RE 7 L 3 BAL ‘, EE Z s y Ù L 2 4 PRO SENS : RQ al DATE oo UE LAS Wet Me ê ii j Nr | ’ ere è vu AIS % ht LEBOTANISTE CULTIVATEUR. DE L'IMPRIMERIE DE FEUGUERAY. LE BOTANISTE CULTIVATEUR, OÙ Descaietion , Currure et Usages de la plus grande partie des Plantes étrangères , naturalisées et indigènes , eul- tivées en France, en Autriche, en Italie et en Angle- terre, rangées suivant la méthode de Jussieu ; | Par G. L. M. ou MONT pe COURSET, Ancien Capitaine de Cavalerie , Membre correspondant de l’Institut de France, des Académies des Sciences de Rouen et d'Amiens, des Sociétés d'Agriculture de Paris et d'Evreux, des Saciétés des Sciences et Arts de Lille et d’ Abbeville, ‘L'ant les ans et les soins et l’adroite culture « Subjuguent l'habitude et domptent la nature | Fmitez ce grand art, et des plants délicats Nuancez le passage à de nouveaux climats. Deuizce , l'Homme des Champs. SECONDE ÉDITION ENTIÈREMENT REFONDUE ET CONSIDÉRABLEMENT AUGMENTÉE, D PP D PS QE ADP 0 I PC IP GPA A I De A TP A GP TOME PREMIER. ES AP AD AD AP LPS AI MES D PS IS SE CT TT EE A CT EP Fe IT MP TD A PARIS, ,DETERVILLE, Livraine, RUE HauTErEUILLE , N°. 8; Hal GOUJON, Ligraime, RUE Du Bac, n° 33. 1011. Cue AVIS. Les personnes qui voudroïent se procurer des arbres , arbrisseaux ; arbustes, plantes vivaces et herbacées , et oignons de pleine terre, d’orangerie et de serre chaude , ainsi que des arbres fruitiers et des ” graines de toute espèce, potagères et autres, pourront s’adresser avec confiance sur la qualité et la certitude des espèces desirées , aux Culti- vateurs, Botanistes et Pépiniéristes suivans : CELS , plaine de Montrouge , boulevard du Mont-Parnasse , près Paris. VILMORIN-ANDRIEUX , quai de la Mégisserie , à Paris. NOISETTE , pépiniériste , au Val-de-Grâce et près de l'Observatoire, à Paris. TOLLARD , grainetier-pépiniériste , place des Trois-Maries , à Paris. DESCEMET , pépiniériste , à St.-Denis. GODEFROY , pépiniériste, à Willedavray , pres Sevres. WIEGERS , pépimiériste, à Malines. VAN-CASSEL , à Gand. KENNEDY’, and Lee at Hammersmith,Near-London. | THOMAS BARR , Ball pond, Near-London. ES VOORHELM et compagnie, à Harlem, en Hollande. F- DRE RT PE Le URL VO Ÿ La NE 4: 1 are a AVERTISSEMENT DE L'AUTEUR. L: Public ayant bien voulu accueillir favo- rablement la première édition de cet Ouvrage , je me suis décidé à lui en offrir une seconde , et comme c’est la dernière qui sortira de mes mains , j'ai tâché de la rendre plus digne des Botanistes - Cultivateurs , en lui donnant tous mes soins, et tout le complément que peut avoir un Mirabe qui, par sa nature , est pOur ainsi dire interminable, J'ai desiré de faire connoître non-seulement les Plantes cultivées en France , mais encore la plus grande partie de celles qui se trouvent dans les jardins de l'Italie , de l’Auiriche et de Pnélerenre. Ne pouvant les voir par moi- même dans ces différens États , J'ai examiné les Ouvrages des Auteurs étrangers qui ont donné des descripüons ei des figures des Plan- ies qu'ils ont vues vivantes et cultivées dans leur Patrie. Les Ofuvres de Cavani£res , celles de Jacourx , celles d’Annrews, le ma- gasin de Curtis, etc., m'ont fourni beaucoup d'espèces peu connues en France ; quelques catalogues bien rédigés m'ont mis à même de connoître les nouvelles acquisitions que l’An- s v] AVERTISSEMENT gleterre principalement a faites dans cette partie de l'Histoire Naturelle ; et mes corres- pondances avec plusieurs Amateurs et Culti- vateurs,ainsi que Les nouvelles Plantes dont j'ai enrichi depuis neuf ans ma collection, m'ont donné beaucoup de moyens pour rendre cette nouvelie édition plus intéressante que la pre- mière sous différens rapports. J’ai conservé le même plan et la même mé- thode ; mais tous les articles ont été revus avec la plus grande attention ; les uns ont été cor- rigés , les autres augmentés ; la plupart des additions principales ont été composées d’après Ja nature vivante; et pour éclaircir autant qu'il m'a été possible la confusion qui règne dans quelques nomenclatures, ainsi que pour éviter aux amateurs d’être trompés par les différens noms dont on a surchargé quelques espèces, j'ai cru utile et même nécessaire d'ajouter les prin- cipales synonymies des meilleurs auteurs et celles des jardiniers commercans. Beaucoup de genres ont été entièrement re- faits , tels que ceux Protea, Banksia, Ha- kea , Fréne , Polygala, Melaleuca , Me- trosideros , Néflier , Alisier, Rosier, Gera- zium ; Mimosa, Phylica, Diosma, etc., et un grand nombre d’autres ont reçu des ad- ditions considérables, Cette seconde édition, DE L'AUTEUR. vi; qui ne peut être comparée à d’autres ouvrages de ce genre , où l’on a copié servilement la précédente , est composée de 6 volumes 7-6°. d'environ 600 pages chacun; le volume supplé- mentaire de la première édition a été intercallé dans les six de celle - ci. Le premier est en- tièrement rempli de discours et d'articles, dont plusieurs nouveaux, concernant Îles Jardins, la Culture et la Donne Malgré toute l'attention que j'ai mise à cette édition, il se trouvera sûrement encore des er- reurs , et peut-être des doubles emplois que, par la difhculté de l’ouvrage et la petite dose de mes moyens , je n'ai pu éviter. Il en a été rec- üfié quelques - uns dans les supplémens aux- quels le Lecteur est prié de recourir. Quoique les procédés de culture que j'ai indiqués soient le résultat d’un grand nom- bre d'années d'expérience , je crois devoir répéter ici ce que j'ai déjà dit en quelques en- droits de cet Ouvrage, que, soumis aux cli- inats , aux températures locales, aux diffc- rentes positions , et même, pour ainsi dire, à chaque espèce de Plantes , le Cultivateur doit les modifier par les mêmes raisons. Dans tous les arts on apprend à mesure que l’on pratique, et dans celui-ci plus encore que dans d’autres, parce qu'il est , à tous égards , xelauf. Loiu vij AVERTISSEMENT DE L'AUTEUR. donc de prétendre avoir donné des règles sûres etinvariables, je n’ai fait que faciliter les voies ; d’autres Îles rendront plus certaines pa: la réunion des connoissances dont ma solitude me prive. Je croirai cependant avoir rempli une partie de mon but si j'ai pu inspirer ou étendre le goût de ces occupations aimables et utiles qui ont fait le charme de la moitié de | Ma Vie. | Quelques personnes ayant paru souhaiter que je joignisse à cette édition le plan de mon jardin, qui n’est que celui d’un simple Culti- vateur , et qui, du côté de la composition et de l’agrément , ne peut entrer en comparaison avec tant d’autres formés en France par d’ha- biles architectes, j'ai cédé à leur desir , mais dans la seule vue de donner aux Amateurs une idée de toutes les constructions et des dif- férens accessoires nécessaires à un Jardin de Botanique et à un Etablissement de Culture proportionné à une fortune médiocre. On en connoîtra les diverses parties par le moyen des chiffres correspondans à l’explication. Ë EE —— — AE ; dl { | sal sl { à Là 212 21 al 2 al 2191212 el 811 3 a all lala al al al al glaigie 122 FRS EE Ste Ne È À i = : = } al | Sr ee à À l AS ÿ ne == 91 sl à À aial sl si aialalelalstalalal dat É il se | : Ê : à À sabre nrsa nat de a alu lbs) nd 55 5 £ \ À : RE ë $ 4 ps EE + À F \ 1 Het 4 è ; fi Chses RUE ÿ 4 j 41 gi) = “ PT) S i 4 | fl 4 a! a! = : Hd } el = À ! (Perl le! Él ù À $ ÿS 2 si Ë auf Ë Ÿ Fa BRIE aie È Ë ù CA A QE A 19e a RS 22 Ÿ | Mr at ten 4! 220 6 = é l À PFÉEPENRE DE MER #l cs Se EM ï l S ss = © ES Ù “ ss ES À Ÿ4 Ha! EE S A N En à £ Î 3332 2e : ‘ : | à 4 Sala 91 8) 91 91 01 ol 91 91 8 a f | de nn nl sas a dasaaseéan ae Es 5 5 Maaaaiatalaalealelalelaialelslel 91e Cure AE A A NE dm à A RPÉRÉÉRÉE 1 HT T III | 7 AA QT AU A A AMEN AT VAE il AAA SSI AE A MEN EIPX $ à PE Pa | A AA HUM MN 4 AA Al M AH AA RE Û AA A AA AH SA MA AA AI Sais RRÉÉEE EN RE EAN AN 44 à 5 'ETTArErRES TETE + TT Æ LÉ nn 0 he à 0 4 en 4 Se 0 6 el DISCOURS PRÉLIMINAIRE. M iront les bornes étroites de l’entendement humain, les hommes se sont efforcés dans'ious les temps de remonter aux premières causes, et de découvrir l’origine dé la nature ; mais leurs travaux n’ont pu enfanter que des sys- tèmes plus ou moins dénués de vraisemblance, fruits d’une imagination qui n’a point de linui- tes, et que le raisonnement souvent désavoue. Je ne peux en excepier celui de l’auteur des Époques de la Nature, dont la plume élégante et facile a inspiré le goût de l’histoire naturelle, mais dont les ouvrages perdront toujours de leur valeur , vis-à-vis des étrangers, par la tra- duction, qui leur enlèvera la magie et la beauté de leur style. Il n’est ni de mon sujet ni de mes forces d'entreprendre de discuter son idée sur la formation de la terre. | Tous les systèmes sur la création ne pouvant avoir pour bases que des hypothèses, tout leur mérite consiste dans la manière dont ils sont présentés. Établis sur des données imaginaires, loin de concourir à l'avantage du genre humain, ils en détournent souvent, et enlèvent même quelquefois cette satisfaction qui, fondée sur kb ï 2 DISCOURS l'espérance, ne contribue pas peu à faire sup- porter avec courage l’infortune, et à adoucir les amertumes de la vie. Dans l'obligation où nous sommes , par les limites de notre conception, de marcher d’'hy- pothèses en hypothèses dans la route inconnue des causes premières qu'il ne nous est pas per- mis de franchir, ne vaudroit-il pas mieux re- courir simplement à l'existence du génie créa- teur qui semble avoir voulu nous fixer conti- nuellement sur notre'foiblesse , en nous don- nant en même temps la faculté de pouvoir de- sirer laconnoissance de ce qui estau -delà de nos sens, quoiqu'il y ait impossibilité d’ÿ parvenir? Son idée détruit non-seulement tous les systè- mes, et,enarrêtant l’essor denotre imagination, peut lui faire prendre un objet plus utile; mais elle est par elle-même consolante et propor- tionnée à nos organes. Considérons donc la na- ture comme une puissance secondaire à qui il a remis le soin de développer son ouvrage, de donner le jour aux germes répandus dans son sein , de les faire croître, de les multiplier, de les détruire pour la nourriture des êtres exis- ians, et de les renouveler ainsi jusqu’à la fin des siècles dans leurs formes primitives. L'Étre suprême , en donnant à cet agent gé- nérateur des êtres un pouvoir absolu sur eux, PRÉLIMINAIRE. 3 Va en même temps restreint dans des bornes qu'il ne peut outrepasser. Les formes ont tou- jours été et seront toujours les mêmes ; la na- ture peut les modifier , mais non les changer. Les animaux et les végétaux ont varié et varient ious les jours dans leur taille, leur masse, leur couleur; mais ils conservent toujours le carac- tère essentiel de leur genre; et si, par des cas fortuits, par une surabondance ou un défaut de substance, il est arrivé des changemens évi- dens dans les formes, ces espèces de monstres ont peu vécu; et s'ils ont pu produire, le vrai caractère a reparu dans leur génération. Il pa- roît souvent dans les végétaux des hybrides provenus du mélange des poussières des éta- mines sur des espèces analogues : ces plantes semblent, la premiere année, tenir de deux et même de trois espèces ; cependant, au bout de quelque temps, la plupart prennent une forme déterminée et semblable à une des espèces qui les a produites. Mais ces variétés sont toujours xenfermées dans le genre, et l’on n’a pas encore observé que deux genres distincts se soient unis, et qu'il en ait résulté des êtres qui aient tenu de l’un des deux. L’on pourra objecter que cette union de genres a lieu par les greffes : je répon- drai que ces analogies prouvent une identité de genres, et que si l’usage et la vue de faciliter Le À DISCOURS étude de la Botanique ont déterminé à faire plusieurs genres des plantes qui pouvoient s’al- lier entre elles, je crois qu'il n’est pas moins certain qu'ils n'en devoient former qu’un seul. Ainsi le pommier, le poirier, le coignassier, le néflier , le sorbier , l’alisier pouvoient être ré- duits à un seul genre, comme le prunier avec labricotier, le péchen et l’amandier, et le ce- risier avec ses espèces. Le caractère essentiel est donc immuable ; et, quels que soient les efforts de l’art et les mélanges fortuits, rien ne peut forcer la nature à enfreindre la loi souveraine qu’elle a recue du Créateur. Il est probable que lors des premiers développemens des germes, lorsque la nature sortoit des mains de la Divinité, et que les élé- mens, ses moyens, étoient dans toute leur éner- gie, 1l a pu exister des colosses qui se sont per- dus dans la suite, faute de substances conve- nables à leur conservation et à leur multiplica- tion, dans les temps où la terre n’avoit plus-as- sez de forces pour les leur fournir. Peut-être arrivera-t-il qu’il s’en perdra encore de ceux quise trouvent à présent sur la terre. Les grands animaux, comme l'éléphant, lhippopotame, le rhinocéros sont déjà relégués dans une petite partie de ce globe ; et la chasse qu’on leur fait, jointe à l'énorme quantité d’alimens que leur PRÉLIMINAIRE. 5 masse exige, pourra être une des causes de leur perte totale. Il est vraisemblable aussi que la surface de la terre étoit, dans ses commence- mens, beaucoup plusraboteuse etinégale qu’elle ne l’est aujourd’hui, et que les montagnes dimi- nuant tous les jours de hauteur, et les vallées se remplissant de leurs débris, il pourra se faire que, dans quelques milliers d’années, la partie la plus plane sera recouverte par les eaux. Notre globe étant une création , comme les productions qui le peuplent, doit avoir de même une carrière à parcourir; des causes inconnues le renouvelleront, et son existence renaîtra vrai- semblablement de la même manière que la nô- ire se conserve, par la décomposition des êtres qui nous ont précédés. La marche de la nature est simple comme la loi qui la régit. Ses moyens sont uniformes, constans et communs à toutesses productions. L'homme ne lui coûte pas plus que l’animal- cule, et le chêne que la mousse. Créature, comme tous ses développemens , elle est sou- mise à un Cours, comme elle y soumet tous ses êtres. Impartiale, tous sont égaux devant elle, et les époques de leur carrière sont pour tous la naissance, l’accroissement et la fin. In- différente à l'égard du nombre, son objet prin- cipal est la conservation de l'espèce; aussi a= 6 PRÉLIMINAIRE. t-elle donné tous ses soins à l’appareil des or- ganes sexuels ; elle les a environnés dans les plantes de parties qui les protégent, et a enri- chi leur lit nuptial de brillantes couleurs. Elle a donné aux êtres animés un sentiment de plai- sir dans l’union intime des deux sexes, et a voulu, pour assurer encore mieux leur propa- gation, que les sexes fussent séparés, et qu'un penchant irrésistible les entraînat un vers l’au- ire. Mais, en même temps qu’elle les a doués de la faculté des jouissances partagées, elle leur a refusé celle de produire lorsqu'ils ont pu s’u- nir avec des genres différens. Si cesactesavoient pu être féconds, l’ordre universel eût été inter- verti; la confusion et le désordre en auroient été les suites, et la nature elle-même eût été la victime de cette transgression de sa loi suprè- me. Mais elle ne le peut, et elle à même prévu à ces alliances moristrueuses, en privant les es- pèces différentes de l'attrait qu’elle a mis dans l'union de leurs semblables. L'homme est Le seul de tous les êtres qui ait la faculté de contenter ses desirs dans tous les temps par la même prérogative donnée à sa compagne ; c’est une suite de son:essence par- ticulière. Doué des qualités qui décident sa su- périorité, il ne pouvoit être arrêté dans une seule de ses fagultés, et être aïnsi assimilé aux PRÉLIMINAIRE. 7 autres animaux dont les puissances sont pure- ment machinales. Si cela avoit pu être, le genre des hommes eût été manqué. Cet attribut est donc aussi essentiel à l’homme que celui de l’in- vention; mais 1} n’a pu le posséder qu'à cause de sa raison ; autrement il ne feroit que trou- bler l’ordre, comme leferoient les animaux s'ils n’en étoient pas privés. C'est l’économie dans nos plaisirs qui fait et continue nos jouissances, comme c’est leur excès qui nous les enlève. La femme, dans la jouissance, ne perd pas de vue le vœu de la nature ; les hommes ne s’en écartent malheureusement que trop sou- vent. Le mariage les ramène, et, avec toute l’u- niformité qu'on lui suppose, 1l ne contribue pas peu à conserver les mœurs, que le célibat dé- truit, et à rendre l’homme au plaisir simple préparé par la tendresse et reconnu par l’ami- tié. Les femmes semblent vouloir plus inspirer la volupté qu’elles ne la sentent; elle paroît être plus vive dans leur cœur. L'homme précède et accompagne la jouissance de tout ce qui peut flatter ses sens. La femme, mieux aimante et plus tendre, l’orne et la décore de tout le sen- tüment qui remplit son ame. L'un, dans ces ms- tans de délices , semble oublier son cœur pour se livrer entiérement au plaisir; l’autre vou- droit faire passer le sien dans celui de l’objet 1 DISCOURS qu'elle aime. Le premier, après la jouissance: semble avoir perdu une partie de son être; ses feux sont amortis, ses desirs presque éteints; J'indifférence même a succédé à ses transports: cemoment est la pierre detouchede son amour. La femme, au contraire, plus anmable, plus caressanie encore, paroït avoir reçu une nou- velie existence ; ses yeux et sa bouche respirent: le plaisir; ses baisers sont ceux d’une sensibi- lité délicieuse et reconnoissante ; sa tendresse et le pur sentiment qui ont dicté son choix, loin d’être affoiblis, ont pris plus de vivacité d'expression , de constance : c’est peut-être en- fin l'instant où elle ame mieux et davantage. C’est principalement dans les végétaux que la nature a répandu avec profusion les moyens de fécondité et demultiplication. Presque tou- tes leurs parties, comme on le verra à l’article qui les concerne, sont douées des organes né- cessaires à la reproduction de leurssemblables. Dans les animaux, ces facultés paroissent être! en raison de leur petitesse : les grands n’ont. qu'une voie de propagation, et ce n’est qu’au bout d’un temps assez proportionné àleur masse que leurs femelles enfantent. Les petits, au con- traire, en ont de différentes , et dans un jour is peuvent engendrer une centaine de leurs pa- reils, Les pucerons paroissent être, parmi les, PRÉLIMINAIRE. 9 animaux que nous pouvons apercevoir, les plus féconds. Ils sont hermaphrodites; c’est-à-dire qu'ils ont les deux sexes, mais sans pouvoir sé féconder eux-mêmes ; ” transmettent et re- coivent la fécondation par l'accouplement de leurs congénères. Les animalcules microscopi- ques. ont une manière encore plus Cp de se multiplier : Je ne puis me refuser à rapporter celle que j'ai observée. Ceux dont j'ai suivi les manœu- vres étoient tels, qu’il leur auroit fallu environ quatre-vingts fois leur grosseur pour devenirsen- sibles à la vue simple. Ils nageoïent par centai- nes dans une goutte d’eau de fumier, et avoient un mouvement continuel. Ceux que la néces- sité obligeoit de produire devenoient beaucoup moins actifs ; ils avoient une forme sphérique; peu à peu ils en prirent une oblongue. Alors il sefitunsinusdes deux côtés de la partiemoyenne de leur longueur ; ce sinus devint bientôt plus profond , les deux parties de l’animal ne tin- rent plus que par un filet, et leur séparation: entière termina l'opération. Cette manœuvre: s’exécuta en dix minutes; et environ dix minu- tes après, chacune de ces parties séparées , qui étoient autant d’animalcules, recommencça la même multiplication. On voit, par ce seul exemple, que plus les animaux sont petits, plus. 10 DISCOURS leurs générations sont nombreuses et successi- ves, et que la divisibilité de la matière animée ou vivante est à l'infini. Il est vraisemblable de croire que si nos instrumens, encoreimparfaits, nous ont fait voir des êtres deux cents fois plus petits que le ciron , il doit en exister encore au dessous. Qui sait même si les anrmalcules, qui sont la plupart d’une formesphérique ou obron- de ,ne contribueroient pas à existence et à l’ac- croissement des autres êtres, et si, pouvant s’in- sinuer dans les tuyaux les plus minces, ils ne circuleroient pas dans les animaux et les végé- taux de la même manière que les molécules rouges du sang, que leur forme rend propres à passer dans = vaisseaux capillaires qui i déchar= gent le sang des artères dans les veines ? | Quand on compare l’animalcule à la baleine et le byssus au sapin, la distance nous paroït immense ; cependant cet espace est graduelle- mentrempli, et la nature a autant de soins pour. Vinfiniment petit que pour le plus grand: Les animaux , les végétaux et les minéraux semblent ne former qu’une seule et même chaîne , à qu» elle donneune impulsion égale, et lessoumettous à une même loi; leurs différences génériques et spécifiques ne dérivent que de leur organisa“ tion particulière , qui déterminé leurs formés; leurs caractères, et la durée de leur existence PRÉLIMINAIRE. IT L'homme, pour se reconnoître dans la foule immense des créations, a divisé la chaîne qui les lie de la manière la plus conforme aux limi- tes de ses sens ; mais il apercevra probablement un jour les passages qui unissent les trois parties qu'il a formées. Quel vaste champ à parcourir pour l'amant de la nature, s’il veut en observer ious les êtres ! Mais sa vie est trop courte pour les connoître tous; et, pour l’utilité de ses sem- blables, comme pour sa satisfaction person- nelle, il doit se borner à une des sections de la chaîne générale; et quelque longue que soit sa carrière, elle ne lui permettra pas encore de dé- couvrir tous les organes essentiels qui en carac- térisent et en différencient les espèces. Les trois grandes divisions de l’histoire natu- relle ont été faites dans l’ordre de l’organisation et non dans celui de l'utilité. En suivant ce der- nier, il faudroit intervertir l’autre, et dire: le règne minéral, le végétal et l'animal. En effet, laterre, c’est-à-dire l’Azmus, étant une des par- ties qui composent le premier, est, de toutes les matières , la principale et l’essentielle. Si la surface du globe étoit un roc, il n’y auroiït ni végétaux ni animaux. Les végétaux paroissent être indépendans des animaux , à moins qu’on n’admette mon hypothèse sur les animalcules; mais les animaux ne peuvent exister sans les vé- 19 DISCOURS gétaux (*). Quoique les bêtes féroces et carnias- sières et les oiseaux de proie ne se nourrissent guère de plantes, éï ne s’alimentent que par la destruction des animaux, leurs victimes n’ont dù leur existence qu'aux végétaux. L'ordre dela nature paroît être du petit au grand : celui que nous adoptons ést le contraire. C’est là qu’elle travaille à ses développemens, et c’est des ma- tières les plus déliées qu’elle forme ses substan- ces actives, Elle les insinue dans les germes dis- posés pour les recevoir, ouvre par leur succes- sion leurs canaux, et leur donne enfin l’accrois- sement qu'ils doivent prendre. Dans toute es- pèce d'étude, on commence par partir d’un point élémentaire, etavant de considérer l'effet on doit chercher à en découvrir la cause : ce west donc pas une production faite qu'il faut d’abord examiner, mais la manière dont elle s'est opérée. Cependant on ne suit pas toujours (*} On pourroit peut-être en excepter les poissons | dont ily a beaucoup d’espèces qui paroïssent ne se nourrir que de ceux qu'ils peuvent saisir, et principalement des petits; mais il y en a aussi à qui les végétaux sontnécessaires, soit pour leur aliment, sit pour leur multiplication. Nous ignorons d’ailleurs ce qui se passe au fond des eaux ; il est probable que les plantes marines du fond de la mer, sont convenables àleurs habitans. Les rochers. sont couverts de fucus, et les coquillages qui y sont attachés sont une espèce de végétation de ces bancs. PRÉLIMINAIRE. 13 tette marche, et il en résulte que nos connois- sances sont la plupart superficielles, parcequ'on n’a pas tâché de s’instruire auparavant de leurs élémens. | ‘Quoique le terme que la nature a mis à nos. jours ne nous permette pas de l’embrasser toute entière, nous ne pouvons guère nous borner à une seule de ses parties, sans avoir en même temps quelques connoissances des autres. Tout est si bien lié dans sa chaîne, tous les êtres ani- més sont si dépendans de ceux qui végètent ; qu'il est impossible au Naturaliéte de ne pas s'arrêter dans le cours de son étude sur des ob- jets qui composent un autre règne que celui qui l’occupe. Ainsi le Botaniste ne négligera point l’excroissance des feuilles du chêne, ni le bédéguar du rosier, sans chercher à décou- vrir et caractériser les insectes qui les ont pro- duits : c’est d’ailleurs un moyen de se ressou- venir de beaucoup plus d'objets. Lorsque l’on voit un lys, une asperge, on se rappelle deux espèces de criocères, un choux donne l'idée de son papillon, un troëne de son sphinx, etc... Ceux qui travaillent sur les animaux auront le même avantage. Il n’est guère de plantes qui n’aient leurs parasites, comme il est peu d'animaux qui ne préfèrent des végé- taux à d’autres. | 14 DISCOURS Toutes les parties de l’histoire naturelle sont sans doute infiniment intéressantes par l’im- mensité des objets qu’elles renferment; mais il n’en est aucune qui, par son attrait et son utilité, mérite plus notre étude et nos soins que le règne végétal : plus nombreux en espèces que les deux autres règnes ensemble, il couvre de productions presque toute a surface de la terre; il la décore par la variété, les couleurs et l'élégance de ses formes, et fournit à ses ha- bitans une nourriture saine et abondante. Sour- ce féconde des vrais richesses, aliment de notre existence, et matière primitive de nos arts , il satisfait chaque année nos yeux, notre odorat, notre goût; et ses produits multipliés et per- fectionnés par des mains industrieuses (*) nous procurent l’aisance et les douceurs de la vie. Les végétaux sont donc, de toutes les pro- ductions de la terre, celles qui ont les rapports les plus suivis et les plus prochains avec nous; et quoique leur organisation nous paroisse dif- férente, et qu’elle leur soit particulière, cepen- (*) L'homme doit en partie sa force et sa puissance sur tous les animaux à la structure de ses mains. Avec tout son gé- nie , si ces parties étoient différentes, moins propres à recon- noître les formes et à les distinguer, inhabiles à saisir, et privées d'adresse et surtout du sentiment du toucher dont elles sont le siége 1 seroit le plus malheureux de tous les êtres. . Lx PRELIMINAIRE. 19 dant, en analysant leurs organes et comparant leurs fonctions à ceux des animaux, on recon- noît qu'il existe entre ces deux règnes une as- similation réelle, et qu’ils sont tous deux sou- mis à la même loi. Trois parties principales de la Botanique. La Botanique est la science qui traite de tous les végétaux ; elle a trois parties principales, qui sont : 1° la connoissance de l’organisation des plantes, le caractère essentiel de chacune, qui constitue les genres et la différence dans la forme de leurs autres parties, qui établit les espèces et les réunit dans un même genre; les rapports des genres entre eux, qui forment les familles, et la connoissance des noms qu'on eur a donnés, qu’on appelle nomenclature ; 2°, leur culture; 3°. la connoissance de leurs propriétés. Si cette dernière n’a pas un rapport aussi direct que les autres à la Botanique, et qu’elle soit aussi du ressort de la médecime, il n'est pas moins vrai que le Boianiste qui ob- serve tous les organes des végétaux, doit aussi prendre une idée de la qualité des substances. qui les composent. 16 DISCOURS Étude des Plantes. Pour se reconnoître dans la quantité des vé- gétaux qui nous entourent, il a bien fallu les diviser en classes, ordres, sections, etc., et former ainsi une méthode qui pt faciliter leur étude. | Mais les Bota nistes n’ont jamais été d’accord entre eux sur la partie de la plante qu'il falloit prendre pour base. Les premiers ont établi la leur sur les propriétés; elle étoit nécessairement défectueuse parce qu'elle ne portoit sur aucun caractère essentiel; ceux qui leur ont succédé ont pris , l’un la forme de la corolle, l'autre le fruit, celui-là la considération de plusieurs par- ties des plantes, celui-ci les étamines ; le der- nier enfin, qui est celui dont j'ai adopté la mé- thode dans cet ouvrage, après avoir considéré l'embryon et ses lobes, s'attache à la situation respective des étamines et du pistil, à leur in- sertion , et établit des familles d’après ces rap- poris. Cette multitude de systèmes que chaque Bo- taniste enfantoit à son gré, loin d’avancer les progrès de cette science et d’en inspirer le goût, devoit au contraire en détourner, par l’incer- ütude où l’on étoit de suivre la meilleure, et de se faire entendre de ceux qui en ayoient PRÉLIMINAIRE. 19 adopté une autre; car non-seulement les mé- thodes avoient de grandes différences entre elles, mais les rapports naturels n’étoient plus suivis, et les noms même anciennement en usage avoient fait place à de nouveaux. Il seroit donc à kdtés pour l'avantage de cetie belle science et pour la propagation de son étude, qu'on voulüût se tenir exclusivement à une seule méthode et à sa nomenclature. Je sens bien que le sentiment de paternité s’y op- pose, et que chaque auteur a un tendre atta- chement pour son enfant; mais quand il vou- dra considérer que Vatilité et le goût général de la Botanique en dépendent, il fera certai- nement le sacrifice de son affection particu- lière pour la porter toute entière vers le bien général. Les Botanistes méritent sans ei toute notre reconnoissance , lorsqu'on réfléchit à leurs tra- vaux pénibles pournous faire connoître de nou- velles plantes, et en déterminer les caractères; mais 1ls se sont presque tous uniquement atta- chés à la nomenclature, aux descri Iptions et à la distribution des genres ou des espèces dans leur méthode adoptée. Ils semblent n’avoir eu la plupart d'autre vue que de nommer, décrire et de classer, et de se renfermer absolument dans la première parlie de cette science, I, 2 \ ane DISCOURS Cependant où seroit-il ce but utile de la Bo- tanique , si on lui enlevoit ses deux dernières par ties ? et n'est-ce pas cet objet principal qu on devroit avoir toujours considéré dans l’étudede /ioutescience quelconque ? Le Botaniste n’adonc vraiment rempli la tâche qu'il s’est imposée, que lorsqu'il a tâché de réunir, autant qu'il lui a été possible et que les circonstances le lui ont permis, les deux dernières divisions de cette science à la première. | Culture des Plantes. La vie de l’homme ne suffit pas sans doute pour traiter de la Botanique considérée dans son ensemble; mais du moins ne falloit-il pas en disjoindre les parties qui la composent. Pour quelle raison, dans l'Encyclopédie par ordre de matières , a-t-on séparé la botanique des- criptive de D culture des plantes ? et qui plus est, pourquoi a-t-on fait encore une partie dis- tincte de la culture des arbres et arbrisseaux de pleine terre ; ce qui amène nécessairement beaucoup de répétitions ? N’étoit-il pas plus naturel et bien plus commode de trouver dans l'article d’une plante son caractère, sa descrip- tion, sa culture et ses usages, au lieu de les aller chercher dans d’autres volumes ? Cette marche étoit facile, et auroit contribué à la 19 PRÉLIMINAIRE. | perfection de ce grand ouvrage, en liant en-- semble des dictionnaires qui, par leur sujet, ne pouvoient être séparés. L’arithmétique, las tronomie , la géométrie sont renfermées dans la partie des mathématiques, et l’on a eu raison de les joindre : il falloit donc faire de méme dans la Botanique. Un Botaniste peut réunir la connoissance sd | lapremièrepartie avec cellede la seconde. Tous ceux qui dirigent en chef les jardins publics sont botanistes-cultivateurs, et nous avons la preuve qu'ils remplissent avec succès les deux fonctions. Mais je suppose que ceux qui s’oc- cupent de la nomenclature descriptive soient dans une position qui ne leur permette pas les Soins assidus de la culture et son établissement, ne peuvent-ils pas alors s’adjoindre des colla- borateurs qui concourront avec joie au per- fectionnement de cette science intéressante? Propriétés des Végétaux. Les propriétés des plantes demandent, il est vrai, plus de travaux et de recherches pour les bien connoître, et cette connoissance est liée avec celle de la chimie. Mais si le Botaniste a le desir de donner à ses ouvrages toute leur uti- lité , il ne négligera pas de s’aider des pharma- ciens-chimistes pour analyser les plantes dont ( 260 DISCOURS les propriétés ne sont pas encore évidemment reconnues ou quiseroient douteuses , ne seroit- ce que pour débarrasser les pharmacopées de cette foule d'herbes que l’habitude seule a pour ainsi dire consacrées.et qui n’ont aucune vertu. Cette analyse, ou.les essais, ne pouvant avoir lieu dans tous les temps de la végétation de la plante, et sur toutes ses parties indifférem- ment , il est nécessaire que celui qui sellivre à cette étude soit cultivateur lui-même , ou se consulte avec ce dernier. Des végétaux ont plus de vertu étant secs que verts ; d’autres les ont dans le sens contraire; les uns les posse- dent éminemment dans leurs fleurs , les autres dans leurs feuilles ; ceux-là dans leurs fruits, ceux-ci dans leurs racines. {l est donc indis- pensable de soumettre presque toutes les par- ties d’une plante , dont les propriétés ne sont pas évidentes , à l'analyse, pour pouvoir indi- quer, avec certitude, celles dans lesquelles ré- side leur vertu ; l’état de la plante dans lequel on doit s’en servir, et donner ainsi des pré- ceptes sürs et fondés sur l'expérience. Quant a leur application, elle est du ressort de la médecine et des arts. Un Botaniste ne peut être en même temps médecin , et un médecin est rarement bon botaniste. Cependant celui-ci he peut se dispenser d’avoir quelque connois- PRÉLIMINAIRE. 3E sance de la médecine. Ces deux aris ont en- semble des rapports immédiäts; et un mé- decin qui n’entendroit rien à la Botanique courroit le risque de tomber souvent dans des erreurs préjudiciables, et d'autant plus: fré- quenies , qu'il ne pourroit reconnoître et rec- tifier celles des pharmaciens (*. Depuis que la chimie, à peine connue des anciens , a fait de nos jours des progrès si ra- pides et des découvertes si utiles , la médecine a pris une partie de ses remèdes dans cet art- A-t-elle bien fait ? c’est encore, je crois, une question. Ses médicamens sont plus com- modes , et ont un effet sûr et prompt ; mais sont-ils adaptés à nos principes élémentaires ? Il me semble que les substances végétales ont plus d’analogie avec les nôtres que celles tirées des minéraux : tout ce qui vit et végète étant nourri des premières , les remèdes que les vé- gétaux nous fournissent doivent avoir plus d'homogénéité avec nos humeurs , que ceux (*) La plupart des plantes employées dans la médecine et dans. les arts ne sont ordinairement indiquées , même dans les meil- leurs ouvrages, que sous des noms triviaux et souvent bar- bares. On a cru s'occuper d’un travail utile en recherchant les noms de genres et d'espèces adoptés par Linnée et d’autres savans naturalistes. On les à ajoutés aux noms vulgaires de plantes d'usage dans la médecine et les arts, dont la liste est à la suite des notions préliminaires, 29 : DISCOURS que le creuset de Ja chimie compose. S1 les derniers ont plus d'activité, les premiers ont généralement des effets plus salutaires, et si, par une err eur ou un excès, tous deux ont occa- sionné un désordre dans nos organes , ilest plus facile de calmer celui qu'a causé le végétal, que celui que le minéral a produit. Mais la plu- part des médicamens sont encore tirés des plan- tes, et leurs différentes propriétés les rendent susceptibles d’être adaptées avéc avantage à ious les maux qui affligent le genre humain. Les végétaux même qui n’en ont presque au- cune sont, dans les mains d’un médecin ha- bile et complaisant, une ressource souvent fructueuse ; il les emploie avec succès dans les maladies où l'imagination a beaucoup de part; il tranquillise le malade en lui donnant des po- tions indifférentes , mais que celui-ci prend pour des remèdes véritables ; il opère ainsi une cure réelle dont il rit en secret. Ce que j'ai dit précédemment sur les trois parties de la Botanique , que je voudrois voir liées toujours ensemble, n’a de rapport qu'aux grands ouvrages sur cette science. Les ama- teurs peuvent sans doute s'attacher particulière- ment à une de ses divisions ; mais s'ils veulent en tirer plus de satisfaction et rendre leurs oc- Cupations plus utiles, ils prendront quelques PRÉLIMINAIRE. 23 connoissances des deux autres qui leur facilite- ront l’étude de celle qu'ils auront préférées, sur-tout s'ils se sont fixés à la partie culturale. Agrémens de la Botanique. Ceite science est d’ailleurs si aimable et si attrayante , que ceux qui $ y adonnent n’ont besoin d’être excités par aucun motif pour en sentir l’agrément et l'avantage. Chaque pas qu'ils font dans le cours de son étude, leur offre un intérêt toujours nouveau qui augmente en raison de leurs progrès. Mais, comme je Pai fait voir plus haut, leur METRE deviendra d'autant plus facile, qu'ils auront commencé par la connoissance intime de l’organisation des plantes, et de leurs premiers développemens, et non par celle des végétaux qui ont reçu tout leur accroissement. J’invite mes concitoyens à se livrer à une occupation aussi satisfaisante : un amateur de la Botanique ne trouve ni vide ni ennui dans ses jours; il est perpétuellement environné des ob- jets qu'il aïme ; aussitôt qu'il les voit, il se re- trace leurs sn ; il jouit de leurs formes en les observant; et, en les suivant dans le cours de leur vie, il multiplie chaque fois ses plaisirs. La solitude qui, généralement déplaît, 2h DISCOURS devient agréable pour lui. Soit qual par- coure les prairies et les champs, soit qu'il pe dans les sombres retraites des bois, il n’est jamais seul avec lui-même , et tous les végétaux qui l’entourent sont autant de jouis- sances pour lui. Loin de fuir les lieux agrestes, et ces belles horreurs qui , dans les hautes mon- tagnes, présentent une image de la nature nou- vellement sortie du chaos, et que le temps semble avoir respectées, c’est principalement dans ces sites qu'ilgoute à longs traitsles beautés mâles de la végétation. C’est là que, respirant un air plus pur et parfumé par les fleurs, ses sens preunent une nouvelle énergie, et qu'un sen- timent indicible de vénération et de recon- noissance pénètre son ame et l'élève jusqu'à son Créateur. Au milieu de tant d'intérêtsdivers, comment se refuser à les connoître et à les sentir ? Après les premiers élémens des connoissances humai- nes, l’étude de la nature qui nous procure nos alimens, nos remèdes et nos plaisirs , ne doit-elle pas être Le principal objet de notre instruction ? Quelque versé que Von soit dans les autres sciences, peut-on ignorer les plantes que nous, foulons sous nos pas, celles qui produisent Sur nos sens tant d’impressions délicieuses ? Le chef-d'œuvre de nos arts ne peut être com- PRÉLIMINAIRE. 25 paré à l’organisation du plus petit être, etjamais nos tableaux et nos scènes n’égaleront l'éclat de la nature lorsque les plantes étalent leurs. couleurs aux rayons d’un beau jour. Mais, in- dépendamment de l'attrait de cette étude, elle entretient notre santé par un exercice salu- taire; elle inilue sur nos mœurs en les conser- vant, en les rendant douces, simples et pures; elle fait germer dans nos cœurs les semences des vertus, nous conduit à leur pratique, et nous procure enfin cette satisfaction de nous- mêmes , sans laquelle il n’est point de 6oz- Leur. | Je m'étois en quelque sorte engagé, dans les Mémoires sur l Agriculture du Boulonnois, de leur donner une suite qui devoit avoir pour objet la connaissance des plantes indigènes de ce pays, et la culiure de quelques étrangères les plus généralement connues dans les jardins et les orangeries. J’avois terminé cet ouvrage peu de temps après l’impression de ces Afé- moires, et l Académie des sciences avoit bien voulu lui accorder son approbation ; maïs, moins indulgent qu’elle, j'ai senti qu’en lui don- nant plus d'extension , je ne remplissois pas moins le but que je m'étois proposé, et que je pouvois ainsi le rendre plus utile. | Quoiqu'incertain sur la méthode que j'a- 56 DISCOURS dopterois et n’en voyant aucune qui fût con- forme à mes idées , je ne travaillai pas moins, en observant avec plus de soin mes cultures et en faisant quelques essais , à amasser des ma- tériaux qui pussent me servir par la suite, lorsque Jussieu donna au public son Gezera plantarum disposé suivant l’ordre naturel. Je ne tardai pas à saisir cette méthode et à la suivre , parce que jy trouvai l’ordre qu'il ya établi analogue à celui dans lequel j’au- rois desiré depuis long-temps que les plantes fussent rangées. Les suites de la révolution et ses calamités ù qui éloignèrent dans ces temps désastreux les muses de la France, et qui imposèrent aux sciences un silence absolu, me forcèrent aussi de suspendre mon travail; maisje le repris avec une nouvelle activité dès qu’un jour moins orageux parut luire sur ma patrie. Avantages de la méthode de Jussieu. J'ai préféré la méthode de Jussieu, parce qu’elle repose sur des bases certaines , et que son auteur les a prises dans le principe des plantes , et sur les insertions respectives des parties sexuelles qui ne peuvent varier. Îl'n'a point eu égard dans ses divisions primaires au nombre, qui est nécessairement incertain et qui n’influe aucunement sur la fructification: Le hasard ou un défaut de développement peut diminuer le nombre, et induire en erreur lé- lève qui se fie sur un système dont il est la base principale ; et nous remarquons tous les jours que des fleurs qui ont peu de partiés sexuelles , et même qui n’en ont qu'une de chaque sexe , produisent plus de semences que d’autres qui en sont abondamment pour- vues. | Mais ce qui m'a plu davantage dans cette méthode, et ce qui contribuera vraisembla- blement à son succès, c’est d’être divisée par ; 2 familles ou ordres qui tirent leur nom d’une plante connue qu'ils renferment, et qui, par leurs liaisons et leurs affinités avec les préce- P dens et les suivans , forment ensemble la chaîne générale. Ces familles, composées de plan- tes qui ont entre elles des rapporis essentiels, et qui doivent être conséquemment rappro- chées, ne peuvent que faciliter à l’élève la connoissance de la Botanique. En voyant la plante qui donne son nom à sa famille, il aura dans l'instant l'idée des autres végétaux qui ont des rapporis évidens avec elle, et sera sûr de les rencontrer dans l’ordre. Il n'ira plus chercher autre part une 4ozque, que dans la PRÉLIMINAIRE. | DA gr EE 28 DISCOURS famille des graminées, et trouvera l’arroche près de la poirée et de l'azserine, ses con- sœurs. La On objectera peut-être que dans des familles toutes les plantes n’ont pas des affinités aussi frappantes , et qu'il s’y rencontre quelques in- irus. Et où n’y a-t-il pas des intrus ? N’en voyons-nous pas tous les jours dans nos so- ciétés ? Mais quand ceux-ci, par leur manière d’être et de penser, reconnoissent qu'ils sont déplacés dans une de nos réunions, ils ne. tar- dent pas à la quitter pour se joindre à une au- tre qui leur convient mieux. Il en sera de même de ces plantes jusqu’à présent, pour ainsi dire, amphibies, qu'on a de la peine à bien placer ; lorsqu'on aura pris une plus parfaite connoissance de la partie de leurs ca- ractères qui peut fournir des rapports plus marqués avec d’autres, et que de nouvelles dé- couvertes auront pu nous donner l’idée de leurs congénères , alors on les remettra où elles doi- vent être, ou l’on en formera un nouvel ordre qui se liera par leurs affinités reconnues à la famille de laquelle elles auront été exclues. Au moral comme au physique, ces individus sont toujours assez difficiles, et la mobilité de leur caractère fait qu'on ne sait jamais quel parti prendre avec eux. Mais Jussieu en prend un PRÉLIMINAIRE. 29 sage : il doute et présenteses incertitudes. C’est une belle qualité que de savoir douter, et de préférer cet état à un despotisme absolu qui entraîne souvent dans tant d'erreurs. J'ai donc adopté cette méthode parce qu’elle m'a paru à tous égards avantageuse, fondée sur la nature, et que , sous tous les rapports , elle mérite d’être généralement connue et suivie. J'avoue que mon travail m’auroit été beau- coup plus facile si Jussieu avoit fait suivre son -Gerera d'un Species plantarum. J'ai été plusieurs fois embarrassé pour pla- . cer des espèces dans un genre plutôt que dans unauire : jai tâché cependant , autant qu'il m'a été possible, de suivre ses intentions ; mais je crains de ne les avoir pas exactement rem- plies. PLAN DE L’OUVRAGE. Cet ouvrage renferme 13 à 1400 genres et environ 6600 espèces de plantes, non compris les variétés distinctes. Dans ce nombre se trouve la plus grande partie des plantes indigènes en France et des étrangères cultivées actuellement dans les jardins. J’au- rois desiré pouvoir insérer dans le nombre de ces dernières absolument toutes celles que l’on peut rencontrer dans les jardins des États voi- 30 DISCOURS sins, chez les amateurs et dans la belle cul- ture de la Malmaison ; mais mon éloignement, ‘ma fortune , qui ne me permet pas de grands sacrifices , m'ont en partie privé de cette en- tière satisfaction. J’ai cependant fait tout ce qu'il w’a été possible pour parvenir à les con- noître , et je crois que la quantité des espèces dont je n’ai pu faire mention n’est pas très- . considérable. Mais, conformément à mes in- tentions et au but principal de cet ouvrage, il falloit que je les cultivasse moi - même pour que je pusse donner quelques notions sur leur culture , sur les moyens de les multiplier avec succès, et sur leur agrément ou leur utilité. On trouvera, dans cette nouvelle édition, toutes Les plantes du catalogue du jardin de Kew en Angleterre, connu sous le nom de Hortus Kewensis, par Aiton; presque toutes celles du Dictionnaire des Jardiniers de Mil- ler ; une grande partie des espèces décrites par Lamarck, qui se rencontrent dans les collec- tions ; toutes celles cultivées au Muséum d’His- toire Naturelle de Paris, d’après le catalogue de Desfontaines ; les plantes de la Malmaison, ainsi que celles du jardin de Gels, et du Choix des Plantes décrites par Ventenat ; les Liliacées de Redouté , 40° livraison ; les Plantes grasses . de Decandolle ; une grande partie de celles PRÉLIMINAIRE. 37 de Jacquin, Hortus Schænbruensis, culti- vées dans le jardin de l’empereur d'Autriche; presque toutes les espèces, décrites et gravées en couleur, d’Andrews, Botanical reposi- zory ; toutes les bruyères de ce même auteur, décrites et gravées de même en couleur dans son iraité particulier des bruyères; presque toutes les plantes cultivées actuellement en An- gleterre; celles dont J'ai pu me procurer la connoissance dans les jardins de plusieurs ama- teurs, et dans ceux des jardiniers commer- cans; enfin toutes les plantes queje cultive moi- même sont précédées d’un astérique. C’est particulièrement à ces dernières queles cultures se rapportent plus immédiatement, parce queJ'ai étudié avec attention celle qui leur convient davantage ; et, par les essais que j'ai faits sur elles , j'ai reconnu les terres qui sont le plus favorables à leur végétation, l’expo- sition qui leur est nécessaire , le degré de tem- pérature qu'il leur faut, et les moyens de les multiplier avec plus de succès. J'ai traduit le plus exactement que je l'ai pu les caractères génériques de Jussieu. Les bornes que j'ai cru devoir mettre à mon tra- vail, ne m'ont pas permis de donner autant détendue aux descriptions des espèces que je Vaurois desiré. Je me suis seulement attaché 32 DISCOURS aux parties qui peuvent le plus servir à les dis< tinguer les unes des autres, à leur port, leur tige , leurs feuilles et leurs fete ; et plusieurs de ces descriptions succinctes ont été faites où confrontées sur les individus vivans que je cultive; cependant ÿ ai pensé qu'il pouvoit être utile d'entrer, à l'égard des plantes nouvélles, dans des détails plus circonstanciéset plus scien- tiques, pour que l’on püt les reconnoître plus facilement. J’y ai ajouté le temps de leur flo- raison , les signes de leur durée ‘et leur lieu originaire. Le mot rdigène , lorsqu'il est seul, y a toujours une signification circonscrite; ‘elle a lieu à l'égard des plantes qui se trouvent hs l’espace compris entre Amiens et Calais. Conformément à mon idée sür la liaison des trois parties de la Botanique , la culture des es- pèces se trouve à la fin de chaque genre. Cette partie est le fruit de plus de trente années d’ob- servation et d'essais. Je ne me suis fié, pour cet _ objet, qu'à l'expérience que j’ai pu acquérir. Ins: truit par les erreurs souvent dispendieuses dans lesquelles certains ouvrages m'ont fait tomber dans mes commencemens de culture, j'ai de- siré d’en préserver ceux qui voudroient se li- vrer à ces occupations intéressantes. C’est la partie que Joffre au public avec le plus de confiance. Pour éviter les répétitions inutles PRÉLIMINAIRE. | 33 qui forment des volumes sans instruire davan- tage , après avoir indiqué si les plantes sont de pleine terre, dé serre tempérée ou de serre chaude , et y avoir ajouté les soins particuliers que chaque espèce exige et les moyens de les multiplier, j'ai renvoyé au commencement de Vouvrage pour les connoissances générales sur la culture des plantes , sur leur multiplication et sur la température qu'ellés demandent. Si j'avois adopté la forme de dictionnaire, j'aurois été obligé d'entrer , à chaque article, dans tous les détails de culture que chaque es- pèce de plante auroit pu exiger ; et, comme on le voit dans Miller, qui a choisi l’ordre al- phabétique, j'aurois rempli des pages de ré- pétitions qui deviennent à la fin fastidieuses. Il m’a paru bien plus avantageux de suivre une méthode : non - seulement on y trouve les mêmes notions de culture, et tout ce qui peut être relatif au genre ou à l'espèce, mais on prend en même temps une idée de la Botani- que , par l’obligation où l’on est de chercher les plantes dans la classe et l’ordre où elles sont placées. Les propriétés et les usagés des plantes sont immédiatement après les indications de leur culture, J’ai fait en sorte de ne faire connoître que celles qui sont évidemment sie ps ; et un 34 DISCOURS leurs principaux usages; j’ai craint, en m'éten- dant davantage sur cette partie , de donner des notions incertaines , et de tomber dans cet amas de prétendues vertus qu'on a autrefois si gratui- tement accordées à plusieurs plantes. Jai pré- féré de présenter, au commencement de cet ouvrage, un tableau des plantes usuelles rangées par classes suivant l’ordre de leurs propriétés, que j'ai puisé dans les meilleurs auteurs mo- dernes. Il est suivi de quelques usages des plan- tes dans les arts. Pour rendre cet ouvrage utile aux amateurs d'histoire naturelle exclusivement attaches à Linneus , on trouvera, après la description des plantes, un exposé succinct du système de ce célèbre naturaliste, avec la table des genres de cet ouvrage rangés suivant ses classes et di- visions , et rapprochés des classes et ordres de Jussieu auxquels ils correspondent. M. Deu , ancien directeur des fermes à Amiens, ci-devant membre de l’académie de cette ville, et directeur de son jardin de bo- tanique , connu par ses 7'ableaux sur les ma- nufactures et arts, sur les cuirs et les pel- leteries , insérés dans l'Encyclopédie par ordre de matières, Partie Manufactures et Arts, a bien voulu prendre part à cet ouvrage, Il s’est en conséquence chargé, savoir : PRÉLIMINAIRE. ‘0 1°, De la traduction des caractéresdes classes et des ordres , en y joignant les notes qui font apercevoir les liaisons et les affinités qui exis- - tent entre eux. 2°. De l’exposé de la méthode adopiée, à la- quelle il a ajouté des exemples clairs et à por- tée des élèves , pour leur en faciliter l'étude, 3. D’un tableau analytique qui montre les caractères les plus saillans des, classes et _ ordres. 4°. De la définition des termes techniques particuliers à à la Botanique et à la méthode de Jussieu. 5°. De l’idée du système sexuel de Zirreus, avec les. plantes nommées dans cet ouvrage, rangées dans une colonne suivant l’ordre des classes et des ordres de ce célèbre naturaliste, et qui correspondent à une autre colonne des classes et des ordres de Jussieu. On remarquera dans ces différens sujets, et surtout dans l’exposé de cette méthode, que M. Deu a saisi parfaitement l’idée de Jussieu, et qu'il l’a rendue d’une manière claire et in- telhgible. C’est à sa complaisance active pour obliger ses amis , qui ne peut être comparée qu’à son zèle pour les progrès des sciences, que je dois ces articles intéressans. Je craindrois de bles- 36 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. ser sa modestie si je parlois des qualités de son esprit et de son cœur ; mais il me permettra de lui offrir ici les hommages les plus vrais de ma sensible reconnoissance. Tel est l'ouvrage que je présenteä mes conci- toyens. Je n’ai eu d'autre but que celui de leur faciliter l’étudede laBotanique, deleurindiquer les procédés les plus sûrs de la culture des plan- tes , et de les engager à s'occuper d’une science aussi aimable qui, pour les amateurs, devient une source intarissable de plaisirs. Ai-je rem- pli cet objet ? je n’ose m'en flatter ; mais, dans cette attente, j'éprouve du moins la satisfac- tion qui naît d’un travail utile. | LE BOTANISTE EULTIVATEUR ST CONNOISSANCES GÉNÉRALES DE CULTURE. Dis toute espèce de culture, en plain champ comme dans les jardins, il y a trois choses essen- üelles à considérer avant de rien entreprendre, qui sont le climat et la température du lieu qu’on habite, son sol, et sa situation basse ou élevée , sèche où humide , ouverte ou abritée. Heureux, sans doute, celui qui, sous un ciel favorable, protégé contre lés vents destructeurs, possède une terre douce, pro- fonde, substantielle, et voit serpenter dans sa pro- priété un ruisseau dont le cours limpide répand la vie et l'abondance. Mais la réunion de ces avantages est bien rare, et l’on remarque que ceux qui en sont partagés les négligent, tandis que d’autres, moins heureusement placés, emploient tous les moyens qui sont en leur pouvoir pour y suppléer, et le plus sou- vent ne réussissent pas. Chez les uns, la nature libé- rale est prête à couronner le OUT des travaux; elle ne demande que des germes pour les féconder, et sourit à l'instant à leurs vœux; chez les autres, 58 CONNOISSANCES GÉNÉRALES elle exige de la recherche, des soins et des frais, et ses productions sont encore inférieures à celles des premiers, à qui il n’a presque rien coûté pour les ob. tenir. C’est dans ces positions moins prospères que Vart de la culture doit déployer toutes ses ressources, et il leur est autant nécessaire qu'il l’est peu dans les sites fortunés. Cet art, ainsi que je l’ai dit dans les Mérnoires sur l'Agriculture du Boulonnoëis,ne peut donc avoir des principes absolument généraux. Ses moyens doivent toujours être relaüfs aux trois considérations essen- üelles, et celui qui voudroit n’y avoir aucun égard seroit certainement la dupe de ses avances. Aussi les notions de culture qui se trouvent à la fin de chaque genre de plante dans cet ouvrage, sont-elles calquées d'après la température, la situation et le sol du pays. que j'habite; elles peuvent cependant, en grande parüe, convenir à tout le nord de la France, depuis la latitude de Paris; mais si j’avois voulu leur donner plus d'extension, et les rendre communes aux con- trées méridionales, je crois que For manqué mon but principal, l'utilité, Cependant ; je"n'ai pas négligé de dire, quand l’occasion s’est présentée, que telle plante n’a pas besoin de serre dans le Midi, mais qu’elle ne peut s’en passer dans le Nord; que telle autre peut croître sans soins et à toutes les exposi- tons dans le sud de la France, ou dans les pays du mikeu, tandis qu’elle exige quelques couvertures pendant Fhiver dans les climats septentrionaux. Je n'ai rien fait. pourra-t-on dire. pour les pays méri- dionaux. Je n’ai donné, il est vrai, que des indica- tions ; mais quand la nature favorise, il y a bien peu DE CULTURE. 39 de chose à faire et à dire. Il ne manque dans le Midi que la volonté de ses habilans pour la culture des plantes étrangères qui peuvent y croître en plaine terre , ce qu’ils connoîtront aisément par la latitude du lieu originaire; mais je dirai que cette volonté est encore chez eux à näîlre , et que j'ai vu avec peine que, sous un climat EE et dans des sols riches, V agriculture n’y étoit pas aussi florissante qu’elle de- voit l'être ; que certains arbres de l Amérique qui y viendroïent avec succès, n’y sont point cullivés,.et qu'ils pourroient enrichir sans frais leur pays de vé- gétaux précieux, tant pour l’agrément que pour l’u- tilité (x). Comme j'aurai occasion de parler encore de la différence qu'il y a entre le nord de la France et son midi , relativement aux cultures plus ou moms faciles et plus ou moins dispendieuses, je reviens ici aux premiers objets à considérer dans tout établis- sement. | Variations de température sous un méme chat. Le degré de latitude fait sans doute connoïtre le. climat; mais, sous un même degré, il existe des tem- “pératures Mccnns, et il ne ds pour cela quel- quefois que peu de distance. Une montagne, un cou- rant d'air, l'espèce de sol, le voisinage des eaux et tx) Depuis la composition de cet article pour la première édi-- tion de cêt ouvrage, j'ai appris que plusieurs collections de plantes étrangères s’étoient formées dans les départemens mé-- ridionaux, J'en citerai ici deux dont les propriétaires correspon-- dent avec moi; celle de M. Destremx:, à Saint-Christol, départe-- ment du Gard, et celle de M. de Moynier ,à Mèze, départe- ment de l'Hérault. 40 CONNOISSANCES GÉNÉRALES de la mer, celui des forêts sont suffisans. Le lieu de mon habitation est constamment de deux degrés plus froid que les cantons proches de la mer, et j'ai même souvent remarqué un changement sensible à une lieue de ma résidence. Dans les hautes montagnes, cette différence est encore plus frappante : leurs sommets sont glacés , tandis que la zone tempérée est dans leur partie moyenne, et la torride à leur base ; c'est ce qu’on observe dans la chaîne des Cordillières du Pérou, et, proportionnément à {a latitude, dans toutes les montagnes du globe. Mais ce n’est pas seu- lement dans ces sites que se trouvent les diverses températures sous un même degré, certaines situa- tions les constituent. L’Angleterre proprementdite, qui est à la même latitude que le nord de la France, a généralement un climat plus doux, et où les froids ont moins d'intensité. Aussi y cultive-t-on en plaine terre, sur-tout dans les environs de Londres:et les comtés qui l'entourent, des plantes que nous ne pou- vons conserver qu'avec des soins. La mer qui l’envi- ronne, et les grandes rivières qui l’arrosent, répan- dent continuellement dans son atmosphère une va- peur humide qui tempère les effets du froid, et les émanations d’une terre bien cultivée ne contribuent pas moins à les adoucir. La température change encore en raison des dé- frichemens et des cultures plus ou moins anciennes. Dans des pays elle est plus douce à des degrés de latitude plus septentrionaux ; dans d’autres elie de- vient égale à la nôtre, quelquefois à 8 et 10 degrés plus méridionaux. Pallas, dans ses Voyages en Russie et eu Sibérie, dit, tome premier, qu’aux environs de DE CULTURE 41 Samara, latitude 53e, les melons se sèment et se cul- tivent en plame terre; que les amandiers sauvages y forment des haies ; que dans l’été on y est assaïlli d'une multitude de mouches cantharides , et que le thermomètre étoit, le 9 mai 1769, au 27° degré à l'ombre. La différence entre ce climat et celui que j'habite, quoiqu’àa une moindre latitude, est, dans toutes ces observations ,'bien sensible. A peine pous vons-nous réussir à avoir de bons melons sur couche chaude ; les amandiers n’y résistent pas en plein vent; les cantharides y sont très-rares, et le thermomètre, en mai, ne monte généralement qu’à 15 et 18 degrés. Cependant, d’après les sols de ces premiers pays, cette différence paroït assez naturelle. La terre est en grande partie composée de sel marin, il y croit une quantité de soude , les montagnes abritent les plaines du côté du nord, et ces dernières ont vraisemblable- ment une pente douce vers le midi, comme l’indi- quenit les cours du Volga et du Jaick, qui suivent cette direction (x). Dans } Amérique septentrionale, la température entre le 36: et le 45e degré est la même que celle du boe en France; nous cultivons en plaine terre pres- (1) Observation. La camphrée de Montpellier eroit en abon- dance sur les bords des marais près la rivière d’'Irtich en Sibé- rie, latitude 55 , et plusieurs autres plantes indigènes dans les pays méridionoux de la France, qui sont, comme la première, d’orangerie , dans les pays septentrionaux , se trouvent dans les environs de Krasnoïarsk ; où le froid est quelquefois si vio- Jent que le mercure s'y congele et devient une masse solide. Pazzas , Voyage en Sibérie: «sas a 42 CONNOISSANCES GÉNÉRALES que toules les plantes qui croissent dans cette lati- tudeduNouveau-Monde;quelquesunesmémed’entre le 3oc et Le 36e résistent à nos hivers, tandis quenous ne pouvons y conserver celles du 44° au 43e degré de la France, et que nous sommes obligés de les traiter en plantes de serre. Ainsi la différencé de la tempé- rature de l’Ameérique septentrionale avec celle de la France est à-peu-près de 12 degrés, On sait qu'elle est due à l’inculture , à des masses de forêts antiques, et à plusieurs autres causes qu'il n’est pe de mon sujet de détailler ici. | On ne peut donc avoir une véritables idées de sa température par les degrés de latitude dont/les diffé- rences sont encore bien-plus frappantes vers lerpole méridional que vers le septentrional ; maisonlacon- noît bientôt par de bons thermomètres, par son sok et sa situalion locale. Je ne parlerai pas ici des ther- momètres, parce que j'en ferai mention dans l’article desserres. Les terres sont d’autant plus froides qu’elles. sont moins culivées; celles qui se reposent le sont conséquemment plus que celles qui portent tous les. ans. Plus on laboure une terre, plus on l’ameublit, plus on l’amende et plus on la rend chaude :lesrayons du soleil pénètrent dans une terre veule, et la fer- mentation qu'y produisent les engrais en augmente encore la chaleur. Les térres D glaiseuses, ou celles qui retiennent l’humidité et les crétacées, sont naturellement froides ;. les premières, par leur ténacité et leur densité , ne conservent que peu de temps la chaleur, parce qu’elle ne peut les pénétrer; les humides ne sauroïent pas plus la maintenir par le renouvellement successif des eaux souterrainesou-de DE CULTURES 43 Jeurs émanations ; les crayeuses , par leur blancheur quirenvoie la lumière sans en conserver la douce influence. Les terres noires, au contraire, sansêtre hu- mides , celles d’une couleur foncée, continuellement divisées par des amendemens , les sables noirs, sont de tous les sols ceux qui retiennent le plus long-temps la chaleur, et qui s’en pénètrent le plus. Les pays couverts de bois, de prés et de marais, sont nécessai- rementfroids. L’ombre des grands arbres y maintient continuellement la fraicheur ; le gazon épais des prés empéche les rayons de l’astre vivifiant de pénétrer dans la terre, et les eaux, successivement réenouvez= lées par les sources intérieures, ne renvoient que des vapeurs nuisibles, au lieu d’en émaner de bienfai- santes. Le sable de mer est une des matières les plus chaudes, et. qui contribue davantage à conserver la chaleur à la terre dans laquelie il est mélangé. Les cantons maritimes sont généralement moins froids que les pays éloignés de la mer ; les plaines plus froides que les vallées, sur-tout quand celies-ci sont resserrées par des hauteurs, et qu’eiles n’offrent pont de courans aux vents de sud-est et de nord-ouest. On pourroit, au sujet des terres blanches crétacées, me faire une objection qui ne seroit cependant que spécieuse, en disant que, puisqu'elles réfléchissent les rayons du soleil, l’atmosphère dans ces lieux doit en devenir plus douce. Mais cette réflexion est d’une: nature bien différente de celle que peuvent produire les autres terres; elle se fait à l'instant et dans le rayon, même qui les frappe , comme celle que produit un miroir plan. Ces terrés n’ont aucune émanation pos- téricure : qu'on les touche le soir, et qu'on fasse la 1 ï 44 CONNOISSANCES GÉNÉRALES même épreuve sur d’autres plus colorées, on s’aper- cevra sensiblement de la différence. Pour appuyer encore plus ce que j'ayance, voici le résultat, en partie, d’une expérience que j'ai faite l'été dernier sur la réflexion et la pénétrabilité de la chaleur sur les couleurs. Dans un jour calme du mois de jun, vers midi, dans un endroit où il ne pouvoit ÿ avoir de courant d’air et à l'aspect d’un soleil sans nuages, J'ai placé deux thermomètres com- parables entr'eux , l’un entièrement voilé d’une étoffe blanche, et l’autre d’une étoffe noire de même nature ; je les ai laissés jusqu’à ce que le mercure fut monté aussi haut qu’il pouvoit aller : lorsque j'ai vu qu'il ne montoit plus, j'ai à l'instant enlevé les voiles qui les couvroient, et j'ai remarqué que le thermo- mètre couvert de l’étoffe noire étoit au 37e degré de Réaumur, tandis que celui qui étoit sous la blanche ne marquoit que 29 degrés. J’en avois mis un autre sous la même étoffe , rouge , qui s’est arrêté au 35e. Il y a donc 8 degrés de différence du noir au blanc : par conséquent une terre noire doit être de ce nombre de degrés plus chaude, et ses émanations plus durables. Cette expérience est fort délicate; il faut la faire dans le même moment et sur autant de thermomètres qu’on veut observer de couleurs. Etude du sol. Moyens de le corriger. Si la connoissance de la température est nécessaire an cultivateur, celle de son sol, qui influe tant sur elle, et qui doit nourrir ses plantes, est indispensable. On peut à force de soins, de plantations , de couver- tures, remédier en quelque sorte à la rigueur d’ua DE CULTURE: 45 climat; mais quelqu’effort que l’on fasse, on ne chan- gera point radicalement la terre, à moins cependant d’en substituer une bonne au lieu d'une mauvaise; mais ces travaux demandent des dépenses énormes, et, ne pouvant avoir lieu que chez les millionnaires de ce siècle, je m'arrêterai d'autant moins à ces sortes de bouleversemens , que cet ouvrage n’a été fait que pour les fortunes médiocres. À force d’engrais et de matières divisantes, il est possible de changer et d'améliorer quelques parties de son sol; mais ces opérations n’ont que des effets momentanés : au bout d’un temps plus ou moins long, relativement à la quantité de substances qu’on a mé- laugées , la terre revient à sa nature primitive. J'ai essayé plusieurs fois ces changemens dans une terre forte et collante; j’y ai mis deux tiers d’engrais con- somme contre un tiers du sol même; ces améliora- tions ont duré quatre ans; on n’y reconnoît plusactuel- lement les substances étrangères, et laterre a repris sa première tenacité. Pour ces espèces de terre, le sable, sur-tout celui de mer, est la matière la meilleure et la plus sûre pour les diviser. À son défaut , on peut se servir du sable de terre non argileux, quoiqu’infé= rieur au premier. ; Ce n’est pas seulement la surface de la terre que l’on doit connoître , mais les matières intérieures sur lesquelles elle repose, et l’on peut souvent attribuer le peu de succès de ses cultures à la négligence qu’on a eue de la fouiller dans quelques-unes de ses parties. Si la matière intérieure est un tuf, la couche végétale sera nécessairement trop légère et sans consistance ; si celle-ci couvre une glaise ou une argile forte, elle - 46 CONNOISSANCES GÉNÉRALES sera froide, humide, et souvent trop compacte. J’ai vu des personnes planter jusqu’à six fois de suite dans Ja même place différentes espèces d’arbres, sans en avoir pu élever un; je suis fondé à croire qu’elles n’avoient pas pris garde à des infiltrations métalliques qui s'opposent toujours à la végétation. D’autres causes, quelquefois mconnues, sont aussi contraires à cette dernière : j'en donne ici la preuve par une langue de terre qui traverse quelques toises de mon jardin , et qui a environ 16 pieds de largeur. Ceite terre paroît être la meilleure que l’on puisse desirer ; elle est d’un noir un peu grisâtre, douce, consistante sans être compacte, très-perméable sans être tro légère, de la même nature jusqu’à 4 pieds de profon- deur; et cependant tout y avorte ou languit. Les plantes annuelles et vivaces, les arbres, périssent au bout de peu de temps. Trois fois de suite j'y ai planté des cerisiers, des pruniers et autres arbres sans suc- cès ; les plus communs et les plus vivaces, comme les groseillers rouges et épineux, les charmilles, etc., s’y effeuillent dès l'été, et ne font qu'y végéter sans y croître. On en apercevra la raison ci-après. La terre noire n’est pas toujours la meilleure, quoi- qu'il s’en trouve qui réunisse les qualités desirables. Quelquefois elle est trop légère, et dans certains sites trop voisine de la tourbeuse. La jaunâtre sans être glaiseuse, douce au toucher sans coller aux doists, perméable à la chaleur et à l’humidité, retenant la première , et se débarrassant de la surabondance de la seconde, profonde de 2 à 3 pieds sans changer sa nature, m'a paru toujours être celle qui convenoit à un plus grand nombre de végétaux. Ce sol, par un DE CULTURE: 47 bienfait du souverain moteur de l’univers, est aussi le plus répandu sur la surface de notre globe : le pré- férable est celui des vallées , qui s'enrichit journelle- ment de la dépouille des plantes et de la surface vé- gétale des coteaux. Laterre primitive n'existe plus; elle s’'approprie tous les ans la décomposition des êtres, et ces mélanges la constituent à un degré plus ou moins supérieur, en raison de la quantité des substances qui se sont dé- composées dans son sein. Ainsi plusieurs terres mé- langées n’en sont pas moins productives, sur-tout lorsque les matières qu’elles ont recues sont d’une nature opposée à leurs parties constituantes.C’est pour ce but que l'art doit se conduire dans ses améliora- tions, en cherchant à diviser les terres grasses, et à donner du corps et de la consistance aux trop lé- gères. ANALYSES, Dans un peut séjour’que je fis à Lille au com- mencement de l’année 1807, je fus frappé de la superbe végétation qu’avoitle petit nombre de plantes étrangères de serre cultivées dans cette ville, et que, malgré mes soins et mes différens mélanges, je ne peux obtenir, Cette magnificence de production ne pouvant venir que des parties constitutives de la terre franche du pays, je desirai pouvoir en faire l’analyse; mais, faute de connoissances en chimie et d’instru- mens propres à celte opération, ma curiosité eût été vaine sans la visite que me fit , l'été de cette même an- née , M. Drapier, pharmacien de Lille, correspondant de l’Institut, dans qui je trouvaitout ce qui pouvoit 48 CONMOISSANCES GÉNÉRALES contenter mes desirs. Je communiquai donc à ce sa< vantchimiste etnaturalistemon idée, qu’il adopta d’au- tant plus facilement qu’elle se trouvoit conforme à la sienne, et à son intention de connoître, par l’analyse chimique, les parties constituantes de plusieurs sols, et la proportion qui doit se trouver entre les matières pour produire la plus belle végétation. La terre de la Flandre étant une des meilleures que l’on connoisse, devoit naturellement servir de base, et être la pièce principale de comparaison. L'observation de ses matières composantes, la com- paraison de leurs différentes quantités, avec celles d’autres terres soumises à la même analyse, devoient fâire connoître celles qui manquoient aux dernières pour avoir la même fertilité. En conséquence, M.Dra- pier voulut bien se charger d’une portion suffisante de la meilleure terre franche de ma campagne, et d’une autre de cette terre noire peu végétative dont j'ai parlé précédemment, pour en faire l’analyse com- parativement avec la bonne terre franche des envi- rons de Lille. Il y travailla pendant l’automne, et, pour rendre son opération plus avantageuse en- core en cumulant les données , il joignit à ces trois sortes de terre trois autres, dont l’une, tres-féconde, fut prise près de Hasebrouck, l’autre dans les envi- rons de Gand, où le sol passe pour un des plus fer- tiles, et la dernière dans les environs d’Avesne , où elle est réputée presque stérile. J'aurois desiré de ire connoître ici les détails de. ces opéralions analytiques , tels que M. Drapier me. les a transmis, et qui ont été lus à la société des sciences et arts de Lille; mais cet ouvrage ne pou= DE CULTURE 49 want les comporter, je me suis borné à présenter simplement leurs résultats, en laissant parler mon savant collègue. ite ANALYSE. Terre franche des environs de Lille. Cette terre étoit d’un fauve tirant sur le gris; elle happoit fortement la langue; elle étoit douce au tou- cher, et faisoit une effervescence très-vive dans les acides. Matières végétales et gazeuses. . 