé : Remarques relatives à l'exa- men nucroscopique du quano, par M. Quekett. (Remarks relating. Lo the examination of guano by the microscope). Les mélanges et les altérations qu’on fait subir aujourd’hui au guano, à cause de Ja haute valeur com- merciale qu’il à acquise, ont engagé l'au- teur à chercher des moyens de reconnaître celui qui est pur sans recourir à des analy: es chimiques qui sont toujours longues et dis- pendieuses ; ila pensé que le microscope lui fournirail les moyens d’alteindre aisé- ment ce but. Examiné au microscope comme un objet opaque, ou par réflexion, le guano se mortres composé de particules d'une couleur brune terreuse, mêlée de corps cristallins de diverses grosseurs, dont ‘ quelques-uns paraissent être des graios de sable, et les autres des cristaux de sels dif- ’ÉcHO DU MONDE saAvanT parait le JEUDI et le DIMANCHE de chaque semaine et forme par an deux volumesde plus de 1,200 pages chacun On s’abonne à PARIS, rue des BEAUX-ARTS,-N. 6, et rue de la CHAUSSÉE-D'ANTIN, 3, et dans les départements chez les principaux libraires, et dans les bureaux de poste et des Messageries. Prix du journal , Paris pour un an, 24 fr.; 6 mois, 43 fr: 50, trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 50 fr, 16 fr., 8 fr. #0. À L'ÉTRANGER 5 fr. ep sus pour les pays payant port double. — Adresser tout ce qui concerne le journal à M. le vicomte A. de LAVALETTE, directeur et rédacteur en chef. SRE EN A SO EE EE A NS AT CS RSR Re férents. Les proportions de cette matière cristalline relativement à la matière brune amorphe, différent selon la localité d'où pro- vient le guano ; c’est ainsi que celui d’Icha- boë peut facilement être distingué d’avec celui du Pérou, par ce seul caractère, le premier renfermant beaucoup: plns de cette matière cristalline que le dernier. Néan- moins la bonté du guano ne dépend pas de la présence où de l'absence de la matière cristalline ; et par suite on ne peut voir là un criterium pour déterminer sa valeur. Mais si l’observation microscopique ne peut mettre à même de déterminer exactement la matière de ce précieux engrais, elle per- mel cependant de reconnaître s'il a été ou non altéré par le mélange des matières étrangères. En l’examinant sous le micros- cope à la manière des objets transparents, où par réfraction, la nature de plusieurs des corps qui le composert devient appa- rente , et l’on reconnait alors qu'il est com- posé de matières organisées, de matières crislallines et minérales. Les matières orga- nisées paraissent être des morceaux de chair desséchée de poisson ou d'oiseaux, de pe- tits fragments de coquilles, de spicules d’éponges, et (particulièrement dans celui d’Ichaboë) des animalcules de diverses sor- tes. Les substances cristallines et minérales se trouvent non seulement dispersées dans la masse, mais encore occupant la place du canal méduliaire des os que la décomposi- tion a fait disparaitre dans la plupart des cas. Par l'analyse on reconnait que la ma- tière cristalline est composée de sulfate de potasse et d’ammoniaque. M. Quekett s’oc- cupe ensuite de rechercher les sources des- quelles il est probable que sont provenues ces diverses substances, et il arrive à la - conclusion qu’elles ont été fournies, soit par la décomposition des corps morts des oISCaux eux-mêmes, soit par les matières dont ils Se Sont nourris et qui sont restées à moitié digérées dans les excréments qui constituent la majeure partie du guano. —0 HO Gu— SCIENCES PI YSI QUE MÉTÉOROLOGIE. Oscillations Hbarométriques extraordinaires observées à Parme dans l'observatoire de l'Université, pendant les 20, 21, 22 janvier 1845. (Note communiquée par M. le profes- seur À. COLLà). : Parme, le 27 janvier 1845. N. B. Toutes les hauteurs sont réduites à 6° de tempéralure et sont exprimces en pouces, lignes et dixièmes de lignes du pied de Paris. La hauteur moyenne générale à l'Observatoire, est d'environ 27 p. 11 1. 0. — Les instants des observations et des da- tes sont en temps vrai civil. Janvier 1845. h. p. |. 20. 8 NT 27 496 Q 22,592 1Etihos 9 564 1FA1/% nr 21 à 107 S. 27. #5 3 n°47. #0 h NE 7 PA $ » 927"46 3/4 »° 27 4,9 12 » 27 1,8 QUES M'27 00 9 D ANS SHR-SS-27=560 3 DONS LA D 2 UNE, 0 5 D DOS 74/05 "9766 9 S #7 4 12 DPI TS 99, 0 M-197 ‘01 at » 27005 3 S 97 95 9 » 97 140,5 42 » 27 10,8 Les deux premières journées ont été si- gnalées par une grande perturbation at- mosphérique, c'est-à-dire, par des averses et par des vents très violents de nord-ouest- ouest. À la montagne aussi bien que dans quelques collines, au lieu de pluie, pen- dant la journée du 21, il tomba une quantité de neige considérable, en particulier dans la direction du sud-est. La quantité de l’eau recueillie avec l’udomètre de l'Observatoire dans la première journée, a été de 1,103 centim., et dans la seconde de 3,510 cent.: ainsi de 4,613 cent. en totalité. Les tor- rents ne donnèrent pas une grande quan- üité d’eau, mais au contraire les petits et les grands canaux débordèrent, en envahissant une étendue considérable de campagne et même les rues principales, de manière à intercepter en plusieurs endroits les com- munications avec la ville. Une pluie abon- dante tomba aussi pendant une partie de la journée du 22, c’est-à-dire 1,260 cent., de sorte que la quantilé totale de l’eau recueillie pendant ces trois jours s’est élevée à 5,873 ! ent. À Guastalle (Etats de Parme), la pluie a été encore plus considérable, mon corres- pondant l’ayant trouvée égale à 7,106 cent. Le PÔ, pendant le soir du 21, monta d'une manière considérable {plus de 6 mètres), sans occasionner Cependant aucun ravage considérable, le tout s'étant borné à quel- ques petits dommages duns quelques terres Sans habitations, presque dans le lit du fleuve même. Les ruisseaux et les canaux débordèrent au préjudice de quelques loca- lités du duché de Modène. À Plaisance, la quantité de pluie tombée dans ces trois journées, a été moins considérabie que celle de Parme. Pendant le 20 et le 21, le barreau magné- tique de déclinaison de cel observatoire fut en continuelle perturbation ; quelques per- sonnes assurent avoir ressenti quelques fai- bles secousses de tremblement de terre, pendant la nuit du 20 au 21, mais les appa- reils de l’Observatoire n’ont. donné aucune indication de ce phénomène; cependant ce qui est bien certain, c’est qu’une forte se- cousse a été ressentie près de Tortone, en RE RE RE PRE RER (”) Les minima barométriques les plus extraordi- maires que j'aie observés à Parme depuis 1825, ont en lieu dans les dates suivantes : Dal: En 1825, 20 octobre. 21 0,0. 1838. 26 février. 26 10,4. 1841. 6 octobre. 26 11,8. 112 janvier, 25 41,9, *848. 16 — 26 11,8. 128 février. 26 9,6. Ph Piémont, le matin du 20, vers 6 h. 422, ct trois secousses à Trieste, le matin du 28 à k h.5 8 2h88 5m. 58bS.$ et à 7 h. 36m Toutes ces secousses ont été d'ondulation:: celle-du Piémont dans la direction du sud au nord, et celles de Trieste, du nord-ouest au sud-est, D — PHYSIQUE DU GLOBE. Sur la possibilité d'établir une chaîne de puits artésiens à travers le désert entre Biskra et Tuggur ; hauteur du désert à Briskra ; hau- teur de Constantine; (extrait d'un rapport fait par M. FourNELz an Ministre de la Guerre.) ; .. J'ai dit à quel instant et à quelle hauteur (1,090 môtres) nous avions fran- chi la ligne de partage des eaux. Depuis cet instant, chaque station indiquait que nous descendions vers le d'sert par une pente rapide. Arrivés à Biskra, un hori- zonindéfini, comme celui de la mer, se dé- roulait devant nous K étail intéressant de connaître la hauteur, au-dessus de la Mé- diterranée, de cette plaine sans limite. Une série d'observations barométriques, comparées avec celles qui se faisaient si- multanément à Constantine, me donna 75 mètres pour la hauteur de Biskra au-des- sus de la mer. Sans doute, ce chiffre ne doit être considéré que comme une ap- proximation, puisque la distance de 25 myriamètres environ, qui nous séparait de Constantine, était trop grande pour que les variations des deux instruments fussent bien comparables; mais le fait es- senliel n’en est pas moins mis en saillie par le résultat obtenu, résultat qui ressort d'observations faites pendant onze jours consécutifs (du 4 ou 19 mars.1844). On voit, par ce qi précède, sur quelles observations se fonde l'idée qe j'ai émise surles chances desuecès que présenteraient des tentatives de soudage dans le désert. I est clair, parles inflexions descouches,que, d'une part, l’espace compris entre Cons- tantive et les nontagnes qui dominent, au nord, Merdjet-el-Gousi, d'nne autre part, ce que je puis appeler la plaine d'El Kan- lara, se présentent comme formant deux bassins artésiens. Au contraire, la plaine où coule le T'’zour, plaine marécageuse en quelques points, devrait, par un trou de sonde, donner écoulement aux eaux qui y séjonrient. L’inclinaison définitive des couches du -Lecrain vers le sud, la compacité du cal- Caire qui forme les bancs supérieurs, la porosité des marnes intercalées dans ces bancs, tout porte à croire qu'une série de coups de sonde donnés dans le désert ferait jaillir des eaux en tel point qu'on choisirait. Ainsi s'explique ce que Shaw rapportait, il y a un siècle, en parlant des environs de Tuggurt : « Les environs de » Wad-Keag, dit-il, sont fournis d'eau » d'une façon singulière: ils n’ont pro- » prement ni fontaines ni sources, mais » les habitants creuseut des puits à cent, » quelquefois deux cents brasses de pro- » fondeur, et ne manquent jamais d’y trou- » ver l'eau en grande abondance. His lè- » vent, pour cet effet, premièrement di- » versées couches de sable et de gravier, » jusqu'à ce qu'ils trouvent une espèce de » pierre qui ressemble à de l'ardoise, qne » l'on sait être précisement au-dessus de » ce qu'ils appellent bahar t@ht el erd ou » la mer au-dessous de la terre, nom qu'ils DER 198" » donnent à l'abime en général. Cette » pierre seb perce misément, après quoi » l'eautsort si soudainement et en si gran- }» de abondance, que ceux que l'on fait L» descendre pour cette opération en sont » quelquelois surpris et suffoqués, quoi- » qu'on les retire aussi promplement qu'il » est possib'e. » . Or, ce sont là de véritables puits arté… siens, comme M. Arago l'a remarquéil ya | déjà dix ans. Il est de la dernière évidence qu'il existe sous le désert une nappe d'eau qui vient de l'Atlas et qui doit avoir un cours du nord an sud. Une série de coups de sonde, convena- b'ement espacés entre Biskra et Tuggurt, formerait ce qu'on peut appeler la grande route entre ces deux points, Il faut que tous les coups de soade réussissent, et, pour cela, il est nécessaire et il suffit que le premier amène l'eau à la surlace ; or, le Gonvernement pos-ède le matériel. La chince à courir, en cas d'insuccès, $e ré- duira t donc à perdre la fiçon d'un sou- dage. Il est rare q rune idée dont le consé- q''ences seraient si grandes pnisse être vér.fiée avec une dépeise aussi minime. Une autre conséquence découle des faits précédemment expoxés; elle est relative à la configuration du pays. Depuis longtemps on savait que l'intérieur de l'Afrique pré- sentait des plaines élevées, et l'exemple de L'imbesa nous prouve que les Romains avaient su les choisir pour y bâtir des villes où la température était assez donce. Ce fait est parfaitement vérifié, et ta planche jointe à ce rapport donne la hauteur ap- proximative de ces plateaux que nous aVOns traversés; mais cette planche mon- tre aussi que le profil auquel m'a conduit une série de mesures barométriques dif- fére beaucoup de celui qui a été donné par M. le général Duvivier. En effet, il était impossible à priori, et difficile par rensei-. gnements, de juger que le désert füt aussi peu élevé au dessns de la mer qu'il paraît l'être. Où m’assure qu'au sud d'Oran et de ‘Tlemcen les montagnes s'ahaissenit peu vers le désert; il faudrait admettre alcrs que le désert a une pente générale de l'ouest vers l’est, ce que me semble indiquer , d’ailleurs, un long cours d’eau qu'on retrouve sur toutes les cartes, même sur la belie carte inédite de M. le colonel Daumas , et qui sillonne le Sahara dans cette direction, parallèlement à l'Atlas. Cestun point qui reste à vérifier. La distnction de grand et de petif Atlas semble destinée à disparaître. Sur presque aucun point les chaînes ne sont nettement distinctes, et presque partout on serait hors d'état de dire où commence l’une, où finit l’autre. M. le général Duvi= vier pense que les anciens n'ont pas fait cette distinction: elle remonte à Ptolémée; mais Ce qu'il est vrai de dire, c'est que ce géographe ne l’appiiquait qu'à la partie de l'Atlas qui atteint l'Océan, à l’ouest de“ l'Afrique. Si l'on maintenait la distinctiow de petit et de grand Atlas, ce dernier de= vrait ête défini: le suile des crêtes quà forment la ligne de partage des eaux entre l@ Médi'erran’e et le grand désert, La chaines des l'Aurès appartiendrait a plus d'un titrem au grand Atlas. à Jusqu'à présent, le massif du Jurjuras; auquel on attribue une hauteur de 2,100 mètres, pouvait être considéré comme le point culminant de l'Atlas, au moins dans l'Afrique française. Les monts Aurès pas raissent beaucoup. plus élevés. Près du 7 MEUTESC "0, | DORE 1499 ‘camp de Batnah,, qui était à 1013 mètres, j'ai mesuré, à l’aide de deux observations birométriques, un piton qui est loin d’être le plus élevé de ceux qui avoisinent le camp, et ce piton s’est trouvé être à 650 mêtres au dessus du © 5p, c'est-à-dire à -1663 mètres au-dessus de la mer. Or, du sommet de ce piton J'apercevais la char- ‘pente des Aures couverts de neige (23 mars) , ct dominant de beaucoup tous les points que nous avious pu atteindre. Le désert descend-il par une pente dou- rce vers le Sénégal ? Sil en est ainsi, et qu'il n'y ait pas de relèvements, on doit croire , vu la faib'e hauteur à laquelle se trouve l'oasis de B :kra, située à la nais- sance du désert, que les grands lacs figu- rés sur les cartes dans l'intérieur de l'A- frique sont, comme la mer Caspienne, à jun niveari inférieur à celui des grandes mers Un immense travail, exéc té sous les auspices e l'Acatémie impériale de ‘Saint-Pétersbourg, a fait connaître, en 14839, ane la mer Caspienne est à 24,89 {12:,72) au-dessous de la mer Noire. | Note sur la hauteur de Constuntine. | Le baromètre observé à Constantine était placé à 650 mètres au dessus de la imer. Tous mes € leuis ont été faits en {partant de cette hauteur, qui m'a été don- {née comme exacte par M. le docteur Vital, | chargé des observ:t ons météréolouiques à | Constantine. Voici, au reste, une vérification que | j'ai fa te : le 22 m:r6 1844, le baromè- tre de M. Vit !, à Constantine, a donné: 8 heures du matin. 0%,7126 40,9 UP RES. O7 7131 14,2 Siheures #0 1". 07/7109 16,8 Moyenne , . _0",7122 110,73 Le mênie jour (12 mars), le baromètre de M. l'ingénieur Labor e, à Philippeville, » baromètre qui est placé à 48,36 au dessus | de la mer, à donné : : 6. heures. . . 0",7662 15,0 AVMNEURES 0 . 07609 190.0 0",7648 lo,8 Moyenne : . 0",7659 16:,26 où a donc : Philippevilie. 0",7659 16°,26 Constantine. | m 7122 140,73 En se servant des Fables de M. Olfmanns, | on trouve que: donne p. 100870" donne p. ME 29, 5633 3400 donne p. TE 4,53. Table I. 6212.16 «à lTable II. Hauteur approchée a— b—c= 572",92 Première correction 97292-10002 (16.264-11.73)— 39,03 | 604,25 “Le baromètre de Philip- péviile est à. . . . . 18,36 au-d. m. Mutenr de Constantine . © au-dessus de la mer. 659,61 résultat assez rapproché de celui qui m'a été donné. Le baromètre de Constantine n'est pas placé au point le plus élevé de la ville. Re 200 SCIENCES NATURELLES. PALÉPHYTOLOGIE. Sur les Gycadées fossiles en général, et parti- culièrement sur celles qui se trouvent en Silésie; par M. GOEPPERT (résumé par M. DE TCHIHATCHEFF). L'auteur commence son mémoire en fai- sant observer que, malgré l'accroissement considérable que le nombre des espèces qui composent les Cycadées fossi'es a éprouvé dans ces derniers temps, la classification établie en 1828 par M. Ad. Brongniart, dans son Prodrome des végétaux fossiles, suffit encore, à peu de modifications près, aux exigences des nouvelles intercalations. La grande majorilé des Cycadées fossiles connue jusqu'à ce jour appartient à la for- mation jurassique; celles que l’auteur a recueillies en Silésie se trouvent dans les dépôis de fer argileux de la Silésie supé- rieure, dépôts qui font partie de la forma- tion sus-mentionnée. Après avoir passé en revue [es essais qui, depuis la publication du Prodrome de M. Ad. Brongniart, ont été faits dans le but d'établir une nouvelle clas- sification des Cycadées, M. Goeppert donne l'énumération de la totalité de ces végétaux fossiles, distribués selon la méthode de M. Brongniart, en réunissant toutefois les deux genres Zanua et Zamites en un seul, et en y ajoutant le genre Zamiostrobus (Endlichs) pour désigner leurs fructifica- Lions. Parmi les Cycadées connues jusqu’à ce Jour et que M. Goeppert répartit eatre les quatre sections suivante : Cycadites, Za- mnites (y compris les Zamostrobus), Ptero- phyllum et Nilsonia, 19 espèces ont été dé- couvertes par l’auteur. Il résulte de l'énumération faite par l’auteur, que le total des différentes espèces de Cycadées fossiles connues jusqu'a ce jour et désignées par un nom spécifique, s'élève à 78 parmi lesquelles 9 troncs ou stipes, 62 frondes et L fructifications. Sur ce total, les genres qui les composent figu- rent dans les proportions suivantes: l Frones Fron-! Fructifica- : des. tions. ee on an our mem | eme mes meme eme | | €veadites, ii BOUT Zamites. DS) PDA )ROS Pamiostrobus. a| SIN 4 Pterophyllum. 23| — | 23 Nilsonia. 121 — } 52 Total des espèces. 78 9: 65 4 Les espèces se trouvent ainsi réparties dans les diverses formations; | Ten iMoutter A Aero AE EAN Grès rouge... . . , . 4|Argile Wealdienne . 3 CHÉSIDIS MEN PS ED GTES ANCIEN EMA USENS KEUPE RER PER OAI AMEN TO DRE END ra ee MINIME PERRIER Oolite. . . . . . . . 29 Gisement inconnu . 53 Tout en faisant une large part aux repro- ductions inévitables des mêmes espèces sous des noms nouveaux, ainsi qu’à la pro- babilité que plusieurs frondes et stipes, dé- crits comme espèces différentes, ne sont en effet que les parties intégrantes du même individu, il n’en est pas moins vrai qu’en comparant les espèces des Cycadées fossiles avec celles des Cycadées vivantes, dont le total est généralement évalré à 38, l'avan- tage numérique appartiei dra infaillible- ment aux premières, en sorte que J’on pourra toujours en porter ie norbre au 20! double de celui des Cycadées vivantes, d'autant plus que l'influence des causes qui tendraient à réduire cette proportion se trouve puissamment contrebalancée par de- découvertes sans cesse croissan'e; de nous velles espèces fossiles. Les onze espèces de Cycadites se rap- prochent le plus par leurs feuilles roïdes et uninervées des Cycas d'aujourd'hui, dont le nombre est à peu près égal à celui des ec pèces fossiles ; une partie du genre Zanutes, et nommément les espèces (à peu près au nombre de 15) dont les pinnules présen'ent un certain rétrécissement à leur base, cor- respondent au genre Encephalartos, tandis que les espèces (au nombre de 8) dont les pinnules sont articulées à leur base et se trouvent fixées à la fronde d’une manière oblique, pourraient bien offrir un pendant au Macrozamia. Enfin les genres Zanuos- urobus, Nilsonia et Pierophyllum, composés de 38 espèces, doivent être considérés comme des genres éteints, et n’admettent point de parallèle avec les Zamia L. dont les pinnules se trouvent distinctement arti- culées, tandis que celles des genres en question n’offrent point cette particularité. L'auteur termine son important travail par un tableau comparatif de l'extension géographique et géologique des Cycadées vivantes et fossiles. Nous avons cru devoir le placer sous les yeux de nos lecteurs, non seulement parce qu'il offre un grand inté- rêt, mais aussi parce qu'il sert à faire ap- précier l'étendue des faborieuses investiga- Lions du célèbre savant de Breslau. FLORE ACTUELLE FLORE FOSSILE. Cycas L., composée de 10 espèces; Asie tropi- cale el subtropicale, Nou- velle-Hollande. Cycadites, composée &e {* espèces : Suède, ile de Portland, France, Bohé- ie, Saxe-Cobourg et Ha- noyre. Zamiles, Brong. (ana- logie incomplète) ; Fran- ce, Angleterre, Baireuth, Bamberg (Bavière). Se reproduit à 15° plus au nord, savoir : ile .de Portland, Angleterre , Bamberg. Manque complètement. MHacrozamia Miq. 3 es- pèces ; Nouvelle-Hollande et le Cap. Encephalartos, Lehm., 18 espèces; le Cap, non loin des tropiques. Zamia, 49 espèces ; A- mérique tropicale et suh- tropicale. Genre en partie éteint. Zamites. Goepp.; je de Portland, Angleterre, France, Bamberg, Bai- reuth, indes orientales. . Genre complètement | Zamiostrobus, Angle- éteint, terre, . Genre complètement l'terophyllum, Brenz. éteint. 25 espèces, Suisse, Wur- tembers, Autriche, Bo- hêème Bamberg, Baireutt, Saxe, Schaouinbers , : Silésie. Genre complètement Nilsonia, Brongn., 1? éleint. espèces; Suède, Angle- terre, Saxe -Cobourg , Quedlinbourg, Bamberg, Baireuth. ANATOMIE COMPARÉE. réponse à Pa Note de 858 Fonferesr. concernant lPanatomie et la physiologie des Mollasques pülébentérés; par M. de QuATRE- FAGES. Nous avons promis de mettre sous les yeux de nos lecteurs toutes les pièces du procès scientifique aui se débat en ce mo- ment devant l’Acad ‘mie des Scieices en- tre MM. de Quatrelages et Souleyct. Fidé- le à notre promesse, nous allons repro- duire aujourd'hui la réponse faite par ke : premier de ces naturalistes au dernier travail de M. Souleyet, travail dont nows 20? avons donné un long extrait dans notre journal. Nous donnerons de même dans un prochain numéro la lettre que M. Sou- levet à adressée à l'Académie, dans la séance de lundi dernier. Mais comme ces deux derniers écrits semblent changer la nature du débat scientifique, qu'il n'y est question à peu près que de récriminations et de réponses sans autres pièces à l'appui que celles qui se trouvent déjà entre les mains de la commission, comme dès lors il n'y aurait presque plus de raison pour que cet échange de lettres ne se prolon- geàt à peu près indéfiniment, et tout au moins Jusqu'au jugement peut-être éloigné de la commission , nous déclarons que la lettre de M. Souleyet de lundi est la der- nière que nous croyons devoir reproduire pour le moment. Il nous semble d'ailleurs que ce n'est plus maintenant que de la commission nommée par | Academie que l'on peut espérer une solution à la question qui s'agite entre nos deux habiles obser- vateurs:; les lettres et les notes dont is donneraient connaissance au publie n'a- vanceraient en rien la décision de la diffi- culté soulevée par M. Souleyet et qui, ne l'oublions pas, se résume en ces mots: Æst-il vrai que M. de Quatrelages se soit trompé dans la détermination des organes qu'il a décrits dans les Mollusques nommés par lui Phlébentérés? Est-il vrai que ces animaux présentent des modifications au plan général d'organisation des Mollus- ques aussi fortes, aussi étonnantes que celles qu'il à eru devoir leur attribuer par suite de ses recherches ? Il nous semble qu'une commission académique peut seule résoudre ces questions par l'examen direct des animaux, et que jusqu'au jugement qui pourra être porté, l'échange de lettres et de notes ne modifie l'état des choses en rien d'essentiel ni de réellement fm- portant. Voici au reste, la lettre de M. de Quatrefagcs. Après avoir attaqué mes fravaux au nom des principes, de lanalogie et de la logique, M. Souleyet déclare vouloir s'en tenir uniquement aux faits. Je ne demande pas mieux que de Île suivre sur ce nou: veau terrain. Voyons done ce que sont les faits présentés par ce na‘uraliste comme servan£ de fondement à ses critqnes. F. El suffit, dit M. Souleyet, d'ouvrir une Éolide par la face inférieure, pour s'assurer que chez ces Moilusiues le cœur est disposé comme chez les autres Nudi- branches. Puis, ce naturaliste décrit et figure trois grands vaisseaux veineux, Pun postérieur et médian, les deux autres an- térieurs et latéraux. ‘Fous trois aboutis- sent, selon M. Souleyct, à une oreélieite que ce naturaliste assure avoir injeetée plusieurs fois. C'est dans le tronc iiédian qu'aboutissent, selon M. Souleyet, les vei- mes tranchiales. De ces faits, qu'il res re comme démontrés par ses M. Souleyet conclut que J'ai eu tort de regarder les Phiébentérés comme dépour- vus de sistème veineux, et d'admettre une communication libre entre la cavité générale du corps et l'appareil vasculaire. A cela je réponds : 1° Si l'on ouvre une Kolidine par la fare inférieure, on ne peut apercevoir le cœur, qui est placé au dessus de Pesto- mac, de l'intestin et de tont l'appareil gastro-vasculaire (foie de M. Souleyet). 90 Si, au contraire, on ouvre par le dos une Éolidine, même conservée dans l'al- cool , on voit le cœur presque flottant et r. préparations ,! 203 maintenu seulement, enavant, par l'aorte, en arrière, par deux brides formées par les oreillettes que j'ai décrites dans mon premier Mémoire. On trouve aussi sur le même point quelques fibres d'attache iso- lées. 30 On reconnaît que le cœur est entiè- rement libre en dessous. Autant que j'ai pu en juger parl'examen des dessins de M. Souleyet et les détails que renferme sa Note, ee naturaliste me semble avoir commis ici les méprises sui- vantes : 1° Ce naturaliste a pris l’estomac pour une oreillette. . 2% Il à pris pour veine médiane le tronc gasiro-vasculaire médiodorsal. 3 Il a pris pour des troncs veineux laté- rauæ et antérieurs les deux troncs gastro- vasculaires qui occupent en effet cette po- sition. 41Ila pris pour des orifices de veines branthiales les orifices des cœcums gastro- vasculaires (cæcums que M. Souleyet décrit et figure ælleurs comme des cœcums hépa tiques). 5° M. Souleyet a complètement méconnu la nature de l'appareil qui termine les ap. pendices dorsaux (branchies des auteurs). Ce n’est pas un organe glanduleux, plein, occupant toute la cavité terminale de l’ap- pendice, comme l'a figuré M. Souleyet. C'est une poche fermée en arrière, s'ou- vrant au dehors, el secrétant des organes urticans. [l n’y à à sa surface aucune trace de lacis vasculaire. 60 M. Souleyet décrit, conime étant l’es- lomac, ce même tronc gastro-rasculaire médio-dorsal, qu'il a pris plus haut pour une veine. Ici les troncs antérieurs ef la- téraux lui échappent. M. Souleyet n'a pas vu le véritable estomac (1). 7° Ces méprises de M. Souleyet nous expliquent comment il n'a pas reconnu la communication qui existe entre l'appareil circulatoire et la cavité générale du corps. Crovant injecter l'oreillette, il injectait l’es- tomac, et la matière passait dans Pappareil gistro-vasculaire, qui, en effet, est clos de toutes parts. Les deub'es emplois que je viens de si- gnaler dans les descriptions de M. Son- -eyet proviennent, selon tonte apparence, d'une cause fort simple. Pour faire ses préparations , ce naturaliste a ouvert les anjmaux tantôt par le dos et tantôt par Le ventre. {la été trompé par le peu d'épais- soeur du cérps, qui est très aplat chez les Phlébentérés. Découvrant, à l'aide d’une coupedes portions d appareil quiluiavaient echappé lorsqu'il en employait une autre, il a décrit deux fois le m&me organe, im- parfa tement connu, conme deux organes différents. C'est ainsique, pour lui, ie tronc gastro-visculaire est devenu tour à tour une veine et un esiomuac. 11. Je passe maintenantà ce quiconcerne l'Artéon. 1° M. Soulevet déerit chez ce Mollusque une peche pulmonai e d'où partent des ca- naux a/riens ràmiüés. Je puis assurer que rien de pareil n'existe chez l'Actéon; car, pas plus sous le microscope qu'à la vue simple, on ne peut confondre l'aspect de deux tubes plongés dans l'eau, et dont l'un est plein de ce liquide et l'autre d'air. 9 La description et les dessins du tube digestif donnés par M. Souluyet se rappro- — { ) Cet estomac n'avait également échappé lors de mon prenier travail; mais depuis j'ai reconnu celte erreur, : ! : 204 chent assez de ce que j'ai vu moi-même. Nous différons cependant sur quelques points. Ainsi, par exemple , nos dessins de langue diffèrent. Je suis très certain de l'exactitude de ma figure. Si celle que: donne M. Souleyrt est également fidèle, il faudra en couclure que nous avons ob- servé des espèces différentes, 3° Les corps vésiculeux décrits par M. Souleyet comme constituant l'ovaire lui- même, ne sont autre chose que des capsu- les remplies d'œufs à divers degrès de dé- veloppement. [ls n'ont aucune espèce de r pport avec les cœcums que j'ai décrits comme app’rtenant à l’appareil gastro- vasculaire. Ces cœcums existent, mais leur disposition varie selon les espèces, et, sous ce rapport, ce que j'ai vu.en Sicile ne ressemble en rien à ce que m'avait montré l’Actéon de la Manche. Pour ne pas abuser des moments de l'Aradémie, je m'arréterai aux quelques faits que je viens de signaler, Mais je dois, avant de terminer, faire une remarque. Déjà, dans sa première note, M. Sou'eyet m'avait prêté des opinions qui ne furent Jamais les miennes, m'avait attribué des faits que j+ n'avais jamaisavancés ou que J'avais rectfiés. Il agit exactement de même dans celte seconde Note, et, de plus, interprète certains passages d'une manière qu'il ne m” st guère possible d’ex- pliquer. Ainsi, M. Sou eyet parle du el a- que que J'aurais décrit dans quelques Phlé- bentérés; il oub'ie que dans ma première répo se J'ai déjà fait remarquer que cet organe, désigné p r moi, même dans l'ex- p'ication des planches, sous le nom d'or- gune énigmatiqu’, d'crgane indé'erminé, est r_ellement une poche ou vésicule dépendante del’appareil générateur. Enfi ,cenatural.ste veut absolument que j aie a ancé que chez les Phlébentérés la respiration se faisait dans l’intérieur méme des cæœcums gastro vasculaires. Or, je n'ai jamais eu sette pensée. En relisant mes Mémoires et sur- tout ma Not: sur le Phlébentérisre, M. Souleyet verra, j'espère, que j'ai to jours prnsé que la respiration se faisait par la peau, etque les prolongements { £ stinaux serve &à m'ttr le chvie en contaet avec, les surfaces respürantes immédiatement, c'est-, à-dire sais l’irtrmédiaire de vein s ou d. casaux lymphatiques. de ne citerai que e sexemples. Es suflront, je p’ns:, pour qu'on ne croie pas sans examen à tontes les étrang tés, à toutes 1 s contradict'ons que M. Souleyet a cru voir dans mes tra- vaux. E: consultant les €ompies rendus, on p ut s'assurer qu'il n'y à pis eu de Com- mission spéciale nommée pour juger ja question débattue entre M. Souleyet et moi. Ma Nte sur le phlébeutérisme a ceule été renvoyé: à la Section de Zoologie. D'après la déc sion prise dans la séance deruière et qui renvoie le travail de À. Soulevet à la Commission déjà nomme, c'e: done d'vaut las ction de Zooïogie tout e: tière que neus devro’s expos r 10$ raisons. Je d'sire que ce soit le plus tôt pos ibie. Les pièce s que je prése ivrai eo sistent en Vé iles, T: ra pédiens et É lidines, tant vivantes que conservées dans l'alcool. 3 ai cru iiutile de Les appr- ter pour les déposer sur le bureau dans uue boit quine s'ouv irail pas. J'espère pouvoir pre-en er aussi sous peu des Aez {co s viv.ns, et meitre ai.si sous les mains de nus juges toutes les pièces né- ces-aires pour éclairer leur opinion. Ed 208 SCIENCES APPLIQUÉES. CHIMIE APPLIQUEEs Préparation de l’oxyde d’urane et de l'acide #itanique dans les applications techniques. _ L’acide titanique et l’oxyde d'urane sont - employés dans la peinture sur verre où dans celle sur porcelaine; le dernier, en eutre, dans la peinture à l'huile, et tous deux enfin dans la fabrication des dents ar- tificielles pour donner différentes nuances à la masse d’émail. Pour préparer l’oxyde d'urane, on prend du pechblende (péchurane, urane oxydule) des mines de l’Erzgebirge en Saxe ou autre, | qu'on pulvérise et passe au tamis. On verse dessus de l'acide chlorhydrique étendu, et on agite fréquemment pendant un certain temps pour que le protoxyde de manganèse et les terres se dissolvent, puis on laveavec soin, on fait sécher et on traite avec deux fois son poids d'acide azotique concentré du | commerce ; on fait bouillir et évaporer à siccité. Le résidu est dissous dans l’eau, et à travers la dissolution filtrée on fait passer, pour en séparer les métaux étrangers, tels que le cuivre, le plomb, l’arsenic, etc., un courant de gaz sulfhydrique. La liqueur filtrée pour en séparer tous les sulfures mé- talliques précipités, est évaporée de nou- veau à siccité ; ce qui donne encore un ré- | sidu assez considérable d'oxyde de fer qui se sépare par nne nouvelle dissolution dans l'eau. La liqueur de nitrate d'oxyde d'urane ayant été filtrée encore une fois, on y ajoute de lammoniaque caustique: le précipité ‘ éiné. L'oxyde d’urane ainsi préparé possède une belle couleur orangé vif; mais il ren- | ferme encore un peu d’ammon'aque et de fer, et quelques traces de zinc, de manga- uëèse et de cobalt. L’acide titanique se prépare avec le tita- nate de fer (æigrèxe, titane oxydé ferruginé) | finemeut pulvérisé et lévigé, qu’on mélange | intimement avec moitié de son poids de soufre et qu'on fait rougir. La masse re- | froidie est pulvérisée, lavée de nouveau, arrosée d'acide chlorhydrique concentré, | ét après l'élimination du fer, séchée et lé- gèrement portée au rouge. | L'acide titanique ainsi préparé est souillé par du fer et par queiques traces de man- wanèse ct d’étain: if se présente sous forme d'une poudre blanc jaunâtre. Avec le ruiile (tétane oxyde), on obtient uni acide titanique en mélangeant intime- ment et faisant fondre le minéral pulvérisé * et lévigé avec quatre parties d’un mélange de parties égales de carbonate sec de po- tisse; la masse fondue et traitée par l’eau, et le résidu qui renferme en solution du ti- lanale de potasse et du titanate du soude est trailé par l'acide chlorhydrique concen- tmé: on étend ensuite d'eau, et on préci- pile par l'ammoniaque caustique. a E— Bronzage chinois. Le capitaine Pidding, qui a fait un long séjour en Chine, indique le procédé suivant £ommeétant celui que les Chinois emploient pour produire un beau bronzage sur cuivre. L'article qu’on veut bronzer est d’abord . décapé avec des cendres et du vinaigre, de manière à bien découvrir le métal et à le rendre brillant. En cet état, on le fait sé- Cher au soleil, puis on le couvre en totalité | jaune qui se forme est lavé, séché el cal- 206 avec la composition suivante : deux ace (le mace est le dixième de l’once chinoise) de vert de gris, deux mace de cinnabre mi- néral, deux mace de sel ammoniac, deux mace de bec et de foie de canard, cinq mace d’alun bin pulvérisés et incorporés ensem- ble, et humectés suffisamment pour en for- mer une pâle qu’on peut étendre sur les articles. Quand l’objet est ainsi caargé, on le passe au feu et on le lave quand il est froid. On le charge une seconde fois avec la composition, on passe de nouveau au feu, et on lave à l’eau jusqu'à dix fois de suite. Les petits objets ainsi bronzés sont, dit- on, d’une grande beanté, et ne perdent rien de leur éclat par leur exposition à l'air li- bre et à la pluie. -(Technologiste.) Te MÉCANIQUE APPLIQUÉE. Machine lithographique ; par M. Penror, ingénieur civil. La machine lithographique que j'ai pré - sentée à l'exposition, est destinée à l’im- pression des écritures et de l’imagerie. Elle renfertwe, je le crois, la solution du problème de l’encrage mécanique des pier- res. Dans cette machine, la pierre est plane et sembiable aux pierres lithographiques ordivaires; elle est posée sur un chariot animé d’un mouvement alternatif de va-et- vient lent dans le sens progressif et rapide pendant le retour. La pression est exercée sur la pierre par un pelit cylindre maintenu latéralement dans une rainure el supporté par un gros cylindre qui l'empêche de fléchir. Un cuir et un garde-main servent d’intermédiaire entre le petit rouleau et la pierre. Le mouillage est opéré par deus tampons cylindriques de laine, recouverts de peau et ensuile de velours de coton. Après avoir passé sous les rouleaux encreurs, la pierre reçoit, en arrivant à l'extrémité, un second mouillage. L’encre est déposée dans un encrier ana- logue à ceux de la typographie. Un petit rouleau transporteur porte à un rouleau table, animé d’un mouvement rapide de rotation, l'encre qu'il a prise par son con- tact avec l’encrier. Un second transporteur plus gros, transmet à un gres rouleau ta- ble l’encre dont il s'estohargé pendant son contact avec le premier. Il existe entre ces quatre rouleaux des rapports de diamètre tels, que les mêmes points des rouleaux en contact nese rencontrent qu'après un grand nombre de tours, afin que la répartition de l'encre, daus le sens longitudinal de la ma- chine, se fasse de la manière la plus uni- forme. Pour opérer la répartition de l'encre dans le sens transversal, condition essentielle dans l’impression des pierres qui ne ‘ont pas couvertes d’un dessin uniforme dans toute l'étendue de leur surface, je fais usage d'un petit rouleau coureur, oscillant, qui en se présentant d'une manière oblique au gros rouleau table, est entrainé jusqu’à ce qu'il reçoive l'impulsion d'une petite came. Cette impulsion lui communique une obli- quité opposée qui le fait rétrograder jus- qu'à ce qu’il recoive l'impulsion d’une pe- tite came qui change sa direction et ainsi de suite. Un troisième rouleau transporteur trans- met l'encre du gros rouleau de bois sé- cheur. Ge ronleau sécheur, animé d'un mouvement rapide de rotation, est porté par un cadre qui l’abaisse sur deux rou- 207 leaux encreurs, pendant que ceux-ci sont sans action sur la pierre, Un second rouleau sécheur, plicé sur le cadre et dans le même plan horizontal que le premier, en recoit le mouvement à l’aide d’un rouleau intermédiaire posé entre les deux. Au dessous de ce deuxième sécheur sont placés deux auires rouleaux encreurs à la hauteur des premiers. Les rouleaux sécheurs ont donc deux fonctions : la première de transmettre l’en- cre qu'ils reçoivent du gros rouleau table, aux quatre rouleaux encreurs; la seconde de dissiper, par un mouvement rapide, l'humidité que les rouleaux encreurs ont contractée dans leur contact avec la pierre humectée. Un mécanisme particulier permet de varier la pression que les encreurs doivent exercer sur la pierre. Eu général cette pression doit être énergique pendant le mouvement progressif de la pierre, afin de la garnir convenablement d'encre ; elle est faible, au contraire, pendant le retour ra- pide de la pierre afin d'opérer le neltoyage du dessin. En cela, après trois années d'essais divers, je n’ai rien trouvé de mieux que d’imiter le travail des ouvriers habi- ies. Après avoir parcourula machine, la pierre - a donc reçu huit actions de rouleaux, qua- ire en allant pour se charger d’encre et quatre auires en revenant pour nettoyer el fiuir, Ces quatre rouleatx encreurs sont plus que suffisants pour l'impression du trait et de l’écriture, mais leur nombre doit être augmenté pour l’impression du dessin, du moins avec les encres dont j'ai fait usage jusqu’à présent. Mais ce qui me fait croire que, quelle que soit l'encre, huit coups de rouleaux sont suffisants pour le dessin, c’est que j'en ai toujours vu donner un plus grand nombre par les imprimeurs qui voulaient tirer de belles épreuves sans fatiguer leurs pierres. Une roue dentée latéralement est mue d'une manière particulière par un pignon maintenu dans un cadre. Cette roue reçoit du pignon le mouvement progressif lent, et rétrograde rapide qu'il communique au chariot porte-pierre à l’aide d’une chaîne ou. d’une crémaillère. Enfin, dans cetie machine, toutes les opé- rations ont lieu mécaniquement, si ce n’est la pose du papier sur une tablette et son en- levage après l'impression. La machine en- lière reçoit son moteur quelconque de la force d’un demi-cheval environ, et elle im- prime de quatre à huit épreuves à la minute. (Technologiste.) a ——— ER ED ee Perforiionnements dams Fa pmma- dinar à Papier continus par MM, BROCARD. Ces perfectionnements consistent entre autres en un régulateur et en égoutteur. Le régulateur a pour principe une pompe à piston plein, dont le mouvement dépend de celui de la machine et qui exécute, par conséquent, un nombre de courses propor- tionne]} à celui des tours des arbres de cette machine. L’alimentalion se trouve donc réglée sur la vitesse de la toile métallique sans fin. On modifie d’ailleurs à volonté, par le moyen d’un vis, la longueur de la course du piston, et, par suite, le volume de la pâte déplacée, ce qui permet de dé- terminer la quantité fournie, selon la force que l’on veut donner au papier. 208 L'évoutteur est un rouleau couvert en toile métallique portée sur un grand nom bre de rondelles destinées à en conserver la forme, enfilées sur un même axe et isolées l'une de l’autre par des rondelles d'un dia- mètre plus petit. Le régulateur fonctionne déjà dans plu-. sieurs fabriques des environs de Paris, il présente beaucoup de facilité dans son em- ploi et dans les moyens de le disposer. On dit que l’égoutteur donne également des résultats très salisfaisants. ———2 81 © — — CHIMIE ET MÉCANIQUE APPLIQUEES. Coup-d'œil sur les opérations exécutées en An- gleterre sur l'or, pour le convertir en mon- naïie. Le professeur Brande a communiqué à l'institution royale de Londres, danslaséance du 24 janvier dernier, un mémoire dans le- quel 11 a exposé les diverses opérations que subit l'or dans sa conversion en monnales. Nous croyons faire plaisir à nos lecteurs en leur donnant un eourt résumé de ce tra- vail. L'or'est importé en Angleterre d’Améri- que, d'Afrique (sous forme de poudre) et des monts Ourals, en Russie. M. Murchison a montré que celui qui provient de cette dernière source va augmentant en quantité d’annee en année. Cet or est envoyé à l’HÔ- tel des Monnaies par la Banque. Cependant à la Banque on lui a fait Subir préalablement une première fusion et un premier essai ou analyse. Le mécal est alors envoyé en, lin- gots, ou en pièces massives oblongues, du poids de 15 livres. Par suite du premier es- sai, l’on connaît la pureté et la qualité de ces lingots. Lorsqu'ils arrivent à l'Hôtel des Monnaies, ils sont pes:s en présence des employés responsables des deux établisse- ments. Après cela 1ls sont remis à l’essayeur ui en fait l'analyse. [l'est nécessaire quel’or et l'argent des monnaies soient mêlés d’un métale de valeur inférieure en proportions soigneusementditermint e ;:par cetalliage#]: deviennent moins flexibles et ils prennent plus de dureté. de manière à mieux conser- ver les empreintes. Pour l'or, l’alliage que l'on ajoute est ordinairement un mélange par parties égales de cuivre et d’argent. Dans les monnaies anglaises, onze parties d'or pur sont mêlés à une partie d’alliage, tandis que pour les pièces d’argent 11 2/20 parties d'argent sont mêlées à 18/20 d’al- liage. En France les proportions d’alliage sont les mêmes dans les deux ; elles sont de 4 partie sur $ de métal pur. Ainsi allié, le Jingot d’or est fondu dans un creuset de plombagine, et pendant qu'il est fondu, on l'agite soigneusement avec une baguette de la même matière dans le but de rendre le métal parfaitement homogène dans toutes ses parties. La même opération se fait éga- lement pour l’argent; seulement M. Mori- zon a substitué pour ce métal des creusels de fer fondu à ceux de plombagine. Une des découvertes de Wollaston a eu des conséquences importantes relativement aux opérations du monnovage. En rendant le platine malléable, et en donnant ainsi les moyens d’en faire des creusets, il a per- mis de l’employer à extraire sans peine l'ar- gent qui généralement accompagne les masses d’or Les raffineurs font cette opéra- tion à peu de frais, et tout largent qu'ils retirent ainsi est un bénéfice tout clair pour eux. 209 C'est après ces préliminaires que le lin- got d’or commence à subir les opérations mécaniques par lesquelles il est converti en monnaies ; mais ces opérations qui ne peu- vent être rapportées ici, parce que leur description, pour être claire, exigerait de longs détails et même des figures, sont nécessairement appuyées en plusieurs cir- constances sur des principes de chimie, Ainsi le lingot est laminé de manière à n’a- voir plus que l'épaisseur des pièces ; mais pour cela on le chauffe sans le contact de l'air afin d'éviter que son alliage ne soit brülé. Ce laminage, ou la réduction du mé- tal en ruban, s'opère avec une parfaite ré- gularilé, à l'aide de la machine de sir J. Barton. C'est dans ce ruban qu'une autre machine taille les fluxs ou les disques de mé- tal dont le coin va faire une pièce de mon- naie ; à l’aide d’une disposition ingénieuse, M. Bolton à réussi à trouver un moteur puissant pour celte machine, dans la pres- sion atmosphérique. Enfin, après ces diver- ses opérations, les flans sont frappés et dès-lors:ils n'ont plus à subir qu’un dernier examen pour être mis en ciculation comme pièces de monnaie. -——0 GE D0— AGRICULTURE. Hnsdracéions «ar Ia plantation des Jeunes arbres @é la drammsepliamnéti- tion des gros. Par M. Victor PAQUET. La reprise et la belle réussite d’un arbre dépendent autant, beaucoup plusmême, dela manière dontil a été arraché que decelledont il a été planté. C’est une erreur de croire qu’il est indispensable de lever avec la motte de terre qui entoure le pied un gros arbre que lon veut changer de place. Chaque fois que nous precédons à des travaux de ce geure, nous faisons cerner le pied de l'arbre par une rigole circulaire d’un diamètre d’autant plus grand que l’arbre est plus gros et les racines plus longues. Cette rigole doit être suffisamment large pour qu'un ouvrier puisse facilement travailler dans cette sorte d'enceinte, qu'il faut creuser assez profon- dément pour descendre au-dessous des ra- ciues. En faisant cette tranchée, l’on trouve quelquefois des racines horizontales qui s’é- tendent bien au delà du bord extérieur ; 1 faut les découvrir, les suivre aussi loin que possible, les arranger de manière à pouvoir continuer le travail sans les exposer à être brisées par ouvrier. L'arbre resle assis èt est retenu par une motte d'autant plus forte que la tranchée est plus éloigné de larbre. On mine en dessous avec une tou: née, pioche ou tout autre outil de cette forme ; la terre se détache peu à peu, soit naturellement, soit en l’aidant avec la main ou un morceau de bois disposé en pieu; on la jette sur les bords du trou avec une-pelle, dès qu'il yen a suffisamment pour obstruer Ja tranchée; on procède ainsi jusqu’à ce que lParbre ne tienne presque plus. C'est alors qu’on Pen- lève, à force de bras s’il est petit, et au moyen de mécaniques quelconques s’il est trop gros pour être maîtrisé par les seules forces musculaires de l'homme. On conçoit que dans ce dernier cas on a dû préa!ablement maintenir l'équilibre de l'arbre par des liens ou cordes sur trois ou quatre directions. Ce travail tout mécanique est susceptible d’une foule de modifications, suivant les lieux, les forces et Les objets dont on dispose. Il serait donc inutile d'en donner les détails ; l'intel- ligence d’un habile ouvrier où d'un archi- tecte en fera plus que tout ce que l’on pourrait écrire à ce sujet. 210 L'important, c'est de tourmenter l'arbre le moins possible avec les mains, c'est-à- dire de le toucher avec soin, afin d'éviter à l'écorce ce frottement de mains continuel qui fort souvent la rend lisse ‘el laisante comme des meubles vernis. Pour parer. à : cet inconvénient, on doit envelopper la tige de mousse, de foin ou de paille, que l'on | fait Lenir au moyen d’une ficelle. Celte pré- caution à encore pour résullat de prévenir les écorchures que l'on ne manquerait pas de lire à l'écorce avec les cordes, leviers, diables et chariots, dont il faut ordinaire- ment se servir pour le transport des gros arbres. Plus les branches seront l'appro- chées et maintenues contre la tige, mieux cela vaudra. Si c’est un arbre toujours vert que l’on transplante, si c'est un arbrisseau à rameaux lendres el cassants, garnisd'yeux susceptibles de se détacher avec facilité, Ja prudence et la précaution exigent que l’on prenne loutes les mesures possibles pour ne rien briser. , Arraché avec toutes ses racines, comme il a été dit plus haut, il faut un très grand trou pour recevoir l'arbre que l’on trans- plante. La terre neuve qu'il faut jeter au fond de ce trou doit étre disposée de manière que l’arbre soit parfaitement assis, c'est-à- dire qu'il soit placé droit, et que les racines soient étendues hirizontalement, sans gêne ni Contrainte, de manière que l'arbre se soutienne presque debout sans appui, tant il doit être d’apiomb. Les racines fracturées sont les seules à couper, jusqu’à la rupuure seulement. Une opération essentielle qui contribue beaucoup à la reprise des arbres, c'est de mouiller légèrement avec un arro- soir à très pelits trous les racines, et de saupoudrer immédiatemnnt dessus une terre fine et sèche qui s’y attache, et faci- lite l'union des racines avec la motte de terre dont on les recouvre lorsque l'arbre est dans le trou. Le chevelu est la partie essentielle des racines et de la reprise des arbres: il faut prévenir avec soin tout ce qui pourrait le détruire. La terre dont on recouvre les racines doit étre très-ameublie, friable, sans être sèche ; il faut la répandre de manière qu’elle tombe comme une grêle épaisse, et non par blocs ou pelletées com- pactes. Un bon planteur doit s'assurer qu'il | ne resle pas de vide sous la couronne, et y faire entrer avec la main autant de terre que possible. Quelques voyages d'eau après la plantation sont préférables au piéline- ment, dont il faut toujours être sobre; äl est bon cepeudant de n’arroser que quand on plante dans les sols légers, et que la saï- sou déjà avancée et la friabilité de la terre l’exigent. Les gros arbres nouvellement plantésont nécessairement besoin de forts soutiens contre les vents. C'est l'intelligence qui doit indiquer à l’ouvrier les dispositions qu'il a à prendre et les objets qu'il peut uti- liser : des cordes, des fils de fer, des trin- gles en bois, elc., altachés ou ‘appuyés contre les murs ou les arbres voisins, sont au nombre des meilleurs moyens à utiliser. ÉCONOMIE INDUSTRIELLE. Moyens d'améliorer l'acier brule: par M. HOLZAPPFEL. ’ Lorsque l'acier fondu a été altéré paru u excès de Chaieur, on peul le rétablir RM partie, en le réchauffant et en le trempant quatre ou cinq fois dans l’eau, à une tem ETES 1pérature de moins en moins élevée, après lquoi on.y donne un bon martelage à la cha- eur rouge ordinaire. Plusieurs personnes préfèrent même, pour les outils tranchants, lacier qui a été ainsi rétabli; mais celte : opinion paraît fort contestable, quoique le } Changement produit par ce traitement soit ÿraiment remarquable, et que les fragments séparés d’une barre qui y a été soumise diffèrent considérab'cment de ceux d’une barre altérée. Probablement, c’est au | martelage que l’on doit principalement attribuer l'amélioration, et, quand on fabrique des outils de qualité supérieure, îl | est à propos de le prolonger jusqu’à ce que la pièce soit presque complétement refroi- die; cependant il ne rend pas la ténacité à | l'acier surchauffé, ni même à celui qui a été | chauffé trop fréquemment à une tempéra- | ture convenable. —— 0 KO © — SCIENCES HISTORIQUES. | ARCHÉOLOGIE. . Note sur un vase antique, par M, A. DEVILLE. | J'ai signalé, dans les mémoires de l’Aca- | démie de Rouen, année 1843, la découverte, * sur plusieurs points du département : au : Mesnil-sous-Lillebonne, à Etretat, à la Cer- } langue, à Saint-Denis-le-Thibout, de quatre grands vases antiques. en terre cuite, de forme sphérique, dans lesquels avaient été | déposées des urnes cinéraires. Ces vases ne | sontautres quele Dolium fictile des anciens, | qui servait aux usages domestiques, princi- palement pour les liquides, tels que le vin et l'huile, et qu’on appliquait souvent comme enveloppe préservatrice, lors du | dépôt dans la mer, des urnes contenant les cendres des morts. À l’aide de ces monu- ments, j'ai pu restituer à un passage de Pline l’ancien, longtemps incompris, son véritable sens : «Quin et defunctos sese » multi fictilibus doliis condi maluère. » — » Un grand “ombre préfèrent, qu'après leur > mort, On les ensevelit dans les tonneaux }» en terre cuite. » Depuis 1843, époque où j'écrivais, deux Inoûveaux Dolium ont été découverts dans notre département, l’un à Barentin, sur la ligne des travaux du chemin de fer, l’autre à Gauville, canton de Montivilliers. C’est de ce dernier, le plus récemment trouvé, et le plus intéressant, par les objets qu’il conte- nait, que je me propose de parler. | Cest dans le terrain du sieur Bachelet, ‘cultivateur à Cauvilie, qu'il a été découvert novembre dernier. Ce Dolium affecte la même forme que ceux trouvés précédem- ment dans le pays de Caux. Il a 1 mètre 58 cent. de circonférence, sur 61 cent. de hauteur compris son collet. À sa base, est un, bouton pointu; aux deux côtés de son ouverture, sont deux autres boutons, qui servaient aux mains q:ii saisissaient le vase, dont le poids est considérable. Le bouton pointu de la base permettait d’enfoncer plus était plein. Plus tard, lorsqu'on le fit servir à usage de sépulture, on agrandit violem- ment son ouverture, qui devait être assez Étroite dans l’origine, afin de livrer passage 1 l’urne cinéraire qu’on y déposa (1). Cette (1) Sur cette ouverture était placé un petit plat en terre, qui a’été maliieureusement brisé, et dont “on a négligé de recueillir les morceaux. à une faible profondeur. dans le mois de facilement le Dolium dansle sable, lorsqu'il 212 urne, qu'on a trouvée en place, est en verre de couleur et de l’espèce de notre verre à bouteilles ; elle est carrée et se termine par un goulot rond à collet; elle est armée d’une anse. Ce vase de verre n'offre d’autres or- nements que des stries longitudinales à son anse, et, sous son fond, une étoile en re- lief à six pointes, enfermée dans un cercle. Sur son ouverture était une petite écuelle à pied, en terre rouge, d’une forme élégante. dont la couverte, primitivement très brilz lante, a été fort altérée par le temps. L’urne était remplie d'ossements brûlés. Aux deux côtés de l’urne, dansle Dolium, étaient deux autres petits vases en terre cuite, de forme arrondie, sans anses ni cou- vercle, l’un en terre grise, l’autre en terre noirätre. Ge dernier est à côtes comprimées. Tous ces vases ontété cédés, par l’au- teur de la découverte, au Musée départe- mental des Antiquités, où on pourra les voir très prochainement. RE —— Quelques notions sur l'astrologie et sur son application à la mé- decine (extrait d’une notice de M. de BRIÈRE. L’astrologie est une de ces erreurs scien- tifiques qui, remontant à la plus hante an- tiquité, se sont établies chez tous les peu- ples, et s’y sont perpétuées dans tous les âges, avec cette autorité puissante que donne l’assentiment général. et ont résisté le plus longtemps aux progrès incessants de la philosophie. Disparue pour toujours, avec beaucoup d’autres superstitions populaires, l'astrologie a cédé la place à la seul: science que l'inspection des astres peut procurer, l'astronoinie : et il suflit de connaître un peu les éléments de cette dernière science pour_se convaincre de la nullité de la pre- mière. L’astrologie prit sa source dans une opi- nion qui n’a rien de très déraisonnable. On supposa que les astres, tant ceux qui sem- blentattachés à la voûte céleste,etse meuvent tous ensemble, que ceux qui ont un mouve- ment propre et isolé. avaient sur le globe terrestre une action combinée qui variait suivant les divers aspects de ces astres par rapport à la terre. Malheureusement, à une idée juste et qui pouvait devenir féconde, on substitua des chimères, et au lieu de la vérité on n’obtint que des erreurs. On a beau citer quelques prédictions astrologi- ques qui se sont accomplies ; de pareils té- moins ne suffiraient plus aujourd’hui pour faire admettre parmi nous l’infaillibilité de l'astrologie. D'ailleurs il y à généralement dans les prédictions un vague qui permel toujours de leur appliquer l’événement quel qu'il soit; et tout à l'heure je vous en offri- rai quelques exemples. Dès qu’on fut bien convaincu que les as- tres avaient une grande influence sur notre globe, on pensa que cette influence devait s'exercer sur toutes les choses qui existent dans ce monde, et que, puisqu'on avait un mGyen sûr d'en apprécier les résultats, on pouvait la suivre dans toutes ses applica- tions. De là vint que l’astrologie se combira avec tous les genres de divination et de magie, car il fallait savoir le moment le plus favorable pour l'opération magique ou di- viuatoire; puis à la médecine, car il fallait juger de l’action des astres sur les maladies et de l’opportunité de l'administration des remèdes ; l’alchimie s’en empara aussi, afin 219 de connaître le moment où il fallait entre- prendre les opérations chimiques. On n’en resta pas là: les événements de la vie hu- maine furent prédits avec une grande certi- tude, et la politique lrouva aussi un grand auxiliaire dans les calculs de l'astrologie: Ainsi, chez les Égyptiens et les Chaldéens, on ne marjait deux personnnes qu'après avoir reconnu que les deux révolutions d'années concordaient: parfaitement. On ne confiait: pas la conduite d'une affaire à un homme dont la révolution des années an: nonçait: du malheur pour l’époque où l’af: faire alla t s’entreprendre. Encore aujour- d'hut, en, Perse, le roi a des astrologues qui, dès le malin, lui indiquent ce qu'il doit faire dans la journée. La religion chrétienne. a aboli certaines superslitions et à jeté lanathème sur qui- conque oserait les pratiquer. Mais cet arrêt n'a pas eu pour résuliat de discréditer ces superstitions; seulement il les a rendues exécrables aux yeux des populations. L’astrologie divinatoire, comprise dans les proscriptions, n’en a pas moins paisi- blement continué de régner jusqu’à l'avant dernier siècle ; etle concile de Trente a per- mis la crculation des ouvrages d’astrologie qui se rapportent à la navigation, à l’agri- culture où à la médecine. Il ÿ avait deux emplois de l'astrologie dans la médecine : l’un pour connaître l’in- fluence des astres sur la constitution dé l’homme, et le moment opportun pour l’ad- ministration des remèdes: et l’autre, le même usage des remèdes mêlé à la magie. Cette dernière application de l'astrologie était sévèrement défendue, et l’autre per- mise. ; On croyait généralement que les planètes ont action sur le tempérament, sur les sens et leurs organes. Entre autres choses, on supposait que le soleil agit sur la vue, et principalement sur l’œil droit, et la lune sur l’œil gauche, Cette :cpinion est impor- : tante à constater, puisque les Egyptiens di- saient que le soleil est l’œil droit d'Osiris, et la lune l’œil gauche. Les Indiens repré- sentent Brahim, le dieu suprême, avec le s0- leil et la lune à la place des yeux. Les signes du zodiaque et les maisons or: biculaires des planètes gouvernent les par- ties du corps et les diverses humeurs ou li- quides qui entrent dans l’économie animale, Lorsqu'un enfant venait à naître, on obser- vait d’abord, ou l’on prétendait observer le premier signe et la première éloile qui montait à l'horizon dans le moment de sa naissance, et cette observation présageait tout ce qui devait arriver durant la vie du nouveau-né; en même temps, on dressait un tableau de la position supposée des au- tres planètes. Je dis supposée, parce que, le mouvement des astres n'étant pas connu exactement, il se pouvait fort bien qu'une planète fût au méridien et l’autre au cou- chant quand on les croyait en conjonction. On observait avec soin l'heure de sa nais- sance ; lesheures étaient sous l'influence des planètes qui leur donnaient leurs noms, ainsi qu'aux jours de la semaine. On appelait le tableau &@e la position des astres un thème, ou une figure, laquelle ser- vait à faire une prédiction générale appelée jugement, en latin judicium, et c’est de là que l'astrologie a pris le titre d’astrologie” judiciaire, pour la distinguer de l’astrono- mie. On examinait avec beaucoup d'’atten- tion le lieu de la lune, parce qu’on attribuait à cet astre une influence toute particulière 214 à cause de ses phases, et de sa plus eu moins grande distance de la terre. On connaissait par ce tableau ce qu'on appelait la révolution des années; c'était une période de douze années, les mêmes chez tous les individus ; de ces douze an: nées, les unes étaient heureuses, les autres malheureuses; et comme, en Egypte, l’on ne mariait ensemble, ainsi que je l'ai déjà dit, que ceux dont les révolutions d'années étaient concordantes, il s'ensuit que les époux étaient où absolument du même àge, ou séparés par une distance de douze ans, de vingt-quatre, etc. Dès qu'un homme tombait malade, le médecin, qui était toujours astrologue , commençait par faire le thème ou l2 figure de la maladie, comme si c'était une per- sonne, afin de connaître sa nature, ses jours critiques, ses accidents variés, et en- fn son issue probabie; ensuite, il rappro- chait cette figure de la figure de la naissance du malade, et par là révolution des années il tirait ses conclusions. La lune, suivant sa position dans le zo- -diaque et dans-les maisons orbiculaires, avail une action toute particulière, surtout dans les jours critiques de la maladie. Nous mêmes, aujourd'hui, nous avons attribué à la lune une puissance très forte sur l'esprit de l’homme ; et de nos jours encore, on ap- pelle lunatique celui qu’on suppose soumis à l’action périodique de l’astre des nuits. (L'Investigateur.) eee BIBLIOGRAPHIE. — NOTICE STATISTIQUE SUR L'ASILE DÉPARTE- MENTAL DES ALIËÈNFS ETABL( A ROUEN, par L. de Boutteville, directeur de l'établissement; à Rouen, chez Nicolas PÉRIAUX. Cet opuscule, qui renferme une foule d’obs erva- #ions intéressantes, est, en quelque sorte, le résumé physiologique, historique et statistique de létablisse- ment de St-Yon. On y traite des remarques sur l’ac- tion de la jempérature sur les maladies mentales, li e. des professions et de l’âge sur la folie, la re, le déces des aliénés, ete. lume des tableaux indiquent le ral de Ja population et les recettes e vaste et bel établissement. con mémoire dans une brochure d’pne quarantaine de pages. Il eat pu faire, en l’étendant, un travail d'une haute importance. Cependant, .lout abrégé qu'il est, il pourra étre consulté avec fruit et sera toujours lu avec intérêt. L'étublissementdeSt-Yon de Rouen est trop connu ‘pour que nous répédions ici ous les éloges que mé- ritent son excellente tenue el l’intelligente adminis- ration qui y préside. Dernièrement nous avons visité un établissement, qui, sur une échelle beaucoup plus pelile, réunit au méêine degré les avantages d'un beau site, d’une sur- yveillance paternelle, d’un traitement médical des plus efficaces, dont la rigueur est tempérée par les attentions permanentes des chefs el des employés Cet établissement est celui de Quimper, dirigé de- puis plusieurs années avec nn zèle et un talent re- marquables par le docteur Follet. Cu. G... Par7 ANNUAIRE DE CHIMIE. comprenant les applica- ions de cette science à la médecine.et à la pharma- cie, par A. Baudrimont, professeur agrégé à la Fa- eulté de médecine de Paris, professeur de chimie, Tome, in-8, 720 pages, avec 190 figures interca= lées dans le texte. ESSAI d'anatomie -philosophique sur les parties primaires du squelette intérieur et extérieur, d’après le système de Carus ; par Ulysse Chevalier, D. M. In-8°, ESsAI sur les chemins de fer considérés conime li- gnes d'opérations milltaires, suivi d’un projet de sys- tème militaire de chemins de fer pour l'Allemagne. Trad. de l'Allemand par L. A. Unger. 1n-8° de 17 feuilles, plus une carte. À Paris, chez Gorréard. ESSAI sur les harmonies physiologiques ; par Bau- det-Dulary. In-80, 9 pl. A Paris, chez Ballière, rue de l'Ecole-de-Médecine, 17. HERBIER GENERAL DE L'AMATEUR ; rédigé par C. Le maire. Livraison 156, Grand in-8. 2 pl. A Pa- ris, chez H. Cousin, rue Jacob, 21. HISTOIRE des sciences de l'organisation et de lcurs progrès, comme base de la philosophie ; par M. H. de Blainville. Rédigée d’après ses notes et ses lecons faites à la Sorbonne de 1839 à 1841 ; avec les développements nécessaires et plusieurs additions, par K. L. M. Maupied. Trois volumes iu-8, plus 2 pl.” À Paris, chez Périsse, rue du Pot-dc-"er, 8. LETTRES sur la Chimie considérée dans ses rapport avec l’industrie, l’agriculture et Ja physiologie; par -Justus ELiebig. Traduites de l'Allemand sur la deu- xième édition, par F. Bertet Dupiney et E. Dubreuil Helion. In-12. A Paris, chez Paul Masgana, galerie de l’Odéon, 12; chez Baillière. FAITS DIVERS. Des lettres arrivées de la Norwège annoncent que le 4 janvier, à trois heures et demie du matin, on a ressenti une violente secousse de tremblement de terre au phare de l'ile Toningen, près d’Arendal, — Après une tempête qui soufliait du nord-est et qui était accompagnée de tourbillons de neige, vers mi- nuit, le temps devint subitement doux clair. A trois heures, le ciel se couvrit de nouveau, mais sans vent; il resta dans le même état pendant environ une demi-heure, après quoi l’on entendit un bruit sem- blable à celui d’un charriot roulant sur un pont de! pierre; à ce bruit succéda iminédiatement une vio- iente explosion. Les verres de sa lampe et son réflec- teur s’agitèrent et tremblèrent comme si Ja tour ébranlée allait cronler. Le gardien fut tellement ef- frayé qu'il resta sans mouvement pendant quelques instants. Aussitôt le vent commenca à souffler de l'ouest. MARTEAU A VAPEUR. Dernièrement nous avons vu fonctionner dans les ateliers de M. Nellus une petite maghine sortant de l'usine de M. Nasmyth (de Patricroft, près Manches- 216 ter), inventeur de l'iugénieux marteau vertical à va- peur dont nous avons donné la description. ' | L'avantage de cette machine consiste dans l'ay- plication de deux tiroirs mus par deux excentriques fixés sur l'arbre de Ja manivelle, et d’un secteur à vis adapté sur l'une des tiges des excentriques, es qui permet d'augmenter ou de diminuer à volonté ka course du Uiroir supérieur à détente variable, lore même que la machineest en marche et sans l'arrë- ter. Par Je simple moyen du secteur à vis, on main- tient Ta même vitesse à la machine, quoique ave une préssion plus où moins forte dans la chaudière. Ges avantages, qui ne peuvent échapper à MM. les ingénieurs, mécaniciens el propriétaires de machines, nsus ont eugasé à les faire connaitre. SOMMAIRE DES ARTICLES CONTENUS DANS L'ECHO DES 6 ET 9 FEVRIER, SOCIETES SAVANTES. — ACADÉMIE DES SCIENCES ; séance du 27 février.—Sociélé géoiogique de Lon- dres. — Société botanique de Londres, — Société microscopique de Londres. — SCIENCES PHYSI- QUES. —- éLxcrricrré. — Expériences sur la force électro-motrice tellurique ; L. MaGRINI. — mÉtÉo- ROLOGIE. — Oscillations barométlriques extraordi- naires observées à Parme dans l'Observatoire de l’Université ; A, COLLA. — PHYSIQUE DU GLOBE. — De la possibilité d'établir une chaine de puits arté- siens à travers Je désert entre Biskra et Tubburt; hauteur du désert à Biskra; hauteur de Constan- üine ‘ FOURNEL. — SCIENCES NATURELLES.— BOTANIQUE. — Observations sur l'origine et ke développement’ de l'embryon chez le Tropæolum majus ; HERBERT GIRAUD. — PALÉPHYTOLOGIE. — Sur les cydaoées fossiles en général, et parliculié- rement sur celles qui se trouvent en Silésies GOEPPERT. — ANATOMIE COMPARÉE. — Réponse à Ja note de M. Souleyet ; QuATREFAGES. -— SCIEM CES MEDICALES. — Influence médicale du cli- mat de Florence, — Appareïls paneumaliques pour mesurer exactement la capacité de la poitrine; Je docteur Hurenixsox.—SCIENCES APPLIQUEES. —MÉCANIQUE APPLIQUÉE.—Nouveau chemin de fer atmosphérique; (HamEroy. — Machine lithogra- phique ; Perror. ingénieur civil, — Perfectionne- ments dans la machine à papier continu; Bro- CARD: — CHIMIE APPLIQUÉE. — Préparation de l’oxide d’urane et de l'acide tilanique dans les applications techniques. — CHIMIE ET MÉCANIQUEN APPLIQUÉES. — coup-d’œil sur les opérations exé- cutées en Angleterre sur l’or, pour le convertir en monnaie. — ECONOMIE INDUSTRIELLE. — Disposi- tions nouvelles à donner aux fourneaux ou foyers employés dans différents arts; DEermozr.—Moyens d’aiéliorer l'acier brülé;. HOLZAPPEEL. — AGREE CULTURE. — lustruclions sur là plantation des jeynes arbres et la transplantation des gros; Ven Paquer. — SCIENCES HISTORIQUES. — Sépuln tures des rois et reines de France; Cn. GrouEr — ARCHÉOLOGIE. — Note sur un vase antiques DEvize, — Quelques notious sur l'astrologie e sur son application à la médecino; BRiÈRE. D VERS. IMPRIMERIE DE A. BLONDEAU, RUE RAMEAU, BIBLIOGRAPHIE. — NOUVELLES ET FAITS a iDouzième année, Parire—Joudis 13 février 184%. Ce N: 10 = L'ÉCHO DU MONDE SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. L'ÉcHo pu MONDE sAvANT parait le JEUDE et le DIMANTAE de claque semaine et forme par an deux volumesde plus de 4,200 pages chacun On s’abonne | à Paris, rue des BEAUx=ARTS, N. 6, et rue de la CHAUSSÉE-D'ANTIN, 3, et dans les départements chez les principaux libraires, et dans les bureaux de poste et des Messageries. Prix du journal , PARIS pour un an, 2+ fr.; G mois, 43 fr. 50, trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 50 fr 16 fr., 8 fr. 80. À L'ÉTRANGEA 5 fr. em sus pour les pays payant port double. — Adresser tout ce qui concerne le journal à M. le vicomte A. de LAVALETTE, directeur et rédacteur en chef, ACADÉMIE DES SCIENCES. | Séance du lundi 10 février 1845. M. Augustin Cauchy lit un mémoire sur des formules rigoureuses et dignes de re- marques auxquelles on se lrouve conduit ‘par la consideration de séries multiples et divergentes. — M. Poncelet lit la première partie d’un long rapport sur un nouveau système de chemin de fer proposé par M. Girard. — Un chirurgien, M. Balard, lit un mé- imoire dans lequel il étudie les causes qui empêchent la réussite des grandes opéra- tions chirurgicales. — M. Jobert lit un mémoire intitulé : lu rétablissement de l’action nerveuse dans es lambeaux autoplastiques. I s’agit de sa- voir si la force plastique qui fournit les élé- ments de réparation dans les solutions de Continuilé de nos organes, est suflisante pour reproduire une portion de nerf dé- | truite ou même pour rendre à un nerf coupé Sonintégrité première. En supposant qu'on arrive à résoudre cette question négative- ment, il reste à savoir encore si, après la ‘section d'un nerf, l’action nerveuse se ré- tablit dans les parties siluées au-delà de la solution de continuité, et dans ce cas, . comment s’opère ce rétablissement. | M. Jobert a déjà réfuté l'opinion de la “reproduction de la substance nerveuse; laujourd’hui il faut connaître les nouveaux résultats que lui ont donnés les opérations jautoplastiques, à l’aide desquelles il a pu isoler une île de tissu vivant au milieu des autres tissus. Ces résultats auxquels l'ont conduit six années d'observations et l’études méritent de fixer l'attention des bhysiologistes et des chirurgiens. M. Jobert es formule de la manière suivante : 1° Immédiatement après les opérations hutoplastiques, la sensibilité s’affaiblit ‘ou lisparaît dans-les lambeaux : cet affaiblisse- nent est en raison directe de l’écoulement lu sang. 2° Avant la section du pédicule, la sensibilité y est conservée, en partie du moins. 3° Au bout d’un certain temps coulé après cette section, la vascularité et a sensibilité reparaissent dans le lambeau n même temps et s’accroissent dans les nêmes proportions. 4° Dans beaucoup de tas, la vascularité s’exagère dans les lam- eaux, et alors la sensibilité présenteun dé- *eloppement proportionnel. En regard de ces conclusions, voici “elles qui fournit l'examen anatomique. 1° Les lambeaux autoplastiques, après la “ection du pédicule, sont isolés de toutes iarts du reste de l’économie par un tissu icatriciel. 2° Il n'existe comme moyeu de commu- “ication entre les lambeaux et le reste de organisme que les vaisseaux plus ou moins évéloppés_ qui traversent la couche de (PRES an) tissu cicatriciel ; jamais on ne rencontre de filets nerveux. 3° Les nerfs qui existaient primitivement dans le lambeau, s’atrophient et. peuvent enfin finir par disparaitre. 4° Les nerfs des parties qui environnent le lambeau s'arrêtent au niveau de la cica- trice ; tantôt ils sont brusquement interrom- pus en présentant une sorte de renflement du névrilème, tantôtilsse perdent dans letis- su cicatriciel sans pouvoir être jamais suivis dans le Jambeau; ainsi la sensibilité se réta- blit dans les lambeaux et la continu:té ner- veuse ne S'y rétablit point. Comment la sensibilité nerveuse peut- elle se produire dans une partie séparée des centres nerveux ? Comment les impressions produites sur cette partie peuvent-elles être transmises à ces centres à travers un tissu dépourvu de nerfs. M. Jobert résume, dans les deux propositions suivantes, son opi- nion à cet égard : 10 Les lambeaux autoplastiques emprun- tent directement les éléments de leur sensi- bilité aux globules sanguins qui fournissent les matériaux de leur nutrition. Le déve- loppement de la sensibilité est exactement réglé par l’abord de ces globules; il aug- mente du dixième suivant la même pro- gression. Cetle première proposition découle d'expériences que l’on doit à MM. Dumas et Boussingault. 2° Lessensationsexcitées dansleslambeaux sont transmises aux centres nerveux par les extrémités des nerfs qui environnent la Ci- catrice, et parviennent à ces extrémités par l'intermédiaire du tissu cicatriciel lui-même dépourvu de nerfs. ù Comment maintenant cette sensibilité développée par les phénomènes de la cir- culation, est elle transmise aux centres ner- veux? M. Jobert pense, avec un illustre membre de l’Académie des sciences, qu’on pourrait s’expliquer cette transmission par une at osphère sensible répandue autour des nerfs et même de la chair musculaire ; il y aurait ainsi une’ action à distance à tra- vers le tissu cicatriciel, qui n’agirait que comme substance conductrice. — M. Mialhe écrit pour annoncer à l’A- cadémie qu’il lui adressera prochainement un mémoire sur la question qui s’agite en- tre lui et MM. Bouchardat et Sandras. — M. Audouard, pharmacien à Beziers, présente quelques réflexions sur le mémoire de M. Chaiin dont nous avons rendu com! te. Ce dernier a faitconnaitre que l’arsénicage des céréales, dans le but de détruire le char- don, estinutileattendu quel’acide arsénieux, mêmeemployéen grande proportion, estsans influence sur les cryptogames en général, et sur l’uredo cürbo en particulier. M. Audouard pense, au contraire, que l’arsenic n’est pas sans action sur l’uredo carbo. Mais cette opinion est loin de le conduire à préconiser la méthode de chaulage par l’arsenic. En effet, selon lui, les semences qui ont été imprégnées d’arsenic produisent du blé qui contient de ce toxique en très petite quan- tité, il est vrai. De plus, le chaulage par l’arsenic rend indispensable, et partant fa- cile, la vente d’un poison aussi dangereux ; et l’expérience a déjà, plus d’une fois mal- heureusement, prouvé combien pouvait de- venir funeste le débit d’une pareille subs- tance. Du reste d’autres chaulages peuvent être substitués avec succès au chaulage par l’arsenic. C’est le chaulage par la chaux vive, et non carbonatée additionnée de sel marin, proposé par M. Mathieu de Dombasle, c’est aussi celui que M. Audouard fait connaître, et qui se compose de 1,500 grammes de chlorure de chaux, 800 gram. de sel et 50 litres d’eau. L'immersion des semences, dans cette solution, n’a besoin que de durer 1 heure au lieu de 24, comme dans le cas où l’on n’employait que de la chaux vive. — M. Aug. Laurent envoie un mémoire sur l’isomorphisme et sur les types cristal- lins. — M. Duchartre présente la suite de ses intéressantes recherches organogéniques, sur la famille des malvacées.Le mémoire de ce jeune et savant botaniste contient trop de faits detaillés et importants pour qu'il nous soit permis d’eu donner ici une ana- lyse succincte. Nous en publierons prochai- nement un extrait assez étendu. — M. Lereboullet, professeur à la Facul- té des sciences de Strasbourg, envoie un mémoire sur les crustacés de la famille des cloportides qui habitent les environs de Strasbourg. Ce travail comprend trois par- Lies : la première, historique ; la deuxième, descriptive ; la troisième, anatomique. Dans la partie anatomique de ce mémoire, l’au- teur a étudié avec soin la composition et la structure de la bouche, du tube digestif, du foie, des organes génitaux, et du système nerveux des cloportides. Les limites de ce compte-rendu nous dé- fendent d'entrer dans les nombreux détails que renferme le mémoirede M.Lereboullet; nous nous contenterons de signaler les faits principaux qu’il contient : L’estomac de ces petits animaux a élé étudié avec soin, il présente un arrangement merveilleux des parties solides destinées à broyer les ali- ments. On y trouve deux petits appareils de trituration, formés par des lames résis- tantes; l’un est cardiaque, l’autre pylori- que. La charpente de l'estomac est d’ailleurs formée d’un certain nombre de pièces cor- nées, qui servent à mouvoir les deux appa- reils triturants, et à soutenir l’épithélium qui revêt toute celle cavité. L’intestin ou la partie du tube alimentaire qui suit l'appareil de trituration se compose de deux parties très inégales, l’une très longue, l’autre au contraire extrêmement courte, séparées l’une de l’autre par un é- tranglement. Celui-ci, entouré d’un anneau 990 musculeux épais et robuste, peut être con- sidéré comme ün véritable pylore. Laspre- mière portion de A'intestin représente Ile ventricule chilifique des insectes. Elle est remarquable par l'existence de deux rigoles longitudinales qui partent de la région dor- sale de l'estomac et se prolongent le long de la face dorsale de l'intestin, Jusque vers la moitié de sa longueur. M. Lereboullel pense que ces deux rigoles peuvent Servir à condu re la bile dans la moitié postérieure du tube intestinal. Le savant professeur de Strasbourg a aussi étudié avec soin la structure du foie, des organes de la génération et de la gesta- tion, le système nerveux et les organes des sens. Selon M. Lereboullet, les yeux, chez ces animaux. se composent d'une agglomé- tation de petits cristallins sphériques apla- tis auxquels aboutissent autant de filets ner- veux, une masse épaisse de pigment en- toure ces cristallins et l'extrémité des nerts qui s’y rendent, et forme autant de petites massues au milieu desquelles plonge le filet nerveux. Il a été impossible d’apercevoir de corps vitré. Malgré de nombreuses recherches, M. Lereboullet n’a pu encore découvrir aucun organe spécial pour l'audition. — M. Saint-Evre envoie une note sur quelques composés du tungstène. — Nos lecteurs n’ont pas oublié les ré- sultats principaux du mémoire lu dans la dernière séance par M. Milne Edwards, et, . sans aucun doute, ils se rappelleront qu'il signalait comme un fait presque général l’absence de vaisseaux tubuleux dans une partie du cercle circulatoire des mollusques gastéropodes. M. Pouchet écrit aujourd'hui à l’Académie pour réclamer la priorité de cette idée. Il y a deux ans, M. Pouchet an- nonça que dans les mollusques gastéropo- des le sang s’épanche dans la cavité abdo- minale, et y est absorbé par les extrémités béantes des veines. En effet, nous lisons daus un travail intitulé: Recherches sur l'anatomie et la physiologie des mollusques, que M. Pouchet publia en 18/2, les phrases qui suivent : « La physiologie de la circu- lation des limaces rouges offre une particu- larité extrêmement curieuse et que je ne sache pas que l’on ait encore signalée. Le sang, après avoir franchi les capillaires qui terminent les artères, est au moins en gran- de partie perspiré par eux et s’épanche dans la cavité viscérale; puis ensuite ce fluide se trouve absorbé par les extrémités des veines, et il rentre de nouveau dans le système vasculaire pour êlie dirigé vers le poumon et y subir l'influence respiratoire.» M. Milne Edwards s’est empressé de re- connaître la vérité du fait énoncé par M. Pouchet, tout en faisant remarquer qu’a- vant 1842 il avait déjà publié des remar- ques sur la circulation semi-vasculaire et semi-lacuneuse. E.F. —0>0°Ge— SCIENCES PHYSIQUES. CHIMIE. Sur la pariétine, matière colorante jaune, e sur les constituants organiques des lichens, par M. le docteur R. THOmPson. (Philos. ma- gazine.) A l'exception d’un petit nombre d'espèces dans lesquelles on a rencontré des sels spé- ciaux, comme par exemple l’oxalate de po- tasse, le bitartrate de la même base et le 221 phosphate de chaux, on a généralement supposé que, mayaut pas de véritables ra- cines, les lichens ne contenaient aucune substance minérale et ne vivaient qu'aux dépens de l'air. Quoique Hooker annonce avoir trouvé sur plusieurs lichens des ra- cines tinparfutes où crampons, au moyen desquels 1ls se fixent sur l'arbre ou Île ro- cher qu'ils hab.teut, il n'y à en géuéral au- cun organe de cette nature dans ces plan- tes, el 1 on à même supposé qu'elles creu- saient le rocher pour s'y loger à l'aide d'une exsudation d'acide oxalique. Mal- gré cette absence presque complète de cominunications directes entre la plante et les substances minérales, l’auteur a trouvé que le Panueliu parietina don- nait, par l'incinéralion, une quantité no- tabie de matières solides qui conservaient la forme de la plante. Elles semblaient en constituer le squelette sur lequel la partie organique se serait fixée; dans lrois expé- riences faites avec des lich: ns de celte es- pèce qui avaient crû sur le micaschiste de Durs n en Ecosse lors même que l’on en sé- parait avec le plus grand soin toute sub- Stance minérale, lors même que l’on n’in- cinérait que les parties supérieures des fremdes qui n'avaient eu aucun contact avec le rocher, on obtint ‘toujours de 6,8 à 6,7 pour 100 de cendres. Ces cendres ont don- né, à l'analyse, de la silice de 64 à 68 pour 100, des sels solubles tels que sulfate, phosphate et muriate de soude, de l’alumine et du phosphate d’alumine, du peroxyde et du phosphate de fer à la dose de 22 à 34 pour 100, et enfin du carbonate de chaux. Cette grande proportion de matières inor- ganiques dans le Parmelia parietinaengagea l’auteur à rechercher s’il en serait de même pour d’autres espèces, et il a trouvé : dans les cladonia rangiferina. 12,47 p. 100 scyphophorus pyxidatus 6,09 — bellidiflorus 4,18 ramalina scopulorum 4,18 parmelia omphalodes 8,12 — saxatilis 6,94 = parietina 6,75 cetraria islandica 4,84 Ces cendres étaient de même nature chi- mique que celles examinées plus haut. Il est donc évident que, loin que les li- cheus n’exigent pas des aliments inorgani- ques, ces matières entrent, en général, dans leur composition pour une proportion plus considérable que dans les végétaux d’un ordre plus élevé. Au reste cette quantité de cendres varie notablement pour les mêmes espèces, et elle est absolument indépen- dante de la nature du lieu sur lequel les in- dividus se sont développés. Ainsi de deux échantillons de Parmelia Saxaiilis exami- nés par l’auteur, l’un, qui avait crû sur un frêne à 10 pieds du sol, a donné 7 pour 100 de cendres composées de peroxyde de fer et de phosphates de fer, de chaux et d’alu- mine, tandis que l’autre, qui avait été re- cueilli au bord du Loch Venachar, ne donna par l’incinération que 3,9 pour 100 de ma- tières solides. En comparant les proportions de cendres que fournissent les lichens avec celles que donnent les autres végétaux, l’auteur a trou- vé qu’à l’exception des algues, les lichens sont ceux qui en fournissent le plus. Il s’est servi, pour les algues, d’une espèce gigan- tesque apportée du cap Horn, et qui lui a donné 28,8 pour 100 de matières solides. Voici le tableau des résultats obtenus sur mille parties : _un précipité jaune. Un atome d’ammonia 222 Rois divers. Lichens, Algues, 40 90 39 Mat. organiq. 971,28 987,08 971,04 W52,b 162 Cendres . . 28,76 42,92 28,60 267,5 238 Il résulte des:observations de l’auteur que les lichens sont particulièrement propres à former le sol primitif des plantes d’un ordre pius élevé, puisque leurs débris renferment à la fois les substances inorganiques et les éléments organisés qui doivent servir à la uourrilure de ces dernières. Par le même motif, 11 est probable que là où les lichens seraient assez abondants pour pouvoir être enfouis daps le sol, ils fourniraient, comme le font les algues, un excellent engrais. En- fin il faut admettre que ces plantes, malgré le peu deliaison apparente qu’elles ont avec le sol, en dérivent une forte proportion de leur substance, et ne peuvent plus être con- sidérées comme se nourrissant uniquement aux dépens de l'air. Lorsque, après avoir desséché le Parme- lia parietina, on le fait digérer dans l'alcool froid de 0,840 de densité, le liquide ne tarde pas à se colorer en jaune. La couleur aug- \ mente par l’ébullition, et la liqueur filtrée laisse déposer, en se refroidissant, de belles aiguilles jaunes qui ont jusqu’à 1/4 de pouce de longueur; le plus souvent cependant la matière colorante se dépose sous forme d’é- cailles d’un jaune vif. Après l'avoir séchée # et fait digérer dans l'alcool chaud ou dans l’éther, pour enlever toute matière grasse” ou résineuse, la matière colorante jaune, que l’auteur nomme pariétine, fut desséchée« à 80° R. et analysée par l’oxyde de cuivre. Elle donna : | Carbone. 65,21 Hydrogène. 4,34 Oxygène. 30,45 100 Ce quicorrespond à la formule Ci H'6 Ot4, Lorsque la pariétine a été desséchée et qu’on la soumet de nouveau à l’action de l'alcool bouillant pour la dissoudre, il ne“ s’en dissout qu’une portion, et par le refroë« dissement, il se dépose une poudre d'u jaune brunâtre qui n’a pas le brillant du premier produit. À l’analyse, cette poudrem a paru être un oxyde de pariétine, et 4 donné : Carbone. 62,51 Hydrogène. 4,16 Oxygène. 33,33 100 Soit C10 H16 O16. Les propriétés de la pariétine sont re= marquables. Une très pelite proportion des cette substance suffit pour colorer en jaune beaucoup d'alcool, et cette solution devient un réactif très sensible. Elle devient plus foncée par l'addition dem la plus petite (quantité d’acide, et il se forme que caustique, de potasse, de chaux, de car bonate de soude, de baryte ou autre subs tance alcaline, fait virer la couleur jaune au rouge vif tendant au pourpre. Elle sert air sh à faire reconnaître la plus faible proportion d’alcali. Le réactif peut se préparer pañ simple digestion du lichen dans l'alcool froid, et on peut en imprégner du papieh qui devient au moins aussi sensible aux a calis que celui de Gurcuma. La solution als coolique de pariétine se conserve indéfini= ment; et comme il sufit d'y plonger un pas pier pour le colorer en jaune, et que plusies ; papier réactif est frais, plus il est sensibles, 223 ; la pariétine est une des substances les plus commodes que le chimiste puisse employer : pour s’en procurer. Les acides n’ont d’au- tre action sur le papier de pariétine que . d’en foncer la couleur, mais il ne le font pas virer au rouge comme le papie de cur- : cuma, dans lequel il y a un principe colo- _rant bleu qui accompagne le jaune. La plu- part des sels métalliques, en particulier ceux de plomb et d’argent, précipitent en jaune la pariétine de ses dissolutions. . Le lichen dont on la retire est employé en Suède, d’après Willemet, comme moyen de teindre en jaune les étoffes de laine, et on l'y à aussi appliqué à la teinture de la isoie. Il a été aussi employé en médecine. L’auteur annonce avoir aussi retiré la pa- riétine du Squamaria elegans, rapporté par le docteur Hooker de l’île Cockburn, à 64° lat. sud, et qu'il appelle la plante la plus tantarctique ; cela a fait penser à M. Grifith que beaucoup de lichens jaunes, comme le Lecanora vitellina, L. concolor, Squamaria murorum, 9. elegans, elc. ne sont que le Parmelia parietina sous des circonstances ‘diverses, puisque tous ces lichens contien- nent la même substance, la pariétine, à la- quelle ils doivent leur couleur. : | —2-20 D 0— SCIENCES NATURELLES. Considérations géologiques et paléontolozi- ques sur le dépôt lacustre de Sansan et sur les autres gisements de fossiles appartenant à la même formation, dans le départe- : ment du Gers, etc. (note de M. LARTET). == Il y aura bientôt sept ans que je n'ai ‘eu l'honneur d'entretenir l’Académie des Sciences des recherches progressives de géologie et de paléontologie dont ce corps Isayant avait bien voulu encourager les commencements. Ces travaux, d'abord interrompus, ont dù êtrs ensuite repris par suite d'engagements pris dans des prévisions qui ne se sont pas réalisées. | Des observatious géognostiques plus général sées et plus précises ont procuré de nouvelles données, pour ainsi dir: {0po- graphiques, sur l’état de nos contrées sous- |pyrénéennes à une époqne où, nous le savions «léjà, elles étaient habitées par de grandes espèces de maïnmifères. En même temps, le lavage méthodique des Himons et autres sédiments meubles de tes anci-nnes formations a amené la découverte d'une hinfinité de pièces osseuses de très petits animaux, dont les débris eussent, sans cette préraution , longtemps échappé à lœil des observateur. Dans un total ainsi recu-illi de huit à dix mille more aux, y Compris ceux ap- parlenant aux grand s espèces , il a été possible de distinigu:r les rest s caracté- ristiques de 98 ge res, sous-cenres ou ‘espèces de mammifères et de reptiles, c'est-à dre à peu près | double du nem- bre déjà recounu, en 1838, à il époque de mes dernières communications à l’Aca- démie des scienres Sur ces 98 espèces, 19 out été observées “dans divers lieux du département du Gers, ef sur quelques poruts lumitro)hes des départ ments e la Haute-Garonne et des | |} > | | “dans ie local si connu de Sinsan, dont la vingtième partie seuiem nt (environ 40 “ou 50,000 mètres ce bes) a été fuuillée. Il y reste encore plus d 801,000 mètres cubes de couch:s oss:fèr s à explorvr. - D'après la classification provisoire que + Hautes-Pyrénées ; $1 se sont trouvés 224 j'aurais l'intention de proposer pour ces espèces de fossil:s, iles se répartiraient dans la série méiho ique animale, ainsi qu'il suit : { Quadrumanes. 1 ou 2 espèces. Insectivores. 13 Carnivores, 18 Rongeurs. ‘ MAMMIFÈRES, Edentés. 1 ou 2 Marsupiaux. queiques indices douteux. Pachydermes. 21 Ruiminants. sl /{ Tortues. d ! Sauriens. 5) Serpents. 1 ou plusieurs de diverses di- REPTILES, nensions, Salamandres, Grenouilles. Autre genre inconn. 1 \Aut. cru-rept, gig. 4 L] Les ossements d'oiseaux, à proportion beaucoup moins nombreux, n'out pas en- core été étudiés. Ceux de joissons sont très rares. Îl y a, eu outre, us € rtain uombre de morceaux dont les reiations zoologiques n'ont pu encore être dét-r- minées. Le type le plus remarquable de cet en- semble zoologique es:, sans contredit, celui d’un animai de l’ordre des Edentés, que j'avais d’abord cru voisin du Pa golin. Mais, par la di proportion en longueur de ses membres que Jai pu depuis lors res- tituer au complet, et par le nombre de ses doigts, il me paraitrait aujou d‘hui se rap- procher davantage des Paresseux, do: il reproduit aussi d'autres détails d'organi- sation. Certains 1.dividus de ce singulier genre auraie :t presque égale en hauteur nos élépnants d: moyenne taille. J'ai égalemeut recueilli de nouveaux matéraux pour l'ostéolozie du Diniothé- rium; ils suffiront pour convaincre les zoologistes que ce gigantesque mammifère n'était pas un Cétacé, mais bien positive- meut ui quadrupède de terre ferme, comme | j'avais déjà, en 1837 , essayé de l’établir snr de simples donuées tirées de la posi- tion où se trouveut le plus ordinairement s2s dépouiiles. J'ai déjà eu l'honneur, dass mes précé- deutes commuaications , d'entretenir l’'A- cadéinie du dépôt lacustre de Saasan, où éfaie t sicvessivemement venues s’ense- velir les nombreuses générations de ces animaux de tout-s classes. Leur destruc- tion finale paraît avoir été occasionsée par ue graude inondation qu'il ne faut pas confondre avec celle bien plus récente à laquelle les géologues attribuent le trans- port des tmatériaux de notre diluvium sous- pyrénéen,. La première de ces deux inondations, quoique douée d’une impétuosité moins torrentielle, à en juger par le peu de vo- lume des graviers qu'elle charriait, paraît cependant avoir recouvert le pays d'une manière plus générale et plus uniforme. Ces graviers se montrent, en effet, sur des points élevés où n’ont point atteint les caïiloux roulés du dernier diluvium. Il arrive quelquefois que ces deux forma- tions de transport sont directement super- posées, et qu'elles semblent se confondre. Mais, dans d'autres circonstances, elles sont géognostiquement séparées par des bancs réguliers de calcaire marneux ou de grés. Ainsi, nul doute qu'il ne se soit écoulé'un très long temps entre ces deux grandes inondations. Je n'ai jamais obser- vé le moindre vestige d'animaux fossiles 225, dans les formations qui répondent à cette époque intermédiaire, non plus que dans ies matériaux du dernier diluvium ; nous n'avons done aucune donnée sur la ques- tion de savoir si cette partie du pays re- cul de nouveax habitants, depuis la dis- parition, déjà signalée, de sa première po- pulation animale, jusqu'à l'époque où sont venues s'y établir les espèces qui y vivent présentement. Au demeurant, il est aisé de reconnai- tre que les maté:iaux de ces deux dilu- viuns, aussi bien que ceux dont se com- posent les formations successives d'allu- -vion et d'atterrissement de nos terrains tertiaires, sont descendus des Pyrénées, dont la masse et la hauteur ont dû être bien autrement considérabies qu'elies ne le sont aujourd hui. Il n'ya rien ici qui puisse se rattacher à l'idée d'un prétendu déluge universel. Tout démontre, au con- traire, que la série de ces diverses lorma- tions géologiques, jusqn à nos jours. s’est développée uniquemment sous l'iluence directe des phénomènes pyrénéens. Dans cette longue succession de forma- tions, il en est une que j'ap ellerai zo0lo- gique, pirce qu'elle ie paraît représenter la icrre végélaie de l’époque où vécurené nos animaux fossiles. Cette formation est généralement caractérisée aujourd hui par des bancs de marne calcaire de puissance variable et très-irréguiièrement nivelés. Elle abonde en restes de coquil'es eæclust- vement terrestres ; on y trouve quelques dé- bris de végétaux, fréquemmeut des dents et autres parties osseuses compactes de grands mammifères. Les einpiacements des anciens lacs et’ marais de cette épo- que se distinguent facilement par leur constitution géognostique particuiière, par les débris de coquilles d'eau douce qui y dominent, et aussi par les restes osseux des animaux de toute taille qui s’y son£ mieux conservés que dans la tirre végé- tale. Telest le dépôt lacustre de Sansan, dont la puissance atteste la loigue durée de cette époque où la vie animale avait pris un si grand développement dans nos contrées. Cette formation zoologique est, dans bien des endroits, encore recouverte par les graviers du preinier diluvium, d'où l'on a depuis longtemps retiré des dents et des ossements de grande dimension, les seuls qui s'y soient conservés ;ce qui fit supposer aux premiers observateurs que, dans ces temps anciens, la nature, encore dans toute la vigueur de ses forces créa- trices, tendait à l’exagération des formes. Les recherches minutieuses, faites depuis lors dans Possuaire de Sansan, nous ont, cependant prouvé qu'en compaguie des Dinotherium, des A/astodontes, des Rhino- céros, des Paresseux et des Carnassiers gi- gantesques, vivaient des Taupes, des Des- mans, des Hérissons, des Ecurruils, des Lièvres, des Cerfs, des Lézarids, des Sala mandres, etc., de dimensions bien moin- dres que celles de leurs congéuaères ac- tuels. il est digne de remarque que pas un de ces animaux perdus ne peut être identifié spécifiquement avec ces analogues vivants. Les genres nouveaux que lon y distiigue semblent destinés à former le passage en- tre d’autres genres existants trop uis.an- cés, et s'adaptent en quelque sorte aux la- cunes de notre série amimale. On dirait aubant d'anneaux retrouvés de la graude Chaine qui reliait anciennement tous les 226 Ôtres de cette magnifique création primi- Vive, dont il ne reste plus à l'état vivant que quelques débris épars sur la surface du globe. Ainsi, quoique nos explorations paléon- tologiques soient encore très-incomplè- tes, nous avons cependant déjà acquis la certitude que ce coin de terre, bien plus vesserrré alors dans les limites continenta- les qu'il ne l'est actuellement, à nourri ancienn: ment une population de mammi {res et de reptiles plus nombreuse et plus varié que celle qui Fhabite aujoud'hni, Di- vers degrés de l'échelle animale y étaient représentés, jusqu'au Sage inclusivement. Un type supérieur ne s'y est pas encore retrouvé, celui du genre humain. Mais de ce que les restes osseux de l'homme, ni les vestiges de son industrie ne se sont nulle part montrés dans ces formations anciennes, il ne faut pas se hà- ter d'en conclure qu'il n'existait pas On conçoit que, dans une création où domi- naient encore des espèces animales dont les instincts lui étaient hostiles, l'espèce humaine ait dû être gènée dans son aéve- loppem nt numérique, et son industrie aulle. Ce n'est qu'après la disparition suc- cessive de tant d’ennemis redoutables, que l'homme aura pu acquérir une prépon- dérance décisive sur les restes de cette création qu'il a ensuite sensiblement modi- fiée, soit par l'extermination des espèces auisibles, soit par la propagation de celles réduites en domosticité, —— 18} o— BOTANIQUE. Géographie botanique de la famille des plantaginées. MI. Barnéoud, déjà connu par son mé- noire sur l’organogénie et l’organographie des plumbagines et des plantoginées, pré- senté à l’Institut, vient de completer une partie de ce travail par la publication de la monographie des plantaginées (1). Voici un extrait sur la géographie botanique : « Peu de familles, dans le règne végétal, sont plus naturelles et plus cosmopolites, pour ainsi dire, que celle des plantaginées. Elle compie des représentants sur tons les points du globe. Parmi ses genres, l'an (litorella) paraît confiné dans la zône froide et humide de l’Europe; l’autre (borgueria) habite les cimes reigeuses des Andes du Pérou. Les piantago sont dispersés à la surface des irois continents. Parmi les nombreuses es- pèces de ce genre, les P{. major et mariti- na se présentent à toutes les latitudes, de- puis les rivages de l’islande et les plaines du Kamtschatka, jusqu'au cap Horn et à la Nouvelle-Zéiande. Les Pl. bungei, poly- sperme et cormui affectionnent les terrains salés de l'Asie et de la Méditerranée. Le PI. lanceolata domine dans les prairies et ies lieux incuites, depuis le nord de l’Eu- rope et la Sibérie jusqu’au cap de Bonne- Espérance, et aux îles de France et de Bourbon. On l’a trouvé aussi dans l’Améri- que du Nord. Cependant il est fort singulier que malgré les actives recherches de MM. léopold de Buch et Barker Webb, on n'ait pu encore le signaler dans l'archipel des Canaries. L'ancien continent est caracté- visé par nos sections Eriantha, Psyllium, Montana. et par les Pl. media, asiaticu, {agopus, ispaghul, capensis, bellardi, cretica (1) En vente chez Fortin Masson, place de l'É- cole-de-Médecine, — In-4, Prix : 8 fr. 50 €. 227 el albicans. La plupart de ces espèces abon- dent surtout dans [a région méditerran- néenne., — Aux Canaries et à Madère crois- sent les magnifiques pl. Webbii et arbores- cens, qui semblent Spéciaux à ces archipels; à Ste-Hélènue, Roxburgh a indiqué le PL. robusta. » Les Pl. tomentosa, rèrginica, commer- sonian«, myosuros, lümensis, steinhelx, avec toute notre section Gnaphaloïdes, sont par- ticuliers au Nouveau-Monde. Sur la chaine, volcanique des Cordilières du Chili, du Pé- rou, de Quito, de Vénézuela, s'élèvent de- puis 1200 jusqu'à près de 3000 mètres, les superbes PL. decaisnei, macrantha, coria- cea, perreymondu..…. ete, d'une forme toute nouvelle qui w’appartient qu'aux es- pèces de ces hautes régions. Les PL. mo- nanthos el pauciflora se plaisent sous les rochers maritimes des îles malouines et des terres magellaniques. Ce n’est qu'au som- met des montagnes escarpées des iles de la mer du sud, à Juan Fernandez, aux Sand- wich, qu'on rencontre les PI. Fernandezia Queleniana et Brongniarti. La Nouvelie- Hollande offre les PI. varia, Gaudichandii, lispula, dont le facies n’a rien de très ca ractéristique, mais qui, jusqu'à présent, n'ont été vus que dans ces parages. » ER Principes de pnilosophie zoologique, d'après M. Isid. GEOFFROY ST. FILAIRE. (3° article), Unité de composition et unité de plan sont comme les deux faces de la méme question, la dernière dérivant de la pre- mère. Ce sont deux idées différentes, mais qui néanmoins sont semblables au fond. La théorie des analogues est la démons- traton des analogies qui existen£ entre des añniinaux placés à des degrés différents de l'échelle zoologique; c'est elle qui fait entrevoir l'unité de composition des ani- maux eumme ie terme auquel la science finira par arriver tôt ou tard. Deux traits caractérisent cette théorie : 1° Elle a sub- situé le principe des connexions à la dé- fermination vague des parties, c'est à-dire qu'elle a enseigné à reconnaitre et à ca- ractériser une partie quelconque par la con- sidération de celles avec lesquels elie est en rapport; c’est par exempie én partant de ce principe qu'on a pu trouver un méta- carpe dans ie eauon des ruminants. 2° Elle ne négiige aucun ordre de considérations. Les pariies rudimentaires elles-mêmes lui viennent en side. Par exempic, les deux ergots que présentent les membres posté- rieurs des ruminants Ont dû être rangés parmi les doigts, et ils achèvent ainsi de reconstituer {a main dans son entier. Quel- quefois ces organes rudimentaires restent flottants dans les chairs, comme la elavi- cule de certains rongeurs ; mais leur con- sidération n’en est pas moins importante. En procédant à l'aide de ces. deux moyens, la zoologie philosophique a ob- tenu de grands résultats. Chez les mammi- fères, la détermination des analogies dans le squelette n'a guère rencontré d'obstacles sérieux ; chez les oiseaux, elle a rencontré déjà quelques difficultés; par exemple pour l'es carré, pour queiques os des membres ; ilen a été à peu près de même pour les reptiles; mais c’est particulière- ment chez les poissons que ces difficultés ont été immenses. Néanmoins la méthode philosophique a réussi à amener une solu- tion. 228 Un fait de la p'us haute importance est que les animaux supérieurs, avant d'arri- ver àleur typo définitif, passent par une série de formes transitoires qui rappellent celles que l'on observe à l'état constant chez les animaux inférieurs, C'est ainsi, par exenipie,que le fœtus humain manque, à une cerbaine époque de son développe- ment, de voute p latine et de voile du pa lais, absolument comme cela a lieu d'une manicre permanente chez les poissons. C'est encore de même que le nombre considérable des os de la tète chez ces derniers animaux doit être attribué à un fractiounement qui persiste pendant toute la vie, tan is que ce même fractionnement n'a été qu'un état transitoire dans les em- bryons des animaux d'organisation plus élevée. Néanmoins parce que les embryons des an maux supérieurs rappellent 4 abord par leurs formes transitoires des êtres placés plus bas dans l'échelle, il ne faut pas ré- péter ce qui à été nit quelquelois que l’homme, par exemple, avant d'arriver à la forme qui lui sppartient en propre, a été successivement poisson, reptile, ete. Les ressemblances qui existent entre certaines. parties de l'embryon humain: et celles des animaux moins avancés en organisation, n'autoriscutpas àemployer des expressions semblabies, à moins qu'on ne leur donne un seis tout figuré. | La loi de rénovation des organismes doit être considérée dans plusieurs cas où l’on s'occupe de la recherche des analo- gies ; faute d'y avoir égard, onse trouverait souveut arrèté dans l'explication de di- verses particularités de structure. Ainsi, par, exemple, chez les tétards des Batra- ciens, il existe d'abord une queue sans membres: mais on voit ensuite cette par- tie d'sparaître et à proportion les membres se forment et se uéveloppent. Au con- traire, chez les poissons, les organes qui se sont montrés en premier lieu ne dispa= raissent pas ct restent toujours préiomi- hants. “ Les branchies donnent lieu à des obser- vations intéressantes; on salt qu'elles persistent chez ies poissons pendant toute la durée de la vie. Pcrmiles animaux su- périeurs aux poissons, les Baitraciens ont d’abord des branchies, puis ces branchies sont remplacées par des poumons, et ici ces phénomènes sont d'une évidence in- contestable. Même, chez les les syrènes et les protées , les branchies persistent toute ja vie, et l'on observe là le fait vraiment remarquable de la cc-ox stence des organes” respiratoires branchiaux et pulmonaires ; ces deraicrs restent même faiblement dé- veoppés, tandis que les branchies per- sistent sans presque rien perdre de leur vol me. L'on voit done déjà les seules différences qui existent entreles poissons, les syrènes et les grenouilles par exemple. Elles consistent en ce que pour les pre- miers de ces êtres l'organe respiratoire primitif devient permanent; que dans les seconis, l'organe primitif se conserve presque complétement, mais que l'on voit apparaître par les progrès du déviloppe- ment l'organe de la respiration puimo=. naire; enfin que dans les derniers, l'or- gane respiratoire premier n'est que tran- sitoire, et que chez lanimak adulte, ila tout-à-fait cédé la place à des poumons. Les animaux supérieurs à ces der niers ressembleraient-ils à €es derniers avec la seule différence que l'organe res= biratoire primitif aurait été remplacé de Yrès bonne heure par un appareil de respi- ration aérienne, par des poumons? Les observations de quelques zoologistes les ont conduits à résoudre cette question affirmativement. Ainsi MM. Berr et Rathke ‘ont reconnu chez les oiseaux, dans les premiers temps de leur formation, l'exis- -tence sur les côtés du cou d'ouvertur:s et ‘de parties qu'ils n’ont pas hésité à regarder comme des branchies. On voit done en résumé que les formes permanentes des animaux inférieurs re- produisent des particularités d'organisa- tion qui n’ont été que transitoires chez ‘es animaux supériears. C tte idée, quoi- que appartenant plus pariiculièrement à ‘ces derniers temps, ct n'ayant même pu | être appuyée solid:ment que sur l'organo- génie, science de création tonte récente, “s'est cependant présentée à l'esprit de quelques hommes qui remontent à une époque déjà reculée; ainsi Harvey l'a ex- :primée dans certains passages deses écrits id'une manière catgorique; alssi encore un passage desLettres Spirituelles de l'abbé | de Saint Cyran (Duverger de Hauraone), | représente cette manière de voir comine admise généralement à cet e époque. | Cette méme théorie a très bico rendu compte de l'encéphale des poissons qui ‘jusque là avait bea:coup embarrassé les :zcologistes pour la détermination des par- | es nombreuses qui le composent ; elle a |fait reconnaître que celles de ces par- ities dont le développement avait ‘e plus frappé, les tubercules quad ijumeaux, ont | con faborätoire , des combinaisons bien dé- inies de fluor et de titane avec les bises, £que d’ailieurs ces de x corps sont quei- juelois asso-iés dans le règne mi éral, il L'étaié pas inutile de rechercher le fluor; rest ce qui a été fait par le procélé de . Berzolius, et au moyen d'une attaque ar le carbonate alcalia, mais il ma été inposs.bie d'en reconnaitre dans la grée- iofive. (La suite au prochain numéro.) ——0€O070— SCIENCES NATURELLES. GÉOLOGIE. Vote sur un filon de cuivre pyriteux dans l’é- tage moyen du terrain jurassique dans le département de la Drôme, par M. STOBIECKI. Ayant entendu parler d’un gisement de suivre à la limite des départements de Vau- cluse et de la Drôme, le fait m'a semblé assez intéressant pour que j'entreprisse une visite des lieux en compagnie de M. Meys- sonier, ingénieur des mines. Nous avons trouvé le filon dans la com- mune de Propiac, département de la Drôme, ! ‘abord à la partie extérieure, ils devien- 218 tout auprès de la campagne la Jalaye, indi- quée sur le n° 121 de la carte de Cassini, Le minerai de cuivre a pour gangue la baryte sulfatée. Il est accompagné de fer oxydé carbonaté, comme on peut en iuger par l'échantillon ci-joint. La baryte affleu. e à la surface du terrain dans plusieurs en- droits. Elle est tachetée en bleu par le cuivre carbonaté, provenant de la décom- position à l'air du cuivre pyriteux; cette circonstance se retrouve aussi dans le filon exploité. Il est dès lors probable qu'il existe plusieurs gisements de ce miaerai dans la localité. On trouve dansle même terrain plusieurs filons de galène qu'on exploite, ou plutôt dont on essaie l'exploitation, ainsi que du filon de cuivre,dont on a extrait un millier de kilogrammes de minerai. Les échantil- lons ont été pris sur les lieux, au filon même ; à cet égard le doute est impos- sible. Le filon de cuivre pyriteux se dirige de l'O. à l'E. ; il constitue une faille normale aux assises des schistes marneux. Ces schistes marneux appartiennent à l'étage moyen du terrain jurassique, qui est au reste le plus ancien de nos terrains : ils s'étendent sur une grande longueur du S. au N., de Gigondas (Vaucluse) jusque vers Rozane, dans les Hautes-Alpes, et sur plu- sieurs lieues de l'E. à l'O. Je crois que M. d'Orbigny les a visités. Cette assise de terrain contient les Arn- monites biplex et striatulus, plusieurs espè- ces de Bélemnites, des Inocérames, des Térébratules, des Apiocrinites et les belles géodes de Rémusat. (Bull. de la Soc. géolog.) —Q@ [O) 0 — BOTANIQUE Observations sur l’organogénie de ja fleur des malvacées; par M.P. DUCHARTRE (exlrait d’un mémoire présenté à l’Académie des sciences, le 40 février 1845. L'organisation de la fleur dans la famille des malvacées présente des particularités remarquables et qui méritent à tous égards de fixer l'attention des botanistes ; mais ces particularités m'ont semblé ne pouvoir être expliquées par l'examen de la fleur adulte, et dèz:-lors j'ai suivi, pour m'en rendre compte, une marche qui ine paraissait plus sure ; j'ai observé toutes les parties de cette fleur à partir de leur première apparition et en tenant compte de toutes les modifications par lesqnelles elles ont pu passer pour ar- river à leur état adulte: en d’autres termes. j'ai étudié avec soin l’organogénie florale de cette famille. Voici un résumé très succinct des résultats les plus saillants auxquels je sui arrivé, etque j'aiexposés avec plus de dé- Lails dans mon mémoire présenté à l’Acadé- inie. J'avais déjà fait connaître une partie de ces résultats dans une note qui à été inprinée dans les comptes-rendus de l’A- cadé.nie, au mois de mars 1844. Mais le ta- bDieau que j'essaie de tracer aujourd'hui dans non mémoire est beaucoup plus complet, puisqu'il embrasse tous les verticilles de la leur, et que, de plus, les observations d’a- près lesquels il a été tracé ont été étendues à un plus grand nombre de plantes. Chez les malvacées qui possèdent un ca- licule, cette partie se montre la première autour du bouton de fleur encore tout rudi- mentaire et réduit à la forme d’un très pe- tit corps homogène, arrondi et un peu dé- 249 primé. Peu après cette première production, l’on voit le mamnelon floral se dilater tout autour de sa base et donner ainsi naissance à un bourrelet périphérique continu qui, presque aussitôt, dessine à son bord cinq festons égaux. Cette seconde production n’est autre chose que le calice naissant, for- mant dès son apparition un ensemble uni- qe et entourant la base du mamelon. cen- tral encore homogène, mais qui va suc- cessivement donner naissance aux autres parties de la fleur que rien n'indique encore en cé moment. Dès que le calice s’est nettement dessiné, la petite masse centrale qu’il entoure déve- loppe à sa partie supérieure cinq mame- lons arrondis, très peu saillants, qui aller— nent avec les cinq festons calicinaux, et qui, presque aussitôt, se subdivisent chacun en deux. De là, cinq paires de mamelons qui ne tardent pas à se dégager neltement, et qui ne sont autre chose que les premières étamines naissantes, allerues avec le calice. Pendant que s'opère ce développement, on voit se former au-dessous de chacune de ces cinq paires de mamelons staminaux, ua pe- lit repli étendu horizontalement et qui b en- tôt se fait reconnaitre pour un pétale. Il résulte naturellement de là, que ces pétales sont alternes aux parties du calice et oppo- sés aux élainines dont une paire se trouve -au-devant de chacun d’eux. Ces jeunes pé- tales sont distants les uns des autres, et ce ne sera qu'à une époque déjà avancée du dé- veloppement de la fleur, que leurs baes se montreront très rapprochées, et que leurs bords se recouvriront. Ce que je viens de dire fait voir que, chez les malvacées, l’ap- parition de fa corolle est un peu postérieure à celle de l’androcée. Lorsque les dix premiers mamelons sta- minaux se sont nettement dessinés, on en voit apparaitre une seconde rangée plus in- térieure, composée également de cinq pai- res placées au-devant des premières; plus tard une troisième, une quatrième rangée, etc., de cinq paires de mamelons chacune, se développent plus intérieurement que les précedentes. Il résulte de là que la fleur possède successivement 40, 20, 30, 40, etc. mamelons staminaux; 1l résulte aussi de la position occupée par ces élamines qu’elles forment au-devant de chacun des cinq pé- tales deux séries parallèles, rapprochées eë dirigées vers l'axe de la fleur. Cette disposition régulière ne se montre altérée que vers le centre de la fieur et pro- bablement par défaut d'espace. Pendant que la production de nouveaux mamelons staminaux se continue vers je centre de la fleur, les premiers formés s’é- largissent dans le sens transversal ; bientôt au milieu de leur bord libre se montre unë échancrure qui se creuse de plus en plus et qui finitpar donner deux mamelons distincts à la place d’un seul mamelon primitif. Le résultat de cette division qui s'étend de pro- che en proche sur tout l’androcée, de l’exté- rieur vers l’intérieur, est que, devant chaque pétale, on finit par trouver quatre séries de jeunes élamines; ces séries sont rappro- chées par paires, el chacune de ces paires répond à l’une des deux séries primitives. On conçoit sans peine que cette suite de productions et de chorises doit donner à là fleur des malvacées un très grand nombre d’élamines. Mais chez plusieurs de ces plantes, pro- bablement chez toutes celles dont la fleur présente un très grand nombre d'organes mâles, la succession des phénomènes orga- 250 nogéniques ne s'arrète pas encore à ce point. Fa eftet, à partir du moment où s'est ac- complie la subdivision dont je viens de par- ler, les jeunes anthères constituées par les petits mamelons, s’allongent, se courbent, S'isolent à leur base où se produit un filet, se marquent d'un sillon médian et longitu- dinal ; en un mot, elles prennent peu à peu la forme qu'on leur connaît dans cette fa- mille. Chez certaines espèces elles ne vont pas plus loin ; mais chez d’autres, elles se courbent en fer-à-cheval presque fermé ; après quoi, au sommet de ce fer-à-cheval, on remirque une sorte d'étranglement qui se prononce de plus en plus et qui finit par diviser chacune de ces grosses anthères en deux moitiés distinctes et séparées. La division s'étend même profondément sur le filet, et de là l'existence de ces élamines aéminées que l’on avait déjà remarquées plusieurs fois dans certains genres de cette famiile, mais donton n'avait jamais encore pu se rendre compte. Lorsque l’androcée à formé toutes ses étamines, il constitue une tube dont la sur- face externe semble émettre ces organes, le plus souvent sans ordre apparent, quel- quefois aussi en conservant des vestiges de eur disposition primitive en cinq groupés opposés aux pétales. Ce tube se prolonge quelquefois d’une quantité notable au-delà des étamines supérieures ou le plus récem- | ment formées ; dans ce cas, il se termine iréquemment. par cinq dents lrès apparen- tes, alternes aux cinq groupes d'étamines - et par suite aux cinq pétales. Dans mon mémoire, Je m'occupe de ces cinq dente- iures, et je propose pour leur explication une manière ce voir qui me parait rentrer dans les idées généralement admises au- zourd'hui au sujet de la symétrie de Ja ‘eur. Le pistil est, comme de coutume, la dernière production qui se montre dans la fleur des malvacées. Mais comme, dans cette famille, il se présente sous des modifica- tions assez différentes, j'ai cru devoir divi- ser en quatre catégories l'exposé de son organogénie. Gomme il est à peu près in- éispensable pour l'intelligence de’ ces dé- tails d’avoir sous les yeux les figures dans lesquelles je les ai reproduits, je me bor- nero] ici à quelques mots sur ce sujet. (La suite ai prochain numéro). = ———— ZOOLOGTE. Animaux des :} par À Les animaux qui vivent sur ces îles ne sont ni nombreux ni variés. Beechey et d'Ürville n’y chservèrent que des rats et des lézards parmi les mammifères et les reptiies. Les Euroréens y ont introd it quelques quadrupèdes domestiques, les cbèvres qui sont abardoïnées à elles-mé- mes ct comme à l’état sauvage, et les chats, tandis que les chiens et tes pores y avaient suiviics émigran!ts de race océa- mienne. Les rals eux-mêmes ont dû y être portés par les navi ateurs. Ils sont devenus, conjointementav: c lesblattes, un fiéau pour les habitants, et M. Latour m'a dit qu'il lui avait été 1m ossible de sous- traire à ler voracité plus eurs collections qu'il avait faites. Les Margaréviens nom- mentle rat Aiore, et ils ont transporté ce mom sux chiens et aux ehats en y ajo- tant une épithète, Usité au figuré, ce mot sert également à désigner les domestques. es Gambier cu Mangareva ; 1. ADOLPHE LESSON. 251 Les cochons appartiennent à la race qui est répandue dans la plupart des arch pels océaniens. Us ont été transportés par les naturels lorsqu'ils furent s'établir sur ces terres, et ne soit pas dus ni a x naviga- teurs, ni aux missionnaires. Ils portent deux noms, ceux d'humoton hwmoe ethkakte. Plus tard une grande disette en fit détruire l'espèce, etce n'est que par des communi- cations avec O’Taiti que ces iles reçurent de nouveaux individus. Foutefois ils n'y sont pas encore très multipliés. On ne trouve pas une grande variété d'oseaux. Beechey avait déjà remarq: é que les espèces p'lagiennes y étaient moins communes q e sur les côtes de la plupart des autres groupes d’iles du grand Océan. Il attribnait cette rareté à la pré- sence de l’homme sur des terres retrécies et où les espèces ne peuvent nicher en paix. Beechey y a observé trois espèces d'hirondell:s de mer, une blanche, une noire et la troisième ardoisée. La première est fort commune, tandis que le derniére , nommée hotake, est rare; celle-ci est re- marqrable par sa manière de nicher et n'a jamais qu'un petit, qui ressemble à une houppe à poudrer dans son jeune age. On y trouve aussi un procellaire, un héron blanc, des oiseaux des tropiques’ ou des phaëtons; sur les rivag:s, le phala- rope, le courlieu , le pluvier et 'e cheva- lièr. Dans les bois vit un ramier cé une espèce de merle ayant le pl'mage d'une grive et un chant harmonieux. J'y ai tué une espèce de pie grièche nommée par mon frère Lanits Gambiranus. Les habitats m'ont donné les noms d'environ &Gix-huit espèces d'oiseaux, qu'ils nommentmanou. Ce sont les garora, iko:ora, kikaveka, karuko, kena, kotaï, ko- tuliu, et kuhu:qui me sont inconnus. Le goio est, jecrois, le merle dont parle Bee- chey;le herea ressemble à une alouette; le kéné a le plum ge roux; le mohoe est la frégate: le lotake une jolie sterne; le toréa, le chevalier, le mod,o peüt être le cordon- nier, le tavife peut-être le procellaire de Becchey; enfin Ie Aomalo, une espèce de pbiledon qui ne quitte pas les lieux boisés. Dans ces archipels reliés par des récifs les poissons saxatiles sont nombreux. Nommés ka comme à Otaïti, ce sont aussi à peu près lesmêmes espèces. Les insu- laires m'ont nommé les pankoreva, oupa. nohu, moaga, kolioa, «ko, que je ne sais à quels genres rapporter. Toutefois l'urna est une espèce de scombre, le je est voisin des hémiramphes; le{onu, une girelle riche- mené peinte; le mangho, le requin anx ai- lerons noirs ; l'oke, un squale noir ct sourd ; le Pañiri-pake, une scorpène; le manetu, une dorade ; le kocre, une murénophis. Le vavarna est la grande raie diable de mer dont j'ai vu deux gigantesques individus noirs en dessus, blancs en dessous, pois- son hideux et qui, à une certaine profon- deur, ressemble à un large canot sub- mergé. Les naturels ont horreur de sa chair que les naturels des îles Marquises mangent. > La tortue franche porte le nom de honu. C’estunu mets trèsrecherchéquineseservait jadis qu'aux chefs seuls, et qui est e: core tapu pour le peuple malgré les efforts des missionvaires pour abolir les anciers usa- ges. Ces mers nourissent aussi des lan- goustes, hurra ; des poulpes, eh: ; des cra- bes, peikea; des squilles, konu-honu. Les coquillages comptent de nombreu- ses ct belles espèces. J'ai pu faire une riche collection en ce genre et même me procurer un bon vombre de coquilles non décrites. On se plaint g6 Cralement dans ces Des de la diminution des mollusques, soit par suite de pêches actives, soit par la disparition de quelqes races. J'ai cru remarquer en effet qu'il y avait sur ces réeifs moins d'espèces qu':ux îles Sand- wich et Marquises. Ce qui a fait la célébrité des îles Pomotus et de Mingareva, c'était l'abondance des huîtres à perles, qne les natifs allaient détachr en plorgeant sur les bas fonds et qui recélaient ces perles. de belle eau, rivalisant avec celles des lides, tandis que les valves de l'huître donnaient une nacre très belle. Les perles, poë des naturels, ont en effet considérable- ment diminué, C'est qu'elles ne se trou- vent que dans les vieilles coquilles, et que la pêche en a été tellement active qu'au- Jourd’hui on ne rencontre guère au fond de l'eau que des jeures. Il s'ensuit qu'il faut plonger plusieurs fois avant de re- tirer quelque vieille huître ayant des per- les d'une certaine valeur. MT Latour ma dit que les coquilles por- taicnt généralement un nomcomposé, ou un adjectif ajouté au substantif pu qui sert à les désigner collectivement. Je ne m'en suis pas apercu dans Îes quelqes noms qui suivent On trouve sept à huit espèces de coquilles terrestres, différentes de celles qu'on rencontre à Otaïti et ailleurs. J'y ai trouvé des ptrrocères, putara; des patelles, peikea-tonga ; des arondes aux perles, toro; des tridacnes, pana; des punio, etc., ete. Les perles sont parfois nommées mata-ioro, où même pera, mol emprunté à la langue espagnole des créo= les du Pérou. M. Latour estime que ces îles nouris- sentune trentaine d'insectes au plus. Leur nom générique es£ mano. Ils nomment la. blatte, bobotu ; le pou, e-kutu ou Æutu ; te moustique kawnano ; une chenille, nenue; la puce, maruini; une autre chenille, £u rio; le papillon, £oputu; la fourni. ero; une sauterelle, imini; un insecte blane que les pluies font tomber par terre, kina- Kina-ranghi, ete., ete. É Dans quatre cas, les poumons ‘étaient sains; chez une vache, qui avait avorté, ils présentaient de l'emphisème elquelques points d'hépatisation. Un des ‘caractères de la peste bovine , c'est l'inflammation de la membrane muqueuse des voies aé-« riennes, surtout dans la portion qui cor respond à la paroi antérieure de la tra- chée; ia membrane muqueuse du larynx et la pituitaire ont aussi été trouvées en= flammées. Sur un dex sujets examinés, la” paroi antérieure de la trachée était re couverte d'une fausse membrane élasti-m que, de 2 millimètres d'épaisseur environ, et semblable à celle du eroup. Le péri- carde était sain. Le cerveau n’a pas été examiné. En r'sumé, suivant M. Schwab, les lé- sions de la peste borine, observées sur le cadavre, soat 1° l'inflammation de la vési- cuie biliaire:; 2° l'altération de la bile;« 3 l'inflamation de la caillette, 4° l'inflamas tion du canal intestinal et, en particulier, celle de l'intestin grêle et du cœcum; 5° enfin, l'inflamation de la membrane mu queuse des voies aériennes. Suivant M. Schwab, tous les traitements essayés jusqu'à ce jour ont été inefficaces Il pense qu'il faut procéder immédiates : ment à l'abattage des animaux malades 25 - Les pays où la peste bovine ne se dé- hveloppe pas spontanément s'en préservent par un blocus rigoureux. Les convois de bestiaux venant des lieux infectés doivent : être soumis à une quarantaine, et n'être admis dans l'intérieur d'un pays non in- fecté qu'après cette épreuve, et là encore les autorités doivent les surveiller atten- les progrès de la maladie si elle venait à se déclarer tardivement parmi les bes- taux introduits. EE e— SCIENCES MÉDICALES. MÉDECINE VÉTÉRINAIRE. Note sur la peste bovine, en Bohême, On sait que, dans le dernier semestre de 1844, la peste bovine s'est déclarée en Gall'cie, et qu’elle s'est étendue en Mora- ‘vie et en Bohême, et l’on se rappelle que keette maladie, apparue à diverses épo- ques, dans les mêmes contrées ou dans los contrées voisines, s’est quelquefois pro- pagée dans l'Europe occidentale , et y a ‘occasionné des ravages considérables. ‘Aussi, l'apparition de cette épizootie a-t- lelle attiré l'attention de presque tous les | gouvernements. L'Autriche, la Bavière et Ha France ont envoyé des vétérinaires ins- ttruits sur le théâtre de l’épizootie, pour y recueilhr de nouvelles lumières sur l’ori- gine et le mode de propagation de cette . maladie. M. Rayer a transmis à l’Acadé- “mie des Sciences le Rapport que l’un d'eux, M. le docteur Schawb, directeur de l'École vétériraire de Munich, a adres- 86 au ministre de l'Intérieur de Bavière. Ce Rapport a été transmis à M. Rayer par H'intermédiaire de M. d'Eichthal. , ! Extrait du rapport de M. Schwab. \ La peste bovine s’est déclarée en Galli. “cie, après le passage de bicufs arrivés des \previnces russes, et probablement de Bes- |sarabie: Cette épizootie s'est propagée peu là peu en Moravie, à vingt-quatre locaili- tés. Du mois de septembre au 5 décem- bre, 1,065 sujets ont été atteints de cette maladie: 6% ont été guéris, 845 sont lmorts, et 129 ont été abattus. La maladie in'est apparue, en Bohême, qu’à la fin de septembre; d'abord dans le cercie de Kæ- Inigerætz, et, presque aussitôt, dans celui de Bidschow. Dans le cercle de Tabcr, . eile parait s'être introduite par la basse | Autriche. | Daprèsles recherches du docteur £ekel, | directeur de l’école vétérinaire de Vienne, du 2 août au 21 novembre , 522% bœufs &e Podolie avaient été envoyés en Bohé- te, Savoir: 5008 par la grande route de Prague, et les autres par d'autres voies. Gr, c'est dans les mêmes directions que 11 maladie s'est propagée. Des seize cercles de Bohéme, à peine y en a-t-il en un d’é- pargné. Le 6 décembre seulement, des ordres furent donnés pour que les lois et les ordonnances sur la peste bovine fus- seat exécut es avec la plus grande sévé- rité, la natire de la maladie ayant été d'abord méconnue ou contestée. Le docteur Schw-b assigne à la peste bovine les symptômes suivants : Premiere période (sub-inflammatoire), fatigue , tris- fesse, abbatement, mouvements brusques “de la tête, yeux brillants , regard fixe, parfois toux sèche, sensibilité morbide du dos dont le poil est hérissé, mobilité des tivement, afñu d'arrêter immédiatement. 25: dents incisives, grincement des dents, augmentation ou diminution de la sécré- tion du lait chez les vaches. Deuxième p°- riode (inflammatoire): suspension de la sécration du lait, cessation de l'appétit et de la rumination, soif intense, respiration accélérée, agitation des naseaux et ds lèvres, soupirs faibles et profonds, toux fréquente, pouls accéléré, mouvements de la tête vers les hypocondres, suppression de la défécation et de l'émission des uri- nes, tremblements des muscles de l'épaule, et plus fréquemment encore de ceux de la fesse; poil hérissé, sensibilité vive au dos et à la r'gion lombaire. rougeur de la con- jonctive, yeux larmoyants, écoulement de mucosités par les naseaux et de bave par la bouche ; lèvres sèches, gencives gon- flées et d'une couteur plombée; exeréments noirâtres sous forme de petites masses arrondies; le regard prend une fixité par- ticulière. Froisi’me p’riode (typoïde) : diar- rhée, excréments d'une odeur ins ppor- table: plus tard, défécation involontaire : parfois selles sanguinolentes , rongeur et tuméfaction de l’anus , et de la vulve chez aa vache; mucosités purulentes à l'angle nterne des yeux: mucosités des fosses nasales fétides; bave pius abondante, trouble considérable de la respiration (plus de cinquante respirations par minute) ; soupirs plaintifs, cessation de la toux par suite des progrès de la faiblesse; mouve- ments du cœur et pulsations des altères à peine perceptibles; refroidissement du corps; mort. M. Schwab a assisté à cinq autopsies, dont tro s ont été pratiquées daws la deuxiè- me période de la maladie, et deux dans la troisième. On a noté les altérations sui- vantes : amaigrissement considérable, mollesse et colorat'on brune des chairs; sang fluide et ncirâtre, s’écoulant en pe- tite quantité lors de la section des museles ; rougenr violette de la caiïlette, dont les vaisseaux étaient fortement injectés; membrane muqueuse de ce viscère nota- blement tuméfiée, généralement enfiam- mée, ou présentant des points colorés en rouge-cerise, avec ou Sans quelques ta- ches plus foncées; çà et là quelques points érodés, sans suppuration apparente. Dans un cas, ces taches étaient couvertes d'un coagulum sanguin, brun, et peu adhérent. Sur les plis de la membräne on remarquait des taches grisätres. L'épithélinm du feuil- let avait une color:tion brunâtre; il était noir dans une vache abattue aux a proches de la mort. Le bonnet contenait ord naire- ment peu de matières alimentaires; la pa se était remplie d'aliments; son épi- thélium présentait, comme celui du bon- net, une coloration brune, très p'ononcée an niveau des grandes papilles. L'intestin grêle étaitenflammé; dans un des sujets (à la deuxième période de ia maladie), l'inflammation n'existait que dans le tiers inférieur de ct intes in. A l'extérieur, l'intestin offrait une coloration brunâtre, et ses vaisseaux superficiels étaient fort injectés. La membrane muqueuse, tumé- fiée st d'un rouge brun, présentait de pe- tites tach:s roug âtres. Chez quelques su- jets. M. le professeur Eckel à trouvé dans l'intestin grêle une fausse membrane ana- logue à celle q on voit dans le croup. Le cœcum était toujours enflammé ; la mem- brane muqueuse, boursouflée et d'un rouge bruu de cuivre, était parsemée de petites taches rouges. La vésicule biliaire était distendue; ses 255 vaisseaux superficiels étaient injectés : sa membrane muqueuse, notablement bour- souflée, était enflammée. La bile était noire comme de l'encre; le foi, plus vo- lumineux qu'à l'orcinaire, était, dans un cas, friable et grisatre. La rate n’était ni plus grosse ni plus petite que dans l'état normal. Le pancréas était rouge; ies gan- glions mésentériques, l'épiploon etles orga- nes de la sécrétion urinaire ne présen- taient pas de lésions. — SCIENCES APPLIQUÉES. ÉCONOMIE INDUSTRIELLE. Examen des diverses qualités d’aciers que l’on trouve dans Île commerce. liemarques sur les préparations qu’on leur faii subir dans la fa- brication. Tout individu qui achète de l'acier et se propose de le transformer en un objet fa- çonné de quelque nature que ce soit, doit faire connaître l'emploi auquel il le destine. Manquer à cette règle, c’ests’exposer à per- dre ei la valeur de la matière et les frais de transformation. On fabrique des aciers très communs pour les instruments aratoires et les objets d’a- griculture; des aciers pour _nclumes, pour matrices, découpoirs, molettes, burins, cro- chets et autres outils propres à tourner les métaux; on fabrique des aciers pour res- sortis de voiture, pour diverses espèces de ressorts, pour la Coutellerie, pour la taillan- derie, pour l’armurerie, comme on en trou- ve pour scies, pour limes, pour faux, pour armes blanches, etc. Chacune de ces qualités doit être pour- vue de propriétés qui soient en rapport avec leur destination. C’est à quoi s'appkæfe te fabricant d'acier, et c’est, nou# dire, dans cette application co Gi réside le secret d’une bonne f4 d’une réputation justement acq Nous allons faire comprendre\s plications successives l'importañk premières observations. Pour des matrices, par exemple, OTTé peut employer que des aciers Lout-à-fait ho- mogènes, susceptibles d'acquérir beaucoup de dureté et de résistance par les effets de leur texture moléculaire.et de leur densité. Les aciers pour enclumes doivent acqué- rir beaucoup de dureté et de densité. Pour des découpoirs, on doit prendre des aciers très homogènes avec lesquels on puisse obtenir moins de densité, et une cer- taine dureté appropriée faite pour s’allier avec un certain appélit tranchant et beau- coup de résistance. Pour des burins, crochets et autres outils à tourner les métaux, 1l faut n’employer que des aciers à grain fin et serré, pourvus d’une grande densité et susceptibles d'acquérir une dureté appropriée, caractérisée par beaucoup de résistance. L’acier pour molettes-est, de tous les aciers, celui dont la texture moléculaire doit être unie par des liens d’agrégation de la plus grande force. Il doit être, du reste, très homogène, un peu moins susceptible de se contracter fortement à la trempe, quoique disposé à acquérir beaucoup de du- reté. Pour des ressorts, il ne faut pas des aciers dans lesquels la dureté soit la pro- priété dominante, car on les recherche bien plus pour leur élasticité et leur résistance, c'est-à-dire pour leur force nerveuse, te à Les aciers pour armes blanches doivent être nerveux et susceptibles d'acquérir une grande élasticité. Les aciers pour coutellerie doivent être plus vifs. Ils demandent à être pourvus d'une très grande homogénéité sans la- quelle ils prendraient mal le poli; on doit trouver aussi en eux les dispositions cons- titutives de l’élasucité et de la résistance, mais à un degré moindre que les disposi- tions constitutives de ce que nous nous per- mettons d'appeler l'appétit tranchant, c'est- à-dire la propriété que possèdent les lames de bonne qualité, qui ont une coupe satisfai- sante et en quelque sorte empressée, si l’on peut se servir de celte expression, de par- tager les corps soumis à leur action et de les pénétrer, de les trancher sans être te- nus pour cela d'agir avec force. Les aciers pour taillanderie doivent res- sembler aux aciers pour coutellerie, sauf qu'il est indispensable de les trouver pour- vus au plus haut degré de force nerveuse, afin de pouvoir proportionner la résistance des taillants aux chocs résultant de corps qui tombent souvent d'assez haut sur des bois très secs et très durs. L'armurerie emploie des aciers très nets, très homogènes, qui doivent être suscepti- bles d'acquérir dans certains cas une grande dureté, et dans d’autres un grand dévelop- pement d'élasticité et de flexibilité. Les aciers destinés à la fabrication des scies doivent être très nets, homogènes et susceptibles d'acquérir de la dureté; les aciers pour faux doivent être plus fins et plus malléabies. Enfin les aciers pour limes doivent être vifs, nets, homogènes et pour- vus d’une grande densité. Nous résumons ici les diverses pro- priétés de l'acier, en disant que ce mé- tal doit être net, homogène el susceptible d'acquérir de la dureté pour prendre un beau pol; principalement et essentielle- ment homogène, afin que toutes les parties d’un objet façonné soient de la même qua- lité ; homogène et pourvu de densité, quand à sa force de résistance on ne doit pas ajou- ter la flexibilité; malléable, afin de favori- ser le développement de l’élasticité ; d’une texture plus ou moins faite pour être ap- propriée au développement de l’appétittran- chant, de l’élasticité et de la flexibilité : plus ou moins vif, afin de pouvoir approprier la dureté des objets faconnés à leur nature et à lenr service, et nerveux pour que la ré- sistance réponde à tous les besoins de la fabrication de ces objets. Ce sera de la com- binaison de toutes ces propriétés, ou plu- tôt des mille combinaisons qui en ressort- ront par les effets de la trempe, modifiée dans certains cas par le recuit, que nous: verrons se produire des effets sans nombre, des résultats si variés et si différents. Mais nous pe devons pas perdre de vue que nous ne sommes pas encore arrivés au point où nous devons nous occuper d’une manière toute particulière de ces combinaisons et de leurs caractères. Il s’agit de l’examen de la matière : revenons à ce sujet. (Monit. irdustriel.) (La suite prochainement.) TP À ns Moyen de rendre la combustion complète. Si l’on fournit de l’air à un gaz combusti- ble lancé en jets, ou du gaz à des jets d’air, la combustion sera parfaite et donnera une flamme exempte de fumée. Dans les four- neaux clos, les produits gazeux du combus- 257 tible ne peuvent recevoir de l'air que par la grille, par la porte où par quelque passage accidentel, mais aucun des fourneaux ordi- naires-n'admet l'air de manière à opérer la combustion complète. M. Willans y pour- voit par le moyen d'un distributeur percé de trous, qui introduit l'air dans le fover et le mêle intimement avec le gaz. Il obtient ainsi une flamme claire, au lieu d'une flanme obscure, et brûle tout-à-fait le gaz en évitant la fumée. Ge fourneau à reçu le nom de fourneau d'Argand, à cause de son analogie avec la lampe de cet inventeur cé- lèbre. Pour peu que lon diminue l'arrivée de l'air, la fumée se montre aussilôt, et ce que l’on doit shriout rechercher dans la “construction, C’est d'augmenter les surfaces de contact, pour rendre le mélange plus prompt et plus intime. Sans l'emploi de cet appareil, le gaz impur de houille qui se dé- gage surtout après que l’on vient de renou- veler la charge du fourneau, n’est brûlé que partiellement, se dissipe sous forme de fumée noire et recouvre la surface de la chaudière d’une espèce d’enduit qui dimi- nur l’évaporation, tandis que la déperdi- tion même du gaz enlève une portion du combustible. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. HYDRAULIQUE. Rapport de M. Drsrrerz sur un Mémoire de M. Pvrias concernant une hologere mue par l’eau. Par M. DESPRETZ. Dans son Mémoire, M. Pyrlas donne la. deseription d’une horloge mue par l’eau, et à laquelle ila donné, pour cetie raison, le non d’hydrorloge. Nous ne ferons pas ici l’histoire des ins- iruments bydrauliquues imaginés par les anciens pour la mesure dun temps, et nommés par eux hydroscopes, hydries, cepsyares. L'usage de ces instruments remonte très-haut ; Démosthène en parle. On attribue à Platon l'invention d’une clepsydre noeturne. Des recherches ré- centes de M. Biot fils montrent que des clepsydres d’une disposition particulière étaient déjà en usage chez les Chinois plu- sieurs siècles avant notre ère. Il n’est done oas exact de fixer la découverte de ces espèces d’horloges à l’époque des Plo- lémées. Les diverses dénominations don- pées aux clepsydres semblent prouver que l’eau a d’abord été le seul fluide de ces appareils. L'emploi du mereure et du sa- ble u’a dû être fait que plus tard. On con- nait bien aujourd’hui les clepsydres, il n'en et pas de même des horloges hydrau- liques; les ouvrages ne renferment que peu de notions précises sur ce sujet. Nous nous bornerons à en dire quelques mots, pour qu’on puisse apprécier ce que le Mé- moire de M. Pyrlas renferme de nou- veau. Vitruve parle d’une horloge hydrauli- que, élabli pour la première fois par Gte- sibius d'Alexandrie. Voici ce qu’en dit cet historien : Un flotteur attaché à une corde plongeait dans un réservoir; à mesure qu'il arrivait de l’eau dans ce réservoir, le flotteur montail; un contre-poids, attaché à l’autre extrémité de la corde, faisait tourne: un cylindre dont lé mouvement se transmetlait à diverses roues; celte machine indiquait les heures, ete. On at- tribue à ce même Ctesibius; qui vivait vers l’année 130 avant notre ère, d’autres . Père Maruvelli. moyen de cloisous; chaque compartiment renferme de l’eau. Ce liquide s'échappe sin descend, devi nt à son tour plus lé- x ger, et monte, el ainsi de suite; en sortem colonne verticale. des liquides est plus rapide en été qu’en eularité dans la marche de horloge pré- était plus élevé; dans le second, l’on con-. servait la même écheile et l'on ralentissait 25800 inventions importantes, et no'amment celle de la pompe aspirante et foulante.. L'horloge de Gtesibius était construite sous de grandes dimensions, différents. auteurs en font mention sans donner des détails bien cireonstanciés. Où croit à Athènes qu'il y avait une grande horloge à eau dans un monument encore existant aujourd’hui et qu'on sup- pose avoir été consacré à Ecole. On pense que l’eau destinée à la machine ve- ait d’un puits situé au pied de l'Acra- pole; on en ignore le mécanisme. Tous |és auteurs modernes, Berthoud et autres, renvoient à l’ouvrage du Père Alexandre, bénédictin de la congrégation de Saint-Maur. Dans cet ouvrage, publié en 1734, contenant une histoire des hor- loges en général el d s horloges à eau en particulier, on ne trouve la description d'aucune horloge hydraulique ancienne. L'aateur se born: à r nvover à Vitruve el à déclarer que toutes les machines de ce geure proposées jusque-là sont tout à fait imparfaites. Mais il décrit avec détail une horloge à eau, imaginée vers 1690, : en Erance, par le Pêre G. Wailly de la même congrévation, et en Italie, par le La partie principale de cette horloge est une boîte ayant la forme d’un tambour, partagée en sept compartiments par le par une irès-petite ouverture convenable- meut plicée. Le compartiment, devenu plus léger, s'élève. Le compartiment voi- que le tambour s’abaisse en prenant un mouvement de, rotation. L’axe du tam- bour marque les heures tracées sur une On avait déjà observé que l'écoulement hiver. Pour combattre cette cause d’irré- cédeute, on avait imaginé deux procédés. Le premier consistait à augmenter l’iuter- vallée des chiffres dans l’échelle des heu- res, d'autant plns que le degré :'e chaleur l’abaissement du tambour par le moyen d'un contre-poidsvariable. Nous ne citons oelte horloge que parce qu'elle parait avoir été l’occasion des premiers essais tentés pour eorriger les effets de la cha- leur, Ces modes de compensation, tout ingé- nieux qu'ils étaient pour l'époque, avaient le grave incovénient d'exiger une surveil- lance continuelle et de ne fournir jamais qu'une approximation grossière. Le com- pensateur proposé par M. Pyrlas a l'avan- tagé des compeusateurs des horloges ac- tuelles. Une fois établi, il maintient, par seule action, la régularité dans la marche de la machine. (La suite au prochain numéro.) ——0 6 D De 0— HISTOIRE NATURELLE AGRICOLE. Sur les insectes destructeurs de l’orme et sur les moyens de les détruire. M. Chasseriau, lieutenant de vaisseau en retraite, nous adresse les observations « qu'il a faites sur les insectes qui exercent trop souvent de grands ravages Sur 1 OFMEs 59 lous croyons devoir extraire. de sa lettre »s passiges suivants, comme renfermant -es données qui peuvent être utiles aux griculteurs. / La chenille du cossus est une des plus huisibles que l’on puisse rencontrer sur es arbres; elle se tient habituellement sur es arbres de haute futaie dont le bois est “endre, tels que l'orme, les espèces de eupliers et surtout le saule. Le p pitlon emelle a fait grace jusqu'à ce jour aux bres fruitiers, car depuis dix ans, je ne ai pas rencontré sur les arbres de cette sse:.ce. I n’en est pas de même du papillon fe- meile, {laris la coquette, autre espèce de 2ossus, genre zeuzère, dont les larves at- “aquent les jeunes ormes, et les arbres ‘ruitiers, poiriers et pommiers très sou- rent. | Mais heureusement sur chaque arbre 1 n'y à jamais qu'une seule chenille, et jancore elle fait connaître qu’elle est dans re tronc de l'arbre ou sur use branche, bar le trou quelle fait pour se diriger vers le cœur de la tige ou de la brauche, 2t son croftin qui en découle vous dit ju'elle est là. Les jardiniers la prennent souvent pour le ver blanc, dit { re, du han- aeton. Il est facile de la tuer avec une ipinglette en fil de fer souple, pour re as blesser l’aibre. Le papillon femelle du cossus a l'instinct Je faire sa ponte, qui est copieuse, sur es troncs des jeu.es arbres de 10 à 15 dans de plantation: il est rare d'en voir sur es troncs des arbres plus avancés, à l'ex- seption des branches dont l’écorce est rugueuse et couverte de mousses. Cette sonte est placée dans les trous ou sur l’é- zorce écailleuse, qui est un peu ouveite, depuis le niveau du sol jusqu'à la nais- san e des branches, et souvent sur les plus voisines de ce point. C'est à la fin de juillet que la femel e fait cette ponte, et l’éclosion des chenilles a lieu dans les premiers jours du mois d'août. Alors les petites chenilies s'occupent de suite à se former une espèce de poche, lun tissu soyeux rude au toucher, l'une couleur rousse, qui les empèche de iomber à terre ou de se séparer. Dans cette pos tion, elles attendent la formation et la solidification de leur mâchoire, sans passer au changement de fourrure, puisqu'on les Touve en avril de l'année suivante encore renfermées dans cette poche, afin de peu- Woir attaquer dans le courant du printemps les premières couches corticales, et de sintroduire ensuite peu à peu dans l'in- “iérieur de l’arbre, Ces chenilles restent au moins deux ans dans l'arbre, avant que de subir leur métamorphose. C'est donc après un an de >roissance qu'elles font connaître les ra- rages qu'elles commettent dans l'intérieur le l’arbre, en formant des galeries qui ’ontournent le tronc; on appercoit lé ‘orce soulevée, semblable au trait que ait le grillon-taupe dans une terre légère. Mais ; our parvenir à les détruire conve- 1ablement dans cette position difficile, sans Jeaucoup endommager l'arbre, et pour en- ever l'écorce rugueuse, il faut se servir l'un couteau à deux poignées, commeceux lont se servent les tonneliers, et à partir lu haut du tronc jusqu'à terre, enle- ‘er l'écorce écailleuse, pour arriver lé- 'èrement sux couches les plus te dres, lans tout le pourtour du tronc: lors- “u'on apercoit les galeries, on détruit teur, 260 les chenilles qui s'y trouvent. Quant à celles que l'on ne peut avoir sans causer beaucoup de dégâts à l'arbre, il faut avoir des épingiettes d'un fil de fer souple, pour parvenir à les tuer dans leur trou. Quand cette opération est terminée, il fait aussitôt étendre l'enduit de ma com- position (1) avecun pin:eau sur toutes les parties de l'arbre travaillées. Cette pre- mière couche doit. faire déloger tous les insectes qui sont dans l'intérieur; trois heures après, on donne une seconde cou- che, et l'opération est finie ; il n'existe plus de chenilles. La recette de mon enduit est telle qu'ilrésist: à toutesies températures pen- dant de,x ans, si on ne le dérange pas, et si les dispositions ont été bien prises, la dépense totale pour chaqre pied d'arbre ne doit pas s'életer à plus de 25 centi- mes, si la quantité est grande. C’est a nsi que »20 arbres ont été restaurés à comp- ter du 16 avril au 26 dudit 1839. Depuis lors,et à chaque printemps, je recois les félicitations de mes concitoyens, pour avoir sauvé une des plus belles allées de Rochefort. Il n'appartient done, dans l'intérêt des cultures, de signaler ce qu'il faut faire pour éviter la perdition des arbres des pro- menades par les larves du cossus, mais pour bien réussir, il faut q'e les larves aient de la croissance, pour que l’on con- naisse qu’elles sont dans l'arbre. —26%x5 CNDesce— SCIENCES HISTORIQUES. ARCHÉOLOGIE. M. Grouët, uotre collaborateur, va pu- blier dans l’£cho une série d'articles qui, sous le titre d'AMEUBLEMENTS HISTORIQUES, comprendra la description des meubles qui existent ou ont existé daus les plus célèbres manoirs de France. Jusqu'à la Restauration, on s’est beau- coup plus occupé des meubles et ustensi- les en usage chez lesGiees et les Ro- mains que de l’ameublement de nos bons aleuX. Dans ces derniers temps, on a publié, il est vrai, de splendides recueils de gravu- res représentant avec exactitude les pro- fils de plusieurs beaux meubles civils, militaires et religieux disséminés en E..- rope. Malheureusement trop rarement à ces | gravures ou lithographies est jointe la description du meuble reproduit par le crayon ; il en résulte une incertitude sur | sa destination, sa provenance, son au- elc. qu’un petit nombre de monographies de combler, crits, des verrières, des bas reliefs, et, notre collaborateur tâchera de restituer | au château féodal, au piguon du bour- | né Û piste | sculpture par le carton-pâte et la ciselure | ar l’bc s L'étude des ameublements, sous chaque | P* lÉRERAETEE règne de nos rois toute frivole qu’elle est | en apparence, a bien aussi son côté phi- | losophique. On y peut lire seulptées sur le | ; à chêne, brodées sur le velours, les diverses | MTS TEMPS, ériodes de gloire et de splendeur, de | ; DE P 8 ne ÿ | années, des meubles précieux dans le fond geois, sa physionomie primitive. (4) Notre correspondant a oublié de nous trans- | mettre la composition de son enduit. 261 décadence, de barbarie et de renaissance qu rem;llissent les annales de notre pays. Et d’ailleurs comme l’a fort bien dit Vie- tor Hugo, les logis sont, comme les gen- tilkshommes, d'autant plus iobles, qu'ils sont plusanci ns. (Voir l'Echos des 17, 20, 21 novembre et 8 décembre 1842.) AMEUBLEMENTS HISTORIQUES. Meubles sculptés du XV° et XVI® Siécle, On a dit que l’architecture était l'histoire des nations, et en effet la disposition des édifices publics et des habitations pri vées, do ne l’idée du genre vie. Les meu- blesne participent-ils pas àce pouvoir de révelation? Xe sont-ils pas Laillés, pour ainsi dire, à la mesure de nos intérêts, de _nos besoins matériels, et sous leur appa- rence futile, ne peut-on pas lire le témoi- gnage vivant de nos mœurs et de notre existence intime? Notre époque, qui n’a encore pu créer en architecture un style qui lui soit pro= pre, a ressuscité les chefs-d’œuvre du temps passé pour payer à chacun avec impartialité sa part d'admiration. Ce goût rétrospectif pour les anciens monuments dé pierre ou de bois, nous est venu de lAngleterre par Walter-Scott, de l’Allemague par Goéthe. L'impulsion donnée en France a été favorisée par M la duchesse de Berry lorsqu'elle créa, il y a bientôt trente ans, ce délicieux ameubl ment du château de Rosny qui æ été vendu à l’encan, mais que nous avons pu contempler plns d’une fois avant sa dispersion. … Le roi Louis-Philippe a contribué aussi à réveiller le goût pour les créations du passé ; les ameublements qu’il a fait faire dans les châteaux d'Eu, de Fontaine- bleau, Versailles, Pau, elc., prouvent qu'il comprend le mérite artistique inhé- rent aux vieux monuments: on a souvent adressé le reproche à M. Fontaine et à ses collègues d’abuser dans lés palais de la liste civile du carton-pâte, des cuivres es- tampés, ete.…., mais ce reproche ne pour- rail-il pas retomber sur l’époque où nous vivons ? Trouvez donc aujourd’hui un monar- que qui puisse, comme Louis XIV, dépen- ser douze cent millions à Versailles !!! on, comme Île prince Eugène, huit cent millions à Vienne ! Le défaut le plus saillant de notre épo- que c’est le « ésir effréné de luxe écono- mique, de faste à bon arché qui s’infil- tre dans toute les classes de Ja société: la division des fortunes et l'absence de hié- , | rarchie, ont amené ce résult: A Ea un mot, on n’a publié | ? ce résultat funeste pour les arts dits libéraux : grâce à l’éga- | lité sociale aui rèene mai ; meubles anciens, et c’estune lacune à | , 2, qui régne maintenant, le terups [n’est pas éloigné où le plus obscur plé- Qui | béien voudra avoir un lit à la F js 1e jen des miniatures de manus- | à rangçois 1°. Au moyen de : | et uu salon Louis XF. Etonnez-vous donc, après cela, si les fabricants de meubles, remplacent la Puisque nous parlons de meubles, il convient de dire deux mots de la fabrica- tion des meubles gothiques dans ces der- Lorsque lon retrouva, il ya quelques ‘es campagnes, il ÿ avait peu ou point d’é- bénistes assez habiles pour les remettre à 262 neuf: bientôt il se forma une école de jeunes adeptes animés des meilleures in- tentious : nous nous souvenons d'avoir lu sur l'enseigne de lun d'eux cette dési- gnation naivement burlesque : ici on fa- brique des Meubles anciens dans le genre le plus modirne. Leurs premiers e sais de restauralion furent gauches, timides : peu à peu à l’aide desconseils d'amateurs éclairés, ils se per- fectionnèrent: la publication de plusieurs grands travaux archéologiques leur vint singu ièrement en aide : ainsi lorsque vers 1819, le célèbre baron Taylor publia ses voyages romantiques dans l’ancienne France, ce superbe monument artistique et litté- raire éleve à la gloire de nos antiquités nationales, on put consulter avec fruit les planches qui accompagnent ce beau travail : en effet chaque fois que ce savant archéologuea rencontré dansses pérégrina- tions un manoir féodal, il a eu soin de des- siner non seulement l'extérieur mais en- core l'intérieur de l’éd fice : aussi que d’a- meublemen s précieuxson ouvragerenfer- me!ce sont dessalles d’armes et de gardes à Mezières ou à Harvourt en Normandie; la chambre d:: Guillemette d’Assy à Rouën, etc... On ne peut donc nier l’in- fluence salutaire qu'out exercée sur la restauration des anciens meubles les ar- tis es habiles comme M. Taylor qui par leurs publications ont contribué à propa- ger le goût de meubler les châteaux 4 l'instar du moyeu-âge. Parmi les ouvrages qui ont secondé l'impulsion archéologique, nous citerons par ordre cronologique les monuments iné- dits de la monarchie française par Ville- min;les arts au moyen-àge, par M. Du- sommerard, qui créa en 1820 la belle collection du Musée-Cluny ; le moyen-âge monumental et archéologique ; les annales archéologiques par M. Didron, où lon trouve non-seulement des dissertations intéressantes sur les meubles, mais en- core de savantes considérations sur les ameublements d’églises, de chateaux; enfin les lithographies de M. D. Guilmard, directeur du garde-meuble, qui offrent un choix de meubles de différents styles mo- difiés suivant les exigences modernes, les gracieuses réminiscences gothiques dues au burin de M. Pigin, etc. Nous passeronus en revue successive- ment les meubles les plus remarquables qui ornent les cabinets de MM. Sauva- geot, comte de Bruges, Victor Hugo, de fonville, Dugué à Paris, Comarmont à Lyon, etc. Cu. GROUET. (La suite au prochain numéro.) : FAITS DIVERS. NOUVELLES FAVORABLES DE L'ÉPIZOOTIE QUI REGNAIT ER PBOHÈME, elC,, SUR L’ESPÈCE BOVINE. Le Journal des Haras de février donne des détails que nous croyons devoir reproduire relativement à l’épizootie qui a tant effrayé pendant un instant nos agriculteuis. Voici un relevé de nos investigations, qui se trouve parfaitement d'accord avec les nouvelles fa- vorables publiées depuis le départ de MM. Yvart et Renault, envoyés en Allemagne dans le but d'étudier 263 la maledie, sa marche et son caractère, en cherchant les moyens de l'empêcher de pénétrer jusqu’à nous. 264 Des rapports oMciels donnent los .ésultats suivans des effets de l'épizootie, dans la Gallicie et la basse Autriche , L'espèce de bulletin sanitaire que nous publions. aujourd'hui est des plus rassurants; on peut être à : ; peu près certain que la maladie à cessé dans les con- N Un Galice B. Autriehe trees où elle régnait, ct n'envahira pas d'autres lo- ombre d'AnIMaUr malades, 1608 FE culités plus rapprochées de la France, A Speo se à : 4 — en traitement, 187 » — me morts, GRR 27 cut a abattus, 118 5è STUTTGARD, 6 janvier 1845. . En Gallicie, la première invasion remonte au 9 aout, el seulement au 50 septembre dans la basse Autriche, On vient d'apprendre ici que la maladie avait beau- coup diminué en Autriche, et qu'elle n'avait pas paru en Bavière. En conséquence, le gouvernement Wurtembergeois à déjà rapporté les ordonnances concernant l'entrée de certaines marchandises et qui avaient effrayé. Enfin ilrésulte des renseignements transmis à la Société d'agriculture du Haut-Rhin par les gouverne- ments du grand duché de Bade, de Bäle-Ville et de Bâle-Campagne, sur la demande de M. le préfét, qu'aucun symptôme de l'épizootie n’a encore été ro- marqué ni dans les deux cantons de Bâle, ni dans Darmsranr, 8 janvier : I ne s’est jamais manifesté, dans les États de Hesse, de trace de {yphus : aussi, tandis que Ia Ba- vière établissait un cordon sanilaire, et interdisait toute admission de bétail, que le Wurtemberg n’ad- mettait même les laines de Bohème qu'après leur désinfection, le grand-duché de Hesse et celui de Nassau Sont restés dans une entière sécurité, et n’ont eu recours à aucune mesure préventive. CARLSRUKE, 8 janvier : Grâce à Dieu, le typhus n’a pénétré ni dans le grand-duché de Bade, ni en Wurtemberg, ni en Ba- vière. Au moyen des précautions prises dans les con- trées menacées, et l'hiver aidant, le grand-duché de Bade espère se garautir de la contagion. 1] semble- rait aussi résulter des renseignements qu'a reçus le souvernement badoïis, que le typhus dont il s’agit est moins intense qu’on ne le dit, et que la mortalité n’est pas très grande, même parmi les bestiaux at- taqués, 5 BRUXELLES, 9 janvier : Il serait fâcheux que les mesures que va proposer le gouvernement belge, par prudence de précaution, pour repousser et combattre un danger très éloigné de son territoire, fussent mal comprises et jetassent l'alarme parmi les cullivateurs francais. Le but de ce projet de loi est seulement de fournir au gouverne- ment des moyens dont il pourrait faire usage dans uue éventualité qui, selon toute probabilité, ne se réalisera pas. HAMBOURG, 19 janvier : L’épizootie appelée typhus contagieux, qui parait s'être rapprochée des provinces méridionales de l’Al- lemagne, est complètement inconnue ici, et ne pa- rait pas non plus s’être montrée jusqu’à ce jour dans les États voisins. ANVERS, 18 janvier : Ge n’est pas le typhus qui exerce des ravages dans le Limbourg et dans la province d'Anvers, c’est la pleuropueumonie épizovtique. Elle règne dans ce pays depuis plusieurs années et ne parait pas avoir pris en ce moment plus d'intensité qu'auparavant, D'après les rapports reçus, tout s’est borné à quel- ques cas isolés, qui ne presentent rien d’extraordi- naire ni d’eflrayant. Aucune instruction spéciale n’a été donnée par le gouvernement RÉGENCE BAYAROISE DE SPIRE, 6 janvier : Les mesures de précaution adoptées par le gouver- nement de Bavière, dans les provinces limitrophes de l’Autriche, ont cessé d’être pratiquées, à partir du G décembre dernier, le gouvernement autrichien ayant annoncé à celte époque que l’épizootie avait cessé, dès le 25 novembre, de faire des progrès, aucune autre partie de la Suisse, ni enfin dans le grand-dluché, Du reste, le gouvernement hadois a rendu, le 10 décembre, un arrêté contenant plusieurs dispositions préventives contre l'invasion du typhus, notamment la défense de l’introduction des bestiaux venant des pays infestés par celte maladie. SOCIETES SAVANTES. — ACADÉMIE DES SCIENCES ; IMPRIMERIE DE A. DLONDEAU, RUE RAMEAU, Ju 0 SOMMAIRE DES ARTICLES CONTENUS DANS L'ECHO DES 15 ET 16 FEVRIER. séance du 10 fêvrier.—Sociétés royale, linnéenne, . d’horticulture de Londres. — SCIENCES PHYSI- QUES. —- chimie. — Sur la pariétine, matière co lorante jaune des lichens ; R. THOMPSON. — Ana- lyse de la greenovite ; DELESSE. — PHYSIQUE DU GLOBE — Extrait d’une lettre du Chili.— SCIEN- CES NATURELLES. — GÉOLOG1E. — Considéra- tions géologiques et paléontologiques sur le dépôt lacustre de Sansan et sur les autres gisements de feuilles appartenant à la même formation ; Larrer 1 — Note sur un filon pyriteux dans le départements de la Drôme ; STOBIESKI. — BOTANIQUE. — Sur la Géographie botanique de la famulle des plantagi- nées. — Organogénie de la fleur des malvacées ; PM DucHARTRE. — Z00LOGIE. — Principes de la phi- Josophie zoologique ; Isid. Geoffroy Sr-Hizaime. — Animaux des iles Gambier ou Mangareva ; P.M Lesson. — SCIENCES MEDICALES. — De l'ac-" ton du sulfate de quinine sur la rate, et d’un nou- veau mode d'exploration de cet organe. — Sur Ja. peste bovine en Bohême. — SCIENCES APPLI-M QUEES. — ECONOMIE INDUSTRIELLE. — Examen de diverses qualités d’aciers du commerce. —" Moyen de rendre la combustion complète.—m£ca- NIQUE APPLIQUÉE. — Machines à imprimer les étoffes dites perrotines ; PERRoT. — Rapport de M. Despretz sur l'horloge à eau de M. Prrlas. — HORTICULTURE. — Expériences sur la greffe. — HISTOIRE NATURELLE APPLIQUÉE. — Note sur les ‘insectes destructeurs de l’orme et sur les moyens“ de les détruire; CHasseriAu. — SCIENCES HIS TORIQUES.— De la culture de la vigne en Nor=« mandie ; l'abbé Gocaer.— Grande inscription gra vée sur les rochers de Sha-baz-ghari. — ARCHÉO LOGIE.—Ameublements historiques ; Ch. GRouET —BIBLIOGRAPBIE.— NOUVELLES, ET FANS! D VERS. ve bouzième annee, Paris, le 20 février 1543. Le 15 février a paru l'ordonnance royale qui a créé une Faculté des sciences an Phef lieu de l'Académie de Besançon. Gette facultéest co : posée desix chaires, savoir : | Mathématiques pures, Mathématiques appliquées, Physique, Chimie, Zoologie et botanique, Géolgie et minéralogie. Le lendemain, 16 février, un arrêté de M. le ministre de lPinstruetion publique a fait connaître les professeurs qui on: Sté appelés à occuper ces diverses chaires, ce sont : Fins M. Puiseux, professeur de mathémati- ques spéciales au colége royal de Rennes, pour la chaire de mathématiques pures. M. Person, professeur de physique au coilége royal de Rouen, pour celle de phy- sique ; M. Heville, pour celle de chimie; | M. Grenier, déjà professeur d’aistoire nalurelle à l’école préparatoire de méde- eine et de pharmacie de Besançon, pour lcelle de zoolozie et de botanique; E fin, M. Delesse, ingénieur des mines, ja clé chargé provisoirement de celle de “zéologie el de minéralogie. | Le même jour, M. Deville a été nommé doyen de la no velle Faculté. Îl ne reste done plus à pourvoir qu’à la chaire de mathématiques appliquées. Nous ne pouvons qu'applaudir en gé- néral aux choix de M. le ministre de lin- Siruction publique; la plupart des nou- veaux professeurs sont déjà connus dans la science par des travaux utiles ou même remarquables. Ce n’est donc pas sur ce Sujet que nous nous proposons de présen- ter à nos lecteurs quelques observations, mais sur l’organisation même de la Fa- icullé, organisation qui se reproduit au reste dans Ja presque totalité de nos Fa- cultés de province. Le cadre de ces facultés répond-il aux besoins actucls de la science? Les diver- ses parlies de l’enseignement scientifique y sont clles représentées dans les mêmes proportions? Nous n’hésitons pas à dire que non, et en cela nous ne reproduisons pas Iseulement notre ovinion personnelle, mais celle des hom es les plus haut pla- lcés dans la science. Telle qu’elle est, la nouvelle Faculté, semblable en cela, nous l'avons déjà dit, à la plupart de celles que ne France possède déjà en assez grand Inombre, a deux cha res pour chacune des |trois branches dont se compose le haut [enseignement scientifique qu’elle est ap- pelée à donner; mais cette égalité de nom- bre constitue une immense inégalité réelle pour l'effet qu’elle devra amener. “ Les sciences mathémaliques auront deux . Organes; c’esl à peu près ce qui leur est Pari. -Jeudi. 20 fevrier 1815. ee D— = L'ÉCHO DU MONDE SAVANT PRONAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DiXS TOUTEN LES SCIENCES. N« 1% /Écno pu MONDE SAVANT parait le SEUDI et le DEMANDE de chaque semaine et forme par an deux -volumesde plus de 1,20ù pages chacun On s’abonne | à Paris, rue des BEAUX-ARTS, N 6, et rue de la GHAUSSÉE-D'ANTIN, 3, et dans les départements chez les principaux libraires, et dans les bureaux de poste et des Messageries. Prix du journal, PARIS pour un an, 25 fr.; G-mois, 43 fr. 0, trois mois Tr, — DÉPARTEMENTS 50 1, 16 fr., & fr HO, À L'ÉTRANGEA 5 fr. en sus pour les pays payant port double — Adresser fout ce qui concerne le journal à M. le vicomte A. de LAVALETTE, directeur et rédacteur en chef. nécessaire; lascience pure d’uncñté,del’au- tre ses applications formuléessurtout par la mécanique et l'astronomie; sice n'est pas là touLee qu'on serait peut être en droit d'ext- ger, c’estdu moins sutlisant pour les besoins actuels. Cette partie du cadre peut même être regardée comme suffisante avec d'au- tant plus de raison que lescours de mathé- maliques sont généralement forl peu sul- vis daus nos villes de province, Nous pour- rions eiter tel professeur de mathémati- ques pures, homme éminent dans la science, qui plus d’une fois s’est vu réduit à faire ses cours en tête à -lêle avec un auditeur, son élève particulier. Quant aux sciences physiques, leur ca- dre est parfaitenient rempli; divisé lJui- même en deux paties, il comprend les deux chaires dephysique et dech mie qui, par suite, constituent par leur réunion ‘un ensemble non seulement suffisant, mais réellement complel. Eu dirons-nous autant des seienecs na- turell-s? non, car c’est à évidemment le côté faible de nos Faruliés actuelles, et l’organisation de la Faeulié nouvelle nous prouve que l’on ne songe pas encore à re- médier à ce mal. Depuis environ-cinquante ans, le domaine de l'histoire naturelle a subi un accroissement tnnense ; non seu- lement les trois branches dout elle se com- posait sont devenues d'une éleudue telle que fa vie d’un homme ue suflit plus pour embrasser l'une d’elles séparément, imais encore elle s'est enrichie d’une branche toute réeente el qui, par son imporlauce réelle comme par Pautrait de ses théories, est d venue l’objet des travaux d’un nom- bre considérabie d’adepres. Admise en elf- fet, il y a trente ans à peine, au rang de science sérieuse, cette nouvelle brauche, la géo'‘ogie, s’est entièreure:t détachée de la minéralogie dont elle n’était d’abord qu’une simple subdivision. Ainsi de nos jours l’histoire naturelle comprend réelle- ment quatre parties disti cites : la géolo- gie, la minéralogie, la bolaniqueet la z00- logie. 11 faudrait donc, pour que l’easei- gnement des sciences naturelles fut au ni- veau de celui des sciences physiques et mathématiques , que la Faculié comptät quatre chaires distinctes Voyons au con- traire ce qui existe en réalité. Un même professeur est chargé de la minéralogie et de la géologie. Sans doute il existe des liens d’origine et même des liens réels et évidents entre ces deux sciences ; mais l’enseignement de lune d'elles est certes suffisant comme objet d'un cours; que seri-ce donc lorsque les deux seront réunies? Mais si lon peut encore admettre, avec un peu de bouue volonté, une semblable confusion, | ne peut absolume:t en être de même des deux autres sections de lhistoire natu- relle. [ci aucun lien, aueune analogie, mais de l’une à l'autre un intervalle im- _ —_— mense, au moins difficile à franchir. Pen- dant le siècle dernier, lorsque e nombre des êtres connus n'éiail qu'une faible fraction de ceûx dont les travaux et les voyages des naluralistes ont amené la dé- couverte dans ces derniers temps, on a pu voir les mêmes hommes embrasser dans “leur vaste génie la nature tout entière. Alors Linné a pu écrire son Sy-temanaturæ et y réuuir tous les êtres connus de son temps en histoire naturelle. Mais de nos Jours il est devenu à peu prs impossible à un seul honme de posséler en entier même ane s ule des deux divisions du règne organique. Non seul:men cette division s’est forcément opérée dans les études, non seulement on s’est vu con- traint de n'être que zoologiste ou bota- nisle et non les deux à la fois. mais le morcellement du travail dans l’une ou l’autre de ces sciences, la spécialisation des, étudessont devenus le myen presque nécessaire d’arriver à des résultats remar- quables ; c'est ainsi que du: côté l’on compte en zoologie des entomoleyis es qui u’étudient même qu'une portion de l’im- mense classe des insectes; que de l’autre, des botanistes du plus graud renom sont reslés presque étraugers à la connaissance des espèces végétales, et que l’on a pu voir Cassini consacrer à peu près loute sa vie à l’etude de la seule faraile des com- posées, à Et c'est dans un tel état de choses que l’on crée des chaires emtbrassant a Ja fois la botani jue et la z0olog e! Maïs qui char- gora t-un de cel enseign:ureut mixte? ce sera nécessairement où un botaniste, ou un Zoologisle, Car probablement, on n'espère pas trouver un savantquisoit les deux à la lois. Il arrivera dès-loïs, qu’une des deux sciences sera nécessairement sacriliée, ou que les : eux le seront en même temps. C’est ainsi que uous nous souvenons d’avoir entendu un professeur très-counu, homme d'esprit et de mérite, chargé d’un de ces ensergnemens mixtes, s’excuser devant son auditoire de linsuf- fisance du cours qu'il avait p'ofesé pen- dantune année eulière, pa.ce que ce cours avail porté précisément sur celle des deux sciences à laquelle il était presque étranger. Voilà, ce nous semble, une de ces sin- gularités que l'Université ne devrait plus souffrir aujourd’hui. La science marche et certes d’un pas rapide; pourquoi done ne pas marcher avec elle? pourquoi s'arrêter à une sorle de mezz0 terne entièrement insuffisant? Le seul résultat que l’on puisse obtenir ainsi est d’annihiler des hommes peut-être éminents en ne leur permettant pas de diri- ger tous leurs effort, vers un but unique, et en les obligeant à éparpiller leurs tra- vaux et leurs études sur deux terrains en- lièreinent distinets. 268 Qui sait même si celte organisation fà- cheuse des Facultés n’a pas déjà produit ses fru:t-?Que l'on ‘a npte et effet lestonibreu- ses Facu tés qui existent déja dans la provin: ce, eLquelourelètelensune les travaux Hni- portans qui sorteut atinuellement dè leur sein. C'est uue statist que scienttiquedout il serait très facile d'obtenir les chftres, et qui conduirait à des conelusions d'au- tant plus déplorables qu'elle prouverait eorwunient des hommes d’un mérite Incon- tesiable ont été totalement paralysés par la fausse posilion dans laquelle ils on été pla- cés. Espérons que l'on ne tardera pas à sen- tir toutes les lunestes conséquences des vices d'organisation que nous venons de signaler; qu'au heu de songer à mulüplier des Facultés incomplètes, onu songera plu- tôt à compléter celles qui existent déjà, et qu'eutin l’on adoptera des mesures qu’exige aujourd’hui l'état de la science, et qui du reste ont été conscillées déjà par quelques-uns des membres le, plus éminents du conseil royal de Pinstruction publique. 2 ACADÉMIE DES SCIENCES. Séance du lundi 17 février 18ù5. M. Magendie lit ua rapport sur un bras ar- tificiel présenté à l'Académie des sciences, par M. Van-Peterssen, sculpteur hollandais. L'art de la prothèse a fait, depuis quel- ques années, de grands progrès, et tel qui paguère portait sur son visage les traces d'horribles mutilations, peut aujourd'hui, sans craindre le ridicule. jouir des bienfaits d’un œil d'émail on d’un nez de carton. Plus d’une taille svelte et gracieuse cache une illusion orthopédique; plus d’un de ces prélendus miracles de la ténotomie doit au coton tout. l'éclat dont il a joui. C’est donc là un fait ré:l, accompli, disons-le, presque normal ; mais ce fait, c'est l’agréable, c’est le dulce du poète ; restait maintenant à trou- ver, à perfectionner l’utile. Mille artisans ont, avec plus où moins de succès, essayé tour à tour d’imiter certains mouvements automatiques, reflet loujours très infidèle des mouvements qu’exécutent les êtres vi- vants. Les uns ont réussi à montrer des jambes hablement articulées, des mains constru.les avec un art ingénieux ; mais per- sonne, avant M. Van-Peterssen, n'avait bien compris la nature des mouvements que doi- vent exécuter les membres aertiliciels, afin de remplir le but qu’on se propose. Cet in- génieux sculpteur hollandais vient donc de résoudre un problème qui doit être pour J’humanité et pour la science d’une immense utiilé, et nous sommes heureux d'annoncer que sa découverte n’est plus désormais à l'état de vue à priori. M. Van-Peterssen a fait fonctionner son appareil sur un invalide manchot double ” depuis les guerres de l’Empire. A l’aide de Ses deux brasartificiels, ce malheureux pre- hail avec la main un verre plein, le portait à la bouche, l'y versait sans en perdre une goutte, puis reposait le verre sur la table où | l'avait pris d’abord ; il pouvait aussi ramasser une épingle, saisir une feuille de papier. Qu’on juge, dit M. Magendie, de la joie de ce vieux militaire se trouvant, après 30 ans de privations absolues, tout-à-coup &n état d’exécuter ces aclions, bien modes- tes sans doute, mais qui le transportaient à #on bon temps, non seulement à sa jeu- nesse, mais au temps où comme tout le 269 monde il avait des bras. Malheureusement ce n'était qu'un essai, auquel il s'était prêté de fort bonne grace; tes bras empruntés qui l'avaient rendu un moment si heureux, il à fallu les quitter, ct bien que la sépara= tion ne fût pas cette fois l'amputation, elle n'en fut pas moins douloureuse. Ce bras ar- tificiel ne convient qu'aux individus qui ont conservé intacte la partie supérieure de l'humérus. Il est formé de trois parties ar- Liculées et mobiles qui représentent le bras, l'a\ant-bras ec la main; celle-ci se compose elle-inème d'une sorte de carpe, de doigts à triples phalanges mobiles maintenus, dans un état persistant de flexion et d'opposition avec Île pouce, par des ressorts. Le tout pèse à peine 500 grammes. Le moignon du manchot est reçue dans une excavalion de l'appareil, et y est solidement fixé par des courroies, de sorte qu'il fait facilement'exé- cuter au bras aruliciel les mouvements qu’il exécute lui-même ; mais i! fallait faire jouer les différentes parties de l'appareil les unes sur les autres, M. Van-Peterssen est arrivé à ce résuilat, à l’aide du procédé suivant : un corset est appliqué sur la poitrine; à ce corset tienuent des cordes à boyau qui sont fixées d'ailleur: les unes à l’avant-bras, les autres aux doigis. Quand le manchot porte son moignon en avant, il exerce unetraction sur lavant-bras et le fléchit sur le bras. Quand au contraire le moignon est reporté en arrière, l’avant-brass’allonge sur le bras. Où comprend les avantages de ce double mouvenient qui permet à la main de se rap- procher où de s'éloigner de la bouche, à la volonté du manchot. Les mouvements des doigts sont produits par un mécanisme ana- logue et non moins ingénieux. Ce rapport était à peine terminé, que par un de ces élans généreux que nous lui con- paissons tous, M. Arago s’empressait. de proposer l'achat d’un membre artificiel pour ce respectable débris de nos armées impériales, pour ce vieil invalide qu'un ins- tant de bonheur rendait aujourd’hui si mal heureux. Gette noble proposition a été ren- voyée à la commission administrative qui ne l’oubliera pas sans doute au fond de ses cartons. - — M. le docteur Blandet lit un mémoire sur la colique de cuivre chez les ouvriers tourneurs. ciseleurs, monteurs, fondeurs en cuivre. L'existence de la colique de cuivre n’a pas été admis: par tous les auteurs de pathologie ; mais l’on a, selon M. Blandet, souvent mis sur le compte de la colique saturnine des cas qui se rapportent à la première de ces deux affections. Les coliques de cuivre paraissent affecter surtout les ap- prentis, les individus non encore habitués à travailler le cuivre, et elle ne dure que 24 ou 48 heures; la malpropreté, l’insou- ciance, le manque de soin, paraissent être les principales causes prédisposantes de cette maladie. Une condition prophylacti- que serait de défendre aux ouvriers de man : ger dans l'atelier, et d'exiger ce quelques- uns d’entre eux les soins de la propreté. Le traitement de cette affection peul consister, suivant M. Biandet, dans l’admi- nistration d'un purgalif salin, ou mieux d’une potion avec l’albumine sucrée. Le même médecin présente un mé- moire sur les effets du zinc sur l’éco- nomie animale dans les ateliers des fonde- ries de cuivre, mais ce dernier travail ne renferme, à notre avis, aucun fait concluant en faveur de l'opinion qui attribue au zinc une action malfaisante. — M. Liouville annonce, au nom de la > commission dont il était rapporteur, que la question suivante est proposée pour grand prix de mathématiques à décerner en 1840 : perfectionner dans quelque point essentiel la théorie ues fonctions «béliennes ou plus généralement des transcendantes qui résultent de la considération des inté- grales de quantités algébriques. | Le prix consistera en une médaille d’or de la valeur detrois mille francs. les mémoires devront être arrivés au se-* crétariat de l'Académie avant le 1% octo- bre 18/6. —M. Arnollet, ancien ingénieur des ponts et chaussées, écrit relativement à une mo-« dification qu'il indique dans les construc-" üons des chemins de fer atmosphérique, « — M. Strauss-Durkheïñn rappelle à l'A: cadémie qu'il a déjà envoyé plusieurs com-f munications Sur un procédé pour tailler “À les lentilles, et prie la commission de vou=« loir bien hâter son rapport. | — M. Augusle Arnoux envoie un mé- moire sur le problème général du centre de figure. — M. Davaine, ingénieur en chef des ponts et chaussées, présente un mémoire sur la vis d’archimède. — M. Bertrand de Lom envoie un tra-n vail sur deux nouveaux gisements de pierres gemmes, et sur d'autres faits géolog'ques et nanéralogiques nouveaux observés dans Lin terieur de la France. ; — M. de Humbold présente à l'Académie une carte géographique er hypsométriquemk du crélinisme dans le canton d’Argovie, par M. Michaëlis. — M. Argelander, directeur de l'Obser= vatoire de Bonn, annonce que la comëte découverte à Paris le 7 juiller dernier par M. Mauvais, esl de nouveau \iübe après avoir traversé l'hémisphère sud, Il la ob-# servée au micromèlre anuulaire le 31 jan- vier, à l’endroit même que lui assignent les éphémérides,. * Maiscelte comète avait été déjaretrouvéeà l’Observatoire de Paris dès le 27 janvier, ef, malgré la faiblesse. de sa lumière, elle pu être observee les 27, 29 janvier et 4 fé vrier. M. Argelander annonce en même temps qu'il va faire paraître par livrais | sons, les zôues d'observations d'étoiles bo réales comprises entre les parallèles de 45 et 80 degrés de déclinaison, avec les tables completes de réduction au 1® janvier 184% à côté de chaque zône. Ce cadre compren=« dra plus de 26,000 étoiles. —M. Triger écrit de Chalonnes-sur-Loire pour faire connaitre quelques résultats ob servés, pendant des traxaux Soulerrains,4 sur des ouvriers vivant dans Une AauNOS phère d’air comprimé. Nous trouvons dans celle communicalion quelques faits physio logiques assez pourvusd'intérêt, pour mérk ter d’être signalés. Ainsi les ouvriers soumis à l’action de l’air comprimé éprouvent uné douleur plus ou moins vive dans les oreilles dès les premiers coups de pistons. Cett@ douleur cesse pour tout le monde dès que le mercure atteint seulement dans le baro“ mètre une hauteur de 3 centimètres. | Cette existence au sein d'un miliet comprimé, est plus ou moins b:en supportée L'ivresse la rend insupportable, lors même que cette ivresse est passée depuis plusieurs heures. Ÿ- Tout le monde parle plus ou moins du nez, et perd la facuité de siffler à trois als mosphères. Afin de s'assurer de l'effet de | l'air comprimé sur un instrument à cordes; M. Triger a fait descendre un violon dans. LE 11 puits, et l’on a trouvé qu’à la pression -dessus, le son perdait au moins la moitié - son intensité. ‘Deux ouvriers après avoir passé 7 heures suite dans l’air comprimé, ont éprouvé s douleurs a:sez vives dans les articula- us, uue demi heure après être sortis du ils. EE 20 Ce— SCIENCES PHYSIQUES. CHIMIE. ialyse de la Gréenovite , par M. A. DELESSE, SUITE ET FIN. Analyse quantitative. — Pour exécuter naly point et la nouvelle détermination qu'il pnne de cette poche. + J'ai dû considérer comme des cantux éyiens les canaux ramifiés qui partent de ette poche , et dont M. de Quatrefages vait fat son appareil gastro-vasculaire. naturaliste est encore contraire à cette étermination et la combat par un argu- nent de physique dont j'avoue n'avoir as saisi toute la force. à | D'après M. de Quatrefages, Je lui au- ais atiribué des faits qu’il avait rectifiés; ur ce point j'ai à faire une dist nction mportante. Ce naturaliste a fait, dans sa l'éponse à ma première Note, un certain hombre de rectificat ons; mais ces rectifi- Lations faites sur des crreurs que j'avais inoi-même signalées, ces rectifications 'aites s-ns étre avouées, ef pendant que M. de Quatrefages soutenait, au contraire, que mes observations critiques à ce sujet h'étaient nullensent fondées, j'ai du les considérer et je les ai considtrées en elfet “omme non avenues. L'exemple cité par e naturaliste relativement au cloayue des Phlébentérés est dans ce cas. J'avais dit une manière générale, dans ma première Note, que l'intestin avait échappé aux rech reh s de M. de Quatrefages dans tous ses Mollusques, et par conséquent que le prétendu cloaque que ce naturaliste avait écrit dans le plus grand nombre n’exis- tait pas ; j'avais même spécifié le fait pour les Actéons. Or, en même temps que M. He Quatrefages introduissit une rectifica- lion à ce sujet dans sa réponse, il soute- nait que mes observatious critiqu's sur 68 point n'étaient pas fonilées, que je ne ai is que reproduire ce qui éfait déjà tm primé duns ses Mrmoïres, et qu'il lui s rail très facile de démontrer que j'éta s dans l'er- eur. Da reste, la nouvelie détermination que M. de Quatrefages donne de ce pré tendu c'oaque, en le considérant comme ue vésicule dépendante de l'appareil çéna- teur, n'est pas plus exacte quela première, cette partie n'étant autre chose que l'o- lvair chez les Mollusques de la famüle” des Éolides, et rien de semblable n’exis- Lant chez les Actéons. E» torminant, je pense done pouvoir dire, en me servant des paroles de M. de (Quatrefages , que les explications q''e j'ai données suffiront , je pense, pour qu'on ne brote paï, sans examen , à loules les Ctran- getés, à touts les méprises, à toutes les intentions que ce naturalists m'a attr.- buées. J'exprimerai de nouve u aussi le “regret irès vif que cette discussion ne soit pas restée da s certaines limites; j'es- père du moius qu'elle ne se vrolongera pas plus lonutemps -insi. Si M. de Quatre- lages a des erreurs à relever dans mou avail ou ds objections à faire contre les faits que j'ai exposés, il sait ques Commissions sont nomimées po: r les juge”, ebque c'est devant ces Commissions, les piéces en main, et non devant l'Académie #mtière , av € des notes sans preuves à l'appui, que la question pourra être promp- tement résiue. SCIENCES MÉDICALES. CHIRURGIE. Comsidérations pratiques sur les grandes opé- rations et sur-les moyens d'en éviter en grande partie les dangers et les accidents; par M. BALLARD. Après avoir cherché à établir que les 278 résultats, heureux ou funestes, d’une opé- tion dépendent beauconp moins qu'on ne le. pense du choix de la méthode à la- quelle on a eu recours, l’auteur s'efforce de prouver que le régime auquel on sou- met le malade ne peut pas être non plus compté au nombre des causes principales qui influent en bien ou en mal sur la ter- minaison. : J'ai vu, dit M. Ballard, des opérés mou- rir sous l'influence d’un régime débilitant comme sous celle d’un régime fortifiant; seulement, j ai pu observer qu'ils mou- raient à des époques difiérentes: ceux auxquels on donnait de suite à manger, ceux que l’on tonifiait, succombaient dù cinquième au dixième Jour de Popéra- tion, et la mort était souvent attribuée à l'opérateur ; ceux qui étaient soumis à des saignées abondantes ou à une diète ri- goureuse mouraieul du trentième au qua- rautième our, et l’on trouvait toujours quelques écarts de régime pour sauver l'honneur du médecin. Par contre, j'ai re- marqué que chez les premiers, les conva- lescences étaient très-rapides, tandis que les autres malades avaient beaucoup de peine à se relever. Il pouvait être permis d’en lirer la con- séquence que l'alimentation moyenne de- vail être plus convenable; mais J'ai trou- vé que, sous l'influence d’une médication timide, la mortalité était peut-être encore plus grande, Cet élément nouveau venant à mie manquer comme celui des procédés, J'ai fini par où j'aurais dû commencer, é’està-dire par l'étude particulière de cha- cune des causes de la mort chez les opé- rés, aux diverses époques de leur traite-. ment, afin de voir si lou ne pourrait pas les prévenir et les combattre une à une: mes études n’ont pas élé sans succès; Je suis arrivé à un résultat qui a dépassé tou= les mes espérances, el je puis ciler aujoui- d’hui vint-huit amputalions, vingt des membres abdominaux, dont onze de la cuisse, sans un seul insuccès, c’est-à-dire sans un seul cas de mort avant leur cicatri- sation complète et sans qu'une année en- tière ue soit venue sanctionner leur gué- FISON La première cause de mort chez les opé- rés est la crainte de lopératieu et Fat- tente du moment où elle doit être faite. Cette cause agit sur les malades d’une ma- nière beaucoup plus profonde et plus fà- cheuse qu’on ne peut limmaginer ; sous son influence, le pouls, d'abord accéleré, plein, devient petit, concentré, intermil- tent; il survient des coliques, de nausés, des phénomènes variés qui ne sont pas mortels par eux-mêmes, mais qui, Conti- nuant à agir sur le malade après lopéra- tion, donnent lieu vers le cerveau et vers le cœur à des lésions que j'ai constatées après la mort. La première indicatiou à remplir est done de laisser ignorer aux malades, à ceux mêmes qui paraissent doués du mo- ral le plus fort, non-seulement l’instait de l'opération, mais même la nécessité dans laquell:: on est, l’on pourra être, de la pratiquer... La sesonde cause de la morialité est la douleur; c’est à l’ébranlement nerveux qu’elle détermine que succombent les ma- lades qui meurent sous l'instrument, et dans les premiers moments de l’opération avant la période inflammatoire. Le pouls devient petit et concentré, la peau se dé- colore, se couvre d’une sueur froide, vis- 279 queuse, et, si l’on ne parvient à ranimer la circulation capillaire, il se forme prompte- ment une congestion mortelle vers le cœur, le cerveau, ou le poumon. Lorsque la première cause dont nous avons parlé a été évitée, il est rare que celle-ci agisse d’une manière aussi funeste mais quand elles se réunissent, cette ter- minaisou n’est malheureusement que trop fréquente. La seconde in lication sera donc de dé- truire la sensibilité où la diminuer, de manière à rendre tolérable la douleur de l'opération Plusieurs essais m'ont prouvé qu'il était facile de stupétier un membre, de lendormir par une compression légère exercée sur les principaux troncs nerveux par des moyens que j'ai mis en usage as- s6z souveut; mais l'expérience m'a aussi démont.é que des narcotiques employés à dose :xcitante, pendant deux ou trois jours peuvent remplir parfaitement cette indi- Calion, 3, 4 où 5 centigranmes, et plus, d'hydrochlorate de morphine dans une po- tion de 120 grammes, donnés chaque jour par cuillerées, dans l'intervalle des repas et pendant la nuit, m'ont toujours suffi pour déterminer la sédatior du système uerveux à un degré conveuable. La troisième cause de mort. et la plus fréquente, est l’état auquel on a donné le nom de fièvre traumatique, de fièvre de sup- puralion: celte crise à toujours paru telle- ment inévitable, tellement grave jusqu’à ce jour, que l’on attend encore qu’elle soit passée pour porter un pronostic sur le ré- tat d’une opération. La troisième indication sera, non pas de combattre cette inflammation, car, une fois développée, il n’est plus donné à l’art de l'arrêter dans son cours ni d’en ‘éviter les conséquences, mais de la prévenir en empêchant le developpemeutde la chaleur et de la douleur, premiers éléments de celte action vitale que l’on appelle avec raison inflammation, les seuis même tors- que l’on parvient à s’en rendre maitre. C’est la chaleur et la douleur qu’il faut enlever à mesure qu’elles se dévelop- pent, au moyen de l’a plication de corps froids. L'emp'oi des vessies convenablement préparées, et renfermant de l’eau froide que l’on renouvelle toutes les fois que la température s'élève au-dessus de la cha- leur ordinaire, a toujours rempli parfaite- meut le bui que je me p oposais. La quatrième cause de mortalité est la fonte purulente des tissus qui ont été en- flammés, et tous les désordres qui eu sont la suite, les décollements de la peau, la dé- nudation des os, les dépôts, la résorption purulente ele. Eu remplissant les indications précé- dentes, cetie cause n’est plus à craindre, puisqu'il n’y a de pus formé que la quan- tité indispensable à la cicatrisation deg parties blessées qui, malgré leur étendue, se trouvent réduites à l’état de plaie simple et se cicaltrisent sans aucun sympiôime d’inffammation. On peut encore ajouter, comme der- nière cause de mortalité, l'influence des grandes réunions de malades, des maré- cages, des lieux mal aérés, ete. Dessault répétait souvent qu'il n'avait jamais vu, à l'Hôtel-Dieu, l'opération du trépan sauver la vie à nn malade: j'ai eu, cet hiver, occasion d’observer l'influence délétère de ces causes sur des opérés de lhospice civil de Besancon. Quatre gran 280 des opérations ont été faites, par un prati- cien habile, sur des malades des salles ci- viles, au milieu de malades alteints de fièvre typhoïde er de diarrhée. Tous ont succombé après le trentième jour , tandis que, dans les salles militaires du même haspice, éloignées, il est vrai, des salles de lievreux, trois opérations, offrant la mème gravité, ont élé suivies d’une guéri- son rapide... Si l’on examine la marche etles progrès de la guérison chez les malades (qui gué- rissent), d’après les procédés anciens, on voil Loujours, du deuxième au cinquième jour, une hèvre lraumalique meitre en danger leur vie; on voit d’abondantes sup- puralions, de pansements longs et doulou- reux quil est impossible de comparer avee la facilité au traitement, à la rapidi- té des guérisons que j'ai obtenues. SCIENCES APPLIQUÉES. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. Rapport de M. DesPrerz sur un Mémoire de M. Pyrias concernant une hologere mue par l’eau. Par M. DESPRETZ. (Suite et fin). Donnons maintenant une description suceinete de lhydrorloge du jeune Greece. Cet instrument présente à l'extérieur un éadran et deux aiguilles; à l'intérieur, irois peliles roues et deux réservoirs Dans le réservoir inférieur est an flotteur: dans le réservoir supérieur est un siphon à branche capillaire. Ce siphon, rendu plus léger par Faddion d’une biite en cuivre mince, suit le niveau du liquide ; en suite que la hauteur de ce niveau au- dessus de Pexirémité tiférieure de la braucne extérieure reste invariable, L'é- coulement qui se fut goulie à goutte, du siphon dans le réservoir, serait done. r o- chroue st la température ne éhangcait pes. Cette condiion n'étant Jamais rein- phe, l'horloge avance ou retarde, selon que Ja Lemipérature s'élève ou s’abaisse. M. Pyrlas, connaissaut l'influence de a chaleur sur Féconlement des liquides par les t bes capillaires, à cherché et a trouvé un mode de compensation qui nous para: ingénieux. La condition à remplir était de raccour- riv où d’alonger graduellement, à mesure que la température s'abnisse ou s'élève, la branche capillaire qui règle la vi esse de écoulement. M. Pyrlas a résolu la ques- tion, en plaçant dans la bite én cuivre, un thermomètre à grand réservoir el à üge recourbée, oftrant la forme d’un tube en S ctà boule des appareits deWelter. Le thermomètre est rempli d'alcool jusqu’à la boule. Le reste de la tige contientdu mer- cure dans une étendue que l'expérience détermine. Si la température augmente, le meïeure monte, le eentre de gravité se déplace, la tige s'incline, elle entraîne el éiève l'extrémité mférieure de la branche capillaire extérieure; une diminut on dans la température produit un mouvement en sens appose, Nous rapporterons les résultats de quel- ques essais qui nous ont convaincus de l'efficacité du nouveau compensateur. Nous avons d’abord mis l'horloge en mouvement sans le compensateur. Une élévalion de 18 degrés dans la tempéra- ture a augmenté la vitesse de 114 environ. 281 Quaud l'horloge à été munie de son com- peusateur, les vitesses d'écoulement n'ont différé que de 1,30 environ. On admettra sans peine qu'en multipliant les essais, en modiliant le compensateur, on atténuerail beaucoup plus la différence des vilesses. Toutefois nous devons dire que ce eom pensaleur, pour être parfaitement réglé, exlgeail des essais plus nombreux que les compensaleurs employés. Personne ne songera aujourd'hui à remi- placer les horloges en usage par Phydror- loge de M, Pyrlas. Non, sans doute ; nous ne pensons pas même qu'il faille se laisser séduire par uue maxime de Lucien. ertée par l’auteur, Le commencement est la moitié du tout. Où S'oceupait dejà; 11 y à deux mille ans, des horloges à eau, el cepen- daut ces sortes de machines sont restées elresteront peut-être loujours sans appli- cation, Landis que lhorloge à poils ou à ressort, qui est à peine connue depuis un temps trois fois moins considérable, a subi mille changements, a reçu mille modifica- uous, qui en ont porté la construction à un très haut degré de pe:fecuon. C’est qu'il y a des questions qui, à cause du peu d'utilité qu'elles présentent, on à ause Jes difheullés inhérentes à leur nature, 1e reçoivent Jjawais une solution com- pète. Q'oiqu'ilen soit, M. Pyrlasa fait preuve le sugacilé dans Pinvention de son pro- cédé de compensation. Son instrumentse- ail utilement placé dans les cabinels de physique, pour servi dans les expérien- ces relatives à l'écoulement et à la dilata- uon des li uiles, et montrer un modèle nouveau de compensation dans Pexplica- ion des effets de la chaleur. 2 CO 91 ÉCONOMIE INDUSTIÉLLE. Examen des divers qualités d’'aciers œue l’on q a trouve dans le commerce. Remarques sur les préparations qu’on leur fait subir dans la fa- DFiC uv. (2e article’. Les résultats caractéristiques de l'opé- ration du corrovage sont de deux sortes : ua nouvel arrargesent du fissu lamel- leux: 2 ct comme coséq ence de ce nouvel arrancement, un accioïssem:nt de L foice const tutive et prodiictire du tissn limelleux et de la texture fibrense, aux- qrelles Li matière devra le développement des proprittés essentielles qui se révèle- ront en elle. Ce no: vel arrangement dn tissa famel leux résulte de la süiperposition des lames sondes entre elles, superposition qi re- présente autantde e nches du tissu lamel- jeux, que l'on petit considérer comme un vrod'it de l'art, qu'il y a de lames dans un piquet cor oyé, quelle que soit d’ail- leurs la perfection de la so.dure. Nons dé- montrerons de la manière la plus évidente que ceci n'est point une assertion dénuée d': fondement, lorsque nos examiaerous les effets de la trempe. Et puisqre ces lames soudées entre eiles lorment des couches distinctes, on comprend q''une des propriétés essen- tielles, lélasticité, doit étre la consé- quer.ce de cette disposition, et ne se dé- velop er qe dans le sens de la largeur qui permet au tissu lamelleux de se re- plier sur lui-même, sans être forcé de s'ouvrir «t en se resserrant au contraire par les efforts de la flexion. C'est à une quets :e 19 lames, que l'on soudera une corroyage. Si le p.quet se trouve composé 282 observation qe nous ne devons pas per=! ure de vue. Et de ce que le tissu lamelleux estformé par l'art d'un cerlain roube de limeg” soudées entre elles, lai finesse de ce tissu dit d'pendre, $ ns tenir compte de la fiaesse du fissu natif, de Pa comp si- tion d'un paquet corroyé qui peut être formé, commenous lv n:futremarquer, d'un pius O4 moins grand owbre de lames. Auusi, un paquet de 6 centimètres d'é- paisseur pourra être composé d bord de 29 Limes, qui auront ver eo séquent cha- cune un peu pus de 2 millimètres d'épais- seur, Mas si l'on réduit sou: le marteau ce paquet à 3 Ceatnuètres Vep isseur, et si où ie double por ie souder une se onde fois, il d'vienura un misse ayant toujonrs o cectimèires d'épasseur, ot les don- bes se. ot moit:é moixs épais que dans la preu.ère Composilio ; de méie que si Fou veut o teuir es co uposés de 1,26 douiles, da composera d'abori ‘es pa- D OR RC MES Se SE à première fois; ces lunes auroat un peu plus dé 2 miliniètre ,d'epaisseur; pris on. ébrer: ces paquets ea lames qui n'auroat” encore ju un peu plus ce 2 millimètres d'épaisseur; de lacon q'r'après un second de 27 laines, va aura oblent un composé de 213 doube,, ltque. étantrempiiet cor royé une 10 sièuie los, repiéscutera une masse d 1,020 dbes ou couches, q i finiront par se réduire à lepaisseur du ta faut d une hache où da tranchant d'une lame de couteau; d'où lon voit que la fi- nesse du tissu lamelleux dit étre extrême, et qu'eile peut varier à l'infisie tre la pre” mière et ia dern.ère limite. Mais celte fluesse, sont on se red compte par ie caivul, n'est que le résultat: M de préparations connucs: sous ce rapjort il n'était pas besoin d'entrer ‘ans de g'an:s détuis pour sen faire ue idée bienexacte. Nous la cousid'rerons comme un ellet du à ja théorie de la fabr c t'on! d s aciers, dont nous nous servirons jour apprécier et pour ous rendre raison de Îa fiiesse du tissu jamelleux, que nous avons appeiée native, En effet, soit qu'il s'agisse d'une ma- tière obtenue par le traitement de la fonte grise, d'après ia méthode westphaicenne, soi qu'il s'agisse d’aciers cemeatés, o1re- ! marque daus les matières destinées à être corroyées des degrés de finesse qui offrent à la comparaison des différences aussi sensibles ei aussi appréci.:bles que celies dont nus avons pu parcourir lenuméra- tion par la peusce -£ par le calcul, enire ces deux limites, 25 et 1,026 donbies. {'es: à ce que no 1s AVONSs CrU po Voir appe- ler une finesse native, une finesse dont les® causes remontent peut-être moins au mode de traitement primitif qu'à la vature du min rai. Ces explications ne peuvent laisser: maintensnt aucun doute sur l'influence exercée par cette finesse native sur la qua= té des différents acers que l'on emploie jour. Ilement ; car il est bien certain que là force nerve: se ou le cor; s ie la matière, la rés stance, l'élasticité, ne sont que des révélations dues :ux causes premières QU nous trouvons dans cette composition pri mitive, que l'on peut qualifier à bon … droit de perfection originelle, et dès lors on concoit pourquoi certaines matières prises à l'état brut sont plus particulière= ment et plus essentiellement propres à L FI htre converties en acier; po:rquoi, mal- gré toutes les préparations de : art, mal- gr Lus les soins du fabricant d'ac er, Oo! »st parvenu si difficivment à iniiter les matières de premièr qualité; pourquoi, anfin, les seicrs d'Aug cierre, de Stiri,, d'Ailenagne, de France, de Flade, etc. tout en ayant les memes Car cières japparents, Lot :n ou1ssanti de propriétés que l'on croit sembabies, différ 4 tant lnéanmoi s par es ei els qu'ils produisent à l'emp oi, car tes effets qu'ils produisent #0: t évidemmeut la pierre de touche de la iperfeetio orginelle. Nous examiierois Ha varivté de ers effets, leurs conseèquei- ces, leur p rtée, en rendant coimple de J'infüence de toutes les opérations üux- quelles on soumet les aciers pour les 'frausformer en obirts fbriqiés. Nous ne devo:s pas oublier de faire re- imarqier que les aciers non co TOYÉS, pro- lvehant de matières dont l'aspect présente lune grande fincsse ou tissu lamcelicux, | couservent le mé ne caractère dans toutes les phases de la Fibr cation de ce métal et de s transformatio . Le :rain en est plus | serré, p'us fin; ils oùt plus ue densilé, | prennent un plus beau polr, ets it tou- ljouis moins défectueux. Il ny à pas Jus- Lqu'à l'acier fondu, dont la préparat.on pre- Lmière est un état de fluidité parfaite, qui ème se ressente de l'aseicemeut pronit f des molécules. Cet état de fliiiié auquel il parvie st sembie, au premier abord, de- voir faire disprraître toutes les variétés de fesse du ‘issu lamel:eux et de texiure fi- |breuse, pour l: résumer e une seule et * méme matière, en un/}roduit toujours s m- { blabe, et d'une qualité constamment . égale; il n'en est rien. Ces variétés de grain et de texture se reproduisent comme gi la matière n'avait été qua finée ou cor- royée ; on les retronve-enc re lorsq'e l'a- : cicr est converti en objets fabriques; et si | elles cessent partois d’être appréciab.es, . E soumise au jug ment d'ouvriers peu ha- trop pour déterminer les différences par | des points de comparaison aussi difficites | àtroiverqu'àétablir, lorsqu'on n'a pas à sa | disposition des matières supérieures, fort | chères, qui ne se trouvent guère qu'à Pa- | dont les besoins spéciaux exigent que 'es | marchands on les consommateurs tiennent approvisionnés. 1 (Moniteur industriel). 4] | sur le procédé de M. BREANT.) ‘et d s exp oitations rurales. Parmi ls moyens proposés pour résou- ‘Soumis au ceontrôie de l’exp‘rience en appareils à l'aide desquels M. Bréant, nv- men! fluidifiées dans les tissus ligneux. L'invention consiste, soit dans une | pre-sion énergique exercée sur les solu- | cune aitéralion apyréciable: uu des ma | oriers fut entaillé jusqu au milieu ce son “ ce n'esi que lorsque leur constatalion est | biles, où parce qu'il en coûterait souvent | | reau ont dé laré, par écrit, qu'ils reno:i- | cent à leurs droit. au brevet d'invention, rs on dans queïques local.tés industrelles s'ei | | cet acte utile et ho:orabie, ct regrettera | que ses rêglements ia privent du plisir de | à notre coilégue. | Conservation des bois. (Rapport de M. PAYEN À diverses reprises, la Soriété d'enucou- | ragem nt sest vivement préoccupée des | moyens à l’aide desqnels on pourrait ro- | longer la durée des bois employés dans | nos constructions civiles et navales, dans | le » atériel de l'artillerie, de nos fabriques | | reproduire, afin d'attirer l'atte: tion des | ag'itulteurs et des pépiniéristes sur un “dre cette grande question et actrellement | assez grande importaiice. grand, nous avions, depuis longues an- | nées, fixé notreattention sur l'singénieux | instr. cons publiées dans votre numéro | du 9 de févr.er, d'après les données de M. | tre collègue, parvient à forcer l'infiltretion | Victor Paquet, sur la plantation des jeu-. | de diverses substances liquides ou seule-’ tions qui baïguent les pièces de bais en 284 vases clos, soit dans une diminution de la pr ssiou atmosjhérique , à laquelle suc- cède, dass les mêmes vases, une furte p: eSSI0 :. Dans le premier cas, les gaz renfern:és dans les cellu.es et fibres végétales dimi- ouent de volume et font place au liquide préservateur:; par ie second mode d'o;crer, on extrait d'«bo:d en parte ies gaz qui sortent au travers du liquide et sont rem- p'acés par ceiu-ci sous l'influence du poids de l’atmos hère, et dont la pro,or- tion « gmente par le second elfet d'une pression spéciale. L'effet de la pénétretion des liquides , pr ces procédés, dans l'épaisseur des bo s tendres ct durs, ue laiss il plus depuis longiemps d'incertitude ; il à paru pus compet «t plus assuré que par tous les moyens essayés jusqu'à re jour; mais il était important de s'assur r que | s bois imprégnés de substances antiseptiqu s, par ‘e moyen, rés steraient aux i flu:nces atmosphériques dans les conditions où les mêmes bois, à L'état normal, s'iltèrent profondéme t. Tel fut le but que se proposa 'e conseil dadminis ration, en chargeant son cumité des arts chimiques de vérilier l''tat des macriers ea sapi: imprégnés d'huile de lin siccative, et posés, en 1834, sur les traverses d’un des trottoirs du pont Louis- Ph lippe. La Société se rappelle qu'en 1841 on vér:fia la parfaite conse: vation de ces ma- driers, en mème temps q € l'altération des plinches voisines, j1 cées ans les mêmes Co:uitions , maxis non im r gnées, telle qu'il faiiut remplacer ces der‘ières Vos Commissaires, réuns le 16 avril dernier sur le pout Louis-Phili;pe, ont soigneusement examiné les bois imprégocs et unt reconnu qu'ils m’:vsient subi au- é,sisse r et sy moutra tout aussi sain que vers la superficie. De teis résuit:1s, en confirmant tout ee que nos avions.es,:ré de celte aÿplica- uon , offrent :ujour ‘hui un véritable in- térèét pubne; car M. Bréant et M. Tasche- “ésirant surtout que te pro: dé puisse êireexpio te sais cntrave au profit de tous. La société s'empressera d'applaudir à témo güer autr-imeut toute sa satisfaction (Bulietin de la Société d'encouragement). 06 © D 0— AGRICULTURE. Transplantation des arbres. Nous recevons sur cet important sujet une leltre que nous nous empressons de point de pratique qui peut bien avoir une « J'appaudissans restriction aux utiles nes arbres et sur la transpantation des gros arbres. Mais permetlez -moi, je vous prie, d'y ajouter une recommandation de la pratique la plus faciie, la moins oné- reuse, et que j estime d'u e haute impor- 285 tance pour le succès de toute plantation. » Elle consiste, avant d’arracher les arbres, sot dans les pépinières, soit dans les taillis ou forêts, à les marquer vers un poi & de leur orientation par un signe quelconque , mais fixe et uniforme , afin de les replacer ou replanter dans leur même soiage où po ition. » Voici la cause de cette utile précantion si facile et qui n'entraîne aucuns frais. » Îl n'est personne qui n’ait souvent observé que dans les billes de corps d'ar- bres sciés transversal: ment, le cœur de l'arbre n’est presque jamais au centre et qu'il est plis ou moins quelqnefois n ême très rapproché de l’un des côtés. D'où provient doc cette déviation? c'est que l'arbre, par s: forme circulaire, présenta € chacune de ses faces à aut nt d'orients différents, a inégalement profité des pha- ses du soleil; et si l’on veut s'assurer des situations les plis favorables à leur vé- gélation, l'on s en convaincra par l'aspect de corps d'arbres sciés transversa'ement sur pied et avant ler arrachage. L'on comp'e:d , en eff t, que dans sa posilion première , l'arbre te recoit l'influence du sleilq ep r les successions de son par- cours journalier de l'est au sud et à l’onest; que les côtés opposés du nord-ouest, du nord et du nord-est sont privés de ces bienfaits, et que dès lors ils ne peuvent acquérir le n.ême développement. » Or, si l'arbre enlev# des pépiniè- res ou des tailis, pour étre transplarté en plein champ ou planté cotre ua mur, est placé dans une direction oppo- sée à celle dans lagvelle il à été éleré, si par exempe vous posez au so'eil du midi le côté nord de l:rbre, vous con- tr riez sou ordre de croissance: vous ex- p Sezaux plis vives ardeurs du soleil une écoice plus tendre, moins robuste et hors d'état den supporter sans dangers les effets. è » Une circonstarce fortuite m'a fait saisr el comprerdre utilité de cette mesure, Vers la fin du der: i r siècle, je me livrai à de nombreuses plantations d'rbres à cdre. C'était sur un sol mé- diocr. , en plaine élevée, découverte et en buite à toutes les ardeurs du so'eil. Un cer- fain nombre d'arbres furent atteints de cou s de soleil. LE faliut les remplacer. En coupant tra sverslement leurs tiges, je vérifiai que tous les arbres ainsi brülés avaient été plantés dans des directions opp sées à le: r situation prinntice. !e- puis cette époque , en ayant ‘attention de planter chaque arbre dans son orient, je 106 ai garantis de ce fléan, et leur crois- sance a été d'autant plus rep de, qu'ils not ép ouvé aucun dérangement dans leur situatio : nor ale. : » Cette précaution d'orienter chagre arbre en les transplantant, si simpe, si facil et qui n'entraine :ucun frais, ne saura Éêtr trop recommandée. Un grand aombre d'arbres nouvellem nt plartés, ne languissent qu pour avoir été placés dans unsens inverse e leur pesitio: pri- mitive. Si le-plus simple raisonnemeut ne suffisait pas pour prouver l'utilité de eetta mesure, dl serait facile d'en faire l'essai par des objets de comparaiso r. Déjà j'ai publié «ces observations dins plusieurs journaux d'ag ieulture. Déjà plsteurs de mes voisins en font un usage : tile et en ont recueilli d'heureux effets. Déjà même que'ques pép niéristes conscienci ux (en trop petit nombre ercore de meseuvirons, orientent leurs arbres, avai t de les iivrer, 286 Mais cette utile et si facile pratique est bien loin encore d'être généralement adon- iée; or, dans ui jo trnal aussi justement apprécié que le vôtr:, une nouvellepubli- catio ? ne peut qu'ea étendre l'ustge. Fa; dore cru devoir vous en faire part dans la persuasion que vous daiguerez l'insrer dans un de vos plus prochains numéros. « DE Paris. » —Cens D ose — SCIENCES HISTORIQUES. ARCHÉOLOGIE. AMEUBLEMENTS HISTORIQUES (*). Meubles sculptés du XV° et XVI! Siècle. Liet de plume tant bonne et fine, Lict d'ung coastil blanc comine ung cigne. Liet dont les draps comme on demande) Sentent la rose et la lavende. Lict d'honneur plein de toute joye, Beau liet encourtiné de soye, Pour musser la elarté qui nuict, Lict soustenu en une couche Ouvrée de menuiserie, D'images et de marqueterie. Lict beneist de la main du prestre ; (Blasons anciens des XVe et XVI: siècles) : LIT AUVERGNAT DU XVI® SIÈCLE. Longueur 2 mètres et quelques millimètres, Largeur, 1 mètre 60 centimètres Hauteur des boules sur lesquelles reposent les co- Jonnes du lit, 33 centimètres environ: Hauteur des oolonnes, { mètre 70 centimètres. Hauteur du portrait, 52 centimètres. Largeur du couronnement, 3; centimètres. Les quatre colonnes de ce lil reposent sur quaire boules sculptées, de 62 cent. de hauteur. : Autour des deux colonnes qui sont au pied du lit, on voit entrelacées, et formant un chiffre, les lettres M. V.; chaque chif- fre est surmonté d’une fleur de lys. Le chevetet les traverses sont richement sculptées... Le premier est surmonté d’un portrait. Tout autour du lit, et porté par les qua- tre colonnes, règne un couronnement composé de panneaux sculptés à jour d’un dessin riche et varié. A chacun des angles du panneau placé au-dessus du pied du lit, est une fleur de lys. : Une tradition locale rapporte que ce lit est celui dans lequel coucha Marguerite de Valois, pendant les vingt années d’exil qu’elle passa dans le château d’Usson {Cantal). Nous devons faireconnaîtreici, comment s’est formée cette opinion, et sur quoi elle repose; la-découverte d’un meuble comme celui qui nous occupe , mérite quelques dé- tails. Il fut trouvé à Sauxillange, petite ville peu éloignée de celle d’Usson. Une paysanne chez qui on fit cette heu- reuse acquisition, l’indiqua comme étant le lit de la Margot. Dans la ville de Sauxillange, comme dans tous les environs, il était connu dans le patois auvergnatsous cette dénomination : lou leict de La Margot. Pendant tout le temps que Marguerite {*) Voir l’Echo du 16 février 1845. 287 fut renfermée au château d'Usson, elle était vulgairement désiynée sous le nom de la reine Maïgot ; mème encore aujourd'hui, on ne la desigue pas autrement dans les montagnes d'A vor,ne. Les deux letires qui forment le mono- gramme seulplé, que l’on voit sur les deux colonnes du pied du lit, sont un M. eu un V. Où peut donc présumer que ce sont les initiales des noms de ceite prin- cesse : HMarquerile de F'alois. La fleur de 1ÿs qui couronne ces deux ieltres entrelacees, semble indiquer sa qualité de reine de France, ainsi que les quatre fleu s de lys que lon voit sur le panneau qui suriuonte le pied du lit. Le buste qu surmonte le chevet du lit, ressemble bcaucoupaux portraits de Mar- gucrite de Valois, tels qu’on les trouve gravés dans les mémoires du temps. Enfin {et sans vouloir trop accréditer une anecdote qui ful peut-être diviée par les ennemis de celte relue) en exaiminant es quatre boules sur lesquelles reposent iës quatre Colounes du Hit, où voit qu'elles sont assez hautes pour qu un jeuue home de 15 ans, à peu près, uiniue el docile conne où l’est à cet âge, ait pu quitter la place qu'il occupait duus le Hit de sa suu- veraine, sa maîtresse à double tire, se glis- ser facilement sous le lit, ét attenure, pour aller reprendre sa place à ses cotes, que le gouverneur du château, qui n'etait pas venu, dit la Chronique, uniquement pour s'assurer (que Sa prisGtuière 1e s'Elail point evadee se für reure. La chronique séandaleuse ajoute que le noble chatelain quitia l'appariement saus sêtre doute de ce qui avait précedé sou arrivée, el allait suivre sou depart. Tefles sont 1°sS circonstances sur les- quelles repose l'opinion genérale que ce it est bien celui de Marguerite de Valois. Gonme meuble historique, ce LL doit inspirer d’autaut plus d'intéêt, que la femme dont il rappelle lesvuvenir, lui «ne prin::esse spiriluerle qui atma les iecbres el les cultuiva ; seusible et douce, qui eut le Lortd'aimer un peu trop souvent, peut-êLre, Mais qui n'oublia aucun de Ceux quelle avail aimés... Femie malheureuse et per- sécutée, elle expia bien crucliesent ia 1é- gèrelé de sa couduite ! Conme objet d'art, ce lit est digue de tou! l’intérêr des connalsseurs. Avec ses grandes et maguifiques proportions... avec ses riches sculptures... avec Son couron- nement à jour, qui semble suspendu en l'air. il s'offre à la vue comnie uu gra- cieux monument. son ensemble à quel- que chose d’imposant, el nous eu Coihats- sons peu qui le surpasseuL. Ca. GROUET. (La suite au prochain numéro.) BIBLIOGRAPHIE. L'ÉVERVIER D'OR OU DESCRIPTION HISTORIQUE DES JOUTES ET DES TOURNOIS, qui, sous le titre du No- bles rois de l'Épinette, se célébrèrent à Lille au nioyen-age, avec une notice inédite sur la fête des Forestiers à Bruges. — 1 vol. in-8°, à Paris, chez Deroche, 7, rue du Bouloy. Qui ne connait la Feste des syres de la joye, dits aussi chevaliers de proesse, qui, plus tard, sous le nom d’esbattement des nobles rois de l'Epinette ou u Béhourt, devaient devenir si célèbres par leur Hporlance el leur éclat? M. L. de Rosny a eu l’heureuse idée d'écrire l'his- Loire de ces belliqueux amusements depuis son or 288 gine connue, au XIIIe siècle, jusqu'au dernier roi de l'Épinette, JacotinDelobel, élu en 1 488. Get ouvrage, plein de recherches historiques, écrit avec clarté et élégance, est digne de trouver plate dans la bibliothèque de tous les amateurs d'archéo- logie du moyen-age. Les copies lithographiées des Lournois et des blasons des principaux jousteurs qui y sont annexes facilitent l'intelligence du texte. IMISTOURE DES GUERRES DE RELIGION DANS LA MANCHE, par À. Delalande. : vol, in-8 1, Prix: 6 f. — Chez Deroche, 7, rue du Bouloi, à Paris. - Cet ouvrage, exécuté sur le plan suivi par M. Jrre- berdis (d’Ambert) dans son histoire des Guerres 1'é- liguuses de l'Auvergne, est écrit avec beaucoup d'irr M partialité et annonce chez l'auteur une étude pro- fonde el raisonnée de l'histoire de son pays. COURS DE PIILOSOPHIE MORALE, par M. J. de“ Garaby, chanoine honoraire de St-Brieuc; 1 vo? in-8". — Chez Hachette, à Paris. CATHOLICISME EN ACTION, par M. J. de Garaby, professeur de philosophie au collége de St-Brieug; M 4 vol, in-60, — A Paris, chez Pé:isse (rères. On retrouve dans ces deux ouvrages les qualités M qui dislinguaient les Vies des Saints de Bretagne, « du même auteur, dont nous avons aanoncé la publi-m cation en 1:42 Lorsqu'on étudie la philosophie, om aiine à savoir quels auxiliaires on peut trouver: C'est dans ce but que M. de Garaby, après avoir donné 1 liste des auteurs à consulter, soulève des objection et donne ensuile les explications qui doivent lever toutes les diffieultés. 110 Ch. Ge FAITS DIVERS. 1 Les déblais que l’on a été obligé de faire dans la Grande-Bretagne pour le chemin de ler de Granton: ont mis en évidence une coupe remarquable du ter= rain d’alluvion à Wardie La partie superficielle est formée «d’une argile sableuse entremélce de matières tourbeuses, provenant de débris de végétaux décom= posés; sous cette couche, à une profondeur de deux» ou trois pieds, s’est montré un lit de sables marins, sur la surface duquel se trouvent des cailloux et des coquilles marines indiquant, de la manière la plus précise, que sur ce point la mer formail jadis une baie. Les coquilles sont lisses et roulées; ce sont principalement des univalves que l’on relrouve en. | core aujourd’hui sur les côtes voisines. Ce dépôt est à une hauteur d'environ dix ou douze pieds au-des= sus du niveau de la haute mer. Sans doute, CCLCM élévation est fort peu de chose, géologiquement par ant; mais ce n’en est pas moins un fait encore di- gne d'intérêt. — On arme, dil-on, de nouveau en Angleterre les deux navires £rebus et Terror pour une expédition scientifique. On se rappelle que ces deux navires ont déjà fait un voyage d'exploration vers le pôle antar tique ; ce sont les documents recueillis pendant, ct voyage qui ont fourni les matériaux d'une belle e intéressante publication qui se fait en ce moment Londres. Il est à espérer qe la nouvelle exploration si elle a lieu, sera également profitable à la science IMPRIMERIE DE A. BLONDEAU, RUE RAMEAU, 7 puzième année, L'ÉCHO , SOCIÉTÉS SAVANTES. Societe royale de Londres. Séance du 23 janvier. Ù | Lord Stanley donne communication d’an avail d M. David Blair, intitulé Rem r- tes sur Le tremblement de terre qui $’est fuit mir & Demerara, le 30 août 1844. Le tremi- lement de terre commeuça à 3 h. 27m. et dura deux ou trois minutes. Il consisia a deux ondu ations qui se succédèrent ra- idement. Il n’occasionna pas de dommage rieux. L'air étail narfaitement calme et ur. — M. George Fownes communique un 1émoire sur un nouvel alcaloïde végétal w’il a wbtenu artificiellement. La substan- e qui fait le sujet de ce mémoire est une uile volatile, qui a été obtenue par la dis- illation d’un mélange de son, d'acide sul- Irique et d’eau; l’auteur lui donne le nom & Furfurol. Sa composition chimique est Ixprimée par la formule C1$ H6 06; elle Le distingue par les propriétés suivantes : lorsqu'elle est privée d’eau et rectifiée de- l'uis peu, elle est presque sans couleur ; aais dans l’espace de quélques heures’, Me prend'une teinte brunâtre quise fonce bême considérablement, au point de de- enir presque noire. Lorsqu'on la m'ten loutact avec l’eau, ou Rangements de couleur, et elle ne prend u’une teinte jaune. Sou odeur ressemble ceile d’un melange d'huile d’amandes mères et d'huile de casse, mais elle est noims agréable. Sa de::sité est de 1,168 à 0° Fahr. (16° 66 C.). Elle entre en ébul- ition à 323° Fahr. (1630 3 C.), el à cette néme température elle passe à la distilla- ion sans en être altérée. Elle se dissout nu grande quantité dans l’eau froide et …salement dans l'alcool. Sa solution dans acide sulfurique concentré est d’une très elle couleir pourpre, et elle est décom- “osée par l’eau. L’acide nitrique, aidé de » chaleur, attaque cette suhstance avec ne énergie surprenante, amenant ainsi n dégagement abondant de vapeurs rou- des, et donnant naissance à de l'acide oxa- Mque qui parait être le seul produit qui ré- ulte de cette action. Elle se dissout dans ne solution de potasse caustique; cette olution forme un liquide d’une couleur rune foncée duquel les acides précipitent In: matière résineuse. Elle fait explosion bisqu'on fait agir sur elle du potassium hétalliqu: et que l’on favori.e cette action jar une chaleur légère. Lorsqu'on la met |n contact avec cinq ou six fois son volu- he d ammoniaque liquide, elle se trans- prime peu-à-peu en une masse solide d’un lance Jaunâtre quelque peu cristalline, ‘un volume considérable, très soluble ans l’eau froide, et que l’on dessèch:: fa- |lement dans le vide. Cette nouvelle ma: ÉcHO DU MONDE SAVANT parait le FE&UDE et le DIMAMCAE de chaque semaine et À PARIS, rue des BEAUX-ARTS, NX. 6, el rue de |a eHAUS lorsqu'elle est iydratée, elle est moins sujette à subir ces Pari: .—Timasnches 23 fevrier 18415, TRAVAUX DES SAVANTS D£ TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. tière est classée, par l'auteur, parmi les amides sous le nom de furfuroamide ; sa composition est exprimée par la formule C's H° Az O5. L'huile elle même parait être ident.que avec la substance qui a été décrite par le do teur Stenliouse, sous le noin d'huile artificielle de fourmis. L'au- teur a obtenu une autre substance isomère avec les amides, dont la formule est C50 H12 472 06. El lui a donné le nom de furfurine; 1l a reconnu en elle les pro- priétés d’un alcaloïile végétal, ‘et if a. vu qu’elle forme des composés salins par sa combinaison avec divers acides. Séance du 6 fevrier. Le professeur “hœnbein lit un mémoire sur une nouvelle substance décolorante qui est produite par la combustion lente de l’éther dans l'air atmosphérique, et par la combustion rapide de divers corps pla- cés dans un jet de gaz hydrogène. L'au- teur ayant observé qu’une substance par- ticulière et, sous plusieurs rapports, semblable au ehlore, se développe pen- dant la combustion lente du phosphore dans. l'atmosphère, «a été. conduit à examiner les produits de la combustion lente de la vapeur d'éther mêlée d’air atmosphérique. Il a trouvé qu'outre les composés bien connus, tels que les acides lormique ét acétique, il se produit par ce Le combustion un principe qui est resté inconnu jusqu'ici, el qui possède à un très haut degré la propriété d’oxyder et de dé- culorer. Elle décompose l’indigo, l’iodure de potassium, l'acide iodhydrique et aussi, quoiqu_ plus lentement, le bromure de po- lassiuin. En contact avec l’eau, elle con- verLit l’iode en acide iodique, l'acide sul- fureux en acide sulfurique; elle change le ierro-Cyauure jaune de potas-ium en férro- cyanure rouge, el le cyanure de ferblanc en Cyanure bleu; elle transforme les sels de protoxyde de fer en sels de peroxyde du même métal: enfin elle détruit la colo- ration produite par le sulfure de plomb. L'auteur fait ressortir la ressemblance qui existe, dans ces exemp'es, entre l’action de cette substance et cel e du chlore et de l'ozone. Or obtient des résultats analogues par la combustion d’un jet de gaz hydro- gène dans l'air atmosphérique, et même, dans des circonstances particulières, de celle d’une chandelle ordinaire, ainsi que de divers corps inflammables lorsqu'i's brûlent dans certaines conditions. De là l’auteur est amené à cette conclusion que ce principe oxydant et décolorant se pro- duit dans tous les cas où une combustion rapide s'opère dans Pair atmosphérique, et que sa production est par conséquent indépendante de la nature de la substance que l’on brûle. MN: EL forme par an deux volume:de plus de 4,200 pages chacun On s’abonne SE-D'ANTIN, 3, et dans les départements chez lés principaux libraires, et dans les bueaux de poste: et des Messageries. Prix du journal , Paris pour un an, 25 fr.; 6 mois, 43 fr. 50, trois mois 7 fre — péparreuexrs 50 fr, 16 fr., & fr. 80. À L'ÉrRANGEa 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Adresser tout ce qui concerne le journal à M. le vicomte A. de LAVAL BETE, directeur et rédacteur en chef. Société linnéenme de Londres. Séance du 4 février. M. Doubleday lit un travail sur les ner- vures des ailes des insectes comme four- nissant des caractères diagnostiques pour la détermination de Ces articulés. En exa- minant et en arrangeant la riche collection de Lepidoptères du Musée britannique, cet observateur à reconnu que la disposi- tion des nervures dans les ailes de ces in- sectes fournit des caractères que l’onpeut regarder comme plus avantageux, pour la distinction des genres et des familles, que ceux que l’on tire des antennes et des palpes. Dans les ailes de tous Îles insectes, on observe une double couche de vaisseaux à air. E’auteur expose leur disposition chez quelques familles; il montre que chez certaines espèces ils s’hypertrophient ou s’atrophient, et que par là ils peuvent fournir de nouveaux carartères. — M. Henlrey lit un mémoire sur la cause qui détermine les premiers mouve- ments de la sève dans’les plantes au prin- temps. On a cherché cette cause dans l’en- dosmose, dans Ja capillarité, et dans l’épa- nouisseinent des bourgeons, L'auteur croit qu’il faut attribuer le commencement de ce mouvement ascensionnel du fluide nourricier à une action chimique qui s’o- pérerait dans les bourgeons, sous l’in- fluence de lPabserption d'humidité de Pair et de Paction d’un exhaussement de tem- pérature. Celle action consisterait, selon lu:, en ceci, que la fécule contenue dans'le bourgeon se changerait en dextrine et en sucre; cette transformation aurail pour effet nécessaire d'augmenter la densité desfluides du bourgeon; ileurésulterait que l’endosmose commencerait dès-lors à pro- duire ses effeis, et que par là se trouverait déterminé le mouvement de la sève. —— TE om— SCIENCES NATURELLES. BOTANIQUE Sur La formation de l'embryon et sur la sexualité des plantes, extrait d’une disserta- tion inaugure du docteur GELESNOW, de St-Pétersbourg. Le docteur Gelesnow a publié, en 1849, une dissertation sur la formation de l'em- bryon végétal; mais son travail écrit en russe n’était intelligible que pour un pe- Lit nombre de personnes; aussi en a-t-il plus tard publié dans le Bofunische Zeiï- Lung, un extrait que nous allons traduire en presque totalité. Mes observations ont confirmé le point fondameutal de la doctrine de M. Schlei- den relative an mode de formation de l'embryon, doctrine selon laquelle ce der- nier est formé par le boyau pollinique qui arriie dans la cavilé du sac embryon- 4 202? maire, On peut se convaincre de la ma- uière là plus ne'te de la réalité de ce phé- nomène chez les plantes dans lesquelles s'opére le refoulement du ste embryon- naire, et où eelui-ci se conserve long- temps (1). C'est ce que j'ai reconnu très- airement chez le pêcher, Si l’on exa- wine l'ovaire de cet'e plante au moment où la maoilié supérieure du style est déjà morte, on voit que le boyau pollinique n'atteint qu'alors LR sac embryonnaire. Ce dernier se compose, comme on Île sait, d'un long tube dont les deux extrémités Yorment des renflements considérables, et comine le renflement supérieur se sépare irès facilement des cellules du nucelle qui l'entourent, il arrive que souventon peut observer à tous ses degrés le rebrousse- ment de son extrémité arrondie. D'abord il se forme un petit enfoncement en en- tonnoir au fond duquel est un petit glo- bule libr2; ce globule provient de l'extré- mité du boyau pollinique qui se détache de très bonne heure du reste du tube et qui forme lembryon.Gette cavité s'étend à mesure que l'embryon nouvellement for- mé s’y enfonce. En même temps que l’ém- bryon continue son développement Pen- irée «le la même cavité se rétrécil; elle se ferme enfin tout-à-fait, de s0 te que l’ein- bryon, auquel on pouvaic arriver aupara- vant de l’extérieur, se trouve maintenant dans un second sac qu’entoure encore la cavilé du sac embryonnaire. La portion inférieure fe ee petit sae intérieur entoure l'embryon tandis que la supérieure forme un pelit suspenseur. üe refoulement du sac embryonnaire ne s'observe pas chez toutes les plantes, Chez les Iberis par exemple (Tberis amara et umbelluta), Pextrémité micropylaire du sac embryonnaire est très aigue, de sorte que son diamètre n'est pas beaucoup plus grand que eelui du boyau poliinique. Fci la formation de l'embryon a lieu de la manière suivante: lorsque le boyau polli- nique vient en contact avec le sac em- bryonnaire, le point de ce dernier où à eu lieu le contact, se détruit et le boyau pé- nètre réellement dans la cavité du sac embryonn ire; chez les plantes qui vien- nent d’être no-nmées il arrive même très rofondément. L'embryon qui est ainsi ermé n’est pas enveloppé par les parois refoulées du sae embryonnare, come chez le pêcher, mais tant lui que son long suspenseur sont formés par la membrane propre du boyÿau pollinique. Dans ce cas il est souvent beaucoup plus diflicile de déterminer si l'embryon qui se trouve avec son sus;:enseur dans la vérnable ca- vilé du sac embryonnaire, est simplement “a prolongement du boyau pollinique, ou sil s’e t formé d’une autre manière, Ceuc difficulté provient particulièrement de ce que, sous le microse pe, le bord du sac embryonnaire semble diviser le boyau pollinique en deux parties, surtout lors- que celui-ci présente un renflement à l’ex- térieur du sac, comme cela à lieu chez quelques plarte:, et comme ccla peut asémentavoir lieu par l'afflux de la fo- villa qui s’amasse et s'arrête sur e ‘poiuL. TR AE À a : (1 \ On sait que, selon M. Schleiden, le boyau pol- finique,arrivéà l’ovule, y introduit son extrémité qui, arrivée en contact avec le sac embryonnaire,repousse ctlui-ci, et par là se trouve peu à peu logé dans la cavité formée par ce rebroussement. C’est cette ex- &émité ainsi enveloppée qui forme lembrvon. On voït que le sac embryonnaire se comporterait, selon le célèbre observateur allemand, à la manière des membranes séreuses des animaux, Re anus L'on peut facilement eroire que ce ren- lement est l'extrémité du boyau polli- nique et que l'embryon suspendu dans la cavité lu sac embryonnaire provient de la vésicule embryonnaire, de sorte que, comme la écrit M yen, ce soient deux orgaues différents que sépare la membrane du sac embryonnaire. Sous ce rapport l'Iberis est une plante fort instructive. Chez lui, les renflements ne se formentja- mais immediatement à l'extérieur du sac embryonnaire, mais ils se produiseat aux diverses extrémités des boya x pollini- ques pendant leur trajet à travers le tissu cellulaire cond ceteur, et ils forment sou- vent de gr, ses vésicules (particulière ment chez l£beris ama a) qui s appliquent même contre lendostome, mais san pou- voir, à cause deleurs dimeusions, pénétre. dans le mi-ropyle. Après son entrée dans | la cavité du sac embryonnaire, le boyau pohinique conserve pendaut. longtemps encore ses deux parties extérieure et n- térieure uuies e. tre elles, el lon p ut voir irès. ne Lement que ce ue sont que deux portions d'un même boyau pollinique, surtout lorsqu'il ne s’est pas encore déve- loppé de cellules dans le susp nseur. A cette occasion, je ferai connaitre un fait très intéréssa L'qui s montre chez les Lberis amara e' w nbellata; &'est que leurs boyaux polliniques forment de nombreu- ses rabilicalions qui ue soul pas acctden- t Îles, mais tellement constantes qu'elles peuvent servir de caractère essentiel pour ces deux espèces, et que même la ma- mere dont se produisent ces ramifications permettent de les disti guer entre elles. Entre ces deux modes de forrnation de l'embyion il existe plusieurs dégrés inter- médiaires, ainsi que le montrenvies belles observations de M. Sch eiden selon que le sac embryonnaire est refoulé plus ou moins par le boyau pollinique et qu'ilest résorbé plus tôt ou plus tard. Sous ce rap- port les plantes que J'ai étudiées peuvent être considérées comine des extrêmes, ce qui ne chan e rie: cependant à la marche fondamentale de la production de Pem- bryon. Les deux modifications qui viennent d'être indiquées quant à la mauière dont le boÿau pollinique arrive dans la cavité d. sac embryonnaire, peuven: en quelque sorte se reconnaiire à la longueur du: sus- pense r, Les einbryons à irès court su - penseur sont le plus souvent arrivés Jus- qu'au milieu du sac qu'its ont refoulé, el non au-delà, à cause de l’obs.acle que eur a présenté sa membrane, toute délicate qu’elle puisse être. Au contraire les sus- penseurs très longs, comme par exemple caez | Lberis, le Capsellu, ete., indiquent que le boyau pollinique a pénétré ibre- ment, c’est-à dire après la résorplion &e l'extrémité du saë em oryonnaire, opérée immédiatement après son contact avec le boyau pollinique ou tuès peu de temps après. Quant à l'ouverture qui, même avant la fécondation, se fo merait à l'exte mité du sac embryennaire, Je ve puis ren çon- clure de mes observations relativement à son existence, J'ai trouvé en effet que le sacembryounaire était parfaitement fermé, von seulement avant la pénétralion du boyau pollinique, mais encore pendant la première période du développ ment de l'embryon; 11 me semble même que Pexis- tene_ de cette ouveture est difficilement admissible d’aprèsles lois physiques, parce cuaire € L rempli d'un fluide aqueux qui | SOMmIMEL «u Sa. polinique comme un fait reconnu, j'exas 294 que vers l’époque de la fécondation, le micropyle est ouvert et le saë embryon s'écoulerait s'il existait une ouverture au Après avoir admis la formation de l’em- bryon provenant immédiatement du boyauM mine st Ce phénomène entraine nécessai-k rement après lui et relativemen à l'ima portance physiologique du pollen et de“ ‘ovule, une idée differente de celle qui a été admise jusqu'à ce jour en physiologie égétale. La théorie de la sexualité, qui vonsi..ère le grain ‘e pollen comme un ovule, repose surtout sur deux bases: 1° Que les deux règnes organiques pré- sentent des phénomènes physiologiques analogues, d'où lon peut conelure qu'il existe des sexes chez les plantes; 2° quem chez les plantes les sexes ont la même valeur que chez les aniniaux; où chez ces derniers l’orgauisme femelle louruit lé bauche (anlage) pour la formation de l'em bryon. | (La suite au prochain muméro.) ee cg ORNITHOLOGIE, Description de sept espèces d'oiseaux, palm M. R. P. LESSON. : Les sept espèces d’oiseaux dont il serd question dans ceite nie fout partie 4 un collection de vélins peints par M. Prêtre dont je viens de 1erminer le cinquième volu re. Ces vélins sont destinés à un com plément aux planches enluminées ditesde Buflon et aux pla ches coloriées de Tem- miuck. Les mdividus de ces espèces m'ont été cominuniqués par M. le docteue Abeillé. - 1° Lanius margaritaceus, Lesson; Sp. nov. - « L, capitis parte anteriore, strigà per oeulos ad collum extendente nigerrimis : alis, caudàque brunneis; capitis vertice, dorso imo ei tectrictbus Superioribus ne garitaceis. Collo griseo; dorso cinname inev ; maeulà medià alaruim albà ; rectee bus lateralibus albis initùs nigro limbatisss gulà, collo antici nivets ; thorace, abdos iue, lateralibusque ferrug neis. Rostrom nigro; pedibus plumbeis. Hab. ladite orientales. » ‘1 Cette pie grièche ressemble singulières ment aux Colturio Hurdwickii ei Erythronom tus de Vigors, vroceed., 1834, 42. Peu être même devra-t-elle être confundues avec la première, dont elle à la tail (sept pouces angiais). Le front,, jusqu'a plaque noire veloutée qui descend su les jeux et sur les côtés du cou par deux prolon,;ements Le sinciput est b'anc gris} de perle, et le derrière du cou, et le basdl dos est d’un gris de cendre, de nuaucè douce. Le croupion el les couertures la queue sont du même gris de perle que le sineiput. Le milieu du dos est marroil luisant. La gorge et le devant du cou sont d'un blane satiné. Les côtés du çou," thorax, le ventre et les flancs sont ronile passant au marron sur les flancs. Les aile sont noires, mais comme les pennes SOM blanches en dedans et à leur base, 18m résulte un petit miroir blanc, plus app rent quand l'aile est ouverte. La queues ses qualre pennes Moyennes ROITES ; DIS les latérales sont blanches et largement barrées de noir vers leur extrémité, Lesn 5 mux plus externes sont complètement janches. Le bec est noir et les tarses ont bruns. Cet viseau provient des Indes ‘entales. U ® 2 Weebongia albiventer, Lesson, sp. N. - « W. Capite et sincipile griseis; dorso fo; uropygio aureo; naribus, genis et là ni: errimis;-collo antiei el thorace dis; abilomine niveo, albo cincto; tec- icibus inferioribus nigerrimis ; alis ruñs ; ‘etricibus luteo tinetis. » Hab. Nova-Hollandia. La Nouvelle-Hollande nourrit plusieurs spèces de ce genre de moineaux (lr'eize ihèces), toutes remarquables par lélé- ante coloration de le r plumage. Cette hpèce, bien distinete, a le bec blane, les ses bruns; la tête et Le dessus du cou nt d'un gris strié de gris plus foncé. Un 1r des joues, jusqu'au milieu du cou. oute la poitrine est garnie par uue très »ge écharpe de couleur de buffle qu’en- dre une écharpe aoire. Le ventre est an blane pur el sur les flancs sont des tries ou rayures alternativement brunes { blan. hes. Les tectrices inférieures de la uéue sont d'un noir très intense. Le janteau, le dos est d’un roux canelle qui ’éteurl sur le couvertures des ailes et sur 2s rémiges qui sont d’un brun clair lavé le roux. Un jaune seyeux colore les plu- nes dû Croupion ct les tecirices upé- æures. Les rectrices sontbrun élarr, mais les eux moyennes légèrement pointues l'ont jiunes. Cet oiseau provient dela Nou- relle-Hollande ; sa taille est celle de ses ’ongé:ères. 3. EStrelda erythropteron, Lesson, sp. N. | «E. Co pore murino ;alis, uropygioque poctineis; abdomine, lateribusque albo et Briseo lineatts; rostro brunneo; pedibus luteis. » | Hub. Gambuu. | CéSénégaliressemblebeaucoup au Ber- galit gris bleu figuré pl. 8 des oiscaux chanteurs de Vieillot. {1 a le bec brun, ét lé cou sont d'un gris de souris uni- forme. Le ventre, les flancs et les couver- tures inférieures de la queue sont reguliè- rement raÿés de bandelettes grises et “blauchâtres. Lesailes sont grises, maïs du rouge de sang colore les tectrices et les Abarbes externes des. pennes moyrnnes. Les rectriees sont noires, mais le rouge feu du bas du dos, du croupion et des tec- \trices supérieures, descend surles barbes externes des pennes latérales qu'il colore. Cêt oiseau, de même taille que le Bengali gris, provient de la Gambie. 4. Tyramnis leucocoreyx, Lesson, sp. N. « Capite nigro, suberistato; collo, dorso- [que griseis, dorso imo et uropygio niveis; thorace, gulâque griseis, abdomine niveo; |alis, caudaque brunneis ; rostro et pedibus Fab. Guyana. Cette espèces est bien distinete des 26 l'espèce de vrais {yrans connues, et elle se rapproche beaucoup du Tamnophilus bico- 4 lor de Swainson, Higuré pl. 60 du Brézil Birds, qui est bien un véritable Tyrannus. L'oiseau qui nous occupe mesure 18 cen- timètres de longueur totale. Son bec ct ses tarses sout noirs. Les plumes de la ‘tête sont läches, étroites et forment une | … sorte de crinière divariquée. Elle sont es tarses jaunes. Tut le dessus du corps 296 d’un noir profond, depui. les narines jus- qa’à la nuque et en s'étendant sur les joues. Fa paupière inférieure est dénudée et blanchâtre. Un gris fuligineux t-ndre règne. sur la gorge, le devant, du cou et les côtés; un gr s enfumé strié domine sur le cou et le haut du dos. Le dos, le crou- pion, la poit ine et le ventre sont d’un blane , ur. Les aile: et la queue sont d'un brun foncé. Cette dernière partie est égale. Les remi:es secondaires sout fran- gées sur leurs bords de gris elair. Cette espèce de Tyran vitaux environs de Cayenne. 5. Fornucivora Abeillei, Lesson, sp. N. « EF. fronte, dorso, Literibus griseo-ar- desiacis, sincipe atro; thorace albo, lincis uigris Zonalv; alis rutis; rectricibus nigris cum gulilis niveis, Rostro Cornco; pedibus plunibeis. Hab.?» Ou conuail 21 espèces du genre formi- civore, démembré du genre Tamnophi- lus, toutes de l'Amérique méridionale. On ignore de quel pays de l'Amérique chaude pr.vient celie nouvelle espèce qui me: sure au plus 13 centimètres. Son bec est corné.et les tarses sont plonbés. Une ca: lotle noire rex êt la têie, mais le fronc, les joites et les côtés du cou sont gris sale. Un gris ardoise colore le dos et le erouinou. ‘Ün gris sale clair ou blanchâtre teint la gorge el le mileu du venutræ Le thorax est rayé de bandeleites biunes sur un front blanchâtre. Les aies sont d’un roux cannelle fort vil, mais les peunes sont bru- ues dans leur partie interne €L cachée. La queue grèle et nullement ét nés d’un noir assez intense, Loutes émail lées de larmes blanches sur leurs barbes internes. Ë 6. Pitylus personatus, Lesson. P. « Rostro nigro et nacreo, facie, mento aterrimis; Caplie el corporc intra late fla- vis; dorso, alis, Caudaque viridi-olivaceis. Pedibus plüuubeis.= Hab. Brazit, Ge pityle a beaucoup d'analogie avec le Flavert de l'Enluminure 152 6g.92. Mais il en est bien distinet par les modifications de son masque uoir. Gelui-ei prend uais- sance aux uarities, descend en entourant la ba e du bec sur le gosier au-devant du- quel il forme un hausse-col d’un noir in- tense. Le son.met de la têce, depuis tefront jusqu'au sinciput,est d’un jaune d’or écla- ant, quise degrade et devientolive sur le cou jusqu’au dos. Toutes les par tes infé- rieures Sont de ee même jaune d’or qui passe à l’olivatre sur les flancs eL sur le bas-ventre. Ün vert jaune ou olive franc colore le dos, les siles er le dessus de la queue. Les remiges olive en debors sont brunessur leurs barbes internes, Leur de- dans est d’un jaune brillaut, Le bec gros et soir, a des lamelles nacrées à la buse. Les Larses sont plombés. Cet oiseau vi à Cayenne au Brésil, 7, Saltator sordidus, Les:on. « S. Corpore suprà; fusco gulà et collo antici nigris, Colli lateribus fuseis; thorace et abdomine isabellino-rufs : rostro nigro suprà, nfrà corallino, pedibus aurantia- cis, alis, candaque brunneis.— Hub. Bra- zil. » Chaque région de PAmérique chaude nourril des Saliator voisins les uns: des autres ; el qui uc diffèrent que par des “nuauces des tancgra magna et virescens, les espèces les plus aucicuuement, connues, gée, à ses pen- : 297 Le Saltator sordidus a de grands rapports avec le Tanagra atricollis de Spix, pl, 9, F9, Cet oiseau, long de 20 centimètres, à le plumage entier du dessus du corps d'un brun de suie uniforme, passant au gris brun sale sar les joues et sur les côtés du cou. Une cravate noire règne depuis le menton et descend devant le cou. Uue nuance tannée colore le thorax, mais cette nuance passe au ferrugineux clair sur le ventre et sur les flancs. Les couvertures inférieures de la queue sont d’une teinte ronitle. Les ailes et la queue sout brunatres, Un rebord blanc marque le fouet de l'aile. Le bec noiratre en des- sus, éstoraugé sur les deux mandibules. Les tarses eux-mêmes sont jaune orange. La queue de cette espèce est assez longue. Le Saltator sordide vil au Brésil. —0} 0° Co— SCIENCES MÉDICALES. THÉRAPEUTIQUE, Observations sur Île traitement du rhumatisme aigu par l’écorce de quinquina; par le doc- teur J. PorxaM (The Dub in Journal, etc. Gas. méuic.). À une époque où le besoin d'agents thé- rapeuliques vivement senti a entrainé quelques jeunes médecins dans des expé- “iientations qui n'étaient pas sans péril, où surtout on a employé des moÿens re- gardés Comme doués d’une graude éner-" gie, saus toujours s'informer exactement des renseignerents que conteraieul dé les anuales de la science, à une é surtout où l’on a vu des praticiens ployant le sulfate de quinine à dosefäle dai.s les allections les plus opposéedrfai comme 60 Pa dit, du concro stim Z cvnnallré comment on procède en pi étranger en frareil cas. M. Popham avait été frappé de la forme rémittente qu'offre dans uu certain nombre de cas le rhuma- tisie articulaire aigu; et de ce fait d'ob- servation à la pensee du quinquina, le pas- sage élail facile. Môrton, lé premier, puis, depuis lui, Priogl, Forthergille et Haygarth cure.il celle pensee el la uirent à exécu- tion; ce dernier surtout se livra à des ex- périencese n quesrésumées sous forme de bles, eéomine celles que, longtemps après, la méthode numérique a recomaan- dées. Avant de recommencer les mêmes expériences, le docteur Popham voulut coinaitre les résultats obtenus par ceux qui l'avaient précédé, et suttout par Hay- garth ; mais il reconnut biemôt que ce der- uier Wavail éLé conduit par aucun prinei- pe, par aucune vue théorique dans ses ex- pertinents. M. Popham, voulant répéter ses expériences, :esolut d'éviter le vague dans lequel ses prédecesseurs étaient tombés, et voici quelques-uns des résultats aux- quels il est arri.e, Dans les premiers essais, il ne souniit au quiquina que 1es sujets chez lesquels ki uialadie ne faisait que de comme rcer, el pendant que les accidents fébriles étaient cucore fort intenses Les résultats obtenus furent peu encouragean s pour celle pra dique ; mais il en fut autrement d'ins douze cas de rhumausné aigu où le quinquina fut donné à une période avancée, du cin- quième au dixième jour. En moins de trois senaines, neuf guérisous étaient complè- Les, sans rechutes, ni pertes de forces,-ni 798 ces douleurs vagues qui survivent si Îré- quemment à la première attaque. Dans trois eas, il fut obligé de supprimer le tai- tement à cause de la sécherésse de la lan- eue et du redoublemeut des aceidents fé- briles, Le quinquina, administré à une époque plus éloignée, produisit alors son bon effet ordinaire. Voici maintenant les conelusions prati- ques que lire l'auteur de ses expériences. Lo I est utile d'obtenir quelques éva- cuations avant d’administrer le quinquina, à moins que là constitution du sujet ne soit trop débilitée, où que la maladie ne dure depuis trop longtemps. 2 Le traitement par le quinquina réus- sit plus promptement quand la maladie a été négligée après le début, et qu'on l’a laissée s'établir dans l’économie. 3 La périodicité des symptômes, la longueur et l’apyrexie des intervalles sont de fortes présomptions en faveur de l’em- ploi du quinquina. Les cas où ect agent réussit le mieux sont ceux qui sont carac- iérisés par une atonie complète de la cir- Culation cutanée, par une transpiration acide abondante qui amollit et macère la peau, uue diminution des douleurs ét un pouls petit et annoncant la faiblesse. 4 L'efficacité du moyen n'est point, comme dans la fièvre intermittente, en raison de la quantité qu'on en administre, surtout lorsqu'on emploie le sulfate de quinine; en grande quantité, il trouble, ans beaucoup de cas, les fonctions gas- triques et ramène la fièvre. 5° Dans les cas de complications, et spé- cialement de maladies du cerveau où du cœur, ce traitement se:a contrindiqué. Dans les cas où les synoviales sout com- promises, on doit également y renoncer. Mais, dans ceux où la maladie dure depuis longtemps et a affaibli les malades, même avec quelques altérations des articulations peu prononcées, le traitement } ar le quin- quina combiné avec le soufre prévient le retour de nouveaux abcès subaigus, et excite l’absorplion de la synovie. SCIENCES APPLIQUÉES. ÉCONOMIE INDUSTIELLE, Appareil destiné à chauffer l'air pour les hauts-fourneaux et pour d'autres usages, par M, Dixon, maître de forges à Wolver- hampton, Pour chauffer l'air nécessaire à l’ali- mentation des hauts-fourneaux, dit lau- eur , on emploie un autre fourneau cons- ivuit à quelque distance, et l’on amène l'air par des tuyaux, ce qui occasionne une dépense considérable. L'invenl.on patentée a pour objet, au contraire, «employer le baut-fourneau mème à chauffer l'air, el lon ÿ parvient en pratiquant dans ses-parois, à peu de distance de sa partie inféri ure el immé- diatement au-dessus des tuyères, un nom- bresuffisant de ébarbres destinées à con- 1enir des boites à air. Ces chambres sont ménagées dans Ja maçonnerie du fourneau, ét ne sont séparées de sa surface intérieure que par une distance de 0,075, Dans quelques circonstances où lon a besoin «d'élever davantage la température de l'air, au lieu de séparer les chambres de linté- rieur de Pouvrage par une cloison en briques, où applique seulement une cou- che de terre sur les parois des boîtes à 299 air, où bien on Y place dé la maconnerie eu grès percée de trous, en sorte que la chaleur agit immédiatement sur les boîtes qui contiennent lestuvaux dans lesquels passe l'air. Get air est lancé par uue machine souf- faute ordinaire, et s’échauffe en passant dans les tuyaux dontl'extrémité inférieure est mise, par le moyen d’un autre tuyau, en commun calion avee | s buses, ou bien avec un foyer quelconque, autre que lou- vrage d’un haut-fourneau, Les boîtes à air sont en fonte ou en fer, et se logent dans les parois de Fouvrage précisément au-dessus des tuytres. Cha- cune contient un syième de {tuyaux re- plics sur eux-mêmes, et traversés par l'air qui se rend au foyer en passant dans un tuyau. La boite qui se trouve à l’avant du fourneau peutétre mise en communi- cation par Ie moyen d’un tuyau brisé avec une des autres boites, ouavec unetuyère ; et, si l’on désire augmenter la chaleur de l'air, on peut disposer toutes les boîtes de manière que l'air passe de l’une dans l'autre par un seul tuyau. L'auteur fait observer qu’au livu de pla- cer chaque système de tubes dans -une boite, on peut employer une série de ser- pentins dans lesquels l'air passe successi- vement, el que lon peut aussi, dans cer- tains cas, employer les serpentins sans les renfermgr dans une enveloppe. \ M. Dixon termine sa description en fai- saut observer qu'il ne réclame point l’u- sage de l'air chaud dans les hauts-four- neaux, ni Îles détails préeis de la cons- 'uction qu'il a décrite, mais le principe général de Ja patente. Il fait porter sa de- mance sur l'emploi de la Chaleur des pa- rois du haut-fourneau, pour élever la tem- pérature de’ Fair qui doit y être lancé. @, CO D D— Extrait du rapport fait à la Société royale et centrale d'agriculture, par M. Chevreul, sur un procédé de rouissage du lin sans infec- tion, imaginé par W. L'UNELLES. Voici en quoi consistent les change- mebls apporlés au rouissage ordinaire du in par M. buhelles : 1° Le lin, arraché et égrené avant d’être roui, est écrasé, avec des fléaux, sur une aire à battre le blé, tandis que, ordinaire- ment, on mel au routoir le lin arraché et égrené. 