^r-ik4 '■M^.^: \ ^st -^vs»: ■"■ -**^' >»v'. -••.^•'•v>> ^*-"';^^^,/.vV VJi*- vv4-ir Av»T- : -tvJT^ . Ji 7e SÉRIE. 10 Février 1900. LE BOTANISTE Directeur: M. P.-A. DANOEARD Professeur de Botanique A LA Faculté des Sciences de l'Université de Poipgîfs f| O T A '- 1-2 FASCICULES SOMMAIRE 1» F. -A. Dangeard. — L'organisation elle développement du Colpodella Pugnax, avec 1 PI. 2" P.-A. Dangeard. — Structure et commnnications protoplasmiques dans le Bactridium flavum, avec 1 PI. 3" P -A. Dangeard. — Etude de la Karyokinèse chez VAmœba /lyalina Sp. nor. avec 1 PI. 4° P.-.\ Dangeard. — Note sur na nouveau parasite des Amibes. PRIJCÛE L'ABONNEMENT A LA SÉRIE DE SIX FASCICULES 16 francs pour la France. — 18 francs pour l'Etranger DIRECTION : 34, Rue de la Cbalne, POITIERS LONDRES DUL.\U ii C° Soho Square, 37 PARIS J.-B. BAILLIÈRE BERLIN Rve Hautefeuille, 19 fRIEDLÂNDER k SOHN N. W. Carlstrasse, 11 LE BOTANISTE LE BOTANISTE Directkur: M. P.-A. DANGEARD Professeur de Botanique A LA Faculté des Sciences de l'Université de Poitiers SEPTIEME SERIE 1900 PRIX DE L'ABONNEMENT A LA SÉRIE DE SIX FASCICULES 16 francs pour la France. — 18 francs pour l'Etranger A LA DIRECTION, 34, RUE DE LA CHAINE POITIERS ET CHEZ TOUS LES L I D R A II! E S L'ORGANISATION ET LE DÉVELOPPEMENT DU COLPODELLA PUG Par P. -A. DANGE Le Colpodella pugnax est un flagellé parasite des Chlamydomonas : il a été étudié par Cienkowski qui nous a fait connaître son genre de vie très particulier (1). Les zoospores sont en forme de croissant : leur longueur est de 12 (J. environ; elles ont un flagellum terminal; une vacuole contractile se trouve dans la partie concave du corps ; ces zoospores, qui sont incolores avant la nutrition, se fixent sur le Chlamydomonas pulvisculus, perforent la membrane de cette algue et absorbent le contenu vert de la cellule; elles reprennent ensuite leur liberté et, à un moment donné, elles s^arrêtent et se transforment en un sporange semblable à celui des Monadinées zoosporées ; les zoospores s'organisent autour des résidus provenant de la digestion; elles sortent ensuite renfermées toutes ensemble dans un sac dont la paroi se détruit pour les mettre en liberté. Cienkowski a rencontré en outre dans le développement de cette espèce des kystes à double membrane dont il n'a pu obtenir la germination. _^ (1) Cienkowski : Beitràge zur Kenntniss der Monaden (Max Schultze's rT-|Archiv, I). CD co CD 6 P.-A. DANGEARD On s'est borné en général à reproduire la description précédente dans les traités généraux (1) et les ouvrages de classification (2), sans y ajouter aucune nouvelle indi- cation de localité, ce qui pourrait faire supposer que l'es- pèce en question n'a été rencontrée qu'une fois. Nous devons cependant mentionner une observation de Sorokin qui aurait trouvé le Colpodella pugimx à Tachkend (3) ; il se rencontrait sur des algues unicellu- laires que l'auteur n'a pu déterminer. D'après Sorokin, la monade rejette ses résidus nutritifs sous forme de boules ou de taches vertes ou brunes : lorsqu'elle s'enkyste un peu plus tard, on ne voit pas de résidu nutritif dans le kyste de repos. Or, on n'observe jamais dans les Colpo- delles aucun rejet des résidus de la digestion : ceux-ci restent au centre du sporange; ces mêmes résidus se voient avec la plus grande facilité dans les kystes de repos ; l'organisme rencontré par Sorokin n'est donc pas d'une façon certaine le Colpodella pugnax. D'ailleurs, il s'est produit à propos de ce Flagellé une controverse curieuse : plusieurs observateurs ont cherché à identifier le Colpodella. pugnax avec des espèces du genre Bodo. Ainsi Stein représente sous le nom de Bodo caudatus (4) le développement d'un organisme qui, d'après lui, est iden- tique au Colpodella pugnax ; les différences entre sa des- cription et celle de Cienkowski sont cependant considé- rables. Le Bodo caudatus possède deux flagellums insérés à la partie antérieure du corps, un peu latéralement ; l'un (1) Zopf : Die Pilzthiere oder Schleimpilze (Handbuch der Botanik de Schenk, 3, 2« partie, p. 116), (2) Saccardo : Syllo^e Fungorum, vol. VII, pars I, p. 460. (3) Sorokin : Aperçu systématique des Chytridiacces. (Archives bo- taniques du Nord de la France, Paris, 1887, p. 9). '(4) Stein: Der Organismus der Infusionsthiere ; III Abth, 1 Halfte, Tafel II, Leipzig, 1878. DÉVELOPPEMENT DU COLPODELLA PUGNAX 7 est dirigé en avant, l'autre est traîné à l'arrière ; cette es- pèce possède une bouche suivie d'un œsophage; elle se nourrit soit de Vibrions , soit de Chlamydomonas, soit même d'Infusoires (Colpoda. cucullus) ; Stein a vu un spO' range contenant six embryons. Klebs comprend d'une manière différente le Bodo ca.u- datus (1) ; il signale la présence d'un sillon ventral qui n'a été vu ni par Stein, ni par Saville-Kent (2) ; l'ingestion des Bacilles ne se fait pas entre les deux flagellums, ainsi que le représente Stein, mais bien un peu au-dessus : l'espèce se nourrit également de Bactéries et de Microc- coques, plus rarement de Chlamydomonadinées ; dans ce dernier cas, la cellule verte est introduite dans le proto- plasma et non vidée de son contenu par aspiration. Le sporange vu par Stein appartiendrait à une autre espèce, car Klebs a suivi le mode de reproduction : c'est une simple division longitudinale. Les individus finalement peuvent, dans les cultures, s'arrondir en se contractant, sans qu'on puisse distinguer de membrane spéciale. Si Klebs ne cherche pas comme Stein à identifier le ColjDodella pugnax au Bodo caudatus , son opinion est cependant que le Colpodella est probablement une espèce du genre Bodo (3). Les détails qui précèdent montrent suffisamment l'in- térêt qui s'attache à une étude détaillée et complète du Colpodella pugnax. ÉTUDE DU COLPODELLA PUGNAX. Cette espèce n'est pas très rare, comme on serait tenté de le croire à la lecture des ouvrages qui traitent des (1) G. Klebs : Flagellatenstudien I et II (Zeitschr. f. wiss. Zoolog. Bd.LV, Heft2-3, p. 314). (2) Saville Kent : A Manual of Infusoria, London, 1880-1882. (3) Am wahrscheinlichsten ist mir, dass Colpodella pugnax eine besondere Bodospecies ist, loc, cit., p. 313. 8 P. -A. DANGEARD Flagellés; nous la considérons même comme assez com- mune ; mais elle passe facilement inaperçue. C'est ainsi que pendant fort longtemps, au cours de nos recherches sur les organismes inférieurs, nous avons rencontré ces kystes dans nos cultures sans parvenir à en connaître l'origine : il a fallu que notre dernier travail sur les Chlamydomonadinées nous mit en présence de véritables épidémies causées par ce Flagellé; nous avons fini alors, non sans peine, par reconnaître le Colpodella, pugnax. L'espèce une fois déterminée, rien n'est plus facile de la retrouver. Cienkowski la signale comme parasite du Chlamydomonas pulvisculus ; elle attaque sans doute plus ou moins toutes les espèces de ce genre : nous avons fait l'étude qui suit avec une culture de ChlamydomoncLS Dilli (1) ; d'autre part, nous avons vu des Colpodelles sur le Chl. Reinhardti. D'après les observations de Stein et de Klebs, les es- pèces du genre Bodo, comme le Bodo caudatus, se nour- rissent de Vibrions, de Çhla.rnydomonas, etc.; or, nous n'avons jamais vu \e Colpodella pugnax s'attaquer à d'au- tres celjules que celles des Chlamydomonas ; si la chose se produit, elle doit être peu fréquente. Notre étude comprend : A) Organisation et structure des zoospores ; B) Mode de nutrition ; C) Formation des spo- ranges ; D) Formation des kystes ; E) Affinités et place dans la. classification. A) Organisation et structure des zoospores. Les zoospores, avant la nutrition, sont incolores : sur le vivant, le protoplasma paraît granuleux ; après fixa- tion, il se montre aréole, lorsqu'on l'examine dans le (1) P.-A. Dangeard; Mémoire sur les Chlamydomonadinées {Le Bota- niste, 6 série). DÉVELOPPEMENT DU COLPODELLA PUGNAX 9 baume de Canada ; l'iode permet de se rendre compte que les aréoles sont remplies par des grains d'amidon (fig. 1, 3, PL I). La forme générale des Colpodelles est celle d'un crois- sant: il est nécessaire toutefois de remarquer que le corps est susceptible de déformations amiboïdes et qu'il peut ainsi se présenter avec un contour réniforme, ovale ou elliptique ; le flagellum inséré à l'arrière est sensi- blement de la longueur du corps. L'organisation générale est beaucoup plus compliquée que ne l'avait soupçonné Cienkowski : pour l'observer, il ne faut pas s'adresser aux jeunes zoospores qui vien- nent de sortir du sporange ; il faut choisir de préférence les individus plus âgés qui ont déjà absorbé une plus ou moins grande quantité d'aliments. Beaucoup de ces individus montrent nettement à la partie ventrale un sillon qui divise le corps suivant l'axe longitudinal, en deux parties (fig. 5, 8, PI. II); ce sillon ne se présente pas toujours avec la même régularité, ni avec la même dis- position ; en général, il est plus large à Favant et il s'at- ténue à Tarrière. C'est dans ce sillon, dans cette échancrure ventrale que se trouve la bouche ; elle est située vers le tiers antérieur du corps (fig. 5, PL I) ; si les circonstances sont favorables, on peut distinguer une sorte de canal qui conduit dans une cavité arrondie, une sorte d'oesophage. La surface des zoospores n'a pas de membrane à dou- ble contour ; le périplaste n'en possède pas moins des propriétés spéciales de résistance à l'action des réactifs ; ainsi les colorants pénètrent difficilement dans le proto- plasme, et, d'autre part, l'alcool n'enlève que très lente- ment la coloration verte des zoospores due à la chloro- phylle ingérée ; il nous est arrivé de retrouver cette sub- stance après une longue fixation et après les nombreuses manipulations qu'exige le montage au baume de Canada, 10 P.-A. DANGEARD Le cytoplasme forme des mailles nombreuses très régulières : il est facile de se rendre compte qu'il s'agit en réalité d'aréoles renfermant chacune un grain d'ami- don. Lorsqu'on colore avec le violet de gentiane et la safranine, le cytoplasme reste bleu, alors que le noyau est rouge ; on obtient ainsi, avec cette double coloration, des préparations très belles et très démonstratives; le réseau de cytoplasme a ses trabécules d'une grande finesse. Le noyau est relativement assez gros ; il se teint le plus souvent d'une manière uniforme ; sa substance est homogène et chromatophile. Nous avons examiné des centaines d'individus, et cependant nous n'avons réussi qu'une ou deux fois seulement à distinguer dans le noyau quelque chose qui ressemblait à un nucléole : par- tout ailleurs, il ne montrait aucune différenciation appré- ciable ; le fait nous a d'autant plus étonné que l'absence de nucléole est chose relativement rare. Il est possible que la structure homogène du noyau ne soit qu'appa- rente : le nucléoplasme, en se chargeant de chromatine, masque le nucléole. Le noyau se trouve vers le milieu du corps et assez rapproché de la surface (fig. 5,7, PI. I) : si l'on examine les zoospores par leur face ventrale, on remarque que le noyau est un peu en dehors de Taxe longitudinal ; son contour est arrondi ou elliptique. Nous pouvons déjà formuler un certain nombre de con- clusions : 1° Il ressort nettement de cette description que le Colpodélla pugnax Cienkow. ne peut être identifié avec le Bodo caudatus Stein ; les différences entre les deux espè- ces portent principalement sur le nombre et la disposition des flagellums ; le Colpodélla pugnax ne possède qu'un flagellum qui est inséré à la partie postérieure du corps ; le Bodo caudatus, comme les autres espèces du genre, a deux flagellums qui sont insérés à la partie antérieure DÉVELOPPEMENT DU COLPODELLA PUGNAX 11 du corps : on peut donc affirmer que le Colpodella pugnax ne peut rentrer dans le genre Bodo. 2° Le protoplasma, dans les espèces du genre Bodo, est plus ou moins réfringent, plus ou moins homogène ; mais si nous nous reportons au mémoire de Klebs, nous constatons qu'on n'y a jamais signalé la présence d'ami- don ; or, nous avons vu qu'il existe de nombreux granules amylacés dans le cytoplasme du Colpodella pugnax : c'est là un fait digne de remarque, surtout si l'on consi- dère que l'amidon ne se rencontre que chez un petit nombre de Flagellés incolores, comme le Polytomauvella et le Chilomonas Paramœcium. 3° L'existence d'un sillon ventral et d'une bouche chez le Colpodella pugnax ne permet pas de conserver plus longtemps cet organisme dans les Monadinées zoosporées, au voisinage des Pseudospova ; d'autres raisons tirées du développement viendront confirmer cette manière de voir. 4° La présence d'un noyau est indiquée pour la première fois dans cette espèce ; sa structure, autant qu'il a été possible d'en juger, n'est pas vésiculeuse comme celle du noyau de la plupart des Flagellés ; le nucléoplasme est chargé de chromatine et l'ensemble du noyau est éry- throphile. Nous notons l'érythrophilie du noyau des Colpodelles sans en tirer aucune conséquence ; ainsi que l'a constaté récemment Rosen (1), nous ne savons encore rien sur les causes qui amènent la cyanophilie ou l'érythrojohilie du noyau. Strasburgera bien, il est vrai, essayé d'expliquer la cyanophilie : cette réaction serait liée à une mauvaise nutrition de la cellule ou au faible intervalle de temps qui sépare le noyau à l'état de repos du noyau à l'état de divi- sion; plusieurs des faits signalés par Rosen semblent con- (1) Rosen : Beitrâge zur Kenntniss der Pflanzenzellen, III (Beitr. z. Biol. d. Pfl., VII). 1^ P.-A. DANGEARD tredire cette manière de voir ; chez les Colpodelles, l'éry- throphilie coïncide certainement avec une nutrition extra- ordinairement active et abondante. 5° Le périplaste possède des propriétés d'élasticité et de résistance aux réactifs colorants plus développées que chez n'importe quel autre Flagellé. B) Mode de nutrition. Le mode de nutrition des Colpodelles est particuliè- rement intéressant ; ces parasites ont fréquemment une taille plus faible que les algues qui leur servent de nour- riture ; cependant nous voyons tout le protoplasme des Clilamydomonas passer rapidement à l'intérieur du para- site ; celui-ci augmente de volume d'autant, montrant ainsi une aptitude spéciale d'extension du corps qui est déjà pour nous étonner ; cette augmentation brusque de grosseur n'est d'ailleurs possible que par suite de l'ab- sence d'une membrane propre; nous ne connaissons guère parmi les organismes inférieurs, que les Acinétiens qui présentent dans leur nutrition quelque chose d'analogue, mais à un degré moindre. Le parasite, à la recherche de l'aliment, se déplace d'un mouvement saccadé : lorsqu'il a trouvé un Chlamydomonas à sa convenance, il s'arrête brusquement, comme sous l'influence d'une décharge électrique, et il se fixe solide- ment sur sa victime ; l'absorption des aliments ne tarde pas à se produire. Le phénomène est assez facile à suivre avec les zoos- pores incolores (fig. 9, 12, PI. I) : après la fixation, elles s'agitent quelques instants, pendant lesquels elles perforent la membrane de l'algue ; au bout de trois ou quatre minutes environ, le contenu vert du Chlamydo- monas commence à pénétrer dans le protoplasme du parasite ; la zoospore, pendant l'ingestion, continue sou- vent à s'agiter ; elle peut même, avec son flagellum qui DÉVELOPPEMENT DU GOLPODELLA PUGNAX 13 persiste, prendre un point d'appui sur la membrane de l'algue ; lorsque tout le contenu de celle-ci est absorbé, la Colpodelle parait entièrement verte ; elle se détache alors, son corps éprouve des déformations amiboïdes, il s'arrondit presque pour revenir ensuite à un contour réniforme(fig. 2, PLI); la zoospore reprend ensuite son mou- vement saccadé et se met en quête d'une nouvelle proie. Les Colpodelles, ainsi rendues vertes par la nutrition, se distinguent assez difficilement au milieu des algues d'une culture ; en se fixant sur les Chlamydomonas, elles donnent naissance à certains aspects que l'on pourrait confondre facilement avec des conjugaisons de gamètes ; il suffit pour s'en convaincre de jeter un coup d'œil sur les figures (13-20, PI. 1); la ressemblance, qui n'est que temporaire, bien entendu, est souvent frappante. C'est l'observation de l'un de ces cas qui nous a éclairé la première fois sur la véritable nature des Colpodelles ; deux de ces Flagellés étaient fixés sur une cellule d'algue encore intacte ; au bout de cinq minutes, le protoplasme commen- çait à se retirer de la paroi aux deux extrémités, et bientôt nous le voyions passer en entier dans les deux parasites ; ces derniers se détachaient alors de la membrane vide et reprenaient leur mouvement (fig. 16-18, PI. I). Le sillon ventral et la bouche sont difficiles à distinguer sur les individus vivants; on voit cependant avec un peu d'attention que c'est par sa face ventrale que la Colpodelle aborde l'algue; cela est visible lorsque les deux cellules sont placées parallèlement ou à peu près ; on serait parfois tenté de croire que la bouche se trouve exactement à la partie antérieure du corps (fig. 13, PI. I); la difficulté de déterminer exactement sa place vient de la facilité avec laquelle le corps de la zoospore se déforme ; nous savons par l'étude des zoospores fixées et colorées que cette bouche se trouve à une faible distance du sommet (fig. 5, Pi. I). 14 P.-A. DANGEARD Lorsque les zoospores se remettent en marche, après avoir ingurgité tout le contenu d'un ChlamydomonsLS, on aperçoit fréquemment de profil une sorte d'échancrure ventrale qui persiste (fig. 2, 4, PI. I). Ce mode de nutrition que nous venons d'étudier sur le vivant soulève plusieurs questions intéressantes. 1° Il semble que la Colpodelle tue, par un procédé quelconque, le protoplasme de l'algue avant de l'absorber. Nous avons vu qu'au moment du contact du parasite et de l'hôte, il se produit une sorte de décharge électrique; nous ne connaissons pas la nature exacte du phénomène, mais il rappelle beaucoup la fixation brusque d'un Infu- soire par letentacule d'un Acinétien; tandis que les Çhlamy- domonas attaqués par une Chytridinée continuent de se mouvoir normalement, ceux qui portent des Colpodelles sont toujours immobiles ; du moins,'la chose se passait de cette façon dans nos cultures. Qu'il s'agisse d'une sorte de décharge électrique ou d'un poison stupéfiant, l'effet est le même : le protoplasma de l'algue rendu inerte ne peut offrir aucune résistance à l'acte de déglutition qui va suivre. 2° Deux hypothèses peuvent être faites au sujet du mode de nutrition : on peut admettre que le contenu de l'algue est attiré par une forte aspiration à l'intérieur du para- site; on peut supposer également qu'une partie du protoplasme de la Colpodelle passe dans la cellule du ChlamydomonsLS pour en englober le contenu et l'attirer ensuite au dehors. Cette dernière hypothèse est rendue peu vraisemblable déjà par le fait que les zoospores du parasite sont souvent beaucoup plus petites que l'algue; leur volume ne semble pas diminuer pendant les premiers instants de la fixation ^ des observations histologiques pouvaient cependant seules permettre de trancher la question. Nous avons fait de nombreuses préparations en vue de DÉVELOPPEMENT DU COLPODELLA PUGNAX 15 colorer des individus aux divers stades de la déglutition ; les résultats sont concordants: à a,ucun moment le proto- plasm,a, du parasite ne pénètre dans la cellule du Chlamydo- monas ; il ne fait que perforer la membrane, sans doute au moyen d'une espèce de ferment digestif, pour se mettre au contact de l'aliment ; puis la déglutition commence ; nous en avons reproduit plusieurs aspects. Dans la fig. 21, PI. I, on voit une Colpodelle fixée sur un Chlamydomonas ; son cytoplasme est nettement alvéolaire en grande partie; àl'avant, on distingue cependant du cyto- plasme un peu plus coloré et sans structure apparente ; à la limite des deux, se trouve le noyau; l'algue est déformée ; son noyau semble avoir subi un éclatement ; il n'a plus de contour net et les granules chromatiques sont dispersés en amas irréguliers ; le chromatophore conserve sa structure alvéolaire et le pyrénoïde est assez rapproché de l'endroit de succion. La fig. 23, PI. I, est aussi démonstrative ; une partie du chromatophore de Talgue a déjà pénétré dans la Colpo- delle; elle est entourée au contact par du protoplasma chromatique sans structure; celui-ci contient une grande vacuole ; le reste du cytoplasme est alvéolaire et renferme le noyau. La fig. 24 représente un stade analogue; on y voit également une large vacuole ; le noyau de l'algue est complètement désagrégé. Enfin la fig. 25 représente la dernière partie du phé- nomène. Dans cette déglutition, le cytoplasme de l'algue semble presque toujours être absorbé en dernier lieu ; nous avons dit précédemment qu'il était probablement rendu inerte par le parasite, lors de la fixation ; mais il n'en reste pas moins visqueux, ainsi que nous avons pu le constater plusieurs fois ; cette viscosité doit faciliter grandement l'absorption. Le protoplasme de l'algue semble se mélanger au pro- 16 P-A. DANGEARD toplasmadu parasite, et ce dernier se montre tout d'abord assez uniformément coloré en vert ; nous avons trouvé des individus chez lesquels il nous était impossible sur le vivant défaire aucune distinction entre le protoplasma qui venait d'être ingéré et celui de la Colpodelle. Le plus souvent, il existe une grande vacuole digestive centrale ; nous y avons trouvé une fois deux Chlamydomonas, dont l'un possédait encore son chromatophore (fig. 26, PL I) ; en général, cependant, le contenu de la vacuole digestive ne possède plus déstructure figurée; celle-ci a disparu sous l'influence de la digestion, laissant place à une substance semi-fluide, d'apparence homogène, qui est d'abord colorée en vert, puis en jaune ; finalement, la vacuole digestive ne contient plus que de l'eau et un amas de granulations rougeâtres ; la digestion peut même devenir plus complète, car nous avons assez fréquem- ment rencontré des individus chez lesquels la vacuole digestive ne renfermait que de Teau sans aucune trace de granulations (fig. 27, 33, PI. I). Le protoplasme qui entoure la vacuole digestive ren- ferme en abondance des grains d'amidon ; aussi présente- t-il, dans les préparations au baume de Canada, une struc- ture alvéolaire très nette (fig. 21, 26, PL I). Comme les Colpodelles sontdes Flagellés incolores, on doit se deman- der quelle est l'origine de cet amidon ; provient-il direc- tement et sans changement des granules d'amidon contenus dans le chromatophore de l'algue qui sert de nourriture, ou bien résulte-t-il d'une formation nouvelle après digestion ? Nous pensons que les granules d'amidon introduits avec le chromatophore dans le corps du parasite sont l'objet d'une digestion et que les granules de même sub- stance qui se retrouvent abondants au milieu du proto- plasme des Colpodelles sont de nouvelle formation. Il est bien certain que l'amidon qui se rencontre abondamment dans le cytoplasme des Colpodelles, leur DÉVELOPPEMENT DU GOLPODELLA PUGNAX 17 appartient finalement en propre ; ces grains amylacés sont susceptibles de diminuer ou d'augmenter en nombre et en volume. Comme les zoospores conservent pendant leur pé- riode d'activité la couleur verte qu'elles doivent aux algues ingérées, il ne me semble pas impossible que la fonction chlorophyllienne de l'algue puisse continuer à s'exercer dans une certaine mesure au profit des Colpo- delles ; il y aurait là un cas de symbiose post mortem des plus intéressants ; malheureusement la démonstration de cette idée ne semble pas être facile à donner. En résumé, dans ce chapitre, nous avons étudié plus complètement qu'on ne l'avait fait jusqu'ici le mode d'in- gestion des aliments ; nous avons pu suivre, grâce aux méthodes histologiques, les diverses phases du phéno- mène et constater qu'il n'y 0. pas un simple mélange entre le protoplasme de Valgue et celui du parasite ; il se forme une grande vacuole digestive à Vintérieur de laquelle s'opère la digestion. En cela, les Colpodelles diffèrent encore sensi- blement des espèces du genre Bodo : parmi ces dernières, il en est, comme le Bodo edax Kl. et le Bodo celer Klebs, qui absorbent leurs aliments à peu près de la même manière par succion, mais il se produit ensuite un tel mélange que les particules nutritives ne sauraient plus être distinguées à l'intérieur du cytoplasme (1). Fish a constaté la même chose dans le Bodo jaculans ; l'aliment n'est pas inclus dans une vacuole, il se trouve librement au sein du protoplasme dont il suit les mouvements (2). 2» La production d'amidon dans les Colpodelles mérite de retenir un instant l'attention. (1) Die aufgenommene Nahrung wird gleich so im Korper veriheilt, das einzelne Ballen nichtunterschiedenwerdenkonnen, sondern bloss einzelne kùrnchen {Bodo edax). Klebs, loc. cit., p. 312. (2) C. Fish : Unlersuchungen iiber einige Flagellaten und verwandte Organismen (Zeitsch. fur wiss. Zoologie, Bd. 42, 1885, p. 105). 2 18 P.-A. DANGEARD Si nous nous reportons à l'ouvrage de Butschli (i), nous voyons que l'amidon n'a été rencontré, parmi les Flagellés incolores, que chez un très petit nombre d'es- pèces : Chilomonas Paramœcium , Polytoma. uvella. et quelques formes incolores de Chlorogonium et de Carte- via : examinons rapidement dans quelles conditions. Chez le Chilomonas Paramœcium, Butschli a figuré en 1886 une assise amylogène, régulièrement disposée tout autour du corps. Fish admet que les grains d'amidon sont disséminés dans le corps ou rangés en une couche péri- phérique ; en même temps il attribue leur production à des amyloplastes(2); Kunstler pense qu'il s'agit de corpuscules protoplasmiques provenant de la dissociation de la couche vacuolaire renfermant les granules amylacés (3). Nous avons consulté de bonnes préparations de cette espèce, et notre avis est qu'il n'existe point d'amyloplastes ; l'amidon seforme directement au sein du cytoplasme, soit seulement à la périphérie, soit dans tout le corps ; les grains sont de grosseur inégale, leur présence détermine une structure alvéolaire du cytoplasme. Dans le Polytoma uvella, c'est A. Schneider qui a reconnu le premier la nature des granules amylacés ; ils sont le plus souvent exactement sphériques, quelquefois ovales, rarement en forme de bâtonnets (4) ; ils envahissent une plus ou moins grande partie du corps en y déterminant une structure alvéolaire ; il n'existe aucune trace de leucites amylifères. Klebs signale la présence d'amidon dans des formes inco- lores deC/iZorogo?iiumeuc/Uoj'a?n et deCar^eria?7iuifi/iiis (5); (1) Butschli : Protozoa, Leipzig, p. 726. (2) Fish : Loc. cit, p. 82. (3) Kunstler ; Recherches sur la morphologie des Flagellés (Bullet. scient, de la France et de la Belgique, 1889, p. 446). (4) France : Die Polytomeen (Jahrb. f. vv. Bot. Bd. 26, 1894, p. 317). (5) G. Klebs : Ueb d. Organis. einig Flagell. (Unt. Bot. Inst. z. Tubin- gen^ 1883, p. 340 341). DÉVELOPPEMENT DU GOLPODELLA PUGNAX 19 il s'agit très probablement d'espèces appartenant au genre Polytoma,. Enfin, il faut encore aj outer aux deux genres précédents le Chlamydoblepharis brunnea, espèce très voisine des Poly- toma et dont le corps renferme également de l'amidon (1). C'est à tort, pensons-nous, que France cite le Rhabdo- monas incurva comme un Flagellé incolore renfermant des grains d'amidon (2); si on se reporte au mémoire de Klebs, on voit qu'il s'agit de corpuscules de paramylon (3). Les genres Chilomonas et Polytoma OQCupent dans la classification une position spéciale, sur laquelle nous avons depuis longtemps insisté ; immmédiatement au- dessus d'eux, la chlorophylle apparaît avec ses chromato- phores et ses pyrénoïdes ; il se fait une production normale d'amidon provenant de la fonction chlorophyllienne. Dans les deux genres en question, l'abondance des gra- nules amylacés est en raison directe de la richesse du miUeu nutritif; l'espèce est saprophyte ; avec la nutrition holophytique, chez les Cryptomonadinées et les Chlamy- domonadinées, cette nécessité disparait. Ce qui caractérise le genre Colpodella et ce qui lui fait une place à part dans le groupe des Flagellés incolores produisant de l'amidon, c'est qu'il s'agit d'une espèce para- site et non saprophyte; nous n'en connaissons aucun autre exemple actuellement. L'intérêt se trouve encore aug- menté, si l'on songe qu'il n'est pas impossible que la chlo- rophylle ingérée provenant de l'algue puisse encore jouir quelque temps de ses propriétés énergétiques spéciales. C) Formation des sporanges. La formation des sporanges est consécutive de la nu- trition ; c'est lorsque la digestion est terminée que (1) France : Loc. cit. p. 362. (2) France : Loc. cit. p. 318. (3) Klebs, Loc. cit. p. 323. 0(3 p. -A. DANGEARD commence la fragmentation du protoplasma en zoos- pores. Deux cas peuvent se présenter : T le corps de la Colpo- delle s'est arrondi pendant la digestion, et son proto- plasma ne présente plus aucune trace de sillon ventral (fig. 27, 33, PI. I). Le sporange possède alors une membrane qui s'est formée pendant la nutrition ; sous cette mem- brane, le protoplasma forme un anneau d'épaisseur iné- gale qui entoure la vacuole digestive centrale; il a ses alvéoles remplies d'amidon; la vacuole digestive contient un liquide clair et au centre se trouve une pelote de résidus digestifs de couleur rougeâtre; parfois, ces résidus manquent complètement. Le sporange, à ce moment, ne possède encore qu'un seul noyau : celui-ci est situé dans la partie la plus épaisse de l'anneau protoplasmique ; sa structure continue d'être homogène, et malgré tous nos efforts, il nous a été impos- sible de voir exactement le mode de division. Une seule fois nous avons rencontré un noyau qui, sans montrer aucune différenciation interne, s'était séparé en deux moitiés. Le sporange montre deux, puis quatre noyaux, quelquefois huit ; à chaque bipartition, le protoplasme se fragmente également, de telle sorte que la formation des zoospores ne provient pas, comme on le croyait jusqu'ici, d'une fragmentation simultanée du protoplasme (fig. 30, 31, 34,35, 36,38, PI. I). 2° Dans le second cas, le corps de la Colpodelle con- serve sa forme allongée : le sillon longitudinal persiste dans le sporange (fig. 28, 29, PI. I). Cette différence nous permet d'établir le sens ordinaire du cloisonnement, lors de la formation des zoospores. La première division est longitudinale et elle se con- fond avec le sillon ventral : les deux noyaux se placent à droite et à gauche de ce sillon (fig. 28, PI. I) ; la seconde division est perpendiculaire à la première ; il y a ainsi DÉVELOPPEMENT DU COLPODELLA PUGMAX 21 formation de quatre zoospores. Quelquefois, une troi- sième bipartition du noyau se produit et le sporange ren- ferme alors huit zoospores, groupées autour de la vacuole centrale. La fig. 37 indique une exception : elle repré- sente la même zoospore vue en surface et en profondeur ; les deux noyaux se trouvent placés suivant le grand dia- mètre. Le mode de sortie des zoospores a été bien indiqué par Cienkowski : elles quittent le sporange et se dégagent ensuite de la vésicule commune qui les renferme. En résumé: l" La formation des zoospores, dans le sporange, n'est pas simultanée comme chez les Monadinées zoosporées; elle résulte de bipartitions successives. 2° La première bipartition est parallèle à l'axe ; elle est donc longitudinale. Ce caractère rapproche le genre Colpodella. des Flagellés ordinaires. Ces résultats mettent fin à une incertitude qui mena- çait de se prolonger et que Klebs caractérisait de la façon suivante (1) : « Weil Zopf nicht genugend Rucksicht auf die echten Plagellaten genommen hat, hat er auch zu seinen Pseu- dosporen Colpodella Cienkowski gerechnet, obv^rohl gerade die wesentlichste Eigenthiimlichkeit, das Amôbensta- dium, nicht vorhanden ist. Nach Steinistdisese Colpodella eine echte Bodo-Art, welche aber in so fern, noch an die Pseudosporen erinnert, als nach der Nahrungsaufnahme eine Cyste gebildet wird, in welcherdurch simultané Viel- theilung neue Individuen entstehen. Es vi^are von grozer, Wichtigkeit, das dièse Colpodella noch einmal genau untersucht wûrde, damit man weisz, wie eigentlich die Vermehrung vor sich geht, ob hier in der That eine von den anderen Bodonen abweichende Vermehrungsart (1) G. Klebs : Loc. cit. p. 28i. 22 P -A. DANGEARD vorliegt. Dabei ist weniger Werth auf die Thatsache zu legen, dass die Theilung in Cysten geschieht, wass hier und dort bekanntlich bei Ciliaten wie Flagellaten vor- komml; vielmehr handelt es sich um den Nachweis einer simultanem Entstehung zahlreicher Schwarmer, wass bei keiner Flagellate bisher beobachtet worden ist. Auch beziiglich der Organisation des Korpers wiedersprechen sich die Angaben von Stein und Cienkowski. » D) Formation des kystes. La formation des kystes débute comme celle des spo- ranges : on les distingue cependant assez vite de ces der- niers à leur taille plus grosse et à leur membrane plus épaisse (fig. 39, 40, PI. I); la vacuole digestive, qui ren- ferme une masse verte sans structure apparente, est plus ou moins excentrique; à côté, on rencontre souvent une ou plusieurs pelotes de résidus rougeâtres qui corres- pondent aux algues précédemment absorbées. Un peu plus tard, le protoplasme se contracte et il sécrète une seconde membrane à quelque distance de la première (fig. 41 , 44, PI. I) ; l'intervalle compris entre les deux membranes est souvent rempli par une série de couches emboîtées qui se présentent sous l'aspect de stries concentriques. Le protoplasme est rempli de grains d'amidon qui sont globuleux ; au centre du kyste se trouve une tache irrégu- lière de couleur jaune rougeâtre; elle est remplacée plus tard par un gros globule sphérique teinté en jaune; ce globule se décolore et ne montre plus qu'une ou deux taches un peu rougeâtres ; il peut même disparaître. La digestion, dans certains kystes toutau moins, est complète. Les réactifs pénètrent très difficilement à l'intérieur de ces kystes ; le meilleur procédé pour s'assurer que les granules du protoplasme sont de nature amylacée con- siste à tuer ces kystes par la chaleur ; l'iode agit alors DEVELOPPEMENT DU COLPODELLA PUGNAX 23 rapidement ; l'acide osmique, employé dans les mêmes conditions, colore à la longue un certain nombre de globules dispersés dans tout l'intérieur du kyste (fig. 42, PI. I) ; la grosse boule jaune n'est pas modifiée par les deux réactifs précédents ; elle ne contient donc, à ce moment, ni graisse, ni amidon. Chaque kyste ne renferme qu'un noyau; sa structure n'est pas différente de celle que nous avons décrite à propos des zoospores; ce noyau est en général assez rap- proché delà membrane (fig. 44, PI. I). Nous n'avons pas réussi à observer la germination de ces kystes : il est à peu près certain, néanmoins, d'après ce que nous savons d'organismes analogues, que la germi- nation donne naissance à un nouveau sporange. La dimension de ces kystes est relativement considé- rable si on la compare à la dimension des individus ordi- naires ; leur forme est allongée ou sphérique. Ces kystes ont été vus par Cienkowski ; mais leur orga- nisation interne n'était pas connue: la, particularité la plus saillante de cette structure est l'abondance d'amidon ; nous ne connaissons des kystes semblables que chez le Chilomonas Paramœcium et le Polytoma uvella^ deux Flagellés qui établissent la transition aux Chlorophytes ; le premier nous conduit aux Cryptomonadinées ; le second aux Chlamydomonadinées. E) Affinités. Cienkowski a placé le genre Colpodella dans ses Mona- dinées zoosporées, à côté du genre Pseudospora (1). Zopf distingue dans les Monadinées zoosporées trois familles (2) : 1° les Pseudosporées avec les genres Colpo- (1) Cienkowski : Loc. cit. (2) Zopf: Loc. cit. 24 P.-A. DANGEARD ilella, Pseudospora, Protomonsis, Diplophy salis ; 2° les Gym- nococcaceen avec les genres Gymnococcus, Apheiidium, Pseudosporidium, Protomyxa ; 3' les Plasmodiophoreen avec les genres Plasmodiophora et Tetramyxa. En 1887, Zopf décrit deux nouveaux genres : Polyspo- relia, et Endomonas (1); nous avons montré que le pre- mier de ces genres n'était autre chose qu'un Pseudospora, attaqué par le Nuclearia simplex (2). Nous avons également décrit deux nouveaux genres, En- domonadina et Minutulària (3) ; ce sont les représentants les plus petits de ce groupe : les zoospores n'ont guère qu'un il. et le diamètre des sporanges oscille entre 3 et 15 [ji. Ajoutons que Zopf a essayé en 1894 d'enlever le genre Woronina, du groupe des champignons pour le placer dans les Monadinées zoosporées ; ses observations ont porté sur le Woronina, glomerata (Cornu) Zopf qui habite les tubes de Vaucheries \^4). « In der Aufnahme fester Korper mit Hûlfe der Pseu- dopodien und der schliesslich erfolgenden Ausscheidun»- der unverdauten Ingesta, liegt ohne Zwcifel ein deutli- cher Hinweis, dass es sich hier um einen Organismus von ausgesprochen thierischem Charakter handelt. Loc. cit. p. 55.» Ainsi, c'est en s'appuyant sur le mode de nutrition que Zopf cherche à caractériser la nature animale ou végétale d'un organisme inférieur ; il a cru voir chez le Woronina {{) Zopf: Untersuchungen ûber Parâsiten aus derGruppe der Mona- dinen, Halle, 1887. (2) P.-A. Dangeard: Le Polysporella Kutzingii {Le Botaniste, 3« série, p. 209). (3) P.-A. Dangeard: Mémoire sur quelques maladies des algues et des animaux (Le Botaniste, 2» série, p. 230). {i\ Zopf : Ueb einige nied. thierische und pfl. Organismen (Beitr. z. Physiol. uiid Morph. niederer Organismen, Viertes Hefl, Leipzig, 1894). • - t' &' DÉVELOPPEMENT DU COLPODELLA PUGNAX 25 glomerata des amibes et des piasniodes absorbant à leur intérieur le protoplasma vert des Vaucheries; les résidus rougeâtres de la digestion étaient rejetés ensuite à l'exté- rieur. Cela n'est pas pour nous déplaire de voir un savant comme Zopf chercher à s'appuyer sur un caractère dont nous avons le premier signalé la valeur. Dans la circons- tance présente, nous redoutons une méprise; il nous sem- ble bien improbable que le cycle du développement décrit par Zopf appartienne à un même organisme ; si sa des- cription était exacte, nous aurions avec le Woronina une Monadinée zoosporée dont les kystes émettraient leurs zoospores àl'extérieur par le moyen d'un long tube, comme chez certaines Chytridinées ; ce résultat, avant d'être ad- mis, mériterait confirmation. Nos observations sur \q Colpodella pugnax ne permettent pas de conserver plus longtemps cette espèce dans les Monadinées zoosporées : elle diffère de ces dernières par la haute organisation du stade zoospore, par le mode de division du corps à l'intérieur des sporanges. Ces deux caractères et surtout le premier nous permet- tent de dire qu'il s'agit d'un Flagellé proprement dit. Dans les Monadinées zoosporées, le stadezoospore n'offre que peu de durée ; si l'on admet que cette famille des- cend des Rhizopodes inférieurs et en particulier des Vampyrelles, on s'explique la transformation des pseu- dopodes en flagellums, par la nécessité d'une recherche plus active de l'aliment; aussi, lorsque cet aliment a été trouvé, le stade zoospore fait place à un stade amiboïde ou immobile, pendant lequel s'effectue la nutrition ; on peut donc dire qu'à l'origine, la forme à flagellums ou zoos- pore avait une durée éphémère comme chez les Monadi- nées zoosporées, où elle répondait à une nécessité déter- minée. Ces Monadinées zoosporées, comme nous l'avons établi 20 P.-A. DANGEARD depuis longtemps, forment la souche de groupes très dif- férents, comme les Champignons, les Flagellés, etc. Si nous prenons les Champignons, nous voyons que l'é- volution a porté sur le stade de nutrition, celui qui con- duit à la formation des sporanges, sur le thalle en un mot; le stade zoospore est resté ce qu'il étaitdans les Monadinées zoosporées ; il n'a subi aucune modification sensible. Il en est autrement, lorsqu'on considère les Flagellés : l'évolution a porté sur le stade mobile ; la zoospore a aug- menté de volume, son organisation s'est perfectionnée ; elle a acquis une bouche et un rudiment d'appareil diges- tif ; c'est à elle que revient la partie la plus importante du développement. Ce caractère ne peut tromper ; les Colpodelles, par le fait même de la haute organisation de leurs zoospores, sont des Flagellés ; mais il n'est pas facile de fixer leur place exacte dans ce groupe. On est tenté de les rapprocher du genre Bodo à cause du mode d'absorption des aliments, qui est identique dans les deux genres ; il existe aussi un sillon ventral dans le Bodo caudatus ; mais cette dernière disposition est com- mune à plusieurs genres ; on retrouve un sillon semblable et mieux développé dans le Petalomonas vi ediocanellata. St. , le Colponema loxodes St., etc. ; d'autre part, les espèces du genre Bodo possèdent deux flagellums, alors que les Col- podelles n'en ont qu'un ; enfin, ces dernières montrent une grande vacuole digestive centrale, ce qui n'existe pas dans le genre Bodo. A la vérité, ces différences sont peu importantes : tou- tefois, il en existe d'autres qui tendent à faire attribuer une place à part au genre Colpodella. parmi les Flagellés. Ce sont : 1° la production d'amidon ; 2° la formation de zoospores à l'intérieur d'un sporange. Nous avons déjà insisté sur l'intérêt que présente la production d'amidon chez les Flagellés incolores; il se DÉVELOPPEMENT DU COLPODELLA PUGNAX 27 trouve que les deux ou trois genres où on l'a rencontré conduisent directement aux Chlorophytes ; le Chilomonas PararncBcium n'étant pas autre chose qu'un Cryptomo- nas dépourvu de chromatophore et le Polytoma uvella représentant une Chlamydomonadinée sans chloro- leucite. On doit distinguer deux sortes de sporanges ou cystes : dans les uns, le cytoplasme se fragmente simultanément en zoospores, comme la chose a lieu chez les Monadinées zoosporées et beaucoup de champignons; dans les autres, les zoospores proviennent de bipartitions successives comme dans le Polytoma uvella et les Chlamydomona- dinées. La sporulation a été signalée çà et là chez les Flagellés : on Ta décrite dans Oikomonas mutabilis Kent, Heteromita lenSyPoteriodendron petiolatum Kent, Physomonas socialis Kent, Anthophysa vegetans O. F. M., Deltomonas Cyclo- pum (1); mais plusieurs de ces espèces sont sans doute des Monadinées zoosporées ; d'autre part, la sporulation signalée chez d'autres (Anthophysa) n'est que le dévelop- pement d'un parasite analogue, sinon identique au Sphse- rita endogena Dang. La reproduction ordinaire et normale des Flagellés est donc la simple bipartition du corps suivant l'axe ; comme, en dehors du Polytoma uvella, souche des Chlamydomo- nadinées, on ne connaît aucun exemple de sporulation bien étudié, le cas du sporange des Colpodelles prend un intérêt spécial. Le genre Colpodelle est, à notre avis, un Flagellé déjà très différencié ; nous serions assez disposé à en faire la souche des Péridiniens. A la base de ce groupe, on trouve les GymnodiacsBy dont plusieurs espèces sont incolores : d'après Schûtt, (1) Butschli : Protozoa, p. 765-766. 28 P.-A. DANGEARD Cette famille a des afïinités avec les Volvocaceœ (1). Selon Klebs (2), les Péridiniens dérivent des Rhizomastigina. et ils ont des affinités avec les C hroomonadina et les Dicty o- chidœ(3). Voici quelques-unes des raisons qui peuvent être don- nées à l'appui de notre opinion : 1" L'organisation du corps n'est pas très différente si l'on compare un Gymnodinium et un Colpodella, : le sillon ventral de ce dernier s'est complété par l'adjonction du sillon transversal et par l'addition du second flagellum qui s'y trouve placé. 2° lia nutrition s'opère presque identiquement de la même façon dans les deux genres : il existe une bouche ; le protoplasma montre des mouvements amiboïdes lors de l'ingestion: les aliments sont digérés dans une vacuole digestive. On peut consulter à cet égard le travail de Schil- ling (4) et le nôtre (5). Nous devons surtout insister sur la production d'ami- don: d'après ce que l'on sait du ChiLomonas Paramœcium et du Polytoma. uvella, la formation de l'amidon chez les Flagellés incolores précède immédiatement l'apparition des chromatophores ; or, dans le Colpodella et dans les Gymnodinium, il existe de l'amidon, malgré l'absence du chromatophore ; on doit supposer que c'est au degré im- médiatement supérieur que sontapparus les phéoleucites. Enfin, les Péridiniens, comme le Colpodella,, possèdent des sporanges et des kystes à double membrane (6). (1) Engler et Prantl : Die mturl. PfUnzenfamilien ; Peridiniales v. Schiïll, Leipzig, 1806. (2) Klebs : Loc. cit., p. 286. (3) Bor^ert : Ueber Dictyochiden (Zeit. f. w. Zool., Bd5l, p. 629). (4) Schilling: Untersuchungen ûber die thierische Lebensweise einiger Peridineen (Berich. d. d. bot. Gesellsch. 1891). P.-A. Dangeard : La nutrition animale des Péridiniens (Le Botaniste, 3» série, 1892). (6) P.-A. Dangeard La. nutrition animale des Péridiniens. Loc cit. DÉVELOPPEMENT DU GOLPODELLA PUGNAX 29 Malgré les critiques qui ont accueilli nos premiers tra- vaux, personne, à l'heure actuelle, ne nie l'influence qu'ils ont eue sur la question des origines du règne végétal tout entier ; on s'accorde maintenant à reconnaître une orien- tation végétale à tous les groupes inférieurs munis de chromatophores, Eugléniens, Péridiniens, Ghlamydomo- nadinées, Volvocinées ; parmi ces groupes, celui des Chlamydomonadinées a joué dans l'évolution des Chlo- rophytes un rôle prépondérant. PLANCHE I Le Colpodella pugnax Cnk FiG. 1. — Zoospore incolore à sa sortie du sporange. Fm. 2. — Zoospore après la nutrition, avec une échancrure ventrale. FiG. 3. — Zoospore fixée et colorée montrant le noyau. FiG. 4-8. — Zoosporcs montrant divers aspects du sillon ventral et de l'écbancrure buccale. FiG. 9-12. — Diverses phases de l'ingestion d'un Chlamydomonas par une Colpodelie. FiG. 13-20. — Autres aspects. FiG. 21-25. — Etude histologique des zoospores pendant l'absorption de l'algue. FiG. 26. — Individu avec une vacuole digestive renfermant deux Chlamydomonas. FiG. 27-38. — Formation des zoospores dans le sporange. FiG. 39-44. — Enkystement. Le Botaniste 7e Série PL. I JL. organisât ion et le développement du Colpodella pvtfnaa^. STRUCTURE ET COMMUNICATIONS PROTOPLASMJQUES DANS LE BACTRIDIUM FLAVUM Par P.-A. DANGEARD Nous avons rencontré, l'année dernière, sur de vieilles souches situées le long d'un ruisseau à Biard, aux envi- rons de Poitiers, un champignon qui formait de petits buissons jaunâtres ; ces buissons se développaient direc- tement à la surface du bois pourri. De retour au Labo- ratoire, nous nous aperçûmes que l'étude de ce champi- gnon présentait de l'intérêt au point de vue de la structure cellulaire ; grâce à l'obligeance de M. le pro- fesseur Saccardo, il nous fut possible de le déterminer : il s'agissait du Bactridium ftavum K. etSch., un hypho- mycète. Nous étudierons successivement le mycélium et les conidies ; nous décrirons ensuite quelques modifications d'ordre pathologique. !• Le Mycélium. Le mycélium est constitué par de gros tubes qui sont cloisonnés çà et là en longs articles ; chaque article 3 34 P - . DANGEARD renferme une dizaine de noyaux ou davantage (fig. 1, PI. II). Les filaments mycéliens se ramifient à l'intérieur du bois en décomposition ; ils parcourent la cavité des fibres ligneuses qu'ils remplissent complètement ; il se produit de fréquentes anastomoses entre articles voisins ; la communication peut s'établir au travers des ponc- tuations du bois (fig. 1, PI. II). Il est d'ailleurs beaucoup plus facile d'observer ces anastomoses sur le mycélium qui se développe à la surface du support, car ici les filaments sont libres et peuvent être suivis sur une assez grande longueur ; outre les anastomoses latérales que l'on observe en un point quelconque de deux filaments parallèles (fig. 3, PI. II), il en existe d'autres ; certains tubes se recourbent à angle droit et vont se terminer en s'anastomosant à un tube voisin ; ces dernières anasto- moses pourraient être confondues avec de véritables ramifications (fig. 2, PI. II). Les anastomoses entre filaments mycéliens sont com- munes chez les champignons (1) ; parmi les plus intéres- santes, il faut citer celles qui se produisent sur le promy- célium des Ustilaginées ; nous en avons parlé longuement dans un autre travail (2) et Harper est revenu depuis sur cette question (3) ; ces anastomoses méritent une mention spéciale dans le Bactridiuni, par suite de leur formation au travers des ponctuations du bois. Le cytoplasme montre une structure granuleuse lors- qu'on le traite par les réactifs suivants : picro-carmin, 2 heures ; hématoxyline en solution aqueuse, 1 heure ; (1) De Bary : Morphologie und Biologie der Pilze, Leipzig, 1884, p. 2. (2) P.-A. Dangeard : Second mémoire sur U reproduction sexuelle des Aacomycètes (Le Botaniste, 5e série, p. 283). (3) Harper: Nuclear phenomena in certain stages in the deuelopment ofthesmuta (Trans. of the Wisconsin Acad. of Se. Arts and Lett., vol. XII). LE BACTRIDIUM FLAVUM 35 bleu de Lôfler, quelques secondes. Les préparations ainsi obtenues sont de toute beauté ; les granules, tous semblables, sont serrés les uns contre les autres et plongés dans une masse amorphe blanche : ces granules sont colorés en rouge comme les noyaux, mais ils con- servent une teinte plus faible ; nous croyons que l'action de la potasse qui entre dans le bleu de Lôfler, en pro- portion sensible, est pour beaucoup dans cette apparence, car on ne la retrouve pas aussi nette avec la plupart des autres réactifs ; c'est par des exemples de ce genre qu'on voit bien l'inutilité des efforts qui ont pour but d'attribuer au protoplasme une structure particulière et toujours la même ; ceux qui n'auraient vu que des préparations analogues à celles dont nous venons de parler ne pour- raient comprendre qu'on adoptât une autre théorie que celle d'AItmann ; nous avons dit ailleurs ce qu'il fallait penser de la structure du protoplasme et des diverses modifications qu'elle présente (1). Le cytoplasme renferme dans chaque article un certain nombre de vacuoles nettement délimitées et de dia- mètre variable ; cette remarque ne s'applique pas au mycélium qui rampe sur le support ; celui-ci a un cyto- plasme moins dense, et le plus souvent dépourvu de vacuoles (fig. 2, PI. II). Les noyaux se montrent en général comme de simples taches chromatiques ; on parvient cependant à y recon- naître dans quelques cas la structure ordinaire : le nucléole est très petit et se distingue à peine au milieu du réseau nucléaire ou des granulations chromatiques ; nous avons déjà dit que le nombre des noyaux était d'une dizaine par article ; il peut s'élever jusqu'à vingt. Les articles du thalle communiquent ensemble par (t) P. -A. Dangeard : Mémoire sur les Chlamydomonadinées (Le Bo- taniste, 6e série, 1899). 36 P-A. DANGEARD une perforation qui occupe le centre de chaque cloison transversale ; la ponctuation est très nette partout, mais il est beaucoup plus difficile de dire s'il y a réellement perfo- ration dans tous les cas ; nous pensons que ces commu- nications peuvent n'être que transitoires et finissent par s'oblitérer ; nous pourrons d'ailleurs les étudier beaucoup mieux dans l'appareil conidien. 2° Appareil conidien. L'appareil conidien se compose de buissons compacts de conidies ; ces buissons, de couleur jaunâtre, se voient très bien à l'œil nu. On peut les désagréger à l'aide d'une aiguille et observer ainsi sous le microscope les conidies séparées. Les conidies sont des extrémités renflées de filaments mycéliens ; elles sont claviformes dans leur ensemble ; leurs dimensions sont considérables (150 — 190 x 30 — 45 fJ.). Chaque conidie comprend de trois à six articles de longueur inégale (fig. 4, PI. II) ; ordinairement, l'article médian est de beaucoup le plus long. Le contenu des articles varie dans des limites assez grandes, depuis la structure réticulée à larges mailles (fig. 7, PI. Il) jusqu'à la structure compacte et granuleuse (lig. 6, PI. II) ; ces différences existent fréquemment dans les articles d'une même conidie. On peut mettre les gra- nulations en évidence par la méthode qui nous a servi pour le mycélium ; elles sont excessivement régulières et se touchent les unes les autres ; leur coloration va, selon la durée de la déshydratation, du bleu au rouge, comme celle du noyau lui-même. Les noyaux sont beaucoup plus faciles à étudier ici que dans les hyphes ; ils présentent, malgré leur petite taille, toutes les modifications que l'on rencontre dans les éléments nucléaires : ils sont en général arrondis, mais LE BACTRIDIUM FLAVUM 37 leur nature plastique se révèle, lorsqu'ils se trouvent dans un courant protoplasmique ; ils s'allongent alors suivant le sens du contact et prennent la forme de navettes ; le nucléole, très réduit, occupe soit le milieu, soit l'une des extrémités du noyau ainsi déformé (fig. 9, PI. II). Les noyaux ordinaires laissent voir, sous la membrane, soit un fin réseau, soit quelques granulations chroma- tiques ; celles-ci sont au nombre de cinq ou six (fig. 10, PI. II). Les noyaux sont assez régulièrement dispersés dans tout le cytoplasme : les petits articles en comptent sept ou huit, les grands en ont quelquefois jusqu'à trente (fig. 10, PI. II). Afin de pouvoir décrire le mode de division de ces noyaux, nous avons examiné un grand nombre de pré- parations ; dans toutes, les conidies étaient cloisonnées et les noyaux à l'état de repos. Exception doit être faite cependant pour une conidie à un seul article et qui, malgré sa grosseur, ne renfermait qu'une dizaine d'élé- ments nucléaires (fig. 8, PI. II); quatre ou cinq d'entre eux étaient manifestement au stade de la plaque équatoriale ; on distinguait cinq ou six chromosomes placés sur un même plan, et la membrane nucléaire avait disparu ; évi- demment il s'agit d'une karyokinèse analogue à celle qui a été déjà plusieurs fois décrite chez les Champignons (1). Dans quelques conidies, nous avons rencontré des for- mations dont la nature exacte et le rôle nous sont incon- nus ; ce sont des sphères homogènes et denses, dont la grosseur est sensiblement supérieure à celle des élé- ments nucléaires ; quelques-unes de ces sphères sont au contact direct des cloisons transversales, mais d'autres se trouvent au milieu même du cytoplasme (fig. 5, PL IIj. Elles nous ont rappelé des éléments semblables que nous avons rencontrés dans les basides de Polyporus {i) Harper : Kernth. und freie Zellbil. im Ascus (Jahr, f. wiss. Bot. Bd. XXX). 3g P.-A. DANGEARD versicolor en les caractérisant de la manière suivante : « Ces corpuscules sont constitués par un globule de substance homogène qui ne se colore que difficilement par l'hématoxyline ; ils sont entourés d'une zone claire très nette qui les sépare du protoplasma. Leur position rappelle tout à fait celle des centrosomes que nous avons signalés dans l'asque de la Pézize ; ils se montrent au moment de la fécondation et se placent l'un en avant, Tautre en arrière du noyau, à une distance variable, quel- quefois même au contact de la masse nucléaire ; ils disparaissent lorsque le noyau sexuel se divise pour former les noyaux des spores (1) ». Rien n'indique dans le Bactridium que ces corpus- cules puissent être considérés comme des centrosomes ; leur nature et leur rôle restent problématiques ; il s'agit en tout cas d'un élément transitoire, puisqu'il ne se ren- contre que dans certains articles. On trouve également au centre des oosphères dans les Saprolégniacées et les Péronosporacées un corpuscule qui apparaît avant la fécondation et disparaît plus tard ; « au centre des oosphères, se montre dès le début un corpuscule sphérique, formé par une substance homo- gène, se colorant peu ou point par l'hématoxyline ; il grossit peu à peu, devient plus sensible aux colorants ; finalement, il occupe un large espace dans l'oospore. La manière dont il se comporte sous l'action prolongée du chloroforme et de l'alcool démontre sa nature oléagi- neuse (2) .» Wager reconnaît un corpuscule central analogue dans le Cystopus candidus ; mais il critique notre opinion sur sa nature oléagineuse (3). Il est à remarquer cependant (1) P.-A. Dangeard : Mémoire sur la reproduction sexuelle de Basi- diomyceltes (Le Botaniste, 4» série, p. 164-165. (2) P.