0,07 TE 0 EPL A LUE on 6 Alummenss ...45....5.1 0,38 RÉSULTAT à ATS. À Chaux carbonatée. ........., 0,25 Fer oxidé...... ere eee 1000 PolasSe See nec eve 0,03 RS 0,097 Perle... 0,03 2e. Terre de Caëstre, près d'Hasebrouck. Cette terre est répulée extrémement forte ét dif- ficile à labourer ? sa couleur est d’un fauve foncé; elle . happe fortement la langue, et exhale une forte odeur d'argile ; elle est médiocrement douce au toucher. Les acides ont sur elle une action très-vive. Matières végétales et gazeuses. 0,09 SiICe SR ET Atte ste MU 0:19 Alumine!stse 2 soie eEr 0,45 RRÉSULTATS. : SULTATS. À Chaux carhonatée. rs sssve O,1E Éer'oxidé.". 2... 2 CROIRE 0,08 Passe ds » ce orne ol 0,03 0,98 Perte... 0,02 Te 4 TU 590 CONNOISSANCES GÉNÉRALES 3e. (Terre franche de Courset. -) Cette terre est d’un jaune grisâlre ; ses molécules ont peu d’adhérence entr'’elles ; elle est assez douce au toucher; elle happe peu la langue, et n’exhale qu’une foible odeur argileuse; elle produit une vive effervescence dans les acides, Matitres végétales et gazeuses.. 0,09 STIICE ES RTS NRA ee 0,23 Aluminesse nn EN CE le. Chaux carbonatée........... 0,57 HéMOMIdE.. eee. ee O0 L'POtASSES HONTE UE OR O,01 0,05 Es Perte... 0,05 ; #. Terre noire de Courset, dontil a été question. RÉSULTATS. D Cetteterre devient d’un noir grisâätre par la calcina- tion ;elle passe au rouge et au noir bleuâtre dans les endroits où elle a éprouvé plus de chaleur ; elle est médiocrement douce au toucher ; elle happe fort peu la langue, et ne fait presque point d’effervescence dans les acides. Matières végétalesetgazeuses.. 0,04 Silices he... one eo ATHNMNNE de saece ne eee ete M O2 à Chaux carbonatée. . ......... 0,06 RÉSULTATS. Magrése........1 dB APN Fer oxide ee sels EL UOMSE Maguesie oxidée..........oc. OO "Potasse,, ER N rMOREIT AE O;01 5 —————— 0,67. 5 Perle. » « 0,02 3 DE CULTURE b£ be, Terre des environs d Avesnes: Cette terre est regardée comme-mauvaise. Ce n'est qu'après deux ans de jachères que l'on peut espérer une foible récolte d'avoine. Elle est d’un gris verdâtre, très-rude au toucher ; elle ne happe pas la langue; elle n’a presque pas d’effervescence dans les acides. Matières végétales. . ........ + 0,09 SACR Eee eLeeRue eesbise se (lO OI AUTRE e ares eos set. O1 Résurrars. À Chaux .................... 0,06 Magnésie.....,..........:. 0,02 Rérloxidés 42202 .Leee; 000 Manganèse oxydé........e.s 0,04 0,96 Perte... 0,04 Cette terre n’est en quelque sorte que du sable. | 6e. Terre des environs de Gand. Cette terre, très-fertile, est d’un jaune assez fonce. Elle happe la langue, et exhale une odeur assez forte d'argile. Ses molécules n'ont que peu d’adhérence ; elles sont trés-fines, et par conséquent douces au tou- cher. Elle fait avec l’acide nitrique une effervescence vive et rapide. Matières végétales et gazeuses.. 0,06 Silicere ee et aie one 0 etats NO,29 Alumine ..... Mec ne EE O2 4 Chaux carbonatée, ...,...... O,21 Fer oxidé... esse. 0,10 POS p 10 v 016 date cel diaie 10/0300 DOS RÉSULTATS. mre— 0,97 $ Perte. 0,02 3 52 CONNOISSANCES GÉNÉRALES . M. Drapier a cru devoir analyser en même temps une espèce de terre, connue dans le département du Nord sous le nom de cendres fossiles, et dans ceux de l'Aisne et de la Somme sous celui de £erre houille. On l’emploie comme amendement pour fertiliserles terres et avec succès. Ceite substance est une sorte de poussière d'un gris noirâtre qui passe au rouge foncé par la calcination. On ÿ aperçoit beaucoup de débris de matières végétales et des points métalliques bril lans qui sont du fer sulfuré, Elle est assez douce au toucher; elle happe fortement la langue, en y lais- sant une saveur styptique ; elle ne fait point d’effer- vescence dans les acides. Exposée au contact d’un air humide, elle se décompose avec une chaleur suffi- sante pour produire une inflammation spontanée. Son analyse a donné: Matières végétales et bitumin. 0,19 SOUTENUE RE LE CO NoNe Sileee in Sert Noa Alumime see ee nee. MOI Chaux... 510009 FOT « eee nie mie se cos cicieie =} O2 EN s 0,97 Perte... 0,03 RESULTATS. M. Drapier termine ces analyses par l’exposé des conséquences générales suivantes : Que l’alumine est la base principale des bonnes terres ; qu’elles sont d'autant meilleures que les proportions d’alumine, de silice et de chaux se rapprochent davantage, et qu'elles le sont d'autant moins qu’elles s’en éloignent ; que l’expérience se trouve aussi d’accord avec la théorie par la considération de la terre de Gand, qui est une des plus fertiles, et dans laquelle les pro- A #1 DE CULTURE. 55 portions de ces substances sont à peu de chose près les mêmes, par celle de ma terre franche qui n’a pas assez d’alumine, et par celle de ma terre noire qui manque de chaux. Il paroït en effet que ces trois matières sont celles: qui contribuent le plus à la végétation; mais il faut absolument qu’elles ne soient pas dominées l’une par l’autre. Si l’alumine ou la substance glaisense, argile leuse est en quantité surabondante , l'humidité dont elle ne se pénètge guère, sera stagnante; si la silice où: sable se trouve supérieure , Feau traversera promp- tement la terre, et les végétaux manqueront de ce principe essentiel. La chaux ou les terres calcaires servent alors d’intermède. En même temps qu'elles _désunissent les molécules de la terre, elles absorbent l'humidité, la retiennent et la répandent plus uni- formément.. Les amendemens doiventdonc étre relatifs xlasorte- de terre. Les sols glaiseux seront divisés par le sable et les marnes blanches ; les légers recevront l'argile et la glaise, pour leur donner la consistance quileur manque. Les terres franches ordinaires seront ren-- dues plus productives par l’addition de la substance: dont elles ne contiendroient pas une quantité suffi-- sante , et qui. sera l’opposée de celle qui y domineroit.- En culture comme en médecine , contraria contra. riis curantur. Les auteurs de la nouvelle édition-du Théâtre d'A grieulture d'Olivier de Serre ,. tome F, page 60. eitent des analyses à-peu-pres pareillés à celles-ci, faites par M. Debeunie, qu'il a présentées à l’aca-- dérmie impériale de Bruxeltes: Je ne puis élre cepen-- BA CONNOISSANCES GÉNÉRALES dant de son avis, lorsque, d’après son essai chimique, il couclut que les terres pures sont stériles, et qu’il faut le mélange de sable, d’argile. et d’autres ma- tières, pour les rendre fertiles. Les experiences que j'ai faites et que l’on voitici démontrent le contraire, puisque, dans la première, ie sable pur a donné un aussi grand produit. Mais je vois aussi avec plaisir que ce cultivateur-chimiste a attribué à l’alumine ou J'argile le principe fertilisant. La division des. terres jusqu'à un certain point, m'ayant paru une des causes les plus prochaines de la végétation, je fis, pour m'en assurer, plusieurs expé- riences, dont je n’indiquerai ici que les principales. Jé rassemblai à cet effet plusieurs pots de 8 pouces de profondeur , sur autant de diamètre, dans un en= droit abrité, mais en même temps exposé au soleil et à toutes les intempéries de l'air ; je les enfonca dans lxterre jusqu’à 3 pouces de leur bord , et, après les avoir remplis de matières pures ou mélangées, je semai dans chacun, à la fin de septembre, un seul ‘grain sain de froment. \ Matières simples. EXPÉRIENCES. RÉSULTARS. ‘. Dans le sable de mer pur | 13 ges hautes de 3 pieds ; les et bien sec, pris sur le ri- | épis longs de k a 5 pouces, va SE: ESSez SÉTAESE 2, Dans le sable de terre | Le premier grain LA a poiné pur, d’un blanc jaunâtre, levé. Ceux que j'ai semés gras au toucher. ensuite ont tous ayorté. AR 10 ES blanche, | 1 ge d’un pied ; l'épi, d'um | pouce ,ne conteno“t que & grains. Aucun grain a levé, guot- .&+ Dans la glaise grise ou la que ressemé denx fois. marne ane DE CULTURES Matières mélangées naturellement, EXPÉRIENCES. 5. Dans une terre de pré, jaunâtre , friable , douce et veule, 6. Dans une terre à blé , des champs , rougeâtre. 9. Dans la cendre de charbon de terre, RÉSULTATS. ro ges de 5 pieds ; les épis de & pouces, grenus. 5 tiges de 3 pieds et demi; les épis de { pouces , grenus. 2 tiges de 5pieds; les épis de 3 pouces ; les grains pelitse Matières composées. EXPÉRIENCES. 8. Dans moitié sable de mer et moitié marne blanche ou craie de la surface. 9. Dans moitié sable de mer et moitié sable de terre. 10, Dansuneterre deschamps, avec un sixième de ‘fumier de-cheval. 11. Dans la mêmeterre , ayec un sixième de fumier de va- che. 12. Dans la même terre, avec un sixième de fumier de moulon. 15. Dansuneterre de pré, avec un sixième de fumier de cheval. ÿ4. Dansune terre argileuse et glaiseuse, avec un sixième de cendre de charbon de terre. 55. Dans le vieux terreaucon< sommé de couche. | RÉSULTATS. 24 tiges de 4 pieds ; les épis de k à 5 pouces , trés-grè= TITULSS 5 tiges de a pieds ef demi; les épis de 2 pouces , pets STETILS, ; 5 iges de 3 pieds ; les épis de 2 pouces et demi, gre= T111S% 3 tiges de 5 pieds ; les épis de 2 pouces , grenus.… q tiges de 3 pieds ; Les épis de 4 a.5 pouces , trés=gre= aus. 6 rges de 5 à 5 pieds ; les épis de 5 pouces , assez pleins. o-tîges de 3 pieds ; les épis de 5 a 4 pouces, grermus. 21 /îges de 3 a 4 pieds ; les épis de 4 à 5 pouces ; gre= US »- On voit, par ces expériences, que les plus grands: produits d’un seul grain de blé'sont plutôt dus à la division des matières ct aux principes salins qu'aux: 56 conNNoïssANces GÉNÉRALES engrais et aux meilleures terres ; que le rapport de la quinzième expérience dansleterreaude vieille couche, réputé le meilleur amendement , a été inférieur à celui de la huitième ; que le sable de mer fertilise les autres matières stériles, comme dans la neuvième, et qu'à l'exception de son mélange dans la huitième et du terreau pur, il a produit lui seul plus que les au- tres matières simples et composées. Je le regarde aussi non-seulement comme le plus propre à diviser dans la moindre quantité, mais comme un des premiers agens. de la végétation par sa substance ehaude et saline. Il est donc important pour tout cultivateur de jar- dins, car 1} n’est queslion ici que de cette culture, de connoître à fond le sol de sa propriété ; mais il est aussi intéressant pour lui de bien choisir. celui qu'il doit cultiver. Cest de ce choix que dépendent ses succes. Dans une terre ingrate ses travaux seront dispendieux , et ses productions ne lui donneront que des regrets; dans une bonne, il verra éclore sous sa main ke richesses de la nature généreuse, qui tous les ans, sans frais, accroîtra ses Me Choix des Situations, La situation concourant avec la température qu’elle adoucit souvent, et le sok pour la bonté, l'abondance et l'agrément des jardins, 1l est essentiel dans ces éta- blissemens de la choisir de manière qu'elle puisse produire le plus d'avantages possibles. Une situation basse, lorsqu'elle n’est ni trop fraîche ni maréca- geuse, est préférable à une élevée ; celle qui est trop: ouverte est sujette aux désastres causés par les vents; celle qui est trop abritée n’a point assez de rayons. de DE CULTURE 57 chaleur pour la feruliser ; l’humide est naturelle- ment froide dans les climats du Nord; la sèche de- mande des arrosemens qui souvent sont pénibles. Le meilleur de tous les sites seroit sans doute celui qui, largement abrité de l’ouest à l’est, en passant par le nord, formeroit une pente douce, et à peine sen- sible vers le midi, qui se termineroit par un ruisseau d’une eau claire qui couleroit au travers d’une prai- rie. Ces situations sont rares, et ceux qui les possè- dent et qui en connoissent tout le prix jouissent une et deux fois plus tôt, et avec moitié moins de dépenses et de travaux, que ceux dont la position ne leur four- nit pas ces avantages. On ne sent cependant jamais si bien tout l’agrément et la valeur de ces situations heureuses que lorsqu'on en est privé, comme l'on goûte mieux le bonheur lorsqu'on a passé dans les sentiers pénibles de l’infortune. Il ne nous est pas toujours donné de pouvoir changer à notre gré les établissemens que nousavons recus de nos pères ; nos fortunes bornées ne nous le permettent pas; mais autant il seroit déraisonnable de se constituer en de grands frais, et de risquer une parie de ses revenus pour changer sa position, au- tant il seroit absurde, dans des dispositions nouvelles, de fixer ses cullures dans des sols et des sites peu fa- vorables, quand on a le choix de meilleurs. Parce qu’un jardin est depuis long-temps formé, ce n’est pas une raison, si la terre et l’exposition sont mau- vaises, de continuer à le cultiver. N’a-t-on pas tous les ans le regret de n’y voir qu’une végétation lan- guissante , tandis que, peut-être à quelques pas delà, elle eùt été abondante ? Il étoit autrefois, et 1l est 55 CONNOISSANCES GÉNÉRALES encore d'usage de former le jardin vis-à-vis de la mai- son. On ne considère pour cela ni le sol ni l’exposi- ton ; il faut qu'il y soit; les plantes viendront ensuite comme elles le pourront. Comme il faut le drésser et le mettre de niveau , si le terrain a une pente, on le défonce en grande partie, et on transporte la terre sur le côté bas pour l’aplanir. Que résulte - t - il de ces remblaisdispendieux?Le côté défoncédevientstérile, ainsi que celui qui a reçu la terre nouvelle, parce que la surface de ce dernier est composée des couches iuférieures de l’autre. La terre végétale n’a souvent qu'un pied de profondeur , et la plus mauvaise va ser vir aux plantations. Nous voyons ces sortes d’opé- rations tous les jours, malgré le bon sens qui s’y op- pose. Le propriétaire ferme son jardin de murs pour y planter des arbrés fruitiers;ilse plaintensuite que ceux- cine produisent pas, malgré les amendemens qu'il a mis daus les trous, ets aperçoit enfin, mais trop tard, que son mauvais terrain en est la cause, etqu il ne peut le changer quelques engrais qu’il lui donne. Veut-on absolument avoir un jardin vis-à-vis de la Maison, quoiqu'un simple gazon seroit peut-être plus agréable. Après avoir légèrement dressé le terrain, qu'on y dessine un parterre , ou qu'on y pose un ga- zon, ce jardin plaira toujours beaucoup mieux à la vue que des lésumes où la propreté ne subsiste pas long-temps. Tè fruitier et le FE tager se trouveront PR sur le côté, et l’on aura pius de choix pour les bien placer, sans les éloigner beaucoup de la maïson:. Si cependant le sol vis- à - vis du logis du propriétaire réunissoit la qualité et l'exposition, sans qu’on füt obligé à des terrassemens pour le niveler, et que les \ DE CULTUBE 5g situations latérales ne présentassent pas les mêmes avantages, 1] n’y auroit certainement pas à balancer de faire le jardin dans cet emplacement ; l'utilité doit passer avant l’agrément , et la probabilité de l’abon- dance avant son incertitude. Je ne parle point dans cet article du jardin de botanique ou de culture de plantes étrangères, parce qu’il demande de plus grands espaces et beaucoup d’autres accessoires. C’estau génie et à l’industrie du proprietaireètirer le part le plus avantageux de sa situation, relativement ä$a propriété et àsa fortune :quandil voudra lui-même se donner ces soins, il réussira certainement. Il est peu d’endroits où l’on ne trouve une bonne terre et un site favorable ; c’est à ces objets seuls qué l'on doit s'arrêter , et non à une symétrie qui coûté souvent beaucoup pour être préjudiciable. Le pro- priétaire doit être lui-même l'architecte de son jar- din ; il ne peut confier ces travaux à personne ; il doit les conduire sous ses yeux, et, s’il manque en cela de lumières, il faut qu'il s’en entoure, en les pre- nant surtout des cultüivateurs mêmes qui les ont sou- vent acquis à leurs dépens. Il connoîtra sans doute, par son expérience , les erreurs dans lesquelles il aura pu tomber, mais dans un temps où ile pourra peut- étre plus les réparer. Des Abris. Si sa position n’est pas abritée, si elle est en butte aux vents de nord, et surtout de nord-est, qui sont les plus désastreux, son premier travail est de planter des arbres qui puissent remplir en peu de temps cet chjet, Il commencera par faire une longue et large 60 CONNGISSANCES GÉNÉRALES masse d’aunes, de marceaux, de charmes et de hé tres. Deux ans après, et devant cetie masse ducôté de son établissement, il plantera une triple ou qua- druple rangée desapins, entremélés de pins d'Ecosse, qu'il aura semés et mis en pépinière trois ans aupa- ravaut; 1] pourra. ensuite border cette masse d’ar- brisseaux qui portent des fleurs agréables, et qui se peindront avec avantage sur le vert sombre de ces arbres dont la verdure est persistante. Avec un tel abri il n’aura à redouter aucun ravage de ces vents perni- cieux, et ses cultures, protégées par cette masse impo- sante et d’un grand effet, seront suivies de succès. Laterreest une simple matière quirecoitles germes et les plantes adultes qu'on lui confie ; mais, quelque riche qu’elle puisse être dans la composition de, ses parties conslituantes, elle ne peut développer les uns et faire croître les autres, sans les deux premiers. agens de toute végétation, la chaleur et l'humidité. L'absence de l’une ou de l’autre la rend stérile, te- moins les terres absolument arides et les polaires. J'ai indiqué précédemment les sols qui m'ont paru devoir retenir plus long-temps la chaleur, et la communi- quer à l’atmosphère; mais, pour qu'ils produisent cet effet, il faut qu'ils la reçoivent par les rayonsles plus. directs et sans intermédiaires. Dans les pays septen- trionaux l’exposition méridienne est toujours la plus. favorable pour-les potagers et les arbres fruitiers : le: ciel y étant rarement sans nuages, la chaleur n’y est - jamais trop grande, parce qu’elle n’y est pas cons- tante; et lorsqu'elle est forte, desorages bientôt later: minent. Il n’en est pas de même dans les pays méridio- maux ; le ciel y est souvent pur, les rayons du soleil: | DE CULTURE (e plus perpendiculaires , et le sol généralement plus lé- ger.Sil’ondonnoit à leurs jardins l'aspect du midietune pentequirendroit encore cette exposition pluschaude, les plantes languiroient ou se dessécheroient, à moins qu’on ne püt les arroser continuellement, ou qu’elles ne fussent dans une terre naturellement humide. Ainsi , la situation d’un jardin doit être relative an sol et à la température, même dans le Nord, où les plantes ne supporteroïent pas la chaleur ordinaire à ces climats, si elles étoient dans un terrain trop léger et exposé au midi. Dans ces derniers un peu d’om- brage ne peut nuire ; mais, dans lesterresfortes, subs- tantiellesetfraiches,laplusgrande chaleurne peut qu’y rendre la végétation plus active et plus vigoureuse. On peut, par le moyen des pentes bien entendues et des abris placés avec soin et intelligence, augmen- ter, concentrer la chaleur, et rendre ainsi sa tempé- rature plus favorable ; on peut aussi trouver dans sa propriété une bonne terre ; mais il n’est pas aussi fa- cile de se procurer de l’eau quand on en est absolu ment privé. Cependant elle est indispensable pour les potagers et les jardins de plantes étrangères , et prin- cipalement pour ces dernières, dont une grande par- tie est renfermée dans des vases. Personne ne sent mieux que moi la peine de cette position, étant obligé de tirer l'eau de source à 170 pieds de pro- fondeur. Le cullivateur qui est assez heureux pour avoir un ruisseau qui serpente dans son jardin, où une source dont il peut disposer à son gré, a un grand embarras de moins et un véritable agrément de plus, sur-tout s'il a pu contenir cet élément dans les bornes qu'il lui a prescrites, et s’il en a ménagé le 62 CONNOISSANCES GÉNÉRALES cours de manière à procurer à ses cultures la ferti- lié, la vie et l'abondance. Moyen de suppléer aux eaux de source ai elles manquent. . On n’est pas, il est vrai, toujours le maître des eaux, et quelquefois elles causent assez de ravages pour que ces incouvéniens offrent une sorte de con- solation à ceux qui n’en ont pas; cependant l’indiffé- rence, en ce cas, ressembleroit beaucoup à celle du renard de Lafontaine. Malgré le désavantage réel de cette privation, et lorsque son établissement ne permet plus de changer sa situation, on peut encore, avec un peu d'industrie, faire en sorte que du moins les plantesn’en souffrentpas, et les rendre aussi belles que celles des jardins à cet égard les mieux situés. Ne pouvant avoir des eaux jaillissantes de la terre, il faut réunir celles qui tombent du ciel, en garmis- sant les toits de gouttières, et en conduisant leurs eaux dans des citernes dont le trop plein se rend dans un bassin; en arrêtant, dans le temps des grandes pluies , les eaux sauvages qui coulent abondamment dans les voies , les sentiers et les chemins contigusaux jardins, et en les rassemblant dans un réservoir. Je puisassurer que , queile que soit l'étendue d’un jardin potager et celui de plantes étrangères, et même dans les années de sécheresse, on aura , par ces moyens, assez d’eau pour satisfaire à tous les arrosemens in- dispensables, dont les plantes se trouveront mieux que de ceux d’eaux de source, qui sont trop crues. T'elles sont les premières connoissances que l’on doit prendre avant d'établir un jardin quelconque. DE CULTURE 63 L’agrément et la fécondité dépendent absolument des commencemens ; les avances ne doivent point arrêter le propriétaire ; 1] faut cultiver comme. l’on bâätit, solidement et avec intelligence : une économie mal entendue dans les premiers travaux, devient par la suite dispendieuse ; une somme légère de moins ou de plus, cause souvent dans peu d'années des regrets, ou augmente les jouissances. Il est sans doute d’un homme sage et prudent de proportionner ses établis- semens à sa fortune ; mais ceci ne doit cependant avoir de rapport qu’à l’étendue. La culture d'un petit ter- rain doit être nécessairement la même que celle d'un grand ; le premier aura cependant plus d’avantages, en ce qu'ilsera d’abord toujours mieux cultivé, etque les dépenses du second augmentent en progression double et triple, à mesure qu'il s'étend. Aussi j'invite les cultivateurs et ceux qui veulent le devenir, à fixer la dimension de leur jardin au-dessous de la propor- tion de leur fortune; il ne suffit pas de l'avoir formé, il faut encore l’entretenir ou y renoncer. Je croisleur donner à ce sujet un bon conseil , que j’aurois peut- être dù commencer à prendre pour moi-même ; maïs l’on sait que les préceptes valent ordinairement mieux que la conduite de celui qui les donne. DES JARDINS. Je distinguerai seulement deux sortes de jardins, le potager et le fruitier, et le jardin d’ornemens et de plantes étrangères. Les premiers ont pour objet la noùrriture de l’homme ét la sausfaction de son goût; le second, en même temps qu'il doit plaire aux yeux, peut aussi devenir utile pour la culture des plantes 64 CcoNNOISSANCES GÉNÉRALES médicinales , et des arbres dont le bois est employé dans les arts. On jouit bien plus tôt de l’un que de l’autre, parce que les plantes qu'on cultive pour aliment, ou sont annuelles, ou depuis long- temps acclimaiées. Dans l’autre, au contraire , il faut ac- coutumer les végétaux au climat, et les pertes qu’on fait affoiblissent quelquefois le plaisir de ceite cul- ture. Cependant, qui n’aime à avoir une partie des plantes de tous les pays de la terre réunies dans un petit espace ? Qui ne se plaît à admirer la richesse de la nature dans la variété de ses formes , dans l’é- clat de ses nuances, et dans la diversité de ses odeurs? L’utilité est sans doute à préférer à l’agréable ; mais, quand ilest possible de joindre l’un à l’autre, n'est-ce pasjouir mieux quand on peut plaire à trois de ses sens? DU POTAGER ET DU FRUITIER: Le potager et le fruitier doivent être réunis pour la commodité de la culture, et je ne vois aucune rai- son pour les séparer. Ce n’est pas que certains arbres fruitiers ne puissent se trouver dans les jardins d’orne- ment; plusieurs , comme les cerisiers, elc., ne pour- ront qu’embellir et rendre Plus agréables ces derniers. Disposition des murs pour les arbres palissés. Je suppose que l'emplacement du potager est fixé, et que son sol et son exposition ont en grande partie les qualités nécessaires. Ce jardin est ordinairement un carré plus ou moins grand, fermé de murs des- tinés à y palisser les arbres fruitiers. Cette disposition est bonne lorsqu'on peut faire usage des deux faces des murs pour y planter des arbres , sans craindre le pillage. Mais si, par ce dernier inconvénient, on ne DE CULTURE. 65 peut employer les faces extérieures, on perd alors au moins un côté de mur dont une face n’a pas assez de soleil pour mürir les fruits, et l’autre, exposé à la dévastation, devient par conséquent inutile. Un carré présente, il est vrai, un aspect régulier , et propre à former des planches symétriques , et les murs qui le renferment en défendent l'entrée. Voyons cependant dans la supposition qu’on ne peut planter d'arbres fruitiers que sur les faces in- térieures, si l’on ne pourroit suppléer à ce défaut par une autre disposition plus avantageuse pour les arbres fruitiers , et qu’on rendroit peut-être autant impénétrable. Si, dans ces circonstances, j'avois à établir un jardin potager et fruitier de la contenance de deux arpens (environ un hectare), je le disposerois à-peu-près dans la forme suivante : : NORD EXTÉRIEUR. DO TOISES. SUD INTÉRIEUR, See ee e CÔTÉ e GAUCHE, ENTRÉE. 66 CONNOISSANCES GÉNÉRALES Le quarré ponctué contient environ un arpent et trois quaris( environ trois quarts d’un hectare). Ce quarré seroit enfermé , sur les quatre côtés, de murs suivant la disposition ordinaire. Les expositions nord, sud, etc., n'ayant de rapport qu'aux faces inté- rieures des murs, il s'ensuit que la désignation in- dique l'opposé des points cardinaux. Chaque côté du carré ponctué est de 80 toises. En supposant qu’on ne peut mettre d’espaliers sur le mur de de- vant, dont la face intérieure est au nord et l’exté- rieureau midi, ni sur les deux autres faces exté- rieures , est et ouest pleins, il n’y a donc que trois côtés qui peuvent être plantés en-dedans, savoir, le midi , l’est et l’ouest. Ces trois côtés ont 240 toises ” à étre palissées en espaliers, et les expositions latérales n'ont jamais de soleil que la moitié du jour. Dans la forme que je présente, figurée par des lignes, les arbres plantés contre les murs intérieurs, ont le midi dans la partie du milieu; ceux du côté. droit ont l’ouest quart-sud , et ceux du côté gauche ont l’est quart-sud. La forme de la longueur des trois côtés du premier quadrilatère est de 220 toises, par conséquent de 20 toises seulement moindre que celle des trois côtés du quarré parfait; celle du second est. de 186 toises. En ajoutant ces deux sommes ensemble, elles donnent pour total de la longueur des murs des deux premiers quadrilatères , celle de 406 toises. Et celle des quatre côtés du quarré ponctué étant de 820 toises, l'excédent des deux parallèles est de 66. Je laisse là le troisième quadrilatère parallèle qu’on pourroit faire pour avoir plus de fruits. On voit par cette disposition que j'ai 406 toises d | DE CULTURE: 67 de murs dont les expositions sont toutesconvenables à la maturité des fruits, au heu que dans le quarré parfait, il ne peut.y en avoir que 240 ; 1l y a donc 166 toises de plus de bonne exposition, pour 86 toises d’excédent de murs à faire. En outre je puis. dis- poser , moyennant la défense placée en devant, des faces extérieures du second quadrilatère; et ces faces étant pour les latérales seulement de 146 toises, j'ai donc une longueur de 552 toises, par l'addition des faces intérieures , à pouvoir planter en espaliers. Par le moyen de l’obliquité des murs latéraux faisant un angle obtus avec celui de l'exposition méridienne, leurs faces intérieures et extérieures ont un quart de soleil de plus que ceux situés à angle droit; cette circonstance est d'autant plusessentielle à considérer, que dans les pays septentrionaux, on ne sauroit trop prendre de moyens d’avoir le plus de chaleur pos- sible pour la parfaite maturité des fruits, Si l’on faisoit trois murs parallèles, le premier devroit avoir 10 pieds de hauteur, le second 8, et le trosième 6. En n’en faisant que deux , le premier ayant 9 pieds de haut en auroit une suffisante, et le second en auroit 6 à 7. Il ÿy a encore un autre avan- tage dans cet arrangement double ou triple de murs, c’est d’y concentrer la chaleur par leur réflexion , et de donner ainsi, tant aux fruits qu'aux légumes, une atmosphère plus favorable à la bonne qualité des uns et à l'abondance des autres. Les espaces entre les parallèles étant de 10 toises, ils sont assez grands pour que l'ombre des murs inté- rieurs ne nuise pas aux plantes polagères ; et ces situations nécessairement chaudes et bien abritées, 68 coNNotSSANCES GÉNÉRALES seront excellentes pour certains légumes délicats et pour ceux qui doivent passer l'hiver, comme les choux-fleurs , les brocolis, etc. , et les primeurs, Je n’ai pas besoin de dire que la dimension de ce plan est arbitraire : en gardant la même forme et les mêmes espaces, les résultats seront toujours par- faitement égaux. Haies de défense. À l'égard de la fermeture et de la défense exté- rieure, voici, Je crois, le moyen le plus sûr de les rendre inabordables. On commencera par planter une haie d’épine blanche de jeune brins , en ligne droite depuis les bouts des murs extérieurs; on la croisera de manière qu’elle puisse l’être denis le bas jusqu'à son sommet, et on l’arrêtera à environ 3 pieds de hauteur. A 3 pieds de cette haie on fera un fossé dont les bords ne doivent pas être droits, mais en talus d'environ 3 pieds aussi de profondeur, large de 2 pieds dans le bas et de 6 dans le haut. Au fond de ce fossé, et sans y faire de irous, on plan- tera à 3 pieds de distance l’un de l’autre, de jeunes acacias blancs, robinia pseudo acacia, dont on couvrira les racines d'environ 8 pouces de la terre de la surface où l’on a fait le fossé. À mesure que ces acacias pousseront des branches, on les entre- lacera l’une sur l’autre ; on les arrêtera à la hauteur des deux haies, et lorsque les pieds deviendront forts, on les coupera près de la terre, un entre deux alternativement , pour les faire pousser en cé- pées ou taillis de ; jeunes bois. À 3 pieds encore en dehors du fossé garni d’acacias, on plantera une DE CULTURE: 69 seconde haie d’épine de la même hauteur, et croisée comme la première, qu'on garantira, dans les pre- miers temps, d’une haie morte ou d’une palissade pour la préserver des dents des bestiaux, si l’on y étoit exposé. Cette barrière est impénétrable , sur- tout si l’on a soin de conduire les acacias de manière à ce qu'il n'y ait pas entre leurs branches et leurs ges de larges vides , et je défie tout homme d'en tenter l’entrée lorsqu'elle sera dans sa force. Il est plus aisé de franchir des murs que de passer au tra- vers d’une pareille défense ; on ne se tireroit pas aisés ment des épines redoutables des acacias. Cette clô- ture vive étant la meilleure que l’on puisse faire, elle peut servir à tous les enclos qu’on veut fermer. Une partie des plantes potagères n'étant devenue alimentaire que par l’industrie humaine qui les a dénaturées, soit en forçant les unes à prendre une surabondance particulière, comme le choux, ses variétés, et la laitue ; soit en adoucissant et aug- mentant les substances des racines fusiformes, comme la carotte , la betterave, etc.; soit en attendrissant leurs feuilles®èt leur collet, comme le céleri et la chicorée; ces plantes, dis-je , reprendroient bientôt leur nature primitive, et cesseroient d’être mangea- bles, si on ne les entretenoit par des sucs gras et végétatifs, et par une culture soignée et intelli- gente. Ce n’est donc que par des engrais multipliés et successifs que l’on peut espérer d’avoir la plupart des légumes dans l’état alimentaire le plus parfait, quelque qualité qu’ait la terre. 70 CONNOISSANCES GÉNÉRALES Le Fumier préférable aux terreaux pour plusieurs légumes. | On prétend que les terreaux, consommés et chan- gés, pour ainsi dire, en terre, sont les meilleurs engrais. ÏÎls conviennent sans doute mieux que d’autres pour les plantes dont les racines ne sontqu’à la surface de la terre, et pour les délicates. Mais à l’égard des grands légumes et de ceux dont les ra- cines seules sont employées, je crois que les fumiers qui peuvent encore fermenter , produisent un effet pius actif et même plus durable, Le terreau qui s’assimilera à la terre végétale n’a, seul, aucune quaiité de celle-ci. Lorsqu'on le touche, ses parties sont graineuses, rudes au toucher : sa principale pro- priété est d’être une matière légère et végétative momentanée. Ses productions sont hautes, mais foibles, aqueuses et succulentes avec peu de saveur. Mélé avec la terre, il la divise et l’engraisse ; mais son effet est de peu de durée; et si la terre est consis- tante, l’année d’ après à peine en reéonnoit-on l’exis- tence. Le fumier qui a encore une partie de sa fa- culté fermentescible, continue sa chaleur dans le sein de la terre, il la soulève et en sépare les molé- cules ; sa substance s’infiltre dans les interstices 5 &l procure aux plantes qui se trouvent dans la terr& intermédiaire une végétation ferme et vigoureuse, un accroissement considérable et des sucsabondans. Lorsqu'il est entièrement décomposé , il a non-seu- lement amendé la partie où il a été déposé , mais les voisines, par le produit de sa fermentation ; et, DE CULTURE. 7 devenu terre , il remplit encore mieux , l’année d’après, les effets du seul terreau. Au reste, quel que soit l’engrais dont on se serve, il est nécessaire qu'il soit répandu avec profusion et annuellement. Dans les bonnes terres il en faut moins ; mais par la raison du changement de formes , il est toujours indispensable pour maintenir les plantes dans ces dernières, et sa quantité doit être relative à l’éloignement où elles sont de leur nature primitive: ainsi les choux en demandent plus que les carottes, Quand la terre du potager est forte, consistante et un peu compacte , le fumier de cheval est le plus convenable ; mais dans ces sols, le sable qu’on y joindroit ajouteroit beaucoup à l'effet de l’engrais. Dans les terres légères, ceux de vache et de porc sont préférables, parce qu'ils divisent moins et qu'ils peuvent donner ax terrain la consistance qui lui manque. Couches pour les potagers. Il faut, dans un potager, deux sortes de couches, ‘ une vieille et une nouvelle. La première se fait avec le famier de l’année précédente, qui a formé la couche chaude ; elle sert à semer les graines des plantes qui n'ont besoin que d’un reste de chaleu» pour lever, ou pour y planter des légumes bas qu’on veut avancer. La seconde est faite avec les famiers de vache et de cheval mélés ensemble. Si l’on em- ployoit le premier pur , elle ne s’échaufferoit pas assez; si l'on ne se servoit que du second, elle ac- querroit une chaleur brülante ét peu durable. La longueur de cette couche est indéterminée ; sa lar- 72 CONNOISSANCES GÉNÉRALES geur ne doit pas excéder 5 pieds pour la commodité du travail. Elle doit être exposée au midi, et garnie de cloches etde plusieurs châssis portatifs et à vitraux. Ces sortes de châssis, qui peuvent se mettre où l’on veut , sont à préférer à ceux descouches en maçon- nerie qui les portent ; ils ont d’ailleurs l’avantage de suivre l’affaissement de la couche, que n’ont pasles autres. J’entrérai dans un peu plus de détail sur les châssis, à la suite des serres. La hauteur de cette couche ne peut guère excéder 4 pieds, Si l’on vou- loit y cultiver des primeurs, il faudroit lui donner des réchauds lorsque sa chaleur diminue ; on appelle réchauds de nouveaux fumiers qu’on place contre les couches pour en maintenir la chaleur. On la couvre d'environ 8 à ro pouces de terreau avec moi- tié au moins de bonne terre ; et lorsqu'on sent, en enfonçant la main dedans, que la chaleur est sup- portable, il ne faut pas perdre de temps pour y semer les graines. Pour la culture des melons, les cloches sont meilleures que les châssis, dans les pays tem- pérés, parce qu’on les met alors ou sur les pieds, ou sur les fruits pour avancer leur maturite ; mais dans le Nord, les châssis sont préférables. Au reste, ces couches étant semblables à celles dont on se sert pour les semis des plantes étrangères, je ren- voie pour la facon de les faire et les soins que les jeunes élèves exigent, à cette sorte de culture. Un potager doit aussi avoir un bassin ou un réser- voir d'eau au milieu de son emplacement, s'ik est possible , ou au moins près de lui. L'on n’ignore pas combien les arrosemens sont nécessaires , non-seu- lement dans les temps de sécheresse, mais pour les DEC ULTURES : 0 75 semis, et pour faciliter la reprise des jeunes plantes nouvellement repiquées en place. La manière de planter, de semer, de dresser les. planches, étant parfaitement connue, je crois inu- tile de répéter ici ce que tous les jardiniers pratiquent tous les jours. Ils savent bien aussi que la propreté, suite d’ün sarclage assidu , et les serfouissages sont d'un grand avantage aux plantes potagères, et ne contribuent pas peu à leur accroissement. Mais ils ignorent peut-être qu'ils ont un usage absurde dans la plantation de quelques légumes. La plupart, en plantant des chicorées, des ju des œilletons d’artichauts, etc., ont l'habitude de cou- per les feuilles de ces plantes jusqu’à 2 ou 3 pouces de leur collet, et cela sans autre raison , je crois, que de donner un air de plus grande propreté à leurs planches. Ils ne savent pas sans doute que toutes les ‘parties d’une plante lui sont nécessaires , que la feuille n’en est pas une simple parure , mais qu'elle. est essentielle à sa végétation et encore plus à la reprise. C’est par les feuilles que la plante trans- pire ; ce sont ses vaisseaux exhalans et excrétoires; c'est par la circulation de l'air qu’elles émanent, et d’un autre qu'elles reçoivent, que la végétation se fait et se maintient; et c’est cette circulation des feuilles aux racines, et réciproquement des racines aux feuilles , qui produit l’enracinement de la plante, la pousse des nouvelles feuilles et de sa tige. Les jar- diniers disent, pour motiver leur usage, que les feuilles qu'ils retranchent se faneroient; sans doute les inférieures se faneront, mais point lessupérieures, jusqu’à ce que de nouvelles les remplacent ; et les 74 CONNOISSANCES GÉNÉRALES premières, même avant de se sécher, auront aupara- vant encore rempli le but pour lequel la nature les a formées. Les notions sur la culture particulière des plantes potagères et sur celle des arbres fruitiers se trouvant à la fin de leurs genres, je passe aux principes gé- néraux sur la plantation de ces derniers. Choix des expositions et des terrains suivant la nature des arbres fruitiers. Les murs du potager étant faits, élevés:à la hau- teur. convenable et bordés d’un larmier, on doit s'empresser de les garnir d’arbres. Leur succes dé- pend absolument des connoissances préliminaires sur la température , le sol et l'exposition ; et, à l'égard de cette culture, elles sont si essentielles, que le défaut de cette attention préalable entraîne souvent la perte des travaux et des frais, ou retarde consi- dérablement les jouissances. Tous les arbres fruitiers ne viennent pas dans tous les sols et dans toutes les expositions. Il en est même dont les fruits changent de nature selon les terres dans lesquelles ils sont. Le chaumontel est beurré et fondant dans les terres douces et légères , et cassant , dur et seulement bonà cuire , dans les terres fortes. La crassane est âcre dans certains sols, et douce sans âcreté dans d’autres, L’abricotier et le pêcher ne réussissent bien que dans les bonnes terres un peu légères, et dans le nord de la France aux expositions les plus chaudes, Les es- pèces de pêches à fruits dont le noyau tient à la pulpe, comme les pavies et les brugnons , sont excellentes dans les pays méridionaux , et portent rarement leurs DE CULTURE: 4) fruits à une parfaite maturité dans les septentrionaux. Le poirier , le pécher et l’abricotier , exigent une si- tuation méridienne, ou du moins telle que celle des murs latéraux du plan proposé, etdesterres substan- tielles et légères. Le prunier et le pommier s’accom- modent mieux des différentes sortes de terrains. Mais le cerisier ne réussit jamais mieux qu'aux expositions chaudes et dans les fonds légers. En général, dans les climats du Nord, les fruits d'hiver et même une partie de ceux de l’automne doivent être en espalier, c'est-à-dire, palissés contre des murs, ainsi que les pêéchers et les abricotiers. Mais le choix de leurs dif- férentes espèces doit être relatif au sol. Ceux qui n’ont que des connoissances superficielles de culture , ouqui ne se sont point attachés à connoître les es- pèces qui peuvent réussirle mieux dans telle ou telle terre, s'imaginent, en voyant un arbre chargé de fruits dans un jardin, qu'ils n’ont qu’à le planter dans le leur pour avoir le même rapport. Quand le terrain et l’exposilion sont semblables , ils auront sûrement le même succès ; mais souvent aussi leur différence est un obstacle invincible. J’ai vu d’ex- cellens bons-chrétiens d’été chez mes voisins, et je n'ai pu avoir encore aucun fruit de cet arbre dans mon jardin. Îl faudroit donc que le propriétaire avant de procéder au choix de ses arbres fruitiers, voulôt se transporter dans les jardins dont le sol est ana- logue au sien , et prendre note des espèces qu'il de sireroit avoir. Îl se tromperoit alors beaucoup moins que s’il demancoit aux jardiniers qui font ce com- merce un envoi des meilleures, sans être auparavant certain qu’elles fructifieront chez lui. 76 CONNOISSANCES GÉNÉRALES La meilleure exposition sera donc destinée aux abricotiers, aux pêchers et aux poiriers dont les fruits se mangent en hiver. À l'exception du bon-chrétien d'hiver , il n’est point question ici de ceux dont on fait aussi usage dans celte saison, mais qui ne sont bons qu'à cuire. Ceux-là peuvent être plantés en plein vent dans le verger. Ceux d’automne suivront sur les murs immédiatement ceux d'hiver. Quoique plu- sieurs de ces derniers viennent bien aussi en contre- espaliers, leurs fruits sont toujours plus beaux contre les murs. La crassane, la marquise, le saint-germain réussissent dans de bons terrains et bien exposés en contre-espaliers; maisils sont beaucoup mieux contre des murs. Les autres expositions qui n’ont de soleil qu'un tiers ou un quart du jour, pourront être plan- iées en poiriers d’été et en pruniers. Cependant quel- ques-uns exigeant. encore de la chaleur pour don- ner à leurs fruits toute la qualité dont ils sont sus- cepübles, tels que le rousselet de Rheims, gros et petit, 1l seroit avantageux, s’il y avoit plus de place pour eux contre les murs, d’en mettre trois ou qua- tre individus en contre-espalier, vis-à-vis les pé- chers. En général tous les fruits demandent, pour acquérir leur perfection, l'influence de l’astre qui les vivifie; et quoique l’on dise que les prunes, par exemple, sont aussi bonnes à l'ombre qu’au soleil, jamais les premières ne sont comparables à celles qui ont muüri à ses rayons. Dans les pays du Nord on doit donc s ’attacher, non-seulement à procurer aux arbres fruitiers autant de chaleur que la situation peut le permettre, mais encore à choisir les espèces qui peuvent le mieux y DE CULTURE, 77 réussir, et non à vouloir y faire prospérer celles aux- quelles la température et le sol sont contraires. Heu- reusement la nature prévoyante a servi en cela nos. souhaits, en donnant à la plus grande partie des meil- leures espèces de fruit connues, la faculté de pouvoir fructifier en qualité et en abondance dans la plupart des terrains et dans presque tous les climats de la France. Préférer les arbres fruitiers du pays. Je crois qu'il seroit plus avantageux pour le succès de cette plantation de tirer des arbres de son pays même, parce qu'ils sont faits à l'atmosphère, qu'ils souffriroient moins à la transplantation dans les dif- férentes situations, et qu'ils prospéreroient davantage; mais il faudroit pour cela que ces arbres eussent la beauté et la vigueur de ceux qu’on élève chez les jardiniers qui en font un grand commerce, et c'est ce que la plupart de ceux des départemens négligent. Aussi préfère-t-on les tirer de Paris ou d’autres grandes villes où ces arbres sont conduits avec soin, et sont toujours plus sains. Mais quand on fait ces demandes, il faut, non-seulement bien spécifier les espèces, mais encore le sujet qui a recu la greffe, et indiquer le sol dans lequel ils doivent être placés. Ces jardiniers enverront alors les arbres qui pourront le mieux convenir au sol déterminé, et auront l’at- tention, en le leur recommandant, de les donner greffés sur les sujets que la terre et la lempésatune exigent. Il n’est point du tout indifférent qu'un poi- rier ou un pêcher soit greffé , l'un sur coignassier où sur franc, l’autre sur le prunier ou sur l’amandier, On 78 CONNOISSANCES GÉNÉRALES greffe ordinanrement les poiriers à fruits beurrés sur coignassier; cependant la cuisse madame porte beau- “coup mieux sur franc. J'en ai la preuve dans mon jar- din : mais un bon jardinier qui mérite depuis long- temps la confiance, aura égard à ces observations, et l’on peut en cela se reposer sur les soins de ceux que j'ai indiqués au commencement de cet ouvrage. Pour épargner une autre modique dépense, on retarde souvent considérablement ses jouissances. On achèle des sujets greffés d’un an ou de deux, petits et sans vigueur , à qui il faut des ahnées pour porter des fruits, tandis qu'avec quelques sous de plus, on pourroit avoir des arbres tout venus, et prêts à fruc- üfier. J'engage ceux qui se trouvent dans le cas de faire ces plantations, à se procurer des arbres faits; en peu de temps ils auront des fruits ; au lieu qu'ils attendront cinq à huit ans pour en obtenir des autres. Cette légère augmentation des premiers frais ne peut entrer en comparaison avec la satisfaction qu’elle procure. Quand on veut planter des arbres en contre-espa- her, il est nécessaire qu'ils soient de douze à quinze pieds au moins de distance des murs, pour ne pas offusquer les espaliers par leur ombre. Ces arbres indispensablement arrêlés à cinq pieds environ de hauteur, doivent en être dédommagés par leur ex- tension latérale. La moindre distance que l’on puisse mettre entr'eux doit être d'environ vingt pieds. Je ne parlerar pas de celle à donner aux espaliers; cela dépend de la sorte d'arbre fruitier, de la hauteur des murs et de leur tige : je l'ai indiquée à leurs articles Je répéterai seulement qu'il vant mieux en donner DE CULTURE. 79 une plus grande qu’une moindre, sur-tout aux pé- chers, aux poiriers de marquise et de virgouleuse, et à tous ceux dont la végétation est luxuriante. Au- trement on n’aura jamais que des arbres rabougris et pleins de chicots. Lés pommiers nains se plantent ordinairement dans les plate-bandes qui bordent les allées du po- tager ; ils doivent tous être greffés sur paradis. On verra, de même qu'aux autres arbres fruitiers , les meilleures espèces dans leurs genres. A Végard des poiriers et pommiers , pruniers et cerisiers qu'on plante en plein vent, ils doivent tous être dans un verger qui leur soit destiné, dont le sol sera chaud et léger pour les cerises, plus consistant pour les autres, mais tous à une bonne exposition abritée des vents du nord et de l’est, et ouverte du côté du midi. Les pruniers et quelques pommiers viennent bien dans les situations un peu fraîches ; maisles poiriers et les cerisiers demandent absolument la chaleur. Quant à la conduite de ces arbres, on en trouvera l'indication à leurs articles, et leur planta- üon étant la même que celle des autres arbres, on pourra eu voir les procédés à l’article plantation de la partie suivante. | Je terminerai ce que j'ai cru devoir dire sur le po- tager et le fruitier en invitant les cultivateurs à re- courir pour un plus grand détail au Nouveau La- quintinie. Je ne connois ni l'auteur ni même son nom ; mais je me fais un plaisir de rendre la justice qui est due à un bon ouvrage fondé sur les meilleurs principes, el qui, sans prétention, n’en a pas moins le droit de prétendre à la reco nnoïssance générale, GO CONNOISSANCES GÉNÉRALES DU JARDIN DORNEMENT ET DE PLANTES ÉTRANGÈRES. La culture des plantes étrangères étant une des parties principales de cet ouvrage , et n'ayant en- core été traitée que très-superficiellement en France, ces motifs m'obligent d'entrer dans des détails beau- coup plus circonstanciés que je ne l’ai fait dans les articles précédens. La multiplicité des objets le re- quiert, et mon goûi m'y détermine. Je tâcherai ce- pendant de les rendre aussi concis qu'ils peuvent l'être, sans négliger ce qui me paroïtra essentiel à l'instruction de ceux qui voudront se livrer à cette culture. Quand on veut réunir dans un petit espace une partie des plantes originaires de tous les pays de la terre, on sent aisément combien il faut de situations et de températures différentes, et combien ces vé- gétaux transplantés dans des sols et des climats souvent tout-à-fait opposés à celui que la nature leur a désigné, demandent de soins et d’expérience pour les conserver , les faire croître et les multi- plier. Aussi le propriétaire d’un pareil jardin doit en être le premier jardinier, s'il desire voir les succès compenser les premiers travaux, et goûter les plaisirs qu'il se sera formés lui-même. Mais pour en jouir mieux et avec plus de durée et d'avantages, il seroit à desirer pour lui qu’il fût botaniste, ou que du moins il connüt les premiers principes de cette science. Non-seulement elle lui facilitera ses cul- tures, mais en trouvant par elle dans ses plantes DE CULTURE... OE. une multitude de caracières et de particularités qui les différencient, son goût pour elle s'’augmentera, tous les jours, et il puisera chaque année, dans ses recherches et dans ses observations, de nouvelles sources de satisfaction dont il composera une partie de son bonheur. Quelqu’ intelligent que soit un jar- dinier mercenaire, à moins qu il ne soit aussi attaché aux plantes que le peut être le propriétaire, ce qui est extrêmement rare, il n’aura jamais le coup- d'œil exercé qui distingue à l’instant dans la foule des végétaux un individu qui languit; jamais il m’aura ces soins assidus ni celte prévoyance si né- cessaires aux plantes délicates. Son travail sera tou- jours l’effet d’une routine et d’une habitude, dont il ne, discernera les défauts que lorsqu'on les lui aura fait connoître. Une collection ainsi abandonnée à des hommes ordinairement inhabiles, qui à peine savent le nom des plantes qu’on leur a confiées, et qui ne peuvent avoir la sollicitude que donne la propriété, est en peu ‘de temps détruite, De deux choses l’une, ou il faut que celui qui veut former. un jardin de plantes étrangères le dirige :par lui- même et surveille ses jardiniers, ou que sa fortune lui permette d’en avoir un en chef sur lequel, ik puisse entièrement se reposer comme sur lui-même. S'il ne lui est pas possible de remplir l’une:ou l’autre, il doit alors se contenter des, plantes d’ Orne= ment depuis long-temps cultivées, dans-les jardins, et qui n’exigent que des soins ordinairess, Le cultivateur de ces jardins ne doit pas: s'atias cher au seul agrément que les végétaux. qu il cultire peuvent lui procurer, et n'avoir seulement en VUE, 34 6 82 CONNOISSANCES GÉNÉRALES daus l'accroissement de sa collection, que de possé- der des plantes rares que les autres n’ont “Pe il manqueroit le but principal de sa culiuré, s’il n’avoit celui de les rendre utiles par la connoissance qu'il prendra de ieurs propriétés, et par la nuluplication de celles qui peuvent étre un jour CAPE dans les arts. C’est ainsi qu’on prouvera à tant de pér- sonnes qui, en voyant une collection de plantes étrangères, disent toujours : 4 quoi cela sert-il? qu'une partie a des vertas médicinales reconnues, ou d’autres qualités qui les rendent usuelles ; et que d’autres étant acclimatées en auroñt peut-être par la suite d’aussi essentielles : mais il faut le temps, etla plupart de ceux qui tiennent ce propos ne voient que le présent. Ceux qui ont les premiers cultivé! le maïs, la pomme-de-terre, le topinambour, le jasmin, le lilas, etc., n’ont-ils pas donné à léur patrie des plantes utiles et agréables? Vräisemblablement un jour la rhubarbe, le thé, le camphrier pourront être naturalisés en France. Déjà plusieurs plantes, anciennement de serre chaude, ont passé en pleine terre, ét plusieurs de serre ordinaire ÿ passeront bientôt. Loin de chercher à détourner de leur cul- ture , on ne sauroit trop encourager ces sortes d’établissemens. Si les jardins de ‘plantes étrangères v’offrent pas encorè une utilité présente, ils Ta querront nécessairement par la suite. On bâtit une maison et l’on peut en jouir dans l'espace d'une année : mais il faut un long temps pour qu’une Collection ait pris le degré d'agrément et d'avantage qu'on peut en attendre. n arbres auboûüt de 40 ans, a tout au plus là qualité nécessaire au bois de cons- 1 DE CULTURE. | 83 truction, et il est rare que celui qui l’a semé en recueille le fruit. Cependant il faut planter, non- seulement pour la; jouissance personnelle et la satis - faction de son goût, mais pour le bien de la postérité. Ne perdons pas de vue ces vers si pleins de sentiment de Lafontaine ... Mes arrières-neveux me devront cet ombrage. CL. L'établissement des lycées dans les départements, et les sociétés d'agriculture, de sciences et d’arts qui se forment dans les villes principales de la France, ne contribueront pas peu à inspirer le goût des sciences et de la culture des plantes exotiques; celles dont j'ai l'honneur d’être membre sont composées de citoyens estimables et insiruits, qui s'efforcent de donner à leurs travaux toute l'utilité dont ils sont susceptibles. Déjà elles ont fourni des mémoires inté- ressans sur diverses parties de leur institution; et le zèle qui les anime , ainsi que les ouvrages qu’elles se. sont proposés pour base de leurs occupations, sont de sürs garans de leur prospérité future. (1) (1) Des cinq collections qui existoient dans l’arrondissement de Boulogne - sur - mer, et dont j'ai fait mention dans la note page 76 du 1°* vol. de la r*° édition de cet ouvrage, il n’en reste HE que deux ; celle de M. Fromessent à Hourecq, et la mienne à Courset. Mais il s’en est formé d’autres dans le département de la Somme , limitrophe de celui-ci{ Pas-de-Calais }, et je les citerai avec d'autant plus de complaisance , que je connois leurs aimables possesseurs , el que je suis en relation intime avec eux sur la botanique et la culture des plantes; celle de M. de Guyen- court qui, dans un site favorable, cultive avec soin une jolie téunion d'arbres et d'arbrisseaux à Guyencourt , près Amiens ; 84 CONNOISSANCES GÉNÉRALES Dispositions du terrain pour les plantes étrangères. La situation la plus favorable d’un jardin de plantes étrangères seroit celle que j'ai indiquée précédem- ment; mais comme 1l est assez rare de la trouver telle, il est nécessaire que l’art y supplée par quel- ques remblais et terrassemens, et en faisant usage de tous les sites naturels qui peuvent s’y rencontrer; néanmoins il est toujours très-avantageux d’avoir une pente douce inclinée vers le midi. Un terrain irré- gulier , mais bon dans toutes ses parties, présente beaucoup plus de ressources pour cette culture qu’une surface plane. Il fournit des positions con- venables pour certaines plantes, et contribue aussi à la variété du jardin. Si l’on n’est point assez heu- reux pour avoir un ruisseau dont on peut ménager le cours, ou une source abondante et continuelle, il est indispensable de se former plusieurs amas d’eau pour les arrosemens, ainsi que je l’ai dit à la fin de l’article des connoissances générales de cul- ture. Une prairie ou un terrain plat dans la partie . celle de M. de Saveuses , à Saveuses près Amiens, et celle de M. de Moyenneville , à Bovelle , aussi près de cette ville. Je-ne puis en même temps passer sous silence la belle col- lection de plantes étrangères d'orangerie de M. Parmentier , à Enghien , qu’il cultive et multiplie avec les plus grands succès. Je me permets de nommer ici ces amateurs à tous égards dis- tingués , auxquels je joindrai M. Wiegers, à Malines, pour leur faire.connoitre tout le prix que je mets à leur correspondance et ma reconnoissance de leur honnéteté dans nos échanges rés £iproques. \ DE CULTURE, 85 basse du jardin, fait non-seulement un effet agréable, mais est très-propre à recevoir une partie des arbres étrangers que l’on cultive. Un abri considérable formé par de grands arbres, les résineux et tou- jours verts en devant, doit protéger les cultures contre les vents froids du nord et de l’est; ils seront placés de manière qu'ils touchent d’un côté à l’est quart-sud et de l’autre au nord-ouest. C’est princi- paiement de la partie de l’est que souftlent les vents : les plus pernicieux ; ceux du nord et de l’ouest sont plus violens, mais ils n'apportent avec eux ni le froid ni cette âcrelé sümulante de ceux du levant, qui pendant l'hiver pénètrent les plantes d’une glace meurtrière, et dans le He brülent et détruisent - les jeunes pousses. Son étendue est relative à la situation locale et proportionnée à la fortune du propriétaire, à X distribution qu’il projelie, à la quantité et aux sortes de plantes qu'il veut y cultiver, et à son goût pour elles. Dans ce dernier cas il doit être toujours plus grand qu'il n’auroit dessein de le faire. Quand on a le projet de réunir les plantes de tous les climats et de les multiplier, son étendue ne peut guère être moindre de 8 à 10 arpens {environ 4 à 5 hectares). Cette dimension paroîtra peut-être un peu grande ‘pour le jardin d’an simple particulier; cependant, il n’est guère possible de la diminuer. Que l’on con- sidère qu'il doit s’y trouver différens sites, des abris particuliers , les emplacemens des serres, ceux de leurs plantes en été, les lieux des couches, celui du parterre et d’un bois qui serve d’abri, les dis- tances nécessaires aux grands arbres pour les laisser 86 CONNOISSANCES GÉNÉRALES croître librement et sans gêne et les voir dans leur forme naturelle, les espaces vides pour détacher les différentes masses des plantations, et chaque dis- position particulière afin que l'air puisse librement circuler autour des plantes, et que l’ensemble de ce jardin plaise aux veux, soit sans confusion , et n’ait pas par. la suite l’aspect d’un bois touffu , on s’aper- cevra que cet espace n’est pas trop grard, et quil deviendroïit même resserré si l’on faisoit beaucoup d'élèves et de plantations de la première grandeur. Lorsqu'on a un goût décidé pour cette culture, ek - qu'il est fondé sur les connoiïssances de la botanique ; le jardin que l’on commence à former devient ordi- pairement toujours trop pet. Pour la partie de pleine terre comme pourlesserres, je conseille àceux qui sont dans la ferme intention de se livrer à ces douces occupations, de ne pas se circonscrire dans des bornes trop étroites, qu'il faudra reculer un jour avec plus de frais, et dont la disposition nou-. velle ne se joindra jamais aussi bien à la première qe si elle en avoit d'abord fait partie. Je n’ai pas besoin de dire que cet espace, quel qu il puisse être, doit être fermé soit par des murs, soit par de fortes on de manière qu'aucune espèce de bétail ne puisse y enirer. Son arrangement dépend entièrement du goût du cultivateur. Je n’essaierai même pas d'en donner une idée; chacun ayant en cela sa manière de voir et de distribuer. Il sera toujours bon, si les plantes sont dans une situation convenable à leur nature et à leur végétation, et quand toutes les parties con- ribueront à former une Maison et un ensemble ( DE CULTURE. 7 agréables. Mais outre l'emplacement des serres, des couches, des bois et des abris, il ne peut se dispenser d'en avoir encore quatre à cinq autres pour les objets suivans, savoir : 1°. un parterre où se trou= veront réunies les plantes vivaces herbacées de pleine ierre, rangées suivant une méthode adoptée, ou placées de manière à produire un coup-d’oœeil satis- faisant; 2°, un autre plus petit pour les plus belles- plantes annuelles; 3°. un terrain en pente, un peu sec, exposé au midi et léger , pour certaines plantes hgneuses toujours vertes, et pour une partie des plantes aromatiques; 4°. un lieu bas dans lequel on peut faire entrer de l’eau quandil en est besoin pour les plantes aquatiques ; 5°. un autre local à peu près dans la même situation, iouiours frais, mais sans: ètre continuellement humecté et un peu ombragé * destiné aux plantes des montagnes. telles que les an- dromèdes , Les bruyères, les airelles, le rhodore, le gualihéria, les kalmies , les rosages, les Iédons, etc... et si l’on pouvoit avoir un rocher naturel ou factice pour les plantes grasses de pieine terre, elles orne- roient ce site pittoresque. Voyez pour les autres accessoires lartiele de La Culiure d: l'amateur, etc... Dans la distribution le culuvateur ajoutera à l'agré- ment, sans nuire à l’ensemble, .en formant trois bos- quets des trois principales saisons de l’année, celui du printemps, celui de l'été et de l'automne, et celuë: de l'hiver. IL pourra Les composer suivant la liste des- piantes Jésignées à la suite de ces notions de culture. Cela n’empéchera pas qu'ilne puisse placer dans la: disposition générale. les plantes. qui: en font. parties- Mais il. est agréable de voi danse même lieu-les U 88 CcoONNOISSANCES GÉNÉRALES végétaux qui fleurissent presque en même temps et ceux dont la verdure est persistante, 11 fera en sorte que les plantes les plus intéres- santes, par leur forme ou par leurs fleurs, soient, non-seulement dans le sol et l’exposition coutérables , mais dans une situation où l’on puisse jouir sans obs- tacle et sans confusion de leur beauié : PRES ne sont jama:s mieux qu'isolées. Si le propriétaire est botaniste , il s’évitera de la peine, et se procurera, au contraire, de la satisfac- tion, ainsi qu ’aux amateurs de cette science qui vien- dront le visiter, en réunissant ensemble les espèces cultivées de chaque genre, pour pouvoir les com: parer à l'instant, et n'être pas obligé d’aller les cher- cher dans l’espace d’un jardin où elles seroient éparses ; ce qui nuit à leur prompte connoissance. Il n'oubliera pas qu'il lui faut deux pépinières » l’une pour les élèves de semis, pour des mères d’ar- brisseaux de la troisième grandeur, pour des greffes et des boutures ; l’autre pour les grands arbres. Il ne fera dans cette sorte de jardin aucune de ces tailles symétriques et régulières qui enlèvent à la plante son port naturel, souvent plus beau que celui qu'on lui donneroit , et qui ne conviennent pas du tout à ce genre de eulture où la nature doit avoir toutes ses formes, et l’art, s’il en est besoin, simple- ment limiter. Il évitera enfin les Ur petites et mesquines qui divisent trop le terrain, fatiguent et deviennent monotones. Ses masses seront larges et imposantes ; ses expositions ouvertes et spacieuses , toutes ses dis- tributions placées et plantées dans l'intention de pro- DE CULTURE. 89 duire un grand effet ; son plan général enfin dessiné de manière que toutes les parties nécessaires aux dif- férentes cultures ne forment point de séparation marquée, maisque , naturellement liées aux voisines, elles semblent toutes concourir à la grandeur et à la beauté de l’ensemble. Telles sont, les serres exceptées ainsi que les couches, les parties les plus essentielles à un jardin de botanique ou de culture de plantes étrangeres; c'est au goût et aux connoissances du cultivateur à faire le reste. Mais il est nn article qui, bien qu'il ne soit qu'accessoire, n’en est pas moins indispensable, l'entretien avec la propreté. Il est vrai qu'il constitue la plus forte dépense lorsque l'établissement est fait, parce qu'elle est répétée : mais aussi un jardin qui n'est pas tenu avec un certain soin, peril les trois quarts de son agrément ; les plantes d’ailleurs en souffrent par les herbes qui les offusquent et les privent de leur nourriture. Les frais qu'exige l’en- tretien doivent donc entrer pour beaucoup dans le calcul que peut faire le propriétaire avant d'effectuer ses projets. Il ne faudroit pas, pour en diminuer la dépense journalière, qu'il rétrécit trop ses allées; il tomberoit dans un défaut non moins préjudiciable, et 1l perdroit d’un côté ce qu’il gagneroit de l’autre. Si son terrain est sablonneux, l’entretien sera de moitié moins coûteux que dans un terrain fort; s’il est dans le dernier cas, les formes des distributions peuvent seules le rendre moins dispendieux. $ | ; fr go CONNOISSANCÉS GÉNÉRALES Des Jardins qu'on nomme en France Jardins” anglais. Les vrais jardins anglais, ou ceux que l’on voit en Angleterre et quelques-uns en France, sont gené- ralement composés d’une vaste prairiedontlasurface, souvent inégale ou rendue telle par l’art, toujours d'une circonscriplhon irrégulière, ordinairement nue- pour que rien ne puisse masquer son contour, est environnée d'arbres de haute futaie qui forment des bois plus ou moins étendas, et dans lesquels se tron- vent plusieurs clairières dans lesquelles sont cons- truuts divers édifices convenables au local et analogues au goût du piopriétaire. L'on y rencontre des tem- ples, des pagodes, des kiosques , des ruines, des grottes, des colonnes, etc. S'il s’y trouve un ruis- seau, on y forme de cascades, des chutes d’eau, des ponts, un moulin , etc. Les différentes construc- tions semblent toujours amenées, soit par la néces- silé , soit par la situation, et plusieurs représentent les mêmes chjets que nous offre la nature dans les- mêmes sites : les accessoires et la forme donnée à ces endroits sont relatifs à la chose. Ce seront des peu- pliers, des saules pi eureurs + des plantes aquatiques qui ombrageront où borderont les eaux ; des arbres majeslucux à large feuillage qui se trouveront au- tour des temples et des pagodes ; des arbrisseaux. à: feuilles légères et curissans qui ornerent le voismage des kiosques ; ; des pins, des sapins, des cèdres qui eront plantes près des ruines, Le lour de la prairie de incipale, dont l'herbe fine, serrée et courte, imite un tapis , est souvent bordé d’une allée entretenue: \ DE CULTURE. 9! dont le côté seul des bois est planté en masses d’ar- brisseaux fleurissans, Telle est en général la disposi- tion des grands jardins de l’Angleterre, pour laquelle il faut un terrain d’une étendue d’autant plus grande que le propriétaire desire y placer plus de sujets différens, parce qu'il est nécessaire, pour qu'ils pro- duisent tout leur effet, qu'ils soient non -seulement distans les uns des autres, mais qu'ils soient aussi à-peu-près analogues au local. Si ces jardins n’imitent pas parfaitement la nature, ils sont du moins vrai- semblables , et l’art qui les a formés s’y fait assez sentir pour en dissiper l'illusion. Les Anglais aiment naturellement les jardins. Point de maisons de campagne, et presque point dans celles des faubourgs des villes qui n’en aient de propor- tionnés à leur terrain. Un particulier n’auroit -1l qu'une cour de sept à huit mètres, la moitié de cet espace seroit en jardin. Mais ils ont le bons sens de ne les pas accabler de constructions, ei de n’y planter que des arbres ou arbrisseaux dont le port et la hau- teur sont relatifs à l'étendue. La plupart de ces jar- dins consistent en un gazon rendu très-fin par le rouleau, les coupes continuelles et les arrosemens, vers le milieu duquel s’élève un petit tertre, ou une convexité sur laquelle se trouve ure masse pyrami- dale d'arbres, d’arbrisseaux et de plantes. Cependant, malgré le goût des Anglais pour les jardins , la monotonie s’y fait nécessairement sentir , parce que les dispositions sont presque toujours les mêmes, et qu'à l'exception des grands parcs, il n’y a _guere de variété; il peut y avoir autant d’uniformité dans l'urégulier que dans le régulier. On a blômé, ‘92 CONNOISSANCES GÉNÉRALES, avec quelque raison, les jardins français où l’on voyoit toujours les mêmes dessins, et dans lesquels un côté ressembloit si parfaitement à l’autre, qu’en ayant vu l’un, on ne se soucioit pas de MR autre. Mais étoit-ce une raison d’exclure absolument leurs formes de nos arrangemens nouveaux? Ne pouvoit- on pas allier les deux goûts ensemble ? et cette union bien ménagée ne produiroit- -elle pas plus d’effet que de se borner exclusivement à lun? Un Anglais de distinction vint, il y a quatre ans, voir mon jardin, où le régulier est joint à l'irrégulier , et, après l’avoir parcouru, il me dit : & Je préfère votre jardin aux nôtres ; il me semble que les yeux se reposent avec plaisir sur des lignes droites et régulières, et que leur opposition avec les imitations de la nature fait res- sortir avec avantage l’une et l’autre : excepté les beautés majestueuses qui nous étonnent et nous pé- nêtrent d’admiration , mais qu’on ne peut voir que dans les sites absolument naturels, comme sont ceux des hautes montagnes, les belles formes régulières frappent plus nos regards que les irrégulières. Une futaie, par exemple, d'arbres toujours verts, symé- tiquement plantée, plaît assez généralement, et se fait même admirer par les personnes qui ont un goût opposé. C’est que son aspect est imposant, et qu'elle possède ce qui constitue le beau , l’ordre dans la gran- deur. Mais, ainsi que je l'ai fait voir , il faut quelque opposition , il faut sauver l’uniformité fatigante par des dispositions plus variées et où l’on puisse ren- contrer des surprises agréables. On m’objectera sans doute que , dans un terrain borné, ces grandes plan- tations alignées ne pouvant se trouver, on seroit DE CULTURE: | 93 réduit à n'avoir qu'elles, et elles n’auroient par con- séquent aucun effet. Aussi n’aije eu en vue, dans l'admission de ces belles formes régulières, que des jardins d’une assez grande étendue pour qu'elles puissent y paroitre avec avantage, et Y produire des contrastes qui font valoir les autres parties. Quant aux espaces très-limités, je crois que les distributions que l’on fait actuellement , et auxquelles on donne le nom de jardins anglais , au lieu de celui de jardins paysagistes , qui Le conviendroit mieux et qu ‘il faudroit adopter, sont celles qui jettent plus de va- riété; elles font paroître le terrain plus grand qu’il n’est réellement, prolongent la promenade, et, bien entendues, peuvent salisfaire le goût. Mais il faut que les plantations et les accessoires qu'on voudroit y mettre soient analogues a l’espace ,» et que ces derniers sur - tout ne choquent ni le bon sens ni la vraisemblance. Hors le vrai beau de l’art et celui de la nature qui pe souffrent aucune modification, tout en France est sujet à la mode. Le changement semble inhérent au caractère des Francais; leur légéreté neleur permet pas de conserver long-temps le goût des productions de leur imagination; la roue par laquelle ils varient est boue en mouvement; mais comme elle ne peut décrire qu’un cercle, il arrive que les mêmes fruits de leur inconstance reviennent au bout d’un certain temps au même point d’où ils sont partis pour faire leur révolution. Mais, si, avec de l'argent, on peut satisfaire ses desirs en changeant ses vêtemens, sa maison, ses ameublemens , il n’en est pas de même des jardins et des plantations, Malheureusement pour 1 94 CONNOISSANCES GÉNÉRALES ces amateurs, les êtres végétaux qui les composent n'aiment pas à changer de place, et on ne leur en donne pas une auire impunément; d’ailleurs, en bouleversant l’arrangement qui leur a été assigné , on ne jouit jamais, à moins que la jouissance ne consiste plutôt dans l’action du changement que dans la chose même; ce qui pourroit bien étre, en con- sidérant quelques jardinets que l’on forme à présent. La plupart des propriétaires aisés voulant avoir un jardin dessiné selon la nouvelle mode, il s’est élevé un nouveau genre d'artistes compositeurs de ces dispositions. Leur nombre suffit à peine aux de- mandes, et leurs honoraires sont souvent moins les fruits de leurs talens que de leurs recherches. Ce- pendant il s’en trouve qui ont réellement l'entente de ces compositions, et à qui il ne faudroit que l’espace nécessaire pour déployer leurs conceptions et leur goût. Je n’entends pas parler ici des bons ar- chitectes qui construisent des jardins avec le même jugement, la même méthode et la même élégance qu'ils donnent aux édifices; je leur rends au con- traire toute la justice qui est due à leur savoir et à leurs talens. Mais souvent ceux-ci, comme les autres, sont non-seulement bornés par le terrain qu'on leur détermine et obligés de céder aux desirs des personnes qui les emploient, et qui exigent d'eux une quantité de formes et de constructions qué l’espace ne sauroit comporter. De là vient le ridi- cule de plusieurs de ces jardins, qui, dans ce cas, tombe plus sur le propriétaire que sur l'architecte. On pourroit cependant reprocher à quelques-uns de ces artistes nouveaux d’abuser quelquefois dé DE CULTURE. 