2 Le lin est placé dans un réservoir que lon emplit d’eau et que lon vide à volonté au moyen d’un pertuis de quel- ques centimètres carrés pratiqué au ni- veau du fond, de manière qu’à volonté on puisse le fermer ou le découvrir. La première eau y reste quarante-huit heures connne la seconde; mais les autres y restent jusqu’à ce qu'elles commencent à répandre de l'odeur: ainsi, l'eau nes’al- téranut jamais, à proprement parler, dans le routoir, M. Duhcllès qualifie son procé- dé de rouissage sans infection, par oppo- sition au procédé ordinaire, où l’eau reste assez longtemps en contact avec le lin pour répaudre une mauvaise odeur; dans ce dernier cas, il y à infielion, ou, en d’au- tres termes, putréfaction de la matière qui doit être enlevée au lin par la macération qu’on lui fait subir. À Si le baltage aux fléaux est une opéra- tion de plus à faire daus le nouveau proeé- dé, il évite le tordage en poupée du lin roui par le procêdé ordinaire, et le cassage des poupées par le piétinement des che- vaux ct le passage réiléré des chars” rottes. {| Suivant M. Dubellès, son procédé a les AVanlAgeS SUIVANTS : 1 La rapdité de la macération; car,“ d après ce qu'il dit, il semblerait que cette opération n'exigerait que la moitié de Ja durée de la macération qui a lieu ordinai- rement ; | 2° La cessation de l'infection produite par le mode actuel d'opérer le rouis- sage, 3° Par le nouveau procédé on obtient plus de filasse, moins d'étoupes el moins de déchet. Voici les résultats donné, par M, Duhellés à l’appui de son opinion. 10 kilogrammes ont donné : Peisgnage du Peignage du lin roui par Jin roui par le nouveau le procetle : procédé, ordinaire, Brins longs ct courts. 6,66 6,04 ETOU DES REA ANNE Ont) 2,94 Duchetir. PORN 1,02 10,00 10,00 Si nous ne pouvons prononcer sur la réalité de ces avantages, cependant nous ferons quelques observations, avec l’espé- rance que l’auteur \ajoutera quelques dé- veloppements à son travail. l'E Première remarque.— Si l’eau qui Sort du routoir de M. Dehellès ne répand pas de mauvaise odeur lorsqu'on la déversera dans un cours d’eau rapide ou lorsqu'elle sera absorbée convenablement par des terres sur lesquelles on la répandra avec l'intention de la faire agir comme eau d’ir- rigation et comme engrais, par les corps qu'elle tient en solution, cependant il faut reconnaitre que, si on était obligé de Ja laisser séjourner dans des réservoirs, elle deviendrait infecte par la pétrufaction des corps quelle tient en solution, surtout si elle contenait naturellement des sul- fates. Deuxième remarque. — Pour juger défi- nilivement la filasse obtenue par le now veau procédé, il faudrait savoir au juste c@ que des poids égaux de fil provenant de celte filasse et de fil d’un filasse obtenue M du lin roui par l’ancien procédé per- draient par l’ation des lessives alcalines; cer il pourrait arriver que, dans ce traite- ment, la macération dans l’eau, telle que M. Duhellès l'exéeute, n’enlevant pas à la fibre ligneuse autant de matière altéra- ble qu’elle en perd par le rouissage ordi- naire, le fil du nouveau procédé éjrouvât plus de déchet qne l’autre il, or, un fait qu'il ne faut jamais perdre de vue dans IG jugement à porter sur des procédés de rouissage, c’est l'inconvénient des filasses, qui retiennent divers corps, particulières ment de l'acide pectique ou de la pectine, M que le rouissage ancien sépare des filasses plus ou moins complètement lorsqu'il est\ exécuté avec soin. Troisième remcwrque. — Enfin il est une dernière remarque à faire relativement à la cause de la coloration de la filasse, quem M. Dubellès attribue à un dépôt de ma tière terreuse auquel l'eau introduite dans le routoir aurait donné lieu. 1l est certan que l’écrasement du lin le;rend plus pro pre à servir de filtre etconséquemment,è retenir les parties qui sonl en suspension dans l’eau, que ne l’est le In non écrasé, qui a conservé sa forme cylindrique ; MAIS. il existe une autre cause, c’est la reaction de Foxyde de fer contenu dans Ia plupart 9+ es eaux, et de la matière gallique ou tan- ique renfermée dens la tige du lin, réac- fon qui produit une combinaison dont la ouleur est essentiellement le bleu, ma's cui passe au gris ou au brun roux, si cette ombinaison est mélangée avec quelque natière de conleur orangée ou rousse. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. ?abrication des tuyaux soudés en fer, par M. Roose , de West-Bromwich. (Patente an- glaise). L'invention se rapporte aux procédés jui ont pour objet de fabriquer les tuyaux # fer, en les passant entre des étampes 1 dans des trous de filière. _ Elle consiste à employer un support ou inandrin intérieur qui reste immobile endant que le travail s'exécute, et un \ube également intérieur portant une lon- rue fente et superposé au mandrin; enfin 1 placer extérieurement un tube fixe où bien des poulies qui donnent de la rigidité hu mandrin. Lorsque Île tuyau à passé ans l'appareil et se trouve entiérement soudé, on retire facilement ce mandrin font le diamètre est moindre que celui du übe terminé. L’autear décrit ainsi le mode d'opérer qui lui paraît le pius avantageux : ions convenables. et on la roule en forme de tuyau. Si le joint doit être à recouvre- inent, on façonne d’abord la bande sur un Ixandrin cylindrique, etl’on en rapproche les bords que l’on fait croiser un peu l’un sur l’autre. Après avoir ainsi préparé les luyaux, on les place dans un fourneau “hauffé au blanc soudant, et, lorsque les ubes ont pris cette température, on Îles asse dans une filière, après y avoir placé antérieurement le mandrin. A l'entrée du l'ourneau, on établit ur banc à tirer, por- laut deux arrêts verticaux, sur lesquels “in appuie une filière ou qui supportent line paire de eylindres où sont pratiquées les cannelures d’un diamètre propor- lionnéà celui des tuyaux. Un mandrin bst placé, sur le banc, entre des pou- ies qui servent de guides, et qui sont annelées. Ces poulies, qui tournent pen- ant que le tuyau chemine, servent à wainteuir le mandrin et à l'empêcher de sauchir pendant que le tuyau reçoit la biression qui le soude. L'une des extrémi- és du mandrin doit être fixée sur l’ar- ère du bane, tandis que l'extrémité an- érieure passe dans la filière ou dans les hannelures des cylindres. Un tuyau en er ou en acier qui peutglisser sur le mau- lria doit être placé dans l’extrémité du uyau que l’on veut souder, au moment à ce Luyau se présente pour passer sur & mandrin. Lorsque tout est préparé et que la maquette a atteint le blanc soudant, ha fait passer dans la filière le mandrin lont on insère l'extrémité dans le tuyau; *atite extrémité doit être un peu pointue fin d'entrer facilement dans la filière. l'est alors que l’on fait pénétrer aussi lans la maquette le tube auxiliaire, en er ou en acier, dont il a été question. 4s tenailles saisissent en ce moment la artie de la maquette dans laquelle est “foncé ce tube auxiliaire, et l’on met en aouvement, sans aucun retard, la chaîne lu bane, ce qui élire aussi le tuyau. L'au- eur dit que la compression exercée sur es tranches et la résistance du mandrin On prend une bande de fer de dimen- 902 maintenu rigide par les poulies exécutent une soudure plus solde que les autres moyens connus antérieurement, ce qui provient notamment de ce que la com- pression est plus forte. Il ‘n résulte une grande diminution dans le déchet et dans l'épaisseur qu'it faut donner au fer, ce qui fait obtenir pour le même poids de matière une longueur beaucoup plus grande. Le fer que le patenté préfère pour les tuyaux soudés doit être des numéros 9 à 15 de la jauge anglaise, selon l’épaisseur des tuyaux à fabriquer; cependant ceite mesure n'est pas de rigueur, Les tenailles sont semblables à celles que l’on emploie pour étirer les tuyaux soudés, si ce n’est que l'extrémité de leurs branches est courbée en dedans, eLforme une portion de cercle qui leur permet de passer entre les poulies et de saisir le tuyau. Le man- drin porte, à ceHe des extrémités qui en- tre dans le tuyau , un renflement qui doit être un peu comique. L’arrière de ce ren- flement recoit un diamèire proportionné à celui du tuyau, et c’est sur celte partie que se terminent la pression el la sou- dure, qui doivent donner la surface inté- rieure parfaitement unie, Le patenté ne limite pas ses droits à une disposition déterminée du mandrin. 1] donne à la filière la forme d’une tenaille à main et une ouverture ayant de l'entrée, forme déjà connue dans cette industrie ; mais il ne se borne pas à cette forme qui lui parait cependant devoir être adoptée plutôt auc toute autre, à cause de son hon warché et de la facilité avec laquelle on nettoie la filière, en 11 plongeant dans l’eau après le passage de chaque tuyau, eten enlevant les battitures ou écailles quipenvent y adhérer. Lesfilières-tenailles peuveat d'ailleurs être changées avec beauco ip de facilité, lorsque l’on veut obtenir des diamètres différents. Si l’on se propose de fabriquer des tubes à joints d’atfleurement, on relève un peu les deux bords de la maquelte, ce qui donne au tube ébauché une forme légère- ment Ovale, alin que la pression qui s'exerce sur ces bords tende à les rappro- cher, et porte principalemont sur le joint. On réchauffe ensuite le tuyau et on le tire une seconde fois dans la filière, en opérant d’abord sur le bout qui était entré le pre- mier au passage précédent, et qui doit se placer facilement sur le mandrin, afin que les tenuilles le saisissent promplement et que la matière n’éprouve aucun refroidis- sement, Lorsque le tuyau a subi un nombre de passages suffisant pour rendre complets la soudure et le fini et pour égaliser parfaite- nent l'épaisseur, on le place sur un banc à rogner et l’on en coupe les extrémités. il estalors terminé. Les cylindres canie- lés, si on les emp oie, doivent tourner par le seul effet du tirage du tube, et non par des moyens mécaniques. L'auteur décrit ensuite une autre ma- nière d'opérer. Il donne d’abord, par un des moyens connus, la forme d’uu tube à une bande de fer qu’il'place dans un fourneau. A l’en- trée de ce fourneau, il dispose une paire de cylindres cannelés, commandés par un moteur. Dans chacune des cannelures, il fait entrer le renflement d’un mandrin dont la queue est fixée par un arrêt qui pénètre dans une mortaise creusée sur le mandrin et qui est fixé dans une caisse longue destinée à supporter le mandrin. 305 Sur ce, mandrin, on glisse un tuyau beau coup plus long, divisé dans presque Loute son étendue par une rainure qui a pour objet de permettre au tuyau de passer nonobstant Parrêr qui pénètre dans la queue du mandrin Par-dessus, on place encore un autre tuyau fixe d’un diamètre assez grand pour que le tube chaud que l'on veut étirer y passe sans lobstruer; lorsque ce tube a atteint le blanc soudant, on ie pousse en avant, par l'effort des cy- lindres cannelés, et lon retire aussitôt par un moyen quelconque le tuyau iuté- rieur fendu, Pendant que le tube chaud s’avance, le Luvau fendu glisse sur le man- drin; ee dernier tuyau, ainsi que le tuyau fixe extérieur dans lequel il est placé, sert à soutenir la tige du mandrin et à l'empêcher de se ployer, pendant que la pression s'opère. Lorsque le tube chaud a dépassé le renflement du mandrin, et que le tuyau glissant a exécuté sa course, on soulève Ja queue de ce mandrin et l’on frappe dessus dans le sens de sa longueur avec un marteau, puis on saisit le man- drin par son renflement et on l’arrache. On replace ensuite le tuyau dans le four- ueau pour le soumettre à l’action des ey- lindres autant de foi. que cela est néces- saire. Le patenté fait observer que les tuyaux auxiliaires pourraient être rem- placés par des poulies. L'auteur réclame les moyens de soute- ni ce mandrin et de l’empêcher de se ployer; la mortaise dans laquelle pénètre l'arrêt; la Construction des tenailles pro- pres à saisir le tube entre les poulies, et dit qu'il n'entend pas limiter sa demande à nn mode précis d'exécution, si les prin- cipes qu’il a exposés sont conservés. (Journ. des Usines). a PEINTURE. Procédé nouveau de peinture de M. DELA- MARRE, Voici le problème que cet artiste s’est proposé de résoudre : « Donner le moyen sûr et simple de peindre, sans que les couleurs employées sèchent pendant la durée quelconque d'une œuvre et de pouvoir Îles faire sécher, aussitôt que le tableau est terminé sans inconvénient ni altération. » Jamais on n’a pu peindre avec succès à l'huile d'olive, p:r la raison que les cou- leurs préparées avec elle ne sèchent ja- mais assez pour pouvoir être vernies. C’est cette propriété de l'huile d'olive qui m'a donné, après de nombreuses expériences, l'idée de l’'employer dans la peinture pour préparer le travail, et de la remplacer en- suite par une huile siccative. On prépare d’abord une toile avec du blanc de plomb, du blanc de céruse ou du brun rouge , de l'huile de lin (en petite q''antité) et de l’essrnce de térébenthine. Le craquelage des toiles ordinaires pro- vient presque toujours de la trop grande quantité d s matières qu'il faut étendre sur elles pour en couvrir les inégalités, En aplatissant, au moyen d'un polissoir , les nœuds de la toile, on évite cet incon- vénient et on la rend si unie qu'une très mince couche de préparation y étant ap- pliquée avc de l'essence de térébenthine, la préparation la pénètre facilement. Par ce procédé, on obtient une toile solide et souple, absorbante, sur laquelle on dessine comme sur toute autre toile. Lorsque l'on s0' vent peindre, on étend derrière la toile sufisamment d'huile d'olive rour la ras- sasier; ous, sur le devant, on repeint avec les couleurs broyées également avec de l'huile d'olive. En agissant ainsi, on conserve les cou- leu sp ra tement fraiches : t impides, Or. o tient encore d'autres avantages: les la- ques couvreat la toile comme le brun rouge, «tle travailest d'autant plus agréa- by, que la toile recoit avec avidhté la coeur et qu'on n'a pus à era ndre qu'il pisse être interrompu. Sans détruire u- cunement le travail commerces, on pet, à \olo té, rendre I couleur plus épaisse ou pus fluid :, en essuyant d rrière, avec un linge , la place que l'on \eut couvrir, où en y étendant de nouveau de, l'huile d'olv.. Lorsque , au contraire , il est question de sécher, on applique ‘errière | toile, saus qu'il soif atcu ement besoin de la dér uger, ue courhe de terre de pipe pulvérisé ou ce lorre de ruth dont les qualités prompteinent absorbantes sont coiues. En très pu de temps lhuil d'olive est entièrement 2#bsoibée et les coul-urs se trouvent à l'état le plus parfait du, pastel. On peut conserier ainsi on t bleau pen- dant : es années entières, et stl'on veut le reprendre pour peindre, il suffi d'ét n- dre derr ère de l'huile d'olive; si l'on veut le sé hr dé itivement, c’est de l'huile d'&œillette on tout“ autre huile s ccative que Yuu met derrière la toile. O1 peut même, si ‘on veut, mêler à l'huile uv peu d'essence d> t'rébeuthive, er c'est un fait avéré que l'essence em & he les couleirs de « revasser, en facilitant l'évaporation. : ar ce procédé, on a la faculté de n'em- ployer que ce q'r'il faut d'huile pour la s0- li ité du tableau, et l'ou.évite, par consé- que:t, le désagr'ment de voir j unir les couloirs. Les tableaux peints parle même procédé ont également l'avant ge sur les autres de sécher des deux côtés et de ne point renfermer l'huile dans les épais- seurs. a —— AGRICULTURE. Utilité des bruyères comme litière. U:e vérité de plus en plus évidente pour les forestiers, c’est que beaucoup de menus produits des forêts, négligés jus- qu’à présent, peuvent être ulilisés pour agriculture. Nous signalerons, parmi ceux qu’on au- rait à citer, les services que la bruyère peut rendre dans son emploi comme li- fière. C’est à la pauvreté du sol de certaines contrées qu'il faut attribuer la négligence dont le bétail et l’agrieuliure se sont au- trefois si [urt:ressentis. On menait les bes- tiaux chercher leur nourriture hors des “tables, et les bois en conservent triste- ment les traces. Beaucoup de forêts sont peuplées de pins et de bouleaux clairsemés, et le sol est couvert de bruyères, surtout dans les coupes. Pour ne pas entraver le. progrès récent de l'agriculture, il faut livrer la bruyère à la consommation comme litière, au lieu de la paille, que l’improduétivité du sol oblige à.uuiliser pour nourrir les bestiaux. Il ya, selon nous, quatre manières de recueillir la bruyère : 505 1° En la fauchant avec la faux; 2° En la coupant avec la faucille ; 3° En la détachant au moyen d’un ins- trument à large tranche, nommé coupe- bruyère (heydchauer) ; 4° En l'arrachant avec ia main. Si la bruyère compte déjà éinq à dix ans, il vaut mieux l’arracher avee la main, si élle est plus jeune, il sera préférable de la couper. La dernière méthode (n° 4) est trop faligante ; toutefois le fauchage peut être nuisible aux jeunes plants. puisqu'on n'est pas Lout à fait maitre de la faux. Par la méthode {n° 3), on court le risque de. détacher Ja couche d'humus avec la bruyère. Le secoud pro édé offre de grands avantag s; la bruyère coupée avec la fau- cille repousse, sert à protéger les jeunes plants el empêche le desséchement de la erre; enfin, on peut la faucher plusieu’s fois. La récolte de la bruyère commence, parmi le coupes de bois résineux, à peu près dans la dixième année, et jeul être répétée Lous les &inQ ans, jusqu'à peu de terups avant l’aballage du bois. Dins les erralus peuples de bouleaux, la récoite se luli également, sans tuterrupliob, tous les Cinq aus, el dans les tullis sous lutaies de de tcute autre essence, on:peut recueillir la bruyère soit la cinquième, soit la hui Lième année. Il est possible de tirer, de 25 ares, une à Lrois Voitures { haïiot à quatre roues) de bruère, et chaque voilures se veud 6, 8 et même 12fr. Le produit en argent n’est donc pas à dédaigner, &’estce que démon- rent les exemples suivants : On a reuré d’un repeupleiment de l’âge de 6 aus, de 7 hect, 59, par la vente de la bruyère. &n supposant pour le bois un aménagement de 30 ans, el pour la bruyèr: uu amcuagenien: de 5 aus, — 445 X 9 — 2 Le produil en bois, estimé à 20 sières de rondins, à 4 fr. 18 c., et 150 fagots à 10 fr. 50 ©. le ceut, pour 30 aus, — 30 X 99,75 — 445 f. 670 vs 2,992 Total. 6,107 f. Ces chiffres parlent assez clairemeut; Mais COulIHUONS : eB 1548, on relira de 5 hectares 35 ares 43 voitures de bruyère, vendues 412 fr., ce qui fai par Voiture près de 10 fr. Uue autuie pièce d'environ 2 hectares a fourni 47 voitures, ven lues ensemble 390 fi, ce qui met la Voiture à près de 8 fr. En résuwé, on a vendu la bruyère re- coltée sur la huitième ou la neuvième par- tie d’un terrain boisé, d'environ {,000 hec- ares, aux Laux annuels sutvaul : En 1834. 4,702 fr. 1539. 3,178 1830. 2,560 1537. : ,ÿu9 1838. 2,944 1539. 3,299 Total. 19,248 On ne peut disconveuir que, pour un des menus produits de la foret, lequel ne réclame qu'un soin secondaire, puisque l'attention doit toujours êire fixée sur la culture du bois, la bruyère a rapporté une assez belle somme. Comme engrais, la bruyère est préféra- ble aux feuilles; elle est même sous un rapport, presque équivalant à la paille; mais, pour qu'elle possèd toute sa qua- que nous regardons come contemporain lité, il faut la laisser les fosses à fumier. f Kincnnen, 14 (Journal d'agric. pratiq} pourrir un an dans f — SEX 4: 14 De Exere— SCIENCES IHISTORIQUES. e——e ARCHÉOLOGIE, Des antiquités r‘cemment à découvertes " Ninive. k La lecture de la notice insérée dans L'Echo du 16 janvier sur les antiquités dé- couvertes récemment dans le palais sou- terain de l'antique capitale de l'empire Assyrien, par M. Botta, m'a suggéré plu- sieur remarques que je. vais vous commu uiquer. Deux choses m'ont frappé d’abord: l'association de l'homme au taureau daas les tsureaux colosses à tête d'homme, ef leur emplacement dass un souterrain. Ces représentations symboliques ne peuvent appartenir qu'au système Zzoroastrien, dans lequel le taureau primordial A ow- dad (générateur) donne naissance àl'hom- me audrogyue primitif kaïomorts ; ceiui-€i suit de léparle d'Aboudad mourant, et devient homme-taureau, Le soutcrrain rappelle les cavernes où se célébraientles mystères mithriaques, et ce double rap- prochement nous porte à croire que ces. monuments de l'antique Ninive se rappor- teat à la parte cosmogonique de la reli- gion instituée ou réformée par Zoroastre, “ ue Ninus; et nous plaçons ce conquérant avec Hérodote, environ douze siècles avant notre ère, Si notre conjecture rela- tiveinent aux taureaux-colosses’ anthre-" pocéphales est fondée, il, sen suivraié qu’a l'époque de la fondation de Ainive, ou de la construction du palais récemmen£ découvert, la religion zoroastrienne de- minat à Ninive, ct surtout Je culte mith= riaque. a Quant au sens du taureau symboliqué, régéuérateur de la nature vivante |végés iaie et animale), je pense qu'il s'agit 101 de la conste:'ation du taureau, occupé jads par le so.eil à l’équinoxe de pri temps, comme l'a pensé l'ingénieux Sal verte, mais du second mois du prinitempe, pendant lequel, daus les conrées borcalés où Zorvastre commeuci sa inission, la VË=" gctat.on se renouvelle. À cette époque, so ei à l'équinoxe occupait la constellä= tion du Boier, ce qu s'accorde avec open non qui rg.rde Zoruasire COMINC COR lemporain üe Ninus et qe son épouse, QUE ia pupart des h:sioriens ont confondue avec Séniramis, postérieure de pius:eurs sièc.es, suivaut Hérouote, qui était profon- dément versé dans l'histoire de l'Assyrie, Quantau martellement des inscriplions, ce dut être l'ouvrage d'un co q'éramt gonflé d'ua sot orgue, et jaloux de Fa g oire du fonialeur de cette antique Cité La destruct on des archives et des mMOnu= ments quiattestaient les gorieuses act ons des dynastes étei tes était, comme où suit, pratiqiée par les. anciens congé ran s. C'est par suite de cel usage bars bre que disparureut les annales Arm& hieones, celles de Ninive et de Babylo La pubiication des recaierches de Boita et des dessins des restes des ans quités de Ninive nous nieltra à méme de juger avec Conn issance de cause ue fouie de qestions archéologiques. Peut 104 itre toutes les inscriptions n'ont-elles pas té effacées, et pourra-t-on en déchifirer rueiques unes. Qui sait si l'heureuse dé- ouvertes de ces mines si longtemps igno- ées ne viendra pas. soulever une parte ‘u voile qui cache lhistone de l'empire l’Assyrie et de son fondateur. LS F.-S. COXSTANCIO. | Paris, 20 janvier 1844. | ON o———— "AMEUBLEMENTS HISTORIQUES (*). Meubles sculptés du XV° et XVI° Siècle. Table tous les jours bien frottée, Tabie sus deux tréteaux portée, Table d'une nappe parée, . Pour boire et manger préparée. {Blason du XVe siècle.) -TABLE. Longueur, 1 mètre trente centimètres. Ersenr, = soir m'edix-hrit centim: Hauteur, 4 mètre soixante-dix huit centim. Si, de nos jours, où ut peu le roman de l’Astrée, il y a peu de personnes Jui n’en aieuL entendu parler. et qui ne connais- sent le nom d’'Houoré d’Urfé, auteur de ce ‘roman. Ce nom est celui d’un poète gentilhom- mé, dont la province du Forez est fière de voir figurer Le noi parmi les noms des illustres citoyens qu’elle a vu naitre. En effet, presque tous les seigneurs du mom de d’Urfé ne furent pas seulement guerriers et poètes, ils aimèrent aussi el Lencouragèrent les arls (1). Le château qu'ils habitaient, bâti surles bords de la jolie rivière appelée Lignon, el autour du- quel se passent les nombreux épisodes du roman, était un véritable temple des arts. à : -_ Lorsque François [® le visita, il admira les belles seulpiures, les riches tableaux * ei les statues antiques dont il était enri- chi. | De toutes ces constructions élégantes, que reste-t-il ajourd'hui? La chapeile !.… | Tous les tableaux, statues où meub es qui excièrentl’admiration du Père des lettres, | sout dispersés ou détruits. | A force-de recherches, on est cependant parvenu à découvrir quelques belles boi- series, un magnifique dressoir et une bien belle table, tous provenant de cette splen- | dide : emeure. Voici la description de la table du chà- ‘teau d’Urfé : Elle a à mème forme que la table qui test représentée dans le célèbre tableau de l& Cène, peint par 4} éonard de Viuci. Une: femme. debout sur la pointe des ieds, les bras horizontalement étendus, @ COtpS Au, Mais celnt d'une guirlantie de feuilles et.de fleurs à l’eudroit où il se sépare en deux , forme le cenire de cha- que montant: ses pieds sont encadrés par les griffes de lion et repo ent sur une base entourée d’oves. : À côté de ses deux mamelles sont deux selles rosac s, du milieu desquelles sor:, {comme le pistil du sein de ia fleur, une lige qui s'élève et se termine gracieuse- {ment par des fleurs et des fruits. |: Lesbras de la femme sout appuyés sur elle rosace; ses mains vont se perdre sous un feuillage, " Voir l’Echo des 16 et 20 février 1845. 1) L'ouvrage. de M. À Bernard, intitulé : -Les Urfé, souvenirs historiques du Forez, au seizième À au dix-septlème siècles. Paris 4859, 308 A cûté de la rosace est une tête de bé- lier , entourée de tous les emblèmes de la richesse et de la fécondité, tels que fruits e fleurs au feuillage touffu. La tête de la femme, formant cariatide, Supporte une riche corbeille de fruits, sur laquelle repose le dessus de la table. Les deux montants sont unis par une large traverse, sur laquelle sont sculptées, à jour, des figures humaiues et des têtes cuimériques ou monstrueuses d’un aspect effrayant. Les bords dela table sont ornés de sculh- tures d’un fini parfait. Les protils offrent une gra..de pureté de lignes. Plusieurs des membres de la famille d’Urfé avaient fait la guerre en Italie sous Louis XIE et François 1%. D'autres y avaient été commune ambasssadeurs. Pendant leur séjour à Rome, ils avaient vu les fresques du Vatican. En quittant l'Nalie, ils amenèrent avec eux des artis- tes qui travaillèrent à l’embellissement de eur demeure favorite; on peut done sup- poser, avec juste raison, qu’ils voulurent y faire reproduire les meubles qu'ils avaient le plus admiré en Italie. Peut être Le des.in de cette table: fut-il indiqué à l'artiste, par l’auteur de l'As- trée ? i En effet, ne peut-on pas lire dans les sculptures de ce meuble quelques rémi- n'sveuces de divers épisodes du roman de l’Astrée. Ainsi, ces deux femmes qui forment les moulants de la table, avec leurs fécondes mamelles entourées des aiributs de la fécondité, figureraient bien l'emblème de la jolie rivière du Lignon, dent les bords arrosés par des eaux limpides, ombragés de riches feuillages, sont d’une ferulité inépuisable ?. . Non loin des sources du Lignon, les premiers d'Urfé avaieut bâti un château dont on voit encore les ruines. Dans ce château fut commis, en -309, un horribl meurtre... treize membres de celte fa- mille ÿ furent égorgés en une nuit... Ou voit enco.e sur les murs d’une ciambre les marques de ce sang... Les monstres hideux, sculptés sur a traverse de la table, pourraient bien avoir été placés là avec l'intention üe rappeler cette scène lugi- bre, ; Ces conjectures paraîtront peut-être un peu hazardées, mais elles n’ont rie , cependant, de bien contraire ni aux mœurs de l’époque où fur écrit le romau de l'As- Lrée, ni à limagia tion du nobie poète qui l’a écrit. . Ch. GrowEr. —0 6 9 D 0—— VARIÉTÉS. Impressions médicales d'un voyage en Italie, par ledocteur E. CARRIÈRE. LE MLANAIS. Le Milanais n'est plus l'Italie. La terre a un autre aspect: lesh bifans oat une au- tre physio iomie que ceux de l'Italie mé- r.dionale. Les Apennins qui couvrent Fio- reice au nord forment la frontière de deux pays qu’ séparent de profondes dissem blances. Une fois qr'on a franchi la mou- tagne, ou deit se retourier pour saluer l'E tilie une dern ère fois A p ie sur le re- vers Septe trion al de lApennin, o: a bientôt einbrassé d'un coup d œil le carac: tère particulier de la vaste surface qui se prolonge au nord jusqu'aux Aipes Eyrolie :- nes, et selend de l'urient à l'oc-ident de- 309 puis la mer Adriatiq'e jusqu'aux lacs de Côme ect Majeur. Sins doute, la terre est belle et féconde. De riches cultures se développe t à p rte de vue. De luxu- riantes plantat ons hordent les rout s etse groupent çà et là dans la camoag e. Des fleuves puissants, d'abondaus cours d'eau, de magnifiques canaux sem- bient porter partout la fécondité. D'aitre part, ies ha‘ïitato s ne sont pas clairse- mées ans cet e immeuse . laine qui, dans une distance «te pusieurs leues, présente à peine quelques légers a cidents de ter- rain, ÇCà et là, sur cette surface unie, «n aperçot des viilages. on voit s'élever de grandes villes. Les champs ou | s routes soat animés par une nombreuse popula- tion. Ce tablea : représente l'image de la richesse et peut-êtr du bonbeur. Mais comme il ressemb e peu à celui qui se 1é- veioppe de l’autre côté des Apenniis! la lumière, l’aspe-t du ciel, les capricieux aspects de la campaune, l'état hysiqre des tabitants, tout diffère. Rien n’est pius séduisant que le paysage et le mouvement de la caimpagae des environs de Fiorente. Rien n’est pus uniforme de ton, plus mo- notone d'activité, pius t iste en un mot que ce désert fertile et habiéq'ri s'appelle le royauae lombardo-vénitien. C'est un pays très productif, nous e rép'tons; un pays où les populations sont nombrerses et où l'homme travaille jarce qu la terr lui pae gé éreusement ses fatigues rt ses sueurs. Mais, c’est son seul avantave et cetavantage se complique de tristes com- pensalions. En quittant Florence après avoir franchi l’Apeunin.. on etre de nouveau dns les états du pape. Mais les marches d'Anrô ie et de Bo’ogne lont partie lopographique- ment de la plaine lombarde. On p ut dire que s'uf de rares excep ous et de faib'es différences, c'estie méneclimat. En effet, | s conditions du sol sou: identiques. À Bologue, la plai e qui entour la ville est ininense. S l’on va se promener hors des mars, et q ‘où regarde vers le nord ou l'occident, et vers la mer Adriatique, l'œil s étend sur une surface uni qu interrom- p nf à p'ineque.qu s faib.es mouvements de £rrait. Ge n'est que par le midi que celte ville lornche pour ainsi à la cime apenniue. L+ ressemb.ance se continuue avec la plaine lombarde sous le rapport des eaux. Les rivières soit abondantes, les canaux maultitliés, les irr gitions sont pratiquées déjà sur ne g ande échelle Enfin les a entours de la vile présent ‘nt es onditions d'humidité quiforment le ca- racière priacipal d'' citimit de l'Italie sep- tuntrionale. Pius o : ata ce vers le nord, plus celte physionomie particuliere se mirque. La cuiture de l'oranger et de la vigae lait place à cellé du riz et des cé- réues. Le riz exige, comue on suit, d'a- “rès les traditions agr.coies de la Lombar- dit, de l'eau presqu'e1 permanence. Ainsi . vers la fin de l'hiver et au commencement du printemps, là culture de cette graine livre la ter e à une inondation qui la trans- for ne en un immense marécage. Il n'y a pour aitisi dire que les chaussées des rou- Les qui ne soient pas soumises à ect incon- vénieut. À mesure qu'oi monte vers le - nord, ce ge re de culture s'étend progres- sivement ; de telle sorte qu'au-dessus de Véron- ou vers Ferraie 0: voyage pen- dant des journées entières au milieu des ino idations. El y a sans doute des sacriñ- ces 1 faire pour le b'en de l'agriculture. On a dit souvent que l'humanité achetait chè- 310 rement toutes ses conquètes, qu'il n'y en avait pas une seu'e qui n eût sa triste com- pensation. Mis une telle doctrine ne doit pas arrêter la science dans les efforts tenté pour racheter le travail, Et il est im- possible qu'on ne parvienne pas un jour à faire produire le riz sans le secours de ces inondations à travers les terres; tout prouve même qu'on estsur la voie de cette réforme qui entrainerait une révolution dans l'hygiène de la population du Mila- nais. Voici pourtant ce qui existe, en at- tendant le jour de la réforme. Nous avons dit qu'à mesure qu'on avançait vers le nord, la culture du riz prenait plus d'im- portance. Les conditions actuelles. de cette culture angmentent en effet dans le voisinage de Milan. Les rivières, les l'eu- ves roulent des masses d'eau considéra- b'es. Le Pô est un des plus beaux fleuves connus. [n'y en a aucun parmi ceux de la France qui puisse être classé au dessus de lui. C'est en quelque sorte un bras de mer qui recoit dans sa course une foule de fleuves secondaires, derivières et d’autres cours d'eau. À cela, nous joindrons les eaux des grands lacs du centre du royau- me lombard, comne le lie de Gardia par . exemple ; et il nous serait difficile de trou- ver dans notre Europe un coin de terre qui soitmieux errosé que celui-là. À ces irriga- tions naturelles, il faut ajouter toutes cel- les qu'exigent les habitudes agrico!es; et on pourra se faire une-idée de l’immerse surface d'eau aui se trouve en contact im- médiat avec l'air et qui s'offre à l'évapo- ration. L'imagination peut donner une idée suffisante de la proportion qui existe entre l'espace inondé et celui qui ne l’est pas. Elle peut calculer sur cctte base l’in- teusité des influences hygiéniques qui en sont l’inévitable suite. Mais la statist que a éclairé la question. M Nadault de Buffon a lait un relevé non pas de la surface d'é- vaporation que présente les cours d’eau naturels, comme les rivières ou les lacs: il s'est borié, et cela suffit pour arriver à des conséquences presque précises, à cal- c'ler les surfaces d'évaporation qui résul= tent des procédés agricoles du raÿs. Or voici ce qu'il a trouvé. Toute la Lombar-' die a pendant l'été une surface inondée par les irrigations qui monte jusqu'au chiffre de 315,080 hectares. Pend-nt l'hi- ver, les irrigations n’occupent guère qr'e 3,030 hectares. Il est permis certainement d'évaluer, sans s’exposer à une exagéra tion, le développement de surface des cours d'eau naturels et des lacs à celui des irrigations pendant l'été. Ansila Lom- barde exposerait à l’action solaire, pen- dant le règne des jours chauds, une nappe d'eau de 6 à 700,000 hectares; telle est la surface qu'elle présente à l’évapora- tion. Cette cause connue, on peut d'avance se faire une idée approximative des résul- taäts que présentent les conditions physi- ques de la population. Mais, en voyant la cause et l’effet en présence l'un de l’autre, on s'explique bien mieux encore les con- nexions qui les lient étroitement. L'ir- fluence de l'humidité agit de deux maniè- res sur les habitants. Les uns, ceux qui habitent les villes, la reçoivent par l’in- termédiaire de l'air ; les autres, les habi- tants de la campagne, les cultivateurs, la recoiventencore d'une manièreimmédiate. La culture du riz se pratique, en effet, pendant la période d'immersion. Il faut de ceux qui sont employés aux travaux s11 qu'elle exige les fassent les pieds dans l’eau, Comme elle forme le principal re- venu de là Lombardie, elle occupe une grande partie des habitants des campagnes. Dans certains lieux, il y a des groupes considérables de populations qui s'y con- sacrent entièrement, Aussi l'influence , loin d'être particulière ou plutôt circons- crite dans certaines localités, peut être considérée comme générale. C’est une des grandes causes des maladies qui sévissent sur la nombreuse catégorie de ceux qui vivent du travail des champs. À cet effet direct se joint aussi l'état hygrométrique ef souvent miasmatque de l'air; et on coiprend qu'il y en à plus qu'il n'en faut pour déterminer des affections de la na- ture la plus grave, parmi lesquelles se distinguent en première ligne les fièvres d'accès. Les citadins ou les personnes aisé s, qui ne sont exposées qu'aux in- fluences d’une atmosphère capricieuse, humide ou malsaine, ont, dans leurs ha- bitudes, des moyens de lutter contre l'in- vasion des maladies que ces influences pourraient déterminer. L'alimentat on for- ifiante, les soins d'intérieur, les précau- tions du côté des vêtements sont d’excel- lents préservatifs. Cependant, sur les uns comme sur les autres, sur les riches com- me sur les pauvres, sur les citadins com- me sur les agriculteurs , on aperçoit des traces évidentes de l'influence. On a bien- tôt reconnu, si on étudie avec quelque soin les caractères géiéraux qui forment la physionomie hygiénique d’un groupe pris au hasard dans cette populat.on, que les conditions du climat ont développé chez lui un tempérament aussi unifor- me, aussi constant que la cause elle-mé- me. (La suite au prochain numéro). ENT de MORE FAITS DIVERS. En 1851, une ordonnance du roi de Bavière a établi des titres bouorifiques et nobiliaires que l’on acquiert à prix d'argent ; les sommes qui résultent de acquisition de ces titres avaient été placées à in- térêt, el le tout s’accumulait, formant ainsi un ca- pital, qui devait être employé au profit des arts et des sciences. Or, en ce moment, ce capital étant dé- jà devenu considérable, le roi de Bavière a rendu une nouvelle ordonnance par laquelle il décide que ces fonds seront employés à procurer aux jeunes gens qui se seront distingués dans les arts et dans les sciences les moyens de faire un voyage qui puisse servir à compléter leur instruction scientifique ou artistique. Ces voyages comprendront l'Allemagne, là France, la Belgique et l'Angleterre, ou les deux premiers de ces etats avec l'Italie — On ne saurait trop applaudir à une pareille mesure. — Le médecin et philologue Weigl vient de mou- rir à Dresde, à l’âge de 65 ans. La réputation médi- cale du doctenr Weigl était très grande. C’étail Jui qui avait introduit la vaccine en Allemagne ; il avait vacciné lui-même plus de six millepersonnes.On lui doit plusieurs ouvrages de médecine tres estimés ; on lui doit également la publication de quelques ma- nuserits grecs qu’il avait découverts dans les biblio thèques de Naples, de Rome et de Vienne. — Le capitaine Grower a recu des nouvelles du docteur Wolff, en date du 16 janvier dernier. A cette époque le célèbre et intrépide voyageur était à Erze- roum où il cherchait à prendre des forces pour tra- verser les montagnes afin d'arriver à Trébizonde; il espérait arriver dans cette ville en une quinzaine de jours, d’où il se proposait de se rendre directement en Angleterre par un bateau à vapeur. — On écrit de Bruxelles : Notre compatriote J. Linden, parti en 1841 avec uuc mission scientifique pour l'Amérique du Sud, est depuis peu de jours de retour aprés avoir: exploré Venezuela, la Nouvelle-Grenade, la Jamaique, l'ile de Cuba, ct franchi la chaine des Andes. | Ces périlleuses explorations au travers de vastes contrées, dout quelques poiats &eulement avatént GE visités avant lui, ont été fertiles en nombreuses découvertes, et la botanique surtout doit Doancou aux infatigables recherehes et au courageux évone- ment de M, Linden, déjà connu dans lo montle 6a- vaut par ses Voyages an Brésil el au Mexique. Les graines de 800 espèces et variétés de plantes et ar- bustes inconnus aux cultures de l'Europe, sont une des principales richesses rapportées par M. Linden, à qui l'on doit, depuis 7 à 8 ans, l'introduction de plusieurs plantes nouvelles. — Tout le monde à pu Voir, pendant le mois der- nier, chez M Chevet, au Pälais-Royal, l'exposition d'un superbe bananier nain de la Chine, Musa Ca vendislit, en fruits, dont le magnifique régime $e composait.de plus de 200 bananes; le pied qui tes portait était en parfait état de végétation, et n'avait pas plus de ? m. de hauteur, y compris les feuilles. Ge bel individu avait été mis dans une caisse pour -en faciliter le transport, et ne paraissait aucunement souPrir de son déplacement. On y adinirait ausai plusieurs magnifiques ananas, dont la forme et la grosseur des fruits faisaient reconnaitre l'intelligence el le savoir-de l’infatigable Gabriel Pelvillain, jardi- nier en chef du château royal de Meudon, qui a por- té la culture de ces plantes à un très haut degré de perfection. M. G. Pelvilain est aussi un de ceux qui s’occupa de faire fructifier le bananier de la Chine, le superbe exemplaire que l’on admirait encore l’an- née dernière chez M. Chevet, provenait également de ses cultures. (Revue hortic') mn SUMMAIRE DES ARTICLES CONTENUS DANS L'ECH& DES 19 ET 23 FEVRIER. SOCIETES SAVANTES. — AGADÉMIE DES SCIENCES ; séance du 17 février.—Sociétés royale, linnéenne, de Londres. — SCIENCES PHYSIQUES. —- car- Mie. — Analyse de la greenovite ; DELESSE. — SCIENCES NATURELLES, — BOTANIQUE. — Or ganogénie de la fleur des malvacées ; P. Ducranr- RE. — EMBRYOGÉNIE VÉGÉTALE. — Sur la forma- tion de l'embryon et sur la sexualité des plantes ; docteur GELESNOW. — ANATOMIE COMPÂREE. — Réponse à la dernière Note de M. de Quatrefages; SGULEYEP. — ORNITHOLOGIE. — Description €e sept espèces d'oiseaux nouveaux; P. LEsson, —. SCIENCES MEDICALES. — CHiRURGIE. — Con- sidérations pratiques sur les grandes opérations ef sur les moyens d’en éviter en grande partie les dangers et les accidents ; BazLaup.— Observations sur le traitement du rhumatisme aigu par le quin- quina ; Popnam. — SCIENCES APPLIQUEES. — Mk MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Rapport de M. Desprets, sur l'horloge à eau de M. Pyrlase — Fabrication des tuyaux soudés en fer; RO0SE. — ECONOMIE INDUSTRIELLE. — Examen des diverses qualités d’aciers que l’on trouve dans le commerce. —Con- $ servation des bois ; PAYEN. — Appareil destiné à chauffer l'air pour les hauts-fourneaux et pour d'autres usages ; Dixon. — Rouissage du lin; CHEVREUL. — PEINTURE. — Procédé nouveau de peinture; DELAMARRE — AGRICULTURE. — T'rans- plantation des arbres. — Utilité des bruyères M comme litière; Kicaner. — SCIENCES HISTO- RIQUES.—Des antiquités récemment décou vertes à Ninive ; CONSTANCIO. — ARCHÉOLOGIE. — Aineu- blements historiques ; Ch. GROuET.—VARIÈTÉS Impressions médicales d’un voyage en Italie; É Ed. Carrière. — —BIBLIOGRAPHIE. — NOU=M VELLES ET FAITS DIVERS. 4 IMPRIMERIE DE A. BLONDEAU, RUE RAMEAU, 7 2 Part + _Jendt, 22% février 1845. “Ne 124 gi : T Deuslème nr anée. = à : £ EE TT ; 0 L'ÉCHO DU MONDE SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. JEU BE elie 2-2 ANCAE de chaque semaine el forme par an, deux volt mese plus de 4,200 pages chacun On s'abonne 6, et rue de Ja caAussÉE-D'ANTIN, 3, et dans les départements cliez les princi aux libraires, et dans les bureaux de poste et PARIS pour un an, 25 fr.; 6 mois, 43 fr. 50, trois mois 1 fr. — DÉPARTEMENTS 30 (r, 16 fr., & fr. #0. À L'ÉTRANGEA 5 fr. en e —— Adresser totit ce qui concerne le journal à M. le vicomte A. de LAVALETTE, directeur et rédacteuren chef. L'Écno pu MONDE sAvaNT parait le | à Paris, rue des BEAUX-ARTS, N- = des Messageries. Pix du journal , sus pour les pays payant port doub! ACADÉMIE DES SCIENCES. Séance du lundi 24 février 18ü5. M. %rres commence la lecture du rap- ‘port sur le prix de la vaccine, et il la conti- -nuera das la prochaine séance. — M. Dézeimeris lit un mémoire qui à | pour titre : Vues pratiques sur les amclio- rations les plus importantes , les plus faciles et les moins coûteuses à introduire dans notre agricultrre. , L'auteur de ce travail commence par faire | connaître le but qu’il se propose dans cette | première communication et dans celles qu’il fera sur le même sujet à l’Académie. = Nous wavons point, dit:il, la prétention de résumer l’agriculture dans quelques mé- moires, nous voulons seulement fixer, plus | particulièment qu’on ne l’a fait jusqu'ici, | Pattention sur quelques -uns de ses princi- | pes fondamentaux, et en formuler l’appli- cation dans un ensemble de procédés pra- tiques , dans un système d'exploitation plus | simple, plus facile et surtout plus écono- mique que ce qui s’est fait jusqu’à présent; système n'exigeant ni plus de lumières que n’en ont en général nos pauvres cultiva- | teurs. ni plus de capitaux qu’ils n’en pos- sèdent. Dans ce prernier mémoire, M. Dézeimeris | examine l'utilité des prairies artificielles ; il se demande si le fumier serait la richesse, _tet après plusieurs raisonnements d’une ir- |réprochable logique, il prouve par des faits |ce quil avance. C’est ainsi qu'il rappelle l'état n: gu re si malheureux d’un petit vil- |lage d'Heidelberg. On y trouvait environ un jarpent et demi de bonne terre, une soixan- taine d'arpents de médiocres , tout le reste de mauvaises et même excesSivement mau- Vaises. Dix ans plus tard, sur ce même ter- mtoire, les récoltes de grains étaient dou- bles, les jachères aux trois-quarts suppri- imées ; les bestiaux multipliés au point qu'au lieu de 56 pièces de bétail, il y en avail dors plus de 170 dont l’espèce était fort iméliorée ; les propriétés avaient prodi- sleusement augmenté de valeur, et l’acti- ité avait succédé à cette inertie qu'amène a misère. Une seule chose avait produit cette ré- tolution bienfaisante : de la culture des jourrages on avait fait des prairies artifi- elles en de très grandes proportions, et uné abondamment les prés naturels. clairé par une expérience raisonnée , le anton de Dieïtin ren passa de la même ma- ière d’une misère profonde à un état de rospérilé remarquable, L'étude de l’agriculture en Allemagne et jans différentes provinces de la France, of- ‘e encore à M. Dézeimeris des preuves sur- /bondantes en faveur de l'opinion qu'il herche à établir, c'est-à-dire de l'utilité es prairies artificielles. { Étudiant ensuite l’agriculture romaine, M. Dézeimeris nous montre tout l’éclat dont elle a brillé un instant, et nous fait ensuite assister à son rapide déclin; 1] la süit dans toutes les phases de son histoire, et recher- che avec grand soin la cause qui a amené sa splendeur ou sa ruine. Jusqu'au troisieme siècle de l’ère chrétienne, chez toutes les nations qui habitaient la Péninsule italique, les produits de l’agriculture furent d’une abondance prodigieuse. Sur le territoire de: Romains , qui n’était pas des plus fertiles , le rendement du blé était de quinze à vingl semences pour une. Ce fait remarquable . qui nous a été transmis directement par di- verses voies, ne saurait être révoqué en doute ni taxé d’exagération, car il est dé- montré vrai par d’autres faits dont l’authen- ticité est incontestable. Cent ans après la mort de Caton , le rendement du bié n’é- tait plus que de sept à huit et très rare- ment de dix pour un. L'Afrique et la Sar- daigne fournissaient alors un complément de blé aux Romains: Cent ans plus lard encore et pendant une longue suite de siè- cles depuis cette époque, les récoltes de- vinrent misérables, et un rendement de quatre semences pour une était cilé comme remarquable. À quoi faut-il donc attribuer une baisse si grande dans le rendement du blé? M. Dé- zelmeris l'explique par la diminution du bétail, et, partant, par celle du fumier, qui n’était plus fourni alors que par les bêtes de travail. Si l’on obtint dans les premiers siècles d'aussi riches récoltes que celles de quinze à vingt semences pour une, c'est qu'il existail alors en JÎlalie une prodigieuse quautité de bétail. Du temps de Varron, il y en aval incomparablement moins et le rendement n'était plus que de huit pour un. Au siècle de Columelle, où l’on n'oble- nait plus que trois où quatre semences pour une, la quantité de bétail était encore moindre. — Caton connaissait bien l’avan- tage du bétail, et à ceux qui demandaient à sa vieille expérience comment il fallait faire pour trouver le secret de la prospérité agricole, il répondait par ces mots: bene pascere. Mais on poussa celte idée jusqu’à l’exa- gération, et une loi fut forcée d'intervenir pour défendre de changer en prés les terres labourables (Varrou); on était monté trop haut, dès lors on commença à descendre, et, entraînée sur une pente rapide et fu- neste, l’agricuture ne tarda pas à toucher à Sa ruine. Ainsi , tant qu’ n eut en Italie de cent à cent vingt-cinq têtes de gros bétail par cent hectares, on récolla de trente à quarante bectolitres à l'hectare ou de quinze à vingt semences pour une ; le rendement tomba a trois ou quatre pour un, quand on n'eut plus que de dix à douze ou quinze têtes de gros bétail par ceat hectares; le proverbe: qui a du foin a du pain, peut ici s'appliquer dans toute sa rigueur. : ; M. Dézeimeris examine ensuite. l’m- fluence qu’exercent sur le sol certaines plantes dont l’art agricole réclame chaque jour Ja culture, car parmi les plantes on en trouve qui épuisent le sol et d’autres qui l'enrichissent. Les fourrages sont dans ce dernier cas. Instruile de tous ces faits, l'a griculture doit s'appliquer à établir dans le sol un juste équilibre entre les plantes qui l'épuisent et celles quile nourrissent; là esé ie génie de l’agriculture ; c’est à lui de se- conder la fécondité du terrain qu'il cultives c’est à lui de découvrir le trésor caché. Le mémoire de M. Dézeimeris renferme en dernier lieu une comparaison entre Ja France et l'Angleterre au point de vue agricole. La France , disons-le à notre grand res gret, semble ne pas occuper le premier rang dans ce lableau comparatif. — Une commission scientifique, composée de MM. Lefebvre , lieutenant de la marine royale, À. Petit et Quartin-Dillon, docteurs en médecine de la Faculté de Paris, aux= quels se joignit uu peu plus tard un jeune zéologue, M, Vignaud, partait, il y aenviron cinq années, pour aller éxplorerl’Abyssinie, Quatre années s’élaient à peine écoulées et M. Lefebvre revenait seul en Europe, ses trois compagnons de voyage avaient payé de leur vie leur zèle et leur amour pour la science; deux avaient succombé à des fièvres pernicienses. M. le docteur ‘ Pelita trouvé dans les eaux du Nil, auprès de Gondar, une fin encore plus déplorable, M. Richard vient aujourd'hui rendre compte des nombreuses et belles collec- tions recueillies avec un zèle infatigable pendant celte malheureuse expédition. Dans les collections de zovlogie, les zoo phytes et les mollusques sont en petit nom bre ; les animaux articulés appartiennent à la classe des arachnides et à celle des insec- es. La classe des reptiles et celle des pois- sous n’ont été représentées que par nn petit nombre d'individus. Mais parmi les batraciens exisie une espèce tout à fait nouvelle, fort remarquable par l'élégance de sa coloration et qui a été décrite par MM. Duménil et Bibron, sous le nom d’Ænucemis veudiflavus. Dans la classe des mammifères, on a remarqué diverses antilope: et le colobe Guereza de M. Ruppel. De toutes les classes celle des oiseaux est sans contredit celle que MM. Petit et Quartin-Dillon ont le plus enrichie, Les plantes recueillies pendant cette ex= pédition scientifique sonten très grand nom= bre; on en compte plus de 1500 espèces et les habiles voyageurs que nous avons déjà cités ont eu soin d'enrichir ces her- biers de notes précieuses sur l'habitation le port , les usages enfin de ces plantes, 16 C'est ainsi qu'ils nous ont fait connaître certaines plantes employées contre le ver solitaire et qu'on désigne dans le pays sous les noms de @osso, d’abatchogo , et detbes- sennes. De nombreux dessins ‘exécutés avec grand soin et un rare talent complètent ces nombreuses collections'et rappellent ainsi àla mémoire bien des traits utiles relatifs à tous les êtres qui ont été recueillis pen- dant l'expédition. —M. Duvernoy présente un long mé- moire sur le système nerveux des mollus- ques bivalves. Il insiste surtout dans ce travail sur un cordon nerveux qui règne le : long du bord du manteau des peignes et: qu'il a bien décrit le premier. J'ai tout lieu. de croire, ajoute-t-il, que ce cordon circu- laire existe chez tous les mollusques qui ont | le manteau largement ouvert par devant comme les peignes, et son bord libre garni d'organes tactiles. M. Duvernoy est parvenu à reconnaître ce cordon circulaire dans une espèce de Time (lim glacialis) et dans l'huître comes- ble. Dans cette disposition singulière du | symptôme nerveux les nerfs qui partent des ganglions eentraux, se dirigent comme des rayons vers, la circonférence du man- teau et aboutissent par leurs dernières di- visions dans le cordon circulaire. Dans une autre disposition générale du système ner- Yeux des bivalves, celle qui est la plus commune, l’action nerveuse circulaire se partage dans lès deux moitiés du manteau. À cet effet, les nerfs que M. Duvernoy ap- pelle pallial antérieur et pallial posterieuwr de chaque côté contournent par leur tronc Ou par une branche principale le bord du manteau à la manière du cordon circulaire des peignes et finissent par se joindre. C’est du moins ce qu’ila pu constater dans la moule comestible. Il résulte de ce fait que l’action nerveuse est divisée ici dans un double circuit, tandis que dans la disposi- tion précédente il n’y en a qu'un seul pour touie la circonféreuce du manteau. À ces premières conclusions de son tra- vail, Duvernoy a été conduit à en ajouter d’autres. Ainsi, selon lui, les mollusques acépha- les bivalves qui ont le manteau largement ouvert et garni de nombreux appendices tactiles et de tubercules qui paraissent pro- pres à la vision, sont les plus avancés et les plus élevés dans le degré d’animalité; tandis que ceux qui ont le manteau complè- tement fermé, dont l’ouverture antérieure est unique pour l'entrée de l’air et des ali- ments, et qui ont les deux ouvertures pos- térieures des tubes respirateur et excréteur des fèces, sont les plus inférieurs. Le travail de M. Duvernoy est accompa- gné de dessins qui représentent les diffé- rentes dispositions du syslème nerveux chez certains mollusques acéphales. — M, Virlet d’Aoust annonce qu’il vient de trouver près d’Autun, sur la route de St- Jean-Goux, au lieu dit Belnay, et à environ ua kilomètre de Tournus, dans une argile glaiseuse, d’un gris verdâtre, deux espèces decoquilles que M. Deshayes areconnusêtre l'ostrea hippopus et‘le mureæ trunculus, qui toutes deux sont de l’époque actuelle et vi- vent encore aujoud’hui sur nos plages de l'Océan et de la Méditerranée. — M. Morand, professeur de mathéma- iques envoie un premier mémoire sur les véritables principes du calcul différentiel et ducalcul intégral. 517 — M. Boutieny(d'Hvreux), écrit en date du 23 février, une lettre dont nous ex- ira vons le passage suivant : « Hier au soir » à sept heures moins dix minutes, étant » Sur le boulevart dés Italiens, à la hauteur » de la rue de Ghoiseul, j'ai vu un météore | » dont l'éclat et le volume m'ont paru dou- » bles de ceux de Vénus quand on l’ob- | » serve par un très beau temps ; la direc- » tion de sa trajectoire était perpendicu- » laire au boulevard des Capucines, c'e t-à- » dire à peu près parallèle à la ligne des » N. N. 0. au S.S. E, il m'a paru décrire » un angle de 25 à 30°, etse mouvoir avec » peu de vitesse. » —M. À. Laurent présente unmémoire sur de nouveaux acides amidés. —On se rappelle l’intéressantecommuni- cation de M. Milne Edwards, dans laquelle ce naturaliste étudiait la disposition si re- marquable de l’appareil circulatoire dans | les aplysies. M. Vanbeneden, professeur à l'université de Louvain, écrit pour réclamer la priorité de quelques unes des idées émi- ses par le savant académicien, car*dans la dernière séance de l’Académie des sciences et belles lettres de Bruxelles, deux jours environ avant la lecture du mémoire de M. Milne Edwards, il aurait communiqué quelques recherches relatives au même su-. Et Ainsi, après des recherches minutieuses sur les organes de la circulation dans Îles aplysies, M. Vanbeneden croit avoir recon- nu une véritable fusion du système ner- veux avec le système aquifère de Delle. Chiaje. Pour M. Vanbeneden la présence du sys-. tème gastro-vasculaire n’est point une ex-| ception dans quelques mollusques gastéro- | podes, c'est au contraire plutôt la règle. Il en est de même de la communication des veines chez les aplysies. Ce travail viendrait donc à l'appui des idées émises par M. de Quatrefages sur le phlebentérisme. — M. Langlois, professeur à l'hôpital militaire de Strasbourg, envoie un mémoire qui a pour titre: Action de l’acide sulfureux sur les monosulfures alcalins. — M. Blanchard envoie un mémoire sur le système nerveux des mollusques acé- phales. — M. Baudrimont présente un travail qui a pour titre : Observations sur les propor- tions chimiques et sur les différents modes de combinaison. Selon M. Baudrimont, il existe_deux mo- des de combinaison chimique essentielle- ment distincts ; l'un d’eux est représenté par la combinaison des corps antagonistes, l’autre l’est par celle des cops semblables. C’est au premier de ces modes de combi- paison qu’appartiennent les proportions dé- finies; c’est au second qu’appartiennent les proportions indéfinies. M. Baudrimont croit avoir démontré que les substitutions chi- miquos ne peuvent avoir lieu en propor- tions indéfinies. : ER SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE. Note sur la structure et la propriété rotatoire du quartz cristallisé; par M. SOLEIL. Les physiciens s'accordent aujourd’hui à reconnaître, d’après les recherches de MM. Biot, Herschel et Brewster, que la | che, sans qu'aucun caractère extérieur MER \ù, 6 9 46 propriété rotatoire du quartz cristallisé dé- pend moins ‘le la nature des molécules a de là divposition ‘qu'elles affectent ans uù @ même couchée perpendiculaire à l'axe: les principales raisons à faire va- loir en faveur de celte opinion sont: 1e l’absence de toute rotation dans le quartz non cristallisé, éomme l'opale, la calcé- doine et le tabasher, où fondu, ainsi que l'a obtenu M. Gaudin, ou enfin, désagrégé eten dissolution dans la polasse; 2 la res lation qui existe entre l'épaisseur des pla- ques du cristal en expérience ct l'intensité de la rotation ; 3° l’existence de deux va- riéiés de quartz produisant la rotation, Pune vers la droite, et l’autre vers la gau- puisse toujours faire d’ailleurs reconnat- tre, à priori, cette différence ; 4 enfin, l'i- dentité des valeurs numériques des. dé- vialions produites par ces deux variétés de quai (z. : D'un autre côté, la structure complexe de l’améthyste, qui résulte de l’enchevé- trement de cristaux à rotations contraires, se retrouve, bien qu’à un moindre degré de complication, dans un grand nombre d'échantillons de quartz hyalin, de telle sorle qu’il est possible d’en extraire des plaques offrant iei une rotation dans un sens, là une rotalion contraire, ailleurs une absence complète de rotation. A ces faits déjà connus nous en join- drons quelques autres que nous avons eu occasion d'observer, el sur lesquels nous croyons que l'attention des physiciens n’a pas encore élé fixée. Avant de les faire connaître, nous rap- pellerons quelques uns des phénomènes de polari ation que l’on produit en su- perposant deux lames de rotation con- traire. L'appareil dont on se sert consiste en un miroir de verre noir convenablement incliné par rapport au faisceau lumineux qui le frappe, et en un prisme de Nicoll, que l’on iourne jusqu’à ce qu’il ne laisse plus passer aucun des rayons réfléchis par le miroir, c'est-à-dire Jusqu'à ce que l& tache noire que l’on voit à travers ce p isme ait acquis son maximum d’inten- sité. Les choses étant ainsi disposées : le, Si l’on place l’une à côté de l'au re, entre le miroir et le prisme, deux plaques de quartz de rotation inverse et d’égale é, aisseur, elles donneront la même teinte, et, en faisant tourner le prisme autour de son axe, la teinte changera pour chaque plaque; elle montera dan; l’ordre des an neaux colorés pour l’une des plaques et descendra pour l’autre, me ; 20, Si l’on superpose les deux plaques, elles se neutraliseront réciproquement, le plan primitif de polarisation sera rétabli, et la tache noire se verra comme avant l’interposition des plaques. 3. Les plaques ainsi superposées, observées au microscope polarisant de M. Amici, donneront les spirales d’At- Ty. épaisseur, elles ne donneront pas la même teinte qua: d on les regardera l’une à côté de l’autre dans l’appareil ordinaire de pola-\\ risation. .,. ms A "à 5, Par la superposition de ces plaques«« inégalement épaisses, on ne rétablira pass le plan primitif de polarisation, et, au lieu, de la tache noire, on verra une teinte sem blable à celle que produirait une plaque, 4. Si les plaques ne sont pas d’égale 4 519 ‘égale en épaisseur à la différence des deux inlaques en expérience. | 6°. Ces plaques, superposées et obser- vées au microscope polarisant de M. Ami- ci, donneront des spirales d’Airy imparfai- tement terminées. = Or, toutes ces dispositions se présentent quelquefois dans les lames provenant d’un seul et mêrmne canon de quartz. 1°. L'une des deux lames que j'ai l’hon- ineur de présenter à l’Académie offre les particularités suivantes: placé dans l’ap- pareil précédemment indiqué, elle donne rune teinte d’un rose jaunâtre ; celle teinte ‘est uniforme sur toute la plaque; mais, dans la partie moyenne, elleest partagée en deux plages, par une ligne noire, bor- idée de chaque côté d’une ligne blanche, et, plus en dehors, une bande jaune au- dela de laquelle commence li teinte plate. ‘Quand on fait tourner le prisme de Ni- coll, les couleurs différentes apparaissent à droite et à gauche de la ligne noire; ces couleurs suivent des ordres inverses et in- |diquent que l’une des plages possède la ro- ‘tation à d oite, tandis qu’elle est à gauche dans l’autre plage. | 2. La ligne noire résulte évidemment de la superposition de deux couches d’é- :gale épaisseur et de rotation opposée, et ‘de leur neutralisation complè e et récipro- que. En effet, vue dans le microscope po- larisant de M. Amici, cette ligne noire | donne des spirales d Airÿ d’une grande netteté. On peut aisément comprendre cette neutralisalion, en admettant que les | deux canons de quartz, doués de rotation ‘inverse, se sont pénétrés l’un l’aatre et se « trouvent soudés par les faces de leurs py- ‘ ramides correspondantes, disposition qui * explique le parallélisme de leurs axes; \ de celte manière, quelle que soit l’épais- * seur de la plaque enlevée dans le canon V composé, il y aura toujours, à l’endroit de . la soudure, une certaine ligne qui sépare- ra en deux couches d’épale épaisseur les … lames de rotalion contraire. à + Ce qui donne un grand degré de proba- | bilité à cette manière de voir, c’est qu’on parvient à obtenirles même effets entail- } È È lant en biseau deux lames de quartz d’é- gale épaisseur et de rotation inverse, et | lessuperposant au niveau des biseaux. Notions que chacun de ces biseaux fait avec l'axe du cristal un angle égal à celui que fait ce même axe avec l’une des faces naturelles de la pyramide. : - 3°. La plaque carrée possède la rotation à gauche : clle offre une teinte verte, cur- |respondant à son épaisseur ; mais, en ou- tre; elle présente une plage hexagonale allongée, d’uue teinte jaune: le périmètre est nuancé des couleurs du spectre, le rouge étant intérieur et le violet exté- rieur. Cette plage hexagonale offre au micros- cope polarsant des spirales imparfaite- ment terminées. [l n’est pas douteux que cette plage ne résulte de la pénétration d’une aiguille de quartz dé rotation inver- se de celle du reste de là plaque; mais, ici, les lames superposées n’ont plus la même épaisseur. Ces suppositions devien= hent incontestables quand on observe l’ef- fet produit par la superposition d’une pla- que d'épaisseur convenable et douée delta Yotation vers la droite. La plage, de jau- ne qu'elle était, devient noire, et elle donne des spirales parfaites. Cela tient Évidemment à ce que la plaque supplé- mentaire qui, examinée isolément, donne | | ( | 320 une teinte jaune, forme, par sa jonction avec la couche de même rotation de la la- me composée, un ensemble égal en épais- seur à la couche de rotution inverse de celte même lame. Bien plus, cette plaque supplémentaire doit avoir exactement ‘épaisseur Ce l’ex- cès des couches qui tournent vers la gau- che, sur celles qui devient le plan de pola- risation vers la droite dans la plage que nons eXailinonse 4. La ligne noire que nous avonssigna- lée dans notre première plaque, el qui se montre toujours à la séparation des plages de rotation inverse dans une mêine pla- que de quartz, n6 doit pas être confondue avec la teinte noire jaspée dissémiuée dans les diverses oarties des piaques de diflé- rentes provenances. La première est tou- jours nette et forme une ligne droite ou brisée; dans ce dernier cas, elle est hexa- gouale ou dérive de l'hexagone régulier ; nousavons indiqué plus hautles conditions de sa formation. L La teinte noire jaspée est loin d'offrir la même nelieté; elle n’a rien de régulier dans sa forme et se distingue essentielle- ment de la première, en ce qu’elle donne au microscope polarisant des anneaux co- lorés coupés par une croix noire, dont la disposition est tout a fait semblable à celle des lames de spaih d'Islande perpendicu- laires à l'axe. Je neterminerai pas cette Note ans faire observer que les arrangements moléculai- res propres à donner lieu aux phénom :..6s dont il vient d’être question, loin d’être rares, Se reucontrent avec une telle fré- quence, que ce n’est que par exception que l'on trouve des échantillons de quartz don- nant les lames à Leinues parfaitement uni- formes dans toute leur étendue. RE En — SCIENCES NATURELLES. MINÉRALOGIE. Sur deux nouveaux gisements de pierres gem- mes ; par M. BERTRAND DE Low. Ce Mémoire, présenté à l'institut dans la séance du {7 février, a pour objet de faire connaître : 1° Deux nouveaux gisements de pierres gemmes dans la Haute-Loire, dont un situé à Saint-Jean-de-Nay, surtout à l’est et au sud-est de cetendroit; et autre non loin de là, au sud-ouest, sur la Durande et sur la Durandelle, montagnes volcaniques situées entre Beissac et Limaigne. Dans le premier on trouve, parmi les substan es qui offrent le plus d’intérêt, 1° le corindon cristallisé, decouleur bleue ordinairement foncée, et quelquefois d’un beau bleu velouté; 2 le pléonaste ou can- dite, en grande abondance, et d’un vo- lume généralement propre à la taille. Dans le second gisement, entrent aussi le corindon et le pléonaste, mais le pre- mier $’ÿ trouve en quantité moins notable que dans le premier gisement; le pléo- naste y esi très abondant, mais sur quel- ques points seulement : on y rencontre, en outre, le péridot cristallisé, en cristaux portant ordinairement leur double som- met, et d’une grosseur inusitée dans de telles circonstances. M. Dufrénoy a reconnu que ces cristaux de péridot sont absolument identiques à ceux du Vésuve. Diverses circonstances concourent à démontrer que le péridot que je signale a été, comme au Vésuve, arra- 324: ché à un sol préexistant aux terrains voi: : caniques. Ce second gisement renferme de la chaux phosphatée, de couleur gris blanc opalin, en cristaux généralement fondus superficiellement, et se présentant : presque toujour. dans des rognons de fer titané où d’amphibole ; elle offre encore des altérations chimiques qui viennent em aide pour expliquer l’origine des fers phos- phatés volcaniques. Après ce qui concerne ces deux gise- ments, M. Bertrand de Lom signale : 1° Le sulfure de molybdène, dans la pépérine de la butte de Saint-Michel, mais ayant été arraché à une espèce de pegmatite. Ce fait a été découvert par M. Lurçat, agent-voyer chef, à la Haute-Loire. 2’ Le wolfram, dans des masses grani- tiques disséminées dans des roches volcani- ques des environs de Polignac. 3° Un bloc de pépérine et de pegma tite à base de corindon bleu violacé, amorphe, et de grenatrouge, du poids de 20 kil. environ. 4° Un second bloc, du poids de 40 kit, environ, et dans lequel le corindon, par son abondance, semble en former la base; cette masse gisait au nord du volcan de Denise, dans la commune de Polignac. De ces deux faits résulte une anomalie géologique “ont l'explication ne peut avoir lieu qu’à l’aide de nouvelles obser- vations. Cette anomalie consiste en ce que, dans un cas, le corindon se présente dans une roche volcanique ancienne, d ns la pépérine de Corneille; et dans l’autre, au contraire, dans un terrain volcanique moderne, comme la scorie moderne du volean de Denise; tandis que la pépérine de cet endroit, en contact immédiat avec la scorie, n’en renferme pas du tout, 5’ Cinq substances bien cristallisées , mais sur lesq elles la chimie n’a pas en- core dil son dernier mot; deux appartien= nent au système prismatique à base car- rée, un au systèm rhomboédrique, et les deux autres au système prismatique rhom- boïdal ? Les deux premières appartiennent aux produits d’épanchement du sud ou sud- ouest du Puy, la seconde à la pépérine de Saint-Michel, et les deux autres appartien- ueut, lune au phonolithe des environs de Saint-Ostien, et l’autre enfin, aux produits d’éruption des environs de Polig ac. 6 Un porphyre rouge quartzifère em- pâtant un certain nombre de cristaax de feldspath bleu, et d'un bleu analogue à celui du beau saphir: en sorte que cette roche offre un scintillenient bleu comme si elle renféermait un grand nombre de corindons de cette couleur. Ce porphyre a été rencontré en ylace par l’auteur, dans les montagnes de Les-" terelle (Var), mais il yesttrès-rare. 7°. Le quartz primitif, en échantillon drusique, trouvé à l’état erratique dans les environs de Polignac. 8. Le fluorure de calcium, démontrant très-bien que certains octaèdres de cette substance sont composés de petits cubes, Ce fait diffère notablement de celui que la science connaît déjà, lequel consiste dans des octaèdres de fluorure résultant d’un groupement régulier de petits cubes. 9 L’amphibole, présentant une anomas lie chimique dont la cause, si l’on ne a trouve dans les courants électriques natu- rels, ne sera, je crois. nas fräc-linila à A4. 522 couvrir, Cette anomalie eonsiste dans la décomposition des eristaux de cette subs- tance, ayauteu lieu de l'intérieur à Fexté- rieur, contra rement à ce qui s'observe or dinairement dans la mature; celte. véri é est démontrée par l'état argileux de la par- ie interne des eristaux, tandis que la lor- me extérieure est très-bien eouservée, puisque les eristaux oal gardé leur éclat, etc., ete. Ces er staux d'amphibole se trouvent disséminés dans les d'tritus voleaniques du domaine des Bruset de celui de Clary, au gisement dit le Riou Pezouillou (Haute- Loire). 323 Pour la discussion du second primeipe il faut d'abord décider jusqu'à quel point la valeur dont il a été question chez | s animaux est fondée. Pour cela il est né- ces-aire de savoir en quoi consiste l'acte ‘le la fécondation ; parce que, sans convai- tre action que lisemence exerce dans cel acte , on n'est nullement fixé sur la manière dont: naît l'embryon; on ne sait si l’ébauche qui se forme dans l'ovule joue ‘véritablement un rôle semblable à celui du boyau pollinique dans la pro- duelion de l'embryon végétal. Sans cher- cher à prouver la possibilité de ee fait, je me bornerar à faire remarquer en peu de mots, que la question ci-dessus n'a pu encore être résolue par l'observation directe. On voitde Rqu'ilestencoretout-à- fait impossible d'expliquer par eemoyen la valeur de l'organisme femelle. Mais si l’on examine la question d’un autre point de vue, l'on trouve un point d'appui plus Solideduquel on peut partir pour arriver à déterminer la fonction de organe femelle; pour celail fauteonsidérer où sedéveloppe embryon, quelle qu’ait été son origine. Il revient évidemment au même qu'il € développe à lintérieur on à l'extérieur d’un organisme; mais il se développe tou- Jours dans l’evule où il trouve les matiè- res nécessaires à son accroissement; el celle considération de l’ovule comme le lieu où se développe l'embryon doit, selon moi, déterminer la valeur de l'organisme femelle. Partant de ce point, on voit que l'œuf végétal a une resseinblance incon- testable avec l'œuf animal. Sans doute il ne renferme aucune matière comparable au blastéme (Keimstoff) des animaux, qui se forme avant la fécondation et qui indique même le point dans lequel naîtra l'embryon, mais ce point n’en existe pas moins d’une mauière consta te dans l'œuf végétal, etilest, comme chez les animaux, opposé à celui par lequel Fœuf se nourrit; seulement il n’est” iudiqué que par Îles ouvertures des enveloppes ovulaires. Le fluide à l’extrénnté antérieure du sac embryonnaire est plus plastique que sur les autres points de son contenu, comme on peut le reconnaître à ee fait que lal- bumen se forme le plus souvent sur ce point. Chez le pécher, j'ai vu monter les globules gommieux de l'extrémité chala- zique du sac enbryonnaire à travers sa portion étroite, et j'ai souvent observé qu’ils se dissolvaient en arrivant dans le renflement antérieur de ce sac. Chez la même plante on peut même voir souvent la formation de cellules isolées avant la fécondation. Elles tiennent fréquemment aux parois réfoulées du sac embryonnaire; mais elles n’ont aucune importance pour la formation de l'embryon, et elles doi- vent être regardées comme un périsper- me ransitoire , ainsi que es nomme M. Schleiden. Dans tout ce que je viens de dire, j'ai cherché à prouver que la vieille théorie de la repro luction sexuelle est exacte, el que les rapports des sexes chez les plantes peuvent être exprimés en ces ter- mes que le grain de pollen renferme la substance mäle qui donne l’ébauche du utur embryon, mais que l'organe femelle, l’ovule, donne le lieu et la matière pour le développement de l'embryon. BOTANIQUE Sur la formation de l'embryon et sur la sexualité des plantes, extrait d’une disserta- tion inaugurale du docteur GELESNow, de St-Pétersbourg. (Suile et fin). Quant au premier de ces rincipes, il a peu de chose à ajouter pour jusufier son exaclilude. Cette analogie consisté dans la resserbiance des fonctions essentielles à la conservation de la vie tant de l’indi- vidu que de l'espèce: ces fonctions sont communes aux animaux et aux plantes, et elles nous amènent à reconnaitre les con- ditions de la vie organique en général. Si mous éludions plus particulièrement la function de la reproduction, nous Voyons que, dans les deux règnes, elle se compose des mêmes éléments, savoir de la repro- duelion par division du corps ou par des bourgeons, et de la reproduetion à l’aide de ivux organes dont l’action réciproque est nécessaire pour la production du nou- vel individu, Ce dernier mode peut être nommé avec toute raison reproduclion sexuelle, au moins chez les plianéroga- mes, pour des motifs que je n'ai pas be soin d'énuméreriei. Naturellement l’analo- gie devrait êlre changée en identité si Von voulait ehercher chez les plantes quelque chose de semblable au substra- tum proligerum, à la vésicule de Purkinje. Les animaux, quoique présentant les mê- mes Conditions fondamentales que les’ plantes pour la conservaton de la vie, sont cependant beaucoup -plus complets, par suite plus compliqués, et par consé- œuent ils peuvent avoir beaucoup d’or- ganes à eux propres, sans que l’analogie avec les plantes soit détruile pour cela, Cependant il serait absolument impossible, selon MM. Wyiller et Valentn, d'établir un pa allèle entre les végétaux et les ani- maux. D’après leur théorie, les végétaux w’auraient pas de sexes, et la formation de l'embryon sera t comparable à une greffe. Cette comparaison, quoiqu’elle suppose une modification importante à la greffe ordinaire, comme par exempe qu’un bourgeon segreffeavec un autre, ete., cette comparaison, dis-je, peut encore être ad- mise i l’on veul entendre par greïfe en général l’union de deux substances orga- œisées produisant un être qui conserve en partie les propriétés des deux. Mais cette comparaison n’est valable que sous le rap- ort morphologique, et elle n’affsiblit pas e moins du monde l'importance physiolo- gique du pollen et de l’ovule comm: par- des sexuelles des plantes ; c’est de la mê- te mauière qu’on admet que les élamines me sont autre chose que des feuilles méta- wœorphosées, quoiqu’elles diffèrent beau- coup des feuilles quant à leur structure gt à leurs fonctions, D ——— 324% SCIENCES APPLIQUÉES, à MÉCANIQUE APPLIQUÉE. Sur la division mécanique de la ciroonférence du cercle en parties égales, par M. Banoîr, ingénieur civil à Montpellier, La méthode suivante a été mise en pr4- lique avec succès par l’auteur. Pour d vi- ser des cercles 'en parties égales, on com— mence par construire un cylindre en fonte plus où moins long et d’un diamètre pro- portionné au plus grand nombre de par- lies on lesquelles on veut diviser la éircon- férente de ce cylindre; on prend ensuite deux règles d'acier bien régulières et suffi- samment longues :l'une épaisse, pour avoir de la rigidité; l’autre trés mince, pour être flexible. On trace sur le cylindre une génératrice ou ligne ‘droite vtune circonfé= rence de cercle transversale. Cela fait, on caleule la longueur développée des divi- sions voulues de cette circonférence du cy- lindre à diviser, et on porte le long de ja rive dressée de la règle flexible, à la suite les unes des aut'es, des longueurs de droi- tes égales e tre elles et un pen plus gran- des quele développement calen'é de la di- vision voulue, de manière à avoir sur cette règle autant de divisions qu'on en veut obtenir sur la circonférence du. cercle: tracé sur le cylindre, mais un peu plus grandes que le développement de celle-ci, On place ensuite l'origine des divisions de la règle flexible sur un point de la gé- nératrice tracée, et on applique en méme temps cette règle sur la périphérie du ey- lindre, en l'enroulant en hélice dont le pas : soit tel que le dernier point de division de la règle vienne aussi coïncider avec un point de la génératrice du cyhndre. Cette position de la règle flexible étant obtenue, on fixe invariabiement la règle au cylindre disposé à cet effet, on sur deux pointes ou deux coliets, pour pou- vair tourner à volonté sur son axe de fi-. gure; on approche alors le pius rossi le de la périphérie du cylindre la règle rigide maintenue par deux supports liés avec les poupées sur lesqueiles le cylindre peut tourner, et on la diriga invariabiement pa- rallèlement à l'axe du cylindre, de sorte que, lorsque la génératrice tracée surcecy- | lindre sera amenée en face de cette règle, les points extrêmes de la règle flexib'e coïnvideront avec deux points de la rive dressée de la règle rigide. Tout étant arrêté dans cette posit:on, on peut tracer sur la circonférence à divi- ser le point correspondant à la rive dres- sée de la règ'e rigide, lequel sera l’origine de la division à opérer; on peut également piquer dans le cylindre un petit trou à l’aide d'une fraise liée au support de la règle rigide. Es rappe'ant fixement la périphérie du cylindre jusqu’à ce que le second po nt de division de la règle flexibl atteigne la rive de la règle rigide, on peut tracer le second point de division de la circonférence du cerel- et piquer avee la fraise un second trou de division. Où contin.e d'opérer de la même ma- nière, ei on obtiendra toutes les divisions voulues de la circonférence et une suite d_ trous fraisés suivant cette division sur la pér.phérie du cylindre. Sil'on pue sur le cylindre un nombre suffisant de divisions différentes de sa cir- conférence, il pourra servir de base à un genre particulier de machines à tailler les eng enages. EPA VS | La règle flexible d'acier reut, dans bien lides cas, être remplacée par de simples lbandes de papier collé et suffisammert fort, ce quiest plus économique, sans l"cesser de présenter le degré de précisio: inécessaire pour le tracé et la confection dé roues d'er grenage de toutes dimen- Psions. ÉCONOMIE INDUSTIELLE. |: 0 € © D ©— | | Rouissage du lin dans le Nord et en Flandre. “ Les Fiamands et les habitants du nord | ) ont plusieurs procédés de rouissage; les uns à eaux mortes. les autres à eaux cou- “ rantes: les derniers sont généralement les … préférés, et ceux qui donnent les “eilleurs ‘résultats. Œà où il n’y a pas d'eaux courantes, h quelques hab tants du nord eroientq'il esl bon de faire le rouissage dans une eau : grasse ef croupissante, autant que faire se | peut, sous un taillis d'aunes. Longtemps | à l'avance ils nettoient leurs rontoirs de jnanière à les débarrasser des vases et des herbes aquatiques, et ils ne cessent le mettoi ment qe lorsque l'eau est ciaire et limpide : ils choisissent en général, pour “ faire le ro:toir, un terrain aquatique, isolé de tout courant d'eau, et dans lequel les grandes pluies ne peuvent conduire ni vases ni sables. Eafin ils ont pour :rin- icipe de ne pas rouir denx fois dans la même année, dans le même routoir. Quand les Flamands ne peuvent placer leur ruutoir à eau morte sous uu taillis d'aunes, :is mélent des feuilles de ces ar- “bres aux tiges du lin, prétendant que ces leuitles détruisent les insectes et donnent lune meilleure couleur à la filasse. Une fois le routoir préparé, on y trans- porte le lin que l’on a lié en petites bottes stqu'o a la ssé sur trois ou quatre jours en meules,et on place les boties prpen i- sulairement daus l’eau du routoir, la pointe le la tige e1 haut, parce que la partie sup‘ eure de la tige est toujours la pus difficile urouir, et que cettevartie se trouvant dans a position indiquée plus rapprochée de L'air, de l’action du soleil et de la chal ur He l'atmosphère, se rouit plus vite. Lorsque les Flamands n'ont pas dans IGurs rouloirs une assez grande profondeur | l'eau, ils place:t les bottes en biais, mais amais à plat, et jamais dans le routoir 18 ne me tent deux bottes l'une sur l'autre. “Aussitôt le li: placé dans le rouloir, on “couvre d'un paillasson en paille, et on lémaintient dans l'eau au moyen de - pierres. | Le lir reste dans le routoir jusqn'à ce Dhauil. soit roui : cela varie de sept à dix +! jours: mais cela demande beaucoup d'at- …lention et de surve iliance, car nne fois le in suffisamment roui, il se détériore dans l'eau, ’heure en heure, surtout quand il aitchand. …. Onreconnaîtque le lin est roui, lorsque ‘4 filasse se détache de la paille sans se “asser, depr'is la raeine jusqu'au sommet. Une fois que le lin est retiré du routoir, es Flamards le laissent debout pendant “muelques heures pour faire écouler l’eau; …husuite ils le délient et l'étendent sur un 1 8 | ed Rs y ) . 1 …hätirage sec où l'herbe soit la plus courte 1 ossibie. Si à ce moment il y avait à crain- x re une forte pluie, ils différeraient de étendre, car dans les premières heures 326. qui suivent l'opération du séchage, le lin est susceptible de se détériorer considéra- ement en recevant uue averse. Dans le nord, on laisse quelqnefois le li sur Je pâturage pe-dant quinze à seize ‘ours, pour le blanchir, en le retournant fréquemment, et on ne le retire pour le mettre en bott s et le ramasser dans la “range, que lorsque la filasse commence à se détacher des tiges. Il ny a pas, comme on le voit, une grande différence entre le rouissage à eau dorinante, dans le nord et en Bret tagne ; ce qui manque, en ce dernier pays, pour réussir dans cette opération si délicate, cest l'habitude de faire chaque chose à temps opportun. Auxenvirons de Courtray, eten général sur les hords de Ja rivière La Lys, les Fla- imands rouissent le lin à eau co'rante, et cette méthode a été reconnue être la meil- cure de totes. Aussitôt que le lin est arraché et dégagé de sa graine, on le pose debont sur le sol, en formant deux rangées de tiges oblique- ment iuclinées, l’une vers l'autre : cela s'ap elle dans le pays mettrele lin en haie, et cett: opération est exécutée avec tant d'adresse, que le Hn-ainsi rangé se trouve serré et affermi au point de n'avoir à crain dre ni la pluie ni le vent; ensuite au bout de huit à dix jours, quand le temps est fa- vorable, si-le lin a acquis le degré de sé- cheresse convenable, on le réunit en bot- tes de quatre à cinq k logrammes, on le transporte en rangeotüonle meten grandes meules. En août, en octobre, quelquefois ême après l'hiver, on apporte le lin à la rivière La Lys pour le faire macérer; on a ménagé à cet effet, sur les bords de la ri- vière, au moyen de pieux ou de perehes, des entourages isolés ou l'on pose le lin debout et où il est ru‘enu ainsi par des bâtons-entrelacés, d: manière qu'il forme au fond de l1 rivière un tout solide. Au mois d'août, le lin reste dans La Lys sept à huit jours; au mo:s d'octobr: dix à douze; et au mois de mai, nerf ou dix. Là, comme dans les rontoirs à eau dor- mante, il faut le surveiller et le retirer de la rivière aussitôt qu'il est suffisamment roui, Le l'in roui dans La Lys est de meilleure qualité que ce ui-roui à eau dormante, et cependant il n’y a ni feuille d’aune nieaux grasses dans les routoirs de La Lys. Les ilamands ontremarqué que plus tôt le lin est roui, meilleure est la filasse, et que le lin roui étant encore vert, est le plus so- ide de tous. Où emploie pour sécher et blanchir les lins sortant de La Lys, les mêmes procédés que pour ceux sortant du routoir à eaux dormantes. —866k2 (61) ece— SCIENCES HISTORIQUES. Bibliothèque de la ville de St. Omer. La Bibliothèque de St.-Omer qui ren- ferme 5232 ouvrages AVAL et 842 ma- uuscrits (921 vol.) (1) a élé formée en grande partie des livres provenant :'e lab- baÿe de St.-Bertin, qui contenait à Ja fin du iècle dernier 771 manuscrits, dont (1) Des 840 ouvrages manuscrits 15 appartiennent au 8e siècle ; 21 see ge; 29 — 10€; 38 — aie; 59 — 42°; 327 plus de 500 existent encore. Cepentlant l’abbaye de Clairinarais a aussi con ribué à euriechir ce dépôt où l'importance des documents ne le cède pas au nombre, En 1829 un baronnet anglais, dont le nom est à juste litre connu des bibliophiles, si Thomas Philips, publia une courte no- lice sur les manuscrits de St.-Omer, mais e travail a été imprimé à L'ès petit nom- bre, eL il est devenu introuvable. Plus tard, M. Piers(1), qui a longtemps et fidèle- ment gardé ©: dépôt, non pas comme un eunuque, qui n’oserait toucher au trésor qu'il garde, mais conime un bénédictin pour ÿ puiser de nombreux documents. a faitionf rimer le catrlogue des manuscrits, doat la connaissance pouvait servir à l’his- toire locale, de telle sorte que ce dépôt est l’un des plus connus parmi ceux dont nous avons entretenu nos lecteurs. Nous ne parlerons pas (2) des collec- tions qui regardent seulement Phistoire locale, où même qui ont rapport aux ab- bayes de ce diocèse; a nsi nous nous Con- tenterons de citer un énorme eartulaire de l’abbaye de St. Bertin en onze volumes in-fulio, cù sont analysés presque tous les Actes, Chartes, Titres, en un mot les do- cuments de toute espèce qui peuvent ser- vir à l’histoire de ce monastère. Mais nous appellerons laltention sur un manuscrit sur vélin en deux volumes in-folio, carac- tères de la fin du xev° siècle, à deux co- lonnes, lettres initiales en couleurs et or- nées, intitulé : Chroniques de France. Cet ouvrage est l’un des plus curieux de la Bibliothèque de St.-Omer. Il commence par décrire la généalogie dés premiers rois Francs, qu'il fait descendre des Troyens. C'est du reste puisé aux mêmes sources aue tous les chroniqueurs de cette époque, car l’auteur avoue lui-même avoir tiré les principaux faits de son histoire des Anna- les de l’abbaye de SL.-Denys. Cependant il offre avec tous les textes connus de ce chrouiques de curieuses variantes « serait utile de collationner. Cet ouvra termine en 1370 à la mort d'Arnoul Au drehem et à la prise de Thomas Graféon. ar Daguesclin A7 L'histoire ecclésiastique de Gr‘ goire Tours est trop connue pour que nous aYORG besoin d’en parler longuement; disons seulement que la Bibliothèque de st.- Omer en possède un exemplaire qui a été consulté avec soin pour l'édition qu'er a donné la société de l’histoire de France. 156 — 15e; 152 = 14; 184 15e ; 68 — 16€; 78 — 17e; 63 — 18e; 19e. La Bibliothèque de St-Omer a cependant épr ouxé des pertes nombreuses. Ainsi, le 18 maï 1794, envoya à larsenal de la ville 34, 892 volumes pie fabriquer des gargousses, puis le 18 août . 798, pour l'école centrale de. Boulogne, on importa 25 caisses qui contenaient 2: plus 85 articles choisis dan; le collection des manuscrits. (1) On doit à M. Piers un grand nombre d’ouvra- ges sur l’histoire du Pas-de-Calais ; nous mention- uerons seulement ici son catalogue des manuscrits de la Bibliothèque de Saint-Omer concernant l'his= toire de France (2) Nous n’avons pas non plus considéré les ma nuscrits sous le point de vue calligraphique, sans cela nous eussions mentionné une Vie de Saiut-Oiner écrite sur vélin (caractères du huitième siècle), et ornée d’un grand nombre de vignettes. Ce manus- crit a été copié avec le plus grand soin par M. le chevalier de Linas, qui en a reproduit tous les dé- tails avec un soin et un goût exquis. Cette belle ef intelligente copie a été olferte par l’auteur au comité des arts et monuments dont il fait partie (Voy. le dernier N° des Annules archéologiques). 328 Le même m nuscrit contient la Chronique de Frédégaire, les Annales d’Eginbard et de Si, -Bertin, de sorte qu'il conduit l’his- toire des Francs depuis son commence- ment jusque vers le neuvième siècle. Les Annales de Si.-Bertin,ainsinommées, non point parce qu'elles ont été écrites par un moine de celte abbaye, mais parce qu'on les y a r trouvées, ont été insérées dans le recueil des histoires de Puchesne, tome 3. L'exemplaire dont nous parlons, offre très peude variantes, cependant il a été décrit par les auteurs des historiens des Gaules et de la France. Parmi les curieux manuscrits de ce dé- pôt nous devons encore citer FroissarL el Monstrelet. L'exemplaire des chroniques de Froissart offre cependant peu d'intérêt, car il a été copié par un chanoine de la €athédrale sur la première édition impri- mée à Paris, par Antoine Verard, Ce fat est cependant utile à constater pour prou- ver le prix des livres en France à cetic $poque. Il n’en est pas de même de la pe- tite Chronique des Faits de France, d’An- gleterre et d’ailleurs. Ce manuscrit, que déparent quelques mutilations, est un graud in-folio du xv°siècle, quiaétéexéeute avec tout le soin que mér tait cette œuvre. Hisiorien fidèle d'une époque désastreuse, appelé souvent à suivre Philippe-te-Bon, Monstrelet, moins savant que Froissart, éerivain moins curieux à étudier sous le gapport littéraire, se recommande par la clarté de sa narration, son patriotisme sin- cère el sa veracité. Gencalogia nobilissimorum Francorum émperatorum et requm deducta a Carolo rege, sum ämpensis suis loci restauratore post bina inc-ndia. Tel est le titre d’un frag- ment eu vélin du x° siècle et du plus an- cien manuscrit or.ginal que l’on possède sur l’histoire de Flandre. [la pour auteur un religieux nommé Witgerus qui vivait vers 961, et sur lequel on ne connaît au- un détail. On remarque dans les trois feuillets de ce fragment, des documents bien curieux pour l'histoire; ainsi on y trouve le panégyrique d’Arnoul-le-Vieux et de Baudoin IIf, et le tableau des fem- mes et des enfants de Charles-le-Simple, ainsi que des détails sur les incendies qui désolèrent l’abbaye de Compiègne dans le ex° siècle. Une autre généalogie des comtes de Flandre, justement curieuse, est celle qui porte le n° 769, et qui s’étend de 792 à 1343. Ce manuscrit dont on ignore l’au- teur, mais qu’on attribue à Bernard, moi- ne de Clairmarais, qui vivait au commen- cement du xiv° siècle, a été communi- qué à dom Martenne et à dom Durand qui l’ont inséré dans le tome m1 du Novus the- saurus anecdotorum. Cependant M.'Warn- koenyg, ancien professeur de l'Université de Gand, dit dans sa savante histoire de Flandre, que ce manuscrit a été écrit vers 4213, et qu'il est le plus ancien concere sant la généalogie des comtes de Flan- dre. M. Warnkoenyg a eu ce manuscrit entre les mains et l’a étudié avec soin; nouseroyons done que son suffrage doit “être d’un grand poids. } Nous voudrions entrer dans de plus grands détails sur ce riche dépôt, nous (4) Ge manuscrit ne forme qu'un vol. grand in- felio. Mais M. de Gevinchy, secrélaire perpétuel de a société des Antiquaires de Mormic, qui possède ne riche bibliothèque dont il a su, du reste, se ser- ir pour d’utiles travaux, possède un autre exem- plaire de cet ouvrage, même format, mais en trois solumes, par conséquent plus complet. 329 serions heureux de signaler tant d'inté- ressanis manuscrits, dont nous ne pour vons- pas même redire les titres, analyse- l’histoire de cette puissante cité, releverr ses couvents abalius, sa vieille tour de St- Bertin, «jui menace ruine, en un mot réu- air en parcourant la bibliothèque les souve- uirs des temps passés, et pour cela nous eussions pris à la main le recueil historique de Jean Hendricq bourgeois de St-Omer, (194 à 1623); les annales de la ville de St-Omer par Deneuville (4), la notice his- lorique du général Vallongue (xx° siècle), mais l’espace nous manque,etdans lacrainte de fatiguer nos lecteurs, nous nou. voyous contraints de terminer ici cel article. Nous ne pouvons cependant quitler ce dépôl sans signaler encore les travaux de Tur- pin sur le comté de St-Pol, et les mé- maires de Ralin, si précieux pour l’his- toire, el malheureusement encure iné- dits. A. d'HéricourT. AMEUBLEMENTS HISTORIQUES (*). Meubles sculptés du XV° et XVI° Siècle. Coffre du dresseur compaignon Madré (veiné) et jaune comme cire Coffre garui ü uu scireure. Coffre sentant plus sœuf |(suave) que Lasme Coffre le thrésor de la Dame, Coffre plein de doulces odeurs Et de gracieuses seuteurs ; ; Coffre où sont mis les parementz, Les atours et les vestementz. k (Blason du XVe siècle.) COFFRE. Hauteur du panneau, 74 centimètres. Longueur, 1 mètre 7o centimètres. Hauteur des boules qui portent le coffre, 20 cent. Entre Clermont et Riom , sur la cime d’un volcan éteint, l’on voit les majes- tueuses ruines üu gothique château de ‘Tournoël. Ce manoir fut autrefois une des plus nobles demeures féodales de la province d Auvergne : François 1%, lorsqu'il le vi- sita, y fut traité d’une manière royale par l’opulent châtelain. Si l’on en juge par les peintures dont on aperçoit quelques restes sur les murs existants de ce château, si lon compare avec celui-ci les trois meubles dont nous allons parler et qui proviennent de cette poétique demeure f odale, les seigneurs de Tournoël devaient se disting er entre tous les autres seigneurs de la province, par leur amour pour les arts, par leur luxe et par le bon goût de leur résidence. « Ce coffre était autrefois, d’après une « tradition locale, dans le château de « Tournoël, dans la chambre où coucha « le roi François 1, quand il vint en « Auvergne avec la reine et ses enfants. « C’est pour cela qu'il est connu dans le « pays sous le nom de coffre du roi. » Ce nom indique en elfet, avec préci- sion, sa date et son origine. (1) Ce coffre à trois côtés sculptés : au cen- tre de chaque panneau formant les deux petits côtés, est une rosace dont le fond est en bois blanc et les nervures en ébè- ne: elle est entourée d’une losange aussi en ébène : le tout estencadré par un ruban en bois blanc, avec des filets en ébène, et incrusié dans le panneau qui est en bois de noyer. (9) Voir l'Echo des 16, 20 et 23 février 1840. n Ce fut en 1555 que Françoi; I, accompagné de la reine et des princes, visita l'Auvergne. 330 Quoique ces deux côtés ne manquent. LA ni de grâce ni d'élégance, il est facile de voir qu’ils ne sont qu’accessoires dans le meuble. | La partie principale, c'est le pannean de devant: voici comment il est com posé : 1 Au centre est le buste de François K* dont la noble figure est vue de trois quarts. Le roi est coiflfé d’une toque à peu prè semblable à celle qu'il a dans son portrait fait par le Titien, Ce buste est entouré d’une riche guir= lande de fleurs et de fruits, suspendue à là gueule d’une gorgone et soutenue par un amour. Deux génies, placés l’un à droite, l’au-.. tre à gauche du buste, le couvrent d'une main protectrice. Les corps de chacun de ces deux génie”. qui vont en s’élargissant et se replian plusieurs fois sur eux-mêmes, se termif « nent, l’un par une tête de serpent, l&. gueule ouverte ; l’autre par une tête qui, ayant tout à la fois de l’hoïme et du sa- iyre, offre à la vue quelque chose d’ef-. M frayant qu’il est impossible de caractéri-1 ser. Ces deux monstres se trouvent en face l’un de l'autre et semblent prêts à ser dévorer. Cette scène est dominée par deux co- lombes et deux renommées placées au: haut du panneau. On voit que, dans cette composition, tout est allégorique, et tant d’emblêmes réunis suffiraient, au besoin, pour indi- quer que le meuble appartient véritable- ment au siècle de François 1#, Celui qui sait voir, dit Victor Hugo, retrouve l’es- prit d'un siècle et la physionomie d’un roi jusque dans un marteau de porte. Ce siècle, en effet, fut celui des allége- ries, des emblêmes , des symboles, des fiction, mythologiques. Ce langage plaï-! sait au roi parce qu'il favorisait ses liaisons galan'es.… ‘Toute la cour voulut imiter le roi. Aussi bientôt, à Paris et en pro- vruce, dans les châteaux royaux et dans les habitations des simples particuliers , sur les meubles et sur les vitraux , on ne vit que chiffres, devises énlourées de guir- landes, que nymphes, chimères, fauues, satyres, salamandres, faisant allusion aux qualités et à la gloire du monarque. Voici maintenant comment on pourrait M interpréter le sens des sculptures que l’on M voit sur le meuble qui nous occupé. "M « Par cette composition on a voulu ca M » ractériser le règue de François +", dont” » l’image placée au centre du panneat, » est entourée d’une couronne. « Cette couronne est formée de fleur » eu de fruits, pour indiquer que le règne » de ce roi fut utile et glorieux pour Ia » France. » E | L'amour qui la soutient indique qu’elle) | est offerte au roi par l'amour de ses su jets. ar ll Des deux génies qui étendent une mai pratecttice sur le roi, l’un indique les belles lettres que François I* a protégées, l’autre les beaux-arts qu’il a introduits RM France, encouragés et honorés avec tañit | de magnificence. Dee Des deux monstres, le serpent indiqte l’hérésie que le roi combattit;ouvertementÿ } quoiqu’on l’ait accusé de la favoriser St crètement; l’autre, la barbarie que St règne a dissipée… Ces deux monsires | fuient devant le génie qui les a vaineus. On sait que sous François I la réforme ill 331 eommenca à s’introduire en France : sa marche prudente, circonspecte, semble caractérisée par celle du serpent... Le venin distillé par ce replile, comparé au venin de l’hérésie, est encore un trait qui * caractérise bien les mœurs de l’époque. Les colombes qui dominent cette scène, indiquent tout ce que François I* avait Enfin les deux renommées semblent placées là pour publier la gloire d’un | prince qui donna son nom à son siècle. | Ce panneau offre donc l’image de Fran- | gois 1° entouré des plus glorieux attri- buts de son règne : son génie civilisateur. | son amour pour les lettres... son goût | pour les arts... sa galanterie , qualité qui caractérise le véritable chevalier. . Îlest à remarquer toutefois, que dans eette composition qui est presque tout un oème, on aeu l'attention délicate d'évi- der toute allusion aux guerres lointaines, entreprises par François 1%... Un tel em- | bléme aurait pu rappeler au roi le souve- \. nir de la bataille de Pavie, et de la capti- vité qui en fut la conséquence. | Chaïres. Des quatre chaires qui font partie de J'ameublement qui nous occupe, deux appartiennent à l’époque ogivale et deux à l’époque de la Renaissance. Les deux premières sont remarquables . par les riches sculpture; de leurs dossiers. y en a une qui mérile une altenuon » particulière. Elle à au milieu de son dos- . Sier l’'écusson de la maison de Bourbon. On y remarque les trois fleurs de lys avec là barre ou bande qui le traverse de gau che à droite, Cetie chaire provient de l’abbaye de la : Chaise-Dieu.. On suppose que c’est celle de Charles de Valois, bâtard du roi Char- les IX, grand prieur de France , comte d'Auvergne et duc d'Angoulême. D’après les historiens contemporains il se fit élire, un peu par ruse et un peu par force, abbé de la Chaise-Dieu, en 1586. Les deux chaires qui appartiennent à | l'époquede la Renaissance, sont remarqua- | bles par leurs riches sculptures, mais plus | particulièrem-nt celle dontles deux mon- | iants présentent d ux faunes ou satyres. | CH. GROUET. (La suite au prochain numéro.) MOTTE re —20:6990——— VARIÉTÉS. Î W | Impressions médicales d’un voyage en Italie, par ledocteur E. CARRIÈRE. (Suite et fin.) tel 0 10! 4 LE MILANAIS. ? | Qu'on parcoure, en effet, le Milanais ‘4 (al dans tous les sens, depuis le pied des MAppenins jusqu'au pied des Alpes, de la mer Adriatique aux lacs qui bordent le “| Piémont, les mêmes signes se répètent , …. 1e même cachet se pr seate presque sans “interruption. C’est toujours le tempéra- ment lymphatique dans toutes ses nuances llet'dans tous ses écarts. La race forte de /cés Lombards du temps de l'invasion à certainement laissé des types de vigueur corporelle qui ne semblent pas avoir dé- généré. Mais ces Souvenirs du passé sont rares. Et puis il y a toujours sur les figu- res quelque chose qui r. vèle une parenté “avec ceux qui portent les marques les plus “profondes des influences morbides du | dans le caractère de galant et de tendre.. 392 pays. Cette pâleur mate ‘es lymphatiques est assez commune en Lombardie; mais on y observe aussi ces vives couleurs qui tranchent sur une peau blanche et trans- parente , et sont si souvent un indice de dégénérescences tuberculeuses dont le danger éclate même avant d'avoir passé l’âge de la puberté. C'est aussi là qu'on rencontre assez communément ces exa- gérations phénoménales qui ‘épendent plus ou moins de l'état lymphatique, et qu’on cite comme des raretés dans les au- tres pays. Les engorgements glanduleux du cou à l’état d'induration, les goîtres énormes, les indurations du tissu cellulaire des membres pr:sentent, en effet, des exeniples multipliés. L'observateur n'a pas besoin de fouiller les volumineuses annales des statistiques, d'aller visiter les ‘hôpitaux, de demander des renseigne- ments aux praticiens pour compter ou dé- couvrir ces vivaits témoign ges de lin- fluence de l’air et deslieux. I n'a qu'à se livrer de confiance au caprice du hasard, qu’à s’aventurer dans les rues étroites des villages , et même dans les quartiers les plus brillants des villes, et certainement il ne passera pas sa journée sans faire plus d’une découverte intéressante : il jouerait de malheur si son exploration était per- due. L'état hygrométrique de l'air par l’a- bondance continue de l'évaporation se complique d'un autre ordre de causes. Il s'agit cette fois des frontières qui bor- dent les plaines ‘te la Lombardie au midi, au nord et à l’ouest. La barrière mon tagneuse qui longe le Piémont et la Suis- se est hérissée de pics élevés qui portent des neiges éternelles; L:s Alpes tyrolien- nes o:t beaucoup danalogie, sous ce rapport, avec les montagnes de l’occi- dent; enfin, la frontière apennine, qui sé- pare la Toscare de l'Italie supérieure, a aussi ses somrets nébuleux et ses pas- sages couverts de glaces. Or, le voisi- nage des montagnes, dans un pays où la constitution de l'air est humide, est une cause permanent» de changements brus- ques dans l’état du temps et dans les con- di ions de la température. Sans doute, cette influence ne se produit que sur.une certaine ét-rndue. La plaine de la Lom- boridie est trop vaste pour que les orages qui proviennent de ces causes réunies s'-xercent sur une aussi large surface. Mais les slaines quibordent lesmontagnes, les provinces qui partent du pied de ces hautes chaînes ou s’enfoncent dans les excavations des v Ilées sont exposées sans compensation à tous ces inconvénients. On sait ce qui en résulte. Les soudaines alternatives de la température et de l’é- tat de l’air donnent lieu , sur les habi- tants, à des mouvements brusques de la circonférence au centre, et du centre à la circonférence. Il se produit de violentes transitions dans les fonctions du tissu cutané. Tantôt c'est la contraction qui ferme les pores et chasse le sang des ca- pillaires; tantôt c'est l'expansion la plus active qui se développe pour ainsi dire en un clin d'œil, et fait affluer abondam- ment le liquide sanguin dans les vaisseaux de la périphérie. Ce genre d'influences favorise l’évolution de deux ordres de ma- ladies bien distincts, qui se rattachent, l'un à l’altération des fonctions des or- ganes profonds de l’économie, l’autre à des modifications plus ou moins graves dans le rôle physiologique de la peau. En 33® effet, ces deux catégories d’affections sout très communes, surtout dans la ré gion de l'occident, au voisinage des Alpes piémontaises. Parmi les maladies de la peau, nous em citerons une dont ces vallées sont le lieu d'élection. C'est là qu'il faut aller la cher- cher. On en trouve quelques échantillong dans d’autres parties de l'Italie supérieures Mais c'est L qu'elle se montre avec tout son cortége de symptômes dont le plus terrible et le dernier consiste, comme om sait, dans la folie. Tout ie monde nous à compr.s sans doute; c'est de la pellagre que nous voulons parler. On : dit et ou & paru croire que son développement tenaié d'une manière directe à la grossièreté de la nourriture des habitants, à l'usage du sarrasin. Mais un effet aussi puissant que celui là peut-il dépendre seulement de cette unique cause ? L'alimentation par le sarrasin suffit-elle pour rendre compte d’un résultat morbide qui commence par une éruption à la peau et finit par l'aliéna- tion mentale ? c’est ce dont il est encore permis d' douter. Cette maladie ne seraif elle pas plutôt l'effet de plusieurs causes révnies? Nous sommes d'autant mieux dis- posé à le croire que le développemeni d'un affection de cette nature s'explique: moins par l’essèce de no rriture dont nous avo s.parlé que par les n:fluences ré- pétées d'une atmosphère saturée d’eau et de brusques changemenis dans la tempé- rature. Milan, cette ville qui est la capitale na turelle du royaume lombard, autant par sa richesse que par sa situation presque centrale, nous faisait espérer un change- ment de décor. La campagne était animée; populeuse sur toute la ligne jusqu à Fer- rare; le même car:ctère se faisait remar- quer dans les autres parties du sol. Mais partout la malaiie perçait sous le senti- ment extérieur du bien être et de l’acti- vité. Seulement les revenus du travail agricole faisaient oublier, par l'espèce d'ai- sance qu'ils créaient, les fatigues du corps et les altérations de la santé. Nous pen- sions qu à Milan, cette ville qui est ou- verte à l’action de l'air, dont les places sont_vasies, les rues larges et propres, nous ne verrions pas le cachet morbide qui s’est imprimé profondément sur le reste de la population. Nous nous étions trompé. Ce qui nous avait frappé dans leg campagnes et les petites localités, ce que nous avions observé dans les villes à notre: passage, tout cela se répétait sur les ha- bitants de la capitale du Mätanais. La pä- leur mate y constitue en qu:ique sorte l’uniforme de tous les visages et surtout de ceux de la population inférieure. La scrofule y montre de temps en temps ses h'deuses cicatrices au dessous des oreil- les; enfin, cet embonpoint morbide si commun, surtout chez les femmes, dans les pays humides, s’y fait aussi remarquer assez souvent. La population des hautes classes n'est pas sans doute frappée en si grand nombre du sceau de l'affection sero- fuleuse : elle compte des figures mâles, des corps robustes, des tons de chair brung comme ceux qu'on remarque dans certai- nes parties de lItalie méridionale. Mais: l'exception, au lieu de détruire la règle, né fait que la confirmer, comme on le dif vulgairement. Ainsi, la physionomie pro- pre aux Milanais est celle qui frappe le voyageur qui parcourt les différentes po- puiations du royaume. 334 + 305 La topograph'e de la ville est d'ailleurs {lui dérobe le fait qu'il a entrepris de déga- parlitemeut d'accord avec les conditions phis ologiques dont nous venons de parler. Milan est entouré d'eau, il est le centre de rois grands canaux : £l naviglio granite qui sort du Tésin, le canal de Pavie, et le canal de. MAitesanna qui sort de l’ Adda et forme eaceinte autour des murailles. Puis, te lac de.&ôme et le lac Majeur, ces deux immenses réservoirs d'eau, quisont situés au nord et au nord-ouest, se trouvent seu- a TT ent à une distan e de 15 ou 20lienes de | l'horizon. ientôt la scène change; le | leme tau tan e de 12 ou 20 lieues de | l'hurizo Et bientôt la scène change; le BIBLIOGRAPHIE. la ville. Cest là que commence la région | vrai caractère, la véritable influence ne montagneuse; de telle sorte qu'après avoir traversé les lacs on a atteint la limite oc- cidentale du pays, on touche à l’extrém té septentrionale de la ligne des Alpes. Ainsi, Miian n'est pas seulement dans ies condi- tions hygrométriques les plus complètes; il est à peine séparé de la région des mon- tagnes. Maintenant, si où rapproche de ceia sa toposraphie particulière qui se ca- ractérise par le nivellement presque uni- forme de la surlace uu sol, on compren- dra que la ville soit accessible das tous ses points aux influences vives et capri- cieuses que nous avons fait connaître. Le tableau que nous vencns d'esquisser ne préseale pas la Lombardie et sa capitale sous un asp ct bien séduisant. Mais, il ne faut pas que le mouvemie t de l’industrie, Ja fertilité de la terre soient pour l'obser- vateur une sorte de forme illusoire qui ger. La vue de Milan et tant d'autr 8 villes de la Lombardie peut. dégniser ou afluis blir les caructères +1 l'influence du climat, lorsqu'un be u soleil brille sur un ciel sans nuages, et que le vent chaud de la mer Adriatique vient se répandre en douces br ses sur ces plaines si vertes et si riche- ment cultivées. Mais les lacs sont à deux pas, les montages ne geuses montrert leurs pics : lancés aux derniers pans de tardent pas à reprendre l'avantage qu'ils abandonne 11 si raremeut. Cela n'est pas enco r geant pour le tou- riste ni surtout pour le malade; ecaril n'y a pas à proprement parler de véritable sai- son pour voyager en Lombardie. Du reste, ILs médecins italieis eux mêmes la- vouent. Ii faut se ben porter, diseut-ils, pour pareourr les villes du royaume ou habiter Milan; car les valétudinaires ou les malades supportent mal l'hiver qui est très rigoureux, le printemps qui est plu- vieux, l'automne qui couvre l'horizon de brouillards, et l'été qui est l'époqut où l'é- vaporation miasmatique est entretenue sur toute la surface du sol, avec un zèle qui ne séteindra que par l'introduction d'une réfoime radi aie dans l’agriculture lombarde. Toutefois ne meltons pas tout le pays trausalpin au ban de l'hygiène mé- CESERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. — JAXVIER 1845. nu h 356 dicale, il eat ouvert vers l'orient sur [Ja mer qui baigne de ses flots, les rives poé- | tiques de la Gréne Venise et Padoue sont sur cotte grève. Nous y trouverous sang ‘toute de quoi nous réconcilier avec un climat qui, sous tant de rapports, à si peu d'analugie avee la véritable Italie de Ka Toscane et des bords de la mer Tyrrhé- vienne, En. CanRiÈRE, |. NOTICE HISTORIQUE SUR BERNRVAL-LE-GRANM ET SAINI MARTIN EN GAMPAGNE, par l'abbé Lecomie, vicaire de St-François du Havre. 1 vol. in-18. — Rouen, Nicolas Périaux, 1844. En lisant cet intéressant opuseule concernant deux communes de la Seine-lnférieure, on eprouve le dé sir de voir l'auteur donner suite au projet dont il nous à entretenu : celui de publier l'histoire des par : qi roisses des environs de Dieppe, de toutes ces églises du pays de /alou, baties au treizième siècle el dé— diées par I archevèque Odon Rigaut. MÉLANGES, par J -C.-F, Ladoucette, ancien préfet des Hautes- Alpes ; 4 vol. in-8, deuxième édition. — Dauvin et Fontane, éditeurs. On remarque dans ce volume des dissertations fort curieuses sur les croyances et usages popnlaires de la Brie champenoise, sur les antiquités d'Aix la-Chapelle el de :ologne. une légende traduite dw pa des Hautes-Alpes, EtC.se Le vicomte A. deu LAVALETTE IMPRIMERIE D£ A. BLONDEAU, RUE RAMEAU, 7 = F NERER. [A “ [9 HEURES DU NATIN. MibI. S HEURE DU SOIR. | Ÿ HEURES DU SUR. | THERMOM. EN RC ER TS I EE RE NN NE Pi AU Le MN LE BR Te Un cet DENTS L g. Barom. | lherm. = Barom. |Therm 5 Barom. |Therm. 8 Barom. |Therm. 5 2 E AU A MIDI. ÿ = à w°, extér. 5 à 0°. extér. E à 0°. extér, E à 0°. extér. IE = Ë ui - = — | —|— Zi 1) LES RS Ë Î 1| 758,58 |--3,8 758,36 |+h,7 758,13 |4,8 758,18 |+3,6 +3,6/+4,7|Couvet. N. E. Hi | 758,54 |—0,4 758,02 |+-0,7 708,22 à 758,47 51,2 —0,4|42,1/Nuageux. N.E. LE 3| 758,45 |—0,1 757,53 |1;:0 757,50 |2,0 757,98 TU, 2:0/0)/229;0 Beau. : N. E. ul 762,04 |—0,7 762,66 |+1,8 765,28 | 13,9 164,48 |5,0 —1,1|+-4,0|Beau. N:_N. O. 5| 766,25 | -3,6 765,41 |+6,3, 165,34 | 6,5 765,24 |-F53,2 +9,1|+6,9|Couvert. O0: N..0. 6l 764,94. |-F1,9 764,09 |+h,3 765,67 |-r5,2 764,68 —0,/ +-1.8/+4-5,0|Eclaircies. SPASAUE. De705i18 112,0 764,83 |—1,h 764,50 |—ù.7 765,26 |—1,1 —9,1|—0,7|Brouillard. E. al. 763.21 :|—1,6 762,29 |—0,8 76121 |+0,1 160,73 UC —1,9/--0,6|Brouillard. E. 9| 760,80 L—1,8 760,25 |—0,9 759,76 [1,0 760,41 |—2,1 —1,9|—1,0|Couvert. E. 76H 927325 760,25 [1,1 758,99 +1 158105425240 —3,9|+h,0|Beau. E. Ë 757,17 |+3,0 756,44 |+6,9 755,78 |—8,6 755,00 |+4h,h +1,0|+8,5|Couvert. 5. ‘1 753.89 |--5,8 753,50 |+6,4 753,09 [48,1 To UUIEEMEU +h,0|+8.0|Pluie. S.S. E. Ë 754,67: |+3,9 753,32 |+5,9 752,01 5,8 119 30%1265,8 -L3,0|4-6,0|Couvert. SS1E. “ 751.10 [5,0 751.59 |+ 5,5 752,07 ai 753,81 |+2,8 22,4|+5,7|Gouvert. Se k 751.86 |—0,6 751,32 |+2,3 750,99 |-+3,9 53/24 | 61;6 +1,2/63.9| Couvert. S. Ë 557.84 |+-2,4 758,24 |+3,9 728,68 |-+3,8 760,90 | + 0,8 +1,5|+/,0|Couvert. S.S.E. 762,94 |—0,2 761,73 |10,5 760,93 |0,6 760,25 | 0,0 | |-_9,2}+0.8|Gouvert. S.E. : 158,39 |—0,6 5 SLN|SE2:2 755,76 |6,6 754,11 |+5,8 —1,0)-+6,5|Couvert. S. E. ï 751,98 |+-6,0 751,09 |+7,2 747.54 |+-6,8 737,43 |+6,6 | |+4.5|+7,1|Quel. éclaire.|S. 732.95 + 3,8 733.80 5,5 738,81 13 718,20 +1,8 +3, (] + h,9 Couvert. Ce 758,35 |-3,2 759,59 |4,6 760,58 39 763,07 |3,2 3,2/75,0|Très nuageux. |N. O. 165,38 |--0,9 765,718 |1,1 76h4,38 si 765,62 | 0,2 —-0,2|79,0|Couvert. NE. 763,33 |—1,2 7621251510 760,16 0 757,15 |-1,2 —1,4|0,9|Couvert. S. S.E. 752,59 | 0,0 759,00 |+3,3 752,54 3 754,29 |Æh,9 —1,2|+:5,b[Nuageux. SEC ceias 31! | 76151 [+60 ! | 761,16 | 17,0 | | 759,10 |u,7 | | 9,8) 7,0/Quelq. nuages. [N. 0. : 750.78 + 7,9 750,52 —+8,6 750,64 ,l 752,60 lp, 1 + ,1 +-9,0{Nuageux. 0. 746.83 |+2,9 741,50 |+3,6 739,17 9 738,26 |F3,6 +1,9/245,9/Pluie. S. O fort 737.20 |+2,3 731,97: |+-2;5 752,36 27 733,4h |-F1,8 +0,6|+2,5|Couvert, SO! 130 33 |+-1,5 140.68 |+1,9 744,37 | 19,6 741,10 |-0,8 + 0,8|43,1|Couvert. 0. 139,43 |+-0,8 739,89 |+-2,1 738.19 |-L3,0 126,66 |Æ0,8 | |—1,9/49,8|Gouvert. O. | 7H0 A +0, 740,89 142,3 |__| 741,21 |+9,h se: 744,84 |+0,4 — 0,2 +2 8|Beau. 0.S. 0 TE TU LT == 761.37 1,7 761,04. 9.8 761,35 +1,0 SES +9,8|1 Moy. du jtr au {0/pluie en centimèt: 753,07 +9,90 752.8 h,5 752,56 |+5,4 152,68 |+4,0 +1,7[+5,5{[Moy. du 11 au 20|Cour. . . 5,075 75041 |+2,0 79,96 |+3,2 |__| 749,22 |5.7 148, 74n| 262,1 | 00h, 1/Mos An Phau 5: |TeR EEE Th08 | FES Li nl nu ETAT 4,0 7754.08. 08 Are ,l +0,74 4, Re du mois. .. 2,% CONTRER IAE STÉCITEN TEA DE RE D ga tra terme paquet meer Dourième année. y | L'Écno DU MONDE SAVANT parait le FEUDBI ctle D:MANUTAES de chaque suuaine ei forme par an deux volume-de plus de 4,200 pages chaë Pari: .—Siimanches mars 845% ET den ve —— ECHO DU MONDE SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TAUS LES PAYS DANS TOUTES L'S SCIENCES. mets —— Ne | 22Y Na DORE PS. LE CS SA VLERAIR, A F4 0 PT }n s'aboñne à Paris, rue des BEAUX-aRTS, N. 6, et rue de la CHAUSSÉE-D’ANTIN, 3, et dans les départements chez les principaux libraires, et dans les bureaux de poste et des Messageries, Prix du journal, paris pour un an, 24 fr.; 6 mois, 13 fr. 50, trois mois 7 fr, — DÉPARTEMENTS 50 fr, 16 fr., 8 fr. 80. À L'ÉTRANGEA 5 fr. en sus pour les pays payant port double — Adresser tout ce qui concerne le journal à M. le vicomte A. de LAVALETTE, directeur et rédacteur en chef. SOCIÉTÉS SAVANTES. Institution royale de Londres. Séance du 13 février. Dans cette séance, M. E. Forbes a donné communication d’un écritsur quelques ana- logiesimportantesentre le règneanimaletle règne végétal. (On some tnportant analo- gies between the animul and vegetable King- doms). M. E. Forbes commence son mé moire en avertissant qu'il sait avec quelle défiance sont accueillies par les naturalis- tes, surtout anglais, les spéculations sur les analogies entre les étres animés. Il est ce- pendant fermement convaincu que la phi- fosophie transcendante de l'hist:ire natu- relle est l’une des plus importantes acqui- sitions de la science. . Les relations sur lesquelles le savant an- glais se propose d'appuyer, sont les sui- vantes : 1° La relation d’analoqie, qui repose sur la manifestation de lois Communes re- latives aux animaux et aux végétaux com- posant une espèce, ou aux groupes formés par l’assemblage de ces espèces; 2° {a re- lation de polarité, qui provient, non de la ressembiance, mais de l'opposition ou de la divergence des-êtres qui composent le rè- gne animal et le règhe végétal. Cette rela- lion de polarité s’expliqu : de la manière suivante : l’animal est supérieur en struc- ture et en fonctions au végétal; cependant, par quelque point du règne végétal que l’on cominence, on peut arriver, en suivant une série graduelle d'organismes, au point le plus haut du règne végétal. Ainsi, au lieu de trouver, ainsi qu'on aurait pu S'y atten- dre & priori, les ressemblances les plus pro- noncées entre les végétaux les plus parfaits et les animaux inférieurs, on trouve au con- traire que c’est entre les termes les plus bas des deux règnes, qu’existent la plus graude similitude, comme entre les éponges, etc., | d'un côté, les algues de l’autre. Reve ant à la relation d’analogie, M. E. Forbes dit que tout organisme composé, comme par exemple, une plante en fleur, n'est pas un étre simple, mais un composé d'individus ; que chaque feuille, dans sa forme ordinaire, est un individu destiné à un but (celui de conserver l'existence de la plante); mais que, pour la reproduction, celle feuille se transforme en sépale, en pétale, en étamine, en pistil, etc. Cette mé- tamorphose a d’abord été indiquée par Linné, dans sa Philosophia botanica, ensuite par Wolff, et plus récemment par Goethe. Mais quoique adopté maintenant par les bo- tanistes, ce principe de morphologie n’était pas encore accepté en zoologie, jusqu’à ce que M. E. Forbes lui-même l'y introduisit. Parmi les zoophites inférieurs, nous trou- vons, comme la relation de polarite nous porte à nous y attendre, des animaux qui ressemblent tellément à des plantes mari- nes qu’on les confond souvent avec elles. On trouve que ce ne sont que des multitu- des d'individus arrangés sous une forme définitive, sur un axe commun. À cesêtres branches qui constituent l’ensemble du zoophyte, sont suspendues des vésicules contenant des œufs. M. E. Forbes a décou- vert, par une suite de recherches laborieu- ses sur le genre Plumularia, qu'il existe la même analogie entre ces vésicules des po- ivpes ‘et l’être qui les produit qu'entre la feuille verte et la fleur, le fruit d’une plante. [I appuie cette proposition sur six exem- ples de formes de zoophytes où l’on suit d:stinctement cette mélamorphose. Après avoir ainsi développé sa manière de voir sur l’analogie morphologique, ou de combinaison, M. Forbes aborde la partie qui lui paraît la plus douteuse de son sys- ème, les analogies entre groupes parallèles. Selon lui, les êtres organisés étant groupés en types, les membres de chaque type sont formés sur le même modèle, et les mem- bres de chacun de ces types qu’on voit s’é- carter de la forme typique, ne s’en écartent qu'en atoptant les caractères du type le plus voisin. Ainsiles mollusques et les annélides constituant des types parallèles, le gastéro- pode pectinibranche qui est le type du pre- nier, entre dans le même-groupe que les nudibranches nus qui possèdent un si grand nombre des caractères extérieurs des der- niers. Au reste M. Forbesinsiste sur la grande différence qui existe entre l’analogie qui se rapporte principalement awr formes et l’af- futé qui a rapport à la structure et à ia fonction. De plus, pour ce qui a rapport à l'espèce, lorsque quelques individus d’une espèce appartenant à un certain groupe, devien- nent monstrueux quant au nombre des par- ties, cette monsiruosilé consiste à prendre le nombre qui domine dans le groupe cor- respondant. Ainsi les arachnodermes et les échinodermes sont dans ces relations de parallélisme, les premiers avant leurs or- ganes multiples de quatre, les derniers multiples decinq. Or, selon M. Forbes, toutes les fois qu’ilse présenteun exemple de mons- truosité parmi les uns ou lesaulresdeces ani- maux, le nombre nouveau que l’on observe est celui du groupe parallèle, c’est par suite ie nombre quatre pour les échinodermes et cinq pour les arachnodermes. Les groupes parallèles de la nature re- présentent aussi mutuellement les carac- tères les uns des autres. Ainsi, l’animal est aractérisé par la concentration des parties essentielles, et parce qu'il est organisé en vue du développement de l’individu ; le vé- gétal, de son côté, est caractérisé par l’élon- galion des parties essentielles, et parce qu’il est organisé en vue de la reproduc- tion considérable de l'espèce. À mesure que l'animal se rapproch® du végétal, il prend les caractères de la végélabilité. Ainsi, tan- dis qu’il existe une tendance à la concentra- tion (caractère de l’animalité) chez les ver- tébrés, il v a une tendance à l'allongement (caractère de la végétabilité) chez ies arti culés. De plus, il y a une tendance univer selle à la formation d’un squelette intérieur chez les vertébrés, à celle d'un squelette extérieur chez les articulés: de même chez les plantes supérieures, il y a tendance à la concentration et au squelette intérieur chez les exogènes, à l'extension et au squelette extérieur chez les endogènes (1). Ces prin- cipes sont appuyés par l’auteur sur divers exemples, dont voici quelques-uns : Les mollusques gastéropodes renferment la pa- telle et l’oscabrion, l’une caractérisé par la concentration, l’autre passant par extension au type des articulés. Parmi les poissons, les osseux ont le squelette intérieur résis- tant des mammifères, tandis que les cartila- gineux ont un faible squelette intérieur com- pensé par un épais tégument analogue au squelette extérieur des articulés. Pour les végétaux, M. E. Forbes signale les groupes parallèles des Légumineuses et des Rosa- cées, ordres si exactement parallèles, que la véritable ligne de démarcation entre eux u’avait pas été tracée jusqu'à M. Rob. Brown, qui a vu, dans l’un, le squelette extécgæf dans le fruit développé aux dépens def 2 térieur ; dans l'autre, la concentrafian té iruit et le développement du squelété-in# > térieur; la repré entation des deux sphères se manifeste ici dans le système repjoducs” J’ai prouvé que le chlore. en agissant su le chromate de potasse, peut produire, s l'influence d'une tempéraiure élevée, de eaux cristaux d'oxyde de chrome. Ce xr cédé, qui est d’une exécution facile, s F loujours employé dans la préparation de l'oxxde de chrome cristalllisé, «° Le protochlorure de chrome peut ab- Sorber du chlore lorsqu'on le porte à une température rouge, et former un protoch- lorure qui se décompose par l’eau. 5° Le protoxyde d’étain et presque tous des oxy les métalliques peuvent perdre lei r eau d'hydration sous l'influence des dissolu- tiens alcalines et salines. 68 Le proto y le d’étain peut étre obteru SGu . diuerents etats ; il peut être brun, noir ou rouge. 7° Une dissolution de potasse peut, selon sa concentration, dé‘hydrater le protoxyde d'en où ie decomposer en élain et en acide stannique. 82 le second degré de combinaison d’é- tain avec l’oxyg ne fonctionne toujours coimu.e un acide : il peut, comme l'acide pl @;phorique,se combiner avec des propor- tious de base différentes et former des sels distincts. Les acides qui entrent dans ces sels ont reçu des noms qui rappellent les diverses modifications de l’acide phosphorique. Jai conservé à l’un de ces acides le nom d’a- cüle stannique, l’autre a été nommé acid: métastannique. J'ai prouvé que les deux modifications de lacide st:nnique consli- tuent véritablement deux acides distincts qui prennent des quantités de bases diffé- rentes pour former des selsneutres. 9° L’acide métastannique se combine avec le protoxyde d’élain pour produre un sel ja ne que j'ai nommé métaslannate de pre- toxy e d’étain. 10° Le bismuth peut former un acide bismuthique, facile à isoler, et qui a pour formule Bi:O. Cette formule confirme le poids atomique du bismuth déterminé par la chaleur spé- cifique de ce métal et celle de ses combi- _naisons, 11° Le second deg é de combinaison du plomb avec l'oxygène, qui a pour formule PbOX, n’est pas, Comme on le pensait jusqu’à pré- sent, un oxyde indhfférent ; c’est un véri- tab'e acide métallique qui peut secombiner avec toutes les bases. Le plombate de po- tasse est remarquable par ses belles formes cristallines. 12° Fai pu préparer du minium hydraté par double cécomposition, en traitant du plombate de polasse par une dissolution "des sels de soude, 341 ue de protoxyde de plomb dans un aleali. 15° L'acide antimonieux se comporte, sous l'influence des basés, comme ulanti®} moniate de protoxyde d'antimoine. | 14° L'acide antimonique peut se combi ner avec la potasse en différentes propor= tions qui sont représentées par les formules suivantes : 25b05, KO——SbO6, KO—SbOS, 2K0— SbO», KO, HO. Ce dernier antimoniate forme immédiate- ment dans les sels de soude un précipité | fort peu soluble qui à pour composition SbO3, NaO , HO, lorsqu'il a été desséché à | uue température de 180 degrés. Ge sel doit être considéré comme le meilleur réactif 15° Le cuivre forme, en s’unissant à Vo\ygène, un acide métallique très peu stabie qui est plus oxygéné que le deuto- xyde. 16° J'ai donné un procédé qui permet | d'attaquer facilement l’osmiure d’iridium, | et de préparer l’osmium et l’iridium par- faitement purs. 17 On ne connaissait qu'un seul acide métallique, formé par la combinaison de | l’osmium avec l’oxygène; j'a prouvé que ce métal peut donner naissance à un nou- vel acide moins oxygéné que l'acide osmi- | que, que j'ai nommé acide osmieux, et qui | a pour formule Os0s. les combinaisons d’osmium. travaux sur les acides métalliques. qu’on pourra lengiemps exploiter. Si, en publiant une série de mémoires sur les acides métalliques, j'ai été assez | heureux pour appeler l’atteution des chi- misles sur une question que je crois fort importante, je ne regretterai pas, je l'avoue, | | de la formation zoolosique de ces îles. La scienre nes en contenterait pas sans doute, le temps que j'ai consacré à ces recher- cRes,. Gp = — — SCIENCES NATURELLES. GÉOLOGIE. Formation des Iles Gambier où Mangareva, par M. Adolphe Lrsson, médecin en chefdes établissements de L’Océanie. La grande chaîue ve récifs n'existe pas se.le. D'autres bancs de coraux bordeot chaque ile isolément, et entre Akeua et Mangareva, par exemple, on en compte trois qui obstruent presque une partie du Lagon. Les courants ont t, en maints en- droits, maintenir ouverts des passages, tandis qu'ailleurs, par des causes qui me sont inconnues, les coraux formeñt un pà 6 contigu au sol desiles qu'ils contonr- nent. Pariout il y a uviformité de plan. Beechey a imprimé à ce sujet quelques id'es que nous analyserons. Ainsi il d't : « En opposition avec les formations éie- » vées produites par l’action du feu (les »_pitons étant d'origine volcanique incou- » testée), on reconnaît des groupes d'îles » basses, produites par la cause opposée, » c'est à-dire, par une formation an sein » de l'eau, et qui doivent leur édification »-à des myriades de polypes qui s assimi- » lent dans la mer la matière calcaire avec » laquelle ils s'élèvent un monument gi- » gantesque de leur travail, ayant des > » lieues marines de circonférence. La » haute muraille que les polypiers ont » élévée antour :des MGambier, atteint *_ presque la Surface de la mer, Déjà, dans » le N.E. elle supporte une terre fertile, » placée au-dessus des eaux, qu'ombra- » gent des arbres et diverses sortes ue vi 4 » gétaux, et l'homme à pu s’y établir. Lu » côté opposé, le banc est à 10 ou 12 » mètres de profondeur, et contribue à » former un lagon, Une question intéres= » sante estcelle de savoirsi cette irrégula- » rité dans le niveau de ces chaînes est » due aux sonmets sous-marins, sur les- » quels leur base repose, car toutes les » iles que nous avons v.sitees, et qui sont » entourées de récifs de corail, ont la |» partie du vent où l'Est plus élevée que la » région opposée. Souvent la sonde ne » peut atteindre le fond, à toucher le bord » extérieur de la muraille, tandis qu à » l'intérieur le fond devient déclive dans » une profondeur de 40 à :0 mètres. Cet » escarpement brusque occasionne à l’ex= | » térieur de ces archipels un violent res= » sac, et presque toujours la mer brise » avec force à l'extérieur, tandis qe les » eaux Hu lagondeme:rent paisibles. C est » dans cel espace où l'onde est paisible, » que peuvent travailler en paix les fréleg » animaux qui Construisent les massifs de | » coraux: pierres animalisées, qui affec- Je | » tent les formes les plus singulières ef Les osmites sont stables, se produisent avec facilité, et peuvent servir à préparer toutes | | » plateaux de récifs s'élèvent : tantôt des Tels sont les premiers résultats de mes | » « |» Joindre et par se grouper, et vendra Je suis loin de regarder ce sujet comme | épuisé; je crois, au contraire, que l’histoire | des acides métalliques est une mine féconde | » les textures les plus solides comme leg » plus délicates. Chaque jour de nouveaux » colonnes d’abord isolées finissent par se » un jour où toute cette activité des po » lypiets, tout ce travail surnagera ke ni- » veau des eaux, et formera un sol que | des végétaux envaliront, et où homme » viendra se fixer. Sur ces terres de nou- » velles formations fructifieront des ar- » bres à pis, ues cocotiers, et s'élèveront » des cabanes! » Ô Telest le tabl au que Beechey a tracë car 11 y o pus d'uneer eur à s gaaler; : ais à tout prendre, c'est l'opinion la plus gé- néralement reçue parmi les navigateurs, eb nous devons la ra porter. L'opinion de | Beech y rend bien compte du travail deg polypes dans les eaux pa.sibles du Lacon, mais explique pas ce qui se passe en de-= hors de ja grande ceinture ext rieure, sue laquelie la mer trise avec violence. Il fauk done que ces anima cules puissent travail- ier à l'édification de ces épaisses murailieg sans êre nfluencés par 1 s vagues et jar ‘es chocs qui en résultent. Ce qui le prou= ve, cest la créaton de ces hautes mu" railles coupées ça et là pour former des passes , sous l'influence des vents ou des courants; mas cependant ces passes ne sont pas tellement ouvertes qu'on ne voie ie fond s'élever comme un seuillet dans ja plupart d’eutre e les. J'ai examiné le fond des passes O. et S. E., ei le corail végète dans le cena ; Beechey a sondé celle du S.-O., à laquelle il ne don e que 30 à :@ vrasses de profondeur. To: tes esiles sem- blent supportées par un même plateau, découpé inégalenient sur sa crète, et jour, mais dans un avenir lointain, 'outeg ces passes sero toblitérées ct le fond s 14 exhat ssél Que :e graes s'jets de médi= tations fait naître «ete question dont Ïà solution est semée de difiiculiés ! Toute= fois, il est un fait certain. c'est que dans 1343 le N.-E. du groupe des Gambier, la mu- hraille extérieure est plus élevée, et qu'elie oppose plus efficacement une digue aux _ “ houies souvent monstrue: ses que poussent s: r elle les vents régnants. Déjà, sur plu- “sieurs autres points du récif extérivur, ap- paraissent des motous ou iles basses que la végétation a envahis, et que Les naturels =nomiient Ahkau. Ce sont autant de cor- 1b iles de verdure qui effleurent ie niveau de l4 mer. Ainsi les Akaus, les bancs de réc.fs et le rivage des îles hau es sont ma- . ddréporiqres. La terre végétale y est peu À aboudante, mais son épaisseur s'accroît | journe lement du détritus des végétaux et | des matières animales que les flots y jet- itent. Cette terre, qui au dire des mission- M: naires ne dépasse pas un pouce de pro- fondeur dans les endroits où elic est plus | épaisse, est cependant très fertile. Li n'y à pas d'expressions capabies de peindre le charme de ces ilots par une de ces tièdes « journées des tropiques, et lor-qu'on les contrmple du rivage des terres hautes. ® Des cocotiers qui les ombragent s échap- | peut déjà des noix qui s arrêtent, roulées par la mer, sur les pointes de quelques co- raux isolés, où elles se cramponnent par | Jes radicules du germe qui s'élève, et les cocotiers qu'elles produisent semblent avoir pris racine dans la mer. Ce sont les | premiers colons des nouvelles terres. La végétation de ces îles bass s est celle des motous de Taiti et des îles To:ga. Entre la partie N. de la grande ceinture de récits et la partie S., on compte 16 milles. Le ‘iamètre de l'E. à l'O. est un peu moindre. Dans la mer intérieure que | ce récif embrasse, les insulaires navi- “ gua ent jadis avec des cetimarons, sortes | de radeaux dont parlent les navigateurs, et qu'on faisait marcher avec des pagaies ou des perches. Plus d'une fois il est ar- rivé, au dre des missiouna res, que ces catimarons aient été emportés au large par les courants qui leur faisaient franchir N ! comme LE les passes , et c'est ainsi que souvent ceux | qui les montaient trouva.ent la mort. Ce- pendant j'ai vu que tous les saturels se serva eut aujourd hui de grossières piro- gues creusées dans des troncs d arbres. Les vents qui régaérent pendant notre relâche soufüuèrent du N.-N.-E. au N. N.-0., et au S.-E. et à l'E., alors la mer est belle dans le Lagon: mais avec les vents de S. et de-S.-0., les vagues s'ac- “ . cumulent et la mer devie t très grosse. Mouitefuis , la tenue est solide. Les habi- Mants eux-mêimes regardent comme un pliénomène extrêmement rare e coup de “er t de S.-0. que nous recûmes au mouil- lage. ln automne, les vents régnants sont du N.-N.-E., N.-N.-0. Le ciel est couvert de Huages qui se résolvent en pluie quand ils arrivent au zéaith, et de fortes raffales se ont sentir. La températire ne dépassa pus 23 192 dura:t toute la relâche. Maugareva est la plus grande île de l’ar- chipel, et c'est ce qui a porté à ‘onner sou no à l’archipei entier. Ce nom est "formé de deux mots : mangha ou manga , montagne , et reva, s gnal. Beechey lui lement quatre, sur une largeur d'à peine un mille. Elle s'étend du N.-E. au S. O. La dtitude dupe est 24° 7° 58" S., et sa Mongitude O. 137° 15° 57°”. Le double piton bävla forme de coin, haut de 1,100 pieds | "suivant d'Urville, se trouve coupé brus- juement et dans le sens vertical du côté donne six milles de long, et d'Urville seu- 34% ‘du midi. Il est formé d'un basalte de cou- leur grisâtre complètement dénndé dans le haut. Sa pente, déclive au nord, est en- core assez rapide, mais la terre végétale a pu se consolider à une certaine hauteur, et de hautes graminées y croi-sent en abondance. Cette partie se maintient as- sez raide jusqu'au bord de la nier, et c’est par elle que les deux pitons sont accessi- bles. C’ st la partie inférieure qui est la zône habitable, et celle où la végétation est la plus vigoureuse. La nature de cette ile est complètement analogue à celle d'O- kena, mais sur des proportions plus con- sidérabies. Le pourtour de cette île est morcelé par de petites crques que des caps avancés limitent dans les divers sens. J'ai donné, dans le courant de cette nar- ration, des détails sur lesquels je pease ne devoir pas revenir. La seconde ile par la grande r est celle de Taravaï; c'est aussi celle qui flatte le plus la vue par son aspect pittoresque. La surface est hérissée d'émineuces basalti- ques, et, sans nul donte, cest de cette ile et de Mangareva dont parle Be chey qu«nd il décrit la formation pluitonienne de cet archipel. Beechev, ou plutôt le mi- néralogiste qui l’accompagaait., a reconnu une sorte de direction uniforme dans les prismes des basaltes qui les constituent, et qui semblet se diriger de l’est à l'ouest et s'incliner vers le sud. Leur texture compacte est quelquefois poreuse, et par- fois renferme de l’olivine. Taravai res- semble à Mangareva dans la coupe de son côté occidental, c'est à-dire qu''Ile décrit une espèce de demi-cercie, ayant à l’est une haute muraille vertica'e et à l'ouest une pente déclive affaissée sous 1s eaux. L'action volcanique qui à produit ce cra- tère déformé est éteinte depuis longtemps, et la végétation à pu croître sur ces sur- faces que le feu a primitivement brülées Les cocotiers et les arbres à pin sont très multipliés sur cette ile, et y forment d's massifs épais Une population peu nom- breuse occ:pe surtout deux jolies plages au fond de deux petites baies en face de Mangareva. Les rivages de l'ouest sont les pius penplés. Les sommets d s mornes sont privés de verdure. Toutes les îles h'utes, au nombre de quatre, ont à peu près la même physio omie. La plus prisée, toutefois, est Akamaru. La b se volcani- q € de ces tes est donc géaéralem niune lave basaltiq''e poreuse, passant çà et 1à à un schiste tuffacé, tandis qu'ailleurs des prismes de basaite compact sont à ñu. On y trouve des zoo:ythes, ta pierre à savon, d-s c'alcédoines , de l’olivine, du carbo nate de chaux, des jaspes diversement co- lorés, du spath calcaire, etc, Les îles hautes sont donc escarpées et déch qu tées; File Manui, vue de loin, ressemble à un vaisseau à la voile. Leurs sommets sont faillés en aiguile, et les pentes de leurs cimes sont escarpées. La terre elle-méme peut à pene sy mainte- ‘ir; aussi c'sîles, vertes dans la saison des pluies et ressemblant à des gerbes de f uiliage , sont priées et brülées, dans la saison sèche, dans leur partié monta- gneuse. ET RE oem es ZOOLOGIE, sur les Crustacés de ia famille des Gloportides; par M. LEREBOULLET. . La famille des cloportides, de l’ordre des 345 crustacés isopodes,se compose de genres CE d''spèces tellement sembabies, au premier «bord, qu'il para:t dificite de les disuin- gucr ies uns des autres. L'auteur s est occupé, depuis plusieurs années, à rechercher les e-pèces qui habi- tent l'Alsace. Le travail qui comprend les résultats de ses recherches, se divise en trois parties : la première historique, la deuxième des- cripüve, la troisi me anatomique. li décrit, dans autant de chapitres sépa- rés, 1° ia Ligidie de Persoon ; 2° le groupe des Porceilonides, comprenant Îes zenres a Cloporte et Porceilion, et 5° ie groupe des Armadilliens. E propose de supprimer en- tièrement le geure Pailoscie, conme fondé sur un carac ère de nulle valeur, puisqu'il démontre quil h'y a aucune différence générique entre ies philoscies et les cio- portes. 11 donne la description détaillée de neuf espèces de porcellions de France. Dans la partie aaatomique de son mé- moire, il étudie avec soin là composition ek la structure des parties de la bouche, du tube digestif, du foie, des organes génitaux et du systèine nerveux. Les appeudices maxillaires sont soutenus et unis les uns aux autres par des pièces cornées très compliquées, qu on n'avait pas encore fait connaître ; la lèvre inférieure aussi est munie d’une charpente cornée re marquable, qui lu sert de support et lunit aux pièces voisines La forme de ces appen- dices varie très peu dans les espèces, et ne Saurait nullement servir à les caractériser : les genres eux-mêmes ne présentent, dans ces organes, que des. différences à peine sensibies. Les pièces de la bouche ne pour- ront donc fournir, tout au plus, que des ca- cactères de faille, mais nullemeat des ca- ractères génériques ou spécifiques. L’estomac de ces petits animaux présente un arrangement merveilleux de parties s0- lides destinées à broyer les aliments. Il ren-- ferme deux appareils de trituration : un an- térieur, que l’auteur nomme cardiique, ei un postérieur et inférieur qu'il appelle py- lorique. Le premier se compose de deux grosses ampoules en forme de brosses, qui font saillie dans l’intérieur de l’estomac, et qui frottent contre des plaques de forme elliptique, striées en travers et situées im- médiatementau-dessous des ampoules, Une valvuie cornée occupe le plancher supé- rieur de la cavité stomacale; située entre les ampoules, cette valvule s'abaisse pour fermer, en arrière, la partie antérieure de celte cavité. Le second appareil triturant se compose d’une pièce longitudinale ayant la forme d'un cône, coupé suivant son axe, et de deux pièces latérales de forme elliptique. Ce demi-cône est creux, ses côtés sont ap- platis et striés en travers; les pièces laté- rales sont couvertes de petites tubérosités rugueuses qui font l’ofice de ràpe. Ce petit appareil est surmonté de deux valves hori- zoutales qui s'ouvrent et se ferment comme les battants d’une porte ; en sorte que les aliments peuvent encore être retenus entre ces nouvelles lames triturantes, pendanë tout le temps nécessaire à leur division. Ex charpente de l'estomac est d’ailleurs foxr- mée d’un certain nombre de pièces cornées qui servent à mouvoir les deux appareils triturants et à souteuir l’épithélium qui re- vêt toute cette cavilé. L'intestin, où la partie du tube alimen- taire qui suit l'appareil de trituration qui 346 vient d'être indiqué, se compose de deux parties très inégales : l’une très longue, l'autre, au contraire, extrêmement courte, séparées l'une de l’autre par un étrangle- ment. Gelui- ci, entouré d'un anneau mus- culeux épais et robuste, peut être considéré comme un véritable pylore, La portion du tube intestinal qui le précède est donc ana- loguë à l'estomac duodénal ou ventricule chylifique des insectes ; elle en remplit évi- demment les fonctions, puisque l'esto- ac proprement dit est purement méca- que. Cet inteslin duodénal se compose-de trois tembranes : un épithélium corné, trans- parent, très mince et résistant, monté sur {a muqueuse qu'il recouvre; une muqueuse assez épaisse, composée de cellules ovales disposées régulièrement et renfermant une agglomération de vésicules d’une petitesse extrême; une membrane musculeuse for- née de fibres longitudinales et de fibres ivansversales plus petiles, composant un treillis régulier dont les mailles sont rem- plies par les cellules de la muqueuse. Une particularité assez remarquable de celte première portion de l'intestin, c'est l'existence de deux rigoles longitudinales qui partent de la région dorsale de l’esto- inac, et se prolongent le long de la face dorsale de l'intestin, jusque vers la moitié de sa longueur. Ces deux rigoles ont paru à M. Lereboullet servir à conduire la bile dans la moitié postérieure du tube intesti- “al ; cependant il dit n'avoir pas d'idée bien arrêlée sur leur usage. La portion de l'intestin qui suit le rétré- c $;ement pylorique est très courte; elle est entourée extérieurement de fibres mus- culaires longitudinales qui viennent conver- ger vers les valves de l'anus et servent à les mouvoir. Ces fibres musculaires avaient été prises, par Tréviranus, pour des canaux excréteurs. Les utricules biliaires lui ont offert, de la manière la plus évidente, dit-if, la struc iure qu’il leur avait déjà reconnue dans ses recherches sur la ligidie. Ces uütricules sont {ormés par une membrane très mince cou- verte de grosses celluies épaisses, saillan tes, arrondies ou Gvalaires, devenant quel- quefois polyédriques par l’action de l’alcoo!: elles adhèrent à la membrane utriculaire, sais on peut facilement les en détacher avec des aiguilles; quelques-unes sont li= bres et flottent dans la cavité de l’utricule, au milieu du liquide qui remplit cette cavi- ié. Ces cellules sont formées d’une enve- ioppe très mince et d'un contenu granuleux qui n’est autre chose qu'une agglomération de très petites vésicules huileuses. L’enve- toppe des cellules est si peu consistante, qu’elle se rompt sous les veux de l'obser- vateur et laisse échapper son contenu. 11 parait donc démontré, dit l’auteur, que, dans les cioportides, la bile est préparée dans des cellules épithéliales qui se déve- ioppent à la surface interne de la membrane " utriculaire et s’en délachent, quand eiles sont mères, pour être charriées dans l’in- térieur du tube et portées dans le canal! alimentaire. Le liquide biliaire suinte sans doute à travers les parois des cellules qui le renferment, où s’épanche au dehors par suite de la rupture de ces cellules. M. Lercboullet n’ajoute rien d'essentiel a ce qu'il a publié, avec M. Duvernoy, dans an autre travail sur [a disposition des or- zanes de la respiration et de la circulation, communiqué à l’Académie des Sciences, les 23 et 30 novembre 1840, Seulement ila 54 reconnu disli: clement. la structure tubu- leuse de l'organe arborescent dans toute son élendue, Les membranes déliées qui le composent forment des tubes extrêmement fins, remplis d'air, ainsi que l'avait expri- nié M. Mine Edwards. Il a étudié de nouveau les organes de la génération dans les deux sexes. L's utri- cules Spermatiques, Loujours remplis exac- tement par les écheveaux de spermato- zoïdes, renferment, dans la partie terminaie de leurs appendices, c'est-à-dire à leur origine, des éléments granuleux de dimen- sions variables; ce sont, la plupart, des capsules spermaliques, à différents degrés de développement. Les deux verges ne sont pas séparées, comme dans les écrevisses ; elles se réu- nissent sur la ligne médiane, au niveau du bord postérieur du dernier anneau thora- cique, s’acculent l’une à l’autre et se logent dans un étui Corné situé entre les deux ap- pendices copulaleurs. Ceux-ci sont deux pièces cornées triangulaires, élargies à leur base et qui srrveut à soutenir l'organe qu’elles renferment. On ne connussait pas jusqu'à présent la disposition des conduits excréteurs des ovaires. L'auteur à vu que ces canaux pé- nètrent entre les deux feuillets dont se compose le segment inférieur, et s'ouvrent entre ces feuillets. Les œufs sont donc ver- sés dans la poche incubatoire qui se forme à celte époque, el il est probable qu'ils ne sont fécondés que dans cette poche et non dans l'ovaire. Il n'existe antérieurement aucune ouverture visibie; l'appareil copu- lateur, dont les Geux pointes sont très eff- Iées, sert sans doute à soulever le feuillet externe dusegment, afin que la verge puisse verser dans la poche les filaments sperma- tiques destinés à la fécondation. Quant aux ovaires eux-mêmes, ce sont doux longs utricules cylindriques, remplis d'ovules, qui sont comme enfouis au mui- heu d’une substance granuleuse. L'auteur a trouvé plusieurs f6is, dans des cloporti- des en gestation, les ovaires distendus par un liquide jaunàtre, atbumineux, se coagu- lant dans l'alcool ; il croit que ce liquide est versé dans la poche incubatoire et sert au developpement des œufs. La poche incubatoire ne se prononce qu'à l’époque de la gestation, elle est for- mée par le dédoublement des segments in- férieurs des cinq premiers anneaux thora- ciques. Les lobes membraneux (cotylédons de Tréviranus)qu’elle renferme, sont hbres; les embryons ne contractent aucune adhé- rence avec eux ; Inais ces appendices sont creux, et leur cavité communique avec la cavité commune ; il est possible que le sus nourricier qu'ils renferment transsude à travers leurs parois pour pénétrer dans la poche incubatoire. Le cerveau se compose en réalité de quatre ganglions : deux antérieurs et supé- rieurs allongés transversalement, ce sont les lobes optiques, et deux postérieurs où inférieurs réunis l’un à l’autre sur la ligne médiane, el presque confondus en une masse située au-devant de l’œsophage et formant la partie antérieure du collier. Les premiers ganglions ne fournissent que les nerfs optiques: les seconds, au contraire, en se repliant sur les côtés pour former le collier œsophagien, donnent naissance à un renflement nerveux latéral assez consi - dérable, qui fournit les nerfs antennaires et mandibulaires; D'autres nerfs, destinés aux diverses parties de la bouche, naissent du 48 point de réunion des deux cordons latérauxe Il n'existe que sept paires de ganglions inférieurs correspondant à peu près à cha= cun des segments thoraciques. L'abdomen ne renferme aucun ganglion ; la chaîne ner- veuse se termine au niveau du bord pos- térieur du dernier anneau du thorax. I naît des cordons de communication eux= mêmes, des nerfs qui se portent oblique- ment en arrière et en dehors, en croisant la direction des nerfs transverses fournis par les ganglions. Ces nerfs obliques nais- sent des cordons interganglionnaires eux- mêmes, et non pas d'un autre cordon in- pair quiseraitsilué au-dessus de ces derniers et collé Contre eux. Il n'existe, dans les. cloportides, absolument rien qui puisse faire croire à une pareille disposition. On distingue parfaitement, dans tous les ganglions, les amas de globules nerveux dont se composent le renflement et les filets qui les entourent. Les yeux se composent d’une agglomé- ralion de pets cristallins sphériques, apla- US, auxquels aboutissent autant de filets nerveux. Une masse épaisse de pigment en- toure ces cristallins et l'extrémité des nerfs qui s'y rendent, et forme autant de petites massues au nmulieu desquelles plonge le filet nerveux. Il n'existe pas de corps vitré. Malgré de nombreuses recherches, M. Le- reboullet n'a pu encore découvrir aucun organe spécial pour l'audition. SCIENCES MEDICALES ET PHYSIOLOGIQUES. Sur la nature de l'agent du système nerveux; par le docteur J. STARK. La nature de l’agent qui produit les phénomènes attribués au système nerveux cst l'une des questions qui ont le plus oc- cupé l'attention de l’homme, l’une de cel- les sur lesquelles il y a eu le moins de pro- grès On à depuis quelques années, il est Vral, fait beaucoup de recherches sur ces phénomènes eux-mêmes et sur les diffé rentes conditions où on les observe; mais nous ne sommes pas plus avancés qu'aux premiers jours de Ja science sur la nature de Fagent qui les produit. Il est vrai que depuis longt mps on voit fréquemment reparaitre, souvent même comme nou- velle, l'opinion qui ne voit dans to:tes les influences du système nerveux que l’ac- tion de l'électricité; mais cette hyvothèse, qui n’a pas élé repuussée comme elle au- rait dû l'être, repose sur des analogues de trop peu de valeur pour qu’on puisse l& soutenir sérieusement, Cependant aucune autre explication n’a élé tentée, et tous ceux qui se sont occupés de ce sujet nese sont jamais écartés de lélectricité, à la- quelle ils prétendent au moins faire jouer un rôle notable dans les actes de la vie. M. Stark annonce une doctrine nouvelle et avec laqueile il croit ren lre compte de tous les phénomènes nerveux. Voici la mé- thode qu’il a suivie. Pensant que le mode d'action du systè- me nerveux devait se lier surtout à la composition de son tissu, il crut devoir se livrer à l’analyse du tissu des nerfs, ce qu’il ft de la manière suivante. Après avoir séparé de toutes les fibres qui l’en- iouraient un tronçon de nerf, il le fait sécher et remarque qu'à mesure que la sécheresse le rétrécit, il se couvre d’un liquide qui reste transparent lorsque l'air est chaud, mais qui devient granu- 549 | “ « LA eux et se congèle à la température ordi- joaire ; ce fluide pressé entre les doigts pa- ‘rgit, dit-il, onctueux, offre l'odeur de | Fhuile animale et a le goût de la graisse; | chauffé, il est limpide et transparent. il iforme savon avec les acide , fa t tache sur ! l ; MR AD ! le papier. C’eétait évidemment une subs- tance graisseuse ou huileuse. D'un autre côté, ayant conslalé que ce qui restait du nerf, après lavoir traité par les divers réactifs, u’était que de l’albumine, il en avail conclu que le Lissa nerveux est es- sentiellement composé d'huile et d’albu- mine. Nous ne décrirons pas toutes les opéra- tions et toutes les expériences auxquelles s'est livré l’auteur sur ces deux principaux éléments du tissu nerveux, pour arriver à cette conclusion que les nerfs sont simple- ent composés de tubes membrancux ex- twémement fins et remplis par un fluide | buileux ; nous craindrions que le récit des manipulations subies par ces éléments ne faissat des doutes sur l'exactitude de cette assertion ; car, bien que l'auteur sesoilser- vi du microscope pour compléter ses re- therches, nous avons de la peige à croire que des tubes d’une finesse telle qu'on peut les supposer dans les nerfs divisés presque à l'infini, puissent être macérés, pressés, . séchés à plusieurs reprises et conserver 4 ä {! encore leur calibre etrecevoir de nouveau, soit de l’eau, soit une matière huileuse dans leur intérieur; nous craindrions que te lecteur ne vit dans ce dernier résultat qu'un phénomème de capillarité qui sem- ble peu suscepuble de donner lexplica- ion des phénomènes si merveilleux de l'innervation, el nous passons immédiate- “ent à l'exposition de la théorie elle-mé- me, à laquelle cependant l’auteur n'arrive qu'après avoir démontré et de la manière la plus convaincante que les nerfs son eux-mêmes de mauvais conducteurs de lé- lectréeité, et que de quelque nature que soit l’action nerveuse ce n'est ni dans lé- leetricité, ni dans le galvanisme, que l’on doit la chercher. Après avoir rappelé quelques-unes des conditions les plus remarquables de l’in- #uence nerveuse et la conclusion qu’il a ürée de ses recherches anatomiques sur la composition des tissus nerveux, M. Stark demande si cc n’est asévidemment à quelque chose de semblablé à une 4m- Pulsion, à Une vibration, à une vague ou Ondulation transmise depuis l'extréonté de ia fibre nerveuse jusqu'à ses dernières li- miles, au moyen de liquide huilcux con- enu dans cette fibre, que l'on doit attri- Buer Lou ces résultats Jus qu’iei inexplica- cables. Les vibrations communiquées à lextrémité du nerf se transmettent donc dans cette hypothèse quelle que soit la vause de cette sensation m canique, chi ique, électrique, sur toute l’étendue de 1 fibre, avec toute la rapidité de la pen- sée, par Je fait même de légal diamètre du tube, de la fluidité du liquide qu'il con- hent et de son état de plénitude uniforme, Passant ens ile de l’application de cette théorie aux phénomènes actuels de Ja na- ture, l’auteur explique avec une extrême fhcilité les faits qui se raitachent à l'in- uence du froid, quand, par exemple, il est assez intense pour déterminer la perte complète du mouvement et de la sensibi- lité, à celle d’une forte pression sur un xerf qu'elle soit rapide ou lente; il rend : galement compte, bien que moins facile- 390 ment, de divers symptômes éprouvés dans quelques ‘affections du ecrveau et de la moelle, puis applique la même théorie aux sens de l’ouïe, du goût, de l’odorat, de la vue, à l’organisauion des animaux hiver- nas; les divers phénomènes dont nous veuons d'indiquer de nombreuses séries pouvant Lous être rallachss aux variations que devraient produire sur l'huile con- tenue daus le système nerveux les di- vers degrés de température et les diffé- rentes Impressions. Nous ne pousserons pas plus loin l’ana- lyse de cette théorie que l’auteur expose avec de longs dévelopemens dont quel- ques-uns paraissent fol justes. Mais ici ce qui est le plus important, c’est les point de départ; or il n’est pas démontré encore pour nous que chaque fibrille nerveuse soit uu canal continu et reufermantune colon- ne de substance huileuse sensible à toutes les impressions les plus diverses. I y au- rait bien d’autres difficultés; mais celle-là nous parait suffire pour motiver le doute et ne pas même admettre comme proba- ble l'intervention de la substance grasse décrite par M. Stark, bien que nous recon- paissious avec lui l’existeuce d'un agent qui n’est également nt l'électricité ui le galvanisme. (Gaz. Médicale), SCIENCES APPLIQUÉES. ÉCONOMIE INDUSTIELLE. Matières pour la fabrication du papier; par AIM, LAROCHE, JOUBERT et DOMERGLUE , d Angoulème. Les auteurs, après avoir rappelé combien lararcté toujours croissante des matières p'opres à la fabrication du papier, rend nécessaire la découverte de nouvelles subs- tances convenables pour cet usage, passent en revue les inconvénients de quelques miovens que l’on à proposés pour y sup- piéer, notamment le mélange dans la pète de plusieurs ingrédients minéraux ou ve- gétaux, non fibyeux, qui peuvent bien don- ner du poids et de l’epaisseur au papier, inais qui, dépourvus de nerf et de liant, le rendent cassant et d'un mauvais usage. Ils expliquent ainsi le désavantage de certains papiers mécaniques comparativement à celai qui est fail à bras. MM. Laroche, Joubert et Domergue se sont donc livrés à des recherches sur les plantes qui pouvaient fournir la matière demandée, en prenant pour point de dé- part l’accomplisseme.t de plusieurs condi- tions, notamment que ces plantes fussent d’une valéur pour amsi dire nulle, que la culture n’en exigeàt pas de frais, qu’elles fussent produites par des terrains à peu près stériles et situés ordinairement à la proximité des fabriques de papier. Is indiquent un assez grand nombre de plantes qui sont dans ce cas et pour les- quelles ils réclament le droit privatif, entre autres les rouches, les joncs et les roseaux, qui croissent abondamment dans les prés bas ou les marais. Ces plantes sont triées, hachées, bouil- lies, traitées par le chlorure et les acides, soumises à l’action des cylindres et rédui- tes en pâte, conformément aux indications consignées dans un brevet principal et dans un brevet d’addition. Les inventeurs annoncent que ce procédé leur a donné d’excellents résultats; que déjà ils l’ont exécuté pratiquement et en grand; qu’ils en ont obtenu un papier plus nerveux que celui du chiffon qui est tou- jours plus ou moins usé. Leurs demandes pour le brevet principal et pour le brevet d’addition sont écrites sur deux feuilles de papier ainsi fabriquées et dans l’une desquelles il eutre une très petite proportion de chiffon , proportion que l’on peut, an reste, augmenter ou di- minuer encore, selon qu'on le juge conve- uable. : MM. Laroche, Joubert et Domergue, font d’ailleurs observer que, si plusieurs des plantes énoncées dans leur brevet ont déjà été employées dans des essais de fabrication de papier , 1!s sont les seuls’ qui aient trou- vé, pour les mettre à profit, un procédé manufacturier, économique et complet. Res € 9 eme — PEINTURE. Nouvelles recettes pour la teinture sur laine. par M. I SCHADER, Dans les recettes qui vont suivre les doses indiquées s'appliquent toujours à 50 kilo- grammes de laine filée ou tissée. Ecarlate avec dissolution d’étain et coche- nille. Où dissout dans de l’eau bouillante 1,5 Kilog. tartre en cristaux, 1,25 kilog. dissolution d'étain (composée de 7 kilog. acide chlorhydrique, et 250 gram. étain), 123 gram. acide nitrique, 500 gram. son de froment. On donne ua bouillon de deux minutes, et on ajoute 1,125 kilog. coche- nille pulvérisée, on fait bouillir 4 minutes, et onteint la laine pendant une heure où une heure etdemie ; on tord ou fait sécher. Ecarlate avec le lac-dye. On prend 2 à 2,60 kilog. de la plus belle lac-dye, fine- ment pulvérisée, qu'on fait digérer avec un mélange de 10 gram. d’eau et 10 gram. d'acide sulfurique du commerce ; au bout d’une heure de digestion, on y ajoute 2,95 kil. dissolution d’étain; on agite avec soin ct on laisse reposer 12 heures. On démé'e alors la solution dans l’eau avec 2 kilog. de tartre cristaliisée el 500 gram. de son, on fait bouiilir 8 minutes, on passe la laine pendaat une heure et demie, onto d et on dégorge. Si la nuance est faible, on ajoute 375 gram. de dissolution d’étain, et on passe une seconde fois pendant 15 à 20 mi- uutes. Cramoist avec cochenille dissoute dans l'ammoniaque. On dissout dans l’eau bouil- lante 2 kilogra”n. aiun ben exempt de fer, 1 kilog. de tartre cristallisée, 375 gram, dissolution d’étain; on y ajoute 50 gram. acide nitrique et 500 gram. de son, on fait bouillir 4 minutes, on refroidit avecde l’eau de rivière, et enfin on mordance la laine pendant une heure dans ce bain bouillant. : On évente et enfin on teint dans un bain bouillant, contenant 1,125 kiïlog. coche- nille, dissoute dans 2 kilog. d’'ammoniaque liquide, et 125 gram. dissolution d’étain, par un passage de demi-heure. Brun fonce solide de garance. 1° Pied bleu ciel à la cuve. 2° Lavage. 3° Bain dans une solution de 2 kilogr. alun, 4 kilog. tar- ire rouge, 250 gram. couperose blanche, décoction de 8 kilog. bois jaune pendant 3 heures, repos pendant 24 heures, puis dégorgeage. 4° Teinture dans un bain bouil- lant de 8 kilog. garance moyenne de Ho} lande, 10 kil. rouge de Sïlésie, 750 gram. noix de galles pendant une beure ; éventer ajouter 1,5 kilog. de couperose verte et bain pendant un quart d heure (mais non bouillant), Une plus grande quantité de n Lo d9€ couperose brunit la nuance. Il est égale- ment utile d'ajouter au bain quelques litres d'urine putréfice, et de passer encore pen- dant un quart d'heure au bouillon. La laine peut rester toute la nait dans la cuve; la nuince en dev'eat plus foncée et plus so- sol de. Le brun de garanceest dispendieux, mais il conserve à la laine toulé sa sou- plesse. Now intense et dour. 5 Kilog. campêche, 2 kilog. sumac, qu'on: fait bouillir pendant une heure dans des sacs; bain dens cette décoction de la laine où du fil pendant une heure, On laisse refroidir. puis on ajoute au bain 2 kilog. couperose verte, 5 litres urine putréñée ; bain d’une demi-heure. Dégor- geage. Noir de chrome. On fait bouillir demi- heure, dans une décoction de 5 kilog. cam- pêche, ou laisse refroidir. puis on donne une bruniture dans une solution chaude, mais non bouïllante, de 500 gram. chro- mate de potasse. On dégorge. Le bain de chromate peut servir à de nouvelles tein- tures en y ajoutant chaque fois de 300 à 375 gram. de nouveau chromate. Violet au boisrouguet chromate de potasse. On fait bouillir demi-heure, dans une dé- coction de 4 à 5 kilog. de bois de Sapan ou de Saint-Marthe, et on brunit, dans une solution de 500 gram., chromote de po- tasse : bain chaud, mais non bouillant pen- dant demi-heure. Recette bien connue. Brun foncé au bois rouge. On mordance avec une solution de 3 kilog. bois jaune de Cuba, 259 gram. couperose bleue, 3 kilog. alun, 500 gram. tartre; bain bouillant 1 1/2 heurc, et on teint dans une décoction de 5 à6 kilog. de bois de Ste-Marthe ou de Sapin, pendant 3/4 d'heure, presque au bouillon; et plus tard avec addition d’une décoction de campêche (plus où moins sui- vant qu’on veut que la nuance soit plus ou moins foncée), bain très-chaud, mais non bouillant. Bronze foncé solide de garance. Pied de bleu clair à la cuve: dégorgeage. Teinturé avec décoction de 8 à 10 kilog. bois jaure de Cuba. 250 gram. couperose bleue, 2 kilog. alun, 1 kilog, tartre rouge; pendan: deux heures, léger bouillon. Repos pendant 21 heures; dégorgeage ; bain dans une dé- coction de 4 kilog. garance de Hollande, 5 kilog. rouge de Silésie, 3 kil. noix de galles. Bain d’une heure. On brunit avec coupe- rose verte et urine putréfiée. Coulcur fort belle et très durable. Bionze solide au Santal. Bain dans une décoction de 6 kilog. bois jaune de Cuba, auquel on ajoute 2,5 à 5 kil. bois de Santal, qu'on à fait préalablement macérer, 1,5 kil. sumac , et 200 gram. noix de galles. Une heure et demie. On brunit, en ajoutant 4 kilog. conperose bleue; bain chaud, mais non bouillant, de demi-heure. On ajoute gicore moitié autant de couperose bleue, et on continue à brunir pendant 20 à 30 .minuies. | Gris perle pour inérinos. On teint dan: un bain de 2 kilog. alun, 500 kilog. tartre blanc, 15 gram. extrait d’indigo, 30 gram. graine de Perse. Pendant 3/4 d'heure. (Technologiste). ———0 GO D 0— MÉTALLURGIE. Procédé de purification du zinc; par M. W. G. KNELLER. Ce procédé de purification du ziné con- siste à employer à cette opération le plomb 553 à l'état de fusion. Le zinc, ainsi purilié, peut être ensuite combiné avec le cuivre où d’autres métaux pour en former des al- liages d’un degré de pureté tel, qu'il les rend plus propres aux arts industriels. Voici comment j’opère la purification du ZINC : Où prend du zinc et du plomb, aurant que possible en qualités égales, qu’on fait fon- dre ensemble dans un creuset. Quand les deux métaux sont dans un élat pr£it de fusion, on brasse avec soin; les inipiretés qui s'élèvent à la surface sont exicvées. Alors on jette du charbon de bois en pou- dre sur le bain pour s’opposcr à l'oxy lation, et on abandonne au repos les métaux dans cet état de fusion pendant environ trois heures, au bout desquelles le plomb doit être précipité au fond du creuset, en lais- sant le zinc purifié flotter à la surface. En cet état, on enlève le charbon et les autres impuretés qui couvrent cette surface, et le zinc est décanté par un bec que porte le creuset. En général, je me sers de creusets assez semblables à ceux où l’on fond 700 kil. de plomb, mais un peu plus profonds, et que je charge de 350 kil. de zinc et 350 kil. de plomb. Quand on désire combiner une petite por- tion de zinc avec le plomb, de manière à former un allage, on abandonne de même les métaux fondus au repos pendant trois heures, comme ci-dessus ; mais au bout d’une heure on décante la majeure partie du zinc en en laissant seulement sur le plomb une épaisseur d'environ 25 à 30 mil- hmètres qui, à mesure qu'elle se fige par le refroidissement , est enlevée: le plomb qui reste se trouve combiné avec du zinc. Le zinc décanté et enlevé renferme une certaine quantité de piomb dont on peut le séparer par la fusion et le repos. Pour faire les alliages de cuivre et autres métaux, on se sert au Zinc qu'on a purgé aussi complètement qu'il est possible de plomb. HORTICULTUREs Expériences relatives aux effets extraordinai- res du charbon de bois sur la végétation. Les essais avec la poussière de charbon de bois sur la vég.tation des plantes ont été faits trop souvent pour qu'il paraisse nécessaire d'y revenir ; cependant, comme ia matière ne nous semble pas encore épui- sée, nous reproduirons les expériences qui nt été faites à ce sujet var un cultivateur distingué, eten partie sous les yeux du pro- fesseur Zuccarini. On sait que les vieilles écorces des tan- neurs sout communément employées par les jardiniers pour y placer les pots conte- “ant les pantes des tropiques qui doivent se rouver dans une terre nn peu échauffée. Dans cerlams pays cependant, comme en savière, par exemple, où ii n’y à pas d'é- crces de chêne, on est forcé de les rem- placer par des écorres de pin, qui dégagent beaucoup moins de chaleur. C’est pour pa- rer à cet inconvénient que M. Fuuk a voulu esse yer les charbons de bois, grossièrement pulvérisés, dont Ü remplissait une bâche, en dessous de laquelle passait le conduit du calor.fère. Aussitôt que les racines avaient atteint les trous des pots, qu'elles péné- traient dans le charbon, les plantes mon- lraient une végétation extraordinaire, et les racines qui avaient pénétré dans le char- bn étaient d'une grosseur, d'une blancheur 38 et d'un vigueur peu communes, Pour voir- queleffet le charbon produirait sur les plane Les quand il serait mêlé à la terre, M. Funk” a léupoté Loutes ses plantes dansuue Lerré composée dun-tiers de fouilles pourries,, d'uu üers de lumier de vache pourri et d'autant de poussière de charbon. L'effet de compost élait extraordinaire. Piverses® espèces de Peresliafaisaient'en peu de se- maines des pousses de f'à 4 1/2 pied de bugueur, là Thaunbergia aluia dônnait une grande quantité de semence, ce quejusqu’ici oile n'avait Jamais fait; plusieurs plantes ialades recouvraient la santé dans cette terre, el plusieurs espèces de Caladium donnaient des feuilles qui avaient le double de leur grandeur ordinaire et un coloris nagnifique. Ces faits déterminèrent M. Funk à planter Loules ses Aroëdées et d’autres piantes marécageuses dans une terre com- posée de 2/35 de charbon, et plusieurs même dan: du charbon pur : toutes prouvèrent, par leur végétation luxueuse, que celte es- pèce de terre leur convenait; mais, plus on auginente la proportion de charbon, plus il faut donner d’eau, parce que celte Lerre sè- che promptement. Les plantes tropicales à rhizome bulbeux, notamment les Gesneria, les Gloxuua, elc., dont la lerre contenait de 1/3 à 2/3 de char- bon, faisaient des feuilles extraordinaire- inent volumineuses, épaisses. charnues ef d’un vert foncé comme on ne l’avait pas en- core vu; quelques-unes avaient prolongé leur végétation au delà de leur époque or- dinaire. M. le professeur Zuccarini engagea alors M. Funk à essayer la terre carbonifère | pour y faire des boutures, et le résultat ne fut pas moins favorable : des feuilles de Pereskia, et même des morceaux de ces feuilles, y poussaient des racines avec fa- cililé ; des morceaux de feuilles de quelques palmiers, comme, par exemple, de Zmia, de Raphis, de Chamærops, elc., remplis- . saient les pots de leurs racines sans pour | lant faire des pousses, attenduqu'ils necon: | tenaient pas de bourgeons; mais dans les | feuilles de Gloæinia il se formait de petites bulbes qui pous- aient, l’année suivante, des ges vigoureuses. Toutes les espèces de Cactus qui étaient plantées dans une terre contenant 1/3 de poussière de charbon croissaicnt, durant un été, de la moitié de leur grandeur ; des boutures de Cactus fai- saient, dans cette terre, des racines plus fortes que dans une terre ordinaire. M. Funk ajoute encore qu'ayant repris les cultures d’un grand propriétaire, il y trou va toutes Îes plantes dansl’étatle plus pitoya=" ble : la plupart étaient dégarnies de leurs feuilles ou couvertes d'insectes parasites ; aussitôt il les fit planter dansune terre mêlée de charbon, et, dans l’espace de six semaines, toutes avaient repris une nouvelle vigueur. Dans le nombre de celles-ci se trouvait un Yucca PDraconis, dont la tige était pourri® vers son milieu, de manière que la cous ronne ne tenait plus qu'à quelques fibres; après avoir coupé la tige un pied en des=) sous de la couronne, peu au-dessus de Ia) ‘partie pourrie, il l’a plantée dans un po contenant du charbon, qu'il a placé ensuite dans une bàche chaude. Pendant la pres mière semaine, les feuilles et même la tige se fanaient au point qu'il croyait déjà som expérimentation manquée ; mais, peu de jours après, les feuilles reprirent leur frai- | cheur, et, au bout de trois mois, le pb} était si rempli de racines, que la plan pouvait être rempolée dans un pot plus grand. » EE qe em facilité, 359 Des boutures de Rhododendrum ponticum faisaient des racines dans du charbon au bout de six semaines; d’autres plantes , “comme Erica, Metrosideros, AMielaleuca, etc., y firent des racines avec une grade {Annal de la Soc. d’hort.) 0-G-2 J-2 © C-C-c-o0— SCIENCES Lil TORIQUES. AMEUBLEMENTS HISTORIQUES (”), Meubles sculptés du XV° et XVI: Siécie. CHAIRE Chaire pleine de bons ouvrages, Chaire eulevee à | a:sonnages. AS PB LETe : à Chaire uù l'ouvrier par boniie entente Taiua Wiaile Labie d’atteute; Feuihages, vignelles, frizures, Et aulus plasantes figures ; Chaire couverte à chapiteaux, &ba re yaruie d’escripleaux. Chaiie conipaigne de la couche, Chaire pres uu licl approchée Pour deviser a l’accouchee, Claire bien fermée et bien close Où le musq vdorant repose, Avec le linge déiye Tant souei fleurant, tant bien plyé. (Poësies des XVe er XVIe siècles.) PRIE-DIEU. Hauteur de la première partie, 3m. 2€. » Hauteur de la seconde. 62 9 flauteur des colunnes. 2 6 » Largeur du prie-Dieu. 2 ta 6 Ce prie-Dieu a deux parties superpo- : sées. La première, celle du bas, est composée de sept petits panneaux, représentant au- tant de petites arcades eu plein cintre; ehecuue esL encadrée par deux montants cauelés avec chapiteau ivnique. Un rang d’oves ou gouties eutoure la base er le hau de celte première ;artie. La seconde partie est composée d’un gr.nd pauneau, représentant une porLe d’un plein eintre dont la perspective: fuyaute ofire uu joli effet d'optique, pro- duit par une suile d’arceaux qui vont en diminuant à mesure qu’ils s'écvignent de la circouféreuce et se rapprochent du centre. L. où finit la courbe de cuaque arceau, commence une colonnette qui des- cent en ligne droite jusqu'aux deux bases latérales de la porte. Geue seconde partie a de chaque côté pour encadrement une colunne sculptée à jour à triple spirale, sortant de la même üge et allant se perdre chacune dans un &hapiteau corinthien. Le couronnement est composé d’un ang d'oves hés le uns aux autres par un uunce filet. Le couronnement a une “ grace loute particulière, ‘| | Ce prie-Dieu fut trouvé dans un petit hameau voisin de la Chaise-Dieu, et vient probablement de celte autique abbaye. Ses belles proportions , la richesse de ses | Grnements semblent indiquer qu'il état réservé pour les grandes cérémonies dont | nous parlerons à propos de la chaire abba- + | tiale. 2% CHAIRE ABBATIALE, auteur du siége. 1 m. 50 c. » m. Proiondeur( 2 CIO M, Haueur du bras depxis la base. 5 pren» | Hautenr du dossier depuis la base. 6 4 En Largeur. ; MANNECANES Hauteur des colonnes. AN EUES | Largeur du couronnement. RMS AT G Il existe dans le prie-Dieu dont nous (1) Voir l’'Echo des 16, 20, 25 et 27 février. 356 | venons de parler et la chure que nous ais décrire une sigrande ressemblance, que ces deux objets sembleut avoir été fuits par le même aruste. Hs ont en effet les 1êmes dimensions, la même orne- Heutation et presque la même forme. ia chaire comine le prie Dieu est com- posée de deux parties superposées. Le panneaux de ces deux parties ont des arcades en plen cintre d’un travail senibiable à celles du prie-bieu. Le haut de celte chaire forme une ar- œorre à deux battants, sur chacu desquels est sculptée une arcade; quand l’arm nre ei fermée, les deux por es ue jréscutent qu'une seule arcade; quand elle est ou- verie, l’areade est coupée en deux parties égales, Cette seconde partie est encadré: jar deux belles co onnes cannelées avec cha- piteaux corinthiens, sur lesquels repose une frise, formant couronnement, d’un “és e Cessin et d’un beau travail. Cette chaire fut trouvée en même temps el clans la méme maison que le prie-Dieu : vraisemblablement elle provient de la même abbaye. Peut êe aussi ces deux objets con- coutaient ils a donner de l’éclat au gran- des cérémonies qui avaient lieu dans cette célèbre retraite. | Autrefois , les abbés de la Chaise-Dieu avaient de grandes prérogatives : aussi , cette diguilé élait-elle ambitionnée par les fils des plus grandes familles de France. (1) IIS marchaient coiffés de la mître et précédés de la croix et de la’crosse. Un coussin en velours, des quatre coins du- quel tombaient quatre gros glant s en or, recouvrait le siège de la chatre sur la- quelle ils étaient assis... es pieds repo- saient sur un carreau aussi en velours... Ces hauts diguiures correspondaient direc ementavec Rome, faisaient la guerre aux évêques voisins; souvent même ils cerlaines circonstances , ils convoquaient leu ordre en assemblées générales, où tige du luxe... dans l'église où se teaaient ordinairement ces assemblées générales? La petite armoire qui se trouve dans le dossier de la seconde partie de la chaire, était destinée à garder les brefs, les bulles, les lettres de canonisation, les indulgen- ces venues de Rome, le groud sceau de l'ordre et les manuscrits hihurgiques. Sous le rapport de Part, ces deux objets ne le cèdent en rien n! à ce qui #xiste encore, ni à ce que ‘on sait avoir exIslé, eu fait de sculptures, à la Chaise-Dieu. Ces meubles donneront l'idée de la splendeur, de la magnificence qu’entre- tenaient autour d'eux les abbés de ce monastre, CH. GnouET. (La suite au p'ochain numéro.) ——0 6% 0> VARIETES. Sur la production et le commerce de la can- nelle à Geylan, depuis les premiers temps jusqu'à nos jours; par M. J. CA*PER. Dans son mémoire sur ce sujet présen- té à la société asiatique de Londres, M. (1) Charles de Valois, bat:rd c'e Charles IX, et le caidinal de Richelieu ont éte abbés ue la Ghaise- D eu. osaientméconnaîitre les ordres du roi. ans | ils se moutraient entourés de tout le ores-. Peut être le prie-Dieu et la chaire qui nous vecupent, étaieut-ils placés en face 391 Capper rappelle d’abord que les Israélites faisaient usage de la cannelle pour les sa- crifices el probablement aussi pour la mé- decine ; qu’à une époque reculéc, les Egyp- liens avaient des relations commerciales avec les parties mé idionales de l’inde et avec l’île de Ceylan. Dès l'instant où Vasco de Gama eut ouvert la route des Indes par le cap de Bonne-Espérance, tout le com merce de celte partie de l'Asie tomba en- tre Îles mains des Portugais; cependant cette nation ne donna pas yrande exten- sion au commerce de la cannelle; car cette denrée était priucipalement employée par les Arabe qui ont continué à en faire très grand usage, et qui n’y ont renoncé qu’à la date d’envirou cinquante ans pour lui subs- tituer la casse, dont le prix est beaucoup moins élevé. Lorsque les Hollandais s’emparèrent de Vile de Geylan, ils comprirent tous les avantages que pouvait leur offrir le com- merce dela cannelle; Falk, un de leurs gouverneurs, résolut de se livrer lui-mê- me à celte cultur: importante, et il exécu- ta cette résolution près de Colombo, mal- gré l’op} ositio:! énergique des Chalias, qu'4 jusque là, avaient fait le monopole de ecue précieuse substance. Falk réussit à oble- nir de la cannelle de qualité supérieare à toute celle qui avait été connue jusqu’à lui; et par tes encouragements qu'il don- na aux villages des environs de Colombo avec beaucoup de discernement et de gé- nérosité, il donna beaucoup d’extension à la cultu e du cannellier. Sou. l'admistra- tion hoïlandaise, le commerce d’exporta- tion de la cannelle gagna beaucoup d’im= portance ; 1l ya environ 100 ans qu’il s’'é- tait élevé jusqu'à la quantité considérable de 8,000 balles par an, chaque balle pesant 88 livres; sur ce nombre, 600 balles arri- vaient en Europe. À partir de cette épo- que, la diminution s’opéra graduelle- ment. Lorsque les Anglais devinrent maîtres de Ceylan, ils trouvèrent la culture du canncellier confinée aux enviror s deColom- bo, la où salck l'av:it établie, Ils s’occu- pèrent immédiatement de lui donner de l'extension; aussitêt qu'ils posédèrent les connaissances néces aires pour la perfec- tionner, ils y donnèrent tous leurs soins; ce fut ainsi qu'en 1805 et 1806, M. Car- rington lui donna un grand développe- ment, et anjourd’hut encore les parties de l’île qui furenc plantées sous sa direction, donueut la meilleure qualité et la plus grande quantité de ca nelle. Les mesures adoptées alors ressemblaient à celles qui avaient signalé la donitualion hollandaise; elles étaient entièrement oppressives pour les naturels qui étaientobligés de cons:r “ver leurs plantations, sous des peines de dirers genres. On ne connait pas le chifl e auquel s'eleva t la production au moment où les Anglais commencèrent à prendre possession de Ceylan; mais en 1804 et 1805 la moyenne élait de 3,000 balles, et celte quantité s'était élevée à 4,500 balles en 1814. L'année suivante, lorsqu'ils se furent rendus maitres des provinces Kau- dyennes, a production s’éleva à 9,600 bal- les. Gependaut ce ehilfe cousidérable ne se soulint pas, et le totalannuel var a pen- dant six aus de 4,006 à 7, OÙ balles. En 1£93 la culture fut étendue; ile 600 à 700 aces de nouveaux Le raius furent déssé- ché, purgés, plantés, et 900 hommes fu- reu ch rgés de les cultive”. Mais en 1833, le commerce fut déclaré libre, et dès lors SAN la plupart de ces belles plantations furent ruinces. Les grands canaux de décharge pour les eaux qui avaient été creusés à grands frais par le gouverment n'étant plus entretenus, se comblèrent, et de grandes surfaces de terrain se changèrent en fon- drières eten marais; bientôtil ne resta plus un pied de eauuellier sur une étendue de plus eurs centaines d'acres. L'ouverture du commerce de la cannelle aux simples pRRQUS parut dans le premier instant {ui donner de l’accroissemen ; mais ce fut un eflet tout momeulaué; avrès cela le dé- croissement devint rapide; la réduction du droit d'exploitation qui fut opérée en 4 36 ne put mème lui redonner de laeti- vilé, Une autre cause qui vint nuire éga- Jemenut au commerce de + cannelle, ce fut la substitution de la casse qui remplaça là canuelie sur tons les marchés, à cause de son bas prix. Au moment où le gouvernement déclara le commerce libre, il commença à dimi- nuer lui-même ses opéralions. Pendant quelques années il fil recueillir environ 2,500 balles par an, en moyenne. En 1840, &e nombre ne fut plus que de 1795 bailes, et en 1841, de 900 seulement; après quoi le gouverne nent abandouna totalement ce cowmerce dont il avait eu d’abord le mo- uopol . En mai 1843 eut lieu une forte ré- duction dans le droit d'exportation ; mais malgré cela la diminution continua de se prononcer jusqu’au commencement de 184 4 où une hausse de pr x de 50 0/0 donna une noavelle impulsion dont l'effet semble se faire sentir en ce moment; car aujourd’hui le commerce de la cannelle paraît se ranimer. RS ONE UNE BIBLIOGRAPHIE. Annuaire des voyages et de la géographie, par une réunion de géograpües et de voyageurs, sous la direction de M. FRÉDÉRIG LACROIX. Première et deuxième année. eux vol. in-12. Prix 4 fr. 50 c. le vol. Chez Gide , éditeur, rie des Petis-Augustins, 9. L'idée qu'a produit l'Annuaire des voya- ges ne peut que prospérer else develop- per, ecmme Loutes les idées utiles et sim- ples. Le directeur de cette intéressante publication en fait apprécier l'opportunité dans un exposé dont nous aimons à repro- duire un extrait, Parmi les sciences fon- dées sur l'observation et l'exactitude des faits, la géographie, dit avec raison M. Lacroix, est une de celles qui ont fait le plus de progrès dans le siècle present. D'une pa t les contrées à peu p:ès incon- nues out été explorées, de nouveiles terres découvertes, des reconnaissances hydro- graphiques entamées ou compiétées , une foule de points du globe determinés as- trouomiquement; d'autre part les sciences accessoires, telles que la géologie, la bota- nique , l’ethuographie, la hysique et Fhistoire natu elle, ont acquis un degré ‘de perfection relative qui à puissamment iuflué sur la géographie. La somme des conuaissances générales s’est accrue et les notons de délail ont été élucidées avec celte rectitude que donnent la pureté des méthodes actuelles et une longue expé- rience, On peut même dire que le progrès a élé si rpide que les traités généraux ou partiels de géographie, publiés il y a vingl ans, sont maintenant en arrière des résuliafs acquis au domai1e scientifique. Quand lesprit humain accelère sa marche, malbeur à qui s'arrête à nn point fixe du 300 chemin qu'il parcourt! Le dernier venu est Loujours le mieux accueilli, car il ap- porte avec lui, pour ls offrir à ses con- temporains, les produits des moissons d'autrefois et ceux de la récolte nouvelle, Ce fut pour satisfaire à ce besoin de publicité en matière géocraphique que Malte-Brun fonda ses Annales des voyages. Mais avec cer illustre écrivain, mourut la critique géographique, assagérement na- Luralisée en France par son zèle et son talent. Les découvertes et les travaux les plus importants, les notions géographi- ques, les récits de voy ges, se dessinèrent ans la presse quotidienne et périodique, faute d’un centre commun, d’un dépôt où les adeptes de la science pussent verser les trésors de leur savoir et de leurs ob- servalions. De cet éparpillement résulte pour le publie l'impossibilité de suivre les progrès de la géographie et de les résu- mer en unesynthèse lumineuse. Les rap- ports faitsannuelllementà la Société de géo- graphie ne peuvent remédier à cetinconvé- uiept,. car ils ne s'adresent qu'aux mem- bres d’une association. ; En commençant la publication d'un Anauaire des voyages de la géographie, continue M. Lacroix, nous n'avons pas, quant à présent, la prétention de ressus- citer la critique; notre but est infiniment plus modeste : nous voulons tous les ans, à la même époque, présenter au pubic un résumé des voyages eL des travaux géo- graphiques accomplis dans le couraut de l’année. Un semblable tableau n’est pas sans utilité, F rapproche dans un petit espace des faits disseminés dans mille publica- Lions diverses ou enfouis dans les porte- feuilles des voyageurs; il met en lumière des observations et des résultats le plus souvent condamnés à une fâcheuse obs- eurité; il donn au ecteur la facil té d’embras er d’un coup-d'œil les travaux et les efforts des hommes voués aux étu- des géographiques. L'Annuaire a déjà justifié toutes Les es- pérances qu'exprainail son directeur el qu’onattendait de sa publication. En deux volumes d’un prix modique, on a une exposition substantielle des principaux travaux où des principales publications ell ctués en 1843 et 154: les dernières relations de Dumont d'Urville dans l’Océa- me, les voyages de M. Hommaire de Hell en Crimée, de M. A. d'Orbigny en Amé- rique, de M. Henricy en Cochinchine, de MM. Gali ier et Ferret en Abyssinie, de M. de Montpereux au Caucase, ele. Quel- ques diseussions de géographie crilique et historique, l’examen des faits de la géographie politique, la liste des cartes publiées, ete., complètent fort utilement celte publication qui chaque année s'en- richira d’un volume. Daus le compte ren- du des publicauo s geog'aphiques, M. La- c'oix fait preuve de goût et de science, mais nous regreltons de voir dans e der- nier Annuaire une sortie peu convenable contre un homme qui aurait toujours droit à l'estime publique, quand les critiques de M. Lacroix seraient mieux fondées. La réputation de M. A. Balbi est fondée sur des titres solides, et il est peu généreux de reprocher à un étranger qui rend hom- maze à notre langue en l’em loyant pour donner de la publicité à ses œuvres, quel- ques fautes de grammaire. Gi or Q ED À O————— 360 FAITS DIVERS. On lit dans la Démocratie Pacifique : Tandis que la chambre des deputés discute des projets de loi sur les irrigations, Fate d'Afrique détourne, pour la fécondation de vastes territoires, les eaux dévastatrices qui s'éroulent, depuis les Ro= mains, dans le iit des lorrents. Déjà un système d’arrosement complet a été établi dans la vallée de la Mina : il s’en organise un non moins profitable dans celle du sig. La belle plaine du Sig, située au S.-0, de Mostaganem, ct à environ 23 kilomètres de cette ville et d'Arzew, présente une étendue de 11,004 hectares de terres arables. La rivière qui la traverse débile à l'étiage trois metres cubes d'eau par secon- de, et comme on calcule qu'il faut, sur egsol et sous ce élimat, un litre d’eau par seconde pour l'arrosage d’un hectare, dans cet élat, elle ne fournit pas de quoi abreuver plus de 3,000 hectares, Mais le Sig, dont la profondeur n'est alors que de in, 55, a, dans la saison des pluies, des crues de six à sept mètres de hauteur, et écoule jusqu’à 2,500 mèlres cubes d'eau par seconde : il porte alors à Ja mersen une seule journée, plus d’eau qu'il n’en por- terait en deux années d’étiage, Le barrage élevé, établi à l'entrée de la plaine, est disposé pour tirer parti de celte circonstance, et for- mer un Vaste réservoir qui, se remplissant de l’excc- dant des crues, le distribuera plus tard sur les terres alterées. Il est encadré dans des rochers et construit avec la plus parlaite solidité : les ingénieurs n'ont pas été moins bien servis par le voisinage d’un gise- ment d'excellente chaux hydraulique que par la con- figuration naturelle de l'emplacement. Ce travail re- vient à environ Zov,00ù fr, Il permettra de conver- tir en un véritable jardin au moins 3,600 hectares d’étendue, et secondé par la culture, il ajoutera une valeur d'au moins 26: fr au produit brut de chaque hectare arrosé ; on lui devra Ja mise annuelle en eir- culation d'un produit en denrées, triple du capital innuobilisé. Sous le soleil du Midi, les terres abreuvées ne ces- sent jamais de produire : à peife une ré@lte est-elle enlevée, qu'une autre lui succède. La bêclre ou la chariue s’avancent sur les pas du moissonneur, @6 partout où s'établit ce système de culture, il entra}- ne, par la combinaison des travaux qu'il exige et l’a- boudance de ses produits, l'installation d'une popu- latun dense, nombreuse, robuste; celte circonstance est certainement ce qu'il y a de plus favorable à le fondation de notre établissement. Le vicomte A. de LAVAL SUMMAIRE DES ARTICLES CONTENUS DANS L'ECHO DES 26 FEVRIER ET 2 MARS. SOCIETES SAVANTES. — AGADÉMIE DES SCIENCES: séance du ‘44 février. — Institutions royales de Londres, — SCIENCES PHYSIQUES. —- CHIMIE. — Recherches sur les acides métalliques ; FRÉMYX. — PHYSIQUE, — Noae sur la structure et la pro- priété rotatoire du quartz cristallisé; SOLEIL. — SCIENCES NATURELLES. — EMBRYOGÉNIE VÉ- GÉTALE. — Sur la formation de l'embryon et sur Ja sexualité des plantes ; docteur GELESNOW. — MINERALOGIE. — Sur deux nouveaux gisements de pierres gemmes , Bertrand de Lo. — z00LOGI8.— Formalion des iles Gambier au Mangareva; P. Lessox. — Sur les crustacés de la famille des eloportides ; LEREBOuLLET. — SCIENCE» MEDI- CALES ET PHYSIOLOGIQUES. — Sur la naturem de l’agent du système nerveux ; J. Sgark. — Note sur un agneau dérodyme né à Toulouse ; A. Joux. — SCIENCES APPLIQUEES.—MÉCANIQUE APPLE QuÉE. — Sur la division mécanique de la circon= férence du cercle en parties égales ; M. BENOIT, — ECONOMIE INDUSTRIELLE. — Rouissage du lin dans le Nord et en Flandre. — Matières pour la fabri= eation du papier; LAROGHE, JOUBERT et DOMERGUE HORTICULTURE. — Expériences relatieas aux effets exlraordinaires du charbon de bois sur la végéta=m . reiNqure. — Nouvelles recettes pour la teinture de la laine ; H. ScHaner. — SCIENCES HISTO="\ RIQUES. — Bibliothèque de la ville de St-Umo GÉOGRAPHIE, — Annuaire des voyages et de la géa=s graphie; LACROIX. = ARGHÉOLOGIE. — Arneubles ments historiques; Ch. Grouer.—VARIÈTÉS. = Production et conunerce de la cannelle à Ceylans J. Carre. BIBLIOGRAPHIE. — NOUVELS LES ET FAITS DIVERS. ” RE IMPRIMERIE DE A. BLONDEAU, RUE RAMEAU, 7 { 2 om ge + . nés avant l’âge de dix à douze ans : zieme annee, CAT © —9 SOCUMIE & IMAUR = S Side PAYS DANS TOUTES L'S L'ÉCHO DU MONDE SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES SCIENCES. FR "ÉcHo pu MONDE SAVANT parait le JEUDI etle DIMANCHE de chaque semaine et forme par an deux voluniesde plus de 4,200 pages chacun .On s'abonne à ParIS, rue des BEAUX-ARTS, N. 6, et rue de la CHAUSSÉE-D'ANTIN, 3, et dans les départements chez les principaux libraires, el dans les bureaux de poste et des Messageries. Prix du journal , PARIS pour un an, 25 fr.; ; 6 mois, 13 fr. 50, trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 30 fr, 16 fr, 8 fr, 80. À L'ÉTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Adresser tout ce qui concerne le journal à à M. le vicomte A. de LAVALET TE, directeur et rédacteur en chef, ACADÉMIE DES SCIENCES. Séance du 3 mars. M. Serres termine son rapport sur le prix |: décerner aux meilleurs travaux sur la vac- cine ; le savant académicien résume dans les neuf propositions suivantes les solutions données par les concurrents aux questions proposées par l'Académie. io La vertu préservatrice de la vaccine est absolue pour le plus grand nombre des vaccinés et temporaire pour un petit nom- bre. Chez ces derniers même elle est pres- que absolue jusqu’à l’adolescence. % La variole atteint rarement les vacci- c’est à partir de cette époque jusqu'à 30 et 35 ans qu’ils y sont principalement Exposés. 3° En outre de sa vertu préservatrice, la yaccine introduit dans l’organisation une propriélé qui atténue les symptômes de la variole, en abrège la durée, et'en diminue considérablement la gravité. lL° Le cow-pox donne aux phénomènes lo- caux de la vaccine une intensité très pro- noncée ; son effet est plus cerlain que celui de l’ancien vaccin. Mais après quel- ques années de transmission à l’homme, æeette intensité locale disparaît. 5° La vertu préservatrice du vaccin ne paraît pas intimement liée à l'intensité des symptômes locaux de la vaccine. Néan- moins, pour conserver au Vaccin ses pto- priétés, il est prudent de L2 régénérer le plus souvent possible. . 6° Parmi les inoyens proposés pour ef- fectuer cette régénération, le- seul dans lequel la science puisse avoir confiance jusqu’à ce jour, consiste à le reprendre à la source. 7e La revaccination est le seul moyen d’épreuve que la science possède pour dis- tmguer les vaccinés qui sont définitivement préservés de ceux qui ne le sont encore qu'à des degrés plus ou moins prononcés. 8° L'épreuve de la revaccination ne con- Stitue pas une preuve certaine que les vac- . cinés chez lesquels elle réussit fussent des- tinés à contracter la variole, mais seulement une assez grande probabilité que c’est par- ticulièrement parmi eux que cette maladie est susceptible de se développer. . 9° En temps ordinaire la revaccination doit être pratiquée à partir de la quator- zième année; en temps d'épidémie il est | prudent de devancer cette époque. — M. Silberman, imprimeur à Siras- : bourg envoie à l’Académie un de ses essais ! d'impression en couleur d’après un procédé | nouveau. —- Dans un mémoire pr ésenté il y à quelque temps à l’Académie, l’on a prétendu . que l’huile de schiste contenait de l’arse- nic. M. Selligue vient aujourd’hui protester contre cette opinion et démontrer son peu | de valeur. Suivant lui les schistes bitumi- neux se rencontrent dans les terrains houilliers unis au fer sulfuré, à l’oxyde de fer, et l’arsenic qui estrare en France, oc- cupe principalement les terrains primitifs. Du reste, s’il existait de l’arsenic dans le schiste bitumineux, on ne le trouverait plus dans les huiles après la distillation, car il est facile de concevoir qu’il en aurait été chassé par cette opération et qu'il serait venu se condenser sur les parois refroidies des tubes que renferme l'appareil distilla- toire. Du reste, s’il est arrivé à quelques per- sonnes de trouver de l’arsenic dans les huiles de schiste, il ne faut attribuer la pré- sence de ce corps qu’à l'emploi de l'acide sulfurique avec lequel on les purifie. Cha- cun sait qu’on a souvent trouvé de l’arsenic dans cet acide, et là est toute l’énigme de la question soumise au jugement de l'Aca- démie. —— M. Jackson présente un mémoire sur un gisement de cuivre et d'argent natifs, des bords du lac Supérieur. Sur le rivage méridional de ce lac, près des mines de Kewena-Point, M. Jackson a trouvé une région minérale très intéres- sante. Là le cuivre se présente générale- ment à l’état métaliique d’un trapp amyg- daloïde disposé en dykes très épais coupant les couches du vieux grès rouge, et des con- glomérats qui forment dans celte partie les bords du lac Supérieur. Le cuivre se trouve à la fois à l’état de cuivre métallique pur et à l’état d’alliage d'argent et de Cuivre, renfermant des spé- cules et des grains d'argent pur, envelop- pés dans sa masse, et de l'argent cristallisé en globules également adhérents à la surface de Palliage cuivreux. Quelquefois des vei- nes d'argent pur coupent de grandes masses de cuivre, contenant seulenient à l’état d’al- liage de 1/1000 à 3/1000 d'argent; les veines paraissent abrss’ètre formées dans la masse par voie de ségrégation. Dans celte même région minéralogique, on rencontre de l'argent métallique pur, répandu en abondance dans la roche amygdaloïde, en petits grains et en bou- tons de la grosseur d’un pois. M. Jackson a aussi trouvé de petites écailles de cuivre dans des filons de Du- tholite, de Prehnite, etc. Un blocerratique de cuivre, pesant envi- ron trois mille livres, a élé trouvé sur le conglomérat près de la rivière Ohontaga. 1] provient, selon toute apparence, de la ser- pentine de l’île Royale, située au nord à la distance de 40 milles: M Elie de Beaumont présente encore au nom de M. Jackson un ouvrage qui a pour ütre : Finalreport on the geology and mine- ralogy of’the state of New-Hampshire, with contributions towards the improvement of agriculture and metallurgy. —M. Melloni, dans une lettre écrite ar A- cadémie , fait connaître quelques-unes des remarques qu'il a faites sur les lois que sui- - vase cubique, vent ies irradiations calorifiques en sortant des corps échauffés au-dessous de l’inçan- descence. L'on mentionne dans tous les traités de physique l'inégalité de chaleur rayonnée par les diverses surfaces , placées exacte- ment dans les mêmes conditions de gran- deur et de température, et l’on connait les expériences de Rumford et de Leslie à cet égard. Ramford prit deux vases parfaite- ment égaux de cuivre jaune, munis chacun d’un thermomètre : il laissa à l’un des deux vases son brillant métallique, et couvrit successivement la surface extérieure de l’autre, d’abord d’une seule couche de ver- nis, puis de deux, puis de quatre; il rem-- plit à chaque fois les deux récipients d’eau à 50°, et après les avoir suspendus libre- ment au milieu d’une chambre, il observa le temps nécessaire à chacun d’eux pour qu? la températuré baissàt de 10°. Le vase nu employa toujours 45’; mais le même abaissement de température dans l’autre vase se produisit d'autant pius vite que le nombre de couches de vernis était plus grand, car on eut successivement 31° pour une seule main dé vernis, 25’5 pour deux mains, et 20°75 pour quatre mains. Dans ure expérience de Leslie, la radia- tion fut trouvée autant plus intense que les couches de vernis étaient plus nombreu- ses; mais cet effet n’est pas illimité, et ar- rivées à une certaine épaisseur, iln'ya plus d'augmentation. Ainsi, jusqu à une certaine profondeur, les couches inférieures rayon- nent : travers les supérieures, et viennent augmenter la radiation de la surface sur l'instrument thérmoscopique. Mais cette profondeur est-elle constante où change-- elle avec la nature des corps? C'est ce que M. Meiioni a essayé d'apprécier dans la communication qu'il fait aujourd’hui à l’A- cadémie. Le savant [talien a d’abord cherché, pour recouvrir ses.appareils d’ir radiation , un vernis qui n'offrit point les inconvénients que présente généralement celui qu’on des- ne à ces sortes d'expériences. Plusieurs essais l’ont conduit à employer un vernis formé d’une solution alcoolique, composée principalement d'ambre', de -mastic et de sandaraque, unis à une petite quantité d’op- poponax et de gomme gutte. Ce vernis ne devient pas visqueux, comme tant d’autres, par l’action de la moindre chaleur; mais il reste parfaitement sec à une température de 60 à 70°. Il esten outre fort coulant et formé de matières insolubles dans l’eau. M. Melloni a fait ses expériences sur un et à l’aide de son thermo- multiplicateur il a pu constater que l’etfet a constamment augmenté, selon une série décroissante, avec le nombre des couches de vernis superposées jusqu’à la seizième , qui était, en conséquence, la dernière dont l’action rayonnante parvint directement à l'extérieure 36% En comparant avee som les résultats.de ses nombreuses expériences, et en Lenant compte du nombre de couches de vernis, des quantités de rayonnement et de leurs différences, M. Melloni est arrivé à dresser un tableau dont nous transcrivons les deux limites extrèmes : Ndecauch. 1,211 Rayonnem. 9,5 13,9 17,8 21 ve. 10,8 10,9 40,9 40,0 Différences. 2,6 3,9 3,5... 0.1 0,0. —0,1 On voit, dans ce tableau, que l’augmen- tation du rayonnement s "est manifestée j jus- qu'à la seizième couche ; mais dès-lors elle resta stalionnaire pour diminuer ensuite. Ces premières expériences faites, lon re- couvrit trois faces du cube de couches d'or, et la quatrième d'une couche de vernis. L’épaisseur des trois couches d’or était de millim. millim. millim. 0,00206 0,00412 0,0082/ Le récipient préparé et rempli d’eau chaude fut posé sur son soutien el tourné de manière à présenter successivement ses quatre faces au corps thermoscopique. L'in- dex de l'instrument qui marquait encore de 40 à 41 lorsque le corps thermoscopique se trouvait sous l’action de la paroi vernie, ne donnait qu'une force rayonnante de 4, 5 environ lorsque la paroi vernie était rem- placée par la première paroi dorée, et cette indication ne changeait plus en tournant contre le thermoscope les deux autres pa- rois dorées du cube. La dorure la plus mince avait donc déjà atteint et peut-être dépassé la limite d'épaisseur nécessaire pour porter au maximum l’irradiation de la surface mé- tallique. Ainsi, dans l'or, les rayons ne proviennent pas bien certainement d’une profondeur plus grande que 2/1000 de mil- limètre ; le ve: nis qui envoie au dehors des rayons calorifiques j jusqu'au dela de la pro- fondeur de 44/1000 euviron de millimètre a donc une limite 22 fois plus reculée. Ainsi se trouve résolu pour l'or et le vernis le problème relatif à la profondeur de la radiation. M. Melloni termine sa lettre par l’appli- cation des principes du rayonnement des points situés au dessous de la surface à la démonstration théorique de la loi du sinus de l’inclinaison. — Mais nous ne le suivrons pas dans ces détails qui, pour être bien compris, nécessitent l'emploi de figures géométriques. — M. Zantedeschi présente un mémoire sur la théorie physique des machines ma- gnéto- électriques et électro-magnétiques. — M. Jean Paltrineri présente un travail relatif à la construction des machines à va- peur. — M. Laurent envoie une note sur la théorie de la lumière, et M. Sturm sur la théorie de la vision. -—Un de nos plus savants astronomes, M. Leverrier, qui à calculé avec une patience extrême les tables de Mercure, annonce à l’Académie que le 8 mai 1845 aura lieu une éclipse partielle de soleil produite par Mer- cure. Le calcul a indiqué à M. Leverrier que ce phénomène épasserait à quatre heures du soir 27° 5”. — Ce résultat diffère peu de celui donné par le Nautical Almanac, par les éphémérides de Berlin et par la connalss: nce des temps. — M. Colla et M. Edwards Cooper ont découvert à Naples une nouvelle comète.Ce dernier observateur communique aujour= d’hui ce fait à l’Académie, La lettre de M. Edw. Cooper fixe au 7 février le jour de cette découverte. Nous y LS LS AO ITS trouvons leséléments s M'a de cetastre Passage au périhélie. Déc. 1844. 10,87345 Longitude En] 305 0944 Distance périhélie log. — 9,51816 Longitude du nœud ascendant, 419/40b372 Inclinaison. h2093'2 Mouvement direct. E. F. SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE. Nouvelles expériences sur la rosée. — Commu- nicatlon faite par M. MELLONI à l'Académie des Sciences de Naples. (Extrait de la Rac-: colta scientifica, n. 4, du 15 février.) Il y a peu de temps que M. Melloni a an- noncé à l’Académie royale des sciences de Naples que le père Raphaël del-Verme, rec- teur du collége Delle Scuole Pie, s'occupe à faire des expériences sur le phénomène de la rosée. Lorsque ses observations seront terminées, les résultats en seront présentés à l'Académie de N \aples. Mais en attendant, le père Del-Verme désire faire connaître quelques faits qui mettent en évidence la vérité de la théorie de Wels que les physi- ciens ont généralement adoptée. L observateur italien prit quatre thermo- mètres également sensibles, à réservoir cy- lindrique et revêtu d’une feuille d’étain, et, après le coucher du soleil, il alla les placer dans son jardin de la manière suivante : il introduisit le réservoir du premier dans la terre, à deux pouces de profondeur; il placa également le second en terre, mais de telle sorte que le réservoir était à peine recouvert ; le trofsième était isolé dans l'air et supporté à deux pouces du sol; enfin, le quatrième, placé également dans l'air, était à quatre pieds de hauteur. Quand le ciel était découvert et atmosphère tranquille, le second thermomètre , c’est-à-dire celui qui indiquait la température de la couche superficielle du sol, restait constamment plus bas que le troisième , qui était élevé de deux pouces au-dessus de terre ; au con- traire, les températures du premier et du quatrième instrument étaient plas hautes que celle du second. Comme le lieu qui servait à ces expérien- ces était découvert et exposé au midi sa surface était plus chaude, pendant les journées sereines, que l'air adjacent; de même les observations du père Del-Verme prouvent évidemment que, pendant la nuit, il s’y est manifesté dans les couches superfi- cielles du sol une cause de refroidissement qui a abaissé leur température; que, de là, l'air adjacent a dû perdre par son contact avec elles une portion de sa chaleur pro- pre et se montrer ainsi plus froid près du sol qu'à une certaine hauteur, contraire- ment à ce qui a lieu pendant le jour, où la tempéralure de l’air est d'autant plusélevée qu'il est plus près de la sur face du soi. La température des couchessuperficielles du sol, plus basse que celle de l’air adja- cent, dans les expériences de MM. Palmier: et Del-Verme, ne contredit en rien les ré- sultats inverses obtenus par d’autres expé- rimentateurs, Car cCeux-Ci avaient opéré dans des prairies; or, dans ce dernier cas, le rayonnement du sol vers l’espace, est em- pêché par la présence des herbes, et néces- sairement la terre doit, par conséquent , rester plus chaude que les plantes qui se refroidissent par rayonnement et qui abais- |biant, | mieri. LEUAUE | 366 _sent ainsi Ja empérature de l'aram- Deux thermomètres , Let également d'une feuille d'étain, furent placés à la même élévation, l’un dans une touffe d'œil- lets, l’autre à l'air libre. L'air étant calme et le ciel serein, le thermomètre, en con- tact avec la plante, se trouva constamment plus bas de quelques degrés que celui qui était suspendu librement dans l'air, comme dans les expériences du professeur Pal- À ce propos, M. Melloni fait observer que les différences observées par les deux expé- rimentateurs entre Ja température de l’air et celle des plantes doivent être nécessaire- ment inférieures de beaucoup à la vérité ; il existe, en effet, dans les feuilles des plan- tes une cause incessante et puissante de re- froidissement, à cause de leur faible masse et de leur surface considérable ; l’un autre côté, ces feuilles touchaient à peine en quel- ques points les récipients des thermomè- tres dans lesquels étaient contenues des quantités notables de mercure ; on ne doit donc pas s'étonner si, en opérant à l'aide de thermomètres d’une sensibilité exquise, à réservoir plan et de très-faible volume, Wells et d’autres physiciens ont observé des différences beaucoup plus fortes. De toute manière, cependant, MM. Palmieri et Del-Verme-ont trouvé la température des plantes plus basse que celle de l'air am- biant, d’où il résulte clairement que le froid observé près du sol ne provient pas du mi- lieu ambiant, mais des corps solides qui y : sont plongés. Quiconque comprend la théorie du re- froidissement produit dans les corps par l'émission du calorique vers les régions su- périeures de l'atmosphère, ne peut révo- quer en doute cet abaissement de Lempéra- ture d’autant plus considérable que la masse du corps rayonnant est plus faible propor- tionnellement à sa surface. Geperdant, il M est des personnes qui croient trouver une (| objection sans réplique contre la théorie de la rosée dans l'observation vulgaire rela- | tive à l’abondance de la resée qui se Lis | Que sur 1e toiles d'araignées À sr. à l'air libre Le are Del-Verme a disposé, dans son jardin, deux systèmes de lames de verre, les unes horizontales, les autres verticales. Le premier système était formé de cinq la= mes horizontales, disposées de la manière suivante : la première sur la terre, la se- conde à demi-pouce de hauteur, la troisiè= me à six pouces, la quatrième à deux pieds, … et la cinquième à quatre pieds. Le second, système était formé de trois lames dont lan première était enfoncée en partie dans le sol: la seconde, soutenue à l’extrémitéen d'un petit Support de bois, de manière à. avoir son centre à un pied de la surface de la terre ; la troisième élait soutenue de la même manière à deux pieds de hauteur. Bæ rosée se précipita sur les deux séries dela mes, en quantité d'autant plus considérable qu "ell es étaient plus près de terre ; nrais, à hauteur égale, les surfaces horizontales fu= | rent plus humides que les verticales. : D’autres lames verticales furent suspen= dues à la même hauteur, éloignées l’une de l’autre et non parallèles entre elles comme les précédentes, mais sur divers plans: Ba précipitation de la rosée varia selon Jeu situation, par rapport à une colline qui do-. | mine le jardin où se faisaient les expérien= di) ces. Les lames, dirigées perpendiculair= \ - 367 _ ment‘à cette éminence, fur nt plus couver- tes de rosée que celles qui lui étaient paral- _lèles; le froid produit sur le verre était donc plus considérable sur les surfaces qui | pouvaient rayonner plus librement vers : l'espace. _Ilest à peu près superflu d'ajouter que, pour le même motf, les surfaces horizon- tales de la série précédente furent plus humides de rosée que les surfaces verti- cales. Le P. Del-Verme a exposé ensuite dans | son jardin deux lames de verre horizonta- les, éloignées du solde quatre pieds ; la première était à l’air libre, la seconde fut ) mise dans une pelite caisse rectangulaire | un peu plus large qu’elle et dont les parois | Jatérales avaient sept lignes de hauteur, de | telle sorte qu’elle était un peu écartée du }fond et inférieure au plan des bords. Les deux lames se trouvèrent humides à leur surface supérieure et inférieure, mais la | Jâme qui était suspendue dans la petite caisse l'était sensiblement plus que Pautre. Ainsi disposées, ces mêmes lames furent ltransportée sur la terrasse de la maison, à une hauteur de 54 pieds: celle qui était entourée par ja petite caisse fut très hu- mide de rosée, tandis que l’autre resta ‘presque sèche pendant toute la nuit. L’ex- ‘plication de ce fait est évidente dans la | théorie du rayonnement des corps vers le ciel; mais comment en rendre compte dans \ l'hypothèse selon laquelle la rosée s’élève- rait du sol? D <> — À CHIMIE. \ Examen chimique d’un fruit de l'Inde, nom- | mé Bou-tem-paijarg OU Boochgaan-tam- pérjang ; par M. GUIBGURT. | Ce fruit see a généralement une forme | ovoïde, un peu renflée au milieu, quelque- fois amincie en pointe aux deux extrémi- tés ; mais le plus ordinairement il est aminci seulement du côté du pédoncule, qui offre une cicatrice oblique souvent partagée en | deux par une ligne proéminente, ce qui in- * dique l’adjonction latérale de un ou deux carpelles adnés sur le même pédoncule. Î Uette disposition, qui est celle des fruits de Sapindacées, jointe à l’indéhiscence des carpelles, à l'absence de toute ligne sutu- | rale-et de tout vestige de stigmate : enfin, àla nature éminemment mucilagineuse du |péricarpe, renfermant un endocarpe carti- Jagineux, et une amaude à deux cotylédons |pourvus d'une fossette à l'extrémité oppo- Se au pédoncule ; tout indique que ce fruit ‘appartient, en cliet, au genre Sapindus; et après l'avoir comparé au fruit du Sapin- [us rubiginosus de Roxburg, figuré dans les plantes du Coromandel, t. I. tab. 62, je ne ais aucun doute qu'il n’appartienne à cet arbre de l'Inde, remarquable par sa gran- deur et par la dureté de son bois, qui le rend propre à un grand nombre d’usages. Le fruit entier surnage l’eau. En le lais- Sant séjourner dans ce liquide, Ja subsiance qui constitue le mésocarpe se gonfle, déchi- re l'épicarpe, et parait au dehors sous Ja forme d'une gelée transparente que, l’on peut comparer à celle qui recouvre la gla- Gale (Mesembryanthemun cristallinum), et qui est exactement de la même nature. . Après avoir déterminé l’espèce et la con- stitution organique du fruit, nous avons pro- cédé à son examen chimique. Huit fruits pesait ensemble 9,/, grammes ont été brisés. Les amandes seules pesaient 3,3 gr., et les diverses enveloppes 6,1, 368 Les amandes, pulvérisées, ont été traitées par l’éther. L'évaporation de ce liquide a produit 0,28 d’yne matière grasse jaunâtre qui ne cède rien à l’eau bouillante : seule- ment, la graisse se fond et reprend une ap- parence cireuse par le refroidissement. Cette graisse est très rance et d’un goût acre par conséquent. Le marc des amandes, épuisé par l’éther, a été traité par l’alcool rectifié. L'alcool évaporé a produit seulement 0,01 d’un ex- trait jaune, déliquescent, d’une saveur salée et un peu amère. Cet extrait, dissous dans l’eau, se fonce légèrement par le sulfate de fer: Le marc de l’amande, insoluble dans l'alcool, a été délayé dans l’eau, additionné diode et examiné au microscope ; il a paru formé de tissu cellulaire déchiré et d’une grande quantité de granules d’amidon d’une forme allongée et un peu triangulaire. Les diverses enveloppes de fruits, pesant 6,1, ont été traitées par l’alcool rectifié. La première liqueur. était d’un vert très faible, et la seconde presque incolore. Les liqueurs réunies n’ont produit que 0,1 d’un produit vert, huileux, de la nature de la chloro- phylle, lequel, traité par l’eau bouillante, lui a communiqué une faible couleur jaunà- tre et la propriété de se colorer en vert noïi- râtre par le sulfate de fer. Le résidu insoluble dans l'alcool a été dé- layé dans l’eau. Il s’y gonfle beaucoup, sans cependant lui communiquer une gran- de consistance, en raison de l'incohérence réciproque des parties gonflées. Par l’ébul- lition, le tout se convertit en une gelée in- cohérente du poids de 250 grammes, d'où l'expression, dans un linge serré, ne fait sortir qu’une petite quantité d’un liquide mucilagineux, brunätre, insipide : cepen- dant ce liquide prend une teinte vert-noi- |ràtre très prononcée-par le sulfate de fer. Pour parvenir à passer la gelée, il faut l’é- tendre encore de 200 grammes d’eau, et l’expriner à travers une toile un peu lâche. Alors elle passe, sans laisser d'autre résidu que les débris atténués de l’épiderme du fruit. Cette matière gélatineuse n’est pas de l’a- cide pectique, ear elle ne se dissout pas sensiblement dans la potasse caustique é- tendue, même à l’aide de l’ébullition. Elle est Cgalement insoluble dans lès acides étendus ; elle se colore partiellement en bleu par liode, ce qui indique qu’elle ren- ferme une petite quantité d’amidon ; mais, comme le péricarpe du fruit n’en contient pas, 1l est plus que probable que celui ob- servé dans cettesoccasion provient du mé- lange d’une portion d'amande. À part cet amidon accidentel, la matière gélatineuse du Boatamparjang présente toutes les pro- priétés de la bassorine où kutérine. Ces pro- priétés sont de se gonfler considérablement par l'eau, et de former une matière gélatu- forme transparente, dent les parties ne con- Lractent aucune «lhérence entre elles ; d'être insoluble dans les acides et les alcalis fai- bles, de ne pas se colorer par l’iode: enfin de se conserver très longtemps sous l’eau, sans passer à l’acescence-ou à la putréfac- BYE En résumant les essais chimiques précé- dents, on trouve pour la composition de amande du Sapindus rubiginosus : Matière grasse, 0,28 8,19 Extrait jaune, salé, amer, 0,02 0,61 Amidon, Tissu cellulaire, 3,00 90,90 3,30 100,00 36 Et pour la composition du péricarpe : Huile verte, 0,10 : 1,67 Bassorine, 5,55 90,98. ed ue p- appr. 0,15 2,45 pores p. approx. 0,30 4,9 . Epiderme, 6,10 100,0% Cette analyse,toute imparfaite qu'elle est, suflirait à priori pour faire apprécier les propriétés thérapeutiques du Tampaiang. Cette substance, contenant, sur 400 parties, près de 60 parties de bassorine, environ 30_parties d’amidon, et ne contenant que un millième de son poids d'extrait salé et amer, et un centième et demi d’un extrait mucilagineux et astringent, peut être con- sidérée comme à peu près dénuée de pro- priétés. actives, et ne peut guère offrir que celle d’une substance gommeuse et amyla- cée. Ce fruit a élé apporté de l'Inde, il va quelques années, par un Belge, qui lui at- tribuait de grandes propriétés médicinales, et spécialement d’être un spécifique certain contre la diarrhée et la dyssenterie ; mais l'expérience n'a pas justifié ce qu’on en at, tendait. (Rev. Scient.) Tera COdC———— SCIENCES NATURELLES. BOTANIQUE Tableau de la végétation aux îles de Manga- xéva ; par M. Adolphe LESSON. La végétation qui couvre les iles Gam- bier ne diffère point de la flore des autres iles océaniennes: ce sont la plupart des végétaux qu'on retrouve à GC Taïti et dans les archipels voisins. Beechey, dans la nar- ration de son voyage, cite 24 espèces de plantes; il a observé une capparidée, un uasturtium,le sesuvium de l'ile Pitcairn, uñ crgénia, le scœvola kingü qui eroissené au-dessous de la zône que recouvre le sac- charum fatnum, graminée qui ne sc tron- ve que sur les sommets des montagnesles plus élevées. Puis la lisière des rivages possède un liseron qui couvre littérale- ment les coraux desséchés, des œillets, le parau, le miroe (thespesia popularia) ; le nono et enfin l’antiet lamaï. Beecheyn’a- vait pas vu ce dernier végélal, mais com- me les armes des insulaires sont faites avec son bois, il a dù ea admettre l’exis— tence sur ces îles. Bcechey cite encore la plante à thé ou dracena terminalis, la pa- tate douce, l’appe, la canne à sucre fran- che, le melon d’eau, le cocotier et les ba saniers, le taro et l'arbre à pain. À ces plantes se borne le catalogue du naviga- teur anglais, quiemploie évidemment que!- ques noms usités dans les îles voisines, mais incongus aux Mangaréviens. A mon retour en Europe, j'ai consultéle voyage de d'Ürville,et j'ai pu m’assurer de ce fait qu'ilu’avait pas ajouté aux dé- tails de Beechey, même sous lerapport des indications nominales. Ainsi il appelle le thespesia miro; la canne à sucre sauva- ge, kalao; le mürier à papier, pourt; le bidens tarou; une graminée rampante, peut être du genre thou&rea, pori-rouaine ; une synantherée à fleurs jaunes, tout&he-. ponaka; Yachyranthes turake; le baring= tonia, houtou, comme, à O'Taiti, l’aleuri- tes, rama. M. d'Urville ajoute que te ricin a été importé par les Européens. Les plantes que j'ai récoltées se mon- tent à 48 espèces. 570 Elles ont été données au Muséum et à divers botanistes de Paris. Je vais done sue- cessivement citer leurs noms dans la lan- gne Mangarévienneet dire quels sont leurs usages dans l'économie domestique de ces peuples. Les noms que j'emploierai ne concorderont pas toujours avec ceux de Beechey et de d'Ürville: mais je crois pou- voir les donner avec certitude comme étant réellement ceux employés par les in- sulaires. Le ava, si célèbre dans les iles Océaniennes, cette boisson que fournit un poivrier, est inconnue aux Gambier. Le mot océanien Kava, bien que resté dans la langue Mangarévienne, signifie seulement mauvais. L'arbre par excellence de ces îles, puis- . qu'il fournit à la population le pain tort pé- iri et qu'il ne s'agit plus que de le faire cuire, est l'arbre à pain ou artocarpe à feuilles incisées. Les Mangaréviens appel- lent tumeëi l'arbre, mais ils possèdent des aoms pour en désigner les diverses parties ou les préparations qu'ils en retirent. Ils appellent le fruit à pain mei, le fruit crü mei-motra et qnand il est rôti mei-mou. La pâte du fruit fermenté se nonime ma, mais pétrie, et dé‘ayée et cuite en bouillie, c'estla popog. Sion enfait des gâteaux, c'est ja paputa. Sion emploie un fruit müri tout récemment, c'est du pieze,etlorsque le fruit tombe par suite de maturité, c’est qu'il est pakia. Enfin le spadice ou chatou de la lleur s'appelle pakeko, et l'écores pour faire des étoffes poluru. Les insulaires entourent la enlture de cet arbre précieux de tous les soins dont ils sont susceptibles. Avec * son bois ils faconnent leurs pirogues, car cet arbre donne un bois rouge excellen pour les constructions. Un autre végétal précieux pour toutes les îles de l'Océanie est le cocotier, le tu ou tumu-herei des Mangaréviens. La noix de coco se nomme erét, son émulsion Linn- eréi, sa pulpe mori-erte, la noix prer, le brou brugha? La noix vide servant de vase per- ere, les feuil es ou palmes fo-eréi, ‘eur ra- chis Lou erci. Kapis sert à désigner un coco qui a peu d'eau et beaucoup de chair, et fau est le mot usité pour les cordes faites avec les fibres de l'enscloppe de la noix. Les cocotiers sont moins abondants sur ces îles que les arbres à pain ct ils sont peu multipliés à Akena. Le genre bananier présente plusieurs variétés propres à ces îles, bien que les missionnaires aient prétendu queique part les avoir importés. Les espèces viennent abondamment à l’état sauvage sur toutes les îles océaniennes : à Mangaréva on les nomme génériquement {umnu-meika, tandis que le régime des fruits s'appelle peta, et le fruit meka, lesquels se nomment fehi, à Taiti. La première variété rouge s'appelle natu ; une petite banane blanche oringha; la grosse, puke-pule ou boughé-boughé, et la figue banane hororura. Le musa coccinea -qui donne des fruits si savoureux par leur déticatesse , a les rachis d’un rouge de ci- nabre, quand le limbe de la feuille est vert, excepté la pointe qui est jaune de gomme gutte. La fleur est du plus beau vermillon velouté. L'arbre à pain, le cocotier, le bananier, voilà les trois végétaux qui remplacent, chez ces peuples, leurs moissons et leurs vendanges, trinité féconde qui nourrit, abreuve, soutient l'homme; remplace les fabriques de drap en leur fourn ssant la tapa, sert à construire les pirogues et à les gréer, 371 Les autres végétaux sont moins pré- cieux sans doute, mais cependant tout aussi intéressants à connaître. L'arrow-root que les naturels nomment pia, est produit par le tacea à feuilles pin- natifides. Beechey ne le mentionne pas parmi les productions des (rambier, mais je lai observé à Mangaréva et le pilote m'a assuré qu'on le trouvait sur les autres iles du groupe. Il en est de même du pan- danus où vaquois que les insulaires m ont nommé hkara, et qui serait agpelé renfara, si l'on devait en croire un article de la Ga zette des iles Sandwich. Ce végétal curieux a deux variétés, et peut fournir des étoles. Ses fruits rouges arrangés en pomme de pin servent à faire des colliers, mais bien que durs ils servent à la nourriture , et plusieurs fois ils ont empêché des disettes de devenir par trop meurtrières en servant à l'alimentation des habitants. Le tamanu est un arbre trèsélevé, bien connu par la beauté de son ferillage men- tionné par la plupart des voyageurs et que les botanistes nomment calophyllum ino- plyllum. L'Anghatai est l'arbre que les in- sulaires emploient à faire des palissades. Ses feuilles ressemblent assez à celles du miro , et ses fleurs sont rouges. On en voit un pied magnifique auprès du mô'e de Mangaréva. Le keika est un petit arbre qui donne des fruits assez semblables aux pommes d'api. Le temame sert à faire des humele où écuell:s destinées à la prépara- tion des aliments. Les naturels possédaient de ces sortes de vases très grands et uniquement consacrés aux cérémonies païennes, qui ont été remis aux mission- naires après l'adoption du christianisme. Le tai-mea est un grand arbre qui donne un bois rouge fort beau. C'est probable- ment l'arbre dont parle Beechey lorsqu'il cite les radeaux des insulaires faits avec un bois rouge un peu poreux, mais à grain plus doux que celui de l'amaï. Une grande quantité de ce hois destiné à lambrisser l’église, fit l'objet de mes remarques et l'on me dit qu'il provenait d'une variété de l'arbre à pain. Le toutou est un petit ar- buste dontles fruits ressemblent à ceux du cafeyer, Je l'ai également rencontré aux iles des Amis ou Tonga. Le ghoc ou go, est un bambou qui acquiert de fortes propor- tiuns. Le hahao, que l'on prononce ghagao, est cette cannamelle sauvage assez grande qui, dans la saison humide, couvre les pi- tons des montagnes et qui disparait dans la saison sèche. Le miro est ce bel arbre aux larges fleurs que les botanistes ont appelé ba- ringlonia sjeeiosa. F'admirai un maguifique individu près du môle de Mangaréva de ce végéial que j'avais déjà vu à Taïti, aux îles des Amis et à la Nouvelle-lrlande. Par une sorte d’analogie de la fleur, les insu- laires appellent le cotonnier kou-miro. (La Jin au prochain numéro.) | SCIENCES MEDICALES -ET PHYSIOLOGIQUES. ART DES ACCOUCHEMETS. Sexe deH’Enfant, considéré comme cause de difficulté et de danger dans l’accouchemeni; par M. SIMPSON. À la suite de recherches comparatives sur les difficultés de l'accouchement dans les diverses espèces animales et dans les diffé- rentes races humaines, M. Simpson (ut amené à conclure qu'il existe entre la tête fœtale et le bassin de la mère , un rapport 372 tr de proportions tel que la déviation même! la plus légère dos dimensions normales, devient une cause de difficultés et de dan gers dans la parturition. Comme consé- quence toute naturelle, il entreprit de dé- terminer si les accouchements de garçons ne seraient pas plus dangereux et pour la: mère et pour l'enfant, que ceux de filles. Ses investigations l'ont conduit à résoudre cette question par l'affirmative; et les preuves qu'il donne à l'appui de sa thèse, sont disposées avec une méthode si par- faite qu'elles entraiîneront immanquable- ment, nous.le pensons, la conviction géné- rale. La discussion roule naturellement sur deux points principaux, savoir : 1° déter- miner la somme de dangers qui résulte pour la mère, du sexe de l'enfant ; 2° dé- terminer ceux que cette circonstance fait peser sur l'enfant lui-même. 1° Dangers pour la mère. Parmi les femmes qui meureut pendant l’accouche- ment ou à sa suite, le plus grand nombre a donné naissance à un garçon. La vérité. de cette proposition est démontrée par le rapprochement suivant, empranté à la pra- tique de M. Collins, pendant sept années, à l'hôpital de Dublin. Sur 154 femmes mortes durant le travail, 105 avaient ac- couché d'un garçon, et 49 d’une fille. Lorsque le travail offre quelques com- plications, cela se rencontre plus souvent lors des naissances de garcon. Le tableau suivant, où sont spécifiés chacun des ac- cidents dans leur proportion de fréquence suivant le sexe de l'enfant, prouve la vé- rité de cette assertion. Ë SI =) — => — LA = 2 = = =] = SE Pa A A IC ES LE ST) =. CRAN COLONEL ME NO, £2= STD) Ke] =] + = a S SA D ONG ST NC PA Æ HA + 1 en Op USS es 179 4 cs Lu — [ai un £ 1 D — cn — Le) a Er —— 12 (à ca 1 10 5 Le) ER CODEC NES E Lu EN CON CS QUE nl (=hà m0 . Nr et C Q = a A UT So S des S. ete Sep < SANS DNS Es — A. © = S = = — VS E Sr mr eos à = RQ ee Se EL iINEe) ST ONDES —“ © © SES Anse 4599%ecee— AMEUBLEMENTS HISTORIQUES (*). Meubles sculptés du XV° et XVI° Siècle, « Û . - Dressouer de eyprès odorant En la salle bien apparent. Soutenu de pilliers tournez, De feuilles et fleurs bien aornez, Dressouer duquel la forme basse, En clarté le beau mirouer passe (1) Voir l'Echo des 16, 20, 25, 21 février et2 mars 380 Pour ee qu’on le tient nectement, Dressouer fermé bien seurement De deux guichetz de bonne taille, Avant chaseun une médaille. Dressoüer où sont les bonnes choses Où sont les beaux joyaulx et bagues Des dames qui font grosses bragues; (folies) Comme chaines, boutons, anneaulx, Pâtenostres à gros signeaulx, Estuiz et coffretz curieux Remplis de thrésors précieux Monnoiez et à monnoier. (Blason ancien.) DRESSOIR NUPTIALe Hauteur de la première étagère, Hauteur de la deuxième. Hanteur de la troisième. Hauteur des cariatides. Largeur du meuble. Hauteur totale du meuble. Ce dressoir a été trouvé dans le petit village de Volvie, bâti avec les débris du château de Tournoile : probablement en- core il vient de ce vieux manoir. | Il est remarquable par l'élégance de sa forme et la variété de ses sculptures. Il est composé de trois étagères super- posées. Les deux supports de la seconde étagère sont sculptés à Jour. Deux vases reuversés, ornés d’oves en- tremêlés de larmes et reposant sur la se- condeétagère, soutiennent la troisième. Les fonds des deux premières étagères sont sculptés en arabesques.. La troisième étagére est ainsi compo- sée : D'une base qui s'étend sur toute la lar- geur du dressoir et qui repose sur la se- conde étagère, s'élèvent trois cariatides qui vont soutenir le couronnement du meuble. Les deux qui sont aux deux ex- trémités de cette base, représentent deux femmes, le corps nu jusqu’à la ceinture, se rattache à la gueule d’une gorgone pla- cce là où le corps se sépare en deux par- Lies. Sur la tête de chaeune de ces cariatides repose une corbeille: de fleurs et de fruits. Les bras de ces deux femmes, aux con- tours arrondis, et leurs mains aux doigts allongés, vont se croiser soûs leur sein nud... Sur leurs belles épaules , Sur leur col plein de grâce est placée une tête no- ble et fière. AE La cariatide du milieu représente Atlas. Ses bras nerveux, croisés sous sa large poitrine, lui servent à soutenir le poids qui pèse sur ses larges épaules. - Le fond de cette troisième étagère est composé de deux panneaux placés un peu en arrière des cariatides. Ces panneaux représentent des volutes et des rinceaux entrelacés; ces volutes tombent et se déroulent en forme de dra- peries. Deux satyres sculptés au haut de chaque panneau, semblent vouloir soulever ces draperies et rire déjà du mystère qu’elles voilent à leurs regards curieux. Les sculptures de ce meuble rappellent les belles sculptures du siècle de Francois Le"; quelques-uns ont pensé qu’elles avaient été exécutées d’après les dessins du Pri- matice. Ce meuble, ordinairement placé dans la chambre de la châtelaine, était destiné à recevoir ses bijoux de toute espèce et Les armes de luxe de son féal époux. Tout dans ce dressoir révèle l'esprit, le goût, la grâce, la naïveté, l’élégance du style renaissance... Dans les formes le reste voilé par uné ‘riche draperie qui 581 demi-nues de ces deux belles femmes, dans leurs poses aisées, nobles, élégantes; dans leurs regards d’une voluptueuse co- quetterie; dans celle jolie scène des saty- res soulevant ces rideaux , il y a quelque chose de particulièrement italien qui sem- ble avoir été inspiré par l'esprit souvent un peu plus qu’enjoué de Bocace et avoir élé reproduit par le crayon ingénieux du Primalice. : Dans l’ameublernent du château féodal, au moyeu-àge, le dressoir nuplial était um meuble à part qui avai. aussi son symbole comme le bahut nuplial. La place qu'il occupait, l’usage auquel il était destiné, l'influence qu’il devait avoir sur la vie intérieure et de famille, nous trouvons tous ces détails de mœurs dans une chronique de l’époque, dont on peut lire l’abrégé de Legrand d'Aussy. Elle est intitulée : « Une journée de la châtelaine dans son » château féodal. » « Ami lecteur! nous vous avons donné l'explication des symboles représentés par le bahut nuptial que la noble fiancée doit apporter en dot. » Aujourd’hui nous allons vous parler d’un autre meuble que le fiancé doit, à son tour, offrir en don à sa fiancée, et qui re- présente unsymbole non moins intéressant que celui du bahut nuptial. » On nomme lemeuble avec lequel vous allez faire connaissance : Dressoir nuptial. » Il se compose ordinairement de trois étagères ouvertes, et il estorné des plus belles ciselures (sculptures). » Les deux étagières supérieures sont destinées à recevoir les coiliers, les brace- lets, les ceintures, les anneaux d'or, et les autres riches parures qué le fiancé donne à sa fiancée le jour où il la reçoit comme épouse dans sa demeure seigneuriale. À côté de ces ornements a aussi sa place la chaîne d’or qui sert à attacher le faucon sur le poing de la châtelaine , au momen où elle part pour la chasse. » Sur la troisième étagère, le seigneur dépose ses plus riches armures... son an- neau.. le. sceau de ses armes. ses éperons de chevalier. l'épée dont le ceignit son père, le jour où il lui donna l’émancipation, et tout ce qui peut rappeler quelque glo- rieuse circonstance de sa vie. » Le dressoir nuptial est toujours placé dans lachambre à coucher de lachâtelaine, à côté du bahut nuptial, comme symbole de l'union qui doit toujours exister entre deux époux... La prudence de nos pères à voulu que la châtelaine eût constamment sous les yeux les nobles témoins des ver- ius et de la gloire de son séigneur, afin de rendre plus facile et plus complet l’uc- complissement de ses devoirs envers lui. » Maintenant que vous connaissez , cher lecteur, les principaux meubles symboli- ques réservés pour l’usage de la châtelaine, vous serez peut-être bien aise de savoir comment la noble dame passe ses jours, une fois qu’elle est dans la forteresse féo- dale de son seigneur ? Nous allons vous le dire : « Le matin, quand le jour s’est leyé » pur et serein et qu’un peu de neige cou- » vre la terre, la noble châtelaine , vêtue » de riches fourrures, montée sur sa hac- quenée et le faucon sur le poing, sort de » son château entourée d'une cour nom- » breuse... Auprès d’elle est son seigneur, » monté sur son palefroi.. Son jeune » page la suit, sans que les francs € CA 382 > joyeux propos de l'un puissent la dis- » traire de l'attention qu'elle donne aux » paroles douces et timides de l'autre.» » À peine a-t-elle franchi les fossés du château, que, donnant le enamp à sa hac- quence, elle se trouve en rase campagne... Alors le jeune page vient respectueuse- ment donner la liberté à l'oiseau favori et la chasse commence. » On voit l'oiseau rapide , orné de son- netles ou d’anneaux, s'élever dans les airs, descendre vers la terre, la raser d’un vol tantôt uni, tantôt brisé, comme l'felair qui silonne la nue... de son œil vigilant chercher sa proie, la découvrir, l’attaquer, la vaincre, et, docile au réclame, revenir auprès de sa noble maitresse, recevoir la récompense due à son adresse et à son courage. Puis le signal du retour est don- né. » La nuit c'ose, des jeunes esclaves allu- ment des flambeaux qui doivent éclairer la salle du festin. Le souper commence, et avec lui les gais propos d'amour. » Le festin fini, la noble châtelaine quitte là table , et, suivie de toute sa cour, se rend dans la grande salle auprès de lâtre odal où brülent des chênes entiers... Là commencent la longue veillée et les longs récils.… » Leschevaliers.. les belles. les amours. les combats... les nobles entreprises... les timides soupirs.… les tendres regrets... les pertidies... les vengeances cruelles, sont tour à tour les sujets du discours. »Quelquefois le pélerinet le troubadour viennent ajouter à ces entreliens un inté- rêt nouveau par leurs récits lointains, leurs chants d'amour on leurs tragiques histoi-es. »Puis,et quaud l’âtre féodalcommence à se refroidir , le chapelain fait la prière... chacun se met à genoux et chacun répond au verset que le chapelain a commencé. » Là on voit le vieux guerrier, à genoux, }a Lèle chauve, la figure couverte de vieilles cicatrices, son front chargé de rides... mais un regard olein de feu... ses deux mains appuyées sur le pommeau de son épée... ses lèvres collées sur la croix que repré- sente ce pommeau... Il apprend au jeune chevalier comment on peut aimer, être bra- ve etchréuien, en observant fidèlement les saintes lois de la chevalerie. » La privre finie, la noble châtelaine, pré- cédée de torches portées par ses pages, se rend dans ses appartements. Il nous semble encore la voir: belle !.. noble dans son porL!.. fière dans sa démarche !.. mais sensible!..Elle pense auxtendres regards... aux doux propos... aux devises mÿstérieu- ses inventées pour lui révéler un amour timide." » Réveuse elle s'approche du dressoir nuptial.. ces riches parures qui servaient àrebausser ses charmes, sa main les déta- che et les laisse tomber sur ces riches éta- gères; mais ses yeux ne voient plus les “obles armures qué son seigneur y a dé- po ées…Pour elle ce bahut nuplial n'est plus un symbole... Elle ne voit que son jeune page ! sa taille noble et élégante... son maintien respectueux... son regard plein d'amour... sa grace à manier un dextrier ou une lance..…elle n'entend que sa voix...elle ne voit que lui... ne pense qu’à lui..et quand le jour se lèvera pur et serein comme la veille, elle pensera encore à son jeune page !. »Mais, si l’avide étranger ose mettre un pied téméraire sure sol de la patrie, ou si 383 - quelque vassal turbulent a l'audace de méconnaître l'autorité suzeraine, accourus au signal donné par le beffroi, les vassaux fidèles viennent se mettre sous les ordres de leur seigneur. La bannière seigneurialé est déployée, le chapelain la bénit, l'air retentit du serment de lui être fidèle... La défense du foyer féodal est confiée à la noble châtelaine, et les clefs des portes du château lui sont remises comme signe de son autorité. »Réunissant alorsautourd’elle quelques serviteurs éprouvés, elle monte avec eux au haut de la tour la plus élevée. De là, rappelant son seigneur comme pour lui dire adieu, encore une:fois elle lui Jette les elefs en lui disant: viens avec, si tu veux entrer :.. Heureux époux ! quel gage plus puissant pouvais-tu désirer Ce la vi- gilance , du courage, de la fidélité de ton épouse !.. » ‘ CRÉDENCE, Ce meuble est composé de trois parties superposées; chaque partie a deux portes. Les portes de la première et de la se- conde partie sont sculptées en volutes, rin- ceaux, entrelas, d’une grande richesse de dessin, à Au centre de chaque porte de la troisiè- me partie et entourées de volutes, sont deux figures grimaçantes: à la place du nez, l'artiste a figuré un tuyau de flûte. Sur le devant de la troi ième partie sont trois cariatides. Au bas de la première et de la seconde partie sont des tiroirs masqués par des oves, En Auvergne, ce meuble était placé, dit-on, dans la salle du château féodal, où l’on se réunissait le soir. CH. GROUET. (La suite au prochain numéro.) BIBLIOGRAPHIE. MANUEL DE L'HISTOIRE DE LA LITTÉRATURE ALLEMANDE, par Aug. KOBERSTEIN, professeur à l’École de Pforta, traduit par X. MaRmiER. Paris, chez P. Bertrand, rue St-André-des-Arcs, 28. Au milieu de cette grande vogue que l'étude de la langue et de la littérature allemande à obtenue en l'rance depuis quelques années, et au milieu des nombreux ouvrages qu'elle a fait écrire, il manquait encore une histoire courte, précise, ct cependant claire et distincte de cette littérature, une espèce de Manuel qui pût servir à la fois de livre élémentaire à cèux qui voudraient apprendre et de résumé à ceux qui sauraient déjà. C’est l’objet du Manuel de Ko- berstein, et de la traduction qu’en à donnée M.Mar- mier. Là se trouvent en effet la brièveté, la clarté, les événements littéraires adroitement expliqués par les circonstances politiques. Les différents genres de lit- térature assez mis en relief, les époques de prospé- rité et de décadence bien distinctes, les hommes principaux justement mis à leur place et leurs écrits classés avec un goût sûr. ZOROASTRE. Essai sur la philosophie religieuse de la Perse, par Joachim Menant, avocat au Tri bunal civil deCherbourg; 1 vol. in-8, prix, 3 fr. — A Paris, chez Deroche, 7, rue du Bouloi (1844). MEMOIRES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE ACADÉMI- QUE DE CHERBOURG POUR L'ANNÉE 1845, 1 v. in-8. — À Paris, chez Deroche, 7, rue du Bouloy. Ce volume renferme, entre autres fragments, des recherches historiques sur Thomas Hélie de Biville, sur le combat naval de Beveziers, livré par l'amiral Tourville, etc... ‘ilne se forma pas moins de quatre ouvettures dans MEMOIRES DE LA SOCIETÉ ROYALE D'EMULA- TION D'ABREVILLE (1841-42 et 43), — A'Abboz ville, chez F'aillart, imprimeur; à Paris chex De” rache. A QU U Le Discours sur l'éducation du pauvre et dut che, qui sert en quelque sorte d'introduction à cé volume, est plein d'idées neuves et philantropiques esprimées avec elarté ct élégance, Ii est de M. Bou- cher de Perthes, président de cette societé. Nous avons déjà entretenu nos lecteurs des importants travaux de ce savant géologue et antiquaire. NOUVELLES HEURES DE REPOS D'UN OUVRIEK, par Théodore Lebreton ; 4 vol. in-8, avec vignettes et fleurons. — Rouen, Nicolas Périaux, LA VILLE D'EU EN 1844, et GUIDE DU VOY4- . GEUR A EU ET AU TRÉPORT, par Désiré Le- beuf, in-{S. — Chez Nicolas Périaux, éditeur. Ces notices font partie d’uue série de petits ouvra- ges sur chacune des villes de la haute Normandie. M. Nicolas Périaux, lintelligent éditeur de la Reuve de Rouen, à eu l’heureuse idée de cette publication qui sera le vade mecum du touriste de la Seine-in- férieure. Ch. G.... Le vicomte À. de &AVALETTE. SR es l'AITS DIVERS. Nous apprenons que M. J. Decaisne, aïde-natura- liste au Muséum, à qui ses travaux ét son érudition ont donné ün rang distingué parmi nos botanistes, vient de recevoir Ja décoration de la Légion-d'Hon- neur. Tous ceux qui connaissent M. Decaisneel qui ont pu apprécier son mérite et ses ouvrages, recon- naitront avec nous que cette distinction honorifique ne pouvait être accordée à un savamt qui la méritèl à plus de titres. — Un journal russe donne des détails sur une e- ruption volcaniqne qui a eu lieu, le {{ juin {8%4, non loin de Shemakha, sur la Mer-Noire. Vers six heures du matin, le volcan rejeta avec un grand fra- cas une qnantité de malières enflammées impréanées de naphte. L’éruption dura trois quarts d'heure, ct la montagne. De l’une d'elles on vit sortir quantité d’eau bourbeuse, et plus bas se montra une source d’eau limpide, saumâure, qui continue encore à eou- ler. Aujourd'hui l’on ne voit plus les cratères ; mais à leur place l’on remarque deux éminences coniques. FÉCONDATION DES PLANTES. La fécondation artificielle des plantes fait chaque. \ jour de nouveaux progrès ; on proposait, il y à Quel ques jours,de l’appliqueraux céréales, COMME MON d'obtenir des races que l’on pourrait ut liser danses terres médiocres où le froment croit mal OÙ ne CO pas du tout. En attendant les résultats de ce travall\ en projet dans plusieurs sociélés agronomiques, nos : horticulteurs obtiennent des merveilles par l'hybri disation des plantes d'ornement, En voici un noue exemple. L’hortensia, élégant arbuste dont l’'Europem est en possession depuis 1790, est connu de tout In monde par ses ravissantes boules de fleurs, qui pas> sent de la couleur verdàtre au rose le plus délicats quelquefois au pourpre le plus foncé ou au bleu Ie LA plus pur. Jusqu'à ce jour, ce bel arbrisseau n’avail pas donné de graines fertiles en Europe; M. ViclO Paquet annonca l'été dernier qu'il espérait parvemb par des fécondations artificielles, à faire donner de bonnes graines à l’hortensia. Le procédé a réussiaus delà de toute espérance. Les graines ont très biell müri. Quelques-unes, semées immédiatement après. la récolte, ont parfaitement germé et donné nai sance à de jeunes hortensias dont la réussite est aus. jourd’hui certaine. IMPRIMERIE DE A. DLONDEAU, RUE RAMEAU, | SOCIÉTÉS SAVANTES. | Spcieie roralc de Lozszdrers. Séance du 15 fevrier. Sir John Herschel a fait dans cette séan- 2e une cominunication au sujet d’ure 2oloration superficielle qui lui a cté pré-en- tée:par un liquide homogène et incolure dans Mintérieur de sa masse: Ainsi l’auteur a ob- | partaitement iralnspa rente et INCOiUre, loy's- iqu'on la place entre l'œil et le jour, où sur jun objet blanc, peut néanmoins présenter, Sous certains aspects el sous certaines inci- dences de lumière , une couleur bleu cé- este, très vive et très belle. Cette colora- ltion résulte, selon -loute apparence, de } l’action des couches par lesquelles pénètre “d'abord la lumière en entrant dans ce li- guide, et qui, si elles ne sont pas ab- -soluinent superficielles, ne présentent au “moins qua une faible profondeur dans la masse liquide leur pouvoir particulier d'analyser les rayons lumineux incidents et dé disperser ceux qui produi-ent la leinte observée. La plus mince lame de lluide seénble tout aussi apte à produire le ie couleur superticielle qu'une masse J’uie épaisseur considérable. Séance du 20 février. Il a été donné leclure d’un mémoire de M Newport «sur la structure et le déve- |oppement des corpuscules sanguins chez es insectes et sur leur comparaison avec jeux des animaux supérieurs » (on the Btructure and development of the biood sorpuscie in insects , and its Comparison pue s'est proposé M. Newport dans ce tru- rail a eté de suivre le développement des 'orpuscules sanguins chez les insectes et l'hez les invertébrés, de le comparer à ce- Lui qu'ils présentent chez les animaux plus dévés dans l'échelle zoologique et de mon- rer l'analogie qu’ils présentent dans leur léveloppement et leurs fonctions avec les ellules sécrétoires des glandes. Il montre labord que la forme réelle de ces corpus- les chez les insectes a été jusqu'ici im- iarfaitement reconnue , car elle à été écrite diversement par MM. Carus, Spence, “Vagner, Bowerbauk, Edwards, Baly, etc. ; > seul qui l'ait indiquée avec exactitude st M. Bowerbank. M. Newport regarde les “orpuscules sanguinsdesinvertébréscomme xistant sous quatre élats différents : 1° en solécule analogue peut-être aux molécules u chyle des vertébres ; 2° en granule ou oyau, analogue au véritable corpuscule du hyle des vertébrés; 3° en nucléole ou hhérule; L° enfin en disque qui ne se mon- > que chez quelques invertébrés et qui analozue aux corpuscules rouges du TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS T [AA Paris, ructles BEAUA-2RTS, K° 6, el rne de la CHAU }yith that of the h gher animals). — L’ol j à À: Pardi: —BDis aneke,s 9 mars LS15. sang des vertébrés. Ces formes ont élé suivies par l’auteur depuis le moment où le corpuscule est extrênement petit et où l’on ne peui découvrir daus son intérieur aucun nucleus, jusqu'à son etat de dévelop- pement complet, où le nucleus est un corps coinposé foriné d’une multitude de nucléo- les. Arrivés à ce dernier élat, les corpus- cules se crèvent, et ils sout alors dissous dan; la partie fluide du sang avee la plus graude partie de leurs xneléoles; les nuciéo- les qui occupaient leur centre paraissent seuls constituér les sphérules qui, chez les iusecLes lépidoptères, se d.v-loppent ulté- rieurement en disques. M. Newport se pro- pose égaiement de mouirer queles corpus- cules sanguins ont des fonctions importautes dans | économie.animale, et qu'ils semblent être chargés d’élanorer la portion fluide du sang. La presque tolalité des granules des larves disparaît pendant l’état de nym- phe des coiéoptères, au moment où les: changements et ie développement des or- gaues du corps deviennent le plus rapides; beaucoup de ces corpascules qui exis- tent dans le sang jusqu'à ce que l’insecle païfait sorte dela nymplhe, se brisent avec leurs nucléoles dans Iles canaux cireua- toires des ailes, et deviennent ainsi les sources liimédiates de la nutrition pendant la formation et la consolidation que subis- seik ces organes eu s’épanouissant el se compiétant. L'auteur regarde ces faits com- ne prouvant ce quin'avait pu être fait jus- qu'a ce jour, la verité de l’opinion qui con- sidère les corpuscules sanguins comme élaut analogues par leurs fonctions aux cel- lules sécrétoires des glandes. Eustiiution royale de Londres, Séance du 7 févricr. Dans cette séance, la Société a reçu com- munication d’un mémoire de M. W. R. Gro- ve, sur l'arc voltaïque. —Avant de lire son mémoire, M. Grove a Couwmencé par mon- irer, dans toute son intensité, le phénomène qu'il se proposait de traiter. A l’aide d’une pile construite d’après son système et à cent paires, il a produit une lumière d’une viva- cité telle que l'œil ne pouvait en soutenir l'éclat, el qui éclairait toute la salle comme aurait pule faire le soleil de l'été à midi. La première proposition que le physicien anglais émet et développe dans son mémoire est que, humainemenut parlant, aucune force ne peut être créée ni détruite. 