-A. Dangeaid : Recherches histologiques sur les Chumpignons (Le Botaniste, 2« série, p. 410-141). (M Wager : On the structure and reproduction of Cystopus candidus (Annals of Botany, vol. X). LE BACTRIDIUM FLAVUM 39 que Stevens, qui vient d'étudier avec détail cet élément dans VAlbugo Blitiy incline à penser (1) qu'il est formé par la fusion de gouttelettes de « some oil like substance that has remained undissolved under ail the Ireatment experienced by the préparation. Loc. cit., p. 161 ». Nous voulons simplement montrer par cette citation que la substance constitutive du corpuscule est loin d'être connue ; son rôle ne l'est pas davantage. Stevens cepen- dant propose de lui donner le nom de « cœnocentrum », en vue de caractériser ses caractères morphologiques et peut-être aussi sa valeur physiologique. Nous propo- sons le nom de « cœnosphère » qui ne préjuge rien pour tous ces éléments à caractère transitoire que nous avons découverts dans l'asque des Pézizes, dans la baside des Polypores, dans les conidies du Bactridium, dans les oosphères des Saprolégniacées etdes Péronospo- racées ; une étude spéciale permettra peut-être de leur reconnaître une origine, une structure et un rôle diffé- rents ; pour l'instant, il est commode de les grouper sous une appellation commune. La membrane des conidies est épaissie, et elle parait sensiblement homogène : il n'en est pas de même des cloisons transversales dans lesquelles on distingue trois couches, dont la médiane possède des propriétés diffé- rentes de celles des deux autres. En effet, après une colo- ration au bleu Nicholson, la couche moyenne reste colo- rée en beau bleu, alors que les deux autres ne présentent qu'une teinte verte qui est celle de la membrane d'enve- loppe des conidies (fig. 6, PI. II). Les cloisons transversales sont intéressantes à étudier à un autre point de vue ; comme dans un certain nombre d'autres champignons, ces cloisons se développent sous (i) Stevens : The compound oosphère of Albugo Bliti (Bot. Gazette, vol. XXVIII, 1899). 40 P -A. DANGEARD forme d'un anneau pariétal dont l'ouverture centrale se rétrécit de plus en plus. Dans le Bactridium fiavum, la cloison transversale reste perforée en son centre et les cytoplasmes communiquent librement ; non seulement on peut mettre en évidence le cordon protoplasmique qui traverse la perforation ( fig. 6, PI. II), mais on peut éga- lement se rendre compte d'un courant ascendant, nor- mal ou provoqué, qui se produit dans les conidies grâce à ces perforations. C'est ainsi que dans les préparations, il n'est pas rare de constater qu'une petite partie du cytoplasme d'un article a traversé la perforation pour passer dans l'article supérieur (fig. 6, PI. II) ; il ne s'agit là évidemment, le plus souvent, que d'un phénomène mé- canique produit par l'action des réactifs (fig. il, PI. II) ; mais il est certain que la chose se produit aussi sur le vivant et que, grâce à cette disposition, le cytoplasme venant du thalle tend à s'accumuler dans les articles supérieurs des conidies. On a observé dans un assez grand nombre d'organis- mes pluricellulaires que les divers cytoplasmes commu- niquent entre eux par l'intermédiaire de fins trabécules ; en général, c'est à l'endroit des ponctuations ordinaires, là ou la membrane est amincie, qu'existent les canaux très fins qui donnent passage aux filaments protoplasmiques ; ces filaments atteignent exceptionnellement 3 p. de dia- mètre dans les Thuidium d'après Kienitz-Gerlofl (1); ils sont encore assez gros chez les Fougères, qui consti- tuent ainsi un des meilleurs sujets d'étude pour l'examen de cette importante question (2) En ce qui concerne plus spécialement les Champignons, nous voyons Strasburger signaler la présence d'une ponc- (1) Kienitz-Gerloff ; Die proloplasmsLverb. zw. benachbart. Gew (Bot. Zeit., 1891, p. 1). (2) Poirault : Recherches aua^ sur les Cryptogames vaac, thèse G. Masson, Paris, p. 210. 1,1- nVCTRIDlUM FLWUM 41 tuation très fine au centre des cloisons transversales dans les hyphes de VAgaricus campeatris (1); de chaque côté de la ponctuation existe un petit amas de substance réfringente: de telles ponctuations sont, d'après ce sa- vant, très répandues chez les Basidiomycètes et les Ascomycètes. De son côté, Zopf figure des ponctuations analogues dans l'appareil conidien du Thielavia ba.si- cola (2). Rien n'indique si ces ponctuations sont perforées ou non. Les observations d'Arthur Meyer sont plus complètes : il a reconnu l'existence de communications protoplas- miques dans les hyphes septées de VHypomyces rosellus ; les articles de ce Champignon possèdent de trois à cinq noyaux ; les cloisons sont traversées en leur milieu par un filament simple (3). On a recherché l'origine des communications proto- plasmiques, sans toutefois réussir à l'établir ; il a fallu jusqu'ici se contenter d'hypothèses. Russow pense qu'elles représentent les filaments protoplasmiques qui, lors de la division de la cellule, relient à l'anaphase les deux nou- veaux noyaux. Kienitz-Gerloff a essayé de vérifier cette idée : il a pris comme sujet de recherches le gui {Viscum album) dont les cellules ont des noyaux très gros ; mais ses efforts ont été infructueux. De son côté, Poirault écrit : « Bien que je n'aie pu parvenir à suivre les filaments pro- toplasmiques depuis la phase du tonnelet jusqu'à la cellule adulte, il ne me parait pas possible d'admettre pour les communications une explication différente de celle pro- posée par M. Russow (4). » Lorsqu'on veut rechercher l'origine des communications (1) Strasburger : Das Bot. Practicum, 2« édition, léna, 1887, p. 427. (2) Zopf : Die Pilze (Handbuch der Botanik, Bd. 4, 1890, p. 367). (3) A. Meyer : Das Vorkomman von plasmaverb. bei den Pilzen (Ber. d. deutsch. Bot. Oeaells., Bd.XIX, 1896, p. Î80). (4) Poirault : Loc. cit., p. 42 P.-A. DANGEARD protoplasmiques, il est nécessaire d'établir au moins deux cas nettement différents. 1° Le noyau se divise en même temps que la cellule qui le contient ; les fils achromatiques se multiplient par division ; le diamètre du fuseau augmente ; une plaque cellulaire se forme; c'est à ce premier cas que s'applique l'hypothèse de Russow; mais il ne paraît pas que les nouvelles observations de Strasburger sur la formation de la membrane après la mitose, viennent confirmer cette manière de voir. 2° Les cloisons se forment sans intervention directe des noyaux; il en est ainsi chez les Champignons; où les articles contiennent en général plusieurs éléments nu- cléaires : la division du noyau et la formation de la nou- velle membrane sont indépendantes l'une de l'autre, alors même que la cellule est uninucléée (1). Nous en avons rencontré un bon exemple dans le Sphœrotheca Castagnei au moment de la formation des conidies sur le conidiophore. « Pendant la division, une cloison se produit ; elle débute par un anneau qui gagne en épaisseur de la périphérie vers le centre, ainsi que l'a constaté Harper ; mais ce qu'il n'a pas va et qui présente cependant un grand intérêt, c'est que les deux noyaux peuvent se trouver enfermés dans l'une des deux cellules; la cloison de séparation n'offre plus qu'une large ponc- tuation (fîg. 4, J). On voit alors l'un des noyaux s'engager par l'étroit passage en s'allongeant pour aller regagner son compartiment; le nucléode précède la masse nu- cléaire, ou bien c'est l'inverse qui se produit (fig. 3, K) (2). » L'origine des communications protoplasmiques dans ce second cas ne saurait faire aucun doute, qu'il s'agisse (1) Harper : Ueb. d. Verhalten d. Kerne bei d. Fruchten. einiger Ascomyceteen {Jahrh. f. w. Botanik, Bd. XXIX, 1895, p. 665). (2) P.-A. Dangeard : Secorid mémoire sur la reproduction sexuelle des Ascomycètes {Le Botaniste, 5« série, 1897). LE BACTPIDIUM FLAVUM 43 de cellules à un seul noyau ou d'articles plurinucléés ; la cloison débute par un anneau pariétal qui gagne en épaisseur, laissant au centre une perforation qui maintient la communication entre les deux protoplasmes ; le Bac- tridium flavum, à cause des grandes dimensions de ses conidies, permet d'étudier ce phénomène avec la plus grande facilité ; c'est probablement le meilleur exemple connu à ce jour. 3" Modifications pathologiques. Au cours de cette étude, nous avons rencontré certaines modifications d'ordre pathologique qui sont en relation étroite avec la présence de parasites. Dans certaines conidies, les noyaux se réunissent en un ou plusieurs amas irréguliers ; il y a un ou deux de ces amas par article ; chacun d'eux peut comprendre une vingtaine de vésicules nucléaires pressées les unes contre les autres ; elles ont une membrane beaucoup plus appa- rente qu'à l'état normal ; le nucléole est également plus gros. Le cytoplasme, dans ces conidies, est assez réguliè- rement homogène (fig. 12, PI. II). Nous avons été quelque temps avant de découvrir la cause de ces modifications de la structure ordinaire ; nous avons fini par constater que les conidies en question présentent en quelques points de leur surface des états jeunes d'un parasite qu'il est nécessaire d'étudier sous ses divers aspects. Ce parasite est un champignon dont le mycélium est constitué par des cellules trois ou quatre fois plus longues que larges ; elles ne possèdent qu'un seul noyau (fig. 13, PI. II). Les filaments rampent d'abord à la surface des conidies; c'est à ce moment que l'on observe la formation des ai»as nucléaires ; puis le parasite pénètre à l'intérieur même des articles ; son mycélium se nourrit du cytoplasme et finit par remplir la cavité tout entière : on rencontre alors assez fréquemment, au milieu des filaments du 44 P -A. DANGEARD Champignon, des spores rondes à membrane épaissie (tig. 14, PI. II). Lorsque ces spores sont nombreuses à l'intérienr des conidies du Bactridium, elles donnent à celles-ci l'aspect d'un sporange à plusieurs compartiments ; en effet, le my- célium parasite qui a donné naissance à ces spores est de- venu invisible; rien n'indique alors leur origine étrangère. Si l'on suit leur mode de formation, on voit qu'elles proviennent, à la façon des oïdie-, d'une transformation des cellules du thalle parasite ; comme celles-ci, elles ne possèdent qu'un noyau; le cytoplasme qu'elles renferment est homogène et dense avec une ou deux vacuoles ; la membrane est lisse, sans aspérités ou ornements d'aucune sorte ; malgré son épaisseur, elle ne paraît pas subdivi- sée en plusieurs couches distinctes. Nous avons rencontré plusieurs aspects qui semblent indiquer un bourgeonnement possible des articles du thalle et même des spores (fig. 13, PI. II). Certains faits nous donnent à penser qu'une très grande humidité est nécessaire au développement de ce parasite ; dans les conidies saines, il n'existait aucune trace de bactéries, alors que dans les conidies attaquées, nous rencontrions presque toujours à la surface de la mem- brane des colonies nombreuses d'un Bacille à éléments courts qui s'était développé là abondamment. Les renseignements qui précèdent ne permettent pas d'assigner à ce Champignon une place précise dans la classification ; sa structure l'éloigné des Champignons aquatiques les plus ordinaires, comme les Chytridiacées ; nous le désignerons sous le nom d'Oïdium Bactridiiy ce qui ne préjuge rien sur la place qu'il devra occuper dans la classification, lorsqu'on le connaîtra mieux, tout en rappelant certains détails de son organisation. En résumé, dans ce travail, nous avons appelé plus particulièrement l'attention : LE BAGTRIDIUM FLAVUM 45 U Sur la structure granuleuse du cytoplasme qui se montre fort nettement, surtout dans l'appareil conidien. 2° Sur la présence à certains moments, au sein du cytoplasme, de corpuscules spéciaux analogues à ceux que nous avons déjà signalés dans la baside des Polypores, dans Vasque des PézizeSj dans l'oosphère des Saprolégniacées et des Péronospuracées ; en attendant que leur rôle soit connu, nous avons proposé de les grouper sous le nom de cœnosphères. 3* Sur les communications protoplasmiques qui existent dans le Bactridium flavum, entre les articles du thalle et ceux des conidies ; on ne saurait trouver d'exemple plus démonstratif. 4* Sur des modifications d'ordre pathologique dues à l'action d'un parasite, l'Oïdium Bactridii sp. nov. La structure du Bactridium flavum ^ le grand nombre des noyaux renfermés dans chaque article, permet de supposer qu'il s'agit du stade asexué d'un Ascomycète. PLANCHE II Le Bactridium flavum. FiG. I. — Mycélium développé à l'intérieur du bois pourri ; structure granuleuse FiG. 2. — Mycélium développé à la surface du support. Fia. 3. — Une anastomose entre deux filaments. l'iG. 4, — Une conidie isolée. FiG. 5. — Structure d'une conidie : noyaux et cœnosphères. FiG. 6. — Conidie montrant les noyaux et les communications proto- plasmiques. FiG. 7. — Autre aspect d'une conidie. FiG. 8. — Conidie non cloisonnée avec quelques noyaux en division. FiG. 9. — Noyaux allongés suivant le sens du courant protoplasmique. FiG. 10. — Aspect ordinaire des noyaux. FiG. II. — Passage du cytoplasme au travers des perforations. FiG. 12. — Amas irréguliers de noyaux dans les articles d'une conidie attaquée par VOidium Bactridii sp. nov. FiG. 13. — Cellules isolées du parasite. FiG. li. — Conidie envahie par le parasite qui forme ses spores. i Le Botaniste 7» Série PL. II f-£',- :,■'•■- 'v-C ■■'"■■•-1 '■,'- ' J-<' ■■ '■'■''"''■ i^': ■' Structure et communications protoplasmiques chez le Bactridium flavunp. ÉTUDE DE LA K4RÏ0KINÈSE CHEZ L'AMCEBA HYALINA SF». NOV. Par P.-A. DANGEARD La plupart des auteurs qui se sont occupé de la divi- sion du noyau chez les amibes ont décrit une division directe; cette division, loin de se faire suivant un mode uniforme, comme on aurait pu s'y attendre pour un groupe d'apparence aussi homogène,'présente avec les diverses espèces étudiées des différences notables. Personne n'a songé, il semble, à envisager l'importance de ce fait ; on a cherché plutôt à contester l'existence de ces différences en les attribuant à des erreurs d'obser- vation ; c'est une opinion qui désormais ne pourra plus être soutenue, car nous allons retrouver dans la karyo* kinèse des différences analogues. Jusqu'ici, un seul observateur a réussi à obtenir quel- ques stades intéressants de la karyokinèse dans VAmœba binucleata Grub. (1); nos propres observations sur une autre espèce nous ont permis de mettre hors de doute l'existence d'une division indirecte du noyau chez les amibes, et comme notre description ne correspond que d'assez loin à celle de Schaudinn, il faut en conclure que (1) Schaudinn : Sprach ûber die Theilung von Amœha, binucleata Gr. (Sitz. d, Gesellsch. Nalurf. Freunde, Berlin, 18 juin 1895, p. 130-141). 4 JO P.-A DANGEARD la karyokinèse, de même que la division directe, se produit chez ces êtres, suivant des modes différents. La division directe a été étudiée la première ; c est tout d'abord Greef qui la signale chez son Amœba hrevipes: il décrit une division du corps accompagnée par une simple bipartition du noyau non modifié (1) ; cette observation FlG. 1. — Amœha polypodia. est généralement mise en doute (2) ; puis viennent les belles recherches de Schultze sur la division du noyau de V Amœha. polypodia, (3) ; elles sont devenues classiques. Le nucléole sphérique est entouré d'une auréole claire ; il s'étire dès le début de la division, devient ovale puis prend la forme d'une haltère dont les deux extrémités (I) Greef : Ueber Erdamœben (Archiv. mik. Anat. II, p. 321). (2)Butschli :« ProtozoA » in Bronn's Classen u. Ordn. 1880-82, p. 135. (3) Schultze : Rhizopodensludien (Arch. f. Mikr. Anat., II, 1875). ÉTUDE DE LA KARYOKINÉSE 51 s'éloignent l'une de l'autre et se séparent ; les beaux des- sins qui accompagnent le mémoire de Schultze se trou- vent dans tous les traités généraux de zoologie et d'ana- tomie comparée : ce mode de division a été choisi comme le type de la division directe ou amitose(fig. 1 du texte). Il ne faut pas oublier toutefois que ces recherches avaient été effectuées sur le vivant et qu'il aurait très bien pu se faire que l'emploi des colorants modifiât cette description ; la confirmation de ces résultats est venue de divers côtés (1); c'est surtout Schaudinn qui a le mérite d'avoir donné une démonstration complète : il s'est pro- posé, en effet, spécialement, de montrer, en employant toutes les ressources de la technique moderne, l'exacti- tude des observations de Schultze (2). Les recherches de Schaudinn ont porté sur VAmœba cristaXligera, Grub., espèce rencontrée en abondance dans l'aquarium d'eau de mer de la station zoologique de Ro- vigo. Le protoplasme de l'amibe ne se laisse point diffé- rencier en ectoplasme et endoplasme ; il paraît granuleux jusqu'au bord, mais ce n'est là en réalité qu'une appa- rence due à une fine vacuolisation au sens de Butschli; à l'intérieur des vacuoles se trouvent des inclusions cristallines, d'où le nom de l'espèce déjà étudiée par Mœbius (3). La structure du noyau est caractéristique ; à son inté- rieur, se trouve un nucléole sphérique, très réfringent, mais peu sensible aux réactifs colorants; il est entouré par une zone étroite autour de laquelle la substance nu- (1) Frenzel : Ueber Bedeutung d. amitotischen (directen) Kerntheil- lung (Biol. Central. II, 1891, p. 564. — Butschli : Ueber den Bau der- Bacterien undverw. Organismen. Leipzig, 1890, p. 28. (2) Schaudinn : Ueber Kerntheilung mit nachfolgender Korperihei- lung bei Amœba crislalligera (Sitz. d. K. Preuss. Akad. der Wissens- chaften zu Berlin, 2« série, vol. II, 1894, p. 1029-36). (3) Mœbius : Bruchst. einer Rhizopodenfauna der Kieler Bucht{Abh. d.Konigl. Akad. d. Wiss. zu Berlin, 1888, t. V, p. 26). 52 P. -A. DANGÉARD cléaire forme un anneau très colorable de chromatine; ces diverses parties du noyau sont alvéolaires, comme le cytoplasme ; la chromatine se trouve dans les mailles de la substance nucléaire à l'état de granulations ; aucune trace de membrane n'existe (fig. 2 du texte). 2Vl Fig. 2. — Aviœha cristalllgera. La division, observée sur le vivant, n'offre aucun intérêt, car le noyau se présente alors sous l'aspect d'une simple vésicule sans structure ; il est intéressant toutefois de remarquer que le phénomène tout entier dure à peine une minute ; la division du corps ne suit pas toujours immé- diatement. Nous avons reproduit, fig. 2, d'après Schaudinn, les ÉTUDE DE LA KARYOKINÈSE 53 divers stades de la division du noyau ; on y voit claire- ment comment se comportent le nucléole et la substance nucléaire chargée de chromatine ; aucun doute n'est pos- sible ; il s'agit bien là d'un cas d'amitose ou division directe (fig. 2, I-V6). Remarquons, car la chose a son importance, que dans les observations de Schultze, comme dans celles de Schau- dinn, les diverses parties du noyau se comportent comme le cytoplasme lui-même, lors de la division du corps ; il y a traction en sens opposé des deux moitiés qui consti- tueront les noyaux-filles ; la substance nucléaire et le nucléole possèdent donc une activité propre: rien que cette constatation aurait dû mettre en garde contre le rôle attribué aux sphères attractives dans la karyokinèse. A côté de ces cas d'amitose par étirement nous place- rons d'autres cas d'amitose par cloisonnement. C'est à Griiber qu'il faut attribuer le mérite des premiè- res observations sur ce second mode d'amitose. Ce savant a vu chez VAmœba proteus le nucléole du noyau se séparer en deux parties égales entre lesquelles une nouvelle mem- brane se forme ; c'est suivant cette membrane que se pro- duit la séparation des noyaux-filles (l). Brandt exprime l'avis qu'il n'y a pas lieu de prendre en considération les résultats annoncés par Griiber : le véritable noyau est, d'après lui, une sphère réfringente homogène ; les for- mations étudiées par Griiber ne sauraient être qu'un noyau secondaire, un corpuscule végétatif ou un para- site (2), Griiber lui-même, dans un nouveau travail, regarde la karyokinèse comme le mode normal de division du noyau (1) Griiber : Ueber Kerntheilungsvorgangè bei einigen Protozoen (Zeitschr. f. wiss. Zool. 38, 1883, p. 372-391). (2) Brandt: Kerntheilungsoorgdnge bei einigen Protozoen (Biol. Centr., Ed. III, 1882, p. 389-395). 54 P. -A. DANGEARD des Amibes, sans d'ailleurs apporter de preuves à l'appui de cette opinion (1). Il faut arriver à nos recherches sur le genre nouveau Sappinia (2) pour constater d'une manière indiscutable l'existence d'amitose par cloisonnement. Dans le Sappinia pedata, le noyau comprend une mem- brane nucléaire à double contour très nette et une masse chromatique arrondie séparée de la membrane par un petit espace incolore (fig. 3, A). Le plus souvent, le noyau est en division ; il a pris la forme ellipsoïdale ; la masse chromatique s'est simplement séparée en deux moitiés entre lesquelles une cloison mince se forme (fig. 3 du texte, B, C, F) ; cette cloison se dédouble lorsque les deux nouveaux noyaux s'éloignent l'un de l'autre (fig. 3, D, L) ; quelquefois, mais cela n'a rien dégénérai, chaque masse chromatique présente au centre une petite vacuole. Il est donc bien établi qu'à côté de la division directe par étirement, il en existe une autre par cloisonnement ; si nous proposons ces expressions pour caractériser les deux modes de division directe du noyau, c'est parce que nous y trouvons une très grande analogie avec ce qui se passe dans la cellule pour le cytoplasme. S'il s'agit d'une amibe, en effet, le cytoplasme, pour former deux nouveaux indi- vidus, effectue des tractions en sens opposé, et les deux moitiés se séparent par étirement; s'il s'agit d'une cellule située au sein des tissus, on n'observe plus de tractions ni de mouvements semblables dans le cytoplasme, et la séparation des deux nouvelles cellules a lieu par forma- tion d'une cloison. La division directe du noyau par étirement, qui est très (1) Griiber : Amœbenstudien (Berichte der Naturfors ch. Gesellsch. in Freiburg, 1894, p. 25-34). (2) P.-A. Dangeard : Contribution à l'élude des Acrasiées (Le Bota- niste, 5« série, juillet 1896). ÉTUDE DE LA KARYOKINÈSE 55 probablement le mode primitif, nous conduit presque in- sensiblement à la karyokinèse. Avant d'exposer nos propres observations, nous de- vons citer celles de Schaudinn (1); elles ont porté sur une amibe possédant normalement deux noyaux et FiG. 3. — Structure et division du noyau du Sappinia pedata. décrite par Grïiber sous le nom d'Amœ6a binucleata (fig. 4 du texte). Le cytoplasme renferme diverses inclusions, dont deux surtout sont intéressantes : il y a tout d'abord une algue (1) Schaudinn : Sprach ûberdie Theilung von Amœba binucleata Gr. (Sitz. d. Gesellsch. Naturf. Freunde. Berlin, 18 juin 1895, p. 130-141). 56 P.-A. DANGEARD verte unicellulaire qui semble vivre là en symbiose : puis on y trouve également des filaments mycéliens cloisonnés de longueur variable, mais de diamètre égal partout; ils IX FjG. 4. — Amœba binvcleata. sont souvent abondants et enchevêtrés les uns dans les autres ; ce Champignon, d'après Grûber et Schaudinn, serait un commensal, au même titre que l'algue. A la surface de l'amibe, on distingue une couche mince, hyaline, qu'on peut regarder comme l'ectoplasme ; elle ÉTUDE DE LA KARYOKINÈSE 57 paraît homogène à un faible grossissement, mais sa struc- ture est en réalité alvéolaire, comme celle de Tendo- plasme. Tous les individus de cette espèce possèdent deux noyaux dont le diamètre oscille entre 0,02 et 0,04 : leur position dans le cytoplasme n'a rien de fixe ; ces noyaux sont entourés d'une épaisse membrane; la cavité du noyau, limitée par cette membrane, renferme un suc nucléaire clair, très réfringent, au centre duquel se trou- vent plusieurs amas de chromatine ; la forme, la gros- seur et le nombre de ces derniers sont des plus variables (fig. 4, V). Le premier indice de la division consiste dans une frag- mentation de la chromatine ; celle-ci se disperse dans tout l'intérieur de la cavité nucléaire (fig. 4, vi, vu) sous forme de plusieurs centaines de granulations qui sont sensiblement de grosseur égale.Enmême temps, le noyau, qui était sphérique, s'aplatit quelque peu ; aux deux pôles surbaissés, le cytoplasme s'amasse en forme de calotte sans structure, alors que la membrane nucléaire s'épaissit en deux sortes de plaques polaires : ces formations, qui ressemblent à celles que l'on a signalées chez VActinos- pheerîum (1), seraient destinées à remplacer les centrosomes et leurs radiations. Les grains de chromatine (fig. 4, viii) se rassemblent et se disposent en plaque équatoriale, et le fuseau est constitué ; ces divers changements que l'on peut suivre sur le vivant exigent 25 minutes environ. Les deux moitiés de la plaque équatoriale se séparent lentement et s'éloignent l'une de l'autre. Schaudinn a vu que, dans le noyau au repos, le suc nucléaire et les amas de chromatine possédaient la struc- (i)B.. Herhvig : Die Kerntheilung von Aetinosphœrium eichhorni. léna, 1884, p, 16. — Brâuer lUeber die Encystirung von Aetinosphœrium eichhorni (Zeit. f. wis. Zool., 1894, Bd. LVIII, p. 207-208). 58 P.-A. DANGEARD ture alvéolaire, comme le cytoplasme ; mais il n'a pu mal- heureusement observer sur des exemplaires fixés que de très rares stades delà karyokinèse; toutefois, il a re- connu que les chromosomes se divisaient un peu avant de se disposer en plaque équatoriale ; il a remarqué égale- ment une fine striation du fuseau s'étendant de la plaque équatoriale aux plaques polaires ; on ne distingue pas de véritables fils achromatiques. La division marche de front dans les deux noyaux de cette amibe et les divers stades de la karyokinèse se cor- respondent exactement de l'un à l'autre (fig. 4 du texte). Si l'on sectionne une amibe en deux moitiés renfer- mant chacune un noyau, ces parties continuent de vivre pendant deux jours, mais elles ne se divisent plus et n'ab- sorbent aucun aliment; si deux moitiés uninucléées se retrouvent au contact, elles ne se réunissent point en un seul individu, Tels sont les résultats les plus importants contenus dans le mémoire de Schaudinn : nous exposerons main- tenant nos propres observations. Etude de i'Amœba hyalina Sp, nov. L'amibe que nous étudions ici n'a pas été observée à l'état vivant; elle s'est trouvée fixée en assez grande quan.- tité avec des algues inférieures que nous avions gardées quelques jours en culture: le réactif fixateur était l'alcool absolu et le liquide de Flemming ; leur action, dans la cir- constance, a donné les meilleurs résultats, car, d'une part, la forme générale du corps et celle des pseudopodes se trouvaient conservées, et d'autre part les colorations ordinaires réussissaient très bien. Les amibes ont été examinées directement, sans inclu- sion préalable dans la parafine ; pour les colorations et le ÉTUDE DE LA KARYOKINÈSE 59 montage des objets, nous avons procédé comme pour les Chlamydomonadinées ; chaque préparation renfermait une vingtaine d'amibes ; nous avons dessiné à la chambre claire les divers stades qui se succèdent depuis l'état de repos jusqu'à l'état de division ; c'est ainsi que nous avons pu déterminer les caractères de la karyokinèse dans cette espèce ; mais nous avons été fort embarrassé lorsqu'il s'est agi de lui donner un nom. Rien n'est plus difficile, en effet, que de déterminer une amibe. Les travaux de Claparède et Lachmann, l'ouvrage de Dujardin, celui de Butschli ne peuvent être de quelque utilité que pour un nombre restreint d'espèces. Maggi a donné, il est vrai, un intéressant résumé s'appliquant aux espèces étudiées jusqu'en 1876 (1); le nombre de cel- les-ci, qui s'élevait approximativement à 44 , est réduit à 28 . Il faut arriver cependant aux recherches de Grûber pour constater un progrès sensible dans la classification des amibes (2). Ce savant a montré que dans la détermination des espèces, il fallait tenir compte de la grosseur relative du corps, de la consistance du protoplasma, de la forme des pseudopodes, des inclusions diverses, granules, cristaux, vacuoles, etc., et aussi du nombre, de la grosseur et de la structure des noyaux : Grûber a réussi de la sorte à mieux caractériser certaines espèces connues et il a pu en créer de nouvelles. Notre espèce se rapproche un peu de VAmœba lucida ; dans celle-ci, le noyau présente un amas central formé de granulations chromatiques, ce qui rappelle la fragmenta- tion du nucléole que nous allons décrire plus loin ; mais cette structure du noyau qui est donnée par Grûber comme (1) Maggi : Sludi anatomo-fisiologici intorno aile Amibe (Atti délia Soc. ital, di scienze naturali. Vol. XIX, 1876). {2) Griiher : Studienûber Amuben (Zeit. f. wiss. Zool.,Bd. 41,1885, p. 186). 60 P-A. DANGEARD normale, n'existe dans notre espèce qu'au moment de la prophase ; en dehors de cette période, le nucléole possède une structure homogène; d'un autre côté, les dimensions du corps sont plus faibles, les pseudopodes moins nom- breux et plus effilés, les vacuoles plus larges; aussi croyons-nous être autorisé à désigner cette espèce sous le nomd'Amœba hyalina Sp. nov. : examinons maintenant les principaux caractères qu'elle présente. 1° Le cytoplasme. Le corps est une gouttelette de protoplasme qui s'apla- tit, s'allonge et se déforme de façon variable pendant la locomotion ; les pseudopodes se sont montrés dans nos préparations comme des lobes courts et larges, peu nom- breux, ou encore sous forme de prolongements digiti- formes. On distingue le plus souvent avec netteté l'ectoplasme et l'endoplasme comme dans beaucoup d'espèces d'amibes : l'ectoplasme est la couche superficielle qui se prolonge dans les pseudopodes : elle est formée d'une substance homogène et achromatique ; l'endoplasme est constitué par un cytoplasme chromatique qui est granuleux ou fi- nement réticulé. Ajoutons qu'à ce cytoplasme chromatique se trouve mélangé en quantité variable un protoplasma incolore semblable à celui de l'ectoplasme (PI. III). Schaudinn attribue une structure vacuolaire à l'ecto- plasme de VAmœha blnucleata.; l'endoplasme est égale- ment vacuolaire d'après lui et ne diffère de l'ectoplasme que par la présence de diverses sphérules et granulations dont quelques-unes tout au moins sont de nature oléagi- neuse. Il ne faut pas accorder une trop grande importance à ces différences ; nous avons établi, en effet, dans un précé- ETUDE DE LA KARYOKINÈSE 61 dent travail (1) les nombreuses modifications de structure du protoplasme, et il s'agit ici de faits du même ordre. Nous pouvons considérer dans VAmœba, hyalina le pro- toplasme général comme étant composé de deux parties, l'une achromatique et homogène, plus spécialement char- gée des mouvements, et l'autre, chromatique, chargée des phénomènes nutritifs ; celle-ci est naturellement beau- coup plus variable comme structure, puisque c'est à son intérieur que s'effectuent les phénomènes d'assimilation. L'endoplasme renferme des vacuoles au nombre de trois, quatre ou davantage (fig. 1-2, PI. III) : elles sont larges, quelquefois irrégulières : les unes renferment des particules nutritives représentées généralement par de petites algues unicellulaires comme les Chlamydomonas ; les autres ont un contenu incolore. Qu'il s'agisse des va- cuoles digestives ou des vacuoles ordinaires, on observe deux états extrêmes reliés entre eux par de nombreux in- termédiaires. Ainsi, tandis que les unes ont un contour net, les autres ont une limite mal définie : leur contenu ressemble au cytoplasme achromatique, et cependant ces dernières vacuoles peuvent renfermer comme les autres des particules nutritives. • 2° Le noyau. Le noyau est en général situé dans le cytoplasme chro- matique: mais il y a des exceptions; plusieurs fois, il se trouvait nettement dans le cytoplasme incolore ; dans ce cas, on pouvait quelquefois apercevoir de nombreuses stries rayonnantes, assez longues: elles sont achromati- ques comme le cytoplasme qui les renferme ; elles ne s'en (1) P.-A. Dangeard : Mémoire sur les Chlamydomonadinées ou l'his' toire d'une cellule (Le Botaniste, 6e série, février 1899, p. 165). 62 P -A. DANGEARD distinguent que par une plus grande réfringence (fig. 6, PI. III). La présence de ces stries autour du noyau n'est pas sans intérêt : ces stries ressemblent tout à fait à celles qui, dans la karyokinèse ordinaire, occupent les pôles du fuseau ; nous y reviendrons plus loin en examinant les principaux résultats de ce travail. Le noyau lui-même comprend une grosse masse sphéri- que centrale que l'on peut considérer au moins provisoi- rement comme un nucléole (fig. 1-4, PL III). Tout autour, se trouve une zone de substance nucléaire de largeur va- riable; le nucléole est homogène et très chromatique; la zone nucléaire ne parait pas limitée par une membrane : elle est souvent homogène et incolore ; cependant, tout à fait à la surface, on observe quelquefois une bande chro- matique qui est d'épaisseur inégale (fig. 6, PI. III). Nous avons rencontré deux fois une amibe qui renfer- mait deux noyaux ordinaires (fig. 5, PI. III); on sait que VAmœba binucleata est précisément caractérisée par la présence constante de deux noyaux : dans notre espèce, cette particularité n'est qu'à l'état d'exception très rare, puisque tous les autres individus que nous avons exami- nés ne possédaient qu'un npyau. La structure du noyau que nous venons de décrire dans VAmœba hyalina est très simple; elle correspond assez exactement à celle que l'on rencontre dans beaucoup d'organismes inférieurs (Rhizopodes, Flagellés, Champi- gnons, Algues) ; mais il est bon de remarquer qu'il existe à cet égard dans le groupe même des amibes de nombreu- ses variations, comme si la nature s'était essayée avant d'adopter un type uniforme; on s'en rendra compte faci- lement en consultant l'ouvrage de Griiber. Il serait à dési- rer que l'on connût mieux encore ces diverses sortes de noyaux ; le mode de division particulier à chacun d'eux serait fort intéressant à déterminer. Pour notre part, nous ÉTUDE DE LA KARYOKINÈSE 63 allons essayer de décrire avec le plus d'exactitude possi- ble les phénomènes de mitose offerts par le noyau de VA- mmha hiialinna mœbsi hyalina LA KARYOKINESE. La prophase comprend, nous le savons : a) Différen- ciation des chromosomes ; b) Formiition du fuseau ; c) Groupement des chromosonnes en plaque équatoriale ; ces stades existent dans VAmœba hyalina. a) Le mode de différenciation des chromosomes offre ici un intérêt capital ; il soulève des questions de la plus haute importance en histologie : permanence et indivi- dualité des chromosomes, rôle de ces éléments dans le fonctionnement de la cellule et dans les phénomènes d'hé- rédité ; la science, sur ces différents points, n'est pas aussi avancée qu'on le croit généralement ; la plus petite observation faite sur un organisme inférieur peut, à un moment donné, renverser les théories les plus brillantes; il faut donc beaucoup de prudence dans l'appréciation des faits. Le noyau qui va entrer en division est en général plus gros que le noyau à l'état de repos ; dans ce cîernier, la zone nucléaire qui entoure le nucléole est homogène et achromatique ; or, certains noyaux possèdent une bande chromatique irrégulière, de largeur variable, qui en occupe la surface ; lorsque sa présence est liée à des modifica- tions qui se produisent dans le nucléole, on peut y voir le début de la prophase (fig. 10, PI. III). D'ordinaire, dans la karvokinèse, les chromosomes se différencient dans le nucléoplasme sous forme d'un cordon nucléaire qui se segmente ensuite ; chez l'amibe, on ne voit rien de pareil, la zone de nucléoplasme reste homogène ; sa sensibilité aux réactifs colorants seule se modifie ; elle devient plus grande, et ce changement 64 P -A. DANGEARD correspond à une diminution de la chromatine du nucléole. Le nucléole subit une série de modifications difficiles à interpréter ; on le voit se creuser au centre d'une sorte de vacuole qui s'élargit, ne laissant qu'un anneau chroma- tique complet ou incomplet; cet anneau lui-même se fragmente en grains chromatiques ; ceux-ci sont de gros- seur variable ; d'abord orientés en cercle, ils se disposent ensuite irrégulièrement au milieu de la substance du noyau. Le nombre des granulations est loin d'être le même partout ; il varie de quatre à quinze environ ; on en voit plus souvent une dizaine (fig. 9, 20, PI. III). Il est bien établi que le nucléole se fragmente, au moment de la division, en granulations chromatiques plus ou moins nombreuses. Nous n'hésitons pas à penser que ce sont ces grains nucléolaires qui donnent naissance aux chromosomes que nous trouvons au stade de la plaque équatoriale. Ce qui nous confirme dans cette opinion, c'est que Schau- dinn a constaté que dans VAmœba binucleata, les chro- mosomes prenaient naissance par fragmentation d'un ou plusieurs amas de chromatine occupant le centre du noyau ; or, il est évident que ces amas correspondent au nucléole de notre espèce. Cette interprétation n'est pas sans soulever .des diffi- cultés dont nous sommes loin de méconnaître l'impor- tance. Tout d'abord, on peut objecter que le nombre des grains nucléolaires n'est pas constant et que leur gros- seur est variable ; il est certain que si le nucléole donne, comme nous le pensons, naissance aux chromosomes, ce ne peut être que par une série d'approximations succes- sives. Il est d'autre part indiscutable que toute la sub- stance du nucléole n'est pas utilisée dans la formation des chromosomes ; la masse totale de chromatine renfermée ÉTUDE DE LA KARYOKINÈSE 65 par ces derniers est bien inférieure, en effet, à celle du nucléole tout entier ; une partie de la chromatine du nucléole est dissoute et se mélange au nucléo- plasme. Ainsi donc, dans l'amibe, la chromatine du nucléole semble jouer un double rôle. !• Une partie de cette chromatine, en se mélangeant au nucléoplasme, lui communique une certaine chro- matophilie et détermine la formation du fuseau nu- cléaire. Ceci est en accord avec ce que nous avons dit, dans un mémoire précédent,, du nucléole des Euglènes : « Le nucléole des Euglènes est un élément vivant qui, à un certain moment, provoque la division du noyau ; on peut s'en rendre com.pte parce qu'il ne cesse pas d'être visible pendant la karyokinèse. Il est assez naturel de supposer, on en conviendra, que, dans les fuseaux achro- matiques ordinaires, la substance du nucléole joue un rôle analogue, bien qu'elle se mélange intimement à du nucléoplasme ou à du cytoplasme (1) ». 2° D'autre part, nous avons vu, dans Tamibe, une frag- mentation du nucléole qui, selon toute vraisemblance, donne naissance aux chromosomes. On peut dire que les opinions les plus contradictoire» ont été émises au sujet de l'origine du nucléole, de son rôle, de sa manière d'être, et nous n'avons point l'intention de les exposer ici ; ceux que la chose intéresse, peuvent se reporter aux travaux de Went(2), Zimmermann(3), Kars- (1) P.-A. Dangeard : Mémoire sur les Chlamydomonadinées, loc. cit., p. 214. (2) Went : Beobachl. ûber Korne und Zellth. (Berichte der dcutsch. Bot. Gesellsch. Bd. V, p. 247-?51). (3) Zimmerman : Die Morphologie und Physiologie des pflanzlichen, Zellkernes, léna, 1896. 66 P.-A. DANGEARD ten (1), Strasburger (2), 0. Hertwig (3), Brauer (4), Balbiani (5), Carnoy et Lebrun (6), etc. ; par contre, il nous importe de rechercher si d'autres auteurs ont vu les chromosomes prendre naissance aux dépens du nucléole. En première ligne, nous citerons les observations de Schaudinn sur VAmœba, binucleata (7); il est évident que les amas chromatiques dont il parle correspondent exacte- ment au nucléole de notre espèce ; or, ce savant pense que les chromosomes sont des fragments de ces masses chromatiques. En second lieu, nous avons les conclusions bien inté- ressantes et surtout très inattendues de Carnoy et Lebrun (8). Nous y voyons que les nucléoles de l'œuf des Urodèles donnent naissance à des filaments uniformes et réguliers ; ces derniers ne tardent pas à se désa- gréger et tombent en sphérules et granules minuscules, encore entremêlés le plus souvent de tronçons irréguliers de filaments. Pendant l'élaboration du fuseau et des asters, les produits nucléolaires : filaments, sphérules et granules, se concentrent et se fusionnent de manière à amener la formation des douze chromosomes définitifs. Ce phé- nomène présente deux modalités différentes : parfois, (i) Karsten : IJte Beziehungen der Nucleolen zu den Cenlrosomen bei Psilolum triquetrum (Ber. d. deutsch. bot. Gesel., Bd. XI, i894). (2) Strasburger : Ueber Cytoplasm. (Jahrb. f. w. Bot., Bd. XXX, p. .378). (3) O. Hertwig : La cellule, édit. française. (4) Brauer : Zur Kenntnis der Spermatogenese von Ascaris megaloce- phala (Archiv. f. Mikr. Anat., 4893, Bd. 42). (o) Balbiani : Sur la structure et la division du noyau chez le Spiro- chona gemmipara (Ann. de microgr., 1895). (6) Carnoy et Lebrun ■. La fécondation chez l'Ascaris megalocephala (La Cellule, t. XIII, 1897). (7) Schaudinn : Loc. ci/. (8) Carnoy et Lebrun : La vésicule germinalive et les globules po- laires chez les Batraciens (La Cellule, t. XVI, 2e fascicule, mars 1899). ÉTUDE DE LA KARYOKINÈSE 67 les produits nucléolaires, en se fusionnant graduelle- ment, forment directement les chromosomes ; parfois, il se fusionnent d'abord en une masse unique qui se scinde à diverses reprises pour amener la formation des douze blocs définitifs. Ces auteurs en arrivent à dire que les chromosomes constituent des entités morphologiques nouvelles, élabo- rées de toutes pièces, au moment même de la cinèse, à l'aide des produits nucléolaires (1). Nous ne voulons pas nous prononcer pour l'instant sur la question fort délicate de la permanence des chromo- somes dans le noyau, à travers toutes les divisions ; nous constaterons simplement que le rôle attribué par nous au nucléole des amibes n'a rien dans ces conditions que de très vraisemblable. La question est appelée d'ailleurs à prendre un grand développement, car le type de structure nucléaire ren- contré dans VAmœba, hyalina, se retrouve chez nombre d'organismes inférieurs, et en particulier chez les Cham- pignons. Il y a déjà une dizaine d'années que nous avons signalé cette structure du noyau dans beaucoup de Siphomy- cètes (2); mais un certain nombre d'auteurs se sont refusé à voir un nucléole dans le corpuscule central. Ainsi, Humphrey admet que ce prétendu nucléole correspond aux corps chromatiques des noyaux plus élevés en organisation, et il le désigne en conséquence sous le nom de « chromatin-masses » (3). Hartog émet une opinion analogue sur le noyau des Saprolegnieœ ; ce noyau renferme, dit-il, une masse centrale de nucléine ou chromatine, qu'il s'abstient inten- (1) Carnoy et Lebrun : Loc. cit., p. 383. (2) P. -A. Dangeard : Recherches histologiques sur les Champignons (Le Botaniste, 2e série, p. 63-149). (3) Humphrey : The Saprolegriiaceœ of Ihe United States, 1892, p. 68. 68 P.-A. DANGEARD tionnellement d'appeler nucléole ; c'est cette masse qui, à la prophase, se sépare en quatre segments chromatiques ou chromosomes (1). Trow adopte dans un premier travail l'opinion d'Hum- phrey et d'Hartog ; pour lui, l'élément que j'ai considéré comme un nucléole n'est autre chose qu'un chromo- some; sa substance est spongieuse ; lors de la division directe du noyau dans la germination des zoospores, le chromosome subirait un simple étranglement, à la suite duquel une nouvelle membrane, apparaissant à l'équa- teur du noyau, séparerait les deux noyaux-filles (2). Dans un second mémoire, Trow modifie ses conclu- sions premières (3) ; ainsi le corpuscule central n'est plus pour lui un chromosome ; ce n'est pas davantage un nucléole; il renferme à la fois de la chromatine et de la substance nucléolaire ; il ressemblerait au nucléole des Spirogyra étudié par Mitzkewitsch. Cette fois, Trow signale une division indirecte du noyau dans l'oogone et l'anthéridie, ainsi que dans l'oospore en germination ; dans les premiers organes, le nombre des chromosomes est de quatre ; il est de huit dans les noyaux de l'oo- gone; aucune relation directe n'est signalée entre le cor- puscule central et les chromosomes ; ceux-ci prendraient naissance, comme dans la karyokinèse ordinaire, aux dépens d'un filament nucléaire ; les figures de l'auteur, à ce sujet, sont peu démonstratives ; elles sembleraient plutôt indiquer la formation du nucléole aux dépens des chromosomes, lors de la séparation des noyaux-filles. (1) M. Hartog : On the cytology of the végétative and reproductive organs of the Saprolegnieee (Transactions of the royal Irish Academy, V. XXX, part. XVII, 1895, p. 664, 667). (2) Trow: The Kariology of Saprolegnia. (Annals of Botany, v. IX, décembre 1895, p. 6-2-2-624). (3) Trow : Observations on the Biology and Cytology of a new variely of Achlya americana (Annals of Botany, vol. XIII, march 1899, p. 152, 155). ÉTUDE DE LA KARYOKINÈSE 69 On ne saurait passer sous silence ici la façon dont se comporte le nucléole du noyau des Levures, d'après Wager, bien qu'à notre avis, les résultats avancés par ce savant aient besoin d'être vérifiés et contrôlés (1). Lors du bourgeonnement, le nucléole se divise en deux parties égales, comme dans une division directe, ce qui, en somme, confirme nos propres observations (2) ; mais, lors de la formation des spores, la chromatine, disséminée dans le cytoplasme, est absorbée plus ou moins complètement par le nucléole ; celui-ci s'allonge en forme d'une haltère ; dans sa masse apparaissent des granulations très chromatiques (chromosomes ?) ; le tout est enveloppé d'une substance moins colorable qui réunit quelque temps encore les deux nucléoles-filles. Il ressort de ces divers mémoires que chez un certain nombre de Champignons, le nucléole a des relations étroi- tes avec les chromosomes ; on ne saurait encore affirmer, il est vrai, une parenté directe entre ces deux éléments, mais la chose est pourtant probable. Nous arrivons à la même conclusion en ce qui concerne le noyau des Spirogyra, (3). Certains auteurs , comme Meunier^ n'ont pas hésité à faire provenir directement les chromosomes du nucléole filamenteux de ces algues ; malheureusement, les avis sont encore partagés, ainsi qu'on peut le constater en lisant les deux mémoires les plus récents publiés sur ce sujet, celui de Wisseling (4) et celui de Mitzkewitsch (5). (1) Wager : Thenucleus of the Yeast-Plant (Annals of Botany, vol. XII, décembre 1898). (2) P. -A. Dangeard : La structure des Levures et leur développement (Le Botaniste, 1894, p. 282). (3) Consulter Zimmermann : Die Morphologie und Physiologie des pflanzlichen Zellkernes, léna, 1896, p. 152. {k) Wisseling -.Ueber den Nucleolus von Spirogyra (Bot. Zeit. 1898, p. 195). (5) Mitzkewitsch: Ueber die Kerntheilung bei Spirogyra (Flora, Ed. 85, Heft 2). 70 P.-A. DANGEARD En résumé, nous dirons que, chez VAmœba, hyalina, le nucléole renferme la chromatine des chromosomes; nous ajouterons que cette propriété semble s'être con- servée chez un certain nombre de Champignons et d'Algues ; ces chromosomes sont mis en liberté ou s'or- ganisent au moment de la karyokinèse. b) La formation du fuseau est des plus simples : le cla- sileucite ne comprend, en effet, que du nucléoplasme ; ce dernier a augmenté de volume et il est devenu assez for- tement chromatique ; cette propriété lui vient du nucléole dont une partie s'est dissoute et mélangée avec sa masse (fig. 12,20, PL III). Le nucléoplasme ainsi modifié prend un contour ellip- tique, et le fuseau se trouve ainsi constitué (fig. 21 , 23, PL III) ; il n'y a pas, nous pensons, à tenir compte d'un aspect irrégulier qui s'est rencontré une fois et qui aurait pu être assimilé aux fuseaux multipolaires, s'il s'était ren- contré plus fréquemment (fig. 18, PL III). Le fuseau est, selon les individus, entouré directement au contact par le cytoplasme chromatique ou séparé de ce dernier par une zone incolore plus ou moins large ; dans ce dernier cas, nous avons vu une fois à l'un des pôles deux petits corpuscules que l'on aurait pu prendre pour des centrosomes; mais d'ordinaire, il n'y a rien aux pôles qui puisse rappeler de près ou de loin les sphères attractives. De même, les filaments radiaires que nous avons signalés autour du noyau à l'état de repos, peuvent quelquefois se retrouver au début de la prophase (fig. 13, PL III) ; ils entourent le noyau tout entier, mais ils dispa- raissent avant le stade de la plaque équatoriale et on n'en retrouve aucune trace par la suite. Le fuseau, chez cette amibe, est, sans conteste, d'origine exclusivement nucléaire : sa substance est d'apparence homogène et dense : on n'y voit point à ce moment de striation ; les pôles actifs sont, comme dans les cas de ka- ÉTUDE DE LA KARYOKINÈSE 71 ryokinèse normale, à rextrémité du grand diamètre ; nous avons vu qu'il en était autrement dans VAmœba binu- cleata. où la plaque équatoriale est dirigée suivant ce grand diamètre ; d'autres différences existent. Dans ÏAmœbsi binucleata, le cytoplasme s'amasse aux deux pôles et, en cet endroit, la membrane du noyau s'é- paissit en deux plaques polaires; il en est de même chez VActinosphœrîum, selon Hertwig et Brauer,mais avec des différences mises en évidence par Schaudinn. Ainsi, dans l'héliozoaire, les sphères protoplasmiques sont bien déli- mitées, très réfringentes et finement granuleuses ; dans l'amibe, les calottes polaires se continuent insensiblement avec le protoplasma environnant ; elles sont très peu réfringentes et entièrement dépourvues de structure ; les plaques polaires, de leur côté, sont beaucoup plus minces que dans YActbiosphserium. Il n'existe rien de pareil dans notre espèce ; d'abord le fuseau nucléaire ne présente pas plus trace de membrane que le noyau au repos ; il ne peut donc y avoir de plaques polaires comme dans VAmœba binucleata; on ne voit point d'autre part d'amas de protoplasme aux pôles du fuseau : bien plus, nous savons que ce fuseau est situé tantôt dans le cytoplasme chromatique, tantôt dans le cytoplasme incolore. c) Groupement des chromosomes en plaque équatoriale. Nous représentons (fig. 21, 22, PI. III) deux fuseaux au stade de la plaque équatoriale ; on distingue aux plus forts grossissements une mince bande chromatique occu- pant l'axe du fuseau ; en l'examinant avec attention, on reconnaît qu'elle est formée de fines granulations repré- sentant les chromosomes; il est difficile d'évaluer le nombre de ces derniers ; dans certains gros fuseaux, le nombre des chromosomes semblait être de douze ou qua- torze; mais nous devons faire remarquer qu'au stade de la séparation des chromosomes, dans une excellente pré- 72 P-A DANGEARD paration, on pouvait compter, dans chaque groupe, six chromosomes environ. On est ainsi conduit à penser qu'au stade de la plaque équatoriale la division des chro- mosomes est déjà effectuée : cela n'a rien qui puisse nous surprendre, puisque Schaudinn a déjà constaté que, dans VAmœba. binucleata, les chromosomes étaient doubles avant leur groupement en plaque équatoriale ; la même chose se produit, d'après Brauer, dans la division du noyau des Actinosphserium enkystés (1); dans les Acti- nosphserium non enkystés, les choses se passent diffé- remment et la division des chromosomes n'a lieu, suivant Hertwig, qu'au stade de la plaque équatoriale (2). Que le nombre normal des chromosomes soit de six ou de douze dans VAmœba, hyalina, la chose n'a qu'une mé- diocre importance ; mais il est remarquable de constater à quel point sont grandes les variations du nombre des chromosomes dans les espèces d'un même genre. Ainsi, bien que Schaudinn n'ait pas indiqué le nombre des chro- mosomes dans le noyau de VAmœba, binucleata., on peut, d'après les figures qu'il donne, voir que ce nombre est manifestement très élevé ; dans V Actinosphserium eich- horni, il est de plusieurs centaines (Brauer). Les chromosomes de VAmœba hyalina sont d'une fi- nesse excessive : jamais nous n'en avons rencontré d'aussi petits ; ils sont néanmoins très nets et très distincts dans la substance du fuseau; nous avons trouvé un exemple dans lequel ils n'occupaient pas en entier l'é- quateur du fuseau; la ligne chromatique qu'ils dessinent suivant le diamètre n'atteignait pas la surface (fig. 22, PI. III). Le fuseau, au stade de la plaque équatoriale, ne nous a présenté aucune trace de fils achromatiques; le nucléo- plasme qui le constitue, montre seulement des stries très (1) Brauer : Loc. cit. (2) Hertwig : Loc. cit. ÉTUDE DE LA KJÇRYOKINÈSE 73 délicates dirigées vers les deux pôles ; encore ces stries ne sont-elles pas toujours apparentes. Le fuseau, chez VAmœba, hyalina,, n'a pas, au stade de la plaque équatoriale, ses pôles amincis et effilés, alors que cette dernière disposition existe un peu partout dans les cellules animales et végétales ; cette différence n'a pas lieu de nous étonner ; elle est au contraire toute naturelle, si l'on considère que la karyokinèse dérive de la division directe dans laquelle le noyau s'allonge et prend un con- tour elliptique avant de se séparer en deux. Il est beaucoup plus difficile de comprendre pourquoi dans VAmœba. bi- nucleata et dans V Actinosphserium Eichhorni les chromo- somes occupent le grand diamètre du fuseau ; nous devons renoncer pour le moment à avoir l'explication de cette anomalie. L'anaphase comprend : a) Séparation des chromosomes ; b) Disparition du fuseau ; c) Reconstitution des nouveaux noyaux. a) La séparation des chromosomes se fait normalement; on voit la plaque équatoriale se séparer en deux nouvelles plaques qui s'éloignent l'une de l'autre en restant paral- lèles (fig. 23, Pi. III). Dan^j la karyokinèse ordinaire, le fuseau nucléaire se modifie peu: il prend simplement la forme d'un tonnelet, sans que sa longueur augmente sensiblement; il n'en est pas de même dans VAmœba hyalina. Lorsque les chromosomes ont atteint chaque extrémité du fuseau, ils continuent d'opérer leur traction en sens inverse, et le fuseau se prête à cet allongement. L'ensemble de la figure nucléaire conserve encore quelque temps un contour elliptique ; à ce moment, le fuseau est nettement fibrillaire; son volume a beaucoup augmenté; sa surface est encore délimitée du cytoplasme par une ligne conti- nue ; mais le nucléoplasme ne forme plus une masse dense et homogène comme précédemment; il s'est divisé en 74 P.-A. DANGEARD fibrilles qui s'étendent d'une extrémité à l'autre du fuseau, reliant entre eux les chromosomes (fig. 24, PI. III). Un peu plus tard, les deux masses chromatiques formées par les chromosomes se sont encore éloignées davantage l'une de l'autre, et elles ne sont plus réunies que par un mince cordon de nucléoplasme qui se laisse parfois subdiviser en deux ou trois fibrilles (fig. 25, PI. III). Il est utile de remarquer que dans les premiers temps de l'allongement du fuseau, le corps de l'amibe conserve sa forme générale arrondie ; les deux groupes de chromo- somes sont au contact même du cytoplasme ; on y compte six chromosomes environ qui ont gardé leur forme gra- nuleuse et leur indépendance ; ces amas chromatiques, dans leur mouvement de traction en sens inverse, arri- vent de bonne heure à une petite distance de la surface, tout près de l'ectoplasme ; ils conservent cette position jusqu'au moment où les deux nouveaux individus vont se séparer (fig. 26, PI. III). De tous ces faits, il est facile de conclure à l'activité propre des chromosomes ; la substance du fuseau par- ticipe à ce mouvement ; elle s'allonge et s'étire pendant quelque temps avant de se rompre. Ces observations tendent à ébranler les théories classiques qui expliquent le déplacement des chromo- somes, soit par des filaments tracteurs, soit par une action chimiotactique des sphères attractives ; ici, dans l'amibe, les sphères attractives manquent, et l'action de filaments tracteurs ne peut être invoquée, puisque les chromosomes continuent leur mouvement propre après leur arrivée aux Joules du fuseau. Nous avions donc raison d'écrire récemment : « Sans vouloir en aucune façon diminuer le mérite de ces théories, nous devons à la vérité de dire qu'elles nous paraissent actuellement aussi peu vraisemblables l'une que l'autre ; lorsqu'une Vampyrelle ou une amibe se divisent^ ÉTUDE DE LA. KARYOKIJSESE 75 chaque moitié tire en sens inverse de l'autre jusqu'à com- plète séparation ; on n'a cependant pas à faire intervenir venant de Vextérieur une force chimiotactique ou des filaments tracteurs. Cette division résulte de l'activité propre des individus. « Il nous semble qu'il en est de même des chromosomes ; voilà des éléments auxquels on attribue un rôle important dans la cellule ; on n'hésite pas à leur confier la trans- mission des propriétés héréditaires ; on les voit disparaî- tre pour réapparaître ensuite ; ils s'allongent, se raccour- cissent, se pelotonnent ou se déroulent, se dédoublent, se segmentent; faut-il donc nécessairement faire intervenir des forces externes de nature mécanique ou chimique pour toutes ces modifications, et cela exclusivement? A tout prendre, l'action chimique serait plus acceptable, parce que l'action mécanique suppose un moteur dont l'existence et le fonctionnement entraînent de nouvelles compli- cations. « Nous trouvons tout naturel , tant que la question ne sera pas plus avancée, d'admettre provisoirement que les chromosomes se séparent comme les deux moitiés d'une amibe, en vertu d'une activité qui leur est propre (1). » Ces idées, au moment où elles se sont produites, ont pu étonner quelques-uns de nos lecteurs ; nous espérons que ces nouvelles observations sont de nature à justifier nos conclusions précédentes ; actuellement, nous sommes autorisé à dire que les chromosomes peuvent, dans la, ka- ryokinèse, se déplacer vers les pôles du fuseau sans Vinteimé- diaire de filaments tracteurs ou de centrosomes. On a eu tort de considérer le plus souvent la karyokinèse comme un mode de division tout à fait spécial, indépen- dant de l'amitose; ainsi vom Rath regarde l'amitose (1) P.