95 l'ignorance des personnes qui leur donnent leur confiance sur l'effet qui doit un jour résulter de leurs compositions. J’en citerai un exemple. Madame N. veut avoir un jardin sordisant anglais, Elle appelle en conséquence un artiste : 4 Monsieur, lui dit-elle, les jardins étant à la mode, il faut bien que j'en aie un. Voila mon terrain vis-à-vis de mon salon ; il contient environ un quart d’hectare (un demi-arpent ); arrangez-le de manière qu'il puisse réuair ce que l’on trouve dans les jardins anglais, placez-y des plantes étrangères, et tâchez sur-tont que je puisse en jouir de suite, L’arliste met aussitôt la main à l’œuvre; les ouvriers ne lui manquent pas; les choux, les carottes, les pois, les espaliers cèdent la place. Il creuse certaines parties , en élève d’autres, fait des sentiers sinueux, gazonne , COnS- truit un pont, une chaumière, une volière, une grotte, des allées enfoncées, des monticules, ete., se pourvoit chez les jardiniers de toute espèce d'arbres, d’arbrisseaux et de plantes herbacées; forme des masses dont ies arbres sont coupés à différentes hauteurs pour que l'effet s’en fasse plus vite ; rend enfin à madame , au bout de deux mois, son terrain entiérement changé en une caricature ouen un plan réduit d’un jardin qui, pour toutes ces compositions , devroil contenir plusieurs hec- tares. Madame, enchantée de son jardin anglais, le montre à ses amis et à ses voisins , qui lé trouvent, comme de raison, charmant, bien peigné , bien ra- tissé, bien gazonné; mais ces constructions, amassées et faites à la hâte , ne pouvant supporter les pluies et les gelées de 1 héten , s'écroulent l’année suivantes 96 CONNOISSANCES GÉNÉRALES et si un printemps les a vu paitre, le suivant les voit détruites. Les gazons s’alongent et se défont, la moitié des arbres mal plantes meurent, et si madame persiste à conserver son jardin, elle se trouve bien . surprise, au bout de peu d’années, de voir sa mai- son entièrement offusquée par des pins, des sapins, des platanes , des mélèses, des acacias et autres grands arbres que son artiste y a plantés et accumulés dans un petit espace. Il lui en coûte une somme assez considérable pour ne voir plus clair dans sa maison ou pour lout deplanter, Non-seulement un jardin de cette espèce est ridi- cule par la multitude d'objets entassés dans un petit espace, mais il l’est encore plus par l’absolue nullité des motifs qui peuvent engager à faire ces differentes constructions, chacune d’elles doit avoir sa raison ou du moins sa probabilité. Un pont ne peut avoir leu que sur une rivière, un ruisseau, un canal ou un ravin à cause de l’impossibilité de pouyoir les traverser sans lui; mais quand on ‘élève, pour le faire, deux monticules vis à-vis l’une de l’autre et qu’on peut passer dessous par une allée bien ratissée ou, saus le moindre obstacle, sur le gazon, il est parfaitement inutile et choque le bon sens. Une (1) Je connois un de ces ponts aussi peu motivé , situé à 200 mètres environ et vis-à-vis le milieu d’un château d’une belle: apparence , construit fort grossièrement de poteaux, de ma= driers et de fascines , et cimenté d'argile, que: le propriétaire faisoit remarquer aux personnes qui venaient chez lui, quoi= qu'elles ne le voyoient que trop bien, et doùt il ne recueilloit aucun suffrage. Personne ne s’avisoit d'y monter , parce qu'il étoit hien His commode de passer dessous, la surface du DE CULTURE: 97 chaumière ne peut avoir lieu que dans un endroit agreste, et il faut pour la rendre naturelle qu’elle semble habitée, qu’elle soit accompagnée d’un petit potager, d’un verger où d’une prairie. Elle ne doit pas être, comme on en voit dans quelques jardins , une hutie de Nègre ou de Lapon. Une grotie sera bien placée vers l'extrémité du jardin, près de vieux arbres ei d’un ruisseau. Elle doit être d’une assez haute et assez large dimension, formée à l'extérieur de rochers amoncelés avec art, parmi lesquels se trou- veront quelques arbustes; en dedans construite de rocailles, de coquillages, de stalactites, et l'air doit y pénétrer librement pour en rendre l’espace salubre et point humide, et ses jours donner des formes agréables et en même temps pittoresques. Ce ne sera donc pas, comme on en trouve dans ces pelits espaces où l’on veut tout avoir, une cabane qui ressemble à une grande ruche, tapissée en de- dans et en dehors d’argile et de mousse, où l'air pénètre à peine, endroit toujours mal sain, où l’on terrain étant sèche et presque plane. Ce parc, d’une grande étendue et planté avec discernement n’inviloit pas à leparcourir, parce qu'aucun sujet de curiosité n’y attiroit. Si, au lieu de cette construction si mal placée et sans la moindre raison , le posses- seur dece beau et vaste terrain avoit élevé vers son extrémité un: belvéder ou un kiosque que l’on eût apercu du château , le desir deconnoîtrel’édificeauroitinvité à y alleret visiteren mêmetemps une partie de son parc. Il faut donner aux pas quelques motifs ; il faut engager leur succession par des objets qui la déterminent et par des routes ou des sentiers attrayans et commodes. A peu de frais l’on y parvient; il s’agit de bien placer les choses, et sur-tout de les reudre yraisemblables. L 7 08 CONNOISSANCES GÉNÉRALES ne peut rester quelque temps par la crainte de s’en- rhumer. Une volière ne peut se trouver que dans une clairière de bois, dans un lieu solitaire où coule une eau limpide. Je préférerois à cette prison de petits esclaves qui soupirent sans cesse après la liberté, le bosquet de madame de Volmar dans la Nouvelle-Héloïse , où les oiseaux, attirés par des grains qu'ils aiment et qu'on leur distribue tous les jours, se fixent, font leurs nids et en charment le silence par leurs concerts. Une montagne factice est placée avec avantage dans un endroit vaste et peuplé de quelques arbustes; son sommet portera un kiosque d’où l’on aura une vue agréable et va- riée ; les pentes douces de cette hauteur seront gar- nies de plantes et d’arbrisseaux qui croissent natu- rellement sur les montagnes. Une ruine ne doit se rencontrer que dahs un lieu sauvage, reculé, pour ainsi dire abandonné, près de laquelle se trouvent quelques arbres anciens donnant encore quelques signes d'existence, à côté des cèdres du Liban et des thuyas, qui peuvent servir d'emblème au temps qui élève et détruit tout. Des colonnes, les unes entières, les autres tronquées, des architraves dé- tachés du füt des colonnes, des morceaux de cor- niche, d’entablement jetés cà et là sont les prin- cipaux matériaux des ruines et ceux qui ornent le plus ces compositions, assez difficiles à bien rendre; des lierres, des ronces, des groseillers, quelques rosiers y feront aussi de l'effet : au reste, si l’art a commencé la ruine, c’est à la nature à y mettre la dernière main, et elle s'en acquittera beaucoup mieux que lui. DE CULTURE. ; 99 On voit, par cet apercu des différens objets qui peuvent se trouver dans un jardin paysagiste et qui pourroient étre accompagnés de plusieurs autres dont je n’ai pas fait mention , qu'il faudroit , pour en éontenis quelques-uns, un terrain d'environ 30 à 4o hectares , une surface inégale, et sur-tout une fortune assez considérable pour qu’on puisse donner à ses plaisirs une somme telle que nécessitent les constructions faites dans le bon goût , et l’entre- tien qu'un pareil établissement exige. Aussi ces em- bellissemens, ces belles productions de l’art imitant la nature ne conviennent-elles qu'aux Plutus de ce siècle, qui placeroient ainsi beaucoup mieux leur or en le répandant par les mains-d'œuvre dans la classe ‘indigente qui en profiteroit , qu'en des superfluités ou des dépenses sourdes et souvent désastrenses;, qui les ruinent avec leur santé et qui ne procurent aucun bien. Si j'aiessayé de faire connoître le ridicule d’as- sembler dans un petit espace ces diverses construc- tions , qui ne peuvent avoir lieu que dans les grands parcs , et qui , dans les terrains bornés , sont néces- sairement mesquines et contraires au bon goût, mon intention n’est pas cependant d’éloigner de ces sortes de jardins ; je les trouve même, ainsi que je l’ai dit plus haut , aussi favorables aux petits espaces qu'à ceux d’une grande surface ; mais il faut que la vrai- semblance et le goût y règnent. Un jardin d’une mé- diocre étendue n’a pas même besoin de tous ces ac- cessoires:, qui produisent plutôt un mauvais effet qu’une agréable variété; un ou deux suffisent aux terrains des particuliers quand ils sont dans les bonnes 100 CONNOISSANCES GÉNÉRALES proportions. Gelte surcharge d’édifices indique la modicité des talens de l'artiste ou de l’archñecte qui n'apu trouver,dansla diversité que lui offrentlesfeuil- lagesetle portdesvégétaux, une composition simple,en même temps variée et satisfaisante. On a voulu imiter la nature ; et l’on s’en est éloigné plus que jamais ; on ne la retrouve que dans ces forêts antiques où le temps a formé des clairières , dans les vallons des hautes montagnes et dans leurs roches primitives où.- croissent le buis, le cytise et les pins ; dans ces tor- rens d’une eau limpide qui entraînent avec fracas dans leur cours les pierres qu’un continuel frotte- ment a arrondies. Au milieu de ces sites silencieux , on sent un recueillement et une vénération indi- cibles, parce que tout est simple, tout est grand, tout est beau, et que nulle forme mesquine n’en dis- trait et n’en affoiblit la majesté. Il faut sans doute beaucoup d’art dans les imitations de la nature , mais il faut en même temps qu'il soit caché sous elle, ou que du moins on ne s’en apercoive qu’à l’examen qu’on craindra de faire pour ne pas altérer son plai- sir, La principale raison qui fait amasser dans les jardins modernes tant de construclions est l’impa- tience de jouir. On voudroit que son terrain prit dans un an une facetoute nouvelle , et qu’il présentât dans quelques jours un effet qui ne peut avoir lieu qu’au bout de plusieurs années. L'architecte qui a le talent et les connoissances de son état fait, en cé- dant aux desirs de l’impatience , d’autant plus de tort à sa réputation, qu'il a dù , dans ses dessins, calculer l'effet qu’un jour ils doivent produire , et qu’en sui- yant ses plantations il a dû se représenter le petit EE DE CULTURE. [O7 arbre d’un mètre environ ( de 2 à 4 pieds ) qu'il place, à la hauteur de 20 à 25 mètres (60 à 75 pieds). Quand on n’a qu’un ou deux hectares(2 ou 4 arpens) à destiner en jardin paysagiste , à peine peut-:il y en- trer quelques arbres de la première grandeur vers _ses extrémités. On doit alors se borner aux arbris- seaux etarbustes d’un aspect agréable et d’un feuil- lage différent. Un large gazon de forme irrégulière, tondu souvent et très-court, garni en dedans d’un petit nombre de masses d’arbrisseaux de différentes hauteurs qui puissent cacher les limites du terrain, et vers ses bords d’arbustes fleurissans qui paroissent y être jetés au hasard , c’està-peu-prèstout ce que peut principalement contenir cet espace. Si l’on étoit assez heureux d'y avoir un ruisseau, ilajouteroit beaucoup à l'agrément en y donnant le mouvement et la vie ; on pourroiten orner les bords de plantes quiaiment cessi- tuations , y faire un ou deux ponts pour le traverser, y former des chutes, ou ajouter à son murmure en ÿ jetant quelques roches. Ces simples compositions sont indépendantes de la mode, parce qu’elles sont naturel. les; elles font honneur à l’architecteet au goüt du pro- priétaire ; et, ménagées avec art ainsi que plantées avec tatellidénbe , leur effet augmente avec les an- nées; tandis que l’assemblage de ces diverses cons- tructions qui surchargent certains jardins , et leurs plantations sans discernement et faites dans la seule vue d’une prétendue jouissance instantanée, produi- sent au bout de trois ou quatre ans une confusion ri- dicule et un coup-d’œil désagréable. Il en est de ces jardins comme des tableaux en peinture; quel que soit le talent du peintre , la bonté de son dessin, la 102 CONNOISSANCES GÉNÉRALES vivacité et la force de son coloris, s’il accompagne son sujet principal d’une quantité d’accessoires dif- férens qui frappent également les yeux , il l’étouffe sous ces compositions mal placées , et le tableau perd son mérite. Pour jouir plus tôt d’un jardin paysagiste, le seul moyen est de le pratiquer dans un ancien’ bois de haute futaie; on y feroit alors des clairières, ou bien l'on profiteroit de celles que le temps a percées; on y sémeroit des gazons, on les embelliroit d'arbres et d’arbrisseaux étrangers, et l’on mettroit au profit de l'agrément les diverses inégalités qui s’y trouve- rotent ; et à celui des surprises et de la variété, les différens sites que les années auroient rendus pitto- resques. An bout de peu temps et par les talens d’un bon architecte, un propriétaire fortuné possé- deroit un des plus beaux jardins , sur-tout s’ilrencon- troit dans ces bois antiques une eau limpide et un terrain favorable. On peut aussi , dans un espace borné, accélérer la jouissance par un moyen connu et que j'ai plusieurs fois employé. Lorsque le dessin en est arrêté, et que des arbrisseaux y. sont plantés à la distance où ils doivent l'être pour rester , on met dans les vides qui se trouvent entre eux de grandes plantes vivaces qui, dans l’éié suivant, forment des buissons épais et hauts; - on plante les plus hautes parmi les arbrisseaux éle- vés , et les plus basses parmi les petits ; elles ne font aucun tort à ces derniers et ne les empêchent pas de s'élever. Pendant les deux ou trois premièresan- nées , les plantes, par leur élévation et le nombre de leurs tiges, font l'effet que doivent produire par DE CULTURE» 103 la suite les arbrisseaux ; et quand ceux-ci ont acquis la hauteur nécessaire, on enlève la plupart de ces vé- gétaux herbacés, du l’on diminue leur pied, et l’on peut même en laisser quelques-uns. L'on verra à la fin de cet article le nom de ces plantes par rang de bauteur. Les jardins paysagistes ont sur les anciens beau- coup d'avantages ; non-seulement ils semblent agran- dir le terrain, mais ils offrent plus de variété ; ils sont susceptibles de plusieurs changemens légers qui ne nuisent pas à l’ensemble ; et comme ils sont ordinai- rement composés de Jade étrangères , ils devien- nent plus intéressans, et font as ce genre de com- merce si lucratif en Angleterre ; mais e exigent des soins pour les entretenir dans leur propreté et en faire sortir les différentes compositions. Quand ils sont de médiocre étendue , la hauteur des végétaux doit être proportionnée à l’espace ; ceux qui portent des fleurs apparentes, et quelques-uns, toujours verts , seront préférés. Les limites doivent être , avec art, sauvées à la vue , et l’on peut faire en sorte que Îles yeux, ense porlant sans gêne sur les propriétés voi- siues , soient trompés sur les vraies bornes et sup- posent une étendue qui n’est pas. Quelle que soit la dimension du terrain, rien ne doit au premier as- pect offusquer désagréablement la vue; les devans et le milieu doivent être peu chargés, et la plantation distribuée de manière qu'il en résulte un ensemble qui plaise d’abord et qui invite en même temps à la détailler. Dans le grand , comme dans le petit, l’ordre doit toujours régner ;il existe dans les formes régulières, comme dans les régulières ; il se trouve 104 CONNOISSANCES GÉNÉRALES dans les proportions relatives à l’espace et à la com- position , et par-tout où il est, le premier coup- d’œil l’aperçoit et en est satisfait. Evitez le mesquin, le papillotage ; les trop menus détails ne sont pas dans la nature ;que vos allées , vos sentiers ne soient pas compassés ; tâchez que vos masses , sans être de même forme ni de même hauteur, s'opposent mu- iuellement , et, dans une grande surface, qu’elles soient imposantes ; masquez légèrement certaines parties pour exciter à les connoître, et, si votre ter- rain a quelque étendue, faites en sorte, par des des- sins variés , d'y ménager quelques surprises amenées . par le local et par la vraisemblance; vous pouvez encore, par des emblêmes, donner à vos compositions un auire intérêt : une urne entourée de thuyas, une rose penchée sur un cyprès, un petit amour envi ronné de fleurs près d'une eau limpide qui em- porte dans son cours leurs pétales flétris, prêtent à l'imagination un nouvel aliment et retracent de tendres souvenirs, C’est ainsi, et par d’autres con- ceptions suggérées par votre position et enfantées par votre goût, que, sans perdre de vue l’uule, vous l’unirez à l’agréable , et qu’en culüivant par vos mains les plantes qui décorent votre asile, vous trouverez les plaisirs que la nature prépare à ceux qui la recherchent. DE CULTURE 105 LISTE Des Plantes vivaces herbacées dont on peut garnir les masses d’arbres et d’arbrisseaux nouvellement plantés , Rangées par rang de hauteur en commencant par les plus grandes. NOMS LATINS. . NOMS FRANCAIS, Si/phium laciniatum . .,.... Silphide laciniée. rerebinthinaceum . « à feuilles en cœur, perfoliatum......e perfoliée. CONNGEUM es. à feuilles réunies, crifoliatum ....... à feuilles ternées. Delphinium elatum ........ Dauphinelle élevé. 2 Varietates. - 2 Variétés. Helianthus altissimus...... Soleil élevé. LIZANIEUS . « +» » » “gigantesque. atrorubens.. noir pourpre. Solidago procera.......... Verge d'or élevée. canadensis. or. du Canada. LOTS anis Sa Dee penchée. GSDETL AL de eee rude. Aster amygdalinus......,. Asière à feuilles d'amandier. amplexicaulis......, amplexicaule. novæ angliæs...s... de la Nouvelle-Angle- terre. WAOVE Belgie een eee paniculé. tradescariti. de tradescant. BAUCHOlIS. eue + « à feuilles de saule. Thalictrum glaucum.....2. Pigamon à feuilles d’ancolie, Aconitum cammarum...... Aconit à grandes fleurs. Althea cannabina.....,.,, Guimauveàfeuilles de chanvre. Rudbeckia laciniata....... Rudbecque laciniée. pinnalas.,...e. pinnée, x06 IJelenium autumnale....... ÆAconitum napellus........ lycoctonum. . Aster dracunculoides....., divensifoliuistes 0 Cor dois dent ETÉCOLACS SE EN ele ee LOIS DA SO TPIERE TILCIUILS à eine = 010 le sta oe PILE ZEULSI a del eee Phlox paniculata......... CATOLLIL Has ee Aie Se PLACE ee NT) SpirÆA aTUnCUS. « ou ee ne ee zulmaria flore pleno. Clematis integrifolia...... TÉCÉB a Se de R ee Eryngium planum......... Helianthus divaricatus. ..….. Volidago flexicaulis.. ..,... CES one ere Veronica sibirica......... DITSINICÆee nee e spicata. ALAIN De eee ele Coreopsis tripteris. ........ verticillata....s. Lythrum salicaria......... COMETLÉOSUIL « «se © © DITES CETL ne ses ee Monarda fistulosa.......,. Geranium batrachioides. .e. pralense. See@90e SYÜFaliCUM . + so se CONNOISSANCES GÉNÉRALES Hélénie d'automne. Aconit napel. _ tue-loup. Aster # feuilles d’estragon. ; à feuilles variables. à feuilles en cœur. S à feuilles de bruyere. amelle. luisant. des Pyrénées. Phlox paniculé. de Caroline. tacheté. Spirée barbe-de-bouc. reine des prés à fleurs doubles. Clématite à feuilles entcres. droite. Panicaut plane. _ Soleil étalé. Verge d’or tortueuse. d'Amérique; prin- tannicre. Véronique de Sibérie. de Virginie. à épis. _ marilimee. Coriope à trois ailes. verticillée. Salicaire commune. tomenteuse. ki effilée. Monarde fistuleuse. Géranion batrachioide. des prés. des bois. DE CULTURE: 107 _ Campanula persicæfolia... Campanuleäfeuilles de pêcher. Sophora australis ........, Sophore australe. Phiox albne... 20%... Phlox ‘blanc. LE à PAR ce TPE printannier.. Aster alpinus ..:......... Asière des Alpes. Lrdfabus 4... à feuilles de lin. DEA SILS » » = 0 ee > 30 0 en buisson. Spiræa lobata..........,.. Spirée lobée. Po larA.s. ee ee trifoliée. Pœonia mascula........., Pivoine mâle. DEMI lens ste femelle. Peltaria alliacea .......... Clypéole alliaire. Geranium striatum.....,., Géranion strié. phræumn...... à fleurs noires. HOOSUM ... 0 | moueux. SARBUTREUTN à » « à» sanguin, Coronilla varia........ ... Coronille variée. Æchilla ptarmica flore pleno. Achilhière à fleurs doubles, etc. , etc., etc. Il y a encore beaucoup d’autres plantes qui pour- roient être ajoutées à cette liste et qui produiroient le même effet. La hauteur des plantesdes deux der- nières divisions est nécessairement incertaine : elle dépend du sol et de la situation. Pour avoir une belle prairie ou de beaux gazons, il ne faut pas, comme on pourroit se l’imaginer , amender la terre qui leur est destinée : la plus pau- vre, au contraire , est la meilleure, parce que l'herbe n’y peut acquérir de fortes touffes. On la la- boure en automne pour que la gelée fasse périr les mauvaises herbes ; et s'il en reste au printemps, comme le chiendent et d’autres plantes vivaces, on les Ôôte alors; et après cette opération , on ameublit 108 DE LA CULTURE DE L'AMATEUR » la terre en la hersant plusieurs fois et la roulant pour en briser toutes les mottes. Lorsque la terre est ainsi préparée,onattend, pour lasemer, lapremière pluie de juilletou d’août, Les semences ne doivent pas être épargnées, il faut qu'elles couvrent la terre et qu’elles soient répandues exactement sur toute la surface. À la seconde ou troisième pluie, les graines lévront, et dans l’espace de trois semaines, la prai- rie sera formée. On doit avoir attention que la grame soient pure, qu'il n’y ait pas, excepté les petits trèfles blancs et la lupuline, d’autre partie que des graminées, parmi lesquelles il faut encore exclure les dactyles et les cynosures. Les /olium perenne, les poa, les avoines des prés, les aira , les holcus, sont les meilleures plantes pour ce semis. Lorsque l'herbe a acquis 4 pouces environ de hauteur, on doit la faucher et répéter cette opération toutes les semaines, si l’on veut avoir continuellement un gazon court et fin. Il faut aussi le rouler de temps en temps, et particulièrement au printemps, pour le rendre toujours uni et pour boucher les trous que les taupes et les mulots ont pu faire en hiver. DE LACULTURE DE L'AMATEUR,ET DE CELLE DU JARDINIER COMMERÇANT. Il faut distinguer deux sortes de cultivateurs de plantes étrangères, dont les cultures présentent en- core quelques modifications relatives à leur fortune, à l’importance et à l’étendue de leurs collections. I existe nécessairement une différence entre l’ama- teur pur et simple, et le jardinier. Le premier, dans l'acquisition qu’il fait des plantes élrangères , soit à £T DE CELLE DU JARDINIER COMMERÇANT. 100 prix d'argent , soit en les élevant lui-même par le moyen des semis, n’a, dans la collection qu'il se forme, d’autres intentions que de rassembler sous ses yeux des végétaux exotiques pour jouir de leurs formes diverses, des agrémens dont la nature les a doués, et de l’utilité dont ils peuvent être suscep- : tibles. S'il joint à ce goût des connoissances en bo- tanique , il s’y attachera encore davantage par la re- cherche qu'il fera des différences génériques et spé- cifiques, par de nouveaux caractères qu'il aura pu saisir, et par les rapports que sa sagacité lui four- nira. C'est par ces motifs que les nouvelles plantes présentent un attrait que celles depuis long-temps connues n’ont pas. L’amateur , au milieu de ses tré- sors et de ses jouissances, tâchera d'accroître encore ces dernières, en donnant à ses plantes une culture analogue à leur nature, et telle qu'elles puissent offrir à ses regards la vigueur et la beauté sans être dues à un état luxuriant acquis par le moyen des couches, qui les rendent souvent incapables de sup- porter sans dommage la longueur de nos hivers, et abrègent quelquefois leurs jours. Par une suite naturelle de ces intentions, 1l cher- chera à augmenter le nombre des espèces plutôt, qu'à multiplier en nombre celles qu’il a ; il tâchera seulement d'obtenir des doubles pour remplacer les pertes accidentelles, et propagera davantage celles qui flattent le plus ses yeux, relativement à ses pré- dilections, et à la grandeur de ses jardins et de ses serres. Deux ou trois individus de chaque espèce, et trois à quatre des plus belles, suffisent à un ama- teur, même si ses vues se portent à faire des échanges, 110 DE LA CULTURE DE L'AMATEUR, Dans ce cas , il ne doit s'ÿ prêter qu’autant qu'il est sûr de remplacer les plantes qu'il donne par une multiplication dont le succès est certain. Je suppose qu'un amateur a deux mille espèces de serre : s'il les triple ou quadruple en les propageant, il aura au bout de deux ou trois ans six à huit mille individus à placer. Dans les premières années, pour peu que ces dernières aient quelque étendue, 1l He les ÿ ran- ger ; mais dans les suivantes , ces arbres et arbustes grandissant , s’élargissant et exigeant de plus grands vases, il se trouvera obligé ou d’en réformer une partie, ou d’agrandir de beaucoup ses serres. Plus on a de plantes, moins on peut leur donner les soins nécessaires ; et quand la fortune ne permet pas les dépenses que ces augmentations successives exigent, il en résulte que les collections considérables se per- dent, et que le propriétaire forcé de donner placeaux nouvelles plantes, qui lui sont plus précieuses que les anciennes, sacrifie ces dernières, ou se prive de leur forme naturelle en les mutilant. Si j'avois un conseil à donner aux amateurs, ce seroit celui de n'avoir pas de ces jouissances exclusives, et de les partager par le moyen des échanges avec ceux qui ont le même goût, même avec les jardiniers, quand ils veulent s'y prêter; ces communications récipro- ques procurent des satsfactions mutuelles, et à peu de frais les plantes qu’on n’a pas et qu’on desireroit de posséder : c’est par ces moyens simples, et à l’ex- ception des frais de port, article dispendieux, que les collections deviennent en peu de temps plus in- téressantes , que les végétaux utiles se répandent, et que ceux d'agrément viennent décorer nos jardins. 4) ET DE C£LLE DU JARDINIER COMMERCANT. 3111 On pourra objecter qu'il y a peu de ces grands ras- semblemens de plantes étrangères; que dans ceux qui existent on trouve à-peu-près les mêmes plantes; et que les moindres, ou les commencans, n’ont pas assez d'espèces nouvelles ou ilesirables pour pouvoir entreprendre la voie des échanges. Je répondrai qu'il ne laisse pas d’y avoir en France des collections assez importantes ; ; qu’elles ont la plupart plusieurs plantes qui ne sont pas dans les autres, parce que le proprié- taire, soit par sa fortune, soit par ses correspon- dances en envois de graines, a des facilités que les autres n'ont pas; et qu'il est rare que dans la plus mince collection il ne s’y rencontre pas des végé- taux que d’autres ne possèdent pas et qu’ils souhai- teroient d’avoir. Quand on est puissamment riche, et que l’on peut, sans crainte de se déranger, mettre 40 à 60,000 francs dans les constructions des serres et des châssis, et l’acquisition des plantes, on peut former en deux années une très-riche et très-belle collection excepté cependant la hauteur des arbres, que le temps seul peut donner. Mais la plupart des amateurs ne sont pas dans cette classe : leur aisance ne leur per- mettant que des moyens graduels d'augmentation et d'établissement , il leur faut quelques années pour porter le nombre de leurs plantes au niveau de celui des jardins plus anciens ; mais ils abrégeront beaucoup ce temps par le semis des graines étrangères qu’ils pourront se procurer, dont les individus qui en nai- iront pourront devenir autant de matières à échange. En trois ou quatre années, pour peu qu'ils aient des moyens d'obtenir des semences, ils se trouveront à méme de faire des trocs plus précieux. Persuadé 112 DE LA CULTURE DE L'AMATEUR ; d’une égale satisfaction , je leur offre avec plaisir ma collection , si la distance n’est pas trop grande; ils auront beaucoup plus d’avantages à cultiver les plavtes de toutes les températures qu’à se borner à une seule. Culture des Jardiniers , et conduite des Anglais dans le commerce des plantes. Les jardiniers cultivateurs qui font le commerce des plantes étrangères , ayant pour but principal la vente et le débit, doivent avoir nécessairement des procédés un peu différens de ceux de l’amateur , et prendre les moyens les plus propres à remplir leurs vues. À l'exception d’un petit nombre, qui joi- gnent à ces intentions le goût de l'amateur , qui culti- vent les plantes parce qu'ils les aiment et les connois- sent, et qui ne les cèdent à un prix relatif à leur rareté que pour sindemniser des frais que ces cultures occasiounent, la plupart ne les obtiennent, ne les soignent et ne les multiplient que pour les vendre le plus prompiement, le plus chèrement et dans le plus grand nombre possible. Plusieurs de ces derniers n’ont aucune teinture de botanique : ils connois- sent leurs plantes par les noms qu’on leur a dis, et s’embarrassent peu s'ils se rapportent ou non aux espèces. Il arrive de là que l’amateur botaniste qui leur a demandé des plantes, en recoit assez souvent d’étrangères à ses desirs, qu’il possède, ou dont il ne se soucie pas. Quelques jardiniers de Londres ne se font pas un scrupule de ces sortes de méprises ; on pourroit même croire qu'elles ne sont pas toujours involontaires. Une porte favorable au débit leur est ET DE CELLE DU JARDINIER COMMERÇANT, 113 ouverte ; ils en profitent pour se débarrasser de leurs multiples ; et soit que l'envoi qu'ils arrangent con- vienne ou non au demandant, il n’en part pas moins, et n'est pas moins payé. Ce n'est pas Lont encore ; la cupidité de quelques-uns dans ce genre de commerce est telle , que depuis quelque temps, ils ontinventé une nouvelle manière d'augmenter leur vente, en donnant à une seule et même espèce de plante trois ou quaire noms différens, qu'ils produisent dans leur catalogue. Ainsi, par cette petite supercherie , ils vendent trois ou quatre fois plus la même plante. C’est surtout dans les genres composés de beaucoup d'espèces agréables par leurs fleurs et leurs formes, comme les géranions , les bruyères , qu'ils donnent une ample carrière à leur avidité. J'ai recu trois fois le seronium tomentosum , sous trois noms différens; celui-ci, qui est le veritable, celui d’odoratum et celui de fragrans. Les espèces de bruyères ne sont pas encore portées chacune à autant de noms, mais plusieurs en ont deux et même trois. D'ailleurs , ils sont rarement en défaut dans les grands genres, et même dans les autres ; soit qu'ils ignorent le carac- tère de l’espèce demandée , soit qu'ils ne l’aient pas, ou qu'ils eu possèdent un seul pied, ils en envoientune aulre en place, en lui donnant le nom de celle qu'on a desirée. Je conseille aux amateurs, pour leur faire éviter ces menées, d'aller chercher eux-mêmes en Angleterre les plantes qu'ils desirent en tirer, ou d'y envoyer leur jardinier, ou d’avoir quelqu'un à Londres qui dirige et fasse lui-même les envois, s'ils ne sont pas sûrs de la probité et des connoïssances du jardinier anglais auquel ils s'adressent, 1. ê 114 DE LA CULTURE DE L'AMATEUR, Assez payé par les perles que j'ai essuyées et par les désagrémens que j'ai eus, pour faire connoître aux cultivateurs les pelites ruses que l’avidité du gain suggère à certains jardiniers de Londres, dans la seule vue de les en préserver , je dois en même temps rendre à ces derniers toute la justice qui est due à leurs talens ; ils entendent parfaitement la partie de la multiplication , et leur adresse , ainsi que leur intelligence en ce genre, les rend sans con- iredit les meilleurs multiplicateurs de l’Europe. Le goût décidé des Anglais pour les plantes étrangères , et qui s’est propagé , mais avec moins de force, dans ioute l'Europe, la facilité qu'ils ont de tirer par is vaisseaux des graines de tous les pays du monde, un gain sür par le débit dans l’Angleterre même , y ont multiplié depuis quelques années prodigieuse- ment les collections, et les jardiniers , par des procé- dés simples , mais exécutés et conduits avec la dexté- rité et l'intelligence dont ïis sont susceptibles, et que leurs vues augmentent encôre, sont parvenus à pro- pager presque toutes les plantes, et à quintupler et plus, en une seule année, le nombre de leurs indi- vidus. Tout ce qui à des rapports au commerce et à l'industrie , tout ce qui laisse entrevoir la possibilité des spéculations mercantiles est , dès le premier abord , saisi par les Anglais. La partie des végétaux exotiques, que la plupart des personnes regardent comme un objet de négoce peu considérable , est devenue daïs leurs mains une branche si lucrative qu’en peu de temps ils peuvent gagner, tous frais dé- duits, trois à quatre cents pour cent. Tel à toujours été le génie de cette nation industrieuse, et par sa — de Ge mr 0 comes 2 ET DE CELLE DU JARDINIER COMMERÇANT. 115 nature , ainsi que par Sa position, nécessairement commercante , de ürer parti de tous vbjets quelcon- ques , conformes à ses idées , et d’en former des éta= blissemens fructueux. Le jardinier commerçant ne voyant dans ses planies que le produit qu'il ale projet d’en tirer, em- ploie en conséquence les voles les plus favorables à ce but. La beauté de certaines n’a d'effet sur lui que par l'espoir de les vendre avec avantage ; ses jouis- sancessont dans le nombre et dans le prix des envois qu'il fait, et ses cultures sont sans cesse dirigées vers ces intentions ; ses principaux soins se portent sur les espèces les plüs recherchées , soit par l'agrément de leurs fleurs , soit par leur nouveauté ; leurs pro- priétés ou leur utilité n’est pas ordinairement ce qu’il considère quand le débit ne s'ensuit pas ; il cherche à les multiplier autant qu’il le peut, et par le moyen des couches et des châssis , il tâche de les élever au point d’être mises en vente dans le moindre temps possible , pour prévenir la concurrence. Quelquefois cependant , ses confrères ayant les mêmes vues , ilse trompe dans ses spéculations , et se trouve obligé de donner à un prix plus modiqie les plantes qu’il comp- toit vendre chèrement ; mais il s’en dédommage par le nombre. La plupart des jardiniers , sur-tout ceux d’Angle- terre, ne s’embarrassent guëre si leurs plantes, éle- vées dans des terreaux , dans des couches chaudes etabritées des influences diverses du soleil et de l'air, supporteront sans dommages les transports ét les longs voyages ,el si elles se maintiendront dans le méme état de fraicheur dans les jardins de l’amateur ; < 116 DE LA CULTTRE DE L'AMATEUR, il leur suffit qu'elles soient vendues. Mais ce dernier, en les recevant, n'y trouve pas souvent son compte ; une partie , faute d’avoir acquis un état de force et de consistance, n’a pu résister au trajet et au défaut d’air ; les unes sont étiolées, les autres languissantes: les seules ligneuses ont pu arriver à bon port. Au moyen des mêmes couches, il en rappelle quelques- unes à la vie ; et ce n'est que par ses soins et en leur donnant peu à peu une plus grande quantité d’air et de lumière , qu'il les conduit à l’état de vigueur analogue à leur nature. Ces accidens arrivent rare- ment dans les échanges. L’amateur ne considérant ses plantes que comme des objets qui flattent ses yeux et ses goûts, et qui deviennent pour lui des sources de plaisirs réels, quoique très-simples , par la connoissance qu'il prend de leurs caractères et de leurs rapports , par les soims qu'il donne à leur culture, par les essais de propa- gation et de naturalisation qu'il en fait, les conduit de manière à les maintenir dans un état de force et de végétation propre à rendre ses jouissances plus complètes , et approchant de celui qu’elles auroient dans le climat et le sol où la nature les a placées, S'il emploie la chaleur des couches pour y plonger quel- ques-unes de ses plantes, ce n’est que pour leur rendre la vigueur qui leur manque, et il les en relire aussitôt qu'il s'aperçoit qu’elles n’en ont plus besom. Ses mulüplications sont, ainsi que je l’ai déjà dit, relatives à son goût pour telles ou telles plantes, et proportionnées à l’étendue de son jardin et de ses serres. N'ayant pas l’intention de s’en défaire à prix d'argent, la multiplicité lui est plus préjudiciable , ET DE CELLE DU JARDINIER COMMERCANT, 1 17 a! qu’avantageuse, à moins qu'il ne fasse beaucoup d'échanges, ce qui ne peut êtrecependantqu’éventuel et momentané. Il ne lui est donc pas nécessaire, comme il l’est aux jardiniers, de se servir des moyens de multiplication les plus prompts, et de ceux qui peuvent lui procurer le plus d'individus; comme un double ou un triple lui suffit, 1l choisit la voie Ja plus convenable à ses vues, et celle qui, sanslui enlever la jouissance de sa plante unique , peut lui donner un double qui n’ait pas nui à son port, et par l’obten- tion duquel il n’ait pas couru le risque de la perdre. Établissemens de Jardins de plantes étrangères en Angleterre. Je ne connois point en France d’établissemens de jardins destinés au commerce des plantes étrangères qui puissent entrer en comparaison avec ceux de l'Angleterre. Ces derniers sont composés et formés de manière qu’on peut y conserver etmulüplier avec de grands succès les plantes de tousles climats. Leur étendue est toujours assez considérable, et leur situa- tion, ainsi que celle des différentes constructions re- latives à la culiure, infiniment favorables. Leurs serres, de diverses températures y Sont spacieuses 3 bien placées , bien proportionnées et construites avec intelligence et solidité. Comme le but des jar- diniers est plutôt vers le nombre que dans l’éleva- tion de leurs arbres, ils ont peu de ces bâtimens que nous nommons orangeries, Les plantes de celte température, qu'ils appellent plants of green house, sont la plupart, comme celles de serre chaude, placées dans des serres à toit vitré. Les jeunes 116 DE LA CULTURE DE L'AMATEUR, plantes, sur- tout, s'y couservent beaucoup mieux que dans nos orangeries, parce qu'elles y ont plus de lumière, un air plus renouvelé , et qu’on les main- tient dans une température convenable à leur mature. De cette manière, leurs plantes ne s’éliolent pas; elles passent tout l'hiver dans un état de santé qui les dispose au retour de la végétation; elles ne sont jamais affoiblies , comme dans nos orange- ries, par la stagnation d'un air humide qui moisit ou pourrit les jeunes pousses précédentes, ou leur en fait naître de nouvelles qui altèrent les pieds et qui sont la proie du premier jour d’air libre auquelon les expose. Ces étahlissemens sont, il est vrai, dispen- dieux, non-séulement à l’écard de leur formation etde leur distribution, mais à cause des fraisannuels qu’une culture bien entendue exige. Par le goût des An- glais pour les plantes en général, par l’industrie de leurs jardiniers dans leurs multiplicatious, par les avantages qu'ils ont de tirer de la source même les végétaux nouvellement connus, le débitimmense qu'ils font dans toute l’Europe les dédommage bien- tôt de leurs frais, et les rembourse en peu d’années de leurs fonds mis en avance. La preuve de la bonté de ce commerce se trouve dans le maintien de ces jardins et dans l’aisance de leurs propriétaires. Quoiqu'ils soient très-nombreux, parmi les faillites qui ont assez souvent lieu à Londres, il en est peu de jardiniers. D'ailleurs, un cultivateur honnéte, intelligent et qui s’est fait une réputation méritée, ne craint pas ces accidens. Il trouve dans ses différens objets de culture une multitude de moyens de les parer. Il ne se borne pas à la vente des planies ET DE CELLE DU JARDINIER COMMERÇANT. 119 d'agrément; les légumes, les arbres foresliers et frui- tiers, les graines de toutes espèces entrent dans ses spéculauons; et comme ces articles sont cultivés avec beaucoup de soin, qu'ils n’éparguent rien pour leur donner la meilleure qualité, et qu’ils sont d’un dé- bit pour ainsi dire journalier, les profits excèdent toujours nécessairement les dépenses. Commerce du Jardinier anolais. Ce commerce, principalement dans la partie des pres étrangères, est d'autant plus avantageux que; jusqu’à ce qu'il y ait concurrence, 1l est arbitraire. La valeur des plantes est relative à leur rareté gé- nérale et particulière , et à la facilité plus ou moins . grande de leur multiplication. Une plante nouvelle qui a des propriétés recommandables, est d’abord toujours chère; j'ai vu le camphrier de 6 pouces (r à 2 décimètres) valoir 54 francs ; le protée argenté a été long-temps à 24 francs. Actuellement ces belles plantes ne valent plus que 3 à 5 francs, parce qu'on a propagé aisément le premier par la voie des marcottes, et le second par celle des graines ürées du cap de Bonne- Espérance. Nous avons vu le gingko s'appeler l’arbre aux 40 écus, parce qu'il se vendoit ce prix dans les premiers temps; au- jourd’hui , les camiellia japonica à fleurs doubles ; le styphelia tubiflora , une espèce de jatropha , le mnagnolia macrophylla ou michauxia etc. , et plu- sieurs autres plantes nouvelles en valent autant et plus. C'est dans les espèces encore rares que les jardiniers de Londres exercent ious leurs talens dans l’art de les multiplier ; s'ils réussissent, ce qui 720 DELA CULTURE DE L'AMATEUR leur arrive souvent, leur gain est d'autant plus considérable , qu'il y a peu de leurs confrères qui les ont et plus d'amateurs qui les desirent. Si ces dermiers vouloient attendre quelque temps, leur coileclion ne leur coûteroit pas si cher; mais en cela, comme en d’autres objets, on paie souvent beau- coup l’impatience de jouir. Il arrive quelquefois qu’une plante est chère chez un jardinier, tandis qu'elle ne l’est pas chez un autre. Cela vient de sa rareté dans le jardin du pre- mier, soit qu'il ait vendu tous ses Imdividus, soit qu'il n'ait pas, lors de la demande, de multiplications. J'ai vu dans cette circonstance, le crinurm africa- num ou l’agapanthus umbellatus et le panax trifo- liatum valoir, chez un jardinier de Londres, 18 francs, lorsque, si j'avois été dans le cas d’en vendre, j'au- rois pu les donner chacun à 3 à 4 francs. L’amateur est alors souvent trompé, en achetant une plante fort au-dessus du prix qu’elle doit raisonnablement avoir. Hors ce cas et la rareté de certaines plantes, les jardiniers anglais s'entendent assez bien entre eux pour donner à leurs plantes et à leurs graines un prix assez uniforme, et ils s'y tiennent absolu- ment pour ne pas affoiblir ler commerce. Un pot de myrte ou de géranion, ou d’autres plantes depuis long-temps employées pour la décoration, a tou- jours le même prix, quelque nombreux que soient les individus dans leur collection. A l'exception des végétaux utiles, comme ceux qui servent à la nourriture des hommes et des animaux, et les ar- bres fruitiers et forestiers, la plupart des autres ou sont de pur agrément, ou leurs, propriétés ne ET DE CÉLLE DU JARDINIER COMMERÇANT. 124 sont pas encore suffisamment reconnues pour être cultivées utilement, ou elles exigent une autre température que la nôtre. Leur valeur est jusqu'à présent nécessairement idéale : la concurrence et la propagation seules peuvent leur en donner une fondée. Avantages de ce commerce en France. Ce commerce, quand il a de la vogue, est supé- _rieuralors à tous autres, et ne peut leur être comparé. Toutes les manufactures, ateliers et fabriques ont pour base une matière première, comme la laine, la soie, le coton, le fil, les métaux, etc. El faut absolument ces matières pour former les différentes marchandises qui en sortent. Le manufacturier et le fabricant sont obligés de les acheter à la source, et le débitant tire d’eux les objets faconnés et prêts à étre mis en circulation, moyennant une certaine remise qui ne va guère plus qu’à 10 pour 100; en= core perd-il quelquefois une partie des intérêts de ses fonds mis en avance, quand la vente est ralentie par des, circonstances. Le gain du fabricant et du .débitant doit donc être presque toujours fixe, quelle que soit la valeur des matières premières. La dimi- nution ou l’augmentation tombe sur celui qui fait usage des marchandises, Il n’en est pas de même du commerce des plantes où il n’y a point de matières premières; le jardinier commercant, bien différent dans son état, du manufacturier de productions utiles, qui d’un morceau de drap ne peut faire une aune, ou d’un morceau de fer une barre, peut d'une seule plante tirer des centaines d'individus qu'il vend cha- 122 DE LA CULTURE DE L'AMATEUR , cun le même prix que celui de la plante d’où ils proviennent, qui ne lui a que peu ou point coûté, en comparaison de son gain. Un cultivateur adroit etintelligent qui sait profiter du moment, a toute la facilité de faire; sur certaines plantes, des gains considérables. Sur le genre seul des bruyères, al peut gagner dans une année 5 à 6000 francs, déduction faite des frais d'ouvriers et d'entretien de son jardin, qui doivent être remboursés par le débit des plantes potagères et des graines. IL est vrai que le commerce des plantes d'agrément n’ayant pas pour base l'utilité , comme celui des objets usuels, n’est pas aussi sûr; mais combien y en a-t-il qui profitent et qui ne sont pas mieux fondés? D'ailleurs, celui dont il est question ici a, dans le cas de la foiblesse du débit, une ressource assurée dans les produc- tions alimentaires, dont la consommation a toujours lieu , et qui sont indépendantes de la mode et de la fantaisie. Comme dans un état sagement gouverné, il n’est point de branche de commerce, quelque faible qu’elle soit, qui ne puisse contribuer à sa prospérité, pourquoi la France n’arracheroit-elle pas à l’'Angle- terre le privilége, pour ainsi dire exclusif, de four- L nir des plantes à toute l’Europe, et à la Hollande celui de distribuer ses greffes et ses oignons? Pour- quoi, au lieu d’accumuler les richesses de ces deux puissances, en leur donnant nos fonds et ceux des autres natons, ne garderions-nous pas les nôtres et ne partagerions-nous pas les autres? À présent que le gouvernement tâche, avec raison, de ravir aux Anglais toutes les branches que les Français peuven£ e ET DE CELLE DU JARDINIFR COMMERCANT. 193 faire valoir comme eux, il ne seroit pas, je crois, au-dessous de la sollicitude de son chef, de protéger celle-ci. En supposant qu'il ne sorte chaque année de la France qu’un demi-million pour l'acquisition des graines, des plantes, des bulbes et des greffes, cette somme, qui resteroit en France, feroit vivre au moins un million d’habitans. La France a pour ce commerce les mêmes facilités que l’Angleterre ; un climat tempéré, un bon sol, des vaisseaux qui par- . courent tout le monde, et peuvent en rapporter les graines et les plantes; des rivières navigables qui porteroient ses envois dans ses ports pour y être embarqués; et en outre, dans sa partie méridionale, une température favorable à la maturité des semences et à la naturalisation des plantes étrangères dont l'Angleterre est privée. Ces avantages devroient engager nos jardiniers cultivateurs à partager, du moins avec les Anglais, cette branche intéressante et lucrative, et à ne plus se rendre eux-mêmes tri butaires de cette nation, par les différens objets qu'ils en tirent et qu’ils pourroïent obtenir comme elle, les uns par leurs soins, les autres en les prenant à la source même. Projet de l'établissement en France de Jardins pa- reils à ceux de Londres ; quelques détails à ce sujel, Mais pour former un établissement semblable à ceux de Londres, et qui puisse être toujours avan- tageux à son propriétaire, 1] faut quelques avances assez considérables, et travailler en grand. Ce n’est 124 DE LA CULTURE DE L'AMATEUR, pas dans un enclos d’un à deux hectares que l’on peut réunir les différentes cultures, il en faut au moins 6 à 7 pour culuver, avec succès et profit, les quatre principales parties qui doivent composer ce jardin, qui sont, 1°. les arbres fruitiers; 2°. les arbres forestiers et étrangers de pleine terre; 3°. les plantes alimentaires et médicinales; 4°. les plantes étrangères d'agrément ou celles dont les propriétés ne sont pas encore connues, qui se divisent en deux classes, celles de pleine terre et celles de serre. Je ne parlerai pas ici des trois premières : il y a tant de traités particuliers sur leur culture, que je crois imu- tile d’en augmenter le nombre; je dirai seulement, à l'égard des arbres fruitiers, qu'il est très-essentiel, pour acquérir la confiance et obtenir le débit, qu'ils soient tous de la meilleure qualité. Quant aux arbres étrangers de pleine terre, l’on pourra voir à l’article Aperçu des Arbres exotiques, etc., quelques obser- vations relatives à leur utilité. À l'égard des plantes potagères, les jardiniers doivent tâcher de se pro- curer et d'obtenir les espèces ou variétés qui joignent au volume la saveur et la bonté. Nous avons fait plus de progrès en ce genre que les autres nations; il ne s’agit que de maintenir les plantes alimentaires dans leurs forme et substance, et d’en perfectionner encore. Il est de la gloire des jardiniers légumiers de veiller scrupuleusement à la récolte de leurs graines, pour rejeter celles provenues de pieds d’une qualite médiocre, et pour ne mettre en venie et en circula- tion que celles qui sont portées à leur point de per- fection , et dont les pieds qui les ont produites réunis- soient Les propriétés les plus desirables. L ET DE CELLE DU JARDINIER COMMERCANT. 125 Un jardinier qui a l’intention de faire le commerce des plantes étrangères doit s’entourer de tous les moyens propres à assurer ses succes. La partie de son jardin destinée à cette culture doit être, pour ainsi dire, remplie de bâtimens, châssis, baches et ‘ couches nécessaires; abritées depuis le nord-est jus- - qu'au nord-ouest, et en face du midi, ses serres n'auront devant elles aucun ombrage qui puisse in- tercepter, même en hiver , les rayons solaires. Une serre chaude de 35 à 40 pieds ( 11 à 14 mètres) suf- fira pour les plantes qui exigent cette température, Une autre de 70 à 8o pieds ( 25 mètres environ }, à toit aussi vitré, comme la première , renfermera les individus diltes qui n’exigent que d’être sufki- samment garaniis du froid. bre les plantes que en cette serre seront de différentes natures, il pourra Ja diviser en quatre parties qui recevroient le degré de température convenable aux plantes contenues dans chacune , en plaçant les fourneaux vers le milieu de la longueur totale, en faisant cn - culer, dans les deux serres moyennes, le tuyau de fumée , et par le moyen d’un tuyau d'air chaud , et de l’ouverture des portes de serres latérales , en rai- son du froid. Les deux serres du milieu renferme roient , l’ une les plantes 8 grasses et autres analogues , et l’autre, celles qui FRS une trLErotRs plus douce que celle des orangeries , mais moindre que celle de la serre chaude; ces Le serres seroient maintenues à 5 à 6 degrés au-dessus de zéro, Les deuxserres latérales conliendroient, l’une les plantes qui exigent le terreau de bruyère, celles à très-petit feuillage , et quelques autres dont les tiges grêles sont 126 DE LA CULTURE DE L'AMATEUR, sujettes à s’étioler ; l’autre toutes celles quine peu- vent passer dans l’orangerie simple , soit à cause du défaut de lignosité, soit par leur susceptibilité à chan- cir dans un air peu renouvelé et faute d’une plus grande masse de lumière. Le thermomètre de ces dernières serres ne descendra pas plus bas que deux degrés au-dessus de zéro. Si l’on vouloit conserver des arbres en caisse, il faudroit alors avoir aussi une orangerie proportion- née à leur nombre et à leur hauteur. Outre cesserres, il est encore très-utile d’en avoir une autre beaucoup plus basse, à toit aussi vitré et avec une tannée construite de manière que les vi- traux soient à peu de distance de la couche, et qu’on puisse manœuvrer autour de cette dernière sans obstacle; ce que l’on obtiendra en pratiquant un passage ou une allée étroite en partie dans la terre défoncée. C'est sous ce grand châssis ou bache, qui pourroit avoir 10 mètres ( 30 pieds) de longueur et 8 pieds de largeur, et qui sera échauffé en hiver par un tuyau de chaleur, que le jardinier multi- pliera une partie de ses plantes, et dans lequel il mettra les jeunes individus encore foibles qu'il aura pu obtenir l’année précédente de ses multiplications, pour y passer l'hiver. Ils s’y conserveront mieux que dans les serres et sous les châssis vitrés , où, pendant cette saison , ils risquent de périr par le defaut : ar renouvelé. Les couches sous châssis ou avec des châssis vitrés doivent être nombreuses ; les unes nouvelles et de différens degrés de chaleur ; les autres faites de cou- ches de l'année précédente. Ces couches séront, les ET DE CELLE DU JARDINIER COMMERÇANT: 127 anes composées de fumier de cheval et de vache, les autres alternativement de ces fumiers et de tan, quelques-unes de tan seul. C’est dans cescouches que se pratiquent la plupart des multiplications, et que l’on redonne de la vigueur et de la verdure aux plan- tes languissantes, ou qui ont été altérées par l'hiver. Celles destinées aux semis seront les plus chaudes , et formées de manière à conserver plus long-temps leur chaleur ; leurs châssis à verre seront peu incli- nés et le plus près possible de la couche. Les plantes qui lèveront ne les toucheront pas, parce que la couche ne tarde pas à baisser. Comme toutes les graines ne lèvent pas dans la même année, et qu'il est préferable que leurs pots restent dans leur cou- che, plutôt que d’être transportés ailleurs avant l'hiver, ces châssis seront isolés pour qu’on puisse les entourer jusqu’au haut de réchauds de fumier nouveau, qu'on renouvelle au besoin, et les convrir , pendant les froids, de paillassons, ou d’une assez forte épaisseur de paille, afin que la gelée ne puisse y pe- netrer. Les couches qui doivent recevoir les plantes à mul- tiplier par la voie des marcottes, doivent être d’une chaleur modérée : elles ont peu besoin de châssis. Les couches, châssis et serres seront tous exposés au sud-sud-est. Îl est encore utile d’avoir une couche sourde ex- posée au nord-est pour certaines plantes qui ne se plaisent qu’à l'ombre, et auxquelles on ne peut re- donner la santé que dans cette situation, et une autre à l’exposition de l’est pour les boutures en pleme couche. Les plantes que le jardinier a jugé à propos ’ 120 DE LA CULTURE DE L'AMATEUR ; de plonger dans les couches pour les raviver, soit après les avoir reçues faliguées du transport, soit pour leur faire pr endre la ee et la belle verdure qu'elles doivent avoir avant d’être mises en vente, ne doivent pas y rester long-temps. Un jardinier honnête ne les forcera pas par une trop grande cha- leur et par le defaut d'air libre qui les élève aux dépens de leur santé; il les en ôtera lorsqu'il les verra en pleine végétation, et les enfoncera avec leurs pots dansla terre ou dans de vieilles couches pour qu elles se forüfient pendant l'été. 11 veillera aussi à ce que ces plantes ne s’enracinent pas dans la terre ou dans les couches, en y pénétrant au travers du trou de leurs vases ; elles deviendroient, ilest vrai, dans cette circonstance, beaucoup plus belles et plus fortes, mais aussi elles courroient le risque de périr dans le transport, ou de s’altérer considérablement dans les caisses ou les paniers, au préjudice de celui auquel elles seroient adressées, et à celui du jardinier, qui perdroîit ainsi la confiance. Il est encore d’autres moyens accessoires de cul- ture nécessaires à ces établissemens, dont je ne ferai qu'indiquer les principaux, parce que j'en ai parlé dans les notions préliminaires de cet ouvrage. : 1°. Des carrés ou larges plates-bandes formées de bonne terre pour les multiplications des arbres et arbrisseaux de pleme terre, pour leurs pépinières et te leurs greffes. . Des endroits exposés à l’ouest pour les arbres re s verts quine supporteut pas les fortes gelées. 3°. Des planches composées de terre franche, de rue, de terreau, et de terre de bruyère pour les ET DE CELLE DU JARDINIER COMMERÇANT. 12€) semis en pleine terre, qu'il faut avoir grand soin de préserver des taupes et des mulots, à l'exposition de l’est. s 4°. Des carrés défoncés et remplis d'environ un pied de terrean de bruyère, aussi à celte exposilion ; pour tous lesarbrisseaux qui exigent cette substance, et pour leur propagation: 5°, Des abris formant des carrés de hautes char- milles ouverts seulement du côté du sud-est pour y placer les plantes de serre nouvellement dépotées, Ces endroits sont très-favorables à la reprise : j'en ai vu plusieurs dans l'établissement de M. Lée, à Ham- mersmith, près de Londres. 6°. De plus grands à la même exposition pour placer pendant l'été les plantes faites, et y enfoncer leurs pots dans la terre. 7°. Des lits composés de terre de bruyère pour y plonger les pots des bruyères pendant cette saison. ( loyez, pour cet article, la culture des bruyères. } 8°. Un endroit dont la terre douce seroit mélée avec des terreaux de feuilles et de bruyère, exposé au sud-ouest, et fortement abrité des côtés du nord et de l’est, pour les essais de naturalisation. Le manque d’eau est un défaut essentiel dans ces établissemens. IL faut que le propriétaire, s'il n’a pas de source dans son enceinte, se procure de l’eau par le moyen des puits, des citernes et des bassins situés de manière à recevoir les pluies et les avalai- sons, en assez grande abondance pour préserver ces plantes de la sécheresse, et pou* les maintenir dans leur fraicheur par des arrosémens bien entenduss Lorsque les plantes se trouveront réunies, on Les ar< T, g 190 DE LA CULTURE DE L’AMATEUR, lc. rosera avec beaucoup d'avantage pour elles, et une, grande promptitude , en se servant d’ une pompe rou- lante, et garnie d’une pomme d’arrosoir par laquelle l’eau CL en hauteur etretombe en'pluie douce sur les plantes. Il est utile aussi de conduire l’eau dans. ioutes les parties du jardin par des rigoles ou gout- üères qui se rendent dans différens réservoirs. Les autres objets accessoires qui peuvent entrer dans la composition de ces jardins, et dans la pra-. tique de cette culture, dépendent de la situation de l'établissement, de Pare et de l'intelligence du propriétaire qui les exécute, les varie, 1 modifie à son gré, suivant le besoin, ses essais, ses procédés et ses vues. Le court exposé que j'en ai offert ici n’a d’autre but que celui de satisfaire quelques personnes qui ont paru le desirer. J’ai cru inutile d'entrer dans de plus grands détails, parce que j’aurois pu répéter ce que J'ai déià dit. Ils me paroissent plus que suffisans. pour les jardiniers praticiens , que j'invite à former de plus grands établissemens pour leur avantage et celui de la France. Peut-être, s’il m'est permis de L dire, mérite- roient-ils, en ne considérant seulement que les rap- ports politiques et d'utilité, d’être encouragés et ex- cités par le Gouvernement. Cette protection, qui, assureroit leur formation et leur succes, seroit un nouvel acte à ajouter à tant d’autres, plus précieux et plus intéressans encore, qui illustrent les com- mencemens glorieux de ce règne. Déjà l’Impératrice, daus son jardin de la Malmaison , n’a formé une des plus riches collections de plantes rares et étrangères, que pour en distribuer les multiplications aux culu- DES TERRES 191 * yateurs auxquels elle veut bien en faire présent. Sa Majesté ne se borne pas à ces végétaux précieux, dont les propriétés ne sont pas encore connues; des desseins plus vastes ont été conçus et sont déjà mis en exécution ; des pépinières considérables sont éta= blies, et une immense quantité d’arbres exotiques utiles, de pleine terre, doit un jour, de cette source féconde et généreuse, se répandre sur tous les points de la France. C'est ainsi que les Francais béniront les augustes époux qui commencent la dynastie nou- velle; l'Empereur, par son génie, qui saisit tous les moyens de prospérité; l'Impérairice, par son uiüle bienfaisance. ; DES TERRES. Plusieurs cultivateurs ont composé, et quelques- uns composent encore, pour les plantes étrangères, des terres dans lesquelles il entre différentes sortes de matières et d'engrais ; mais le succès ne répond pas toujours à leur attente. J'ai fait de même, et j'ai reconnu que les matières les plus simples sont les meilleures. La plupart des jardiniers, pour s’éviter le soin des préparations , emploient actuellement , pour toutes leurs plantes, le terreau de bruyère pur. Il est vrai que la plus grande partie des végétaux exotiques crojssent dans cette terre; mais il n’est pas moins certain qu'une terre plus consistante convien- . droit mieux à plusieurs , sur-tout à eenx dont les racines fortes et longues s'emparent en peu de temps de l'intérieur du vase : j'en connois même qui ne font rien dans cette terre. Les compositions qu’on préparoit, 1l y a quelques années, ressembloient à % k 132 celle de la thériaque, pour la perfection prétendue de laquelle on accumuloit une JUAUEIRE Fi & espèces de plantes et d’autres dr ogues, qu'on employoit avec un grand appareil. À present on obtient les mêmes résultats avec les deux tiers moins d’ingrédiens. H en est de même des terres composées de plusieurs malières ; mais ik ne faut pas tomber dans l’excès contraire, et croire que toutes les plantes croitront DES TERRES. également dans une seule et même terre. Lorsque la uature place ses végétaux en répandant au loin leurs semences, on remarque qu’elles lèvent beau- coup mieux dans certaims sols que dans d’autres, et que si elles lèvent dans ceux qui sont contraires à leur constitution, les individus qui naissent n’y pren- nent ni la force ni la végétation qu'ils auroient prises dans une terre favorable à leur développement. Le terreau , soit de couches consommé, soit de feuilles, n’ayant qu’un effet instantané, ainsi que je V’ai fait voir dans l’article du potager , ne peut être employé pour les plantes restreintes dans des vases que lorsqu'il est mêlé avec une matière plus consis- tante; encore ses effets ne durent-ils pas long-temps, et lorsqu'on l’emploie en grande quantité, ce ne peut être que pour les plantes annuelles, et pour celles dont on veut forcer à l'instant la végétation. Pur il seroit, pour quelques espèces, plus nuisible qu'avantageux. Mais on en fera usage avec succès dans les plantations en pleine terre, pour accélérer la reprise et dans des sols peu substantiels, Deux matières simples sont actuellement recon- nues suffisantes pour toutes les plantes étrangères cultivées en pots ou en caisses, la bonne terre franche DES TERRESe L. °T40 et le terreau de bruyère. C’est de la quantité plus ou moins grande de ces deux espèces de terre et du terreau de couche que l’on obtient les deux princi- pales compositions propres à tous les végétaux de serre. Dans la première édition de cet ouvrage, j'ai indiqué le terreau provenu de curages et pelages de basse-cour et d’immondices ; mais j'ai reconnu à mon préjudice, par la perte ou la langueur des plantes. auxquelles je l’avois donné, que, restant toujours dans un état gras et humide, les racines s’y gâtoient ; que celles qui étoient encore intactes n’y pénétroient, pour ainsi dire, qu’à regret, et que, loin de contri- buer à la végétation, comme j'avois lieu de le penser, il l’arrétoit, et causoit enfin le dépérissement. Il est donc bien avéré par l'expérience que les terres les plus simples sont les plus favorables aux plantes, et que si on les mêle, c’est pour rendre l’une plus perméable aux racines, et donner à l’autre plus de consistance. La bonne terre franche, que les Anglais nomment loam, est celle qui est jaunâtre ou fauve , argileuse, d'un grain fin, très-douce au toucher, approchant de l’ollaire , perméable à l’eau sans la laisser échap- per trop vite, et sans la retenir trop long-temps, et s'écrasant facilement sous les doigts lorsqu'elle est sèche. Plusieurs terres franches n’ont pas ces qua- lités, bien qu’elles soient productives; il s’en trouve qui sont graveleuses, et qui ne sont pas moins bonnes pour plusieurs plantes ; d’autres qui durcissent st fortement , dans les temps secs, qu’elles se crevas- sent et deviennent presque aussi solides que des pierres. Ces dernières sont assez communes; mais \ 134 DES TERRES. quoique bonnes et végéta'es, il faut, pour les em- ployer, commencer par les diviser par des matières opposées à leur nature, Îl ÿ a aussi des terres franches paturellement noires : celte couleur paroîït être l’effer du détritus des veg étaux ; cependant quelques-unes sont p Jeu pr Diodes et des plantes y languissent. La plupart de ces dernières se trouvent dans les fonds ; alors elles approchent de la tourbe!, et quel- ques plantes s’en accommodent, La bonne terre franche fauve, qui réunit les qua- hités détaillées ci- dessus n’a donc besoin d’aucun remède; mais celle qui se durcit à l’air doit être mo- difiée avant de s’en servi r,€n Y mêlant autant de terre de bruyère ou de sable qu ‘il est nécessaire peur la réduire, et la mettre au point d’être mise en usage ; ce au On sera assure si, pendant les temps secé6; elle ne se durcit pas assez pour ne pouvoir. être écrasée sous les doigts. On en formera un tas d’une dimension proportionnée à l’emploi qu’on en doit faire, on la remuera de temps en temps, et on la renouvellera tous les ans ou tous les deux ans, sui- vant le besoin ou la consommation, en sorte que celte terre ne soit employée que la troisième ou la quatrième année. De la terre franche et du terreau de bruyère mé- les ensemble en plus où moins grande quanUlé , on forme des compositions de terre-propres à toutes les plantes de serre et bien suflisantes. Dans les deux suivantes la terre franche entre environ pour moitié; les autres, où la terre de bruyère est en plus grande quantité où pure, seront indiquées dans l’article ci- apres. QT DES TERRES. 15 1e Composition. Terreau, une ou deux parties ; terre de bruyère, une parte; terre franche, une ou deux parties relativement à sa consistance ou sa com- pacité. Cette terre est destinée à toutes les plantes d’oran- gerie, serre tempérée etserre chaude, qui sont fortes, et dont les'racines sont nombreuses, assez grosses, et usent par conséquent en peu de temps la subs- tance qu’on leur donne. Une plus légère ne rem- pliroit pas aussi bien l’objet de leur végétation, et les empécheroit de prendre toute la vigueur dont elles sont susceptibles. Les arbrisseaux élevés, ceux que l’on met en caisse, les plantes ligneuses du midi de la France, de l'Espagne , de la Caroline méridio- nale, de l'Amérique méridionale et des Indes, lors- qu'elles sont d’une nature arborescente , celles qui sonE voraces, comme les lantaria, les géran'ons, les myrtes, les cistes, les orangers, les lauriers-roses, les jasmins , etc., croissent et fleurissent avec succès dans cette composition, et y acquièrent en été la force de passer nos hivers sans dommage. 2e Composition. Deux partiés de terre franche, une de terre de bruyère et une de sable pour diviser la première , et une poignée de plâtras dans le fond des pots. Pour toutes les plantes grasses, aloës , cierges , mesenibryanthemum , crassules, stapelies, euphor- bes, joubarbes , sedons, cotylédons, etc. Si la terre franche étoit trop compacte, on peut employer le terreau de bruyère sablonneux pur. | Ces deux mélanges doivent être passés d’abord à 156 | DES TERRES. la claie et ensuite au tamis de fil-de-fer. Ce qui n’aura pu passer sera mis en tas, et formera une bonne composition pour la seconde année, dont on pourra se servir pour les caisses. De la terre de bruyère et des plantes qui l'exigent, absolument ou en partie, pour leur culture. Il y a long temps que l’on a employé la terre de ” bruyère, principalement en Angleterre, pour la cul- ture de certaines plantes qui ne PEuvEES croître où se conserver dans leur végétation naturelle dans d’autres terres; mais ce n’est que depuis quelques années que son eflicacité a été généralement recon- nue, el qu'on a remarqué qu’elle étoit indispen- sable à plusieurs végétaux, et très-favorable à d’autres, La nécessité de son usage provient de l’in- troduction, dans nos jardins , de plantes exotiquesdes. hautes montagnes, des marais , des contrées du giobe nouvellement découvertes, dont le sol, pour ainsi dire , encore vierge, est un kumus léger formé des débris des végétaux, qui ne nourrit qe les plantes semées des mains de la nature ; de toutes celles enfin dont les racines nombreuses, menues et presque capillaires, exigent une matière douce, légère, fa- cile à pénétrer et en même temps substantielle. Il ya environ 30 ans qu’on connoissoit à peine , en France, les kalmia , rhododendron ledum, andromeda erica , ele., ou bien ils y étoient très-rares et à un trés-haut prix. C'est par la terre de bruyère qu'on leur a fournie, que ces plantes sont devenues assez communes, parce que leur multiplication y est.de- venue aisée et abondante, DES TERRES. 