1° Elle ne peut être créée : ce point est élabli par ce fait qu’en s’aidant d’un système de roues ou de tout autre mécanisme, on ne peut re- produire, danssa direction primitive, la for- ce qui mel la Machine en action; autrement on obtiendrait le mouvement perpétuel. 2° Elle ne peut être détruite : cette proposi- tion semble, au premier abord, contredite par l'expérience, comme par exemple lors- QUTES LES ais non auuihilés, N. #9 SCIENCES. L'Écuo Eu RONDE SAVANT parut ie SBLIDE cLie rave de chaque sérnaine et forme par an deux voluniesde plus de #,209 pages chacun On S’abonne ÉE-D'ANTIN, 3 et dans les départements chez les principaux libraires, el dans les buceaux de poste et des Messageries. Paix du jourial, paris pour un an, 25 fr.; 6 mois, 43 lr. 0, trois mois 7 ff — népanTemENTs 50 fr, «6fr., 8 fr, &0..a L'ÉTRANGER 5 [r. en sus pour les pays pavañt port double — Adresser tout ce qui concerne le journal à À. le yicomie À. de LAVALETEFE, directeur et rédacteur en chef, On rend compte des ouvraïes et mémoires scientifiques, soit français, soit étrangers, quisont adressés, sans rRAïS, au bureau du Joürnai. que le mouvement d’un corps est détru:8 par lobstatle qu'un autre lui oppose, etc. M. Grove Ss’eiforce de montrer que, dans ce cas, 1} y a dans le corps production de cha leur, ou de lumière, où de magnétisme, etc, Gette assertion est mise en évidence par un système de roues disposées de manière à montrer alternativement une grande l'api-4 dité de mouvement lorsqu'elles n’éprouvent. pas de résisiance, de la chaleur et de la lu- mière lorsque leur vé o'ilé est contrariée, chaleur et lumière qui sont directement proportionnelles à la quantité el à la rapi- dité du mouvement initial, au degré de ré- sistance qu’elles éprouvent, etc. Le frotte ment n'est en effet qu'un mouvement con- verti en chaleur par une résistance : dans tous les cas, c'est un genre de force qui est capable de reproduire un mouvement. M. Grove rallache ce principe à son sujet en montrant que lorsque l’on met en action le cylindre ou la lame de la machine ordi- naire, la force qui produit cette action se montre, Soit en produisant un autre mouve- ment, Soit en déviant les feuilles d’or de l’é- lectrescope ou l'aiguille du galvanomètre, soit en dégageant de la chaleur où de la lu- mière ; il conclut de là que si ces divers ef- fets pouvaient être réunis et concentrés, il en résuilerait une force identique à celle qui met en action l’appareil qui les produit, absolument comme, dans l’ordre des objets matériels, on reproduirait la chandelle qui a brûé, si l'on pouvait réorganiser ses prin- cipes constituants qui ont élé dispersés, Après avoir exposé les théories sur l’é- lectricité depuis l’ancien spiritualisme jus- qu'aux doctrines de Franklin et de Dufay sur un où deux fluides, M. Grove exprime le doute que l'é’ectricité soit une substance sui generis à laquelle on puisse appliquer convenablement le mot de ffuide. Il dit que les couleurs produites sur les métaux par uue décharge électrique, soit franklinique, soit vollaïque, sont exactement les mêmes que l’on observe par la combustion des mêmes mélaux. Ainsi l'étaän donne une flamme bleue, l'argent une verte, le ferscin- tille,et l'on peut voir au microscope les par- ticules métalliques projetées aux extrémi- tés entre lesquelles se fa t la décharge. Ayant ainsi prouvé que le caïa:t re de l’arc tient à la nature du conducteur où de l’électrode, M. Grove montre deux électrodes de fer dans un vase de verre fermé et rempli d'azote, Dans ce cas, il ne pouvait s'opérer de com- binaison entre le métal et le gaz: mais ja vapeur du premier produite par la chaleur électrique dont l'intensité étaitconsidérab'e, se répandait dans le vase el allait easuite se condenser sur ses parois de manière à per- mettre d'y reconnaitre uu dépôt métallique, De ce fait, et de certains autres, l'auteur tire la conséquence que la lumière électri- que n’est pas une manifestation d’une sub- 33S stance impondérable, mais un transport vI- sible de la matière pondérable d'un conduc- teur en état de forte ignition. Un autre point important dans la commu nication de M. Grove est que la longueur et l'éclat de l’are voltaïque diminuent à me- sure que la force qui le produit revêt une autre forme, comme celle d’une action chi- mique, du magnétisme, elc. On lrouve une preuve de ceci dans le passage successil d'un courant électrique, d'abord à travers de l'eau distillée qui est décomposée avec 389 formés en hyposulfites par un courant d’a- cide sulfureux ; mais il restait encore à découvrir quelques-unes des causes qui concourent à celte transformation. Nous avons espéré parvenir à les Lrouver en opé- rant sur des monosulfures obtenus par la réduction des sulfates alcalins portés à une haute température en présence du charbon. Comme nous agissions sur une assez grande quantité de sulfate, il était dificile, sinon impossible, que le monosulfure ne contint pas un peu de polysulfure et d'oxyde. La so- lution deces composés, traitée par lesacides, à plusieurs reprises, on parvient à dissou- dre entièrement l'hyposulfite et à isoler le soufre. Par le refroidissement, les dissolu- " tions fournissent de peits cristaux aiguillés | et très blancs. Le sullure de barvte employé renfermait, dans sa Composition, Ssoufre 6gr.,58. Le soul e qui s'est déposé pendant l'expérience pesall 381:,54, ce qui fait à peu près la M moitié de celui existant dans le sulfure. Ce résultat à déjà une certaine importance : il peut faire présumer que le dépôt de soufre estune Conséquence de la transformation des pee, ensuite à travers de l’eau acidulée dont la décomposition s'opère sans peine,et laissait toujours précipiter du soufre. Quoi | Sulf reS alcalins en hyposulfites. Les chi- qu'il en soit, nous nous sommes assuré que en remarquant que, dans ces cas, Ja Ju- mière diminue à proporuon que l’action chi mique augmente. Ainsi le physicien anglais conclut que l'arc voltaïique lumineux est we manifestation d’une force sur la matiè- re, et qu'il doit être en rapport, Soit pour le degré de la chaleur produite, soil pour la -grautti de matière transportée, Soit en- core pour tous les deux à la fois, avec l'ac- tion chimique (autre mode de force) qui a lieu dans les compartiments de la pile. L'é- même rapport que daus les monosulfures. ser de vérilier des faits qui ont été parfaite- mentindiqués par MM. Berthier, Gay-Lus- sac et Henri Rose. . Des analyses, qui remontent déjà à plu- sieurs années, nous ont appris aussi que le le métalloïde et le métal y existaient dans le Nous aurions pu, à la rigueur, nous dispen- même hyposulfite, celui de potasse par exemple, quelle que soit son origine, a lou- clat de la lumière varie avec la combustibi- lité du conducteur, et avec la nature du corps ordinaire, Ainsi l'arc qui se produit entre deux conducteurs oxydables est plus long et plus brillant dans l'air atmosphéri- que que dans l'hydrogène. On croit Béné- ralement que l'arc voltaique est plus consi- rable dans l'air raréfié. M. Grove pense que l'origine de cette idée consislé en ce que, lorsque l'expérience se fait dans l'air, la Ji gne selon laquelle se fait la décharge est gé- méralement horizontale ; alors la tendance des particules incandescentes à monter, qui donne la forme de Pare, est une force per- pendiculaire à la ligne de direction de ce dernier, et par suite, elle contrarie la force de décharge ; au contraire dans l'air raré- fé, pour la facilité de l'expérience, l'arc est généralement vertical, et, par suite, ren me lui fait obstacle. Lorsque l’on opère dans un vide presque parfait, l'arc est considé- rablement amoindri. un M. Grove termine son mémoire en apper lant l'attention des savants sur les points suivants: 1° les proportions qui exiSient entre la quantité de matière du conduc- teur transportée par la force désagr égeante qui produit l'arc voltaïque, Et celle de gasse entre les lames des CHRPESR A ja pile ; 2° la relation entre Ja chaleur de Varc et l’action chimique dans ces COMpPar- timents; 3° l'influence et l'effet des divers gaz où milieux élastiques à ravers Jesquels passe l’arc; k° la nature de la lumière com- me la montrent les lignes de Fraunhofer dans le spectre de la flamme vollaïque, li- gens très remarquables et qui diffèrent de celles que donnent les lumières solaires et autres : 5° la possibilité d'obtenir, à l'aide &e cette force puissante, des alliages de ælatine et d’autres métaux difficiles à fondre avec des métaux plus fusibles, en faisant tomber les premiers de Parc voltaïque dans un bain des derniers préalablement fondu. L'auteur présente un échantillon #’on alliage obtenu par ce procédé. ————h ES SCIENCES PHYSIQUES. CHIMIE» ‘Action de l'acide sulfureux sur les monosulfu- res alcalims; par M. I ANGLOIS. On sait depuis longtemps que les sulfu- s or alcalins, dissous dans l'eau, soit trans- jours la même composition, KO, S2 Os. Les recherches récentes de MM. Ramelsberg, Lenz, Fordos et Gélis ne laissent sucun doute à cet égard. 11 n’est donc plus permis de croire, avec quelques auteurs, que l’a- cide sulfureux, par son action sur un mo- | nosulfure alcalin, pourrait donner nais- sance à un hyposulfile, dont la composition serail représentée par RS, S202, ou par RO, 520. La première hypothèse conduirait à admeltre un sulfite de sulfure, et la se- conde un hyposulfile dont l'acide contien- drait moins d'oxygène que l’acide hyposul- fureux. : Dans nos expériences, nous avons con- Stamment oblenu avec les sulfures de bariuim, de strontium, de calcium, de ma- gnésium, de l’hyposulfite ordinaire, etavec ceux de polassium, de sodium, le même sel accompagné d’une proportion plus ou moins forte de sulfayposulfate. On pour- rail, par Ce moyen, Comme nous le verrons bientôt, se procurer facilement-du su fhy- posulfate de potasse très pur, sans trace de sulfate. Nos premiers essais eurent lieu sur iemo- nosulfure de barium. Nous employàämes une solution très concentrée, daas laquelle nous fimes arriver du gaz sulfureux lavé et pro- venant de l’action de l'acide sulfurique sur le mercure. L’éprouvetie, renfermant le sulfure barytique, était munie d’un tube recourbé, plongeant dans une dissolution de sulfate de cuivre, destinée à fixer l'acide su fhydrique dans le cas où il s’en serait dégagé. Au début de l’opération, on n'ob- serve aucun phénomène apparent, l'acide sulfureux sature l’oxyde libre sans produire de précipité ; mais au bout de peu de temps la liqueur s’échauffe, se trouble, prend une teinte jaune citron qu’elle doit au soufre qui se dépose. Plus tard, ure partie du soufre semble disparaître, et être rempla- cée par de l’hyposulfite; la couleur du li- quide passe du jaune au blanc laiteux. La dissolution de sulfate de cuivre n'éprouve point de changement ; elle exhale seulement l'odeur de l'acide sulfureux dès que l’ex- périence est terminée. 2 Ontrouve dans l’éprouvelte qui contenait la solution du sulfure, un précipité abon- dant formé d’hyposulfite de barvte et de soufre. Une faible portion de sel reste en- core en dissolution dans la liqueur, qui re- tient aussi de l'acide sulfureux. En traitant le précipité par l’eau distillée bouillante, et mistes qui ont étudié cette réaction ne pa- ralssent pas avoir tenu compte du soufre mis en liberté, ce qui les aura empêchés sansdonte d’arrver à l'interprétation exacte du phénomène. L'hyposullite de baryte, obtenu de cette manière, possède des propriétés physiques x qui ne différent en rien de celles du mêiné sel préparé par d’autres procédés, Pour re- Convaitre si cetle ressemblance se trouve rait encore dans la Composition, nous en fimes l'analyse. On peut suivre, dans ce tas, plusieurs méthodes bienconnues, mais celle qui nous à le mieux réussi consiste à oxyder l'hyposulfite au moyen du nitrate de polasse mêlé de carbonate, Le produit de celte réaclion, traité par de l’eau aiguisée d'acide chlorhydrique, s’est dissous, à l'ex- cepuon du suifate de ‘baryte qui fut re- cuelili sur un filtre, puis lavé, séché et pesé : on versa dans la dissolution acide du . chlorure de barium. qui produisit un pré- cpilé de suifate baryiique dont Je pods M égalait celui du sulfate précédemment ob tenu. Cel hyposuifite contient donc 2 équi- valents de soufre. Chauffé au bain d'huile Jusqu'à la température de 200 degrés, il a perdu la majeure partie de l’eau qu'it ren-M ferme, 5,10 pour 100 au lieu de 6.70 La chaleur étant plus élevée, ilse déco:nposé= rail avant que l’eau füt entièrement chas- séc. Ces résultats sont les mêmes que ceux fournis par lhyposullite de baryte ayant | uue autreorigine. Sa composition se trouve | donc représentée par la formule suivante: M BaO, S20> + H20. S'il en est ainsi, le sel, décomposé par l'a- cide sulfurique, doit donner sur 100 par: tes 87,22 de sulfate debarvie. La moyenne de plusieurs expériences a été de 87,41. Prenant pour exemple le monosulfure de barium, il nous sera facile, je pense, de comprendre comment s'opère le passagem des sulfures alcalins en hwposulfites, sous l’influence de l'acide sulfureux. 3 équivas« lents de cet acide transformant 2 équiva=« lents de monosulfure en une égale quantité d'hyposulfte, 3502? + 2BaS — 2 (BaO, S202) + S. On voit, par cette équation, COMME l'an lyse nous la démontré, que le poids du sous fre précipilé représente la moitié du so fre existant dans le monosutfure employé. « Le monosulfure de strontium a été sous mis à l’action de l'acide sulfureux, dans les" mêmes conditions que le sulfure de bariums Il se dépose, non-seulement du soufre mais il se dégage encore de l'acide sulfhy= drique, qu'on recuerlle aisément dans une dissolution de sulfate cuivrique. La liqueur fat !.Itrée pour séparer le soufre et concens trée au-dessus de l'acide sulfurique dans les vide de la machine pneumatique. On ob nt bientôt de très beaux cristaux d'hypos | sulfite, dont la composition est celle nds quée par M. Gay-Lussac, $ S10, S202 + 5H°0. EUR - Le sulfure de strontium qui provient de la réduction du sulfate, contenant presque ‘toujours du sulfure de barium, laisse pré- :cipiter du soufre mélangé d’hyposuifite de baryle, dont on se débarrasse par des la- :vages réitérés avec de l’eau distillée bouil- lante. Quaud on a eu soin de peser le sul- Ifure de strontium sur lequel on opère, on {reconnaît facilement que la moitié du sou- fre qu'il renferme se retrouve dans du -soufre mis en hiberté, etdans celui que con- tient le gaz sulfide hydrique. _ Ces faits doiventnous porter à penser que V’acide su'fureux, en agissant sur les djsso- ‘lutions des sulfures alcalins, se comporte “comme les autres oxacides. Il se produit, à Jaide des élérnents de l’eau, des sulfites et “de l’acide sulfhydrique, dont ue grande partie est décompo ée au contact de l’a- icide sullureux. Le soufre résultant de la décomposition mutuelle des deux acides réagit inmédiatement sur le sulfite pour le transformer en hyposulfite. Le monosulfure de calcium, exposé à un courant de gaz sulfureux, a fourni aussi de Phyposulfite. Le soufre s’est encore mon- tré dans la dissolution, et il se dégagea de l’acide sulfhydrique. Quant au protosulfure de magnésium, il 3e comporte avec l’acide sulfureux comme ceux que nous venons d'étudier. Le monosulfure de potassium et l'acide sulfureux donnent lien, par leur contact, à des phéromènes dont l’étude n’est point sans intérêt. Il se produit, si l’on observe “ceriaiies conditions, une forte proportion de Suifhyposulfite de potaste. On parvient “ aisément à ce résultat en agissant sur une solution très concentrée de sulfure potassi- que obtenu par la réduction du sulfate. L’a- |cide sullureux lavé arrive dans la dissolu- tion de sulfure de potassium contenue dans une éprouvette à pied, fermée avec un bou- [chon de liége auquel est adapté un tube à déguisement qui Se rend dans une dissolu- tion de sulfate de cuivre. C’est seulement Horsqu'on désire recueillir et doser l'acide sulfhydrique qu'il faut donner à l'appareil cette disposition. . L'action de l'acide sur le sulfure est .prompte et énergique ; la température s’é- lève rapidement à 50 ou 60 degrés: il se laégage toujours du gaz sullide hydrique, et 1lSse dépose du soufre. Dès que l'expérience Lest achevée, la liqueur se refroidit, et où voit sy former une masse blanche cristal- line qui n’est aulie chose que du sulfhypo- «sulfate de potasse. Pour avoir de beaux cris- Alaux, 1] est nécessaire de dissoudre de nouveau le’ sel dans peu d’eau et à une douce chaleur. Sa dissolution n’est nulle- ment précipitée par la baryte, ce qui prouve qu'ilne contient pas de sulfate. La solution de sulfure potassique, traitée par un courant d'acide sulfureux, fournit non-seulement du sulfhyposulfate, mais en- core de l’hyposulfite. La proportion du premier sel est d’autant plus grande, que [la dissolution sulfureuse est plus concen- ltrée: . Avant de terminer cette étude, nous dé- |Sirons encore faire connaître les remarques que nous avons faites relativement à l’ac- “tion de quelques acides forts sur les hypo- “sulfites , _Sulfhyposulfates et hyposulfatés |brsuliurés. Lorsque les sels sont dissous dans l’eau, les acides sulfurique et chlo- rhydrique décomposent, comme on le sait, leS hyposulfites, et n’ont point d’action ipparente Sur les autres. Mais, si les cris- aux sont traités par les mêmes acides k / ‘8 392 on observe avec tous, sous certaines con- ditions , un dégagement d’acide sulfhydri- que. L’acide sulfurique doit être employé très concentré quaud le sel est hydraté. Au contraire, il devra contenir une certaine quantité d’eau, marquer, par exemple, 60 degrés, si le sel est anhydre. L’acide chlo- rhydrique exige toujours, pour agir, une température légèrement élevée. ce quine paraît pas nécessaire avec l’acide sulfurique, dont l'action vive développe assez de cha- leur pour que le phénomène se produise. La cause de la production de l'acide sulfhy- drique est ici facile à trouver. Dans la dé- composition de ces sortes de sels par les acides, il y a constamment dépôt de soufre et formation d'acide sulfureux ;: ces deux corps à l’état naissant réagissent prompte- ment sur les éléments de l’eau, de ma- nière à former du gaz sulfide hydrique et de l'acide sulfurique. Ce qui nous prouve que les choses doivent se passer ainsi, c’est que de Fhyposulfite ne contenant pas de sulfate, en renferme des quantités sensibles après avoir subi cette décomposition par l'acide chicrhydrique. Ces faits, bien dignes d'être connus, n'offrent cependant rien d’extraordinaire ; 4ls paraissent analogues à ceux qui résultent de l’action du soufre sur une dissolution bouillante d'hyposul- file. SCIENCES NATURELLES. GÉOLOGIE. Sur le terrain à Nummulites (epicrétacé) des Gorbières et de la Montagne-Noire (Aude); par M. LEYMERIE. . Ce mémoire a été lu à la Société géolo- gique ; sa première partie a été résumée par l'auteur dans les térmes-suivants : 4° Le gisement de l’Aude, qui se com- pose de la plus grande partie des Basses- Corbières et de la bande étroite qui se montre sur le revers méridional de la Montagne-Noire, offre le terrain à Num- mulites, avec un développement el des caractères plus prononcés que dans tout le reste de la Zone sous-p\rénéenne. 29 F1 Comprend tous les terrains colo- ris en jeune sur ‘la carte géologique de France, el rapportés par M. Dulrénoy au F. crétacé supérieur, plus une portion de ceux qui offrent la ciuleur verte affectée à l'étage inférieur du même groupe. 3° Les caractères des oches qui consli- tuent ce gisement varient, à la même bauteur géognostique, lorsqu'on passe d’une ocalité à une autre. En général, ce- pendant, les couches inférieures sont for- mées par des poudingues à ncyaux. cal- caires, associés à cles grés et à des marnes et recouvertes par des argiles à Cérites (Albas). C est à celte hauteur que se dé- veloppent en certaines localités (Ribause, le Rabe, Conques, Montolieu) une ou plu- sieurs assises de calcaires caractérisés par des f'ssiles d’eau douce et terrestres qui probablement appartiennent à des espèces nouvelles. Le reste du terrain, dans lequel il parait difficile de faire des subdivisions, consiste eu calcaires subcompactes à Mi- liolites, associés à des grèset à des marnes aréniferes (Lagrasse), ou en marnes jau- uûtres ou noirâtres à Turritelles (Tournis- san, Coniza), avec grès fins passant au calcaire, plus ou moins consistants, renfer- mant beaucoup de Nummulites et d’autres fossiles (Montolieu, le Rabe), ct, enfin, 395 en des calcaires à Mélonies souvent com- pactes et subcristallins (Alaric, Moussou- lens). ; 4 Dans les parties méridionalcet orien- tale des Corbières, on voit le terrain que nous étudions reposer sur les couches cré- tacées ; mais du côté N.-0. de ce petit groupe, et dans tous les gîtes de la Monta- gne-Noire, ce même terrain parail inmé- diatement posésur les roches de transition ou sur le granite, et prendre ainsi l'allure d'une formation indépendante. >° Les couches épicrétacées affectent, dans les Corbières, un redressement gé- néral vers le mas ifde transition qui forme la gibbosité centrale, sous ui angle dont la valeur est très variable, médiocre ordi- nairement. Ce redressement que suit le F, crétacé, concordant avec le terrain à Num- mulites partout où ces deux s\stèmes se trouvent ensemble, parait dater de l'épo- que du soulèvement principal des Pyré- nées. Ces terrains ont en outre été locale- ment disloqués et modifiés par l'influence des OGphites qui, vers la lisière des Hautes- Co:bières, ont pu se faire jour sur le sol où s'approcher assez de la surface pour alté- rer sensiblement les caractères des roches, et pour y délerminer notamment là transformation du calcaire en gypse. 6° Un des principaux effets des relève- ments et des dislocations soit généraux, soit locaux, que nous venous de rappeler, a été la production de crêtes escarpées et -ouvent crenélées qui, d'après M. Dufrié- .noy, offrent souvent la direction normale des Pyrénées, et des vallons profnds et sauvages. C’est aussi à ces perturbations | géologiques qu'il faut attribuer Paspect | ruinéet. la stérilité de cette partie du dé- partement de l'Aude. à 7° La bande étroite qui borde les tér- rains an iens sur le flauc méridional de la Montagne-Noire, n'offre pas ces caractères de dislocation. Les couches y sont simple- ment et médiocreiment relévées vers la chaine centrale, à laquelle elles présen- tent souvent leurs têtes sous la forme d’une erète légèrement saillante. 8° Le tableau général des fossiles que j'ai pu étudier jusqu'à ce jour, tableau qui se trouve annex: à mon mémoire, pré- sente 194 espèces, dont 79 seulement ont pu être déterminées spécifiquement. Sur ces 79 espèces, il en est 53 propres au ter- rain qui nous occupe, dont 49 marines que j ai décritesetfigurées, laissant à MM. Braun et Rolland le soin de faire cennaître les espèces d eau douce. Les autres espè- ces, au nombre de 26, appartiennent presque toutes, d'une part au terrain ter- tiafre inférieur da nord, et d'autre part à des gites plus ou moins bien éturliés de la zone épicrétacée du midi de l'Europe. Nous avons recherché avec soin les indi- cations de ces gites, et nousles avons con- signées en regard de: noms des fossiles, dans un tableau général. Nous croyons utile de donner à la fin de ce résumé la liste des espèces les plus habituelles du pisement de | Aude consi- déré d’une manière générale; ces espèces sont: C. Turbinolia sinuosa. Nummulites Atacicus. Discorbites ammoneus. Alveolina subpyrenaica. Serpula quadrica”inata ? (1) G. indique les feuilles appartenant plus parti- eutièrement au gîte des Corbières; M., ceux de Montagne-Noire. G. Crassate!la Securis. Lucina Corbarica. C. Venericardia minute. M. Oxtrea multicostata. M. Terebratila M'ontolecremsis. C. Tercbratula Venei. À'eri inacunoidea. M, Natica longi pire. C. Turritelke imbricataria. M: Teichellop:is Brauni. C. Nat arutella. CG Albasiensis. GC. Cerithion «cutum. |'nférieures. UC involutiun. | Où voit que parmi ees 19 espèces habi- luelles, on en Lronve 5 qui sont également commu es dans le bassin parisien, et sur- tout dans les couches inférieures: ce sont les suivantes: Ostrea multicostata. Neritina conoidea. T'urritella imbricataria. Cerithiim acutum. iuvolutum. tandis qu'aucun bien reconnu comme erélavé ne S'y trouve compris, Nous avors eu bien souvent l'occasion le comparer les espèces du T. crétacé in- contestable des Corbières à celles du T. à Nanimulites, el toujours elles nous ont offert des caractères différents. Les Num- #aulites notaniment et les Pudistes ne se æêlent point dans les mêmes couches, à meins, cependant, que.cela n'ait lieu vers la surface de contact des deux formations, où l'on pourrait admettre une liaison que semblent prouver les observations de MM. Dufrénoy et Vène. | En un mot, il existe bien réellement, dansle département de l'Aude, si l’on con- sidère les choses en grand, une puissante farmation caractérisée principalement par les Nummulites, laquelle se développe d'une manière indépendante, ou se trouve sup rposée à la formation créta ée dont les Rudistes sont les fossiles les plus ca- racléristiques. Le but direet de notre mémoire était l'établissement de ce fait, qui nous sera d'un grand secours our la détermination du système général à Nummulites, dent i'étude sera, comme nous l'avons déjà an- aoncé, l'obiet d'un autre travail. | Couches fissuie —— 0 HO 4 —— BOTANIQUE Tableau de la végétation aux iles Gambier ou Mangaréva; M. Adolphe LEssow, (Suite et fin.) La canne à sucre ordinaire se nomme to, comme à Taiti. Beechey la cite, mais je n'en ai pas vu. waus tous les cas on pourrait se demander si elle n'a pas été apportée d'O’Taiti? Le taro est lerhizôme du caladium esculentum ou chou caraibe. Je nen ai rencontré aucun pied, et Bce- chey le dit commun. Un arum qui vit'sur les montagnes et qui a des feu Iles déme- surément longues, se nomme sncdo. —Par- ami les plantes sur lesquelles je ne puis offrir aucun renseignement, Je riterai une curcubitacée, £akuru; une courge tucuru : une cypéracée piripiri; le curcuma éréa; le casuarina , elo ou Auto; une fongère fho- Zhia; une sorte d’ormeau #£oneriki; nn ar- brisseau éreluma; un gramen mou; la rose de Chine hibiscus ana; une lian- ma- sant; le liseron pied de chèvre puai; le mürier à papier ute, ufi, ule; une malva- s céerue-rue ; une orlie rua; la patate donce cumara >: une sorte de citrouille meteti ; La- brus precatorius, ponio?une sorte de r:ve, co; le teurnefortia à feuilles: arge itévs tunu ; le tabacr trodnit par es Etropéeus, avu=ata; es iganmes, 4f sue pelite plante donnant une teinture jaune, e éngha; le pourpier, porea ; ‘ne petite herbe, marie; un arbuste à lenilles de laurer, ni à — Lou où ami est un grand arbre ressem- blant à uuc vieille tour, disait le pèr : Ar- mand,; ses racines tombent à terre. C'est uue espèce de manglier cout j'ai vu des individus vraiment énormes. Le gatai est aussi un arbre dont [08 fleurs soit ro ges etles bra ches épineuses; je crois qu'il ne diffère pas de l'ang-hatai. C stav ee bois de Pike, que les natirels fo at leurs Ko iro, ou maillets à rainures, destinés à battr les écorces pour les convertir en toiles. Le parau, burco, purau stUhibiseus tilia- cuis, sulant B-ech:y. Mais c: nom est taitien. Purau, dans la L'ogre de Manga- réve, veut dire porrri, D Urville se trompe en appelant l'arbr sseau go. Le nono vst Le morinda à { uilles d'oranger dou lararme fournit une belle,co leur jaune, Le #i où dit est un marantr irès-commun. Les h - bitants se servent de ses feuilles pour re- cevoir leur po ot. KE ilin fe uma est le han- couli-r dont les no <'servent à l'éclairage. Beechey et d'Urville se trompent en le nommant, lun rewx et l'autre doode. Le premi-r dit qu'on en retire de la coul ur rouge. Ainsi en ajoutant à celte flore quelque- unes d-8 plantes citées par Beechey, on doit porter à cinquante le nombre des plan- tes qui croissént sur ces îles. Je n'ai pas vu ss végétäux nommés appé, amaë ct miro par le voyageur britanniq're, à moins que l’amaï ne soit l'élo ou casuarina, et l’appé le yappai de Taitiens ou arum cos- tatuim. Un cotosnier sauvage et à petile go sse est indigène à ces iles. fl porte le nom de cozmiro, ce qui veut dre à fleurs comme Île ‘miro, qu est le baringtonia. M. Lalour a appris des insulair 8 à ex- traire l'huile de la noix de bncoul et à s'en servir rour l'éclairage. Dans les pre- iiers Lemns il lemploya en salades, mais ses propriétés fortement p rgatives le: d''geutèrent bien vite. Deux ou trois noix donnent assez d'huiie pour purger un hom- me très robuste. C'est avee celte huile que l'en délaie la couleur jaune du bama de Bcechey ou Curcuma dont es naturels. se peignaient dans leurs cérémonies paien- nes. Aujourd'hui c'fte couleur est sancii- fiée parun plus pieux usage, car elle sert à l’ornementation de l'éghse. Les Manga- réviens en poss'daient d'assez grandes quant.tés toutes préparées à l’arrivée des Européess. —. Je tiens du pilote français ctabli aux Gambir, que la racine qui donue cette belle teinture jaune ressemble à de la carotte; on la gratte ou on la rape, en faisant tomber les rapures dans un vase plein d'eau, puis on écoule le liquide et le rés du est mis à sécher. Ce rés du est pois- seu \, se mêle bienà l'huile qui drreste, est peu sicrative. La plante se nomme éringha etsans nul doute c'est le cureuma, si répan- du. sur toutes les îles Océaniennes où il sert aux mêrnes usages. Beechey l'a trou- vé sur l'île de Pitcairn et je crois que c’.st le hena des iles Marquises avec lequel les femmes élégantes se barbouïllent le corps. Les plantanings de Beechey sont les varié- tés de bananes dont j'ai parlé. L'uringha est surtoué une espèce précieuse par la délicatesse de ses bananes qui sont petiteg ileet vrai, mais t ès blañiches rt très fons dantes, Lure à pellicule rouge est plug … âpre, Les habitants appellent ko-mero une espèce de morelle, Le mot loù ne signifie « pas lortjours come, et souvent il est rem placé par pe, and ils disent pe tera, com- me le Soeil, Es nomment kape la ricine comme buibe" se de larum macro hizun, CE Ce nom est passé dans le langage figuré, car ils l'appliquer t à un avaro. RER ANATOMIE COMPARÉE. Observations sur le système nerveux des Mol- lusques acéphales testacts où laraellibran- ches ; par M. E. BLANCHARD. Penduit e voyage que je lis l'année der- niere Ve ML Mine Edwards sur les côtes de la Sicile, ion temps avant élé. consa- cré, eu arte, à des recherches sur L'or- ganisalion des Mollusques, je ferur con- nallre successivement fes tésullats aux queis je suis arrivé. Le système nerveux des Mullusques acéphales Lestatés fera le sujet d’un pre- mier Mémoire, Après les travaux de Poli, Mangili, MM. de Blainville, Brandt et Ratzbourg, et Garner, travaux dont les résolins vien- neut d'être confirmés par M. Duvernoy, ne FOSlaiLil qu'a constater de petiles mo- difications dans le rapprochement ou lé. curtement des masses médullaires et dans le nombre des ramifiatious des nerf, selon les familles et les genres? Les recher- ches que j'ai faites m'ont prouvé le con- traire, Ou a dit: «Chez les Mollusques acé- » phaies lamellibranches, lorsque le sys- » tèm.: nerveux a son plus haut degré de » COMpPosilion, il existe trois paires de » ganglions: » Cependant, chez plusieurs d’entre eux j'en trouve six, huitet dix paires. Il en est un même dans lequel j’en ai CObslaté plus d’une quinzaine. Je mme suis également assuré que le système nerveux est plus compliqué chez L:8 Mollusquesacéphales munis de siphons fixés à la coquille par des muscles rétrac- leurs, que chez ceux qui eu sont privés. Les nerfs principaux ayant leur origine dans les ventres médullaires postérieurs, offrentalors sur leur trajet plusieurs petits ganglions, au milieu des muscles rétrac- teurs des siphons. Chaque paire de ces centres nerveux et liée par une commis- L sure passant au-dessus de luuverture iné rieure de lun et l’autre siphon. 4 Les Mactres, les Vénus et CYthérées, les Scleus proprement dils m'ont présenté celte cemplication dans leur système ner veux, complication coincidant avec la pré=« sence de tubes, et surtout avec l'existence de plaques musculaires servant à les fixer à la coquille. Car les tubes existent-ils s'ils sont privés de points d’attache, COM me dans le genre Solécurte, les ganglions accessoires des Mactres, Vénus et Sulens proprement dits viennentà manquer. : Ainsi, les Solécurtes s’éloignent man festement par leur organisation des Soleus; avec lesquels on les confondit pendant longtemps, C'est donc avec beaucoup d@ raison qu’on en a formé une division pars ticulière. n" Les siphons des Solécurtes, garnis de muscles puissants, sont parcourus par des merfs longitudinaux très é, ais; mais, SUE leur trajet, je n’ai point trouvé des centres nerveux. LI RUN 397 . Daus la. plupart des Mollusques acé- phales. le.manteau se termine brièvement - gén avant de la biucüe. Alors les gangtions cérébroïdes fournissent seulement quel- | ques nerfs, généralement considérable et - plus où moins ramifiés. vers la parie an- | térieure de ce manteau. Au contraire, chez | les Solens, en avant de la bouche, Île - manteau est très prolongé, et, au milieu, à offre une large plaque musculaire fixée à la coquille dans toute à lonsueur, Cette conformation entraine une madification | assez grande dans le développement du | système nerveux. Des nerfs partant des | ganglions cérébroïdes remontent vers la | plaque museulaire, el d’autres vienneut | se diviser dans la eouche épaisse des mus- ces formant une bordure autour du man- icau. Ce qu’il y a de-plus remarquable, et | que j'ai observé seulement dans les | Salens, ce sont des ganglions au nombre | de douze à treize de chaque côté, placés Su ces muscles et communiquant !es uns | | | | avce les autres par des filets nerveux. La plupart des Mollusques acéphales : dépourvus de siphons présentent seule- een les trois paires de masses médullai- res déjà bien décrites dans un certain | mombre de genres ; c’est le cas pour Îles genres Pinna, Uno, ete. Plusieurs, néan- | ins, mou offert un velit ganglion sur | Le trajet du uerf, unissaut les masses mé- | dullaires cérébroïles avec les ganglions poslérieurs ; ils donnent des filets aux muscles des parties latérales du pied. C’est c que j'ai observé dans les genres où le pied oceupe :oute la largeur de la masse “ viscérale, chez les Arches (Arca Noæ,, les | ? . : Salens (Solen vagina), etc. On voit, d’après cela, que le syst'me | nerveux des Mollusques acéphales présente sauvent une complication plus grande et des modifications plus importantes qu'on ue l'avait supposé jusqu'à présent. C’est \ à un fait acquis à l’anaomie comparée. Dans les figures qui accompagnent mon : Mémoire , je me suis attaché à rendre à . ioute l'exactitude possible des particula- | tés propres à chaque Lype. | Je dois encore appeler l'attention sur ue fype vulgaire, peut-être le plus vul- gaire parmi les mollusques a ‘éphales. L'Huître (Ostrea edulis), on le sat, est | dépourvue de pieds Ilen résulte une par- tieularité dans son svslènre nerveux, 1 y a dix ans environ, M. Garner avança que les ganglions pédieux ou viscéraux haanquaieut chez cet animal. Dernière- \nent M. Davernoy a confirmé cette re- marque. ; | Cependant l'exception signalée par ces agatomistes n'existe pas. J'ai constaté par- faitement dans l'Huitre la présence de deux ganglions un peu espacés entre eux, üi très rapprochés des masses médullaires cérébroïdes, en sorte que ces quatres cen- res nerveux sont placés presque sur une même ligue et réuuis par un cordon de ommissure. Seulemnentils sont plus petits Le4 plus rapprochés de la bouche qu'à l'or- \äinaire. Le système nerveux de l’Huître 2e m'a pas offert de modifications plus im- portantes. Récemment un anatomisie a- avancé aussi que les nerfs, établissant une com- munication entre les masse.'mécullaies aatérieures et postérieures, ne présen- “aient jamais de ramificalions sur leur tra- et. Les Solens, les Arches, où l'on re- marque un ganglion vers le milieu de ces coanectifs, prouvent le contraire: mais il 398 y a plus:chez les Huîtres, des filets par- tent de ces nerfs, sur divers points, sans même qu'il y ait apparenre de ganglions. . Quant à l'utilité que ces recherches ana- toniques peuvent avoir pour la elassifica- tion, elle me semble n'êire pas douteuse, Les grandes différences que j ai constalé:'s entre ‘e genre Solen proprement dit et le genre Soléeurie, qui, pendant longtemps ne fut pas même distingué des vrais So- léns, montrent suffisamment que ce genre en est éloigné et doit apparienir à une autre famille. Au contraire, entre les Macires et Îles Vénus, particulièrement lesCythérées, qui, dns la plupart des classifieattons malaco- logiques, sont considérées commie apparte- nant à deux ‘omilles distinctes, on ne trouve aucune différence iuportaute dans l’organisation des animaux. Leur systèie nerveux est presque eumplétenmient sem- blable. Où voit aussi que les Acéphales, dont le man'eru est largement ouvert ei dépourvu de siphons, sont in/érieurs. sous le rapport du développement du système nerveux, à ceux dont le manteau est fermé et se pro- longe en forme de siphons mnnis de mus- cles rétracteuts. Enfin, tout tend à montrer que les ca- ractères fournis par les charnières des coquilles sont bie: loin d'être eu rapport constant avec l’organisation des animaux ; ce qui montrera assez si ou doit atiacher une grande valeur à ce genre de carac- tères. SCIENCES MÉDICALES ET PHYSIOLOGIQUES. PHYSIOLOGIZ, Sur la circulation dans les animaux inférieurs ; par M. P.-J. VAN BENEDEN, professeur à l'Uri- versité catnoiique de Louvarr. En 4835 j'avais fait, à Nice, quelques ob- servations sur la belle Aplysie (Aplysta «e- pilans), que les haoitants de la cote appel ient bœuf de mer où hèvre marin; depuis lors, l’idée que l’eau peut pénétrer dans l'in- térieur du corps, où meme dans les vais- seaux, et jouer le rôle du sang, a été corro- borée par plusieurs observations que j'ai eu l’occasion de faire à Cette, a Trieste, à Na- ples, à Messine, et sur nos côtes. Je disais, dans. une lettre envoyée à l’Académie : « Après des recherches minutieuses sur les » organes de la circulation dans les Aply- » sies, je crois avoir reconnu une véritable » fusion du système veineux avec le système » aquifère de M. Delle Chiaje. » Il y a un grand nombre de questions qui se rattachent aux phénomènes de la circu- lation, auxqueiles on ne saurait guère ré- pondre dans l’état actuel de la science ; ainsi on peut demander : a. Le mouvement du liquide dans les Tu- bulaires, Sertulaires et Campanulaires, est- ce une circulation véritable analogue à celle des animaux supérieurs (Gavolini), ou est-ce une oscillation de liquide semblable à celle de quelques plantes? (de Blainviile, Thom- son, Lister, etc.) b. Quelle est la signification des corps spongieux et de la cavité veineuse chez les Mollusques céphalopodes? c. Quelle est la signification du prétendu poumon de Bojanus dans les Mollusques acéphales ? - d. La communication directe des veines avec la cavité abdominale dans les Aplysies, 399 est-ce une disposition toute exceptionnelle, comme lg pensait Cuvier ? e. La communication directe de l'esto- mac avec Ja cavité péri-intestinale (MM. Milne. Edwards et de Quatrefages), est-ce une disposition propre à quelques Mollus- ques gastéropodes ? f. Ya-t-il du sang dans les animaux sans vertèbres , ou est-ce simplement le chyle qui circule, comme le pense M. R. Wa- gner ? Voilà bien des faits isolés, des exceptions ou même des anomalies pour quelques-uns, et que l'on ne peut guère classer dans l'état actuel de nos connaissances. Il serait facile d'augmenter encore le nombre de ces ques- tious, mais ce que nous venons de dire suîi£, peusons-nous, pour démontrer là faiblesse de notre savoir. En rapprochant ces faits si anorimaux, il me semb.e cepe.dant qu'ils se rattachent à un phénomène fondamentar, qui ne paraît pas avoir éLé compris jusqu'à présent : c'est que le sang destiné à charrier l'oxygène et l'élément nutriuf peut être remplacé par l’eau du dehors, qui amène directement daas l'économie l’un et l’autre de ces principes de la vie; au heu de sang et de liquides particuliers, dans les cavités du corps comme dans les ammaux supé- r'êurs, c'est l’eau elle-même qui circule et qui remplit l’espace au milieu des organes. Ba attendant qu'un lraval que nous pré- parous sur ce sujet soit Lerininé, nous aVOns cocrdonné- le résultat de nos rechercies dans les propositions suivantes, dont quel- ques-unes, nous Favouons volontiers, de- maendent encore des recherches u''éricur'es avant de les admettre dans la science, 4° L'eau peut remplacer le sang dans las animaux inférieurs; elle peut circuler ou dans des vaisseaux spéciaux, ou bien dans les vaisseaux ordinaires, en se mêlant avec le chyle. Son introduction a lieu ou par des ouvertures propres, ou par la bouche et des ouvertures particulières dans les parois digestives, ou par simple endosmose. 2° Elle pénètre par la bouche, chargée de nourriture et d'oxygène, se rend de l'es- tomac de l’un à l'estomac de l’autre, et, dans ce passage, elle se met en contact avec tout le tissu organique, comme dans un. réseau capillaire (Tubulaires, Gampanulaires, Ser- tulaires, etc.). 3°. L'eau pénètre par la bouche cornme dans le cas précédent, et de l'estomac elle se rend dans des canaux au milieu des tissus et des appendices (Méduses, Hydres). | k° La bouche livre encore passage à l’eau, mais l'estomac a des parois propres qui se ramifient dans des canaux vasculiformes ; le canal digestif joue à la fois le rôle d’ar- bre respiratoire et d’appareil alimentaire (Aphrodites, Trématades, etc., ele.). 5° Le canal dig:stif, au lieu d’être ainsi ramifié, est pourvu de plusieurs ouvertures qui livrent passage au liquide qu’il contient, et qui se répand dans la cavité qui entoure le tube intestinal (cavité péri-inteslinale). IL peut y avoir. un cœur et des vaissaux ar.é- riels, mais cette cavité ne représente pas moins le système veineux l(Eolides, etc.}. Au lieu de lacunes, J. Muller a vu des vais- saux véritables se rendre du canal intesti- nal directement au cœur (Scorpion). 6°. Par des ouvertures particulières qui s'abouchent dans des canaux distincts, l’eau pénètre dans l’intérieur du corps et se met en contact avec le sang veineux (Holothu- rie). Des vaisseaux viennent aussi s’épa- nouir encore sur des ramifcations de cet appareil, 400 7. Au lieu d’une ou de deux ouvertures, l'eru péuètre par un grand nombre de trous et se répand dans la cavité péri-intestinale {Astéries, Oursins; les Actinies qui ont l'extrémité des tentacu es ouverts; les Mol- lusques phiébentérés qui ont le bout des ap- pendices ouvert, d'après les observations de MM. Alder et Hancock, confirmées par M. de Quatrefages). $’, L'eau pénètre par des ouvertures dis- tincles à travers un organe spécial dans l’in- térieur même des vaisseaux (corps Spon- gieux des veines, flottant dans la cavité vei- neuse chez les Céphalopodes, et appendi- ces dans le poumon de Bojanus chez des Moilusques acéphales). 9%, Ou bien encore l’eau est conduite par des ouvertures distinctes dans tel ou tel or- gane en particulier (ventouses des bras et canaux particuliers des Mollusques céphalo- podes). 10*..Il est à remaquer que ces faits se lieuL à d'autres que l’on trouve dans les | à côté | animaux vertébrés: les ouvertures de l'anus qui conduisent l’eau dans la ca- vité péritonéale, et de là d'nsle péricarde, chez les poissons cartilazsineux (1) ; les ca- naux péritonéaux des Crocodiles et des Tor- tues. On pourrait, à la rigueur, faire men- tion encore ici des poches aériennes chez les oiseaux, et des trachée; des insectes. Corps. 41°. Au lieu de pénétrer par des ouvertu- es.disinctes, nous voyons aussi ce liquid iraverser les parois par l'effet de l’imbibi- | tion ou de Pendosmose (dans la cavité péri- intestinale des Bryozoaires des Tuniciers, etc.). Peut-être y a-t-1l de petites ouvertu- | res chez quelques Mollusques au milieu du | pied (Anodontes, ctc.). 42° Dans la cavité péri-intestinale, l’eau peut se mouvoir où se diriger dans tel ou tel sens par l’action simple des cils vibratiles (Bryozoaires); ou des cils se trouvent à l’en- Aplysies, Carinaires, trée des vaisseaux (Beroë); ou un vaisseau | se dilate et se contracte alternativement en sens contraire, pour envoyer le liquide ver: niciers) ; où bien encore un cœur véritable, contractile dans un sens, rappelle le sang ou l’eau de la cavité péri-intestinale, pour | l'envoyer par L! Sninl m1 À 7E1 J : ja De (Aplysies . embryons de Li- mace). Puis le cœur peut se multiplier d’a- peut recevoir directement le sang de la même cavité (larves d'insectes aquatiques). 49° réalisées pour faire parvenir l’eau dans l’in- ‘érieur des tissus, et ces moyens sont en rapport avec le degré pimal. i}° Si nous ne nous trompons, croyons pouvoir admettre ce qui suit : Le vaisseau dorsal des insectes est un eœur. et il existe une véritable circulation dans les animaux de cette classe. La pré- sence d'un arbre respiratoire dans les Ho- lothuries n'empêche pas le sang de circuler dans des vaisseaux en même temps que l’eau. Les cavités veineuses sont analogues au péricarde, et les corps spongieux des veines, aux stigmales. Le poumon de Bojanus est aussi l’analo- ous D RCE INR À TRE PARENTS TER MARS EN ATEN RENE (4) R. Owen a déjà parlé de l’analogie de ces ca sités avec les cavités veincuses des Céphalopodes, | falement à angle corirbure Île | ment, On doit en otre observer que le re- sc el a ENTRE À ape £ S à N des vaisseaux arlériels vers | bord du tuyau intérieur avait été enl vé | partie Toutes les combinaisonsont donc été 401 gue du péricarde et des stigmates ; MM. R. Owen et Vanderhoeven avaient déjà parlé de ces analogies, mais pas de cette signifi- cation. La présence d'un système gastro-vaseu- Rire n’est point une exception dans quelques \iollusques gastéropo les, c'est, aucontraire, plutôt la règle ; ilen est de même de la com- munication des veines chez les Aplysies. La circulation des Tubulaires et Sertu- laires correspond au si bien à la circulation des animaux supérieurs qu'à une oscillation semblable à celle que l’on observe dans quelques plantes. Le liquide aqueux qui circule dans ces animaux inférieurs représente bien la séve, aais pas plus le sang que le chyle, la Iym- phe et le hquide spermatique sans les sper- | natozoïdes Ces derniers sont charriés par l’eau, avec l'oxygène et l'élément outritif, | comme par un liquide particulier. - [est facile à voir que nous n'avons pas eu pour but ici de publier des faits nou- veaax, mais bien d'en grouper queiques-uns | pour faire voir des rapports qni avaient echappé jusqu’à présent, SCIENCES APPLIQUÉES. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. à Dee 2 RS | Remarques sur la solitlité des joints à emboi- C'est un autre milieu aubiant qui s'in- | iroduit el circule dans tout l’intérieur du | tement pour les tuyaux. Le fatal accident qui a coûté la ve à M. Samuda et à plusieurs autres person- nes, vient de soulerer, dans les journaux anglais, une discussion intéressante sur les joints à emboïtement dont l'usage est muntenant fort répandu. L'enquête judiciaire qui a eu lieu sur les causes e ce triste évé *ement, en prou- vant que c'était seulement à la dislocation | d'un joint de cette espèce qu'il devait être | attribué, a fait sentir la nécessité d' appe- | ier l'attention sur ce poiit, il st bien évident que le joint qui a cédé était mal conçu ou du moins mal exf- cuté. Le {uyau-qui conduisait la vapeur de ia chaudière à la ma hine, était soutenu | horizontalement.par des liens, au lieu d'être Er e É É | eng:gé dans. des supports ou des colliers les cavités branchiales ou Fen rappeler (Tu- résistants ; ii se cou:bait d'abord horizo“- e droit, puis une seconde faisait descendre verticale- au burin et à la lime. Par suite de cette < : es , © À disposition, la pression-intérieure de la prés les anneaux du Corps, et chacun d’eux vapeur fendait à disloquer le joint qui a manqué, .et à faire tourner sur son axe la hor zontale du tuyau; c'est efferti- vement ce qui est arrivé dans un moment où } on a voulu élever la tension de la va- à RE | peur. de simplicité de l’a-: Après cet exposé préliminaire, nous al- | lons résumer Îles principales opinions qui ont été émises dans l'enquête judiciaire et | dans les journaux. Gn s'st accordé généralement à recon- | naitre comme Cause de la dislocation du joint, la pression intérieure de la v:peur qui tendait à faire pivoter le tube horizon- tal en' agissant à l'extrémité du bras de le- vier formé par le coude. Le coroner, après avoir dit que le tuyau n'ayant éprouvé aucune fracture, il était inutile d'examiner autre chose que la sû- reté du joint employé, à ajouté que, à en juger par les apparences, cette sûreté était nulle. M. Low, ingénieur, présent à bord lors de l’acc'dent, a fait observer que si Je Rte À mité du tuyau intérieur eût été munie d'un | rebord comme à l'ordinaire, le joint anraît | compensé les effets des variations da là. température, sans que ce tuyau eût pm sortir de l'emboît ment. # M. Hensmaun a exprimé la pensée qite si le joint eût été cimenté avec du mastie de fonte, il aurait été parfaitement solide , que l’on "pouvait se dispenser de placer À un joint de compensation; qu'au reste, c@ joint, tel qu'il était, auriit présenté toute sûreté s'il avait été arc-houté contre Île pont du bâtiment, ou r tenu par un lien en fer attaché aux machines; enfin, que si l'on avait enlevé le rebord du tuyau in térieur, c'était sans doute à insu de M Samuda, el parce que ce tuvan se trou vant trop long, il avait failu le fair: pé- nétrer plus avant que l'emboîtement. Le journal l'Artisan fait à ce sujet les observations suivantes : Il ya, comme le savent nos lecteurs, deux espèces de joints à emboitement'; l’une où le diamètre iatérieur est le même’ jusqu'au fond, et dans laquelle seule il est possible de munir d'un rebord | extrémité du wiyau intérieur; l’autre où l’emboite- ment porte deux diamètres différents. dont: le premier est suffisant por permettre de placer la garniture , tandis que le second ne peut que rec’ voir le tuyau. Ce dernier est celui que l'on a employé pour la con struction de la Gipsy-Queen, et l'on ne doit* pas, par conséquent, attribuer laccidenén aux ouvriers; si le bout'a été buriné eë limé, on l'a fait seulem nt pour permettre au tuyau de descendre jusqu'au fond de l'emboîitement, dont le diamètre trop petit: daurait pas admis un rebord ässez saillant pour être utile. Ce qui grouve d’ailleurs ces observations, cest: qe le joint hori- zontal a égrilement’été fo'cé, quuique l'on ne vit sur son tuyau intérieur aucune trace de lime ou de‘ciseau. Ces considérations, continue l'auteur, doivent-elles faire proscrir* les joints sem- blables à celui qui a cé 16? Nullement; cart il y à des circonstances où ils sont indie- pensable s, et toute la faute consiste à en: avoir employé un sans précaution dans une situati n où il était d'ingerenx. Mais diuis toutes les circonst. n es où lon re=- court à ce joint. il importe de disposer les tuyaux de manière que leurs extrémités ne puissent se séparer. Ainsi; par exemple, l'est à propos de l employer pour metfre en communication deux chaudières , car ces chaudières ne peuvent être écartéesm par la pression de la vapeur, dane le tuyau, tandis qu'uu joint à emboîtement de l’autrem système, c'est-à dire à rebord, ne con=* viendraif pas aussi bien. La garniture doit, «neflet, se comprimer dans | p'usieurs cas et cet effet devient impossible ‘orsque CE joint est fait depuis quelque temps. "M (Journ. des Usines. Pa ——0€9De— 304 Appareil à air comprimé, par M. Trier, ; (note tirée d'une lettre à M. ArAGo). En 1IS#1, j'adressai à l'Académie des Sciences un Mémoire sur l'emploi de l'an. comprimé pour le percement des puits: de. mines sous les eaux et dans les terrains submergés. | Dans ce mémoire, J'exposais d'abord qu'étant chargé d'établir un puits de: mine | au milieu des aavions de la Loire, ilm 4) vait été impossible de songer à l'en s moyens ordinaires d'épuisement, at- “tendu que ces alluvions, épaisses de 20 umètres environ, et composées presque en “entier de sables et de galets, étaient de ifoutes parts pénétrées par les eaux u ifleuve, qui, en outre, pus eurs fois dans l'année, les recouvrait d'une couche d’eau «de plus de 4 mètres. _ Dans cet état de choses, les moyens d'é- p'isement généralement employés en Bel- ique, quoique consista t dans des pompes ne. souvent mises en mouvement par deux machine: à vapeur de deux ceuts | chevaux chacune, me p raissaient encore impuissants. Je ne pouvais done plus sun- | ger à l'épuisement des eaux, et ce fut pré- | éisément cette idée qui me conduisit na- | tvrellement à essayer l'air comprimé. Ne :pouvaut épuiser les eaux de mon puits, moyen , je le répète encore aujourd h‘ri, -rances. mois je pus pénétrer sous 20 mètres d al- À tuvion, et établir dans ! grès houiller, à | une profondeur de 25 mètres, nine jonction | te.lement solide, que depuis ce moment, notre puits, tout-à-fait rentré dans les -eonditions ordinaires, n'a pas cessé n seu, instant d'être en activité pour l'extraction | de la houille:; je dirai plus : quoique placés au milieu mêm-: de la vallée de la Loire, mous avons été beancoup moins gêués par les eaux que ne l'ont été nos concurrents dans leurs puits, qui se trouvent au pied | d'un coteau, sur la terre ferme. | _Jene donnerai pasici une nouvelle des- :cription de l'appareil qui nous a servi pour ‘le p-rcemeent de ce puits. | En ce moment j'exécute un nouveau pre d'après ie mém - procédé. Appareil & air comprimé. — Je n'ai ras «ru devoir apporter le moindre perfection- :mement à cet appareil, dont j'obtiens une seconde fois le meilleur effet, quo que mon nouveau puits ail 2 mètres environ de diamètre, et que nous soyons dans cette |saison où les variations du niveau de la * Loire se font le plus sentir. J'atteins en ce moment la pro'ondeur de 3 mêètrrs “ dans le terrain solide, et J'exécute un cu- relige qui, sous que'ques jours, doit être | terminé et faire rentrer mon puits dans les . condit ous de tous les puits ordinaires, Nouveau puits. — Le nouveau puits a pour d'amètre intrrieur 4°,80 : il se com- pose, comme le premier, d'un tube en tôle dé 20 mètres de hauteur, qe J'ai enfoncé par bouts dans le terrain au moyen d'un mouton. J'en ai extrait les sables au moyen de la soupape à boulet. Ce-tuhe fait à Davis, dans les a‘eliers le M. Duvenne, ne diffère du premier que par un plus grand diamètre, et par une plus grande épaisseur de tôle. J'ai cru de- voir porter cette épaisseur à 12 millimè- es pour plus de sécurité. Je n'ai également rien de nouveau à si- imaler quant à l'enfoncement de mon nou- éau puits, si ce n’est un petit bauc d'ar- file repli de morceaux de bois, que j'ai iouvé à la profo ideur de 16 mètres au- lessous du sol. Les galets extraits par la #upape ont été, comme dans la première pération, quelques morceaux de granit oulé, beaucoup desilex blonds de la craie, mfin,; beaucoup de fragments deroche vol- ‘nique, provenant probablement de l'Au- \ puisque c’eût été vouloir épuistr le fleuve lui-même, j'eus l'idée de les relouler, et ce «me réussit au-delà même de mes espé- ‘Ce fut par ce moyen q'i en moins de trois 404 Qant au sol sur lequel repose ce tube, il est composé “’un grès houiller très mi- cacé, offrant une surface tout-à fait unie, quoique les dfférents bancs qui constituent cetterochesoient presque v: rticauxel d’une dureté très-différente. Pompes. — Ayant pu disposer cette an- | née dune machine à vapeur beau oup plus puissante que la preinière fois, j'ai cru devoir apporter quelq es changements aux pompes à comprimer l'air. La chaleur ‘qui se dégage par suite de la compress.oa de l'air détruisant trop pro : ptement nos soupapes en cuir à surface plane, Je jeur ai substitu : des soupapes, couiques gaie- ment en cuiret J'ai «out-à fait remeudié à € £ inconvénie.t. J'ai to t lie: de crore que ce geure de soupape est ‘out ce qu'il y a dé mieuxpour obt-mir de l'air compruné avec les pompes d’un grand d amètre. Applications de l'air comprimé. — A reste waintenant à parler des différentes app i- cations que L'on peut faire de l'a r comyri- mé. Depuis ma première opération J'ai beaucoup réfléchi aux usages que Fou puurrail faire de cet ag nt, et} aire onnu: 1° Qu'un des plus utiles : v des plus fa- ciles, sans contre dit, sera$ d'employer ce mojen à la confection des piles de pont. Appliqué comm: je le concois, il peut ser- vir à londer, dans les valiues de rivières, et daus les rivières elies-nièmes, des piles de pont, avec autant d économie : t de fa- cilité que si l'on bâtissait sur un rocher à l'air libre. Il faudrait seulemeut jour cela une première mise de fonds consistant dans un appareil couvenable, et une mma- chine à vapeur de la force de dix chevaux environ. 2° Avec ce moyen on peut encore aller vister et remcer à la profondeur de plu- sieurs mètres le fond d'une rivière, telle que la Seine, pour la recherche de que que objet précieux. rendre les va sseaux presque insubmers - bles en disposant convenabiement le der- nier pont. Ou peut aussi, par ce moyes, aérer la cale et la vider reau au besoin. Avec de l'air comprimé à moins d’une at- rêter une voie d’eau, ct d'aller faire à l'in- réparations nécessaires, gner toute espèce d'épuisement. 5° Œufin, Lair comprimé peut encore pompe: d'épuisemen:. On doit se rappeler qu'avec de l'air à la pression d’une vemi- 23 mètres de profondeur. SCIENCES HI 'TORIQUES, ARCHÉOLOGIE. - AMEUBLEMENTS HISTORIQUES (*). Meubles sculptés du XV° et XVI° Siècle. CHEMINSE, ” Hauteur. 12 » Largeur 7 7 » Le foyer domestique a toujours été (11 Voir l'Echo des 16, 20,25, 27 février, 2 xt 6. mars. 3 L'air comprimé peut encore servir à | mosphère, il est on ne peut plus facile d'ar- | térieur, sur tous les points de la ca.e les, | ko L'air comprimé peut encore être em- | ployé à la confection des tunnels, et ép-r- | remplacer, dans beaucoup de cas, les | sceprre. Au-dessus est le monograme AL avec eutrelas, atmosphère, J'ai établi, pendant plusieurs | jours, un jet s’eau continu à la surface, et | que cette eau sortait du foud d'un puits de | | Sue, on voit qu'elle est là comme emblè- | ie, et pour caractériser celle dont le por- | Lait est au premier plan, c’est-à-dire Diane | de Poitiers. 405 mille. C’est là qu’elle vient chercher le repos après le travail et prier avant le sommeil. C’est encore au foyer domestique qu'est reçu l’étranger qui demande l’hos- pilalité. Au moyen-âge, les cheminées étaient vastes et Lrès simples. Une pierre faisant une grande saillie en avant du mur et soutenue par deux autres pierres, voilà ce qui Composait alors une cheminée. : Puis on y suspendit des armes... les dé- pouilles des auimaux... plus tard des 1ro- phées, eutin les irages des personues les plus cières. Certe simplicité dura jusqu'au 15° siècle, époque où l’ou commetiça à enlourer ces images de quelques ornement tions. À a Reuassance, on adopla un système de décoration particulier aux cheminé:s. La sculpture el la peinture contribuèreut à orner le sanctuaire de la famille. Ceile qui nous occupe rappelle les deux belles cheminées des règnes de François Le et de Heuri 1, que l’on vo t au château de Fontainebleau. lle se compose de trois parties. La première, qui est la partie inférieure, a deux montants ornés de guirlaudes de leut les de chêue. Hs se terminent l’un par une tête de vieillard, l’autre par une tête de vieille femme, L'entablement de la cheminée, avec denticules , repose sur ces deux têtes. L'espace compris eutre le vide de la cheminée et l'entablement, est rempli par un panneau au centre duquel on voit ue lemme dontle sein, les bras, les épaules, les pieds, sont nus; le corps voluptueuse- ment ; enché et la tête nonchalamment appuyée sur sa main droite; elle sen:ble -€@ Complaire à regarder son mage de un miroir qui lui est présenté pag amour, D'autres amours accourent l’admirer. : A chaque extrémité du panneau Sum salyre dont les regards expriment If 4éT sirs, le délire qui s'empare d'eux à la de tant de charmes. La seconde partie est ainsi composée : au centre de la cheminée est un panneau qui repose sur l'entablement de la che- minée. Au bas du jjanueau et comme for- .mant le premier lan, est un portrait de lemme que lon présume être Diane de Poitiers. Au-dessus de ce portrait et au centre du panneau, est un enfant deboui, es pieds reposant sur un coussin... Dans sa um in droite il porte un globe surmonté ‘lune croix : de sa main gauche il tient un Au dessus de cet enfant est une seconde têle de femine, surmontée d’un cro ssant.…. aux traits fortement prononcés de cettv-fi- Des fleurs, des fruits, des épis de blé, | répandus çà et là sur ce panneau, for- | ment un ornement d'une grande richesse, Le panneau se termine, à droite et à | gauche, par deux licornes qui se dressent sur leurs pieds de derrière. Enfin, le haut du panneau offre un | fronton rempli par des sculptures d'un un | liéu particulièrement Vénéré dans la fa- | goût parfait. Cette seconde partie de la cheminée se teruifiie ainsi: À droite et à gauche du panneau sont > . A N ' né 407 deux statues dont le corps se termine en forme de guine. Leur exécution laisse beaucoup à dési er. A la suite de ces deux statues sont déux pabneaux SCUIPLÉS en arabe |} li { c +54 | Douiie ne annee. 1: mars 1845. ne L'ÉCHO DU MONDE SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LFS SCIENCES. Paris 11:78. N. 48 L'Ecao Du MONDE SAVANT paral le JS ua et le 2e déaau Sa (le ciaque séniaiue eL forine- par an deux voluimesde plus de 4,200 pages chacun On s’abonnæ à Paris, rue des BEAUX=ARTS, N. 6, et rue de la GHAUSSÉE-D'ANTIN, 3, et dans les départements chez les principaux libraires, el dans les bureaux de poste et des Messageries. Prix du journal , paris pour un an, 24 fr.; 6 moîs, 15 fr. 50, trois mois 7 fr, — DÉPARTEMENTS 50 fr, 16 fr., 8 fr. 80. À L'ÉTRANGER 5 fr. ef sus pour les pays payant port double. — Adresser tout ce qui concerne le journal à M. le vicomte A. de LAVALETTE, directeur et rédacteur en chef, Cn rend compte des ou:raes et mémoires scientifiques, soit français, soit étrangers, #uiso ACADÉMIE DES S I. NES. Seaïce du 10 mars. L'Académie des Sciences a tenu aujour- d’hui sa séance publ.que annuelle. L'aspect de ceite solennté scientifique était froid, peu animé; aucun des assistants ne sem- blait atiié dans l'enceinte académique par cet intérêl qui, l’an dernier, nous faisait en- tendre avec tant de plaisir le récit de la vie si nubie et si malheureuse de Bailly. Le programme de la séance promettait celle année de plus douces émotions. Il ne devait plus s'agir d’un savant consciencieux et modeste, traîné à l’échafaud par un peu- ple sn délire, ni de scènes révolutionnaires, ni \’alfreuses douleurs habilement tracées. Les orateurs, aujourd’hui, avaient choisi de plu: riants Sujets. L’un d’eux nous à entre- tenus des secours publics, l’autre nous a ra- conté, d’une manière anecdotique, la vie d’un savant qui tranquillement vécut au mi- lieu des fleurs. à —\. Dupin a ouvert la séance par la lec- ture d’un rapport sur le concours pour le prix de statistique, et 1l a examiné avec dé- tails l’ouvraÿe de M. Demay, intitulé: Monographie des secours publics. Après avoir montré que l’Académie des Sciences avait toujours pris l'iniliative des réformes utiles au bien-être du peuple, après avoir rap- pelé que c'étuir dans son sein qu’à des épo- ques différentes s’élaient recrutés des bien- faiteurs de l'humanité, comme Bailly, Chap- tal, Larochefoucault-Liancourt, M. Dupin a été conduit à faire connaître quelques-uns des résultats que renferme l'ouvrage de M. Demay. Ge qui frappe d’abord dans ce tra- vail, fruit de longues et pitientes études, c'est l’augmentalion rapidement progres- sive, depuis quelques années, du nombre des malades admis dans les hôpilaux de Pa- ris. Ainsi, en 1819, ce nombre était de 40,000 ; aujourd’hui il a atteint le chiffre énorme de 80,000, et rien n'indique que ce chiffre marque le dernier degré de cette échelle statistique. Entré ainsi dans l’ap- préciation d'un des points les plus curieux de l’administration des hôp'iaux, M. Dupin s'est ensuite occupé d’un autre fait non moins important, l'existence des sœurs hospitalières. Depuis leur introduction dans ces établissements de charité, les sœurs hospitalières n'ont cessé de prodiguer aux maiades qu’on leur confie le; soins les plus assidus et souvent les plus éclairés. 93 a | passé sur elles sans les détruire et en leur permetlant de continuer, sous le nom de citoyennes, leurs pieux devoirs. La révolu- tion a rendu un éclatant hommage à leurs | vertus. Cependant, comme tout ordre reli- gieux, celui-ci a eu son côLé mauvais; mais il faut lui pardonner le peu de mal qu'un zèle excessif a pu lui avoir fait faire, en fa- veur du bien qu’il a produit. Trois époques qui rappellent en France de graves événements poliuques ou de grandes calamités publiques, marquent dans l’histoire des hôpilaux trois phases bien distinctes. 1814, dont l'hiver fut si rigou- reux, vit le typhus se mettre dans les rangs des armées ennemies, et des hôpitaux sup- plémentaires devinrent nécessaires ; 1830, de très glorieuse mémoire, fournit pendant Lrois jours uv assez fort contingent de bles- sés aux hôpitaux ; enfin le choléra de 1832 fit regorger ces établissements de morts et de mourant. M. Demav a étudié avec soin l’étas des hôpitaux à ces trois époques ; il a fait connaître le bien qu’ils ont alors pro- duit, et-teriminant son travail par une seule appréciation de ce qu’ils sont aujourd hui, il insiste sur les réformes les plus utiles à apporter dans leur adininistrat on. Réfor- mes administratives, faits relatifs à l’ins- truction des élèves, aux soins à prodiguer aux malades, tout à trouvé place dans le vaste travail de M. Demay. Aussi l'Acadé- mie, sur la proposition de la commission dout M. Dupin était rapporteur, a-t-elle dé- cer..é à M. Demay un prenier prix de sla- tistique pour sa monographie «ur les sec :urs publics. —Après le rapporide M. Dupin, M. Flou- reus a prononcé l’éloge du célèbre botanis- te Aubert Dupetit-Thouars. Il était impos- sible de raconter la vie de ce savant sans toucher à une très grave discussion scien- tifique encore aujourd’hui pendante, et il semb'ail difficile de toucher à cette ques- tion sans émettre sur elle une opinion quel- conque, et qui, dans tous les cas, aurait ressemblé à une approbalion ou à,une dé- sapprobation. Cependant lesavant secrétaire perpétuel a éludé avec une rare habilité celte difficulté majeure; il a su faire connai- tre Dupelit-Thouars , sa théorie, ses idées , sans qu'il fût néanmoins possible de s’a- percevoir qu'il rejetât celte théorie, ni qu’au contraire 1l partageàt ces idées. Il a été, en un mot, non p s peut-être historien, puis- qu'à l’histoire appartient tout aussi bien appréciation que l'exposé des faits, mais biographe habile et élégant, rappelant tou- tes les particularités saillantes de cette vie agitée, les groupant ct les présentant tou- jours de manière à intéresser son nombreux auditoire. Qu'on nous permette de donner en très peu de mots, d’après M, Florens, une idée du savant dont le non occupe une belle place dans l’histoire de la science moderne. Aubert Dupetit-Thouars avait reçu de la na'ure, avec de nombreuses qualités, une passion pour l'indépendance des actions et des idées qui ressemblait souvent à une ten- dance naturelle à la controverse où même à la contradiction. Au collége il fit de mé- diocros études, parce que ces études lui étaient imposées; et ce ne fut guère que du jour où il fut maître de choisir le sujct et le but de ses travaux, qu'il s’adonna avec passion à ua lravail sérieux. I éiait entrai- né vers l'étude de la nature par un pen- chant irrésistible qui délermina de bonne heure la direct on exclusive de ses recher- ches et qui se manifesta même en diverses circonstances de manière à montrer quelle était sa puissance. Ainsi lorsque brûlant du désir de connaître celte luxuriante végéta- tion des tropiques dont la nôtre ne peut même nous douner une idée, il eût arrèté de suivre son frère Aristide dans un voyage de circum-navigalion qui devait avoir pour but principal la recherche du malheureux La Pérouse, sa passion pour la botanique le jeta dans une foule de traverses et de maf- heurs; ne pouvant en effet se résigner à ter- miner en voiturele voyage de Paris à Brest, il reprit la boîte de fer bianc et le bâton ferré du botaniste, ettomba ainsi au milieu d’une troupe de volontaires (c'était en 1792) qui l’arrêtèrent comme suspect et le jetèrent en prison; quelques jours plus tard, traduit devant le tribunal qui devait décider: de sa vie ou de sa inort, il attendait sa sen- tence en examinant les mousses qui croise. saient autour de la fenêtre de son fc avec toute l'attention et tout Je s (ic A qu'il aurait eus dans les champsfet To tout danger. Peu après, parti pquA France où il devait rejoindre sd&fre passa cinq jours à explorer lie à] d’Acanha, et dans l'exploration qu il oublia son navire qui heureu em tendil son retour avant de mettre à la voile, Pendant quelques années il explora avec le plus grand soin les îles Maurice et Bourbon; il passa six mois à Madagascar, cette ile gi peu connue et Si digne de l'être. De retour à Paris en 1804, il publia d’abord de beaux travaux phytographiques sur les plantes de Mallagascar et des ie; de Afrique australe; mais il laissa bicnlôk de côté ce geure d'ouvrages pour expo- ser d'abord et ensuite pour développer et défendre sa célèbre théorie de l'accroisse= ment des troncs où de la formation da bois dans les végétaux.Cette théorie, dont on a fait honneur à Lahire d’après une petite noce longtemps restée dans l'oubli, a élé si souvent exposée dans les ouvrages élé- mentaires debotanique qu’il suffira de deux mots pour la rappeler à nos lecteurs. On sait que le tronc des arbres de nos pays, ou ‘les dicotylés, grossit pa: suite de ia superposition de couches ligneuses dont chacune est le produit de la végétation d’une année; que, parmi ces couches an- uuelles, la plus récente est toujours ia plus extérieure; or c’est pour expliquer le mode de production de celte couche extérieure que de nombreuses théories ont été suc- cessivement proposées. Pour Dupetit- Thouar;,le développement de chaque bour- geon est comparable à celui d’une graine; comme la graine qui germe, il donne en se développant une partie extérieure et aé- Kt2 rienve, c'est le scion ou la branche, et une partie intérieure ouradieulairequi descend dans l’intérieur de la plante entre le Bois et l'écorce déjà existants, absolument comine læradicule de la graine s'enfonce dans ‘a terre. Ce sont ces productions radiculaires des bourgeons qui, réunies , forment la nouvelle couche de bois. Notre ingénieux botaniste avait concu l'idée de cétte théorie, surtout en comparant les dracoœ na aux palmiers; dans ceux-ci il avait vu un seul buurgeon terminal et avec lui une lige qui ne grossit plus une fois qu’elle acquis un certain diamètre, toujours peu considérab'e; dans les premiers au contrai- re, il avait été frappé de voir qu'avec une Strocture analogue à ce que présente le stipe des palmiers, la tige grossit pendant touie sa vie, et qu'en mêine temps, se ra- mifiant, elle porte un nombre plus ou moins grand de bourgeons. Il avait dès-lors ratta- ché le grossissement de la tige à la multi- plicité des bourgeons. Nommé en 1807 directeur de la pépinière du Luxembourg, notre savant put multi- plier les expériences à l'appui de sa théo- rie ; et son élégant biographe rapporte que, toujours prêt à défendre cette doctrine, dont la défense remplissait sa vie, il portait toujours sur lui ce qu'il appelait ses armes, c'est-à-dire les morceaux de bois qui pré- Seutaient à l'œil les résullats de ses expé- -FIences. Lorsque l’Institut ouvrit ses portes à Du- petit-Thouars, cel Ronneur sollicité pour lui par L. C. Richard lui fut accordé surtout comme uu hommage à l'originalité de son génie. Celte originalité se montre en effet dans tous les écrits dontil a enrichi la phy- slo'ogie végétale; c’est elle qui l'a lancé dans une route entièrement nouvelle, el Sur laquelle il a trouvé de nombreux adver- saires, mais aussi d’habiles et zélés conti- nuateurs, — 10 + SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE. Dorëre gaivanique, procédé de M. Briant. (Ex- trait du rapport fait par M. JacOBt à l’Acadé- mic des Sciences de Saint-Pétersbourg.) 4° Au lieu de chlorure d’or sec, il fait dissoudre du peroxyde d’or dans dû cyanure de potassium et de fer en ajoutant encore à ce dernier de la potasse caustique. _ 2° Au lieu de se servir, pour opérer Ja décomposition, d’une batterie à plusieurs paires de plaques, iln’emploie qu’une simple pile de Daniel; il opère par conséquent la décomposition à l’aide d’un courant extré- mement faible. Je crois être agréable aux personnes que ce Sujet tléresse, en leur exposaut en détail Ia marche prescrite par l'auteur: Ce Sera Jéur épargner des tâton- nernents doiubreux auxquels elles seraient obligées de se livrer avant d'arriver au but _ désiré. 1° On fait, comme à l’ordinaire, dissou- dre dans l’eau régale8 soloinik (le solotnik vaut environ 42 centigrammes) d'or, que l’on débarrasse autant que possible, au moyen de l’évaporation, de l'acide et de l'humidité qu'il contient. On fait dissoudre fe nouveau produit dans un poids de 10 li- vres d’eau chaude, en ajoutant une demi- fivre de magnésie du commerce bien passée Au tamis ; on expose le mélange à une bonne chaleur, et l’oxyde d'or se précipite com- biné avec la magnésie, Ms — MAR D ae on AUS PTE 2 Le précipité ainsi obtenu est filtré ou décanté selon les circonstances, et puis par- faitement lavé, On fait ensuite digérer la dissolution dans de l'acide nitrique étendu (trois quarts de livre d'acide pour 10 livres d'eau, alu d'enlever la magnésie). Dès lors le précipité renferme de l'oxyde d'or by- draté pur, que l’on recueille par un filtre et qu'on soumet au lavage jusqu'à ce qu'il ne rougisse plus le papier de tournesol. 3° On fait dissoudre une livre de cyanure de potassium et de fer, et 24 solotnik de polasse caustique dans 10 livres d'eau, on y ajoute l'oxyde d'or obtenu ainsi que son filtre, et l’on soumet le tout à l’ébullition pendant vingt minutes environ. L'oxyde d'or est dissous et une portion de l’oxyde de fer se dépose; quant au liquide, qu. est d'un jaune doré clair, on le laisse refroidir et on le filtre pour recueillir l’oxyde de fer,qui ne contient plus. qu'ute très petite quantité d'or. La liqueur est dès lors prète à être employée. 4° L'eau qui, dans la préparation de l'oxyde d’or, à servi au lavage, contient en- core un peu de métal eu dissolution que l’on peut précipiter de la manière ordinaire par le protosulfate de fer. 5° Les objets destinés à la dorure doi- veut être soigneusement netloyés el mis en communicalion avec le pôle zinc de la pile indiquée plus haut. Au pôie cuivre on réunit une feuille de platine qui plonge dans le liquide et sert de pôle positf. M. Briant opère soit avec le concours de la chaleur, soit à la teinpérature ordinaire. Dans le premier cas, l'opération marche avec plus de rapidité, mais le résultat est moins sûr. Dans la fabrication en grand, il est plus avantageux d'agir lentement, parce que lPopération, une fois eu train, n’exige aucune surveillance et permet de s'occuper d'autre chose dans l'intervalle. La quantité du précipité élant proportionnelle à la durée de l’operation, peut être calculée d'avance. En peu de lemps on oblient un léger dépôt métallique suffisant pour que l’objet paraisse doré ; mais si l’on veut avoir une dorure galvänique solide et durable comme la do- rure au feu, il faut prolonger l’opéralion plusiears heures. Quand le liquide est épuisé, il sufit d’y ajouter une nouvelle quantité d'oxyde d’or. On reconnaîlra alors qu’un peu d’oxyde de fer s’est encore pré-. cipité, ce qui fait penser à M. Briant que le liquide s'améliore à mesure qu'on s’en sert. > Les objets dorés galvaniquement d’après la méthode de M. Briant ne réclament au- Cup travail ultérieur. On peut cependant, si on le juge à propos, les nettoyer comme à l'ordinaire à l’eau chaude et au savon avec une brosse, après quoi l’éclat et la couleur ne laissent absolument rien à désirer. Une bonne dorure zalvanique supporte parfaitement le brunissage et toutes les opérations usitées pour produire le mat, la couleur de l’oren coquille, or moulu, ou toute autre coloralion lirant Sur le rouge. On sait qu’une des plus grandes diflicultés de la fa- brication des bronzes consiste à obtenir un beau mat, Quoiqu’on connaisse parfaitement tous les secrets de l'opération, les ouvriers parisiens sont néañioins les seuls jusqu'à ce jour qui puissent obtenir ce résullat dans toute sa perfection: aussi, dans presque toutes Tes fabriques importantes de l’Eu- rope, cetravail est-il à peu près exclusive- ent abandonné à des ouvriers français. Mais outre les difficultés qu’on a à surmonter, l'opération s'accompagne d’une déperdition ur 414 d'er considérable, car le mat n’est que. le résuitat d'une sorte dé corrosion exercée Lsur lo métal par le chlore qui se dégage pendant! la Combinaison de différents sels. La méthode de M. Briant permet d'obtenir pr des moyens purement galvaniques, et Suis recourir à aucune des opérations dan- seretises nécessilées par la dorure au feu, ur at qui ne fe cède en rien à ce que Pa rs fournit de plus beau. Ge mat se produit de lui-même aussitôt que la couche d’or ré- duite à acquis l'épaisseur convenable, ct le résullal est d'autant plus parlait que la ré- duction s'est effectuée à la seule température de l'air ambiant. Pour donner à la couleur mate Soil une elite plus rougeàtre, soit plus de blancheur et de délicatesse, lè p'o- cédé dont M, Briant se sert consiste à éten- die d'eau plus où moins la dissolution d’or. Quaud l'opération touche à sa fin, cette der: uière circonstance est vraiment remarqua- ble et susceptible de recevoir plusieurs interprétations: car il n’est pas invraisem= blable que le même résullat ne fût obtent si, au lieu d'étendre le liquide, on se por: nait, vers la fin de l'opération, à affaiblir lé courant. Du reste, le sujet est encore trop neuf pour que les opinions puissent être déjà fixées sur les diverses particularités qu'on observe alors. Jai encore à faire observer que si les objets qu’on a à dorer sont polié et brillants, [1 dorure galvanique offrira un éclat proportionné, etle mat, pour paraître, exigera d'autant plus de temps et ure cout che d'autant plus épaisse d’or. C'est pour- quoi on facilite beaucoup l'opération, en méme lemps qu'on économise une grande quantité de métal, enrendant préalablement mate, par les moyens usités dans la dorure au feu, les surfaces qu’on destine à recevoir la couche métallique. Peut-être arriverait- on au imême résultat si on les recouvrait, au moyen de la pile, d'une légère couche de cuivre, qui offre, comme on le sait, an grain mat e:trêémement beau quand le 5 ration a été bien Conduite. Mais dans les deux cas, il est nécessaire de bien laver là pièce avec de l’eau à laquelle on peat ajou= ter un peu de potasse, afin de faire dispa- raître tout l'acide adhérent. Une fois lesob- jets préparés de l’une ou de l’autre manière, la dürure paraitra mate dès le commencez ment. Comme les dissolutions employées ont une réaction alcaline, on doit apporter beaucoup d'attention dans le choix des sab- stances dont on recouvre les points quela dorure doit épargner. M. Briant se sert, à cet effet, d'une solution de gomme Dam ra dans la térébenthine. Quant à l’économie dumétal précieux que procure la dorure galvanique, il n’est plus permis de rien préciser d'avance, On ‘ait que, malgré les plus grandes précautions, la dorure au feu s'accompagne d’un déchetccn- sidérable. M. Chopin, quidirige unedes plus importantes fabriques de ce pays, et qui est parfaitement au fait du procédé de M. Briant, a exprimé en ma présence l'opinion que Son adoption pourrait bien procurer UNE économie de 20 à 25 p. c. d’or. Au resté, la solidité de la dorure galvanique ne sera assurément pas inférieure à celle de la do= rure au feu, puisqu'elle peut être en quel que sorte considérée comme un plaqué. M.M le docteur Petzholdt, de Dresde, a fait l'in- téressante expériènce qué voici. Ayant fait dissoudre dans de l'acide nitrique une lantem d'argent doré sur ses deux faces au MOYEN de la pile, ilne resta que deux feuilles d'or extrêmement minces qui se laissèrent ens core étendre sous le marteau. Dans ladorure. 415 au feu, une certaine quantité d’or est tou- - jours nécessaire si l’on veut couvrir ie mé- - tal d’une manière convenable, et le fab i- - cant est en quelque sorte contraint à don- - ner de Ja solidité à son ouvrage. La dorure - galvanique, permetlant, au contraire, de - nappliquer que des lamelles: infiniment | minces, d nne par conséquent plus de faci- L lité pour tromper le public : aussil'introduc- - ion générale de la dorure galvanique dans la fabrication devra nécessairement rencon- trer dans les commencements de nombreu- ses difficuliés, dont la solution faciliiera d’ailieurs beaucoup la surveillance que a { police est obligée d'apporter à la santé des | Ouvriers. | À monavis, le procédé dé M. Briant esl | susceptible d’être appliqué sur la plus | grande échelle, parce que, d’un côté, Lout y est calculé de façon à diminuer autant que possible le déchet de l'or, et que, de l'au- tre, il n°y a ni opéralion chisique capable d’allérer la santé des ouvriers, ni substance nuisible employée. On ne peut point en : dive autant de l'emploi du sulfure d’or pro- | posé par M. Ruolz, car sa préparation exige des manipulations incommodes et insalu- bres. De même, le cyanure de potassium | proposé par M. Elkington à l'inconvénient de se décomposer spontanément au contact de Pair et de la lumière, et de n'être pas : aussi facile à se procurer que le cyanure de potasssium et de fer, employé par M. Briant. | SCIENCES NATURELLES. GÉOLOGIE. | Observations sur la communication faite sr le lower-greensand de l’ilé de Wizht, par M. Fitton, dans la séance du 20 mai 18/48 par M. A. LE MERIE. On concevra qu'ayant étudié d'une ma- | nière tonte spéciale le terrain crétacé de Champagne, je n’aie pu rester indifférent a la découverte faite récemmeiit en An- gielerre, à la base du Greensand, de cou- ehes renfermant un certai: nombre de fos- siles néocomtens de l'E. de la France. C'est donc avec un vif intérêt que j'ai pris con- naissance des communications faites à ce sujet, soit dans les Proceedings de la Société géologique de Londres, qui m'ont cté obli- | geaniment communiqués par M. Fitton, . soit dans le Bulietin de la Société géologique de France. ; Ee principal but de cette note est d’ex- ‘primer mon opinion sur les rapports qui ‘peuvent lier ces nouvelles couches avec le terrain néocomien du continent. Toutefois, il me semble indispensable, avant d'en ve- ui là, de jeter un conp d'œil critique sur la liste des espèces que M. Fitton consi- ‘dère comme étant communes au green- | sand d'Angleterre et au terrain néocomien de’ France, et de faire voir que c'est à tort que plusieurs des espèces que nous avions établies, M. Deshayes et moi, s'y trouvent ‘rapportées à des types anriennement con- aus de Sowerby et de Nilson. Les espèces contestées dont il s'agit sont rassemblées dans la liste suivante, où j'ai composé nos noms avec ceux que M. HJouard Forbes a cru pouvoir leur substituer. Noms de MM. Deshayes et Leymerie. Pholudomyat Prevosti, Desh. : Astarte Beaumontir, Leym. ; Card subhillanun, Leym: RE l LOU 416 Cucullæa Gabrielis, Leym ; #odiola Archiacr, Leym.; Pinnu sulcifera, Desh. ; Pecten inierstriatus, Leym.; Ampullaria lœvigata, Desh. ‘ Noms correspondants dé Sowerby et de Nilson d’après M. Ed. Forbes. Myu plicata, SOW. ; Astarte obovata. SOW.; Curdium suriatulum, Sow.: Arca exaltata, Nilson : Modiola æqualis, Sow.; Pinna teirugona, SOW.; Pecten obliquus, Sow.; Nariçe rotimdata, Sow. Ayant soumis ces espèces à un nouvel examen, èt les ayant de nouveau compa- rées avec 8oia, sous les yeux de M. Dvs- hayes, avec les types auxquels M. Forbes les a rapportées, je crois pouvoir dire ici avec queiq e assurance que | s nouvelles éterminations de ce conchyliologiste sont tout-à-fait inadmissibies. On conçoit donc que nous conservions que ques doutes sur Lessembie des noms qui composent les listes sur lesquelles s'ap- pute M. Fittun. Avec les ristrictions nécessaires , les listes présentent unassez petit nombre d espèces v: ritablement néocomiennes, et dès lors le- conséquences que M. Fitton en a tirées perdent de leur force. Quant à nous, ces cons quences ne nous paraîtraient ;as nécessaires daus le cas même où il n’y aurait aucune erreur dans les listes de M. Forbes, et nous croyons même, malgré les iuteress.n’es, décou- vertes qui viennent d’être signalées, que le terrain néccomien représente le Weald clay d'Angleterre, Quvique nous ayons donné dans notre Mémoire sur le terrain crétacé de l'Aube jes principaux motifs qui nous ont fait adrnet- tre ce dernier rapprochement, dont l’idée première apparlient, au reste, à M. E. de Beaumont, il ne sera pas inuüle de rappe- ier ici d'une manière très succinice les principaux de ces motifs, et de les opposer à ceux que fait valoir, de son côté, M. Fitton. Le terrain crétacé de Champagne se div se d’abord, d'une manière très nette, en deux parties principales, dont l'une, notre craie propremert dite, n'estiofinée en ellet, dans toute son épaisseur, que de la roche qu'on nomuëé minéralogiquement craie. Klie correspond exactement à la craîe d Anglet: rre, telle que M. Mantell l’a décr.te. Entre cet étage et le système jurassique se molitre une sér e de couches très variées et très riches en fossiles, où l’on peut dis- tuiguer encore deux nouveaux étages sé- parés paléontolog quement par une couche d'ure constance remarquable dans toute la France, et que caractérise principale- ment l'Exogyra sinuala. L'étage inférivur à cet hor zon repré- sente le terrain néocomien de {a Suisse et offre ne multitude de fossiles spéciaux, dont quelques uns seu emente:iste. taussi dans le lower greensand de la Grande-Bre- tagne. L'étage supérieur aux ÆExogyré sinuala, Y compris ce dernier giscmeut Ini-même, | | q'où nous prrmette de aire qu elleesttrop correspond an creensand des Ang'ais, uont les subdivisiouis ne se retrouvent plus ici, quoique la mince assise à Exoyyra sinuata ait ues rapports très marqués avec le lower greensand. géologiques AA% Les deux étages inféricursque nous ve. non$ te distinguer d'après les fossiies , e$ qui diffèrent également beaucoup par les caractères minéralogiques; ont été sépa- rés d'ailieurs par un phénomène géologique assez fa ble, à la vérité, niais qui à laissé en Champagne des traces très marquées. Ces races, que vous avons spécialement signalées dans une note consistent principä- lement en une :iscordance de stratilicar tion : ainsi près Chaource, par exemple, on voit les argites à Exojyra sinuatu, et le greensand tout entier reposer à ia basé d'unu coilis e assez élevée que constitue le terrain népcomien. Ce dernier terrain forme donc dans l'Aube, et l'on pourrait dire aussi dans lé Jura, dans le Midi de la France et jusqu'en Crimée, un tyre bien caractérisé qu'il conviendrait dans tous les cas, füt-il mème synchronique du lower greensand, de Corisi- dérer à part corume le ty3e principal di terrain crétucé i férieur. ExXämino: s main ténant si ce Synchronisme peut étre ad- inis. Si nousnous transportons dans la partté S.-E. de l'Angletérre, nous voyons, dang un espace assez cir onserit, un puissant dépôt d eau douce principal: ment sabieux et argilleux, qui sé trouve compris cütré deux terrains absolumentmarins, dont l’un (portlandstone), presque exclusivement calcaire, trouve dans nos coutrérs soû représentant dans les calca res comp ictes etooliliquesque nous désignons, avec MM. Theria cet Fhurmann, par l'épithèic de portlandien. L'autre terrain, celui qu: oc- cupe la partie susérieure, estle lower green- sand, qui admet comme fossil: propre ef évidemment caractéristique l'Exogyra si- Huata, à constante surle continent xü-des- sus du terrain néocomien. De sorte que voilà deux terrains, l’un marin (lerrain néocomien) et l'autre d'eau douce (Wealden), qui paraisse. t être com- pris entre les mêmes iimites, et qu'ii est d'abord tout naturel de placer au méme ni- veau. Les considérations suivantes vien- nent appuyer cette matière de voir. Lorsqu: le Wealden, ‘ônt la puissance annonce tn temps prolongé de dépôt, se formait dans un estuaire où afilua.ent abondamment les eaux douces, la sédimen- tation ordinaire ne se trouvait probable- ment pas suspendué au sein des mers de cette époque ; il devait donc se déposer des sé imeuts au bord de ces mers, et ces sé- diments nous paraissent étro Le: terrain néotomien. On vondrait maintenant voir dans les couches «eau douce des Wexlis le repré- senfant des derniers dépôts de la mer ju- rassique ; nous ne voyons, en vérité, au- cune raison de le penser. En effet, les cou- ches susérieures du calcaire du Jura, qui se lient si intimement, das l'E. de fx France, au groupe Kimiuéridiea, qui forme la base de l'étage, ne nous paraissent pas pouvoir s'élever au- essus du niveau du portlandstone des Anglais. Nous serions plutôt porté, par la cousidérati n des fos— siles, à ies faire descendre, au contraire, vers la partie supérieure du Æümmeridge- clay. Quant à l'aualogie sig alée ertre les formes'des poissons et dis repti'es du ter- ein wealdien ef du terrain jurass que, vague et trop incerlaiuie pour qu'en puisse sérieusement s'y arrêter. D'ailleurs des cousidérations puremeng vienuent encorè s'opposer à 448 l'adoption de la nouvelle théorie En effet, le commencement du dépôt d'eau douce que l'on nomme Heal len à dù être amené pur un mouvement des eaux des mers et par un chang meut correspondant dans les condit ons minéralogiqu s ei 200 ogiques qu'il est rationnel d'attribuer à la cause générale qui «+ produit l'anéantissement de la faune jurassiqre, ex préparant le nouvel ordre de choses que l'on désien Par l'épithè e decret cé. L 1 fin de la période d'eau ‘'ouce dont il est iei question trou- verait alors sa catise tout naturellem nt dans ce vouveau tra sport des aux, quia déaudé le terrain néotomien avant le dé- pôt des Exojyra sinuatr, et qui a ‘donné lieu à la disco dance _e stratilicat on que pous avoirs 8 g'aiéc etre le terrain néo- comien et le grès vert e Champagne. Ce serait douce à la fia de la période néo- comienne qie les eaux des mers seraient veuves envahi: la contrée des Wealds, émportintarecelesl sg rmesdeses èces néocomienues, que lo: retrouve mainte- nant parmi celles di gr ensand, et dont aous avions dé à signalé la plus grande partie dans notre mémoire. Nous ferons remarquer,e terminant, que ces espèces se trouveut associées, dans les couches in- férieures. nouvellement découvertes e: Angleterre, avec des loss les que l'on ne retrouve en France que dans l'étage auquel nous avois réservé le nom «le greensund. Oure l'Exo;yra sinu‘ta, nous pourrions citer les Arnmonites Deshayest, Pecten in- terstriu:, Pliatult p ctinoides, Terebra tul sella, T. eleguns, et d'autres encoreque nous n'avons Jjemsis rencontrés dans les ceuches néscomiennes. 10 (©; © — BOTANIQUE Sur la pénétration de la cuticule dans les stomates {Ucber das Eindringen der Cuticula in die Spaltotfnungen); par M. HuGo MouL, {Botanische Zeitung. Trois observateurs différents sont arrivés en même temps et tout à fait indépendain- ment l’un de l’autre, à reconnaitre une particularité qui, malgré les nombreuses recherches qui ont été faites jusqu’à ce jour sur les stomates, avait encore échappé aux observateurs, et de laquelle cependant is ont donné des descriptions qui ne sont tien moius qué concordantes. M. Guglielmo Gasparrini (Rendiconto delle adunanze e dei lavori dell’ Academia deile scienze. Napoli 18/42) avance que, sous 25 stoinates de la lige des Cactées, nomm- ment du Cereusperuvumus, de celle de l'Eu- ghorbia officinarum et des feuilles herbacées, se lrouve un organe en forme de vésicule, auquelil donne lenom de cstoma. Les parois de cet organe se composent, selon lui, de fibres déliées , réunies par une membrane, st ces fibres, à l'extrémité supérieure du cistome, sous-jacente au stomaie, forment #n sphincter, M. Gasparrini a séparé c£t organe vésiculeux avec la cuticule en #aisant bouillir l’épiderme dans l'acide azo- tique affaibli. M. Hartig (Lehrb. d. Pflanzenkunde, 4° cah. 1842) décrit un organe semblable “me un appendice de la cuticule. Il dé- co rnticule elle-même comine ayant crit la v. > très compliquée, car il y vue structure ches : 1° une membrane distingue trois COU °° une membrane externe ou epichrot; couche inter- jaterne ou exdochroa; 3° une la mem- xacdiaire ou mesocolla. I dit que 419 brane externe s'étend sur toute lu feuille , qu'elle pénètre dans le vestibule des Sto- mates et se prolonge néanmoins sans inlter- ruption sur la fente, Landis que la membrane interne s'enfonce en forme de plientre les cellules de l'épiderme et chez diverses plantes, pénètre plus où moins profondé- ment dans le tissu cellulaire sous-jacent ; el «ans ce dernier cas ellese prolonge dans les méats intercellulaires sous la forme de vaisseaux (vaisseaux intercellulaires). Cette membrane intérieure pénètre à travers le stomate dans les cavités respiratoires , elle eu recouvre les parois et, dans les feuilles du Narcissus jonguilla, elle entre dans les méals intercellulaires en forme ,de vais- seaux. M. Payen (Mémoire sur le développe- meut des végélaux), dit que la cuticule pénètre dans les stomales et descend chez le cereus peruvianus, à travers les couches de l'épiderme, commeunemembrane mince et en forme de manchon. Cette membrane se colore, comme la cuticule elle-même, en jaune par l’action de l’iode, et elle op- pose la même résistance que la cuticule à l’action de l'acide sulfurique. Ces données ont engagé M. H. Mohl à faire des recherches sur ce sujet. Sa mé- thode a été d'humecter avec la teinture d'iode des coupes des feuilles qu’il voulait examiner, de les laver avec l'eau et de faire ensuite agir sur elles l'acide sulfuri- que. Cette dernière substance, non seule- ment renforce la coloration en jaune pro- duite par l’iode sur la cuticule, mais encore elle présente cet avantage que les cellules épiderm ques de la plupart des plantes, selon la force de l'acide employé, sont dis- sociées où entièrement dissoutes, ce qui permet d’en distinguer ou d’en séparer très facilement la cuticule.. Un résultat général ue sex recherches est que, comme l’a dit M. Payen, un prolongement immédiat de la cuticule pénètre dans les stomates el descend entre les cellules stomatiques dans la cavité aérienne sous la forme d’un tube très comprimé par les côtés. Un examen attentif fait reconnaîlre, sans laisser le moindre doute, que ce tube n'est fermé ni à son entrée dans le stomate, ni plus bas entre les cellules de ce dernier. Arrivé à l'ouverture inférieure du stomate, ce tube s'élargit en un évasement en enlonno:r plus ou moins considérable qui revêt la face in- fér.eure de l’épiderme , dans toute sa por- Lion qui ferme extérieurement la cavité res- piratoire. Getévasenentenentonnoir présente quel- ques différences chez diverses plantes. Or- dinairement il arrive seulement jusqu’à l'extrémité de l'espace où les véritables cellules épidermiques forment la paroi externe de la cavité aérienne, et il est cou- pé brusquement à la rencontre de celle pa- roi externe de la cavité avec ses parois la-: térales formées de cellules parenchimateuses vertes; de là le bord de cet entonnoir pré- sente des échancrures qui correspondent aux parois arrondies des cellules latérales. Ordinairement de ce bord de lévasement en entennoir on ne voit pas partir de pro- longements qui se plongent dans les méats intercellulaires en communicalion avec la cavité aérienne; celle absence de prolon- gements s’observe dans les tiges d'Euphor- bia officinarum, de Cacalia kleinia, de Le- pismium myosurus; dans les feuilles d'Aga- panthus umbellatus, de Narcissus jonquilla, de Pothos lanceolata: dans les raineaux fo- liacés de Ruscus aculeatus. Au contraire, 120 . dans d’autres cas, du bord de l'évaser ent en entonnoir partent des prolongemconts qui, à travers les méats interce lulaires, s'étendent jusqu’à l'entonnoir voisin, sous la face inférieure de l'épiderme, et qui éta= blissent ainsi une liaison entre ces divers organes +tomalques; c'est ce que l’on voit, par exemple, à la lace inférieure des feuil- les des Helleborus wiger, viritis, dans celles de l'Euphorbix cuput meausæ. Entin l'on observe chez certaines plantes, comme dans les feuilles du Betula alba, de V'As- phodelus luteus, que des prolongements de nrème nature pénètrent dans tous les méats cellulaires sous-jacents à l’épiderme, el s'é- tendent sous la form d'un réseau mein- braneux sur toute la face iniféri ure de l'épiderme. H résulte de là que l’épiderme esL revèlu sur ses deux faces par la culicules seulement à la face inférieure , celle-ci ne forme pas une membrane continue ; mais un véritable réseau. Il peut aussi exister une semblable cuticule intérieure , réticu- lée, là où l'épiderme n'est pas percé de slomales; mais ce cas est rare, du moins M. Hugo Mohl ne l’a reconnu encore qu’au côté infér.eur des feuilles des Æelleborus riger et wuridis. \ (La suite prochainement.) SCIENCES APPLIQUÉES. ECONOMIE INDUSTRIELLE, Sur les altérations de la fonte immergée. La société des ingénieurs civils de Lon- dres s’est livrée, il y a quelque Lemps, à une discussion fort intéressante sur les al- térations que la fonte de fer éprouve lors- qu’elle est soumise à une longue immersion dans l’eau de mer. à C'est M. Perkins qui a appelé cette dis- cussion, en rapportant que, dansun examen récent, l’hélice du bàtiment le Napoléon avait été tellement modifiée et tellement ramollie, qu’on la coupait avec un couteau. M. Grantham ajouta que, dans son opi- nion, cet effet résultait de ce que l’hélice en fonte se trouvait rapprochée de la doublure en cuivre du navire, el que les vaisseaux en fer ne seraient pas exposés à cel incon- vénient: que probablement la rapidité de l’altération avait été augmentée par l'état (le repos du bâtiment; que les propulseurs, ? qui étaient construits de manière à être dé- montés, et que l’on pouvait recouvrir d’une couche de peinture, se conserveraient pro- bablement sans atteinte, quoique cependant on dût encore craindre une modilication chimique, si l'on mettait la fonte en contact avec le cuivre. Le général Pasley a fait observer que, parmi les métaux extraits des bâtiments naufragés l'Edgar et le Royul-George, la fonte était généralement amollie et sembla- ble à la plombagine; que, si l’on détachait des fragments des canons où si lon pilait ces fragments dans un mortier, il s’en dé- gageait de la chaleur; qu'au bout de deux ou trois jours le métal se refroïdissait de nouveau ; enfin que plusieurs des boulets qui avaient été retrouvés s'étaient fendus en plusieurs morceaux sous l'influence de cette élévation de température. Le fer forgé, a continué M. Pasley, s'oxy- de plus diMicilement, à moins qu'il ne se trouve en contact avec le cuivre ou le bronze. Plusieurs pièces paraissent avoir éprouvé une atteinte inégale et présentent. un aspect réticulaire, Comme Si les parties ESS 19 les plus teñdrés avaient été détruites, Lans | 1dis que les fibres les plus dures seraierit ‘restées intactes. Les pièces de fer travail- ‘ées dans les arsenaux par les forgerons ont paru avoir été de meilleure qualité que tous fs fers que l’on produit actuellement. Le cuivre æt le métal de bronze n'avaient é- prouvé que peu d’altération, excepté dans : les cas où ils se trouvaient en contact avec le fer. M. Cottam a dit quil a observé avec beaucoup d':ttention les canons en foñte qui | avaient été ‘transportés du Royal-George à ia Tour ; que Ces Cunons, à :eur arrivee, | étaient fort mous et pouvaient être coupés faciiement avec un instrument tranchant ; mais que, peu de temps après, ils avaient repris léur dureté. Get ingénieur a ajouté qu'il en était souvent ainsi des corps de pompe qui se ranollissaient dans certaines eaux minérales et redevenaient durs lors= qu'on les abandonnait peudaut quelque “emps après les avoir retirées. M. Galleway a rappelé Îes observations fréquentes qui ont constaté le développe- ment de la chaleur dans la fonte immergée | pendant longtemps dans l’eau salée; il a Cité comme un exemple frappant de ‘ce phénomène ce qu s’est passé à Wooiwich, Lors d'un essai fait pour préserver de la cor- : FosiOn le doub'age en cuivre des vaisseaux, : M. Humphry-Davy avait exprimé devant : Pamirauté l'opinion que l’altératio, de ce doublage pourrait etre empechée par une application d’élain, &e zinc ou de quelque “autre métal facilement oxydable. L’essai en Æut fait sur plusieurs bâtiments , au meyen de piaques/de zinc que l’on attacha sur le cuivre et dont l’effai fut tellement complet que le fond des bâtiments revint couvert | d'herbes etde cravants. On remplaca alors À le zinc par la fonte, dans la pensée que | Poxydation partielle de cette matière pré- | Sserverait leccuivre, mais serait plus lente ; qu'à l'ordinaire. | La frégatela Magicienne, munie de pièces * de ce genre en f nte, tint la mer pendant - | uelque temps et fut ensuite examinée , à # Woolwich; mais on observa que l'effet . avait été señkement local, que la plus gran- de partie de fa surface du cuivre était oxy- dée comme à l'ordinaire , et que ce métal . n'avait élé préservé qu’auprès des pièces defonte. Là, il était inlact et couvert de | cravants. M. Marsh, du corps royal deŸar- | Gllerie, brisa plusieurs petits morceaux de | fonte el y trouva tons les caractères du À graphite, la facilité à se couper, l’onctuosité du contact et la propriété de laisser des traces noires sur le papier. Au bout de | Queiques minules, £es morceaux s'échauf- férent au point de brûler le papier dans le- quel its étaient enveioppés. On attribua gé- | méralement ce développement de chaleur | à absorption rapide de l'oxygène de l'air péombustion asalogue à celle qui produit la | cha'eur dans les animaux. | M. Homersham a dit que l’eau dela Ta- mise, à Ja hauteur de Richmond, avait en- core, comme l’eau de mer, la propriété Id'opérer celle transformation sur la fonte, Ha trouvé dans le graphite ainsi formé: | 6.2 d'oxyde noir defer, 4.9 de silice, 11.2 de carbone, [Il a aussi remarqué un fait assez intéressant, c’est que, pour saturer un acide au moyen 1de la fonte blanche, il faut environ trois fais plus de temps que quand la fonte est grise. - Hpar la masse, absorption résultant d’une : 422 M. Simpson a répondu aux 6bséfvations précédentes que la fonte grise dure, ayant une bonne surface, lui paraissait devoir étre sujette à peu d’altération, mêne dans l’eau de mer, et qu’il était si convaincu de ce fait, qu’il construisait actuellement des pilotis en fonte. Îl a ajouté que l’exainen de pieux de cette matière, enfoncés depuis seize ans dans de l’eau de mer, lui avait fait trouver ces pieux exeuipts de tout dommage. M. Joréan a pensé qu'il convenait d’é- tablir use distinction entre le laiton et le bronze à canons, alliages dont les proprié- Lés éiectrochimiques diffèrent par rapport au fer, et qui doivent, par conséquent, pré- senter aussi des différences dans les résul- Las. —0 020 — PHYSIQUE APPLIQUÉE. Appareil à brûler le gaz hydrogène pour la | vitrification et pour d’autres applications | de la vapeur ; par M. IIARCOURT. années, sur l'invitation de l'association bri- tannique pour l’avancement des sciences, des expériences sur la vitrificalion, qui ont avait pu se procurer, pour ses recherches, culté quiparaissait prevenir de l’irrégula- des verres composés ie substances difié- | essayer es effels de l'hydrogène brûlé par consistant en ce que le gaz hydrogène, | blement sa propre flamme. Cependant, M. men de l’association. où le gaz se dégage d’ua mélange de 0'kil. rique, et 5 lit. 953-d'eau, Ce gaz, au bout -de dix minutes, se trouve la tension de 21 atmospnères, au bout de 16 minutes et de- mie à celle de 25 atmosphères, enfa, après dix-huit minutes, à celle de 26 almæosphè- res, De 1à il se rend. par un autre tébe, aux becs d’où il s'échappe et au dessus desqueis est suspendu un creuset de platine, Lors- qu'on l'a allumé, il a maintenu au rouge | b'anc, pendant vingt minutes, le creuset On fait agir différents b:cs, selon que fon veut entourer le creuset de flamme, ou en chauffer seulement le fond. Cet appareil a servi à faire des expérien- ces sur les phosphates d’autimoine.de zinc, de baryte et de cadmium; mais les résul- tats n’ont pas été entièrement satisfaisants. Dans certains cas, des stries troublaient le verre obtenu, et lorsque l’on s’est servi de phosphate de zinc monobasique, on a re- connu que le verre formé était déliquescent, quel qu'eût été le degré de la température. (Journ, des Usines.) M. Harcouft a entrepris, ïl y a plusieurs | paru fort nécessaires, par.suite de l'extrême | difficulté avec laquelle le docteur Faraday | des verres parfaitement homogènes, -dii- | rité de la chaleur dans les fourueaux ordi- | naives. M. Harcourt pensait d'ailleurs que | reates, auraient aussirdes propriétés diffé- | rentes, -dont la variété pourrait être fort | utile à l'oplique. Les difficultés qu'il ren- | contra ans ses expériences le portèrent à | | l'air atmosphérique, -et il consulta, sur les | | mevyens-d’opérer cette combustion, le doc- | F teur Dalton qui lui signala un inconvénient | lancé-sous une grande pression par depe- | liés orifices, soufflerait et éleindrait proba- | | Harcourt est parvenu à surmonter cet.ob- | Stacle dans l’appareil:qu’il a sournis à l’exa- | Cet appareil consiste en un tube de fer 24 de zinc, avec 8 lit. 1925 d'acide sulfu- | dans lequel on a pu fondre des pierres fines. | : Î = | Cevoir un moteur mécanique: car l’exces- 423 NAVIGATION A VAPEUR. Le Great-Britain, paquebot à vapeur. Sa con- struction, ses dimensions, sus machines er sa marche, Le Great-Brituin, échappé du port de Bristol flotte paisiblement, à l'heure qu'il est, enchainé aux murs de Blackwail, où touL Lo..dre: accourt pour adavrer ses for- imesgisantesques. : Voici les dinensions du puissaul steu- ner * - Longuenr totale. glais (97 m. 50 c.). Largeur (15 m. 20 c.). Capacité. 3,000 tonneaux. Tirant d'eau. (him r85 cr Puissance des machines. 1,000 chevaux, Diamètre des { bouilleurs. ces (2m. 24 C.). Course des pistons. (ins 283 C5 Diamètre de la reue por- tant la chaîne. (ones C.) La roue en hélice a 45 pieds 1/ 73 c.) de diamètre, elle ‘est formée lerons. Ce qui frappe surtut au premier coup: | &'œil, dans le Great-Britain, et excile l’in- térêt au plus haut‘ dégré, ce sont : 4° ses | dünensions prodigieuses : 2% la matière em ployée à sa constrction ; 3° Ja coupe parti- culière adeptée par les constructeurs, d’a- près laquelle ils espèrent que le navire se: conduira mieux à la mer: 4° les modifica- tions introduites dans le système des machines; 5° l'emploi du propulseur sous- marin, et 6° le système particulier mis en u age pour la transmission du mouvement | de la machine à l’hélice. Les proportions du Great-Britain dépas- sent celles de tout vaisseau de haut-bord Connu; et, Si nous ne nous trompons, les | motifs qui ont déterminé l’adoption de ces. 320 pieds an- 50 16 7 pieds 4 pou= GE lo (& m.. e 9 de @ ai- | proportions colossales sont parfaitement | fondées : la majeure partie des expériences | Connues Sont favorables à un accroissemer:t de gabari, non seulement pour la supéris- rité de la marche, sous le point de vue ce la vitesse, mais encore sous celui de l’éco- nomie. La question de grandeur expliquée, reste à résoudre celles de la matière et de l'as semb'age. Le Great-Britain est-il suffisamn=- ment solide? Sur ce point, les meilleurs Constructeurs sont d’avis que les navires en fer sont susceptibles d’être construits avec beaucoup plus de solidité que les navires en bois, et sur'out s’ils sont destinés à re- sive chaleur deschaudières, l'humidité per- manente ot la continuelle vapeur emrete- nues dans la chambre aux machines, la poussière de charbon, elc., qui sont autant de causes d’altération pour les bois, n’ont qu'une action insignifiante sur les fers. D'in autre côté, les passagers n’y sont point in- commodés par la détestable odeur de l’eau croupissant à fond de cale. Un navire en. ler peut doncêtre plus solide qu’un navire en bois. Durera-t-il davantage ? C'est ce que l’expérience n’a point encore eu le temps de démontrer : attendons. Quant à l’emploi même de la matière, . nous devons reconnaître que les construc- teurs du Great-Britain y out fait preuv,, #24 d'une haute intelligence, Ren de plus so- lide que le fond, formé, sauf les membru- re. de feuilles de tôle d'un pouce anglais (© m. 254 millim.) d'épaisseur : les mom- breuses équerres et les carlingues de fer qui garnissent la carène d’un bout à l'autre, les c'oisons de tôle qui là partagent, et par- dessus lout les deux ponts inférieurs ex- clusivement en fer, sont des dispositions heureuses et qui nous semblent ofrn tous les motifs de sécurité que l'on peut raison- nablement exiger. Maïheureusement la chambre aux machines n'a pu participer à ce système général de construction ; mais de grandes précautions ont été prises pour remédier à cet inconvéaient forcé, si bien que celte partie du navire en est peut-èlre aussi la plus solide. Comme -main-d'œuvre, hous n'avons rien vu de plus parfait que le Great-Britain : tout v est fini, poli à plaisir, et nous en,fé- licitons bien sincèrement les deux Ingé- nieurs constructeurs, MM. Brunel eLGruppv. Il n°y a surtout rien de plus remarquable, pour un connaisseur, que l’élégarice de la coupe de ce magnifique paquebot. Ses pro- po: tions sont si bien prises, que sa masse monstrueuse. est complétement dissimulée à l'œil. H parait leste et pimpant malgré sa graudeur colossale, et serail à l'abri de tout reproche sans les six misérables per- ch:s, vrais bâtons de pavillon, décorés du titre de mâts, qui se dressent sur le pont d'une extrémité à l’autre. Le seul moyen de se rendre parfaitement compte de ses pro- portions gigantesques, c’est de: pénétrer dans les profondeurs de ses entrepontis et de sa carène, c’est d’en mesurer le pontde son yropre pas et de se bien persuader, | quand on l’aura enjambé dix fois d’un bout, à l’aitre, que l’on aura fait. une promenade d’un mille entier. Cette expérience faite.on reste parfaitement convaincu que le .Great-| Brituin est un colosse, un vrai colosse, mais qu'il veut bien n'en pas avoir Pair: nous ne pouvons rien lui dire de plus flat- : teur. Ce que le Great-Britain a de plus remar- quabie dans ses formes, -est matheureuse- ment au-dessous de sa ligne d’eau : là tout est calculé d’après les meilleurs principes pour donner au navire une marche supé- “rieure; mais nous n’aimons pas Je. rentle- ment de son bau au-dessus de Ja flottaison. “On nous. a dit que cetle disposition était nécessaire pour bien dominer la vague, Quant .à nous, nous croyons -au contraire que, par là, la vague le. dominera et Jui causera un désagréable rouhs. C’est ‘ce -dont les passagers ont déjà eu l'occasion de s’apercevoir dans la seule ‘traversée de Bristol à Londres. Au demeurant, l’ensem- ble est satisfaisant , et l’épreuveaccomplie, la lémérité des constructeurs devient de l’habileté, Ù Mais il nous reste encore une visite à faire aux machines. Nous y remarquons d’abord la chaine qui communique le mou- Yement à l'hélice, et l'énorme roue qui porte cette chaîne. Sur celte roue agissent à la fois les pistons de quatre machines, deux à chaque extrémité de l'axe. Les cylindres son! fixés à la porte la plus inférieure; sur la plaque de la fondation et les quatre biel-: les viennent par couple s'appliquer aux deux manivelles qui se ‘coupent, à angle droit. La circonférence de la roue-est creu- sée régulièrement par des mortaises, dans chacune desquelles s'engage une dent sor- tant de l'extrémité de chaque chaïînon, afin d'éviter tout glissement. Penpendicu- :houblonnière que dans un t-rrai. déjà ri- jours bon que le lieu où l'on veut en pra- 425 lairement au-dessous de la rone.se trouve un pignon mortaisé comme elle, eL comme elle embrassé par la chaine dentée ; mais son diamètre élant beaucoup plus petit, on conçoit que son allure soit proportionnel- lement beauçoup plus rapide. Un des bouts de l'axe de ce pignon traverse Ja muraille du navire, à l'arrière, pour venir s'adapter au propulseur hélicoïde, qui devient alors dépendant de ses propres révolutions , et transmet au monstre le mouvement et la vie. (Monit. indust, Extrait.) AGRICULTURE. Gulture du houblon ; choix et préparation du terrain ; plantation. (Extrait d’un mémoire de M. de DOUBASLE). Le houblon croît spontanément pres- que partout, et sans distiuelion-de la na- t re du sul. On pourrait le .cnitiver de méme à peu près dans fous les terrains, et depuis les sols sablonneux jusqu'aux glai- ses tenaces, aucun ne refuse de produire cett- plante, po rvu qui.s soient suffisam- meut profonds, et que l'eau ne séjourne pas dans le sous-sol à la profondeur d'une coupie de pieds. Maïs la cult re ne puut être luerative que dans des sois déjà portés à un assez haut degré de fertilité, et aux- quels ou consacre encore des engrais abon- loutes les récultes qui exigent bearcoup de dépenses de main-d'œuvre, et qui don- neat un produit brut fort élevé. I est fa- cle de conmprrdre, en effet, qu : la quan- tité des produits étant toujours en ra port avec la fertilité du terrain, le cult vateur sera d'autant mieux indemuisé des autres dépenses, que le sol sera plus fertile. Cette assertion est vraie, sans doute, pour les récoltes de toute espèce; mas elle doit s'appliquer surtont à celies dont es frais de culture sont les plus élevés. On ne doit donc songer à placer une che et fécond, et 11 conviendrait d'y pré- parer ceux qui ne rempliraient pas cette condition, par des applications ‘réitérées d'engrais, pour ls récoit’s qui précède res des plaines ou du penchant des coteaux y conviennent également, et le choix d'un terraio riche exclura naturellement les sols trop légers qui ne conservent pasl'en- grais, et lies argiles très-tenaces qui per- dent celte propriété, lorsqa'on y a accu- mulé beaucoup d'humus, ce quiest néces- saire pour les rendre fertiles. On évite le sommet des coteaux et les autrès localilés trop exposées aux vents dominant. dans le pays. Les vents causent de grands dom- mages da s les houblonnières , :l est tou- cer une soit abrité des vents domivants par des plantations élevées, où par d’autres abris naturels. Cependantil faut que la si- tuaton soit-aérée, car autrement le hou- blon se ait beaucoup plus sujet à la imiel- lée, qui est son plus redoutable ennemi. On é:ite le voisinage immédiat des gran- des routes, patce que la grande quantité de poussière qui s’en élève s'attache aux cônes de houblon et les déprécie. Le sol doit être préparé parun délontce- meut en ple n, à 0",541 de proiondeur au moins. Queiquefois on ‘e contente de dé- foncer, sur quelques pieds en c rré, la pla- ce où l'on doit planter chaque pied de hou- blon; mais les plantes seront beaucoup |cédente qui lui était immédiatement con= M dants. Le houblon a cela de commun avee | raient la plantation du houb on. Les ter-. tation, au tuoment 06 l'on peut 8e procu- les tiges s'élèvent peu li 17° année, reus=M mois productives, et la houblonniène moins durable. Le défoncement. s'opère | par tranchées successives de 0,650 de largeur, que l'on creuse à la bêche et à la pioche, et.en employant la terre que l'an tire de chacune à remplir la trauchée \pré- igue. La dépense de cette opération varie beaucoup, selon la difficulté qu'offre le terrain d’après sa nature : à Roville, dans un sol argileux très-vonsistant, mais -où l'on ne rencontrait que peu de yierres, j'ai fait exécuter ce travail à la tâche , en 1823, à raison de D! par are, soit 300 par hectare. Les hommes robustes qui l’exécutaient ne gaguaient pas plus de 0!,60° à 0!,795° par jour; mais c'était un travail d'hiver, et la main-d'œuvre était alors abond nteet à bas prix. Aujourd'hui, je pense que je ne pourrais pas faire exé- cutcr la mmême opératio. pour moins de 41,50° où o! par are. On peut: planter au prhitemps suivaut les terrains déloncés en automne et pendant l'hiver. On emploie comme plants, paur les nou- velles houblonnières, Les bourgeons ou jets radicaux que l'on coupe lorsqu'on taille les houblonnières au printemps. La végé- tation a déjà commencé alors; mais le8 bourgecn;s ne sont communément pas en= core sors de terre, On choisit ç ux qui sont pourvus d’une racne grosse et char- nue de 0,162 ou 0,216 de lougneur et d'où partent quelques radicuies. Gest eù mars où en avril que l'on pro êde à la plaitation, parce que c'esk alors que l'on taille les ancieunes houblonmères. Si les bourgeons ne soat pas employés unmédia- tumeut, on doit les préserver suigrieuse- ment du hâie en les ‘ettant en jauge. On peut aussi employer des plants de an, et, à cet eftet, on pianteen pépirère; l'année qui précède ia graade plantation, les plants que l'on obt.ent à la taire. On les place da s un très-bon terrain, e1 les espaçant de 0,524 en tous sens. On peut. alors les mettre en place dès l'automne suiant, où «tendre au printemps. Les picds de houblon, cultivé » Er eeprotédé, | donnent déjà une récoite de qu ique im- porlance, dès la 1° ann e qui sut |: plan- tation ; tandis lorsqu on a mis en plac. dx8 bourgeous de l'année, a {°° réco:te csi pres q e nuile. Ce procéué peut dûfic êire uktie= ment employé dans les cas uù ie terrain que L'on destine à la houblonnièére ne se- ra.t pas encore prèl pour rece: oir ja plane rer le jeuue plant. La reprise du plant dé M 1 an est aussi pius assurée que ce le desb bourgeons, en sorte q ‘on à moins de, remplacements à faire à l'année suivante.L\ Où fera bien, si lon p'aute en bourgeois, M d'en mettre en même temps un certain nombre en pépiuère, afi:i d'avoir, POUF l’année suivante du plaut déjà bieu enraci- 4 né pou: les remp'acements qui POUrronË étre nécessaires; car les bourgeons, dont sisseut difticilement, lorsqu'ils sont en tourés de plantes pius âgées qui s'élèvent à une granue haute.r, On peut égalem né planter les vieux pieds qe l'on arraches\ u lorsqu'on à trut une houblounière; eb ces pieds dounent déjà une bonne récolt@\ üès la l'année. . , à La plantat.on se fait en lignes distantes de 1,849, et eu mettant la nème disian- ée entre les pants das la ligne. On ne met quelquefois que 1,024, mais les plane" teurs les plus expérimentés penscut qua n'y a rien à gagner en quantité du pro uit, en-rapprochant autant les plantes,.el ue: le houblon perd en beanté, les cônes. ant plus petits. Dans quelques cantons, mn. forme chaque touffe de houblon, eten spaçant les fosses entre elles, comme Je liens de l'indiquer, de 4 plantes que lon ispose aux 4 angles d'une fosse d, 0,406 0,48" en carré. Mais dans les Vosges t en Lorraine, on ne place qu'un seul ant pour former chaque toufle. C'estcet- :: méthode que j'ai suivie, et ;e ne crois as qu'il y ait amcua avantage à multi- Hier ainsi les pieds, ou, en d'autres: ter- es, je pense que L seul pied de-houblon, uisant sa nourriture dans un carré de ",949 de côté, donnera autant de produit ue 4 pieds,qui n'auront pour s’alimenter ue la même étendue de terrain; et les ruits du p'ed isolé seront certainement “us beaux. Quel que soit l'âge du plant que l'on mpioie, on place chacun dans un trou läeines. On le dispose au milieu dw trou in Fenfonçant assez pour qu'il soit cou- ert entièrement de terre; 6ton emplit vec soin le trou de terre meuble,en la assant modérémentaut.ur des racines. Si À saison était très sèche après la planta- ion, il serait bon d'arroser les plants Î vis ou 2, surtot si la plantation se fait en iourgeons de l’année, et si le sol est léger. épendant ce soin est rarement nécessaire our aSsurer la réussite du plant. Si le sol est pas dans un haut état de fécondité, in doit lui donner une forte fumure en rouvertrre aussitôt après la plantation ; et 1 est bon que le fumier ait été amené à l’a- lance, afin d'éviter que les voitures cir- ‘ulent dans la pièce, après que la planta- lon sera faite. ; ———+609-© 0-0-cco SCIENCES HISTORIQUES. — ARCHÉOLOGIE. AMEUBLEMENTS HISTORIQUES (*). À Meublés sculptés du XV* ét XVI Siècle. à PETIT DRESSOIR, “| Hauteur. 4 10 » «) Largeur. 5 . 6 » Les meubles symboliques mentionnés lus haut, destinés à rapseler chaque jour ne des époques solennelles de la vie, of- atent uu aspect sévère. Les mœurs, au 10ÿen-agé , le voulaient ainsi: faciles et ustères à Pombre du foyer domestique, ussiées meubles étarent ils placés dans lui des appartements de la ehâtelaine ü son époux, seul, avait le droit d'en- er, Le petit dressoir fermé n’a rien de ce aractère myslérieux et austère : + SA È , Q : même quelque chose de recherché, de li- re, de coquel dans ses ornements et dans es détails, come si celui qui l’a composé t bizarre. | Ge meuble est à deux corps. ! Au milieu du panneau qui forme le fond u corps inférieur est un portrait de fem- ie, entouré de volutes et de rinceaux. | Les deux supports de devant sont denx RS TN US | (1) Voir l’Æcho des 16, 20, 23, 21 février, 2, Get mars, . wffisant pour le contenir avec toutes ses” DOI xpériences en employant cette fois du gaz qu'il avait obtenu du nitrate d’ammoniaque Jur, en conduisant l’opération avec le‘plus zrand.-soin. Les résultats auquel.il. est ar- rivé dans ces:nouvelles expériences lui in- * liquaient qu'un gaz volatifse trouvait mêlé “avec un autre qui l'était moins. ILa trouvé que: le gaz oléfiant se dissout facilemeut dans l'alcool rectifié, dans l’éther, dans l'huile de térébenthine et. dans. d’autres corps de la même sorte. Ses expériences confirment cette loi que la force de la. va- peur croît en progression géométrique pour des accroissements égaux de chaleur, en partant d’un terme de pression donné. Plus les corps sont volatils, plus est rapide l’ac- Icroissement de force de sa vapeur à mesure que. la température s'élève, Faccroissement “d'élasticité étant en raison directe de la volatilité de la substance. Par des recher- “ches ultérieures plus soignées, on pourra | arriver à établir. une loi générale qui per- “mette de déduire d’une seule observation ide la force élastique d'une vapeur quelcon- que en contact avec son fluide, sa tension à toute autre température. Société fiinnéenmne de Londres Séance du 28 fevrier. : M. Berkeley a lu dans cette séance un [sur quelques champignons de lherbier de dLinné. Ees champignons qui sè trouvent {dans cette précieuse collection ‘sont peu “nombreux, mais ils sonttous très bien con- [servés, et ils présentent beaucoup d'intérêt. |L'Agaricus crinilus (maintenant nommé Lentinus crinitus) a été décrit d’une manière imexacte par Klotsh, qui, à son tour, a in- [duit en erreur Fries et les autres auteurs [aprés lui. M. Berkeley décrit dans son. mé- |moire quelques espèces de Lentinus, savoir Iles Lentinus crinitus, tener, Schomburghi, |rgrapes et Leveillii. Ce mémoire est accom- |pagné de figures dessinées par M. Sowerby. NS “Pociété microscopique &e Londres. Séance du 19 février. | Cette séance a été consacrée à une assem- ’Écao DU MONDE SAVANT parait le JEDDE et le DEMAIN olun plus à Paris, rue des BEAUX-ARTS, N. 6, et rue de [a CHAUSSÉE-D’ANTIN, 3, et dans’les départements chez les principaux libraires, et dans les bureaux de poste et .des Messageries. Prix du journal , PARIS pour un an, 25 fr.; 6 mois, 48 fr. 50, ‘trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 30 fr ,16 fr, 8 fr. 80, À L'ÉTRANGEA 5 fr. em sus pour les pays payant port double. — Adresser tout ce qui.concerne,-Jezjgurnal à M. le vicomte A. de LAVALETTE, directeur et rédacteur en chef. Ca rend compte des ouvrages. et mémoires scientifiques, soit français, soit étrangers, qui sont adressés, sans rrA18, au bureau du Journal.° Echo a déjà rendu/:compte, a répété. ses “inémoire qui n’est pas susceptible d'analyse: Parise— Dimanches 16 mars 1845° [RES \) Case TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES! PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. = + SME de chaque semaine et forme par an deux blée générale dans laquelle ont été lus les rapports Sur l’état actuel de la Société. Cet état est des plus prospères, tant sousle rap- port linancier, que sous celui de l’augmen- tation de nombre de ses membres. La so- ciété a publié la seconde partie du premier volume de ses transactions ; cette publica- tion est faite avec beaucoup de soin, et même avec luxe; elle renferme déjà des tra- vaux importants pour la science ; ces tra- vaux sont accompagnés de belles planches. M. Bell, qui présidait la séance, après avoir passé en revue les divers mémoires qui ont été présentés à la société pendant le cours de l’année, :a insisté Sur les avantages qu'il y aurait à appliquer le microscope à l'observation des altérations et des change- ments que subissent les tissusmalades. —M. E. Quekett a présenté quelqueséchantillons de vaisseaux spiraux silicifiés : ces échantil- lons résolvent entièrement la question de la position de la membrane dans ces tissus ; on trouve en effet un moule parfait des spires sur la silice de l’intérieur de ces vaisseaux. —M. Bowerbank a montré des préparations dans lesquelles on voit quelques capillaires injectés qui traversent du tissu adipeux. SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE. Electricité par frottement. (Note traduite de la Raccolta scientifica, n° 4). Des savants se plaignent de ce que, tan- dis que l’on cultive avec tant d’ardeur les nouvelles branches de l'électricité, on né- glige beaucoup trop celles dont l'étude } à tant occupé les physiciens du siècle passé, de telle sorte que l’on en sait moins sur elles de nos jours que l’on n’en savait à cette époque déjà éloignée de nous. Ce mal est une conséquence naturelle de toutes les découvertes surprenantes qui se multi- plient et s'accumulent de jour en jour de- puis l’invention de la pile voltaïque. Néan- moins les physiciens italiens méritent sous ce rapport des éloges particuliers: car, sans négliger les branches les plus moder- nes de la sciences relative à l'électricité (comme le prouvent assez les écrits de MM. Marianini, Matteuci , etc.), ils ne lais- sent pas Sans culture le patrimoine que leur ont laissé leurs pères. On doit surtout citer avantageusement sous ce rapport le professeur G. Belli qui, dans son savant ouvrage sur l'électricité, a su réunir, en l’examinant et l’améliorant, tout ce qui avait été écrit de mieux sur cette partie importante de la physique pendant le siècle passé ; au professeur Perego qui a inséré dans les Annales de physique du professeur | Majocchi de si belles recherches sur l’élec-: iricité par frottement , etc. ; enfin au pro- “fesseur Ferd. Elice , dont une lettre adres- SAV volumesde plus de 4,200 pages chacun On s’abonnge sée au professeur Foppiani a donné nais” sance à la présente note. : Dans d’autres écrits, M. Elice s'étaif occupé de lélectricité développée par la décharge d’un fusil, de celle que l’on ob- tient lorsqu'on mout des substances dans un moulin à café, sur les expériences qu’il. a faites avec une machine électrique à dis- que de chocolat, et sur celles: qu’il a faites avec les peaux de chat et de martre. Il avait reconnu qu’en frottant ces peaux avec un cylindre de verre lisse sur leur côté fourré et dans la direction du poil, le verre s'électrisait négativement ; qu’au contraire il s’électrisait positivement lors- qu’on frottait à contre-poil. Maintenant if annonce que cet effet n’est pas constant, puisque certaines peaux, et notamment celle des chats les plus fourrés, ont donné au verre dans tous les cas l'électricité né-- gative; sur deux peaux de chats, le verre prit l'électricité négative dans la partie correspondante au dos qui était brun où noir, et positive dans la portion correspon- dante au ventre et aux jambes qui étaient blancs; sur une dont le poil était blanc avec des taches grises, ilobtint toujours sur le cylindre de verre de l'électricité positive. Il a obtenu des résultats analogues sur de chats vivants. Quelque chose avait PASË été observé relativement à ces anofk par le professeur Resti-Ferrari, co peut le voir dans les Annali delle de Fusinieri (1834, p. 148) et dan lume déjà cité du professeur Belli (pa M. Elice a observé que si lon frotté peaux non du côté du poil mais du côte opposé, le verre prend l'électricité positi- ve; si ensuite, avec le même verre, aussi- tot qu’il avait cessé de donner des signes d'électricité , il frottait le pil même qui était apte à lui donner l'électricité opposée, le cylindre s’électrisait d’abord p:sitive- ment; mais en réitérant l'opération, l’élec- tricité du même verre devenait négative, Il observa un phénomène analogue en frot- tant d’abord le poil'et ensuite Je côté nu de la peau. Ces curieuses expériences ; si elles ne condu sent pas à une conclusion tout-à-fait nouvelle, servent au moins à confirmer ce qu'avait déjà fait observer M. Belli, savoir, que la nature de lélectricité, acquise par deux corps que l’on frotte l’un contre l’au- tre dépeud-quelquefois d’un frottement précédent. «Cela, dit-il, est très naturel, puisque Je frottement antérieur modifie la surface du corps frotté. » M. Elice a frotté avec un cylindre de verre deux rats, dont lun vivant et l'autre mort; le frottement a eu lieu sur toutes les parties et en diver- ses directions, et le cylindre a toujours acquis l'électricité négative. Ra 436 CHIMIE + Sur l'isomorphisme etsur les types céistallins ; par M, Aug. LAURENT: Les rechèrches que j'ai entreprises. sur l'isatine et ses combinaisons chlourées dé- montrent avec une telle: évidence qre les Corps négatifs peuvent remplacer, dans cer- taiues combinaisons. les COrpS posiufs sans aliérer sensiblement les. propriétés. physi- ques el chimiques de cesconibinaisons, que de nouvelles preuves doivent paraître su- perflues. Cependanttous les chimistes n'ont pas encore ädopté mon opinion. Citer de nouveaux. faits semblab es à ceux que m'ont offets l'isatine, la naphtalineet les combi- naisons phéniques, ce ne serait.donc:pas le moyen de les convarncre,; 1l; leur faut des preuves d'une, nouvelle espèce; j'espère que celles que. j’apporte aujourd'hui leur parairont sufisantes. Je veux prouver, que, non-seulement, le chlore peut remplacer lhydrogène, que ces deux corps sont, isomorphes, mais en- core qu'ils peuvent se rempliacer.en toutes proport.ons, sans que la, forme cristalline Cha..ge. Pour cela, je.serai obligé de m'appuyer sur une idée qui a besoin d'etre. démontrée, idée qui, certainement, rencontrera autant d'opposition de la, part des cristallographes que la précédente: en a rencontré auprès des chimistes. Je, veux essayer de démon- trer qu'un cube peur être. ist morphe: avec un prisme à base carrée.ou rectangulaire, ou avec un prisme oblique, ou, avec un rhomboèdre. L'énoncé seul: de cette proposilion parai- tra tellementabsurde, quequelques person- pes ne consentiront. peut-être pas: à en #couter la: démonstration; car il. semble que je veuille; prouver. que. deux: fornies essentiellement différentes sont semblables, Je l'avoue sans peine, au point de vue géométrique, un cuben’a pas la même forme qu un rhomboèdre de 91 degrés, Mais alors - © voudra bien convenir qu'un rhomboëdre de 91 degrés n’a pas la même forme qu'un vhomboëèdre de. 95-ou. de. 100 degrés, et “que, par conséquent, la magnésie carbona- tée, qui crislallise en, rhomboëdre.de 107 degrés, n’a pas la même forme que la chaux Carbonatée, qui cristallise en, rhomboèdre de 105 degrés. Cependaut il n'est, pas un minéralogiste qui ne considère le calcaire (105:5°)comme isomorphe. avec, la dolomie (106°15'), la giobertite (107°25’),. la sidérose (107, de- grés), la diallegite (103. degrés), et. la Smithsonite (10740). < Le mot isomorphisme n’a donc pas la même signification en géométrie eten cris- tallographie, ie 2 Deux substances sont regardées. comme isomorphes lorsque leurs cristaux ont à peu près les mêmes angles (latitude, dans les éxemples précédents, 3 à. 4, degrés} .et lorsqu'ils appartiennent à un même type.cris- talhn. .. de viens modifier cette définition, et, je dis que deux cristaux sont. isomorphes lorsque leurs axes sont.sensiblement égaux et sensiblement ‘inclinés de la même quan- ülé, quel que soit, d'ailleurs, le type auquel appartient chacun de.ces cristaux. C'est-à-dire, que si l’on admet. qu'un rhomboëdre de 103: degrés est isomorphe avec un rhomboèdre de 105 ou de 107 de- grés, un rsomboëèdre de 90°30° devra être isomorphe avec un rhomboèdre de 8930’, ou avec un de 90 degrès qui n’est autre quelle.est. la chose qui. a le plus. vivement ich leur a annoncé sa belle découverte de l’isomorphisme?, Serait-ce que. deux sub- même forme?.Non, sans doute : ce qui rend ‘que deux subslances qui ont une composi- Jaire précédent est différent. du suivant, chose qu'un cube, car celui-ci n’est que la linjite qui sépare les rhomboèdres aigus ! des rhomboèdres obtus. : On me répondra sans doute que les car- bonates précédents, non-seulementicristal : lisent dans le même système, mais encore que les cristaux éprouvent:les mêmes mo- difications, et, de plus, que Lous ces carbo- nates peuvent souveul se combiner ensem- ble en Loutes:proporlions, sans que le sys- ème. cristallin change, el en donnant des rhomboëtdres dont la valeur des angles est intermédiaire entre celle des deux extré- mes ; landis que les cristaux cubiques sont | soumis à une; certaine loi de modification, les rhoimboèdres.à une autre: les premiers ne possèdent. pas la double-réfraction, les seconds,ontun axe de double réfraction ; on n'a jamais vu une.substance cubique, cris- lalliser. en toutes proportions avec. une sub- stance rhomboédrique. Je reviendrai dans un. instant sur la loi de modification de Haüy, et. je demanderaï frappé les chunistes lorsque M. Mitscher- stances quelconques, par exemple lesoufre et le sulfate de soude, ont, par hasard, la, celte, découverte. importante, n'est-ce. pas tion analogue, comme. lagiobertite etlecal- caire, des propriétés à peu prèssemblables, aient aussi, en même temps, à, peu, près. la même forme? N'est-ce pas. cette découverte qui a conduit les.chimistes, quelque. diffé- rentes que. fussent, leurs. opinions. sur. l’ar- rangement des atomes, à conclureque, dans ces. deux, carbonales, les atomes devaient être groupés dela même manière? O Soit donc G....0..,.Ca l’arrangement x Ô Ô © des atomes dans le calcaire, GC. .. .0....M (æœb sera celui desatomes dans la giobertte. Si lès, deux diagonales sont entre elles, dans la première figure, comine 100: 60 et leur inclinaison de 90 degrés; si, dans la se- conde, les diagonales.sont:comme 100: 61 et leur inclinaison de 89 degrés, les chimis- tes diront-ils que l’arrangement molécu- qui serait, je le suppose, celui du fer carbo- O0 naté, C....0....F, dans lequel. les. deux o e () diagonales seraient entre elles. comme 100 : 60,5 et leur inclinaison de 90 degrés ? Certainement. non ;. ils. donneront à. ces. trois. carbonates la:même formule absolue : CM + Où CCa + 0° CE: +. Or ou CO? + OM CO:, + OCa, CO +. OF ou..C05, + M d CO3. +. Ca CO3, +: EF: Etes. Ils reconnaîtront que, dans tous, l'arrange- ment moléculaire est le même, qu'ils sont isomorphes; et cependant les systèmes. cristallins seront \différentse: lesxdeux pre: |miers , seront, par exemple, des prismes « droits|à base de parallélogramme obliquan- M |gle, et‘le dernier sera un prisme droit à base rhombe. (La suite prochainement.) SCIENCES NATURELLES. BOTANIQUE Sur la pénétration de la cuticule dans lee stomates (Ueber das Eindringen der-Guticulaæ in die Spaltoeffnungen) ; par M. Huço Mot, (Botanische Zeitung). tr. | Lorsque l’épiderme.se, compose. de:plu- sieurs couches de. cellules superposées, comme chéz le Cereus peruvianus , le | Cactus opuntia, la cuticule se prolon- geant par le stomate revêt les: parois « latérales de la portion de la cavité aérienne | qui s'étend dans l'épaisseur de: cet épider- me; ce prolongement se montre alors non M plus sous la forme d'un entonnoir évasé M | mais sous celle d’un tube. Dans ce cas, ik forme l’organeque M. Gasparrinia décritet figuré sous le nom de Cistome. Dans cé même cas, le prolongement tubuleux de la cuticule se termine également par une ouverture béante, à la limite inférieure de « l’épiderme; néanmoins M Mohl a cru res connaître que quelquefois, chez le Cereus peruvianus, le. Protea mellifera (dont les feuilles ont. un épiderme sinple), il se prolcnge quelque-peu dans la portion dela cavité aérienne située entre les cellules du parenchyme vert. Ce prolongement de la cuticule qui pé- nètre dans l’intérieur des organes se com= porte avec l'iode et l'acide sulfurique, ainsi que l’a vu M. Payen., absolument comme la cuticule extérieure: Il se composé tout aussi peu de fibres, comme l'a avancé M. Gasparrini, que les autres membranes … végétales; mais l'on y trouve(Cereus peruvia- nus, helleborus niger) ces bandes épaissies, d'apparence fibreuse, quel’onremarquesur la cuticule de beaucoup de plantes. La cuti: cule de la plupart des-plantes ne se montre M pas composée de fragments correspondants aux cellules épidermiques sous-jacentes ; illen est de même de ses prolongements dans l’intérieur de. la feuille. Geux-ci s’en- foncent dans les sillons qui règnent entre les cellules juxtaposées, ei souvent,ils pré sentent, dans ces points, des lignes sail lantes qui pénètrent daus les sillons; mais on ne peut reconnaître s'ils. sont: composés de fragments primilivement distincts, l'age tion des acides. ne. les, partageant. pas.en* portions correspoudanties, à ces divisior Cette circonstance sera ,naturellement:con sidérée comme venant. à l’appui del’opox des phytotomistes qui, avec MM: Treviras nus, Schleiden et. Payen , regardent Ia cuticule comme distincte, des.cellules. épi dermiques et. comme une malière -sécrél qni s'est.endurcie. Mais, sous, ce.rappon est nécessaire d'employer, la plus grande, circonspeclion pour ne: pas: êlre: AMENÉMAN conclure trop précipitamment. «Dans mo ». travail sur la cuticule (Linnæa XMD,"di » M, Mohl, je n'ai pas nié que de puissantes » raisons ne parlassent en faveur de celte » manière de voir: el en ce moments » ajoute-t-il, je conviens qu'il est possible » que cette opinion soit la bonne; maisJe » crois maintenant que l'opinion qui Cons ». sisle. à regarder le cuticule.:commienfors » mée par les couches externes des paroIs | ke 39 » des cellules .épidermiques , a pour elle "plus de vraisemblance. » Si Ja cuti- cule provenait d’une, sécrétion qui se serait ‘produite Sur la surface de l'épiderme , il Serait possible de trouver sous elle la mem- brane primitive des cellules épidermiques et de la voir passer aux parois latérales de ces cellules ; mais M. Mohl n'a pu réussir à voir ce fait; au contraire il croit avoir Huivi dans plusieurs cas la membrane pri- Imaïre des, parois latérales des cellules épi- deriniques à travers la cuticule et jusqu'à | la Surface de celle-ci; il en tire la conclusion Que la cuticule n’est pas une membrane , #particulière, distincte. de l’épiderme, mais ‘qu’elle doit ses Caractères particuliers à une modification de la substance des couches externes dans les cellules épidermigues. On en NQanes en faveur de cette modi- fication des parois cellulaires (ou, selon l'opinion de M. Payen, pour ce dépôt.de Substances organiques dans.la cellulose des parois cellulaires primitives), des analogies puissantes, Telle est la consistance des ‘cellules. prosenchymateuses de Ja. plupart des bois, dont la membrane avait primiti- vement tous les caractères de Ja cellulose | pure, tandis que, dans les bois parfaits, | elle présente autant.de solidité que la cuti- êule, elle se colore comme elle en jaune par l’iode, et résiste de même à l’action de l’acide sulfurique. On peut encore rappeler \ a, ce sujet. les cellules parenchymateuses : brunés qui entourent les faisceaux vascu- . laires des fougères, etchez lesquelles, dans quelques cas , on remarque cette transfor- dation en üne substance épaisse, brune, | résistant à l'acide sulfurique, non pas sur | | la totalité.des parois, mais sur leur portion | Qui regarde les faisceaux vasculaire . | : Quoiqu'il,en;soit de l'origine de la cuti- } cuie, M. Mohlcombat la manière de voir de M. Hartig,.selon laquelle elle se compo- serait de trois. couches dont l’intérieure . seule, formerait cès prolongements qui-pé- nètreraient dans les méats.intercellulaires | et, y formeraient des tubes semblables à des . vaisseaux ;,il.n/apas observé un seul fait , qui vint à l'appui de cette opinion. | nn | . ZOOLOGIE. ; . Recherches sur les animalvules parasites ‘des follicules-sébacés:et des follicules des poils de la peau. de l'homime et du chien : par . M,: GRUBY. Il ÿ artrois ans:qué M. Simun, de Berlin, | Physiologiste ‘très distingué, dont la mort test vivement regrettée par la science, a eu Phorneur de communiquer à l’Académie la découverte d’un insecte particulier, siégeant dâns les folliculés sébacés de la peau de Phoñime,etqu'ilsupposait être lacause dela maladie Cutannée nommée acne sebarea, Ce fait, aussi remarquable que nouveau, ne pouvait point passer inaperçu, Les anato- Mistes ont cherché à vérifier cette décou- | verté par desexpériencesassidues. M. Eras- | us Wilson, dermatologiste distingué de | Londres, M. Vogl de Munich, M. Henle et | plusieurs autres, ont retrouvé l'insecte ob2 pme éés auteurs n'a fait des recherches compa- | rativés sur la peu des animaux, j'ai entre- | pris de nouveau l'étude de cet animal pa- asile. Voici quelques uns des résultats de mon travail. * L— Dé l'animalcule parasite chez l'homme. . | Chez l'homme, cêt insecte parasite de (mt 4 4 | Servé par Simon; mais comme aucun de 440 rencontre plus souvent dans les glandules sébacées de la peau du nez, ainsi que l’a indiqué M. Simon, que dans ceiles des au- tres pafties du Corps. H oécpe le p'us or- dinairément le conduit excréter de Ces glandulés ; et quandil ÿ a un poil, c’est au- tour de ce poil qu’il Se place. Sx tête est toujours dirigée vers le fond de la glande, et sa queue vérs la Surface de la peau; ses pieds Sont appliqués contre la paroi interne du conduit excréteur. Le conduit excréteur est ordinairement dilaté à l'endroit où l’a- nimal est logé. Chez les individus jeunes, une glandule n’en contient jamais que deux ou quatre (et toutes n’en c: ntiennent pas). Chez les personnes. de vingt-cinq ans, on en voit de quatre à hunt dans une même glandule. Les individus plus âgés en ont quelquefois de dix à vingt dans un seul: dé ces'organes sécréteurs; et alors on en ren- contre dans la plupart des giandes séba- cées. On en trouve chez les sujets en bonne santé aussi bien que chez ceux qui sont af- fectés de maladies internes, de fièvre ty- phoïdé' par exemple. Dansles endroits où les glandules séba- cées contiennent peu de parasites, la peau n’offre-aucune altération pathologique. Mais sicesanimalcules sont en grand nombre, la peau paraît un peu boursouflée, rugueuse ; les vaisseaux sont gorgés de sang ;:on voit de petits ramuscules vasculaires à:sa:sur- face; les pnints correspondant aux-orifices des'condüits Sébacés sont sailiants, et don- nentàla peau un aspect pointillé, ainsi qu'on le remarque fréquemment chez les indivi- dus qui ont la peau du nez fortement injec- tée. Sila quantité decesinsectes augmente, le malade ‘éprouve un chatouillement qui l’excite d’unermanière impérieuse à se frot- ter vivement lernez. Dans les-endroits, au contraire, où il y a | peu de ces animalcules, on n’'aperçoit au- oun symptôme quipuisse accuser leur pré- sence. Cet animal parasite existe. chez la-plupart des individus et. à toutes les époques de l’année. Sur soirante personnes :de :diffe-. rentes. nahons, que jai evaminées sous ce rapport,je l'ai trouvé quarante fois. Sur:trois cadavres soumisau même examen, un seul n’en coftenait pas. (Janus les paragraphes suivants, l’auteur donne la descriplion zoo- logique’et anatomique de ce parasite). Il: — De l’animälcule parasite des folliculés dela peau chez ile chien,.et! d’une maladie-contagieuse occasionnée chez, cet animal par la présence d’un grand nombre de ces parasites. Chez le chien qui fait le sujet de cette ob- servation, la peau, de là face est dépourvue | de poils en plusieurs endroits. Sur les côtés des yeux et de la bouche, et au front, on aperçoit des plaques de 2 à 3 centimètres de diamètre, couvertes de petites croûtes rouges semblables à. celles que l’on voit ‘chez les individus affectés de Prurigo se- nilis. Au cou, un espace de 5 à 10 centimètres, également dépourvu de, poils, est couvert de croûtes brunes .de 1/4 de centimètre à 2 centimètres d’étendue. Lescroûtes sont an- guleuses, fortement adhérentes. Le derme sousjacent. est gonflé, épaissi; et même; dans certains endroits, le tissu souscutané est enflammé. Dans l’épaisseur et à la sur- face du derme, il existe, en quelques en- droits, une liqueur purulente. À la région sterno-mastoïdienne gauche, sûr les épaules, sur les membres antérieurs et postérieurs, dans divers endroits du tronc, on remarque plusieurs plaques dé- 348 garnies de poils et couvertes de petites croûtes. Aux ‘épaüle:, ces plaques”ont la forme de psoriasis, tant l'épiderme est écail- leux et épaissi. En:examinant au microscope-une coupe mince du derMe, à lendruit où il est dé- pourvu de poils, et à l'endroit où les pla- ques, également dépourvues. de poils, sont encore couvertes d’écailles épidermatiques comme. dans lichthyose, ôu de croûtes semblables à celles du vieux Lichen agrius, on voit les canaux des glandes sébacées remplis d'acarus ; ils y sont en si grande quantité qu'on ne peut pas même les comp= ter. Dans une poche, j'ai vu de 20 à 200 de ces animalcules: et sur une surface d’un centimètre carré, il y en-avait à peu près 80,000. Dans les croûtes brunes, en forme d'ime- pétigo ou de lichen impétigineux, on ren= contre des globules du sang, des cellules du pus et.des animalcules parasites... Dans le dèrme, sous.ces croûtes. on dé- couvre du pus rougeatre, et l’on voit au mi- croscope que ce, pus contient des globules du sang, des cellules du puset des animalcue les de différente grandeur. En certains endroits, en voit que ces animalcules remplissent. l'entopnoir du poil, et qu'ils occupent des deux tiers ex= ternes ou superficiels de sa racine. Îls sont logés entre le poil et la paroi interne du fol- licule pileux, ; Ordinairement l’orifice du conduit excré- teur est bouché par une sibstance solide d’un brun rougeatre, fortement adhérente aux parois du conduit. Gest ce bouchon qui, en fermant l’entrée du canal, garantit les animalcules des influences extérieures, Presque toujours les paräsites pénètrent dans Je follicule du poil, et ce follicule est toujours dilaté dans l'endroit où ils s’intro- duisent. Leur nombre est variable: on en voit de dix à cinquante dans un seul crypte, Ils séparent le poil. de ses enveloppes, et, lorsqu'ils ont pénétré, jusqu’à la racine, le poil détaché tombe par le moindre frotte- ment ; avant qu'un second poil se déve- loppe, tout le follicule est. déjà envahi par les animalcules parasites. PNA ASE Les parasites se propagent en cercle de follicule à follicule. On . voit alors qu'au centre ‘d’un espace arrondi et dépourvu de poil, les glandules et les crvptes pileux sont surchargés d'insectes, tabdis qu’à la péri phérie, les poils existent encore en parties les glandules et les follicules ne contiennent. qu’un. petit nombre de parasites, de Les animalcules parasites du chien sont identiques à ceux de l’homme. Il est même probable qu’ils peuvent se communiquer de l’un à l’autre. Il faut donc empêcher soi- gneusement le contact des chiens affectés de ces insectes, ,non-seulement .avèc .deé chiens sains, mais même avec l'homme, qui probablement contracterait la même maladie. ) J'ai observé que, lorsque le chien se grat- tait à l’endroit malade, avec les ongles, à détachait , non-seulement les poils, mais encore un certain nombre d’animalcules qui étaient fixés à la portion dermique de ces | poils. ; Ainsi ces animaux parasites qui existent chez l'homme en santé, produisent, chez le chiens, une maladie très grave lorsqu'ils sont très multipliés. Ses 4:2 SCIENCES MEDICALES ET PHYSIOLOGIQUES. Du goître aqueux et de son traitement par les injections 1odées. M. A. Bérard ayant à traiter un goître aqueux chez un malade de son service, est entré à co sujet dans quelques considéra- jions que nous croyons utile de reproduire. Nous ne dirons qu'un mot de l'historique de cette maladie: décrite par Maunoir de Genève, en 1821, elle a fait, en 1843, l’ob- jet d'un examen spécial dans un travail sur les cavités closes, publié par M. Velpeau. Il ne paraît pas que l’hérédité, non plus que le séjour dans certains lieux, joue,dans l'étiologie du goître aqueux, le rôle qu'on lui attribue avec justice dans la production du goître ordinaire ou hypertrophie du corps thyroïde. Ge goître aqueux se développe dans le corps thyroïde, soit à droite, soit à gau- che, indifféremment : il forme une tumeur indolente, sans battements, qui monte et descend avec le larynx. Elle peut rester longtemps stationnaire, mais elle finit par s’étendre surtout dans le sens vertical. Alors quand elle a acquis un certain volume, elle comprime l’æsophage, la trachée-artère, le plexus cervical; mais elle gêne peu la circulation. On l’a vue des- cendre jusqn’au devant du genou. M. Bérard ne considère pas comme prou- vée la terminaison spontanée de cette ma- ladie. Dans un cas seulement, a-t-il dit, il y a eu rupture du kyste sans provocation extérieure. La tumeur a plusieurs fois causé la mort par asphyxie. Il est rare que le liquide contenu dans cette espèce de goître soit clair; il peut l’ê- | tre cependant. La poche qui le contient est en général fort épaisse et ne forme qu’une seule loge. Avec ce kyste peut exister aussi un véritable goitre, mais il n’est pas com- mun de voir cette affection compliquée de caroinome, bien que le fait soit cependant possible. Le goître aqueux peut simuler des abcès froids, des anévrysmes, des cancers, des poîtres d’nne autre espèce. On sera éclairé Sur cette cause d'erreur en se rappelant que les abcès scrofuleux sont précédés d’en- gorgements durs; qu'il suffit de déplacer Ya tumeur pour s’apercevoir d’où viennent les battements artériels :’ que les cancers Sont rares dans cette région et d’ailleurs accompagnés de douleurs plus où moins vi- ves. Quant à la présomption d’une hyper- trophie du corps thyroïde, il suffirait, pour être tiré d'incertitude à cet égard, de plon- ger dans Ja tumeur un trois-quarts explo- fateur. | * On a demandé s’il fallait, après cette ponction, laisser écouler la totalité du li- quide qu’on peut rencontrer dans ce kyste. C'est un moyen.de faire. provisoisement dis- paraître la maladie, et qui ne paraît avoir d'autre inconvénient Sérieux que celui d’a- gir Seulement comme palliatif. Mais, lors- Qu'on veut guérir radicalement le goître äqueux, il faut s’y prendre autrement. On doit se comporter alors comme s’ils’agis- Sait d'une hydrocèle, et traiter le mal au Moyen des injections irritantes. Voilà plusieurs fois que M. Bérard em- ploié l’iode contre ce genre de goître, et les succès qu'il obtient lui inspirent la plus grande confiance dans l'efficacité de cet agent bien supérieur au séton qu'on em- ployait autrefois. Lors donc que la tumeur l'an 445 a été ponclionnée et que le liquide s’est é- coulé en entier, M. Bérard pousse par la canule une quantité suffisante de teinture d'iode étendue d’eau dans la proportion des deux tiers. Ce mélange est maintenu en place pendant quelques minutes, puis éva- cué. L'irritation produite par-l'iode provo- que bientôt une inflammation adhésive qui jusqu'ici a toujours élé maintenue facile- ment dans de justes limites el n’a rien laissé à désirer quant au résultat curalif, ainsi que le prouve le cas d'un homme placé en ce moment dans le service de la Pilié. SE CSS Du traitement de l’onyxis. M. Blandin considère l’arrachement de l'ongle comme irrationnel et ne remédiant en rien à l’onyxis ; car la matrice restant malade, l’ongle se reproduit d’une manière vicieuse et la maladie revient. Cependant l’ongle incarné est une affection assez dou- loureuse, et assez commune pour qu’on s’en préoccupe. Voici done ce que M. Blandin est dans l'usage de faire lorsqu'il est con- sulté en pareil cas. M. Blandin fend latéralement la matrice de l’ongle avec une lancette. Il ouvre ainsi une porte qui perinet d’inspecter le bord de l’ongle. Chaque jour il place sous celui- ei un peu de charpie, le soulève doucement et le maintient ainsi soulevé avec des ban- delettes agglutinatives. Cela fait , le malade reste au lit jusqu’à ce que l’ongle ainsi dé- gagé soit repoussé d’une manière suffisante. À cette époque la maladie est guérie. Pour bien comprendre le traitement de l’ongle incarné il faut en reconnaître Ja cause. Les ongles des orteils ne doivent pas être coupés comme ceux des doigts en rondache. L’häbitude de reposer en mar- chant sur la pulpe des orteils fait que cette pulpe, pressée de bas en haut, vient se heurter contre l’ongle, rencontre son tran- chant, s’irrite et s’ulcère. Si, au contraire, : on coupe les ongles carrément, la pulpe | rencontre un plan au heu d’un bord tran- chant, ne s’ulcère pas et il ne se fait pas d’onyxis. Un jeune homine actuellement en traite- ment offre un exemple remarquable de ce double phénomène. Ce malade s'était vi- cieusement coupé les ongles ; il éprouva bientôt une vive douleur , surtout à droite. Pour la faire cesser, il coupa encore plus avant de ce côté. Or l’onyxis n’en devint que plus étendu. Si le bord de l’ongle, en effet, est flexi- ble à l’état normal, il est au contraire fort dur quand il résulte d’une résection arti- ficielle: 1l irrite par conséquent infiniment plus la matrice. Aussi, chez ce jeune hom- me, l’onyxis ne sera-t-il guéri que lorsque l’ongle aura repoussé entièrement, et ce qui le prouve, c'est qu’à l'orteil du pied gauche, également affecté d’onyxis. l’ongle ayant été coupé moins avant, parce que la douleur étaitmoindre, est repoussé, et déjà la guérison est obtenue de ce côté. (Journal de médec. et chir. pratiq.) à en © SCIENCES APPLIQUÉES. ECONOMIE INDUSTRIELLE, Nouveau mode de préparation du caoutchouc et perfectionnements dans la fabrication des tissus ou autres produits dans lesquels on fait entrer, cette substance; pat M. W. E. NEWTON. Le nouveau mode de préparation du caoutchouc que je désire faire connaitre consisté à combiner cé corps avec du sou- fre et de la céruse où blanc de ploml et à soumettre la combinaison. ainsi formée à l'action de là chaleur à une température déterminée. Cette combinaison et. cette exposition à la chaleur modifient tellement les propriétés du caoutchorc, que cetta substance. ne se ramollit plus sous l'action des rayons solaires, ou d'une chaleur arti- ficielle à une température au-dessous de celle à laquelle elle a été soumise dang cette opération, c'est-à-dire une chaleur dé -130 degrés centigrades, et qu'elle n'est pas altérée par un abaissemeut de (6 npé rature, et enfin qu'elle résiste à l’action leg huiles grasses, à celle de l'essence de téré- benthine, et autres huiles essentielles qui sont ses dissolvants ordinaires, au moins aux températures ordinaires. Quand on combine le soufre et la céruse avec le caoutchoric, on peut employer des proportions variables de ces ingrédients ; mais celle qui aa paru remplir le plus. parfaitement le but, ce le dont j’ai cherché, autant que possible, à me rapprocher dang les combinaisons que j'ai faites, est la sui- vante : \ re Je prends vingt parties de caoutchouc, cinq de soufre et sept de céruse; je dis- sous le caoutchouc comme à l'ordinaire, dans l'essence de térébenthine ou autre essence, et je broie la céruse ainsi que la soufre aussi à l'essence de térébenthine, sur un marbre comme pour les couleurs. Ces trois ingrédients, ainsi préparés ef mélangés sont, quand on veut en former une table ou une feuille , étendus aussi également qu’il est possible sur une sur- face unie où sur une étoffe lisse, dont on peut la séparer facilement; mais je pré- fère, pour cet objet, l'étofle faite d'après le procédé que je vais décrire dant cet ar= ticle, attendu que le composé qu’on étend dessus s’en détache plus nettement et plus preprement que sur fout auire. ire Au lieu de dissoudre le caoutchouc dans : une essence, on peut incorporer le soufre et la céruse, broyés ainsi qu'il vient d'être dit, avec cette substance à l’aide de cylin- dres chauffés ou à calendrier, qui la rédui- sent en feuilles d'une épaisseur quelcon- que,.ou bien on! peut faire adhérer ce com posé ainsi formé à la surface des tissus ou des cuirs de différentes espèces. Du reste, « cette manière de réduire le caoutchouc“ préparé en feuilles et de l'appliquer, au moyen de cylindres, est bien connue de“ tous les manufacturiers. 21 Pour faire disparaître l'odeur du soufre dans les produits ainsi fabriqués, je lave la surface avec une solution de potasse, ou bien avec.du vinaigre, une petite quantité d’une huile essentielle ou d’un: autre dis=m solvant du soufre. +0 Lorsque; le caoutchouc préparé est .étens du sur les tissus ou sur les cuirs, il.est ex posé à s’en détacher par.un assez léger ef fort. Cette combinaison, abandonnant les fibres qui établissaient l’adhérence, j'ai en conséquence imaginé un autre perfections nement dans cette fabrication pour corri ger cette tendance, et à l’aide duquel la feuille de caoutchouc préparée, quand elle nest plus fixée sur un tissu, OU SUE UN CUIR devient plus propre à diverses applications que quand elle n’apas reçu le perfection: nement que je vais exposer. vil Après avoir formé une.feuille, de caout 4 choue préparée comme je l'ai ditci-dessus sur un tissu ou un cuir quelconque ,} E\ el y fi Pa { » 44 Fenléve et la recouvre avec de la ouate de coton, telle que la fouruit la machine employée à cette fabrication; Je couvre #ette ouate d’une autre couche de caout- choue, opération qu'on peut répéter deux à trois fois suivant l'épaisseur qu'on veut donner au produit. On peut, de cette ma-. nière, produire une matière d'une faible épaisseur, mais très résistante, qu'on em- ploie à recouvrir des boîtes, à relier des livres, à des emballages, etc. | Lorsque ce composé de caoutchouc, de soufre et de céruse, soit qu'on l’emploie “seul sous forme de feuilles, soit qu'on Alapplique à la surface d'un autre produit imanufacturé, a été complétement séché ‘dans une chambre chauflée , ou par une exposition au soleil ou à l'air, il faut sou- mettre les produits à l’action d’une haute température qui peut varier depuis 100 ljusqu'à 175 degrés centigrades, mais qui, pour mieux assurer le succès de l'opéra- tion, doit approcher le plus près qu'il est | possible de 130 degrés. Ce chauffage peut ‘s’opérer en faisant passer les produits sur lun cylindre chauffé, mais il vaut peut-être mieux les exposer à une atmosphère d'une (température convenable; et qui s'opère ‘parfaitement bien à l’aide d’un four con- struit convenablement, avec des ouver- tures par lesquelles on introduit les tissus ‘en Jes faisant avancer sur des rouleaux. | Quand ee chauffage est exécuté sur des feuilles détachées du composé indiqué ci- “dessus, il faut le laisser sur les formes ou “tissus sur: lesquels on les a moulées, afin que ceux-ci puissent les soutenir, attendu |ce travail, est tel, qu'elles.ne peuvent pas porter leur propre poids. Si la température: lexcédait même 130 degrés, il faudrait que \‘exposition à la chaleur fût prolongée. le moins possible. | . Un produit perfectionné de ce genre est .elui auquel j’ai donné le nom delissus can- . neles, cotelés, plissés ou cordés au çaout- “houc. Ces produits se fabriquent en dé- Lroupant les feuilles de caoutchouc en la- hières étroites ou fils, ayant de 0, 5 à 1 mil- timètre de largeur, à étendre ces lanières ïur une planche ou table suivant des direc- ions psrallèies à une distance, entreelles, . le6 millimètres, plus ou moins. A ceteflet, a fasle est garnie à chacune de ses-extré- nités de chevilles autour desquelles les janières sont accrochées ou bien passent our être ramenées suivant. une direction barallèle, La dilatation: de ces lanières ou 8 tirage à exercer surelles, doit être suf- isant pour leur donner à. peu près deux pis Jalongueur qu'elles-peuvent avoir dans eur état naturel. Dans cet état, on place deux lés de tis- us.ouù autre matière de, longueur et lar- eur suffisantes et chargés d’enduit :au aoutchouc préparé, un de chaque côté eslanières étendues, l'enduit en dedans. es lés sont mis: en contact l'un avec ‘autre, les lanières entre deux, ce. qui “opère très, promplement en passant une spèce de polissoir en métal.ou en ivoire long de chacune des lanières... .: ao ot (Technologiste). | 6 ——0.690 11 115.1 : PHYSIQUE APPLIQUÉE. ppareïl nouveau pour la galvanoplastique ; * par M. ENZMANN | : M. Eznmann , en‘se livrant à des’ tra- aux de galvanoplastique, a remarqué ;' “que le ramollissement qui a lieu pendant 116 ainsi que beaucoup de physiciens et, de praticiens l'avaient du reste faitavant lui, que l'inconstance des effets. qu'on obtenait avec les appareils, provenait surtout de: l’action inégale du liquide excitateur sur les surfaces métalliques, et que le courant électrique conservait la même intensité, tant que la surface du zinc restait nette et ne se recouvrait pas d'oxyde. Il a donc cherché en conséquence, à l'aide de brosses en contact avec le zinc, à conserver tou- jours à celui-ci une surface découverte et métallique, afin de produire un courant électrique constant pendant une longue période de temps. Pour réaliser mécaniquement cette idée, il a pris une caisse rectangulaire en bois, sur les bords de laquelle il a fait rouler sur les grands côtés un petit cylindre qui sert d'arbre ou axe à un certain nombre de disques de cuivre et de zinc. Sur un des petits côtés, il a établi à vis un montant qui porte des brosses fines , et sur le côté opposé d'autres montants qui portent les pinces à ressort qui servent à établir les communications, et à l’un desquels vient aboutir le fil conducteur. Dans la caisse en bois s’en trouve une autre en cuivre de même aire, mais s'élevant à une hauteur moindre; cette caisse en cuivre est parta- gée en deux compartiments, suivant sa longueur, par une cloison poreuse masti- quée. Dans l’un de ces compartiments où plongent les disques de cuivre, on verse la solution de sulfate de cuivre, et dans l’au- tre où sont disposés les disques de zinc, on remplit avec l'eau acidulée. Si on établit ainsi plusieurs cloisons po- reuses, on peut donner plus d'énergie au courant électrique, pourvu toutefois qu'on fasse suivre: alternativement ainsi qu'il suit : cuivre, zinc, cuivre, zinc, ctc., et qu'on ait un second fil conducteur qui parte de la caisse en cuivre. Plus est grand le nombre des couples, et plus aussi est con- sidérable la quantité d'électricité qui se développe. Il est clair qu’à l’aide de cette machine de contact bien simple, on peut non seule- ment accroître autant qu'on le désire la quantité d'électricité développés, mais que, de plus, en tournant fréquemment les dis- ques métalliques sur leur axe, à l’aide du Cylindre sur lequel ils sont enfilés, les brosses qui se trouvent app iquées sur les deux faces des disques de zinc, débarras- sent ce métal de tout l'oxyde qui aurait pu s’y former, que sa surface conserve tou- jours toute sa netteté, et par conséquent, que le courant électrique garde une force | égale bien plus de temps, qu’on ne pour- rait le faire avec la plupart des appareils | qui sont connus. EP En TYPOGRAPHIE. 3 Note sur les impressions en couleur obtenues au! moyen de la presse typographique ordis naire par M. SILBERMANN. _ Le 8 juillet dernier, j'ai eu l'honneur de soumettre à l’Académie des Sciences les premiers essais d'impression en, couleur d’après un procédé nouveau. Encouragé P 8 par le bienveillant accueil que l’Académie voulut bien faire alors à ces épreuves, je viens . aujourd’hui présenter quelques au- itres travaux exécutés par le même proc éd qüi me paraît destiné à ouvrir à l’art typo- graphique des voies nouvelles, et à lui offrir, par les pérfectionnements dont il est sus- 44. cepuble, de nombreuses et utiles applica- tions. Fa Les épreuves que j’ai l'honneur d'adresser à l’Académie sont de deux sortes : les unes ont été obtenues à l’aide de mon uouveau procédé; les autres sont destinées à venir à l’appui des considérations qui terminent cette Lettre. L'épreuve n° 1 a été tirée avec un cliché que la Fonderie générale à livré l'année dernière au commerce. Toutes .les ren- trures, au nombre de douze, sont imprimées sans aucune planche gravée et d’après mon nouveau procédé. La plupart des teintes ont été obtenues par simple juxtaposition des couleurs. Les petites irrégularités qu’on peut y découvrir proviennent uniquement de la promptitude qu’on a mise dans l’exé- cution. ù L'épreuve n° 2 se compose de seize cou- leurs. Aucune espèce de gravure, n’a servi à ces tirages, qui se distinguent par plu- sieurs tons fondus que la typographie n’a- vait, si je ne me trompe, pas encore pro- duits dans les mêmes conditions. On remar- quera aussi que les teintes plates n° nt rien de dur, qu’elles pêchent même peut-être par un excès de mollesse ; mais ce résultat un peu exagéré a été recherché à dessein, pour faire ressortir jusqu’à quel point il est possible d'éviter la dureté habituelle des tons produits par la presse typographique. Dans ce dessin, presque toutes les teintes sont obtenues par superposition. La presse a procédé, comme l’aquarelliste, en teintant successivement et par gradation. Toutes les couleurs foncées sont le résultat de nuances translucides. appliquées l’une sur l’autre ; il yen a plusieurs qui se composent de douze à quinze couches superposées , sans que toutefois elles se soient épaissies ou entpatées. Enfin, on remarquera la précision qui existe dans les repères, quoique aucun con- tour ne vienne les limiter ; ainsi les points. de contact entre les diverses parties qui constituent le dessin, n’offrent presque au- cun débord.de couleur, et leur périphérie est, à peu près, aussi nette que dans un dessin fait à la main. À cette occasion, qu’il me soit permis de présenter quelques observations sur la #ou- velle invention qui a été communiquée ré- cemment à l’Académie des Sciences par l’Imprimerie royale, et qui a été officielle- ment annoncée comme ayant complétement. résolu, le problème du coloriage par impres- sion qui occupe la typographie. depuis de longues années, Ces observations me sont dictées par le, vif désir de contribuer aussi, pour ma faible part, aux progrès d’un genre d'impression qui me semble appelé à rendre dans l'avenir de grands services aux beaux-arts; mais aussi par le besoin que j'éprouve de rele- ver ŒQuelques inexactitudes qui se sont glis- sées dans l'exposé si détaillé qui a été pu- blié au nom de l’Imprimerie royale. Je ne doute nullement que cet établisse- ment n’ait constamment en vue de faire faire des progrès à l’art typographique; que, pouvant disposer de ressources immenses, de toute nature, il ne les emploie en grande. partie à des essais que l’industrie particu+ lière ne’ peut tenter, et qu’à l'exemple des, manufactures des Gobelins et de Sèvres, ik ne s'efforce de se. maintenir toujours au pre: mier rang, et de servir de modèle aux éta blissements particuliers. Aussi tous les ty. pographes et les lithographes . ont dû ap. prendre avec une bien vive satisfaction dus 448 l'imprimerie royale venait enfin les doter généreusement d'une invention nouvelle qui rendrait accessible à tous l'exécution de la partie encore la plus difficile de l'Im- pression. Quant à moi qui m'occupe plus spéciale- ment d'impressiv, en couleur depuis plus de dix ans, et qui ai été honoré, à la der- nière Exposition , d'une médaille d'argent pour les tirages polychrômes,.j'ai attendu avec une grande Impatience la publication de ces procédés. Mais je dois avouer, pour rendre hommage à la vérité, que j'ai été cruellement désappointé ; car tous les moyens décrits, sauf un, sont connus de- puis longtemps : tous, et d’autrés encore dont l'Imprimerie royale n’a pas fait men- ton, sont employés par les imprimeurs ty- pographes et lithographes qui s’adonnent aux impressions en couleur, Aïnsi , la bonne confection des presses, l'exactitude des tympans ou châssis, la dis- position rigoureusement exacte desplanches de rentrures, afin qu'aux tirages leur juxta- position ne permette aucune solution de continuité , les précautions à prendre pour que les planches ou les pierres soient pla- cées avec une exactitude mathématique sous presse, le choix du papier, Son cylindrage énergique, les. soins à lui donner pour le maintenir à un degré égal de siccité ou d'humidité, toutes ces règles de détail n’ont rien de nouveau et elles sont depuis long- temps d’un usage journalier dans la prati- que. Reste donc le seul procédé réellement nouveau, celui relatif aux trous de pointure, qui consiste « à prendre des feuilles de lai- «ton laminé, de l'épaisseur de celles qui «servent à revêtir les bâtons d’ameuble- « ment (je cite textuellement) dont les ta- « pissiers font usage : on les divise en pe- « iites plaques de 15 millimètres de lon- “gueur sur 5 de largeur; puis, après les » avoir repliées en deux, dans le sens de » leur largeur, on les colle avéc de la # gomme arabique étendue d’eau, mais » assez consistante, aux extrémités de # chaquefeuille,oüonles laissebien sécher. 5 On met ces extrémilés en contact , lors » du. premier tirage, avec les pointes du » châssis à repérer, lesquelles pointes, ? pénétrant la feuille ainsi revêtue sur s3s » deux faces par les plaques métalliques, # établissent des pointes d'attache perma- # nentes, invariables dans leur diamètre, # s'ajustant à frottement sur les pointures 5 ‘d’ane manière parfaite et d’une solidité, » d’ube résistance telles que cinquante » tirages ne suffiraient pas pour les alté- # rer. » Ce procédé est ingénieux, sans doute, et il peut. paraître exce lent à ceux qui ne con 1issent pas la pratique de la typogra- phie. Mais ce n’est malheureusement qu’une théorie séduisante et rien de plus. Com- ment, en effet, l'appliquer ? Où trouver un typographé qui consente à faire l’essai en grand de cétte application? Voyez donc, pour un. tirage tant soit peu considérable, dé 10,000 par exemple, ces bras occupés à coûper 20,000 plaques de laiton (car il en faut déux pour chaque feuille) exactement dé 15 millimètres de long sur 5 de large, à es replier en deux parties égales, à prépa- er de fa gomme arabiq'e ayant le degré de ‘coïisistance nécessaire pour bien coller du métal Sur du papier, à placer ces plaques à Pendr il rigoureusement indiqué, à les eniever après les tirages, et cela de ma- nière à ne léser en rien le papier, et jugez Ü 449 si le prix de cette main-d'œuvre, aussi ha- l'impression ! Ce n'est pas’toul : si du moins, en se ré+ signant à cet énorme sacriliée, dn arrivait à un résullat complètement satislucant il est peut-être des cas isolés, ‘dés Circons- peut augmenter les frais, ne pas reculer devant la dépensé, et où ce pr iCédé pour- rait être employé. Mais là prat jue démon- trérait bientôt que le procéd; lui-même est presque impraticable, ou que ses avan- ages Sont purement inagintires: Car $i les plaques de laiton ont une crlat te épais- seur, il est difficile de les p'recr par le Simple abaissement du tympañ 60 du châs- sis, ét Si elles sont très minces, ‘x pointure, qui est foujours conique, atra déjà élargi le troù après plusieurs tirages, et le pré- tendu remède he remédiera réellément plus à rien. Je n'hésite donc pas à dire que cé procédé est impossible en pratique, ét j'ajoute mé- me qu'il est inutile, car il y à longtemps déjà qu’on emploie un moyen bien plus simple, qui obvie à l'inconvénieat de l’é- largissement des trous de pointure par des tirages successifs. Si ce moyen n’est pas encore connu de l'Imprimerie royale, je m'estime heureux de pouvoir le lui com- muniquer. i Ainsi, lorsqu'on a plusieurs tiragés à faire sur la même feuille de papier, au liet des deux seules pointures fixées au tympan; on sèrre de chaque côté de Ja forme, à l’éndroit où les trous de pointure doivent se faire, un ou plusièeu’s cadrat$ dans les- quels sont fixées des pointes très fines, placées à environ 5 millinètres de distance Pune de l’autre. Au premier coup de presse ces pointés percent la feuille; au second Uürage on place les pointures ordinaires au | tympan et on emploie le premier trou qui aura été fait dans le papier par les petites | pointés adaptées dans la forme du premier | tirage. Pour le troisième tirage, on emploie | le second trou , et ainsi de suite. D: cette | manière chäque trou ne sert qu’une fois, let il n’y à pas d’élargissement possible. | À l'appui de cette courte description, j'ai | l’honneur de soumettre à l’Académie. une | couverture et une feuille de blasons, la | première.tirée en quatre et la seconde en ! sept couleurs , où l’on voit de chaque côté les trous de pointures qui n’ont subi aucun | élargissement, comme il .est facile de s’en convaincre. Ces deux épreuves sont prises ! dans une édition de 6,000 que j'ai fournie ‘à l’une des. grances maisons de librairie | ! de Paris. Mais je vais plus loin encore, et je pré- tends qu'il est très possible d'employer | plusieurs fois le même trou de pointure, | sans avoir à craindre-aucun élargissement, | pourvu qu’on procède avec les précautions :convenables. Pour prouver cette assertion jusqu’à l'évidence, j'ai fait tirer une feuille | contenant quarante-deux nuances différen- ‘tes et qui, par conséquent, ia passé: quaran- te-deux fois sous la presse. Or, ces. qua- rante-deux tirages ont été faits avec six trous de pointure seulement, ains qu’on pourra en juger par l'inspection de cette feuille, et l’on verra si les repères en ont souffert; chaque trou a cependant servi au moins six fois. fre plus d’obstacle que deux lignes droites parallèles, J'en ai placé vingt-six l’une à bilement faite, ne dépassera pas celui dé tances extraordinaires, dans lesquelles on Les plus grandes diMficultés ont été réu-. inies et vaincues dans ces tirages. Rien n’of- ; côté de l’autre, qui toutes ont été tiré Succéssivetnent ‘avec le triême Mèt ,étje. crois qe le registre laissé pet à déSrere I se trouve; de plus, sur cette féuitlés ré | ques Vignettes À rentrires ‘ét une Sér ‘ cércles jaxtaposés qui hé permettaient pas” moindre déviatiün. Si, dahs ces vigrieties "ef: ces cercles on rémarque quelques légères imperfections, elles’ proviennent béaucotp plutôt de défauts dans ‘les’ fütites que dè l'inexactitude: dans le régistre. Aü miliet de la feuille sont 'déux tons fonidus , réuni par leur côté le plus foncé, et l'on n'y 46- couvrira guère de débord de couleur où d solution de continuité. On voit donc que le moyen que j'indiz que est simple et facilé, ét qu'iVec sof aide Je ‘régistre n'offre pas dé difficultéé sérieuses pouf un buvrier attentif ét häbiles et s'il n’y avait plus d’attres difficultés à D: vaincre, les ‘tirages en ‘Couleur 'séraiènt depuis longtemps plus répandus; mais il sé présente dans leur exécution tant PA Oübstacles, que les impressions en conleu resteront encore longtemps l’une des paf ties les plus difiicilés de Part typographie que, cèllé qui exige les ‘études les’ pis longues et 14 pérsévérance la plus intat gable. A OR Ch US l -—06-0 0-0::0:0-0-0-8——- : 00 SCIENCES IH TORIQUES. is n ARCHÉOLOGTE. ‘AMEUBLEMENTS HISTORIQUES (5. Meubles sculptés du XV: et XVI: Siècle... BAHUT NUPTIALS LongieuY du'dévant. 51-0415 Hauteur. . 8,23 108 Ce bahut inuptial à ‘16 trouvé dans le pauvre village de Mozat, situé au-dessots" dés ruines importantes du thatéarde Tour- noel (Puy-de-Dôme). . La tradition rapporte qu’if vient de cet | anéién mano. : | Ce meüble, digne de fixer l’attentionde | l'archéologue et ‘de l'historien, témoigné de Pa!t de seulpterlé baïs, dans pro vinée d'Auvergne, an XVI°sièvlé, etrags M pelle un-asage particulier à éette provinéé, M usage ‘suivi dans les ‘alliances quelés grandes” familles contractaient entr'elles M ‘Il'ést sculpte sur ses quatre côtés.” Le premier côté offre le buste d'un gueri | rier, coiflé d’un casque. Deux griffons, aux : | | ailes déployées, se dressent I n | qui servent de supports au médaillon: | encadre le buste: 4 | Deux dauphins auxquéls se ab À | divers emblêmes héraldiques, rémplissént | ce cadre. Ne. | !Surle côté opposé, on voit, dans un mé | daillon ‘semblable’, le ‘buste ‘d'une jeunè. femme. “2 Elle a pour coiffure un bonnet dont forme est toute particulière à la provines 'd’Auvergné. . ! Ce médaillon est ‘entouré | d'amours el L de renommées, in) | Sur le troisième côté est un buste d’em pereur romain, la tête ceinte d’une cous ronne de laurier. Enfin, sur le quatr ème côté, estun buste de femme, la tête teinte d’une bandelette. Maintenant quelques mots sur l'usage ‘curieux auquel il était destiné. {1} Voir l'Echo des 26, 20,25, 27 février 12,08, ‘et 13 mars. vi6S CBURTRN Re genre servaient de présent symbolique ; vesi ce qu’on appellerait aujourd’hui cer-. rille de mariée. # - Les portraits des deux. futurs étaient sulpiés sur les deux côtés principaux, wec. les emblêmes allégoriques de, leurs “ærius. j #9 - On «n parle dans une chronique, écrite ans. l’idiome.primitif de; cette, province. oiei la traduc ion decette chronique. Nous Levonsicettetrailuction à l’obligeance d'un «e-ces hommes rares ei précieux, qui con- ument leurs.jours à recueillir tout ce qu atéresse le passé du pays qui les a vus raître. « Ov, cher lecteur, pour avoir l’intelli- rence de ce que nous venons de vous ra- ônter, il faut savoir que, dans notre belle }£ chère province d'Auvergne, quand une “emoiselle de haut lignage se marie, il est usage qu’elle apporte avec elle un coffre Lu’onu nomme. bakut nuptial. dans leque ant. les. bijoux , les diamants, les pet les Lnes, les riches: étoffes el autres objets récieux qu'elle a reçus en do. | » Cecofire est.ornéà l'extérieur deseulp- unes faites par les plus habiles maîtres de à province. Quelquelois il offre les ar- lnoivies , les images où portraits des deux Lturs époux... Quelquefois encore, auprès le ces poriraits sont des in ages histo- iques, qui personnifient les vertus et les | ualités des futurs. "5 Le jour où doitavoir lieu la béuédiction upliale, le jeune se gneur,. vêlu:. comme 1} allait en, guerre, fail baisser les, pont- .:vis de son château, er, en compagnie de Les paren's, de ses amis, et suivi de l'élite | …e ses vassaux, illserend, en-chev udlant, At, bannières déployées, chez. sa: noble ancée, : | » Les trompettes annonceutson arrivée. lors. lwbardede:la future-er celui du fotur improvisent un dialogue-en vers, dans le- ucl sont chantés les délices de l’amour lonjugal. L » Ce dialogue fini, quatre valets, aux cou- j'urs de la noble future, sortent, portant : bahut nuplial, comme dans les temps dibliques ou porta l'arche d'alliance. » Lä. noble demoiselle, moniée sursa ha- uenée,parailensuile, entourée d’une cour ombreuse. » Asavue,s'abaissent, ensigne.decour- isie, les bannières du. futur, et ses trom- \eties sonnenben signesle joie, : … » Puisle:cortége armé, l’épéenuesetprêt vepousser-les altaques des- rivaux, s’a- emine vers le château du futur qui mar- “ic.en têle, entouré de ses pages portant “couleurs, » Arrivé à la porte de son château, lesei- neur donne son palefroi à l’un de ses iges, s'avance vers sa fulure, s'incline et et un genou à terre. … » Alors, la. fiancée ouvrant l’escarcelle |velle porte suspendue:à.sa ceinture, et “1 laquelle brillent, brodées en.or.et mi- wies avec lessiennes,. les armes.de:son incé, prend la clé. du bahut nuptial et la “résente à son futur seigneur quilarecoit, pose sur un coussin porté par um page acrendià.sa fiancée. »Puis, àun signal donné-parleseigneur, s pont-levis du château sont-baissés , le rlége entre au son des trompettes, et va ranger en bataille dans la cour d’hon- ‘ur. De là, il accompagne la future à la rapelle, assiste dévotement à la messe, lit donner la bénédiction nuptiale, et ‘Autrefois, en Auvergne , les coffies de, à 452 pousse un grand eride joie... À ce signal, les vassaux , rieds et LôLe nus, accourent et viennent saluer, comme leur suzeraine, la dame de leur seigueur, ct lui prêter serment d’obéissance et de fidélité. » Ensuite , au son de la riuseite de nos montagnes, commencent les fêtes et les réjouissances. à » Maintenant, ami lecteur, nous devons vous dire que cette cérémonie, toute par- ticulière à not e noble et cher pays d’Au- vergne, s'appelle le don et le retour de la clef. : ». C'est là, conime vousle voyez, loutun symbole qui reçoit des cérémonies dont il estentouré, un caractère sole: nel et sacré, digne de Lout votre respect. = » Or, voiei l'explication de ce symbole. » Par le don de la clef, la noble fiancée dit » à sou futur: » Je vous reconnais, aujourd'hui, pour » mon seigneur CL mon meîlre; » Je pr. mets de vous obéir ; “ Fe n'avoir jamais rien de caché pour » VOUS ; » Et sij'oublie fes promesses, je me li- » Vre, en Ce moment, à votre merci... » Par le retour dé laiclé, le seigneur ré- » pond à sa fiancée: * » Je vouscrois digne de mon amour et de » Ma CONfancE ; » Je me reconnais votre féal, ettel je se- » rai tant que je laisseraï cette clé en vos M MAINS; » Mais, le jour où j'ordonneraiqu’eileme » soil rendue, dès Ce moment, vous êles à » ma merci... ». Si plus lard, malheureusement, cet or- dre terribl:: est donné, deux gardes con- duisent la noble châtelaine dans une des tours du, château , pour y gémir, souvent, pendant le reste de: ses jours... EL le page, ou le servant d'amour qui a osé faire à son seign. ur l’outrage d’ainiersa.dame, tombe, presque toujours, sous le poignard de son maître, comme nne victime due à son hon- neur oulragé. » Heureuse la chätelaine si, en parcou- rant les sombres Yoûles qui conduisent à sa prison, la lueur sinistre de la torche qui la précède ne lur fait pas apercevoir le corps pâle et sanglant de celui qu’elle aime javec plus d’amour que jamais !.. » | A l’aide de cette chronique et de quel- iques conjectures , il nous sera peut-être possible de donner une explication des sculptures symboliques qui ornent le petit |meuble qui nous occupe. On peul coujecturer avec vraisemblance qu: le buste sculpté sur le premier côté. de ce bahut est le portrait d'un dauphin.d’Au- vergne. Les deux daup'ins qui entrent, comme signes héraldiques, dans la com- posilion de ce panneau, servent à appuyer celle opinion. Ce seigneur aimait sans doute à guer- royer; car le casque dont il coiffé l’in- dique. À là guerre il était actif, courageux, prompt et avisé : c’est la signification na- turelle des deux griffons qui servent de supports:au: médaillon. Ses autres qualités: seraient personni< fiées par l’image historique, ou pourtrait qui remplit letroisième-côté du: meuble. Le. portrait:que l’on voit 'sur'le second côlé doit êtrecelui de la: noble‘fiäancée..…. Sa.vertu estindiquée par la bandeltette qui orné sa tête seulptée sur le quatrième côté, et sa beauté, par les amours et les renom- mées qui entourent son médaillon. 453 Ce meuble est de l’époque.de la Fcrat sance : avec un peu d'attention, on tiGu vera une grande ressemblance entre les: ciselures de ce petit bahut et celles du-coffre, de François 1°", Mais à quel dauphin d'Auvergne peut se rapporter le meub'e dont il est ques- tion 2. Ne serait-ce pas à Charles, duc de Bourbon, comte de Monipensier, dauphiæ d'Auvergne. \ En effet, ce prince, né en 1490, marié en 1505, fut tué en 1527. Il vécu donc à l’époque à laquellenous avons attribué ce bahut. i Les qualités guerrières indiquées par les, emblêmes qui entourent le buste seulpté sur le premier côlé du meuble; caractéri- sent ce prince dont la mort fut si peu di- gne de sa nais:ance et de son nom. Ainsi, soit qu’on le considère sous le rapport historique, soit qu’on le prenne comme symbole des mœurs de l’époque,, ce petit meuble est digne du plus grand intérêt. Comme objet d’art, il est d’une pureté. de goût, d’une richesse de des in et d'une perfection d’exéculion rares. Ch. GROoUET. (La suite au prochain numéro.) —eeen> (499% eece— VARIÉTÉS. Observations faites pendant un voyage aéro- nautique, par M. FORSTER. Après avoir fait pendant plusieurs an: nées une multitude d'expériences, par le moyen de petits ballons, afin de démon- trer l'existence de courants d’air dans les hautes régions de l'atmosphère et les lois: de leurs variations, M. Forster se: décida, il ÿ a peu de temps, à faire lui-même une ascension dans un aérostat de dimensions . assez considérables pour pouvoir atteindre. les plus hautes régions de l'atmosphère. Son projel n’était pas limité là; il se pro posait également. de faire, autant que cela: lui.serait possible, des recherches physi- ques afin de déterminer la cause de la sur- idité qu'ont éprouvée tous les aéronautes, presque, sans. exception. Cetle surdité survieut d’ordinaire, lorsque: l’on. des- cend ; mais elle est passagère, et elle ne: dure. que quelques heures après que l'on, est descendu sur terre, Néanmoins elle est tellementincommode el accompagnée d’un certain .bourdonnement si extraordinaire, qu'elle.mérite de fixer l’attention des piy- siologistes. Toutes les personnes ne parais-: sent pas être également sujeltes à cel in- convénient; ainsi, Blanchard, parait ne lavoir pas éprouvé: du moins ila gardé: entièrement le silence sur ce sujet. Mais, Luvoardi, Garnerin, Zambeccari, Charles et, Robert, el en somme lous les aéronau- tes qui se sont élevés à une grande hau- teur, ontressenti plus ou moins les attein- tes passagères de cette incommodité. Le, même effet se produit quelquefoi lorsqu'on descend rapidementune monltagne,comme l’a éprouvé M. Forster lui-même en des- cendaut du Jura. au mois de juillet 1822. On explique ordinairement ce phénomène de la-mauiere suivante : lorsqu'on monte rapidement à uue grande hauteur, on passe subitemént d'une atmosphère dense à une autre plusraréfiée. Dans ces, circon- stances, la pression, de l'air extérieur sur l'oreille étant diminuée, il n'y a plus d’é- quilibre entre l'air extérieur et celui qui 454 occupe les cavités intérieures de l'organe. De là un rentlement des parties de l'inté- rieur vers l'extérieur, et par suite les mem- branes trop lendues ne sont plus guère âptes à remplir leurs fonctions, Pendant la de-ceute il se produit un phénomène in- verse ; le tympan se déprime et l'intérieur de l'oreille ne renferme plus une quantité d'air suffisante pour équilibrer celui du de- hors. Mais cette explication oblige à ad- mettre beaucoup d'imperfection dans les trompes d’Eustache et leur perforation in- complète, comme on ne le voit que chez fort peu de personnes; d'un autre côté le bourdonnemant survient après plusieurs maladies, ete. Aureste, laissonsde côté les hypothèses pour arriver aux faits rapportés par M. Forster, au sujet dé son astension aérostatique. Le ballon avait été disposé dans le jardin des pères dominicains à Mouldsham, près de Loudres. I! était rempli d'hydrogène; il avait plus de 60 pieds (anglais) de hauteur sur plus de 50 dans ie sens de son diamè- tre transversal. La soirée était belle; le temps assez calme, et tout présageait un heureux voyage. Le compagnon de voyage de M. Forster prit place en face de lui, et à six heures et un quart, ils s’élevèrent aux acclamations d’une immeuse mulitude. À peine commence-t-on à s'élever dans J'air qu’on éprouve une sensalion singu- pière ; il semble que la terre cède sous vos e ieds. 11 me fallut, dit. M. Forster, beau- +oup de réflexion et un effort d’imagina- ion pour corriger cette illusion el me con- vaincre Je la réalité de notre ascension. En moins d’une minute, les deux naviga- teurs aériens se balançaient au-dessus de tous les objets terrestres placés à portée d'eux; et ce fut alors que se déroula à leurs yeux un immense et magnifique pa- norama dans la description duquel nous ue suivrons pas M. Forster. Dèsle commencement de son ascension, ou au moins dès l'instant où il eut dé- passé le haut des arbres, le ballon avaitcom- mencé à tourner lentement sur son #xe, el il continua à décrire la même rotation pen- dant out le temps que durale voyage. En même temps son centre de gravité com- mença à décrire une grande spirale qui allait en se rétrécissant graduellement jusqu’au point le plus haut de l’ascension où il demeura presque immobile. Selon les calculs de l’aéronaute anglais, celte spirale décrite par le ballon avait, sur la terre, une lieue et demie de diamétre, et son som- mel setrouvait à huit mille pieds de ha:- teur ; avant que ce mouvement spiral se trouvât réduit à zéro, celui de rotalion devint très lent. Cette observation sur la cours: spirale d'un ballon a de l'importance à cause de ses relationsavec les dbservations météoro- logiques faites en Amérique relativement au mouvement circulaire des ourayans, ‘mouvement qui estprobablement commun “à tous les vents avec plus ou moins d’in- tensilé. M. Forster dit avoir observé que tous les ballons opèrent leur rotation dans les sens des signes du zodiaque, c'està- dire de droite à gauche. Du sommet de cette spirale où ils étaient restés en suspens, les deux voyageurs descendirent lentément de la même ma- nière. Enfin ils reprirent terre sans acei- dent au coucher du soleil. Pendant qu'ils descendaient, M. Forster éprouva des sen- sations très désagréables dans les oreil es: son récit une autre observation dont la connaissance pourra être ‘utile aux aéro- croisent dans les régions supérieures de l'atmosphère, descendent vers la terre dans le même ordre pour donner naissance aux vents. La marche de ces courants lui a paru plus ou moins circulaire; si l’appa- rence est quelquefois contraire, cela pro- vient de l'étendue considérable de la cir- conférence qu’ils décrivent. Gelte circons- tance explique le phénomène que l’on observe quelquefois, et qui consiste en ce que le vent du midi est froid, tandis que celui du nord est chaud. C’est que la température du vent dépend de celle du lieu où il a pris naissance, et que son eflet esl toujours modifié jar la grandeur des circonférences que décrivent les courants et de la rapidité avec laquelle ils les par- courent. É qui a rapport à la transmission du son. À considérable qu’on ne la distingue plus, son chant jusqu’à la surface de la terre. 455 DU \ à sa sortie de la nacelle, ces sensations | s'étaient changées en une surdité si bien caractérisée qu'il avait beaucoup de peine à entendre les paroles de son com- pagnon de voyage. Mais cette incommodité se dissipa peu à peu; elle avait totalement disparu avant le milieu de la nuit. M. Forster rapporte une illusion d’opti- que qui le frappa pendant son ascension. Arrivés à une grande hauteur, les deux aérovaules remarquèrent que les bords de l'horizon semblaient s'élever, tandis que le panorama qui se déployait sous leurs pieds s’abaissait én forme d’une vaste con- cavité; de là l’ensemble ressemblait, dit M. Forster, à un énorme plat chinois peint à l'intérieur de toutes sories de contours et de couleurs bizarres, indiquant des objets qui ne paraissaient plus avoir la moindre élévation. L’horizon formait le bord de cet immense bassin. M. Forster communique également dans naules; c'est que les courants d'air qui se Un autre fait qu’il a observé est celui la hauteur de mille pieils en cesse lout-à- fait d'entendre le son des, instrumeuts; et pourtant l’on sait qu’au contraire une a- iouelte qui se trouve à une hauteur si fait parfait ment distinguer et entendre Le bruit du canon et celui d s cloches semble se transmettre plus facilement et à une plus grande distance sous une couche de nuages que lorsque le ciel est serein; | souvent on entend les cloches à une dis- tance de sept lieues, lorsque toutes Îles circonstances sontfavorables, et pourtant, dans leur ascension, les deux aéronautes ne les entendirent plus à une hauteur de 8000pieds.Cette différence est-elle preduite par la position perpendiculaire de l’obser- vateur , ou par cetle circonstance que l'audition ne peut se produire alors que dans une couche d’ar d’une faible den- Le vicomte À. de LAVALETTE- - ss FAITS DIVERS. - Des fouilles faites en 1844 dans le cimetière de Rilly-Monsigny, arrondissement de Béthune, ont a mené la découverte de deux chambres carrées, dont les murailles, en pierres brutes, sont fort épaisses. Ces chambres élaient placées parallèlement, et a- vaient environ trois mètres de longueur ; quant à la lergeur, la première avait environ deux mètres, et la seconde, quatre. Elles étaient couvertes d'environ 5u centimètres de terre. -mèlres, et fait de pierres du pays, élait arrondi du 3 T : Quelques ossements humains, trônvés dans de ces constructions, au milieu de, quaire urnes supposer qu'elles ont srvi de sépultures. Les ur PI d'environ quatorze centimètres de hauteur, élaien faites en terre de couleur grise, rougéätte, el contenaient que des braises; uneseule à été reliée entière. u : FANTESS larges el massives tuies à rebord, que l'on regardé trop généralement comme d'origine gallo-romaine ; $ trois petits chapiteaux, la base et ua tronçon le cost lonne, mal conservés, mais dans lesquels on retrouve * cependant quelques «caractères du treizième siècle. 4 bn d Ou à également découvert trois tombeaux qui” pa= D raissent remonter au douzième siècle. 84 Le premier, situé à une profondeur d'environ deux * côté. de la tète, et rétréci vers les pieds. Deux pierres d’une grande dimension formaient le fond et le des= sus du monument. Les côlés se composaient den pierres plates jointes ensemble par un ciment très. dur. L'intérieur renfermait plusieurs ossements ; « neuf blocs grossièrement taillés recouvraient 16) tout. "ES Le deuxième, en forme d'ange, et long de deux mètres et quelques centimètres, était plus rétrécin vers les pieds que vers la tête. Malheureusement, était formé d’une pierre blanche très fragile, et nel : put être exlrait que par morceaux, ‘ ë À Le troisième, de méme forme que le précédent, élait plus petit et placé en sens inverse. # Informé de ces découvertes, M. Desmousseaux de Givré, dont le zèle archéologique est bion connu, a mis des fonds à la disposition du. sous-préfet de: Béthune, pour continuer ses fouilles. | a _ Dureste, ce village est très ancien, car dès l'an 3 1070, Eustache, comte, de Boulogne, assigna à la Collégiale de Lens deux courtils sur ce village, et l’autel en fut accordé à l’abbaye d’Hennin, en 1329, M par le diplôme de Raynold, archevèque de Reims. Es f ; NU | af Ps 18 SUMMAIRE ‘b} DES ARTICLES CONTENUS DANS L'ECHO À DES 13 ET 16 MARS. SOCIETES SAVANTES, — ACADÉMIE DES SCIENCRE séance du 10 mars. — Sociétés royale, linnéennet et microscopi.ue de Londres.—SCIENCES PHY-s SIQUES. —- PuysiQue. — Dorure galvanique. — Électricité par froitement. —- che, — Sur l’isomorphisme et sur les types cristallins:; Aug. LaurEeNT. — SCIENCES NATURELLES.—GE0LO-s G1E. — Observations sur la communication faite, sur le loWer-greensand de Pile de Wight ; LAy- 'MERIE. — BOTANIQUE. — Sur Ja pénétration de la euticule dans les stomates; Huco Mour. ZOOLOGIE. — Recherches sur les animalcules pa=# rasltes des follicules sébacés et pileux ; GRUBY. =" SCIENCES MEDIGALES ET PHYSIOLOGIQUES* — Goitre aqueux et son! traitement par les injecsk tions iodées. — Traitement de l’onyxis.—SCIEN> CES APPLIQUEES.—ÉCONOMIE INDUSTRIELLE: = Sur les, altérations de la fonte immergée. —:No veau mode de préparalion du caoutchouc et.pe fectionnements dans la fabrication des tissus; NEWTON. — PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Appareil brüler le gaz hydrogène pour la vitrilication pour d’autres applications de la vapeur ; HARCOU — Appareil nouveau pour la .galvanoplastiques ENZMANN. — NAVIGATION A VAPEUR. — Le Grea Britain, paquebot à vapeur. — TYPOGRAPRIE, lnpressions en couleur avec la presse typographie. que ordinaire; SILBERMANN: — AGRICULTURE: pe Culture du houblon; DousasLe. — SCIENCES HISTORIQUES.—aRCHÉOLOGIF.— Ameublemen historiques ; Ch. Grourr. — VARIÉTÉS. — Mus sée conchyliologique de M. Benjamin Delessert: Observations f'ailes pendant un voyage aérostatis que ; Forster. — BIBLIOGRAPHIE. — NOUS, VELLES ET KAITS DIVERS, = © 4 3 EE | IMPRIMERIE DE A, BLONDEAU, RUE nauraï, 1, / Teuzième année. 0 DU Parir.— Jeudi, 20 mars 1845° RE NDE Ni 20 SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES: PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. L'ÉcHo pu MONDE SAVANT parait le FEUDI cetle DIMANCHE de chaque semaine et forme par an deux volumesde plus de 4,200 pages chacun On s'abonne ES | ACADÉMIE DES SCIENCES. ” Seance du 17 mars. L'Académie a repris aujourd’hui le cours de ses travaux; bon nombre de membres | dela sectiondes sciencesmathématiquessont | venus lire quelques-uns des nombreux rap- ports soumis à leur jugement. Nous les en félicitons ; mais puisse cet exemple ne point | être perdu pour leurs confrères qui ne font : que de rares apparitions à la tribune acadé- | mique. : < Dans cette séance deux mémoires ont été lus par des académiciens naturalistes. M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire suivant avec bonheur la voie ouverte par son père, a | communiqué un travail de zoologie philo- | sophique sur une classification parallélique « des mammifères. Nous ferons connaître - dans un de xos prochains numéros un ex- trait du mémoire de M. Geoffroy Saint-Hi- laire. ; —Nous avons aussi entendu la lecture d’un | travail de M. Milne Edwards, travail qui | lui est commun avec M. Valenciennes. Ce : mémoire a pour titre : Nouvelles observations } sur la constitution de l'appareil de la circu- | lation chez les mollusques. | Jusqu'en ces derniers temps, les zoolo- | sistes pensaient que la circulation du sang - s'opère chez les mollusques de même que | chez l’homme, dans un système vasculaire complet, et que ce liquide nourricier, après | avoir été distribué dans toutes les parties ! de l’économie, à l’aide des artères, revient . à l'organe respiratoire , puis au Cœur, par | 15: 05 0e x . | l’intermédiaire de tubes à parois membra- | . vertébrés. Mais des observations déjà pu- |bliées par-M. Milne Edwards tendent à éta- |blir que cette opinion est erronée, et que chez les mollusques, ainsi que chez les crus- ‘tacés, une portion considérable du cercle (circulatoire est constituée uniquement par des lacunes ou espaces de formes irrégu- lières que les divers organes laissent entre eux. Il a été constaté en effet que chez un certain nombre de mollusques, appartenant à la chasse des céphalopodes et à celle des gastéropodes , ainsi que chez divers acé- phales et tuniciers, les canaux qui remplis- sent les fonctions de veines viennent en iotalité où en partie déboucher dans la zrande cavité abdominale, de sorte que ‘he’ ces animaux le sang baigne directe- ment les principaux viscères. . Les auteurs du présent mémoire déposent aujourd’hui sur le bureau de l’Académie des réparations anatomiques, destinées à prou- ons donner ici un exposé succinct. Ainsi, sur le poulpe et lecalmar, MM. Milne idwards et Valenciennes ont constaté qu’en joussant une injection dans la cavité péri- | néale, on la voyait passer directement dans | ?S veines et arriver aux cœurs pulmonaires. ‘ rer les faits qu’ils annoncent et dont nous — L'on a pu constater les mêmes résultats sur d’autres céphalopodes appartenant aux genres élédon, argonaute, seiche et sépiole. MM. Milne Edwards et Valenciennes ont aussi cherché dans les mollusques gastéro- podes à vérifier les résultats qu’ils avaient obtenus sur les céphalopodes. Ainsi sur les colimaçons , les aplysies , le buccin ondé, dans les genres dolabelle et notarche ils ont trouvé l’appareil circulatoire tout aussi in- complet que chez les céphalopodes. Les veines paraissent manquer entièrement, et les fonctiobs de ces vaisseaux sont remplies par un vaste système de lacunes répandues dans toutes les parties du corps et en com- munication avec la cavité viscérale qui, à son tour, communique directement avec les canaux par lesquels le sang arrive dans les organes de la respiration. Des observations analogues out été faites sur beaucoup d’autres mollusques gastéro- podes appartenant aux genres pleurobran- che, doris, polycère, tritonie, oscabrion, etCanetc: MM. Valenciennes et Milne Edwards ont laissé de côté tout ce qui est relatif aux éo- lides et aux genres voisins de ces nudibran- ches, ne voulant pas, disent-ils, donner leur opinion sur la question importante qui se débat entre MM. Souleyet et de Quatre- fages. Ainsi, des résultats que nous venons de rapporter il faut conclure que chez les cé- phalopodes, de même que chez les gastéro- podes, l'appareil vasculaire est incomplet. Les veines manquent plus ou moins entiè- rement et les canaux ou lès lacunes desti- nées à porter le sang des diverses parties du corps vers les organes de la respiration coïnmuniquent librement, en totalité où en partie, avec la grande cavité au milieu de la- quelle flottent le tube digestif et les princi- paux ganglions du système nerveux. Tous les acéphales observés jusqu'ici par les deux naturalistes déjà cilés ont présenté ce mode d'organisation qu'offrent les cépha- lopodes et les gastéropodes. Il était intéressant de chercher à consta- ter les mêmes résultats sur les ptérop des. Mais certaines difficultés, mhérentesaumode d'injection d'individus si petits, ont arrêté peudant longtemps MM. Milne Edwards et Valenciennes; aujourd’hui ces difficultés sont vaincues ; l’on est parvenu à injecter deux pneumodermes, et chez ces deux ani- maux l’on a vu le liquide passer de la ca- vilé viscérale dans les vaisseaux des bran- chies qui sont réunis en étoiles à l'extrémité postérieure du corps. Le fait de la circulation semi-lacuneuse serait donc général dans l’embranchement des mollusques. Gette opinion est opposée à celle que professait le plus savant natu- raliste de notre siècle, l’immortel Cuvier, car il disait formellement que la classe en- iére des mollusques jouit d’une circulation à Paris, rue des BEAUX-aRTS, N. 6, et rue de Ja CHAUSsÉE-D’ANTIN, 3, et dans les départements chez les principaux libraires, et dans les bureaux de poste et des Messageries. Prix du journal, PARIS pour un an, 25 fr.; 6 mois, 13 fr. 50, trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 50 fr , 46 fr.,.8 fr. 80. A L'ÉTRANGER 5 fr, en sus pour les pays payant port double. — Adresser tout'ce qui concerne le journal à M. le vicomte A. de LAVALETTE, directeur et rédacteur en chef. On rend compte des ouvrages et mémoires scientifiques, soit français, soit étrangers, quisont adressés, sans Frais, au bureau du Journal. aussi complète qu'aucun animal vertébré: supposait que les orifices dont il avait con- staté l'existence dans les gros canaux vei- neux des aplysies, étaient des bouches ab- sorbantes seulement. Celte opinion si imposante a déjà étéatta- quée par plusieurs naturalistes; M. Duver- nov semble ne point la partager; M. Pou- chet, dans un passage de son mémoire sur Ja limace rouge, passage que nous avons cité naguère, apporte aussi un fait en fa- veur de l’opinion de MM. Milne Edwardset Valenciennes. Ainsi, disent ces naturalistes, tout concourt à montrer l’existence d’une Circulation semi-vasculaire, semi-lacunaire chez les mollusques aussi bien que chez les crustacés et les arachnides, et si l’on voulait exprimer par une formule générale, tous les faits de cet ordre déjà constatés, on pour- rait dire que, chez tous les animaux à sang blanc, les liquides nourriciers ne sont pas renfermés dans un appareil vasculaire clos, mais circulent plus ou moins rapidement dans un système de cavités, constitué en totalité ou en partie par les lacunes que les divers organes laissent entre eux. — M. Dumas communique l'extrait d’ fier l'hypothèse de M. Schfmbett nature élémentaire de l'o7ônd É, ture composée de l'azote. VF esse conduit M. de Marignac à penkr} qui se révèle par certaines propriétés chi- miques et physiques très curieuses, se pro- duit dans les opérations indiquées par M, Schonbein. : M. de Marignac, dans cette note, com- mence par réfuter une opinion de M. Schon- bein et pose en principe un fait fort impor- tant dans cette question. Il a vu que la production de l’ozône, lors de la décompo- sition par la pilé de l’eau chargée d’acide sulfurique, est indépendante de la présence de l’azote. Le moyen qui a paru le plus commode pour obtenir l’ozône consiste à diriger un courant d'air, au moyen d’un gazomètre, au travers d’un tube d’un pied de long et de trois lignes de diamètre, renfermant . dans sa longueur une série de bàlons de phosphore. L’ozône obtenue, M. de Marignac a étudié quelques unes des conditions de sa forma tion. Il a vu que l’air parfaitement sec ne produit pas d’ozône avec le phosphore; on x » KR # hypothèse n’est pas soutenable, iais-qu'uf corps auquel il conserve le nom d'ozôñe 2 ne le voit point agir sur l’amidon mêlé d’io- dure de potassium ; l'air complètement déso- xygéné par son passage sur du cuivre chauffé au rouge ne produit pas d’ozône avec le phosphore ; mais dès que toutle cuivre est oxydé, l'odeur d’ozône se manifeste ; l’oxy- gène pur ne produit pas d'ozône; l'azote 460 obtenu par l'ébullition du mitrite de potasse avec le chip d'ammoniaque ne pro- duit pas non plus @'ozône. np. L'hydrogène seul ne produit pas d'o- zène, mas dès qu'on y mélange une petite quantité d'oxygène, aussilôt le gaz en pas- sant sur le phosphore produit d'épaisses fumées; une très forte odeur d'ozône se manifeste, lamidon mêlé d'iodure est bleui instantanément ; la production de l’ozône par ce mélange d'hydrogène et d'oxygène a paru bien plus abondante qu'avec l'air atmosphérique. L'ozône décompose l'iodure de potas- sium et met l'iode en liberté; elle est faci- lement absorbée par les métaux, mais il faut la présence de l'humidité. Du travail de M. de Marignac il résulte que l'azote n'est pour rien dans ces phéno- mènes. Il est clair que c'est à l'oxygène seul où a quelque composé particulier d'oxygène et d hydrogène qu'on doitles at- tribuer. — M. Pariset fait un rapport sur une note d'un dentiste, M. Stévens, relative à la. perforation de Ja voute palatine et au moyen d'y remédier. —M. Cauchy lit un rapport sur un mémoire de M. Leverrier qui a pour objet la déter- mination d'une zrande inégalité du moyen mouvement de la planète Pallas. — M. Morin lit un rapport sur une ré+ clamation adressée à l’Académie par M. Chopin au sujet de diverses inventions de feu M. Dallerv, son beau-père, relalivemen à la navigation à vapeur. —— Dans la nuit du 25 au 26 février der- nier, les astronomes du collège romain ont découvert une nouvelle comète, dans la constellation boréale de la grande Ourse. Nous avons donc actuellement sur notre horizon quatre comètes télescopiques. : 7 Mas Ce cas n’est point unique dans les an- nalés de la science. Ainsi l’on découvrit # comèles dans lannée 1808 et cinq en 4895. : - M. Goujon, de FObservatoire de Paris, qui, sans connaître les observations du -collège Romain, avait aussi découvert cette comète, présente aujourd’hui les éléments paraboliques de cet asire. Passage au périhélie — avril - Longitude du périhélie.— … Lone, du nœud ascend. 21,80/492 316°5338” 191°/9207 Ynclinaison. — 56°49"207’ Distance périhélie. —= 1,26269 Sens du mouvement direct Ces éléments ont été calculés sur es observations des 6, 7, 8 mars faites à Paris. ; — M. Dupasquier présénte’un mémoire qui a pour titre : Des inconvénients et des dangers -que présente l'emploi de l'acide sul- furique arsénifére ; moyen de purifier cet acide penlant sa fabrication. L’arsenic qu’on trouv e dans l'acide sulfurique à l’état d’a- cide arsénique, y existe en proportion très “minime, c’est-à-dire à la dose de un niil- lième à un millième et demi. Getle quantité, si fa ble en apparence, suffit cependant pour amener des accidents graves qui nécessitent la purification des acides arsénifères. Selon M. Dupasquier, l'emploi de sulfures alca- lines offre un moyen d'arriver à une purifi- cation aussi complète que facile de ces aci- des. Parmi ces sulfures, le sulfure de Ba- ryum paraît devoir occuper le premier rang tant à cause de son prix assez bas que de la facilité que l’on a à l’employer. — M. Dumas communique l'extrait d'une jettre de M. Donny, dans laquelle ce chi- DRE munon O7 AGbor misle ANNONCE épôté les expériences de M. CUS relatives à l’action du phos- phore, de l'arsenic et de l’antimoine sur le ore liquélié dans un bain d'acide carbo- nique solide. Ni À — L'existence scientifique de MM, Flan- din et Danger. nous semblait un peu compromise, et ce n'est pas sans étonne- nent que nous avons assisté à leur réappa- rition sur la scène académique. Ces ines- sieurs ont déposé aujourd'hui sur le bureau un paquet cacheté ayant pour titre : Ana- lyse des terres des cimetières dans les cas d'empoisonnement; recherche du mercure dans les cas d'emporsonnement ou d'adminis- ration de ce corps comme médicament. En véri:é, les lauriers qu’ils ont recueillis dans de récents procès les ernpêchent de dormir, et, dans leur agilation iucessante, dans leur fièvre de célébrité, ils oublient avec quels arguments victorieux l’on: a si souvent attaqué leur langage devant les tribu- bunaux, et réfuté leurs productions acadé- miques. — M. Guillery présente un mémoire sur la nature des courbes employées en archi- tecture dans le style ogival. L'auteur de cette communication est porté à penser que les arcs qui se coupent pour former l’ogive ne sont point des arcs de cercle, comme on l'avait cru, mais bien des arcs de cycloïde. Si de nouvelles recherches confirment cette opinion, la cycloïde aurait été connue au- trefois de maçons peu versés dans la géo- métrie transcendante. — M. Bertrand envoie un mémoire sur le nombre de valeurs que peut prendre une fonction q'iand on y permute les lettres qu'elle renferme. — M. Édouard Collomb présente un tra- vail sur la queslion suivante : Les anciens glaciers observés dans les Vosges ont-ils cessé d'exister par une révolution brusque, par un prompt retour de l'atmosphère à une température plus douce, ou bien se sont-ils fondus lentement dans une longue suçces- sion d'années ? L'existence dans la vallée des Vosges de plusieurs moraines frontales échelonnées sur le même terrain porte M. Collomb à penser que le phénomène erratique n’a-pas cessé d'exister par une révolution brusque, mais par un mouvement lent el intermit- tent qui peut avoir embrassé une longue suite de siècles. -— M. Marguerite envoie une note sur un carbonate double de potasse ou de soude. — M. Letellier présente un travail qui a pour titre : Influence des temperatures ex- trêmes de l'atmosphère sur la production de l'acide carbonique dans la respiration des a- nimaux à sang chaud. — M. Elie de Beaumont communique l'extrait d’une lettre de M. Léopold Pilla sur les filons pyroxéniques et cuprilères de Campiglia en Toscane. — M. Furnari présente à l’Académie un travail qui a pour titre : De la prétendue idfluence des climats sur la production de la catæracte ou de l’innocuité de la réverbera- tion dhrecte de la lumière sur les nulieux ré- fringents de l'œil. Dans ce mémoire, M. Furnari cherche à établir, contrairement à l'opinion émise jusqu’à ce jour, que l’action prolongée d’un soleil ardent et la réverbération de ses rayons sur des terrains brûlants et sablon- neax n’ont aucune influence direcle sur l’appareil du cristallin, Ge médecin se fonde, ponr prouver son opinion, sur le pelit nom- bre de cataracies qu’on rencontre dans nos PAL TU | J HOoMR Sur IRiTer possessions d'Afrique. Les cas rares de ca" taracte qu'on obser ï: s les pays chauds et qu'd AND Ron cie duo lumière trop vive, ne sont dus, selon lui, qu'aux altérations consécutives que subis- - sent les parties réfringentes de l'œil par suite d'ophthalmies intenses, négligées et opiniâtres. JE _ La fréquence de la cataracte dans les pays froids est due plutôt aux habitudes et à la - manière de vivre des populations qu'à l'in: « fluence du climat et à l'action directe d’une vive lumière. Ainsi nous croyons, dit M. Furnari, que l'usage des boissons alcoali- ques, l’âge, les lésions traumatiques, l’exer- cice des professions libérales oumécaniques * qui prédisposent aux congestions cérébrales {| et qui forcént les individus à travailler sur de petits objets, à la lumière artificielle ou devant un feu ardent, sont les causes prin- cipales et directes de la cataracte. ; E.F, TT > Game SCIENCES PHYSIQUES. CHIMIE. Sur l'isomorphisme et sur les types cristallins par M. Aug. LAURENT. (Suite et fin. Si les cristallographes persistent à voir une différence absolue entre ces deux for- M mes, je leur demanderai de nouveau si un : rhombe de 90°1 ressemble plus à un rhombe de 100 ou 120 degrés qu’à un carré de 90 degrés. b. S'ils me répondent que la différence ne tient pas lant à l'angle de la figure qu’à son { espèce (carré, rhombe, parellélogrammel chliquangle), attendu qu'à telle espèce) correspond telle loi de modification, je de | mauderai s'il est bien certain qu’un rhom | de 9091” ne doit pas être soumis aux mêmes" lois de modification qu’un carré, et si l’on. M ne doit pas modifier les lois de Haüy de la manière suivante : 1° Lorsque deux arêtes on deux angles solides sont égaux, si l’un d'eux est modi- fié, l’autre doit l'être aussi et exactement de la même manière (1). | 2° Si les deux arêtes ou les deux angles solides sont inégaux, l’un pourra être 1n0=\ difié et l’autre non; ou bien s’i:s éprouvent. tous les deux une modification, el celle-CM« sera différente sur l’un et sur l’autre. 3° Si deux arêtes ou deux angles solides sont sensiblement égaux, il$ éprouveront très probablement l’un et l'autre une mo” dification , et celle-ci sera sensiblement la même sur les deux angles. Ou, ce qui est la même chose, plns il aura de similitude entre les arêtes, oule angles, plus il y aura de chances pour q ces angles soient modifiés en même temps, et pour qu'ils le soient d’une manière plus semblable, ‘+ J'ai exposé mes idées sur la manière dont je pense qu’il faut envisager l’isomorphismEM entre tous les types cristallins qui ne Sont que des formes limités placées de distant en distance entre les variétés infinies d genre parallélipipède; je vais maintenan citer des faits. | (4) Les cristallographes savent -bien que cettesl n’est vraie qu’en théorie, ou ne pourrait être Wa comme M. Biot l'a fait remarquer, que pour des'eris” taux infiniment pelits qui eroitraient dans unsmili 4 parfaitement homogène ; chose qu'il est impossi de réaliser, car le support du cristal, le voisinage des JA autres cristaux, la pesanteur, etc., empècheront tous À] ours le eristal de suivre la loi de Haüy. CAL © 63 ‘ . M. Laurent examine ici cristallographi- luement divers minéraux qui ont été autre- is confondus, sous le nom de mésotype, m'une seule espèce et que l’on désigne naintenant sous les noms de scolézite, mé- -olite, mésole et mésotype. Il compare leur composition et leur for- he cristalline. Après cet examen, il ajoute: _ On sait que tous ces minéraux se res- mblent au plus haut degré , qu'ils ont la “ême densité, le même clivage, les mêmes Lodifications, qu’on les rencontre dans les ! êmes pays et dans les mêmes roches. : Ainsi un même minéral , la mésotype, listallise dans trois systèmes différents : Là fera-t-on encore trois nouvelles espè- ls? Mais alors il n’y a pas de raison , si mia égard, à lafois, à Jascomposition himique:et au type cristallin, pour ne pas lire vingt outtrente nouvelles espèces. | Ces divers cristaux, qui appartiennent à atre-svstèmes différents, sont ils soumis | quatre lois différentes de modifications ? l'on : dans tous, ou presque tous, on ren- ntre les mêmes modifications: les arêtes :mblables, comme les arêtes non sembla- es, sont présque toujours modifiées en- ble et sensiblement de la même ma- ère. Haüy lui-même a été induit en erreur lar le clivage et la symétrie des modifica- \ns; la raison en est très simple : c’est que lus-ces cristaux ; quel.que soit le système ‘xquel chacun d'eux appartienne, diffèrent ès peu d’un prisme droit à base carrée ; sont sensiblement des axes de même ’andeur et sensibleméënt inclinés les uns les autres de la même quantité; ils sont ‘nc sensiblement modifiés comme les istaux du type prismatique à base car- Les NT | Si les exemples précédents ne sufisent | ispour faire admettre que divers miné- ux peuvent être isomorphes, quoique urs cristaux appartiennent à ces types » fférents , je citerai les suivants, qui font x qu'une substance dont les angles sont ès voisins d’une forme limite peut, sous rtaines influences, éprouver une légère miation dans ses angles, etpar conséquent anger de système cristallin. . Le nitrate de potasse cristallise en pris- Le droit, à base rhombe de 118 à 119 -\grés. . Le nitrate de soude cristallise en rhom- èdres de 106 degrés, c'est-à-dire en pris- “es de 120 degrés. | Or, d'après M. Beudant, lorsque l’on lit cristalliser du nitrate de potasse dans: ie dissolution de nitrate de soude, il se pose: des cristaux de nitrate de potasse ü passent du prisme de-119 au prisme: : 120 desxès, ou plutôt qui sont des rhom- èdres de 106°36. | Le sulfate de polasse se présente souvent us laforme d’ure double pyramide hexa- male dont K& base a des angles de 139°30 wiron; M. Mitscherlich a observé que, tsqu on de fait cristalliser dans une disso- üiou de carbonate de soude, il se présente wrs sous la forme d’un double pyramide ‘xagonale dont les angles, à la base, sont “:120 degrés. Ce sulfate, avec un demi Loré de différence, est donc passé du type ismatique droit rhomboïdal au rhom- èdre, en conservant [es mêmes modifi- tions. D “ble réfraction ne présenteraient-ils pas 5 faits analogues ?.,, lQuelques cristallographes ne trouveront Les micas à un axe et à deux axes de 46% peut-être pas les'exemples précédents assez convaincants ; ils démanderont sans doute. à voir une substance cubique se combiner en toutes proportions avec une substance rhomboédrique, et donner une formeinter- médiaire entre le.cube et le rhomboèdre: je ne recule pas devant celte difficulté. Le Chlorure de maphtaline a une compo- sition que l’on peut représenter par la for- mule suivante : C10H16-LCI8; en le traitant par le chlore, on obtient le chlorure double de chlonaphtase , dont Ja formule est C10H14Cle4 Cle; le chlorure de naphtaline ne cristallise pas comme le chlorure de chlonaphtase ; en effet, le premier se présente sous la forme de Lables rhomboïdaes:obliques ; tandis que le second donne de longs prismes droits à base rectangulaire Pour obtenir des combinaisons en toutes proportions, j'ai fait fondre du chlorure de naphtaline avec du chlorure de chlonaphta- se, et j'ai fait dissoudre le tout dans de l’é- therauquelj'avais ajouté un peu d’alcool.Par une évaporation spontanée, j'ai obtenu, au bout de quinze jours, de très beaux cris- Laux. Les uns étaient des tables rhomboïdales obliques, semblables ‘à celle du chloru- re de naphtaline:; d’autres donnaient des prisnes obliques rhomboïdaux aussi hauts quelarges; quelques-uns avaient tout- à-fait l’aspect des prismes: de chlorure de chlonaphtase, mais lesmodifications étaient celles d’un prisme oblique rhomboïdal, et, ce qu'il y a de plus remarquable , c’est que toutes les facettes :ont corréspondantes du prisme droit du chlorure de chlonaphtase. Tous ces cristaux élaient parfaitement nets; si je pouvais en donner la figure, on verrait une série de formes dans laquelle 1] serait impossible de placer une limite: il serail aussi impossible de dire de quelques- unes d’entreteiles : celle-ci est un prisme droit, celle-ci un prisme oblique. Enfin, j'ajouterai que si l’on fait dissou- dre Je chlorure de chlonaphtase dans l’al- cool, alors, au lieu d'obtenir des cristaux prismatiques droits et rectangulaires , il ne se forme que des tables obliques rhomboï- dales qui ont les mêmes añgles que le pris- me ‘droit. I semble que l'on pourrait considérer certains prismes obliques à base rhombe comme des prismes droits dont un angle de la base seulement serait modifié. Je pense qu'en partant de ce point de vue, l'on pourra faire dés rapprochements très inté- ressants entre des substances dont les cris- taux appartiennent à des systèmes diffé- rents. < Enfin, après avoir fait voir que l'on peut obtenir des formes intermédiaires entre celles d'un prisme droit et d’un prisme oblique à base rhombe, M. Laurent démon- tre que ces formes intermédiaires sont produites par deux corps: qui peuvent se combiner en toutes proportions. La conclusn. générale à laquelle il assure est que deux corps peuvent donc être isomorphes: quoique leurs cristaux appartiennent à des tvpes différents. 8 — MÉTÉOROLGOIE. Hauteur moyenne du baromètre à Rome ; (note de M. PALOMBA). Dans l'ouvrage intitulé : Cours complet de 46 ineteorologie de L. F. Kaemtz, professeur: de physique à l’Université de Halle, traduitet annoté par Ch. Martin (Paris, 1843), on trouve, à la page 260, un Jong tableau des bauteurs moyennes et des oscilations diur- nes du baromètre à diverses latitudes. Dans ce Lableau nous trouvons assignée à Rome une hauteur barométrique moyenne de 031%, 24. C'est là bien certainement une erreur qui se trouvaut dans la traduction d’un ouvrage en réputation, et dans une tra- duction qui sera beaucoup plas lue en cer- tains lieux que l'original allemand, pourra donner une étrange idée du climat‘de Rome: Pour la plus grande partie des lieux dont il est question dans ce tableau, stien particu- lier pour tous ceux qui appartiennent à l'Europe, on indique une hauteur baromé- tique notablement supérieure à 700 milli- mètres. Comment donc:celle de Rome se- rait-elle si fortement inférieure à ce chiffre ? Tout le monde sait que Rome n’est pas si- tuée près de l'équateur, et qu’elle n'est pas non plus à une:hauteur considérable au-des- sus du niveau de la mer; que le Settimon- 20, malgré son nom, ne renferme que de petites éminences bien inférieures à leur ré- putation : breves septem colliculos. - En prenant la hauteur barométrique moyenne des soixante années qui se sont! écoulées, de 1782 à 4849, d’après les o5- servations faites au collége romain , et qui ont été publiées dans les Annali dell Osser- valoïio. astronomico; nous trouvons une quantité égale à 27 pouces et 11,0259 H- gnes, où 755%",7698. Aujourd'hui l'on ne regarde pas comme la meilleure la méthode qui consiste à prendre la moyenne annuelle en la déduisant des moyennes entre les maxima et les minima mensuels. Cependant la longueur de la période qu'embrassent les observations du collége romain peut bien établir une compensation et rendre le résul- tat ci-dessus exprimé comme tout aussi di- gne de confiance que ceux que l’on obtient des observations d'une ou de quelques an- nées, en employant les méthodesles plus es- timées, par exemple.en prenant la moyenne de trois: bservations faites chaque jour à six heures du matin, à deux heures et à dix heures après midi. Quoiqu'il en soit , le nombre qui vient d'être indiqué plus bant ne doit pas s’écarter bien nolablement du chiffre réel, comme j'en trouve la confirma- tion dans le baromètre que j'ai continuelle- ment sous les veux, et la comparaison que j'en ai faite avec les observations obtenues sur d’autres points de l'Italie. SCIENCES NATURELLES. BOTANIQUE [Note sur le mode de propagation des Nidu- laires, genre de l'ordre des. Gastromyces {cryptogamie}; par G@. D. WESTZNDoRP , mé- . decin à l’hôpital militaire de Brages. (Bulletin de l’Académie royaie des sciences de Bruxel- les). Vers la fin de 1856, nous eûmes, pendant plusieurs mois consécutifs , occasion d'ob- server, Sur une poutre de chêne à moitié pourrie et en partie enterrée, qui se trou- vait dans la courde Phôpital militaire d'An- vers, le développement successif d’un grand pombre d'individus du Cyathus crucibuluin,. Hoffm., ce qui nous donna la faculté de suivre dans toutes ses phases le mode de propagation, l'accroissement, etc., d'une plante sur laquelle les opinions des auteurs, 466 relativement à la place qu'elle doit occu- per dans la grande famille cryptogamique, sont encore loin d'être d'accord, et cela prébablement parce que la plupart jugent plutôt la question par l'analogie de formes que les Nidulaires peuvent avoir avec d'au- tres genres de champignons mieux connus, que sur des bases certaines , fondées sur l'organisation intime des organes de la propagation, qui ont servi à établir presque toutes les autres familles et genres de la cryptogamie. D'autres occupations nous avaient fait perdre de vue les notes que nous. avions réunies sur ce sujet, et même nous ne pensions plus à les publier, lorsqu'une in- téressante publication, intitulée : Notes sur quelques champignons du Mexique, par M. Kickx, professeur à l'université de Gand, insérée dans le tome VII, n° 8, page 72 et suivantes, des Bulletins de Académie royale des sciences et des belles-lettres de Bruxelles, vint nous faire connaître la manière dont s'était développée dans les serres du jardin botanique de Gand, une nouvelle espèce de Nidulaire, qu'il nomma Cyatluis subiculosus, et nous rappeler ce que le hasard nous avait aussi permis d'observer dans le temps. Nos propres observations différant, sous plusieurs rapports, avec ce que le savant professeur de Gand a observé, nous croyons que, dans l'intérêt de la science, il est de notre devoir de les faire connaître, d'autant plus qu'elles tendent aussi à éclairer l'his- toire de ce genre, et surtout à confirmer ce que M. Kickx avait déjà supposé , lors- qu'il disait : « Peut-être devra-t-on en » revenir un jour à regarder les pré- » tendus sporanges comme des spores, » el les spores. d'aujourd'hui comme des » grains amylacés, comparables à ceux » que M. Hugo Mohl à observés dans » les spores de lAnthoceros et de plu- » sieurs autres Cryptogames. » En ef- fet, nous avons observé que chaque spore (sporanges, péridioles et orbicules des au- teurs) ne produisait jamais qu'un seul in- dividu ; que son enveloppe:ou carpoderme persistait et devenait, du moment que la graine était placée dans les circonstances favorables à son développement, le nou- veau periäium ; et enfin qu'une partie des globules contenus dans le spore (grains amylacés ? spores et sporules des auteurs) changeaïent de nature, à une certaine épo- que de l'existence de la plante, et deve- naient à leur tour des spores à globules qui, plus tard, joueront le même rôle que la plante mère; de manière qu’on pourrait presque dire que cette plante passe suc- cessivement par! trois mélamorphoses , savoir: 1° l’état de globule, où elle est réduite à sa plus Simple expression; 2° l’é- tat de spore, contenant lui-même des glo- bulés, et enfin 3° l’état de peridium ou de plante parfaite, donnant naissance aux spo- res; et tout cela rien que par le développe- ment,successif des différentes, parties qui préexistalent déjà lorsque ces globules se lrouvaient. encore à l’état, rudimentaire , nâgeant dans le liquide visqueux qui rern- plit les spores longtemps avant leur malu- rité. Ce qui avait d’abord fixé notre attention fut la manière dont s’opérait la dissémi- nation dans ce genre. Depuis longtemps nous avions cru que, comme dans le genre Carbobolus, les lentilles des Nidulaires élaient projetées hors des cupules par une force élastique ; toutes nos recherches ont eu pour résultat denous démontrer jusqu'à AGT l'évidence qu'aucun organe contenu dans le peridiun n'était en état de produire cette projection; en effet le cordon ombilical, qui est le seul intermédiaire qui existe entre la cupule et les graines, est beaucoup trop long et trop lèche, pour pouvoir faire l'ofti- ce de ressort ; et les lentilles elles-mêmes ne peuvent pas produire cet effet par leur propre élasticité , car dans ce cas la projection devrait se produire au moment où l'épiphragme se rompt, ce qu'on n’observe jamais: la dissémination n'ayant lieu que du troisième au dixième jour après la déhiscence, suivant le degré de chaleur et d'humidité de l'atmosphère. D'aüleurs d'autres moyens que nous ferons connaître à l'instant, suflisent, suivant nous, pour qu'on ne doive pas recourir à la projection pour expliquer la sortie des lentilles du peridum. Voici ce que nous avons observé à cet égàrd: on sait que chaque spore est attaché au fond de la cu- pule, au moyen d’un filet ou prolongement filamentoso-spongieux, formé par la réu- nion de plusieurs fibres capillaires assez longs, plusieurs fois repliés sur eux-mêmes pour occuper le moins de place possible, et susceptibles dese gonfler, en absorbant une certaine quantité d’eau, lorsque l’at- mosphère est chargée de beaucoup d'hu- midité. Ceci posé, on concevra facilement pourquoi, pendant le jour, lorsque le temps est beau et sec, toutes les lentilles restent immobiles au fond de la cupule, tandis que pendant les jours brumeux, et le soir, quand les vapeurs se condensent vers la terre, ces filets spongieux se gonflent par les molécules aqueuses qui s'interposent entre leurs fibres, remplissent de plus en plus le peridium, et forcent les lentilles à s'élever ; bientôt leur niveau dépasse les bords, et dans ce moment la moindre brise suflit pour faire tomber quelques-unes de ces graines sur le côté, où elles restent quelquefois suspendues par le cordon om- bilicai. D’autres fois cette dissémination est favorisée par la pluie, -au point qu'il n’est pas rare de ‘trouver après une averse la cupule entièrement vidée ; en effet, le pe- ridiun par sa forme, évasée et sa position, est très propre à recueillir l’eau qui tombe du ciel; dans ce cas, la cupule se remplit bientôt et les lentilles, par leur légèreté, surnagent et sont entraînées par l’eau qui déborde. 11 nous ‘semble que ces deux causes sont plus que: suffisantes pour expli- quer pourquoi Neëes avait attribué, non sans raison, la dispersion des grains à la pluie, tandis que le docteur Paulet et M. le professeur Kickx l’attribuent à une projec- tion où éruption , agissant plus particuliè- rement la puit. Maintenant passons aux résultats de la seconde série d'observations que nous avons élé à même de faire, c’est-à-dire à celles qui étaient relatives à la germination (si je puis m’exprimer ainsi) des lentilles, à leur développement, à leur croissance, etc.; observations qui nous permettraient de considérer les lentilles, non pas juste- ment comme des: véritablès semences , mais comme représentant en quelque sorte pour l’ordre ds champignons, les bulbiles des phanérogames, qui en effet contiennent aussi, à l’état rudimentaire, toutes les par- ties qui doivent constituer une plante par- faite. (La suite au prochain numero.) SCIENCES MEDICALES | ET PHYSIOLOGIQUES. PE Cas curieux de luxation de la mâchoire infé., rieure. M. Robert, chirurgien de l'hôpital Beau jon, a communiqué à la Société de chirurgie une observation de luxation de la mâchoire inférieure ex haut. Ce fait étant sans précé- dent connu dans les annales de la science, la reproduction desdétails qui s’y rattachent : paraîtra peut-être digne de quelque intérêt," Un voiturier, àgé de 30 ans, conduisait une de ces longues Charrettes connues sous" le non de haquet, assis, comme d'usage, sur le brancard droit. [s’y endormit et-tomba sur le pavé, le côté gauche de la tête por-u tant contre le sol. Avant qu'il eût eu le" temps de se relever, la roue droite l’attei- gnit et passa d’arrière en avant sur le côté droit de la face, et plus spécialement sur le M corps de la mâchoire inférieure. Onle releva et on le transporta à Beaujon, où il fut ad- mis pendant la visite de M. Robert. La face et la tempe du côté gauche étaient fortement tuméfiées ; les téguments de la” joue droite, contus, excoriés , présentaient une petite plaie irrégulière, à deux travers de doigt au-devant de l'angle de la màachoire inférieure. Le menton fortement dévié à gauche, et la bouche ouverte, donnaient à la physionomie un aspect étrange. 4 En palpant la tempe gauche, M. Robert sentit de suite, au-dessous de la racine de \ l’arcade z}gomatique, une tumeur osseuse : | qu’à sa forme il reconnut être Ie condyle de | la mâchoire et dont l'extrémité externe se dessinait sous la peau. Il lui fut impossible de déterminer exactement la position de ! l’apophyse coronoïde, qui lui parut cepen-w dant être restée sous l’arcade zygomatique, comme à l’état normal. 4 À ces symptômes, il était impossible de mettre en doute l'existence d’une/Iuxation du condyle gauche dela mâchoire inférieure 4 dans la fosse temporale, au-dessus de la ra- cine de l’arcade zygomatique. Mais un tel déplacement n’était possible que dans le cas de fracture simultanée de los maxillaire. M. Robert explora avec soin l’arcade den- taire et constata bientôt au côté droit du corps de la mâchoire inférieure , au-devant { de la branche de l'os, une fracture à peu près verticale, accompagnée d’un déplace-A ment latéral assez marqué, par suite duquel \\ le fragment gauche, porté en dedans, faisait saillie dans la cavité buccale. En se repor- tant aux circonstances de la chute, il devint dès lors facile d'expliquer le mécanisme dem cette luxation extraordinaire. qLE Le fait ayant été bien constaté, et par M Robert: et par M. Laugier, il fut procédé au la réduction de la manière suivante : Le mas lade étant assis par terre, M. Robert se plaça devant lui, et introduisit dans la bouche le | pouce de la main droite garni de linge, qu'il | appuya fortement de haut-en bas sur l'a cade dentaire gauche, tandis que les quatre derniers doigts embrassaient l'angle de la mâchoire. M. Robert essaya d'abord d'atti= rer directement en bas le corps de l'OS | mais il éprouva une résistance invincible sh. due à ce que le bord ‘interne du condylen. était retenu à la manière d’un Crochet pal le bord supérienr de l’arcade zygomatiques Il porta alors le pouce plus profondément #l et appuya contre la face interne de la brans” che de l'os, les autres doigts embrassan, toujours l’angle et la face externe du corps,” | et il poussa directement en dehors cette branche, transformée ainsi en un levier qd y 469 premier genre, dont le pouce formait le point d'appui. Après quelques efforts, il sentit le condyle se déplacer et se dégager de dessus l’arcade zygomatique ; il lui suffit alors de l’attirer légèrement en bas pour le faire rentrer dans la cavité glénoïde. | Pour prévenir un nouveau déplacement et maintenir la fracture du corps de l'os, ‘M. Robert plaça une fronde au-devant et ‘au-dessous du menton, et il appliqua le |bandage ordinaire des fractures de la mà- Lchoire. : - | Un traitement énergique fut mis en usage pour prévenir l'inflammation ; il ne survint aucun accident, si ce n’est un abcès dans | l'épaisseur de la joue droite, vis-à-vis de la | fracture. Le quarantième jour l’appareil fut enlevé : la fracture était consolidée ; le ma- blade commençait à ouvrir la bouche, et \n'éprouvait qu'un peu de gêne et de dou- leur dans l'articulation. Il sortit le cin- | quante-cinquième jour dans un état parfait | de guérison. | (Journal de médec. et chir. pratiq.) | ST —— | SCIENCES APPLIQUÉES. | CHIMIE APPLIQUÉE. | 7 Vente de l’arsenic. En France, la facilité avec laquelle on se ‘procure de l’arsenic a occasionné bien des ‘accidents'et bien descrimes. Les empoison- nements par cette dangereuse substance se multiplient d’une manière etfrayante depuis quelques années. Afin d'empêcher autant 1que possible le renouvellement de ces tris- tes et déplorables événements. il est ques- tion d'interdire la vente de l’arsenic. Peut- “on le faire sans nuire à l’industrie ? Pour “répondre à cette question il faut étudier les divers emplois domestiques et industriels ‘ de ce terrible poison. Nous commencerons | parles plus simples, ce sont ceux qui le ré- pandent dans le plus grand nombre de fa- milles. Dans nos ménages, est-il imposs'ble de se passer de la mort aux mouches et de la imort aux rats, préparations arsénicales? Il existe pour détruire ces insectes et ces ani- maux grand nombre de moyens nullement dangereux. Les agriculteurs emploient l'acide arsé- nieux ou arsenic blanc, pour chauler les zrains. Le but de cette opération est dé dé- iruire les: œufs des insectes nuisibles, et “surtout les grains de charbon, maladie ter- “'ible. Tous les corps actifs, soit acides, soit alcalis, produiraient le même effet. Les les- sives de cendres ou de sel de soude et les .\aits de: chaux sont aussi eflicaces que l’ar- senic. Ils se servent encore de ce poison pour le traitement des bêtes à laine atteintes de la gale et de la teigne. Eiles sont plongées dans un bain qui contient de l’acide arsé- aieux en dissolution. L'eau de ce bain suf- 'irait pour empoisonner un village entier! lugéz du danger qu'offre ce remède !... Ne serait-il pas préférable-d’abattre l'animal? ze moyen-extrême n’est pourtant point né- *essaire : les habitants des campagnes sa- ent préparer des infusions de plantes amè- es tet actives qui arrêtent la maladie, si outefois les bergers par négligence ne ui ont pas laissé faire trop de progrès. . Les artificiers qui emploient le réalgar, ulfure rouge d’arsenic, pour faire les feur lances, peuvent le remplacer parle sulfure l’antimoine ou la tournure fine defonte, rm E de 470 Les naturalistes, pour conserver les ob- jets d'histoirenaturelle, font un grand usage du savon arsénical de Becœur. En em- ployant des préparations contenant du bi- chlorure de mercure, ils arriveraient. aux mêmes résultats. Lesfondeursintroduisentparfoisl’arsenic, enpetite quantité, dans les alliages pour les rendre aigres. Ils pourraient dans le même butseservir d’autres métaux n'offrant pas les mêmesinconvénients. On se rappelle qu'un industriel, il y a quelques années, ayant ainsi introduit de l’arsenic dans un alliage qui servait. à faire des couverts, il en est résulté plusieurs accidents. L'arsenic formant avec le platine une combinaison assez fusible, on s’en servait pour faciliter l'agrégation de ce dernier mé- tal : heureusement ce procédé est presque abandonné. On avait aussi introduit l’acide arsénieux dans les bougies stéariques. La mêche en étaitimprégnée, afin quele métal, se mettant en boule au bout de la partie.qui brûle, la fasse courber et laisse ainsi à la flamme tout son éclat. Maintenant on a remplacé ce dangereux corps par l’acide borique qui n'offre aucun inconvénient. En Angleterre, on ne fait point du tout usage des bougies stéariques ; nos voisins sont encore effrayés des tristes résultats que pouvait produire l'emploi de l’acide arsénieux. Dans la pharmacie l'arsenic est de- venu inutile : on ne s’en sent plus ou presque plus. Le baume vert de Metz, la poutre de Rousselot, les teintures de Fow- ler, le collyre de Lanfranc, la poudre escau- rotique du frère Côme, etc., etc., sont aban-- donnés. Comme fébrifuge, il a été détrôné par le sulfate de quiuine, comme réductif et anti-siphylitique, par l’iodure de potas- sium, comme cautérisant par le nitrate d’ar- gent, la potasse caustique, etc. IL existe pourlant encore un médecin, le docteur Devergie, qui préconise son emploi dans les maladies de la peau. Je crois, malgré la grande réputation de ce médecin, que même dans ce cas la matière médicale offre assez de ressources pou: que l'on puisse se passer de ce terrible remède. Le procès La- coste a montré les graves inconvénients qui peuvent résulter de l’emploi de l’arsenic comme médicament. En outre, si la méde- cine continue à en faire usage, il sera en- core répondu sur toute là France, et on pourra s’en procurer facilement. Il n’y a pas un bourg où ne se trouve au moins une pharmacie. Les fabricants d’étoffes imprimées et de toiles peintes font un assez grand usage d'arsenic. Ils emploient l’arséniate de po- tasse dans’ l’impression des indiennes, en en formant avec de l’eau gommée et de la terre de pipe une bouillie que lon appli- que sur les parties des tissus que l’on veut soustraire à l’action des mordants. On peut obtenir les mêmes résultats avec l'acide oxalique ou l’acide tartrique. Is se servent aussi’ de l’orpiment, sul- fure jaune d’arsenic;ilsle mettent, comme désoxigénant, dans les cuves où l’on fait dissoudre l’indigo à froid. La chimie offre un grand nombre de corps qui produiraient le même effet; plusieurs sont déjà utilisés. MM. Braconnot et La Billardière ont fait de nombreux essais pour'arriver à appli- quer l’orpiment sur les tissus, et s’en sér- : vir dans l'impression des toiles. Heureuse- ment cette dangereuse application n’a pas pu réussir. Si l’industrie des toiles peintes peut, sans HTVA inconvénient, se passer de l’arsenic, il n’en est pas de même de celle des papiers peints. L’acide arsénieux uni au cuivre pro- duit de magnifiques couleurs vertes con- nues sous les noms de vert de Schéele, vert de Schwerinfurt, vert métis. Ces couleurs sont à peu près les seules de cette nuance qui soient solides. On les emploie en très grande quantité pour peindre les papiers : ce sont même les seuls verts employés. Elles servent aussi pour Ja peinture à l'huile et en général pour toutes les pein- tures : leur émploi le plus considérable et le plus important est pour la peinture des vaisseaux. La marine fait une consomma- tion énorme de ces couleurs: outre leur éclat, elles offrent l'immense avantage de préserver les bois de la pourriture et de l’at- taque des vers. Ces couleurs, devenues in- dispensables,sonttellementemployéesqu’un seul fabricant à Paris en fait près de 80,000 kil. par an. Il serait donc impossible de dé- fendre cette industrie. Heureusement ce composé de l’arsenic n'offre pas de grands inconvénients : étant coloré on le reconnaît facilement. Pour le réduire en acide arsé- pieux, il faut plusieurs opérations de chi- mie que ne sauront pas pratiquer les gens du monde et encore moins les personnes du peuple. Les sulfures d’arsenic, le réalgar et l’or- piment, sont aussi employés comme cou- leurs. Le dernier, connu sous le nom d’or- pin doré, est d’un beau jaune, l’autre est rouge orange. Ces couleurs n'étant pas d'une grande utilité, pouvant être rempla- cées et surtout se trouvant faciles à réduiré en acide arsénieux, doivent être prohibées. Il est encore deux industries qui ont be- soin d’arsenic : lés opticiens qui l’allient au cuivre et à l’élain pour fabriquer les mi- roirs de télescopes; Et les verriers : ils portent de temps en temps de l'acide arsénieux jusqu’au fond des pots où le verre se fabrique ; l'acide e:: se sublimant agite la matière, favorise 1: mélange, hâte la vitrification et la rend ho- mogène. Très probablement il est d’autres substances qui produiraient les mêmes ré- sultats. Pourtantlesfabricants de verres fins, dits cristaux de Bohême, prétendent ne pas pouvoir se passer de cet acide.? En résumé, un seul produit de Parsenic est indispensable et doit forcément se trou- ver dans le commerce, c’est Ia combinaison : de ce métal avec le cuivre donnant nais- sance à des verts. Le gouvernement devrait donc en prendre le monopole de vente de tons les autres composés. Il ue livrerait de : l’arsenic métalliqou de la l'acide arsénieux qu'aux fabricants de couleurs, aux opti- ciens et aux verriers. Ces industriels se- raient responsables des accidents qui pour- ralent arriver. Il est deux états, la Suisse et la Bavière, qui ont complètement prohibé la vente de: l’arsenic. Ces pays le pouvaient sans grand inconvénient : ils n’ont point de marine, par conséquent il ne sentent pas le besoin du vert métis ; en outre ilstirentdel’étranger leurs papiers peints, leurs télescopes et 2 leurs verres fins. La France n’est point dans la même position : elle est une puis- ! sance maritime, et elle fait une grande ex- portation de ces papiers peints, supérieurs à ceux de toutes les autres nations par leur bon goût. GABRIEL DE MONTILLEY. 4r2 MÉCANIQUE APPLIQUÉE, Perfectionnements dans la filature de la laine, du coton et autres matières textiles; par M. E. BUXTON. Où peut réduire à quatre points princi- paux les perfectionnemeuts que je propose d'apporter dans la filature des matières textiles, et les énoncer ainsi qu'il suit: i° Soumettre la lame telle qu'elle sort.de Ja machine à carder à laction de l'eau avant de la mettre en rubans ou en cor- dons. : 2° Soumettre ces rubans à J’actionde l'eau avant de lesenvoyer aux machines propres à les élirer et à les filer. 3° Soumettre de même le coton, ou des mélanges de cotons, avec d’autres matières textiles, tels qu'ils sortent de la carde, à l'action de l’eau avant d'en faire des: ru- pans. 4° Enfin , exposer .ce.coton ou:ces mé- langes à l'action de l'eau avant de les faire passer par les appareils pour-le tirage.et la filature. Depuis longtemps, dans le travail du chanvre et du lin , on salure ces matières avec de l'eau, afin de faciliter la sépara- tion des libres pendant le cours des diffé- rentes opérations auxquelles elles sont sounises avant d'être converties en fils. On a trailé de même la bourre de soie dans ses mélanges avec le chanvre, le lin où Ja laine, dans les procédés qu’on a fait subir à ces substances pour les convertir en fil; mais je ne sache pas qu'on ait appli- qué particulièrement ce moyen àla laine seule ou au coton pur, où combiné avec d’autres matières textiles. ; La structure des machines à carder la laine, ou le coton seul où mélangé, aipsi que le mode d'opérer de ces machines étant bien connus, je ne pense pas qu'il soit-nécessaire d'entrer, à leur égard, dans des descriptions, et il en sera de même des machines à faire les rubans ou les cor- dons, de celies à-étirer et à filer, seule- ment mon procédé diffère en-ce qu'au lieu de travailler ces matières à sec, on les travaille saturées avec de l’eau, etle moyen le plus convenable pour cet:obiet, je crois, est de leur faire traverser une auge remplie de ce liquide à mesure qu’elles sortent de la carde..et à les y faire plonger en les:pas- sant sous des barres fixes placées au-des- sous de la surface de l’eau. Ce passage des rubans ou cordons de laine, de coton pur ou mélangé, à travers l'eau, à mesure qu’ils sortent de la carde, les améliore considérablement: leurs fibres ainsi humectées adhèrent les unes aux au- tres avec beaucoup plus de ténacité, au lieu de former une nappe sans consistance com- me dans l’ancien procédé. On pourrait employer beaucoup d’autres moyens que le service d’une auge pour humecter d’eau les matières, mais les ré- suliats serdient les mêmes. Les rubans ou cordons ainsi préparés ont ensuite besoin d’être filés, mais au lieu de Jes filer à sec, comme. à l'ordinaire, on les humecte encore d'eau avant de les faire passer par, les laminoirs, et c’est ce qu'il est facile de réaliser en plaçant derrière osiion géographique et géologique des antes, que lue pourra arriver à des résul- ais pratiques de quelque importance, Si d'un côté les agriculteurs ont trop ve hoses, side l’autre les chimistes ont pro- as trop aux agriculteurs, on ne peut néan- noïns disconvenir qu'il ne soit résulté léjà beaucoup de bien de l'attention qui “est portée sur la question des engrais. Fimportance des engrais est suffisamment Lémontrée par l'étendue des Capitaux qui 1nt été récemment engagés dans le flemandé à la chimie dans l’état actuel des : 2476 commerce du guano ; -on a trouvé encore de l’avantage à l'emploi de cette substance malgré les frais considérables qu'exige son transport en Europe. Cependant c’est un fait incontestable que chaque ville, que même chaque village prodigue et rejette de son sein tous les principes actifs qui font le mérite de ce trésor qu'on va chercher si loin. Les égouts de Londres jettent annuel- lement dans la Tamise plus de matières azotées et autres, reconnues de nature à fournir une excellente nourriture pour les plantes, que ne peuvent en fournir toutes les îles de Pérou et d'Afrique. On a beaucoup parlé et beaucoup écrit sur l'importance de faire attention à la géo- logie d’un canton lorsque l’on veut recon- naître la fertilité des terres qui s’y trou- vent; on a posé en effet comme un principe assez constant que la terre doit naturelle- ment tenir des éléments des roches sur lesquelles elle repose. Cela est vrai entre certaines limites et dans certaines condi- tions. Le sol qui repose sur du granite ou qui s'appuie sur la base d’une montagne granitique contiendra du quartz, du felds- path et du mica, à divers degrés de com- position ; mais dans certaines positions , dans les vallées, à plusieurs milles de dis- tance de toute roche granitique, le sol présente les mêmes caractères. On peut aisément s'expliquer ce fait; en effet l’eau qui lave les montagnes et qui entraîne avec elle les parties désagrégées de ses roches, va. les déposer à des distances variables. Au contraire on ne peut montrer avec une évidence suffisante qu’il existe une -diffé- rence remarquable entre la surface au sol d’une contrée à formation calcaire ou Schisteuse. On doit admettre que des plantes d’un certain caractère croissent sur l’une de ces formations et ne se trouvent pas sur l’autre. Si l’on suit le progrès de la for- mation de la couche superficielle du sol, on ne voit pas qu’elle doive nécessairement partager la nature de la roche sur laquelle elle repose. En effet on voit les lichens vé- géter sur les rochers tout nus, Y arriver à leur état parfail et y périr; leur décomposi- tion donne une très mince couche de ter- reau dans lequel poussent des plantes d’un ordre un peu plus élevé qui, périssant en- Suite et se décomposant à leur tour , aug- mentent la couche superficielle. C’est ainsi que d'année en année le sol s'accroît, non pas par la décomposition ni la désagréga- tion des roches, mais par les détritus des végétaux. Beaucoup de personnes pourront contester que ce soil là la marche réelle des phénomènes; cependant on peut poser eu principe que l’on à jusqu'ici attaché trop d'importance aux caractères géologiques de la‘contrée comme réagissant directement sur l’agriculture. SCIENCES HISTORIQUES. ARCHÉOLOGIE. AMEUBLEMENTS HISTORIQUES (‘). Meubles sculptés du XV° et XVI° Siécle, = INTÉRIEUR D'UNE CHAMBRE AU XV£ SIÈCLE, Chambre dont les vitres sont telles Qu'on n’en vict jamais de plus belles ; Chambre où pour faire ung doulx marcher < On à embrissé le plancher. CES RE VA ER I ER PO TE LL (4) Voir l'Echo des 16, 20, 23,21 février, 2,6, 9, 13 et i6 mars, ? Chambre natée en toute -place, Chambre tapissée si bien Ë Qu'on ne saurait dire combien. Chambre d'herbe verte semée ; Ghambré garnie d’ung butfect Et d'aultre mesnage parfaict, Comme de lict, de banc, de table, De coffre et Chaire prouffitable De placet, de selle, et scabelle. (Blason du moyen-äge.) GRAND DRESSOIR FERMÉ, Largeur du meuble. #2 1» Hauteur de:la pren. étagère (ouverte.) 