-A. Dangeard : Mémoire sur les Chlamudomonadinées, loc. cit.. Pi 233-?34i 76 P-A. DANGEARD comme ayant, par rapport à la mitose, un caractère dégénératif bien marqué, non seulement chez les Méta- zoaires, mais aussi chez les Protozoaires ; le second procédé ne dériverait certainement pas du premier; il y aurait là deux processus absoluments distincts (1). La première partie de cette proposition nous semble exacte en ce qui concerne lès métazoaires et les plantes : elle ne l'est plus si l'on envisage les organismes pri- mordiaux; c'est ainsi que nous avons vu certaines espèces d'amibes se développer normalement avec une division directe du noyau ; celle-ci représente le procédé primitif qui est copié d'ailleurs sur le mode de division même du corps. L'évolution a réussi à transformer les organismes unicellulaires primitifs en une série de formes vivantes de plus en plus compliquées comme organisation et comme fonction; cette évolution s'est trouvée liée d'une part à l'autophagie sexuelle, mais aussi avec la karyokinèse, c'est-à-dire avec un perfectionnement de la division directe du noyau ; celle-ci ne s'est plus montrée qu'assez rarement et dans des conditions qui ne permettent pas toujours de fixer son degré d'importance (2). Il est incontestable que la karyokinèse chez l'amibe représente un de ces états intermédiaires entre la division directe et la division indirecte, qui ne peuvent laisser aucun doute sur l'origine de cette dernière. Ceci admis, nous avons une explication naturelle du déplacement des chromosomes. En effet, si l'on considère un instant la division directe, nous constatons que le (1) Von Rath : Sur la structure histologique des cellules glandulaires de la tête d'Anilocra mediterranea et sur la mitose en général (Zeit. wiss. zooL.LX, p. 1-89). (2) Preusse : Su?* la division amitosique dans les ovaires des Hémip- tères (Zeit. wiss. Zool., LIX, p. 305-349). Paladino : Uamitose chez les Vertébrés (Anat. Anz., X, p. 490,493). Flemming : Réponse à M. le professeur Paladino (Anat. Anz., X, p. 491 492), etc. ÉTUDE DE LA KARYOKINÈSE 77 nucléole, ainsi que le nucléoplasme, s'allongent suivant un même diamètre et prennent un contour elliptique pour arriver à se séparer ensuite par étirement; nucléole et nucléoplasme jouissent donc d'un mouvement propre au même titre que le cytoplasme ; ils se divisent et se déplacent sans Vintervention de filaments moteurs ou de centrosomes. Dans la karyokinèse chez l'amibe, les choses se passent exactement de la même façon; chaque groupe de chro- mosomes fonctionne comme les deux moitiés d'un nucléole, et la substance du fuseau représente le nucléoplasme d'un noyau ordinaire en division directe ; on ne saurait donc, à notre avis, faire trop de réserves en ce qui concerne toutes les théories mécaniques qu'on a voulu établir pour expliquer les phénomènes karyokinétiques (1). Pendant la prophase, rien n'indique dans le contour de l'amibe et dans sa structure interne une prochaine division du cytoplasme; c'est donc du noyau, il semble, que part dans ce cas l'impulsion qui conduit à la forma- tion de deux individus. La première indication de deux polarités opposées dans le cytoplasme se voit à l'ana- phase au moment où le fuseau s'allonge et s'étire (fig. 25, PI. III) ; des pseudopodes se forment en sens opposé dans l'axe même de division du noyau ; ils sont au nom- bre de trois à cinq. Il est bien entendu que nous ignorons le pourquoi de ces deux tendances opposées, de même que nous igno- rons la nature des relations qui rendent ici solidaires la division du noyau et celle du corps. b) On peut dire que la disparition du fuseau commence au moment où la rupture se fait dans le cordon de nucléo- plasme qui réunit les deux groupes de chromosomes ; (i) Driiner : Zur Morphologie der Cenlralspindel (léna. Zeitsch, XXVIII, N. F. XXI, 1894). — Heidenhaia : Cylomechanische Studien ■ (Arch.Entvv. Mech. I, p. 473-57 7), clc 78 P.A. DANGEARD ceux-ci, dans chaque groupe, sont maintenant confondus en une petite bande chromatique qui plus tard s'arrondit (fîg. 26, 28, 29, PI. III). Dans la karyokinèse ordinaire, lorsqu'il y a formation d'une membrane, une partie des filaments connectifs du fuseau est utilisée pour donner la plaque cellulaire; ici, on ne voit rien de semblable, puisqu'il y a rupture du fuseau ou plutôt du cordon chromatique qui le remplace à l'anaphase ; chaque moitié du cordon se raccourcit, et le nucléoplasme s'amasse de cette façon autour des chromo- somes (fig. 26, PI. III). c)La reconstitution des nouveaux noyaux se fait d'une ma- nière très simple ; les deux masses chromatiques formées par les chromosomes se sont arrondies et vont constituer le futur nucléole : autour, on distingue un peu de nucléo- plasme provenant du fuseau ; il est encore assez irrégu- lièrement distribué, mais bientôt il forme un anneau régu- lier entourant le nucléole. Les deux nouvelles amibes, à ce moment de la karyo- kinèse, sont sur le point de se séparer ; chacune d'elles est arrondie; elles ont un ectoplasme mieux délimité que dans les individus ordinaires ; l'endoplasme est chroma- tique avec un mélange de cytoplasme incolore (fig. 26, PI. III). Dans la karyokinèse ordinaire, les chromosomes des noyaux-filles s'unissent en un filament nucléaire qui disparait ensuite dans le nucléoplasme ; chez l'amibe, les chromosomes se réunissent en un amas chromatique central homogène ; dans les deux cas, l'individualité des chromosomes disparaît à nos yeux et la question de leur permanence est nécessairement d'ordre théorique. Conséquences et résultats. L'existence de la karyokinèse est établie d'une manière indiscutable chez les amibes ; son étude permet de se pro- ÉTUDE DE LA KARYOKINÈSE 79 noncer définitivement sur un certain nombre de points controversés. AJ Centrosomes et sphères attractives. — Nous avons fait ailleurs l'historique de ces formations ; on a voulu leur accorder une importance qu'elles n'ont pas; nous en avons donné, dans un essai sur la karyokinèse, une inter- prétation nouvelle à laquelle nous n'avons rien à changer. Rappelons quelques-unes de nos conclusions : « Dans la karyokinèse, il se produit une différenciation du protoplasme à laquelle on peut donner le nom de leucite de division ou clasileucite. « Il n'y a pas lieu de s'obstiner à vouloir attribuer au clasileucite une structure identique dans tous les cas; la seule partie indispensable est le fuseau nucléaire; il est vrai qu'il faut enlever du même coup aux centrosomes, centrosphères et radiations tout rôle prépondérant dans la karyokinèse : le seul fait que leur absence n'empêche nullement les phénomènes de la karyokinèse de se pro- duire normalement est de nature à justifier cette opinion. « Le fuseau est la seule partie essentielle du clasileucite ; les centrosomes et les centrosphères sont sans doute, au même titre que les pyrénoïdes des chloroleucites, des réserves ou des dépôts de protoplasma vivant qui peu- vent être utilisés par le leucite de division ; les radiations qui en partent ne sont point caractéristiques du clasi- leucite. Dans Vamibe, le clasileucite est réduit au fuseau nucléaire; il n'existe ni centrosomes ni radiations aux pôles du fuseau : les granules qu'on y rencontre parfois, mais rarement, ne ■ peuvent avoir que la signification de simples dépôts do pro- toplasma. On ne saurait formuler que des hypothèses en ce qui con- cerne les radiations que nous avons observées autour du noyau, soit à l'état de repos, soit dans les premiers stades de la prophase. 80 P -A. DANGEARD Si leur présence était constante, on serait amené natu- rellement à les comparer aux fibrilles qui rayonnent autour de beaucoup de noyaux dans la karyokinèse nor- male et prennent part à la constitution du clasileucite ; mais on ne voit ces radiations que très rarement et jamais autour du fuseau constitué. B) Nature du fuseau. — On a beaucoup discuté sur l'ori- gine cytoplasmique ou nucléaire du fuseau : dans larnihe, le fuseau est exclusivement d^origine nucléaire ; il est aussi peu différencié que possible. Le nucléoplasme augmente simplement de volume, et d'incolore qu'il était, devient légèrement chromatique. L'augmentation de volume se produit sans que la limite très tranchée du noyau éprouve aucun changement ; il n'y a donc pas incorporation directe de cytoplasme; la chro- maticité, d'autre part, est due, sans aucun doute, à la dis- solution partielle du nucléole, qui se creuse d'abord d'une vacuole, avant de se fragmenter. Le nucléoplasme, ainsi modifié', prend simplement la forme elHptique, comme s'il s'agissait d'une division directe; le fuseau est alors constitué. Nous connaissons les modifications que le fuseau subit après l'arrivée aux pôles des chromosomes ; il s'allonge tout en restant d'abord renflé en son milieu : à ce moment, on voit nettement des fils achromatiques ; puis, l'allon- gement continuant, le fuseau ne se montre plus que comme un cordon mince qui finit par se rompre en son milieu ; ces changements rappellent ceux qui accompagnent la séparation des nouveaux noyaux dans la division directe. C) Les chromosomes. — La question des chromosomes est la plus délicate. Sont-ce des éléments permanents du noyau, ou bien faut-il y voir des formations nouvelles pour chaque mitose ? Ordinairement, les chromosomes apparaissent à la pro- phase sous forme d'un cordon nucléaire qui se segmente ÉTUDE DE LA KARYOKINÈSE 81 ensuite. Dans l'amibe, nous n'avons rien vu qui puisse rappeler le boyau nucléinien : nous avons décrit par contre une fragmentation du ?îucléole qui donne naissance à des granulations chromatiques d'aspect semblable à celui des chroniosomes ; c'est aux dépéris de ces granulations que se forment les chromosomes ; l'observation directe ne permet pas de se prononcer sur la question de V individualité de ces éléments et de leur permanence d'une mitose à Vautre. Les théories classiques qui cherchent à expliquer le déplacement des chromosomes et leur mouvement en sens inverse jusqu'aux pôles du fuseau, soit par l'action de filaments tracteurs, soit par l'existence d'une attraction chimiotactique des centrosomes, ne reposent jusqu'ici sur aucun fondement sérieux. Pour comprendre ce mouvement dans sa nature et dans ses origines, il faut se reportera la division directe. La chromaline du noyau chez les organismes inférieurs, localisée dans le nucléole, s'est d'abord séparée approxi- mativement en deux moitiés dans la division directe ; la séparation de ces deux moitiés par étirement exige un mouvement propre analogue à celui qui détermine la séparation de deux nouveaux individus lors de la division du corps. Le nucléole étant venu à se fragmenter en chromosomes, chaque fragment s'est comporté comme le nucléole tout entier : il s'est divisé en deux parties qui se sont éloignées ensuite en sens contraire ; dans les deux cas, qu'il s'agisse de mitose ou d'amitose, la cause du dépla- cement est la même ; si de nouveaux facteurs sont entrés en jeu dans l'évolution de la karyokinèse, nous ne les connaissons pas encore assez pour comprendre leur rôle ; c'est en remontant aux origines, comme nous venons de le faire, qu'on a chance d'élucider les problèmes contro- versés de cytologie. Nous trouvons chez les Amibes des différences nom- breuses dans la structure du noyau ; chacune d'elles corres- 6 82 P A. DANGEARD pond à un mode particulier de division ; ainsi, nous con- naissons à l'heure actuelle la division directe par étirement et la division directe par cloisonnement ; nous savons également que la karyokinèse peut se faire suivant deux modes sensiblement différents. Ces essais, ces tâtonnements que nous ne trouvons nulle part ailleurs, nous indiquent que l'évolution s'est exercée ici de façon toute spéciale et que le groupe des Amibes est la souche d'où partent de nombreux rameaux. Il devient évident que le noyau a subi de bonne heure dans son mode de division une série de modifications et de perfectionnements étroitement liés aux progrès d'or- dre morphologique et physiologique ; il sera intéres- sant de montrer que cette évolution correspond dans ses grandes lignes aux principaux groupes primaires animaux et végétaux ; c'est ce que nous nous proposons de faire lorsque nos matériaux seront plus nombreux et plus complets ; en démontrant que la, karyokinèse n'est qu'une 7nodification évolutive de Varaitose^ nous avons préparé le terrain à une étude de l'élément nucléaire envi- sagé dans son histoire et dans ses propriétés. PLANCHE III La karyokinèse chezl'Amceba hyalina sp. nov. (Gross. 800-900.) FiG. 1-4. — Individus ordinaires, FiG. 5. — Amibe possédant deux noyaux. FiG. 6. — Noyau entouré de radiations incolores. FiG. 7. — Amibe avec longs pseudopodes. FiG. 8. — Amibe à l'état de repos avec sa membrane. Fio. 9-H. — Noyau dont le nucléole se prépare à la fragmentation. FiG. 12-20. — Divers aspects du noyau avec son nucléole fragmenté. FiG. 21-22. — Fuseau au stade de la plaque équatoriale. FiG. 23. — Les deux groupes de chromosomes se séparent. FiG. 24. — Etirement du fuseau nucléaire. FiG. 25, 27, 29. — Etats plus avancés. FiG. 26. — Division du corps de l'amibe après rupture du fuseau. FiG. 28. — Selon toute apparence, il s'agit d'un individu semblable à celui de la fig. 8 qui se divise avant de reprendre son état d'activité. FiG. 30-31. — Le Rhizobleplxarls amœbee sp. nov. Le Botaniste 7e Série PL. III La division du noyau chtz VAmœba hyalina sp. nov. NOTE SUR UN NOUVEAU PARASITE DES AMIBES Par P. -A. DANGEARD Nous avons fait connaître, il y a quelque temps, un para- site de VAmœba verrucosa. Ehr. ; il s'attaque exclusi- vement au noyau qui est de grande taille dans cette espèce ; nous lui avons donné le nom de Nucleophaga, destiné à rappeler son mode de vie si particulier (1) : c'est une Chytridinée voisine du genre Sphserita Dang. Aujourd'hui, nous avons à signaler un autre parasite des Amibes ; celui-ci, pour arriver au même résultat, possède une organisation et des moyens d'action bien différents de ceux du premier. C'est un champignon fila- menteux aquatique ; ses tubes peu ramifiés s'allongent dans le liquide, et lorsqu'ils arrivent au contact des Amibes, ils donnent naissance à de courts rameaux qui se dichotomisent à l'intérieur du cytoplasme de l'amibe (fig. 30, 31, PI. III). On peut quelquefois arrivera suivre les filaments du parasite sur une certaine longueur ; (l)P.-A. Dangeard : Mémoire sur les parasites du noyau et du proto- plasma (Le Botaniste, 4» série). 86 P -A. DANGEARD on peut constater alors qu'un même thalle arrive à détruire des douzaines d'amibes par ce procédé. Le système ramifié qui se produit à l'intérieur de chaque amibe, ressemble aux suçoirs de certains Pero- nospora; mais il porte son action destructive sur le cyto- plasme et ne paraît pas avoir d'attraction spéciale pour le noyau ; c'est par la destruction de l'endoplasme chro- matique que s'accusent d'abord les ravages effectués par le parasite ; le noyau ne tarde pas à former une boule chromatique sans structure et d'apparence un peu oléa- gineuse (fig. 31, PI. III). La place de ce parasite dans la classification est impos- sible à préciser : nous savons seulement que c'est un Champignon et non une Bactérie filamenteuse ; l'al- lure générale déjà ne permet guère le doute à ce sujet ; de plus, nous avons trouvé, dans le thalle, des taches chromatiques qui certainement représentent des noyaux ; le protoplasme qui remplit les tubes est incolore ; ce n'est qu'en certains endroits où il tend à s'amasser qu'il devient chromatique ; nous ignorons s'il faut voir là un commencement de formation de spores ou de kystes ; les cloisons, dans ce Champignon, sont très espacées. Il ne faut pas oublier que cette étude a été faite sur des matériaux fixés et que nous n'avons pu ainsi faire aucune observation sur le vivant; il est fort possible que ce champignon puisse être cultivé dans des milieux de cul- ture et qu'il fructifie. On pourra alors s'occuper de le classer ; jusque-là, il faut se contenter de connaître son rôle à l'égard des amibes et son mode d'action; rien n'em- pêche d'ailleurs, pour la commodité des descriptions, de le désigner, au moins provisoirement, sous le nom de Rhizoblepharis amœbœ sp. nov. Nous avons vu(i) que le protoplasme de VAmœba binu- (1) Consulter le Mémoire précédent. NOUVEAU PARASITE DES AMIBES 87 cleaita, Grûb. renferme de nombreux filaments mycéliens cloisonnés et de longueur variable ; ils sont même très earactéristiques de cette espèce d'Amibe; d'après Griiber et Schaudinn, ils vivraient là en symbiose ; ce cas est à distinguer de l'exemple de parasitisme que nous venons de signaler. n \ TiT ^TTiTOO Optische Wertestaette LAnL Z^riioo iéna MICROSCOPES ET APPAREILS PHOTOMICROGRAPHIQUES De première qualité depuis les plus simples jusqu'aux plus complets CATALOGUE ILLUSTRÉ GRATIS ET FRANCO Dépôt : à Paris, chez M. Adnet, constructeur, 26, rue Vauquelin MICROORAPHIE E. 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Dangeard. — Observations sur le développement du Panclorina Morum. t' PRIX DE L'ABONNEMENT A LA SÉRIE DE SIX FASCICULES S francs pour la France. — 18 francs pour l'Etranger DIRECTION : 34, Rue de la Chaîne, POITIERS PARIS LONDRES ^•"^- BAILLIÈRE BERLIN DUL.\U 4 C» ^"' ^^^i'f'^ill^' 19 FRIEULANDER à SOHN Soho Square, 37 N. W, Carhtrasse, 11 1 LA REPRODUCTION SEXUELLE DES CHAMPIGNONS ÉTUDE CRITIQUE Par P. -A. DANGEARD ïl ne suffît pas, pour qu'une découverte puisse devenir le point de départ d'une théorie scientifique féconde, qu'elle repose sur des faits exacts, sur des expériences décisives, sur des observations ingénieuses, il faut qu'elle ait un caractère général ; il faut de plus que son auteur sache la défendre et ne l'abandonne pas dès son berceau. Les résistances qu'elle rencontrera sont en raison di- recte des modifications qu'elle apporte dans la science; chaque idée ancienne qu'elle fait disparaître, lui vaut un adversaire, chaque idée nouvelle qu'elle fait surgir, lui attire une objection ; on discute d'abord l'exactitude de la découverte, pour contester plus tard l'exactitude de l'in- terprétation. Tout cela est bon, utile, on pourrait dire même néces- saire : la nouvelle théorie, en effet, ou bien succombera devant ces attaques, parce qu'elle est fausse ou insuffi- samment défendue, ou bien elle résistera, et alors elle 7 90 P. -A. DANGEARD aura reçu du temps et des hommes sa consécration défi- nitive. La théorie de la symbiose chez les Lichens de Schwen- dener a eu des débuts difficiles : elle ne s'est imposée que très lentement, profitant de tous les progrès de la tech- nique moderne. Pasteur a soutenu une lutte mémorable contre les par- tisans de la génération spontanée. La controverse a duré près de vingt ans ; elle a mis aux prises des adversaires de grande valeur ; elle a soulevé des polémiques bruyan- tes, des discussions passionnées. Pasteur, pour établir sur des bases irréfutables la théorie de la panspermie, a dû créer une série de méthodes et d'expériences qui ont préparé l'avènement d'une science nouvelle, la Bacté- riologie. Pourquoi ne pas rappeler également la théorie de la phagocytose ? Le premier travail de Metchnikov sur ce sujet date de 1883 : depuis , ce savant est resté sur la brèche, luttant pour ses idées, fournissant ou provoquant de nouveaux aperçus ; aujourd'hui, chacun sait le rôle des phagocytes dans la destruction des microbes de l'orga- nisme, dans la résorption ou l'atrophie de certains tissus; ne fait-on pas entrevoir même une lutte possible contre la dégénérescence sénile (1) ? Nous aurions tort de nous plaindre si, dans une sphère plus modeste, notre découverte de la reproduction sexuelle chez les Champignons supérieurs rencontre en- core certaines résistances : les exemples qui précèdent montrent que la lutte est un élément de succès, qu'elle est préférable à une indifférence systématique ou à une faveur inconsidérée. La nécessité de répondre aux cri- tiques et de prévoir les objections est un stimulant éner- (1) Metchnikov: Revue de quelques travaux sur la dégéiiérescence sénile (L'Année biologique, 3« année, p. 249). LA REPRODUCTION SEXUELLE DES CHAMPIGNONS 91 gique ; elle nous a déjà conduit à formuler une théorie de la sexualité (1), qui a reçu un accueil bienveillant de la part des naturalistes; c'est encore pour la défense de nos idées que nous avons écrit un « Essai sur la reproduction sexuelle » que nous publierons prochainement. LA SEXUALITÉ DES CHAMPIGNONS SUPÉRIEURS. Le moment est venu d'envisager la question de la sexualité des Champignons dans son ensemble; des opi- nions diverses se sont manifestées, des critiques se sont produites : c'est à nous de réfuter, s'il est nécessaire, les objections plus ou moins fondées qui pourraient tendre à fausser l'interprétation de cette découverte. Il est utile de rappeler brièvement en quoi consiste la reproduction sexuelle des Champignons supérieurs (2). Les Champignons supérieurs comprennent deux grands embranchements, qui se sont développés à peu près pa- rallèlement : ce sont les Basidiomycètes et les Ascomy- cètes. Au point de vue des espèces qui sont nombreuses, rien n'est plus varié; comme reproduction sexuelle, rien n'est plus uniforme. 1** La reproduction sexuelle des Basidiomycètes. Les Basidiomycètes se subdivisent en Ustilaginées, Urédinées, Protobasidiomycètes et Basidiomycètes pro- prement dits ; nous nous contenterons d'établir un simple schéma pour chaque groupe. a) Ustilaginées. — Dans cette famille, le scellules jeunes du mycélium ont deux noyaux ; ce nombre peut augmenter (1) p. -A. Dangeard : Théorie de la sexualité (Lo Botaniste, 6" série, p. 263). (2) Consulter les séries II-VI du Botaniste, où l'on trouvera la biblio- graphie spéciale relative à cette reproduction sexuelle, les circons- tances de sa découverte et tous les détails qui s'y rapportent. , t 92 P -A. DANGEARD dans les cellules âgées du thalle. La formation asexuelle des conidies ramène pour un moment la cellule à la struc- ture uninucléée. Lors de la reproduction sexuelle, on voit des articles se renfler en ampoules ou émettre des rameaux vésiculeux; les deux noyaux de ces articles ont une origine différente, car la cellule se constitue dès le début avec deux noyaux : la chose peut être considérée comme certaine, d'après ce que nous savons des Urédinées où les noyaux sont plus gros et plus faciles à étudier; toutefois, on n'a pas encore réussi à voir directement chez les Ustilaginées la division simultanée, avec fuseaux achromatiques parallèles, qui est de règle chez les Urédinées. L'ampoule, avec ses deux noyaux, doit être considérée comme un gamétange renfermant deux gamètes uninu- cléés; chaque noyau a perdu, comme celui d'un gamète ordinaire, la propriété de se diviser. Les deux gamètes s'unissent en un seul par copulation des noyaux qui se fusionnent intimement : des réserves s'accumulent dans cette vésicule devenue une oospore ; cette dernière gros- sit, s'entoure d'une membrane épaisse, subdivisée en exos- pore et endospore. A la germination, le contenu de l'oospore donne nais- sance à un gros tube ou promycèle, dans lequel passe le protoplasma avec son noyau sexuel ; celui-ci subit, par karyokinèse, deux bipartitions successives, et les quatre nouveaux noyaux s'isolent par une cloison ; chacune des cellules donne ensuite des spores exogènes qui se forment par bourgeonnement comme les conidies ordinaires; pour les distinguer de celles-ci, on les désigne généralement sous le nom de sporidies; des anastomoses se produisent fréquemment soit entre les cellules du promycèle, soit entre les sporidies elles-mêmes. Dans quelques genres, le noyau sexuel subit trois bi- partitions successives dans le promycèle non cloisonné ; LA REPRODUCTION SEXUELLE DES CHAMPIGNONS 93 ces huit noyaux passent ensuite dans autant de sporidies qui se sont développées, comme autant de bourgeons, au sommet du promycèle. Ce promycèle n'est autre chose qu'un sporogone ordi- naire ; c'est à son intérieur que le noyau sexuel ayant 2n chromosomes par suite de la fécondation qui a eu lieu dans le gamétange, revient à la structure normale, repré- sentée par n chromosomes; cette réduction nécessaire a été vue chez les Urédinées par Sappin-Trouffy ; sans aucun doute, elle se produit dans le même organe pour tous les Basidiomycètes. Le mode de formation de l'œuf des Ustilaginées n'im- plique pas un changement dans les propriétés du cyto- plasme, correspondant au rajeunissement karyogamique : mais cette modification ne tarde pas à se produire, elle s'opère à la germination de l'oeuf par des anastomoses qui s'effectuent entre les différentes cellules du promycèle, ou mieux encore entre les sporidies. b) Urédinées. — Chez les Urédinées, le mycélium qui fournit les conidies ordinaires ou spermaties est formé par des cellules uninucléées; en dehors décela, les cel- lules du thalle possèdent deux noyaux : ces noyaux se divisent simultanément au même niveau, et les fuseaux achromatiques sont parallèles à l'axe ; il en résulte que la cloison médiane isole pour chaque nouvelle cellule deux noyaux dont la parenté s'éloigne ainsi de plus en plus. On est conduit, d'après cela, à faire remonter jusqu'au stroma de l'écide l'origine différente des noyaux sexuels que nous trouvons en présence dans la téleutospore. Les gamétanges sont rarement isolés : le plus souvent, ils sont groupés par deux, trois ou davantage, selon les genres, à l'extrémité d'un pédicelle; l'ensemble porte le nom de téleutospore. Dans chaque gamétange, l'oeuf se forme comme chez les Ustilaginées : les deux noyaux se 94 P. -A. DANGEARD fusionnent intimement etl'oospore passe à l'état do repos, après s'être recouverte d'une double membrane. Chaque oospore fournit en germant un promycèle à l'intérieur duquel le noyau sexuel subit une double bipar- tition par karyokinèse ; dès la prophase de la première division, le noyau sexuel qui a reçu 2 n chromosomes par la fécondation, n'en montre plus que n : il est donc re- venu à la structure normale sans qu'on sache exactement comment s'est opérée la réduction. Le promycèle se cloisonne en quatre cellules uninu- cléées qui fournissent chacune par bourgeonnement une spore ou conidie. Si l'on fait abstraction du groupement des gamétanges sur la téleutospore, on voit que la reproduction sexuelle des Urédinées est entièrement semblable à celle des Usti- laginées. c) Protobasidlomycètes. — Les Protobasidiomycètes sont des Urédinées dans lesquelles l'œuf germe immédiate- ment, sans s'enkyster : le genre Coleosporium établit la transition. Aussitôt après la fécondation, l'oospore s'al- longe et grossit : le noyau sexuel subit alors les deux bi- partitions ordinaires et les quatre noyaux se séparent par des cloisons transversales. Le promycèle se constitue donc à l'intérieur de l'œuf, au lieu de se former à Texte- rieur; chacune des quatre cellules donne naissance à une sporidie. Dans cette famille, les cloisons sont parallèles à l'axe ou perpendiculaires, selon les genres. d) Basidiomycètes proprement dits. — Ce groupe est le plus élevé de la série. Les articles du thalle renferment en général deux noyaux ; nous croyons pouvoir afïirmer que tout au moins la division qui précède la séparation des jeunes basides a lieu comme chez les Urédinées. Ces jeunes basides occupent une position variable selon les familles ; elles représentent des gamétanges compa- LA REPRODUCTION SEXUELLE DES CHAMPIGNONS 95 rables à ceux des groupes précédents; la copulation s'y produit dans les mêmes conditions. L'oospore germe immédiatement; le noyau sexuel se divise par karyokinèse en quatre nouveaux noyaux, mais cette division n'est suivie d'aucun cloisonnement; toute trace de promycèle a disparu: les quatre spores prennent naissance directement sur la baside. Des Urédinées aux Basidiomycètes supérieurs, nous assistons à la réduction progressive du promycèle et à sa disparition complète; mais tous les autres phénomènes se correspondent avec une exactitude absolue et vraiment remarquable. Dans les Ustilaginées, le rajeunissement karyoganique est suivi presque immédiatement par un mélange de cyto- plasmes diflérents résultant d'anastomoses entre les arti- cles du promycèle et les sporidies ; dans les autres groupes, cette modification ne semble pas avoir le même degré d'opportunité; les anastomoses y sont fréquentes, mais elles se produisent indifféremment à des stades plus ou moins éloignés de la germination de l'œuf. 2° La. reproduction sexuelle des Ascomycètes. Chez les Ascomycètes on ne rencontre plus la même uni- formité dans la structure du mycélium ; les cellules du thalle sont uninucléées ou plurinucléées ; le nombre des noyaux, dans certaines espèces, dépasse une trentaine par article : ces variations peuvent exister entre cellules différentes d'un même thalle; les phénomènes reproducteurs cepen- dant sont aussi simples que chez les Basidiomycètes. Lorsque les cellules du thalle possèdent deux noyaux {Exoacus)^ l'origine différente des noyaux sexuels résulte d'une division parallèle et simultanée, comme chez les Urédinées. Plus souvent, on observe un autre procédé qui est le suivant : une extrémité de filament se recourbe, les deux noyaux qui s'y trouvent subissent une bipartition ; deux cloisons isolent un gamétange avec les deux noyaux 96 P. -A. DANGEABD médians qui ont ainsi une origine différente ; parfois, le gamétange résulte de deux cellules contiguës uninu- cléées qui fusionnent leur contenu. Le gamétange renferme donc deux gamètes comme chez les Basidiomycètes; la copulation des noyaux se produit et l'oospore est formée. La germination de cette oospore est tout à fait compa- rable à celle des Basidiomycètes; elle se produit immédia- tement. L'œuf se développe en un sac à l'intérieur duquel le noyau sexuel subit ordinairement trois bipartitions successives par karyokinèse : c'est Vasque, qui se trouve être ainsi l'équivalent de la baside. Le mode de formation des spores est légèrement diffé- rent : chez les Basidiomycètes, elles sont exogènes , ici elles s'organisent à l'intérieur de Tasque, elles sont en- dogènes. Quelquefois, les asques sont nus ; le plus souvent, ils sont groupés dans un appareil qui est le périthèce : pour former la paroi ou les tissus de ce périthèce, des filaments du thalle viennent quelquefois se ramifier à la surface des asques; quelques auteurs les ont considérés comme des filaments copulateurs devenus stériles. Telle est dans ses grandes lignes la reproduction sexuelle des Champignons supérieurs. Parmi les critiques auxquelles nous voulons répondre, les unes tendent à affaiblir l'importance de cette décou- verte ; les autres en reconnaissent la haute signification physiologique, mais refusent de prononcer les mots de fécondation et de reproduction sexuelle ; occupons-nous d'abord des premières. I r Quelques auteurs ont voulu considérer les fusions nu- cléaires des mycètes comme un phénomène banal, de nature purement végétative, en prétextant qu'il existe des exemijles LA. REPRODUCTION SEXUELLE DES CHAMPIGNONS 97 connus où l'union des noyaux n'a aucun caractère sexuel; cette opinion ne résiste pas à un examen impartial des faits. Chez les Infusoires, l'appareil nucléaire comprend un macronucleus et un micronucleus : le macronucleus a sous sa direction les fonctions d'entretien et d'accroisse- ment ; il préside au bon fonctionnement des organes de la vie végétative. Le micronucleus, au contraire, veille à la conservation de l'espèce, c'est en lui que réside la faculté de rajeunissement qui permet aux Infusoires d'effectuer leur reproduction sexuelle ; c'est encore lui qui sert de substratum aux propriétés héréditaires et transmet les qualités et facultés particulières qui consti- tuent les espèces et les races (1). Lors de la reproduction sexuelle, chaque individu conjugué reçoit de son conjoint un micronucleus ; ce micronucleus s'unit à un second noyau samblable pour donner le noyau sexuel ; ce dernier est la souche unique de tous les éléments nucléaires des nouvelles générations qui vont se produire à la fin de la conju- gaison. Le macronucleus ne prend pas part à la reproduction sexuelle : il est éliminé pendant la conjugaison, et cela de façons un peu différentes ; chez certaines espèces, il se désorganise tout d'une pièce et fond peu à peu par une résorption lente, ressemblant à une véritable digestion ; dans d'autres espèces, la résorption est précédée d'une fragmentation; cette fragmentation peut même être préparée par un déroulement préalable de la masse nucléaire, qui s'étire en longs rubans (i). Les fusions nucléaires qui nous intéressent se produi- (1) Maupas : Le rajeunissement karyogamique chez les Ciliés (Archives de zoologie expérimentale, 2e série, t. VII, 1889). (2) Maupas : Loc. cit., [>. 446. 98 P.-A. DANGEARD sent dans les conditions suivantes : le noyau sexuel, d'origine double, résultant de la conjugaison, se divise une ou plusieurs fois et les éléments nucléaires qui en proviennent se différencient en macronucleus et micro- nucleus ; or, sous l'influence d'une disette d'aliments, des fragments de l'ancien macronucleus peuvent s'incorpo- rer aux nouveaux macronucleus, au lieu de disparaître dans le cytoplasme (Paramœcium caudatum, Euplotes Ijatella). 11 est évident que ces sortes de fusions ne sauraient nous être opposées sérieusement : elles sont accidentelles ; elles se produisent entre noyaux végétatifs ; elles n'ont aucune relation, même indirecte, avec le noyau chargé de perpétuer l'espèce ; elles ne peuvent donc modifier en rien le nombre n de chromosomes de cet élément nucléaire. Par contre, le noyau sexuel des Champignons est exac- tement comparable au noyau sexuel des In/usoires : il est la souche commune de tous les noyaux des nouveaux individus ; il j^ossède 2 chromosomes, ce qui exige une réduc- tion chromatique, comme dans toute reproduction sexuelle. Les fusions nucléaires qui s'effectuent chez les végé- taux en dehors de la fécondation ordinaire, ressemblent aux fusions anormales qui se produisent chez les Infusoires : elles sont susceptibles des mêmes réserves. On peut écarter de la discussion les exemples de fusions nucléaires signalés par Hartog dans l'oogone des Saprolegnia (1), par Schmitz dans celui des Vaucheria (2). Dans les Saprolegnia, en effet, le nombre des noyaux de l'oogone diminue par dégénérescence (3) ; chez les (1) Hartog: Recherches sur la structure des Saprolégniées (Comptes rendus, Acad. se, 1889). (2)bchmitz: Untersuchungen ûber die zellkerne der Thallophvten, 1879. (3) P.-A. Dangeard: Recherches histologiques sur les Cliampig}wns (Le Botaniste, 2e série, p. 106). LA. REPRODUCTION SEXUELLE DES CHAMPIGNONS 99 Vaucheria, les noyaux de l'oogone, sauf un, font retour à l'appareil végétatif (1). Les seules observations précises dont il y ait lieu de tenir compte sont celles de Strasburger (2) et de Soltwe- del (3) ; dans l'albumen des plantes supérieures {Cory- dalis cava, Leucojum vernum), plusieurs noyaux peuvent se fusionner : on voit ainsi trois, quatre noyaux ou davantage s'unir en un seul élément nucléaire volumi- neux à nombreux nucléoles ; la réunion s'opère soit pendant le stade de repos, soit pendant la kaiyokinèse. Ces noyaux sont destinés à disparaître avec Valbumeii ; dans aucun cas, ils ne sont transmis à une nouvelle plante ; les fusions nucléaires qui leur donnent naissance ont donc une valeur encore moindre que celles des macro- nucleus chez les Infusoires. Le sac embryonnaire des Phanérogames est le siège d'une fusion de noyaux dont la signification exacte est encore mal déterminée. Longtemps on a cru que la formation de l'albumen avait pour cause et pour point de départ l'union des deux noyaux polaires ; de là un argu- ment d'un nouveau genre contre nos idées sur la sexua- lité des Champignons supérieurs. Si on considère, disait-on, la fusion des noyaux dans les Champignons comme un acte sexuel, on doit donner le même nom à Vunion des deux noyaux polaires du sac embryonnaire chez les Phanérogames (4). En 1887, Le Monnier avait bien proposé de consi- dérer l'albumen comme une plante accessoire, indépen- {\) Oltmanns : Uber die Entwickelung der sexual org. bei Vaucheria (Flora, 1895, p. 388). (2) Strasburger: Zellbildung und Zelllheilung, 3e édition, léna, 1880, p. 23. (3) Soltwedel ; Frei Zellbildung im Embryosack der Angiospermen (Jen. Zeitschr. f. Naturw., Bd. 15, p. 374). (4) G. Poirault et Raciboreki : Sur les noyaux des Urédinées (Journal de Botanique, 1895). 100 P.-A. DANGEARD dante de la plante mère et associée à l'embryon, pour en faciliter le développement (1) ; dans ce cas, la fusion des noyaux polaires devenait une véritable fécondation; mais au moment où cette critique nous était soumise, bien peu de naturalistes partageaient l'opinion de Le Monnier : la fusion des deux noyaux polaires était considérée comme un phénomène anormal, de nature végétative, et c'est pourquoi l'objection nous était posée. L'assimilation, même dans ces conditions, n'était pourtant pas susceptible d'atteindre notre découverte : Vunion des deux noyaux polaires ne donne jamais naissance a une -plante nouvelle ; le noyau définitif de Valbumen, loin d'être^ comme le noyau sexuel des Champi- gnons^ la souche de générations indéfinies , disparaît au bout d'un certain nombre de divisions avec Valbumen lui-même. Des découvertes récentes dues à Nawaschine et à Guignard ont montré d'ailleurs que l'albumen doit son origine à une véritable copulation sexuelle. « Le phénomène essentiel que M. Nawaschine a signalé, et dont j'ai suivi de mon côté toutes les phases, consiste, dit Guignard (2), dans l'existence d'une double copulation sexuelle dans le sac embryonnaire : l'une donnant nais- sance à l'embryon représentant l'organisme définitif, l'autre fournissant l'albumen, sorte d'organisme transi- toire qui servira à la nutrition de l'embryon. « Ces deux copulations ne sont pas entièrement compa- rables. En effet, dans la première, les noyaux mâlo et femelle possèdent l'un et l'autre le nombre de chromo- somes réduit qui caractérise les noyaux sexuels ; dans la seconde, au contraire, si l'anthérozoïde apporte de son (1) Le Monnier: Sur la valeur morphologique de Valbumen chez les Angiospermes (Journal de Botanique, t. I, p. 140). (2) Guignard : Sur les anthérozoïdes et la double copulation sexuelle chez les végétaux angiospermes (Comptes rendus, 1889, t. CXXVIII, p. 869). LA. REPRODUCTION SEXUELLE DES CHAMPIGNONS 101 côté le même nombre réduit, il en est autrement pour le noyau polaire inférieur tout au moins, car il se forme avec un nombre de chromosomes qui, souvent, paraît environ une fois plus élevé et par conséquent voisin de celui des noyaux végétatifs. Ce qui le prouve, c'est que le noyau secondaire, au moment où il se divise, offre un nombre de chromosomes supérieur à celui qu'il devrait avoir si les noyaux dont il dérive n'avaient eu tous les trois que le nombre réduit caractéristique des éléments sexuels. La première copulation représente donc seule une fécondation vraie ; la seconde, une sorte de pseudo- fécondation. » En résumé, l'acte sexuel chez les Champignons n'est nullement comparable aux fusions nucléaires anormales qui se produisent entre les macronucleus des Infusoires, en cas de disette ; il n'a aucun rapport avec les fusions nucléaires purement végétatives des noyaux de l'albu- men chez certaines plantes; enfin, nous venons de voir ce qu'il faut penser de la fusion des deux noyaux polaires du sac embryonnaire chez les Angiospermes ; on pourra agiter la question de savoir si la formation de l'albumen est le résultat d'une fécondation vraie ou d'une pseudo- fécondation ; la conclusion ne saurait modifier l'interpré- tation des phénomènes sexuels chez les Champignons, où Vœuf donne naissance à une plante normalement constituée. Si nous avons rappelé les objections qui précèdent, ce n'est pas à cause de leur importance qui est véritable- ment nulle ; le fait est reconnu tel par un observateur du plus grand mérite, Wager, qui s'est fait une spécialité de l'étude histologique des Champignons ; dans une étude très approfondie (1), il a négligé d'examiner ces objections; (I) Wager: The sexualily of the Fungi (Annals of Botany, t. XIII, décembre 189 ). 102 P-A. DANGEARD nous aurions pu imiter sa réserve, si nous n'avions tenu à déblayer définitivement le terrain de la discussion, de toutes ces broutilles encombrantes et inutiles. D'autres raisons ont servi au début à combattre nos idées. 2° Les noyaux qui se fusionnent ont une parenté trop rapprochée pour quon puisse leur attribuer un rôle sexuel. Or, la parenté des gamètes dans l'isogamie présente tous les degrés. L'exemple auquel il faut toujours se reporter en pareil cas est celui des Spirogyra ; dans plusieurs espèces, les gamètes se trouvent sur des filaments différents ; dans d'autres espèces, ils proviennent de deux cellules conti- guës; enfin, chez certaines, les deux gamètes se forment dans une même cellule. Chez les Chlamydomonas, les Ulothrix, les Cladophora, etc., les gamètes peuvent copuler dans le sporange qui leur a donné naissance : lorsque le nombre des zoospores est peu élevé, comme chez les Chlamydomonas, l'œuf est dû à l'union de gamètes qui sont frères ou tout au moins cousins très rapprochés. On pourrait encore citer les Basidiobolus,]es Eremascus^ etc. Dans la parenté des gamètes, on doit considérer séparément celle des noyaux copulateurs et celle du cytoplasme ; si les noyaux sont, comme on l'admet souvent, le support des propriétés héréditaires, c'est leur degré de parenté seul qui présente de l'importance ; or, il ne faut pas oublier que dans les Champignons supé- rieurs, l'origine différente des noyaux copulateurs est assurée par diverses combinaisons qui ne peuvent être l'effet du hasard. Chez les Ustilaginées, les Ascomycètes et les Basidio- mycètes, la parenté des noyaux qui se fusionnent n'est en aucun cas plus rapprochée que dans les genres SjnrO' LA REPRODUCTION SEXUELLE DES CHAMPIGNONS 103 gyrsL et Basidiobolus , où l'existence de la reproduction sexuelle est admise par tout le monde (1). D'autre part, il est démontré par les observations de Sappin-Trouffy, notre élève, que l'origine commune des noyaux copula- teurs est très éloignée chez les Urédinées (2). Le rajeunissement karyogamique est donc assuré chez les Champignons supérieurs, d'une façon au moins aussi parfaite que dans beaucoup de cas incontestés de sexua- lité. D'un autre côté, il importe peu que les gamètes pro- viennent du même gamétange. Nous avons fait déjà remarquer, en effet, qu'il est abso- lument inutile pour caractériser la sexualité que les ga- mètes appartiennent à des gamétanges différents : chez le Chlaniydomonas Perty Gorosch., les gamètes d'un même sporange effectuent quelquefois entre eux la copulation, sans quitter la cellule-mère. La nécessité d'un rajeunissement cytoplasmique dans l'acte sexuel ne s'impose pas, puisque chez les Infusoires ciliés le rajeunissement karyogamique existe seul; chez les Champignons, le rajeunissement cytoplasmique serait souvent superflu, car, à chaque instant, en divers points du même thalle ou entre des individus différents, il se produit de nombreuses anastomoses qui amènent un mé- lange des cytoplasmes aussi efficace que celui qui a lieu dans la fécondation croisée. 3° La sexualité exige Vunion de deux cellules ou gamètes; chez les Champignons supérieurs, les noyaux sont contenus dans une même cellule, à VintérHeur de laquelle ils se fu- sionnent. Nous avons répondu que Torgane qui renferme les deux (1) P. -A. Dangeard : Mémoire sur la reproduction sexuelle des Basi- diomycètes (Le Botaniste, 4e série, p. 119). (2) Sappin-Trouffy : Recherches histologiques sur les Urédinées [Le Botaniste, 5e série, p. 59). 104 P. -A. DANGEARD noyaux n'est pas en réalité une cellule ; chaque noyau, avec le protoplasme qui l'entoure, représente une indi- vidualité, une Energide, pour employer l'expression de Sachs; avant la fécondation, deux cellules sont donc en présence, comme dans tous les cas de sexualité (1). Wager reconnaît le peu de valeur de ces objec- tions : « Si, dit-il, nous regardons chaque noyau avec son proto- plasme comme représentant une unité séparée (Energide), il nous semble que chez les Urédinées, et peut-être chez les Ustilaginées et les Basidiomycètes, nous pouvons considérer les fusions nucléaires comme indiquant une sexualité pres- que équivalente à celle du Basidiobolus (2). » La conclusion de ce premier chapitre n'est pas douteuse ; on nous permettra de laisser encore la parole à Wager : // est prouvé, dit-il, que la fusion des noyaux chez les Champignons n'est pas un simple phénomène végétatif et par là peu important par ces raisons que non seulement il existe avec un caractère général dans tous les groupes de Champignons supérieurs, mais qu'il se produit a un stade défini dans la vie de Vindividu et à une période qui précède la formation des spores; il est donc évident que nous avons Ik un phénomène d'importance considérable dans la vie des Champignons supérieurs (3). (1) P. -A. Dangeard: Théorie de la sexualité (Le Botaniste, 6o série, p. 289). (2) If with Sachs we could regard each nucleus with its protoplasm as representiag a separate unity (Energid) it seems to me that, in the Uredineœ at any rate, and possibly in the Ustilagineae and Basidiomy- cètes, we might consider thèse nuclear fusion as indicating a sexuality nearly équivalent to that in Basiiiobolus. Wager, loc. cit., p. 593. (3) That this fusion is not merely a végétative one, and therefore of little significance, is proved by the fact that not only does it occurs generally in ail the groups of the higher Fungi, but it takes place at a definite stage in the life history of the individual, and at a period which immediately précèdes the formation of spores. To this thereis apparently no exception and it is there fore évident that we hâve hère LA REPRODUCTION SEXUELLE DES CHAMPIGNONS 105 C'est aussi l'opinion de Strasburger, qui, clans l'hypo- thèse d'une différence d'origine des noyaux copulateurs aujourd'hui démontrée , admettait que cette fusion de noyaux serait comparable dans ses effets physiologiques à une fécondation (1). Perrot constate, de son côté (2), que la nature et le rôle des noyaux de la baside sont bien différents de ceux des hyphes, et il est d'avis qu'il faut considérer la fusion des noyaux comme un phénomène sexuel (3). Puisqu'il est hors de doute que le mode de reproduction que nous avons fait connaître chez les Champignons supé- rieurs, possède dans la vie de la plante une importance égale à celle de la reproduction sexuelle, pourquoi hé- site-t-on à lui donner cette dernière qualification? Cela ne peut s'expliquer que si le phénomène en question diffère par ses caractères de la reproduction sexuelle ordinaire; or, nous allons constater, dans la suite de cette étude cri- tique, que pour décrire les fusions nucléaires chez les Champignons supérieurs et leurs résultats, il est néces- caire d'employer la formule de la sexualité et la définition même de la fécondation. II En 1875, 0. Hertwig démontre que dans la fécondation du Toxopneutes lividus, le noyau du spermatozoïde s'unit a phenomenon of considérable importance in the life history of the higher Fungi. ^Vager, loc. cit., p. 591. (I) Strasburger : Ueber periodische Reduhtion der chvomosomen zahl iin Entwichlungsg ang der organismen (Biologisch. Centralblat, 18'J4, p. 864). (•?) A. Perrot: Kernfrage und Sexualitat bei Basidiomycelen, Stu.tt- gart, 1897. (3) Mit Riicksicht hauptsachlich aut die notwendigkeit der Verei- nigung der kerne geht meine Ansicht dahin dass man dièse kernvers- chmelzung als Sexualitat wenigstens einfachster Art wohl auffassen kann. Lor. cit., p. 37. 8 j06 P-A. DANGEARD au noyau de l'oosphère pour former le noyau de segmen- tation (1) ; à partir de ce moment, cette fusion des noyaux est considérée généralement comme le phénomène le plus important et le plus caractéristique de la fécondation. En 1883, Van Beneden,dans ses admirables recherches sur Y Ascaris (2), observe que le nombre des chromosomes de chaque noyau sexuel est moitié moindre que celui des noyaux végétatifs : il en conclut que, dans la reproduction sexuelle, ies noyaux en présence sont des demi-noya,ux ; cette constatation ayant été étendue à un grand nombre d'ani- maux et de plantes, presque tous les auteurs ont admis que dans la reproduction sexuelle, deux demi-noyaux s'u- nissaient en un noyau complet. Il est assez curieux de voir que nos premiers contra- dicteurs, Poirault et Raciborski, étaient arrivés à émettre ridée que les deux noyaux qui se fusionnent dans la téleu- tospore des Urédinées étaient des demi-noyaux : ils les appellent noyaux-conjugués et leur ensemble représente une unité. L'idée qui a présidé à l'origine de cette interprétation est venue d'une observation inexacte. Poirault et Raci borski avaient été trompés par la division simultanée des deux noyaux de la cellule chez les Urédinées, et ils avaient cru assister à la karyokinèse d'un seul élément nu- cléaire (3) ; l'erreur fut vite signalée (4), et les deux auteurs, modifiant alors leur première description, n'accordèrent cependant à chaque élément nucléaire que la valeur d'un (1) 0. Hertwig ; Beilrage zur kenntnis der Bildung, Befruchtung und Theilung des tierischen Eies (Morph. Jahrb, I). (■?)E. Van Beneden : Recherches sur la maturation de l'œuf, la fécon- dation et la division cellulaire (Archiv. Biol., IV, 1883). (3) G. Poirault et M. Raciborski : Les phénomènes de caryokinèse dans les Urédinées (Comptes rendus, 15 juillet, 1895). (4) Dangeard et Sappin-Trouffij : Réponse à une note de MM. Poirault et Raciborski (Comptes rendus de l'Académie des sciences, l^'aoùt 1895). LA REPRODUCTION SEXUELLE DES CHAMPIGNONS 107 demi-noyau. « Il semble, disent-ils, que dans les Urédi- nées , nous ayons vraiment affaire à des demi-noyaux représentant à eux deux l'ensemble des propriétés d'un noyau unique et qui, pour cette raison , sont incapables de se diviser séparément, mais forment à eux deux une figure caryokinétique semblable à celle d'un noyau ordi- naire. Du moins, jusqu'ici, nous n'avons pas vu un noyau isolé en voie de division (1).» Depuis ce moment, Sappin-Troufty a signalé des cas nombreux de karyokinèse pour des noyaux isolés soit dans la spermogonie, soit dans le promycèle (2) ; d'un autre côté, chez les Ascomycètes, les noyaux sont fré- quemment en nombre supérieur à deux. Si des noyaux se divisent simultanément dans un ar- ticle, cela n'indique rien au point de vue de leur constitu- tion. Poirault et Raciborski, du fait que deux noyaux se divisent simultanément dans un même article, considèrent ces noyaux comme ne formant qu'une seule unité; si cette conséquence était généralisée, elle conduirait à des ré- sultats singuliers. Nous avons vu, par exemple, dans un sporange de Vampyrelle, dix ou quinze noyaux se divi- sant simultanément et présentant exactement le même stade : faut-il les considérer comme des noyaux conju- gués représentant dans leur ensemble une unité ? Il serait absurde de le prétendre. Ce qui existe chez les Vampy- relle se rencontre fréquemment dans les gamétanges et les sporanges des Chlamydomonadinées : les noyaux s'y divisent en même temps (3). Il est donc impossible de parler, chez les Champignons, (1) G. Poirault et M. Raciborski: Sur les noyaux des Urédinées (Journal de Botanique, 1895), (2) Sappin-Trouffy : Recherches histologiques sur les Urédinées (Le Botaniste, 5e série). (3) P.-A. Dangeard: Mémoire sur les Chlamydomonadinées (Le Bota- niste, 6e série). 