197 Ce qui prouve la bonté de la terre de bruyère, c’est que la plupart des arbrisseaux de plein air et de serre y croissent avec succès, quoiqu’elle ne soit pas pour tous indispensable ; qu’elle est employée avec avantage dans les semis, et pour les boutures et les marcottes,où ces dernièress’enracinent plussürement et plus promptement , et qu'aucun mélange pour les planies à qui elle est d’une nécessité absolue, ne peut la remplacer. J’ai fait plusieurs essais relative- ment à ce sujet; les arbustes que j'ai plantés dans mes différens mélanges n’ont pas paru d’abord s’en ressentir; mais peu après ils ont commencé à décli- ner , et ils auroient été infailliblement perdus si je ne leur avois substitué cette espèce de terre dans laquelle ils viennent naturellement. Par-tout où il y a des bruyères communes, ert- ca vulgaris , 1 n’y a pas toujours des terres de bruyères, Cette plante croît également dans le sable de terre, dans l'argile , sur les coteaux , et générale- ment dans les terrains secs ; mais elle est beaucoup - plus haute et se multiplie bien davantage dans les endroits où se rencontre le vrai terreau de bruyère. Ce dernier se trouve dans toute la France , mais non dans 1ous les lieux. Il y a des cantons où il abonde , et d’autres où il n’y en a pas. Sa rareté dans plusieurs pays est un véritable obstacle à la culture de sieurs plantes étrangères , ou bien elle nécessite Ha dépenses pour se le procurer. Quand le cultivateur ne peut l'obtenir, il vaut mieux qu'il renonce à la culture des végétaux qui ne peuvent S'en passer, que de s’obstiner à les cultiver sans succès. [1 y a deux sortes bien distinctes de terre de 158 DES TERRES, bruyère, l’une qui se trouve sur les landes arides, sur les lieux élevés des forêts et couverts de la bruyère commune ; l’autre dans les eux humides et dans les marais. La première, qui est la meilleure pour la plus grande partie des usages, a depuis 6 jusqu'à 14 ou 15 centimètres d'épaisseur ; elle repose sur le sable gris très-fin, ue noircit pas les doigts, et sa couleur est d’un brun marron.On l’enlève par gros gazons dans un temps sec, ou du moins non humide, et lorsqu'on en a une certaine quantité, on les bat avec des mailiets pour en extraire les bruyères et leurs principales racines. Alors on met le terreau en tas, où les racines qui restent se pourrissent. Il est avantageux de ne se servir de cette terre que l’année d’après qu'on la tirée, quoiqu’on puisse l’employer de suite. Quelques jours avant de la mettre en usage, on la passe au tamis de fil-de-fer, quand elle est des- née aux semis ét aux empotemens des plantes déli- cates; car, pour celles qui sont adultes , ou pour les arbrisseaux qui ont de grands vases, cette opération est peu nécessaire. La seconde, qui se trouve dans les lieux aquatiques et bas, tient beaucoup de la tourbe sur laquelle elle repose immédiatement; elle ñoircit les doigts, et, comme elle est fort serrée et presqu’aussi compacte que la tourbe, de la même couleur qu'elle, et dénuée de sable, Ja sécheresse, ou même les lieux exposés au soleil, la rendent dure ou la divisent en gros grains. Ce terreau ne peut être employé que pour les plantes des marais, pour les leduin , vaccinium , etc.; encore faut-il qu'il ne perde pas son humidité naturelle. La liste que je vais donner ici des plantes pour la DES TERRES. 199 bonne culture desquelles le terreau de bruyère est nécessaire, est divisée en trois sections. Dans la pre- muière se trouvent celles qui, par leur situation na- turelle, ne peuvent croître avec avantage que dansla terre de bruyère reposant sur la tourbe. La seconde renferme une parue de celles à qui la terre de bruyère d’un brun marron, légère , sablonneuse,, et reposant sur le sable pur et sans mélange, est absolument indispensable. La troisième contient les plantes qui n’exigent pas absolument cette dernière substance pure, mais qui, pour leur succès et leur multiplication, en demandent les trois quarts, parfai- tement mêlés avec un quart de bonne terre franche et douce, ou de celle du bord des rivières formée des dépôts des avalaisons ; elles croïssent cependant aussi dans la terre de bruyère pure et avec SUCCÈSe PREMIÈRE SECTION. NOMS LATINS. NOMS FRANÇAIS. Filices et polypodia. ....... Les fougères et les polypodes. REA. 0 era Rossolis, MFCALA PES LA RE spot Dirca ou bois de plomb. Fimpetrum................ Camarines. Epigea ........,......... Epigée. TE TR PROPRIETE Lediers. ADD E ZA... 6 2 me seu Hortense. MERE. 000: .. 1. 0. .. Vaciets, airelles. RE de à ce tous Acore, Myrica gale.............. Gaié ou piment royal. - Généralement toutes les plantes des marais DEUXIÈME SECTION. Andromedæ.........:.... Andromeédes. ATbutus Ua UTSt, sv 5000 Raisin d'ours. 110 DES TERRES. Arbutus alpina :. “esse... Arbousier des Alpes. Armietes se su A Aralees te Asarum virginicum. . ...... Asaret de Virginie. Péjaria. 1.0 \ RES SR NS Bejar. Chloranthus PE RENE Nigrine. COMPLOT Ne SE 2 .. Comptonie. Cornus canadensis......... Cornouiller du Canada. Cyrilla roe Mel que Cyrille à grappes. Eric is, Fe ER RE LU .. Bruyéres. Dryas octopetala........ . Driade. DOPLereaL lue cui Fothergill. Gautiherue. Me Gaultheries. Gentianæ; plures species... Gentianes ; plusieurs espèces. Sani. NOR EENRAURE Kalmies. 00 LR US EEE Linnée. Phlox divaricata.......,.. Phlox divariqué. PhododendiÆ. 50500. Rosages oz rhododendrum. MAD Car di) ee Cane Rhodore. Lachneæ.. Re . Lachnées. Rubus arcticus. ........... Ronce septentrionale. Wprgelia marylandica...... Spigelie du Maryland. Tradescantia rosea..*.... Ephémère rose. AIO PAY TER SIRET. X ylophylles. Pres is ie Briimes Passer tirs see... Passerines. Weruthrolæ., 2.200 Struthiales. Gridie ds i.,T.. rer Gnidiennes. Les plantes alpines. Obs. J'ai éprouvé que le rhododendrum ponti- cum n’a besoin de la terre de bruyère pure que dans sa jeunesse, ou lors de sa plantation dans l’en- droit où il doit rester. Lorsqu'il a acquis une forte végétation, il continue également dans la bonne terre franche et douce. P’oyez à ce ri son arlé- cle. DES TERRES T4t : TROISIÈME SECTION: L CARMEN oser Clethreæ..,. M uirEerice. - le. en. Limodorum tankerville.... Myrica ni LHÉOENES dépphelre 5... : FR LENS ... Daphne;plures species... Banksiæ.: IGCorrem is. cr. More 2: Rue Cupressus disticha. ........ RDS TUE eee Eucalipli..….............. LAIT EEE ARR RNEAN CON HLLIUUS 8. Holeæ s.conchiæe......... ; Hebenstretia dentata...... LUE Te 2 2 ONE AE Melle iso Metrosideres.....,.... Pre Methonica gloriosa........ Mimosæ ....... PAVTONSOMEE Se à à des + +: 40.69 NV S IE re een men on ee Ne 0e Phylice,. ss se dus Polygale............,... a ÆVTOUE --e c cu nos 0.0 eco x SAngUIn Aria. serons Sophora fetraptera........ microphy Ua … re ue Carmarines. Clethra. Itée de Virginie. \ Limodore de iankerville. Galé en feuilles en cœur. . Styphélies. Leptospermes. . Daphné ou lauréole; plus. esp. Banksies. Corréar Crowéa. Cyprès en feuilles d’acacia. Diosma. Eucaliptus. Fabricia. Globée penchée. Hakea oz conchuum. Hebenstrete dentée. Illicium s. badiane. Melaleuques. Metrosideros oz bessy. Glorieuse. Acacies. Monsonies. Nyssa oz tupelo. Phyliques. Polygala oz laitiers. Protées. Pyroles. Sanguinaire. Sophore à quatre ailes. à petites feuilles. Thés. Zamia cycadis nr 9959e Lamie, 142 DES TERRES Les plantes bulbeuses de serre avec addition de sable au fond des pots, sur-tout pour les ixies, glayeules, etc. Il y a encore beaucoup d’autres plantes auxquelles le terreau de bruyère pur ou mé-. langé convient parfaitement. Le culüvateur en dé- terminera aisément l'emploi par son expériences D'ailleurs , ainsi que je l'ai dit plus haut ,onne peut rien risquer d'en faire usage, presque toutes les plantes s en accommodent. Ce aux nouvelles, les essais seuls doivent nous conduire à cet égard. En général, les pas de la Nouvelle-Hollande pa- roissent se plaire dans le terreau de bruyère pur où sans mélange. Ce dernier ayant beaucoup de rapports avec la terre dans laquelle elles croissent naturelle- ment , doit par conséquent leur étre favorable, ainsi qu'aux petits arbrisseaux à racines menues qui couvrent les plaines , les lieux élevés et les environs du cap de Bonne- Espérance. La plantation des arbrisseaux de plein air dans la terre de bruyère se pratique ordinairement dans les jardins paysagistes, en faisant des trous isolés d’une dimension proportionnée à la plante qu'on veut ÿ mettre, et qu'on emplit de ce terreau dans lequel on plante l’arbrisseau. Cette méthode n’est pas mau- vaise ,elle est même nécessaire dans ces sortes de jardins où l’on veut disperser, Gans différentes si- , tuations , des arbustes de cette nature pour y pro- duire l'effet desiré; mais elle ne laisse pas d’avoir quelques inconvéniens. Quoiqu'il soit d’usage de revêtir les parois des trous de foris gazons de terreau de bruyère, la terre franche se méle au bout de quelque temps avec lui, soit par les routes des DES TERRES: | 143 taupes, soit par la filtration des eaux qui y déposent leur sédiment terreux. Au bout de 4 ou 5 ans la terre de bruyère est souvent mélangée de celle qui l’environne, et certains arbrisseaux peuvent y lan- guir. Le seul moyen de parer à cet accident seroit de faire le trou plus grand et d’en garnir la circon- férence de tuiles ou de tuileaux cimentés d'argile délayée. Mais un cultivateur qui veut jouir de l’agréable aspect que présente la réunion de ces charmantes plantes de plein air et les voir se mulli- plier elles-mêmes et sans soins, emploie une manière de les planter bien plus avantageuse ; il creuse d’un pied et demi un ou plusieurs espaces d’une circons- cription arbitraire, et d'une dimension qu'il déter- mine d’après la quantité de plantes qu'il a l'intention d’y mettre et d’après ses intentions multiplicatrices. Après en avoir ôté toute la terre à la profondeur sus- dite, ilenrevétles parois degros etépaisgazonsdeterre de Bruyère, où il laisse les racines et les bruyères qui peuvent s’y trouver pour en rendre la masse plus serrée ; remplit ces espaces creusés de terre de bruyère pure sans ôter même les plus grosses racines , et y plante ses arbrisseaux. On peut en faire cinq différentes masses; savoir : la première à l'est, pour les M A kalmies, rhodore, l’andromède daboécie , etc. ; La seconde , au sud-est, pour les azalées, les bruyères , le fothergill , les daphnés, etc. ; La troisième, à l’est, pour les andromèdes, la linnée , etc. ; La quatrième, à l’est, mêlée de terre de bruyère plus noire , pour les ls. airelles, gallés, etc. ; TA DES TERRES. La cinquième, pour les comptonia, clethra, itéä, : gaultheria.., plantes trés-iraçanles,quis’empareroient de la substance des autres arbrisseaux si on les méloit avec eux. | Cependant, quoiqu'il soit avantageux pour le cul- üivateur de former ces diversions ou ces massifs dif- férens dans la vue de la propagation, l'amateur , qui ne considère que l'agrément , peut réunir tous ces _ arbrisseaux en une seule masse à l’exposition du sud-est. Afin de la rendre d’un aspect plus agréable, il distribuera ses plantations de manière que la forme en soit à-peu-près pyramidale, en mettant au milieu de son espace les plus grands , ensuite les moyens , et les petits à la circonférence; il aura aussi l’aitention de répandre également les arbrisseaux qui fleuris- sent dans le même temps, pour que dans le cours de la floraison elle n’ait pas lieu d’un seul côté ,mais qu'il y ait les mêmes fleurs dans des places différentes , et en joignant à ces arbustes, vers les bords de la masse, quelques plantes qui aiment ces terres el ces situä- tions , telles que les gentianes, l’anémone hépatique et la pulsatille, l’ellebore rose de Noël , la spigelie du Maryland, le cornouiller du Canada , le polygala chamæbuxus, etc. ; il se sera formé un groupe charmant qui ne demande aucun soin , qui, dans le printemps, sera couvert de fleurs, qui, pendant six mois n’en «era pas dénué, et que, dans la triste saison , les rhododendrons , les kalmies, les andro- mèdes, la gaultherie, etc, embelliront encore par leur verdure. ’ 2 DES FLANTATIONS EN PLEINE TERRE. 149 DES PLANTATIONS EN PLEINE TERRE. Attentions que demandent les plantations. Quoique les plantes étrangères qu’on cultive aient été placées par la nature dans des sols ‘différens , elles s’accommodent cependant de presque tous nos terrains , pourvu qu'ils aient la qualité requise. Quel- ques-unes seulement sont plus difficiles vu leur si- tualion originaire ; de ce nombre sont quelques aquatiques et même des indigènes , comme la pyrole, la parnassie, le polygala , etc. Ainsi un parterre ou un jardin peut réunir , dans un espace borné, la plus grande partie des plantes des climats analogues à celui dans lequel il est situé , et ces plantes acqué- rir la même force et les mêmes développemens que dans leur pays naturel. Cependant il faut avoir égard à leur lieu originaire pour leur donner une . Exposition à-peu-prés relative. Aïnsi les plantes mé- ridionales seront placées au midi, les septentrionales vers le nord. Cessituations ne sont point indifférentes ; certaines plantes languissent à l'ombre et exposées au nord , tandis que ces sites sont absolument né- cessaires à d’autres : telles sont, à l'égard de ceux-ci , les andromèdes, le rhodore, ia ronce septentrionale, la sanguinaire , elc., qui languissent en plein so- leil , et ou les a'tres plantes sont dans la plus grande force. Observations sur les plantations. C'est ainsi qu'en donnant aux plantes exotiques le terrain et l'exposition qui leur sont propres , l’ama- teur intelligent crnera ses possessions de ces arbres _€t arbrisseaux que nous avons tirés des contrées 1, 19 146 DES PLANTATIONS lointaines et que nous nous sommes appropriés en les naturalisant, Quoiqu’ainsi que je l'ai dit plus haut, il n'ait pas fallu beaucoup de soins pour faire croître en France une partie de ces végétaux étrangers, et que plusieurs paroïssent mème s’accommoder aisément de nos terres, il n’est pas moins vrai que leur VÉSÉ- -gation plus ou moins prespère dépend du sol plus où moins analogue à celui dans lequel la nature les a placés. Tel arbre qui vient bien dansune bonne terre ne croît pas de même dans une autre qui la vaut. Donner au sujet des principes généraux, c'estinduire plus souvent en erreur , et faire par conséquent plus de mal que de bien. H n’y en a pas plus dans la culture des arbres étrangers, qu'il n’en existe en agri- culture ; chaque pays a la sienne, parce que chaque pays diffère de position, de climat ei de terrain. Ce qui convient à l’un ne convient pas à l’autre, et la gé- méralisation des cultures , des procédés, loin de faire faire des progrès à l'art , lui est d'autant plus préju= diciable qu’elle occasionne l'indifférence pour les meilleures méthodes particulières par les résultats de celles généralement proposées. En fait de plantations il est encore une chose à considérer , c'est que les terres les meilleures et les plus productives pour les plantes céréales, pota- gères et légumineuses ,ne sont pas toujours celles où les arbres croissent le mieux ; il ne faut aux plantes alimentaires qu’une surface de bonne qualité qu’on eut encore améliorer per les engrais ; mais les arbres demandent une plus grande profondeur, il faut , qu’adultes , ils trouvent dans le sem de la terre les mêmes substances qui ont nourri leur en- EN PLEINE TERRE. 147 fance. Souvent à un pied ou deux pieds ( 3 ou 6 dé- cimètres ) le sol change de nature : c’est une argile, un tuf, de la craié, du sable, dans lesquels des es- pèces languissent , tandis qu’ils sont favorables à d’autres, quelquefois même au moins autant que la bonne terre de la surface. Il arrive encore que des arbres qui ont prospéré dans leur jeunesse dans-un terrain d'une excellente qualité et de la même à une grande profondeur, ne végètent plus que foiblement dans un âge pins avancé , tandis que, transplantés dans un eu qui paroît mauvais ou à-peu-près stérile, comme la glaise rouge à potier mélée de cailloux et de marne blanche, ils s'élèvent avec force et promp- titude. Ce sol si riche et si fécond en productions an- nuelles , des environs de Lille, terre excellente pour les plantes de serre en vases où elles acquièrent une végétation superbe , ne vaut absolument rien pour la plupart des grands arbres , parce qu'il repose sur un terrain continuellement abreuvé d’eau stag- nante. Les peupliers et les saules sont les seuls qui y viennent avec célérité et qui y prennent un beau port, parce qu'ils aiment l'humidité ; les autres , tant indigènes qu'exotiques , s’y remplissent de mousse, végètent pour ainsi dire à regret , et, s'ils n’y périssent pas absolument, 1ls languissent ,se deforment , et leurs racmes mal attachées ne peuvent suffire à sou- tenir la vive tige contre la violence du premier oura- gan qui les renverse. Il est donc intéressant pour un cultivateur de con- noître les sols intérieurs de son terrain ; mais, ainsi que je l’a déjà observé, les connoissances ne suf- fisent pas toujours , parce que nous ignorons la ma ) , 140 DES PLANTATIGNS mère dont la végétation s’ opère , et par conséquent 4 ’analogie qu 71 pe Y avoir entre les sucs d’une terre et le végétal qu’on lui confie. Il en est de même de notre digestion dont nous sentons les effets et dont l'opération nous est inconnue. Le fluide que les plantes aspirent doit subir dans leurs organes une sorte de digestion dont la substance s’assimileavecleur suc propre, comme le chyle à nos humeurs ; mais cefluide ou la sève paroïît homogène et d’une seule et même nature pour tous les végétaux. Ce n’est donc pas en lui que nous devons chercher la diffé- rence dans la végétation, mais plutôt dans la plus ou moins grande quantité , dans la chaleur plus ou moins grande , dans la constitution des racines et de toute la plante, et dans l’espèce de sol plus ou moins favorable à opérer la succion de la sève. La chaleur jointe à l'humidité est sans contredit le principal agent de la végétation, elle dilate les pores des racines et les canaux de la plante, et élève par conséquent une plus grande quantité de fluide. Mais 1l faut que les racines soient constituées de manière à pouvoir l’aspirer ; que le sol qui doit le retenir soit d’une nature à remplir cet objet et ana- logue à la sorte de racines qui le traversent en tous sens, et qu'il puisse les toucher, les environner immédiatement et sans le moindre interstice. Il n’est donc pas étonnant que dans un même terrain et avec une chaleur égale un arbre ou un arbrisseau languisse, lorsque d’autres de même constitution y prospèrent, La considération de l'espèce de racines en fera connoître la cause. Les racines tendres et succulentes demandent un sol où l’humidité puisse EN PLEINE TERRE. 1/0) s’évaporer aisément ; celles qui ont des racines dé- liées et menues en exigent un très-perméable mais en même temps frais; les fibreuses, dures, fortes: et pour ainsi dire ligneuses, comme celles des frènes, : des ormes, destulipiers , des hêtres, des mélèzes, etc., serpenteront avec succès dans les terres franches, argileuses, maïs sans humidité slagnante, tandis que celle des peupliers et des saules, d une constitution moins dure mais aussi coriaces, ont besoin d’un sol essentiellement humide pour y puiser celte quantité defluide nécessaire à leur végétation, naturellement prompte et considérable. Aussi leurs canaux sont- ils plus ouverts et leur bois d’un tissu plus lâche. Il arrive quelquefois qu’une plante, dans ses premieres années, semble ne végéter qu’à regret dans la terre franche où on l’a mise, et qu’avancée en âge elle y prospère. On ne peut pas dire pour cela qu’elle se soit faite à ce sol, parce que s’il ne lui a pas convenu il ne lui conviendra jamais; mais ses racines ayant acquis de la force et de la consistance elles ont pu alors y pénétrer, ce qui leur étoit impossible de faire lorsqu'elles étoient encore tendres. Malgré ces probabilités que l'inspection des ra- cines peut fournir, ceite considération seule ne peut nous donner, sur-tout à l’égard des arbres exotiques dont nous ignorons le sol et la position naturels, que de légères indications. Il faut en revenir aux essais et à l'expérience, et les faire soi-même. La meilleure théorie ne vaut pas.ä beaucoup près en cela la pratique, et cette dernière, même généra- lement indiquée, doit être soumise aux modifications que le cultivateur lui donnera relativement à son 260 - DES PLANTATIONS sol et à sa situation. Parce qu’un arbre croit avec avantage das un jardin , il n'est pas sûr qu'il puisse venir de même dans un autre, quoique planté de même, dans la même position et dans un terrain semblable, seuleraent considéré à sa surface. J'ai vu des peupliers d'Italie s'élever rapidement et prendre la plus belle forme dans des situations qui n’étoient pas aquatiques, quoiqu'ils croissent encore mieux au bord des eaux. J’ai dans la partie basse de mon jardm une pareille position, où la terre se maintient toujours fraiche, et je n’ai pu y voir cet arbre que languissant et mousseux : cela vient sûrement, ou de la qualité du sol intérieur, qui absorbe toute l'humidité qui convient à cet arbre, ou de la trop grande compacité à sa surface qui chancit ses ra- cines, naturellement horizontales. Quand un arbre languit sans cause évidente, il est très-probable que c'est le sol qui ne lui convient pas; daus ce, cas il faut le déplanter et le mettre, avec d’autres mdividus de la même espèce, dans des terrains différens. Si lors de la transplantation de cet arbre on examme ses racines, on les verra ordinairement gâtées ou .moisies. Cet accident provient d’un terrain trop dense--êt: argileux, qui conserve une trop grande humidité, cu parce qu'il y a eu, lors de sa plantation, des vides entre les racines qui ont empéehé la terre de les joindre et de les environner, circonstance qui amrive assez souvent lorsqu'on abandonne aux on- vriers eette opération. . ï ‘Si, au: contraire, ses:racines sont saines et que néanmoins il: n'ait pas poussé commeil auroit dû faire ; la cause en est yraisembiablement dans la trop e 27 Le EN PLEINE TERRE. 107 grande mobilité de la terre, quise laisse pénétrer de la sécheresse ou qui ne retient pas assez l'humidité. Ces deux excès étant presque également nuisibles à la végétation, on ne doit pas plus s’obstiner à plan- ter les mêmes espèces dans un endroit qui ne leur ést pas favorable , que de les placer dansun terrain absolument contraire. Les terreaux, lesterres com- posées dont on entoure communément les racines d’un arbre qu’on plante, pourront très-bien faciliter sa reprise; mais au bout de deux ou trois ans, ellesles ont traversés, et l’on s’apercoit bientôt à la différence de la végétation qu’elles percent dans une autre terre. Dans les jardins paysagistes, on ne fait presque jamais assez d'attention au sol qui peut convenir aux arbres ou leur être préjudiciable. On les plante à la place qu'a désignée l'architecte; c’est à eux à venir s'ils lé peuvent, ce dernier s’en embarrasse peu. L'exposition n'est pas plus consullée, quoique cette circonstance soit importante pour plusieurs végétaux. Îl est rare que, dans un espace circonscrit, destiné aux plantations étrangères, on puisse trouver les es- pèces de terrains que plusieurs plantes exigent; on peut, il est vrai, leur en former, on peut leur don- ner les sites qu’elles aiment et l'exposition qu’ellès. préfèrent; mais ces changemens de sols, ces boule- versemens de terre ne se faisant pas sans de grands frais ,la plus grande partie des fortunes s’y oppose : il vaut donc mieux dans ce cas changer la racine que Ja terre. Je conviens cependant que les végétaux susceptibles sur ces terrains sont beaucoup moins nombreux que ceux qui croissent avec succès dans presque tous. La terre franche, argileuse , dont la 10% ‘+ DES TLANTATIONS nature a couvert la surface de la plupart des con- trées de la terre , est favorable à la plus grande quan- tité de plantes ; mais les unes ayant besoin d’une plus grande abondance de fluide , préfèrent les fonds et les vallées aux hauteurs, tandis que les autres, d’une nature plus sèche et plus solide , se plaisent dans les lieux élevés. La situation qui me paroît la plus dé- savantageuse pour les jardins de plantes étrangères, ou daus lesquels on voudroit rassembler beaucoup d'arbres et d’arbrisseaux, est celle d’une surface plane et naturellement aquatique. Dans ce cas, les saignées et les canaux sont évidemment nécessaires pour y faire affluer les eaux, dessécher les autres parties et en élever d’antres par le moyen des terres qu'on atirées ; comme la meilleure et celle qui pré- sente le plus d'avantage consiste dans une surface inégale , un sol argileux, doux au toucher, sans être trop compacte etde la même composition à une cer-. iaine profondeur, qui seroit traversé par un ruis- seau d’une eau claire et d’un cours assez rapide : mais cette dernière situation est rare, et la plupart de ceux qui la possèdent n’ont ni le goût miles fa- cultés de lui donner une autre destination. Il faut donc s'arranger avec la nature de sa propriété, tà- cher de la rendre, peu à peu , aussi bonne qu'il est possible qu’ellele soit, n’y faire que des dépenses pro- portionnées à sa fortune, et considérer que ce qui est de pur agrément ne doit pas influer sur l’utile et restreindre encore moins le nécessaire, Ce n’est pas que, dans les plantations d’arbres étrangers, il n’y ait des espèces dont l'utilité sera vraisemblablement un jour reconnus, et qui pourront être employées EN PLEINE TERRE . 153 dans les arts, lorsque, par l’âge, elles auront acquis la liguosité et la dureté requises; mais il faut les placer avec intelligence, en leur donnant le sol et l’expo- sition où elles puissent croître comme dans leur pays naturel. Le châtaignier, dont le bois est meilleur et plus durable encore que le chêne, n’est pas, ainsi que l’on verra à l’article des arbres de haute futaie, assez répandu dans nos bois septentrionaux; les érables , plusieurs frênes et chênes de l'Amérique, le tulipier, ne devroient pas seulement entrer dans la composition des jardins, mais orner nos forêts de la diversité de leur feuillage, donner un jour des matières de plus à nos arts. Un cultivateur intelli- gent et fortuné, dont les vues s'étendent sur l'avenir, qualité rare dans ce siècle où l’on sacrifie tout à l'idole du présent, ne bornera pas ses travaux à l’espace limité d’un jardin; il répandra avec pro- fusion , dans son domaine, les végétaux que la navi- gation nous à transmis ; il envisagera la postérité ; et, ‘dans l’idée de la reconnoissance de ses successeurs, il goütera le prix de ses soins généreux. La plantation des plantes vivaces est trop aisée pour en parler ; j ajouterai seulement que plusieurs espèces s'élargissant en deux on trois ans considérablement , et prenant par conséquent trop d’espace , doivent être enlevées totalement et non diminuées en les coupant à l’entour. Par cette dernière opération , la plus vieille partie de la plante, qui est le centre, reste, et quelquefois la plante entière meurt ; au lieu qu'en l’enlevant entièrement , et en replantant un morceau de sa circonférence , on se procure un jeune individu beaucoup meilleur que l'ancien, En 154 DES PLANTATIONS général, ces plantes effritent et usent beaucoup Ia terre ; et quand on les laisse pendant long-temps dans le même endroit, et sur-tout quand on coupe | leurs rejetons par lesquels elles cherchent à semul- üplier dans de nouvelles terres , elles finissent par y périr. Il faudroit donc les changer de place tous les trois ou quatre ans, ou lesrenouveler comme je viens de le dire ,et bécher au printemps profondément les plates-bandes pour leur donner des sucs nouveaux. Les plantes annuelles se plantent comme les vi- vacés, avec l'attention de les couvrir et de les arro- ser jusqu’à leur parfaite reprise; et comme elles doivent fructifier dans l’année , la situation la plus chaude dans les pays du nord ne l'est pas trop pour elles. Leur terre, per la même ‘raison, doit être très-substantielle. On peut pour ces sortes de plantes employer les terreaux de couches consommés, mélés avec la terre de l'endroit où on les place. La manière de planter les arbres fruitiers et autres arbrisseaux et arbustes , n’est pas plus difiicile. Je suppose d’abord qu’on a désigné leur place , el que celle-ci est la plus convenable à leur nature , soit par rapport au sol, soit a l'égard de l'exposition. Plu- sieurs personnes ayant prétendu qu'il falloit faire les trous en automne pour planter au printemps, il en est résulté qu’on à souvent suivi ce précepte sans avoir égard à l'espèce de sol dans lequel ‘on doit planter , et que les arbres ont péri. Voilà l’effet de ces préceptes qu’on présente comme généraux. Il est bon sans doute dans les terres fortes et compactes de faire les trous quelque temps avant de planter, pour que l'hiver en ameublisse pour un moment la terre, EN PLEINE TERRE: 155 car celle-ci revient bientôt dans son premier état ; on a pu planter de cette manière, mieux et plus ai- sément ; mais dans les terres venles , c’est une er- reur préjudiciable. Si l’on vouloit réfléchir que ces terres remuées n’en deviennent que plus lésères, que la terre de l’intérieur des trous, qui l’étoit aupa- ravant moins, prend la même mobilité que celle de la surface, qu’en plantant dans ces sols un arbre au printemps, le soleil et la sécheresse ordinaire dans cette saison pénètrent jusqu’au fond du trou rempli, et enlèvent aux racines le peu d’ humidité qu’elles pouvolent encore recevoir , on ne ser oit plus surpris dela perte entiere ou partielledela plantation. Dansces sortes deterrainsil faut planterenautomneaussitôtque le trou est fait, et agrandir celui-ci de ce qu'il faut pour que les racines de l’arbre soient à leur aise (r). (1) I s'est glissé dans la première édition de cet ouvrage, t. Ier, p. 86, lig. 17, une faute essentielle à corriger : au lieu de lire , sans ôter l'herbe , il faut lire, aprés en avoir ôté l'herbe. Dans les premiers temps de mes cultures , quelques person- nes m'avoient recommandé de mettre au fond du trou de l’ar- bre qui y doit être piacé des gazons non retournés, et de poser sesracines dessus l'herbe, J’ai employé cette méthode etm'en suis très-mal trouvé : la plupart des arbres que j'ai plantés ainsi ont languis pendant long-temps , et en ayant arraché quelques -uns pour en connoïtre Ja cause, que je n’attribuoiïs pas alors à ce pro- cédé , j'ai observé que les herbes et les racines des gazons avoient fait gâter une partie des racines , et qu'iln’y avoit que celles qui n’ayoient pu les toucher qui étoient saines et qui donnoient à Yarbre la végétation qu’il avoit. Dans toute espèce de planta- #ions , on doit avoir soin qu'il ne se trouve dans la terre du trou et dans celie qu’on y jette, ni herbes, niracines , ni fragmens de branches ou de bâtons, qui pourroïent , en touchant les ra- cines du végétal, les moisir ou les pourrir, 156 DES PLANTATIONS Temps! favorable pour planter les arbres. Il semble qu’on est encore en doute si lon doit planter en automne ou à la fin de l'hiver. L'automne, pour tous les arbres qui perdent leurs feuilles , est toujours la saison préférable. Il n’y a, pour la plan- tation du printemps, qu’un seul cas, c’est lorsqu'on doit planter dans un sol aquatique ; alors ce dernier temps est sans contredit le meilleur. Cependant, comme ces terrains ne conviennent qu'aux aunes, aux saules, et aux espèces de peupliers, et que les arbres se trouvent alors dans leur élément, il me pa- roit que , lorsqu'on peut faire les trous sans qu'ils soient inondés , l'automne est tout aussi favorable pour eux que la fin de lhiver. En général , excepté les temps de gelée et de fortes pluies ,on peut plan- ter , dans les sols ordinaires , depuis le 15 novembre jusqu’au 15 mars, à moins que ce ne soient des ar- bres ou arbrisseaux précoces : pour ceux-ci le mois de novembre est le meilleur temps, ainsi que pour tous les arbres fruitiers. Wanière de bien arracher. On sait que la facon d’arracher un arbre ou un arbrisseau assure sa reprise où cause sa perte. Les ouvriers qu’on emploie pour cette opération la pratiquent ordinairement sans attention et machi- nalement. Quand on la leur donne par entreprise , ils la font encore plus mal pour avoir plus tôt fait, et le propriétaire perd souvent alors son argent et ses arbres. La plupart arrachent beaucoup trop prés de la uge ; ils blessent , déchirent les racines, et les cou- pent communément trop courtes. Un arbre mal ar- EN PLEINE TERRE 157 raché, qui n’a pas assez de racines, ou qui ne les a pas assez longues, ne reprend pas aisément et lan- guit pendant long-temps. Pour bien arracher on doit commencer par décrire un cercle à l’entour de l'arbre , d’un diamètre proportionné à sa force; on enlève ensuite la terre en suivant la trace de ce cercle , et à mesure qu'on approfondit la tranchée, on coupe les racines qui s’y trouvent sans les fendre. Lorsqu’en remuant l'arbre on sent qu'il cède et qu'il ne tient plus que par des racines qu'on peut enlever avec lui,on l’arrache enle baissant de tous les côtés, et le tirant à soi avec le soin de ne pas casser à leur insertion les racines qui n’ont pas été coupées ; on examine ensuite ces dernières après avoir enlevé la terre qui les entoure, et s’il yen a de défectueuses on les retranche. Un arbre bien arraché,etavecla quantité de racines qui lui sont nécessaires et bien placées, doit se tenir droit sans soutien sur un plan horizontal. Précautions à prendre en plantant. Lorsqu'on recoit un arbre ou un arbrisseau quel- _conque, la première chose à faire , lorsqu'il est dé- pouillé de ses couvertures, est donc de visiter ses ra- cines. Si elles sont sèches , 1l faut les mettre de suite soit dans une eau de fumier , soit dans une vieille couche sur laquelle on répandra de l’eau ; on l’y lais- sera pendant environ vingt-quatre heures, et même plas , s'il a été long-temps en route, et si son pied est fort. sec. Au bout de ce temps on le plantera. Ayant de planter toute espèce d'arbres, on doit ra- fraichir leurs racines en coupant les bouts en sifflet , de maniére que celle coupe pose sur la terre ou ne soit pas en dessus, Si le chevelu est encore bien frais, 156 DES PLANTATIONS on le laissera après l'avoir raccourci; mais s'il étoit sec ou trop confus, comme est celui de certains arbres, on coupera le premier entièrement, et l’on diminuera de plus de moitié la touffe du second. Ceite opération est fort essentielle à la reprise de l'arbre : lorsqu'on laisse un chevelu abondant et sec à rarement il reprend dans toutes ses parties , et alors il se moisit dans la terre ; la chauchissure gagne les grosses racines, et l'arbre périt. Un bon pied d’arbre doit avoir des racines bien nourries, épatées et éten- dues autour de son collet, ainsi que d’une longueur et d’une grosseur proportionnées à sa tige. C'est le dé- faut de beaucoup de jardiniers de raccourcir trop les racines, et de ne pas les laisser d’une longueur ana- logue au corps de l'arbre. T'out doit étre propor- üonné dans l'arbre qu’on plante, ses racines, sa hauteur et sa grosseur. Le trou dans lequel on doit planter sera d’une dimension telle qu’il y ait entre le bout des racines et ses parois environ quatre à cinq pouces de vide dans les bons terrains et qui ne sont pas secs, et environ quatre a cinq pouces au- dessus de son collet. On place l’arbre au milieu de son trou, aussi droit qu'il peut être; on fait couler peu à peu de la terre entre ses racines pour qu’elles en soient entièrement environnées , et qu'il n’y ait ancun vide ; on remplit de cette facon le trou , et lorsqu'il l’est à la surface du terrain , on piétine dou- cement la terre sur l’espace libre de racines , entre elles et les parois du trou, et non sur les racines mêmes, comme l’on fait ie plus souvent. On remet ensuite de la terre sur les endroits enfonces par le pied , et la plantation est faite. On est assez dans EN PLEINE TERRE, 159 l'usage de faire une motte autour de l’arbre lorsqu'il est planté; c’est encore une erreur. Celte motte est d’abord une retraite sûre pour les fourmis qui ga- guent en peu de temps le pied de l'arbre; et elle Jui enlève l'humidité et la chaleur nécessaires à sa re- prise. On croira peut-être que je plante trop peu profondément, parce que je ne suis pas en cela les anciennes routines ; j'ai planté dans de mauvais ter- rains sur la terre même, sans faire d'autre trou que l'enlèvement pur et simple du gazon , et ce sont les arbres qui ont le mieux poussé. D'ailleurs, il en est des plantations comme des semis:qu'’on considère comment la nature sème ses graines; elle le fait sue la surface de la terre , et laisse aux pluies le soin de les recouvrir ; la plupart de ses semences ne mau- quent jamais de lever ; et si on les sème à deux pouces environ de profondeur, elles ne lèvent pas. La plante adulte qu’on confie à la terre est à-peu- près dans le même cas ; mais comme ses racines sont faites, celles-ci doivent se trouver dans la terre : mais plus elles pourront ramper sous sa surface pour y recevoir les salutaires influences de l’atmo- sphère, et y pomper des substances beaucoup plus xégétatives au niveau du sol que dans son sein, plus on sera certain du succès de la plantation , et plus l’accroissement sera rapide. On n’étête pas les arbres étrangers , à moins que la grosseur considérable de la tige ne soit plus pro- portionnée aux racines; mais ces circonstances ar- riventrarement , parce qu'il est plus sûr de planter de jeunes arbres que de vieux. Jamais on m’éiète les arbres résineux. J’ai planté ainsi des mélèzes de 160 | DES PLANTATIONS quinze à vingt pieds, qui, malgré cette hauteur , ont irès-bien repris. Il n'en est pas de même des sapins et des pins, qu’on ne doit pas planter plus haut que quatre à six pieds. Plus ils seront bas, et plus la reprise sera sûre. Les peupliers , les aunes , les bou- leaux , les platanes, les érables, les chênes et même les frênes ne doivent pas non plus s'ététer ; en géné- ral , il vaudroit mieux planter de jeunes arbres , pour leur laisser leur tige , que de les planter vieux, et être obligé de lesraccourcir. Ordinairement le corps d’un he e étêté n’a pas le port aussi droit que celui qui ve l’a pas été ; et pour la charpente cette obser- Yation est très- importante. IL est aisé de concevoir -que quelque droit que devienne un arbre qui a été | coupe lors de sa plantation , il restera toujours un dé- faut à l'endroit où cette opération a été faite. La branche montante qui a formé la flèche est partie d’un point de l'écorce , en se redressant, et à l’aide des bourrelets latéraux de la coupure, elle est par- venue à couvrir entièrement la cicatrice, de manière qu’à l'extérieur celle-ci n’a plus paru ; mais si les écorces se sont jointes et ont rétabli la perpendicula- rité, il n'en a pas été de même de la partie ligneuse qui n’a pu se réunir avec celle de la nouvelle tige. Il y a donc toujours dans cet endroit de l’arbre nécessairement une solution de continuité, et même une pourriture causée par la surface de la coupure ‘ancienne ; ce défaut nuit beaucoup aux bois de char- pente, et il est d’autant plus dangereux , qu’on ne l'apercoit pas. Les arbres fruitiers se plantent comme les autres. S’is sont jeunes, c'est-à-dire de deux à treis ans de EN PLEINE TERRE. 161 greffe, et qu'ils soient à basse tige, on ne leur laisse qu'environ six à huit pouces au-dessus de la greffe, S'ils sont faits et s’ils ont été conduits d’après les meil- leurs principes adoptés, il n’y a autre chose à faire que de raccourcir un peu leurs branches et d’en proportionner les rameaux à la force et à la bonté des racines. Les hautes tiges se plantent de même, Quand ce sont des espaliers , il faut avancer leurs pieds en devant des murs , et non plaquer leurs tiges contre eux. Dans les temps de sécheresse il est avaniageux de mouilier trois ou quatre fois les pieds des plantations nouvelles ; et, à l’égard des arbres étrangers et précieux, on sera plus certain de leur parfaite reprise , en couvrant leurs pieds de mousse: Des Couvertures et Empaillemens, Plusieurs plantes étrangères de pleine terre ne sont pas aussi rustiques que nous pourrions le desirer , sur-tout dansleur jeunesse. Dans le nord dela France, où les hivers sont assez souvent rigoureux, ces jeunes plantes seroient mutilées tous les ans, et quelqués- unes même périroient, sion ne les préser voit des effets immédiats des fortes gelées. Presque toutes les plantes de la Caroline septentrionale et de la Virginie méri- dionale sont dans ce cas, ainsi que plusieurs de la Chine et du Levant, et quelques arbrisseaux toujours verts. Lorsque ces plantes ont pris une bonne consis- tance ligneuse, il ne s’agit que de couvrir leur pied de litière ou de pesats, ou de mousse , ou de feuilles mortes; mais quand elles sont encore tendres, il est nécessaire de les empailler. À cet effet on commence par ficher en terre trois ou quatre bâtons autour du LE at 162 DES PL'ANTATIONS pied de l’arbrisseau , et qui excèdent son sommet ; . au-dessus duquel on les lie ensemble. On réunit les . branches et les rameaux sans risquer de les casser , en les liant à différentes distances avec des osiers, et en comprenant les bâtons dans la hgature. Cet arran- gementi ayant la forme d’un cône, on l’entoure de quatre à cinq pouces d'épaisseur de longue paille po- sée droite, et on affermit le tout par plusieurs liens, soit de paille, soit d’osier : cette opération faite, on en environne la base de litière. Ces plantes restent ainsi empaillées jusqu’au commencement de mars, où le grand froid n’est plus aussi à craindre. Dans ce temps on donne un jour à la plante du côté du midi, en séparant un peu la paille. À la fin de ce mois on en donne un plus grand ; mais ce n’est que vers les premiers jours d'avril qu’où peut enlever toutes les couvertures. Quand on se presse trop de les ôter , il arrive assez souvent que les jeunes rameaux, attendris sous elles , deviennent la victime des gelées prin- tannières , et sont ordinairement plus affectés de ces accidens qu'ils ne l’auroient été du froid de l’hiver. Dans nos climats septentrionaux il est rare que nous puissions conserver sans dommage, en pleine terre et dans les expositions ouvertes, les lauriers- ins, les alaternes, les arbousiers, le buplèvre fru- ‘tescent, les cistes, la camelée, le cyprès, le cytise ou genet de Montpellier, les senèvriers phénicien et des Bermudes, le magnolier à grandes fleurs, la luzerne en arbre , les chènes verts, les houx de la Caroline, la bacchante à feuilles d’halime, et même, dans les grands froids , les filarias , les thuyas de ia Chine et les lauriers communs, Ces arbres et arbrisseaux, tou- EN PLEINE TERRE. 163 jours verts, sont généralement plus délicats que ceux qui perdent leurs feuilles, quoique originaires des mêmes pays, parce que la sève des premiers est toujours en activité. Parmi ces derniers je désignerai, dans leur jeunesse, les gléditzia, le sophore du Ja- po», lechionanthe, la cassine, quelques andromèdes, le catalpa, le gautilier commun (asnus castus), la grenadille bleue, le chêne aquatique et quelques autres, le liquidambar du Levant, les pins pinier et de la Caroline, des smilaces, les micocouliers , les plaqueminiers, les tupélo où nyssa, ete. Dans les plantes vivaces, la rhubarbe du Levant, l’yncca glo- rio$a, le phytolacca décandrique, les pains de pour- ceau, la casse du Maryland, les giroflées des jardins, _ les santolines, plusieurs achillées, sur-tout celles à fleurs jaunes , etc. Ces plantes exigent, pour la sûreté de leur conservation, quelques couvertures sur leur pied quand les gelées menacent d’avoir de la force et de la durée. ; Au reste, les soins sont toujours relatifs à la tem- pérature , au sol et à l'exposition du lieu qu'on ha- bite et où les plantes sont placées, Il ne peut y avoir de règles fixes à cet ésard, et ces indications seront plus ou moins motivées par |’ expérience du culuva- teur : cependant on ne sauroit irop ;, dans les pre- mières années d'un arbrisseau étranger et pas encore bien acclimaté, employer de moyens pour le con- server. De ces abris qu’en un ou deux jours on peuE faire, dépend souvent la jouissance de l’agrément qu'ils procurent. En les négligeant, on dc pose à. voir ses plantations mutilées, non-seulement la pre- mière année, mais les snivantes, parce que leurs 164 DEF LA MULTIPLICATION jeunes pousses de l'été, qui n’ont pu s’aoûter, de=< viennent presque toujours la proie de l'hiver. D’ail- leurs , ces pertes successives changent totalement un arbrisseau , et, au lieu d’un port agréable qu'il de- voit prendre,elles lui donnent la forme d’un buisson irrégulier et diffus. On fera bien aussi de couvrir, de quelque lüère que ce soit, le pied de tous les arbres _et arbrisseaux étrangers au climat qu’on plante ou qu'on transplante. DE LEA MULTIPLICATION DES PLANTESe Laquelle des deux, ou de la plante ou de sa se- mence, a été créée la première ? Cette question est au-dessus de nos connoissances , et ne sera jamais résolue. Ce qui paroit vraisemblable , c’est que les êtres sont créés depuis le commencement de notre globe; que des espèces ont pu se perdre > Mais que probablement il n’en est point né de nouvelles ; que tout ce qui existoit après la première création existe encore, et qu'il ne peut y avoir sur la terre un atôme de plus ou de moins; car on demanderoit d’où il se- roit venu, ou dans quel lieu il seroit allé. L’'Etre suprême a donné aux êtres les moyens de se renouveler, et a abandonné à la nature le soin des développemens. Mais toutes les créations n’ont pas été également favorisées dans la puissance généra- trice. Le créateur a restreint les animaux à une seule voie de multiplication, et leur a encore ôté la faculté de se reproduire eux-mêmes sans la participation de leurs semblables ; il a pourvu, au contraire, la plus grande partie des végétaux des deux sexes, et il a encore doué presque toutes leurs parties du pouvoir DES PLANTES. 165 de se multiplier. Nous ne pouvons en cela qu’admirer et révérer les bienfaits de la providence universelle, en bornant les animaux dans leurs facultés reproduc- irices , en réduisant la progéniture des plus grands à un très-peti nombre, en augmentant celle des petits, et en cumulant dans les plantes créées, pour la nour- riture de tous, plusieurs organes générateurs et un grand nombre de semences. Indépendamment des semences, qui sont le but principal de la nature dans le développement de ses productions, presque toutes les parties d'une plante; mais principalement sa tige, ses branches, ses ra- meaux et son collet ont la faculté de donner nais- sance, avec l’aide de la chaleur et de l'humidité, à des mamelons qui se font jour à travers l'écorce ex- térieure, et deviennent des racines s'ils trouvent, à l'instant de leur sortie, la terre, qui est leur matrice propre, et dans laquelle ils doivent croître, se forti- fier , et former, de la partie qui les a produits, une nouvelle plante ; c’est ce que nous voyons tous les jours dans les marcoties et les boutures. Certaines racines, comme celles de plusieurs espèces de cierge, de figuier, de l’antheric frutescent, etc., n’ont pas même besoin de la terre pour croître et s’alonger ; clles naissent naturellement de leurs tiges, quelques hautes qu'elles soient, et se dirigent vers la terre jusqu’à ce qu'elles l’aient rencontrée pour s’y atta- cher. D’autres s’enracinent par leurs mains, comme les lierres, la cuscute; quelques-unes produisent sur leurs tiges des individus tout formés, comme l’ail- rocambole, le lys bulbifère, etc. Si l’on considère le collet, on en verra, dans plu- 166 DE LA MULTIPLICATION ‘sieurs espèces, sortir des bourgeons qui S’alongent, s’enracinent s'ils touchent la terre, s'élèvent à côté de la plante, et ja multiplient. Ges sortes de propa- gatious s'appellent rejetons , æœilletons dans quel- ques-unes, comme dans les artichauts, les oreillés- d'ours, etc. Les racines ne sont pas moins proëluctives; quel- ques plantes en ont de très-longues qui rampent sous ja surface de la terre, et donnent naissance à des jets nouveaux qu'on nomme drageons. D'autres en pous- sent aussi, mais sans tracer, comme celles dont le pied s'agrandit circulairement. Dans quelques arbres, ei après qu'on les a arrachés, la partie de leurs ra- ‘cines qui est restée dans la terre, n'ayant plus de iribut à porter au végétal qu’elles ont nourri, élèvent alors des tiges qui remplacent abondamment l’indi- vidu enlevé ; telles sont celles des sumacs, du chi- cot, etc. Eufin, toutes les planies bulbeuses se re- produisent par d’autres petites bulbes qu’on appelle cayeux, qui sortent souvent en quantité autour de la bulbe mère. Le cultivateur met à profit ces différens moyens pour mulüplier ses plantes; mais, persuadé que fa semence est l'objet le plus précieux de la nature, la meilleure de toutes les voies de propagation, ét celle qui donne les plus belles plantes et les plus vigoureuses , 1] s’en sert de préférence, et n'emploie les autres qu'à son défaut, ou lorsqu'elles peuvent remplir également ses vucs. | DES PLANIMESS 107 Des Semis. La semence renferme, en petit, unindividu pareil à celui qui l’a formée, et j'ose dire qu'elle contient aussi les générations de celui à qui elle doit donner le jour. nu ne doit nous étonner dans la nature; où tout ce que nous voyons a tant de droits à notré admiration, et se trouve à une si grande distance de nous, que nousne pouvons étre affectés que du sentiment de notre foiblesse, et de celui de véné- ration pour l’auteur de l'univers. Si nous ne jugions que d’après nos sens, nous serions souvent {rompés. L'invention du télescope et du microscope n’a-t-eile pas reculé les bornes de notre vue? et si l’on pou- voit faire encore de meilleurs instrumens , ils les reculeroient sûrement encore. De même que nous pouvons avancer , sans crainte d’être coniredits, que l’insecte pourroit être le terme moyen des êtres vi- vans, et qu'il serqit par conséquent pour l’animal- cule infiniment petit ce que l’éléphant est pour lui, de même nous pouvens croire que la première se- mence répandue sur la terre contenoit en elle tous lesandividus de son espèce qui ont paru et paroîtront jusqu'à la fin du monde. 6 |: Vérification des Semences. Le moyen de multiplier par les semences est sans doute le plus abondant et celui par lequel on ob- tient de plus beaux individus; mais c’est aussi celui qui demande le plus de soin et d'attention vigilante, Avant de semer on doit, pour ne pas perdre sa peine et une place qui pourroit être mieux employée , vé- 168 DE LA MULTIPLICATION rifier autant qu'il est possible si la graine est bonne, ou a l'apparence de posséder sa faculté germinative. Les épreuves sont, il est vrai, douteuses. La plus sûre est de couper une graine dans son milieu, et de considérer si elle est bien pleine et si elle n’a au- cune altération, soit par les rides, soit par la couleur. L'épreuve de l’eau, par laquelle les bonnes graines vont au fond et les mauvaises surnageni, est abso- lument à rejeter. Une graine pleine et dont le germe ou les lobes sont altérés, ira au fond de l’eau comme une bonne, et cependant ne lèvera pas, ou si elle lève, ce qui arrive encore assez fréquemment, la jeune plante fait peu de progrès, souvent ne pousse plus, et au bout de deux à trois mois finit par périr. T'elles sont les graines huileuses et celles, venant des pays lointains, qu'on n’a pas conservées avec soin. La vérification de la bonté des graines, quelque procédé qu’on emploie, est donc assez incertaine, et quand on n’a pu s’en assurer, et qu’on n’a point des indices palpables de leur nature inerte, on doit toujours les semer. Je vais, à ce sujet, présenter quelques données qui ne seront ni exclusives ni générales, mais qui peuvent servir à des induclions sur ies temps où les grames doivent être semées. Les semences des plantes labiées, ombellifères, celles qui contiennent un noyau ou une amande, en général toutes les aromatiques, les verges d'or, gentianes, astères, iris, fraxinelles, aconits, dauphi- nelles, celles d’une grande partie des plantes bul- beuses, la plupart des grands arbres, lèvent beau- coup plus sûrement, étant semées aussilôt ou peu de temps après leur maturité, qu’au printemps; cepen- DES PLANTES. 169 dant plusieurs germent aussi dans cette dernière saison, mais elles ne se conservent guère plus long- iemps. Les semences inodores, les graminées, une grande partie des crucifères et des légumineuses, celles des cucurbitacées et des plantes froides et lai- teuses, celles qui sont enfermées dans des cônes ou capsules, ou entourées d’une pulpe succnlente, se maintiennent pendant deux à huit ans et plus dans leur état sain et germinatif. Quelques-unes, mais en pelit nombre, se con- servent encore plus long-ternps, et c’est une sorte de phénomène que de voir germer au bout de vingt à irente ans celles de la sensitive, du goyavier et des cucurbitacées. Plus la graine est saine, plus long-temps elle garde sa propriété. Celles qui ont acquis une maturité par- faite par une température chaude, la conservent beaucoup plus que celles qui, bien qu’elles soient assez müres pour lever, n’ont pas recu la chaleur des premières. Une observation que j'ai faite, et que sans doute plusieurs cultivateurs ont pu faire comme moi, sur ja germination des graines, me paroît assez impor- tante et assez singulière pour la faire connoître ici. J'ai semé plusiears fois des graines, aussitôt après leur maturité, qui n’ont pas levé, tandis que les mêmes ont fort bien levé semées au bout d’un an. J'ai semé pendant quatre années de suite des graines J’un arbrisseau sans en avoir pu obtenir un seul individu, lorsque la cinquième année elles ont ioutes parfaitement levé. Ïl existe une gran:le irrégularité dans la germina- T70 . DE LÀ MULTIPLICATION tion, et je ne crois pas qu'elle vienne de la graine même, mais d’une certaine constitution atmosphé- ni favorable ou contraire à son développe- ent. re sque l'on est certain de la bonté des graines qu'on a semées et qu'elles n’ont pas levé, il ne faut donc pas culbuter le semis, mais il faut avoir la pa- tüience d'attendre. Une bonne semence conserve long- temps sa faculté germinative dans le sein de la terre où l’air hbre ne peut avoir d'accès; elle la perd sou- vent à sa surface. Il n’est pas rare, en fouillant un ierrain à une certaine profondeur, et le bouleversant de manière que ce qui étoit dessous se trouve dessus, d'y voir naître des plantes qu’ on ny avoit pas vues depuis long-temps. Les semences dures, osseuses, les noyaux doivent être conservés pendant trois à cinq ans dans leurs vases de semis, et plusieurs autres encore. Nous avons bien reconnu par l'expérience que la chaleur et l'humidité concourent avec l'air à opérer la germination, mais nous iguorons encore la puis- sance qui la détermine. S'il ne falloit que ces trois agens pour la produire, notre industrie les lui four- niroit; mais , ainsi que je lai fait voir par les deux exemples cités, le succès n’est pas certain, et noire art, dans cette circonstance, est en défaut vis-à-vis des secrets de la nature. Pour éviter une quantié de répétitions qui au- roient pu se trouver à la fin de chaque genre de plantes de cet ouvrage, j'ai toujours renvoyé à cet article pour la manière de semer et de conduire les jeunes plantes, relativement à latempérature qu'elles | DES PLANTES 174 exigent. Ainsi ce qme je vais dire à ce sujet est la partie à laquelle on doit recourir. Je disiinguerai seulement deux sortes de semis qui comprendront leurs modifications particulières ; savoir , ceux qui ne demandent point de chaleur ar- tificielle, et ceux qui l’exigent. Des Sernis sans chaleur artificielle. Ces semis se pratiquent de plusieurs manières ; la première dans la place où les plantes doivent res- ter; la deuxième dans une planche préparée pour recevoir les graines; la troisième dans des baquets, terrines, pots ou pelites caisses. Semis en place. La première a lieu pour les plantes annuelles et qui lèvent aisément, et pour certaines vivaces-qu’on sème aussitôt après la maturité de leurs graines. Ce semis ne demande aucun soin; la terre doit être bonne et un peu légère; si elle ne l’étoit pas assez, on lui joindroit un peu de terreau. Quaud Les plan- tes sont levées, on les éclaircit, ou l'on en ôte à volonté, et on les sarcle lorsqu'elles en ont besoin. Les belles de-jour, réséda, pavots, pieds-d'alouette, bleuets , les plantes potagères, etc.,se sèment de cette facon, ainsi que les chènes, les châtaigmiers, les mare rouniers d'Inde, les arbres fruitiers à noyau , eic. Semis en planche. La deuxième est la plus sénéralement employée, parce qu'elle convient à un plusgrand nombre de 172 DE LA MULTIPLICATION plantes. Mais on doit avoir toujours l’attention, dans cette manière comme dans les suivantes, de consi- dérer préalablement le climat originaire des plantes dont on a la graine, et c’est cette considération qui constitue les différens procédés des semis. A l’égard ‘de celui-ci, on prépare, à l'exposition du sud-est, une planche d’une longueur proportionnée à la quanüté d'espèces qu’on a l'intention d'y semer, et d'environ quatre pieds de largeur. A cet effet on bêche profondément le terrain, que je suppose étre d'une bonne qualité; on y méleroit une assez grande quantité de terreau et même de sable , sil étoit trop consistant ; on le nivèle, on l’aplanit , eton ÿ fait des sillons à quatre pouces l’un de l’autredanssa largeur. Si l’on avoit beaucoup de graines, et qu’on crüt inutile d’avoir autant de plantes, on diviseroit celte planche, dans la moitié de sa longueur, par une iringle ou une planche de peu de largeur, qu’on en- fonceroit assez pour qu’elle eùt de la solidité. Les sillons se font très-droits et d'une facon fort expédi- tive, en se procurant une tringle de deux à quatre pieds , suivant la longueur qu’on veut leur donner, triangulaire , à angles arrondis, et de trois pouces de largeur sur chacune de ses faces. On enfonce un des angles de cette tringle dans la terre, en la posant sur sa surface, et la pressant légèrement, de ma- mère qu'elle fasse un sillon de deux pouces environ de profondeur; l’écartement que produisent néces- sairement les faces de cette tringle donne au sillon la forme requise. On a devant soi la quantité né- cessaire d” étiquettes en fer, peintes à l'huile, et nu- [4 mérotées en noir par 1, 2, 3, 4, etc., ou bien de pe- DES PLANTES 173 tites plaques de plomb, dont les numéros répondent à ceux d'une liste sur laquelle on écrit le nom de la plante qu'on sème. À mesure qu’on répand la graine dans chaque sillon, on enfonce l'étiquette corres- pondante en haut du sillon, et l’on achève ainsi son semis. Lorsqu'il est terminé, on passe légèrement la main sur les côtés de chaque sillon pour recouvrir les graines par les terres des intervalles. Ce semis est convenable aux plantes rustiques. IL seroit beaucoup mieux d’avoir trois de ces planches, une pour les plantes qui lèvent ou doivent lever dans l’année , une autre pour celles qui ne germent que la seconde année, et la troisième pour les graines _d’arbres. Celle-ci est nécessaire , parce que leurs grai- nes sont, à l'égard de quelques-uns, long-temps à le- ver, que les jeunes plantes peuvent rester ensuite un an ou deux dans leurs semis avant de les mettre en pépinière, et qu'en les confondant avec les plan- tes herbacées vivaces dont la plupart se plantent en automne ou au printemps suivant, on risqueroit en enlevant ces dernières, de faire tort à celles qui doi- vent rester. Semis en lerrines. La troisième est fort simple. Après avoir mis quel- ques tuileaux sur les trous du fond des terrines, des pots ou des caisses , on les emplit de bonne terre un peu légère jusqu’à un pouce environ de leur bord ; on y sème ensuite les graines , qu’on recouvre de même terre mêlée avec du terreau ; on y met l'étiquette, et on porte les vases à l'exposition pré- cédente, Ce semis a lieu pour les graines qu'il est 174 DE LA MULTIPLICATION prudent de garantir de l'hiver, en transportant ieurs vases dans un lieu où il ne gêle pas; aussi emploie-t- on celte manière de préférence à la précédente pour les plantes qu'on sème en automne, € qui : pouvant lever dans cette saison ou du moins germer, deman- deroient à être préservées du froid, De quelque manière qu'on sème, les graines doi- vent toujours étre peu enfoncées dans la terre. On peut prendre, sans se tromper beaucoup là-dessus, pour règle assez générale, la grosseur des semen- ces : plus elles sont petites , moins elles doivent être recouvertes; il y en a même qu’on ne recouvre pas du tout, ou du moins sur lesquelles on ne fait que tamiser uu peu de terre : les plus grosses, qu’on plante avec le doigt, ne doivent guère être enfon- cées qu'à deux pouces de profondeur ; celles quisont un an à lever, quelle que soit leur grosseur , doivent _étrerelalivement plus couvertes que celles qui lèvent dans l’année, parce que les pluies et les arrosemens affaissent et dispersent toujours la surface de la terre: Les arrosemens ne doivent pas manquer aux semis ; mais ils seront toujours modérés. li ne faut pas que les graines soient maintenues dans une forte humi- dité ; elles pourroient se corrompre; mais elles en exigent une légère et constante pour pouvoir lever. Des Semis sur couche ou avec une chalerr artificielle. Manière de faire les couches. Les couches peuvent se faire avec toutes les matie- res fermentesciblesqui,amoncelées, foulées et humec. \ DES Pr An NAME) SL ci 175 tées,. acquièrent une chaleur plus ou moins grande, Ceiles dont on se sert le plus ordinairement sont les fumiers de cheval et de vache et le tan, La lon- gueur des couches ordinaires est indéterminée, mais leur hauteur et leur largeur ne peuvent guére avoir plus de trois à quatre pieds. On les fait sur la sur- face de la terre, ou à moiié ou aux deux tiers en- foncées dedans; celles-ci se nomment couches sour= des. On commence par faire un quarvé long sur la terre, de la largeur susdite et de la longueur qu’on désigue, et l’on plante des piquets à chaque coin. Le premier ht qui pose sur la terre est composé de quelques branches sèches pour préserver la couche d’une trop grande humidité qui cause son refroidis- sement , de longue paille de tas, d'empaillement de l'hiver, de longs fumiers, eic..…., après l'avoir pié- tiné, on met par-dessus un lit de fumier de vache qui, plus gras que celui de cheval, s'arrange mieux. avec le premier et l’aplanit ; le lit d'ensuite sera . de fumier de cheval, et-les auires qui le suivront jus- qu’à la hauteur déterminée, seront bien mêlés des deux précédens. Chaque lit doit être bien foulé avec les pieds, et de manière qu'avant d'en mettre un au- tre, le dernier fait soit égal dans toutes ses parties, toujours horizontal, et uniformément pressé. Faute de cette attention et du mélange égal des fumiers, il arrive que la couche penche d’un côté ou de l’au- ire, ou s’affaisse plus dans une partie que dans l’au- ire. Quand elle est entièrement faite, on borde sa surface d’un rouleau de paille, ou avec des planches posées obliquement et retenues par des piquets, et, on remplit le vide que ces bordures forment d’en-! | 176 DE LA MULTIPLICATION viron huit pouces de terreau bien mélé avec moitié de bonne terre. Ces couches sont celles qui sont le plus en usage dans les potagers et pour: les melons : elles se trou- vent aussi dans les cultures de plantes étrangères pour y semer, lorsqu'elles ont perdu leur première ardeur, des plantes annuelles délicates, à qui il faut une chaleur artificielle pour germer, et pour d’au- tres plantes susceptibles d’être placées à demeure dans l’année même, et dont on veut avancer la ger- mination. Ce semis se fait comme celui de la seconde manière précédente, par sillons faits, recouverts et étiquetés de même. Indépendamment de ces sortes de couches, on en a d’autres, dans les jardins de plantes exotiques, pour les semis des végétaux de serre. Ces couches sont ordinairement entourées, soit de planches de chêne, soit de maçonnerie, et couvertes de châssis. Leur longueur est aussi à volonté ; cependant, pour qu’elles conservent plus long-temps leur chaleur, elles ne peuvent avoir moins de douze pieds de longueur sur quatre de largeur. Elles sont à moitié ou aux deux tiers enfoncées dans la terre pour la commodité de la main-d'œuvre; elles se maintiennent d’ailleurs de cette facon plus de temps dans une chaleur douce, La manière de les faire est semblable à celle des cou- ches ordinaires ; cependant on obtient un degré de chaleur plus constant et plus favorable à la germi- nation , en y ajoutant deux ou trois lits de tan alter- nativement avec les fumiers. Ou peut les faire aussi de tan seul; leur température est alors plus durable. Ces couches faites jusqu’à environ six pouces du DES PLANTES 179 bord, on les laisse fermenter pendant sept à huit jours, en les couvrant de châssis. Au bout de ce temps, comme elles sont affaissées, on les foule de nouveau et on les charge de tan pur qui doit avoir alors 10 pouces environ de profondeur, et sa sur- face se trouver au niveau de la barre de devant au recoit les châssis. Sernis dans les terrinés. Le semis de ces sortes de couches se fait, aussitôt après qu'on a posé le tan, en pois ou petites ierrines de différentes grandeurs, les unes de trois pouces de profondeur sur six de diamètre, les autres de quatre pouces sur huit et d’autres plus petites, où de petits pots, relativement à la quantité de graines qu’on se propose de semer. Ces terrines, dont les trous du fond doivent être couverts de tuileaux, seront remplies, jusqu’à un pouce de leur bord, de terre douce, légère, substantielle et passée au tamis de gros fil de fer. La quantité de ces terrines ou pots sera égale à celle des sortes de graines qu’on doit se- mer, pour qu'il n’y ait qu’une seule espèce de plante dans chacun. Ordinairement on étend également les semencessur la surface de leurterre ; maisj’ai éprouvé qu’elles réussissoient beaucoup mieux en les répan- dant circulairement à un pouce des bords des terri- nes, sans en mettre dans le: milieu, Il résulte de ce procédé , que les graines étant plus proches des pas rois des vases, recoivent plus de chaleur, qu’elles lèvent par conséquent mieux et plus promptement, et que leur dépotemént en motte en devient beau: sd “a facile. Cette manière de semer est le fruié 1% 170 _ DE LA MULTIPLICATION d’une observation que j'ai faite pendant plusieurs an- nées; j'ai toujours remarqué que les plantes nou- velles les plus fortes étoient celles qui étoient levées près des bords des terrines, et que, lorsqu'il n’y avoit qu'un très-petit nombre de graines levées, c’é- toient presque toujours celles de la circonférence. Toutes les graines étant semées et les terrines étique- tées, on enfonce ces dernières dans le tan des cou- ches jusqu’à leur bord, et on pose Les châssis. Je n’ai pas besoin de dire que dans tous les divers semis qu on fait, il ne doit pas y avoir une étiquette pareille; si on répète les numéros, il faut toujours qu'il y ait une différence soit dans la facon de les faire, soit dans la forme de l’étiqueite. Précautions pour les Semis. Le semis dont je viens de parler demande beau- coup d'attention et de vigilance, sur-tout dans le temps de la germination et les premiers jours des jeunes plantes; il ne faut alors qu’un coup de soleil, une petite gelée, enfin une seule inadvertance pour le détruire totalement. C'est le principal inconvé- mient des châssis. Ceux-ci doivent être presqu’en- tièrement fermés ou peu ouverts jusqu'a ce qu'on voie les graines soulever la terre; alors on doit les lever de trois à quatre pouces, par les crémaillères ou autres supports placés derrière, et dans les jours de soleil, les couvrir de nattes, pallassons ou autres couvertures, qu’on ôtera dans les temps couverts, et le soir lorsqu'on fermera les châssis pour garan- ür les plantes du froid de la nuit. La difficulté de bien conduire ces semis vient de ce-qu'il leur faut la % DES PLANTES. 179 présence non-seulement de l'air mais de la lumière, pour empêcher l’étiolement des jeunes plantes, et qu’en même temps il faut aussi les garantir de l'effet immédiat de la chaleur du soleil, augmentée par les vitraux et celle de la couche. Le point essentiel est de faire en sorte de fortifier les plantes à mesure qu’elles croissent , plutôt que de chercher à les pousser , afin qu’elles puissent parvenir, sans s’af- foiblir , à la taille où elles pourront être repiquées. T'ransplantations. Lorsqu’elles auront atteint la hauteur convenable relauve à l'espèce, mais qui généralement ne doit pas excéder trois pouces et même moins, ayant éprouvé que plus elles sont petites , mais fortes, plus facilement elles reprennent , on les enlèvera de leurs terrines en motte, s'il est possible, ou tres-douce- ment à racines nues, en ayant grande attention de ne point casser le bout de la racine, et on les plan- tera chacune dans un petit pot d'environ 3 pouces de hauteur et de deux et demi de diamètre, rempli de terre à-peu-près semblable à celle de leur semis. On les arrosera légèrement et on les plongera aussi- 1ôt dans le tan d’une autre couche de chaleur douce, qu'on couvrira de ses châssis, et sur lesquels on mettra des pattes ou des paillassons. Il n’est pas né- cessaire , pour la reprise des plantes, qu'il y ait des châssis à verre. Ceux faits avec de grosses toiles ser- rées sont même préférables. Ces châssis, quels qu'ils soient, seront ouverts d’abord de 3 à 4 pouces pen- dant toute la journée, et ensuite davantage et gra- duellement, pour accoutumer peu à peu les jeunes 180 DE LA MULTIPLICATION plantes à l'air libre. Lorsqu’elles paroïtront bien re- prises el en état de supporter le grand air, cequiarrive ordinairement en trois semaines, on en tirera celles de serre simple ou d’orangerie et de serre tempérée, pour les placer dans un endroit abrité, et, dans les premiers temps de leur sortie, ombragé ; on pourra les porter ensuite avec toutes les autres plantes de leur température, jusqu’à leur rentrée dans la serre(x). Quant aux plantes de serre chaude, et sur-tout celles de tannée , lorsque la couche où elles auront été mises après avoir été repiquées , aura perdu une partie de sa chaleur, on la renouvellera en y ajou- tant du nouveau fumier de cheval , el on y remettra ces plantes, où elles resteront encore un mois envi= ron sous des châssis à verre, afin qu’elles jouissent de la lumière; au bout de ce temps, elles seront portées dans la serre chaude et placées dans la tan- née, si elles l’exigent, ou sur les tablettes. Les arrosemens de ce semis seront ménagés de manière que les terrines soient maintenues dans une légère humidité, et jamais siagnante. Quand les plantes sont bien levées et commencent à prendre de l'accroissement , il leur en faut un peu davantage, et encore plus lorsqu'elles sont transplantées dans la couche où elles doivent s’enraciner de nouveau. (1) Plusieurs plantes d’orangerie n’ont cependant pas un be- soin absolu , pour reprendre , de la couche ; beaucoup ne de- mandent que d'être placées dans un endroit où le soleil ne puisse donner sur elles. Les racines nouvelles sont un peu plus long-temps à se former; mais la plante en est souvent après plus forte. DES PLANTES IÔI La plupart des jeunes plantes, lorsqu'elles sont bien reprises, garnissent leurs petits pots de leurs racines dans l’espace de quatre à six semaines. Quand on voit que les parois des vases en sont tapissées, on ne doit pas tarder à les changer pour les mettre dans des pots un peu plus grands, sans toucher à leurs racines , qui sont encore trop tendres pour être cou- pées. Sileur motte est ferme , elles ne se ressenti- ront nullement de cette opération en les arrosant abondamment aussitôt après et les plaçant à l'ombre. Ce dépotement se fera en été , pour que les plantes aient encore le temps, avant leur rentrée, de se pour- voir de nouvelles racines et d’en tapisser de nouveau leurs vases. On les laissera dans cet état jusqu’au prin- temps , où on les changera alors si elles en ont besoin. Ces plantes nouvelles demandant, pour se forti- fier, plus de lumière que les plantes faites, seront placées dans lesserres près des croisées, pour qu'elles en recoivent davantage; comme elles sont encore tendres, les arrosemens leur seront épargnés en hi- ver, sans cependant en laisser sécher la terre , et Von aura grand soin que le froid ne les altère pas. Celles d’orangerie seront beaucoup mieux , pour le premier hiver, en serre tempérée ; elles y jouiront de plus de jour , d’une température plus douce , et ne s’y étioleront pas. L'emps des Semis. Le temps des semis est en partie relatif à la tem- pérature du lieu qu'on habite. Ceux qui se font sur des couches ordinaires sans châssis, ne peuvent avoix lieu, dans le nord de la France, que dans le mois 182 DE LA MULTIPLICATION d'avril ou au commencement de maï. Lorsqu'on les fait plutôt, et qu’on ne peut les garantir du froid, il arrive souvent que les jeunes plantes sont la proie des gelées printannières. D'ailleurs , si les nuits sont froides, ou si les pluies sont abondantes, elles lan- guissent ; et celles qu’on a semées à la fin d'avril ou en mai, l’'emportent sur les premières pour la force et la promptitude de leur végétation. Les semis sous chässis peuvent se faire plus tôt, avecles couvertures et les ménagemens convenables, On peut semer de- puis le 20 mars jusqu’à la mi-juin; maïs, passé ce temps, c’est risquer de perdre ses plantes nouvelles, parce qu’elles n'ont plus celui de se fortifier assez avant l'hiver, à moins cependant que l’on n’ait la fa- culté et la facilité d’avoir des couches toujours nou- velles, des serres, ou de grands châssis de différentes tempéralures, Des Précocités. Je ne parlerai point ici de la manière d’avoir des primeurs de toutes plantes alimentaires , et des fruits dans une saison où la nature ne les donne pas. Ces cultures demandent une dépense considérable, une fortune par conséquent qui y réponde; et leurs pro- ductions prématurées ne valent jamais, à beaucoup près, celles qu’on n’a point forcées pour les avoir. Tous les fruits quelconques n'ont leur qualité supé- rieure que par le seul secours du soleil et dans le temps où la terre les livre en abondance ästous les hommes. La chaleur factice qui les avance ne peut leur donner ni le goût, ni la bonté de l'influence bienfaisante du père de la végétation qui les colore DES PLANTES. 