2 T' » Hauteur de la-deuxième (fermée), 2» 0% Hauteur de la troisième (ouverte). 2 HO Ce dressoir vient, ainsi que nous l'avons dit, du château de d'Urfé, dont on voit encore les restes au milieu des bois et sur les hautes montagnes qui séparent le Fo- rez de l'Auvergne. Il a été trouvé dans une petite ville ap- pelée Servière, dans laquelle il était connu sous le nom : Dressoir d'Urfé. Une tradition forezienne prétend que l’origine de ce meuble serait encore indi- quée, au besoin, par ses supports en forme de lyre, sur lesquels repose tout le monu- nument. En effet, depuis Anne, l’auteur du roman de l’Astrée, la lyre a été donnée aux D'Urfé, pour indiquer la douceur de leurs chants. Ge dressoir à trois étagères superpo- sées, La premièro est ouverte sur le devant. Sur ses deux côtés sont placés les sup- ports des trois parties du meuble; ils for- ment une espèce de Îyre sculptée à jour, Le fond est un panneau sculpté en ara- besques, La seconde étagère est fermée, et divi- sée en deux compartiments; chacun d'eux est indiqué par une porte. L’encadrement de ces portes e:torné de sculptures riches et légères. La troisième étagère est ouverte. et composée «le la manière suivante : *È Sur son enteblement est une base qui repose sur toute la largeur du meuble. De cette base s'élèvent deux colonnes canne- lées, avec chajileau toscan. Ces colonnes soutiennentuu premier entablement seulp- té, qui s’avance de toute la Jargeur de la base. Cet entablement, surmonté d’une baguette ornée d'enroulements successifs découpés en feuillage, forme un couroune- ment très riche. Le fond de cette troisième partie est formé de trois panneaux, ornés de masca- rons et de chimères avec entrelas, et sépa- rés par trois pilasires en ronde bosse s’ap- puyant sur ses griffes de lion, CHAIRE A PINACLE, Hauteur du siége, depuis la base. 4 11 » Hauteur du bras, depuis Ja base, 2:19 NG Profoniieur du siége. AGE Hauteur du dossier, depuis la! base jusqu'au dais. TR TOR Hauteur de la galerie qui surmonte le dais. CE Longueur de la partie qui descend au dessous du dais. ASS Zn Largeur. DEN UN Cette chaire figure assez bien un portail d'église gothique (style fiamboyant), ter- miné par un dais où pinacle qui se projette de manière à couvrir tout le siége de la chaire. Ce pinacle est composé de deux par- ties; l’une s'élève au dessus, l’autre tombe au dessous de la voûte à nervures du pi- pacle. La partie supérieure, sculplée à jour, forme une galerie qui règne tout autour, comme on en voil à l'extérieur de l’abside 478 et quelques unes de nos cathédrales go- thiques. à L'autre partie est composée de panneaux sculptés fort délicatement : l'on croit voir un réseau de dentelures gothiques, sus- pendu en l'air’ et soutenu par, une main invisible. Le pied droit de l’ogive se ter- mine en cul-de-lampe fleurdelysé. Ce dais rappelle ces jolies petites niches, en jierre, sculptées à jour, qui servaient à protéger les statues des saints que la piété de nos pères plaçait autrefois à l’en- trée des églises, comme une sentinelle a- vancée chargée de veiller sur le sanctuaire, et d’avertir les chrétiens de la sainteté du lieu dans lequel ils allaient entrer. Au centre du dossier était un écusson ; malheureusement il a été gratté. Les chaires à dais se voyaient jadis dans la demeure de l’évêque, dans celle du sei- gneur suzerain, auxquels elles servaient de siége, ou plutôtde trône, quand ils re- cevaient la justice, ou qu’ils présidaient une assemblée de seigneurs soumis à’leur suzeraineté. Celle-ci a été trouvée à Billom. D'où vient-elle primitivement?... Peut-être du château de St-Saturnin, qui, après avoir appartenu à un dauphin d'Auvergne, ap- partint, pius tard, à Diane de Poitiers. Cependant plusieurs archéologues au- vergnals pensent qu’elle vient de l’antique château de Mauzun, qui fut la proprièté des évêques de Clermont, depuis le trei- zième siècle jusqu’à la fin du dix-huitième. Bâti sur le cratère d’un volcan éteint, 1l avait une enceinte extérieure gardée par 19 tours. Ce nombre indiquait celui des villages qui dépendaient de la seigneurie, et chaque village avait sa tour à garder et à défendre. Ses ruines ont encore quel- que chose de si menaçant, qu’on éprouve une espèce de terreur en les visitant en- -core aujourd'hui. CHASSE. Longueur. 8.1; 3:16 auteur. 451 4 Cette châsse sculptée sur ses quatre cô- iés, réunit l’ogival tristé et l’ogival flam- boyant. : Le premier côté, ogival treflé, offre une suite d’arceaux soutenus par des colon- nettes, à l'exemple de celles que l’on voit dans nos cathédrales. Des contours gracieux de chaque arceau s'élèvent des petites flèches, aiguilles den- telées ; de l'extrémité de chacune de ces fièches sortent trois feuilles de trèfle, sym- bole de la trinité au moyen-âge. Ce portique, avec ses signes symboli- ques, a quelque chose de simystérieux,que plus on le voit, plus on désire le voir. Une douce rêverie s'empare de l'âme... on ou- blie le monde... on se croit seul, sous le portique de quelque abbaye solitaire, dont le calme religieux eut souvent le pouvoir d'attirer d’illustres héros, de leur inspirer le repentir et de les préparer à mourir en pensant à l'éternité. Sur le côté opposé on voit le style ogival flamboyant dans tout son luxe. Ici, trois fleurs de lys servent de fonds à trois rosaces d’un dessin aussi gracieux que varié. De leurs majestueux contours elles remplissent ce second côté et en font comme un riche tableau. Ce‘te châsse est un monument qui peut servir à caractériser deux époques de l’art ogival en France. Les objets qui, comme celui-ci, sont ex- 479 clusivement consacrés à reproduire les for- mes de la sculpture religieuse, provien- | nent ordinairement des monastères, et sont l'ouvrage des moines. Ni Cette châsse vient, en eflet, de l’an- cienne abbaye d'Aubrac, située sur les li- mites du Gévaudan et de la Haute-Au- vergne, au milieu des montagnes, des bois et des neiges... Elle fut trouvée dans un pauvre petit hameau, voisin de l'ab- baye , chez un vieillard qui se rappe- lait l'avoir vue dans l'église du couvent. Elle renferma t alors, nous dit-il, des re- liques particulièrement vénérées, parce qu’elles avaient toujours préservé l’abbaye du pillage. Maintenant, voici comment nous a élé expliquée la présence des deux genres de sculpture que lon voit réunis sur cette chàsse. Autrefois, dans ces austères demeures, chaque religieux devait toujours travailler ou prier. Un religieux commençait donc un ou- vrage d'art d’après une épure ou modèle. Ce religieux mourait, laissant son œuvre inachevée.… Plus tard un autre religienx était chargé de l'achèvement du travail; mais le profil ou épure inventé par Île sculpteur tonsuré ne lui convenant point, il terminait donc l’ouvrage commencé d’a- près ses propres inspirations, et s’écarlait du modèle prim.tif. C’est probablement ce qui a eu lieu pour la châsse que nous venons de décrire. En publiant aujourd’hui Ja fin de la pre- mière série des Afeubles sculplés, nous croyons être agréables à nos lecteurs en leur indiquant quelques ouvrages utiles à consulter pourconnaitrella vie intime de nos pères el les meubles qui ornaient leurs de- meures. 1° Mémoires sur la vie privée des Fran- çais, par Legrand d’Aussy. 2% L'ouvrage de M. Alexis Monteil, composé d'après des manuscrits gothiques. 3° Les Tableaux accomplis de tous les arts libéraux contenant brièvement et clairement par singulière méthode de docirine une géné- rale el sommaire partition des dicts arts, a- massez ct reduiclz en ordre pour le soulage- ment et profict de la jeunesse, par M. Christo- fle de Savigny, seigneur dudict lieu et de Prément en Rhetelois, avec cette devise : Tost ow tard, près ou loing, A le fort du foible besoing. 4 Le Précis d'une Histoire générale de la vie privée des François, par Content d’Or- ville. 9° Les Fabliaux de Mon. 6° Le Catalogue de la vente des archives de M. de Joursanvault (pour les meubles), 2 vol. in-8, 1540. 7° La Notice sur la vie de Louis d'Orléans, par Champollion-Figeac, ete. Ch. Grouer. —6226 25 eece— BIBLIOGRAPHIE. DE L'ACTION DU TABAC sur la santé et de son in- fluence sur le moral et l'intelligence de l’homme ; par le docteur À. Boussiron. In-8 de 4 feuilles 412. A Paris, chez Dusillion, rue du Coq-St-Honoré, 18. DE L'HYDROTHERAPIE et de son applicatiou au traitement de quelques affections chroniqnes ; par le docteur Lubanski. In-8 de 5 feuilles 414 — A Paris, chez Germer-Baillière. DE L'ORG ANISATION des bibliothèques dans Paris par le comte'de Laborde. Première lettre. In-8 … d'une feuille 314 plus une planche.-A Paris, chez Kranck, rue Richelieu, 60, HNCYCLOPEDIE NATIONALE ; par À. Bréant, Qua- torzième série. Iu=8 de 5 feuilles. — À Paris, ehez Cajani, rue Fontaine-St-Georges, 16. L'ouvrage aura quatre volumes publiés en 24 sé | ries. Prix de la série, 1 fr. | La quatorzième série contient la fin du deuxième volume et le commencement du troisième. MANUEL d'iconographie chrétienne grecque et =" tine, avec une introduction et des notes; par M. Didron, de la Bibliothèque royale, etc. Traduit du manuscrit bysantin, {e Guide de la peinture, par le docteur Paul Durand. In-8 de 33 feuilles 172. MEMOIRE sur la résine icica; par M. F. Scribe. In-8M de trois-quarts de feuille. — FAITS DIVERS. — Le chevalier D. Nicolo Santangelo, ministre den l'intérieur du royaume de Naples, vient de publier lé programme du seplième congrès des savants italien Il doit cette fois avoir lieu à Naples. L'ouverture el est fixée au 20 septembre 1845, et la clôture au 5 octobre suivant. Le président est don Antonio Spi=M nelli. Le roi de Naples prend, dit-on, un vif intérét M à cette réunion scientifique ; on 8e dispose à faire de grande préparatifs pour falre aux savants Ja plus brii- lante réception. — Les navires destinés à l'expédition qui se pré- pare en Angleterre pour l'exploration du pôle nord, viennent d’être mis en commission à Woolwich L'expédition sera commandée par sir John Franklin, qui montera l'Erebus ; le second navire, le Terror, sera Commandé par le capitaine Crozier. — On a beaucoup parlé du fruit du sablier (Huwra crepitans). On sait qu'arrivé à sa maturité, ce fruit éclate avec une force surprenante: que dès lors ch cune des parties qui le composent (carpelles) s'ouvre M en deux battants, et que les graines scltrouvent ainsi M disséminées. Cette explosion est accompagnée d'un bruit qui quelquefois approche de celui d’un coup de f pistolet. Uu fait qui a été obscrvé tout récemment If par l’auteur de la présente note prouve que cette propriété remarquable peut se conserver pendant longtemps et rester suspendue pendant un intervalle MM de temps fort long et dans des circonstances favora= bles, pour se manifester ensuite plus tard. — Deux fruits de sablier avaient-été achetés à la fin de cet automne chez un marchand de vieux objets; ils é= | taien placés devant la porte de celui-ci, dans la rue, parmi des coquilles, et aucune précaution n'avait ce= tainement été prise pour empêcher leur déhiscences Depuis quel temps avaient-ils été cueillis et comment avaient-ils été conservés jusque-là ? c’est ce qu'il esb impossible de savoir ; mais ils paraissaient très vieu) et l’un d’eux surtout avait été attaqué par les inse@ tes. Iis avaient nécessairement enduré une tempéra ture élevée, puisqu'ils étaient dans la rue, où le s0 leil devait arriver jusqu’à eux; cependant ils étaie restés entiers. Lorsqu'ils passèrent entre les main de l’auteur de cette note, ils furent placés dans 114 tiroir et dans une chambre sans feu; or ce fut pens dant les froids du mois de février dernier qu'en ous vrant le tiroir (qui du reste était ouvert presque to les jours), on vit que l’un des deux fruits avait éclaté entièrement. Ce fait nous à paru important à n à cause des circonstances qui l'ont accompagné, parce qu’il prouve que le fruit du sablier peut me tre en jeu sa force élastique après l'avoir laissée re poser pendant longtemps, et cela sous l'influence temjéralures basses et même froides. Aou. ème année. Parîie.— Dimanche, 23 mars 1845 | Ns 48 : L'ÉCHO DU MONDE SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE: TOUS LESE PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. ÉcHo: p& MONDE savant parait le JEUDI et le DIMANCHE de chaque semaine et forme par an deux volumesde plus de 1,200 pages chacun On s’abonne à Paris, rue des BEAUX-ARTS, N. 6, et rue de la CHAUSSÉE-D’ANTIN, 8, et dans les départements chez les principaux libraires, et dans les bureaux de poste et des Messageries. Prix du journal , Paris pour un an, 25 fr.; 6 mois, 13 fr. 50, trois mois 7 fr, — DÉPARTEMENTS 30 fr, 16 fr., 8 fr. 80. À L'ÉTRANGEA 5 fr. en bsus pour les pays payant port double. — Adresser tout ce qui concerne le journal à M. le vicomte A. de LAVALE TTÉ, directeur et rédacteur en chef. SOCIÉTÉS SAVANTES. | Société royale de Londres. Séance du 6 mars. | Il est donné lecture d’un mémoire sur taluminium compacte, par le professeur \œhler, de Goettingue. L'auteur à reconnu, ‘ar suite d’observaiions récentes , et con- l'airement à ses recherches antérieures , tue l'aluminium est facilement fusible, et jue lorsqu'on Fobtient par voie de réduc- en à l’aide du chlorure résente sous la forme de globules fondus, ni.-sont généralement de si faibles dimen- ions que l’on ne peut reconnaître leur brme sous le microscope, mais que, dans ‘ertains cas, ces globules peuvent cepen- rant acquérir un diamètre appréciable. M. ïæhlter opère la réduction dans un creuset “argile dont il couvre le fond avec des - rasments de potassium pur; il achève de “ouvrir avec une couche de chlorure de otassium en poudre. Le creuset est alors “ermé el chauffé au feu de charbon; la ré- juction s’y opère instantanément. L’alu- ainium fondu a la couleur et l’éclat de étain poli ; il reste parfaitement blanc à air : il est d'une malléabilité parfaite et elle que les globules qu’il forme peuvent ire battus en lames de la plus grande té- iuité, sans se diviser sur leurs.bôrds ; il » st totalement dépourvu de propriétés ma- . nétiques. Sous les autres rapports, ce nétal , à l’élat compacte, possède les di- erses propriétés que les auteurs lui avaient éjà assignées. | poses d'iorticuiinre de Louer. Séance du 18 février. Il est donné lecture d’un travail de M. V. B. Pepys, dans lequel se trouvent rap- ortées les expériences faites par l’auteur ur des lupins semés dans des terres pures t engraissés avec des stimulants; dans ces xpériences , l’auteur se proposait de re- onnaître les faits qui se passent dans le hénomène de la nutrition des plantes. La erre qu'il a employée est un mélange de able blanc, 75; d’alumine, 45, et de car- onate de chaux,10.Les vases dans lesquels nt été faites les expériences sont des bou- billes de verre vert, dont le fond avait été nlevé et qui av aient élé renv ersées. Lors- ue les p lanles montrèrent les boutons de eurs , elles furent retirées et pesées; les donnèrent alorsles résultats suivants : , Arrosée d’eau dis- illée une pau DESAE ne Avec du guano. Avec du sous-car- jonate d’ammonia- ue - ee pe tite 12,5 grains. La plante ne poussa pas. * Id. de potassium, il se h. Avec de l’hydro- chlorate d’ammoz NIAQUE ie Arpsse 5. Avec du guano mêlé à la terre, trois plantes pesè- Id. FO es 200 grains. 6. Avec de l'engrais de Daniel dans là è terre, une plante pére: Re 7. Avec de la suie, trois plantes pesè- ONE CAR ACIER 215 — 8. Avec du nilrate HÉMpOtasSe eu 9. Avec du nitrate d'ammoniaque . . Dans de la tourbe, dans dela terre ar- gileuse. dans l’eau de pluie, une Pine lEDeS dr, 192,5 grains. Les chiffres qui pr écèdent montrent que le résultat obtenu avec de la suie est plus considérable que celui qu'a donné le guano; que des terres pures, Sans matière organi- que, sont presque stériles, mêmelorsqu' elles sont mêlées de matières alcalines, et qu ’au- cun sol artificiel ne peut être comparé é à celui que produit la nature elle-même. — Parmi les objets présentés à la société dans cette séance, se trouvait une botte d’asperges qui en contenait 100, et qui. pesait 9 livres. Il est difficile d'obtenir de plus belles asperges forcées; elles étaient grosses et succulentes, et plusieurs avaient l épaisseur du pouce. Elles avaient été pri- ses sur une couche faite comme d’ordinaire; mais au lieu de chauffer la couche comme on Je fait quelquefois avec des réchauds de malières en fermentation, on a employé l’eau chaude qui produit une température beaucoup plus constante, et que l’on peut régler comme on le désire; on a couvert la couche de volets de bois, afin d'empêcher la déperdition de la chaleur et de pouvoir laisser se dissiper l'humidité surabondante. — M. Ruckera présenté un pied de Den- drobium speciosum qui sur passait en beauté tous ceux qui ont été présentés jusqu’à ce jour. Quoique cette espèce fleurisse diffi- ciiement, ce pied portait de vingt à trente grappes de fleurs jaunes, chaque pseudo- bulbe ayant donné deux ou trois épis. La plante ne poussa pas, Id. Séance du | mars. Le jardin de la société a fourni, dans celte séance, une plante qui a été envoyée de Hong- Kong par M. Fortune, le Mussœn- da frondosa. Ses pelites fleurs tubulées qui sont réunies plusieurs ensemble aux extré- mités des branches, sont d'un peau, aune: mais le caractère le plus saillant de cette plante consiste dans les grandes bractées blanches veinées de vert qui résultent de la On rend compte des ouvrages et mémoires scientifiques, soit français, soit étrangers, qui sont pa et sans rrAï8, au bureau du Journal.’ transformation de l’un des cinq petits sépa- les qui composent le calice. Cette plante n'est pas nouvelle dans les jardins ; mais elle y élait rare depuis plusieurs années. 1} est à espérer que maintenant elle se répan- dra beaucoup plus, les jardiniers s’occupant particulièrement de sa culture. Institution royale de Londres, Séance du 28 férrier. Le docteur Latham communique un mé- moire sur la classification et l’origine des Indiens de l'Amérique septentrionale. — Cette communication consiste dans les ré- sultats d'une suite de recherches sur la classification et l'origine des Indiens des deux Amériques. Elle porte sur trois points spéciaux qui sont : les relations ethnogra- phiques qui existent entre eux, leur position respectivement aux nations de l’ancien monde, etles points particuliers desquels ils se sont introduits en Amérique. La méthode employéepar l’auteur pour arriver à ce résul- tatest la comparaison de leurs langages. On à longtemps insisté sur ce fait qu’il existe une analogie < générale dans la construction gran maticale de toutes les langues de PAméri- que, Mais qu'en même temps il existe entre elles des différences très remarquables sous le rapport de leurs vocabulaires. Il est re- connu que ce contraste a été eXEgÉTÉ, ct que les déductions qu’on en avait tirées, non-seulement isolaient les races améri- “caines de celles d’Asie et d'Europe, mais encore qu’elles les séparaient d’une manière trop tranchée les unes des autres. Le lan- gage particulier des Esquimaux que l’on devait nalurellement supposer constituer une trapsilion, a élé considéré comme n’é- tant ni asiatique ni américain. Le docteur Lathan entre ensuile dans un examen détaillé dans lequel nous ne pou- vons le suivre, et il arrive enfin à la con- clusion génér ale que les langues américaines sont les membres subordonnés d’un groupe que l’on peut considérer comme élant équi- valent au groupe indo-européen. Scance du 7 mars. Le mémoire lu dans cette séance est ce- lui de A. Goadby qui a pour titre : Sur la nature et l'action des liquidcs conservateurs appliqués à la structure animale. —M. Goad- by commence par faire remarquer les dé- fauts de forme et de disposition des vases dans lesquels on conserve ordinairement les préparations anatomiques et zoologiques. Ces vases sont généralement des flacons cylindriques, ce qui déforme les objets par suite de la réfraction. Ils ne sont pas her- métiquement fermés. et il s’en suit que le | fiuae aûns remermenti evapore conti- | nucllement. Des 10rs,\ orsqu on remue ces flacons imparfaitement. remplis, par exem- ple pour les porter au jour, le liquide inté- 184" rieur s'agite, et ses mouvements dérangent ou déforment#l& préparati EN à iNconvÉ- nienis ont engagé MS Goa SUR nouvelles formes dé vases etidle 1buvéaux liquides con$erWateurs, {ba camniençé.par s'occuper de perfectionner la forme et la disposition des vases. Il réussi à cons- truire des flacons carrés dont les parois sont formées de lames de verre réunies à leurs bords par de la glu marine. Ces vases étant remplis exactement de liquide au point de ne plus contenir dutout d'air, nonseulerment ve produisent plus ces effets de réfraction qui résultent de la courbure du verre dans les flacons cylindriques, mais encore ils peu- vent être remués et maniés sans aucun dan- ger pour les préparations qu'ils renferment. Quant au fluide conservateur, M. Goadby adopte deux formules différentes. La pre- mière résulte du mélange de | ° Sel marin (Bay-Sall). 4 onces. Alun. 2 Sublimé corrosif, 2 ou {4 grains. Eau. 1 ou 2 quarts. Ce liquide est émployé par lui pour con- server les frrmesextérieures et les organes intérieurs des insectes. Quelquefois il est nécessaire de rétablir des préparations qui se sônt ridées dans l'alcool, ou de conser- ver avec leurs caractères les tissus les plus délicats des mollusques. Il arrive aussi quel- quefois que le carbonate de chaux des petites coquilles se décompose si on les plonge dans une solution alunée. Dans ces circonstances, M. Goadby adopte la formule suivante pour la composition de son liquide conserva- teur : Sel marin. 432 livre. Arsenic. 172 drachme. Sublimé corrosif, 2 grains. Eau. 1 quart. Le savant anglais présente un grand fla- con carré rempli de ce liquide, dans lequel se trouve un argonaute qui flotte de ma- nière à paraitre vivant. Il montre également des coléoptères avec leurs ailes et leurs élytres déployées; celles-ci ont con$ervé leur brillant métallique et leur couleur, celles-là ont gardé la structure’délicate et caractéristique qu’elles ont chez l’animal en vie. Il place aussi sur le bureau des mollusques marins et des zoophytes connus pour la délicatesse de leur texture et qu'on ne peut conserver par aucun autre procédé ; enfin il présente des préparations également bien conservées des appareils circulatoire , nutritif, etc. des insectes. —1l recommande de prendre, dans l’emploi de ce procédé pour -la conservation des préparations les précautions suivantes : 41° éviter d'em ployer le plus fort des deux liquides, alu- nés, à moins de nécessité; 2° employer une quantité de liquide proportionnée aux di- mensions de la préparation qui doit y être plongée ; 3° changer souvent le liquide; 4° tenir l’objet entièrement plongé. z en QE * SCIENCES PHNSIQUES. CHIMIE. Préparation du jaune de Naples. Suivant le professeur Brunner, de Ber- ne, on se procure un très beau jaune de Naples au moyen du procédé suivant : « La pureté des matériaux est une con- dition indispensable. C’est pourquoi l’émé- tique (lartrate d’antimoine et de potasse) mérite la préférence sur {outes les autres préparations anlimoniales. Avant de l’em- LME pyarèe N +: lasuen laut A LA Es finement pulvérisé avec deux parties de nitrate de plomb également pulvérisé ; on ajoute au mélange quatre parties de sel de cuisine sec el réduit en poudre, et on chauffe pendant deux heures dans un creu- set de Hesse. La chaleur doit être assez intense pour faire entrer le sel en fusion; une chaleur rouge moyenne suffit. Après son refroidissement, on renverse le creu- set, et on le débarrasse de son contenu au moyen de quelques coups légers qui le dé- tachent en masse. Le sel occupe en gran- de partie la surfice du mélange; on le sé- pare du produit par des lavages répétés. . Le jaune de Naples forme dans le creuset une masse ‘dure qui se détrempe dans l’eau de manière à donner naissance à une poudre plus ou moins fine. Qnand on dé- passe le degré de chaleur indiqué, le pro- duil est constitué par une masse très dure qui ne se divise pas dans l'eau et qui est très difficile à écraser ; on doit éviter cela. » Ilest facile d'expliquer ce qui se passe dans cette opération. Le tartre stibié est décomposé par le nitrate de plomb, tandis que l’oxygène de l'acide nitrique s’empa- rant des éléments du tartre sübié, trans- forme l’oxyde d’antimoine en acide anti- monique, qui s’unitavec l’oxyde de plomb, L’addition du sel de cuisine n’a d’autre but que de modérer l'effet de la double décomposition, car autrement une partie des métaux serail réduite (ce dont le pro- lesseur Brunner s’est assuré jar des expé- riences directes). À » Le jaune fourni par ce procédé est toujours bon, quoique les nuances varient un pou. Àl tire davantage sur l’orangé, lorsque la chaleur n’a pas été por:ée au- delà du point de fusion du sel, et davan- tage sur le jaune-cit on, et même sur le jiune-soyfre, quand la chaleur a été plus intense. Il est difficile et à peu près im- possible même de rencontrer toujours jus- te la nuance voulue; mais on obtient con- stamment un bon produit, » . Il ya un autre procédé qui est plus éco- nomique, mais moius sûr que le précédent. On fuit un alliage avec \parties égales de plomb et d’antimoine, que lon mélange après l'avoir réduit en poudrefine avec une partie et demie de nilrale de. potasse et 3 parties de Sel de’cuisine, puis on expose le tout à une forte chaleur, comme précé- demment. On obtiendrait même par cette méthode une couleur jaune, d’une qualité inférieure, à la vérité, en chauffant forte- ment une poudre formée par des carac- tères d'imprimerie, du sel de cuisine et du nitrate de potasse. Le jaune le plus intense, ainsi que celui qui tire le plus sur orangé, s'obtient en soumettant Île mélange, étalé en couche mince, à une chaleur rouge modérée pen- dant un espace de trois heures. Dans son Trailé de la peinture à l'huile, Mérimée donne aussi un procédé qu'il at- tiibue à Guimet, l’auteur de la découverte de l’outremer artificiel. Ce procédé con- | pâte estisèche, | met à la chaleur rouge pendant trois heu* A] vx dl une partie à ce que. quand la. P et on la soumet à la chaleur rouge modérée, - Mais cette méthode est loin de procurer - d'aussi bons résullats que la première. Dans les Secrets modernes, e:c., par Pe- Ouzé, On lrouve également l'indication dé plusieurs mélanges dont la fusion est sus- ceptible de fournir le jaune de Naples. « Nous citerons entre autres : 1° Cendre de plomb, 3 parlies Deutoxyde d'antimoine, 1 (On fait fondre à dérée.) 2° Minium, Deutoxyde d’antimoine, Oxyde gris de Zinc, une température mo- ‘2 parties, M 3 parties, LM ; 3° Plomb. 24 parties, Antimoine, 11 Bitartrate de potasse, 1 Sel marin, «l 4° Plomb, 16 part. 113 Antimoine, 10 me 13) Bitartrate de potasse, 1 part. 5° Plomb, 10 part. 213 Antimoine, 5 part. 93 Bitartrate de potasse, 1 part. 6° Plomb. 6 parties. Antimoino, 4 Bitartrate de potasse, … 1 PE Plomb, | "D part. 1f2 Antimoine, : 9 Bitartrate de potasse, 1 Dans les six derniers mélanges, le plomb pare à À 2 et l’antimoine doivent être préalablement“ calcinés, et puis fondus avec les autres substances. 8 Céruse, 3 part, 12 | Anlimonite de potasse, 3 | Alun, 1 Hydrochlorate d'ammon., 1 % Litharge, Antimonite de potasce, 2 Hydrochlorate d’ammon., On broie parfaitement les substances M on les mêle intimement, et on commence d’abord par les chauffer doucement pen: plusieurs heures, après quoi on les sou- 5 parties. res. Une plus forte proportion d’antimo* nite et de l'hydrochlorate d’ammoniaques rend le produit plus rouge. ‘à D'après Laboullaye-Marillac, on aviveln couleur du jaune de Naples en le faisant bouillir longtemps dans de lacide hydro chlorique très étendu. Cet acide agit en dissolvant l’oxyde de plomb en excès 6h l'alumine. : (Revue scient.) ——0 € 0 D D— SCIENCES NATURELLES. ZOOLOGIE. EL Sur les corpuscules sanguins du paresseuxà deux doigts (B-adypus didactylus Einn. par M. GEORGE GULLIVER. dr a Une observation que j'ai eu occasion dé faire , il y a peu de temps, m'a appris pee le paresseux didactyle est l'un des animaul en fort petit nombre chez lesquels les gl0= bules sanguins sont beaucoup plus volumi meux que ceux de l’homme; leur grandeur anglais est de 172865. .: M. Mandl a découvert que les corpuscules sanguins de l'éléphant sont les plus grands ‘parmi tous ceux -des mammifères que l’on ait encore observés; postérieurement j'ai ‘reconnu que ceux au capybara venaent im- immédiatement après eux qüant à leurs dimen- £ions ; C'est ce que j'ai fait connaître dans mon Appendix to Gerbe”s Anatomy, pag. 5, 8 et 20. Mais il paraît aujourd'hui que les corpus- que ceux du capybora , et que, parmi les mammifères, ils viennent immédiatement ‘après ceux de l’éléphant. ; Afin de faciliter la comparaison à ce sujet, je vais transcrire ici quelques-unes des me- FSures que j'ai obtenues pour la grandeur | moyenne des corpuscules sanguins des mammifères, en les disposant selon l’ordre ide leurs dimensions que j'exprimerai en lfractions de pouce anglais. | Elephas indicus Curv. 192745 | Bradypus didactylus Linn. 172865 Balœæna boopsAuct. 113099 Hydrochærus capybara Erxleb. 193216 Phoca vitulina Linn. 175281 Dasypus villosus Desm. - 193315 Myopotamus Coypus Desm.- 175355 | Pithecus Satyrus Geoffr. 113383 | Dasypus sex-cinctus Auct.. 173457 ) Ona dit que les corpuscules sanguiss sont - plus gros chez les omnivores que chez les 'herbivores et les carnivores. J'ai déjà rap- porté plusieurs faits qui ne concordent pas . avec cette opinion; j’ajouterai encore celui-: . ci, que les vertébrés ovipares, quelle que . soit la nature de leurs aliments, ont des torpuscules sanguins plus volumineux que les mammifères , et que les dimensions de ces mêmes corpuscules chez plusieurs oi- Seaux carmvores sont plus considérables : que celles sous lesquelles ils se présentent | Chez plusieurs espèces omnivores. | Enfin, je ferai remarquer que le pares- . Seux didactvie ne se nourrit absolument que | de matières purement végétales, et que ce- . pendant il vient immédiatement au second « rang, après l’étéphant, parmi les mammi- fères, pour les dimensions considérables que présentent ses corpuscules sanguins. ons rm — « BOTANIQUE Note sur le mode de propagotion des Nidu- | loires, genre de l'ordre es Gastromyctes (cryptogamie); par G. D. Wesrenpone, mé- decin à l'hôpital militaire de Bruges. (Bulletin de ni royale des sciences de Bruxel- cs), (Suite et fin). Pour être aussi clair que possible dans l'exposé des faits, nous suivrons pas à pas les évolutions d'une lentille qui vient de . tomber par une cause quelconque au pied . de la plante-mère, et sur le bois pourri qui | doit lui servir de base. . Ainsi supposons une lentille, tombée in- différemment sur la face supérieure ou sur- la face ombilicale, ce qui arrive plus sou- vent ; elle y reste tant que l’état hygromé- trique de l’airet du bois, sur lequel elle est couchée, n’est pas convenable au travail préparatoire; mais du moment qu’une | quantité suffisante d'humidité l'entoure pour ramollir ses enveloppes (carpoderme), rs,0n voit naître sur les débris ducordon moyenne exprimée en fraction de pouce cules sanguins du paresseux sont plus grands 488 ombilical ou sur la face du spore qui re- garde la terre,une sorte de subiculum ou de moisissure rousse, jaune ou blanchâtre, rayonnant et se dirigeant vers le bois pour s’y attacher et faire l'office de racines ; au bout de deux jours la graine adhère déjà assez fortement pour qu'on doive employer! une certaine force pour la détacher. Sialors on rompt ces adhérences et qu’on retourne la lentille, on voit.que ce duvet disparaît promptement; si les circonstances sont fa- vorables, elle ne tarde pas à reproduire un pouveau subiculun, par la face qui alors est tournée vers le bois, pour s’y attacher de nouveau. Ce n’est que quand ces adhé- hérences sont bien étabiies, que la lentille elle-même commence à donner quelques signes de vie ; le centre qui s'était légère- ment affaissé pendant la formation du‘sabr- culum, commence xs'élever ; les deux mer- branes dont le carpoderme est formé deviennent plus épaisses ; la matière blan- châtre et dure, contenue dans l’intérieur, se ramollit au point de devenir presque li- quide, un peu visqueuse et transparente ; vue au microscope, On remarque que ceite matière est formée par une agglomération de globules très petits etarrondis, dont quel- ques-uns paraissent un peu plus gros. Du 4e au 5° jour, le spore grossit, perd sa forme primitive lenticulaire pour. deve- nir globuleux; la parte inférieure du car- poderme qui constiluera le peréliwun, conti- nue à s’épaissir, mais aux dépens du segment supérieur (épiphragme): elle a déjà 4 à 5 millimètres de hauteur ;Je liquide intérieur devient plus consislant, plus visqueux el d’un aspectlaiteux ; au microscope, on voit un certain nombre de globules beaucoup plus gros que les autres, presque opaques, arrondis, et dont quelques-uns sont munis d’un prolongement sétacé à peine visible ; ce sont ces globules qui formeront les nou- velies lentilles ou spores, dont le cordon ombilical est déja représenté par cet appen- dice sétacé. Du 5e au 8 jour, la forme générale de la plante s’allonge, devient ovalaire touten continuant de grossir ; sasurface extérieure, qui était assez lisse, devient tomenteuse et d’un jaune plus ou moins vif; sa hauteur a atteint de 6 à 8 millimètres ; le liquide inté- rieur cotinpue à s’épaissir et devient entiè- rement blanc et très visqueux; les spores ont au moins triplé de volume; les appen dices sétacés se prononcent davantage et se dirigent vers la partie inférieure de la. ca- vité du peridium, pour y prendre des adhé- rences ; le liquide visqueux étant placé sous le microscope, on y voittoujours une masse de petits globules arrondis, en tout sem- blables à ceux qu'on trouve maintenant aussi dans l’mtérieur des nouvelles graines, et qu'on peut bien observer quand on en écrase une avec la pointe d’un canif. Du 8°° au 12° jour le peridium a atteint toute sa hauteur (9 à 40 millimètres): ses parois, qui sont d'un brun ferrugineux, sont comme subereux et ont à peu près un demi-millimètre d'épaisseur; le bord est bien dessiné et donne attache au pourtour à l’épiphragme, qui s’amincit de plus en plus vers le: centre; les spores ont atteint un à un et demi millimètre de largeur, mais ils se sont aplatis, ccmme s'ils avaient été soumis à une certaine pression; les cordons ombilcaux ont tous pris leur attache au fond de la cupule. Si maintenant une belle journée se mon- tre, alors l'épiphragme ne tarde pas à se rompre au centre en plusieurs lambeaux, 489 qui se roulent en dehors, se dessèchent et tombent ; les bords du peridium n'étant plus retenus par ce frein, se déjettent un peuer. dehors, et donnent à la cupule la forme évasée qu'on lui connaît ; le peu de liquide qui entourait encore les lentilles s’évapore promptement, et on voit, remplissant aw moins les trois quarts de la cavité, 7 à15 SPpO- reslenticulaires, opaques et jaunâtres, dispo- sés comme les œufs dans un nid ; les parois internes sont lisses, comme vernisgées et d’une couleur légèrement plombée, Enfin, après la déhiscence ou destruction de l’épi- phragme, c'est une des causes dont nous avons parlé plus haut qui détermine la sor- tie des spores du peridium, ce qui arrive ordinairement du 12% au 20% jour, pour recommencer les évolutions d’une nouvelle génération, en passant par les différentes phases que nous venons de faire con- naître. De ce qui précède, nous pouvons con- clure : 1° Que les globules contepus dans les lentilles, et que plusieurs auteurs ont con- sidéré comme les spores, ne le sont pas, dans ce sens qu'ils ne peuvent produire immédiatement de nouveaux individus : seulement ils ont la faculté de devenir de vérilables spores à la deuxième génération. 2° Queles lentilles auxquellesnous avons préféré donner dans le cours de ce travail le nom de spores, et que les auteurs avaient regardées comme des sporanges, ne peu- vent plus être considérées comme telles ; parce que ce sont elles qui produissent. im médiatement les nouveaux individus, ef non pas les globules contenus dans leur in- térieur, qui ne sont que les rudiments de spores d’une autre génération, —— Sur Î'irritebilité des étarmines de certaines plantes; par le docteur ATTiLto Tassr (mis- cellance di Pisa, parte 2, n° 49). Le, docteur Attilio Tassi, agrégé à Îa chaire de botaniqte de Pise, sachant toute l'importance que présententles phénomènes de l'irritabilité des plantes et combien äl est essentiel d'éclaircir ce point de physio- logie végétale, sur lequel on est encore bien peu fixé, a voulu ajouter aux obser- vations que possédait déjà la science celles qu’il a eu occasion de faire lui-même. Dans son mémoire, 1l parle d'aberd de l’irritabi- lité qu’il a reconnue dans les élamines du Portulacanucronata Liok, et il fait remar- quer, ainsi qu’il l'avait déjà dit à l'époque du congrès des savants italiens à Florence, que la direction que prennent ces étamines irritées chez les pourpiers est opposée à celle qu’on leur voit suivre chez les opun- tia et généralement chez les cactées, puis- que ceiles des premiers vont du centre vers la circonférence, tandis que celles des derniers vont de la circonférence vers le centre. Il décrit ensuite les mouvements qui ont lieu dans les étamines du Grewia occidentahs et @e l'Entelea palmata. N cite à ce Ssujel les observations de MM. Morren et Parlätore sur l’irritabilité des étamines du Sparmanna africana; le dernier de ces savants a observé ce dernier phénomène un nombre infini de fois, le Sparmannia étant fréquemment cultivé en pleine terre dans les jardins en Sicile. L'Æntelea ou Sparman- mia palmala présente également, comme les pourpiers, comme le Grewia déjà cité, comme le Sparmanria africana, une direc- tion des étamines da centre vers la périphé- rie, à la différence de celles des cactées, ainsi que de celles des Berberis, du Wahonta agifolium, espèce de la famille des Berbé- ridées; chez ces dernières , M. Parlatore à reconnu que les étamines sont très irrita- bles, et qu'elles se rapprochent{du pistil par un mouvement direct de la périphérie vers le centre. M. Tassi fait remarquer que la partie la plus irritable dans les étamines de l'Entelea est la base du filament; ce fait concorde avec ce qu'on sait des Berbers , avec ce que M. Parlatore a reconnu égale- ment chez le Mahona aquifolium , chez lequel ce dernier savant à vu encore l'irri- tabilité persister même dans les fleurs dé- tachées de la plante mère, tant qu’elles sont fraiches, observation qui confirme celles de divers botanistes et particulièrement de Gmelin qui en avait déjà parlé dans sa belle dissertation : De rrritabihtate vegetabr- lium. : M. Tassi finit en disant qu'il a aussi ob- servé des phénomènes d'irritabilité dans les étamines de l’Helianthemum semigla- brum. Toutes ces observations venant s'a- _ jouter à celles que possédait déjà la science, présentent un intérêt auquel ajoute l’exac- titude avec laquelle elles sont décrites par lauteur. —— RER ——— SCIENCES MEDICALES ET PHYSIOLOGIQUES. Remarques pratiques sur les kystes de l’or- bite; par M. A. BÉRARD. Les kystes de l'orbite causent tant d’in- certitude et d’embarras aux chirurgiens, mème les plus expérimentés, qu’on ne sau- vait recueillir trop de données propres à éclairer, disons mieux, à constituer leur histoire. C'est dans ce but que nous em- pruntons à un travail de M. A. Bérard les remarques suivantes, qui ont trait principa- lement au diagnostic. J'ai vu, dit l’auteur, un malade affecié de kyste de l'orbite devenir myope, et un au- ire presbyte, par les progrès du mal. Cette circonstance, fort curieuse, tient peut-être tout simplement au siége différent du kyste, -ou à des variétés dans sa forme et son éten- due. La tumeur se développe-t-elle d’abord en arrière de l'œil, elle le chasse directe- ment hors de l'orbite. Le premier phéno- mène qu'on observe alors, c’est l’allonge- ment exagéré des muscles droits, qui ten- dent, mais en vain, à faire reprendre à cet organe sa place primitive. Or, par cette tension, le diamètre antéro-postérieur de l'œil est diminué; le malade devra donc être presbyte. Le kysie se développe-t-il au contraire plus en avant, il comprime d’a- bord le globe oculaire, ne Île repousse en avant qu'après un certain temps; aussi, par l'effet de cette pression supéro-inférieure, le diamètre antéro-postérieur de l'œil est-il augmenté, el c’est ce qui rend, compte de la myopie observée sur lan des deux ma- ‘lades. La paralysie &e tous les muscles de l'œil, snaladie fort rare, pourrait quelquefois en iaposer pour un kyste de l'orbite, comme donnant lieu à un phénomène que cette der- pivré affection produit aussiconstamment, je veux dire l’exophthalmie, Mais l’exophthal- inie résultant de cette paralysie de tout le système moteur de l'œil, disparait aisément par la pression mécanique de-la main, tan- dis que l'exophthalmie dépendant d’un kyste est permanente et durable, comme l’exis- tence du kyste lui-même. En outre, l’œil est complètement immobile dans la paralysie ; 791 il jouit habituellement de tous ses mouve- ments dans le cas de tumeur enkystée, Quand le diagnostic reste douteux, une ponction exploratrice permet de reconnai- tre la nature de la tumeur. Mais 1l est un autre point qu'il importe tout autant d'é- claircir, c'est le siége du kyste, où sa si- Lualion par rapport au muscle releveur de la paupière supérieure, La tumeur existe-t- elle entre le muscle palpébral et le globe oculaire, par son développement elle aura promptement refoulé e à haut le muscle éle- vateur de la paupière supérieure, et dès le début du mal, l'œil presque complètement laissé à découvert aura dû s’enflanmer. Si l'on vient, de plus, à appliquer la pulpe du doigt sur la tumeur pendant qu'on ordonne au malade de lever la paupière, l’on sent manifestement les fibres du muscle qui font effort pour se contracter. Le Kyste est-il, au contraire, entre le releveur et l'orbite, la paupière peut encore S’abaisser, et lors- qu'elle se relève, le doigt appliqué sur la tumeur ne sent aucune contraction analo- gue à celle perçue dans le cas précédent; le muscle ne passe donc pas au-devant. L'importance de ce point de diagnostic est facile à saisir. Gomme ce qu'il faut ména- ger surtout ici dans l'opération, c’est Je muscle élevateur de la paupière supérieure, si la tumeur passe au-devant de lui, l’inci- sion devra être faite par la conjonctive, tandis que, dans-le cas contraire, c’est par la portion cutanée de la paupière qu’il fau- drait la pratiquer. l éd (Gaz. médic.) er LT me Essai d'un nouveau procédé pour obtenir le recollement dansiles foyers purulents; par . M. MORFAU-BOULARD. M. le docteur Moreau-Boulard, de Ver- sailles, a publié sous ce titre, dans le Jour- nal de Chirurgie, l'observation du fait sui- vant : : Un homme, jouissant d’une santé par- faite, avait, à la suite d’exercices d’équita- tion inusilés, contracté une inflammation dans le voisinage du coccyx. Cette inflam- mation , d'abord très superficielle, avait augmenté par le frottement, et il y avait eu, eu dernier résultat, un phlegmon suppuré du tissu cellulaire de cette partie. Avec la pointe d'un bistouri, M. Moreau ponctionna‘la tumeur à son centre de fluc- tuation où la peau avait subi de l’amincis- sement. Il en sortit du pus d’abord bien lié, puis mêlé de sang ; la chaleur avait disparu ainsi que la douleur; une mêche fut intro- duite par la petite plaie pour donner issue aux liquides ; puis on appliqua un large ca- taplasine émollient, afin de résoudre l’indu- ration. Ce traitement fut continué quelques jours; la suppuration devint séreuse ; Pin- duration du pourtour avait en grande partie disparu ; ou passa alors aux injections émol- lientes, puis aux injections d’eau froide pour obtenir la détersion du foyer, enfin à celles de solution de nitrate d'argent, pour changer le mode d’inflammation des parois et déterminer un recollement, sollicité en- core par une compression méthodique ; au- cune cicatrisation ne fut obtenue. La peau avait toute son épaisseur, l'induration au pourtour était alors fort peu de chose; la plaie, devenue fistuleuse, donnait issue à de la sérosilé purulente ; le malade ne souffrait nullement: or, comme il désirait sortir, M. Moreau le laissa aller, voulant expéri- menter si la marche, le frottement et l'ex- 192 | citation du cheval détermineraient l'inflams mation adhésive de ce foyer. ‘ENS Pendant quinze jours la fistule resta à peu. près fermée. L :malade marchait et montait - à cheval ; mais une nouvelle collection s'é>" tant formée, force lui fut de revenir avec un nouvel abcès du mêne volume que le pré: cédent, et situé à la même place. La plaie M fistuleuse était devenue, pour ainsi dire, fi- liforme ; il y avait donc eu accumulation, dans Pancien foyer, de la quantité de pus séreux qu'avait Sécrété la membrane de nouvelle formation qui tapissait ses parois internes, Dans celte circonstance, M. Moreau pensa aux procédés qui découlent de la méthode sous-cutanée, à la scarification dela tuni- que vaginale, employée entre autres dans « le traitement de l'hydrocèle, par M. le pro- fesseur Velpeau, et il en fit, comme il suit, l'application au cas particulier dont il s’agit, L'abcès ayant été mis dans tout son relief par une position convenable, M. Moreau, armé d’un bistouri aigu, fit à plat une ponc-" tion à la partie la plus déclive de la tumeur, I s’échappa un filet de pus mal lié. Alors le chirurgien introduisit par cette ouverture un bistouri à lame fort étroite, à pointe mousse, garni de linge dans la partie corres pondante à la plaie d'entrée, et Lourtants successivement le tranchant vers la paroi fessière ct vers la paroi cutanée, il fit sur chacune trois scarifications convergeant vers l'ouverture par une de leurs extrémi- tés, comme les nervures d'une patte d'oie. L’instrument fut ensuite retiré et le foyer bien débarrassé du mélange de pus, de mu- cosités et de sang qu’il contenait, à l’aide d’une forte pression exercée méthodique- ment avec la main, avant l’ablation de la- quelle l'ouverture fut couverte d’une mou-« che de diachylon pour éviter l’introductio de l'air, Des fomentations froides sur la ré gion, un bandage légèrement compressif, et le repos absolu durent assurer l'effet du M traitement. Pendant trois jours même pan- sement; pas de fièvre, il ne sort rien du | foyer ; la petite plaie d'entrée a seule donné quelques gouttes de pus. Le troisième jour, M le malade était entitrement guéri. Un épan- M chement de lymphe plastique s'était fait | N dans l’intérieur du foyer ; et sous l'influence de cette inflammation adhésive, le eu | sorption des matériaux en excès et Car ab | | ment s'était opéré. Il y avail même eu ré | à la consolidation de: la cicatrice: car a toucher qu’on pouvait exercer largement, profondément et sans causer de douleur, OR pe trouvait aucune trace d’induration n d’engorgement, et cela au huitième jour de l'opération. 4 - Un pareil résultat, bien qu'isolé, n’est pass sans valeur et prouve que, pour obtenir JR cicatrisation adhésive des muqueuses acc dentelles, il suffirait de détruire leur épi=« thélium à l’aide des scarifications SOUS-CUE tances, | « SCIENCES APPLIQUÉES. MECANIQUE APPLIQUÉE. Disposition et organisation des turbines, pat MM. FERAY Ct AMBERGER D ESSONNE. Les principaux perfectionnements in troduits par MM. Feray et Amberger, con= sistent dans les points suivants : 1° un diS positif qui permet de réduire le débouché, de la turbine proportionnellement aux Vas rialions du volume fluide et, par consé- quent, de maintenir autant que possible lé 195 sapport de l'effet utile au travail absolir de ha chute ; 2° la suppression du pivot dans es turbines où l’eau arr.ve par-dessous et -e remplacement de ee pivot par la contre- oression de l’eau qui tend à soulever la, -urbine ; 3° un moyen de dégager promp- lement la roue des corps étrangers qui peuvent s’y accumuler; ce moyen repose sur l’abaissement facultatif et temporaire d'une portion des aubes. | Japtemière parte du brevet s'exécute jau moyen d’un large plitcau qui tourne bavec la couronne mobile de la turbine, et ldont le tour est divisé de manière à pou- } voir descendre entre les aubes, afin d’en di- kminuer le débouché. Par l'effet dela disposi- ‘tion dela machine, les courbesconductrices prennent en même temps une disposition qui règle l’admission de l’eau, proportion- uellement aux variations des orifices, que l'on reud elles-mêmes proportionnelles à "celles du cours d’eau. Les auteurs récla- ment non-seulement pour les turbines, mais en général el même pour les roues : verticales, le moyen qui consiste à régler } 1x consommation de la roue, d’après les | variations du volume d’eau, par l’introduc- | tion, entre le, aubes, de segments mobiles | qui en diminuent à volonté la capacité. | | L'effet que se sont proposé MM. Feray ei Amberger dans la deuxième partie de ‘leur brevet est produit par la pression que » l'eau, arsivant par-dessous, exerce conlre : une cloche qui occupe le centre de la co- quille de la roue; cette roue serait même soulevée, si un pivot placé la pointe en bas, tout à fait au-dessus de l'appareil, ne la re- lenail à sa place. \ MM. Feray et Amberger ont aussi appli- cué aux turbines dans lesquelles l’eau ar- rive-par-dessus, la diminution du débou- « ché dont il vient d’être question. . Un mécanisme qui permet d’abaisser . momentanément la moitié des aubes, en ) donnant le moyen de doubler à volonté l'espace compris entre deux aubes, rend facile Pentrainement par l’eau des corps étrangers qui ont pu s'arrêter dans la | roue. | Meules métalliques à réfrigérant destinées à la anouture des grains, pal M. GÉNIN DE SER- RIÈRES. Ges meules sont en métal et agissent au moyen de râpes en acier trempé, disposées de manière à pouvoir être déplacées faci- lement et dont la taille varie selon que l'on veul ôbtenir des sons larges ou des sons fins. Le remplacement.de ces râpes exige- ra, d’après l’auteur, un jour au plus par | mois, tandis que le rhabillage des meules ordinaires fait perdre b‘aucoup plus de temps par sa fréquence et sa longueur. Le | poids des nouvelles meules n’est guère que la moité de cclai des meules en pierre, et inventeur en conclut qu’elles exigeront moins de force dynamique, et qu’elles tendront moins à échaufler la boulange. * Au reste, elles sont rafraichies par une cir- culation d’eau ou de tont autre liquide. Ceite eau parvient d’abord dans la meule courante qui est creuse, par le moyen d’un entonnoir placé au-dessus de cette meule et lou"nant avec elle, et remonte dans un deuxième entonnoir eoncentrique et exté- | rieur au premier dont ses bords n’attei- | gnent cependant pas le niveau. L'eau ver- | Sée continuellement -dans le premier en- | tonnoir passe dans la meule, remonte dans A doc RES" 494 le deuxième et tombe ensuite, en se dé- versant, dans un troisième entonnoir qui la conduit dans la meule dormante, creuse comme la meule mob le. De là elle s’é- chappe par un conduit qui la rejette au dehors. . L'auteur dit qu'un essai fait de ce sys- tème a dépassé loutes ses espérances, no- tamment pour la quantité de mouture ob- tenue dans un temps donné. GALVANOPLASTIE. Moulage gelvanopiastique des pièces d'orfe- vrerie. Voici, dit-on, le procédé qu’on suit à Biriningham dans les ateliers de MM. El- kington lorsqu'il s’agit de mouler par voie galvanoplastique des objets d’orfèvrerie en or ou en argent. Supposons qu'on aitfaiten cire un modèle parfaitement arrêté de l’objet qu'on se pro- pose de reproduire par dépôt de métal pré- cieux. On commence par mouler le modèle en plomb, et dans le moule en plomb qu’on a fait onreproduitenrelief par le coulagele modèle eu laiton. Ce modèle en laiton repasse aiors: par les mains del’artiste qui lui donne tout le degré de fini qu’on désire, et avec lui on fait un second moule, non pas en sable qui constituerait une mauvaise surface de dé- pôt, mais en une composition élastique dans laquelle entre la gélatine, le caoutchouc et quelques autres substances. À cet effet, le modèle est introduit dans un chassis dans lequel on verse la composition chaude et fondue, Quand le toutest froid, la dépouille s'opère aisément d’une seule pièce, attendu que l’élasticité de cette compositicnest telle, qu'elle pénètre et abandonne avec la plus grande facilité toutes les parties saillantes on creuses du modèle, ce qui serait impos- sible avec une matière moins inflexible. Quand ce nouveau moule est refroidi on y coule un troisième modèle dont la matière consiste en une combinaison de cire, de suif et de phosphore, et le modèle ainsi formé constitue la surface sur laquelle doit avoir lieu un premier dépôt galvanique du métal. Dans cet état, on enlève avec facilité le moule élastique de dessus la pièce moulée en composition, et celle-ci est alors trans- férée dans la chambre ou doit s’opérer le dépôt du cuivre, et où une vaste cuve, des vases renfermant le liquide préparateur, et une batterie adjacente, fournissent Îles moyens de déposer du cuivre sur la sur- face du modèle de coraposition. Dans la cuve, il y a une solution de cuivre, dans un vase adjacent une autre solution de nitrate d'argent. Le choix de tous les ingrédients a fait l’objet d’une longue série de recher- ches et est tel, que le phosphore contenu dans la composition, provoque un léger dé- pôt d’argent dans la solution nitrique. Cette opération terminée, on prépare l’objet pour le soumettre à un nouveau dé- pôt galvanoplastique, et à cet effet on le plonge dans une solution de cuivre. Le cou- rant galvanique agissant alors de la ma- nière connue, décompose la solulion métal- lique et précipite le cuivre rendu libre sur la surface du modèle ou plutôt de la couche délicate d’argent qui le recouvre, en le chargeant d’une enveloppe de cuivre meé- tallique plus ou moins épaisse, suivant les circonstances sous lesquelles on opère. De même que le modè e en composition ou en cire n’était qu'un noyau pour le cuivre, de 495 même le cuivre à son tour n'est qu'un moule pour précipiter définilivement en or ou en argent l’article en question, et ce noyau ainsi que ce moule doivent être dé- truits successivement. Enfin, lorsque le dépôt du cuivre est suf- fisamment épais, la composition à la cire est fondue à l'aide de la chaleur, et laisse un moulé ou coquille de cuivre dont l'inté- rieur estune représentation exacte en creux du modèle en relief en cire. Ce moule en cuivre, après une nouvelle préparation, est plongé dans une solution d’or ou d'argent, après que son intérieur a été préparé pour recevoir le dépôt de métal précieux, et que l'extérieur a été protégé contre le dépôt au moyen d'une composilion de réserve dont la formule nous est inconnue. L'argent ou l’or se dépose donc également dans tout l’intérieur de ce moule, sur une épaisseur qu'on peut régler à volonté, et quand on juge le dépôt suffisamment épais, on en- lève la pièce, et le tout est jeté dans un acide étendu qui ronge peu à peu le cuivre sans attaquer l’or ou l'argent. On a donc ainsi une pièce d’orfèvrerie en or ou en ar- gent pur d’un beau modèle, et qui n’a plus besoin que de recevoir les autres façons qu'on donne ordinairement à ces pièces pour les achever. Moyen pour soumettre les objets les plus dé- licats aux procédés galvanoplastiques. On éprouve souvent des difficultés pour appliquer laplombagine sur les objets qu'on veut soumettre aux procédés de la galva- noplastique, surtout lorsque ces objets sont délicats et présentent de nombreuses an- fractuosités : non-seulement on perd beau- procédé électrotypique.Getobietse recouvre” aussitôt d'une couche mince de plombagine, sur laquelle se dépose une couche brillante et parfaitement uniforme du métal préci- pité (1). (Technclogiste.) — 1 — AGRICULTURE. Sur l’échenillage des insectes nuisibles à l’a- griculture, note communiquée par M.CHAUS- SERIAU, de Rochefori. : J'ai démontré, d'une manière incontesla- ble, que l’époque fixée pour Péchenillage de lespèce de chenilles nommée la com- maune, est trop tardive pour obtenir des résultats certains, tels que je les ai obtenus pendant la saison de l’automne 18/2, pen- dant laquelle j'ai atteint le chiffre de 1,200,000 chenilles détruites dans 21 jours seulement, sur les palisses, buissons et haies dans tout l’arrondissement commu- La ont parait que depuis quelque temps on se scrt avec succès de ce procédé dans les ateliers de MM. Elkington de Birmingham ; et si nous sommes bien informés, on n'aurail pas même besoin d'employer la plombagine pourila dorure et l'argenture ; le phos- phore seul, appliqué en solution sur les pièces, pro- voquerait un dépôt de métaux précieux qui, une fois eommencé, peut élre porté à telle épaisseur qu'on juge convenable. 496 nal de Rochefort, sans y comprendre celles qui ont élé détruites en novembre et.dé- cembre suivant (par brassées), après Ja chute des feuilles des arbres de haute fu- taie, qui ont été échenillés, attendu que celte espèce de chenille est déjà renfermée dans ses tentes et cellules, dès la fin de l’é- ié ; qu'en donc de quatre mois cette utile besogne, c’est faire un travail certain pour la destruction totale de cette espèce de chenille, qui se montre partout. Ilest de toute nécessité de la détruire, pour éviter qu'elle n’augmente l'immense quantité de celles qui apparaissent dès les premiers jours du printemps, et que la loi ne désigne pas, mais que je viens de faire connaître. — Je répélerai relativement à celte chenille, que l’échenillage se fait fort mal, que mêmeil ne se fait pas dans les trois quarts des communes de la France. Maintenant, j'admettrai que l'on exécute bien partout la loi. je dois faire observer avec Connaissance de cause, que ce qui doit surprendre et décourager les proprié- taires ‘et les fermiers, c'est de voir chaque année que l'opération de l’échenillage n'est pas plutôt terminée, à la fin de février, d'a- près la loi, que dans les premiers jours du printemps et le mois d'avril, la chenille commune étânt supposée détruite, se trou- ve remplacée par 30 espèces différentes ; et dans le mois dé mai, par 35, et en juin, par 70 et en juillet, par 80 espèces que je fais ‘connaître sans difficultés; qu’elles naissent en grande partie dès les premiers jours de mars et avril, sur les arbres, palis- ses, buissons et haies, et qu’elles proion- gent leur existence jusqu'à la fin de juin, et qu'en juillet d’autres chenilles remplacent celles qui disparaissent ; ces dernières pro- longent encore leur existence jusqu’à la fin d'octobre: et même pendant tout l'hiver certaines espèces existent. , En un mot, on sait qu'il yen a d’une année à l’autre ; c'est certain, c’est positif; mais il y a cinq mois de mauvaise saison pour celte immense. quantité, ce qui fait que le nombre diminue beaucoup de diffé- rentes manières, pour ensuite se reproduire en abondance à la belle saison, par la grande quantité de graines répandues dans toutes les parties des cultures, et que j'ai pu découvrir par des études constantes à chaque saison; c’eat aussi en élevant les nombreuses espèces de chenilles, les des- _sinant, suivant Îeur métamorphose, pour avoir Jl'insecle parfait, seul et unique moyen pour être dans le vrai, qu’il m'a été facile de les découvrir et de composer pour mé- moire dixtableauxd'entomologie,suivis dela vie, ces mœurs et des habitudes de ces mêmes insectes dessinés au naturel. D'après cet exposé, que l’on ne vienne pas citer les oiseaux el les insectes qui les dévorent, ainsi que d’autres causes de des- iructions toutes controuvées: voilà ce qui existe réellement: c’est à leur naissance, à eur changement de mues, à l’élat de co- cons ou coques el chrysalides, que l’on doit baucoup de pertes ; sielles ont été pi- quées dans leur croissance par lesichneu- monts. ou mouches noires et poilues, elles sonisperdues ; c’est aussi aux mauvaises saisons des pluies froides qui arrivent sou- vent au printemps; ce qui occasionre l’a- vortement des pontes. C’est encore à l’er- reur des papillons femelles, qui pressées : sans doute pour déposer le fardeau de leur progéniture, oublient de faire leur ponte sur les jeunes tiges des arbres; et les font sur les feuilles qui se détachent de l'arbre; A97 car alors la ponte est perdue. Voilà une des grandes causes auxquelles il faut, attri- buer la grande soustraction des, chenilles par année; iln'en est pas de même lors- qu'elles font leurs pontes sur les jeunes tiges. Cependant, ilarrive encore, chaque:an- née, qu'une grande quantité d'œuls sont encore perdus, lorsqu'il y a des coupes de palisses ravalées sur les souches. Mais ce qui est le plus certain aujour- d'hui pour la destruction, c'est que dans Ja main de l’homme réside le. plus souve- rain remède pour faire disparaîlre une pa- reille calamité. Je crois en-avoir donné la preuve en détruisant un nombre incalcula-! ble de chenilles en automne de l’année der- nière, et surtout dans les trois mois du printemps, et un mois d'été de l’année cou- rante ; il a 6 rempli 6) vases de la 'hau- Leur de 33 centimètres sur 25 de diamètre de chenilles malfaisantes. : On voit qu'il de toute impossibilité que les propriélaireset ces fermiers, puissent être occupés à faire échenilléer p ndant toute l’année, et à détruire ces petits ani- maux qui rougentleurs propriétés. C'est Jà la raison qui m'a suggéré l’idée de proposer, d'après ce qui-exisle, la no- mination d’un échenilleur juré à l’année, intelligent et capable, dans chaque com- muve, pour détruire les différentes espèces d'insectes qui lui seront désignées. Il serait urgent que l'autorité lint sévè- rement la main, à ce que la loi exige; que les propriélaires et les fermiers. fissent écheniller leurs jardins, leurs vergers et les arbres de haute futaie, qui sont plantés sur leurs propriétés ; c'ést encore ce qui ne $e fait pas; j'en ai acquis la certitude, cette année, d'une manière é@dente ; l’échenil- leur juré ne pourrait s'occuper que des paz lisses , buissons et haies de leur domai- ne, el il aurait assez à faire en automne pour terminer l’échenillage des arbres de haute futaie appartenant à la commime. Ce travail, réclamé depuis fort longtemps pour garantir l’arboricullure et les diffé- rentes cultures, est tout à l'avantage de industrie rurale; que de bienfaits 1l en résulterait, que d'économie il y aurait éga- lement pour les propriétaires et même pour le gouvernement ! Pour prouver que mes prévisions à ce sujet étaienl justes, dansie mois. de sep- tembre, j'ai fait échenillerles palis ses, buis sons el Laies, dans tout l'arrondissement communal, afin d'étreamême de rectifier limportante opération faite l’année der- nière, qui avait donné 7,200,000 chenilles détruites et contenues dans 16 sacs qui ont été remplis et comptés à la mairie, chaque sac contenait 4,500 poches de la chexille Continune. 0 Cette année, en parcourant la même lo- calité, je n'ai pu faire détruire sur les pa- lisses, buissons et haies, que trois mille poches qui complètent deux sacs. Il y a donc une diminution en moins de quatorze sacs, immense différence, qui prouve l’u- lité de cette opération qui a été terminée le 30 septembre dernier. Après un pareil résultat, il est bien dé- montré qu'en continuant chaque année à détruire, aux époques. que je désigne, si l'on opère sur celte espèce de chenille, on est sûr d'arriver à sa destruction totale, parce qu’elle est apparente partout; et j'ose affirmer que les autres espèces de chenilles, plus difiiciles à rencontrer au printemps de chaque année, subiront le même sort, | Lionné le texte qu'il a publié sur le manuscrit _mence avec la naissance de St-Bertin. Il cie lorsque l'autorité de chaque commune portera le même intérêt à leur rechere | ——0 10 — SCIENCES. HISTORIQUES. Bibliothèque de Ja ville de Boulogne-sur-Mer, k La bibliothèque: de Botlogne qui compté M environ vingt-deux mille volumes imprimés et près de trois cents manuscrits, Contient un grand nombre de livres provenant des abbayes de St-Vaast ét de St-Bertin, ainsi … que de l’Académie d'Arras. Il n'entre pa dans le cadre que nous nous sommes tracé « de parler des imprimés, des quelques édi- tions du XV° siècle el des rares incunables ‘que possède ce dépôt: ils ont été décrits par un zélé conservateur, M. Picard, dont l’obligeance seule éxale le zèle et le savoir, et dans peu de temps, nous l’espérons, ce savant catalogue sera imprimé. D Parmi les manuscrits on remarque un cartulaire provenant de l'abbaye de SL-BEr- tin, et dû à Folquin. On se rappelle que CO carculaire, l’un des plus anciens que l'on connaisse en Franée, à été récemment pu blié par M. Guérard, avec l'exactitude qui distingue toutes leSproductions de ce savant Folquin, descendant de Charles-Martel, en trant dès l'âge le plus tendre dans l'abbaye, de St-Bertin , a consigné dans son manus crit les documents dont il aeu connaissance, et a laissé un livre des plus intéressants pour l’histoire du nord de la France. Il écrivit cet ouvrage en 961, par ordre d’Adolphe, deuxième du nom, qui était alors abbé de St-Bertin. Il commence à St-Bertin et s'é- tend jusqu’à 961, mais il a été continué. On se rappelle aussi que M. Guérard a Colla- de Boulogne (1). FA Unautre manuscrit Sur vélin, dont la plus, ancienne charte est de 1190, présente des extraits de ce cartulaire. Chaque abbaye conservait une chronique M compulsée avec soin par l’un de ses reli- M gieux, qui, après avoir dévotement recom- mandé son àme à Dieu, sé mettait coura- geusement à l’œuvre pour la plus grande » gloire de son-monastère. Précieux docu- M ments que consulte avec soin l'historien, et où 1l peut puiser d’utiles renseignements: On sait la réputation dont jouissaient les Annales Védastines, celles dé Metz et aulress consignées avec soin dans les grandes col lections. L'abbaye de St-Berlin eut aussi sof historien, et Jean V, 58° abbé, laissa une chronique de ce monastère et du pays CE ronnant. Cet ouvrage s'étend depuis l'an 590 jusqu’en 129/F, c'est-à-dire qu'il coms consulté avec fruit par toutes les personnes qui s’occupent de l'histoire de ces siècles et il à été imprimé dans le Thesaurus nous anecdotorum, tome 3. Cependant les manus crits de cet ouvrage sont Curieux à Causes des variantes qu'ils coutiennent , et à ceM égard nous devons citer celui de Boulogn® qui nous a paru avoir été copié avec le plus grand Soin. 4 Au XIVe siècle un moine cordelier, Ja : ques de Guise, étudia avec soin l’histoire di Hainaut, et rassembla Lous les documen qu'il put trouver à ce sujet. Sans doule livre qu’il composa était bien aride, mai | avait rendu un grand service à la science ———————————————— (1) Ce cartulaire, qui se trouve cité parle P. Lel dans sa bibl, hist. de la France, n° 12,361, avai été l’objet de savantes dissertations.de la parb billon, Bréguigny et dom Berthod. te es auteurs:dont les ouvrages ont été per- us depuis. La: bibliothèque de Boulogne ae traduction française faite dans le XV° -ècle avec diverses interpellations. Cette aduction offre de notables différences avec lle qui fut imprimée à Paris en 1531 sous 3 titre : Hlustrations de la Gaule Belgique, 1 Annales de Hainaut. Cependant tous deux * terminent en 12/4 à la mort de la com- sse Jeanne, femme de Ferdinand de Por- gal. Le manuscrit de la bibliothèque de aulogne forme deux volumes ornés denom- ‘reuses vignettes etde curieuses miniatures, ‘ais le tome premier manque. Cette perée 5t du reste moins sensible depuis la bonne Aition que M. Jartra d’Urban a donné de 1cques de Guyse (1). | Un des jurisconsultes les plus célèbres a XVIe siècle est sans contredit François alduin ou Bauduin, l'ami de Cujas et de esmoulin. Sa vie est trop connue pour que ous ayons besoin d’entrerici dans de longs étails à son égard, et le catalogue de ses uvrages a été publié avec soin dans la bio- traphie universelle de Michaux. Mais on n°y arle pas d’uñe chronique d’Artois dont alduin'est auteur, chron que restée manus- rite, mais dont on retrouve une copie très jignée à la bibliothèque de Boulogne. Bal- uin, dans cet ouvrage, se contente d’analy- 2r les faits, et profite des travaux de ses evanciers. Nous pensons qu'il n'avait fait (bite chronique que pour son usage parti- lier, et que jamais ilne songea à la publier. lour en revenir à l’exemplaire de la biblio- nèque de Boulogne, il se recommande par à belle exécution calligraphique et ren- èrme plusieurs écussons soigneusement ‘essinés. | La Bibliothèque de l’ancienne Académie "Arras a centrioué à former ce dépôt; il st donc peu étonnant qu’on y trouve des 'ocuments curie1x pour l’histoire de la ca- tale de l’Arois. Cette ville offre dans ses - nnales un siège justement remarqua- «le, c'est celu de 1640 lorsque Arras . 1t réuni à la France. Parmi les nombreuges .elations de cet évènement, dont-on peut ‘ oir la liste dans la Bibliothèque historique u P. Lelong, il est une que nousavons cher- héen vain et qui se trouve à la Bibliothèque le Boulogne, c’est le recueil des choses Les lus remarquables faites ès armées du roy rès chrestien et signament en la prinse d’Ar- as par M. de Vassion-Pelyré. Nous ignorions complètement quel était et auteur, lorsqu'une note extraite du P. gnace, et que nous devons à l’obligeance e M. l'abbé Parenty, nous à mis sur la oie. On lit en effet dans les mémoires ma- uscrits de cet auteur, tomes8, page 454, ue le 4 septembre 1645 le maréchal de ‘assion, Cinq jours après la prise de Bé- hune et après qu'il se fût rendu maître de aint-Venant, envoya de Vassion-Bergeré 2estre de camvp, son frère, avec 100 chevaux Es quelque infanierie pour attaquer Le ch- za (de Bruay). Or, Jacques de Vassion, le ère du naréchal, maistre des requêtes du x de Navarre, puis président à mortier u conseil souverain de Béarn en 1583 et mnseilleren 1598, eut sept enfants : 1° Jean, ' (1) Cet abrégé de la version complète est attribué ir le P: Wadding à un Jean Lessabé, que Paquot upconne être mis pour Jacques Lessabé. C'est à nbque:Gille de Boussu-dit dans son hist. de Mons 8e 434, que cet abrégé fut réimprimé à Anvers par dre duduc de Bourgogne Voy. la chronique rimée : Ph, Mousker, publ. par le baron do Reiflenbere me 1, Remarques pag CCCLXUI, a istorique; en sauvant de l'oubli du temps ossède, non pasle manuscrit original, mais 500 marquis de Vassion, procureur général , puis président à mortier au parlement de Navarre en 1628, etc... 2° Jacob, seigneur de Bergère, maréchal des camps et armées du roi, et lieutenant de la ville et citadelle de Courtrai et pays circonvoisins. Jacob se rendit célèbre par.un grand nombre.d'ac- tions d'éclat; nous le pensons auteur de ce recueil; il mourut en 1647. Le même dépôt reñferme encore sur le même sujet la description de ce qu'il s'est passé dedans la ville d'Arras durant son siège descript par un des assiégés. Ge récit, à quelques variantes près, se retrouve dans les registres imémoriaux déposés aux ar- chives municipales d'Arras; on y voit en- core quelques documents pour le siège d'Arras en 1654, lorsquele prince de Condé, étant venu investir celte place avec les forces espagnoles, se vit forcé de se retirer devant les maréchaux de Turenne et d'Hoc- quincourt, mais ils ne contiennent rien qu’on ne connaisse déjà. À. D'HÉRICOURT. dSuif-Erramé. (1. Parmi les chants populaires qui nous viennent d'un autre âge, il n’en est point qui expriment une idée plus morale que la complainte du Juif-Errant. Qu’on y voie, en effet, avec le bibliophile Jacob, une allégo- rie de la destinée du peuple juif dispersé par- mi les autres peuples, ou avec M. le baron Reiffenberg une pathétique leçon d’'huma- nité en montrant le châtiment d’Ahasverus qui osa insulter aux souffrances du Christ. En effet ne trouve-t-on pas dans cette poé- sie un peu rustique du moyen-âge la plu- part des grandes .idées morales et poéli- ques ; dans Roland et Ganclon, c'est le cou- rage trahi par la ruse ; dans Geneviève de Brabant, l'innocence reconnue ; dans le Re- nard, le triomphe de l’habileté et de l’a- dresse. Quant à nous, nous avouons nous ranger à ce sentiment, et ne voir dans la tradition du Juif-Errant qu’une fausse inter- prétationde ce passagedeSt-Jean, chap. xxt, vers. 28 : et non dixit ei Jesus : non moretur, sed sic in volo manere donec veniam (4). Quoiqu'il en soit, M. Lacroix ne trou- ve aucune mention du Juif-Errant anté- rieure au xru° Siècle. « Cefut en 1218, » dit-il, « qu’on eutpour la première fois « des nouvelles du Juif-Errant, de la « bouche d’un patriarche d'Arménie, que « le désir de visiter les reliques des « Saints avait conduit en Angleterre. Ce « juif se nommait Gartophilus et était « portier du Prétoire lorsque -Jésus fut « condamné par Pilate; au moment où « Jésus sortait, il le poussa dédaigneuse- « ment et le frappa du poing dans le dos « en Jui disant d’un rire moqueur: va plus « vite, Jésus, va! pourquoi t’arrêtes-tu ? (1) Noy. Ghants et Chansons populaires de la France.—Complainte duduif-Errant avec une intro- duction, par P. L. Jacob, biblioph—Annuaires de la Bibl. royale de Belgique, par le baron de Reffenb. du année1842,page 1843, page 115, 18424, pages 187- 197.— Chronique rimée de Ph. Mousker, introd. du même auteur, page 85, Voy. encore Gruendliche und Wahrhatge-Relation, 10 hiebevor auch franzoensch, lateinisch und niederlaensisch ausgegangen, von einem Juden et amons Ahasvero von Jerusalem, eto., 1654. L'auteur est Ghrysostome Dudulæns. Du reste toutes les sources où l’on peut puiser ont été indi- quées par M. le baron de Reiïlfenberg dans les ou- xrages précités, et nous ne pourrions que copier ce qu'il en à dit. 504 « Jésus se retourna et répartit d'un accent « sévère: Je vais et tu attendras que je & vienne. Aussitôt Cartophilus quitta ‘sa « imaison, sa famille, et erra partout l’O- « rient. Il se fit baptiser par l'apôtre Ana- « nieet prit le nom de Joseph; mais il . « n’en continua pas moins sa vie errante, « attendant toujours la venue du Messie. :« Tous les cent ans, il'est saisi d’un mal « étrange qui semble devoir le mener au tombeau: après quelque jours d’extase, il « se rétablit et redevient aussi jeune qu’il « l'était quand il insulta le Sauveur. (1) » : Toutefois le Juif-Errant ne parut en Eu- . irope qu’en 1542 où il fut vu à Hambourg par deux gentilshommes allemands. Dès ‘lors, il ne paraît plus guères quitter l’Eu- :rope ; on le retrouve en: effet en 1575 dans les Pays-Pas. En 160/, il était en France, et surtout à Bordeaux, où l’on fit paraître en 14608 une brochure in-8° intitulée: Duis- cours véritable d’un Jinf-Errant. Voilà, en ‘résumé, et si l’on ajoute Ja description d’un costume bizarre, les diverses notions que le bibliophile Jacob a publiées sur cette tradition (2), mais M. J.. Royaards a inséré daus les Nederlandschh Archief voor ker- kchyke Geschiedenis, xui D. Leiden 1042 pp. 311,328 une dissertation plus sérieuse, et qui ajoute plusieurs documens. Il y a joint un portrait du Juif-Errant gravé sur bois à Augsbourg en 1619 et une relation allemande du Westphalien Chyrsostomus Dudulœus, datée de Refel le 11 de la même année qu'il a également transcrite; il résul- te que Paul Von Eitzen, docteur en théolo- gie et évêque de Strasbourg à vu le Juif-Er- rant pendant l'hiver de 15/47 à Hambourg, que ce personnage extraordinaire, se trou- vaiten 1599 à Vienne en Autriche, en 1604, à Lubeck, et en 1614 à Moscou. La réputation du Juif-errant grandissait . chaque jour, et les amateurs de l’antiquité : se plaisaient à recueillir ce qu’on disait de cet homme extraor: ‘aire. Bien plus, on fit son histoire, et c 1 la cria publiquement, quelquefois même approuvée par des prê- tres, surtout en Belgique, car c'est de ce pays que nous devons maintenant recueillir tous nos documents. On lit en effet dans Cousin : le grave historien de Tournai, « Au dicten 1616, se vendoitipubliquement » à Tournay et ailleurs par des porte-pan- » niers, parmy d'autres cartes et images » de papier, le pourtrait d’un juif (à mon » advis fabuleux) , nommé Ahasverus (3) » avec un écrit imprimé où il esloit dis- » couru que cestuy Ahasverus aurait vescu » du temps que nostre seigneur fut cruci- » fié en Jérusalem , ét estoit encore vivant » l'an 1613 et errant je ne scay où par le ». monde. ». Cousin veut peut-être parler d’une his- toire approuvée par le curé de la Madeleine de Bruges et qui fut publiée sous ce titre : Histoire admirable du Juif-errant., lequel, depuis l’an 33 jusqu’à Fheure présente ne fait que marcher, contenant sa tribu, sa -punition, les aventures admirables qu'il a eues et tous les endroits du monde, et l’his- (4) Voy. une note de M. Gustave Brunet, dans le Moniteur de la Librairie, { octobre 1842, page 13, et le baron de Reiïffenberg, Annuaire préc. de 1844, page 189. 5 : (2) Chants et Chansons populaires de la France: (3) Dans la Chanson imprimée, et si généralemen répandue, le Juil-Errant se nomme Laguedem. Isaac Laquedem, Ce nom me fut donné. 502 toire et les merveilles admirables avant son temps; le prix est de six blancs. Mais de toutes les apparitions que le Juif. errant fit en Belgique , la plus célèbre est celle du 22 avril 1774 à Bruxelles où, comme le dit la complainte : Des bourgeois fert dociles L'accostèrent en passant, « Ce portrait, dit le bibliophile Jacob, » gravé en taille de bois par les nnagrers » d'Epinal et de Troyes, illustre la com- » plainte nouvelle qui a des échos dans » toutes les foires et tous les marchés où la langue française n'est pas absolument » inconnue. Le portrait figure dans toutes » Jes chaumières appendu à coté au por- » trait de l'empereur. » À. D'HÉRICOURT. —e2845 6 MD ecse— BIBLIOGRAPHIE. MANUEL COMPLET D'ICONOGRAPHIE CHRETIEN- NE, grecque et latine; par MM. Didron et Paul Durand. Un fort vol. de 530 pages grand in-8° jé- sus, sorti des presses de l'imprimerie royale. — Prix : 8 fr. pour les abonnés aux énnales archéo- iogiques, et 10 fr. pour les non abonnés (1, rue d'Ulm). LA Ce Manuel, si impatiemment attendu par les ar- chéolgues, vient d'être mis en vente. Nous y avons remarqué des considérations fort élevées sur le Sym- bolisme chrétien, la personnificalion de la Trinité, des anges, chérubins, ete., pendant le moyen-àge. Des gravures d'un dessin exact etépréc:s sont inter calées dans le texte et en mettent la lecture à la por- tée de toutes les intelligences. M. Didron, dont le -nom est depuis longtemps connu par des publica- tions sérieuses, a fait preuve dans ce livre d’une vaste érudition. JL a combattu bien des erreurs tradition- nelles, Nous citerons entre autres la Trinité de Bor- deaux, dont nous avons rendu compte dans l'Écho le 4 février 4810. Un archéologue bordelais avait pré- tendu à tort que c'était un Mercure trismégiste. DER — Nous avons sous les yeux une notice sur le Gérotype, pabliée jar #. Gaubert (de Ger), qui est Finventeur de cette ingénieuse machine.Nos lecteurs n’ont sans doute pas cublié l’intéressant article que lui a consacré M. le vicomte de Lavalette (Voy.Écho dw Monde Savant du 20 octobre 4812). Nous n’au- rons donc que peu de choses à ajouter. Nous invitons nos lecteurs à voir fonctionner le Gérotype. Quand ils auront été témoins, comme nous, de la merveil- leuée invention de M. Gaubert, il ne leur restera plus de doutes, nous en fsommes persuadés, sur les résultats inunenses qu’aura cette invention, qui est appelée à renouveler entièrement le système Lypo- graphique, surtout vour la presse périodique. Ch. G... « — . MEDECINE LEGALE HIPPIATRIQUE, abrégé de Ja # Pratique vétérinaire, ou Guide du commerce des animaux domestiques, d’après la loi du 26 mai E 4858 ; par F. Jauze. Seconde édition. In-8 de 31 feuilles 114. — À Paris, chez Fromont-Pernet, rue des Grès, 10. BE LA DESTINATION et de l'utilité permanente des pyramides d'Égypte et de Nubie coutre les irruplions sablonneuses du désert. Développe- ments du Mémoire adressé à l’Académie royale des selences le 4 juillet 1844, suivis d’une nou 505 velle interprétation de Ja fable d'Oshis et d'Isis, par M. Eiulin de Persiguy. In-8* de 18 fouilles, “plus 6 pl.—A Paris, chez Paulin, rue Richelieu, 60, DES SYSTÈMES de concession des chemins de fer, dans Jeurs rapports avec les intérêts de l'État ; pi M. Barillou. In-8 de 4 feuilles. ENCYCLOPEDIE DES GENS DU MONDE ; répertoire universel des sciences, des lettres et des arts, avec dès Notices sur les principales familles historiques et sur les personnages célèbres morts ou vivants; par une societé de savants, de litterateurs et d'ar- tistes français et étrangers. T. XXII, deuxième partie (V-Z.). In.8 de 26 fsuilles 818, plus un portrait. — À Paris, ches Treuttel el Wurtz, rue de Lille, 17. INSTRUCTION SUR L’AMELIORATION DE LA RACE OVINE , demandée à la Société centrale d’agri- culture du Pas-de-Calais, par le conseil général, et rédigée par M. Léon d'Herlincourt. In-8 d'une feuille. INSTRUCTION sur plusieurs découvertes pré- cieuses d'une industrie nouvelle pour le bien géuéral de l’agriculture, ete.; publiée sous les auspices d'une compagnie de propriétaires agriculteurs et amis des progrès agricoles — À Paris, chez Brouet et Thoury, rue du Four-St.-H., 19; à Dreux; chez Buisson, METHODE INGENIEUSE pour apprendre à lire et à écrire en peu de temps; composée par Mme veuve de Lauret. In-# de 3 feuilles 112. Ï MODE D'ORGANISATION DU TRAVAIL, par l’as- sociation graduelle d’escompte et la commandite. In- folio d’une demi-feuille. — A Paris, chez M. Jacques Coste, œue de la Victoire, 82 Ve MUSIQUE des chansons de P. J. de Béranger, con- tenant les airs anciens et modernes les plus usités, Troisième édition. In-8 de 18 feuilles 114.—A Paris. chez Perrotin, rue Fontaine-Molière, 41. Prix 6 fr. ESSAI historique et statistique sur l’Avranchin ; par M. Boudent-Godelinière. Tome II (et dernier). In-8 de 26 feuilles 114.—A Avranches, chez Tosiain. EXPEDITION ANGLAISE sur le Niger pendant les années 1841 et 1842, d’après les documents officiels, Traduit de langlais par M. J.-A, Dréolle. In-8 de 2 feuilles 4/2.—A Paris, chez Arthus-Bertrand, rue Hautefeuille, 25; chez Ebrard. STATISTIQUE géologique et minéralogique du dé- partement de J’Allier; par M. C. Boulanger. In-8 de 31 feuilles. — À Moulins, chez Desrosiers. TRAITE DE PHYSIOLOGIE DE L'HOMME ; Par J° Muller. Traduit de l'allemand, sur la quatrième édi- tion, par K. Bertet-Dupiney et Dubreuil-Héloin. Tome I. Livraisons 4 et 2. In-8 de 14 feuilles. — À Paris, chez Eevasseur, rue Jacob, 14. Prix de la livraison : 1 fr. j FAITS DIVERS. Les journaux anglais annoncent que le célèbre \] professeur Daniel est mort subitement, jeudi det= nier, 43 mars, dans le Jocal occupé par la Sot royale. II avait fait, comme à l'ordinaire, son couts de chimie à Kings’ college, de 8 À 4 heures, et lorsæh qu'il entra duns la, salle de la Société royale, il paëh raissait en parfaite santé Cependant peu “près qu'il eut parlé, MM. Owen, Bowmann et d'autres per- sonnts remaärquèrent que ses veux devenaient flxes que sa respiration était gènée. M. Bowman, assisté de quelques médecins qui se trouvaient dans la réu- nion, lui ouvrit la veine jugulaire, D'abord le sang coula sans difliculté; mais peu après l'écoulement 4 cessa, et cinq minutes après il était mort. Ila été reconnu que celte mort si subite provenait d'une at taque d'apoplexie. Le professeur Daniell était d'une sobriété vraiment remarquable ; il à été prouvé que M] depuis deux ans Il n'avait usé ni de vin ei deliqueurs Spirilueuses. — La Société royale n'a pas tenu naire dans laquelle il se développe étant . n repoussée au dehors longtemps avant que | » le développement du tissu albumineux ail | » commencé. » | En terminant, M. Griffith compare ses | observations à celles de M. Rob. Brown sur | les ovules de l’Avicennia dans le Prodromes | Æloræ novæ Hollandie, et dans les Plantæ | montre que la différence la plus importante qui existe entre sa propre descriplion et - celle qui a été donnée par M. Brown, con- sisteen ce que, pour lui, l'embryon seu- lementest dressé. Pendantles premierstemps l de son développement, l'embryon subit un | certain changement de direction, mais qui . est seulement suffisant pour lui faire fren- . chir l'extrémité de l’ovule dans la direction . qu'il aurait conservée si le développement | s'était fait comme d'ordinaire. -0:-0-C: SCIENCES MEDICALES ET PHYSIOLOGIQUES. |De l'innocuité de la réverbération directe de la lumière sur les milieux réfrigents de l'œil. (Voyez l'Echo du 20 mars). M. Kurnari a adressé à l’Académie des siences un mémoire ayant pour titre: De la prétendue influence des climats sur la pro- duction dela cataracte, ou de l’innocuité de | fa réverberation directe de la lumière sur Les milieux réfringents de l'œil. : L'auteur se propose, dans ce mémoire, de détruire une erreur longtemps accrédi- rtée en lui opposant des faits établis par une observation récente et personnelle. Une opiuon ancienne et presque géné- rale considère la réverbération de la lu- mière et du calorique sur l'appareil. du cris- tallin comme une des causes productrices de la cataracte, dans les contrées méridio- nales. Cette affection, si telle était sa cause Téelle , devrait. nécessairement être très Icommune dans nos possessions d'Afrique. astaticæ rariores du docteur Wallich; il! 518 « Eh bien! nous déclarons, dit l’auteur, que, les ayant parcourues précisément dans le but d’y étudier l’ophthalmologie, ce qui nous a le plusétonné, c’est au con- traire l’excessive rareté de la cataracte parmi les indigènes. Nous pouvons en dire autant de la réverhération de la lumière sur des surfaces couvertes de neige dans les contrées septentrisnales. » Pendant la durée de sa mission à Alger, Constantine, Oran, Bone, Bougie, Philippe- ville, Gigelly, et dans toutes les villes et tribus qu’il a parcourues, M. Furnari n’a rencontré qu’une quinzaine de cataractes franches et sans aucune complication. ILa visité, il est vrai, plusieurs personnes af- fectées de cataracte qui se sont présentées à Alger au bureau de Mecque et Médine; mais ces cataractes étaient le résultat d’ophthalmies chroniques très intenses et compliquées de conjonctivite oculo-palpé- brale, d’entropion et d’obscurcissement plus ou moins complet de la cornée. Un fait également digne d'observation, c’est qu’en Algérie les cataractes consécutives aux ophtalmies sont moins fréquentes qu’en Europe. , M. Furnari cite à l’appui de son opinion les témoignages de tous les chirurgiens qui ont eu l’occasion d'exercer sur les divers points de l'Algérie. Il a fait les mêmes ob- servations en Sicile, pays également exposé à un soleil ardent. Quant aux départements de la France, il considère comme presque certain qu’à Marseille, à Toulon et aux îles d'Hyères , il y a moins de personnes affec- tées de cataracte que dans les villes du Nord. Il en est de même pour la Martinique et la Guaceloupe. Examinant ensuite l’action qu’exerce, dans les pays froids, une lumière très in- tense sur les milieux réfringents de l'œil, M. Furnari est conduit à reconnaître qu'on .ne rencontre que rarement la cataracte en Laponie, en Norwège, etc., et que les ophthalmies qui sévissent parmi les indi- gènes ne sont pas le résultat de la réverbé- ralion d’une lumière très vive sur des sur- faces couverles de neige, mais qu’elles doivent plutôt être attribuées, surtout par- mi les Lapons, à l'habitude de séjourner pendantl'hiver sousdes cabanes ou sous des tentes remplies de fumée. : Quant à la lumière et à la chaleur artifi- cielles, quel que soit le climat, elles ont toujours, suivant l’auteur, une influence incontestable sur la production de la cata- racte. Il cite à l’appui de cette proposition l'éclairage au gaz dont l'usage a exercé une influence fàächeuse sur l’œil en général et sur les milieux transparents de cet organe en particulier. Il termine son mémoire par les conclusions suivantes : 1° Contrairement à l’idée émise jusqu’à ce Jour , nous croyons que l’action prolon- gée d’un soleil ardent et la réverbération de ses rayons sur des terrains brülants et sabloneux n'a aucune influence directe sur l'appareil du cristallin. 2° Les. cas rares de cataracte qu’on ob- serve dans les pays chauds, et qu’on attri- bue à l’action directe d’une lumière trop vive, ne sont dus qu'aux allérations consé- cutives que subissent les parties réfringen- tes de l’œil par suite d’ophthalmies intenses négligées et opiniàtres. 3° La fréquence de la cataracte dans les pays froids est due plutôt aux habitudes et à la manière de vivre des populations qu’à l'influence du climat et à l’action. di- recte d'une vive lumière, Aïnsi nous 549 croyons que l’usage des boissons alcooli- ques, l’âge, les lésions traumatiques, l'exercice des professions libérales ou mé- caniques qui prédisposent aux congestions cérébrales , et qui forcent les individus à travailler sur de petits objets, à la lumière arlificielle ou devant un feu ardent, sont Jes causes principales et directes de la ca- taracte. CE EEE Métamorphoses physiologiques de l’homme dans l'éducation ; par J, J. VIREY, La Gazette médicale du 29 mars renferme, sous ce titre, ua article de M. Virey dans lequel l’auteur examine l'influence des di- vers systèmes d'éducation sur le développe- ment physiologique de l’homme. Après avoir examiné successivement eten détail l'influence des trois modifications auxquelles on peut réduire les méthodes d'éducation, et qui sont : 1° le régime de la force ; 2° celui de la religion: 3° celui de l’intelli- gence, M. Virey, résume son travail dans les termes suivants : De tous ces faits, on est en droit de con- clure que l'emploi trop exclusif et perma- nent, dès l’enfance. de chaque institution se caractérise par un tempérament spécial à Ja longue. 4° Sous le régime de la force brutale, en résulte, dans des corps robustes surtout, cette prédominence des fonctions muscu- laires et de celle de nutrition au détriment des plus relevées; de là ces habitudes toutes matérielles, ou sensuelles , irréfléchies, comme daas le jeune àge, favorisant la complexion épaisse, inerte, lymphatique : temperamentuin musculoso-torosun de Hal- ler. Il domine sous les climats froids et hu- mides, dans les classes rustiques principa- lement: 2o Par l'institution religieuse et les absti- nences, le corps aspire à devenir sec, sobre, brun, à sensations concentratives, à une vie: solitaire et taciturne, signalant le tempéra- ment atrabilaire, débile, timoré et chagrin de la vieillesse, avec dépression de l’appa- reil nerveux, que sa faiblesse même dispose à la ruse: temperamentum melancholhicum des anciens. Il est fréquent dans les pays- chauds méridionaux. 3° Par l’education intellectuelle, le dé- plaiement excessif de l'innervation consti- tue cette diathèse grêle, délicate, souple ou docile, et à mobiles impressions. Elle de- vient pénétrante et sagace, mais souvent explosive par accès el secousses, en abu- sant des stimulants dans sa sensibilité exu- bérante. Telle est la complexion parfois épuisée, hectique et spasm dique signalée dans notre civilisation avancée : tempera- mentum nervosum, excitabile, des modernes, Il se généralise parmi les régions tem- pérées du globe, surtout dans les classes supérieures de la société. Il résulte de ces considérations que les éducations trop absolues ont besoin d’être tempérées par un régime mixte plus salu- taire pour équilibrer les fonctions du corps et celles de l’intelligence. SCIENCES APPLIQUÉES. MECANIQUE APPLIQUÉE. Nouvelle disposition pour les chaudières des machines à vapeur. Lors de la onzième réunion à York, en septembre dernier, de l'association britan- 520 nique, M. W. Fairbairn a annoncé que la commission que la société avait nommée pour rechercher les meilleures conditions relatives à la combustion de la houille dans les foyers etles moyens de brüler la fumée, n'avait pas encore. pu terminer son travail. Néanmoins, une série d'expériences et d'ob- servations auxquelles elle a mis fin lui pere mettent, dès aujourd'hui, de conclure que les foyers des chaudières des machines à vapeurs offrent en général une surface de grille trop étendue relativement à la surface de chauffe de ces chaudières, et que le meil- leur rapport à établir pour ces deux surfa- ces, pour les chaudières à vapeur fixe, se- rait celui de 1 à 30 ; et pour les chaudières des machines marines, celui de 1 à 15. M. Farbarn a aussi donné la description d'une chaudière nouvellement inventée, et qui, selon lui, jouirait de qualités précieu- ses relativement à l'économie du combusti- ble et à la combustion de la fumée. Voici l'idée sommaire qu'il a donnée de cette in- vention. « Cette chaudière, a-t-il dit, est d’une construction fort simple ; elle est de forme cylindrique et renferme deux autres cylin- dres ou carneaux intérieurs d'environ 0,75 de diamètre chacun, s'étendant sur toute sa longueur. Chacun de ces carneaux renfer- me par un bout un-foyer distinet et qui se trouve ainsi entouré à peu près de tous .cô- Lés par des parois couvertes d’eau qui ab- sorbent la chaleur raÿonnante qui se dégage du foyer. « Dans ce système, les gaz qui se génè- rent dans chacun des foyers parcourent ain- si toute la longeur du carneau, et, arrivés à son extrémité, ils s'unissent à, ceux qui ar- rivent du carneau voisin, et sont soumis alors ensemble à un mode de brülement particulier. » D’après la description donnée, ces dou- bles foyers et leur ignition séparément sont nécessaires pour opérer la combustion des matières gazeuses, à mesure qu'elles arri- vent à l'extrémité de chaque carneau ; car, quoique le but primitif de cet appareil dou- ble de combustion fût: non pas de consom- mer cette fumée, mais d'augmenter la ten- sion de la vapeur, de rendre celle-ci plus sèche, et de s'opposer à ce qu’elle entrai- nât avec elle de l’eau liquide jusque dans le cylindre, il paraïîtrait qu'en même temps celte disposition a présenté des propriétés particulières qui ont permis en chargeant seulement les foyers alternativement, de produire tous les phénomènes d’une com- bustion à peu près parfaite. » En effet, à l’aide de ce moyen bien sim- ple, c’est-à-dire du chargement alternatif des deux foyers, de demi-heure en demi- heure, par exemple, on a trouvé que, pen- dant le temps que l’un des foyers se rem- plissait de combustible, l’autre distillait des gaz, et que les courans qui s'échappaient du foyer, brûülaient avec vivacité où avec un feu. clair, se mélangeant à une haute tem- pérature avec ceux plus. froids, mais char- gés de. matières charbonneuses ou de fu- mée qui arrivaient de l’autre foyer, qu on venait de charger en combustible, pouvaient être enflammés aisément lors de leur con- lact, ce qui briait la fumée au profit de l’é- vaporation de l’eau daus la chaudière et g'opposaità son dégagement. » sat AGRICULTURE, Histoire, analyse et effets du guano du Pérou, (analyse d’une brochure, qui.a paru sous ce litre) ; par M. A... de Monnières (1), Depuis quelque temps l'attention des agronomes et des savants s’est portée sur le guano d’une manière toute particulière; les premiers ont fait de! nombreuses expé- riences qui ont mis en évidence les effets ! remarquables de ce précieux engrais: les derniers ont voulu remonter à Tacause de ! ces propriétés fertilisantes, et ils ont soumis à leurs analyses du guano pris sur les points du globe qui sont jusqu’à ce jour en pos- session de le fournir au Commerce. Les journaux ont reproduit à diverses reprises les résultats de ces nombreusesrecherches, et nous-même nous avons eu soin de tenir nos lecteurs au courant de ce qui se disait ou se faisait de plus marquant à ce sujet. | Mais ces divers travaux avaient besoin d’ê- tre réunis et résumés en un seul corps, de telle sorte qu'il ne fût plus nécessaire de faire de longues recherches dans des jour- naux et des écrits publiés à diverses épo- ques et en divers pays. C'est ce: résumé général que vient de faire M. de Monnières pour le guano du Pérou dans une brochure dont nous allons donner à nos lecteurs une | analyse assez étendue. 1. Haistorre et origine du quano. Lorsque | les Espagnols firent la conquête du Pérou, ils furent émerveillés de la fertilité sans égale du littoral de POcéan-Pacifique, bande de sable privée d’eau et desséchée par le soleil. Une substanc: organique que les Indiens allaient chercher sur quelques îles situées à une petite distance du rivage était la cause de cette grande fertilité; ils appe- laient cette substance, en langue quichuüa, huano, l’engrais par excellence ; quano est Je nom qui lui est resté. L'usage de cet engrais remonte à la plus haute antiquité parmi les peuples du Pérou. L’Inca Garcilaso de la Vega, qui écrivait à Lima en 1523, à parlé du guano dans ses Comentarios reales: «Entre Aréquipa et Tarapaca, dit-il, on ne connaît pas d'autre engrais que la fiente des olseaux de mer qui, en quantité innombrable, nichent dans certaines îles voisines du rivage, y pondent leurs œufs et y déposent leurs excréments; ces excréments, par suite de leur acCumu- lation , forment des masses telles que de loin elles ressemblent à des rangées de collines. » Après Garcilaso de la Vega, le premier qui ait parlé de nouveau du guano est le voyageur Frezier, qui visita le Pérou de 1719 à 171}. Le père Feuillée, dans ses Observations sur le voyage de Frezier, parle des exhalaisons ammoniaCales qui s'exha- lent de cette matièré. Il en est également question dans la relation du voyage d’An- tonio de Ulloa (Madrid, 1748). Enfin M. de Humbolt envoya, en 1804 , à Fourcroy des échantillons de guano avec lesquels ce chimiste fit, assisté de Vauquelin, la pre- mière analyse connue de cet engrais (Ann. de chimie, tome LVI, page 259; an VIN). A cés échantillons, M. de Humbolt avait jomt des détails explicatifs. « La fertilité des côtes stériles du Pérou estfondéesur le guano qui est un grandobjet de commerce. Une cinquantaine de petitsbà- timents qu'on nomme guaneros (portant de 60 à 75 mètres cubes) vont sans cesse 26.) (Libr: agricole de la Maison rustique, rue Jacob, chercher cet engrais -eb: lé porter surules. côtes. On le sent, à un kilomètre/de dise - tance, test ga te russe » Le guano se trouve inèsraenden M dans lamer du Sud, aux îles Ghinche près « Pisco; mais il existe aussi sur les. côtes et: les îlots plus méridionaux, à Jo: Iza et Arica..…. et généralement sur toutes les pe tites îles rocheuses de la côte situées. entre ” le 13° et le 21° degré de latitudesud. 1, » I forme des couches de 17 à 20 mètres d'épaisseur que l’on travaille comme les mines de fer ochracé. Ces mêmes îlots sont habités par une multitude d'oiseaux, surtout d’Ardea,de Phénicoptères, quis’y retirent la nuit; mais leurs excréments n’ont pu Yÿ former depuis trois siècles que des couches de 9 à 11 millimètres d'épaisseur. Le guano M serait-il un produit des bouleversements du globe, comme les charbons de terre ét les bois fossiles ? » Cette dernière particularité a fait naître la supposition que le guaño n'appartient M pas à l’époque actuelle, et que c’est un co prolite où excrément fossile d'oiseaux an- tédiluviens., Voici des observations faites | pendant un voyage récent et qui rendent plus difficile encore la question de l’origine du guano. 4 « Lesîles Chinche, au nombre de trois sont dans une ligne nord et sud, et à envi ron un, mille de distance l’une de l’autre; chacune a de 5 à 6 milles de circonférence, Le granit forme leur, base, et la masse de guano qui le recouvre a, dans quelques endroits, 200 pieds d'épaisseur; les lits de guano, stratifiés horizontalement, varient de 3 à 10 pouces d’épaisséur....… J'ai exa- miné une surface perpendiculaire de guano, exposée à la vue, de plus de 100-pieds de hauteur, et je n’ai remarqué aucune diflé- » rence depuis la surface jusqu’à la base... Cependant l'épaisseur de la masse de guang n’est nullement la même dans toutes les îles ; dans quelques parties elle ne dépasse. pas 3 ou 4 pieds, « Si l’on suppose que le guano soit réel- lement de la fiente d'oiseaux, 11y a un fait dont il-est difficile de rendre raison: des fragments de granit en quantité considéra- ble, et dont quelques-uns pèsent une vinglaine, de livres, sont répandus çà et là sur la-surface de lile, dans les parties où le guano a depuis 50. jusque 100 pieds d’é- paisseur. Je me suis informé particulière ment auprès des ouvriers si quelques-uns de ces morceaux de granit avaient été re= tirés de l’intérieur du guano , et ils m’onk répondu .que non. Ces MOrCEaux ne SE trouvent que sur la surface. Les seules subs=\ tances étrangères que l’on rencontre dans le guano, el cela à toutes les profondeurs; sont des squelettes d'oiseaux et des œufs "à qui, dès qu'ils sont exposés à l'air, se dissi= pent et tombent en poussière au bout de trois où quatre jours.» Se Le guano existe sur les îles du Pérou et L de la Bolivie en telles quantités, que l'OnR -calculé que, tout en continuant à être EX ploité pourla fertilisation du littoral, 1lpours rait suffire pendant des siècles aux besoins de l’agriculture européenne. 4 2. Le bon guano n'existe que k ‘1 4 3 là où ilme | pleut pas ; en effet les substances ammonias a cales qui lui donnent sa puissance fertilés se sante sont en grande partie solubles dans l'eau; aussi celui des côtes de l'Amérique, où il pleut, notamment celui du Chili, est ‘ une poussière inerte et presque absolument. | dépourvue de principes fécondanits. #0 3. Les îlots où se trouve 1e guano:soBt ! ‘32 sploités:par. la: société péruvienne qui en le privilège exclusif. Cette société, dont siégeest à Lima, s’est constituée en 1840; Je se compose de maisons françaises, an- ‘aises et péruviennes. De 1841 à 1844 “le a expédié dans la Grande-Bretagne plus +3 30,000 tonneaux de guano pur qui, mêlé 2 substances étrangères par lesdétaillants, b1 a fourni à la consommation plus de :50,000 tonneaux. En Francece n’est guère aujourd’hui que le guano du Pérou com- l'ence d'arriver dans nos ports, et que l’on Ltablit sur divers points des dépôts de cette |récieuse substance. | (La suite prochainement). | ie — | SCIENCES HISTORIQUES. ARCHÉOLOGIE. “escription de l’écrin d’une dame Romaine, | par M. le docteur A. Comarmond. Lyon, chez : Charles Savyjeune,quai des Célestins 48; Paris, |: chez Drach, rue de Bouloy, 7 ; in-4°, 1844, ! avec fig. (Extrait et analyse.) Au mois de juin 1841, l’on creusait les lindements d’un nouvel édifice que les l'ères de la doctrine chrétienne, voulaient lire construire sur le terrain qu’ils possè- “ent à Lyon, sur le versant oriental de l'ourvières. Arrivés à environ 4 mètres de *rofondeur, des ouvriers rencontrèrent un liur romain, de près d’un mètre d’épais- eur, se dirigeant. du Sud au nord. L’un . eux ayant donné un coup de pioche sur |$ côté oriental de ce mur, vit sortir d’une ‘avité de la muraille un ruisseau de pièces ‘ ’argent, et le précieux trésor archéologi- hue: dont il. venait d'amener ainsi la dé- ouverte, allait être perdu pour la science in tombant entre ses mains et entre celles Les autres ouvriers acCourus aussitôt sur 'esheux. Heureusement l’un dés religieux Hu monastère, préposé à la surveillance ‘es travaux, s’aperçut du mouvement qui - enait de s’opérer parmi ces hommes, et parvint, quoique avec beaucoup de peine, sauver une grande partie des objets que ontenait la cavité du mur. Ces objets con- istaient en divers bijoux en or, dont plu- leurs ornés de pierres précieuses, et en ne quantité considérable de médailles. out ce qui échappa aux ouvriers fut plus ird cédé, avec une générosité remarqua- le, par les frères de la doctrine chrétien- “e à la ville de Lyon, ct vint s’ajouter aux ‘chesses que possédait déjà son musée, C’est à la description de ces divers bi- bux que M. Comarmond a consacré un iémoire accompagné de figures, auquel ous allons emprunter quelques-uns des étails importants qu’il renferme. Voici énumération de ces divers objets : 1° Une paire de bracelets en or, formés ‘une forte tige simulant une corde à la hanière de celles en fil de fer de nos ponts hspendus. | Chaque bracelet est orné d’une médaille ! Fi ‘£e dans une virole ouvragée. 2° Une autre paire de bracelets en or, “omposée d’une bande ondulée; chaque racelet est orné d’une tête de Crispine, mme de Commode, en relief ; 3°. Une troisième paire dé bracelets en r, dont la tige représente une corde à eux brins, ayant pour ornement un nœud u lac d'amour; l’efligie de l’empereur Commode, encla- | 4e Un: seul bracelet:en. or, formé. d’une 524 ige cylindrique dont chaque extrémité, plus mince, s’entortille autour de la tige principale; j 5 Doux bagues en or, l’une ornée de troisémeraudes; la deuxième portant l'ins- cription suivante gravée en Creux : VENE RI TETU TELEVO TUM 6° Quatre petits. anneaux ou coulants d’or, à lame mince, sur laquelle est gra- vée une palme en, creux; 7° Trois.paires de boucles d’oreilles en or, pécorées de pierres fines, telles qu’amé- thystes, émeraudes, etc. ; 8 Un collier en or, orné de cylindres renflés en lapis-lazuli; 9 Un collier en or, avec saphirs; 10° Un collier composé de petites bou- les en or éparses, dont la garniture en tis- su a été détruite par le temps; 11° et 12° Deux colliers en améthystes montées sur or; les pierres sont taillées encabochonsimulant une moitié de poire ; 13° Cinq ou six rangs de petites. chaf- nettes, en or et pierres fines, formant un réseau, destinées sans doute à orner la poi- trine ou à servir d'ornement à la coiffure ; 14° Une foule de débris en or et en pier- res fines dépendant des bijoux qui vien- nent d’êtré énumérés, ou ayant apparte- nu à d'autres parures, Les principales matières qui entrent com- me accessoires dans ces bijoux d’or sont: l’a- méthyste, l’hyacinthe, l’émeraude, le sa- phir, le grenat, le lapis-lazuli, le corail, la perle fine, etc. + Avec ces bijoux se trouvaient plusieurs centaines de médailles en argent, depuis le règne de Vespasien jusqu’à celui de Sep- time-Sévère; plus deux médailles de Né- ron et un quinaire de Commode, en or. Il est étonnant que parmi cet amas de bracelets, de colliers et de boucles d’oreil- les qui constituaient un écrin de femme ri- che, on ne rencontre point de fibules, mais seulement deux bagues de peu de valeur. Ce qui doit nous faire présumer que d’au- tres bijoux, indispensables à une femme opulerte, manquaient, c’est qu’à l’époque à laquelle appartiennent ceux-ci, l’usage des anneaux, comme parure, était grand, et que les fibules étaient indispensables comme ornement et moyen de draper élé- gamment un costume. Ce dernier bijou était adopté par les deux sexes. Les boucles d'oreilles furent dans tous les temps et chez tous les peuples en grande mode ; les Perses, les Égyptiens en firent usage bien avant les Grecs et les Romains. Il en était de même des colliers et de plusieurs autres objets qui entraient ‘habituellement dans la parure-des femmes. Nous allons emprunter à M. de Comar- mond la description de quelques-uns des bijoux découverts à Lyon. Bracelet n° 1. Ce bracelet, dont le diamètre est d’une assez grande dimension pour nous prou- ver qu’il n’était point destiné à être fixé vers l’union du bras à la main, est en or massif et d’un titre très élevé, comme pres- que tous les bijoux de cette époque, où l’on employait ce métal à l’état natif, La tige destinée à entourer le bras est uñe torsade composée de fils d’or unis, d'égale grosseur, avant chacun un milli- f mètre et demi de, diamètre; ils, sont au | 595 nombre de huit et contournent en spirale une tige carrée assez forte, qui se trouve au centre de celte torsade et sert de sou- tien à cet ensemble; les deux extremités de cette espèce de corde sont resserrées par une virole ornée de cannelures circu- laires ; de plus, elles soutiennent un large chaton dont les bords supérieurs sont dé- corés d’un liseré denticulé. Le chaton porte une médaille en or qui s’y trouve solidement enchâssée; sur le droit de cette monnaie antique, on apper- coit le buste de l’empereur Commode, à tête laurée et barbue ; autour on lit la lé- gende suivante : AVG P FEL, Lucius-Aé!ius-Aurélius-Com- mode, auguste, pieux, heureux. Le revers représente Mars passant avec la légende : PM TR P XVI IMP VIII. COS VII. PP, grand pontif, tribun seize fois, empe- reur huit fois, consul sept fois, père de la L-AEL-AVREL-COMM patrie. Cette médaille est d’une conservation parfaite, et ce que les numismates appel- lent fleur-de-coin ; c’est une partie des plus importantes, et le plus bel ornement de ce bracelet, qui, sous d’autres rapports, manque de goût; l’ouvrier a déployé un grand luxe sous le rapport du poids et de la valeur intrinsèque ; mais son travail pré- sente peu de finesse et d’habilité. Il paraît à peu près certain que les traits en or qui entrent dans la composition de ce bijou ont été tirés à la filière; ils sont trop uais, trop uniformes pour avoir été travaillés à la lime. Si ce bracelet, laisse à désirer sous le rapport de l’art, il n’en est pas moins une pièce antique très remarquable. On n’a pas voulu rendre à ce bracelet la régularité primitive de ses contours, par respect pour son antiqui:é; mais néan- moins M. de Comarmond eroit pouvoir éva- luer son diamètre à 7 centimètres 112; son: poids est de 164 gram. 2 décigr. Le dia- mètre de la torsade est de 2 millimètres. (La suite prochaiuement.) ——01Si — GÉOGRAPHIE. Voyage aux îles de Mangaréva ou de Gambier: : par M. Adolphe LESss0N. (M: P. Lesson a rédigé sur les notes de son frère, prises pendant le voyage du brick Pylade, un volume in-8° dont il a extrait. .quelques généralités, que nous. insérons dans notre journal.) Nous venons de passer en revue les pro- ductions diverses des îles de Mangareva. Elles ne sont ni variées ni nombreuses, et les plus utiles peuvent tout juste satisfaire aux besoins de la population. Aussi ces peu- plades perdues sur le sein du grand Océan redoutent les disettes qui sont pour elles des fléaux qui se reproduisent presque pé- riodiquement. Il y a dix années surtout qu’une grande famine vint fondre sur ces îles, et les habitants n’en parlent qu'avec terreur. La tradition locale prétend que les hommes étaient alors aussi multipliés aux Mangaréva que les arbres qui les ombra- gent, mais que les vieillards et les enfants | furent emportés par le fléau, et que les hommes robustes purent seuls résister. Les insulaires peignent avec énergie les angois- ses et les tourments dont ils furent assail- lis ; ils disent que les fruits des arbres à pain,se desséchaient sur leurs tiges. et tom- 526 baient à terre avant d'être mûrs, et que les plantes à racines nutritives étaient dessé- chées par les rayons brülants du soleil. Beechey évalua, en 1826, la population à 1,500 habitants: orelle n'a pas dù dimi- nuer considérablement ciiq ans après, puis- que le recensement qu'en avaient fait les missionnaires quelques L:wps avant notre passage, fixe son Chiffre à 2,200 où 2,300, Il est vraï qu'il faut y joindre la population de Crescent que l'évêque a été sauver d'une mort presque certaine, à la suite d’une fa- mine qui la décimait. Le nombre des habi- tants de Cescent ne s'élevait toutefois qu’à qu'à 82 personnes. Il est probable que l’é- valuation de Beechey est trop faible; puis- que les missionnaires aecusent une diminu- tion journalière dans la population. Toutes les Îles étaient autrefois habitées, et mainte- pant il n'y en a plus que cinq. L'ile de Man- garéva possède 1,500 habitants, dont 500 pour le seul village d'Erikitea. Les 1,000 autres se lrouvent, à partir du S. O., dans les hameaux de Teluiti, Tetuiti-Raro, Tiara, Anghatavaha, Kirimiro, Taku- Angha-Utre, Aka ou Agabulu, Rikingaro et Takuaro. Les îles Taravaiï, Akéna et Akamaru se pcrtagent 800 habitants environ, mais la dernière est relativement aux deux autres plus peuplée. Son principal centre d’abita- tion se nomme Tianoa; celui de Taravaï, Tokia-Ma, Akana, à Ikitopa, Notikiet Viri- viriga. ‘ C’est sur le rivage d'Akena que les ma- ins trouveront l’aiguade la plus comode pour faire de l’eau. C’est celle que nous choisimes, tandis que le commandant d'Ur- ville, sur l’Astrolabe, envoya sa chaloupe à Mangaréva, où l’eau ne peu se prendre qu'à la haute mer et le plus ordinairement avec de grande difficultés, puisque M. d'Urville y perdit l’embarcation qu'il y avait en- voyée. Prétendre donner une date à l’établisse- ment de la race humainesur ces îles, serait vouloir entrer dans le domaine des vaines conjectures. Tout indique seulement qu’el- les sont peuplées depuis longtemps, car les naturels possèdent à ce Sujet diverses tra- ditions curieuses, et se disent les descen- -dants d’un grand peuple qu'ils appellent Arani, et dont il serait une colonie d’émi- grants. Ils n'ont cependant garbé aucune notion précise sur leurs ancêtres. On doit noter en passant que sur l’île de Mangaréva existent enccre des débris d’antiques mu- railles bâties évidemment par les hommes, et avec un ciment dont les habitants actuels ignoraient absolument l'usage : avant leur contactavec les Européens. La portion prin- cipale de cette muraille est'aujourd’huï cou- verte de terre et d'arbres, mais les pans de murs quis’en détachents’étendentassez loin en effieurant le sol. Les naturels disent des grands arbres qui ont envahi le ierrain, que leur âge leur est inconnu, qu’ils les ont tou- jours vu dans cet état, et que leurs anéêtres leur ont successivement dit la même chose. Mais ce récit doit inspirer peu de créance par l’influence des idées supertitieuses sur lesprit des naturels et on ne peut rappor- ter leurs opinions que comme l'expression de croyances vulgaires. Entre autres exem- ples, nous citerons ce simple fait : Ils ad- mettent tous qu'un arbre s’est développé au centre de l'ile el a produit de proche en proche des rejetons qui se sont multipliés jusqu’aux bords de la mer, en formant, à 527 eux seuls, une forêt. Quel est cet arbre? ça ne peut être leur oa où ani qui me paraît être un manglier, à moins que ce ne soitun de ces figuiers de l'Inde appelé multipliant, et alors leur croyance ne serait pas dépour- vue d’une certaine vérité. Mais j'ai le re- gret de n’avoir pas vu cet arbre mira- culeux. Dans une promenade avec M. Latour, nous examinèmes ensemble des restes de maçonnerie éloignés des débris de murailles dont je viens de parler. La main des hommes semblait avoir façonné ces blocs, et les naturels les disent très anciens. Quel a été leur architecte ? Serait-ce les premiers émigrants ou ces arani que les naturels des Gambier reconnaissent pour leurs ancêtres ? Il n’est pas probable que ce soit la race ac- tuelle, car elle avait perdu les procédés de l'art du maçon ! Serait-ce plutôt une colo- nisation temporaire d'Espagnols venus de l'Amérique équatoriale ; du Mexique ou du Pérou? Gela serait plus probabie. Les Espa- gnols Sont les premiers navigateurs qui ont visité la plupart desîles de la mer du Sud, longtemps avant les autres peuples. Le si- lence qu’ils ont gardé sur leurs découvertes leur a fait enlever le mérite de leurs péré- grinations; mais des traces de leur passage à O-Taïti, dans l'archipel du Saint-Esprit et ailleurs, ont été mises hors de doute. On peut se demander d’ailleurs quelles sont les races qui ont élevé les colonnades de l’île de Tinian ; sculpté les gigantesques masses de‘ l’île de Paques: bâti les obélisques de l’Ascension, etc. (La suite au prochain numéro.) —É66X5 (Messe — BIBLIOGRAPHIE. ErupEs pour seivir à l’histoire‘de l'influence de la folies fonctions et les maladies dù corps humain, et réciproquement. Extraites d'un Mémoire sur le même sujet, par feu Germain et CG. Bouchet, et annotées par G. Bouchet. In-8° de feuilles. MEDICATION CURATIVE de la fièvre intermittente; ‘ par P. Bretonneau. In-8° d’un quart de feuille. » MEMOIRE sur la determination des perturbations absolues dans les ellipses d’une excentricité et d’une inclinaison quelconques; par M. Hansen, directeur, de l'observateur @e Gotha. Traduit de l’allemand par M. Victor Mauvais. In-8° de 10 feuilles 3/8. —.A Paris, chez Bachelier, quai des Augustine, 55. / MEMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE DE METZ. Lettres, sciences, arts, agriculture. Vingt-cinquiè- me année. Année 1843—1844. In-80 de 43 feuilles 1/2, plus une carte et un tableau. — À Metz, au bureau de l’aeadémie ; à Paris, chez Derache, — METHODE SCHLESINGER. Maladie des yeex. Gué- xison radicale par le seul moyen des verres de lu: neltes, de toutes les altérations de la vue, soit de celles qui peuvent survenir dans le courant de la Vie; inventeur, M, H. L, Sehlesinger. In-6° de 59 *fouilles/3/8. 4 OAO OH Hit ; DOI | TU ol Nories d'une collection de, vases peints, tirés, des, fouilles faites en Eturic : par le pringede Ganino, In-80 de deux feuilles 1/4,—A Paris, chez Leleux,t rue Picrre-Sarrasin, 42. , ri k il D { . à NOTICE sur les machines et procédés relatifs À 1a0 Composilion des dessins et à la fabrication des tas, d| pisseries ; paï M. Rougct de Lisle. In-40 de 144 lt feuilles 1,2, plus un tableau et 8 planches. | — PRECIS DE CHIRURGIE ELEMENTAIRE : lecons professées à l’hôpital militaire deperfectionnéement du Val-de-Grâce , en 1823 et 1844, par L. M. A. Moreau (Boutard), de Versailles. Yn-12 de 4 feuil- les:1/3:— À Parie, Chez Fortin, Masson et com pagnie, rue de l’Ecole-de-Médecine, 1: *i Le Journal d'hortioulture de la Belgique cite 1è fait suivant d’après les Actes de la Société d'Horti" La culture de Berlin. « C'était un bel exemple de T.° tricolorum grandiflorum qui, avec ses longues tiges à grimpantes et ses nombreuses fleurs d’un écarlate. foncé, exeitait l'admiration de tous les amis des fleurs, qui fréquentaient notre jardin. Les graines se montraient en grand nombre, ét j'attendais avee: impatience le moment où je pourrais en faire la ré-4 colte, losqu’à mon grand désappointement, je m'a percus ‘que les deux figes s’élaient spontanément séparées du tubercule, comme si elles en avaient été! retranchées avec un instrument tranchant , et déjà elles commencçaicat à se faner. Je fus fort contrarié de cet accident. Cependant je résolus de tenter tout. ce qui serait possible pour sauver la graine. À cet- effet, je coupai la partie inférieure des tiges qui s’é- tait desséchée et qui, selon les apparences, avaitété séparée du tubercule depuis deux jours, et les plon-2 geai dans de petits flacons remplis d'eau. Au bout de deux heures, les tiges avaient déjà absorbé environ, | une demi-once de liquide et repris toute teur frai= cheur.-À mesure que les tiges continuaient à soi ; ber de l’eau, celle-ci fut remplacée. L’'essai a com=. à plètement réussi, et aujourd’hui, après 14 ou: 16 jours, j'aile plaisir dé, pouvoir recueillir des graines leur point d'insertion. 4 e OXALIS DEPPEI. Ne On lit dans la Revue horticole % Les bulbilles de l’oxatis Deppei , que M. Rifkogel avait laissées en terre, ont fondu par l'effet de In gelée. Aïnsi, on doit les relever aussitôt qu'elles sont parvenues à leur point de croissance, et que les ge lées sont à craindre. 4 ERRATA.— Plusieurs fautes d'impression se sont” glissées dans un article sur la vente de l’arsenic, par M, Gabriel de Mortillet, publié jeudi 20 mars, D Page 470, ligne 2. Sent, lisez sert. ; » 5. Escau, lisez escar.? AT, 6. Retranchez en. S > 8. Le la l'acide arsénieux, Asex0 de lacide arsénieux. i » ii. Ces, liser ses. + {3 EST CET EST MPRINERIE DE A. BLONDEAU, RUE RAME4%, de ne zièmme année. L'ÉCHO | SOCIÉTÉS SAVANTES. | Enstitut des ingénieurs civils de Londres, arlow a donné communicalion à cette So- iété savante d'un mémoire sur les avan- ages comparatifs du système de propulsion ‘tmosphérique sur les chemins de fer (on he comparative advantages of the atmos- \heric sistem of propulsion on railways). ous croyons devoir donner à nos lecteurs In résumé de ce mémoire. L'auteur exa- aine d’abord les avantages du système at- inosphérique comparés à ceux de la trac- ion : il donne ensuite les raisons pour les- juellesiladmetque ce système est inférieur : celui des locomotives. Il fait observer que ur des lignes semblables à celles de Green- vich et de Blackwall où le mouvement est bresque uniforme, et se fait à-courts inter- zalles, la puissance que l'on met en usage bst susceptible d’être calculée mathémati- quement; tandis que sur les chemins de fer :n général Ja puissance miseen usage est joumise à diverses irrégularités, tant sous le rapport de son expression numérique, lyue sous celui du temps pendant lequel on a met en usage, ei que par conséquent une “uissance qui ne peutagir qu'entre certains “joints donnés et à de certains intervalles \hrésentera de grands inconvéuients dans la lhratique. Il serait: aussi peu avantägeux {l'avoir affaire à une force que l’on ne püût mployer pour les réparations ordinaires du bhemin, pour les transports des maiériaux, je Ja houille, etc., etc., ce qui se fail au- lourd'hui à l’aide des locomotives, avec ie grande économie de temps, de chevaux »t d'hommes. Ces objections et plusieurs iutres de divers genres ont été faites contre le système atmosphérique; mais le point >rincipal de la discussion à laquelle M. Bar- owse livre sur ce sujet, est celui qui a rap- >ort à la dépense comparative du chauifage sonsidéré dans les machines fixes d’un côlé de l’autre dans les locomotives. Pour { 10mbreux, le petit intervalle de temps pen- a puissance motrice, et le nombre considé- rable d'heures pendant lesquelles la vapeur loit être conservée pour être toujours prête 1 agir, seraient tellement disproportionnés ntre eux qu'il en résulterait une dépense Jeaucoup plus considérable pour les ma- “hines stationnaires que pour les locomo- ives. On a généralement laissé de côté les ignes à pentes raides. L'auteur cite plu- “sieurs expériences afin, de montrer à com- pien s'élève la dépense de combustible par ‘er atmosphérique ; les résultats auxquels il arrive sont décidément favorables au sys- # # TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS Dans la Séance du 25 février, M. P. W. | es premières, sur des lignes à convois peu. jant lequel on a besoin de mettre en action jonne de marchandises sur un chemin de Pari: .—Dimanches 39 mars 18235 tème de chemin avec locomotives. Il exa- mine après cela les frais de construction dans Pun et l’autre de ces systèmes; en pre- saut pour base de son calcul la dépense qu'a exigée la Hgne de Londres à Birmin- gham, il arrive à ce résultat que l'établisse- ment sur celle ligne d’un appareil atmos- phérique à double voie, avec un cylindre propulseur d’un diamètre convenable, ne s'élèverait pas à moins de 10,000 sterlings par mille ce qui ferait une dépense totale de 1,120,000 livres sterlings ; l’intérêt de cette somme calculé à à pour 100 serait de 56,000 livres, où de 500 livres par mille, somme qui égale presque le prix moyen d'établissement d’uneligne à locomotives, et qui est plus forte que ce prix sur plusieurs lignes. Il en résulte qu’on peut s'engager à construire un chemin de fer avec locomo- tives pour l'intérêt seulement de la somme qui serait nécessaire pour l'établissement d’un appareil atmosphérique. Les résultats généraux déduits des réflexions et des faits qui précèdent sont d'accord avec ce qu'a moniré l'expérience; l’on a reconnu en effet que le système atmosphérique pourrait être adopté avec avantage sur les lignes cour- tes, à circulation très active, près des grandes villes; que de plus les railways sur des pentes inclinées dans une direclion, comme à Dalkey, sont les plus favorables au système atmosphérique, — La lecture du mémoire de M. Barlow a été suivie d’une discussion dans laquelle on a dit que plusieurs des objections élevées par lui contre le système atmosphérique ne sont pas bien fondées; que plusieurs des difficultés pratiques qu'il à signalées ont été surmontées par le moyen de dispositions mécaniques qui sont maintenant en cours d'exécution sur des lignes plus considéra- bles destinées à avoir pour moteur un pro- pulseur atmosphérique ; que les jonctions et les croisements de niveau sont praticables ; par une disposition très simple, une plate- forme pourrait être disposée de manière à garantir le cylindre propulseur pendant le passage d’une voiture en travers de la ligne. On pourrait même aVoir recours à un mé- canisme dans lequel l’action du vide produit dans le cylindre feraitlever une barrière qui empêcherait qu'une voiture quelconque ne traversàt la voie pendant le passage d’un convoi, et qui par suite élognerait tous les accidents. On a fait encore observer l’im- | possibilité de dérailer, le wagon conduc- teur étant fixé au piston. On a dit que M. _Barlow avait exprimé par des chiffres trop élevés, soit la puissance motrice dépensée pour #nettre en mouvement un convoi, soit la dépense du combustible; 1l serait pos- sible d'établir un système de propulsion plus économique que celui par locomotives même construit et dirigé dans les meilleu-- res conditions. N. 2% TOUTES LES SCIENCES. ECHO pu MONDE sayanr parait le SEUDE etle BIMANCKE de chaque semaine et forme par.an deux volumesde plus de 1,206 pages chacun On s’abonne à PARIS, rue (les BEAUX-ARTS, N- 6, et rue de la CHAUSSÉE-D’ANTIN, 3, et dans fes départements chez les principaux libraires, et dans les bureaux de poste et des Messageries. Prix du journal , PARIS pour un an, 25 fr.; 6 mois, 43 fr. #0, {rois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 50 fr , 16 fr., 8 fr. &O. A L'ÉTRANGEA-B fr. en sus pour les pays payant port double. — Adresser tout ce qui concerne le journal à M. le vicomte A. de LAVALETTE, directeur et rédacteur en chef, Qn rend compte des ouvrages et mémoires scientifiques, soit français, soit étrangers, qui sont adressés, sans FRAIS, au bureau Gu Journal.” — Le 11 mars, la séance de l’Institut des ingénieurs civils de Londres a été entière- inent occupée par une discussion sur les mérites comparatifs des propulseurs à hé- lice et à palettes, pour la navigation à va- peur. Il à été établi que le navire à hélice, le Napolcon, a fait ses voyages plus rapide- ment, en moyenne, que les bäteaux à va- peur munis de roues à palettes et de même force que lui; pendant le temps calme ces derniers ont une bonne marche; mais par les gros temps, le premier a décidément l'avantage. Le même résultat a été obtenu pour l’Archiméde. Lorsqu'il naviguait en descendant la rivière, il se voyait souvent dépassé par des steamers appartenant à des négociants; mais en arrivant à la mer, s’il y avait un peu de houle, il se retrouvait bientôt en avant. Cependant on a pensé qu'avec le système des.palettes inventés par M: Cave, le Napoleon aurait donné d'aussi bons résultats qu'avec son hélice. Il est parlé d’une heureuse application de l'hélice à deux schooners, le Fargaret et le Sénator, construits par MM. Pim, à Hull, et faisant le trajet de ce port à celui de Lon- dres. Ils sont l’un et l’autre de2/,2 tonneaux, entièrement gréés, mais ayant près de l’ar- rière deux machines dont chacune a la for- ce de quatorze chevaux, et qui mettent en mouvement un propulseur en hélice à l’aide d’un engrenage. On a fait une expérience. comparative sur le Sénator et le Shannon ; ce dernier est un navire à vapeur muni de roues à palettes et d’une bonne marche. Les deux navires ont fait simultanément le trajet entre Dublin et Londres; le Senator n’estarrivé que dix heures après le Shannon; -or pendant ce voyage il avait dépensé seu- lement dix-huit tonnes de houille, tandis que le Shannon en avait brûlé quatre-vingt-dix. La conclusion à déduire de ce fait est que, pour les besoins du commerce, et dans les cas où l’on est pas obligé d'obtenir une ex- trême vitesse, mais où l’on a besoin de ponc- tualité, le propulseur en hélice adapté aux navires à voile peut rendre des services si- gnalés. 06e 0—— SCIENCES PHYSIQUES. OPTIQUE. Sur lathéorie de la vision; par M. STURM. Le mécanisme de la vision et les procé- dés que la nature emploie pour donner à l'œil la faculté de voir nettement les objets placés à différentes distances sont encore un sujet de controverse entre les physiciens et les physiologistes. I serait inutile de rap- peler toutes les explications et les hypo- thèses souvant contradictoires qui ont été 532 proposées à ce sujet, pour modifier la Ehéo- rie fondamentale deKepler. Les belles ex- périences du docteur Young ont mis hors de doute l'invariabilité de forme de la cornée transparente, et conséquemment celle du globe de l'œil, comme aussi l'impossibilité d'un déplacement appréciable ducristallin ; mais l'opinion qu'il aadoptée sur le change- ment de courbure et la contraction mus- ewaire du cristallin n’a pas paru aussi bien motivée. La diminution d'ouverture de la pupille doit sans doute arrêter les rayons trop di- vergents, mais ne suffit pas pour rendre la vision distincte à des distances très inégales. Le professeur Mile (Jownal de Physiolo- gie de M. Magendie, t. VI) fait dépendre cette propriété de deux causes qu'on ne saurait admettre : la diffraction que, suivant lui, les rayons éprouveraient en rasant le bord de la pupille, et un changement de courbure de la cornée qui accompagnerait la contraction de l'iris. Parmi les travaux récents dont la vision a été l’objet, il fautdistinguer les recherches expérimentales de M.de Haldat.'Après avoir confirmé par desobservations nouvelles l'in: variabilité de courbure de la cornée, et la structure composée du cristallin, il a con- staté, par des expériences précises el va- riées, que le cristallin séparé du reste de l’œil et employé comme objectif de chambre obscure, possède à lui seul la faculté de réunir au même point les rayons lumineux envoyés par des objets placés à des distan- ces différentes: Un cristallin fixé dans un tube et tourné vers des objets extérieurs si- tués dans la même direction, les uns à 3 et L décimètres, les autres à 20 et 30 mètres, lui a donné des images d’une égale pureté sur up verre dépoli placé en arrière à une certaine distance du cristallin. Cette pro- priété du cristalln à l’état d'inertie Ie dis- tingue tout-à-fait de nos lentilles artificiel- les, et mérite d’autant plus notre attention qu'elle semble en opposition avec les lois ordinaires de la dioptrique. M. de Haldat a fait aussi, avec l’œil entier convenablement préparé, des expériences non moins remar- quables qui ont confirmé la propriélé spé- ciale qu'il attribue au cristallin ; mais il n’en a pas donné l'explication théorique. Je crois pouvoir rendre raison de l’action du cristallin et des autres parties de l'œil par des considérations géométriques :1rès simples, que j'ai indiquées depus longtemps à quelques personnes. Si la théorie que je propose ne résout pas complétement les difficultés relatives à l’ajustement de l'œil, elle aura du moins l'avantage de les dimi- nuer notablement ; car, en ayant égard à mes remarques, On n’aura plus besoin de supposer dans l’œil les mouvements inter- nes et les changements de forme trop-con- sidérables qu’exigent les autres théories. L 1 Je pose d’abord en fait, que l'œil ne doit pas être assimilé d’une manière absolue à ‘une chambre obscure ou à un système de lentilles homogènes et sphériques juxtapo- sées sur un même axe : le cristallin en par- liculier ne doit pas être traité comme une lentille sphérique homogène. Quoique les docteurs Young, Chossat, Krause et d’au- tres physiologistes aient reconnu que les courbures des milieux de l’œil ne sont pas sphériques, on a toujours supposé l'œil doué des propriétés focales qui n’appartien- 2: DL nent qu'aux Pntilles sphériques, en ad- metlant sans examen que Jles-rayons éma- : nés d'un point et réfractés dans l’œil selon | les lois ordinaires de la réfraction, doivent former au fond de l'œil un foyer unique, comme dans le cas où ces rayons auraient traversé des verres sphériques bien centrés. Pour faire comprendre par un exemple simple l'erreur d'une telle supposition, ima- ginons un œil qui serait composé d’une seule substance homogène terminée par un segment d’ellipsoïde ayant son grand axe dirigé suivant l'axe de la pupille, son axe moyen horizontal et son petit axe vertical. Un pelit faisceau de rayons partant d'un point situé sur le prolongement du grand axe et traversant la pupille, me pourra pas, après la réfraction, converger en un foyer unique, et, si la pupille est large, il ne for- mera pas une surface caustique qui soit de révolution autour du grand axe. Car les rayons dirigés très près du grand axe dans le plan de la section horizontale de l'ellipsoide se réfractent comme s'ils tom- baient sur le cerele osculateur de cette section au sommet du grand axe, et vont se réunir Sur ce grand axe, en un cer- tain foyer; tandis que les rayons dirigés dans la section verticale qui à au sommet une courbure plus forte, vont concou- rir sur le même grand axe en un autre foyer plus rapproché du sommet. Quant aux rayons voisins situés hors de ces deux plans, ils ne rencontrent pas le grand axe après la réfraction (c’est-à-dire que leur, plus courte distance à ce grand axe n’est pas une fraction infiniment petite de la dis- tance du point d'incidence à ce même axe). La marche des rayons réfractés serait encore moins régulière si les rayons éma- naient d’un point situé hors de l'axe et t5m- baient sur un autre partie de l’ellipsoïde. Pour rentrer dans la réalité, on doit con- sidérer l’œil comme composé de plusieurs milieux réfringents séparés par des surfaces qui ne sont pas exactement sphériques ni nême de révolution ou symétriques autour d’un axe commun. Il paraît alors difficile, au premier abord, de déterminer la forme que prendra un faisceau très mince de rayons homogènes émanés d’un point lumi- neux, après avoir subi des réfractions à tra- vers tous ces milieux. Heureusement, celte forme est assujettie à une loi générale et constante qui se déduit d’un théorème bien connu, donné d’abord par Malus pour le cas d’une seule réfraction, et démontré ensuite par M. Dupin, puis par d’autres géomètres, pour un nombre quelconque de réfractions. En voici l'énoncé: Lorsque des rayons par- tant d’un point lumineux éprouvent des ré- fractions en traversant différents milieux séparés par des surfaces quelconques, ces rayons, après leur dérnière réfraction, sont toujours normaux à une certaine surface (et par conséquent aussi à-une suite de sur- faces dont deux quelconques interceptent sur tous ces rayons une même longueur). En partant de ce principe, auquel on est aussi conduit par la théorie desondulations, on peut étudier la forme qu’affecte, après la dernière réfraction, un faisceau très mince de rayons qui traversent un dia- phragme d’une très petite ouverture, ayant son plan perpendiculaire au rayon quipasse par son centre. M. Sturm étudie ici géométriquement ce qui se passe pour un petit faisceau de rayons dans les circonstances qu'il vient d'indiquer. Il nous est impossible de repro- quences sont au reste rendues sensibl “ar PORN DUR duire sa démonstration dont les con par l'expérience suivante : | 51 Il sufit de faire passer dans une cham- bre noire, à travers un très petit trou percé. dans un écran, un faisceau de lumière ho= mogène qui tombe sur un sphéroïde de « verre où sur une petite fiole contenant un - liquide, et offrant une surface courbe irré- gulière dont on recouvre la partie posté- M rieure avec un papier percé d’un petittrou d’une forme arbitraire. Les rayons qui sor- tent par cette petite ouverture, après être x entrés par celle de l'écran, sont ceux qui émanent d'une particule du corps lumineux assez petite pour pouvoir être considérée comme un simple point. En recevant dans l’obscurité le faisceau émergent sur un pa- pier blanc qu’on éloignera graduellement, on reconnaîtra la forme des différentes sec- tions, et particulièrement les deux petits. traits lumineux plus ou moins distants l’un de l’autreet/dont les directions sont perpen- diculairesentreelles. L'intervalle qui sépare ces deux petits traits est ce que M. Sturm nomme l’entervalle focal. C’est dans cet in tervalle focal compris entre.ces deux traits que la lumière est plus concentrée et plus vive. On peut voir aussi la forme de tout lé faisceau lumineux émergent, en produisan au-dessous une fumée épaisse, dans lagnéllé ce faisceau apparaît dans toute son étendue. Sa forme variera sans perdre ses caractères généraux, si l’on approche ou si l’on éloi- . gne.de l’écran le corps lumineux ou le corps réfringent. Le fait, que je viens de décrire, continue l’auteur, me paraît applicable à la théorie: de la vision. On a admis généralement que, pour avoir” la vision distincte d’un point lumineux, il fallait que les rayons émanés de ce point vinssent converger, où former leur foyer sur la rétine, ou du moins très près de la rétine. Mais les considérations qui précè= M dent prouvent, ce me semble, quil my a pas un foyer ou point de convergence uni- que. Ge qui existe toujours pour un fais: ceau très mince qui a pénétré dans l'humeur A vitrée et qui vient rencontrer larétine, c'est" ce que-j'ai appeléplus haut l'intervalle focal, qui peutêtre plusoumoinslong. Cetintervalkm le ne peut pas être absolument nul dans l’œilss car l’œil offre un assemblage de différents milieux inégalement réfringents (au nombre de trois au moins en négligeant la cornée); et ces milieux sont séparés par des surfaces qui ne sont pas rigoureusement sphériquesu ni même symétriques par rapport à Un AXE commun. (La suite prochaiuement.) —=——0 1Si0—— "CBIMIE + Sur les gaz liquéfiés, (extrait d’une leitre de MM. DONNY et MARESKA). ÿ M. Mareska etmoi, nous venons de lire dans les Comptes rendus de la dernière séance de l’Académie des sciences de Paris que M. Dumas à répété les expériences d M. Schrotter relatives à l’action du pho phore, de l’arsenic et de l’antimoine sur le chlore liquéfié dans un bain d'acide carho= nique solide. Fr dE H.Dumas fait observer avec raison que, par » froid, l’action du phosphore et de l'arse- {ic ne perd rien à son intensité; nous pou- “ons ajouter qu’ilen est de même de l’am- moniaque quand on la fait venir à l’état de az,dans lechlore liquéfié etrefroidi.Le sou- rre, l’iode et le brome se combinent égale- nent avec le chlore à — 90 degrés. Cependant le fait de la diminution de l’af- inité par le froid, observé par M. Schrot- “er, n’en est pas moins réel pour plusieurs utres Corps. Il existe d’abord, comme M. Dumas Ja rérifié, pour le chlore et l’antimoine. Lors- qu’on verse de l’antimoine en poudre dans lu chlore à — 80 degrés, ou même à — 90 legrés, il se produit un grand dégagement le chaleur et de lumière ; mais l’action est nulle quand l’antimoine a été préalablement efroidi, ou bien quand on fait venir du -hlore gazeux et sec sur de l’antimoine contenu dans un tube entouré d'acide car- ponique solide. Quand, au dieu d’antimoi- l1e, on place dans le tube du phosphore ou | de l’arsenic, laréactiona lieu, mais elle nous Ë toujours paru beaucoup moins vive que lorsqu'on projette des morceaux de ce corps ‘dans du chlore déjà liquéfié. Le fait existe encore pour les acides sulfurique ct chlorhydrique. On sait que l'acide sulfurique monohydraté cristallise à L— 311 degrès; mais nous avons remarqué ique quand on y ajoute de l’eau de manière . à réduire,sa densité de un ou de deux cen- Hièmes, 1! ne se solidifie plus entièrement, |imême par le plus grand froid ; il reste vis- |queux. Dans cet état, quoiqu'il mouille en- core les corps, il ne rougit plus le papier de | tournesol, il ne réagit plus sur les alcalis ni sur les carbonates alcalins. Il est vrai que l’on pourrait.objecter, quant aux carbona- lies, que quand il les décomposerait, on pourrait ne pas s’en apercevoir, parce que . l’acide carbonique, étant solide à cette tem- . pérature, ne se dégagerait plus; mais il ne . décompose plus l’iodure potassique, ni même le chlorate potassique,dont la décom- position. se trahit par des phénomènes de coloration très-sensibles. Le fat est vrai, enfin pour le potassium let le sodium. qui conservent leur état mé- tallique dans le chlore à — 80 degrés. X pate Toutes ces expériences, nous les avons faites dans nos leçons depuis plus de deux ans, et nous les avons consignées dans un des sciences de Bruxelles. . La lettre de M. Faraday, que M. Dumas a publée dans le numéro du mois de janvier 1845 de Annales de Chinne et de Physique, a produit sur nous une impression dégréa- ble en même temps qu’elle a. flatté notre amour-propre. Si en général, on n'aime point, quand on se livre à des recher- ches, de voir d’autres suivre la même voie, ilest honorable de se rencontrer avec les Dumas'et les Faraday. Non-seulement les oxydes d'azote, l’ammoniaque et d’au- tres gaz que le chimiste anglais a solidifiés, Vont été par nou, mais depuis longtemps nous HOUS OCCUpons également de Ja liqué- faction des gaz permanents. mémoire qui a été présenté à l’Académie 536 . SCIENCES NATURELLES. | GÉOLOGIE. Observations sur la note de M. E. M. sur les ossements humains découverts par M. le docteur Lun», dansles cavernes du Brésil, note insérée dans Je numéro de décembre 184%, p. 182 de la Bibliothèque universelle de Ge- nève. Si les détails donnés par M. L M., sur les ossements découverts dansles cavernes du Brésil sont exacts, comme je n’en doute pas, ces assements, quoique mélangésavec des espèces perdues, ne sont pas plus fos- siles que’ ceux que nous avons rencontrés avee les mêmes circonstances, dans plu- sieurs cavités souterraines du midi de la France. Les uns et les autres contempo- rains des dépôts diluviens et postérieurs à la rentrée des mers dans leurs bassins res- pectifs sont humatiles et nullement fossiles, du moins d’après les circonstances de leur gisement. On se préoccupe beaucoup trop du mé- lange, dans les mêmes limons, des osse- ments humains avec des espèces perdues, puisqu'il en est un ceftaits nombre quiont disparu de la surface du globe depuis même les temps historiques. Ainsi le cerf à bois gigantesques, le dronte, plusieurs espéces de crocodiles trouvées par Geoffroy- Saint-Hilaire dans les catacombes d’E- gypte, ne se rencontrent plus maintenant dans les lieux où ils vivaient naguère. fls sont tout-à-fait éteinte, corame il en se- rait bientôt de l’aurochs aujourd’hui con- finé dans les forêts des parties les plus sauvages de la Lithuanie, si le gouverne- | meut russe ne s'en était fait le protecteur. Il a en effet défendu sous des peines sé- vères de tucr le petit nombre d'individus qui y existent encore. D'unautre côté, il est des espèces, cemme par exemple les dinormis ces oiseaux plus grands que l’autruche, qui au moment de la découverte de leurs débris, ont été con- sidérées comme perdues. Cependant ces oiseaux existent encore dans quelques par- lies de la Nouvelle-Zélande , au dire des naturels, ainsi que l’attestent plusieurs voyageurs. Îls ont fait d’ailieurs remarquer que les ossements des dinormis roulés par les rivières y sont trop nombreux et trop b'en conservés pour ne pas appartenir à des espèces actuellement vivantes. On se préoccupe également sans motifs suffisants, de l’état sous lequel se présen- tent les corps organisés ensevelis dans les entrailles de la terre. Nous prouverons bient't que les coquilles se pélrifient ac- tuellement dans le bassin des mers, comme dans Îles temps géologiques. D'ailleurs, n’en est-il pas ainsi des graines des cha- raigues d’eau, (chara), dans les lacs d’E- cosse , ainsi que l’a annoncé M. Lyell. #1 n’est pas moins constant que, dans une infinité de circonstances, les fossiles des terrains tertiures les plus récents sont beaucoup plus allérés que ceux qui appar- liennent aux couches les plus anciennes de ces mêmes terrains. Enfin combien d'états intermédiaires n’y a-t-il pas entre les divers degrés d’altération des espèces fossiles qui s’y rencontrent ! Aussi, pour juger de leur degré d'ancienneté, on doit plutôt s'en rapporter aux circonstances de leur gisement, qu’à celles de leur nature ou de leur mélange avec des espèces que 537 l'on ne retrouve plus à la surface du globe La substitution des molécules inorga- niques nouvelles aux molécules de même nature ou organiques qui composaient, dans le principe, le corps où une pareille substitution a eu lieu, exige, pour s’opérer, certaines conditions qui peuvent se pré- senter dans le monde actuel comme dans l’ancien monde. Ces conditions sont, d’une part, la pression et une grande masse d’eau; elles ne dépendent pas du temps ni des époques, puisqu'elles se produisent aussi bien maintenant qu'aux époques géologiques ; dès-lors on ne peut établir des dates positives sur l’état, la nature et le plus ou moins d’altération des corps organisés. En effet , le carbonate de chaux ne de- vient-il pas soluble par une augmentation de pression, et la quantité des sels en dissolution dans les eaux des mers n’est- elle pas plus grande dans leur profondeur qu'à leur surface, quantité qui. d’après Wollaston, serait pour lors quadruplée? Enfin, n'est-il pas généralement admis qu’une colonne d’eau de mer d’environ 500 mètres, exerce une pression équiva- lente à 750 livres? {Or, comme ces circons- tancessereprésentent dans les temps histo- riques , elles doivent favoriser la pétrifica- tion des corps organisés qui y sont plon- gés; probablement sans elles ces corps se décomposeraient sans laisser la moindre trace de leur existence. : D’après ces faits, les ossements humains des cavernes du Brésilne nous paraissent pas fossiles, ni par conséquent antérie aux dépôts diluviens. Tout indique sont de la même date que ceux qui Sex présent ont été recueillis dans de p cilles cavités. On pourrait cependant s que plusieurs d’entr’eux appartierky des temps plus récents, c’est-à-dire époques historiques. Ge seraient les Ô ments qui ont les plus grandes analogies avec les os de la race américaine vivante dans les lieux où ont été rencontrés les ossements considérés mal à propos comme fossiles. Les seuls de ces débris qui nous paraitraient humatiles, diffèrent jusqu’à un certain point des Américains actuels; comme les restes humains des cavernes de Bize (Aude), ils contiennent peu ou point de gélatine. ‘ Les observations de M. le docteur Lund, quelque intérêt qu'elles présentent d’ail- leurs, sont loin d’avoir démontré l’exis- tence de l’homme fossile, c’est-à-dire la présence de ses restes dans les terrains tertiaires. Elles ont seulement prouvé, comme Îles nôtres, qu’il existe des osse- ments humains au milieu des dépôts les “plus récents de la période géologique, ou dans les terrains diluviens. Ces restes de l'espèce humaine, uniquement hamatiles, ne diffèrent de ceux des cavités souter- raines du midi de la France, que par leur nombre et une plus grande altération or- ganique, du moins dans quelques-uns d’entr'eux. Marcel de Serres. —— Se BOTANIQUE Végétation des îles Auckland et Campbell. On se rappelle que le gouvernement H91 anglais expédia en 1839 les deux navires ÆErebus et Terror, Sous le commandement du capitaine James Ross, pour un Foyage d'exploration aux lerres antarctiques. Ce voyage à duré jusqu'en 18435. Le docteur J. D. Hooker était allaché à l'expédition en qualité de botaniste; héritier d'un nom célèbre dans la science, il a fait ses premières armes daus cette campagne d'une manière distinguée, et ul est revenu dans sa patrie avec une riche et précieuse ré- colte de plantes ct d'observations. Aujour- hui il publie les résultats de ses recher- ches, et son ouvrage, dont il à déjà paru quelques livraisons, se recommande aux boranistes par des mérites de plusieurs sortes. Les plantes qu'il à fait connaitre jusqu'à ce jour appartiennent au groupe de lord Auckland et aux îles de Campbell. Nous» allons le suivre quelques instants pour donner à nos lecteurs une idée de la végé:ation de ces terres australes. Les îles Auckland et Campbell soût si- tuées entre 30 1/2°et 52 1/2 de Jatitude sud, et entre le 166° et le 169° de longi- tude orientale; elles ont été visitées par Ü£rebus et Terror en 18/41. La flore de ces iles ressemble à celle de la Nouvelie-Zélande, et elie ne présente pas les caractères d’une végétation australienne. La végétation du groupe de lord Auckland a plus d'aflinité avec celle de la Nouvelle-Zélande que celle des iles Campbell. Ces îles sont formées de rochers volcaniques, en majeure partie d'un trap noir dont la décomposition, sur- tout dans les bas-fonds, donne une terre fertile et profonde. Leur climat est plu- vieux et très sujet aux ouragans; les brouil- lards et la neige s’y montrent fréquemment. Dans les localités exposées et découvertes, la végétation est faible et rabougrie ; mais dans les vallées siluées entre les monta- ones qui forment sur certains points des escarpements de 1300 pieds de hauteur, eile est riche et vigoureuse. : Les arbres ne sont ni nombreux ni éle- vés sur cesiles. Une myrtacée, le metrosi- deros umbellata, forme la base des bois qui avoisinent la mer; elle est entremêlée d'une espèce arborescente de dracophyllun, de quelques coprosma, de véroniques frules- ceateset de panax. Au-dessous de ces bois et particulièrement dans le voisinage im- ivédial de la mer, abondent plusieurs espé- ces de fougères; parmi elles on en remarque surtout une espèce caulescente ou presque arborescente , dout Ja tige a un demi-pied et plus de diamètre et se termine par une belle touite étalée de frondes. À une plus - contrées antarctiques. On y renconlre des espèces de gentianes, une véronique dont les fleurs sont d’un bleu intense, plusieurs composées magnifiques, une renoncule, ua p'ajlluchre et une liliacée dont les épis ser- “és Ge fleurs. dorées frappent l'œii d'un grande distance. Cette dernière plante a reçu le nom de chrysobactron rossi; elle se trouve sur. certains lieux en si grande abondance, qu'elle les dore aupoint de les faire distinguer à la distance d’un mille du rivage. M. Hooker altribue le luxe de la végéta- . Lion de ces Îles à l’uniformité de climat . dont elles jouissent. Car quoique ce climat 539 favorable aux plantes. Il faut cependant faire cette observation que, quoique cette végétation soit vigoureuse, les espèces qui la composent Sont peu nombreuses. «Une végétation exubérante, dit-il, n’est pas l'indice nécessaire de ra richesse de la flore, et ce n'est pas dans les lieux où les plantes sont le plus pressées que l'on ob- serve la plus grand: variété dans les formes végétales; on voit même très souvent le contraire. Il est peu de contrées qui puis- sent induire en erreur sous ce rapport autant que la Nouvelle-Zélande et la terre de feu; en continuant cet examen, on voit que les plaines sablonneuses de l'Australie, le Cap de Bonne-Espérance et les Campos du Brésil central sont plus riches en espè- ces que les bois les plus frais et les plus vigoureux «de ces mêmes contrées ou de toute autre. » ZOOLOGUE. Note sur les appareils perforants des Gasttro- podes carnivores et des bivalves, par M. At- BANY IANcOCx. (The Annals and Magazine of natural history.) Pendant mes recherches sur l'anatomie des Lolides faites en commun avec le docteur Embleton, j'ai reconnu que les dents de ces animaux sont composées de silice. Ce fait intéressant m'a conduit à examiner la nature de l'instrument à l'aide duquel les Gastéro- podes carnivores percent les coquilles bi- valves et autres. J'ai vu que, chez le Bucci- num undatum, cet appareil se compose de raugées de fortes épines où dents très cour- bes, très brillantes, aussi polies et aussi transparentes que du verre, et n'ayant cer- tainement en rien l'apparence d’un tissu corné. Elles ressemblent tellement à celles des Éolides, qu'il n’est presque pas permis de douter qu’elles ne soient formées de la même matière ; c’est ce que J'ai reconnu, en elfet, en les soumellant à l’action d’un acide. On comprend facilement, dès-lors , qu’elles soient aptes à creuser des cavités dans des matières calcaires, sans qu’il soit nécessaire de supposer qu’elles soient ai- dées dans leur action par un dissolvant, ainsi que Uuvier l'avait supposé. On pouvait s'attendre à ce résultat après la découverte de la nature siliceuse des dents des Eclides; mais on pouvait aussi trouver extraordipaire que les bivalves, qui percent le bois et les pierres, creusassent leurs ex- cavations au moyen d'en instrument de la même nature. Je erois cependant que la chose est ainsi; ce fait une fois établi ex- pliquera Lous tes phénomènes qui se rap- portent à ce probléme si controversé. Je re veux pas maintenant entrer dans des détails à ce sujet; tout ce que je veux en cemoment, est de publier l?s résultats auxquels je suis arrivé, me réservant de publier plus tard nes observations sur ce sujet. L'instrument perforant des Pholades et des Tarets, est formé dela portion anté- rieure de l'animal, dont la surface est en- tremêlée de particules siliceuses. Ces par-\ ticules , qui pénètrent la peau, lui donnent une rndesse analogue à celle du papier verré. Le tout forme une surface rude que l'animal applique exactement, grâce à l’adhérence *.. cnstamment dur et inhospitalier pour | de son pied; par là il use la matière sur soit Ce. les hommes, :- P2 ‘1 semble néanmoins être très | laquelle il Fapplique, et c’est ainsi qu'il perce les coquilles, le bois, même les cal* caires les plus durs et le marbre. ï: Le Saricava rugosa possède également" une Surface en rape, couverte de particules" siliceuses. Mais, chez cette espèce, cette. surface est entièrement formée par la por Lion antérieure du manteau, dont les bords élant unis se montrent très épaisiet forment une sorte de coussin qui peut s'appliquer fortement sur les corps à la volonté de l'a nimal. Le pied est étroit, et passant à tra- vers un orifice très resserré , il donne nais- sance à un byssus qui fixe fortement la co- quille à la base de l’excavation et qui tient par là l'appareil en rape en contact immé- diat avec la partie qui doit être creusée a TRE Rae SCIENCES APPLIQUÉES. MECANIQUE APPLIQUÉE. [ \apport sur une réclamation adressée à l'Aca- démie des Sciences, par M. Gore, au sujet de diverses inventions de feu I. Dallery, son beau-père, relativement à la navigationd vapeur; par A]. Morin. 15 L'Académie nous a chargés, MM. Arago, Dupin, Poncelet et moi, d'examiner une réclamation des héritiers de feu M. Dalle- ry, au sujet de plusieurs inventions de cet ingénieur, relatives à la navigation à va- peur. Le but principal de cette réclama- tion est de faire constater que, dès l’année 1803, M. Dallery avait déerit dans la spé- cification etles dessins quiaccompagnaient la demande du brevet qui lui fut accordé à ceite époque , des appareils dont plu= sieurs ingénieurs français où étrangers s’attribuent l’invention. Le brevet est ex- piré depuis longtemps, tombé dans le do- maine publie, et publié dans Île tome I de la collection des brevets. M. Dailery, plus sage que bien d’autres inventeurs, s'est arrêté à temps dans des essais qui com promettaient la modique fortune qu'ilavait acquise par son travail, et il est mort en 1835. La réclamation de ses enfants n’est donc dietée que par un sentiment pieux envers leur auteur, et national envers la France. À ce double titre, elle méritait Pine térêt de l'Académie. ne Ne pouvant se livrer à des recherches rétrospectives sur les inventions analogues, 1 qui ont pu être faites avant ou après 1803, votre commission a dû se borner à cons= tater l'exactitude des faits avancés par les héritiers Dallery. Dans ce but, elle a come paré les dessins et la description qui Milk ont élé adressés ’avec les originaux GÉPO\ sés au conservaloire des arts CL métiers et elle en a reconnu la conformité. il résulte de cette vérificalion que , dès l’année 1803, AL. Dallery, ingénieur frans çais, avait proposé l'emploi d’une hélice simple à un seul filet, continue, d’uncJar seur variable, et à deux spires où révolu tions pour servir de moteur aux bateaux a vapeur. Une hélice devait être phece à l'arrière, et lPautre à l'avant du Davires« celle-ci, dont l'axe était mobile dans sa di rection, pouvait servir de gouvernail. CSA deux hélices devaient être immergées AUE« dessous de la flottaison, et mues paru machine à vapeur à deux cylindres: 141 La chaudière de cette machine se com- osail de tubes bouilleurs verticaux rem- lis d’eau et communiquant, par la partie tupérieure , avec un réservoir de vapeur. :lle présente , sous ce rapport, beaucoup l'analogie avec des inventions plus ré- entes. , * — n: Pour activer le tirage des cheminées, . Dallery proposait d'y placer une hélice plusieurs spires qui, mue avec rapidité ar la machine, devait produire un courant l'air forcé. qe 6 Enfin, pour faciliter l’emploi des voiles, ljuand le vent serait favorable, le même pgénieur avait imaginé l’usage d’un mât . tubes rentrant en lui-même ou s’allon- leant à volonté. | Nous devons dire que les dispositions broposées pour la transmi sion du mouve- süent des pistons aux hélices élarent trop éfectucuscs pour que l'exécution püt ré- sendre aux espérances de l’auteur, et c’est ans doute à ce motif, ainsi qu’à liono- |‘ance où l’on était encore des effets et de \a puissance de la machine à vapeur, que ‘on peut attribuer le peu de cas que le youvernement consulaire fit des proposi- lions de M. Dallery à l’époque du camp de 3oulogne, malgré touie l'opportunité des |x'constances. | Quoi qu'il en soit, de l'examen auquel \ Is se sont livrés il résulte pour vos com- . nissaires la preuve que, dès l’anné2 1803, ILE Dallery avait proposé, 10 L'emploi deschaudières à bouilleurs ubulaires -verticaux communiquant avec in réser voir à vapeur; ’ | 1 | | | . A à . La 2° Gelui de Phélice immergée, comme inmoyen de propulsion et de direction pour les bâtiments de vapeur; | + 3 Celui des mâts reutrants; | 4 Celui d’une hélice, comme moyen . l’aspiration pour ac'iver le tirage des ‘oyers, En conséquence , ils Vous proposent de connaitre l’exactitude de la réclamation qui a été adressée à ce sujet à l’Académie, SR RE ———— —— bar M. Chopin, gendre de feu M. Dallery. ——0.G9D0—— | CHIMIE APPLIQUÉE, | AS labrication de verre bieu avec l'oxyde de cuivre ; par M .SCHUBARTH. | On lit déjà dans les notions du Fiorentin verni, qui vivait au dix-septième siècle, qu’à ‘elle époque le verre opalin translucide Hpon fabriquait, soit à l'aide d’une addition l’une substance particulière, telle que des 5 en poudre,'soit par un [our de main par- iculier qi le rendait laiteux, pouvait être oloré en bleu par de l’oxyde de cuivre: aais on avait fait peu de cas de celte indi- fauon. À re A0 Depuis quelques années on fabrique en ohême et en Silésie, sous le nom de verre lbätre, un peu de verre blanc où laiteux ranslucide sur lequel voici quelques dé- uls : On emploie à la préparation la même Huposiuon que celle qui sert à faire le üstal diaphane et incolore; toutefois, lors a —————————————_——_—_—_—_—_—._— 542 de la fusion, on opère comme il suit : aus- sitôt que la composition a été amenée à l'état de fusion, on puise le verre et on le saisit d'une manière quelconque: alors on fait fondre une nouvelle charge de verre dans le creuset et on y ajoute le verre froid qu'on a saisi pour refroidir la masse, et lorsque le tout est en fusion, on travaille à la plus basse température qu'il est possible. Ce verre, pendant tout le temps qu'on le tra- vailie, reste opalin et blanc, mais st on élève la température, il redevient liquide et incolore. Si on ajoute de l’oxyde de cuivre, où du sulfate de ce métal ou vitriol bleu, à une charge de composition dont les ingrédients sont de rature à donner un verre pur el limpide, ou bien dont on gonverne la fusion de telle façon que le verre reste tel, on ob- tient un verre vert bleudtre mais inclinant d'une manière marquée au vert, tandis, au contraire, qu: si on emptoie une fonte qu'on aura gouvernée de la manière ci-dessus dé- crite, c'est-à-dire qui restera laiteuse au travail, on obtiendra constamment, en y ajoutant de loxyde de cuivre, un verre bleu turquin. Si on fait refondre ce verre, de manière à en obtenir un verre limpide et diaphane, il restera bleu et donnera alors le verre aigue marine. EEE œem— TEINTURE. Montage de la cuve indigo et pastel ou vouède, avec le sirop de sucre de betteraves, au lieu de garance, par M. B NEUMANNX. On sait que la garance est employée au montage de la cuve d’indigo et pastel ou vouède, dans la teinture en laines, comme une addition propre à provoquer la fermen- tation, à l’aide de laquelle l’indigo se trouve dissous dans la cuve. Au lieu de la garance, qui est d’un prix-élevé, on peut obtenir le même effet avec le sirop de sucre de bette- raves , et Comme ce SX'OP, dans le rapport quantitatif suivant lequel il convient de: l’emplayer pour remplacer Ja garance, re- vient à bien meilleur compte que cette der nière , Son application à ce service doit as- surer au teinturier une économie ltpporlante dans les frais. Le quintal de garance coûte, au cours na- turel en Allemagne, 48 fr. Le quintal de sirop de betteraves, 5 fr. 50 ce. Pour chaque lt livres d'indigo qu'en emploie où qu'on ajoule,, il faut, comme on sait, % livres de garance, or ces k livres de garance peuvent être parfaitement remplacées par $ livres ue sirop ce betteraves, Le montage de la cuve 8e fait comme à l'ordinaire ét de la manicre suivai fuates ADO Une cuve a, en général,#7 112 pieds du Rhin de profondeur, el 6 pieds.de diamo- tre. On la remplit d’eau de rivière et on ja charge avec 1U0 jivres de pastel de bonne qualité, 12 livres de potasse, 4 livres de son de froment et 5 livres &e chaux éteinte, en poudre fine; on chauffe, en ayant soin d'a- giter à plusieurs reprises, avec un rouabie, afin d’égaliser la température dans touté la masse du liquide, jusqu'à ce que celui-ci atteigne ainsi une chaleur- uniforme de a 543 30°R., et on y ajoute ensuite 8 livres d'in- digo réduit en poudre fine et soumis à une lexiviation avec 10 livres de sirop de bette- raves; puis on élève, en palliant fréquem- ment, la température jusqu’à 55° et même 60° R. Le bain prend alors un aspect bleuà- tre, une odeur crue, et quand on en puise dans une cuiller et qu’on laisse écouler dans la cuve, on voit l’écume ou fleurée se perdre à Ja surface en produisant une sorte de sif- flement. En cet état on couvre la cuve et on la laisse en repos pendant 10 à 12heures , au bout desquelles on pallie de nouveau. Si on observe, ce qui est généralement le cas, que le bain, qui d’abord était bleu, prend une couleur vert olive, que sa saveur devient douceàtre, et que la fleurée, précédemment blanche, est passée au bleu clair, qu’elle ne disparaît plus à la surface, mais persiste, ce sont autant de signes certains que le pre- mier degré de la fermentation s’est opéré, et que l’indigo à commencé à se dissoudre. Dans ce cas, on fait, au bout d’une heure, un essai avec un échantillon {c’est-à-dire avec un morceau d’éloffé qu’on y plonge pendant uue demi-heure), afin de s’assurer de la-marche de cette fermentalion. Si cet échantillon possède, quand on le retire, une couleur verdàtre qui, au bout d’une minute, se transforme en bleu pur, c’est le moment d'introduire dans la cuve, en la palliant, une addition de chaux d'environ lL livres et de continuer ainsi de trois heu- res en trois heures, jusqu'à ce qu’un échan- tillon, que, dans cet intervalle, on introduit chaque fois de nouveau, ait pris une couleur vert gazon qui, au bout de quelques miau- tes, se transforme en un beau bleu barbeau. La couleur du bain a peu à peu, dans cet in- tervalle, passé au jaune ; l’odeur est deve- nue piquante et irritante, sa surface s’est recouverte d’une pellicule cuivrée, d’un certain éclat, et sur laquelle on observe une fleurée bleu foncé, et au-dessous un réseau de veines bleues qui se coupent et s’anas- tomosent entre elles. Si.on remarque , par l'essai avec les échantillons, que, par exemple, le quatrième n’est pas plus foncé en couleur, où est même d’une teinte moins prononcée que le troisième, on est allé un peu au delà du but dans la modération qu'on a apportée à la fermentation de la cuve par la chaux, c’est-à-dire qu’en terme de tein- turerie, la cuve devient roide, qu’on a sus- pendu cette fermentation et qu’il faut s’abs- tenir d'ajouter de la chaux, jusqu’à ce que cette fermentation se soit rétablie. Les teinturiers expérimentés n’ont pas, en gécéral, besoin des épreuves par échan- lillous , et basent le montage et la conduite de leur cuve sur la limpidité dû bain lors des addiüions de chaux, sur l'odeur ammo- Hiacale qui se développe de plus en plus et qui sert à déterminer si la cuve a besoin d’étre alimentée en chaux, et enfin sur la teinte verte que prend le bain, chose facile à reconnaitre aux gouttes qui s'élèvent les | dern.ères, quand on puise de la liqueur dans uue cuiller et qu'on la reverse dans ia cuve, et enfin aux bulles d'air d’un.blew bribant où fieurée, qui se forment à la sur- u bain. liace ar (I | Lorsque la cuve présente les signes qui viennont d’être mentionnés , ou ceux que | révèlent les échantillons qu'on a ‘teints | SuCcessivemeont, elle est prête à servir à : la teinture , en ayant soin toutefois de l’a- : | limenter en chaux, suivant les besoins. 1 1 S44 Quand on a teint une masse suflisante de laine ou d'étofles dans cette cuve pour épuiser toute la force tinctoriale de la li- queur, il est nécessaire d'y ajouter le nou- vel indigo , ce qui s'opère dans le rapport de la quantité des objets qu'on veut encore y passer. Supposons donc que , pour une cuve au pastel déjà épuisée, il s'agisse de lui ren- dre toute son activité pour le: lendemain, dans ce cas, il faudra lui donner le soir au moins de 6 à 8 livres d'indigo {ce qu'on appelle réchauffer , attendu que pour cela il faut en relever la température jusqu'à 50° R.) De plus, pour amener la fermen- tation qui détermine la solution de l'indigo, il faudra ajouter au lieu de 4 livres de ga- rance, 8 livres de sirop de betteraves. Ou voit donc que lorsqu'on réchauffe avec 8 liv. d'indigo, si, au lieu de ! liv. de ga- rance (à 40 fr. les 100 liv.), du prix de 1 fr. 60 c., on opère avec 8 livres de sirop de betteraves {à 5 fr. 50 c. les 100 liv.), du prix de 0 fr. 44 €., il en résultera pour cha- que réchauflfage. une économie de 1 fr. 16 c. par jour et pour toute l’année de 300 jours de travail, et par cuve un boni de 348 fr. Une cuve au pastel, montée à la garance, peut durer trois mois, sans qu'il soit néces- saire de la vider ; mais au-delà de ce terme, il faut la démonter à cause des ingrédients solides, tels que la garance , qui forment à la fin un dépôt considérable, qui se soulève toutes les fois qu’on réchauffe. Quand on fait usage du sirop de betteraves, qu'on in- troduit dans le bain, ainsi que des matières albumineuses, la cuve, au contraire, peul durer cinq mois avant qu'il soit nécessaire de la monter à nouveau. (Technologiste:) Roi AGRICULTURE» . Histoire analyse et effets du guarno du Pérou. (Analyse d’une brochure qui a paru scas ce. titre, par M. A. HI. de MONKNIÉRES.) (2° ARTICLE.) 3. Apparence extérieure; caractères mi- croscopiques. — Le guano du Pérou, dans son état de pureté, estjune poudre fine, d’ap- parence terreuse , mélangée de petites mottes ou plutôt de grumeaux plus ou moins fermes, et qui sont composés de la même matière que la partie pulvérulenté. Sa cou- leur est brune ou d’une teinte fauve assez foncée ; il exhale une odeur putride où ma- rine qui masque son odeur musquée. Lors- qu'on le chauffe, il noircit et fournit une vapeur ammoniacale. Relativement aux . particularités que le microscope y fait re- connaître, nous renvertons au n°9 de l’Æcho (9 février 1845), dans lequel se trouve le résumé d’un mémoire sur ce sujet, présenté par M. Quekett, à la Société microscopique de Londres. L. Etude analytique du guano..— Les analyses du guano du Pérou faites par M. A. Ure, montrent qu’il surpasse tous les autres engrais, Soit naturels, soit artificiels, par la quantité de substances ammoniacales: qu’il contient, sur 100 parties :. 1 de matière siliceuse.. 41 d’eau. 545 25 de phosphate de chaux. 13 de phosphate d'ammoniaque, de phosphate de magnésie et d'oxalate d'ammonia- que, contenant de 4 à9 pour cent d'ammoniaque pure. 20 de matière organique azotée , contenant de l’urate d'am- moniaque, et pouvant four- nir de 8 à 17 pour 100 d’am- moniaque pure, par sa lente décomposition dans le sol, Total 4100 Cette analyse est, quant aux résultats, conforme à celles qui ont été faites par plu- Sieurs autres chimistes. à M. KFownes a trouvé, dans une de ses analyses, 66,2 pour 100 d’oxalate d’ammo- naque et d'urate avec quelques traces de carbonate d'ammoniaque , et dans une au- tre : 4,6 pour 100 d'oxalate d’ammouiaque pur: MNE. Girardin et Bidard y ont reconnu 18,4 d'acide uri-\ * que sec. {31,4 p. °, représentant 15 d'ammonia-{ 16,86 p. + d’azote. que Les analyses de MM. Boussingault etPayen n'ont donné que 4,97; 5,39 : 13,95 p. 100 d'azote; mais les échantillons sur lesquels ilsont opéré venaient d'Angleterre et se trou- vaient plus ou moins falsifiés. En prenant pour base le principe formu- lé par MM. Boussingault et Payen, « que les engrais ont d'autant plus de valeur que la proportion de substance organique azotée y est plus forte et domine, » on trouve que 100,kil..ce guano du Pérou contenant 46 k. 806 décag. d'azote équivalent à : (SX œ ‘SoLUUEISOD 00 4ed aJ0z2,p © 31, fumier d’aubergiste du midi. ,b90 noir de raffinerie. 1,536 noir animalisé, 1,080 poudrette de Montfaacon. 8,439 engrais flamand liquide. 203 colombine. 1,437 betteraves (pulpe pressée). 1,188 feuilles d'automne de hêtre ou de chêne. 313 tourteaux de colza. 321714. "Nde;lin: 1,466 suie de bois. 638 sang liquide. 376 sang coagulé pressé. 271 0 gras. s 1,2, 3,00. crottin de cheval. 9,1 j . mubWmaeenue desovovue Some socooer 3 ni = Do =RGSN I Creuse to = L. Effets comparés du guano et des autres engrais sur les productions agricoles. Ce n’est pas seulement par l'azote qu’il con- tient, que le güano possède une si grande puissance fertilisante; il agit encore par son sel marin, sa chaux, sa polasse, sa soude, combinés aux acides urique, oxali- que et phosphorique. M. James J. W. John- son rapporte les résullats obtenus dans des expériences qui ont été faites en Angleterre sous la direction de l’habile agriculteur Fle- ming. Un champ fut partagé en portions égales dans chacune desquelles fut placé un des engrais que l’on voulaitcomparer ; une Le seule ne reçut ni engrais, ni fumier. On. sema le même jour des turneps dans tous ces compartiments. Les expériences furent suivies avec le plus grand soin. Le sol sans engrais produisit par hectare 31,196 kilog. de navets; celui où l'on a employé le guano du Pérou donna Je duit le plus considérable qui fut de | = C'VL ? V j; Kilog. La comparaison de ces produits mons tra que, pour obtenir 1000 kilog. de nas vets, en sus de la quantité fournie par la terre sans engrais, il faut 13 kil. 168 gr. de guano du Pérou. 30, 193 noir animal frais. Ù 65, 992 noir animal desséché, 10740 04308 gypse. | 500, 000 lourleaux de graines , (en poudre). "® 3174, 545 fumier de ferme bièn COnsomMé. * 126, 2 776! tourbe et noir mêlés. 281% 1367 guano artificiel de Bar: rochan. L 66, 290 guano arliliciel de Turnbull. | D'autres expériences comparatives Ont démontré que, pour obtenir en sus du pro dut de la terre sans engrais et par hectal'e« 100 kil. de fro- il ment, il faut 38 kil. 278deguano 100 d'orge, 36, ‘400 id 100 d'avoine, 25, 1H1807 id. 1000 de four- * 11 rage vert, 21, 14/02: 1000 de foin sec, 19 EN id. 1000 de pom- "mes tiide ’ terre, DS RATIO id: Dans les expériences faites sur. là cul- ture du froment, on reconnut qu’il fallaiis 3,179 kil. de fumier bien consommé pour obtenir l'effet produit par 38 kil. de guano, c’est-à-dire 100 kilog. de froment en sus d& produit de la terre sans engrais. 5. Hygrophilile-du guano. Le guano ab= sorbe l’humidité de l'atmosphère avec beau coup de force et peutbien agir par là d’une manière avantageuse, indépendante de sa puissance de fertilisation. Gette propriété a été démontrée et mesurée par une expé- rience qui a été faite au conservatoire des arts et métiers. Cinq grammes de guanom extraits d’un bocal où l’on en conservait à l’état sec ordinaire ont élé desséchés dans le vide au moyen de l’acide sulfurique at hydre; leur poids s’est réduit à quatf grammes. Après quelques jours d’exposi sous une cloche dans laquelle l’hygromètres de $aussure variait de 95 à 100 degr d'humidité, ces mêmes quatre gramnl ont été pesés denouveau, et leur poids s'ét élevé à six grammes. Le guano, à l’élat dessiccation absolue, peut donc absorben moitié de som poids en humidité. Cettep priété explique ce fait bien avéré que navires partis d’Ichaboë complèter chargés de guano, ont été obligés, pars d’un changement de température, d’en jeter une partie à la mer. | tité suflisante ou nécessaire pour chaq culture, il convient de le mélanger et die former une sorte de compost ; doit être formé d’une partie de guanotett quatre parties de terre brune ou noire, dérément sèche, bien ameublie, criblée passée à travers un tamis fin. Le guano même doit être pulvérisé et criblé ay soin. On peut former également ce compt T = n cinquième de guano avec des cendres, ‘la boue de tourbière, de la sciure de «s, de la tourbe carbonisée, de la terre ise ou de l'argile légèrement brülée. En- ., dans quelques circonstancés, onse trou- \bien de l'emploi du guano sous la forme in engrais liquide. On l’obtient dans cet at en faisant infuser pendant quarante- it heures 2 kilogrammes de guano pur ns 400 litres d’eau; on arrose immédia- ment avec la solution qui en résulte. ‘7. Quantité de guano à employer. Des hmbreuses expériences faites en Angleter- ions, on peut conclure que, dans des ter- :s en bon état de culture, il suffit par hec- re, et pour obtenir une récolte au moins ale à celle produite par la quantité de fu- ier que l’on emploie d'ordinaire : » 950 kil. de guano pour les céréales. 5 pour les prairiesnatu- relles etartificielles. 379 pour les pommes de terres. 275 pour les betteraves, navets, rutabagas, etc. | Dans le cas où l’on voudrait obtenir une icolte supérieure à celle que fournit le fu- ier, on pourrait obtenir un résullat bien Larqué (pour les céréales) en employant \guano dans la proportion de 250 à 500 “logrammes par hectare. Si l’on élevait “étie quantité jusqu'à 1,000 kilogrammes, Jon obtiendrait de bons résultats pendant \2s années sèches ; mais M. Bodin, l’habile irecteur de la ferme-modèle des Trois- voix, près de Rennes, pense que, pendant 7 2s années humides , cette quantité ferait | failliblement verser le froment. sex | | 8. Conservation du guano. Deux condi- ons suffisent pour la conservation indéfi- ie du guano , l’absence complète d’humi- \ té, etle mélange avec une petite quantité acide sulfurique étendu d’eau. —ees fi} eces— SCIENCES HISTORIQUES. GÉOGRAPHIE. oyage aux îles de Mangarévo ou Gambier ; jpar M. À. LESSON- (SUITE.) Les Mangaréviens habitent leurs îles ché- ves depuis longtemps sans doute, et por- mt leur premier établissement à six ou {pt cents-ans. Un calcul approximatif peut |re fait pour concorder avec leurs annales ’ales, en donnant dix ans de vie moyenne leurs rois. Or, comme ces peuples comp- “nt de soixante à soixante-dix monaïques | | toupe entier des îles, on se trouve obtenir Ai résultat sinon précis, du moins proba- | De “Je crois qu’il existeunegrande connexion “|ire la race établie sur les îles Marquises | celle qui vit sur les îles Gambier. C’est |. point que j'éclaircirai bientôt, à notre arrivée à Nouha-Hiva. $i nous comparons leur analogie physique, leurs mœurs, leur religion primitive, nous serons portés à reconnaître que les Mangaréviens sont une jeune colonie de Marquisins. L:es deux peu- - sur tous les sols et dans toutes les expo- 548 ples descendent du rameau océanien pur. Un jour je compte rédiger un travail d’en- semble sur les peuplades de la mer du Sud. Il est peu d'iles que je n’aie déja visitées, et peut-être suis-je appelé à Venir ün jour vi- vre au milieu d'elles. J'ajouterai quelles ha- bitants de l’île Moé ou Grescent, ñe sont eux-mêmes que des Mangaréviens qui avaient été chassés des îles et forcés d'aller s'établir plus loin, ou des familles occupées à la pêche et chassées en pleine mer par une tourmente. Cependant une tradition orale semble confirmer la première opi- nion, car elle consacre le fait que, dans une guerre des îles Gambier, le parti vaincu fut exilé et obligé de s’embarquer dans des pi- ‘rogues pour aller chercher ailleurs une pa- trie. « Malgré le long espace de temps qui s’est écoulé depuis le premier établissement des insulaires sur les Gambier, ils affirment n’a- voir jamais été visités par les Européens avant 4826, date de la relâche du capitaine Beechey. Les missionnaires français assu- rent que ces insulaires avaient la croyance d'être le peuple le plus puissant de l’uni- vers, puissance qu'ils appelaient Ao. Ils n’ignoraient pas, cependant, l'existence d’autres îles dans l'Océan- Pacifique ; mais ils les supposaient petites et bien moins peuplées que les leurs. Ils avaient décou- vert, il y a une soixantaine d'années , l'ile Hood, dont iis convoitèrent la souveraineté. On sait comment Beechey fut reçu dans cet archipel ; quelle influence il a eue sur ie mo- ral des habitants ; l’étonnement que la pré- sence du vaisseau anglais produisit. Bee- chey leur prouva à coups de canon que leur puissance n'était que fictive , et son passage , suivi de résultats à la Cook, créa pour ces états ne nouvelle ère. Il est vrai que ce navigateur eut à se plaindre grave- ment de la conduite de ces insulaires. Son passage devint toutefois pour eux une date précise. Beaucoup de familles eurent des parents tués par le canon britannique , et chacun, depuis, se servit de celte san- glante époque pour se rappeler les Euro- péens qui ont passé en vue des îles, ou ont relâché dans les lagons. Les missionnaires m'ont raconté que leur arrivée frappa sin- gulièrement ces peuples, qui avaient fixé les limites du monde à l’espace compris dans leur horizon. Ils les croyaient descen- dus du ciel. Cette historiette ne s’accorde pas, toutefois, ni avec leur découverte de l’île Hood, ni avec leur connaissance d’au- tres îles du Grand-Océan, ni mieux avec la tradition qui les fait descendre d’un ancien peuple. L'erreur, ici, est manifeste. En re- cherchant l’étymologie de ce nom d’aran , on trouve que la syllabe ara signifie bran- che, rameau, au figuré. Chemin, route, se disent ara-mu. Or, on suppose qu'arani se 549 dit d’une grande branche divisée d’un grand tout, et pourrait bien avoir un sens relatif à la première migration; mais les insulai- res en ont perdu la valeur première. Enfin, on appelle aussi Aramino, le dieu méchant de leur ancienne mythologie. Toutefois , la valeur la plus curieuse donnée au mot ara- mm, est son application aux premiers Fran- çais débarqués dans leur île, qu’ils décorè- rent de ce nom de leurs ancêtres. Les Man- garéviens avaient depuis quelque temps le pressentiment qu'ils seraient tôt ou tard visités par des envoyés de la grande tribu dont ils n'étaient qu'une famille émigrée, : et, sans nul doute, cette tradition populaire a singuJièrement favorisé les missionnaires lorsqu'ils se sont présentés pour prêcher la croyance de la résurrection d’un Dieu omnipotent. Les Mangaréviens se disent tous les enfants de la France. Ils ajoutent avec une vive satisfaction : Nous somies comme vous, chrétiens catholiques. Les missionnaires ont applaudi à cette opinion des naturels qu'ils n’ont pas cherché à com- battre, et ils l’ont même adoptée à un point remarquable, c’est qu’ils ont cru retrouver quelques analogies du tatouage avec les brayes et le cucule gaulois ; c’est pousser un peu loin l’amour de lanalogie. Ce ta- touage, qu’ils appellent naunau, n’a rien de commun avec celui des Gaulois, qu’une analogie fort éloignée, car les Scythes et les Pictes-avaient le même usage. Les insulaires ont, pour désigner les an- tipodes, le mot aa-iki, et la première syl- labe signifie route sur mer ; puis, par exten- sion, étre absent, disparaïütre, oublier, etc. Ils avaient, avant l’arrivée des mission- naires, les mêmes idées que les autres Océa- niens sur la création du monde. Je leur ai entendu souvent parler de la divinité Marvi, si célèbre à la Nouvelle-Zélande, et créa- trice de la terre et de l’art de la navigation, car c’est à cet être fabuleux qu'ils repor- _tent la construction de leurs pirogues ou 4o. Voici la tradition répandue parmi eux à ce sujet, et, chose singulière , cette légende est à peu près identique avec celle des îles des Amis. Mawi n'étant alors qu’un.simple mortel, se livrait avec plusieurs compa- gnons aux plaisirs de la pêche. L'appât pour amorcer le poisson vint à lui man- quer , et ne sachant comment s’en procu- rer, 1l.se décida à couper une de ses oreil- les qu'il ajusta à l’hamecon de nacre qui pendait à l’extrémité de sa ligne. Bientôt il sentit un grand poids, et en la retirant avec effort à la surface de la mer, il sortit la terre, dont ses compagnons voulurent aus- sitôt s'emparer; mais Mawi, de dépit, laissa retomber sa ligne, pas assez vite ce- pendant pour qu'il n’en restàt au-dessus des mers un morceau qu’il garda pour lui. Ce morceau de terre est Mangaréva. Au reste, ces peuples croyaient à la résur- rection de l’âme et à une nouvelle vie après la mort. L'âme, que nôus supposons exister dans la glande pinéale , ils la placent dans le ventre, Séparé de son enveloppe maté- S44 Quand on à teint une masse suflisante de laine ou d'étofles dans cette cuve pour épuiser toute là force tinctoriale de la li- queur, il est nécessaire d'y ajouter le nou- vel indigo , ce qui s'opère dans le rapport de la quantité des objets qu'on veutencore y passer. SUPposons donc que , pour une cuve au pastel déjà épuisée, il s'agisse de lui ren- dre toute son activité pour le: lendemain , dans ce cas, il faudra lui donner le soir au moins de 6 à 8 livres d'indigo {ce qu’on appelle réchauffer , attendu que pour cela il faut en relever la température jusqu'à 50° R.) De plus, pour amener la fermen- tation qui détermine la solution de l'indigo, il faudra ajouter au lieu de 4 livres de ga- rance, 8 livres de sirop de betteraves. Où voit donc que DRFLOR réchauffe avec 8 liv. d'indigo, si, au lieu de 4 Liv. rance (à {0 fr. les 100 liv.), du prix de 1 fr. 60 c., on opère avec 8 livres de sirop de betteraves {à 3 fr. 50 c. les 100 liv.), du prix de 0 fr. 44 C., il en résultera pour cha- que réchauffage une économie de 1 fr. 16 c. par jour et pour toute l’année de 300 jours de travail, et par cuve un boni de 3/8 fr. de ga- Une cuve au pastel, montée à la garance, peut durer trois mois, sans qu’il soit néces- saire de la vider ; mais au-delà de ce terme, il faut la démonter à cause des ingrédients solides, tels que la garance, qui forment à la fin un dépôt considérable, quise soulève toutes les fois qu’on réchauffe. Quand on fait usage du sirop de betteraves, qu'on in- troduit dans le bain, ainsi que des matières albumineuses, la cuve, au contraire, peul durer cinq mois avant qu’il soit nécessaire de la monter à nouveau. (Techiologiste.) — —0 18) © —— AGRICULTURE. . Histoire, analyse et effets du guëno du Pérou. (Analyse d’une brochure qui a paru soûs ce titre, par M. À. H. de MONNIÉRES.) (2° ARTICLE.) 3. Apparence extérieure; caractères mi- croscopiques. — Le guano du Pérou, dans son état de pureté, estlane poudre fine, d’'ap- parence terreuse , mélangée de petites mottes ou plutôt de grumeaux plus ou moins fermes, et qui sont composés de la même matière que la partie pulvérulenté. Sa cou- leur est brune où d’une teinte fauve assez foncée ; il exhale une odeur putride où ma- rine qui masque son odeur musquée. Lors- qu'on le chauffe, il noircit et fournit une vapeur ammoniacale. Relativement aux particularités que le microscope y fait re- connaître, nous renvertons au n°9 de l’Æcho (9 février 1815), dans lequel se trouve le résumé d’un mémoire sur ce sujet, présenté par M. Quekett, à la Société microscopique de Londres. h. Etude analytique du guano,.— Les analyses du guano du Pérou faites par M. A. Ure, montrent qu’il surpasse lous les autres engrais, soit naturels, soit artificiels , par la quantité de substances ammoniacales: qu’il contient, sur 100 parties : 1 de matière siliceuse. 41 d’eau. 545 25 de phosphate de chaux. 13 de phosphate d’ ammoniaque, de phosphate de magnésie et d'oxalate d’ammonia- que, contenant de 4 à9 pour cent d'ammoniaque pure. 90 de matière organique azotée , contenant de l’urate d'am- moniaque, et pouvant four- nir de 8 à 17 pour 100 d’am- moniaque pure, par sa lente décomposition dans le sol, Total 100 Cette analyse est, quant aux résultats, conforme à celles qui ont été faites par plu- sieurs autres chimistes. M. Fownes a trouvé, dans une de ses analyses, 66,2 pour 100 d’oxalate d’ammo- niaque et d'urate avec quelques traces de carbonate d'ammoniaque , el dans une au- tre : 4,6 pour 100 d’ oxalate d' ammonaque pur. M\E. Girardin et Bidard y'ont reconnu 18,4 d'acide uri-\ que sec. 135 ;d’ammonia- que 31,/ p. °, représentant 16,86 p. *; d’azote. Les analyses de MM. Boussingault etPayen n’ont donné que 4,97; 5,89; 13, 95 p. 100 d'azote ; mais les échantillons sur lesquels ilsontopéré venaient d'Angleterre et se trou- vaient plus oumoins falsifiés. En prenant pour base le principe formu- lé par MM. Boussingault et Payen, « que les engrais ont d'autant plus de valeur que la proportion de substance organique azotée y est plus forte et domine, » on trouve que 100:kil..de guano du Pérou contenant 46 k. 806 décag. d azote équivalent à : kil. Kk. déc. L,2, fumier de ferme contenant : 0,40 e 3,06, crottin de cheval. (HHSENST 2,134 fumier d’aubergiste du midi. 0,79 Ô 5,590 noir de raffinerie. 4,06® 1,536 noir animalisé. 1,09% 1,080 poudrette de Montfancon. 1/56 2 8,430 engrais flamand liquide. 020=* 203 colombine. 8,90 —- 4,137 betteraves (pulpe pressée). 0,387 1,138 feuilles d'automne de hêtre M ou de chêne 1175. 313 tourteaux de colza. 1,99 5 394 id delin. 5,90 & 1,466 suie de bois. 1,145 838 sang liquide. 2371 376 Sang coagulé pressé. l,D1 271 0S gras. 6,21 lL. Effets comparés du guano et des autres engrais sur les productions agricoles. Ge n'est pas seulement par l'azote qu'il con- tient, que le güano possède une si grande puissance fertilisante; il agit encore par son sel marin, sa chaux, sa potasse, sa soude, combinés aux acides urique, oxali- que et phosphorique. M. James J. W. John- son rapporte les résullats obtenus dans des expériences qui ont été faites en Angleterre sous la direction de l’habile agriculteur Fle- ming. Un champ fut partagé en portions égales dans chacune desquelles fut placé un des engrais que l’on voulaitcomparer; une seule ne reçut ni engrais, ni fumier. On sema le même jour des turneps dans tous ces compartiments. Les expériences furent suivies avec le plus grand soin. Le sol sans engrais produisit par hectare 31,196 5 kilo. de navets ; Ge où l’on avait employé le guano du Pérou donna, ke pro- duit le plus considérable qui fut de 59,479 kilog. La comparaison de ces pr oduits mon- tra que, pour obtenir 1000 kilog. de na- vels, en sus de la quantité fournie par la terre sans engrais, il faut 13 kil. 468 gr. de guano du Pérou. 36, 493 noir animal frais. 654) 1009 noir animal desséché, 107, 893 gypse. 500, 000 tourteaux de graines (en poudre). 3171, SH5 fumier de ferme bien CONSOMMÉ, 1126, : 776: tourbe et noir mêlés. 28143607 guano artificiel de Bar- rochan. 66, : 290 guano artificiel de Turnbull. D’ autres expériences comparatives On démontré que, pour obtenir en sus du pro- dut de la terre sans engrais et par hectare 100 kil. de fro- ment, il faut 38 kil. 278deguano. 100 d’orge, 306, ‘00 id. 100 d'avoine, 25, 114807 id. 1000 de four- 1 ragevert, BH /109 id. 1000 de foin sec, 1 OMRES A id, 1000 de pom- mes de ; terre, 2 RO id. Dans Jes expériences faites sur. la cul- ture du froment, on reconnut qu’il fallait 3,179 kil. de fumier bien consommé pour obtenir l'effet produit par 38 kil. de guano, c’est-à-dire 100 kilog. de froment en sus du produit de la terre sans engrais. 5. Hygrophilie-du guano. Le guano ab- sorbe l’humiditéde l'atmosphère avec beau- coup de force et peut bien agir. par là d’une manière avantageuse, indépendante de sa puissance de fertilisation. Gette propriété a été démontrée et mesurée par une expé- rience qui a été faite au conservatoire des arts et métiers. Cinq grammes de guano extraits d'un bocal où l’on en conservait à l’état sec ordinaire ont élé Gesséchés dans le vide au moyen de l’acide sulfurique an- hydre; leur poids s’est réduit à quatre grammes. Après quelques jours d'exposition sous une cloche dans laquelle l’hygromètre de $aussure variait de 95 à 100 degrés d'humidité, ces mêmes quatre grammes ont été pesés denouveau, etleurpoids s'était élevé à six grammes. Le guano, à l'élat de dessiccation absolue, peut donc absorber la moitié de som poids en humidité. Cette pro- priété explique ce fait bien avéré que des navires partis d’Ichaboë complètement chargés de guano, ont été obligés, par suite d’un changement de température, d'en jeter une partie à la mer. 6. Manière d'employer le guano. Pour employer utilement le guano comme en- grais, et quelle que soit d’ailleurs la quan- üité suflisante ou nécessaire pour chaque culture, il convient de le mélanger et d'en former une sorte de compost; ce compost doit être formé d'une partie de guano:et de quatre parties de terre brune où noire, mo- dérément sèche, bien ameublie, criblée et passée à travers un tamis fin. Le guano lui- même doit être pulvérisé et criblé avec soin. On peut former également ce compost SA 547 d’un cinquième de guano avec des cendres, de la boue de tourbière, de la sciure de bois, de la tourbe carbonisée, de la terre plaise ou de l'argile légèrement brülée. En- fin, dans quelques circonstances, onse trou- ‘ve bien de l’emploi du guano sous la forme d’un engrais liquide. On l’obtient dans cet état en faisant isfuser pendant quarante- » huit heures 2 kilogrammes de guano pur dans 400 litres d’eau; on arrose immédia- tèment avec la solution qui en résulte. 7. Quantité de guano à employer. Des nombreuses expériences faites en Angleter- re sur tous les sols et dans toutes les expo- sitions, on peut conclure que, dans des ter- res en bon état de culture, il suffit par hec- tare, et pour obtenir une récolte au moins « égale à celle produite par la quantité de fu- mier que l’on emploie d'ordinaire : de 250 kil. de guano pour les céréales. 379 pour les prairiesnatu- 3 relles etartificielles. 1910 2 pour les pommes de terres. 375 pour les betteraves, navets, rutabagas, etc. Dans le cas où l’on voudrait obtenir une récolte supérieure à celle que fournit le fu- mier, on pourrait obtenir un résullat bien marqué (pour les céréales) en employant le guano dans la proportion de 250 à 500 Kilogrammes par hectare. Si l’on élevait cette quantité jusqu’à 1,000 kilogrammes, l’on obtiendrait de bons résultats pendant des années sèches ; mais M. Bodin, l’habile directeur de la ferme-modèle des Trois- Croix, près de Rennes, pense que, pendant des années humides , celte quantité ferait infailliblement verser le froment. 8. Conservation du guano. Deux condi- tions suffisent pour la conservation indéfi- nie du guano, l’absence complète d'humi- dité, etle mélange avec une petite quantné d'acide sulfurique étendu d’eau. —ees (3 eces— SCIENCES HISTORIQUES. GÉOGRAPHIE. Voyage aux îles de Mangarévo ou Gambier ; ipar M. A. LESSON- (SUITE.) | Les Mangaréviens habitent leurs îles ché- | tives depuis longtemps sans doute, et por- tent leur premier établissement à six ou sept cents:ans. Un calcul approximauf peut être fait pour concorder avec leurs annales - orales, en donnant dix ans de vie moyenne | à leurs rois. Or, comme ces peuples comp- tent de soixante à soixante-dix monarques ayant gouverné comme chefs suprêmes le groupe entier des îles, on se trouve obtenir un résultat sinon précis, du moins proba- ble, nn _ Je crois qu’il existe une grande connexion entre la race établie sur les îles Marquises et celle: qui vit sur les îles Gambier. C’est un point que j'éclaircirai bientôt, à notre arrivée à Nouha-Hiva. $i nous comparons leur analogie physique, leurs mœurs, leur religion primitive, nous serons portés à reconnaître que les Mangaréviens sont une jeune colonie de Marquisins. L:es deux peu- ples descendent du raméau Océanien pur. Un jour je compte rédiger un travail d’en- semble sur les peuplades de la mer du Sud. Il est peu d'iles que je n’aie déja visitées, et peut-être suis-je appelé à venir un jour vi- vre au milieu d'elles. J'ajouterai quelles ha- bitants de l’île Moé ou Crescent, ne sont 548 eux-mêmes que des Mangaréviens qui avaient été chassés des îles et forcés d’aller s'établir plus loin, ou des familles occupées à la pêche et chassées en pleine mer par une tourmente. Cependant une tradition orale semble confirmer la première opi- nion, car elle consacre le fait que, dans une guerre des îles Gambier, le parti vaincu fut exilé et obligé de s’embarquer dans des pi- rogues pour aller chercher ailleurs une pa- trie. « Malgré le long espace. de temps qui s’est écoulé depuis le premier établissement des insulaires sur les Gambier, ils affirment n’a- voir jamais été visités par les Européens avant 1826, date de la relàche du capitaine eechey. Les missionnaires français assu- rent que ces insulaires avaient la croyance ‘être le peuple le plus puissant de l’uni- vers, puissance qu'ils appelaient Ao. Ils n’ignoraient pas, cependant, l'existence d’autres îles dans }’Océan- Pacifique ; mais ils les supposaient petites et bien moins peuplées que les leurs. fs avaient décou- vert, il y a une soixantaine d’années , l’île Hood, dont iis convoitèrent la souveraineté. On sait comment Beechey fut reçu dans cet archipel ; quelle influence il a eue sur le mo- ral des habitants; l’étonnement que la pré- sence du vaisseau anglais produisit. Bee- chey leur prouva à coups de canon que leur puissance n’était que fictive , et son passage , suivi de résultats à la Cook, créa pour ces états une nouvelle ère. Il est vrai que ce navigateur eut à se plaindre grave- ment de la conduite de ces insulaires. Son passage devint toutefois pour eux une date précise. Beaucoup de familles eurent des parents tués par le canon britannique, et chacun, depuis, se servit de celte san- glante époque pour se rappeler les Euro- péens qui ont passé en vue des îles, ou ont relâché dans les lagons. Les missionnaires m'ont raconté que leur arrivée frappa sin- gulièrement ces peuples, qui avaient fixé les limites du monde à l’espace compris dans leur horizon. Ils les croyaient descen- dus du ciel. Gette historiette ne s'accorde pas, toutefois, ni avec leur découverte de l’île Hood, ni avec leur connaissance d’au- tres îles du Grand-Océan, ni mieux avec la tradition qui les fait descendre d’un ancien peuple. L'erreur, ici, est manifeste. En re- cherchant l’étymologie de ce nom d’arar , on trouve que la syllabe ara signifie bran- che, rameau, au figuré. Chemin, route, se disent ara-mui. Or, on suppose qu'aramt se 549 dit d’une grande branche divisée d’un grand tout, et pourrait bien avoir un sens relatif à la première migration; mais les insulai- res en ont perdu la valeur première. Enfin, on appelle aussi Aranimo, le dieu méchant de leur ancienne mythologie. Toutefois, la valeur la plus curieuse donnée au mot ara- #, est son application aux premiers Fran- çais débarqués dans leur île, qu’ils décorè- rent de ce nom de leurs ancêtres. Les Man- garéviens avaient depuis quelque temps le pressentiment qu’ils seraient tôt ou tard visités par des envoyés ‘de la grande tribu dont ils n'étaient qu'une famille émigrée, : et, sans nul doute, cette tradition populaire a singulièrement favorisé les missionnaires lorsqu'ils se sont présentés pour prêcher la croyance de la résurrection d’un Dieu omnipotent. Les Mangaréviens se disent tous les enfants de la France. Ils ajoutent avec une vive satisfaction : Nous sommes comme vous, chrétiens catholiques. Les missionnaires ont applaudi à cette opinion des naturels qu'ils n’ont pas cherché à com= battre, et ils l'ont même adoptée à un point remarquable, c’est qu’ils ont cru retrouver quelques analogies du tatouage avec les brayes et le cucule gaulois ; c’est pousser un peu loin l’amour de lanalogie. Ce ta- touage, qu’ils appellent naunau, n’a rien de commun avec celui des Gaulois, qu’une analogie fort éloignée, car les Scythes et les Pictes avaient le même usage. Les insulaires ont, pour désigner les an- tipodes, le mot ava-1ki, et la première syl- labe signifie route sur mer ; puis, par exten- sion, étre absent, disparaïtre, oublier, etc. Ils avaient, avant l’arrivée des mission- naires, les mêmes idées que les autres Océa- niens sur la création du monde. Je leur ai entendu souvent parler de la divinité Marvi, si célèbre à la Nouvelle-Zélande, et créa- trice de la terre et de l’art de la navigation, car c’est à cet être fabuleux qu’ils repor- _tent la construction de leurs piragues ou 40. Voici la tradition répandue parmi eux à ce sujet, et, chose Singulière , cette légende est. à peu près identique avec celle des îles des Amis. Mawi n'étant alors qu’un simple mortel, se livrait avec plusieurs compa- gnons aux plaisirs de la pêche. L'appât pour amorcer le poisson vint à lui man- quer , et ne. sachant comment s’en procu- rer, 11. se décida à couper une de ses oreil- les qu’il ajusta à l’hamecon de nacre qui pendait à l’extrémité de sa ligne. Bientôt il sentit un grand poids, et en la retirant avec effort à la surface de la mer, il sortit la terre, dont ses compagnons voulurent aus- sitôt s'emparer; mais Mawi, de dépit, laissa retomber sa ligne, pas assez vite ce- pendant pour qu'il n’en restàt au-dessus des mers un morceau qu'il garda pour lui. Ce morceau de terre est Mangaréva. Au reste, ces peuples croyaient à la résur= rection de l’àme et à une nouvelle vie après la mort. L'âme, que nous supposons exister dans la glande pinéale, ils la placent dans le ventre, Séparé de son enveloppe maté- 550 rielle, ce soufle inspiralteur se rendait au centre de la terre, dans un lieu nommé Go, divise en deux zûnes, l’une recevant les àmes des méchants, l’autre celle des jus- tes. Au reste, les missionnaires, par leur séjour habituel et par leurs connaissances de la langue, pourraient seuls nous donner des renseignemeuts précis sur leurs an- ciennes croyances. Je n'ai pu, dans notre courte relâche, obtenir les détails que je regarde comme d'un intérêt puissant. Plus tard, peut-être, il sera impossible de les recueillir de la génération qui va les oublier par suite de sa ferveur. De Beechey à D'Urville, qui visitèrent ces Îles en 1825 et 1838, treize années s'étaient écoulées sans que les îles Gambier eussent été visitées par les bâtiments de guerre: mais, dans cette même période, un grand nombre de petits bâtiments, armés par le commerce, vinrent se livrer à la pêche des perles dans l'archipel. Leguillou m'assura que plus de vingt navires S'y étaient ren- dus depuis l'introduction du christianisme seulement. La rareté des perles, de jour en jour'plus grande, fera cesser sans nul doute cette navigation interlope. J'ignore quel ac- cueil les insulaires firent aux trafiquants qui vinrent les premiers visiter leurs riva- ges. Il est à croire que ces premières rela- tions ne furent pas franchement amicales , mais que l'intérêt finit, de part et d'autre, par amener des concessions réciproques. Puis, dans cette succession répétée de visi- ieurs étrangers, les Mangaréviens durent acquérir des notions qui modifièrent Jeur sauvagerie instinctive et prendre l'habitude de relations suivies avec les nouveaux ar- rivants, Mais lorsque le cachet natif d’un peuple s’efface pour faire place à la civilisation telle se nous la comprenons en Europe, il est vale de recneillir les moindres perticulari- tés d’un Gtat social qui ne se reproduira pius. L'histoire rétrospective de ses idées ot de ses mœurs, intéresse par cela même axelle se rapporte à un passé qui ne peut jiusreraîlre. Et puis, ces peuples que nous appelons si bénévolement sauvages, avaient es idées sociales fort avancées, malgré leur isolement sur d’étroites bandelettes “de torre: Les iles Gambier étaient sous l'empire de js civiles et de lois religieuses. Le roi ad- ; sinistrait à l’aide des prerhières, et le grand rêtre seul avait ic pouvoir religieux. Sa théocratie, puissante par les cérémonies du culte et par ses arrêts, ne respectait même pas le monarque qui devait se soumettre aux oracles qu'il prononçait au nom des ‘Dieux. Le roi avait un premier ministre gardien du pouvoir, comme cela a cncore lieu au- jourd’hui. Son entourage se composait de chefs exerçant les fonctions- d'architecte , de coureur, de cuisinier, de maître-d’hôtel, de pages et de serviteurs. La polygamie était autorisée, et le roi pouvait avoir plu- 51 sieurs épouses, portant indistinctement le nom de reines. Chacune d'elles avait des dames d'honneur et des caméristes, absolu- ment de la même manière que cela se pra, tique aux îles Marquises et à O-Taïli, mais aux Gambier les femmes exclues du pouvoir ne régnaient jamais. La loi salique était en vigueur chez ce peuple. Le grand prêtre avait sous ses ordres les ministres du culte de différents rangs. Il devait présider à l’accomplissement des cé- rémonies faites en l'honneur des Dieux. Il enseignait aux prêtres des districts le dogme de la religion et la manière la plus ration- nelle d'en accomplir les rites. Lui seul pou- vait diviniser les nouvelles idoles, ordon- ner la construction de nouveaux temples , interpréter la volonté des Dieux, etc. Ido- làtres comme les autres Océaniens, les Man- garéviens reconnaissaient plusieurs divini- tés, inégales en rang et en puissance. Ger- tains dieux des plus anciens avaient leurs images perchées dans les arbres : on les nommail etxa, nom à peu près identique, avec celui d’atna qui les désigne à O-Taïti et à la Nouvelle-Zélande. . (La suite prochainement). BIBLIOGRAPHIE. | AÉROPHYLAXIE.Nouvelle méthode deconservation des animaux sans mulilation; par le docteur Eemmercr. Jn-8 d’une feuille. Paris, chez Pe- naud, rue Montiabor, 41. CARTE géologique, minéralogique et topographique di département de PAlier, dressée pr M. Bou- Janget. In-folio &’une feuille servant de ccuver- ture, plus 7 pl. ou cartes. Sr A Moulins, chez De: 4 rosiers. ; 14 Ê] CONSIDÉRATIONS sur Ja distribution des mat miières terrestres fossiles dans le département du Puy-de-Dôme ; par À. Bravard. In-80 de © f. 412. À Clermont-Ferrand, chez Fhibaut-Landriot. ESSAI sur l’origine des Slaves; par K. G. Eichhof. In de ? feuilles 211. HISTOIRE del’Académie royale des sciences, belles lettres et arts de Lyon; par M. Grandperret. In-8 de 7 feuilles 114. — Lyon. - EXPLORATION scientifique de l'Algérie pendant les années 1820, 1841, 1822. Publiée par ordre du gouvernement et avec le concours d’une com- mission académique. Sciences historiques et géo graphiques. 11. Recherches sur la géographie et le commerce de l'Algérie méridionale, par E. Ca- L L retli. Notice géographique sur une partie de l'A7 rique méridionale, par E, Renou. In-89 de 23 feuilles, plus 114 planches. — A Paris, chez For- tin, Masson el compagnie; chez Langlois et Le- clereq. Prix du volume, 12 fr. NOTICE sur l'épuration des gaz d'éclairage, par A: Mallet, deuxième édition. In-8 de 2 feuilles 11. À Paris, chez Mathias (Augustin), quai Malaquas, 15, RELATION HISTORIQUE de l'affection {yphoïde, épidémique, avec lésion profonde du cerveau et de la moëlle épinière, qui a régné en 1823 (avril et mai), dans le village de Chas, canton de Vertaizon, département du Puy-de-Dôme, par le docteur Ber- taud, du Pont-du-Clàteau. In-8 d'une feuille et demie. NOTICE sur lés eaux minérales de la Cabane (Hau- tes-Pyrénées); par A. Armand Gaillard, de Mou- léon. In-8 d'une feuille. À Tarbes. - EC em SOMMAIRE DES ARTICLES CONTENUS DANS L'ECEHO DES 27 ET 30 MARS, SOCIETES SAVANTES, — ACADÉMIE DES SCIENCES ; séance du 24 mars. — Institut des ingénieurs civils de Londres. — SCIENCES PHYSIQUES. —- CumtE.—Note sur un carbonate double de potasse et soude ; M. Mancuenirrs. — Sur les gaz liqué- fiés ; Doxxyx et MarEska. — SCIENCES NATU- RELLES. — GÉOLOGIE.— Constitution géologique du Sancerrois ; RAULAN. — 700L061€. — Note sur les appareils perforants des gastéropodes ; etc.;Al- bany Hancock. — Classification parallélique des mammifères ; Isidore GEorrrov-Saint-HiLaiRE. — PALÉONTOLOGIE. — Observatisns sur la note de M. 1. M. sur les ossements découverts, ete.; Ha riel de SERRES. — BOxANIQUE. — Développement de l’ovule chez l’Avicennia;. William GRirrirn. Végétation des iles Auckland ot Campbell. — SCIENCES MEDICALES ET PHYSIOLOGIQUES. — De l’innocuité de la réverbération directe de la lumière sur les milieux réfringents de l'œil. — Mélamorphoses physiologiques de l’homme dans ® J'abdomen; J.-J. Virer. — SCIENCES APPLI-. QUEES. — MÉCANIQUE APPLIQUEE. — Nouvelle disposition pour les chaudières des machines à vapeur. — Rapport de #. Morin sur diverses in- ventions de M. Dallery. — cniIMIE APPLIQUÉE. — Fabrication du verre bleu avec l’oxyde de cuivre; SCHUBARTH, — TEINTURE. — Montage de la cuve indigo et pastel avec le sirop de sucre de hbette- rave; B. NEUMANN. — AGRICULTURE. — Histoire, analyse et effets du guano du Pérou; MoNNiÈRss. — SCIENCES HISTORIQUES.—ARCRÉOLOGIE.— Description de l'écrin d’une dame romaine; À. COMARMOND. — GÉOGRAPHIE. — Voyage aux iles de Mangaréva ou de Gambier; Ad. LESsOx. — BIBLIOGRAPHIE. — NOUVELLES ET FAITS DIVERS. IMPRINERIE DE A. BLONDEAU, RUE RAME8D, de 552. TES _ Douzième année. . ae 14 (1 Parifo—Jeudi, 2 avril 1845. Il N, 24 TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. L'ÉcHO Du MONDE SAVANT parait le. JEUDI etle DIMANCHE de chaque semaine et forme par an deux volumesde plus de 1,200 pages chacun On s’abonne à PARIS, rue des BEAUX-ARTS, N. 6, et rue de Ja CHAUSSÉE-D’ANTIN, 8, et dans les départements chez les principaux libraires, et dans les bureaux de poste et des Messageries. Prix du journal , PARIS pour un an, 25 fr; 6 mois, 13 fr. 50, trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 50 sudo 16 fr., 8 fr. 50. À L/ÉTRANGEA 5 fr, en sus pour les pays payant port double. — Adresser tout ce qui concerne le journal à M. le vicomte A. de LAVALETTE, directeur et rédacteur en chef, ; On rend compte des ouvrages et mémoires scientifiques, soit français, soit étrangers, quisont adressés, sans rraïs, au bureau du Jourpal.; ACADÉMIE DES SCIENCES. Séance du lundi 34 mars. à M. Mathieu lit un rapport sur un pantc- graphe présenté à l’Académie par M. Paw- lowiez. L L'Académie procède à la nomination d’un membre correspondant dans la section de botanique. M. Lestiboudois, à Lille, obtient 30 suf- frages. M Mooquin-Tandon, à Toulouse, 13 id. M. Alph. Decandolle, à Genève. 2 id. M. Fée, à Strasbourg. 2 id. —M. Owen, correspondant de l’Académie, envoie des observations sur l'appareil de la circulation chez les mollusques de la classe des brachiopodes. Le savant Anglais a cons- taté , dans la partie centrale de l'appareil circulatoire de ces animaux , un mode d’or- ganisation qui offre une grande analogie avec celuique MM. de Quatrefages, Milne Edwards et Valenciennes ont déjà observé dans l’em- branchement des mollusques. Les observa- tions de M. Owen serontlues avec un grand intérêt par les naturalistes qui attendent avec impatience la solution du débat scien- tifique soulevé devant l’Académie, et nous allons tâcher d'en donner une analyse suc- | cincte, ons Ces recherches ont porté sur deux bra- chiopodes bien connus, la Térébratula fla- vescens et la Lingula anatina. Dans la Terebratula flavescens chacune des oreillettes est un réservoir dont la ca- pacité esi assez considérable et dont les parois, de structure musculaire, offrent dans l’état de contraction un grand nombre de plis très fins, disposés d’une manière ra-- diaire. La forme de ces organes est alors _ celle d’un cône oblong et déprimé ; parleur sommet chacun adhère au ventricule cor- _respondant et se trouve percé par l’orifice auriculo-ventriculaire : enfin par leur base ils Sont largement ouverts et communiquent ainsi directement et librement avec la cavi- té viscérale ou péritonéale, ou, si l’on aime mieux, avec un grand sinus veineux, de forme irrégulière, qui renferme le canal intestinal ef se continue entre les lobes du foie et les masses glandulaires dont se com- pose la première portion de Pappareil de la génération. Des prolongements du sinus vis- céral commun s’avancent sous la forme de- vaisseaux dans l'épaisseur des lobes du ianteau ; on en compte deux sur le: lobe paléal supérieur ou dorsal, et quatre sur le lobe inférieur ou ventral: et c’est le long de ces canaux veineux que se développent les cellules spermatiques chez le mâle et les . œufs chez la femelle; de sorte que les pro- duits du travail reproducteur sont baignés par le sang dans l'intérieur des dépendances des réservoirs péritoneaux ou grands sinus veineux , comme la première portion de l'appareil reproducteur l’est dans cette ca- vité elle-même. Jetant sur cette structure anatomique un coup-d’œil physiologique, M. Owen suppose que lorsque le fluide nourricier se trouve accumulé dans Île grand sinus viscéral, il est probable qu’une sorte de succion l’ap- pelle dans les oreillettes et que les contrac- tions successives des fibres transverses de ces dernières cavités le poussent ensuite dans les ventricules. Le sang, expulsé du cœur, est envoyé en ipajeure partie dans les artères du manteau, et revient par le système de larges canaux veineux qui re- présentent les veines paléales ou sinus ova- riens; de là, ce liquide passe dans la cavité encore plus grande et plus diffuse qui cons- tituele sinus viscéral et qui est analogue à ce que M. Milne Edwards a décrit chez les la- mellibranches plus élevés en organisation, et chez les mollusques gastéropodes. Dans la Lingula anatina, les masses glan- dulaires ayant été enlevées, on voit les restes de la membrane délicate des sinus qui entourent le canalalimentaire et qui, sui- vant toute probabilité, recoivent de celui-ci le fluide nourricier analogue au chvle , le- quel, sans l’intermédiaire de vaisseaux chy- lifères, va directement se mêler au sang contenu dans les sinus. Ces sinus à leur tour se continuent avec toutes les dacunes que les viscères abdominaux laissent entre eux, et en dernier résultat le liquide passe de là dans les cœurs par les larges orifices abdominaux des oreillettes, qui, à leur tour, envoient le sang dans les ventricules, d’où il est poussé, comme chez les térébratules, dans les vaisseaux du manteau et de l’ap- pareil respiratoire. —M. Mialhe présente un nouveau mémoire sur la digestion et l'assimilation des matiè- res sucrées et amiloïdes. L'auteur du présent travail commence par réclamer, sur MM. Bouchardat et San- dras, la priorité de quelques idées. Nousne le suivrons pas sur le terrain d’une insigni- fiante polémique, et nous nous bornerons à donner -un aperçu des faits les plus sail- lants que renfermele mémoire deM. Mialhe. Posonis d’abord deux faits généralement admis : 1° Les substances albuminoïdes ne sont assimilables qu’à l’aide du suc gastri- que qui, par son acide, gonfle ces matières -azotées, et par sa pepsine, véritable ferment, en opère la liquéfaction, phénomène analo- gue à celui de la diastase sur l’amidon ; 2° les substances grasses deviennent assimi- lables par l’intervention dela bile. Mais pour les matières féculentes et su- crés rien n'existait encore dans la science. M. Mialhe ayant découvert le principe actif de la salive, principe analogue à la diastase, croit être arrivé à l’explication du phéno- mène de transformation des substances amylacées, celluleuses en matières saccha- roïdes. Les faits nouveaux renfermés dans ce mémoire, tendent à démontrer que toutes les substances hydrocarbonées de la famille des matières lignoïdes, ne peuvent éprouver le phénomène de l'assimilation qu’autant qu’elles sont décomposables par les disso- lutions alcalines faibles, contenues dans les humeurs wuiales, soit immédiatement, tels que le glucose, la dextrine ou le sucre de lait, soit médiatement, tels que le sucre de canne et l’amidon, qui doivent d’abord être transformés dans l’économie animale, le sucre de Cannes en glucose et l’amidon en dextrine ou glucose; tandis que les ma- tières hydrocarbonées, qui ne sont ni fer- mentiscibles, ni décomposables par les acides faibles ou les alcalis étendus, tels que. le ligneux et la manniite, échappent chez l’homme à l’actiondigestive et assimi- latrice. M, Mialhe s’est convaincu que la trans- formation de l’amidon en dextrine et glu- cose était uniquement effectuée par la sa Po BE principe est solide, blanc ou blanc-gristrè amorphe, insoluble dans l'alcool, sd dans l’eau et ’alcoo! faible, stances azotées (fibrine, albumine , casêuie gélatine et gluten), et sur les matières térz- naires neutres (sucre de cannes, inuline, gomme arabique et ligneux). Il en exerce au contraire une très extraordinaire sur l’a- midon. Le principe actif de la salive agit à la ma- nière des infiniment petits. Il offre une identité chimique assez complète avec le principe actif de l’orge germé. M. Mialhe propose d'appeler le principe actif de la salive de l’homme, dastase animale où sa- livaire, par opposition au principe actif des céréales, qu'il-propose de nommer diastase végétale où amulaire. Pour obtenir la diastase salivaire, on n’a qu’à filtrer la salive humaine, puis Ja trai- ter par cinq à six fois son poids d’alcool absolu ; on ajoute de l’alcool jusqu’à cessa- tion de précipité. La diastase animale y étant insoluble, se dépose en flocons blancs, d’abord peu sensibles, mais qui croissent peu après en gagnant le fond du vase où s'effectue la précipitation. On la recueille sur un filtre, on l’enlève toute humide, on la dessèche en couches minees sur une /me de verre, par un courant d’air chaud, à Ja température de 40 à 50 degrés, et on la conserve dans un flacon bien bouché. Les faits et les remarques qui précèdent, ajoute M. Mialhe, permettent donc de con- clure que M. Dumas a reconnu le véritabje | caractère des phénomènes chimiques de la digestion, en les rangeant au nombre des fermentations, puisque l'absorption des fn 556 matières azotées s'opère au moyen d'un ferment qui est la pessine, que l'absorption des matières grasses doit très probable- ment avoir lieu à l’aide de quelque ferment inhérent à la bile, et que la transformation des matières amylacées est effectuée par le principe actif de la salive. — M. Blondat, ingénieur en chef des ponts-et-chaussées à Mende, envoie un tra- vail sur la puissance des gaz comprimés comme véhicule pour les transports rapi- des. x — M. Zantedeschi communique quelques remarques sur la double électricité dans un même jet de vapeur. Le professeur italien, ayant produit un jet de vapeur dans la ma- chine hydro-électrique d’Armstrong, qui est décrite dans les archives de M. de la Rive, constata, à l'aide d’un électromètre, le développement d'électricité dans la lon- gueur de ce jet. A la sortie du tube le jet de vapeur possédait de l'électricité négative, puis cette électricité allait en diminuant jusqu'à un certain point véritablement neutre, puisque l’électromètre n’y indiquait point le développement de l'électricité. Au-delà de ce point l'électricité reparaissait et il était facile de constater qu'elle avait changé de nature : de négative qu’elle était cette électricité était devenue positive. —Nousavonsl'habitude de ne mentionner dans ce compte-rendu que les travaux sé- rieusement conçus, renfermant quelques faits neufs ‘ou intéressants ;.et nous nous sommes fait une loi de laisser dans l’ombre les productions scientifiques au sein des- quelles on ne trouve qu'un simple as- semblage de faits connus depuis long temps, et que les auteurs s’approprient pour luti- lité du moment. Cela posé , il serait peut- être de notre devoir de laisser de côté le mémoire que MM. Flandin et Danger ont lu aujourd’hui à l’Académie ; mais nous crain- drions qu’on nous accusàt de partialité , et comme nous combattons à ciel ouvert avec nos adversaires, nous devons donner un aperçu de la compilation académique de ces messieurs. Il n’est aucun de nos lecteurs qui, depuis son enfance, n’ait entendu raconter souvent les terribles histoires de la Brinvilliers et de Sainte-Croix; le théâtre et le roman ont depuis longtemps exploité cette mine fé- conde, et la poudre de succession est en- core pour nos dramaturges un utile moyen de terminer... leurs pièces. Aussi n'est-ce pas sans un profond étonnement que nous avons entendu MM. Flandin et Danger venir nous annoncer que la Brinvilliers empoison- nait avec la poudre de succession ; que cette fameuse poudre-se trouvait dans la mémo- rable cassette de Sainte-Croix; enfin, que: sais-je, mille nouveautés de ce genre. Voilà pour la partie historique, elle était aussi neuve que variée. Passons aux faits scientifiques et voyons si l’abondance d’a- perçus nouveaux compensera un peu la nul- lité presque absolue du resie du mémoire. .MM. Flandin et Danger ont eu Ja pré- tention dans ce travail d'indiquer un moyen facile de rechercher le mercure dans le cas d’empoisonnement. Nous les en félicite- rions si leur appareil pouvait aider à la so- lution du problème toxicologique qu'ils se proposent aujourd'hui. Mais lorsque nous aurons fait connaître à nos lecteurs l’appa- reil de MM. Flandin et Danger, il-leur sera facile de voix qu’il offre les mêmes inconvé- nients qui ont fait depuis longtemps aban- 557 donner la pile de Smithson pour la recher- che du mercure. Nous empruntons à MM. Flandin et Danger la description de cette pile. Elle consiste en une lame d'étain re- couverte par une lame d’or développée en spirale. L'étain constitue l’élémentélectro- négatif et l'or l'élément électro-positif. Plongée dans une dissolution contenant du mercure celte pile en sépare l'élément mé- tallique qui se porte sur l'or et le blanchit. Il suffit ultérieurement de volatiliser le mé- tal dans un petit tube pour l'obtenir à l’état de globule liquide tout-à-fait caractéris- tique. En supprimant l'élain de la pile de Smithson , MM. Klandin et Danger n’ont fait qu'une modification insignifiante. Mais 1l est vrai que le talént de M. Danger pour soufller le verre s’est évertué à cacher de si minces résultats et d’un appareil très simple les auteurs du présent mémoire sont parvenus à faire un appareil compli- qué, coûteux et d’un Juxe parfaitement inutile. Mais laissons les décrire eux-mêmes leur appareil : « Un vase sert de récipient au liquide » d'épreuve : sur un support articulé est » adapté une sorte d'entonnoir terminé par » un tube eflilé dont l'aire est presque ca- » Pillaire; le tube d’ajutage frait avec le » Corps de l’entonnoir un angle de 90°. Le » Vase rempli du liquide suspect est ren- » versé dans le petit entonnoir. Au moyen » de l'articulation du support, on peut » donner à l’appareil en place telle incli- » Daison que l’on juge convenable pour l’é- » Coulement du liquide. Dans la partie éva- » Sée de l’entonnoir est placé le conducteur » électro-négatif d’une pile à un seul cou- » ple, de Bunen, et dans l’aire du tube ca- » Pillaire est introduit le conducteur élec- » tro-positif; l’un et l’autre fil dans la partie | » du MOINS qui touche au liquide, doit-être » en or pur. Les deux pôles seront rappro- » chés'Presque jusqu’au contact. Par suite » de l'excès de pression sur l’ouverture ca- » pillaire du tube , le liquide prend son » écoulement goutte à goutte et on le reçoit » dans une capsule. Le vase remplissant le » rôle du vase de Mariotte ou d’une fon- » taine intermittente, la pression reste cons- » tante Sur le liquide , et l'écoulement est » régulier. Le découlement peut être accé- » léré ou ralenti au gré de l'opérateur par » le degré d’inclinaison donné à l'appareil. » La pile mise en activité, un dégagement » de gaz plus où moins abondant s'opère » aux pôles, indice de l'intensité du cou- » rant, et le mercure de la dissolution se » dépose sur le fil d’or électro-positif, et » le blanchit. Pour s'assurer que cette co- » Joration est due au mercure il ne reste » qu'à volatiliser le métal dans un petit » tube de réduction, au moyen de la lampe » à émailleur. » Eà se borne la communication de MM. Flandin et Danger ; on n’y trouve aucun ré- sultat, aucune analyse, point de conclu- sions, enfin nulle indication de ce que leur appareil a pu produire. EE: 0 VE o— — 558 SCIENCES PHYSIQUES. OPTIQUE, Sur la théorie de la vision ; par M. STUnM. (2° article). Fe M. Chossat a reconnu. par les mesures très-précises qu'il a prises sur des dessins amplifiés et parfaitement exacts d'yeux de bœuf, que la cornée transparente est un segment d’un ellipsoïde de révolution au- tour du grand axe de l’ellipse que repré- sente la section horizontale de la cornée, et que ce grand axe ne coïncide jamais avec la normale au centre apparent de l’ou- verture de la cornée et n'est point perpen- dieulaire à la corde menée entre ses deux extrémilés, mais qu’il est incliné en dedans vers le nez, et fait avec cette normale, un angle d'environ 10 degrés.dans un plan ho- rizontal. M. Sæmmering avait déjà observé celte circonstance dans l’œil du cheval. M. Chossat ayant fait, avec quelque tâton- nement, une section verticale de la cornée passant par le grand axe de la section hori- zontale, a obtenu une ellipse qui lui a paru identique avec l’ellipse horizontale, le grand axe étant le même en grandeur et en dies- tion pour les deux ellipses. De cette simi- litude il a conclu que la cornée du bœuf est un ellipsoïde de révolution autour du grand axe. M. Chossat a trouvé, par les mêmes procédés, que les faces du cristallin sont des segments de deux ellipsoïdes dont chacun est de révolution autour du petit axe de son ellipse génératrice; les deux ellip- ses n’ont pas les mêmes longueurs d’axes : la postérieure est plus convexe, ce qui est contraire à la condition qu'on rem-: plit ordinairement, dans les grande objec- ufs des lunettes, pour diminuer l’aberra- tion de sphéricité. L’axe de révolution de la face antérieure ne coïncide pas avec ce- lui de la face postérieure. Ces axes font en- tre eux un angle qui varie de 3 à 5 degrés d’un œil à un autre, et ils s'écartent tou- jours de l’axe du corps animal, ou de la normale au milieu apparent de la cornée en sens contraire de l’écart que présentait l'axe réel de la cornéo. M. Chossat a re- marqué encore que les courbures ne sont point de même nature dans tous les mam- mifères : ainsi la cornée est elliptique chez la plupart, mais hyperbolique chez l’élé- phant. Young connaissait déjà ces différen- ces de courbures, et admettait, d’après Pe- tit, que les sections du cristallin, chez l’homme, sont plus ou moins elliptiques, paraboliques ou hyperboliques. Le docteur Krause a aussi démontré que les courbures des parties réfringentes de l'œil ne sont pas sphériques. Il a mesuré avec un soin extrême sur deux yeux d’hom- me, un grand nombre d’abscisses et d’or- données, et n’a pas trouvé des courbures régulières pour la cornée, le cristallin et Ja surface du fond de l'œil ; les sections des faces du cristallin lui ont paru presque el- liptiques, etil atrouvé, pour la surface de la rétine ou la surface postérieure de l'hu- meur vitrée, une portion d’ellipsoïde à trois axes inégaux, circonstance qui peut influer sur la forme de l’image d’un objet sur la ré- tine. Toutes ces mesures indiquent seule- ment, à ce qu'il me semble, que les surfa- ces qui séparent les milieux de l'œil ressem- blent à des portions d'ellipsoïdes, sans être assujetties à une équation algébrique, d’au- tant qu'il ne résulte pas bien clairement des expériences de MM. Ghossat et Krause que leurs ellipsoïdes soient de révolution, Les densités des milieux de l'œil ont aus- (8 550 si quelque chose d’irrégulier ; le cristallin est composé de couches d’épaisseurs iné- gales et de densités croissantes en allant de la surface au centre, et l’on pourrait croire sans adopter les idées de M. Vallée, que l’humeur vitrée n’est pas parfaitement ho- mogène. D'après tous ces faits, il paraît peu pro- bable que les deux foyersF'et fentre lesquels est compris l'intervalle focal du petit fais- ceau lumineux, qui, après plusieurs réfrac- tions, a pénétré dans l'humeur vitrée, se confondent en un seul, comme si les rayons avaient traversé des lentilles artificielles bien centrées et homogènes. Je pense donc que, dans l’œil, l'intervalle focal propre à chaque faisceau provenant d'un point exté- rieur, est non pas nul, mais seulement très petit, de 4 ou de 2 millimètres au plus. J'admets, selon l'opinion générale des phy- siologistes, que c’est la rétine seule qui re- çoit l'impression de la lumière (ou, selon Mariotte et Brewster, l'enveloppe choroïde qui se trouve immédiatement au-dessous de la rétine, celle-ci étant transparente). La direction du rayon central sur laquelle se trouvent ies foyers F, f, étant presque per- pendiculaire à la surface de la rétine, le point d’où émanent les rayons lumineux sera vu avec une netteté suffisante, si Ja li- gne Ff, quoique très courte, rencontre la rétine en un point situé entre les deux foyers F et f, ou même encore un peu au delà de F, ou en decà de f; car alors le mince fais- ceau lumineux que la pupille a laissé pas- ser, interceptera sur la surface de la rétine un espace extrêmement petit, incompara- blement moindre que les sections faites dans ce faisceau très près du cristallin. A la vérité, l’image d’un simple point sur la rétine peut être alors plus étendue en lon- gueur qu'en largeur; mais, comme Ja lu- mière est plus condensée au centre de cette image et que ses deux dimensions, quoique inégales, sont d’une extrême petitesse , on conçoit que si l’on regarde un objet d’une étendue finie, des points contigus de cet objet donneront sur la rétine des images qui se superposeront en partie dans le sens de leur longueur. de manière à former, par leur ensemble, une image de l’objet assez nette et bien terminée. On explique par là comment la distance d'un objet à l’œil peut varier entre certai- nes limites, sans que les images sur la ré- tine des différents points de cet objet gran- dissent, jusqu’à se confondre, en s’étendant et empiétant trop les unes sur les autres, ce qui troublerait la vision. à Si l’objet se rapproche ou s'éloigne, le petit faisceau de lumière qui, émané d’un point de cet objet, traverse l'œil, changera de forme graduellement; ses deux foyers F et f au fond de l’œil se déplaceront simul- tanément en marchant dans le même sens, et restant toujours très près l’un de l’autre, et il suffira que l’un d’eux se trouve encore assez près de la rétine pour que l’image n'occupe toujours qu'un très petit espace sur la rétine, et que la vision ne cesse pas d’être distincte. D’autres circonstances peu vent d’ailleurs contribuer à cette petitesse de l’image, savoir : la contraction de l'iris, le déplacement imperceptible de la tête lorsque l’œil se fixe sur l’objet, ou se dirige d’un objet vers un autre, ce qui change un peu les incidences des rayons, et peut être aussi un très léger changement de cour- bure du cristallin. | Quand l’objet sera trop rapproché ou éloi- gné, la vue pourra devenir confuse, parce 560 | que les deux foyers F, f, correspondants à chaque point de l’objet, se trouveront trop loin de la rétine, ou bien encore trop dis- tants l’un de l’autre. Un œil qui aura le dé- faut de donner, pour les distances ordinai- res, un intervalle focal Ff trop en avant ou en arrière de la rétine, sera myope ou pres- byte ; ce qui arrivera si la convexité de la cornée ou du cristallin est trop forte ou trop faible. L’œil peut avoir un autre défaut, lorsque les deux foyers F et f sont trop distants l’un de l’autre; ce qui doit résulter d’une conformation vicieuse de la cornée ou du cristallin, dont la partie correspondante à l'ouverture de la pupille s’écarterait trop de la forme sphérique. M. Airy a rapporlé un exemple remarquable de ce défaut, et qui vient à l'appui de ma théorie. Il a ob- servé d’abord qu’en lisant il ne faisait point usage de son œil gauche, et qu'avec cet œil il ne distinguait pas les caractères, à quel- que distance qu'ils fussent placés. Il a re- marqué ensuite que l’image formée dans son œil gauche par un point lumineux (comme une étoile ou une lumière éloignée) n’était pas circulaire, mais bien elliptique, le grand axe faisant un angle d'environ 35 degrés avec la verticale, et son extrémité la plus élevée étant inclinée à droite. En mettant des lunettes biconcaves qui lui fai- saient voir distinctement les objets éloignés avec l'œil droit, il trouva que dans son œil gauche un point lumineux: éloigné, avait l'apparence d’une ligne bien terminée, cor- respondant exactement, en direction et presque en longueur, avec le grand axe de l’ellipse mentionnée plus haut. Il trouva aussi qu’en traçant sur un papier deux li- gnes noires se croisant à angles droits, et plaçant le papier dans une position conve- nable à une certaine distance de l’æil, l’une de ces lignes était vue très distinctement, tandis que l’autre était à peine visible. En rapprochant le papier de l’œil, la ligne qui avait été distincte disparaissait, et l’autre élait vue avec netteté. Ces apparences Jui indiquaient que la réfraction de l'œil était plus grande dans un plan presque vertical que dans le plan perpendiculaire à celui-1à, et que, par conséquent, il ne lui serait pas possible de voir distinctement avec le se- cours de lentilles à surfaces sphériques. Il est vrai qu'en tournant obliquement une lentille concave, ou en regardant par le bord de cette lentille, il pouvait voir les objets sans confusion ; mais dans les deux cas, la déformation était telle, qu’il ne pou- vait pas espérer de se servir de son œil gauche sans quelque secours plus efficace. M. Airy a remédié à ce défaut de son œil, en faisant usage d’une lentille dont la sur- face antérieure est cylindrique, la surface postérieure sphérique, toutes deux conca- ves. Gette lentille réfracte inégalement les rayons parallèles à son axe, de manière que, dans le plan passant par l’axe de la lentille et par l’axe de la surface cylindri- que antérieure, les rayons sont moins di- vergents (ou divergent d’une distance plus grande) que dans le plan perpendiculaire à l’axe de la surface cylindrique. M. Airy, pour déterminer les courbures qu’il devait donner aux deux faces de sa lentille, afin de corriger l'inégalité de réfraction de son œil gauche, a fait une nouvelle observation : en regardant avec cet œil par un très petit trou percé dans une carte, un papier blanc fortement éclairé, il a vu un point du pa- pier, à la distance de 6 pouces de l'œil, sous l’apparenced’une petite ligne bien ter- 561 minée, inclinée de 35 degrés sur la verti- cale, et soutendant un angle d'environ 2 degrés ; et un point à la distance de 3 pou- ces et demi, comme une autre ligne per- pendiculaire à la première et de la même longueur apparente. M. Herschel dit, dans son Optique , que des vices de conformation dans la cornée sont beaucoup plus communs qu’on ne le _croit généralement, et que peu d'yeux en sont exempts. Je pense, d’après tout ce qui précède, qu’un léger défaut de sphéricité et de symétrie de la cornée et du cristallin est l’état ordinaire et normal, et que cette irrégularité nè devient une imperfection de l'œil qu’en dépassant de justes limites. ——20 Oo —— CHIMIE: Influence des températures extrêmes de l’at- mosphère sur la production de l'acide car- bonique dans la respiration des animaux à sang chaud; par M. F,LETELLIER. Les phénomènes chimiques de la respi- ration ont été, depuis les grands travaux de Lavoisier et de Séguin, l’objet des inves- tigations d’un grand nombre de savants. Prout, il y a déjà quelques années, établis- sait que la production de l'acide carbonique dans l’espèce humaine varie notablement aux diverses époques de la journée et fixait les limites de cesvariations. Ces résultats 6nt été tout récemment encore confirmés par M. Scharling. Ce dernier observateur en Danemark, MM. Andral et Gavarret en France, ont signalé des faits d’un haut inté- rêt en étudiant chez l’homme les modifica- tions que font éprouver, dans la quantité du carbone brûlé pendant l'acte respiratoire, les principales conditions physiologiques, telles que l’âge, le sexe, les constitutions, les diverses époques de la digestion, etc. . Dans ün travail entrepris dans le but spé- cial de démontrer l’exhalation de l’azote et d’en déterminer la proportion, M. Boussin- gault, de son côté, a mis aussi en évidence l'influence du jour et de la nuit sur la pro- duction de l'acide carbonique chez les oi- seaux granivores. - Il a fait voir également à quelles faibles proportions l’état d’inanition réduisait l’é- mission de ce gaz chez ces animaux dans cette double circonstance. 1 résulte de ces importants travaux que Ja fonction respiratoire présente des modi- fications nombreuses sous des influences très différentes. On se trouvait donc natu- rellement conduit à penser, en réfléchissant à ces phénomènes, qu’en poursuivant leur ‘élude dans des conditions nouvelles, on pourrait rencontrer encore des faits de quelque intérêt. J'étais disposé surtout à admettre que cette conjecture se réaliserait; si l’on modifiait dans son élément même cette fonction qui a pour résultat final une production considérable de chaleur. En ef- fet, ne semble-t-il pas au premier abord, dans la supposition que la génération de Ja chaleur estle but de la respiration, qu’en maintenant artificiellement un animal au degré de température qui lui est propre, on doive, sinon arrêter complètement, tout au moins restreindre considérablement l’ex- halation de l’acide carbonique. J'ai donc entrepris, en partant de ce point de vue, quelques expériences sur des oiseaux et sur des mammifères. Dulong avait commencé des recherches analogues. On trouve à la fin de son beau Mémoire sur la chaleur animale, cette 162 phrase : « Je m'étais proposé de rechercher « l'iufluence des températures extrêmes de « l'atmosphère et des diverses époques de « là digestion, Plusieurs accidents, indé- « pendants des expériences, m'ont empê- « ché jusqu'à présent d'obtenir un assez « grand nombre de résultats compara- « bles. » Ces paroles montrent que Dulong avait jugé le sujet digne de son attention, et tout doit faire regretter qu'il n'ait pas donné suite à ce projet. Voici les conditions dans lesquelles j'ai observé : Les températures auxquelles les animaux furent soumis ont, en général, varié dans les degrés inférieurs de— 5à +3 degrés, et dans les degrés supérieurs, de + 28 + 43 degrés. On n’a pas dépassé. 13 degrés. Une mort rapide frappait sou- vent à cette température, et quelquefois même au-dessous, à 40 degrés, les animaux en expérience. D'ailleurs l’état d’anxiété et d’agitation dans lequel ils tombaient, ame- nait évidemment dans le jeu de leurs fonc- tions une altération profonde. Il semble, au moins pour les animaux sur lesquels j'ai expérimenté, que le point limite de la tem- pérature élevée soit pour chacun d’eux le degré de chaleur qui lui est propre dans les conditions normales. Si on l’atteint, le danger est extrême; si ‘on le dépasse, la mort est presque instantanée. Ces résultats’ causent quelque surprise; ils sont en con- tradiction apparente avec les faits observés sur l’homme. Mais si l’on considère, d’une part, la grande susceptibilité de la fonction respiratoire chez les animaux qui ont suc- combé, et, de l’autre, leur masse très peu considérable qui a permis à la chaleur de pénétrer, pour ainsi dire, plus rapidement jusqu’au centre de la vie, on se rendra peut-être compte ainsi de la différence de réaction (1). ; J'ai, indépendamment du dosage de l’a- _ cide carbonique, pu avec ces éléments, dans un assez grand nombre de cas, calcu- ler avec une approximation suffisante la transpiration pulmonaire et cutanée. Résultats généraux. L'influence que les températures extré- mes de l’atmosphère exercent sur la pro- duction de l'acide carbonique dans la respi- (1) Dans un Mémoire sur les degrés de chaleur auxquels les hommes et les animaux sont eapables de résister, inséré dans l'Histoire de l'Académie royale des Sciences, année 1764, M. Tillet nous ap- prend que des filles attachées-au service d’un four banal de Larochefoucault supportaient, pendant dix minutes, une temperature de #12 degrés au moins d’un termomètre dont le 83e degré marquait le point d’ébullition de l’eau ; elles eussent résisté une demi- heure à la température de l’eau bouillante. On trou- ve aussi, dans les Transactions philosophiques, an- née 1775, un mémoire de Charles Blagden sur le même sujet. Un des expérimentateurs séjourna sept minutes dans une chambre chauffée de 92 à 99 de- grés centigrades, Si l’homme peut résister quelque temps à des températures si élevées, il n’en est plus de même pour des animaux offrant une masse peu considérable. Ainsi un bruan, exposé par M. Tillet à une température de 64 degrés de son thermomètre, mourut au bout de quatre minutes, aprés avoir offert tous les signes d’une respiration anxieuse. Un pou- let eût succombé dans le même espace de temps, si on ne l’eût soustrait immédiatement au danger. M. Tillet pense que ces effets rapies et funestes, surve- nus à une chaleur assez modérée, devaient dépendre de la faible masse de ces animaux. Il eut alors l’idée de les envelopper de linge en forme de maillot pour s’opposer, autant que possible, à cequel’air chaud ne les pénétrât sans obstacle de Loutes parts. Cette mo- dification apportée dans l'expérience fit qu'un autre bruan et le même pouletsupportèrent, sans péril im- médiat et pendant huit à dix minutes, une tempéra- ture de 67 degrés. Ces derniers résultats viennent en confirmation des faits qui se sont présentés à mon observation. é 563 ration des animaux à sang chaud, se mani- feste avec une notable énergie dans les conditions que j'ai indiquées. Il même pas nécessaire de reculer autant qu'on le pourrait les limites de ces températures pour obtenir des résultats tranchés. Déjà entre 0 et 30 degrés les variations ont une grande étendue, puisque le carbone brûlé dans le premier Cas est le double du car- bone brûlé dans lesecond. A la température ordinaire, le phénomène se montre inter- médiaire, inclinant tantôt d’un côté, tantôt de l’autre. Un autre fait qui doit aussi attirer l’atten- tion, c’est la similitude de ces variations chez des animaux d’une organisation aussi différente que ceux sur lesquels on a expé- rimenté. Les animaux de petite espèce ne réagissent pas autrement, quant au rapport mentionné entre les quantités d'acide car- bonique, que ceux d’un vplume plus con- sidérable; et les oiseaux se comportent comme les mammifères. j Ainsi, en prenant un animal dans cha- cune de ces catégories, on voit que l'acide carbonique produit dans l’espace d’une heure a été: A la tempé- rature De 30 L ambiante à des p de15à |40degrés) ©? 20 degrès. gr. gr. gr. | Pour un serin, | 0,250 0,129 0,325 ! Pour une tour-| 0,681 0,366 0,974 | terelle. Ë Pour 2 souris. 0,498 0,268 ‘ | 0,531 Pour un cochon! 2,080 1,453 3, 06 | d'Inde, hi C'est-à-dire que l'acide carbonique exhalé à 0 degré a été le double de celui produit à une température élevée pour les deux mam- mifères, et un peu plus pour les oiseaux. CODE SCIENCES NATURELLES. GÉOLOGIE. Noto sur le grès de Luxembourg ; par M. J. J. D'OMALIUS-D'HALLOY.