108 P-A. DANGEARD de demi-noyaux dans le sens d'un élément nucléaire in- complet ; on ne pourrait attacher à cette expression que la valeur attribuée dans la fécondation aux noyaux copu- lateurs eu égard au nombre des chromosomes, et alors on se trouve dans les conditions de la reproduction sexuelle, au sens de Van Beneden, Wilson, Hertwig, etc.; aussi Poirault et Raciborski ont-ils modifié peu à peu leur ma- nière de voir primitive. Raciborski n'hésite même plus à reconnaître l'existence d'une véritable reproduction sexuelle chez les Champignons (1). Van Tieghem a conservé l'idée de demi-noyaux ; il étend même l'interprétation à tous les groupes de Basidiomy- ueies et d'Ascomycètes (2). « Le thalle des Basidiomycètes est formé de filaments cloisonnés en cellules, dont chacune a deux noyaux con- jugués, ne renfermant l'un et l'autre que la moitié des bâtonnets de nucléine du noyau de la spore primitive, c'est-à-dire deux ; ils doivent être considérés comme des demi-noyaux (3). > L'acte fécondateur est décrit par lui de la manière suivante: il ne semble lui accorder aucune signification : « Au lieu de produire directement les basides et leurs spores, l'appareil sp rifère d'un grand nombre de Basi- diomycètes parasites (Puccinie, Uromyce, Tilletie^ Ustil- lage, etc.) donne naissance à des cellules spéciales, qui, après avoir uni en un seul leurs deux noyaux conjugués, se remplissent de matières de réserve en épaississant leur membrane. Puis aux dépens de ces réserves et sans rien emprunter au thalle, ces cellules spéciales germent soit immédiatement après leur maturité, soit le plus souvent après un passage à l'état de vie latente et pro- (1) M. Raciborski : Ueber den Einfluss ausserer Bedingungen auf die Wachst. des Basidiobolus ranarum (Flora, 1896, Bd. 82). (2) Van Tieghem : Eléments de Botanique, t. II, 1898. (3) Van Tieghem, toc. cit., p. 40. LA REPRODUCTION SEXUELLE DES CHAMPIGNONS 109 duisent alors aussitôt chacune une baside avec ses spores. Il ne faut donc pas les confondre avec des spores, puis- qu'en germant elles donnent non un thalle, mais simple- ment une baside ; elles sont comme un arrêt momentané dans le développement, comme un enkystement des basides; nous les nommerons des probasides. « Qu'elle naisse directement du thalle, ou qu'elle procède d'une probaside, la baside produit ses spores suivant deux modes distincts qui offrent chacun deux aspects différents (1). » Van Tieghem admet que ces spores reçoivent de la probaside un noyau complet, et il ne nous dit pas à quel moment les noyaux redeviennent des demi-noyaux. On sait pourtant que la réduction chromatique a lieu à la germination de l'œuf, tout au moins chez les Basidiomy- cètes ; les spores ne reçoivent qu'un noyau à n chromo- somes, alors que le noyau sexuel en possède le double. Rien ne serait plus facile de parler de la reproduction sexuelle des Ptéridophytes et des Phanérogames, sans employer le mot de fécondation, ainsi que Van Tieghem le fait pour les Champignons. Dans ces plantes, chsique cellule des gamétophytes p)OS- sède un demi-noyau : à un moment donné, ces demi-noyaux s'unissent en un noyau complet dans une cellule spéciale qui germe immédiatement ou après un passage a Vétat de repos; au bout d'un certain temps, le noyau complet revient à Vétat de demi-noyau. La similitude est complète ; nous n'avons employé ni les mots d'acte sexuel et de fécondation, ni ceux de repro- duction sexuelle et de réduction chromatique; nous avons quand même caractérisé la sexualité des Phanérogames. La description de Van Tieghem vaut une démonstra- tion, bien que ce savant n'accepte point d'en tirer la con- (1) Van Tieghem, loc. cit., p. 40-41. JIO P-A. DANGEARD clusion naturelle; elle reconnaît dans le cycle d'un Champignon cet état spécial qui résulte de la sexualité ; en dehors de la reproduction sexuelle, on ne compren- dra jamais l'existence de noyaux à n chromosomes et de noyaux à 2 n chromosomes, avec nécessité d'une réduc- tion chromatique, dans une même plante ; c^est Ik Vessence même de la rejjroduction sexuelle, de quelque manière qu'on l'envisage. Nous avons, dans notre théorie de la sexualité, expliqué pourquoi les noyaux copulateurs ne sont pas des demi- noyaux (1) ; nos observations sur les Chlamydomonadi- nées établissent que, dans la reproduction sexuelle, les noyaux qui s'unissent sont des noyaux ordinaires à n chromosomes et que le noyau sexuel est un noyau double à 2 n chromosomes. Ces conséquences s'appliquent tout naturellement aux Champignons ; le développement entier de l'espèce s'effec- tue avec des noyaux ayant le nombre normalndechromo- somes ; comme la réduction chromatique se produit à la germination de l'œuf, le noyau sexuel seul possède 2 n chromosomes. La parthénogenèse devrai tpouvoir, dans ces conditions, s'obtenir avec la plus grande facilité, comme dans les espèces d'algues étudiées par Klebs (2) ; malheureusement le seul travail qui aurait pu nous fournir sur ce point des résultats intéressants, n'a tenu nucun compte des don- nées nouvelles introduites dans la science. Matruchot obtient sur des milieux stérilisés le dévelop- pement complet des carpophores du Pleurotus ostreatus (3) ; ceux-ci présentent des déformations et des bourgeon- \j p. -A Dangeard : Théorie de la sexualité (Le Botaniste, 6^ série). (2) G. Klebs: Die liedingungen der Fortpflanzung bei einigen Algen und Pilzen, lèna, 1896. (3) Matruchot : Recherches biologiques sur les Champignons (Revue de Botanique, t. IX, 1897, p. 81). LA REPRODUCTION SEXUELLE DES CHAMPIGNONS 111 nements très remarquables ; il était indiqué d'étudier les divers modes de fructification qui se produisent dans ces cultures. Pour avoir négligé complètement les nombreux travaux publiés sur l'histologie des Champignons, pour s'être contenté de simples considérations morphologiques, l'auteur est arrivé à des conclusions qui sont en contra- diction absolue avec les faits d'observation courante : d'après lui, « les basides normales, les cystides hymé- niaux à un, deux, trois stérigmates, les cystides extra,- hyméniaux (cellules à pseudo-conidies), et probablement aussi les conidies antérieurement décrites de Pleurotus ostreatus, doivent être considérés comme des différencia- tions d'un seul et même élément-type (1) > ; c'est comme si l'on voulait assimiler les conidies et conidiophores d'une Ustilaginée ou d'une Urédinée, avec l'oospore, son promycèle et ses sporidies, sans tenir compte de la signi- fication différente des deux appareils reproducteurs. Aussi Vuillemin, analysant ce mémoire, n'a-t-ilpu s'empê- cher d'ajouter : « L'auteur tranche un peu vite un pro- blème dont il néglige une donnée essentielle. On peut discuter l'opinion de Dangeard sur la signification des fusions nucléaires dans la baside, mais on ne saurait faire abstraction du fait qui sert de base à ses interprétations. Matruchot n'en tient pas compte, et c'est pour cela que ses conclusions dépassent la portée de ses observations histologiques (2). » III Nous arrivons à une dernière interprétation de notre découverte ; entre notre manière de voir et celle qu'on propose, la différence est faible ; il faudrait bien peu de chose pour que l'accord fût complet. (1) Matruchot, loc. cit, p. 100. (2) Vuillemin: L'Année biologique, 3« année, 1897, publiée en 1899, p. 505. 112 P.-A. DANGEARD Wager admet que les fusions nucléaires, chez les Champignons supérieurs, ne sont pas probablement morphologiquement sexuelles ; elles remplacent l'acte sexuel et lui sont physiologiquement équivalentes^ en ce qu'elles communiquent l'activité nouvelle nécessaire à un développement ultérieur (1). Cette formule, il faut bien le dire, serait de nature à nous donner pleine satisfaction ; qu'il s'agisse, en effet, chez les Champignons, d'une véritable sexualité ou d'un acte qui la supplée et la remplace, l'intérêt reste le même; il est même plus grand dans le second cas que dans le premier. Nous tenons cependant à bien prouver que la repro- duction sexuelle des champignons ne diffère nullement dans son essence de celle qui existe à tous les degrés du règne végétal et du règne animal ; il est donc inutile de la ranger dans une catégorie à part, ce qui n'aurait d'autre résultat que de détruire cette merveilleuse unité des phénomènes sexuels, dont la démonstration est une des plus belles acquisitions collectives de la science moderne. Pourquoi donc Wager, après avoir reconnu l'identité presque absolue des fusions nucléaires dans les Urédi- nées, les Ustilaginées et les Basidiomycètes, avec le cas incontesté du Basidiobolus, n'a-t-il pas osé aller jusqu'au bout et conclure logiquement à la reproduction sexuelle des champignons, au lieu d'y voir un acte physiologique- ment équivalent ? Les raisons qu'il en donne doivent être examinées par ordre croissant d'importance : (1) Thèse nuclear fusion, are probably not morphologically sexual, but they replace the sexual act, and are physiologically équivalent to it in that the cell is thereby reinvigorated lo further development and this accounts for the continued asexual reproduction of thèse forras. Wager, loc. cit., p. 597, LA REPRODUCTION SEXUELLE DES CHAMPIGNONS 113 1° Le nombre des noyaux qui se fusionnent semble Vcirier dans les différentes espèces. Woger cite à cet égard le Stropharia stercoraria avec deux noyaux ou plus, VAmanita muscaria avec deux ou trois (1), le Mycena galericulata avec quatre (2) et le Lepiota mucida divec six à huit noyaux (3). En remontant aux sources indiquées, nous verrons s'il y a lieu de tenir compte de ces observations. Rosen suppose que le noyau de la baside du Lepiota mucida provient de la fusion successive de 6 à 8 petits noyaux venant des hyphes; pourtant l'étude du Psalliota campestris fait naître l'idée que ces noyaux pourraient être renfermés dans la jeune baside; nous allons citer le texte même de Rosen, afin de mieux montrer les hésita- tions et les doutes de cet auteur (4). (1) Wager : On nuclear division in the Hymenomycetes (Annals of Botany, vol. VIT, 1893, p. 489). (2) Wager: On the présence of Centrospheres in Fungi (Annals of Botany, vol. VIII, 1894, p. 321). (3) Rosen : Beitrage zur kenntniss der Pfiamenzellen (Cohn's Beitr. zurBiol. d. Pflanzen, Bd. VI, 1892-93). (4) Aile die angefiihrten Grûnde sprechen dafûr, dass bel Lepiota mucida der Basidienkerndurch wiederholte Fusion der Kleinen.inder Basidial- hyphe urspriinglich enthaltenen kerne entsteht; 6 oder 8 derselben mogen zur Bildung des grossen basidienkerne zusammentreten. Es ist mir allerdings nicht moglich, dièse meineAnsicht streng zu beweisen; es konnte das ja nur durch die directe Beobachtung am lebenden mate- rial geschehen, und dièse ware, wenn iiberhaupt, nur bei einer so grosskernigen art wie Lepiota mucida ausfûhrbar. Leider est dieser Pilz nicht haufig und kam mir nur einmal in wenigen Exemplaren zu Handen. Ich intersuchte speciell in Riicksicht auf den in Rede stehen- den punckt auch Psalliota campestris, welche mir in allen Enlwickel- ungstadien reichlich zur verfugung stand, und fand hier gleichfalls in den jungen Basidien entsprechende kernpaare: hier finden aber am grund der Basidie einige querwandbildungen statt, und es vare moglich, — uberzeugen konnte ich mich davon nicht, — dass die Mehrzahl der kerne, welche man in jungen Basidien bemerkt in diesen Basalzellen eingeschlossen wurde. So muss ich denn dièse micht unin- teressante Frage zunachst offen lassen. Rosen, lac. cit., p. 260. lli P.-A. DANGEARD Wager, de son côté, écrit que les noyaux de la baside semblent venir des hyphes; ils sont au nombre de deux dans VAgaricus stercorarius, de deux ou trois dans VAga- ricus muscarius; ces noyaux sont plus gros que ceux du mycélium ; ils peuvent provenir par conséquent d'une fusion de deux ou plus de ces derniers ; leur grosseur pourrait être due également à la nutrition plus abondante qu'ils trouvent dans le protoplasme de la baside; ici en- core, nous citerons intégralement le texte (1). Ces observations sur la variabilité du nombre des noyaux de la jeune baside sont contredites par toutes nos recherches publiées (2) ou inédites, s'étjndantk un très grand nombre d'espèces réparties au hasard dans tous les genres ; dans aucune d'elles, le nombre des noyaux copulateurs ne s'est montré supérieur a deux\ ils sont, dès le début de la formation de chaque baside, séparés desnoyaux dumycélium par une cloison. Comme les Urédinées et les Ustilaginées appartiennent en réalité aux Basidiomycètes, tous les travaux publiés sur ces deux familles (3) viennent confirmer notre manière de voir : La reproduction sexuelle des Champignons supé- rieurs ne met en présence que deux gamètes uninucléés pour constituer Vœuf. Au reste, Wager est loin d'être afïirmatif ; il se tient (1) At a very early stage in the developraent of the basidium, two or more nuclei make their appearancein it. Thèse appear topass over from the hypha along with the protoplasma. The number of nuclei which thusmake their appearance is two in A. stercorarius, two or three in A. muscarius. Thèse nuclei are larger than the nuclei of the hyphae, and they may hâve arisen, therefore by fusion of two cr more of the latter during their entry into the basidium, or their large size may be due to the superior nourishment to be obtained in the protoplasm of the basidium, as compared with that to be obtained in the hyphse. Wager : on Nuclear Division, loc. cil , p. 496. (2) Consulter les séries 3-6 de la collection du Botaniste. (3) P.-A. Dangeard : La reproduction sexuelle des Champignons (Le Botaniste, 3^ série, janvier 1894). Sappin-Trouffy, loc. cit., etc. LA REPRODUCTION SEXUELLE DES CHAMPIGNONS 115 sur la réserve, bien qu'il cite ses propres recherches : « The number of nuclei wich fuse together appear to vary (1). » Dans ces conditions, l'objection tombe d'elle-même, puisque, selon toute vraisemblance, les faits invoqués ne sont pas exacts; en admettant même qu'on établisse plus tard chez les Champignons l'existence, à titre exception- nel, de fusions nucléaires multiples, cela n'aurait aucune importance quant à l'interprétation du phénomène : il existe, en effet, chez les Algues, des exemples dans lesquels le nombre des gamètes qui s'unissent est exceptionnellement supérieur à deux. Ce dernier mode de formation de l'œuf a été rencontré dans plusieurs familles de Chlorophycées : Chlamydomo- nadinées, Botrydiacées, Ulothrichacées, etc.; l'exception devient même la règle dans les Dasycladus, si l'on en croit Hartog : chez cette Algue, le noyau de chaque gamète serait formé par la fusion de plusieurs noyaux végé- tatifs (2). Personne n'a songé jusqu'ici à considérer ces fusions multiples de noyaux comme une dérogation à la sexualité; on pourrait plutôt, semble-t-il, les envisager sous l'aspect d'une fécondation renforcée; nous n'avons pas à nous en occuper ici, puisque, manifestement, elles ne se produisent pas chez les Champignons supérieurs. 2" Le développement de l'oosphère peut, dans certains cas, être obtenu, en Vabsence de l'organe mâle, par la fusion de deux noyaux frères; avec les idées actuelles il ne s'agit pas alors de y^eproduction sexuelle; il y a parthéno- genèse. Cette objection n'est pas applicable, en fait, à la repro- (1) Wager : The Sexvality of Ihe Fungi. Loc. cit., p. 586. (1) Hartog: The alleged Fertilization in the Saprolegniex (Annals of Botany, vol. XIV, p. 454). 115 P.-A. DANGEARD duction sexuelle des Champignons supérieurs, puisque les noyaux copulateurs ne sont jamais frères ; mais le seraient-ils exceptionnellement qu'il n'y aurait pas lieu de modifier notre interprétation. On met en avant comme exemples, d'une part, les Sapro- légniacées parmi les Champignons, et, d'autre part, VAr- temia, parmi les animaux. La question est très controversée en ce qui concerne les Saprolégniacées. Si l'on en croit de Bary, Marshall Ward, Hartog (1), etc., le tube anthéridien ne s'ouvre jamais dans l'oosphère ; il ne fait que s'appliquer à la surface de l'organe. Trow, de son côté, afïirme que, dans quelques espèces tout au moins, il se produit une véritable fécon- dation résultant du passage d'un noyau mâle à l'intérieur de chacune des oosphères (2); il s'appuie sur les constata- tions suivantes : a) l'oosphère jeune ne contient d'a- bord qu'un noyau; plus tard, on en trouve deux; b) les deux noyaux se fusionnent en un seul; c) l'arrivée du noyau mâle pénétrant dans l'oosphère a été vue une fois ; d) le second noyau de l'oosphère apparaît dans l'oo- sphère juste avant la formation de la membrane et au voi- sinage du tube anthéridien. Wager a constaté l'exactitude des observations notées a, 6, d ; mais il n'a jamais réussi à voir la pénétration du tube anthéridien dans l'oo- sphère (3). On ne sait donc pas encore, à l'heure actuelle, s'il existe chez les Saprolégniacées une véritable fécondation, ou seulement une sorte de parthénogenèse provenant de l'union de noyaux frères. Le cas de VArtemia salina est plus intéressant; dans (1) Hartog; Cylology of the veg. and repr. Org of the Saprolegniex (Trans. R. Irish Acad., vol. XXX, 1895). (2) Trow : Observations on Ihe Biology and Cytology of a new variely of Achhja americana (Ann. of Botany, vol. XIII, mars 1899), (3) Wager: The sexualily of Ihe Fungi, loc. cit., p. 579. LA REPRODUCTION SEXUELLE DES CHAMPIGNONS 117 cet animal, d'après Brauer(l), le second corpuscule po- laire se forme comme à l'ordinaire; mais au lieu d'être rejeté, il reste à l'intérieur de l'œuf et il joue le rôle de spermatozoïde. Laissant de côté les Saprolégniacées, puisqu'on ne con- naît encore rien de certain à leur sujet, nous pouvons nous borner à discuter le cas de VArtemia, salina, qui est d'ail- leurs analogue au premier. Les globules polaires doivent être considérés comme des cellules-sœurs du gamète femelle; l'ovule n'est autre chose qu'un gamétange dans lequel on observe d'ordi- naire un avortement et un rejet de tous les gamètes, sauf un qui constitue l'oosphère. Le globule polaire, en l'ab- sence de spermatozoïde, joue donc chez l'Arfemia le rôle de second gamète par rapport à l'oosphère, et il opère la fécondation (2). Ainsi compris, ce mode de parthénogenèse n'est qu'une simple modalité de la reproduction sexuelle; s'il excite à bon droit un vif intérêt chez les Métazoaires, c'est à cause de sa rareté et de son importance physiologique ; c'est aussi à cause de l'inutilité des organes accessoires chargés habituellement d'assurer la fécondation. Chez les organismes inférieurs, le même phénomène de parthénogenèse se produit et Von n'a même pas songé à le distinguer de la reproduction sexuelle ordinaire. Considérons d'abord les Chlamydomonas; normale- ment, l'œuf provient de gamètes nés à l'intérieur de ga- métanges différents, comme chez les Métazoaires et la plupart des Chlorophytes ; accidentellement, les gamètes, pour former l'œuf, s'unissent dans le gamétange qui les a produits; ce dernier mode déformation de l'œuf est exac- (1) Brauer : Zur Kenntniss der Reifung der parth. sich ent vick. Eies von Artemia Salina (Archiv. f. mik Anat., Bd. XÏII,p. 162-222, 1893). (2) E. B. Wilson: The Cell in development and inhoitance, 1898, p. 202. 118 P.-A. DANGEARD tement comparable à ce que l'on appelle parthénogenèse dans ÏArtemia ; pourtant jamais personne ne lui refusera le caractère de reproduction sexuelle. Il en est de même chez un certain nombre de Chloro- phycées, mais l'exemple des Spirogyra est plus intéres- sant à cause de l'existence d'un canal de communication qui joue le rôle d'organe copulateur ; dans la plupart des espèces de ce genre, les gamètes sont portés par des in- dividus différents, et ils se réunissent par l'intermédiaire de Vorgane copulateur; dans d'autres espèces, les gamètes proviennent de cellules contiguës du même filament avec un canal de communication rudimentaire ; enfin chez quelques espèces la fécondation s'opère dans uji même ar- ticle avec deux gamètes frères. La comparaison avec l'exemple de ÏArtemia s'impose sans discussion; en réalité, il s'agit incontestablement, dans les exemples que nous venons de citer, d'une repro- duction sexuelle, a.\ec fécondation directe s'effectùant entre gamètes d'un même gamétange; ces gamètes peuvent être frères ou cousins. Il est donc parfaitement inutile de chercher dans les cas connus de parthénogenèse un argument contre la repro- duction sexuelle des Champignons : Wager Ta, d'ailleurs, compris, puisqu'il admet que les objections précédentes ne justifient pas une conclusion dans un sens ou dans l'autre (1). En résumé, toutes les raisons invoquées jusqu'ici pour contester la réalité d'une reproduction sexuelle des cham- pignons supérieurs, disparaissent d'elles-mêmes si on les examine avec soin ; nos contradicteurs les plus compé- tents en conviennent eux-mêmes. (I) But it seems to me that the évidence before us is not suflicient 10 enable us to corne to any definite conclusion oae way or the other. \\ ager, loc. cit., p. 593. LA REPRODUCTION SEXUELLE DES CHAMPIGNONS 119 3" Le dernier argument invoqué contre l'idée de sexua- lité ordinaire serait fourni par Vexistence d'une première fécondation^ chez les Ascomycètes, à Isl naissance du péri- thèce{{). Rappelons d'abord un peu les faits et les circonstances de notre découverte dans les Ascomycètes. Dès 1863, A. de Bary attribuait une reproduction sexuelle au Sphœrotheca Castagnei; il admettait que la fé- condation pouvait s'opérer par le simple contact de deux éléments de sexe différent, l'oogone ou ascogone et Tan- théridie ; en présence de l'impossibilité d'étendre ces résultats aux autres espèces d' Ascomycètes, en présence des notions nouvelles sur la sexualité qui démontraient la nécessité d'une fusion de gamètes, la théorie de De Bary était définitivement abandonnée. En mai 1894 (2), nous annonçons la découverte d'une fé- condation chez les Ascomycètes : une fusion de gamètes suivie d'une fusion des noyaux se produit à l'origine de l'asque; cette fois, les résultats obtenus sont d'accord avec ce que nous savons de l'essence même de la féconda- tion, et de plus ils s'appliquent à toutes les espèces. C'est deux ans plus tard que se publient les recherches d'Harper que l'on nous oppose aujourd'hui; ce savant croit avoir constaté une perforation entre l'anthéridie et l'ascogone du Sj^hserotheca, et une fusion des noyaux de ces deux organes; il y aurait ainsi une première fusion nucléaire qui serait suivie d'une seconde se produisant à l'origine des asques(3). (1) A most serious objection to Dangeard's view that it is a true sexual process is found in Harper's observations on Sphœrotheca and other simple forms of the Ascomycètes. Wager, lac. cit., p. 593. ("2) P. -A. Dangeard: La reproduction sexuelle chez les Ascomycètes (Comptes rendus Acad. se, 189i). {3)Harper: Uebev das Verhalten der kerne bei der Fruchl. einigev Ascomy. (Jahrb. f. wiss. Bot., Bd. XXIX, 1896). 120 P-A. DANGEARD Les conclusions d'Harper n'atteignaient en rien l'exac- titude même de nos travaux ; mais elles tendaient à leur enlever leur signification exacte : aussi, nous résolûmes d'étudier l'espèce en litige , le Sphœrotheca, Castagnei. Nous arrivâmes àun résultat tel qu'aucune objection n'est possible. a) Il n'existe aucune communication entre Vanthéridie et Vascogone. b) Le contenu de Vanthéridiey avec son noyau, entre de bonne heure en dégénérescence. c) Dans le cas d'ascogone à deux noyaux, il faudrait, si les faits avancés par Harper étaient exacts, une anthéridie vide et dépourvue de son noyau; or, à ce stade, nous avons trouvé des anthéridies qui possédaient encore leur noyau (1). La précision de ces détails n'est pas sans embarrasser Wager qui se voit obligé de supposer gratuitement que, dans l'espèce en question, la sexualité peut exister ou manquer, selon les circonstances ; cette explication est commode, mais elle manque de vraisemblance; il devient difficile d'expliquer, en effet, pourquoi, dans les milliers d'exemples étudiés par nous, l'anthéridie était toujours en dégénérescence, alors que dans les quelques cas vus par Harper, elle fournissait régulièrement son noyau mâle à l'ascogone. Beaucoup d'auteurs, à notre place, se contenteraient de dire qu'il n'y a pas à s'occuper des recherches d'Harper relatives à la sexualité des Ascomycètes, attendu que leur inexactitude a été démontrée; nous serions d'autant plus autorisé à le faire que, depuis la publication de son mé- moire et du nôtre, Harper n'est jamais revenu à la charge, que nous sachions, pour maintenir, en face de nos affir- mations contraires, ses précédentes conclusions. (1) P.-A. Dangeard : Second mémoire sur la reproduction sexuelle des Ascomycètes (Le Botaniste, 5» série, 1897). LA REPHODUCTION SEXUELLE DES CHAMPIGNONS 121 Nous voulons cependant, pour montrer notre sincérité et notre désir de faire partager notre conviction, accepter la discussion dans l'hypothèse la plus défavorable, celle d'un rôle actif de l'anthéridie. Il y aurait lieu alors de distinguer chez les Asco- mycètes : 1° Des espèces où il n'existe qu'une seule fusion nu- cléaire, morphologiquement sexuelle; elle donne directe- ment naissance à l'asque (Dipodascus, Eremascus) ; 2° Quelques rares espèces (Sphœrotheca) chez lesquelles on trouverait deux fusions nucléaires distinctes : la pre- mière seule, ayant la valeur d'un acte morphologiquement sexuel, aurait comme résultat la formation d'un ascogone ou de nombreux ascogones ; la seconde fusion donne di- rectement naissance à l'asque ; 3° Dans la grande majorité des Ascomycètes, la pre- mière fusion manque et la seconde existe partout à l'ori- gine de l'asque. On se trouve là en face d'une série d'invraisemblances; l'acte morphologiquement sexuel donne naissance tantôt à un asque, tantôt à un ascogone; les mêmes organes se forment tout aussi bien sans l'intervention d'une féconda- tion ; enfin, la fusion nucléaire qui se trouve à l'origine de l'asque dans toutes les espèces, sans exception, n'a pas partout la même signification. Ces conséquences sont bien de nature à déconcerter l'esprit le plus judicieux ; réussit-on au moins à enlever à la seconde fusion nucléaire son caractère sexuel ? Nulle- ment, et c'est encore Wager qui va le constater, avec son érudition accoutumée. On ne connaît qu'un seul exemple de deux fusions nu- cléaires successives ; il a été vu — et la chose exigerait confirmation — chez le Spirogyra, crassa, par Ohmie- lewski. Dans cette espèce, les deux noyaux de chaque cellule 9 122 P A. DANGEARD copulatrice se fusionnent dans l'œuf (1); le noyau qui en ' provient, se divise en quatre par deux mitoses succes- sives; deux des nouveaux noyaux se fragmentent et dis- paraissent pendant que les deux autres s'unissent pour former le noyau définitif de la zygote. En comparant entre elles les deux fusions nucléaires des Spirogyra et des Ascomycètes, on voit que la fusion des deux noyaux de l'asque possède la même valeur sexuelle que la seconde fusion des noyaux de la zygos- poredu Spii^ogyra. Wager le reconnaît en ces termes qu'il est nécessaire de bien retenir : « Considérée à ce point de vue, dit-il (2), la seconde fusion dans le Sphaeroiheca serait un phénomène sexuel équivalent à celui que repré- sente la seconde fusion nucléaire du Spirogyra. » Ainsi, en se plaçant dans l'hypothèse la plus défavo- rable, la moins conforme aux prévisions scientifiques, on arrive, en employant les expressions mêmes de Wager, à conclure que la seconde fusion nucléaire des Ascomycètes serait, si elle existait, un phénomène sexuel. L'observation d'Harper ayant été reconnue inexacte, cette discussion à propos d'une seconde fusion nucléaire qui n'existe pas, peut paraître inutile ; n'oublions pas cependant qu'une situation analogue peut surgir d'un moment à l'autre du fait des Laboulbéniacées et qu'il est bon de pouvoir répondre d'avance à une objection pos- sible. Ces Champignons se développent en parasites sur cer- tains insectes, les coléoptères en particulier : Thaxter, qui s'est consacré à leur étude, a réussi à augmenter singulié- (1) Chmielewski : Mater, zur Morphologie und Phys. des Sexual pro- cesses bei dcn niederen Pflanzen, Charhow, 1890. Analyse dans lo Bot. Centralbl.de 1892. (2) Looked upon this light, the second nuclear fusion would then be a sexual phenomenon in Sphœrotheca équivalent to the second fusion in the zygote of Spirogyra. Wager, loc. cit>, p. 594. La reproduction sexuelle des champignons 153 rement le nombre des espèces connues ; on en compte actuellement 160 environ réparties dans de nombreux genres (1). Le système végétatif est rudimentaire ; la spore est bicellulaire ; en germant, la cellule inférieure fournit une sorte de pédicelle par lequel le Champignon se fixe et se nourrit ; la cellule supérieure donne naissance au tf réceptacle » qui produit les organes mâles et femelles, ou parfois les deux ensemble. Les anthéridies donnent des anthérozoïdes qui résul- tent d'une formation endogène ou exogène ; ce dernier mode ne se rencontre que chez deux genres aquatiques : Zodiomyces et Ceratomyces. L'anthéridie simple ressemble à une bouteille munie de son goulot ; le protoplasma renfermé dans le ventre de la bouteille bourgeonne un prolongement qui passe dans le goulot, s'isole et sort sous forme d'un corpuscule nu et non mobile : c'est l'an- thérozoïde ; la même anthéridie peut ainsi produire plu- sieurs centaines d'anthérozoïdes. L'organe femelle se montre tout d'abord comme un prolongement latéral d'une des cellules du réceptacle qui se divise en une cellule terminale et une cellule subtcr- minale : c^est la première qui par une série de cloison- nements donne naissance au procarpe composé d'un tri- chogyne fréquemment pluricellulaire, d'une cellule tricho- phorique moyenne et d'une cellule carpogène inférieure, qui s'entoure des cellules pariétales du périthèce. Les anthérozoïdes viennent adhérer en grand nombre au trichogyne, et la fécondation a lieu. La cellule carpogène se divise alors en trois cellules superposées, dont la moyenne ou ascogone est seule sus- ceptible d'accroissement ; l'ascogone se cloisonne en (1) R. Thaxter : Contributions towards a monogr. of the Labooulbe- niacea (Mena. Amer, se, XII, p. 189-429). 124 P. -A. DANGEARD cellules ascogéniques sur lesquelles bourgeonnent les as- ques ; ces asques renferment quatre spores, rarement huit. Ce mode de reproduction sexuelle est comparé à celui des Floridées ; pourtant, chez les Floridées, le noyau mâle de l'anthérozoïde copule effectivement avec le noyau de l'oosphère ; les spores qui sont formées par le sporo- gone tirent leur origine du noyau sexuel ; on se trouve ainsi dans les conditions ordinaires de la sexualité. Chez les Laboulbéniacées, le trichogyne est souvent multi- cellulaire, les cloisons doivent former un obstacle insur- montable à la pénétration du noyau mâle ; lorsque le tri- chogyne est unicellulaire^, le noyau mâle ne peut arriver à la cellule femelle qu'en traversant la cellule trichopho- rique tout entière et en perforant la paroi de la cellule carpogène ; rien ne nous permet jusqu'ici de parler de fécondation chez ces plantes, puisque Thaxter n'a même pas réussi à voir le noyau des anthérozoïdes ; on ne peut que souhaiter des recherches plus complètes sur .le sujet. Plusieurs hypothèses peuvent être faites : a) Les Laboulbéniacées ne sont pas des Ascomycètes ; ces Champignons constituent un groupe indépendant qui a peut-être des afïinités avec les Floridées; 6) Les Laboulbéniacées sont des Ascomycètes : ils pos- sèdent un mode de reproduction sexuelle particulier. c) Les Laboulbéniacées sont des Ascomycètes, mais il y a eu erreur sur leur mode de reproduction ; les préten- dus anthérozoïdes ne sont que des conidies, et les tricho- gynes représentent de simples poils de nature végétative; les asques se forment comme chez les autres Ascomy- cètes et ont la même valeur. Le second cas b a seul de l'intérêt pour nous. On a déjà tenté, à diverses reprises, de faire revivre la conception de Stahl sur la reproduction des Collémacées (1). Là (1) Stahl : Beitr. z. Entv. d. Flechten, I, Leipzig, 1877. LA REPRODUCTION SEXUELLE DES CHAMPIGNONS 125 aussi, il y avait un trichogyne et des anthérozoïdes dési- gnés sous le nom de spermaties ; on trouve une descrip- tion de ce prétendu mode de reproduction sexuelle dans l'ouvrage de de Bary (1). L'ascogone est une branche latérale du mycélium qui s'enroule au-dessous de la surface du thalle et se pro- longe ensuite à l'extérieur en un trichogyne. Les spermaties formées dans les spermogonies sont portées au contact du trichogyne et elles opèrent la fécon- dation ; à partir de ce moment, les cellules de la partie enroulée de l'ascogone se multiplient et augmentent de diamètre ; elles se trouvent entourées par de nombreuses ramifications des filaments mycéliens adjacents et le péri- thèce se constitue avec sa paroi, ses asques et ses para- physes. Cette description pouvait rallier des partisans, lors- qu'on connaissait moins les caractères de la reproduction sexuelle ; aujourd'hui, elle ne mérite même pas qu'on s'en occupe ; elle ne comporte, en effet, ni l'existence des gamètes, ni la possibilité d'une fusion de noyaux, ni la présence d'un œuf. Nous craignons bien qu'il en soit de même chez les Laboulbéniacées ; nous avons vu, en effet, à quelles difTi- cultés presque insurmontables se heurte la réunion du noyau mâle au noyau femelle de la cellule carpogène; nous ne voyons pourtant pas d'autres cellules que celle-ci qui puisse remplir le rôle de gamète femelle; en suppo- sant que l'obstacle puisse être franchi et que la fusion nucléaire ait lieu, il n'est pas démontré que le conceptacle qui renferme les spores est un asque et doit son ori- gine à une seconde fusion nucléaire. Les Floridées ont une reproduction sexuelle qui s'effec- (1) A. de Bary : Vergleichende Morphologie und Biologie der Pilze, Leipzig, 1884. 126 P. -A. DANGEARD tue par l'intermédiaire d'un trichogyne ; mais il est démontré maintenant que la première fusion nucléaire n'est jamais suivie d'une seconde, comme on l'avait cru d'abord (1). La seconde fusion nucléaire des Laboulbéniacées est donc, pour diverses raisons, trop problématique pour qu'on puisse sérieusement s'en préoccuper. La sexualité, comme nous l'avons établi dans un autre travail, possède partout les mêmes caractères essentiels. Deux gamètes inca.'pa.hles de continuer isolément leur développement, s'unissent et fusionnent leurs noyaux; il en résulte un œuf qui est le point de départ d'un ou plusieurs individus; le noyau de segmentation est un noyau double à 2 n chromosomes, il doit tôt ou tard revenir à sa structure primitive par réduction chromatique. Tel est l'acte de mariage : pour donner naissance aux gamètes, pour amener leur réunion, les plantes et les animaux ont employé les méthodes les plus variées et les plus différentes ; ces méthodes ne peuvent servir en aucune façon à caractériser la sexualité ; en particulier, il n'importe que la reproduction sexuelle ait lieu avec ou sans le concours de filaments copulateurs. DdinsVEremascus albus Ci) et le Dipodascus albidus{3), les deux gamètes sont ordinairement portés par des cellu- les contiguës ; leur réunion constitue l'œuf qui est dési- gné, dans tout le groupe des Ascomycètes, sous le nom d'asque; toutefois, les deux gamètes, au lieu d'être séparés au préalable par une cloison, se forment assez souvent à côté l'un de l'autre dans un même article. Les deux (1) F. Oltraanns : Zur Entvickeliingsg. der Florideen (Bot. Zeit., p. 99, Bd. 56, 1898). (2) Eidam : Zur kenntniss der Entv. bei den Ascomyceten (Beitr. zur Biologie der Pflanzen, vol. III, 1883). (3) Lagerheim : Le Dipodascus albidus (Pringsheim's Jahrb. f. wiss. Bot., Bd. XXIV). LA REPRODUCTION SEXUELLE DES CHAMPIGNONS 127 modes peuvent ainsi se présenter dans la même espèce [Eremascus albus), alors que, chez les Spirogyraj ils n'exis- tent que dans des espèces différentes. Il s'agit évidem- ment de reproduction sexuelle dans les deux cas, et pas plus que chez les Spirogyra^ il n'y a lieu de parler de parthénogenèse. Tous les Ascomycètes forment leurs asques de la même manière, avec des gamètes nés le plus souvent à côté l'un de l'autre, sans séparation de membrane ; les noyaux qui se fusionnent sont cousins ou frères comme dans YEremascus, Les asques germent en donnant naissance à des spores qui sont chacune le point de départ d'un nouvel individu. Chez quelques rares espèces, on a observé des fila- ments qui rappellent par leur aspect des rameaux copu- lateurs ; on ignore s'ils ont servi autrefois à favoriser la réunion de gamètes éloignés ; on sait seulement qu'ils sont devenus actuellement inutiles et que leur présence n'est même pas constante dans une espèce déterminée (1). En admettant qu'ils aient rempli, au début de la forma- tion du groupe, les fonctions d'anthéridies^ on est forcé de constater que leur rôle est devenu inutile, du jour où la réunion des gamètes a été assurée d'une autre manière; ces organes ont alors subi une déviation d'ordre végétatif, et dans la grande majorité des espèces, on n'en retrouve même plus aucune trace. Cette étude dans laquelle nous avons tenu compte de toutes les objections et de toutes les critiques aura, nous en sommes convaincu, un excellent résultat; elle permet- tra à ceux qui s'intéressent à nos travaux de nous soute- nir efïïcacement, elle mettra, d'un autre côté, ceux qui voudraient encore les combattre, dans la nécessité de (1) Mary M. Nichols : The Morphology and Development of certain pyreno mycet. Fungi (Bot. Gazette, vol. XXII, 1896, p. 301). J58 P.-A. DANGEARD forger de nouvelles armes ou de renoncer à la lutte ; la science ne pourra qu'y gagner. Wager a montré lui-même que tous les arguments mis en avant contre nos idées étaient usés et dépourvus de valeur ; aucun adversaire ne voudra désormais les reprendre ; le même savant a fait entrevoir que l'existence de deux fusions nucléaires successives chez les Ascomycètes serait peut-être de nature à modifier l'interprétation que nous avons pro- posée. Le premier essai en ce sens, celui d'Harper, n'a pas eu de succès : sera-t-on plus heureux avec les Laboulbénia- cées? Nous l'ignorons, mais nous avons vu que la chose est peu probable. On semble croire que la découverte de deux fusions nu- cléaires successives chez les Laboulbéniacées ou ailleurs suffirait à détruire l'édifice que nous avons élevé à grand'- peine : c'est là une erreur. Wager, dans l'hypothèse d'une première fusion nucléaire chez le Sphcerotheca, Castagnei, n'hésite pas cependant à attribuer quand même à la seconde fusion une importance physiologique équivalente à l'acte sexuel; c'est beaucoup déjà et cependant ce n'est pas assez. En effet, nos recherches ont révélé l'existence, chez les Champignons supérieurs, d'un mariage de gamètes qui a tous les caractères essentiels de celui qui est contracté dans la reproduction sexuelle, chez les animaux et les plantes; il fournit à Vœu f un noyau double à 2 n chromosomes : il en- traîne la nécessité d'une réduction chromatique. Les noyaux des gamètes étant d'origine différente, ce mariage assure le rajeunissement karyogamique. Le rajeunissement cytoplasmique n'accompagne pas, chez les Champignons supérieurs, la formation de Vœuf: il se produit avant ou après au moyen d'anastomoses entre les filaments du thalle ou entre des individus différents : nous LA REPRODUCTION SEXUELLE DES CHAMPIGNONS 129 savons d'ailleurs par l'exemple des Infusoires ciliés que le rajeunissement cy toplasmique peut faire totalement défaut dans la sexualité. Le noyau double de V œuf est un noyau de segmentation qui est comme partout la souche unique des noyaux des nouvelles générations. Ce sont là des faits acquis à la science. Supposons maintenant qu'on découvre chez quelques espèces un premier mariage s'effectuant selon toutes les règles de l'étiquette ; l'élément mâle est fourni par une anthéridie; il est introduit dans la chambre conjugale par untrichogyne complaisant ; la fusion des noyaux a lieu, et ce premier mariage présentera toutes les garanties de légalité désirables. On sera forcé alors de constater que ce premier mariage est impuissant à assurer la reproduction de la plante ; celle-ci contracte un second mariage de gamètes extra- légal si l'on veut, mais alors que le premier était insuffi- sant, ce second mariage est au contraire fécond; il donne naissance à des enfants, comme s'il s'agissait d'un mé- nage des plus réguliers : finalement, presque toutes les espèces reconnaissant l'inutilité du premier mariage s'en dispensent et se contentent du second. Voilà exactement la situation qui serait faite aux Cham- pignons supérieurs, si certaines espèces d*Ascomycètes présentaient une double fusion nucléaire : alors, si on persistait à ne pas comprendre le second mariage dans la reproduction sexuelle, il faudrait le considérer comme un acte équivalent. Nos travaux, avec leur interprétation naturelle, ont eu comme résultat de combler une lacune de la science, im- portante il est vrai ; mais, si on arrivait à faire prévaloir la seconde interprétation, celle de Wager, l'intérêt serait beaucoup plus considérable : il s'agirait d'un phénomène nouveau qu'on pourrait mettre en parallèle avec la repro- duction sexuelle tout entière; c'est d'ailleurs ce qu'a fait 130 P.-A. DANGEARD Percy Groom qui désigne ce second mariage sous le nom de deuterogamy {{). Notre ambition ne va pas si loin : la ressemblance entre les deux actes est trop complète pour qu'on puisse ja- mais, à notre avis, ni les séparer sous des dénominations diftérentes dans le présent, ni leur chercher une genèse spéciale dans l'évolution. (1) Percy Groom: Oyi the fusion of nuclei among Fiants: A. Hypo- thesis (Transactions and Proceedings of the Botanical Society of Eding- burgh, décembre 1898). ÉTUDE DE LA KARYOKINESE CHEZ LA VAMPYRELLA VORAX CNK. Par P.-A. DANGEARD Les Vampyrelles évoquent dans l'esprit les conceptions d'Haeckel : ces organismes faisaient en eflet le plus bel ornement du règne des Protistes, de ces Monériens qui, par la simplicité de leur structure et par l'absence de noyau, établissaient, croyait-on, la transition avec le règne inorganique. L'idée du passage graduel de la substance inanimée informe, à la matière vivante, au protoplasme, soutenue avec talent par le grand philosophe d'Iéna, a ren- contré beaucoup d'adeptes. Cependant, si la science nous montre une évolution incontestable de la substance vivante, elle ne nous dit rien sur l'origine de celle-ci ; dans une Vampyrelle, la vie se manifeste aussi complexe que dans la cellule d'un vertébré ou dans celle d'une plante phanérogame ; elle l'est même davantage en un sens, puisque les fonctions n'y sont pas spécialisées. Pour nous renfermer dans les limites de cette étude, nous pouvons nous borner à établir l'existence chez les Vampyrelles d'une organisation cellu- 132 P.-A. DANGEARD laire perfectionnée comportant non seulement la présence de noyaux, mais encore le fonctionnement régulier des phénomènes de karyokinèse. Partie descriptive. Nous avons exposé tout récemment le résultat de nos observations sur la division du noyau chez les Amibes (1) ; l'idée nous est venue de faire le même travail pour les Vampyrelles. L'espèce qui nous a servi dans cette recherche est la Vampyrella vorax; elle a été découverte en 1865 par Cien- kowski qui la décrivit en compagnie de deux autres espè- ces : V. Spirogijme et V. pendula, (2) ; son développement étant bien connu, notre attention pouvait se porter pres- que exclusivement sur le mode de division des noyaux. Il s'agissait tout d'abord de rechercher à quelle phase du développement se multiplient les éléments nucléaires. Le cycle complet d'une Vampyrelle se compose d'une période d'activité et de mouvement, interrompue par des intervalles de repos. Pendant la période active, la Vampy relia, vorax se mon- tre sous l'aspect d'une grosse amibe, colorée en jaune rougeâtre, qui se déplace rapidement au moyen de longs pseudopodes filiformes ; sa grosseur et sa forme varient beaucoup. Fréquemment, son cytoplasme s'étend en une nappe mince qui devient presque transparente ; il pré- sente une structure réticulaire ou vacuolaire qui se reconnaît facilement à l'orientation des granules ; d'après Zopf, on y rencontrerait des corpuscules de paramylon. (1) P.-A. Dangeard : Etude de la karyokinèse chez VAmceba hyalina (Le Botaniste, 7e série, p. 49, février 1890). (2) Cienkowski : Beitràge zur Kenntniss der Monaden (Arch. f. mikr. Anat., I, 1865). ÉTUDE DE LA. KARYOKINESE 133 Ces amibes peuvent, à cet état de liberté, se multiplier par division ; le corps s'allonge aux deux extrémités ; les pseudopodes effectuent une traction en sens contraire et la séparation des deux moitiés finit par devenir complète, au bout d'un temps plus ou moins long. La formation de plasmodes se produit fréquemment ; deux individus s'unissent en un seul ; et comme cette conjugaison peut se répéter un certain nombre de fois, il arrive que certains plasmodes atteignent des dimensions relativement considérables. Le fait que la conjugaison ne s'exerce pas indifféremment entre tous les individus qui se rencontrent, est de nature à faire attribuer à cet acte une signification spéciale : c'est ce que nous considérons comme de l'autophagie primitive, par opposition à l'autophagie sexuelle ordinaire. Les amibes ou les plasmodes englobent dans leurs mouvements diverses algues dont elles font leur nourri- ture; ce sont des Diatomées, des Conjuguées, des Chlo- rophycées, etc. Pour achever plus commodément la diges- tion de ces algues, le cytoplasme rétracte ses pseudopodes et entre ainsi, avec la formation d'un sporange, dans la période de repos. Ces sporanges ont une taille qui varie dans les mêmes proportions que celle des amibes et des plasmodes ; leur forme dépend en grande partie de la configuration des algues ingérées; les uns sont sphériques, les autres sont irrégulièrement allongés ou renflés ; leur membrane est lisse et incolore : elle est de nature cellulosique et bleuit par l'action successive de l'iode et de l'acide sulfurique ; le cytoplasme forme une couche pariétale plus ou moins épaisse, limitant une grande cavité centrale dans laquelle se trouvent inclus les aliments. Plus tard, le contenu du sporange se divise en un cer- tain nombre d'amibes (2-6) qui sortent séparément au tra- vers de la membrane en divers points à la fois ; elles aban- 134 P -A DANGEARI) donnent à l'intérieur du sporange les résidus de la diges- tion. La formation des sporanges n'est pas liée nécessaire- ment à la présence d'aliments et à leur digestion : nous avons signalé autrefois une observation démonstrative à cet égard : en conservant cette espèce dans une cellule humide, on la voit fréquemment former des sporanges, sans qu'il y ait à l'intérieur de ceux-ci aucune sorte de substance nutritive. La période d'activité qui suit la germination des spo- ranges se termine parfois par une production de kystes : ces kystes ont un diamètre de 25 à 30 |ji . Le protoplasme des amibes se débarrasse au préalable de ses inclusions; il s'entoure d'une première membrane, puis se contracte et se recouvre d'une seconde membrane plus épaisse, abandonnant, dans l'intervalle des deux, quelques résidus de la digestion : ces kystes germent au bout de plusieurs mois ; ils donnent naissance, comme les sporanges, à plu- sieurs amibes (1). Nous avons inutilement cherché des divisions du noyau à l'intérieur des amibes et des plasmodes : il se pourrait que les figures karyokinétiques fussent rendues mécon- naissables parles mouvements du cytoplasme ou parles contractions qu'il éprouve sous l'influence du réactif fixa- teur; mais il nous paraît plus naturel de supposer que ce sont les mouvements du cytoplasme pendant la locomotion qui sont incompatibles avec les phénomènes de mitose. Quoi qu'il en soit, nous n'avons rencontré la karyokinèse que dans les sporanges: c'est là que nous avons réussi à en fixer les principaux caractères. ' (!) P.-A. Dangeard : Recherches sur les organismes inférieurs, thèse, 1886, p. 10. ÉTUDE DE LA KARYOKINÈSE 135 La karyokinèse. Dans un mémoire précédent publié en 1890, nous avons établi la structure des noyaux de la Vampyrella vorax (1). « Dans les sporanges où la digestion est déjà presque terminée, le protoplasma forme une couche assez dense qui tapisse intérieurement la paroi : le centre du sporange est occupé par du liquide qui baigne les aliments ou leurs résidus : c'est dans la couche pariétale que se trouvent les noyaux; ils sont dispersés assez régulièrement (fig. 11, a, b, e) ; le protoplasma forme un grand nombre de mail- les, circonscrivant des espaces vacuolaires ; dans les mailles, se trouvent un grand nombre de petites granula- tions ou microsomes. Les noyaux se trouvent à l'intersec- tion des mailles (fig. 11, e); ils sont très petits ; leur dia- mètre est généralement inférieur à 2 [j^ ; il atteint quel- quefois cependant jusqu'à 3 [ji : ce noyau est nucléole, et sur les gros noyaux, le nucléole se détache bien ; il est arrondi, riche en chromatine, comme l'indique la colora- tion intense qu'il prend au contact de l'hématoxyline; une petite zone de protoplasma l'entoure ; cette zone reste généralement incolore ; il n'est pas rare cependant de la voir se teinter uniformément sous l'action du colorant : son contour externe est alors d'une grande netteté et se détache bien du protoplasma cellulaire. » Cette description est celle du noyau à l'état de repos ; ce noyau se retrouve avec ces mêmes caractères dans les amibes et dans les kystes. Le nombre des noyaux d'un sporange varie dans les limites les plus larges : ainsi, nous avons rencontré un sporange qui ne renfermait que quatre noyaux, alors que d'autres en renfermaient plus d'une centaine. (I) P. -A. Dangeard : Contribution à l'étude des organismes inférieurs (Le Botaniste, 2e série, p. 33). 136 P.-A. DANGEARD En général, un organisme quelconque, qu'il soit de na- ture végétale ou animale, que son organisation soit simple ou complexe^ revient à la structure d'une cellule uninu- cléée : cette cellule est une amibe, une zoospore ou un œuf : il y a là un rappel évident de la forme ancestrale qui se produit régulièrement à des intervalles déterminés. Chez les Vampyrelles, il existe probablement une excep- tion à cette règle, puisque les amibes, les plasmodes et les sporanges renferment plusieurs noyaux ; il ne reste donc que les kystes, encore trop incomplètement étudiés, qui pourraient nous ramener d'une manière régulière à la cellule uninucléée ; le fait d'avoir rencontré des sporanges à quatre noyaux seulement, alors que d'autres en possè- dent plus d'une centaine, montre clairement que la réduc- tion peut aller jusqu'à l'unité ; mais s'il se produit parfois des amibes à un seul noyau chez la Vampyrella vorax, il nous est impossible jusqu'ici de faire entrer cette réduc- tion dans le cycle normal du développement, ainsi que la chose a lieu dans les autres groupes. Lorsqu'on étudie les phénomènes de mitose chez les Vampyrelles, on est frappé de la régularité avec laquelle tous les noyaux évoluent : ces éléments se trouvent tous au même stade; ils présentent tous en même temps les modifications qui caractérisent la prophase et l'anaphase. On ne saurait mieux les comparer qu'à des soldats faisant l'exercice : au commandement, tous les mouvements se font avec une précision mathématique ; chaque homme a pourtant son individualité ; il agit avec sa propre volonté ; mais celle-ci est soumise à celle du chef. En voyant man- œuvrer tous les noyaux d'une Vampyrelle, il est bien difficile de ne pas admettre qu'ils reçoivent une impulsion commune venant du cytoplasme. Laprop/iase comprend toutes les modifications que subit le noyau, à partir de l'état de repos jusqu'à la formation de la plaque équatoriale ; l'anap/iase comprend tous les ÉTUDE DE LA KARYOKINÈSE 137 changements qui se produisent ensuite, jusqu'à la cons- titution des deux noyaux-frères et leur passage à l'état de repos. A) La. j^rophase. Dans la prophase, c'est le mode de différenciation des chromosones qui présente le plus grand intérêt. Les noyaux du sporange des Vampyrelles sont espacés régulièrement dans la couche pariétale de cytoplasme : leur volume augmente ; le nucléole prend à l'intérieur de la cavité nucléaire une importance de plus en plus grande ; il arrive à former un gros corpuscule chromatique, en- touré par une zone de nucléoplasme incolore ; le nucléole, à ce moment, est encore homogène et dense, et la mem- brane nucléaire est nettement délimitée (fig. 1, PI. IV). Le nucléole subit alors un changement dans sa formo et une modification dans sa substance; il s'aplatit, ce qui amène ordinairement comme conséquence une déforma- tion analogue du noyau tout entier ; vus de profil, ces nu- cléoles se présentent sous l'aspect de gros bâtonnets (fig. 2-3, PL IV); en réalité, ils constituent un disque épais qui en s'amincissant va devenir la plaque équatoriale. Le disque cesse bientôt d'être homogène ; à sa périphérie, apparais- sent des granules qui sont les chromosomes ; nous en avons compté huit environ ; mais comme la substance de la plaque continue d'être chromatique, la distinction des chromosomes offre une grande difficulté (fig, 4, PI. IV). Il est incontestable que les chromosomes se forment dans le nucléole, au milieu d'une substance chromatique qui semble tout d'abord homogène ; mais il nous est impossible d'indiquer à quel état ces éléments se trou- vent dans le nucléole et de quelle façon ils s'individuali- sent. On est malheureusement tout à fait dans la situation d'un spectateur qui assisterait à la représentation d'une pièce, dans une salle dont toutes les lumières seraient 10 138 P.-A. DANGEARD éteintes; peu à peu, l'obscurité devenant moins épaisse, l'observateur entrevoit confusément un certain nombre d'acteurs qui sont les chromosomes ; mais il ignore tota- lement d'où ifs viennent et ce qu'ils ont fait au premier acte. Le résultat obtenu, bien qu'il soit incomplet, n'en est pas moins intéressant : il confirme ce que nous avions déjà signalé chez VAmoeba hytiUna : les chromosomes, nu moment où ils s' individualisent, se trouvent dans la masse chromatique du nucléole. La partie du disque chromatique qui n'entre pas dans la formation des chromosomes, donne le plancher de la plaque équatoriale. Le fuseau achromatique se forme de la manière sui- vante : Le noyau, pendant toute la prophase, conserve sa mem- brane ; elle est à double contour et très nette ; le fuseau est donc exclusivement d'origine nucléaire. Nous avons vu que le noyau subit un aplatissement correspondant à celui du nucléole; la plaque équatoriale occupe ainsi le grand diamètre du fuseau, mais elle n'arrive pas à toucher sur ses bords la membrane nucléaire. La cavité nucléaire était remplie au début d'un nucléo- plasme incolore: c'est lui qui donne le fuseau; mais il continue à rester achromatique, et c^est avec peine que l'on distingue quelques stries qui partent de la plaque équatoriale pour se diriger vers les deux pôles (fig. 3, PL IV). Au moment où le fuseau se constitue, on aperçoit aux pôles un corpuscule sphérique, réfringent et achroma- tique qui a tous les caractères d'un centrosome : nous nous sommes assuré d'une façon certaine qu'il est tou- jours situé en dedans de la membrane ; il est donc d'ori- gine nucléaire, mais il nous est impossible de dire s'il provient du nucléoplasme ou s'il est sorti à la prophase ÉTUDE DE LA. KARYOIvINÈSE 139 du nucléole lui-même. Nous devons à la vérité de dire que nous n'avons jamais réussi avoir ce corpuscule aux deux pôles d'un fuseau à la fois; mais cela tient, pensons-nous, aux conditions mêmes de l'observation : lorsqu'un des centromoses est situé de telle manière qu'on puisse le voir nettement, le second se trouve masqué. Dans cer- tains sporanges, plus de la moitié des noyaux en division nous ont montré ce corpuscule : étant donné la difficulté de voir un élément aussi petit, nous pouvons admettre que sa présence est constante. En résumé, dans la karyokinèse de la Vampyrella vo- rax : 1° les chroraosoines prennent naissance dans le nu- cléole : 2* celui-ci fournit en ouirele plancher chromatique de la plaque équatoriale ; 3° le fuseau se forme aux dépens du nucléoplasme , qui reçoit à cet effet du nucléole une cer- taine quantité de chromatine ; 4o il existe aux pôles du fuseau un corpuscule qui peut être assimilé à un cen- trosome. La part prise par le nucléole dans la constitution du fuseau ressort nettement de la diminution de volume qu'il subit ; le disque de la plaque équatoriale avec ses chromosomes ne représente en effet qu'une fraction du volume total du nucléole. B) Uanaphase. L'anaphase nous fait assister au dédoublement de la plaque équatoriale et des chromosomes ; mais la petitesse de ces derniers ne permet d'apercevoir aucun détail ; on a simplement la sensation d'une ligne brisée qui se fend en deux autres identiques (fig. 5, PI. IV). C'est à partir de ce moment que la membrane nucléaire disparait et que le cytoplasme arrive peu à peu au con- tact du fuseau. Ce dernier ne tarde pas à se montrer sous la forme de 140 P-A. DANGEARD tonnelet ; ce tonnelet est très allongé, les deux plaques chromatiques sont reliées par du nucléoplasme finement strié dans le sens de la longueur (fig. 6, PL IV) ; chaque plaque chromatique a la structure de la plaque équa- toriale ; mais les chromosomes y sont moins distincts, et l'on serait porté fréquemment à croire que leur nombre a diminué ; cela tient sans doute à ce qu'ils s'unissent ou s'accolent; vues de profil, ces plaques ont une tendance à s'incurver en dehors en forme de verre de montre. L'ensemble du tonnelet lui-même est assez fréquemment recourbé légèrement, comme s'il avait rencontré aux deux extrémités une certaine résistance à son expansion totale ; on retrouve facilement, sur la plupart des tonnelets, le corpuscule dont il a déjà été question, il occupe l'un des pôles, et ses caractères ne se sont pas modifiés; la mem- brane nucléaire ayant disparu, il se trouve à la limite du cytoplasme ; mais ce dernier ne montre aucune trace de radiations quelconques; le cytoplasme n'a subi aux pôles aucune modification appréciable. La reconstitution des noyaux-frères a lieu de la manière suivante: Dans chaque disque chromatique, les chromosomes se sont fondus (fig. 7, PI. IV) ; mais de très bonne heure, on aperçoit dans la substance colorable de ces disques (fig. 8-9, PI. IV) deux points plus chromatiques ; pendant que la substance du tonnelet revient par moitié aux deux noyaux, ceux-ci reprennent leur forme sphérique ; il nous a semblé que cette substance s'incorpore directement à celle du disque, quand celui-ci s'arrondit. Le noyau se sépare alors par une membrane du cyto- plasme environnant et chacun des deux points chromati- ques grossit; on rencontre divers aspects : tantôt les deux globules colorables sont de même grosseur et tantôt ils sont de taille très inégale ; quelquefois, il en existe trois dont l'un plus gros ; finalement, on ne trouve plus au ÉTUDE DE LA KARYOKINÉSE 141 centre du noyau qu'un seul nucléole qui provient de la fusion de ces divers globules chromatiques (fig. 9, Pi. IV). Le nucléoplasme, qui était d'abord assez sensible aux réactifs, le devient de moins en moins à mesure que la chromatine s'accumule dans le nucléole. L'interprétation de ces diverses modifications est fort délicate : ceux qui sont partisans de la permanence des chromosomes verront dans les globules chromatiques qui forment le nouveau nucléole, le substratum qui permet à ces éléments de conserver leur individualité d'une mitose à l'autre. L'irrégularité de ces granules n'est pas en faveur de cette hypothèse, et le nouveau nucléole semble plutôt résulter d'une condensation de la chromatine du nucléo- plasme; il semble bien, d'un autre côté, que le nucléole n'est que du nucléoplasme plus condensé, puisqu'on voit dans la mitose les deux substances passer de l'une à l'autre ; mais quel est le sort des chromosomes? S'ils sont per- manents, il faut admettre qu'ils deviennent invisibles dans le nucléoplasme au moment de la reconstitution des nouveaux noyaux et qu'ils sont incorporés plus tard dans le nucléole de nouvelle formation ; si on les consi- dère comme des éléments transitoires, la solution est plus simple : ce sont des corps formés de toutes pièces par le nucléole, au moment de la prophase. PARTIE THÉORIQUE. Les conclusions que l'on peut tirer de cette étude sont de deux sortes : les unes s'appliquent aux phénomènes de karyokinèse, les autres intéressent la position systéma- tique des Vampyrelles et leurs affinités. I A. — Nous nous demanderons tout d'abord quel est le facteur qui donne le signal de la division nucléaire : appar- 142 P. A. DANGEARD tient-il au noyau, ou bien est-il au contraire de nature cy- toplasmique? Les deux opinions sont soutenues avec une égale ardeur par les histologistes, ainsi qu'on le verra par la citation suivante empruntée à l'un d'eux : « Pour Van Beneden, Boveri et leurs nombreux partisans, ce sont les sphères attractives ou archoplasmiques qui non seulement donnent lé signal de la division, mais qui sont seules actives dans le phénomène. Ce sont elles, en effet, qui font tout : elles produisent l'aster, le fuseau, elles ramènent les bâtonnets vers les pôles ; le restant du protoplasme, dit Boveri, est passif et subit l'étranglement final qui achève la segmentation. Le noyau l'est tout autant, il ne se divise pas, ajoute Boveri, il est divisé. Pour ces auteurs c'est donc une portion différenciée du cytoplasme qui est l'agent actif unique de la division ; le noyau n'y est pour rien ; il se laisse faire. « Ces idées ne sont pas nouvelles. Elles ne sont au fond qu'une réminiscence habillée de neuf du kinoplasme de Strasburger, et Strasburger n'avait fait lui-même que spécifier davantage l'opinion, généralement reçue alors, que l'impulsion à la division émanait du cyto- plasme. « Nous avons toujours combattu cette opinion, dit Car- noy. Déjà en 1885, la Cytodiérèse revendiquait ce privilège pour le noyau : c'est lui qui entre le premier en activité, c'est lui qui forme le fuseau, et c'est sous son influence directe que le cytoplasme entre en mouvement pour for- mer les asters ; il élabore lui-même la plaque fusoriale ; le cytoplasme intervient seulement pour former la plaque complétive. Les rôles, selon nous, étaient donc renversés, le noyau était le primum movens et le principal agent de la division cellulaire. « Mais ces vues ne pouvaient prévaloir. L'engouement que suscitèrent bientôt les sphères attractives ferma les yeux ou les dirigea d'un autre côté. Il fallut attendre jus- ÉTUDE DE LA KARYOKINÈSE 143 qu'à la publication du travail de Demoor (1). Les expé- riences de ce savant, confirmées par d'autres plus récentes, rappelèrent heureusementl'attention sur elles. Néanmoins, le rôle du noyau est toujours relégué à l'arrière-plan par les auteurs modernes. « Bien à tort cependant. Car les phénomènes que nous avons décrits chez les Ascaris montrent à toute évidence que le noyau joue un rôle prépondérant dans la segmen- tation, il en est l'initiateur et le facteur principal, sinon exclusif. Il suffit, pour le prouver, de rappeler les faits que nous connaissons. C'est le noyau qui forme le cor- puscule de division. Or, c'est ce corpuscule qui met toute la cellule en mouvement. A peine sorti de sa demeure, il devient le centre d'une double irradiation : l'une qui a son siège dans le cytoplasme et qui produit l'aster; l'autre qui se manifeste dans le caryoplasme et qui pro- duit le fuseau. Ensuite les phénomènes qui se passent dans le fuseau pendant toute la cinèse doivent aussi lui être attribués : tels sont la formation de la couronne équa- toriale, sa dislocation, le retour des deux bâtonnets vers les pôles. Nous avons vu, en effet, que le noyau, sous la forme de fuseau, conserve toute son autonomie au sein de la figure ; jamais les filaments des asters ne s'y mêlent, ni ne viennent s'attacher aux bâtonnets pour les remor- quer vers les pôles. S'il y a des filaments à ce destinés, ce sont des filaments du fuseau, qui appartiennent au noyau par conséquent. Enfin le fuseau forme lui-même la portion de la plaque cellulaire qui lui correspond, la plaque fusoriale : le cyto- plasme n'intervient que pour la portion qui le concerne, la plaque complétive. Les expériences de Demoor ont mis ce dernier fait en toute évidence. La segmentation est donc bien l'œuvre du noyau. (I) Demoor : Contribution à Vélude de la physiologie de la cellule . (Arch. Biol.,XIII, 1894). 