185 etles conduit au point de devenir un aliment aussi sain qu’agréable. Je laisserai donc aux riches les soins dispendieux par lesquelsils obtiennent des fruits sans saveur : le but de cet ouvrage me paroîtroit man- qué, si je considérois autre chose que l’utile présent ou futur. Cependant il est, à l'égard des fleurs, des jouis- sances précoces qu’une fortune médiocre peut se procurer à peu de frais, qui n’exigent, pour les obte- nir, que les soins d’un simple jardinier, et dont l’ama- teur peut se faire un amusemert. Dans nos climats, où l'hiver fixe son séjour pendant 7 à 8 mois de l’an- née, dans ces jours tristes, froids, nébuleux, où la nature, blanchie par les frimats, ne laisse, comme dans nos vieux ans, échapper que des souvenirs d’exislence, combien un lilas, une jacinthe, une rose ont de charmes ! combien il est doux de respirer leur parfum et de goûter, par anticipation , le plaisir que donnent les fleurs lorsque le printemps en em- bellit la terre! Les jeunes femmes les aiment, et bien, plus encore lorsque la saison les rend rares. C’est alors une parure élégante qu’elles recherchent, et dans les momens où jé sociétés se réunissent, une fleur éclose au milieu des glaces se fait remar- quer. En admirant le bouquet on paye un nouveau tribut à la beauté qui le porte; un léger sentiment d’amour-propre, peut-être un peu de coquetterie, se joignent à l'hommage; on éclipse ses rivales, et l’on revient chez soi content de sa soirée et bénissant l’art qui a produit ces avantages. Il ne s’agit, pour obtenir ces précocités, que de faire faire un ou plusieurs coffres dont la longueur 164, DE LA MULTIPLICATION est indéterminée, mais qui ne doit pas être trop grande, hauts de 32 pouces par derrière et de 22 en devant, pour les grandes plantes ou arbustes qu’on emploie ordinairement, posés sur la surface du sol, sans couche nouvelle, mais avec une qui a perdu la plus grande partie de sa chaleur , dans laquelle on plonge les pots. Les arbustes qu’on veut avancer doivent être em= potés un an environ d'avance, et taillés aussitôt après l’empotement. Je suppose qu’on veuille avoir des fleurs du rosier des quatre saisons à la fin de novembre ou à la mi- décembre, et que ces rosiers ont été préparés comme je viens de le dire. À la fin de septembre on les taille irès-court, à 2, 3 ou 4 jeux, et on les place dans le châssis, qui doit être posé à l’aspect du midi, dans le terreau duquel on les plonge un peu par-dessus leur pot. On donne de l’air tous les jours tant qu’il fait beau, en soulevant le châssis à verre qui couvre le coffre, et on le referme tous les soirs. Lors des pre- mières gelées on met un léger réchaud de fumier qui entoure le coffre de tous les côtés, à-peu-près jusqu’à la moitié de sa hauteur. Si la gelée deviènt plus forte on augmente proportionnellement le fu- mier et on couvre pendant la nuit le châssis de pail- lassons, observant toujours de donner de lair dans les bons momens du jour. Ces rosiers fleurissent alors aux époques indiquées ci-dessus. Si l’on vouloit avoir des fleurs de ces mêmes rosiers dans lé mois de mars, on ne les enterreroit dans le chässis que vers le 15 janvier ; mais comme la saison est alors le plus froide, les réchauds de fumier doi- DES PLANTES. 195 vent être plus forts ; cependant, en les faisant avec moilié vieux fumier et moilié nouveau, dans cette saison, le réchaud doit monter jusqu’au bord du coffre; les châssis à verre doivent être entièrement couverts de païllassons, et l’on garnit même ces derniers de litière afin que l’air ne puisse entrer dans le coffre et qu'il soit entièrement intercepté. Âu bout de 6 à 7 jours, à dater de celui où les rosiers sont entrés dans le coffre, on visite ces arbustes, et si l’on trouve que les yeux soient hien partis, on denne du jour , mais non de l'air, en ôtant les pail- lassons et les remettant à l’entrée de la nuit; trois ou quaire jours après on leur donne un peu d’air, et ensuite graduellement de plus en plus , en soulevant davantage le châssis à verre et en le refermant et recouvrant le soir avec les paillassons. Au bout de. irois semaines ou un mois le réchaud a ordinaire- ment besoin d’être ravivé, ce qui se fait en le dé- faisant en entier et y ajoutant du fumier neuf que l’on mêle aussi parfaitement que possible avec le pré- cédent. On continue les mêmes soins jusqu’à la florai- son , qui a lieu vers la fin de mars. Les jardiniers fleuristes n’emploient que ces deux époques, parce qu'ils ont éprouvé qu’en chauffant plus tôt ou dans la saison intermédiaire, les rosiers ne prennent pas facilement le bouton à fleur, et que le succès en est par conséquent très-douteux. Les rosiers pompons et à à cent feuilles ne peuvent se chauffer avant la mi-février; leur traitement est le même que le premier. Le lilas varin, qui est le plus employé, et celui de Perse, entrent dans le coffre sous le châssis à 160 DE LA MULTIPLICATION verre à telle époque de l'hiver que l’on veut, en calculant un mois ou six semaines au moins pour la floraison. Le travail est le même que pour le second des rosiers des quatre saisons, en chauffant et étouf- fant dansles premiers jours. Les sujets que l’on veut forcer depuis le mois d'octobre jusqu’en janvier doivent avoir des réchauds presque entièrement en famier neuf, et beaucoup plus forts que ceux que l’on chauffe en février : la nature et la saison indiquent ces traitemens. Les jasmins étant beaucoup plus lents que les autres arbustes à pousser leurs boutons et à fleurir » doivent non-seulement être traités comme les rosiers de la seconde saison, mais être étouffés pendant douze à quinze jours afin de les forcer à grossir leurs boutons. On doit compter environ trois mois pour. obtenir leurs fleurs. Il en est à-peu-près de même pour tous les arbustes que l’on veut avancer. L” époque de leur entrée dans le coffre détermine le traitement et les soins qu’on doit leur donner. Je n’ai pas besoin de répéter que tous dise être empotés et taillés un an d'avance. On donne encore une petite taille aux jasmins pour arrondir leur tête avant de les mettre sous le châssis. À l'égard des plantes vivaces et des oignons à fleurs ou plantes bulbeuses dont on desireroit avoir les fleurs en hiver, on les metira dans un coffre sous châssis, où même dans une vieille couche à melons, mais dont les châssis soient assez hauis ou puissent recevoir une hausse à l’époque que l’on voudra, en calculant un ou deux mois, suivant les 1 DES PLANTES. 107 espèces, pour leur floraison. Ces plantes n'ont besoin que de litière et de paillassons pour empêcher la gelée ou le froid de pénétrer dans leur asile. Si l’on vouloit leur donner quelques réchauds, ce ne pour- roit être que lors des grands froids. Elles demandent de l’air tous les jours dans les momens où il ne gêle as et où le soleil luit. Les phlox, les violettes , les hépatiques, toutes les liliacées non délicates, les mezereons, l'hellébore d'hiver, le pas-d’âne, nommé hélwtrope d'hiver, etc., fleurissent très-bien dans ces châssis. Tels sont les procédés que suivent les jardiniers- fleuristes de Paris pour obtenir des fleurs précoces, qui m'ont été transmis par M. Vilmoriu-Andrieux, cultivateur distingué, et que j'ai éprouvés moi-même avec succès. Des Marcottes. Les marcottes sont des hranches que l’on couche pour les faire enraciner : elles n’ont lieu qu’à l'égard des arbres ou plantes ligneuses, et elles se pratiquent de plusieurs manières. Pour être plus certain de leur prompt enracinement, on coupe la tige de la plante à deux ou trois pouces au-dessus de son collet; elle devient une mère qui fournit, de la partie restante, plusieurs branches nouvelles qu’on plie dans la terre. Il y a deux facons de les faire, sans entaille ou avec entaille. Quand la branche est d’une longueur suf- fisante pour qu’on puisse énfoneer dans la terre en- viron le milieu de sa longueur, on commence par creuser un trou dans l’endroit qui doit la recevoir; si l'on juge à propos de faire une entaille, ce qui 188 DE LA MULTIPLICATION est souvent nécessaire pour que la branche s'enra— cine plus vite et plus sûrement, on la pratique dans la partie de la branche qui doit être la plus enfon- cée , en coupant son écorce transversalement et en- dessous, et même un peu de son bois; l’on courbe cette partie entaillée dans le fond du trou , en l’as- sujeltissant avec un crochct, et l’on remplit le trou de terre, en redressant, autant que l’on peut, le bout de la branche, sans risquer de la casser entière- ment à l’endroit de la coupure. Les marcoites sans. entaille se font de même. Toutes celles qui pro- viennent des mères sont toujours beaucoup plus sûres que celles que l'on fait sans couper la tige de la plante. Lorsqu'on a un individu unique, on peut craindre de le perdre en en faisant une mère; c’est pourquoi l’on emploie alors ses branches inférieures, pour le multiplier. Mais la sève se portant toujours à la partie perpendiculaire de préférence aux laté- rales, les marcottes n’en ont qu’une petite quantité, et par conséquent ne peuvent produire qu’à la lon- gue, et quelquefois jamais , des mamelons radicaux. Lorsque la plante qu’on desire multiplier par cette voie est dans un vase, et qu'on ne veut pas rabattre la tige, si elle a des branches inférieures, on les. couche dans le vase de la même manière que je viens de le dire; mais il faut que le vase soit assez grand. Si sa dimension n’étoit que proportionnée à. la végétation de la plante, ses racines enléveroient bientôt le peu de substance qui se trouveroit dans la partie de la marcoite; elles la garniroïent et l’acca- bleroient de manière qu’elle ne pourroit s’enraciner. Dans le cas où il n y auroit aucune branche infé- DES PLANTES 18q rieure, on seroit alors obligé d'élever des pots ou des cornets de plomb solidement fixés sur des sup- ports et remplis de terre, dans laquelle on feroit passer les branches supérieures, en leur faisant aussi une entaille. Mais il y a un grand inconvénient à ces sortes d’édifices. Le vent et le transport des pots dérangent souvent les marcottes, et celles-ci n’ont jamais, pour faire des racines, ni assez de terre, ni par conséquent laquantité et la qualité des substances nécessaires qui circulent dans le sein de la pleine ierre. Bientôt aussi, par les arrosemens fréquens, les dernières s’altèrent et diminuent, la terre s’use et la marcotte ne s’enracine pas. Il faudroit donc, quand on est forcé d’employer ces moyens, faire en sorte d'avancer l’enracinement avant de marcotter les branches. On peut y parvenir par des ligatures faites auparavant sur la partie qui doit être couchée. Ces ligatures produisent un étranglement et deux bourrelets au travers desquels la sève arrêtée donne ordinairement naissance à des protubérances qui se changent en racines, provoquées d’ailleurs par la chaleur et l’humidité de la terre ; mais ces marcottes sont toujours incertaines à l’égard de plusieurs ar- brisseaux. On fait encore usage d’autres procédés, mais qui reviennent tous à ce dernier et à son but. Le plus usité, chez les jardiniers commercans , est de mettre l’arbrisseau qu'on veut multiplier par ce moyen dans une vieille couche de bonne terre ou de terre de bruyère, de coucher sur la surface sa tige et toutes ses parties, et de marcotter ensuite en pots toutes ses branches el ses rameaux. Cette manière, 190 | DE LA MULTIPLICATION la plus sûre et la plus féconde, se pratique aisément dans une brêche où 1 chine peut rester jusqu’à ce que ses marcottes soient enracinées, ou dans des couches dont on couvre les vitraux et les côtés pen- dant l'hiver avec de la litière on de la paille pour que le froid ne puisse y pénétrer. Pour mieux assurer la réussite des marcottes de plantes précieuses’'en pots, lorsqu'elles sont sevrées, on fera bien de plonger ces derniers dans une couche tempérée, dont la chaleur facilite l’enracinement et le rend plus prompt. Les marcottes doivent être maintenues dans une humidité constante qui n’est pas à craindre, parce que la sève de la plante circulant à chaque instant dans elle , et ses racines pompant continuellement les substances aqueuses , empêchent qu’elles ne se gâtent ; cet accident arriveroit cependant si la bran- che couchée étoit cassée à son entaille , ou si la sève, par une autre cause, ne pouvoit s’y rendre. Cette humidité est nécessaire à la naissance des racines ; en attendrissant l'écorce qui doit les produire , elle con- tribue à la sortie des mamelons , à leur développe- ment et à leur extension. Cette voie de multiplication peut avoir lieu en tout temps; mais lon préfère , pour les arbres et arbris- seaux qui perdent leurs feuilles , celui de leur repos. Des PBoutures. Plantes qui reprennent plus ou moins facilement de boutures. : Lanaturcayant pourvu presquetoutes les partiesdes = DES PLANTES. 191 végétaux vivaces et même de quelques annuels , de la faculté de créer des racines, il est vraisemblable que toutes les plantes sont susceptibles de reprendre de boutures. Cependant il s’en faut de beaucoup que l'effet réponde à cette probabilité , et l’on ne sauroit concevoir ni déterminer la raison pour laquelle une plante en a la facilité et une autre ne l’a pas. On ne peut l’atiribuer à la surface lisse ou raboteuse de l'écorce. A l'égard de la première, nous voyons le catalpa et plusieurs osierss’enraciner aisément, tandis que le frêne s’y refuse. Quant à la seconde, le sureau - reprend facilement,et l'ormetrès-rarement. S’atiache- t-on à la substance moelleuse , je citerai encore le frêne et le sureau. Le nombre des insertions des ra- meaux et des feuilles seroit-1l un moyen ? Plusieurs nefliers , l’épine noire ou prunellier, l’épine blanche, le charme, qui en sont bien garnis , ne s’enracinent ordinairement pas. Mais si ces considérations exté- rieures ne donnent que peu de probabilité pour la reprise ou sa nullité, il n'en est pas, je crois, de même de l’organisationinterne.Nous remarquons que les plantes qui abondent le plus en sève et en suc propre , sont communément celles dont les boutures s’enracinent en moins de temps; et j'ai observé que les arbrisseaux ou plantes ligneuses à feuilles opposées ou connées , reprenoient assez genéralement mieux . par cette voie que ceux qui les ont alternes. La raï- son en est assez palpable ; l'insertion opposée, et en- core mieux connée , forme une sorte de bourrelet sur la branche ou la sève s’arrête et s’élabore ; et la chaleur, jointe à l’humidité, venant à gonfler, avec l'aide de la sève, cette partie, doit occasionner des 192 DE LA MULTIPLICATION fentes à l’épiderme qui facilitent la naissance et ia sortie des radicules, à En général, les grands arbres reprennentmoinsbien de boutures que les arbrisseaux;les plantes succu- lentes mieux que les ligneuses; et comme les mar- cottes ont beaucoup d’affinités avec les boutures dont elles ne different qu’en ce qu’elles tiennent encore à la plante , et que celles-ci en sont séparées , on peut présumer avec quelque fondement, que la plupart des végétaux qui se multiplient facilement par le moyen de leurs branches couchées , se propageront de même par celui-ci. Quoiqu’une partie des boutures ait un succès in- certain, et que les individus qu’on en obtient n’aient point la qualité de ceux provenant de semence, néan- moins cette voie de multiplication est d’autant plus précieuse pour le cultivateur de plantes étrangères, que celles ci ne lui offrent souvent que ce moyen. Il seroit donc intéressant que tous ceux qui s’a- donnent à ce genre de culture voulussent répéter tous les ans, et en différens temps et diverses si- tuations, leurs essais sur la manière la plus sûre de parvenir au succès des boutures; ils rendroient en cela un service à tous les cultivateurs. Temps des Boutures. Outre la présence d’une sève plus ou moins abon- dante et de l’espèce de tissu cortical qui rendent les boutures plus ou moins susceptibles de s'enraciner, leur succès dépend aussi beaucoup du moment où on les fait. Ce temps ne peut être absolument déter- miné ; il est en partie relatif au lieu originaire de DES PLANTES 199 certaines plantes. Il faut donc considérer leur situa- tion naturelle sur le globe, et principalement par rapport aux deux hémisphères dont les saisons op- posées changent par conséquent le temps de leur végétation. On sait que le soleil, parvenu au tro- pique du cancer , qui est celui de notre hémisphère, marque notre solstice d'été et celui de l’hiver pour l'hémisphère méridional, et réciproquement; que le moment où il touche celui du capricorne est pour nous le solstice d'hiver, et celui d’été pour la partie du sud. Les plantes de l'hémisphère .méridional, sur-tout celles qui se trouvent au-delà du tropique , comme celles du Cap de Bonne-Espérance, des terres Magellamiques, du Paraguai, de la Nouvelle-Hol- lande et Zélande, etc., doivent donc entrer en sève et fleurir dans un temps opposé à celui de l’hémi- sphère boréal , et se reposer dans la saison où les nôtres sont en pleine végétation. Quoique l’habitude de nos climats ait en grande partie changé ces dif- férences, et que la plupart des plantes originaires des paysau-delà du tropique du capricorne se soient si bien accoutumées à nos saisons, qu'elles les sui- vent comme celles de notre hémisphère, il n’est pas moins vraisemblable qu'il doit exister dans elles.un mouvement d'accélération de sève dans le temps où elles seroient en pleine pousse, si elles étoient dans la partie de la terre où la nature les a placées, Plu- sieurs plantes ont encore conservé dans nos serres leur temps naturel de floraison, et si l’on pouvoit leur donner pendant l’été une température de trois à huit degrés au-dessus de zéro, et qu’on les miît pendant l'hiver dans une de quinze à vingt, elles L, 19 194 / DE LA MULTIPLICATION reprendroient probablement leur premier cours de végétation ; ce que ne feroient pas celles de notre hémisphère. | Ce que je viens de dire n’est pas seulement appli- cable aux boutures , mais aussi à la température qu'elles doivent avoir dans les serres. Il est certain, comme les végétaux toujours verts le prouvent, que . la sensibilité des plantes aux effets du froid est tou- jours en raison de la présence de leur sève, de son mouvement et de son abondance actuelle. Si ces cir- constances existent , comme on n’en peut guère dou- ter, dans ces plantes pendant notre hiver , il est donc nécessaire que la température des serres soit pus doute pour elles que pour celles qui ; bien qu'originaires de la même latitude, en auroient eu une septentrionale. Le temps de faire les boutures ne peut donc étre fixé d’une manière précise ; mais il est constant que la présence de la sève est indispensable pour leur enracinement , et que les premiers momens de son cours sensible sont préférables à celui de son milieu et de sa fin. Toutes celles des plantes toujours vertes : peuvent donc être faites avec espoir de succès dans les mois de mai et juin , excepté celles dont la pousse est tardive et la floraison hivernale ; alors, pour cel- les-ci, la fin de juillet est le temps le plus convenable, À l'égard de celles dont les plantes perdent leurs feuilles , l’époque la plus favorable pour leur re- prise m'a toujours paru être celle où elles enflent leurs bourgeons sabs les avoir encore développés, ce qui arrive en mai , selon leur P écocité ou leur vé- géiation tardive. DES PLANTES. 10Ù Choix des Boutures, . Les boutures seront prises sur les branches et les rameaux les mieux nourris et les plus vigoureux; elles n'auront pas moins de 2 à 3 pouces, et pas plus de 10. La coupure inférieure sera nette, sans bavure et sans fente : qu'elle soit en sifflet ou horizontale, c’est _tout-à-fait indifférent. Si ce sont des plantes toujours vertes, elles seront effeuillées jusqu’à la moitié de leur longueur ; mais j'avertis que cette opération est délicate, et que le succès ou la perte en dépend or- dinairement. On doit donc prendre garde, en les ef- feuiliant , d'enlever le bourgeon axillaire et l'écorce | de la tige avec la base de la feuille. Quelques plantes sont si garnies de petites feuilles, comme certains diosmes, des brunies, des passerines, etc., qu’en Ôtant les feuilles on blesseroit à chaque point l'écorce, et qu'il y auroit vraisemblablement solution de con- tinuité qui feroit périr la bouture ; dans ce cas, il vaut mieux couper leur base avec des ciseaux. Peut- étre même pourroit-on laisser les petites feuilles, sur - tout quand elles ne sont pas: assez imbricées pour couvrir entièrement la bouture. Jai éprouvé que cette effeuillaison n’est pas une règle générale dont on ne puisse se dispenser. Les boutures qui ne demandent pas de chaleur artificielle pour s’enraciner , comme beaucoup d’ar- bres et arbrisseaux de pleine terre, s’enterrent dans une planche de terre douce, substantielle, bien ameublie, jusqu’à un pied environ de profondeur, située à l'ombre et à l'exposition du nord-est. Quand les boutures sont fortes, on les enfonce simplement 10û DE LA MULTIPLICATION jusqu’à environ la moitié de leur longueur; lors- qu’elles sont foibles et que l’on craint d’érailler l’é- corce circulaire de la coupure, de laquelle sortent souvent les racines, on fera auparavant leurs trous avec un petit bâton, et on les mettra dedans : elles seront à environ 6 pouces de distance les unes des autres si ce sont des arbustes; mais celles des arbres doivent avoir un pied entre elles. Comme cette ma- nière de les faire n’est bonne que pour les plantes rustiques, on pourra les laisser un an ou deux dans leur planche avant de les planter en pépinière. Celles de quelques arbres d’orangerie pourroient se faire aussi en pleine terre, parce qu’à l’aide du. déplan- ioir on pourroit ies eniever en automne pour les empoter et les mettre dans la serre; mais la couche à boutures, dont je parlerai ci-après, est préférable. Boutures des Plantes exotiques. Toutes les boutures des plantes de serre non déli- cales, d’un enracinement facile, peuvent aussi se faire en pots. À ceteffet, on en rassemble un nombre égal à celui des espèces de plantes qu’on veut mul- tiplier, de dimension proportionnée à la longueur des boutures. Ces pots seront remplis de terre douce, substantielle, un peu plus consistante que trop lé- gère, etl'on y enfonce lesboutures préparées comme celles de pleine terre, à un poucé environ des bords _ des vases,sans en mettre au milieu. Un pot de moyenne grandeur ne peut guère en contenir plus de quatre ou cinq. Si l’on en mettoit davantage et qu'elles re- prissent toutes, il seroit difficile de les enlever en motte pour les rempoter. A l'exception des plantes DES-PLANTES. 197 grasses ou succulentes, toutes les boutures des autres plantes seront mises dans les pots aussitôt après qu'elles auront été coupées. Lorsque toutes celles qu'on avoit intention de faire dans le jour sont ache- vées, on les arrose en pluie, et on les plonge dansla terre ou dans le tan d’une couche tempérée et om- bragée, avec ou sans châssis, où sans cloches. | Cette manière est bonne; mais 1l en est une meil- leure pour ces sortes de plantes, et d’un succès plus certain, que je n’ai fait qu'indiquer dans les addi- tions du quatrième volume de la première édition, parce que je ne connoissois pas alors le déplantoir, par le moyen duquel on peut, sans le moindre risque , es de la terre les boutures enracinées. On fait , à l'exposition de l’est, un carré plus long que large, soit en bois, soit en maconnerie, soit en partie dans la terre, soit sur sa surface, d’une longueur proportionnée à la quantité d'individus qu’on veut multiplier, de trois pieds ou trois pieds et demi ( un mètre environ ) de largeur, et de trois pieds ou un mètre de hauteur ou profondeur. On le remplit jusqu’à six pouces du bord de tan pur nouveau, ou de fumier de cheval, alternativement posé par couches avec du tan. La surface des bords de cette couche est en pente douce, formée par six à huit pouces d’excédent de hauteur sur le derrière. Ses bords sont garnis d’un châssis dormant bien as- sujéti, qui recoit un châssis à verre qu'on peut ou- vrir à volonté par le moyen d’une crémaillère. Les six pouces de vide qui restent au-dessus de la surface de la couche , lorsque le tan ou le fumier sont mis et légèrement tassés, sont remplis de ter- 198 DE LA MULTIPLICATION reau de bruyère pur, ou d’une terre composée de: trois parties de terre de bruyère, et d’une de terre franche ou de terreau consommé. La surface de cette terre doit être unie et horizontale, et non pas suivre la pente du châssis, parce que les arrosemens couleroient dans le devant au préjudice du haut, Il reste par conséquent par l'épaisseur du dormant, qui doit êlre de deux pouces, et par celle des petits bois, deux pouces et demi environ pour la partie supérieure des boutures dans le devant de la couche, et huit à neuf contre le derrière ; et ce vide ne tarde pas à devenir plus grand à mesure que la couche _ baisse. Une couche de cette espèce, de trois pieds ou un mètre de largeur , et de quatre pieds de lon- gueur, dimensions de celle dont je me sers, peut contenir sans gêne quatre cent trente-deux bou- tures,à deux pouces de distance l’une de l’autre. Une de trois pieds sur six en renfermeroit six cent quarante-huit, ce qui est bien suffisant pour les amateurs, qui doivent se servir d’autres moyens dans cette même voie de multiplication pour d’autres plantes. Lorsque la chaleur de cette couche est douce et constante, on y place toutes les boutures qu’on a envie de faire, en les mettant dans les trous faits à mesure avec un pelit bâton, et les pressant de tous côtés légèrement avec lui, pour que la terre touche immédiatement leur partie inférieure. Lorsque toutes les boutures sont faites, on les arrose en pluie douce avec la pomme d’un arrosoir, percée de très-petits trous. Les arrosemens ultérieurs ne doivent avoir lieu que dans la nécessité absolue, une humidité DES PLANTES: 193 trop constante nuisant beaucoup aux boutures. Leur préparation étant la même que celle que l’on pra- tique ordinairement, et dont j'ai déja fait mention je ne la répéteraï pas ici. Le châssis à verre étant garni d’une toile on d’un paillasson qu'on peutenlever à volonté, la conduite de cette couche est, à peu de chose près, la même que celle des couches à semis. On la tiendra, dans les premiers jours, après que les boutures y auront été placées, et jusqu’à ce qu’elles paroiïssent tendre à leur enracinement, toujours couverte avec sa toile, pendant tout le temps que le soleil donnera sur elle; lorsqu'il l’aura quittée , on ôtera la toile pour la re- mettre à son retour. Au bout de quinze jours, on commencera à donner un peu d’air aux boutures le soir et la nuit, en sou- levant le châssis à verre par le moyen de la crémail- lère. On leur en donnera une plus grande masse à mesure qu’elles s’élèveront , en laissant cependant la toile pendant les jours de soleil; on Fétera pendant la nuit, en élevant le châssis autant qu'il est possi- ble, pour que l'air frais s’y introduise , le châssis à verre devant toujours rester pour garantir les bou- iures des fortes pluies qui les endommageroïent, Si cependant pendant le jour il arrivoit une pluie fine et douce, on la leur fera recevoir pour quelques ins- tans, parce qu’elle leur est alors d’nn grand avantage. Souvent, au bout de trois semaines , il y a un quart des boutures assez bien repris pour être enleve avec le déplantoir. On prend les autres à mesure qu’on les croit enracinées. On les plante chacune dans de petits pots qu’on plonge dans une autre couche ombragée 200 DE LA MUÏTIPLICATION pour les faire reprendre; quand elles sont parfaite- ment reprises, on les place en plein air, à demi- ombre. Il est à observer qu'il se trouve certaines espèces qui, bien qu’elles s’alongent en peu de temps, nesont pas pour cela assez enracinées pour être déplantées : il ne faut pas se presser de les enlever, parce qu'elles reprendroient difficilement ; mais on doit alors pincer seulement leur sommet qui ne tarderoit pas de tou- cher aux vitres, et les laisser faire plus de racines. Le degré d’enracinement nécessaire pour ôter les bou- tures et les replanter n’est pas facile à connoître. La pratique seule peut’ indiquer: un enracinement ep fort et ui pénètre avant dans la couche, est aussi nuisible qu’un trop léger. Dans le premier, on mal- traite les racines en enlevant la plante; dans le se- cond, on a de la peine à la foruifier. Sur cent boutures que l’on fait dans cette couche de plantes non délicates, d'orangerie ou de serre tem- pérée , il en réussit ordinairement plus de quatre- vingts. Quant aux plantes dont les boutures ne sont pas d'un enracinement facile , qui demandent des atten- tions suivies et exigent une pratique particuhère, j'en distinguerai de deux sortes; l’une dont la végé- tation, très-abondante en été, fournit beaucoup de tiges grêles, longues, dont l'écorce très-mince se detache et s’altère aisément , et d’une consistance foi- ble, plus succulente que ligneuse; l’autre dont les pousses annuelles ne sont pas élancées , mais propor- tionnées à la végétation ordinaire de la plante, plus courtes que longues, dans lesquelles la sève s’élabore DES PLANTES 2901 à mesure qu’elle accroît les rameaux , et dont l'écorce tient plus fortement à la partie ligneuse. Aux pre- mières , le sable pur me paroît plutôt convenir que les compositions terreuses, J’ai eu plusieurs boutures qui ont réussi dans cette matière , qui semble d’abord stérile, mais qui, par la chaleur et l’humidité, pre- miers agens de la végétation, ne devient pas moins féconde. Parmi les plantes, outre les bruyères que j'ai tirées de Londres, j'en ai observé plusieurs qui avoient été obtenues par bouture dans le sable pur ; ces planies étoient d’une constitution grêle, à tiges et rameaux foibles et menus. Les boutures des se- coudes demandent plus de substance pour provo- quer l’enracinement. Les essais que j'ai faits m'ont prouvé que , le sable pur excepté, la terre destinée aux boutures ne doit pas être trop légère. La terre de bruyère souvent leur suffit; son mélange avec le ter- reau et le sable, sans terre franche , ne leur convient pas. Il y a plusieurs choses à considérer dans la pra- tique de ces sories de bouiures : 1°. le temps le plus favorable de les faire; 2°. la manière de les arracher ou de les couper , de les effeuiller, et leur longueur ; 3°. la facon de les planter; 4°. le degré d'humidité qu'elles doivent avoir ; 5°. celui de la chaleur ; 6°. le moyen de les couvrir. 1°. Le temps de faire ces boutures est relatif à ce- lui de leur vegétation printanuière, et ce dernier l’est souvent à l'espèce de serre dans laquelle les plantes ont passe l'hiver. Celles qui ont été placées dans une orangerie ou une serre dont le devant seul est éclairé n'ont, avant leur sorlie, ni la force, ni la constitution 202 DE LA MULTIPLICATION propres à donner des boutures prospères, parce que les jeunes rameaux sont ordinairement foibles et étio- lés. Ce n’est qu’au bout de quinze jours ou trois se- maines de la jouissance de l’air libre , que leurs jeu- nes pousses acquièrent les qualités nécessaires. Ainsi, le temps où l’on peut employer sur elles ce moyen de multiplication, ne peut être que versles premiers jours de juin jusqu'aux derniers jours de juillet. Les plantes, au contraire, qui ont séjourné dans les serres à toit vitré, où elles se garnissent , à la fin de l'hiver, de rameaux bien constitués et vigoureux, fournis- sent, dès les premiers jours de mai, des boutures favorables à la réussite, et l’on peut les continuer jusqu’à la fin de juin. En général, les boutures faites au printemps ont plus de succès que celles de l'été, quoiqu'il y en ait qui s’enracinent en juillet et même en août ; mais elles prennent alors rarement assez de force pour résister à l'hiver suivant. D'ailleurs la chaleur de l’atmosphère , et sur-tout la sécheresse, nuisent beaucoup aux boutures; quelque bien cou- vertes et abritées qu’elles puissent être , l’air s’intro- duit toujours dans leur asile , et enlève à leur tige et à leurs feuilles cette fraicheur indispensable à leur conservation. Le printemps est donc la saison la plus avantageuse ; c'est celle où la nature met tous ses moyens dans la plus grande activité; c’est alors qu’elle procède de toutes ses forces à son but, et qu’elle développe toutes ses ressources, pour donner à ces êtres la vigueur dont ils sont susceptibles , et pour faire écloreles parties par lesquelles ils peuvent se propager. 20, L’arrachis, la coupe, l’effeuillaison, et la lon= e DES PLANTES, 203 gueur des boutures des plantes délicates, sont des ob- jets d’autant plus essentiels , que c’est en partie d'eux que dépend le succès. J’ai sacrifié plusieurs boutures pour en connoitre l’enracinement, et sur presque toutes , je l’ai vu autour de leur extrémité coupée ou arrachée, rarement sur la tige. Les mamelons radi- caux sortant donc de cette partie, c’est principalement sur elle qu'il faut donner ses soins. On peut les pro- voquer en arrachant le rameau de la tige ou de la branche, avec un talon de l’écorce dans laquelle 1 étoit inséré, ainsi qu'on Je verra à Particle BRuYERE erica,ou en coupant le bout qui doit être mis en terre dessous un nœud, quand il s’en trouve. Si l’on se con- tente de couper la bonture , au lieu de l’arracher, ce qui souvent fait le même effet , car la nature a pour- vu l'écorce entière de la même faculté, la coupe doit s’exécuter très-neltement, sans la moindre déchirure nibavure, et mieux horizontalement qu’obliquement. L'effeuillaison se pratiquera sur les deux tiers envi- ron de la longueur de la bouture, avec des ciseaux , sans offenser l’épiderme ; et en la faisant ou aura l’at- tenlion de tenir la bouture par son sommet , et non par la partie coupée ou arrachée. La chaleur, la sueur des mains, le frottement, peuvent endommager la coupe circulaire , la gâter et empêcher ainsi la for- mation du bourrelet radical. La longueur des bou- tures me peut absolument se déterminer. Je crois qu'elle ne doit pas avoir moins d’un pouce et plus de trois. Plus la plante est délicate, plus courtes elles doivent être. 9°. La facon de planter les boutures dans la terre de bruyère ou dans le sable, dont les terrines doivent 204 | DE LA MULTIPLICATION être remplies jusqu’à 14 à 15 millimètres (6 lignes environ ) de leur bord, paroïît assez indifférente à plusieurs personnes qui les enfoncent sans faire au- paravant des trous ; elles ne font pas attention qu’en s’y prenant ainsi, elles risquent ou de casser on plier la bouture , par la résistance que peut faire la matière qui la recoit, ou de rebrousser l'écorce de son extré- mité, accident qui cause ordinairement sa perte. On se servira donc d’un petit plantoir, un peu plus gros que le corps des boutures, pour faire dansla terre un trou d’une profondeur égale à la longueur de la partie effeuillée, et l’on y fera tomber doucement la bou- ture. L’on fera ensuite couler autour d’elle un peu de terre pour la maintenir droite; l’arrosement achè- vera la plantation , en la sérrant et la comprimant de toutes parts. Mais pour cet effet il est nécessaire que la terre ou le sable qu’on emploie soit un peu plus sec qu'humide , et qu'il ait été passé au tamis fin, pour que les molécules se joignent et qu'il n'y ait point d’interstices. L'intervalle entre chaque bouture peut être depuis 3 jusqu’à 8 centimètres (1 à3 pouces) relativement à leur nature, à leur feuillage, ainsi qu’à leur enracinement plus ou moins facile. Les cultiva- teurs qui ont l'intention d’en faire beaucoup, préfé- reront de ne mettre qu’une ou deux espèces dans chaque terrine. Quand on en plante de plusieurs sortes dans le même vase, il arrive souvent que les unes s'enracinent plus tôt que les autres, qu’elles en- lèvent par conséquent à ces dernières les substances nécessaires, et qu’en les Ôtant avec le déplantoir on risque de perdre leurs voisines. 4%. L'humidité de la terre des boutures doit être DES PLANTES, 205 seulement celle qui est nécessairé à la végétation. C'est ce degré favorable qu'il faut principalement maintenir : une grande humidité fait leur perte. De vingt bouiures qui ne se sont pas enracinées, il y en a au moins quinze qui ont péri par une humidité trop constante. On peuten voir la preuve en ob- servant leur extrémité mise en terre, qui, dans ce cas, est toujours gâtée. La plupart des boutures manquent beaucoup plus souvent par cette abon- dance que par le contraire. La sécheresse leur est certainement nuisible, parce qu’elle s'oppose à la sortie des protubérances desquelles sortent les ra- cines ; mais si elle n’est qu'instantanée, de légers arrosemens répareront ce défaut ou cette inatten- tou, et l’on ne peut guère réparer le résultat de la slagualion de l’autre. On remédiera à cette dernière en garnissant le fond des terrines de plâtras ou de tuileaux secs, et non de morceaux de craie ou de marne blanche , qui retiennent et perpétuent l’hu- midité ; en les visitant de temps en temps, et en don- nant aux boutures, si l’on trouve la surface de la terre trop sèche, des arrosemens exécutés en forme de pluie douce et fine, ou même encore en pres- sant sur elles une éponge remplie d’eau. 52, La chaleur est indispensable pour provoquer l’enracinement; mais elle sera toujours modérée et maintenue pendant six Semaines où deux mois au même degré. Le terme moyen de la chaleur de l’at- mosphère en plein été me paroît le plus convenable : c’est celui de dix-huit à vingt degrés du thermomètre de Réaumur pour les plantes de serre tempérée , et celui de vingt-deux à vingt-cinq pour celles de 200" DE LA MULTIPLICATION serre chaude. Les couches de tan sont préférables pour conserver une chaleur plus égale. Mais comme cette matière n’est pas toujours à portée du cultiva- teur, il pourra y suppléer en mêlant le fumier de vache à celui de cheval, et en y ajoutant quelques lits de feuilles. : 6% La sorte de couverture à mettre sur les ter- rines remplies de boutures et plongées dans la cou- che, n’est pas un article moins important, parce qu’il en résulte souvent la perte ou le succès. Trois principales raisons en déterminent la nécessité; la première , d’intercepteraux boutures, dans leur pre- mier temps seulement, l'acces de l’air libre; la seconde, de maintenir leur atmosphère dans unetem- pérature égale; la troisième, de les faire en même temps jouir de la lumière. On se servoit, et l’on se sert même encore assez ordmairement de cloches d’une seule pièce d’un verre épais et vert, et de celles polygones composées de plusieurs morceaux carrés et triangulaires de verre commun, assemblés avec du plomb. Les premières sont absolument à rejeter , parce que la lumière ne pouvant les péné- irer, les plantes qu'elles couvrent s’étiolent, jau- nissent et périssent. Les secondes n’ont pas tout-à- _fait ce défaut, mais leur forme brise les rayons du jour ; communément trop grandes, elles renferment une trop grande quantité d’air, et n'étant pas CiC= culaires , Fr n ue peuvent s ‘adapter aux terrines, et encore moins entrer dans leur circonférence inté- rieure. Les cloches de verre blanc d’une seule pièce, fermées avec un bouton parle haut, où garmies d’un tuyau qu'on peut ouvrir et boucher à volonté, DES PLANTES. 207 pour donner passage à l'air, sont les meilleures de toutes , et sans aucune comparaison, les plus fa- vorables à la réussite. Je puis assurer les amateurs qui voudront en faire l'essai, qu'ils seront surpris de la différence. J’ai redonné la vie et procuré l’enra- cinement à plusieurs boutures qui languissoient sous les cloches à facettes , en les mettant sous celles de verre blanc. Elles ne sont pas d'ailleurs plus chères que les communes, qui exigent tous les ans de l’en- tretien ; elles sont plus solides, plus commodes, plus propres, plus agréables à la vue ; et, ce qui est d’un tout autre avantage, très-prospères. Soit que l’on pose ces cloches sur la terre des terrines contre leur conférence intérieure , soit qu’elles les embrassent entièrement, la dimension de ces dernières doit leur êlre proportionnée. Celles-ci, faites de terre bien cuite, auront leurs parois aussi: minces qu’il serapos- sible de les faire sans nuire à leur solidité : uneterre poreuse seroit préférable. Leur hauteur ne peut guère excéder un décimètre et demi (4 à 6 pouces }. Je termine ici cet article pour éviter les répéti- tions. La manière de conduire ces sortes de boutures ne différant pas de celle indiquée pour les bruyères, je prie le lecteur de recourir à la fin de ce genre. Les boutures des plantes de serre chaude se font de même en pots, sur couche, sous cloche où sous châssis, ou dans la tannée d’une serre chaude. Je me suis souvent bien trouvé defes faire simplement dans cette dernière. Je les abrite seulement du soleil en les couvrant avec une cloche de verre blanc et une toile dessus , qu’on ôte quand le soleil ne donne plus sur elles. Quoique je fasse usage de cette facon parce { 208 DE LA MULTIPLICATION qu'elle est plus simple, je crois cependant que pour les plantes qui exigent une grande chaleur, une bonne couche sous des châssis et ombragée , ou une bache, est pour le moins aussi favorable à l’enraci- nement. Les plantes grasses et succulentes reprennent très- aisément par cette voie de mulüplication. On les fait dans le mois de juin aussi dans des pois surcouches, mais en tenant les châssis ouverts par derrière. Il ne s’agit seulement que de leur donner une chaleur tem- pérée et de les préserver de la trop grande humidité qui les feroit pourrir. Leur terre doit être douce, franche, un peu légère par l'addition d’une petite quantité de sable, et de quelques graviers au fond des pots. On ne ‘doit les enfoncer dans la terre que lorsque la coupure est bien sèche ; ce qui arrive dans l'espace de cinq à six jours, si on les a mises sur les tablettes d’une serre chaude ou tempérée. Lors- qu'elles sont plantées on les arrose légèrement, pour que la terre les touche sur tous les points de la partie enterrée. On sait que les boutures ne peuvent s'enraciner qu’étant maintenues dans un état constant de frai- cheur , sans humidité stagnante , et que leurs arro- semens doivent toujours être donnés en pluie, c'est- à-dire avec la pomme de l’arrosoir percée de petits trous, et non avec le goulot,et très-modérément. Quand :l tombe une pluie douce et fine, on ne risque rien de la leur faire recevoir, elle leur sera d'un grand avantage, et l’on s’en apercevra le len- demain. Les boutures des arbres et arbrisseaux de,plein D DES PLANTES. 20G air ne doivent point être faites avec les pousses de l’année; elles sont trop tendres et trop peu formees pour reprendre. C'est la raison pour laquelle celles que l’on fait en automne sont assez souvent les meilleures, parce qu’elles sont de la végétation pré- cédente et qu'elles portent à leur sommet le com- mencement de la nouvelle. Le bois de deux ans s’enracine difficilement. Il ne faut pas se presser de séparer les boutures de plantes de serre faites dans des vases. Celles qui sont reprises passeront l'hiver dans la serre tempé- rée et dans les pois où elles ont été faites ; si l’on est certain qu’elles sont bien pourvues de racines, et que celles-ci ont tapissé Les vases, on les lèvera alors au printemps, en coupant la motte dans le milieu des intervalles, et en autant de parties qu'il y a de boutures,ou bien en les enlevant avec le déplantoir. Chacune aura sa petite motte que l’on plantera dans des pots proporlionnés, qu'on arrosera et qu’on placera à l'ombre où sur une couche tiède et ombra- gée, pour faciliter la pousse des nouvelles racines. Ces plantes ne demanderont plus ensuite que les soins que l’on donne à leurs semblables. Quant à celles dont l’enracinement n’est encore que leger, il faut les laisser daus leurs vases jusqu'à ce qu elles les aient remplis. Si l’on vouloit les séparer dans cet état, on les perdroit presque toutes. T'els sont les procedés les plus essentiels de ce moyen intéressant de multiplier les plantes. Jai cru devoir entrer à ce sujet dans quelques détails, parce que je ne lai vu dans aucun ouvrage traité avec l'attention qu'il mérite, même dans la partie de Le T4. 210 DE LA MULTIPLICATION l’agriculture de l'Encyclopédie par ordre de ma- tières , où il m’a paru l'être trop légèrement. Lorsque les arbrisseaux qu’on ne peut auluplier que par la voie des boutures semblent encore S'y refuser, il faut alors les préparer à l’enracinement avant de couper leurs branches, de la même ma- nière que les marcotles rebelles, en les forçant à faire des bourrelets par le moyen des ligatures. Lors- que ces derniers sont formés, on coupe le rameau qui les porte à trois ou quatre lignes au-dessous de ces protubérances. Cependant, malgré ces opérations préliminaires, on ne réussit pas toujours. J'en ai eu la preuve sur un magnolier acuminé dont les mar- colles que j'avois tirés avoient , à l'endroit de leur courbure, une loupe de la grosseur d’une petite pomme , causée par une lisature. Cette masse, qui me paroïssoit devoir produire des racines, n’en a point donné, et j'ai été obligé de renoncer à ces marcoties, qui avoient quatre ans de courbure. Je ne parlerai pas de cette pratique absurde de fendre le bout inférieur de la bouture pour y inserer un grain d'avoine ou de bled , dans la vue de pro= voquer l'enracinement. Il n'y a que le grain qui pousse des racines , et la fente qu’on a faite à la bou- ture contribue à la faire périr. Lorsque j'ai dit, dans plusieurs articles de cet ou- vrage, que telle plante ne se propageoit que diffici- lent par la voie des boutures, je préviens que l’on ne doit pas prendre cetle assertion à la lettre. Si je n'ai pas eu de succès, d’autres peuvent l'avoir; peut-être, n’ai-je pas employé ce moyen dans le temps prospère; peut-être aussi m'y suis-je mal pris. Ce DES PLANTES ZIT n’est donc pas une raison pour ne pas le tenter. Sou- vent ce qui ne réussit pas à l’un réussit à l’autre. IL est très-probable que toutes les plantes peuvent ètre multipliées de cette manière, mais le succès dépend de plusieurs circonstances ; le temps convenable à chacune d'elles, la terre propre, le degré de tem- pérature, et peut-être plus que toutes, la compo- sition actuelle de l'atmosphère: Des Greffes, C'est aux greffes que nous devons la plupart de ces fruiis qui flattent si délicieusement le palais, leur conservation dans le même degré de bonté, et leur rmulüplication : l’art a fait en cela plus que la nature; il a changé ses productions dures, äpres et acerbes, et a donné aux hommes un aliment agréable, le plus souvent salutaire, qui fait pour le pauvre et pour le riche une des doucenrs de la vie. Mais quoique l’art ait opéré des merveilles en ce genre, il ne les a peuts être dues qu’au perfectionnement d’un effet du ha- sard. Les branches de deux arbres analogues se sont entrelacées et serrées immédiatement. Le vent qui les a agitées a déchiré et enlevé leur écorce à l’endroit de leur jonction; la sève a réuni les deux parties en- semble; et l’une des deux s’est changée en la nature de l’autre. Qu'on ait coupé ensuite une de ces bran- ches au-dessous de leur réunion, et toutes celles de la tige de l’autre , on a pu être étonné de voir un amandier porter les pêches de son voisin, ou celui- ci produire des amandes. Ainsi l’on peut croire que la greffe en approche a été la première de toutes, et a indiqué la possibilité d’en faire de nouvelles, 212 DE LA MULTIPLICATION I y a plusieurs façons de greffer, dont les plus en usage sont la greffe en écusson, à emporte-pièce, en fitie, en fente, en couronne et en approche. Mais quoique leurs procédés différent, le principal objet de cette opération, et le seul qui en fait le succès, est toujours le même. Il consiste , quelle que soit la manière qu’on emploie , à faire coïucider exac- tement les écorces intérieures ou les libers de la greffe et du sujet, à tâcher que les fibres de l’un et de l’autre se rapportent , et que ces écorces se tou- chent immédiatement en tous points. Greffe en écusson. La greffe en écusson est la plus généralement em- ployée, parce qu’elle ne gâte ni l'individu sur lequel on prend le bouton, ni celui qui le recoit, et qu’elle peut se répéter plusieurs fois sur le même sujet. Elle se pratique en deux temps différens, lorsque la sève commence à monter , et lorsque son activité est ra- lentie. Dans le premier temps, c'est-à-dire en avril, on lui donne le nom d’œil poussant, parce que le bouton pousse peu de temps après l'opération; dans l’autre on l’appelle à œil dormant, parce qu'il reste tout l’hiver en inaction; cette dernière façon s'exécute dans le mois d'août. Cette greffe se fait en enlevant un bouton avec son écorce lorsque l'arbre est en sève, et l’insérant dans une ouverture que l’on fait dans l'écorce du sujet, Greffe à emporte-pièce. La greffe à emporte-pièce ne diffère de celle en écusson , que parce qu'on enlève ayec le bouton DES PLANTES. 213 plus d’écorce. On transporte la parte ôlée sur le sujet, en Ôlant autant de son écorce qu’on en a à mettre à sa place. Pour celte manière, il faut que la branche ou latige du sujet et celle de Farbre qui a fourni le bouton, soient toutes deux à-peu-pres de la même grosseur, autrement les écorces ne coïnci- deroient pas. Greffe en flite. La greffe en flute, qui fait partie de celle en écus- son, se fait en enlevant un anneau cortical, et le substituant à un autre qu’on a ôté du sommet d’une branche ou d’un rameau du sujet, coupé aupara- vant. Ces greffes se lient ets’assujettissent avec desnattes, des écorces douces, de la laine, etc., de façon que toutes les incisions soient couvertes, et qu'il ne reste libre que le bouton. Greffe en fente. La greffe en fente est, avec celle en écusson, la plus employée. Elle se fait en février et mars. On prend de l'arbre qu’on veut multiplier un rameau de l’année précédente , bien nourrtet garni de deux ou trois yeux. On scie ou l’on coupe la tige du sujet horizortalement; on met un coin dansla fente à quel- que distance de l'écorce, et on ôte l'instrument qui l’a faite ; on taille la partie inférieure du petitrameau en coin, avec une retraite de chaque côté, en prenant garde de déchirer ou d’enlever la partie latérale de l'écorce existante ; on insère la greffe dans la fente, de manière que son bois ct celui du sujet, et leur 19 14 DE LA MULTIPLICATION écorce intérieure se rapportent et soient exactement vis-à-vis l’un de l’autre; on retire ensuite le coin qui tenoit la fente ouverte, et l'on couvre la partie sciée ou coupée et fendue, excepté la greffe, d’une ma- rote faite avec de l'argile et du foin, ou simplement en couvrant l'insertion de poix mêlée avec de la cire, : On peut mettre deux greffes opposées, mais de même nature, sur le même sujet. Greffe en couronne. La greffe en couronne se pratique de même, excepté qu’au lieu de fendre lesommet du sujet étêté, pour y insérer le rameau, on met ce dernier entre l'écorce et le bois. C'est par les retraites qui se rap- portent à la partie de l'écorce coupée du sujet que la greffe peut reprendre. On la nomme en couronne, parce qu’on peut mettre autour de la coupe autant de greffes que l’on veut, ce qui forme une couronne. Elle est peu usitée; on l’emploie quelquefois sur les vieux arbres fruitiers. Greffe en approche. La greffe en approche se fait ainsi: on plante un sujet analogue auprès de l'arbre qu’on veut y joindre. Lorsqu'il est bien repris, et même avant qu'il le soit, s’il est bien constitué, on l’étête, on le fend , comme pour la greffe précédente , et l’on y insère une partie de la branche de l’arbre qu’on veut multiplier , en la taillant longitudinalement en coin. Elle peut se faire aussi en enlevant les écorces de l’un et de l’autre el Îes collant ensemble. On assujettit fortement les réunions ainsi que les deux individus ensemble, et l'on couvre de torchis la partie opérée. DES PLANTES. 215 La greffe en écusson convient à presque tous les arbres ,sur-tout celle qui se pratique à œil dor- mant, qui est toujours la plus sûre. Les amandiers, pêchers et abricotiers ne se greffent que de cette manière. Les cerisiers et pruniers réussissent aussi très-bien par cette greffe. Celle en fente a lieu pour les poiriers , les pommiers, les cerisiers et les pru- niers. | Quand les greffes en fente poussent, on doit ra- batire toutes les branches du sujet, même celles de celui qui porte des écussons, lorsqu'on voit que leurs boutons persistent et sont prêts à s’enfler, J'aurois pu détailler ces différens procédés , mais j'ai craint les répétitions inutiles. Ces opérations sont communes, el se trouvent dans tant d'ouvrages, qu'il m'a paru peu nécessaire de redire ce que de bons culiüvateurs ont écrit sur ce sujet. Les greffes ne réussissent qu’autant qu'il existe entre les deux arbres une convenance de substances et d'organes qui les rend susceptibles de se joindre l’un à l’autre ; si cette analogie n’est point parfaite , V’union n’a pas lieu , et tous les efforts de l’art ne sau- roient l’y forcer. Ainsi les fruits à pepins ne peuvent s'unir aux fruits à noyaux, et parmi ces derniers les cerisiers se refusent à alliance avec les pruniers, les péchers , les abricotiers et les amandiers. La greffe est donc jusqu’à présent restreinte aux espèces et variélés du même genre , ou d’un genre parfaitement analogue. On n'a pas encore fait assez d’essais répétés sur cette voie de propagation pour avoir des probabilités sur l'union de quelques genres entre eux. Je pense 216 DES SERRES. que c'est moins le port, le feuillage et les parties sexuelles que l'on doit considérer pour chercher une existence vraisemblable d’analogie , que le fruit, Ce dernier , qui est l’objet principal que la nature a en vue dans l'accroissement de ses êtres , est le seul qui me semble pouvoir fournir les Fe les plus pro- bables. J'ai dit, dans le premier volume de la première édition de cet ouvrage , que Je doutois de la greffe du . chionanthe sur le frêne; j'ai eutort. M. Descemet, cultivateur instruit, m'a envoyé un individu qui pousse très-bien, et j'en ai vu d’autres qui étoient d’une belle végétation. Je ne crois pas cependant que cet arbrisseau ainsi greffé puisse se conserver aussi bien que les francs du pied. Il y a en effet de l’analogie entre ces deux arbres ; mais le fruit du. chionanthe estune baie et celui du frêne une capsule. La sève abondante de ce dernier, gènée par la nature du chionanthe , pourroit fort bien l'emporter. Le temps nous instruira à cet égard. On a dit aussi que les rosiers greffés sur des houx ont produit des roses vertes ; cetie union n’est guère possible. Il se peut faire que quelques greffes aient poussé la première année: mais qu’elles aient persisté et fleuri, c’est ce doni je doute fort. DES SERRES. Quand on veut cultiver les plantes orignaires de la plupart des pays de la terre, il faut préalablement faire en sorte de leur donner à-peu-près la tempé- rature de leur lieu naturel. Telle est la raison de la construction des serres , et leur objet. Leur gran- DES SERRES. ‘eu7 deur ne doit pas être seulement proportionnée au nombre des plantes qu’on possède, ou de celles qu’on se propose de cultiver, mais au climat qu’on habite : plus celui-ci est boréal, plus les serres seront spacieuses , et plus les frais nécessaires pour leur donner une température convenable seront dispen- dieux , tant à cause de leur dimension , que par rap- port à la latitude. Toutes les plantes de serre chaude des pays septentrionaux exigent la même chaleur dans lés méridionaux ; mais il n’en est pas ainsi de celles de serre tempérée et de serre froide ou d’o- rangerie. Dansle Nord, les plantes à qui l’on donne ces températures sont, dans le Midi, les premières en serre froide, el une partie des secondes en pleine terre. Ainsi les plantes du sud de la France , de l'Es- pagne, de l'Italie, du Levant, de la Barbarie, de la Chine septentrionale, du Japon, et en Amérique de- puis le 30e degré de latitude jusqu'au 40°, peu- vent être plantées en plein air dans nos parties méri- dionales; au lieu qu’elles sont presque toutes de serre froide , même quelques-unes de serre tempérée, dans nos climats septentrionaux. L'avantage dans ette culture est donc tout entier en faveur des habi- tans du Midi : ils jouissent avec plus d'agrément , et. il leur en coûte près de moitié moins de soins et de frais. | Outre la nécessité pour ceux qui cultivent les plantes de la zone torride, et celles depuisles tro- piques jusqu’au 44° degré, de bâtir des serres , 1l faut encore qu'ils les construisent de manière à pou- voir donuer aux plantes, sans leurnuire , le degré de chaleur proportionné qu’elles exigent, Mais si les 218 DES SERRES. cultivateurs du Nord sont obligés à ces dépenses in- dispensables, leurs serres contribueront à l’ornement de leurs jardins, et en feront même la décoration la plus agréable et la plus intéressante. Lorsque les serres sont dans une situation à tous égards avanta- geuse , et que dans leur construction on a réuni le bon goût à leurs qualités requises, elles présentent , sur- tout dans les beaux jours où le soleil frappe leurs vitraux , un aspect éblouissant qui rejaillit sur toutes les parties du jardin, et leur donne un lustre et un air de féerie qu’elles n’auroient pas sans elles, Si peu- dant l'hiver on entre dans leur intérieur, où les: plantes sont rangées dans un ordre agréable, on sera charmé d'y voir la nature encore verte et fleurie , tandis qu’elle est en dehors dépouillée de sa parure et couverte de frimats. Leserre chaude a encore plus d'avantages ; à une verdure plus persistante, elle joint la douceur de la température. On s’y croit, dans les jours glacés, transporté sous un autre climat : en même temps qu’une chaleur bienfaisante en peu de temps pénètre et réchauffe, on respire le parfum des fleurs que son atmosphère fait éclore et ravit à l'hiver. Je crois utile ici de détruire à ce sujet un pré- jugé que plusieurs personnes conservent contre les serres chaudes. Elles croient que la chaleur qu’on y ressent est nuisible, sur -tout parce qu'elle forme un contraste sensible avec le froid extérieur. Sans doute 11 y auroit quelques raisons de craindre un rhume si sa température étoit trop chaude, et si l'on y restoit alors trop long temps; mais elle ne l'est jamais en hiver assez pour faire mal ; et dans les froids rigoureux où le thermomètre du dehors étant au 12 ou 14° degré de congelation, la différence de l’air extérieur avec celui de la serre se trouvoit de 26, je n'ai jamais ressenti en sortant, le moindre effet qui püt altérer ma santé. D'ailleurs ce changement d’atmosphère prétendu préjudiciable , l’est-il plus que cet air méphitique et pour le moins aussi chaud, qu'on respire dans les cercles nombreux des sociétés ou que celui des poëles ? Le principal obiet de cet ouvrage étant d'engager à la culture des plantes, je dois combattre encore une objection contre celte sorte de serre. On s’ima- gine assez généralement que l’entretien d'une serre chaude est très- dispendieux. Voici cependant à à quoi celui de la mienne se réduit : il est vrai qu'elle est pelite ; mais quand elle auroit 10 pieds de plus , il ne m'en coûteroit pas davantage (x). Je mets en une ou deux fois, tous les ans, six chariots de tan dans la couche, qui , à six francs le chariot , font 36 francs; la matière que j’emploie pour san four- neau , qui consiste en quatre à cinq mille briqueites de charbon de terre, me revient environ à 130 francs; Ja casse des vitraux neme coûte pas six francs par au, sans accident extraordinaire ; et pour autres menus frais, 16 france, Toutes ces sommes réunies font un total de 190 francs, mais je suppose 200 francs. On sent bien qu'il ne peut être question , dans ces dé- penses, de la construction de la serre, qui coûte moins cependant qu’une orangerie , des jardiniers , de l’ac- quiition des plantes , etc. .... Voilà donc à quoi se (1) Voycz Serre chaude, monte l’entretien annuel son serre chaude dans le pays que j'habite. Il peut aller, il est vrai, plus haut dans d’autres, mais la différence ne pourroit être environ que d’un tiers en sus(r). Le propriétaire dont la fortune lui a permis de faire bâtir une oran- gerie, et d'établir un jardin de plantes étrangères, n’entendroit pasles moyens de multiplier ses plaisirs en en rendant une partie indépendante des saisons , s’il se refusoit, pour une modique rente, à la cons- iruction d’une serre chaude qui fait un des princi- paux agrémens de ses cultures. On se récrie quel- quefois sur ces sortes dedépenses qui sont, pour ceux qui ont le goût des plantes étrangères, une jouissance continuelle , et l’on emploie ses revenus et quelque- fois au-delà, en des objets de luxe, de modes et de fantaisie dont la possession ne donne que des plaisirs éphémères. Chacun a sans doute sa facon de jouir ; mais je dirai toujours que celle qui, modifiée sur notre fortune, procure une satisfaction durable de tous les temps et de tous les âges, et entièrement exempte de regrets, est aussi la préférable. (1) Dans le temps que je composois cet article , les prix de la serre chaude ne se montoient véritablement qu’a cette somme ; maïs, depuis , le prix des différentes malières étant presque double ou d’un tiers eñviron en sus, la somme totale ne peut guère être moindre que celle.de 300 francs, sans y comprendre les fortes réparations. Cependant , en réformant le tan, d’après les raisons que l’on peut voir à la fin de l’article suivant, la dépense devient beaucoup moins grande, sur-tout dans les lieux où cette matière est chère. >: DES SERRES. V'itDos De la Serre froide ou Orangerie. Cette serre est destinée à renfermer les plantes - trop délicates pour supporter les froids de nos hi- vers, mais qui n’ont besoin que d’en être garanties, ét à qui un degré trop haut de chaleur seroit même préjudiciable. Ainsi une grande partie de celles qui se trouvent entre le 35e et le 45° degré de latitude serout placées dans cette serre. Elle doit être située sur un terrain sec; s’il ne l’étoit pas, il faudroit éle- ver son aire de 2 à 3 pieds. Son exposition sera mé- ridienne. Sa construction est simple : c’est ordinaire- ment un bâtiment quarré-long, d’une dimension proportionnée, tant pour sa hauteur que pour sa longueur et sa largeur, à la quantité de plantes qu’il doit contenir. J’observerai que cetie serre, ainsi que les suivantes, doivent toujours être au moins d’un tiers plus’ grandes qu’on ne voudroit d’abord les faire. Ceux qui commencent ces cultures n'ont d’abord qu’un petit nombre de plantes ; mais quand on a ce goût, cette quantité s'accroît tous Îles ans, autant par la muliplication qu’on fait de celles qu’on possède pour ne pas perdre les espèces, que par l’acquisition de nouvelles. Ainsi ces bâtimens, dont la grandeur auroit suffi pour les premières plantes, deviennent par la suite beaucoup trop petits. L'on se trouve forcé de mutiler ces arbres ou d'arrêter leur accroissement, et ce n’est pas le moyen d’en jouir avec avantage. Une serre froide doit donc être proportionnée à la fortune du propriétaire et à son goût pour les plantes dont il consultera sur-tout la stabilité, Elle sera bien percée de croisées en devant, 222 DES$ SERRES. dont les trumeaux n'auront que ce qu’il faut de lar- geur pour que le bâtiment soit solide. Les murs du fond ei des côtés auront 16 pouces environ d’épais- seur, et la même hauteur que ceux de face. Comme les croisées doivent atteindre la corniche, elles se- ront divisées aux deux tiers ou aux trois quarts de leur hauteur par une imposte , et seront bien closes, Sa largeur sera d'environ les deux tiers de sa hau- teur; sa longueur est indéterminée. Sa porte d’en- irée sera au milieu du bâtiment, large, à deux bat- tans , hauie et vitrée; on peut aussi la mettre à un des pignons, où, à plusieurs égards, elle seroit mieux placée. Elle sera couverte de tuiles on d’ardoises ; ces dernières sont préférables. Les solives qui for- meront le plancher seront couvertes de 4 à 6 pouces de torchis, et le dessous sera plafonné. L’aire séra en pierre plate ou en carreaux , et tout l'intérieur de la serre sera enduit d’une couche unie de mor- üer qu’on blanchira à la chaux. | On fera bien de construire un fourneau, soit contre le mur du fond, soit contre un des latéraux en dehors, de manière que son tuyau de fumée et de chaleur circule dans l’intérieur et autour de la serre, à deux pouces environ des murs, et en sorte près du fourneau. Ce tuyau aura un pied de hauteur sur 6 à 8 pouces de largeur en dedans ; plus grand, il échaufferoit moins. Si la serre étoit spacieuse, il fau- droit deux fourneaux et les tuyaux proportionnés à sa grandeur. Ce n'est qu’une simple précaution contre les froids extraordinaires qui ont assez souvent lieu dans le nord de la France, DES SERRES 223 Choix des Thermomètres. Cette serre , ainsi que lesautres, doivent avoir cha- cure un thermomètre pour que l'on puisse en con- noître lestempératuresetse conduire en conséquence. Je n’en vois pas de meilleur que celui au mercure sur l'échelle de Réaumur ; mais il faut qu’il soit bien fait. Dans le cas contraire, on se pourvoiroit d’un bon dont on seroit sûr; et, ainsi que je le fais lorsque j'achète un de ces instrumens, on le graduera en raison de son tube et de son mouvement propor- tionnel, en le comparant à celui dont on est cer- tain. Ainsi si, dans ce dernier, son ascension de dix degrés fait un pouce et demi, 1l ne faudra peut-être qu’un pouce pour le même nombre de degrés sur celui dont on veut réformer l'échelle. Cependant ces thermomètres qu’on prend chez les marchands de baromètres sont quelquefois si mal faits, qu'après avoir reclifñé l'échelle sur un espace de 10 degrés connus et comparés, il arrive qu'ils ne sont plus com- parables avec l’étalon dans les autres ascensions. Alors il faut absolument les rejeter. L’orangerie devant recevoir les arbres ordinaire- ment en caisse, doit être assez spacieuse pour les con- tenir sans qu'ils soient trop serrés les uns contre les autres; mais quand on ne peut en avoir une autre pour les petites plantes en pots, qui ne demandent aussi que cet abri, il faut placer les caisses autour de Ja serre, sans cependant que leurs branches tou- chent les murs, et poser un amphithéâtre ( Voyez à ce sujet la note mise dans l’article de la Culture des Bruyères.) au milieu pour y mettre lesautres plantes. 224 DÉS AS ER RUES. On doit avoir attention que cet amphithéâtre ne puisse, étaut rempli de plantes, enlever le jour aux arbres en caisses qui seront derrière; ceux-ci peuvent être placés de façon que leur sommet forme l’am- phithéâtre avec les plantes qui sont sur les gradins de celui qu’on a posé. Quand les arbres d’orangerie sont grands, on peut se passer de gradins, les plantes rangées par rangs de hauteur feront amphithéâtre. La lumière est aussi nécessaire aux plantes que la température convenable. Elle s’étioleroient et pé- riroient sans le secours de la première, et quoique jouissant de la seconde. Les plantes d’une nature aqueuse, sans être ce qu'on nomme grasses, les her- bacées doivent avoir plus de lumière queles ligneuses ioujours vertes, et celles-ci plus que celles qui per- dent leurs feuilles. En général, et pour toutes les espèces de serre, il est nécessaire qu'elles soient assez spacieuses pour que l'air circule aisément et puisse se renouveler. C'est souvent à l’accumulation des plantes dans un trop petit espace que l’on doit la perte qu’on éprouve. Soins que demandent les Plantes. T'ant que les plantes restent dans la serre , elles ne demandent que des arrosemens moderés, seule- ment suffisans pour les empêcher de se faner, l’hu- midiié pendant l'hiver étant la circonstance la plus _fâcheuse de cette espèce de serre; elle détruit plus de plantes que le froid. ( Voyez Observations géné- rales, articie Ærrosemens ). | La température de cette serre sera maintenue au-dessus du second degré du thermomètre de Reau- DES SERRES 225 mur. Il ne faut pas qu'il y gèle; mais la chaleur ne doit pas non plus s’y trouver, ce qui feroit pousser les plantes à contre-saison, les affoibhroit, et ren- droit leurs jets la victime de l'air hbre lorsqu'elles seroient sorties. Il ne faut, dans tous le temps de leur séjour dans la serre, que tâcher de les main- tenir dans un état de force et de santé. Les soins particuliers qu'elles exigent en hiver ne consistent que dans la plus grande propreté. Une fois par semaine onles visitera ,eton leur ôtera toutes leurs feuilles et fleurs mortes, fanées, et sur-tout celles qui se chancissent; c’est souvent le defaut de celte attention qui rend l’air de ces bâtimens cor- rompu et nuisible aux végétaux qu'ils renferment, et qui en cause la perte, par la constitution de leur atmosphère chargée d’émanalions des pourritures. Ouire la lumière essentielle à la conservation des plantes, 1l faut encore renouveler de temps en temps leur air. Les croisées seront donc toujours ouvertes dans les jours de soleil sans gelée, depuis dix heures du matin jusqu’à une heure. Le soleil, qui donnera encore sur les vitraux après qu'ils see ront fermés, maintiendra une chaleur douce qui tempérera le froid de la nuit. Dans les mois d’avril et de mai, cette serre sera ouverte pendant une grande partie de la journée ; et depuis le 127 mai jusqu’à la sortie des plantes, elle le sera la nuit comme le jour, à moins qu’il ne gèle, pour accoutumer ces dernières peu à peu au grand air. Il arrive assez sou- vent, et sur-tout depuis quelques années, des hivers constamment humides, qui sont plus nuisibles aux plantes de serre que le froid, parce qu’on peut les LE 19 226 DÉS SERRES préserver des effets de celui-ci, et qu'il n’est pas aisé de prévenir ceux de l'humidité. C’est bien cer- tainement cette dernière qui est la première cause de la perte de quelques plantes ; mais elle n’influe- roit pas aussi pernicieusement si elle n’étoit pas stag- panie, puisque les végétaux qui sont en plein air n’en éprouvent jamais de dommage. C’est donc à cette stagnation vicieuse qu'il faut remédier, et l’on ne peut y parvenir qu’en renouvelant l'air des serres le plus souvent possible. On doit done, à moins que - a pluie ne l'empêche, ouvrir tous les jours les croi- sées ou vitraux, de manière qu'il y ait un courant d'air, et que même l'air supérieur de la serre puisse être changé. On peut aussi, pour parvenir plus tôt à ce renouvellement de l’atmosphère intérieure et faire sécher l'aire de la serre, ordinairement humide dans ces circonstances , faire du feu pendant toute une journée dans le fourneau, et sécher, par ce moyen, les conduits de la chaleur et la partie in- férieure de la serre ; maisil faut en même temps ou- vrir toutes les croisées, pour que l'air ancien et hu- mide puisse s’échapper et qu’un nouveau leremplace. Temps de la sortie des Plantes et de leur rentrée. La sortie totale des plantes ne peut avoir lieu que vers le 15 mai, et lorsqu'on n’a plus à redouter les vents secs de l’est, qui règnent assez communément dans cette saison. Mais quelques arbres peuvent jouir auparavant de l’air libre. On sortira sans risque , vers le 15 avril, les lauriers tims, myrtes, arbousiers, campbriers, grenadiers, lauriers-roses ; elc. , et géné- DES SERRES: 22} ralement toutes les plantes qui pourroient être mises en pleine terre dans le sud de la France, ou qui s'y conserveroient dans le nord pendant les hivers doux. Quoique les plantes renfermées dans des vases puissent être changées, rempotées ou rencaissées dans tous les temps, on fait ordinairement ces opé- rations aussitôtaprès leur sortie. On en verra les pro- cédés à l’article rempotement et rencaissement. C’est aussi dans ce temps qu'on arrange leurs tiges pour les élever ou leur donner une forme agréable, et qu’on donne des supports à celles qui en ont be- soin. Les tuteurs seront renouvelés tous lesans ou tous les deux ans, ainsi que leurs ligatures: Les préfé- rables sont ceux des jeunes cornouillers sanguins, qui sont fermes, droits, plus durables qu'aucun autre bois , et moins sujets à se tourmenter. Ons’en fournit quelque temps auparavant,et on les laisse pen- dant environ vingt jours en faisceau étroitement lié avant de s’en servir. Les meilleurs, ceux qui sont les plus droits et qui durent le plus, sont les ba- guettes de sapin rouge; mais on n’est pas souvent à portée de seles procurer. Lesligatures les plus douces et lesplusdurables pour les plantes non-ligneuses sont celles de nattes faites avec l'écorce intérieure de l’orme, et la laine pour les plantes délicates, jeunes, ou qui ont des tiges foibles. | Quand toutes les plantes sont ainsi arrangées, et qu’on a dépoté ou rencaissé celles qui l’auront exi- gé, on les porte dans l'emplacement qu’on leur a destiné, pour y rester jusqu’à leur rentrée en serre. Les pots se mettent sur un bard préférablement à une brouctte, qui leur donne trop d’ébranlement. 