- Le grès de Luxembourg est un dépôt sur les relations géognostiques duquel les opi- nions des géologues ont beaucoup varié. En 1822, M. de Humboldt l’arangéavec le grès de Kænigstein, qui figurait dans la géogno- sie allemande sous le nom industriel de quadersanstein, et il a placé ce groupe en- tre le muschelkalk et le calcaire du Jura. Geité association a présenté cela de parti- culier que, depuis lors, le type du groupe a été remonté dans la série au niveau de la craie, tandis que l’on n’a jamais varié sur la position générale du grès de Luxembourg ; mais il n’en a pas élé de même sur ses re- lations avec les systèmes voisins, ainsi qu’on va le voir. En 1825, MM. d'Œynhausen, de Dechen et de la Roche ont considéré ce dépôt comme le dernier terme de la forma- tion du keuper; mais, en 1828, M. Stei- ninger a fait voir que les fossiles du grès de Luxembourg étant analogues à ceux du lias, c'était dans ce groupe, et non dans le ‘terrain keuprique, que l'on devait le ran- ger; toutefois, des circonstances, que j'in- diquerai tout à l’heure, l'ont porté à le con- sidérer comme inférieur au has proprement dit, ou calcaire à Gryphæa arcuata. En 1829, Puillon Boblaye a recounu que le cal- caire sableux d'Orval est supérieur au lias proprement dit; mais, n'ayant pas poussé es observations jusqu'à Luxembourg, et n’est | 964 ayant probablement perdu de vue que M. Steininger étudiait son grès de Luxem- bourg jusqu'au-delà d'Orval, il a cru pou- voir mettre ses observations en harmonie avec l'opinion de M. Steininger, en suppo= sant que le calcaire sableux d'Orval était un dépôt différent du grès de Luxembourg, et il a vu le représentant de ce dernier dans quelques petites masses sableuses qui forment, à Florenville, la partie inférieure des marnes liasiques bleues ou calcaire à Gryphœu arcuata. Getle manière de voir, tout en établissant la véritable position d’une partie du massif du grès de Luxem- bourg, élait plus erronée que celles qui l'ont précédée, puisqu'elle séparait en deux un même dépôt et créail.un système ima- ginaire dans la série des terrains. Cette er- reur, comme beaucoup d’autres, a été ac- cueillie avec empressement ; je l’ai notam- ment adoptée dans mes Éléments de géolo- ge, et elle se trouve reproduite dans un des plus beaux monuments élevés à la science dans ces derniers temps, c’est-à-dire dans la magnifique Carte geologique de la France, par MM. Dufrénoy et Elie de Beaumont. En 1841, M. Dumont a rétabli l'identité du grès de Luxembourg avec le calcaire sa- bleux d’Orval, et il a annoncé que la posi- tion assignée à ce dernier est réellement celle de tout le système. Cependant, comme on a élevé des doutes sur cette assertion , et que M. Bennigsen Fœrder a encore re- produit postérieurement l’idée des deux dépôts sableux, j'ai désiré foriner mon opi- nion sur les lieux, et j’ai non seulement re- connu que les observations de M. Dumont étaient parfaitement exactes. mais j'ai com- pris comment d'aussi bons observateurs que ceux que je viens de citer avaient pu se former des opinions différentes, On sait que les terrains secondaires qui s'étendent au nord de Montmédy et de Thionville forment une pointe du grand massif de la Lorraine qui s’avance entre les terrains primaires de l’Ardenne et du Hundsrück, pointe qui probablement re- présente un golfe ou un détroit de la mer qui couvrait tout le bassin de Paris lors de la formation de ces terrains. On sait égale- ment que les dépôts qui composent de sem- blables appendices sont souvent moins puissants que ceux qui se trouvent dans des espaces plus étendus. On sait encore qu’il arrive souvent que les dépôts se déve- loppent en quelque manière aux dépens les uns des autres, c'est-à-dire que quand cer- tains dépôts sont très puissants dans un dieu, d’autres, au contraire, y sont très minces. Or, la réunion de ces circonstan- ces, c’est-à-dire le resserrement du massif et le développement du sysième sableux , semble avoir réduit, dans les environs de Luxembourg, le système du lias inférieur , ou calcaire à Gryphæa arcuata, où marne de Jamoigne, selon la nomenclature de. M. Dumont, à une assise fort mince de mar- nes grises qui ne renferment presque pas . de fossiles. Cette assise, étant placée im- médiatement sur le terrain keuprique, qui est principalement composé de mamnes or- dinairement bigarrées de rouge et de gris, mais où ces couleurs s’isolent quelquefois , on conçoit que les observateurs, arrivés dans cette contrée par le nord ou l'est, au- ront pris la petite assise grise pour un membre du terrain Kkeuprique plutôt que comme représentant le calcaire à Gryphæa arcualu, syslème si célèbre parmi les géo- logues et si bien prononcé un peu plus au sud. Une autre circonstance appuyait en- 565 core cette manière de voir : c’est qu’au- dessus du grès se trouve, dans quelques localités, notamment à Strassen, près de Luxembourg, une assise de calcaire argi- Jeux et de marnes bleuâtres qui contien- nent quelquefois une grande quantité de Gryphæa arcuata, et que, pour cette ral- son, on a considéré comme le véritable re- présentant du lias proprement dit. En effet, si l’on était réduit aux seules observations faites dans les environs de Luxembourg, on n'aurait peut-être pas la possibilité de con- tredire. ces conclusions ; mais les observa- teurs, arrivés au massif du grès de Luxem- bourg par le sud et l’ouest, ont présenté la chose sous un autre point de vue, et l’on ne peut contester leurs conclusions; car, outre les garanties qu’offrent des géologues tels que Boblaye, MM. Sauvage, Buvignier et Dumont, il est à remarquer que les trois premiers avaient eu l’occasion de se fami- liariser avec les caractères du lias inférieur dans l'étude de localités où il est très bien prononcé, et qu’ils étaient si peu- partis d’une idée préconçue, que l’on a vu ci- dessus comment Boblaye avait été en quel- que manière forcé de torturer ses observa- tions pour les fdire cadrer avec l'opinion de M. Steininger. Quant à MM. Sauvage et Buvignier, s'ils avaient eu à s'occuper de ce qui existe au-delà des limites du départe- ment qui fait le sujet de leur travail, il leur aurait suffi de rapprocher leur carte de celle de M. Steininger pour proclamer l'identité du calcaire sableux de Mézières avec le grès de Luxembourg, et annoncer que M. Slei- pinger avait méconnu la véritable position de ce dernier. Enfin, s’il était permis de s'appuyer sur des rapprochements Lirés d’une contrée as- sez éloignée, mais qui est classique pour’ l'étude des terrains secondaires, je ferais remarquer que le classement du grès de Luxembourg dans le lias moyen est beau- coup plus en harmonie avec l’état des cho- ses en Angleterre. On trouve, en eftet, les plus grands rapports eutre le lias supérieur ou alumshale de l’Yorkshire et les marnes de Flize, d'Amblimont, de Grand-Court. On trouve également que le calcaire ferrugi- neux-de Margut, les schistes et macigno d’Aubange et le grès de Luxembourg rap- pellené le lias moyen, c’est-à-dire l'irons- | tone (pierre de fer) et le sandstone (grès) de l’Yorkshire ou le marlstone ( grès mar- neux ) du Northamptonshire, et qu’enfin la marne de Jamoigne ét autres marnes grises, inférieures au grès de Luxembourg,présen- tent les principaux caractères du lias infé- rieur ( lower lias shale Ÿ, de l’Yorkshire ou du lias proprement dit du midi de l’Angle- terre. BOTANIQUE. Sur un fait singulier de la physiologie des ra- cines ; par M. DURAND. Le 23 février 1829, M. Pinot annonça à l'Académie des Sciences que des graines de Lathyrus odoratus, qu'il faisait germer sur le mercure, avaient enfoncé leurs radicüles dans ce métal d’une quantité telle, que l’ac- tion de la pesanteur ne suflisait plus pour expliquer ce phénomène, et qu’il fallait re- courir à une force vitale particulière. M. Dutrochet, qui répéta l'expérience quelques mois après, ne vit point s’opérer la péné- tration telle que l’avait observée M. Pinot, et soutint, contrairement à lui, que la radi- cule ne s'enfonce jamais au delà de ce “ : | 66 qu’exige le poids de la graine. Les commis- saires de l’Académie se joignirent à l'avis de M. Dutrochet. Mais M. Mulder, à peu près à la même époque, était arrivé à des résultats opposés, et M. de Candolle écri- vait, en 1832, que le fait de M. Pinot était « l’objection la plus grave que l’on pût op- » poser à a théorie de Knight », Enfin, un jeune physiologiste ayant vu se passer les choses de la même manière que MM. Pi- not et Mulder, a cru, récemment, devoir appeler de nouveau l'attention des savants sur les faits observés par ces auteurs, et sur les conséquences qu’ils en avaient tirées. J'avais toujours vu là, au contraire, une de ces expériences trop légèrement faites et illégitimement imposées à la science , dont elles faussent ou paralysent les inductions : un fait à rayer des catalogues physiolo- giques. Le travail que j'ai entrepris; a eu pour but de vérifier cette conjecture. Voici quelles en sont les conclusions : 1° Si une graine en état de germination est fixée à un support quelconque au-dessus du mercure, sa radicule descend verticale- ment, déprime le mercure, et s’y enfonce jusqu’à une profondeur de 3, 4 centimètres et même plus. k 2 Si une graine est placée librement sur la surface du métal jiquide, il peut arriver deux cas, savoir : À. La graine gagne les bords de la surface métallique, ét sa radicule s'enfonce entre le mercure et le verre, jusqu’à une profon- deur que je regarde comme indéfinie. Ce phénomène n’a d'autre cause que la fixation de la radicule contre le verre par la pous- sée latérale du mercure, et l’accroissement de la radicule en longueur, accroissement entièrement terminal, ainsi que tant d’au- teurs l’ont fait voir. B. La graine reste éloignée des bords en pleine surface liquide , et ce cas lui-même donne lieu à deux autres, : a. Ou la surface reste parfaitement li- quide et nette, et alors il ne se produit rien autre que ce qu’avaient observé M. Dutro- chet et les commissaires de l’Académie. b. Ou il se forme une couche plus ou moins résistante à la surface du mercure. Cette couche, donc la substance est em- pruntée aux principes solubles des graines elles-mêmes, est'intimement adhérente à la surface métallique; elle fixe les graines et leurs radicules plus uu moins complétemént sur celle-ci , et les place, par conséquent, dans le cas cité 1°. Alors les radicules pénè- trent comme l'ont dit MM. Pinot et Mulder. Enfin, si les graines du Polygonum fago- pyrum paraissent, faire exception aux faits observés, c’est parce qu'elles ne cèdent à l’eau qu'une quantité très faible ou presque nulle des principes solubles. D TS CR ZOOLOGIE. Sur le développement, la structure et l’écono- mie des acéphalocystes des auteurs ; par M HARRY D. S. GOODSIR(The Annals and Maga- zine of natural history). M. Goodsir ayant eu occasion d’examiner une grande masse d’hydatides relirées,après la mort, de l’abdemen d’un homme qui en avait souffert pendant longtemps, a reconnu que c'était là une nouvelle forme d’ento- zoaire qu'il a nomméeDiskostoma acephalo- cysus ; ce nom générique a été tiré par lui de la structure particulière de la membrane externe qui couvre les vésicules; en effet, celle-ci examinée sous un fort grossisse- 7 567 ment du microscope, se montre entrecoupée de nombreux tubes rameux qui naissent par des orifices ouverts, d’un grand nombre de disques de diverses grandeurs. Les sto- mates ouverts et ces tubes paraissent être des organes de nutrition. Immédiatement sous la membrane dont il vient d’être ques- tion on en trouve une autre de texture plus délicate, qui envoie des cloisons très minces à travers le corps de l’hydatide qu’elles ont probablement pour effet de soutenir. Le mode de génération et de développe- ment de ces animaux est très simple. Les jeunes hydatides se montrent d’abord comme de simples cellules, qui grossissent peu à peu au-dessous de la membrane in- terne de l’utricule mère; par la rupture de cette membrane, elles deviennent des êtres indépendants. La membrane externe ou tu- bulaire, lorsqu'on la soumet à l’examen sous un puissant grossissement, se montre garnie de nombreuses vésicules de très petites di- mensions que l’auteur considère comme les gemmules ou bourgeons de cette hydatide qui, comme les autres entozoaires acépha- locystiques, est gemmipare. Outre ces deux modes de multiplication, cet entozoaire en possède un autre par lequel il peut gagner des parties encore saines du corps de l’ani- mal qu’il a attaqué ; les cellules qui flottaient librement dans le corps de l’hydatide-mère arrivent dans les tissus sains situés à une certaine distance de la masse des parasites par des moyens que jusqu'ici l’auteur n’a pas réussi à découvrir. En général ces ani- maux ne pénètrent pas plus profondément que le tissu sous-céreux ; mais, comme ils croissent en volume, ils tendent toujours vers la surface de la cavité infestée ; à la fin ils crèvent leur enveloppe en restant ad- hérents par des pédicules qui contiennent des cellules. Dans une autre forme d’entozoaire cys- tique, le Cænurus cerebralis que l’on trouve dans le cerveau du mouton et des autres ruminants, la membrane externe a présenté à M. Goodsir une apparence analogue à celle de la membrane à tubes du nouvel acépha- locyste, quoique moins nettement pronon- cée. De nombreuses têtes armées en dessus d’un douÿle cercle de crochets, s’implan- tent par l'intermédiaire de pédicules sur la “surface externe du cyste. C’est dans ces pé- dicules qu’on trouve des rangées de gammes reproductrices qui, dans leur état très jeune, ressemblent beaucoup aux ovules des ani- maux supérieurs , et qui se développent en premier Heu sur le seul plan du point où elles ont pris naissance, et plus tard dans une direction perpendiculaire à celle de leur premier plan. L'auteur nomme la première moitié de ce développement période descoïde la seconde période verticale, Ces détails et beaucoup d’autres trop minutieux pour pou- voir être reproduits sans être éclaircis par des planches, prouvent que le développe- ment des cœnurus est plus compliqué que celui des acéphalocystes. TR e—_ SCIENCES MEDICALES ET PHYSIOLOGIQUES. De la lymphe dans l’état pathologique, par M. BOUISSON. M. Bouisson, professeur à la Faculté de médecine de Montpellier, a lu sous ce titre à l’Académie de médecine de Paris (séance du 25 mars), un mémoire dont voici les points principaux. Ce sujet, dit l’auteur, est encore neuf, bien 268$ qu'il ait longuement occupé les médecins des derniers siècles; son exposition est si diffuse dans leurs ouvrages que ce ne serait pas une médiocre difficulté que de le dé- barrasser complètement des considérations oiseuses dont il a été l'objet. L'auteur cons- tate que deux influences différentes ont contribué à empêcher que l'étude de la lymphe fût comprise parmi les travaux va- riés et à tendance positive entrepris par les modernes ; d'une part, l'influence tradition- nelle des anciennes idées; de l’autre, l’é- tude trop exclusive du système lymphatique qu'on à examiné en tant qu'appareil orga- nique et sans tenir compte du fluide qui le parcourt. D'après M. Bouisson, le moment est venu de faire rentrer les altérations de la lymphe dans un plan régulier d'études hygrologiques. Leur examen doit se placer à côté de celui des altérations du sang et servir de complément à l’hématologie. Après une critique succincte des classifi- cations présentées jusqu’à ce jour relative- ment auxaltérations de la lymphe, M. Bouis- son examine successivement les change- ments morbides relatifs à la quantité et aux qualités physico-chimiques de ce fluide, ceux qui dépendent de son mélange avec des subtances qui sont étrangères à sa com- position, et enfin les modifications thérapeu- tiques qu’on peut imprimer à la lymphe. Ne pouvant suivre l’auteur dans Iles dé- veloppements qu'il donne à chaque partie de son sujet, nous mentionnerons spéciale- ment les recherches auxquelles il s’est livré sur les altérations de la lymphe dans les in- flamations. Il résuite de ces recherches que lorsqu'un afflux sanguin de nature phlegmastique s’accomplit sur un organe, la lymphe contenue dans les vaisseaux qui partent de cet organe se modifie dans sa composition. Elle admet de la matière colo- rante rouge etse charge d’une grande pro- portion de fibrine. Ce liquide augmente _ aussi notablement de quantité. De là, le gonfiement des ganglions auxquels aboutit la Iymphe ; de là, les dépôts plastiques qui ont lieu dans les voies que la lymphe par- court et qui deviennent quelquefois cause de leur oblitération. M. Bouisson a observé chez l’homme plusieurs faits qui justifient ces propositions, et s’est, en outre, livré à - des expériences sur des animaux vivants. Sur des lapins et des chiens chez lesquels une péritonite artificielle avait été produi- te par l'injection d’un liquide irritant dans la cavité abominale, le fluide renfermé dans le canal thoracique et recueilli immédiate- ment après la mort était abondant, rougeà- tre, et donnait un coagulum dense et consi- dérable. M. Bouisson a poursuivi la recherche des altérations de la Iymphe dans les angioleu- cites aiguës et chroniques, dans celles qui tiennent a une affection dyscrasique, comme dans la morve et le farcin, l’affection scro- fuleuse, la syphilis, etc. Les faits et les con- sidérations qui se rattachent à ces divers sujets établissent d’une manière non équi- voque l’altération de la lymphe qui, tantôt, . se manifeste par un changement physique de ses propriétés, tantôt par l’action spé- ciale qu’elle exerce sur l’organisme. Les altérations de la Iymphe qui tiennent à son mélange avet des matières primitive- ment étrangères à sa composition sont les plus nombreuses et les mieux connues. Dé- jà l’anotomie pathologique avait signalé ac- cidentellement et comme par hasard des lé- sions de ce genre. M. Bouisson a coordonné ces faits épars, d'autant plus dignes d’être 569 pris en considération qu'ils n'avaient pas 6lé recueillis dans le but de démontrer les vices de la lymphe, et qu'en conséquence aucune idée préconçue ne se rattache à leur expo- sition ; il les à complétés par d’autres faits tirés de son expérience personnelle, eta cru pouvoir établir ainsi diverses catégories d’altérations de la lymphe par mélange. M. Bouisson cite plusieurs cas qui démon- trent la présence du sang dans les voies lymphatiques. Uné autre série d'observa- tions établit le mélange de Ja lymphe avec la bile, l'urine, lelait, etc. Des fluides patho- logiques ont aussi été fréquemment observés dans les voies lymphatiques. Les exemples qui démontrent la présence du pus dans le système organique sont aujourd'hui très nombreux. La résorption fait encore péné- trer dans le système lymphatique des débris de tissus ruinés par des lésions organiques ou des productions morbides arrivées à leur période de ramollissement. M. Bouisson cite plusieurs cas d’altération évidente de la lymphe dans le cancer et la mélanose. Dans un cas de ce genre observé par l’auteur dans le service de Delpech, la matière noire résorbée après Fablation incomplète d’une tumeurmélanique, remplissait les vaisseaux lymphatiques et les ganglions depuis le lieu de l'opération jusqu’au canal thoracique. Les principales conclusions auxquelles l’auteur est conduit par les observations qu’il rapporte sont : que la participation de la lymphe aux conditions de l’état phatholo- gique ne saurait être douteuse; qu'elle est lantôt cause et tantôt effet, dans l’évolution des phénomènes morbides liés à ces altéra- tions ; enfin que le rôle auquel la lymphe est destinée dans l’économie et son mode de formation la mettent à même de.rece- voir une influence directe de la part de plusieurs agents thérapeutiques. Les grands moyens utilisés dans l’art de guérir, tels que la saignée, la diète, les purgatifs, etc., en modifiant l’action absorbante, modifient nécessairement la lymphe qui en est le pro- duit. L'analyse des causes, des caractères et des effets des altérations de la lymphe mérite donc de fixer l’attention des obser- vateurs modernes, et la voie indiquée par M. Bouisson ne peut conduire qu’à des résul- tats aussi utiles qu’'intéressants. LE EE rees SCIENCES APPLIQUÉES. CHIMIE APPLIQUÉE, Alliage pour garnir les boîtes, colliers, têtes de bielles, coussinets, et autres pièces dans les machines. Cet alliage, qui paraît avoir déjà reçu un assez grand nombre d'applications, se dis- tingue surtout par sa durée et le peu de frottement auquel il donne lieu. Les pièces de machines qui en sont pourvues, ne s’é- chauffent jamais; de plus elles ont à peine besoin d’être resserrées, attendu que l’usu- re en est presque insensible. Voici la recette de cet alliage. On commence par faire fondre 120 grammes de cuivre, et, lorsque ce métal est en fusion, on y ajoute 360 grammes d’étain de Banca, de première qualité; puis 240 grammes de régule d’antimoi- ne, et, enfin, 360 grammes d’élain en plus. Aussitôt que le cuivre est fondu, et qu’on a déjà ajouté 120 à 150 grammes d'étain, il faut diminuer la température du bain, et l’abaisser au rouge sombre, pour prévenir toute oxydalion, puis ajouter le reste des 570 mélaux, dans l'ordre qui a été indiqué ei: dessus. Pendant qu'on fond et qu'on opère, il faut répandre sur le bain une petite quantis té de charbon en poudre, pour empêcherla formation des oxydes. La composition précédente, qu'on nom- me alliage dur, étant formée d’abord, on s’en sert ensuite pour composer l'alliage de garnilure, qui se compose de 500 grammes d’alliage dur, et de 4,000 grammes d’étain de Banca, qu'on fait fondre ensemble, C’est là la meilleur composition qu'on ‘aittrou- vée, après bien des essais, de façoh que, en résumé, l’alliage à garnir se compose de 4 parties en poids de cuivre; 8 de régu-* le d’antimoine, et 96 d’étain. . Il y a économie à préparer d’abord l’al- liage dur, attendu qu'on éprouve moins de perte par l'oxydation, puisque cet alliage fond à une température qui n’est pas aussi élevée que celle où le cuivre où l’antimoi- ne fondraient, si on Îes traitait séparé- ment. Toutefois, comme il y a encore quelque perte par l'oxydation, quand,on fait des ap- plications de l’alliage à garhir; on enlève les oxydes de dessus le bain, et on les met à part. Quand on en a recueilli ainsi une. certaine quantité, on les fait repasser à l’é- tat métallique, en traitant, dans un creuset, avec du charbon en poudre ; seulement on ajoute un pen d’étain pour donner l'aspect et la couleur de l’alliage de garniture nor- mal, et on s’en sert au même usage que ce- lui-ci. c La boîte, collier, tête de bielle, ou ‘au- tre article qu’il s’agit de garnir d’alliage, ayant été coulée ou forgée avec une gou- tière ou rainure pour recevoir celui-ci, est ajustée sur le collet, le tourillon ou la fusée qu’elle doit porter, en faisant la part du retrait du métal de garniture: puis of per- ce au besoin un trou pour couler et intro- duire celui-ci. La pièce ainsi préparée, on enduit les parties qui ne doivent pas être étamées avec de la terre de pipe, suspen- due dans beaucoup d’eau, pour prévenir l’adhérence, et on mouille les parties qui doivent recevoir de l’étain avec de l’alcuol, en y projetant du sel ammhoniaque en poudre fine. Cela fait, on chauffe la pièce jusqu’à ce que le sel ammoniac fume, et on plonge dans un bain d'’étain de Banca, en ayant soin de prévenir l’oxydation. Lors- que la pièce est suffisamment étamée, on la plonge dans l’eau, pour enlever jusqu'aux moindres particules d’ammoniaque qui pourraient encore y adhérer, attendu que ce sel, par sa présence, ferait projeter l’al- liage au moment où on je verserait ; puis on enduit le collet, le tourillon ou la fusée, de terre à pipe en poudre fine ; on sèche et on fait chauffer la boîte ou le collier, jus- qu’au point de fusion de l’étain; on place et ajuste le tourillon ou la fusée, et on cou- le l’alliage dans l'intervalle libre, en don- nant une massolotte suffisante avant Ie re- froidissement. On coupe alors le jet de l’al- liage, on nettoie au grès, et on polit pour eulever toutes les impuretés qui ont pu s’at- tacher, et la pièce est prête au service. (Technologiste). —— 0 RE me HORTICÜULTURE. Composition d'une terre pour les Camellia ; par M. Benoît MORLET, horticulteur. Le Bulletin de la Société d'agriculture de l’Awvergne contient, dans le numéro de | 571 septembre 1844, pag. 185, un article de M. Morlet sur la culture du camellia, dans lequel l’auteur propose la composition d’une terre qui parait très bonne pour cet intéressant arbrisseau. Voici comme s'exprime M. Morlet. « Je compose ma terre de la manière sui- » vante : un tiers de terre de bruyère an- » ciennement triturée et ayant passé au » moins un hiver et, mieux,-une année en » trituration ; un tiers de terreau consommé »-provenant de la précipitation de fumier de » vache et, de colombine à parties égales, » ayant servi, pendant un an ou deux à » faire, dans un vase clos, des bouillons » pour arrosements; et enfin un tiers de » sable de grès très ‘fin, ou, à son défaut, » de sable fin de rivière bien lavé : le tout » mélangé à la que et laissé en masse d’une » année à l’autre. » Quand on a de bonne terre de bruyère sous la main, on la préférera toujours à toute autre composition pour les camella ; mais il n’y en a pas partout, et elle est sou- vent très chère : alors il faut bien chercher une composition qui en approche le plus et puisse la remplacer. Néanmoins la meilleure terre du monde ne fera jamais prospérer le. camellia en pot ou en caisse, si celui qui le gouverne n’a pas la connaissance des soins nombreux et délicats qu’il réclame : aussi voit-on rarement de beaux vamelhia chez les propriétaires qui n’ont qu’un jardinier ordinaire. —ess Gi} ecc— SCIENCES HISTORIQUES. GÉOGRAPHIE. Voyage aux îles de Mangareva ou Gambier; par M. A. LESSON {3° article). Parmi leurs divinités, ils donnaient un rang fort distingué au dieu des voleurs, imi- tant en cela du moins les classiques Hel- lènes. Les insulaires disposés à commettre des larcins ne manquaient jamais d’invo- quer ce protecteur céleste de la friponnerie. Le dieu du tonnerre se manifestait souvent .à cheval sur le corongo ou arc-en-ciel. Ils pratiquaient le pere, cérémonie presque analogue à nos rogations, pour obtenir de la pluie “du dieu Tairi, chargé d'ouvrir les cataractes du ciel. IIsme nommèrent encore les dieux Acatocae, Macupuai et Aranino. Ge dernier estle malin esprit, mais je n'ai pu savoir quelles pouvaient être les fonc- tions des premiers. Depuis qu'ils sont chré- tiens, les naturels croient commettre un sacrilège en revenant sur les objets de leur ancienne idolàtrie. Cependantje pus acqué- rir la conviction que le mauvais génie rece- | vait les hommages les plus fervents, et que c'était lui qu’on invoquait le plus souvent en déposant des offrandes sur les autels - dressés en son honneur. Ces offr andes nom- mées marae n'étaient déposées qu'après des contorsions, des grimaces entremêlées de phrases cadencées. En général on à appelé marae, les autels funèbres, et cependant on m'a assuré que cette épithète servait à dé- signer les offrandes ; au reste, j’ai entendu donner ce nom à un morceau de corail con- sacré. Les objets offerts à la divinité con- _Sistaient en fruits et en étoffes, dont le dieu était sensé s'emparer pendant la nuit, en témoignant par la réussite des vœux, soit sa satisfaction du cadeau, soit son mécon- entement. Il est probable que le grand 572 prêtre venait la nuit en aide à la divinité. Les temples , aux îles Gambier, consis- taient en grandes cabanes en bois, couvertes en feuilles de raufara, et beaucoup mieux bâties que les demeures des naturels. Chez tous les peuples les sanctuaires des divini- tés ont reçu toute la perfection de travail qu'il est possible de leur donner. Leurs idoles grossièrement travaillées, représen- tant des hommes dans toute leur nudité, avaient de trois à quatre pieds de hauteur: élevées au-dessus du niveau du sol, sur les parois du temple, elles surmontaient les pieux sur lesquels elles étaient entées. De- vant l’image de chaque dieu, des troncs d’arbres équarris en forme de table, étaient destinés à recevoir les offrandes , fruits, poissons, eic., que l’on attachait même par- fois aux membres des idoles. Les mission- paires ont fait brûler la majeure partie de ces grossières représentations d’une my- thologie éteinte, et donné les plus remar- qe au roi des Français, au pape et à d’Urville. J'en ai vu encore plusieurs ne un Mangarévien idolàtre qui les con- serve avec respect. Celles que M. d'Urville a rapportées en France lui ont été données par l’ex-grand- prêtre. Celles que j'ai vues appartenaient à des dieux inférieurs, et me présentèrent la singularité d’avoir trois mains. Matua me dit que c'était à ces mains multiples que l’on suspendait les objets of- ferts à la divinité. La ferveur païenne des habitants était si grande, me dirent les mis- sionnaires, que souvent les temples regor- geaient de provisions tandis que les femmes et les enfants des naturels manquaient de nourriture ; les dieux nageaient dans l’abon- dance et les familles mouraient victimes de la disette. On célébrait plusieurs fêtes en l'honneur du mauvais génie ou varua-kino. Mais les autres dieux n’obtenaient que très rarement des sacrifices, parcequ’essentiellement bons , les naturels ne redoutaient de Ieur part aucun châtiment. Varua-kino, au con- traire, leur imposait la plus grande crainte ; porté à faire le mal, assez puissant pour l’exécuter, pouvant brusquement leur don- ner la mort, ce dieu devait être fléchi par tous les moyens en leur pouvoir, et aucun insulaire ne se croyait à l'abri de ses coups, Les danses les plus licencieuses et dans un état complet de nudité, accompagnées de contorsions , de hurlements et de mouve- ments désordonnés, constituaient la princi- pale partie de la cérémonie qu’on exécutait au bruit des conques devant les idoles du dieu du mal. Quand on adressait des prières aux autresdivinités, elles s’accompagnaient également de danses, mais de danses plus modestes et plus cames. En général, ces fêtes religieuses duraient trois ou quatre jours, et étaient prescrites par le tanghata- tapu ou le grand-prêtre. Lesprêtres aimaient à épouvanter les na- turels atardés par des lieux consacrés, soit par des espèces deinascarades, par des bruits étrangers, soit par des cris. Les Mangaré- viens, comme les autres Océaniens, avaient la plus grande frayeur des rencontres noc- turnes, et ne sortaient jamais de leurs ca- banes pendant la nuit de peur de rencontrer des esprits. Tels les Druides devaient agir sur l’imagination des Gaulois, dans la pro- fondeur des forêts ou aux abords des Dol- mens. Sans doute que la théocratie usait de ce moyen pour dominer les intelligences des habitants, et exercer une sorte de police générale, et c’est à l’aide de cette surveil- lance qu'ils punissaient les fautes qu’ils par- 513 venaient ainsi à découvrir. Mais pour les cas graves, ils ne se bornaieñt pas à cessimples corrections spirituelles, ilsprononçaient des jugements où akaa-varangha, suivis du ban- nissement. Parfois enfin les juges pronon- çaient des paroles inintelligibles pour le vulgaire, en roulant dans leurs doigts une corde, en simulant l’action de prendre un homme, et l’on voyait aussitôt l’accusé et sa famille fondre en larmes et réclamer à grands cris merci. Les prêtres étaientsecon- dés dans ces diverses cérémonies par des adeptes chargés de pousser des hurlements d’une certaine façon, et de faire un grand bruit en soufflant dans des tubes. Quant au grand-prêtre, son pouvoir était immense sur l'esprit de ces hommes-en- fants, et sa parole qu’il ne prodiguait pas, avait le pouvoir de les calmer ou de les ter- rifier. Aussi, quand la population vit le grand-prêtre converti parles missionnaires, abjugera-t-elle son culte grossier pour em- brasser le christianisme, et se rangea-t-elle sans contestation sous l'autorité sacerdo- tale des prêtes européens. On appelle, au Gambier, atutiri, le ton- nerre. J'ignore s'ils l’adoraient ou si c'était seulement un des attributs de Varua-Kino. Ils donnaient cependant le nom de Taïri à une divinité, présidant à la pluie-accompa- gnée d'orage. Le dernier grand-prêtre a été Matua, au- jourd’hui catéchumène plein de foi; de race royale, son père était le propre frère du grand-prêtre du roi actuel, homme doué de grand talent, et qui a régné quelque temps à la mort de Téoa. J'ai raconté com- ment le père de Matua voulut deshériter son fils aîné des fonctions de grand-prêtre, et les hostilités qui eurent lieu entre les deux frères. Les propriétaires de terres recevaient au- trefois un tribut de ceux qui avaient obtenu la permission de cultiver le sol, et ce tribut consistait dans la première récolte des fruits ou racines. Trois récoltes ayant lieu par année, le cultivateur se trouve jouir en toute plénitude de deux, mais souvent la première est la plus mauvaise, et la seconde est la plus ordinairement la meilleure. Le roi, quoique riche propriétaire, n’é- tait pas le seul propriétaire des terres; le grand-prêtre était plus riche que lui. Puis on comptait une foule d’anciens chefs ou de descendants de rois dépossédés ou vain- S, jouissant d’une partie de leurs an- ciennes propriétés par la générosité du vainqueur. Ces descendants de chefs, am- nistiés ou pardonnés , regardés par les in- sulaires comme dégénérés , ont reçu le nom flétrissant d'inghao où igaro : iga signifie chute, tomber, et igaro, disparaître, s’en aller. Les fermiers, en payant leur redevance annuelle , se regardaient comme les usu- fruitiers légaux de la terre avec laquelle ils s’identifiaient et sur laquelle ils nourris- saient leur famille , mais sous aucun pré- texte ils ne pouvaient s'affranchir de leur tribut. Get état de chose existe encore aujour- d’hui, malgré que lesmissionnaires essaient de lui substituer un nouveau mode: la propriété domaniale, exclusivement royale. Quant aux fermiers du roi, c'étaient plutôt des serfs, naissant, vivant et mourant sur ses domaines, et subissant toutes les chan- ces de. la fortune du souverain, et par con- séquent attachés à sa personne comme les Leudes l’étaient à celle des chefs francs. (La suite à un prochain numéro.) FAITS DIVERS. La goëlette Clarisse, capitaine Arhouin, qui vient de Si-Louis (Sénégal) au Havre, possède à son bord une collection assez nombreuse de singes, d'oiseaux et autres individus du règne animal. Parmi ceux-ci, on remarque un serpent boa, dont la longueur est de ? mêtres 50 centimètres. À la suile d’un jeüne ab- solu qui a duré tonte la traversée, ce monstrueux veptile est arrivé à un état de torpeur qui rend son approche sans danger. Il se laisse prendre à la main, et les plus vives secousses ne paraissent produire au- cun effet sur lui. ? — Plusieurs caisses renfermant des plantes et des graines qui proviennent des divers pays visités par la mission de la Chine sont arrivées récemment au mi- nistre des affaires étrangères à Paris. — On lit dans le Patriote de Saône-et' Loire : Le comité viticole de Beaujeu a constaté d’une manière authenthique fl’eflicacité de l’échaudage de la vigne pour la destruction de la pyrale. Voici le ré- sultat de cette communication : Vingt-cinq chaudières de cuivre ont été comman- 575 dées pour être distribuées comme récompense aux vignerons qui pratiquent l'échaudage avec le plus d’ardeur. Deux vigneronages contigus et d’égale dimension, dont l’un a été abandonné à la pyraleet l’autre lavé à l’eau bouillante, ont présenté les différences sui- vantes : le premier n’a rapporté que huit pièees de vin, pendant que le second en produisait quarante. — Dans sa séance dn 5 janvier 14845, l’Académie royale de Turin a nommé associés correspondants en France MM. Roux, membre de l’Institut, Michelin, conseiller à la Cour des comptes, membre de la So- ciété géologique; Bélangé, ingénieur en chef des ponts et chaussées; et Longet, docteur en médecine. —Un peintre habile, M. Anelli, membre de l’Acadé- mie des beaux-arts de Milan, vient d'exposer à New York un grand tableau représentant la Fin du Monde. Les journaux d'outre-mer parlent avec en- thousiasme de cette production artistique qu'ils re- gardent comme une œuvre du plus grand mérite 1ÉRANSPLANTATION DES ARBRES. Lorsque l’on. veut transplanter un arbre fruitier 576 qui déjà est parvenu à un certain degré de crois- sance, et surtout s’il est envoyé au loin, on le reçoit souvent dans un très mauvais état,!c'est-à-dire que le chevelu des racines est sec, qu'il manque même totalement. Ces arbres reprennent avec la plus grande difficulté, leur mort est même presque cer- taine. Dans ces circonstances, on enveloppe les ra- cines principales, sur toute la longueur, de vieux chiffons de flanelle ou d'autre étoffe en laine; on les hnmecte, et. en cet état, on confie arbre à la terre. $ La laine attire l'humidité de la terre, la transmet aux racines, et l’on voit pousser avec la plus grande facilité de nouvelles radicules, un uouveau cheyelu, qui communiquent à l'arbre la vigueur et la nourri- ture convenables. IMPRIMERIE DE A. BLONDEAU, RUE RAMEAU, /. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. — FÉVRIER 1845. 9 HEURES DU NATIN. De. TR RS Barom. à 0°, Barom. à 0°, Jours du mois. 719,58 751,2 754,69 760,78 760,18 753,01 755,12 757,05 759,50 153,74 754,32 767,16 767,59 718,48 755,75 751,68 756,46 70713 757,38 761,10 757,97 744,74 745,80 751,81 762.70 719,94 757,83 756,03 749,68 751,76 755,0 759,79 761,08 752,39 755,91 757,13 759,85 75,76 759,55 767,00 768,68 719,28 755,14 077 756,32 757,87 TIRE! 761,20 758.85 71,29 745,43 750,94 762,24 750,93 757,42 756,07 Her D = em CD = NO Go DE «1 s +++ | | mn © 2 N © 19 © do Co = © «© 19 © oo wmwre | (ES ll [TILIEREIE DU DOS oO EE | F+H I 4H) oscrebeougEt = 10000 w or © 10 © 0 + ] rs — SE en TD 757,62 753,27 756,72 S HEURE: DU SOIR. | Ÿ HEURES DU SOIR. Barom. à 0°. Barom. à 0°. 7h9,71 151728 754,07 761,57 758,43 753,11 754,72 757,31 758,061 752,21 -755,42 767,72 765,53 748,97 755,82 752,09 756,07 757,18 757.62 760,73 756,71 7hh,h4 745,37 753,03 762,14 750,09 750,22 753,68 753,98 763,99. 756,12 754,36 755,97 758,96 758,23 750,43 760,44 768,52 761.53 751,75 756,07 753,98 757,27 757,36 759,63 760,75 NN © FF++] os OST, sa TR CR TE SI ELITE bou memmnenunueromowvwmocours-ewwn S'5 1 Peu Es ww O0 JIHDOIIN BR SRB OSENN Re © © RU Ne Se RE IA IEEE Ie 1 Cr Gt D Qu … STE Si Le [III FE) THERMOM. ETAT DU CIEL Minima À MIDI. | Kaxima Très nuageux. |[N. O. Couveït. Couvert. Beau. Couvert. Nuageux. Quel. éclairc. SERRE . DO ER © We © H2F2202920 Sera, OU e ES TS es RS Ts RS ES SCT RESTE DOS DOS ES RE RO Or EAU Neige abondan. Beau. Beau. Quelq. nuages. Pluie. —+2,9 mo Très nuageux. +-1,8|—0,6|Très nuageux. DOBSNOEEN SN | © F7 +1,0|—2,2|Éclaircies. —5,3|—8,9|Beau. 12 -11,8|Beau. nom © oo" 2,9|Très nuageux. Ex Pluie. 0,1 Quel. 1,2|Pluie. 1,9|Couvert. ,1|Couvert. éclaire. (9) [æ) : FODAOSOPPANATONT AA NNARAUEZ FE E++ 2 m1 ‘ A —— . du ter au 10|pluie en centimèt- Ë . du #1 au 29|Cour. . . 4,775 {À . du 21 au ?8.|Terr... 2,128 1h FT 0°,9 : Bouzième nunée. Pom Eds re Parir—MDimasche, 6 avril 18453, 4 É 1 À TIANAUX DES SAVANTS DESTOUS LES: PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. L'Écno pü MONDE savanr parait le JEUDI et lc DIMANCME de chaque semaine et forme par an deux volumesde plus de 1,209 pages chacun On s’abônne à Pants, rue des BEAUX-ARTS, N. 6, et rue de la CHAUSSÉE-D’ANTIN, 8, et dans les départements chez les principaux libraires, et dans les bureaux-de poste et des Messageries. Prix du journal , p4aRIS pour un.an, 25 fr.;.6 mois, 43 fr. 50, 1r0iS mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 50 fr , 16 fr., 8 fr. 80. À L'ÉrRANCEA 5 fr, en sus pour les pays payant port double. —. Adresser tout ce qui concerne. le journal à M. le vicomte A. de LAVALETTÉ, directeur et rédacteur en chef, ; On rend compte des ouvrages et mémoires scientifiques, soit français, soit étrangers, qui sont adressés, sans rrA1ïS, au bureau du Jourral.? SOCIÉTÉS SAVANTES. Societé royale et centrcle d'Agriculture. Séance du 19 février. M. Duez, cultivateur, à Lesdins, près Saint-Quentin, demande des renseigne- ments sur les meilleures machines à battre. A cette cette occasion, M. le vicomte De- bonnaire de Gif annonce que la Société d’a- griculture de Seine-et-Oise s’est beaucoup occupée de celte importante :question: il lui a été présenté récemment ‘par M. Pi- geon, l'an de ses membres, un rapport très bien fait sur l’état des machinés à battre existant aujourd'hui et sur-céles qui offrent le plus d'avantages. —.M. le président de la Société d’agri- culture de Bone (en Afrique) envoie le compte rendu des travaux de cette Société pour 1843 et 1844. — M. Chartier, de Beaulieu, du départe- ment de l’Oise, envoie deux coupes géolo- giques de forages exécutés sur sa propriété “le la Guerinière, Située dans je canton de laFerté-Saint-Aubin (Loiret), par äf. Mulot, à l'effet de rechercher l'existence de la marne ét de déterminer à queHe profondeur en peut la trouver, — M. le docteur Mérat lit une notice sur M. Jaume Saint-Hilaire, nous en extra- yons quelques détails. - &M. Jaume Saint-Hilaire (Jean-Henri), né à Grasse le 29 octobre 1772, embrassa, après avoir fait ses études, Pétat militaire, de 1793 à 1800: il vint alors à Paris, où il cultiva lés Sciences naturelles, et surtout la botanique et le dessin. Il publia succes- sivement : « 1° Developpement des familles natu- selles, 2 vol. ; « 2° Les plantes de la France, 10 vol. in-8° et in-/°, avec mille planches en cou- leur ; : « 3° Flore et Pomone françaises, 6 vol., avec six cents planches. « Ces deux derniers ouvrages, publiés à ses frais, ayant exigé des dépenses consi- dérables à cause de la gravure des figures, le mirent dans la gêne pour le restant de ses jours. «Il a imprimé, dans divers recueils, plu- sieurs mémoires sur « Les forêts, « Les arbres verts, . « Les arbres fruitiers, multiphés par pe- pins ou noyaux, « Et un mémoire sur les plantes indigo- fères : c’est dans celui-ci qu'il parle du polygonunm tinctorium (Lour.), le premier, en France, sous le rapport économique ; aussi avait-il la prétention, bien placée Suivant nous, d'avoir gagné le prix de 100,000 fr:, que Napoléon avait institué pour celui qui trouverait le moyen de rem- placer l'indigo par une plante susceptible eee mem d’être cultivée en France. « M. Jaume Saint-Hilaire était parvenu à préparer, avec cette plante, un bleu supé- rieur, au rapport des Consommateurs, à l'indigo du commerce, et d'un débit assuré ; mais, n'ayant que, peu de moyens pécuniai- res, 1] ne put jamais en fabriquer, pour | l'usage, que de faibles quantités. Sa mé- ihoce est connue de son frère, médecin militaire, et pourra être contimuée. « M. Jaume Saint-Hilaire fut nommé de la Société royale et centrale d'agriculture en 1831,le 148 mai. IL est mort, à Paris, le 16 février 1845, dans sa soixante-treizième année. » — M. Poiteau lit un rapport sur un mé- moire de M. Pesche, quiavait été renvoyé à son examen-€t quiestintitulé, De la culture du ponuiuer à cidre dans le Doubs et des avantages qu'elle y offrurait. Le rapporteur rend justice aux vues phi- lanthropiques de l’auteur, et, sans s'arrêter à examiner si son projet est réalisable, il pense que la Société doit considérer ce travail comme digne d’être aäéposé dans ses archives pour être consulté au besoin. — M. Huzard, au nom d’une commis- sion, lit un rapport sur le procédés de fabri- cation de fromage façon de roquefort, de M. Viason, à la Courneuve, près Saint Denis; — il propose de lui décerner une médaille d’or do 300 fr. et de proroger le concours à l’année 18/49. Sur la proposition de M. Moll, la prorogation n’est étendue que jusqu’en 18/47. À celle occasion, M. Chevreul appuie la proposition de Ja commission el donne quelques détails sur l’origine des aromes des fromages. Il serait important, ajoute M. Chevreul, de savoir si les fromages de M: Vinson peuvent conserver leur qualité Spéciale aussi longtemps que les fromages fabriqués à Roquefort même; il propose, en conséquence, en laissant le Concours ouvert et en maintenant le programme, d'ajouter que les concurrents devront non-seulement décrire le procédé qui donne un fromage d’une qualite déja connue dans ecommerce, mais s'attacher encore à conslater que ce fromage conserve sa qualité spéciale pen- dant un temps aussi long que le fromage déjà connu auquel il se rapporte. M. le rapporteur fait observer que M. Vinson n’a pas donné de description écrite de ses procédés, mais qu'il offre de les faire connaître à toutes les personnes qui visitent son établissement. — M. Robinet lit un mémoire sur les diverses races de vers à soie et sur les qua- lités comparatives des soies qu’elles pro- duisent. M. Chevreul fait remarquer qu'il pour- rait y avoir quelque erreur si l’on concluait toujours que des échantillons de soie, qui ont les mêmes propriétés physiques, en ap- sous le rapport des phénomènes qu’ils pré- senteront après les opérations de la cuite, du blanchiment, de la teinture et du tis- sage. M. Robinet fait observer qu'il n’a pré- tendu juger les soies produites que relative- ment à leur ténacité et à leur volume; que, dès lors, il lui a paru convenable de Jes prendre dans leur état naturel de produc- tion; il laisse à d’autres le soin de se char- ger des expériences à faire sur les soies sou- inises à la teinture, M. Deslongchamps fait observer que la teinture change la nature dela soie, et que M. Robinet, ayant en vue d'apprécier Ja soie telle que les diverses races de vers la fournissent, devait naturellement opérer sur des soies blanches. Il est décidé que le mémoire dont il s’a- git sera inséré dans les Âemorres de la So- cicté, volume de 18/4k. — M. Güérin-Méneville dépose sur le bu- reau des fragments de choux pancaliers, qu'il a reçus de M. Plisson, du Mans, et qui sont attaqués par un insecte qui n’esl-pas encore connu. Cet insecte parait offrir | quelque ressemblance avec le charançon. Il a pris quelques larves qu’il conservera, etil examinera quel peut être l’insecte dont il s’agit. | M. Philippar dit que, dans le départe- ment de Seine-et-Oise, les colzas sont atta- qués de la même manière que les choux présentés par M. Guérin-Méneville. — M. Girard informe la Société que, conformément à ce qu'il avait annoncé dans la dernière séance, il a vu un proprié- taire du Cantal, qui a perdu cinquante va- ches et quelques cochons par suite de la maladie annoncée dans Îles journaux comme une affection typhoïde : ce propriétaire n’a pu encore lui fournir aucun renseigne- ment. M. Barthélemy annonce qu’un proprié- taire del’Auvergne, qui avait aussi éprouvé de grandes pertes par suite de cette affec- tion, en a donné la description à un de ses confrères, en le consultant à ce sujet. Il résulte des indications fournies que cette maladie n’est point le Eyphus, mais la pé- ripneumonie contagieuse des bêtes bovines. Séence du 26 février. — M. Guérin-Méneville annonce qu'il a étudié les Jarves dés insectes qui vivent ex- clusivement sur les rachines des choux, ax- dessous du collet, et qui produisent un cha- rançon dn genre baridie (le baridius picinus des auteurs). Il à dessiné ces larves, il a - étudié leurs caractères à l’aide du micros- cope, et il prépare un travail sur ce sujet. M. Guérin-Méneville ajoute que les choux sont attaqués aussi par une autre espèce du même genre (le baridius chlorisans des au- parence, sont nécessairement identiques { teurs) ; mais Jes larves de ce charançon vi- 580 vent exclusivement dans la tige de celte plante, toujours au-dessus du collet. Ces deux charançons, extrêmement voi- sins sous le point de vue spécifique, pour- yaient même être confondus si l’on ne con- | naissait pas leurs habitudes à l’état de larves. Cette minime différence dans l’ha- bitat, entraînant une différence analogue dans les espèces, doit engager les agricul- teurs etles entomologistes à étretrèssobres de ces généralisations, de ces réunions d'espèces qui paraissent semblables ou ne présentent que des caractères peu tranchés ; souvent ces espèces sont très distinctes et offrent des habitudes différentes, comme cela a lieu pour les deux charençons en question. art — M. Girard annonce que le propriétaire du Cantal, chez lequel une maladie conta- gieuse avait atteint le bétail, a fait visiter ses animaux par un vétérinaire. Il résulte des données fournies par cet examen que la maladie dont il s’agit n’est pas le typhus, mais la péripneumonie aiguë. — M. Payen donne communication d’u- ne notice imprimée, contenant le rapport qu'il a présenté à la Société d’encourage- ment, sur Ja fabrication de gluten granulé de MM.f Véron, à Ligugé, près Poitiers, et entre, à cet égard, dans quelques dé- tails. On se rappelle que M. Martin, de Vervins a trouvé le moyen de perfectionner l’épura- tion des produits amylacés en extrayant le gluten à froid. MM. Véronfrères, de Ligu- gé, près Poitiers, avaient adoplé ce procé- dé; mais la difficulté d’écouler, à l’état - frais, tout le gluten, au fur et à mesure de son extraction, entravait leurs travaux : ils cherchaient les moyens de conserver ce produit en le desséchant et le réduisant en poudre ; mais, lors même qu’on y fût parve- nu d'une façon économique, on n’eût en- core obtenu qu’une sorte de farine propre à la fabrication du pain. Une idée heureuse a tranché la difficulté. Cette invention con- siste 4° à granuler et dessécher le gluten, dès lors la réduction en poudre est inutile ; 2° à séparer en trois ou quatre sortes, sul- vant leurs grosseurs, les grains tout for- més. Le gluten ainsi préparé est applicable surtout à la confection des potages. Ce produit nouveau réunit plus de gluten que les pâtes d'Italie les plus estimées: des chiens, des porcs, des bœufs ont été nour- ris complétement de gluten. MM. Véron ont engraissé des bœufs auxquels îls don- naient par jour, à chacun, 12 kilog. divisés dans environ 6 kilog. de gros son. L’en- graissement s’est opéré rapidement. Le gluten est d’abord extrait suivant les procédés de M. Martin; on l’étire toutfrais de la farine, employée à poids égal et de façon à profiter de sa ductilité, pour le di- viser en menues lanières, que sépare la fa- rine interposée : alors on porte le tout dans une sorte de pétrin, où la division s'achève mécaniquement entre deux cylindres con- centriques tournant dans le même sens, mais animés de vilesses très différentes, et dont l’un, le plus petit, qui tourne ra- pidement, est armé d’un grand nombre de chevilles saillantes, Le produit de cette trituration se pré sente sous la forrne de granules oblongs composés de gluten renfermant de la farme interposée ; on le desséche dans une étuve à courant d'air, chauflée de 40 à 50 degrés el garnie de tiroirs qui, facilitent les char- gements et déchargements à l'extérieur. Des Lamisages au travers de canevas mé- PRET ete DO het, sta talliques à maïlles offrant des ouvertures graduées donnent directement des grains de quatre grosseurs différentes, mais d’une qualité identique. | Voici comment on peut se rendre compte de leur composition : jé 100 kilog. de gluten frais, conte- nant 38 de gluten sec, divisés par 200 kilog. de farine, contenant 21 de gluten, En tout 300 kil., se réduisent, par la des- siccation, à 228, contenant 62 kilog. de gluten. Donc, 100 kilogrammes de ce produit granulé renferment 27,2 de gluten sec, c’est à-dire plus du double de la quantité conte- nue dans la farine employée. Cette richesse en matière fort nutritive n'est pas le seul avantage que présente le produit nouveau, si on le cempare avec les pâtes dites vermicelle, semoule, etc. Dans celles-ci, les préparations, qui consis- tent à pétrir avec de l’eau bouillante, puis à étirer à chaud, ont coagulé le gluten et soudé les grains d’amidon. Les pâtes sè- ches. ainsi obtenues acquièrent par suite une cohésion et une dureté telles, qu’une ébullition plus ou moins soutenue devient nécessaire pour les hydrater à point dans les polages, tandis que le gluten granulé à froid et séché sous l'influence d’une douce température, restant perméable, s'hydrate en deux minutes dans un liquide à 100 degrés, et permet ainsi de conserver au bouilion tout son arome : 40 à 45 grammes sufisent pour nn litre de liquide. On con- çoit que, le gluten étant toujours ainsi uni- formément hydraté, sans qu’on ait prolon- gé l’ébullition, le potage obtenu soit plus agréable, plus nourrissant et ples léger. Tout annonce que ce gluten sera d’une grande utilité pour l’approvisionnement de nos équipages de mer, par Ja facilité qu'il présentera de sé conserver plus longtemps que tout autre moyen d'alimentation em- ploé sur les bâtiments, et de se concentrer sous un volume beaucoup moins considé-: rable, à poids égal, que la farine, — M. Francœur entretient la Société du moulin à vent de M. Durand, dont il avait parlé dans une des dernières séances. Une membre, M. Royer avait contesté que cet appareil püt servir avec succès à de gran- deirrigations. Or M. Francœæur est informé qu’on fait actuellement, à l’aide du moulin à vent Gont il s’agit, une expérience, ex grand, pour le desséchement des marais et que les eaux d'écoulement sont employés pour l’arosage, Il ne présente, pour le mo- ment, aucune proposition formelle en fa- veur deM. Durand; mais en attendant l’é- poque où il croira devoir le faire, il désir que ce constructeur ne reste pas, pour ce qui concerne son moulin, sous une jim- pressipn défavorable, M. Moll, dit qu'il a vu à Cette, dans l'Hérault, l'appareil de M. Durand employé avec avantage pour l'irrigation ; il sait qu'il fonctionne, dans le même but, sur une pro- priélé voisine de Longjumeau. SCIENCES PHYSIQUES. MÉTÉOROLOGIE. Sur denx rmétéores observés aux environs de Layssac, l'un, dans la nuit du 19 au 20 no- R vembre 1844; l'autre, le 16 janvier 1845. (Extrait d'une lettre de M. BOISSE à M. Arago). Depuis quelques mois, les phénomères sb tR A dr sn oui nef 2 météorologiquesse succèdent dans nos con- trées avec une fréquence tout à fait inusitée. Il y'a pet de temps, j'eus l'honneur de vous écrire pour vous signaler Ja chute d’un aérolithe tombé, le 21 octobre dernier, aux environs de Layssac. Je viens appeler au- jourd’hui votre attention sur deux nouveaux météores qui, si l’on en juge par la confor- mité des circonstances, qui ont accompa- gné leur apparition, paraîtraient avoir en- core la même origine. Les météores qui vont me fournir le su- jet de cette lettre ont été apercus, le pre- mier, dans la nuit du 19 au 20 novembre 1844; le second le 16 janvier 1845. Le météore du 20 novembre s’est men- tré à deux heures du matin. Il a été visible sur un grand nombre de points dans les dé- partements du Tarn, de l'Aveyron et de la Lozère. Je ne l’ai pas observé moi-même, mais les témoignages nombreux, et tous parfaitement conformes, que j'ai recueillis dès le lendemain, ne me laissent aucun doute sur l'exactitude des renseignements que j’ai l’honneur de vous transmettre, Le ciel était parfaitement serein, la tem- pérature fort douce; le vent soufflait faible- ment du sud-est. La lune, qui avait accom- pli depuis trois jours son premier quartier, et dont le disque était, par conséquent, éclairé à peu près aux trois quarts, se trou- vait encore à environ 25 degrés au-dessus de l'horizon, et brillait du plus vif éclat. L'apparition du météore a été soudaine; sa lueur si vive, que la clarté de la lune s’est trouvée complétement annihilée. Éblouies, comme elles auraient pu l’être par la lueur rapide d’un éclair qui les aurait surprises au milieu des plus profondes ténèbres, les personnes qui étaient témoins du phéno- mène ont été généralement frappées d'un sentiment de terreur. A cette heure, les ouvriers se rendaient en assez grand nom- bre à nos mines; aussi. les témoins ont-ils pas manqué. J'en ai interrogé plusieurs sur la direcuüon, la forme et l’aspect du météore: mais telle avait été ieur émotion, que la plupart n'avaient pas osé lever les yeux pour reconnaître la cause de cette étrange clarté. Quelques-uns , prenant peut-être pour l'effet d'un agent physique le frisson de la peur, assuraient avoir éproüvé: une sorte de commotion, s'être senlis saisis et comme frappés par le fluide lumineux. L'un deux ajoutait même que, passant sous un chêne au moment de l’apparition ignée, il avait entendu comme une sorte de frémis- sement dant. le feuillage, et avait vu tomber autour de lui les feuilles desséchées.:# Le « feu, disait-il, a frappé l'arbre sous lequel « je me trouvais, et j ai failli être brûlé. n Effrayé, il s’enfuit, couvrant sa figure de sès mains; et déjà il avait fait une centaine de pas, quand il entendit le bruit d’unevio- | lente explosion, suivi d'un grondement k sourd et prolongé. Cet homme ajoutait en- | core que ce feu, ce fluide lumineux, lui avait semblé frapper de feuillage, non de | haut en bas ou horizontalement, comme un corps qui tombe où un soufle qui passe, mais de bas en hatt, comme le ferait un fluide qui sortirait de terre et s'élèverait verticalement dans l'air. Veui me pardonner, monsieur, ces longs et fninutieux détails ; vous les trouve- rez sané doute, bien puérils, mais j’aicru d'autayit moins pouvoir les passer sous si- lence,que, si l'on n’attribuait pas à l'influence d'une imagipation frappée la sensationphy- sique que ces hommes prétendent avoir éprouvée, leur récit semblerait @eyoir don- 588 ner quelque appui à l'opinion qui veut faire jouer un rôle à l'électricité dans ces sortes de phénomène. En citant ces faits, je n’en- tends nullement faire revivre l'hypothèse qui considérait les bolides et les météoroli- tes eux-mêmes comme le produit d’une ac- tion électrique; mais ne pourrait-on pas supposer que l’apparition de ces météores est quelquefois accompagnée d’un mouve- ment de fluide électrique, en considérant toutefois ce mouvement de fluide, non comme cause efficiente, mais comme cir- constance accessoire, où même comme ef- fet? Ne se pourrait-il pas que des corps étrangers, arrivant brusquement dans no- ire atmosphère, y déterminassent une réac- tion électrique, soit en vertu de leur élec- tricité propre, soit par leur mouvement ra- pide dans l’air? Cette idée me semble bien naturelle, et peut-être trouverait-on, dans la discussion des faits observés, le moyen - de l'établir sur une base plus solide que celle d’une Simple supposition. Mais à Dieu ne plaise que je me jette imprudemment dans la voie des discussious e! des hypo- thèses, cette vole si périlleuse pour quicon- que n'a pas le bonheur de trouver dans ses connaissances scientifiques une sauvegarde assurée contre les errements de l’imagina- tion. Je laisse donc de côté les spéculations théoriques pour revenir au simple récit des . faits. La lueur éblouissante, qui semblait avoir tout-à-coup envahi l’atmosphère, n’était pas l'effet d'un éclair, d’une simple étincelle électrique. Sa durée, qui a été de quarante à quarante-cinq secondes, la grande dis- tance à laquelle elle a été aperçue (14 à 16 miriamètres au moins), auraient suffi pour prouver qu'il ÿ avait là autre chose qu’un éclair, lors même que l’on aurait pas aperçu le météore d’où la lumière éma- nait. | Ce météore, déjà décrit dans le journal de l'Aveyron (numéro du 27 novembre), était de forme allongée, un peu conique, il se mouvait de l’est à l’ouest avec une grande vitesse, projetant dans tous les sens de vi- ves et brillantes étinceiles, et laissant der- rière lui une longue traînée lumineuse. Sa trajectoire paraissait être presque rectili- gne. Son effet pouvait être comparé à celui des pièces d'artifice connuos sous le nom de chandelles romaines. Après une course qui a duré environ quarante-cinq secondes, il a paru se replier, se rouler sur lui-même ; et, prenant la forme d’une corne d'abon- dance (pour me servir de la comparaison d’un témoim ocnlaire), il à éclaté, lançant au loin une gerbe de feu semée Ge paillettes élincelantes, | À l’appariiion du bolide a succédé un bruit effrayant qui a longuement ébranlé Patmosphère. Ce bruit, comparé par les uns à celui du tonnerre, par les autres au rou- lement d’un convoi lancé avec vitesse sur un chemun de fer, s’est prolongé pendant près d'une minute : tn temps au moins égal s’est écoulé entre l'apparition lumineuse et l'explosion. La même nuit, une heure plus tard, c’est- à-dire vers trois heures du matin, un se- cond météore a été aperçu dans la direc- tion de l’ouest. Son diamètre apparent éga- lait presque la moitié de celui de la lune ; son éclat était blanc argenté, sa forme cir- culaire * aucune circonstance particulière m'a signalé son äpparition. Le métévre du 16 janvier ne paraît pas avoir été visible dans nos contrées, mais il a bruyamment manifesté sà présence par le 584 bruit de son explosion. C'est vers dix heu- res du matin que ce bruit s’est fait entendre; il a débuté par deux ou trois fortes détona- tions, immédiatement suivies d’un roule- ment qui s’est prolongé pendant plus de deux minutes, et qui paraissait fuir, en s’af- faiblissant, -vers le sud-ouest. Telle a été la force de l’explosion, qu’elle s’est fait enten- dre à Ja fois dans un grand nombre de lieux fort éloignés les uns des autres, et notam- ment à Rodez, à Villecomtal, à Arvieu, à Rieupeyroux , et sur beaucoup d’autres points, embrassant dans leur périmètre une étendue de plus de 20 myriamètres carrés. Au moment de la détonation, l’atmosphère était, pure et vivement éclairée par les rayons Solaires; personne, que je sache, n’a aperçu dans nos contrées le météore, cause de ce bruit effrayant. Mais le même jour, à la même heure, un bolide se mon- trait à Cette, dans la direction du nord, et ce bolide u’était autre, selon toute probabi- lité, que le météore dont l'explosion s'était fait entendre aux environs de Rodez. Voici en quels termes plusieurs journaux ont ren- du compte de cette apparition météorique. «Onécritlde Cette que, Ie 16 janvier 18/45, à dix heures du matin, et par le plus beau soleil, un météore, ayant l'apparence d’une étoile, a brillé au milieu du ciel, et, courant dans la direction du nord à l’ouest, a décrit, dans son jet rapide, un quart de cercle lu- mineux, mais blanchàtre. Arrivé à la limite de l’horizon, le météore s’est terminé en forme de poire ou d’enionnoir, et alors sa clarté à pris quelque chose de sinistre. La base était frangée de globules blanc d’ar- gent, et contrastait d’une manière frappante avec l'espèce de tube formé par la trainée flamboyante, qui était du rouge le plus vif.» PHYSIQUE. Note de M. Boutigny, contenant des expérien- ces destinées à prouver que les corps à l’éta sphéroïdal réfléchissent presque compléte- ment le calorique rayonnant. M. Boutigny a présenté à l’Académie des sciences un mémoire dans lequel il rapporte les expériences sur lesquelles il appuie sa proposition; voici l’exposé de ces expé- rIiènces. Prenuère expérience. — On fait rongir une capsule én platme, et, au moyen d’un support, on place la boule d’un tout petit matras, contenant un centimètrecube d’eau, à 0,083 du fond de la capsule. Le calori- que rayonnant se combine à la paroi du matras, celle-ci échauffe la première cou- che d’eau qui est remplacée par une autre, eic., et l’eau ne tarde pas à bouillir avec beaucoup de force. Deuxième expérience. — La capsule étant rouge, on y verse une certaine quantité d’eau qui passe à l’état phéroïdal. On plon- ge la boule du matras qui a servi dans Pex- périence précédente au milieu du sphéroï- de, et aucun signe d'ébullition ne manifeste |; dans l’eau qu’il contient ; donc les rayons calorifiques ne traversent pasle Sphéroïde, donc ils sont réfléchis. S'il en était autre- ment, les rayons rencontrant la paroi du matras l’échaufferaient comme dans l’ex- périence précédente, l’eau finirait par en- trer en ébullition, et cela n’a jamais lieu. Troisième expérience. — La mêmé que la précédente. Mais avant de placer le ma- tras dans le sphéroïde, on projette dans ce- lui-ci de la sciure de bois, de la limaille de fer, du sable, du verre pilé, ou toute autre substance insoluble, et l’eau du matras ne 03 bout pas plus dans cette expérience que dans la deuxième; donc les rayons calori- fiques sont réfléchis. Quatrième expérience. — On délaye du - noir de fumée dans l’eau pure pour en faire une bouillie claire, eton la projette dans une capsule rouge de feu pour la faire pas ser à l’état sphéroïdal, puis on plonge dans le sphéroïde la boule du matras qui a servi dans les expériences précédentes, et l’eau qu’il contient reste toujours sans bouilli : donc les rayons calorifiques sont réflé— chis. S'ils ne l’étaient pas, ne seraient-ils pas absorbés par -le noir de fumée qui est le corps le plus absorbant que l’on connaisse, et l’eau, celle-là même qui contient lenoir de fumée, ne devrait-elle pas entrer assez vite en ébullition? Et pourtant cela n'a ja- mais lieu. Et puis la boule d’un thermomètre, plon- gée dans la bouillie de noir de fumée à l’é- tat sphéroïdal, indique précisément la tem- pérature de l’eau à l’état sphéroïdal + 969,5; Cinquième expérience. — On fait rougir une capsule dans la moufle d’un fourneau à coupelle, et l’on y verse une certaine quan- tité d’eau contenant du noir de fumée, et cette eau ne bout pas plus que dans les ex périences précédentes, ct cependant toute sa surface, dans celle-ci, est soumise à l’ac— üon de la chaleur rayonnante; donc elle est réfléchie. Mais il reste à savoir si le calorique est réfiéchi par l'atmosphère des sphérides, où simplement par la surface de ceux-ci, ou bien encore s’il pénètre d’une petite quan= tité dans le sphéroïde d’où il est ensuite ré- fléchi. Tel est maintenant le problème ji téressant qu’il s’agit de résoudre et qu} paraît appartenir à l'analyse mathémafa plus qu’à la physique expérimentale, T0 LS) © — CHIMIE. Procédé usuel pour doser approzximativement le chlore qui se trouve à l’état de chlorhy- drate dans une liqueur saline ; par M. BARRÉ DE SAINT-VENANT, On connaît la méthode très simple et ex- péditive proposée par. M. Gay-Lussac, et qui consiste à verser, à plusieurs reprises, dans une pareille liqueur, de l’azotate d’ar- gent dissous dans un poids d’eau déter- miné, à attendre chaque fois qu’elle sé claircisse après avoir été agitée, et conti- nuer ainsi Jusqu'à ce qu’une nouvelle ad- dition d'argent n’y produise plus aucun précipité ; enfin à faire une contre-épreuve avec une solution de chlorure de sodium , pour reconnaître si le point dé saturation n’a pas été dépassé, et à calculer finale- ment la quantité de: chlore par celle de l’a- zotate d'argent ainsi employé, en défalquant au besoin celui qui vient du chlorure de sodium que la contre-épreuve aurait porté à ajouter. Cette méthode est rigoureuse ; mais, au- jourd’hui que les manufacturiers ne mar- _chent plus que les réactifs à la main et cherchent à se rendre compte chimique- ment de l’état de leurs matières à toutes les époques de leur fabrication, il peut être utile de posséder quelque procédé encore plus expéditif et plus facile. qui donne presque instantanément, avec une approxi- mation ordinairement suffisante, la quantité de chlore que l’on désire connaître. En voici un dont je me suis servi dans une raffinerie de salpêtre pour déterminer 586 promptement, à chaque raffiiage, la quan- tité approchée de chlorhydrates s'écoulant avec les dernières eaux de lavage de l'a- zotate de potasse, afin de savoir s'il était nécessaire ou non de laver une foïs de plus pour l'avoir suffisamment pur. _ -Je mêle l’eau saline à éprouver avec son volume d'eau de chaux bien exemple de chlore ; puis à l’aide d’un tube gradué où d'une pipette, je verse goutte à goutte l'a- zotale d'argent dans le mélange, en agitant continuellement le petit vase où se fait la réaction. Tant qu'il y a des chlorhydrates dans la liqueur troublée par le précipité de chlorure d'argent, sa couleur est blanche ; mais à l'instant où tous les chlorhydrates sont décomposés, une goutte de réactif de plus produit, avec la chaux, un précipité brun d'oxyde d'argent qui subsiste après l'agitation, el qui fait passcr la liqueur à la couleur fauve ou café au lait. Alors le poids de la dissolution d'argent versée fait juger de celui du chlore précipité. -L'instant du changement de couleur est bien tranché. Aussi, malgré la promptitude de l’opération et sa grande facilité » qui Jui permet de la confier à des mains grossières, ele donne à peu de chose près les mêmes résultats que l'analyse eKacte. Il est entendu que la liqueur Chlorhydra- tée, essayée de cette manière, peut conte- nir non seulement des azotales, mais encore des sulfates et une foule d’autres sels, au nombre desquels il ne doit pas toutefois se irouver des sulfhydrates, qui seraient d’ail- leurs manifestés immédiatement, Une opération: inverse peut se faire aussi : on arrive à Connaître promptement _la quantité approchée de l'argent contenu dans une liqneur en y versant une dissolu- ton de sel marin méléc d'eau de chaux, jusqu’à ce que le précipité, d'abord fanve : passe presque subitement au blanc bleuà- tre. : < | ———2602 0 . SCIENCES NATURELLES. GÉOLOGIE. Sur les rapports des glaciers avec les reliefs des Aires ; par M. DESOR. Quand on fait le tour de l’un de nos grands massifs des Alpes, on voit cles glaciers dé- boucher dans toutes les directions ;: mais les grands glaciers, ceux qui descendent dans les régions cullivées, sont.en général orien- tés dans le même sens , c'est-à-dire per- pendiculairement au bord du soulèvement. C'est ainsi que dans les Alpes bernoises, les ceux glaciers de Grindelwald sur le versant septentrional, les glaciers d’Aletsch, de Viesch, et même les glaciers de l’Aar (Lau- ter-Aar et Finster-Aar), et celui de Gauli sur le versant sud-est, courent tous de l’ouest-nord-ouest à lest-sud-est, où vice rers@ (il n°y a que deux glaciérs de quelque importance, celui de Loetsch et celui de Rosenlani, qui soient parallèles à la direc- tion du soulèvement). Les mêmes lois de tépartilion s’observent dans la chaine du Mont-Blanc. Gr, les valiées trausversales dans lesquelles ces grands glaciers sont en- caissés se distinguent toules par un Carac- ère commun, c’est de Ss’élargir d'aval en amont, et d'avoir, surtout à leur origine, un grand cirque entouré d'ordinaire d'a- rètes et de pics très escarpés. Ces cirques sont les magasins naturels dans lesquels s'entassent les provisions de neige et de glace qui servent à l'entretien des grands 587 : ‘glaciers, et que nous désignons sous le nom re 2 de nevés. Si un glacier est dépourvu d'u 1 élargissement semblable à son origine, il n'aura qu'un cours très borné, quelle que soit du reste son élévation ; c’est ainsi que les petits glaciers do Baechli, d’Aelpli, d'Er- len, qui descendent sur les flancs du Ritz - horn, n'ont pas même 2 kilomètres de lon- guer, et pourtant ils commencent à près de 5,000 mètres de hauteur. On a prétendu que les glaciers avaient un cours d'autant plus long, qu'ils descendaient dé pies plus élevés. Il est vrai, qu'en général , les plus grands glaciers des Alpes naissent dans le voisinage des plus hauts sommets : mais ceci n'implique pas nécessairement que l’un des phénomènes soit la conséquence de l’autre ; S'il en était ainsi, il faudrait que les hauts sommets fussent entourés de tous côtés de grands glaciers; or, c’est ce qui n’a pas lieu. Si le glacier d'Aletsch est le plus grand ce la Suisse, ce n’est pas parce qu'il prend son origne au pied de deux des géants des Al- pes, de la Jungfrau et du Moench, mais parce qu'il Pemporte sur tous les autres par l'é- tendue de ses névés. On:ne concevrait pas, Sans Cela, pourquoi ces mêmes grands pics n'alimenteraient pas un glacier semblable du-côté septentrional, quiest plus froid. Or, vous Savez que sur Lout l’espace compris: entre la Jungfrau ct l’Eiger, il n’y a, du côté seplentrional, que des glaciers de peu d'importance; les plus notables sont ceux de la vallée de Lauter-Brannen: encore sont-ils loin d’égaler ceux de Grindelwald. Or, n'est-il pas curieux que de toutes les vallées qui viennent aboutir à celle de Lau- ter-Brunnen, il n’y en ait aucune qui ait, à son origine, un. élargissement comme on en trouve à l'origine des grands glaciers , et qu'aucune ne soit à pente douce et régulière, comme les vallées de l’Aar, d'Aletseh, etc.? La neige, eependant, y tombe en toute aussi grande abondance que sur le rèvers opposé; mais pour qu’elle puisse sustenter de grands glaciers , il lui faut des réservoirs où elle puisse s'entasser. Ces réservoirs, ce sont les cirques à l’origine des vallées. C’est là que la neige subit ses premières transfor- mations, en passant à l’état de névé, et plus tard, à celui de glace de plus en plus com- pacte. Cette transformation (qui ne peut s’opérer qu'en été, par la raison qu'il faut de l’eau pour changer lenévé en glace)exige un temps d'autant plus long, que l'épaisseur de la couche estplus considérable ; pendant ce temps da masse entière chemine dans le sens de la pente, en vertu des lois qui ré- gissent l'avancement des glaciers. Or, d’a- près ies données que nous possédons mair- tenant sur la somme de l’avancement et de la fonte superficielle ou ablation dans un temps donné, il est évident qu'une couche de névé de quelques cents mètres d'épais- seur, Comme il en existe dans tous les cir- ques de quelque étendue, aura le temps, tout en diminuant graduellement, de subir une translation notable avant de s'épuiser, surtout si le glacier répare ses pertes dans son Cours ,ou, s'il se renouvelle par intus- susceplor, On peut, par conséquent, poser en thèse que la longueur: d'un glacier depend avant tout de la puissance de son névé, où, ce qui revient au même, de l'étendue et de la profondeur du reservour où carque qui est à son origine. Le niveau auquel les glaciers descendent est encore plus intimement lié à la forme des vallées; mais ici, ce n'est plus seule- ment l'étendue des cirques qui est en jeu; aa pente de la vallée y est aussi pour beau- | 588 coup. En effet, si un glacier a une forte .pente, il pourra descendre très bas, sans pour cela être très long. Si, au contraire ,: sa pente est très douce, il pourra se faire qu'un glacier très long se termine à un ni- veau plus élevé. C’est ainsi que le glacier : d'Aleisch, qui a 2 myriamètres de long, cesse à une hauteur d'environ 1 300 mè- tres; landis que le glacier supérieur de Grindelwald, qui n’a guère que 4 kilomè- tres de longueur, arrive à 1 176 mètres: aussi, est-il très escarpé dans tout son cours, tandis que celui d’Aletsch a une pente excessivement douce. I] est, par consé- quent, plus que probable que si l’on trans- portait le glacier d’Aletsch dans le lit du glacier de Grindelwald, il descendrait encore plus bas que ce dernier , à cause des mas- ses beaucoup plus considérables qu'il char- rie; tandis que celui de Grindelwald , transporté sur le revers méridional. ne des- cendraif guère au delà de 2 000 mètres. La température moyenne du lieu a sans doute sa part d'influence sur les niveaux des gla- ciers, et ses effets doivent nécessairement être d'autant plus sensibles, que l’on des- cend dans des régions plus basses : mais dans les limites dans lesquelles les glaciers des Alpes se maintiennent de nos jours, cette influence n’est que .e:ondaire. [len est de même de la position des glaciers à l'égard du soleil; nul doute qu''ile n’exerce une e taine influence, et qu’entre deux névés d’égale étendue, dont l’un serait ombragé par une haute chaîne de montagnes, tandis que l’autre recevrait en plein les rayons du soleil, le premier ne donne lieu à un glacier plus considérable que le second: mais il n'est pas moins certain que plus la-masse du névé sera épaisse, et moins cetle in= fluence prévaudra. C'est pour n'avoir pas assez tenu compte de ces circonstances, que l’on a généralement attribué à la position des versants, la différence qui existe, sous le rapport de l'étendue, entre les glaciers du revers méridional et ceux du revers sep- tentrional du Mont-Blanc. Rien n’est cepen- dant moins démontré que cette opinion gé- néralement admise. Si tel était, en effet, la cause de l'inégalité des glaciers des deux versants, comment se fail-il que dans la chaine bernoise, les grands glaciers se trou- vent tous, sans exception, sur le revers mé- ridional, et que ceux qui descendent sur le versant opposé soient tous beaucoup plus courts ? La solution du probiême se trouve encore ici dans la configuration des reliefs. Dans la chaine bernoise, les grands cirques se trouvent tous sur le revers méridional : le versant seplentrional, au contraire, ne nous offre que des pentes roides , séparées d'espace en espace par de petits gradins ; nulle part on n'y rencontre de ces gla- ciers à pente faible sur lesquels en puisse s'élever jusqu'au pied des plus hauts pics, commn sont par exemple les glaciers d’A- letsch et le glacier inférieur de l'Aar. Dans la chaîne du Mont-Blanc, c'est tout le con- traire; les grands cirques ct les glaciers à pente douce sont tous du côté du nord. Aussi les glaciers de Chamouni font-ils, pour la plupart, un:trajet à peu près, double de ceux de l’Allée blanche, pour arriver au mème niveau. D'autres causes, telles que la largeur des vallées , qui servent de dé- gorgeoirs aux névés, la plus où moins grande quantité de débris dont nn glac:er est recouvert, peuvent sans doute influer jusqu’à un certain point sur les dimensions des glaciers ; mais ce sont, comme Ja posi- tion à l'égard du soleil, des causes tout à 5890. . fait secondaires et:subordonnées à la cause principale, la forme des reliefs. Je conclus de là que les grands glaciers des Alpes (les glaciers principaux de Saus- sure) ne sont pas un simple phénomène de climatologie; mais que leur forme, leur étendue et le niveau auquel ils descendent dépendent essentiellement de la configura- -tion du sol et. en particulier, de la forme des vallées. Si les vallées des Alpes, au lieu de commencer par de larges et profonds cirques, n'étaient, à leur origine, que des rigoles étroites, il est probable que. nos glaciers Seraient bien moins puissants. Il se borneraient, pour la plupart, aux flancs des montagnes ; il n’y aurait guère que des gla- ciers à pente roide, tels que les petits gla- ciers dela chaîne du Ritzlihorn, c'est-à- dire des glaciers de second ordre de Saus- sure (1). En se basant sur ces faits, on pourrait, en quelque sorte, fixer d'avance l’élendue que prendraient les glaciers, si le climat venait à se détériorer dans les montagnes où les neiges ne persistent pas de nos jours. Ainsi, par, exemple, si la ‘température moyenne del-Enrope diminuait de manière, à abaisser la ligne des neiges de 1000 mè- tres, il.en résulterait que non-seulement les grands cirques des Pyrénées, tels que ceux de Gavarnie, de Héas, etc., se rem- pliraient de neige, mais il donneraient en- core lieu à de grands glaciers qui descen- draient, comme les glaciers des Alpes, bien au delà de Ja ligne des neiges. Dans les con- ditions- climatériques actuelles, il n°v a, dans la zône tempérée, que les Alpes dont les cirques se trouvent à une hauteur sufti- sante pour entretenir de grands glaciers. Exhaussez la température de quelques de- grés seulement, de manière à ce que la neï- se ne persiste plus dans les cirques alpins . (qui sont, pour [a plupart, situés entre 8 et 9 000 pieds) (2600 à 3000 mètres), et vous n'aurez plus de grands glaciers ; vous n'aurez plus que des glaciers de second or- dre, ou des serteilhes. L'auteur a tracé une petite carte sur la- quelle il a indiqué la limite où commence la glace compacte et où finit le glacier. Gette liaite (qu’il envisage comme bien plus ri- goureuse .que celle des neiges éternelles) varie, sans doute, suivant la position des glaciers; mais les extrêmes de ces oscilla- tions ne dépassent cependaut pas 200 mè- tres dans les Alpes bernoises, tandisque les neiges, sur les flancs des montagnes, sont soumises à des variations bien plus consi- dérables. : / L2 — 2 ———— ‘GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. Végétation dela Sierra de Chiva dans leroyaume de Valence; par M. MORITZ WiLLKOMM _{Botanische Zeitung). La Sierra de Chiva, ainsi nommée de la petite ville de Ghiva, située à quatre petites lieues au nord de Valence , est, comme toutes les montagnes du royaume de Va- lence , de nature calcaire , formée en ma. jeure partie de Muschelkalk. Elle se com- pose d’une quantité d’éminences parallèles, dirigées de l'Ouest à l'Est, séparées par des vallées profondes, nommées , en Es- RER 7 . (1) Les glaciers des Pyrénées appartiennent, pour la plupart à cette catégorie, et probablement aussi ceux du Caucase. Peut-être conviendrait-il de con-- server, à ce type de glaciers à forte pente, et à cours limité, le nom pyrénéen de serneilhes, par opposition aux grands glaciers, aux glaciers principaux de Saussure. 590. pagne, Barrancos;: elle a une largeur considérable et elle s’élève graduellement jusqu'à une hauteur de 6,000 pieds, à partir d’une plaine étende qui se termine à l’est à la sierra de Murviedro, à l'ouest à la sierra de Cullera et d'autres montagnes, et que traverse le Rio Turia, Gelte chaîne de montagnes peu peuplée, mais très re- marquable, a été, dit-on, couverte autre- fois de forêts de conifères , desquelles il reste encore quelques pieds de Pinus hale- pensis Mill., et d'une autre espèce de pin que le peuple nomme Pino Roveno, mais qui est très rare. Aujourd'hui elle est en- tièremebt nue et couverte seulement d’ar- bustes peu élevés et dont les espèces varient avec la hauteur. Les sommités les plus hautes en sont seules dégarnies et elles” sont couvertes, notamment eur. les pentes septentrionales et occidentales un peu hu- mides, de graminées et Ge végétaux her- bavés; mais Îles véritables pâturages y manquent entièrement, Toute la montagne est d une sécheresse peu commune; même dans les vallées on ne trouve que rare- ment un petit ruisseau; cependant il ne manque passur les flancs de sources isolées, mais l’eau qu’elles donnent disparait en- tièrement avaut d'arriver au fond des val- lées. La cause en est dans la chaleur consi- dérable qui provient de la réflexion des rayons du soleil par les rochers blancs qui forment les vallées, De là résulte pour ces vallées une végétation beaucoup moins riche que ce le des pentes des hautes mon- tagnes ; les bords même des ruisseaux sont couverts d’une bande sablonreuse et cail- louteuse qui exclut toule végétation, et l’on ne commence à trouver des plantes qu'à parlir du commencement des pentes des montagnes, - Les observations que M. Millkomm a faites dans ces montagnes pendant un sé- Jour de quatorze jours l’ont conduit à di- viser la flore de la sierra de Chiva en cinq régions qui pourraient bien, pense-t-il, se reproduire sur les autres montagnes du royaume de Vuonce. 1° Région chaude inférieure. Ceite région qui s'étend jusqu’à 500 pieds d'altitude, est caractérisée par la culture du Ceratonia siliqua L., et par la présence de l’Agaxe americana QUu Cactus Opuntia L. A cette ré- gion appartiennent les alentours de Chiva, de Cheste et de Bunol, ainsi que les pla nes et les bas-fonds situés au pied de la sierra. Outre le Caroubier, déjà mentionné, on Y cultive communément l’olivier, le figuier, le mürier, le blé, le chanvre, le maïs , et sur les coteaux la vigne. Les ruisseaux provenus de la montagne et beaucoup d’autres sources arrosent un sol fertile en lui-même et qui doit contenir, d’après sa couleur le plus souvent rouge , beaucoup d'oxyde de fer ; de là une vegétation assez riche, mais qui ne renferme cependant que peu de plantes rares. Les endroits sablon- neux sont couverts du beau Convolvulus althæoïdes L. qui caractérise partieulière- ment cette région; sur les coteaux à vignes croissent l’Anchusa italica L., le Mercuria- lis tomentosa L., des Helianthèmes, des Si- lénés, des Sauges et des Chicoracées. M, Willkomm y a déjà observé une orobran- che rouge-de-chair qui se montre cepen- dant plus fréquemment dans les régions élevées. Parmi les moissons , se treuve communément l’Arthrolobium ebracteatum DC. en communauté avec le Scorpiurus vermiculata L., l'Hypecoüm procumbe L., le Papaver rhæœas L., et un Buplevrum. Sur 594 les murs humides et à l’ombre se trouve le Telephium imperati L. avec d'autres Cras- sulacées , et dans les fentes croît partout l’Adiäntum capillus veneris L. Dansles haies vives formées de Rubus frulicosus, Rosa canina, Loniceza caprifcliim, Punica grana- tum L., Pistacia lentiscus L., Myrtus com- munis L., cte., croissent le Vinca media L.. l’Hyosciamus albus L., le Smilax asperaL., et d'autres plantes, autour desquelles s'en- torlillent des Rubiacées et le Fumaria ca- preolata, et au-dessus desqnelles s'élèvent l’Arundo donax et l’Agave americana. C'est encore dans ces haies que M. Willkomm a trouvé une forme assez commune d'An- lirrainum qui lui paraît différer des 4. majus et molle :t qu'il eroit être la variété Angustifolium d: l’A. molle découverte par M. Boissier, dans le royaume de Grenade. Les bords des ruisseaux sout occupés par d’épais buissons de Afyrtus communis, Ne- rüum oleander, Ficus carica, ete., tandis que les coteaux sont couverts de Chimeærops humilis L., Erica arborea L., Daplhne gni- dium L., Reiuma sphærocarpa Boiss., di verses espèces de chênes nains, Ulex aus- tralis L. el Rosmarinus oflicinalis L. 2° Réjiorn chaude supérieure, de 560 à 2,000 pieds de hauteur, jusqu’à Ja limite du Chamærops humilis. — On y cultive en- core communément l'olivier, le bléet sur- tout la vigne. À celte région appartiennent tant les premiers échelons calcaires de la Sicrra, que la parlie inférieure de cette montague. Le sol y est beaucoup moins fertile, le plus souvent fort sec (car on y trouve fort peu ou pas de sources) ; il est couvert de buissons bas , principalement formés de Rosmarinus officinatis el de Cha- maærops humilis L. sons lesquels eroissent le Rhamnus lycioïdes L., Juniperus oxyce- drus L., Retama sphærocarpa Boiss., Pis- tacia terebinthus L., Erica arborea L.,: Li- num fruticosam L., des Gistes et des Hé- | lianthèmes. Parmi les plantes herbaces on trouve partout dans cette région le Stipa junceu Aït., Macrochloa tenacissima Kunth, l’Orobanche déjà cité, la Biscutella saxatilis Boiss. var. anguslifolia(B. lævigata L., var.) une Lavandula, un Linrum, des Légumi- neusesetdes Grucifères.A quelquesendroits . (château de Chiva, Barranco de Ballestero), M. Willkomm a trouyé la Diçilalis ob'cura L., et sur une pente très exposée au soleil, parmi des buissons, le Dictamnus flaxinella Pers., Ruta niontana L. et une Passerina, mais toutes ces trois espèces lort peu abon- dantes, tandis que dans les endroits humi- des ef cmbragés des vallées il a rencontré communément le Cerinthe major 1, plu- sieurs £athyrus, une Nigellu, le Bellis, etc. a° Région montagnardeinferieure, de 2,000: à 4,000 pieds de hauteur, jusqu’à la limite de la culture de l'olivier et du blé, — Ge n’est que sur le penchant des montagnes, dans le voisinage des sources, qui y sont assez Communes , que l'on trouve encore des terres cnltivées appartenant à des agri- culteursisolés, À cette région appartiennent la partie supérieure des vailées, les som- mets inférieurs de la Sicrra et les grands plateaux qui s'étendent entre les lignes de montagnes. Le- Aon'e bajo, comme l’on nomme en Espagne les buissons si souvent décrits, se compose ici encore à peu près des mêmes plantés que dans les régions précédentes : seulement c’est ici que com- mencent à se montrer des pins rabougris et le Juniperus phænicea L. (nommé ici Subina) tandis que le Juniperus oxycedrus, 592 le Pistacia lentiseus, le Retama Spherocarpa et le Chamærops humilis ont disparu. D'un autre côté, on y trouve fréquemment des buissons de Fraxinus excelsior L., d Arbu- tus unsdo L., plusieurs chênes, quelques pieds isolés de Quercus ilex L. Plusieurs labiées , comme la Lavandula déjà citée avec la L. Spica L., un Teucrium a fleurs dorées, des Thius, le Marrubium sericeum Boiss. , plusieurs légumineuses nommé- ment à la hauteur de 3 à 4,000 pieds, un astragale épineux-et à fleur bleue, des es- pèces d'Ononis et d'Hippocrepis, de plus le Convolvulus Saxatilis Vahl, des Silénés, des Centaurtes, et sur les pentes élevées POrchis mascula L., et lAsphodelus ramosus L., croissent entre et sous ces arbrisseaux. Dans le voisinage des sources, sur les pentes fraîches on trouve aussi des endroits gazonnants eldes sortes de prairies formées principalement d’Ægilops triuncialis L., el d'espèces de Medicago et de Lotus, dont la végétation n’est pourtant pas très belle. 4° Région montagnarde supérieure, de 4,009 à 5,500 pieds. A cette région appar- tiennent les sommets élevés de la Sierra, comme la Casoleta , et Cerro Ja Grana, Pico de Pascual, Monte de los Ajos , etc., qui sont entièrementdépourvus de culture. On y trouve encore quelques sources; elle est caractérisée par des pins isolés et par le Monte bajo formé particulièrement d’'U- lex australis et de J'uniperus phœnicea E. Parmi les plantes herbacées on trouve communément un Jasione (peut-être le fo- liosa Cav,?) un Anthyllis couleur de char, presque frutescent, l’{beris nana AÏl.?—Sur les pentes, le Sulvia officinalis L., l'Orchs mascula L. et un Ophrys; dans les endroits très rocailleux un Buriwm à tubercules profondément enfoncés entre les pierres. Aux sources, M. Willkomm a observé le Nasturtium officinale. Enfin l’on trouve en- core dans cette région plusieurs de nos plantes les plus communes, par exemple, Malva sylvestris, Euphorbia helloscopia, * Lamium amplexicaule, Capsella bursa pasto- ris, Papaver argemone, etc. ù 5° Région alpine. — Celle-ci est limitée à la partie supérieure de la montagne la plus haute qui porte le nom de Monte de laSanta-Maria. Sur le penchant oriental très escarpé et humide de cette montagne se montrent communément des espèces ligneuses, notamrnent l’Arctoslaphylos uva ursi Adans., et le Taxus baccata L.; rare- ment une espèce de Cotoneaster. Mais ici l’on ne trouve absolument plus de Monte bajo particulier. Une saxifiage croît en ta- pis frais sur la térre humide, au pied et dans les fissures des rochers calcaires qui entourent la sommilé, ainsi que sur le pen- chant escarpé qui est encore couvert d’As- phodelis ramsus, de l'iberis et de l’anthyl- lis déjà mentionnés. C'est là également que M. Willkomm a trouvé, mais eu petit nom- bre de pieds, une jolie tulipe qui se dis- tingue, dit-il, de la tulipe de Gels par ses feuilles réfléchies, par sa fleur nutante et non dressée, et par les segments de son périgone lancéolés, sans parler de la diffé- rénce de station, puisque la tulipe de Cels ne se trouve que dans la région chaude. Enfin sur les rochers les plus hauts de Santa-Maria croissent le Huscari botryoides et l’Armeria alliacea, etc. Une particularité remarquable est la petite quantité de ciyptogames qui se trouvent dans ces régions montagnardes et alpine. L’écorce des vieux arbres mêmes est le plus souvent tout-à-fait nue, où elle 593 présente tout au plus des effloréscences de Parmelia parietina; les rochers sont aussi généralement dépourvus de lichens. Dans l’eau des sources on trouve un Chara, mais aucune algue ; et Quant aux mousses et aux fougères, on en voit seulement un très petit nombre dans les régions monta- guarde supérieure ét alpine. M. Willkomm pense qu’en hiver on ferait une meilleure récolte de cryptogames. Re — SCIENCES MEDICALES ET PHYSIOLOGIQUES. Recherches sur la ligne brune de l'abdomen, et de la possibilité de sa production dans -d’autres circonstances qu'après l’accouche- ment ; par M. JOSE CORMACK. ’ Après avoir sérieusement étudié la ques- tion en examinaut nombre de sujets dans les conditions les plus diverses, l'auteur est arrivé aux conclusions suivantes, qu’il croit pouvoir assurer être celles auxquelles arrivera tout médecin qui prendra la peine de voir et de regarder par lui-même. 1° Quelques jours après la délivrance à terme, la ligne brune de l’abdomen s’ob- serve invariablement. Le foncé de sa colo- ralion varie selon certainès circonstances accidentelles, mais plus particulièrement d’après la complexion de la femme. 2° Pendant la menstrualion et la gros- sesse , après J’avortement, on rencontre aussi très ordinairement cette méme ligne; mais, en général, elle est alors moins dis- tincte qu'après neuf mois de grossesse. 3° On trouve la ligne brune sur l’abdo- men de femmes qui ne sont ni enceintes, ni accouchées , et qui n’ont aucune mala- die du système utérin. M. Cormack a constaté ce fait sur 7 femmes, dont quel- ques-unes n'avaient jamais été enceintes. 4 La ligne brune de l’abdomen parait quelquefois chez les hommes, dans les maladies de la muqueuse intestinale, de la vessie et de l’urètre, et peüt-être aussi dans d’autres circonstances. Sur 9 hommes qui ont présenté à l’auteur ce phénomène, 5 étaient entrés à l'hôpital pour la fièvre régnante qui s’accompagaait de diarrhée, 1 avait une pleurésie chronique et venait d’éprouver une dysenterie violente, 1 était alteint de fièvre contiaue, 1 autre présen- tait les symptômes d’une fièvre tÿphoïde, et le dernier était phthisique au dernier degré. Chez 6 d’entre eux au moins, la ligne brune abdominale était très foncée et extrèmement distincLe. 5° D’après la diversité des causes qui donnent lieu à cette ligne brune, son exis- tence ne peut être d'aucune valeur en mé- decine légale comme annonçant un accou- chement antérieur. Néanmoins, dans les cas où l’on doute si la femme a réellement accouché,son absence pourrait, joie à d’autres considérations , donner du poids à l'opinion que la femme n’a pas accouché récemment, Kystes laiteux traités et guéris par l'extirpa- tion; par M, SOBERT (de Lambaile). M. Jobert (de Lamballe) a rapporté une observation de kystes laiteux propre à éclairer un point encore assez obscur de la science, Voici le cas dont il s’agit : Une femme âgée de 29 ans, ayant eu quatre enfants, n'en ayant allaité aucun, entra à l'hôpital Saint-Louisle 16 août 18/4, deux mois environ après sa dernière cou- che. Lors dé son premier accouchement, il 594 y a six ans, le sein droit s'était enflamimé, "ce qui l’avait empêchée dé nourrir. Depuis cette époque, il était resté un peu de dou leur et d'augmentation de volume du côté du sein, seule affection qu’ait éprouvée cet organe. Les deux mamelles donnaient d'ail-" leurs du lait, même dans l’intervallé des grossesses, ct la quantité du liquide évacué par le mamelon, lorsqu'on préssait la glande mammaire, était plus considérable que chez les femmes qui allaitent. Gepen- dant le volume du sein continua de s’ac- croître de plus en plus, et après chaque accouchement, la malade remarqua qué la tuméfaction des mamelles augmentait brus- quement et ne disparaissait pas du côté droit. Le 17août, on trouvait àla partie interne du sein de ce côté une tumeur grosse comme les deux poings, et dont la forme variait Suivant la position : ronde quand ‘’e sein était soutenu, en forme de besace quand la malade était debout. La surface de cette tu- meur présentait au toucher des granulations semblables à celles de la glande mammaire. Molle, flasque, et donnant au toucher la sensation d'une poche ou d’une vefsie rem- plie de liquide, quand la mamelle n'était pas soutenue, cette tumeur, au contraire, devenait résistante et incompressible lors- qu’on la pressait dans tous les sens. La fluc- -tuation, d’ailleurs, y était évidente, et si l’on conprimait l'organe, on faisait sortir par l’orifice du mamelon un liquide blanc, crémeux, de bonne ‘nature, sans toutefois que la sortie de ce fluide lacté fit, dans au- cun cas, diminuer le volume de la tu- meur. - M. Jobertreconnut d’après ces caractères un kyste de nature lactée. Avant d’en faire l’extirpation, 1l fit une ponction exploratrice qui donna issue à du lait; dès lors le dia- gnostic se trouvant vérifié, M. Jobert pra- tiqua le 17 août l'opération de la manière suivante : Le Une doubleincision, comprenant un lam- beau elliptique de la peau de la ‘partie in- terne du sein, précéda la dissection de la tumeur. Celle-ci se détacha facilement dans tous les sens, et un coup de bistouri ayant divisé ses parois, on vit s'écouler un flot abondant de liquide blanc inodore, analo- "gue à du lait qui a conservé sa fluidité. Au- cun caillot ne se trouva contenu dans ce liquide dont on peut évaluer la quantité à 500 grammes. Après avoir ouvert le kyste dans toute sa longueur, on acheva de le sé- parer des parties sousjacentes. Cette abla- tion représenta une perte de substance considérable ayant-plus de 45 centimètres de hauteur.\Les parois de cette cavité étaient en rapport avec le tissu de la glande Mammaire elle-même. De nombreux vais< seaux galactophcres, divisés et béants à la surface de la plaie, laissaient échapper en assez grande abondance du lait semblable à celui du kyste. On fit quelquesligatures, après quoi la plaie fut réunie à l'aide de deux épingles; et l’on pansa avec l'agaric. ll survint de Ja fièvre et du lait mêlé à du pus s'étant accumulé au fond de la ca- vité, M. Jobert enleva les épingles le 21, ne comptant plus que sur une réunion secon- daire qui fut favorisée par des pansements simples, des applications émollientes, et plus tard par des attouchements avec le nitrate d'argent. Le 15 novembre, la ma- lade était complétement guérie. En procédant à l'examen de la tumeur enlevée, on remarqua qu'elle était consti- tuée par quatre kystes dépendant évidem= 595 ment d’une dilatation anormale des con- duits lactés ou galactophores ; ‘ces kystes étaient entourés par la glande mamrinaire, et donnaient par conséquent à la mamelle une extension bien plus grande qu’elle n’a habituellement. À l’intérieur, ils étaient garnis d'une membrane muqueuse percée de plusieurs orifices pouvus d’une valvule incomplète comme celle des uretères, et destinée comme elle à empêcher les liqui- des de rétrograder. . M. Jobert a pensé que chez cette femme la dilatation et la formation des kystes avaient eu pour cause l’inflammation des conduits excréteurs ou la coagulation du lait, l'existence, en un mot, d’un obstacle à l'écoulement du liquide secrété. Il s'était passé ici ce qui à lieu dans la grenouillette. Or, quel traitement convient-il d'appliquer à une altération de ce genre? Dans le cas particulier que nous venons de citer, M. Jobert reconnut l'insuffisance de la ponction pour obtenir uue cure radi- cale. Il fallait oblitérer le sac ou l’extirper. Deux méthodes se présentaient pour pro- vequer l’oblitération, le séton et l’injec- tion; mais ces moyens étaient dangereux en raison de la vaste étendue du kyste et des inflammations auxquelles leur emploi aurait donné lieu. D'ailleurs les valvules se seraient opposées à la pénétration du liqui- de dans les conduits afférents, lesquels étaient aussi le siége d’une dilation secon- daire. L’oblitération se serait bornée par conséquent à la principale, et le résultat eût été incomplet. M. Jobert croit donc avoir bien fait de préférer l'extirpation comme méthode plus sûre et moins dangereuse. Il ajoute seule- ment que s'il avait à pratiquer une seconde fois ceite opération, il ne réunirait pas 1m- médiatement les lèvres de la plaie par la suture, parce que la réunion première in- tention est impossible à cause du lait qui s'écoule de tousles points de la surface de la plaie, et parce que, en second lieu, il faut provoquer l’oblitération des conduits lactés par l'inflammation et la suppuration. Reste à savoir sion pourrait prévenir le développement de cette maladie. M. Jobert pense qu'on y parviendra en évitant les causes de compression, d’irritation des seins, en combattant les ulcérations aussitôt qu’elles se présentent, en suspendant la lac- tation et en supprimant même la sécrétion du Jait par un régime convenable et des dé- rivatifs sur le canal intestinal. . Telest le traitement curatif et préventif que M. Jobert oppose à un état patholo- _gique peu grave à son début, mais qui, par . la distension excessive du kyste, peut à la fin ulcérer la peau, donner lieu à une irri- tation locale intense, et causer la mort ainsi : que l'a observé M. Brodie. (Journ. de médec. et chir, pratiq.). SCIENCES APPLIQUÉES. ÉCONOMIE INDUSTIELLE. Appareil pour sécher l’orge maltée. On sait que dans l'opération du maltage . de l’orge pour la fabrication de la bière , il faut faire dessécher le grain chez lequel la germination a commencé à se mamifester pour en arrêter la végétation et conserver la matière sucrée soluble qui s’y est for- ALT CESSE Ordinairement cette dessiccation de ” l'orge germée s'exécute, à l’aide decom- 1 bustible, dans un fourneau-de construction 596 particulière, auquel les brasseurs donnent -le nom de touraille, appareil auquel on a cherché depuis Guelque temps à apporter des perfectionnements qui en ont amélioré le service. On a aussi tenté d'opérer uniquement à froid la dessiccation du malt; un appareil destiné à cet objet a été inventé par MM. La- cambre et Parsac. Quanä il serait démontré que cet appa- reil répond parfaitement au but que se sont proposé les inventeurs , il n’en serait pas moins vrai aussi qu'on ne peut l’em- ployer que pour la préparation du malt pâle, et qu'il ne saurait servir toutes les fois qu'il faut fabriquer un malt ambré ou brun, et plus ou moins coloré. Toutefois, il faut dire que l’on a conseillé aux brasseurs de ne faire usage que de malt pèle, ou du moins de malts qui ne soient point caraimélisés à la surface, et d’em- ployer des caramels faiis à l'avance avec des cassonades ou des sucres communs pour colorer leurs bières brunes ou rouges ; mais les brasseurs, malgré la plus grande quantité de combustible qu'ils sont forcés d'employer, malgré la perte qu'ils éprou- vent en Caramélisant ainsi l’orge, n’en ont pas moins continué à dessécher, pour ces sortes de bières, leurs grains jusqu'à ce qu'ils se colorent, ce qui est impossible avec les appareils dessiccateurs à froid. Pour opérer cette dessiccation à chaud, la touraille, malgré les perfectionnements qu’on lui a appliqués, a paru depuis long- temps un appareil dispendieux dans sa con- struction, fonctionnant avec lenteur, exi- geant beaucoup de combustible, et donnant lieu, pour le retournement de l’orge ger- mée, à une main-d'œuvre assez considéra- ble. Où a donc imaginé de faire des tourailles cylindriques et tournantes, qui consistent en un cylindre à claire-voie, dans lequel on iatroduit le grain germé, qu’on place sur un foyer, et qui tourne pendant la combustion comme un brûloir à café. Dans cet appareil, le malt, exposé à la chaleur et retourné à chaque instant, se dessèche avec tel degré de lenteur qu’on désire et acquiert la teinte qu'on veut lui donner ; mais il est aisé de voir qu'il faut une attention bien soutenue pour ne pas s’exposer à brûler le grain, qu’on ne doit y employer que des combustibles de qualité particulière et à flamme très courte, et en- fin que les produits de la combustion, pou- vant arriver jusque dahs le malt, doivent lui faire contracter une saveur et une odeur désagréables, qu’il transmet en entier au liquide qui sert à le dissoudre. Pour opérer d’une manière plus conve- nable, on a proposé depuis peu un appa- reil qui paraît mieux adapté au service, et dont nous allons donner une idée en quel- ques mots. - Il se compose d’un cylindre tournant à carcasse en fer, recouvert en gaze métalli- que d’une maille telle que le grain ne puisse passer à ‘travers, mais assez ouverte pour que les vapeurs puissent s’en échapper li- brement etse dégager du cylindre. Celui-ci est pourvu d’une porte glissante sur sa cir- conférence, à peu près de la forme de celle des barattes tournantes, et par laquelle on introduit le malt qu'il s’agit de sécher ou bien à l’évacuer. À l’intérieur, ce cylindre porte des bras inclinés coinme un pétrin mécanique er destinés à démêler et chan- -g2r la position du grain, à mesure que le cylindre tourne, 397 Le mouvement de rotation est imprimé à ce cylindre par une manivelle, des roues d’engrenage, elc., et un volant sert à le régulariser. Le cylindre est renfermé dans un four qu’on chauffe extérieurement, et-les car- neaux du foyér circulent tout autour de l'enveloppe en maçonnerie, qui constitue les parois de ce four. La flamme, en les parcourant, échauffe donc toute cette en- veloppe d’une manière égale, etles produits de la combustion s'échappent par deux cheminées placées au-dessus de’ chacune des deux bases du cylindre. Au sommet de la voûte du four est placée une trappe qui _sert à régler le tirage à l’intérieur du four et la rapidité de l’évaporation. Une petite porte, placée à la partie mférieure, est em- ployée à fournir l’air puisé à l'extérieur, qui doit régler la chaleur et la rapidité de l’é- vaporation. Ce four, à la partie antérieure; est muni | d’une grande porte circulaire qui clot bien, et par laquelle peut entrer et sortir le cy- lindre. En tournant une autre manivelle, on met en action.un pignon qui, en engre- nant dans une crémaillère, fait entrer ou sortir le cylindre du four en le faisant glis- ser sur des rails qui lui servent de guides. Quand on veut charger lé cylindre, on le fait sortir; on ouvre sa porte glissante, et on y verse la quantité de malt nécessaire pour une charge ; on.le referme, puis on le fait rentrer dans le four, on elot la porte circulaire de celui-ci, et-on fait tourner le cylindre pour.en exposer successivement tout le contenu à l’action de: la chaleur, hâter et favoriser le dégagement de l’hu- midité ; puis, lorsqu'on juge que le mait est suflisamment desséché, on ouvre Ja porte du four, on fait sortir le cylindre avec la porte glissante en. bas, on ouvre celle-ci, et tout le malt séché qu'il renferme est recu dans des corbeilles montées sur quatre roues qui servent à transporter aux ateliers de blu- tage et dans les cuves à brasser. Dans cet appareil, on voit qu'on peut opérer la dessication du maltavec la lenteur qu’on juge nécessaire; que par le mouve- ment imprimé lentement au cylindre et l'action des bras intérieurs, il n’est pas de grain quine se trouve à son tourexposé à dé- couvert à la chaleur du four ; que la dessic- cation est ainsi bien plus égale; qu’on-peut préparer à volonté du malt pâle, ambré, brun, etc., et à tel degré de caramélisage qu’on veut donner ; que le malt ne saurait y contracter d’odeur ni de mauvais goût ; que la main d'œuvre y est réduite au char- gement et au déchargement, ainsi qu'à un emploi très minime de force pour faure tourner le cylindre; enfin, qu’on ‘est dis- pensé du frottement, trépignement ou autre travail pour détacher du grain les radicu- les qui se sont formées, attendu qu'ellés se séparent d’elles-même dans le mouvement de rotation du cylindre, lorsque le malt a acquis un degré suffisant de dessiccation pour les rendreffriables. (Technologiste.) eSSSEHDeees— SCIENCES HISTORIQUES. Esquisses sur les typographes Bretons pendant les xv° et xvrt siècles, Lorsque Guttemberg eut inventé l’impri- merie et dit après Dieu : « Qne la lumière soit! » cette admirable invention se répan- dit graduellement dans le reste de l'Europe. Le roi Louis XI lui-même, à qui une des pre- 598 mières bibles imprimées fut offerte, en- couragea cette découverte qui devait plus tard avoir de si féconds résultats, et favorisa hautement son introduction et ses progrès en France. Tout nous porte à croire que les premiers imprimeurs étaient romades ;1ls voyageaient avec leur attirail de presse à bras, de fleu- rons, de vignettes et de lettres mobiles en bois. Nous ne citerons à l’apput de celte opinion d'autre argument que celui-ci: à deux ou trois années d'intervalle on voit les noms des mêmes imprimeurs figurer sur des livres différents imprimés au nord et au midi de l’Europe avec les mêmes lettres, les mêmestleurons, gravures autrat, etc... Après avoir sejourné, quelque temps dans une ville ils transportaient leurs pénates dans une autre. à Rien ne put décourager sur leur route les apôtres fervents du progrès: ni les cla- meurs des écrivains-enlumineurs-rubrica- teurs qu: cette nouvelle industrie rendait inutiles; niles persécutionsinévitables etsys- tématiques de tous les ennemis jurés des in- novations et de la diffusion des lum ères ; funeste vengeance pour plus d'un géme dont elle a comprimé l'essor et qui se re- crutait alors comme avjourd'hui parmi les esprits étroits et envieux ! C’est ainsi que l'imprimerie, comme la liberté, a fait le tour de l’Europe! De Strasbourg où Guttemberg deneura, ses élèves «en l'art d'impression» se repan- d'rent dans l’est et dans l’ouest de la France. L'Armorique si remarquable par ses gloires militaires, son génie entrepre- nant et fier, accueillit avec enthousiasme les premiers imprimeurs Allemands. Cet accueil hospitalier explique la quan- tité d'imprimeries que l’on vit surgir pres- que en même temps de différents points de la Bretagnedans de grandes et petites villes et même dans des chétives bourgades. Le clergé lui-même suivit l'impulsion | générale, et seconda leurscourageux efforts des novateurs. Bientôt le grincement de; presses de bois fit retentir les voutes sileu- cieuses des vieux cloîtres de Brehant-Lou- déac, de Lantreguéer, de St-François de Morlaix, etc. Un beau travail à faire serait d'écrire l’histoire de l'introduction de l'imprimerie en France ; de raconter les tentatives par- fois infructueuses, la persévérance de se- courageuxadeptes ; h mmessobresetinfatis gables, doués de la patience carastéristique des Allemands, de la foi naïve du moyen àge et dont l'érudition polyglotte doit causer de l’étonnement à plus d'un professeur de Ch 'nois ou de Tartare-Mantchou, grass ment payé des Universités d'Europe. À cette époque, en effet, la typographie n’était pas seulement une industrie; c'était à Ja fois une science, un art, un métier. Il fallait réunir dans sa seule personne, a dit un historien moderne, l'érudition de dix de nos savants, l'adresse de cent de nos ouvriers. Aussi était-ce plus qu’une profes- sion, c'était comme une franc-maçonnerie quelque chose de mystérieux et d’effrayant pour le vulgaire, qui, ne pouvantcomprendre tant de patience, de travail d'intelligence, criait à la sorcellerie devant le noir appareil inventé par Guttemberg. Pour nous, nous n'avons pas la préten- tion d'élever ce monument littéraire, Cette tâche, au-dessus de nos forces, exigerait le savoir d'un bénédictin, la plume élégante et spirituelle de ce bon regretté Gn. No- nier, les connaissances bibliograruiques de 599 Gustave Brunet, etc... Nous nous sommes occupé depuis longtemps de réunir da chacune des trente-deux provinces qui composaient l’ancienne France, des notions sur les diverses phases de l’art typographi- que, et les premiers imprimeurs de chaque localité. C'est le résumé de ces notes que nous livrons à la publicité. Peut-être le lec- teur lira-t-1l avec quelque intérêt des faits peu connus ou disséminés dans des livres rares dont le prix n’est pas accessible à toutes les fortunes ? Nous commencerons par la province de Bretagne. À Loudéac (Côtes du Nord), florissaient, en 1484, deux maistres en l’art d'impression, comme on disait alors. Ils se nommaient : Jehan Crezet Robin Foucquet. Is pub'itrent ensemble : les Loys des Trépassés, par Alain Chartier, poëte Bayeusain et favori de Charles VII. — Le Bremare des Nobles. — L'Oraison de Pierre Nesson.— La Patience de Griselidis.—Le Songe de ta Pucelle.—1a Supplicaion à N. D. faite par M. Pierre de Nesson, officier du duc de Bourgogne, Jean I‘.—Le Trépassement de N. D., etc. Robin Foucquet et Jean Crez se sépa- rèrent en 1491 et celui-ci s'établit non loin de là à LanTENAc, oùil imprima le Doctri- nal des nouvelles Mari£es. On voit sur le dernier feuillet son écusson allégorique et cette rubrique : Cy fuuct le Doctrinal des Nouvelles Marices imprime à Lanienac le V octobre MOCCC quatre vingt onze; Jehan Crez. : En 1484 «le 26° jour de Mars devant Pacques » Pierre Belle Esculée et Josses im- primaient à RENNES les Coustumes du du- che de Bretaigne d'Alain Bouchart (format in-12). Elle fut réimprimée en 1485 par Robin Foucquet et Jehan Crez, à Loudéac. Le texte n’a ni ponctuation, ni virgules, ni folios, comme les incunables allemands. En 1485, un imp imeur de Rennes, dont nous avons oublié le nom, imprimaitle f'lo- ret en franczoys (format in-4°), en petits caractères gothiques. GH. GROGET. (La suite prochainement.) RESULTATS SOMMAIRES DU VOYAGE DE MM. YVART EF RENAULT EN ALLEMAGNE. On se rappelle que M. le ministre de l'agriculture et du commerce, \oulant avoir des renseignements positifs sur le nature et Ja marche de la maladie qui sévissait avée force sur l'espèce bovine en Koraie, en Bohème, et qu'on disail s'avancer veis la Saxe et la Bavière, avait confié à MM. Yvart, inspecteur général des bergeries et des écoles vétérinaires, Re- nault, directeur de l’école d’Alfort, et Emlin, mede- cin vétérinaire à Strasbourg, là mission daller étu- dier cette maladie à laquelle on donnait le nom elles caractères du typhus contagieux. Voici les données et les principaux faits récueillis par ces trois hommes de science et d'expérience : Dans le commengemeut de février dernier, lès m°- lades étaient déjà si rares en Bohème, que la com- mission à Uù tout d'abord se rendre en Morayie, Où elle avait plus de chances de faire ses observations. Ce- pendant elle s’est ensuite assurée qu'en Bohème la maladie n'est pas entièrement éleinte. Les symptômes, la marche, le caractère contagieux de cette épizootie, les pertes qu'elle occasionne, ne peuvent laisser de doutes sur sa nature : il s'agit du typhus contagieux des bèles à cornes. A l'ouverture des cadavres, on rencontre dans des intestins, Sinon toujours, du moins fort souvent, des lésions tout-à- fait semblables à celles que J’on observe dans le ty- phus de l’homme. Fort heureusement, tous les faits recueillis en Allemagne confirment ce que l'on, sa- vait sur l'innocuité de la chair des bœufs atteints du typhus ; la consommation de cette viande n'a OCCu- 604 sionné aucun accident ‘aux mangé. | On a d’ailleurs, dans plusieurs parties de l'empire d'Autriche, une longue expérience de tout ce qui se rapporte au typhus contagieux des bêtes bovines, car il existe souvent, Dans les douxe années qui ont précédé 1340, des exemples de typhus n’ont pas cessé dé se montrer, soit dans la Gallicie, soit dans Ja Moravie, soit dans la Bohême. Pendant celle pério- de, cette mäladie, que les Allemands appellent péste de bœufs (rhinder-pest). a fait périr en Moravie plus, de 30,000 bêtes à cornes. L'apparition du typhus en Autriche est, toujours déterminée par l'importation des bœufs qui sont'éle- , vés dans les steppes, et qui ont souvent cétle mala- die. L'empire d'Autriche reçoit chaque! ahnée lüne grande quantité de bœufs des steppes de’ Jay Russie: méridionale ; ce sont ces bœufs qui aujourd'hui lui apportent le typhus. Quand cette épizootie existe dans une province de l'Autriche, les Etats qui y touchent et même les Etats les plus éloignés s’empressent de prendre des mesures de précaution. ialgré ces précautions, le typhus s’est developpé, eñ 1829, dans deux villages saxons, où il avail été apporté par des bœu!fs podoliens. Le gouvernement saxon à fait cerner Jes villages; il à fait abattre les bêtes bovines malades et suspectes quis’y trouxaient; il en a remboursé la valeur ; le mal a été ainsi ai reêle. ; La Prusse a des mesures non moins sévères, non moins rigoureusement exccutées, el tout aussi effi- caces contre l'invasion ou la propagation de cette ma- ladie. Ainsi, par exemple, le typhus) qui régnait en Gallicie en 1839, ayant pénélrépar la voie du com- merce dans quelques villages de laSilésie prussienne limitrophes de la Gallicie, ces villages furent immé- diatement cernés ; les bestiaux, malades ou suspetts, furent assommés, les habitätions infectées furent isolées. Un mois après, la maladie était éteinte dans Les villase-, et kiPrusse élail préservée. Trente bes- tiaux sculement étaient morts ou avaient été as- SOMHIÉS. Après avoir vu des malades en oravie et en Bo- hêime, la commission, qui s'était d’abord enquis des mesures de police sanitaires adoptées par le pays de Bade, le Wurtemherg et la Bavière, à recueilli sur les lieux mêmes les arrélés etordonnances publiés par la Saxe et la Prusse, pour s'opposer à la propagation du typhus Ges documents doivent faire partie d’un rapport qu’elle adréssera à M. le ministre de l’agri- culture et du commerce. personnes qui en op (Journ. des Hares.) ER n—— — . SOMMAIRE DES ARTICLES CONTENUS DANS L'ECIEO DES 3 ET G AVRIL. SOCIETES SAVANTES. — ACADÉMIE DES SCIENCES ; since du 31 mars. — Société royale et centrale d'agriculture. — SCIENCES PHYSIQUES. —- paysique. — Note de M. Montigny contre des ex périences deslinées à prouver que les corps à l'etat sphéroidal réfléchissent presque complètement le calorique rayonnant.—MÉTEOROLOGIE. — Sur deux météores observés dans les environs de Layssac. — OPTIQUE. — Sur la théorie de la vision; STURM. —cHinie.— Influence des températures extrêmes eur la production d'acide carbonique par ja respi- ration ; FE. Lerezcter. — Procédé usuel pour do- ser approximativement le chlore qui se trouve à l'état de chlorbydrate dans une liqueur saline ; M. Banrer pp ST-VENANT. — SCIENCES NATU- REELES. — croLocie. — Sur le grès du Luxem- bourg : n'Oxanus D'HaLLox. — Sur les rapports des glaciers avec les reliefs des Alpes: DEsor. — BOTANIQUE. Sur un fait singulier de la physiologie | des racines ; DURAND. — GEOGRAPHIE BOTANIQUE. — Végétation de la Sierra de Ghiva dans le royau- me de Valence ; Morirz WVILRONMME. — ZOULOGIE. — Développement, struelure, elc. des acéphalo- PHYSIOLOGIQUES. — De la lymphe cans l'etat. pathologique ; Bouissox. — Recherches sur la | ligne brune de l'abdomen, et de la possibilite de W l'accouchement , Jose Cormack. — Kystes laiteux k traités et guéris par l'exérpation; Jonerr. — SCIENCES APPLIQUÉES. — CHIMIE APPLIQUEE® Alliage pour gavnir les boites, colliers, ete, dans { les machines. — ÉCONOMIE INDUSTRIELLE, — Ap- il pareil pour sécher l'orge maltée. — HORTICULTÈRE: ll — Composition d'une terre pour les camellia ; | Benoit MorLeT. — SCIENCES HISTORIQUES. | —Géocrarnte. — Voyage aux iles de Mangareva! ou de Gambier; Ad. Lrssox. — Esquisses sur les typographes bretons, pendant les XVE et XVIe! siècles ; C9. Grouer. — NOUVELLES ET FAI IS! DIVERS. | | | INPRIMERIE DE À. DLONDEAU, RUE RAMEAU, fe) | | [ 1 a cystes ; Goounsir. — SCIENCES MEDICALES ET sa produelion dans d'autres circonstances qu'après M Bouzlème année. LÉ CHO DU MON! Paris—dJoudis 10 avril 184%. ÿ ER N. 26 SAVAN TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. L'Écno pu MONDE SAVANT parait le JEUDI et le DIMANCHE de chaque semaine et forme par an deux volumesde plus de 1,200 pages chacun On s’abonne à Paris, rue des BEAUX-ARTS, N. 6, et rue de la CHAUSSÉE-D'ANTIN, 3, et dans les départements chez les principaux libraires, et dans les bureaux de poste et des Messageries. Prix du journal , PARIS pour un an, 25 fr.; 6 mois, 43 fr. 30, trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 30 fr , 16 fr., 8 fr. #0. A L'ÉTRANGER 5 fr. en - sus pour les pays payant port double. — Adresser tout ce qui concerne le journal à M. le vicomte A. de LAVALETTE, directeur et rédacteur en chef. On rend compte des ouvrages et mémoires scientifiques, soit français, soit étrangers, qui sont adressés, sans rrAïs, au bureau du Journal.? Nous recevons de M. E, Robert des ré- clamations et des observations au sujet d’un article qui a paru dans l'Echo du Monde sa- vant, en date du 26 janvier. Comme nous posons pour base de toutes nos discussions scientifiques la bonne foi et l’impartialité ; nous nous empressons de reproduire ici les observations de M. E. Robert et de répondre à ses réclamations. Et d’abord M. E. Robert paraît croire qu'en écrivant notre compte-rendu de la séance de la Société d'agriculture dans la- quelle a été lu le rapport sur son procédé detraitement applicable aux arbres attaqués par le scolyte destructeur, nous avons voulu exprimer un blâme relativement à ses tra- vaux. Nous pouvons lui assurer que , sous ce rapport, il est entièrement dans l'erreur. Nous avons voulu être l’écho fidèle des membres de la Société d'agriculture qui ont exprimé, dans cette séance, leur opinion par leur rapport, et de ceux qui ont pris la pa- role au suj et de cette lecture. Ainsi nous affivmons qu'en disant que M, E. Robert lui-même a reconnu que sa propre mé- thode n'aurait probablement pas autant d'avantages que l’une ou l’autre de celles proposées pour le même objet par les éommissaires, nous avons reproduit; ce qui a été dit pendant la séance, par M. Mi chaux. Si dans la rédaction ultérieure du procès-verbal de la séance destiné à l'im- pression, la Société, qui vient d'accorder une honorable récompense à M. E. Robert, n’a pas cru devoir reproduire ces paroles, il n’en résulte pour nous aucun motif de blâme; car dans ce cas on conçoit que ce bläme ne s’arréterait pas à nous et remon- terait plus haut. Du reste, nous n’hésitons pas à le dire avant d'aller plus loin, nous sommes convaincus que M. E. Robert méri- tait, sous tous les rapports, les éloges et la récompense flatteuse qu’il a obtenus ; mais il ne s'ensuit pas que nous nous reconnais- sions coupable le moins du monde pour avoir imprimé ce que nous avons entendu dire. ‘ Nous ferons à M. E. Robert une: réponse identique relativement à une autre réclama- tion que contient sa lettre. Lorsque nous avons dit : «il resiera maintenant à sou- » mettre à l'expérience les deux procédés »proposés par MM. Poiteau et Michaux; » un premier essai avait été tenté aux » Champs-Elysées ; mais il resta incomplet, » et par suite il ne réussit pas ,» nous n’a- vons élé que reproducteur fidèle de ce que nous avons entendu énoncer. Si même notre Mémoire ne nous trompe, nous ajouterons qu'il fut dit à cette occasion par le rappor- teur, que l’insuccès de cette expérience et sou inlerraption se rapportaient à un chan- gement de personnel dans la surveillance et la direction des plantations de la viile de Paris. Ce dernier énoncé était accompagné d'observations critiques qui amentrent une | interruption brusque de la discussion et de la séance. Quant aux simples observations conte- nues, dans la lettre de M. E. Robert, nous croyons ne pouvoir mieux faire qu’en les reproduisant ici textuellement, « Vous dites, nous écrit cet observateur, 1° que M. E, Robert ayant reconnu que ce mal (arbres affectés de scolytes) était dû aux ravages faits par les larves d’un bom- byx et du scolyte destructeur, avait pro- posé d’y remédier en enlevant l'écorce des parties attaquées. » J'ai dit et publié à plu- sieurs reprises : en enlevant des bandes longitudinales d’écorce jusqu’au liber ex- clusivement; ce qui est bien différent. — 2° Que, partant de ces deux observations. l’un des membres de la commission, M. Poiteau, a proposé de faire au tronc de l'arbre des entailles parallèles s'étendant dans toute la longueur du tronc, etc. M. Poiteau n'avait pas besoin de proposer, puisque mes entailles, telles qu'il les défi- nit, existaient à l’époque de sa visite aux Champs-Elysées comme commissaire. » Tout ce qui précède suffira, nous l’espé- rons, pour prouver à M. E. Robert qu'il s’est trompé lorsqu'il a cru voir dans notre article du 26 janvier une attaque inspirée par une passion quelconque et basée sur des inexactitudes calculées. Nous sommes entièrement désintéressé dans cette ques- tion, et nal autre motif n'a guidé notre plu- me que celui de donner à nos lecteurs un compte-rendu fidele d’une séance à laquel- le nous avons assiste et dans laquelle, nous le répétons, nous avons entendu ce que nous avons umpr'une. ——20 SI 0— — ACADÉMIE DES SCIENCES. Seance du DNA 7 avril 1845. M. Payen lit un rapport sur un mémoire de MM. Simon et Hardy, relatif à la pro- duetion de l’opium en Algérie. Déjà plusieurs fois M. Payen a entretenu l’Académie des résultats obtenus par ces deux expérimentateurs, et nous avons tenu nos lecteurs au courant de ces questions intéressantes. Aujourd'hui le savant aca- démicien fait connaitre les résultats de recherches entreprises sur la récolte de celte année. El a trouvé que lopium, ob- tenu cette fois dans une culture plus éten- due, est sensiblement supérieur en qualité aux produils examinés l’an dernier. Ee-ré- sultat paraît donc confirmer les espéran- ces que la commission avait conçues, re- lativement à la possibilité d'obtenir en Aloérie de lopium de qualité bonne et constante. : Le deuxième produit important de la est facile d'extraire des graines après la récolle de l’opium. M. Hardy a pu consta- ter que la graine des pavots donnait 45 pour 100 d'huile dont la plus grande par- Lie écoulée à froid est comestible. Les graines que M. Payen a analysées lui ont donné 42,6 d'huile. Celle qu’on a reçue d’Alger est comparable aux huiles ordinaires d’œillette, et légèrement plus colorée que celle du nord de la France. Après avoir exposé ces résultats, M. Payen entre dans quelques détails relati-= vément à la récolle de l’opium. Pour cul= tiver le pavot.il faut un terrain doux, léger, substantiel, surtout très perméable à l'eau; s’ilretenait celle-ci, la racineunique du pa- vo', qui est pivotante, grosse, charnue et molle, serait bientôt détruite. Les terrains qui paraissent préférables sont ceux où le sable domine à peu près dans la propor- tion de deux tiers pour ün t'ers d'argile. Le terrain devra être amendé un an à l’a- vance par des engrais courts, el préparé durant Vété par plusieurs labours pro- fonds, de manière à rendre la terre aussi meuble qu'une planche de jardin. Les semis doivent être faits à l'automne; aussitôt après les premières pluies: les plantes ne tardent pas à paraitre. Elles s’entourent de feuilles par une végétation lente durant l'hiver, et au printemps elles donnent des tiges et des capsules d’une force que ne peuvent jamais atteindre les semis faits pendant ou après l'hiver, forcés qu'ils sont, par les conditions climatéris ques, de donner Jeur fruit aussitôt que ceux qu’on a semés 4 ou 5 mois plutôt. Dès que les jeunes plantes ont k ou 5 feuilles, on doit les débarrasser des mau- vaises herbes, et supprimer les pieds su- perflus en les distançant en tous sens de 0,20 à 0,25. Mais pendant les opérations de sarclage il faut bien craindre de blesser les racines principales ou les pivots avec les instruments dont on se sert. Autre- ment la plante dépérirait par la pourriture que produit l’épanchement de ses sucs. Lorsque l’on reconnaitra à leur colora- tion virant au\ jaune, à {a dureté que pro- duisent les sucs accumulés, que les capsu- les atteignent la maturité convenable, le cultivateur devra s’empresser alors de mettre en réquisition Îles ouvriers néces- saires pour inciser les capsules et ramasser l’opium. On peut ramasser le produit vingt heures après avoir incisé les capsules; mais cette opération va beaucoup moins vite; en incisant pendant 3 heures on pré- pare ie trayail de 6 à 7 heures pour récol- ter. Ainsi on devra inciser pendant les 3 heures les plus chaudes du jour, et ra- masser les larmes d’opium sorties de la veille pendant les intervalles du matin et du soir. M. Hardy soin le a calculé avec même récolte consiste dans l'huile qu’il | compte de la éulture d’un hectare, et le 604 produit probable d’un mème espace de terrain, et il établit que le total des frais monte à 930 ff., etque de total du produit donne 1,097 {r., ainsi le bénéficemet serait de 167 fr. KT Si à —M. Regnau't lit ur mémoire qui a pour titre : Recherches sur la détermanation de la densité des qaz. — M. Lamé lit un rapport sur le système de chemin de fer atmosphérique de M. Arnollet. : — M. Levaillant, chef de bataillon, com- mandant la place de Philippeville, écrit à l’Académie qu’une colonne de sauterelles est venue s'abattre sur une partie de la province; leur nombre était prodigieux ; c'est à 3 ou 4 myriamètres qu’on évalue l'étendue de la colonne, et dans quelques endroits il y en avait trois décimêtres de | haut. Cette irruption de sauterelles venant surtout du sud, a eu lieu le 18 mars, et le défilé a duré, à ce qu’on assure, plus de deux heures. D'après de nouveaux rerseignements, les sauterelles sont passées à Biskarale 6, et arrivées à El Dis le 17 ; de là elles sont retournées vers le sud où l’abaissement subit de la température les a fixées; depuis trente ans elles ne s’étaient pas monirées ‘dans cette contrée. Cette espèce, Acridium migratorium, à 7 à 8 centimètres de longueur; sa couleur est d’un roux vineux ; les pattes sont blanches et les ailes très longues sont diaprées de taches noires. —MM. Bouchardat et Sandrasrépondent à la communication faite par M. Mialhe, dans la dernière séance. Ils affirment n’a- voir jamais eu la prétention de s’attribuer les idéesémises par M. Mialhe, ct ils ajou- ‘tent même que ces idéés ont reçu, il y a plus de vingt ans, une démonstration ex- périmentale par M. Ghevreul. : — M. Martius écrit dé Munich pour faire connaître quelques-uns des résultats qu’il a obtenus en étudiant accroissement de la tige des palmiers et la décurrercet des fibres. — M. Bourgery lit des recherches sur 1e système nerveux splanchnique, recher- ches dans lesquelles: il étudie l'extrémité céphalique du grand sympathique dans VEomme et dans les animaux mammifères. — M. Vatot envoie un (ravail sur les engrais. : ® — M; Charles Gerhardi présente un mé- moire sur une nouvelle classe de composés organiques. — M. Bouchardat envoie un nouveau mémoire sur la glucosurie où diabète sucré. Déjà ce chimiste a établi la relation qui existe entre la proportion de féculents in- gérés par les diabétiques et le glucose con- tenu dans leurs urines. La première indi- cation du traitementétait done de rempla- cer. les aliments féculents nuisibles par d’autres aliments dumême ordre physio- logique. Les féculents et les sucres appart'ennent à ce groupe de substances qu’on est con- venu d'appeler aujourd’hui les aliments de la respiration ; il est donc indispensable de choisir dans ce même groupe les aliments qui doivent remplacer les féculents que le diabétique ne peut utiliser; les boissons alcooliques :et les corps gras paraissent à M. Bouchardat devoir remplacer avec succüs les aliments féculents sucrés. M. Bouchardat rapporte dans ce travail qu’il a extrait des matières vomies par des dabétiques de la diastase tout-à-fait sem- N à | ty 60 rer llara 0 160%: .% LES Er | substance, selon lui, neparait poin f de l’appareil de M. Biot. Mais l'emploi de la levure de bière lui a fourni des preuves aussi nettes que décisives de la présence du glucose. Ces deux faits sont d’un haut intérêt physiologique. Ils hâteront sans aucun doute la solution du problème relauf à la formation du glucose chez les diabétiques ; mais ee qui n’est pas moins-Curieux, C’esL que la secrétion de la diastase dans l’esto- mac du glucosurique s’interrompt aussitôt qu’une maladie incidente grave survient. En effet, M. Bouchardat n’a plus trouvé de glucose ni dans l'appareil digestif, ni dans le sang , ni daus l’urine des diabéti- ques au moment de la mort, alors qu'un Jour auparavant ces parties en contenatent dus quantités fort notables. ” Les glucosuriques né paraissent pas di- cérer les féeulents comme les personnes en borne santé. Une soiftrès vive les tour- mente pendant la digestion des féculents; mais ce qui est remarquable c’est que la quantité d’eau nécessaire à un glucosuri- que, pour luipermettre de digérer la fécule, est précisément égale à celle qu'il faut joindre à la diastase pour convertir la fé- cule en glucose. Conduit à expérimenter sur des animaux nourris avec des féculents mêlés d’un peu de diastase, M. Bouchardat à trouvé du glucose dans leurs urines, tandis qu’on n’en rencontre pas d'ordinaire. Quant au traitement, M. Bouchardat le résume en ordonnant des moyens hygié- niques : la suppression des aliments fécu- lents, le pain degluten, le vin. {la souvent éprouvé que le carbonate d’ammoniaque, aidé d’une préparation opiacée, tonique et stimulante , contribuait souvent pui:sam- ment à ramener à l’étal normal les urines les d'abétiques,. Il fallait aussi essayer les substances qui, comme les alcalis caustiques, les terres alcalines , les acides puissants, tels que l'acide sulfurique, lacide nitrique, l'acide phosphorique , elc:, ont la propriété de s'opposer à ‘la fermentation glucosique. M. Bouchardat l'a fait, mais- les résultats pratiques n’ont pas confirmé ce que la théorie semblait indiquer. Malgré cela son travail n’en restera pas moins une œuvre importante, digne de l’attention des médecins et des physiolo- gistes, et nous sommes heureux de rendre justice à des efforts aussi utiles à la science qu’à l'humanité. * — L'étrange mémoire qu'ont lu dans la dernière séance de l'Académie RM. Flan- din et Danger ne devait point rester sans réponse; l'erreur y brillait trop au pre- micr rang, le manque de bonne foi scien- tifique s’y faisait trop sentir pour qu’on laissat à Ces messieurs la faculté de jouir cn paix du léger scandale qu’ils ont pu produire. Assurément, si l’on ne considé- rait que leur travail en lui-même, il serait du devoir d’un savant honnète de ne pas le prendre au sérieux et de sourire de pi- tié à la lecture de ce mélange incohérent de choses neuves qui ne sont pas vraies, et de choses vraies qui ne sont pas neu- ves. Mais dans ce mémoire l’on invoque, sans lrop savoir pourquoi, l'autorité de l’Académie des sciences ; l’on se vante papa ns di sun ogg ÿ 1 avorable,- en oho enden eticer idaire des | fautes nombreuses qu'on a commises. Un :Lel était [que les’ chimistes, habiles et conscien- ‘Cieux, protestassent éncrgiquement con- choses ne ue sans tre les nouvelles prétentions toxicologis- tes de MM. Flandin et Danger. Déjà, dans notre dernier compte-rendu nous avons essayé de montrer où était l'erreur, où se trouvait la vérité, et en donnant un ex- trait du travail de ces messiears, nous avons voulu meitre nos lecteurs dans da possibilité de juger de la justesse et de la convenance de nos remarques. Célait chose facile de distinguer Ja vraie science de la fausse science, et, quoique un certain savantisine bayard prenne. pour se cacher des airs dhumilité, nous avons su et nous Saurons encore le dévoiler quand ille faudra. 7 Aujourd’hui des autorités plus impo- santes que la nôtre viennent protester devant l’Académie contre le travail dont nous avons rendu compte jeudi dernier, etnous sommes heureux de voir notre ju- gement confirmé par des hommes dont personne n’osera récuser ni le savoir ni ja moralité scientifique. Des deux lettres que nous allons met- tre sous les, yeux de nos lecteurs, lune est de M. Crfla. l’autre de M. Jules Barse- La-première montre, sans réplique, quela vérité n’est pas le partage de toutes les communications académiques, et que, par un malencontreux basard ,:MM. Flandin et Danger ont dit justement le contraire de ce qu’ils auraient dû dire; la seconde apprend ab ovo la vie scientifique de ces messieurs, qu’elle nous offre tombant d’er- :reurs en erreurs; c’est un tableau vrai- ment curieux des aberrations de l'esprit humain; c’est une page.à ajouler au cha- pitre déjà si long des mystifications aca- démiques. Citons d’abord la lettre de M. Orfila.: « Monsieur le Président.- » En rendant compte de la séance de l'Académie de lundi dernier, un journal annonce, d’après MM. Flandin et Danger, que l'inventeur d’un certain Rob auraitété ‘condamné par les tribünaux parce quedes experts, ayant fait usage. de le pile de Smithson, auraient conclu à l’evistence du mercure dans ce Rob, alors que cetinsiru- ment, mal employé par ces experts, ne pouvait donner que des résultats Rutifs, » J'étais. rapporteur de la commission crargée d'examiner ce rob.-et j afäirme que tout cela est controuvé. Avaut la ré- daction du rapport, les experts savaient très bien. que la pile de Smithson .em- ployée comme l'avait indiquéson auteur était un appareil infidèle; ils savaient aussi que le Rob dontil s'agit ne contenait pas un atôme de mercure. H-me sufhra, pour justifier mon dire, de citer textuelle ment Ja première conclusion du rapport rédigé le 1% mai 1829, et signé par MM. Pelletier, Chevallier et moi. Veici cette conclusion : « 4 Ni le sirop dépuratif régénérateux » du sang, pile Rob anti-syphilitique, mi » la mixture débités par M ne contienz » nent aucune préparation mercurielle,. n » aucune substance vénéneuse, (Voir.au » greffe de la Cour royale, pièce enregisz » trée sous le n° 6923, année 1829, » 16 juin). » Peu de temps après la rédaction du « -« - 607 ; - rapport, je publiat un travail sur la pile de Sumithson, dans lequel je faisais connaître les diverses causes d’erreur auxquelles pouvait donner lieu l'emploi de cette pile, - ainsi que les. précautions qu’il importait de prendre pouréviter ces erreurs; ces précautions sont exactement les mêmes que celles qui viennent, d’être. indiquées par MM. Flandin et Danger, seize ans plus tard. L'Académie pourra s’en convaincre | en lisant mon mémoire inséré dans les An- nales de physique et de chine (tome XLI, page 92, année 1829), et tous les ouvra- ges que j'ai publiés depuis cette époque. » Qu'il me soit permis, à cette occasion, d’adresser à l’Académie la prière de vou- loir bien hâter la présentation du rapport de la commission, chargée de lui rendre eompte des travaux de MM. Flandin et Danger. Des erreurs graves ont été débi- tées par ces messieurs, et bien des faits ont été donnés par eux Comme nouveaux quoique je les eusse publiés depuis long- temps. En propageant ceserreurs, la presse quotidienne tend à faire accepter comme vrai ce qui ne l’est pas; les jurés et les magistrats ne savent plus quel parti pren- dre au milieu d’assertions aussi contradic- toires. » Déjà dans deux de mes communica- tions, j'ai appelé l’attention de l’Académi sur ce point, et je me suis mis à sa dispo- sition pour démontrer l’exactitude de ce uue j'avais avancé. [appartient à un corps savant aussi haut placé dans l’opinion pu- blique, que celui que vous présidez, de substituer la vérité à l'erreur, et de rendre à chacun ce qui lui est dû. » Passons maintenant à la lettre de M. Ba- rse : « M. le Président, » Depuis plusieursannées, MM. Flandin ët Danger ont soumis à l’Académie des Sciences un grand nombre de mémoires ; dans la séance deruière, ces messieurs ont présenté ün dernicr travail dans l-quel-on litle passage suivant : « L'accueil favorable que l’Académie a 5 bien voulu faire à nos premières recher- » Ches sur les poisons métalliques, nous a » mis dans l'obligation de les poursuivre, » et autant qu'il dépendra de nous, de les » compléter. Déjà, dans plusieurs mé- » moires , nous avons trailé successive » meéntde l'empoisonnement par l’arsenie, » par lautimoine, par le éuivre , par le » plomb, et en général jar les métaux » fixes. Pour clore la liste des poisons dits » métalliques, il nous reste à parler du » mercure. » »Ces paroles, monsieur le président, pro- noncées dans le sein de l'Acadéinie des sciences , insérées dans son Bulletin, re- produits par 4 presse au dehors, ont une très grande portée dans l'opinion publique; parmi les magistrats, parmi les jurés, les ævocats, les gens du monde, MM. Flandin et Danger paraissent avoir recu de l’Aca- démie des sciences un accueil favorable pour les doctrines qui leur sont propres et la cousécration de propriété des faits qu'ils prétendent avoir découvert les pre- mers. Cependant il n’en est rien puisque la commission de chimie médico-légale , chargée de rendre compte dé tous ces #avaux, n’a pas encore fait de rapport. El est de la plus grande importance de s'opposer immédiatement au ‘crédit que pourraient obtenir ces assertions de MM. Flandin et Danger. J'ai l’honveur de vous prier, monsieur le président, de: mettre : 608 sous les yeux de l'Académie l’énumération succincte des pointssuivants, extraits des travaux de ces messieurs. » MM. Flandin et Danger ontsuccessive- - ment annoncé : » 1° Qu'il y a des taches qui offrent les caractères physiques et chimiques de l’ar- senic : les Académies ont déclaré inexacte cette affirmation ; » 2° Que les: terrains des cimetières ne contiennent pas d’arsenic; l'expérience acquise à l’occasion de plusieurs procès d’empoisonnement démontre que certains cimetières contiennent de l’arsenic et MM. Flandin et Danger , agissant comme ex- perts, ont signé sur-cc point le contraire de leur affimation faite à l’Académie. » 3° Que les animaux empoisonnés par l’arsenic n’urinent pas : le rapport fait à l’Académie de médecine, sur le travail de M. Delafond qui confirme les résultats ob- enus précédemment par M.Orûla, prouve le contraire. » l° En 1842, ces messieurs annoncent comme nouveau qu'en vertu d’une loi de lo- calisation, les poisons se concentrent dans le foie : ce fait avait été publié en 184 par M. Orfila. » 5° À deux reprises, MM. Klandin et Danger ont nié l’existence du cuivre dans le corps de l’homme non empoisonné, et ils déclarent suivre ‘dans la recherche de ce métal un procédé exceptionnel, sensible à un cent millième; »Or, Vauquelin, MM. Sarzeau de Rennes, Boudet, Devergie, Osmin Hervy, Boutiguy, Orfia, Chevallier, Lanaux, Follin, Pe- louze et mot, en suivant les procédés or- dinaires de la chimie élémentaire, ont re- tiré du cuivre métallique de viscères dans lesquels MM. Flandin et Danger nient sa présence. » 6° Ces messieurs proclament une loi d’incompatibilité des poisons avec l’état de santé. Or la présence du phosphore, de la soude libre, de plusieurs aeides , et en dernier lieu surtout, celle du cuivre et du plomb , fait justice complète de cette asser- lon ; »F° Ils indiquentcomme symptôme nou- vellement observé par eux, la salivation dans l’émpoisonnement par les sels de cuivre ; or, ce symptôme était écrit partout depuis un siècle au moins; on le trouve indiqué daus la Toxicologie de M. Ortila, édition de 1848, tome I‘, page 319. »8° Ils nient l'existence des poisons dans le sang des animaux empoisonnés; or, M. | Orfilz a prouvé le contraire par des expé- | riences directes, ét, depuis, tous les toxico- | logistes admettent que les procédés de re- | cherches de MM. Flandin et Danger étaient | VICICUX. » 9° MM. Flandin et Danger ont annoncé qu’il est préférable ,en matière d'expertise judiciaire, de fractionner les organes à ana- lyser, qu'il suflit d'opérer sur cent gram- mes pour résoudre la question de présence d’un poison. ‘Tous les chimistes pro- testent contre l’exactitude de cette mé- thode et la considèrent comme rationnel- lement infidèle en pratique, si elie est exacte en théorie. »10° Enfin, dansleur mémoire présenté dans la séance dernière, MM. Flandin et Danger persistent à s’attribuer le procédé de cCarbonisation par l’acide sulfurique; or, il est imprimé dans le Journal de Phar- ‘nacie denovembre 1840, que la commu- nication de ce. procédé a été lue dans la séance précédente dela Société de phar- 609 :macie, par M.Jules Barse, de Riom : MM- les rapporteurs de l’Académie de méde- cine, dans Ja grande question de l’arsenic; ont reconnu la légitimité de cette réclama- tion de priorité. » Les faits qui précèdent , monsieur le président, sont de deux ordres : les uns ont été avancés par MM. Flandin et Dan- ger pour s’attribuer des découvertes et des applications qui ne leur appartiennent pas; les autres bouleversent de fond en comble des doctrines consacrées par une longue expérience, » Il ést du devoir de ceux qui honorent la science, de rendre à chacun ce qui ap- partient à sês œuvres; il est de l'intérêt le plus grave de faire bonne et prompte jus- tice d'opinions dangereuses par leur appli- cation à la médecine légale: j’ai cru, mon- sieur le président, ne devoir pas attendre que d’autres, ‘des étrangers surtout, prennent Pinitiative dans la proclamation des erreurs de MM. Flandin et Danger, erreurs auxquelles ils associent lAcadé- mie en déclarant que ce corps avait ac- cueilli avec faveur leurs travaux anté- rieurs. » Après avoir cité ces deux lettres il serait inutile de faire de plus amples réflexions ; elles n’ajouteraient rien à l'opinion qu’on doit'avoir maintenant sur ceshommes qui ont moins de-savoir que de savoir-faire et qui parlentsans cesse dece qu’ils ignorent, croyant sans doute que c’est'encore pour eux le meilleur moyen d'apprendre. E.F: TD Te SOCIETES. SAVANTES. Société royale et centrale d'Agriculture. Scance: du 5: mars. M. le comte de Gasparin remet un mémoire Sur l’emploi des vidanges comme engrais, présenté, par M. Cherrier, pour le concours. — Ce document, étant arrivé trop tard pour le concours de 1845, est ré- servé pour celui de 18/6. — M. le président communique une note de M. le marquis de Chavaudon, prési- dent du comice agricole d’Arcis-sur-Aube, relative à un semoir de son invention. M. de Chavaudon désirait remettre cet instrument à la Société pour qu’elle le fit expérimenter. M. Philippar dit qu'il serait fort utile | que ce semoir püt être employé dans les | expériences comparatives quise font à Vil= lacoublay, chez M. Rabourdin. M. Loiseleur-Delonchamps annonce qu’il a vu le seinoir de M. de Chevaudon:la construction en esttrès simple et le prix peuélevé, puisqu'il ne coûte que 45 francs. M. deChevaudon l’a envoyé à Villacoublay. iScance du 19 mars. M. le ministre de l’agriculture et du comimeree envoie une ampliation de l'or- donnance royale, du { mars courant , qui nomme M. Payen secrétaire perpétuel de la Société, en remplacement de M. Leclerc Thoüin. — M. Herpin, membre correspondant pour le département de l'Indre, indique plusieurs procédés ayant pour objet la des- truction de la pyrale des vignes, et qui lui paraissent préférables au mode d’échau- dage employé dans: les environs de Lyon. — M. Eugène Robert adresse des obser- vations sur l'application qu’on pourrait faire aux pomnuers & cidre du procédé qu'il em 610 611 ploie pour la destruction des insectes qui ë P Re 3 Re : tout dans nes sontrées montasme:ses &es Vosges, di Morvan, du Jura, de l'Auvergne etdes Pyrénées. 624 sont les mois du prinléinps: mais par des soins bien entendus, par des arrosements convenables pour les maintenir suffisam- ment fraiches, on peut les faire fleurir en- core pendant lélé et même à l’automne, Jusqu'au moment des gelées. Le viccrnte A. de LAVALETTE. EE FAÏTS DIVERS. Les journaux agrenomtiques anglafs contiennent, depuis quelque temps, beaucoup €e détails sur [4 natnralisation de l’alpaéæ en Angleterre. li parait qu’en. eflet l'on s'occupe avec ardeur d'introduire dans €e pays, non pas seulement comme objet de curiosité, mais comme animal domestique agricole, cetie eharmante espèce du genre Lama, &ont les Parisiens peuvent voir deux imdividus au Jardin des Plantes. Le prince Albert et plusieurs grands sei- Sneurs se sont mis à la tête de ces essais. L'alpaca promet tant d'avantages par ses:produits en laine et en viande, par son extrême sobriété, sa rustiaité, que s’il fat s’étsnner d’une chose, c’est qu'on ne lait pas depuis longtemps naïuralisé en Europe: }E ne conviendrait pes moins à beaugoup de parties &e la France avà l’Amglelerre. Si l’on en ercit tout ce que les-voxzægeurs s'aceer-- l'Angleterre, lui déserna une médaiile d’en- — Le New-York, Courier and Fqutrer, publie & couragement dans sa séance publique du | récit suivant de la découverte d’unanouvelle ile dans VOcéan pacifique, per M. Simmens, eapitaine de l& : brigantine Fait. Le capitaine: Simmons allait de-Siäney à Valpa— { raiso, et après avoir quitté O'Taiti, il vemarqua lite C'est par les semis qu’on a obterx et | nouvelle le GE RE 1e Vuenessur le pont du qu'on obtient, chaque jour, toutes les: ma- payines Ce aa PU ss guifiques variétés que peut produire la: Ren- | rochers; 4 Re. : Le es He Sée } mais Si; par, ce, moyen, on a COnQuis | rates tn Ur es tant de charmantes fleurs plus belles. que | *'mmons sepposa réelle était défà copnue et dar 3 LE loc auaronl onfadtéog neoten, k bord il la prit pour £arifoot. Cenendant dans l'in celles Le Les avaient RATE il peul A1 | fention de la recongaitre, il deseendit dans sa cha river aussi que, dans lesimdividus de semis, À loupe et essaye. d'y grendre terres.mais il en fut em- on en trouve qui soieni moins beaux. Où É Léché par ane cette dé roches déeoril, quilèn- même très inférieurs à ceux dont 1ls-Sont É toure entièrement et par de aangereux brisents. provenus, et l’on dit æors que les plantes | Néanmoins ilen ffentièrement:ie tour, et ilreeen- ont dégénéré où qu’elles sont abâtardies. { nut que sa circonférence est d'environ six miles. Cela peut être vrai por un amateur d'hor- | A peu de distance de la cote, il me trouva pas de Liculture ; mais un botaniste ne doit. Y Voir, À fond par-soixante hrasses. L'ik-lui parut être d'ume au contraire, qu'une sorte de régénération, | fertilité remarqueble. Arrivé x Fee le eapi- puisque la plante moins belle pour Forne- | taine Simmons, examina les. cartes anglaises les ment se sera rapprochée de son typenatu- | plus récentes, et il n'y trouva: axcuneindicason qui rel, dont le perfectionnement horticoie | se ranportat à sa découx erte- lui à Lune non l’ävait tant éloignée. d'ile &e Rain de celui de net LS C'est par les seuls semis qu'on peut obte- gars at A a à Valparaiso, par 240 16 irdenouvelles variétés et qu'il est possible | 15° + de one. QE » . que ni Le bell Fa or e ais — Le HURENTS GRR ns ARENENE qu 2 a SRE EE Î ee nage | à recu de Londres des nouvelles de M. Fortune, &a= CD l'œilletonnage (CRUE DIEUS tées du 16 décembre dernier. Il se trouvait à cette qu'on parvient à CONSCNNEL toutes les ri- date à Hong-Kong, disposant toutes ses collections chesses qu'on à acquises. ! de plantes pour les embarquer. Elles étaient déjà Comme indigènes de nos climats, les arrangées dans plusieurs caisses. Ce z6lé voyageur Pensées sont très rustiques ;’ellos bravent Fa trouvé plusieurs axbustes d'une beauté remarqua- les froids de noshivers, et les soins qu'elles | ble, et dont on peut espérer que plusieurs sacelima- exigent se réduisent à très peu de chose. | teront en Europe. Parmi ceux-el on cite : des Vibur- Elles ne sont pas plus difficiles sur la na- | mon à grands thyrses de fleurs, comme un Hydran- ture du sol, eL peuvent vivio dans presque | gea, des Moutans très varices; des péchers, des tous les terrains; cependant elles prospè- | abricotiers, des rosiers, des analeas, des daptmes, rent davantage, prennent un plus grand le cameilia _hexangulaire ; des Hydranheas ; ui développèment et acquièrent mieux les | beau gurdenia blanc double, à fleurs aussi larges riches proportions auxquelles leurs coroïles | que cere d'un -cmelie un Chysandheraun très peuvent parvenir, quand eiles sont plantées | CUPIEUX ; de nouvelles espèces de pins, des chèvres- dans une bonne terre convenablement amendée par de bons engrais. feuilles, ete, Les plus boaux moments poar les Pensées * genre qui avaient fait un des plus remar- quables ornements de l’exposition des jours. précédents. SNPRIMERIE DE A. DBLONREAU, RUE RANEAU, 4 T — Boustème année. Partre -Samedil, 13 avril 1815. RE Mi 29 L'ECHO DU MONDE SAVANT ns L D e TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. L'Écao DU MONDE SAVANT parait le JEUDI et le DIMANCHE de chaque semaine et forme par an deux volumesde plus de 4,200 pages chacun On s’abonne à PARIS, rue des BEAUX-ARTS, N- 6, et rue de la CHAUSSÉE-D'ANTIN, 8, et dans les départements chez les principaux libraires, et dans les bureaux de poste et des Messagories, Prix du journal , PARIS pour ün an, 25 fr.; 6 mois, 43 fr. 50, trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 30 fr, 46 fr., 8 fr. 80. À L'ÉTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Adresser tout ce qui concerne le journal à M. le vicomte A. de LAN ALET FE, directeur et rédacteur en ehef. On rend compte des ouvrages et mémoires scientifiques, soit français, soit étrangers, qui sont adressés, sans rna1s, au bureau du Jourval.!f SOCIÉTÉS SAVANTES. Institution royale de Londres, Séance du 14 mars. Le mémoire lu dans cette séance est re- latf à quelques phénomènes pho:ographi- ques, par M. Shaw (on some photographie phenomena). — L'objet principal que s’est proposé M. Shaw est de communiquer les . recherches qu'il a faites dans le but de re- connaître quelques-unes des conditions qui accélèrent ou qui retardent la décomposi- on par la lumière des sels d'argent en gé- néral. Il commence par décrire le procédé bien connu du daguerréotype, prenant de làoccasion de faire remarquer que la pelli- cule d'iodure d'argent qui se forme sur la lame de ce métal peut augmenter beaucoup de sensibilité par son exposition à la vapeur du brome ou du chlore, le brome étant celui de ces deux corps dont l’action est la plus marquée. Cependant la quantité de broine qui communique le plus haut degré ‘le sensibilité est extrêmement faible, et un excès détruit le caractère photographique dela plaque. Quant à la difliculté de déter- ininer celte quantité,elle disparaît en expo- Sant la plaque à la vapeur d’un mélange d'iode et de brome, jusqu'à ce qu’elle prénne une nüance violette. M. Shaw suit les divers détails de l'opération du daguer- réolype en indiquant les changements phy- siques et chimiques qui les accompagnent. I! dit ensuite que si une plaque daguerrienne imprimée, après avoir été retirée de Ja ca- ineraet avant d’être introduite dans la boîte à mercure, est exposée à la vapeur du chlore, de l’iode ou du brome, cependant abondamment étendue d’air atmosphérique, je dessin naissant est oblitéréau point de ne pouvoir plus se développer sous l’action de la vapeur mercurielle. Ce fait, connu de- puis longtemps, selon M. Shaw, n'avait pas encore reçu d’explication satisfaisante. Pour arriver à cette explication, le savant anglais a étudié l’état de lasurface sensible aprèsquel’impression y a été ainsi détruite. En exposant quelques plaques impression- nées, à moitié couvertes d’un écran métal- lique, à la vapeur du brome, et en les pla- cant ensuite dans la boîte à mercure, il a trouvé que Ja portion couverte comme celle non couverte n’avaient pas subi d_change- ment, mais qu'une tache blanche très mar- quée se montrait sur une ligne correspon- dante au bord de l'écran. M. Shaw a attri- bué cette tache à l’action de la lumière qui _S'était insinuée dans le petit espace laissé à dessein entre l’écran et la portion de la pla- que qu’il recouvrait. De cette expérience il établit ce fait que, lorsqu'une surface da- guerrienne impressionnée est exposée à lune ou l'autre des vapeurs indiquées plus haut, d’un côté l'impression virtuelle se trouve détruite, cet de l’autre la sensibilité à la lumière se trouve rétablie. Quant au de- gré auquel] le chlore, l’iode et le brome sont capables de rétablir le caractère premier des surfaces daguerriennes, il a été reconnu par l’auteur que, après le développement de l'impression dans la boite à mercure, si la plaque est exposée à l’action du brome, elle est de nouveau apte à recevoir une im- pression de la lumière, même sur la surface sur laquelle le mercure est condensé, de telle sorte qu’on peut ainsi superposer les uns aux autres sur la même plaque une série de dessins. M. Shaw a également reconnu que la lu- mière du jour est incapable de produire aucune action sur une surface sensible en présence du chlore, de liode ou du brome. De cette circonstance il tire une conclusion pratique importante, à Savoir que l'artiste. daguerrien n’a plus besoin de préparer ses plaques sensibles à l'obscurité; mais qu'il peut sans crainte laisser tomber sur elles lalumièresolaire pendant qu’elles reçoivent leur couche sensible, s’il pretid la précau- tion de les exposer un instant à la vapeur du brome ou de l’iode avant de les placer dans la boite obscure à l’aide de laquelle il ‘les transporte dans la camera. Ce procédé peut être employé avantageusement lors- qu’on prend les images d'objets mobiles. Si, pendant que la plaque est dans la ca- mera, l’objet faisant un mouvement change de posilion, il sera seulement nécessaire d'exposer un ‘instant la plaque impression- née à la vapeur du chlore, de l’iode ou du : brome, et elle reviendra, sous tous les rap- ports, à son premier état; ce procédé; peut être répété jusqu’à ce qu'on ait obtenu une impression parfaite. M.Shaw entre ensuite dans le détail de quelques expériences faites dans le but de reconnaître les conditions qui accélèrent ou qui retardent la décomposition des sels d'argent en général par la lumière. Il éta- blit que l’iodure d'argent pur n’est pas, comme on le suppose généralement, sen- sible à la lumière, et qu’il ne le devient que lorsqu'une des substances employées pour sa préparation, nitrate d'argent ou iodure de potassium, est en excès. Après cela, il décrit ses expériences sur le chlorure d’ar- gent avec la lumière. Le chlorure qu'il a employé avait été obtenu par le nitrate d’ar- gent et l’acide chlorhydrique. Ces recher- ches ont conduit M. Shaw à cette décou- verte intéressante que le chlorure d’argent, après avoir été noirci par la lumière, re- prend sa première blancheur si on le met à l’obscurité pendant deux ou trois heures; soumis de nouveau à la lumière, il noircit encore, pour blanchir ensuite dans l’obscu- rité, et ces effets alternatifs peuvent être reproduits indéfiniment, sans que la sensi- bilité du sel diminue. Cette curieuse pro- priété a conduit M. Shaw à Ja construction d’un photomètre. Dans le cours desesrecherches, M. Shaw a fait une autre découverte importante. I] a reconnu que quelques gaz et vapeurs ont une action spécifique sur l’activité chimique de la lumière sans rapport avec leur pro- pre couleur. Ainsi il a observé que des rayons lumineux qui ont passé à travers une couche de brome ont plus d'influence sur le chlorure d’argent que lorsqu'ils ont passé à travers une couche d’égale épais- seur de chlore, quoique ce dernier ait une couleur plus prononcée, TD (7 ©} Ga SCIENCES PHYSIQUES. 2x st eaçb Quelques mots sur certains phérvlhènes chi- miques de la vie des plantes ct des animaux ; d’après M, FOWNESs. ï CHIMIE. Une somme de 1,000 livres Sterlings a été léguée à l'Institution royale de Londres pour que l'intérêt en soit employé à donner tous les sept ans.un prix au meilleur ouvrage destiné à prouver la sagesse et la bienfai- sance de la Providence. Pour le premier concours le sujet était la chimie, et certes les progrès que cette science a faits depuis la fin du dernier siècle permettaient de trouver daus le rôle important qu’elle joue au sein de la nature vivante de nombreux motifs pour rendre évidentes à tous les yeux les merveilles dont les êtres organisés sont le siège pendant tout le cours de leur vie. M. Fownes a traité ce sujet avec bon- heur et son ouvrage a recu le prix de l’In- sütution royale. Nous allons donner à nos lecteurs une idée d'une portion de son tra- vail, soit par quelques extraits, soit par une rapide analyse. Dans une partie de son mémoire (Che- mistry, as exemplyfying the Wisdom and Beneficence of God), M. Fownes étudie les phénomènes chimiques dont les cellules . végétales sont le siège. Les cellules dontles plantes sont composées en majeure partie sontlesagents par lesquels la nature effectue toutes ses principales actions chimiques. Quoique d’une exiguité telle que l’œil ne peut les distinguer qu'avec le secours du microscope, elles sont les laboratoires dans lesquels les éléments dé Ja matière inorganique sont décomposés et recCoOMpPo- sés afin de maintenir la structure des végé- taux. La cellule animale ne possède pas cette propriété et elle est entièrement su- bordonnée par son existence aux résultats de l’activité chimique de la ce lule végé- tale. 5 Quels sont donc les composés ainsi éla- borés par la cellule végétale qui sont né- cessairesà la conservation de l'existence animale ? M. Fownes les classe de la ma- nière suivante : {° Les matières Saccharines 1648 et amylacées ; 2 les acides végétaux ; 5° les principes. gras.et pe je a matières contiennent du Carbo \ 1 l'ox yeèue, de l'hydrogène, mais pas d'azote, Ilexiste encore deux autres Classes de corps qui contiennent de l'azote, outre les trois prin- cipes précédents ; ces:conps:sont les alcalis : végétaux et les principes albumineux. Les trois premiers groupes existent dans les” plantes sous la forme de Substances que l'on connaît sous les noms de sucre, fécule, huiles et beurres: divers acides, comme le vinaigre-etles acides des fruits, etc. Ces di: verses substances contiennent de grandes quantités de carbone. Elles servent de nourriture aux animaux ; une partie quelconque de leur corps, mais “elles entrent dans le sang, elles sont mises en contact dans les poumons avec l’oxygène de l'atmosphère; leur carbone et leur hy- drogène s'unissent avec ce dernier gaz, for- -mant ainside l’acide carbonique et de l’eau, et dégageant en même temps de Ja chaleur. C’est cette chaleur dégagée pendant la com: bustion de ces aliments carbonés qui con- serve la chaleur animale. Les principes albumineux sont ceux que les chimistes connaissent sous le nom de protéine; ils contiennent de l'azote, ‘et ce sont ceux qui entrent dans la composition de la chair des animaux. Tes alcalis végétaux sont intro- duits dans le corps en grandes quantités dans léthéle café etc., et on leur attribue un rôle important dans l’économie. Plusieurs théories physiologiques récen- tes ont été fondées sur la connaissance du principe auquel on a donné le nom de pro- teine ; il est donc important d’être fixé sur Sa formation. Voici ce que dit à ce sujet M. Townes : « Lorsqu'on dissout dans un alcali caus- tique de l’albumine, de la fibrine ou de la caseine, et qu’on précipite par un léger ex- cès d'acide, on amène ainsi la séparation d’une grande quantité d’une matière blan- che, floconneuse, qu’il est facile de recueil- lir sur un filtre, pour la laver ensuite, la sécher et la soumettre à son examen. Cette matière est la protéine de Mulder;elle possède les mêmes propriétés qu’elle provienne de l’une ou de l’autre de ces trois sources, et l’analvse montre qu’elle renferme du car- bone, de l'hydrogène, de l'oxygène et de l'azote exactement dans les mêmes propor- tions que la fibrine, l’albumineetla caséine. Cette belle expérience peut donner matière à deux interprétations au.moins. On peut supposer, avec M. Mulder, que la nouvelle substance, la protéine, est réellement la basecommune fondamentale des trois prin- cipes albumineux auxquels elle donne nais- sance en s’unissant à de petites quantités de soufre et.de phosphore, ou de soufre seule- ment; ces derniers Corps sont séparés par l'action de l’alcali, et ils sont retenus dans la solution tandis que la protéine est préci- pitée par un acide. En second lieu, on peut Supposer que la protéine est un produit de l’action de Ja base, produite, en un. mot, sous son influence, de la même manière que l'acide stéarique et la glycérine peuvent naître d'une graisse neutre dans des circon- stances semblables, tandis qu'on ne peut “montrer que l’un ou l’autre de ces corps préexiste dans la graisse elle-même. » Les diverses circonstances danslesquelles les hommes sont placés sur la surface du gl10be Servent à M. Fownes de confirmation aux principes qui viennent d'être exposés. elles. ne sont, pourtant pas aptes à servir de matériaux à BRAR frs CE ANnODO- 4 ent [M Ainsi, par €) , dit-il, voyons l'Esqui- x, qui tire tous ses_aliments du veau Fmariû à de! \u L'air qui l'en est assez : ide pour geler le mereute ; s'enveloppe de foutrures et il sort impu ment ; 1e froid du rivage de la mer glacée même dans son appartement. Cependant les esquimaux n’ont pas de foyer; ils cuisent leur nourriture à la chaleur d’une lampe garuie avec’ l'huile qui est le produit de leur chasse; leur contrée ne produit pas de du feu avec le peu de bois que lamer amène sur leur rivage de contrées plus favorisées. Comment peuvent-ils supporter un froid si mtense.?demandera-t-on; leur genre de nourriture fournit la réponse à celte ques- tion. Nous regardons avec dégout et horreur les aliments de ce malheureux peuple; mais puissent se procurer, constituent également le seul mode d’alimentetion qui puisse les mettre en état de résister au froid rigou- reux auquel ils sont exposés. Il n’y a pas d'autre substance que la graisse prise en grande quantité qui. puisse amener un pa- reil résultat; c’est une substance extrêéme- ment riche en hydrogène et éminemment combustible dans le corps; poids pour poids, elle produira, lorsqu'elle brülera dans le sang, une plus grande somme de chaleur que toute autre matière alimen- taire. Il faut donc voir dans les goûts et les habitudes des esquimaux une heureuse Conformité avec leurs besoins et avec les circonstances dans lesquelles ils se trou- vent. L] DD» cc SCIENCES NATURELLES. ANATOMIE COMPARÉE, Observations sur l'appareil de la circulation chez ies Mollusques de la classe des Brachio- podes. (Extrait d'une lettre adressée à M. Mine Edwards ; par M. R. Owen.) En continuant les recherches sur l’anato- mie des Brachiopodes dont j'ai entretenu la Société zoologique én 1833, j'ai constaté, dans la partie centrale de l’appareil cireu- latoire de ces animaux, un mode d’organi- sation qui, au premier abord, me semblait être une anomalie remarquable; mais de- puis que j'ai lu, dans les Comptes rendus des séances de l’Académie, Votre important travail sur l’état diffus du sysième veineux dans les autres classes de l’embranchement des Mollusques, je vois que cette excep- tion apparente rentre, au contraire, dans la règle commune, et que le mode de struc- ture propre aux Brachiopodes constitue un nouveau terme dans cette série de modifi- cations par lesquelles l'appareil vasculaire, ainsi que vous l'avez si bien démontré, se dégrade dans cette grande division du règne animal... Dans la Terebratula flavescens, chacune des oreïleltes est un réservoir dont Ja ca- pacité est assez considérable et dont les pa- rois, de structure musculaire, offrent, dans l'état de contraction, un.grand nombre de plis très fins, disposés d'une manière ra- J'affecte moius que la température du mois, de janvier né le fait pour ‘un européen, ‘combustible, et il ne-peuventsonger à faire avec un peu de réflexion nous verrions peut-être que l'huile de baleine, la graisse: des cétacés et des phoques,seule nourriture que les habitants de ces tristes contrées nana seméiawe@s 0 diaire. La forme de ces organes est alors : imé ; par leur ntricule cor- celle d’un cône oblo par l’orifice ar leur base, SO 1 cünèadh respo ts au Le ic ils sont Jaro Re rts ommuniquent ainsi tectementet librement avec la cavité viscerale où péritoncale ; Où, si l’on aime mieux, “avec . eus veineux -dé | forme irrégulière, qui renfermelé ‘canal in- testinal et se continue entre les 10bes du foie et les masses glandulaires-dent se.com- -pose la première portion+de’apparéil de génération. -Des-prolongements -de-ce sinus. viscéral commun, s’avancent. sous la forme de vaisseaux, dans’ l'épaisseur des lobes du manteau ;on en compte.deux sur le 09e paléal supérieur ou dorsal, et quatre sur le lobe inférieur ou ventral, et "c’est le long de ces canaux veineux que se déve- loppent les cellules spermatiques chez le mâle, et les œufs chez la femelle : de sorte que les produits du travail reproducteur sont baignés par le sang dansl'intérieur de ces dépendances des réservoirs péritonéaux ou grands sinus veineux, Comme la pre- mière portion de l’appareïl reproducteur Pest dans cette cavité elle-même. Si l’on dissèque la Térébratule du côté dorsal, et qu'après avoir enlevé la valve imperforée et le lobe correspondant du manteau, on incise la paroi membraneuse de la cavité viscéralé ou péritonéale, on aperçoit de suite les deux oreillettes situées en arrière de l’estomiac et s'étendant de chaque côté jusqu’à l’origine de l'intestin. Gette prépa- tion suffit aussi pour mettre à découvertles grands orifices basilaires par lesquels le sang doit arriver dans les cœurs. La mem- brane délicate qui adhère aux bords de ces orifices, et qui se continue sur jes parties voisines de la cavité viscérale, est identique en structure avec la tuniqüe-dont sont ta- pissées les parois membraneusés, mais plus résistantes, de cette dernière cavité, et on peut la considérer comme un péritoine ou comme l’analogue de la tunique interne d’une veine ou sinus veineux qui serait di- latée à la manière de la périlonine propre- ment dite. Lorsque le fluide nourricier se trouve accumulé dans le grand sinus vis- céral, il est probable qu’une Ssorte de suc- cion l'appelle dans les oreillèttes, et que les contractions successives des fibres trans- verses de ces dernières cavités le poussent ensuite dans les ventricules. Le sang ex- pulsé du cœur est envoyé en majeure partie dans les artères du mantéau et revient par le système de larges canaux veineux qui représentent les veines paléales ou sinus ovariens : de là ce liquide passe dans la ca- vilé encore plus grande et plus diffuse qui constitue le sinus viscéral, et qui est analo- gue à ce que vous avez décrit chez les La- mellibranches, plus élevés en organisa- tion, et chez les Mollusques gastéropodes. (Après avoir présenté ici diverses obser- vations sur Ja disposition de l'appareil di- cestif des Térébratulés, M. Owen décrit brièvement l'appareil de la circulation chez la Lingulaanatina, el ajoute que Sur l’une des planches dont sa Léttre est accompagnée, bn voit les deux Cœurs, composés chacun d'une oreillette et d’un ventricule, les ar- tôres du manteau, l'estomac, etc.) Les masses glandulaires ayant été .enle- vées, on voit aussi, dit-il, les restes de Ia membrane délicate dessinus quientourentle canal alimentaire et qui, Suivant toute pro- babilité, reçoivent de celui-ci le fluide nour- | 6343 ricier AnalaBUE au chyle, lequel, sans l’in- termédiaire de * les sinus. Ces sinus, à leur tour, se conti- nuent avec touies les lacunes que Îles ViS- cères abdominaux laissent entre eux, et en dernier résultat le liquide passe de Jà dans les cœurs par les larges orifices abdominaux des oreiïllettes, qui, à leur tour, envoient le sang dans les ventricules, d'où ilest poussé, comme chezles Térébratules, dans,les vais- seaux du manteau.et de l'appareil respira- ioire.… : De tous les Mollusques, ce sont les Bra- chiopodes dont la dispersion sur la surface “du globe. a étéportée le .plus loin; on les trouve à des, profondeurs où les bivalves ordinaires ne descendent pas, et la famille paturelle formée par ces animaux n’est pas moins remarquable sous le rapport de sa persistance dans la suite des temps; car, parmi les habitants actuels denotre planète, les, Térébratules sont les représentants d’un des.types zoologiques les plus anciens de la, créalion, Tout. ce qui est relatif à des ani- maux dont le mode d'organisation a été si | bien calculé pour s’accommuder des varia- tions les plus grandes dans les conditions d'existence que détermine la distribution géographique des animaux et pour résister à l'influence du temps, « ce grand destruc— teur destcho$es,» doit avoir de l’importance aux yeux du naturaliste philosophe, et les observations que je vous communique au- jourd’hui me semblent oflrir aussi pour vous un intérêt particulier, car elles fournissent un nouvel exemple de cet état diffus du sÿs- ième veineux qui constitue, ainsi que le prouvent vos découvertes récentes, un des caraetères, généraux de l’embranchement des Mollusques tout entier. . +: SCIENCES MÉDICALES 19€ ET PHYSICLOGIQUES. . F Sur les moyens de prévenir le développement . dela rage; par M. FOURCAULT. . . , . . L’hydrophobie n’est pas ‘tou- jours prévenue par la compression circu- laire, par les pressions réitérées au pour- tour des morsures, par les lavages avec l’eau chargée de chlorures, d’ammoniaque, enfin par la cautérisation, ni par l’applica- tion des ventouses. D'ailleurs, la cantérisa- tion est souvent tardive ou incomplète, en raison dû nombre, dé la profondeur , de la direction et du siége des blessures. Alors, l’homme qui en est atteint se trouve dans une horrible position. Dernièrement, un médecin a été mordu à Ja maïn, à diverses reprises, par. un chien dont la maladie of- frait un Caractère équivoque ; néanmoïns ce médecin n’a pu cautériser les morsures de cet animal, attendu leur nombre et leur gravité. Ho Dans des cas semblables, il faut non seulement émployer, avec une grande promptitude, les moyens déjà indiqués, mais il est indispensable d’exciter une grande perturbation ‘dans l’économie pen- dant la période d'incubation; ainsi, par - exemple, on provoquera des sueurs locales ou générales très abondantes, en plaçant l’homme ou les animaux mordus par des chiens hvdrophobes , dans des étuves sè- vaisseaux, chylifères,. va. directement se méler au sang contenu dans, 632; _ches ou,humides ; des boissons. copieuses , un exercice soutenu à air libre, et, pour l'homme, de puissantes distractions , for- | l meront Ja base d’un traitement préservatif. Mais la médecine expérimentale ne peut -se borner à ces tentatives: elle doit inocu- lér le virus rabique aux ahimaux, afin de mieux connaitre les effets des moyens va- riés employés dans la période d’incubation. Les animaux seront rangés dans deux ca- tégories : chez les uns, on attendra les ef- fets de l’inoculation ou de la morsure; chez les autres; on cherchera à les préve- nir par des méthodes très variées, et no- tamment par des sueurs, des suaorifiques puissants, d’autres évacuations, par l’in- jection de l’eau dans les veines, etc. Dans d’autres expériences, la bave des animaux atteints de la rage sera soumise à l’action de divers agents chimiques , avant | d’être introduite dans l’économie animale, où immédiatement après Ja morsure; car on doit essayer de découvrir le corps le plus propre à neutraliser le. virus rabique. Ne peut-on pas espérer de trouver un auxi- jaire puissant de la cautérisation, ou même un moyen de remplacer cette opération douloureuse et souvent cruelle? Si avant Jenner quelqu'un eût proposé de chercher un spécifique contre la variole, une sem- blable proposition eût sans doute été écar- tée ; lors même qu’une: découverte est ad- mise, une foule d'hommes s’empressent de s'opposer à sa propagation. . . . DD SCIENCES NATURELLES. MECANIQUE APPLIQUÉE. Pantographe présenté à l’Académie des scien- ces ; par M. PAWLOwICz (rapport de M. Ma- thieu ). : Ea construction assez variée du panto- graphe dont on se sert pour obtenir méca- niquement là copie réduite ou augmentée d’un dessin quelconque, est fondée sur les propriétés des figures semblables, Le grand pantographe de M. Pawlowicz se compose de quatre règles ou barres qui forment un parallélogramme articulé X ses angles au moyen de quatre charnières, et d’une cin- quième barre qui peut glisser en restant parallèle à deux côtés du parallélogramme et qui à ses extrémités liées aux deux au- tres côtés par des charnières mobiles. Le: centre fixe autour duquel l'instrument pi- _vote est à un angle ; le traçoir avec lequel on suit le dessin est à langle opposé; le crayon qui reproduit le dessin est placé in- térieurement sur la barre transversale de manière à Se trouver sur la diagonale qui joint le tracoir et le centre de rotation. Dans les diverses transformations du pa- rallélog'amme pendant son mouvement sur une table horizontale, le centre. le crayon et le traçoir sont toujours en ligne droite, et de plus les distances variables du centre et au traçoir et au crayon conservent le même rapport : car ces distances repré- sentent des côtés de deux triangles sem- blables qui ont leurs deux autres côtés centre que le traçoir, la copie est plus pe- tite que le dessin; elle serait plus grande si lé traçoir était sur la barre transversale entre le centre et le crayon. Au moyen de deux barres intérieures portant chacune constants. Le crayon étant plus près du | 633 un ‘crayon, on peut obtenir à Ja fois réductions différentes du même dessin. M. Pawlowicz a présenté un second pan- tographe plus petit, plus portatif, moins dispendieux que le précédent. Deux côtés adjacents d’un losange articulé se prolon- gent au delà de leur jonction avec les deux autres côtés d’une quantité égale à leur longueur. On place en ligne droite le cen- tre et le traçôir sur ces deux prolonge- ments, et le crayon sur une branche inté- rieure du losange. Dans les changements de ce système, on trouve toujours deux triangles semblables avec deux côtés con- stants. Les deux autres côtés dirigés sur la même droite sont précisément les distances du centre au traçoir et au crayon; ces dis- tances varient donc toujours dans la même proportion. La composition de ces deux pantogra- phes repose sur les principes qu servent de base à tous les instruments de même genre employés jusqu’à présent. M. Paw- owicz déclare lui-même.qu'’il n’a rien in- nové à cet égard. Il s’est seulement fro- posé de construire ses pantographes, de manière que les mouvements se transmet- tent avec facilité et précision dans toutes les parties de l’instrument , quand on suit les contours d’un dessin avec le traçoir. Dans les pantographes ordinaires, les barres sont superposées les unes aux autres à l’endroit des charnières. M. Pawlowicz pense que lorsqu'une barre agit transver- salement par son extrémité sur une barre placée au-dessus où au-dessous, celle-ci tend à se renverser, qu’elle éprouve une légère torsion qui peut nuire à la transmis- sion du mouvement et altérer la reproduc- tion du dessin. Pour remédier à cet incon- vénient, il a imaginé de placer dans le même plan les barres du pantographe pense qu’alors une barre, prise de cl et pressée dans son plan par une ba transversale, n'éprouve -ni flexion mi sion sensible. Nous croyons, en effei” cetté heureuse disposition.des barre beaucoup contribuer à Ja précision des dk sins. Nous avons vu deux réductions gra vées de la carte de France, l’une de 1 dé- cimètre carré, l'autre quatre fois plus petite encore. Elles avaient été tracées simulta- nément avec le grand pantographe sur des planches de cuivre préparées pour recevoir l'eau-forte. Les détails sont reproduits avec une grande fidélité, malgré les petites di- mensions de ces Cartes. : Nous ne nous arrêterons pas à l'examen des parties accessoires des pantographes de M. Pawlowicz, qui ont été exécutés avec soin dans les ateliers de M. Lerebours. Ce sont des détails qui se trouvent dans pres- que tous les instruments de ce genre et qui sont reproduits avec quelques améliora- tions. En disposant les barres du pantographe sur'un même plan, M. Pawlowicz nous pa- raît avoir introduit un véritable perfec- tionnement dans la construction d’un in- strument fort utile. ECONOMIE RURALE, Moyens de pourvoir au besoin dc combustible dans l’ouest ; par M. RIEFFEL. . Tout le monde sait que la Bretagne est couverte de fossés très rapprochés, qui 634 cacombrent le pays ct fatiguent le voya- geur en lui dérobant la vue des champs et ea lui masquant souvent le spectacle d’un paysage pittoresque (1). Que les petits hé- titages soient partagés par des haies vives, on le conçoit, elles tiennent moins de place que le fossé avec sa douve , et nous indiquerons le moyen de les rendre très profitables ; que les grands domaines soient partagés en pièces de terre d’une étendue proportionnée à l’assolement, nous le con- cevons encore. Et, au fait, la Bretagne n'est pas un pays de plaine; l’intérieur surtout a besoin d’abri à l'ouest eLtau midi de chaque pièce, et les clôtures offrent un avantage pour la promenade des bestiaux. Nous appelons promenade cet usage de mettre dehors le bétail pendant toute la durée du jour ; ces pauvres animaux pié- tinent ct durcissent continuellement un sol qu’ils rendent aride et qui ne leur offre du pâturage que durant les mois de mai et de juin. Lorsque la bonne agricul- ture aura pénétré dans cette région, on y senlira le danger du pâturage permanent et l'on conservera les champspour y pro- mener, pendant quelques heures seule- ment, le bélail, qui rentrera ensuite dans ses élables où il trouvera une meilleure nourriture, Dans un espace de 16 kilomètres, entre lechef-l'ea du département des Côtes-du- Nord et la petite ville de Quintin, on aper- çoit plus de 30,000 mètres de fossés qui affligent le voyageur par leur stérilité. Nous n'avons jamais vu, depuis 40 ans, un seul arbre s’y développer, si ce n’est un hêtre très remarquable sur Ja terre de Grémieux, Cependant, si les fossés de la voute étaient utilisés, le bois qu’ils fourni- taient suffirait à la consommation des deux villes ; tant ilest vrai que la Bretagne con- tient des ressources immenses, mais dont elle ne sait pas tirer parti. Il suffirait, pour utiliser le térrain pres- que improduetif occupé par les fossés, de ic boiser : dans ce but, on ferait une douve du côté du champ; cette douve aurait 1"29 : elle serait faite à la distance convenable pour que la Lête du fossé eût 2,97 à 9,58, et s’abaissât de manière qu'il n’eût pas plus de 0",98 au-dessus du niveau du champ; plus le talus sera large à son som- met, plus on se procurera de bois de chauffage, et plus on lui fournira de terre végétale dans laquelle les racines pénétre- vont profondément. M. le baron du Taya en à fait qui avaient 3,33 de large avec 1,33 de douve de chaque côté, en tout 3,82 à 6,418 de large pris sur le terrain. Ces dimensions pourront paraître ef- frayantes à quelques propriétaires qui | regrelteront l'espace enlevé à Ja culture des céréales. Nous concevons cette crainte dans les pays où la terre est chère et d'excellente qualité. Aussi, sur le littoral, le moyen que nous iudiquons serait rem- plicé par des haies à deux rangs.de bou- Aer om, (1) Partout ailleurs qu'en Bretagne un fossé eat un creux qui ne peut masquer la vue. En Bretagne, on entend par fossé un talus de 4m,50 à 2m d'é- lévation, surmonté d'une haie, clôture très dispen- dieuse à établir, qui mange en pure perte une énor- we quantité de terrain, el qui pourtant suAlt à peine pour préserver les terres en culture de l'invasion des “outons allames qui couvrent fi majeure partie du ol de la vieille Armorique, livrée au fléau de la vaine pature. 635 leaux, si ce n'est sur le bord des routes où notre méthode ferait un très bon effet; quant au terrain dans l’intérieur du pays, qu'on ne craigne pas d’en utiliser 6",48 ainsi que nous l'indiquons; on verra au bout de six ans qu’on est grandement in- demnisé. 1l suffira de planter trois ou quatre rangs de jeunes bouleaux, placés en échiquier, sur le sommet du fossé et à 1 mètre de distance. La douve, de 1,29, suffit pour empêcher les bêtes à cornes et les chevaux de monter sur le fossé; quant aux chèvres et aux mo#fons, il faut un excellent berger et un bon chien pour s’en défendre. En mettant le plan en échiquier, ainsi que nous l’avons indiqué, 0,65 suf- firont entre les lignes; mais chaque plant sera toujours à 1 mètre de son voisin le long du fossé. Il nous reste à faire connaître la culture du bouleau, afin de procurer au proprié- taire et au fermier le moyen de n’en jamais manquer. . Le bouleau (betula clba) a été défini par Pline, Linné, Tournefort, de Jussieu, Baudrillard et autres savants agronomes, aux ouvrages desquels nous nous conten- terons d'engager nos lecteurs à recourir pour ne pas dépasser les limites de cet ar- ticle. Nous ferons observer cependant que les naturalistes n'ont pas signalé d’une manière bien claire deux espèces de bou- leau que la nature a mélangées dans nos forêts : le bouleau blanc et le bouleau brun, appelé en Bretagne bouleau noir, Ce dernier grossit moins que le blane, mais il est préférable pour certains usages, parce qu’il est moins-corruplible. Dans des palissades faites avec ies deux espèces, le blanc était pourri là seconde année, le noir a résisté Cinq ans. L'emploi du charbon de bouleau dans les hauts fourneaux a tellement paru pro- fitable qu’on le préfère, dans beaucoup de localités, au charbon de chéne. Non pas qu'il soit aussi dur et aussi lourd que le chêne, mais à la coulée, ce sont toujours les charbons de bouleau qui descendent dans l’ouvrage, et qui, par conséquent, n’ont pas été consumés. Nous attribuons celte qualité du bouleau à sa forme eyÿlin- drique et à la ténuité de ses pores, revêtus d’un velouté autour duquel la flamme cir- cul: quelque temps sans pouvoir le péné- trer, ce qui n’a pas lieu pour le chêne, quise fendille et donne accès à la flamme. Cette découverte, qui a été le fruit de plusieurs expériences, a décidé plusieurs propriétaires bretons à repeupler en bou- leaux des coupes entières de taillis, et ils vont voiraugmenter leurs revenus en bois, car un hectare de bouleau rend un tiers de plus en stères débités et à peu près le double de bourrées qu’un hectare en chênes et hêtres; mais le bouleau planté sur le talus, ainsi que nous l’avons indi- qué, doit se couper à neuf ou dix ans. Il existe en Bretagne de grandes pré- ventions contre le bouleau. Nous conce- vons ces préventions dans la classe des hommes de 50 à 60 ans, qui ont élé,té- moins de {out ce que la culture du meil- leur des arbres a procuré de richesses et d’abondanee à leurs pères, qui avaient su conserver et souvent agrandir cet{e res- source par des semis et plantations en chênes, hèlres, châtaigniers el ormeaux, essences précieuses et qui ont été trop négligées. Ainsi, quand les anciens disent à la jeunesse de cette région : « Voilà les 636 ressources que nous avions autrefois; voilà les arbres par excellence, et vos bois blancs et vos bois résineux ne remplace- ront qu'imparfaitement les espèces que vos’ pères chérissaient et qu'ils savaient ména- ger !... » les anciens ont raison sous plu- sieurs rapports ; mais nous doutons que la généralion présente se contente de ces. bonnes paroles, car il est pénible d’atten- dre 50 ans pour se réchauffer et recons- truire sa maison. Si l’on a abusé des moyens mis à notre: disposition par la Providence, elle vient. en offrir d’autres; dans six ou huitans on peut les réaliser; les femmes des villages ou des faubourgs des villes de l’ouest ne passeront plusles nuits d’hiversur la pierre froide du foyer, les enfants et les vieillards pourront quitter leur paille pour jouir d’un feu rayonnant. 5 . Dans 20 ans, les pauvres populations du littoral reconstruiront les cabanes avec le pin maritime, et les riches n’attendront que 30 ou 40 ans pour bâtir leurs hôtels avec le riga, le laricio, le mélèze, le pin sylvestre et l’épicéa, ce qui n’empêcherà pas les gens riches d’élever des essences précieuses qui se perdent tous les jours, et pour la culture desqueiies il serait à désirer qu’on donnât des encouragements. J. RIEFFEL. SCIENCES HISTORIQUES. Esquisses sur les typographes bretons des XY° et 'XVI° siècles (Suite et fin.) Il existe, au nombre des ouvrages dé- posés à l’Hôtel-de-Ville de Morlaix, un vo- lume recueilli par les soins de M. le secré- taire de la mairie , au milieu de quelques bouquins délaissés. Le titre manque à ce volume, de format in-16 , imprimé en caractères gothiques, portant majuscules et lettrines au vermillon, faites ou retouchées à la main après l'im- pression; il n'est pas folioté. Des ais de _Chène, recouverts en veau portant gaufrure, garantissent les plats : le dos est à nervures. On voit sur la couverture la place où se trou- vait l’agraffe ciselée. « Une note imprimée au bas d'une des der- nières pages, et dont nous donnons copie, fait foi que l'ouvrage a paru à Tréguier, en 1485 (environ 45 ans après l'invention de l'imprimerie) : l’imprimeur n’y a ms que les initiales de son nom. Icy finissent les costumes o les constitu- cions establissemensde Bretaingne corrige- es et adiustees deuers plusieurs leaulx el bons exemplaires. Imprimees en la cite de Lantreguer par Jo. P. Le ru° 10° de iung. Lan de grace mil ar. IH et v. Deo gracias, Dans la seconde moitié du xy° siècle, na- quit dans le petit bourg de Collinée (arron- dissement de Loudéac côtes du Nord), un enfant qui devait plus tard immortaliser son nom en publiant les œuvres impérissables du plus grand génie de l'antiquité. Nous avons nommé Simon dit de Colhnee. axe 637 at “Après avoir travaillé à Brehant-Loudéac chez Robin Fouquet et Jean Crez, il s’ache- mina vers Paris. Il travailla chez la veuve de Henri Etienne, premier de ce nom, et imprimeur favori de François [°. cc “Sa douceur et son talent plurent à la veuve Etienne, et bientôt après ils se ma- rièrent. Colinée adopta pour Poinçon Sa- turne, avec cette devise emblématique : Vir- tus sola aciem retundiristam. ; Quelquefois on voit sur ses frontispices trois RE ont C’est l'anagrame de son nom el,en quelque sorte ses armoiries parlantes. . La Caille, dans son Histoire de l’Imprime- rie (page 92), cite un quatrain qui prouve l'enthousiasme qu'excita l'imprimeur bre- ton dans l’Université de Paris : Tnter tot nôrunt libros qua cudere tres sunt, Insignes ; languet cœtera turba fame : Castigat Stephanus, sculpsit Colinœus ; u- trumque- Gryghius ellocta mente manu que fecit. AAA) A Nous avon® ehtendu des bibliophiles dis- tingués : tels qué feu CHarLes Nopier, faire éloge dés éditionssorties des presses de cet imprimeur; rien n‘ÿ Manque : pureté typo- graphique, force et souplesse du papier, beauté des caractères. Les livres de théo- logie et de jurisprudence qu’il publia ad u- sum scholarum sont interlignes, c'est-à-dire qu’il règne un espace vide entre chaque ligne, de manière que les eschohers de cette époque pouvaient intercaler és commen- taires du docte professeur. Ce mode d'imprimer avéc des blancs finit avec le xv° siècle ;: on y renonça, soit que les étudians moins laborieux ue ceux de 41:80 eussent perdu le gout de l’annotation, . Soit que l’on eut préféré séparer le texte du commentaire. On croit que Simon de Collinée a le pre- mier introduit en France l'impression en caractères ttaliques, usitée depuislongtemps: à Venise et dans toute l'Italie. Les rrcuna- btes antérieurs à Collinée sont effectivement imprimés en caractères de forme batarde qui se rapprochent plus ou moins du go- thique angulaire. Le premier abécédaire illustré est dû à Simon de Collinée ; c’est la Grammatogra- phie Volume d’une jolie exécution typogra- phique qui présente à l'œil d'énormes ma- Juseules. On emploie encore dans les écoles mutuelles des cartes à peu près sem- blables à celles qui parurent en 4533 pour la première fois et furent souvent réimpri- mées depuis. Son travail le plus important et le plus remarquable est le Nouveau Testament grec (1534 in-8°). s 8 Il mourut en 1547, rueSt-Jacques, à Paris, et fut enterré dans l’église St-Benoïit, si nous avons bonne mémoire. Un historien de Paris räpporte son épitaphe {1}. Plusieurs imprimeurs bretons ont com- posé des ouvrages. On peut citer Yves (Juillevère de Léon, Guimar de Nantes et Julien Vatar de Rennes: celui-ci a laissé un livre dans le genre des dissertations litur- giques de l'abbé Thiers. Il est curieux à (1) L'église St-Benoît, rue St-Jacques, à Paris, renfermait aussi le tombeau du célèbre Urric GE- RING, typographe allemand, mort à Paris en 1510.) Ou-assure qu’il eut la gloire d’apporter:le premier en France l’art de l'imprimerie. 638 consulter sous lérapport de la liturgie ; c’est une notice Sur les processions de l’éghse et de leur antiquité (Paris'1725 in-12.) C’est ce même Vatar qui a publié le Dictionnaire Français celtique d'un capucin breton Gré- goire de Rostrenen (Rennes 1732 in-4°). Ge glossaire peu recherché aujourd’hui n'offre guère d'intéressant que la nomenclature curieuse de tous les ouvrages bretons que le bon père a consultés pour lé composer. Iserait très difficile, pour ne pas dire impos- sible, de réunir aujourd’hui tous ces pré- cieux monuments, tant ils sont devenus rares. L'éditeur Jollivet, qui aréimprimé ce Glossaire en 1834 à Guingamp, aflirme y avoir corrigé 40,000 fautes !!! Un peu avant la findu-xv* siècle, VANNES avait un imprimeur. Il se nommait François Renner de Haïlbrun et y imprima en 1480 un Breviarium à l'usage du clergé de Breta- gne (voyez les Annales Nantaises, par Gui- mar, imprimeur auteur, {vol. in-8° an II de la Rép.) Ce fut en 1493, le 1% avril qu'Estienne Larcher demeurant à NANTES en la rue des Carmes près les changes publia sous un titre baroque un livre fort rare que nous avons vu en 18/41, chez M. Verger, conseiller de préfecture et amateur distingué à Nantes : Les lunettes des princes de Ichan Meschnot. Un exemplaire sur velin a été vendu 100 francs à la vente du duc de La Valliére. Le cr feuillet de la 2° partie porte à son recto une vignette sur bois et sur son verso le titre suivant : Yensuyvent X XV billades composées par ung gentilhomme: nome Ichan Meschnot (né: à Nantes et mort en 1509). Nous aveng vu chez M. Victor Aubry, bibliophile dinanais, un fort précieux 'ma- nuale ad usum ecclesie Briocensis. Ge volu- me’en caractères gothiques,noirs et rouges, doit avoir été imprimé en 1505. Voici en effetce qu'on lit dans une note explicative du tableau des fêtes mobiles placé à la fin du calendrier: Et est assavoir que par l'an int cnq cent, six cents pour le nombre d’or, etc. Ce qui nous porte à croire qu'il a été imprimé en Bretagne, c'est que dans les bouts de lignes on voit plusieurs hermines alternées avec des fleurs de lis, Le frontispice porte la marque distinctive d’un imprimeur ou d'un libraire: il est gravé sur bois, il représente un aigle tenant dans ses serres un blason sur lequel se dé- tache le monogramme M. R. Au-dessous de: l’écusson sont trois per- sonnages, le principal vêtu d’une robe se- mée d’hermines, la tête coiffée d’un cha- peau entouré d’un auréole, nous parait être le bienheureux sieur Yves, né, comme l’on sait, auprès de Tréguier. Sanctus yvo. Erat brito Advocatus sed non latro Res niranda populo. À gauche un homme agenouillé lui pré- sente un manuscrit; ne serait-ce pas le li- braire mettant son ouvrage sous la protec- tion vénérée de l’avocat canonisé ? À droite un homme du peuple portant les cheveux longs, des. anciens Bretons fouille à son escarcelle et en tire une pièce d'argent. À la partie supérieure de la vignette on lit dans une cartouche: spes nostra in domi- no et à la partie inférieure les noms des :- braire où imprimeur : Michel-Auger, Ri- chard-Rogerie. 639 Au-dessous se trouve l'indication sui- vante : Qur envouldra on en trouvera à Satnct Briez au portail de la grant église du dit lieu. Vu la difficulté des routes et des commu- cations de la Bretagne à cette*époque avec les autres provinces, ne doit-on pas penser que ce livre qui se vendait un prix minime a été imprimé dans cette province, soit à Tréguier, soit à Loudéac ? Une imprimerie s'établit à Morlaix, peut- être avant 1500, mais bien certainement dans les premières années du xvi° Siècle. M. Miorcec de Kerdanet qui a exercé avec distinction l'emploi de bibliothécaire de Ia ville de Rennes, nous a montré un curieux. exemplaire imprimé dans le couvent des. Recollets de ST-FRANÇOIS D& CUBURIEN, près Morlaix en 1510. C’est un livre de dévo- tion ascétique sur la vie et la mort, écrit langue {bretonne, intitulé: le mirouer ds- la mort en breton auquel doctement et dé- votement est trecté des 4 fins de l’homme. Composé par lehan de Plougonven. Sur le frontispice on lit ces mots: Mire toy la fik Au-dessous d’une gravure sur bois. Nous croyons que cet ouvrage rare et singulier, n’a été cité par aucun bibliogra- phe. M. Gustave Brunet qui ignorait sans doute son existence, n’en parle pas dans sa lettre sur les ouvrages en patois. Puisque nous parlons de la langue bre- tonne, nous devons faire mention du Ca- techisme de: Bellacmin en breton (format in-12), publié en 1628 à Morlaix, par le cé- lèbre George: Allienne qui avait aussi une- boutique à Quinper-Corentin et une à: Rouen. Il avait pris pour enseigne : au Pal- nuer couronne. Nous citerons aussi une imitation de J.. C.;traduite en bas breton par Yves Boparz. Kemper, 1689, in-8. Elle a été imprimée six ou sept fois. Guillaume Quicquer ou Quiquier, lexico= graphe habile, né à Roscoff, près St-Pol-de- Léon, fit imprimer chez lui son dictionnaire et colloques français-breton, divisez en 5 parties augmentez. de moitié de douze trai- tés, non encore imprimes et du latin corres- pondant au français et breton par lui-même. Il s’est appliqué à conserver l’ancienne orthographe cellique dans cet ouvrage dont M. Guilmer, imprimeur à Morlaix, possède un joli exemplaire. La première édition de cet ouvrage fut mise en vente à Morlaix, le x1 septembre 1632, et s’écoula rapidement. Il en paruë une à Londres l’année suivante. Voici la date des réimpressions subséquentes: St- Brieuc, 16/0, chez Guillaume Doublet (for- mat in-24). Quimper, Guillaume Leblanc, 1671. — Romain Malasis, 4679 ibid et en- fin Quimper, Jean Perrier, 1722 (format in-12). Cette dernière édition n'est pas aussi estimée que les précédentes. Il ne faut pas confondre cet ouvrage avec un autre qui porte un titre identique, et dont l'auteur est inconnu. On n’en fit qu'un‘tirage chez de Plæsquellec à Mor- laix (1747, 4 vol. in-12). Dans un prochain article, nous exami- nerons quelques livres bretons dont la ra- reté.et la smgularité offrent un attrait pi- quant à la curiosité des bibliophiles. Cu. Gnover. VARIÉTÉS. 1: mere. en. t Se Anvicus Plato, Mmagis amica deritds. J'ai connu M. Azaïs pendant près de trente années, J'ai lu tous ses ouvrages, j'ai tenu quelque place dans son amitié, j'ai recu plus d’une fois les révélations deses. espérances. de. savant, de ses désirs de | philosophe, et peut-être suis-je, par là, en assez bonne position pouf les apprécier. Quelque étranges qu’aient pu paraître aux yeux de certaines personnes ses doc- trines scientifiques, elles ont cependant un caractère d’orig'nalité qui demande qu’on les examine avec attention, ne fûüt-ce que | pour ne pas laisser de lacune dans l’his- toire de l'esprit humain. Du reste, leurs points saillants étant l'expansion universelle etles compensations, je me bornerai à la! discussion de Ces deux. hypothèses, Car elles résument complètement tout €e qu’il. a écrit. Je le ferai en historien, n'ayant aucun titre pour le faire en juge, ét avec toute la réserve que doivent me prescrire mes faibles lumières. Né en 1766, M. Azaïs est mort le 22 jan- vier 1845; cilavait atteint par conséquent sa 79, année. Elevé au collége de Sorèze, d’owil:sortit: professeur à l’âge de 18 ans, ilent.à traverser les différentes-phases de notre première. révolution, :erut! devoir: y: prendre part pour la combattre; maisison Bumble positionne: put le inettre à l'abri de-leurs cruellés atteintes. Forcé pendant plusieursannées de soustraire sa tête aux: niveleurs. de l'époque; ilvécutdans une retraite profonde,etlput donner carrière à son goût pour.la méditation. Ce fut dans ses propres réflexions sur les événements. dont ilavait:été témoin’et vieuime, qu'il puisaf d’abord la prémière idée; d’une compensation néecssaire-entre le bien et le mal dans lew: application physique-et:morale; ensuiteipar unsSéjour de quelquesmois-dansiles Pyrénées, qu’en présence: dél’imposant spectacle des mor- tagnes et. de l’éloquent.silence du désert,: son âme douée d’une: sensibilité profonde Ss’inspira au plus hautpoint de cette pen- sée. d'harmonie-par libration qui réflète: dans tous ses ouvrageset détermina la di- rection.que:prirentses méditations. Cette notion qu’ilis’était faite d’un ba: lancement régulieret constaritentre toutes les'parties de la création, se révéla d’abord Par-son ouvrage Sur lescompensations-dans les” destinées humaines, faible épisode ‘du vaste système qu'il avait déjà conçu, mais qui, dans sa pensée, n'avait poiul encore atteint: le degré de maturité nécessaire pour être mis au jour, L'ouvrage sur (es compensations. eut, ! comme toutesiles hypothèses hardies, des fortunes assez diverses. Jugéavec une pré- vention défavorable par les personnes qui ne lavaient pas bien: compris, avec une coupable légèreté parcelles qui ne le con- naissaiént que de oui-dire, il recut!un ac- cueil empressé de tous les hommes seasi- bles et généreux, comme étant la mani- lestation d’une vérité providentielle dont ils avaient en quelque sorte la prescience parce qu'ils en sentaient fle besoin. Aux moralisies, ce Système parut renfermer une philosophie si consolante, il dénotait dans son auteur un si grand fonds de bien- veillance, un si vif désir de verser des con- GX 642 solations sur toutes lesyin fortunes, ; qu'il- donner-pleine:satisfaction, aux esprits in- réçut-leur adhésion sans peut-être obtenir! quiets.de connaître les, causes premières, leur ‘entière convictions: 540 usi «l Ce principe.de physique RACE peut Inst pas bien nécessaire de’dire que | serésumerainsi: « Tous les êtres (animés : pour toutes les personnes, qui w’entraienti| ou inanimés), tousles corps qui peuplen£ as assez intimement dans la pensée. de] » J'inrmensité. de l’univers tendent à occu- ‘auteur, où qui aftribuaient à sa doctrine | » per dans l'espace le plus de place pos- . une riguenr mathématique qu'il n’enten-4 » sible; et comme conséquence de cette dait:pas lui donner; le système des compensa- | » tendance essentielle, leurs molécules tion parut un paradoxe brillant, mais dé- | » composantes travaillent sans cesse à se menti chaque jour par des faits mieux | »-désagréger, c’est-à-dire à s’écarler, de observés. . H'ÉHTOE » plusen.plus lune-de l’autre. On conçoit Le Système universel: du::même auteur, À » que cette tendance poussée à ses der- œuvre d’une bien plus haute portée que des { » nières limites, amènerait bientôt la des Compensations ; eut cependant moins de | » trwretion descorpspar la dispersion dans retentissement que ee: dern er ouvrage , seme 6e; ( vra » J’espacede leurs moléculesconstituantes, parce qu'ils'adressait nécessairement à un | » si tous les corps , par cela même qu'ils plus petit nombre de lecteurs. Je-doisdire : » obéissent à cette loi, m’éxercaient un aussi que beaucoup,de personnes en Por- | » répression mutuelle qui les maintient térent un jugement trop sévère, .en le-pla-., | M : F » dans l'intégrité de leur: constitution: çant parmildes.rêves des faiseurs vulgaires val ( É ule » d’oùilsuit que la Joi d'expansion devient, de systèmes. Le Système universel était une:| » d'un .corpsà l’autre, une Loi de répression œuvre complète dont la base était contes- ! devons croire que l’auteur de Ja :nature procède parles moyens les, plus simples ; mais,,par Cilar même, il n’est, probable- elles. l’auteur à soumettre sa'doctrine à d s- | ».s’exerçant en verlu des principes de mé- table ;sans doute, mais dont les consé- quences étaient plausibles, les déduetions rationnelles, les faits coordonnés en toute rigueur du principe. 71 : Ondoit avouer pourtant qu’il fallait toute la témérité d’une puissante imagination pour: s'engager dans uvre carrière «aussi vaste, aussi scabreuse que l’explieation du : | pourquoi de/tous les faits de l’univers au: moyend'uu principe unique, d’un prin- cipe absolu ! Expliquer tous les mystères: de la création quand la moindre de ses: ‘œuvres est presque toujours inexplieable, n'était-ce pas béaucoup promettre?-Nous ment,pas donné à l'infimité humaine d’en pénétrer :le secret. Aussi les objections nombreuses dont le Système universel fut objet engagèrent- ‘des'explications partielles qu’il dut revêtir des formes.les plus propres à la popula- riser,et ce fut: pour luil’occasion de divers écrits qui se, présentent quelquefois sous l'apparence d'une : autre: intention, mais dont le but réel est.de justifier le fonde- ment de son œuvre. ‘Néanmoins, parmi les objections aux- quelles elle donna lieu, ils’on trouva pla sreurs qu’il ne‘put entièrement détruire, et qui le forcèrent à en modifier quelques parties importantes. Dans chacune des réimpressiens qu'elle recut, l’auteur con- viéntavee une entièrefranchise que le sa- voir nécéssaire pour satisfaire à un Si vaste travaii wétait point encore assez complet en lui, pour que celui qu'il a mis au Jour soit affranchi de toute erreur; et par une conséquence assez naturelle de cette dis- position d'esprit, il espère, dans chaque ‘ édition nouvelle, être enfin parvenu à une théorie du système de l'univers à l'abri de toute juste critique. C'était son désir, c’é- Lait son espoir : il s’est éteint dans la plus intime conviction d’avoir touché ce but, comme l’atteste son dernier ouvrage, son testament philosophique en quelque sorte, publié peu de jours avant sa mort, sous le litre de Précurseur de l’'Explication uni- varselle. Examinons, en historien, la base fonda- mentale du système. Il repose, comme on sait, sur un prin- cipe unique qui semble propre en efet à » camique propres à.cette.hypoibèse, c’est- » à-dire en raison directe des surfaces, dans » le:rapport des. masses aux.surfaces, et en in raison inverse.des distances.» . : Arrêtons un.instant noire analyse, pour dire que:cette hypothèse peut justifier l’é- iquilibre entre les .conps.célesles, mais qu’elle ne satisfait pas à toutes les condi- tions-de la physique, ainsi qu’on le verra plus loin... ; .».Cependant. des. molécules. élémen- »ataires, d'uneténuité extrême, plus sub- »-tiles.que la lumière même, et tout-à-fait » inappréciables aux sens, s’èchappant » sans,cesse €t.en rayonnant, de tous les points des -corps, traversent les espaces » infinis pour se faire de mutuelles resti- : » tutions par voie d'échange, et cela, bien »entendu, en-raison,c6mposée des sur- » faces et des masses. » | Pisonsencore, enpassant, que cette hy- pothèse pourrait expliquer, jusqu’à cer- tain point, la présence à la surface de notre globe, de substances qu'on ne trou- ve jamais-dans son intérieur, et comment aussi une. Lerre remuée par le labour, et longtemps eu. contact avec l'atmosphère, semble y puiser des principes fécondants dont: l’analyse chimique de l’air atmosphé- rlque ne dénote nullement la présence. « Maisen dehors de ect échange inces- ».$sant de mulécules élémentaires .que.font: »entre-eux tous les êtres, la force d expan- »-sion peut aussi, dans de certaines circon- » slances,semanilester d’une manièreplus » explicite. Ainsi, lorsque, par une cause » quelconque, il y a répression momenta- »-née à la surface d’un cerps céleste, ou » sur un de ses points seulement, la force » d'expansion accumulée surnce point, par » défaut d'exercice, reprenant enfin tous » ses ‘droits, donne lieu à de violentes » rüptions qui lancent à travers les espa- » ces tout ce qui lui faisait obstacle. » Par là s'explique, suivant M. Azaïs, la présen- ce dans notre atmosphère, eomme au-de- là, de tous cés artéroïdes, bolides, étoiles filantes, ete., qui suivent toutes les direc- tions, et ne font parfois que waverser l’at- mosphère terrestre, bien que le principe de la gravitation, si on l'admet, devrait les précipiter sur la terre. Par lès tentati= ves de la forceeæpansives'expliqueraitaussi la théorie des soulèvements alternatifs de continents que proposent plusieurs géolo- gues modernes. 1 i ni °643 -- Mais quelques explications plus.on, es . plausibles de, phénomènes ipsuflisammen expliqués jusqu'alors, ne pouvaient justi- fier aux yeux dés savants la doctrine de) expansion universelle. Les géomètres sur- out refnsaient absolument de l'admettre, parce que, disaient-ils, non seulement elle est en opposition avec le système de VPat- raction, qui Satisfait rigoureusement à explication de tous les. phénomènes de Ja: mécanique céleste, mais de plus parce qu’elle est démentie par les lois les plus évidentes de la géométrie. En effet, si l’on admet comme loi unique (4) l'expansion, sa:formule analytique montreque le mou- vement.des astres aurait lieusuivant.une hyperbole, c’est-à-dire suivant une cour- be nod fermée, qui, par conséquent, ne forme point révolution, qui, au contraire, tend sans cesse à se convertir en’üne: droite ; tandis que l'observation directe,le calcul et toutes les lois de la mécanique -montrent- que -e: mouvement des astres décrit un orge elliptique. (La suite prochainement.) RE / BIBLIOGRAPHIE. NoTice archéologique sur le château du Présiden de Monresquieu à la Brède, près Bordeaux (Gi= | ’_ ronde), par Ch. Gronët, in-8 orné de deux litho- © graphies, prix 4 {r:50, à-Paris; chez ep li braire, 7, rue du Bouloy. Cet .opuscule est: le complément nécessaire des œuvres de l’auteur célèbre de l'Esprit des Lois, des Lettres: Persannes, etc... M. Grouëêt n’a rien omis de “e qui pouvait faire connaître la demeure favorite “de l'écrivain bordelais et les détails Sont peu connus let fort intéressants. L'église dans VEtat, par Edme Vay, dédié à M, Eugène Sue, et Iprécédé d’une lettre de l’auteur du Juif-Errant. Prix, 1 fr., à Paris, chez Garnot, édi- ‘teur, Tue Pavée-Saint-Andr é-des-Arts, 7. Cette brochure est-écrite dans le but Pexatider. »si le clergé n’a pas empiété sur le temporel. L’au- teur soumet des vues dictées par la sajesse, afin “d'établir la pondération demandée par M. Eugène ‘Sue. Les opinions qu'il émet dans cette question grave et palpitante d'actualité méritent de fixer l'at- ‘tention publiqne. ( LES ANIMAUX RAISONNENT. Examen philosophi- que de leur organisation, dé leurs mœurs et des 1e faits les plus, intéressants de leur histoire; par Alfred deNore. In-8 de 25 feuilles. A Paris, chez Delahaye, rue Hautefeuille, 16. Cours DE-CHIMIE, à l’usage de MM. les élèves de VEcole spéciale militaire de Saint-Cyr, par M. Co- lin, quatrième édition. In-8 de 34 feuilles 1/4, plus deux tableaux et 8 pl:, à Paris, chez Dumai- ‘ne, rue'et passage Dauphine,36. DE L'ECLAIRAGE AU GAZ. Développements sur la 3! (1) La mécanique céleste ne doute pas ia gravi- tation comme loi.unique, -puisqu'ellé admet dans le tmouvement une-loï d'évasion: sous{le nom de force Neentrifuge. THRO ERA ET CA ES D cée. Avant peu de temps, minée el que ce magnifique objet pourra être rendu 644 composition des Su, destinés. à l'éclairage, surf la construction des fourneaux et des cheminées, | sur la pose des tuyaux, sur les phénomènes de lat lumière;-etc.; par E: Robert, d'Hurcourt; In-8 de. , à Paris, chez Carilian-Gœu-! 25 feuilles, plus 9 pl. ry et Dalmont, quai des Augustins, 39 et 41. : EXPLORATION SCIENTIFIQUE DE L'ALGÉRIE Publié par. ordre. du gouvernement et avec le concours d’une: pendant les années 1840, 1841, 1842. commission académique. Sciences historiques et géographiques. VI. Mémoires historiques et géo graphiques sur l’Algérie, par E. Pellissier. In-8 de,28 feuilles, à Paris, chez Langlois et Leclercq, | chez Fortin, Masson et compagnie. HISTOIRE des monuments anciens et modernes de la ville de Bordeaux ; par Anguste Bordes, première à Paris, livraison, in-4 de 2 feuilles, plus 2 pl., chez Bordes, rue de Braque, 2. MANUEL DE PHYSIOLOGIE ; par J. Muller. Tra- duit de l’allemand sur la quatrième édition (1844) par A. J. L. Jourdan. Troisième livraison (troi- sième du tome 1er). in-8 de 16 feuilles 3/4, plus 19 pl., à Paris, chez Baillère, ré de lEcole-de- Médecine, 47 MEMO1RES d'agriculture, d'économie rurale et do- mestique, publiés par la Société royale et eentra- le d'agriculture, année - 1844. In:8 de: 19 feuilles 1/2, à Paris, chez Mme Bouchard-Huzard, rue de l'Eperon, 7. MEMOIRES de la Société des antiquaires de, Nor- -mandie. Deuxième série. Troisième volume. Treizième volume de la collection. Années 1842 et 1845. In-4 de 53 feuilles, à Paris, chez Dera- à Rouen, chez Le- che; à Caen, chez Hardel ; -brument. : F FAITS DIVERS. — La Société d'horticullure de Eondres à décide l'envoi d’une nouvelle expédition, destinée à faire collection de. graines et et! de plantes; par suite de cette décision , M. Hartweg.va partir pour.visiter la Californie et la côte du Nord-Ouest de J’Amérique septentrionale. Ge voyage ne pourra manquer d’a- voir.des résultats avantageux pour l’horticulture eu- ropéenne, carles plantes de la Californiesont encore fort peu répandues dans nos jardins. — Les journaux anglais annoncent que la restau- tauration du fameux vase de Portland si malheu- reusement endommagé par suite d’un acte de van- dalisme inconcevable, et que l’ün avait. mêmetcru entiérement perdu pour les arts est déjà fort avan- ce on pense qu'elle sera ter- 645 &l'admirationt dwpublic/sans ‘conserver des trace , bien appréciables du terrible accident. qu'il # subi. — Des renseignements relatifs à une grande col- lection de livres Buddhistes, conservés à Thibet, ont été donnés à des missionnaires français par des pré- tres mongols. Les Orientalistes savent que la collec- tion universelle des livres Buddhistes conservés dans cette ville, forment deux grandes Séries nommées le Gandjour (108 volumes in-folio), et le dandjour (210 volumes in-folio) ; mais on ignore générale- ment en Europe que ces collections encyclopédiques -ont été publiées à Pékin par les empereurs de la dy- nastie régnante, en Chinois, Mandchou, Mongol, et Thibétain. Ces traductions forment une suite de 1392 volumes qui coutent environ 4,006 fr. — Mehemet-Ali marche toujours dans la voie d’a- méliorations et de perfectionnements dans laquelle il estentré hardiment, etqu’ilsemble vouloir suivrejus- qu’au bout malgré son âge avancé. Le barrage du nil est en cours d’exécution, et l’on annonce qu’il y a peu de temps que le pacha, accompagné de ses principeaux ingénieurs a été visiter le fameux lac Mæris. Son projet’est de lui rendre sa première des- tination et de le faire servir, comme du temps des Pharaons, de bassin d'irrigation pendant les séche- resses de l'été. .— Exécution d’un chemin de fer hydraulique. Une feuïlle publique anglaise annonce qu’une compagnie vient de se former pour construire un chemin de fer suivant les plans de-E:-Suttleworth. La-ligne-deDu- blin à Sallers, qui est la principale artère du rai.- way de Dublin à Cork, va être établie sur ce systé- me, et prendra le nom de grand raïlway de pro= pulsion hydraulique. La longueur est d'environ 30 kilomètres, et l’entreprise coûtera 2,500,000 francs, c’est-à-dire environ 85 mille-franes-le-kilomètre, y compris 22,500 francs d'acquisition de terrain, et un droit de 2,500 francs payé à l'inventeur aussi par kilomètre. NOUVELLE DRAGUE, par M. HALLETTE: #EOn lit ce qui suit dans un journal publié à Cette : \« Les résultats que nous: mettons sous les: yeux de nos lecteurs, sur les expériences de nouvelle) dre- gue, doivent rassurer les hommes de bonne foi sur avenir de notre. port, et nous-sommes heureux de constater que le problème de-eurage par les dragues à vapeur nous semble résolu de la manière la Ds absolue. » La nouvelle drague employée pour le curage fu bassin sort des ateliers de M. Hallette, d'Arras, let, grâce. à son activité, comme au concours. des pon- tons employés dans l’intérieur du port, on obtiendra une moyenne de 1,209 metres cubes de déblai par jour, et nous verrons bientôt notre port rendu à son état normal. » Le 5 juillet, la drague a extrait 461 mètres cu- bes en onze heures de travail. Le 6, ce nombre s’est élevé à »24 en douze heures. Le 7 étant un diman- che, et le 8 ayant é-é signalé par une pluie conti- nuelle, la drague n’a pas fonctionné. Le 9, le nom- bre de mètres cubes ex raits a été de 392 en douze heures et demie: Le 10,de 655 en-treize heures. Le 11, de »25 en neuf heures seulément, trois heures ayant é employées aux amarres. » Nous avons lieu d'espérer des résultats-encore plus avantageux lorsque l'on sera mieux familiarisé avec la mathine, et qu’on aura apporté à son fonc 646 tionnement les petites améliorations révélées par expérience. » — Nous reproduisons la note suivante qui a paru avec de nombreuses incorrections échappées par mé- garde. Le Gardener's Chronicle nous apprend qu’on a reçu de Londres des nouxelles de M. F ortune, da- îées du 16 décembre dernier. Il 8e trouvait à cette date à Hong-Kong, disposant toutes ses collections äüe plantes pour les embarquer. Elles étaient déjà arrangées dans plusienrs caisses. Ce zélé voyageur à trouvé plusieurs arbustes d’une beauté remurqua- ble, et dont on peut espérer que plusieurs s’acelima- teront en Europe. Parmi ceux-el on cite : des Fibur- num à grands thyrses de fleurs, comme un Hydran- gea ; des Moutans très variées; des péchers, des &bricotiers, des rosiers, des azaleus, des daphinés, %e camellia hexanguluire; des ,Hydrangeas; un ‘beau gardenia blane double, à fleurs aussi larges que celie d’un camellia; un CAysanthemum très curieux ; de nouvelles espèces de pins, fdes chèvrc- feuilles, etc. 647 . SOMMAIRE DES ARTICLES CONTENUS DANS L'ECHO DES 10 ET 13 AVRIL, ACADÉMIE DES SCIENCES; séunce du 7 avril. — SO- CIETES SAVANTES. — Société royale et centrale d'agriculfure, — Institution royale de Londres, séance du 44 mars. — SCIENCES PHYSIQUES. —- PHYSIQUE DU GLOBE. — Note sur l’éiévation de Biekra au-dessus dela Méditerranée ; AIMÉ.—CHI. MIE. — Phénomènes dimique de la vie des plan- tes et des animaux; FOWNES. — SCIENCES NA- TURELLES: — GÉOLOGIF. — Observations sur di- verses parties de la Côte-d'Or; GIROUX. — pHY- SIOLOGIE VÉGETALE. — Germination des graines eur le mercure. — Observälions sur l’appareil de la cireulation. chez les Mollusques Brachiopodes ; OwEx. — SCIENCES MEDICALES ET PHYSIO- LOGIQUES. — De la solidité des os, de leur mode de réstance aux violence ; CHASSAIGNAC, — Détails statistique relatifs à l’hôpital royal des aliénés de _ 648 Bethlem {Grande Bretagne), pour l'année 1844. Moyen de prévenir le développement de la rage FouncauLr, — SCIENCES APPLIQUÉES. — ch- BE APPLIQUEE, — Conservation des bâtiments ên fer de la navigation maritime; MALLET, — Panto- grâphe de \. Pawlowiez. — ECONOMIE RURALE. — Moyen de pouryoie au besoin de combustible dans l'ouest ; RIEFFEL. — HORTICULTURE, Sur la pensée enllivée (Extrait du rapport deMi-Désbor- deaux-Deslongehamps sut un ouvrage de M. Ra- genot-Godefroy). — SCIENCES: HISTORIQUES. 1 Esquisses sur les typographes bretons, pen- dant les XVe ot XVIe siècles; Ch. GROUET. — VARIÉTÉS. — M. Azais (M. Scott); DE MARTiN- viLLe. — BIBLIOGRAPHIB, — NOUVELLES ET FALTS.DIVERS. RS IMPRIMERIE DE A, ULONDEAU, RUE RAMEAU, /. a OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. — MARS i845. Y HMRURES DU NATIN. MIDI. TR T Barom. Therm. à 0". : exter, Jours du mois. jHygrom en 754,52 751,98 751,09 751,72 756,09 759,65 757,85 757,09 755,31 753,58 75u,99 753,09 746,61 745,14 747,71 741,99 752,09 747,86 750,56 759,07 771,73 773,53 767,67 759,96 759,53 755,08 760,40 756,36 761,95 766,60 769,92 754,89 7h9,91 763,25 METRE Gt D 9 59 (=3 L) CR [ITEE ÆS A Doouses nr | HHowvcemRb mn Or + 09 [HIHI] a 752,94 78,80 749,70 757,7l 770,59 774,22 768,69 758,78 760,60 753,66 760,02 757,42 761,23 767,57 762,98 755,15 750,14 763,25 756,41 PRE SORTE CE ESS Suromeseumweruoeweces l l 0 l 9 5 8 0 (n 8 9 —1,4 DORE 118 3 7 9 8 3 - EEE +] 2 OX OU NES CS = ENT TT” D NS | 9 HEURE DU SCIR.| % HEURES DU SOIR. | | Hygrom. / TT Fherm. extér. Barotn. à 0°. Barom. à 0°. Therm. exter, [Hyerom re 753,99 | 754,29 751,67 748,03 752,26 757,43 758,77 756,39 755,70 755,22 752,51 754,59 751,99 7kh,97 74h,57 76,48 743,14 751,17 746,96 751.16 760,10 771,95 772,35 766,13 760,62 757,80 756,69 760,35 755,57 762,59 763,77 762,74 75k,2l 749,51 762,82 755,70 + - … LOL ORr SUR SUIS DLUOLERER SRI DE - 1 ï t Le] G SU CGCG I DR CGIEK ICS 2 — C1 = © 02 Qt RER TT II TITI [Sa] CA Cr Gr Cr CO s SISISISIST IS M 745.41 744,47 7l4,89 750,36 750,58 7h7,72 753,86 764,57 774,06 771,67 762,42 761,94 755,48 760,29 760,32 756,80 765,45 761,57 763,91 754,93 750,79 703,08 756,49 Loue vCbErbe I M Or 0: DE © I 19 19 RER TI DT ea GS es “0 LOI CROSS Sr OS OO © © ND Rene x TIHERMOM. ETAT DU CIEL | / | Minima. | À MIPI, urine. ” I1QOSSSGSUUHMOSHLLOCOO 0 S Pluie fine. Pluie. Éclaircies. Couvert. Flocons de neiïg. Beau. Voilé. Couvert. Nuageux. Neige. Y|Couvert, ) Nuageux. Couvert. 0 Neige. ,2|—1,0|Pluie. 0,2, —1,1|Très nuageux. 9,0] —1,1|Très nuageux. +2,2| 2,9 Éclaircies. +3,7|—0,3 | Nuageux. T4,7|—1L8|Quelq. nuages. +6,6|+4-1,0|Couvert. +11,0|+3,0 Couvert. +9,0|+6:3|Couvert. +-9 9 |+0:8|Couvert. +08 +-7,0|Couvert. pl 0 Couvert. —Liu1l4-7:2|Couvert. Li +3,5|Nuageux. El LHSeee SD ss PAT % . 1 EE © 19 O5 Er O I 22e S + No SOS » cl , - L e © AA ” EEE | m % | DH IO Em 19 D © 11 D © Oo O2 SEG'EE FAZOZOOPMAPOZ2PN222 15,0| 41,8 |Beau. 13,9|-L6,9/Beau. ZOOPO0AOP Moy. du 1e au 10/riuie en centimèt k +-0,1|—2,8|Moy. du 11 au 90{Cour... 5,218 | +-10,,/+4-3,5/Moy. du 21 au 31-|Terr... 3,44, 4 Deuzième année. Paris.—deudl, 17 avril 1845, ER ER Ns 28 = L'ÉCHO DU MONDE SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. L'Écro pu moxDE sAvanr parait le JEUDI et le DIMANCKME de chaque semaine et forme, par an deux volumesde plus de 4,200 pages chacun On s'abonne à Paris, rue des BEAUX-ARTS, N. 6, et rue de la CHAUSSÉE-D'ANTIN, 5, €t dans les départements chez les principaux libraires, et dans les bureaux de poste et des Messageries. Prix d u journal , Paris pour un an, 25 fr.; G mois, 13 fr. 50, trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 50 fr, 16 fr., 8 fr. 50. À L'ÉTRANGER 6 fr. en sus pour les pays payant port double. — Adresser tout ce qui concerne le journal à M. le vicomte A: de LAVALETTE, directeur et rédacteur en chef. On rend compte des ouvrages et mémoires scientifiques, soit français, soit étrangers, qui sont adressés, sans FRAIS, au bureau du Journal.? Dans le dernier compte-rendu de l’Aca- | démie dés sciences, diverses modifications devaient être faites, au sujet de l'article de MM. Flandin et Danger; nous ne pou- vons accepter la responsabilité de celte po- lémiqué telle qu’elle a été imprimée. Nous laissons au rédacteur du compte rendu de l’Académie, Ja plus entière indé- pendance pour toute appréciation scienti- fique ; mais nous tenons beaucoup dans tout examen à éviter les questions person- _nelles et à rester strictement dans des formes parlementaires dignes de l’Acadé- . mie. C’est aussi, nous le savons, la pensée . du rédacteur des comptes-rendus ; il ne s’en est écarté, dans cette circonstance, que par suile d’une conviction profonde et dans la chaleur d’une premiére inspira tion, qu'il avait lui-même corrigée sur l’é- preuve. . k (Note du rédacteur en chef.) Nous nous associons de grand cœur à cette rectification du rédacteur en chef. En relisant notre. article à la correction des épreuves, nous avions nous-mêmes Tre- tranché toute la question porsonnelle pour nous renfermer dans la discussion scientifi-- que ; c’est par erreur que la première par- tie à été conservée à la mise en page. En se rappelant la modération que nous met- tons toujours dans fnos cemptes-rendus, personne ne saurait mettre en doute nos bonnes intentions d’impartialité dans tous les débats académiques. EG >— ACADÉMIE DES SCIENCES. Séance du 114 avril 1815. M. Pelouze lit un Hemoure sur les équiva- _ lents des corps simples. Pendant trente ans , les nombres donnés par .M. Berzélius pour exprimer les rap- ports suivant lesquels les corps se combi- nent, ont suffi à la science. Mais aujourd'hui Ja connaissance de méthodes d'analyse plus exactes et plus complètes a conduit les chi- inistes à la révision de ces nombres. Déjà, dans un beau travail sur la compo- sition de l’acide carbonique, M. Dumas a démontré que le poids atomique du carbone déduit par M. Berzélius des densités de l’oxvgène et de l'acide carbonique, était beaucoup trop élevé, et que de 76,44 il fallait le descendre à 75,00. : Dans un autre mémoire, M. Dumas trouva pour les équivalents de l’hydrogène et du calcium des nombres très rapprochés de 12,5 et de 250, et il lui sembla dès lors que J'hypothèse de Prout sur les équivalents considérés comme des multiples d’un corps unique, l'hydrogène, pourrait bien étre fondée. Bientôt l’on ajouta comme multiples de l'hydrogène l'azote, le chlore, le soufre, le zinc, le brome, le mercure, le barium, le strontium, etc., etc. Les recherches faites dans ce but ont ap- porté à la science une foule de bons tra- vaux, parmi lesquels il faut citer ceux de M. Mariguac sur les nombres proportion- nels de l'argent, du chlore et du potassium. Dans le cours de ses travaux, M. Marignac s'était particulièrement attaché à détermi- ner l'équivalent du chlorure de potassium par une méthode qu'avait déjà suivie M. Ber- zélius. | M. Pelouze démontra alors que cet équi- valent n’était pas un multiple de 12,5, et que, par conséquent, le chlore et le potas- sium, ou tout au moins l’un de ces éléments, restait nécessairement en dehors de l’hypo- thèse anglaise, laquelle dès lors était mal fondée. Dans la communication faite aujourd’hui à l’Académie, M. Pelouze indique la mé- thode dont il s'est servi pour soumettre à Ja révision quelques-uns des nombres indi- qués comme marquant les équivalents chi- miques de certains corps. Mais laisons M. Pelouze décrire lui-même la manière dont il opère = « Je prends, ditl, de l'argent parfaite- ment pur; je le pèse dans une bonne ba- lance d’essayeur, rapidement et facilement sensible au quart de milligramme; j’en in- troduis depuis 2 grammes jusqu’à 6 gram- mes dans un flacon à l’émeri de la capacité d'environ 200 centimètres cubes; je l'y dis- sous dans de l’acide nitrique ; j'étends Ja dissolution de 100 à 150 grammes d’eau, et j'introduis dans celle-ci ie chlorure métal- lique ou métalloïdique. Une ou deux expé- riences préparatoires m'indiquent très ap- proximativement les quantilés respectives d'argent et de chlorure qu’il faut mettre en présence. Si le chlorure est solide, je le transporte directement du plateau de la balance dans le flacon ; s’il est liquide, je le pèse dans une petite ampoule de vérre que je ferme au chalumeau, et que j’introduis ensuite dans la dissolution d'argent; je bou- che ce flacon et lui imprime un mouvement qui détermine la rupture de ampoule et le contact du liquide qu’elle renfermait avec le nitrate d'argent; j'éclaircis le liquide par l'agitation , et je finis la précipitation avec la liqueur décime de nitrate d'argent (1 gram. par litre ou un miliim. par CG). Les équivalents du chlore et de l'argent déduits des expériences &e M. de Marignac, ont servi de point de départ pour calculer les équivalents mêmes dont la détermina- tion fait l’objet principal de ce mémoire : ces équivalents sont 443,20 pour le chlore et 1349,01 pour l’argent. C'est en se servant de cette méthode, c'est en s'appuyant sur ces données que M. représentant la valeur des équivalents de certains corps dans un tableau que nous empruntons au mémoire de M. Pelouze, ce savant chimiste a mis en regard des nom- bres qu’il vient d'obtenir ceux naguère in- diqués par M. Berzélins. Nombres obtenus par M. Berzélius, Sodium, 287,17 290,90 Potassium, 189,30 189,92 Azote, 175,08 477,03 Barium, 858,03 826,88 Strontium, 548,65 517,29 Silicium, 88,915 92,43 Phgsphore, 100,30 392,29 , Arsenic, 937,50 940,08 Si l’on divise ces nouveaux nombres par 12,5 ou par l'équivalent de l’hydrogène,on arrive à des résultats dont quelques uns sont fort éloignés de l'hypothèse de Prout, Pour d’autres aucontraire, tels que l'azote, le phosphore et l’arsenic, les quotiens sont des nombres entiers. Leurs équivalents dé- duits de l'expérience sont des multiples de l'hydrogène. Ce sont surtout. les éléments des matières organiques qui paraissent être dans ce dernier cas. I’hypothèse en ques- tion serait-elle vraie pour certains corps, fausse pour d’autres ? c’est ce qu’on ne peut préciser, mais en résumé, ajoute M. Pelouze, il semble que la question des équivalents multiples de celui de l'hydrogène (19,5) est résolue négativement. — À. Dézcimeris lit un second mémoire intitulé: Vues pratiques sur les améliorations les plus faciles et les moins couteuses a in- troduire dans notre agriculture. — M, Faye envoie les éléments de la se- conde cométe découverte à Rome. Ces élé- ments ont été calculés par lui, sur des ob- servaions du 7, du 18 et du 29 mnars. En voici les résultats : Temps du passage au périhélie, 1848 avril, 21,03748 Longitude du périhélie, 192°33’18,”6 Longitude du nœud as- cendant, 37° 645,72 Inclinaison, Db6°23’36,"3 Logarithme de’ la dis- tance périhélie, 0,0985330 Sen; du mouvement dans l'orbite direct. — \. Leverrier envoie un travail sur la rectification des orbites des comètes. — MM. Bouchardat et Sandras présen- t nt un mémoire qu’à pour titre: Du pan- creas et de son influence sur la digestion. Des faits contenus dans leur mémoire, ces deux chimistes concluent que le pancréas est l’urgane qui chez les animaux vivant de fé- cule est principalement chargé de sécréter le liquide (suc-pancréatique) qui contient le principe (diastase) propre à dissoudre ces aliments et à permettre leur absorption et leur utilisation dans l’économie vivante. — M. Bory St-Vincent a vu dernière- ment, quelque part qu’on venait de décou- Pelouze a obtenu les nombres suivants : | Vrir une sorte de conferve, jusque dans une 652 solution arsenicale. Il rappelle aujourd’hui à l'Académie,queceñfaitm'estpasmouveau, et qu'il avait été observé pour la première fois il y a quelques anuées, par M. Bouti- gny d'Evreux. Vers 1835 ou 1836, M. Boutigny recou- nut une production confervoide sur les pa- rois d’un flacon qui contenait une solution arsenicale. Avant soumis cet objet à M. Brébisson, cryptoganiste distingué et micro- graphe habile. il fut reconnu que c'était bien là une conferve, nouvelle espèce du genre hygrocosis. Depuis lors de semblables observations ont été faites, mais elles ne peuvent que venir confirmer ée qui avait été déjà bien vu, par M. Boutigny d'Evreux. — M. Carillion fait connaître à l’Acadé- mie la disposition d'une machine destinée au satinage des papiers peints. Cette ma- chine a pour but d’obvier aux inconvénients signalés, dans cette fabrication, par MM. Blandet et Becquerel; elle consiste en deux rouleaux d'appel entre lesquels doit passer le papier; derrière ces rouleaux est un cylin- dre garni d'une peau de mouton que l’on saupoudre de talc. Ge cylindre tourne dou- cement en frottant sur le papier; ensavant se trouve une brosse cylisdrique, tournant rapidement, et dont le contact avec le pa- pier qu’elle doit satiner, est déterminé par ane vis de pression; en quittant la brosse le papier continue son mouvement et va s’enrouler sur une tige disposée à cet effet. -’ Avec cette combinaison la question de la salubrité ne serait pas résolue ; car la brosse en travaillant remplirait l’air d’une quan- tité plus ou moins considérable de poussière arsénicale, comme si les ouvriers travail- laient à la main; mais pour prévenir toute exhalaison, la brosse est complètement re- couverte d’une enveloppe, laquelle estcon- tinuellement en communication avec un ventilateur qui aspire ‘sans cesse l’air con- tenu dans son intérieur. — M. Dufrènoy présente, au nom de M. Damour, une notice sur un sulfo-arséniure de plomb cristallisé ; cette espèce nouvelle provient du Saint-Gothard; elle est dissé- minée en cristaux trapézoïdes très nets sur la dolomie granulaire du Saint-Gothard: elle est associée avec le réalgar et le cuivre gris, cette espèce minérale jouit d’un éclat résineux très vif ; la poussière est d’un brun rouge, passant au rouge, aigre et très fra- gile, on la réduit facilement en poudre, Son produit spécifique estde 5,549, Ce minéral, chauffé sur le charbon fond rapidement en dégageant une odeur sulfu- reuse, puis une odeur arsénicale; il laisse à la fin un petit globule de plomb malléable entouré d'une auréole jaune. Chauffé dans le tube fermé, il donne un sublimé de réalgar qui apparait immédiate- ment sous forme de gouttelettes rouges transparentes. M. Damour à trouvé pour la composition de ‘ce minéral : rapports. Soufre. 22,148 4100 5 Arsenic. : 120,73 : 40 2 Plomb. 57,09 40 2 100,09 — M. Octave Briffaud annonce qu'il a trouvé de l’arsenic dans les poudres bleues de cobalt connues sous le nom d'azur, et il met sous les yeux de l’Académie plusieurs y» For. 7 y pe eme pt DE 0 A CAEN € ACR FES TEE ROSES petits tubes de verre renfermant des an- néaux métalliqués arsénicaux. T3. | . K — M. Matteuci présente à l'Académie deux travaux dout nous rendrons! compile : prochainement. r EE ee SCIENCES PHYSIQUES. CHIMIE. Transformation de l’essence de moutarde en essence d’ail; par M. CHARLES GERHARDT. Les reproductions artificielles des sub- stances qui prennent naissance dans là vé- gétation ou dans l’économie animale de- viennent de plus en plus fréquentes à me- sure que la chimie organique se perfection- ne. Je viens aujourd’hui en signaler une qui me semble mériter l'attention de chi- mistes. L'huile essentielle, qui donne à l’ail une odeur si caractéristique, a été analysée ré- cemment par M. Théodore Wertheim, et renferme, suivant ce chimiste, C6H10$. C'est donc un corps sulfuré comme l’es- sence de moutarde noire, mais sans azote. On sait, par les analyses de M. Lœvig et par les dernières recherches de M. Will, que l’essence de moutarde noire ne contient pas d'oxygène, et que sa véritable formule est C8H10N2S52. Il paraît aussi résulter des observations de M. Simon, que l'huile essentielle de co- chléaria estidentique à celle de moutarde ; de plus, M. Hubatka a constaté que le rai- fort donne la même huile essentielle, et M. Wertheim l’a rencontrée, à son tour, dans l'essence qu’on obtient en distillant, avec de l’eau,la racine d’une autre crucifère, l’Alliaria officinalis, de Cand. En considérant ces faits et en comparant entre elles la composition de l'essence d’ail et celle de l’essence de moutarde, j'ai été conduit à essayer de transformer l’une dans l’autre, à l’aide des agents dont dispose la science. L'essence d'ail ne diffère de celle de moutarde que par les éléments du cyano- gène et du soufre; on a, en effet, CSH10N2S2—C6H10$ + C2N2 +$. En faisant agir du potassium sur l’essence de moutarde, je devais enlever le cyanogè- ne, ainsi qu'une partie du soufre, et mettre l'essence d’ail en liberté. Me; prévisions se sont entièrement réalisées. Quand on jette quelques frag- ments de potassium dans l’essence de mou- tardé, préalablement desséchée sur du chlorure de calcium et rectifiée de nouveau, elle est immédiatement attaquée; on peut chauffer légèrement dans une cornue pour favoriser la réaction ; cependant il faut se garder d'élever trop la température, car la matière pourrait prendre feu, comme il w’est arrivé plusieurs fois. Si l’on opère avec précaution, la matière ne se colore pas beaucoup ; il se développe un gaz, un sel blanc se dépose dans l'huile, et il distille de l’essence d'ail. C'est une jolie expérience de cours ; la différence d’odeur entre les deux essences est si frappante, l'odeur de l'ail se déclare aussitôt d’une manière si franche, qu’elle seule pourrait suffire pour démontrer que la transformation s’eflectue ainsi que je viens de le dire. RPM. SAS psg Mais Le voulu ge des preuves chimi- ques. J'ai ; ill Pessence qui s'était EE Y à qe LES était incolore, douée à un haut. degré de l’odeur caracté- ristique de l'ail, et présentait les réactions indiquées par M. Wertheim : agitée avec une Solution ‘de nitrate d'argent, elle don- nait un précipité noir de sulfure; avec le bichlorure de mercure (quand on chauffait légèrement la solution aqueuse pour dis- soudre plus d’essence), elle donnait un précipité blanc; avec le bichlorure de platine, elle donnait un précipité jaune. Une combustion par l’oxyde de cuivre m'a donné, pour le carbonne et l’hydrogè- ne, les rapports obtenus par M. Wertheim à l'analyse de l’essence extraite directe- ment de l'ail et rectifiée sans potassium. En effet, 0gr,217 d'huile de moutarde séchée sur du chlorure de calcium et traitée deux fois par dü potassium, ont donné 0,468 d’acide carbonique et 0,164 d’eau; ce qui fait en centièmes : Essence d’ail Essence de Mon prod. rectifi. (Werthein. moutarde. Carbone. 58,8 59,4 48,5 Hvdrog. 8,/4 8,2 D, 1 Je n’ai pu multiplier les analyses, faute de matière. Quant au sel quise dépose dans cette | réaction, c’estdu sulfocyanure de potsasium; en effet, il se dissout aisément dans l’eau et donne, par les persels de fér, la colora- tion rouge fohcéesi caractéristique; de mé- me, il précipite en blanc (protosulfocya- nure de cuivre) un mélange de deutosulfate de cuivre et de proiosulfate de fer, etc. Je n’ai pu y découvrir ni sulfure ni cya- nure. Cependant, en rectifiant une seconde fois l’essence d’ail artificielle sur-du potas- sium, j'ai trouvé dans le résidu beaucoup de sulfure. Gette réaction me parait secon- daire. Au surplus, pour bien saisir la réac- tion, il me faudra encore examiner le gaz qui s’y développe, ce que je n’ai pu faire, faute de matière. Les résultats que je viens d'exposer me paraissent néanmoins assez concluants pour démontrer que l'essence de moutarde se convertit bien réellement en essence d'ail par l’action du potassium métallique. Je me propose d’ailleurs de revenir sur cette métamorphose, dès que j'aurai terminé une autre série de recherches qui m'occupent en ce monent. Id SCIENCES NATURELLES. GÉOLOGIE. Note sur une découverte de fossiles humains dans un bloc de pierre provenant de lamon- tagne volcanique de Denise (Haute Loire); par M. AYMARD, Secrétaire de la Société aca- démique du Puy. Une découverte d’ossements fossiles, qui se rattache à l’une des queslions géo- logiques les plus controversées jusqu à ce jour, vient d'enrichir les collections du musée du Puy d’une pièce paléontologique des plus remarquables. M. Bertrand de Doue, président de la Société académique du Puy, et moi, nous avons acquis depuis peu, pour cet établissement, un bloc de pierre qui provient d’un terrain voleani- ue, etau milieu duquel se trouvent des dents et des ossements humains. La pierre présente une succession de petites couches de cendres argiloïdes et ocracées, l’une d’ellesavec fragments angulaires ou à peine émousssés de laves et de scories. On observe que la plupart des os sont brisés et couchés en divers sens, les uns horizon- talement, d’autres dans une position obli- que, et qu'ils appartiennent à différentes parties du squelette. De plus, j'ai constaté, d’après l'inspection de deux fragments de mâchoires, que ces débris osseux provien- nent de deux individus. Les ossements, que leur état de conservation m'a permis de reconnaître, sont : 1° une portion de mâchoire supérieure avec dent canine et alvéoles d'incisives:; 2° un autre fragment de mâchoire supérieure avec canine eltrois molaires; 3° une portion antérieure de l'os frontal ; 4° deux autres fragments des os du crâne; 5° une vertèbre lombaire; 6° la moilié supérieure d’un radius; 7° les deuxième et troisième os du métatarse. Quelque temps avant que ces fossiles me fussent signalés, j'avais eu occasion d'explorer et de fouiller le lieu où le pro- priétaire a depuis, et d’après mes conseils, pratiqué denouvelles fouilles et découvert les ossements. Ces diverses recherches m'ont permis de constater avec cerlitude la position du banc ossifère. Les indica- tions qui suivent sont le résultat d’obser- valions faites avec le plus grand soin. . Le gisement est situé dans la propriété de M. A.…, sur le versant S.-S.-0. de la montagne volcanique de Denise, près le Puy, ct à peu de distance de la maison dite de l'Hermitage. Lesysitème de couches auquel le dépôt ossifère appartient est composé de plusieurs lits plus ou moins épais de cendres ocracées et argiloïdes. Ces petites assises alternent avec d’autres lits formés de cendres, de scories et de frag- ments basaltiques, et quelquefois mélan- sés de sables quarteux et volcaniques. On remarque des rapports de structure et de | | ü 1 / : F à Particulièrement les roches $gnées de Denise composition entre ces derniers bancs et [a roche sous-jacente. Celle-ci constitue un terrain d’agrégation avec fragments angu- laires et nombreux de scories et de laves, empâtés dans un ciment argileux et très souventocracé. C’est une variété de ces bré- ches volcaniques qui occupent une si large place dans la série de nos formations géo- logiques. Des affleurements considérables dela même roche se montrent en recou- vrement immédiat du dépôt ossifère, et l’ensemble du système est recouvert lui- même par une quantité de scories et de fragments delaves. Au milieu de tous ces débris amoncelés, on voit percer, suivant les-pentes du volcan, des masses basalti- ques à structure compacte et souvent sphéroïdale, et qui paraissent se trouver au point même de leur émission. On observe des brèches, sinon tout-à- fait identiques, au moins se rapprochant beaucoup &e celles que je viens de décrire rapidement, en plusicurs endroits du cône volcanique de Denise. À l’ouest, elles s’é- tendent en couches épaisses au-dessus d’un massif de brèches auxquelles on s’ac- corde à attribuer une origine plus an- cienne. Au sud, elles apparaissent de cha- que côté du dyke de la Croix-de-Paille, célèbre par sa chaussée de basaltes prisma- tiques; mais les plus remarquables par leur étendue et par leur puissanee sont au nord-est. De ce côté, on les voit descendie des parties élevées du volean, etde là se diriger vers le vallon de Polignac, eu sui- vant les contours et la déclivité des pen- 656 tes. Vers le village de la Malouteyre, elles sont traversées par une éruption basalti- que et recouvertes par une coulée de laves. Ces déjections, qu’il faut constdérer comme produites par des éruptions boueuses, ont entraîné, en se répandant dans la vallée, des débris pierreux et de nombreux osse- ments. J'ai reconnu que ces dépouilles ani- males ontappartenu à plusieurs genres de mammifères, bœufs, cerfs, chevaux, élé- phants, mastodontes, rhinocéros (Rhin. megarhinus Christoi), etc. Remarquons que la plupart de ces fos- siles ne différent pas, sous le rapport des espèces, de ceux qui ont été signalés par M. Bertrand de Doue dans les scories et cendres volcaniques de Saint-Privat, et par M. Robert dans les brèches et dans les marnes limoneuses de Solilhac. La superposition des laves et les rap- ports destructure desbrèches à ossements humains et de celles à ossements de pachy- dermes et de ruminants qu’on observe à peu de distance les unes des autres, etau- tour du même foyer volcanique, n'ont paru offrir la preuve de la contempora- néité de ces divers terrains. On peut donc induire de ce fait important que d’antiques sociétés humaines ont habité nos contrées à l’une des époques géologiques où vécu- rent les rhinocéros, les tapirs, les masto- dontes et d’autres races aujourd’hui étein- tes, et pendant iesquelles des embrase- ments volcaniques couvrirent les régions centrales de la France de déjections boueuses, de matériaux de transport, de laves et de toutes sortes de produits ignés. Les découvertes nouvellementfaites à De- nise soulèvent une autre question très inté- ressante de la;chronologie géologique, mais fort difficile à résoudre, dans l’état actuel de la science : à quel âge de l’existence du globe devons-nous rapporter l’ensemble des produits volcaniques du Velay, et plus et les alluvions qui leur sont subordonnces ? En d’autres termes : les éruptions de nos volcans sont-elles toutes antérieures au dépôt des terrains clySmiens, ou sont-elles d’une époque contemporaine, ou bien en- core quelques uns de nos volcans, et celui de Denise entre autres, ne pourraient-ils pas être postérieurs à ces derniers ter- rains ? C’est là un problème bien digne des investigations de la science, et dont la solution ajoutera un hant intérêt à la dé- couverte que je viens de signaler. ORGANOGÉNIE VÉGÉTALE. Rechervhes sur l’accroissement de la tige des palmiers, et sur la décurrence des feuilles. (Extrait d’une Lelire de M. MARTIUS à M. FLOURENS. ) . Permettez-moi de vous pré-enter quel- ques feuilles du Bulletin de notre Acadé- mie, dans lesquelles j'ai déposé les résul- tats de mes recherches sur l'accroissement de la tige des palmiers et sur la décurrence des fibres. On pourra réduire ces résul ats aux points suivants : 1° La tige des palmiers ne contient plus de fibres que celles qui sont destinées à rentrer tôt ou tard dans les feuilles. 2° Les fibres naissent sur la cime de la tige (in nucleo gemmeæ, vel in phyllophoro Mirbelü), entre le parenchyme nouvrau et plastique qu'y forme une couche particu- lière conique, couvrant, en entonnoir, les 657 parties plus âgées. Elles naissent toujours extérieurement par rapport aux autres, qui sont déjà formées, el un peu plus haut. 3° Les points de naissance des fibres sont prédisposés organiquement; on trou-: ve, dans ces points, les fibres couchées obliquement, et convergeant par leurs: bouts supérieurs. Elles s’allongent des deux bouts, c’est-à-dire qu'elles croissent de bas en haut et de haut en bus. 4 L’extrémilé supérieure de ces fibres est dirigée vers la base d’une jeune feuille; celle-ci naît sous la forme d’un repli (plia, crista) celluleux dans le centre du bour- geon, et elle est conduite vers la périphé- rie en s’agrandissant, 5° L’extrémité inférieure se prolonge obliquement en bas, et aboutit, sous a forme d’un filet extrêmement mince et exclusivement parenchymateux, dans une couche périphérique. Cette couche est to talement différente du liber des dicotylé- dones, par rapport à l’histoire de son dé- veloppement; on peut pourtant la compa- : rer à ce système organique par rapport à ses élémeuts constituants. | 6° Le point où l'extrémité supérieure du filet entre dans la feuille se trouve, ou sur : le même côté de la tige par lequel il fait sa décurrence, ou sur le côté diamétrale- ment opposé. Dans ce second cas, la fibre : passe par toule la tige. 7° Il y a nécessairement des décussa- tions pour chaque filet. Les uns traversent les autres dans la partie centrale de la tige, les autres en se courbant brusque- ‘ment pour entrer dans une feuille sur le côté même de leur naissance. 8° L’accroissement s’opère dans une so- lidarité organique entre la formation des organes élémentaires et les lois de la posi- tion des feuilles. C’est surtout cette pos tion et la succession des systèmes de | 9 La partie la plus ancienne des ki ne se trouve pas à leur extrémité, ni su- périeure ni inférieure, ils ont leur déve-. loppement le plus complet dans la partie moyenue de leur décurrence. En bas, ils consistent seulement en cellules paren- chymateuses; à leur extrémité supérieure, ils se divisent en plusieurs vaisseaux plus fins qui entrent dans les feulles. 10° L'extrémité iuférieure ne va pas jusqu'aux racines; elle ne dépasse pas le collet, où il y a la séparation organique du desrensus et de l'ascensus. 11° La tige devient plus ligneuse et plus dure au moyen de l’accroissement des fibres qui montent et qui font leurs décus- sations, et également le parenchyme entre les fibres devient plus épais et plus dur. Ee dureis:ement s'opère en raison directe d£ l’âge de l’arbre; et, comme les éléments organiques formés les premiers et homo- logues se trouvent groupés à la périphérie, la tige est plus dure à sa périphérie. 12% La loi de cet accroissement est déjà prédestinée par la formation de l'embryon. Celui-ci développe aussitôt, quand il sort de la graire, un réseau de cellules paren- chymateuses sous sa périphérie, dans le- quel se forment les premiers vaisseaux. Vous voyez que ces résultats ne se {rou- vent pas en contradiction avec les idées bsè émises par MM. de Mirbel et Mohl; pour- tant ils en diflèrent en quelques points moins essentiels. M. Mobl ne parle pas dans son mémoire (de Structura palmarum in Mart. Palm. brasil.) du passage des filets d'un côté de la tige à l’autre; il n’a pas non plus déclaré explicitement que les filets croissent en deux sens, sursum et deorsum. Quant aux idées de votre illustre confrère M. de Mirbel, je puis fort bien m’accommo- der de tout ce qu'il a émis sur l’agence- ment des fibres ; mais je ne suis pas de son avis par rapport au premier degré du déve- loppement de la feuille, vu qu'au commen- cement elle ne me paraît pas avoir la forme d’un capuchon, mais plutôt celle d’une pe- tite crête (crista ou plica) dirigée vertica- lement. Mes observations ont été faites surlout sur la Chamædorea elatior, dont les souches souterraines se ramifient, et offrent dans leurs bourgeons teutes les conditions pour examiner l’origine, tant des organes élé- mentaires que des feuilles, rameaux et ré- gimes. Ces observations m'ont aussi donné Ja conviction que la feuille bicarénée, qui commence souvent la formation des feuil- les dans les branches des monocotylédo- nes, et qui se répète dans la morphose des spatelles des graminées , n’est pas formée par la coalescence de deux feuilles : elle West qu’une feuille solitaire pourvue d’une lame extrêmement mince, el qui depart bientôt. Vous savez que la nature de ces feuilles a été discutée longtemps par MM. Turpin et Rob. Brown, ct dernièrement par M. Roeper, dont les résultats s’accor- dent avec les miens. SCIENCES MEDICALES ET PHYSIOLOGIQUES. ANATOMIE PHYSIOLOGIQUE. Sur l’extrémit céphalique du grand sym- pathique dans l’homme et les animaux mammifères ; par M. J.-M. BOURGERY. L'auteur déduit des recherches exposées dans son Mémoire les conclusions sui- vantes : 1° Le grand sympathique, dont le cordon de continuité est simple de chaque côté, dans toute la iongueur des deux grandes cavités thoracique etbdomino-pelvienne, à partir du ganglion cervical inférieur, se divise, aveu les artères, à son extrémiré cervico-céphalique, en deux courants ner- veux : antérieur ou carotidien, et postérieur ou vertébral. 2° L'appareil nerveux vertébral n'offre un certain volume, de manière à pouvoir être facilement étudié à l'œil nu, que dans son plexus d’origine, qui établit la communica- lion du ganglion cervical inférieur et du plexus de l'artère sous-clavière avec les nerfs cérébro-spinaux du membre thoraci- que. Au-delà, le plexus vertébro-basilaire ne peut plus être étudié qu’à l’aide du mi- Croscope. 3° La ténuité microscopique de l'appa- reil nerveuc vertébro-basilau'e paraît tenir à ce que, ne fournissant pas, COMME aussi les artères, d’anastomoses périphériques d'un certain volume, il forme uniquement fa chaîne splanchinique de la masse encé- phalique postérieure (cervelet et partie des lches postérieurs du cerrean). Gelte pré- somption se justifie par la comparaison de l'appareil nerveux vertébro-bas aire avec 659 LA l'appareil carotidien, qui devient également microscopique sur les artèbres cérébrales antérieure et moyenne, c’est-à-dire au-des- sus du point où il cesse de fournir des anas- tomoses périphériques avec le système ner- veux cérébro-spinal. k° L'appareil nerveux microscopique vortébro-basilaire, par les qualités physi- ques de ses organes, blancheur éclatante, solidité, netteté de contour, et aussi par ses chaînes de petits ganglions et le canevas serré des réseaux nerveux intermédiaires, semble bien former un appareil distinct de tout le reste du sytème nerveux splanch- nique. Les deux moitiés vertébrales du grand sympathique se montrent confondues sur le plan moyen dans la gaîne nerveuse du tronc basilaire, comme aussi les deux appareils nerveux basilaire et carotidien s'unissent mutuellement par la chaine com- mune intermédiaire de l'artère communi- cante postérieure. 5° L'appareil nerveux cervico-thoracique antérieur, où carotiien, est beaucoup plus complexe. Elaguant la portion cervicale destinée à fournir des rameaux splanchni- ques et périphériques ; à partir du canal carotidien de l’os temporal, où se trouvent deux petits ganglions, le courant nerveux céphalique, avant d'arriver aux plexus ca- verneux, représente : 1° au-dessous des deux petits ganglions pétro-carotidiens, la chaîne de continuation du ganglion eervi- cal supérieur, et ses anastomoses avec le pneumo-gastrique, le glosso-pharyngien, J'hynoglosse, le spinal et les deux premiers nerfs cervicaux ; 2° au-dessus des ganglions carotidiens, la jonction du rameau tympa- nique du glosso-pharyngien et du petit nerf pétreux, établissant la communication avec les nerfs facial et acoustique. 6° A son entrée dans le crâne, le grand sympathique se compose de deux rameaux, origines premières du plexus caverneux, et de quatre filets, renfermés dans la dure- mère, qui vont concourir ultérieurement à former des plexus médians. Dans ces six rameaux se résument, de chaque côté, les communications avec tout le système ner- veux splanchnique, et les anastomoses pé- riphériques avec tous les nerfs rachidiens et les six derniers nerfs céphaliques. C’est dans le plexus caverneux lui-même que se trouvent les anastomoses avec les six pre- miers nerfs céphaliques, établissant eux- mêmes ultérieurement les communications centrales avec tous les appareils nerveux de la face, du cou, et même, en relour, avec les organes splanchniques par les pneumogastriques. 7° Ce que l’on nomme le plexus caver- neux se compose de trois éléments : 1° les grands rameaux de continuation du grand sympathique, issus des petits ganglions carotidiens ; 2° une chaîne d’anastomoses formée par les six premiers nerfs cépha- liques ; 3° les plexus propres où réseaux nerveux de l'artère carotide. Ces réseaux, pourvus de petits ganglions, sont les seuls véritablement microscopiques, de 1/5 à 1/20 de millimètre et au-dessous, les filets du grand sympathique et des anastomoses des nerfs céphaliques, de 1/2 à un 1/5 de milli- mètre, étant visibles à l'œil nu ou à une simple loupe. 8° Les rameaux du grand sympathique adhèrent fortemeut au nerf moteur oculaire externe, en reçoivent des filets, puis se di- visent en deux faisceaux, supérieur et infé- rieur à l’arttre carotide. Ges rameaux se 660 réunissent sur la face interne de la caro= tide, en un plexus pituitaire, et se terminent par quatre ou cinq flets qui pénètrent dans la glande pituitaire elle-même par ses deux. faces, supérieure et inférieure. Du faisceau postérieur émanent, en outre, trois filets de terminaison sur les artères cérébrales; et du plexus pituitaire procèdent des anasto- : moses avec le nerf optique, et, je crois aussi, l'olfactif. 9° La chaine anastomotique des nerfs cé- phaliques qui environne comme une gaîne le nerf moteur oculaire externe sur lequel elle s'appuie, est formée de la jonction de filets provenant des troisième, quatrième, sixième paires, et surtout de la cinquième, et d’un petit ganglion qu’elle offre sur sa branche ophthalmique. Cette chaîne s’anas- tomose avec les faisceaux pituitaires du grand sympathique. 10° De ces trois chaînes nerveuses, l’a- nastomose des nerfs céphaliques et les deux faisceaux pituitaires du grand sympathique, procèdent de chaque côlé, tant par des fi- lets isolés que par des filets d’anastomose mutuelle, deux vastes plexus médians qui tapissent, à demi-épaisseur de la dure- mère, l’un la surface basilaire, l’autre la selle turcique. Les deux plexus basilaire et sus-sphénoïdal reçoivent isolément et en commun des filets ascendants du ganglion inférieur du canal carotidien, s’anastomo- sent l’un avec l’autre sur les côtés et au- dessus de la lame quadrilatère du sphé- noïde, et communiquent avec le ganglion pituitaire lui-même par ses plexus latéraux. 11° Tous ces filets nerveux dont le gan- glion pituitaire est le centre, tant ceux des plexus latéraux caverneux et pituitaires que ceux des deux plexus médians, sont gris et très mous, Aussi les rameaux du grand sym- pathique, et même les nerfs céphaliques, surtout le trijumeau, prennent-ils bien évi- demment, en regard de leur origine, le ca- ractère ganglionnaire. 