144 P.-A. DANGEARD Parmi les éléments du noyau, ce sont évidemment les corpuscules qui sont le primum movens et les facteurs immédiats de la segmentation, ils sont éminemment des organites de division (1). » Ainsi pour beaucoup d'auteurs, le primum m,ovens de la segmentation est représenté par les sphères attractives ou archoplasmiques ; pour Carnoyet Lebrun, ce sont des corpuscules d'origine nucléaire. L'étude du sporange des Vampyrelles est de nature à fournir quelques éclaircissements à cette question si con- troversée. En plaçant à l'intérieur du noyau le primum movens de la karyokinèse, il est déjà difficile d'expliquer la divi- sion simultanée des deux noyaux dans un article d'Uré- dinée (2) ; cependant, on peut à la rigueur soutenir que ces noyaux étant du même âge, étant placés dans des conditions identiques, doivent passer exactement par les mêmes stades. Lorsqu'il s'agit de quatre, huit ou seize noyaux, comme dans les gamétanges du Chlorogo- nium euclilorum (3], la raison invoquée tout à l'heure subsiste encore, mais elle devient moins satisfaisante ; elle perd sa valeur lorsqu'on envisage le sporange des Vampyrelles. Ici, les noyaux n'ont pas le même âge ; ils proviennent d'individus différents, puisque ce sont des plasmodes qui forment les sporanges ; ils sont parfois très nombreux, ils sont éloignés les uns des autres. Comment expliquer la simultanéité de la division et la concordance entre les divers stades de la prophase et de l'anaphase en plaçant (1) J.-B. Carnoy et H. Lebrun : La fécondation chez VAscaris megalo- cephHla (La Cellule, t. XIII, 1" fascicule, p. 173-174). (2) Sappin-Trouffy ; Recherches hislologiques sur les Urédinées (Le Botaniste, 5* série). (3) P.-A. Dangeard : Recherches sur les Chlamydomonadinées (Le Bo- taniste, 68 série, p. 96). ÉTUDE DE LA KARYOKINÈSE 145 le prîmmn movens à l'intérieur de chaque noyau ? Cela nous semble impossible. Ce n'est pas du noyau que doit partir le signal de la karyokinèse, contrairement à l'opinion de Carnoy ; mais ce n'est pas davantage des sphères attractives, ainsi que l'admettent Van Beneden, Boveri et un grand nombre d'autres savants ; car les objections qui s'appliquaient tout à l'heure à un facteur d'origine nucléaire, ont tout autant de force s'il s'agit d'éléments figurés de nature cytoplasmique, associés à chaque noyau : la coordina- tion ne peut être obtenue que par un agent unique qui réside dans le protoplasme et agit à la fois dans toutes ses parties. On se trouve ainsi conduit à penser que le primum movens de la karyokinèse dépend d'un état particulier du cytoplasme, d'une réaction s'effectuant dans sa masse, peut-être d'une sécrétion ; la substance active est liquide ou gazeuse, elle agit au travers de la membrane nucléaire et réveille l'énergie latente des divers éléments du noyau. Nous avons comparé les noyaux du sporange des Vam- pyrelles à des soldats faisant l'exercice sous la direction d'un chef qui assure la régularité des mouvements : il transmet des ordres qui sont exécutés avec précision. Dans la karyokinèse, le commandement vient du cyto- plasme ; mais, dans notre pensée, les divers éléments nucléaires ne sont pas réduits à un rôle passif : dès le début de nos études sur la karyokinèse, nous avons com- battu cette opinion pourtant très répandue- Poursuivant jusqu'au bout notre comparaison, nous voyons que les soldats exécutent l'ordre reçu par des mouvements qui leur sont personnels, bien que l'ensemble offre aux yeux du spectateur une précision mathématique ; de même, à notre avis, lorsque l'état particulier du cyto- plasme auquel nous avons fait allusion commande la karyokinèse, chaque noyau entre en activité ; les divers 146 P -A. DANGEARD éléments, chromosomes, nucléoplasme, effectuent des mouvements qui résultent de leur activité propre et qui restent néanmoins concordants d'un noyau à l'autre. On voit bien approximativement que cette action du cytoplasme est liée aux phénomènes de nutrition et d'as- similation : c'est dans la soirée et dans la nuit que les cellules des plantes vertes efiectuent leurs mitoses ; c'est à la fin de la digestion que les divisions nucléaires se pro- duisent dans bon nombre de Protozoaires, de Protophytes, et en particulier dans les sporanges de notre Vampyrelle ; mais à côté de cela, nous trouvons des cellules comme celles des Saccharomyces qui sont constamment en divi- sion, si on leur fournit l'aliment voulu; d'un autre côté, d'autres cellules comme bon nombre de celles qui entrent dans la composition du corps humain resteront des an- nées avec un noyau à l'état de repos, alors que les organes génitaux sont le siège d'une prolifération extraordinaire- ment active. L'idée que le cytoplasme provoque le début de la karyo- kinèse au moyen d'une substance liquide, diffusible, pour- rait, dans une certaine mesure, expliquer les eflets ordi- naires du parasitisme ; aux endroits occupés par un cham- pignon, on observe fréquemment des hypertrophies considérables ; à quoi attribuer cette fréquence des mi- toses dans des organes ordinairement passés déjà à l'état de repos, sinon à une substance diffusée par le parasite dans les tissus de l'hôte? N'existe-il point une relation entre cette substance qui agit dans la karyokinèse et celle qui fait la valeur des divers sérums? Ce sont là considérations trop théoriques, nous le sa- vons : aussi bornons-nous à constater que la division si- multanée des noyaux du sporange chez les Vampyrelles ne peut s'expliquer que par une action directe du cytoplasme sur le noyau; cette action ne s'exerce pas au moyen d'élé- ments figurés distincts ; elle est liée à un état ^Particulier ÉTUDE DE LA KARYOKINÈSE 147 du cytoplasme existant dans toute sa masse; on ne saurait, pour le moment, préciser davantage. B. — Centrosomes et sphères attractives. Les formations que l'on trouve aux pôles du fuseau dans la karyokinèse des Protozoaires sont de nature assez variable. Schewiakoff a vu chez VEuglypha alveolata aux deux pôles du fuseau de petits amas coniques de protoplasma entourés d'un aster rudimentaire (1). Des corpuscules polaires de diverses formes ont été si- gnalés chez les Infusoires, les Eugléniens et les Rhi- zopodes. Le macronucléus du Spirochona gemmipara (2) et celui du Kentrochona Nebaliœ (3) présentent lors de leur divi- sion des amas polaires, endplatten ou polplattes, qui ont un assez grand développement ; ils proviendraient d'un gros nucléole qui existe dans le noyau à l'état de repos. Le même phénomène se produit, d'après Hertwig, dans la division du micronucléus chez le Paramœcium (4) : ce micronucléus contient un large nucléole qui disparaît alors que les polplattes font leur apparition aux deux pôles : mais la relation entre le nucléole et les amas po- laires n'est pas ici positivement établie. Il n'en est plus de même chez lesEuglena^ où le rôle du nucléole est connu avec certitude : dans ce genre, le nu- cléole est très gros ; au moment de la division, il s'étire en forme de haltère : ses deux extrémités devenues libres occupent les deux pôles, et les chromosomes viennent se grouper tout autour. Keuten désigne le nucléole des Eu- (1) Schewiakoff : Ueber die Karyok. Kernth. bei Euglypha alveolata (Morph. Jahrb., t. XIII, 1887, p. I93j. (2) Balbiani : Sur la structure et la division du noyau chez le Spiro- chona gemmipara {Annsil. de microgr., juillet-août 18'Jô). (3) Doflein : Ueber die Kerntheiluy^g bei Kentrochona Nebaliae (Z. Anz., t. XIX, 1896, p. 362). (4) R. Hertwig : Ueber Centrosoma und Centralspindel (Sitz. Ber. Ges. Morph. und Phys., Miinchen, 1895). 148 P -A. DANGEARD glènes sous le nom de nucléole-centrosome (l).Nous avons étendu l'observation de Keuten à diverses espèces d'Eu- glena, de Trachelomonas et de Phacus : nous n'avons mal- heureusement pas encore trouvé le temps de rédiger le mémoire qui contiendra la description de la karyokinèse dans la famille des Eugléniens; on peut toutefois dès maintenant affirmer que chez tous les représentants de ce groupe, le nucléole se comporte de la même manière dans la division. Une complication s'observe dans la mitose de VActinos- phxrium Eichhorni (2) : les polplattes y sont très dévelop- pées et se présentent comme des sortes d'épaississements de la membrane nucléaire en forme de calottes ; en dehors de ces polplattes, le cytoplasme s'est condensé en une sorte de cône présentant quelquefois des stries radiaires : c'est ce qu'on a désigné sous le nom de « protoplasma- kegel ». Enfin, on voit à l'amaphase, un véritable centro- some, entouré d'un aster qui se divise en dehors du noyau, dans le cytoplasme. D'après Brauer, ce centrosome serait logé dans le noyau pendant l'état de repos et la prophase; il n'en sortirait qu'à la fin de la mitose ; on n'a pas vu ce qu'il devenait après sa bipartition ; et c'est par une sup- position toute gratuite qu'on admet que les deux nou- veaux centrosomes retournent dans le noyau. Schaudinn a observé dans VAcanthocyslis aculeatalsi pré- sence dans le cytoplasme d'un corpuscule entouré d'un aster; il le désigne sous le nom de « centralkorn »; or, l'héliozoaire en question se reproduit par bipartition ordi- naire et par bourgeonnement (3). Dans le premier cas, le (1) Keuten : Die Kernbildurig von Euglena viridis (Zeit. f. wist. Zool., t. LX, 1895). (2) Brauer : Ueber die Encystirung von Aclinosphaerium Eichhorni (Zeit. f. vviss. Zool., t. LVIII, 1>93). l3) bchaudinn ; Ueber das Centralkorn der Heliozoen (Verh. deut. zool. Gesellsch., 1896, p. 113). ÉTUDE DE LA KARYOKINÈSE 149 noyau se divise par karyokinèse, et le centralkorn se comporte absolument comme un centrosome. Pendant le bourgeonnement, le noyau subit des divisions directes, en dehors de l'intervention du corpuscule central ; les bour- geons en sont donc dépourvus ; mais lorsqu'ils passent à l'état adulte, on voit un centralkorn de nouvelle formation sortir du noyau et passer dans le cytoplasme. Donc, si, à un certain moment, on ne voyait sortir le centrosome du noyau du bourgeon, on serait tenté de le regarder comme une production du cytoplasme, puisque dans les individus ordinaires ce corpuscule est situé dans le protoplasma général. C'est ce qui arrive d'ailleurs pour les Noctiluques (1) et pour les Diatomées (2), organismes chez lesquels le cen- trosome se montre toujours en dehors du noyau. Schaudinn a décrit dans le Paramœba Eilhardi un noyau accessoire ou nebenkerne, qui accompagne le noyau nor- mal (3) ; il est constitué par une partie chromatique et une autre qui est achromatique ; il se divise avant le noyau, et ses deux moitiés se portent aux deux pôles du fuseau. Cet élément singulier est considéré par Schaudinn comme in- termédiaire entre un micronucléus et un centrosome. Il n'est pas étonnant qu'avec des données aussi con- fuses et parfois contradictoires, on soit arrivé à des opi- nions très différentes sur l'origine des centrosomes. Deux théories, celle de Lauterborn et celle de Schau- dinn, considèrent le centrosome comme un noyau modifié; elles ont comme point de départ commun la présence normale de deux noyaux dans VAmœba binucleata. (1) Ishikawa : Ueber die Kernlheilung bei Noctiluca miliaris (Ber- nât. Ges. Freiburg, t. VIII, 1894, p. 54). (2) Lauterborn : Unters. ûber den Bau, Kerntheilung und Bewegung der Diatomeen, Leipzig, 1896. (3) Schaudinn : Ueber den Zeugungskreis von Paramœba Eilhardi (Sitz. Akad., Berlin, janvier 1896, p. 31). 150 P. -A. DANGEARD Selon Lauterborn, cette espèce a donné deux lignées : dans la première, représentée par les Infusoires ciliés, l'un des noyaux a fourni le macronucléus, le second a donné le micronucléus ; dans la seconde lignée, l'un des noyaux conserve ses caractères, alors que le second de- vient successivement le nebenkorper du Paramœba. Eil- hardi, le centrosome des Diatomées et des Métazoaires. D'après Schaudinn, le nebenkorper est aussi une diffé- renciation du second noyau de Paramœbci Eilhardi ; ce noyau accessoire devient ensuite nucléole-centrosome chez VEuglena et VOxyri'his, puis micronucléus chez les Ciliés ; il fournit dans une autre direction de son évolu- tion le centrosome des Diatomées et celui des Métazoaires. D'autres auteurs prennent comme point de départ les ïnfusoires ciiiés ; ainsi Julin a comparé le centrosome au macronucléus, tandis que Butschli etHertwig ont cherché à le rapprocher du micronucléus. Cette dernière opinion a été développée par Heidenhain qui admet que le micro- nucléus, en perdant sa chromatine, a produit le centro- some des Métazoaires, alors que le macronucléus deve- nait le noyau. Cette assimilation a été combattue par Ziegler, Boveri et René Sand ; nous ne reproduirons pas les critiques très fondées que ce dernier a faites des théories précéden- tes (1) ; nous dirons seulement que pour attribuer l'ori- gine du centrosome à la différenciation d'un noyau, il faut faire de VAmœha binucleata la souche commune des Mé- tazoaires et des Métaphytes ; les autres espèces primitives, dont le noyau est unique ou dépourvu de centrosome, n'auraient en rien participé à l'évolution des espèces ; enfin ces théories ne tiennent aucun compte de l'exis- (I) René Sand : Esquisse de révolution de la division nucléaire chez les êtres vivants (Bulletin de la Société Belge de raicroscopie, 1898-1899, t. XXV, p. 45). ÉTUDE DE LA. KARYOKINÈSE 151 tence du nucléole-centrosome et des centrosomes intra- nucléaires. L'origine des centrosomes doit être cherchée dans une autre direction qui a été indiquée par Butschli dans les termes suivants (1). « La formation du centrosome par le noyau d'Acantho- cystis lors du bourgeonnement révélée par les excel- lentes observations de Schaudinn, de même que celles de Brauer sur Ascaris et peut-être de Blochmann et de Keu- ten sur Euglena. rendent possible la formation du centro- some par le noyau primordial, à ses dépens et dans son sein. « Sans me prononcer définitivement dans ce sens, je crois cependant devoir faire remarquer que dans l'état actuel de nos connaissances, on doit avoir présent à l'es- prit la possibilité de cette origine du centrosom.\ » René Sand a fait valoir un certain nombre de raisons qui militent en faveur de cette opinion ; notre étude sur le noyau des Vampyrelles confirme l'origine nucléaire des centrosomes. Les auteurs ont désigné indifféremment sous le nom de polplattes les amas de protoplasme qui se rencontrent aux pôles du fuseau dans la division du noyau des Pro- tozoaires (2) ; on doit, à notre avis, réserver ce nom aux calottes hémisphériques qui se présentent comme des épaississements de la membrane nucléaire dans la ka- ryokinèse de V ActinosphœriuTïi et celle de VAmœba binu- cZea^a ; ces formations ne correspondent nullement à des centrosomes. Dès lors, nous pouvons nous borner à examiner deux directions de l'évolution du noyau. 1° Le nucléole est ordinairement très gros ; il est indé- pendant des chromosomes; il s'allonge au moment de la (1) Cité par René Sand, loc. cit., p. 68. (2) Wilson : The Cell in développement and inheritance, 1898, p. 64. 152 P.-A. DANGEARD division en forme de haltère ; ses deux moitiés s'isolent et s'arrondissent ; c'est autour de chacun de ces centres que les nouveaux noyaux groupent leurs chromosomes et s'or- ganisent. C'est ainsi que les choses se passent dans VAmœba, cristalligera, chez tous les Eugléniens, pour le micronu- cléus du Paramœcium, pour le macronucléus du Sjoiro- chona et du Kentrochona, et probablement aussi chez les Péridiniens, bien que les observations de Lauterborn (1) ne puissent permettre de l'affirmer. Il est possible que, dans quelques cas, la substance nu- cléolaire perde un instant sa forme figurée dans sa mi- gration aux pôles. Le nucléole qui se comporte de cette façon est désigné sous le nom de nucléole-centrosome. On peut remarquer qu'il n'est jamais accompagné d'aster ; les chromosomes restent souvent indistincts {Pevi- diaiens) ; lorsqu'ils sont différenciés, la plaque équato- riale n'existe pas (Eugléniens) ou tout au moins est peu régulière (Infusoires ciliés). 2° Le nucléole, au début de la seconde direction de l'évolution nucléaire, n'est plus un élément simple ; il renferme les chromosomes, ainsi que nous l'avons vu pour r^77iœ5a hyalina et pour la Vampyrella norax : une autre partie de sa substance devient active pendant la karyokinèse; elle forme le -plancher de la plaque équato- riale et donne de la chromaticité au fuseau. Il nous a été impossible de voir un centrosome dans YAmœha hyalina (2) ; mais le petit corpuscule réfrin- gent que nous avons rencontré dans la Vampyrella vorax doit être considéré sans doute comme un stade (1) Lauterborn: Protozoensludien (Zeit. f. wis. Zool., t. LX, 1895, p. 167). (2) P.-A. Dangearcl, loc. cit. ÉTUDE DE LA KARYOKINÈSE 153 primitif de la différenciation du centrosome : on sait qu'il est visible, à partir du moment où le nucléole s'aplatit en disque pour la formation de la plaque équatoriale, jus- qu'à l'anaphase; il disparait au moment delà reconstitu- tion des nouveaux noyaux. Les raisons qui militent en faveur de l'assimilation de ce corpuscule avec un centro- some sont de plusieurs sortes : sa forme, sa grosseur, sa structure, sa sensibilité aux réactifs colorants corres- pondent bien à celles d'un centrosome ordinaire ; il occupe la place du centrosome et la conserve pendant toute la karyokinèse ; il ressemble au corpuscule du même nom qui a été rencontré dans V Actinosphferium et YAcanthocystis. On peut objecter que nos observations ne permettent pas d'afïirmer que cet élément est absolu- ment constant dans la division; on le rencontre fré- quemment, mais il est parfois impossible de l'apercevoir; ces insuccès ne sont pas particuliers aux Vampyrelles ; ils sont bien connus de tous les histologistes ; ils tiennent soit à l'action inégale des réactifs, soit à l'absence réelle de tout élément figuré Cette dernière alternative n'a rien d'invraisemblable; nous avons comparé ailleurs le centro- some au pyrénoïde ; or, ce dernier peut disparaître complètement dans le chloroleucite et s'y montrer en- suite par nouvelle formation. Le centrosome de la Vampyrella vorax est d'origine nucléaire; nous ne savons pas s'il sort du nucléole ou s'il reste dans le nucléoplasme ; toujours est-il qu'on n'en voit aucune trace dans ce dernier pendant tout le stade de repos du noyau. Dans VEuglypha, alveolata, les chromosomes sont indé- pendants du nucléole, et le volume de ce dernier est alors très réduit : au moment de la division, le nucléole s'ap- proche de la périphérie du noyau et disparaît alors que les centrosomes se montrent aux pôles du fuseau ; ceux- ci sont formés, d'après Schewiakoff, par la fusion des li 154 P -A. DANGEARD extrémités des rayons de la sphère attractive ; mais il nous semble plus naturel d'attribuer l'origine de ces centro- somes à une condensation de la substance nucléolaire ; au contact des centrosomes, le cytoplasme présente un rudiment d'aster. Dans VActinosph3erium, Brauer a vu, outre les pol- plattes et les « protoplasmakegel », un véritable centro- some ; à Tanaphase, ce corpuscule se trouve en dehors de la membrane nucléaire ; il est entouré d'un aster et il se divise. Brauer suppose que ce centrosome reste dans le noyau pendant le stade de repos et qu'il n'en sort qu'à l'anaphase. Les observations de Schaudinn sur le « centralkorn » de VAcanthocystis aculeata, déjà rappelées, permettent de comprendre comment le centrosome, d'origine nucléaire, a pu rester ensuite dans le cytoplasme à travers toutes les divisions, ainsi que la chose paraît avoir lieu dans les Noctiluques, les Diatomées, etc. Il ne faut pas oublier toutefois que chez certains Métazoaires tout au moins, le centrosome semble encore provenir du noyau, ainsi qu'il résulte des travaux de Brauer sur V Ascaris univalens (1) et du mémoire de Carnoy et Lebrun sur la fécondation chez V Ascaris megalocephala {2j ; d'après ces derniers savants, les centrosomes disparaîtraient à chaque divi- sion; ce sont des nucléoles de nouvelle formation qui, à la prophase, sortent du noyau et servent de corpuscule central. C. — Le fuseau achromatique. Le noyau des Vampy- relles conservant sa membrane pendant la première partie de la division, la nature du fuseau achromatique ne saurait faire aucun doute : comme dans un certain (1) Brauer : Die Spermatogsnese von Ascaris (Arch. f. mikr. Anat. 1893, t. XLII, p. 153). (2) Carnoy et Lebrun, loc. cit. ÉTUDE DE LA KARYOKINÈSE 155 nombre de Protozoaires et de Protophytes, il est formé exclusivement de nucléoplasme auquel vient s'ajouter un peu de substance nucléolaire. Dans VAmœba hyalina , la quantité de chromatine abandonnée par le nucléole était sufïisante pour donner au fuseau une sensibilité assez grande pour les réactifs colorants ; dans la Vampyrella. vorax, le nucléole cède beaucoup moins de sa substance et le nucléoplasme est en conséquence beaucoup moins chromatique. On sait que dans VActinosphœrium Eichhorni et dans VAmœba binucleata, le grand diamètre du fuseau, con- trairement à ce qui a lieu d'ordinaire, correspond à la plaque équatoriale au lieu de lui être perpendiculaire; cette exception existe dans la VarrLpyrella vorax; nous l'attribuons à l'aplatissement que subit le nucléole tout entier qui prend la forme d'un disque lors de la diffé- renciation des chromosomes à la prophase; c'est sans doute pour que les chromosomes puissent être tous placés sur un même plan horizontal que le fuseau des Actinosphœrium est, lui aussi, surbaissé d'une manière aussi prononcée. D. — Les chromosomes. L'étude de la karyokinèse chez la Va-nipyrella vorax confirme les conclusions que nous avions formulées, à la suite de nos recherches sur VAmœba hyalind,. Les chroviosomes se trouvent dans le nucléole. Si ces chromosomes formaient directement à l'anaphase le nouveau nucléole, on pourrait soutenir que ce sont des éléments permanents du noyau; mais il n'en est rien; le nucléole des noyaux-frères se reforme avec plusieurs centres de formation, souvent deux, alors que les chro- mosomes disparaissent dans la substance qui les unissait et qui semble faire retour au nucléoplasme. Si donc les chromosomes conservent leur individualité d'une mitose à l'autre, c^est à un état qu'il est impossible J56 P.-A DANGEARD de définir, puisqu'il échappe à nos moyens actuels d'in- vestigation. Sans vouloir enchaîner, en aucune façon, pour l'avenir, notre manière de voir sur l'organisation cellulaire, nous arrivons à penser que tout dans la cellule dérive du pro- toplasma et peut y rentrer à un moment donné : leucites, chloroleucites, pyrénoïdes, membrane nucléaire, nucléo- plasme, nucléole, centrosomes et peut-être même chro- mosomes; la permanence de ces divers corps à travers plusieurs mitoses ou plusieurs générations n'est que relative, ce qui n'empêche nullement, bien entendu, d'en tenir compte dans les limites où elle s'observe. La diffé- renciation de ces divers éléments aux dépens du proto- plasma s'est effectuée au cours de l'évolution; elle se produit encore d'une façon certaine pour les pyrénoïdes, les nucléoles, la membrane nucléaire; peut-être en est-il de même pour les leucites, centrosomes, chromosomes et nucléoplasme ; cette opinion est tout au moins vraisem- blable pour les centrosomes, le nucléoplasme et les leu- cites dans des conditions qui restent à déterminer avec exactitude; elle est plus contestable en ce qui concerne les chromosomes qui peuvent^ à la rigueur, conserver leur individualité sous une forme qui échappe à l'observation directe. II Cienkowski, dont le nom est lié à un si grand nombre de découvertes dans le monde des infiniment petits, signala, en 1865, trois espèces de Vampyrelles : V. Spiro- gyrx, V. vorax, V. pendula{i). Haeckel en décrit une qua- trième espèce : V. Gomphonematis (2). Un peu plus tard, {i) Cienkowski : Beih âge zur Kenntniss der Monaden (Arch. f. mik. Anat., I, 1865). (2) Haeckel : Biologische Studien, p. 162-169 et Jenaische Zeitsch., 1871, t. VI, p. 23. ETUDE DE LA KARYOKTNESE 157 Sorokin nous fait connaître la. Vampy relia polyblasta(i). Le mémoire le plus complet sur les Vampyrelles, après celui de Cienkowski, est celui de Klein qui rencontre trois nouvelles espèces : V. variabilis, V. inermis, V. pedaLtgi{Vj. En 4886, nous avons donné nous-même la description de la Vampyrella Euglenpe{3). Enfin Zopf, de son côté, a observé la V. multiformis[k) et la V. Kutzingii; il consi- dère cette dernière comme un Leptophrys (5). Les afïinités des Vampyrelles sont fort controversées. Cienkowski en fait des Monades ; Haeckel les classe dans ses Monères; Hertwig et Lesser les considèrent comme des Rhizopodes(6); Klein les place dans le règne végétal et de Bary les groupe avec d'autres genres sous le nom de Mycétozoaires douteux (7). Dans nos travaux précédents, nous avons démontré : 1° que les Vampyrelles ne sont point des végétaux ; 2" que ces organismes possèdent des noyaux ordinaires. Aujourd'hui, nous pouvons préciser davantage leurs affinités : nous les plaçons au-dessus des amibes. Chez les amibes, en effet, le noyau se divise par division directe ou par division indirecte; la karyokinèse se fait suivant des modes différents; on en est encore à la période des tâton- nements et des essais. Or, chez les Vampyrelles, la ka- ryokinèse est mieux caractérisée et elle se rapproche davantage du schéma général. D'un autre côté, les Vampyrelles qui, par la base, se rattachent aux Rhizopodes, conduisent ensuite à tous les Protozoaires et Protophytes zoosporés. Le cyste des (1) Sorokin : Grundzûge der Mycologie, p. 495-497. (2) Klein : Vampyrella (Bot. Centr. 1882). (3) P. -A. Dangeard : Recherches sur les organismes inférieurs, 1886. (4) Zopf; Die Pilzthiere (Schenk's Hanbuch der Botanik, 3). (5) Zopf. Unlersuch. uber Parasiten aus der Gruppe der Monadinen, Halle, 1897. (6j Hertwig et Lesser : Archiv. f. mikr. Anat., Bd. X, supplément. (7) De Bary; Morph. und Biologie der Pilze, Leipzig, 1884, p. 480-483. 158 P.-A. DANGEARD Vampyrelles est un véritable sporange, à Vintérieur duquel se multiplient les éléments nucléaires. Cette multiplication du noyau à l'intérieur du sporange se retrouve chez les Monadiens, les Sporozoaires, les Champignons inférieurs, les Algues inférieures, attestant une communauté d'origine et de développement. PLANCHE IV. La Vampyrella, vorax Cnk. FiG. 1. — Sporanges avec une cavité centrale digestive ; noyaux nucléoles situés dans la couche pariétale. Gross : 700 environ. Fi&. 2. — Début de la karyokinèse : les nucléoles s'allongent et s'apla- tissent. FiG. 3. — Sporanges avec des noyaux au stade de la plaque équato- riale : la membrane nucléaire est intacte et un centrosome se voit à l'un des pôles. FiG. 4. — Sporanges avec des noyaux au même stade, mais vus de face ; les chromosomes sont visibles au nombre de huit environ. f IG. 5 — Les chromosomes s'éloignent en sens contraire ; on aperçoit le centrosome aux pôles. FiG. 6. — Sporange renfermant des noyaux qui sont tous au stade ton- nelet : les centrosomes sont encore visibles. FiG. 7-9. — Reconstitution des noyaux-frères à l'anaphase ; les nou- veaux noyaux ont d'abord deux ou trois nucléoles qui grossissent et se fusionnent ensuite. FiG. 10. — Schéma de la karyokinèse chez les Vampyrelles. a, b, c, d, e, f, divers aspects du noyau depuis le stade de repos jusqu'au stade de la plaque équatoriale : g, h, i, j, séparation des chromo- somes et reconstitution des nouveaux noyaux ; k, 1, formation du nouveau nucléole ; m, n, noyaux allongés avec deux nucléoles : il s'agit probablement d'une division directe. Le Botaniste 7e Série PI. IV 8 "^v^* r=l :^ ^! IR^^ Etude de la karyokinèse chez la Vampyrelln vorax. LES ZOOGHLORELLES DU PARAMŒCIUM BURSARIA Par P.-A, DANGEARD Dans une remarquable étude critique (1), Bouvier a examiné et discuté tous les travaux qui ont eu pour objet la chlorophylle animale ; voici ses conclusions : « La chlorophylle n'est pas l'apanage exclusif des ani- maux, elle peut se trouver à l'état diffus chez quelques infusoires qui la forment de toutes pièces. Mais presque toujours la chlorophylle, qu'on observe chez les animaux, appartient à des algues qui forment avec ces derniers une symbiose mutualiste ou consortium. Ces algues se rangent dans la famille des Palmellacées et se cloisonnent en quatre, par deux bipartitions succes- sives, pour former un thalle dissocié. Leurs cellules sont presque toujours entourées d'une membrane qui est rarement cellulosique, parfois impré- gnée de cellulose, le plus souvent mucilaglneuse; dans leur membrane, sont inclus un noyau protoplasmique (I) E.-L. Bouvier : La. chlorophylle animale et les phénomènes de symbiose entre les algues vertes unicellulaires et les animaux (Bulletin soc. philomatique de Paris, 8« série, t. V, 1893, p. 141). 162 T-A. DANGEARD clairet un leucite chlorophyllien cupuliforme; il y a un noyau dans le protoplasma clair, un ou deux pyrénoïdes entourés de granules d'amidon, dans le leucite chloro- phyllien ; on peut aussi rencontrer de l'amidon à l'intérieur desleucites et parfois même dans le protoplasma incolore. « Ces cellules se décolorent généralement et pavciissent digérées par l'animal quand on tient ce dernier à l'obscu- rité; séparées de leur hôte, elles se cultivent, quoique difficilement, dans des milieux appropriés, mais non dans le milieu liquide où vit l'animal; on peut alors les inoculer artificiellement à un animal de la même espèce, mais on n'a pas réussi à les inoculer à des animaux d'espèces dif- férentes. Jamais on ne les a trouvées à l'état libre dans l'eau, et jamais non plus on n'a pu voir deux animaux de la même espèce se contaminer naturellement. Dans l'état actuel de nos connaissances, il est impossible de les divi- ser en plusieurs espèces; on sait pourtant que leur taille varie avec les hôtes qu'elles habitent, et qu'un même hôte a toujours des Zoochlorelles sensiblement de même taille. « L'animal reçoit de l'Algue l'oxygène et l'amidon qui sont le résultat direct ou indirect de la fonction chloro- phyllienne; il paraît même se nourrir, soit des Zoochlo- relles elles-mêmes, soit des lobes protoplasmiques que ces dernières détachent de leur corps; l'Algue reçoit de sou hôte l'humidité qui lui est nécessaire, un abri, l'acide carbonique exhalé, et probablement aussi certains pro- duits azotés d'origine animale. Mais l'influence de l'adap- tation se fait sentir bien plus fortement sur l'Algue que sur l'animal : l'Algue peut difficilement se passer de l'animal, mais ce dernier peut le plus souvent, sinon tou- jours, se passer complètement de l'Algue. L'animal se reproduit normalement, qu'il soit ou non associé à l'Algue, mais l'Algue ne forme pas de zoospores, et ressemble en cela aux Algues des Lichens. LES ZOOCHLORELLES DU PARAMCECIUM BURSARIA 163 « Tous ces faits me paraissent bien établis, mais ils seront probablement contestés par les naturalistes qui conti- nuent à considérer les Zoochlorelles comme de simples corps chlorophylliens. Cette manière de voir pourra per- sister jusqu'au jour où l'on aura établi : 1» que les Zoochlorelles se trouvent à l'état libre dans l'eau ; 2° que les animaux peuvent s'inoculer les Zoochlorelles sans le secours de nos procédés de laboratoire; 3» que les Zoochlorelles isolées peuvent se multiplier à l'aide de zoospores (1), comme les Algues isolées de certains Lichens. « Tant qu'on n'aura pas résolu Vun ou Vautre de ces pro- blèmes, on pourra toujours considérer comme douteuse la nature végétale des Zoochlorelles, malgré l'existence d'un certain nombre de faits qui me paraissent d'ailleurs tout à fait convaincants (2). » Bouvier est partisan de la nature végétale des Zoochlo- relles, et il a raison; mais, en même temps, ce savant admet qu'on n'aura la certitude complète qu'après avoir résolu l'un ou l'autre des problèmes qu'il indique : la solu- tion définitive, à ce compte, pourrait être retardée indéfi- niment, et cependant la question est une de celles qui méritent, par leur importance, d'être résolues : le nombre des espèces associées aux Zoochlorelles est en effet assez élevé, si l'on en juge d'après la liste donnée par Bouvier (3) : « Protozoaires. — 1° Rhizopodes amiboïdes. — Amœba protœa (Brandt); A. radiosa (Kessler); Doctylosphœra vi- treum (Brandt); Difflugia pyriformis (Brandt); D. globu- losa, D. nodosa, D. acuminata, D. lobostoma (Penard); (1) Il est possible que les Zoochlorelles libres ne forment jamais de zoospores, comme les Pleurococcus, mais il est certain que si elles en forment, leur nature phycoïde ne pourraplus être contestée. (2) E.-L. Bouier : Log. cit., p. 141-142. (3) Bouvier . Loc. cit., p. 127, 164 P. A. DANGEARD Hyalosphœnia papilio, Heleopora picta, Arcella arctocrea, Cochliopodium pilosum. « 2° Rhizopodes radiés ou Héliozoaires. — Actinosphœrium Eichhornii , Rhaphidiophris viridis (Brandt); Acantho- cystis chœtophora (Brandt, Kessler ) ; A. pectinata (Penard); A. viridis (Carter, Greeff, etc.) ; Heterophrys myriapoda, Sphœrastrum Foocki (Brandt); Chondropus viridis (Greeff, Brandt); Ciliophrys infusionum (Entz) ; Diplocystis gracilis (Penard). « 3° Infusoires ciliés, — Coleps hirtus, Lacrymaria olor et L. vermicularis (Brandt, Bûtschli); L. rugosa (Bûts- chli); Ciimacostomum virens (Brandt, Bûtschli); Stentor polymorphus (Entz, Brandt, Balbiani, Bûtschli, Famint- zin, etc.); Stentor igneus, Euplotes patella (Brandt, Bûts- chli): Euplotes Charon (Entz, Bûtschli); Vorticella nebu- lifera. — V. chlorostigma (Brandt, Bûtschli); V. campanula (Entz); Gerda glans ? (Penard); Cothurnia crystallina (Bûtschli); Frontonia leucas (Brandt, Schewiakoff, Bal- biani, Bûtschli) ; Enchelys gigas (Entz, Bûtschli]; Amphi- leptus viridis (Bûtschli) ; A. longicollis (Entz, Bûtschli); Urostyla viridis (Brandt, Bûtschli), Ophrydium versatile (Wrzeniowski, Brandt, Bûtschli, Dangeard); Vaginicola crystallina (Brandt); Paramœcium bursaria (Cohn, Entz, Brandt, etc., etc.); Holophrya ovum (Brandt, Bûtschli, etc.); Loxodes rostrum, Blepharisma lateritia, Microthorax sulcatus, Lionotus fasciola, Spirostom umambiguum, Epistylis plicatilis, Prorodon farctus, Strichotricha se- cunda (Entz, Bûtschli); Halteria grandinella? Leucophrys emarginata (Penard). K io In fusoires Flagellés . — Anisonema viridis (Dangeard). « 5° Mégacystidés. — Noctiluca miliaris (Weber). « Cœlentérés. — Hydra viridis (Kleinenberg, Brandt, Hamann, etc., etc.). « Spongiaires. — Spongilla fluvialilis ( Brandt , Beye- rinck, etc.). LES ZOOCHLORELLES DU PARA.MCEG1UM BURSARIA 165 « Turbellariés. — Vortex viridis (SchuUze, Graff) ; Mesos- tomum viridatum (Brandt , Graff) ; Convoluta Schultzii (Graff) ; Convtjluta Roscoffensis (Graff, Delage, Haber- landt); Vortex scoparius, V. GrafTii, Derostomum Galizia- num (Graff), Vortex truncotus, Hypostomum viride, Derostomum Schmidtianum (Entz). « Rotifères. — Ascomorpha helvetica (Penard). « Mollusques. — Tridacna (Brock);"Elys)a viridis (Brandt), « Les espèces douteuses sont les suivantes : Héliozoaires : Actinophrys sol, Rhaphidiophrys elegans, Acanthocystis turfacea et Ac. aculeata (Penard); Infusoires : Uroleptus piscis et U. hospes (Bûtschli); Turbellariés: Proxénètes chlorosticus et Derostoma unipunctatum (Graff) ; Vers : Aelosoma (Beddard, Brandt). — Ray Lankester conseille de rechercher la chlorophylle dans un Mollusque gastéro- pode, l'Actœon viridatum. « Autant qu'on le sait aujourd'hui, la Convoluta Roscof- fensis, la C. Schultzii et l'Anisonema viridis renferment toujours des Zoochlorelles; il est également très rare que l'Hydra viridis n'en renferme pas. « D'après Bûtschli, les Infusoires suivants sont presque toujours associés aux Zoochlorelles : Paramœcium bur- , saria, Ophrydium versatile, Coleps hirtus, Lacrymaria Olor, Prontonia leucas, Stentor polymorphus, St. igneus, Climacostomum virens, Strichotricha secunda, Euplotes patella et E. Charon, Vorticella nebulifera, Cothurnia crystallina, Enchelys pupa et E. gigas, Lacrymaria rugosa, Amphileptus viridis et A. longicoUis, Urostyla viridis et Leucophrys emarginata. « Les autres espèces de la liste sont moins souvent infec- tées par les Zoochlorelles. « Il y aura lieu d'étudier avec beaucoup d'attention les corps verts des Tridacnes, surtout sur le vivant ; les ca- ractères que leur attribue Brock, s'ils sont confirmés, sont trop aberrants pour que ces corps verts soient 166 P.-A. DANGEARD rangés dans le groupe ordinaire des Zoochlorelles. » Heureusement, il existe une méthode qui, pour être d'un emploi délicat, n'en est pas moins démonstrative : si on arrivait à suivre la division du noyau des Zoochlo- relles, on donnerait la preuve indiscutable de l'autonomie de ces corpuscules verts et leur nature végétale serait définitivement établie. La technique microscopique a fait de tels progrès que cette recherche est devenue possible ; nous avons réussi à voir la division du noyau chez les Zoochlorelles du Pa- ramœcium bursaria : ceux qui voudront vérifier ces re- cherches et les étendre ne devront pas oublier que la fixation des matériaux doit se faire de préférence dans la soirée, ou dans la nuit ; c'est à ce moment, en effet, que chez les algues vertes, le noyau entre en division, alors que, dans le jour, il est au stade de repos. Nous étudierons successivement : 1" /a -position de Valgue dans ses rapports avec la structure de Vlnfusoire ; 2" V organisation propre de chaque cellule verte; 3* son mode de division ; 4° la place de cette algue dans la classi- fication; 5" les rapports réciproques entre Zoochlorelles et leur hôte. I Le Paramœcium hursarla est un Infusoire cilié très répandu : nos exemplaires provenaient du grand bassin du Jardin botanique de Poitiers. Le cytoplasme est sensiblement homogène, et il se montrait souvent érythrophile avec les doubles colora- tions au picro-carmin et à l'hématoxyline : on y rencontre chez certains individus des vacuoles sphériques de di- verses grandeurs et bien délimitées ; elles sont alors plus nombreuses au centre du corps qu'à la périphérie : chez d'autres individus, le suc nucléaire est plus abondant et il remplit dans la cavité générale des espaces irréguliers. LES ZOOCHLORELLES DU PARÂMCEGIUM BURSARIA 167 Le macronucléus occupe le milieu du corps et le micro- nucléus se trouve situé ordinairement un peu au-dessous : Le micronucléus est un des plus volumineux que Ton connaisse chez les Tnfasoires ciliés; sa forme est celle d'un fuseau, et assez souvent l'une des extrémités est effilée en pointe, alors que l'autre extrémité est tronquée. Le macronucléus est irrégulièrement sphérique ou ellip- tique. D'ordinaire, nos colorations étant destinées aux Zoochlorelles, étaient beaucoup trop intenses pour les noyaux de l'infusoire : ceux-ci ne laissaient voir aucune structure ; dans quelques préparations cependant, on dis- tinguait exceptionnellement les détails. Le macronucléus s'est ainsi présenté sous deux aspects différents : dans l'un, le nucléoplasme est parsemé de granules chroma- tiques ; dans l'autre, la substance nucléoloire est con- densée en masses irrégulières et le nucléoplasme s'est retiré de la membrane sur une partie de la surface. Le micronucléus s'est montré une fois complètement sphéri- que : il comprenait une portion centrale colorée qui était séparée de la membrane par une large zone incolore : la partie centrale, constituée par du nucléoplasme, renfermait dix ou quinze globules chromatiques qui se trouvaient reliés à la membrane nucléaire par des filaments légè- rement noduleux. Lorsque la couche à stries radiaires est conservée, on distingue en dehors une couche granuleuse sur laquelle s'insèrent les cils vibratiles et en dedans une autre couche granuleuse sur laquelle s'appuie le cytoplasme. On a beaucoup discuté sur la position des Zoochlorelles à l'intérieur des animaux. Chez les protozoaires, le proto- plasme comprend assez fréquemment une couche externe, immobile, qui est au contact de l'enveloppe : c'est l'ecto- plasme ; la masse centrale de cytoplasme souvent mobile qui occupe le centre du corps porte le nom d'entoplasme ; les Zoochlorelles sont indiquées parles auteurs tantôt dans 168 P.-A. DANGEARD l'ectoplasme, tantôt dans l'endoplasme, et cela quelquefois pour une même espèce. Ainsi Salitt place dans l'endoplasme les corpuscules verts du Stentor polymorphus, du Paramœcium bursaria, des Cothurniaet desVorticella (1). Schuberg leur attribue la même position dans le Stentor polymorphus (2); il en serait de même dans VAcanthocysiis viridis, d'après Bal- biani (3), dans le Frontonia leucas, d'après Schewiakoff (4), et Butschli (5) admet que, de toutes ces observations, on doit conclure que les corps verts se trouvent vraisem- blablement toujours dans une couche superficielle de l'entoplasme. Mais d'autres auteurs affirment que les Zoochlorelles sont situées le p4us souvent dans l'ectoplasme : Cohn place celles du Paramœcium bursaria dans cette couche (6) ; Ryder fait la même constatation pour la Vorticella chloros- tigma (7), nous-même, pour Ophrydium versatile et Aniso- nema viridis (8) : à un point de vue général, cette opinion est celle de Stein, Werneck, Geza Entz, Claparède et Lachmann, etc. Le Paramœcium bursaria, ainsi que nous l'avons établi depuis longtemps déjà, possède des Zoochlorelles à la fois (1) Sallitt : On the chlorop. Corpusc. of some Infusoria (Quat. Journ. Micr. se, XXIV, 1884, p. 166). (2) Schuberg : Ueber clenBau der Bursaria triuicatella (Morph. Jahrb., Bd. XII, 1886). (3) Balbiani : Evolution des micro-organismes animaux et végétaux (Journ. de microgr., 1887, p. 202). (4) D'après Butschli : Prolozoa, III Ablh. (Bronns Klassen und Ordn. des Thierreichs, 1889, p. 1834). (5) Butschli : Loc. cit., p. 1836. (6) Cohn : Beitràge zur entwickelunges. der Infusorien (Zeit. f. wis. Zool., 1851, p. 264). (7) Ryder : On the chlorophylloïd Granules of Vorticella (Proc. U,, S. Nat. Mas., vol. VII, 1884). (y) P.-A. Dangeard: Mémoire sur les algues (Le Botaniste, Ir» série, 1889); Etude de l'Ophrydium versatile (Le Botaniste, 2« série, 1890). LES ZOOCHLOHELLES DU PaRAMŒCIUM BUKSARIA 169 dans l'ectoplasme et dans l'endoplasme ; on en trouve même qui sonc engagées plus ou moins profondément dans l'enveloppe, c'est-à-clire dans la paroi striée. On ne saurait d'ailleurs dans cette espèce faire une distinction nette entre les deux couches ; elles ont la même sensibilité aux réactifs colorants et le cytoplasme présente en tous ses points la même structure homogène : l'ectoplasme est simplement plus dense; les vacuoles y sont moins nom- breuses, alors que dans l'entoplasme le suc nucléaire est renfermé dans de grandes "vacuoles ou dans des cavités plus ou moins irrégulières : c'est cette partie centrale qui effectue le mouvement de cyclose si net que l'on observe dans cette espèce. Les Zoochlorelles sont en nombre très variable dans chaque Paramécie ; on les voit quelquefois remplir pres- que complètement l'intérieur du corps ; elles peuvent également être moins nombreuses, et il arrive qu'elles disparaissent, laissant Tinfusoire tout à fait incolore. Ces algues ne se trouvent ni dans les vacuoles, ni dans les espaces irréguliers remplis de suc nucléaire ; qu'elles soient situées dans la couche interne ou dans la couche externe, elles sont logées au milieu du cytoplasme et en contact direct avec lui (fig. 1, A). Ceci explique dans une certaine mesure pourquoi ces algues continuent à vivre et à se développer à l'intérieur de l'Infusoire. La digestion chez les Protozoaires s'effectue ordinaire- ment dans des vacuoles digestives qui se forment dans l'endoplasme; contrairement à l'opinion de Butschli, nous pensons que les Zoochlorelles^ ne jouissent pas nécessai- rement d'une immunité particulière leur permettant d'affronter impunément les sucs digestifs de l'hôte : elles réussissent à échapper à cette action destructive en se cantonnant de préférence dans l'ectoplasme ou en évitant les vacuoles de l'entoplasme ; mais si, pour une cause ou pour une autre, elles sont entraînées au milieu 12 170 P. A. DANGEARD du suc cellulaire, elles subissent le sort commun des ali- ments, elles sont digérées. Il n'est pas impossible que certains animaux colorés en vert soient devenus incapables dans une certaine mesure d'ingérer des aliments solides : ainsi la Convoluta. Roscof- fensis se nourrit exclusivement, parait-il, aux dépens des corps verts ; du moins elle ne mange pas (l). Dans beau- coup d'Infusoires la présence de ces algues vertes rend inutile ou superflue l'introduction d'éléments nutritifs venant de l'extérieur. On comprend que, dans ces condi- tions, la sécrétion des sucs digestifs puisse diminuer et se modifier de telle sorte que la vitalité des Zoochlorelles n'ait pas à souffrir de son action. Tel n'est pas le cas du Paramœcium bursaria : alors même qu'il renferme de nombreuses algues, rien n'est plus facile que de lui faire absorber, par exemple, des gra- nules de carmin ; on peut également suivre dans cette espèce la digestion des Zoochlorelles tombées à l'intérieur des vacuoles ou dans les cavités remplies de suc cellu- laire ; elles jaunissent d'abord, et prennent ensuite une coloration brune. Les résidus sont rejetés au dehors dans la partie antéro-postérieure du corps ; la sortie des granules se fait au travers de la paroi striée ; ces granules étaient précédés dans notre observation par une algue verte intacte ; celle-ci, au lieu d'être expulsée avec les résidus au moment de la rupture de la cuticule, a fait simplement retour au cytoplasme après la défécation. Parmi les résidus, se trouvait une vésicule sphérique ren- fermant deux ou trois petites granulations rougeâtres ; sa grosseur et sa forme permettaient de l'identifier avec (I) Geddes : Observations on the Physiology and Histology of Convo- luta Schuitzii (Proceed. roy. Soc, London, vol. XXVIII, 1879) ; Sur la chlorophylle animale et sur la phys. des Planaires vertes (Arch. zool. exp., t. VIII, 1879-1880). LES ZOOCHLORELLES DU PARAiMCÊCIUM BURSARIA 1/1 une Zoochlorelle dont la membrane avait été respectée par les sucs digestifs. La digestion possible des Zoochlorelles par l'hôte a été signalée tout d'abord par Geza Entz (1). Cette opinion a prévalu grâce aux recherches de Beyerinck (2) et de Famintzin ; ce dernier savant, qui a étudié le Stentor polymorphus, a décrit les divers stades de cette diges- tion (3) ; d'après lui, les Infusoires placés à l'obscurité se débarrassent de leurs Zoochlorelles en les digérant ; à la lumière, la digestion se produit également dans cer- taines circonstances. Le Dantec a fait des observations analogues sur les Paramécies (4). Il faut entendre cependant que le pouvoir digestif de l'Infusoire sur les corpuscules verts est un phénomène temporaire d'intensité variable : il est lié à des conditions diverses, et en particulier à la situation occupée dans le cytoplasme. Le Paramœcium bursaria s'enkyste avec les Zoochlo- relles qu'il contient ; la dimension des kystes varie entre 45 et 30 p. ; ils sont entourés d'une épaisse membrane qui est recouverte d'une sorte d'enveloppe mucilagineuse irrégulière; les corpuscules verts très nombreux arrivent jusqu'au contact de la paroi. II Chaque corpuscule vert du Paramœcium bursaria possède la structure d'une algue ; on y trouve une mem- brane, du cytoplasme, un noyau, un chromatophore avec (1) Geza Entz : Uber die Natur des 72-Stadiums entsteht darauf eine Zellcolonie, wie sie in vergrossertem Maasstabe Pandorina, im gewo'hnlichen vegetativen Zustande (fig. 4) darstellt. » Le présent travail a pour but d'indiquer : A) La, structure des zoospores ; B) Le mode d^i division des cellules-mères lors de la formation des jeunes colonies ; pour faire ces obser- vations, nous n'avons paseu à notre dispositionde cultures pures de Pandorina ; les individus de cette espèce que nous avons réussi à colorer se trouvaient mélangés à d'autres algues, et ils étaient peu nombreux ; c'est ce qui explique qu'à côté de faits importants et bien établis, il se trouve quelques légères lacunes que nous sommes le premier à regretter. Les colonies du Pandorina Morum comprennent assez souvent seize individus ; mais on rencontre parfois des colonies de huit cellules et d'autres ayant trente-deux cellules ; ces colonies sont entourées d'une membrane commune qui se subdivise, d'après Stein, en une enveloppe externe primaire et une enveloppe interne secondaire ; celle-ci devient épaisse et présente des stries concen- triques (1). Klebs a montré que l'enveloppe gélatineuse externe présentait une striation radiaire sous l'influence de certains réactifs, alors que la membrane interne se colorait d'une façon homogène en tous ses points (2). Chaque cellule d'une colonie a la structure d'un Chlamy- domonas ; pendant la période végétative, ces cellules sont claviformes, la pointe étant située du côté du centre ; (1) Stein : Loc. cit., pi. XVI -XVII. (2) Klebs : Ueber die Organisation der Gallerte bei einigen Algiin und Flagellaten (Unters. aus dem Bot. Inst. zu Tiibingen, 1886, p. 398-399). 196 P.-A. DANGEARD elles se touchent alors intimement par leurs parois radiales. On différencie facilement, à l'aide des doubles colora- tions, le chloroleucite en cloche et la chambre antérieure renfermant le noyau. Le chloroleucite occupe les deux tiers de la cellule ; sa structure est alvéolaire et chaque alvéole renferme un granule d'amidon ; il renferme un très gros pyrénoïde qui se comporte comme celui des Chla.mydoinonas avec les réactifs nucléaires ; sa substance est homogène ; elle se colore en beau rouge avec la fuchsine acide. La chambre antérieure renferme un cytoplasme légè- rement chromatique, homogène ou finement granuleux ; les granules, lorsqu'ils sont visibles, dessinent souvent une sorte de réseau irrégulier. Le noyau est situé au milieu du cytoplasme ; il est entouré d'une membrane nucléaire ; au centre se trouve un nucléole dont la gros- seur est variable, et ce nucléole est entouré par un nucléoplasme homogène ou granuleux (fig. 1, pi. Y). Les deux flagellums partent directement du cyto- plasme ; ils sont un peu plus longs que le corps lui- même ; à leur base, on trouve deux vacuoles assez rap- prochées qui apparaissent et disparaissent alternative- ment ; enfin chaque cellule est munie d'un point oculiforme rouge placé latéralement. En résumé, les cellules d'une colonie de Pandorina Moruin possèdent exactement la structure d'un Clilamy- domonas ou d'un Carteria ; c'est ce qui nous dispense d'insister davantage sur ce sujet, le lecteur pouvant se reporter pour les détails à nos recherches sur les Chlamy- domonadinées (1). Chaque zoospore est entourée d'une membrane propre, (1) P.