228 | DES SERRES Le bard est une espèce de civière garnie en-decà de ses bras de quatre montans quarrés , d’un pied de haut, dont la partie inférieure fait les pieds , et la supérieure sert à y clouer des planches, pour for- mer une sorte de grande caisse dans laquelle on met les pots. Quelle que soit la force de ces derniers, deux hommes peuvent la porter lorsqu’« elle en est rem- plie. Les petites caisses se portent sur des civières dont les barres sont tellement disposées, que deux puissent entrer dans l’intervalle des pieds des caisses, ce qui les place solidement : on en porte deux lors- qu’elles sont petites. Quant aux grandes caisses qu’on ne peui transporter ainsi, On les mel, à la sortie de l’orangerie, sur des traîneaux à roulettes, qu’on charrie ensuite à la place où elles doivent être. Le lieu où les plantes d’orangerie et de serre tempérée doivent rester pendant tout l'été n’est pas du tout mdifférent, tant pour leur végétation que pour l'agrément du jardin. Il doit être envi- ronné de charmilles ou d'arbres toujours verts, abrité de tous les vents, assez spacieux pour que 'air s’y renouvelle sans cesse et circule par-tout aisé- ment, et que les plantes recoivent toutes le soleil pendant la moitié du jour. Il est probable que, dans un jardin exposé au midi, garanti du nord par des murs élevés, où le ‘soleil a nécessairement une grande ardeur, causée par la réflexion et par la concentration de la cha- leur dans un médiocre espace, les plantes pourroient souffrir d’une exposition méridienne. Toutes ce- pendant n’en seroient pas affectées, car il y en a qui supportent le soleil le plus ardent, et qui pa- DES SERRES 220, roissent même s’y plaire. Une plante jeune, dont la constitution demande de l'humidité, seroit mal pla- cée dans cette position ; mais aussi un emplacement trop ombragé, et par conséquent humide , seroit à toutes plus contraire , parce qu’elles s’y étioleroient et s’affoibliroient. Les plantes, sur-tout celles qui sont ligueuses, et en même temps toujours vertes, prennent, il est vrai, une plus belle verdure à une ombre modérée qu’en plein soleil; mais un grand. nombre d’autres se décolorent à uneombretrop cons. tante. Les situations ombragées sans excès sont très- convenables dans les pays méridionaux où la cha- leur est forte, et dans lesquels il y a peu de grands abris; mais dans la parie septen@ionale de la France, et surtout dans son nord, où la température géné- rale est plus froide que chaude, il est nécessaire. que ces plantes recoivent les rayons directs du soleil pendant une grande partie du jour, pour que la chaleur les: pénètre et les fortifie. Si nous considérons les pays où les plantes de serre sont indigènes,.nous observerons que la tem- pérature y. est beaucoup plus chaude que la nôtre, et que la plupart des plantes croissent sans abri dans les plaines et sur les montagnes. Pourquoi donc, dans une atmosphère comme celle de la moitié de la France, où le thermomètre, en été, est plus souvent au-dessous de 16 degrés qu’au-dessus, pri- verions-nous ces végélaux, croissant naturellement sous une latitude de 30 à 40 degrés, d’une chaleur nécessaire à leur nature, ou du moins de celle que otre climat nous permet de leur donner? J'ai vu plusieurs jardins où les plantes de serre 230 1 DÉS SERRES. étoient dans un endroit tout - à - fait ombragé. Au premier coup-d’œil, il étoit facile de remarquer dans leur foiblesse, leur étiolement, leur décoloration ; l'absence de la lumière, d’une masse d’air libre et d’un soleil pendant quelque temps direct. En supposant qu’il soit utile de mettre les plantes dans un lieu ombragé, ce ne peut être dans une place entourée de grands arbres, dont les branches, pendantes et longues , forment une voüte peu éloi- snée d'elles. L'air, dans cet endroit, y est néces- sairement stagnant, imprégné de la transpiration considérable de ces grands végétaux , froid, humide, et par conséquent inca pable de fortifier les plantes délicates qui, ne effet, exigent la chaleur et V’air sans cesse renouvelé. De ces positions incon- sidérées et mal-saines, il s’ensuit que les plantes ne peuvent supporter les sept mois de leur résidence dans les serres sans de grands dommages, où sans périr entièrement. D’ailleurs, quel agrément, pour l'amateur, peuvent donner des plantes foibles, dont les fleurs avortent, ou sont râres et peu colorées, dont les tiges se divergent de tous côtés, on cher- chent à monter pour atteindre une atmosphère plus pure, et cet air chaud dont elles sont avides ? Tous les êtres animés et inanimés ne peuvent vivre, croître et se forüfier sans lui. L’homme même, qui de la nuit fait le jour, et de celui-ci la nuit, ou qui reste dans une chambre fermée, devient nécessairement foible et abrège sa vie, tandis qu’il prend toute la vigueur de son âge, et mène une longue carrière lorsque, dans le milieu du jour, il recoit les impres- sions,en tous sens,de l'élément qui l’environne, DES SERRES 23r et pour lequel il est fait comme le poisson pour l’eau. Au Doc degré de latitude et dans le mois de juin, un corps perpendiculaire projelte à midi une ombre d’environ la moitié de sa hauteur; à onze heure et une heure, une d’environ lès deux tiers; à dix heures et deux heures, une égale à sa hauteur. Par conséquent, le matin avant dix heures, et le soir après deux heures, elle devient d'autant plus longue , que le soleil est proche de son orient ou tend vers son couchant. Je suppose qu'une salle ronde de quarante pieds de diamètre soit entourée d’arbres de quarante pieds de hauteur : cet espace n’auroit à midi, vers le solstice d'été, que sa moitié éclairée, si les arbres étoient dénués de branches; les deux tiers, à onze heures et une heure, seroient tout-à-fait dans l’ombre; et à dix heures et deux heures il n’y auroit plus de soleil. Qu'on y ajonte actuellement les branches, à peine, vers midi, la lumière directe pourra -t-elle y pénétrer. Cet exemple, dont les proportions sont faciles à trans- mettre dans de plus grands espaces, suffit pour faire connoître combien ces endroits doivent être peu favorables aux plantes, puisqu’elles ne peuvent re- cevoir que quelques rayons de soleil dans le temps où cet astre est à sa plus grande hauteur, et qu'ils doivent être nuisibles dans ceux où cet astre n’envoie plus sur la terre que des rayons de plus en plus obliques. On ne fait pas généralement attention que ce n'est pas dans le temps où le soleil monte au tro- pique que les plantes ont le plus besoin de son in- 292 DES SERRES fluence. Dans le mois qui précède le solstice, il suf- fit qu’elles s’accoutument à l'air libre; dans le mois suivant, elles demandent plus de chaleur; mais c'est depuis le 15 juillet jusqu’à la fin de septembre qu'elle leur est le plus nécessaire pour fleurir, fruc- üfier et forüfier, avant leur rentrée, leurs pousses nouvelles. Cependant , c’est dans cette saison que les : rayons du soleil deviennent de plus en plus obliques, et que l’ombre est d'autant plus longue. Ainsi, en placant vers le temps du solstice les plantes dans l'endroit ombragé où elles doivent rester, pendant tout leur séjour, en plein air, ou il faut les changer tous les mois de place, ou on leur enlève tous les moyens que la nature leur donne pour qu'elles puissent remplir son but, la frucüfication, et le nôtre, notre agrément. J'ai remarqué, dans quelques jardins, que les rhododendrum ponticum ei maximum, les kal- mia , les bruyères, les protées, les diosma, phy- lica, eic., étoient non-seulement placés à une grande ombre, mais même près et sous de grands arbres à travers lesquels le soleil ne pouvoit absolument pénétrer : aussi y étoient-ils chétifs, foibles et étiolés. J’eu avois mis aussi, il y a quelques années, près des ombrages, et j'ai reconnu mon erreur. Ces ar- brisseaux sont actuellement dans mon jardin, à l'exception des andromèdes, ledum, vaccimium, qui demandent plus d'ombre, placés presqu’en plein soleil. Ils en jouissent les deux tiers du jour, y fleurissent avec une profusion que je n’ai vue nulle part, et élargissent leurs buissons en acquérant de la vigueur, ls sont , il est vrai, peu éloignés de hautes DES SERRES. 233 charmilles qui les garantissent da froid du nord-est, et dont ils recoivent pendant la nuit la fraîcheur, tandis que le soleil les réchauffe pendant le jour. J’ai dit plus haut, et je le répète ici, que dans les jardins des villes, et dans ceux où des murs élevés ajoutent beaucoup à la chaleur par leur réflexion, plusieurs plantes ne s’'accommoderoient peut-être pas de ces positions, du 15 juin au 20 août seule ment; mais elles seroient favorables à celles de serre chaude. Quoique l’expérience m’ait démontré que, dans le nord de la France, les végétaux de serre devoient avoir un temps assez considérable de soleil pour leur faire prendre , comme ceux des pays où ils sont in- digènes, la vigueur dont ils peuvent être suscepti- bles, et la constitution nécessaire pour supporter la Jongueur de nos hivers, il n’est pas moins certain qu’elles pourroient en être affectées si lors de leur sortie des serres on les plaçoit de suite aux rayons diwects de la lumière et de la chaleur : un passage aussi subit au grand air les hâteroit sans doute. IL faut donc les porter d’abord dans un lieu assez ouvert mais ombragé pendant les deux tiers ou lestrois quarts da jour , où elles resteront jusqu’au 20 ou 30 mai, qu’on les mettra dans la position que j'ai désignée, peu éloignées d’une palissade verte, haute de 9 à 10 pieds ou 2 mètres. Je ne puis trop recommander aux jardiniers com- merçans qui desirent conserver leurs plantes dans leur fraicheur etleur force,les carrés de charmille ou : mieux du thuya du Canada dont j'ai parlé dans l’ar- ticle de la Culture du Jardinier commercant, où les 234 DES SERRES, plantes sont placées dans chacun d’eux suivant leur nature et l’exposition qu’elles exigent. Ces carrés ont de grands avantages ; ils mettent les végétaux de serre à 1'abri des vents et du häle ; la chaleur s’y con- centre sans être irop forte ; les émanations des char- milles y entretiennent une douce fraicheur; les plan- tes pouvant y être rangées selon leur genre , l’on y trouve à l’instant celles qu'on cherche, et les soins deviennent plus faciles. Il est aussi avantageux d’enfoncer les pots des plan- tes dans la terre du lieu qu’on leur destine pendant l'été, et encore mieux dans le vieux tan ou le ter- reau dont les émanations leur sont favorables. Leurs vases, ainsi enterrés jusqu’à leurs bords, conservent aux racines une certaine humidité qui prévient la sécheresse entière de la terre des pots, et épargne de plus fréquens arrosemens. Les seuls inconveniens qui résultent de cette pra- tique, mais qui ne doivent pas empêcher de la suivre, sont, 1°. d'attirer les racines dans le sol au travers du trou du fond des pots, et de fournir ainsi aux plantes une trop forte végétation. 2° De donner accès par le même trou aux vers qui se logent dans les mottes, et peuvent faire tort aux plantes en isolant les racines de leur terre. On préviendra aisément le premier en levant avec attention de la terre les vases des plan- tes qui pourroient y avoir pénétré; ce que l’on con- noîtra au premier coup-d’oœil par leurs pousses plus fortes qu’elles n’ont coutume d’avoir. Si en effet les racines ont filé dans la terre, on dépotera la plante, et, sans toucher aux racines passées, on mettra de la terre dans le fond du pot, et on la rempotera, ou bien DES SERRES. 235 on lui donnera un vase un peu plus grand , mais sans rien retrancher aux racines ; on l’arrosera ensuite pleinement.Sielle fanoit,ce qui n’arrive que lorsqu'on a tardé trop à la lever, ou que les racines ont été rompues, ce qu'il faut soigneusement éviter, il fau droit alors la porter à une grande ombre, et continuer les arrosemens jusqu'à-sa parfaite reprise. Quant au second, il dépend d’abord de la qualité de la terre, qui renferme plus ou moins de vers. Leur abondance n’est pas ordinaire dans plusieurs sols ; il en est qui n’en contiennent pas assez pour nuire. Leur accès dans les pots a bien plus pour cause le trou du fond mal fait, ou le tuileau qui le couvre mal posé, ou d’une forme qui le rend susceptible de cet effet. Si le trou des pots porte en dedans des bavures qu’on a négligé d’ôter, et s’iln’est pas bien horizontal avecle fond, le tuileau laisse nécessairement des vides dans lesquels les vers passent pour s'insinuer entrelesraci- nes. Si le tuileau est courbe ou de travers, il fournit le même passage. Quand ce dernier a unegrandeur pro: portionnée au diamètre des vases, qu'il peut clore presque parfaitement le trou, les vers ne sauroient y pénétrer,et la surabondance de l’eau n'en passera pas moins hors des vases. C’est donc le plus souvent par défaut d'attention de la part du potier ou du jar- dinier que cet inconvénient a lieu, et qu'il peut de- venir dangereux pour la plante lorsque ces animaux se trouvent en nombre dans les racines qu'ils mettent à nu en les dépouillant de leur terre immédiate (1). (1) Un amateur aussi distingué par son amabilité qu'instruit, m'a fait part d’un moyen très-simple qu'il a employé pour 236 DES SERRES. Quelquefois, dans les pluies abondantes et sucees= sives, l’eau reste sur la surface des pois et en imbibe par excès la terre. Comme cela vient du sol sur le- quel le vase est posé, qui bouche exactement l’orifice inférieur , 1l ne faut pas tarder à le lever , et à soule- ver avec un petit bâton le tuileau pour donner pas- sage à l'eau dont la stagnation pourroit sâter les ra= cines et faire languir la plante. Il est encore, à l'égard des plantes grasses, une er reur ancienne sur Îeur situation en été, qui subsiste dans plusieurs collections; c’est de les exposer en plein air à toute l’ardeur du soleil , même. eontre des murs, et de Les priver pour ainsi dire d’arrose- mens, Je puis assurer, et en cela je suis d'accord avec les jardiniers anglais, que ces plantes n'aiment pas autant ces situations que leur nature pourroit le faire croire; qu'une demi-ombre, et sur-tout un empla- cement parfaitement à l’abri du nord et de l’est leur sont bien plus avantageux. Elles y deviennent plus fortes, plus belles, n’en ‘passent pas moins bien l’hi- ver dans les serres, et arrangées pendant la belle saison avec quelque art, elles présentent une déco- ration aussi singulière que satisfaisante. Situation des Plantes d'orangerie pendant l'été. L'arrangement des plantes dans leur résidence d’été chasser les vers des vases des plantes. Un seul arrosement d'une ‘infusion ou décoction de semencontra ou dabsinhte a suffi pour faire mourir ou sorlir des pots ces animaux, Ce remède peut être mis en usage sans le moindre danger pour les plantes, et sur-tout pour celles qu’on desire Le plus conserver saines. | DES SERRES. 257 est absolument au goût du propriétaire. Il aura scu- lement égard à ce que les pots ne soient pas pressés les uns contre les autres, qu'il n’y ait pas trop de rangs sans espace, et que les allées soientassez larges pour qu'on puisse commodément et sans risque de casser les tiges, travailler aux plantes, soit pour leur arrosement , soit pour leur sarclage. Ce lieu doit tou jours étre tenu très - propre, et les plantes disposées de manière qu’elles présentent un aspect satisfaisant et qu’on puisse avancer librement près d’elles. Cette réunion de végétaux étrangers qui, la plupart, fleu- rissent dans le même temps, forme un coup-d’oœil infiniment agréable, sur-tout lorsqu'ils setrouvent pla. cés dans un terrain un peu en pente verse sud-est. Il est assez égal que les caisses soient avec les pots ou aient un PA cent séparé. Dans le premier CAS, elles formeront l’enceinte. Pendant toute la saison que les plantes passent en plein air, elles seront arrosées tous les jours dans les temps de sécheresse, ou tous les deux jours dans d’autres, excepté, comme de raison, dans les jours de pluie. On fera bien de leur donner de l’eau alternati- vement avec le goulot et avec la pomme de l’arrosoir. La rentrée des plantes de cette serre commence au 20 octobre.Il faut choisir à cet effet des jours secs, ou du moins sans qu’il ait plu la veilie, afin queles plantes ne soient point humides , et pour ne pas porter dans la serre un surcroît d’émanatioss de ce genre dont il, n’y a toujours que trop. Avant de les rentrer, leurs pots seront bien frottés, pour qu’il n’y reste pas de terre, et sarclés. On ôtera toutes les feuilles mortes ot jaunes ; on rétablira les ligatures de celles qui ont dés ) 258 DES SERRE Se supports, et on les portera, comme je l'ai dit ci-devant à leur sortie. Dans les pays septentrionaux les oran- gers séront rentrés dansles premiers jours d'octobre, les pluies froides de l’automne les faisant jaunir, On pourra laisser encore jusqu'aux premiers jours de novembre les arbres, et les plantes ligneuses que j'ai indiquées comme moins délicateset pouvant être mises ea plein air avant les autres. Quand toutes les plantes seront rentrées ,on les arrangera dans laserreen leur donnant les places les plus convenables à leur nature, mais de facon que toutes puissent jouir de la lumiere, et que leur disposition offre un ensemble agréable à la vue. | Tels sont les objets qui m'ont paru les plus essen- tiels dans la construction d’une serre froide ou oran- gerie, et dans les soins des plantes qu’elle renferme. Le cultivateur les modifiera à son gré, suivant son goût, sa position et son expérience. De la Serre tempérée , et de la Serre chaude. Ces serres peuvent être attenantes à l’orangerie et en former les ailes. Mais je pense que, pour la com- modité du service et du travail différent, il vaut mieux que l’orangerie en soit séparée ; elle fera d’ailleurs un site particulier et ajoutera au jardin une variété de plus, qui n’en sera pas le moindre ornement. Dans les grandes cultures de plantes étrangères , la serre tempérée est distincte de la serre chaude ; mais comme je me borne ici aux jardins des person- nes dont la fortune ne permet pas ces divers établis- DES SERRESe 239 semens, je la joindrai d’autant mieux à cette dernière, que sa construction peut être la même , et que la cha- leur de la serre chaude peut en former la tempéra- ture convenable. Construction des Serres chaudes. Il y a plusieurs manières de construire les serres chaudes, sur-tout par rapport à leur vitrage ; les uns élèvent les vitraux droits, ou les inclinent légère- ment ; les autres font deux inclinaisons à - peu - près du même angle; d’autres encore , en posant le faîte vers les deux tiers de la largeur de la serre, forment troisespèces de pente,deuxendevantetune en toitsans vitres sur le derrière. Ceux-là veulent que le soleil au solstice d’été frappe d’à-plomb les vitrages ; ceux-ci prétendent qu’il faut que ce soit le solstice d'hiver. Je ne chercherai pas à discuter les avantages et les dé- fauts de ces différentes facons de construire et d’in- cliner les vitraux ; je dirai seulement, quant à la di- rection du soleil sur eux, qu'il me semble que cette, perpendicularité parfaite des rayons est assez indiffé- rente. En été la serre est toujours assez chaude , sans larendre encore plus par cetteexactitude de direction des solstices; en hiver elle seroit sans doute beaucoup plus avantageuse ; mais il y a dans cette saison si peu de jours où le soleil donne, et ses rayons sont si obli- ques dans nos climats, que leur influence sur une in- clinaison plus ou moins grande augmente ou diminue peu la chaleur. La serre dont je vais parler est la mienne, avec quelques recuficalions que j'ai reconnu nécessaires ; elle est construite, à peu de choses près, sur les mo- \ 240 DES SERRES. dèles de la plupart des serres de l'Angleterre ; mais j'y ai ajouté des accessoires qui, comme le tuyau d'air, contribuent à la rendre encore meilleure et plus économique. Ses dimensions sont petites , parce qu’elles sont relatives à ma fortune; aussi je n’en donne ici la forme et les principaux détails, que comme un point de comparaison qui peut servir à ceux qui voudroient en élever d’à- peu-près sembla- bles. Cetie serre est située sur une pente douce, d’un, sol crayeux, sur lequel. son aire n’est élevé que d'environ un pied ; elle est par conséquent fort sèche. Ceux qui auront un terrain frais ou un peu humide , lui donneront au moins deux pieds au- dessus de la surface de la terre, la siccité de la serre étant une considération essentielle. Son exposition est absolument méridienne. Sa longueur, y compris ses ailes , est de 5o pieds, et sa largeur de 13 (dans œuvre); lemur dederrière ou du fond a 20 pouces d'épaisseur et 15 pieds de hauteur. Les murs des côtés ont 19 pouces d’épais- seur , et celui du devant 8 pouces et 2 pieds de hauteur. Sur le petit mur pose une sablière qui porte douze montans perpendiculaires qui soutiennent un faite sur lequel sont assemblés les chevrons du toit. Cet espace entre le dessus du petit mur et ce faite est de 3 pieds , et garni de 11 vitraux qui s'ouvrent et se ferment à coulisse en allant l’un sur l’autre, ou à deux batians : je préfére celte dernière fa- con , parce que les coulisses sont sujeites à se gonfler par l’eau qui y séjourne , et par conse- quent sont d’une manœuvre difficile. Le toit qui DES SERRES: " R7 ést entièrement vitré , pose donc par ses che- vrons ou poutrelles , d’un bout sur le faîte du devant , ét de l’autre sur celui du mur du fond. Il a, en conséquence de ces dimerisions , une noie dé 52 degrés sur la perpendiculaire , ou de 38 sur la ligne horizontale , ce qui revient au même ; le so- leil r6rmbe ainsi d’à - plomb sur le toit dans les der- niers jours d'avril. Le bout des chevrons qui est en- élavé dans l'intérieur du sommet du mur de derrière y est fortement arrêté par des ancres. Cette attention est importante, parce que si les chevrons n’étoient pas bien solidement fixés en haut , le poids du toit pousseroit sur le devant et lui ôLeroit nécessairement son àä-plomb. Les poutrelles sont maintenues dans leur direction par plusieurs traverses. Le toit est composé de vingt-deux vitraux, dontonze supérieurs et onze inférieurs. Les onze premiers, quiexcèdent les inférieurs, doivent rouler dans les rainures à. gueule de loup et à noix sur ces derniers, par le moyen de poulies attachées au faîte, de manière qu'on peut , dans les jours chauds, donner à la serre , l'air salutaire d’en haut (x). Les carreaux des vitrages sont placés en recouvrement les uns sur les autres. (1) Comme ces coulisses pour les châssis supérieurs sont d’une manœuvre assez difficile , et que , n'étant pas bien faites, elles sont alors suscépuibles de se gonfler, et de ne glisser qu'avec peine, il n’y a nul inconvénient de les supprimer. On y supplée , en faisant un trou de 3 à 4 pieds de longueur et d’un de largeur qu'on ferme et ouvre à volonté , sur le haut du mur du fond de la serre; par ce moyen l'air se tchadiete aussi bien que par la descente des vitraux supérieurs, Je 16 BAD | DES SERRES. Je n’entrerai pas dans le détail des assemblages ; pour eu que l’ouvrier soit intelligent, 1l le fera avec fa- cilité. Mais il doit avoir attention non -seulement à la solidité , mais encore à ce que toutes les parties soient bien closes, qu’elles ne donnent point d’issue à la pluie, et que cependant les coulisses soient libres et aisées. Les carreaux des vitres sont placés avec un- bon mastic qui remplit entièrement les feuillures. IL est sans doute un peu plus coûteux de les mettre en verre blanc ; mais on y gagneroil par la suite, et la serre seroit plus close. Les verres ordinaires sont toujours gauches et s'appliquent conséquemment mal ; et la casse qui en est la suite n’auroit pas lieu si fréquemment avec des verres blancs qui sont or- divairement plans et plus forts. La longueur de cetteserre est diviséeen trois parties par deux cloisons qui sont percées d’une porte vitrée; _celle du milieu forme la serre chaude , et à 30 pieds; les deux ailes ont chacune 10 pieds, et font la serre _ tempérée. | =. Le tuyau de chaleur a son fourneau en dehors, au coin gauche de la serre chaude quand on lui fait face, et conire la cloison de ce côté. Par le moyen d’une excavation où il est situé , sa voûte est à 2 pieds et demi environ au-dessous de l’aire de la serre. Il a 2 pieds de creux ou de longueur , 16 pouces de lar- geur et autant de hauteur depuis la grille jusqu’à la voûte; ilest garni sous la grille d’un cendrier. La fumée a donc environ 2 pieds de pente à monter avant de gagner le tuyau horizontal qui commence à 2 pieds environ de la cioison proche du fourneau, borde le devant de l'aire de la serre; redescend enterre quand DES SERRES | 343 il $e trouve au coin pour donner le passage libre à l'aile, et remonte aussitôt jusqu’au coin droit, et toujours sur l’aire; mais arrivé à cet endroit , il s’é- lève à un pied et demi au-dessus du pavé , et se rend, en suivant le mur de derrière, à son tuyau de sortie qui se trouve au-dessus du fourneau. Ce tuyau de fu- mée est isolé des murs qu'il accompagne ; il en est distant de 2 pouces, ce qui donne à la serre un côté de plus d'émanation chaude , qu'elle n’auroit pas s'il étoit collé contre les murs. Il a de creux un pied de hauteur sur 8 de largeur en devant de la serre et près la cloison droite ; et contre le mur de derrière il n’a que 10 pouces sur 6 ; il est fermé sur les côtés par des briques posées sur leur champ , et recouvert de tuiles épaisses faites exprès. … Ontrouvera sans doute la dimensien de ce tuyau irop petite. Je l’avois fait d’abord de 18 pouces de hauteur sur 6 de largeur en dedans ; mais il ne s’é- chauffoit qu'avec peine , et donnoit peu de chaleur ; depuïs que je l’ai diminué, celle-ci est doublée, Le tuyau d’air a son orifice en dehors et en de- yant de la serre vis-àvis la place du fourneau; il a G pouces carrés, ce qui donne 36 pouces d'air. Il se rend dans cette dimension jusqu’au fourneau. Alors il se divise en deux branches de 18 pouces chacune ; l’une entre dans un gros tuyau de fonte qui traverse le fond du fourneau entre ce dernier et le commen- cement du tuyau de chaleur, sans pour cela qu'il puisse intercepter la fumée , sa partie supérieure étant presque au niveau de la grille (1). L’autre cir- COR e Rene memns | (1) Le tuyau de fonte étant sujet à être brûlé et aminçi au 244 | BES SERRES. _cule au-dessus de la voûte du fourneau , et vient Join< dre l’autre orifice du tuyau de fonte où les deux branches se réunissent ; alors le tuyau de 36 pouces d’air cotoie celui de chaleur jusqu’à son entrée dans le tuyau horizontal. En cet endroit le tuyau d'air passe en dessous du tuyau de fumée , etil a alors 4 pouces et demi de hauteur sur 8 de babe c’est dans cette dimension et cette situation qu'il par- court iouie la serre avec le tuyau de chaleur qu 1l accompagne toujours ; il entre dans l’intérieur par sept orifices dont deux sur le devant , de 5 pouces, un autre sur la cloison droite, de 6 pouces, deux sur la dernière , de 4 pouces , et un qui donne dans l'intérieur de chaque aile , de 6 pouces chacun; ce qui fait en tout une masse d’air pareille de 36 pouces. Le diaphragme ou la cloison qui sépare le tuyau d'air d'avec celui de chaleur , est composé d’une forte tuile et d’une ordinaire dessus pour boucher les joints des premières , afin que la fumée ne puisse y pénétrer. La tannée se trouve au milieu de la longueur de la serre chaude; elle a 2r pieds de long sur 5 de large en dedans, et 3 pieds de profondeur, non compris la bande de 3 pouces qui couvre ses bords. Ses côtés sont soutenus par un mur de 4 pouces, largeur de la brique. Elle a 2 pieds 3 pouces au- dessous de l’aire de la serre, et un pied au-dessus, y compris l'épaisseur de la bande. Elle est située point de donner une entrée à la fumée , et n’étant pas d’ailleurs absolument nécessaire, on peut le remplacer avec avantage en donnant plus de capacité à la chambre où l'air extérieur se rend et qui est placée au-dessus de la voûte du fourneau. DES SERRES 5 246 dans la largeur ou profondeur de la serre, à 3 pieds du mur du fond, et à 5 pieds 4 pouces du mur an- térieur, à cause des 8 pouces des côtés de la tannée, qui donnent à celle-ci, en dehors, 5 pieds 8 pouces. I y a par conséquent un sentier d’environ 2 pieds entre la tannée et les tuyaux de chaleur du fond, et 4 pieds environ d’allée sur le devant. Les allées des bouts ont, savoir, celle du côté du fourneau où iln'y a point de tuyau sur l'aire, 4 pieds 6 pouces, et l’autre 3 pieds 4 pouces. La porte d’entrée de la serre entière est dans le pignon de l'aile gauche; elle donne .dans un petit vestibule fermé pour que l’air extérieur n'entre pas dans l'aile quand on en ouvre la porte. L'endroit où est. le fourneau est aussi fermé. On ÿ consomme moins de matières que si son entrée étoit ouverte à l'air Fe et le fourneau n’en üre pas moins. . : dat Les deux ailes ont à-peu-près la température convenable aux plantes qu ‘elles contiennent. Elles la reçoivent du tuyau d’air dont elles ont une sor- tie, et de leurs vitraux quand le soleil donne; dans les gelées un peu fortes, on double :le feu de la serré chaude, et on ouvre leurs portes de commu- nicalion. Cette serre me paroït suffisante pour la plupart des personnes qui cultivent les plantes étrangères; elle est sans doute trop basse.et trop bornée pour pouvoir y mettre des arbres de la première et de la seconde grandeur; mais ces végétaux ne peuvent convenir qu'aux riches et aux serres des jardins publics; et pour qu'ils y puissent prendre leur 240 DES SERRES. forme naturelle et devenir des objets intéressans où utiles, il faudroit qu'ils fussent plantés dans le sol comme ceux de pleine terre. Cette serre, avec ses ailes , est assez grande pour y renfermer bien des plantes et même beaucoup de doubles; et si l'on est restreint à n’avoir que des arbrisseaux, il y en a plusieurs de très-agréables qui valent bien les arbres dont on est privé. Le meilleur bois et le plus durable pour la cons- truction des serres, et particulièrement pour les poutrelles et les vitraux , est le sapin rouge. Je puis assurer, par expérience , que le chéne ne dure pas plus de douze à quinze ans, sans commencer à se pourrir. On voit, par la construction et la disposition in- térieure de cette serre, qu’elle n’est nullement propre aux arbres fruitiers ; aussi ne dirai-je rien sur cette sorte de culture de fantaisie ; le seul de ces arbres que j'invite à y faire entrer est la vigne. On pourra en planter deux pieds en dehors contre le petit mur antérieur, à l’endroit où se trouvent les séparations avec les ailes. On passera la tige par un des carreaux du châssis vis-à vis, qui ne s'ouvrira pas, et on palissera les branches et les raméaux contre les murs des cloisons dans l’intérieur de la serre chaude. On aura, par ce moyen, des raisins muscats bien mürs en juin et juillet. Ce fruit sera d'autant plus agréable dans les pays septentrionaux, qu'il y mürit rarement bien en plein air. DES SERRES. | 247 Plantes qui doivent entrer dans une serre chaude. La serre chaude est destinée aux plantes de la one torride jusqu’à 3 et b degrés au-delà des tropiques ; mais quelle que puisse être la chaleur de son atmo- sphère, produite par le feu et par le soleil, une partie des jeunes végétaux y languiroit encore, si leurs ra- cines n'en avoient pas une intérieure, douce et cons= tante. C’est cette circonstance qui nécessite pour elles la couche de tan, qui réunit les qualités qu’elles exigent et dans laquelle on plonge leurs vases, Cette couche se renouvelle en partie deux fois par an, au printemps et en automne. On en ôte la moitié envi- ron, et on mêle ensuite l’autre avec autant de tan neuf, en ayant soin d’en bien écraser les mottes. La couche reprend un nouveau degré de chaleur, et n’est pas aussi ardente que celle que produiroit le tan neuf seul, dans lequel on ne pourroit enfoncer les pots sans danger. Pour que le tan fasse l'effet de- siré , il faut l’'employer au sortir de la cuve; 1l doit être alors d’un jaune rougeâtre clair ; le brun a perdu une partie de sa propriété fermentescible , et le noir n’en a plus du tout (1). (x) Je viens de dire que l’on doit renouveler deux fois par an la tannée. J’ai suivi en cela le précepte et la Peune de plu- sieurs cultivateurs. Mais j'ai éprouvé aussi qu’un seul renou- vellement annuel suffisoit et que les plantes s’en trouvoient même mieux. Lorsqu'on remet du nouveau tan en automne , les plantes n'ayant plus la même température, languissent , et lorsque le tan s'échauffe, elles poussent trop et à contre-saison, ce qui ne laisse pas de leur être préjudiciable, Depuis que je Les 240 . DES SERRES. Les plantes qui n’ont pas besoin de tannée sont Er Es sur les tablettes dont la serreest garnie, Lors- qu’on en met sur le tuyaux de chaleur, il faut que . les planches qui les portent soient élevéesde 2 pouces au-dessus du tuyau, et que leurs pieds} posent;sur ses parois et non sur son milieu. Ces planches n'auront pas de pieds dans les endroits voisins du fourneau , mais seront soutenues-par des briques. Cette précau- tion est essentielle pour garantir la serre de l’em- brasement. J'ai vu des pieds de bois réduits en char- bon par un feu trop violent. | Je laisse, dans cette seconde édition, subsister ce que j'ai die ci-dessus pour ceux qui voudront tou- jours employer la tannée. L'on verra, à la fin de cet article, combien je la crois peu nécessaire pour les TRES adultes. Température à donner. La température de la serre chaude est depuis le 12° degré jusqu’au 25° ; elle ne doit jamais être au- dessous du tro: : quand elle excède le 25e ;on ouvre les croisées de devant ; et dans les jours chauds de l'été , où le Homer monteroit au 40° et plus si la serre étoit fermée, il faut baisser les vitraux supérieurs du toit, ou ouvrir le trou supérieur , le devant et les portes. La plupart des serres chaudes sont garnies, proche de leur faite, d’un rouleau de toile dont on couvre. conduis ainsi , mes plantes se conservent sans altération, dans leur fraicheur et dans le meilleur état. Au printemps, je mets dans la couche les deux tiers environ de tan neuf au lièu de la moitié. ‘2 284 “14 DES SERRES, 249 le toit dans les froids rigoureux , les grèles et les neiges abondantes. Celles-ci n’y tiennent cependant . pas long-temps à cause de la chaleur intérieure qui les fond. Au lieu de la toile, on peut se servir de païllassons; cependant les couvertures ne sont nécessaires que pour garantir les vitres de la grêle. Les arrosemens sont nécessairement fréquens dans ceite serre; les plantes; seront mouillées tous les } Jours pendant l'été, un jour avec le goulot de l’arrosoir, et le nat avec la pomme, en pluie, sur les feuilles , ou avec une pompe quiremplit beaucoup mieux l’objet. Quand :il fait très-chaud et sec, on doit les mouiller de cette dernière façon tous les jours, Pendant l'hiver on n’arrose point les feuilles, mais oa leur donne de l’eau dans leur pot, quand elles en ont besoin. Cette eau, dans cette saison , doit avoir été échauffée presqu’à la température de la serre; et on l’obtiendra toujours ainsi, en mettant la veille les arrosoirs pleins sur la partie de l'aire qui se trouve au-dessus de la voûte du fourneau ou du commence- ment:du tuyau de chaleur. Sérre tempérée. Les deux ailes de la serre chaude, qui doivent faire les fonctions de serre tempérée, reufermeront les plantes qui sont originaires des pays situés depuis le 25e degré de latitude jusqu’au 35e. Le lecteur vou- dra bien ici se rappeler ce que j'ai dit dans l’article des températures sur la différence qui existe entre celle du nouveau. continent et celle de l’ancien. Elle est si gygndes que des plantes de la zone torride en Amé- . rique , telles. que l’héliotrope du Pérou, elc., ne Le ; , j } #2 … d Le 250 DES SERRES: demandent que la serre tempérée, tandis que celles d'une latitude semblable dans l'Asie ne peuvent se conserver que dans la serre chaude. Je n’en dirai _ pas davantage sur les plantes qui conviennent ä cette serre ainsi qu’à la précédente, parce que les tem- pératures qu’elles exigent sont indiquées dans le corps de l’ouvrage. Ces ailes seront chacune garnies d’un gradin sur lequel on placera les pots. L’une contiendra toutes les plantes grasses, succulentes et bulbeuses qui ne sont pas absolument de serre chaude, excepté les ficoïdes et quelques autres qui peuvent passer en serre froide, et y sont méme mieux. L'autre renfermera les plantes ligneuses et sous-ligneuses trop délicates pour être dans l’orangerie, mais à qui la chaleur de la serre chaude seroit préjudiciable en ce qu'elles s’y étioleroient ; les struthioles, les gnidiennes, les polygales, les camara, etc., sont très- bien dans cette serre. La température de ces deux serres doit se main- tenir entre le 4e degré et le 10°. On leur donnera, dans les temps doux , le même air qu’à l’orangerie ; on lesfermera cependant un peu plustôt. Des paillas- sons sur les vitraux du toit sont indispensables dans le temps de la gelée, pour préserver les verres de la casse qui auroit infailliblement lieu. Les arrosemens, dans la serre tempérée, seront donnés avec modération en hiver, et proportionnés au besoin. Les plantes grasses en demandent fort peu dans cette saison. Les autres soins de cette serre et de la serre chaude sont les mêmes que ceux indiqués à l’article de l’orangerie. DES SERRES. 251 Entrée et sortie des Plantes. Les plantes de la serre tempérée ne seront pla- cées en plein air qu'à la fin de mai ou au commen- cement de juin , et après qu’elles y auront été peu à peu accoutumées en tenant pendant long-temps leurs vitraux ouverts. Celles de la-serre chaude qui peuvent en sortir, n’y seront mises que dans les pre- miers jours de juillet. Les premières rentreront dans les premiers jours d'octobre, et les secondes au com- mencement de septembre. Ces dernières exigent , pendant qu’elles sont en plein air, un autre empla- cement que celles de serre tempérée, qui peuvent être réunies avec celles d’orangerie. On fera bien d’avoir une couche de tannée ou de fumier qui a perdu la plus grande partie de sa chaleur, pour en- _ foncer les pots des plus délicates : elles doivent avoir une exposition chaude et abritée. Quant à la serre destinée aux bruyères, voyez l’article Bruyères. Observations sur les tannées de Serre chaude. Lorsque j'ai donné, dans l’article précédent, quel- ques notions sur les couches de tan de serres chaudes, j'ai imdiqué les procédés ordinaires relatifs à ces lits, et tels qu'on les fait encore aujourd’hui dans les serres chaudes où on les conserve. Mais depuis la premiére impression de cet ouvrage, j'ai fait plu- sieurs observations sur leurs effets, et je me suis trouvé d’accord en cela avec les jardiniers du Mu-. séum , qui dirigent ces sortes de serre, et qui dans le même temps ont pensé comme moi. 252 DES SERRES Ce n’est que dans les premières années du siècle dernier qu’on a fait usage , en France et en Angle- terre, de ces couches de tan > pour y conserver les plantes originaires dés pays situés entre les deux tropiques. On Îles emplaie encore dans la plupart des serres chaudes à cet effet; mais leurs inconvé- niens n’avoient pas encore assez frappé les cultiva- teurs pour s’imaginer que l'on püt s’en passer pour les plantes adultes, ou peut-être l’usage de cette culture avoit éloigné toute idée contraire et avoit entretenu la persuasion de son indispensable néces- sité. Les hommes sont naturellement esclaves de lhabitude; la ‘pratique continuelle d’une chose, d’un procédé leur enlève la pensée du changement: peut- être y a-t-1l un peu de paresse en cela; peut-être aussi la crainte de mal faire , en changeant, les arrête- t-elle. Ce n’est cependant que par la réflexion , et en modifiant les manières de faire, que l’on parvient à les rendre meilleures et à les simplifier. Mais la chose simple n’est pas ordinairement celle qui se présente d’abord à notre vue, il faut souvent la chercher , en- core nous échappe-t-elle, et généralement le hasard seul nous la montre. Les cultivaiteurs persuadés que, pour conserver et faire végéter les plantes des pays chauds, faites ou parvenues à la lignosité, il étoit nécessaire: de leur donner un degré de chaleur pareil à celui qu’elles avoient dans leur climat originaire, ont trouvé dans les couches de tan nenves où renouvelées, le moyen qu'ils desiroient, et même plus fort qu'il ne conve- noit; car le tan, dans sa première: férmentation, fait monter le mercure à plus de 30 degrés. Mais DES SERRES 253 celte chaleur est-elle évidemment nécessaire, et les effets qui résultent pour les plantes de ces couches où l'on enfonce leurs vases, n’offrent-ils pas plus d’inconvéniens et de dangers que d'avantages? C'est ce que je vais essayer de faire connoître. qu Lorsqu'on à commencé à faire usage des tannées daus les serres chaudes, on s’imaginoit sans doute que, par la chaleur artificielle produite par le tan et les fourneaux, on pourroit obtenir les fleurs et les fruits des arbres des pays chauds qu’on y renfermoit,. Mais il n’en a pas été ainsi. Je crois qu’on n’a pu y voir encore ceux du poirier avocat, laurus persea, de: la sapotille, achras sapota, du calebassier, cres- centiæ cujete, du rocou, bixa orellana, des au- nones , etc. Le bananier n'y a jamais porté que des fruits peu nombreux et peu succulens; la canne à sucre y est à peine sucrée, et le sebestier se contente d'y donner ses belles fleurs. De ce côté on a donc peu gagné ; ces arbres sont encore desobjets de curiosité bien placés chez le botaniste et l'amateur qui desirent connoître la forme et le feuillage de ces végétaux, que la nature a fait naître à 3000 lieues de nous. J'ai éprouvé que cette chaleur à-peu-près cons- tante de 18 à 24 degrés n’est pas absolument néces- saire pour la conservation de ces plantes, et que dans des temps elle leur est même nuisible. Ces végétaux ne me paroissent pas aussi délicats qu’on pourroit le croire sur la température, et ils le sont d'autant moins qu'il y a plus d'années qu’on les cultive en Europe. Des plantes nouvellement arrivées de la zone torride sont nécessairement plus sensibles à l'influence de notre climat que d’autres qui, depuis long-temps, 254 DES SERRES, nous ont été apportées. Ces dernières se sont, pour. ainsi dire, faites à l'atmosphère de nos serres, et plu- sieurs même, pendant l'été, à notre air os Le cours de nos saisons , pour celles qui sont venues de l’autre hémisphère, ne paroit pas les avoir affectées. Elles s’y sont accoutumées , et leur végétation a lieu, chez la plus grande partie, dans le temps de la nôtre. La chaleur des tannées, en accélérant l’ascension de la sève, ne fait que troubler l’ordre qu’elles doivent suivre. Il faut, comme nos plantes d’orangerie» qu’elles n entrent en bonne végétation que dans le temps ou peu auparavant celui où nos végétaux in- digènes commencent à enfler leurs bourgeons et à développer un nouveau cours. Ces pousses précoces sont rarement fruclueuses, et j'ai remarque que les plantes qui les avoient faites ainsi à contre-temps restoient presque inactives pendant l’été , et qu'elles ne prenoient une bonne constitution que vers la fin de juillet, quoique le renouvellement de la couche de tan ait dû leur donner une chaleur plus grande que celle qu’elles avoient lorsqu'elles sont entrées en sève. Ma tannée étant trop petite pour pouvoir contenir les grands vases dans lesquels j’ai été obligé de mettre des arbres élevés et d’une certaine gros- seur, il a bien fallu que je les en sortisse et que je les posasse sur l’aire de ma serre. Je n’ai pas observe le moindre changement ni la moindre altération que l'absence de la chaleur de la couche devoit leur produire. Ils ont conservé leur bonne existence, et ont poussé , dans la saison où la nature donne à tous ses êtres une vie plus animée et où elle commence à déployer ses richesses. Ceite expérience, à laquelle, DES SERRES 253 1l est vrai, j'ai été forcé, m’ayant démontré que plu- sieurs plantes de serre chaude adultes pourroient irès-bien se passer de tannée, j'ai pris le parti, dans l'automne de 1805, d’en ôter d’autres et de les mettre sur l’aire ou sur les tableties, et la vue des mêmes procédés, suivis dans le même temps dans les serres du Muséum , m'ont déterminé à lever, en automne . dernier, tous les pots de ma tannée et à les poser simplement sur sa surface ou à ne les enfoncer que de 2 à 3 pouces dans le tan. J'ai aussi diminué le de- gré de chaleur auquel je portois ma serre pendant - l'hiver. Au lieu de 14 à 15 degrés, je l’ai tenue à r2, et je puis assurer les cultivateurs quenon-seulement mes plantes se trouvent actuellement dans le meilleur état et dans l'apparence d’une bonne végétation, mais qu'elles sont plus saines’que lorsque leurs vases éloient entièrement plongés dans le tan » par les rai- sons que je vais exposer’. Les tannées ont deux principaux inconvéniens desquels résultent plusieurs préjudices souvent fu- nestes, la présence des vers et la pousse des racines des plantes dans cette couche. Une foule innombrables de petits vers, longs d’un ponce et demi à deux pouces (quatre à cinq déci- mètres ) se trouvent dans toutes les couches de tan; ils pénètrent dans les vases des plantes qui y sont plongés jusqu’à leur bord , par les trous de leur fond ; ils y travaillent toute la terre, l’élèvent à sasur- face et en degarnissent toutes lesracines. Il arrivede là que les plantes languissent par le défaut de substance et par les vides que le travail de ces vers occasionne, et qu'il est impossible de prévenir, car la plante n’a 256 DES SERRES, pas été plus tôt dépotée que l'humidité de Ja nouvelle terre les y porte, et qu'ils s’y logent de nouveau. Les racines des plantes,dont les pots sont enfoncés dans la tannée, attirées par la chaleur et l'humidité de cette couche, y pénètrent par le trou inferieur, et quand on n’y prend pas garde elles y serpentent ou s y enfoncent tellement qu'elles y sont plus fortes et plus nombreuses que celles qui restent dans les vases. De là viennent ces pousses, luxuriantes à contre-saison, qui énervent l'arbre ou l’arbrisseau ; et comme on ne peut laisser ces racines dans la tan- née, et qu'on est obligé de les couper, cette végé- tation précoce est non-seulement perdue, mais la plante souffre si fort et souvent si long-temps de ce retranchement, qu'elle a beaucoup de peine à re- prendre sa vigueur, et qu’au lieu de s’élever et de forüfier sa tige, elle perd quelquetois avec son som- met toute la forme et le port qu’elle devroit avoir. D'’aillears, quand même le jardinier, en élevant les vases tous les quinze jours , parviendroit à empêcher, par ses soins et son assiduité, les racines de pénétrer dans le tan, cette chaleur toujours humide, qui ; je crois, n’est pas favorable aux plantes, sur-tout en LA les excite toujours à pousser , soit en racines, soit en feuilles, dans les temps où elles ne doivent que se conserver saines pour végéter el croîtremieux dans ceux où la nature les force à se reproduire. Em supposant encore que ces feuillaisons précoces ne puissent altérer la plante, ce qui n’est pas vraisem- blable, elles seront toujours particulièrement infes- tées de tous ces petits insectes, comme pucerons, mites , cochenilles, qui fourmillent en d'autant plus DES SERRES, 257 grande quantité dans les serres qu'il s'y trouve plas de précocités, parce que c’est sur ces Jeunes et ten- dres effets d’une sève trop prompte qu'ils se rassem- blent principalement et se nourrissent. Alors les soins et les peines augmentent; 1] faut laver ees feuilles , les nettoyer, et quelle que soit la légèreté de la main qui les touche, l’épiderme s'offense par les frotte- mens répétés et sa fraîcheur s’évanouit. D’après cette expérience et ces considérations, je ne balance pas d'inviter les cultivateurs de plantes de serre chaude à ne plus enfoncer dans les couches de tan qui sont ordinairement dans ces serres, les vases des plantes adultes, mais de les poser simple- ment sur leur surface, où je pense qu'ils seront mieux que sur des tablettes ou des amphithéâtres qu'on voudroit construire en leur place. Quoique a chaleur de ces vieilles tannées soit peu sensible, il en existe toujours une cerlaine produite par un reste de fermentation et par l’atmosphère de la serre, qui ne laisse pas que d’être favorable aux plantes par {la vapeur légèrement humide qui s’en exhale, et qui prévient la sécheresse des racines et les fré- quens arrosemens, qu'il faut modérer en hiver. Ces arbres et arbrisseaux n’étant plus provoqués par une chaleur trop forte, dans une saison où elle n’est pas nécessaire , non-seulement pousseront et se fortifie- ront davantage dans le temps du renouvellement de la vie végétale, mais ils s’acchimateront mieux, et pourront, sans nul danger, être transportés à l’air libre, dans un endroit abrité du nord et de l’est et exposé au midi, depuis le 15 ou 20 juin jusqu’au 19 ou 20 août, Peut-être aussi, par suite de ce trailes I, 17 258 DES SERRES. ment, s’en trouvera-t-il quelques-uns qui pourront passer de là dans la serre tempérée et ensuite en orangerie, Car c’est à celte obtention et à la natura- Lisation que doivent tendre les cultivateurs. Se rendre, pour ainsi dire, propres les végétaux exotiques d’une zone plus chaude que la nôtre est le but principal de ces sortes de culture; et je ne crains pas d'avancer que si, dans les pays méridionaux de la France et dans l’Eta- lie , les amateurs vouloient faire autant d’essais en ce genre qu'il s’en fait dans la moitié septentrionale de cét empire , ils auroient certainement de grands succés, et de proche en proche le Nord en prof- teroit. | Si les plantes adultes n’ont pas besoin de la chaleur d’une couche de tan pour prospérer, si même elle leur est plus préjudiciable qu’avantageuse, il n’en est pas de même pour les jeunes plantes. Ces tendres fruits des noces de la nature exigent, comme tous les jeunes animaux, non-seulement une nourriture succulente et légère, propre à leur foible constitu- tion , mais d’être réchauffés par une douce chaleur qui les excite à multiplier leurs racimes et à élever et fortifer leurstiges. Une petite serre ou une bache ou châssis vitré, avec un tuyau de chaleur et une tannée , seroit pour elles le plus convenable asyle. Mais comme tous les cultivateurs ne peuvent pas avoir ces différentes constructions, on peut rempla- cer cette derniére en destinant le milieu de la tannée d’une serre chaude à cet objet,etlerenouvelant de tan neuf vers la fin de l’été. On pourra avec les jeunes plantes y plonger les pots de quelques autres, comme le limodore de Tankerville et autres, qui, fleurissant DES SERRES 259 vers le printemps, demandent une chaleur un peu plus forte et un peu plus constante en hiver. Des Chässis. On construit des châssis de toute espèce ; chaque cultivateur a sa manière de les faire , soit par rapport à leur inclinaison et à la façon de les couvrir en vître ou en papier huilé, soit par leur forme plane ou con- vexe et par leur grandeur, soit en les rendant por- tatifs ou destinés à couvrir des couches établies, dont les côtés sontinclinés. Ce sont ordinairement des dimi- nuiifs de serre.chaude dont elles ont, à peu de chose près, la construction. Dans un jardin particulier de plantes étrangères on doit en avoir de trois sortess De portatifs, c’est-à-dire qui portent avec eux les caisses qu’ils couvrent ; de libres, mais à caisse fixe ; et un ou deux grands, construits comme une serre chaude. Les premiers et les seconds ont pour objet de couvrir les semis en augmentant la chaleur de la couche , et de garantir de l’air extérieur les plantes délicates qu’on peut y mettre. Les derniers servent à réchauffer certaines plantes, à donner de la force aux languissantes et à les rétablir dans leur vigueur: ce sont des espèces d’infirmeries. Îls sont aussi em- ployés, étant toujours en partie ouverts en devant pendant l'été, à y mettre des plantes qui sortent de 4a serre, et qui demandent, soit pour leur floraison, soit à cause de leur nature, à être préservées des nuits encore froides de juin. | L’utilité des châssis de couche à semis se borne, pour ainsi dire, à faciliter la germination des graines, car aussitôt que celles-ci sont levées et ont acquis un 260 DES SÉRRÉS. pouce seulement de hauteur, il faut couvrir les chäs- sis de toile, de nattes ou de païllassons ; alors, qu'ils soient de vitraux ou de papier-huilé, cela devient indifférent ; je préférerois même ce dernier, parce qu'il contribueroït, comme celui à vitre, au maintien de la chaleur de la couche, et qu’il n’auroit pas besoin d’être couvert. Jéle croismeilleur pour les boutures que les châssis à verre, en ce qu’en interceptant le grand air extérieur , il donne énéore une lumièré douce aux plantes; au heu que l’autre la leur ravit entièrement par la nécessité de le couvrir pour em- pêcher le soleil de donner sur elles ; mais la grêle est alors à craindre : les châssis à verre sont donc à cet égard préférables. Utilité des Chassis. Un grand châssis est d’une utilité réelle par les ser- vices qu'il peut rendre en tout temps. Celui que j'ai est absolument construit en pelit comme la serre chaude dont j'ai donné le détail, excepté qu'il n’a point de feu. Il contient une couche avec un sentier pour y travailler. Lorsqu'il a servi pendant l'été à ré- chauffer les plantes , il est employé en hiver à en renfermer plusieurs qui ne demandent qu’un léger abri contre le froid. Quand il ést bâti de manière que sa couche puisse étre conservée dans une certaine chaleur par des fumiers , alors il acquiert ün autre avantage, qui est de contenir des plantes qui exigent quelque chaleur pour $se maintenir pendant Phiver dans un état de force, sans pousser. On s’en sert sou- vent, fait ainsi, pour les ananas, pour des plantes bulbeuses , et pour toutes celles d'orangerie et de DES SERRES. 261 serre tempérée auxquelles il faut beaucoup de jour, et dont la végétation et la floraison ont lieu en hiver ou au commencement du printemps. Ces sortes de châssis à couche se nomment baches. Ils sont la plupart enfoncés dans la terre; ils sont cons- truits en bois; ils ont en devant environ un à deux pieds de hauteur et 8 pouces de plus par derrière, au-dessus de la surface du sol. Le toit en est vitré. On les fait d’une longueur arbitraire; mais elle ne doit pas avoir moins de 10 à 12 pieds. La largeur est d'environ 6 pieds, dont deux en devant sont destinés à un sentier pour la commodité du travail intérieur, etle reste pour la couche. On peut les employer amsi construits pour réchauffer les jeunes plantes et les fortifier. Ils sont absolument nécessaires aux jardiniers commerçans, parce qu'ils y trouvent les moyens les plus sûrs d'avancer les plantes et de les multipher par les voies de bouture et de marcotte, par le moyen des fumiers dont on peut les environner , des paillassons dont on peut les couvrir pendant les froids de l'hiver, et même d’un tuyau de chaleur. Les plantes qu'ils contiennent s’y conservent dans cette saison sans, dom- mage, en ayant l'attention de leur donner de l'air dans les temps doux ou dans les jours de soleil autant qu'il est possible, pour les empêcher de s’étioler et de s’affoiblir, ce quiarriveroit certainement si elles étoient constamment renfermées et privées d’un air renou- velé. L’inclinaison qu’on donne le plus ordinairement aux châssis de couche de semis, est celle que produit un pied de hauteur de plus des murs ou des planches de derrière que ceux du devant. Ainsi si l’on donne au 262 DES SERRES: derrière du châssis deux pieds d’élévation, on n’en donnera qu’un au devant. Ces dimensions et inclinai- sons sont les plus en usage pour les couches fixes en- tourées de murs ou de planches, Les châssis destinés à procurer unegerminalion prompteseront beaucoup plus bas: plus ils seront près des pots qui contiennent les semences, plus celles-ci auront de chaleur, et plus tôt elles léveront ;mais aussi la germination produite, il faudra les en retirer pour les mettre sous un autre plus élevé, afin qu'ils jouissent d’un plus grand air nécessaire pour les fortifier. Du Rempotement et du Rencaissement. Les plantes de serre continuellement resserrées dans des vases, languiroïent bientôt faute d’alimens, si l’on ne renouveloit pas de temps en temps leur terre usée; et comme elles ne peuventavoir dans les limites étroites qu’on donne à leurs racines, cette abondance de substances dont jouissent celles qui sont en plein air, il faut donc faire en sorte qu’elles trouvent dans la petite masse de terre qui doit les conserver et les faire croître, une plus grande quantité de sucs que ne contiendroit une masse semblable de terre ordinaire ; c’est pour cette raison qu’on compose souvent leur terre , ou qu’on choisit à cet effet la plus substantielle, Mais toutes les plantes n’exigent pas une augmen- ‘tation de substances : et si on la donnoit aussi riche qu'il est possible à certaines, on risqueroit souvent de les perdre; les unes, comme les plantes grasses, péri- voient de réplétion; les autres s’énerveroient et ne rempliroient pas le cours de leur carrière. Celles dont la végétation est considérable , et qui garnissent en DES SERRES, 263 peu de temps leurs pots de racines, n’ont pas besoin? d’une terre composée ou chargée naturellement de beaucoup de substances, la terre franche leur con- vient mieux : elles en deviennent plus robustes et plus fleurissantes: tels sont plusieurs arctotides,géranions, etc. Il y en a qui poussent plus à l'extérieur qu’en ra- cines, comme le camelli du Japon, le badian , etc. ; elles exigent une terre très - substantielle et peu re- nouvelée; d’autres ont une végélation en racines si considérable , que non-seulement elles effritent bien- tôt leur terre, mais que leurs racines inférieures fai- sant le ressort, font sortir la motte du pot, et restent absolument nues, ainsi qu’on l’observe dans la plu- part des palmiers , l’alétris de Guinée, les zamies, les camara , etc. ; celles-ci ont besoin de grands vases et de dépotemens fréquens. Mais la plus grande par- tie des plantes pousse assez uniformément ; leurs ra- cines sont presque toujours proportionnées à leur accroissement. Les matières dont j'ai parlé à l'article des terres m'ont paru les meilleures ; je prie le lecteur d’y re- courir plus ou moins. Lorsque j'ai indiqué, dans les cultures des genres, terre consistante et substantielle, on pourra la ren. dre telle avec moitié terre franche et moitié terreau de couche; la terre légère se formera en prenant les trois quarts de terre de bruyère et l’autre quart de terre franche; au reste , le cultivateur commencant s’apercevra bientôtdel’espècede terre que ses plantes demandent; je l’engagerai seulement à faire ses terres ioujours plus consistantes que trop légères , et à avoir toujours poux base la bonne terre franche, 264 DES SERRES. Il n’y a point de saison déterminée pour le rempe- tement ou Îe rencaissement des plantes, mi d'époque pour le faire. Cette opération peut se pratiquer en tout temps , et ne doit avoir lieu que lorsque les ra- cines ont lapissé le vase. Ordinairement on rempoteet on rencaisse à la sortie des serres, el il y a des espèces qui demandent à l'être deux ou trois fois jusqu’à leur rentrée. En général il faut faire en sorte de ne point renouveler les terres des plantes dans le mois où dans les six semaines qui précèdent leur rentrée; ainsi cette opération doit finir au commencement de sep- tembre. En la faisant tard les plantes s’affoiblissent enserre, en poussant des radicules dans la nouvelle terre ; il vaut mieux que leurs racines aient atteint les parois de leurs pots avant de les porter dans leur logement d'hiver. . On aura pour principe, dans le dépotement ou dans le renouvellement des pots, qu’on ne pèche jamais en donnant aux plantes de petits pots, proportionnés cependant à leur motte et à leur végétation, et qu’au contraire on court risque d’en perdre en les mettant irop au large. Cette attention est essentielle, particu- lièrement pour les plantes de terre de bruyère et celles qui sont naturellement foibles. Pour reconnoître qu'une plante a besoin d’ être changée de terre, comme le sont presque toutes celles qu'on visite au printemps, on Ôte sa motte du poten renversant celui-ci et soutenant la surface de la terre avec la main. Si la motte ne sort pas, on fait passer un couteau entre les racines et Le vase, et l’on frappe ensuite légèrement ses bords contre un bois quelcon- que , en tenant toujours le pot renversé. Si elle ne DES SERRES 265 vient pas encore, on la pousseavec un petit bâton, ou mieux une fiche de fer plate à un de ses bouts, en l’enfoncant dans le trou du pot contre le tuileau qui le couvre : ordinairement elle cède, mais quelquefois _ les racines sont si bien collées contre les parois, qu’il est presqu'impossible de la faire sortir sans la crever entièrement; il n’y a plus alors d'autre parti à prendre que de casser le vase, sur-tout quand on risque de perdre une plante précieuse ou de lui faire un grand tort en l’obtenant à racines nues. Lorsque la motte est bien sortie de son pot, le pre- -mier soin est de regarder s’il n'y a point de racines pourries ou moisies , et de nids de fourmis ; dans ces deux cas on ôte les unes et l’on déniche entièrement les autres. Celles-ci se trouvent dansles terres sèches et usées. Si la motte est entièrement tapissée de che- velu , on le coupe bien net à l’entour avec deux ou trois ligues de terre , si la plante doit être mise dans un pot plus grand; mais si l’on croit qu'elle peut rester encore dans le même, au lieu de couper da- vantage, il vaut beaucoup mieux, après avoir ôté le tapis extérieur du chevelu, faire tomber ensuite avec un petit bâton la quantité de terre d’entre les racines nécessaire pour qu’elles soient à l’aise dans le même vase et pour qu’elles puissent reprendre dans la nou- velle qu’on leur fournit. Soit qu’on change de vases, soit qu'on emploie les mêmes, il faut qu'il y ait en- viron 8 à 12 lignes d'espace vide entre les parois du pot et la motte, en y comprenant les racines qu’on a rendues libres. Lorsque la plante qu’on dépote a tapissé son vase, on Jui causeroit un tort qui lui seroit très-préjudi- 266 DES SERRES. ciable si on la melloit ainsi, sans y toucher, dans un autre. Il est rare que les radicules extérieures se lo gent toutes dans la nouvelle terre , parcé que la plu- part ont été altérées ou desséchées contre les parois de leur vase. Il m'est arrivé , de crainte de perdre des plantes précieuses , de les mettre, sans toucher à la motte , dans un plus grand pot; elles n’en ont pas sensiblement souffert; mais l’année suivante, lorsque je les ai fait dépoter devant moi, j'ai trouvé leurs an- ciennes mottes encore toutes entières ; quelques ra= cines avoient pénétré dans la nouvelle terre; mais toutes lesautres qui formoient un tapis étoientmortes, et non-seulement empêchoient les bonnes racines de l’intérieur d'aller chercher la terre nouvelle, mais contribuoient à faire périr ces dernières. La crainte des pertes et quelquefois trop de soins occasionnent souvent des effets trés-contraires au succès qu'on at- tend de ses cultures. Le dessous doit être préparé comme les bords ; 3l faut ménager les grosses racines, si l’on en trou- voit à la circonférence ou au fond. La motte ainsi préparée se plonge entièrement dans l’eau si elle est trés-sèche ; et après qu'elle s’est bien égouttée, on la place dans le pot qu’on lui destine, après avoir mis sur son trou un tuileau et de la terre par-dessus. La plante doit être placée bien au milieu de son vase, et la surface de sa terre à six ligues environ au-des- sous du niveau des bords du pot. À mesure qu’on fait couler de la terre dans le vide , entre sa motlte et les parois du vase, on fait en sorte, en la travail- lant avec un petit bâton, qu'il ne se trouve aucun interstice. Le dépotement fait, on arrose la plante DES SERRES: 267 avec la pomme de l’arrosoir, et on la place au lieu qu’on lui destine. Si l’on avoit coupé beaucoup de la motte, ou que celle-ci se fut partagée à sa sortie, | il faudroit alors mettre la plante à l’ombre pour qu’elle ne se fanât pas. Si, dans ces circonstances, c’éloit une plante de serre chaude , ou jeune, ou précieuse, on fera bien de la faire reprendre dans une couche ombragée. Dans les dépotemens et rencaissemens, il faut avoir grand soin que la nouvelle terre soit extré- mement foulée, de manière qu’à la pression du doigt ou.de la main entière, elle ne puisse céder et s'en- foncer. Plus les racines seront serrées dans la terre, plus la reprise sera certaine. Souvent une Fes Jan- guit faute de cette altention. Tous les dépotemens se font de cette manière. Plusieurs cultivateurs recommandent de ne point couper Îles racines des plantes grasses. Je puis assurer qu'on ne risque rien d’en retrancher une partie avec quelque ménagement , ©t que cette opération ne sera suivie d'aucun préjudice. S'il falloit laisser les ra= cines des plantes, et leur donner, chaque fois qu’on Jes change, de plus grands pots, on seroit obligé d'en mettre la plus grande partie en caisses, et il faudroit, pour les contenir , le double et le triple de serres. Le rencaissement diffère peu du dépotement. Il a lieu lorsqu'on reconnoît que la terre est usée, par la langueur de la plante. Mais comme, à moins que les caisses ne soient à charnières , on ne peut en tirer les mottes aussi aisément que l'on fait sortir. celles des pots, on est forcé de prendre un autre moyen. Voici celui que j'emploie. Le jardinier a une petite bêche plate , à taillant 268 DES SERRES oblique , et bien aiguisée , dont le manche est droit et a environ deux pieds de longueur ; après avoir fait une ligne paralièle aux bords de la caisse, sur la surface de la terre, et à la distance proportionnée à la grandeur de cette dernière, qui est ordinaire- ment de deux à quatre pouces , il enfonce cette bêche obliquement sur la ligne, el coupe par conséquent la motte jusqu’à uue certaine profondeur; il en tire la terre coupée à l'entour , avec une espèce de hou- lette, et recommence ensuite à couper jusqu’à ce qu'il ait atteint le fond de la caisse, en enlevant à mesure la terre. Lorsque le vide est fait jusqu’au bas , il ébranle légèrement la motie des quatre côtés, pour la détacher du fond, et alors il l’enlève et l'en sort entièrement. Lorsque l’arbre est très-enraciné, €t que sa pesarieur ne Jui permet pas de l'enlever d’a-plomb , il couche la caisse sur le côté, s’asseoit par terre, et posant ses pieds sur les bords, tandis qu'un ouvrier la tire en sens contraire , 1l la tire peu à peu à lui et parvient à obtenir la motte sans dommage. La motte sortie, on la visite , on taille de même sa base , on coupe net les racines qui auroïient pu l'être mal par la bêche, et l’on ôte avec une pe- iite fiche la terre qui est entre elles jusqu’à environ un demi-pouce, pour les mettre un peu à nu, et pouvoir mieux examiner si elles sont bonnes. Cette opération faite,on plongela motte dans un baquet plein d’eau; et après qu'elle a été bien égouttée ,on la re- met dans sa caisse , de la même facon qu'on arrange celle des pots (1). Si on vouloit lui en donner une € (1) Comme la terre , par les arrosemens , ne tarde pas à s'af- DES SERRES 269 plus grande , il ne seroit pas nécessaire de lui couper aulani de racines et de terre. On évite ce travail, assez pénible, par le moyen des caisses à charnières; mais on ne les fait ordinaire- ment que pour les arbres très-forts, comme les oran- gers ; encore est-il besoin de 5e servir d'engins pour cette operation. 