19° La glande pituitaire, en raison de ses rapports, se révèle un organe de première importance physiologique. D'une part, en- veloppée de plexus nerveux, elle se trouve des denx côtés le centre de convergence du grand sympathique, des anastomoses des nerfs céphaliques, et des plexus laté- raux et médians qu’ils forment en commun ; d'autre part, outre la tige bien connue de l'infundidulum qui la met en rapport avec lé Tuber cinereum et la surface du troisième ventricule cérébral, elle émet, tant de sa surface que de ce prolongement, trois grou- pes de filets qui vont se continuer directe- ment avec les nerfs des artères communi- cantes postérieures, carotides et cérébrales antérieures. Si donc à ces caractères on ajoule sa composition organique, formée de deux substances nerveuses grise et blanche, et sa grande vascularité, on ne peut guère s'empêcher de la considérer comme un gan- glion du grand sympathique, ainsi que l'ont fait Gall, MM. de Blainville, Thierry et Bazin. à 13 Ainsi donc, en traduisant physiolo- giquement sa disposition anatomique , le ganglion piluitaire semble jouer, par rap- port au cerveau et aux neris céphaliques, surtout les six premiers, le même rôle que les ganglions interverlébraux (cervicanx, dorsaux , lombaires et sacrés) jouent’ par rapport à la moëlle épinière et aux neris spinaux. Et ce rôle serait celui de nœud de jonction des centres nerveux et des cordons périphériques de la vie animale, avec le | 6ût centres nerveux et les plexus ganglionnai- res de la vie organique. : 4h° Tous ces faits d'anatomie, empruntés de l’homme, se retrouvent, quoique plus simples, avec des détails analogues, dans les animaux mammifères. 15° En résumé, comme dernier résultat de ce travail, la supposition tant débattue de l’anastomose d’un côté à l’autre de l’ex- trémité céphalique du grand sympathique, se résout par l’aflirmative, mais avec une complication dans les rapports qui n'offre pas! moins d'intérêt en physiologie qu’en anatomie. Au lieu d’un seul cordon céphalique il y en a deux, vertébral et carotidien, offrant cinq modes de terminaison auxquels s’asso- cient les nerfs céphaliques et la glande, de- venue ganglion pituitaire. Dans ce mysté- rieux conflit anatomique des divers organes nerveux groupés dans la région médiane sphénoïdale de la base du crâne, les rap- ports, autant que l’on peut en juger; ne sont pas moins féconds, suivant que l’on considère.çes organes isolément ou dans la chaîne,:deliaison qu'ils forment par leurs anastomoses. (La suite au prochain numéro.) ICI. SCIENCES APPLIQUÉES. ARBORICULTURE. Remarques faites par M. Dutrochet, devant la Société royale et centrale d'agriculture, à l'occasion du rapport fait, au nom d’une commission, par M. Michaux, sur le procé- dé employé par M. Eugène Robert pour con- server la vie des arbres attaqués par le S co- lyte destructeur. M. Robert, guidé par l'observation de ce fait, que les larves des scolytes n’attaquent point les bourrelets qui se développent lors de la décortication partielle d’un arbre, a opéré, sur les ormes attaqués par les sco- lytes, la décortication par bandes longitudi- nales étroites, afin d’y provoquer la forma- tion de ces tissus nouveaux destinés à arré- ter la marche des larves des scolytes, mar- che qui est toujours horizontale , et à les empêcher ainsi d'attaquer le tronc de l’ar- bre dans tout son pourtour, ce qui le ferait mourir infailliblement par l’interception de la marche de la sève, des racines vers les branches, et de celles-ci vers les racines. Gette marche se trouve assurée par les tis- sus nouveaux dont la production est déter- minée par cette opération, dont les détails seront donnés plus bas. Par quelle raison les larves des scolytes n’aitaquent-elles point les bourrelets, ou, en général, les parties nouvellement déve- loppées et couvertes d’une jeune écorce dont il s’agit ici? Pour arriver à la solution de cette question, il faut d’abord en poser une autre. Est-ce dans les parties vivantes de l'écorce et de l’aubier, ou bien dans leurs parties mortes, que vivent ces larves ? L’ob- servaton apprend que les scolytes attaquent des ormes en apparence vigoureux, et d’un autre côté on observe que leurs ravages S'exercent spécialement sur les mêmes ar- bres lorsque leur vie est languissante. Dans une visite que j’ai faite dernièrement, avec MM. Robert et Guérin-Méneville, aux ormes des Champs-Élysées, nous avonstrouvé des larves de scolytes dans la partie compléte- ment morte de l’écorce et de l’aubier,, aux dépens du tissu desquels ces larves s'étaient nourries et développées. Il était évident que 662 la mort de ces tissus végétaux n'était point due aux attaques de ces insectes, elle était plus ancienne. D'un autre côté, il parait qu'on observe aussi souvent ces larves dans les parties de l'écorce et de l’aubier super- ficiel qui sont encore vivantes. Il est une expérience qui semble propre à donner la solution de cette question : cetteexpérience a été faite, dès longtemps, par les agents forestiers ; elle a été répétée par M. Michaux, et je l’ai faite également : voici en quoi elle consiste. On choisit un arbre parfaitement exempt des attaques des scolytes; onl’abat et on le laisse couché sur le sol : les femelles sco- lytes, qui, jusque-là, n'avaient point déposé leurs œufs sur cet arbre, s’y portent en grand nombre pour y pondre, et les larves s'y développent. C’est une sorte de piége tendu à ces insectes, que l’on détourne ainsi d’aller pondre sur des arbres sur pied ; on peut, decette manière, détruire un grand nombre de leurs larves. Or cet arbre, ré- cemment abattu, n’est point mort; à parler rigoureusement , il conserve encore assez longtemps sa vitalité, mais elle est extré- mement affaiblie. La faiblesse de la vie des arbres est donc une cause prédisposante qui les livre aux attaques des scolytes. C'est cette faiblesse vitale, souvent inapercevable pour nous, mais qui se révèle à l'instinct des femelles scolytes, qui les détermine à déposer leurs œufs sur les ormes qui en sont affectés et dont les ravages des larves achèvent d’anéantir la vie. Ces femelles pon- dent également sur les parties mortes des ormes lorsque leur mortn’estpointancienne; jamais on ne les voit pondre sur les ormes jeunes et vigoureux. On admet, dans le rapport, que c’est | parce que l’écorce des jeunes arbres ou des jeunes branches des vieux arbres est trop lisse, parce qu’elle n'offre point aux fe- melles scolytes ces crevasses corticales- dans lesquelles elles peuvent se loger, qu’elles n’attaquent n1 ces jeunes arbres ni ces jeu- pes branches, dont l’écorce, d’ailleurs, au- rait, dit-on, trop peu d'épaisseur pour que la femelle scolyte pût y pratiquer la galerie à couvert dans laquelle elle doit déposer ses œufs, et pour que les larves pussent égale- ment y acquérir tout leur développement. Or l'observation ne confirme point ces assertions : on ne voit jamais, en effet, ces insectes attaquer les jeunes branches de l’orme subéreux, lesqueiles offrent des cre- vasses si profondes dans le liége épais qui les recouvre, branches, qui, lorsqu'elles ont quatre ou cinq ans, ont, dans leur écorce proprement dite etindépendamment de leur lége, plus d'épaisseur qu'il n’en faut pour loger la femelle scolyte et les larves qui doi- vent naître de ses œufs. Le rapport de la commission considère cependant l’orme subéreux comme devant être attaqué par les scolytes de préférence aux autres ormes, et cela en raison des nombreuses crevasses qu'offre le liége qui recouvre son écorce, et il conseille en conséquence, de s'abstenir de l’admettre dans les plantations. Or je fe- rai observer que les jeunes branches de l’orme subéreux portent seules du liége, dont la vie et l’accroissement s'arrêtent dès que la couche la plus extérieure du paren- chyme cortical qu’il recouvre a cessé d’être vivante ; en surte que le liége disparaît sur les grosses branchesetsurle tronc de l’arbre : ainsi, les scolytés n’attaquent point les jeu- nes branches qui portentle liége, et ce liége crevassé n’existant point sur le reste de 663 l'arbre, o1 ne peut prohiber son admission dans les plantations, sur la considération de l'existence de son liége et des erevasses de ce dernier. Il me paraît bien établi par ces considé- rations que ce n’est point aux causes indi- quées dans le rapport de la commission qu'il faut attribuer le fait que les scolytes n’attaquent jamais les très jeunes ormes, ni les jeunes branches des ormes âgés, ni enfin les bourrelets dont la production est sollicitée sur les vieux troncs de ces arbres, bourrelets qui, lorsqu'ils s'étendent de la partie supérieure du trone à sa partie infé- rieure, sont, en queique sorte, de jeunes tiges recouvertes d’une écorce mince et parfaitement vivante dans son entier, écor- ce qui, comme tous les jeunes tissus, est, quoi qu’on en ait dit, plus tendre et plus facile à entamer par les machoires des sco- lytes que ne l’est la vicille écorce des tronc; ainsi il devient bien certain que c’est seule- ment par leur grande vitalité que les ormes jeunes et vigoureux sont soustraits aux at- taques des scolytes; il faut à leurs larves de l'écorce et de l’aubier de l’orme où la vitalité soit affaiblie, qui contiennent des sucs séveux en petite quantité ou peu éla- borés, voire même de l’écorce et de l’aubier frappés de mort, mais peu anciennement. Ces données étant établies, voyons quel- les sont les causes qui peuvent affaiblir la vitalité des arbres et, par suite, les rendre attaquables aux scolytes. { La suite au prochain numéro.) SCIENCES HISTORIQUES. Histoire de Pise. Istorie Pisane di Raffaelo Roncioni, con illus- trazioni di Francesco Bonaini. — Firenze, 1844, in-8°, XLVIIT, 586 p., au cabinet litté- raire de M. S, P. Vicusseux. M. Vicusseux, dont tous les voyageurs en Italie connaissent le riché cabinet de lecture et les agréables soirées litéraires, a déjà publié, dans la collection de l’4r- chivio storico italiano, une série de docu- ments inédits ou devenus rares concer- nant l’histoire d'Italie, qui sera le com- - plément obligé des recueils de Muratori, de Zacharia et des autres savants collec- teurs des chroniques nationales de la Pé- ninsule. On peut déjà, dans les 5 volumes parus, où se trouvent l’Æstoria fiorentina, de Jacques Pitti, le Diario d’Alessandro Sozzini, les Chronache milanese, de Ca- gnola, Prato et Burigozzo. les Vite d'il- lustri [taliani, et la première partie des Annèiles de Dominique Malipieri, on peut trouver de nouvelles et abondantes lu- mières pour l’histoire de l'Etalie aux xv et xvi° siècles. Nous reviend-ons proba blement sur chacune de ces publications qui demandent un examen séparé; e nous ferons connaître seulement aujour d’hui le dernier volume du recueil de M. Vicusseux qui renferme l'histoire de Pise, par Raphaël Roncioni, jusqu’à la fin du x siècle. Cette histoire n’est point un document original ; mais il méritait à tous égards, par le talent de l’auteur, la sagesse el l’impartialité de la rédaction, et sur- tout par la révision et les ailditions im- portantes qu'y a fates M. Bonaini, en doublant son étendue d’après les monu- ments contemporains, de prerdre place dans l’Archivio storico. Quand un homme du mérite de M. Bo- —_——— 664 maini, professeur de droit à l'Université de Pise, consent à se faire l'éditeur d’un livre, il faut, à part son vif amour du pays, qu'il reconnaisse dans cet ouvrage une utilité el un mérite réels. A cet égard, on né doit pas se montrer plus difficile que l'éditeur; mais sans faire tort aux qualités de l’histoire de Roncioni, nous pouvons faire remarquer ce qui lui manque pour mériter sans réserve les éloges de la cri- tique moderne. Il ne suflit pas d’une grande lecture et d’un jugement sain pour bien écrire l’histoire ; il faut l'intelligence qui apprécie et distingue la valeur de cha- que auteur original et le talent plus mo- deste, mais non moins important, de mettre par de fréquentes citations le lec- teur à même de recourir aux sources Con- sultées par l'historien, afin qu'il puisse constater lui-même et facilement la véra- cité du rceit dans toutes les circonstances essentielles : c’est surtout sous ce rapport que l’histoire de Pise laissait à désirer, car Roncioni, suivant l'usage presque gé- ‘ néral des auteur: du xv° siecle dans le- quil vivait, a écrit les seize livres de sa chronique sans ei er aucune source, sans donner à l’appui de son travail un seul document. Et puis combien de faits éclair- cis au retrouvés par la science depuis trois siècles qui laissent Phistoire de Roneioni en arrière! Reprendre en sous-œuvre le travail du chroniqueur Pisan, vérifier cha- eune de ses assertions par les documents originaux, le redresser quand il s’est trompé, ajouter à son récit, en respectant fd'lement le texte de sa rédaction, tous les faits nouvellement reconnus, l’enrichir d'un regeste où Code pisän qui ne renfer- mera pas moins €e 500 documents, réta- blir enfin dans toute son étendue l’his- ioire de Roncioni sur Îles sources origi- nales fidèlement «eitées d’après les meil- leureséditionsoules meilleursmanuserits ; voilà quelle a été la longue et difficile {âche du savant éditeur. Le projet une fois arrêté de publier l’histoire de Pise, dont M. le chevalier Roncioni, officier supérieur de l’armée de Napol.on et aujourd'hui podestat de Pise, a généreusement communiqué le manus- cril, M. Bonaini a entrepris ce qui lui res- tail à faire courageusement et sur le plan le plus large. Il a visité les archives de la plupart des grandes villes qui ont eu des rapports avéc Pise; il a exploré ainsi les. établissements scientifiques de Gènes, Tu- rin, Venise, Lucques, Parme, Florence, Vienne, Rome, Naples; il n’a pas négligé lesarchives de Narbonne, mais iln'a pu vi- siter les archives de Mo:tpellrer, errcons- tance qu'il faut rappeler à la honte des es- pris étroits qui Pen ont empêché. Par ses recherches assidues, soit dansles archives publiques, soit dans les archives particu- lières, dépôts moins explorés et plus pré- cieux de l'Italie, M. Bouaini est parvenu, en six années de travaux, car ses pre- mières investigations remontent à 1858, à recueillir une quantité vraiment surpre- hante de’documents-inédits sur l'histoire de Pise, soit en lrailés de paix et de com- merce, en bulles pontificales, en diplômes impériaux, soit en correspondances offi- ciclles, soit enéchroniques concernant les relations politiques et commerciales de la république avec PAfrique et l'Orient, avec Venise, Gènes, la Dalmatie, la Sicile, la Sardaigne, la Corse, la Provence, la Ca- talogne, ete.; de telle sorte qu'il n’est pas ———————————_————————————"—"—…"…"— — …—"…"— —"…"”—" —"— _…— — ———.…—…"…"—…—"— —"—…—"— — ——…—.— —…—. — —— — —"— — ——————————————————— EEE SI EN SN NS 66, de circonstance un peu marquante de l’his-, toire de Pise sur laquelle il ne possède quelque document contemporain el nou- veau. C’est dans ce riche arsenal, augmenté des titres déjà mis en lumières, que M. Bo- naini trouve abondamment la matière de ses annotations à Roncioni, et des addi- tions important s qu’il fait au travail da l'historien. Nous ne parlerons pas des do- cuments nombreux qu'il a pu fournir à M. Ricotti pour son lustoire des Compagnies de Condottieri, à M. Cibrario pour son éco- nomie politique du moyen-âge, a l’auteur de cette note sur le commerce de Pise avec l'Afrique et le Levant. On regretterait certainement qu’un si important recueil de titres originaux ne devint pas dans les mains de celui qui l’a formé l’objet d’un travail spécial, et l’on reprochérait volontiers à la science de l’é- diteur de priver ainsi le publie du fruit le plus utile de ses savantes investigations; mais M. Bonaini a prévu l’objection et y répondra en maitre. Il s’est réservé de traiter séparément une grande période de l’histoire de Pise, la plus agitée et la plus glorieuse, celle qui vit se développer son organisation municipale et fleurir son com- merce, le temps des Guelfes ct des Gibe- lins, des luttes contre les Angerins-et les Génois, le temps du comte Ugolin et de la batail'e de la Melloria, dont | influence sur la décadence de Pise a été beaucoup trop exagérée, ainsi que le démontre le savant auteur. Ce grand travail, qui embrasse un demi-siècle, de 1250 à 1314, sera suivi du Recueil des Statuts de la république de Pise, des XII°, XIII et XIV: siècles, trésor du plus baut intérêt pour l’histoire de la dé- mocratie, ducommerce et des arts de l’Ita- lie pendant ie moyen-âge. Nous n'insi-terons pas sur l'intérêt et l'importance de l’histoire de Pise, du X1° au XIV° siècle. Celte ville a été mêlée à tous les événements importants de l'Italie et de la chrétienté : son commerce a fleuri sur toute la Méditerranée; ses navires ont visité l'Egypte, la Syrie, l'Afrique, la mer Noire, et cependant aucun travail, malgré les publications de Cantini et de Fanucci examinées impartialement comme tous les autres écrits relatifs à l’histoire de Pise, daus la préface de M. Bonaini, aucun tra- vail, disons-nous, ne faisait connaître l'en- semble des événements de cette époque. L'histoire de Roncioni en donnera un apercu suffisant; les publications ulté- rieures de M. Bonaini approfondiront les questions les plus graves. LC premier volume de Roncioni com- prend dix livres de l’histoire de Pise, de- puis les temps les plus anciens jusqu’à l’année 1277; le deuxième volume renfer- mera les six derniers livres et le code des chartes pisanes, indiquant par ordre chro- nologique les ouŸrages où se trouvent tous les documents détachés et donnant le texte des documents inédits ; le troisième ren- fermera les chroniques pisanes inédites, dont l’une des plus dignts d’attention est le manuscrit de Bernard Maraugone, que M. Bonaini publie d’après le manuscrit de là bibliothèque de l’Arsenal de Paris. Nous ferons connaître avec plus de détails aux lecteurs de lÆcho le contenu de ces vo- lumes, dès leur publication. L. pa Mas-LATRIE. GÉOGRAPHIE ru HT à Voyage aux îles de Mangaréva ou Gambier,! par M. Adolphe LESSON. : : ? IV" ARTICLE, F7 90 (Voy. L'Echo des 27, 30 mars et 3 avril.) Les habitants des îles Gambier comp- taient, ai-je dit, de 60 à 70 rcis. Le roi aciuel ne régnait point encore lorsque les premiers Européens vinrentrelächer dans ces îles. Il était relégué sur la montagne, où les usages ct la tradition voulaient que le prince royal. demeurât jusqu'au jour où il était appelé à régner, J'ai lu la narra- tion de d’Urville (L. 3, p. 166), que lors- que Beechey aborda dans ces îles, Mapu- teoa, bien que descendu de la montagne et s'étant déjà manifesté aux hommes, avait élé cependant relégué à l'extrémité de l’île pour être loin de leur commerce. habituel. Maputcoa, le roi actuel, avait pour père Mateoa, tils lui-même de Teoa. C’est Ma- teoa qui épousa, pour obéir aux ordres de son père, une femme qu’il n’aimait point, tandis qu’il avait donné sa foi à uné antre, A la mort de cette femme, il éspéra fléchir. Teoa el épouser celle qu’il avait toujours aimée et qui lui était restée fidèle. Mais le vieillard fut inéxorable, et Mateoa de désespoir se jela à la mer poar aller au-de- vant d’un requin qui le dévora. Cette preuve de dévouement amoureux était donnée longtemps avant l’arrivée des missionnaires, puisque. Teoa régnait et qu'il atransmis le pouvoir au fils de son fils unique, mort si malheureusement. Toutefois cette histoire me paraît obscure en bien des points. Comment se fait-il que Mateoa, alors que la polygamie était per- mise, ait eu besoin du consentement du roi pour se marier avec la fezime de son choix ? Doit-on supposer que les ane ennes mœurs ne permissent qu'un mariage avec une femme de haute naissance et autori- sassent de prendre les concubines dans la classe inférieure seulement? Ainsi, j'avais d’abord compris que c'était Feoa qui s’é- ait suicidé, quand plus tard il me fut dit que c'était son fils, et que ce dernier n’a- , | vait jamais régné à la mort de Mateoa; son fils Maputcoa état né de la première femme et lorsqu'il fut appelé à régner par la mort de son grand-père, il était encore enfant. Porté sur la montage sacrée pour que son éducation fût faite conformément au cérémonial consacré par la religion, un régent prit les rênes du gouvernèment; ce régent était le père de Matua, ex-grand- prêtre, ct le propre frère de Teoa, le 1a- mehameha des îles Gambier. Ce régent parait être mort avant la majorité du roi, et un deuxième régent, du nom de Kopu- pui, fut nommé pérangai de Maputeoa. C'est après l'administration de Kopunui que les prêtres catholiques sont parvenus à s’'introduire dans les îles et à convertir la population. Sous l'ancien système, les chefs étaient appelés à former des assemblées au sein desquelles se délibéraient toutes les nre- sures nationales et où l’on décidait de la guerre et de la paix. Le roi malgré la large part de puissance que lui faisaient les lois du pays, étaitsoumis au contrôle des chefs, | qui seuls décidaient en dernier ressort des | mesures d'état à prendre. Aussi les mis- | tuel de la tutelle de la noblesse, mais les | membres de celle-ci ne peuvent pas ou ne | sionnaires essaient d’aflranchir le roi ae- éêT veulent pas comprendre celte puissance d’un seul. En un mot, ils ne veulent pas abdiquer l'autorité qu’ils tiennent de leurs dronts anciens. Laterre de Mangaréva ap- partient autant à nous qu’au roi, disent les chefs, et alors 1l ne peut commander seul. (La suite prochainement). see EE VARIÉTÉS. AUD ji - M. Azaïs. TO As - (SUITE ET FIN.) Cette seulé objection semblait donc suf- fisante pour ruiner de fond en comble Fhy- pothèse de l’expansion universelle. J'en ai soumis une autre à M. Azaïs qui paraissait lui donner un peu d'inquiétude. Si, lui di- sais-je, iLétait vrai que tous les corps s en- voyassent par myriades et suivant les lois du rayonnement, des molécules élémen- taires, il arriverait nécessairement dans ce croisement effroyable d’atomes en nombre infini traversant l'espace dans toutes les di- rections, des rencontres continuelles qui non-seulement changeraient la direction initiale de, chaque atome en particulier, mais de plus, par des chocsen sens divers, détruiraientbientôten eux le mouvement, les ramèneraient au repos, formeraient des concrétions nouvelles entre ceux qui auraient quelqueaffinité chimique, et d’une manière ou de l’autre, apporteraient au mouvement des astres des résistances que le calcul n’admet pas. M. Azaïs échappait à cette objection par la ténuité extrème dont il douait ses mo- lécules élémentaires ; il est facile de com- prendre qu’en vertu des lois de la méca- nique l’immensité du nombre de molécules traversant l’espace détruirait, par rapport au mouvement, l'avantage qu’elles pour- * rait tenir de leur ténuité (1). Le principe de l’expansion fut donc re- fusé de Ja plupart dessavants comme étant en opposition manifeste avec les lois qui . constituent la physique céleste; lois au moyen desquelles on est parvenu à des ré- sultats qui en constatent invinciblement l'exactitude, puisque c’est par leur secours que l’on à pu calculer le volume, la pe- santeur, la vitesse, les distances récipro- ques des corps célestes, et en conclure cent ans à l’avanceetsouvent à la seconde près, les éclipses de différents astres en- tre eux, où d’un astre par rapportàses sa- tellites ; les retours périodiques de quel- ques comètes, etc, M. Azaïs ne pouvait contester ces résul- tats; mais il voulait les expliquer par la loi de l'expansion, qu’il regardait comme la seule en accord avec les faits. Ils’appuyait surce que Newtona toujours présenté l’at- traction. comme. une simple hypothèse. Newton, il est vrai, moins hardi que M. (1) D'ailleurs, il y a même à ce! égard une expé- rience qui serait tout-à-fait concluante. Solt AB une plaque rectangulairo de bois ou de métal, posée sur un support S en-lame de eouteau, de manière que la partie ASsoit à la partie BS comme 4 est à 4. Il fau- dra nécessairement, pour mettre la plaque entéqui- libre, que la partie AS sait chargée d’une portion M de matière. Il est évident que les choses en cet état, si l’on coupait la plaque AB aù point S, les portions AS plus M et BS auraient exactement le même poids. Mais lorsqu’élles sont en équilibre sur le sup- port S, la partie BS ayant quatre fois plus de surface que lafpartie AS, recevrait de l’irradiation stellaire quatre fois plus’ de rayons que cette dernière. Donc Ja plaque ne devrait pas se tenir en équilibre; ce qui est démontré par l'expérience. Donc l’expansionce m'a sit pas en raison directe des surfaces, cé Azaïs, n'a pas donné Son système comme un fait palpable et avéré; il n’a pas dit d’une manière absolue : les corps s'attirent entre eux... mais: les Corps se compor- tent entre eux COMME s'ils s’attiraient en raison directe des masses el en raison inverse du carré des distances (1, Et sa réserve à cet égard est telle, que dans une lettre au doc- teur Bentley, il s'exprime ainsi : «La gra- » vité doil étre causée par un agent qui opère » constamment selon de certaines lois.» ‘Tou- tefois, si la prudence philosophique de Newton l’a porté à ne proposer sa décou- verte que comme un moyen allégorique d'exprimer une propriété inconnue de la matière, les résultats positifs que les physiciens et les géomètres ont déduits de celte hypothèse, l’ont convertie en un fait incontestable. M. Azaïs, homme très éclairé, n’était cependant point versé dans les mathéma- tiques pour comprendre tout ce que le cal- cul donne de puissance à l investigation, et comment une formule peut mettre en évidence des erreurs quisecachentsousles apparences les plus plausibles. Il crut voir dansle peu d’accueil que reçut de certains savants son hypothèse scientifique, les ef- fets d’une prévention aveugle en faveur d’u- ne doctrine dont le seul ütre était le droit d’ainesse, ou celui qu’elle tirait de la pa- resse de certains hommes peu disposés à refaire leur éducation. Dans une semblable occurrence, il lui parul nécessaire de s’a- dresser à des esprits libres de préjugés de corps et d'école, et c’est ce qui le détermina à faire, autant qu’il le put, appel à la jeu- nesse d’abord, aux gens du monde en- suite, dans des conférences aca lémiques qu’il présenta sous différentes formes. On fut écouter avecempressement et eu- riosité la parole éioquente, chaleureuse, pleine de charme et de conviction de l’au- teur des Compensations ; mais la doctrine de l'expansion resta aux yeux des gens com- pétents une pure hypothèse qui n'avait point acquis le droit de détrôner l’attrac- lion. : On ne peut nier cependant que M. Azaïs ne fût un esprit droit, ferme, précis ; qu’il ne Sût analyser profondément ses pensées et les exprimer sous les formes les plus convainquantes; mais enfin 1l était hom- me, et comine Llel, exposé aux illusions qui éblouissent tout homme qui croitavoir fait une découverte propre à l’immortali- ser. Plus d’un trait de ressemblance -per- met peut-être un rapprochement entre lui et Descartes. Il était, comme ce philosophe, doué d’une imagination forte et brillante, écueil dangereux contre lequel viennent presque toujours échouer les hommes qui s’occupentdesciencesexactes.Comine chez Descarles encore, l'imagination domine dansles ouvrages philosophiques de M. A- zaïs, et lui fait voir plus souvent les choses suivantles besoins de son esprit que selon leur réalité. Descartes admettait aussi l’èm- pulsion pour agent mécanique (2); et si, comme lui, M. Azaïs se trompa, ce fut (1) Newton a ensuite étendu le principe, en di- gant que « chaque molécule de matière attire toutes » les autres en raison de sa masse, et réciproque- » quement au carré de sa distance de la molécule » attirée, et les astronomes l'ont ainsi formulé: « Les corps S'attirent en raison directe de leurs » masses, et en raison inverse du carré de la dis- » tance de leurs centres de gravité. » (2) 11 est à remarquer que l’on trouve des germes du système de l'expansion dans plusieurs anciens philosophes, entreautres Démocrite; plus récemn:e 1f A RE A 669 aussi comme lui avec méthode et de con- séquence en conséquence, car, dans sa doctrine, tout s’enchaîne, tout se coor- donne. Mais M. Azaïs, comme tous les créateurs de systèmes, altachait peu d'im- portance aux faits qui auraient pu donner atteinte à son hypothèse, et s’emparait avec joie de ceux qui semblaient la confirmer ou du moins s’y soumettre sans trop de résistance. Toutefois, il serait facile de prouver que la plupart des faits qu’il re- gardait comme -une conquête précieuse, pouvant s'expliquer par l'attraction aussi bien que par l’expañsion, et même sans intervention de lun ou l’autre principe, étaient de nulle importance pour le but qu’il se proposait. Il est un point important du sysième philosophique de M. Azaïs qui complète sa doctrine, et sur lequel je dois aussi ap- peler lattention : c’est ce balancement ré- gulier, cette sorte de systole et de diastole, cette équation du mouvement par alterna- tives, qu’il croyait tellement nécessaire à l'équilibre de l'univers entier comme de chacune de ses parties, qu’il en à fait la condition absolue de la vie animale et in- telligente des êtres organisés et même de la vie sui generis qu'il accorde à la matière. Getéquilibre par oscillations plus ou moins rapidesuivant les objets auxquels elles s’appliquent, trépidation pour les uns, wi- bration pour les autres, ondulation dans ceux-ci, réaction à longstermes dans ceux-là, embrassent, suivant ce philosophe, l’ordre moral aussi bien que l’ordre physique. 1! voit ce balancement dans les vicissitudes de la vie des peuples comm dans les mou- . vements Combinés des astres, comme dans 165 destinées particulières des individus, ce .ume dans les pulsations d'un atome. Si, pour lui, ce balancement est effet par rap- port à la cause primordiale, l'expansion, à son tour il est cause par rapport aux effets secondaires qui en découlent. Ainsi la cause Umique et. primordialc.c'est l’expan- sion; SON mode unique d’action le balance- ment régulier: autrement dire, action sui- vie d’une action égale, mais en sens con- traire. I a fait de ce principe la base de toute £a philosophie, et s’est appliqué à en prou Ve; la vérité pratique dans plusieurs ouvrages consacrés à cette démonstration, tels que sn traité de Phrénologie, son ma- nuel du Philosophe ; du Sort de L'homme dans toutes les conditions; — Quelle est, dans l'u- nivers, la destinée du genre humain ? —Juge- ment impartial sur Napoléon; — Jugement philosophique sur Voltaire et sur Rousseau. ainsi que dans beaucoup de brochures qui changent d’objet sans changer de but, qui est toujours de faire voir l'exactitude ri- quelques physiciens ont émis une doctrine qui à beaucoup de rapport avec celle que propose M. Azaïs. On lit dans le Traité des singularités de la nature, chapitre XXXI: «Des exhalaisons continuelles s'é- » chappent en foule de toutes les parties du globe... » Cette transpiration, ces exhalaisons, ces vapeurs » innombrables s’échappent sans eesse par des pores »iinnombrables. C’est ce mouvement continu en » tous sens qui forme et qui détruit sans cesse vé- » gétaux, minéraux, métaux, animaux. C’est ce qui » à fait penser à plusieurs que le mouvement est es- » sentiel à la matière, puisqu'il n’y a pas une parti- » Cule dans laquelle il n’y ait un mouvement con- » tinu. Et si la puissance formatrice de tous les glo- » bes est l’auteur de toutce mouvement, elle a voulu » du moins que ce mouvement ne périt jamais. » (VoraiREEz, Mélanges de littérature, édition fe 1773.) : ARE M. Lesage (de Genève) mort il y a quelques an- nées, avait aussi proposé un système de physique dans lequel l'expansion joue le rôle principal. + 670 goureuse du système de balaxcement dans toutes ses applications. Mais ces démons- trations, quoique fort ingénieuses, sont purement spéculatives; elles ne dérivent pas d'expériences directes : ce n’est donc pas dans ces conditions que l'on peut fon- der une science positive. Comme la physique et la métaphysique des écoles avouaient leur impuissance à tout expliquer, M. Azais pensa avec raison que son Système universel se présenterait armé d’un immense avantage, s’il pouvait rendre compte de tous les faits physiques, physiologiques et moraux. Ses écrits, sous ce rapport, abondent en aperçus nou- veaux; mais dans cette nécessité de tout expliquer, où il s'était placé, il a été con- traint de se livrer à des suppositions d’une hardiesse extrême, qui blessaient les opi- nions reçues sans pouvoir donner con- fianceabsolue en sa doctrine. Pouren citer un exemple, je dirai que dans la partie métaphysique de son Cours de Philosophie générale et dans son ouvrage sur la Phré- nologe, il a été beaucoup plus loin que les psychologistes hardis qui voulaient expli- quer la conservation des idées et leur ré- veil instantané, dans certains cas, au moyen d’une prétendue impression agis- santsur le cerveau (seusorium sil'on veut): impression {oul-à-fait physique et maté- rielle, qui modifiant la forme de cet organe, lui laissait une empreinte comparable à celle qu'on obtiendrait d'un cachet appli- qué sur de la cire molle, Toute persistance d'idée (souvenir), suivant les philosophes dont je parle), est soumise à la conserva- tion de l'empreinte, et l’atténuation ou la disparition de l'idée à l’altération plus ou moins grave qu'éprouve cette empreinte. M. Azaïs veut, lui, comme conséquence de ses molécules organiques dont 1l nous forme une âme matérielle, qu’une idée soit constituée dans notre cerveau par une créa- tion corporelle el positive, représentation exacte dans des dimensions nécessaire- ment possibles à D:eu seul de l'objet qui a donné naissance à l'idée. Ainsi, l’homme qui pour la première fois irait, par exem- ple, visiterle musée de Versailles, revien- drait avec une certaine partie de son cer- veau modelée en un petit musée qui serait la reproduction de celui qu’il aurait vu. Chacun peut à son gré suivre les consé- quences du principe, et comprendre d’a- bord que l'exactitude de la copie est su- bordonnée à la force d’attention de l’ob- servaleur, au plus ou moins de mobilité ‘de son cerveau; enfin à l'aptitude plus ou Moins grande que cel organe peut avoir pour conserver et reproduire les modifi- cations qu’il a reçues. Depuis vingt-cinq ou trente ans, plu- sieurs analomistes cet physiologistes d’un srand savoir se sont livrés à des études très suivies pour tâcher de découvrir la constitution intime du cerveau de homme. Malgré les observations mieroscopiques les plus attentives au moyen d'instruments d’un puissant grossissement ils n’ont‘rien découvert qui pût donner la moindre ap- parence de fondement au système des empreintes pas plus qu’à la supposition de M. Azaïs. 1] est donc permis de croireque le secret du mécanisme de l'entendement humain restera toujours, comme beaucoup d’autres, celui du Créateur, D'ailleurs, l’une où l'autre de ces hypo- thèses expliquerait-elle d'une manière sa- 674 un morceau de musique qui l’émeut, peut, sans être musicien, en conserver un sou- venir si précis, qu'il serait en état de le reproduire à volonté. Il faut bien que l’i- dée de cette musique ait pris place dans son esprit; mais quelle forme matérie.le peut revêtir une idée qui n'a pour cause que des rapports de sons entreeux, autre- ment dire un rapport de nombre entre des vibrations de molécules, si l’on admetavec M. Azaïs que le son soit matière ? Pour les hommes sérieux, toute science positive n'est qu'une collection de faits, et ne peut s'étendre et se consolider que par l'observation directe. Néanmoins les idées nouvelles, les aperçus tout-à-fait originaux que M. Azaïs a répandus sur la physiologie, sur la métaphysique, sur la phrénologie, méritent assurément qu’on les examine, qu’on les pèse, qu’on les discute. Et lors même que toutes ses opi- nions scientifiques ne seraient point ad- mises par les savants, celles qui seraient rejetées auraient encore l’avantage d'avoir prouvé la nécessité d’études nouvelles sur ces régions d’un si difficile accès. Lorsque M. Azaïs a quitté les hautes spé- culations de physique et d’idéologie pour entrer dahs le domaine de la morale usuclle, de la phylosophie-pratique, il s’y est montré profond penseur, dialecticien, mais surtout et avant Lout homme de bien el de conciliation. Jamais la tolérance po- litique et religieuse n’eut un plus sincère, un plus fervent apôtre. Ses Lettres à M. de Chäteaubrlilant et ses divers écrits polili- ques ont mis à découvert toute la candeur dé ceiteâme virginale, assez heureuse pour avoir conservé, en présence du spectacle des passions honteuses que font surgir les révolutions, une foi sincère au triomphe procha'n de la justice, de la vertu. Nous avons dit que ses doctrines scien- tifiques et même ses opinions politiques ont éprouvé de vives résistances ; il n’en faudrait pas conclure qu’eiles laient ja- mais rendu injuste à l'égard des opinions contraires. Loin de là, et chose bien rare de nos jours, € était toujours avec la plus attentive bienveillance, avee la plus pa- tiente urbanité qu'il cherchait à les dé- truire ou du moins à les atténuer, mettant dans sa nette et brillante improvisation toute la chaleur dout son àmc était douée, mais n’y laissant jamais pénétrer Pironie ou le sarcasme, tant ces armes perfides étaient étrangères à ce Cœur généreux. J'ai cu la triste consolation de voir M. Azais peu de jours avant sa mort, et de recevoir les dernières pressions de sa main. ‘Tout en m’expliquant la nature et le mode de ses souffrances, il voulait en- core en rendre comple par ce halancement symétrique entre deux actions en sens in- ver-e, dans lesquelles celle de dés'ruetion semblait devoir prendre le des.us, mais dont 1} espérait triompher encore par la force de sa constitution, comme il en W'iomphaït moralement par la force de son intelligence. Car à ceux qui ne l'ont pas connu, je (lois signaler ce fait rare : oui, cette intelligence d'élite a conservé jus- qu’à la dernière heure toute sa puissance, el s'est ensevelie pure et entière dans celte pensée de justice divine par compen- salions qui l’a toujours dominée. Qu'on me permelte une preuve de ce fait. Malgré ses cruelles suflocations, il me raconlail, plein d'une douce joie, les con- tisfaisante comment l'homme qui enten, l quêtes nouvelles qu'il avait faites à son 672 système, et toujours avec cette netteté d'expressions , cette précision de langage, celte richesse d'images qui font le charme particulier de ses écrits, et le placéront certainement parmi les bons écrivains de notre époque; mais sa mémoire un peu paresseuse déjà lui refusant le terme pro- pre, je croyais venir à son aide en lui of- frant un mot; mais ce mot n’élait jamais le sien, et le sien était le seul en ac- cord avec l’ensemble de sa pen$ée, tant elle était encore complète! Qui, d’après cela, n'aurait cru que bien des jours lui étaient encore réservés! C'était le 16 jan- vier : le 22 il n’était plus (1)! Je n’ai pas l'intention d'entrer dans au- cun détail sur la vie privée de M. Azaïs, que, du reste, il a consignée dans plu- sieurs de ses écrits; mais je ne puis résis- ter au besoin de dire que je n’ai jamais rencontré d'homme plus digne de faire honorer la ph losophie, si c’est à elle qu'il dut les vertus qui brillaient en lui. Qui pius que AM. Azaïs fut jamais homme loyal, désintéressé, modeste, affectueux, sensi- ble aux bons procédés, oublieux de l'of- fense! Qui montra jamais plus d'égalité d’âme dans la bonne comme dans la mau- vaise fortune! C’était vraiment le philo- sophe des temps antiques. Les personnes qui ont habité avec lui auraicnt certainement à révéler bien d'au- tres vertus dont le secret ne m’appartient pas, mais dont leur profonde douleur ren- dra longtemps témoignage; pour moi, je me résume en disant que s'il à commis quelques erreurs en physique, elles n’ont produit aucun mal, mais que la morale qui règne dans ses écrits à dû produire beau- coup de bien. É Scorr pe MaARTINVILLE. (1) Deux de ses ouvrages ont attiré particulière- ment l'attention de l'académie française. L'un inti- tulé : Physiologie du bien et du mal, a “btenu en 1836 le prix Monthion ; l’autre ayant pour titre : Ma- nuel du philosophe, a été reconnu digne de prendre place dans la bibliothèque de ce corps savant. (2) Voici un fait qui mérite peut-être l'attention des physiologistes; ce que l'on conçoit biens énonce clairement , a dit l’auteur de l'Art poétique. Si l'on prend eette maxime à la rigueur, jamais écrivain ne fut donc en plus intime possession de ses pensées que M. Azaïs, ear il écrivait avec toute la reclitude qu'il mettait dans ses discours, et son manuscrit, jamais copié, ne portait aucune surcharge, aucune rature, et ne donnait lieu à aucua changement sur les épreuves d'imprimerie. C’est un mérite bien rare que peu d'auteurs ont partagé avec lui. Ayant été à même de faire quelques observations de ce genre sur des personnes qui s'occupent de science, je ne pour- rais guère comparer à M. Azais que Garnot (l'ancien directeur); mais par opposition, je pourrais rommer plusieurs hommes de grand mérite et haut placés, dont les ouvrages imprimés ont reçu de telles trans- formations dans les ateliers de l'imprimeur, qu’en en sortant ils ne portaient presque plus de traces du manuscrit par où ils avaient débute. Le vicomte A. de LAVALETTE. | IMPRINERIE DE A. BLONDEAU, RUE RAMEAU, /. ET. » son ide hé 1 h. Dousième année. L'ÉCHO TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. : Paris.—Diminn2re, 20 avril 1845. EE L MONDE SAVANT. Ni 79 1 2 : ; MAN ù > aine et forme par an deux volumesde plus de 4,200 pages chacun On s’abonne , MONDE savanT parait le SEUDE et le DIMANCAE de chaque semaine ct olur plus de 4, s Men DR DaReS x. 6, et rue de Ja GHAUSSÉE-D'ANTIN, 3, et dans les départements chez les principaux libraires, et dans les bureaux de poste -ef ARIS, SET 20e HU g des Messageries: Prix du journal , PARIS pour un an, 25 fr.; 6 mois, 43 fr. 30, trois mois 7 fr DÉPARTEMENTS 50 fr, 16 [r., 8 fr. 50. À L'ÉTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Adresser tout ce qui concerne le journat à M, le vicomte A. de LAVALETTE, directeur et rédacteur 6h chef. à Su: SRE AS . É . a AC OT É a s de s À Qn Enr compte &es cuvrages et mémoires scientifiques, soit français, soit étrangers, quisont adressés, saxs rrmaïs, au bureau du Jourr | SOCIÉTÉS SAVANTES. Socictie linncenne de Lonsrese Séance du k mars. Le secrétaire lit une portion d’un mé- moire du docteur J. D. Hooker, sur la flore des îles Gallapagos.—Les plantes décrites dans ce travail ont été recueilhes par M. Darwin et confiées par lui au professeur Henslow qui avait commence de les dé- erire.—Les plantes des fles Gallapagos dif- fèrent de celles du reste du monde, et de plus chacune de ces îles possède des es- pèces qui la caractérisent particulièrement. La collection formée par M. Darwin dans cet archipel se compose d’environ 150 es- pèces, et sur ce nombre il y en a cinquante de nouvelles. — Il est ensuite donné lec- ture d’un travail de M. Newport sur les Lithobiidæ. 18 mars.—M. E. Quekett donne com- imunicalion d’un mémoire sur la structure des tissus des plantes telle qu’elle se pré- sente dans les moules silicihiés du tissu du bois fossile.—Nous ayons déjà eu occasion d'annoncer que M. Quekett s’occupait de ce genre de recherches. Dansson mémoire il Ctablit que l’observation des bois fossiles amène à reconnaitre la situation de la spire des vaisseaux des plantes à la face intérieure des parois de ces tubes. Elle confirme également ce qu’on sait relative- ment à la nature des ponctuations des pa- rois des vaisseaux ‘du tissu véoétal; car elle montre que ces ponetuations ne sont autre chose que de petites cavités creusées dans la membrane des vaisseaux et qui s’ouvrent-à leur intérieur. M: Doubleday, du Briti-h Museum, com- Munique aussi un écrit sur les nervures des ailes des lépidoptères étudiées comme . fournissant des moyens de class'fication (on the uervules of the wings of Lepidop- icra as a means of classification). En s’ai- dant de cet ordre de particularités, l’au- teur a pu diviser les anciens genres 4r- gunnis et Melilæa.en groupes dont la distri- bution géographique concorde avec leur division anatomique. Seciéié royale de Londres. Séance du lundi 3 avril 1845. Par suite de la mort du professeur Da- niell, il n’ya pas eu séance le 13 mars. Le capitaine Shortrede communique un mémoire «sur la force de la vapeur à diffé- rentes tempéralures. » Sous ce titre, l'au- teur a réuni des recherches de plusieurs sortes. Au commencement de son trava l il expose ses recherches relatives à l'élas- ticilé de la vapeur aqueuse à différentes températures et dans des circonstances diverses. Il discute d'abo d les tables donuées par divers expérimentateurs, ainsi que la force de a vapeur à différentes température, et iltäche d’en déduire une formule analytique qui approche le plus possible des résultats indiqués. Il passe ensuite à l’examen de la plus forte dé- pression qui se produi-e sur un thermo- mètre dont le réservoir est humecté d’un liquide qu’on fait évaporer dans l'air; il donne des formules qu’il compare avec les résultats de l'observation. Dans ses re- marques diverses, qui forment la section suivante de cet écrit, l’auteur expose les raisons pour lesquelles il ne partage pas la manière de voir de Dalton, relativement à la constitution des mélanges gazeux, ou aux mélanges de vapeurs aqueuses avec un gaz quelconque; selon la théorie de Dalton, tandis que la vapeur aqueuse est uniformément répandue dans l’espace qui la reuferme, ses. molécules repoussent toutes celles de sa propre espèce, mais elles n’exercent aucune pression sur les molécules d'espèce différente. I croit voir une réfutation suffisante de celte théorie dans ce fait qu’une quantité donnée d'air a son voluineé augmenté par une addition de vapeur aqueuse.— M. Shortrede exa- mine ensuite la question de savoir si la va- peur aqueuse existe dans l’atmo:phère à l’état de mélange mécanique, ou à celui de solution chimique, et il cherche à éta- blir cette dernière manière de voir. A la fin de son mémoire, il examine en détail la méthode de détermination des hauteurs à l’aide du baromètre, et il donne des ta- bles pour ces mesures, Instétuiion royale de Londres, Scance du 4 avril. Le mémoire communiqué est de M. S. Soily; iltraite de «l'appareil protecteur du cerveau ct de la moelle épinière chez l’homme et chez les animaux. » (Oa the protective Apparatus of the Brain and Spi- nal Cord in Men and Animals.) — M. Solly cemmence par faire ressorlir le caractèré ganglionaire de la moelle épinière aussi bien que du cerveau; ce fait est mis en évidence par la structure de la moelle épi- nière du poisson nommé Trygla lyra. 1 rapporte aux ganglions cérébraux tous les actes de l’intelliyence, à ceux dela moelle épinière el des sympathiques tous les actes qui soutiennent et conservent la vie. Il passe ensuite à l'étude des moyens em- ployés dans la nature pour la protection de ces importants organes. Dans tous les mammifères, le cerveau est protégé par une enveloppe osseuse, une membraneuse etune vasculaire. En décrivant la structure bien connue du crâne de Yhomme, M. Solly fait remarquer ce fat que la faculxé EEE qu'il possède de s'adapter aux change- ments de forme du siége de l'iutelligenco permet Îles améliorations intellectuelles. Quant aux enveloppes. membraneuses , leurs usages sont différents. La dure-mère et ses prolongements (la grande-faux et le lentorium) soutiennent les lobes cérébraux et empêchent que l’un ne pèse sur l’autre; l’arachnoïde empêche le frottement à l’aide de la sérosité qu elle sécrète, et la pie-mêre porte les vaisseaux sanguins. — L’enve- loppe fluide du cerveau (le fluide cérébral étudié par M, Magendie) est indiquée pay l'auteur comme se montrant également autour de la moelle épinière, et l'usage qu’il lui assigne relativement à l'an et à l'autre est d’amoindrir l'effet des coups violents, des secousses, etc. Enfin quant à la protection vasculaire de l’encéphale, elle consiste, selon M. Solly, dans le mode de distribution des vaisseaux en harmonie avec les habitudes des divers animaux. Ce dernier fait est mis en évidence par l'existence d’une masse de vaisseaux san= guins chez le mouton dont la tête est di- rigée en bas, el par son absence chez la girafle, dont la tête est toujours dressée pendant qu'elle mange.— Le mémoire de M. Solly se termine par deux ou trois no- tices sur la valeur des caractères que peut fournir l’axe vertébral pour les classifica- tions zoologiques, caractères qui ont été mis à profit par M. Owen pour la place à assigner au megatherium, et par M. Yarrel pour retirer lAmphioœus lanceolatus Yarr. d'entre les mollusques et pour le ranger parmi les poissons. ; SD «Ke CHIMIE. Sur les combinaisons organiques azoté M, AUG, LAURENT, J'ai eu l'honneur de présenter à l'Aca: démie, ilya quelques mois, les principes d’une nouvelle classification chimique. J’ai essayé, depuis cette époque, d'y ranger tous les corps connus: mais, en arrivant aux bases organiques, j'ai rencontré dans le prineipe de grandes difficultés. La plu- part de ces bases m’offraient une compo- Sion qui ne s’accordait pas avec mes idées. Présumant que les analyses de quel- ques-unes de ces bases n'étaient pas exac- tes, Je Cnmmençai par examiner avec soin toutes celles qui ne renferment pas d'oxy- gène. Comme elles ont, en général, une composition assez simple et un poids ato- mique peu élevé, je pouvais compter da- vantage sur l'exactitude des analve- m'en servir comme d’une pier” pour contrôler mes hype: Les formules de - nombre de 4- très bie- QAUE LA] es; par ts, et 16 delouche . -uèses, _… ne » Qui Sont au en viron, S aCCordaient MES Idées ler ve Soupeonnant péonde ALU Jos orne re - VI] S ETES 676 celles-ci étaient fausses, je refis l'analyse | de l’une d'elles, je priai M. Gerhardt d’en analyser uue autre, et nons arniWämes au résultat que j'attendais. Passant ensuite aux bases oxygénées, je mis d’un eôté toutes-celles dont la formule s'accordait avec mes idées, et de l’autre celles dont la composition leur était con- traive. E:à comparant ces deux groupes, je vis que le premier renfermait toutes les bases qui avaient été analysées récemment, cel- les qui étaient bien cristallisées et dont le poids atomique avait été déterminé; tan- dis que le second se composait des bases dont les analyses, à peu d’exceptions près, devaient paraître suspectes, soit parce qu’elles étaient anciennes ou que leurs formules avaient été calculées avec l’an- cien poids atomique du carbone, soit parce que leur poids atomique n'avait pas été déterminé, ou enfin parce qu’elles n’é- taient pas cristallisées. Je n’hésitai pas à en conclure que toutes les analyses de ces dernières étaient inexactes; j'en répétal immédiatement quelques-unes, et j’arrivai encore au résultat que j'avais prévu. Ayant découvert la cause de Ja loi à la- quelle est soumise la composition de tou- tes les bases organiques,’ je m’aperçus aussitôt que celte loi devait s'appliquer à toutes les combinaisons azotées neutres, acides ou salines, et, de conséquence en conséquence, jarrivai précisément à la même conclusion que M. Gerhardt, c’est- à-dire à reconnaitre que les équivalents de toutes les substances organiques, com- parés à ceux des composées de la chimie minérale, sont de moitié trop élevés. Parmi les composés neutres el acides, j'ai encore rencontré quelques exceptions; j'ai fait de nouvelles analyses, et les ré- sultals que j'ai obtenus me permettent de déclarer, de la manière la plus positive, que toutes les formules qui ne s'accordent pas avec la loi suivante reposent sur des analyses inexactes. 4 Toutes les combinaisons qui renfer- ment un nombre d’aitomes d'azote divisi- ble par 2. et non par 4, renferment aussi un nombre pair d'atomes d'hydrogène non divisible par 4. 2°-8i le nombre des atomes d’azote est divisible par 4, celui des atomes d’hydro- gène l’est pareillement, ou bien il est nul. 3v Si le composé renferme un ou plu- sieurs métaux, la somme des atomes de l'hydrogène el des métaux devra être comptée comme de l'hydrogène. - Le Si la substance renferme à la fois du chlore, du brome, de l’iode, de l’hydro- gène, ou seulement queiques-uns dé ces corps, la somme de tous leurs atomes sera divisible par 4 ou par 2, suivant que Pa- zote sera divisible lui-même par 4 ou par 2. : t 5° Les mêmes regles s'observent si le composé renferme de l’arsenie ou du phosphore au lieu d'azote. Des règles précédentes on peut con- clure, d’une part, qu'aucune substance organique ne peut se combiner avec 2 atomes d'hydrogène où de chlore, et, de l'autre, que si l'azote devient nul, lhydro- gène doit toujours être divisible par 4. Il y a déjà deux ans que M. Gerhardt est ar- xivé à velte dernière conclusion. J'ajouterai que la plupart des analyses qui ne s'accordent pas avec les règles ne si ji s'accordent pas davantage, quant au car- bone et à l'oxygène, avec celles que M.,} Gerhardt a proposées. On trouvera sans doute que je donne mes conclusions avec trop de confiance; on pensera que je m’appuie sur une in- terprétation arbitraire des formules, et l’on me cilera immédiatement le eyanogène el loxamide, dont la composition paraîl ne pas s’accorder avec les regles précédentes. Ce n’est pas le moment de faire voir que la formule du cyanogène libre doit être doublée; de démontrer que ce corps, en se combinant avec l'hydrogène et les mé- taux, se divise en deux, comme le chlore lorsqu'il se combine aveë l’hydrogène. Il me suflira de dire que ma règle ne s’appuie sur aucune hypothèse, qu’elle est complètement indépendante de toute idée systématique sur l’arrangement des ato- mes ; elle s’applique à 4 volumes de va- peur. : Il existe quelques substances organi- ques dont le poids atomique n’a pas été déterminé; on ne saurait donc en invo- quer la composition contre ou en faveur des règles que je viens de donner. Aïnsi la combinaison que le cyanogène forme avec l'hydrogène sulfuré paraît leur être con- traire, puisqu'elle renferme 2 atomes d’a- zote et 4 d'hydrogène C4Az9, H1S?; mais toutes les réactions prouvent que cette formule doit être doublée. Si les règles précédentes sont vraies, il en résulte que l’amide H4Az2 l’ammo- nium HvAz°, le kakodyle C8Hi2As2, l'é- thyle, le méthyle, etc., ne peuvent pas exister. Cependant on connaît le kako- dyle; mais il faut remarquer que la for- mule précédente ne correspond qu’à 2 vo- lumes de vapeur, et que, par conséquent, si l’on parvient un jour à isoler l’amide, lammonium, l’éthyle, etc., on verra que les formules par lesquelles on représente ces corps devront être doublées. Cela ne peut pas être autrement, car l’amide, l’ammonium , le kakodyle, ete., ne rem- placent que 2 volumes d'hydrogène; ils correspondent à 2 volumes métalliques, de même que le cyanogène, dans l’aeide hydrocyanique, ne représente que 2 vo- lames de vapeur. La cause à laquelle il faut attribuer les rapports que J'ai signalés entre l’hydro- gène et l’azote est extrêmement simple. Mais, pour la concevoir, il est indispen- sable d'adopter les équivalents atomiques de M. Gerhardt, équivalents qui ont l’a- vantage de simplifier considérablement les formules, et de rendre les mots atome, volume (t équivalent synonymes. Divisons donc toutes les formules de la chimie organique en deux; alors mes rè- gles se borneront à la suivante : {a somme de l'azote et de l'hydrogène est toujours un nombre pair. Voyons maintenant comment se forment les substances organiques. De l'eau et de l'acide carbonique H20 et CO?, voilà les éléments de tous les composés non azotés : ils doivent done toujours renfermer un nombre pair d’atomes d'hydrogène, Quant aux composés azotés ils prennent l’azote, sôit à l’ammoniaque, soit à l’acide nitri- que. Si à une combinaison non azotée, qui renferme nécessairement un nombre pair d’atomes d'hydrogène, on ajoute 1, 3, 5, 7... atomes d’ammoniaque HSAz, il en ré- sultera une combinaison qui, pour un 678 nombre impair d’atomes d'hydrogène, renfermera un nombre impair d’atomes | d'azote; et, s’il s’en sépare en même temps 1, 2, 3, 4, atomes d’eau, l’azote el l'hydrogène présenteront toujours l’un et l’autre un nombre impair. Si la substance o’ganique absorbe 2, 4, 6, 8,... atornes d’ammoniaque, on aura une nouvelle combinaison qui renfermera un nombre pair d’atomes d'hydrogène et d’azoie, qu’il s’en sépare ou non de l’eau. Ce serait la même chose si la substance organique absorbait 1, 3, 5, atomes d’a- cide nitrique AzHO3, qu’il s’en séparât ou non de l’eau, de l’acide carbonique, etc. La règle que je viens de donner, en y joignant les équivalents de M. Gerhardt, rendra, je l'espère, un grand service à la chimie, puisque, une analyse étant don- née, elle permettra de déterminer plus ri- goureusement la formule qui y côrres- pond. Les analyses si nombreuses que les chimistes les plus habiles ont faites dans ces derniers temps sur la fibrine, l’albu- mine, la caséine, etc,, et toutes les autres matières organiques de cette espèce, ont conduit à des formules dont aucune ne s'accorde avec ma règle. Personne, je l’espère, ne me les oppo- sera pour en conclure que cetie règle est fausse. Je désire que les chimistes qui pensent que la détermination exacte de la formule de ces substances doit avoir une grande importance pour l'étude de la phy- siologie, ne se laissent pas arrêter par une ou deux exceplions apparentes, et ne re- jettent pas les règles de M. Gerhardt et les miernes sans les avoir examinées avec tout le soin que réclame ce sujet. J’aurais voulu pouvoir donner aujour- d’huï ies nouvelles analyses que j'ai faites des composés dont la formule re s’accor- dait pas avec mes règles; mais il me reste encore un où deux corps importants à exa- miner, et j'attendrai que les analyses en soient faites avant de faire connaitre tous mes résuliats. ASTRONOMIE. Sur les quatre comètes visibles cette anxée. (Cenni soprà le quattro comete attualmente visibili. — Lettre du professeur A. Co:la, di- recteur de l'Observatoire météorologique de l’Université de Parme, Raccolta n° 7). Il paraît que l’année 1845 doit être fé- conde en apparitions de comètes, puisque pendant le mois de février qui vient des'é- couler quatre de ces astres télescopiques étaient visibles en même temps dans pres- que toute l'Europe. De plus, on en attend une cinquième qui doit arriver vers la fin de l'été prochain : celle à courte période de Encke. De ces quatre comètes, celle qui s'est montrée la première a été découverte à Berlin dans la soirée du 28 décembre par M. d’Arrest, près de l'étoile 15 du cygne, par 294.9’ d’ascension droite et 36°1 de déclinaison boréale. Cette découverte fut vérifiée à Hambourg et à Altona, le 3 jan- vier, par MM. Rumker et Petersen, et elle fut commuhiquée aux astronome par une circulaire de M. Schumacher en date du 4. ; L'état du ciel n’a permis de reconnaitre cet astre, à Paris, que le 10 janvier, à Rome 679 que le 18, à Padoue, le 29, à Parme, dans les premiers jours de février. Les éléments paraboliques de cette co- mète ont été calculés à Paris par les cinq astronomes attachés à l'Observatoire, MM. Bouvard, Faye, Goujon, Laugier et Mau- vais ; à Hambourg, par M. Rumker. Les as- tronomes de Paris ont fait leurs calculs iso- lément sur les observations faites à Berlin le 28 décembre, à Hambourg le 3 janvier, et à Parisle 10 du même mois; M. Rumker -a basé les siens sur les deux premières ob- servations et sur une autre faite à Hambourg le 10 janvier. | Les astronomes de Paris ont trouvé que les éléments de cet astre calculés par eux approchent de ceux de la comète de 1793 découverte par Perny, calculés par Burck- hardt et par le président Saron; d’un autre côté, M. Rumker a trouvé les siens quelque peu analogues à ceux de la comète de 1779. M. Carlini, directeur de l'Observatoire de Milan, a conclu de ses calculs que cette co- _mète, au commencement de février, se rap- _prochait notablement de la tcrre, son éloi- gnement n'étant plus, le 11 de ce mois, que le tiers à peine de ce qu'il était au moment de la découverte. Son point de projection sur l’écliptique s’approchait beaucoup; et le jour où il atteignit sa valeur minimum, ce qui eut lieu après minuit le 5 février, ce n’était plus que la vingtième partie de la distance moyenne de la terre au soleil. Cette circonstance rendit le mouvement de la co- mète en longitude assez rapide et variable ; en eflet, ce même jour ilfat de :3 degrés en vingt-quatre heures. A Ja date du 41, il n’était plus que de 5 degrés. M. Carlini ayant reconnu qu'il était difficile de diriger une lunette vers cet astre, invisible à l'œil nu, a publié dans le n° 44 de la Gazette de Milan des éphémérides de ses mouvements pendant tout le mois de février, fondées sur les éléments paraboliques donnés par M. Faye. k Lorsque cette comète fut découverte, elle ne paraissait à travers les télescopes que sous la forme d’une nébulosité très faible ; ce fut à peu près en cet élat qu’elle fut vue à Rome les 18 et 19 janvier. Le29, M. Santmi trouva qu’elle avait l'apparence d’une nébulosité large, mais d’une lumière irès faible. Lorsque je la vis pour la pre- mire fois, dans la soirée du 4 février dans la consteilation äu Dragon, elle se présen- tait dans le champ d'une très bonne lunette achromatique de Gilbert sous l’aspect d’une large nébulosité arrondie, sans apparence de noyau, mais sensiblement plus claire dans le centre que sur les bords. Pendant les deux nuits suivantes, eHe me parut un peu plus brillante et mieux définie, et je - pus en effet l’apercevoir avec ure lunette de 3 pieds, dont le pouvoir amplifiant n'é- tait que de 25 fois. À la fin de février, je la trouvai dans le Lion quelque peuaffaiblie, et pendant les deux dernières nuits où je l’ai vue, c'est-à-dire du 5 au 6, du 41 au 12 du mois de mars, elle était à peine perceptible. M. Plantamour, de Genève, Ja trouva égale- ment très faible le 9 mars. M. Oehl, astro- nome à Lodi, reconnut à cette comète, le 6 février, deux ou trois points qui relui- saient faiblement, ainsi qu'une faible trace de queue dans une direction opposée au soleil ; mais dans la soirée du 25 du même mois, toute trace de l’un et del’autre avait disparu. SA La seconde comète qui a paru cette an- née en janvier, n'est pas autre chose que 680 celle qui avaît été découverte dans la nuit du 7 au 8 juillet 1844 par M. Mauvais, la- quelle revenait de l'hémisphère austral. Il paraît que les premiers qui l’aient aperçue sont les astronomes du collége romain, qui la reconnurent dans la soirée du 24 jan- vier. À l'Observatoire de Paris, elle a été observée dans la soirée du 27, et, malgré la: faiblesse de sa lumière, elle a été suivie les 27, 29 janvieretle 4 février. M. Argelan- der, directeur de l'Observatoire de Bonn, a pu la reconnaître dans la soirée du 31 jan- vier. À Milan, à Parme et à Florence, elle a été vue au commencement de février, à peu près aux points de la sphère céleste qui lui avaient été assignés dans les Ephémé- rides publiées par M. Nicolai, directeur de l'Observatoire de Mauheim. Dans la soirée du 25 février, elle fut observée à Lodi par M. Oehl avec un excellent télescope achro- matique de Munich, et elle se présenta à lui sous l'aspect d’une nébulosité circulaire d'environ une minute de diamètre, avec ses contours mal arrêtés et sa portion Cen- trale sensiblement plus claire que la péri- phérie, mais sans la moindre trace de cette clarté que l’on aperçoit d'ordinaire dans les autres comèles et qui constitue leur noyau brillant ou éclatant. Le 27 au soir, elle lui parut très faible, J'ai pu la voir moi- même encore pendant quelques instants dans la soirée du {1 mars. La troisième comète a été découverte par moi dans la soirée du 5 février, entre les étoiles de la petite constellation australe du fourneau de chimle, vers 33° d’ascension droite et 25° de déclinaison. A travers la lunette achromatique de Gilbertmunie d’un grossissement linéaire de 85 fois, elle me parut assez lumineuse, avec un petit noyau brillant et quelques traces de queue, dans une direction opposée au soleil. Je la revis, avec à peu près la même apparence pen- dant les deux soivées suivantes, et plus fai- ble les 19, 25, 26 février et les 5,11 mars. Dans la soirée du 12 février, je la trouvai dans J’Eridan ; mais on la distinguait avec beaucoup de difficulté à cause de la vive Clarté de la lune ; le 5 mars elle était un peu plus apparente, mais le 11, dernier jour où je l'ai vue, elleétait extrêmement fable, ne présentant ni noyau, ni queue, ni Contours arrêlés, mais simplement une petite masse fumeuse irrégulière que les vapeurs atmos- phériques les plus légères suffisaient pour cacher entièrement. (La fin au prochain numéro). 2e ER SCIENCES NATURELLES. MINÉRALOGIE. Rapport de RME. Brunanr sur un mémoire de FRAME. Damour et Descloireaux. L'Académie nous a chargés, M. Bron- gniart, M. Dufrénoy et moi, de lui rendre compte d’un mémoire sur quelques arsé- niates naturels de cuivre, qui lui a été présenté par MM. Damour et Descloi- Zeaux. Ce mémoire a pour objet d'établir ou de vérifler, sur des échantillons parfaitement purs et bien cristallisés, la composition des espèces minérales nommées olivénite, apha- nèse, érinite et liroconite, que les minéra- logistes ont depuis longtemps distinguées, et d’en mieux préciser les caractères géo- métriques qu’on ne l’a fait jusqu'ici. Nous nc-parlerons. pas des méthodes (E°4 à analytiques employées; elles sont fondéc# sur les connaissances les plus positives que nousayons aujourd’hui, et, entre les mains d’un chimiste aussi exercé que M. Damour à ce genre de recherches, elles ne peuvent manquer de conduire à des résultats exacts. Voici ceux qu’elles ont donnés. Pour l’olivéaite, l'analyse de M. Damour confirme purement et simplement celle de M. de Kobell, offrant seulement cela d’im- portant, qu’elle a été faite sur des échan- tillons parfaitement purs. A l'égard des autres substances, le tra- vail de M. Damour apporte quelques mo- difications aux résultats établis par divers auteurs. Ainsi, pour l’érinite, l'analyse de Turner, à la vérité approximative, condui- sait à un arsénial@ formé de 5 atomes de base pour 1 atome d’acide, et M. Damour a trouvé 6 atomes contre {. Dans le pre- mier cas, l eau devait entrer pour 2 atomes dans le composé, et l'analyse de M. Da- mour en a fourni 12 atomes. Dans la liroconite, M. Wachtmeister, par une analyse faite sur des matières fort im- pures, a trouvé 30 atomes d’eau, mais M. Damour en a trouvé 32, résultat qui nous parait devoir, être adopté, puisque la ma tière employée était pure.-A cela près, les résultats sont les mêmes de part et d'autre. Quant à l’aphanèse, nous n’avions jus- qu'iei qu’une analyse faite par Chenevix, et, par conséquent, à une époque où les moyens d'investigation étaient trop im- parfaits pour donner des résultats exacts. A cet égard, le travail de M. Damourest tout à fait neuf, et fournira un excellent caractère pour cette substance. - Dans l’état actuel de la science, il faut évidemment adopter einq espèces bien di tinctes parmi les arséniates de cuivr nous présente la naiure sans compter/gh ques matières du même genre qui dé dent à être examinées de nouveaté espèces sont : N 1° L’olivénite et l’euchroïte, qui pre tent chacune un arséniate formé de atomes de base contre 1 atome d’acide, et qui diffèrent par les quantités relatives d’eau : la première espèce en renfermant 1 atome; la seconde 7 ou 8, ce qui reste indécis. 2 L’aphanèse, l’érinite, la liroconite, quise rapportent à une autre combinaison, 6 atomes de base pour à atomes d’acide, et qui se distinguent aussi par les quan- tités d’eau. Il y en a 3 atomes dans l’apha- nèse, 12 dans l'érinite et 32 dans la liro- couite. Gette dernière substance présente, en outre, de lalumine qui est évidemment en combinaison, sans qu’on puisse dire positivement à quel état. M. Wachtmeister considère cette matière commesetrouvané dans le composé à l’état d’'hydrate, et M. Damour la regarde comme étant à l’état d’arséniate. C'est cett: dernière manière de voir qui nous parait jusqu'ici la plus probable, car l'hydrate Al Aq qu’il fau- lrait admettre, d’après les résultats de A. Wachtmeister, n’est autre chose que la gibsite des minéralogistes, substance tout à fait insoluble dans l’ammoniaque, du moins sur les échantillons qui se trouvent dans nos collections. El est probable qu’il en serait de même de l’hydrate, d’ailleurs peu probable, AB Aq#, qu'il faudrait adop- ter d’après l'analyse de M. Damour. Or, la liriconite se dissout en totalité dans Pam- | moniaque, ce qu’elle a de commun avec 682 tous les autres arséniates de cuivre; par conséquent, l'alumine s'y trouve à un 6tat qui permet sa solubilité. M. Bamour sup- pose que l'arséniate pourrait être dans ce cas, el, d’anrès cela, la liroconite serait une combinaison hydratée d’arséniate de cuivre et d’arséniate d’alumine. Les substances dont nous venons de par- ler ne différent pas moins par leurs carac- {ères cristaHlographiques que par leurs caractères ‘himiquex La liroconite, l'olivénite et l'euchroïte peuvent être rapportés à des prismes droits rhomboïdaux, mais fort différents les uns des autres par leurs augles, qui sont de 10705, 110°17", 107°21”, ei par les ‘apports de LE à hauteur. L'ashandse sc rai pporte à lin prisme oidal oblique, él Périaiie à un rhoim- M. Descloizeaux a décritet figuré, avec beaucoup de soin, les cristaux de ces cinq espèces, et a fixéles dimensions relatives des formes primitives, tant d’après ses mesures directes que d’après celles de Mohs, de M. Phillips et de M. Haïdinger. Il a caleulé les inclinaisons de toutes les formes secondaires qu’il a pu observer. Le mémoire dont nous venons de rendre compte, et qui a pour objet des substances - rares, qu'il est difficile surtout de se pro- curer à un état de pureté convenable pour des analyses, nous paraît être le résultat d’un t'avail très bien fait. Nous proposons, en conséquence, à l’Académie de remer- cier les auteurs de leur communication et de les encourager par son approbation à étendre leurs recherches’ à une foule de minéraux qui ne laissent pas moins à dé- sirer que ceux qu'ils viennent d'étudier. SCIENCES MEDICALES EX PHYSIOLOGIQUES. ANATOMIE PHYSIOLOGIQUE. $ ’ Sur l'extrémité céphalique du grand sym- pathique dans l'homme et les animaux mammifères; par M. J.-M. BOURGERY. (SUITE ET FIN.) Considérés isolément : 1° Le ganglion piluitaire, céphalique ou sus-Sphénoïdal, semble proprement linter- médiaire ou l'organe de réunion de la mas- se encéphalique, c’est-à-dire des centres nerveux psychologiques et instinctifs et des nerfs céphaliques, leurs agents les plus ac- _tifs, avec le grand sympathique Gi résu- me, de son côté, tout le système nerveux splanchnique. Toutefois, la masse relative du ganglion piluitaire, beaucoup plus con- sidérable dans l'animal que dans l’homme, et aussi le nombre etle grand volume des rameaux que cè ganglion reçoit des deux cordons latéraux du grand sympathique, paraîtraient bien démontrer qu'il appar- tient plus spécialement an système ner- veux de Ja Vie organique, dont il constitue la masse centrale ganglionnaire céphali- que. 2° Le grand sympathique présente une signification différente dansses quatre espè- ces de terminaison. La principale, où au moins la plus volu- mineuse, et qui semble la suture du systè- me nerveux splanchnique, avec la masse encéphalique, s'effectue dans le ganglion piluilaire, 683 Celle qui forme les deux plexus médians a pour objet Fanastomose, ou la jonction, en dehors du ganglion central, des deux moiliés latérales du grand sympethique. La terminaison apparente sur ies artères cérébrales peut être considérée piutôt comme une origine, et neserait autre que l'appareil nerveux viscéral propre de la masse encéphalique, relié, au milieu, com- me tous les plexus exlra-viscéraux, avec l’amas ganglionnaire central, qui est ici le ganglion pituitaire, mais comme ces plexus aussi, Continu sur les artères avec la grande chaine commune du grand sympa- thique. La dernière terminaison du grand syÿm- pathique consiste dans ses auasitomoses avec les filets gris émanés des nerfs cépha- liques. 3" Quant aux nerfs céphaliques, les qua- tre derniers ont autant de rapports avec le ganglion cervical supérieur qu'avec les gan- glions temporo-carotidiens. Le facial et l’acoustique communiquent avec les ra- meaux de ces ganglions. Le plexus gris des six premiers nerfs céphaliques n’a pas moins dé connexion avec le ganglion pitui- taire qu'avec le grand sympathique. Quoi- que les six nerfs céphaliques, ganglionnai- res le long du sinus caverneux, concourent à la formation du plexus commun, c’est le trijumeau qui en est l’origine principale ou le foyer, dont les nombreux filets gris s’ad- joignent tous les autres à leur passage. Sous ce rapport, ec nerf paraît bien une annexe du grand sympathique, intermédiaire en- tre les deux systèmes nerveux ganglion- aire et célébro-spinal, et justifie par sa suraclure non moins que par ses rapports anatomiques, le surnomide xerf petit sympa- tique, qui lui a été donné par les physiolo- gistes. Enfin, considérés d’ ensemble, dans leur chaîne commune de liaison , les trois genres d'organes nerveux de la région sus- sprénoïidale offrent sept variétés d’anasto- moses. À. Pourle même côté, d'avant en arriè- re, la jonction, par les artères communi- cantes postérieures, des deux appareils nerveux carotidien et vertébral. B. D'un côté à l’autre, six espèces d’a- nastomoses sur le plan moyen. Pour le courant vertébro-basilaire 1° Des deux appareils vertébraux dans la gaine médiane du trou basilaire. 2 Des gaines des artères communicantes nostérieures avec l'infundibulum. Et pour le courant carotidien et le plexus des six premiers nerfs céphaliques, tant par leurs filets isolés que par leur filets Ubis: 3° Le vaste plexus basilaire. lo Le plexus sus-sphénoïdal et les plexus latéraux pituitaires, anastcmosés avec le précédent, eten communication eux-mêmes avec le ganglion central. 5° L’immersion en commun, dans le gan- glion piluitaire où céphalique, des fais- ceaux du grand sympathique et des filets gris des nerfs céphaliques. 6° La réunion médiane, sur l'artère com- municante antérieure, des derniers rameaux du grand sympathique, anastomosés eux- mêmes de chaque côté sur les artères caro- tide et cérébrales avec les filets émanés du | ganglion pituitaire, de l'infundibulum etdu plexus des nerfs céphaliques. Dans ‘cet ensemble, ce n'est pas moins que tous lès points de la masse encéphali- 684 que, et les origines des nerfs propres de la face, mis en communication avec l’extré- milé céphalique du système nerveux splan- chnique ; et, si l’on y ajoute la chaîne en- tière du grand sympathique et de ses an- nexes, c’est tout le système nerveux cen- tral_cérébro- -spinal en rapport, point par point, avec tout le système nerveux splan_ chnique. L’anatomie complète ici positive=" ment l’image du canevas sphérique, sans commencement ni fin, que figure le systè- me nerveux dans l’organisme. Gette disposition anatomique me semble d’une haute importance. L étroile con- nexion mutuelle du gangliof pituitaire et du grand sympathique entre eux et avec les nerfs Céphaliques et l’encéphale, vient donner à {tous ces organes une significa- tion, tant partielle que d’ensemble, qui rend solidaires les unes des autres, et re- lie en un seul organisme toutes les parties des deux grands systèmes nerveux de la ‘vie organique et de la vie animale. Et sui- vant que l’on considère les organes ner- veux 150165 ou réunis, cette double dispo- sition de demi- “indépendance ou de solida- rité se prête, en physiologie, à un jeu mul- tiple des combinaisons les plus variées. Elle montre clairement la raison anatomi- que du consensus, aussi prompt que l'éclair, qui se manifeste ehtre tous les organes ner- veux, et surtout entre les organes céphali- ques. Elle motive celte influence caracté- ristique des affections yviscérales sur Ja physionomie, d’ou résuite le facies propre à chacune d'elles. Si elle -n’explique pas dans leurs causes, elle suit au moins dans leurs trajets, par des commnnications ner- veuses, c’est-à-dire qu'elle traduit et loca- lise matériellement les brusques substitu- ‘ons mutuelles et si variées d’üne névral- gie à une autre, du même côté où entre des côtés différents, à proximité ou à distance, d’un nerf cérébro-spinal à son congénère, à un nerf du même genre, ou même à un nerf splanchnique. Elle fait comprendre ces enchainements si funestes des phleg- masies, causes secondairesles unes des au- tres; elle explique l'intervention si com- mune et si redoutée des accidents céré- braux; enfin elle donne la raison de tous ces retentissements si fréquents et si rapi- des d’une surface nerveuse à une autre, qui | jouent un si grand rôle en physiologie et en médecine. Mais surtout, et c'est là le point essentiel, parce que c’est le tait le plus général auquel se subordonnent tous les au- tres, cette liaison des centres nerveux psy- chelogiques et de leurs agents avec ies or- ganes de la vie v égétative, jette uue vive lu- - mièresur ces mille influences réciproques et perpétuelles -du physique et du moral, causes incessantes de troubles fonction- nels, c’est-à-dire de maladies etde com- plications qui rendent si complexes la phy- siologie et la médecine de l'homme. C'est quelque © chose, à ce qu'il me semble, que de dépouiller de leur caraclère mystérieux tant phénomènes SL graves et si remar- quabies que, faute d'une liaison nerveuse connue en anatomie, on avait, jusqu'à pré- sent, si vaguement englobés sous la déno- mination générique de sympathies. Non pourtant que ce mot, dont on a tant abusé, ou son RAS puisse être encore, par les seuls progrès de l'anatomie, entièrement banni de las cienc e ; dans une chaîne conti- nue on ne voit point de raison anatomique pour que les effets secondaires, où les échos de. sensibilité, se restreiguent d’une surface - OU 4 à une autre. Il faudrait donc encore avoir recours aux sympathies, c’est-à dire aux rapports de sensibilité spéciale entre les nerfs, si l’on voulait expliquer, soit l’action élective des causes morbides et des agents thérapeutiques , soit les influences mutuel- les entre les organes formés d'un même tissu; et si l’on cherchait à se rendre compte pourquoi, entre des Lissus différents, dans le jeu multiple des fonctions et dans lesidésordres variés des malades, les effets ditsisympathiques, dans une circonstance donnée, s’opèrent invariablement de telle à telle surface nerveuse plutôt que de telle à telle autre. Mais si l’anatomie, par ses seu- les lumières, est impuissante à éclairer du même coup, avec les corrélations et les mystères des fonctions, les réactions secon- daires et ies-complications des maladies, du moins est-ce déjà beaucoup que, venant en aide à la physiologie et à la médecine, elle puisse leur montrer les voies par lesquel- les s'accomplissent tant de phénomènes si conplèxes. Jp 206 Ù RCI Fe TON ! _ SCIENCES APPLIQUÉES. LUTTER HÉCANIQUE APPLIQUÉE. iso nooks LOMRS Note surunanspareil destiné à mesurer la force effective des machines à vapeur employées comme raioteurs dans la navigation. Par M. D. COLLADON. Lorsque que je soumis au jugement de l'Académie des sciences ma nouvelle mé- thode, basée sur le relèvement des palettes combiné avec la mesure de la traction ho- rizontale du bateau, pour obtenir, par des expériences faciles et sans danger pour le navire, la force effective des moteurs à va- peur et la résistance absolue ou compara- tive des carènes, MM. Coriolis, Poncelet et Piobert, rapporteur sur mon travail, insistèrent sur l'utilité pratique de cette méthode pour les progrès de la marine à vapeur, et la recommandèrent d’une ma- nière toute spéciale au ministre de la ma- rine. Depuis lors j'ai ajouté à ces recherches et simplifié les expériences par l'invention d'un instrument que j’ai appelé balance dÿ- namométrique des forces horizontales. J'ai présenté, 1l y a plus d’un an, cet ap- pareil au jugement de l’anmuirauté anglaise. et, au bout de six semaines employées à discuter les bases d’un traité, et à soumet- ire ma méthode et mon appareil au juge- ment de trois commissions différentes et successives, mon intrument a reçu l’ap- probation de ces trois commissions, et j'ai obtenu une commande pour en établir un à poste fixe dans le dock des bateaux à va- peur du gouvernement, à Wuolwich, près du grand bassin de stationnement, appelé bassin du roi William. En considération de divers travaux commencés ou à faire près de ce dock, et par suite aussi de l’époque de mes cours à l’Académie de Genève, le travail ne devait être établi que dans l’au- tomne de l’année 18//. Get instrument est maintenant terminé. Conformément à la demande des lords de l’amirauté, il est capable de mesurer la force . de tous les bateaux à vapeur à roue d’une force quelconque jusqu'à mille chevaux de pouvoir effectif, et il sera prochaiment employé à mesurer la force réalisée par . les puissants moteurs de six cents à huit cents chevaux environ, que construisent, 636 pour le gouvernement, MM. Maudslay et Field, Seaward, George Rennie, Fair- bairn, etc. Mon appareil a été essayé pour la pre- mière fois le 18 courant, en présence de MM. Lloyd et Murray, inspecteurs du dé- partement des bateaux à vapeur, et d’au- tres ingénieurs royaux et ingénieurs COnS- tructeurs. Ce premier essai a obtenu l'entière ap- probation des personnes chargées de le di- riger, et il a été jugé suffisant pour l’adop- tion définitive de l'instrument pour l'usage de la marine à vapeur du gouvernement. L'appareil que j'ai fait établir à Wool- wich n’a pas encore été décrit. Il se com- pose principalement d’une combinaison de leviers disposés de telle sorte que la force de la traction horizontale du câble, prove- nant de la traction du navire, se transmet seul à l'appareil indicateur, et que, quel que soit le poids du càble d'attache, où de la direction plus ou moins inclinée de ce cà- ble à son point de départ du côté de l’ins- trument , l'indication reste constante si la force d’impuision des palettes ne varie pas. Ainsi, par exemple, pendant une expé- rience d'essai, on peut su pendre un poids considérable au cable de retenue, on peut l’allonger ou le raccourcir, on peut même changer le niveau de l’eau du bassin sur le- quel flotte le navire, et si la vitesse des roues n’a pas changé , l'instrument donne rigoureusement la même traction, avant et après ces changements. De plus, l'appareil se dispose de lui-même dès que la puissance commence à agir dans la direction horizontale de la ligne de trac- tion; cette position est toujours dans les conditions d’un équilibre stable. Lors même que la position du navire changerait pen- dant l'essai, l’appareil qui fait fonction de ba- lance à levier conserve une sensibilité suf- fisante pour accuser des différences detrac- tion d’un dix-millième. Quoique les nombreux. détails qui con- courent à ces avantages principaux ne puis- sent être entièrement appréciés et compris que par l'inspection d’unjplan, j’essayeraice- pendant d’en donner une description sem- maire : la base sur laquelle l'appareil peseur est fixé et peut se mouvoir dans un plan horizontal, se compose d’une colonne en fer forgé, d'environ 35 centimètres de diamè- tre; cette colonne est placée verticalement à peu de distance d’un bassin, et elle est maintenue par des fondations très solides en fer et-en béton. Sur la partie supérieure de cette colonne repose un support tournant, ou espèce de moyeu destiné à porter toutes les pièces de la balance à force horizontale. Gette balance se compose d’abord d’un levier en équerre, à bras inégaux, la lon- gueur de ces bras est déterminée par trois couteaux; le plus long bras est horizontal, lautrerest vertical, C’est le couteau inter- médiaire qui détermine l’axe autour duquel tourne le levier. A l’extrémité du levier est suspendu un plateau de balance avec ‘des poids, tandis que le couteau supérieur résiste à la force horizontale de traction du câble. Le càble ne tire pas directement sur le tranchant du couteau supérieur. Sa force de traction s'exerce sur un crochet suspendu près du centre de figure d’un cadre hori- zontal qui sert de communicateur de trac- tion intermédiaire entre le câble et le cou- teau supérieur du levier, 687 Le cadre horizontal est soutenu dans cette position par quatre tiges verticales munies, à chacune de leurs extrémités, de suspen- sions à couteaux. Ces tiges aboutissent près des angles du cadre, et elles sont suspen- dues à deux montants cu potences en fer fondu, fixés sur le moyeu. La fonction de ces quatre tiges verticales, parfaitement mobiles, est de résister à l’ac- tion des composantes verticales qui pro- viennent du poids du câble d’amarre ou de sa direction inclinée sur un plan de niveau: par conséquent, le bras vertical du levier n’est plus sollicité que par les composantes horizontales, qui ont la même valeur pour tous les points du câble d’attache, qu’elle que soit sa courbure, et qui sont égales et de signe contraire à la force de réaction ho- rizontale produite par le mouvement des palettes. J'ai déjà insisté précédemment sur une circonstance très remartçuable dans ce gen- re d'expériences; c’est que, lorsque les palettes ont élé relevées et qu'elles plon- gent toutes également dans le liquide, leur action intermittente ne produit cependant pas de vacillations sur l'appareil peseur.Ge résultat est dù à la masse considérable du navire, qui est interposée entre les palettes et le càble d’amarre, et qui, en emmagasi- nant les variations de la force motrice des palettes, fait l'office d’un énorme volant, et régularise la traction finale sur le cable. C'est cette interposition de la masse du navire qui permet d'employer un appareil de balance à couteaux et à poids, en n’em= ploya qu'un dynanomètre à ressort très délicat pour compenser les faibles variations que produit l'inégalité du chauffage ou le système imparfait ou intermittent du grais= sage des machines. 4 C’est un spectacle curieux que cette es- pèce de lutte qui s'établit pendant ces es-- sais entre l’action répétée et énergique des palettes d’un puissant navire à vapeur, et larésistance calme etuniforme de mon ap- pareil de balance, qui mesure la valeur de l'impulsion à un demi-kilogramme près. Fodification apportée aux propulseurs sous- marins à hélice. Les propulseurs sous-marins à hélice ont donné jusquà présent des résultats si satisfaisants qu’on doit avec empressement accueillir tout ce qui pourrait perfectionner ces appareils de navigation. À cet égard, nous ne pouvons pas passer sous silence quekques expériences encore imparfaites, il est vrai,-et entreprises sur une petite échelle que vient de faire connaître M. J. Bouneau, et qui tendraient à démontrer que les hélices, enveloppées et à simple filet, d’un tour complet, sont beaucoup plus efficaces pour faire marcher les bàti- ments à vapeur que les hélices nues et les hélices doubles, triples, quadruples, etc. Les expériences faites sur trois hélices sem- blable de 0m., 40 de rayon, et d’une incli- naison de 40°, dont la première était nue, la seconde enveloppée d’un cylindre à ses bords et tournant avec elle, et la troisième enveloppée d'un cylindre fixe, ont fait voir qu’à force égale on obtenait presque le double de la vitesse avec ces deux derniè- res, ou les hélices enveloppées, qu'avec l'hélice nue. Du reste, ceïte question est soumise à l’Académie des sciences, qui probablement la jugera digne d’une solu- tion prompte et définitive, 688 ARBORICULTURE. Remarques faites par M. Dutrochet, devant la Société royale et centrale d'agriculture, à l’occasion du rapport fait, au nom d’une commission, par M. Michaux, sur le procé- dé employé par M. Eugène Robert pour con- server la vie des arbres attaqués par le Sco- lyte destructeur. (Suite et fin). Comme c’est spécialement des ormes de nos promenades publiques quil s’agit ici, on peut reconnaître, par rapport à eux, plusienrs causes très réelles d’affaiblisse- ment de vitalité. D'abord le Lerrain dans le- quel ils sont plantés, étant continuellement foulé par les pieds des promeneurs, a perdu, en partie notable, sa perméabilité pour l’eau et pour l'air atmosphérique né- cessaire à la respiration des racines. Cet inconvénient est encore plus sensible lors- que ce sol est pavé ou recouvert d’une couche d’asphalte; en outre, le feuillage de ces arbres se couvre souvent d’une épaisse couche de poussière soulevéepar les pieds des chevaux et par les roues des voi- tures, en sorte que les feuilles n’exercent plus que très imparfaitement les impor- tantes fonctions qui leur sont départies. A ces deux causes d’affaiblissement de la vi- talité, causes agissant spécialement sur les arbres de nos promenades publiques et sur ceux qui bordent nos routes, il s’en joint upe troisième qui appartient généralement à tous les arbres âgés; je veux parler de l’épaississement. considérable de l'écorce et de la mort de ses couches extérieures. Tant que l'écorce extérieure demeure vi- vante, son tissu vert, se trouvant en rap- port immédiat avec l’airet recevant l’in- fluence de la lumière, participé aux impor- tantes fonctions des feuilles; il peut absor- ber, exhaler et opérer les phénomènes qui constituent la respiration végétale : l’é- corce est alors incontestablement apte à contribuer par elle-même à l'élaboration des sucs végétaux qui doivent la nourrir. Chezles vieux arbres, au contraire, l'écorce demeurée vivante est profondément ense- - velie sous l’écorce morte qui la recouvre et. qui, la dérobant ainsi à l'influence de l'air et de Ia lumière, fait qu’elle est privée d’une partie de sa vitalité. Une autre cause contribue encore à dimi- nuer la vitalité du tronc des vieux arbres ; celte cause est l'obstacle que l’écorce, en raison de son épaisseur, oppose au déve- loppement des couches nouvelles de l’au- bier et du liber: ces couches, pour se faire place, cnt besoin de repousser, vers le de- hors, l'écorce précédemment formée et qui nécessite la rupture des couches les plus extérieures, lesquelles sont mortes ou n’ont plus la vitalité suffisante pour s’élargir spontanément par l'effet du développement en ampleur; c’est de cette rupture que pro- viennent les rugosités si nombreuses de l'écorce la plus extérieure des vieux arbres. Or il est évident que plus l'écorce est épaisse, plus elle résiste à l'effort qu’opèrent les couches nouvelles d’aubier et d'écorce pour se faire de la place. Ces couches nou- velles, lorsqu'elles sont ainsi trop forte- ment comprimées, se développent peu; les liquides séveux nécessaires à leur accrois- sement n’y abordent qu'avec une certaine difficulté. Ce fait est prouvé par une expé- rience bien connue des arboriculteurs et dont il est fait mention dans le rapport de la commission; celte expérience, que moi- 689 même j'ai faite souvent, consiste à fendre fendre l'écorce du haut en bas du tronc, avec la pointe d’un couteau, de manière àn°y faire que des entailles linéaires. Cette opéra- tion étant faite, au commencement du prin- temps, aux arbres dont l'accroissement en diamètre paraît stationnaire ou languissant, on voit bientôt les fentes s’élargir par le fait du développement rapide en grosseur des nouvelles couches de l'arbre, dévelop- pement qui devient bien plus considérable qu'il ne l'était dans les années précédentes, et cela parce que les couches nouvelles ne sont plus gênées par l'effet constricteur de l'écorce ancienne. Voilà donc deux causes qui agissent Joca- lement sur le tronc des vieux arbres pour diminuer leur vitalité et, par conséquent, pour les rendre attaquables aux scolytes. Or il est posible de supprimer ces deux causes par des opérations faciles à prati- quer ; celle de ces opérations qui serait, à mon avis, préférable à toutes les autres consisterait dans Fenlèvement de toute l’é- corce morte du tronc des arbres, de ma- nière à mettre à nu l'écorce qui est encore vivante. |! ne serait point nécessaire, pour cela, d'arriver jusqu’au liber; il serait ce- pendant bon de s’en approcher le plus pos- sible : on feraitainsi artificiellement, et une seule fois pour bien des années, ce que fait spontanément et annuellement le platane, qui se dépouille, chaque année, de sa vieille écorce morte. M. Robert m'a fait voir un orme, très gravement attaqué par les larves des scolytes, sur lequel il avait pratiqué cette opération, Cousistant dans l'enlèvement général de la vieille écorce. Get arbre, dont les parties de l'écorce de- meurées vivantes ont repris une vitalité et une viguenr de développement trèsremar- quables, a cessé d’être attaqué par les sco- lytes. M. Robert, dens cette opération, a enlevé écorce extérieure jusqu’au hber, ou à peu près. Celte opération diflicile et minu- tieuse ne pourrait être faice sur un grand nombre d'arbres sans beaucoup de dépense ; elle exigerait beaucoup de temps et un soim extrême de la part des ouvriers : je pense qu’on pourrait la faire avec moins de soin et autant de succès en enlevant à la hache toute la vieille écorce extérieure et morte, et une partie de l'écorce vivante la plusexté- rieure. Par cette opération on verrait se dé- tacher de l'arbre toutes les parties de l'é- corce qui sont mortes, dans toute leur épaisseur, et dont les ravages des larves des scolytes ont occasionné le détachement complet de l’aubier. Gette opération, ainsi pratiquée, pourrait se faire rapidement et sans beaucoup de frais : je pense qu'elle procurerait la revivification de l'écorce restante, et que, par cela même, les scoly- tes ne l’attaqueraient plus. On pourrait faire cette opération non-seulement sur les arbres malades attaqués par les scolytes, mais aussi sur les arbres sains, comme moyen préservateur des attaques de ces insectes, par la vie nouvelle qu’elle donne- rait au tronc de l'arbre, L'opération adoptée par M. Robert et ap- pliquée par lui à un grand nombre d'arbres est un diminutif de celle mentionnée plus haut, qu'il a faite à l'écorce entière d’un arbre attaqué par les scolytes. Cette opé- ration consiste à enlever seulement trois ou quatre bandes longitudinales d’écorce jusqu'au liber, qui est épargné. Voici com- ment il procède : les bords de la bande lon- gitudinale d'écorce à enlever sont marqués d’abord, de chaque côté, par une incisiou linéaire qui prénètre jusqu'à l’aubier ; en saite on enlève toute l’écorce de cette bande longitudinale jusqu'au liber : ce dernier est encere fortement adhérent à l’aubier, car c’est pendant l'hiver que se fait cette opé- ration. Ainsi le fond de la sorte de gouttière qui résulte de l'enlèvement de la bande: longitudinale d'écorce demeure recouvert par le liber, ou plutôt par une couche très- mince d’écorce, parlout où la maladresse de l'ouvrier n’a pas mis l'aubier à pu. 6l partout où les attaques des Scope A pas frappé de mort l'écorce dans toute son épaisseur. Dans ce dernier cas, M. Ro- bert recherche la limite de cette mort par- tielle, et il procède à l’enlèvement com- plet de l’écorce frappée de mort. Voici les résultats physiologiques de cette opération. Au retour du printemps, la séve nouricière développe les couches nouvelles de l’écorce et de l’auber, au-dessous de Ja mince écor- ce qui a été laissée an fond de la gouttière ; des bourreleis très-peu sensibles se for- ment aux deux bouts de cette gouttière où l'écorce a été coupée jusqu'à laubjer par une incision linéaire: toute cette écorce nouvelle qui tapisse le fond de la gout- | | tière jouit d’une complète vitalité, par l’ef- fet des causes que j’ai exposées plus haut, Dans les endroits où l’aubier a été mala- droitement mis à nu, il se forme des bour- relets qui, par leur développement, tendent à combler le vide opéré; enfin, sur les bords des places plus ou moins étendues où les ravages des larves des scolytes ont occasionné la mort complète de l'écorce, il se forme, dans les parties latérales demeu- rées vivantes, des bourrelets volumineux qui se mettent en communication avec l’é- corce nouvelle et régénérée qui tapisse, en dessus et en dessous, le fond de la gouttiè- re, là où l'écorce enlevée était vivante. Il résulte de là qu’il s'établit, par ces- parties nouvelles et jouissant d’une vie très acti- ve, une voie facile pour la transmission de la sève entre les branches et les racines, voie qui pour longtemps du moins, ne peut plus être interrompue par les larves des scolytes. Dans le rapport de la commission, ce procédé, qui appartient imvontestable- memt à M. Robert, semble, si je ne me: trompe, être atribué à M. Poiteau. L'opération dont il s'agit ici a recu une modification de la part de M. Michaux, ain= si que cela est exposé dans son rapport. Au lieu de faire aux arbres l'enlèvement de bandes longitudinales d’écoree pendant l'hi- ver, lorsque. l’aubier et le liber sont inti- mement adhérents l’un à lautre, M. Mi- chaux fait cetle opération au printemps lorsque le liber et l'aubier sont devenus très faciles à séparer : alors l’aubier demeu- re complétement dénudé lors de l’enlève- ment des bandes longitudinales de l'écorce, il se forme, par suite, aux deux côtés de chacune de ces décortitions longitudinales ; deux bourrelets qui, par leur développe- ment, tendent à combler le vide opéré et à recouvrir l’aubier dénudé. Que cette opération soit faite suivant le procédé de M. Robert ou qu’elle soit faite suivant la méthode M. Michaux, son résul- tat est le même, en cela qu’elle sollicite la production d’une nouvelle écorce, laquelle possède toutes les conditions de vitalité de l'écorce d'une jeune tige ou d’une jeune branche ; elle est apte de même à opérer la respiration végétale et à contribuer, par conséquent, à l'élaboration de la sève qui mm ss l'imbibe, ce que.ne peut pas faire la vieille écorce recouverte en dehors par des cou- ches plus ou moins épaisses qui sont frap- pées de mort. : Il y a lieu de penser que les parties de cette vieille écorce qui sont intermédiaires aux décortications longitudinales doivent recevoir un peu d’accroissement-dans leur vitalité, par le fait du voisinage des parties éminemment vivantes qui se développent auprès d’elles et qui sont en communication avec elles sous le point de vue de la trans- ission de la sève. L’enlèvement des ban- ‘dés longitudinales d’écorce opère un autre effet salutaire pour la vitalité des parties de l'écorce intermédiaires à ces bandes; c’est celui de faire cesser la constriction générale de l'écorce sur le bois de l’arbre, constric- tion qui était un obstacle au facile dévelop- pement des couches nouvelles de l’écorce et de l’aubier. En résumé, je pense que les faits que je viens d'exposer m’autorisent à affirmer que les scolytes n’attaquent les ormes que lors- que leur vitalité est affaiblie; que, si ces insectes n’attaquent ni les jeunes arbres ni les jeunes branches, dont l'écorce est ce- pendant très souvent assez épaisse pour qu'ils puissent y pratiquer leurs galeries à couvert, cela provient de ce que les tissus organiques de l’arbre, lorsqu'il est jeune et visoureux, de ce que les liquides séveux parfaitement élaborés qui imbibent ces tis- sus ne. sont pas du goût de ces insectes, qu'ils ne seraient point propres à les nour- rir. L'instinct des femelles scolytes les éloigne des arbres’ ou des parties des arbres dont la végétation est trop active. S'il m’é- tait permis de me servir ici d’une comparai- son é'oignée, je dirais que c’est ainsi que les vers intestinaux n’existent ordinaire- ment que chez les individus dont la vitalité est faible. Si les scolytes attaquaient indif- féremment to1s les ormes sains ou mal vé- gétants, verrait-on des arbres demeurer exempts des attaques de cesinsectes, auprès d'arbres qui sont dévorés par eux? Si l’on voit assez souvent aussi des arbres, dans certaines circonscriptions de terrain, être tous soumis aux ravages des scolytes, c’est que tous ces arbres, par l'effet de certaines Causes locales, éprouvent un même affai- blissement dans leur vitalité, affaiblisse- ment qui peut ne point se manifester d’une manière sensible à nos yenx, et n’exisier très spécialement que dans les troncs de ces arbres , par l'effet des causes que j'ai indi- quées plus haut. Gette dernière assertion semble prouvée par ce fait que les scolytes attaquent toujours le tronc des arbres de, préférence à leurs branches. Je terminerai ces remarques par des ré- flexions étrangères au rapport et relatives à l'ébranchement des ormes attaqués par les scolytes. Gette opération a été conseillée e' mise en pratique dans la vue de donner plus dé force de végétation à ces arbres. On peut obtenir il ést vrai, par ce moyen, la production de branches nouvelles plus ou MOINS Vigoureuses; mais on affaiblit alors le développement végétatif des couches d'aubier et de liber du tronc. Ce dévelop- pement est ordinairement proportionnel à là quantité de la sève descendante et à son degré d'élaboration. Or, en retranchant à la te de l'arbre une partie de ses branches el par conséquent de ses feuilles, on dimi- nue considérablement la quantité et l’élabo- ration: de la sève descendante ; par consé- quent, on diminue la vitalité du tronc et on le prédispose, par cela même, aux attaques des scolytes. Le fait de l’affaiblissement du développement végétatif des couches du tronc d’un arbre ébranché nra été prouvé par l’observation suivante : Lorsqu'on abat un arbre qui a été soumis à un ébranche- ment périodique, on remarque que la cou- che d'aubier qui, dans le tronc, correspond à l’année dans laquelle l'arbre a été ébran- ché est fort mince, tandis que les couches qui correspondent aux années suivantes augmentent d'épaisseur à mesure qu'elles sont plus postérieures à l’année de l'ébran- chement, et que, par conséquent, elles ont reçu plus de sève descendante qui a été élaborée par les feuilles pus nombreuses des branches de plus en plus développées. >> SCIENCES HISTORIQUES. GÉOGRAPHIE. Extraits de documents géographiques sur la haute Sénégambie, rédigés en langue maure par Fandi-Sat, marabout mandingue, et transmis à M. le baron Boger, par M. l’abbé BOILAT, indigène du Sénégal. (Nota. Dans sa traduction, M. l’abbé Boi- lat a conservé quelques-unes des formes originales de l'écrit du Mandingue.) M. l'abbé Boilat me demande des notes sur le Djoliba; dans quelle montagne il prend sa source; quelle province il par- court; dans quel endroitil se perd ; les peu- ples qui habitent sur ses bords. Le Djoliba prend sa source da5x une province appelée Kisst. Pour arrive: à sa source, il faut passer à Oullé, à Danntilia par le Bambouk, puis par le Flédougou et le Bérédougou, pays de Mandingues et de : Bambaras; de là dans le Ségou. La pre- mière ville du Ségou, Sansandi, est située près des sources. La ville qu’on rencontre ensuite est Niamina, En passant sur l’autre rive, on trouve Ségou-Cicora. Toutes ces villes sont commercantes ; la dernière est la ville royale. — On peut encore arriver au Djoliba par une autre voie; en prenant le Fouta-Dialon, on passe à Kankan, pays de marabouts; de là à Balia, pays habité par des infidèles, puis à Cancaba, au pied du Djoliba. Le roi se nomme Câmôri. De là, on s’embarque sur le fleuve jusqu’à Sé- gou. Si vous voulez aussi, vous pouvez pas- ser à Gadiaga près de Bakèl; de là dans la province de Khasson, puis à Karta, puis à Flédougou (dont nous avons parlé), à Bé- régoudou et enfin dans le Ségou. — Le Djoliba traverse la province de Djennée, d’où vous passez à Tombouctou, soit par eau, soit par terre. De Tombouctou vous allez à Avsa (Haoussa), où les habitants sont tous blancs ou un peu cuivrés. De Aysa, vous allez à Missara; de là vous sui- vez le Djoliba jusqu’à ce qu’il se perde. Celui qui veut lire ce que contient cet écrit, qu'il sache qu'il a été rédigé sur la demaude de l’abbé David Boilat, par moi Fandi-Sût, fils de Mamadi-Säné. Les Mandingues saussayes (ou Saucès, comme écrit l’abbé Boilat) occupent plu- sieurs pays au-dessus de Galam, entre le Sénégal et la Gambie. Ce sont Miani, puis Oulli, puis Gâbou, qui est le plus vaste et le plus peuplé. Au-delà se trouve Niamina, Diära, Giéyen, et enfin Passave, qui touche aux confins de Ségou. Entre Fouta-Dialon et Gâbou il existe 694 une peuplade de noirs, nommés Kognä- guis ; il en existe une autre entre Bondou et Tanda ; on lesnomme Bossâras. Ces deux peuples sont très méchants; leur caractère tient de celui des bêtes féroces. Ils sont toujours nus, les hommes comme les fem- mes, les libres comme les esclaves. Là, les hommes et les femmes vivent entièrement séparés pendant le jour. Ils ne vivent que de la chasse des bêtes sauvages et des élé- phants ; ils échangent l’ivoire contre des fusils, des pierres à feu et de la poudre. Les marchands qu’ils rencontrent sont aussitôt tués et pillés ; maïs ceux qui peuvent par- venir à s’introduire dans leur pays n’ont plus rien à craindre. Chez eux, pesonne ne croit en bieu. Les femmes portent leurs enfants sous leurs bras ; ellés vont nués, même lorsqu'elles sont enceintes. Leurs jeux et leurs amusements sont les mêmes pour les enfants et à tous lés âges de la vie. # Chez les Mandingues du pays de Gâbou, les voleurs convaincus sont punis par l’es- clavage. Mais si le dénonciateur ne fait pas la preuve de l’accusation, c’est lui qui est livré comme esclave à l’accusé; dans ce cas, les témoins, fussent-ils au nombre de dix, fussent-ils fils de roi, doivent subir la même peine. Mais les uns et les autres peu- vent se racheter moyennant le prix d’un esclave. Telle est leur loi. Tout homme qui surprend sa femme en adulière, ou seule- ment en simple tête-à-têleavec un homme, ale droit de se saisir de celui-ci et de le vendre comme esclave. En cas de résis- tance, l’offensé réclame et obtient toujours assistance et main forte. Si les parents du coupable sont riches, ils lerachètentà grand prix. Dans le pays de Balanta, entre Pakave et Diara, les habitants sont cuivrés. Les morts ne sont jamais enterrés; ils sont enfermés dans un sac qu’on attache à un arbre, et sur lequel on veille jusqu’à ce que les chairs soient entièrement décomposées, Alors on retire les os, qu’on enfouit dans le creux d’un arbre. Si c’est un enfant, on le place dans un vase de terre, et on le pose ainsi entre deux arbres. Ces gens-là ne tuent jamais ni bœufs, ni moutons, pas même de poules ; ils ne mangent qué des animaux morts naturellement ou d’aeci- dents. Ils peuvent épouser des femmes en nombre indéterminé. Les chefs en ont jus- qu’à cent à deux cents et même trois cents. Celui qui croit avoir à se plaindre de sa femme peut la congédier ou la tuer, sans que personne ait rien à lui dire. Sur les rives de la Gambie, existe un peuple nommé Diola (ou Ghiola). Là, quand un père meurt laissant des fils, ceux-ci, se lon la coutume , épousent les veuves de leur père. Chacun prend la mère de son frère. Lorsqu'il se fait un mariage, le mari n’est pas tenu de rien donner à sa femme. L’amour et le consentement réciproques suffisent pour constituer un mariage; la dés\ffection suffit aussi pour le rompre. Dans ce cas, les enfants mâles restent avec le père, les filles suivent la mère. Les fem- mes ne sont vêtues que depuis les reins jJusqu’au- dessus des genoux: les hom- le] ) 4 mes portent des caleçons.Ges gens mangent des Singes et des.chiens; ils possèdent beaucoup de bœufs et de chèvres; mais ils n’ont pas de moutons. Les Diolas ne re- connaissent aucune religion ; ils chassent même de leur pays quiconque prie Dieu ; cependant ils craignent et vénèrent cer- 694 tains génies occultes, et rendent une es- pèce de culte aux serpents. Leur pays se nomme Fôgné.Quaudils trouvent qu’ils ont un trop grand nombre d’enfants, ils en vendent une partie. Si un père et une mère meurent laissant de jeunes enfants, ceux- ei sont ordinairement vendus comme es- claves, pour n'être pas à charge à la fa- mille. ï Les Diolas n’ont dans leur pays ni roi ni chefs à qui :ls doivent obéir; 1ls n’ont pas même de juges dans leurs villages. Chacun est absolument maître chez soi. Le père est le seui juge de sa femme et de ses en- fants, du moins tant que ceux-ci sont très jeunes ; car dès qu'ils deviennent grands et forts ils n’obéissent plus à leurs parents. Si le père veut les frapper, ils se défendent; s'ils se sentent les plus forts, ils chassent même souvent le père de la maison; sis se trouvent trop faibles, ils attendent là lPannée suivante. Les filles se conduisent de la même manière à l’égard de la mère. Les Diolas ne cor$ervent pas d’esclaves dans leur pays. Les prisonniers et les en- fants dont ils veulent se défaire sont ven- dus aux Mandingues ou à d’autres étran- gérs. À la mort d’un individu, on réunit toul ce qu'il possédait, el on l’enterre avec lui; on ne conserve que les bœufs, les chèvres, les chiens et les pores; encore est-il d'usage d’en tuer alors un bon nom- bre, dont les femmes préparent d’abon- dants repas. Tous les parents, vicillards et enfants, bcivent le vin de palme à cette occasion, dansent au tam-tam, ct tirent des coup de fusils. (Bullet. de la Société de Géogr.) Voyage aux îles de Mangaréva où Gambier, par M. Adolphe LESSON. IV" ARTICLE. (Voy. l'Echo des 27, 39 mars et 3 avril.) Parfois les missionnaires ont bien fait transgresser la vieille coutume, mais alors les nobles ou obéissent mal ou protestent. Cés conflits qui se répètent aujourd’hui assez communément, sont d'ordinaire ra- commodés par Mathias, l'homme de con- fance du roi et des missionnaires, qui in- terpose sa médiation entre les grands et le monarque. C’est Mathias qui va enjoindre à tel chef de couper des arbres, fournir des fruits, se procurer des feuilles de toi- tures, etc., elsi celui-ci témoign son dé- plaisir, Mathias va toujours son train, car le roi par scrupule lui dit : quelles objec- tions a-t-on faites? Alors Mathias ajoute : les missionnaires m'ont dit de faire faire cela. Le roi se Lait, le noble obéit en mur- murant, et Mathias recoit des cadeaux et des compliments des frères de la Mission, Puisque je viens de parler de Mathias, Jâme damnée des missionnaires, le Man- garévien selon leur cœur, ajoutons quel- ques traits à son portrait. Le père Cyprien et Laval ne tarissaient pas sur son excel- Jent caractère. Ils ajoutaient : c’est le con- seiller du roi qui est fort heureux d'avoir un tel guide, car il a du sens, de la mé- thode, du jugement. 1] ne peut mieux faire que de se reposer sur lui du fardean du gouvernement. Mathias sait liie et écrit parfaitement; il a trente ans environ et est cousin-germain de son maître. J'ignore pourquoi on donnait à la fa- mille royale l'épithète de Tongaiti. Mapu- {eoa qui règne aujourd'hui et qui a recu 695 les prénoms chrétiens de Gregorio-Tani- rao, Grégoire-Stanislas, a été élevé, ai-je dit, sur la montagne. Les princes devaient être soumis jusqu’à leur majorité dans le lieu inaccessible par les habitants des îles, aux leçons de deux vieillards austères, à longue barbe, chargés de surveiller leur royal nourrisson, que des femmes alimen- taient avec de la bouillie. Les soins les plus attentifs l’entouraient, mais il était défendu de le laisser voir aux autres hom- mes. Certes, il semble qu’on ait voulu par ces précautions donner au futur roi un caractère plus sacré : entouré de mystères ou de prestiges, il devait devenir pour le peuple un objet de plus grande vénéra= tion. Toutefois Maputroa n’est pas resté sur la montagne autant que les anciens souverains. L'opinion de quelques natu- rels est qu'il est bâtard ou fils adultérin d’un” femme que Matua avait en aversion, et qu’il fut relégué jusqu’à onze ans dans un lieu isolé loin de la vue de son père supposé, qui n'avait pour lui que de la haine. Sa mère en effet, en épousant Afa- Lua par contrainte, Matua, qui ne sentait rien pour elle, avait placé ses affections sur un jeune sauvage, et deux fois elle. quitta la cabane royale pour joindre son ancien amant, qu'on finit par déporter. Si cette dernière version est la vraie, Ma- putcoa aurait été caché à tous les yeux par une mesure en quelque sorte politi- que, destiné à reparaître si un rejeton du pouvoir élait venu ou appelé à régner s’il se trouvait seul survivre à son père légal. Ce que ces peuples primitifs ont pratiqué dans ce cas, est b'en semblable à ce que maintes fois Europe a sanctionné dans quelques-unes des races royales. L'homme est partout le même, et son génie est bien moins varié qu’on ne le dit. (La suite prochainement). DEA LR esse— BIBLIOGRAPHIE. Nous recevons un nouvea ouvrage de- M. Teste, le Magnétisme animal expliqué, 1 vol. in-8. Chez J. Baillière, 7, rue de l’École-de-Médecine. D’après les quelques pages que nous avons parcourues, il nous a semblé que cet écrit renfermait des idées aussi neuves qu'élevées. À une époque où le ma- gnétisme est encore chose si obscure, cet ouvrage nous à paru assez important pour lui consacrer une analvse détaillée dans un prochain numéro de notre feuille, quoiqu’elle s'occupe peu d'ordinaire de ces sortes de matières. Le vicomte A. de LAVALETTE. FAITS DIVERS. La Porte vient de publier un réglement plein de sagesse concernant l’agriculture. On y remarque la formation d'un conseil chargé d'envoyer un inspec- teur dans chaque province. Ce fonctionnaire aura des délégués dans chaque district: ces délégués, élus par Ja population, pourront être chrétiens où mu- sulmans : ils devront rechercher tous les moyens propres à donner à l’agriculture tous ses développe- ments, s'informer de la délresse des cultivateur, afin de leur venir en aide par des avances en argent, grains ou instruments aratoires, leur donner des facilités pour payer les impôts, et ne jamais per- meltre qu'ils soient emprisonnés pour dettes pen- dant les travaux agricoles ou les récoltes. TOURNIS CHEZ LES MOUTONS. De nombreuses et récentes expériences ont prouvé que, pour prévenir celle terrible maladie, il suffisait de mettre dans des tineites, au milieu des berge 6965 ries, une forte quantité de vieille ferraille, et d'y. abreuver les troupeaux aussitôt qu'ils reviendront des parcs. —M. Levaillant, chef de bataillon, commandant Ja place de Philippeville, a écrit à l’administration du Muséum d'Histoire naturelle une lettre dans laquelle se trouve le passage suivant : ! ï «.…. Je tiens à la disposition du Muséum une certaine quantité de criquets Voyageurs vivants, qui ont fondu sur une parlie de la province. Leurnombre était prodigieux, et c’est à trois ou quatre myria= mètres qu'on évalue l'étendue de la coloutié” et dans quelques endroits, il y en avait troïs détiImef699 de haut. J'en recois de plusieurs lieux quittsont l8$Q mêmes, et appartiennent à la méme colonne errati<1f que cont la plus grande partie, venant du nord, s'est: abattue à El-Arroucli ; beaucoup de la même espèce sont arrivés jusqu’à trente-deux kilomètres. Fau- rais immédiatement l'honneur de les adresser au Muséum si je n'étais persuadé que la température de nos contrées ne dut les tuer à cette époque. L’ar- rivée a eu lieu le £8 mars, ct le défiléa duré, à ce. qu’on m’assure, plus de deux heures. La tempéra= ture, extraordinaire pour celte époque, élait ide vingt-sept degrés à cinq heures du soir, le solei étant eaché derrière les montagnes. €bs Insectes sont arrivés, comme toujours, l’aldéméntrès ré- duit, et, comme ils sont très affaméss if9 Bésérent rapidement toute la végélation, avecätr AfAit qui - ressemble à la pluie. 3e DA} «D’après de nouveaux renseignements, les sau- terelles sont passées à Biskra ie 6, et arrivées à EI- Dis le 17; de ià elles sont retournéès vers le sud où l’abaissement subit de la température les a fixées; depuis trente ans'elles ne s'étaient pas montrées dans cette contrée, — ?: « Cette espèce, Acridium migratorium, a sept à huit centimètres, estroux-vineux, les palpes blanes; les ailes, très longues, sont diaprées de taches noires ; le corselet, à trois plis en travers près de la tête, présente la forme d’un camail près des ailes; cette dernière parlie à une petite carène longitudi- nale, » SUMMAIRE DES ARTICLES CONTENUS DANS L’'ECH9 DES 17 ET 20 AVRIL. SOCIETES SAVANTES. — ACADÉMIE DES SCIENCES; séance du 14 avril. — Sociétés linnéenne, royale de Londres, — Iustitution royale de Londres. — SCIENCES PHXSIQUES.—cmmIE. — Transfor- mation de l'essence de moutarde en essence d'ail ; Ch. GERHARDT. — Sur les combinaisons organi- ques azotées; A. LAURENT.—ASTRONOMIE.—Sur les quatre, comètes qui sont visibles cette année; CoE- LA.— SCIENCES NATURELLES. — GÉOLOGIE. — Découverte dé fossiles humains dans une pierre volcanique de Denise (Haute-Loire); AymanrD. — MINÉRALOGIE. — Extrait du rapport de M. Beu- dant sur un mémoire de MM. Damour et Descloi- ZEAUX. — ORGANOGENIE VÉGETALE. — Accroisse- ment de Ja tige des; palmiers; pE Manrius. — — SCIENCES MEDICALES ET PHYSIOLOGI- QUES. — Sur l’extrémité céphalique du grand sympathique; J.-M. Bourcerx. — SCIENCES À PPLIQUEÉES, — MECANIQUE APPLIQUEE. — Note sur un appareil'desliné à mesurer la force elfective des machines à vapeur employées comme moteurs dans Ja navigation; D. Cozzanox. — odifica- tions apportées aux propulseurs sous-marinsà hé- lices. — Soupapes annulaires pour les pompes d'épuisement. — ARBO&ICULTURE. — Remarques à l'occasion d’un rapport de M. Michaux ; Durro- cHET. — SCIENCES HISTORIQUES. — Histoire de Pise; L. DE MASLATRIE. — GEOGRAPINE. — Ex- traits de documents géographiques sur la haut Sénégambie, rédigés en langue maure par Fandy "Sat, et transmis à M. le baron Roger par M. l'abbé Boiar. — Voyage aux iles de Mangaréva où de Gambier; A. LEssox.—VARIÈTES. — M. Azais ; Scott DE MARTINVILLE. — BIBLIOGRAPHIE. — NOUVELLES ET FAITS DIVERS. | IMPRIMERIE DE À. BLONDEAU, RUE RAMEAU, /. 1 Douzième année, Paris—dJeudis 24 avril 1845. a TE Vae—— L. L'ÉCHO DU MONDE SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. L'Écno pu MONDE sAvanr parait le JEUDI et le DIMANCHE de chaque semaine et forme par an deux volumesde plus de 1,200 pages chacun On s’abonne à PARIS, rue des BEAUX-aRTS, N. 6, et rue de la CHAUSSÉE-D'ANTIN, 3, et dans les départements chez les prinéipaux libraires, et dans les bureaux de poste et des Messageries. Prix du journal , PARIS pour un an, 25 fr.; 6 mois, 13 fr. #0, trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 50 fr, 16 fre, 8 Ir. 50. A 1h HHPANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double.-— Adresser tout ce qui concerne le journal à M. le vicomte A. de LAN ALET TE, directeur et rédacteur en chef, cl On rend compte des ouvrages et mémoires scientifiques, soit français, soit étrangers, quisont adressés, sans rrais, au bureau du Jourral. PARIS, 24 Avri£ 18/5. Nous sommes en retard dans l’Echo pour lescomptes-rendus de la Société des in- venteurs et des protecteurs de l’industrie. Nous donnerons, dans de prochains numé- ros, lesprincipau x travaux des deux der- niers mois. Cette Société prend chaque jour plus d'importance, et par les hommes marquants qui se réunissent à elle et par les inventions et les procédés qui lui sont soumis. - Les réunions consacrées à l’organisation paraissent terminées, et nous avons vu par la séance de vendredi dernier quelle était la marche que voulait suivre la société, quels seraient les résultats de ses assem- blées, Nous n'avons aujourd’hui ni le temps ni l’espace nécessaire pour donner en entier le compte-rendu de cette séance; mais,nous ue pouvons nous empécher de signaler à la hâte, deux points prineipaux qui nous ont frappés. En 1810, une promesse d’un million signée par l'Empereur, étail jetée en défi aux inventeurs de toutes les nations pour là filature du lin à ta mécanique : dès l’an- née suivante un Français avait mérilé ce prix national. : Par uncerreur déplorable des commis- saires chargés de l’examen, ses droits lurent méconnus et l'Angleterre enleva à la France les centaines de millions pro- duits par sa découverte. Malgré la notoriété publique, on a con- testé à l'inventeur tout ou partie de sa création, on a même disputé à l’homme sa. qualité de Français, La Société des Inventeurs ne pouvait anquer d'intervenir dans cêtle impor- tante question et dans la dernière séance, d’après les documents authentiques, exa- minés et commentés avec soin par son président M. Gaultier de Claubry, et d’a- près les explications données par quelques sociétaires, il a été constaté de la manicre la plus certaine que à gloire de linven- tion de la filature de lin à la mécanique appartient bien à la France, à M. Philippe de Girard ; il a été prouvé que dès l’origine M: Girard avait developpé cette grande question industrielle pour les principes et les détails à peu près jusqu’au point où l'a maintenu une pratique de 30 années. Après avoir épuisé toutes ses ressources et dépensé l'énergie del'inventeur le plus courageux, lors de la crise commerciale de 1814, M. de Girard demanda au gou- vernement la somme de 8,000 fr. pour la remise en activité de ses machines. On aura peine à le croire, le ministre déclara ne pouvoir donner cette somme que sur hypothèque. Aprèsdiversestentalives inu- tiles, l'inventeur fut enfin forcé d’accep- ter les offres brillantes de l'Autriche. La même discussion a fait connaître aussi qu’il faut enlever à l’Américain Olivier Evans et rendre à M. Philippe de Girard, et par conséquent à la France, l'honneur des machines à vapeur à expansion, qui économisent, comme on le sait, par la dé- tente le tiers du combustible. Cette inven- tion fut attribuée à Evans en 1818, et déjà en 1809, M. de Girard avait pour ces machines pris un brevet et reça une mé- daille d’or de la Société d’encourage- ment. ie : HU: les esprits prévenus ne pourront série ” sement, en face du pays ; maintenir l'in faillibilité de trois commissaires dans un jugement scientifique, réformé par l’Euro- peentière, et par 30 ans de pratique, déela- | rer que M. Philippe de Girard n’est pas Français, parce qu’il n’a pas été en position d’accepter du gouvernement une protection de 8,000 F. sur hypothèque.et soutenir, mal- gré les documents authentiques, que l'in veution appartient à tous les filateurs, et qu’elle n’est pas plus à la France qu’à l'Angleterre et à l’Autriche. Ce n’est, pas au mort qu'il faut payer une dette. Hâtez-vous, le temps presse, le vieillard vous échappera, proclamez ses droits : fa'tes d’abord constater J’honneur qui lui appartient; accordez-lui ensuite M. Philippe de Girard est aujourd’hui le doyen des Inventeurs, il assistait à cette séance el il a donné avec une rare modes- tie des détails qui ont été vivement äp- une parcelle des richesses que son intelli- gence a su créer, donnez-lui au moins de son vivant le prix de la statue que vous serez peut-être forcés de lui dresser après :- plaudis et que nous ne manquerons pas de reproduire dans le journal. C’est une belle mission d’examinerainsiles questions depriorité et de constater les ti- tres industriels de chaque nation, de chaque inventeur. Aucun corps savant nes’en était occupé d’une manière suivie, ét il faut fé- liciter cette Société nouvelle d’avoir inscrit celte tâche dans son programme, Dans son sein du moins, les inventeurs seront jugés par leurs pairs, et en audience pu- blique, les erreurs seront moins à craindre, et les erreurs coûtent cher : demandez plutôt à l’histoire ce qu'il en a coûté à l'Empereur pour n’avoir pas jeté vingt millions au lieu de vingt francs dans le chapeau de Fulton; demandez à l’indus- trie linière de France ce qu’elle a perdu par l’inconcevable rapport fait en 1818 sur les machines de M. de Girard, Que l’on nous pardonne de rappeler ici ces deux faits déjà souvent cités: c’est un regret, c’est une Iccon que la France ne doit jamais oublier. M. de Girard, méconnu à ses débuts, n’a point profité de sa belle invention, son brevet est tombé dans le domaine pu- blic. Jeune encore, ila payé noblement sa dette d'intelligence et de sacrifices. De- puis 40 ans il a conquis ses litres de gloire industriels; vieiliard, il vient demander à la France une hospitalité digne de lui, digne d’elle : l'appel qu’il fait à son pays ne saurait rester sans réponse, et M. le ministre du Commerce, nous n’en dou- ons pas, prendra l'initiative et deviendra auprès des chambres l'interprète de toute l’industrie. Lorsqu'il est question de réparer une aussi grande injustice, de récompenser un homme de cette valeur, de donner une nouvelle gloire industrielle à la France, sa mort auprès de Jacquart, Après l'examen des titres de M. Girard, M. Degousée a démontré les diverses ap- plications du sondage aux mines et aux puits artésiens, pour les arts mé:allurgi- les et les habitations de plaisance ; il a eK7 posé les moyens faciles pour juger d'&; vance du succès du sondage dans la plt- part des localités, d’après l’élat actuel dé | nos connaissances géologiques ; il à établi les différents prix de revient selon les terrains, et constaté les services immen- ses que les puits artésiens peuvent rendre à l’agriculture, soit en donnant des eaux d’une température élevée, qui procure dans les prairies des regains plus beaux que la première coupe, soit en desséchant des marais par des puits absorbants. M. Degousée a suivi, à l’aide d'appareils réduils au quinzième, les différents pro- grès apportés successivement dans loutil- lage du sondeur; il a décrit entre autres sa dernière invention de sonde avec filde fer opérant dans un tube creux, ce qui nous a paru un progrès d’une grande va- leur : nous ne manquerons point de don- ner en entier la savante dissertation faite par M. Degousée; l’art des sondages, cette question si importante pour les mines et l’agriculture, a été développée avec l’é- locution facile et les connaissances pro- fondes que possède cet habile ingénieur, et l’assemblce, par des applaudissements répétés, a montré plusieurs fois le vif inté- rêt qu’elle y prenait. Dans la réun'on du vendredi 9 mai, M. Degousée doit indiquer toutes les dif- ficultés des sondages et insister prineipa- lement sur ses, diverses applications à l’agricullure. On nous annonce aussi que 700 " “ M. Robert fera dans la même séance l’ex- posé et les expériences nécessaires sur les moyens de dévaturer l'aleool. Ces démonstrations publiques des in- ventions nouvelles, la discussion qu'elles ue manquent point de soulever dans une réunion d'hommes compétents, sont d’une haute importance pour le progrès de l’in- dustrice. C’est à, du reste, un des princi- paux buts de cette institution et son point de rapport avec la Sociélé des ingénieurs civils de Londres. Nous sommes heureux de pouvoir constatér que, grâce à cette Société, plu- sieurs brevets ont été mis en activité, et qu’il a été réalisé des associalions dont l'importance est de plusieurs millions. Nous ne pouvons eu douter, en agrandis- sant chaque jour comme elle le fait son cercle et ses moyens d’action, la Société des inventeurs et des protecteurs de l'indus- trie contribuera puissamment au progrès des sciences appliquées; elle deviendra le centre des divers intérêts industriels et imprimera par conséquent à t'industrie une nouvelle et féconde activité, ACADÉMIE DES SCIENCES. Séance du 21 avril 1841. M. Régnault lit un mémoireintitulé : Etu- iles sur l'hygromeétrie. | — M. Eugène Péligot envoie un mémorre sur la cemposition du sesquichlornre de chrome. Dans un travail présenté à l’Aca- démie au mois d'octobre dernier, M. Péligot fit connaître pour l'équivalent du chrome le nombre 328 différeut de celui indiqué pour ce corps par M. Berzélius (351,8). La composition du sesquichlorure de chrome, représentée par 3 équivalents de chlore et 2 de chrome CI.5 Cr.2 a été éta- blie, il y a très longtemps, par M. Berzélius. Mais ce savant chimiste ignorait quelques unes des propriétés du sesquichlorure de chrome, propriétés que nous avons fait connaître, en analysant naguère le travail de M. Péligot. } M. Péligot a appliqué aujourd’hui à V’änalyse du sesquichlorure de chrome la méthode que M. Pelouze a indiquée dans le dernier mémoire qu’il a Ju à l’Académie les sciences. Il a essayé de- doserle chlore que renferme ce composé au moyen d'une dissolution d’azotate d'argent titré. Le sesquichlorure avait élé préalablement dissous dans l’eau froide à Faide d’une très petite quantité de protochlorure de chro- - me. Ges analyses attribuent au sesquichlo- rure de chrome une composition tout-à-fait différente de celle qui est admise par tous les chimistes. Croyant avoir commis une erreur, M. Péligot a repris par le nitreet le carbonate de soude l’analyse du sesqui- chlorure de chrome, et les nouvelles don- nées analytiques sont venues confirmer - celles qui sont déjà relatées dans son mé- moire sur le chrome. I résulte de ces nouvelles expériences que, par une exceplion singulière, le sesqui- chlorure de chrome anhydre ou hydraté ne laisse pas précipiter latotalité de son chlore quand on le traite à froid par une dissolu- tion d’azotate d'argent en excès. Il est très vraisemblable que ce corps en présence de eau, donne naissance à un chlorhydrate To! d’oxy-chlorure.dont.la composition à l'état | rinthe membraneux. cristallisé est représentée par la formule 70? D'OEUINER ‘OA — M. Poggiale envoie un mémoire sur AGIHCr2GI0?, 10H0. En admettant quel'azo=| les sels haloïdes, doubles, & tate d'argent précipite Seulement le chlore de l'acide chlorhydrique, le chlorure vios. let devenu soluble devrait fournir 44,5 de. chlore pour 100 et le clorure vert cristal- lisé 26,0. | M. Péligot a trouvé pour le premier 44,4 et 46,1 et pour le second 27,3; il..ajoute que le nouveau et remarquable composé Cr?GI0*, qui correspond au sesqui onyde de chrome Cr?03 et à l’oxy chlorure Cr?CI20 (on sait qu’il a obtenu ce dernier corps en exposant à l'air le protochlorure de chro- me), présente une telle instabilité qu'il se décompose par l'ébullition de la liqueur qui le contient; en abandonnant même pendant quelques jours une dissolution verte et limpide, dont on a d’abord préci- pité l’acide chlorhydrique par un excès d’azotate d’argent, celte dissolution se trouble par suite de la décomposition in- cessante du composé Gr:CI0?. Cette circon- stancé explique l'excès de chlore qui se trouve dans deux des analyses précitées. — M. Le Pileur envoie un Memoire sur | les phénomenes physiologiques qu'on obscrve l'en s’élevarit à une certaine hauteur dans les | Alpes. Ces phénomènes ont été étudiés par beaucoup de voyageurs, comme de Saus- sure, MM. de Humboldt, Boussingault, Rou- lin, d'Orbigny, Biot et Gay-Lussac. M. Le Pileur cherche aujourd’hui à résu- mer tous ces phénomènes. Ceux qui ont élé observés le plus généralement sont l’ac- célération du pouls, l’anhélation, une fatigue de membres inférieurs se dissipant rapide- ment lorsque l’on cesse de monter. la né- cessité de faire des haltes fréquentes à in- tervälles égaux et plus où moins rappro- chés, suivant la hauteur où l’on est parvenu et Suivant les individus, la diminution nota- ble ou même l'abolition de l’appétit, le mal de cœur, les nausées, le vomissement: en un mot, un état analogue au mal de mer. La Condamine et M. de Humboldt ont vu le saignement des gencives se manifester | chez eux et chez leurs compagnons de voyage. M. Le Pileur donne ensuite le résumé des effets physiologiques observés sur lui-mé- ne, Sur ses compagnons de voyage et sur leurs guüides dans le voyage au Mont-Blanc, qu'il à fait en août 18/44 avec MM. Bravais et Marins. D’après M. Le Pileur, parmi les phénomènes divers qui peuvent se produire lorsqu'on s'élève sur les montagnes et no- tamment dans les Alpes, les uns paraissent tenir en propre à l'élévation; ce sont : l’ac- célération du pouls, la perte d’appétit, et, dans quelques cas, la somnolence ; les au- tres résultent de la complication de l'éléva- tion et du mouvement parciculier de cer- tains muscles des Jambes, la gêne dans la respiration, les battements dans les caro- tides. — M. Pappenhenn présente un mémoire contenant la suite de ses observations sur l’'Anatonue pathologique de la surdité. Oütre les changements observés dans les, nerfs, les UiSsus osseux et muqueux, deux phéno- mènes lui semblent remarquables; ce sont : 4° la production d'une substance qu'il nom- me cholestéarin, et qu'il a trouvée dans le conduit extérieur, dans Ja caisse du tympan et même dans les membranes du labyrin- the ; 2° la formation de cristaux de carbo- nate de chaux dans les grandes cellules qu'il a découvertes :en 1837 dans le lab y | À — M. Coquillar envoie une note sur les concrétions du fond de la Seine ; ces con- crétions se présentent à partir du pont du Carrousel ; elles cessent de se former à en- viron quarante mètres du Pont-Royal en amont, pour reparaitre en amoni du pont de la Concorde. Elles paraissent continuer à se produire de nos jours, et, selon l’au- teur de la noie, elle seraient dues aux eaux d’Arcueil qui viennent se jeter dans ce point de la Seine. Ces eaux, qui contiennent du carbonate de chaux dissous sous linfluence d'un excès d'acide, laissent déposer ce sel lorsque l’acide carbonique est neutralisé par les alcalis que renferme l’eau de la Seine. — M. Pugnon annonce qu’il se sert avec succès des cendres de houïlle pour désin- fecter les fosses d’aisance. Or l'on sait que ces cendres contiennent du charbon, du fer, du sulfate et du carbonate de chaux de la silice. — M. Henri Loewel, chimiste à Munster (Haut-Rhin), envoie uné note sur les chlo- rures de chrome. —Nous publions en entier une letire de M. Barse, adressée à M. le président de l’Académie, et relative aux questions ioxico- logiques soumises au jugement de cette so- ciété savante, Cette letireest un exposéfidèle de l’état de la question, et nous sommes heureux, en la mettant sous les yeux de nos lecteurs, de rendre ainsi hommage au jeune et intelligent chimiste, dont nous parta- geons les convictions profondes et les doc- trines que nous croyons vraies. Monsieur le président, La Cour d’assises de la Meuse prononce en ce moment sur la culpabilité de Marie Watlier, accusée d’emvoisonnement. L'a- nalyse du cadavre de l’une des victimes & fourni aux experts une certaise quamiité de cuivre métallique. Si la justice eût appelé ceux des chi- mistes qui, comme A. Flandin, nient l'existence de ce métal dans Féconomie de de homme quia succombé à une mort na- turelle, Marie Watlier aurait vu Ce cuivre se dresser contre elle en un corps de @é- lil. Mais la justice, ayant confié l'expertise à MM. Devergie, Lesueur et moi, la décou- verte de ce cuivre devra être sans impor- -tance contre celte accusée, Car nous avons déclaré, en honneur et conscience, qu'il existe dans des proportiobs semblables chez des individus non empoisonnés. Telle est la cause grave pour laquelle j'ai cru devoir adresser une protestation énergique contre M. Flandin, quand j'a vu ce médecin s'appuyer de l’autorité de l'Académie pour des doctrines que je ereis erronnées.-1l n'y à point ici de question per - sonnelle; il ya danger imminent pour la sociélé, jusqu'à ce que la commission nommée veuille bien apprendre à la ma- ogistrature qui de M. Flandin ou dewmoi, entraine la justice dans des fautes irnépa- rables ; car lorsque l’un de nous tend à faire condamner, l’autre tend à faire ab- soudre. : J'ai signalé une première série de dix erreurs dans les travaux de M. Flandin. Dans sa réponse à mes observations, M. Flandin garde le silence sur les unes, c’est admettre qu'elles ne sont point contestées ; il me réfute sur les autres en déclarant » que j'ai mal interprété ses écrits. La ques- tion exige une prompte réplique; on juge à Suint-Mihiel, pendant que nous discu- lons ici. 1% Porxr.— « M. Barse regarde com- v me inexactes, dit M. Flandin, plusieurs » propositions qu'il dit avoir été soutenues ) par nous à savoir: » 1° Qu'il n'existe pas de cuivre à l’état » normal dans les organes de l’homme : »- nous persistons dans celle opinion, en » suppliant qu'on ne confonde jamais les » deux expressions, cuivre 2ormal et cui- » vre accidentel. » Si l’on admet la supplique de M. Flan- din, on devra doncrefuser de croire à l’exis- tence du cuivre normal, tandis qu’il fau- dra admettre l'existence du cuivre acci- dentel? Tel est, si je ne me trompe, le sens que M. Flandin désire voir donner à ses écrits. Or, pour. M. Flandin, 4! y a deux ans, c'était une seule et inême chose et il n’ad- mettait pas plus l’un que l’autre, comme le prouve ce quisuit. (J’exlrais ce passage d'un rapport fait par M. Klandin en Cour d'assises, et publié par lui-même :) « Le 14 aout 1843, dans un travail qui lui » est commun avec deux élèves du labo- » ratoire de AE. Orüla, M. Barse annonça » à l'Académie des sciences, à notre grand “étonnement, qu'il avait troûvé, non pas, » iliest vrai, du cuivre et da plomb #or- Janal, mais du cuivre etl-du plomb acci- » dentel dans les organes d'individus non » empoisonnés. M. Bavse changeait le mot, SUS »oimais ilne changeait pas la chose ! S'il » existait des poisons dans nos organes à » Pétai sain, il n’y aurait pas de toxicolo- » gie et nous ne devrions pas être iei. » (Gompte rendu du procès Ponchon, page liode la Revue scientifique). Fattenis done que M. Flandin explique à l'Acadé- mie, ce qu'il entend aujourd'hui par ces deux dénominations, s’il trouve qu’en changeant le mot on change la chose. 20e Pont: — J'ai reproché à M. Flandin de s'être attribué la découverte de la 4o- calisation où de la concentration (je tiens à ne pas jouer sur des-mots) des poisons dans: le foie, tandis que M. Orfila avail annoncé ce fait dès l’année 1840. À cela M. Flandin répond qu'il croit avoir mon- tré par l'expérience que le transport des poisons dans le foie était direct, qu’il était opéré particulièrement par la veire- porte. Je ne trouvé dans les comptes rendus de lAcadémie, ni dans les publications de M. Flandin, l'énoncé d'aucune expé- rience qui vienue à l'appui de $on asser- tion. La transmission des poisons par la veine-porle n’est même pas signalée avant 1844. , Je lis au contraire dans une lettre adres- sée par M. Orfila à la commission de l’{ns- -Litut, le 6 juillet 1849, cette phrase: «Le foie, en effet, recoit le premier à » l'aide des vaisseaux qui forment la vei- » me-porte la presque totalité de la subs- » Lance toxique. » M. Orfila entendait parler des cas où le poison est introduit dans le canal diges- tif, RE ES Mais sans m’arrêter ici à une question de priorité, si j’examine le fond, je main- tiens que pour renverser la théorie del’ab sorption de M. Magendie, M. Flandin n’ar- ticule que des idées vagues tout-à-fait con- Jeclurales, et qui sont en opposition avec 704 ne citer qu’un seul exemple, que les ani- maux sont gravement empoisonnés par suite de l'introduction sous la peau des cuisses, ou dans la cavité des plèvres d’un grand nombre de substances vénéneuses ? Admettez, comme M. Flandin le faisait en 1843, que les. poisons ne se trouvent pas dans le sang des vaisseaux qui avoisinent les cuisses ou les plèvres, et qu’il est pris par les vaisseaux de la veine-porte, pour être transmis au foie, Vous arrivez à une conséquence physiologique monstrueuse et qui dès lors ne sera admise par per- sonne. » 8° POINT.— J'ai reproché à M. Flandin, et je viens de le répéter dans le paragraphe qui précède, d’avoir nié l’existence des poisons dans le sang des animaux empoi- sonnés. A cela il répond : « Nous n'avons pas émis une proposition » aussi formellement absolue; nous avons » dit qu'on ne trouvait pas dans le sang » certains poisons, tels que le cuivre et le » plomb, nous savons qu’on y retrouve » l’arsenic et l’antimoine. » Voici textuellement ce qu'avait dit M. Flandin, dans son mémoire (Voyez tome 18 des comptes-rendus, page 178) : « Lorsqu'un composé métallique a été in- » troduit dans l'estomac ou appliqué sous » la peau, c’est particulièrement dans le » foie que l'analyse le fait découvrir. Quel » que soit le moment où l’on saigne lani- » mal durant les phases diverses de l’em- » poisonnement, on ne retrouve pas l’élé- » nent toxique dans le sang. « On ne lv retrouve pas sensiblement, » lorsqu’après la mort on recueille toute » la masse de ce liquide pour la soumettre » à l'analyse. » Le poixr. — J'ai reproché à M. Flandin d’avoir avancé, contrairement à lexpé- ricnce, que les animaux empoisonnés par l’arsenie n’uiinent pas ; M. flandin ré- pond : ) « Dans les empoisonnements aigus par » l’arsenic, d'ordinaire les animaux n’uri- » nent point. » ‘ Citons encore le texte du mémoire adressé le 23 mars 1841 à l’Académie de médecine par M. Flandin: «Une remarque que nous avons faite, » dit-il, c’est que dans les cas d’empoison- » nement aigu, soit que le poison ait été » appliqué sous la peau où qu’il ait été » introduit dans le tube digesuf, les ani- » Maux n'urinent pas et qu'après leur mort » On retrouve la vessie vide et contrac- » tée. » (Voyez le mémoire déposé aux Archives de l’Académie royale de méde- cine). Si cette contradiction ne suffisait pas pour montrer combien est inexacte l’as- serlion primitive de M. Klaudin, nous cite- r10s [es expériences 10 et {1 du rapport de la Commission de l'institut, dans les- quelles les commissaires disent avoir vu M. Orfla retirer de l’arsenie de 100 gram- mics d'urine trouvés dans la vessie de chiens empoisonnés d’une manière aiguë. Nous citerions encore le travail fait pos- térieurement par M. Delafond, approuvé par l'Académie de médecine, par lequel on voit entre autres faits les chevaux em- poisonnnés d’une manière aiguë, donner, celui-ci de l'urine arsénicaie au bout de 5 heures et demie, celui-là au bout de 3 heures et demie; d’autres 4, 6 ou 7? heu- res après le commencement de lexpé- rience, et la quantité totale d'urine fouruie les faits les m'eux avérés. Qui ne sait pour | par l’un de ces animaux, pendant-l’empoi- * 103 sonnement, s'élever jusqu’à 3 litres et de- mi; il en est de même pour les chiens, aux proportions d’urine pres. 5° point. — J'ai reproché à M. Flandin d’avoir prétendu à tort qu’il y eut des ta- ches qui présentent les caractères physi- ques et chimiques de l’arsenie, et j’ai an- noncé que les deux Academies avaient fait justice de l’erreur de M. Flandin. Au lieu de répondre, ce médecin déplace Ja question, il dit: « Que l'Académie a prononcé sur ce » point et qu’elle a proscrit complétement la » méthade des taches, » Rien n’est plus inexact, il n’y a nulle part dans le travail de la commission un seul mot qui se rapporte à une pareille proscription. loin de là, l'Académie verra, par les citations qui vont suivre que dans ce rapport à chaque instant la commission conelut à l’existénce de l’arsenie, unique- ment d'après les taches obtenues, ou à l'absence de ce métal quand les taches ne se montraient pas. {ere citation, page 1096 de ce rapport: « Les sept expériences pour déterminer » le degré de sensibilité du procédé de » Marsh, ont été faites par la méthode des » taches et il résulte évidemment de ces » expériences que les taches ne se mon- » trent pas mieux avec de grandes quan- » tités de liquides qu'avec de petites » quantités et qu’il y a avantage à opérer » sur des liqueurs concentrées ; ces taches » sont alors beaucoup plus fortes; maïs » elles se manifestent pendant moins long- » teMPS. » 9e citation, page 1101. « Les expé- » riences pour la recherche de l’arsente » dans le corps de l’homme à l’état normaï » ont élé faites par le méthode des taches. » MM. les commissaires n’en ont pas fait une seule par un autre procédé pour trancher cette grave queslion. 3e citation, page 4035. Lei la commis- sion va plus loin : « Pour recucillir des taches, nous conseil- » Jons aux eæperts de se servir de soucou- » pes de porcelaine qui naient pas de » vernis plomibeu x . » Ame citation, page 1106, article Con- clusions. « On peut mettre le feu au gaz qui sort » de l'appareil et essayer de reeueillir des » taches Sur unesoucoupe de porcelaine. » Que si les citationes qui précèdent pa- raissaient insuffisantes à M. Flandin et qu'il perSistàt à soutenir que: la méthode destaches est proscrite, nous demainde- rions pourquoi, dans le procès Lacoste, Ki. Flandin a signé un rapport dans lequei, après avoir dit qu’il avait recueilli des t&- ches qu'il présentait au tribunal, il a con- clu en ces termes: « À l’ensemble des divers caractères » fournis par ces taches, il était impossi- » ble de ne pas reconsailre l'arsenic. » (Rapport inséré dans la Gaxetiedes Fri- bunaux le 1à juillet 1844). 6° et dernier pornr..— 'ai revroché à M. Flandin d’avoir soutenu contre toute raison qu'il est préférable d'opérer sur cent grammes d’un foie pour résoudre }æ question de la présence des poisons. Voicr letexte de son mémoire: « Après {a mort, c’est dans le tube intes- » tinal et dans le foie exclusivement qu’en » retrouve le cuivre absorbé. 48 à 60 » grammes de ce viscère suffisent pour ac- » quérir juridiquement la preuve d’un em- » poisonnement. » (Page 157 du tome 17 706 des comptes-rendus). Et à la page 10/0 du tome 14°, M. Flandin dit: « Qu’une expertise médico-légale soit » demandée dans une localité qui manque » d'hommes habitués aux recherches toxi- » cologiques, il suffira aux magistrats ins- » tructeursde faire préparer, par un phar- » macien, telle ou telle partie du cadavre, » sur lequelil s’agitde trouver le poison » et d'envoyer la matière ainsi préparée à » des chimistes de professions. » Eh bien! à la suite d’un texte aussi clair, qu’ajoute aujourd'hui M. Flandin comme sous entendu? « Il est bien entendu que si l'on ne » trouve rien sur cent grammes, il faudra » opérer sur deuv cents, Sur cinq cents el » même sur mille. » Je le demande à tout homme de raison ; est-il possible de proposer une manière de procéder plus désastreuse? « Fractionnez, fractionnez tout d’abord, » s’écrie M. Flandin, puis si vous ne trou- » vez rien en pelit; vous chercherez en » grand. » Ei M. Flandin ne s'aperçoit pas qu’il fait user la matière, en tentatives succes- sivement infructueuses. « Cherchez sur mille si vous ne trou- » vez pas sur cinq cents, s’écrie M. Flan- » din, vous, experts, à qui j'ai-conseillé » d’anéantir lamasse, en agissant succes- » sivement sur 483 60, 100, 200 et 500 » grammes! » … En vérité, il n’y à qu’une seule manière de qualifier cette docirine; c’est une ma- nifeste et dangereuse absurdité ! ! Je suis, monsieur le président : JULES BARSE. EF. SCIENCES PHYSIQUES. ASTRONOMIE, Sur les quatre comètes visibles cette année. (Genni soprà le quattro comete attualmente visibili. — Letire du professeur A, Cola, di- recteur de l’Observatoire météorologique de l'Université de Parme, Raccolta n° 7). (SUITE ET FIX.) Deux jours après ina découverte, le nou- vel astre fut observé par M. Cooper, as- tronome anglais et par M. Peters, de l'Ob- servatoire de Capo di Monte, près de Na- ples, et ce dernier, à l’aide des observations des 7, 8 et 9 février, en détermina les élé- ments paraboliques. À l'Observatoire de Milan, à cause de temps contraire, cette comète ne fut trouvée que dans la soirée du 25 févr. À 8 heures 33 minutes, temps moven, son ascension droite était de 50°/41? 57’ et sa déclinaison australe de 132997”. M. Oehl la reconnut à Lodi pendant la même soirée; elle se montra à lui, à tra- vers la lunette de Munich, sous apparence d'une nébulosité circulaire d'environ 2 mi- - nutes de diamètre sans la moindre trace de queue ; elle avait sa partie centrale fai- blement lumineuse, tandis que le reste de la masse nébuleuse avait une teinte n'table- ment plus claire et qu’en outre ses contours étaient assez confus. Le 27 au soir, quoi- qu'elle fût afaiblie, il put remarquer une clarté plus vive dans Ja portion centrale, phénomène qui se présenta également à Mo, mars el dans celle du 45 au 16: 107 Cette comète a été vue et observée dans d'autres observatoires. M. G. Gobbi, astro- nome attaché à l'Observatoire royal de Modène, afin d’en faciliter la recherche, en a calculé les éphémérides jusqu'au 17 avril, d’après les éléments paraboliques de M. Peters. La quatrième comète a été découverte dans la soirée du 26 février par les astro- nomes du collége romain dans la constella- tion de la grande Ourse. Lorsqu'elle fut découverte, d’après ce qu’en a publié le directeur de l'Observatoire du collége ro- main, elle ressemblait beaucoup aux trois autres comètes télescopiques ; mais.plus tard elle est devenue un peu plus lumi- CE] neuse, puisque. j'ai pu la trouver avec grande facilité dans la soirée du 5 mars, sous l'apparence d’une grande nébulosité de figure à peu près arrondie, avec un noyau scintillant, qui ne se trouvait pas absolument au centre de mais dans sa partie occidentale. J'ai revu la nébutlosité, encore cet astre dans la nuit du 11 au 12 elle était cette seconde fois peu différente dans son apparence optique, mais l’atmosphère était très défavorable pour les observaions. Celle comète s'approche à la fois du soleil et de la terre ; d’ou il est probable qu’elle deviendra de plus en plus visible, pendant quelque temps. ———— “=> D 02-—— SCIENCES NATURELLES. GÉOLOGIE. Sur les causes qui peuvent produire des effets semblables à ceux des glaciers; par M. Bouk. Si l’on a déjà beaucoup écrit sur les gla- ciers et les glaces flottantes, on est convenu que tous leurs phénomènes n'ont pas en- core été éclaircis suffisamment; d’une autre part on n’a pas encore étudié avec toute l’attention désirable les effets géolo- giques de la congélation de l’eau, de la fonte des neiges et des glaces hivernales, quoique dans le fond ils doivent présenter en petit les phénomènes qui nous frappent en grand dans les glaciers. Il peut donc résulter de cette similitude que les per- sonnes recherchant sur la surface terrestre les traces d'anciens glaciers, courent ris- que souvent de confondre deux séries d'effets assez différents quant à leurs eauses, quoique très semblables par leur nature. Elles arrivent ainsi, sans s’en apercevoir, à des théories étayées de faits irréeu- sables, mais mal appliqués dans le fond. En eflet, personne ne nie que les zones tempérées du globe n’aient éprouvé depuis des milliers d'années l'alternative du froid et du chaud de nos saisons ; done on doit retrouver partout les traces des destruc- tions opérées par la congélation de l’eau superficielle et par la fonte des neiges el des glaces. Il suffira que la terre aitoftert les rochers où les matières meubles néces- saires à ce travail continu et appropriés à là conservation de ces modifications de la superficie. Quels sont done les effets généraux de ces agents destructeurs? Le passage de l’eau en glace fendille et détruit. La neige et la glace, en se fondant, produisent un ruissellement semblable à celui de l'eau 708 pluviale et agissent aussi sur les rochers atlaquables au moyen de leur acide car- bonique, car elles contiennent encore plus d'air que la pluie. En conséquence du sé- jour de la neige et de l’eau dans des trous de rochers, ces creux s’agrandissent ct s’approfondissent autant chimiquement que mécaniquement, On sait que ces eaux sont intérieurement dans un mouvement constant, au moins pendant le jour, par suite de leur échauffement et de leur re- froidissement graduel, ce qui doitaugmen- ter leur action destructive. Si une eau dé- rivant de la neige fondue charrie sur un rocher des particules sableuses plus dures que ce dernier, le roc sera à la fin entamé par ce seul fait. De même des glaces glis- sant sur une pente rocailleuse pourront produire çà et là à la longue des surfaces polies, des enlailles ou même de petits sillons au moyen de matières dures empâ- tées dans la glace ou interposées entre elles et le sol. Plus la masse de glace sera grande, plus ces cffets devront être sen- sibles. Pendant le dégel, des digues de neige ou de glace donnent lieu souvent à la for- mation de petites flaques d’eau ou à des étangs, qui s’éeoulent tantôt petit à petit, tantôt brusquement. Les débàcles de nos rivières, de nos mers gelées, sont des phé- nomènes qui se renouvellent chaque année. Les glaçons sont floités au loin par les fleuves; des sables et des bloes sont transportés, des Lerres meubles entamées ; bref Loule une série de dépôts partieuliers et de formes extérieures du terrain est le produit de ces actions, si souvent obser- vées, auxquelles il faut encore ajouter les effets des éboulis, Mais ces résullats divers -sont très voisins, si Ce n’est identiques, avec ceux que certaines personnes parals- sent trop disposées aujourd’hui à ne vou- loir attribuer qu'aux glaciers seuls. Dans ce cas sont des surfaces de rochers cou- vertes de petites aspérités, rugueuses, cannelées, arrondies ou polies; des roes calcaires percés de trous verticaux ou d’entounoirs d’une struèture particulière, des rochers minés à la manière de ceux où a passé-la cascade des eaux d'un gla- cier, des amas de débris sous ia forme d'éminences, des séries de blocs éehouës sur des bancs de gravier, ete. Or, plus le sol présentant de pareils accidents est éle- vé au-dessus de la mer, plus ces traces et ces destruetions doivent être naturellement grandes ou fortes, car la longueur de Fh:- ver et la quantité des neiges et des glaces hivernales sont bien diflérentes pour les régions au niveau de l'Océan comparées à celles fort supérieures à ce dernier. Comme ies pépites des métaux augmentent à me- sure qu'on s'approche de leur gite origi- naire, de même les vestiges des modifica- tions superficivlles dont nous parlons ga- gnent en intensité en s'élevant de la mer vers les pays hauts et les cimes des mon- tagnes, jusqu'à ce qu'ils trouvent leur ma- ximum dans la région des glaciers et des neiges perpétuelles. Le géologue qui perd de vue ces eflets annuels des hivers dans les zones tempe- rées ou élevées, ne trouvera partout que des traces de glaciers el pourra se eroire autorisé à admettre même qu'à une époque comparalivement récente une capote de elace a enveloppé toute notre terre. Il doit être le plus souvent impossible de distinguer les eflets de la fonte des glaces #09 el des neiges hivernales d'avec ceux de a fonte des glaciers et des neig s perpé- quel'es, puisque leurs causes sont Îles mêmes, quelle que soit d’ailleurs l'ex pli- cation ou l’état de l'explication de ces phénomènes. Si un éléphant et une puce sont tous les deux des animaux, quoique de grandeur et de caractères très diflé— rents, de même les effets des glaciers et dela fonte des neiges et des glaces hiver- sidles ne sont que les extrêmes d’une même sétie d'actions, qui forme une chaîne con- pue;iet dont l'intensité est en raison di- recte de la grandeur des causes. ù Les Sources et les eaux minérales donnent lieu aussi à des destructions et à des dé- pêts qui peuvent être pris pour des effets d’anciens-glaciers ; ou même on peut attri- buer à l’action des eaux minérales des des- teuctions que l’eau pure a produites à elle seule. Ainsi les sources circulant dans l'in- térieur de la croûte terrestre rongent mé- caniquement et chimiquement les roches , tandis qu’en charriant aussi des argiles et dessabiéscélles accroissent ces effets. Les eaux minérales véritables, contenant tant de matières chimiques diverses, agissent d’une manière encore plus énergique, au roms sûr fa-Plüpart des roches. Ainsi il faut bien se garder de penser à des glaciers, quand on n’aura devant soi que des trous perforés dans le roc par les eaux souterrai- nes, ou bien des cavernes tortueuses, ou des excavacalions comme Celles existant -ordinairement derrière le bas des cascades, où le rocher a été rongé par la répercussion de l’eau. - Les ecux lacustreset marines polissent les rochers sur leurs bords à la manière des eaux courantes. Elles entament les surfa- ces dures, y détruisent es parties tendres, y produisent , par le lavage, des aspérilés ei des trous de diverses formes suivant.la nature des roches. Leur action a lieu ordi- nairement sur des lignes horizontales ré- pondant à leur nivean à diverses époques de la journée ou de l’année. Le flux et le reflux produisent deux lignes. Sur ces lieux se trouvent des cavernosités, dis groltes, des perforations, des entonnoirs creusés uniquement par le flot ou à l’aide de petits cailloux mis en mouvement par l’eau dans ces trous. D’un autre côté il ar- rive aussi que l’action des eaux lacustres et marines se fait sentir sur des plans in- clinés, ce qui a lieu lorsque la stratification des coucües est favorable à de pareilles des- tructions ou dans des lieux où l’eau est lancée contre le rivage de manière à re- monter sur un plan incliné. En comparant tous ces effets des eaux à ceux si semblables des glaciers, on voit combien on doit être circonspect dans le jugement porté sur la cause de pareils ac- cidents. Toute ligne de cavernosités non horizontale ne sera donc pas toujours l'in- cueation de la présence d’un ancien glacier ou de la descente de quelqu'un de ses cours d’eau. Tout entonnoir, dût-il être mêmesur le haut d’une île, ne doit pas indiquer toujours le lieu de la chute d’un torrent de glacier. Comme les laes et les mers ont dû pro- duire à leur pourtour de pareils effets dans tous les temps, l'entourage de tous les bassins géologiques en doit présenter en- core des traces plus ou moins parfailes, ce qui forme urie étude qui n’a point encore. été faite. Elle devient très nécessaire au- jourd'hui, afin qu’on puisse opposer des 110 nrguments ad hominem à ceux de nos jeu- es gcologues trop fascinés par les ellets es glaciers; car ils ont une tendance à confondre quelquefois avec ces derniers ceux d’une date bien antérieure à l'époque alluviale et même le produit des travaux des hommes. D'ailleurs de pareils relevés sont encore ce quinous manque pour nous reporter entièrement par la pensée vers ces périodes anciennes, et moins ces mo- mies géologiques sont antiques, plus nous pouvons espérer de les ressusciter. Etu- dions avec soin les moindres détails du re- lief et de la surface du sol ou des rochers ; nous les avons trop négligés jusqu'ici; la théor.e glaciale nous y force el aura eu ee résullat utile, quelque avenir qui lui soit réservé. BOTANIQUE Sur la fructification des fougères. (Extrait de l'ouvrage de M. Roeper : Zur Flora Mecklenburgs.) Il n’est pas permis de douter que les sporanges des fougères ne doivent être re- gardés comme les fruits où comme les ovaires particuliers de ces plantes, c’est-à- dire comme l’organe producteur des spores ou des semences. Leur contenu germe et reproduit l’espèce aussi parfaitement que ce qu’on à nommé graine chez les plantes phanérogames ; cependant on ne peut com- parer ces spores aux graines sous les rap- ports de leur mode de formation, de leur forme, de leur organisation ni de leur gros- eseur. Leur ressemblance est beaucoup plus marquée quant au développement, à la structure, à la forme, à la couleur et à la grosseur avec le pollen des phanérogames ; certainement cette ressemblance remar- quable n’est pas une raison de peu de va- leur pour porter à admettre la nature ova- rienne de l’anthère, la nature ovulaire du pollen et la fonction d’utérus dans ce qu’on a nommé graine jusqu'à ce jour. Si l’on veut être conséquent, on ne peut s’empé- cher de nommer embryon toute la spore eL le grain de pollen, qu’ils aient une ou deux enveloppes ; c’est ainsi que, dans le règne animal, On a commencé de considérer le vitellus avec la membrane qui l'enveloppe immédiatement, comme une partie inté- grante du germe, et de lui assigner avec l'embryon unrapportsemb'able à celui dans lequel, chez plusieurs cryptogames, ce qu’on nomme embryon se trouve par rap- port à l'organe qui, se développant pen- dant la gerruination, correspond à l'embryon des phanérogames. On peut se demander si les sporanges proviennent de la transformation d’une feuille, comme les étamines et le fruit des phanérogames, ou si l’on doit cesser de voir des lois communes aux phanérogames et aux cryptogames relativement à la forma- tion de l'organe reproducteur. On a avancé plusieurs fois que chaque sporange correspond à we anthère ou à un carpelle. M. John Lindley (an introd. to the natural syst. of Bot. 1830) fat naître chaque sporange, chez les fougères gy- ratæ (les Polypodiacées), par la mélamor- phose d’un poil écailleux, commeil en existe si souvent chez ces plantes; il pourvoit cette écaille d’une côte médiane, il enroule l’écaille, soude ses bords, de la côte mé- diane il fait l’anneau, et ainsi il obtient en un instant un sporange. Pour les sporanges sans anneau, 1l se tire d'affaire pour le 111 mieux à l’aide d'une autre théorie, et il est vraiment à regretter qu'il n’y ait pas plus de diversité dans l’organisation des fougères, tant M. Lindley arrange tout sans difficulté. Les fougères possèdent des sporanges ; mais ont-elles ‘aussi des organes sécrétant une matière qui féconde les spores, ou des anthéridies, comme l’on en voit chez les hépatiques et les mousses ? Ce que Maratti, Micheli, Hedwig, Glei- chen, Schmidel, Koelreuter, Gaertner, MM. Mirbel et Bernhardi ont pris pour des organes analogues aux anthères, ou des anthéridies, n’a sûrement rien de commun avec elles; ce que M. Link (Filicum species in horto reg. Berol. cult, pag. 3) prend pour tel et qu’il figure sous cette déterm 1- nation dans le 3° cahier des «Ausgewaehl- ten anatomisch-botanischen Abbildungen (Tab. Ill.fig. 1-5)» ressemble tellement aux paraphyses des mousses, que M. Rocper ne peut s'empêcher d'y voir des paraphy- ses. 51 les organes que M. GC. Be Prest a pris pour les anthéridies des fougères existaient chez toutes, il y aurait moins de difficulté à admettre cette manière de voir (1). Malheureusement leur existence n’est pas générale ; M. Roeper les a chor- chés inutilement chez plusieurs fougères proprement dites et chezles ophioglossées. En particulier chez les botrychium et ophio- glossum, il n’a absolument pas vu autre chose que des sporanges; ces dernières plantes manquaient même de paraphyses. Mais, demandera-t-on, toutes les plantes sans exception doivent-elles donc avoir des organes reproducteurs de deux sortes? Pour fa multiplication, non sans doute; car celle-ci peut s’opére; par division et par re- jets ; mais là où il existe des organes fe- melles, on ne doit pas renoncer trop tôt à rechercher des organes mâles; on doi: en effet être encouragé dans ces recherches en voyant les belles découvertes qui ont été faites récemment dans les classes des ani- maux inférieurs. Dans divers jardins, on a obtenu de grai- nes, mais seulement dans le genre Cerop- teris Link, selon M. Roeper, des formes de fougères qui tiennent le milieu entre des plantes que l’on prétend être spécifique- ment différentes. M. Roeper n’a pas vu ces prétendues hybrides; mais comme on ne signale leur existence que dans ur genre dont les formes sont sujettes à tant de va-- riations que l’on trouve rarement des indi- vidus d’une même espèce parfaitement semblables entre eux, le savant allemand regarde ce fait comme douteux, et il dé- clare partager entièrement la manière de voir de M. Link lorsqu'il dit : «Nil Filicibus variabilius. — Hybridas esse progenies non facile persuadeor. » (1) B.L, Presl (Tentamen Pteridographiæ, Pra- gue 1836, pag. {3) donne une énumération critique des organes qui ont été pris pour des anthères par d’autres botanistes. Il décrit ensuite ce qu’il prend pour des anthéridies ; il figure ces organes (tab. XF) chez le Polystichum aculeatum et l’Asplenium tri- chomanes. —M. Scott, dans son Genera Filicnm (Vienne 1831), figure, chez le Nephrodium molle, des organes semblables, mais il les nomme seule- ment « Glandula sporangiorum. stipitibus quandoque annexa, » et il parait n'avoir rien vu de semblablo chez les autres fougères.—Endlicher (Genera plan- tarum, p. 88) dit: «Genitalia mascula nulla vel problematica. » Chez Link (Filicuwm species, p. 4]: on lit : « Florescentia antheris nullis. » C 712 SCIENCES MEDICALES ET PHYSIOLOGIQUES. De l'étendue de la surface du cerveau et de ses rapports avec le développernent ée l'intelli- gence ; par M. BAILLARGER. + M. Baillarger a lu à l’Académie de méde- cine, dans la séance du 15 avril, un mé- moire important qui porte ce titre, et dont les lecteurs de l'Echo pourront prendre une idée par l'analyse suivante : Pour mesurer l'étendue de la surface du cerveau, M. Baillarger déplisse cet organe par un procédé différent de celui qu'em- ployait Gall. Au lieu de dilater peu à peu Phémisphère, en tiraillant avec les doigts la substance cérébrale, il enlève graduelle- ment, par une dissection longue et minu- tieuse, presque toute la substance blanche. Quand le cerveau a été peu à peu réduit à upe très faible épaisseur, la membrane hé- misphérique se &éplisse pour ainsi delle- même. Ce déplissement n’est pas complet, non plus que celui qu'on obtient par le procédé de Gall; mais il est suffisant pour qu'on puisse étaier l'hémisphère et le mouler très exactement avec du plâtre. L’étendue de surface-de ce moule, égale à celle du cerveau, est obtenue au moyen d’un tissu très mince, qu’on fait pénétrer partout, en remplissant peu à peu le moule avec de la terre giaise. Il ne resle plus ensuite que des opéra- tions mathématiques très simples pour avoir l'étendue exacte de la surface de cer- veau. M. Baillarger a trouvé, pour le cerveau de l’homme, une moyenne de 1,700 centi- ümètres carrés, La mesure de l'étendue de la surface du cerveau de plusieurs animaux a été obtenue de la même manière. Dans une seconde partie de son travail, M. Baïllarger examine la question physiolo- gique, et démontre qu'on a commis une grave erreur en disant quelle degré de dé- veloppement de l'intelligence était en rai- son des surfaces cérébrales d’une manière absolue; ou bien, au contraire, on tient compte du volume relatif des différents cer- veaux. Dans le premier cas, la proposition est impossible à soutenir, car le «cerveau du chien, par exemple, a bien moins de sur- face que celui du mouton. Dans le second cas, il est tout aussi im- possible de chercher le rapport qu’on a pré- tendu exister. M. Baillarger prouve que, relativement au volume, le cerveau du lapin, par exem- ple, a deux fois et demie.plus détendue de suriace que celui de l'homme, qui, sous ce rapport, se trouve tout à fait au bas de l'é- chelle animale. Pour qu'il en fût autrement, il faudrait des circonvolut'ons bien plus nombreuses et bien plus profondes. Le cerveau, en effet, subit celle loi mathématique, que les vo- lumes des corps sont entre eux comme les cubes de leurs diamètres, tandis que les surfaces sont entre elles comme les carrés de ces diamètres, Il en résulle que les cerveaux les plus volumineux n'ont relativement qu'une très ‘elite surface. n’y a que le cervelet qui, pour l'étendue sa surface, puisse lutter avec le cerveau mammifères inférieurs. 713 L'erreur qu’on a commise tient à ce qu’on a jugé de l’étendue relative des sur- faces, en ne tenant compte que du nombre et de la saillie des circonvolutions ; ce qui ne saurait être exact pour des cerveaux de volumes différents. M. Baillarger termine par les conclusions suivantes: 1° Le cerveau peut être déplissé presque complètement en enlevant peu à peu la substance blanche. 2° L'étendue de la surface du cerveau ainsi déplissé est de 1,700 centimètres carrés. 3° Le cerveau de l'homme, relativement à son volume, a beaucoup moins d’éten- due de surface que celui des mamifères infé- rieurs. 4° On ne peut, sans erreur grave, juger de l’étendue relative de la surface de plu- sieurs cerveaux de volumes différents, en ne tenant compte que du nombre et de l’é- tendue des circonvolutions. 5° Le degré de développement de Pintel- ligence, loin d’être en raison directe de l'étendue relative de la.surface du cerveau, semble plutôt être en raison inverse. Re Re SCIENCES APPLIQUÉES. MECANIQUE APPLIQUÉE. Soxperes annulaires pour les pompes d'épus- » sement. La soupape annulaire consiste en trois anneaux concentriques disposés en une py- ramide, et reposant l’un sur l’autre, et li vrant ainsi un libre passage à l’eau tout au- tour de la circonférence. L’anneau supé- rieur porte une tige, et les deux inférieurs ont des oreilles qui leur servent de guides lorsque le système de ces anneaux est en mouvement. Le principal avantage que présentent ces | soupapes est le passage plus considérable | qu'elles livrent au liquide et la diminution du choc; en effet, le choc occasionné par la fermeture des soupapes, est proportionnel à la surface en contact, et au carré de la hauteur ou distance verticale parcourue pendant la clôture; par conséquent, plus sont nombreuses les parties dont la soupape se compose, plus aussi sera grand le pas- sage ou le libre écoulement de l’eau, et | par suite aussi plus la charge sur la ma- | chine sera moindre et le choc diminué. | Ces soupapes ont d'abord été introduites | en Angleterre, dans des pompes de Ûm,760 de diamètre, dans des travaux de dessé- | chement près Wisbeach, et depuis elles ont été appliquées avec succès aux mines con- solidées de Polboro, ou enfin aux machines de distribution d'eau du Vauxhall à Lon- | dres. | (Technologiste.) | ECONOMIE RURALE. Culture de l'opium en Algérie, d'après les | données fournies par M. Bardy, directeur | de la pépinière d'Alger. q A re < \ 7 . | Voici le résumé des conditions favora- | bles déduites des dernières observations à | ce Sujet : 7h .H faut ‘un terrain doux, léger, Substan - lel, surtout très-perméable à l'eau ; S'il re+ tenait celle-ci, la racine unique du pavot qui est pivotante, grosse, charnue et molle serait bientôt détruite, Les terrains qui pa- raissent préférables sont ééux où le sable domine à peu près dans le$ proportions de deux tiers pour un liers d'argile. Ce terrain devra être amendé ün an à l'avance pa des engsrals courts, ef préparé pendant l'été par be labours profonds, de matrèré a rendre Ja terre aussi me ‘une’f du ussi meuble qu une PJanr Il est encore fort utile que la plantation SOÏt, autant que possible, à l'abri des vents de l’ouest; les pentes légèrement inclinces des versants qui regardent l’est semblent Offrir l'exposition la plus favorabte . Le semis doît être fait à l’autome : aus- sitôt après les premières pluies, les plantes ne tardent pas à paraftre, Elles s’entourent aus par nee végétation lente durant : dis . au printemps, elles donnent des g S CapSules d’une force. 1. he peuvent atteindre les semis {its poadant ou après l'hiver, forcés qu'iis Son ÉqA conditions Climatériques de toner leur fruit aussitôt que ceux qué Fon à SES quatre où cinq mois plus tôt. 1 °° Il peut arriver que, par un printemps PiuvIeUx, comme célui de cette année, par exemple, ces Sémis tardifs donnent de. fort beaux produits, mais ce cas arrivera rare- ment. | Il convient que le terrain soit divisé par planches de deux mètres de largeur axec » des sentiers de quarante à cinquante centi- mètres restant libres pour les opérations du sarclage, de récolte, ete.: la lonsueur des planches est “indifférente. On sème à la volée 2 kil. 500 grammes à 3 kilogramimes de graine par hectare. Les semis en ligne ne réussissent pas pour une graine aussi fine, parce qu'il est dificile @e l'enterrer à une profoneur cen- venable ; presque toujours il x a des lacu- nes, les graines qui se trouvent irop avani dans le sol ne peuvent lexer. Dès que les jeunes plantes ont quaire où cinq feuiiles, on doit les débarrasser des. mauvaises herbes, et supprimer les pieds superflus en les distançant en tous sens de 0,20 à 0,25. On conservera de prélérenee les individus vigoureux. Plus tard, lors- qu'on en reconnaitra la nécessité, on @on- nera un second binage et on veillera à ce qu'aucune plante élrangère ne s'élève dans la plantation. Lorsque les jeunes pa- | VOS Couvriront complétement le sol de leur feuillage, on cessera d'y introduire 1a binette, afin d'éviter de briser les feuilles qui sont très peu résistinies. À partir de ce Moment jusqu à l'époque de Ja maturité des capsules, il n'y a plus-rien à faire daûs | la plantation, si ce n'est d'arracher à lamain quelques herbes qui viennent se montrer cù et là, et dont on doit toujours être très Soigneux de purger le sol. | Une importante précaution à prendre pendant les opérations Jusarclage, c'est de ne pas blesser les racines principales ou l Loc “unte -an Q 3 ieS pivols, avec les instruments dont on se | Sert; autrement la plante dépérirait par la pourriture que produit l'épanchement de ses Sucs. Le pavot ne résiste pas à ja transplantation, on ne peut done employer ce moyen pour regarnir les Let En ; Rs tiques: quiSÇ Souieve pari action ue gaieis allachés à la queue du piston, qui retombe LA] 196 | vasuite par son propre poids, et que des évlindres compresseurs etéchauffés refer- ment et mastiquent de nouveau. Cet appareil fut essayé, en 1538, sur des modèles en petit, à Ghaïllot et plus tard au Havre, Des expériences plus im- portantes furent faites dans les ‘environs de Londres, par MM. Clegs et Saniuda ces; expériences, que M. Teisserenc fitconnai- tre en France, mirent hors de -doute la poss-bilité d'employer le système almos- phérique.M. Pim, trésoricr de la compa- gnie du railwail de Dublin à Kingstown, proposa el obtintde l'appliquer au chemin de fer de Kingstown à Dalkey, sur:3 kilo- mètres de longueur environ. Gette der- nière expérience, faite sur une échelle suffisante, a complètement réussi; M. Mallet , inspecteur divisionnaire des ponts et chaussées; en a donné la description détaillée. On sait qu’un actelégislatif à au- torisé Male ministre des travaux publics à consacrer une somme de 1,800 ,000 franes pour de nouvelles expériences; une telle mesuie: devait vivement exciter lesprit d'invention, .et c’est ce qui explique le grand nombre de communicationsrelatives aux chemins de fer atmosphériques , qui ont été faites cette année à l’Académie. Nous avons à nous occuper aujourd'hui que du mémoire de M. Arnollet, lequel concerne spéc'alement l’économie des frais d'établissement et de la force employée. Au chemin de fer de Dalkey, l'air du tube est directement raréfié, à l’aide d'une pompe àair mue par la machine à vapeur. Cet appareil marche avant et pendant le parcours d’un Convoi, mais resle ensuile inactif, Ainsi, dans le système almosphé- rique anglais, une {: ès-fort: machine exé-; cute un grand travail durant huit à dix minutes el se repose une heure ou plus; il est nécessaire cependant que la tempéra- ture de la chaudière se conserve pendant l'intermitténce, pour que l’appareil soil toujours prêt à fonctionner. Les dépenses, ls pertes et Iles autres inconvénients qui naissent de cetté marche discontinue, ont. engagé M. Arnollet à proposer un moyen deraréfaction différent. Dans son système, une machine de quelques chevaux de for- ce serait constamment employée à raréfier l’&ir de trois réservoirs, ayant Chacun une capacité au moins égale à celle du tube, ou d’un seul de capacité triple ; on ferait communiquer ces 1éservoirs, lorsque la pression n’y serait plus que 113 d’atmos- phère, avec le tube contenant de l’air or- dinaire, et. où s’établirait bientôt une pres- sion moyenne de 112 amosphère; cette raréfaction ferait marcher le piston et le convoi; à la fin du voyage, l'air, totale- ment refvulé dans les réservoirs, attein- drait la pression de 2j3 d’atmosphère, et l’action continue de la machine ramene- rait de nouveau cette pression à 113. Pour montrer les avantages de son sys- tème, M. Arnollet suppose un chemin de {er devant effectuer, à la vitesse de 60 ki- lomètres à l'heure, un transport annuel de 2,500,000 tonnes, poids net, en voya- geurs et marchandises, où par jour 700 ionnes distribuées sur dix convois. Ce che- min serait divisé ei relais de 5,000 mètres, chacun d'eux étant dessérvi par un moteur partiel. L'auteur trouve qu’il faudrait une Machine dé 126 chevaux pour raréfer l'air dans un tube de 5,000 mètres de longueur et dé 39 centimètres de diamétre, si Fon ailoptait 10 système anglais; (andis que 137 l'application qu'il propose n’exigerait, dans la même circonstance, qu'une machine de 3 chevaux, C'est-à-dire d’une force seize fois moindre. Ces nombres supposent que la longue soupape, qui ferme Vorifice lon- gitudinal du tube, ne laisse ipas rentrer d'air. M. Arnollet déduit dé plusieurs ex- périences rapportées par M. Mallet, que l’ap- pareil de Dalkey subit une rentrée de 15 imè- tres cubes d’air par kilomètréet parminute. En adoptant ce résultat, l’auteurtrouve que la force de s1 fuachine devrait être portée de 8 chevaux à 10; mais ce défaut de lappa- reil et la perte de force quil occasionne ne sont pas Suffisamment étudiés. Dans le système anglais, le téavail utili- sable dépensé, tant que la machine mar- che, est exactement égal au travail produit. La perte de force est donc totalement celle que représente le combustible consumé pendant lPintermitténce. Si-l’on adopte 113 d'atmosplière pour la pression de l’air du tube, on trouve que la machine doit agir pendant un temps à peu près double de celui que le convoi met à parcourir 1e re- lais, La première |moitié de ‘ce temps est employée à raréfier l'air du tube avant le départ, depuis Ja-pression extérieure jus- qu'a 113 d'atmosphère. . ; Quaut au: système propo.é par M, Arnol- let, si l’on adopte 113 d’atmosphère pour la pression que la machine ramène daus les réservoirs, le calcul montre que le tra- vail utilisable dépensé est au travail pro- duit dans le rapport de 5 à 3, d’où résulte une perte de force de.40 pour 100. Cette perte a Jieu lorsqu'on fait communiquer les trois réservoirs Où la pression est de 113 d’afmosphère,lavec le tube rempli d'air à la pression extérieure,afin d'obtenir la pres- sion, moyenne de 112 d’atmosphère. Car, s’il avai eté possible d’aspirer directement la moitié de l'an contenu dans les quatre capacités réunies, ce qui,eût conduit, com- me pour le système anglais, à l'égalité en- tre le travail dépensé et le travail produit, on eûLévidemment employé moins de force à expulser ls trois premiers sixièmes de l'air remplissant le tube, qu'à expulser, comme on est obligé de le faire, le qua- trième sixième de l'air des trois réservoirs. Dans le fait, Les deux premiers tiers de la masse d’air primilivement contenue dans les réservoirs sont expulsés une fois pour toutes, mais l’air du tube, refoulé par le piston voyageur, vient remplacer le second tiers de cette masse primitive, el c'est la force employée à l'expulser de nouveau qui compose en totalité le travail utilisable dépensé pour. chaque convoi. Or, un trouve par le calcul, el on l’admettra aisément, qu'on allégerait ce travail d’au moins 40 pour 400, en substituant à Ja seconde moi- lié, laplus pénible de sa tâche, lextrae- tion à masse égale, ‘et comparativement si facile, de la première moitié de l’air con- tenu dans le tube, substitution qui le ren- drait précisément égal au travail produit. Pour ce même système, en adoplant la traction de 13 kilogrammes par tonne, on trouve que, pour obtenir une vitesse de 60 kilomètres à l'heure, avec des convois de 120 tonnes, poids Lotal, il faudrait, à cha- que relais de 5,000 mètres seulement, soil une machine de 200 chevaux, soit une de 29, mais avec trois reservoirs ayant chacun une capacité de 2,000 mètres cubes, ou un seul dé 6,000! Ce serait, des deux parts, acheter bien cher l'avantage de donner, à une masse énolme, une Vilesse CXCESSIVE, 138 dont les dangers sont effrayants et sans re- mède. Avecdes convois de50 à60 onnes au plus, et'une vitesse de/30/à 40 kilomè= tres à l'heure, {la dépense’ séraïit {rois à quatre fois moindre, et la gravi.é des acci= dents disparaîtrait. L'économie et la pru- dence sont ici d'accord pour assigner une limite à l'exagération des avantages que peuvent offrir les chemins deifer. Malgré lesincertitudes qui nepermottént pas encore de reconnaître la supériorité que M. Arnollet attribue à son système, dans toutes les circonstances, ce système :pours rait être appliqué avecavantage sur un che: min de fer desliné à des convois peu mul- tiplés , et marchant avec une vitesse modé- rée , surtout s’il était possible de distribuer ces convois à des intervalles de!temps égaux, pendant les vingt-quatre heures du Jjour.etde la nuit. SCIENCES HISTORIQUES. Sur l'architecture de la renaissance en France; par M.;E. lAHS0x, M. E: Anson a la à Vinstifut dd9 archi- tetes britanniques, le 3t mars; un mé- moire «€ sur l’architecture de la renais- sance en France. » Nous donnerons en pen de mots une idée de ce travail. Z°TLe mémoire commence par quelques obser- vations sur le style flambovant francais, particulièrement quant aux faites élancés qui prévalaient à l’époque où ce siyle flo- rissait ; et il. y.estfait mention deplusieurs édifices, tant religieux que civils, dans lesquels on retrouve ce caractère. M. l'An- son rappelle alors les invasions des Fran- cais en Tlalie, sous les règnes de Char- les VIT, de Louis XII, de François I: et il fait remarquer l'influence de Fart italien avec lequel ils durent se famil ariser, et qui était arrivé à celte époque, sous le patronage des Médicis, à un haut degré de perfection ; il rappelle encore la révolution qui s’opéra en €e moment par toute l'Eu- rope dans les arts comme dans la religion. Après celte introduction, l'auteur décrit avec détail les nombreux monuments que l’on doit à Francois It", conime le château deFontainableau’et plusieurs édifices consi- dérables construits ou modifiés tant par ce monarque, que par la noblesse contempo- -raine du royaume, 1j fait remarquer ce fait que des artistes francais avaient été seuis chargés des premiers travaux exé- cutés sous Francois 1 à Fontainebleau, et que ce fut après que des artistes italiens eurent été appelés pour la décoration de l'intérieur, qu'on sengea à les employer aussi pour l’extérieur. Cet édifice présente un caractère nouveau et bien marqué, qui fait de son style un style de transition. Ce sujet est encore développé dans l'examen du château d’Ecouen, de celui du Louvre, et des ouvrages de Philibert de FOrme et autres, examen qui s’élend jusqu'à la En du quinzième siècle ; Je mémoire de M. P'Anson se termine par quelques re- marques dans lesquelles ilexalte la beauté . de détails du stylé de Ia renaissance, au- quel il assigne une place au second rang seulement, après les grands ouvrages du cinque cento de FItalie , et auquel il donne la prééminence sur les monuments que l'Angleterre doit à Fécole d’Elisabeth. 257 D et ee AE 730 : __ ARCHÉOLOGIE. Bibliothèque Royalede Belgique à Bruxelles. Ce riche dépôt doit ses commencements auxpuissants comtes de Flandre, qui, au retour de glorieuses expéditions, proté- geaient les lettiés et faisaient copier pour eux quelqués-uns de ces ouvrages qui, sem- blables au roman de la Rose, ont traversé les sièeles. Mais si les historiens n’ont pas migméué pour redire les grands faits, si la. misère du peuple a trouvé des annalistes, dtfæ encore à déplorer le manque d'une histoire complète de la littérature dans le nord de la France et le midi de la Belgique. Des matérianx ont été préparés par d'habi- es ouvriers, il ne reste qu’à les coordor- ner et les compléter. Le comté de Flandre étant passé à la maison de Bourgogne, comme tout le monde-le-sait, cette bibliothèque s'enri- chit de jour en jour; Philippe-le-Hardi y déposa plusieurs beaux ouvrages sur vélin que lon voyait encore derniérement , et entre autres" les Dialoguesde St-Grégoire , pape; et Josephde l’Ancienneté des juifs, manuserits.su* lesquels on pouvait lire l’aujographe du duc de Berry. Philippe-le- Bon lui donna de grands accroissements, ditun auteur ancicn,, et nonobstant que ce soit le prince surtout autres, garny de la plus riche eb noble librairie du monde, si estinoult enclin et désirant de chascunijour l'aecroistre comane ii fait. Pourquoi il a journellement et en diverses contrées grands clercs, orateurs, translateurs et escripvouins à ses propres Gai- ges occuper, etc. (1). Il'serait trop long d’é- aumérer ici les nombreux achats de livres qu'il fit; notons seulement qu’il adjoignit à sa bibliothèque celles du duc de Brabant et du comte de Namur, lorsqu’ileut hérité de leurstétats. Oceupé des grandes entre- prises qui remplirent sa vie et quidevaient le faire mouriw misérablement dans les plaines de Moôrat, Charles-le-Féméraire n’en fil pas moins copier pour son usage plusieurs volumes, parmi lesquels il est bon dé rernarquer là Cyropédie de Xéno- phon. Babibliotièque de Bourgogne est arri= vée à une des époques glorieuses de son hisioire; elle est citée comme une des mieux fournies et des plus riches de PEu- rope, et les savants du comté de Flandre pourront l’augmenter chaque jour deleurs doctes ouvrages : mais nous touchons à une page bien désastreuse dans: Fhistoire dé ces pays. L’astucicux Eouis XE, qui, tout en prenant le deuil de son bon parent Charles, s'avançait à grandes journées , afin de s'emparer de son héritage, donua trop de soueis à la jeune Marie pour qu’elle püt songer à continuer l’œuvre savante de ses pères : quelque temps s’écoulera dans cette négligence; il ne faudra rien moins, pour faire reluire le jour de cette rénais- sance, que le règne du puissant Charles V et la régence de Marguerite d Autriche, à juste titre si célèbre-par son esprit etses malheurs. 27 ouvrages ayant rapport à des objets différents, vinrent à la. mort de celte princesse augmenter la bibliothèque de Bourgogne : plusieurs d’entr’eux étaient composés par elle et écrits de sa main; d’autres frailaient de la musique qu’elle porta, ainsi qu'on se le rappelle, à un depré de perfection jusqu'alors: inconnu. Marie, 22 (4) David Aubert, dans sa Cronique de Nagles, 1bl, du roi, n° 6766, cité par Laserna Santander‘ ag. Zi, David Aubert était d'Hesdin. B 710 ‘reine de Hongrie , que Charles V nomma régente , avait aussi le goût de l’étude et elle ÿY donnait tout ie temps que lui lais- saient Ses graves occupations politiques. Jusqu’alors on n’avail fait que rassem- bler dés livres: Philippe Ii fivplus, il fonda la Bibliothèque, ordonna qu’on réunit tou- tes les riches es lilléraires éparses dans la Belgique, et persuadé que ce riche dépôt demundaitl uu gardien probe et instruit, il til choix de Viglins ab Ayta, chef et prési- dent du conseil privé, et lui donna annuel- lement pour gages et traitenient cent cmn- quante livres du prix de quarante gros, mon- noye de Flandre (12 avril 1859). Dès lors-la bibliothèque, par le fait de son existence, ne pouvait que s’agrandir chaque jour. En 1594, l’archiduc Ernest ordonna qu’à l'avenir dépôt devrait y être fait d’un exemplaire bien relié en cuir de tout livre imprimé en Belgique; l’année suivante, nouvel édit qui obligea les li- braires d’en déposer deux. Il re manquait à sa têle qu'un homme capable de lenri- chir de ses- notes, et de s’en servir pour des ouvrages utiles au pays. Déjà, en 1614, un premier inventaire dressé par Philippe Sterck, conseiller et commis des finances, el Paul de Croonendacle; conseiller etgref- fier des finances, avait relevéGL1 vol. mss. sur vélin, 191 su papier, et 750 livres im- primés. Les archiducs Albert et Isabelle, de qui la Belgique et surtout l’Artois ont conservé desi doux souvenirs, nommèrenl par lettres-patentes du 8 novembre 1617, garde de la librairie de la cour, le savant Aubert de Mire, dont les nombreux ouvra- ges Sunt connus de quiconque. à consacré quelques instants à notre histoire nationale, Ce fut sous lui et grâce à sa patiente invés- tigation que la bibliothèque arriva à un de ‘ses glorieux apogées. En effet, un grand nombre de mss. fut exploré et souvent des notes marginales en rappelèrent l’histoire en quelques lignes. On pouvait donc croire qu enfin le sort de la bibliothèque était assuré, il n’en fut rien. D'abord un violent incendie qui éclala, au commencement de février 1731, consuma entièrement le grand palais royal, à l’excption de la Gba: pelle, chef-d'œuvre. d'architecture gothi- que. Ce fut dans les souterrains qui lui servaient de caves que toutes les richesses bibliqnes échappées aux flammes furent jetées pele-mêle; à peine en dressa-t-on une liste incomplète, et le greffier au som duquel ils furent confiés, s'en occupa si peu qu'un grand nombre de personnes ignoraient l'existence de ce dépôt... En 1746, l'arincée francaise s'étant emparé de Bruxelles, le maréchal de Saxe quila com- mandait, usant du droit du vainqueur, nomma des commissaires pour l’explorer, et la Bibliothèque du Roi à Paris s'enrichit de ses dépouilles. En vain après la con- vention siwnée en 1769, les Belges récla- mèêrent-ils les livres enlevés, à peine pu- rent-ilsen recouvrer 80;1il leur futrépondu que le reste avait été acheté par des parti- culiers et que nul n'avait le droit de les faire rendre. Force fut done de se conten- ter: des ouvrages encore enfouis dans les souterrains ; ils en furent tirés par le zèle du comte de Cobenzl, nommé ministre plé- nipotentiaire de l’impératrice reine des Pays-Bas, qui consentit à se charger de ce travail. El le fit avec soin, transporta les li- vres et les manuscrits dans une vaste salle préparée par ses ordres, et chercha un homme capable pour lui en donner la } 11 garde. Il fut trompé dans son choix, car, en 1766, cemême ministre, dans son ar- deur pour les lettrés, ayant voulu fon- der une académie à Bruxelles, et le gou- vernement l'ayant chargé de fournir quel- ques notes sur la bibliothèque, il la trouva dans-un tel état de désordre er même de gaspillage qu'il dut faire révoquer Wou- ters à qui il avait donné cette charge. Ce- lui-ci, mécontentde se voir privé de ses fonctions, revendiqua comme lai apparte- nant les meilleurs ouvrages et tous ceux qui n’élaiént point portés sur le précédent inventaire, On ne put les lui refuser, etla bibliothèque se vit de nouveau réduite à fort peu de choses. Sur ces entrefaites, , le comte de Cobenlz, son protecteur, vint à mourir, mais l'élan était donné et son œuvre fut continuée. De labelle collection d'ouvrages précieux qu’il laissa, partie fut achetée avec l'argent du gouvernement, Cet heureux résultat était dû à l'empresse- mentde M. Gérard, et ce ne fut pas leseul service qu'ilrendit, Sur cesinstances, le mi- nistre favorisa les achats, la Société royale prit un accroissement rapide, la bibliothè- que s’enrichil des livres renfermes dans les monastères, des ouvrages curieux Jui furent donnés de toutes parts en: présent, et bientôt le local se trouva trop étroit pour renfermer Loutes ces richesses. Denouvelles visi-situdesétaientencore fur réservées. Pendantliesannées 1789 et 1790, époque de troubles et de confusions , les livres furent de nouveau pillés, et des per- tes nombreuses vinrent attrister les biblio- philes. Ce fut bien pis encore lorsque es Français, pénétrant en Belgique-et traitant ce pays en vainqueur, chargèrent quatre chairiotsdece au’ilstrouvèrent de plus pré- cieux et expédièrent le tout à Paris, pour être déposé à la Bibliothèque royale. Un moment de calme ayant enfin reposé les esprits et calméleffervessence révolution- naire, on s’occupa de dresser de nouveaux inventaires et de rasssembler ces débris (4795); trois hormmies'instruits furent char- gs de ce soin : conservons leurs roms ccm ne un point de repos pour quiconque considérera le malheur de ces temps : ce furent MM. Gérard, Orialset de Laserna Santander ; dès lors on vit la bibliothèque renaître pour ainsi dire de ses cendres; les livres furent recherchés de toutes parts, et lorsqu’en 1815 on rendit toutes les riches- sés-artistiques et littéraires , amassés par la république et l'empire, elle prit place parmi les plus riches dépôts de l'Europe. Maintenant son histoire est facile à pré- voir: chaque pas que lé XIX°siècle fit vers les études sérieuses fut pour elle un ae- croissement. Négiigée, ou pour parler plus vrai, privée pendant quelques années de la protection d’un gouvernement étranger qui s’imposait commme national, elle jeta un grand éclat lorsque les Belges eurent secoué le joug. Depuis cette époque , les chambres n’ont jamais négligé de prêter leur appui à ce riche dépôt, et comment pourrait-il en être autrement lorsque:tant de sérieuses publications prennent le jour en Belgique, que des commissions hista- tiquesse forment de toutes parts pourexplo- rer les vieilles chroniques, dont ies plus curieuses sont: éditées aux frais du gou- vernement, A. D'HÉRICOURT, 142 GÉOGRAPHIE. Voyage aux îles de Mangaréva ou Gambier, par M. Adolphe LESSON. 1V®e ARTICLE. {Voy. L'Echo des 27, 30 mars et 3 avril.) il est assez difficile de préciser les époques des divers règnes de Teoa et du régent Kopouni. Matua signifie en effet fils de Tua, et Tuanine, sœur de Tua. Or, Ma- tua ne pouvait être que le frère de la mère de Maputeca. Les missionnaires seuls peu- _vent lever nos doutes à ce sujet, Koupouni devait exercer la régence vers 1820, époque où le roi actuel n'avait que cinq ousix ans, .Ge devait être alors Kopouni, grand-prêtre, qui administrait l'archipel en 1826, lorsque Beechey vint y chercher une relâche. Ce Kopouni fut Parangaï ou père adoptif du roi, car la loi défendait de nommer régent un membre de la famille royale qui aurait pu s'emparer des biens et du pouvoir de son petit-fils et le faire mourir. Mais Kopouni, ambitieux et habile, essaya de conserver le trône. On se ligua contre lui, et après la déroute de son parti, il fut expatrié sur les îles basses où il ne fut pas poursuivi. Les Mangarévicns ne mettaient pas en doute qu'il n’y mourût de faim. Mais il y était à peine installé que des pirogues montées par des insulaires qui lui étaient restés fidèles vinrent lui creuser des fours à Popoï et le munir de provisions. Dans son asile il re- cevait d'abondants présents. Toutefois Ma- puteoa, en prenant le pouvoir, finit au bout d'un certain temps par lui accorder sa grâce ; il revint à Mangareva comme simple particulier. Le règne de Maputeoa me paraît concorder avec l’arrivée des missionnaires français? le 7 août 1834. Il y a longtemps qu'on l’a dit : l’homme est partout le même. Il se passe dans les coins obscurs du globe et sur de petits théâtres, ce qui se passe au sein des puis- sants états. L’ambition, la soif des honneurs er de la domination produisent les mêmes actes, et Kopouni, vaincu et pardonné, au- rait dû se trouver heureux de vivre paisible au sein de sa patrie.Mais Kopouni,déchu de ses titres, et avili par un pardon généreux, nourrissait au fond de son cœur une haîne qui se manifestait par des actes incessants. Clabaudant sourdement contre le choix de, certains chefs, contre les actes de, Mapu- teoa et ameutant le peuple au sein duquel il comptait de nombreux adhérents, il par- vint à se créer un parti assez fort pour ré- sister au pouvoir des chefs el du roi, qui n’osèrent rien entreprendre contre sa liber- ié. Tel était donc l’état d’hosiilité sourde où se trouvaient les îles Gambier quand les missionnaires y arrivèrent le 7 août 1834. {a scission des partis en présence dans ces îles favorisa la réussite de leurs projets ; et, succès inouï, huit mois après leur appa- vition, les idoles des faux dieux étaient ren- versées. Un chef d’'Akamaru, ennemi de Kopouni, donna l'exemple le 45 avril 1835 : - {e chef d'Akena limita le 20 du même mois. Matua, grand-prètre de Mangaréva, conquis par les prêtres français, prêcha lui-même au peuple la destruction des divinités dont il était le pontife, et, de sa propre main, 1l brûla les idoles auxquelles il avait tant de fois fait prononcer des oracles mensongers. abandon des croyances de toute leur vie ne peut être regardé comme un acte spon- tané. Le parti de Maputeoa, accusé de bà- tardise, allait s’affaiblissant, et l'heure de la chute du roi allait sonner. Matua comprit 743 T4 sarfaitement cette circonstance, et la con- | pulcoa n’a plus été compromis depuis lors. viction aidant, il abjura son vain ministère. Kopouni en effet était avec son fils le re- présentant vivace du paganisme. Sa puis- sance sur les insulaires était grande et il allait saisir le pouvoir, lorsque l’arrivèe des Européens dérangea ses projets. [Il voulut en vain S'opposer à l'introduction du chris- lianisme, il se rua à coups de pierres sur les prêtres catholiques ; mais, vaine fureur, le torrent l’entraina, et malgré ses prières, ses menaces, son parti n'osa pas se livrer à l'emploi de la force ouverte, et il.se vit contraint de s'enfuir av£é les plus compreo- mis de ses affidés sur les îles basses du récif (Akau), et là, il prit le titre de roi, en pla- çant lanouveile royauté en face de celle des îles Mangaréva. Une fois Maputeoa affermi sur son trône et le christ anisine triomphant, un message fut expédié à Kopouni pour qu'il éût à se soumettre. De la part de qui viens-tu, dit-il au messager ? Au nom du rot, lui répondit- on... Du roi, répliqua Kopouni, c'est moi qui suis le roi! Après le rejet des proposi- tions de paix, lesîles Mangaréva appelèrent sous les armes tous les hommes suscepti- bles de faire la guerre. Une flotte de piro- œues allait atlaquer j’usurpateur, mais les partisans de celui-ci voyaient chaque jour leur nombre diminuer. La désertion s'était mise permi eux. Les uns craignaient le massacre qui les épouvantait, d’autres se hâtaient de rallier le roi Mapuleoa. Beau- coup d’entre les plus compromis piacèrent leurs biens sous la sauvegarde de l’ex-grand- prêtre devenu le personnage influent de ces îles, el l’on dit même que c’est de cette époque que Matua acquit l’immense fortune territoriale qu'il possède, fortune bien plus grande que celie du roi. Ainsi les malheurs publics sont, pour certains hommes, la source de ces scandaleuses fortunes qui étonnent les consciences honnêtes, comme si, dans l’espèce humaine, il y avait autre choses que deux classes : les moutons qui se laissent manger et les loups qui les man- gent. Kopouni, malgré son courage, vit bien- tôt que les amis de la prospérité tenaient peu devant l’adversité. Abandonné de son parti en Europe, il aurait dû abdiquer; aux îles Mangareva, il jugea plus convena- ble de se ménager un traitement favorable. Il est juste de dire qu'il avait voulu fuir sur les îles Crescent, mais qu’on se refusa à l’v suivre. Kopouni se rendit auprès de l'évé- que des Gambier, M. deRochouse, et, après l'avoir intéressé à sa posilion, il le pria de solliciter du roi son pardon. M. de Ro- chouse y mit pour condition qu'il se li- -vrerait à merci , deviendrait meilleur et se ferait chrétien. Kopouni put rentrer à Mangaréva , mais tous ses biens furent confisqués. Le roi lui donna seulement pour dédommagement la petite propriété sur laquelle il vit. Quant au christianisme, on prolongea son instruc- tion, on apporta de nombreux relards à son baptème. On lui fit désirer enfin comme faveur, l'acte qui avait motivé de sa part une révolte qui avait pu anéantir l'œuvre à son début. Kopouni fut baptisé sous les prénoms de Jean-Baptiste, et l'ile compta ua catholique de plus. Ce chef, frappé dans ses biens terrestres et dans ses honneurs, dut s’humilier et dit en parlant de ses actes : J'ai été bien coupable, j'étais fou, j'étais ignorant, j'ai mal fait, et je serai sage à l'avenir. Ge doit être en 1835 que se sont passés ces faits, Le pouvoir de Ma- Ce roi, qui appuie sa couronne royale sous la mitre d'un évêque à7 partibus infi- delium , mérite bien que nous nous en oc- cupions quelques instants, ne fül-ce que pour tracer les premières lignes des annales de son royaume. Maputeoi donc n’a rien d'important par sa taille qui est médiocre. Le jeu de sa physionomie est froid et ses traits ont une expression dure. Quant àses manières, elles ont quelquechosedes habis tudes des créoles français, bien qu'entaz chées de uanaces sournoises et défiantes! Son regard, bien examiné, a toujours quel- que chose de douteux, et son air paraît in- quiet ct préoccupé. Son extérieur semble accuser 50 à 35 ans. Rien ne séduit donc dans son abord. 4 (La suite au prochain numéro.) | C9 Z SOMMAIRE DES ARTICLES CONTENUS/DANS, L'ECHO DES 24 ET 27 AVRIL SOCIETES SAVANTES. — ACADÉMIE DES SCIENCES, séance du #4 axril. —Societés botanique, d’horti- culture, linnéenne de Londres. — Institution des ingénieurs ctvils de Londres. SCIENCES PHYSIQUES. — Sur les quatre comètes visibles cette année. — Expériences sur la dé- charge électrique de la bouteille; MaTreucr. SGIENCES NATURELLES.— GéoLoGie. — De la chronologie des terrains et du synchronisme des formations; Constant Prevosr. — Sur les eauses qui peuvent produire des effets semblabies à ceux des glaciers; BOUÉ. — MINÉRALOGIE. — Sur quei- ques espéces minérales qui n'avaient pas encore élé observées dans les états pontificaux; Lavinio de MEpit1 SPADA. — BOTANIQUE. — Sur la fruclif- caiion des fougères. SCIENCES MEDICALES ET PHYSIOLOGIQUES. —$Sur l'étendue de la surface du cerveau et de se: rapports avec le développement de l'intelligence ; BaizLarcer. — Médication curative de la fièvre intermittente; dr BRETONNEAU. SCIENCES APPLIQUÉES. — MÉCANIQUE APPLI- quée. — Soupapes ananlaires pour les pompes d'épuisement. — De la fabrication des plumes métalliques. — Nouveau système de chemin de fer atmosphérique ; ARNOLLET. — ÉCONOMIE RU RALE. — Culture de l'opium en Aïlgérie, d'après # Jes données fournies par M. Barpv, directeur de | la pépinière d'Alger. SCIENCES HISTORIQUES. — ARCHÉOLOGIE. — Églises de Cologne. — Sur l'architecture de la renaissance en France ; E. F'ANSON. — Bibliotkc- que royale de Belgique à Bruxelles, — GEÉOGRa- prix. — Voyage aux iles Mangareva ou Gambier; A. LESSON. BIRLIOGRAPHIE. + Bibliothéque de l'École des Chartes, revue d'érudition historique, philosophi- que ct littéraire, publiée par la Société de l’École es D TT | > D “Re qe royale des Chartes. NOUYELLES ET FAITS DIVERS. | ll "| IMPRIMERIE D'A, BLONDEAU, RUE RAMEAU, 7, | | ! | { Dousrlème année, Parîis.—doudi, 1mai 1845. te N, &® L'ÉCHO DU MONDE SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES EN L'Écao pu MoxDE SAVANT parait le SEUDI ct le DIMANCHE de chaque semaine et forme par an deux volumesde plus de f 200 pages chacun On s’abonne à Pants, rue des BEAUX-ARTS, N. 6, et rue de la EHAUSSÉED} ANTIN, 3, et dans les départements € des Messageries, Prix du journal » PARIS pour un an, 25 fr.; 6 mois, 13 fr. 30, trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 30 fr, chez les princi; aux libraires, { dans les bureaux de poste et 16 fr., & fr. 80. À L'ÉTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Adresser tout ce qui concerne le journal à M. le vicomte A. de LAVALET TE, directeur et rédacteur en Er On rerd compte des ouvrages et mémoires scientifiques, soit français, soit étrangers, qui sont adressés, sans FRAIS, au bureau du Journal.” » ACADÉMIE DES SCIENCES. Seance du 28 avril. M. Dutrochet lit un rapport sur les tra- vaux de MM. Payer et Durand (de Caen), relatifs au phénomène de la pénétration des racines dans le mercure. —M. Brongaiart lit un rapport sur un mé- moire de M. Duchartre, intituié : Recherches anatomiqueset organogeniquessur laClandes- _ tine. Aprèss’étre livré à une longue apprécia- ton des faits intéressants contenus dans le travail de cejeune etsavant botaniste, ilcon- cut à l’inseriion de son mémoire dans le Recueil des savants étrangers. Nous donne- Trons prochainement le rappo:t de M. Bror- gniart. — M. Gaudichaud a lu aussi une commu nicalion relative à la botanique; que nous ferons connaitre à nos lecteurs. — M. Despretz lit un travail qui a pour titre : Obser vaiions sur la limite des sons graves et aigus. Il rappelle d'abord les limi- es indiquées par les auteurs. D’après Chaldni les sons les plus graves perceptiples à l’o- reille humaine correspondent à 30 vibra- tions simples par seconde.M. Biot et d’au- tres physiciens ont admis le nombre 32, qui est ie ton le plus bas de l'orgue. Sauveur admet le nombre 25. M. Despreiz prétend qu lil aurait fallu, dans ces expériences, classer ce son par rapport à un autre son bien déterminé. Sans cette condition il reste du vague sur la va- leur de l’expérience. . M. Savart a considéré comme musical un son produit dans son appareil par 7 à 8 chocs ou 14 à 16 vibrations simples. Mais par ses expériences il fut conduit à penser qu'il n’y avait pas de limite pour la percep- tion des sons, — M. Despretz a cherché à répéter les éxpériences de Savart avec l'appareil de la Facullé des sciences légèrement modifié, et il a trouvé que le son le plus grave percep- üble de l'appareil est à lunisson avec sol; il correspond à 96 vibrations simples par secondes ; l’at correspondant à 128. Le nombre des chocs était de 15 à 16, ce fui équivaut à 31 vibrations simples , ce son n'était pas entendu. On remit appareil dans l’état où il était Le les expériences de Savart, c’est-à-dire ‘ec une seule ouverture, le son appréciable 1 plus grave ne changea pas sensiblement, il correspondait toujours à 96 vibrations: cependant le nombre des chocs était ré- duit à moilié, il était d'environ 8 par se- conde. Si ces observations sont exactes, ajoute M. Despretz, M. Savart a probablement été induit en erreur par l'intensité du son rendu par son appareil. Le savant physicien met sous les veux de j'Académie un diapason donnant l’ut du vio- oncelle, et qui, au premier abord, paraît beaucoup plus g grave même à des oreilles exercées. Vo\ons maintenant les sons aigus et cherchons à exposer les résultats de M. De pretz. Wollaston pense que le cri de la chauve- souriset celui du grilton des champs forment la imite dela perception des sons. Il croit que des sons les plus graves de l'orgue aux sons les plus aigusde ces insectes les vibra- tions ont six à sept cent fois plus de rapi- dité; ce qui porte la limite supérieure entre 19,000 et 22,000 vibrations simples. Sau- veur fixait le nombre le plus élevé à 12,400:Chaldni s'arrêta à 22000 vibrations. Savart,sur des verges,a trouvé le nombre de 33,000, qui tantôt fut entendu, tantôt nele fut pas. Les tuyaux sonores ne l’ont conduit qu’à 20,000. A l’aide d’une roue dentée, le même physicien prouva que la limite su- périeure pouvait être évaluée à 48,000 vi- rations simples; ainsi, d’après Savart, l'o- reille humaine perçoit encore un son .résul- tant de 48,000, quand ce son a suffisam- ment d'intensité. M. Despretza voulu voir jusqu'où l’or- gane de l’ouïe conserverait la faculté, non pas Seulement d'entendre, mais de compa- rer les sons, et à l’aide de diapasons, dis- poséS de manière à donner sensiblement ré 10, ilatrouvé que l'oreille peut entendre, apprécier et classer avec plus ou moins de difficulté des sons depuis 72 jusqu'à 73000 vibrations simples. Ges nombres posés, M. Despretz cherche à en tirer quelques applications, à la méde- cine d’abord, puis à la construction des ins- truments. Il pense qu'il serait peut-être possible ; en appliquant sur le front un dra- -pason doué d’une certaine force vibratoi- re , de produire des effets semblables à ceux qu’on obtient avec les douches. Ce ré- sultat est facile à concevoir quand on a en- tendu l’un des diapasons vibrer dans l’en- ceinte académique, et fatiguer bientôt l’o- reille par l'étendue de la “vibration : voilà pour la médecine. M. Despretz tire encore qhelques conclusions relatives à la cons- truction des instruments, mais il nous est impossible de le suivre dans ces faits de détail qui, pour être bien compris, néces- seraient de longues descriptions que nous défendent l” espace et le temps. — M. Millon présente un travail intitulé : Recherches sur le mercure et sur quelques unes de ses combinaisons. Dans ce travail , l'auteur commence par étudier la distillation du mercure, et l'expé- rience lui a fourni des résultats très dignes d'intérêt. Il suffit, en effet , d’un milliè- me ou même d’un dix-millième de métal étranger pour que le mercure soumis à la Cl tillation parallèle de deux cornues pré- sente les différences les plus caractéristi- ques. Un dix-millième de plomb ajouté au | mercure arrête presque entièrement sa dis- tillation. Ainsi, pour une opération, dans une cornue À , l’on place 100 grammes de mercure additionné de 1110000 de plomb.Le mercure distillé n’est que de 5 grammes ; dans une cornue B, le même mercure sans plomb distilla 67 grammes. Le zinc a été substitué au plomb, toujours dans la pro- portion d’un dix-millième. L'influence s’et exercée dans ke même sens. L’addition d'un millième et d’un dix-mil- lième d’or n’a rien changé au mode de dis- tillation. Le jrlatine a exercé une action inverse de celle du plomb et du zinc; il accélère la distillation , mais moins que le zinc et le plomb ne la retardent. Aussi, agissant tou- jours sur 100 grammes de mercure, M. Mil- lon a trouvé que dans le cas d'addition de 1110,000 de platine, 89 grammes, 5 ont dis- tillé, tandis que, sans addition , 70 gram- mes seulement ont passé à la distillation. M. Millon passe ensuite à l’étude du do- : rage du mercure; pour cela, le professeus- 7 du Val-de-Grâce suit à peu près une méfho- de ind quée par M. Etteling et M. Buféè méthode qui repose sur une véritah#Té- duction au mercure par la voie sèdfé Der D à cette M ethOUe par M. Millon, consige réduire le composé mercuriel dans un CS rant d'hydrogène ; sous l'influence de ce gaz, lecomposé mercurielse décompose,son courant provoque l’expulsion de l’eau qui accompagne la réduction des composés mer- curiels en même temps qu’il aide à la con- densation du mercure dans le renflement du tube où il doit être recueilli et pesé. Tel est le principe de la méthode suivie par M. Millon; nous ne nous arrêterons pas aux déla Is de son application. M. Millon termine son travail par des re- marques sur le bioxyde et l’oxydo-chlorure de mercure. —M, Jules Lefort présenteun mémoiresur les proto-sels de mercure etsur les pro- duits ammoniacaux qui en résulleit. Ce travail comprend l'étude de plusieurs pro- t-cels Ge mercure. L'auteur a d'abord cher- ché à dorer à l’aide des méthodes d'analyse nouvelles,le plus grand nombre deséléments contenus daus ce; différents sels, Il l’a fait par des procédés que nous ne chercherons pas à apprécier, et il a trouvé qe tous ces sels sont anhydres et monobasiques; les ni- trates seuls ont offert une exception très remarquable. Ces différents sels neuvent: être rattachés à un groupement tout à la fois polyatomique et hydrique (Hg? O)?, Ho. Ce groupement subirait en même temps, dans son union avec l'acide nitrique, les rè- gles des bases polyatomiques et des bases hydriques. Nitrate biatomi- que neutre, AzO5, HO (Hg?0,?, HO, TS LS 748 Nitrate biatomi- que acides we " + AZOSWHa2Q)?, HO4A2z0%, AO ,/H0/2. Le même selldes. ; AR: 4 hydratés. A205 (Hg?0)24:4705, HO. Nitrate intermé- AOL diaire. 3AzZ03 (Hg?0) 2H0+Az08;H0. Ce nitrate intermédiaire représente une combinaison de nitrate neutre el de nitrate acide. Dans ces combinaisons successives on remarque constamment une élimination d’eau, ainsi que cela s’observe d’ailleurs dans toutes les combinaisons salines. M. Lefort étudie ensuite Paction des al- calis et de l'ammoniaque caustique. sur les proto-seis de mercure. On sait que M. Gui- bourt, le premier, annonça que le proto-ni- traté et le proto-chlorure de nrercure en présence de la polasse où de la soude caus- tique, donnaient un mélange de mercure métallique et de bioxyde de mercure, au lieu de protoxyde comme on 16 péusail. L'on crut à cette époque, et quelques chi- mistes croient encore que l'ammoniaque se comporte différemment, el l’on a assigné certaines propriétés aux COMPOosés qui pre- naient naissance alors. Il n’en est point ainsi cependant, et l’ammoniaque se com- porte comme les autres alcalis. Aiñsi toutés les fois que l’ammontaque caustique affaiblie ou concentrée agit sur un sel mercuriel de protoxyde, on retrouve dans le produit noir où grisàtre qui se for- me la propriété de blanchir une lame d'or. On y constate en oulre tous les caractères qui appartiennent aux bi-sels de mercure ammoniacaux qui peuvent se former.en vertu de la réaction propre de Fammomia- que sur les bi-sels de mercure. Le proto-chlorure de mercure donne seul ue Avec J’'ammoniaque caustique un mélange . toujours composé de même; mais cette 4, constance de composition s'explique très bien par l'insolubilité complète du préci- pité blanc, insolubilité qui égale pour ainsi -dire celle du mercure métallique. Avec tous les autres sels la proportion de mercure || s'accroît en raison de la solubilité du bi-sel ammoniacal, soit dans l’eau, soit dans l’am- moniaque caustique. M. Lefort termine son travail par quel- ques considérations sur le mercure soluble d'Hannemann. ; Eh. SCIENCES PHYSIQUES. CHIMIE. Sur la composition du sesquichiorure de chrome ; par M. EUG, PELIGOT. = Dans le travail sur le chrome que j'ai eu l'honneur de communiquer à l’Académie des sciences, dans Ja séance du 14 octobre dernier, j'ai été conduit à modifier notable- ment l'équivalent de ce métal ; j'ai propo- sé de remplacer le nombre 351,8, qui ré sulte des expériences de M. Berzelius, par le nombre 328, en m’appuyant sur les ana- lvses de l’acétate de protoxyde de chrome que j'ai fait connaitre, et sur plusieurs au- ires données analytiques qui sontConsiguées dans mon Mémoire. J'avais le projet de chercher dans de nouvelles analyses de quelques-uns des composés du chrome, la confirmation de ces premiers résultats, lorsque M. Dumas m'invita à remettre des échantillons de sesquichlorure de chrome à M. Pelouze qui avait manifesté le désir de fixer J'équiva- OTHRE La F AAA «a ba0" lent de ce métal par la méthode analytique que cet habile,chimiste vient de faire con-. tout! récemment, et qui con-. siste à mettre les chlorures:en contactavec | des poids connus d'argent dissous dans la" naître cide azotique. Avant de remettre à M. Pe- louse les échantillons qu'il désirait tenir de moi etque j'ai préparés avec un grandsoin, j'ai été porté, par un sentiment de curiosi- té qu’il comprendra et qu'il excusera sans nul doute, à essayer par celle même mé- thode l'analyse du clorure que je lui desti- nais. La composition de ce corps, qui est représentée par trois équivalents de chlore et 2.de chrome, Cl:Cr?, a été établié il y a longtemps par M. Berzelius; mais le célè- bre; chimiste suédois connaissait mal Îles propriétés de ce chlorure, car il lui attri- buait une solubilité dans l’eau qu’il ne pos- sède nullement dans son état de pureté. J'ai montré, en effet, que le sesquichlorure de chrome sublimé, qu’on obtient en ma- gnifiques cristaux violets lorsqu'on fait agir le chlore sur un mélange d'oxyde de chro- meet de charbon, sous l'influence d’une température élevée, est entièrement inso- luble dans l’eau froide comme dans l’eau chaude; qu'il se dissout, au contraire, en toutes proportions dans l’eau qui renferme une pelite quantité du protochlorure de chrome, CICr, que j'ai fut connaître. J'ai appelé l'attention sur le fait, jusqu'ici sans précédent dans les annales de la science, du changement moléculaire qu'éprouve ins- tantanément l’une des substances minéraes:| les plus stables, par Lx seule présence d’u- ne quantité irès-pelile d’un autre corps composé des mêmes éléments: j'ai dit qu'il suffisait que-l’eau tint en dissolution 1110,000.de protochlorure de chrome, pour acquérir cetle action dissolvante ; d’a- près de nouvelles expériences, je puis ré- duire aujourd’hui cette quantité à 1140,000. et je ne doute pas qu’on puisse, en opérant avec des précautions convenables, la dimi- nuer encore beaucoup. Je n'avais pas songé à appliquer à l'analyse du sesquichlorure violet cette action di:- solvante, ou plutôt décomposante, du pro- tochlorure de chrome. J'avais néanmoins exécuté cette analyse en chaulfant ce corps avec un mélange de nitre et de carbonate de soude pur, et en déterminant, par les méthodes ordinaires, le chlore et l'acide chromique fournis par le résidu de cette calcination. Comme mes analyses, que je n'ai pas publiées, s’accordaient avec les résultats de M. Berzelius, je n'avais pas poussé plus loin cette recherche. La métho- de indiquée par M. Pelouze me faisant es- pérer de Iever les doutes qui peuvent res- ter dans l'esprit des chimistes sur la néces- sité de modifier l'équivalent du chrome, j'ai dù chercher avec empressement à l’ap- | pliquer à l'analyse du sesquichlorure, J'ai donc e:sayé de doser le chlore que renferme cecomposé, au moyen d'une dis- solution d’azotate d'argent litré ; le sesqui- Chlorure avait été préalablement dissous dans l’eau froide à l’aide d’un très-petite quantité de protochloruwre de chrome, Voici le résultat de cette analyse : log, 700 de sesquichlorure ont exigé 70€°c:,5 d'une dissolution d’azolate d'argent titré ; celte dissolution contenait 1gr,3216 d'ar- gent dissous dans 100 centimètres cubes de liqueur. Ce volume représente 44,h de chlore dans 100 de chlorure de chrome. POPLLNTE RS 780 chlore, calculée avec l'équivalent du chro- me 351,8.de M, Berzelius, et67,0 avec l'équivalent 328 que j'aipropost. | Ces nombres s'éloignent, tellement’ @u résultat que j'ai oblénu, que je n'ai pas Hié- sité à considérer celte analyse comme enta- chée d'une grossière erreur. J'ai fait une seconde analyse : 0gr,884 de chlorure violet, dissous par la présence de 05,045 de protochlorure, ont exigé, pour la précipitalion du chlore, 100 centinètres cubes de la dissolution Utrée représentant Ogr, 449 de chlore. En déduisant les 0gr,0258 de chlore qui appartiennent. au protochlorure de chrome (lequel renferme 57,4 de chlore), il reste 5r,8897 ; soit 46,1 pour 100. 5 Une troisième analyse, exécutée sur Our,500 de chlorure violet, a donné 4/.0 de chlore pour 100 de sesquichlorure de chrome. e Ainsi, ces analyses conduisent à. une composition tout à fait différente de celle qui est admise par tous les chémistes. En présence de ce résultat, et plein de con- fiance dans la méthode d'analyse que j'a- VaisS suivie, j'étais d'autant plus disposé à confesser immédiatement la faute que j'a- vais commise en attribuant au sesquichio- rure de chrome une composition inexacte. qu'ayant analysé par cette même méthode de beaux cristaux de chlorure vert hydra- té obtenus, soit en faisant cristalliser lente- ment la dissolution aqueuse du chlorure, soit en décomposant le chromate de plomb par l'acide chlorhydrique et l'alcool, j'étais arnivé à des nombres qui s'écartaient aussi beaucoup de ceux que j'ai publiés précé- : demment. ue En effet, ce composé, dont j'ai exprimé la composition par Ja formule CBCr2 12 40, en admettant qu'il contient 28,8 de chlare. ur'a donné les résultats suivants : O£r,500 de éhlorure vert. ont. fourui 0,550 de chlorure d'argeat, soit 27,3 de chlore pour 100. Néanmoins, avant de prenüre le parti de revenir sur Ja composition de ces corps, | j'ai dû répéter mes analvsesen employant ies procédés dont je m'étais servi précé- : demment pour vérifier la composition du | chlorure vert cristallisé. 2 grammes de ses- quichlorure violet ont été chauffés avec 18 grammes de nitre pur et 10 grammes de | carbonate de soude cristallisé également | pur; le résidu a été dissous dans l’eau chau- de rendue forlement acide par l'acide aze- tique. Cette dissolution a exigé, pour Ja précipitation du chlore, 289 centimètres cubes d’azotale d'argent titré. Le chlorure violet a fourni, par consé- quent, par cette méthode, 65,3 pour 100 de chlore. On a recueilli le chlorure d'argent, après avoir mis dans ja liqueur un excès d’azotate dargent; il pesait àgr,280, soit 65,6 de chlore pour 100 de chlorure de chrome, L'échantillon de sesquichlorure de chro- me, qui a fourni ces nombres, est celui-là h4,h de chlore. J'avais obtenu, avant la publication de mes recherches sur le chrome, 65,4 et 65,1 de chlore en apalysant ce même chlorure par le nitre et le carbonate de soude, Ces résultats s'accordent, ainsi que je Pai dit pré- cédemment, avec ceux de M. Berzelius. Hs” viendraient même à l'appui de l'équiva- mème qui avait donné par l'autre méthode Or, la formule CI8 Cr? exige 65,3 de | lent déterminé par cet illustre chimiste, 751 si l'on pouvait regarder comme exacte, à pius dé 2pour 100/près l'analyse d'un chlo- rure-volatilexécutée en le chauffant dans le: but d'opérer sa décomposition et l’oxyda- tion du métal qu'il contient. L'analyse du chlorure vert cristallisé, faite en opérant la précipitation du chlo- rure d'argent sous l'influence d’une ébulli- non pr olongée de la liqueur, a douné les résultats suivants : 1g,000 ont fourni 18,570 de chlorure d'argent fondu ; soit 38,7 de chlore pour 100. Cette analyse vient confirmer, par con- séquent, celles qui sont déjà relatées dans mon mémoire sur le chrome. Il résulte donc de, ces expériences que, par une exception singulière, le sesqui- chlorure de chrome anhv dre ou hydraténe laisse pas précipiter la totalité de-son chlo- re quand on traite sa dissolution froide par une dissolution d’azotate d'argent employée en excès. Il. est très vraisemblable que ce corps, en ‘présence de l’eau, donne nais- sance à un chlorhydrate d’oxychlorure, dont la composition à l’état cristallisé est représentée par la formule 2CIH, Gr2CI02, 10H0. Inadmettant que l’azotate d'argent préci- pite-seulement le chlore de l’acide chlorhv- drique, le chlorure violet, devenu soluble, devrait fournir 44,5 de chlore pour 100, et’ le chlorure vert cristallisé, 26,5. J'ai trouvé pour le pr a kh,4,:46,4 et 4h,0 ; ét'pourle second, 2 J ajouterai que le nouveau eee ble composé Cr2Cl0?, qui correspond au sesquiorytle de chrome Cr205 et a l'oxychlo- sure Cr?j20; (on sait que j'ai obtenu ce dernier corps en:exposant à l'air le proto- chlorure de chrome), présente une telle instabilité, qu'il se décompose par l’ébulli- Wion/de la liqueur qui le contient ; en abon- donnant même pendant quelques jours une dissolution verte et limpide dont on a d’a- bord précipité l'acide chlorhydrique par un excès d’azolate d'argent, celte dissolu- hon se trouble par Suite de la décomposi- Lion incessante du composé Cr?C102. je me propose d'étudier avec soin les propriétés de ce nouveaa COFPS, qui appar- lient à une série de composés dont la chi- mieinorganique n'a fourni jusqu’à présent que de rares exemples, et dont la produc- tion jettera sans doute quelque lumière sur la théorie relative à l’action de l’eau surles chlorures métalliques. ï "> 9e: SCIENCES NATURELLES. GÉOLOGIE. De la chronologie des terrains et du synthro- nisme des formations; Par M. CONSTANT PREVOST. (Suite et fin.) : Après avoir reconnu la complication des divers effets produits simultanément-dans lestmers actuelles, et avoir établi qu’à cha- que époque antérieure, de “emblables effets ont également eu lieu Synchroniquement, ou pourra distingyer les formations fluvio- marines des formationsmarines exclusives, de tous les temps, aux caractères suivants : 1° Formations fluvio-marines. Prédomi- nance des sédiments alternativement argi: leux et arénacés régulièrement stratifiés ; : abondance devégétaux terrestres et par suite d’amaset de bancs de charbons ; ip à 152 sence d'animaux fluviatiles ou terrestres -associésdans les mêmes couches à des ani- maux marins. On peut ajouter que, dans les formations fluvio-n arines pélagiennes, les argiles prédominent ‘sur les grès, que les fossiles sont bien conser vés, qu'ils sont! isolés ou groupés avec:ordre par familles el par lits, que les fossilles marins rappel- lent des animaux de haute mer; enfin l’ab- sence presque absolue des Polypiers pier- reux. 9 Formations marines. Prédominance de roches calcaires composées de fragments plus où moins atténués, mais reconnaissa- bles, de coquilles marines et surtout de nombreux madrépores, et, à plus forte-rai- Son, des, bancs de Polypiers en place. La rareté et l'isolement de débris végétaux alors Presque toujours roulés, de squele- tes entiers, l’entassement sans'ordre de coquilles univalves et bivalves, ‘ittorales et pélagiennes, la désunion des valves, le mélange avec des galets, etc., peuvent être donnés comme des caractères complémen- taires. Si de ce.point de vue élevé l'observation de ce qui se passe mainte- nant sous nos yeux, et sans s'arrêter à des anomalies explicables , on embrasse d’une manière générale l’innombrable série ‘des couches alternativement argilo-arénacées et calcaires qui composent l’ensemble des terrains du centre de l'Europe, on voit se dessiner deux grands groupes dont les ca- ractères particulers'sont ceux qui viennent d'être signalés, et ne peuvent pas être ats tribués à | l'époque, mais au mode de for- mation, puisque lé$ mémbres de ces deux grands groupes $ ’enlacent et alterpent un grand nombre de fois Sur une épaisseur ininense qui annonce la persislance des deux causes pendant un temps! très long. " que fournit D'une part: Formations ur ines. Bancs de Polypiers dès mêrs tropicales Amas coquilliers des rivages et des bas- fonds actuels. Faluns de Palerme, de Syracuse, de Dax; |; ‘de.Bordeaux, de Touraine, crag de! Suf=r'À folk, etc. Li Calcaires circummediterrannéens0° | grossiers parisiens. ‘101 ! Craie de Maestricht, de Meudon, d’Angle- terre. Calcaire de Portland. Coral rag, etc., calcaire à polypiers de Caen. -Calcaires oolitiques. supérieurs. moyens. inférieurs. Calcaire à encrines, à gryphées. Muschelkalk. Zeichstein et magnesian limestone. Calcaire carbonifère. dévonien. silurien, etc. cipolin. Te marbre saccharoïde, ete: : -- J49%cCr H —s D'autre part : Formations funioanart Ines, Substances. et: Vases avec amaside bois qui encombrent l'embouchure des fleuves de sont emportés par la mer, Argiles subapennines. Marnes et argiles tertiaires. Marne et argile de Londres. — et argile plastique. Gault et couches argileuses arénacées du grès vert. 153 Argiles dés Weald, grès de Tilgàet.et Has- tings. Argile de Honfleur et de Kimmeridge. de Dives et d'Oxford. , grès et charbon de terre de Brora et ne Yorkshire. Argiesél-grès à ignite de lias. Houille de Petit-Cœur. Les marnes, grès à végétaux et charbon du irias. Le terrain houiller. Charbons dévoniens et de la Loire. Schistes à graphtolites. Anthracite, graphite. Phyllades, stéaschistes, etc. En résumé, pour classer par ordre chro- nologique es matériaux qui constituent Je sol et caractérisent les terrains, on doit, préliminairement, grorp@r ces matériaux en séries partielles, d’après leur origine ou leur mode de formation. Il faut comparer les terrains entre eux dans les formations de même sorte; en pre- nant pour type celles qui sont les 'plus-gé- nérales, les plus constantes; si les forma- tions marines madréporiques ou bancs de Polypiers se rencontraient dans tous les étages du sol, ce seraient eux qui devraient servir de base à la classification des ter- rains, et ce serait l'étude des Polypiers fos- siles qui pourrait le mieux faire connaître les changements organiques et spécifiques qui se sont opérés sous la seule influence dutemps. À défaut, on peut prendre les calcaires grossiers à coquilles marines et à polypiers de Loutés les’époques, puis les roches aré- nacéës ! argileuses et charbonneuses qui sont en connexion intime, et qui alternent avec eux. Il:ne reste plus qu’à annexer à ces premières séries fondamentales, les for- mations aqueuses, estuariennes, fluviatiles, lacustres, palustrines, travertines , etc. , puis les formations ignées synchroniques correspondantes ; de cette manière, l'étude du sol devient, comme on le voit, aussi | simple et facile:que méthodique. Le synchronisme est done, pour l'étude du sol et pour celle de l’histoire de la terre, un principe fondamental qui doit être pris en premitre et sérieuse considération, car il y a synchronisme dans les phénomènes, dans les événements comme dans les pro- | duits ; on retrouve le synchronisme dans les grands faits comme dans les plus petits détails. Le synchronisme, qui est la contempo- ranéité de causes différentes agissant simul- tanément, semble d'autant plus difficile à admet re tout d'abord en géologie, que les cffets de ces causes apparaissent sur tous les points, dans un ordre successif ou alter- natif; aussi a-t-on déjà taxé le synchronis- me géologique d’hypothèse ingénieuse, mais | qui se trouve en contradiction avec les faits, 1ou, comme on le dit, contraire à l'évi- |dencé. De même qu'il y a synchronisme de for- mations, de roches, de minéraux, il y a synchronisme d'existence entre les êtres | organisés de toutes les classes, de tous les ordres, de toutes les espèces ; entre les vé- gétaux et les animaux; entre ceux destinés à vivre sur les terres, ou dans les eaux douces, ou dans les mers, sur les rivages, ou dans les profondeurs, etc. Par consé- quent, si, comme cela est certain, des cir- ‘constances analogues à celles dont nous sommes témoins, ont existé aux époques antérieures, les êtres devenus fossiles dans 754 le même temps n'ont pu être les mêmes partout ; et, bien plus, des êtres semblables ont dù être enfouis à des époques bien dif- férentes. tFAÈRE Il résulte de ces dernières considératiüns que, si les corps organisés fossiles peüvent servir à caractériser les formations, il s’en faut qu'ils puissent être employés aussi sû- rement à caractériser les terrains. Les documents fournis par les fossiles, pour l’histoire de la terre et des diverses phases par lesquelles elle a passé, sont sans doute très précicux, mais il faut une grande prudence pour en user avec succès et sur- but pour n’en pas déduire des conséquen- ces telles que celles que beaucoup de pa- léontologistes dounent chaque jour comme des vérités déduites des faits, et que dans le monde on accepte comme tels, malgré leur invraisemb'ance, pour ne rien dire de plus. Rien n’annonce non plus, dans une autre hypothèse qui cadre mal avec la première, que l’organisation, d’abord simple et rudi- mentaire, aurait été se perfectionnant par suite de changements successifs ou subits survenus dans la nature des milieux am- biants, etc. Tout semble démontrer, au contraire, au géologue observateur, que les êtres vivants ou fossiles, les plus nouveaux comme les plus anciens, appartiennent à un grand et même plan d'organisation conçu dans son ensemble, et non exécuté pièce à pièce, et, pour ainsi dire, suivant des circonstances : fortuites ou les besoins de chaque moment: On peut presque affirmer que, lorsqué les roches les plus anciennes, dans leSquel- les nous distinguons les premiers vestiges de corps organisés, ont élé formées, le globe terrestre et sa surface étaient déjà dans les conditions presque analogues à cel- les qui l'entourent aujourd’hui ; que les vé- gétaux et les animaux fossiles ne différaient pas essentiellement, par leur organisation, des végétaux et des animaux vivants, et que les êtres actuels auraient pu s’accommoder de l’ét:t extérieur de la terre à l’époque des terrains primaires supérieurs. Y a-t-il, phy- siologiquement ét zoologiquement parlant, plus de différences entre les animaux deve- nus fossiles et ceux qui nous entourent, qu'il n’y en a entre les espèces de l’Améri- que, de l’Europe et de la Nouvelle-Hol- lande ? Il y a sans doute un grand fait qui résulte des observations géologiques et de l'étude chronologique des terrains connus; c’est que les espèces végétales el animäles an- ciennes n'étaient pas celles actuellement existantes, qu'il y a même une sorte de pas- sage entre les faunes et les flores des pério- des successives jusqu'à la nôtre ; mais c’est dans le temps une différence du genre de celle que présente, dans l’espace, la distri- bution géographique actuelle des êtres or- ganisés. Le géologue et le zoologiste sont dans la même impuissance de rendre compte .de ces différences : pourquoi pas de cha- mcaux et de dromadaires en Amérique ? pourquoi pas de lamas et de vigognes en Afrique? pourquoi les singes du nouveau continent diflèrent-ils génériquement de ceux de l'ancien? pourquoi des espèces spé- cia'es de Félis? ici des lions, là des cou- gouards, etc., eLc. Si ce ne sont pas là des mystères impéhé- trables pour la raison humaine, il semble qu'avant de chercher à les dévoiler, il est indispensable d'apprendre à ne pas con- 705 - fondre les caractères dus à l'essence intime des choses, avec ceux qui leur ont été im- primés, soit par leur origine, soit par leur époque. C'est en faisant une application de ces principes que M. Constant Prévost a été conduit à établir que, pour bien connaître le sol, il faut successivement et isoléux.ent étudier la composition, l’origine et l’âge des matériaux dont il est composé. ZOOLOGTE. Sur la morphologie du système reproduc- teur des zoophytes sertulaires, etsurson ana- logie avec le système reproducteur €e la plante phanérogame ; par M E. FORBES, pro- fesseur au King's College, à Londres {'fhe Annalsdan magazine of natural Histérv. Déc. (184h.) : Le célèbre Grew dans son «idea ofa phy- tological history propounded. » après avoir recommandé l’étude de l’anatomie végétale pour divers motifs, insiste sur ce que cette étude « peut souvent conduire notre esprit à considérer l’état des animaux comme s’il n'existait pas de différences matérielles en- tre eux et les plantes. » La présente note doit son origine à une application semblable de la science phytologique. La doctrine de la métamorphose idéale de la feuille ou de l'individu végétal dans le: but de jouer un rôle dans la reproduction de l'espèce, n’est plus une question indécise , mais un article de foi pour les botanistes philosophes. Linné la découvrit; Goethe la devina , et aujourd’hui il n’y a plus que des botanistes sceptiques qui se hazardent à la contester. La doctrine de l'individu végétal est pré- sentée sous sa forme la plus précise dans les écrits récents de M. Gaudichaud. Son type ou le phyton, dont un assemblage compose la plante, se compose lui-même d’un limbe ou lame, d’un axe ascendant et descendant. Ce type est essentiellementres- piratoire et nutritif ; 1l est consacré à la vie de l'individu ou à celle de l’amas des indi- vidus, etil doit être modifié par une méta- morphose, ordinairement rétrogade, tou- jours idéale, avant de devenir un organe reproducteur et de servir à la conversation de l'espèce. La plante, telle qu’elle se présente ordi- nairement à nos regards, est un être com- posé résultant de l’union de plusieurs individus de ce genre , dont les uns servent à la nutrition de l'individu composé, dont les autres sont métamorphosés de manière à servir à la propagation de l'espèce dont cet être composé est un membre. Get être composé est une communauté dont tous les membres sont fixés, quoique servant dans cet élat à divers usages. C'est là une com- munauté Lout aussi bien que celle des abeil- les dans leur ruche, et destermites dans leurs nids. Les communautés de ce genre se trouvent pour la plupart parmi des êtres renfermés dans la section @es articulés du règne animal, section qui représente elle- même le règne végétal, et qui est soumise aux mêmes grandes lois générales. Maintenant, comme il existe des animaux composés aussi bien que des plantes, il de- vient curieux et important de rechercher les añalogies de leurs parties et de leurs fonc- tions , et de voir jusqu'à quel point notre connaissance positwe de la plante nous per- mettra de jeter du jour sur la nature et sur les lois régulatrices de l'animal composé , 756 aujourd’hui très faiblement comprises. La présente communication est destinée à montrer que, dans une tribu au moins d’a- nimaux composés , dans les polypes sentu- laires , l’arrangement et les fonctions des individus et des parties de l'animal dépen- dent entiérement des lois qui déterminent l’arrangement etles fonctions des parties de la plante composée. Le polype sertulaire est un polypier brau- chu et corné, semblable à une plante, dont l’axe est remplid’une moelle vivante et dont les branches sonL garnies de petites coupes ou cellules dans: lesquelles se montrent les polypes charnussdont chacun a un estomac avec des bras amour de sa bouche pour ‘saisir Sa nourriturelGhaeun de ces polypes ————————————————— —— —_ —— ———"———————— —— —" —"—…——————"————— ‘est ün individu dislinel en Jui-même et agissant pour luimMôme; mais, participent de plus à l'exisleneecormume de l’ensemble et obéissant, par rapport! à ses frères aux lois qui déicrininent le caractère: de l'espèce , savoir Ja constance de formetet- l'atrange- ment des parlies daus:lensemble. $i l'axe périssait, tous les polppescpériraient, mais un Ou plusieurs polypes peuvent périr sans affecter les autres Bria vie de l'axe, Maintenant tous ces polypes sont de vrais individus nutritifs, destinés au service del’individu composé ou du zoophyte dont le polypier est comme l'écorce. Le zoophyte commence comme un individu simple, de même que la plante commence comme un simple phyton; des polypes s'ajoutent à des polypes et participent à l'intérêt commun avec ce premier individu comme les feuilles se forment les unes après les autres pour servir la communauté avec le premierphy- ton. Le type moral du zoophyte est unsim- ple estomac, celui dela plante:est une bran- chie simple (gill). A certaisesépoques dela vie du zoophyte apparaissent, se dégageant de l'axe cu nais- sant Ge ses branche*, des corps de formes diverses, très. différents des autres parties de l’ensemble , et dans lesquels les œufs se forment ensuite. On les a nommés vesicules, etdiverses opinions ont élé émises relative- ment à leur nature et à leur origine. Plusieurs naiuralistes { Johnston, Grant) ont vu en eux des productions de la moëlle ou de l’axe charnu. D'autres (Carpenter) , les ont nommés des expansions de la tige. Quelques-uns (Ehrenberg, Lover) les ont considérés comme des individus femelles , ou comme des polypes différents des autres, enfermés dans une plus grande celluie ; enfin, quelques-uns (M. de Blainville) leur ont donné la dénomination vague de bour- geons ovariformes. Maintenant , si l’on continue le parallèle entre la plante et le zoophyte, ces vésicules ovigères seront essentiellement ou de simples individus idéalement mélamorphosés en or- ganesrepioducteurs comparablesaux ovaires simples des plantes ou une série d'indivi- dus rénnis et confondus l'un avec l’autre de manière à présenter l'apparence d'un corps unique dans lequel se produisent les œufs , comparableauxovairessyncarpés des végé- taux. Afin de prouver que celte manière &e voir est fondée il sufira, je l'espère, d'ana- lyser les diverses formes que, présentent les vésicules des polypes dans la famille des ser- tulariées. (La suite prochainement.) 1787 SCIENCES MEDICALES ; ET PHYSIOLOGIQUES. dust ;l ; nr là santé des ouvriers en tabac. ZAMBIE 2 M. Mélier a lu à l’Académie de méde- cine (séance du 22 avril), en son nom et au nom de M. Loiseleur-Delongehamps, unrapportsurun document officiel adres- sé à l'Académie par le ministre de l’agri- culture et du commerce, touchant la santé des ouvriers employés dans les manufac- Lures de tabac. HS : Après quelques considérations sur l’in- lluence des professions en général dont l'étude présente encore tant d’inconnues, malgré les progrèside l'hygiène, M. Mélier |, -précier les effets, fait remarquer ladivérgence d'opinion qui existe parmi les médecins à l'égard de la fabrication du tabac. Lisez en effet les au- teurs, lisez Rammazini, rien, selon lui, de plus dangereux que cette fabrication ; entendez-aucontraire Parent Du Châtelet, rien delplus-complètement innocent. En- ire ces opinions extrêmes, où se trouve la vérité? L'organisation parfaite de l’admi- nistration des tabacs donne, pour résoudre cette question intéressante, des facilités ue peu d'industries présentent au même egré. Depuis la culture de la plante et le Éhoix de ses espèces, depuis le nombre des feuilles qu’il faut, selon les {errains, laisser à sa tige jusqu’au dernier achève=! ment du produit, tout y est soumis au Cal eul de la science, non moins qu'aux don;, nées de l'expérience. Qu'il sulfise de rap- Re Le peler, pour donner une idée de Pesprit qui ypréside, que l'administration dE, tabacs, rangée maintenant dans les car-. rières savantes, se recrue aux mêmes sources que les ponts-et-chaussées, c’est- à-dire parmiles élèves de l'Ecole Polytech: }-d’ouvri | {primitifs caractérisés par une Céphalalgie nique. À _Des médecins sont attachés à ces ma- nbfaciures. Outre le soin des malades, ils ont aujourd'hui la mission de consigner chaque année, dans des rapports circons- tanciés, les remarques qu'ils pourraient avoir faites sur la santé des ouvriers, sur les maladies observées dans les fabriques, et sur les particularités que ces maladies auraient présentées. Excellente mesure, dit M. Mêlier, qui témoigne du zèle trop souvent méconnu de l'administration pour les intérêts qui lui sont confiés, et que lon aimerait à voir adoplée dans tous les éta- blissements qui occupent beaucoup d’ou- vriers. Ce serait le meilleur moyen de réunir sur l'influence des professions des renseignements prégis, repselgnement{s que l'hygiène saurait mettre à profit, etque pourrait consulter le législateur lui-même. Le document adressé à l’Académie de médecine est le résumé des observations faites par les médecins de dix manufac- tures de tabac, pendant l’année 1842; il est dû aux soins de M. le vicomte Siméon, directeur général de l’admiuistration des labacs, qui a désiré lui-même que l’Aca- démie de médecine fût chargée de lexa- miner. Les questions qu’ilsoulève se rapportent aux ateliers et à leur tenue, aux maladies et aux accidents observés dans l’année,, aux effets du tabac sur les ouvriers, C’est surtout à ce dernier point que s’attache M. Mèlier dans son rapport. Selon le do- cument qu’il a eu à examiner, le tabac ne roduirait que rarement des effets sensi- les sur les ouvriers ; deux ateliers seule- 158 -ment, celui où l’on fait fermenter le tabac à priser et celui de la dessiccation du tabac à fumer, auraient sur les ouvriers une certaine influence. On va plus loin : on est porté à regarder la fabrication du ta- baccomme un préservatifou même comme un remède dans certains cas et dans cer- taines maladies, dans la phthisie en par- ticulier. HO On sent toute l’importance;de pareilles questions, de la derniére surtout. L’ad- ministralion des tabacs ne pouvait la lais- ser passer sans examen. Pour la résoudre, M. Mèlier a visité nombre de fois la manu- facture de‘tabac de Paris, la plus impor- lante de toutes, etil en expose sommaire-, nent les travaux afin d’en mieux faire ap- Envisagés au point de vue de l'hygiène, ces travaux peuvent être divisés en plu- sieurscathégories, selon l'étar de la plante, ‘selon surtout qu'ils s’exercent avant ou après qu’elle a été soumise à la fermenta- tion et à la chaleur, deux conditions qui en développent singulièrement l’activité. Chemin faisant, M. Mélier signale les amé- liorations considérables qui ont été suc- cessivement introduites dans la fabrica- tion du tabac. La vapeur y remplace pres- que partout la main des hommes, qui sont ansi soustraits à, beaucoup d’inconvé- ients qui existaient autrefois. Malgré ces améliorations, il s’en faut ‘| "7" de beaucoup, selon. M. Mélier, que :la: fabrication du tabac soit complètement exempte de loute action sur les ouvriers ;; à vrai dire, on ne concevrait:guère qu'elle, püt être sans. inconvénient, quand on son- :ge à la composition de la plante et au prin- cipe si énergique qu’elle contient, la nico- iine, poison des plus violents. Beaucoup d'ouvriers en ressentent les effets; effets «plus ou moins intense, accompagnée de mal-de cœur et de nausées, perte de l’ap- pélit et du sommeil, diarrhée; ils durent de huit à quinze jours, et disparaissent ordinairementi:eéffets consécutifs se révé- iant par uneallération particulière du Leint qui prend une-nuance grise. Ce dernier effet ne s’observe que sur un petit nom- bre d'ouvriers, après un Lemps assez loug el seulement dans certains atelers. M. Mêlier suppose qu'il se lie à un état parti- culier du sang du à l’absorbtion des prin- cipes du tabac, et il appuie cette idée de plusieurs considérations, 11 a fait analyser par M. Félix Boudet l'urine, et tout porte à croire qu'elle contient de la nicotine. Tout ensignalantainsi les effetsdu tabac sur les ouvriers, effets quise sont manifestés même sur les plantes, M.Mélierasoind’ajou- ter qu’ilssont loin d’être aussi graves qu’on le croyait autrefois. N’exagéronsrien, dit-il, l’action du tabac sur les ouvriers, bien que réelle, n’est pas telle qu'il faille voir dans sa fabrication une chose éminemmentnui- sible et dangereuse ; ce n’est rien de com- parable, par exemple, au plomb ou au mercure; il n’en résulte ni coliques vio- lentes, ni paralysie, ni tremblement, com- me de la part de ces métaux ; il n’y a mé- me.pas, à bien dire, de maladie détermi- née; mais il y a des effets physiologiques bien certains, et tels qu’on devait les at- tendre de la substance dont il s’agit, et d’après ses propriétés. | à que produit la fabrication du tabac, il y ait, Comme compensation, quelques el- : 1{ Est-il vrai qu'à côté des inconvénients. de contradictoire à ce qu'il {f 739 fets salutaires ? M. Mêlier fait observer qu'il n’y aurait rien de surprenant ni en füt ainsi. La plupart de nos agens théra- .Péutiques ne doivent-ils pas aux mêmes élémens. et les vertus salutaires qui les font rechercher, et les propriètés toxi- ques qui parail certain que les émanalions. dn tabac sont quelque fois salutaires. Les ouvriers sont persuadés de leur effica- cité contre les douleurs rhumatisma- les ; sont-ils pris de ce, douleurs après un refroidissement, ils ne connaissent pas de meilleur remèile qu’un bon somme sur un .tis de tabac. M. Mlier cite à ce propos, et à l'appui du fait, une série d'observa- tions qui lui ont été communiquées par M. le docteur Berthelot , et desquelles’ il résulte que des cataplasmes de farine de gra n°2 de lin délayée dans une décoction de tabac , calment promptement les dou- leurs- du rhumatisme et amènent, en moyenne, une guérison aussi prompte que la plupart des méthodes de traitement généralement employées contre cette ma- ladie. Le travail du tabac parait être propre à préserver des fièvres intermittentes; il au- rait eu également pour effet de préserver des atteintes de certaines épidémies, c’est {ainsi qu’à Tonneins la sucette aurait épar- gné presque complètement les ouvriers du tabac : il préserve de la gale. . Préserverait-il de la phthsie , pourrait-il JEAN ë nur Shen marche et la guérir , comme )9n a.dit? Tout en louantles médecins qui OuLcru entrevoir une si belle espérance de lavoir signalée, parce qu’on ne doit rien négliger de ce qui semble pouvoir donner prise sur une maladie aussi funeste, M. Mêlier ne croit guère que l’on puisse avoir une aussi bonne opinion du tabac. JT n’a vu aucun fait qui l'appuie; il en a vu de cor.traires. | Se ee | 8 LÉNC ES APPLIQUÉES. MECANIQUE APPLIQUÉE. Op) Nouveau système de moulin; Par M, GRELLEF, de Rouen. \ L'auteur dit que , quand on fait exécuter tout le travail de la mouture par une seule meule, 1l arrive souvent que le cœur , l’en- trepied et la feuillère qui composent la sur- face froltante , ne soient pas en harmonie et,que l’un fonctionne mal, lorsque l’autre -esk convenablement disposé. Pour éviter cet inconvénient, M. Grellet propose de diviser le -travail entre plusieurs meules de petit diamètre , dans lesquelles le grain passe successivement. Il décrit donc nn système de moulin où il dispose verticalement les uns au-dessus des autres, les appareils sui- vants dont il donne la description : une trémie dans laquelle on verse le grain , des cribles ou émotteurs , un cylindre-tarare à ventilateur, trois meules disposées sur le même arbre et des tamis en toile de difié- rents numéros, propres à bluter la farine. L'arbre vertical qui meten Jeu tous ces appareils est divisé en plusieurs parties réunies par des manchons et disposées de manière à laisser aux anilles des trois meu- les le jeu qui leur est nécessaire pour oscil- ler et pour s'appliquer exactement sur les meules dormantes. Des brosses établies entre ces différente les rendent redoutables ? Il 760 pièves sontdisposées de manière à agir Sur les matières , et à les amener aux ouvertures par lésquelles elle passent d'un appareil dans l’autre, M. Grellet dit que ce système permet de tenir des meules de rechange, rhabilléés à l'avance, et de remplacer avec beaucoup de facilité celles qui ne sont plus en'bon ‘état ; il ajoute que l’on'évite ainsiles temps per- dus qui sont longs et très-fréquents dans les moulins ordinaires, Recherches théoriques et expérimentales sur les propulseurs à vis; par M. BOURGOIS, Of ficier de marine. Ce Mémoire est le fruit des études et des expériences d’un officier de marine atta- ché pendant quelque temps à l'usine d'Indret. Cet officier a entrepris ces expériences dans le but d'arriver à calculer tous les éléments qu’il importe de connaîlre pour fixer les dimensions de la vis qui convient à un batiment donné. Guidé par des considérations purement théoriques, et par les observations aux- quelles il a pu se livrer pendant quatorze années de navigation, il a caleulé des formules dont l'exactitude a été suffisam- ment vérifiée par les expériences dont il ést question; et ces mêmes expériences lui ont servi ensuite à en déterminer.les. coefficients. Au moyen de ces formules, il a recher- ché quelles seraient les formes et les pro! portions les plus favorables à l’action, de! la vis, et il a reconnu que le problème n'avait pas une solution unique, mais que celte solution variait avec la grandeur du navire, [l a divisé les navires en diffé- rentés catégories et donné les solutions relatives à chacune d’elles. Mais ces conclusions, déduites d’obser- vations faites sur une petite échelle, pou- vaient paraître moins rigoureuses: lorsqu'il s'agissait de grands navires; il impértail donc d'appliquer les formules ‘auspelit nombre d'expériences en grand sur les- quelles on avait des données un peu sûres. C’est ce que l’on a fait relativement aux expériences du Napoléon, et l’accord des résultats théoriques avecles résultats pra- ijues semble une garantie suffisante de j'approximation donnée par les formules. Le Mémoire est divisé en deux parties. La première renferme le détail dés ex- hériences faites Sur soixante-sept vis, dif- férant toutes entre elles au moins par une de leurs dimensions, et qui ont été mé- ihodiquement choisies. Les expériences faites sur chacune de ces vis se compo- sént toutes d’un cerlain nombre d’obser- vations de même espèce, offrant entre clles un grand accord; elles avaient par- lieulièrement pour but de mesurer le re- cul de la vis, élément le plus important à connaîlre; et. comme on faisail varier les dimensions de la vis d’une manière méthodique, on à pu suivre ainsi les va- rialions du recul en fonction des variations de Chacune des dimensions de la vis, comparer la loi déduite des observations à la loi déduite du caleul, et calculer les cocflicients des formules après que la loi qu'elles exXprimaient à été ainsi vérifiée par l'expérience. La seconde partie du Mémoire embrasse lès recherches théoriques qui s'appuient sur lès expériences précédentes. 