-A. Dangeard -.Recherches sur les r/iiamydomonadinées (Le Bota- niste, 6' série, février 1899). DÉVELOPPEMENT DU PANDORINA MORUM 197 et de plus, elle peut sécréter au dehors une substance gélatineuse ; c'est cette substance qui englobe sous l'enveloppe commune toutes les cellules d'une même colonie. B Une colonie de Pandorina. Morum doit être assimilée à un sporange de Chlamydomonas dont les zoospores seraient restées à l'intérieur de la cellule-mère, sous une membrane commune, au lieu de devenir libres et de se développer isolément. Aussi la formation de nouvelles colonies n'est-elle en réalité qu'une production de zoospores dans un sporange; comme nous avons décrit dans les Chlamydomonadinées le mode de division de la cellule-mère et les phénomènes de karyokinèse qui accompagnent cette division, nous n'avons besoin ici d'insister que sur les modifications qui tiennent à l'organisation particulière du Pandorina. Au moment de la sporulation, le volume de la colonie a augmenté beaucoup (fig. 2, pi. V); chaque zoospore se trouve séparée de ses voisines par un espace plus ou moins grand ; cela tient soit à un gonflement de la substance gélatineuse qui unit les cellules entre elles, soit à une production active supplémentaire de gélatine par ces csUules au moment de leur entrée en division ; la première hypothèse est la plus vraisemblable. Les cellules-mères s'arrondissent plus ou moins, et l'aspect général rappelle en ce moment celui d'une colonie d'Eudorina elegans : elles ne tardent pas à se mettre en division. Il suffît d'examiner la sporulation dans une seule cel- lule-mère ; les mêmes stades se reproduisent dans tous les individus d'une colonie; mais les divisions ne se font pas simultanément : certains sporanges sont à leur première 198 p. -A. DANGEARD bipartition, alors que d'autres sont déjà divisés en quatre ou en huit parties ; cette constatation prouve qu'il n'y a pas une impulsion unique dans la colonie, mais qu'au con- traire les individus qui la composent sont réellement in- dépendants (fig. 2-6, pi. V). La division de la cellule-mère s'annonce par des chan- gements dans la structure du noyau ; le nucléole dispa- raît et les phénomènes de karyokinèse se passent exac- tement comme chez les Chlamydomonadinées; le fuseau achromatique est perpendiculaire à l'axe et il s'étend dans toute la largeur de la chambre renfermant le cyto- plasme. Nous avons rencontré un assez grand nombre de fuseaux, soit au stade de la plaque équatoriale, soit au stade tonnelet. Le nombre des chromosomes est d'une douzaine environ ; ils sont excessivement petits, et pour les distinguer il faut avoir la chance de pouvoir observer de face une plaque équatoriale; dans ce cas, on les voit sous Taspect de petites granulations chromatiques (fig. 4, pi. V, a). La substance du fuseau est homogène; elle se colore peu ou point avec les réactifs nucléaires ; nous avons réussi à voir sur certaines préparations des fils achro- matiques distincts dont le nombre correspondait approxi- mativement à celui des chromosomes (fig. 4, pi. V, a); nous n'avons pas vu de centrosomes aux pôles du fu- seau. Les noyaux-frères se reconstituent à l'anaphase avec des granulations chromatiques qui semblent s'allonger et s'enchevêtrer ; puis ces noyaux se rapprochent de l'axe longitudinal du sporange ; c'est à ce moment qu'on aper- çoit une échancrure antérieure qui s'étend progressive- ment et divise le corps en deux moitiés symétriques (fig. 2,pl.V). La division du pyrénoïde s'effectue à peu près en même temps que celle du noyau ; mais il n'y a rien d'absolu; DÉVELOPPEMENT DU PANDORINA MORUM 199 parfois, la cellule-mère renferme quatre pyrénoïdes, alors que le noyau n'a pas encore commencé sa seconde bipar- tition ; dans d'autres sporanges, on voit seulement deux gros pyrénoïdes, bien que quatre noyaux soient déjà au stade de la plaque équatoriale (fig. 4, pi. V, a). La seconde bipartition du corps est perpendiculaire à la première ; cela tient à ce que l'axe du fuseau se place comme chez les Chlamydomonadinées dans le sens de la plus grande largeur du cytoplasme (fig. 2-3, pi. V, A la troisième bipartition, chacun des quatre noyaux se trouve enfermé dans une sorte de triangle rempli par le cytoplasme (fig. 3, pi. V); les fuseaux se placent ordi- nairement suivant la base externe de ce triangle qui est la plus large ; la bipartition du corps se faisant toujours perpendiculairement au fuseau, il en résulte qu'à ce stade les huit cellules sont disposées radialement autour de l'axe, avec des différences légères qui tiennent à ce que la ligne de séparation au lieu de tomber juste au centre dévie légèrement soitk droite, soit à gauche. Entre la seconde bipartition et la troisième, il se pro- duit une modification importante dans la structure du chloroleucite ; elle correspond à une augmentation de volume de la cellule-mère ; on ne distingue plus dans la masse du chloroleucite les traces des divisions précé- dentes ; sa substance a perdu la plupart des granules amylacés qu'elle contenait et elle est devenue achroma- tique ; on y voit pourtant encore le plus souvent les pyré- noïdes au nombre de quatre ou de huit ; ils sont rappro- chés du cytoplasme (fig. 6-7, pi. V, a). Le cytoplasme occupe la face antérieure de la cellule- mère ; il est devenu assez abondant et se colore bien par les réactifs; il forme une sorte de plaquette irrégulière contenant les huit noyaux; ces noyaux sont constitués par une masse sphériquedenucléoplasme renfermant des filaments enchevêtrés ; ils passent plus tard à l'état de 200 P. -A. DANGEARD repos et acquièrent un nucléole ; à chacun des noyaux correspond un mamelon ; des lignes de séparation, sou- vent à peine perceptibles, indiquent le sens des cloison- nements successifs et séparent ces mamelons entre eux; nous avons constaté plusieurs fois que l'ensemble des huit protubérances était légèrement concave par rapport à la surface de la colonie ; c'est le début de l'invagination (fig. 7, pi. V, a). Les huit cellules se délimitent finalement d'une manière plus nette et elles se présentent, vues de face, avec la dispo- sition qu'elles ont dans le genre Gonium (fig. 9, pi. V); il est probable que les pyrénoïdes se distribuent aux huit cellules; mais il ne serait pas impossible que dans cer- tains cas les pyrénoïdes des zoospores fussent de nou- velle formation : on sait que les deux cas se présentent chez les Chlamydomonadinées (1) : nous pensons qu'il en est de même dans le Pandorina, Morum, car dans un cer- tain nombre d'exemplaires, on ne voyait plus au stade huit, les anciens pyrénoïdes; ils avaient totalement dis- paru. Chaque zoospore, en se différenciant, prend pour for- mer sa chambre antérieure tout le cytoplasme délimité par les cloisonnements; mais elle n'utilise pour son chro- matophore que la partie du chloroleucite qui touche direc- tement au cytoplasme et qui a parfois conservé des traces de sa structure alvéolaire primitive. On s'explique ainsi pourquoi les zoospores d'une colonie jeune, ont une lon- gueur qui n'est que la moitié ouïe tiers de celle qu'avait la cellule-mère elle-même ; le reste du chloroleucite, envahi par de l'eau, constitue la cavité générale à l'intérieur de laquelle la jeune colonie évoluera. Nous n'avons pas réussi à observer la quatrième bipar- tition du noyau de la cellule-mère donnant lieu à des (1) P.-A. Dangeard : Loc. cit., p. 191-193. DÉVELOPPEMENT DU PANDORINA MORUM 501 colonies de seize cellules ; mais cela n'a aucune impor- tance; la karyokinèse se produit avec les mêmes caractères dans les divisions successives; nous savons, d'un autre côté, que l'arrangement des seize cellules définitives sur un plan est le même que dans les Eudorina, et les Gonium. La jeune colonie est légèrement concave : les bords se rejoignent rapidement pour constituer une colonie sphé- rique qui devient libre. Les choses se passent de la même manière avec huit cellules ; tout au plus peut-on noter une plus grande indépendance dans le mouvement d'orientation des zoospores (fig. 7, pi. V, b). Stein a représenté un stade dans lequel les individus d'une colonie sont élargis et se touchent latéralement en dessinant une sorte de réseau cellulaire à larges mailles hexagonales, pentagonales ou quadrangulaires (1) ; à ce moment, l'apparence du chromatophore est bien particu- lière ; il n'a plus qu'une légère teinte verte et il présente des stries assez larges qui rayonnent autour du centre de la cellule resté incolore. Nous avons revu des colonies de ce genre (fig. 5, pi. V) et nous regrettons de ne pas les avoir étudiées avec plus de soin ; Stein ne leur attribue qu'un noyau; il semble pourtant, d'après le contenu aqueux du chloroleucite et d'après la forme générale des cellules, que ces colonies soient déjà à une période assez avancée de la sporula- tion ; toutefois, nous ne saurions l'affirmer, puisque nos dessins ne portent aucune mention de cloisonnement dans la partie centrale incolore; par contre, les cellules ren- fermaient deux vacuoles contractiles qui fonctionnaient avec une très grande activité ; il faudra donc étudier à nouveau ces sortes de colonies. (1) stein : Loc. cit., PI. XVII, fig. i. 14 202 P.-A. DANGEARD CONCLUSIONS ET RESULTATS. Malgré son peu d'étendue, cette étude renferme un certain nombre de faits nouveaux : a) La, structure de la, zoospore du Pandorina Morum est établie pour la première fois ; elle est identique à celle d'un Chlaviydomonas à chromatophore en cloche, ce qui nous a dispensé d'entrer dans de longs développements. Le noyau des Volvocinées n'est connu d'une manière satisfaisante que dans les Volvox, grâce aux observations d'Overton (1) ; le noyau des cellules stériles est une vési- cule renfermant un petit nucléole, entouré d'un nucléo- plasme homogène, un peu moins chromatique que le petit nucléole. Dans les parthénogonidies, c'est-à-dire dans les cellules-mères qui fournissent asexuellement de nouvelles colonies, le noyau est beaucoup plus volumineux. Overton a pu y distinguer un très gros nucléole qui se colore d'une façon intense, alors que le nucléoplasme est peu chromatique ;ce nucléoplasme parait fréquemment homo- gène ; avec de bonnes colorations, on réussit cependant à reconnaître autour du nucléole une zone claire ; vers l'extérieur, la consistance devient plus spongieuse et des granulations s'y trouvent disposées radialement (2). Le noyau du Pandorina Morum rappelle celui des ChlamTjdomonadineae : il comprend une membrane nu- cléaire, un nucléole et du nucléoplasme ; ce dernier est chromatophile ou achromatique, selon les individus ; il devient granuleux ou reste homogène, totalement ou en partie. Kofoid a signalé brièvement la structure du noyau dans (i) Overton : Beitrag zur Kenntniss der Gattung Volvox (Bot. Centr. Bd. XXXIX, 1889). (•2) Overton : Loc cil., p. 19 du tirage à part. DÉVELOPPEMENT DU PANDORINA MORUM 203 le Pleodorina Illinoisensis (1) ; ce noyau est situé au centre de la cellule, au milieu d'une masse de protoplasme limitée parlechromatophore ; dans lesgonidies, qui se préparent à la division, le diamètre du noyau atteint 7-8 /j, et celui du nucléole est de 3 |ul. La membrane nucléaire est visible sans difficulté et le nucléoplasme a une structure réticulée. Dans les cellules jeunes, le diamètre du noyau est de 4-5 fx et le réticulum n'est pas apparent. h) La division du noyau est très incomplètement connue dans les Volvocinées. Overtona remarqué, dans les Vol- voxy la disparition du nucléole au moment de la division, ses figures ne laissent aucun doute sur l'existence de la karyokinèse dans ce genre ; mais l'auteur a été dans l'impossibilité d'en préciser les divers stades et il se proposait d'en faire une étude spéciale. Overton pense que la division du noyau dans les Volvox suit une marche parallèle dans toutes les cellules de la même colonie, alors qu'elle se fait, en des moments dif- férents, pour les diverses colonies d'un même individu; nous avons vu qu'il n'en était pas de même chez les Pan- dorina : les cellules d'une même colonie ne sont pas toutes au même stade ; en général cependant, les différences ne sont pas aussi accentuées que celles qui ont été repré- sentées dans la figure 4, pi. V. La karyokinèse, chez les Pandorina, se fait exactement suivant le mode que nous avons décrit dans les Chlamy- domonadinées : on peut donc se reporter, pour plus de détails, à la description que nous en avons donnée, en ce qui concerne cette dernière famille. Bornons-nous à rap- peler que le nucléole disparaît à la prophase; le fuseau est en grande partie, sinon exclusivement, d'origine (1) Kofoid : On Pleodorina. Illinoisensis. (Bulletin ofthe Illinois State Laboratory of nat. Histor., septembre 1898, p. 279--280). 204 P.-A. DANGEARD nucléaire ; on ne distingue aucune trace de centrosomes à ses extrémités effilées ; le nombre des chromosomes est d'une douzaine environ ; ils sont réduits à de fines gra- nulations chromatiques; lorsque les noyaux-frères se reconstituent, les chromosomes s'étirent et se contour- nent en peloton ; au centre de la masse nucléaire apparaît un nouveau nucléole ; parfois, on en observe deux. c) Le mode de formation des colonies dans la famille des Volvocinées, tel qu'il a été décrit, soulève des objections que l'on ne soupçonnait même pas, il y a quelques années. Nous venons de voir dans la partie descriptive quel était le sens des cloisonnements successifs qui donnent naissance à une colonie de huit cellules chez le Pando- rina Morum : c'est exactement celui qui a été indiqué par Braun et Goroschankin chez VEudorîna elegans (1). Cette orientation des lignes de bipartition est déterminée par la position que prend le fuseau achromatique pendant la karyokinèse ; les cloisons se font, en effet, perpendi- culairement à l'axe de ce fuseau ; nous savons, d'autre part, que le fuseau se place suivant la plus grande largeur de la chambre renfermant le cytoplasme, de telle sorte qu'en dernière amalyse la disposition des cloisonnements est déterminée par la structure même de la cellule-mère : c'est ce que Braun et Goroschankin ne pouvaient con- naître, puisqu'on ignorait jusqu'à ce jour l'existence de la karyokinèse dans les Volvocinées. Si Goroschankin avait pu prévoir le rôle du noyau dans la bipartition des cellules, il aurait sans doute évité une erreur que nous signalons à ceux qui voudraient étudier VEudorina, elegans ; on ne peut admettre, en effet, que dans une colonie de 16 cellules, les 4 qui occupent le centre restent inactives alors que les autres se divisent inégalement ; parmi ces dernières, il y en aurait quatre, (i) Consulter Butschli : Loc. cit., p. 774. DÉVELOPPEMENT DU PA.NDORINA. MORUM 205 celles qui se trouvent aux angles, qui donneraient cha- cune trois cellules, alors que les huit autres subiraient une simple bipartition (1) ; à notre avis, les colonies de 32 cellules proviennent simplement d'une colonie au stade seize dont toutes les cellules ont subi une bipar- tition. Il existe dans le mode de formation des colonies un autre point beaucoup plus important ; il concerne les Volvocinées chez lesquelles ces colonies ont une forme sphérique. Les colonies de Pandorina,, d'Eudorîna, de Pleodorina. ont d'abord une surface plane, la chose est incontestable : il est également certain qu'elles deviennent ensuite concaves ; or on admet, sans autre explication, que la forme sphérique provient de ce que les bords de la colo- nie finissent par se rejoindre à la suite du mouvement rentrant des cellules les plus internes. Chez les Volvox, il se produit une même orientation des cellules ; seu- lement, elle se fait progressivement et plus lentement. Or, par suite de la structure des cellules-mères et de leur mode de bipartition, toutes les zoospores de la colo- nie ont leur partie antérieure dirigée du côté de la sur- face de la colonie-mère ; celles qui s'enfoncent au moment où la concavité se produit, sont donc orientées en sens inverse de la position qu'elles devront occuper dans la colonie sphérique ; la partie antérieure des zoospores se trouve dirigée du côté du centre de la sphère, au lieu d'en occuper la. surface. Il ne semble pas que l'on se soit préoccupé jusqu'ici de cette difficulté : cela tient sans doute à ce que l'on ne connaissait pas suffisamment la structure des zoospores et la manière d'être des cellules-mères pendant leur bipartition. (I) Consulter Butschli : Loc. cit., p. 775. 14* 208 P.-A. DANGEARD Kofoid, après avoir indiqué comment la colonie cupuliforme formée de seize cellules rejoint ses bords au stade trente-deux, constate que l'orifice de la coupe est toujours situé du côté extérieur ; il en conclut que la partie interne des zoospores d'une colonie sphérique provient de la partie externe de la cellule-mère (1). Pen- dant la division, les noyaux continuent d'occuper une position voisine de l'extrémité interne des cellules (dans la nouvelle colonie) ; c'est seulement lorsque ces divisions sont terminées que les noyaux viennent prendre leur position ordinaire au centre de la cellule ; c'est peut-être le résultat de la croissance du chromatophore. Kofoid a pensé que la j)cirtie postérieure des zoospores d'une nouvelle colonie pouvait provenir de la partie anté- rieure de la cellule-mère ; il a été trompé par les appa- rences. Nos recherches sur les Chlamydomonadinées et nos observations sur le Pandorina Morum montrent que les divers éléments d'une zoospore proviennent toujours directement des mêmes éléments de la cellule-mère ; l'ex- trémité antérieure d'une zoospore correspond à l'extré- mité antérieure de la cellule-mère qui renfermait le cyto- plasme et le noyau ; par conséquent dans la jeune colonie, les cellules ont certainement d'abord leur extrémité anté- rieure dirigée vers le centre de la sphère; c'est là que se trouve le protoplasme et le noyau, alors que le chromato- phore occupe l'extrémité postérieure de la zoospore située vers la surface. L'orientation définitive ne peut être obtenue que de deux façons différentes ; ou bien le chromatophore et la (1) The orifice of the cup is directed outward in ail cases, and thus the ends of the cells of the daughter colonywich are formed from the outer end of the maternai gonidial celi corne to lie, in the inner side of the cup, and are the inner ends of the cells of the daughter colony. Kofoid, loc. cit., p. 288. DÉVELOPPEMENT DU PANDORINA MORUM 207 chambre qui renferme le cytoplasme changent de place réciproquement; ou bien les zoospores subissent directe- ment une rotation de 180»; c'est évidemment à cette der- nière alternative qu'il faut s'arrêter. L'observation directe de cetterotation des zoospores doit être très difficile ; l'assemblage des zoospores en sphère est, d'après Goroschankin, presque instantané dans VEu- dorina elegans ; nous avons dessiné à la chambre claire (fig. 7, pi. V, b) une colonie de huit zoospores; on peut constater que l'extrémité antérieure des cellules, recon- naissable à la présence du noyau, n'est déjà plus orientée vers le centre de la future sphère ; le mouvement de rota- tion est commencé. En résumé, la formation des colonies chez les Volvoci- nées ne comprend pas uniquement une invagination de cellules; elle exige en outre une rotation de 180° de ces mêmes cellules. Il nous reste à faire une simple remarque au sujet de la longueur des zoospores dans les colonies-filles; comme les bipartitions sont longitudinales, la longueur des zoos- pores devrait égaler celle de la cellule-mère; dans ces conditions, la longueur de l'axe augmenterait d'une géné- ration à l'autre, et il a fallu qu'une modification spéciale intervint pour modifier une disposition défavorable à l'es- pèce. L'idée qui se présente naturellement à l'esprit est que la cellule-mère s'aplatit au cours des bipartitions succes- sives ; cela peut être vrai dans une certaine mesure ; mais nos observations sur les Pandorina font entrevoir qu'il se produit sans doute autre chose. Pendant la sporulation, lechloroleucite se montre inco- lore dans sa partie postérieure ; sa substance active s'est condensée au contact du cytoplasme ; les zoospores se diflérencient en n'empruntant que cette portion du chlo- roleucite; de là, une diminution de longueur; le reste du 208 p. -A. DANGEARD chloroleucite, envahi par de l'eau, se confond avec la cavité générale du sporange. Au moment de la sporulation, les colonies-mères sont subdivisées en logettes qui corres- pondent chacune à un sporange ; les colonies de 16 indi- vidus sont mobiles dans ces logettes, et il semble d'après des dessins anciens que nous avons conservés que le mouvement est dû aux deux flagellums de la cellule- mère ; c'est d'ailleurs ce qui se produit dans VEudorina elegans où les flagellums de la cellule-mère persistent pendant la formation des colonies. Nous avons résolu dans ce travail quelques problèmes concernant l'organisation et le développement des colo- nies dans les Pandorina ; mais nous avons eu un autre objectif, c'est d'indiquer la voie à suivre pour combler les lacunes qui existent encore dans l'étude des autres genres de Volvocinées. Comme il nous a été possible de compter les chromosomes dans la karyokinèse, la déter- mination du moment où se produit la réduction chromati- que n'est plus qu'une question de temps; on apprendra aussi probablement par l'étude de la division nucléaire, pourquoi, dans certains genres, il existe une distinction en cellules somatiques et cellules reproductrices. N'ou- blions pas que tout ce qui touche à ces Volvocinées peut prendre d'un moment à l'autre une importance capitale; les Chlamydomonadinées sont la souche des Chloro- phytes ; il est très probable, à notre avis, que ce sont des Volvocinées incolores qui ont donné naissance aux Métazoaires. Le Botaniste 7« Série Pl. V !.•'>.' / ■.■.-■■ %-- '■ ,'r .• - -. -/^i-, i-iV.-V*- •;-■■• \ / • -■ V .' ■,■-':.'-.•■•■■■:.■•-''<■> -■<'"---;" \ :0 /. \^J a 10 Observations sur le développement du Pandorina Morum. \. DEVELOPPEMENT DU PANDORINA MORUM 211 PLANCHE V. Le Pandorina Morum Bory. FiG. 1. — Organisation des zoospores d'une colonie, FiG. 2. — Cellules-mères en division : divers stades de la karyokinèse. FiG. 3. — Deux cellules-mères d'une colonie, vues de face et montrant les deux plans perpendiculaires de segmentation. FiG. 4. — La troisième bipartition du noyau au stade de la plaque équatoriale a, au stade tonnelet b et au stade de repos. FiG. 5. — Colonie avec des cellules quadrangulaires à chromatophores striés radialement. FjG. 6. — Les colonies-filles pour la plupart au stade 8 ; début de l'in- vagination : le cytoplasme seul est coloré ; le chloroleucite achro- matique montre un nombre variable de pyrénoïdes. FiG. 7. — En a, les zoospores ne sont pas nettement encore délimitées, et cependant l'invagination commence à se faire au centre ;en b, les zoospores ont leur structure définitive et elles subissent un mouve- ment de rotation. FiG. 8. — Une colonie au stade 8 vue par la partie profonde. FiG. 9. — Disposition des cellules d'une colonie vue de face. FiG. 10. — Colonie jeune, montrant en coupe optique la structure des zoospores. C.-pwT r7T?TCC Optische Wertestaette A KL Ziriioo iena MICROSCOPES ET APPAREILS PHOTOMICROGRAPHIQUES De première qualité depuis les plus simples jusqu'aux plus complets CATALOGUE ILLUSTRÉ GRATIS ET FRANCO Dépôt: à Paris, chez M. Adnet, coastnicteur, 26, rue Vauquelin MICROGRAPHIE E. GOGIT PARIS, 49, Boulevard Saint-Michel, 49, PARIS Médaille d'argent à l'Exposition universelle de 1889 Spécialité de fournitures pour la Micrographie Laraeg porte-objets et lamellei minces de toute espèce, cellules de verre, chambres humides, nécessaires à réactifs ; boîtes à préparations, instruments, verrerie, matières colorantes et réactifs pour les recherches de microscopie et de bactériologie préparés consciencieusement, d'après les Instructions des auteurs, préparations microscopiques variées et spécialement de Bacilles et de Botanique. — Dépôt des Microscopes Leitz et des Miorotômes Miehe et Jung, Thoma. 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PRIX DE L'ABONNEMENT A LA SÉRIE DE SIX FASCICULES 16 francs pour la France. — 18 francs pour l'Etranger DIRECTION : 34, Rue de la Chaîne, POITIEBS PARIS LONDRES ^■■^- ^'^^^'^^^ BERLIN DULAU à C» ^"' Hautefeuille, 19 fRIEDLANDEK à SOIIN o , c 2- N. VV. Carlstrasse, 1 1 Soho Square, 3( V.^^^^'4^ RECHERCHES SUR LA STRUCTURE DU POLYPHAGUS EUGLENi^ NOWAK. ET SA REPRODUGTIOiN SEXUELLE par P. A. DANGEARD. Le Polyphagus Euglenœ a été décrit très exactement par Nowakowski (1) ; ce parasite se développe aux dépens des Euglènes qu'il détruit avec une rapidité extraordi- naire ; les cultures envahies ne tardent pas à être presque complètement détruites. Les zoospores du Polyphagus Euglense sont relative- ment très grosses, de forme cylindrique, avec les deux extrémités arrondies ; comme elles sont contractiles, leur contour peut se modifier et même devenir sphérique. Leur dimension est variable : on trouve des zoospores qui ont, en longueur et en largeur, 13 X 5 p. ; d'autres sont plus petites et ne dépassent guère 6 X 3 |:x. Le corps de la zoospore renferme à l'arrière un gros globule réfringent, coloré en jaune, qui ressemble à ceux (1) Nowakowski : Beitrag zur Kennlniss der Chylridiaceen (Cohn's Beitrage zur Biologie der Pflanzen, Bd. 2, p. 201). 15 214 P-A. DANGEARD que l'on trouve dans le protoplasma du parasite adulte ; au milieu est une grande vacuole, et à l'avant existent d'autres vacuoles plus petites ; un long flagellum est inséré à l'arrière, tout près du globe oléagineux. La nature de ce globule a été diversement interprétée. Nowakowski, ayant examiné ce corpuscule dans la glycé- rine après coloration, a vu qu'il se présentait sous l'aspect d'une sphère solide, ayant perdu sa réfringence ; il le considère comme le noyau de la zoospore. D'autre part nous avons figuré, dans nos Recherches sur les organismes inférieurs, un noyau indépendant du globule oléagineux ; il se trouve au milieu du corps, et c'est lui qui donne l'illusion à cette place d'une grande vacuole (1). L'erreur de Nowakowski est bien explicable : nous verrons plus loin que le protoplasma du Polyphagus ren- ferme quelquefois des sphères d'une substance dense, homogène, colorable par les réactifs nucléaires et, en particulier, par la fuchsine acide. On pourrait très bien les confondre avec des éléments nucléaires, si on ne trouvait à côté un gros noyau unique très bien caracté- risé. Les zoospores s'arrêtent au bout d'un temps plus ou moins long d'activité ; elles s'arrondissent, la substance du flagellum rentre dans le cytoplasme, on voit se former une vacuole qui grandit insensiblement, et quatre ou cinq filaments d'une ténuité extrême commencent à rayonner autour de la zoospore (fig. 1, a). Le parasite, pendant sa période végétative, se compose d'un système ramifié formé par les filaments nourriciers et d'une ampoule qui provient directement de l'augmen- tation de volume du corps de la zoospore sous l'influence de la nutrition (fig. 1, h). (1) p. A. Dangeard : Recherches sur les organismes inférieurs^ Paris, 1886, pi. 13, fig. 31. STRUCTURE DU POLYPHAGUS EUGLEN/E 215 Les filaments germinatifs se ramifient, et lorsqu'une des branches arrive au contact d'une Euglène, elle perfore la paroi et pénètre à l'intérieur de la cellule ; le filament Q r^ / ^ ' û% Fig, 1. — Le Fohjphagus EvgUnœ, d'après Nowakowski. mycélien présente un étranglement au niveau de la perfo- ration ; arrivé dans le protoplasme de l'Euglène, il se divise en un pinceau de fins ramuscules ; on dirait une sorte de chevelu. Les Euglènes ainsi attaqués ne tardent 216 P -A. DANGEARD pas à perdre leur teinte verte ; elles se désorganisent, leur couleur devient jaunâtre et brune ; les grains de paramylon, qui sont nombreux, sont digérés et dispa- raissent ; les cellules sont réduites finalement à des enve- loppes brunes renfermant quelques résidus grossièrement granuleux de la digestion du parasite. La grosseur des branches mycéliennes dépend des circonstances de leur nutrition. Celles qui ont rencontré des Euglènes sont plus vigoureuses que les autres ; il arrive même que l'une d'elles, celle qui a pu se nourrir la première, acquiert souvent un grand développement aux dépens des autres et donne à l'ensemble du parasite un aspect claviforme. L'ampoule, nourrie ainsi par ce système ramifié, gros- sit et se développe. Elle est fréquemment sphérique; mais quelquefois, par suite du développement prépondérant d'une branche nourricière, elle devient claviforme ; à son intérieur, le globule jaune diminue de volume et finit par disparaître, alors qu'on voit se former en plus ou moins grand nombre des gouttelettes oléagineuses et aussi des vacuoles. Il arrive parfois que plusieurs parasites se développent sur une même Euglène ; si, d'un autre côté, les zoospores germent au contact de la cellule nourricière, les ampoules semblent fixées directement sur l'hôte, comme dans le cas d'un Rhiziclium ou d'un Chytridium. Lorsque l'ampoule a atteint sa taille définitive, qui varie avec les conditions de la nutrition, on observe la formation du sporange. Le protoplasma perfore la paroi de l'ampoule en un point et par l'ouverture qui est large et arrondie ; il sort très lentement. La masse qui fait ainsi hernie est d'abord dépourvue de membrane : celle-ci ne se montre que plus tard. Pendant la sortie du protoplasme, des vacuoles se produisent à l'intérieur de l'ampoule, et leur nombre aug^ mente peu à peu, si bien qu'elles prennent, par pression STRUCTURE DU POLYPHAGUS EUGLEN/E 217 réciproque, un contour polyédrique et donnent l'illusion d'un tissu de parenchyme (fig. 1 , c) ; puis le reste du pro- toplasme passe dans le sporange et ce dernier se sépare de l'ampoule par une cloison. Au début, le cytoplasme du sporange renferme de petites granulations qui souvent s'orientent en réseau. Le sporange a rarement une forme ovale ou elliptique ; plus souvent il est très allongé, cylindrique et alors droit ou irrégulièrement recourbé : sa longueur peut ainsi atteindre jusqu'à 275 ^ ; son volume ne correspond pas toujours à sa longueur, car plus celle-ci est considérable, plus le sporange est aplati. Au bout de peu de temps, on aperçoit régulièrement distribués dans le cytoplsame des globules jaunes consi- dérés par Nowakowski comme des noyaux ; autour de chacun d'eux, s'organise une zoospore dont le cytoplasme incolore entoure concentriquement chaque globule. Ces zoospores sortent l'une après l'autre par une petite ouver- ture qui se fait à l'extrémité du sporange (fîg. 1, d); celles qui sont encore dans la vésicule commencent à s'agiter à leur tour. Les zoospores, devenues libres, se mettent en mouvement presque immédiatement. La reproduction sexuelle du. Polyphagus Euglenœ. offre un intérêt considérable : elle a été décrite avec soin au point de vue morphologique par Nowakowski, mais l'étude histologique restait à faire tout entière : nous avions commencé nos observations et obtenu déjà des ré- sultats importants, quand l'annonce d'un travail de Wager sur le même sujet nous détermina à porter notre attention d'un autre côté. N'ayant pas vu paraître jusqu'ici le mé- moire annoncé, nous avons cru qu'il était utile de com- pléter nos observations et de les publier. Wager annonce les résultats qu'il a obtenus dans les termes suivants : « Parmi les Chytridinées, la seule forme dans laquelle nous connaissions les phénomènes de 218 -A. DANGEARD fécondation est\e Polyphagus Euglm^e. Les individus de cette plante sont unicellulaires et uninucléés. La forma- tion du zygote se fait par la fusion du protoplasme et des noyaux de deux cellules inégales qui sont mises en communication l'une avec l'autre par le moyen d'une sorte de pseudopode produit par la petite cellule (mâle) et venant au contact de la grande cellule (femelle). Au point de contact, l'extrémité de ce pseudopode se renfle pour former le zygote. Le protoplasme et le noyau de la cel- lule mâle passent dans le renflement ; le protoplasme et le noyau de la cellule femelle vient l'y rejoindre ensuite. Les deux noyaux sont d'abord inégaux en volume et le mâle est le plus petit ; il contient aussi une quantité plus faible de substance colorable ; ce noyau mâle augmente de grosseur : il atteint le même volume et acquiert la même sensibilité aux réactifs que le noyau femelle ; c'est dans ces conditions que le zygote entre dans la période de re- pos. La fusion ne doit pas se produire définitivement avant que la germination commence, et dans tous les cas où elle a été observée, elle s'est produite non dans le zygote, mais dans le jeune sporange provenant de sa germina- tion (1). » Dans la reproduction sexuelle du Polyphagus, on ren- contre des individus de deux sortes : les uns sont ordinai- rement plus gros que les autres ; ils sont de forme sphé- rique ou irrégulière ; ce sont les individus femelles. Les individus mâles sont plus petits, claviformes ou allongés ; leur système absorbant est peu développé ; l'une des branches prend souvent une importance prépondérante, alors que les autres restent petites. Ces différences, d'ordre morphologique, n'ont d'ailleurs qu'une impor- tance relative et il est parfois impossible de distinguer (1) Wagner : The sexuality of the Fangi, (Annals of Botanj% V. XII. Décembre 1899.p. 579). STRUCTURE DU POLYPHAGUS EUGLEN.1Î 219 entre eux les individus asexuels, les individus femelles et les individus mâles ; ce n'est que lors de la formation de l'œuf que la distinction du sexe devient facile dans la plu- part des cas. Nowakowski a décrit deux modes différents de copula- tion : le premier donnerait naissance à des zygospores à membrane hérissée: l'auteur se demande même si ces différences ne correspondent point à deux races ou deux espèces distinctes ; la variété à membrane épineuse est peut-être, selon lui, la forme normale, alors que la variété à membrane lisse se produirait sous l'influence d'une végétation moins vigoureuse du parasite. Ce premier mode de copulation se fait de la manière suivante. Les individus femelles se comportent d'abord comme des individus asexuels qui vont former leur sporange ; il se produit une perforation dans la membrane de l'ampoule et, par l'ouverture, le profcoplasma femelle sort lentement; lorsqu'il est complètement sorti, il forme au niveau de la perforation une masse ovale qui correspond au sporange des individus asexuels; cette gonosphère, contrairement à ce qui se produit pour les sporanges, ne s'allonge que très rarement en un boyau cylindrique ; selon Nowa- kowski, la gonosphère n'est d'abord recouverte que d'une simple pellicule et non d'une membrane proprement dite. Les individus mâles se mettent en relation avec la go- nosphère par l'intermédiaire d'une branche nourricière plus grosse que les autres ; au point de contact, une com- munication s'établit et le protoplasma mâle de l'ampoule s'écoule par cette sorte de pseudopode dans le proto- plasma femelle de la gonosphère. Lorsque la réunion des deux protoplasmes est com- plète, ce qui exige probablement plusieurs heures, l'œuf se développe en zygospore : il s'entoure d'une membrane d'abord mince : cette membrane s'épaissit par la suite et 220 P -A. DANGEARD se subdivise en deux couches, l'intine et l'exine ; celle-ci prend une couleur jaunâtre; mais sa surface reste lisse. A l'intérieur de la zygospore, on observe une grosse sphère d'huile entourée de quelques gouttelettes plus petites dis- persées dans le cytoplasme. Les zygospores mûres sont différentes d'aspect ; elles sont ordinairement ovales ; mais leur contour est parfois irrégulier; leur dimension dépend de la grosseur des éléments copulateurs; elle ne dépasse guère cependant 30 |j. en longueur et 20 /x en largeur. Les individus mâles peuvent effectuer la'copulation à un moment quelconque de leur développement; on en trouve qui sont encore à l'état de zoospores en germina- tion. Il se produit aussi des différences très grandes dans la longueur du pseudopode qui sert de canal de communica- tion; sa longueur atteint jusqu'à 125 jut,; il est au contraire très court ou rudimentaire si l'individu mâle est rappro- ché de la gonosphère ; dans le cas d'un contact direct, le protoplasma mâle passe directement dans la gonosphère, sans l'intermédiaire de ce pseudopode. On trouve quelquefois des filaments nourriciers qui par- tent directement de la surface de l'œuf ; mais ces fila- ments sont beaucoup plus fréquents sur le pseudopode qui fonctionne à la fois comme filament nourricier etcomme organe copulateur. Le second mode de formation de la zygospore observé par Now^akowski se produisait dans les cultures en même temps que le premier. Le pseudopode vient au contact d'un individu femelle ; il se renfle en ce point par l'arrivée du protoplasma mâle ; une perforation s'établit qui per- met au protoplasma femelle de se mélanger dans ce ren- flem.ent à la substance mâle. La zygospore ainsi formée est presque toujours sphérique avec une double mem- brane dont l'exine colorée en jaune sombre est munie de STRUCTURE DU POLYPHAGUS EUGLEN.E 221 petites épines : son diamètre varie peu, et rarement; il est en moyenne de 30 ^j.. Ces zygospores semblent correspon- dre à une végétation vigoureuse du parasite (1). Les différences entre les deux modes de formation de l'œuf du Polyphagus Euglenpe sont plutôt apparentes que réelles ; nous devons faire remarquer cependant que le premier mode ne doit se produire qu'exceptionnelle- ment. Les zygospores que nous avons observées avaient comme origine, au moins pour la plupart, un renflement du pseudopode arrivé au contact de l'individu femelle ; et Wager ne parle que de ce second mode qui doit repré- senter la marche normale de la copulation. Ce mémoire comprend deux parties : la première partie renferme une étude du Polyphagus Euglerice aux divers états de son développement ; la deuxième partie est consa- cré à des considérations générales. I Le Polyphagus Euglenœ a toujours été obtenu assez facilement dans notre Laboratoire, avec des cultures d'Eu- glena viridis provenant de la Cassette, aux environs de Poitiers. Ces cultures sont faites dans des soucoupes profondes ; les Euglènes, au bout d'un ou deux jours, forment un voile à la surface de l'eau ; la présence du parasite ne tarde pas à se manifester par des taches jaunâtres ou rougeâtres qui s'étendent rapidement. Malheureusement les microbes les plus différents pullulent dans ces cultures ; cet envahis- sement contre lequel il est presque impossible de lutter sérieusement, nous a beaucoup gêné et ce n'est pas sans peine que nous avons réussi à obtenir des matériaux con- venables pour l'examen histologique. La fixation a été réalisée au moyen de l'alcool absolu (1) Nowakowski : Loc. cit. p. 214. 222 P -A. DANGEARD et du liquide de Flemming: les méthodes de coloration sont celles qui nous ont réussi dans nos observations sur la famille des Chlamydomonadinées : l'enrobage au collo- dion ou à la paraffine n'a été utilisé qu'exceptionnelle- ment. A) L'appareil végétatif. L'appareil végétatif provient de la germination d'une zoospore. A sa sortie du sporange, une zoosporc a la forme d'un court cylindre terminé à l'une de ses extrémités par un long flagellum ; au milieu du corps se trouve le noyau, et à l'endroit d'insertion du flagellum, le globule réfringent. Le cytoplasme est légèrement chromatophile et semble homogène. Si les colorations sont bonnes, on arrive à distinguer dans le noyau, la membrane nucléaire, un nucléole ar- rondi et le nucléoplasme. Le nucléoplasme n'occupe pas toute la cavité nucléaire. Le globule réfringent est quel- quefois teinté légèrement; son contour est bien déter- miné; la substance qui le constitue est homogène. (Pl-VI, fig. 13, a) Au bout d'un temps d'activité plus ou moins long, les zoospores cessent leur mouvement ; elles se fixent sur le substratum et germent. Le corps de la zoospore s'arron- dit; de fins prolongements apparaissent et rayonnent bientôt à une assez grande distance : ce sont des filaments nourriciers qui vont à la recherche des Euglènes ; au dé- but, ils sont excessivement fins, et leur cytoplasme est homogène et incolore ; plus tard, lorsque leur diamètre a augmenté, le cytoplasme devient granuleux. Pendant la germination, il se produit certains changements à l'inté- rieur delà zoospore; le globule réfringent ne tarde pas à perdre de sa netteté ; sa substance est probablement uti- lisée pour subvenir aux preniiers développements du pa- STRUCTURE DU POLYPHAGUS EUGLEN^ 223 rasite, en attendant que les suçoirs puissent fonctionner ; à sa place, on trouve une vacuole qui va s'élargissant. Le cytoplasme qui était homogène dans la zoospore en mou- vement, se montre maintenant plus ou moins granuleux ; il est disposé contre la paroi en forme de croissant ; c'est au milieu de ce croissant qu'est placé le noyau. Ce noyau possède un gros nucléole; la cavité nucléaire reste inco- lore, de telle sorte que le nucléoplasme n'est pas appa- rent (PL VI, fig. 13), Les filaments nourriciersse mettent en contact avec des Euglénes, pénètrent au milieu du protoplasme et s'y ra- mifient en un pinceau de fins ramuscules ; à partir de ce moment, le corps de la zoospore grossit en une ampoule. Cette ampoule, avec le système ramifié qui en dépend, constitue tout l'appareil végétatif du parasite ; celui-ci donnera naissance soit à un sporange, soit à un lujste, soit à une zijgospore. La détermination du sort ultérieur de l'appareil végétatif existe sans doute dans la zoospore elle-même ; aussi avons- nous cherché s'il était possible de trouver des différences sensibles entre les divers sporanges et les zoospores qu'ils contenaient ; nous n'avons rien vu qui puisse per- mettre de prévoir dès ce moment l'évolution dans un sens ou dans l'autre des éléments reproducteurs et de dis- tinguer un gamétanged'un sporange. Les individus qui donnent naissance aux sporanges se rencontrent au début des cultures, lorsque la végétation est vigoureuse, par suite de l'abondance des Euglénes ; on trouve alors des ampoules volumineuses desquelles partent de gros rhizoïdes souvent très longs et très rami- fiés. La cellule ne renferme jamais cependant que le noyau primitif ; le diamètre de celui-ci a augmenté considérable- ment ; il présente avec la plus grande netteté la structure du noyau à l'état de repos, telle que nous la retrouverons dans les kystes et dans les zygospores. 224 P -A. DANGEARD Ce noyau est situé au centre de l'ampoule ; parfois cependant il est placé latéralement ; son contour est sen- siblement ovale ou elliptique; le nucléole arrondi est ex- centrique ; il se colore uniformément par les réactifs de la chromaline et occupe souvent un tiers environ de la cavité nucléaire; le reste de cette cavité contient une quantité variable de nucléoplasme et de suc nucléaire ; le nucléoplasme, avec de bonnes colorations, se montre gra- nuleux; il forme une masse d'aspect variable, au contact du nucléole (PI. VI, fig. 1). Par ses dimensions et aussi par sa structure, le noyau du Polyphagus Euglensi rappelle celui que nous avons décrit autrefois dans le Synchytrium Taraxaci (1). L'ampoule renferme de nombreuses gouttes d'huile co- lorées en jaune ; elles se sont déposées dans les mailles du cytoplasme ; chaque globule oléag-ineuxest ainsi repré- senté dans les préparations par une vacuole. B) Etude du sporange. Pour donner naissance au sporange, l'ampoule végéta- tive déverse au dehors son protoplasme qui se recouvre bientôt d'une membrane : nous avons essayé de suivre les divisions successives du noyau à l'intérieur de cet organe. Lachose, en elle-même, ne paraissait offrir aucune diffi- culté ; or, il nous a fallu examiner plusieurs milliers de sporanges avant de trouver un seul cas de division in- directe; nous avons fini par en rencontrer une dizaine sur des matériaux fixés le soir vers huit heures. La plupart des sporanges que nous avons étudiés pos- sédaient déjà une dizaine de noyaux ou davantage. Quel- ques-uns cependant n'avaient encore que deux ou quatre vésicules nucléaires ; une seule fois, nous avons vu, dans (1) P. A. Dangeard : Recherches histologiques sur les Champignons (Le Botaniste, 2* série p. 79). STRUCTURE DU POLYPHAGUS EUGLEN.E 225 un sporange en formation, le noyau encore indivis. La structure qu'il présentait ne rappelle que d'assez loin celle du noyau de l'ampoule : en effet, le gros nucléole arrondi a disparu : on ne trouve plus qu'un amas chromatique irrégulier aplati contre la membrane. Dans l'ampoule, le nucléole finalement se creuse en son centre d'une grande vacuole ; il est naturel d'admettre que la partie chroma- tique en question représente tout ce qui reste du nucléole. Toujours est-il que, dans le sporange, les noyaux ne mon- trent plus à aucun moment la structure ordinaire de l'état de repos. Les noyaux du sporange sont vésiculaires ; l'amas chro- matique, d'origine nucléolaire, s'étend en arc à la face interne de la membrane du noyau ; il est en contact avec une zone de nucléoplasme qui occupe une portion plus ou moins grande de la cavité (PL VI, fig. 2-3). L'arc chromatique d'une part, le nucléoplasme de l'autre, se laissent parfois décomposer en granulations distinctes (PI. VI, fig. 3-7) : ainsi, dans la seconde de ces formations, on voit tantôt un fin pointillé, tantôt de véritables petits nodules, de grosseur uniforme, rangés les uns contre les autres en files régulières ; de même, nous avons pu comp- ter huit ou dix granules dans l'arc chromatique, sans pou- voir décider cependant s'il s'agit là d'un nombre constant ; le plus souvent, en effet, cette fragmentation n'existe pas ou se trouve masquée. La division du noyau a lieu par karyokinèse (PI. VI, fig. 4-5) ; le fuseau s'organise à l'intérieur de la cavité nucléaire ; on ne distingue dans le cytoplasme ni centro- somes, ni stries rayonnantes. Selon toute probabilité, les chromosomes proviennent de l'arc chromatique et le fuseau du nucléoplasme. Les chromosomes sont exces- sivement petits et difficiles à compter : pour les voir, il faut regarder la plaque équatoriale de profil ; on en voit alors quatre ou cinq ; d'après cela, il est permis de sup- 226 P -A. DANGEARD poser que le noyau du Polyphagus possède une dizaine ou une douzaine de chromosomes. On arriverait à un ré- sultat beaucoup plus net s'il était possible de distinguer les chromosomes sur la plaque équatoriale vue de face ; mais tous nos efforts dans ce sens ont été infructueux. Le fuseau est constitué par une substance dense, homo- gène ; à sa surface, existent des stries dont le nombre correspond à celui des chromosomes. C'est au stade seize et trente-deux que nous avons ren- contré ces figures de karyokinèse ;la phase tonnelet, qui d'ailleurs ne présente rien de particulier, n'a été vue qu'au stade seize. Nous nous demandons s'il n'existe point un second mode de division du noyau ; en effet, il arrive très souvent que l'arc chromatique s'étend suivant la circonférence et se divise en deux parties ; ces nouveaux arcs se placent aux deux pôles opposés ; le nucléoplasme forme une bande diamétrale qui les réunit ; on a tout à fait l'illusion d'une phase tonnelet (PI. VI, fig. 2). Si une séparation ultérieure se produit^ elle doit être très rapide, car aucun de ces noyaux allongés n'a présenté trace d'échancrure ou de fragmentation. Il nous reste à signaler des éléments dont le caractère transitoire est bien fait pour éveiller la curiosité : nous voulons parler de petites sphérules qui se rencontrent parfois dans le cytoplasme, au voisinage des noyaux. Ces corpuscules sont constitués par une substance dense, homogène, peu chromatophile ; ils sont situés dans le cytoplasme, à une distance variable des noyaux. Avec un peu d'attention, on s'aperçoit, non sans étonnement, que ces sphérules sont en nombre moitié moindre que celui des noyaux ; en consultant nos figures, il est facile de constater que chaque sphérule correspond assez sou- vent à deux noyaux déterminés (PI. VI> fig. 8-10) ; beau- coup sont même placées exactement au milieu de l'espace STRUCTURE DU POLYPHAGUS EUGLEN.E 227 qui sépare deux noyaux voisins ; ceux-ci ont une struc- ture granuleuse; la vésicule ne montre aucune trace de nucléoplasme ; elle renferme seulement à sa périphérie quatre ou cinq granulations chromatiques. On trouve par- fois^ à l'intérieur de ces noyauxgranuleux,un globule sem- blable aux précédents ; plusieurs fois, nous l'avons vu fai- sant hernie au travers de la membrane nucléaire et pas- sant finalement dans le cytoplasme. Il est donc probable que les éléments en question sont expulsés du noyau avant la division ; ce qui explique pourquoi, à un moment donné, ils sont en nombre moitié moindre que celui des éléments nucléaires. Nous devons ajouter que si ces corpuscules accompa- gnent fréquemment des noyaux à structure granuleuse, il existe cependant des exceptions : ainsi, nous avons représenté (PI. VI, fig. 8) un sporange renfermant quatre noyaux à structure normale et deux corpuscules. D'un autre côté, certains corpuscules atteignent une taille sen- siblement égale à celle des noyaux voisins : il faut donc admettre dans ce cas une augmentation de volume consé- cutive de l'expulsion dans le cytoplasme. Le cytoplasme du sporange est finement granuleux, quelquefois presque homogène ; il renferme de nom- breuses gouttes d'huile de grosseur variable. Au moment de la sporulation, les noyaux ont repris la structure de l'état de repos, caractérisée par la présence d'un nucléole arrondi (PI. VI, fig. 11) accompagné de nucléoplasme ; ils s'espacent régulièrement dans le spo- range ; au voisinage de chaque noyau, se trouve un globule réfringent. Le contenu du sporange se fragmente alors en îlots polyédriques, séparés par des lignes incolores : chaque portion ainsi délimitée, contient un noyau et un globule (PI. VI, fig. 13). Les zoopores s'arrondissent plus tard et sortent à l'extrémité du sporange. 228 P.-A. DANGEARD Dans nos matériaux, on rencontrait beaucoup de zygos- pores déjà formées ; d'autres étaient au début de la copu- Fig, 2. — Le Polyphagns EuglencB. Kystes et zygospores. STRUCTURE DU POLYPHAGUS EUGLEN.E 229 lation ; les gamètes jeunes étaient en grand nombre ; au milieu de ces zygospores, nous avons découvert des kystes; comme ces kystes n'ont été signalés ni par Nowa- kowski, ni par Wager, nous allons les décrire, avant d'aborder l'étude de la reproduction sexuelle. C) Etude des Kystes. Les kystes du Polyphagus Euglenae sont exactement sphériques (fig. 2, G) ; pendant les premiers stades de leur développement, il est difficile de les distinguer soit des individus ordinaires, soit des individus femelles ; lors- qu'ils ont atteint leur complet développement, on peut alors les confondre avec les zygospores elles-mêmes ; leur membrane est en effet épaisse et colorée en jaune brun comme celle des œufs ; ceux-ci sont bien accompa- gnés, il est vrai, des enveloppes vides des gamètes ; mais ces enveloppes deviennent de bonne heure presque indis- tinctes, et il en est de même du système de branches nour- ricières qui s'y rattachent. La distinction n'est facile que si l'on emploie les réactifs colorants. Trois caractères servent à distinguer les kystes des zygospores. Les zygospores ne donnent presque jamais naissance à un système de filaments absorbants. S'il s'en produit un par hasard, son développement reste toujours rudimen- taire. Il en est tout autrement des kystes ; ceux-ci possè- dent, comme les individus ordinaires, des branches nour- ricières ; leur nombre varie ; elles sont assez souvent dis- posées en deux groupes opposés ; les kystes ne sont donc autre chose que des cellules ordinaires qui passent à l'état de repos en s'entourant d'une épaisse membrane. La paroi des kystes ressemble à celle des zygospores ; mais elle présente avec cette dernière une différence de structure que l'on ne distingue qu'à l'aide des réactifs. 16 230 P-A. DANGEARD Ainsi la membrane des zygospores est double (fîg. 2, E, F, D) ; l'exospore assez épaisse se colore en rouge brun avec le carmin, alors que l'endospore, moins épaisse, reste à peu près incolore. Dans les kystes, la membrane ne se subdivise pas en exospore et endospore ; elle se colore uniformément en rouge brun par le carmin dans toute son épaisseur ; c'est la teinte que prennent également les membranes des branches nourricières à mesure qu'elles se rapprochent de leur point d'inser- tion. On éprouve de très grandes difficultés à colorer le con- tenu des zygospores ; la membrane offre un obstacle pres- que insurmontable à la pénétration des réactifs colorants; on arrive plus facilement à étudier le contenu des kystes. Les kystes renferment un très gros noyau qui est placé au centre de la cellule ou un peu en dehors ; il est sphéri- que ; sa membrane nucléaire est très nette ; le nucléole est volumineux et excentrique ; sa structure paraît le plus souvent homogène ; le nucléoplasme renferme des granu- les peu colorables qui sont dispersés en réseau ou plus fréquemment réunis en une masse placée à côté du nucléole ; le reste du noyau est alors homogène et incolore. Les kystes ne renferment point, comme les zygospores, une grosse sphère d'huile en leur centre; on trouve seule- ment quelques globules oléagineux dispersés dans le cyto- plasme ; celui-ci présente une structure grossièrement granuleuse (fig. 2, G). Nous devons mentionner l'existence dans les kystes de sphérules colorables par l'hématoxyline et la fuchsine acide ; elles sont formées par une substance homogène ; leur grosseur varie légèrement. Ces corpuscules pour- raient être quelquefois confondus avec des noyaux ; nous allons les retrouver dans les zygospores avec les mêmes caractères ; ils rentrent dans la catégorie des éléments particuliers que nous avons découverts chez les champi- STRUCTURE DU POLYPHAGUS EUGLEN.E 231 gnons et que nous avons désignés récemment sous le nom de cœnosphères. En résumé, les kystes se distinguent des zi/gospores dans les préparations par la présence d'un système nourri- cier bien développé, par la simplicité de structure de leur membrane, par V absence d'un gros globule d'huile au centre de la cellule et par l'existence d'un noyau volumineux uni- que, alors que les zygospores renferment deux noyaux. Ces kystes ne sont autre chose que des individus ordi- naires qui passent à l'état de repos ; ils germent comme ces derniers en produisant à l'extérieur un sporange ; nous n'avons pas vu directement la formation de ce spo- range ; nous avons simplement observé sur des kystes vides, la perforation arrondie et très grande par laquelle sort le protoplasma. Il serait intéressant de savoir si les individus sexués peuvent former des kystes analogues lorsqu'ils ne trou- vent pas, dans leur voisinage, d'individu de l'autre sexe pouvant assurer la fécondation. Nowakowski dit que les éléments des deux sexes se trouvent toujours en nombre égal dans les cultures : il a observé cependant, mais tout à fait exceptionnellement, des individus femelles dont le protoplasma était sorti en de- hors de l'ampoule, sans rencontrer le pseudopode d'un élé- ment mâle ;dans ces conditions, le protoplasma femelle se recouvre d'une membrane. Nowakowski n'insiste pas autrement sur ce phénomène pourtant remarquable. Il s'agit, en effet, dans la circonstance, d'un cas de par- thénogenèse ; la destinée ultérieure de ce gamète enkysté serait intéressante à connaître. D) Etude des zygospores. Les zygospores résultent de la réunion du protoplasma de deux gamètes, l'un mâle, l'autre femelle. 