1 y a encore un autre moyen plus expéditif, dont fait usage M. Lahaye, jardinier en chef de Sa Ma- jesté l’Impératrice, à la Malmaison , pour les petites caisses et même les moyennes ; mais il faut que leurs piliers soient bons, bien cloués et garnis d'équerres de fer. On fait un trou dans la terre un peu plus large que les caisses et plus profond que leur haus teur; on pose au milieu de ce trou et debout une forte pièce de bois équarrie , un peu moins grande que le fond des caisses, Lorsque cette pièce est bien posée d’a-plomb et horizontalement , on met sur sa surface la caisse dont on veut ôter l'arbre, et l’on frappe avecunmaillet sur les quatre piliers de la caisse alternativement, La motte cède alors à la pres- sion de la pièce de bois sur le fond de la caisse ; elle faisser , il arrive que l'arbre nonvellement rencaissé s’enfon- çant dans la caisse , perd ainsi beaucoup de sa hauteur. On y re= -médiera en mettant , lors du rencaissement, son collet à un dé- cimètre environ plus haut que les bords de la caisse, Au moyen de petites planches qu'on pose sur les côtés de cet espace ,on garnit ce vide de terre qu’on présse des quatre côtés pour former quatre talus , et on ménage un enfoncement autour du pied de l'arbre pour recevoir les arrosemens ; de cette manière l’arbre ne s'enfonce guère plus qu’au niveau des bords de la caisse, et ayant ainsi plus de terre , on le rencaisse moins souvent, 270 DES SERRES. s'élève hors de celle-ci, et le corps de la caisse baisse par conséquent dans le trou. Lorsque la motte en est presqu’entièrement sortie , on la üre, on l’ar- range et on la rencaisse, comme il est indiqué ci dessus. ; Le demi-change se fait de même , excepté qu’on ne üre pas l'arbre de sa caisse. On se contente de remplacer la terre enlevée à l’entour par une nou- velle. Cette opération , répétée au besoin , épargne souvent la première , parce qu’à la fin la caisse se pourrit, et que dans cet élat on la brise pour en avoir facilement la motte. Je terminerai ces différens soins de culture , en recommandant à celui qui commence à s’en occuper, de suivre avec attention la végétation, l’accroissement et la manière d’être des plantes qu'il cultive , de con- sidérer leurs besoins , et de leur donner les modifica- ions nécessaires relativement à la température qu'elles exigent , aux arrosemens et à la qualité de leur terre. Quand il s’apercevra qu’une plante souffre ou languit , il doit en chercher à l'instant la cause ; elle existe souvent dans ses racines; quelque- fois aussi elle vient du défaut de température conve- nable ou des arrosemens trop fréquens. Lorsqu'une plante jaunit, c’est ordinairement l'abondance de l’humidité qui l’occasionne; si cen'est pas cette cause, il la dépotera et la trouvera peut-être , soit dans la terre usée , soit dans une partie de ses racines pourries. Il retranchera à l'instant ces dernières , donnera aux restantes de nouvelles terres, et ré- chauffera la plante. DES SERRES 277 Insectes qui attaquent les plantes de serre. Les plantes de serre ont aussi des ennemis redou- tables pour elles, et qui ne contribuent pas peu à les rendre languissantes. Dans les serres froides ce sont les kermès ou punaises des orangers qui s’attachent aux branches et aux nervures des feuilles, en pom- pent la substance , les recoquillent et les enduisent d’une poussière noire. On les enlèvera et on lavera toutes les feuilles et les branches qui en seront atta- quées. La quantité de fourmis qu’on voit sur les oran- gers vient de ces gale-msectes quiles attirent par la li- queur sucrée qui découle d'eux ainsi que des puce- rons. C’est donc à tort qu’on accuse les fourmis du dommage que ces arbres souffrent; tout le mal vient des kermès qui leur fournissent un aliment qu’elles aiment. Dans les serres chaudes, ce sont les cochenilles des serres, les petites mitesrouges; et au printemps, plusieurs espèces de pucerons, sur-tout les blancs, Tous ces insectes noircissent les feuilles comme les kermès. Les cochenilles attaquent presque toutes les plantes: elles se trouvent, il est vrai, en plus grande quantité sur les languissantes et sur ceïtaines dom le suc leur plaît davantage. Le caffier , le mé- lier, blakea , les sophores,les malphigies, les fleurs réunies de l’ophioxylon et de quelques carmantines, en sont presque toujours couverts ; les pucerons s’attachent particulièrement à toutes les jeunes pous- ses. Les mites rouges, qui filent , se nourrisse :t du suc propre des feuilles du mogoris, des parkinsons et de plusieurs autres arbrisseaux qu’elles couvrent 272 DES SERRES. de leurs tissus et qu’elles rendent jaunes. Le seul moyen jusqu’à présent connu de débarrasser les plantes de ces insectes rongeurs, qui se multiplient à infini et ea peu de jours, est de laver toutes leurs parties avec une éponge pleine d’eau, et de réitérer souvent cette opération. Pendant l’eté, on pourra en préserver plus long-temps plusieurs arbrisseaux - de serre chaude, en les sortant de leur asyle pour leur faire passer environ deux mois en plein air à une exposition abritée et méridienne, après lesavoir préalablement bien lavés. Comme c’est l’air chaud et point assez renouvelé des serres chaudes qui en- tretient l’abondance de ces petits animaux, et qui fomente leur multiplication sans borne, on ne peut trop, quand la température extérieure le permet, ‘ changer cette atmosphère qui, en donnant la vie et la reproduction à l’animalité, les enlève aux végétaux. Telles sont les principales notions de culture des plantes étrangères au climat que j'habite ; je ne les _offre pas aux cultivateurs insiruits , ils n’en ont pas besoin et feront toujours mieux que ce que je pour- rois dire ; il n’est pas possible d’ailleurs de prévoir les diverses positions où l’on se trouve, et de donner des préceptes calqués sur leur différence ; mais je les présente avec d'autant plus de confiance aux person- nes qui auroient le goût de ces sortes d’occupations, que je ne crois n'avoir rien avancé qui ne soit fondé sur une longue expérience. | APERCU DES ARBReEXOT. 1° PLEINE TÉRRE. 275 APERÇU Des Arbres exotiques de pleine terre , propres à former des futaies , des bois ; et à étre plantés en ligne. Dans l’'énumération de ces arbres, il y en a plu= sieurs indigènes, ou depuis long-temps naturalisés 3 mais ils ne sont répandus que dans quelques dépar- temens, et ils mériteroient de l'être généralement à cause de leur port, de la beauté du feuillage de la plupart , et de leur utilité dans les arts. Ge n’est pas que nos anciens arbres, tels que le chêne, l’orme, le frêne , le peuplier blanc, le pin et le sapin ne valent bien , à beaucoup d’égards, une grande par- üe des arbres étrangers ; cependant , ne seroit-ce que pour varier les formes et les feuillages de nos bois et de nos campagnes , leur culture, sous ce seul point de vue, n’en seroit pas moins avantageuse; mais ces arbres exotiques, qui ne se trouvent, pour ainsi dire, encore que dans quelques parcs , eë chez les amateurs de plantes étrangères, ne sont pas assez élevés et assez âgés pour connoitre au juste leur valeur, et le parti que les arts peuvent en tirer. Dans cette attente, qui ne peut être que favo- rable, commencons loujours par semer, par plan- ter ; chassons cet égoisme destructeur de tout bien présent et à venir. Nous aurons la satisfaction de voir s'élever le fruit de nos travaux; nous jouirons, en perspective , de la reconnoissance de la postérité ; nos neveux, en profitant de nos succès, nous imite= 1 18 ” 274 APERÇU DES ARBRES EXOFIQUES vont vraisemblablement, parce qu'ils en connoîïtront l'avantage, et je doute que leur jouissance l’emporte sur celle que nous aurons à la leur procurer. Les arbres dont il est ici question se trouvent cha- cun à leur genre, dans les trois premiers volumes de cet ouvrage. J’ai cru rendre service aux pépiméristes et à tous propriétaires qui ont l’intention de cultiver en grand les exotiques, de leur présenter en masse ceux qui m'ont paru mériter le plus leurs soins, soit par leur utilité future, soit pour la diversité des plantations. ARBRES ÉLEVÉS A FEUILLES TOMBANTES. 1. AiLANTHE ( vernis du Japon). Ailantus glandu- losa. | Cet arbre a une tige irès-droite. Il croît tres-vite dans sa jéunesse; mais aussi il est alors susceptible de perdre, par les froids, une grande partie de ses pousses précédentes. Il doit être plutôt planté dans les terres légères que dans les argi- leuses et fraîches qui lui donnent trop de sève dans les pre- mières années Son bois cassant et son grand feuillage exigent qu’il soit placé à l'abri des grands venis ; on le multiplie par ses racines et ses drageons. L’utilité de son bois n'est pas re- connue. 2, AuisiEr de Fontainebleau. Cratægus dentata., — à feuilles longues. — aria longifolia. Ces deux arbres s'élèvent droit, et ont un port plus beau et plus régulier que l'alisier des bois, C. forminalis, et l’alisier commun, C. aria, dont le second n’est qu’une variété. On les multiplie par leurs graines recueillies et semées en automne. Leur bois est dur et d’un grain fin. Il prend bien le poli. + DE PLEINE TERRE 275 5. Boureau noir, Betula nioTA — merisier, — lenta. Ces deux espèces, dont le port, le feuillage et le bois prés sentent plus d'avantages que ceux du bouleau commun, ont encore celui de venir dans les terrains médiocres. Elles peuvent figurer dans les parcs, et former des futaies. On les multiplie par leurs semences, comme notre espèce indigène, Je crois devoir ajouter à ce genre l’aune à feuilles lacimées , variété élégante dans la forme de ses feuilles, qui croît aussi vite et aussi droit que l’aune commun , peut être employée aux mêmes usages , et jeler une jolie variété dans les bosquets. 4. Cuarme de Virginie. Carpinus Virsiniana. — à fruits de houblon. — ostry@ Ces charmes ont les mêmes qualités que celles de notre es= pèce indigène. Le premier a les feuilles de l’orme. On les pro: page de mème par leurs semences. Ils viennent dans les mêmes terrains que notre charme, et même dans les médiocres, où ce dernier est long-temps à s'élever. 5. CHATAIGNIER commun. Castanea vulgaris. Bots cult. Cet arbre , indigène en France et très-répandu dans son mis lieu , ne l’est pas assez dans son nord et dans quelques dépar: temens, vu sa trés-grande utilité. Indépendamment de son port régulier, de son large feuillage et dé ses fruits alimen- taires, son bois est le meilleur de tous ceux dont nous fai- sons un usage journalier , sans en excepter le chène et le sapin rouge. Plus dur que ces derniers, il prend un beau poli; en charpente , sa durée est de plusieurs siècles; aucune larve d’in- sectes ne l'attaque, et il est propre à être employé à l'extérieur comme dans l’intérieur. J’invite les amateurs à Le propager plus abondamment que tout autre arbre, si leur sol ne lui est pas absolument contraire. Cet arbre intéressant sous tant dé 270 APERÇU DES ARBRES EXOTIQUES titres , ne prospère avec promptitude que dans les terrains chauds ei légers. Quoiqu'il croisse bien dans beaucoup d’autres, c’est DE ement avec moins de force. Il ne se plait pas dans les terres trop humides et dans les sols trop compactes. Il exige aussi d'être préservé des vents de mer qui arrêtent son accrois- sement et le déforment. On le multiplie aisément par ses marrons. ( }’oyez son article. ) 6. CHÈNE en faisceau. Quercus fasligiata. — rouge. — rubra. — du Levant. — Cerris. — blanc. — alba. — de Bourgogne. — halyphlæos. Le premier n'est qu’une variété du chêne commun , dont il diffère par son port fasciculé, comme celui du peuplier d’E- talie. Il peut faire comme ce dernier un effet remarquable, et son bois est de beaucoup supérieur. Le chène rouge se disun- gue des autres par son lee feuillage, qui rougit avant de tomber. C’est une belle espèce qui croît assez promptement. Le chène du Levant a un beau port, régulier, tres-droit, et des feuilles profondément sinuées qu'il conserve Jong-temps vertes. Il croit et s'élève en peu d'années, et n’est pas plus dé- Jicat dans sa jeunesse que notre chêne. C’est, selon moi, une des plus belles espèces. Le chène blanc prend une grande élévation ; mais, dans le nord de la France, il perd souvent ses jeunes pousses par le froid. On doit le laisser venir à sa volonté, sans lui rien retran- cher, pas même rafraichir sur le vert ses parties mortes; à la fin il se redresse, se forme une tige droite, et braye ensuite nos froids. : Le chêne de Bourgogne a aussi un feuillage agréable, et devient un bel arbre. | Quelque tortu que soit un jeune chêne, on ne doit pas l’éz brancher; il ne iarde pas à surmonter les causes qui l'ont rendu tel , et qui lui sont peut-être nécessaires. Une fois qu'il a pris une tige, il s'élève droit de lui-même , sans que l’art y supplée DE PLEINÉ TERRE 27 Je fais ici cette observation, non-seulement pour les espèces de ce genre, mais pour beaucoup d’autres arbres que l'impa- tience fait impitoyablement tailler : non-seulement on n’y gagne le plus souvent rien | mais on retarde leur accroissement, Si l'on coupoit tous les ans les branches dont une partie a été la proie dé la gelée, celles qui leur succéderoient n’en seroient pas moins les victimes ; par ces retranchemens indiscrets, l’ar bré poussant trop vigouréusement ne peut aoûter ses nouveaux jets; ce n’est qu'en modérant sa végétation, par la présence de toutes ses branchés, quelles qu’elles soient , qu’il pourra don- fer à ses pousses annuelles la force de résister aux atteintes de nos froids. Je crois avoir déjà dit que j'attribue la perte abso- lue que lon fait dans le pays que j'habite, des chènes qui se trouvent dans les forèts et les bois ; à ces coupes et mutilations successives qu'on a laissé faire aux indigens des campagnes, à qui il faut, pour se chauffer, plus de bois que n’en consomme le propriétaire, parce qu'il ne leur coùte que la peine de le prendre, Tous ces chênes se propagent par leurs glands semés en terre ; ou conservés dans le sable, aussitôt qu'ils sont parvenus au cultivateur. Plusieurs espèces d'Amérique n'ayant pas en- core fructifié en France , on ne peut les obtenir que par l’en- voi de leurs glands. Mais il est nécessaire que ceux qui les apportent aient l'attention de les mettre dans le sable ou dans Ja terre, jusqu’à ce qu'ils soient arrivés à leur destination. Ces semences, restées à l'air , perdent en peu de temps leur pro- priélé germinative. 7. Cmicor (bonduc). Gymnocladus { guilandina dioica ). Cet arbre, par le grand étalage de ses feuilles, ne peut être planté que dans les fonds et les lieux abrités des grands vents qui le dégraderoient en été. Autant en hiver il a la plus triste apparence , autant, dans la belle saison, sa cime est remar- quable. II ne vient pas également bien dans tous les terrains ; il ne pousse qu'avec lecteur dans mes jardins, quoiqu'ils soient dans un sol trés-substantiel. Il paroïit préférer les terres douces 278 APERÇU DES ARBRES EXOTIQUES légères et chaudes; on le multiplie par ses racines : comme l’ailanthe , son bois est fort dur, 8. Cyprès à feuilles d’acacia. Cupressus disticha. Cet arbre, qui parvient à une très-grande élévation , joint à la bonté du bois une tige droite, une forme régulière, py- ramidale , et un joli feuillage. Plusieurs cultivateurs l'ont planté avec avantage dans les lieux aquatiques, tourbeux, sur les bords des rivières. J'avoue que les essais que j'en ai faits dans ces terrains , et d'après MM. Duhamel, de Fougeroux, et de Malesherbes, ne m'ont pas réussi. J’en ai dans un sol argi- leux qui s'élèvent assez bien, et j'en connois dans la même terre qui ont les mêmes succès. Cependant je suis éloigné de rejeter les faits d'auteurs aussi recommandables ; j'invite même les amateurs à les suivre; la perte que j'ai faite de ces arbres a été vraisemblablement due à une auire cause que j'ignore. Le cyprès se multiplie par ses graines, tirées de l'Amérique ou de l'Angleterre, où l’on dit qu'il y en a qui fructifient par les marcottes et par les boutures. Je n'ai pas éprouvé cette der- nière voie ; mais on assure qu’elle est prospère. La terre de bruyère seule lui convient parfaitement. 9: ÉrABLE à feuilles de frêne. Acer negundo. — rouge. — rubrum. — à sucre. — saccharinum. —— coionneux. — {OMENIOSUFe Ces érables ne s'élèvent pas autant que l'érable sycomore et le plane. Le premier vient bien dans les terres argileuses , et s'y élève avec promptitude. Ses jets ont souvent 1 à 2 mètres; mais, comme son bois est très-cassant , le grand vent éclate très-sou- vent ses branches, rompt son sommet, et quand celui-ci est perdu , son bois est si roide qu'aucune branche ne peut le rem- placer sans défectuosité, Aussi est-il rare de voir cette espèce DE PLEINE TERRE 279 bien droite jusqu’à une certaine hauteur. Les grands froids cau- sent aussi la perte d’une partie de ses jeunes pousses trop plei- nes de sève pour y résister ; ces accidens ne laissent pas encore de lui enlever son port naturel, qui seroit beau sans eux. Il est donc nécessaire de le placer de manière qu'il soit àl'abri des ou- ragans , et particulièrement de ceux de l’ouest; on le multi- plie facilement de boutures, tandis ie les autres espècesse sont toujours refusées à cette voie que j'ai plusieurs fois SRI Son bois est dur, blanc et prend le poli. | Le second est un arbre de la première grandeur en Améri- que ; il paroït qu'il n’atteint pas cette hauteur en France. Il vient dans tous les terrains ordinaires ; ses progrès sont plus lents dans les sols trop compactes ; on le multiplie par ses graines qui mürissent dans nos climats tempérés. Son bois est dur, rougeä- tre et bien veiné ; il mérite d’être cultivé dans les parcs, à cause de ses fleurs d’un beau rouge, et en futaie pour son utilité, Le troisième est aussi un grand arbre qui paroïît acquérir éga= lement une grande élévation en Europe. Il n’est pas cassant; ses branches sont assez souples, et ressemblent même à celles du sycomore. Il aime les terres naturellement fraiches ; il seroit, propre aux lieux bas et abrités; son bois est dur et d’une belle couleur ; on le multiplie par ses graines, qui mürissent en France. Le quatrieme a des rapports avec l’érable rouge ; il aun heau port et s'élève droit. Ses jeunes pousses ne sont jamais atta- quées par le froid , et il faut des ouragans pour casser ses bran= ches; il croit dans tous les terrains, à moins qu'ils ne soient irop mauvais ; on le multiplie par ses graines. Je ne parlerai pas ici des autres espèces étrangtres , parce qu’elles ne sont pas assez élevées. L'érable à bois jaspé à un. ‘beau feuillage et une belle écorce; il vient assez droit jusqu'à, une certaine hauteur ; son accroissement est très-lent, son hois. est dur; on pourroit le propager davantage, 280 APERÇU DES ARBRES EXOTIQUES 10. FÉvIEr à trois épines. Gleditsia triacantha. — sans épines. — iNnCETMIS — de Chine. — Siren SES. La hauteur naturelle des féviers, leur bois très-dur , leur feuillage léger feroient desirer qu’ils fussent abondamment et généralement répandus, s’ils n’étoient pas un peu délicats, sur- tout lorsqu'ils sont jeunes, et s'ils croissoient également dans ious les sols. Ces arbres intéressans s’élèveront sans dom- mage dans les trois quarts méridionaux de la France ; mais dans son nord, à moins qu'on ne puisse leur donner le sol qui leur convient et des abris , ils seront pendant long- temps si mutilés par le froid, qu'ils ne pourront s'élever, et qu'ils perdront même une partie de leur tige faite. Le ter- rain qui leur esi à tous égards favorable est celui qui joint la chaleur à la légèreté. Comme leurs pousses annuelles , dans une terre sèche, sont modérées, elles s’aoûtent beau- coup mieux et résistent ainsi à nos hivers. Mais, dans un sol frais , argileux et substantiel, ou d’autres arbres plus rusti- ques viennent avec de grands succès, les féviers ont alors une végétation prodigieuse ; mais leurs jets, qui ont souvent plus d’un mètre de longueur, sont presque entièrement détruits par la gelée. C’est ainsi que mes féviers, quoique plantés depuis 15 à 20 ans, sont tous les ans déformés et n’out jamais pu ac- quérir une forte tige. Je me permets de conseiller aux amateurs d’arbres étrangers qui, dans les départemens séptentrionaux , voudront cultiver ces arbres, de chercher à leur donner un terrain léger, sablonneux , et tel que leurs progrès puissent être arrêtés par le défaut de substance : ils en auront toujours assez pour s'élever en peu de temps, On les multiplie par leurs graines, qu'on excite à lever par le moyen d’une chaleur mo- dérée. Les jeunes féviers doivent être mis chacun dans un pot, pour passer les deux ou trois hivers suivans dans une orangerie ou une cave. Gelui de Chine est encore un peu plus délicat que les autres. | DE PLEINE TERRFe 284 11, FRÈNE à bois jaspé. Fraxinus jaspidea. — aunefeuille |, — monophylla. — à feuilles de noyer. — juglandifolia. — de Caroline. — Caroliniana. — d'Amérique. — Americana. — delaNouvelle-Angleterre. — Novæ Anglice. Le frêne à bois jaspé, dont on ne fait qu’une variété du frène commun , en diffère par son port plus vigoureux encore, et aussi par son feuillage. 11 vient fort bien dans les terres fraiches et argileuses, et y prend beaucoup d’élévation en peu d’années. Son bois est au moins aussi bon que celui de notre frêne com- mun. Le frêne à une feuille est encore une variété de l'indigène; 11 s’en distingue fortement par son feuillage ; sa tige est droite; mais je ne lui trouve ni la force ni Ja vigueur du précédent. Il aime , comme lui , les bons sols un peu frais. Ces deux variétés se multiplient par leurs graines, qui mü- rissent bien dans toute la France , et par la greffe, qui ne man- que guère. Le frêne à feuilles de noyer est remarquable par ses larges foholes ; son portest droit et il prend une grande hauteur , mais un peu moins forie que le frêne commun; il vient bien dans les terres franches ; son bois paroït peu différeni de celui des précédens. | Les autres frènes d'Amérique sont souvent un peu délicats dans leur jeunesse; cependant, quand leur tige esthien formée, et que leurs pousses de l’été sont modérées , ils résistent alors à nos hivers sans dommage. On les multiplie par leurs graines ; j'ignore s'ils en ont porté en France ; ceux que j'ai l’ont été par les greffes, qui réussissent généralement. Tous les frènes font de belles et hautes futaies. Ce sont aussi pèces les plus avantageuses, sur-iout dans le nord de la lés es A 282 APERÇU DES ARBRES EXOTIQUES France, pour les bois taillis, dans les terrains argileux, et qui conservent de la fraicheur. 12. HÈtRe pourpre. Fagus purpurea. Cet arbre, variété de l’espece commune, dont il ne differe que par la couleur de ses feuilles et celle de son suc propre, a le même port et la même qualité de bois. Je n’en fais mention ici, que comme très-susceptible de former , dans les parcs plan- tés en ligne ou en futaie , l'aspect le plus singulier et le plus pit- toresque. On le multiplie par les graines; les miens n’en ont pas encore porté, et celles que j'ai reçues n’ont pas levé, parce qu'il faudroit les semer peu de temps après leur maturité; on le propage aussi par la greffe en approche. ( F’oyez son article ). 193. LAURIER sassafras. Zaurus sassafras. Ce seroit sans doute une intéressante acquisition de posséder en grand cet arbre en France. Jusqu'à présent le sol et le site particuliers qu'il exige et qu’on ne peut toujours lui donner , joints à sa sensibilité au grand froid dans nos pays du Nord , n'ont pas permis de le cultiver généralement et dans la vue de l’atilité ; la terre qui me paroît lui convenir est celle des bruyères , et sa situation doit être abritée et plus à l'ombre qu’en plein soleil. Le sassafras est un arbre de la première gran- deur en Amérique ; il croît assez lentement en Europe , et il y en a peu qui aient acquis une certaine élévation ; son port, son feuillage de diverses formes, sa bonne utilité en médecine et dans les arts , sont des qualités assez recommandables pour en- gager les riches propriétaires à chercher tous les moyens de le. multiplier. 14. Méceze Larix. ” Cet arbre résineux parvient à une très-srande hauteur , et vit long-temps ; sa forme réguliére , pyramidale , la facilité de: le multiplier , sa rusticité même dans sa naissance , la promp- tilude de son accraissement , la bonté de son bois, toutes ces DE PLEINE TERRE 263 propriétés le rendent digne de l'attention générale , et doivent inviter à le répandre en abondance sur tout le sol de la France. Indigène dans les montagnes de cet Empire, je ne le cite ici que pour le remettre sous les yeux des cultivateurs. J’ajouterai seulement qu'il préfére les terres fortes , argileuses , rougeätres, aux sols légers et noirs. (Voyez sonarticle , et ci-après, les pins et sapins. ) 15. MicocouLier commun. Celtis australis. — de Virginie. — occidentalis. — à feuilles en cœur. — cordata. La première espèce est indigène dans les départemens méri- dionaux et quelques individus sont aussi cultivés dans les sep- tentrionaux ; mais la qualité de son bois doit faire desirer qu'il soit planté plus généralement. Il est propre à la formation des futaies , parce qu’il s'élève à une grande hauteur ; on le mulu- plie par ses graines semées, dans les pays froïd:, sur une couche qui ait une chaleur modérée ; elles lèvent ordinairement très- bien,, Les jeunes micocouliers Janguissent dans nos climats froids , pendant les premières années, parce qu’ils sont annuel- lement mutilés par la gelée ; mais, quoique ces pertes leur donnent une forme tortue etrabougrie , ilne faut leur rien re- trancher, et , sans support , les laisser croitre et se tourner à leur volonté. Au boût de que ques années, ils se redressent parfaitement ; de courbés qu’ils étoient , ils parviennent, en modérant leurs pousses trop fortes, non-seulement à s'élever tres droits, mais à résister à un grand froid. La culture des deuxautres espèces est la même ; les micocou.- liers indigènes en France viennent assez également dans tous les terrains qui ont un bon fond et qui ne sont ni trop forts mi trop froids; les autres semblent se plaire dans les terres frai- ches, noires , substantielles, et dans les endroits légèrement. ombragés. 234 APERÇU DES ARBRES EXOTIQUES 16. Noyer noir. Juslans nigra. Cet arbre s’éiève äune grande hauteur dans l'Amérique sep- tentrionale ; 1l aime les bons terrains, et c’est dans ces sols que son accroissement est le plus rapide ; il est sujet à étre cassé et ébranché par les grands vents ; il est nécessaire dé l’abriter lar- gement de la partie de l'ouest. On le multiplie par ses graines ; son bois est plus noir que celui de notre noyer. Les autres es- pèces américaines s'élèvent moins , mais ne sont pas moins utiles par leur bois , et quelques-unes par leurs fruits: j'ignore sielles oùt fructifié en France. 17. Peuprier deVirginie. Populus Virsiniana, P. heterophylla. — de Caroline. — Caroliana. — de Suisse. — Heketica. — du Canada. — Canailensis. De tous les peupliers exotiques, celui de Virginie est sans éontredit le plus recommandable ; il prend une très-grande élé- vation ; sa tige est aussi droite que celle du peuplier d'Italie , mais son port est plus beau et plus pyramidal. C’est dans les fonds et les sols frais que son accroissement est extrêmement prompt; il croit aussi dans d’autres terrains, même dans les médiocres, pourvu qu’ils ne soient ni trop secs ni crayeux. Îl demande à être abrité des grands vents qui pourroient casser sa tige et le dégrader entièrement. On le multiplie très-facilement de bouture dans une terre fraiche ; la troisième ou la quatrième année , il est assez fort poar être planté sans l'étêter. Ce bel arbre commence à être répandu assez généralement, Si son bois n’a pas tout-à-fait la qualité dé celui du vrai peuplier blanc, c'est , après celui-ci, lé meilleur de toutes les espèces de ce genre : il peut le remplacer pour l'intérieur. Le peuplier de la Caroline est sans doute le plus beau de tous, quant à l'aspect; mais il est si délicat que, dans le nord de la France, sa conservation est très-difficile. Son accroisse- ment est très-prompl ; mais ses pousses trop longues sont la victime des premiers froids. Je lai ioujours planté en vain, DE PLEINE TERRE: 266 et n’ai jamais pu le conserver ; sa tige a péri par la gelée , quoi- qu'ayant 15 à 17 pouces de diametre Comme son bois est spon- cieux et par conséquent assez médiocre , il ne peut servir qu'à 5 P q re F q décorer , par son beau feuillage , les bosquets et les parcs des » P 56 » P pays très-tempérés. Je lui préférerois le peuplier noir, qui vient très-droit, s'élève à une grande hauteur, est très-rus- tique , et vient dans tous les terrains un peu frais. Je ne par- lerai pas ici du peupiier du Canada et du peuplier Suisse ue P “ j sv 3 que je regarde si. voisins de celui de Virginie , que je crois que ce ne sont que des variétés l’un de l’autre; ils ont, je crois , les mêmes avantages et peuvent être employés aussi utilement, 16. PLATANE d'Orient. Platanus Orientalis. — à feuilles d'érable. — acerifolia. Ces deux espèces ont le même port, le même accroisse- ment et la même qualité de bois. Elles diffèrent du platane d'Occident non-seulement par leur feuiliage , mais par leur, tige plus robuste , plus noueuse, et par une plus grande quan- tité de branches et de rameaux. Leur boïs est aussi un peu plus. dur. Elles s'élèvent un peu moins vite que le platane commun : mais elles sont aussi moins sujetles à se casser par ie vent. On les multiplie de même par les boutures dans une terre fraiche. Elles” se plaisent dans les bonnes terres argileuses, et quoiqu’elles- soient mieux placées dans les fonds que sur les plaines, on pourroit en former des futaies sur ces dernières (1). (1) Le platane d'Orient étoit connu , il y a 17 à 18 siècles, des Morins , dont j'habite le pays ; ils le tirèrent de l’lialie ou de la Sicile, sous l’empereur Claude, pour le cultiver dans leur patrie. Malbrancq de Morinis, pag. 100. M. de Pocderlé cite aussi cette anecdote dans son Manuel de l’Axboriste, IT ; p. 240, 2°. éd. Il est vraisemblable que les Morins étoient cultivateurs , et qu'ils aimoient à enrichir leur pays des végétaux qui ne s’y trouvoient pas ; mais ils ne con noissoient pas , sans doute , la manière de propager par la voie des boutures , car ils auroiïent employée pour conserver cette espèce , dont il ne reste, dans cé pays aucun veslige. 286 APERÇU DES ARBRES EXOTIQUES ; g. Acacia blanc (Faux-Acacia). Robinia Pieudo: Acacia. Cet arbre ; un des plus élevés et des plus utiles, mérite d'être cultivé en grand , et abondamment répandu. Il croit très promptement , sur-tout dans sa jeunesse; sa tige est droite; son feuillage et ses fleurs sont agréables ; il vient dans tous les terrains qui ont du fond, mais , dans aucun , mieux que dans les terres chaudes , douces etun peu légères. On le mul- tiplie par ses graines , qui lèvent très-bien , et qui mürissent en France. Planté en bois taillis , il pousse des jets de deux mètres de longueur dans un été , qui peuvent être récépés au bout de 4 à 5 années pour en faire des fagots ou des échalas. Ses épines fortes et piquantes le metient à l’abri des bestiaux et le rendent susceptible de former de larges clôtures inabor- dables. Planté en lignes ou en futaies, il décorera par ses fleurs et ses feuilles les lieux qu’on lui aura destinés ; et lors que sa tige sera parvenue à sa maturité, son bois dur et serré pourra êtreemployé à beaucoup d’usages. La propriété qu'il a de tracer par ses racines fort au loin , lui donne celle de pou- voir arrèler les éboulemens de terre et de sables. Je crois qu'a cet égard sa plantation dans les vallons des dunes maritimes, con- jointement avec le pin d'Ecosse, seroit d’un très-grand avantage 20. SorBier Cormier. $Sorbus domestica. Cet arbre, tres-élevé, est d’un acroissement extrêmement lent. Il aime les terres douces et amendées, et comme il lui faut une température assez chaude pour exciter son élévation , les départemens du Midiluiconviennent mieux queceux du Nord. il vit plus d’un siècle, et son bois est fort dur. C’est un arbre de futaie dont on ne jouit qu’au bout de 30 à 40 ans, qu'on doit planter pour la postérité. ar. Tuurmierde Virginie. Ziriodendron tulipifera. Cet arbre de l'Amérique , dont l'introduction en Europe date du commencement du dernier siècle, a une tige droite et un DE PLEINE TERRE: 207 superbe feuillage. Sesfleurs grandes , mais d’une couleur peu ap- parente , sont d’une forme assez rare parmi celles des grandsar- bres. Son bois est d’un grain fin ,peudur, mais odorant etrayé de yeineslongitudinalesbleuâtres. On peut le planter en ligneset en futaies. Il se plaît dans les terres argileuses qui ont du fond, et conserve sa fraicheur. On le multiplie par ses graines, dont le semis demande quelque attention. ( Voyez son article). ARBRES ÉLEVÉS, TOUJOURS VERTS. :. Cèpre du Liban. Larix Cedrus. L'on connoiît la hauteur et le diamètre considérables de cet arbre antique. Délicat dans sa jeunesse et même jusqu’à 8 à 9 pieds (3 mètres) d’élévation, ilexige , dans le nord de la France, des situations qui ne l’exposent pas à la rigueur immédiate de ses froids. 11 vient très- bien dans un sol argileux, mais peut- être mieux dans ceux qui joignent à une certaine consistance , de la chaleur et un bon fond. Il n’est pas très-lent à croître, quoi- qu'il vive des siècles. Sa tige droite et couverte de branches ne doit pas être ébranchée. Comme il s’élargit par ses dernières presqu’autant qu'il s'élève , il est plus propre à être planté en futaie qu’en ligne. On le multiplie par ses graines , à qui il fant une chaleur modérée pour lever. 2, CEpre de Virginie. Juniperus Viroiniana. Cette espèce de genévrier parvient, au bout d’un certain nom- bre d'années , aune assez grande élévation. Sa tige est droite et sa tête pyramidale, Dans sa jeunesse, il forme un gros buisson; mais lorsqu'il a acquis environ 2 mètres de hauteur , il ne faut pas le laisser dans cette forme ; on peut l'ébrancher sans risque et ne lui conserver que sa tige principale , qui ne tardera pas à s'élever alors plus promptement. On le multiplie par ses graines etpar les marcottes ; mais la première voie est la meilleure. Les jeunes plants pourront être mis en pleine terre lorsqu'ils au- ront 1 pied environ, ou 4 décimètres de hauteur. Cet arbre est encore un de ceux qui peuvent être cultivés en France de son aord à son mich, 288 APERÇU DES ARBRES EX OTIQUES 3, PIN maritime. Pinus maritima. — d'Écosse, de Ge- nève. | — Sylvestre. — de Riga. Sapin d'Ecosse. — Sylvestris. — rouge. — Mugho. — Musho. — de Corse. — Laricio. — Cembro. — Cermbra. — de Weymouth. — Strobus. — d'Alep. — Halepensis. — à l’encens. — Tæda. Les pins maritime, d'Ecosse, Mugho et Cembro sont indi- gènes sur les montagnes de la France et dans son midi. Le pre= mier se trouve abondamment dans les sables de la Guyenne; c'est celui qui me paroit convenir le moins aux autres départe- menus. Outre sa sensibilité aux froids du nord lorsqu'il est jeune, il a encore le désavantage de courber toujours sa tige par le poids de ses feuilles et de ses gros cônes, et d’être souvent dé- raciné ou abattu par le vent , à cause d'un mauvais empatement radical. | Le pin d'Ecosse, le Mugho , celui de Corse , me semblent les plus propres à planter en futaies. Ils résistent aux plus fortes ge- lées sans dommage ; ils sont toujours bien et également enra- cinés ; leur tige est très-droite , leur port régulier ; ils réussis- sent irès-bien par le semis , s'élèvent en peu d'années et crois- sent dans presque 1ous les terrains. Le pin Cembro croit avec beaucoup moïrs de promptitude que les précédens. C’est une belle espèce rustique dont la tige est très-droite , qui s’enracine bien et résiste aux ouvagans: ainsi qu'aux grands froids. Le pin de Weymouth , ainsi que les deux suivans, sont de l’A- mérique septentrionale. Le premier est sans contredit le plus’ beau des pins, un des plus rustiques , et celui ces espèces amé- ricaines qui s'élève le plus facilement. Cet arbre fera toujours DE PLEINE TERRE: 269 bon effet par-tout où il sera planté, soit en ligne soit en futaie, Son utilité fait desirer qu’il soit abondamment répandu. Les ter- rains légers et sablonneux ne paroissent pas lui convenir; il pré- fère les fonds aux lieux élevés ; les vents de mer lui sont nuisi- bles; il croit promptement dans les sols argileux. Les deux derniers sont délicats dans leur jeunesse. J’ai planté plusieurs fois sans succès le dernier : il a toujoursété mutilé par la gelée. Ils sont plus propres aux pays méridionaux qu’à ceux du Nord. 4. SAPIN commun ou argenté. Abies alba. Ericia de Norwège. — Picea. — d'Amérique. — Americana. On connoit l'utilité de ces arbres , depuis long-tempscultivés en France. L’épicia d'Amérique ne le cède pas à cet égard à celui de Norwège; il croît presqu’aussi vite; mais satige ne me semble pas acquérir, dans le même espace de temps, autant de grosseur. Son feuillage est plus agréable par sa couleur et plus fourni. Jé crois avoir suffisamment détaillé la culture de ces arbres résineux aux articles Pin et Sapin, auxquels je prie le lecteur de recourir pour éviter ici les répétitions. J’observerai seulement à ce sujet que , bien que leurs semis réussissent dans les terres sablonneuses, ainsi que je l'ai indiqué, j'ai éprouvé qu’ils avoient encore des succès plus certains en employant , pour moitié le 1er- reau de bruyère, sur-tout si la terre franche étoit de nature à se durcir pendant le temps sec. I] seroit bien à desirer que les espaces vagues et incultes dont il y aencore beaucoup en France , et qui nesauroient produire assez de grains pour dédommager le cultivateur de ses frais, fussent couverts de ces arbres , dont le choix des espèces seroit relatif à la latitude, la position et le sol. Les vallons des dunes maritimes pourroient être plantés en pins d'Écosse, qui seroient un jour employés aux constructions des vaisseaux. Ces planta- tions pourroient être comptées au nombre des établissemens utiles que le chef de cet Empire fait exéeuter, et de ceux qu'il sp propose, 1 1) 2G0 APERCU DES ARBRES EXOTIQUES % EL Eat 5 « ce I} est encore un préjugé à détruire, que plusieurs personnes, malgré les faits, conservent; c'est de croire que les arbres ré- sineux ont un accroissement extrêmement lent. Il vient de deux causes; la première de ne pas chercher à connoiître l'évidence da contraire ; la seconde résulte des ébranchemens inconsidérés que ceux qui avoient planté quelques-uns de ces arbres ont faits par ignorance. Ils ont cru qu'il en éloit de ces arbres comme de plusieurs indigènes, dont le sommet s'élève mieux quand on a retranché une partie de leurs branches; cette con- duite à l'égard des pins, et sur-iout des sapins, fait absolument l'effet contraire. En ébranchant un sapin comme un houssoir, c'est le vrai moyen pour qu'il languisse et ne s'élève pas. Aux exemples que M.de Poederlé donne à ce sujet dans son inté- ressant ouvrage , / Manuel de F Arboriste, j'ajouterai les suivans , qui, j'espère , pourront les dissuader et les convaincre. MÉcèze, planté à 1 mètre de hauteur (3 pieds) en 1781, 23 ans : circonférence , 1 mètre et demi( 4 pieds et demi); hauteur , 17 mètres (51 pieds). MÉLÈzE, semé, planté à r décimètre et demi de haut (G pouces) en 1781, 23 ans : circonférence, 1 mètre 3 centi- mètres (4 pieds 1 pouce) ; hauteur , 12 métreset demi (33 pieds). Ce mélèze est dans une beaucoup meilleure terre que le précé- dent , et n’a pas fait tant de progrès. Pin de Weymouth, planté à 3 décimètres de hauteur (1 pied) en 1785 , 21 ans: circonférence , 1 mètre 2 décimètres (3 pieds 8 pouces) ; hauteur , 12 mètres et demi ( 38 pieds). Sarins, plantés à 1 mètre de hauteur (3 pieds) en 1790, 14 ans : circonférence , 1 mètre 1 décimetre( 3 pieds 4 pou- ces) ; hauteur, 8 mètres 6 décimètres (26 pieds). Onwss, plantés dans un bon terrain, à 7 pieds de hauteur (2 mètres 5 décimetres) et 2 décimètres et demi de diamètre (9 pouces), en 1778, 26 ans: circonférenee , 1 mètre 1 déct- mètre et demi (3 pieds 6 pouces); hauteur, 17 mètres (5r pieds). J’aurois pu multiplier ces exemples, en comparant l’accrois- sement des arbres résineux avec celui de tons nos arbres indi- gènes ; mais je pense que ceux-ci suffisent pour démontrer combien l’on a tort de croire à la lenteur de leur élévation, et N DE FLFINE TERRE, 201 combien il est essentiel que cette fausse prévention soit, pour l'avantage public, entièrement déracinée, Il est encore aisé de faire voir que les personnes qui gardent ces préjugés ne s’aperçoivent pas de leur erreur. Eïles datent les progrès de - leurs arbres du moment de leur plantation, et oublient le temps qu'ils ont été en pépinière, qu'on peut évaluer de 6 à8 ans, selon les espèces, et en supposant encore qu’ils aient été bien cultivés et plantés dans un bon terrain. Un mélèze , un épicia prennent, lun 7 à 8 décimetres ( 2 pieds et plus) de hauteur la troisième année de son semis; et l’autre environ les deux tiers. Ils sont alors bons à planter à demeure, et leurs pousses annuelles suivantes seront de 8 à 10 décimètres (2 à 3 pieds). Ainsi, au bout de 7 à 8 ans que les autres arbres sortent de la pépiniére, le mélèze peut déja avoir 12 à 15 pieds d’élévation, et rien alors ne peut arrêter ses progrès ; au lieu que l’orme, le frêne, etc., que l’on a plantés lorsqu'ils ont acquis la groc- seur nécessaire , sont ordinairement ététés : il faut qu'ils re- fassent leur tige avant de s'élever, et souvent, lorsqu'ils pous- sent avec trop de vigueur, un coup de vent casse ces nouveaux jets, ce qui n'arrive jamais, ou très-rarement, aux bois rési- neux. Il est donc évident que l'accroissement de ces derniers est au moins égal à celui des indigènes, et que, lorsqu'ils sont dans un sol qui leur est favorable, il est plus rapide, et ils acquièrent en général plus de grosseur. : ARBRES DE LA SECONDE GRANDEUR, A FEUILLES TOMBANTES. 1. AzerotiEr............ Cralægus azerolus, et plu- sieurs autresespèces de Cræ- tægus et de Mespilus, 2. Bouceau à sucre........ Betula saccharifera. — à papier............. = papyrifera. 3. Cuarme du Levaut..... Carpinus orientalis, 4. Caêne à glands doux... Quercus gramuntia. — à feuilles de châtaignier —-prinus, 5, Crise des Alpes........ Cytisus laburnum, 202 APERCU DES ARBRES EXOTIQUES 6, GainiEr............... Cercis siliquastrum. m7. GINGO................ Ginkgo biloba. 8. Liquinamsar d'Occident. Ziquidambar slyraciflua. == d'Orient. ee se — orientalis. 9. Macnorier acuminé..... Magnolia acuminata. 10. Murier à papier........ Broussonnetia. 11. PLAQUEMINIER de Virginie. Diospyros virginiana. 12. Sornore du Japon...... Sophora japonica. 15. Sorgier hybride et d'Amé- TIQUE esse... Sorbus hybride et americarna. 44. Treur d'Amérique.... Tia Americane. mm ANGENIÉ re. ssossosocooe = QTSENLER. Je n’entrerai point dans le détail de ces espèces, parce que je ne ferois que répéter ce que j'en ai dit dans leurs articles, Ces grands arbrisseaux sont très-propres à former des bosquets, et quelques-uns des bois taillis. Plusieurs joignent l'agrément à l'utilité, comme le cytise et le gainier , dont les fleurs déco- rent le retour de la saison nouvelle , et dont le bois dur et lisse \ seroit recherché pour les ouvrages d’ébénisterie, de marque- terse et de menuiserie. Le plaqueminier de Virginie , le sophore du Japon , ont aussi un bon bois, susceptible d’être employé à beaucoup d’usages. Les liquidambars qui, dans l'Amérique , sont des arbres de la première grandeur, pourront peut-être un jour avoir en France cet avantage : ils se plaisent dans les terrains frais. Si les tilleuls d'Amérique et argenté n’ont pas un bois supérieur à celui de notre tilleul commun , leur beau feuil- lage fera toujours une agréable opposition, Le gingo aime aussi les lieux frais : nous ne connoiïssons pas encore le parti qu'on pourroit en tirer. Peut-être fructifiera-t-il un jour dans ce pays. Le magnolier acuminé est un bel arbre, tres-droit, dont le bois est odorant , et qui peut, dans nos climats , s'élever. à une cer- taine hauteur. Il vient bien dans les terres argileuses, et ré- giste aux plus grands froids. Si l’on pouvoit former un bosquet de celui àfeuilles glauques , AZ. glauca , il parfumeroit pendant tout l'été les environs de sa résidence. Le mürier à papier ne croit pas dans tous Les terrains et dans toutes les températures ; = DE PLEINE TERRF 293 depuis 20 ans et plus que je l’essaie dans tous les sols que j'ai, je: ai pu encore leconserver dans aucun ;je dois en conclure qu'il ue se plait que dans les terres chaudes et légères : c’est dans ces terrains où je l'ai tu croître avec succès dans d’autres jardins. que le mien. ARBRES DE LA SECONDE GRANDEUR, TOUJOURS VERTS. ACER NL NS TN Cipressus SEMPETVITENSe CxPrèsrauya, cépreblanc. Cupressus thyoides. 2. MacnoriEràagrandes fleurs. Magnolia grandiflora.. 3. Tauxa du Canada. ...... Thuya occidentalis. Le cyprès , tres-commun en Ilalie, assez en Angleterre, et que l’on rencontre aussi dans les départemens méridionaux , né- peut supporter les froids du nord'de la France. Ce n’est donc que dans le milieu ou le midi de cet Empire qu’on peut le cul-- tiver avec succès , el en faire des plantations utiles el trés-pitto- resques; son bois est presque incorruptible , et peut éire em- ployé avec avantage dans les constructions; ses graines lèvent bien , et il'est facile de s’en procurer. Le cyprès thuya est très-rusiique, et peut être par consé- quent cultivé en France de son nord à son midi ; il s’élèveaune assez grande hauteur en Amérique. Son bois a la même dureté et la même durée que celui du cyprès. On le multiplie par ses graines , par les marcottes et par les boutures. Il croît assez in- différemment dans tous les terrains, à moins qu’ils ne soient très-médiocres. Le magnolier à grandes fleurs , qui des forêts de la Caroline- est le superbe dominateur , n’est encore, pour ainsi dire, em France qu'un grand arbrisseau d'orangerie ; mais si sa sensibi- lité aux froids du Nord ne permet pas de l'y conserver en pleine terre, cette raison ne subsiste pas dans la France-méridionale. Depuis qu'on le'cultive , il ne paroît pas qu'on ait fait beau- coup d'essais pour l’acclimater. Je suis cependant persuadé par ceux que j'ai tentés et qui m'ont en partie réussi, Gu'On pourra 294 APERÇU DES ARBRES EXOTIQUES y parvenir en lui donnant une situation et un terrain convena- bles, et quelques abris artificiels lors des premiers froids. Il Y en a un en Bretagne depuis très-long-temps, et plusieurs en Angleterre, qui ne paroissent pas s'opposer à leur naturali- sation. Il se plait, comme tous ceux de son genre, dans lesbon- nes terres fraîches et substantielles des fonds abrités; on l’a multiplié jusqu'à présent par les marcottes, qui s'enracinent facilement. , s Le thuya du Canada est un arbre anciennement cullivé, qui par sa tige droite, sa forme pyramidale régulière, son élévation, qui va jusqu’à 50 à 40 pieds ( 12 à 13 mètres ), mérite d’être encore plus répandu qu'il ne l'est, même sous le rapport de l'utilité. Il vient dans tous les terrains , se transplante auiant de fois qu’on le veut sans en souffrir , se multiplie de toutes ma- mières, est susceptible de toutes les plantations, et de prendre toutes les formes auxquelles on voudroit l’assujétir. Isolé ou en futaie, il a un beau port; employé en palissade, il forme de bonnes clôtures et d’excellens abris impénétrables au vent, et préservant les arbres délicats de l’influence immédiate du froid. Je regarde cet arbre comme infiniment essentiel pour un jardin de plantes étrangères ; il n’en est aucun qui puisse former, dans toutes les saisons, de pareils abris; je regrette de n'avoir pas connu plus tôt ses bons effets, et de n’en avoir pas fait la plus grande partie de mes palissades, que les charmilles ne rempla= . cent pas. Les cultivateurs qui voudront le multiphier en abon- dance me sauront peut-être quelque gré de le leur avoir indiqué. Tels sont les arbres exotiques qui, sous la vue de l'utilité, et par leur forme, m'ont paru les plus propres à être répandus sur loute la France. Il en est encore plusieurs qui peuvent avoir les mêmes avantages, et d’autres qui, comme le liége et le chêne vert, ne sauroient convenir qu'aux pays me ridionaux. J’engageles amateurs et les propriétaires à faire des essais sur chacun d'eux, relativement à leur sol, à leur position, et au climat sous lequelils vivent. NS | DE PLEINE TERRE. ., 295 . Mais quoique la multiplication de ces arbres puisse offrir un jour de nouvelles sources de prospérité, les indigènes et ceux depuis long-temps naturalisés ne doivent pas être négligés, sur-tout dans les cir- constances présentes , où la surface dela France en est en partie dénuée. La révolution , qui a mois- sonné les hommes, n’a pas moins signalé ses effets destructeurs surles bois et les plantations. Avant son cours désastreux, les forêts et les bois étoieñt dans un état d'aménagement favorable; les rues, les chemins vicinaux, les places des villages étoient plantés, et procuroient , avec des abris et des om- brages salutaires, des ressources particulières et générales; presque tous les propriétaires avoient une pépinière d’où sortoient les remplacemens et de nouvelles. plantations; chacun à l’envi bordoit son domaine de ces arbres utiles dont l’ébranche- ment fournissoit le chauffage, et les tiges le bois de construction. Pendant la crise révolutionnaire, Îe pillage des bois étoit, comme on le disoit alors, à l'ordre du jour; à peine le possesseur, opiniâtre, malgré les apôtres de l'égalité, à rester dans sa pa- trie , trouvoit - il dans le revenu de.ses bois ravagés de quoi payer les frais-de vente et! de garde. Les trois quarts des grands arbres ont été abattus par Ja licence qui se croit tout permis, et par les acqué- reurs des biens nationaux qui, dès linstant dé eur mise en possession, y plaçoient la cognée pour rem- bourser des biens considérables dont ils jouissent à présent saus trouble, mais qu'ils ne se hätent pas de replanter. Aujourd’hui que la France est à moi- uié nue par les extravagances des niveleurs, duyres 206 l'ABERCU DES ARBRES EXOTIQUES eux-mêmes de leur folie, aucune espèce de répa- ration ne me paroît plus pressante que celle des bois de chauffage et de construction. Depuis quatre ans leur valeur est quadruplée, et cependant le chauffage est, pour tous les hommes, aussi indis- pensable que les substances alimentaires. Il faut que l'indisent se chauffe comme le riche; et s’il ne se _nounit que d'un pain grossier, il faut du moins qu'il trouve le soir , au coin de son feu, les délas- semens des fatigues de la journée, et les moyens de réchauffer ses enfans ; la privation du nécessaire enfante nécessairement le désordre, et celui qui peut provenir de la disetie des combustibles a été, par un ministre sage , depuis long-temps prévu. Mais le génie qui gouverne la France et qui veille à son bonheur, prendra certainement cette partie si essen- tielle sous sa protection immédiate, et saisira toutes les mesüres propres à la rétablir. Si la foible voix d’un solitaire pouvoit parvenir jusqu’à lui, je me permettrois de présenter les moyens suivans : 1°, Repeupler les forêts impériales et replanter ces espaces considérables où il ne croît que des bruyères et des broussailles. 2°. Planter les grandes roules en arbres conve- nables au climat, au sol et à la position (1); établir ] (1) On ne fait généralement pas assez d'attention à ces trois circonstances dans les plantations qu’on fait ou qu'on se pro- pose de faire. Depuislong-temps l’orme paroit être l’arbre pri- vilégié pour former des avenues et border les chemins et les grandes routes ; cependant tous les terrains et toutes les expo- sitions ne lui conviennent pas. Quoique tous les arbres élevés eroissent ayec plus de promptitude et acquièrent un plus beau DE PLEINE TERRE 297 à cet effet des pépinières dans chaque arrondisse- ment, et obliger les propriétaires des terres conti- gués, à ces plantations qui leur appartiendront. 3°. Protéger spécialement tous les bois, et les por- ter , dans l'opinion publique , à une considération telle que les propriétaires et les capitalistes dirigent leurs vues sur cette partie, qui présenteroit Me de plus grands avantages. | port dans les bons fonds que dans les médiocres et dans les si- tuations exposées aux grands vents, l'orme est celui à qui l'abri et le bon sol sont le plus nécessaires , parce qu’il se refuse pour ainsi dire à tous les autres , ou que du moins il y languit, s'y rabougrit ou ne s’y élève qu'avec lenteur. Nous avons assez d'arbres indigènes ou naturalisés pour pouvoir faire un choix, et pour ne nous pas astreindre à un seul qui ne sauroit absolu- ment remplir , dans tous les lieux, notre but. Les terres trop sablonneuses , les crayeuses , les glaiseuses et compactes, sont enlièrement contraires à cet arbre , tandis que d’autres s’en ac= commodent. Le châtaignier dans les terres légeres , le frêne dans les argileuses, le hêtre dans les cretacées , Le mélèze dans les fortes et même les tenaces , les peupliers dans les sols hu- mides , les chênes, les érables et l’orme dans les bons fonds, seront ainsi utilement ei convenablement employés. Non-seu- lement leur accroïssement alors plus prompt, parce que le ter- rain leur sera plus favorable , rendra l'avantage public et par- tüculier plus grand et plus prochain, mais ces différentes sortes d'arbres dont la végétation sera néanmoins toujours analogue à la qualité de la terre, pourront du moins croitre avec fruit dans tous les sols , couvrir toutes les positions , et, en détrui- sant celte uniformité monotone qui résulte des plantations d’une seule espèce, varier agréablement , par leurs divers feuiliages , nos campagnes et nos routes. J’ai trouvé cette même observation faite par M. Descemet, dans le n°. 22 du Journal d'Economie rurale , article des Plantations des grandes routes. 298 APERÇU DES ARBKe. EX OT. DE PLEINE TERRE 4°, Accorder aux particuliers les plus imposés. de chaque commune le droit de border le rues, places et chemins de communication d’arbresélevés , et leur en donner irrévocablement la propriété (+). La lar- geur des chemins sur lesquels on empiète tous les jours seroit probablement restituée et fixée. b°, Réprimer sévèrement, par les lois du régime forestier et d’un code rural, tout delit commis non- seulement dans les bois , mais sur toute espèce de plantation , et arrêter les coupes anticipées. 6°. Exciter enfin les propriétaires aisés à créer de nouveaux bois dans leurs possessions, par des en- couragemens et des distinctions honorables, pour les Français plus puissant véhicule que les récompenses pécuniaires. Celui qui a passé sa jeunesse au service de sa patrie , et qui laisse, dans le déclin de ses jours, à la postérité des milliers d'arbres qu'il a plantés Jui- même, ne pourroit-il pas avoir des droits aussi me- rités à la réconnoissance et à l’estime publiques, que le guerrier qui a blanchi sous les drapeaux ? (1) Quelques préfets ont invité les communes de leur dépar- tement à planter leurs places et leurs chemins. C’est absolu- ment prêcher dans le désert ; jamais les communes ne planie- ront. LISTE DES PLANTES DE PLEINE TERRE. 299 LISTE Des Plantes de pleine terre qui peuvent, soit par leurs fleurs, soit par leur feuillage , composer les trois bosquets de l’année , celui de l'hiver, celui du printemps et celui de l'été et de l'au- lomrie. BOSQUET. D'HIVER. Le pyracanthe. Le genet de Montpellier, ou depuis novembre jusqu’en mars. blanchätire. * s La bacchante de Virginie. * Cebosquetn'est presque com- Le budiege. * posé que d'arbres et ar-|Le phlomis en arbuste. * brisseaux Loujours verés. Les genets toujours verts. L'andromede poliée et ses va- Les sapins et les pins. riétés. Les genévriers ou cedres, et le Les ledons. cèdre du Liban, Le jasmin d'Italie. Les cyprès. J/'othonne à feuilles de violier. * Les thuya. La rue. L'if. Les pervenches. Les alaternes. * Les santolines. Les filarias. * Les bruyères de pleine terre. Les arbousiers. * La gualtherie. Le buplèvre en arbrisseau. * |Le romarin. Le laurier-cerise et de Portugal. Les sauges toujours vertes. Les lauriers-tims. * La lavande commune. Le laurier franc ou commun. |La camelée. * Les buis. La germandrée jaune. 7 Les houx. L’astragale barbe de renard. * Les chènes verts. La soude frutescente. Les fragons. Les polium. * La lauréole commune. L’immortelle stœchade. Les rosages, Quelques hélianthèmes. Les kalmies. Le prinos toujours vert. 2 oe (*) Les plantes marquées d’un astérisque sont un peu déli- cales dans le nord de la France, 300 LISTE DES PLANTES : GA NA CUVE k Lemillepertuis à grandesfleurs.|Les spirées à feuilles de saule. Le méséréon. PLANTES VIVACES. L’ellébore noir, rose de Noël. Le galant d'hiver. La perce-neige. T'anémone hépatique. Le safran printannier. Crocus. La saxifrage de Sibérie. BOSQUET DU PRINTEMPS. depuis mars jusqu’en août. Le cornouiller mâle. Le méséréon. L'amandier de Perse et nain double. L'amandier. * Le pêcher à fleurs doubles. Le rhodore du Canada. Ee sureau à grappes. Le lilss et celui de Perse. Le marronnier d'Inde et les pavia. Lescerisiers et merisiers à fleurs simples et doubles. Le frêne à fleur. Le eytise des Alpes. Les sorbiers et alisiers. Les néfliers et azéroliers. Les camécerisiers. Les gainiers. L'émerus. Securidaca vulg. La quintefeuille en arbuste. Les mélèzes. Lesrobiniers. Les sermga. Les rosages. Les kalmies. —- à feuilles lisses. a feuilles de mille-per= tuis. ÿ — à feuilles crénelées.. —…— à feuilles d’obier. Une partie des azalées. L’épine-vinette. L’érable rouge, L'halésier. Les calicanthes. La bugrane frutescente. Les andromedes. Les magnoliers. Les bruyères de plein airs. Les myrtilles. Les cytises.. Les cistes. * PLANTES VIVACES: Les plantes bulbeuses. L’anémone hépatique. -[Le safran printannier. Les violettes. L’ellébore d'hiver. Les primevères. Les pulmonaires. Les juliennes. Les saxifrages. Les pivoines. ; Le populage des marais Les renoncules. Les anémones. Les petits œillets. Les lichnides. Les coquelourdes. Les muguets. Les paquerettes, L’alysse, corbeille d’or. Les valérianes. Les iris- do ü ble, Les chiers et la boule-de-neige.| La globulaire. Les viornes. Lacynoglosse,petitehourraches. DE PLEINE TERRE, 3o1I La giroselle (dodecantheon ).\ Arbres et arbrisseaux d’un Le phlox bleu printannier. Les polémoines. Le irolli d'Europe. Le lamier orvale. Les géranions de pleine terre. Les campanules. Les doronics. La spirée à trois feuilles. Plusieurs véroniques. Les fumeterres à feuilles jaunes et bulbeuses. La benoite des rivages. La sanguinaire du Canada. Le podophylle. L'orobe printannier. Les plantes orchidées , une partie. BOSQUET D'ÉTÉ ET D'AUTOMNE. depuis août jusqu’en novembre. Arbres recommandables par leur beau feuillage. Les magnoliers acuminé, para- sol et glauque. Le catalpa. Le tulipier. Les peupliers de Virginie et de la Caroline. Une partie des érables. Les marronniers d'Inde. Les gaimers. Les platanes. Les chènes. Les alisiers. Lestilleuls, Le mürier à papier. Le chionanthe. Le hètre pourpre. feuillage léger, ou à feuilles ailées. { Le chicot. Les noyers d'Amérique. -| Les sureaux. Lessumacs( et par leursfleurs). L’aylanthe, vulg. vernis du Japon. Les frênes. L’érable à feuilles de frêne. Les robiniers. Les gleditsiers. Le cyprès à feuilles d’acacia, Le sophore du Japon. L’amorpha, et par ses fleurs, Le mélèze , par son port. Le ginkgo , par la forme de ses feuilles. La spirée à feuilles de sorbier, L’aralie épineuse. Arbres et arbrisseaux donê les fleurs sont apparentes. Les cornouillers. L’émérus. Les rosiers. Les genets. Les azalées. Le magnolierà feuilles slauques. Les baguenaudiers. Les spirées cotonneuses et à feuilles dé sorbier. Le céphalante. lue pannt Les clethra. Les céanothes. Quelques bruyères et andromè- des, La grenadille à fleurs bleues. La bignone à feuilles de frêne, Le saule parasol, par son port.'Le framboisier odorant, 302 LISTE DES PLANTES Leshydrangées. |La fumelerre jaune , presque Les iamaris. toute l’année. Le périploque de Virginie. La gesse vivace. Le lyciet. Le sainfoin à bouquets et du Les chèvres-feuilles. Canada. Le pielé. Les galéga. Le jasmin blanc. Les astragales. La ketmie des jardins. Æ/4ea\Les gnaphales. vulg, Les absinthes et tanaisies. Les séneçons. PLANTES VIVACES. Les astères. Les verges-dor. Les véroniques. Leschrysanthèmes, matricaires Les verveines. et camomilles. Les monardes. Les aclnllées. Plusieurs sauges, Les hélémies. La valériane rouge. Les hélianthes. Les pimprenelles. Les coriopes. Les phlox. Les centaurées. Plusieurs campanules. Les rudhecks. * Les asclépiades. La spirée lobée. Les apocins. La flipendule, Les gentianes. La reine-des-prés double. Les panicauts, La spirée PAR Les épilobes. ; Les boulettes. Les dauphinelles. La spigélie du Maryland. Les aconits. Les millepertuis. Les clématites. Les pigamons. d* Les onagres. Les salicaires. Presque toutes les labiées. Quelques scabieuses. Les dracocéphales. Le mimule. Les mufliers. Les galanes ( Chelone ). Les acanthes. Le dahlia. Les guimauves et les mauves al-|Les sylphides. cées. (La colchique. Je n’ai pas fait mention ici de plusieurs plantes an- nuelles qui sont bien susceptibles de décorer les jar- dins pendant l'été, et qui sont ordinairement cultivées à cet effet, telles quela be//e-de-jour, la belle de-nuit, le réséda, les zinnia, le crepide rouge, la balsa- nune, la centaurée odorante , les pois de senteur,, la persicaire orientale , V'immortelle annuelle. DE PLEINE TERRE 203 Arbrisseaux dont les fruits\Les épines-vinettes, peuvent orner les bosquets|Les cornouillers. d'automne. Les arbousiers. / Les alisiers, sorbiers, azéro— Le pyracanthe. liers. Le fusain. Les plantes qui composent ces bosquets ne sont pas . placées dans chacun suivant l'ordre du temps pré- cis de leur floraison , et les passages entre chaque bosquet ne peuvent être déterminés. La floraison des plantes dépend du climat , de la température locale, de la culture et de la qualité des saisons. On sait qu il ya souvent un mois de différence dans la flo- raison des plantes entre le nord de la France et son midi; qu'il ne faut aussi qu'une très - petite dis- tance de lieux pour qu’une plante fleurisse et mürisse ses fruits quinze jours etmême plus, avant ou après, et qu'un été chaud ou pluvieux avance ou retarde généralement la floraison. ESSAI Sur la naturalisation des plantes, et parti- culièrement de celles des terres australes, Lrs essais de naturalisation des plantes ont néces- sairement des bornes. Ce seroit perdre inutilement ses soins que de vouloir rendre propres à notre cli- mat des végétaux qui, par leur nature et leurs ré- gions originaires , s’y refusent absolument. Il est cer- tain que les plantes des pays de ce globe, où le ther- momètre ne descend jamais plus bas que ro degrés, ou le tempéré, sont décidément de serre chaude; que 304 ESSAI SUR LA NATURALISATION celles des contrées où le mercure descend davantage, mais où il ne gele et ne neige que très - rarement et très-foiblement , sont de serre tempérée où de bonne orangerie, et que les végétaux des climats où la gelée se fait sentir, mais où le thermomètre ne passe pas le 4e ou le 5e degré au- dessous du point de congéla- tion, sont, pour la France septentrionale, d’oran- gerie simple ou serre froide, ou de pleine terre avee abris. Cependant, ces bases n'ont leur enter effet, re- lativement aux cultures, qu’en supposant les surfaces de ce pays peu inégales. Les montagnes, même sous la ligne, produisent des différences sensibles, et nous en avons des preuves dans plusieurs parties de la zone torride , qui n'exigent d'autre temperature que . celle des végétaux de la zone tempérée. Une circons- tance milite en faveur de la France : c’est la longueur de nos jours en été, très-favorable à la maturité des graines des plantes annuelles indigènes dans les pays chauds de la terre. Quoique le climat soit très - froid au 6oc degré de laütude septentrionale, les plantes céréales n’y mü- rissent pas moins aussi bien que sous le 40€, parce que le soleil est, sur ce parallèle, presque pendant trois à quatre mois sous son horizon, et qu'il doit y produire une chaleur égale à celle qui existe sous le 40 à 45e degré. La latitude moyennedela France étantenviron au 47°, le soleil est pendant trois mois prés de seize heures sur l'horizon. La masse de chaleur que le séjour de cét astre y produit est si considérable, que son absence pendant les huit heures de nuit n'occa- sionne pas de rafraichissement sensible. La boule du thermomètre à mercure enfoncée à un pied et demi DES PLANTE Se 309 de‘profondeur dans la térre, pendant les mois de juillet et août, donne le jour et la nuit 15 à 16 degrés, lors même qu’exposée à l’air l'bre, elle n’en marque que 13 à 14. À la fin d'octobre, il y avoit encore à cette profondeur 11 degrés, tandis qu’en plein air le inercure n’éloit qu'à 4; et dans le mois de janvier, lorsqu’ily avoit 7 degrés de congélation , le thermo- mètre plongé à 16 pouces de profondeur danslaterre, et à une exposition ouverte, étoit à 3 degrésau-dessus de zéro ; ce qui faisoit, avec l’air libre, une différence dé 10 degrés. Cette masse de calorique se maintient donc long-temps dans la terre; el ce qui contribue à sa permanence est la lenteur de son évaporation, ne- cessairement modique en hiver, par l’obliquité des rayons du soleil, et sa présence pendant plusieurs jours decette saison, qui ne laisse pas que de l’entrete- nir. Ce n'estdonc pas la froideur essentielle de laterre qui peut apporter des obstacles , en France, à la natu- ralisation des plantes, mais les froids rigoureux acci. dentels qui pénètrent jusqu’a deux pieds de profon- deur. Il est par conséquent essentiel de chercüer à adoucir leurs effets meurtriers , par des situations fa- vorables, et par lesmoyens que l’art peut nousfournir, Toutes les substances propres à uue légère fermen- tation, et à être foulées de manière qu'elles ne lais- sent entre elles aucun interstice , comme les feuilles mortes, les mousses, les fougères, la paille, etc, d'environ deux décimètres d'épaisseur, empécheront certainement le froid de pénétrer dans la terre, à moins qu'il ne soit extraordinaire. Dans les gelées communes de 6 à 7 degrés, la terre, sous un gazon épais, sous les mousses, etc., n’est Jamais prise; et 1, 20 306 ESSAI SUR LA NATURALISATION dans les froids plus considérables, les endroits tres< ombragés ne le ressentent qu’à ur décimètre environ sous leur surface. La situation des lieux pour parvenir à acclimater les plantes , est un objet important à considérer. C’est souvent des positions que dépend le succès, et l’on risqueroit ses végétaux et ses peines sielles n’étoient pas propices. L’on sait qu'a la même minute d’un de- gré de latitude, les localités occasionnent des diffé- rences sensibles; qu'il fait plus chaud dans lesvallées que sur les hauteurs, et encore plus dans les pre- mières, lorsque des coteaux ou des monticules les parent de l’est et du nord, et qu’elles sont ouvertes au sud et à l’ouest..Plus l’endroit est bas, plus il est chaud ; et celui dont leniveau seroit égal à celui de la mer, et encore mieux inférieur, le seroit davantage. D’après les observations que j'ai faites depuis 25 à 30 ans, sur les côtes maritimes du département du Pas-de-Calais, j'ai trouvé qu’une ligne d’abaissement du mercure dans le tube du baromètre , répondoit presque toujours à un degré de plus de congélation. Le canton que j'habite étant de deux lignes d’abais- sement du baromètre plus haut que le niveau de la mer , il y fait constamment de deux degrés plus froid que sur la plage maritime. Mais quoique les positions basses et environnées de hauteurs soient celles qui recoivent le plus de cha- leur, qui la concentrent et la conservent plus long- temps,il en est.à l'exception des plainesouvertes,non dominées et dénuées de grands arbres,d’abritées, d'o- rientces de manière à présenter à-peu-prèsles mêmes avantages, bien qu’elles soient naturellement élevées. BESPLANTESe 307 Un petit vallon, au bas d’un coteau exposé au midi, préservé vers le nord et l'est, par de larges et hauts arbuis, des vents glacés et des brises destruc- tives du printemps, est un endroit favorable, et le cultivateur intelligent saura non-seulement en pro- fiter, mais y ajouter encore tout ce qui peut contri- buer à le rendre propre à ses essais, et lui donner l'espoir de la réussite. Il est encore une autre circonstance qui favorise puissamment le cultivateur dans l’objet de la natura- lisation , mais que la nature et la situation seules pro- curent: c’est la présence, la quantité et la durée de la neige. Lorsque ce météore a couvert d’un pied envi- ron la surface de la terre , et qu'elle a commencé à tomber ayant les fortes gelées, les végétaux qui se trouvent sous cette couverture se conservent dans le meilleur état, et aucune autre ne sauroit aussi bien la remplacer. La plus grande partie des départemens de la France est privée de ce précieux abri, et princi- palement son bord maritime, où la neige, toujours peu abondante , ne dure le plus souvent que peu de jours. C’est ainsi que les pays situés sous de hautes latitudes septentrionales ont leurs plantes protégées, ar ce météore , des froids de 15 à 25 degrés, tandis que le nord de la France les voit détruites, ou consi- dérablement endommagées par une gelée de 8 à ro degrés, qui, faute d° blue Le frappe à nu, et exerce sur elles toute sa de Comme la chaleur de l’été et de l’automne, sous les climats de 5o à 55 degrés , est toujours assez forte pour la végétation et la floraison des plantes exoti- ques, je préférerois, pour leur culture, les pays cou- 309 ESSAI SUR LA NATURALISATION verts de neige pendant l’hiver, à ceux qui se trouvent au 48e degré de latitude, et qui en seroient privés. La partie supérieure des tiges est, 1l est vrai, ex posée à être fortement atteinte dans les prermiers, mais l'in- férieure et le pied restent intacts; et dans les seconds, une forte gelée accidentelle détruit tout. Au reste, aucun pays ne réunit tous les avantages. I] faut donc se contenter de celui où l’on est, en tirer tout le parti possible , et employer son mdustrie, son intelligence et tous les secours de l’art, pour remplacer ce qui lui manque, et le porter ainsi au niveau des pays plus fortunés. Un endroit trep spacieux et trop ouvert me paroît peu convenable aux essais de naturalisation des plan- tes originaires des pays plus chauds que la France. Il est nécessaire qu'il soit resserré par de larges abris, sans cependant qu'il soit trop ombragé. L’air doit y circuler librement, et le soleil y donner pendant la moitié du jour. Le sol y doit être léger et substantiel, perméable à la chaleur , et ne retenant pas trop long- temps l'humidité. Celui qui auroit environ 6 décimè- ires de profondeur de la même nature, et qui repo- seroit sur une terre calcaire, seroit le plus propre à cet emploi. La gelée ne pénètre pas autant dans une terre douce, friable, et contenant beaucoup de subs- tances qui excitent la végétation, que dans un sol compacte, glaiseux, et naturellement trop humide. I} ne faut cependant pas que ce terrain soit trop amendé; Jes plantes y pousseroient trop en été; et la continua- tion trop abondante de la sève, en automne, empè- chant la végétation de l’année de s’aoûter, les tiges et les rameaux nouveaux seroient les victimes des pre- DES PLANTES. 309 miers froids. C'est par la raison contraire que les vé- gétaux qui croissent dans les sols maigres et secs ré- sistent ordinairement aux gelées; c'est ainsi pareïlle- ment que nous avons, dans les dunes maritimes for- mées de sable pur , des espèces qui s’y conservent, tandis qu’elles périssent dans nos jardins: Une plante annuelle, dont la carrière est bornée à 4 à 5 mois, doit avoir toute la substance et la chaleur nécessaires pour s'élever, fleurir et fructifier dans ce court espace de temps. Mais une ligneuse, qui a plusieurs années à vivre, doit, dans sa jeunesse , être plutôt fortifiée qu’abondamment fournie de sucs qui l’élancent, la remplissent de sève mal élaborée, et de ces jets gour- mands qui l’affament, périssent en hiver, et souvent causent sa perte entière. En voulant jouir trop et trop it, on jouit ordmairement beaucoup moins; la plante s'énerve par des substances trop abondantes, comme nous nous blasons par des plaisirs trop multipliés. Il faut en tout mettre des bornes; et dans les jardins, comme dans les sociétés, nous goütons mieux les sa- tisfactions, et nous les rendons plus durables quand nous avons su raisonnablement les attendre , que lorsque nous les avons provoquées. Ce que j'ai dit dans les notions préliminaires de cet ouvrage, tome Ier, s'applique, par les mêmes raisons, aux plantes de la Nouvelle-Hollande et des iles de cette mer. Les bases de culture fondées seule- ment sur les latitudes sont nécessairement incertaines, parce qu'il existe une grande différence entre la tem- pérature d’un pays anciennement policé et cultivé. et celle des régions qui, sous le même degré, sont pour ainsi dire à peine sorties des mains de la nalure, 310 ESSAI SUR LA NATURALISATION Cette différence, que j'évalue à 10 à 12 degrés entre l'Amérique et l’Europe, paroïît devoir êlre encore plus grande entre la Nouvelle-Hollande et sesiles voi- sines, et la même latitude en Asie. On peut donc sans danger culüver les plantes des pays de la mer aus- trale, situés au 25 à 30€ degré de latitude méridio- nale, comme celles du cap de Bonne-Espérance et de la Floride méridionale, et espérer d’acclimater un jour celles qui croissent entre le 35e et le 45e, au point de nos indigènes. Il pourroit cependant arriver qu'il s’en trouvât de rebeiles à nos intentions, par Veffet de leur situation dans leur contrée originaire. Parmi celles que je possède , j'en ai remarqué de plus délicates que d’autres, qui demandent même un peu de chaleur en hiver; peut-être cette susceptibilité vient-elle du changement subit du climat auquel elles ne sont pas encore faites; peut-être aussi de leur posi- üon dans leur patrie. Les voyageurs qui ont recueilli leurs graines disent bien le lieu et la latitude oùils les ont prises, mais ils ne nous donnent aucune notion sur leur position ; relativement à la structure du pays, circonstance nécessaire aux cultivateurs, qui facilite leur marche dans la route de la naturalisation. La plupart des terres et desiles nouvellement dé- couvertes ont près de leur centre des montagnes fort élevées, dont la pente diminue insensiblement ] usqu’à la mer, où elles forment des plages plus ou moins étendues. Elles ont par conséquent toutes les exposi- tions et une température relative. Il doit en être des plantes qui revêtent ces surfaces comme de celles qui croissent dansles vallées, sur les pentes et sur les som- mets des régions Alpines , et généralement sur les DES PLANTES. 