761 Traitant de la propulsion des navires en général, l'auteur cherche à montrer que les pertes de travail étant proportion- nelles aux forces vives imprimées aux molécules d’eau déplacées, il est essen- tiel de ne causer que le moindre déplace- mênt possible au moindre nombré de mo- lécules; que, par conséquent, la substi- tution de la pression au choc est le per- fectionnement qu'il impotte le plus d’ap- pliquer aux propulseurs ; que les roues à aubes , choquant normalement le liquide, sont däns lesconditions les plus désavan- tageures; et qu’enfin la vis, pour atteindre Son plushautdégré Le perfection, doit avoir une directrice courbée, de telle sorte que le liquide éprouve une pression continue au lieu d’un choc brusque, etne subisse alors qu’un faible déplacement. Les observations de l’auteur surle phéno- mènede la dérivedes bâtiments, lui ont dé- montré que la résistance des surfaces d’n- ne certaine étendue donnaitlieu, dans cer- tains Cas, à des anomalies singulières, qui se retrouvaicnt dans lé mouvement rotatif de la vis, et dont l’auteur a essayé de tenir compte en introduisant (ans les formules un facteur, fonction de l’obliquité de la force motrice, sur la longueur du corpsen mouvement, L'introduction empirique de ce facteur a conduit, du reste, à des résultats véri- fiés suffisamment par l'expérience, dans les limites que l’ons’impose ordinairement dans la pratique. Après avoir donné les moyens de cal- culer successivement, pour une vis d’une dimension donnée, son recul, le nombre de {ours qu’elle donnera sous l’éffort d’une puissance déterminée , la vitesse qu'elle imprimera au navire , ct les pertes de travail dues à la propulsion, l’auteur se propose de résoudre Île problème inverse, c’est-à-dire de déterminer les dimensions de la vis qui convient à un bâtiment dont les dimensions sont connues, | Ilarrive à proposer, pour les navires d'ane certaine grandert, une forme de vis analogue à ceile des ailes de moulins : cette conclusion est précisément celle à laquelle est parvenu M. Reech, guidé uni- quement par des considérations théoriques d’un ordre très-élevé. Le nombre des branches dont la vis doit être composée, le rapport qui doit exister entre son diamètre et la longueur de son pas, ont également été l’objet de J’altention de l’auteur, et ces questions ont élé résolues à la fois au moyendes ex- périences et des formules. L'influence de la nature de la généra- trice du propulseur a été étudiée, ct une expérience précise démontre, contraire- ! ment à l'opinion généralement admise, que cette influence est à peu près nulle. Après avoir posé les principes, lauteur en fait l’application aux bêtiments à vis déjà construits et expérimentés, et il trouve dans les expériénets du Napoléon, purgées des érreurs qui se sont glissées dans leur compile rendu, la confirmation de la plupart des conclusions auxquelles il est arrivé. Il cherche enfin à démontrer que la vis, qui déjà donne une vitesse à peu près égale à celle obtenue par les roues, peut être modifiée de manière à donner des résultats bièn plus avantageux, qui déci- deront son adoption générale et la sup- pression des'roues à aubes. 7062 Machines à pression élastiqué , pour fouler les tissus de laine; par M. DesPLas, de St-Pons. L'auteur, dans la construction de cette fouleuse, à voulu que le drap reçût, danëile sens de sa longueur et de .sa largeur , ‘üfie Pression élastique susceptible d'être aug- À mentée où diminuée à volonté. Il fait donc passer le tissu entre deux cylindres formant laminoir et dont linférieur est seul muni de gardes. Le supérieur est monté sûr un ar- bre dont les paliers renversés sont atlachés chacun à une masse de ressorts semblables à ceux des diligences. Cette masse est teh- due à volonté par deux boulons terminés par des écrous et disposés de manière à for- mer un étlrier renversé dont la masse de ressorts occupe la partie sûpérieure. Où conçoit qu'il suffit de serrer les écrous pour augmenter à volonté la pression. Le drap reçoit ainsi le foulage dans le sens de sa largeur. Un rouleau qui l’empéche de sortir trop facilement de la couloire dans laquelle il passe à.sa sortie des cylindres-laminoirs et qui possède un mouvement d’oscillation, complète le fonlage dans le sens de la lon- gueur. Ge dernier rouleau est également inonté à ressort. La tension peut être variée a Volonté et déterminée par un index qui correspond à une échelle. Le .… L'auteur faitensuite observer que le drap, à Mesure qu'il se foule, devient de plus en plus épais, et, parconséquent, éprouve une * pression de plus en plus grande, si l’on ne modifie pas l’état des ressorts. Il en résulte donc, selon M. Desplas , un avantage con- sistant en ce que la pression que l’on peut, au reste modérer, s’il est nécéssaire, aug- mente avec la force que le drap ‘acquiert pour la supporter. ; La forme générele de famachiue ressem- ble d’ailleurs à celle des autres fouleuses de différents systèmes. SCIENCES HISTORIQUES. ARCHÉOLOGIE. L'Académie royale des Inscripuons et Belles-Lettres, a recu, dans ces derniers. temps quelques communicalions qui pré- sentent beaucoup d'interêt. M.E. Bürnouf a communiqué les pre- mières données d’un travail entrepris par M. Lassen, de Londres, sur les inscriptions cuncilormes. Les études de M. Lassen, appliquées au vase de la Bibliothèque royale, l'ont conduit à prendre les carac- tères cunéiformes cons'dérés isolétrrer selon la méthode syllabique indienne (m, ma, t, ta). De cette manière, 11 lut sur le vase non plus Aaehéanha-Xerxès, mais un nom voisin d'Ardechir, qui est la for- me persanne du nom d’Artaxerce, le seul counu par les historiens persans. Mais cette leéture empêche le rapport entre l'inscription eunéiforme et l'inscription hiéroglyphique du même monument, car dans cette dernière M. Champollion ne pouvait jamais lire que Æehéanha-Xerxès. Il va sans dire que M. Lassen lit toujours les eunéiformes de gauche à droite, com— trairement à l'apparence du monument. La deuxième communication est celle de M. Price, voyageur en Egyple, qui, en visitant le grand temple de Denderah, a remarqué que la bande d’hiéroglrphes le! port. de 163 « F . . 9. € qui touchait le zodiaque, et qu'ou à lais- sée en Egypte avec la grande figure, ne con- tient que des cartourches à centre vide; .par gonséquent le nom d’Autocrator, l'em- “péreur, qu'on lisait sur un des cartouches 285 } au dire des savants, devait servir et qui à Le n’y existe à fixer l’age du monument, pas: us La troisième communication est le rap M. Leipsius, de Berlin, qui à re- trouvé dans la nubie une copie de la fa- meuse pierre de Rosette. Dans la cham- bre sépulcrale d’un vaste tombeau, il a découvert une inscription hiéroglyphi- que qui ne peui point s'expliquer par le copte, mais qu'il traduit en lisant les figu- res toujours d’après la méthode de Cham- pollion, au moÿen d'un des nombreux dialectes éthiopiens qui se parlent dans les centrées méridionales de PAfrique. Ainsi, il y aurait donc, au dire de cet archéolo= gue, au moins deux langues hiéroglyphi- ques, le copte et le nubien. ) BIBLIOGRAPHIE. Obsérvations sur l'Assemblée du clergé de 1689, et sur le Concile de IS11; par M. le comte BEUGNOT, pair de France, avec cetle épigraphe, extraite de Bossuet; « celui qui ne conserve plus l'unité n’a pas la foi, » in-8°, Paris, 1845. Des discussions récentes enreportant les idées sur l'Assemblée de 1689, ont provo- qué de la part d’un homme éminent lécrit dont nous venons de tracer le titre et dont nous devons nous borner à faire connaître ici le point historique. Après avoir démon- tré que l’idée première de convoquer le clergé en 1682, élait non de Bossuet, mais du chancelier Letelier d’abord, puis de Col- bert, M. le comte Beuznot expose les cir- constances politiques au milieu desquelles les amis de la toute puissance de Louis XIV la convoquèrent. M. Beugnot montre en- suite par ces hautes considérations com- ment l’Assemblée n’eut, même en 41682, qu’une faible portée et comment elle perdit peu après toute importance pour Pave- Jür : « L'Eglise catholique professe sur le pou- voir spirituel des papes une doctrine qui est obligatoire pour tous les fidèles, parce qu’elle découle des lois ét des traditions qui la régissent. Si le clergé d’un pays conçoitla peusée de modifier cette doctrine, d’en adop- ter une qui lui soit particulière, 1lfautqu’il ré- dige une profession de foi, et que cette profes- sien de foi devienne à son tour obligatoire pour tous les fidèles de ce pays ; car, s’il se bornait à exprimer une opinion, à émettre un avis, à donner un conseil que chacun se- rait libre d'admettre où de rejeter, que pourrait un tel acte, destitué de toute auto- rité, contre la sentence du successeur de St-Pierre? Les partisans d’une Eglise na- tionale avaient compris qu’un dogme parti- culier et obligatoire touchant lautorité des papes, leur était indispensable, et ils son- gèrent à le faire proclamer avec solennité par un concile national ; mais le cœur leur manqua, comme on sait, et ils se contentè- rent de réunir en Assemblée le quart, à peu _ près, des évêques de France. Or, à l'instant , 764 de promulguer cette fameuse profession de foi, expression des croyances et des volon- tés de l'Eglise nationale, cette Assemblée sentit, elle aussi, faiblir sin courage, en telle sorte que les Gallicans, trompés dans leurs espérances, reçurent, au lieu d’une symbole de foi, une simple consultation de droit canoniqne, telle que les docteurs de la Sorbonne en expédiajent chaque jour. Etce qu'il y a de plus digne d’observation, c’est que l’Assemblée altéra tout-à-coup, sans délibération, spontanément, et sur la simple observation d’un de ses membres, qui n’é- tait même pas Bossuet, le caractère desa dé- claration, et lui enleva pour le présent et est vrai que des gens de bien reviennent toujours par instinct à la vérité, dont la crainte où leurs passions les ont un instant éloignés. Voici de quelle manière s’opéra | ‘ce grave changement. » L’archevéque de Cambrai, en émettant son avis, déclara qu'ayant été élevé, comme habitant de la Flandre récemment réunie à la France, dans les doctrines opposées à celles de l'Eglise gallicane, il n'avait pas cru d'abord pouvoir être de l’avis commun; mais qu’il y entrerait d'autant plus volon- tiers que, d'après les explications données par les commissaires, on ne prétendait pas faire des quatre articles une profession de foi, mais seulement en adopter l’opinion. Cette remarque fut approuvée de toute l’As- semblée, qu’elle sembla débarrasser d’un fardeau qui l’oppressait, et, pour en perpé- tuer la mémoire, ou décida qu'elle serait insérée dans les actes... » Innocent XI et Alexandre VIF, refusant des bulles aux ecclésiastiques qui avaient été membres de l’Assemblée de 1682 et que le roi avait nommés à des évêchés, plus d’un tiers des sièges épiscopaux de France furent | )0 exacts qu’ambitieux d’architecture pitto- de. choses aussifâcheux, Innocent XII demanda | | tectures ne me paraissent être actuelle- privés de pasteurs instilués canoniquement. Voulant mettre un terme à un état et obtint, en 1693, que les dépuiés de l’As- semblée de 4682, récemment nommés à des archevêchés ou évéchés, lui écriraient in- ! dividuellement une lettre de satisfaction et | | de regret sur les événements qui avaient eu lieu; de son côté, le roi adressa au Saint- Père la lettre souvent citée, du 14 septem- bre 1695, où on lit : « Je suis bien aise de faire savoir a votre » Sainteté que j'ai donné les ordres nécessar- » ous pour que les choses contenues dans mon » edit du 22 mars 1669, touchant la déclara- » tion faite par le clergé de France, à quoi » Les conjectures passées m'avaient obligé, ne » soient pas observées. » Ainsi fut terminé ce long et triste débat. « Lorsqu'il déclara solennellement qu’il avait été obligé, par les conjectures pas- sées, à publier son édit de 1682, Louis XIV prouva que cet édit n’était même à ses yeux qu'une œuvre de circonstance, des- tinée à effrayer et à contenir Innocent XI, et que l’Assemblée du clergé n'avait été sous sa main qu’un instrument docile de ses vues politiques. Ceux des membres de cette As- semblée qui vécurent assez longtemps pour entendre cette rétractation sortirde la bou- che du grand roi, apprirent que les évêques qui, par condescendance pour l'autorité temporelle, ne craignent pas de mettre en péril l'unité de l'Eglise, c'est-à-dire, la foi, ne peuvent même pas compter sur l'appui des princes qui ont abusé de leur fragilité : lecon pénible à recevoir, mais féconde en bons effets. Livrée ainsi à elle-même, la dé- 76% claration du clergé ne conserva d'autorité que sur quelques esprits opiniâtres où en= nemis de l’union. » M. le comte Beugnot expose dans la se- conde partie de son’ mémoire les événe- ments qui amenèrent la convocation du Concile de 1811, et comparant la situation de 1682 à celle de 1341, il fait ressortir tout ce que le désir de conserver l'union de l’E- glise donna de force aux évêques convo- qués à Paris, et célèbre justement cette fer- meté calme et digne du Concile qui résista sans éclat et sans emportément, mais avec une conviction profonde, à celui qui avait Ù + | subjugué tant de peuples : « L'Europe stu- pour l’avenir toute autorité directe. Tant il | » péfaite entendit en 48141 un Concile com- » posé d’évêques de France et d'Italie, dé- » Clarer à Napoléon qu'il ne pouvait intro- » duire le moindre changement dans les » usages de l’Egiise, sans l'aveu de Finfor- » tuné pontife qui languissait dacs une pri- » SON à Savone. » Traité descriptif et historique, critique et rai- sonné des ordres d'architecture, avec un nouveausystèmne simplifié, accessible à toute nature de matériaux, àvVeC 32 pages, par M. de Saint-l'élix, marquis de Mauremant, membre de plusieurs sociétés savantes. — Paris, chez Bertrand, libraire éditeur, rue Saint-André-des-Arcs, 38. — 1845,1 volume petit in-folio. Cet ouvrage est éminemment pratique et classique. « En étudiant avec soin et une loïgue persévérance l’histoire de l’art, dit M. de Saint-Félix, j'ai été encore pénétré d’üné plus grande admiration pour les idées | grecques. Des efforts ont été tentés à plu- sieurs reprises, et même de nos jours, pour se soustraire à leur invincible ascendant, sous les noms pompeux et peut-être moins resque, symbolique, romantique, et même d'architecture chrétienne ; mais ces archi- ment,:comme elles le furent autrefois, que des'déductions où des dégénérescences de ‘Parchitecture grecque, par une marche labsolument rétrograde. Lorsque l'on a vu successivement l’architecture romaine mo- difier, en se l’appropriant, l'architecture grecque,le style bysantin meurtrir Parchi- tecture romaine, ce style appesanti par la facture lombarde, puis au contraire allégé outre mesure par les conceptions arabes, le style ogival ou gothique, résultat de la combinaison des précédents, fat longtemps, enfin, la seule architecture en usage. Mais celle-ci passa comme les autres ; la renais- sance se rapprocha de l'antique en utilisant ses restes; d’abord prenant quelque chose de chacun des styles antérieurs et ainsi vé- ritablement éclectique, mais cependant re- posant sur des données romaines ; ensuite elle s’épura peu à peu. On paraissaittoucher à la reproduction servile de cette architec- ture antique si longtemps oubliée, sans vou- loir même admettre les modifications que réclamaient nos mœurs, nos besoins, nos usages et nos habitudes : mais alors le désir d'innover, inhérent à notre siècle, s'est re- jeté sur des imitations du style bysantin, du style lombard, en faisant même des extursions dans le style gothique, et, en sens inverse, recommençant la voie que l'on avait déjà parcourue. If fut donc évi- dent pour moi que, quelle que soit la route que l’on voudra tenir, on reviendra tou- jours aux principes de l’art grec, dont tous 766 les autres ne sont réellement que des dé- ductions.» Nous laissons à M.de Saint-Félix la responsabilité de ces opinions, et nous ferons connaître les divisions de son livre, | dont l’ordre et la clarté nous paraissent fort louab'es. Après une introduction où sont rappelés | {es principaux travaux qui ont été compo- sés, depuis les temps anciens, sur l’archi- tecture, l’auteur entre dans son sujet. Le traité est divisé en 5 sections : la première consacrée aux principes généraux sur l'his- toire de l'architecture chez les différents peuples ; la deuxième et troisième à la des- | criplion critique el détaillée des ordres d'ar- chitecture ; la quatrième, à l'étude spéciale des détails complémentaires des ordres, tels que les points d'appui, les portiques, tes attiques, les couronnements, les corni- ches, architraves, etc. ; la cinquième aux considérations générales sur la hauteur des édifices, la combinaison des étages, la forme et la hauteur à donner aux apparte- ments. Trente-deux planches lithographiées avec le plus soin, et qui font honneur, par leur tirage, à l'établissement de M. Bonnet, de Toulouse, expliquent et complètent le traité. A Ja suite vient un vocabulaire uni- versel renfermant l’explication de plus de b,000 mots d'architecture, d'archéologie, de maçonnerie, menuiserie, plomberie, serrurerie, marbrerie, sculpture, fontaime- rie, poëlerie, vitrerie,. tapisserie et autres arts concernant la construction ou la dispo- : sition intérieure des maisons. L'ouvrage se termine avec intérêt et à propos par une biographie des principaux architectes, 'au- ‘teurs, amateurs et éditeurs d'ouvrages d’ar- chitecture anciens et modernes. f M. de Saint-Félix a publié un abrégé du précédent ouvrage, dégagé de la partie historique, et qui forme ainsi, avec les planches qui en dépendent, un manuel d'architecture pratique fort commode. Re A. MUSCADINE : des causes de cette inaladie et des moyens d'en préserver les vers à soie; par Robinet. Deuxième édition, in-8 de 18 feuilles trois quarts. À Paris, chez Millet et Robinet, rue Jacoh, 18. OBSERVATIONS historiques ct géographiques sur l'inscription d'une borne milliaire qui existe à Tunis et sur la voie romaine de Carthage à The- deste (Theresa) ; par M. Letronne. In-8, de trois quarts de feuille. COMMISSION D'ARCHEOLOGIE D'AEX. Rapport sur les fouilles d’antiquités faites à Aix, en 1848 el 4844 ; par M. Rouard, In-4, de 8 feuiles et de- mie, WE LA FIEVRE PERNICIEUSE dans les pays mareé- sageux de la Dombe et de la Bresse. Observations vecueillies par Ie docteur Constantin Olivier. In-8. de 46 ieuilles cinq huitièmes. DICTIOMNAIRE de larchitecture du moyen-dpe, contenant tous les termes techniques dont l'intel- ligence est nécessaire pour faire ow comprendre des descriptions des monuments religieux, civtis ebnilitaires, ele. ; par Adolphe Berty. In-8, de s4feuillés, À Paris, chez Derache, rue du Bou- loi 7, ‘ 767 ELEMENTS DK CHAMIE GENERALE ; par E. Ver- guiu. In-12 de 20 feuilles et dernie. À Lyon, chez Savy. ELEMENTS DE CHIMIE ORGANIQUE, comprenant les applications de celte ceience à la philosophie animale; par :E. Millon, tome 1. In-8. de 40 feuilles un huitième. À Paris, chez Baillière, rue de l’Ecole-de-Médecine, 7. | ENFANCE ct première jeunesse d'Étienne-Geo ffroiy Saint-Ililaire, 1712-1795. In-8. d’une feuille et éemis . EXPÉRIENCES sur la production des futaies crues en massif et sur le volume réel des cordes de bois. Traduit de l'allemand par E. Chevandier. Pre- mière partic. In-8. de 7 feuilles trois quarts. A Nanci, chez Grimblot; à Paris, chez Bachelier. GUIDE DU MÉDECIN PRATICIEN, où Résumce gé- néral de pathologie interne et de thérapeutique appliquées ; par le docteur F. L.;1. Valleix, mé- decin des hôpitaux civils de Paris, etc. Livaaisons 31et 52, formant les première et deuxième du tome VI. In-8. de 12 feuilles. À Paris, chez J. B. Baillière. MONOGRAPHIE DU GENRE CAMELLIA. Traité complet sur sa culture, avec, la description et la classification de chaque varieté ; par l’abbé Ber- lèse. Troisième édit. lu-12 de 21 feuilles et de- mie, plus 7 planches. A Paris, chez Consin, rue Jacob, 241. | Le vicomte À. de LAYALETTE. FAITS DIVERS. —Laïstience vient: ‘de perdre un de ses repré- sentants les plus distingués, M. Théodcre de Saussure vient de mourir à Genève,ile 18 avril, à l’age de soixante- dix-sept ans. Parmi ses fravaux, tons plus où moins recommandables, ses recherches Cuini= ques jet physiologiques sur les phénomènes de la végétation sont devenus classiques, et sur plusieurs points ses expériences et ses analyses sont encore à peu près les seules que l’on possède. Cette triste nouvelle a été annoncée par M. Arago à l’Académie des sciences,dans son avant-dernière séance, d’après une lettre de M. de la Rive. — Dans ia séance du 8 avril, la chambre des dé- putés a adopté le projet de loi tendant à ouvrir au ininistére desjtravaux fpublies un crédit pour l'ac- quisiion et le transport à l’école royale des mines pe la collection minéralogique de M. le marquis de Drée. — M, le due de Luynes vient de faire don au dé- partement des médailles de la Bibliothèque royale, d'un demi-statère d’or d'Alhènes, monnaie d’'an cienne fabrique et d'une très-grande rareté Cette division du statère d’or était la seule qui manquàt dans la série attique du cabinet delrance. — On lit dans le journal d'Agriculture pratique et de jardinage : 168 Les désastres causés dans les jardins par le dernier hiver commencent seulement à se manifester. Les rigoureuses gelées du mois de mars ont rayagé bien cruellement les pépinières de plantes d'orne- ment qui devraient en ce moment prendre place dans nos parterres. Il ne reste de l'automne de 1844 qu’un bien-petit nombre de roses trémières, de campanules, d’œillets de poète, et de toute ces plan- tes annuelles que la culture rend bisannuelles en les préparant un an d’avance par des semis tardifs. Deux plantes communes, mais dontil se vend dans les années ordinaires des quantités ineroyabtes sur les marchés, de Paris, la giroflée jaune et l'œlllet Joseph, ont péri presque en totalité. Un‘hoïticulteur de Saïnt-Mandé, dans près de 20 ares de ces deux cultures, n’a pas conservé une seule giroflée, et il lui reste à peine une vingtaine d’œillets Joseph. Une grande partie de conifères exotiques risquées en pleine terre pour éprouver leur degré de rusticité à gelé; quelques individus ne sont atteints que dans les branches latérales, mais la tige principale subsiste. Probablement plusieurs de ceux qui sem- blent encore vivants mouront un peu plus tard; et quelques-uns d’entre les malades reyiendront à la vie. Il n’est pas possible jusqu’à présent de juger du mal éprouvé par les jeunes Paulownia. Le grand aieul de tous les Paulownia de France a conservé tous ses boutons ; ce n’est qu’à l’époque de la flo- raison qu’on pourra voir jusqu’à quel point ils ont été endommagés. : Dans le jardin potager , il y a une affreuse des- truction de toutes sortes de plantes d'hiver, particu- lièrement d’artichauts et de pois précoces. Hors quelques localités tout à fait favorables, les pois de Sainte-Catherine et de la Chandeleur sont tous ge- lés. À Rueil, à Marly, à Mantes, et dans fous es cantons£qui envoient à Paris des pois de première saison, tout a péri. — Un envoi de plagtes a eu lieu &u Mexique en Angleterre le mois dernier ; il est arrivé par un froid très vif dans les serres än jardin botanique de Kew, sans avoir éprouvé le moindre dommage, tant l’em- ballaze en avnit été soigné. La principale pièce de cet envoi est un echinocactus monstre de dimen- sions telles que les botanistes n'auraient pu suppo- ser qu’il en existât de semblables. Il a été découvert et expédié pas M. Staines, botaniste voyagenr. Pour apprécier les difficullés de tout genre dont: M. Staines a dû tiompher, il suffit de dire que la eaisse en charpente construite pour transporter l'e- chinocactus monstre avee la terre nécesaire à la conservalion de ses racines à dû parcourir, sur une charrette attelée de plusieurs paires de bœuf, uu trajet de 1,209 Kkil., de l’intérieur de Zacatécas au port de la Vera-Cruz, à travers un pays où il est déjà fort difficile de voyager à cheval. M. Staines à éprouvé un vi regret de ne pouvoir amener à la Vera-Cruz deux autres échantillons de Ja même plante, hauts de plus de trois mètres, avec une cir- conférence de 9 mètres ; celui qu'il a expédié n'a quejdeux mètres de haut et cinq de tour ; c'est un des plus petits de son espèce : il porte avec toute jus- tice le nom de M. Staines; les hotanistes lui ont décerné Ie nom d'échinocactus Stainesit . IMPRIMERIE D'A. BLONDEAU, RUE RAMEAU, 7, "4 - pbouzième année, Paris.—Dimanche, 4 mai 1845. ES Ko 33 © L'ÉCHO DU MONDE SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. L'ÉcHo Du MONDE SAVANT parait le JEUDI etle DIMANCHE de chaque semaine et forme par an deux volumesde plus de 4,200 pages À PARIS, rue des BEAUX-AaRTS, N. 6, et rue dela GHAUSSÉE-D'ANTIN, 3, et dans les départements chez les principaux libraires, et dar des Messageries, Prix du journal, Parts pour un an, 2 fr.; 6 mois, 13 fr. 50, trois mois 7 fr, — DÉPARTEMENTS 50 fr, chacun On s’abonne as les bureaux de poste et 16 fr., &# © KO. À L'ÉTRANGER 5fr. en sus pour les pays payant port double. — Adresser tout ce qui concerne le journal à M. le vicomte A. de LAVALETTE, directeur et rédacteur en chef. ; On rend compte des ouvrages et mémoires scientifiques, soit français, soit étrangers, qui sont adressés, sans rra1s, au burëéau du Jourval. SOCIÉTÉS SAVANTES. Société d’Lo’tieuliure. Exposition et distribution des prix de la s0- ciété d’horticulture dans la galerie du Luxembourg, à la séance du dimanche 37 avril 1845. MM. le duc Decazes, grand référendaire, ie préfet de la Seine et le duc de Devons- hire, représentant des sociétés horticoles de l’Angleterre, assistaient à la séance. Le président de là société fait connaître l'immense développement des sociétés 1 horlicuiture et leur parfaite intelligence ; il dit que l'émulation ne doit jamais dégé- nérer en rivalité, el qu'en France ces so- eiétés n'ont Pas encore atteint toute l’ex- tension qu’elles ont prise en Angleterre, Il annonce que neuf médailles d’oc ont £té mises à la disposition de la société, sept par la famille royale, une par le minisire et une par le grand référendaire de la cham- bre des pairs. an Un long discours a été prononcé ensuite : il pouvait être excellunt, mais il a été perdu pour tout le monde, l’orgarc de l'orateur étant alsolument volé. A celte occasion, nous nous permettrons de déplorer le choix de la salle dans laquelle la séance a eu lieu ; que l’on se figure une galerie très longue et très étroite, au milieu de laquelle se trou- vaient le bureau et les orateurs, tandis que l’auditoire, appelé à entendre ou plutôt à ne pas entendre le;discours, s’étendait à droite et à gauche dans les deux moitiés de ce long boyau ; c'était à peu près nul d’effet e£ totalement défavorable à la voix. Le secrétaire a rendu compte des déci- sions du jury, qui s’est prononcé sur une question délicate ; il a reconnu un égal mé- rite à celui qui présente des produits nou- veaux per la semence, et à celui qui obtient‘ par l'élève des résultats supérieurs. Dans cette allocution, en appréciant les fleurs artificielles de l'exposition, il les à considérées comme sœurs des fleurs natu- relles ; mieux vaudrait, ce nous semble, les reléguer chez les modistes. Après ces préllminaires, on a décerné les médailles et les prix aux concurrents qui avaient mérité les suffrages du jury. Voici les noms des horticulteurs qui ont obtenu des médailles d’or : M. Rifkogel, pour des plantes nouvelles, une médaille d’or de Ja famille royale. M. Cels, pour les objets qu'il a exposés, une médaille d’or de la famille royale. M. Paillet, pour ses produits, une mé- daille d’or de la famille royale. M. Gonthier, pour ses fruits, une mé- daille d’or de la famille royale. . M. Lecocq, pour un bon ouvrage d’hor- ticullure, une médaille d’or de la famille royale. M. Lemiché, pour ses rhododendrum, une médaille d’or de la famille royale. M. Paillet, pour ses azaléa, uné médaille | n’était pas très nombreuse, mais elle se fai- d'or de la famille royale. Sn M. Tripet Lebianc, pour ses jacinthes, une médaille d’or de M. le grand référen- daire. Né M. Follet, pour ses coquilles, vases de terre, une médaille d’or du ministre. Nous ne terminerons pas celle courte no- tice sans dire quelques mots sur la dernière exposition d’horticulture. Elle nous a paru plus remarquable que les précédentes pour le nombre, le choix et sutout la variété des plantes qui la composaient. La base, peut- on dire, de cette magnifique exhibition était formée par les Rhododendrum etles Azalea, dont les variétés étaient aussi nombreuses que rémarquables ; au second rang venaient les Caimelha, parmi lesqueis un bon nom- bre se faisaient remarquer par la pureté ou : par la grandeur de leurs fleurs. Nous avons admiré deux magnifiques collections, de pensées qui, pouf Ja, grandeur des fleurs, pour la variété et Ta beauté des nuances, égalent certainement tout ce qu’ont obtenu de plus beau les horticulleurs anglais. Une extrémilé toute entière de la galerie était occupée par une riche collection de jacin- thes de M. Tripet Leblanc, dont les soins assidus et la persévérance ne tarderont pas, nous n’en doutons nuliement, à nous faire retrouver bientôt au milieu de Paris toutes les richesses de Harlem. Nous croyons éga- lement, devoir mentionner une nombreuse série d'iris dans laquelle on comptait enyi- ron 80 espèces ou variétés différentes, Nous rappelleronségalement les jolies coilechons de cinéraires, de calcéolaires, de vervei- nes, qui soutenaient sans le moindre désa- vantage la concurrence de leurs brillants voisins. Mais nous croyons devoir faire une mention particulière de quelques espèces rares où même nouvelles qui sorlaient au cercle de l’horticulture commerciale el qui attestaient que plusieurs de uos horticul- teurs ne s’en Liennent pas, avec une cbsli- nation peu éclairée , à ne suivre que Îles sentiers ordinaires. Ainsi l'en remarquait dans la galerie du Luxembourg quelques orchidées ; on sait que la culture de ces plantes si bizarres, si belles et en même temps si difficiles à élever, si ce n’est dans ue serre à elles propre, on sait, dis-je,que cette cullure a acquis ea Angleterre ua .dé- veloppement surprenant; iksufira, po in en donner une idée, de rappeler que le cata- logue d’un seul horticulleur de Londres ren- ferme plus de 1000 noms différents. En France, ncus Sommes encore beaucoup au- dessous de nos voisins; il est même permis de douter que nous les égalions jamais. Ge- pendant notre exposition présentait celte fois quelques espèces assez remarquables, comme des Oncidium, un très joli Maxilla- ra odorant, un £Lünoudorun Tanfervillæ etc. M. Cels était presque le seul qui eût ex- posé des plantes grasses; son exposition sait remarquer par le choix et la rareté des espèces. Nous citerons parmi celles de ces plantes qui nous ont le plus frappé, deux espèces d’Anhalomum, et un petit pied du Pelecyphora. On remarquait à l'exposition quelques Palmiers, notamment des Areca, un Cocos, etc, On sait combien est difficile en pot la culture de ces magnifiques plantes ; 1l faut donc savoir gré à nos horticulteurs de ne pas se laisser rebuter par les difficultés presque insurmontables qu’elle leur pré- sente. à Nous avons aussi remarqué lrois pieds d’Araucaria, dont un surtout était déjà d’une grande beauté, une fort jo'ie espèce de ca- pucine,le Tropæolum tricolor qui attirait les regards des curieux par la délicatesse de son feuillage, par la bizarrerie de forme et \Jasyivacité de Leinte de ses fleurs. Enfin ‘parmi les nouveautésles plus remarquables, nous,avons distingué le Franciscea hydran- græformis, le Nemoplila discoidea et sur- tout le Napolcona imperialis, représenté par un pied bien jeune encore, auquel nous souhaitons un hcu'eux développement et une nombreuse postérité. Hustiiuiion royale de Londres. Séance duA1 avril. : M. Nasmyth communique un travail sur les cratères des volcans lunaires ; il éclair- cit ce sujet par des modèles et par des des- sins représentant quelques-unes des por- tionsles plus remarquables de la surface de la lune. Il rapporte ensuite quelques ob- servalions sur les cratères des volcans lu- naires, sur les bouches coniques que l'on observe au centre de la plus grande par tie de ces volcans, sur la forme circulaire de leur paroi externe ; il donne ensuite un& histoire hypothétique de la lune. Vers la fin de son mémoire, l’auteur s'occupe de l'état physique de la surface lunaire relati- vement à l’absence de toute atmosphère ; il rapporte plusieurs faits qui prouvent qu’il n°y a pas d’atmosphère d'une densilé appréciable, ce qui (comme il le fait obser- ver) amène naturellement à admettre qu'il : n’y à aucun être, du moins constitué com- me l’homme, qui puisse exister à la surface | de cet astre; un autre motif qui confirme cette dernière conséquence, c’est qu'il y a sur Ja lune des nuits dont la durée est égale à celle de quatorze révolutions diurnes,- et pendant lesquelles le froid doit être d’une intensité qui dépasse tout ce que nous pouvons imaginer en fait de basses températures; après cette longue nuit sur- vient un jour d'égale longueur ; or, de pa- reilles alternatives de température ont un effet tellement prononcé sur l'organisa- tion animale qu'on ne concoit pas qu’elle 772 puisse y résister. L'absence d’eau à la sur- face de noire satellite est aussi démontrée par le même raisonnement qui s’appliquail a la question de l'existence d’une atmos- phère lunaire. M. Nastuyth termine son «mémoire en faisant observer que l'ère vol- canique de Ja lune est Lerminée, selon toute apparence, depuis un espace de temps dé- jà considérable. Séance du 18 avril. Il est donné lecture d’un mémoire de M. Cowper sur le pont suspendu de Hun- gerford. Aprèsavoir fait connaître les di- verses dispositions adoptées par les ingé- nieurs dans la construction des ponts sus- pendus, l’auteur entre dans des explica- tions détaillées relativement au p n quia été jeté sur la Tamise entre Hungerford et Lambeth.— Ce pont n’est destiné qu'aux piétons ; il est supporté par quatre larges chaines, c’est-à-dire, de chaque côté du tablier, par deux chaînes l’une au-dessus de l’autre. Chacune des chaînes se com- pose (cn largeur) de dix etonze anneaux alternativement, et près des piles, de onze et douze aussi alternativement. On les a faites ainsi plus fortes près des piles en rei- son de l'effort plus considérable qu’elles ont à supporter sur ces points. La chaîne du pont de Menai n’a que cinq anneaux dans sa largeur; celle du pont de Ham- mersmith n’en a que six ; la largeur consi- dérable de la chaine du pont de Hungerford (11 anneaux, ou environ 2 pieds anglais) Jui donne la faculté de résister à l’action des vents et d'empêcher ainsi les mouve- ments d’ondulation. Il y a deux piles cons- truites en briques, dans le style italien ; le pont se. compose donc de trois travées, une centrale et deux latérales. Voicr les principales dimensions de ce pont expri- mées en pieds anglais. La hauteur de chacune des deux piles est de 30 pieds. La longueur de la travée médiane est de 676 1/2 La longueur entre les culées 1352 1/2 La largeur du tablier Al La hauteur au-dessus des hautes eaux au milieu de la travée médiane 32, 41/2 — Près des piles 28 1/2 La section des chaines au milieu de la travée médiane est de 296 p. car. —Près des piles. 312 id. Une barre de fer d'un pouce carré de section se rompt sous un poids de 27 ou 29 tonnes; mais on peut fixer à 17 1/2 tonnes le poids sous lequel elle commence à céder; ona donc pour le poids que le pont est sus- ceptible de porter 29/17 1/2 tounes Db180 tonnes; tandis que la plus forte charge qu'il puisse avoir à supporter est de 996X5 lonnes=-1}80 tonnes; cette der- nière charge serait celle qui résulterait de la présence d'une foule compacte d'hom- mes debout et très serrés, à raison de 100 livres par pied carré. Le poids total de la chaine, du tablier, et d’une charge com- plèle, donnerait un effort de 1000 tonnes sur chaque pile, ce qui revient à environ 8 4/2 lonnes par pied carré da maçonnerie. Les chaînes sont attachées à de fortes pla- ques verticales de fer forgé, placées au sommet des piles; ces plaques sont forle- ment boutonnées entre elles, ainsi qu'avec 773 $ SE 0” une forte plaque horizontale ; le tout con- stilue ce qu'ou.nomme.upe selle (saddle). Cette ‘selle n'estpas fixée à la pile, mais elle repose sur cinquanterouleaux reposant sur une épaisse plaque de fer et de bois. La pile eélle-niême étant pérrée d’arches, peut être considérée :comme formée de quatre piliers de maçonnerie; aussi les soli- ves sont -eiles “disposées de telle sorte qu'aucun poidsne porte sur les arches, mais bien sur les piliers. La selle peut se. mou- voir de 18 pouces de chaque côté, ce qui fait trois pieds de jeu total ;' il en résulte que si une travée était surchargée, les chaines se disposeraient elles-mêmes en conséquence, et. qu'il ne s’exercerail pas sur la pile de tractiontendant à la renverser.-— Voici la méthode ingénieuse que l’on a mise cn usage pour mettre les chaînes en place. Deux assises de câbles de fil de fer, com- posées chacune de trois càbles, ont été fixées d’une culée à l’autre, en passant sur les piles. exactement dans la situation que les chaines devaient occuper. Ges cäbles échafauds, comme on pourrait les'appeler, étaient éloignés l’un de l’autre d’une quan- tité égale à la longueur des clavettes qui devaient fixer les chainons les uns aux au- tres. Quelque peu au-dessus des càbles-é- chafauds, on en disposa deux autres de la même manière, sur lesquels portaient deux caisses légères, semblables à un banc de charpentier renversé sens-dessus-des- sous. Ces caisses étaient rattachées l’une à bles à ceux des puits ordinaires; eiles por- laient les ouvriers. Au dessous d'elles était amarrée une barque qui renfermaitles chaî- nons. Quatre homines placés dans les cais- ses hissaient un chaînon, et lorsqu'ils l’a-. vaient élevé au-dessus des càbles-échaf- fauds, ils y passaient la clavette qui, repo- sant ensuite sur les cäbles, supportait ce commencement de chaine. On faisait alors marcher les caisses, et l’on plaçait deux chaïnons à la suite du premier; puis un troisième à la suite des deux précédents et ainsi de suite; la chaîne qui résulta de celte première opération avait alternative- ment un et deux anneaux. Une fois cette première chaine montée, les càbles-écha- fauds n'étaient plus nécessaires, la chaine elle-même servant de support pour tous les autres anneaux qu’on y adaplait successi- vement. C’est ainsi que le pont tout entier fat construit sans aucun autre échafaudage qu'un petit nombre de câbles, sans arrêter ni gêner en rien la navigation , et sans un seul accident.—La dépense totale de ce pont a été de 63,000 livres sterling pour la maçonnerie, de 47,000 livres sterling pour les ouvrages de fer, où en somme, de 80,000 livres sterling. L'ingénieur en chef élait M. Brunet. Socicté royale de Lon«ares. Séance du 10 Avril, Il est donné lecture dans cette séance d'un mémoire de sir IL W. Berschel «sur la dispersion épipolique de la lumière » Ox the Epipolic dispersion of Light), Ce tra- vail est un supplément à celui dont nous avons déjà présenté un résumé (Voyez L'Echo n° 17, 9 mars 1845), et qui avait rap- port à une coloration superficielle présen- tée par un liquide homogène incolore. Le savant anglais recherche si la dispersion colorifique partieulièredola lumière blanche introduite dans une solution de sulfate de quinine, est le résultat d'une décomposi- l’autre ei supporteient deux vindas sembla- | tion de la lumière incidente en deux espè- ces, ou seulement d'üne,subdivision pure et simple, analogue à celle qui a lieu dans uneéflexion partielle, comme on en voit un exemple dans les «couleurs des lames minces. Il essaie de déterminer les lois qui régissent ce singulier mode de dispersion que, pour abréser, il nomme éprpolique , à cause du peu de distance qu'il y a entre le point où s'opère la dispersion et la surface du fluide par laquel!e la lumière est entrée. On aurait pu s'attendre à ce que le même faisceau incident, passant successivement à travers plutieurs de ces surfaces disper- sives, la totalité des rayons bleus en serait enfin séparée, et qu'il resterait un résidu orangé ou rouge; mais l’auteur a établi par de nombreuses expériences ce fait généra}, qu’un faisceau lumineux épipolique (en en- tendant par ce mot un faisceau-déjà trans- mis une fois à travers une solution de qui- nine), après avoir subi une fois l’action dis- persive de la solution de quinine, ne peut, plus subir de nouvelle dispersion épipoli- que. Parmi tous les liquides examinés par M. Herschel, il n’y a que l'huile de téréber- thine et l'acide pyroligneux qui agissent sur un rayon lumineux com: e les solutions de quinine; le seul solide dans lequel se soit montrée une propriété semblabie, est le fluate de chaux vert d’Alstor-Moor qui, par cette action, présente à sa surface une belle couleur bleu foncé. > SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE. Nouvelles recherches sur l'électricité animale : du courant musculaire et du courant pro- pre (Extrait d’une lettre de M. MATTEUCCI à M. de Humboldt., Afin de compléter tout ce qui est rela- tif au courant musculaire, je dirai d'a bord que j'ai btenu tres distinctement les signes de tension au condensateur, aux deux extrémités de mes piles museu- laires. De méme j'ai obtenu les signes de décomposition électro-chimique par le cou- raut musculaire, Ce qui m'a particulière- ment intéressé dans ces nouvelles recher- ches, ça été d'étudier, d’une manière beaucoup plus complète que je ne l'avais fait dans mes travaux précédents, d’une part, la relation entre linten-ité et Ja durée, après la mort, du courant museu- laire, et, de l’autre, l’activité de la respi- ralion et de la circulation sanguine, la iempérature du milieu dans lequel l'ani- mal vit, son sang dans l'échelle animale. J'ai travaiilé à cela pendant ciuq mois, en soumettant à l'expérience, tous les jours, un certain nombre de grenouilles qu'on avait prises dans le même étang. De ces grenouilles, les unes étaient immédiate- ment tuées pour obtenir use mesure du courant musculaire ; d’autres étaient pla- cées, à la température de l'air extérieur, dans un appareil à l'aide duquel je pou- vais savoir là quantité d’acide carbonique émise par une grenouille en un temps donné; d’autres enfin étaient placées dans un milieu ambiant dont la tempéra- ture était constamment à seize degrés. J'ai opéré ainsi sur des grenouilles qui avaient véeu depnis — quatre degrés jus- qu'à + seize degrés. Le résultat d'en si grand nombre d'expériences ne me laisse pas le moindre doute sur cette conclusion : l'intensité du courant muscu. 175 laire.est proportionnelle à l’activité de la respiration. -J’ai également operé sur des 776 . derniers travaux anatomiques fails sur la structure des muscles, sur ses rapports grenouilles conservées pendant un temps | avec les tendons et le sarcolème, je ne plus ou moins long dans l’eau privée d'air, ei qui étaient par là dans un état plus ou moins prononcé d’asphyxie. C’est toujours au même résultat qu'on parvient. En opérant sur plusieurs animaux à sang chaud, j'ai vérifié, d’une manière plus complète, le résultat auquel j'étais déjà parvenu, c'est-à-dire que l’intensilé du conrant museulaire esL proportion- nelle au raug de l'animal dans la série des êtres, tandis que la durée de ce courant, après la mort, varie dans un rapport op- posé. Jai voulu étudier l'influence des différents gaz sur l'intensité et la durée du courant musculaire. J'ai disposé pour cela un appareil quime permettait d’avoir une pile musculaire dans un certain mi- lieu gazeux, et d'ouvrir ei de fermer à volonté le @ireuit de cette pile avec le gal- vanomètre. fai opéré ainsi dass l'air at- mosphérique, dans l'oxygène, dans l'air très raréfié, dans l'acide carbonique, dans Phydrogène. Dans ces différents milieux, là pile musculaire a fonctionné également, seit pour l'intensité, soit pour la durée. Le gaz hydrogène seulement à présenté une singularité qu’on n'aurait pu prévoir avant lexpérvience. Cette singularité ne tient pas à une action de gaz sur les museles, mais bien à un phénomène de polarité secondaire qui se vérifie, quelle que soit la source du courant. Le fait est qu’en opérant dans ce.gaz avec une pile muscu- laire, la déviation reste constante pendant plusieurs heures. Cette, nullité d'action des différents gaz nommés sur l'intensité et la durée du courant musculaire, prouve bien que l'origine de ce courant est dans le muscle même vivant ou pris sur un ani- mal peu de temps après sa mort. Cette même conséquene: est mise en évidence par une autre expérience. J'ai préparé avce de là membrane d’intestins très fine un grand nombre de petites cavités coniques : j'ai rempli ces cavités avec de la fibrine séparée du sang d’ux bœuf qu’on venail de tuer; j'ai préparé rapidement avec ces éléments une pile qui était, en apparence, tout à fait semblable à mes + “des piles dedemi-cuisses.Je n’aiobten:: aucun signe decouraut de cette pile. Cette pile a fonctionné avec le même résultat dans hydrogène et dans l'oxygène. C’est donc dans le musele, par conséquent dans son organisation et dans les actions chimi- ques qui s’opèrent dans son sein lorsqu'il appartient à un animal vivant ou récem- - ment Lué, qu'’exisle. la cause du courant. Les résullais les plus curieux, auxquels je suis parvenu dans ces derniers tra- vaux, sont relatifs au courant propre de la grenouille, Je puis maintenant affirmer que ce courant n'ap;artient pas. exclusive- nent à la grenouille, mais qu’il se mani- feste dans 1ous les muscles de tous les animaux, pourvu que ces muscles pré- sentent à ieurs extrémités uue terminai- son tendineuse inégale. Tous les muscles qui ont d’un côté l'extrémité tendineuse plas resserrée, plus condensée que de l'autre, donnent le coura: t dirigé dans le nusele de l’extiémitétendineuse à la sur- face dulmusele, J'ai véiifié ce résultat sur tous. les-museles de la grenouille, ceux membres supérieurs: ausai bien que les museles des membres inférieurs ; sur des masses musculaires de Pigeon, de la- paetde chien. Si j'ai bien compris les 119 Ü | 105 puis. pas hésiter à regarder le courant propre ou du tendon à-la surface du mus- ele, comme le cas le plus simple du cou- rant musculaire. Les fibres rendineuses se continuent avec les fibres musculaires, tandis que le.sarcolème ne fait qu'enve- T1T les décimales dont je ne pouvais garantir l’exactitude. Sur le versant sud des montagnes de l’AI- gérie, au commencement du Sahara, la trans'tion de climat est bien tranchée, et la 'e npérature moyenne s'élève beaucoup. Pcu: en donner une idée exacte, je vais présenter quelques observations faites à _Biskara, qui m'ont été communiquées par lopper les seules fibres musculaires. Ce | M. le docteur Vital. résultat est rendu encore plus probable lorsqu'on se rappelle que les mêmes. lois régissent le Courant propre et le courant musculaire. METÉOROLOGIE. Notes sur les températures observées en Al- gérie; par M. Al. On peut diviser en: trois zones les cli- mats de l’Algérie: le versant nord des mon- tagnes de- l'Atlas jusqu'au bord de la mer constitue la première; la seconde est repré- sentée par les plateaux et les crêtes des montagnes; la troisième par le versant sul ou la pente qui conduit au désert de Sahara. Près des côtes, le voisinage de la mer se fait sentir et modifie beaucoup les tempé- ratures extrêmes. Les variations des maxi- ma aux minima soat plus faibles que dans l'intérieur. , > La température moyenne annuelle est à peu près la même pour toutes les villes du littoral; clle varie depuis17,b, qui est celle | d'Oran, jusqu'à 18°,2, qui est celle de Bou- gie. La première de ces villes est située en partie sur une petite colline élevée de 50 à 60 mètres au-dessus du niveau de la mer en partie sur les deux pentes d'un ravin. La ville de Bougie, au contraire, est bâtie | Moyennes au pied d’un pic élevé de 670 mètres, et fait face, à peu près, au midi ; elle est ex- posée à tous les vents Chauds et se trouve garantie des vents du nord. Les températures maxima, que l’on éprouve dans les villes de la côte, dépas-, sent rarement 35 degrés ; elles sont pro, duites par le vent du désert ou siroco. En: hiver, il tombe souvent dans ces villes.de la grêle et très-rarement de la neige. Dans l'espace de sept années, le thermomètre n’est descendu qu'une fois au-dessous de zé- ro à Alger. Au contraire, à Oran, ce phé- nomène est moins rare. Dans la deuxième zone, on trouve de DATES. TEMPERAT, TEMPERAT, BHniImMa: Maxima. 48/44. 3 Août 16 258 -L1° 17 26 39 19 26 l 20 22 0 22 93 3 21 27 43 25 26 3 26 25 1 O7: 27 0 28 26 hi 3 25 3/1. 31 29 37 Moyennes 25 40 1845. Février 1 9°,5 19°,0 2 0,5 12,0 3 — 1,0 10,0. l 3,0 14,5 5 330 44,0 6 3,0 14,5 7 4,5 17,0 8 7,0 17,0 9 10,5 15,0 10 »,0 1845 11 6,0 14,0 4{ 3,9 40,0 l,5 13,4 Les thermomètres employés étaient pla- cés sur la face nord d’un mur perpendicu- laire au méridien du lieu, à 3 mètres au- dessus du sol. La température de l’eau d’un puits pro- fond de, 29 mètres, prise ie 25 août, 4844, a été trouvée de 22 degrés ; à la fin de , Septembre, elle n'avait pas varié sensible- ment. On peut par conséquent, la considé- rer comme très-approchée de la moyenne del’année, mais cependant un peu supé- aieure à cette moyenne, à cause dela pro- fondeur du puits. d'environ 2°30° moindre que celle d'Alger, grande variations de température qui dé- perdent de l'élévation du lieu où l’on ob- serve, au-dessus du niveau de la mer. On peut en juger parle tableau suivant: ESS TEMPÉR. DUO TEMPÉR. TEMPÉR, noyenn: minima.|maxima. mélres. SN ss 43° 41100 29,3 380 Médéalhei 14 920 =219:0 55 Miliana. . 15 500 — 2,0 58 Constantine 17 608 00 240 Mascara, | 16 400 — 3,0 41 Dans ces différentes villes, il tombe de la neige: À Constantine, elle séjourne quel- quefois trois jours de suite sur Le sol, et il esi rare qu'elle persisle plus longtemps sans fondre. A‘Sétif, qui est le lieu le plus élevé etouuil vale plus de neige, il arrive pres- que toujours que celle qui est tombée dans la Büit fond vers dix ouonze heures du labre ferai remarquer que ê Suis Sr YI D C moyennes tempéralures précéden tant pas t'ès-nombreuses, j’ are Dee ne NE" LE D 3 la variation de tempéralure est de 1°6’-par degré du méridien. 4 Malgré la faible élévation du Sahara al- gérien au-dessus de la Méditerranée, les gelées blanches v sont communes en hiver: on en remarque dans l’oasis des Ksour, dans l’Ouad-\zab, pays des Mozabites, l’'Ouad-Righ, etc. Il semble donc naturel de croire qu'il est possible d'appliquer, dans le Sahara, les procédés suivis en Asie pour oblenir de la glace turne. au moyen du rayonnement noc- Le etc combien celle espèce abonde ne nne chez nous; perso n'ignore qu'outre La latitude de la ville de Biskara ctanf. 778 qu'elle forme des roches soit seule, soit réunie au pyroxène, on trouve encore un bon nombre de roches qu’elle recouvre de ses cristaux ; je ne veux pourtant pas pas- ser sous silence que j'en pôssède uméchan- üllon dans lequel, aux faces ordinaires du : leucitoèdre, se combinent celles dul dodé- caèdre rhomboïdal, Quoique M. Bendant ait figuré d’autres variétés cristallographiques, comme il n'indique ni le lieu d'où elles ont ‘été prises, ni celui où on les conserve, comme je ne les ai pas vues, que je n'ai même connu personne qui les ait Vues, je continueral à regarder mon cristal comme un objet fort rare et peut-être unique. Je rappellerai ici les leucites de la lave de Bor- ghetto qui, sur certains points, se trouvent changés en caolin. J'ai fait remarquer ce fait singulier d’épigénie dans ma lettre au professeur de Genève Favre, qui a été in- sérée dans la Bibliothèque Universelle. Humite, Cette espèce est très rare dans le Latium; elle ne se présente presque ja- mais sous des formes précise: , néanmoins l’auteur en conserve un exemplaire qui ne permet aucun doute à cet égard. Gypse. I paraîtra surprenant, dit l’au- teur, que parini nos minéraux qui n’ont pas été décrits jusqu’à ce jour j'indique cette espèce si commune partout; aussi je ne veux pas parler ici da gypse qui abonde dans nos terrains sous-appennins, mais j'appellerai seulement l'attention des savants sur celui de Sasso Tenuta du marquis Patrizi di Mon- Loro, qui se présente en cristaux gigantes- ques tant simples que géminés, et pouvant | toujours se rapporter à la variété trapé= zoïdale de Haüy; lorsque les grands groûe pes, qui sont communs dans celte localité; seront plus universellement connus, tous les minéralogistes voudront en orner leur cabinet. Grenat. Je ferai connaître, continue M. Medici Spada, un fait qui me paraît nou- veau, savoir que le grenzt constitue chez nous des roches entières assez volumineu- ses. Les laves qu’on nomme communément Sperone, qui se montrent en diverses par- : lies des monts du Latium et plus abondam- d’après mes: ment près de Tivoli, sont, observations et celles du professeur Ponzi, entièrement composées de grenatamorphe: sur les points où l’espace a permis à Ja ma- tière d’béir aux lois de la symétrie, on re- marque de petits cristaux très nets et très “clairs. Amiante. C'est auprès de la viile d'Albano, dans la masse de pépérine sur laquelle s’é- lève la chapelle de Notre-Dame Della Stella, que l'auteur a rencontré ce minéral qu'on n'avaii pas indiqué jusqu'ici parmi les pro= duits volcaniques. Il est souple, blanc, d'un éclat soyeux, aussi flexible que toute autre variélé ; seulement ses filaments sont plus courts que de coutume et comme entremé- 15s entre eux ; mais malgré cela, si l’on n'y voyait adhérer encore de petits grains de pyroxène,elquelques particules de pépérine qui attestent son origine, l'œil ne pourrait distinguer cet exemplaire de tous ceux qui viennent des terrains ophiolithiques. Aragonte. Elle se présente quelquefois sur les calcaires modifiés, en forme de glo- bules ou de gouttes dont lé section offre ces auréoles rayonnées qui sont le propre de la wawellite ; c’est celle apparence qui a sans doute induit enerreur M. Lévy, observateur du reste très clairvoyant, lorsque, dans son catalogue de la collection Turner, il a signa- 16 la wawellite au Vésuve, La variété du 779 Latium est en tout semblable à celle du Vé- suve, avec cette différence cependant que celle du Latium adhère toujours au calcai- re blanc, ou blanc bleuâtre, tandis qu'il m'est pas rare que celle du Vésuve se mon- tre sur le calcaire gris-brun, que l’auteur n’a jamais rencontrée dans les États pontifi- ceux. Une variété très belle et se prêtant parfaitement à la taille, est la variété pres- que fibreuse,!très blanche, qui vient de Ginini et que les lapidaires ont nommée avec raison albâtre éburné, tant est grande sa ressemblance avec le plus bel ivoire. | Les notes qui précèdent, dit l’auteur en terminant, et qui ne sont publiées que pour prendre date, montrent quelle Jargepart-ont les États pontilicaux dans l'Oryciognosie italienne. _ZOOLOGIE, Sur la morphologie du système reproduc- teur deszoophytes sertulaires, etsurson ana- logie avec le système reproducteur de la plante phanérogame ; par M.E. F'ORBES, pro- fesseur au King's College, à Londres ( The Annalsdan magazine of natural History. Déc. (184h.) (Suite et fin). Toutes les vésicules ovigères que j'a reconnues peuvent être divisées en six ca- tégories : 1° Des corps en forme de gousses plus ou moins allongées, ornées de côtes et présentant un aspect très cemalexe,comme où le voit,chez plusieurs espèces de. Plunu- laria, Comme le P. cristata et les deux es- _pèces figurées de la baie d'Algoa. C’est-là ‘sans aucun doute la forme d: vésicule la plus simple et la plus facile à comprendre, celle qui a subi le moins de transforma- lions et qui montre le mieux la nature de ces co:ps. Ce corps n’est autre chose qu’une branche dont l’axe est habituelle- ment irèsréduit, 2° Des corps ovales ou arrondis en for- me de baie, garnis dé processus épineux, comme on le voit chez le Thoa muricata. Si l’on a présent à l'esprit l’'arrangement normalen spirale des parties des zoophy- LS Sur leur axe (exactement comme celui ‘des parties des plantes), si l’on conçoit que l’axe d’une branche se raccoureisse, que L: plus grand nombre de ses cellules iubuleuses avorte et se convertisse en épines, on expliquera sans beaucoup de didficultés la nature esscutielle de cette for- me de vésicules. 3° Des capsules ridées, ovales, couron- nées, comme on le, voit chez le Sertularia rosacea et !e Plumalaria pinnata. Celle:-e1 peuvent étre considérées comme des bran- ches réduites à des rangées de cellules avortces, dont les rides sont les seules tra- ces, tandis que le ccrele de cellules termi- -nales indique seul la nature prim tive et lornie la couronne. 4 Des vésicules oblongues, sonvent t'iargulaires on en forme de boutcille, quelquefois comprimées, dont on remar- que beaucoup d'exemples parmi les espè- ces anglaises de Sertularia, comme le S. polyzonias, S. Ahieuna, S. operculata, S, argentea, et dans les ‘genres Thuia- ria el Antennularia. Dans celles-ci, il pa- raitrait que toutes les cellules ont été mé- tamorphusées au plus haut degré, et que la côte médiane: est supprimée | a: la forma- tion de 1x cavité ovarienne. Cuez les es- pèces de Sertularia qui ont les cellules al- ternes, l’extrémilé de celte forme de vési- cules esttoujours oblique; chez celles dont 7180 les cellules sont opposées, elle est droite, 5° Les curieuses vésicules en forme:de retorte des T'hoa Beanü et halecina. : :> 1: 6° Les vésicules simples en apparence des Campanularia et Laomedia, qui peu- vent n’être que de simples cellules di- ‘Jatées. A l'exception de la dernière forme de vésicules, sur la nature desquelles je ne suis pas encore fixé, les variétés dé forme de ces corps s'expliquent loutes par la théorie qui consiste à les regarder comme des branches métamorphosées, que ce soient des branchs- de premier ordre {axes primaires) ou de second ou de troi- sième ordre (axes secondaires el tertiai- res). Elles s’expliqüent”outes par la sup- position que les parties se ‘réunissent, ou qu’il s'opère ure suppression de quelques- uns des éléments d'une branche, comme de quelques cellules, de l'axe central, ou des entre-nœuds de cet axe. Les consi- dérations précédentes amènent à établir la théorie suivante sur la näture des vési- cules ovigères chez les Z00phytes sertu- laires : La vésieule se forme d’une branche à l’aide d’un arrêt de développement indi- viduel par un raccourcissement de l'axe spiral, et par une transformation des esto- macs (individus) en placenta ovigère, les dermato-squelettes (ou cellules) s’unissant pour former une capsule protectrice ou un ovaire. Gelte métamorphose est exacte- ment comparable à celle qui a lieu dans les organes reproducteurs des plantes à fleurs, dans lesquelles le bouton floral (nor- malement une branche revêtue dé fetilles disposées en spirale) est constitué par k contraction de l'axe et parles rangées d’ap- pendices (individus) nés de cet axc,et par leur trasformation en parties de la fleur (organisme reprodueteur). Des observations sur le dévelopsement des zoophytes vivants peuvent seules nous apprendre si la transformation, pour les sertulariés, a lieu ab watio, ou bien après que les individus ont rempli perdant un tempsleurs fonctions normales d’estomaes. Au nombre des faits les plus convain- quants en faveur de la théorie de la mor- phologie végétale se trouvent les mons- truosiiés, dans lesquelles on trouve l'axe floral et ses appendices en partie transfor- més en axe folial el en appeudices. Si les idées que je viens d'exprimer sont exaeles, nous devons nous atterdre à lrou- ver des monstruosilés semblables chez les zoophytes.sertulaires. Or en compulsant les ouvrages de z5ophytologie, j'y trouve d'ux figures qui paraissent représenter des monstres de l'espèce dé irée. La première est une figure de Plumat- ria cristata dans l'ouvrage du docteur Johnston « History of british Zooplytes, » pl. 19, fig. 2, daus laquelle une branche est représentée comme transformée par- tiellement en vésicule ovigère, tandis que les polypes d: l'extrémité inférieure ou basila re conservent leur caractère normal d'individus nutriufs. La seconde est un zoophyte remarqua- ble déerit et figuré par le docteur Fleming dans les Transactions werneriennes, vol.V, pl. 9, sous le nom de Plumularia buliata, dans laquelle les branches portant des cel- lu es réguhères semblent partir des vési- cules et, dans quelques cas, se changer de nouveau en vésicules. L'étude d : ce-sujet nons conduit natu- 181 rellement à rechercher jusqu’à quel point ilinfluence la z-ophytologie systématique, et si l’on doit considérer la forme des vé- sieules comme fournissant des caractères dexaleur générique ou spécifique. Je suis -portétà les regarder comme génériques. “ST Un est ainsi, un nouvel-arrangement des scrtulariées devient nécessaire, et il entraine le démernbrement-des genres Ser- tulariu et Plumularia. M. E. Forbes examine ici la classifica- tion des zoophytes en général. Nous croë yons devoir nous dispenser de le suivre C'ans cette partie de son travail. SSH SCIENCES MÉDICALES ET PHYSIOLOGIQUES. Hydroferrscyanate de quinine dans les fièvres intermittentes. Bien que l’hydroferrocyanate de quinine n'existe pas, qu'il ue suit pas possible au pharmacien, de, préparer ce prétendu sel, comme l’a démontré M. Pelouze, néan- moins, quelques praticiens instruits conti- nuent à donner ce nom à ce qui n’est qu'un mélange sans combinaison de qui- nine pure, et d’un peu de bleu de Prusse ou prussiate ferrugineux de potasse; et qui plus est, à employer dans la pratique. De ee nombre sont MM. Bonnetet Pereira, médecins distingués de Bordeaux. Ces hô= norables confrères s'étant bien trouvés de Padministration de lhydroferrocyanaie de quinine à l’époque où ce nom parafisail lui être légitimement dû, ont continué, à l’employer depuis qu’il a ét» débapusé-par la chimig,. Ils ont pensé que les:résnitats thérapeutiques n’élant pas toujours Eñhar- monie avec les analyses chimiques, lim portait peu que ce füt un véritable hydro- ferroeyanate de quinine, où un composé de quinine pure et de prussiate ferrugi- Heux de potasse qu’ils donnassent, pourvu «poilstébtinssent les effets curatifs qu'ils désiraient. Or, c’est ce qu'ils disent avoir obtenu..M: Bonnet a administré très sou- vent, avee succès, celle substance dans les cas où le sulfate de quinine ne réussis- sait pas ou ocecasionnait des accidents, tels que des vertiges, des éblouissements, li- vresse. {là eu à traiter une dame aflectée d’une fièvre intermittente avec caractèr. s Pernicieux; le mal avait résisté au sulfate «le quinine en potion ou en lavements, il occasionnait des vertiges, des éblouisse- ments. 30 centigrammes de ce qu’on ne devait plus appeler hydroferrocyanate de _quinine ont été aministrés. Ce médica- ment a été parfaiteuient toléré, et la fièvre a Cté enrayéc. M. Pereira, de son côté, a employé pendant plusieurs années, à l’h6- pital de Bordeaux, la même substance, à la dose de 20 à 25 ceutigrammes, et, quelle que soit la composition du médicament, il a toujours eu à s’en louer dans les cas où le sulfate de quinine avait échoué. (Journal de médecine de Bordeaux). Emploi de petits sétons dans le traitement de . plusieurs maladies ; par M. le docteur DES- PORTES. Dans divers cas où les vésicatoires, les cautères, les sétons ordinaires sont indi- qués, M. Desportes propose de leur substi- tuer l'usage de petits sétons au nombre de | deux, de trois, de quatre et même de six, : divisés communément en nombre égal de | chaque côté du siége du mal; en effet, ces ! “de-pétits foyers purulents. petits sétons peuvent toujours être passés dans un point très rapproché du siége de l'affection morbide, ou de quelque nerf qui a des connexions avec ce siége. Pour les passer, on peut se servir d’une aiguille quelconque, enfilée d’une mèche pelite et composée de deux ou de plu- sieurs flsnon tors, plats, mous, et le plus souvent en coton. M: Desportes dit qu’il ne s’est jamais servi de fils deplomb pour cet objet, et il ajoute que c’est peul-être à tort. Du reste, l’opération se pratique com- mé à l'ordinaire ; mais il convient d’avoir soin que ces sétons soient séparés lès uns des autres par un espace de 3 centimètres environ, dans la crainte qu'il né séforme À LEA h , CA L 93994 Une autre précaution que l’on ne doit pas négliger, c’est d'établir ces petits sé- Lons en travers et un peu obliquement, lorsqu'ils doivent être placés au devant du cou, sur la joue, au dessus du sourcil, dans le lobe de l'oreille, derrière loreille, à la tempe, à la région pubienne, sur l’épine dorsale et lombaire, à la région épigastii- que, elec. Sices petilssétons ontété établis pourune douleur, et {ue celle-ci persiste ou s’avive, on peut avee avantage faire pénétrer dans les plaies, déll’eXtrait gommeux d’opium ou del'acétité de morphine. l'auteur à, pour la première fois, eu recours à cette médication dans un Cas d'inflanmation chronique de la membrane, muqueuse. du J . à D LI 1 ! + 9 | Xe aphonie, et compliquée d’une toux, çonz,| vulsive qui reyenäll.par quintes el. étui suivicle plus ordinairement de l'expulsion : brusque d’une malitré, \isqueuse,, puru- lente, fétide et sanguinolente : 11 Cx'stail, en outre, une fièvre lent Le malade, acteur de l’un des peulis tuéatres de Paris, est revenu à la santé Sous itfluence de ce moyen. he La mème pratique a éié mise en usage “chez un crieur des rues et chez deux arti- Sans; mais. un seul des trois a guéri, les deux autres; ayant abandonné le traitement, ur. qe ô AE 19: (Abeille médicale)... HD «Ke SCIENCES APPLIQUÉES. MECANIQUE APPLIQUÉE. à cause de sa longue NjÉies Deux innovations relatives à la navigation à vapeur, par M. CALLAUD, de Nantes. La première est une transmission de mouvement faile au moyen de roues n6n dentées d’une assez grande largeur, serrées les unes contre Jés autres, pour éviter de charger les axes, par un anneau solide et résistant qui enveloppe le système et em- pêche le glissement des surfaces unies. Ainsi, représentez-vous l'axe d’une hélice portant à une extrémité un cylindre misen |: Communication avec le cylindre moteur.| forme le passage des parties trempéesà celles geant dans la flamme au-dessous de la arvux, avec douleun eL,f. af] 183 comprennent pas de prime-abord , que les:; surfaces engrenantes de deux roues marchent avec la même vitesse. h Vorcirla seconde invention, qui est le fait Papplication d’un théorème bien connu, deux diamètres sont dans le rapport dé 1 à 2, etil s’en sert pour transformer le mou- vement de va et vient en un mouvement rotatif, Sans avoir recours à aucune espèce d’engrenage. ÉCONOMIE INDUSTRIELLE. Trempe de divers objets en acier. Les forêts les plus délicats des horlogcrs flamme d'une chandelle; ceux plus forts daus la flamme d’un chalumeau projetée très-obliquement sur eux et un peu au- dessous de leur pointe quand ils sont ex- trêmemeut minces ; on peut les agiter dans l’air pour les faire refroidir, mais plus gé- néralement on les pique dans le suif de la chandelle même, ou bien on les plonge -dans l'huile de la lampe. On les recuit soit par leur propre chaleur , soit en les plon- de Ja mèche. Pour les outils qui tiennent le milieu en= ire — 1) ( IÙ y. en à beaucoup qui exigent le iube de fer ou le bain de plombet de charbon, mais le Llusgrand nombre d'outils sonttrempés à la forge du serrurier ordinaire sans avoir be- soin de ces moyens de proteclion. Les outils de dimension modéiée, tels que la plupart de ceux dont on fait dans Fart du tour, ainsi que les cisé les, gouges dont les charpentiers lof, eté,sont généralement chauliés 43 haissil faut avoir l'attention de lei: J } zontalement paur les exposer aux portions les plus froides du liquiie: Si on le jugé nécessaire, on ne les plonge que jusqu'à une certaine profondeur, til reste doux. Quelques personnes se servent d’un vase” plat, rempli d'eau seulement jusqu'à la hauteur de la portion qui doit être trempé, el plongent les outils jusqu'au fond ; mais cette ligne rigoureuse de démarealion est uu peu dangereuse, attendu que les outils sont sujets à se crevasser dans cette partie, ctilfaut généralement imprimer un léger Mouvement vertical, afin que la portion qui à savoir la propriété que possède un point pris sur une circonférence tournant dans une autre, de tracer une droite quand les ceux qu’on soumet à l’action du chalu-°” 0 x 0 j au ef ceux qu’on expose à un feu nu, à1l le reste de lof de l’aélice. Cette invention repose sur cette idée si simple, et que bien des gens ne complément de la première : M. Callaud a sont chauités dans la portion blene: de: la ?” pointe 34 b £ SE TE ré lemcut dans l’eau et de les y agiter hori-” ÿ 2 2} d’une machine à-vapeur (entendons toute- | restées douces, occupe un peu plus d’éten- fois par.le.mot cylindre celui qui eskapphiæt due suivant la longueur. à qué à l'extrémité de l’axe destiné à la trans- mission du mouvement}; représeutez-vous Les rasoirs, les canifs, n° sont que trop fréquemment trempés sans enlever les maintenañt'unanneau scrrant ces deux |‘écaillesou paillettes d'oxyde quiproviennent cylindres l'un cortre l’autre; plus une troi- sième cylindre parement passif destiné à donner à l’anneau une seconde ligne de contact dans la même direction que la pre- de la forge; cette pratique, qu’on doit évi- ter avec suin pour les ouvages soigués, ne saurait être trop blämée, Ces limes sont chauflées dans un feu de coke ou de char- mière, et vous comprendrez que la machine | bon et plongées obliquement dans Feau, à vapeur peut, au moyen de cet appareil, Pour recuire les rasoirs, on les pose par le transmettre une très grande vitesse à l’axe | dos sur un feu clair au nombre d'une demi- | 785 douzaine environ, et en les enlève’un à | celui donné par Phuile bouillante ; mais, up, lorsque le tranchant , encore mousse, | dans ce cas, il faut apporter plus de soin. el à pris une couleur janne paille clair; si le | d'attention pour ces basses: Lempéralures, dos a par circonstance été chauffé au delà Les scies et les ressorts sont générale- du jaune paille , les lames sont relroidies | ment trempés de la même manière et dans dans l'eau, mais jamais autrement. Les la- | diverses compositions où ilentrede l'huile, mes decanifs sontrecuites par une owdeux | de la graisse, de la cire, etc. Ces compo- douzaines à la fois sur une plaque de ferou | sitions perdent néanmons leurs propriétés de cuivre d'environ 0",30 de longueur, au bout de quelques semaines d’un usage 0,10 de largeu* et épaisse de0"”,006. Les | constant, Les scies sont chauflées dans de lames sont toutes rangées sur le dos les | longs fou'teaux,puis immergés horizonta- unes à côté des autres el s'appuient ainsi lement el par le tranchant, dans une auge obliquement lune sur l'autre. À mesure oblongue quirenferme la composition. Ga qu’elles atteignent le reeuit, on les saisit. el se sertordinairement de deux auge:, l'une les enlève avec une petite pince, et ou les | jusqu'à ee que la composition devienne jette dans l ou d'autres sont ramenées des points les plus eau si cela est nécessaire, et | trop chaude pour y plonger les pièces, et l’autre jusqu'à ce que la première se refroi- froids de la plaque pour prendre leur place. | dise, etainsi de suiteallernativement. Une Les haches, les cognées, les ciseaux à | partie de la composition, adhérente lors- froid. el une foule d’autres outils sembla- | qu’on sort de l’auge, est enlevée sur les la: bles dont la masse totale en métal est consi- | mes de scie avee un morceau de peau, puis” dérable comparativement à celle qui doit | on leschauffe une à une sur un feu clair être trempée, ne sont plongés qu'en partie | de coke, jusqu’à ce que la graisse qui les et recuits tout simplement par là chaleur | recouvre encore prenne feu. C'estce qu'on qui reste encore à la-masse de l'outil; seu- | appelle le flambage. Quaud on veut que les lement, quand on a atteint la couleur qui scies aient une trempe roide, on ne brûle indique que le recuit est opéré, on les ini- | qu’une faible partie de la graisse adhérenie; merge entièrement, quand elles ont besoin d’être plus douces, Pour enlever lesécailles ou oxyde quise | on en brûle une plus grande portion, eL forme’au feu, quelques ouvriers passent ra- | Quand on veut une trempe de ressort, on pidement les objets dans du sable see avant | en brûle la totalité. de les plonger dans l'eau, afin de Icur don- “er une plus belleapparence. « x Lorsque la pièce à tremper est mince 3 Le ; en cerlains points el épaisse dans d’au- Si on voulait tremper des enclumes , de | {res sans aucune régularité, comme dans grosses éLampes , Jume considérable par immersion Reese {a formation rapide de la vapeur sur les 6! 5 métal s’opposcrait au libre accès /de*| cuit dans toutes lesparties. tes au PI EC ur enlever la chaleur avec une ce-| Veau pe ou autres pièces d’un VO- | certaines espèces de ressorts, on brüle HI CE une seconde et même une troisième dose de snif pour s'assurer de l'égalité du re- M. Lardner, dans le tome I°" de son ou- Vérité suffisante. Dans ce cas, on fait tom- | vrage, intitulé + Fabrication des métaux, ber d'un réservoir supérieur une colonne | nous apprend que la composition em- volumineuse d’eau sur la surface de l’objet qu'il s'agit de tremper. Geile méthode est excellente en ce qu’elle produit une masse d'eau considérable qui, en 16mbant sur le . “centre de l’enelume , rend à coup sür ectle partie très-dure; mais ilest assez dangereux 3 RENE Ne 45 ce resler dans Ce moment pres de l’enclare [ll ployée par. un des plus habiles fabricants de scies en.r-Angleierre consiste en un kilog. de suif, 120-grammes de cire pour chaque 5 litres d'huile de baleine, qu’on fat bouillir ensemble et qui sert aussi pour.tous les petits objets. el, presque toutes les espèces d’acier. L'addition de ré- allendu que , si sa table n'est pas parfaite: sine noire, dans la proportion d'un de inent soudée, elle se détache parfois en par- lie et est projetée au loin avec beaucoup de violence et un grand bruit. Ê Quelquefois l’objet n’est mis qu'en parte sous le filet ct la colonne d'eau au moyen d’une grue, d’une louve, ctc., et est défi- uitivement recuit par lachaleurque la masse possède encore, puis enbn ploné dans Peau pour y refroidir complètement. cu On fait souvent usage d'huile et de difféz reuts mélanges d’hailes, de suil, de cite, de’ résine, etc., pour tremper un grand lastiques, t61s | nombre d'objets minees et é que des sizuilles, des hameçons, des plu= mnesenacier, des ressorts, ctc., qui ext= gent une trempe plus douce et plus souple que n’en donne l’eau. Ke Par exemple, les plumes en acer sont chaulfées en grand nombre dans une cap sule qu'on place dans un fourneau; quant elles ont aticint la tempéralure requise, on les trempe dans un mélange huileux ; sénéralement, oh les reeuitésgalémentdans ? T,4 iuile où dans une composition dont le | point d'ébullition est. le même que là Llem= | Grature convenable À ce rectits Ge mode est'extrémementexbéditif, et 1e recuil ne ent lobes auzdessous qurdegré voulu, Qhn SON CUMAIN 6] (le la chaleur en ie un (ours el ces deux Moyens peuvent UTC CM MoÉs por avoirun recuitplus: (url que |mickilogr., la rend apte à tremper des pièces plus grosses qu’elle ne pouvait le faire au: aravant, mais cette résine doit être ajoutée avec intelligence, sans quoi les pièces deviennent trop dures et cas- santes. La compesition ne peut plus être employée lorsqu'elle a servi pendant en- viron un mois; celte période dépend néanmoins de l'usage plus ou moins fré- quent qu'on en fait. Dans tous les cas, il faut énltver toute ancienne composi- Lion de lPauge, et nettoyer complétement celle-ci avant d'en «charger de nouvelle. (Technologiste.) CHIMIE APPLIQUÉE. e de fer ou coupexote Matière premidre. La matière mière) employée est: la pyrite où su de fer. Son prix. — On achète cette pyrite 22 fr. les 100 kilog.; le transport de lamne à l'établissement y est compris ; uir. SO cent. pour les 100 KT. que l'on fait Dour arn- pre- il ure ca Opérations [ \p ver là couperose se peuvent diviser en (rois Classes: to Grill ce Ct distillation; 2216 SiVaac : » évaporations 4 cristallisation, il est de | : 786 Nous allons les examiner l’une après l’autre, : HYURS | GRILLAGE: À 4 Appareil, — L'appareil à griller se com. pose de douze cornues ou cylindre. eu briques réfractaires placées sur deux rapz, gces horizontales, la deuxième rangée au-dessus de l’intervalle laissé entre les cornues de la première rangée; le four- neau est formé simplement par deux murs placés à la distance de la longueur des cornues, el dans lesquels ces derniè- res sont fixées par leurs extrémités. Chauffage. — Ces cornues sont chauf- fées par trois foyers. placés dans le bas du fourneau, un foyer pour deux cor- nues, et, d’après leur disposition, on voit que les cornues inférieures n’empêchent nuilement le chauffage descornues supé- rieures. Ces deux murs formant ainsi It Ourneau sont naturellement recouverts par une voût», el la flamme s’échappe en- suite dans la chemnée. 4 Au-dessus de cette yoüte. se trouvent trois autres pelits fours qui ne sont chauf-- fés que, par la chaleur des foyers dont. nous venons de parler. La chaleur n’y est pas très forte, mais suffisante pour l'usage auquel:ces fours sont destinés et dont nous parlcrons. Dimensions. — Ces coraues ont Om.29:1. de diamètre, (n.90 de long, ct on lesi: bouche avec des oblurateurs en terre ré-! fractaire, qui ferment hermétiquement. C’est le côté par où l’or charge; de l’autre côté on met une autre pièce qui porterune tubulure de Om.19 de long, et à-laquelle on adapte une autre tubulure en.tewre ré- fractajre aussi, ct qui vient plonger:dans une caisse en plomb qui se trouve sur le sol, ét qui peut avoir Om.69 de large et Om.75 de haut. os Dispositions. — Cette caisse est. pleine d’eau, recouverle exactement aussi, aveG du plomb, et a sur ce couvercle un:tube qui se rend dans un autre conduit en ma- connerie, qui fait à peu près tout le tour de l'atelier el qui communique ensuite ou plutôl aboutit à une cheminée. Ce con- duit est recouvert avec des pierres plates que l’on enlève à la main. Il a 0m.40 de large et Om.70 de haut. On charge dans chaque cornue 39 kil. de pyrite, la cuisson dure 6 heures. Il se dégage du soufre en vapeur quise rend. par les tubulures dans la caisse en plomb où il se condense en partie. Les tubulures arrivent jusqu'au fond de la caisse, el les vapeurs sont alors obligées de traverser toute l’eau; celles qui ne sont pas condensées se rendent alors dans le conduil en maçounerie, y font un long circuit, et se condensent peu à peu en fleur de soufre: Cependant tout ne se condense pas, car une partie de ces vapeurs se dégage encore par, la cheminée, donne:à l’ar de l'acide sulfureux et ravage-et détruil tous les végétrux d’alentour. Produits obtenus. — Voyons, maintenant quantité de produits relirés. Les 30 kil. de pyrite mis dans les cor- nues produisent de 10 à 12 pour 100 de résIQ u. fa la q, an dance ÏJ: Soufre. — Le soufre condensé. dars Ia caisse de plomb est'10 pour 100 de la pys riteemployée, Cete caisse se nelloie tou L “ : fs & SR PS © ls a ‘5 les. 6 heures, c’est-à-dire à chaque 1 A ri A < ” de son — Le grand conduit en 781 maçonnerie ne se nettoie que tous les 10 jours; il est alors rempli jusqu’au bord, et renferme 1,409 kil. environ de fleur de soufre, c'est environ 9 pour 100. Le Soufre retiré de la caisse de plomb esf'voulé en bâton, ou en pair; on le fait simplement pour cela fongire dans une chaudière, et celui en fleur est vendu tel qu’on leretire. , Ne Résidu de la pyrite. — Xe résidu obtenu dans les cornues est retiré et mis dans les petits fours supérieurs dont nous avons parlé, jusqu’à ce qu’on puisse transporter an dehors tout le résidu à la fois. Ces petits fours sont simplemént un réservoir mo- mentaré commun aux produits de toutes les cornues. : Deuxième grillage. — Ici commence Maintenant la deuxième partie du gril- lage ; ce grillage se fait à l’air libre. Sa disposition. — On met en tas une brouelle du résidu de la calcination précé- dente, une brouette d’un second résidu dont nous parlerons tout à l'heure, et l’on mêle un peu dé bois que l’on dispose par couche dans le bas, afin de commen- cer la combustion. On fait ainsi un tas aussi grand que l'on veut, etou le laisse exposé pendant un av à l’air. : Opérations chimiques. — Ge qui se passe dans celte circonsiance est analogue au phénomène qui se produit dans ce que l’on appelle le volcan de Lémery, où en mêlant partie égale .de soufre en fleuret de fer en limaille, le tout humecté ou mouillé, on fait une explosion quiproyient de la chaleur dégagée par la formation du sulfate de fer. Se Icile résidu des cornues est du sulfate de fer, puis peut-être un peu de soufre et de fer oxydé. Comme nous le verrons, le résidu que l’on y mêle contient beaucoup de peroxyde de fer et de l'acide sulfurique. Ainsi, comme on le voit, en y joignant l'action inévitable de l'air, Le soufre et le sulfure de fer vont former du sulfate de fer. Le souflre et le fer avec l'oxygène de J'air vont en former encore, et enfin ce sul- faite sera encore formé par l'acide sulfuri- que ct le fer. Quant à l'acide sulfurique, il est formé tout naturellement par l’action du soufre et delPair. : La chaleur dégagée par toutes ces com- binaisors est considérable; quand on re- mue seulemént un peu lasurface du mont, il se dégage ensuite une vapeur blanche d'acide sulfureux. Pour que tout le mont ait pris ce neuvel état de composition, il faut, avons-nous dit, un an; mais quelquefois on est pressé, _on cest obligé d'employer ces matières avant ce terme. Les combinaisons se font à commencer par le bas; au moyen du bois que l’on a mis et que l’on allume. Mais elles ne sont pas toutes complètes, quelque temps qu’on les ait laissées ; ainsi on obtient: Du sulfate de fer seul; Du sulfate avec excès de base ; Du sulfate avec excès d’acide. Ces excès de base et d’acide ne peuvent se combiner à ect état, ils le font dans les opérations ultérieures. (La fin prochainement.) (Moniteur industriel.) , " 188 SCIENCES HISTORIQUES. Monza e: la Couronne de fer, PAR LE BAR9N D'HAMBRAS - FIRMAS. \ Tous les voyageurs curieux. qui viennent à Milan visitent Monza, son ancienne basi- lique de St-Jean-Baptiste, le château royal, avec ses beaux jardins. La cour habite cette résidence une partie de la belle saison; il y a dés relalions con- tinuelles entre le$ deux villes, et depuis quatre ans qu'un chemin de fer facilite ce petit voyage, bien des personnes vont jour- nellement de Milan à Monza, comme on en voit chez nous aller de Paris à Versäilles, uniquement pour se promener. Le parc de Monza, d’après le plan, a 13 kilomètres de tour, et 13,000 mètres de superficie. Il renferme des pavillons élé- gants, des chaumières, des grottes, une tour, des temples-et des ruines ; toutes ses fabriques sont bien placées et convenable- ment espacées dans un aussi vaste enclos; le Lembro, quile traverse, arrose des val- lées et des prairies, forme des cascades, des canaux, un lacet des îles; on grimpe d'un autre côté sur des rochers réels, des collines boisées, et tout est peuplé de cerfs, de chevreuils, de faisans et d’autres gibiers plus commune. On pourrait y chasser, on y pêche à volonté, mas L. A. I. et R. trou- vent des jouissances plus vraies dans la contemplation de la nature. Une partie des jardins est consacrée à la botanique et à l’acclimatation des plantes exotiques ; les serres sont fort bien tenues; et garnies de plantesrares, j'en ai noté plu- sieurs remarquables parleur belle végéta- tion; mais ne voulant menticnner que ce qui est le moins connu, je passe at jardin potager, aux pépinières et au verger, plus étendus, mieux fournis de végétaux divers, mieux soignés qu'ailleurs, parce qu'ils ne sont pas destinés simplement à la consom- mation où à l’usage du château ; Mgr l’ar- chiduc vice-roi aime les sciences naturelles, ainsi que je l'ai déjà fait connaître: il a prouvé qu'il aimait surtout leurs applica- lions uliles. Il a fondé à Monza une école: d’horticuliure dans laquelle douze jeunes gens apprennent la pralique du jardinage, les mariè ‘es de planter, de greffer, de tail- ler les arbres fruitiers ou autres; on leur enseigne en même temps la physiologie vé- gélale, la botanique, un peu de géométrie et d'hydraulique, pour lever un plan, con- naître les machines d'arrosage, etc. Ils ont des maitres pour le dessin linéaire et le dessin des fleurs. Je me borne à signaler celle institution, qui date de 1820, et d’où sont Sortis des homimes très capables, de- mandés toujours d'avance pour diriger les grands établissements d’horticulture des pays voisins, où les jardins -de quelque riche seigneur. Avant de quitter ceux de Monza, je cite- rai une disposition des orangers neuve pour | moi, et d’un bon effet dans un parterre: Ils | sont en assez grand nombre, et les vases sont enfoncés dans des creux, jusqu’au ni- veau des plates-bandes, quisont gazonnées et cachent leurs bords ; à la première vue, ils me semblaient en pleine terre. La célèbre couronne de fer attire beau- coup d'étrangers à Monza. On raconte que sainte Hélène ayant été à Jérusalem en 395, bâtit une église sur le Calvaire et découvrit la croix de N.+S. J.-C. dans ses fondalions, qu’elie envoya un des clous à son fils l’em- pereur Constantin, qui le fit renfermer dans 189 sa couronne, mais non comme un reliquai- re; on le firgea et on en tira une lame fort mince d’un centimètre de largeur, qui fut appliquée dans l'intérieur à découvert; de manière qu’elle touchait le front et en- tourait la tête de celui qui la portait. La couronne de fer doit son nom à ce pett cercle, mais n’est pas moins d’or: Elle n'a pas la forme des couronnes royales ou impériales, ni des diadèmes sarmontés de perles, de fleurons ou de pointes ; c’est un bandeau ou cercle de seize centimètres de diamètre, de cinq de largeur, dont les bords supérieurs et iulérieurs woffrent au- cune différence, divisé en six comparti- ments carrés égaux, ciselés et enrichis de pierres précieuses et de perles fines. Cette couronne, d’après la version la plus générale, fut donnée par Grégoire-le- Grand à Théolinde, pour la récompenser d’avoir extirpé l’arianisme de ses Etats; cette reine lombarde la mit sur le front d'Agilulphe, qu’elle choisit pour époux ; et depuis près de quinze siècles, on la con- serve à Monza. Elle a servi au couronnement des anciens rois d'Italie, de plusieurs em- pereurs, et en 1805 le cardinal Caprara en couronna Napoléon, qui s'écria : Dio nu l« diede, quai a chi la tocca. Je renvoie ceux qui désireraient plus de détails à l'ouvrage de M. le chanoine Bel- lan, qui considère cette couronne comme objét d'art, sous le rapport historique, et comme monument religieux. C'est sans con- tredit le meilleur et le plus complet de la mulutude d’écrits publics (4). J'avais oui parler d’une imitation de la couronne de fer, en cuivre doré, avec des rubis et des topazes en verre colorié, afin de ménager ou de moins prodiguer la vraie, on moulrait et on laissait toucher sa copie au commun des visiteurs; on ajoutait qu’il s'en trouva d'assez experts pour recon- naître la fraude, ce qui avait fait naîlre des doutes sur la relique supposée dans ce joyau ; alors pour expliquer le cercle de fer qui existait dans l'antique couronne lom- “barde, on en faisait un symbole pour nous ‘apprendre que ‘es peuples courageux doi- vent au fer l'or qui les enrichit; à Milan et à Monza, des personnes dignes de confiance m'ont assuré que lous ces récits étaient controuvés, et j'aime à croire que j'ai vu l'ancienne et précieuse couronne de fer. Je copie ici pour terminer cet article deux inscriplions gravées sur des plaques de marbre, posées contre les piliers à droite et à gauche de la chapeile, où l’on conserve la couronne de fer, représentée en relief, coloriée sur chacun. Les voyages ex Italie que j'ai pume procurer, ni les Guides d'Artecria, de Richard, de Valieri, ne les ont pas données à leurs lecteurs. A GAUCHE. Q Ferdinand I August, imperatorem corona ferrea in regem longos ét venit rite inauguration Mediolani posir. non sept IDCCCXNXVIHE posteris tradunt modoctienses regis pallia et ense gralia Cæsaris eril. À DROITE. Corona ferrea Italia regnum insigne Napoieoni I. : (1) Femoria apologtiiva di Angelo {n-4° de 272 pages ; 1819. Imp. Gall. reg. Ital. Mediolani Imposita VIT Kall. 3vx MDCCCV perenne modoctica decus. GÉOGRAPHIE. Voyage aux îles de Mangaréva ou Garmbier, VAI par M. Adolphe LESSON. {Voir l'Écho des 27, 50 mars, 3, 17, 20,24, 27 avr.) VIII ARTICLE. Maputeoa a été marié deux fois. La pre- mière à une femme que le peuple trou- vait admirable par sa rare beauté, et qui est restée dans le souvçuir de chaque in- sulaire comme l'idéal de espèce humai- ne. Les femmes wont pas échappé a rette fascination, et, malgré la jalousie instine- tive. de-leursexe, qui leur fait trouver des défautsiessenticls à la perfection même, elles s'accordent généralement à la citer comic ayant été sans rivale, Souvent dans les families on reproduit son gracieux por- trait. Sa peau blanche contrastaitavec le ton bois de sandal de ses éompatriotes, et sa taille était souple et délide. À ce sou- veuir, un vicil fusuluire qui s'efforçait de peindre à mes Feux les grâces de ce beau Corps, prenait une anitalion dés plus vi- ves,' et je dus conclure quelle somme d'attraiis devait posséder celle re ne, à en jugez par les effets produit, par un souves air déjà bich loin. Maputcoa a eu de celte femme quatre enfanis ; mais trois moururent, el le seul: qui vit encore est une fille, dishéritée des beautés de sa mère et qui a reçu de son père une santé débile, un teint jaune et maladif. C’est qu’en effet le roi des Gambier est bien le plus mal partagé des habitants de son petil empire. Sa poitrine résonne aux secousses d’une 1oux caver- ueuse, et son facies, jaune et malingre, joint à l'air soucieux, lui donne l’appa- rence d'un organisme appauvri. On Cat cependant que sa santé s'améliore depuis quelque temps. Maputeoa aimait, dit-on, beaucup cette première femme, sur, Ne famille de laquelle je n’ai pu me proctér aucun renseignement. J’ignore aussi son senre de mor. La veine actuelle est la seconde femme de Maputeoa. Elle est issue d’une famille pauvre, bien que cousine de Mathias, ce factotum du roi; elle peut avoir de vingt- deux à vingt-quatre ans, si l’on en juge par son physique, quoique rien ne soit plus trompeur pour. indiquer l'âge des femmes océaniennes, flétries de bonne heure ou conservant parfois des couches de graisse épaisses qui semblent retenir la jeunesse qui s'enfuit, Cette reine est, en effet, assez grande, grosse à l'a- venant el très grasse. Tout indique qu'elle doit devenir une beauté de premier or- dre, en prenant cette obésité dort les Océaniens sont si friands, partageant en cela du moins le goût de presque tous es peuples orientaux qui prisent la beauté ad” "poids. De cette deuxième femme, ‘le roi à cu quatre enfants qui sont tous morts, n'ayant de leur père que des germes de dissolution. La reine ne.jouit d'aucune considération parmi le peuple. Sa bas e extraction en est cause, N°lle part, peut- être, le préjugé de la noblesse, de caste, n'est pus enraciné que dans les mœurs de la race océanienne. L'homme encore échappe à cette loi par ses talents guer- riers où par des mérites reconnus, La fem- 191 me jamais. Le roi en épousant une, plé- béienne, peut bien en faire une reine, mais celle reine ne jouira dans le cœur de ses sujets d'aucune estime, et souvent elle recevra de graves injures, que son mari ue pourra même pas venger. Le code aristocratique le condamnerait de- vant les chefs assemblés. J'ai déjà rap- porté le peu de convenances que, dans plusieurs circonstances, on manifestait envers cette pauvre femme. C'est au point que l'épouse du graud-prêtre Matua, d'origine noble, a cherché souvent à hu- milier la reine, et a même élevé là pré- leution d’être traitée comme son tgale. Lés missionnaires ont cependant rétabit la halance en faveur de la première, et tra- Vaillent à maintenir intact Fhonneur de : son rang. De ces rivalités féminines naïs- sent aux Gambier, comme en Europe, ces. petites haines sourdes , ces tracasserics perpétuelles qui pourraient bien entrer pour une bonne part dans les ennuis de la royauté. Enfin les caquetages des cour- lisanes ajoutent que celte seconde épouse de Mapuicoa est pour lui ce qu'était pour son père la première femine qu'on lui um- posa, C’est à dire un cœur saus aiour, el l'on dut tout bas que déjà la reine a fui plusieurs fois de la cabane royale pour courir après u: jeune insulaire dont elle est éprise, mais que les Européens sont parvenus à la faire pardonner et à la réin=! iégrer au domicile corjugal, tout en crai- ‘gbant cependant uné‘nouvelle ou de nou- velles escapades, {ant lle est lollement épamouréc de’!süir jeune sauvage. L’a- mour serait dünésaux îles Gambier ce qu'i:est, ce qu'il a été, et peut-être ce qu'il sera, malgré [a nouvelle religion, aux îles d’Otaiti el des Marquises. Certes, c’est le cas d'appliquer ce mot de M. Villemin, lorsque le gouverneur des iles Marquises prit congé de lui : « Givilisez les hemmes et reudez les femmes plus sauvages, » (La suite prochuinement.) —— © Go-— £ BIBLIOGRAPHIE. DES LOIS DE LA VIE ORGANIQUE, Où Jaison des phénomènes par cesquels elle sermanifiste; par Aug. Rogier. Tome Il, Phénomènes nerveux. In-12 de 1? feuilles. À Paris, au Comptoir des im- primeurs-unis. MONUMENTS L'ÉGYPTE ET DE NUBIE, par Cham- pollion jeune, cinquante-deuxième et dernière li- VIaisON + - 2 Cette livraison qui contient les planches, plus les litres, tables et introduction, termine les ‘quatre volumes de planches. JACQUEMONT, VOYAGE DANS L'INDE, publié sous les auspices de M. Guizot, 54 livraisons. MONUMENTS D'EGYPIE ET DE NUBIE, par Cham- pollion jeuue; 5? livraisons formant à volumes, ave planches, tres, tables et introduction, GRGANISATIGN el Physiologie de l'homme, expli- quées à l'aide de figures coloriées, découpées et superposées ; par Achille Comte. Cinquième eédi- tion. In-8 de 2$ feuilles 1/2.—A Paris, chez l'au- teur, rue Bellechasse, 11. PHILOSOPHIE MEDICALE. Examen des doctrines de Cülianis et de Gall; par Fréd Dubois (d'A- miens). {n-80 de 23 feuilles 5/1. — À Paris, chez Germer-Baillière, rue de l'Ecol-dë-Metdecine, 17. TRAIT coMPLer de l'anatomie défahtintaux do- inesliques ; pan Biget. Quatièmedivriison. Qua- trième parie. ANGEIOLOGIE, où Descriplion des vaisseaux. 1n-$ de 17 fouilles 5/5. — Paris, chez Labe, place de l'Ecole-de-Meédecine, 4. 23 HE 0 ORNE: 12H RARE TRBERRON QUE E EOONELENLERT ENNEMIS Le vicomte A, de LAVALETTE. FAITS DIVERS. Naguères encore les marbres francais étaient peu RE _— 192 notre pays était en quelque sorte ignorée. D'où vie É cet oubli? Les Romains, lorsqu'ils occupèrent 1 Gaules, surènt apprécier eux-mêmes les ressoure immenses que leur offraient nos carrières de ma bre; on en trouve la preuve à Néris (Allicr), dans les Pyrénées, dans les Alpes, dans le Jura, oc... En effet on y voit des carrières creusées D A puis abandonnées sous la monarchie française,r . Nous sommes heureux de pouvoir constater au- jourd'hui les heureux résultats que viennent d'obte- nir les recherches de MM. Gariel et Helie, à Noyers (Yonne). j Ces industriels y ont découvert des carrières de marbre dont nous ayons vu des échantillons de di- verses couleurs et fort satisfaisants. « De nouveaux » marbres d'une grande beauté ont été découverts et » viennent ajouler à l'exportation considérable de » 108 riches carrières », disait en 1$34le baron Thé- uärd dans son discours au roi sur l'exposition de l'industrie On ne saurait trop recommander aux architectes l’établissemens de Noyers, dirigé par M. Hélie; le voisinage du canal de Bourgogne offre un grand a- ee paur le transport à Paris et à Lyon, et à peu ce Irals. M. Hélie est chargé en ce moment de la confection de plusieurs autels pour plusieurs cathédrales, et 4 Géjà fourni d'une manière satisfaisante, Tout: le none doit encourager une industrie qui doit côn- f‘ibuer à nous rendre moinsi tributaires de l’é- L'anger. 5.4 Ch. 6... — On assure que M. le ministre de l'instruction publique prépare une importante réforme dans Por- £anisation du corps médical. Au lieu d’un jury mé- dical, ce seraient désormais les écoles préparatoires (autrefois écoles secondaires) de médecine, qui se- raicnt chargées d'examiner les candidats au titre d'officiers de sanié. Les officiers de santé recus. ne pourraient plus exercer qu’au milieu d’une popula- tion au dessous de 3,000 âmes ; pour soigner lesane- lades dans les localités plus peuplées, ils seraient obligés de prendre des inscriptions et Je ane docteur.en médecine. Enfin, au titre déconsidéré d’offitier de santé, on substituerait celui de licencié en médecine, Les pharmatiens se diviseraient en deux uläisses, Ceux qui seraient recus, nou plus par les jurys médicaux, toujours imparfaitement compo- sés,:mjiis- par les écoles préparatoires, ne pourraicut pratiquer que dans le lieu où ils se seraient fait re- ceyôir ; cé seraient les pharmaciens de deuxième classé. Ceux de première classe devraient être reçus à l'école centrale de pharmacie de Paris, et pour- raient exercer dans toute l'étendue dui royaume. (Revue de Paris.) SOMMAIRE :,, a DES ARTICLES CONTENUS DANS L'ECHO. DES 1 ET À MAI. ? SOCIETES SAVANTES. — ACADÉMIE DES SCIENCES, . séance du >x8 avril. — SOCIÉTÉ D'HORTICULTURE.— Exposition et distribution des prix d’horticulture dans la galerie du Luxembourg.— Societé royale et centrale de Londres, — Institution royale de Londres, SCIENCES PHYSIQUES. — PaysiQuE. — Nouvel- les recherches sur l'électricité animale, du cou- rant musculaire et du courant propre ; MaArreucr. — MÉTÉOROLOGIE. — Note sur les températures observées en Algérie; AIMÉ. — CRIME. — Sur la composilion du sesquichlorure de chrome ; Pei- GOT. : SCIENCES NATURELLES. — céoLogie. — De Ja chronologie des terrains et du svochronisme des formations; Constant PREVOSE, — MINERALOGIE. — Sur quelques espèces minérales quii n'avaient pas encure été chservées dans les états ponlifivaux: Lavinio DE MEDICI SPADA. — Z001.0G1E. — Morph - logie du système reproducteur des zoophytes ser lulaives; E- ForBes. i SCIENCES MÉDICALES ET PHYXSIOLOGIQUES. — Sur la santé des ouvriers en fabae. — Hxdro- ferrocyanate de quinine dans les fièvres inlermit- tentes. — Emploi de petits sélons dans le traite- nent de plusieurs maladies; DESPORTES,. SGIENCES APPLIQUEES. — MECANIQUE APPLI QUÉE. — Nouveau systèine de mouiin ; GRELLET: — Machines à pression élastique pour fouler les issus de laine; DESPLAS. — Sur les pronulseurs à vis: Bocrcots. — Deux innovations relatives à là navigation à Vapeur; CALLAUD. — CHIMIE APPLI- QUEE. — Fabrication du sulfate de fer où coupe- rose verte—#CONOMIE INDUSTRIELLE.—Trempe de divers-objels d'acier. SCIENCES HISTORIQUES. — ARCHÉOLOGIE. — Notes diverses à l’Académie des inscriptions eëù belles-letires. — Monza ct la couronne de fer gp d'HOMDRES-FIRMASS — GÉOGRAPHIE. — Voyage, aux ilesSKangaréva où Ganbier; A. LESSON. 6 3 |-RIBTIOGRAPRHIE, xploilés; celle source féconde de prospérité pour ! RENÉE MARIE A TPE TEE LE TLC ne 7 PSE EE ANSE SET ANR TENTE RCE Te IMPRINERIE DE A, PLONDEAU, RUE MMEAU, 4 Bousième année. Paris.—Joudis © mai 1845. à N, 84 - L'ÉCHO DU MONDE SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. | {fÉcHo Du MONDE SAVANT parait le JEUDI et le DIMANCHE de chaque semaine et forme par an deux volumesde plus de 4,200 pages chacun On s’abonne & Paris, rue des BEAUX-ARTS, N-. 6, ét rue de la-CHAUSSÉE-D'ANTIN, 3, et dans Je$ départements chez les principaux libraires, et dans les bureaux de poste et . des Messagvries. Prix du journal, PARIS pour un an, 25 fr.; 6 mois, 43 fr. 30, trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 30 fr , 16 fr., 8 fr. 50. A L'ÉTRANGER 9 fr, €G sus pour les pays payant port double: — . Adresser tout ce qui concerne le journal à M. le vicomte A. de LAVALETTE, directeur et rédacteur en chef. On rend compte des ouvrages et mémoires scientifiques, soit français, soit étrangers, quisont adressés, sans rrais, au bureau du Journal. ACADÉMIE DES SCIENCES. Seance du lindi 5 mai. M. Pelouze lit une note sur Le sesquichlo- vure de chrome. Selon M. Péligot, le sesqui chlorure de chrome est entièrement inso- luble dans l’eau froide comme dans l’eau bouiilanie; il. ne se dissout pas davantage dans l’eau chargée d’un oxyde quelconque ; il n'est pas attaqué par l’acide sulfurique concentré et bouillant: enfin l’eau régale elle-même est sans action sur lui. Si quel- ques chimistes et particulièrement M. Ber- zélius ont émis une assertion différente, -cetie divergence s’expliquerait, suivant M. Péligot, par la présence d’une trace de pro- tochlorure de chrome mêlé au sesquichlo- xure. En effet, ce chimiste a fait l’observa- tion très curieuse qu’une portion très mi- nime de ce proto-sel détermine la dissolu- tion du sesquichlorure dans l’eau. si Il est certain que cette explication est parfaitement fondée pour tous les cas où le mode de préparation du dernier de ces sels e fournitmêlé de la plus légère quantité du premier; maïs d’un: autre part, M. Péligot &joute qu'il suffit d’agiter pendant quelques instants, dans un flacon contenant de l’air, la dissolution de protochlorure de chrome Pour que son action dissolvante soit anéan- ie, parce que ce sel, très avide d'oxygène passe à l’état de CI£Cr?, ou selon M. Loewel de Cr2052 H CI. « J'avais à mon laboratoire, dit M. Pe- iouze, de beaux cristaux violets de sesqui chlorure de chrome qui ne devaient pas être mélés à du protochlorure, car ils avaient été conservés au contact de l'air, pendant plusieurs années. Cependant ces cristaux, tenus en ébullition avec de l’eau, coloraient celle-ci en vert, et la dissolution présentait le$ caractères des sels de sesqui oxyde de Chrome. L'eau bouillante, plusieurs fois renouve- 1ée afin d'éliminer jusqu’au plus petit soup- çon de protochlorure, continuait, comme la première fois, son action lentement dissoi- vante et en fin decomptej'acquis la certitude que le sesqui chlorure de chrome le plus pur se dissolvait en réalité dans l’eau, avec une grande lenteur sans doute, mais de la manière la moins équivoque. » _Le temps nécessaire à cette dissolution diminue, comme on devait s’y attendre, avec l'élévation de la température. Selon M. Pelouze, l'acide sulfurique concentré attaque le chlorure de chrome ; il en dégage peu à peu l'acide chlorhydrique et laisse un liquide vert soluble dans l’eau et contenant | une forte proportion de chrome. - En résumé, l’eau peut directement, sans aucun intermédiaire, dissoudre le sesqui- chlorure de chrome le plus pur, pourvu que son contact avec ce sel: soit suffisamment prolongé.et la température du mélange con- venablement élevée, qu'exerce la salive pure sur l'amidon à la -puré obtenue par la section du canal paro- M. Pelouze pense que dans la disparition de ce sel il y a autre chose qu’une dissolu- tion, mais formation d’un véritable chlorhy- drate de sesquioxyde de chrome, comme l’a déjà indiqué M. Loewel, dans un mémoire récemment présenté à l’Académie: Ce jeune chimiste pense que le protochlorure de chrome agit sur le sesquichlorure par son af- finité considérable pour le chlore, qu'illuien eulève le tiers sans se pouf former lui-mêne en hydrochlorate de sesquioxyde, en pro- duisant ainsi une quantité de protochlorure précisément égale à celle employée pour engager l’action dissolvarite. Le protochlo- rure ainsi formé agit de nouveau sur une certaine quantité de sesquichlorure. Raï- sonnant dans l’idée de M, Loewel, M. Pe- louze a cherché si d’autres chlorures, éga- lement très avides de chlore, seraient dans le même cas, et il a trouvé que le pro- tochlorure d’étain, dans dés proportions très minimes, opère soit.à froid, soit à chaud fa dissolution du sesquichlorure de chrome dans l’eau. Seulement la dissolubilité n’est pas assurément aussi prompte. D'autres corps plus ou moins avides de chlore, tels que les protochlorures de fer et de cuivre, Fhyposulfite de soude, déterminent égale- ment la dissolubilité du sesquichlorure de chrome, mais avec moins de facilité que le protochlorure d’étain. Les chlorures saturés de chlore, comme les chlorures alcalins, le sel ammoniac, le perchlorure d’étain, n’exercent aucune ac-| tion dissolvante sur le sesquichlorure, de chrome. ose —M. Lassaigne envoie un mémoire intitulé: Recherches pour déterminer le mode d'action température du corps des animaux mamimi- fères et a celle de 75° centigrades. Nos lecteurs se rappelleront sans doute les conclusions auxquelles M. Mialhe était arrivé dans le travail que nous avons ana- lysé dans l’un de nos derniers comptes-ren- dus: M. Lassaigne, dans le mémoire qu'il présente aujourd’hui à l’Académie, n’a pas pour but d'examiner le principe particulier que M. Mialhe dit avoir extrait de la salive humaine et auquel il a imposé le nom de diastase salivaire, en raison de l’action qu'il a sur l’amidon : mais de s'assurer si la salive tidien sur un animal agissait à la manière de la diastase sur l’amidon, soit à la tempé- rature du corps de cet animal, soit en la portant à 75° centigrades. Les expériences faites par M. Lassaigne, avec toute l’habileté que chacun connaît au savant, professeur de l’école d’Alfort, ont amené aux conclusions suivantes : 1° la sa- live de l’homme et celle du cheval à la tem- pérature de 38° centigrades (chaleur du corps des mammifères), n’exercent aucune action dissolvante sur la fécule. Ge principe reste sans aucune altération dans sa forme comme dans toutes 8es autres propriétés physiques et chimiques. 2° Porté à une température de 4-70 à +-75° centigrades et maintenu dans cette Condition pendant trois heures et demie, ce fluide des glandes salivaires du cheval n'agit pas autrement que l’eau sur la fecule, c'est- àa-dire que les granules de ce principe, pla- cés au milieu de la salive du cheval ainsi chauffée, se gonflent et se distendent sans se transformer ni en dextrine ni en glucose. 3° La salive humaine rendue par la bou- che, salive qui est du reste sans action sur l’amidon à la température du corps des ani- maux, convertit en peu de temps ce prin-- cipe en dextrine à une température de +70 à -75° centigrades, et transforme ensuite celui-ci en glucose, ainsi qu’on l'avait déjà remarqué. 4° Dans l’acte de la digestion des subs- tances amylacées crues, la salive qui est à la température du corps des animaux ne jouerait donc pas le rôle que lui a attribué tout récemment M. Mialhe; elle contribue- rait,.ainsi que la plupart des physiologistes anciens et modernes l’ont reconnu, à hu- mecter les matières alimentaires et à dis- soudre quelques-uns de leurs principes na- turellement solubles dans l’eau qu’elle con tient, Le même chimiste présente une seconde note intitulée : Recherches sur l'action qu'exeree le tissu pancréatique du cheval sur l’'amidon cru ou en grains et l'amidon cuit dans l’eau ou à l'état d'empois. Ces recher- ches ont été entreprises dans le but de véri- fier quelques-uns des résultats annoncés par MM. Bouchardat et Sandras, et elles ont appris à M. Lassaigne que le tissu pancréa- tique chauffé dans l’eau et à +460° pendant cinq à six minutes, amené à un état de demi-cuisson, n’exerce plus d’action. sur l’empois d’amidon à +-38°: tandis qu'ayant sa coction dans l’eau le tissu pancréatique rend fluide à cette même température l’em- pois d’amidon et le convertit en dextrine, ainsi que l’ont démontré MM. Bouchardat et Sandras. Cette nullité d'action du pan- créas cuit est contrôlée d’une manière di- recte, car en ajoutant au mélange de ce tissu cuit et d’empois un petit morceau de tissu pancréalique cru, en moins d’une à deux minutes, à la température de 38° centigrades, la fluidification de l'empois a lieu et la conversion de celui-ci en dex- trine commence. — M, Pouchet a présenté à l’Académie une note sur la structure et les mouve- ments des zoospermes du #rton cristatus. Ce savant a reconnu que ces spermato- zoaires ont les deux tiers-postérieurs du corps surmontés d’une membrane extré- mement fine, qui est une véritable na- geoire de hauteur de 0,005 de mul. Gette pageoire a, son bord libre d’une étendue eaucoup plus considérable que celui par 196. lequel elle adhère au corps ; mais il en ré- sulte que ce bord ressemble, par son as- pect, à ces anciennes collerettes: à fraise que l’on portait il a trois sièéles.\ 2” C'est le bord libre de:cette membrane qu'un micéographe fort instruit diprispour un filament enroulé en héliceautour de la région postérieure de ces anïmalcules. La locomotion des zoospesmes des. tri- ions a quelque chose qui, au premier -abord, semble fort étrange. Ils passent en quelque sorte magiquement dans le champ du microscope en décrivant des. cercles.et sans que leur corps opère aucun frétil- tillement. L'observation attentive prouve que le mouvement dé translation est tota- lement dû aux ondulations de la nageoire qui, en frappant le fluide, poussent le zoosperme en avant. Après avoir étudié attentivement Ja structure de cette nageoire, qui est fort re- marquable,-et en avoir donné des figures exactes; M. Pouchet ne croit pas utile de réfuter lopinion de M. Van-Beneden ; qui, d’après des vues tout à fait théoriques, a dernièrement nié, dans le sein de l’Acadé- mie de Bruxelles, l’existence de l’épithé- hum chez les zoospermes. S'il existe un organe locomoteur spé- cial, formé par une fine membrane, comme semblent létablir les observations du pro- fesseur de Rouen, il devient impossible de nier l’organisation des: spermatozoaires. — M. Pelouze annonce de la part ‘de M. Liebig un fait trèsimportant dans l'his- toire. des sécrétions animales, et en particu- lier de la bile: Un des anciens élèves du chimiste allemand, aujourd’hui professeur à Vienre, M: Redtenbacher, a soumis: la taurine (asparagie biliaire de M. Gmélin) à une nouvelle analyse, et il a trouvé 26 pour 400 de soufre dans cette substance, l'une des plus belles de la chimie organi- que par la régularité de:ses formes cristal- lines. Les chimï tes qui ont détérminé la com- position de: la taurine n’y avaient pas Signa- lé la présence du soufre, et 1s lur avaient donné pour formule équivalente G+ H7 Az O19, — M. Dufrenoy lit un rapport sur deux mémoires de M. Amédée Burat, ayant pour titre : Etudes sur les terrains et sur les gîtes métallifères de la Toscane: Etudes sur les gites métallifères de l'Allemagne. M. Jacquinot présente un mémoire sur l’histoire naturelle de l’homme. Nous snettrons prochainement ces deux commu nications sous les yeux de nos lecteurs. — M, Amédée Latour écrit à l'Académie pour faire connaître une application qu'il a faite du diapason au diagnostic de cer- laines maladies. Dans le mémoire lu par M. Despretz à la dernière séance de l’Aca- démie, ce savant physicien indiquait quel- ques applications utiles du diapason à la pathologie; mais il ignorait sans doute que M. Amédée Latour avait déjà, dès 1843, appliqué le diapason au diagnostic de certaines affections de poitrme. Dans les ‘cas nombreux où la percussion ne peut être pratiquée à cause de la présence de cau- ières, de vésicatoires, d’une éruption fistu- leuse causée par une pommade éméti- sée, etc., etc., le diapason remplace parfai- tement ce moyen précieux de diagnostic. Les vibrations de cet instrument sont plus ou moins intenses et sonores, selon que les poumens sont plus où moins perméa- bles à l'air, Les épanchements dans la poi- a à! " LL trine se reconnaïsSent ef se limitent très bien par l'application du diapason. ( ù ques essais fout espérer àM. Latour que l'application du diapason pourra étre d'un : grand secours pour le diagnostic desma- | ladies du crâne.” M. Despretz indiquait aussi application du” diapason Comme pouvant être fort utile pour juger dudegré de la surdité. M. Amé- dée Latour fait remarquer que ce moyen avait déjà été employé depuis longtemps par M. Vidal de Cassis. — M. Ed. Desains présente un mémoire sur Ja chaleur spécifique de la glace. Le nombre admis généralement par les physi- ciens pour représenter cette chaleur spé- cifique étant le nombre 9. M. Desains, qui s’est servi de méthodesexpérimentales plus rigoureuses que celles employéesjusqu’alors pour la détermination de ces nombres, croit pouvoir conclure de ses recherches que la chaleur spécifique de la glace et celle de la neige sont égales entre elles et que leur valeur commune est de 0,b1, c’est-à-dire à peu près la moitié de celle de l’eau. : — M. Milne Edward présente un travail de M. Emile Blanchard sur Forganisation d'un animal nouveau appartenant. au sous- embranchement des vers. ; — M. Coulvier Gravier lit un mémoire sur les étoiles filantes. — M. Barreswil présente un, mémoire sur linsolubilité du sesqui-chlorure, de chrome et du sulfate de sesqui-oxyde de fer; ce travail a surtout pour but d’expli- quer les réactions qui se manifestent dans Paction du protochlorure de. chrome sur lésesqui-chlorure. Ainsi M. Barreswil pense que le sesqui-chlorüre de chrome violet, en présence du protochlorure de chrome, s’unit à lui pour former un sel double (mo dification violette) ; que ce sel double très instable se décompose dans l’eau en sesqui- chlorure (modification verte), qui n’est pas susceptible de donner le même sel double, et en protoclorure qui réagit sur de nou- veau sesqui-chlorure. je De même, pour le sulfate de-peroxyde de fer calCiné, M. Barreswil pense que ce sel, en se disolvant dans le sel de protoxyde correspondant, donne naissance à. un sel doubleéphémère (Fes 03 (S03)3 Fo OSo3); par exemple, que ce sel se dédouble dans l’eau en sulfate de peroxyde (seconde mo- dification non susceptible de former un sel double), et en sulfate de protoxyde, qui li- bre se porte sur une nouvelle quantité de sulfate de péroxyde de fer. — M. Malgaigne envoie une note sur une opération d’abrasion dela cornée pra- tiquée, il Y a bientôt deux ans, sur une jeune fille affectée d’un leucoma qui avait ameué de ce côlé une perte à peu pres com- plète de la vue. Nous avons vu aujourd'hui celte jeune fille lire facilement un carac- tère d’imprimerie assez fin, eLson œil opé- ré ne possède plus qu'un léger nuage, res- te d’une affection naguère si grave. Nous sommes donc heureux d'annoncer que la chirurgie doit à l'espril ingénieux de l’ha- bile chirargien de Saint-Antoine un succès de plus. E. F. ———— “2 > D 65 SCIENCES NATURELLES. F BOTANIQUE. Remarques sur la lettre de M. Martius à M. Flourens (voy. l'Echo du 17 avril); par M. CH. GAUDICHAUD. Dans L'Echo du 17 avril dernier, nous 1el- ACT T D. gg avons reproduit la lettre dé M. Martius à LM. Flontens dans, lagaelle 1 Munich exprirfiait Lats de ses observations et ;se l’accroïssement des palinicns, : savant de les r'ésul- idées sur Jan savant académicien bien connu de to: nos lec- teurs, M. Gaudichaud, voyant dans cette lettre une opposition à sa théorie de lac sueci ctemc _croissement.végétal a discuté et combattu presque une à une les diverses propositions énoncées par M. Martius. Nous nous em- pressons dé reproduire ici toute la portion de sa note dans laquelle il examiné ainsi, en la discutant et Ja combattant, la nou- velle théorre de l'accroissement des pal- miers exposée par le célèbre auteur alle- mand. C’est ‘une nouvelle picce d’une haute importance pour le procès seienti- fique qui se débat depuis quelques années relativement au mode de développement des végétaux. 1° » Puisque M. Martics nous a adresséfses premières remarques sur no$. lravaux, nous lui. demandons:la pérmission de lui communiquer nos objectioiis. Nous osons: espérer que cet illustre sivant les accueil- lera favorablement, 4 Par exemple, M. Martius déclare qu'ik peut fort bien s'accommoder de tont ce que M. de Mirbel a émis sur l'agencement des fibres; ce qui ne l'empêche pas de dire, dans sa deuxième proposition (voy. lEcha du 17 avril) « qu’elles naissent toujours « exlérieurermentpar rapport aux autres.» -. Vous savez tous, messieurs, que M. de Mirbel.les fait naitre de: la périphérie 1a- terne, du phyllophore. : Dans-sx troi.ième propositon; M: Mar- tius soulient que les fibres s’allongent-des deux bonts, c’est-à-dire qu'elles: Croissent de bas en haut.et de haut en bas, à partir d’un point de naissance donné:alors que M. de M:rbel les-fait monter toutes et par- tout, sans point de naissayee délermmé, : dé la périphérie interne &u -phy!lophore dans le bouryeon, des-racines et du cellet sur le tronc. Ge savant ajoute, dans sa dixième pro“ pesition : L'extrémité inférieure (des fibres) ne va pas jusqu'aux racines; elles ne dé- passent pas le collet, 6ù1l y a laséparation organique du descensus et de l'ascensus; mots impropres s’il en fut jamais, surtout si ce savant admet bien franchement que les fibres du tronc descendent jusqu'au collet, Aiïusi done, sous ce rapport encore, M. Martius est en opposition directe avec M. de Mirbel, qui, lui, fait monter :es fibres caulinaires à partir des racines où du collet.}, »: Dans sa neuvième proposition, se trouve encore une forte opposition avec le prin- cipes les plus essentiels émis par M. de Mibrel : « La partie la plus ancienne des » fillets, dit M. Martius , ne'se trouve pas » extrém té, ni supérieure, ni inférieure , « etc. » Ceci, comme tout le reste, demanderait de grandes explications, dontnous devons nons abstenir pour le moment. Contentons- nous de faire remarquer que si, sur ce point, M. Martius a l'intention de contre- dire nos idées, il ne se montre pas plus favorable à celles de M. Mirhel, qui a dit : que ks fibres sont plus anciennes , plus grosses et plus solides à leur base qu'à leur sommet; qu'elles sont ligneuses à In base, en quelque sorte à l'état d'aubierau milieu et herbacées au sommet. 799 * Dans la sixième proposition, il est vrai, set dans la septième, M. Martius s'accorde parfaitement avec M. de Mirbel sur la dé- cussation des fibres qui, selon eux, traver- sent la lige d’uni côlé à l’autre, C’est done sur ce:point seulement, et, sur celui de la ramification des filets -dans leur j:artie su- péricuré (neuvième proposition), que .ces deux savants observateurs pourraient être du même avis. Si je ne puis -encore-rien dire du Cha- mædorea elatior dont je ne connais pas Torganisa'ion, je suis du moins en mesure de prouver par de belles anatomies, que d’autres végétaux monocolylés , dans les quels on a signalé cette décussation etces ramificeatious, n’offrent rien de semblable. Eufin, dans Ja quatrième proposition, et plus explicitement encore à la suite de la douzième, M. Martius dit positivement n'être pas de l'avis de M. de Mirbel «par » rapport au premier degré du dévelop- » pement de la, feuille, vu, dit-il, qu'au » commencement elle ne me parait. pas » avoir la forme d’un capuchon (M. de Mir- » bel a dit cuilleron), mais plulôt celle » d’une.petite crête (crista ou plica).» L’A- cadémie se souvient que,sur ce sujel, j'ai aussi combatlu les fails avancés par M. de Mirbel. Quant à la crête dont parle M. Martins, jeserais bien tenté de croire que ce savant anatomislea vu une feuille déjà très avan- cée en organisation, et non la feuille nais- sante du centre absolu du bourgcon. Or, nous savons tous que Jes feuilles qui commencent leur évolu ion se plient, se! laminent, en quelque sorte, par Ja :com- pression..en, sortant des bourgeons. Voici,maiatenant un point de doctrine | exprimé dans, la onzième proposition , sur | lequel nous différons , M. Martius et moi, complétement d'avis, « Les tiges, dit-il, » devicanent plus ligneuses et plus dures, » au moyen de l'accroissement des fibres » qui montent et qui font leur décussa- » tion.,set également, le parenchyme en- » tre les fibres devient plus épais et plus »* dur, elc.:» Il ya là, selon moi, une triple erreur. puisque, d’abord les fibres ne montent pas; qu'il y d'autant moins de parenchyme en- tre ellesqu’on approche davantage de la périphérie du corps ligneux, et que Îles plus anciennes sont au centre, dans les Monocotylés comme dans les Dicotylés. Si le durcissement s'opère en raison di- recie de l’âge de l'arbre, c’est toutsimple- ment que la couche ligneuse acquiert plus : d'épaisscuretde densitéen ce point; c’est que letissu cellulaire qui abonde entre les fibres du centre, et qui s'accroît incessam- ment, manque presque totalement entre celles de la cireonférence ; enfin, c’est que les fibres de la circonférence, les der- nières venues, n’ont pas encore développé leurs vaisseaux ; qu'elles sont plus com- pactés, el conséquemment plus dures. M. Martius sait cela mieux que moi. Si pour- tant il me demandait des préuves, je ne serais certes pas embarrassé de lui en four- nir, puisque je pourrais même me borner à [ui signaler celles que renferment ses ou- vraces. ( Voyez Hugo Mobkl., de Palm., Stucct., in Mart,, Palm., Brasil.) D'ailleurs, 1l ne serait pas exact de dire que les dernières fibres extérieures du corps ligneux sônt les plus dures. En .ef- fet, soit qu’on fasse monter on descendre ces fibres de l'extrême périphérie du corps 800 ligneux, elles sont toujours les plus récen- tes et-les.moins liguifiées. C’est du moins ce qui résulte de mes ob-ervations sur les Monocotylés que j'aiété àmême d'étudier. Relativement aux fibres ligneuses de la tige qui, selon notre savant confrère M. Martius, ne communiquent pas aux rati- nes, nous sommes prêt à lui moutrer de très nombrenx el très beaux faits du con- traire. M. de Mirbel que, bien sans le vouloir sans doute, il contredit encore sur. ce point, en aura probablement aussi à lui montrer, puisque les fibres que je faisdes- cendre uu trone danses racines, il les fait monter des racines dans le tronc. «Théories à part, nous sommes donc, M. de Mirbel et moi, complétement, d'accord sur ce point : que, dans les Monocotylés, les fibres ligneuses des tiges sont plus ou moins directement en rapport avec les ra- cines. M. de Mirbel est, de son côté, en mesure de le prouver. au moins pour les dattiers, et probablement pour un grand nombre d'autres végélaux ; moi, pour ous les Monocotylés et Dicotylés dons j'ai fait l’anatomie. D'ailleurs c’est encore, du moins en partie, l'avis de M. Hugo Mohl, et d’un grand nombre d’autres savants analomistes, Les choses se passeraient-elles autre- ment dans le Chamaædorea elatior? je ne pense pas que cela soit possible. Dans tous les cas, je ne l’admettrai qu'en présence de preuves irrécusables. L C’est pourtant aprèsavoir signalé toutes ces opposilions flägrantes avec les faits avancés par MM. Hugo Mohl et de Mirbel, que M. Martius ajoute, « Vous voyez que » ces résultats ne se trouvent pas en con- » tradiction avec.les idées émises par MM. » de Mirbel et Hugo Mohl. » J'en demande bien pardon à notre sa- vant confrère M. Martius; dans tous les faits qu’il signale, à l'exception de celui des filets qui se croisent dans le centre des tiges, et qui se ramifient à leurs sommets, ilest complétement en opposition avec les idées de M. de Mirbel, et, sur beaucoup; d’autres, avec celles de M. Mohl. ANTHROPOLOGIE . l’espèce humaine; par M. ARISTIDE DUPUIS. A voir les attaques incessantes dont l’écri- | ture a été l'objet, on pourrait croire, au pre- | mier examen, que ce livre renferme seule- ment des légendes analogues à celles de la mythologie, bonnes tout au plus dans des temps d'ignorance, et qui doivent tomber aujourd'hui devantles lumièresde laraison. Il n’en est rien cependant. Les travaux des savants modernes, tels que Guvier, Blu- menbach et Humboldt, ont démontré jus- qu’à l'évidence que, si l’on trouvait dans la Bible les vérités dogmatiques et morales qui règlent les rapports de l’homme avec ses semblables comme avec Dieu, et les no- tions historiques les plus exactes sur les commencements des différents peuples, on y trouvait aussi des vérités scientifiques, qui, pour n'être pas formulées en corps de doctrine, n’en forment pas moins la base la plus sûre et la plus inattaquable. Astrono- mie, géologie, anatomie comparée, hygiène privée et publique, toutes ces sciences sont indiquées dans les livres saints par de ra- PRE TE | des caractères anatomiques plus ou moins 80 1 plus en plus démontrer la vérité ; et aujou r- d'hui plus que jamais c’est le cas de dire avec Bacon : Srune petite science éloigne de la religion, une grande science y ramène. Aussi les systèmes que Voltaire et les philosüphes de son école présentaient, avec uné ‘apparence de vérité, comme les seuls raisonnables, sont-ils maintenant dédaignés par tous les hommes sérieux qui ont le cou- rage de braver les préjugés. Grèce: aux progrès des lumières, on ne rougit plus de croire aux livres saints. Les vérités que 11- gnorance ou la mauvaise foi avaient essayé d’obscurcir brillent au contraire du plus vif éclat, depuis qu’elles ont été défendues par ces hommes d'élite dont les discussions cal- mes et consciencieuses ont indiqué le meil- leur moyen de concâlier -la raison avec la révélation. Parmi eux, on peut citer M. Marcel de Serres, qui a rendu de si grands services à la science géologique. Dans son ouvrage : De la Cosmogomie de Moïse comparée aux faits gcologiques, ouvrage qui a obtenu un si grand et si légitime succès, ce savant professeur a développéles plus hautes ques- tions de philosophie naturelle, telles que ta création, le déluge, l'unité de l'espèce hu- maine, elc., et a démontré que les décou- vertes de la science, loin de contredire les récits de la Genèse, ne pouvaient au con- traire qu’en démontrer plus clairement la vérité et l’exactitude. La dernière de ces questions est traitée aujourd’hui avec plus de détails dans un article de la Bibliothèque umwerselle de Genève, intitulé : De l'unité cé l'espèce humaine. Ge sujet est un de ceux qui ont le plus occupé les physiologistes ; disons-le aussi, il tonche de trop près à nos croyances. pour que nouspuissions y rester indifférents, Les nombreuses variétés qui divisent l’es- pèce humaine proviennent-elles d'une es- pèce unique, ou doivent-elles être regar- dées comme autant d'espèces distinctes. Cette question a été étudiée avec soin par Cuvier, Blumenbach, Camper, et dernière- ment par MM. Flourens et Marcel deSerres, Est-il bien certain que quelques diffé- rences dans la couleur de la peau, dans prononcés, et dus bien souvent à l'état pa- | thologique de l'individu, doivent consti- Considérations à propos d’un écritde M. Marcel | de Serres, ayant pour titre: De l’unité de tuer des espèces différentes? Sans parler des animaux domestiques, chez lesquels’ une foule d’influences diverses produisent des variétés bien plus nombreuses ‘et ‘bien plus tranchées que celles de l’homme, ‘et qui pour cela ne cessent pas de faire partie d'une méme espèce, nous dirons que la fa- culté dese reproduire perpétuellement avee les mêmes caractères appartient à l'espèce et non à la variété. Or, dans lés enfants qui naissent des races colorées, on retrouve toujours d’une manière essentielle les carac- tères de la première, mais nullement ceux de Ja seconde. Ainsi, comme nous le ver- rons tout-à-l’heure, ces enfants sontblancs, et n’acquièrent qu'avec l’âge la couleur propre à leur race. Donc, si, en naissant, les enfants nègres, avec les mêmes carac- tères spécifiques que les blancs, n’offrent que des différences presque inappréciables, c'est sans doute parce qu'ils appartiennent à la même espèce. Les caractères anatomiques, tels que la dépression du crâne, l'ouverture de l'angle facial, l'épaisseur des lèvres et l’obliquité des dents, l’état soyeux ou lainceux de la pides aperçus, dont chaque jour. vient d 4 chevelure, enfin la saillie du calcaneum et 802 le développement plus ou moins marqué des muscles cruraux, ne sont pas tellement propres à certaines races qu'ils doivent être considérés comme des caractères essentiels. : On sait que les différences qu’on y observe sont dues à des circonstances diverses, telles que le climat, l'éducation, là hourri- ture, le travail, les habitudes et la manière de vivre. La convexité du front ou sa dépression dépend du volume des lobes du cerveau, et par conséquent elle est intimement liée au développement de l'intelligence des indivi- dus. C’est dans la race nègre, une de celles qui se sont le moins adonnées aux travaux de l'esprit, que l'on observe la plus grande dépression du front. ‘Nul doute que, par l’effet de l'éducation, le cerveau n’acquit un volume de plus en plus considérable, et ne modifiàt ainsi la forme du crâne. C’est ce que nous avons pu observer à Alger, chez de jeunes enfants nègres, de 10 à 12 ans, nés après la conquête et ayant fréquenté les écoles. Tant par le développement des lobes antérieurs et la saillie plus prononcée du front, que par la diminution de l’épaisseur des lèvres et de l’obliquité des dents, l’angle facial avait augmenté d’une manière très sensible. L'action de l’air et du soleil sur la che- velure est trop évidente pour avoir besoin d’être démontrée ; l’état du système capil- laire n’a donc qu’une faible importance, et ne peut donner lieu à une objeclion sé- rieuse. Quant à la saillie du des races nègre et malaie, nous ferons re- marquer que cette particularité se retrouve chez d’autres peuples qui paraissent cepen- dant tenir par tous les autres points à la race blanche, chez les arabes par exemple. Qui ne l’a d’ailleurs observée chez des indi- vidus appartenant aux races les plus civi- lisées ? Ainsi les jeunes enfants de nos cam- pagnes qui travaillent la terre se font remarquer souvent par la maigreur des mollets et des pieds, et la saillie très-forte du calcaneum. (La suite au prochain numéro.) SCIENCES MÉDICALES ET PHYSIOLOGIQUES. De la nature des mouvements de l'iris; par M. GUARINI. Les mouvements de l'iris sont-ils Ie ré- sultat de la contraction de fibres mascu- laires? Sont-ils l'effet d'une turgescence vasculaire, d’une sorte d’érection du tissu de cette membrane? M. Guarini, sans re- pousser aucune de ces deux explications, cherche à les concilier. L’iris, selon lui, est une membrane à la fois vasculaire et mus- culeuse. En effet, on ne saurait par le sim- ple éréthisme vasculaire se rendre compte de l'extrême rapidité de ses mouvements. Un organe érectile exige un certain temps pour entrer en érection; et il ne passe point à cet état avec la promptitude de l'éclair, comme cela s’observe pour la pupille. Des mouvements aussi instantanés ne peuvent é- videmments’effectuer que par le jeu de fibres musculaires. D'un autre côté, les organes formés de tissu érectile peuvent bien par- courir les divers degrés qui séparent la flac- cidité de la turgescence, mais on ne les voil point passer sans interruption d'une calcaneum, qui est À ment pupillaire. peut-être le caractère le plus remarquable, | À | L € l'iris les deux ordres de fibres circulaires ‘premier ganglion du grand sympathique, ‘et entrent ensuite dans l'orbite, unis à la 803 extrême à l’autre, puis revenir brusque- ment à leur première situation pour repren- dre non moins vite la seconde. Or, toutes ces variations s’observent pour les mouve- ments. de la pupille. Troisièmement, pour les organes érectiles, leur repos est l’état de relachement ; etnous voyonsau contraire que l’état passif, le repos de la pupille est une extension tenant le milieu entre la dilat tation et la Contraction. Enfin, telle est en- core la position (extension moyenne) dans laquelle on trouve la pupille sur le cadavre, à l’inverse des organesérectiles que la mort laisse au contraire dans une flaccidité com- plète. À que la turgescence des vaisseaux iridiens prend à la production des mouvements pu- pillaires; seulement à ses yeux ce n’est là qu’une influence accessoire et secondaire. Voici comment il l’explique : tous les orga- nes érectiles de l’économie sont entourés de muccles où de fibres contractiles dont la contraction, en pressant sur les veines dont ces organes sont principalement composés, détermine une stase sanguine momentanée, sans les comprimer toutefois assez forte-. ment pour empêcher le sang artériel d'y aborder. Dans l'iris, les vaisseaux étant en- trelacés avec les fibres circulaires qui opè- rent le resserrement de Ja pupille, on com- prend que lorsque ces fibres viennent à se contracter, elles ne le peuvent faire sans arrêter le sang dans les vaisseaux; stagna- tion qui concourt à augmenter le resserre- M. Guar:ni admet doncdansla structure de et rayonnées; les premières qui font res- serrer, les secondes qui font dilater la pu- pulle. Les circulaires reçoivent leur in- fluence motrice des filets de la quatrième paire qui sortent du ganglion opthalmique; les fibres rayonnées sont animées par les ramuscules qui, nés des paires spinales cervicales supérieures, pénètrent dans le sixième paire. Les expériences suivantes tendent à établir cette distribution spéciale de tels ou tels nerfs à tel.ou tel ordre de fibres. Si, comme l’a fait le professeur Valentin, on coupe sur un animal vivant la troisième paire, la pupille se dilate; elle se reserre au contraire si l’on enlève le premier ganglion du grand sympathique. M. Guarini, ayant vu que la pupillé est dilatée chez les animaux tués par la strych- nine imagina d'utiliser ce fait pour la déter- mination des sources nerveuses où l'iris puise ses diverses influences motrices. Avant extirpé sur un animal le ganglion cer- vical supérieur et produit ainsi le resserre- ment de la pupille, il administra la strych- nine. La pupille du côté opéré ne se dilata qu'un peu, parce que les filets de la troi- sième paire restés sans antagonistes ten- daient avec avantage à opérer son resser- rement. Dans l'œil, du côté non opéré, on vit, au contraire, la pupille énormément dilatée, comme cela a lieu dans les empoi- sonnements par la strychnine. Autre expérience. Si, sur un cadavre en- core Jrritable, on pique la troisième paire ou lé ganglion ophtalmique, la pupille se resserre, quoique lentement, et ne se dilate plus. Si, sur un animal vivant, on met à décou- vert le ganglion cervical supérieur, qu'on M. Guarini ne nie pas pour celà la-part | 804 tue ensuite l'animal, puis qu'on irrite a. troisième paire, on observera le resserrer ment de la pupille, resserrement qui dispa- raîtra en irritant le ganglion cervical. «Ceci, ajoute l’auteur ,- prouve invinciblement l'existence de fibres musculaires dans l'iris, car le tissu musculaire ést le seul qui ait la propriété de se contracter après la mort | sous l'influence des irritations mécaniques où dynamiques. Et je défie bien ceux qui admettent l’éréthisme vasculaire comme seule cause des mouvements de la pupille, de produire sur Je cadavre l'érection du pénis ou du clytoris avec les moyens qui déterminent les mouvements de l'iris d'une manière aussi prononcée. » En résumé, d’après M. Guarini, le res- serrement de la pupille dépend non seule- ment de la contraction. des fibres circulai- res, mais encore de la stase sanguine que cetle contraction détermine, comme nous l'avons expliqué, dans les veines de l'iris. La réalité de l'influence de celte seconde cause est mise hors de doute par l’observa- tion suivante. HIS En essayant sur un cadavre encore irri- table d'amener au moyen des stimulations les plus énergiques de la troisième paire, le resserrement de la pupille, on ne par- vient jamais à rendre cette ouverture aussi étroite que sur le vivant, parce que la cir- culation n'ayant plus lieu, le sang n’est pas retenu dans les vaisseaux, de manière à donner, comme durant la vie, le dernier degré d'’étroitesse à l’orifice pupillaire, tion de la pupille se fait par le seul effet de la contraction des fibres rayonnées: car l'agrandissement de l'ouverture qu'on ob- tient sur le cadavre en irritant le ganglion cervical supérieur est tout aussi considéra- le que celui qui suit chez le vivant lap- ‘flication de la belladone. SCIENCES APPLIQUÉES. PHYSIQUE APPLIQUÉE. Télégraphe électrique ; par M. ARAGO. f L'idée d’une télégraphie électrique n’est pas nouvelle. Dès qu'on eut reconnu que l'électricité parcourait les corps avec une extrême rapidité, Franklin imagina qu'on pourrait l'appliquer à la transmission des dépêches. Ce n'estpas cependant ce grand physicien qui a formulé l'idée en système applicable. On trouve pour la première fois une disposition réalisable de télégraphe électrique dans une note très courte pu- bliée en 177/ par un savant d’origine fran- çaise, établi à Genève, par Lesage. Ce iélégraphe se composait de quatre fils, séparés les uns des autres, et noyés dans une matière isolante. Chaque fil cor- respondait à un électromètre particulier. En faisant passer, suivant le besoin, la dé- charge d’une machine électrique ordinaire à travers tel ou tel. de ces fils, on produi- sait à l’autre Cxtrémité le mouvement re- présentatif de telle ou telle lettre de l’al- phabet. Ce système, si je ne me trompe, fut é'abli sur une échelle restreinte, dans les environs de Madrid, par M. de Bétan- court. La machine électrique ordinaire, source intermittente d'électricité, peut être ac- tuellement remplacée par une pile voltaï- que d'où émane un courant continu SuS- ceptible d’être transmis par des fils métal- tiques. Ampère chez nous, Soëmmering en Tout au contraire, il paraît que la dilata- | | | | | | | | | | (! | 905 “Allemagne, songèrent aux applications dont e icourant continu serait susceptible pour 4ransmettre des dépêches. Les deux sys- tèmes'avaient l'un et l’autre l’inconvénient d'exiger un grand nombre de fils isolés. Le télégraphe à l'installation duquel nous travaillons, n'aura qu'un fil. C’est avec un seul filqu'on réussira à créer tous les si- gnaux nécessaires pour la transmission des dépêches les plus complexes. Les télégraphes électriques semblent destinés à remplacer complétement les télégraphes actuellement mis en usage. Telle est l'explication naturelle de la déter- * mination qu’à prisé le ministre de l’inté- rieur de faire commencer les essais sur un crédit extraordinaire. 1 fallait d’abord ‘savoir si le courant électrique qui doit engendrer les signes télégraphiques, s’affaiblirait d’une manière trop notable en parcourant de très gran- des distances, telles que la distance de Pa- ris a iyon!isil fallait décider si, entre ces deux villes: des!stations intermédiaires de- viendraient indispensables. Les ingénieuses expériences déjà exécutées en Angleterre au moment où la commission commenca ses travaux, les expériences faites sur le chemin de Blackwal, par exemple, ne tranchaient pas la question. . Notre point de départ fut celui-ci : Peut- on transmettre le courant électrique avec assez peu d’affaibissement pour que ces communications régulières s’établissent d’un seul trait, sans station intermédiaire, entre Paris et le Hâvre ? : C'est à:résoudre cette question que la commission nommée par M. le ministre de l'intérieur s’ést d'abord attachée. Elle a établi un fil de cuivre le long du chemir de fer de Rouen, sur des poteaux en bois placés de 50 mètres en 50 mètres. Les moyens d'isolement employés présen- tent peut-être des précautions superflues, mais: 1} fallait ne pas échouer dans le pre- mier essais, Dimanche dernier nous avons pu opérer entre Paris et Mantes, à 57 kilom. de dis- tance : le succès a été complet. L2 couraut passait d’abord par un cer- tain fil suspendu en l'air, et revenait par un autre fil semblable, placé immédiate- ment au-dessous. L’intensité du courant était accusée et mesurée à l’aide de la dé- Viation que ce courant imprimait à une ai- guille de boussole. La déviation était consi- dérable. Ceci constaté, la commission a cherché si, comme on l’avait jadis trouvé pour de beaucoup moindres distances, en Bavière, en Russie, en Angleterre, en Ita- lie, le courant voltaïique était transmis par le premier fil, à travers la terre hu- mide comprise entre les deux stations. Eh bien, nous avons trouvé que le cou- rant, né à Paris el transmis à Mantes le long du fül attaché aux potaux, revenait par la terre beaucoup mieux que par le se- cond fil; que la terre, dans cette expé- rience, faisait l'office d’un conducteur beaucoup plus utile que le second fil mé- tallique. Avec les deux fils d’allée et de retour, la déviation de l'aiguille mesure du cou- rant, était de 25°. Quand le second fil se trouvai] remplacé par la couche de terre comprise entre Paris et Mantes, la dévia- tion de l’aiguille s'élevait jusqu’à 50°. Dimanche prochain, sans aucun doute, nous porterons le courant électrique jus- qu'à Rouen le long du fil métallique, et il 806 nous reviendra par la terre avec toute l'in- tensité qu’exige la production des signes télégraphiques. On désire savoir, pent-être, comment il est possible avec un seul courant de pro- duire une grande diversité de signes. La question revient à celle-ci : De quelle ma- nière un courant peut-il donner naissance à une force intermittente? 11 est clair, en effet, que la reproduction au point d’arri- vée d’un signal, né à la station de départ, ne peut s’opérer qu’à l’aide d’une force. Les physiciens ont reconnu que, lors- qu'on fait circuler un courant électrique le long d’un fil en hélice, tout autour d’une lame’ d’acier, on aimante la lame d’une maniere permanente; au lieu de recourir à un aimant artificiel pour aimanter les ai- guilles de boussole, on peut se servir ainsi avec avantage d'un courant voltaïque. Lorsque la pièce de métal autour de la- quelle circule l'électricité est du fer doux, l’aimentation est momentanée. Pendant que le courant circule, le fer est aimanté; il a des pôles comme une aiguille de boussole. Mais à pêine le courant a cessé, que le fer revient à l’état ordinaire. Or, personne ne l’ignore : deux masses de fer non aimantées, mises en présence, n’agissent point l’une sur l’autre. Tout le monde sait aussi qu’une masse de fer ai- mantée attire une masse de fer neutre. Donc toutes les fois que le courant, dans. l’une des stations, passera dans une hé- lice, autour d’une masse de fer doux, cette masse de fer deviendra momentanément un aimant, et elle pourra produire un ef- fet mécanique. C'est par ce procédé, c’est en faisant naître et en détruisaut successivement la force magnétique dans une masse de fer, qu’on peut transmettre au loin tous les signaux qu’on a produits dans la stalion de départ. Ce principe peut conduire à des systè- mes très divers entre lesquels la commis- sion n’a pas encore fait son choix. J'en indiquerai un : celui de M. Morse, par exemple, Concevons qu’à la station où l’on doit recevoir la dépêche, on ait une longue bande de papier mobile entre deux rou- leaux à l’aide d'une force mécanique quel- conque. La pièce de fer dont je parlais tout à l’heure, cette pièce destinée à être suc- cessivement aimantée et non aimantée, est placée au-dessus du papier, et par son mouvement de bascule entraîne un pin- ceau. Le courant passe-t-il, la pièce alors aimantée est allirée par une masse de fer stationnaire, et bascule et pousse le pin- ceau jusqu’au papier; le courant n’a-t-il duré qu’un instant, le pinceau ne trace qu'un point; l’aïmantation a-(t-elle eu quelque durée, le pinceau, avant de se re- lever, aura marqué un trait d’une longueur sensible sur le papier mobile. Vous pouvez ainsi, à cent lieues de distance, faire suc- céder sur le papier de votre correspondant un point à un point, un point à un trait ; intercaler un point entre deux traits, un trait entre deux points, etc., etc., engen- drer les signaux qui, suivant M. Foy, juge si compétent en pareille matière, doivent suflire à la correspondance télégraphique la plus variée, Ha Veut-on se faire une idée générale de quelques-uns des appareils en usage en Angleterre ? Concevons, dans la localité où l’on fait les PT CE 807. signaux, un cercle gradué rotatif où chaque division représente une lettre de l'alphabet : c’est, par exemple, la lettre supérieure, au moment dés repos du cercle, qu’il faut lire pour avoir la dépêche; les repos de la sta- tion du départ devront se représenter dans le même ordre sur le cercle de la station d'arrivée. FT Pour résoudre le problème, le cercle de la station d’arrivée est lié à un engrenage arrêté par une pièce de fer doux; cette pièce est déviée et dès lors l’engrenage s’a- vance d’une dent toutes les;fois que le mor- ceau de fer voisin devient un aimant par l’action du courant électrique qui circule autour de lui dans une hélice. Le-courant est-il interrompu, la pièce en question, le déclic en fer, reprend sa place. À cent lieues de distance, celui qui envoie la dé- pêche peut donc régler le mouvement du cercle sur lequel le correspondant devra. la lire. Ces deux citations suffiront. Je dois le répéter : en ce moment la seule chose en question, quand nous commençämes ces expériences, c'était la distance où les si- gnaux pourraient être transmis d’un seul trait. Avec les fils multiples et reployés que porteront nos poteaux, nous saurons si la distance de Paris à Lyon sera franchie, sans recourir à des stations intermédiaires. c BL) AIT dre d’éminents services au pays. (Moniteur indust —0 Ÿ Qu MÉCANIQUE APPLIUÉE. On lit dans le Mining Journal . du avril 1845, un long article sur le système de propulsion atmosphérique de M. Hal- lette. g Ce qui a rapport aux premiers essais du système nous parait sans objel et nous ne le reproduisons pas. Voici le textede Ja 9° partie de l’article. L’inventeur a entrepris de délivrer la tige de la fonction de soupape, de la ra- : mener aux dimensions strictement néces= ) saires comme barre de traction, enfin dé trouver une méthode convenable pour faire arriver conire le piston l'air néces- saire à son mouvement. Ce résultat, M. Hallette semble l'avoir atteint de la ma- nière la plus heureuse, et, si nous pouvons seulement expliquer convenablement cette nouvelle modification, on verra immédia- tement que l'invention est arrivée à un dégré de perfection auquel le système anglais ne pourrait jamais prétendre. La nouvelle tige n’a pas plus de 22 centimè- tres de longueur sur 0,"02 d'épaisseur, au lieu de 1,038, et le frottement que nous avons Calculé précédemment s'elèver à 5 p. Oj0 se trouve ainsi réduit à 0,16 +92 (0,04 X 0,"99 X 1 kil 033 010: 161476 X 1000) =9 kil. 13, quanuté qui est tout à fait négligeable. Mais l’avantage de cette modification ne s’arrête pas ici; en réduisant l’épaisseur de la tige et en con- servant un jeu de 6 millimètres, on verra que l’ouverture ne dépasse pas 96 milli- mètres en dimension, ce qui présente un double avantage ; qu’elle est assez grande pour obvier au frottement direct du métal 808 809 contre métal, et qu’elle est assez peu con- | M. Cubett, le célèbre ingénieur Anglais sidérable: pour empêcher les boyaux ou le- vres de rentrer dans l’intérieur du tube. 1] a visité dernièrement le. chemin d'essai d'Arras, et la disposition de cette garniture est doneévident que par cette double rédue-; de piston lui a paru devow donner des tion, la hauteur dueontaet des leviers:con- | résultats tellement supérieurs à celle qu'on tre la tige, est très diminuée. Quantà l'ap- pel de l'air, il a lieu d’une manière: très ingénieuse, au moyen de clapeïs:ad hoc, placés au côté latéral du tube à des distan- ces de 550 à 1,000 m, Ces clapets sont dou- bles et présentent ensemble un ouverture et une entrée à l'air dans le tube égales à la section ; ils sont soulexés au passage du convoi par, un de, galets qui ouvreut les clapets d'entrée et de sorte, quelle que soit la direction que prenne le convoi, et ils s'arrêtent dans celte position jusqu'à ce qu’un jet d'air enferaré par un soufflet cy- lindrique, construit comine une lanterne retenue dansune petite encoche dans la- quelle il a pénétré. Da reste, cel .effet n’a lieu qu'après un temps fixé et à la volonté du garde, ct toujours après l’ouverlure de la soupape suivante. Nous ne nous dissi- mulons pas que l’établissement, l’enire- tien et le service de ces nouveaux organes ne soient de nouvelles causes de dépense; mais le systèmeatmosphériqueestainsi fait, Il ne peut exister qu’à la condition d'une complication de mécanisme qui n'existe pas avec les locomotives, es d’après celte conviction, nous sommes forcés de main- tenir notre opinion primitive sur l'avenir de ce nouveau mode de propulsion, M. Hallette a ingénieusement modifié la dis+; position de sou piston; malgré saréduction: de volume , il lui a conservé la propriété: de se maintenir à une température modé- rée ; la tige et la partiesupérieure forment un réservoir d'huile, qui est inis en com- munication avec une petite bâche placée sous le siege du conducteur du convoi. Cette bâche, toujours pleine, laisse tomber par des trous percés à sa partie supérieure l'huilenécessaireà la uréfaction du piston; ct, en outre, il a conservé le moyen de met: tre en communication l'intérieur du tubei|l de-propulsion avec le baromètre placé de+ifl vant le mécanicien, de sorte qu'il peutre- connaitre à chaque instant le degré du vide dont il dispose. Nous n’avons rien à dire ausujet des 3 pelites soupapes destinées à donner accès à l'air atmosphérique, dans lessens du piston, soit pour modérer la vitesse de la marche, soit pour arrêter tout à fait; elles n’ont subi aucun change- ment depuis notre première description, A n’en estpas de même de la garniture du piston proprement dite ; les garnitures de cuir Laillées en biseau ne produisantqu'une sécurité imparfaite, M. Hallette les a rem, placées avantageusement par de fortes la- nières de cuir solidement fixées et pressées contre les parois du tube de propulsion, à l'aide d’un coussin annulaire, d’une étoile impénélrable rempli d'air, que le méca- nicien y relouledetemps en temps, Dans c2 but, ila sous la main une tringle attachée à une pédale sur Jaquelle il pose le pied , el qui fait relever le piston métallique; ce- lui-ciglisse parle frottement dans un petit cybndre métallique au fond duquel se trou- ve une soupape qui s'ouvre du dehors au dedans, ensorle que, du moment où le pés- ton s'élève, ce cylindre s’emplit d'air, et cet air est ensuite refoulé par le poids du piston au moyen d'un pelit tube de com- munication placé dans l'appareil preuma- tique. | en papier, fasse. échapper son crochet de | gée parle ministre des travaux publics main-d'œuvre. Il propose donc de placer, dans les fou- leuses ordinaires, des rouleaux dont la cir- emploie ordina‘rement, qu'il n’a pas hésité à demander à M. Hallette de lui faire un piston complet sur les dimensions qu’il lui enverrait. Quant à nous, nous attendrons pour nous prononcer que l'expérience ait sapctionné une application que la théorie regarde comme heureuse. Telles'sont les diverses modificationsque M. Halleute a fait subir à son système de- puis lemois de décembre dernier: Nous ne doutons pas de leur efficacité, mais nous, voudrions que l’on fit des expériences sa+: tisfaitantes, que ne pourra manquerde pro voquéer lerapport de la commission ‘ehar- d’aller examiner les essais de M. Hallette. Nous attendons avec une grande ‘anxiété le résultat des travaux de MM. Bélanger, Mallet, Beaude, etc. Machine à fouler les draps et les étofes; par M. MALTEAU, d'Eibeuf, L'auteur a pris un brevet pour un système d'organes et d'agents étaleurs qui, appli- qués aux machines à fouler, leur donnent l'avantage d'éviter la trace des plis, le froissage ou lechiffonnage, et qui leur per- meltent, en outre, de servir à blanchir toute espèce de tissus, avec ou sans le secours de la vapeur et des acides et des alcalis. M. Malleau commence ‘par faire observer que, dans les machines ordinaires à ‘fouler, le drap plié et replié, formant üné sorle de corde, a nécessairement besoin d'être re- manié un grand pombre de fois, pendant le cours du travail; que cette opération oblige d'arrêter lés machines et qu’elle entraîne, par conséquent, une perte de temps et de conférence soit taillée en hélices. Le sens dela rotation et du pas de ces hélices est d'ailleurs choisi de manière que le drap, pendant son passage, tende à s'ouvrir et à se développer, par conséquent à recevoir uné espèce de remaniement mécanique. L'auteur réclame ce principe, et pour se l'assurer, décrit les divers moyens par les- quels il pense que l’on peut le réaliser. M. Malteau fait ensuite observer que, jus- qu'à présent, les inventeurs des machines à fouler par mouvement rolatif ont eu seu- lement en vue l'opération du foulage des étoffes, et ne les ont pas appliquées au blanchiment des autres tissus dont les plis n'auraient pas manqué de se trancher. Il ajoute que le principe pour lequel il prend un brevet, doit obvier à cet inconvénient, et il propose d'employer ces machines pour le blanchiment, en ayant soin, bien enten- du, d'en modifier convenablement les dis- positions, le poids et la puissance. Cingleur à moteur direct, par M. GUILLENEN directeur des forges d'Anxin, 10 L'auteur fait observer que la plupart des appareils à cingler, par pression, les boules où balles de fer retirées des fours à pudd- ler,.sont sujets à se rompre, si la balle a trop de volume et surtout n'est pas assez c: évce, parce que les machines qui les met- 810 tent en action sont ordinairement trop püis- santes pour ne pas briser quelques pièces en cas de forte résistance opposée par dla balle. Il décrit ensuite le cingleur..qu'ilea inventé et dont il annonce que l'essailasété fait dernièrement avec succès àAnizins 10% Ce cingleur, dont la disposition générale aune certaine analogie avec lle des autres squeezers, en diffère surtout, comme l’indi- que le titre du, brevet, en ce que sa mà- choire mobile est mise en mouvement par l'action directe de la vapeur, ce qui produit une économie notable de ce fluide élasti- que, et, par conséquent, de puissance dy- pamique et. de combustible. ls : L'auteur fait observer:que ce mode d’ac- tion écarte le danger .des ruptures, et que Ja disposition de sa.maçhine permet de Ja faire servir, non seulement à presser, mais encore à battre le fer, lorsque le volume de la balle est diminué, ce qui fait alor; jaillir le laitier en goutteletles. . On peut d’ailenrs rapprocher progres- sivement la balle du centre.de rotation, à mesure que ses dimensions: deviennent moindres, et augmenter, par conséquent, la puissance de compression de la machine, ÉCONOMIE INDUSTRIELLE. Recherches sur le ramie, nouvelle plante tex- ; tie, (Urtica (Boehmeria) utilis, Bi), -.. Par M. J. DECAISNE 5° Dans.le courant de l’année dernière, le Muséum:a reçu de M. Leclancher, chirur- gien à bord de la corvette la Favorite, sous les ordres de M. le capitaine Page, quelques rameaux des orties cultivées en Chine, comme-plantes textiles. 2:10 L'examen de ces rameaux, ‘assez. sem- blables entre eux à la première: vue, me démonira que les uns appartenaient à l'Uy- hcanivea et les autres à l'Uruicatihs, BL. toutes deux munies de feuilles blanches en. dessous. Li Ainsi les Chinois cultivent deux espèces: d’orties; et ces espèces étant connues, Ja nature de leurs fibres, leur ténacité, leur blancheur et leur qualité textile, souvent contestée, tout prend de la netteté et de la précision. En effet, si, dans certain cas, la distinction d’une variété ou d’une race est d'une haute importance, en culture, on conçoit qu'il en est peut-être souvent de même à l'égard d'une espèce. Gelte note en fournira une preuve. M. Leclancher, ainsi que d'autres voyageurs, en retrou- vant constamment auiour. des habitation chinoises des cultures d'orties à feuillef blanches en dessous, a cru n'avoir sous leS yeux qu'une seule espèce et pouvoir altri-S büer à l’'Uruica nivea des quilités particu- iières à l'Urtica utiles. Je transcris la note qui accompagne.un échantillon de FU. wths, recueilli par M. Leclancher à 120 kilomètres de l’em- bouchure du Yang-tse-Kiang, en descen- daut de Nankin : « Orlie cultivée en petits carrés dans les terrains voisins des rizières, Sans être. cependant secs. Chaque habita- tion en.cultive pour son usage. On enlève les feuilles qui tiennent fortpeu, on faitrauir dans un baquet des paquets de tiges : l’eau prend une couleur brune ; les femmes enlè; vent la peau, que l’on fait rouir de nouveau: ARNE E pendant un temps que je ne connais pass (R mais qui, doit être. court; puis, passant chaque Janière sur un instrument de fertM ayant la forme d'une large gouge de char- M pêntier, elles enlèvent la pellicule exté-+h | | | | i | 811 rieure : la Janière fibreuse, d'un blanc ver- | dätre, est mise à sécher sur un bambou. II est probable que pour faire les tissus fins, qué: l’on. vend à Macao sous le nom de gruss- clot auienzo, cette espèce de chanvre est peignée. Le filage doit être fait avec Îles rouets en bambou qui servent aussi pour le coton. Sec, ce: chanvre est d’un blanc nacré, très beau et très fort. La plante croi- trait très bien sur le revers des fossés en France aux environs.de Cherbourg, et peut- être aussi dans le midi. » Ea lecture de cette n'te, et l'examen at- tentif des plantes qui l’accompagnaient, me rappelèrent alors certaines fibres végétales qui, à leur blancheur naturelle, alliaient une ténacité des plus grandes, et dont le’ gouvernement hollandais se préoccupait beaucoup en 18/4h4,-e cherchant à étendre dans ses possessions de larchipel indien Ja culture d’une plante dont la filasse de- vait être employée à la confection des voi- sel, des cordages, des filets, etc. Cette ortic, qui portefà Java le nom de rame, atteint 1 mètre à £m.5 de hauteur ; ses feuilles minces, portées sur de longs pétioles, rappellent celles de l'Urtica nivea, inaïis elles sont plus grandes, plus longue- ment acuminées et grisätres en dessous: La base des tiges égale la grosseur du pe- tit doigt, et présente, sous ce rapport, de l’analogie avec celle du chanvre. _ Cette plante n’est point nouvelle, car tout me porte à croire que ses fibres ont été fort empioyées au seizième siècle.'Lo- bel, qui vivait sous Elisabelh, savait déjà qu'aux "Indes, à Calicut, à Goa, etc., 6n fabriquait, evec l'écorce de divérsès or- ties, des tissus très fins qu’on importait en Europe; que dans les Pays-Bas surtout on recevait cette subslance en nature pour en fabriquer des étoffes préférées à celles de lin, -puisqu'en effet le nom hollandais de! neteldock, donné aujourd’hui à la mousse- line, dérive évidemment de netel, ortie, et dock, étoffe, qui s’applique-ordinairement à un tissu très fin. Ainsi, à une époque aù les toiles de Frise jouissaient déjà d’une réputation eu- ropéenne, on fabriquait en Hollande, et peut-être en Belgique, une sorte de bap- iiste ou de mousselineavec les fibres d’une orbie, et cette ortie parait être la rame et ñon l'Urtica nivea. J'ai souligné dans la note de M. Leclan- ener les mots relatifs à lacouleur des fibres, car pour moi il es£ évident que celles d’un blanc verdatre appartiennent à l'Urtica n- veu, tandis que. les autres, d’un blanc na- ere, sont produites par la ramie. J'ai sous les yeux des écheveaux provenant des deux plantes, et leur aspect S’accorde avec l'observation de M. Leclancher. La filasse du ranue n’a rien de la raideur de celle de PUrtica nivea;elle est blanche, très douce au toucher, et semble tenir le milieu en-. tre le lin et les fibres de plusieurs Daph- nés si recherchés en Chine et au Japon. Les étoffes et les cordages fabriqués avec le ramie semblent, quant à leur durée, su- périeurs soit aux tissus de lin, soit aux cordages de chanvre. Du moins les Molu- ques et des grandes iles de l’archipel in- . dien accordentsans restriction ls préférence au ramie sur toute autre matière textile pour la fabrication de leurs filets qui, suivant leurs remarques, résistent beaucoup plus longtemps que d’autres à l’action prolon- -gée de l'humidité. - Dans l'intérieur de Sumatra, suivant le t 812 rapport de M. Korthals, les habitants se tissent, avec PU. wtilis, une sorte d’étoffe | recommandable par sa longue durée, mais dont l'usage tend à se pérdre à cause : du bas prix auquel les indigènes parvien- | nent à se procurer aujourd’hui les tissus de fabriques anglaises. 6 Crawfurd et Raffles ont cu de leur côté occasion d'apprécier les qualités préciea- ses du ranue. Les naturels de Java, disent- ils, préfèrent les fibres de celte orlie à toute autre pour la fabrication de leurs fi- lets, de leurs cordages, et ils en confec- tionnent également des étoffes d’une ex- trème finesse. Mais, quoique très répandue dans-larchipel des Moluques, cette. plante netparaît pas spontanée à Amboine, ainsi que l'admet Crawfurd'; Rumphius, qui la considérait comme une importation utile, l’introduisit de l'ile de Banoa à Amboine, vers 1690. Gette ortie fixa également l'attention de Marsden, qui la mentionne sous lenom de calovée, et lui- rapporte les synonymes de raniie et de kumkomis des habitants de Rungpour. Il en est encore de même à l’é- gard de’ Leschenault. Les herbiers du Mu- séum possèdent des échantillons du ramie, qui ‘portent l’étiquetre « d'Urtica tenucissr- ma, excellente filasse. » . Au milieu de toutes ces assertions, as- sertions si précises et si nettes, je re- marque encore celles de Roxburgh, qui démontre, par des expériences directes, la supériorité da j'aie sur toutes les filasses: employées dans l'Inde. Roxburgh distiigue son Urtica tenacissi=" ma de:-l’Ertica nivca, et cette distinction est importante, puisqu'elle est établie par le directeur du jardin de naturalisation de Calcuta. Les expériences comparatives en- treprises sur. les fibres du 3farsdenia tena- cissima, Qu Crotalaria juncea, du chanvre et du lin, ont eu pour résultat de placer la ramie immédiatement aprés le jetee (Afars- denia). Aussi, malgré la difficulté de dé- barrasser la filasse de quelques particules qui lui restent adhérentes, Roxburgh n’hé- site pas à préconiser l’usage du rame, ét désire voir cette plante remplacer le chan: | vre et le lir. Je viens de reproduire à dessein Popi- pion unanime de Crawford, Marsden, Ruf- fles, Roxburgh, Lechesnault, etc., hommes d'Etat ou naturalistes célèbres, afin de bien démontrer qu'iln'y a pas engoûment de mia part, et que l’Uruca utilis mérite de fixer de nouveau l'attention sérieuse du gouver- nement. ï La supériorité du rame, comme plante textile, est incontestable. Toute la ques- tion est de savoir si sa culture peut offuir en Europe des bénéfices réels, et dns le cas-où le fait ne serait pas démontré, il resterait encore à apprécier les avantages que l'introduction et la culturé de cette plante pourraient offrir à Pondicherz, Cayenne, et peut-être même à notre colo- nie d'Alger, en utilisant les marais de La Calle, dans lesquels s’avancent spontané- ment quelques plantes des régions. tropi- cales; car on ne doit pas perdre de vue que le ramue est une plante des régions équatoriales, tandis que l’Urtica mivea sem- ble appartenir plus spécialement aux cli- mats tempérés. Aujourd’hui que les toiles destinées à nos armées de terre et de mer sont mal- heureusement falsifiées à l’aide du chan- vre de Calcutta (Corchorus olitorius) dont 813 Ja durée est: infiniment moindre que celle de notre chanvre ordinaire, il importe de substituer à cette marchandise d'importa= tion un produit qui lui soit supérieur, et ce produit, j'espère que le gouvernement le réncontrera dans le rame où Urtica (Bœhmera) wsilis, qui porte à Java, dans: la province de Bantam, le nom de ruime, ramé et quelquefois ramen; dans Jes dis- tricts de laSonde, à Java, indépendamment du nom de rainie, celui de kiparoy ; ‘dan l'intérieur de Sumatra, elle prend, d’après M. Korthals, le nom de Ælote ; aux Célèbess celui de gambé, et Banoa celui d’inan. : Cette Sÿnonymie permettra à nos officiers de marine de se procurer avéc certitude soit des graines, soit des souches vivantes de la plante qui nous occupe. Enfin, et pour bien faire comprendre limportance que peut avoir cette ortie;:je-ne: saurais mieux terminer cette Notice qu’en repro=. duisant ici Ja partie du rapport adressé au gouvernement des Pays-Bas par la com- mission chargée de l'examen de la filasse du rame, et comme l’on sait avec que soin ces sortes d'expériences s’exécutent en | Hollande, on peut ajouter que c’est déjà pour ainsi une garantie de. succès. | « Nous avons fait fabriquer avec un soin | partical er la filasse de ramie, qui se pré- | sente sous la forine de petits échevaux, qui, avant d’être portés sur le séran, ont, été fortement brossés, afin d'isoler davantage les fibres. Cette manipulation, opérée sur une grande masse, entrainerait peut-être. une dépense considérab!e, mais il serait fa- citetde la remplacer par des moyens plus rapides. Quoi qu'il en soit, nous avons ob- tenw70Ù grammes de matière première brute (7 onces), 75 grammes d’étoupe, où filasse, et 187 grammes de déchet. » Cette qnautité de fibres dépasse celle qu'on obtient du meilleur lin. Ces fibres étaient d’une finesse telle que nous avons pu en faire facilement filer sur un rouet à marche-pied, et d'après une grossière éva- | luation, 12 peignées qui ont suffi pour fa- lhriquer 1m,80 de toile de la valeur de ÆAfr. 50 c. » La ténacité de ces fibres nous a permis d’en faire filer sur une largeur de 55 mè- tres, sans pelotonner. Un fil tenu de 9,300 mètres nous a été fourni par 500 grammes de filasse. Nous avons oblenu de la même quantité une corde torse de 3,000 mètres. 2: On obliendrait probablement une plus grande finesse sion parvenait à débarrasser les fibres de la substance résineuse quisem- ble y adhérer, » Afin de comparer la force de ces fibres avec celle du chanvre, nous avons fait fa- briquer du fil léger pour fes de harengs (2 fils) ; mais l'ouvrier, à cause de la finesse dé la matière, a filé beaucoup top légère. ment, de sorte que les 432 mètres auraient pesé 1k,50, au lieu de 2k,30, comme il au- rait fallu. La force moyenne de ce fil, cal- culée par analogie avec ce dernier poids, nous a prouvé qu'à l'état sec il se romprait sous un poids de 21 kilog., et mouillé par quelque chose au delà de 25 kilog. De sorte que sec, le fil obtenu du ramie surpasse en ténacité le meilleur chanvre d'Europe, qu'il l'égale étant mouillé, et qu'enfin sa force d'extension dédasse de 50 p. 100 celle du meilleur lin. Le fil employé dans nos expé- riences était trop tordu; des essais ulté- rieurs conduiront, nous n’en doutons pas, à des résultats plus satisfaisants encore. Nous devons ajouter que les cordes se 814 uouent facilement, ce qui nous permet d’es- pérer que les toiles fabriquées avec le ramie ofriront tous les avantages de celles qu'on obtient du Jin ou du chanvre. » Attendu que les filaments du rame, convenablement préparés, nous ont paru surpasser ceux du lin en beauté, et surtout en blancheur et en ténacité, nous croyons meilleur lin),.et qu'il résulterait de cette inporlation une nouvelle et importante branche de commerce pour la mère patrie, ainsi que pour nos possessions des Indes- Orientales. » Ke AE SCIENCES HISTORIQUES. GÉOGRAPHIE, Voyage anx îles de Mangaréva ou Gambier, par M. Adolphe LEessow. (Voir l'Échodes 27, 80 mars, 3, 17, 20, 24, 27, avril, 1°e et 4 mai.) IX° article. On retrouve à Mangaréva des préjugés assez voisins des nôtres, et même un dicton populaire presque semblable: ainsi pour quelques personnes du peuple que la faveur élève, les Mangaréviens disent : «Il est (ou clle est) un joli oiseau pour chanter si haut.» Dans l'intérieur de leurs cabanes, ces enfants do l’âge d’or s'occupent des affaires de leurs voisins plus que des leurs. Ce sont les chefs sur- tout qui excitent leur verve médisante, el là, dans le for intérieur, les comméra- ges vont leur train. De ces petites pas- sions naissent des discugsions sou- vent sérieuses entre les divers membres de la famille, et l'origine des débats est: souvent très futile. Ces détails prouvent surabondamment que l’hoinme est sou- mis, quel que soit le degré de latitude , aux mêmes passions, et je me borne.à} prononcer par les Européens. Il n’a pas fallu moins que les pressantes recomman- dations de M. Latour pour arrêter cetteten- dance et leur faire apprécier les avantages de leur propre langue. Celle-ci n’est toule- fois qu'un composé de mots qui expriment simplement une idée que modifient des particules, de manière à ce que tout mot est à la fois substantif, adjectif et verbe de tout genre, cas, nombre, mode et temps, etqu’il se prend souvent pour adverbe, quelquefois même pour interjection. Cette langue admet 14lettres, a, e, g, h, i, k, l, m,n, 0,p, t,u, w. Jamais deux con- sonnes ne se trouvent placées à lasuite l'u- ne de l'autre. Jamais un seul mot ne peut finir par une consonne ouparune voyelle muette. 11 en résulte que les mots des lan- gues européennes sont défigurés par eux quand ils veulent se les approprier. Ainsi, pour Français , ils disent Pelan; Anglais Pulikané, les citoyens des Etats-Unis Mole- ka; Jésus-Christ, Kaluiki, etc. Les voyelles conservent toujours leur son propre. Ils donnent plus de force à leurs idées par le redoublement des syllabes. Lesmots com- posés sont nombreux, et reçoivent l'ad- jonction du mot radical ak, faire. Les ar- ticles sont £e pour le singulier, et ta pour le pluriel. Les particules qui précèdent le substantif ne diffèrent point de celles usi- tées aux îles Sandwich. Les pronoms per- sonnels sont au, iau, moi; koe, toi, 14, ia, na, lui, elle; muna, tana , nous deux; le premier exclut celui auquel on parle, le se- cond l'indique; fotna, vous deux ; rana, eux deux; malow, talow, nous. Le pre- mierexclut ceux auxquels où desquels on parle, le second les comprend tous. Æotou, vous, ratou, eux. (La fin prochainement.) L BIBLIOGRAPHIE. EUGÈNE BIOT , Abolition de l'esclavage an- cien en Occident, 4 vol. in-8°; chez Renouard, éditeur, rue de Tournon, 6. : M. Eugène Biot, fils du célèbre savant de constater ce fait malheureusement incon#ifice nom, s’est livré à de nombreuses re- testable. 15cherches sur l'esclavage ancien. Son ou- Je n'ai pu me procurer aucune donnée, |'vrage a été couronné par l’Académie des même approximalive, sur les diverses | sciences morales. L'auteur s’est proposé époques des mariages du roi. Je n'ai pas xemarqué non plus que Maputeoa soit ta- toué. I! est vrai de direque maintenantilest vêtu d'ordinaire, maïs la face niles mains «ont reçu celte parure des anciennes ee SCIENCES APPLIQUÉES. CHIMIE APPLIQUÉE. HIS ERRAE ÉRSNESEEE ! Fabrication du sulfate ce fer ou couperos® verte (Suite). LESSIVAGE. Ce lessivage se fait tout simplemeut en délayant dans l’eau les résultats de cette deuxième calcination. On ades bassins dans lesquels on met ce résidu, on remplit d’eau, et l’on remue, demonière à dissoudre tous les sels qui se sont formés. : Le point où il faut décanter est détermi- né; c’est lorsque la dissolution a atteint de 18 à 21° à l’aéromètre de Beaumé. Alors on fait écouler cctte dissolution dans un bassin général, où ilse fait un nouveau dépôt, et dans lequel on vient chercher ces eaux pour les traiter. Les moyens employés pour dissoudre ces sels où faire ce lessivage ne sont pas indiffé- rents. On employait d’abord des spatules en fer avec un manche en fer. Mais elles étaient bientôt toutes rongées par l’excès d'acide qui se trouvait dans la dissolution ; en 15 jours une pelle était tout hors d’état: elles Goûtaient 6 fr. pièce. On y a substitué des spatules en fonte ; ellessont moins attaqua- bles par l'acide en excès et durent plus longtemps, 1 mois, le manche servant én- core 15 Jours, ct de plus ces nouvelles pel- les ne coûtent que 1 fr. 50 c. Dans cette dissolution, tout ne peut pas se dissoudre ; il est encore une asséz grande quantilé de peroxyde de fer et d'argile qui se pré- cipite ; C’est une malière en poussière É EE ——————_—_—_—_—_—_ ————……—...… …—…—… ….…—…—.—…——…—……—….…— … —.—..…—. .…_— —…—.—_-—.—._.…—…—…—.—.…—…—……—…——…—…—…—…—.…".—.…— ——.…——_…— —_. — — .….……—…—…—…"…_… — _—_…" —. —.—— — ———_——————"“û———-— ———.—.-— — —————…—…——.————_ ñ 833 très rouge : elle forme le résidu dont nous avons parlé à l’article de la deuxième eal- cination, et que l’on a mélangé à parties égales avec le résidu direct et de la pre- mière calcination. Tous ces résidus ne sont pas ainsi ulili- sés ; on en vend la majeure partie à la France, pour en faire des couleurs. EVAPORATION. Cctle liqueur ainsi déposée queïque temps est amenée dans l'atelier d’évapora- tion, au moyen de pompes ét de tuyaux en bois. » : Dans cet atelier, les chaudières sont en fonte, elles sontcylindriques, etdemi-sphé- riques dans le bas. Elles ont 1 m. de haut, 1 m. 20 de diamètre, pèsent 4 à 500 kil., et o1 t 2 cent. d'épaisseur ; elles coûtent 30 fr. les 109 kil., et durent 26 jours. Quand elles sont hors de service, on les reprend à raison de {1 fr. les 100 kil. ; elles ont pen- dant 26 jours perdu environ 150 à 260 kil. On employait autrefois des chaudières en plomb; elles duraient près d’un an, et pe- saient 7 à 800 kil. Malgré celte énorme consommation de chaudières en fon e, on a trouvé dans leur emploi un très grand avantage. L’excès d'acide qui est contenu dans la liqueur, ronge la chaudière, ce fait du sulfate de fer. L’excès d'acide est ainsi tout profit ; le fer de la chaüdière est un profit de plus, comme c’est de la fonte que l’on utilise ainsi; Car lacide ne pourrait agir aussi complétement si le fer était libre; alors on met de la mitraille de fer dans la chau- dière ; elle coûte 11 fr. les 100 kil. On en use environ 8,000 kil. par mois entre toutes les chaudières, et il y en a 4 destinécs à cela ; c’est donc 2,000 kil. par chaudière et par mois. Voyons maintenant la manière de traiter et d'évaporer le li- quide obtenu précédemment, Il subit plusieurs opérations. D'abord on l'amène dans une chaudière -ommée préparante, «t dans laquelle on le chauffe peudant une heure. Cette chaudiè- re, comme toulces les autres, à une capacité de 1 m. 33. Ce premier chauffage a pour but de faire une premitre et nouvelle précipitation des matières du liquide, etde le rendre par con- séquent plus clair. On verse alors le liquide dans des ton- neaux, où on le laisse se refroidir et se dé- poser, et où on vient le prendre quand on veut le remettre dans les chaudières pour la de nière opéi ation. Il faut trois de ces tonneaux pour remplir une chaudière; on à deux autres chaudières dans lesquelles on fait chauffer ce que l’on nomme les eaux mères , el dont nous par- lerons plus tard ; ceci n’a pour but que de chauller ces eaux etnon de leur faire éprou- ver quelques modifications. Tous. les matins à 6 heures on remplit les 4 autres chaudières avec de l’eau déposée dans les tonneaux. On chauffe jusque vers les 10 heures; le liquide est alors à peu près à la moitié dela hauteur de la chau- dière el il s’est concentré. On remplit de nouveau lachaudière avec de la même eau, et vers les 2 heures elle est encore diminuée de moitié. On la remplit alors avec de l'eau mère froide el on diminue le feu. Vers les 10 heures du soir, le liquide de la chaudière a diminué de 114 à peu près, et alors on la remplil avec de l'eau mère chaude, 851 Alors le liquide diminue peu à peu par une évaporation très lente, jusque vers les 5 beures du matin où on ie décante, et on le verse dans des conduits en bois qui lé mènent au cristallisoir. CAEN Le liquide peut alors avoir 41° de Béat- mé. La manière de chauffer n’est pas in- différente pour la quantité de sulfate à ob- tenir. Il ne faut pas chauffer trop fort ou trop vite, parce qn’alors la dissolutionse décom- pose; ilse précipite une ü ès grande quan- lité d’oxyde de fer, et le liquide n’en eon- tient presque plus. Quand le chauffage est bien mené, on obtient 22 kil. environ de sulfate de fer, par manue de cristallisation; quand le chauffage n’est pas très bien mené on n’en obtient que de 15 à 16. La même différence s’observe encore suivant que l’on emploie des chaudières de plomb ou de fer. Quand on se servait du plomb, on n’obtenait que 14 à 15 kil., tan- dis que maintenant on a souvent jusqu’à 24 kil. (La fin prochainement.) (Boniteur industriel.) SCIENCES HISTORIQUES. ARCHÉOLOGIE. Ruires de Ninive (1). L'Echo a déjà fait connaître à ses lec- teurs les merveilleuses découvertes effec- tuées par deux Français, M. Bolta et M. Eugène Flandin, sur l’emplacement de antique Ninive. Nous compléterons les détails que nous avons donnés par des - extraits du compte-rendu que le Moniteur des Arts a publié sur cet événement capi- tal pour les sciences archéologiques, sur les notes mêmes de M. Flandin. A. Botta, fils du célèbre historien, con- sul de France à Mossoul, auquel revient l’honneur de l’éveil donné sur cette décou- verte, frappé du rapport qui existe entre L2 nom de Ninive et celui d'un village des environs de Mossoul appeié Neïniouah, voulut d’abord reconnaître, il y a trois ans, si un certain tombeau de Jonas, dont les musulmans parlent beaucoup, mais qu'ils montrent fort peu, se trouvait cffec- tivement dans une mosquée de ce village. Le tombeau de Jonas n’est qu’une simple pierre; aucune inseription n’y est gravée ; ce monument n’était done pas archéologiï- que. M. Botta, au lieu de s'inquiter plus longtemps du tombeau, se disposait à pra- tiquer des fouilles dans un monticule voi- sin, lorsqu'un Arabe de Khorsabad, vil- lage situé à quatre lieues de Mossoul, Jui fit observer que les recherches seraient plus fructueuses de ce côté, où déja des ruines informes, méconpaissables, et ee- pendant abondantes, servaient depuis longtemps de matériaux pour lesconstruc- tions. M. Botta vint aussitôt à Khorsabad. qui est placé sur un moniicule au bord du Tigre. Une coupure faite dans le talus du monticule amena presque sur-le-chàmp l'exhumation d’une salle, et les tranchées poursuivies ne laissèrent plusde doute sur l'existence de débris considérables qui de- vaient former comme les assises de Khor- (4) MM, Gide et compagnie, rue des Petits-Au- gustins, 3, éditeurs du Voyage en Persede MM, F'ar- din et Coste, publieront aussi les dessins des anti- -tés de Ninive, qui | | sabad. Ce fut un trait de lumière pour le. consul. Une dépêche-transmise immédiate- ment au ministre, en exposant l’impor- tance de la première fouille, sollicitait des ordres ét des fonds pour en tenter de nou- velles. On apprécia la valeur de la com- munication de M, Botla, une somme fut mise à sa disposition pour l’achat même de Khorsabad ; M. de Bou’queney, notre ambassadeur à Constantinople, reçut les instructions de M. Guizoi, et, ce qui n'é- tait pas moins indispensable au succès de l'opération, un jeune archéologue, dont le voyage en Perse avait révélé le double ta- lent de dessinateur habile et de restaura- teur adroit, M. Eusène Flandin fut envoyé par le gouvernement pour prendre la di- rection des travaux graphiques. M. Flandin, une fois parvenu sur les lieux, n’eut pas de peine à reconnaitre le prix des sculptures déjà déterrées par M. Botta. Dans les premiers avis donnés par les journaux de Paris sur la découverte, on-a prétendu que les bas-reliefs retrou- vés avaient, au dos de la pierre, de plus anciennes sculptures; cela est inexact : les artistes chaldéens de Ninive n’en étaient pas à cette pénurie de marbre, et il ne faut pas attribuer à l’exhumation plus de féerie que le bon sens n’en permet. La Porte ailleurs n'avait pas mis infiniment de bonne grâce à favoriser le consul de France dans son exploration, puisque M. de Bour- queney n’obtint que successivemenñt Îles permissions nécessaires pour l’ouverture des fouilles, l'achat du terrain et l'envoi des bas-reliefs en France. Quand M. Flan- din fut maître de son village, il en fit raser toutes les cabanes, de manière à ce que le monticule restât entièrement à nu; il en- régimenta en corps d’ouvriersenviron deux cents hommes, kurdes et arabes ;'il prit pour point de départ la tranchée faite au talus par M. Botta, et, suivant la veine des murailles en brique, après avoir renversé le montieule, au fur et à mesure qu’elles se présentaient aux travailleurs, il ne tar- da pas à déterrer complètement, à huit mètres de profondeur,,sous le sol, un en- semble de débris qui, rapprochés, n’offri- rent pas moins de quinze salles de déve- loppement, c’est-à-dire un palais tout en- tier. D'abord, le sol parut avoir été sur nn méme plan, mais le carrelage était varié. Dans les parties exposées à l'air, ou en terrasse, il est formé de petites pierres liées avec de la chaux; à l’intérieur, au contraire, le sol ne se présentait plus qu’à l’état d’une terre soigneusement unie. M. Flandin a.même retrouvé des rouleaux en pierre qui semblent avoir eu pour destina- lion de niveler le terrain, lequel peut-être était sablé ct recouvert de tapis. Ensuite les murs, construits en brique crue, étaient revêtus de plaques de marbre gypseux dur et d’un grain très fin, où furent sculptés les bas-reliefs. Le pied de ces plaques, enfoncé dans le sol à une profondeur de plus d’un mètre, est scellé par une couche épaisse de bitume; les plaques étaient d’ailleurs fixées au mur par des crampons que le feu paraît avoir détruits, s’il faut en croire les débris métalliques encorc enfouis dans le sol avec des madriers réduits en charbon. A leur partie supérieure, les mu- railles, formées de ces larges briques d'ar- gile cuites au soleil ou au feu, dont les monuments de Babyloneétaienteux-mêmes con:truils, reposalent sur l'épaisseur des 836 j plaques de gypse faisant saillie. -On ne trouva debout , dans la terre, que le corps deces murailles; mais à côté de leurs fragments, dans un ordre symétrique à la disposition de l’architectnre des salles, étaieut couchés les bas-reliefs correspon- dants, tels sans doute que les avait ainsi renversés la force destructive des flammes qui ont incendié Ninive. M. Flandin, enre- levant les bas-reliefs , s’aperçut que leur conservalion était parfaite, grâce précisé- ment à celle circonstance de leur chute, qui les avait jetés la face contre terre; mais le gypse, calciné par Paction de Pincendie et dutemps, estdevenu à tel point plâtreux et friable qu’il se réduit en cendre sous la main dé l’homme, et ne lui laisse tout au plus qu’assez de loisir pour surprendre à ses linéaments séculaires le secret d’un art dont la Providence vient dé dérober, même aux malédiclivns des prophètes, le suprême hÿpogée. Les sculptures du palais de Ninive, re- placées toutefois entre leurs appuis de terre et de briques, malgré les inconvénients de décrépitude dont nous parlons, dans la suite des quinze pièces déblayées du mon- t'cule de Khorsabad, se sont déroulées bien- tôt aux regards émus de M. Flandin comme une série de bas-retiefs dont leuavail, en quelques parties, va de pair avee les chefs d'œuvre du Parthénon. ils onttous trois mè- tres de hauteur, et au-dessous de la sculp- ture , s'étend-:une suile correspendarte d'inscriptions en langue cunéiforme où M. Botta a déjà, constaté deux systèmes d’écri- ture, l’un plus ancien que l’autre. Les ca- ractères persépolitans diffèrent des inscrip- tions de Khorsabad en ce qu'ils sont trilin- gues. On ne saurait, d’ailleurs établir aucun rapprochement entre l'architecture desrui- nes de Persépolis et.celles de l’hypogée de Ninive; maisil n’en est pas de même de la sculpture. Ge sera même (nous y viendrons plus loin) une bien intéressante étude que le ‘parallèle désormais possible entre l’art égi- néttque, l’art égyptien, et cet art jusqu’à présent ignoré qui réclame, pour la même époque , une part de notre admiration, Quantau talent déployé dans les bas-reliefs de Ninive, qu’il remonte à Sémiramis , ou qu’il date seulement de Nabuchodonosor, l'Europe savante ne lardera pas à lui re- connailre un litre fortéleve. On se fera use idée de l'aspect grandiose que doivent of- frir ces bas reliefs, quand on saura queles cinq plus grandessailes ont chacune trente- cinq mètres de long. 11 ÿ a des salles où se trouvent deux rangées de sculptures ; ce sont le plus ordinairement des batailles, des festins et des chasses, Il y en a d’autres où les bas-reliefs ne S’étendentque surune ligne, et dans ce cas, les figures sont co- lossales. Mais partout le caractère des têtes est persan, les yeux grecs, les jambes et les pieds d’un détail anatomique aussi pur que chez Michel-Ange el Raphaël; les meubles, les vêtements et les armes d’un raffinement aussi précieux qu'inconnu dans la ciselure, le tissu et la forme. On y voit des coupes ‘royales qui, à l'exemple des rhytons mono:hrômes de Centuripée en Sicile, présentent deux par- ties bien distinctes, une partie supérieure unie, el une partie inférieure ouvragée. Les monarques vaincus y tiennent leurs villes à la main, comme les abbés du moyen âge, dans les tableaux d’Holbein et de Cranach, emportent leurs monastères sous le bras. Vous retrouvez encoÿe le fouet 837 à trois lanières dont les tartares de l’Ana= tole ont conservé l’usage,des machines de guerre que Godefroy de Bouillon employa au siége de Jérusalem, et, ce qui est cu- rieux pour les sciences mathématiques, même le plan incliné qui conduisait aux fortifications d’une ville le bélier des as- siégeants. Nos regards ne manqueront pas de s'attacher à image de la dévastion d’un temple où les Assyriens vainqueurs pèsent l'idole, réduite en morceaux, dans des ba- lances dont l'invention ferait honneur aux mécaniciens les plus difficiles. IT en sera de même d’un immense steeple chease qui représente les sardanapales courant la bête fauve en des taillis d'arbres qui ressem- blent aux sapins du Nord, et dont le feuil- lage aciculaire est supérieurement rendu, Le système d'oiseaux des sculpteurs égyp- tiens, la présence du type nègre, l'absence presque générale de femmes, les cuirasses: justes au corps dont parle Hérodote, un style de draperies analogue à celui des bas-reliefs du Parthénon, les palmeites de l’architecture grecque, des ramures dé cerf emblématiques, dont le bois involon- tairement rappelle à l’antiquaire le héros: macédonien aux deux cornes, c'est-à-dire ils d’Ammon, toutes ces particularités du travail empreint encore sur les débris de Ninive, sont. d'un caractère extrêmement, remarquable. Mais ce qui captive surtout l’attention, c’est le style des chevaux, plus achevé que celui des chevaux grecs de la première époque. Harnachement, expres- sion, modelé, rien n’y sent l’enfance de l'art, mais plutôt un âge de maturité, de force et de perfection entière. Les bas-reliefs du palais de Khorsabad étaient pents; on découvre encore les ves-, tiges de la couleur, même sur la brique: peinte des frises qui courent le long des parois intérieures des salles; mais la pa- lette des artistes de Ninive n’était pas riche, puisque leurs nuances se bornaïent au rouge, au noir, au bleu et au jaune. On ne saurait trop s'étonner qu'après tant de sièvles et même après un incendie qui a calciné les pierres et fondu les métaux, cette peinture des bas-reliefs soit si fraiche et si vive. L'aspect général des sculptures est au surplus d’une grande ‘simplicité de mouvement ; les types adoptés se ressem= blent et se répètent;: tous les rois por tent unetiare; tous les eunuques sontd’un embonpoint parfaitement égal. IL y a une expression de physionomie distinete, non pas pour chaque personn:ge, mais bien pour chaque catégorie d'individus: Les lé- gère différences qui peuvent marquer les détails entre les figures devicnnent imper- ceplibles dès qu’on juge l’ensemble du’su- j & On voit que le domaine du sculpteur assy1ien était limité dans l'expression des, physionomies et tout à fait hbre pour la recherche des accessoires: mais rien n’an- nonce que ce fut à moins une entrave de la civilisation qu'un défaut de génie. Ce qui le prouve, c’est que les ongles, les doigts, la barbe, la coiffure sont traités avec une patience et un goût qui suppo= sent que le travail de la face entière n’eût pas trouvé l'artiste inférieur à lui-même, A l'exception des emblèmes, toutesles scè- nes représentées paraissent historiques; les figures ont tantôt un mètre, tantôt trois mè- tres de hauteur et sept à huit centimètres de relief; les figures de trois mètres: océu- pent plus particulièrement les façades ex: téricures du monument; enfin le principal sas. dans la composition des bas-reliefs est le spéctacle de la guerre, et la religion de l'époque n’y joue qu'un role d’intermède. (La suite prochiinement.) F SEK: EE Ù SCIENCES HISTORIQUES. j; GÉOGRAPHIE. Véyège l'anx îles de Mangaréva ou Gambier, &° ‘par M. Adolphe LEssow. IX£ article, (Voir l'Écho des 27, 30 mars, 3, 17, 20, 24, 27, avril, 1 et 4 mai.) (Suite et fin.) Se taire, se rend oar sutre. E ma- nu est un terme-d'amitié. Un œuf se dit mamari; les mots rouge et rose sont synonymessEes Maugarcviens disent tai- lula, mexronge, quand les pluies abont dantes: ont entraîné la terre sur les riva- ges el coloré la mer enroseou, peut-être quand de salgues, nées sous l'influence des eaux douces, se sont develobpécs et lui ont donné l'aspect de la mer Rouge, Bleu et noir se rendent également jar un seul motou parglo. pan: hou.Leblane se dit meatea, le vert litolito, et le jaune ghaghu. Ils ont deux manières de compter ou deux sortes de uumération. Le t-pau-la hé qui est notre système décimal, et le di-pau-rua qui consite à doubler les nombres. Leurs unités se comptant com me-les nôtres, jusqu à dix (rogouru). puis pardizaines jusqu’à 10 (takao), par quaran-. taines jusqu'à 200 (rau); par quatre cen- taines jusqu’à deux mille (mano); par qua- tre millaines jusqu’à 200,000 (makia) ; par quarante millaines jusqu’à 200 millions (malore-kore) ; la plus forte quantité à la- quelle ils puissent arriver. Voici un exem- ple d'un nombre considérable exprimé dans leur langue. Soit 609,751 : Ka ona ma here bere hkoiva mano koitu rau korima ro- gouru hotahi touara. Les unités simples sont : 1, tahi; 2, rua; à, toru; 4, ha ;5 , rima ; 6, ono; 7 1 hitu; 8, naru; 9, ima, et 10, rogouru. Mais pour l'ordinaire, ces insulaires n'ayant que des nombres peu considérables à exprimer, se borneut à l’usage des unités après chaque espèce de dixaine: ense ser- van dumot Tuara placé entre la dixaine etd'unité excérlante. Mais revenons aux anciennes mœurs desthabitants et disons quelques mots de leurs croyances et de leurs jeux. Les Mangaréviens , à la mort de leurs parents, à celle des chefs, de mêmequ'à la naissance de leurs enfants , et surtout de eeux de la famille Tongou-Lti, se lvraieit à des fêtes qui variaient suivant Ies enuses qui leur donnaient lieu. Is n'avaient au- eun signe extérieur de deuil. Mais les re- grets des parens pour lesmembres décédés de la famille se maintenaient parlois long- temps dans l’intérieur des cabanes. La plus. imposante solennité était celle que véclamaient lesmorts. Après letrépas d'un insulaire, on roulait son corps dans une pièce d’étofle appelée Tongea, eton le pla- çait sur un bane, en attendant le moment où il devait êlre transporté au temple. Les amis du défant venaient exprimer leurs regrets par des danses et par des contor- sions. Puis, arrivait le grand prêtre, ayant à la main une poche eu filet remplie do ecrtains fruits consacrés. Tout on appos- trophant le mort et marmottant des paro- s | £ 839 : les sacramentelles, le grand-prêtre frap- pait son corps avec le fruit qu'il prenait dans son sat, et recommençait le même manége jusqu’à ce qu’il ait épuisé son ap- provisionnement. Là finissait la céérmonie religieuse. Le cadavre sortait du temple, etélait placé sur un radeau d'arbre à paiu pour être conduit sur quelque rocher sor- tant du sein de la mer, où il était abandon- né à la divinité qui était censée venir le chercher. En d autres termes, lamaréo mon- lante Venait le submerger et l'emporter. Dans certaines circoustances, le grand- prêtre ordonnaitque le cadavre soit déposé dans des crevasses situées dans les monta goes, où les rats venaient leronger. C'était. une condamnation infämante pour l’hom- me doul la vie avait été coupable, et l’on retrouve dans ce jugement une réminis- cence dece que faisaient les prêtres égyp- tiens quand, sur les bords du Nil, ils ex- poseicnt aux flots les cercueils des bons et des méchants. Les bons surnageaient ct étaient enterrés avec honneur, tandis que: les mauvais étaient abandonnés aux croco- diles. A. LEssox. a— BIBLIOGRAPHIE. LE GLOBE, Atlas classique universel de géo- graphic ancienne et moderne, dressé par Dufour, d’après la géographie d’Adrien Balbi, et revu paM. Jomard; 42 cartes, 4 vol. petit 5n-fol. Chez *enouard, rue de Tournon, 6. Prix, 45 fr. ‘Get ouvrage a été adopté'par le conseil royal de l’instruction publique. Malgré sa supériorité scientifique êt Sa parfaite exé- cution, cet atlas n’est pas d’un prix plus élevé que les ouvrag:'s de ce genre les plus médiocres. La thatière y est plus abondante que dans la plupart des atlas élémen- taires, mais élle est disposée avec assez d’habileté pour que les cartes soient claires et d’un usage facile. Chaque carte contient un tableau statistique indiquant les états “et capitales, les superficies, les populations, ‘les classifications des peuples d’après leurs réligions, leurs langues, les souverains ré- gnants, les revenus et dettes, les ar- méeés, etc., etc. ANNUAIRE DES SCIENCES MÉDICALES. Première année, 1843, contenant, ete. In-18 de 21 feuilles. A Paris, chez: Lacour, chez Gonet, rue de la Harpe, 95. TRAITE ELEVMENTAIRE de physiotogie végétale, par L.-J. Lehouidre-Delalande. In-8 de ?3 feuilles. Marlin, rue de la Michodière, 20, DREAM EPS AT POSE MIRE RENE Le vicomte À. de LAVALETTE. rm VATTS DIVERS. Des lettres de l'Inde anglaise ont annoncé lt mort de M4 William Grifliths, jeune botaniste anglais déjà très avantageusement connu dans la science par plusioursitravaux recommandables. Depuis plusieurs années, M. Grifitths était dans l'Inde s’occupant avec une ardeur et un zèle peu communs de la végétation de ces belles contrées ; c'est de là qu'à diverses,re- prises il à fait parvenir en Europe divers mémoires dont les uns avaient été imprimes à Caleutta, dont les autres engore manuserits à leur arrivée, ont été imprimés en Angleterre, particulièrement dans les Transactions de la Société royaie de Londres. Ses études avaient pour objet, non seulement la phyto= ! graphie proprement dite, mais encore et plusiparti= culiérement l'organographie et Fembryogeénie xégé- tale. Ses recherches sur les santalacces, sur l'AVI= cennia, èle., funt voiries services qu'il aurait rendus à la science, s'il n'eût été enlevé de bonne heure vic- time d’une maladie contractée par suite de sès fati= \ 840 gues et de la fatale influence du climat de l'Inde: : M. Grifliths n'avait guère que trente-cinq ans ; il est mort dans la presqu'ile de Malaca. — Les sciences nalurelles viennent également (de perdre depuis peu M. Provençal, professeur degople- gie à la Faculté des sciences de M elier,, 40t— g 1 Fac des sciences de onfpellerzx506 respondant de PInstilut. PP EE — Un correspondant américain du Mining-Jour- nal lui annonce qu'on vient d'appliquer d’une manière très ingénieuse le principe de l’hélice à la locomotive ordinaire, Comme ce nouveau système parait devoir surmonter avec la plus grande certitude et la plus grande facilité les rampes les plus rudes, même en faisant remorquer les plus fortes charges à la machi- ne, il pourra devenir de Ja plus haute importance du moment où fl sera perfectionné. ISUJETS DE PRIX MIS AU CONCOURS POUËÉ 18/5, PAR LA SOCIÈTÉ D'ÉMULATION D GAMBRAL. à AGRICULTURE. - La Scciété décernera une Médaille d’or de la va- leur de 500 fr. à l’auteur du meilleur Mémoire sur la question suivante : à Var quelles cullures pourrait-on remplacer celle des graines olcagineuses et celle des betteraves ? ARCHÉOLOGIE. . Un Mémoire sur un point quelconque des antiqui t's du départeztent du Nord. Le prix séra une Médaille d’or dela valeur de sou fr. Ù HISTOIRE LOCALE. La Société remet au concours la question sui- vante : Histoire des Ltats de Cambrésis' —Programme. 1° Quelle était l'administralion politique du Cim= brésis à l’époque de la première crganisation des Etats de eette province? ü 2° Comment les Etats du Cambrésis étaient-ils organisés et quel a été le caractère des questions soumises à leur examen? 5° Le: Cambrésis a-t-il été mieux administré comme pays d'état que s’il avait été pays d'élection? 4° Quelle était, sous le rapport administratif, Ja situation du Cämbrésis à la fin da dix-huitième siè- cle, -lorsqu'ilis'est agi de l'établissement des assem- blées provinciales? Le prix sera une #eédaille d’or de ja valsur de 400 fr. FU N Les ouvrages destinés aux différents Concours doivent être adressés à M. Ie président de la Societé avant le 1e juillet prochain. j ——— TA SOMMAIRE DES ARTICLES CONTENUS DANS L'ECH9 DES 8 ET 11 MAI. SOCIETES SAVANTES. — ACADÉMIE DES SCIENGES, séance da 5 mai.—Societés d’horticullure et royale de Londres. — {nstitulion royale de Londres. - SCIENCES PHYSIQUES, — paysiQuEe. — Sur les mouvements vibratoires qui déterminent dans les écrits, soil la {ransimission des courants electri- ques, soil Icur influence extérieure; professeur DE LA RIVE. SCIENCES NATURELLES. — ANTHROPOLOGIE. — Considérations à propos d'un écrit de M. Marce de Serres, ayant peur Uitre: De l'unité de l'espèce humaine ; À Dupuis. — PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Extrait d'un rapport de M. Dutrochet à l’Ace- mie des Sciences; DURAND. — BOTANIQUE. — Re- marques sur la letire de M. Martius à M. Flou- rens; CG: GAUaISyaAUD. à | SCIENCES MÉDICALES ET PHYSIOLOGIQUES. — De la nature des mouvements de l'iris; par M. GuaniNr. ! SCIENCES APPLIQUÉES. — PHYSIQUE APPLIQUÉE: — Télégraphe électrique; ARAGO: — MECANIQUE APPLIQUÉE. — Système de propulsion atmosphé- rique ; HALLETTE. — Machine à fouler les draps et les éloffes ; MazTEAU.— Cingleur à moteur direct; GUILLEMIN. — ÉCONOMIE INDUSNELLE, — Recher- ches sur la ramie, nouvelle plante textile; M. 3. DEGAISNE.— CHIMIE APPLIQUÉE. —Fabrication du sufate de fer ou couperose verte. | SCIENCES HISTORIQUES. — ÀARCnÉOLOGIE. — | Ruines de Ninive: — GÉOGRAPRIE. — Voyage | aux iles Mangaréva où Gambier; A. LEssoN. : BIBLIOGRAPHIE. NOUV\ELLES ET FAITS DIVERS, | |, es : INPRIMERIE D'A. BLONDEAU, RUE RAMEAU, #7. [ | | | Dourième année, Paris,—Jendi, 15 mai 1845. Ne 3€ L'ÉCHO DU MONDE SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE: TOUSILES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. L'Écro pu MONDE sAyANT parait le JEUDI ct le DIMANCHE de chaque semaine et forme par an deux volumesde plus de 1,200 pages chacun On s'abonne PARIS, rie des BEAUX-ARTS, N. 6, et rue de la CHAUSsÉE-D'ANTIN, 3, et dans les départements chez les principaux libraires, et dans les bureaux de poste et des Messags.ies. Prix du journal , paris pour un an, ?5 fr.; 6 mois, 43 fr. 50, trois mois 7 Îr. — DÉPARTEMENTS 30 fr, 16 fr., & fr. 50. 4 L'ÉTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Adresser tout ce qui Concerne Le journal à M. le vicomte À. de LAVALETTE, directeur et rédacteur en chef. au bureau du Jourpal. On rend compte ACADÉMIE DES SCIENCES. Séance du lundi 19 maï 1845. M. le président annonce que M. Bres- chet a succombé samedi dernier aux suites d’une longue maladie qui depuis quelque temps le tenait éloigné de l'Institut. — M. Gaudichaud lit un Mémoire, qui a pour titre : Réfutation des théories établies par M. Mirbel dans son mémoire sur le Dra- coena Australis (Gordyline Australis). Dans ce travail il fait connaître les noms des bo- tanistes qui lui paraissent avoir adopté les opinions qu’il professe et s'être rangés frar.- chement sous la bannière qu'il défend avec tant d'énergie et d'habileté ; puisil compare ses propres doctrines avec celles de ses adversairesscientifiques, et cherche à mon- trer le vide, le danger même que ces der- nières introduiraient dans la science. 11 nous est impossible de le suivre au- jourd'hui dans l'appréciation des faits qu'il rapporte et qu'il discute; nous nous con- tenterons de citer ces dernières lignes qui terminent son Mémoire : «Le but que je me suis proposé en traitant ce sujet à été de mettre en relief les découvertes organo- graphiques et physiologiques de chacun de ces hommes célèbres, et de montrer la fà- cheuse influence de quelques unes des idées trompeuses qui les ont dirigés. Au uombre de ces funestes idées se trouve- ront tout naturellement celles qui se ratla- chent à cet être de raison connu sous le nom de Cambium, nom funeste auquel il faut attribuer toutes les erreurs qui se sont com- mises et les entraves qui depuis bientôt deux siècles ont arrêté incessamment la marche de la science. » =— A. Elie de Beaumont lit un long rap- port sur un Mémoire de M. Pierre de Tchi- hatcheff, relatif à la constitution géologi- que de l’Altaï. — M. Charles Gerlrardt présente un Mémoire sur l'identité chimique de l'essence d’estragon et de l'essence d'anis. Déjà ce chimiste a montré que les acides qui se forment par l’action de l’acide nitrique sur l'essence d’anis eu de fenouil étaient ‘identiques avec eeux qu'on obtient, dans les mûines circonslances, en opérant sur l'essence d’estragon. Cette identité con- firmée depuis par lesnouvelles analyses de M. Laurent, a été éludiée de nouveau par M, Gerhardt qui persiste à la reconnaître. M. Gerhardt prouve ainsi, que l’essence d’estragon est presque exclusivement com- posée d’une substance oxygénée qui pré- sente la même composition et le même _ mode de condensation que l'essence d’anis; cette substance oxygénée n'y est mélangée _ que d’une très pelile quantité d’un corps - hydro-carbonc; car, en analysant l’essen- ce brute ou les premières portions de la distillation n’on obtient qu’un léger excès de 1 des ouvrages et mémoires scientifiques, soit français, soit étrangers, qui sont adressés, sans FRAIS, carbone et d’hydrogëne sur les. nombres exigés par le calcul et fournis par l'analyse des dernières portions. Les combustions par l’oxyde de cuivre conduisent à la formule C10H120 qui égale 2 volumes de vapeur, et ce qui est aussi celle de l’essence d’anis. La formule précé- dente rend parfaitement-compte de la transformation de cés essences en acides anisique où draconique G8H80*, Celte méla- morphose étant accompagné d’une produc- tion d’acide oxalique comme l’a déjà cons- taté M. Laurent, on a: _ Ci0H120 +09 CSH803+C2H204 Ainsi ces deux essences ne sont que deux variétés physiques d’un même composé. M. Gerhardt étudie ensuite l’action de l’a- cide sulfurique et des chlorures sur les es- sences d’estragon et d’anis. L’acide sulfu- rique et les chlorures alcalins se combi- nent avec l'essence d’estragon comme il le font avec l’essence d’anis, et suivant les circonstances dans lesquelles on défait là nouvelle combinaison, l'essence se sépare 1° soit à l’état de caillots floconneux ou résinoïdes ayant exactement la même com- position que l’essence primitive, mais res- tant solides à 100et ne se volatilisant pas sans se dédoubler en deux autres 1s0- mères ; 2° soit à l’état d’une matière cris- tallisable ayant encore la n.ême -com- position ne fondant pas à 100,1 mais pouvant se sublimer sans décomposi- tiont et cristallisant en groupes radiés. 3° Soit enfin à l’état d’une huile qui ne se concrète pas par le plus grand froid, e dont la composition, la densité à l’état li- quide et à l’état de vapeur, le point d’ébnl- lition, se confondent avec ceux de l’essen- -ce d’estragon et de l'essence d'anis ou de fenouil. — M. Gerhardt ne donne pas de noms à ces produits isomères. La modification liquide est à ces essen- ces ce que le térébène est à l’essence de té- rébenthine et à l'essence de citron: même composition, même densité, même point d’ébullition, mais plus grande stabilité. — Gette modification liquide s’accouple avec l'acide sulfurique en produisant les sulfané- thates, sels unibasiques, représentés par la formule générale (G{1 {H”7M) 501). — M. Boucher annonce qu'il est arrivé à tréfiler le zinc et qu’il pense faire des fils de zinc de tous les diamètres, d’une grande soup'esse et présentant toutes les qualités d'un bon fil métallique. — M. Person, professeur de physique à la faculté des Sciences de Besançon, récla- me la priorité relativement à la détermina- tion du nombre donné par M. Desains, pour indiquer la chaleur spécifique de la glace. Il prétend avoir déposé, le 31 mars dernier, un paquet cacheté où il indique avoir trouvé que la chaleur spécifique de la glace est comprise entre 0,50 et 0,56. Le même physicien ajoute aussi quelques dé- tails relatifs aux expériences qu’il a faites à cet égard. 9 — L'Acadé. procède, par voie de scrutin, à la nomination d’un candidat qui doit être présenté au ministre, pour la chaire d’agri- culture vacante au Conservatoire dés arts et métiers, par la mort de M. Leclerc Thouin. La commission de l’Académie n’a- vait présenté qu’un seul candidat, M. Bous- singault. Le vote d'aujourd'hui a confirmé le vœu de la commission, car sur 49 votans, M. Boussingault a obtenu 46 suffrages. Des trois att'es voix l’une s’est porléc sur M. Dezeimeris, les deux autres sont restées à l'état de billets blancs. : — M. Deville envoie un Mémoire qui à pour titre : Dinunution de densité dans les roches, en passant de l’état cristallin ( l’état vitreux. Ayant observé que la densité des. cristaux de Feldspath-Oligoclase, qui en- trent dans la composition du lac de Téné- riffe, est supérieure à celle de la roche elle- même, M. Deville en conclut que la pâte vitreuse dans laquelle sont disséminés ces cristaux, quoique notablement ferrugineu- se, avait une pesanteur spécifique bien In- férieure à celle desicristaux. | L'obsidienne du même volcan, dont la composition ne diffère pas de celle de la lave en question, a offert de son côté une pesanteur spécifique extrêmement faible; il semblait en résulter que ies roches, en pas- sant par un refroidissement subit à l’état vitreux, acquéraient une grande légèreté spécifique. Pour s’en assurer, M. Deville a fondu la lave demi cristalline et il a obtenu un verre translucide qu'il était à peu près impossible de distinguer de l’obsidienne et présentait à très peu près la même densité. Voici les nombres : on Densité des cristaux d’Oligoclase. 2,5920 Lave vitreuse du Pic. 2,5700 Verre qu’on obtient en faisant cette lave. 2,1642 Obsidienne, 2,1815 Les mêmes résultats ont été obtenus sur le trachyte, le basalte , la labradonite, l’or- those, l’amphibole, le pyroxène, etc., -et les verres de ces différentes substances. Ces expériences tendent donc à prouver que dans l'acte de la cristallisation, il s’o- père une énorme condensation de la ma-. tière.On pourraitconcevoir que les éléments étant confusément mélangés par la fusion, si le refroidissement est suffisamment lent, les molécules semblables auront le temps de se rechercher et de se grouper en cris- taux qui offrent sans doute le moins de vi- des possible. Par un refroidissement subit les molécules sont, au contraire, saisies et solidifiées dans les positions qu’elles occu- paient à l’état liquide de la matière. M. Deville termine son Mémoire en rappelant quelques unes des expériences et des résul- tats de M. Gustave Bischoff, sur le même sujet. —\. Melsens envoie une note surle dosa- ge de l’azote dans lesmatièresorganiques; inais nous sommes forcés de déclarer que nous n'y avons rien aperçu qui ne soit, de- puis longtemps, bien connu de tous IGs chimistes. — M. Choron, professeur de physique au | collége de Treyes, écrit à l’Académie pour lui conmuniquer quelques observations sur le magnétisme. Jusqu'à présent les actions mécaniques, telles que le choc et la tor- sion, n’ont été indiquées que comme capa- bles de développer une certaine-.force coër- citive en vertu de laquelle le fer doux peut être aimanté. M. Choron prétend avoir ob- servé depuis longtemps qu’il suffit de plier un fil de fer pour changer ses pôles magné- tiques ; à cet-effetil soude un fil de fer du commerce, par une de ses extrémités, sur une plaque métallique quelconque, de zinc, .de cuivre, de platne...,.et, en présentant cette extrémité soudée à une aiguille ai- mantée horizontale, il remarque que Îles at- tactions peuvent se changer en répulsions Jorsqu’on plie le fil. Au dire de M. Ghoron, la même extrémité soudée peut êlre lan- tôt attractive, tantôt répulsive , suivant qu’elle est présentée au-dessus où au-des- sous de l'aiguille aimantée; ce fait n’est sou- mis à-aucune espèce de régularité; la sou- dure n’est pas nécessaire, mais elle Jui pa- rait propre à favoriser la: production du phénomène. sta; EF; F 5236110 . £t.qu'enfin l’influence du milieu .envi- .. Fonuañt ne devait être négligée ni dans - Pune ni dans l’autre de leurs manières d’o- pérer. és Je me suis efforcé d'éviter ou d’atténuer ces causes d'erreur. sa c'est-à-dire que j'ai plongé la glace froide dans l’eau chaude, :et par l'abaissement de température de l’eau, j'ai calculé la chaleur spécifique de la glace, en me servant du nombre 79,25 trouvé par mon frère et A. de la Provostaye. Je me Suis attaché à pren- ‘dre de la glace plus froide que celle dont on s'était servi dans les travaux précédents, paur cela je l’ai refroidie ärüificiellement, . at moyen d'un mélange de glace-et de sel, dans unesorte &'étuve à air froid analogue ad'étuve à air chaud que M. Regnault em- _Poyait dans ses recherches sur la chaleur spécifique. La glace élait placée dans une ss petite corbeille en fil de laïton, au centre de läquel était un thermomètre, et la corbeille enferinée dans un premier cylindre entouré lui-même d’un second cylindre plem du mé- langeréfrigérant. Le thermomètre de la cor- beillearrivait en trois quarts d’heurc à un de- gré voisin de — 20 degrés, et avec quelques soins on Je maintenait pendantplus de deux heures à une température presque constan— t@ Alors on portait l’appareil au-dessus du vase aux mélanges dans lequel:on déscen- dait la corbeille, la température de Peau était de quelques degrés plus haute que cale de l'air etmesurée'avec soim;'elle s’a- baissait an peu au-dessous quand Ja fusion était achevée. Un dixième de degré occu- pait environ un millimètre sar chacun des * deux thermomètres qui donnaient les tem- pératures dé la glace et de l’eau. -Pour calculer l'influence du milieu envi- ronnant, on faisait des expériences parti- culières sur le refroidissement comme aussi sur le réchauffement du vase aux mélanges ‘plein d'eau. J'ai toujours vu que, pour une même différence entre sa température et celle de l'air, il se refroidissait plus vite qu'il ne se réchauffait; ce que j'attribue L Pacte CE HN RARES Ke NN surtout à l’évaporation de l’eau qui active le refroidissement-æt ralentit le réchaufte- ment. J'ai tent compte de cette différence: dans !e calcul. J'ai trouvé ainsi, pour la moyenne de! plusieurs expériences bien concordantes , faites tant sur la neige que sur la glace, le 0,505 et 0,521. On peut aussi déterminer la chaleur spé- : cifique de la glace sans la laisser fondre, en-la réchauffant par exemple dans l’essen- ce de thérébenthine, et s’arrangeant de mauière que, la température minima de l’es-: sence soit plus basse que zéro ; mais il faut remarquer:qu’à l'instant de ce minimum, la température de la glace est encore infé- rieure à celle de l’essence, et qu’en prenant pour échauffement de la glace la différénee | entre sa température initiale et la tepéra- ture minima de l'essence, on lui attribue une valeur trop grande, et que partout on doit en trouver une trop petite pour la cha- léur spécifique de la glace. Getle méthode employée de cette manière est donc inexac- te ; elle pourra cependant servir de contrô- Je à la première si les résultats qu’elle don- ne sont plus petits, en effet, que les autres, et si la différence est d’un ordre de gran- deur tel que l’on puisse raisonnablement l'attribuer à la cause signalée; c’est, ‘en ef- fet, ce qui a lieu, car j'ai trouvé, par cette méthode, 0,47, au lieu de, 0,51. : Ainsi,je crois pouvoir conclure que la chaleur spécifique de la glace et celle de la neige sont égales entre elles, et que leur | valeur commune est de. 0,51, c’est-à-dire à 1 : Jipeu près la moitié de celle de l’eau. J'ai employé la méthode des mélangés, | ï His oe— ti ; NRVE CHIMIE. Observations sur quelques sels de chrome; par M. HENRI LOEWEL. M. Peligot a trouvé « que le sesqui- «chjorure de chrome anhydre ou hydra- «Ci, par,une exception singulière, ne laisse «pas, précipiter la totalité de son chlore « quand on'traite sa dissolution froide par «une dissolution d’azotate d'argent em- « ployée en excès. » J'ai aussi observé le même fait dans mes recherches. Je vais citer plusieurs expériences qui me semblent jeter quelque jour sur l’ano- malie que présentent ces sels de chrome lorsqu'on les décompose par d’autres sels, qui, d'après les lois de l’aflinité, de- vraient immédiatement en précipiter tout l'acide qu'ils contiennent. 4° En précipitant {@ dissolution bleue- violette du sulfate de chrome neutre Cre 05, 3505, par une dissolution de chlorure de barium ajoutée en excès, et filtrant, il reste du sulfate de baryte sur le filtre ; la liqueur bleue-violette qui passe, contient le chlorhydrate de chrome Cr205, 3CIH, plus l'excès, de chlorure de barium. En sournéttant celte liqueur à l’ébullition, elle devient verte, mais ellereste limpide, et il: ne s’y forme plus de précipité : tout l'acide sulfurique contenu dans le sel de chrome a été précipité immédiatement à froid par le chlorure de bariunm. 2% Si, aucontraire, on fait d'abord bouil- lir pendant quelques minutes la dissolution bleue-violette du sulfate de chrome pour li‘ rendre verte, el qu'on la précipite, après son refroidissement, de même par une dissolution de chlorure de barium ajoutée nombre-0,513 ; les résultats extrêmes sont. par né &solution d’azotate d'argent ajou- Non von ob 70 en excès, en filtrant, ilreste du sulfate de baryteSur Île filtre, :MafliQuedf verte qui passe! d’abord ést limpide, 1Mnis elle se | | trouble au bont dejpauxdle temps, et alors celle quiest en train deffiltrér basse trou- ble aussi. Si on essaye de filtrer de nou- veau celte liqueur, elle passe encore trou- ble à travers le filtre. En la faisant bouil- lir pendant quelques instants, il. s’y forme un précipité assez considérable de sulfate de baryte, qui peut alors être séparé faci- lement par la filtration. Il résulte de ces expériences que lors- qu'on précipite le sulfate de chrome sous la mo(lification verte par Je sel de “baryte ajouté même en excès très notable, tout l’acide sulfurique n’est pas précipité im- “médiatement; une partie de! cet acide reste dans Ja liqueur et’ forme avec la ba- ryle et l’oxyde de-chirome.une combinai- soi: soluble, mais qui a peu de stabilité. Cet’effet n’a pas lieu avec le mêine sul- fac de chrome sous la modification bleue- vivlette, lorsqu'il es pur et bien exempt de su''ate vert. é 2° Le-‘chlorhydrate de sesquioxyde de chrome neutre est très difficile à obtéñir directement sous la modification bleue-vio- lette, mais on l’obtient facilement en dé- composant le sulfate bleu-violét par un lé- œer excts de chlorure de barium (expé- riente n°4). Si Pon précipite le chlorhy- draté biéu-violet 6btenu par ce procédé , tée en exeès, et qu'on filtre pour obtenir le chlorure" ’afgent, la liqueur bleue-vivlette qui passe, "contient l’azotet: de chrome Cr-05. SA7OS et l'excès d'azotate d'argent: si on là fat bouillir, elle reste limpide; 4 ne S'y forue plus de précipité notable de chlorure d'argent. DRE MES L$ Si, au contraire, on fait bouillir pen- dant quelque temps Île chloryärate de chrome bleu-violet pour le rendre vert, et qu’on le précipite après qu'à est refroidi ! par un excès d’azotate d'argent, en sépa- ! rant le chlorure d’argent ‘par la fitration, on obtient une liqueur verte qui, soumise à l’ébullition, se trouble et précipite encore une quantité assez considérable de chlo- rure d'argent. Ainsi, dans les deux genres de sels, Pa- cide est précipité totalement à froid dans ces exptriences, lorsque le sesquioxyde de chrome se trouve sous la modification bleue - violette : 11 ne Fest qu'en partie lorsque le même oxyde est sous Ja modjfi- cation isomère verte, Je me borne pour le moment à énoncer lé fait sans en lirer au- cune conclusion ; de nouvelles recherches me paraissent nécessaires pour résoudre les différentes questions qui s'y ratta- chent. SCIENCES NATURELLES. GÉOLOGIE. Mouvements des glaciers du Rofenthal et &e Vernagt, dans le Tyrol septentriomal; par M. HAID DE FEND ( analyse par M. DE WEG- MANN). | | Le Rofenthal,entouré de hautes cimes et de |: glaciers étendus, forme le prolongement de M la vallée de Fend, au S.-0., vers le sommet à de la chaîne centrale, en formant une val- à lée étroite et à bords escarpés. À deux M lieues derrière Fend débouche, au N.=0., le | vallon de Vernagt, qui renferme dans sa À partie supérieure le glacier de ce nom, et un: je | \ k . digue de glace aux eaux des glaciers du 71 peu au sud, en deçà: d’une muraille formée ar des éboulis de rochers, le glacier du Ro- enthal. Plus bas, dans cette dernière val- | lée, se déploient également.les glaciers du Hochjoch et de Buflar, dontles eaux alimen- tent-le torrent. di Rofenthal. D’après ces dé'ails- locaux, on voit que, lorsque le gla- cier de’ Vernagt descend par son sillon et aLteint. le fond du: Rofenthal, il oppose une Hochjoch: et de Buflar,.et qu’il se forme un: lac derrière cet obstacle. Ce lac, qui s’est formé. plusieurs: fois, a: fait. de: grands rava- ges dans les vallées d'Oetz et de l’Inn, lors de la rupture de sa digue (Voy. Nachrichten ueb2r die Eisherge in Tyrol, par Ms Walker ; Vienne 1773). Depuis 1822, époque où leglacier de Ver- pag touchait déjàla rive: du torrent du Ro- fenthal, son extrémité inférieure s’était peu à peu retirée: à plus d’une lieue ; mais, en 1840, on remarqua que le glacier du Ro- fenthal, séparé encore de celui de Vernagt, indiquait de nouveau, par des fentes de plus en plusnombreuses, son accroissement pro- gressif.. Les fentes s'’augmentant sans cesse, le glacier de Vernagt s'éleva bientôt sur les deux bords dela vallée et s’accrut en puis- sance, jusqu’à ce qu'en 1842, le glacier du Rofenthal, soulevant la moraine médiane qui le séparait de celui de Vernagt, finit par se réunira lui. Pendant l’été de 1843, le glacier-de Vernagt se fendilla également à son extrémité inférieure. Cette partie était alors; ainsi que les flancs, bordée d'un mur deneige, dontle niveau. s'élevait progressi- vement à mesure que le glacier augmentait de volume, et l’on présageait dès lors que les:flancs ne tarderaient pas à descendre dans la vallée. En effet, le 10 avril 1844, après une neige abondante tombée huitjours auparavant sur le glacier, et qui avait en- corc rehaussé sa barrière de neige termi- nale, cette barrièrese montra coupée à pic à l'extrémité inférieure du glacier, et la glace débordait de six pas au-dessous de ce mur. Douc le glacier était descendu d’envi- ron 2'toises en 8 jours. Vers le même temps on entendit aussi, coup sur coup, les exploisions produites par l'ouverture des fentes, et ce fendillement fut tel que dès le thois: de juin le glacier était devenu impra- ticable. Par une conséquence naturelle de leur exposition au midi, les glaciers du Ro- fenthal et de Vernagtétaient déjà sans neige au mois demai, ensorte qu’à partir de cette époque on ne pouvait plus observer leur marche que par des signaux. Dans la pre- mière moitié de juin, leur extrémité infé- rieure s’avançait journellement de 2 pieds viennois ; mais du 15 juin au 21 août, c’est- a-dire en 67 jours, elle descendit de 200 | pieds. En même temps, les deux glaciers augmentaient de puissance et s’étendaient eñ largeur ; en sorte qu’à la fin d'août la glacé avait déjà atteint, et sur quelques points même dépassé, les moraines les plus éloignées qu’elle eût refoulées jadis, et qu’elle avait depuis abandonnées. D’après es observations de M. Haïd, ce mouvement u’a pas toujours été égal et régulier ; ila dû dépendre nécessairement de l’anglede pente du fond de la vallée et des taille accidents de la surface du sol. L'auteur’! allemand prétend même avoir observé que sur un point le glacier aurait avancé de la longueur de sa canne dans le court espace de 8 mi- nutes. Le 2 septembre, l'extrémité infé- rieure des glaciers réunis de Rofenthalet de Vérnagt n’était plus qu'à une demi-lieue de 812, , la place où une digue de glace a changé plusieurs fois la vallée du Rofenthal en un lac. L'expérience a appris aux habitants de cette localité que, plus le glacier de Ver- nagt approche du débouché de son vallon, | plus son mouvement descendant est consi- dérable ; les gens àgés se rappellent même qu’une fois, dans le bas dela vallée, ce gla- cier avait franchi en 15 jours la distance d’une portée de carabine, et qu'arrivé à l'étranglement de la vallée du Rofenthal, il l’avait barrée en. un jour. Dans l’état actuel des: choses, un événement pareil arrivera probablement bientôt, car les. glaciers du Rofenthal et de Vernagt continuent tous deux à descendre et à s’accroître, tandis qu'en 1822 le dernier seul s'avançait. Or, les hommes sont hors d'état d'arrêter ce plus favorable, c’est qu’au lieu de rompre subitement sa digue et de porter la désoli- tion sur son passage, le lac s'écoule insen- siblement par les canaux naturels que ses eaux pourront se frayer par leur poids. En comparantle mouvement de ces gla- ciers avec celui du glacier de l’Aar en 1844, on voit qu'au mois d'août les glaciers du Tyrol descendaient d’environ 3 pieds vien- 0,219, ou environ 8 pouces. BOTANIQUE. Plante phosphorescente. On a présenté dernièrement à la société asiatique de Londres une racme d'une plante des Indes qui possède la propriété remarquable d’être phosphorescente ; elle avait été envoyée, il y a trois mois, par le général Cu!len, de Ooraghum, près de Trit- choor, au docteur Wighi. On croit quec’est un Cardiospermun. Une lettre du général Cullen accompagnäit l'échantillon , et ap- prenait que cette plante a été découverte récemment par un Tahsildar qui accom- pagnait le capitaine Bean dans un voyage, et qui, ayant cté obligé par la plnie’de se mettre à l'abri pendant une nuit süùs un rocher, au milieu des forêts, avaïil'été fort surpris. de remarquer une lueur phos- nage; cet homme rapporta des échantillons de cette herbe. Le général Cullen dit que cette plante, quoique sa découverte soil regardée comme récente, était connue des l'Amera Kosba, uneautre du Kumara Sam- bhava , une troisième, du livre de Mag- ham, dans lesquelles ilen est fait mention. — La racine présentée à la société étant | morte.et entièrement sèche, on doutait qu’elle eût conservé sa propriété de phos- -phorescence ; mais une personne en ayant mis uue tranche mince dans un linge | mouillé et y ayant laissée environ une heure, a eu le plaisir de la voir briller dans l'obscurité comme un morceau de phos- phore, peut-être avec une teinte plus pâle, plus exactement comme du poisson passé ou comme du bois pourri. Le docteur Wight dit que cette plante abonde dans les Jongles, au pied des hauteurs, dans le dis- trie de Madura ; elle a été trouvée dans Île Burmah par le docteur Wallich.| sn ZOOLOGIE. Nouvelle description d’une espèce de colombe de Nuhahiva, par M.R. P. LESSON.] Gette colombe appartient au groupe des malheur; tout ce qu'ils peuvent espérer de | nois en un jour, et le glacier de l’Aar de | phorique sur toutes les herbes du voisi- | Brahmes. 1! rapporte des citations, une de | : 878. | colo nbes océaniennes et malaisiennes, don !Swainson a.fait le genre Ptilonopus, et qui correspond au groupe des kurukurus. L'espèce n’est pas nouvelle et a été décrite comme une variété de la kurukuru femelle de Temminck, par MM. Hombron et Jacqui= n)t,qui l'ont figurée (zoologie du troisième voyage de d’Urville, p'. 12, fig. £Ÿ, et qui ont nommée Columba Kurukuru purpureo leucocephalus. Or, comme c’est une espèce fort distincte et parfaitement caractérisée de ce groupe des kurukurus, et qu'il est :imposs:ble de conserver le nom des auteurs cités, je la nommerai Ptilonopus Enuliæ, : du nom de madame. Lapère, dont le mari, Capitaine d’artilerie, a longtemps séjourné aux îles Marquises , et a utilisé ses loisirs dans cet archipel en formant de riches col- lections zaologiques et botaniques. La colomle d’'Emilie mesure 23 centi= mètres, et est. un peu plus forte de taille : que l'espèce de Taïti. La Calotte qui recou- vre.la tête est d’un blanc satiné où soveux : très intense, ma s ce b'anc se nuance d’une teinte légèrement purpurine sur locciput. : Un lizeré jaune ou mordoré encadre cette : calotte, et passe au jaune soufre en avant de l'œil. Le pourtour de l'orbite est nu. Le bec est. noir, et de nuance cornée à la pointe. | Le cou est d’un vert légèrement lavé de | jaune, et cette dernière nuance est surtout manifeste sur le gosier, le devant du cou et le thorax. Toutes les plumes de ces der- | nières parties sont étroites et lancéolées. | Un vert pruineux ou grisàtre domine sur | les côtés du cou à son.attache sur le corps. | Uu vert frais colore le dos, le croupion et les couvertures supérieures de la queue. | Lesépaules et les tectrices alairessont d’un | vert très légèrement bronzé, et les pennes | moyennes et primaires du vert émeraude | le plus riche. Les pennes moyennes supé- | rieures sont frangées de jaune sur un crois- | sant allongé de l’azur le plus vif. Les autres pennes moyennes sont bordées de jaune d'or. Les grandes rémiges sont noires en dedans et vert-bleu au bord externe. Le milieu du ventre est d’un rouge ver- mulloné assez cru, mais les flancs sont vert olivètre. Le bas-ventre et les couvertures | inférieurés de:la queue sont jaune d’or. La queue.courte.et arrondie a ses pennes vert doré, largement bordées de jaune ci- tron ou même de blanc sur les pennes la- térales. En-dessous, ces pennes sont bru- nes, avec le rebord moins jaune. a Les tarses sont rouge carmin, avéc du gris au tibia. Cette jolie espèce de colombe n’est pas rare à Nuhahiva. | Sar l’organisation d'un animal nouveau ap- partenant au sous-embranchement des vers ou animaux annelés ; par M. £. BLancman». J'étudiais certains points de l’anatomie des Mollusques du genre Myie. Ayant ou- vert longitudinalement le manteau d’un de ces Mollusques, je ne fus pas médiocrement surpris de trouver un animal logé sous cette enveloppe. Je l’examinai immédiatement, et tous les caractères que je pus saisir au | premier abord ne tardèrent pas à me le faire considérer comme un type qui aurait échappé jusqu'à ce jour aux invesligations des zoologistes. Je tenais les Mollusques, dans lesquels ils habitait, de l’obligeance de M. Valenciennes. Je lui communiquai ma découverte, et comme il avait encore entre 874 875 8% - les mains plusieurs individus de la Myia | v'uncata, il y rechercha l'animal que je ve- nais d'y rencontrer ; il en trouva bientôt quatre autres individus, qu'il voulut bien me communiquer. Cet animal n’est autre chose qu’un ver aplati, mou, blanchâtre, ayant une largeur à peu près égale au quart de sa longueur, qui est d'environ 4 centimètres. ILest ar- rondi en avant, et en arrière il se termine par une large ventouse comme chez les sangsues. Au moment où j'aperçus ce ver, la pré- sence de sa grande ventouse me fit penser qu'il appartenait à la famille des Hirudi- nées. L'examen de ses organes intérieurs me montra aussitôt qu'ils’en éloignait beau- coup. Le canal intestinal débute par un orifice buccal situé à l'extrémité antérieure du corps, et réduit à une simple échancrure à peu près triangulaire etsupérieure. La por- tion antérieure du tube alimentaire est très aplatie, et garnie intérieurement, dans tout son contour, de papilles rangées en séries longitudinales, et avant la forme de petites lames dures et tranchantes. Après cette sorte d’œsophage élargi et très long, le tube digestif se rétrécit, de- vient arrondi, et s'étend jusqu’à l'extrémité “postérieure du corps en décrivant des si- nuosités. Il n’est pas inutile de remarquer que ce canal intestinal n'offre aucune trace de cœ- cums analogues à ceux qu’on observe dans diverses Annélides et daas les Planariées, _ni rien qui ressemble à un appareil biliaire: Il aboutit à l’extrémité postérieure du corps£ au-dessus de la ventouse terminale. L’orificé anal est large, arrondi, et bordé par unre= pli de la peau. Le système nerveux consiste principale- ment en deux ganglions cérébroïdes très écartés, et en un double chaîne ganglionnaire latérale. Les deux ganglions cérébroïdes d’un volume assez considérable, par rap- port à la dimension de l'animal, sont placés vers la partie antérieure du corps, mais ce- pendant encore assez éloignés de l’extré- mité. On les voit des deux côtés du canal intestinal, qui est fort large dans cette por- tion; en sorte que chaque ganglion, l’un à droite, l’autre à gauche, est situé assez près du bord latéral. Ces deux centres nerveux, de forme ovoïde, ayant une coloration jau- “hâtre, sont unis par une commissure pas- sant au-dessus du canal intestinal. Chacun des centres nerveux cérébroïdes émet en avant et latéralement des filets ner- veux, qui tous aboutissent à l'enveloppe ex- térieure ; en arrière, il fournit un cordon principal s'étendant de chaque côté du tube digestif, jusqu’à l'extrémité de la ventouse; sans que cette double chaine se réunisse sur aucun point pour former le collier qu'on observe dans la plupart des Annelés. Elle offre d'espace en espace des renflements ganglionnaires, et dans la ventouse on en compte quatre paires. Les yeux manquent complétement chez ce ver ; je n’en ai aperçu aucune trace. L'appareil circulatoire consiste en un vais- seau dorsal qu'on distingue parfaitement dans toute sa longueur. Ge vaisseau, étant d’une couleur blanche opaque, se détache nettement sur le canal intestinal, dont il décrit toutes les sinuosités. On le voit très facilement sous la peau transparente de l'animal. Je n'ai pu distinguer aucun vais- seau latéral, malgré toute l'attention que j'y a portée, je viens de décrire ne permettent pas de rapporter ce ver à aucune des divisionsdé- jà établies. IL est donc nécessaire d'en for- mer un genre propre, qu'on pourra peut- être même considérer comme le type d’une famille ; ce genre portera le nom de Xenis- tum. La seule espèce connue, c’est le Xenis- tum Valenciennœæi. Si l’on considère la forme aplatie du Xe- nistum, l’absence de divisions aonulaires, l'absence d’appendices buccaux articulés, on le rapprochera des Planariéeset des Némer- tes, il prendra place dans la classe des Tur- bellaria de M. Ehrenberg. Si l’on considère la position de l’anus et la grande ventouse qui termine le corps, onle rapprochera des Sangsues ; il prendra place parmi les Anné- lides suceuses où les Hirudinées. Déjà l’on a regardé ces Annélides suceuses comme éta- _blissant un passage entre les Annélides chétopodes et les Planariées et autres Tur- bellaria. Le Xenistum sera un passage entre ces deux grandes divisions. Cependant ce nouveau type diffère, à beaucoup d’é- gards,de ces Annélides et de ces Planariées. La disposition du système nerveux n’a point d’analogue parmi les Hirudinées. Cheztoutes ces Annélides suceuses, le sys- tème nerveux consiste en une seule chaine ganglionnaire médiane, tandis que dans le Xenistum, cet appareil, comme nous avons vu, est séparé en deux chaînes rejetées sur les côtés du corps. Gette disposition singulière rappelle com- plélement celle qui a été observée par M. Milne Edwardschez le Péripate. Cependant, entre le Péripate et notre Xenistum, il existe encore une différence assez grande à l'égard du système nerveux. Dans le pre- mier, les ganglions cérébroïdes sont rap- prochés et reposent directement sur l'œso- phage; chez le second, au-.contraire, ils Sont placés de chaque côté de l’œsophage. Dans le système nerveux des Némertes, comparé à celui de notre nouveau type, il ÿ a un certain rapport de disposition ; mais, chez les Némertes, la commissure unissant les ganglions cérébroïdes passe sons le ca- nal intestinal; dans notre nouveau type, elle passe par-dessus. Pour ce qui est de l'appareil circulatoire, s’il est aussi simple qu: je le crois, le Xe- nistum s’éloignerait encore beaucoup, sous ce rapport, des autres Annélides. Dans l’é- tat actuel de la science, il est à peu près impossible d’assigner au Xenistum sa véri- tible place, il est suflisant pour le mo- ment, je pense, de constater les grandes dif- firences qui existent entre lui et les types dont il se rapproche le plus. Comme je ne fais pas une classification des Annélides et des Turbellaria, je ne crois pas utile d’étabir, pour ce seul animal, une famille qui prendrait le nom de Xeris- tes, où division d'un ordre plus élevé. Il est à présumer, d’ailleurs, que de nouveaux faits viendront, par la suite, jeter du jour sur les rapports existant entre les Annéli- des suceuses, les Turbellaria et les Helmin- thes, dont les limites ne semblent pas pou- voir être fixées quant à présent, non plus qne celles des tribus des familles compo- sant ces diverses classes. J'ajouterai seule- ment que ce type fournira un argument de plus à l’appui de la classification des ani- maux aanelés proposée par M. Milne Ed- wards, car le Xenistum établit un lien de plus entre les diverses classes que ce zoolo- giste a réunies dans un seul groupe sous Je nom de Vers, La forme et la structure des organes que | SCIENCES MÉDICALES | ET PHYSIOLOGIQUES. PHYSIOLOGIE. Sur les phénomènes physiologiques qu'onlob: serve en s’élevant à une certaine hauteur dans les Alpes; par M. A. LE PILEUR. Lorsque dans les montagnes on s'élève en quelques heures au delà d’un certain niveau, on voit se produire, dans l'écono- mie, une série de phénomènes dont l’en- semble a été appelé mal de montagnes par Acosta, dans son Historia natural de las In- diäs. De Saussure, et après lui beaucoup de voyageurs, dans les Alpes; MM. de Hum- boldt, Boussingault; Roulin, d'Orbigny, dans les cordilières de l'Amérique du Sud ; Moorcroft, Fraser, V. Jacquemont, dans l'Himalaya ; enfin, MM. Biot-et Gay-Lus- sac, dans leurs ascensions aérostatiques, ont observé ces phénomènes à des hau- teurs différentes. C'est à l’idiosyncrasie, et à plusieurs cir< constances déterminantes, ‘que tiennent l’apparition plus ou moins rapide et le degré d'intensité de ce malaise, chez les hommes qui gravissent les hautes mon- tagnes. Les phénomènes qui ontété observés le plus généralement parles voyageurs, sont : l'accélération du pouls, l’anhélation, une fatigue des membres inférieurs se dissi- pant rapidement lorsque l’on cesse de mon- ter, la nécessité de faire des haltes fréquen- tes et à intervalles égaux et plus ou moms rapprochés, suivant la hauteur où l’on est parvenu, el, suivant les individus, Ja dimi- nution notable ou même l'abolition de l'appétit, le mal de cœur, les nausées, le vomissement, en un mot un état analogue au mal-de mer. «Bar Condamine et M. de Humboldt ont vuile saignement des gencives se manifes- ter chez eux et chez leurs compagnons de voyage. Un seul voyageur, M. d’Orbigny, rapporte avoir éprouvé une épistaxis, qui, bien que spontanée et résultant évidem- ment d'une congestion sanguin vers la tête, n’eut lieu cependant que la soirée d'un jour où il s’élait élevé assez haut, et lorsque déjà il était redescendu de quelques centaines de mètres. Voici quels sont, en résumé, les ef- fets physiologiques observés par l'auteur de cette note sur lui-même, sur ses compa- gnons de voyage et sur leurs guides dans le voyage au Mont-Blanc qu'il a fait en août 1844, avec MM. Bravais et Martins. Les faits relatifs à une ou plusieurs per- sonnes en particulier sout désignés par les initiales entre parentnèses. A 3046 mètres. — 30 juillet 1844. Pen- dant la première heure après l'arrivée, fatigue, vertige lorsque dans la station on lève la tête (Lepileur), appétit presque nul, dégoût pour la viande (Martinset L.). Le lendemain matin, état normal, sauf l'appé- tit encore peu développé. État normal aux deux autres voyages. A 3200 mètres. — 28 août. Un porteur de hagages est pris de nausées ; il perd ses forces et est obligé de redescendre. A 3700 mètres. — 31 juillet. En mar- chant contre le vent, étoufflement avec sens sation nauséeuse (L.). A 3800 mètres.—Sommeil en marchant, soif intense (Bravais). A 3911 mètres. — Besoin impérieux de sommeil après s'être installés sous là ten- | gr. te. Dans Ja soirée et dans la nuit, fris- sons violents et courts (Ms.), périodiques (L.), appétit nul, besoin fréquent d'aller à la selle sans. diarrhée ni colique (Ms.).— | .Goliques, diarrhée chez un des por- 8 a0 teur$:-hématurie légère au retour à Cha- imonix (Ms.) 28 août. — Fatigue, accable- ment, somnolence, nausées chez deux por- teurs au moment de l’arrivée et pendant les trois ou quatre heures suivantes. Dé- faillance et syncope imminente chez un troisième qui se remet promptement. Sen- sation nauséeusé d’une à deux secondes de durée, lorsqu'on apporte une grande at-. tention à l'observation des instruments (Ms. L.). 5 À kh00 mètres. — 29 août. Anhélation, battement dans les‘carotides (Ms.) au bout de dix à douze pas, fatigue douloureuse dans le muscle droit antérieur de la cuisse (Ms. B.), dans la jambe et le genou (L.), impossibilité de faire plus de cent pas de suite, et les vingt derniers très pénibles (Ms. B. L. et plusieurs porteurs). $ A 4500 mètres.—Malaise général, épui- sement, soif, quelques battements dans les carotides (L.). Auhélation plus grande, battements continuels dans les carotides, palpitations (Ms.). : À 1,660 mètres. — Le malaise augmente et tout le monde en est plus ou moins at- teint » A 1,790. — Même cffet produit par le vent qu'à 3,700 mètres (L.) Impossbilité de faire, en montant doucement, plus de quarante pas de suite (B. et L:);én mon- tant vite, et dans le sens de la plus grande pente plus de 52 (B.). Le malaise cesse entièrement après deux ou trois''secondes de halféllet'une ou deux inspiratiohs pro- fondes. Jusqu’à la cime le malaise augmente (Ms. ).ILcesse presque complétement dans les vinstderniersmètres de montée (L). A'N811 mètres. — Santé parfaite ; aucun malaise; très peu ou point d’appétit sans dégoût (B. et L.). Etat analogue au mal de mer pendant la première heure de larri- vée; nausées, vomissements, malaise arri- vant au plus haut point dans la station, moindre daus le décubitus ; mieux pendant Ja seconde heure de séjour, état presque normal pendant les trois dernières (Ms.). À L,100 mètres. — Palpitations violen- tes amenant la suffocalion; nécessité de s'arrêter quelques minutes (Ms.). A h,000 mètres. — Lassitude des jam- bes, un peu de malaise (B. L. et un des guides). é A 4,911 mètres. — Dans la nuit, sciati- que violente pendant quatre heures (L.). Le lendemain l'appétit reparaît dans la jour- née; il a été peu développé chez tous sans exception, péndant le séjour à 4,911 mè- tres et au-dessus. ; Rareté et couleur rouge des urines, con- stipation pendant tout le temps du séjour Sur, les glaciers, sauf chez M. Martins. Disparition rapide de coryzas et de bron- chites au début (Ms. B. L.) PAT Le rapport d'accélération du pouls entre Paris et la cime du Mont-Blanc (4,811 mè- _ tres) est en moyenne 0,75; entre Chamou- nix et la cime, ce rapport est 0,68. Des ob- servations faites, il résulte que l’accéléra- tion du pouls, à mesure qu’on s'élève, n’a pas lieu en proportion de la diminution de pression atmosphérique. Ce résultat s’ac- corde avec les observations publiées en 1826 par M. le dccteur Roulin. . Le mouvement musculaire paraît être la condition essentie'le du développement, à ARRET UN gts un certain degré, de quelques-uns des phé- | nomènes dont on vient de parler. En effet, lorsqu'on gravit les montagnes à cheval où qu'on s'élève en ballon (MM. Biot et Gay- Lussac), on n’observe qu’un peu d’anhéla- tion etl’accélération du pouls, même à la hauteur de 6,997 mètres (M. Gay-Lussac}, c’est-à-dire beacoup plus haut qu'on ne s’est jamais élevé sur les montagnes. D'autre part, l’anorexie, le mal de cœur, et les autres symptômes analogues à ceux du mal de mer, tiennent surtout à la raré- faction de l’air et à la dilatation des gaz in- testinaux sous une moindre pression. On a dit que le mal de montagnes ne se manifeste, en général, qu'à la limite des neiges pérpétuelles, quelle qu’en soit la hauteur absolue. Cette règle n’est applica- ble:qu’aux régions situées en deçà du 55° ou du 60° degré de latitude, et souffre de nombreuses exceptions. On peut cependant l’admettre, car elle ressort de la plupart des relations de voyage dans les Andes, l'Himalaya et les Alpes. Le fait qu’elle con- sacre nous semble s'expliquer facilement quand on réfléchit que, parallèlement à ja limite des neiges pérpétuelles, on trouve, | dans tous les pays de montagnes, la limite de la grande végétation, et par conséquent du séjour de l’homme. Il faut quelque temps pour arriver des pays les moins élevés à cette dernière ligne où l’on demeure tou- jours un peu avant d'en partir pour $’éle- ver dans le désert de la montagne. Où a donc ainsi le temps de s’habituer graduel- lement à Pair plus où moins raréfié qu'on respire à Ja liHité du séjour de l’homme: mais lorsque, parfañt de ce dernier poiñts on parcourt en quelques heures une distan- ce de 1,200 ou 1,500 mètres en hauteur, la transition est brusque , et l’on arrive à un point où la raréfactiôn est comparative- ment trop grande, pour que les effets n’en soient pas sensibles. En résumé, parmi les phénomènes di- vers qui peuvent se produire lorsqu'on s'é-, lève Sur les montagnes, et notamment dans. en D les' Alpes, les uns nous paraissent tenir propre à l'élévation, ce sont : l’accéfération du pouls, la perte d’appétit, et, dans quel- ques Cas, la somnolence; les autres résul- tent de la complication de l'élévation et du mouvement, ce sont : la fatigue particulière de certains muscles des jambes, la gêne dans la respiration, les battements dans les carotides, etc. SP «Ke SCIENCES APPLIQUÉES. CHIMIE APPLIQUÉE, Fabrication du sulfate de fer ou couperose , verte (Suite ct fin). _CRISTALLIS ATION. La cristallisation se fait dans des caisses enfoncées dans le sol, et ayant à peu près 1 m. de profondeur sur 0 m. 70 de large, et une longueur quelconque; on la met le soir pour que le refroidissement soit plus lent, ét par cetle raison il serait encore préférable d'avoir des tonneaux. Pour faire cristalliser le sel, on plonge dans ce liquide des mannes ou petites é- chellesen bois, le sel se cristallise sur les barreaux horizontaux, on en meét ainsi 6 sur une même traverse et 5 traversés dans un même bassin, de sorte qu’on a 30:man- nes à peu près dans un bassin. La cristallisation dure 6 jours. 9 Afin d’empêcher un refroidissement trop 879 rapide, on recouvre ces bassins avec des paillassons. En général, une manne chargée de cris- taux pèse 22 k.; cela dépend de la manière dont on a conduit le chauffage. Les eaux cristallisables qui restent sont ce:qu'on nomme les eaux mères ; on les re- tire pour les mettre dans un bassin géné- ral, au milieu du bâtiment du cristallisoir, et on la pompe ensuite pour la conduire aux chaudières où on la fait chauffer pour l'usage indiqué ci-dessus. Les cristaux ainsi obtenus sont brisés, et mis dans un crible pour être lavés, parce qu’en se déposant il s’est trouvé encore des parcelles de terre qui, suspendues dans l’eau, sont restées au milieu des cristaux qui ont été salis. Les cristaux ainsi brisés et lavés sont mis dans des barils et expédiés pour le com- merce. Ces barils peuvent contenir de 370 à 380 kil. de couperose, ils ont 1 m. de haut, 9 m. 70 au ventre, et 0 m. 60 aux bases, Is coûtent 4 fr. 50 c. la pièce. On peut en produire 2 et demi ou 3 en un jour, etc. Une autre partie de la couperose est gril- lée et mise dans des fours; elle devient rouge, c’est alors de l’oxyde de fer ou du sulfure pur. C’est le colcotar. La couperose ainsi faite, coûte 6 f. les 1 00 kil.; on la vend 11 fr. 50 c.; sous l'empire, elle ne coûtait aussi qué 6 fr. et se vendait, . 112 fr. les 100 kil. où à Quand une chaudière vient à percer, on retire immédiatement ce qu’elle contient aumoyen d’une pompe à bras. On démolit Kmfourneau, on enlève la chaudière, on en remetune autre; on reconstruitle fourneau, et on allume le feu en même temps. C’est l'affaire d’une heure. Ces fourneaux sont très simples, c’est une maçonnerie d’une brique seulement qui entoure la chaudière et ferme les carneaux. Le service des chaudières et celui de la ‘Pompe aux eaux mères sont les parties dan- gereuses de la fabrication; on y met tous les nouveaux ouvriers pour les éprouver. Quand, par malheur, un ouvrier vient à se faire une blessure quelconque, il est dif- ficile de l'en guérir, à cause des acides suls.... fureux et sulfuriques au milieu desquelles il vit. dont nous parlons. Ils ont 1 fr. 50 centpar jour, et une gratificalion de 2 fr. pour 100 kil de couperose obtenue en sus de la fa- brication ordinaire ; mais cette gratification ne leur est accordée que sur des bénéfices nets que l’on a faits. Cette fabrication a aussi un désagrément inévitable, c'est que ceux qui y sont em- : | ployés sont imprégnés d'une telle odeur suifureuse qu’on la sent à de grandes dis- tances,. (Mont. industr.) ——0 € Q D 0— MÉCANIQUE APPLIQUÉE. Sur une grue-treuil de M. Decoster, pour en- lever et peser les far deaux ; par M, THÉO- DORE OLIVIER. M. Decoster emploie dans ses ateliers, comme force motrice, une machine à va- peur de 12 à 15 chevaux. 180 ouvriers sont journellement employés par ce mécanicien à confectionner 38 ma- chines diverses destinées an travail du fer, telles que machines. à raboter, laminoirs, | découpoirs, machines à fraiser et à mor- taiser, machines à percer, etc., etc. Plu- sieurs de ces machines, qui étaient d'’ail- Il y a dix ouvriers pour l'établissement. ch 830 Yeurs toutes décrites et bien connues dans l'industrie avant que M. Decoster songeàl à se Hvrer à leur fabrication, ont reçu de luid'utiles modificat,ions d’heureux perfec- tionnements + on doit surtout remarquer les machines à percer et à aléser, dont M. De- coster a fait des outils nouveaux. 