232 P -A. DANGEARD Ces gamètes sont uninucléés ; le noyau se trouve au milieu d'un cytoplasme sensiblement homogène, renfer- mant quelques vacuoles ; il est entouré d'une membrane nucléaire et renferme un gros nucléole excentrique ; le nucléoplasme est granuleux. Le noyau grossit en même temps que l'ampoule ; son volume dépend donc en grande partie de la taille des gamètes. E n général, le gamète mâle est sensiblement plus petit que le gamète femelle (PI. VII, fig. 1-4) ;il peut même copuler presque immédiatement après la germination (PL VII, fig. 5) ; le noyau mâle dans ces conditions est beaucoup plus petit que le noyau femelle au moment de la copulation. Nous savons comment s'opère la réunion des deux gamètes : le gamète mâle possède une branche nourri- cière plus grosse que les autres : cette sorte de pseudo- pode se dirige du côté d'un individu femelle et vient s'y appliquer directement par son extrémité. La marche suivie par le pseudopode témoigne d'une attraction sexuelle manifeste ; si la distance n'est pas trop considérable, le pseudopode se dirige directement sur l'élément femelle; si l'éloignement est par trop considéra- ble, le pseudopode arrive au but en montrant une cour- bure très caractérisée, déterminée par l'action à distance du protoplasma femelle. Le pseudopode n'étant autre chose qu'une branche nourricière, on sera d'avis, avec nous, que «l'adinité qui préside à la réunion des éléments reproducteurs rappelle celle qui permet à un organisme de faire un choix dans ses aliments ; elle rappelle aussi l'attraction qui dirige un parasite vers son hôte (1) ». L'union des deux gamètes par l'intermédiaire du pseu- dopode ne s effectue, d'après Nowakowski, qu'après la sortie du protoplasme femelle au dehors ; celui-ci se (1) P. -A. Dangeard : L'influence du mode de nutrition dans l'évolu- tion de la plante. (Le Botaniste, 6^ série, p. 58). STRUCTURE DU POLYPHAGUS EUGLEN/R 233 comporterait tout d'abord comme s'il s'agissait de la for- mation d'un sporange. Selon nous, le pseudopode mâle se met toujours en contact direct avec l'ampoule du ga- mète femelle ; il se produit alors une perforation qui établit une communication directe entre les deux gamètes. Le protoplasma femelle passe dans le pseudopode qui se renfle au voisinage immédiat du gamète femelle ; ce renflement allongé est le début de lazygospore (PI. VIII, fig. 1). Le cytoplasme femelle renferme de nombreux globules oléagineux de grosseur variable ; leur présence permet de suivre facilement le passage lent de la subs- tance femelle à l'intérieur du renflement. Avec l'aide des réactifs, il est facile de s'assurer de l'existence du noyau femelle qui se place en un point quelconque de la zygos- pore(Pl. VII, fig. 4, 7). D'après nos observations, c'est le cytoplasme femelle qui passe ordinairement le premier dans le renflement : l'ampoule du gamète femelle est déjà parfois entièrement vide, alors que celle du gamète mâle est encore remplie de protoplasme : c'est donc le contenu du gamète mâle qui se déverse le dernier à l'in- térieur de la zygospore, au moins dans la plupart des cas, car il y a des exceptions. Au début de la copulation, alors que le mélange des protoplasmes s'effectue, il est encore relativement facile de mettre en évidence les noyaux sexuels ; leur structure est celle du noyau végétatif au stade de repos (PI. VII, fig. 4) ; mais, dans le noyau m,âle, le nucléole est moins chro- matique que celui du noyau femelle ; sa structure au lieu d'être homogène, se montre quelquefois spongieuse ; le nucléoplasme granuleux est plus abondant et mieux déli- mité dans le noyau femelle. Ces différences sont légères et du même ordre que celles qui existent entre noyaux végétatifs : elles dispa- raissent plus tard, et il devient absolument impossible ^34 P. A. DANGEARD de distinguer le noyau mâle du noyau femelle (fig. 2 du texte, E, F, D). La membrane de la zygospore devient de bonne heure un obstacle à la pénétration des réactifs : lorsque tout le protoplasma des gamètes est passé dans l'œuf, celui-ci s'isole de chaque côté par une cloison : cette cloison lorsqu'elle est jeune, se colore en bleu par l'hématoxyline alunée ; plus tard elle se cutinise comme le reste de la membrane. A partir de ce moment, il est presque impossi- ble d'obtenir une pénétration des réactifs à l'intérieur de la zygospore ; nous avons alors procédé de deux manières différentes : 1° On peut écraser les zygospores dans du collodion ; il se fait des solutions de continuité dans la membrane, et les réactifs pénètrent par ces'fentes à l'intérieur du cytoplasme; mais pour une zygospore qui conserve la structure nor- male, une centaine d'autres se trouvent désorganisées. 2° La méthode des coupes au microtome, après inclu- sion dans la parafline ou le collodion^, présente de grands avantages ; les colorations se font facilement ; mais il est impossible de suivre par ce procédé le sort des noyaux sexuels ; les sections des kystes et des zygospores se res- semblent beaucoup ; on pourrait être amené à décrire une fusion des deux noyaux sexuels alors qu'elle ne se pro- duit que plus tard. Il est donc de toute nécessité de combiner les deux procédés pour arriver à des résultats satisfaisants : on peut constater alors que la structure des deux noyaux est devenue identique ; le noyau mâle ne se distingue plus du noyau femelle : ils sont placés au début, suivant l'axe même du renflement ; lorsque ce dernier est devenu sphé- rique, on les trouve situés, l'un à droite, l'autre à gauche (fig. 2, D, E F) ; finalement, ils se rapprochent et arrivent même à se toucher, mais sans jamais se fusionner (PI. Vil, fig. 10). STRUCTURE DU POLYPHAGUS EUGLEN.ï: 235 Wager, dans sa communication préliminaire, annonce que la fusion ne se produit qu'au moment de la germina- tion de la zygospore, lorsque le protoplasma est sorti de l'œuf pour donner un sporange. Il nous a été impossible de vérifier le fait, car aucune germination ne s'est produite jusqu'ici dans nos cultures. On observe de très grandes différences dans la grosseur et la forme des zygospores. Au début de nos observations, nous avons rencontré des zygospores volumineuses et ar- rondies; les gamètes qui copulaient ensemble étaient ordi- nairement très rapprochés et souvent de taille presque égale, de telle sorte qu'il était parfois dilïicile sinon impos- sible de déterminer le sexe des gamètes. Cette ditïiculté n'existait pas dans nos cultures les plus récentes : on y trouvait, mélangées en proportion à peu près égale, des zygospores de deux sortes : les unes à sur- face lisse et presque incolore (PL VII, fig. 7,8), les autres à surface épineuseet colorée en jaune brun (PI. VII, fig. 6). Nous n'avons rien vu qui puisse permettre de supposer avec Nowakowski un mode de formation différent pour ces deux espèces de zygospores. On sait que les gouttes d'huile qui se trouvent dans le cytoplasme des gamètes, se réunissent plus tard à l'inté- rieur de l'œuf en une grosse sphère centrale : au bout d'une quinzaine de jours, le contenu des deux espèces de zygospores présentait certaines différences : ainsi, dans les œufs à membrane lisse, le globule oléagineux central continuait d'être visible; sous la membrane, on distinguait un grand nombre de globules oléagineux ré- fringents et sphériques ; dans les zygospores épineuses, le globule central a souvent disparu et le cytoplasme est plus homogène. Lorsqu'on fait agir l'iode ioduré sur les kystes et les zygospores, le cytoplasme prend une couleur acajou très prononcée : cette réaction indique la présence du gly- 236 P -A. DANGEARD cogène ; cette substance imprègne le protoplasma ; la coloration en effet n'est pas localisée sur des granules déterminés; elle s'étend uniformément à toute la masse. On rencontre quelquefois dans le cytoplasme de la zy- gospore (fig. 2 du texte, F), un très grand nombre de sphé- rules différenciées, analogues à celles que nous avons signalées précédemment dans les kystes ; leur présence n'a rien de constant ; on peut les colorer de préférence à la fuchsine acide. Autant que nous avons pu en juger, elles apparaissent surtout dans les cultures vigoureuses : il est impossible jusqu'ici de se prononcer définitivement sur leur nature exacte et sur leur rôle. En étudiant le sporange, nous avons vu des formations semblables, ayant les mêmes propriétés générales ; ces dernières proviennent des éléments nucléaires ;dansles zygospores commedans les kystes, le noyau n'est pour rien dans la genèse des corpuscules : ceux-ci prennent directement naissance dans le cytoplasme. II Les résultats nouveaux que nous venons d'exposer con- cernent: A) La structure histologique ; B) Le développe- ment ; C) La reproduction sexuelle en général. Nowakowski, dans le mémoire remarquable qu'il a consacré au Polyphagus Euglense, s'est borné à faire une description très complète du développement de ce cham- pignon et de sa morphologie. Au moment où ce savant pu- bliait ses observations, l'histologie des mycètes était enco- re tout entière à faire : c'est ce qui explique son erreur au sujet du globule réfringent des zoospores qu'il consi- dérait comme un noyau. Wager, dans la courte citation que nous avons repro- STRUCTURE DU POLYPHAGUS EUGLENyE 237 duite, indique la présence d'un seul noyau chez les gamè- tes du Polyphagus ; mais les détails de structure de ces noyaux nous manquent. Comme le mémoire annoncé par Wager ne saurait tarder à paraître, on pourra comparer nos descriptions et peut-être se compléteront-elles l'une l'autre. a) Le noyau. Au stade de repoSy le noyau du Polyphagus Euglense pos- sède une structure caractéristique : on y trouve une membrane nucléaire, un nucléole arrondi et excentrique, du nucléoplasme légèrement chromatique et un suc nucléaire incolore. Le nucléole est le plus souvent complètement homogène; parfois cependant, il a un aspect spongieux. Le nucléo- plasme n'occupe qu'une partie limitée de la cavité nu- cléaire ; il est en contact avec le nucléole ; sa substance est granuleuse ; on ne distingue, sur certains noyaux, qu'un pointillé très fin, alors que d'autres montrent des granules arrondis serrés les uns contre les autres et dispo- sés comme les grains d'un chapelet. Ce noyau au stade de repos se retrouve sans aucune mo- dification de structure appréciable, dans les zoospores, dans les ampoules végétatives, dans les gamètes et dans la zygospore ; on constate simplement que son volume est en rapport avec la grosseur de la cellule elle-même ; c'est ainsi qu'au moment où va se produire la sporulation, le diamètre du noyau de l'ampoule atteint jusqu'à 15 ^i et celui du nucléole 9 f.; dans les zoospores, le volume du noyau ne dépasse guère 4 p-, La division se produit dans le sporange ; elle a lieu par karyokinèse : nous avons rencontré des fuseaux au stade de la plaque équatoriale et au stade tonnelet. Le fuseau se forme à l'intérieur de la cavité nucléaire : 238 P -A. DANGEARD les chromosomes de la plaque éqiiatoriale sont très petits ; on les distingue à peine : leur nombre peut être évalué approximativement à une dizaine ou une douzaine ; le fuseau qui est massif et constitué par une substance ho- mogène, présente un nombre de stries sensiblement égal à celui des chromosomes. 11 est possible que les chromosomes proviennent du nucléole comme chez les amibes (l) et chez les Vampyrel- les ("2); nous ne pouvons cependant rien affirmer puisque nous n'avons pas réussi à observer les premiers états de la prophase. Notre opinion se fonde uniquement sur l'as- pect des noyaux du sporange dans l'intervalle des divi- sions. Ces noyaux ont un arc chromatique qui tapisse la mem- brane nucléaire : cet arc chromatique remplace le gros nucléole arrondi des noyaux ordinaires ; il est souvent d'apparence homogène ; on arrive parfois à le décompo- ser en granulations chromai iques distinctes; leur nombre est d'une dizaine environ. Cette structure tendrait à faire admettre que les chromosomes font partie de l'arc chro- matique. Le nucléoplasme des noyaux du sporange est abon- dant; sa structure granuleuse est souvent fort nette ; il nous est arrivé de voir les petits nodules, tous d'égale taille, rangés régulièrement en files suivant le grand axe du noyau ; ce nucléoplasme devient homogène lors de la division et constitue le fuseau. La karyokinèse est encore peu connue chez les Si- phomycètes, malgré les travaux d'Hartog (3), de Wa- {\) P. -A. Dangeard : Etude de la karyokinèse chez l'Amœba hyalina. (Le Botaniste, 7" Série, 1900). (2) P. -A. Dangeard : Etude de la karyokinèse chez h Vampyrella vorax{Le Botaniste, 7« Série, mai 1900). (3) Hartog: On the Cytology of the végétative andreprod. organsofthe Saprolegnieœ (Transact. of the royal Irish Academy, 1895). STRUCTURE DU POLYPHAGUS EUGLEN.E 239 ger(l), de Dangeard (2), de Tro\v(3), de Stevens (4), de Davis (5). Les résultats les plus complets sont dus à Wager, Stevens et Davis, mais ils ne s'appliquent qu'aux genres Peronospora et Cystopus. D'après Stevens, les mitoses, chez le Cystopus (Albugo) Dliti se ressemblent dans Togone et dans l'anthéridie ; le fuseau est intranucléaire ; il n'existe point de radiations cytoplasmiques. Les centrosomes se voient nettement à l'anaphase ; ils sont intranucléaires; ils disparaissent après la mitose. La membrane nucléaire persiste après la métaphase ; le nucléole conserve son individualité pendant la division. Davis qui vient d'étudier le Cystopus candidus constate que le fuseau est intranucléaire et que la membrane du noyau persiste jusqu'à la fin de l'anaphase ; mais il n'a pas vu les centrosomes ; d'autre part, ses figures indiquent la disparition du nucléole ; le nombre des chromosomes est probablement compris entre 12 et 16, ainsi que l'avait déjà constaté Wager. La karyokinèse chez le Polyphagus Euglenœ nous a per- mis de signaler également la présence d'un fuseau intra- nucléaire et l'existence d'une douzaine de chromosomes; il n'existe ni centrosomes, ni radiations cytoplasmiques; l'origine des chromosomes reste douteuse. Tandis que Stevens et Davis les font provenir du réseau de linine, (1) Wager : Observations on the structure of the nuclei in Peronos- pora parasitica (Annals of Botany, V. IV, 1889. — On the structure and reproduction of Cystopus candidus (Id, V. X, 1890). (2) P. -A. Dangeard : Recherches hislotogiques sur les Champignons (Le Botaniste, 2» Série, 1890). (3) Trow : The Karyology of Saprolegniaceœ (Annals of Botany, V. IX). (4) Stevens : The compound oosphère of Albugo Bliti (Bot. Gazette, V. XXVIII, 1899). (5) Davis : The fertilization of Albugo candida (Bot. Gazette, V. XXIX, 1900). 240 P-A. DANGEARD nous serions assez disposé à croire qu'ils sont logés dans le nucléole. Ces différences tiennent peut-être à la structure différente du nucléoplasme dans les genres en question. b) Les cœnosphères. Nous avons groupé récemment, sous le nom de cœnos- phères des corpuscules spéciaux colorables qui existent dans le cytoplasme d'un certain nombre de Champi- gnons. Le Polyphagus nous a permis d'étudier à nouveau ces formations ; il n'est pas in utile de résumer leur histoire, afin d'éveiller l'attention des histologistes sur ce nouvel élément de la cellule. Dès le début de nos recherches sur la structure des Champignons, nous avons reconnu la présence de ces corpuscules, sinon leur véritable nature, ainsi qu'en témoigne la citation suivante : « Avec l'iode, on peut déjà s'assurer qu'il y a bien au centre de l'oosphère un corpuscule sphérique ( fig. 17) ; sur les préparations au carmin, on retrouve ce corpus- cule ; il est plus gros qu'un noyau ordinaire ; ses contours sont très nets ;sa substance se colore un peu moins que le protoplasma environnant et elle paraît complètement homogène, sans aucune granulation. Ces caractères ne s'accordent guère avec ceux d'un noyau ; si on devait le considérer comme tel, il serait d'une nature particulière et la question de son origine se poserait. Le nombre des noyaux d'un oogone étant bien supérieur à celui des oos- phères, il faudrait admettre qu'un certain nombre de noyaux prennent des caractères particuliers ; or, si l'on examine les oogones au stade représenté (fig. 14), on voit qu'ils deviennent de plus en plus indistincts ; on finit par ne plus voir autre chose que de fins granules de chroma- STRUCTURE DU POLYPHAGUS EUGLEN.E 241 tine, disséminés dans le protoplasma ; la substance des noyaux semble s'être éparpillée ; cet aspect persiste alors que les oosphères sont déjà formées et recouvertes d'une fine membrane. «Si l'onconsidère que le corpuscule sphérique est visible au centre de l'oosphère, ou se trouve remplacé par une vacuole, selon que les matériaux d'étude ont séjourné plus ou moins longtemps dans l'alcool ou le chloroforme ; si l'on ajoute qu'un corpuscule semblable se trouve à la même place dans les oosphères plus âgées (fig. 22, 23, 24) et que ce dernierincontestablement est de nature oléa- gineuse, on est conduità cette conclusion : le corpuscule sphérique que Ton trouve au centre des jeunes oosphères n'est pas un noyau : c'est le début du gros globule oléagi- neux caractéristique des oospores mûres (1). » Nous avions étendu ces observations à plusieurs Sapro- légniacées et Péronosporacées, et nous les avions résu- mées en disant qu'au centre des oosphères, se montre dès le début un corpuscule sphérique, formé par une subs- tance homogène se colorant peu ou point par l'hémato- xyline: il grossit peu à peu, devient plus sensible aux colorants; finalement, il occupe un large espace dans l'oospore. La manière dont il se comporte sous l'action prolongée du chloroforme et de l'alcool démontre sa nature oléagineuse (2). Peu de temps après, Wager étudiant la structure et la reproduction du Cystopus candidus combat nos conclu- sions : « Les observations de Dangeard, dit-il, sont inté- ressantes et ses figures de l'aspect présenté par l'oospore sont correctes, mais son interprétation est fausse ». Wager estime que le corpuscule signalé par nous corres- (1) P.-A. Dangeard : Recherches hisiologiques sur les champignons Le Botaniste, 2e série, p. 107). (2) P.-A. Dangeard : Loc. cit. p. 140-141. 242 P -A DANGEARD pond à un amas central de protoplasnia. très dense renfer- mant un noyau (1). Mais Stevens tout récemment est revenu sur cette question, et ses observations nous donnent raison (2); le centra de l'oosphère n'est pas occupé par un amas de protoplasma renfermant un noyau : il s'agit dans VAlbugo Bliti d'un globule sans structure, i)lus petit qu'un noyau ordinaire et se comportant différemment sous l'action des réactifs colorants. Stevens propose de désigner ce globule sous le nom de cœnocentre. Il est donc établi qu'au centre des oosij/iàres des Sapro- légniacées et des Péronospxyracées, il existe un corpuscule de nature spéciale, ne pouvant être assimilé kun noyau. Dans le cours de nos recherches sur l'histologie des champignons, notre attention a été attirée plusieurs fois sur des corpuscules semblables ; à ce moment, on ne connaissait, en dehors du noyau, aucun autre élément figuré de la cellule que les centrosomes ; nous avions tout naturellement classé sous cette dénomination les forma- tions nouvelles qui se rencontraient dans nos préparations. La première description s'applique à l'asque d'une Pézize ; après la fusion des deux noyaux copulateurs apparaissent deux globules homogènes, à contour nette- ment défini : « Leur situation n'est pas fixe : une seule fois, nous les avons trouvés au contact du noyau, ce qui éveillait l'idée qu'ils pouvaient en provenir; mais, le plus souvent, ils sont l'un en avant, fautre en arrière du noyau, à des distances variables. Leur caractère de généralité ne permet pas de les considérer comme de simples glo- bules oléagineux (3). » (1) Wager : On the Structure and Reproduction of Cystopus candi- dus (Annals of Botany, V. x. 1896. p. 229). (2) Stevens ; The Compound oosphère of Albugo Bliti i^Bot. Gazette, V. XXVIII, septembre 1899, p. 160-162). (3) P. -A. Dangeard : La reproduction sexuelle des Ascomycàles (Le Botaniste, 4' série, p. 39). STRUCTURE DU POLYPHAGUS EUGLEN.E 243 La seconde description concerne des éléments sem- blables qui se trouvent dans la baside du Polyporm ver- sicolor : « Ces corpuscules sont constitués par un globule de substance homogène qui ne se colore que difficilement par l'hématoxyline : ils sont entourés d'une zone claire très nette qui les sépare du protoplasma. Leur position rappelle tout à fait celle des centrosomes que nous avons signalés dans l'asque de la Pézize ; ils se montrent au moment de la fécondation et se placent l'un en avant, l'autre en arrière du noyau, à une distance variable, quelquefois même au contact de la masse nu- cléaire ; ils disparaissent lorsque le noyau sexuel se divise pour former les noyaux des spores (1). » Dans les Tremella., c'est à l'intérieur des sporidies que se trouvent les globules colorables : « Sous la membrane de la sporidie, le protoplasma est disposé en un fin réticule au milieu duquel se trouve le noyau; ce dernier a repris sa forme globuleuse, et on y distingue un nucléole excentrique et des granulations chromatiques comme dans les stades précédents; leur disposition n'a rien de régulier. Mais on rencontre en outre dans le protoplasma un corpuscule qui possède tous les caractères attribués aux centrosomes ; il est exac- tement sphérique, sa substance est dense, homogène ; il se colore en rouge comme le nucléole; de plus, il est en- touré par une zone annulaire incolore (2) ». Enfin, chez le Bactridium ftavum, ces corpuscules existent en grand nombre dans les conidies composées (3). (1) P.-A. Dangeard : La reproduction sexuelle des Basidiomycétes (Le Botaniste, 4" série, p. 1G4-165). (2) P.-A. Dangeard : La reproduction sexuelle des Basidiomycétes, loc. cit., p. 134. (3) P.-A. Dangeard : Srucliire et communicatiom protoplasmiques dans le Bactridium flavum (Le Botaniste, 7e série, p. 33). 244 P -A. DANGEARD Le Polyphagus Euglenœ se prête beaucoup mieux que les espèces précédentes à l'étude des cœnosphères : on les y rencontre, en effet, tout au moins dans les kystes (fig. 3 du texte, C) et les zygospores B, D, alors que FiG. 3. partout ailleurs nous n'avons réussi jusqu'ici à les mettre en évidence que dans un seul organe et à un moment dé- terminé de la formation de cet organe. Propriétés générales des cœnosphères. — Les cœno- sphères sont des sphérules à contour net, qui sont formées par une substance dense et homogène ; cette substance se colore par le carmin et l'hématoxyline, mais très diffi- STRUCTURE DU POLYPHAGUS EUGLEN.E 245 cilement ; la fuchsine acide donne souvent de meilleurs résultats; parfois la coloration rouge obtenue est intense et rappelle celle qu'on obtient par l'action du même réactif sur les pyrénoïdes. C'est avec les pyrénoïdes que les cœnosphères pré- sentent la plus grande ressemblance, tant au point de vue de la forme qu'à celui de la structure et de la sensi- bilité aux réactifs; malheureusement, il nous a été impos- sible de savoir s'ils se multiplient quelquefois par division ou s'ils sont toujours de nouvelle formation ; alors même que ce dernier point serait établi d'une façon certaine, cela n'empêcherait nullement de considérer les cœno- sphères comme un élément figuré, comme un organe de la cellule des Champignons. Les flagellums ne se mon- trent qu'à un moment donné dans la vie de l'individu ; chez les végétaux supérieurs, ces organes n'apparaissent que dans les anthérozoïdes : ce sont des éléments transi- toires comme la fonction qu'ils remplissent. Il est assez naturel de penser que si les cœnosphères ne sont pas des éléments permanents de la cellule, c'est que leur fonction est également interrompue pendant un temps plus ou moins long de la vie du champignon, et alors on doit se demander quelle est cette fonction. Nous savons que les pyrénoïdes se recouvrent d'une couche d'amidon, grâce à la fonction chlorophyllienne exercée par le chloroleucite. Les champignons n'ont pas de chlorophylle ; leurs cellules sont dépourvues d'amidon ; par contre, elles renferment fréquemment du glycogène ; or, ce glycogène est surtout localisé dans les organes où nous avons trouvé des cœnosphères. Errera, depuis longtemps, a signalé la présence de glycogène dans les asques (1); l'oosphère des Saprolégniacées en contient (i) Errera : h'épiplasme des Ascomycètes et le glycogène des végétaux, Bruxelles, 1882. 17 246 P-A. DANGEARD également, ainsi que nous l'avons montré autrefois (1) ; cette substance existe abondamment dans les basides : elle se trouve chez le PolypJmgus à la fois dans les kystes et les zygospores. Il doit y avoir là autre chose qu'une simple coïncidence; nous pensons que la formation du glycogène a un rapport quelconque avec l'existence des cœnosphères. On devra rechercher également s'il n'existe point un lien étroit entre la présence du glycogène et la transformation oléagineuse subie par le protoplasma dans les kystes, les oospores et en général dans toutes les cellules qui passent à l'état de repos. Une autre coïncidence nous a frappé : les cœnosphères du Polyphagus Euglenœ ont une coloration jaune : or, plusieurs des champignons où ces éléments ont été ren- contrés jusqu'ici ont cette même teinte, par exemple les Tremelles et le Bactridium ; on pourra donc tout d'abord porter de préférence les recherches sur les champignons colorés en jaune. Dans la cellule, il n'y a que le noyau dont on ait pu suivre d'une façon certaine la descendance : Omnis nu- çleus e nucleo. On a voulu à un moment donné ajouter cet autre axiome : Omnis nucleolus e nucleolo ; mais on n'a pas tardé à reconnaître que les nucléoles pouvaient disparaître et se reformer ensuite de toutes pièces. On n'a pas encore élucidé complètement la destinée des leu- cites ; mais nous savons tout au moins que les pyrénoïdes apparaissent fréquemment par nouvelle formation (2). Nous avons depuis longtemps montré que les Chytri- dinées forment la souche des Mycètes ; cette famille se rat- tache directement par la base aux Monadinées zoospo- (1) P.-A. DsxngeaiTd : Recherches histolog . sur les Champignons (Le Botaniste, 2'= série, p. 109). {'l) P.-A. Dangeard : Mémoire sur les Chlamijdomonadinées, loc. cit., p. 190-193. STRUCTURE DU POLYPHAGUS EUGLENJE 247 rées. Tous les auteurs qui se sont occupés des Chytridi- nées savent que chaque zoospore est munie d'un globule réfringent situé près du point d'insertion des Ilagel- lums ; mais la nature de ce globule a été diversement interprétée. Schmitz le considère comme un noyau ayant une réfringence semblable à celle de l'huile et possédant après coloration une structure complètement homo- gène (1). Zimmermann fait remarquer avec raison qu'on ne connaît pas d'autre exemple d'une structure semblable du noyau (2). Nous avons vu que Nowakowski a décrit aussi dans le Polyphagus Euglense ce globule comme le véritable noyau de la zoospore. Cette erreur d'interprétation est due soit à une certaine sensibilité que présente la substance du globule aux réactifs colorants, soit à une confusion possible avec le véritable noyau. Le noyau de la zoospore des Chytridinées est indépen- dant du globule réfringent ; il a une structure vésiculaire et possède un nucléole comme le noyau des autres cham- pignons. On peut se demander, dans ces conditions, si le globule réfringent des zoospores de Chytridinées est une simple goutte d'huile. Lorsque dans un sporange, il se produit autant de fla- gellums qu'il y a de noyaux et d'individualités cellulaires, nous n'hésitons pas à dire que ces flagellums sont des organes de la cellule. N'est-il pas étonnant de voir apparaître, dans le même sporange, un nombre de globules précisément égal à (1) Schmitz : Untersu. uber die Slvuktur des Protoplasmas und der Zellkerne in Pflanzenzellen (VerhancI d. Natur. Vereins d. preus. Rheinlande. Westfalens, 1880, p. 175). (2) Zimmermann : Die MorphoL und Phy$. des Pfanzl. ZeUkernes, léna, 1896,2). 33. 248 P-A. DANGEARD celui des zoospores, s'il ne s'agit que de simples goutte- lettes oléagineuses? Nous serions assez disposé à considérer la sphère réfringente des zoospores comme un organe transitoire; nous aurions voulu pouvoir l'identifier complètement avec les cœnosphères; l'origine de ces dernières formations eût été établie ainsi pour tout le groupe des Champi- gnons. Malheureusement, nos essais de coloration n'ont pas donné tous les résultats que nous en attendions; le globule réfringent montre bien parfois une certaine sen- sibilité aux réactifs : mais elle n'est jamais aussi pronon- cée que celle des cœnosphères ,et il est prudent d'atten- dre avant de formuler une conclusion générale. B Le développement du Polyphsigus Eugleyix a été indi- qué dans la partie descriptive avec suffisamment de détails, pour qu'il soit inutile d'y revenir ici ; il est toute- fois utile d'insister sur la découverte de kystes à un seul noyau, qui, extérieurement, ressemblent, à s'y méprendre, à des zygospores. L'existence simultanée de kystes et de zygospores dans une même espèce, n'avait pas encore été signalée, à notre connaissance, chez les Chytridinées. Les kystes du PolyphsLgus sont dépourvus de la grosse sphère centrale d'huile qui se trouve dans les zygospores ; si cette différence avait quelque valeur en dehors de l'es- pèce considérée, on serait en droit de penser que beau- coup des formations décrites comme kystes chez les Chy- tridinées, ont en réalité une origine sexuelle ; de nouvelles recherches sont nécessaires pour fixer défi- nitivement nos connaissances sur ce point du dévelop- pement des Archimycètes. STRUCTURE DU POLYPHAGUS EUGLEN.'E 249 C Le Polyphagus Euglenx est un Archimycète ; sa reproduction sexuelle doit, a priori, rappeler les phéno- mènes d'autophagie, tels qu'ils se sont montrés, au début de la sexualité. a) La nature des gamètes. L'autophagie sexuelle se produit entre deux individus manquant de l'énergie nécessaire à leur développement ultérieur (1) ; cet état spécial leur confère la qualité de gamètes. En général, les gamètes sont formés dans des gamé- tanges que l'on peut distinguer le plus souvent des spo- ranges ordinaires ; l'attraction sexuelle se manifeste, dès la sortie du gamétange et avant tout développement végétatif des gamètes. Il est possible que l'on découvre chez les Chytridinées une copulation entre gamètes pendant la période d'acti- vité; mais, chez le Polyphagus, les gamètes sont tout d'abord dépourvus d'attraction sexuelle ; celle-ci ne se développe que plus tard, après une période de végétation. Ce fait a entraîné quelques modifications intéressantes dans le mode de formation de l'oeuf. En effet, les gamètes s'étant dispersés, à leur sortie du gamétange, sans aucun souci d'une copulation ultérieure, ils se trouvent souvent éloignés les uns des autres, lorsque Tattraction sexuelle apparaît sous l'influence d'une disette d'aliments. L'autophagie semble difficile à réaliser dans ces condi- tions ; elle se fait cependant le plus simplement du monde ; le gamète mâle utilise un de ses filaments nourriciers (i) P. A.-Dangeard: Théorie de la sexualité (Le Botaniste, 6e série). 250 P -A. DANGEARD pour atteindre le gamète femelle ; ce pseudopode per- fore la paroi de l'ampoule et assure une communica- tion entre les deux éléments sexuels ; nous avons vu comment s'opère ensuite le mélange des deux cyto- plasmes. La copulation dans le Polyphagus plaide en faveur de notre théorie de la sexualité ; la nature du pseudopode, les conditions dans lesquelles il se forme, indiquent clai- rement que les phénomènes sexuels ne sont qu'une va- riante delà nutrition ordinaire: La reproduction sexuelle du Polyphagus est exactement comparable à celle d'un Chlamydomonas : les différences qui existent entre le mode de formation de l'œuf dépen- dent uniquement du moment où se manifeste l'attraction sexuelle ; chez le champignon, les gamètes sont d'abord indifférents les uns pour les autres ; ils germent, se nourrissent aux dépens des Euglènes comme des zoospo- res ; lorsque l'attraction sexuelle agit, il faut un organe copulateur pour assurer l'union des cytoplasmes ; cet organe n'est autre chose qu'un filament nourricier adapté à sa nouvelle destination, de telle sorte que la sexualité est assurée par le même jorocédé et par les même éléments que la nutrition ordinaire. Le moment où l'attraction sexuelle apparaît dans les gamètes est variable et il est loin de correspondre pour les deux cellules en présence : on voit des gamètes mâles copuler dès la germination ; par contre des gamètes femelles atteignent le stade qui, chez les individus ordi- naires, précède immédiatement la germination. Ceci nous rend compte de la déviation que nous obser- vons dans la reproduction sexuelle des Mucorinées, des Péronosporées, des Saprolégniées, où la copulation a lieu entre les gamétanges eux-mêmes. Si tous ces faits s'expliquent facilement dans notre théorie, on conviendra qu'il n'en est pas de même avec la STRUCTURE DU POLYPHAGUS EUGLENiE 251 théorie régnante de Van Beneden et celles plus récentes qui en découlent. b) La fusion des noyaux sexuels. On a observé deux cas dans le mode de fusion des noyaux sexuels. Assez souvent, la copulation des noyaux suit de près le mélange des cytoplasmes ; c'est ce qui existe chez les Chlamydomonas (Dangeard), les Œdogonium (Klebahn), les Fucus (Strasburger), etc.; un certain nombre d'animaux se comportent de même. La fusion est alors très complète : les diverses parties des deux noyaux sexuels s'unissent intimement et se confondent ; il est impossible de distin- guer à la première segmentation la chromatine mâle de la chromatine femelle. Dans le second cas, l'union des noyaux sexuels est tar- dive ; elle ne se produit qu'au moment de l'entrée en divi- sion et dans le noyau de segmentation ; on peut quelque- fois distinguer les chromosomes provenant du noyau mâle, de ceux qui ont été fournis par le noyau femelle. Les exemples les plus connus sont ceux de l'Ascaris, des Cyc- lops et du Pterotrachea parmi les animaux (1). Klebahn a constaté une fusion tardive des noyaux chez les Conju- guées; mais l'union des divers éléments est complète et la chromatine mâle ne saurait être distinguée de la chroma- tine femelle. Il semble, qu'en général, l'attraction ne s'exerce que sur des noyaux jeunes ou sur des noyaux se préparant à la division. L'exemple du Polyphagus confirme cette manière de voir : dans ce champignon, en effet, le noyau de chaque gamète a pris part à un développement végétatif préalable (1) Wilson : The Cell in development and inheritance, London, 1893, p. 153. 252 P. -A. DANGEARD de la cellule ; il est par suite âgé : de plus, il présente tous les caractères d'un noyau au stade de repos. Comme conséquence, les deux noyaux de la zygospore sont pen- dant longtemps indifférents l'un pour l'autre, l'attraction n'agira qu'au moment de la gerniination. c) La signification du sporange et de Vasque. ■ L'étude du Polyphagus Euglenx est de nature à jeter quelque lumière sur la question controversée des afïi- nités qui peuvent exister entre les Champignons et les Algues. Les Saprolégniées ont été placées tantôt parmi les Algues, tantôt parmi les Champignons. Sachs, dans son Lehrbuch der Botanik réunissait sous ladénomination com- mune de Coeloblaste les Algues siphonées et les Champi- gnons siphomycètes. Quelques auteurs admettent encore une parenté directe entre plusieurs familles des deux grou- pes; le nom de Phycomycètes souslequel on réunit souvent les Saprolégniées, les Péronosporées, les Mucorinées, les Entomophthorées, les Chytridinées est destiné à con- sacrer l'idée que les familles en question sont des Algues filamenteuses ayant perdu leur chlorophylle. Certaines Chytridinées étant dépourvues de mycélium, on a supposé que la disparition des filaments nourriciers est une consé- quence de la vie parasitaire ; il est vrai qu'on a aussi la ressource de faire dériver les Champignons inférieurs des Protococcacées non filamenteuses (1). Nous avons montré que l'origine des Champignons était beaucoup plus simple ; la famille des Chytridinées, qui est la source commune de tous lesmycètes, se détache des Monadinées zoosporées ; à partir de là, on peut suivre pas à pas l'évolution du système végétatif et des appareils (1) G. Klebs : Beilrage zur Kenntnis niederer Algenformen (Bot. Zei- tung, 1881). STRUCTURE DU POLYPHAGUS EUGLEN.E 253 reproducteurs : on peut reconstituer tous les anneaux de la chaîne fongique, et il n'est pas nécessaire d'invoquer une parenté directe pour expliquer les ressemblances qui existent entre les Champignons et les Algues : ce sont deux groupes à développement parallèle mais indépen- dant; certains caractères semblables ont été transmis par les Flagellés, ancêtres communs ; d'autres provien- nent d'adaptions ultérieures répondant à des besoins identiques (1). Cette manière de voir a été adoptée par Fischer dans une savante monographie des Siphomycètes : ce savant n'a toutefois pas cru devoir écarter définitivement le nom de Phycomycètes (2). Aujourd'hui, il ne s'agit rien moins que d'une disloca- tion complète du groupe des Champignons. Selon Harper, les différences qui existent entre le mode de formation des spores dans l'asque et le sporange rendent impossible l'idée d'une parenté directe entre les Phycomycètes et les Ascomycètes (3). Nous allons examiner ces différences et voir si elles ont réellement l'importance qu'on leur attribue. Dans les sporanges étudiés par Harper, la fragmenta- tion du cytoplasme résulte d'invaginations de la surface ectoplasmique ou de la surface des vacuoles ; ces invagi- nations s'étendent, se croisent et s'entrecroisent, délimi- tant finalement les spores. La fragmentation est progres- sive tout au moins dans les gros sporanges des Synchy- trium et des Pilobolus ; elle divise la cellule mère en îlots multinucléés qui se séparent finalement en protospores à (1) P.-A. Dangeard : Recherches sur les organismes inférieurs (Ann. se. nat., t. IV, r série). t^, , • ;„ (2) Fischer : Phycomyceten (Rabehorst's Kryptogamen Flora, Leipzig, 1893). . • /v 1 »f (3) Harper: CM - Division in Sporangia and Asci (Annals oi Botany, vol. XIII, décembre 1899). 254 P-A. DANGEARD un seul noyau ; les îlots sont irréguliers, de grosseur diffé- rente, et ils contiennent un nombre variable de noyaux. Dans l'asque, chaque noyau est accompagné d'un cône de kinoplasme dont les stries s'étendent en arc au sein du cytoplasme : ces fibres kinoplasmiques finissent par constituer une plaque ellipsoïdale qui délimite la spore ; les cellules-filles sont pour ainsi dire découpées à l'inté- rieur du cytoplasme général ; elles restent entourées par l'épiplasme. Cette dissemblance entre le sporange et l'asque con- duit Harper à chercher les ancêtres des Ascomycètes ailleurs que chez les Champignons inférieurs ; d'après ce savant, les phénomènes observés par Strasburger lors de la formation des zoospores chez VŒclogoniuin pour- raient peut-être nous indiquer l'origine du processus de la division observée dans l'asque ; les travau x de Thaxter sur les Laboulbéniacées montrent la grande ressemblance de ce groupe avec les Floridées; l'hypothèse d'une mul- tiple origine des Champignons a par suite gagné du ter- rain. Dans ces conditions, un essai ayant pour but de rapprocher la sporulation d'algues telles que l'Œdogo- nium et la division libre de l'asque, n'est pas sans va- leur (1). Chez VŒdogoniuin , selon Strasburger (2), on voit apparaî- tre sur le côté de la cellule qui va donner naissanceà la zo- ospore,une sorte de pôle buccal de nature hyaloplasmique ; le noyau vient se placer en face ; des stries apparaissent au niveau du pôle buccal et s'étendent en arrière dans le cytoplasme : il y aurait là quelque chose d'analogue à la division cellulaire de Tasque. Or « the cleavage in the sporangia of the Phycomycetes described corresponds to the method of cell division in (1) Harper: Loc. cit. p., 521. (2) Strasburger : Schwarmsporen, Gameten etc. léna, <892. STRUCTURE DU POLYPHAGUS EUGLEN.E 255 Cladophora ^nd it may be that the type of division shown in the swarm-spores has been developped in to that shown in Œdogonium and theascus (1). » Si nous avons bien compris, cela veut dire que la sporu- lation des CladophorsL et des Phycomycètes est identique et que le mode de division observé chez VŒdogonium et dans l'asque n'en est peut-être qu'une modification. Or, si on sépare le sporange de l'asque uniquement d'après les raisons fournies par Harper, il faut nécessai- rement établir la même distinction entre le sporange des Œdogonium et celui des Cladophora. Que, si on suppose une transition possible entre les deux formes de sporanges chez les Algues, il n'existe aucune raison pour qu'une transition analogue ne se soit pas développée d'une façon indépendante chez les Cham- pignons. Lapartie la plus importante du problème a été négligée; l'asque doit sa naissance à la copulation de deux gamètes; son noyau est un noyau de segmentation ; cet organe pro- vient ainsi de la germination d'un œuf (2) ; rechercher son origine sans se préoccuper de son mode de formation et de sa nature semble chimérique. Brefeld considère l'asque comme la forme la plus élevée du sporange ; selon ce savant, les Ascomycètes se ratta- chent aux Zygomycètes, par l'intermédiaire des He- miasci (3). De notre côté, nous sommes arrivé à établir la vraie nature de l'asque : cet organe est un sporogone. Les deux opinions ne sont pas aussi contradictoires qu'elles le paraissent ; nos observations complètent celles deBrefeldetellesleurapportentmêmeun appui inattendu. (1) Harper: Loc- cit., p. 521. (2) P.-A. Dangeard : La. sexualWi des champignons (Le Botaniste, 7» série, 1900). (3) Brefeld : Unters. aus d. Gesamm. der Mykologie, IX-X, 1891. 256 P -A. DANGEARD Considérons le Polyphagus Euglenae : les sporanges or- dinaires de ce parasite prennent naissance aux dépens d'une ampoule uninucléée ; mais d'autres sporanges pro- viennent de la germination de la zygospore : ce sont des sporogones qui se développent sur une ampoule dans la- quelle deux noyaux se sont fusionnés en un seul ; les asques ont un mode de formation tout à fait analogue, et les affinités des Ascomycètes ne sont guère contestables. Chez les Ascomycètes, le sporange de la reproduction asexuelle a disparu sous l'influence de la vie aérienne ;il a été remplacé par des appareils conidiens de formes très variées; mais lesporogone s'est conservé et il est sembla- ble à celui du Polyphagus ; c'est donc, en définitive, un vé- ritable sporange. Brefelda considéré lesMucorinées comme les ancêtres des Ascomycètes : cette opinion pouvait se soutenir, il y a quelques années ; aujourd'hui, il est possible do préciser davantage. Les sporanges des Siphomycètes sont de deux sortes : les uns ne renferment qu'un seul noyau au début ; les autres sont au contraire plurinucléés. Cette dernière disposition est la plus répandue ; on la trouve dans les Mucorinées, les Saprolégniées, les Péronosporées ; chez ces mêmes familles, la formation de l'œuf a subi une dé- viation importante : l'attraction sexuelle s'exerce entre les gamétanges. Chez les Ascomycètes, il n'existe dans la re- production sexuelle que deux gamètes comme chez le Polyphagus ; ce caractère ancestral permet de penser que les Ascomycètes se sont détachés des Archimycètes au niveau du Polyphagus. Il va sans dire, d'après cela, que nous n'accordons qu'une faible importance aux différences signalées par Harper dans le mode de formation des spores de l'asque et du sporange. On peut entrevoir la possibilité d'une transition, puisqu'un certain nombre d'Ascomycètes tels STRUCTURE DU PGLYPHAGUS EUGLEN.E 257 que les Eremascus, les Dipodascus^ sont dépourvus d'épi- plasme. Alors même que le fossé resterait infranchissable, on aurait la ressource d'invoquer une disparition des types intermédiaires ou une variation brusque, comme on en observe fréquemment dans l'évolution. Quant à cher- cher l'origine de l'asque chez les algues, il n'y faut pas songer : si on persistait dans cette voie, il faudrait aller jusqu'au bout. Nous avons montré comment l'asque et la baside se correspondent. Voudrait-on attribuer aux Basi- diomycètes une origine phycoïde ? En ce cas, on pour- rait regretter le temps où les Saprolégniées étaient étu- diées avec les algues. PLANCHE VI. Le Polyphagus Euglenae Now. FiG. 1. — Ampoule avec son noyau végétatif. FiG. 2, 3, 6, 7. — Structure des noyaux des sporanges dans l'intervalle de deux divisions. FiG. 4-5. — Noyaux en division. FiG. 8-10. — Corpuscules spéciaux accompagnant les noyaux, FiG. \\. — Sporange au moment de la sporulation. FiG. '12. — Schéma indiquant le mode de formation des zoospores. FiG. 13. — Les zoospores : leur structure, leur mode de germination. PLANCHE VIL Le Polijphagus Euglenae Now. FiG. 1-5. — Divers états de la copulation des gamètes. FiG 6. — Une zygospore épineuse. FiG. 7. — Jeune zygospore à membrane lisse avec ses deux noyaux. FiG. 8. — Zygospore âgée. FiG. 9. — Très petite zygospore. FiG. i 0. — Section d'une zygospore âgée ; les deux noyaux sont accolés. FiG. 11-1?. — Kystes de grosseur différente avec leur noyau. Le Botaniste 7e Série PL. VI '■(S' ■ :"■■ La. sporulation du Polyphagui Eiiglense. Le Botaniste 7» Série PL. VII La reproduction sexuelle et l'enkyst^ment du Polyphagus Euglenx. 18 PROGRAMME D UN ESSAI SUR L4 REPRODUCTION SEXUELLE Par P.- A. DANGEARD Les questions de sexualité ont toujours attiré particu- lièrement l'attention des philosophes et des naturalistes : nous ne rappellerons pas ici les discussions qui se sont élevées pendant plusieurs siècles entre les spermatistes qui attribuaient au sperme l'origine de l'embryon et les ovistes qui admettaient au contraire le rôle prépondérant sinon exclusif de l'ovule. Une troisième école professait depuis les temps les plus reculés que le mâle et la femelle contribuent l'un et l'autre à part égale dans la formation de l'embryon, et cotte théorie a été établie définitivement par les observations de Pringsheim, Ilertwig, Fol, etc. A l'heure actuelle, il semble qu'une nouvelle période commence dans l'histoire de la sexualité : on se trouve en présence de deux conceptions nettement opposées: colle de Van Beneden et la nôtre. Van Beneden, dans son remarquable mémoire sur ['As- caris (1), a montré que l'ovule et le spermatozoïde n'ont pas la même structure que les cellules ordinaires: leurs noyaux sont des demi-noyaux qui doivent porter un nom (I) Van Beneden : Recherches sur la maturation de l'œuf, la féconda- tion et la division cellulaire (Arch. de Biologie, IV). 264 P -A. DANGEARD spécial, celui de pronncieiis; chaque gamète pris séparé- ment est un élément incomplet. Toutes les théories secon- daires qui sont venues, dans ces dernières années, se greffer sur la théorie de Van Beneden ont dû tenir compte de cette manière d'être des gamètes par rapport à la cellule végétative. Dans notre mémoire sur les Chlamydomonadinées(l), nous avons démontré qu'au début de la sexualité, les ga- mètes ont la structure des zoospores asexuelles et des cel- lules végétatives : ce sont des éléments complets; chaque gamète, considéré séparément, est le germe d'un nouvel individu; il ne lui manque que l'énergie. A un point de vue général, les théories des spermatistes et des ovistes n'étaient pas contradictoires ; un spermatozoïde repré- sente une zoospore, et il en est de même pour l'ovule. Si le développement isolé de ces éléments est devenu impos- sible à partir d'un certain degré dans l'échelle des êtres vivants, c'est, ainsi que nous l'avons expliqué, par suite d'un retard dans la réduction chromatique qui a modifié complètement les conditions d'existence et la nature même de l'embryon. En préparant un essai sur la reproduction sexuelle des animaux et des végétaux, il nous a paru qu'il était néces- saire d'établir sur ces nouvelles données une classifica- tion des phénomènes sexuels différente de celle qui est adoptée actuellement. Il y a reproduction sexuelle chaque fois qu'il existe des gamètes; les gamètes sont des zoospores dépourvues d'é- nergie : au début de la sexualité, on trouve des gamètes facultatifs qui se développent indifféremment avec ou sans copulation préalable. Ainsi s'établit la transition'^ entre la reproduction asexuelle et la reproduction sexuelle. (Ij p. -A. Dangeard : Théorie de la sexualité (Le Botaniste, 6» série, p. 263). ESSAI SUR LA REPRODUCTION SEXUELLE 265 L'énergie qui provoque le développement des gamètes n'est pas caractérisée sexuellement : elle peut provenir de sources différentes, et il est nécessaire de distinguer les divers cas qui se rencontrent. A) Lorsque l'énergie est rendue aux gamètes par une cause d'ordre physique ou chimique, il y a. parthénogenèse. Limitée de cette façon, la parthénogenèse offre cependant plusieurs degrés : si la réduction chromatique dans l'es- pèce considérée se fait à la germination de l'œuf, rien n'empêche le gamète fécondé de fournir un embryon nor- mal. Mais si, par suite d'un retard dans la réduction chro- matique, le développement de l'être se fait normalement avec 2 n chromosomes, nous ne pensons pas, jusqu'à preuve du contraire, que la parthénogenèse soit possible : le gamète fécondé se cloisonnera, mais il ne donnera pas un embryon normal. B) Lorsque l'énergie est rendue aux gamètes par l'ac- tion d'autres gamètes, il y a. autophagie sexuelle. Cette autophagie comprend : 1° Uautophagie primitive ou protogamie, dans laquelle les gamètes se fusionnent sans copulation des noyaux ; 2'' Uautophagie ordinaire ou hologamie, qui comporte, outre Tunion des cytoplasmes, la copulation des noyaux ; 3° Uautophagie réduite ou mérogamie, qui n'exige pas la participation complète d'un second gamète, mais seu- lement celle de son cytoplasme ou de son noyau. La viérogamie, s'il s'agit d'espèces isogames, ne ren- ferme que deux cas : a) Le gamète est fécondé par le cytoplasme du second gamète ; b) Le gamète est fécondé par le noyau du second ga- mète. Nous ne connaissons pas d'exemples du premier mode ; mais il nous semble que la conjugaison des Infusoires 260 P -A. DANGEARD ciliés doit être considérée comme de la méroga.mie nu- cléaire. Dans les espèces hétérogames, la miérogamie comprend quatre cas distincts : a) Le gamète mâle est fécondé par du cytoplasme fe- melle : c'est Vandrogamie cytoplasmique. b) Le gamète mâle est fécondé par le noyau du gamète femelle : c'est Vandrogamie nucléaire. c) Le gamète femelle est fécondé par du cytoplasme mâle : c'est la gynogamie cytoplasmique. d) Le gamète femelle est fécondé par le noyau du ga- mète mâle : c'est la gynogamie nucléaire. Les expériences bien connues d'Hertwig, de Boveri, de Delage rentrent dans Vandrogamie cytoplasmique. La fécondation partielle de Boveri est un cas de gyno- gamie cytoplasmique, si l'on regarde le centrosome comme indépendant du noyau. Nous ne connaissons pas chez les espèces hétérogames de fécondation opérée par le noyau seul ; nous devons toutefois en admettre la possibilité d'après ce que nous savons de la conjugaison des Infusoires ciliés. A l'exemple de Giard (1), nous donnons le nom d'adel- phophagie à l'union de gamètes de même sexe : il est évident qu'au moins en théorie, il existe une mérogamie adelphophagique ; c'est très probablement dans l'adelpho- phagie qu'il faudra classer ce que l'on a désigné jusqu'ici sous le nom de parthénogenèse chez les insectes. Telle est, dans ses grandes lignes, la nouvelle classifi- cation que nous proposons pour l'ensemble des phéno- mènes sexuels : c'est elle que nous comptons suivre dans une prochaine étude ; bornons-nous, pour l'instant, à examiner, dans cet ordre d'idées, le sac embryonnaire des Phanérogames. (1) Giard : Parthénogenèse de la macrogamète et de la microgaynète des organismes pluricellulaires. ESSAI SUR LA REPRODUCTION SEXUELLE ?67 Le sac embryonnaire des Phanérogames contient ordi- nairement huit cellules : la triade supérieure est formée par les deux synergides et l'oosphère : la triade inférieure comprend les trois antipodes ; au centre se trouvent les deux noyaux polaires. Tous les auteurs admettent, sans exception, que le contenu du sac embryonnaire représente l'endosperme des Conifères et par suite l'appareil prothallien des Pté- ridophytes ; les seules divergences proviennent du fait que certains savants considèrent comme cellules végéta- tives d'endosperme les synergides et les antipodes, alors que d'autres étendent aux synergides le caractère de ga- mètes. Dans notre interprétation, toutes les cellules du sac embryonnaire sont des gamètes : la macrospore a germé directement en un gamétange, et nous appelons mésodes les deux cellules médianes qui ont pour éléments nu- cléaires les noyaux polaires. Cette réduction n'a rien d'invraisemblable si l'on consi- dère qu'une réduction presque aussi complète a eu lieu dans le gamétophyte mâle de plusieurs Ptéridophytes et des Phanérogames. Nous expliquons de la manière suivante les transfor- mations dont le sac embryonnaire est le siège, en nous plaçant au point de vue de l'évolution. 1° L'oosphère fécondée s'est d'abord développée aux dépens des autres gamètes qui ont alors disparu plus ou moins rapidement. 2" Les antipodes, favorisées par une nutrition abon- dante, se sont cloisonnées : il y a eu parthénogenèse de ces gamètes (Composées). 30 Les mésodes se sont comportées de la même façon. 4« Les mésodes ont associé leur énergie (exemple d'a- delphophagie). 5« Un gamète mâle est venu se réunir aux mésodes 268 P.-A. DANGEARD (adelphophagie compliquée de fécondation ordinaire). Quelques-unes de ces dispositions sont déjà suffisam- ment connues ; les autres se retrouveront sans doute dans l'ensemble des Phanérogames. Pour la plupart des auteurs, albumen est synonyme d'endosperme ; si notre opinion se confirme, cette manière de voir devra être abandonnée. L'albumen, avec notre interprétation, est un sporophyte anormal ; l'endosperme est un gamétophyte. Enfin, il sera possible très probablement d'expliquer l'existence des embryons surnuméraires, tels que ceux qui ont été rencontrés dans le Mimosa Denharti, le Lilium Martagon, VAllium. oclorum, etc. ; nous savons en effet qu'un gamète peut être fécondé par un simple fragment de cytoplasme d'un second gamète : c'est ce que nous avons désigné sous le nom de gynogam,ie cytoplasmique : les embryons surnuméraires n'ont sans doute en général pas d'autre origine. Ces idées sur la nature du sac embryonnaire sont bien différentes de celles qui viennent d'être émises par Van Tieghem (1) : la discussion approfondie de l'une et l'autre manière de voir trouvera place dans un prochain mémoire. Poitiers, le 22 juin 1900. (1)Van Tieghem: Sur le prothalle femelle des Stigmalées (Journal de Botanique, avril 1900, n* reçu le 21 juin). /^AT^T ryiTlTClOl Optisehe Weftestaette MICROSCOPES ET APPAREILS PHOTOMICROGRAPHIQUES De première qualité depuis les plus simples jusqiCaux plus complets CATALOGUE ILLUSTRÉ GRATIS ET FRANCO Dépôt : à Paris, chez M. Adnet, constructeur, ':?6, rue Vauquelin MICROGRAPHIE E. GOGIT PARIS — 49, BoulevRFd Saint-Michel, 49 — PARIS Médaille d'Argent à l'Exposition Universelle de 1889 Spécialité de fournitures pour la Micrographie Lames porte-objets et lamelles minces de toute espèce, cellules de verre, chambres humides, nécessaires à réactifs ; boîtes à préparations, instruments, verrerie, matières colorantes et réactifs pour les recherches de microscopie et de bactériologie préparés consciencieusement, d'après les instructions des auteurs, prépa- rations microscopiques variées et spécialement de Bacilles et de Botanique. — Dépôt des Microscopes Lkitz et des Microlômes MiEHE et Jung. Thoma. f'oilierî. — Soeiélé fi'auijaisL' il'lii»;);-iiuene el Je Librairie ^^ SÉRIE. 10 Avril 1901 LE BOTANISTE Directeur: M. P. -A. DANGJEARD Professeur oe Botanique A LA Faculté des Sciences de l'Université dk Poitiers 6" FASCICULE SOMMAIKE 1" P. -A. Danukaro. — Etude comparative de la zoospore et du spermatozoïde. 2'^ P. -A. Dangeaiîd, — La reproduction sexuelle des Champijtjnons supérieurs comparée à celle de l'Actinosphairium. ;i° P. -A. Damikahi). — Note sur la structure du sporange chez le Cyatopna Trac/opogonis Persoon. i" P. -A. Dani.earu. — Le Cliytridium transversum k. Braun. ■i° Le Hhizophaç/us populimis Dangeard. ()" Publications reçues par le Botaniste depuis sa loiuiatioii. 7° Table des articles contenus dans la septième série du Uolanhte. PRIX DE L'ABONNEMENT A LA SERIE DE SIX FASCICULES 16 francs pour la France. — 18 francs pour l'Etranger DIRECTION : 34, Rue de la Chaîne. POITIERS PARIS LONDRES ^•'^' BAILLIÈRE BERLIN DULAU i C° ^^"' ^««^^^^«"^^' ^^ FRIEDLANDER 4 SOHN Soho Square, 37 iV. W. Carlstrasse, 11 ETUDE COMPARATIVE DE LA ZOOSPORE ET DU SPERMATOZOÏDE Par P.-A. DANGEARD On connaît la théorie de la sexualité que nous avons substituée aux diverses interprétations qui étaient don- nées jusqu'ici de la reproduction sexuelle (1) ; récemment, nous rappelions encore les principes qui ont servi de base à cette théorie : « Au début de la sexualité, les ga- mètes ont la structure des zoospores asexuelles et des cellules végétatives. Ce sont des éléments complets ; chaque gamète considéré séparément est le germe d'un nouvel individu ; il ne lui manque que Ténergie. A un point de vue général, les théories des spermatistes et des ovistes n'étaient pas contradictoires ; un spermatozoïde repré- sente une zoospore ; il en est de même de l'ovule (2). » Arrêtons-nous un instant dans cette note, sur la com- paraison précédente entre le spermatozoïde et* la zoos- pore. Les Métazoaires et les Métaphytes ont une origine commune: ils dérivent des Flagellés ; parmi ces derniers, (1) P.-A. Dangeard : Théorie de la sexualité (Le Botaniste, 6« série, p. 263). (2) P.-A. Dangeard : Programme d'un essai sur la reproduction sexuelle (Le Botaniste, "« série, p. 263). 19 270 P. A. DANGEARD le premier organisme qui montre la reproduction sexuelle est le Polytoma uvella ; on- peut donc prévoir que l'orga- nisation du spermatozoïde a conservé quelques carac- tères de ce Flagellé. Il résulte de nos récentes observations sur le Polytoma. uvella que les zoospores et les gamètes de cette espèce Fig. 1. — Structure des zoospores et des gamètes du Polytoma uvella Ehr, possèdent un appareil locomoteur beaucoup plus com- plexe qu'on ne l'avait supposé; il comprend (fig. 1, A, B, C, D, E, F.) : 1° Deux flagellums placés à la partie antérieure du corps ; 2° Un nodule d'insertion des flagellums ou blépharo- plaste (fig. 1, B, b); le blépharoplaste provient d'un épais- sissementde l'ectoplasme; il est légèrement chromatique ; 3° Un filet également sensible aux réactifs colorants, pour lequel nous proposons le nom de rhizoplaste{iig. 1, étude'comparative de la zoospore 271 B, r); le rhizoplaste part du blépharoplaste et se dirige du côté du noyau ; 40 Le rhizoplaste peut quelquefois être suivi jusqu'au noyau ; on constate alors au point de contact avec la Fig. 2. — Formation des spermatozoïdes dans le genrs Selix (d'après Korff). membrane nucléaire un petit nodule, pour lequel nous proposons le nom de condyle (fig. 1, B, c). Examinons maintenant un spermatozoïde au moment de sa formation aux dépens de la spermatide (fig. 2 et 3). Là aussi leflagellum montre à sa base un nodule chroma- B Fig. 3, —Formation des spermatozoïdes chez les Elasmobranches (d'après Suzuki). 27-2 P.-A. DANGEARD tique ; ce nodule se met en relation avec le noyau par un filet colorable qui est l'analogue du rhizoplaste ; au con- tact du noyau se trouve également un renflement chroma- tique que l'on peut assimiler au condyle (1). Par conséquent le spermatozoïde pendant sa formation rappelle exactement V organisation de la zoospore du Poly- toma uvella, son ancêtre : c'est là une confirmation re- marquable de notre théorie, c'est une nouvelle preuve de l'exactitude de nos conclusions. Là ne se borne pas cependant l'intérêt de cette étude comparative : les zoologistes s'accordent en général pour attribuer au centrosome de la spermatide la formation des diverses parties du système locomoteur du sperma- tozoïde ; or, la cellule du Polytoma uvella, d'après nos ob- servations, ne possède certainement pas de centrosome : leblépharoplaste, le rhizoplaste et le condyle sont des dif- férenciations protoplasmiques transitoires au même titre que les flagellums ; cette différence d'origine pour des appareils identiques semble a priori bien extraordinaire ; aussi sommes-nous convaincu que le centrosome ne joue pas dans la spermatogénèse le rôle qu'on lui attribue ; nous n'admettons pas plus ici que pour lakaryokinèse (2) la signification de « centre dynamique » donnée au cen- trosome. (1) Consulter Wilson ; The Cell in Development and Inheritance. London, 1900, p. 168-169. (2) P.-A. Dangeard : Etude de la karyokinèse chez l'Amœba hyalina {Le Botaniste, 7* série, 10 février 1900). Li REPRODUCTION SEXUELLE DES CHAMPIGNONS SUPÉRIEURS COMPARÉE A CELLE DE L'AGTINOSPHyERlUM Par P.-A. DANGEARD Communication laite an Congrès international de Botanique de 1900 Nous avons donné récemment une « Etude critique de la reproduction sexuelle des champignons supérieurs » (1) ; chacun peut ainsi se rendre un compte exact de l'état actuel de nos connaissances sur ce sujet. Si, au début, nos recherches ont été accueillies avec un certain scepticisme, comme il arrive souvent, lorsqu'il s'agit de découvertes de ce genre, on a bientôt reconnu que les faits annoncés étaient exacts ; dès lors la discus- sion ne pouvait porter que sur l'interprétation. Aujourd'hui, on se trouve en présence de deux opinions principales : La première, celle que nous défendons, est celle-ci : Les fusions nucléaires qui existent chez les Champignons supérieurs, représentent un acte sexuel bien caractérisé. (1) P.-A. Dangeard : La reproduction sexuelle des Ghampif^nons. Etude critique (Le Botaniste, 7^ série, 3-4 fascic, mai <900). 274 P.-A. DANGEARD La seconde opinion — celle de Wager — est formulée par son auteur de la manière suivante : Les fusions nu- cléaires dont il s'agit ne sont point morphologiquement sexuelles : elles constituent un acte physiologique équiva- lent (1). Dans un cas comme dans l'autre, l'intérêt du phéno- mène est le même, et si nous cherchons à faire prévaloir notreinterprétation, c'est uniquement par souci de la vérité. Chez les Champignons supérieurs, la sexualité est ré- duite à son expression la plus simple : deux gamètes s'unissent, fusionnent leurs noyaux et donnent un œuf; cet œuf est le point de départ de l'asque chez les Ascomy- cètes, de la baside chez les Basidiomycètes ; il n'existe pas d'appareil accessoire pour favoriser l'union des ga- mètes ; ceux-ci sont en effet contenus dans un même ar- ticle (2). Si un certain nombre d'auteurs ont hésité à nous suivre, c'est à cause de cette disposition des gamètes dans un même article et de la parenté rapprochée des noyaux sexuels qui en est parfois la conséquence. Nous avons bien répondu d'avance à ces objections par des arguments probants ; mais en pareil cas les raisons, même les meilleures, mettent souvent beaucoup de temps à s'imposer ; pour brusquer le dénouement inévitable, rien ne vaut l'exemple de ce qui se passe chez autrui. h'Actinosphœriumest un Rhizopode dont la conjugaison vient d'être étudiée avec beaucoup de soin par R. Her- twig (3). L'animal renferme de nombreux noyaux dans son protoplasme ; au moment de l'enkystement, une grande partie de ces noyaux se désagrègent et disparaissent ; le corps se segmente alors en un certain nombre de cellules, (1) Wager : The sexuality of Fungi {Annals of Botany, t. XIII, 1899). (2) Consulter les séries II- VI du Botaniste. (3) R. Hertwig : Kerntheil. Richtungskorperbild. und Befruchtung von Actinosphœrium {Abh. le. bayer Akad, Wiss., xix, 2). LA REPRODUCTION SEXUELLE DES CHAMPIGNONS 275 dont chacune contient un des noyaux restants ; c'est à ce moment que se fait la reproduction sexuelle. Le noyau de chaque cellule se divise par mitose et une séparation se produit dans le cytoplasme, amenant la for- mation des deux gamètes (lig. 1, A) ; dans ces gamètes, le noyau subit deux bipartitions successives ; l'un des noyaux, B D Fig. 1. Formation des globules polaires et conjugaison dans VAclino^- phœrium, d'après Hertwig. Figure empruntée au Traité de la Cellule de Wilson. dans la première bipartition, subit une dégénérescence (fig. 1, A, p') ; le même phénomène s'observe à la seconde division (fig. 1, B, p', p") ; deux éléments nucléaires dispa- raissent ainsi dans chaque gamète ; Hertwig les assimile à des globules polaires. Finalement, les gamètes uninu- cléés opèrent leur conjugaison et fusionnent leur noyau pour donner naissance à l'œuf (fig. 1, C). Cet œuf est le point de départ d'un nouvel individu ; le cytoplasme s'échappe de la membrane et le noyau sexuel se divise pour fournir la forme multinucléée de Tindividu adulte (fig. 1,D). 276 P.-A. DANGEARD Dans cette reproduction sexuelle, le cytoplasme des ga- mètes est emprunté à une même cellule, comme chez les Champignons supérieurs; Texistence d'une cloison transi- toire ne saurait établir entre les deux cas une différence sensible. Quant à la parenté des noyaux sexuels, elle est beaucoup plus rapprochée dans VActinosphœrium que chez la plupart des Champignons ; chez ces derniers, en effet, les noyaux sexuels, bien que réunis à l'intérieur d'un même article, sont souvent, comme chez les Urédinées, séparés par de nombreuses générations, Il est donc indiscutable que la reproduction sexuelle des Champignons supérieurs se présente dans des con- ditions analogues à celles de V Actinosphœrium, en ce qui concerne Vorigine des gamètes et la parenté des noyaux sexuels. On pourrait croire, d'après cela, que les observations d'Hertwig ont rencontré chez les zoologistes une certaine résistance et que son interprétation est encore l'objet de nombreuses controverses ; or, il n'en est rien et la repro- duction sexuelle de V Actinosphœrium est déjà exposée en bonne place dans les Traités généraux (i). Il ne saurait en être désormais autrement, a fortiori, pour la reproduction sexuelle des Champignons ; la conjugaison des Rhizo- podes «emble n'avoir pas un caractère général : elle ne se produit pas au même stade du développement, ainsi que le prouvent les observations de Schaudinn sur l'Acti- nophrys (2) ; de plus, elle n'a pas lieu suivant un mode identique. Chez les Champignons, au contraire, le phéno- mène n'a présenté jusqu'ici aucune exception ; il se fait de la même manière pour toutes les espèces, à un stade déter- miné du développement. Telles sont les considérations que nous avons cru devoir (1) Wilson ; The Cell in developp. and inheritance, 2e édition, 4900. (2) Schaudinn : Ueber die Copulation von Actinophrys [Sitz. Berich- Akad. Wis3., Berlin, 1896). LA REPRODUCTION SEXUELLE DES CHAMPIGNONS 277 présenter au congrès international de Botanique ; nous ne voudrions pas cependant chercher à faire croire que la discussion est close : la reproduction sexuelle des Champignons a été pendant un demi-siècle l'objet d'ar- dentes controverses entre des savants comme de Bary, Van Tieghem, Brefeld; elles ont laissé des traces pro- fondes : la liquidation demandera encore quelque temps, avant d'être complète. C'est ainsi qu'Harper vient de faire paraître un mé- moire sur la reproduction sexuelle du Pyronema. confluens, dans lequel il essaie de remettre en question la sexualité des Ascomycètes, telle que nous la comprenons (1). Une première fois ce savant avait signalé l'existence d'une perforation entre Tanthéridie et Toogone du Sphse- rotheca Castagnei et décrit la fusion du noyau anthéridien avec le noyau de l'oogone ; on se serait trouvé ainsi en présence de deux fusions nucléaires successives, l'une s'effectuant au début du périthèce et l'autre à l'origine de l'asque. Nous avons repris l'étude du Sphœrotheca Castagnei et fourni une preuve indiscutable de l'absence d'une pre- mière fusion nucléaire au début du périthèce dans cette espèce (1). La diversion tentée par Harper ne trompera personne. Dans son nouveau travail, Harper décrit des fusions nu- cléaires dans l'appareil en rosette qui existe au début du périthèce chez le Pyronema confiuens ; les organes décrits parTulasne, de Bary, Kilmann, seraient réellement des anthéridies et des oogones. Chaque oogone est surmonté d'un trichogyne : celui-ci s'isole de l'oogone par une cloi- son basilaire, et ses noyaux se désagrègent ; le trichogyne () Harper: Sexual Reproduction la Pyronema conHuens and ihe Morphology of the Ascocarp (Anna/es of Bolany, vol. XIV, n" LV, 1900). (2) P. -A. Dangeard : Second mémoire sur la reproduction sexuelle des Ascomycètes (Le Botaniste, 5e série, 1896-1897). 276 P.-A. DANGEARD Dans cette reproduction sexuelle, le cytoplasme des ga- mètes est emprunté à une même cellule, comme chez les Champignons supérieurs ; Texistence d'une cloison transi- toire ne saurait établir entre les deux cas une différence sensible. Quant à la parenté des noyaux sexuels, elle est beaucoup plus rapprochée dans VActinosphœrium que chez la plupart des Champignons ; chez ces derniers, en effet, les noyaux sexuels, bien que réunis à l'intérieur d'un même article, sont souvent, comme chez les Urédinées, séparés par de nombreuses générations. Il est donc indiscutable que la reproduction sexuelle des Champignons supérieurs se présente dans des con- ditions analogues à celles de V Actinosphœrium, en ce qui concerne Vorigine des gamètes et la parenté des noyaux- sexuels. On pourrait croire, d'après cela, que les observations d'HerUvig ont rencontré chez les zoologistes une certaine résistance et que son interprétation est encore l'olDJet de nombreuses controverses ; or, il n'en est rien et la repro- duction sexuelle de V Actinosphœrium est déjà exposée en bonne place dans les Traités généraux (i). Il ne saurait en être désormais autrement, a fortiori, pour la reproduction sexuelle des Champignons ; la conjugaison des Rhizo- podes semble n'avoir pas un caractère général : elle ne se produit pas au même stade du développement, ainsi que le prouvent les observations de Schaudinn sur VActi- nophrys (2) ; de plus, elle n'a pas lieu suivant un mode identique. Chez les Champignons, au contraire, le phéno- 7nène n'a j^résenté jusqu'ici aucune exception ; il se fait de la même manière pour toutes les espèces, à un stade déter- miné du développement. Tellessont les considérations que nous avons cru devoir (1) W^ilson ; TheCell in developp. and inheritance, 2e édition, <900. (2) Schaudinn : Ueber die Copulation von Actinophrys [Sitz. Barich- Akad. Wiss., Berlin, 1896). LA REPRODUCTION SEXUELLE DES CHAMPIGNONS 277 présenter au congrès international de Botanique ; nous ne voudrions pas cependant chercher à faire croire que la discussion est close : la reproduction sexuelle des Champignons a été pendant un demi-siècle l'objet d'ar- dentes controverses entre des savants comme de Bary, Van Tieghem, Brefeld; elles ont laissé des traces pro- fondes : la liquidation demandera encore quelque temps, avant d'être complète. C'est ainsi qu'Harper vient de faire paraître un mé- moire sur la reproduction sexuelle du Ptjronema confluens, dans lequel il essaie de remettre en question la sexualité des Ascomycètes, telle que nous la comprenons (i). Une première fois ce savant avait signalé l'existence d'une perforation entre Tanthéridie et Toogone du SphdB- rothecsL Cststagnei et décrit la fusion du noyau anthéridien avec le noyau de l'oogone ; on se serait trouvé ainsi en présence de deux fusions nucléaires successives, l'une s'effectuant au début du périthèce et l'autre à l'origine de l'asque. Nous avons repris l'étude du Sphœrotheca. Castagnei et fourni une preuve indiscutable de l'absence d'une pre- mière fusion nucléaire au début du périthèce dans cette espèce (1). La diversion tentée par Harper ne trompera personne. Dans son nouveau travail, Harper décrit des fusions nu- cléaires dans l'appareil en rosette qui existe au début du périthèce chez le Pyronema confluens ; les organes décrits parTulasne, de Bary, Kilmann, seraient réellement des anthéridies et des oogones. Chaque oogone est surmonté d'un trichogyne : celui-ci s'isole de l'oogone par une cloi- son basilaire, et ses noyaux se désagrègent ; le trichogyne (.) Harper: Sexual Reproduction iii Pyronema confluens and the Morphology of the Ascocarp (Annales of Botany, vol. XIV, n» LV, 190O). (2) P.-A. Dangeard : Second mémoire sur la reproduction sexuelle des Ascomycètes (Le Botaniste, 5e série, 1896-1897). 278 P.-A. DANGEARD se met ensuite en communication directe avec l'anthéridie ; les nombreux noyaux mâles traversent le trichogyne après disparition de la cloison basilaire, et vont s'unir par paires aux noyaux de l'oogone. Ce dernier organe, qui se trouve ainsi avoir la valeur d'une sorte d'oeuf composé, fournit des ramifications qui se terminent par des asques. On peut s'étonner de rencontrer ici des phénomènes de fusions nucléaires si aberrants; l'erreur commise une pre- mière fois par Harper chez le Sphserotheca, Castagnei, justifie toutes les réserves ; il faut donc attendre de nou- velles recherches avant de se prononcer définitivement. En admettant que les faits décrits chez le Pyronema soient exacts, nos conclusions restent entières, ainsi qu'on pourra le constater en consultant l'étude critique que nous avons consacrée récemment à la reproduction sexuelle des champignons supérieurs (i). (1) P.-A. Dangeard : La reproduction sexuelle des Champignons (Le Botaniste, 3e série, mai 1900, p. 128-130). NOTE SUR LA STRUCTURE DU SPORANGE CHEZ LE « CYSTOPUS TRAGOPOGONIS » PERSOON Par P. -A. DANGEARD Nous désirons appeler l'attention des histologistos sur une particularité de structure que nous avons rencontrée, il y a déjà longtemps, dans les sporanges du Cystopus Tragopogonis Persoon. Cette espèce se développe abondamment sur les Salsi- fis dans les jardins ; les feuilles sont souvent presque entièrement envahies par le parasite ; on la rencontre également sur d'autres Composées (1). Nous nous bornerons à faire remarquer que les coni- dies se forment en chapelets sur des stromas plus ou moins étendus : les uns sont superficiels et leur étude ne nous arien montré de particulier : les autres sont situés à l'intérieur même de la feuille dans les lacunes : c'est là que nous avons observé une disposition curieuse des noyaux à l'intérieur des conidies. Les noyaux dans les chapelets de conidies placés à la (1) A. Fischer .■ Die Pi\ze (Rabenhorst' s Kryptogamen-Flora, ivAblhei- lung, 1892, p. 421). 280 P.-A. DANGEARD surface des feuilles ont la structure ordinaire : au début, à la base du conidiophore, le protoplasma est très vacuo- laire : les noyaux situés sous la membrane sont sphéri- ques ; ils contiennent un gros nucléole entouré d'un nucléoplasme peu chromatique et presque homogène (fig. 1, B) ; lorsque ces conidies se détachent, leur proto- plasma est très finement granuleux et dépourvu de Fig. 1. — Structure des conidies ou sporanges du Cystopus Tragoponis. vacuoles (fig. 4, A) ; les noyaux ont alors un nucléole très petit et le nucléoplasme renferme des granulations chromatiques. A l'intérieur de la feuille, on rencontre des conidies avec des noyaux pyriformes ; il existe un petit pédicelle qui se termine à la surface de l'ectoplasme par une sorte de bouton (fig. 1, C, D) ; ces noyaux ont un nucléole de moyenne grosseur qui est situé à l'opposé du pédicelle : le nucléoplasme incolore montre parfois quelques granu- lations chromatiques ; tous les noyaux d'une conidie NOTE SUR LA STRUCTURE DU SPORANGE 281 sont ainsi rattachés à l'ectoplasme par leur pédicelle. Cette disposition m'a paru intéressante à signaler ; il est évident que cette relation des noyaux avec l'ecto- plasme est trop générale pour être dépourvue de signi- fication. Chez les Ascomycètes, Ilarper a signalé quelque chose d'analogue (1) ; au moment de la formation des spores dans l'asque, les noyaux deviennent pyriformes ; leur pédicelle est terminé par une centrosphère de laquelle rayonnent des filaments de kinoplasme : ce kinoplasme aurait pour rôle de délimiter les spores et de former leur membrane. La ressemblance de ces noyaux avec ceux des conidies de Cystopus est frappante : mais on ne saurait cepend-ant, sans plus ample informé, attribuer à ces derniers le même rôle : les conidies sont en réalité, il est vrai, des sporangesqui donnent naissance àdes zoospores ; mais nous n'avons aucun renseignement qui puisse nous permettre d'établir une relation entre la position et la forme de ces noyaux et la délimitation des zoospores Une autre comparaison vient à l'esprit : Strasburger a montré que, dans les grosses zoospores sphériques des Vaucheria, tous les noyaux sont superficiels ; chacun d'eux estpyriforme ; le pédicelle nucléaire touche à l'ectoplasme et il donne insertion à deux flagellums (2) ; ces grosses sphères correspondent en réalité à un sporange dont les zoospores uninucléées sont restées réunies ; à ce point de vue, elles sont comparables aux conidies des Cystopus qui représentent aussi des sporanges. Il est donc probable que la disposition particulière des noyaux que nous avons observée dans les conidies des Cystopus est en rapport, comme chez les Vaucheries, avec la formation des flagellums des zoospores. (1) Harper : Cytologische Studien (Jarhb. f. wss. Bot., Bd. xxx, i897). (2) Strasburger ; Ueber Reduktiontheilung, Spindelbildung, Gentro- somen und Oilienbildner im Pllanzenreich. léna, 1000, pi. iv, fig. lOii. LE " CHYTRIDIUM TRANSVERSUM " A. BRAUN Par P. -A. DANGEARD Cette espèce a été rencontrée sur le Chlamydomonas piil- visculus et sur le Gonium pectorale : elle est remarquable par l'aspect de son sporange qui, sphérique au début, devient ensuite plus large que haut et prend la forme d'un crois- sant ; les papilles destinées à la sortie des zoospores sont placées à chaque extrémité du croissant. Les zoospores et les kystes de cette espèce n'ont jamais été rencontrés jusqu'ici ; on n'a pas vu davantage le mycélium nourri- cier (1) ; c'est ce qui nous a engagé à compléter cette description. Nous avons obtenu cette Chytridinée en grande abon- dance dans des cultures de Chlamydomonas Dilli Dang. (2); tout en étudiant l'algue en question, nous prenions des notes sur la structure et le développement du parasite. Les jeunes sporanges sont fixés directement sur Talgue et, sans réactif, il est impossible d'apercevoir le filament nourricier ; on voit simplement le contenu du Chlamydo- moîias perdre peu à peu sa couleur verte ; bientôt il ne reste plus qu'une masse amorphe de couleur rougeâtre ; (1) A. Fischer: Die P'ûze (Rabenhorsl's Ki^yptogamen-Plora, iv Ablhei- lung, 1892, p. 103). (2) P. -A. Dangeard : Mémoire sur les Chlamydomonadinées (Lé Botaniste, 6e série, p. 139). LE CHYTRIDIUM TRANSVERSUM " A. BRAUN 283 pendant ce temps, le sporange du parasite a pris sa forme caractéristique ; son protoplasma montre des granules brillants, et finalement leszoospores s'échappent aux deux extrémités du croissant par les papilles de sortie ; ces zoospores sont de forme elliptique et possèdent un flagel- lum à l'arrière (fig. 1, A, C). Au moyen des réactifs, on peut mettre en évidence, dès Fjg. 1 Développement et structure du Chytridium transversum A. Braun. le début de la germination des zoospores sur l'algue, un filament nourricier qui pénètre dans la cellulehospitalière; on arrive aie suivre assez loin : il paraît se ramifier, mais nous ne saurions cependant l'affirmer (fig. 1, D, F). A l'intérieur du jeune sporange, on ne trouve d'abord qu'un noyau situé à côté d'une vacuole dans un cytoplasme homogène : ce noyau est nucléole et très petit ; plus tard, le nombre des éléments nucléaires augmente pour devenir 284 p. A. DANGEARD égal à celui des zoospores au moment de la sporulation. Nous avons rencontré, à côté des sporanges, un grand nombre de kystes ; on les distingue de bonne heure des sporanges, parce qu'ils re&tent sphériques et que leur noyau ne se divise pas (fig. 1 , H, I) ; leur membrane s'épais- sit, tout en restant lisse : le cytoplasme renferme des sphérules oléagineuses de grosseur différente, qui s'unis- sent plus tard en un ou plusieurs gros globules ; la mem- brane du kyste, devenue épaisse, est de couleur jaune ; la safranine la colore en rouge ; l'endospore est mince et incolore (fig. 1, J, K). Ces kystes germent en donnant des zoospores sembla- bles à celles du sporange (fig. 1, K, L) ; la papille de sortie est opposée à l'endroit d'insertion du filament radiculaire. Le noyau unique du kyste ne se divise que pour la ger- mination. L'étude histologique de cette Chytridinée semble ne laisser aucun doute sur la nature asexuelle des kystes, puisque ces derniers ne renferment qu'un noyau jusqu'à leur complet développement. LE "RHIZOPHAGUS POPULINUS" DiNGEARD PL. VIII-IX Nous avons décrit, dans la 5" série du Botaniste (1), une maladie des peupliers que l'administration des forêts avait signalée à notre attention, en nous priant d'en faire l'étude. V Il résultait de nos premières constatations que cette maladie était due à un champignon de la famille des Chytridinées ; ce parasite attaque les jeunes radicelles, entrave leur nutrition et amène leur destruction ; la note préliminaire que nous avons publiée devait être suivie d'un mémoire plus complet, dans lequel nous aurions suivi en détail l'action du parasite, son développement et son aire d'extension ; mais l'appui du ministère de l'agricul- ture, sur lequel nous comptions un peu pour mener à bonne fin ce projet, nous ayant fait défaut, nous n'avons pas poussé plus loin nos investigations, d'autant plus qu'elles auraient exigé d'assez longs déplacements. Nous nous bornerons aujourd'hui àfigurer les principaux stades du Rhizophagus populinus, tels que nous les avons observés il y a quelques années. (1) P.-A. Dangeard : Une maladie du peuplier dans l'oueat de la France (Le Botaniste, 5« série, p. 38-43). 20 286 p. A. DANGEARD Les racines des peupliers malades ont très peu de chevelu : les jeunes radicelles sont rares: il en résulte que la nutrition se fait d'une manière incomplète ; si l'on cherche la cause de cette pénurie des racines, on s'aper- çoit bien vite de la présence d'un parasite ; peu après leur naissance, l'écorce des radicelles est envahie par un mycélium non cloisonné qui habite l'intérieur même des cellules jeunes (Pi. VIII, A) ; ce champignon est arrêté par l'endoderme ; on ne le rencontre pas dans le cylindre central; mais ses ravages dans Técorce sont considérables. Les tubes mycéliens, intracellulaires, possèdent de dis- tance en distance un pinceau de ramuscules qui enserrent le protoplasma et le noyau de chaque cellule ; l'ensemble forme une sorte de pelote dont la signification échappe tout d'abord ; ces organes peuvent être comparés aux suçoirsdes Péronosporées,et en particulier du Pero72ospo)'a calotheca ; mais la ramification est plus abondante et les ramuscules beaucoup plus fins (PI. IX, A, B). On ne con- naissait pas encore jusqu'ici chez les Chytridinées des organes spéciaux ainsi différenciés en suçoirs sur le mycélium ordinaire ; c'est làune spécialisation de fonctions qui, à elle seule, suffirait à justifier la création du genre. Le Pobjphagus Euglenœ envoie, il est vrai, à l'intérieur des Euglènes qu'il détruit, un mycélium ramifié en bran- ches très fines ; mais ces ramifications continuent directe- mentles rameaux du thalle ; dans le /^/lizop/ia^iispo^ouiinus, les suçoirs représentent un organe particulier, et c'est ce qui constitue son intérêt. Le parasite des racines du peuplier est donc admira- blement organisé pour l'attaque ; il utilise à son profit non seulement les produits de la nutrition amenés à l'in- térieur de l'écorce par les poils absorbants ; mais il di- gère complètement le contenu même des cellules corticales; il empêche ainsi les racines de remplir leurs fonctions et même il fait disparaître la plus grande partie du chevelu. LE RHIZOPHAGUS POPULINUS " DANGEARD 287 Nous savons que partout où se développent les repré- sentants de la famille des Chytridinées, ils occasionnent des épidémies redoutables; la maladie du peuplier ne fait pas exception, et il ne faut pas chercher d'autre cause, selon nous,aux symptômes que présentent les arbres con- taminés: si la destruction apparente débute par le haut des tiges, c'est uniquement parce que la sève fournie par les racines est insufïisante à assurer la nutrition nor- male ; ce sont les parties les plus basses de l'arbre qui utilisent la portion d'aliment qui n'a pas été interceptée par le parasite ; le sommet de Tarbre ne recevant rien meurt graduellement. Sur les sections longitudinales des racines, on peut suivre le trajet des filaments mycéliens ; ils se ramifient et rampent à l'intérieur des cellules, le long des parois ; ils ont pour origine une ampoule plus ou moins grosse qui représente un sporange (PI. VIII, B, C, D). Le proto- plasma des sporanges est dense ; il renferme de nom- breux noyaux, souvent plusieurs centaines ; dans les sporanges jeunes, on en trouve beaucoup moins ; les filaments mycéliens ne sont pas cloisonnés ; ils contien- nent, dispersés à leur intérieur, des noyaux semblables à ceux des sporanges (PL VIII, B) ; nous n'avons pas réussi à suivre la formation des zoospores. Les kystes du Rhizophagus populinus sont sphéri- ques ; leur contenu est oléagineux (P. IX, E) ; certains même renferment une grosse goutte d'huile (PI. IX, D). Cette description permet d'affirmer que le Rhizophagus populinus appartient à la famille des Chytridinées. 7e Série Pl. VIII Le Rkizophagus populimii Dangeard. Le Botaniste 7» Série Pi.. IX Le Rhizophagui populinvs Dangeard. PUBLICATIONS REÇUES PAR LE ''BOTANISTE" DEPUIS SA FONDATION Nous avons pensé qu'il n'était pas sans intérêt pour nos lecteurs de donner une liste des publications que nous avons reçues depuis la fondation de notre journal. L'ensemble de ces travaux venus de tous les pays pré- sente une physionomie spéciale; beaucoup ont un rap- port direct ou indirect avec nos propres recherches; ainsi, les notes de systématique pure y sont assez rares : par contre, on y trouve un grand nombre de mémoires sur la biologie générale et le développement ; les notes sur les Champignons, les Algues et les Protozoaires sont nombreuses; les brochures d'anatomie y tiennent une place importante à côté d'observations sur la pathologie végétale. D'autres constatations sur le mouvement scientifique et la direction des études de Botanique dans les divers pays peuvent être également faites; elles ne sauraient prétendre, il est vrai, ni à une rigueur absolue, ni à un caractère général ; elles constituent cependant des indications dont il serait injuste de ne pas tenir compte. Le Botaniste a rencontré de nombreuses sympathies sur sa route : cette liste en est une preuve ; si on feuille- tait un certain nombre des numéros qu'elle contient, on s'apercevrait que les idées que nous avons soutenues ou émises ne sont pas pour la plupart restées stériles; mais, 294 PUBLICATIONS REÇUES PAR LE « BOTANISTE » chose curieuse, beaucoup ont eu le sort de certaines graines qui ne germent jamais au voisinage de l'arbre qui les produit ; il leur faut franchir avec leurs ailes légè- res de larges espaces avant d'atteindre un terrain propre à leur évolution. Si le Botaniste a été pour nous l'agent disséminateur des idées, la bibliothèque constituée par les envois de nos correspondants, supprimant les dis- tances, nous a permis de suivre l'éclosion avec facilité, plaisir et profit. Ackermann (Dr Karl) : Abhandlungen u. Bericht XXXX des vereins fiir naturkunde zu Kassel iiber das vereinsjahr 189i-95, XXXVIII, 1891-92; XXXIX, 1892-94. Agost (Kanitz) : Magyarorszag Botanikusaihoz [Magy-nôoényt. Upok, 1,1,1877, (Januar) 1878,79 et 1880J, Alberg (Albert) : Th© resuit ofthe vital energy of plants, 1890. Andersson (O. Fr.) : Bidrag till kannedomen om sveriges chlorophyl- lophj^ceer, 1890 [Bihang till k. sv. vet. aliad. Handl., Bd. 16 afd III, n. o. b]. Apathy. (Dr Stephan) : Ueber neurofibrillen und ûber nervos leitende natiir, 1898 [Extracted from the proceedings of the inlernat., con- gres!t of zoology]. Arnould ( Louis) : Les stances de Racan sur la retraite [Extrait de la ■ « Quinzaine » du 1er juillet 1898]. Atkinson (Geo. F.) : Daraping off [Bulletin 94, may 1895, Botanical Divisio7i]. — Studies and illustrations Mushrooms IBulletin 138, septembre 1897, Botanical Division]. — Leaf curl and plum Pockets. Contribution to the knowledge of the prunicolous Exoasceae of the united states [Bulletin 73, septembre 1894, Botanical Division], — Studies on Réduction in Plants [Botanical Gazette, vol. XXVIII, noi, 1899]. — Studies and Illustrations Mushroms [Bull. 168, mai 1899]. Audouin (M.-E.) : Olympie et les jeux olympiques [Extrait de la Revue des cours et conférences, Poitiers, Oudin, 1896]. Bachmann (Hans) : Mortierella van Tieghemi nov. sp. — Die Planktonfangemittels der Pumpe, 1900. BalIé (Emile) : Description d'une nouvelle campanule découverte aux environs de Vire (Calvados) [Extrait du Monde des plantes, 1894]. — Catalogue descriptif des galles observées aux environs de Vire DEPUIS SA FONDATION 295 (C!alvado3) [Extrait du Bulletin de l» Société des amis des se. nat. de Rouen, 2e semestre 1889, Rouen, Lecerf, 1890]. Balle (E.) : Mycocecidies observées aux environs de Vire [Extrait du Monde des Plantes^. Baranetyky (M. J.) : Sur le développement des points végétatifs des tiges chez les monocotylédones [Extrait ^Inn. des se. nat., Botani- que, 8o série, t. III, 1894]. — Recherches sur les faisceaux bicollatéraux. Bary (de A. und Woronia) : Beitriige zur morphologie und physio- logie des Pilze [Abd. der Senck. nat. Gesells, Bd. XII]. Bary (de A.) : Protomyces microsporus und seine Verwandten[Bo 3, 1897]. Bokorny (Th.) : Ueber stiirkebildung aus Formaldehyd ISonderab- druck dus d. Berichten der Deutschen. Botanischen Gesells. Jahrg. 1891, Bd. IX, Heft 4). Bonnafy(D') : Le Tokelau et son parasite. Paris, Doin, 1893. Bonnet (E.) et Maury (P.) : D'Ain-Sefra à Djenien-Bou-Resq [Ext. Journal bol. 1" et 16 sept. 1888]. Bonnier (Gaston) : La vie et la carrière scientifique de M. Duchartre. [Ext. Revue scientifique du 1'^' déc. 1894]. Borge (0.) : Uber die Rhizoidenbildung bei enigen fadenfiJrmigen Chlorophyceen, Upsala, 1894. — Ett litet Bidrag till sibiriens chlorophyllophycé-Flora [tiihang Till k. sv. vet. Akad. Handlingar, Bd. 17, afd. III, n" 2, 13 maj 18911. — Botaniska sektionen af Naturvetenskapliga studentsallskapet i Upsala [Afdrag zur Botaniska notiser, 1892 1. — Chlorophyllophyceer friin norska Finmarken [Bihang Till. h. sv. vet. Akad. Handlingar, Bd. 17, afd. III, n° 4, 1892]. Borgesen(F.) : Conspectus algarum novarum aquce dulcis, quas in insulis Faerœnsibus invenit. Bornet (Ed.) : Les Nostocacées hétérocystées du Systema algarum de C.-A.-Agardh (1824), et leur synonymie actuelle(1889) [Ext. Bul- letin Soc. bot. de France, t. XXXVI, séance du 8 mars 1889]. — Notice sur L.-R.-Tulasne. Paris, Gauthier-Villars, 1S87. — Note sur l'Ectocarpus (Pylaiella) fulvescens Thuret [Revue géné- rale bot., 1. 1, livraison du 15 janvier 1889]. — Note sur une nouvelle espèce de Laminaire (Laminaria Rodriguezii) de la Méditerranée [Ext. Bulletin Soc. bot. de France, t. XXXV, séance du 27 juillet 1888]. — Revision des Nostocacés hétérocystées contenues dans les princi- paux herbiers de France, en collaboration avec Flahaut [Ext. Ann. se. nat, FHe série. Bot., t. III, IV, V et VI. Paris, 1880-1888]. — Note sur deux algues de la Méditerranée, Fauchea et Zosterocar- 298 PUBLICATIONS REÇUES PAR LE « BOTANISTE » pus [Ext. Bullelin Soc. bot. de France, t. XXXVII, séance'28mars 1800]. Bornet (Ed.) : Sur quelques plantes vivant dans le Test calcaire des mollusques Ext. Bulletin Soc. bot. de France, t. XXXVl] (Con- grès bot. à Paris en août 1889). — Note sur deux nouveaux genres d'algues perforantes [Ext. Journal bot., n° 16 mai 1888]. — Note sur l'Ostracoblabe implexa Bornet et Flahaut [Ext. Journal bot., no let'déc. 1891]. — Note sur quelques Ectocarpus [Bulletin Soc. bot. de France]. — Notice sur la vie et les travaux de M. Ducharlre [Ext. Comptes rendus séaiices acad. des se, t. CXIX, séance 12 nov. 1894]. - Algues du département de la Haute-Vienne contenues dans l'her- bier d'Edouard Lamy de la Chapelle [Ext. Bulletin Soc. bot. de France, t. XXXVIII, séance 12 juin 1891]. — Revision des Nostocacées hétérocystées contenues dans les princi- paux herbiers de France [Te série, Bot. t. IV., cahier n" 6], (en col- laboration avec Flahaut). — Notice sur M. Charles Naudin [Ext. Comptes rendus séances acad. des se, t. CXXVIII, séance 27 mars 1899]. Botanical Magazine (The) : Contents nos i26 et 127, 1897, du t. XI ; no J40 du t. XII, 1898, Tokyo, 1898. Boudier (M.) : Sur les rapports qui existent entre l'évolution et les divers organes des champignons et ceux des phanérogames [Ext. des Comptes rendus du Congrès des soc. savantes, 1898]. Bougon (D'j : Nature végétale des Euglènes, Paris, Doin, 1894. Bougrier (L.) : L'Héroïne. 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Revue de Belgique, 1S fév. 1892]. — Hérédité d'un caractère acquis chez un champignon pluricellulaire, d'après les expériences de M. le Dr Hunger faites à l'Inst. bot. de Bruxelles, 1899. — Sommaire du cours d'éléments de botanique. Bruxelles, Lamer- tin, 1898. Fairchild(D. G.) : Experimentsin preventing Leaf diseases of nursery stock in western New- York [Reprinted from ihe Journal of my- cology, vol. VII, n° 3]. — Voir Galloway : Treatment of Black Rot of Grapes. Famintzin (A.). — Beitrag zur Symbiose von Algenund Thieren [Mém. acad. impér. se. de St-Pétersbourg, 7» série, t. XXXV-XXXVIII, n»' 4 et 16, 1889 et 1891]. — Eine neue Bacterienform Nevskia ramosa [Mélanges biologiques tirés du Bull. acad. impér. se. de St-Pétersbourg, t. XIII, n» 2, 1891]. Fischer (A.) : Die Empfindiichkeit d. Bakterienzelle und das Bakteri- cide sérum. Fischer (E): Entwickunlgsgeschichtliche untersuchungeniiber Rost- pilze [Beitrage z. Kryptogamenflora d. Schweiz, Bd. I, Heft I, 189(5]. — Recherches sur les Urédinées suisses, 1898. — Beitrag zur Kenntniss der Gattung Graphiola [Bot. Zeit. Jahrg. XLI, Taf. VI, 1883]. Fischer (Hugo): UeberInulin.seinVerhalten ausserhalbund innerhalb der Pflanze. nebst Bemerkungen ûber den Bau des geschichteten starkekorner [Beitrage z. Biologiey der\ Pflanzen, von F. Cohn Bd, erstes Heft]. Fitting (H.) : Bau undentwickelungsgeschichte der Macrosporen von Isoetes und Selaginella [Bot. Zeit. 1900], Flahaut (Ch.). Voir Bornet (Ed.) : Sur quelques plantes vivant dans le test calcaire des mollusques. — Voir Bornet: Revision des Nostocaoées hétérocystées. — Note sur les Nostocacées hétérocystées de la Flore Belge [Ext. Bull. Soc. Royale bot. de Belgique, t. XXVI, 2« partie, (pages 171- 179. Compte rendu des fêtes jubilaires]. — Revue des travaux sur les algues publiés de 1889 au commence- ment de 1892 [Ext. Reoue générale, bot. t. V, 1893]. — Sur le Lithoderma fontanum, algue phéosporée d'eau douce [Ext. Bull Soc. bot.de France, t. XXXV, séance 9 nov. 188 S]. — Listes des plantes phanérogames qui pourront être récoltées par la Soc. bot. de France. Montpellier, Serre, 1893. DEPUIS SA FONDATION 309 Flahaut (Gh.) : Récolte et préparation des algues en voyage. Montpel- lier, Serre et Ricome, 1885. Fliche (M. P.) : Note sur la Flore des li.c^nites, des tufs et des tourbes quaternaires ou actuels du nord-est de la France [Ext. Bull. Soc. géol. de France, 3e série, t. XXXV, p. 959, année 1897], Forel (Dr Aug.) : Communication verbale sur les mœurs des fourmis de l'Amérique tropicale [Ext. Ann.Soc. entomologique de Belgique, t. XLI, 1897]. — Polymorphisme et Ergatomorphisme des fourmis [Ext. Arch. se. physiques et nat., 3« période, t. XXXII, oct. 1894]. — Leçon d'introduction à un aperçu de psychologie au point de vue scientifique et médical, Morges, Trabaud, 1898. Forti (A.) : Contributo alla conoscenza délia llora pelogica del lago Wetter. — Contributo S» alla conoscenza délia florula ficologica veronese. — Contribuzioni diatomologiche. — Diatomées rienvenute in due campioni Bentonici. Foucaud (J.) : Recherches sur le Trisetum Burnoufii, 1899 [Ext. Bull, de l'Herbier Boissier, t. VII]. — Additions à la flore de Corse, 9 mars 1900. — Trois semaines d'herborisations en Corse. La Rochelle, Martin, 1898. Fournier (A.) : Etudes géologiques des chemins de fer du Poitou. La Roche-sur- Yon, Servant, 1893. France (H.) : Uber die organisation von Chlorogonium Ehrb ? 1897. Fùnfstûck (M.) : Ueber die Permeabilitat der niederschlagsmem- branen [Berich. d. deuts. bot. Gesells, 17 sept. 1882]. Fuju : Spermatozoid of Gingko biloha.. Gadeaude Kerville (H.) : Le jardin des plantes de Rouen [Le Natu- raliste,\\° du 15 février 1893]. — Les vieux arbres de la Normandie (Elude holanico-historiqiie), feuilles I, II et III. [Ext. Bull. Soc. des amis se. iiat. de Rouen, années 1890, 1892, 1894]. •— Faune de la Normandie. I. Mammifères [Ext. Pull. Soc. des amis se. nat. de Rouen, 2e semestre 1887). Paris, Baillière, 1888]. Galloway (B. T.) : Leaf Blight and apple Powdery Mildevv [The Journal of mycology quart, bull. march 1890, vol. VI, n» 1]. — The Health of plants in Greenhouses IReprint. from the yearbooh. of the N. S. dep. of agri. for 1895]. — The Pathology of Plante [ Reprinted from experiment station record, vol. VH, n° 9, 1896]. — Description of à New Knapsack Sprager [The Journal of mycology, Division of vegetable Pathology, vol. VI, nMl, 1890]. — Experiments in the Treatment of Plant Diseases. Part. I : Treat- mentof Black Rot of Grapes [The Journal of mycology. Division of vegetable Pathology, vol. VI, no 3, 1890]. 310 PUBLICATIOINS REÇUES PAR LE « BOTANISTE >» Gasser (A.)et Maire(R.) : sur l'influence du calcaire sur la végétation et sur la valeur de l'analyse calcimétrique des terres [Ext. Bull. Soc. des se. de Nancy]. Gaubert. Voir Brongniart : Fondions de l'organe pectinifoime des scorpions. Gentil (M.) -. Troisième note au sujet du Rosa Macrantha. — Nouvelle note au sujet du Rosa Macrantha. — Quelques mots au sujet du Rosa Macrantha Desp. [Ext, Bull. Soc. d'agricult., se. et arts de la Sarthe, 20 juillet 1898]. — Quatrième note au sujet de Rosa Macrantha. Gérard (M.); Note sur un cas de tératologie observé chez le Vandasua- vis Lindl. Lyon, Pion, directeur. — BlUbergia Binoti [Ext. Journal Soc. d'Horlicult. pratique du Rhône, n°G, 1896]. — La Botanique à Lyon avant la Révolution et l'histoire du jardin botanique municipal de cette ville. I. Les Botanistes Lyonnais an-, térieurs à la Révolution de 1789 [Ann. Université de Lyon, 23 avril i89ri]. Gerassixnofi (J.-J.) : Ueber ein verfahren Kernlose zellen zu Erhalten zur Physiologie der Zelle [Bull. Soc. Impériale des naturalistes de Moscou, p. 552, 1890]. — Ueber die Kernlosen Zellen bei Einigen Conjugaten [Laboratorium des bot. Garlens. Moscou, 5 marz 1892\ — Ueber die Lage, und die Function des Zellkerns. Giard (Alfred) : Sur un Diptère stratyomide (Beris valata Fôrster) imitant une Tenthrède (Athalia annulata Fabi) [Ext. Comptes ren- dus séances Soc. de Biologie, 23 janvier 189"2]. — Nouvelles recherches sur le champignon parasite du hanneton vul- gaire (Isaria densa Link) [Ext. Soc. de Biologie, 18 juillet 18^1]. — Nouvelles études sur le Lachnidium acridiorum Gd., champignon parasite du criquet pèlerin, 13juin 1892. Alger, Fontana, 1893]. — Lecriquet pèlerin (Schistocerca peregrina Oliv.) et son cryptogame parasite (Lachnididum acridiorium) [Ext. Soc. Biologie, 9 jan- vier 1892]. — Sur un Isaria, parasite du ver blanc [Ext. Soc.Biologie,\i\ avril 1891]. — Sur la persistance partielle de la symétrie bilatérale chez un tur- bot (Rhombus maximus) et sur l'hérédité des caractères acquis chez les Pleuronectes [Ext. Comptes rendus séances Soc. de Biologie, 16 janvier 1892\ — Sur la distribution géographique du Photodrilus phosphoreus Dugès et la taxonomie des Lombriciens [Comptes rendus acad. des se. de Paris, 7 novembre 1887. — Sur un Hémiptère hétéroptère (Halticus minutus Reuter) qui ra- vage les Arachides en Gochinchine [Ext. Soc. de Biologie, 30 janvier 1892]. DEPUIS SA FONDATION 311 Giard (Alfred) : Sur le champignon parasite des criquets pèlerins (Lachnidium ac'ridiorum Cxd.), 7 septembre 1891. — La chenille de Pygaera bucephala (Botrytis et Isaria) de Codyceps [Bull. Soc. entomologique de France, no 20, 1803]. — La direction des recherches biologiques en France et la conversion de M. Yves Delage [Bull, scient, de la France et de la Belgique, 7 déc. 1895]. — Troisième note sur le genre Margarodes [Ext. Comptes rendus séances Soc. Biologie, 10 novembre 1894]. — Sur risaria parasite de Diatraea saccharalis Fab. et sur les mala- dies de la canne à sucre aux Antilles [Ext. Comptes rendus séances Soc. de Biologie, 22 déc. 1894J. — Chronique. — Académie des sciences, séance du 21 septembre 1891. — Sur risaria (Link) parasite du ver blanc ^Comptes rendus, 30 déc. 1867]. Giesenhagen (K.) : Ueberdie Ampassungsers cheinungen einiger epi- phytischer Farne ISonderabdr. aus der Festschrift far Schwen- dener^. Giglio-Tos (E.) : Un parasita intranucleare nei reni del topo délie Chiaviche. — Les problèmes de la Vie, Turin, 1900. Giovanni (E.). Voir Levi-Morenos, Giuseppe Meneghini. Giraudias (L.) : Note sur Aethionema pyrenaicum {Florede France, II, p. 98). Gobi (Chr.) : Ueber einen neuen parasitischen Pilz. — Eatvickelungs geschichle des Pythium tenue. Golenkin (M.) : Ueber die Befruchtung bei Sphaerople aannulin aund ûber die structur der Zellkerne bei einigen grunen algen. — Pteronionas alata Cohn [Ein Beitrag zur Kenntniss einzelliger al- gen [Ext. Bull. Soc. Impér. des naturalistes de Moscou, n°i, 1891]. Gomont (Maurice) : Note sur les enveloppes cellulaires dans les Nos- tocacées filamenteuses [Ext. Journal de bot. n» du 1" février 1888]. — Note sur le genre Phormidium Kiitzing [Ext, Bull. Soc. bot. de France, t. XXXIV, session Cryptogamique à Paris, octobre 1887]. — Recherches sur les enveloppes cellulaires des Nostocacées filamen- teuses [Ext. Bull. Soc. bot. de France, t. XXXV, séance 23 mars 1888]. Goroschankin (Df) : Beitrage zur kenntniss der morphologie und systematik der Chlamydomonaden. I, Chlamydomonas Braunii (mihi).II.Chlamydomonas Reinhardi (Dangeard) und seineVerwand- ten. Moskou, 1891. Grabendorfer (Joseph) : Beitrage zur Kenntniss der Tange [Bol. Zeit. Jahrg.XLIII, Taf. VI, 1885]. Grafen (H.) : Ueber den Bau von Bliithe und Frucht in den Famille der Pandanaceae [Bot. Zei/. Jahrg. XXXVI, n»2l, 1878]. 312 PUBLICATIONS REÇUES PAR LE « BOTANISTE » Gran (H. -H.) : Algevegetationen i Tonsbergfjorden [Chnsliania Vi- densk — Seîskabs Fovhandlinger for 1893, n° 7]. — En norsk form af Ectocarpus tomentosoides Farlow [Christiania Vi- densh — Setskabs Forhandlinger for 1893, no 7]. Grancher (J.) : Prophylaxie de la Tuberculose [Acad. de médecine, 3 mai 1898, séances 24 et 31 mai, 7, 14 et 21 juin, Paris, Masson, 1898]. Gravis (A.) : Notes de technique micrographique [Arch. Inst. bot. l Université de Liège, 1897, vol. 1]. — Anatoniie et physiologie des tissus conducteurs chez les plantes vasculaires [Ext. Mém.Soc. Belge de microscopie, 6" série, t. XII]. — Recherches anatomiques et physiologiques sur le Tradescantia virginicaL. Bruxelles, Hayez, 1898. Grégoire : Les cinèses polliniques des Liliacées (La Cellule, t. XVI;. Grilli (C.) : Sui Gonidi dei Licheni, lési, Spinaci, 1893. Gruvel (A.). Voir Kunstler : Sur quelques formations particulières de la cavité générale des Ophélies. Guérin (Ch.) : Notes sur quelques particularités de l'histoire natu- relle du Gui [Viscum album). Caen, Lanier, 1892 ISoc. Hollan- daise se. de Harlem, 20 mai 1893], Guérin (P. -M.) : Sur le développement du tégument séminal et du péricarpe des graminées, avril 1899. Guignard (Léon): Sur l'appareil mucifère des Lamniaires (18 janv. 1892), Paris, Gauthier-Villars [Comptes rendus séances de l'acad, des se. 18143]. — Sur les anthérozoïdes et la double copulation sexuelle chez les vé- gétaux angiospermes [Ext. Comptes rendus séances de Vacad. se, t. GXXVIII, séance 4 avril 1899]. — Etude sur les phénomènes morphologiques de la fécondation, Paris, 1890. — Recherches sur la nature et la localisation des principes actifs chez les Capparidées, Tropéolées, Limnanthées, Résédacées et Papayacées [Ext. Journal Bot. 1894]. — L'appareil sécréteur des Copaifera |^Ext Bull. Soc. bot. de France, t. XXXIX, 24 juin 189,;]. — L'origine des sphères directrices [Ext. Journal Bot. 8" année, 1894]. — Les centres cinétiques chez les végétaux [Ext. .4nn. se. nat. bot. 8e série, t. V, 189S]. — Remarques au sujet de la 2^ note de M. Fayod sur la structure du protoplasme [Ext. Comptes rendus séances Soc. Biologie, 28 jan- vier 1892). — Recherches anatomiques et physiologiques sur l'embryogénie des légumineuses. Paris, Masson, 1882 (thèse). DEPUIS SA FONDATION 313 Guignard (Léon) : Sur l'existence des « sphères attractives » dans les cellules végétales, 9 mars 1891. — Sur la nature morphologique du phénomène de la fécondation {Comptes rendus, 9 mars 1891). — Sur la constitution des noyauxsexuels chez les végétaux {Bull. Soc. bot. de France, 1889]. — A Monsieur von Beneden fils, au sujet de ses découvertes sur la division nucléaire [Ext. Comptes rendus Soc. Biologie, séance 4 janvier 1889]. Guillermond (M.) : Etude sur le développement et la structure de l'Oïdium lactis. Haberlaadt iG.) : Ueber die Perception des geotropischen Reizes. Hansgirg (A.) : Ueber die Gattung Phyllactidium (Bor.) [Séparât. aus « Iledxigia », 1389, Heft 1]. — Neue Beitrage zui- Kenntniss der halophilen, der thermophilen und der Berg-algentlora sowie der thermophilen spaltpilzflora Boh- mens [Sep. aus d. œsst. Bot. zeit. Jahr. 18S8, n°s î, 3^ 4, 5]. — Algarum aquae dulcis species novae [Sep. aus d. œsster. bot. zeit. Jahr. 1886, 1887, nos 4, 5]. — Bemerkungen ûbereinigevon S. Winogradsky neulich aufgestellte Gattungen und Arten von Bakterien {Bot. Ceniralbl. n° 18, 1889]. — Beitrtig zur Kenntniss der algengattungen Entocladia Reinke (Entonema Reinscîî exp.) Entoderma Lagrh. Reinkia Bzi ? Periple- gmatium Ktz und Pilinia Ktz (Acroblaste Reinsch; [Flora, n°s 14 et 33, 1888]. — Noch einmal ùber die Phykochromaceen-Schwarmer [Sep. abd. aus Bot. Cent. Bd 24, 1885]. — Synopsis generum subgenerunique myxophycearum [Cyanophy- cearum) hucusque cognitorum cum descriptione generis nov. « Dactylococcopsis » [Estr. dalla « Notarisia ». Anno III, fasc. 12, 1888]. — Addenda in synopsis generum subgenerumque myxophycearum (Cyanophycearum) [Notarisia, n» 12, 1888]. — Ueber die Gattung AUogonium Ktz [Sep. abd. aus « Hcdwigia », Heft I, 1887J. — De spirogyra insigni (Hass.] Ktz. nov. var. fallaci. zygnemate chalybeospermo nov. sp. et z. rhynchouemate, etc [Sep. ai^d. aus « Hedwiyia », Heft 9 u 10, 1888]. — Phytodynamische Untersuchungen [Sepf. abd. aus d. oesterr. bot. zeit. n» 3, Jahr. 1890]. — Ueber die Siisswasseralgen-Gattungen Trochiscia Ktz (Acantho- coccus Lagrh) [Sep. abd. aus « Hedwigia », Heft 5 u 6, 1888j. — Uber neue Susswasser und Meeres-Algea und Bactérien mit Bemer- kungen zur System dieser Phycophyten und iiber den Einfluss des Lichtes auf die ortsbwegungen des Bacillus Pfefferi nob. [Aus den 314 . PUBLICATIONS REÇUES PAR LE « BOTANISTE » silzungsbericht. cl. Konigl. hôhm. Gesells. d. wiss. 10 janv, 1890], Hansgirg (A.) : Ueber Bacillus muralis Tomaschek, nebst Beitragen zur Kenntniss der Gallertbildungen einiger Spaltagen [Bot. Cent. Ed. 35, n°^ 2-4, Jahr. IX, 1888]. — Noch emmal ùber Bacillus muralis Tom. und ûber einige neue Formel! von Grotten-Schizophyten [Bot. Cent. n° 2, 1889]. — Ub2r die Gattung CrenacanthaKtz. Periplegmatium Ktz u. Hans- girgia De Toni [Phycologia generalis, p. 272, 1843]. — Ueber die Gattung Herposteiron Nag. und Aphanochacte Berth. nebst einer systemat. uebersicht aller bischer bekannten oogamen und anoogamen confervolden Gattungen IFlora, n» 14, 1888J. — Resultate der von Verfasser in. J. 1888, ausgefiihrten Durchfors- chung der Sùsswasseralgen und der saprophytischen Bactérien Bôhmen [Aus d. Sitzungberichten d. Kônigl.bôhm. Gesells der wiss. 8feberl889]. — Beitriige zur Kenntniss der Bergalgenflord Bcihmen?, p. 13 [Œsio'r. bot. zeit. 37 Jahr. n" 1, Jiinner 1887, p. 13]. Hans Solereder (D') : Uber den systematischen wert der Holzstruc- turbei den Dicotyledonen, Mlinchen, Druck, i885. Hariot (Paul) : Mission scientifique du cap Horn, 1882-1883, t. V. Botanique, Champignons, Algues. Paris, Gauthier-Villars, 1888. — Notes sur le genre Trentepohlia Martius [Ext. Journal. £o/.n" des 1er et 16 nov., 1" et 16 déc. 1889» 1" février, 1" mars,, le^ et 16 mai 1890]. — Liste des algues marines rapportées de Yokoka [Ext. Mém. Soc. nationale des se. nat. et malhém. de Cherbourg, t. XXVII, 1891]. — Observations sur les espèces du genre Dictyonema[Ext. Bull. Soc. mycologique de France, t. VII, Ire fuc^ p_ 32, 1891]. Harper (R. A.) : Nuclear Phenomena in certain stages in the deve- lopment of the smuts. — Ueber das verhalten der Kerne bei der Fruchtentwickelung eini- ger Ascomyceten [Sep. abdruck aus d. Jahrb f. wiss. bot. Ed. 29, Heft 4, 1895]. — Beitrag zur Kenntniss der Kerntheilung und sporenbildung in Ascus ISond. aus den Berichte d. dent. Bot. Gesells. Jahrg, 1895, Bd 13, Heft 10]. — Die Entwickelung des Peritheciums bei Sphaerotheca Castagnei [Sond. aus den Berichte d. deuts.Bot. Gesells. Jahrg. 1895, Bd. 13, Heft 10". — Kerntheilung und freie Zellbildung im Ascus. — Cell-Division in Sporangia and Asci. Hartog ^Marcus) : Grundziige der Vererbungstheorie. Reduktionsthei- lung und die Funktion des chromatins [Biologis. Cent. Bd. 18, n°^23 et 24, 1898]. — On the cytology of the végétative and reproductive organs of DEPUIS SA FONDATION 315 the Saprolegnieîo [r/ie transactions oflhe Royal irishAcad.vol.XXX, [« Nat. science », part. 17, déc. 1895]. Hartog (Marcus) : Nuclear Réduction and the Function of chromatin august 1888]. — The Fundaraental Principles of Heredity [ « Nat. science», vol. XI, n°' 68 and 69, oct. and nov. 1897]. — A Monadine parasitic on Saprolegniese [Ann. of Bot. vol. VI]. — An undescribel Form of Irritability, Printed, Spottiswoode, Lon- don. Harvey-Gibson (R.-J.) : Observations on British marine Algae [Reprinted from the « Journal of Bot. » f. april 1892]. — Notes on the histology of Polysiphonia fastigiata (Roth.) Grev. [Trans. Roy. Ir. acad. vol. XXVr,p.491. Reprinted from thei< Jour- nal of Bot. » for may 1891]. — Preliminary List of the marine Algae of the oban District IFrom the Trans. oftheNaturalHistory Soc. of Glasgow. Printed, iune\S*J2]. — On cross and self-Fertilization among Plants [From Trans. Biol, Soc. L'pool. vol IV, 1890]. — On the structure and development of the Cystocarps of Catenella opuntia. Grev. [Est. From the Linnean Soc. Journal Bot. vol. XVIII, déc. 1890]. — A Revised List of the marine Algae of the L. M. B. G. District [From Trans. Biol. Soc.L'pool, vol. V, 1890]. 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DEPUIS SA FO.NDATION 349 Wildeman (E. de) : Desmidiées récoltées en Belgique en IKS7 [Ext Compte rendu, séance 12 novembre 1887, Soc. roy. bol de Bêla ' Bull., t. XXVII, ?. partie]. J ■ ^e beig., - - Observations sur quelques formes du genre Trentepohlia Mart [Ext. Compte rendu séance 6mai 1888, Soc. roy. bol Belninue Bull' t.XXVIl, 2e partie]. ' — Etudes sur l'attache des cloisons cellulaires. Bruxelles, Hayez, 1893. Wildiers (E.): Inutilité delà lécithine comme excitant de la croissance! "Wille (N.) : Algologische Notizen, I-VI. — Beitràgezur Entwickelungsgeschichteder physiologischen Gewe- besysteme bel einif>-en Florideen. [Nova acla d. Ksi Uop. Carol. Deuts. ak. d. nalur. Ed. LU. no 2]. — Om FucaceernesBlaerer [Bih. Till. h. su. vet. ak. Handl.Bd 14 afd III, no 4, 1889]. — Litteraturbericht [Sep. a6cZ.ausÊ?jg/er£o/.Ja/u-. VII. Bd.2,Heft 1885]. — Bidrag Til audamerikas algflora I-III [Bili. Till. h. av. vet. ak. Handi. Bd. 8, n° 18, 1884]. — Fredrik Christian Schûbeler [JSoi. Gesells. Jahrg. Bd. X, 1892]. — Om nogle vandsoppe. — Kritische Studien iiberdie Anpassungender Pflanzen an Regen und Thau [Cohn. Beitràge Z. Biol. der Pflanzen, Bd. IV, lleft cl]. — Om FaerÔernes Ferskvaudsalger og om Ferskvaudsalgernes spred- ningsmaader [^Bol. Not., 1897]. — Ueber Pleurocladia lacustris A. Br. und deren systematische stel- lung [Bot. Gesells. 17 sept. 1882. Jahrg. 1895, Bd. 13, Heft 3]. — Mycologiske Notiser [Bot. Not., 1893]. — Mittheilungen aus der biolog. Gesellschaft in Christiania [ Biolog. Cenlralbl., Bd. 16, no 3, 1 februar.l'896]. — Ueber die Entwickelungsgeschichte der PoUenkbrner der Angios- permen [Christ, vid. selsk. Forh. 1886, n° 5]. — Ueber die Lichtabsorption bei denraeeresalgen [Biolog. Centralbl., Bd. 15, no 14, 15juli 1895]. — Algologische mittheilungen[P/i?igs.Ja/ir5. f. Miss. Bot. Md. 18, Heft 4]. — Bidrag til algernes Physiologiske anatomi [Kongl. sv. vet. ak. Handl. Bd. 21, no 12]. Wilson (L. V.) : Observations on Conopholis Americana. 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TABLE DES ARTICLES CONTENUS DANS LA SEPTIÈME SÉRIE DU « BOTANISTE » (Fasc. 1-2, 10 février 1900) lo L'organisation et le développement du Colpodella pugnax, p. 5-29, PL [. 2" Structure et communications protoplasmiques dans le Baclridium flavum, p. 33-45, PL IL 3o Etude de la karyokinèse chez VAmœbaL hyalina, p. 49-82, PL III. 4o Note sur un nouveau parasite des Amibes, p. 85-87. (Fasc. 8-4, mai 1900^ 5° La reproduction sexuelle des champignons. Etude critique, p. 89- 130. 6o Etude de la karyokinèse chez la Vampijrellaoorax, p. 131-158, PL IV. 7o Les zoochlorelles du Paramœciian Buvsaria, p. 161-191. 8o Observations sur le développement du Paiidorina Morum, p. 192- 208, PL V. (Fasc. 5, 1 août 1900) 9o Recherches sur la structure du. Polyphag us Euglen as et sa reproduc- tion sexuelle, p. 213-257, PLVI-VIL 10° Programme d'un essai sur la reproduction sexuelle, p, 263-268. (Fasc. 6, 10 avril 1901) ' 11° Etude comparative de la zoospore et du spermatozoïde, p. 269-272, 12" La reproduction sexuelle des champignons supérieurs comparée à celle de VActinosphœrium, p. 273-278. 13° Note sur la structure du sporange chez le Cystopus Tragopoyonis, p. 279-281. 14° Le Chylridium transversum A. Braun, p. 281-884. 15" Le Rhizophagus populinus Dangeard, p. 2!J5-287. PL XIII-IX. 16» Bibliographie. Liste des pubLcations reçues à la direction du Bota- niste, depuis sa fondation,. p. 293-350. 17° Table des matières, p. 351. GARL ZEISS Optisehe Weftestaette MICROSCOPES ET APPAREILS PHOTOMICROGRAPHIQUES De première qualité depuis les pk(s simples jtisguaux plus complets CATALOGUE ILLUSTRÉ GRATIS ET FRANCO Dépôt : à Paris, chez M. Adnet, constructeur, 96, rue Vauquelin MICROGRAPHIE E. 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