4 Get habile constructeur vient d'imaginer une grue-treuil d'un nouveau genre et qui est appelée à rendre de grands services dans les ateliers de construction de ma- chines où l’on a continuellement-à remuer des pièces de fonte pesant plusieurs mil- liers: de kilogrammes. Cette grue, portée sur un chariot de 0,90 centimètres de largeur, circulera sur un cheniin de fer placé dans l'atelier, entre les établis des ouvriers, et pourra être placée ainsi partout où son emploi sera néces- -Saire ; mais, Comme il faut qu’elle puisse librement circuler sous les planchers, il était nécessaire que son arbre vertical fût de quelques centimètres moins élevé que le plancher de l'atelier; et lorsqu'elle est placée au lieu où elle doit fonctionner, il faut que l’on puisse fixer par en haut son arbre vertical. M. Decoster a imaginé de prend:e pour arbre un cylindre creux dans lequel, au moyen d’un cric, il fait mouvoir de haut en bas nne tige ou un axe en fer qui vient se loger dans une crapaudine en boïs fixée au plancher entre deux solives, . C’est autour du cylindre creux qui est fixé à demeure et. solidement boulonné sur le . Chariot que la grue et son équipage tour- nent librement au moyen de deux man- chons, ou longs anneaux plats et cylindri- | ques, faisant office de colliers. Dans l’ur des manchons s'assemble l’extrémilt de l’arc-boutant qui est en bois ; dans ‘le second manchon s’assemble l'extrémité du bras hor:zontal qui est aussi en bois. C’est au premier manchon que se trouve fixé le système des engrenages qui servent à manœuvrer la grue. Pour soutenir la grue, on pratique à la colonne creuse un fort collet sur lequel re- pose le premier manchon et sur lequel il tourne à frottement. Gette grue, du poids d 1,400 kilog. en- viron, peut enlever une pièce pesant jus- -qu'à 4,000 kilog: Mais ce qui distingue surtout cette grue de celle ordinairement employée, c’est ‘qu'elle peut servir à peser une pièce de fonte lorsqu'on le voudra, ainsi qu'on le peut avec les grues inventées par M. Geor. ge ; mais dans la grue de M. George, on pèse en même temps et l’objet à peser et la grue, tandis que dans la grue de M. De- coster on ne pèse que l’objet seulement. Le pesage s'effectue de la manière sui- vante dans la grue de M. Decoster. Au lieu d'attacher directement au càble Ja pièce de fonte que l’on veut enlever, on interpose une romaine (ou plutôt une ba- lance à bras inégaux) entre le câble et le poids à soulever. Lorsque l’on veut peser, on passe une chaîne ou un second càble dans le crochet “fixé à l'extrémité du petit bras de la romai- ue, et on enveloppe la pièce à peser avec cette chaine où cable. Quand on veut seulement enlever la pièce de fonte, on passe la chaine ou le Second câble dans le crochet fixé à la par- iié inférieure de la chape, laquelle porte un anneau dans sa partie Supérieure, et c'est dans cet anneau que l’on passe le cable de la grue, soit que l'on veuille pe- ser, soit que l’on veuille seulement soule- 384 | ver la pièce de fonte, En cet. état de;chose, le Couteau de la romaine ne repose plus sur le palier de la chape et n’est, point fa- tigué, pendant: tout le temps que la grue est employée à soulever un fardeau et non à la peser. Mais le grand bras du levier pourrait être gênant pour le service de la grue; car il suffit de peser une pièce à travailler deux fois au plus, la première lorsqu'on commence à travailler, et la se- conde lorsqu'elle est parachevée; tandis que, pendant le travail, on est obligé de la tourner, de la placer verticalement, ou horizontalement, ou obliquement, par rap - port à l'outil qui la dresse, Ja tourne, la fraise où la mortaise. Dès-lors M. Decoster a brisé le grand bras du levier de la ro- maine, et, lorsqu'il a besoin de peser, il vient emmancher un grand bras portatif dans la partie de la romaine qui reste tou- jours attachée au câble de la grue, et il place à l'extrémité du grand levier, ainsi ajusté au moyen d’un boulon, le plateau portantle peson qui est fixe, qui n’est point un peson curseur ; Ce peson est composé d’une série de poids dont la somme con- nue est de 400 kilog. Les bras du levier étant dans le rapport de 4 à 40,,on em- ploie un pords de 100 kilog. pour consta- ter un poids de 4,000 kilog. AGRICULTURE: Propagation des pommes de terre par les semis ; par M. de LACOLONGE, Propager les pommes de terre par les semis à été, pendant longtemps, un pro- blême à résoudre : les uns prétendaient que \ pour obtenir des tubercules propres à la reproduction et à la consommation, il fal- lait trois ou quatre ans; d’autres soutenaient que deux ans suflisaient. Envieux de faire moi-même des essais, j'ai consacré un terrain à un semis de 12 variétés de pommes de terre, et J'ai acquis l'entière conviction qu’il faut toujours agir par soi-même, quand on veut avoir une vé- ritable certitude. J'ai vu qu'une année suf- fit pour obtenir, par les semis, des tuber- cules d’une belle grosseur et qui sont pro- pres, non seulement à la reproduction,mais encore à la consommation. Que d'erreurs on propage quelquefois dans la science de l’agriculture, soit par ignorance, soit par légèreté, soit enfin parce qu'on parle d’a- près les autres, sans avoir expérimenté par soi-même ? Pour faire des semis sur place de pom- mes de terre, il faut choisir un terrain si- tué au midi, abrité contre les vents du nord et du nord-est, par un mur d'un à deux mètres de hauteur ; la terre doit en être lé- gèré, un peu sablonneuse et bien meuble. On y ajoute un peu de fumier ainsi que du terreau qu’on répand sur toute sa surface, de manière que la terre bien préparée se trouve parfaitement disposée à recevoir les gralnes. On'dispose le terrain en rayons, éloignés les uns des autres de 60 à 66 centimètres, et profonds de 8 à 10 centimètres. Il faut semer très clair et avoir soin de recôuvrir légèrement la semence de 2,236 millimè- tres de bonne terre. On foule la terre et on l'arrose. Dans les provinces du midi, on peut se- mer depüis la fin de février. jusqu'en mai, suivant la saison, mais surtout lorsqu'on n'a plus de gelées à craindre. Les plantes sont assez tardives à lever : quand une fois elles sont hors de terre, il . 882 faut les sarcler avec. beaucoup de..soin.; quand elles sont trop épaisses, on les é- claircit et on n’en laisse que Ja quantité nécessaire. Quand elles ont pris un peu de force, on rapproche la terre autour de, char que pied, pour la mieux consolider: | Lorsque les plantes sont devenues! gran- des, on les butte complètement. On. doit les espacer depuis 0,324 jusqu’à 0,406.et 0,487 millimètres. tot Je ne puis assez recommander d’arroser ioutes les fois que la température paraît l’exiger. On ne peut attacher irop d'impor- tance à cette opération. Dans les premiers jours du mois d’août, quelquefois même en juillet, le semis pré- sente un beau coup-d'o:il, les pommes de terre bien venues, bien espacées, bien gar- aies de tiges et de feuilles, ont plutôt l'air d'un champ planté de tubercules que d’un Jeune semis de graines, tout annonce une belle vigueur. 1] est bon de n’arracher les pommes de terre que vers la fin de sep- tembre. Alors les pieds-ont produit des tu- bercules assez formés pour être employés à la reproduction. On peut aussi en manger une grande partie, leur chair est ordinai- rement ferme , déjà bien faite et très fine. On conserve les plus beaux tubercules pour pouvoir, l’année suivante, continuer ses ESSAIS : On est assuré d’avoir le même suc- cès. Ces semis, il est vrai, exigent des soins, des précautions ; aussi je ne dis pas à tous les cultivateurs : « semez des graines de pommes de terre, » mais les agriculteurs riches, mais les amateurs zélés doivent tous avoir un lerrain destiné à la reproduction, par le semis de nos meilleures espèces. dé pommes de terre. On sait qu’elles se dété- riorent souvent, quand on les plante dans les mêmes terrains: les semis remédient à cet inconvénient, Qu’on ne me dise pas qu'il faut trop de temps, puisque deux ans suili- sen! pour obtenir la perfection de l'espèce. Quel avantage dans une année de disette ! Trois choses sont essentielles : le choix du terrain, les soins à donner et les arro- sements ‘ans le cas où la température est sèche. On devra choisir les baies les plus mû- res ; on les reconnaîtra à leur couleur blan- che grisâtre et à une odeur particulière qu’eiles exhalent. Après les avoir cueillies sur les pieds des espèces les meilleures et les plus vigoureu- ses qu’on veut améliorer, on les suspend par la queue dans un lieu bien sec, ou bien on les étale sur des tablettes. C’est le parti qu'on devra prendre dans le cas d’une ma- turité imparfaite. Au printemps, quand on voudra em- ployer ces baies, si elles sont sèches, on aura soin de les écraser avec un léger mar- teau : les graines se sépareront aisément. Gette méthode est bonne pour en prépa- rer de petites quantités; mais lorsqu'on voudra en conserver beaucoup, il vaudra mieux employer le procédé que je vais in- diquer et qui est celui que la Société royale et centrale d'agriculture de Paris regarde comme le meilleur, lorsque les fruits sont bien mûrs. Ces fruits, aussitôt après. Jeur récolte, seront écrasés dans les mains, la- vés à grande eau, pour détruire! Ja viscosité de la pulpe qui entoure les graines, à l’aide, si l’on veut, d'un tamis : l'eau passe à tra- vers, chargée d’un suc visqueux, et y dé- pose la graine : on l'y ramasse, on l'étale sur une toile ou.sur une feuille de papier gris ; on la fait sécher à l'air où dans: un 883 e FA : SAME. tte RE ÉELSS 4 ï agi Ati CPAS n j À ÿ ; À né ce 14 endroit sec, à l'abri des souris qui en sont] Nos voyageurs se hâtèrent d’arriver an | À l’angle nord-oüest du rebord noir , un “très friandes. On la:met ensuite en sac Jus- qu'au moment de la semer. a Cette graine conserve, pendant plusieurs années, sa faculté germinative. fl faut avoir grand soin de bien séparer les espèces, tant ourles reécseillir que pour les semer : la récolte et la conservation des produits en seront alors‘ beaucoup plus-commodes. J'ai toujours remarqué, après plusieurs années d'essai, que leproduit par semis des pommes de terre jaunes, était générale- ment plus constant, et beaucoup plus régu- lier, tant en quantité qu’en qualité. SCIENCES HISTORIQUES. GOÉGRAPHIE. Excursion aux volcans de l'ile Hawaït. (Ex- trait Ge histoire du voyage d'exploration dirigé par le capitaine C. WiLxes (Narrative of the United States exploringExpedition). Arrivé à Hawaï, le capitaine Wilkes vou- lut visiter et explorer avec soin ses célèbres volcans. Dans cette intention, il fit de grands préparatifs, pritavec lui un nombre consi- dérable d'indigènes qui furent chargés de porter les provisions, les instraments,, les tentes et les divers-objets que l'expédition emportait avec elle. Toute cette troupe, -2composée de plus de deux cents personnes, commenca dès lors à gravir la montagne. Arrivés à une hauteur de 4438 pieds au- dessus du niveau de la mer, on ne trouva plus de sentier frayé. Là, toute la surface du sol-devint une masse de-lave: qui conser- Yait tout son brillant métallique: et dont Papparence était telle que si iele se fût épanchéesur la montagne tout récemment. Sur leur passage , les voyageurs ne rencon- traient quequelques arbustesrabougris; mais à leur droite se mortraient encore quelques bouquets d’arbres très fourrés; le jour était chaud, le soleil brillant ; et lorsqu'ils ren- contraient quelques flaques d’eau dans des creux de lave, lesindigènes y couraient pour se baigner et se rafraichir. Enfin, les voyageurs parvinrent au cra- ère de Kilauea. Mais, à peine étaient-ils rendussur le grand plateau du volcan, qu’a- près avoir passé un bois, ils virent s'élever devant eux le mont Mauna Lioa dans toute sa majesté. La journée était des plus belles, l'atmosphère pure et parsemée seulement de quelques légers nuages, ‘et laissant en- fièrement à découvert l’iminense dôme qui: s'élevait au-dessus d’ane vaste plaine d’en- viron 20 milles d’étendue. Ledôme touten- tier paraissait bronzé, et son profil continu -se détachait netiementsur le bleu intensede ce ciel des tropiques. L’elfet produit sur! M. Wilkes, par l'apparition subite de cette | belle montagne, fut tel, que le volcan lui- même disparut presqne à ses yeux où du: moins ne se présenta plus àlui que sous un ‘jour défavorable ; il n’avait plus, eu effet, sous les yeux qu'un grand creux, noir, tout- à-fait au-dessous de l’idée qu’il s’en était faite par avance. On n’y remarquait ni jets de feu, ni éruption de pieïres, n! cônes vol- caniques , maïs seulement une dépression qui, perdue au milieu de ce vaste plateau, paraissait presque insiguifante. À son ex- trémité la plus éloignée se trouvait un pofat qui paraissait rouge-cerise, d’où s’échappait. dé la vapeur qui se condensaitau-dessus de lüi enun nuage brillant comme de l'argent. Ce nuage était remarquable par son éclat, et M. Wilkes dit que sa vüe seule au- rait suffi pour le dédommager de la fatigué du voyage. bord decette cavité afin d’en examiner l’in- térieur; à mesure qu’ils s'en approchaient, la vapeur qui sortait de nombreuses fissures leur prouvait que le sol sur lequel ils mar- chaient reposait sur des matières en igni- tion. Lorsqu'ils arrivèrent au bord de ce cratère, ilse déploya devant eux dans toute son étendue, et ils purent juger:de sa pro- fondeur par comparaison avec la taille de quelques personnes de la caravane qui se hâtèrentd’y descendre. Ge futalors qu'ils reconnurent que ce qui leur avait paru de Lin un simple trou, à peu près insigimufiant, était un immense cratère de trois, milles et demi de long sur deux et demi de large, et de | plus de mille piedsde profondeur. Un rebord de couleur noire en fait le tour à une pro- fondeur de 669 pieds, et delà, au fond de la cavité, il y a encore 384 pieds. Le fond présente l’apparence d'un vaste monceau de ruines. Au premier aperçu, la descente jus- qu’au rebord semble chose facile, et cepen- dant elle n’exigea pas moins d’une heure entière. Après avoir exécuté cette première des- cente, l'expédition se trouva à ce ressaut ou rebord, .et là, elle-domina le lac de feu qui occupe le fond du cratère, à {00 pieds plus bas; ce lac de feu n'a pas moins de 1509 pieds de long sûr 1000 de large. En,cet-endroit , l’une des particularités quitrappèrent le plus M. Wilkes, mètres de distance. Les arbres plantés serré s’abritent mutuellement, résistent mieux à nos hivers rigoureux et aux mauvais coups de vent qui peuvent leur nuire. Je crois à propos de répéter une remarque que j'ai déjà fait con- naître : c’est que les Oliviers résistant le mieux au froid, perdent cet avantage si on les greffe sur des espèces délicates. On fera donc bien de planter de préférence des ar- bres francs de pied, non-seulement pour ce molif, mais encore pour n'être pas obligé, en cas demortalité, de greffer les rejetons. Il existe bien d’autres espèces qui donnent de bons produits, comme, par exemple, la Marseillaise et la Sayerne,; mais malgré leur fertilité, je ne conseillerais pas “4e. les cultiver, parce qu’elles craignent troplè froid. Il en est d'autres qui,” quoique _ le craignant moins, doivent être bannies .de nos nouvelles plantations, à à cause de leur tardiveté à se mettre à fruit. Je citerai parmi celles-ci là Pigale et le Bouteillaou, qui, ne produisent guère ue leur 9° ou 10° an- née de plantation. La L ucque et L’Amellau peuvent donner de bons produits lorsqu'on est à portée de vendre leurs fFuits aux con- ils ont l’avantage | ‘aussi 930 fiseurs,, ou bien lorsqu'on veut les confire soi-même, Ces deux espèces, moins préduc- üves que la Verdale, se vendent “heduüup plus cher. Il faut avoir soin, lorsqu'on veut en greffer, de prendre les greffes sur des individus. productifs, car il en-existe beau= Coup qui sont très peu fertiles. L’Amellau résiste mieux au froid que la Lucque. Par les soins du gouvernement, on a in- troduit en France une espèce d'Olivier de, Crimée, qui résiste, dit-on, à 15 degrés (Réaumur) de froid. Cet Olivier se met à fruit très jeune, et s'annonce comme de- vant’ être productif, S'il avait réellement l'avantage de résister à une telle intensité | defroid, ce serait pour nous une heureuse acquisition ; mais comme-un liver désas- treux peutseul nous donner cette certitude, nous devons désirer de rester toujours dans le doute. SCIENCES HISTORIQUES. + GOÉGRAPHIE, | Excursion aux volcans de l’île Hawaii. (Ex- trait de l’histoire du voyage d’exploration dirigé par le capitaine C. WiLxes (Narralive of the United States Exploring PXpERDONIEe “l (SUITE ET FIN.) 1j \y 09 Après cette première exploration, nos voyageurs résolurent d’aller visiter le cra- tère-du sommet de la montagne. Pendant qu'ils faisaient, cette pénible excursion, ils furent assaillispar un ouragan et des tour- billons de neige.-Le thermomètre était tom= bé à — 8, G;,iet la plupart des hommes de l'expédition. souffraient beaucoup dt mal de la montagne accompagné dé maux de têteet-de fièvre, et se trouvaientincapables d'agir: M. Wilkes, lui-même, -ressentait la même incommodité. Avee le peu :d'hom- mes qui restaient en état d'agir, il construs- sit, aussi bien qu'il lui fut possible, une sorte de hutte pour se metire à l'abri du froid. À peine avait-il pris ces précautions que la neige commença de tomber et que le vent commença à souffler avec une force étonnante. Le thermomètre tomba à — 8°,3 G. La hauteur à laquelle se trouvait la troupe, mesurée par le moyen du baromè- tre, fut reconnue être de 13,190 pieds (anglais). Rien ne peut donner une idée de l'état de désolation de la montagne ; toute sa sur- face n’est formée que d’une masse de lave qui, à une autre époque, s’est épanchée de son cratère terminal. On n’y voit ni sable, ni aucune autre roche, rien que de la lave et de tous les côtés. À en juger par l’appa= rence, ces laves sont de différents àgess| quelques-unes d’une époque très reculée, quoique non décomposées encore et avant résisté aux actions combinées de la chaleur et du froid, de la pluie et de la neige. Sur certains points, leur surface estunie, sur d’au- tres aucontraire raboteuse et par fragments. Les voyageurs. s'étaient établis à 40 pieds seulement du bord de l'orifice du cratère ; s’échappait-il de la vapeur par Îles fentes du sol; cette vapeur se condensant donnait lieu à un dépôt abondant d’humi- dité; par là s'explique ce fait remarquables qu'ils découvrirent dans l’une de ces fensio tes une petite mousse, le seul être organimi sé qui s'offrit à eux jusqu'à une distance de 6 milles et dans une hauteur de 4,000 pieds à partir du cratère terminal. Ce petit végélal se trouvait là soumis à l’action de la chaleur du volcan; en-effet, un thérmo- : 931 _ ‘mètre placé dans la même crevasse marqua 0 Get Ce fut en ce lieu désolé que MuoWikees etx$es compagnons séjournèrent trois semaines pour faire leurs observations. Après ce temps, ils descendirer.tet visitè- rent de nouveau le cratère de Kilauza et la soufrière. Celle-ci a une longueur d'environ 160 toises sur une-largeur de 10; elle est séparée des roches verticales basaltiques qui limitent le plateau pàr une crevasse de laquelle la vapeur sort en grande quantité. On descendit dans cette crevasse autant que la chaleur put le permettre, car en (6 tains points la température S'y élevait jus- qu'au point de, ébullition; on y trouva dans de petites cavités de beaux groupes de! er staux de soufre. 1 Nous terminerons cet extrait en rappor- tant les détails d’une éruption dont faillit être victime le docteur Judd, l’un des ex- plorateurs de l'expédition américaine. Is donneront. une idée de la rapidité avec la- quelle ‘sé produisent ces terribles phéno- mènes. ? e:: Vers trois heures, lorsque M. Wilkes at- teignit le côté oriental du Lua Pele, tous les hommes qui étaient avec lui remarquè- rent yne grande colonne de fumée qui s’é- levait de ce cratère, et, en conséquence, ils coururent vers le bord; mais ils ne purent découvrir de là le fond du cratère qui était masqué à leurs regards. Après qu'ils eurent gravi la crète sulfureuse, il dévint évident pour eux qu'une éruption s'était faite dans le petit cratère, M. Wilkes conçut dès-lors des craintes sérieuses sur le coïnpte du doc- teur Juddiqui s'était aventuré dans la cavi- térvoleanique. En effet, celui-éi, se déta- chant du gros de l'expédition, avait pris avec lui plusieurs naturels et était descen- du par uw ravin dans le cratère ; ensuite arrivé au côté occidental du rebord: noir, ikavaïtipris pour descendre le chemin fati- gant que lon avait Suivi un MOIS aupara- vant. Arrivé au fond, iltrouva un soupirail par lequel sortaiten abondance du gaz sul- fureux qu'il s’occupa de récueillir et d’exa- niner. Ce gaz était rapidement et complé- tement absorbé par l'eau; recueilli dans un flacon qui contenait une infusion de chou’rouge ramenée au bleu par la chaux, il donnait à-ce liquide une couleur rouge. vif. Après cette opération, il se dirigea vefs le grand lac de feu situé à l'extrémité mé- ridionale du-cratère. Il trouva que la mon- tée vers ce point était très rapide à cause des épanchements successifs de lave qui s'étaient superposés. La roche qui en résultait élait presque noire et tellement chaude qu’elle agissait sur la salive comme l'aurait fait du fer chauffé presque au rouge. Ent brisant la croûte extérieure, épaisse de de deux ou trois pouces, la matière sous- jacente se montrait encore rouge-cerise, quoique solide. Le bâton aveclequelon per- ca cette croûte s’enflamma lorsqu'on le re- tira.Il était évidemment impossible d'arriver plus loin dans cette direction, la croûte de- vant, à quelques pas plus loin, n'avoir plus assez de force pour ne pas céder sous les pieds. M. Judd se dirigea donc vers le bord occidental sur lequel il monta autant qu'il le put, marchant sur des pierres tellement | chaudes qu'il ne pouvait les toucher , mais dont la haute température.ne brüûlait passes pieds, grâce aux précautions qu'il avait pri- ses. Arrivé dans cette direction aussi loin qu'il le put, il vit, à environ trente pieds de lui, un courant de lave qui descendaït sur la pente par laquelle lui et ses compa- 992 gnons'étaient montés. Surles côtés du cratère, le docteur Judd remarqua quélques beaux échantillons de verre capillaire; désirant s’en emparer et soutenu par un des naturels qui l’accompa- gnaient, il descendit sur un point extrème- ment étroit et sur lequel il courait à chaque mstant le danger de glisser dans le goufre. Pendant qu'il était occupé à prendre les échantillons, il vit et entendit un léger mouvement dans la lave, à environ b0 pieds de lui; ce mouvement se reproduisit à deux reprises ; poussé par la curiosité, le coura- geux savant s'avança vers le lieu où cette agitation s'était produite. En un instant la croûte superficielle se rompit brusquement, et-un jet de lave fondue de 15 pieds de dia- mètre fut lancé à unehauteur d'environ 45 pieds avec un bruit épouvantable. M. Judd chercha aussitôt à s'échapper ; mais il se trouvait sous une saillie de lave qui l’em- pêchait de monter, et il reconnut en même temps que le passage par lequel il était des- cendu était à une distance de plusieurs pieds. Cependant la chaleur devenait telle- ment forte qu'il était impossible de se tourner vers le cratère; il fallait donc re- noncer à regagner le passage par lequel il pouvait espérer de sortir de cette affreuse situation. Au milieu de ce danger imminent, quoique la lave tremblàt sous ses pieds, l'intrépide savant conserva toute,;sa, pré- sence d'esprit. Il appela ses compagnons de voyage, èt enfin, après plusieurs efforts. ne craignit pas de s’exposer à la mort pour le sauver, il réussit à sortir du cratère. Il était temps; car presque aussitôt la lave avait rempli le cratère et commençait à déverser par son. bord septentrional qui élait le plus déprimé. Avant de descendre dans le cratère, M. Judd l'avait mesuré: il lui avait trouvé une profondeur de 38 pieds et un diamètre de 200 ; cependant 12 minu- tes suffirent pour que cette vaste cavité£üt entièrement remplie de lave et coulàtimême à plein bord. D2'10 Pendant ja nuit suivante, l'expédition jouit d’un spectacle admirable; Ie volcan versait la lave en immenses courants qui se joignaient et se séparaient de diverses ma- ières. La lueur que projetaient ces matiè- res embrasées étaient tellement vive que, selon M. Wilkes, elle aurait fait pàlir les plus éblouissantes pièces d'artifices; M. Drayton remarqua même ce fait intéressant que, décomposée par un nuage qui se ré- sol vait en pluie, elle donnait un arc-en-ciel. Le lendemain matin l'éruption était termi-, née, et la lave ne sortait plus de la partie. inférieure de son cratère. VARILTES. Vie et travaux de M. Brescuer, (Extraillu dis- cours prononcé sursa tombe par M. PA- RISET.) Compatriote de Pascal et de Thomas, Gilbert Breschet naquit en 1783 à Clermont- Férfand. Il fit ses premières études dans le collége de cette ville , tenu autrefois par des jésuites, collége ou s'étaient formés Delille et Marmontel, et que la révolution venait de dissoudre , et de rétablir sur de nouvelles bases. Breschet, par son ardeur pour l'étude et la douceur deson caracière, se concilia l’amitié de ses maîtres , en par- ticulier, celle de l'abbé Lacoste de Plaisan- ce, et celle de l'abbé de l’Arbre , homme passionné pour les sciences naturelles, et 0 $ 22e HirioE 5 : 9! inutiles, aidé du Secours d’un homme qui, auteur d’une flore et d’une faune de VAu- vergne; enfin celle dun professeur de ma: thématiques, M. Roccand : trois hommes dont le souvenir attendrissait toujours le cœur de Breschet. Le jeune élève songeait à l'Ecole Polytechnique. Pours’y mieux pré- parer el’ pour achever ses études!, .ib vint à Paris. On le reconmanda à Vauquelin ct a Fourcroy, tous deux pris -d'xffection: pour les Auvergnats. Ils le mirent en pen- sion chez M. Trusson, directeur de l’écolé de pharmacie. C'était le mettre dans lesein: des mathématiques, de la physique, de la chimie. Toutefoisles impressions qu'ilavait reçues de ses premiers maîtres en faveur des sciences naturelles prévalurent., Il ous blia l'Ecole Polytechnique. et les gloires qu'elle promettait, et se décida pour la mé- decine. Cependant il fallait vivre, ti fallait trouver un supplément à la faible pension q\il tenait de sa famille. À limitation de Marmontel, il se fit répétiteur de latin; et comme tout s’enchaïine dans le monde , il mit dans ce premier tavailuneapplicat on sisoutenue, que, déjà guide de ses condisci- ples pour le lauin, 1l le fut bientôt pour sa science favorite , je veux dire pour J'a+ natomie. En 1808, il était élève externe à la Cha-’ rité; cet hôpital était alors la meilleure des! écoles chirurgicales, Breschet y recueillitili y rédigea avec assuidité les leçons du pro2l fésseur, l’illustre Boyer. Au concours deb l’année suivante , il fut nommé l’un des: premiers aux places d'élève interne. H fut ‘attaché à M. Leclerc, médecin de l'hôpital Saint-Antoine, vaste établissement où la souffrance prend, pour éclairer les esprits, toutes les formes et tous les langages. Avec quel art le professeur formait les élèves au diagnostic des maladies ! avec quel soin il relevait les erreurs, rectifiait les inexac= titudes, dissipait les obsceurités! Digne élève : d'un tel maître, avec quelle vigilance Bres- - chetécoulait et suivait ses leçons! Tous les? six mois, des relevésde service, disposés en tablaux, élatent transmis à l’administrations ? et ces tableaux sortaient des mains de? Breschet. Une récompense sollicitéepar M2 Leclerc et par M. Thouret lui fut décernée,! et c’est une des premières que le cons&ilf® général des hôpitaux ait accordées aux élèves internes. OP 2815 J'insisite , sur ces commencements ;°1 comme je l'ai fait pour Pinel,' pour: Vauquelin, pour Dupuytren, pour Chaus- sier, pour Esquirol, parce que c’est au dé- but de ces pénibles carrières que se révè- lont avec le plus d’éclat le caractère et la valeur des hommes, et parce qu'il sera iQujours à propos de montrer, par ces grands exemples , comment la pauvreté s’affranchit noblement de sa dépendance : par le travail ; en d’autres termes, com- ment le pauvre s’élève et s’honore en se rendant,je ne dis pas seulement utile, mais encore nécessaire à ses semblables. J’abrégerai sur tout le reste : en 1806 ét: - 1807, avec de nouvelles récompenses pour sa belle conduite dans les hôpitaux, Bres- ? chet reçut des couronnes pour son savoir: ? il les reçut dans le sein de la Faculté, et même dans le sein de l’{nstitut, des mains du ministre Chaptal. Il fut dans le même temps nonmé au concours aide d'anatomie et professeur particulier. C’est alors qu’il commença la longue série de ses prépara- ‘ tions sur l'oreille interne dans les animaux vertébrés : préparations qui servirent de texte aux Mémoires qu’il publia dans la 934 suite sur l’orgire de l’audition dans les mammifères , les oiseaux, les reptiles et les poissons. El reçut en 1812 les honneurs du docto- vat. Sa thèse portait sur un sujet presque veuf, sur les hydrop sites actives, sorte de flux séreux que l’art doit combaltre par la saignée et les antiphlogistiques ; paradoxe déjà soutenu par Emile Nouel, mais que Breschet seul a érigé en vérité. En 1819, Béclard , promu à une chaire de la Faculté, laissait vacante la place de chef des travaux anatomiques, place hé- rissée, disait-on, à dessein, de mille difti- vultés. Breschet la dispute au concours, el ætalgré ces difficultés qui renaissaient com- me lestêtes de l’hydre, Breschet l'emporte. Ge fut alors, pour la première fois , qu’on exigea de chaque concurrent une thèsesur laquelle il était (enu de répondre aux ar- guments de ses rivaux. Celte thèse roulait sur deux sujets; l’un donné par le sort, l’autre choisi par lecandidat. Celle de Bres- chet se composait de quatre mémoires : le premier, sur les veines du rachis; le se- cond, sur le cal; l: troisième sur la hernie crurale, point de pratique sur lequel il avaitréuniuugrand nombre d'observation: ; le quatrième, sur la dessi cution ctles au- ires moyens de conserver les pièces anat )- miques. Réunir, rédiger, imprimer, des- siner, représenter par des planchestous les alériaux de ce grand travail, fut pour Breschet l'œuvre de douze jours. Le prix de tant de peines et de diligence fut une | victoire, et quoi qu’on en ait dit, cette vic-. toire fut complète. “HS Dès 1813, et pendant la campagne de 1814, aussi bien que pendant l’occupation de la France par les étrangers, c’est-à-dire lors des épidémies du tÿphus et l’encom- brement des blessés, l'administration ad- joignit Breschet à son arnt Dupuytren; el vers la fin de 1819, après avoir fait le ser- vive à l’hôpilal des Enfans Trouvés, en qua- litéde chirurgien en chef, il fut nommé cai- rurgien ordinaire de l’Hôtel-Dieu. “Dans les derniers jours de 1820, il fut compris, par la volonté du roi, p«rmi les premiers membres de lAcadémie royale ‘de médecine; il eut, en 1832, l'honneur de Aaiprésider. ê Atos deux can datu es malheureuses, Oblicépendant la mujorné pe lui manqua qué d’uñe-voix, il eut, en 1835, l'honneur de siéoës à l’Académie des Sciences ; il Y fut appelé par quarante-septsuflrages ; il suecédail à Dupuytien, Eufiv, en 1836, la chaire d'anatomie à la Faculié fut mise au concours. Nouveau combat pour Breschet, nouvelle palme qu’i, réunit à fant d'autres. La thèse qui le üt Wwiompher est le plus bel ouvrage qué l'art possède jusqu'ici touchant la struc- ture, les propriétés et les maladivs du sys- ère Ivmphatique. Je m'arrête, non des lonangés que je me plais à do. n r à Breschet, mais fatig.é deses luttes perpétuelles qui larrêtent à chaque pas, mais de cette longue suite d’ellorts qu’a déployés son courage pour snrmonter tant d'obstacles, pour abaltre tant de rivalités, rivalités cependantinévi- tables , et, je l'avoue , luttes nécessaires même à ce noble athlète, qui eût dédaigné de vainc.e sans combattre. Du reste, dans cet? longue série de postes où la porté sou mérite, quel autre eût mieux rempli ses devoirs ? Que n’a-t-il point Fait pour la Faculté ? que ne lui doit point l'anatomie 935. et la physiologie humaine , l'anatomie et la physiologie compaée, l'anatomie et la physiologie pathologiqne? la chirur- gie clinique ? la médecine opératoire ? et finalement, la médecine clinique elle-méê- me ? Tant de travaux importants, je ne les indique ici que par les titres généraux sous lesquels les a rangés leur auteur:ils de- manderaient une exposition plus explicite et plus détaillée; mais ce détail doit êtrejré- servé poursonéloge; C’est là que j’essaierai d'apprécier et les travaux qui lui sont pro- pres, et ceux; qu'il a exécutés avec le con- cours de M..Milne Edwards, de M. Vavas- seur, de M. Villermé, de Rouel de Vauzène, de M.Rayer;eufin letravaitoriginal, délicat, singulier , qu'il a fait de concert avec'M: Becquerel, sur Ja température des différen- tes parlies dont se composent lhom- me et les animaux, température dont les variations supposent des variations correspondantes , dans tous les états el dans tous les actes de l’organisation. À ce dernier travail se rattache celui par lequel ces deux savants hommes ont montré que les commotions que donne la torpille sont de véritables chocs électriques. Chose étrange ! que des poissons realerment en eux le pouvoir de la foudre, ou plutôt soient comme des foudres vivants! Breschet était le modèle de la pitié fi- liale. Deschagrins éprouvés par sa vieille mèreau ford de l'Auvergne eurent.sur lui, m’a-t-on dit, un contre-coup, funeste et le tinrent plusieurs jours de suite dans une ir- titalion cérébrale qui, se,termina par une louche d’apoplexie, légère en appareuce, mais en réalité grave et profonde. Tout son être en futaltéré. 1} alla demander au beau ciel del’I lalie quelques secours contre son mal; mais Clermont était sur sa route; et le mal y prit une exaspération nouvelle. Le voyage fut à peine une distraction. Breschet revint. On lui conseillait les eaux dé SNA mais la chu e finale se préci- pialL avec une effrayante rapidité. Elle fut Dien os ApEe 10 mai dernier, Breschet ferma les yeux pour jamais. PASSANTE Le le A. de AUTRE ns FAITS DIVERS. Le onzième congrès historique s'ouvrira, le diiman- che 1" juin, à l’Hôtel-de-Ville (salle Saint-Jean), à une heure. Les séances suivantes auront lieu au siege : de l'Institut Historique, tous les deux jours, à la même heure. Dans la première séance, les quatre prix, entrant | dans la spécialité des quatre classes de l’Institut his- | t rique, seront décernés, s'il y a lieu, et les sujets ce ces mêmes prix pour l’année suivante seront rendus publies avec les conditions des concours. Dans ce onzième congrès les questions suivantes seront ü'artecs : Première classe. — Histoire générale et histoire de pi France. t. Déterminer le, caractère des diverses colonies établies par les peuples modernes. 2, Quels om été l'origine et le caractère de l'in- fluence politique éxéreée par le parlement de Paris ? 3. Déterminer quelle-paitont prise les nayign{eurs francais à la découverte du continent américain, 4. Faire l’histoire du sénal romain depuis sa fon- dation jusqu’à la chute'de lemipire. Deuxième classe. — Histoire des langues et des littératures. 1. Quelle à. été l'infiuence de la langue et de la liltérature italiennes sur la langue et la littérature francaises ? %. Quelle est l'influece que les langues germani- queslont-exerece sur les langues romanes? 3, Quelle a été l'influence de la langue et de la lit- térature espagnoles sur Ja langue et KR litterature françaises ? sommée, et dans la matinée du | 936 Troisième classe.—Histoire des scienses physiques” mathématiques, sociales et philosophiques. 1. Rechercher, à l’aide des monühients Béétiques, historiques et philosophiques, ce que/lespeuptesont entendu par le mot oi aux différentes époques.(le là civilisation. ; Fe 2, Faire l'analyse comparée des législations méro- vingienne, bourgnignonne et visigothe. 5. Quel était l’état de la législation en France avant la découverte des Pandectes et quelle a étél’influence de cette découverte sur notre législation ultérieure > 4, Quelle a été l’inflgence de la migration des peu- ples au IV: et au Ve siècle sur l’état social et intel- lectuel de l'Europe? 5. Quelle a éte l'influence civilisation de l’Angleterre? : 6. Quelle infiuence l’irruption des T'artares a-t-elle exercée sur les destinées de la Russie ? 1. Quel degré deconnaissances mathématiques sup- pose la construction des grandes cathédrales des des Normands sur la {XITle, XIV* et XVe siècles? 8. Faire l’histoire botanique et industrielle du thé en indiquant ses propriétés lesrmieux établies. 9. Rechercher à l’aide de lhistoire les moyens thérapeutiques de la médecine des anciens Egyp- - tiens. 10. Faire l’histoire de la doctrine ammonio-pluti- nienne. Quatrième classe. — Jistoire des Beaux Arts. 1. Exposer, d’après les textes et les monuments, quels étaientsles principaux usages observés par les Romains dans les festins aux temps de la république et de l'empire. 2. Caractériser, par l’histoire, l’origine, les pro- grès et la décadence de larchitecture dite gothique. 3. Rechercher quel usage on suivait dans l'amieu- blement des églises au moyen âge. Jiçe . 4. Recherclier, pour l’étude de l'ornementafiün'fles églises au moyen àge, la pensée qui à dirigé têtte ornementation aux diverses époques. 3. Compléter et critiquer, au moyen de l'examen des montuments, des monnaies celtiques et des tra- ditions locales, l'état actuel de la science des origines gauloises. SOMMAIRE DES ARTICLES CONTENUS DANS L'ECHO DES 22 ET 23 MAL. RTS ER SOCIETES SAVANTES. — ACADÉMIE DFS SCIENCES, séance du 12 mai. — Sociélé d’agricullure de Lon- dres. — Institution royale de Londres. — Insti- tution des ingénieurs civils de Londres. SCIENCES PHYSIQUES.— puysique. — Sur l’em- ploi de la terre comme conducteur pour le téie- graphe électrique ; Ch. MATTEUGE — CHIMIE, — Note sur le dosage de l'azote dans les nrlières ot- ganiques ; MELSENS. d SCIENCES NATURELLES. — GroLo@tE. — Sur les terrains et sur les gites métallifères de la Toscane À. BURAT. — PHYSIOLOGIE VÉGÉTARE, — Sur les matières nutrilives desquelles les plantes, sons l'influence de la lumière, retirent l'oxygène ; do- cteur C. H. SCHULTZ. — EMBRYOGÉNIE VEGETALE. — Sur l'embryon du Tropæolum majus; W. Wir LSON.— ANTHROPOLOGIE. — Essai sur l’histoire na- naturelle de l’aomme ; Jacouixor. SCIENCES MEDICALES ET PHYSIOLOGIQUES. — Emploi des feuilles de belladone comme moyen palliatif dans l’hémoptysie; dosleur SCHVYOEDER.— Sur les brülures par le phosphore et sur ies moyens d'y remédier; docteur RATIER.. SCIENCES APPLIQUEES. — ÉCONOMIE DOMESTIQUE: — Note sur l’emploi du gluten dans les hôpitaux de la marine à bord des vaisseaux; LESSoX. — CHIMIE APPLIQUÉE. — Procédé pour reconnailre les mélanges d'essence de térébenthine avec d'autres essences : MERO, — MECANIQUE APPLIQUÉE. — Sur le système de tuxères mobiles dans les foyers d’aflinerie à couranL d'air forcé; LE CHATELIER:— AGRICULTURE. — Culture de l'olivier dans le dé- partèment de l'Hérault; Cazaus-HazLur: —Em- ploi de l'électricité en agriculture. SCIENCES HISTORIQUES. — AnGHÉOLOGIE. — Description de l'amphithéàtre de Saintes; Mour- FLET — GÉOGRAPHIE. — Excursion aux volcans des îles Hawaïi; GC. WALkES. VARIETES. — Vie et travaux de M. Breschet; Pa- RISET: BIBLIOGRAPHIE. NOUVELLES ET FAITS DIVER on . IMPRIMERIE DE A. BLONDEAU, RUE RAMEAU, ds L2 | Douzième année, L'Écao pu MONDE sAvANT parait le SEUDX et le DIMANCHE de chaque semaine et & tone) par an. deux volumesde Tu de:1,200 pages chacun: On $ ni À ÉCHO À Paris. ]— Jeudis 29 mai 1845, à Li \ TRAVAUX DES SAVANTS DE? TOUS LES PAYS DANS TOUTES LS" SCIENCES. N, A0 ‘xbonne. à Paris, rue des BEAUX-ARTS, N. 6, et rue de la CuaAussÉe-D’ANTIN, 3, et dans les (is épartements chez.les principaux librairés, et dans les bureaux! ie poste’ et des Messagcries, Prix du journal , PARIS pour un au, 25 [r.; ; 6 mois, 13 fr. 30, trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 50 fr ,-16 fr., 8 fr. #0. A L'ÉTRANGER, 9 fr en sus pour les pays payant, port double. — Adréëser tout ce qui-concerne 1e journal à A1. lé vicomte A.‘de LAYALETTE, directeur et rédacteur en éhef, On rend compte des « ouvrages et mémoiresiscientifiques, soit français, soit étrangers, quisont adressés, sans rraïs, au bureau du Journal." (RER Eat * ACADÉMIE E DES. SCIENCES. fi MATHS 2 Séance du 26 mar. Eur M. Becquerel commence la lecture d'u travail et ii la terminéra dans la prochaine séance. — M. Gamdichaud continue la lecture de sa réfutation des principes professés par M. | de Mirbel Sur ‘accroissement des plantes. — M, Pouilleti, Lune note sur l'électro--chi- imte. On a proposéides hypothèse: diverses pourexpliquerle passage du courant éleciri- que au travers des corps composés, et pour | reudre compte des décompositions chimi- ques qui en résultent. Danstoutes ces hypo- tièses on admet, explicitement ou implhci- tement, que les électricités contraires des deux pôles de la pile exercent Les agtions | égales et opposées ; qu'elles. _copstituent en se sorte EE forces de Ré ‘intensité sition. Ces principes ont été | à la décopégilion/de l’eau, des chlorures, :des iodures, des alcalis, des acides, des sels al- calins. L’on a pu discuter sur le mode’ de décomposition de ces corps , rhais Jon ne. discute pas sur la puissance relative des} pô les. On admet auw’ils agissent toujours COm- me deux forces ‘égales et opposées. C'est ce dermer prinçipe, qui est la base. fondamentale de toute théorie électro-chi- mique , dont M. Pouillet a essayé de cons- tater Ja ri igueur par des expériences direc- tes. Ces recherches ont semblé au savant physicien d'autant plus indispensables. que le principe dont il s’agit , se lie d’une ma- nière intime avec les conditions d'équilibre des forces électriques dans les groupes mo- léculaires des corps composés. On coïnpren{, en effet, combien il im- porte de savoir s1 les corps élémentaires qui ue Se combinent jamais sans dégager des électricités contraires , conslituent après leur combinaison des corps absolument neu- tres ou des corps dont la neutralité ne soit qu'apparente et soumise à cerlaines condi- Lions. M: Pouillet a cherché à instituer des ex- périences décisives sur ce point, et après plusieurs tâtonnements causés par la diffi- culté de l’expérimentation,il a finipar donner læ préférence à l'appareil suivant. Get appa- reil se compose simplement de deux tubes de verre, d'environ 12 centnnètres de ou) teur, sur 8 ou 40 millimètres de diamètre disposés verticalement et réunis à leur par- sil tie inférieure par un tube courbe , soudé à à | chacun d’eux , d'environ 2 millim: de da mètre. Ces tubes sont deslinés à contenir chacun 4 ou 5 centim. cubes de liquide dans chaque branche ; ils sont jaugés avec soin, afin d'observer le changement total de volume que | iquide peut éprouver pen- dant l'opération. Le courant de lapile passe | | par,un. vollamètre où l'on recueille. les gaz, tes deux pôles qui sontien , général -des filstou des lames de platine, plongent cha- Cun dans l’une des branches. de, appareil. !l est en général nécessaire d'exposer à Ja même action plusieurs tubes semblables : alors ils sont mis en communication par des fils métalliques qui vont de la branche positive de l’un à la branche négative de l’autre. : Quant au nombre d'éléments employer, il varie avec Félévation de la Lempérature daps le tube coudé. M. Pouillet a pu, sans inCONY ‘énient, employer jusqu'à 50 de Bunsen. M, Pouïllet ne rapporte avec détail que Je. «#xpériences qu'il a faites sur les chloru- res métalliques. Il a opéré sur, trois, tubes remplis de chlorure d’or, et il,a-pu,,consta- ter que, ee la décomposition, de ce, sel , le. pôle pt . este sans action oi que toute, lg;pussance chimique, .est et vée au DENT qui prend l’or;le chlo se dégage au.pôle posilif par une série k à décompositions et,de, recompositions suC- cessives. Ainsi, dal ns.s8s expériences, le li- quide de la brançhe: positive avait conservé toute la quantité. d’or qi avait pr'mitive- ment, et celui.de la branche négative avait seul éprouvé une décomposition. S1 l’action chimique du pôle positifétait précisément égale à celle du pôle négatif il ferait autre chose que de recevoir PAsiTEr ‘ment du chlore, ilen dégagerak à$s@n; tour ‘par son action propre, el feraibpassem: sur le fil négatif la quantité d’or correspondante. Celui-ci recevrailen somme le même poids -de métal, mais ce métal aurait deux origi- nes différentes ; une moitié serait passée di- rectement dans la branche négative et Fau- ire proviendrait indirectement de la bran- en sorte que les deux bran- ches se dépouilleraient également, et à une elles resteraient également denses, également co“ lorées etégalement riches en or et en Cher | che positive ; époque quelconque de l'expérience , rure. Des expériences analogues ont été répé tées sur différents chlorures, et dans tous |ES Cas On à pu constater une action prédomi- vante du pôle négatif, Ainsi la branche né- gative de l’appareila pu se dépouillerentiè- rement de sonchlorure, tandisique Ja bran- che positive en conservait encore des pro- pe considérables. -Du fait général dont. nous venons de rendre compte, M. Pouillet croit pouvoir | déduirerque les-éléments qui sont séparés par Paction, dela pile n’ont pas la même facilité à se mouvoir dansle liquide où père Ja décomposition; que, par exernple, le chlore se meut plus facilement. que l'or, et que c'est pour cela que le pôle, positif reste sans action; car l’or qu'il aurait sé- paré de son équivalent de chlore ne pour- rait cheminer ou vibrer que très pénible- 11085 lQ b éléments s'0=. n eat pour gagner le pôle négatif où il doit à la fois déposer et neutraliser l'électricité dont il est chargé. Si cette explication était adinise, 1l Y aurait à examiner comment celte aptitude à se Ho LUE Re MOINS librement se trouve liée auovobamé ou à la masse de l’équivalent chimique: de l'élé- mer. Mais cependant M. Pouillet a été conduit a examiner les faits d’un autre point de vue. Admettant que, dans les corps compo- sés, la neutralisation des fluides électriques contraires est incomplète, l'on se trouve amené à penser que les.deux électricités contraires exercent des actions inégales,. Si cette déduction est regoureuse, il s’en présente une autre qui ne l’est pas moins. C'est qu’en plongeant dans une dissolution un corps conducteur non électrisé,, ess molécules qui le touchent se constituanit à V élat positif ou à l’état négalif suivautilat nature de la forceélectrique qui prédomine ans l'équivalent du corps composé: M. Gustave Chancel envoie un més iQire qui a pour titre : Théorie de la for- mation et de la constitution des produits Py? ogenés. —M. Wheatstone, membre correspondant de l’Académie, communique une note sur le chronoscope étectro-magnétique. . —Desargues (1593-1662), le contempo- rain et l’ami des plus illustres géomètres du xvrie siècle, de Descartes, de Fermat ; de Pascal cultivait plus particulièrement ies méthodes de la géométrie pure, quoiqu'ik prit part aussi aux questions d’analyse-qui: s’agitaient entre Descartes et Ferimat.et même aux systèmes et aux discussions. philosophiques du premier de ces::deux grands génies. 9 ensb Ses principaux ouvrages en géométriex étaient des traités des sections coniques , de la perspective, des cadrans solaires et: de la coupe des pierres. Comme ils étaient | très succincts et de peu de volume, ils sont perdus. Descartes et Fermat s'expriment avec éloge dans leurs lettres sur les ouvrages le Desargues. Pascal, qui lavait pris pour guide, cite du Br ouillon -projet des comiques une proposition qu’il appelle merveilleuse. Leibnitz, qui parle de Desargues dans les Acta Eruditorum de Leipsick et dans une lettre à Jean Bernouill', rattache une de ses conceptions à,sa grande et féconde loi.de continuité. 19 ic Malgré d'aussi éclatants témoignages« d'estime, Desargues était tombé dans l'ou- bli lorsque M. Poncelet vint lui donner la place qu'il mérite dans l’histoire des ma= thématiques. C’est sur un ouvrage ou Beau- grand critique le Browllon-projet des coniques, c’est sur quelques écrits de Bosse, célèbre graveur et professeur à l’école royale de peinture, que M. Poncelet s’est appuyé pour juger Desargues qu'il ne craint 910 P Que d'appeler le AZonge de son siècle. Dès 1679, les ouvrages de Desargues étaient dé- à forts rare, mais on lit dans l’Aistoire littéraire de la ville de Lyon, par lé P. Co- lon'a, 1720 : «On va bientôt donner au pu- » blic une édition complètedes ouvrages dé » Desargues. M. Richer, chanoine dé Pfo- » vins, auteur de deux Mémoires ctiriéux et » détaillés sur les ouvrages de soi ami M. de » Lagay, et sur ceux de M. Desargues, sera » l’éditéar de cet important ouvrage qui in- ) téréSée Singulièrement la ville de Lyon.» Mais lé; choses en étaient restées là, et depuis 1720 d'inutiles tentatives avaient été faites s pour recueillir les petits ouvrages du sa ant géomètre qui correspondait avec Fexinat, Pascal et Leibnitz. Une découverte récente permet d'espérer de recueillir un jour ces précieuses brochures, car M. Caasles vient dérétrouver chezun libraire le brouillor-pt ofèt \des coniques de Desargues. Cest unécopie rhanuscrite, faite par Lahire en 1679. Ce livre porte ces mots imprimés : ex libris Richer, et il provient sans doute des pièces réunies par Richer, caril ii tient à la bibliothèque de feu M. l’abb Richer da Bouchet, chanoine d'Auxerre. Ainsi s'est trouvé découvert l'un des plus précieux uvragesquele xvne siècle ait donnés aux sciences mathématiques, etcetle première trouvaille permet de concevoir d'autres espérances. Peut-être retrouvera- on dans la bibliothèque du chanoïire d'Auxerre les autres ouvrages de Desar- & ads ou guelques unes des pièces de’cette correspondance qu'il entretint avec les sa- vanité géomètres de son siècle. Sur la proposition de M. Arago, l'Acadé? ne à décidé que des mesüres seraiëut-| prises pour achat du Brouillon- -projet der coniqies, et qu'une dernande serait faite au ministre de l’instracuon publique, pour qu’il envoyàt quelqu'un visiter la bibliothèque d'où sort l'ouvrage de Desargues. —-\IM. Ebelmen et Bouquet envoient une “_note sur l’éther sulfureux. Cet éther est le fésultat de l’action de l'alcool sur le chlo- Pure de soufre. On a versé de l’alcool absolu sur du pro- tôchlorure de soufre, il y a eu dégagement dë chaleur, formation de gaz acide chlo- rhydrique et dépôt de soufre. De l’alcool a élé Ce nouveau ajouté jusqu'à ce que toute réaction eût cessé, puis le mélange a été distillé. Il esl passé. d’abord vers 80° un produit abondant, qui n'était que dé l'aléoolacidifié par de l'acide chlorhy- driqué; 1° continuant à chauffer, la tem- pérature du liquide S'est rapidement élevée. Il s’éclaircit par la fusion du soufre qu'il tenait en Suspension, se colore en bruf rouge et abandonne entre 150 et 170° un produit que l’on recueille à part. IN resté! | dans la cornue un dépôt considérable dé! | soufre fondu. . Le liquide distillé entre 150 et 170 a été rectifié jusqu'à ce que ce point d'ébul- lilion devint fixe. Où à obtenu ainsi un li- quide limpide et incolore d'une odeur éthé- ré&/particulière, un peu analogue à celle de ld'imenthé, d’une saveur fraiche d’abord, biûlante ensuite, et qui laisse un arrière- goût sulfureux; il bout à 160. L'analyse de ce produit à Conduit à la formule So2C4H50, qui représente 2 volumes de vapeur. — ln rappelant à l'Académie la nouvelle ürdonnance qui abolit les quarantaines du Muroc, de Tunis et de la Grèce, et qui les maintient pour les provenances de la Tur- quie, de la Syrie et de l'Egypte, M. Aubert 941 Roche se demande pourquoi M. le ministre du commerce décide de la sorte, à l'insu de depuis longlemps demandé un rapport. Ce médecin prie la commission, chargée de faire ce travail, de vouloir bien en hâter la publication. MM. FavreetSilbermannenvoientun se- cond mémoire sur la chaleur dégagée pen- dant les comnbustions CHDNUES : H 4 SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE DU GLOBE. Europe, pendant l'année 1844 ; par MI AÏCKIS! PERREY. Janvier. Le 4 janvier, 8 heures du matin, à Rome, plusieurs secousses dans la direction du sud-est. Le >, 11 h. 45 m. du soir, dans les mi- nes de ‘Bleiberg (Carinthic) , SeCousse vio- lente. Le 7,9h.922. m: du matin, à Chambéry (Sa voic), faible secousse dans la direction du nordau midi. Ec 9, à la Torre di Passeri (royaumelde Nüples), fortes secousses. Le 13, vers 8 heures du soir, à Raguse (Daimatic), iégertremblementpréeédé d’un bruit semblable au tambour. Au vent da sud-est, qu? soufflait les jours précédents , sucééda,: ae la nuit, un calinelpparfait ;et lethermomètre monta de fai 4 de- \gtés Réaumur. On y availidéj#ressenti an léger tremblement le 19651le1#, on y en ressentit un troisième, Le 15,1 h. 15 m.'dut! malin, à PRaguse encore, les habitants furent: réveillés par une secousse assez viélente et précédée également d’un grand bruit. Le mouve- ment était oscillatoire et dura pi de deux dr 51130 m. du matin, une autre secousse mes foité/en violence eten durée; eLà 7h. 5049 dussoir, on vit briller un éclair éblouissämt suivi d’une violente secousse qui dura près de deux secondes. Marée fort basse, ciel nuageux, thermo- mètre à + 6 degrés Réaumur, el haromè- tre à 28 po. 2 [., par un vent du sud-est. Ces secousses ont été fortes dans l’'Her- zégovine, où l’on en a ressenti encore le 14. Le 21,9 h. 10 m. du soir, léger tremblement à Raguse. Le 23, vers 3 heures du matin, à Louvie- Joëzon (Pyrénées), tremblement assez fort dirigé de l'ouest à l’est. Temps couvert elà Ne pluie. Cette secousse a été ressentie très- fortement à Laruns, dans la même nuit et à la même heure. Fevrier. Nuitidu au 8 février, dans une soufriè- re de la provinée de Caltanissetla (Sicile), sacousse assez violente avec éboulement. Deux ouviférs furent ensevelis sous les terres, et l’un d'eax fut, dit-on, retiré vie vant dix-huit jours après. 1 Les 5, 6, 7,8, 10, 18, 19ct26, nouvelles secvusses à Raguse, Le 27, 10 h. 30 mi. du matin, On éprouva encore une nouvelle se- cousse qui dura septsecondes. La merétait haute;'le sérocco soufflait avec impétuosité, le temps était pluvieux; le haromètre mar- quel 97 bo, 5 1., et le thermomètre 12 de- grés Réaumur. ‘ nouveau el l’Académie, une question pour laquelle il a: Liste des tremblements de terre ressentid/en’ nd Le 6, une secousse léuère À Parme. Le 15, 4h. 10 m. du soir , à Ponteza (Basilicale), secousse de la durée de cinq secondes. b Le même jour , tremblement de terre à Smyrne. Nuit du 15 au Tone à Sala (royaume de Naples) , Secousse ondulatoire de la durée de trois à quatre secondes. Le 18, à Parme, nouvelle secousse qui, comme la précédente, ne parait pas s ‘être étendue biea loin. Le 23, à Parme encore, nouvelle secousse pen sensible. ; Lc 24, à Barcellonnette (Basses- Alpes), secousses AVEC ébranlementà peu près sem- blabie à celui que cause, dans les maisons, une charrette pesamment, chargée et mar- chant avee rapidité, suy le payé. Des per- scunes qui veillaient.encore à ectte heure ont remarqué deux secousses bien distine- tes, à trois ou quatre secondes d'intervalle; les meubles ont éprouvé un mouvement d’oscillation Lrès-pronongé, Les 24 et 26, à Borgotaro{Etais de Par- me), fables secouss es ondulaloires. , Mars. Le 2 mars, trois nouvelles secousses à Raguse. ; Le 3, daus la nuit, une faible secousse à Parme. Les 3: ouséit0 27ti Les, heures du soir, à la Torre di Passeri (royaume de Naples), secousse violente suivie d’une averse considérable. Le6, 9h {6mdu soir, à Braïla (Vala- chic), tremihiement assez violent pendant environ deuxsecbndes, accompagné: d'un bruit semhahle à celui du canon entendu dans ledlointarn'; les secousses semblaient dirigées du centre de laterre vers la sur- face. La température était douce, l'air se- reia; le matin il fit un épais brouiilard, auquel suceéda, vers 10 heures, le plus beau soleil. À part quelques légères fissu- 4 et 9, nouvelles secousses à Ra- res, les édifices n'ont éprouvé aucun dommage. LeS, vers 10h 30mdu soir, à Saint-Jean de Maurienne (Savole), faible secousse. Le 9, à Forli (Romagne) deux secousses, Le 10, deux autres secousses, dont l’une à 5 heures du soir, et l’autre 6n 30m; cette dernière a été très violente. Plusieurs cheminées renversées. Nuit du 13 au 14, encore-une secousse, mais faible. Le 15, 9h 25m du soir, à Raguse, nou- veau tremblement, C'était une des plus belles nuits de la saison, Fair était calme, le baromètre marquait 28p0 À, et le ther- momètre 12 degrés Réaumur: À 9h 25m, un long bruit souterrain précéda une secousse léeère qui fut suivie d'une autre un peu plus forte. Celle-ci dura trois secondes à peu près. Le lendemain 16, à 3h 7m du matin, on ressentir une secousse légère et rapide. Beaucoup de:personnes disent en avoir ressenti une autre plus faible à 5h 15m du | matin. Nuit du 17 au 18, Messine. | Le 21, 9h 15m du matin, à Zara (Dalma- tie), par ‘un vent violent du nord, un cie} | couvert de nuages, el une température de | 10 degrés Réaumur, un tremblement de terre, dont le mouvement était saccadé& s'est fait sentir pendant quelque secondes. Cette. secousse, qui a été ressentie très légère secousse à 943 fortement dans quelques maisons, n’a pas - causé de dommages, mais elle a jeté Îles -hKäbitanis dans la terreur, en détachant Parme, faible secousse de l’est à l'ouest. cousseà Catane. Le 10, au soir, ou pouvait _ Toute la ville fut ébranlée ‘décharge d’artillerie ; -grés Réaumur. sort. : 9%4 zen im Lichte das Sawerstoffsas auscheiden, Amnal. der Physik und Chemie von J, G. Poggendorf. 1845, n 1, pag. 125-155. MODE D'EXPÉRIMENTATION. J'ai employé plusieurs méthodes pour présenter aux plantes les matières qu'elles devaient absorber et décomposer; toutes m'ont donné au fond les mêmes résultats. J'ai mis des plantes (comme des carottes d’un an, du persil, le ranunculus repens, etc.), plongeant par leurs racines dans les substances à absorber; leurs feuilles étant renfermées sous ube cloche de verre rem- plie d’air ete et reposant: sur le mercure, afin de pouvoir y retrouver les gaz us viendraient s'ajouter à VPair.: Ce mode d’expérieñce est fort min .tieux, particuliè- + pour ce qui a rapport.à l'examen de l'air, ét ne permet pas de faire en peu de temps un grand-nombre de recherches Ayant vu que les résultats sont absolument identiques lorsqu'on dissout la substance en experience dans l’eau boüillie ou distil- lée, et qu'on plonge dans cette solution des branches qu'on a. coupées toutes feuillées, sous une cloche de verre, je me suis cervi de ce dernier mode d’opération dans lé plus grand nombre de mes recherches. ACTICN DES ACIDES VÉGÉTAUX, Je;me suis attaché en premier lieu à pré- senter aux feuilles des plantes,les acidesetles sels:qu'elles renferment, à l’état frais, dans leur pare nchyme ; mais pour cela;la, diffi- cultérqui se présentait était que souyent on nelconnait pas assez l'espèce des acides et des :selsque renferment les plantes, de telle. des plafonds quelques parcelles de leur enduit, Les29, 27, 28 et 29 nouvelles secousses en Dalmatie. Le 22, 10h 30m, légère secousse du sud ‘au nord à Trieste. Le 98, entre 6 et 7 heures du matin, à si Nuit du 6 au 7 avril, à minuit, faible se- voir de cette ville uné immense colonne de fumée qui s élévait du fond du cratère principal de l’Etna.” Le 18, 3h 45m du Soir à Lugo (Galice), tremblement ‘assez fort du nord au sud. e Comie par une le bruit ne s’enten- dait pas sous terre, mais au dessus des maisons. Leseaux de Ja rivière Mino qui coule près des eaux thermales semblaient en ébullition. Dès le mativ, l’atmosphère était chargée du côté du nord, et.un veni très fort qui soufflait dans cette direction soulevait une poussière qui empêchait de marcher dans les rues. Le baromètre était à beau temps, él le thermomètre à 13 de- Comme les tremblements de terre sont rares dans le pays, les habitants ont été très effrayés, surtout ceux qui demeurent près de la cathédrale cùle mouvement à été le plus sensible. -On l’a ressenti à la Corogne, du sud au norë vers 2h 30m, Aprèsletremblement, lhotizonss'est couvert idesmuages épais, et le-baromètre a monté sensiblement. Le 27, nouveau. tremblement en! Dal- malie. 2 Mai. Le 2 mai, en Dalmatie encore. Le 12, dans la matinée, secousse vic- lente en divers lieux de l’Ecosse. Le même jour, à Ispahan (Perse), tremblement terrible qui a renversé de nombreux édifices, entre autres la fa- meuse mosquée de Joomah !On l’a ressenti à 42 milles, à Julpha. El paraît s'être étendu dans l'Aderbaïdjan et l’irak. Mia- neh, à quelque distance de Tauris, est la ville qui à le-plus souffert; la moitié des maisons ont élé détruites et une grande partie delaipopulation ensevelie, dit-on, sous les ruines. Akkend, Armon-Kharé et Nenghian ont à peu près subi le même es à titre.de:Simple essais. Comme les ab, paraissent. être les plus répardus dars le règne végétal, qu'immédiatement après eux vient l'acide acéique-ye me suis d’abord occupé de ces-acides. i. L'acide acétique étendu de 100 par- ties d’eau de pluie bouillie, de sorte que le liquide n’eùt qu’une saveur légèrement aci- de, à empêché absolument toute-expiration d'air, même à la lumière la plus pure, sur des feuilles de saule, d’acer dasÿcaipam, de vigne. Ces feuilles n’ont pas donné une seule bulle d'air, lorsqu'on ajoutait 1 cen- üème- du même acide à de l’eau de source ordinaire, quoique cela eût dû avoir lieu selon la théoriede Sénebier, puisque l’acide acétique, en décomposant les carbônates contenues dans l’eau, doit amener un déga- gement d’acide carbonique duquel les feuil- les isoient de l'oxygène. 2. L’acétate neutre de potasse, comme l’açélate de soude, ajoutées à l’eau distillée à raison d’un. pour cent, empêchent tout dégagement d'oxygène à la lumière sur les, | feuilles de vigne, de Salix pentandra, d'és rable, de Gale ga officinalis, de Polygonun: | Le tr, et de Rranex acelosas . Aux dissolutions des sels déjà nom- es fut ajouté un peu d'acide: acétique jus- qu'à ce que la liqueur eut.une-réaction aci- de ; aussitôt commença un, dégagement de gaz abondant, et, en huit'heures de temps, es feuilles qui, séparées.de la tige, pesaient une demi-once, avaient-dégagé cinq pouces cubes:d’untgaziqui: fut reconnu pour de l'oxygène presque pur. s41s {Une demi-once de feuilles de chêne dans:/10 onces d’eau bouillie! renfermant. 12-centième d'acide acétique,+ donnèrent, de huit heures du matin à.six heures du soir, ‘au soleil, sept-pouces cubes d'a dans La d Bhonhe paraît avoir embrassé un grand espace! Je trouve encore (sans date de jour), entre Angora et Osmandjik (Turquie), un violent tremblement de terre; maisons ion NEISéeS; deux cents victimes. - Nuit du 15 au 16, à hbnes et-dans les environs, fortes secousses: pendant vingt secondes à des intervalles inégaux. ‘Les 26 et 28, en Dalmatië, nouvelles Aoiees: GOAGS ONE LINE 294 (La on. au prochain re) ‘1 "SCIENCES NATURELLES, 1. à #1, PHYSIOLOGIE VÉGETALE»: {5050 les matières nutritives desquelles les plan- Âe , sous l'influence de la lumière, retirent es ‘oxygène ; par M. le docteur C. H: SCHULTZ. * (Ueber die Nahrungstofle aus denen-die-Pflan- \ ae qu'ik à fallu faire plusieurs expériens| || . tantrique, malique, citrique, oxalique; || ‘lequel l’eau de chaux ne montra. que.un. 2945 dixième de pouce cube d'acide carbonique, le reste étant de l'oxygène pur.-En même temps l'acide mêlé à l’eau avait disparu. Gette expérience ful répétée avec une eau plus acidulée ; les feuilles firent de même disparaitre entièrement l'acide au soleil. Dans de l'eau très acide, les feuilles ne donnèrent pins d'oxygène. -: Db.1Ded'acide tartrique ayant été mêlé 0 onces d’eau bouillie à raison de 112.pouà cent, desfeuilles de Polygonun bisiorte, Sax lix pentandra, Acer tataricum, etc., ne ‘don- nèrent pas d'air, même lorsque l’ acide était ajouté à de l’eau desource. Maislors: que l’a cide fut mêlé à l’eau à raison de 118, même 1110 pour cent, les feuilles donncrent de l'oxygène. 6. 112 et 114 pour cent de bitartrate de potasse fut ajouté à quarante onces d’eau bouillie : des feuilles de Polygonum bistorta, d’Acer dasycarpun, de. Cyisus laburmum, de Ribes aureum (une demi-once pour cha- cune), donnèrent, au soleil, de huit heures. Cu matin à six heurès du soir, six et demi pouces cubes d'air, duquel l’eau de chaux sépara 2110 de pouce cube d'acide carbo- nique; le reste était de l'oxygène pur. } Lorsqu'il n’y avail dans l’eau qu’un quart pour cent de sel, l'acidité de la solution disparaissait tout-à-fait après la sécrétion d'oxygène. Lorsqu'on avait ajouté à l’eau 112 pour cent de sel, l'acidité de l’eau avait dimmué, et elle avait disparu également sous l’action de nouvelles feuilles quiavaient dégagé en 9 heures environ 7 pouces cubes d'oxygène. |. 7. Des feuilles de filas ne donnèrent pas |ung bulle de gaz par un jour couvert dans lea mêlée du même sel. Au contraire, au soleil, .une demi- rouce ce ne s dégag 7 N. gène. 8. Une demi-once de feuilles d'érabtser de Cytisus laburnum, dans une solutté# ds 112 pour cent d'acide malique pour 16 ces d’eau bouillie dont la saveur acide & à peine appréciable, donnèrent, au soleir#s de huit heures du matin à six heures. du soir, 5 1j2 pouces cubes de gaz contenant 210 de pouce cube d'acide carbonique, 1e reste était de l'oxygène. L’acide de lea avait disparu, Dot (La suite ben ent} De ONTPDY .b{Itetb Huborq fr Sur JÉnS de la race arnéricammeéetiur kds rapports qu’on peut lui supposer avec les races de l’ancien monde, par M. EUND, |: Les cavernes calcaires du Brésil, si riches | eh;0ssements d'animaux, ne nous offrent ! que fort peu d’ossements humains. Mes efforts | pour en trouver ont été inutiles pendant | plusieurs années, Ce qui avait fortifié de plus en plus en moi F’opinion généralement reçue concernant l’aparition tardive de l’homme dans cette partie du monde. Les recherches des dernières années ont amené “d’autres résultats. Sur plus de huit cents cavernes que j' ai examinéessuccessivement, six m'ont enfin offert des ossements, hype mains, dont la plupart, à en juger par, leur extérieur, appartiennent à une époque irès- reculée. Mais les circonstances sous. les- Puelles on les trouvait n’offraient d'abord aucun indice propre à déterminer éxacte- ment cette époque : les ossements humains étaient rarement réunis avec des ossements d'animaux qui pussent fournir des éclair cissements à cet-égard. Une seule caverne ANTHROPOLOGIE. 946. présenta enfin une exception : on y trouva, à côté d'ossements humains, des os de divers animaux appartenant à des espèces ou en- core existantes ou déjà éteintes. Cependant un indice géologique indispensable à la fixation de l'âge relatif de ces vestiges nous manque, puisque les objets déconvénts ne se tronvaient pas dans leur couche primi- tive. La caverue en question est°Située sur le, bord d'un lac appelé Lagoa do Sumi- douro,. L'examen auquel j'ai soumis le contenu de la caverne m'a conduit à établir les ré- sultats suivants : 1° L'existence de l’espèce humaine dans ? l'Amérique méridionale remonte non-seule- ‘ment au delà de l’époque de la découverte de cette partie du monde, mais très-loin dans les temps historiques , probablement même au delà-de Celui-ci, jusqu'au temps géologique, puisque plusieurs espèces d’a- nimaux ‘Sembient'avoir disparu des rangs actuels de Ja) éréation depuis l'apparition de l’homme dans cet hémisphère. 2 La race d'hommes qui a vécu dans cette partie du monde, dans son antiquité la plus reculée , était, quant à son type général, la même qui l'habitaitau temps de sa décou- verte par les Européens. Il est clair que ces résultats ne sont pas très-propres à forüfier lopinion générale- ment reçue, que le nouveau monde a été ‘peuplé par Fimmigration d'habitants venüs de l’ancien ; car, plus l'habitation de l’hom- sl rhéfdans cette partie du monde remonte bdans les temps, plus le type de la race qui Juilest propre se soutient jusqu'aux temps, les plus reculés, et moins il y a de raisor pour admettre une pareille origine. On sait qu'au milieu de la grande diversité d'opi- nions sur le nombre, la valeur et l’impor- tance des différentes races du genre humain, il y a un fait prééminent qui forme , pour ainsi dire, un point de rencontre pour {ou- tes les opinions divergentes ; c’est que, quant à la forme du cràne, il se présente airois types généraux nettement prononcés, “auxquels Pritchard a donné les dénomina- lions bien choisies de forme ovale, forme cprognathe et forme pyramidale. La der- -mière de ces formes caractérise la race -“mongolienne et l'américaine. La grande af- ‘bité qui existe entre ces deux races n’a -chappé à Fattention de personne; aussi n’y «a-tabpukdoute que ce ne soient que les rap- 2oportsséographiques qui ont empêché les -jxmhropologistes de les considérer com- me deux différents degrés de développe- mont de la inême race principale : c’est la |” race américaine, à laquelle les joues plus | saillantes et le front plus bas et plus étroit’ portion du système nerveux. assignent le degré inférieur. Il fallait par |" "Enritre 4000 et 4590 mètres, douleurs dans conséquent, selon l'opinion régnante de l’origine gérontogéique de ces races , con- sidérer l’américaine comme une variation de la mongolienne qui, par limmigration dans cet hémisphère, était descendue dude- gré de développement supéricur qu’elle oc- cupait dans le pays d’où elle tire son origi- ..n@, Mais à une pareille opinion s'oppose le délauL total de quelque monument d’un an- cien développement supérieur parmi les peuples de toute la partie orientale de lA- inérique méridionale. Si l’on considère , au contraire, que la nature procède habituelle- nent. de l'imparfait au parfait, que celte partie du monde est, sous le rapport géo- logique, antérieure au monde vulgairement appelé ancien ; enfin , que l'examen de la Cav@rne cn question conduit à admettre la |} jamais indépendant. Les modilieations de une.doivent, donc amener les anomalies de d'autant plus en, échec que la pression de l’aimosphère a Subi une diminution plus considérable. del’autre. La contractilitées dans 1844éfaction de l'air. C’est ainsi qu'à 957 présence de l’homme dans celte partie du monde depuis le temps le plus ancien, ainsi que la conservation invariable du type pri- mitif de ses habitants, on conviendra , je pense, qu'il y a de bonnes raisons pour émettre, à côté de conjectures encore moins bien fondées , une opinion qui amènerait le renversement total du rapport chronologi- que qu’on a établi jusqu'à présent entre les deux races dont nous: parlons. L'opinion que je viens d'émettre se fonde sur des rai- sons trop insuflisantes pour prétendre à la faire valoir ; mais elle me paraît néanmoins assez inportante pour espérer qu’onlatrou- vera digne d’être prise en considération. ) SCIENCES MÉDICALES 1 | ET PHYSIOLOGIQUES. Effets physiologiques de l’ascension sur les lieux élevés; par M. CASrELz , membre de l'Académie des sciences (séance du 19 mai). M. Castel a communiqué une notesurles phénomènes physiologiques observés par des voyageurs dans leur ascention au sorn- met de hautes montagues. Ces phénomènes sont, suivant lui, le pro- duit de la dim nution de la pression de l'atmosphère; ce n’est point que,.cette pression soit, comme on l'a avancé, l’a- gent jinmédiat de la circulation dans les vaisseaux capillaires et dans les veines ; wais élle exerce une influence directe: et incessan£e sur Ja contractilité, de laquelle le mouvement des liqueurs animales-n’est C’est dans ces rapprochements qu'il faut chercher l'explication des phénomènes qui OùL été exposés detanl lAcidemie des sc:ences par M. Lepileur. [ln’encstaucun quine doive être attribué à l'embarras, au trouble de la circulation. Ce trouble, cet ebatras dans l:ur succession et leurs roprés Ont été la suite de divers degrés une haüténr Comprise entre 3000 et 3500 mètres où 4léprouvéde la fatigue, des ver- tiges, des nahsées, Lrois sigaes Caractéris- tiques d’un commencement d’atonie. En- tre 3400 et 4000 mètres, ilest survenu des étouffements, de la somnolence, de l’acca- blement, des coliques, des défaillances, des syncopes. Qui ne reconnaitra dans ces symplômes la dilatation des extrémités vas- culaires par Ja stase du sang? D'abord Pir- rifation et ensuite la compression d’une les membres, anhélation, épuisement, las- situde extrême dans les membres : pour- quoi ? c'est que la distension des vaisseaux n’a presque plus defrein. L'anhélation en cs! la/conséquence la plus notable , parce que les organes! dela respiration sont les plus vasculaires de tous. L'impuissance du système musculaire alteste la diminution Loujours croissante (ea contractilité. Ce:te impuissance des muscles n'est-elle, pas aussi dans les diverses fièvres un des sYp- tômes les plus redoutables ? alors aussreHe ; est le résultat d’une grande diminubon:de la contragulilé. td | Es en de 5000 mètres, ladi- latation,des vaisseaux et la lenteur de, là circulations étendent jusqu'aux gros trones veineux et jusqu'au cœur même. Celte 958 dernière période est caractérisée par le développement des phénom£nes déjà.si- gualés, par des palpilations, par l’aceélé- ration du pouls qui, en général, devient d'autant plus fréquent qu'il est plus faible, comme il arrive aux approches de la mort. La plénitude des vaisseaux et l'absence de tout frein amènent souvent la rupture non seulement des extrémités artériclles oa veineuses, mais encore celle de gros vais- SCAUX. î Le Journal des Savants a cité, il y à un grand nombre d’années, la mort de M. Plantade, ingénieur g(ozr. qui périt d’hé- Morragic au Sommieldes Pyrénées. On sait que, [es régions, éleyées ne conviennent RoinLaux poitrines fables. Les mêmes cau- pouvait augmenter à, .Yolouté la hauteur mercure. N'est-ce point sus les rapports de densité et de pression que la nature a établi les différences de volume et la pui - sance des principaux appareils de la res- piration ét Ja circulation dans les diverses classes du jégne auimal. Dans les oiseaux le volume Qu cœur relativement à la masse du corps est dans, le rapport de 1 à 268. Dans les quadrapèdes, il est daës le rap port de Là 203, Daus les poissons ,.d;.est dans le rapport.de 1 à 1360, Mestrez main- tenant la, densité respective. des milieux dans lesquels cès animaux vivent et Pin- fluence de chacun de ces milieux sur la contractilité, qui, disons-le en passani, est lesmobile trivial de toute foncuvn. Teiles sout les données par lesquelles la physiologie doit rendre raison de tout ce qu'on éprouve quand on s'élève sur les nontagnes. Si les phénomènes sont divers, Jour cause est uniforme ou ne diflère que Par le plus ou moins d'intensité. Aussi. la ‘distiuclion proposée par M. Leprieur enlre ceux qui sont dus à la raréf.ction de l'air et ceux qu'ikattribue au mouvement musculaire , parait-elle sans fondement. S'ils laissent voir moins de violence dans le cavalier que dans le piélon, c’est quedans l’un l’action de la plus grande partie des muscles ne s'exerce point, fandis que dans l'autre elle est assujétie à de eontinuels ef- forts. (Abesile Médicale.) —2$ € — SCIENCES APPLIQUÉES: CHIMIE APPLIQUÉE. De l’antichloreet de son emploi dens is fabri- leation du papier. 3b oi ' On sait qu'une des opérations les plus ,Sssentiel'es dans la fabrication des papiers, ani dimpression que d'écriture, este bian- £himent de la pâle dans Ja pile, &iteHoi- Rudaise , à triturer les chilions. C'est. de ceLte;apérution, apiès le choix, des matiè- res, que dépend en grandepartie la blan- cheur et l'éclat du papier , et personne n'i- M .gnore que dans ces deraiers {empsle blan- # Chiment des pâtes a faii de notables pro= grès, lank sous le rapport théorique que | sous Celui de Ja pratique, 949 :} Le blanchiment à l’aide du chlore ou de -ises combinaisons a provoqué certainement -)£és progrès, mais plus est énergique l’ac- - lion du chlore, plus aussi il faut éviter un excès de corps gazeux dans la pâte à papier ainsi que celui de lacide chlorhyärique auquel il donne naissance ,_st lon veut être certain que le papier que l’on fabrique- ra ne perdra rien aù bout d’un certain nombre d'années de sa blancheur, de sa cohésion et de sa solidité, et que l’impres- sion ou l’écrituré qu'on lui aura confiées n’éprouveront aueuue altération. ie Quelque nombreuses quesoientles voies qui ont été proposées, quelque variés que soient les moyens qut ont clé MIS EN Usage pour atteindre let désiré, aucuné mé- réussi à s’impattüniser dans les travaux | des ateliers!) @[on en esl loujours re venu à éliminer les corps si nuisibles à la | | constitution et à la durée du papier, savoir, Je chlüre/où! Facide cblorhydrique par des lavags multipliés et répétés un nombre suffisant de fois."Ces lavages ant toutefois - un inconvénient qui leur est inhérent, c’est eptraine toujours une certaine quantité de pâle, et c’est à le motif pour lequel les fa- bricants économies emploient la plus peute quantité possible de liquide pour cetie opé- ration. se Ectue circonstance fâchouse parait sur le - point d'avoir un terne, Par la découverte et l'introduction darts les fabliques de pa- pier de l'anti-chlore, dont una vu de beaux échantillons sous formedé cristaux à la der- “hière Exposition des produits de l'iudustrie ‘Hlémalide à Berlin, er A4 ; échantillons (qui avaient été envoyés par Rfbrique des | produits éhimiques de Kunkcim et comp. de Berlin. RETES NE a | L'antichlore consiste en un sulfle de soude simple, ét son nom technique d'an-' tichlore indique sa destination, Une lègère quantité de ce sel en dissolution ajoutée | àla pâte à papier dans la pile, sufhit pour que renferme cette pâte et le transforme, d’une part, en sel marin ou cholrure.de sodium qui n’exerce aucune action délé- tère, puis, de l’autre, par double décom- position, en un autre sel, savoir , le sel de glauber , tout aussi innocent que ce dernier. Ces deux sels aisément solubles n’exi- gent Cnsuite qu'une très fuble quantité d’eau pour les lavages, de façon que les expériences qui ont déjà élé faites parais- sent ptometlre un procédé Lout à fait pra- tique. | doct. Kunheim, M. Emile Bingler en ajoute | quelques autres que nous allons faire con- nailre. MATHS La proportion de l’antichlore.pourneu- traliser [es effets nuisibles.du chlore ren- fermé dans la pâte à papier dépend natu- vellement : ei | 149 De la quantité de mälière qu'il sisi | -‘de‘blanchir ; te pe Aa | 0i9ePela proportion du chlorure de’éhaux qu'on à employée; - ‘4 SAR | ‘3 Du temps pendant lequel la pâté été exposée à l’&ction du chlorure dE chaux en dissolution. LÉ er AD SR Quand il s’agit, par exemple, de blan- A] sait que chaque pilé renferme enYiron 30 à 35 kilogr, de pâté et quela sblution de | shode véritablement pratique n'a encore : que l’eau par larépétition des opérations, un demi-littre d'eau chaude. Quand cette {acide carbonique et du carbonate s'emparer detout lechlore libre et nuisibis Verre de doucement etjusqu'aune faible A ces renseignerents, fournis par le ‘percer des trous dans les” ‘les machines locomotives sont destinées à “livrer passage dux tubes. Elle peut percer és (trous paräilètés sur if 5 (déSttrous parailèles sur une surface de 45 ar50 décimètles carrés sans _ble, attendu que d’un côté ait i | lVéttil, et de l’autre la tablé'sûr faqüelle ap- chir ce qu’on nomme du chiffon défilé, on | pie l des, air “ions à angle droit l’une avec Pautre. LE chlorure qu’on emploie a une densité de 4 Baumé. Or, pour chaque kilogr. de so- lution de-chlorure de chaux, il fauten so- lution d’antichlore marquant 21° Baumé. Après 1 h. d'action du chlorure sur la pâte . . 0,500 k. de solution d’ant. 2 0,250 id. 3 0,200 DR 4° 20166 id 5 0,142 id. 6 0,125 id. 951 etties sur un banc ou tablé'aussi en fonte, a moyen de boulons et d'écrous, ét'assem- blées à leur partie supérieure par une tra- verse percée à ses deux extrémntés pour recevoir le bout des colonnes qu’on y assu- |jettitsau moyen d’une cheville d'acier. Un l: coukisseau horizontal est fixé sur les colon- nes pardes vis, et sur lequel fonctionne et glisseleporte-outil qu'on:fait mouvoir ho- rizontalement sur ce coulisseau à Paide d'u- ne vis mue par une engrenage conique et une manivelle placée du côté’ Groit de la Ces proportions cunviénnent non-seule- | machine. ment au blanchiment dans la pile, mais aussi quand {a pâte est exposée dans des cuves pendant plus longtemps que dans des bains de chlorure dechairx." ! Comme l’action de Famtichlore s'exerce presque instantanément, il est nécessaire de ne l'employer que le plus tard possible, ct par conséquent environ trois quarts d'heure avant que la pâte n'ait atteine les degré de finesse convenable. O1 peut se convaincre, ainsi qu’il suit, que jusqu'aux moindres traces de chlore ont disparu dans la pâte blanchie par l’ap- plication de l’antichlore. On démêle envi- ron 8 grammes d’empois dans quelques CuiHérées d’eau froide, en on verse dessus sofütion d'amidon commence à refroidir, où ÿ'ajoute 2 grammes d’iodure de potas- siutii (kalihydriodieun). C'est avec cette so- Hütion d’amidon et d'iodure de potassium qu'on Ssafe la pâte à papier blanchie. Si celle pate renferme encore des traces de chHôré ilén réshte une coloration cn Mile foncé, tandis qQu'auitrement il ne Se Tan feste aucun changement. L'apparition d'd- ne coloration en blêu est aussi une preüve qu'il fautajouter encore de ja solution d’an- tichlore À là pâte à papier. On trouve Maintenant de l’antichlore an- _hydre dans. ie commerce; on l'obtient par le même moyen qui sert à préparer le bi- éarbonalc de soude (savoirau n'ose SaZ ( le soude simple renfermant encore, {atome d C'est-à-dire en chauffant. d eau), ae$; due. Cornu ébullition ,un mélange de 500 grammes de de sciure de bois avec 1 kil., 500 d’acide sulfurique à 66 Baumé, en conduisant le gaz qui se dégage d’abord pour le refroidir dans un flacon de Woulfe contenant une petite quantité d’eau, puis dans la capacité d'abord par le fond percé, puis par le faux fond d’un récipient cylindrique dans le- quel on a disposé par couches les unes sur. les autres et sur des toiles tendues dans, des anneaux de fe: 2 kilog. decarbonateüe. soude simple arhydre, | H 21] | a MÉCANIQUE APPLIQUÉE. ‘1 Grande machine à percer; Pari Ne0. 'WALTON, constructeur à, Leodso10 eus Cette machine-outil à 616 Construite pour HAE . plaques, qui dans 4 1e sur la ta- Btë qui porte daécin AE soit obli- lyélde fixer de nouveau les’ob ‘püie l’objet, sont mobiles dans dëS direc- Deux colonnes rondes en fonte ja fait jusqu'à ce jour, el de dé- mont er Dal, (le nouvelles preuves ce qu il peut Y avoir de réel ou d’erroné dans cetle | Qpinion. k 0. Quelle*était, du temps des Romains, la langue parlée dans les provinces belgi- ques ? À quelle époque cette langue a- Lelle élé remplacée par la langue rOWANE ? 10. À quelle époque 1es règles gramma- licales de cette dernière langue ont elles été introduites et fixées ? Quandicette langue a- {-elle commencé à être employée dans les | Écrits en prose, en poésie, enfin dans les açles officiels ? Quels sont les premiers mo- nHnents de celte langue ? 41. Pourrait-on déterminer des caraciè- Tes particuliers aux souterrains refuges des diverses époques archilectoniques ; ne res- 'erait-il rien à dire sur ces vastes souter- rains, Si communs en Flandre, en Artois et eù Picardie ? 12. A0. acquis de, nouvelles notions sur la fabrication ‘dés monnaies romaines dans le pays des Nerviens, des Atrébates, des Morins et des Ménapiens ? Re É poque de transition éntre"le moe dge’ el l'ère gallo-romaine. — Moijen-age. Eu 13. Décrire et donner la délimitation des divers Z pat tant mujores que minores Qui divisaieu! Fandien comté de Flandre. il. QUeTIES € élaient les prérogatives roÿa- es dont Jous Saient les comtes de Flandre? 15. Quelle est l'origine de la juridiction de la Salle de Lille, de la Salle de Phulem- pin el de la Salle le Comte à Valenciennes? 16. Quelle était l’organisation de Ja pat rie en Flandre, en Artois, dans le Cambré2 sis een Hainaut ? À A époque, remonte Lu organisation? Quelle était la cohétf don dés cours févdales notamment de celles auxquelles on donnait le nom de Perron, telles que le Perron de Cassel, le Perron d’Audenarde? Par qui et comment ces cours étaient-elles tenues? Dans quels lieux siégeaient. és principales ? 18. Quels sont les plus anciens actes asie. qui corslatent les droits et les dexoirs des | Seigneurs et des vassaux, dans le comté de Flandre : ? 19. Quelles étaicttles Jimites des p prin- Ccipaux diocèses dans'le nord de la Gaule? Par qui et comment leé$ évêques étaientÆils nommés, à partir du At siècle jusqu au XVIe LE 20. Quelle était l'autorité politique ou féodale du prince sur l’église.ét lé /clergé ? Quels étaient les rapports de Féglise et de l'état? 21. Quelle était | utorité des évêques sur les monastères d'homines et de fem- mes? Quelle était l’organisation de ces mé- mes monastères ? Quelles en étaient les dignités? Comment et par qui élaient-elles conférées ? ‘Quels élaïent en ces 'toniiéts les monaSlères qui recevaient tout Hdïs dés personnes des deux sexes ? Quel Tfe”dis- GONE régissait ces sortes de maisons ? 22: A quelle époque remonte lorganisa- tion des comiunes proprement dites, dais les comtés de andre, Hainaut et autres parties de Tà Belgique actuelle ? N'ÿ'aurait- il rien de nouveau à dire sur! Périgise de n0S institutions communales? En quoi dif- féraient- “elies des anciennes municipalités où Cesshildes germariques, ou des com- unes nsurrectionnelles dé” l'intérieur de la France, au XII° et au XI Siècle? : 23. À quelle époque remonte l’étabhisse- ! ment de nos premiers étais provinciaux ? À | quelle époque précise le tiers-état y a-t-il | Été admis ? 9h. Le droit romain était-il observé en Flandre et dans les pays d’alentour, avant ie XIIe siècle? À quelle époque s’y estal principalement développé ? 25. A queile date remontent les premiè- res coutumes écrites dans les. ProY inces ci- dessus indiquées ? 26. Pourquoi la féodalité atelle pris une extension plus large et plus complète dans .le Hainaut qu’en Fiandre ? 27. En ce qui concerne les monuments du moyen-àge, a-t-on observé des différen- ces nolab'es entre l'architecture du nord de la France et du midi de Ja Belsique, et celle des autres’ provinces de l'état connu sous le nom des dix-sept provinces belgi- ques; les Flandres ,‘le Haïnaut, le Cambré- sis, l'ArtoiS auraïent-ils emprunté leurs types architcetoniques à la France, ou les auraient-ifs reçus des parti ès septentriona- lS'de ces dik-sept provinces, où bien de | FAfiéagne, pays qui ont toujours été plus Lritiées én monuments cix ilsetrehgieux d'une | Fétble importance ? Comparer les pro- | duit$ de l’art dans ces diverses contrées el fire Fesbortir de ce rapprochément les dit- férences et les analogies. 28. Il résulte des renseignements trans- Mis par l’histire que là Flandre française, le Hainaut français et le Cambrésis, n'ont jamais possédé de ces vastes basiliques au 935 rontispice historié, comme on en remar- que encore aujourd’hui dans les pays limi- trophes. L'ancienne métropole de Gambraï, - Le plus important des édifices de ces trois peiits pays, construite du XII an XVe siè- cle: St-Pierre et St-Étienne de Lille, riches et célèbres églises d’ailleurs, n’avalentrien, à l'extérieur, de la fastueuse élégance de eertaines basiliques contemporaines élevées dans leur voisinage. Il serait intéressant de rechercher la cause de cette absence pres- - que complète d'ornementalion extérieure, qui rend très dificile l'étude de licono- graphie catholique dans les quatre provin- -ces qui forment aujourd'hui la majeure par: ie des départements du Nord et du Pas-de- Calais ? -99, On a cru: remarquer, et on l’aydit quelquefois, que. les transitions en architec- ture avaient été lentes dans la Flandre fran- Fr use, c'est-à-dire qu'un style nouveau élail pratiqué depuis longtemps dans les autres pays, landis que l'on construisait encore = dans celui-ci, selon les principes de l’école abandonnée: Gelte opinion repose-t-eile sur des faits constants ? Pourrait-on citer plu- sieurs monuments d’une «late précise, con- struits suivant les usages de la période pré- cédente?s 4 30. Beaucoup d'édifices religieux, dont architecture n'offre r'en de remarquable, ARpneut quelquefois des objets d'art d'u: paut intérêt, tels que : stalles, confes- _sionnaux sculptés, verrières historiées , {onts-baptismaux, tabernacles,. bas-reliefs, croix de procession, chàsses, etc... Si- snaler et décrire ceux de,çes objets qui peuvent mériter l’attention du congres et servir de renseignements sur l'état des arts du dessin dans nos provinces,anmoyen-àge. 31. La domination, espagnole, a-t-elle exercé une véritable influence sur les. ha- bitudes architectoniques des Flandres. et de VArtois? Loules les constructions particur lières, les beffrois, les hôtels-de-ville, etc. que, l'on attribue communément aux Espa- onols, ont-ils réellement été construits par eux, ou sous leur inspiration ? Dire quels sont les principaux caractères de celte ar- chitecture, dont les villes de Lille et d’Ar- ras possèdent de nombreux exemples, ap- parienant aux dernières années de l’occu- pation ? 32. Peut-on constater dans les provin- ces situés au nord de l’ancienne Gaule, l'existence d’égiises d'architecture romane, précédées d’un vasce atrium ? _ 33. Existe-t-il dans cette même partie de l’ancienne Gaule, ou dans d'autres, des églises d'architecture romane, qui n’aient jamais élé volées, et qui n'avaient qu’un - plafond plat ou cintré en planches? . 3h. A-t-il existé, dans ces mêmes con- trées, des absides ou d’autres parties d’é- glises romanes, de forme octogone ? 3». Connait-on, dans les mêmes pays, des voûtes ogivales placées après coup, dans des églises du style roman pur? 36, Connait-on plusieurs exemples d’é- glises de l’époque de transition du plein cintre à l’ogive, qui soient, à l'extérieur, entièrement romanes, et à l’intérieur tout- à-fait ogivales ? Lorsque l’on rencontre celte dispositition, n'est-elle pas due à un reyé- tement intérieur, fait souvent en. même temps que la voûte ? L Le 87. Comment, à l'époque sus-indiquée, dans le nord de la France, les deux styles architectoniques se sont-ils le plus ordinai- rement mélangés et combinés? 2 ————————]—_—_— "2 ——————— “2 ——— — a ——————_— ——_————————""———"— "— — — —— ———— 956: 38. Les peuples d’origine germanique ont-ils toujours marché d'accord, dans les divers changements apportés aux travaux architectoniques ? 39. La construction des cryptes sous les églises peut-elle être constatée, dans la Belgique et les provinces septentrionales de la France, pendant la période du style ogi- val, du XI° au XVI: siècle? 40. Quelle était la destination des cryp- tes, ou églises souterraines dans la liturgie chrétienne ? Quelles cérémonies particuliè- res y célébrait-on ? L1. À quelle époque peut-on faire re- monter l'introduction des zodiaques, dans les monuments consacrés au culle chrétien ; | Jeur.emploi pour la décoration des pavés a- til été fréquent dans le nord? l2..Les pavés formés. de dalles semi- gravées, semi-sculptées. en bas-reliefs, dont les creux sont remplis d'un mastic polr- chrôme, ont-ils été souvent posés da s les églises ? 43. Les mosaïques ont-elles continué à être employées dans les pavés des églises du style ogival? L4. Les labyrinthes ou chemins de Jéru- salem ont-ils été fréquemment employés dans. les pavés du moyen-àge ? À quelle époque peut-on faire remonter le commen- cement de ces labyrinthes? L5. Quelles sont les causes générales auxquelles on peut-attribuer le grand nom- bre. d’édifices religieux du premier ordre, élevés au moyen-âge, durant. les périodes existent encore aujourd’hui dans les provin- ces en-decà de la Loire, lesquelles faisaient alors parti du pays que les historiens Ont désigné sous la dénomination de pays de langue d'oil, comparativement au petit nombre de ces mêmes édifices, et d’un mé- rite inférieur, dela -méêime époque , aw’on rencontre dans les provinces d’outre-Loire, désignées sous le nom de pays de lançue d’ot ? 46. La Belgique et les provinces du nord de la France offrent-elles quelques éxem- ples d’églises où de chapelles bävées en verre, pendant la période du stylé d'archi- Lecture romane ? nee ARCHÉOLOGIE. Roues symboliques de N.-D. D’amiens et de St-Etienne de Beauvais; par MA. SOURBAEN et BUVAL.. Detoutesles parties extérieures des gran- des églises du moyen-àge qui présentaient une surface vide de quelque étendue, 1! en est peu que le génie religieux de nos pères ne se soit attaché à vivifier par la sculpture, semant largement dans ces vastes champs de pierre les mystères de notre foi et les légendes de nos saints. Une chose qui n’est pas moins remarquable, c’est l’habilité des artistes de ce temps à ürer parti de l’espa- ce qu’ils avaient la tâche de peupler de groupes sacrés, de sorte que les, portions diverses des façades, des portiques, des tours, des contreforts el des absides sem- | bleraient plutôt avoir été mesurés et dessi- | nés pour la sculpture, que la sculpture tail- ! Iée et modelée pour elles. Ne dirait-on pas | que les, fronts et les latéraux des porches | se.dressent exprès pour recevoir les statues colossales; que les tympans s’élargissent :en bas pour montrer les morts qüi ressus- citent par tout le monde, qu’ils s'élèvent et des humains; que les voussures se dé- du style ogival primitif et secondaire, qui se ferment au sommet pour abriter le juge 95 ploient en longues et minces banderolles pour donner place aux hiérarchies céles= tes ? La manière dont on a orné quelquefois le contour extérieur des roses où fenêtres circulaires Ces pignons des églises confir- me..bien, ces observations. On a profité du vaste, cercle qu’elles décrivent pour mon- irer d'un, côté des individus qui montent plein d'ardeur et de joie, au sommet un per- sonnage immobile et calme, et:de. l'autre côté des hommes qui tombént:précipités la tête la première, lutfant en, vain contre le mouvement supposé de la roue qui les en- traîne. de Nous rencontrons en Picardie deux beaux exemples de ce curieux motif de sculptures le premier, au croisilion septentrional de St-Etienne de Beauvais, date du XII°siècle, le second au transepf méridional de la ca- thédrale d'Amiens du commencement du NUE À Beauvais, douze personnages font le tour de la roue : cinq descendent à droite, cinq autres montent à gauche, le onzième est étendu en bas, sans mouvement et com- sans vie ; le douzième se tenant debout en haut accueille ceux qui viennent et chasse - d’un long sceptre où bâton ceux qui s’en vont. A Amiens, seize individus se meuvent, Ja moitié pour monter du côté droit, l’autre moitié pour descendre du côlé gauche. Un dix-septième trône au sommet, le sceptre.à la main, la couronne au front, accompagné d’un chien fidèle assis sur le derrière, qui le regarde fixement. Tous ceux qui mon- | tent. sont bien vêtus, sans barbe et d’a- | gréable figure, les autres plus âgés, barbus, ! el. d'un aspect tout-à-fait misérable, Il était certainement plus facile d'admirer le bon goût et l'à-propos de cette gracieuse et pittoresque ornementation que d’en dé- chiffrer le sens et d’en metire en lumière la véritable moralité. Il nous semble que les archéologues n’ont pas toujoursété heureux dans l'interprétation qu'ils en ont essayée, L'opinion qui fait de ces hommes placés au- tour de [a roue dans des conditions de for+ tuné si diverses, les échevins de la cité ay rivant au pouvoir municipal et le quittant pour redescendre dans la vie privée, ne re» pose sur aucune donnée solide et n’a-plus aujourd’hui de: partisans. Celle qui y:voit un jugement dernier ne sanrait être accusée comme la première, de méconnaître.l'ess prit du moyen-âge, mais ne se, soutient pas non plus devant l'examen attentif de nos roués symboliques, dans lesquelles il nous est impossible de rencontrer aucunes des circonstances qui qualifient un jugement dernier, telles que la présence de Jésus- Christ, de la Vierge et de St-Jean, des an- | ges et des démons, des élus à droite et des réprouvés à gauche, du paradis et de l’en- fer... En archéologie, comme en autre chose, on manque souvent une découverte pour l'avoir été chercher trop loin et pour avoir forcé les inductions. En procédant simple- ment, nous trouvons sur la façade de-Notre- Dame d’Amiens, cornme au pignon septen- trional de St-Etienne de Beauvais, comme en beaucoup d’autres lieux sans doute, le symbole si naturel et si connu de tout temps de la vicissitude des choses humaines et de l’action de la providence dans tous les éyvé- nements de la vie; nous y voyons, en-un mot, la roue de fortune dont le nom comme | l’idée n’appartiennent pas moins au chris- 958 RUN © É . tianisme aa la mythologie, puisque St- Jacques appelle notre vie une roue. Rotam natwiais rosiæ (Lpist. IN 6.) . Nore vopinion s'appuie principalement sur Je caractère même des représentations dont nous perions, sur la figure qu'affec- taient les fenêtres circulaires du XI° et du Al: sièele et sur le’nom qu'elles portaient, et «nfinbsur: l'analogie de nos sculptures avec plusieurs peintures de nos manuscrits dont le sens ne peut être douteux. En eilet;! la: prospérilé et l'adversité se. dessinent parfaitement dans les personnages des roses d'Amiens et de Beauvais. C’est d'un cûté la joie, l'espérance, l’'ardeurdes’élever, c’est de l'autre la tristesse , le désespoir , la misère qui accompagnent la chute ; c'est au milieu, lhomine calme et heureux qui arrive au but, ouquelquefois le moteur mé- me de ce ceréletinévitable de biens et de maux quirélüvebles us et précipite les au- Tres E : On sait aussi que durant la période mo- numentale dite romane , les fenêtres circu- laires présentaient exactement la figure d’u- ne roue et qu'elles en portaient le nom. N'était-il pas naturel qu'en vertu de cette forme et de cette dénomination on S afla- chat à l'idée qu'elles font naître et quileur est connexe ? IL nous parait impossible qu’on ait pensé à sculpter des personnages autour d'une roue, sans avoir accueï li l'i- dééEexaltation et de chute dont la roue esERéSYsnbole. Nous avons déjà vu par le langage de St-Jacques que le christianisme ncAépagie pas l'emploi de ce signe , et St- Augustin nous enseigne « qu'on peutbien at- » tribuer à la fortune les événements de ce $ monde, pourvu qu'on appelle de ce nom «‘la volonté même et la puissance de » Dieu. » Une belle miniature d’une traduction fran- caise de la Cité de Dieu conservée à la bi- bliothèque d'Amiens, nous offre la représen- tation d’une roue historiée de quatre per- sonnages ; l’un monte, l’autre descend , le troisième est-en bas ,le quatrième aîlé et coûfénné meut la roue des deux mans. Or, le SÇns de cette figure est ici parfaitement déferminé par la place qu’elle occupe, puis- auë°le chapitre auquel elle sert de titre traîte de la Providence et que toutes les té- tesdëéss divers chapitres sont en rappori avétule aëxie qui est contenu. C'est une vouêtde 4xlovidence où de fortune. La date de Tennanuscrit est à peu près la même que celfél de notié rose méridionale ŒAniens. (La suite au prochain numéro)" 0: C0 2 0——— BIBLIOGRAPHIE. LA FRANCE AU XIXC SIÈCLE, tlhustrée dans ses moruments et ses plus beaux sites, dessines d'a près nature par T. Allom, avec un texte deseriplil pat Charleston Delillé. L'ouvrage parait par li- vraisons, publiées tous les 1h jours. Chaque Jivrai «on, composée de? gravures sur acier et de 4à 6 pages (le TexLe inprimé sur vélin, coûte 1 fr, 25 c. Les éditeurs annoucent 50 à 60 livraisons qui for- maront 3 vol. in-3. Se publie chez K'isher fils et CON, libraives-éditeurs, rue Saint-Honoré, 108, à Paris, 1645. La Franee avee son sol riche et fertile, ses aspecls variésel magnifiques, ses villes manulacturières eL marilimes , ses poris, ses monuments de tous lesäges, ses cham] s où reposent de si grands souvenirs , la Lrance sera toujours une mine inépuisable pour le pinecau de l'artiste , la plume du avait, du voyageur et du poète. Malgré 959 tant de publications nouvelles, chaque jour on découvre dans notre histoire nationale de précieux filons qui, mis en œuvre par des mains habiles, enrichissent ineessam- ment le domaine de la littérature, de la science etdes arts. Aussi, en Venant, après | tant d'autres, esquisser les aspects de cette france, toujours si jeune, sivivace, sibelle, les éditeurs de la France au XIX® siècle peuvent, êtreassurés s'ils accomplissentdi- gnement leur tâche, d’un légitime succès. Nous ne pouvons encore porter de jugement sur leur ouvrage, dont 4 livraisons ont seulement paru, ‘nous eu dirons plus tard notre opinion, Hous bornant aujourd’hui à en indiquer Ian. Les éditeurs se propo- sent de décrire, dahs une suite de notices historiques accompagnées de planches, les villes, les châteaux, les églises, les abbayes, les costumes, Iés mœurs el tout ce que la France physique et morale offre de plus remarquable. (Nous conduirons nos 1ec- teñrs de la préface dans le palais des rois, dans les souterrains silencieux où repose leur poussière, dans les pares et les jardins, les résidences royales ; nous les mènérons de Paris à Bordeaux, de Bar- seille à Nantes, etc. Châteaux forts et vil-: les, montagnes et vallées, palais et basdi£ ques, art ancien, art modérne, tout passera. sous leurs yeux. » Nous suivront les au-, teurs dans leurs descriptions historiques, dont nous ferons connaître le cours et lin- térêt aux Iceleurs de l'£cho: Mare \ JO 117 AU Site ‘ 0 pp .otjorgull A DE .146Ba9"l 1500 AMPELOGPAPHIE, Où Traité des cépages les plus estimés dans tous Les vignobles'de quelque renom; par le comte Odart. In=$ de 28 feuilles.—A P aris, chez Bixio, quai Malaquais ; chez l’auteur. ral l ERA QUES, CONGRÈS des agriculteurs duhordli-della France: Première session, tenue &18aint-Quentin, du 21 au 24 octobre 184%. In-8 de%fètlles 3/1. — À Saint-Quentin, chez Moureau, DE L'INFLUENCE DU SEL SUR LA VEGETATION, pars Bbénnet; avec des Cbservations sur ce Mémoinegpær M. Soyer-Willemet. In-8 d’une f. À Nanvi, ele Mme veuve Raybois. 5 arbo! : ECHALAS, PAISSEAUX ET LAITES (MEDOC) rem- placés par des lignes de fil de fer, mobiles, éta- blies au printemps el enlevées à l'automne, & la inécanique, où Nouvelle manière de soutenir les vignes, ele.; par André-Michaux. In-8° de 3 f. 5 4, plus un tableau. —'A Paris, chez Bouchard Huzard, chez Bixio, chez Mme veuve Bertrand, chez Audot. TRAITE d'hygiène vétérinaire appliquée. Études des règles d'après lesquelles il faut diriger le choix, le perfectionnement, la multiplication, l'élevage, l'éducation du cheval, de l'âne, ete.; par J. M. Mague. Deux volumes jiu-$9, ensemble de 13 feuilles. À Lyon, chez Savy. CINQ NO VELLES INVENTIONS dans les arts mé- caniques etupour combattre l'insalubrité de cer- taines professions repulées dangereuses; par Louis Gautier, n-iSabune feuille. ni! ETUDES sur l'histoire primitire des races octane Iu-2° de 11 feuilles. L'aculté des sciences de Paris; par M. Aug. Ca- hours. In-4 de 19 feuilles. VOYAGE MEDICAL dans l'Afrique septenhonale, ou De l'ophthalhnologie considérée dans ses rad. ports avec les différentes races, contenant, ele. ; par le docteur S, Furnari, In-8° de 22? feuilles 112. A Paris, chez Baillière. QUELQUES Mors sur la luxation spontance du fc- RECHERCHES expérimentales sur les machines lo- résultats de la mission scientifique de M. Middendort } SU IS AO . des perfectionnements importants au, daguerré#$ pe “remédier aux défauts que présentaient les portraits miennes et américaines ; par Gustave d'Eichthal,, 1 ° De | SNERE gnbu elle couche que lorsque la précédente est bien TuèsEs de chimie et de physique presentées à: ln 960 HYGIÈNE CCULAIRE, on Conseils aux personnes dont les yeux sont faibles et d'une grande Sensi- Lilité, avec de nouvelles considérations sur la cause de la myopie ouipug basespar IH. Ré- veillé Parise. In-18 d0,5, aies #54 Paris, ChezMEQUIS DORE MAMIE inotitre0! MEMOIRE sur l'existence des nappesentb)Souter- raines dans l'arrondissement de Mâcon; et sur, les chances de succès à espérer dans le forage d’un puils artésien en cette ville ; par M. Niepce, doc- , teur en médecine. In-8 de 4 feuilles 172. À Mäcon, , chez Devilie. a mur, suivis d'un cas de guérison de cette mala- die; px V. Trinquier. In-4 de 9 feuilles 414.Mont- lpelNere ou HS comotives ; par M. Gouin et M. Lechatelier, in- génieur desmines. In-4 de 4 feuilles 412, plus 6pl. — A-Paris, chez Mathias (Augustin), quai Malaqua FRERES ER FAITS DIVERS. Le miaistre de l'instruction publique de Russie vient d'adresser à l’empereur un rapport relatif aux en Sibérie. Le savant académicien a exploré les deux provinces de Taimyrland et de Utzxoï, .dvutiJ'une s'étend entre Piaszyma et Chatangä, jusqulaliOekan glacial, dontil’autre confine à l'extrémité Sndxexd de la Russie asiafique: Après avoir visité les iles Sthan- tar, dans lésqééllés'auéüin voyageur n’ayait encore pénétré, l'expéditidal qéil commandait se diri:ea, travers beaucoup de périls, vers les frontières mêmes de la Chine. Pes découvertes scientifiques d’un haut intérêt ont été, disnBçie résultat de ce voyage. — M. Hiddendorf ya gublier prochainement le récit cir= constancié de son exploration. Son ouvrage sera écrit en russe et en francais. — L'Académie des Sciences de Pétersbourg s’est chargée des frais de cette publication. ; ; — l'après le journal anglaisd'thamttme , M. Claudet, de la galerie d'Adélaïdesvientdäiporter pour portrait. I a réussi, en modifiant l'appareil; à daguerréolypés et qui tenaient à des déformations provenant de l’aberration de sphéricité. Maintenant lesportraits de M. Claudet reproduisent parfaitement la nature. — De plus, ces portraits une fois obtenus, sont peints par M. Glaudet avec une perfection et un fini remarquables; sans rien perdre, dit le journal anglais, de la fidélitè des originaux, ils ont le char- me de belles productions artistiques. PEINTURE AMERICAINE. On fait, dit-on, usage avec succès, dans les Etats- Unis, de la composilion suivante pour peindre les bâtiments et les constructions, On prend 56 litres de chaux vive qu'on fait étein- dre à la manière ordinaire; quand elle est éleinte, on y ajoute 40 kilogr. de blane d'Espagne, 8 kilogx, de sel et G kilogr, de sucre. On fait passer ce mélar-4 ge à travers un tunis de toile métallique, et il est: prêt à être appliqué après l'avoir étendu d’eau froide. Gette application se fait à l'extérieur sur la pierre, brique ou bois, dans les: parties les plus exposées. On peut le colorer en. telle nuance qu'on veut ; il en faut trois couches pouÿ Ja brique et deux pour le buis On $e sért pour cela d’une brosse, comme pour Ja priature en détrempe ordinaire, en ne posant une sèche. A l'intérieur, on prend de mème 56 litres de chaux vive, puis 1,5 kilog. de sucre, 2,5 kilos. de sel;on pjépare et applique comme précédemment. 4 Gette peinture qui est, dit-on, aussi solide qué celle à l'huile, est bien moins dispendieuse et peut = de même recevoir toutes les nuances. ; CEE SEE RES INPRIMÉRIE DE A. BLONDEAU, RUE RAMEAU, 7. | l | Douzième année, - L'ÉCHO DU Paris.!— Disrareihe, 1 juin 1845. . ER — K, 41 SAVAN TRAVAUX DES] SAVANTS DESTOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. L'ÉcHo pu MONDE savanr parait le JEUDE et le DIMANCHE (le chaque scinaine et forme par an déux volumesde plus de:1,200 pages chacun On s’abonne à PARIS, rue des BEAUX-ARTS, N. 6, et rue de la GHAUSSÉE-D'ANTIN, 3, et dans les départements chez les principaux libraires, et dans les bureaux de poste et des Messagcries, Prix du journal , PARIS pour un an, 25 fr.; 6 mois, 13 fr. 50, trois MOIS T (Fr, — DÉPARTEMENTS 30 Îr , 16 fr., 8 fr. 50, À L'ÉTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Adresser tout ce qui concerne le journal à M. le vicomte A. de LAVALETTE, directeur et rédacteur en chef, On rend compte des ouvrages et mémoires scientifiques, soit français, soit étrangers, quisont adressés, sans Frais, au bureau du Journal." SOCIÉTÉS SAVANTES. Institution royale de Londres. Séance du 16 mai. Le mémoire communiqué est de M. E. Sidney; il a pour sujet: l’Electricité des Plantes à divers degrés de leur développe- ment (on the Electricity of Plants in the se- veral Stages of their Developement). En commençant son mémoire, M. Sidney fait observer qu'il n'entend nullement se faire considérer comme l’auteur d’une théorie nouvelle re'ative à l'influence de l'électri- cité sur le développement des plantes ; que . le seul mérite auquel il aspire est d’avoir observé avec attention et exactitude des faits importants et instructits. Il pose et dé- veloppe cinq propositions qui servent de base à son travail. 1° L’électricité paraît exercer une in- fluence sur le développement des plantes. Après avoir rappelé les expériences qui ont été faites par Maimbray, Nollet, Bertholon, Davy , etc., M. Sidney rapporte avoir lui- méênie hàté le développement d’une jacin- the placée dans une jarre de verre en lui - donnant des étincelles avec la machine “électrique, un jour entre autres. 2° Les fluides contenus dans les tissus végétaux possèdent une grande conductibi- lité, si on les compare eux sabstances ordi- naires qui se trouvent à la surface du sol. L'observateur anglais a eu recours à plu- sieurs expériences afin de prouver la puis- Sance conductrice (les pointes des végétaux. Ainsi il n’a pu faire sentir la.commotion électrique qu'aux deux personnes formant les extrémilés d’une chaîne, lorsque ces personnes se trouvaient sur une pelouse ; au contraire, toutesressentaient la commo- tion lorsqu'elles se plaçaient sur une allée sablée. Dans le premier cas, les pointes du gazon Soutiraient l'électricité qui, dès lors, -ne passait plus d’une personne à l’autre. Une jarre dont la surface revêtue d’étain était de 46 pouces carrés, fut déchargée par un brin de graminée dans un intervalle d'environ quatre minutes, tandis qu’il fallut trois fois ce temps pour produire le même effel avec une pointe métallique. Il est pro- bable cependant que le brin de graminée avait plusieurs-pointes. M. Wecekes a con-- Struit un électroscope à pointes végélales, etille préfère à touslesautrespour constater les effets produits dans l'atmosphère pen- dant le passage d’un nuage. è° Les différentes de forme des organes aux différents degrés de leur développe- ment indiquent qu'il se trouvent par là adaptés aux influences électriques. Ainsi l'embryon humecté d’une graine qui germe devient bon conducteur. Dans la plupart des cas, ses portions ascendante et descen- dante sont aigues. Les plantes dont le déve- loppement doit être rapide ont ordinaire- ment une forte pubescence. Celles qui doivent être exposées aux variations des saisons ont souvent des épines ou des ài- guitlons. Lorsque l’éposue de la maturation des fruits approche, il sernble, avantageux que l’aclion de Félectricité cesse : aussi alors lespoils, etc., se détachentou sèchent. On trouve cependant une exception appa- rente à ce fait dans les aigrettes qui ont la fonction spécia e de faciliter la dissémina- tion ues graines. à 4° N’existe-t-1l pas des phénomènes na- turels qui tendent à confirmer cette ma nière de voir? On dit que la végétation de la vigne et du houblon est plus rapide pen- dant et après un orage. M. Brydone a ob- servé sur le mont Etna que l'électricité se manifeslait dans l'atmosphère sur les points dépourvus de végétation, tandis qu’on n’en trouvait pas Ge traces dans tous les lieux où la végétation était vigoureuse. Une expé- rience est venue confirmer ce premier fait, aux yeux de M. Sidney : un cone de craie portait sur l’un de ses points un pied de mousse. La portion de ce cone où n’était pas la mousse placée près de la machine élec- trique n’affectait que légèrement l’électro- mètre ; la mousse soustrayaii entièrement l'électricité. # 5° Les formes et la distribution géogra- -phique de certaines plantes n’indiqueraient- elles pas des relations avec leurs proprié- tés et usages électriques? L'auteur fait remarquer que les conifères prédominent sous les latitudes élevées. Ces arbres sont caractérisés par leur feuilles aciculaires, et 1l a été avancé que la puissance conductrice qu'ils doivent à celie forme de feuilles peat modifier l’état hygrométriqne de l'air, le froid, et faciliter la précipitation de la neige. M. Sidney termine son mémoire e indi- quant la manière d'appliquer l'électricité à l’agriculture et à l’horticulture pratiques. 1° Relativement à l’électricité libre de l’at- mosphère : après avoir rapporté les expé- riences de M. l'orster, deFinbrassie, sur les céréales, il décrit-les modifications dans le mode d’expérimentation introduites par lui et par le professeur E. Solly, dans les essais faits par ce savant au jardin de la So- ciété d’horticulture. L'appareil modifié se compose de fils de fer suspendus sur le champ à l’aide d’autres fils de fer mainte- nus parallèles à l'horizon et fixés à des ver- ges isolantes. 2° Quantà l'électricité produite artificiellement par la pile : M. Sidney a reconnu que les pommes de terre, la mou- tarde, le cresson, les cinéraires, les fuchsia, etc., éprouvent une amélioration sensible dans leur développement et quelque- fois dans leur production lorsqu'on les place entre une plaque de cuivre et une de zinc rattachées l’une à l’autre par un fil con- ducteur; au contraire il a vu que cette même influence fait périr les géranium et les balsamines, Le savant Anglais pense | | que l'application de l'électricité au dév € loppement des végétaux peut être dès ce moment avantageuse en horticullure. Quant à l'agriculture, la question ne sera décidée que lorsqu'on aura fait un plus grand nom- bre d'expériences et qu'on sera parfaite- ment fixé Sur leurs conséquences et sur leur valeur. SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE DU GLOBE. Liste des tremblements de terre ressentis en Europe, perdant l'année 1844; par M Alexis PERREY. (Suite et fin.) Juin. Nuit du 3 an 4 juin, à Poitiers, violente secoussse du sud au nord. Cette secousse a apporté une grande perlurbation dans l’aplomb de la tour de droite du portail de la cathédrale. Le 5, 4 heures du matin, à Potenza (Ba- zilicate), faible secousse verticale. Le 22, en Dalmatie, nouveau tremble- ment. Vers le milieu du mois, à Palestrina (Ro- naghe), faibles secousses. Juillet. Le 1° juillet, en Dalmatie encore. Le 13, vers dix heures du matin, à Mes- sine, des secousses très sensibles. Le 17, 1 h. 30 m., à Carthagène (Espa- gne), une secousse assez forte de quatre à cinq secondes. n Le même jour, forte secousse à Pales- trina. Les secousses paraissent avoir été nom- breuses dans les environs de Rome pendant ce mois et le précédent. On écrivait de Rome, le 22 juillet : « Du 5 juin jusqu'à ce jour, secousses » quotidiennes à Palestrina, vers midi. Le » tremblement fut surtout violent le 17, et » se renouvela dès lors jusqu’à Poli, Cave » et Genezzaro. » Ces secousses paraissent s'être étendues jusqu’à Naples. Le 20, à Louvic-Jouzon (Basses-Pyré- nées), légère secousse de l’est à l’ouest. Août. à Le 1°" août, après 10 heures du matin, à Lecce et dans que'ques autres ponts de la province d’Otrante, et à Bari (royaume de Naples), Jecousses ondulatoires très sensibles du sud-est au nord-ouest. Le 3 et le 4, nouvelles secousses en Dal- matie. Le 14, à Fribourg en Suisse. Le 30, 5h. 20 m. du soir, forte secousse à Corfou. Septembre. Le 12 septembre, 5 h, 30 m. du matin, aux monts Ourals, secousse très violente. Le 27, 4 heure du soir, à Kischinew et à Odessa. 964. Octobre. Le 29 octobre, raz. de marée à Gette. Les raz de marée, maïe moto où moto di mare des Italiens, sont-ils autre chose que des tremblements de terre sous-marins ? Et sous ce point de vue, ne doivent-ils pas fi- gurer dans un catalogue comme celui-ci ? Novembre. Le 4 novembre, 9 h. 30 m. du matin, à Szigelh (Hongrie) et aux environs de Bade, violentes secousses avec quelques domma- es. Le 8, léger tremblement à Florence. Inondations désastreuses les jours précé- dents dans toute la haute Italie. Le 30, grande éruption de l’Etna. On ne parle pas de tremblement de terre. Dans le courant du mois, plusieurs secousses à Er- zeroum en Perse. Décembre. Le 5 décembre, 2h. 15 m. du soir, dans les villes de Kongswinger et de Eideskog, province de Christiania (Norwége), secous- ses très violentes pendant quatre - vingt- quinze secondes, accompagnées d’un bruit sourd. Quelques dommages eurent lieu. Nuit du 9 au 10, à Rur miliy et à Aunecy (Savoie), secousses violentes. Le 4, en diverses localités de la Suisse, fortes secousses. Le 11, vers 5 heures du matin, à Gabas (Basses-Pyrénées), plusieurs secousses suc- cessives qui ont duré ples d'une minute. Elles ont été si violentes, que tout s’entre- choquait dans les maisons. Vers 6 heures du matin, à Louvic-Jou- zon, fort tremble:ncnt qui à düré assez longtemps. Dix minutes après, autre trem- biement plus court, ioins fort, et précédé | d'un bruit sourd. Vers 7 heures du matin, à Gabas, une au- tre Secousse légère. Enfin, vers 3 heüres, une troisième se- cousse assez forte à Louvic-Jouzon. < Les secousses se dirigent toujours de l’ouest à l’est. Le 30, quelques minutes avant 11 h. 30 ni. du soir, une assez forte secousse, parallèle, comme toujours, à l'axe de la chaîne. Le 31, à Messine, secousses légères. Si. Jon regarde , comine in des tremblements de terre distincts, les secousses qui ont ébranlé sunultanément des localités éloignées, où qui, dans une méme région, se sont succédé à des inter- valles de Llemps assez grands, de huit jours par exemple, on pourra dresser le tableau suivant pour les deux années qui viennent die s’écouler. Les nombres contenûüs dans la dernière colonne relative à chaque année ont élé obtenus, en divisaut, par la moyenne men- suelle, le nombre des Lremblements de terre distinc(s ressentis pendant chaque mois.La dernière colonne du fableau a été obtenue de même en opérant sur les nombres des tremblements de {erre mentionnés dans les \émoires que j'ai eu l’honneur de présen- te à l'Académie des Sciences. Bien qu'on ne puisse espérer de retrou- ver, pour des années isolées, les rapports acauéraux déduits d'un grand nombre de faits, il est remarquable que l’ensemble de l'automne et de l'hiver présente toujours une prépondérance marquée sur les deux saisons du printemps et de l'été; seulement l'automne setrouve ici au dernier rang, et c'est la première fois que cette anomalie s'est présentée. Ces deux années présentent le phéno- nn ot mène à des degrés inégaux de fréquence, mais néanmoins supérieurs à la moyenne, qui est de 40 environ. La moyenne des tremblements de terre: ressentis annuellement en France et em Belgique se trouve comprise entre 7 el 8. Dépassée en 1843, cette moyenne a été à! peine atteinte en 18//. à Laruns (Basses-Pyrénées), - ANNÉE 18/43. DE 306 à 1845- Nombre s | Nombres mois.| de jours Nombre | Nombres | propor- ‘ dans des propor- | tionnels, lesquels tremblemens| one la la terrea| deterre |la moyen.| moyerine tremblé. | distincts. | étant 4: | étant 1. Janv. 8 6 | 0,96 1,34 Févr. 7 1 (ie 1,12 1,10 Mars 7 10 1 160 1,05 Avril. 5 6 | 0, 196 0,94 Mai. 6 Se AO 0 ,t0 6,85 Juince lt 4006 6 | 0,96 0,81 Juille 5 4 0,64 0,88 Août 6 310 45 0,8) 0,95 Sept . SEE A 0,64 0,88 Octob. 22 10 | 1 160 1.06 Nov 7 3 22 0,80 0,95 Déc... 11 4 | 1,12 1,18 ‘| NE som. sm 1 73 12,0 12,9 | ANNÉE 1344. ù I Janv... 10 G | 1.34 is Le EN are ee Mars. 19 9 { 9 16 1 ù 3 Avril 3 5 0.72 Mai ; 5 3 10 0 72 Juin, 4 4 1 06 Juillet, » 4 0 96 Août. 5 4 | 10 0,56 Sepr 2 24 0,48 Octohb 4 f o/ 0,24 Nov.- 5 5 9 : À 0,72 Déc 6 9 1,20 soin | 769 50 12,9 CHIMIE. Sur l’insolbilité du sesquichlorure de chrome et du suliate do sesquioxyde de fer; par M. CH. BARRES WEL. Lorsqu'on calcine légèrement-le sulfate de protoxyde de fer, on le rend, non pas moins soluble, mais moins facilement solu- ble dans l’eau; ce fait bien connu est si- gnalé dans tous les Traités de chimie; mais je ne sache pas qu'on ait jamais indi- qué la propriété singulière que posséde le sulfate de peroxyde de fer de se dissoudre rapidement dans une solution de sulfate de protoxyde. J'avais depuis un an eu l’occasion d'ob- server mainte el mainte fois ce curieux phénomène lorsque je préparais le sulfate bleu de fer; mais je ne ny étais pas arrêté, me l’expliquant suffisamment par la forma- tion d’un sel double, lorsque mon attention fut éveillée de nouveau par la communica- tion que fit M. Peligot du phénomène si eu- rieux de la dissolution du sesquichlorure de chrome violet par une quantité presque Tr MT TT) EL 4966 impondérable de protochlorure de chrome. Je me proposai.de voie si lassolubilité du. sulfate de sesquioxyde de fér en présence du sulfate de protoxyde ne serait pas un phénomène.du méme ordre. Je commençai par répéter nettement la | réaction, telle que j'avais cru la remarquer, _et constatai d’une manière irrévocable, que 3 volumes d’une dissolution de sulfate de protoxyde dissolvent, pour ainsi dire ins- tantanément, le sulfate de peroxyde pré-- paré avec 4 volumes de la même liqueur, proportions nécessaires pour préparer le sulfale bleu de fer: puis je diminuai pro- gressivement le sulfate dé: protoxyde et ar- rivai ainsi à n'employer de ce sel qu’une quantité minime qui n’était plus en rap- port équivalent avec le sulfate de sesquio- xyde. Je me convainquis que ce phénomène était analogue à celui observé par M Peli- got ct je leur chercharalorsune explication commune; Car la théorie si ingénieuse donnée Edernièrement par M. Læwel ne pouvait être applicable au fait que: je si- gnale. L'examen a‘tentif des faits connus me conduisit à une interprétation nouvelle que je vais indiquer ici, avec réserve toutefois, en la faisant précéder des documeits qui me l'ont suggérée. Si Fon dissout à froid de l’alun dechrome, on obtient une dissolution violette, qui, portée à une température voisine de Fébul- lition, devient verte et n’est plus suscepti- le de donner des cristaux d’alun. On admet généralement, pour expliquer ce fait, quil y à deux modifications isomériques de l'e- xyde de chrome représentées par les cou- leurs violeite et verte; on sait également. ‘que par double décomposition on peut eb- tenir tous Îes sels de l’une ou l'autre modh- fication, que ces sels sont plus où moins stables, et que les sels violets le sont moins que les seis verts correspondants. Le sesquioxyde de fer et ses sels présen- tent, l'expérience le prouve, de semblables modifications isomériques, avec cette seule différence que le passage de lune à l’autre modification est plus facile: ainsi, par ex- emple, l'alun de fer ammoniacal, qui se dé- compose au sein de eau par l'action de la chaleur, peut être régénéré avec les pra- duits de sa décomposition. Il m'a paru simple d'admettre, en pré- sence de ces faits, que le sesquichlorüre de chrome violet, au contact du protochloe- rure de chrome, s’unissait à lui pour for- mer un sel double (modification violette), que ce sel double tres instable se décompo- sait dans l'eau en sesquiclorure (modifica- tion verte), qui n'est pas susceptible de donner le mèmc sel double, et en proto- chlorure, qui réagissait sur du nouveau ses- quichlorure ? violet, elc., etc. De même, pour le suifate de peroxyde de fer calciné, j'ai pensé que ce sel, en se dis- solvant dans le sel de protoxyde correspon- dant; Ve naissance à un sel double éphémère (Fes 05(S05)sFeOSOS,par exem- ple) ; ne cesel se dédoublait dans l’eau en sulfate de, peroxyde (seconde modification non susceptible de former un sel double) , eten sulfate de protoxyde qui, libre, se por- tait sur une nouvelle quantité du sulfate de : peroxyde de fer, etc., ele, On objectera sans doute à cette théorie, qu'il est au moins singulier de voir un composé se faire et se défaire pour ainsi dire instantanément. Il ne me serait pas difficile de trouver de nombreux exemples 967 968: irécusables;-et-de-prouver que les véac- | stratification du terrain schisteux, et sui-| tions finales que nous connaissons:sont sou- | vent précédées de plusieurs réactions in- termédiaires quenous ne saisissons- qu'à | l’aide d’un examen attentif etque nous ne | Saurions nier; j'indiquerai seulement un! fait, l'un des plus palpables que je puisse citer. Si l’on verse rapidement dans une, dissolution acide d’eau oxygénée une dis- | ‘solution acide d’acide chromique, on ob- tient un abondant dégagement d’oxvgèneé, | et la liqueur devient verte. On ne s'explique pas cette décomposition: de l’eau oxygénée. “et de l’acide-chromique : il n’y a ni éléva- tion de température-ni influence d’un corps solide rugueux ; on ne peut pas même in- voquer.la force catalytique. Mais, si l’on opère attentivement, et si surtout on mo- difie les circonstances de l'opération, on voit qu’au contact du bioxyde d’hydro- gène et de l'acidechromique, ilse produit un corps éphémère bleu, l'acide surchro- mique. qui, très instable, se décompose, à mesure qu'il se prodnt dans un milieu acide, en“oxygène et en chlorure de chrome; et dès lors le dégagement d'oxygène s’expli- -que naturellement. Sans doute beaucoup de phénomènes, dits catalytiques, sont dus _à des causes semblables ; c’est un sujet sur lequel je me propose de revenir. —233-Q01SMO0-€ee— SCIENCES NATURELLES. GÉOLOGIE. "Sur les! pîtes métallifères de l'Allemagne, par M. AMÉDÉE BURAT. (Extrait du rapport de M: Dufrénoy). Le Mémoire de M. Burat, consacré a l’AI- .lemague et aux bords du Rhin, est divisé en trois parties : dans la première il décrit les mines du Hartz ; dans Ja deuxième, cel- les de l’Erzgebirge, et dans la troisième, les exploitations du pays de Siegen et du Lim- bourg. Après avoir fait connaître la cons- titution de ces contrées, il donne l’histoire des gîtes métallifères qu’elles renferment. M. Burat distingue deux catégories dans les filons du Hariz : 1° les minerais de fer consistanten oxydes, hydratésouanhydres: 2°les minerais sulfurés, de plomb, cuivre et argent, dont la galène argentifère forme ‘le trait principal. La séparation des deux classes de métaux n’est pas, il est vrai, ab- solue ; ainsi, la galène a souvent pour gan- Sue du fer carbonaté, et la pyrite cuivreuse est fréquemment mélangée de pyrite mar- liale; néanmoins ces gîtes sont générale- ment très distincts sous.le rapport minéra- | logique. Geite classification des minéraux du Hartz en deux groupes devient souvent intéressante par l’ensemble des phénomè- nes généraux qui s’y raltachent, et que M. Burat a fait ressortir avec beaucoup de sa- gacité. Les minerais de fer appartiennent aux gi- .tes de contact. ; Les minerais sulfurés, concentrés dans deux régions principales, constituent de vé- ritables filons remarquables par leur puis- _Sance, leur étendue.et leurs caractères gé- néraux. Les minerais de fer ont, en outre, une liaison évidente avec les roches amphibo- liques; les principaux gîtes sont alignés de , Lehrbach à Butenbach et, Altenau, c’est-à- dire précisément suivant les plans de con- .tact deces roches avec les couches du ter- “rain échisteux; ils constituent des veines : peu continues, dirigées parallèlement à la vant le-plan de jonction de ces terrains. La | liaison'que cette disposition établit entre la; production des minerais de fer et les ro-; ches amphiboliques est encore augmentée! par l'étude détailléede cesgisements. Aussi, | dans beaucoup de cas, le minerai de fer est. dans la masse même des diorites, il y for-| me des amas irréguliers, il passe même à la roche-amphibolique qui se charge de plus! en plus d'oxyde de fer; ces deux minéraux semblent, en outre, avoir cristallisé en! même temps, et dans beaucoup de circon- -Slances on observe des masses à structure globulaire dans lesquelles les oxydes et l’amphibole forment des couches concen- triques SUCCessives.- Ces faits intéressants prouvent la con- temporanéité des minerais de fer et des dio- rites, etils établissent d'une manière certaine qu'au Harlz comme à l’île d'Elbe, ces mine- rais sont d’origine éruptive et qu'il sont, dans ces deux localités, liés aux roches am- phiboliques. Nous rappellerons, à cette oc- casion, que M. de Bach à depuis longtemps annoncé que les minerais de manganèse d'Hefeld sont une conséquence immédiate des mélaphyres qui existent dans cette par- tie du Hartz; il en résulte que la formation des oxydes de fer et de manganèse se trou- ve dans des circonstances analogues, et que les roches pyroxéniques, de même que les roches amphiboliques, ont également été accompagnées de la production de mi- nerai. « Quant aux filons sulfarés, M. Burat fait » remarquer qu’il résulte de l'étude du dis- » trict d'Andréasberg, que les roches dio- » ritiques avaient déjà relevé le terrain » schisteux avant la formation de ces fi- » lons. Toutefois, ajoute-t-il, dans plusieurs » localités, les gîtes de plomb et de cuivre » s'arrêtent à la limite des diorites etneles » coupent jamais, ce qui avait fait penser » que celles-ci étaient plus modernes ; mais » ce n’est qu'une apparence, et les diorites » ont en quelque sorte limité le champ des » fractures déterminées par les phénomènes » postérieurs , en sorte que ces roches » ont été une véritable barrière devant la- » quelle 115 se sont infléchis et arrêtés. » Une autre différence également remar- quable, c’est que les roches encaissantes ne paraissent avoir eu aucune influence sur la richesse des filons du Hartz; celle-ci est très variable, les croisements ne présentent que très rarement l'enrichissement que lon admet en général. Les concentrations prin- cipales de minerais ont toujours été obser- vées sur les points où les filons se bifur- quent'et se ramifient, en sorte que ce se- -rait plutôt à la disposition des fissures, à la forme-du vase, si l’on peut se servire de cette expression, dans lequel la cristallisa- tion à eu lieu, qu'est due l'abondance du mineral. Cette remarque importante, ana- Jogue à ce qui se passe quand on fait cris- talliser artificiellement certains sels, chan- ge les règles que l’on a souvent indiquées pour la recherche des filons et devient une observation précieuse pour le mineur. Dans quelques circonstances, cependant, il existe un Véritable enrichissement au croisement de deux filons; mais on a remarqué que presque toujours alors, il tient à la forme de la fissure. Le mémoire fait encre ressortir des relations importantes entre les gangues et la nature des minerais, notamment dans le district de Clausthal, ainsi que celles qui existent entre les délimitations naturelles des champs de fracture et la composition «969 des terrains, relations qui ont toujours dé- terminé la forme et l'étendue des clivages du sol. L'Erzgebirge diffère essentiellement du Hartz par la forme et par la nature des ro- ches qui constituent le sol ; ici toute Fa con- trée est de gneiss, accidentée par des por- phyres variés dans leurs caractères minéra- logiques. Les mines qui dépendent de ce groupe se ressentent de celte différence de composition de la chaîne : ce sont. princi- palement des mines de plomb argentifère, d'argent à l’état de sulfure ou des mines d'étain. Un partage analogue à celui que nous avons signalé pour le Hartz se repro - duit toutefois pour la Saxe : les minerais sulfurés constituent de véritables filons in- dépendants du terrain dans lequel il exis- teut; l’oxvde d’étain parait, au contraire, une conséquence de la roche feldspathique qui les contient, en sorte que les porphvres Joueat en Saxe, d’après M. Burat, «le rôle » des diorites au Hartz, et celui des serpen- » tines et de l’yénite.en Toscane. » Les filons du district de Freyberg sont beaucoup plus réguliers que ceux du Hartz: Werner Îles avait rangés en quatre grou- pes d’après leur direction générale. Cette - distinction d'âge, par direction, n’a rien d’absolu, ce qui a engagé les géologues de Freyberg à les classer d’après leur compo- sion. M. de Herder les avait divisés en cinq classes d’après la nature des minerais: plus récemment, M. Weissembach en a fait quatre groupes, en prenant pour point de départ la nature de leurs gangues. Ces clas- sifications, d’aprèsla composilion, prouvent, il est vrai, que les idées de Werner sur la formation des filons ne sont pas absolues, mais elles montrent en même temps que si cet illustre géologue avait exagéré l’impor- tance des lois de direction quise retrouvent dans tous les phénomènes généraux qui ont présidé à Ja formation du globe, il avait saisi avec une admirable sagacité leursrap- ports généraux. N’est-il pas, en effet, bien. remarquable de voir plus de neuf cents fi- lons exploités dans le district de Freyberg, se rapporter à trois directions générales et se soumettre à des lois de composition qui indiquent l’époque de leur remplissage ? Eu résumant les différents faits exposés dans ses deux mémoires (voir le numéro dernier de l’Echo), M. Burat classe les gîtes métallifères en deux groupes généraux : Les filons, ou gîtes réguliers ; Les gites irréguliers, qui comprennent les gîtes éruptifs et de contact. Les premiers, indépendants du terrain encaissant, présentent des rapports remar- quables'enire leur âge, leur composition et leur direction. Toutefois, les lois qui les régissent sont moins absolues qu'on ne l’admet généralement ; ces filons, dont l’ou- verture paraît en relation avec un des phé- nomènes qui ont modifié le relief du globe, doivent leur remplissage à des actions qui se sont continuées pendant une période plus ou moins longue. Ge remplissage des filons peut donc, dans quelques cas, ne pas être une conséqueuce immédiate de la cause qui les a ouverts. Les gites irréguliers sont concentrés dans une zône peu épaisse, au contact de deux roches d’origine ou d'époque diver- ses. Tantôtils forment des veines qui, cou- rant dans toutes les directions, s’insiñuent entre les couches des terrains préexistants et s’entrelacent entre elles à la manière- d’un réseau ; tantôt ils se présentent sous la forme d’amas, de rognons où de géodes ; 970 isolés, enclavés au milieu de la roche érup- tive. Il existe toujours une relation entre la richesse de ces gîtes et la roche encais- sante, Enfin les minerais eux-mêmes, com- me le cuivre panaché de Monte-Catini, les pyrites de Campigliese,le fer oligiste de l’île d’Elbe, les hématites du Hartz et l’étain de la Saxe, ont été produits avec les roches ignées qui les accompagnent et sont eux- mêmes des produits d’éruption. Les maté- riaux qui remplissent les filons irréguliers ont probablement une origine première analogue, mais ils ont été arrangés par des phénoménes de plus en plus lents, dont les sources thermales nous offrent peut-être le dernier terme, et qui ont dérivé des pre- miers phénomènes éruptifs, à peu près comme les solfatares dérivent des éruptions volcaniques. Ajoutons que les gîtes irréguliers, d’a- bord négligés parce qu'ils semblent échap- per à toute loi générale, sont maintenant très numbreux, et que les produits qu’ils versent dans le commerce sont très consi- dérables. Les conclusions que nous venons de rap- peler sont fondées sur un grand nombre d'observations propres à l’auteur; d'un grand intérêt pour la science, elles sont, en outre, précieuses pour l’art des mines, au- quel elles fournissent des données nouvel- les pour la recherche des minerais. ORNITHOLOGIE. Descriptions de deux espèces de HÉRONS des îles Marquises, par M. R. P. LESSON. M. Lapère, capitaine d’artillerie, qui a séjourné longiemps aux iles Marquises, m'a remis à son retour quelques oiseaux sur quelques-uns desquels J'ai été appelé à faire des observations dont voici le ré- sunié : Le Héron jugulaire, Ardea (jugularis) de Forster, est bien distinct de l’Ardea gularis de Bose, et c’est ce dernier héron qui a été figuré sous le nom d’Ardea jugularis, par Vieillot, gal. pl. 253. Le gulaire est du Sénégal et le jugulaire des îles Océan- niennes de la mer du Sud, à Taïli, aux îles Tonga et Marquises. 1° Le HéronJugulaire, (Ardea jugularis), Forster, ic. pl. 114: wagi., sp. n. 18; Ardea matook, vieill., eney. p. 1118? Ar- dea cærulea, var. B. Latham? Adulte : bec fort, droit. couleur de corne; lorum, tour des yeux, nus et jaunes; plu- mage en entier brun bleuâtre, devant du cou tacheté de plumes blanches, plumes occipitales et de la ligue dorsale du cou lines et soyeuses, celles du dos, allongées, terminées en longues palettes bleu cen- dré, ailes d’un brun bleuätre en-dessus , bleu cendré à rachis blanclätre en dedans, rectrices bleu-noinâtre en dessus, gris perlé en dessous, ventie brun melangé : jambes et Larses noirs ; lengueur totale 62 centimètres. Jeune : plumage brun ardoisé uniforme, plumes effilées du cou et du dos man- quant complétement, rubans neigeux du devant du cou très arrêté du menton jusqu’au haut du cou, tarses verdâtres .Le reste comme chez l'adulte; longueur to- tale 36 centimètres. Ge Héron n’est pas rare à Nou-Hahiva, une des îles Marquises. Le Bihoreau océanien, Nycticorax ocea- nicus, Lesson. Ce Bihoreau ressemble au premier as- pect à | Ardea sersetacea de Vicillot (Ency. 971 p. 1132) ou Ari'es callocephala de Wagler (sysL. esp. 34), l’Ardea violacea (Wilson, pl.61f.1, Buff. Enl. 899), et l'Ardea cayen- nensis des auteurs, Le Bihoreau à six brins est repandu sur les rivages de l'Amérique et des iles Ca- raïbes, et le Bihoreau océanique, sur les grèves ct dans les vallées des iles Mar- quises. L'espèce que nous regardons comme nouvelle. mesure 45 centimètres depuis la pointe du bec jusqu’au sommet de la queue; ses aîles sont fort longues er dé- passent cette dernière ; el comme à l’:s- pèce d'Amérique, ses tarses sont longs et grêles, son bec est très épais et Lrès ro- buste. Le devant des yeux est dénudé, et sur le sujet sec la couleur primitive de la peau a disparu. Le bec est d’un noir luisant, mais cou- leur de corne sur les branches et le re- bord de la mandibule inférieure. Les tar- ses de nuance claire ont dû être verdâtres, et leurs ongles sont noirs. À partir du frent, une large ca'otte re- couvre tout le dessus de la tête, et se trouve largement encadrée par le noir bleu profond des côtés de la tête et ce; joues. Cette calotte est formée de plumes blanches à leur base, mais variées de fila- ments noirs et de couleur de rouilleà leur sommtt. Un trait blanc borde le front et une bande plus large et blanchâtre tra- verse la joue el va jusqu’à la nuque. Tout le dessous du cou, c’est-à-dire le gosier est mélangé de brun et de gris. Le noir bleu des côtés de la tête s'arrête à l’oceiput d’où partent quatre plumes blanches effi- lées et inégales en longueur, entremélées à leur base de plumes noires allongées et très grêles. Le dessus est brun fuligineux, uni, mais à l’attache de cette partie avec le dos, com- mencent les plumes brunes liserées de gris Clair qui recouvrent le dos et les épaules. Sur le haut du dos les plumes s’allongent, deviennent étroites, et une longue flammêchebrune-noirâtrese trouve bordée de barbes fines et décomposées d’un gris cendré bleu. Ces plumes ont beaucoup d’analogie avec celles de quel- ques aigrettes; le croupion est gris cendré uni. Le devant du cou est gris ardoisé avec flammèches blanches et destaches rouille. Les côtés du cou sont gris ardoisé, mais le ventre et les flancs ont leurs plumes blan- ches au centre et bordées de brun gris sur les bords. Les épaules ont leur tectrices claires brunätres avec de légères taches gris blane, les pennes moyennes sont largement frar.- gées de gris de perle. Le rebord de l'aile est bianc pur. Les remiges sont uniformé- ment bleu cendré avec leur rachis noir luisant. La queuc'a ses reetrices bleu cen- dré uni, mais les tectrices sont longnes et varices de bleu cendré. Ce Bihoreau vit aux iles Marquises. Description d'un Pe.rel nouveau, par M. KR. P. LESSON. * Lu 2. tel à Masque. (Procellarialarvata), NU » plus de graisse que n’en renferment les » tubercules ; 3° que dans l’engraissement » des porcs (j'ai opéré sur neuf pièces) il » y a beaucoup plus de graisse assimilée » qu'il n’y en a dans la ration; 4° que les » aliments qui, administrés seuls, n’ont pas » la faculté de développer du gras, acquiè- L'ensemble des deux les deux plaies de ce vais- Paris, — Jeu, E9 juin 1845. à «rent cette faculté d’une manière éton- » nante, aussitôt qu'ony joint dela graisse, » bien que la graisse donnée seule pro- » duisel’inanition; 5° que les rations engrais- » Santes qui ne contiennent qu’une quanLité » minime de graisse sont toujours riches en » principes azotés. » J'ai engraissé des oies, et, comme M. » Persoz l’avu le premier, j'ai reconnu que » Ja graisse produite excède cons dérable- » ment l’huile contenue dans le n'aï5. » M. Boussingault a constaté de la manière suivante la rapide influence de la graisse toute formée dans l’engraissement. Des ca- nards ont été gavés avec du riz qui ne contenait que quelques millièmes de ma- tières grasses. D’autres canards, de même poids, et d’origine semblable, ont reçu la même dose de riz, mais dans cette ration on avait ajouté du beurre. Les canards au riz au maigre Sont restés à peu de chose près ce qu’ils étaient au commencement de l'expérience ; les canards au riz au gras sont devenus en quelques jours de véritables boules de graisse. ne Dans toutes mes observations, ajoute M. Boussingault, j'ai constamment vu la formation de la chair accompagner la pro- duction de Ja graisse, — M. le docteur Letourneux, membre de la chambre des députés, lit un Mémoire sur les avantages que l’on peut retirer des plantations de mélèzes. Les expériences qui sont Ja base de ce travail ont été faites dans un département de l'ouest de la France, et ont surpassé de beaucoup l’at- tente de l’auteur. ‘Ainsi, M. Letourneux a pu constater que le mélèze, arbre d’une forme élégante, d’un gracieux feuillage, croit avec une rapidité Vraiment remarqua- ble, et est destiné à devenir'un de nos plus beaux arbres forestiers. Ila vu des mélèzes, au bout de dix ans de plantation, mesurés au niveau du sol, présenter plus d’un mè- tre de circonférence. Ces plantations si heureuses sont situées aux confins de la Mayenne, dans la partie du Maine qui tou- che à la Bretagns et à la Basse-Normandie, paysdebocages et de petits côteaux, offrant des nuances nombreuses dans la nature du sol et dans l’inclinaison des terrains. On a cru pendant longtemps que le mé- lèze ne pouvait bien réussir que sur le versant nord des hautes montagnes. M. Le- tourneux a constaté que c'était là une er- reur qu'il serait utile d'abandonner. Il a vu, en effet, des mélèzes croître à mer- veille dans des landages humides. Les sols qui ont pour base le granit, les schistes, les argiles légères, conviennent éminemment à la culture du mélèze, qui se plaît surtout dans les bas fonds inclinés au nord, quoi qu'il réussisse bien aussi dans les terrains élevés, secs et rocailleux. Get arbre, soup'e à se prêter à des terrains si divers, paraît supporter mal le terrain calcaire. L'ÉCHO DU MONDE SAVANT TRAVAUX DES SAVANTS DES TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. JEUDI etle DIMANCME de chaque semaine et forme par an deux volumesde plus de 1,200 pages chacun On s’abonne 6, et rue de la CHAUSSÉE-D'ANTIN, 3, et dans les départements chez les priucipaux libraires, et dans les bureaux de poste et PARIS pour un an, 25 Îr.; 6 mois, 43 fr. 80, trois mois Tir. — DÉPARTEMENTS 50 fr, 16 fr, 8 fr. 50. À L'ÉTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Adresser tout ce qui concerne le journal à M. le vicomte À: de LAY ALET FE, directeur et rédacteur en chef, é Qn rend compte des ouvrages et mémoires scientifiques, soit français, soit étrangers, qui sont adressés, sans FRAIS, au bureau du Journal. .Dans l’espace de 20 années le mélèze Faraît arriver à s1 période d’accroissement et c’est alors qu’il peut être utilement em- ployé pour la menuiserie et la charpente. On s'en sert avec beaucoup d'avantages dans la construction navale, Sa teinte est rouge, à peu près analogue à celle de l'if. La térébenthine, dite de Venise, dont ses tissus sont imprégnés, le défend contre l’ac- tion destructive des vers et de l'atmosphère et le rend, pour: ainsi dire, incorruptible. M. Letourneux discute ensuite différentes questions relatives à la plantation du mélize. et il termine son mémoire en examinant le mode d'action des détritus de cet arbre sur le sol, — Ces détritus sont pour la terre qu'ils recouvrent un précieux engrais dont on doit assurément tenir compte dans la culture du mélèze. — M. Milne Edwards dépose sur le bu-. reau de l’Acadéinie un travail intitulé: Con- sidérations sur le mode de distribution des fluides nourriciers dans l’économie animale. Pour montrer que l’existence d’un système circulatoire, composé en partie de vaisseaux et en partie de lacunes, n’est ni une ano- malie ni un fait isolé dans l’histoire physio- logique des animaux, M. Milne Edwards 27" repris l'étude comparative des différerfes voies par lesquelles les sucs nourrfcièrs- . parviennent jusque dans la substance ous les tissus vivants chez les divers ani maux ; et il a examiné la manière dônt les CA : vaisseaux sanguins se constituent lors leur développement, soit normal, soit thologique, chez les vertébrés. Les résultatè auxquels est arrivé le savant professeur du Muséum font voir que le mode d’organisa- tion dont les mollusques offrent un exemple n'est que l’un des degrés de la série de mo- difications par lesquelles la division du tra- vail physiologique s'établit de plus en plus complètement dans l’ensemble des systèmes cavitaires chez les animaux dont la structure ce perie:tionne. : — M. Amusat lit un mémoire sur fles blessures des vaisseaux. — M. Longet, membre de l’Académie de médecine, envoie une Note sur de nowelles expériences relatives à la soustraction du li- quide céphalo-rachidien et à l'influence des muscles cervicaux postérieurs et du ligament sur-epineux sur la locomotion. C'est une opinion accréditée parmi les physiologistes dépuis une vingtaine d'années que la soustraction du liquide céphalo-ra- chidien trouble singulièrement les fonctions locomotrices. Pour pratiquer cette soustrac- tion, le précepte qu’on donne est d'ouvrir la dure-mère et l’arachnoïde, entre l’occipi- tal et l’atlas, après avoir incisé les partics qui recouvrent l’espace occipito-atloidien. Une fois le liquide évacué, si vors abandon- nez l’animal à lui-même, vous le verrez. dit-on, titubant comme un animal ivre. M. Longet a constaté qu’on observait les } 1084 mèmes phénomènes sur le chien, le cheval, le cheval, le cabiai, le lapin, en se bornant à inciser les muscles cervicaux postérieurs, à leur incision occipitale, sans diviser le 1i- gament occipito-atleïdien, et par concé quent sans donner issue au liquide céphalo-ra- chidien. Il fallait faire la contre-épreuve el évacuer le liquide sans diviser les parties musculai- res et ligamenteuses de la région postérieure du col. C'est ce qu'a fait M. Longet, et iln’a pas observé les phénomènes singuliers qu’on crovait dus à l'enlèvement du liquide cépha- lo-rachidien, et qui paraissent être produits par la section des muscles cervicaux posté- rieurs. E,F, SCIENCES PHYSIQUES. CHIMIE, Nouvelle réaction pour reconnaître le bile et le sucre ; par A. PETENKOFER. En mélangeant de la bile ou de l'acide bi- | lique pur (biline, acide choléinique) avec du sucre fermentescible, et en traitant 1e mélange par l'acide sulfurique concentré, on obtient une coloration d’un violet pour- pre, extrêmement Intense et fout à fait ca- ractéristique. Gette réaction peut servir, soit pour démontrer la présence de la ile au moyen du sucre, soit, inversement, la présence du sucre au moyen de la bile. Pour le premier cas, .on opère dela manière suivante : on verse Ja liqueur, dans laguelle on soupconuela présence de la biline, dans un tube de verre à essai, et.on yajoule à peu près les deux tiers de son volume d'a- cide sulfurique concentré ; le mélange ne doit point s'échaulffer beaucoup au dessus de 50°, ce qu’on évite facilement en ajeu- tant l’acide avec une certaine précaution; on y verse ensuite 2-5.gouttesid’une solu- tion de 1 de sucre dans 4 à 5 p.d'eau.llse produit alors. une coloration rouge-violette plus ou moins:intense, suivant la:quantité de biline contenue dans la liqueur. Lors- qu'on doit opérer sur des matières -solides ou pateuses, on les extrait préalablement par l'alcool, 6n évapore presque à.siccité, et on reprend le résidu parun peu d'eau ,.ou bien on letraite directement par l’acidesul- furique. Les précautions à observer sont.les sui- vantes :.il faut éviter une-trop grande. élé- vation de température, ainsi qu'un grand excès de sucre,; l'acide sulfurique ne: aoit point contenir. d'acide. sulfureux, dont la présence ou la formation empêcheet détruit la réaction; ilfautse débarrasser de l'abu- mine, qui, à l’état concentré, produit éga- lement, quoique avec bien ,moins d'inten- sité, une coloration iolelte avec l'acide sulfurique. et Je.sucre ; la ; présence d'une grande quantité de chlorures pouvant mo- difier la couleur, en la rendant rouge-brun, il faut également chercher à l’éviter. M. Pettenkofer, en se servant de cetle réaction intéressante, à constaté que les excréments d'un homme sain ne contiennent pas.de bi- line, mais qu'on la rencontre dans les selles provoquées soit, parle calomel, soit par les autres purgatits. H a pu également observer l'excrétion de la bile parles reins chez les individus affectés de pneumonie ; les urines en contenaient d'autant plus que l'Eépatisa- tion du poumon devenait plus intense. Evi- demimnent, par défaut de respiration, Ja bile ne pouvant plus, se métamorphoser complè- tement dans l'organisme, se trouve alors 1085 éliminée en partie sans altération. Lorsque le trouble de la respiration continue pen- dant quelque temps, la matière colorante de la bile se retrouve également dans le sang et dans l'urine; l'ictère se développe à la suite de la pneumonie. Pour reconnaître la présence du sucre dans l'urine, dans le sang, enfin dans un li- quide quelconque, on mélange de la bile avec de l'acide sulfurique, jusqu’à ce que le précipité d'acide choléinique se soit redis- sous, el on y verse ensuite quelques gouttes du liquide à examiner. La présence du sucre se manifeste rapidement par la colo- on élimine d’abord toute l’albumine par l’ébullition avec de l'alcool faible, et on concentre la liqueur. La mannite ne produit point de coloration; cette réaction ayant lieu avec la manne, elle y dénote seulement la présence du sucre fermentescible, qui est le sucre de raisin. (Revue scientifique). ÉLECTROCHMMIE. | Snrles epplications de l'électrochimie à l’é- tude des phénomènes de décomposition et, de recomposition terrestres; par M. B£G- | fils de platine : Je couple secondaire, loin QUEREL. (Suite). et des couples secondaires. teur de l'électricité, est d’une grande utilité ‘en électrochimie; mais il.est :nécessaire d’abord de le traiter à chaud avec l'acide .chloridrique étendu pour enlever tout le fer qu’il renferme, puis le laver à grande eau; sans cela, les pyrites non décomposées qui y:sont contenues donnent lieu, quand le circuit. est fermé, et qu'il forme t’élecurode inégalive, à un dégagement de gaz hydro- gène sulfuré. Eu raison de sa porosité, le | coke est:très propre à fixer les petits eris- taux insolubles qui se délache facilement des lames de platine sur lesquelles on les dépose; ces cristaux pénètrent, en effet, dans ses pores, et s’enchevêtrent les uns dans les autres, de manière à former des masses assez compactes. Il est à remarquer que lanature des élec- trodes exerce une lufluence sur la quantité de métal précipité; en voiciun exemple : On a formé un appareil simple:avec une solution de.sel marin où se trouvait une lame de zinc, et une solution de,nitrate de cuivre dans laquelle plongeait une lame de platineetune lame de cuivre ayant les:mê- mesdimensions, placées parallèlement l’une à l’autre.ebt,en commupicalion,métallique ; les-deux,solulions élaient séparées l’une de l'autre avec de l'argile humide, et les lames métalliques mises en communication au moyen des fils de la plaine. Poids delalame de platine . . 08,430 Poids de la lame de cuivre . . 08,826 Vinet-quatre heures.après, ils'était pre- cipité.sur la lame de platine, 06, (21 ; ebsur la lame de cuivre, 0%,080. L'expérience ayantélérecommencéeavec les mêmes lames,on.a obtenu-dans le méine temps : Guivre précipitésur la lame-de HatRE, LA Le bh LON CURE 0,112 Idem sur le euivre . , « « (0sr,089 On voit donc qu'à mesure que la disso- lution de cuivres’affaiblit, la différence entre les quantités de Cuivre précipité sur cha- cune des deux lames diminueiet finit même ration violette ; lorsqu'on opère sur le sang, Le coke bien préparé, étant bon condue- 1086 par devenir insensible. Ces effets doivent être attribués, non à la différénce des pou- Voirs conducleurs du cuiyre et du platine, puisque, si telle était la cause, ils seraient inverses, mais ‘bjen à £ge que le cuivre éprouve une action chimique, très faible à Ja vérité, de la part de la dissolution de ni- trate de cuivre, action d'autant plus mar- quee, que cette dissolution est plus saturée. En vertu de cette action, il se produit un Courant électrique secondaire, en sens in verse du premier, dontl’intensité se trouve par là diminuée à l'égard ducuivre, et aug- mentée relativement à l'égard du platine. Une expérience de M. Becquerel montre l'influence qu’exerce un couple secondaire dans les actions électrochimiques. L'appa- reil simple qu'employaitle savant physicien lait celui à gaz oxigène: le bocal renfer- mail, par couséquent, de l'acide nitrique ; le tube, une solution concentrée de potasse Saturée d'oxyde de plomb: le kaolin servant à séparer les deux liqu:des était humecté d’unesolution de chlorure de sodium ; dans | l'acide nitrique plongeait une lame de pla- tune; dans la dissolution alcaline, un couple Zi et patine. La communication était éta- blie entre les parties métalliques par des de fonctionner comme pôle positif, et four- iv |inir abondamment de l'oxygène, s’est com- iDe l'emploi du coke comme électrode négalive, porté comme couple actif, ce qui prouve ‘que,le courant primitif résultant de Ja réac- tion des deux liquides lun sur Pautre n'é- lait pas assez puissant pour enlever au zinc Son Caractère positif, en raison de l’action chimique exercée sur lui par l’alcali et Po- xyde de plomb. Il s'est déposé d’abord du plomb sur la lame de platine, puis sur le ZANC, MAIS €n plus grande quantité sur la première que sur le second. Peu à peu l’ac- tion réduclive du couple secondaire a dimi- nuéet l'action ducoup'eprincipala prévalu. c'est-a-direia décomposition de l'acide ni- trique a fourpiassez d'oxygène pour faire passer le plomb tenu «en dissolution dans la potasse, à l'éiat,de peroxyde : le couple secondaire a exercé alors une telle influence, qu'il s’est déposé sealement.de l’hydrate de peroxyde suür-la lame de platine, et du peroxide anhydre sur la lame de zinc. Cette différence:entre le mode d'action des deux lames est remarquable, en:ce quelle mon- tre que le zinc,-eu.raison de son oxydahi- lité, aide à la décomposition de l'eau de combinaison, de manière à produire le per- oxyde anhydre. (La-fin-au prochain ruméro). SCIENCES NXTURELLES. OHMITHOLOGIE. Description de deux espèces d'acoipitres de l'Amérique du Sud; par M. R. P. BESsOx. 1° Épervier de San-Blas (Misus pucificus : Lesson). | N. Capite nigro; corpore supràbrunneo:; infra Zonato,; tibiis ruli; alboetrufo ; cauda grisea ; tribus vittis nigris notalà. Pedibns luteis. Get épervier, répandu sur les bords.de FOcéan-Pacilique, depuis Acapulco jusqu'à la Californie, a les formes élancées de ses congénères. Il mesure 30 centimètres de longueur totale. Le sinciput est recouvert d’une calotte brune plus foncée que le reste du plumage qui estbrun ardoisé, surtout le dessus du corps, le‘dos, le cou, les aîles et le croupion. Toutes les plumes .des ailes, des épaules-et de la tête sont blanches dans en déetts — on mi PO TT AT TS DURE ENS EE PP rouge marron recouvre loccipul. Le front -des plumes, largement œillées de blanc "pulco. 1087 leur moitié inférieure et cachée. Ghaque plume brune a une stric plus foncée à son centre. Le rebord du front est gristre. Le gosier est blanchätre avec des: lignes bra- roussätre. Lé thorax, les flancs et le ventre sont ondés de bandelettes blanches et roux doré alternantes. Les zônes des plumes ti- biales ont la nuance roux doré plus vive et lés zônes blanches plus étroites. La région anale, les couvertures inférieures de la queue sont d'un blanc pur. : Les aîles, fort longues, ont leufs rémiges brunes, barrées de bandes d’un brun plus intense. Des taches blanches marquent lèurs barbes internes dans les parties ca- chées. La queue est également grise en dessus avec trois bandes brunes espacées, | la dernière simplement liserée de gris au sommet des plumes. En dessous, ces mêmes plumes sont blanches, et les barres brunes conservent leur teinte. Le bec de cet épervier est brun ; les tar- ses sont d’un jaune pâle brunätre et les on- gles noirs. 9 La Cresserelle Phalène ( Tinrunculus phalœna ; Lesson). ui Capite griseo; occipile castaneo; alis griseis; dorso rubro; thorace et abdomine ocracetls, atro punctatis; gulà albà, caudà cinnamomeà, atro alboque terminatà. Cette gracieuse cresserelle habite les ri- vages de l'Amérique méridionale baignés par l’Océan-Pacifique. Elle n’a que 2h cen- timètres de longueur totale. . Le dessus de la tête est gris bleu, s’éten- dant jusqu'au cou; mais une large plaque est blanchâtre. Tout le dessus du corps, et les couvertures alaires sont d'un rouge ca- nelle fort vif, relevé sur ces dernières par- ties par des losanges d'un noir profond ; ais le reste du dos, le croupion et la plus grande étendue de la queue, en dessus, sont de ce rouge canelle uniforme. : Les ailes ont leur moignon blanc, puis leur partie moyenne d’un cendré bleu re- levé par des points noirs et surtout par un miroir noir velours, placé au milieu des peñnes moyennes, qui sont de plus fran- gées de blanc à leur sommet. Les remiges sont noires, mais avec un étroit liseré blanc sur leur pourtour, et en dedans des barbes pur. Le gosier, le haut du cou et les joues sont d’un blanc querelèvent deux traits noirs qui descendent sar le gosier et sur le cou. Le thorax est roussâtre ainsi que le ventre, nais des larmes noires, petites, sort éparses sur les flancs et sur cette partie. Les plumes tibiales et les couvertures infé- rieures sont blanches. La ‘queue de ce beau rouge canelle en dessus’est largement barrée de noir velours, puis d'un liseré blane pur à son somme. Les pennes les plus externessont blanches avec -de larges taches noires, œillées. La cire est jaune ; le bec bleuàtre. Les tarses sont jaunes avec les ongles noirs. Cette cresserelle vit à San-Blases, à Aca- nes sur lé rachis. Les joues sont lavées de | 1088 SCIENCES APPLIQUÉES. PHYSIQUE APPLIQUÉE. Procédés de MM. Dechaud et Gaultier de Claubry, pour l'extraction du cuivre de ses minerais par des actions électriques. Les beaux travaux de M. Becquerel sur les actions chimiques déterminées sous lin- fluence de faibles courants électriques ont ouvert une voie nouvelle destinée à fournir à l’industrie métallurgique des résultats dcut il est encore impossible de prévoir toute l’importance. Dans le but de faire servir ces actions à 1 l'extraction du cuivre de ses minerais, MM. Dechaud et Gaullier de Claubry se sont li- vrés à de longues recherches qu'ils croient arrivées ‘au point d’être dignes d'attirer l'attention et destinées à déterminer une transformation complète dans la métallur- gie du cuivre. Ces résultats, réduits à leur plus simple expression, peuvent être ex- posés très brièvement. L’extraction du cuivre des minerais py-. riteux se divise en deux séries d'opérations enlièrement distinctes : le grillage et la précipitation du cuivre. Grillage.. — On l’opère au four à rever- bère, soit en transformant directement le sulfure en sulfate par la seule action de l'air, soit en profitant d’une réaction qui fournit d’utiles résultats, el qui consiste dans la transformation de l’oxyde de cui- vre en sulfate, par Sa calcination avec le sulfate de fer, à une température rouge obscur, sous l'influence d’un courant d’air, le fer restant à l’état d'oxyde. Des lavages convenables extraient le sul- fate de cuivre qui ne retient ni arseniC ni antimoine, de sorte que des minerais très impurs, comme les fahlerz, fournissent du cuivre aussi pur que des carbonates où 0xy- des de cuivre qui ne contiendraient aucun métal étranger. Précipitation, — La précipitation du cui- vre de ses dissolutions de sulfate exige, dans lés procédés galvanoplastiques, des appareils galvaniques dont le prix empé- Cherait toute opération métallurgique. Aussi les auteurs ont-ils dû s'occuper des moyens de réaliser les mêmes eflets en supprimant } ces piles extérieures. Voici sur quelles don- nées sont basés leurs appareils. | Si l’on place l’une sur l’autre deux disso- l'itions, l’une de sulfate de cuivre plusden- se, l’autre de sulfate de fer moins dense ; que, dans la prennère, on dispose une pla- Œque de métal formant le cathode, dans le sulfate de fer, un morceau de fonte, ét qu'un conducteur réunisse ces deux mé- taux, la précipitation de cuivre commence inmédiatement, se complète dans un temps plus où moins iong et dépendant de la tem- pérature, de la concentration des liqueurs, et de l'étendue des surfaces métalliques ; mais, comme l’a 6bservé M. Becquerel, l'é- tat phÿsique du cuivre oïfre de grandes différences, à mesure que la dissolution s’appauvrit. On obvie à ce grave inconvé- nient en profitant de cette observation, qu'après quelques instants d'action, il existe quatre zones de liquides : à parür du fond du vase, dissolution de sulfate de cuivre plus dense, même sel moins dense par suite de la précipitation d’une portion du méta’, sulfate de fer plus dense par la dissolution de la fonte, et du même sel moins dense. Si, au niveau de chacune de ces zones, on a disposé des ouvertures convenables 3089 pour amener et expulser les liquides au fur | et à mesure de l’action chimique, on con- | serve facitement les liquides à des états ! uniformes de densité, et alors le cuivre est à la fois pur et au même état physique. Relativement à l’applicalion de ce pro- cédé dans la métallurgie, l’étendue de sur- face du sol nécessaire pour précipiter une grande quantité de cuivre est un élément très important; en le prenant en considé- ration, il est facile de modifier la forme des appareils en conservant le même principe. Pour cela, au lieu de placer les liquides par couches horizontales, on les dispose par couches verticales, séparées par un diaphragme très perméable au courant é- lectrique, et très peu au liquide; le carton remplit parfaitement ce but, il sert des mois enliers sans éprouver d’altéralion, et la quantité de sulfate de fer qui a pénétré dans le sulfate de cuivre est encore in- sufisante pour empêcher Ja continuation de l'opération; l’appareil est alors disposé comme il suit : Une caisse en bois, doublée en plomb, ou garnie d'un mastic convenable, renfer- me la dissolution de sulfate de fer. Une ou- verture supérieure y amèae Île liquide au degré de densité voulu, et une autre infé- rieure permet à la dissolution concentrée de s’écouler. Dans celte caisse, on plonge des cases formées d’un cadre dont les extrémités et le fond sont en tôle plonibée, et les parois latérales garnies d’une feuille de carton.Une ouverture intérieure donne entrée à la dissolution de sulfate de cuivre saturée, et une autre supérieure, issue au sulfate fai- ble. Dans chaque case on place une lame de tôle plombée, entre elles et au dehors des deux cases extrêmes, des plaques de fonte; des conducteurs particuliers, fixés à chaque plaque, la font communiquer avec un conducteur commun placé au dehors de l'appareil. Deux réservoirs à niveau con- stant recoivent les deux dissolutions à v introduire et le lui fournissent constam- ment. On règle, pne fois pour toutes, les densités des liquides, et les appareils mar- chent des mois enliers sans exiger aucune espèce de soins : les densités les plus con- veuables pour la dissolution du sulfate de cuivre qui sort de l'appareil sont de un quart à la moitié de la dissolution saturée. Le cuivre se précipite sur les deux surfaces de la feuille de metal formant le cathode. Les parois en carton empêchant le con- tact immédiat des deux liquides, on le ré- tablit en pratiquarr dars celles-ci, au-des- sus du bord supérieur des plaques de métal formant Je cathode, de petites ouvertures qui permettent à la dissolution de sulfate de.fer de se superposer à celle de sulfate de cuivre; l'appareil vertical remplit done les mêmes conditions que l'appareil hori- Z)nlal. AE À une température de 20 degrés centi- graces, 1 mètre carré de surface recoit jusqu'a 1 kilograrime de cuivre en vingt- quatre heures. « Le cuivre précipité est pur, à un état physique constant; les feuilles peuvent être imn.édiatement travaillées au marteau, ou passées au laminoir : dans ce cas, quatre à . cinq passes amènent le métal à la densité de 8,95,etl’on évite par là toutes les opé- rations nécessarres pour le faire passer de l’état de plateaux à celui de feuilles. Le tra- vail n'offre aucune difficulté, ne demande point d’aflinage, ne donne pas de scories. 1090 Dans une fabrication régulière, on obtient jusqu’à 75 pour 100 de feuilles ; le reste du cuivre précipilé est partie en fragments purs, et partie en poudre de cémentation. Les auteurs comptent, pour le travail mé- tallurgique, 50 pour 100 de feuilles au moins, 25 pour 100 de cuivre divisé qui ne demande qu’une fusion pour êlre amené à l’état de plateaux ou de lingots, et 25 pour 100 de cuivre divisé qui exigeront un af- nage. La question relative à l'application de l’action galvanique à la métallurgie du cui- vre paraît ainsi réduite à uu état de sim- plicité presque aussi complète que possi- ble. À peine est-il nécessaire de dire que, par ce procédé, ou peut obtenir facilement des objets de galvanoplastie sur une grande échelle. ECONOMIE INDUSTRIELLE. Moyens d'imprimer et de calandrer les étof- fes; par MM. FERGUSON et CLARK DE GLAS- GO. La première partie du procédé est rela- tive aux cylindres des machines à impri- mer les indiennes et elle consiste à couvrir Ja surface du cylindre par une mérhode qui dispense de l'usage des draps, parce que la surface préparée par le nouveau moyen est assez douce ou assez élastique pour faire obtenir une bonne impression, sous l’action des cylindres gravés soit en creux, soit en relief. Voici comment les auteurs exécutent cette partie de leur procédé. Après avoir bien nettoyé le cylindre, ils l'enduisent d’unedis- solution de gomme du Sénégal, obtenue par l'addition de 3 kil. 627 de gomme dans À lit. 543 d’eau, et le placent sur la machine à imprimer où il se trouve en contact avec un rouleau uni en cuivre, par lequel on a momentanément remplacé le rouleau gravé ordinaire. On place ensuite près du cylin- dre une pièce d’étoffe de coton, enduite du côté opposé au cylindre, d’une couche de caoutchouc dissous, et l’on interpose un drap entre celte étoffe et le cylindre de cui- vre. En exerçant une pression modérée avec la machine, on roule autour du cylin- dre l’étoffe que l’on coupe avec soin de ma- nière à former un joint d’affleurement exact. Les auteurs prennent alors une pièce d’étoffe en caoutchouc préparée d’après les données d’une patente précédemment déli- vrée à M. Clark, où bien une pièce d’é- toffe de coton, de mousseline de laine, de flanelle mince, ou de drap fin en laine por- lant sur un de ses côlés ou sur tous les deux, une souche de caoutchouc liquide ou de colle marine de Jeffery. Ils en coupent les côtés bien carrément, Ja placent sur le cylindre, donnent une légère pression à l’aide de la machine, après avoir retiré le drap, et fixent sur le cylindre 20 à 30 tours de l’étoffe. Les extrémités de chaque tour sont d’ailleurs coupées dé manière à for- mer des joints exacts d’affleurement que ‘l'on a soin de disposer en liaison. De 5 tours en b tours on augmente la pression qui, à la fin de l'opération, se trouve égale à celle que l’on emploie pour imprimer, et l’on fait encore rouler la machine sous cette pression pendant une demi-heure. L’ou- vrier, dans le cours de ce travail, doit avoir soin d'entretenir la nelteté du cylin- dre de cuivre et d'empêcher en le frottant avec un chiffon trempé dans de l’eau de savon faible, le caoutchouc ou la colle ma- 1091 rine d'y adhérer. On enduit ensuite l’éxté- rieur du cylindre avec un mélange de caoutchouc liquide ou de noir de fumée, en donnant + millimétre et demi d'épaisseur à la couche ; ou bien ôn appliquece mélange sur un morceau d'étoffe de Clark au caout- chouc, dont on fixe un dernier tour sur le cylindre. Lorsque l'entourage est sec, on réduit la surfase élastique à la largeur né- cessaire, en faisant tourner le cylindre au- quel on présente un ciseau appuyé sur un support, et l’on continue ensuite pendant une heure les révolutions de ce cylindre, en le laissant constamment en contact avec celui de cuivre. On nettoie ensuite la dou- blure, en la frottant avec de l'acide sulfu- rique ou de l'acide chlorhydrique étendu d’eau de manière à marquer 60° à l’hydro- mètre de Tweddale On laisse l’acide pen- dant environ 45 minutes, en continuant de faire tourner le cylindre qu’on lave ensuite avecde l’eau pure. Pendantl’usage ordinaire ce cylindre est constamment nettoyé par le contact d’un rouleau couvert d’éponge ou d’étoffe, et le liquide superflu est enlevé par le moyen d’une ràcle. : Les auteurs proposent, en outre, un deu- xième moyen de préparer une surface élas- tique. Après avoir bien enduit le cylindre avecune solution de gomme du Sénégal,ainsi qu'il a été dit, et y avoir appliqué un tour d’etoffe de coton couverte extérieurement de caoutchouc dissous, ils roulent en hélice autour du cylindre, en la serrant étroite- ment, une bande de flanelle ou d’une autre étoffe convenable, revêtue des deux côtés de caoutchouc, en commençant par une des extrémités du cylindre et en pressant la bande au moven d’un autre cylindre uni en cuivre. Cette enveloppe hélicoïde reçoit ensuite une couche de mélange da caout- chouc liquide et de noir de fumée ; lors- qu’elle est sèche, on la coupe à la largeur convenable et on la nettoie, comme il a été dit. Une troisième méthode consiste à couvrir le cylindre d’un petit nombre de bandes, par les moyens ordinaires; puis à appliquer sur le tout une couche suffisamment épaisse de colle marine de Jeffery, portée à la tem- pérature de 95° à 150° centigr. Le cyhndre est alors en état de servir. Enfin, on peut obtenir une surface élas- tique et douce, en assemblant de 20 à 30 morceaux d’étofle imperméable de Clark, enduits de caoutchouc liquide ou de colle marine, et en composant un drap sans fin qui embrasse le cylindre et passe de là sur un autre cylindre muni de gardes destinées à le maintenir, L'étoffe dont il vient d’être parlé peut être remplacée par une autre, ou par quelque substance mince convena- ble. La seconde patie du procédé consiste à appliquer un des tissus composés qui vien- nent d’être décrits aux tables des machines à imprimer au bloc ou à la planche. La troisième partie a pour objet d'em- ployer les mêmes tissus à revêtir les ma- chines à imprimer en lettres.On peut aussi obteair des surfaces analogues sur ces cy- lindres, en y appliquant de la colle marine par le moyen de la chaleur. Enfin, les auteurs proposent de préparer de la même manière les surfaces des cylin- dres qui servent à presser les tissus ponr les apprêter. 1099 Procédé de fabrication de la poudre de bronze, Par M. BESSEMER. On réduit le laiton ou le clinquant en feuilles très minces et en le battant entre deux peaux à la manière des batteurs d’or, puis on le place sur un crible eu toile métal- lique et on verse dessus de l’huile d’olive : on le frotte vivement avec une brosse en fil de fer jusqu’à ce qu’il soit réduit en peti- tes parcelles qui passent à travers le crible et tombent dans un vase placé au-dessous. Le mélange d'huile et de métal est alors soumis à l’action d’une machine composée d’une aire en acier poli laillée comme une meule de moulin et sur laquelle viennent frotter une quantité de pelites aiguilles en acier poli arrondies par le bout et mainte- nues verticalement dans une boîte ou tam- bour en bronze qui surmonte l’aire et qui reçoit un mouvement de rotation d’un arbre vertical communiquant avec le moteur. Le métal est ainsi divisé en une poudre grossière par l'effet du frottement ou du glissement continuel des aiguilles sur la face rayonnée des meules. Cette poudre est re- cueillie dans une auge circulaire, et, après l’avoir passée deux ou trois fois dans la ma- chine, on la porte à une seconde machiue semblable à la précédente, mais dont les aiguilles sont plus fines. Lorsque la poudre a acquis le degré de ténuité voulu, on l’introduit dans un sac composé d’un treillis qu'on soumel à la pressehydraulique pour en exprimer l’huile; on lave ensuite à l’eau bouillante, on presse de nouveau, et après avoir répété cette opé- ration, on obtient un gâteau compacte qu’on met sécher à l’étuve; enfin, on pulvérise par les moyens ordinaires. La poudre ainsi produite est très brillante et presque im- palpable. (Lond. journ. of arts) Nouvelle peinture à l'huile, par M. BESSEMER. On prépare cette peinture en faisant fon- dre, sur un feu clair, { kilog. de gomme copal auquels on ajoute peu à peuueuf litres d'huile de lin siccative ; on fait bouillir pen- dant deux heures, on écume, et, après que le mélange est refroidi jusqu’à la tempéra- ture de 65° centigrad., on y verse, par pe- tites portions, cent litres d'essence de té- rébenthine chauffée au même degré, en re- muant continuellement pour qu’elle s’incor- pore complét2ment ; enfin, on y ajoute qua- tre litres de chaux éteinte, et on laisse repo- ser pendant trois jours. Lorsque la chaux. est précipitée, on décante le liquide et on y mêle de la poudre de bronze obtenue par le procédé qu'on vient d'indiquer, dans la proportion de quatre parties de cette pou dre pour cinq parties en poids du liquide. Gette peinture s'emploie comme les cou- leurs à l'huile, et sert principalement à dé- corer les objets en laque auquels elle donne un ton doré très agréable ; elle peut rem- placer, suivant l’auteur, la dorure sur bois et sur métaux. (Lord. journ. of arts). AGRICULTURE. De la grande spergule, ou spergule géante d'Allemagne ; de sa culture et de sa ré- colte; par M. COLOMBEL, cullivateur à Glaville, près d'Evreux. La grande spergule demande, pour réus- sir, un terrain un peu sableux et siliceux. Son produit, quand l’année lui est propice, dépasse aisément celui des pois et de la vesce, sinon en volume et en pesanteur, au 1093 - moins par la qualité très-nourrissante de son fourrage et de sa graine , qui sont plus assimilables et profitables aux bestiaux. La spergule est une plante née pour la jachère : on la voit, à l'état sauvage, lapis- ser, dans l'été, tous nos guérets; elle vient, dans notre contrée, après Loute autre plante et sur elle-même, et toute autre plante , le blé surtout, vient bien après elle. Car de- puis 5 ans que nous la cultivons, notre meilleur blé se trouve toujours dans chacun des champs où nous avons récolté cette plante à maturité. La grande spergule croît promptement et couvre vite le terrain par son épaisseur, lorsqu'on suit, pour la faire, la méthode suivante : Semaille de la grande spergule. On doit employer beaucoup de semence, car, quoique la graine soit fine, il ne faut pas moins de 16 à 18 kilog. à l’hectare. On la sème seulement lorsque le soleil a pu ré- chaufïer le terrain , c’est-à-dire à partir du 15 avril jusqu’à la fin de mai. Pour réus- sir complètement, on ne doit semer que dans un terrain déjà en bon état par les bonnes fumures de récoltesantérieures, ou, à défaut de terrains déjà préparés, on de- vra donner au champ un demi-fuimier seu- lement: une plus grande quantité serait nuisible , soulèverait trop le sol et le rendrait plus accessible à la sécheresse; d’ailleurs, cette plante réclame un peu de fumier et se plaît dans un terrain rassis. Ainsi, on enfouira son fumier par un labour, et on devra aussitôt herser et rouler son champ, et ne l'ensemencer que 10 à 12 jours après, ayant soin de herser 2 ou 3 fois pendant ce temps, ets’il faitsec, de rou- ler après chaque hersage ; puis, sur un derniér hersagé, semer sa graine bien uni- formément et rouler de nouveau, s’il ne fait par trop humide. Il est préférable , pour réussir, de terminer ainsi par des hersages au lieu de labours, parce que le terrain se rassied davantage et conserve mieux sa fraîcheur; d’une autre part, on fait éclore et on détruit, au profit de sa semaille, une partie des graines parasites qui se trouvent à la surface du champ, et enfin le terrain se trouve divisé, comme il convient de le fai- re, pour J'ensemencement d’une graine aussi fine que l’est celle de la spergule. Plusieurs cultivateurs de notre connais- sance préparent aussi, par des hersages au lieu de labours, leurs semailles de luzernes, et s’en trouvent bien; leursluzernières sont moins encombrées, en naissant, d'herbes parasites, et les plants ou pieds de lu- zerne se déchaussent moins quand vient l'hiver. De la récolte. La grande spergule ne met ordinairement que 2 mois à 2 mois et demi pour produire sa récolte ; lorsqu'on la fauche en vertpour le bétail, on doit attendre qu’elle soit dé- fleurie, et pour le mieux, que ses nombreu- ses têtes soient déjà garnies de graines ; ce- pendant, cette grande espèce produit da- vantage lorsqu'on ne la récolte qu’à matu- rité. Ce fourrage est une dés plantes les plus faciles à récolter; on la fauche lors- qu’elle est d’une couleur jaune dorée, sans attendre qu'elle ait commencé à rougir : elle fournit des andains d’une forte épais- seur ; et quoique son fourrage soit plus fin que celui de la miette, ilne peut se tasser au point d'empêcher sa dessication, parce que Jes tiges de ces plantes n’ont qu’un chevelu, au lieu de feuilles, et sont garnies 1094 de beaucoup de têtes remplies de graines ; ces têtes aident à soulever les tas et per- mettent à l’air de les pénétrer. Aussi, quand il fait sec, on peut, derrière le fau- cheur, mettre en javelots, c'est-à-dire qu’on devra mettre de suite en petits tas, à l’aide d’unrateau,ou du moins ne pas relarder plus de 2 jours si l’on veut éviter de perdre de la graine, qui s’écosse facilement. On fera les gavelots demanière à ce que 3 ou A suffi- sent pour former une gerbe ; on laissera ces javelots sur le champ pendant au moinsune quinzaine de jours, pour que la graine achève de mürir. Ces Jarelots devront être relournés sens dessus dessous , au moins une fois pendant cette quinzaine , afin de faciliter la dessiccation, puis on pourra les lier et les transporter au grenier ; on trou- vera peut-être que dans ces 2 dernières opé- rations, même en y prenant beaucoup de soins, il se perdra passablement de graine; mais on s’errinquiétera moins si l’on consi- dère que le fourrage qui perd le plus de sa graine sur le champ est aussi celui dontle rendement est le plus considérable dans la grange ; 1] u’y ad’aifleurs que la surface ou le pourtour des gerbes qui puisse s’égre- uer ainsi en les liant et en les trauspor- tant. Avantages que procure la culture de la grande spergule. La grande spergule est un des fourrages que se gâLent le moins lorsqu'on est obligé de le laisser longtemps exposé à l’action de la pluie et des rosées, parce qu'il n’est composé qué de tiges presque nues et de beaucoup de têtes remplies de graines qui se bonifient et se nourrissent de l’eau et de l'humidité qu’elles reçoivent , semblables en cela aux pailles d'avoine qui sont meil- leures pour les bestiaux , lorsqu'elles re- çoivent un peu d’eau après avoir été fau- chées, La grande spergule croît, suivant la bonté du terrain, depuis 0", 40 jusqu’à 1 mètre de hauteur: sa graine, très-fine , est con- tenue dans de petites tèles rondes, sem- blables, pour la couleur et la grosseur, à celles que donne le lin; mais ces têtes sont beaucoup plus garnies, sur chaque tige, que dans celui-ci, et elles sontremplies chacune de 12 à 20 graines; ce qui fournit une pius grande quantité de graine lorsqu'on veut la battre et la recueillir à part; de manière que, quand on la récolte par soi-même, on peut se l’imputer pour sa semaille à très- bas prix. - Le fourrage battu de la spergule convient beaucoup aux vaches et aux moutons; dans la partie de l'Allemagne où on cultive cette plante, on la considère, pour la nour- riture de ces bestiaux, à l’égal du meilleur foin ; chez nous, à Claville, depuis 5 ans que nous cullivons cette grande espèce, nous voyons toujours les vaches et les moutons préférer son fourrage, quoique batlu, à la meilleure luzerne. Nous remarquons aussi que , lorsqu'on la donne sans être battue aux jeunes agneaux, ilsen sont très-friands, et d’après l’essai que nous en avons fait de- puis 2 ans, nous croirions difficilement qu’on pût offrir rien de meilleur à ces jeu- nes élèves, laut ils profitent bien avec cette victuaille. Ajoutons que sa menue paille (ou autrement les débris des têtes, détachés lors du battage) fait une excellent nourri- ture pour les brebis qui. allaitent , et que lorqu'on donne ces débris aux vaches lai- tières, leur lait augmente et devient meil- 1095 leur ; la spergule a en cutre l'avantage d'é- tre un des fourrages qui conserve le plus longtemps sa qualité ; il est tout aussi bon après l'hiver qu’au commencement de cette saison; celatient sans doute à ce que la ver- mine, qui ne l'attaque jamais, ne lui com- munique point ce dégoût qui dépiaît tant aux bestiaux. Dès il y a 4 an, on nous a informé que , dans le nord de l'Allemagne, les habitants d’un très-grand nombre de villages d’une même contrée n’engraissent leurs bestiaux qu'avec de la graine de grande spergule et un peu de son ajoutés à leur nourriture or- dinaire. On rapporte qu’ils donnent cette graine en très-petite quantité (1) entre les repas d’autres fourrages ; ils la font gonfler en versant dessus de l’eau bouillante, et la hissant ainsi en repos, 5 à 6 heures, ils la donnent en mélange avec du son, 2,3 ou l fois par jour, suivant l’état d’embonpoint déjà obtenu et suivant qu'ils veulent aug- menter plus amplement l’engraissement de leur bétail. Tous les avantages marqués que nous promet la grande spergule doivent nous en- gager à adopter sa culture, non-seule- ment parce que son fourrage est le meilleur de tous pour les vaches et les moutons, et qu'il peut coopérer à leur engraissement , mais aussi, pour nous éviter de rame- ner dans la Jachère les pois et les ves- ces qui s’y lassent et viennent mal en les y plaçant trop souvent; il sera mieux, ce nous semble, d'y substituer de temps à au- tre la grande spergule , qui peut donner autant et plus d’extellente nourriture pour les bestiaux, que l’on ne saurait trop bien nourrir ni trop multiplier, puisque ce sont eux qui donnent le bénéfice le plus positif, en augmentant la fécondité du terrain. Depuisune vingtaine d’années déjà tous les cultivateurs de notre contrée ont ajouté, avec avautage, le trèfle incarnat, dit trèfle rouge, dans leurs jachères ; quoique ce soit une acquisition précieuse à conserver, rien n'empêche que nous y ajoutions, avec non moins d'avantages, la grande spergule. Elle lui est préférable sous plusieurs rapports : d’abord, elle vient en tris-peu de temps, et l’on n’a point à craindre, en suivant notre méthode, de manquer de semaille, comme cela arrive souvent pour le trèfle incarnat; son fourrage est beaucoup meilleur, plus facile à battre et fournit au moins autant de graine que celui de ce dernier; les débris du battage, pour obtenir la graine nue de celui-ci, ne donnent que de la poussière qui n’est bonne à rien , tandis qne les dé- bris de la spergule fournissent beaucoup de têtes brisées qui sont excellentes et d’une longue conservation. La sperguie ordinaire a dé,à été essayée iciet recommandée par divers agronomes et cultivateurs. Tous s'accordent à lui trouver les qualités d’un bon fourrage et d’une excellente nourriture : nous l’avons nous- même essayée à 2 ou 3 reprises différentes, depuis 15 à 18 ans; mais de même que d’autres cultivateurs de notre connaissance qui, comme nous, en ont aussi fait l’essai , nous l’avons abandonnée à cause du peu de produit qu’elle nous donnait; mais la grande espèce d'Allemagne. celle dont nous nous occupons , élant cultivée comme nous l’in- diquons, nous fournit des récoltes de 115 en plus que la petite espèce de Hollande , ré- (4) Depuis 4 Kkilogr. jusqu’à ? kilogr. pour un bœuf à l’engrais. 1096 coltes que nous considérons comme très- satisfaisantes, ce qui nous détermine à aug- menter successivement, chaque année, l’é- tendue quenous consacrons à cette, culture. (Cultivateur..) —eeee Gti ess— SCIENCES HISTORIQUES, ARCHÉOLOGIE. Sur les antiquités des arrondissements de Saint-Porchaire , Saintesiet: Saujon. (2° article), L'église de Saint-Vivien de la Vallée est un vaisseau rectangulaire fort bien con- servé dans la plus grande partie, à l’excep- tion de l’absidequiest aujourd’hui complète- ment rasée. Sa façade est occidentale ; elle comprend un portail principal à trois vous- sures et de chaque côté deux colonnettes, et deux petits portails latéraux bouchés, décri- vantunarcentiers-point. Le clocher est car- ré, ayant à droite uneescalier à vis coiffé d’u- necape en pierre dégradée, et. qui a pu êtrer ecouverte d’écailles. Sur chaque face, ce clocher présente deux fenêtres romanes bouchées. Sa toiture est à quatre pans. Dans cette commune, en labourant un champ, appelé par tradition le champ du tombeau, on a découvert un grand nombre de cercueils en pierre sans seuillets et sans évidement pour recevoir la tête; cercueils fort anciens et des. premières époques du christianisme. 5° La commune de Geay possède une belle église romane et le dolmen de Sivrac qui aélé mentionné par Bourignon, par Millin, par Chaudruc de Crazannes, ele. Ce dolmen est connu dans le pays sous le nom de. Pierre-levée de Saint-Louis, en raison de la tradition selon laquelle saint Louis , après sa vicloire de Taillebourg, fatigué-de poursuivre l’armée anglaise, S'arrêta sous lui pour y prendre quelques heures de repos. Des fouilles faites il y a quelques années y ont fait découvrir des-haches celtiques de Silex. Il est aujourd’hui à moitié renversé ; il se compose d’une vaste table de pierre longue de 4 mètres 3/4 centimètres, repo- sant obliquement sur quatre autres pier- res brutes, hautes de 1 mètre 66 centimè- ires, et qui en conslituaient les parois. La table est percée de part en part d’un trou arrondi par lequel des auliquaires pensent que s’écoulait le sang des hommes sacri- és aux dieux des Gaulois, tandis que d’au- tres croient, qu’on faisait passer par celie ouverture les enfans nouveaux-hés pour les consacrer aux dieux. Quant à l'église, c'estun édifice roman eu- gie xparsapa faite cons » ation; clleconsti tue une basniquedu x'siècle, peut-être même de la fin duixf; sa nef estLerminée par deux bras formant croix; son abside est oblongue et d’unerichesse de détails quipermet de la supposer du x1° siècle. Le clocher est écrasé, Il repose sur le chœur quilui forme un socle carré à angles rabaltus. 6° La commune de Grazannes possède une éolise dédiée à sainte Madelaine, construite en grand appareil. C’est un édifice roman assez dégradé, ayant un portail unique à plein cintre du xrsiècle, à une seule vous- sure et avec une fenétre romano-ogivale du au siècle. Unecampanille àdeuxouyertures occupe le fronton de la façade, Le château de Crazannes, décrit avec soin par M. Fleu- riau de Bellevue, se compose de trois par- Lies: le vieux château qui a; conservé l'ar- chitecture des x el xIv° sièeles ; une deuxième partie qui appartient à la renais- 1097 sance, etune troisième qui a été bâtie sous Louis XV. Le vieuxchâäteau possède un don- jon très élevé avec machicoulis et meur- trières,. 7° Dans la commune de Plassay se trouve une église remarquable par son étendue et par ce qui reste des anciennes construc- tions. Son abside paraîl ètre du x11° siècle ; elle est du reste fort dégradée; sa façade est moderne. Le clocher est bas, et ter- miné par une flèche octogone du xv° siècle. 8° La commune de ‘Trizay n'a conservé que des débris de son abbaye ;: mais ces dé- bris sont intéressants pour les archéologues, car la forme ét le style de l'édifice au- quel ils appartiennent autorisent à penser que sa fondation a eu lieu au plus tard de 1000 à 1020. IIs se composent aujourd’hui : 1° d’une faible partie de l’église, savoir, l’ab- side, deux chapelles et trois pans très élevés, ayant à chaque angle une haute co- lonne romane à chapiteau historié; 2° d’une partie d'.cioître avec une salle voütée qui date de l’époque de la première construc- tion et dont les pierres sont remarquables par leur fraîcheur. 9° Le gros bourg de Pont-Labbé était jadis à l'embouchure d’un bras de mer si- nueux communiquant avec le portus santo- num ; il a été entouré d'un enceinte dont il ne lui reste plus-qu'une, porte d'entrée du xui° siècle, à ouverture largement ogi- vale, et ayant de chaque côté une tour ey- lindrique rasée au sommet. Il ne reste plus rien de son ancien château seigneurial. Son église, dédiée à St-Pierre, est, d'après M. Lesson, le plus admirable monument religieux que le xu° siècle ait laissé dans le pays. Par ses vastes proportions, par la richesse de ses sculptures, sa façade est un morceau d'architecture des plus re: arqua- bles; elle est romaño-ogivale et coupée en deux assises dont la seconde fait retrait ; quatre colonnes divisent en quatre aires chaque assise; celles dela deuxième assise sont longues et minces. Trois: vastes por- lails ogivalo-romans formant arc de triom- phe occupent la première assise et sont surmontés de trois fenêtres de même for- me à la deuxième. Le chevet est droit, car- ré, surmonté d'un fronton triangulaire, ayant des modillons romans comme ceux de la façade: Vue à l'intérieur, cette abside a conservé quatre fenêtres romano-ogiva= les. La nef: à perdu sa voùte. Quant au chœur il aeté entièrement restauré, Dans le cimetière de Pont-Labbé se trouve le mausolée de Caillé, le célèbre voyageur à Tombouctou. 109 Enfin pour terminer cetie revue, peut-être déjà longue, du canton de Saint- Porchaire, nous: signalerons encore: dans la commune de Saint-Saturnin de Séchaud, des excavations et des souterrains commu niquantavec la fosse marmandrèche, monu- ments d'origine celtique qui portent à pen ser que là se trouvait une des: métropoles du culte des celtes de Saintonge; dans celle de Saint-Gemme, l'église dédiée à saint Didier, vaste; vaisseau roman du commen- cement du xr° siècle à large façade lombar- de;. enfin dans celle. de St-Sulpice d'Ar- noult, le donjon del’Islotoude l'Isleau, cons- tuction du xr siècle encore bién conser- vée, de 30 mètres de hauteur sur 14 mè- tres 48 centimètres, qui faisait le centre de vastes fofhfications. CANTON DE SAINTES, Pour ne pas trop élendre cel aperçu 1098 ront des délails beaucoup plus circonstan- ciés et plus précis dans l’ouvrage même de: M. Lesson, nous nous bornerons à signaler maintenant les points les plus dignes de res marque. 1f° Entre Saint-Vaize et Bussac, où irouvesur les bords de la’ Charente, au lieu appelé la Gramle- Porte, un massif qui pé- nêtre dans le sol et dont l’origine est évi- demment romaine; la tradition locale voit là la tête d'un pont sur la Charente. 12° Dans la commune du Douhet (Douër, signiliait en celte ruisseau, égout, canal) se irouvent les restes d’un château d’eau tail- lé dans le roc et dont les dalles sont enco- re en place ; ce chäteau d’eau se rattachaïit à un aqueduc, dont les ruines existent en- core et. par lequel les Romains conduisaient à Saintes l’eau de la source du Douhet. Cet aqueduc recevait aussi l’eau de la source de Fond-Giraud. Sa longueur est d'environ 15 kilomètres ; dans une longueur considé- rabies il est creusé sous terre, dans le roc : dans une autre partie, il franchissait la val- lée, près d'Aumont, sur des arches dont il ne reste plus que les piles. L'église du Douhet est un très bel édifice romanobizan- in du xre siècle, dont la face a conservé ses caractères primitifs; son clocherest car- ré, à tolture en cône aigu à 6 pans, avec quatre pelits clochetons aux angles ; il date du x1r1° sièele. 13° Saintes. Cette ville antique et célè- bre a été l'objet de tant de travaux soit gé- néraux, soit particuliers que ses nombreux monuments sont généralement connus. Nous nous bornerons dès-lors à les citer en les classant commele fait M. Lesson. Ce sont : 1° pour l’ère gallo-romaine : les res- tes du Capitole, de l'amphithéâtre ou arè- nes du 1‘ siècle, l’arc de triomphe élevé à Germanicus (abattu en 1843 pour être, dit- on, réédifié), des thermes, des aqueducs, des hypogées, des voies romaines, le pont Saint-CE£milion ; 2 pour le moyen-àge: là crypte de Saint-Eutrope, bàtie au vi‘ siècle. l’église du même nom de la fin du xr° siècle, l’abbaye de Notre-Dame de Saintes fondée en 1047, dont la facade estun magnifique Lype de l'architecture romane fleurie, enfin des débris plus ou moins conservés d'é- glises qui remontent au xu°, Xv° eb x\I° siècles. (La fin au prochan numéro.) GÉOGRAPHIE. Etablissements des Hollandais sur la côte oc- cideniale de l'iie de Bornéo. Le gouvernement hollandais avait formé autrefois plusieurs postes militaires sur ja côle occidentale de Bornéo. La plupart de ces postes ont disparu, lesuns par suite des. guerres avec les Chinois, les autres par uu motif d'économie. Voici la description de ceux qui existent encore aujourd'hui. Ces établissements sont au, nombre de six : Pontianak, Sanbas, Mampanva, Lan- dak, Tuïjang etSuccadana où Nieuw-Bris- sel, où Hatan, Pontianak, chef-leu des possessions néer- landaises dans ces contrées, est situé sur là rive gauche du fleuve Aapouas, à environ quatre lieues allemandes de la côte. Appe- lée-en 1830 Marianas Vord, celte résidence se compose d'un, petit fort construit. en terre, nommé Dubus, des habitations »évces- saires aux lroupes qui doivent: l'occuper, et des maisons des officiers. civils, des: comptloirs'et magasins du gouvernement, des richesses archéologiques de la Sainton- | élevés à ure- portée de fusil du. fort: à la ge, sur lesquelles les archéologues trouve- même distu.ce, entre le camp chinois, le 4099 fort el la demeure du résident, se trouvent un hôpital et une nouvelle habitation pour le médecin. Tous ces bâtiments, au nom de vingt-un neuf au dedans du fort même, et douze au dehors, sont construits avec goût, la plu-: part en bois de fer, et couverts de sieraps (feuilles d'arbre) qui ont la couleur et mê- me l'apparence de l’ardoise. une fort bon- ne et belle route plantée de deux rangs de Pohon-Nanka, et coupée par trois petits ponts, conduit au camp chinois à travers un magnifique paysage, que deux jolis pa- villons fixés sur pilotis au bord dela riviè- re, et la maison du résident, viennent: em - béllir encore. Mais une partie de ces beau- tés naturelies et artificielles disparaît bien- tôt avec la saison des pluies; le fleuve en- vait l’établissement tout entier, qui repose sur un terrain extrêmement marécageux, et l'inonde souvent de deux à trois pieds d'eau. L'insuilisance des bras ne permet point dé lui opposer une résistance assez forte, et les paofondes forêts qui entourent Pontianak donnent alors à toute cette con- trée un aspect imposant, mais sauvage. . Le camp chinoïs, à quelques distance de la colonie hollandaise, est composé de deux rangs de maisons en bois, placées vi-à-vis, les unes des autres ; un peu plus loin, sur les deux rives du Kapouas et de la rivière de Laudak, s'élève dans une espace fort: rétréci, les misérables cabenes des indigè- nes. Enfin, sur la presqu'île formée par le confluent des deux fleuves, et désignée sous le nom propre de Pontianak, se trouve le Dalain ou palais du sultan, chétive habi- lation, moitié pierres et moitié planches, dont mousse annoncent la pauvreté et la dé- chéance. Sonnbas-est situé sur la rive gauche du fleuve du même nom; huit heures de ra- inessufisent à une légère embañcation pour remonter ce fleuve de son embou- chure au chef-lieu ; les gros bâtiments ont besoin de trois jours de voile. Un bureau de douanes, qui sert en même temps de comploir, les maisons du résident et du commandant, un magasin public et une prison, une pe'ite forleresse construite en ierre, quelques barraques nécessaires au logement«trouveune denu-lieue plus haut. On re- iarque sur une presqu'île formée en cet ead oit par deux embranchements du louve, le Afessigiet où Temple sacré, pâti- ment de planches assez considérable, et le palais du sultan, construit en 1832, dont l'aspect n’est point désagréable, Les cabanes des habitants du pays, éle- vées comme partout sur pilolis, à cause de humidité du sol, sont d’une apparence sale et misérable, et entassées sur les deux rives dufleuve les unes sur Jes autres. Au picd de la Négorie malaise, est bâti le camp chinois, disposé comme celui de Pontianak, _&b fermé aux deux bouts par un certain nombre d'habitations, qui servent de caba- rets et de maisons de jeu. Au milieu d’une plane isolée, s'élève un temple du Tappe- | Kong. Les’environs de Saæmbas sont tristes et Monotones. Des forêts immenses entourent la petite colonie; aucun objet d’art ou de goûtne vient animer ces solitudes. L'éta- blissement lui-même est assez florissant ; de les murs délabrés et couverts de: 4400 nobreuses embarcations Jui ‘apportent l’aisance qu'il doit atteudre surtout de Ja navigation, Une infinité de marchands de toute-nation, établis sur de petits praos ap-: palés Lintangs’, qui servent de demeure à leurs familles, y étalent leurs marchan- dises, telles que du riz, du sel, quelques quincailleries de peu de valeur, etd’autres bagatelles qui se vendent communément sur les Passars” réguliers établis à Java. On estime la population de Sambus à en-: viron 9,378 habitants: 8,600 falais, 48 Arabes, 350 Bouguis’, 300 Chinois et 110 soldats et officiers civils attachés à l’établis- sement européen. Cette colonie est moins florissante que celle de Pontianak. Un Pas- sar nouvellement construit, entre la Rési- dence et la Négorie malaise, va donner ce- pendant plus de facilités de commerce aux habitants, et rendre sans doute le séjour plus agréable. Mampauva entre Pontianak et Sambas est situee à une journée de navigation de la première, par beau temps et bon vent. On n'y trouve plus aujourd’hui d’autres restes du coûteux établissement et de la forteresse bâtis autrefois par les Hollandais, que la demeure d’un chef indigène et de quatre surveillants chargés de prendre soin des intérêts du gouvernement. Le chef-lieu Ffampauwa, à deux lieues sur la rivière, moins considérable encore que Swnbas, a compté autrefois des jours plus heureux. Son commerce et sa naviga- tion lui avaient donné quelqu? importance ; mais de toute cette prospérité passée, il ne: reste plus aucun vestige. Sa population est de 2,435 habitants, dont 2,300 Malais, 80 Bouguis”, 25 Arabes et 30 Chinois; la plu- part vivent d'agriculture et de commerce. En remontant le Pontianak, Von rencon- tre sur Ja rivegauche, après quatre jours de pavization, la quatrième et importante co- lonie hollandaise de Landak. Supprimé en 1827, par mesure d'économie, cet établis- sement fut rendu aux rois du pays avec toute l'autorité sur l’acienne résidence. Cette autorité ne fut que temporaire ; Le -gouvernement Ja réclama en 1851,et y établit un chefindigène, et 20 soldats'à ses ages. Le chef-lieu ZLandak est une Negorie d'une assez grande étendue, et d'une po- pulation d'environ 3,030 habitants, dont 9,850 Malais, 120 Clunors oï:60 soldats. Le cinquième établissement, Taijang, a pour chef-lieu un Kanporg sans impor- tance, à quatre journées de Pontianak sur Je fleuve Kapouas. Sa population est. de 350 Malais, 80 Chinois et 12 soldats ; ensemble, ‘142 habitants. Les affaires de la colonie sont confiées à un chef indigène. | Enfin, le sixième établissement est Succa- dana où Nieuw Brussel, à: quatre journées de bonne navigation sur mer. La popula- tion du chef-lieu est de 400 Aulas, divisés en 81 familles qui s’occupentde commerce, et tirent leur principal profit des avances qu'ils font de temps en temps au sultan de Succatlana. 4 officier et 20 soldats veillent aux intérêts du gouvernement. —9D0— d BIBLIOGRAPHIE. Les OLIM, ou registres des arrêts rendus par la cour du Roi sous les règnes de saint Louis, de Philippe le Hardi, de Philippe le But, de Louis le Hutin' et de Philippe lo Long, pubiiés par le comte Beugnot, pair de France, mem bre de l’Ipstitut ; tome JIF. Paris, imprimerie royale, 48/5. De toutes les publications que comprend 4404 la collection des documents relatifs à l’his- ‘toire de France, dont les chambres-assurer chaque année par leurs votes la continua lion, il n’en est pas de plus importante que celle des cahiers originaux où sont conser- vés fidèlement le souvenir et le compte rendu desdélibérations de lacour du roi aux xIm® et xiv' siècles. Elle réunit au plus ha # degré les caractères essentiels déterminés dans j'instilution des travaux historiques, création qui marquera avec tant d’autres le passage de M. Guizot au ministère de l'instruction publique, et elle acquiert une valeur nouvelle en voyant le jour par les soins de M. le comte Beugnot, qui a ac cepté la tâche d’éditeur du recueil des Olim. C'est une chose qu'on ne saurait trop louer de nos temps que ce dévouement conliiu dune haute position sociale aux intérêts de la science. Dans la discussion des affaires publiques M. le comte Beugnot fourniture coopération si vigilante, qu’il semblerait, après en avoir fait l’objet ex- clusifde ses travaux, donner aujourd’hui tous ses moments à la politique ; à l'Insti- tut on retrouve le savant éditeur des As= sises de Jérusalem, remplissant le rôle d’un zélé académicien ; dans une société litté- raire qu'il a contribué à fonder, il ac quitte sa part de collaboration en donnant une édition des coutumes du Beauvoisis, remar- quable par la fidélité du texte etla belle ap- préciation de la vie et des doctrines de Philippe de Beaumanoir, qui lui sert d’in- troduction. 6 Ces travaux sont accomplis avec un 1a- lent dont la critique peut détailler les m{r:- tes,avec un noble désintéressement dont elle doit se borner à honorer la pensée. C’est : comme membredu comité historique formé auprès du ministère de l'instruction pu- blique, que M. le comte Beugnot s’est chargé de faire connaître les registres des Olüm. Nul ouvrage ne convenait mieux par son caractère à la fois politique et judi- claire à cette cr tique forte et lucide qui a démêlé la confusion dont les commenta- teurs avaient obscurci l’histoire des lois chrétiennes de Syrie; nul n’était plus digne de figurer dans une collection de docu- ments inédits de l’histoire de France. Quoi de plus national en effet qu’un recueil où setrouvent rassemblées toutes lestraditions poiitiques, judiciaires et administratives en vertu desquelles s’exerçait la souveraineté du roi au xiH°siècie, et qu'un ministre si- gnalait avant 4789, avec le recueil des or- donnances, comme «les monuments les plus précieux de notre droit public? » Quoi de plus éedu, s’il est permis de parler de la sorte, que ces vénérables registres Olim, tenus, sous le sceau du secret par le parle- ment de Paris; vainement sollicités par Montfaucon, Du Cange, Mabillon, Tille= mont, de Lamare, Moreau, Montesquieu lui-même et tant d’autres savants ou publi- cistes ? Quoi de moins connu que ces regis- tres dont M. Bertin, ministre de Louis XVE, ne put avoir copie qu'en.la faisant déro- ber, et en entourant ce larcin d'un mys- tère incroyable ? Nul ouvrage historique ne remonte, comme les Olim, au principe même de l’ancienne constitution de la France, aux origines du pouvoir royal et de la puis- sance des parlements. C’estlà que l’on voit à l’œuvre les conseillers, les baillis, les prévôts, et tous autres officiers ou délégués de l’autorité royale, ardents à faire la guerre aux priviléges des seigneurs, à étendre 1102 Partout, dans toutes les questions et toutes ‘ès localités, avec la puissance royale, les idées de justice et de subordination ; c’est là que l’on peut observer, dans Loules ses applications, la politique qui avait élevé la royauté du xrr° siècle au-dessus des riva- lités dout les rois des x° et xi° siècles avaient été si inquiets; c’est dans les Olim seulement que l’on peut suivre le dévelop- pement et les progrès de cette pensée inva- riable qui parvint, grâce aux efforts intelli- gents de ses ministres, à soumeltre les hauts barons eux-mêmes aux sentences des conseillers du parlement : premier pas vers cette égalité légale que la France ne devait atteindre. qu'après cinq siècles en- core de luttes et d'efforts. C’est devant les juges de la cour royale que se présentaient et dans les registres de leursarrêts que l’on peut étudier aujourd’hui les questions les plus graves de notre ancienne histoire : le rôle de la pairie, la hiérarchie féodale, les rapports multipliés des seigneurs avec leurs vassaux, leurs relations avec les commu- nes, les redevances féodales, les dimes, la condition des serfs, des affranchis, des cul- tivateurs libres: les baillages royaux, les justices seigneuriales, les cours ecclésiasti- ques et les conflits perpétuels au milieu des- quels les baillis accroissaient incessamment leurs attributions et consolidaient ainsi la puissance royale. -Les Olim sont comme une représentation animée de la société française au x siècle, desesidées, deses croyances, de ses mæurs, de ses lois etde son gouvernement; ils four- nissent des renseignements d’autant plus précieux, qu'il sont de l'authenticité la plus certaine sur une foule de questions se rat- tachant à la géographie, à la philologie, à la diplomatique, à la numismatique, et en général, à la science de l'archéologie du moyen-àge ; ils conservent seuls la trace d'évènements secondaires négligés par les chroniqueurs, mais qui peignent sous des traits caractéristiques l’état de l’ancienne France, et de toutes les classes, car devant le parlement de Paris venaient plaider les hommes de tout les rangs, les hauts barons et les dignitaires de l'Égiise, les abbayes et les chapitres, les communes et les corpora- tions d'artisans. Descommentaires étendus, qui compren- uent souvent des disserlations complètes sur les points les plus obscurs de la législa- tion et de la procédure sous l’ancienne mo- narchie, accompaguent le texte des Olim ; de savantes préfaces en exposentles grandes questions, et forment par leur ensemblé une véritable page de nos institutions judi- ciaires. Dans le premier volume, M. le comte Beugnot, recherchant d'abord l’origine du Parlement de Paris, écarte l'opinion qui la plaçait au sein des assemblées des pre- inières races, eb'en retrouve la formalion à l'origine même de la troisième dynastie, dont le chef arrêtait le cours du morcelle- -ment féodal, eLinaugurait un nouveau mode degouvernement que la politique de Louis-le- (Gros et de Phihippe-Auguste devait si éner- giquement développer. Le parlement, qui accompagnail le roi dans ses déplacements, était déjà la cour suprême d'un grand Elal quand l'ordonnin:e de 1302 vint le fixer à Par.s, lieu le plus habituel de ses réunions. Les tribunaux judiciaires existant dans les autres parties de la France avaient vu dé- choir insensiblement leur autorité et leur considération à mesure que la juridiction du parlement s'étendait dans le royaume. L'introduction du second volume est Con- es 1103 1104 SANG 1 STARS . . 1 sacrée à l’appréciation des causes quiava’ent | ou en rieboung, sont à l'abri de l'humidité opéré cette révolution dont on peut suivre le cours dans les Olum, et des résultats heu- reux qu'elle exerça sur le sort de la France en soumettant successivement au contrôle de la cour du parlement les sentences des juges de l’échiquier de Normandie, des grands jours de Champagne, des sénechaus- sées du Languedoc et des autres baillages du royaume. À la findu xm° siècle, ce grand travail était accompli; ses bienfaits étaient manifestes : la justice publique avait plus de garanties; la France s’avançait plus ra- pidement vers l'unité et la force; la royauté, désormais maîtresse incontestée du pouvoir suprême, pouvait porter ses vues d’amélio- ration sur les offices administratifs et judi- ciaires, sans crainte de voir S'y former des rivaux qu’eut à redouter la prépondérance de sa cour de parlement. L'histoire de cette période nouvelle, qui s'ouvre au règne du petit-fils de saint Louis et qui vit l’organi- sation réelle du gouvernement en France, est exposée dans la préface du troisième volume des Olün. Elle forme, par l'éléva- tion des vues, l'intime connaissance des institutions de l’ancienne monarchie, le rare talentd’exposition qui portela clarté et l’évi- dence dans les questions les plus controver- sées, un des morceaux les plus remarqna- bles et l’une des études les plus achevées que l’on doive à la plume du savant éditeur. _ Tout en blaämant, avec une sévère éner- gie, la politique de Philippe-le-Bel, quand ce prince étendait le pouvoir exceptionnel des inquisiteurs de la foi, ou qu'il altentait à la dignité du chef de l’Église, quand il altérait les monnaies, ou qu'il persécutait les juifs, M. le comte Beugnot relève les hauts mérites politiques de l’héritier de Philippe I, et le représente comme l’undes rois qui ont le plus fait en France pour l’é- tablissement de l'ordre public et de la bonne administration. 11 nous montre ce prince opérant tour à tour des réformes de la plus grande importance dans la législation féo- dale, dans la législation criminelle et civile, dans l’organisation judiciaire ; abolissant le servage dans les sénéchaussées de Tou- louse et d'Albi, améliorant le sort desaffran- chis, consolidant les privilèges des bour- geois, réorganisant l’université d'Orl'ans, la seule où l’on enseignât le droit romain ; dotant le notariat d’une ordonnance qui renfermait en principe tous les perfection- nements apportés depuis dans cet office ; interdisant les combats privés peadant le temps de la guerre étrangère; modérant par de sagesréglementsle rôle des baillis, qu'un zèle extrême pouvait entraîner dans des violences contrairesaux maximes du la jus- ice ; réformant le Châtelet, juridiction an- tique et chère aux habitants de Paris, mais au sein de laqueile le cours des temps et la multiplicité des affaires du prèvôt avaient luissé s'invétérer de funestes usages ; as tl- rant par de nouvelles mesures la supré- matie du parlement de Paris sur les autres juridictions du royaume, et en même lemps simplifiant ses attributions en détachant de sa compétence les affaires de finance pour les donner à la cour des comptes, et les al- faires purement politiques rése'vCes au grand conseil ou conseil d E at, deux créa- tions qui honoreront désormais le règue de ce prince. l Pontinal, du reste, n a'gré ses maréca- gs etles sombres forêts qui la rendent dans certaines saisons (res malsaine, es! une colonie florissante. Les cabanes des indigènes fixées à une assez grande éléva- tion du sol, sur des pilotis en bois de fer de la terre, et présentent l’ordonnance d’un kampong irrégulier, sans rues, sans jardins, sans bâtiments d'importance et en- touré de champs incultes. Mais de nom- breuses embarcations, chargées d'individus de toute profession et de marchandises di- verses, sillonnent en tous sens les deux fleuves ; de gros bâtiments laissent Lombér l'ancre auprès de la colomie hollandaise, et une infinité de petits praos’ qui arrivent continuellement d’un lieu à l’autre, contri- buent à augmenter sa prospérité et son bien-être. trs La population est de 19,115 habitants environ, parmi lesquels on compte 900 Arabes, 10,000 Malais, 5 à 6,000-Bouguis” 2,000 Chinois, 15 Européens, 170 militaires et 30 domestiques au service des Hollan- dais. Le commerce et la navigation sont les principales ressources du pays; quelques individus $’occupent de la culture du riz: d’autres, tels que les Chinois, de l'exploi- tation des mines et de la pêche. Ilsont fort peu d’indusirie locale ; on trouve cependant à deux lieues de Pontiunak, deux moulins à sucre, qui, de même qu'à Bantam (île Java) sont dirigés par des Chinois. L'on arrive à Sainbas, second établisse- ment des Hollandais sur la côte occidentale de Bornéo, après trois journées de naviga- tion de Pontiunak, lorsque le temps est fa- vorable, et: après vingt jours, souvent, lorsque les vents sont contraires. À l’em- bouchure du fleuve Sambas s'élève le village chinois de Pamanghkat. Entre ce village et le chef-lieu de la colonie, on ne rencontre plus que d'immenses forêts entièrement impénétrables, de nombreux marécages, et aucun endroit habité, | Len Poire FAITS DIVERS. Le onzième congrès-de l’Institut historique dont nous avions annoncé l'ouverture, a terminé ses séances. Un nombreux public a suivi ayec assiduité le conrs de ces discussions brillantes où ont été dé- battues des questions du plus haut intérêt, telles que lutilité des congrès scientifiques, le caractère des diverses colonies, établies par les peuples mo- dernes ; la loi qui a présidé au développement des littératures ; l'histoire du sénat romain, la civilisë= tion de l'Arménie chrétienne, ete. Un grand nom- bre de membres de cette sociélé se sont ensuite réu= nis dans un banquet de fondation. On a porié des toasts, aux anciens présidents : MM. Michaud, duc Je Doudeauville, baron Taylor, marquis de Pastoret, inarquis de Larochefoucauld-Liancourt, arlinez Ge la Rosa, comte Le Pelletier d’Aunay, prince de la Moskowa, aux membres absents qui avaient témoi- ané leurs regrets, tels que MM. de la Moskowa. de Dastoret. Elie de Beaumont, Michelet, docteur Bu- chez, ete. ; enfin à la prospérité de l'Institution qui réunit toutes les couleurs, toutes les opinions sous * le mème drapeau de la science et de Ja vérité. __ Voici un fait dont on lit la relation dans- les Aschives de la médecine belge : Une femme remarquable née d’une mère micropl + thalwique, mais ayant les deux yeux parfaitemen conformés, s'est unie à un homme dont la granc- ait sourde-muette. De ce mariage sont neÿ cinq enfants, trois garcons et deux filles ; ces deux dernières’ sont affectées de microphthalmie; chez l'une d'elles qui est en même temps sourde et muet- te, il y a absence complète de l'iris ; l’autre est ma- & la fille qu'elle a mise au monde il y a trois ans est sourde et muette en mème temps qu'atta- quée de microphthalmie (arrêt de développement de l'œil). Gette hérédité de la surdi-mutile et de la mi- crophihalmie dans une même famille est digne de fixer l'attention. : __ Le chiflre total des accidents arrivés sur les chemins de fer de l'Angleterre à ele de #9 (2: morts et 17 blessés du janvier au 1 avril 1845 ; 1 l'o1 lient compte du parcours actuel de chemins de fer anglais et du nombre des YOYASEUrS qui les parcou- rent,ont! pe \ on! les accidents y sont dix [OIS MOINS considérables que sur Les chemins ordinaires: mère ét riée, € DER SRE . INPRIMERIE DE À. RLONDEAU, RUE RAMEAU, 7 1e pourra s'empêcher de reconnaitre que . dlés ste “tin Sonic fs rousième année, Paris. — Dimanche, 22 juin 1845. RE Re, 49. L'ÉCHO DU MONDE SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DES TOUS LES PAYSEDANS TOUTES LES SCIENCES. | L'Écno pu-monpe SAVANT parait le JEUDI el le DIMANCHE de chaque semaine et forme par an deux volimesde plus de 1,200 pages chacun On s’abonne à Paris, rue des BEAUX-ARYS, N. 6, etrue de la GHAUSSÉE-D'ANTIN, 5, et dans les départements chez les principaux libraires, et dans les bureaux de poste et des Messagc:ies. Prix du journal ,.paris pour un an, 25 fr.; 6 mois, 13 fr. 50, trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 50 fr, 16 fr., 8 fr. 80. A L'ÉTRANGER 5 fr. en aus pour les pays payant port double. — Adresser tout ce qui concerne le journal à M. le vicomte A. de LAV ALET TE, directeur et rédacteur en chef. > On rend compte des ouvrages et mémoires scientifiques, soit français, soit étrangers, quisont adressés, sANS FRAIS, au bureau du Journal. SOCIÉTÉS SAVANTES. Société royale de Lonares. Séance du 5 juin. il est’ donné lecture d’un mémoire du d' Fownesisur la benzoline,nouvelle base saline organique, obtenue de l’huile d'amandes a- mères. L'huile pure d’amandes amères est convertie par l'action d’une forte solution d’ammoniaque en une substance solide blanche, qui'a une forme cristalline, et à laquelle M: Laurent a donné le nom d’y- . drobenzamide: L'auteur à reconnu que cette substance, sous l’action ultérieure des al- calis, devient plus dure et moins fusible qu'auparavant , ne différant pas, quant à sa composition chimique, de la substance primitive, mais présentant les propriétés d’une base saline organique. C’est à celte substance que l’auteur a donné le nom de Benzoline. 1] a observé que les sels auxquels elle donne naissance par sa combinaison avec les acides sont, en général, remar- quables par leur faible solubilité, et que plusieurs d’entre eux sont susceptibles de cristalliser, par exemple l’hdrochlorate, le aitrate et le sulfate. Dans son mémoire, l'auteur examine en détail les propriétes de. ces sels. —Un second mémoire lu pendant la même sance est celui de M. W. Sharp, sur les cendres du froment. — Les expériences dont il renferme les détails et les résultats ont élé entreprises par l’auteur principale- ment dans le but de déterminer avec exac- tüitude quelle est la quantité de matière in- organique que retirent du sol les graines produites par un champ de blé. L’observa- teur anglais recherche quelle esten moyen-- “ue da quantité de matière inorganique ou incombustible qui existe däns le blé, ques-- tion à laquelle on n’avait pas encore donné | jusqu’à ce jour de réponse satisfaisante. Le résultat de celte recherche est que le blé, après une combustion lenté, laisse un rési- du de 1 112 à 1 34 pour cent. Il s'occupe ensuite de déterminer par l'expérience jas- qu'à quel point ce résultat est modifié par une dessiccalion préalable opérée à des fempéra'ures diverses, variant de 230 à 260% Fahr. (140 à 127° C.); il trouve qu'une chaleur de 245° Fahr. (118°3 GC.) est insuf- fisante pour chasser toute l'humidité ren- fermée dans le blé; car, tandis que, à cette température, la perte de poids qu’il subit est que de 8 pour cent, sous l’action d’une chaleur de 260° F. (127° C.), la diminution de poids s'élève à 10 pour cent. Lorsque ja chaleur est assez considérable pour pro- duire une décomposition, la matière saline contenue dans le blé se fond, et une por- ion du carbone contracte avec elle une ad- hérence si forte, qu’elle ne peut même en être séparée par la combustion. À ce pro- | pos, l’auteur recommande, si l’on veut ob- gui plus d’uniformité dans les résultats, \ de commencer par dessécher le blé sur le- quel on veut faire des expériences, en le soumettant préalablement pendant quel- ques jours à une température peu élevée, par exemple, à celle d’un appartement pen- dant l'été. Il a essayé l’action de l'acide azotique, afin d'abréger la durée des expé- riences en accélérant la combustion ; mais il a reconnu que les résultats auxquels on arrive à l’aide de ce procédé ne méritent pas très grande confiance, et dès-lors il s’est vu obligé d’y renoncer. Il a cherché après cela à reconnaître si la quantité de matière inorganique qui existe dans le blé est en proportion de la densité du grain, c'est-à-dire, avec son poids par boisseau, et il a vu en effet qu’il en est ainsi. La con- clusion à laquelle le savarit anglais est con- duit par ses recherches est que la quantité de matière inorganique, retirée du sol par le grain des champs de blé, s'élève exac- tement en moyenne à une iivre par acre de terrain. Société d’'horticulturce de Londres. Seance du 3 juin. Parmi les plantes nouvelles présentées à la Société pendant cett® séance, on remar- quait une jolie variété odorante de la belle espèce de serre nommée Hindsia violacea; dans cette variété présentée par MM. Hen- derson, les fleurs sont blanches, au lieu de présenter la couleur d’un beau bleu de por- celaine qui appartient à celte espèce. — MM. Weitch envoient un échantillon coupé d’un Eucalÿptus qui porte de petites toulfes de fleurs blanches. Cet échantillon a été pris sur un pied de quatorze pieds de hau- teur qui, depuis six ans, supporte en plein air et daus une exposition sans abri, la température de l’hiver dans le comté de Devon, à Exeter. — M. Jackson présente deux pieds de Comarostaphylis, arbuste mexicain qui ressemble beaucoup à l’Arbu- tus. Lorsqu'il est en fruit, cet arbuste es couvert de baies d’un joli pourpre foncé qui lui donnent un aspect fort remarquable. — Sir T. D. Acland présente à la Société une botte d’asperges qui pèse 41 liv. 13 onces. Les asperges qui la composent sont lon- gues de neuf ou dix pouces, plus épaisses que le pouce, et assez tendres pour être mangées dans toute leur longueur. Enfin on présente une bulbe d’hya- cinthe sortant du jardin de la Société, qui avait été élevée dans l’eau et dont toute la portion inférieure avait été détruite. Cette portion désorganisée ayant élé enlevée, et le bulbe ayant été placé dans des circons- tances favorables à sa végétation, de pres- que toutes les parties restantes des tuniques sont sortis de jeunes bulbes. Ce fait remar- quableïmontre combien est grande la force de reproduclion de ces bulbes. Institution royale de Londres: M. R. J. Murchison lit un mémoire im- portant «sur la Russie et sur les monts Ou- rals. Nous en donnerons un résumé dans 1> prochain Numéro. SCIENCES PHYSIQUES. CHIMIE. Sur le volume atomique et sur le poids spécifique, par MM. L. PLAYFAR et J.-P. JOULE. Le mémoire dont nous allons présentcrici l'analyse a été lu devant la société chimique de Londres, dans la séance du 19 mai: il renferme les résultats de recherches fort nombreuses continuées pendant longtemps sur cet important sujet. D'abord les deux chimistes anglais pré- sentent.un résumé sommaire .des travaux de ceux qui les ont précédés dans cet ordre de recherches. M. Gay-Lussac a prouvé que les gaz s'unissent les uns aux autres en vo- lumes multiples, et que les composés aux- quels ils donnent naissance par leur com- binaison sont dans un rapport simple avec les volumes de leurs éléments constituants. MM. Schroeder, Kopp et Persoz ont atiiré l'attention sur un fait énoncé par Thomson , il consiste en ce que les quotients que l’on obtient lorsqu'on divise les poids atomiques de certains corps par leur poids spécifique, sont souvent exprimés par les mêmes nom- bres pour desélémentsdifférents. MM. Kopp et Person ont élendu cette observation à plusieurs composés isomorphes, et M. Schroeder a observé que lorsqu'on retran- che le volume primaire du même membre d’une série de composés analogues, le reste est égal pour chacun. Cependant, au milieu de ces recherches, on n’a fait aucune ten- tative pour reconnaître si les volumes des solides sont multiples les uns des autres. Les auteurs du présent mémoire ont exa- miné les volumes d’une série étendue de sels. [ls ont pensé que l’erreur des obser- vateurs qui les ont précédés provenait de ce qu'ils comparaient les poids spécifi- ques des solides à une égale masse d’eau. ou, en d’autres termes, de ce qu’ils rappor- taient la forme solide de la matière à sa for- me liquide. Pour comparer le volume d’un cel dans son élat liquide avec l’eau,'les deux auteurs ont construit un instrument simple qui con- siste dans un réservoir avec une tige gra duée ; ils introduisent dans cet instrument, au moyen d'une tubulure, le sel en expé- rience. et ils l’y dissolvent dans un poids donné d’eau qui a été introduit préalable- ment. L'élévation dans la tige graduée de l'instrument, corrigée de l'expansion de la solution au-dessus du niveau de l’eau à une température donnée, donne le volume de la matière en solution. Le premier résultat énoncé par les deux auteurs comme conséquence de ces expé- 3108 riences, est que certains sels hydratés, tels que les sulfates de magnésie, n’occupent par eux-mêmes aucun espace dans la solu-, tion , mais qu'ils occupent uniquement celui! qui aurait été rempli par leur eau combinée | si elle avait été versée dans l'appareil sanst le sel auquel elle est attachée. Dalton avait observé ce fait en 1840 pour quelques-cas, et MM. Playfair et Joule ont confirmé l’exac- titude de ses observations à ce sujet. Ge faitest particulièremen'frappantpour l’alun; ce sel contient 23 atomes anhydres et 24 atomes d’eau ; or, lorsqu'on dissott l’alun dans l’eau, l’espace qu'il occupe est exac- tement celui qui appartient à l’eau, les 23 atomes anhydres n’en prenant pas du tout par eux-mêmes. Après cela, les deux chimistes anglaisexa- ninent les volumesdes sels qui sont ou anhy- dres, ou combinés seulement à une faible quantité d'eau. Pour cesrecherches, la tige de leur volumomètre était divisée en grains d'eau, de sorte que neuf divisions de celte graduation étaient équivalentes au volume occupé par un équivalent d’eau à 60° Fah- reinheit. En dissolvant un équivalent de sel dans l’eau, ils ont observé que l’accroisse- ment était pour tous les cas, soit de 9, soit d’un multiple de ce nombre, la plus grande différence observée ne:s’est élevée qu'à 3 sur 45. Ainsi un équivalent de sulfate de potasse augmente le volume de l’eau de 13, ou 9 X 2; le chlorure de potassium de 29, ou 9 X 3, etc. Ils ont reconnu que cette loi des volumes multiples prévalail avec beaucoup d'uniformité dans toutes les clas- ses de sels qu'ils ont souinises à leur exa- men, Les sels qui possèdent la même forme à l’état solide ont aussi le même volume en solution, à l'exception des sels ammonia- caux, dont le volume en solution est snpé- rieur à celui des sels correspondants de potasse. 1 Les selsdoubles ont la;somme des volu- mes des sels constituants. Le sujet que traitent ensuite MM. Playfair et Joule est la-densité spécifique des solides Is ont trouvé que, dans tous les cas, un sel en solution forme une masse moindre que sous son état solide; la différence est pour chaque volume comme 9 : 11. Si l’on divise par 41 le volume spécifique des sels qui n'occupent aucun espace par ‘eux-mêmes dans leur solution, le quotient indique le nombre d’atomes contenu dans le sel; 1ly a plusieurs exceptions dans lesquelles la dif- féreuce est comme 9:10, ou comme la différence entre le volume de l’eau et celui de la glace. Dans le cas des sels anhvdres, ou de ceux qui ne renferment qu'une faible quantité d’eau d’hydratation, les deux chi- mistes n’ont pas reconnu d’exceptions quant à la relation multiple des volumes solides, excepté celles qui sont dues aux erreurs d'observation, et dont lés extrêmes sont évalués à 3 sur 4h. Le quotient qui provient de Ja division du volume atomique dusolide par 11, dans la plupart des cas, donne les mêmes nombres que ceux qu'on oblient en “divisant le volume liquide par 9, Dans quelques cas, il parait s’opérer une union chimique entre le selet l’eau, car le sel à son état solide perd un volume en devenant liquide; ainsi le sulfate de potasse qui a un volume égal à 33, où 11 X 3 sous son état solide, n’a plus en solution qu'un volume égal à 18, où 9 X 2. Les sels d’am- moniaque et les sels correspondants de po- asse ont le même volume à l'état de sels ; en fait, tous sont des corps exactement iso- morphes, et leurs selsdoublesontun volume 4109 . égal à la somme des volumes de leurs sels composants. Les deux auteurs décrivent enfin la nou- velle méthode qu'ils. ont employée pour. déterminer le poids spécifique des sels, et. la simplicité de cette méthode leur a permis d'établir la relation entre ces poids spécifi- quesen les mettant à même.de multiplier leurs observations. ÉLECTROCHIMIE. Snr les applications de l’électrochimie à l’é- tude des phénomènes de décomposition et de recomposition terrestres; par M. BEC- QUEREL. (Suite). TITI. — De la propriété dissolvante de la solution saturée du chlorure de sodium, ct:de son em- ploi pour la formation du chlorosulfate, chlo- rophosphate, chlorotartrate de plomb et l’a- nalyse de la galène. En électrochimie, pour décomposer et recomposer les corps, il faut un dissolvant qui livre passage au courant. On prend or- dinairement pour-dissolvant l’eau, dont la faculté conductrice est augmentée considé- rablement par la présence d’une petite quantité d’acide ou d’une substance saline: mais il ne faut pas s’en tenir à ce dissol- vant quand on s'occupe des applications de Pélectricité à la chimie, à la géologie et aux sciences physico-cliimiques en général, car il en existe bien d’autres que l’on peut uti- liser avantageusement. M. Becquerel met en première ligne l’eau salée proprement dite, attendu que le chlorure de sodium est le sel soluble le plus répandu dans la na- ture, Les sels insolubles qu’il a soumis à l’ex- périence sont ceux à base de plomb et ayant pour éléments électro - négatifs les acides sulfurique, phosphorique, fluosilici- que, oxalique, borique, tartrique, gallique, arsénique él tungstiqua. Quant au sulfate de plomb, 1 litre d’eau saturée de chlorure de sodium, marquant 25 degrés à l’aréo- mètre de Baumé, dissout environ 0 gr., 66 de sulfate de plomb; la solution, abandon- née à elle-même, laisse déposer sur les parois du bocal, dans l’espace de quelques jours, de petits cristaux réunis quelquefois en houppes seyeuses, ou se présentant avec des formes qui n’ont pas été encore détermi- nées: ces cristaux sont insolubles dans l’eau, ainsi qüe dans la solution de chlorure de sodium; exposés sur une lame de platine à la flamme d’une lampe à alcool, ils sont décomposés et entrent en fusion; le chlo- rure de plomb se volatilise. En mettant ces cristaux en digestion avec de l'acide nitri- que et une petite feuille d’or battu, il se forme du chlorure d’or ; exposés à l’action du chalumeau sur le charbon avec de la soude, puis placés sur une lame d'argent avec un peu d’eau, la late est noircie; en- fin, chauffés fortement dans un tube de verre, il se volatilise du chlorure de plomb avec un peu d’eau. Ges cristaux apparlien- nent donc à un chlorosulfate hydraté de plomb, dont M. Becquerel à déterminé la composition comme il suit : Ogr.56 de cette substance chauffée jusqu'à fusion ont été mis dans une capsule de porcelaine avec de l’eau légèrement acidulée par l'acide chlo- rhydrique et une lame de zZime, pour avoir le plorub à l’état métallique. La réaction eut lieu en très peu de temps; fe plomb, précipité et recueilli, pesait 0 gr. 412. Les dissolutions avec les eaux de lavage ont été rapprochées par J'ébullition, et l'on a pré- anna sols Cipité l’acide sulfurique du sulfate de zinc [avec le chlorure de barium. On a retiré 0 gr. 150 de sulfate de baryté, remfermant 0 gr. 052 d'acide sulfurique, correspondant à 0 gr. 200 de sulfate de plomb, lesquels renfermaient 0 gr. 439 de plomb: on en déduit : Chlorosulfate Ogr,560 Sulfate de plomb. 0 ,200 Chlorure de plomb. “0,360 Or, 0gr.560 de chlorure de plomb renfer- mant Ügr.270 de,plomb, c’est-à-dire.le dou- ble de ce que contient le sulfate, il s'ensuit que le chlorosulfate est composé de 1 ato- me de sulfate et de 2 ‘atomes de :chlorure. Quant à la quant ti d’eau de cristallisation, M. Becquerel n’a pu la déterminer exacte- tement, attendu qu’en chauffant fortement la matière dans un tube, elle se fond et il se volatilise un peu de chlorure de plomb en même temps que l’eau. Néanmoins, ayant trouvé quelles Ogr.560-résultaient.de 0gr.572.chauifés jusqu’à fusion, il s’ensuit que Ügr.560 étaient combinés probablement avec Ogr.012 ; ce qui donnerait, pour la formule du chlorosulfate de plomb, 505 Ph, 2Ch Pb, H20. Cela posé, voici ce qui doit arriver quand on abandonne à elle-même une so'ution sa- turée de chlorure de sodium et de sulfate de plomb. Le chlore étant en excès, quoi- que combiné avec le sodium, réagit lerte- ment sur le sulfate de plomb, de manière à opérer une double décomposition, Il se for- me alors du chlorure de plomb et du sul- fate de soude; le chlorure de plomb se combine avec le sulfate dans les proportions indiquées. La combinaison cristallise en houppes soyeuses ou en cristaux dérivant du système prismatique rectangulaire obli- | que, suivant la quantité de suifate de plomb qui se trouve dans la solulion ; quand la s0- lution est saturée de sulfate, on n’a que des houppessoyeuses. Ces réactions continuent jusqu'à ce que le sulfate de plomb -soit dis- paru. Le phosphate de plomb étant soluble dans une solution saturée de chlorure de sodium, mais en beaucoup moindre proportion que le sulfate ; produit également un chloro- phosphate de plomb, qui eristallise en la- melles.. La formule de.ce composé doit être analogue à celle du chlorosulfate. Le chlo- rophosphate de plombde l:nature se pré- sente sous la forme de prismes hexaèdres ; M. Wœæhler a montré qu'il était composé de chlorure plombique et de phosphate plom- bique, dans des proportions telles, que ce dernier renferme neuf fois autant de plomb que le chlorure; ainsi le chlorophosphate formé par M. Becquerel est différent du précédent. Les autres chlorosels.de plomb obtenus par le même procédé se.présentent sous des formes difliciles à déterminer, en raisorf de leur petitesse ; il faut en-excepter cependant le chlorolartrate, qui est en très jolis petits cristaux dérivant du système prismatique rectangulaire oblique; sacom- position est la même probablement, que celle du chlorosulfate. On voit donc que Ja propriété dissolvante d'une solution saturée de chlorure de sodium, à l'égard de pres- que tous les sels insolubles de plomb, sert à former une série de composés nouveaux crislallisés, mais insolubles. ILest une autre propriété de la solution saturée de chlorure de sodium, dontlacon- naissance n'est pas sans imporiance pour l'étude des phénomènes géologiques. Getie propriété est relative à la sulfatation de la 1144 galène: parles actions combinées du chlo- rure de sodium et du sulfate de cuivre, sul- | | les avantages que l’on peut retirer de la | sulfatation de la galène, pour en faire l’a- | nalyse sans l'emploi de la chaleur ou des fatation qui peut s’obtenir également, mais avec un peu plus de temps, avec le sulfate de cuivre seulement; ce qui prouve que l'effet est tout-à-fait différent de celui qu'on obtient dans la chloruration des minerais d'argent par les actions combinées du chlo- rure de sodium et du sulfate de cuivre. Deux quantités à peu près égales de sul- fate de cuivre et de sulfate de plomb réa- gissent l’une sur l’autre dans un certain faps de temps et se décomposent récipro- quement. Cette réaction a lieu même sans - cette opération, pour être terminée, d(= pend de l’état de division du sulfure d2 | plomb et du nombre de fois que l’on a agité le bocal pour renouveler les surfaces. La chaleur accélère considérablement la double décomposition. Il faut opérer dans un ballon et ajouter de l’eau de temps à au- tre, pour remplacer celle qui s’évapore. On accélère aussi beaucoup l'opération en ajoutant une quantité de sel marin à peu près égale en poids à celle du sulfate de cuivre. Dans ce cas, le sulfate de cuivre, en présence du chlorure de sodium, se change en bichlorure de cuivre, avec for- mation da sulfate de soude. Le bichlorure réagit sur! le sulfure de plomb, d’où résulte du chlorure de plomb qui se change en sulfate, aussitôt qu'il est en contact avec le sulfate de soude, et du sulfure de cuivre qui se précipite. D’après ce mode d’action, le chlorure de sodium est sans cesse dé- composé et recomposé ; il sert donc d’in- termédiaire entre le sulfure de plomb et le sulfate de cuivre pour opérer la double décomposition. : On conçoit parfaitement l’usage que l’on peut faire de ce mode d’expérimentation : si l’on veut connaître la composition d’une galène argentifère ou aurifère, renfermant en outre des substances pouvant être atta- quées par l'acide nitrique, l’acide chlorhy- drique ou le concours de ces deux acides, employés ordinairement pour faire l'analyse de ce minéral; 1l est bien évident que les métaux précieux seront attaqués ainsi que les autres composés non siliceux, de sorte qu’il ne restera aucune trace de l’état mo- léculaire dans lequel ils se trouvaient. Il n’en est pas ainsi en traitant le minerai avec l'eau, le chlorure de sodium et le sulfate de cuivre. M. Becquerel a soumis ainsi à l'expérience 5 grammes de galène très ri- ches en argent du filon de St-Santin (Can- tal), près d’Aurillac, renfermant de l’or et toutés sortes de gemmés, avec 6 gramrnes de sulfate de cuivre cristallisé et 50 gram- mes d’eau; au bout de quinze jours, en ayant l'attention d’agiter fréquemment le mélange dans la journée, tout le sulfure de plomb était décomposé, Il sépara le Sulfate de plomb avec une solution saturée de chlorure de sodium et le sulfure de cui- vre par le lavage. Le résidu était composé de petits fragments de gangue, de pyrites, de petits cristaux de fer titané, de petites topazes, de péridots, de très petites pail- lettes et pépites d’or et d'argent, ée dernier n'ayant pas été sensiblement attaqué. On voit, par ce résultat, que le sulfure de plomb à peu près seul avait disparu. On conçoit combien cette méthode d’expérimentation est avantageuse quand il s’agit de connaitre | la constitution physique d’une gaïène,c’est- à-dire l’état dans lequel se trouvent les Substances métalliques ou autres qui sont attaquées par les acides dans les analyses l'intermédiaire de l'air. Le temps qu’exige | 1412 oFdiaaires. Ges résultats meltent bien en évidence acides, en même temps qu'ils démontrent la puissante réaction exercée par le sulfate de cuivre sur le sulfure de plomb, réaction qui n’a pas lieu sensiblement en substituant | le protosulfate ou le persulfate de fer au | sulfate de cuivre. (La suite au prochain numéro). SCIENCES NATURELLES. ZOOLOGIE. Sur l’organisation des Lucines et des Cor- beilles ; par M. A. VALENCIENNES. Les anatomistes qui se sont occupés de l'étude des mollusques acéphales, c’est-à- ‘dire de cette classe nombreuse d’animaux voisins des huîtres, des moules, etc., regar- dent comme un descaractères constants de ces êtres que l’organe respiratoire, fixé de chaque côté du corps sous les lames du | manteau, soit composé de deux paires de feuillets branchiaux ; c’est-à-dire que, sous. l'enveloppe générale du corps, il y a qua- tre branchies placées symétriquement de chaque côté de la masse viscérale. Ces branchies sont, chez les uns, pecti- nées ou composées de petites lames étroi- tes et triangulaires serrées les unes contre les autres ; les huîtres, les peignes, les spon- dyles offrent des exemples de cette struc- ture générale qui rappelle celle des bran- chies de presque tous les poissons osseux. Chez d’autres mollusques acéphales, les la- melles pectinées sont réunies par de nom- breuses brides transversales qui donnent au feuillet branchial plus de consistance et le rendent plus épais; les anodontes, si communes dans toutes nos eaux douces, présentent, avec un grand nombre d’autres acéphales, des exemples de cette structure: conformation rare dans les poissons ; car le Xiphias est le seul qui m’ait offert cettedis- position. Quelle que soit d’ailleurs l’organisation des branchies des mollusques, il est d’aii- leurs reconnu et établi parles malacologis- tes, que tous les acéphales ont quatre feuil- lets branchiaux. Cette règle générale est fondée jusqu’à présent sur l’étude de plu- sieurs centaines d'animaux de cette classe. Entre les feuillets et près de l’une des extrémités que l’on nomme l’antérieure, se trouve la bouche, ouvert:re ronde donnant immédiatement dans l’œsophage, sans au- cun organe dur pour la mastication, sans tubercule lingual extérieur ; elle est entou- rée de pelits replis qui prennent le nom de lèvres et qui sont souvent ornés d’appendi- ces ou de filaments fraisés assez variables selon les genres. Au delà des lèvres, et de chaque côté du corps, 1l y a deux petites languettes triasgulaires traversées par des rides nombreuses qui donnent à ces orga- nes une apparence des lames branchiales : on les nomme les palpes labiaux. Il me suffit d’avoir rappelé ces traits ex- térieurs des mollusques acéphales pour faire mieux comprendre ce qui Va sui- vre. Je viens aujourd'hui communiquer une observation contraire à-la règle générale des quatres lames branchiales. La famille des lucines se compose de mollusques qui n’ont qu'un seul feuillet branchial de chaque côté de la masse viscérale et du pied. Cette 1115 branchie unique ressemble à celle des ano- | dontes : elle est grande, épaisse, formée de | lamelles pectinées et anastomosées. J’ar observé d’abord ce fait singulier sur | le Lucina jamaicensis. KFrappé de cette par- ticularité que je retrouvais constante sur tous les individus de la collection du Mu- séum d'histoire naturelle, j’ai voulu de suite vérifier si cette différence se répétait sur d’autres espèces de lucines, ou sur des animaux Voisins de ceux-ci, J'ai vu la même conformation chez un mollusque longtemps placé parmi les Vé- nus que Lamark et ses imitateurs classaient dans le genre des Cythérées, mais que j’a- vais cru devoir rapprocher des Lucines, à cau:e de l'insertion et de la nature du li- gament des deux valves, Je veux parler du Venus tigerina, Linné. Mes prévisions se sont donc vérifiées à ce sujet, car le caractère bien plus impor- tant de l’unité du feuillet branchial ne peut laisser le moindre doute sur l’aflinité des deux mollusques qui se ressemblent, en or- tre, par plusiears autres détails de leur or- ganisation, quoique ls coquilles soient as- sez dissemblables, sauf le ligament. Une troisième espèce bien connue des conchyliologistes, le Lucina columbella , Lam., des mers du Sénégal, n’a ausi qu'un Seul feuillet branchial de chaque côté du pied. Enfin une petite espèce, très-abondante sur toutes les côtes sablonneuses de la Mé- ditérranée, le Zucina lactea, Lam., dont Poli constituait un genre distinct sous le nom de Loripes, n’a aussi qu’un seule lame branchiale. Mais ce n’est pas tout. Il existe, dans les, archipels de la Polynésie, un mollusque ace phale dont la coquille, d’une forme élégan- te, longtemps rare et recherchée par con- séquent dans les cabinets, est bien connue. On lui donne le nom de Corbeille ; Liuné l'avait nommé Venus corbis. Lamarck l’a- vait placé parmi les Lucines. M. Cuvier éta- blit un genre avec cette espèce qui offre, en effet, des particularités faciles à saisir : il la laissait près des Lucines, comme La- marck l’avait fait avant lui. J'ai été assez heureux pour retrouver un animal de cette espèce parfaitement bien conservé, parmi les collections faites aux îles des Amis, par- M. Quoy, et que cet habile zoologiste n’a pas eu le temps d'étudier ; du moins iln’en a pas parlé dans la relation du voyage de l’Astrolabe. Ge moliusque n’a aussi qu’une seule branchie de chaque côté de la masse viscérale, el j'ai pu vérifier cette même conformation sur un second individu rap- porté des îles Fidgy. Cependant la structure de son pied, non percé, le distingue des animaux des Lucines. On avait pu croire, par la seule compa- raison des coquilles, que les ongulines avaient des aflinités avec les Lucines. Nous counaissons le mollusque de ce genre par la bonne description anatomique faite et publiée par M. Duvernoy. Comme cet habile anatomiste y a trouvé quatre lamelles bran- chiales, on ne peut donc admettre de rap- prochement entre les ongulines et les luci- nes. Mes recherches confirment ainsi les rapports que M. Duvernoy a saisis entre les Ongulines et les Mytilacés. Iérésulte donc de l'observation que je présente aujourd'hui, que les Lucines et les Corbeilles diffèrent de tous les mollus- ques acéphales par un caractère saillant, Savoir : qu’il n'ont de chaque côté du pied et des viscères qu’une seule branchie. 1114 Puisque j'ai vérifié ce fait sur des ani- maux habitant la Méditerranée, les côtes d'Afrique, les mers des Antilles, celles du Brésil et celles de l'Inde, on est conduit à l'admettre comme un fait général chez les animaux de cette famille ; on ne peut le re- garder comme un simple exception, ce que l'on aurait été tenté de se demander si je n'avais observé qu'un seul individu, ou peut-être même qu'une seule espèce de Lu- cine. Cette grande exception n’est pas la seule que présentent les Lucines: l'orifice de la bouche est très-petit, entouré de deux fai- bles et minces replis de la peau, qui ne se voient qu'avec la plus grande attention : ce sont des rudiments de lèvres. Mais ce qu’il y a de plus remarquable, c’est que les palpes labiaux manquent tous quatre. On peut croire qu’il y en a des ves- tiges chez l’auimal de la Corbeille. Poli a donné une figure fort reconnais- sable de son Loripes, ou du Lucina lactea. On voit qu'il n’a été préoccupé dans ses re- cherches que de la singularité du pied de l'animal, car il a représenté les branchies couchées à droite et à gauche des viscères, sans faire attention à l'exception si remar- quable du nombre des lames. Comme M. Cuvier n’a parlé du Loripes que pour véri- fier les remarques de l’anatomiste napoli- tain sur le pied de ce mollusque, on con- çoit comment il n’a pas signalé l’absence d’une paire de branchies. Je dois d’ailleurs ajouter que le Zucina lactea, observé par ces maîtres habiles, est un tout petit mollus- que qui n’a que 1 à 2 centimètres de dia- mètre, tandis que j'ai eu le bonheur d’a- voir à examiner des lucines qui ont 5 à 6 centimètres de diamètre; l’observation a donc été fort aisée, et une fois que j’ai con- nu la possibilité de l’existenee d’une seule lame branchiale dans les Lucina jamaicen- sis et Lucina tigerina, il m'a été facile de constater la même organisation sur les plus petits individus du Lucina lactea de la Mé- diterranée. La conformation du pied de ces mollus- qnes qui avait attiré l'attention de Poli est fort singulière, mais cet anatomiste ne Va pas fait connaître complétement; elle mérite cependant d’être signalée. Ce pied est un cylindre charnu, replié sur lui- même pour se-cacher entre les lames du manteau du mollusque, car il a souvent plus de deux fois la longueur du diamètre de l'animal. Quand il n’est pas contracté, il devient beaucoup plus long. Ce qu’il pré- sente de très-remarquable, c’est qu'il est creux dans toute sa longueur, et que ce tube s'ouvre directement et largement dans les lacunes de la cavité viscérale. J'ai cons- taté ce fait en suivant le canal dans toute sa longueur, soit en le fendant, soit par des injections. Gelles-ci ont rempli les lacunés de la masse viscérale, et j'ai cru voir des traces de vaisseaux injectés. Or, si l’on se rappelle les observations que M. Milne Ed- wards @L moi ayons communiquées sépa- rément où en coinmun à l’Académie sur la circulation des mollusques et sur les larges communications existantes entre la cavité viscérale el les vaisseaux sanguins des acé- phales, on ne sera pas élonné de ce résul- tal. Mais il y a ici un fait nouveau, très-es- sentiel à faire remarquer à cause de son importance pour la physiologie des mollus- ques; c'est que les cavités intérieures qui contiennent le sang sont mises, par le canal du pied des lueines, en libre communica- tion avec l'élément ambiant. Le cœur et ce 1445: ; que j’ai pu voir des autres viscères sur ces: animaux conservés dans l'alcool, ne m'ont paru présenter rien de remarquable. Il résulte donc de cette courte notice, à laquelle je me borne aujourd'hui, qu’il y a : ma;ntenant : 1° Une famille entière de mollusques acé- phales qui n’ont. qu'une seule lame bran- chiale de chaque côté du corps ; 2° Que cette famille comprend les genres lucine et corbeille ; 3° Que le pied des animaux des corbeilles est très-peu étendu, comprimé et non per- foré ; l° Que le pied des lucines est en même temps un tube musculaire creusé dans toute son étendue, et communiquant avec l'intérieur du corps; | 5° Que par l’ouverture du pied des Luci- nes il y a une communication entre le sys- tème sanguin et l’eau dans laquelle vivent ces mollusques, par l'intermédiaire des la- cunes dans lesquelles s'ouvrent l’un et l’au- tre système. 233 }QO ù WA) JUL 29 } 1159 lation, qui porte le cachet caractéristique de celte influence, le ferait reconnaitre d’u- ne manière assez nelle, assez précise pour ne pouvoir pas en douter. br La population de Nice présente en effet cetle physionomie impressionnable, mobi- le, vive qui se remarque dans certaines po- pulations de l'Italie. On: voit aisément que le Système nerveux jouit dans ces natures d'un surcroît d'activité qui ne se retrouve pas sous un cielbrumeux et dans les pays septentricnaux, La chaleur détermine, déve- loppe l’activité du système nerveux: mais lorsque celte impression domine, l’activité nerveusese combine avec un caratère d’in- dolence, d'abandon qui se voit quelquefois aussi dans certaines régions de la Péninsu- le. Toutefois, quand l'atmosphère est chan- geante, qu’il y a upe certaine mobilité dans la Constitution, l'organisme des habitants devient l’expression du milieu dont il re- çoit les influences. Et voilà pourquoi les populations qui vivent sous un ciel à Ja fois riant et Capricieux, qui passent subitement. de Ja sensation d’une haleine fraîche et douce à celle d’une sorte de tempête at- mosphérique ; voilà pourquoi ces popula- tions ont des mouvements si vifs et une physionomie si mobile qu’elle devient leur caractère dominant aux yeux de l’observa- teur, Sans doute les malades délicats, ceux qui souffrent de la poitrine, ne doivent pas se trouver bien deces bizarreries. Mais Ni- ce est un des climats les moins inconstans de notre Europe, et il mérite donc de COMp- ter parmi ceux sur qui s'arrêtent les préfé- rences. Il y a d’ailleurs dans tous les lieux quelque salubres qu’ils soient, quelque hy- gléniques qu'ils paraissent, des conditions contraires aux, maladies {qu'ils semblent pouvoir guérir. Il serait difficile de mettre Nice en dehors de la règle générale. Le vicomte À, de LAVALETTE. EEE l'AITS DIVERS. Dans la dernière séance de Ia société indus- trielle de Mulhouse, M. Jean Zuber fils, de Rixheim, a fait connaître qu’en Suisse, où le