31H hautes montagnes de la terre. Les mêmes espèces ne croissent pas sans doute indifféremment dans toutes les situations de la Nouvelle-Hollande et des. îles de cet océan. Il doit y en avoir de particulières aux ex= positions du nord, à celles du midi, au sommet des montagnes, aux plaines, aux lieux intermédiaires; et si on considere la différence des sols, il doit s’en trouver de spéciales aux terrains aquatiques, aux terres sèches et sablonneuses, aux endroits ombragés,, aux lieux découverts, et à ceux qui, pendant l'hiver, sont couverts de neige. Il est vraisemblable que ceux qui ont cueilli les semences. ou enlevé les plantes, les. ont prises dans différens sites, et conséquemment dans diverses températures. Le défaut ds ces notions. préalables et très-intéressantes , rend les essais qu’on pourroit faire sur la naturalisation aussi incertains qu'ils auroient été fondés si ces connoissances nous étoient parvenues. Ce n’est done qu’en tâtonnant, et par des épreuves successives, que nous pourrons non- seulement rendre propres à notre climat ces végétaux que la nature a placés si loin de nous, mais leur don- ner la terre convenable. Une plante des coteaux arides ne peut se cultiver comme une aquatique, et le sol gras et argileux , si favorable au tulipier et au mélèze,, ne convient nullement aux rosages, aux azalées , aux. bruyères. Nous pourrions encore regretter que les voya- geurs ne nous eussent pas Imstruits des propriétés des plantes qu’ils ont apportées. On: ne peut douter qu’il n’y en ait de propres à la médecine et aux arts. Les naturels de ces pays ont sûrement à cet égard les mémes connoissances que ceux de toutes les îles que 312 ESSAI SUR LA N@TURALISATION Cook a découvertes , qui savoient les employer pres- que toutes, soit pour leurs vêtemens, la fabrication de leurs canots et de leurs maisons , soit pour la guérison de leurs maux. La plupart des plantes de la Nouvelle- Hollande ne paroissent pas être difficiles à cultiver et à accli- mater; elles ne sont pas délicates , et beaucoup moins que celles que depuis long-temps nous cultivons en serre , et que plusieurs arbrisseaux de la France mé- ridionale, qui, dans notre nord , exigent nécessaire- ment l’orangerie. Le changement d’émisphère ne semble pas leur avoir été sensible ; elles se sont faites aisément à un nouveau cours de végétation ; la plu- part poussent dans notre printemps, et fleurissent dans notre été ; et il est probable que celles qui en- irent plus tard en sève, ou sont, comme plusieurs de nos indigènes , d’une floraison automnale, ou s’habitueront dans peu à l'influence de nos saisons. Cette facilité, quoique commune aüux plantes du cap de Bonne-Espérance , n'est pas moins une pré- somption en faveur de leur naturalisation. Les végé- taux de l'Afrique méridionale sont plus sensibles au froid que ceux de la Nouvelle-Hollande. Il ne neige et ne gèle jamais au Cap : le thermomètre n'y des- cend guere plus bas , dans son hiver, qu’à 7 à 8 degres au-dessus du point de congélation ; au lieu que dans la partie australe de la Nouvelle-Hollande, et plus encore dans la Nouvelle-Zélande, la terre est souvent couverte de neige, et la gelée s’y fait assez fortement sentir. Parmi les espèces que je possède de l’émisphère ustral , il y en a peu qui aient conservé leur ancien / DES PLANTES. Vote coursde végétation. Lesbruyèresdu Cap, p4yäca eri- coides et rosmarinifolia, quelquesbruyères, ericæ, quelques surelles,oxalis, fleurissent en hiver; maisil faudroit encore savoir si ces plantes n’en font pas de même au Cap, c'est-à-dire si elles ne portent pas leurs fleurs dans l’hiver de cette contrée, Le lin de la Nouvelie Zélande , phormium tenax, en supposant qu'il suivele cours ordinaire des saisons de son pays , ne pousse pas dans notre printemps ; mais il entre en sève au mois dé juillet , et si forte- ment, qu'un pied dont j'avois mis le pot en terre à la fin de mai, m’a donné en octobre des œilletons donit les feuilles avoient un pied de longueur , lors- qu'au printemps il nes paroissoit aucun. Il est donc probable que son ancien ordre de végétation ne sera _pas un obstacle à la naturalisation de cette plante utile, qu'il seroit à désirer que l’on püt cultiver en plein air, et propager abondamment en France, quoique l’on ait regardé cette circonstance comme contraire à ces vues. Cette précieuse liliacée croissant dans toute la longueur de la Nouvelle-Zélande , de- puis le 54° degré jusqu’au 47° de latitude méri- dionale , y supporte des gelées aussi fortes que celles que nous éprouvons dans notre nord ; ce ne sera donc pas notre climat qui s’opposera à sa culture en pleme terre; et pour peu qu'elle avance sa végé- tation , on pourra , sans le moindre risque, la confier a jair libre en lui donnant le sol convenable à sa nature , qui me paroît être un mélange de bonne terre douce avec le terreau de bruyère. J'ai déjà mis des pieds de cette liliacée en pleine terre , et j'ai lieu d'espérer qu’ils s’y maintiendrontsansdommage. 914 ESSAI SUR LA NATURALISATION Le célèbre voyageur Cook a trouvé dansla baie de Dusky, au 46€ degré de latitude australe, le leptos- perme à balais, leptospermurn scoparium, dontil a fait du thé à son équipage. Cet arbrisseau se trouve aussi à la Nouvelle-Hollande, ainsi que ses variétés très- distinctes. En ne considérant que la latitude où l'es- pèce à balais croît naturellement, cette latitude ré- pondant à celle de la France septentrionale, il est à croire que ces arbrisseaux passeront un jour nos hivers en pleine terre,du moins dans nos départemens du milieu. J’en ai mis, l'automne dernier, deux indi- vidus en plein air, avec quelques autres plantes que je cherche de même à acclimater; le /eptospermum scoparium a supporté sans dommage 5 degrés de congélation; mais il a péri au 7°, ainsi que le /p- {OSpermum pungense Les melaleuca, metrosideros , correa ,westerin- £ia, banksia, ele., offrent les mêmes espérances. Mais quoique la plupart des plantes de ce pays aus; iral se multiplient assez facilement, le nombre des individus que j'ai n’est pas encore assez grand pour entreprendre ces essais. Cependant, je compte ne pas tarder long-temps à les faire. Le milieu de la France seroit cependant plus favorable à ces épreu- ves, et je ne peux qu'inviter les cultivateurs de cette partie à lés tenter. Au reste, il sera toujours pius facile, dans le nord de la France, d’acclimater les végétaux des contrées australes du 34° au 40€ de- gré, que l'olivier, le caroubier , l'arbousier, les cistes le pistachier, etc., indigènes aux 43 et 44°. Le succès de la naturalisation des plantes étant toujours incertain, on doit tâcher de ne pas perdre SUR LA NATURALISATION DES PLANTES. SI entièrement les individus qu’on ysoumet. Ceux qu’on destine à ces essais doivent être passablement forts, avoir une tige ligneuse , et des branches ainsi que des rameaux vigoureux, sans être élancés. Ils n’au- ront recu aucune chaleur artificielle en hiver , et au- ront été placés en élé dans des expositions ouvertes où ils ont pu recevoir toutes les influences de l'air. À Ïa fin de mars on les sortira de la serre, et on les placera dans un endroit abrité, sans être trop om- bragé ,où ils reprendront leur vigueur nécessairement un peu affoiblie par leur sejour hivernal. Au com- mencement de juin, on les tirera de leurs vases ct on les mettra en pleine terre dans la place désignée et dans le compose indiqué. La plantation faite, on les arrosera plemement avec la pomme de l’arrosoir, pour que la terre joigne immédiatement leur motte, Si dans les temps secs de l’été on s’apercevoit qu'ils en fussent fatigués, on leur donneroit alors quel- ques arrosemens modérés , pour ne les pas disposer à des pousses luxuriantes; ce qu’il faut soigneuse- ment empêcher. Le premier hiver est le temps critique; et, dans l'incertitude des effets de nos froids sur eux, il faut, dans les premières gelées , redoubler de surveillance. I sera donc prudent, à l’approche desgelées, c’est-à- dire, vers la fin de novembre, de couvrir leurs pieds de feuilles mortes ou de litière, pour, en cas d’ac- cident, du moins les conserver, et planter cinq bâ- tous autour d'eux, d’un pied plus haut que leur sommet, et on les entourera de paille sèche, qui formera un cône qu’on liera par le bas et par le haut seulement, A la cessation du froid on ouvrira 316 ESSAI SUR LA NATOURALISATION DES PLANTES. le milieu de ce cône en face de l’ouest, afin que l'air puisse circuler dans les branches et les rameaux, et que l'humidité ne puisse s’y maintenir. Au retour de la gelée, on refermera l'ouverture, et on la rou- vrira au dégel, et ainsi alternativement, jusqu’à ce que les grands froids soient passés. Les gelées de 4 à 5 degrés ne faisant ordinairement aucun dommage, ol et ne doit avoir lieu que lorsqu'elles passent ce point. Les plantes de pleine terre, sus- cepübles d’être mutilées par l’hiver , ne le sont que lorsqu'il y a environ 7 degrés de congélation, Les paillassons rempliroient encore mieux cet objet. Vers la fin de mars on commencera à dégager peu à peu les plantes du cône de paille, sans les en pri- ver tout-à-fait; et vers la fin d'avril, on Ôtera la li- tière qui a couvert leurs pieds. Si la plante a résisté sans dommage au premier hiver qu’elle a passé , et que les froids aient été au üe et ye e degré sous zéro, il est à présumer qu’elle pourra supporter le suivant sans empaillement; mais il sera toujours prudent de garnir son pied de quelque couverture. Ce ne peut être qu'avec circonspection que nous pouvons parvenir à acclimater les plantes de l’hémi- sphère austral, et parmi elles il s’en trouvera süre- ment , par les raisons de situations originaires dont j'ai parlé plus haut, qui y seroni plus ou moins re= belles. Ces différences sont tous les jours sensihles, et je ne peux m'empécher de répéter à cet égard combien nous avons à regretter le silence des voyageurs sur la position des plantes dans leur pays relativement au sol, à l’aspect et à la structure. L'absence de ces connoiïssances premières, en pri- OBSERVATIONS GÉNÉRALES 317 vant les cuitivateurs des bases et des indications nécessaires , produit des incertitudes dans les procé- dés, qui ne peuvent être dissipées que par lexpé- rience. C’est ainsi que des plantes, comme l’aucuba japonioa ,le fuchsia coccinea , ont été d’abord cultivées en serre chaude, où elles languissoient, tandis qu’elles poussent avec vigueur en pleine terre. Il est à présumer que plusieurs autres nous donneront un jour les mêmes avantages, et que nos jardins s’embelliront de ces végétaux intéressans , jusqu’à présent resserrés dans des vases , où ils perdent leur forme naturelle ainsi que leur beauté, OBSERVATIONS GÉNÉRALES, Ebranchenens. T'ouslesarbres, etsur-tontceux qui s'élèvent, doi- vent êlre,dans certaines circonstances, ébranchés pour leur former une tige droite, principalement quand ils sont plantés en ligne. Mais ces ébranchemens doivent être modérés et effectués par la nécessité relative à : leur port. Les ouvriersque l'on charge de cette opéra: tion la font ordinairement sans discernement. Îls cou- peni les branches ou trop près du corps de l'arbre ou trop loin, et souvent ils arrondissent la plaie. Dans le premier cas, la cicatrice est fort long-temps à se for mer, et il y a unesuite de déperdition de sève, quand à cescoupures se joint l’arrondissementdesécorces; cel- les:ci ne pouvant se joindre qu’au bout de plusieurs années , il n’est pas rare de voir s’y former un chan- cre qui nuit à la végétation et au bois. Il résulte du second des chicots, parce que le bout de la partie 2 318 OBSERVATIONS restante de la branche meurt , et que la cicatrice ne peut avoir lieu que lorsque le bois excédent est pour- ri, Un autre defaut aussi essentiel et souvent prejudi- ciable qui arrive lorsqu'on ne surveille pas les ébran- cheurs, c’est de couper les branche: jusqu’au som- met de l’arbre et d’en faire, pour ainsi dire, un hous- soir Non-seulemént des arbres ainsi mutilés sont dé- sagréables à la vue, mais ils sont plus sujets que les autres à être cassés par le vent , et leur grosseur n’est jamais ensuite proportionnée à leur élévation. Un arbre, quel qu'il soit, qui doit prendre une cer- taiue hauteur, ne peut être ébranché que lorsqu'il a acquis du corps une cerlaine force ; mais s'il est fourchu ou s'il a deux tiges, il faut absolument lui en retrancher une, autant pour qu’il puisse monter per- pendiculairement , que pour le préserver des coups de vent qui pourroient, dans cette circonstance, le. fendre en deux. On ne doit pas se presser d’ébrancher un jeune ar- bre. Il faut que son tronc grossisse auparavant, ce qu'il ne peut acquérir que par ses branches. Ces dernières maintiennent aussi ces grands végétaux dans un équi- libre propre à présenter aux ouragans une égale ré- sistance. Les arbres étrangers ne peuvent être ébranchés qu'avec encore plus de circonspection : à peme con- noissons-nous leur port naturel, qni souvent est plus beau que celui que nous voudrions leur donner ; d’ailleurs nous ignorons aussi s'ils peuvent supporter ces mutülations, et si l’on peut les faire sans risque de les perdre ou de leur nuire. Un arbre laissé à la nature prend sa forme particulière quand il n'est GÉNÉRALES. 319 _ point gêné , et ces formes différentes varient mieux les jardins et les plantations que celles toujours mo- notonesauxquelles.on les asservit. Il m'est arrivé à ce sujet un accident qui prouve le danger d’ébrancher in- considérément. Il y a environ 15 ans que je fis couper une grosse branche d’untulipier quime paroissoit pré- judicier à son élévation.Ce retranchement acausénon- seulement une perte successive de sève pendant un très-long-temps , mais celle-ci s’est encore épanchée en ouvrant longitudinalementeten plusieurs endroits l'écorce de l'arbre ; il s’y est formé des fentes chan- creuses; la plus grande partie de l’écorcè de son tronc s’est détachée, et ce n’a été qu’au bout de r2 ans que le tout s’est cicatrisé par une nouvelle écorce, Les arbres résineux ne peuvent être ébranchés que lorsqu'ils ont atteint 20 à 30 pieds de hauteur (8 à 10 mètres }, et l’on ne doit en couper chaque année qu'une couronne en commençant par l'infe- rieure, Lorsque l’ébranchement est fait à la hauteur de 10 à 12 pieds (3 à 4 mètres }, il faut le cesser, à moins que leur grand ombrage ne nuise à des arbres plusprécieux ; ou se contenter d’abattre les branches dépérissantes inférieures. Comme ces arbres perdent alors beaucoup de leur suc propre, on fera bien d'appliquer sur les coupures de l’argile mêlée avec la fiente de vache pour arrêter la déperdition.( Voyez l'article Sapin, ) De la nécessité d'arréter plusieurs arbrisseaux de serre , et des bons effets de cette opération. Plusieurs arbrisseaux de serre, tels que les bruyè- res ; les leptospermes, etc,, tendent toujours à s’éle- 920 OBSERVATIONS ver sur une lige menue, incapable de supporter sans appui, le poids de leurs branches et de leurs rameaux. Si l’on n'arrétoit pas leur élancement, i!s seroient non-seulement fort incommodes dans les serres, mais 1ls s'affoibliroient, deviendroient nus dans leur parüe inférieure , prendroient la forme d’un balai, et finiroient par s’énerver et être désa- gréables à la vue. Pour prévenir les inconvéniens, il faut arrêter leurs jeunes poussesà mesure qu'elles s'élèvent , procurer ainsi aux branches inférieures la sève que les supérieures emportent, et faire en sorte que l’arbrisseau en soit bien garm daus toute sa hau- teur. Cette opération doit avoir lien dans la jeunesse de la plante, afin qu’elle prenne, même dans ses premières années, une fonme égaie dans toutes ses parties et se répéter souvent dans le cours de l'été, pour contenir sa végétation ascendante. El ne s’agit pour cela que de rompre avec le pouce elle pre- mier doigt de la main, un pouce ou trois centimètres environ du sommet des jeunes pousses. Au bout de irois semaines et souvent moins, il sortira des aisselles voisines de cette mutilation plusieurs nouveaux jets qui ne tarderont pas à s'élever, et qu’on arrêtera de même lorsqu'on.les verra trop élancés. En un an ou deux l’arbuste aura pris la forme et l’état robuste ét plein qu’on aura desirés, et qu’on conservera ensuite par la même opération. L'effet de cette dernièrene consiste pas seulement àdonner à l'arbuste uneforme remplie, agréable etle fortifier également, mais à lui faire porterplus du doubledefleurs qu'ilne s'en cou- vriroit si on le laissoit croître àsa volonté. Ses semen- ces parviennent aussi beaucoup mieux à leur matu- GÉNÉRALES. 92€ rité. Cependant il est des espèces dont 1l est impossi- ble d'empêcher l'élévation. Pour les arbrisseaux de plein air, cette pratique seroit inutile et même pré- judiciable, parce qu'ils doivent prendre là le port que leur a donné la nature ; mais il n’en est pas de même de ceux tenus en vases , qui doivent être arrè- tés dans leur trop grand accroissement , pour que leur üge et leurs branches soient proportionnées en quelque sorte à l’espace qu'on peut donner à leurs racines. C’est sans doute un mal derestreindre le port naturel, mais c'en est un nécessaire, et il vaut mieux opérer de bonne heure, que de voir languir l’ar- brisseau fante d’avoir des vases assez grands et des serres assez hautes pour le contenir, ou être obligé de couper , souvent lors de son dépotement ou de son rencaissement , ses racines, dont la quantité et la longueur ne se trouvent plus en proportion avec la üge et les branches. Je pense que cette proportion des racines avec les branches est à considérer dans la culture des plantes ligneuses de serres, principale- ment à l'égard de celles qui poussent plus en racines qu’en branches. Celles qui ont une végétation con- traire sont plus aisées à conduire ; mais un retran- chement bien entendu sur leurs jeunes pousses peut les engager à se mettre dans une proportion égale, J'invite les cultivateurs d'essayer ces moyens qui m'ont réussi , et je suis fonde à croire qu'ils n’auront pas lieu de se repentir de cette opération , dont le but est d'obtenir une floraison plus riche et cet équili- bre de substances et d'organes qui se trouve dans tous les êtres vivans et animés, et qui maintient leur force et leur existence. Ie 23 322 @BSFRVATIONS Arrosemenss Quoique j'aie déjà parie des arrosemens dans quel- ques articles, je crois que les amateurs qui commen- cent à cultiver ne trouveront pas inutile le peu de mots que je vais en dire d’une manière générale. D'ailleurs les ouvrages de culture permettent plus que d’autres des répétitions, sur-tout quand le sujet est essentiel. Lorsque l’on a planté un arbre, ou arbrisseau , ou plante quelconque, soit en pleine terre, soit dans des vases, et quelle que soit la saison , on doit l’arroser aussitôt afin que l’eau fasse filer la terre dans toutes les racines et qu’elle les joigne immédiatement. Pendant le séjour des plantes dans les serres, les arrosemens ne doivent pas non plus leur manquer ; mais ils doivent être proportionnés à la température actuelle , à la constitution sèche, chaude ou humide des serres , et au tempérament des plantes, dont les unes sont toujours altérées, comme les mélaleu- ques, etc, et les autres naturellement absorbantes. Dans les orangeries ou serres froides , l’eau doit être épargnée aux végétaux, sur-tout à ceux qui se trou- vent éloignés des jours, qui perdent leur feuillage, ou qui ne poussent pas en hiver. Dans les serres tem- pérées où l’on maintient quelques degrés de chaleur, les arrosemens doivent être moins rares. Dans les serres chaudes, ils doivent avoir lieu presque tous Îes jours , et seront d’autant plus abondans que l’é- vaporation sera plus grande. Dans le fort de l'hiver , temps où la plupart des GÉNÉRALES 923 plantes sont presque en plein repos, l’eau ne doit leur être donnée que sur la surface de leurs vases avec le goulot de l’arrosoir , ayant attention de ne pas mouiller alors les feuilles, pour éviter la chan- cissure qui en résulteroit. Vers le mois de mars, où la végétation , dans les serres, commence à ranimer les plantes, les arrosemens se feront en plein ; ils se- ront effectués généralement en pluie, avec la pomme de l’arrosoir ou avec une pompe. Lorsque toutes les plantes seront placées en plein air, elles seront d’autant plus mouillées que la séche- resse ou la chaleur sera plus grande. Toute plante qui pousse fortement en été et qui fleurit doit avoir plus d’eau qu’une autre; et l’on connoîtra aisément le degré d'humidité dont elles ont besoin, au temps que cette dernière mettra à s’exhaler ou à être ab- sorbée.. Les serres chaudes, pendant l’été, doivent être chaque jour arrosées par-lout et même sur les vitraux du toit, avec une pompe, indépendamment de l’eau qu’on donnera à chaque plante dans son vase, suivant la nécessité. Les vapeurs humides et chaudes qui en résultent sont, dans cette saison, très-favorables aux plantes; elles leur donnent une belle végétation et une verdure éclatante. Quand une plante languit, que ses feuilles sont jaunes, qu'elle n’a pas la végétation qu’elle devroit avoir , ou que l’on veut lui en donner une plus belle, on peut l’arroser avec deux sortes d'eaux nourris- santes, l’eau de crotin et l’eau de tourteaux. On appelle tourteaux le marc exprimé des huiles, fa- conné en espèces de gauffres plates et très-sèches, Les cultivateurs de la Flandre et de la Belgique en 1 32/4 OBSERVATIONS font beaucoup d'usage, non-seulement dans leurs jardins, mais dans leurs champs. Ces deux eaux remplissent le même objet avec plus ou moins de force; mais leurs effets et leur application sont différens. L'eau de crotin se fait en mettant du crotin nou- veau de cheval, environ 5 à 6 pouces d'épaisseur, dans le fond d’une futaille contenant 120 bouteilles. de liquide, qu’on emplit ensuite d’eau ordinaire, On. agite l’eau et le crotin ensemble pour que la pre- mière en soit bien imprégnée, et on l’emploie au bout de huit jours. Les arrosemens faits avec cette eau peuvent avoir lieu pour presque toutes les plantes et dans tous les temps de l’année sans le moindre danger. Ils les ras: niment, leur rendent une belle verdure , aceélèrent leurs pousses sans les étioler, et contribuent beau- coup à une fleuraison et une fructification abondantes. L'eau de tourteaux a des effets plus grands, mais, employée inconsidérément, elle en a aussi de perni- cieux et même de funestes. On l’obtient en réduisant en poudre six àsept tour- eaux qui sont fort durs, et mettant cette poudre dans le fond d’une futaille de la même capacité que la première. On met ensuite de l’eau commune en- viron le tiers de la hauteur de la pièce; on agite bien le mélange, et on laisse fermenter le tout pen- dant un mois. Au bout de ce temps, si l’on veuts’en servir, on remplit la futaille d'eau jusqu'aux bords. Cette eau ne peut se faire que vers le mois d'avril, parce que ce n’est qu'au mois de mai qu’on peut en faire usage, Comme pendant l’automne et l'hiver GÉNÉRALES 925 l’évaporation est fort lente et presque nulle, si l'on se servoit de celte eau dans ces saisons, il creitroit sur la surface de la terre des vases des moisissures fort longues qui la couvriroïent entièrement, qui se renouvelleroient plusieurs fois, même après avoir Ôté la partie de terre qu’elles avoient pour base, ce qui feroit tort à la plante. Lorsqu'on veut arroser avec cette eau depuis le 1er mai jusqu’en septembre, on l’agite bien auparavant de puiser, pour que le marc se joigne avec l’eau , et l’on arrose une fois par mois ou deux fois en six semaines les plantes à qui l’on veut procurer de la vigueur. Le marc uni avec l’eau se déposant sur la surface de la terre, y forme une petite épaisseur qui sert de filtre pour les arro- semens suivans avec l’eau ordinaire, au travers du- quel cette dernière passe et emporte avec elle une succession de parties alimentaires pour les racines. On renouvelle ces deux sortes d'eaux, lorsque la fataille est épuisée, de la manière que je viens d’ex- poser , la première pendant toute l'année, la seconde seulement en été. L'eau de tourteaux convient spécialement aux arbres et arbrisseaux d’orangerie proprement dite, à tous ceux qui ont de fortes racines, à toutes les plantes ligneuses qui sont voraces et demandent une grande masse de nourriture, comme les /antana, les volkarmneria,\eclerodendrum, le datura arborea, etc. Elle est pernicieuse aux plantes bulbeuses, à toutes celles qui ont des racines menues et capillaires, comme celles qui exigent le terreau de bruyère ou qui croissent mieux dans cette terre, et généralement à toutes celles qui sont naturellement foibles et 326 OBSERVATIONS délicates ; elle est dangereuse et même funeste aux jeunes plantes de semis. Ce n’est donc qu'avec pru- dence et discernement qu’on doit en faire usage, et encore pendant l'été seulement. Mais si elle a cet in- convénient pour ces sortes de plantes, elle a aussi un grand avantage quand elle est sagement administrée. Elle donne aux arbrisseaux tenus en vases, qui aiment une nourriture succulente et quien sont avides, une force et une végétation qu'aucun autre moyen ne sauroit procurer, à moins de les planter sans vases dans du terreau ou du tan consommés. Quoique les plantes grasses demandent moins d’eau que les ligneuses, elles deviennent plus fraîches, mieux colorées et mieux nourries , si pendant l'été on leur en fournit de deux jours l’un, excepté dans les temps couverts et de pluie. Cette humidité ne leur sera nullement préjudiciable si on la modère vers l'automne , et si pendant l'hiver elles sont placées dans une serre sèche. Ce que je viens de dire est la déduction du prin- cipe que la chaleur et l’eau sont, avec l’air et la lu- mièére, les principaux agens de la végétation. Lors- que le premier de ces agens diminue, le second doit suivre la même proportion, pour que la nourriture soit égale au besoin. Il est seulement à considérer que les plantes de l'hémisphère austral, conservant toujours un reste de leur ancien cours de saisons, doivent avoir, pendant l'hiver, un peu plus d’ali- mens que celles de notre hémisphère, excepté cependant les plantes grasses, qui se nourrissent suffi- sammentde l'air desserres qu’elles pompent,et qu'une surabogdance aqueuse feroit périr d’hydropisie. GÉNÉRALES. 327 Situations , T'erres et Sernis des grands. Arbres. La plupart des arbres résineux se plaisent dans les bons fonds non aquatiques ou trop humides. Ils font peu de progrès dans les situations exposées aux grands vents, sur-tout près des côtes maritimes, excepté le pin d'Écosse pour le nord, et le pin ma- rime pour le midi; les vents de mer Font périr leur sommet et causent leur dépérissement, Les mélèzes et le cèdre du Liban préfèrent les mauvaises terres, les sols tenaces, cretacés, remplis de cailloux, difficiles à percer,;aux bonnesterres et aux fonds humides. Ils font dans ces premiers des progrès rapides, s'y élèvent très-droits, et résistent aux vents. Les terreaux, les terres trop amendées, les ter- rains irop légers ne sont pas favorables aux arbres résineux. Leur semis doit se faire dans le sable, avec l'addition d’un tiers ou d’un quart de terre franche et à l'exposition du sud-est. (Voyez la culture de ces arbres, arücles Pin et Sapin.) Les arbres forestiers tels queles frênes , les ormes, les tilleuls, les chènes, les érables, les hêtres, s’ele- vent rapidement dans les vallées. Ils languissent dans les terres glaiseuses et froides, dans les craies, sur- tout les quatre premiers, ainsi que dans les lieux trop humides. Les deux derniers, ainsi que lesfrênes, supportent cependant les mauvaises terres, mais leur végétalion y est très-lente, et, à l'exception du hêtre, ils y deviennent rabougris, (Voyezleur article parti= eulier. ) Le tulipier, les magnoliers , l’ailanthe, le chicot, les noyers , les châtaigniers , les marronniers d'Inde, 328 OBSERVATIONS les alisiers, etc. , aiment les terres franches, douces et jaunâtres; le tulipier dans les lieux un peu hu- mides, très-bien au voisinage des eaux; tous à une exposition chaude mais pas trop sèche. La plupart se refusent aux sols trop légers et crayeux , qui conviennent aux féviers et aux robiniers. Les platanes, les peupliers, les saules et les aunes se plaisent dans les situations fraîches et abritées, excepté l’aune et le bouleau, qui croissent assez également par-tout, cependant mieux dans les en- droits frais; les autres ne s'élèvent pas sur les hau- teurs et dans les terres qui absorbent promptement l'humidité. Le semis des arbres forestiers se fait avec succès aussitôt après la maturité des graines ou dans les pre- miers jours du printemps, dans les terres franches, fortement amendées et à l’ombre. Lorsque leurs semences sont dures et osseuses, telles que celles des néfliers, alisiers et sorbiers, les noyaux, les noix, on fera bien de les mettre pendant huit jours dans l’eau, ou bien en automne dans du sable, et dans une cave ou dans des vases pour les préparer à la germination, et les semer au printemps suivant, quelques individus, avec des abris. C’est aussi de cette manière que l’on parvient à la naturalisation des végétaux qui en sont susceptibles. Plusieurs plantes acclimatées prouvent que ce n'est pas tou- jours la latitude qui y met des obstacles, et qu'il peut en exister, même entre les tropiques, qui ne s'y re- fuseroient pas si on les essayoit par des passages graduels. La nature, qui a peuplé le globe de cette immense quantité d'êtres végélans, ne les a peut- GÉNÉRALES. 329 être pas tous exclusivement restremts aux climats sur lesquels on les trouve; elle a pu donner à quel- ques-uns cette force vitale par laquelle ils peuvent s'accoutumer à d’autres températures, et elle a laissé à l’indusirie et à l'intelligence humaines le soin de se les approprier. Celles des érables, des frênes, les marrons, les faines, les glands, etc., n’ont pas abso- lument besoin de cette préparation; cependant elle ne leur nuit pas,et J'ai éprouve qu’elles levoient ainsi plus promptement. Le semis de l’aune demande une terre franche , terreautée, et maintenue toujours humide. Quant à celui de l’orme, voyez son article. Tous les chênes, même ceux qui sont indigènes en France , sont délicats dans leur jeunesse. Ils doi- vent être protégés des grands froids par des litières ou autres couvertures. Ceux de l'Amérique étant encore plus sensibles aux gelées, seront entièrement couverts en hiver pendant leurs premières années. R Notions sur la Culture des Plantes nouvelles RP ae à ù lors de leur première introduction dans Les Jardins. Les voyageurs Michaux, Baudin, Humbolt, Bonplant et plusieurs autres, ont apporté une foule de genres et d'espèces de plantes inconnues jus- qu’alors. Les Anglais ont eu vraisemblablement les mêmes vues, et ont peut-être même obtenu de plus nombreuses acquisitions par la quantité de leurs vaisseaux qui parcourent toutes les mers. Lors- que la paix aura irrévocablement établie la hberté absolue de la navigation, toutes les nations , jouissant 390 OBSERVATIONS des mêmes avantages, mettront à contribution les | végétaux de l'intérieur du continent méridional et septentrional de l’Amérique, qui n’a pu être encore observé et examiné avec détail et fruit, et ceux des terres australes dont on connoît à peine les bords. Ces plantes nouvellement introduites dans nos jar- dins embarrassent nécessairement leurs possesseurs relativement à leur culture, parce qu'on ne sait pas positivement les différentes situations où la nature les a placées dans le pays où elles sont:indigènes , et le sol dans lequel elles croissent naturellement. IL seroit donc très-possible, faute de ces connoissances, qu'on donnât à une plante des hauteurs la culture d’une des marais, et à une autre qui exige une terre consistante , un terreau trop léger. Dans cette incer- titude on doit considérer les racines : si elles sont fortes, dures et longues, une terre douce, argileuse, substantielle leur convient ; si elles sont déliées , me- nues, presque capillaires, la terre légère, facile à percer, et en même temps nourrissante leur sera favorable. Quant à la température, le cultivateur . consuliera la latitude où la plante se trouve originai- rement. Si c’est en Amérique ou dans une contrée nouvellement découverte, il ajoutera huit degrés à cette latitude pour avoir celle qui prescrit la tempé- rature que la plante exige dans nos jardins. S'il peut être informé de la situation élevée ou basse du ve- _gétal dans son pays, il pourra conclure de là que celui qui se trouve placé sur les hauteurs doit être plus rustique que celui des vallées, quoique ayant tous deux la même latitude. Il observera aussi si la plante nouvelle conserve toute l’année sa verdure» GÉNÉRALES: 381 ou si elle perd son feuillage : dans le premier cas elle demande un abri dans nos hivers; dans le second elle pourra être mise en plein air lorsqu elle aura acquis la force nécessaire , et si elle est née au-dessus du 35° degre dans les nouveaux continens. Les plantes des montagnes et des lieux secs et élevés de la Géorgie et de la Caroline sont celles des pays plus chauds que le nôtre qui se conservent le plus facilement. Celles des lieux humides et des bords des rivières sont généralement les plus difficiles, parce qu'on peut rarement leur donner, avec la température qui leur convient, le sol naturel qu’elles exigent. Féûte plante née sous un climat essentiellement plus chaud que le nôtre, hors des tropiques, doit d’abord être placée, pendant l'hiver, en orangerie ou en serre tempérée. Quand on en aura obienu plusieurs individus, on pourra essayer sa naturalisa- tion en plein air. Les végétaux indigènes entre les tropiques seront d’abord placés en serre chaude. On éprouvera en- suite d’en mettre quelques individus en serre tem- pérée, qui y réussiront si la nature les a placés sur les hauteurs de cette zone. La terre qui me paroïît convenir le plus généra- lement aux plantes nouvelles, soit de la Caroline, de la Géorgie, de la Floride et des terres australes, est celle de bruyère, et l’exposition la plus favorable pour elles , en été , est une demi-ombre. Les plantes des marais et des bords des rivières doivent avoir plus d’eau que les autres; et quand elles seront forüfées, on fera bien de méler à la 322 OBSERVATIONS terre de bruyère un tiers ou un quart de bonne terre franche , très-douce au toucher. Les plantes des terres australes sont généralement d’une culture plus aisée que celles de l’Amérique à dans la parte qui avoisine le golfe du Mexique ou les Antilles. Celles qui ent été introduites depuis quelques années en France y réussissent parfaite- ment. Plusieurs étant voraces, et effritant en peu de temps leur terre, je crois qu’une terre un peu plus. consistante leur seroit avantageuse. Les végétaux qui pourroient nons venir de ces pays devront, par analogie, recevoir la inême culture. Mais comme la Nouvelle-Hollande est un continent qui embrasse 35 degrés de latitude méridionale, depuis le 10€ jus- qu'au 45e, l’on doit sentir que ces' végétaux, qui Pourroient nous arriver un jour des degrés voisins du tropique, en decà ou au-delà, devront être cul- tivés en serre chaude ou en serre tempérée. Ceux que nous possédons actuellement ayant été tirés de 1a côte orientale ou la nouvelle Galles , vers le 35e degré, ne sont par conséquent que de serre froide ou d’orangerie. Au reste, ce n'est que par comparaison qu'on peut d’abord cultiver une plante nouvellement ar- xivée, sur la consütution et sur la situation naturelle de laquelle on ñe peut avoir de connoissances et de renseignemens certains ; et ce n’est que par desgssais répétés que l’on parvient à lui donner la culture qui lui est propre. Quand elle n’est pas dans un état satisfaisant de végétation, il faut la changer de terre et de position, multiplier ou arrêter les arrosemens, lui fournir un degré de chaleur plus ou moins consi- GÉNÉRALES, 533 dérable, prendre enfin tous les moyens les plus effi- eaces pour lui redonner la santé et la force qu'elle doit avoir, Souvent on craint de dépoter des plantes qui languissent, par le risque de les perdre, et souvent on les perd: plus tôt par cetie crainte :il ne faut donc pas balancer dans cette circonstance. Ordi- nairement on en trouve la cause, soit dans les raci- nes pâtées, soit dans le peu de terre où on les a mises, et dans laquelle elles n’ont rien fait. Il est alors in- dispensable de couper les premières jusqu’au vif, et de leur donner une terre opposée à celle qu’elles avoient. Il est rare que ces soins ne soient pas payés par le succès. Cependant il y en a de si rebelles dans leur jeunesse, et sur-tout dans les premiers jours de leur enfance, qu'on ne sait le parti qu'on doit prendre pour les conserver, et qui, malgré les soins qu'on leur donne, et les différens traitemens, ont toujours une végélation languissante, et finissent par périr. Il est encore une autre circonstance d’abord em- barrassante pour le cultivateur ; c’est la culture des plantes venues de graines envoyées sans noms, sans indication de leur lieu originaire, et qu'il ne peut connoître qu'après avoir observé leur fructification. Ces jeunes hôtes pourront rester pendant l’été dans des châssis plus ou moins ouverts; mais en automne, quelle température leur donner pour passer l’hiver? Dans cette incertitude, je les meis dans la serre chaude. Si au bout d’un mois ou deux ils y pous- sent et élèvent des tiges grêles, cette serre ne leur convient pas, et je les place dans la serre tempérée jusqu'au printemps. L'année suivante, à la même 334 OBSERVATIONS époque, si j'ai plusieurs individus semblables , j'en mets une parlie dans la même serre, et les autres en orangerie. Si ces derniers passent bien dans cette dernière température , alors je suis assuré que ces plantes sont d'orangerie, où peut-être de pleine terre; et je m'assure qu’elles peuvent être de plein air, en en ÿ planiant l'automne. Dimension des Feuilles. Tout ce qui peut servir à distinguer une espèce d'avec une autre devroit entrer dans la descripuüion d’une plante. On ne sauroit fournir trop de moyens sensibles pour parvenir à sa connoissance. Dans les descriptions des animaux, on expose la dimension de leurs parties; pourquoi ne feroit-on pas de même dans celles des végétaux ? Les feuilles sont pour ces derniers des organes nécessaires, dont la dimension donnée peut à l’instant enlever toute incertitude sur la nomenclaiure. Si la culture, l’âge et le terrain la changent quelquefois, il est rare qu’une plante adulte et croissant dans une terre ordinaire, varié dans Ja forme et dans la dimension de ses feuilles , prises dans la partie moyenne de sa hauteur. La plu- part des végétaux ont leurs feuilles ovales ou en lance; une petite feuille de 3 à 4 lignes de longueur est alors mdiquée comme celle d’un pied. Un Abpne et un bananier les ont de la même forme, et cepen- dant la distance qui se trouve entre leur dimension est immense. Mais, sans comparer un genre avec un autre, le caractère générique devant être seul em- ployé, je desireroïs du moins que, dans les espèces d’un même gegre, où la dimension des feuilles est GÉNÉRALES. 335 tout-à-fait différente , on ne négligeät pas ce moyen simple d’en distinguer plusieurs. Si en montrant à une personne Ja famille des érables, on lui dit que celui de Crète a les plus petites feuilles, elle le re- connoîtra sans peine; ce qu’elle n’auroit pu faire qu'avec incertitude par les simples phrases de ces espèces. Miiler, et quelques auteurs modernes, ont donné cette dimension; mais souvent la differente n’étoit pas assez ble pour qu "on püt s’y attacher. Je ne voudrois donc pas qu’elle eût lieu pour les espèces doni les feuilles ne différent que de quelques lignes, mais à l'égard de celles qui en ont d’une grandeur disproportonnée avec la même forme. Cette dernière étant différente, ee de la grandeur est ie nécessaire. Je crois qu'à l'égard de plusieurs plantes d’un ‘même genre, ce moyen me paroiït utile pour la plus prompte connoissance des espèces. Il ne s’agit pas seulement de bien fonder les caractères, il faut encore rendre, autant que l’on peut, les élémens faciles. Ceux qui excellent dans les sciences n’ou- blient que trop souvent que les commencemens sont toujours pénibles. Ce n’est cependant qu’en aidant à ces derniers que les premières se font goûter, se répandent et acquièrent une considération générale: Des Couleurs des Fleurs et des Panaches. Les couleurs des fleurs, principalement dans les nuances du pourpre et les différens verts des feuilles, sont sujettes à varier, Îl ne faut, pour certaines fleurs, que peu d'heures pour que leurs nuances changent, Les unes se déçolorent à l'ombre, tandis que d’au- 336 OBSERVATIONS ires y prennent une teinte plus animée que leurs semblables placées au grand jour. Le sol n’influe pas moins sur elles. Une terre de mauvaise qualité cause souvent la dégénération de leurs couleurs. De vives qu'elles étoient, elles passent au pâle et même au blanc. Un géranion batrachioïde dont les fleurs sont grandes et d’un beau bleu, planté dans un terrain médiocre, a porté l’année suivante des fleurs pa- nachées de blanc et de bleu ; l'année d’après toutes ont été blanches, et celte couleur s’est maintenue ensuite dans un bon sol. C’est ainsi que l’on a acquis la plupart des plantes panachées, dont plusieurs re- couvrent leur verdure en quittant leurs panaches, lorsqu'on les met dans une bonne terre. Le syco- more et les houx panachés font cependant une ex- ception : le premier conserve ses panaches avec la plus forte végétation; les seconds les maintiennent de même; mais leur accroissement est plus lent que celui des individus entièrement verts. L’alaterne panaché de blanc est aussi constant ; celui varié de jaune ne l’est que cultivé en vase, où il est restreint ; en pleine terre, il redevient vert. À la réserve de ces arbres et arbrisseaux, la plu- part des plantes panachées ou tachetées ne le sont , les unes qu’accidentellement , et les autres que jus- qu’à ce qu'elles soient dans une bonne végétation. Les variétés sont occasionnées par la langueur, et quand celle-ci n’a plus lieu , la couleur naturelle l'emporte , et la verdure se ranime. Plusieurs per- sonnes aimeut les panaches, et ils paroissent être principalement en vogue chez les Hollandais et les Belges. Cependant , à la réserve des arbres et arbris- GÉNÉRALES 937 seaux désignés ci-dessus, j'inviterai les amateurs à ne pas les rechercher , parce que , pour les conserver * dans leur bigarrure, il faut les maintenir dans un état de souffrance, ou s'attendre à leur voir reprendre pleinement leur verdure , en leur redonnant la santé. ° Plusieurs circonstances produisant un change- ment dans les couleurs des fleurs , on ne doit donc pas s’élonner si, dans cet ouvrage, où elles sont in- diquées, on ne trouve pas toujours la nuance que doit avoir la fleur qu'on considère ; mais si cette nuance ne peut être absolument fixe dans toutes les plantes , la couleur essentielle et primitive ne change point. L’altération se fait dans sa teinte, et la fait passer rarement dans une autre couleur, sinon dans le cas de la fin du cours végétatif de la plante ou de Vaffoiblissement de la partie colorée. Lesfleurs jaunes sont les plus constantes dans les nuances ; elles se conservent à l’ombre comme au soleil ; mais, ainsi que les autres , elles tendent, en se fanant, à deve- mir blanches. Quelques-unes se changent en rouge, comme les onagres , les camaras, etc. Les couleurs ne peuvent sans doute faire partie du caractère essentiel d'une plante , mais elles sont un accessoire utile et le plus sensible ‘qu’on ne doit pas négliger. Linné et d’autres botanistes célèbres qui l'ont pour ainsi dire exclu , ont été néanmoins obligés de s’en servir dans les divisions des espèces de cer- tains genres et même pour les noms spécifiques. Il me paroît d’ailleurs plus rare qu'une plante simple et croissant naturellement change sa couleur , que des espèces n’aient pes des variations dans leurs parties Xe 24 538 | OBSERVATIONS essentielles qui les éloignent du caractère du genre dans lequel on les a placées, 104 Des effets de la lumière sur les. vés sétaux. Le solal est la source de la lumière ; elle parvient à la terre en huit minutes , et parcourt ainsi dans ce court espace de temps environ 33 millions de lieues. Ses rayonssont directs; ilsnese répandent pas, comme le son , en tous sens. Leur propagation se fait toujours en ligne droite. Les surfaces qu'ils éclairent nele sont jamais que d’un côté , et si tout est éclairé pendant le jour, les faces qui se présentent au soleil le sont infiniment davantage , même lorsque le temps est couvert ; les autres ne le sont que par réflexion. Les couleurs étant une des propriétés de la lu- mière , lorsque ses FAyoBs frappent les objets, ceux- ci les renvoient, ou s’en pénètrent diversement , à raison de leurs parties constituantes ; et c'est cette réfrangibilité formée par leur texture , leur ténuité ou leur opacité , l’arrangement de leurs lames, qui nous donne la sensation de couleurs. La lumière du soleil est unie à la chaleur ; centas ant ces deux propriétés sont absolument distinctes dans leurs effets. La lumière paroït être plus nécessaire aux plantes que la chaleur, excepté son absence presque absolue. Plusieurs plantes végètent et produisent moyennant une, pelite parlie de chaleur ; il ne faut pour certai: nes que 10 degrés; mais ellesne pourroient subsister sans la lumiere. Une plante peut vivre et fleurir sans recevoir di- | GÉNÉRALES 339 rectement les rayons du soleil, pourvu qu’elle soit dans un lieu où l'air puisse à chaque instant se re nouveler ; mais dans quelque situation qu’elle soit ; elle tendra toujours, quoiqu’elle n’ait aucun contact du soleil , à se tourner vis-à-vis de son cours , et ne se dirigera jamais vers l'opposé, Qu'on place une plante sous une espèce de han- _gard , de manière que cet asÿle soit ouvert de tous côtés, mais que le soleil ne puisse pénétrer dans son intérieur, la plante se tournera bientôt vers le côté que cet astre parcourt , et non du côté du nord. Lorsqu'elle y aura bien présenté ses surfaces , qu’on : la retourne ; dans trois semaines ses parties auront repris la première situation. Toutes les plantes qui sont en serre pendant plus de six mois de l’année, prennent toutes la forme d’un éventail, nu du côté du nord, bien feuillé et fleuri de celui du midi. Ce ne peut être la chaleur qui contribue à cette direction : en voici la preuve. Qu'on plante un oignon dans un pot , qu’on place ce dernier de manière qu'il ait d’un côté de la chaleur et de l'autre une beaucoup moindre.Cet oignon, qui n’a pas poussé, n’a pas encore pris de direction, Lor squ l commencera à montrer ses feuilles, celles - si se tourneront du côté du jour, et point du côté où la chaleur réside, et sa fleur s'ouvrira de même en présentant son ca= lice à l’aspect de la lumière. Si les rayons du soleil en dilatant les pores de la plante par leur chaleur , la forcoient de se diriger vers eux.il cuséroitd ème de toute chaleur factice. Cet effet ne peut donc venir que de la lumière. Mais quel est le moyen qu’elle emploie ? j'avoue qu'il est difficile à conces 540 OBSERVATIONS yoir.Je présenteraicependant quelquesidéesà cesujet. Nous avons vu en principe que les rayons de la lumière sont directs. Par conséquentils doivent avoir uue influence immédiate plus grande ques’ils se pro- pageoient en tous sens ;, et le côté de la surface qu'ils frappent doit en sentir beaucoup plus l'effet que l’autre, qui ne les reçoit que par réflexion. Lorsque ke soleil frappe une plante, son impulsion n’est pas seulement directe , mais elle est encore successive, et ceite succession ne se fait pas par un simple con- tact, mais par des traits continuellement dardés de lastre qui les envoie en foule. Leur effet est aussi à raison de leur perpendicularité sur les surfaces , de la couleur plusou moins foncée de ces dernières, et de leur épiderme lisse ou terne. En hiver , cette impression est nécessairement moins forte qu'en élé. Mais j'ai remarqué que les feuilles de plusieurs plantes de.serre suivoient assez l’obliquité des rayons; qu’en hiver elles baissoient et. en été se relevoient, de manière que.leur surface supérieure formoit assez généralement une incl- naison telle que la lumière pouvoit en tout temps les frapper par ses rayons perpendiculaires ou à angles à-peu-près droits avec elle. Cette direction des plan: tes est beaucoup plus sensible dans les serres, parce que celles-ci n’ont ordinairement qu’une seule face. éclairée ; mais , comme je l’ai déja dit, elle ne laisse as d'exister en plein air , et la promptitude avec la, quelle la plante se retourne vers la lumière est tou- jours proporüonnée à l'ombre plus ou moins g'ande: qui est derrière elle, de la force des rayons et de lé. tat de sa végétation: | GÉNÉRALES du J4E Quant à la couleur et au tissu de ses surfaces, l’on sait que plus elles sont foncées et ternes, plus elles absorbent de rayons et de chaleur, et que plus leur couleur est légère et leur épiderme lisse, plus elles en renvoient et moins par conséquent elles s’en pé- nêétrent. Il n’y a point de contact sans effet. La lumière frap- pant pendant tout le jour les plantes, cette impres- sion occasionne non-seulement une réfrangibilité de ses rayons, modifiée par les parties constituantes des surfaces, mais une irritation sur ces dernières d'autant plus forte que le jour est plus lumineux. Ces effets mettent en plus grande activité le mouve- ment intestinal des plantes, leur circulation s’accé- lère, les pores des parties éclairées s'ouvrent davan- tage, l’exhalation del’airintérieurdevient plusgrande, tous les sucs se portent en plus grande quantité sur ces surfaces , et s’y renouvelant continuellement, Îles maintiennent dans une situation perpendiculaire aux rayons qui les y forcent par une irritation suc- cessive sur leurs nervures. Les feuilles ombiliquées,folia peltata, telles que celles dela capucine,de l’hydrocotyle, de l’hernandier présentent parfaitement leur surface supérieure tou- jours perpendiculaire à la lumière ; on diroit même qu’elles la suivent dans son cours. Toutes les autres n’ont pas tout-à-fait une inclinaison aussi marquée, mais avec le Lemps elles y parviennent , même celles des arbres toujours verts dont la consistance est dure et roïide. En général toutes les plantes, sans en excep- ter aucune, cherchent continuellement à présenter autant de leurs parties qu’il leur est possible à l’in- \ . 542 __ OBSERVATIONS fluence de la lumière qui leur est absolument néces- saire pour leur existence, Celles qui ne peuvent la recevoir qu'indirectement sont toujours plus foibles et moins végétantes; et ses effets n’ont pas seulement heu dans des situations ombrées d’un côté et lumi- neuses de l’autre , on les observe de même dans les positions entièrement ouvertes de toutes parts; une planie isolée au milieu d’une plaine , n’est pas moins presque nue du côté du nord , et parfaitement cou- verte de feuilles et de rameaux du côté du midi. J'ai présenté en peu de mots mon idée sur la ma- nière dont la lumière agit pour obliger les plantes à conserver leur direction sur elle. Je vais considérer actuellement comme elles se retournent vers la lu- mière quand elles ne sont pas dirigées sur elle. Je uppose qu’une plante, depuis quelque temps faisant face au jour, tandis que son autre face est dans l’om- bre, offre à la lumière toutes ses parties éclairées en forme d’éventail ; si je la retourne et que j’expose au jour le côté ci-devant ombré , celui- ci sera d’abord nu, et ne monirera que le revers des feuilles qui parent l’autre côté. Mais, dans un temps propor- tionné à la végétation et à la consistance de la à celte face cidevenant nue deviendra tellequecelle qüi _jouissoit de la lumière , et celle ci se dégarnira en fa- veur de l’autre.Ce nesera pas seulement parce qu’elle pourra pousser de nouvelles feuilles , dont elle étoit auparavant assez privée, mais parce que ses rameaux feuillés qui se trouvent alors à l'ombre, changeront de direction et se porieront vers le jour. Dans cette nouvelle position , la plante est en quelque sorte désorganisée , parce que les faces GÉNÉRALES, 542 qu’elleexpose ne sont pas aussi favorables à l'influence de la lumière que celles qu’elle lui montroit. Le tissu dela surfaceinférieure des feuilles est différent decelui de la supérieure; on y observe avec une lentille de 4 lignes de foyer, une quantité de globules plus où moins transparens ; au lieu qu'il en faut une d’une ligne et demie de foyer pour apercevoir, encore lésë- rement ,les molécules infiniment petites qui forment l'épiderme de la surface supérieure; l’inférieure a donc une organisation différente, et il paroît prouvé , d’après les expériences d’Ingen-Houzsur la salubrité et le méphitisme de l’air que les plantes exhalent, que cette partie est particulièrement destinée aux excrétions de la plante, à sa transpiration et à la sortie de son air. La plante, privée des impressions de Ia lumière, qui ne peuvent être bienfaisantes pour elle que lors- qu’elle peut lui présenter les faces propres à les re- cevoir, doit donc s’efforcer , avec son secours, de les lui rendre , soit en poussant de nouvelles feuilles, soit en retournant les anciennes. Si celles-ci sont en vigueur, elle ne s’en défera pas; mais si elles avoient pris tout leur accroissement , elle les abandonnéra, Ÿ elle n’en poussera de nouvelles que sur le côté éclairé. Quoique les surfaces inférieures soient disposées dans la même situation que l’étoient les supérieures lorsqu'elles recevoient la lumière , celle - ci ne ‘les maintiendra plus dans cette direction : il est apparent ou que la lumière ne rencontre pas sur ces surfaces. la même constitution de parties nécessaires à son in- fluence directe , ou que la plante trouve d’une part SA OBSERVATIONS 4 dans le jour un obstacle à ses excrétions qui doivènt avoir lieu dans ses faces inférieures, et de l’autre, presqu’une nullité de moyens de s'approprier la lu- mière quine donne sur sa surface supérieure que par une foible réflexion. Le jour ne pouvant donc avoir les mêmes effets sur les reversdes feuiiles qu'il avoit sur leur dessus , et l'organisation de la plante ne pou vant s’accommoder de ce changement , il faut abso- lument qu’elle se retourne. IL est à remarquer que plus la plante est ferme et consistante, plus il lui faut de temps pour se retourner vers la lumière, et plus ses parles sont molles , minces et lésères, plus le jour a d'influence sur elles et plus tôt elle lui pré- sentera ses faces supérieures. La lumière produisant uue irritation sur les jeu- nes rameaux nus et sur les pétioles , doit y augmen- ter la circulation et y faire affluer la sève avec abon- dance. Les sommets des rameaux commencent par céder à l'impression , et se diriger peu à peu vers l’objet qui la lui donne, et ses pétiolesattirés demême, en tournant sur eux-mêmes , amènent par degrés la surface supérieure des feuilles vers le jour. La lumière agissant toujours par des rayons directs e£4 successifs, toutes les parties dela plante s’avancent, vd lorsque les feuilles sont assez retournées pour pou voir recevoir une partie du jour, leur retour plein vers lui devient d'autant plus prompt, qu'il peut frapper leur surface supérieure où il semble avoir plus d'influence. En plus ou moins de temps, rela- tivement à la roideur ou à la souplesse des rameaux et des pétioles, le demi-tour entier s'exécute, et bien- tôt le côté de la plante auparavantnu, se couvre, de GÉNÉRALES 945 ‘fenilles et de fleurs, tandis que l’autre, qui étoit si plein , se dégarnit , devient plat et vide. Bonnet , tom.1V, pag. 375 et suivantes , attribue à la chaleur la direction des plantes vers le jour. Il cite plusieurs expériences à l’appui de cette asser- tion. Quoique son autorité soit d’un grand poids , je ne puis cependant adopter tout-à-fait son idée. Il est certain que la chaleur jointe à la lumière double cet effet; mais il ne l’est pas moins , comme j'ai essayé de le faire voir ci-dessus , que la chaleur ne le pro- duiroit pas sans le concours de la lumière, et que cette dernière en est l’agent principal, Pendant lhi- ver ; où le soleil ne se montre que par intervalles et est souvent caché pendant plusieurs jours, la tha- leur d’une serre chaude est presque constamment à 12 à 15 degrés. Si la chaleur seule influoit sur la direction des feuilles et des rameaux , les plantes n’y auroïent aucune direction déterminée ; elles seroient également feuillées et rameuses de tous les côtés : c'est cependant ce qui n'arrive pas. C’est dans ces étuves qu'elles présentent davantage une de leurs surfaces vers le jour , et que la partie qui ne le recoit que par réflexion est absolument nue. Des plantes , dercette serre qui sont placées sur les tablettes contre les vitraux ressentent dans la partie qui fait face à l’in- iérieur de la serre,une chaleur beaucoup plus grande que dans celle qu’elles présentent au jour, où elles doivent méme avoir, dans le temps des gelées, la sen- sation du froid ; cependant leur direction ne se fait pas moins vers la lumière, et malgré la chaleur des tuyaux qui sont contre ele; le côté opposé aUL jour n'en est pas moins dégarni en comparaison de celui / 340 OBSERVATIONS - _ qui ést éclairé. D'ailleurs, qu’on observe en hiver les plantes placées sur les amphithéâtres des serres froi- des , on les verra toutes non-seulement très-feuillées du côte de la lumiere , MAIS presqu "entièrement nues de l’autre côte. Il résulte de cette petite dissertation qu'il paroit que les surfaces inférieures des feuilles ne sont pas constituées de manière à pouvoir recevoir avec fruit pour l'individu les rayons directs de la lumière , et qu'eiles sont peut-être même à cet égard dans un état négatif; que les surfaces supérieures ont éminem- ment la disposition nécessaire pour s’approprier cette influence bienfaisante ; que toutes les plantes ten- dent toujours à la sentir , et à diriger vers elle leurs parties organisées à cet effet ; que d’ailleurs et d’une part , l'impression très-marquée du jour sur le des- sus des feuilles qui les maintient dans leur situation, et de l’autre son influence différente ou sa nullité sur leur revers qui les force à changer de position, sont des circonstances qui méritent l’atiention de ceux, qui s’occupent de la physique végétale. La lumière qui nous donne la sensation des cou- leursne semble pas contribuer à former leurs parties constituantes dans les fleurs ; elles sont principalement dues à J'air et à la chaleur. Si l’on prive une:plante de l'air libre, en lui donnant le plus de lumière possible, elle sera tonjours moins colorée que sa semblable en plein air. L'air semble faive les fonctions d’un astrin- gent,etl’onsaitque celui-ci rend ordinairementles cou: leurs plus foncées en resserrant leurs parties, et pro- duisant sur elles une autre modification par laquelle ellesse pénètrent de plus de rayonslrmineux L’air'pay GÉNÉRALES 347 son contact perpétuel et detouslessens,doitdoncren- dre les tissus plus serrés, et par conséquent plus co= Jlorés. Si une forte chaleur se joint à l'air, les cou- leurs deviendront encore plus foncées, parce que l’astriction sera plus grande , ce qui n’arriveroit pas si la chaleur étoit douce. J'ai remarqué plusieurs fois les plantes changer de couleur en quatre jours d’une -grande chaleur; leur verdure étoit beaucoup plus animée qu'auparavant, et leurs fleurs plus brillantes. De cette observation on pourroit en déduire que les couleurs sont d'autant plus légères que les objets qui les produisent sont éloignés de l'équateur. Aussi remarque-t-on que les fleurs rouges,et d’une nuance foncée , sont en bien plus grand nombre dans la zone torride que dans les régions septentrionales , où le blanc et le jaune dominent, et que certains animaux prennent une teinte d’autant plus forte se sont plus éloignés des poles. On a prétendu que Île sommeil des végétaux, et principalement des plantes à fleurs oh étoit l'effet d’une contraction occasionnée par le froid du soir. Je pense qu'on ne doit l'attrilumer qu’à l’absence du jour. Si le froid de la nuit en étoit la raison, les feuilles des plantes légumineuses des serres chaudes ne. se rapprocheroient pas. Cepen- dant elles éprouvent ce mouvement comme celles qui sont en plein air. Pour en être plus sûr, j'ai donné à ma serre chaude un degré plus chaud vers Je soir et toute la vuit qu’elle ne l’avoit eu pendant le jour: les feuilles de ces plantes ne s’en sont pas moins fermées. Leur sommeil est donc dù à l’ab- sence de la lumière , et sa durée est toujours pro- ; ‘348 DU DÉPLANTOIR. porüonnée à celle de la nuit. En hiverellés dorment plus long-temps, en été moins. ‘Il est des plantes , mais en petit nombre qui font tout le contraire ; elles semblent se reposer le jour pour veilier la nuit ,telles que la belle-de:nuit , dont des fleurs ne s'ouvrent que le soir , tandis que quel- quessoucis, la belle-de-jour, etsur-tout l’oxalide ver- _sicolore, n épanouissent leurs corolles que lorsque le soleil du matin frappe directement sur elles : cette dernière ne fleurit même pas lorsque le temps est couvert. D’autres n’ouvrent leurs fleurs que le ma- tin, d’autres vers midi, et quelques-unes répandent une odeur différente dans chaque partie du jour. Je me me permettrai pas de vouloir expliquer ces phé- nomènes, j'en laisse la solution aux physiciens ; je mecontenterai de répondre à cette question comme le malade imaginaire à celle quare opium fait. . snire. ee DÉPLANTOIR Fic. L Explication. Cet irstrument est composé de deux boîtes cylin- driques, l’une extérieure et l’autre intérieure; toutes deux de fer-blanc ou de cuivre, dans les dimensions et proportions suivantes. Un déplanioir de 4 pouces de diamètre 2 EN pouces de hauteur. Un de 3 pouces, y — D pouces. Un d’un pouce ; — 4 pouces. ; On peut en avoir encore d’ intermédiaires éé même de plus grands , mais à-peu-près dans lés mêmes pro- portions. Le diamètre ne pouvant être relaüf à la Tome ZI. Page 346. | DE DIL ANNNIR tt DU DÉPLANTOIRe 34 hauteur dans les pelits, à cause des tiges qu'il faus loger dans les boîtes. La boîte extérieure Æ est garnie à son sommet de deux saillies opposées et soutenues par deux tas- seaux pour les rendre plus fermes , et afin qu’elles puissent résister à l'effort des mains du jardinier,, qui pèsent fortement sur elles pour faire entrer les: boîtes dans la terre. Le dedans est entièrement vide, sans couvercle ni fond. La boîte intérieure B doit entrer librement dans l’extérieure et s’en ôter faci- lement, sans cependant qu'il y ait d'intervalle entre elles. Elle est de la même hauteur que l’extérieure, et s’ouvre longitudinalement par le moyen des char- nières. Elle est garnie à son orifice supérieur de deux appendices D, situés vis-à-vis l’un de l'autre et vis-à-vis des saillies de la boîte extérieure, lors- qu’elles sont l’une dans l’autre. Ces appendices ser- ven! à mettre les pouces des deux mains pour faire sorür cette boîte de l’extérieure; elle est munie à son fond d’une plique soudée , au milieu de iaquelle: est un vide rond C, qui doit avoir environ de dia- mètre les deux tiers de celui de la boîte ; l’autre tiers qui reste forme donc un cercle à l’entour. El est indispensable d’avoir des déplantoirs de diffé rentes grandeurs pour les proportionner aux plantes qu'on veut enlever. Si c'est une plante assez haute et assez forte, on se servira du plus grand déplantoir, pour que sa motte ‘soit plus grosse. Si c'est une bouture de 6 à 7 pouces de hauteur, on emploiera le moyen. Si c’est une bouture de bruyère ou d’autres plantes de même nature ; on fera usage du plus petit, 3bo DU DÉPLANTOIR Usage. Quand 'on veut enlever en motte une bouture reprise, où une jeune p'ante de semis pour la planter en pleine terre , on prend d’abord un déplantoir d’une dimension proportionnée à la force de la plante , ses deux boites l’une dans l’autre. On commence par fare le trou où la plante doit être placée, ce qui s'exécute en enfonçant les deux boîtes ensemble , aux deux tiers ou à moitié de leur hauteur dans la terre , par le moyen des deux saillies sur lesquelles les deux mains appuient. À me- sure que la boite extérieure s'enfonce , l’intérieur s'élève par la résistance qu'offre à la terre le cercle de son fond , et l’exté- rieure se remplit en partie de la terre. Lorsqu'on croit que le trou est assez profond , on retire assez doucement les boîtes , pour que le trou qu’elles ont formé reste bien fait, et qu’il né s'écroule pas. Les boîtes retirées, on pousse la boîte intérieure en appuyant du pouce sur les deux petites appendices, pour faire sortir toute la terre qui se trouve dans la boite extérieure, et pour l'en vider entièrement. _ Cela fait, on ôte la boite intérieure, on l'ouvre, et on em- brasse de son fond la plante qu’on veut enlever. On ferme la boite de maniere que la tige de la plante se trouve au milieu de son intérieur. On remet ensuite la boîte extérieure, et l’on ré- pète la même opération qu’on a faite pour former le trou, én appuyant sur ses deux saillies. La motte s’enlève et tient dans la boite extérieure , tandis que l'autre s’élevant l’assujétit par le cercle de son fond. La plante enlevée avec ses racines , onla porte dans le trou qu'on a pratiqué, et en poussant en bas Îa boîte intérieure , la motte remplit parfaitement le trou, et la plante est placée sans être aucunement endommagée et sans autres soins. On peut par le moyen de cet instrument , porter sans risque les plantes enlevées en motte à de grandes distances sans qu'elles puissent en souffrir. La même opération a lieu pour les plantes qui doivent être mises dans des vases, à la réserve qu’on n’est pas obligé de faire préalablement un trou. On met un tuileau et un peu de terre au fond du pot , et l’on y place avec les boîtes qu'on retire en / ; EMBALLAGE DES PLANTES. 35t suite, la plante enlevée en motte, ayant seulement attention que la dimension du pet et celle du déplantoir soient les mêmes, ou à peu de chose près. ‘ Ces différentes opérations se font en aussi peu de temps qu’on peut en mettre pour en hre le détail, Dans une minute Le trou est fait, et la plante enlevée et replantée. Emballage des Plantes. Plusieurs envois de plantes étrangères que j'ai re- cues m’ayant prouvé, par la perte d'un assez grand nombre et l’altération de presque toutes , que la plu- part des cultivateurs ignoroient les moyens de les faire parvenir à leur destination, sans dommages can- sés par la route, j'ai cru aussi uüle pour ceux qui envoient des plantes, comme pour ceux qui lesre- coivent, de faire counoître les meilleures méthodes de les emballer, pour qu’elles puissent arriver, pour ainsi dire , dans le même état qu’elles sont parties. Ilya dont manières de faire voyager les plantes sans danger évident pour elles; l’une , en les laissant dans dus vases et debout , dans un panier ; l’autre, sans vases, et couchées dans une caisse. La première , pratiquée par les jardiniers anglais, consiste à couvrir d’abord la surface de la terre des pois de mousse pressée et ficelée conjointement avec la tige de la plante et le bälon qui la soutient, et à mettre les pots ainsi enveloppés droits dans le fond d’un panier, préalablement garni de foin. A mesure que l’on place les pots, on remplit les vides qu'ils laissent entre eux de mousse Sèche, que l’on presse fortement et de manière que lorsque tous les pots que doit contenir le panier y ont été mis, ilsse } 352. EMBALLAGE trouvent si bien assujétis qu'ils ne puissent ni remuer mise joindre par leurs bords. Pour prévenir les ébran- rte qui pour! roient les déranger ou les faire sortir de leur place, on fait passer plusieurs lignes de ficelle sur la surface de P emballage, qui se croisent et pas- sent dans les osiers qui forment le bord du panier. La surface de ce dernier étant ainsibien assujétie , et les pots suffisamment contents, on implante dans sa circonférence, en son bord, des baguettes de saule ou de coudrier , distantes l’une de l’autre d'environ un décimètre, et assez hautes pour qu’étant rassem- blées à leur sommet et liées ensemble, elles forment un cône qui ne touche pas aux plantes qu'ilrenferme. Le tout est ensuite enveloppé d’une matte qu’on lie au haut du cône, qu'on ficelle par ses bords et qu'on arrête de même à la circonférence du panier. Ceite méthode est sans contredit la meilleure de toutes pour les transporls par eau, sur les rivières comme sur la mer. Les plantes n’y sont point gênées ; placées de bout, et pouvant jouir de Fair libre, elles \ végètent comme dans le jardin où elles étoient cul- tivées, sur-toût si , dans les voyages de long cours ; on a soin de mettre les panierssur lepont du vaisseau quand la saison le permet, deles découvrir en ôtant leurs nattes pour que les plantes ne s’étiolent pas, et de les: arroser de temps en temps. Moyennant ces soins, elles arrivent à leur nouvelle demeure aussi fraiches qu’elles pouvoient l'être à leur départ, C’est ainsi que les jardiniers anglais envoient leurs plantes ; mais il est essentiel pour les amateurs qui leur font des demandes, d’avoir quelqu'un de con- fiance qui non-seulement surveille l'emballage, mais , DES PLANTES: 353 qui les fasse placer, sur le vaisseau. Dans le nombre des paniers que j'ai reçus de l Angleterre, il en est arrivé très-peu en bon état, quoique] ‘habite près de la côte la plus voisine de ce royaume. Sorivent ils étoient aplatis ou déformés, et les pots étoient en partie cassés, parce qu'ils avoient été mis à foud de cale , où d’autres objets les avoient accablés, soit par leur poids, soit par l'effet du roulis. Cette circons= tance est une des causes principales des pertes qu’on éprouve dans ces envois. On pourra beaucoup mieux la prévenir par la surveillance de celui cliargé de les diriger personnellement,que par les plus fortes recom. mandations auxquelles les capitaines de ces vaisseaux . m'ont ordinairement pas une grande altention. Mais si cette méthode, rendue plus certaine encore par les soins que je viens d'indiquer, est exceHente pour les voyages par eau , ellene l’est pas, à beaucoup près, de même pour les transports par terre. Il n’est pas possible que des pots, posés droits et placés sur des charriots , résistent sans se déplacer et se joindre aux cahots des routes, d'autant plus préjudiciables que ces dernières sont longues. Aussi, quand ces paniers arrivent, la plupart des pots sont cassés, les tiges des plantes froissées par leur frottement mutuel, et les plantes mêmes , ou fortement altérées, ou déjà mortes quand on les reçoit. Les ébranlemens conti- nuels agissent sur les mottes dans les pots; si ces der- niers ne sont pas cassés, les racines qui en tapissent l’intérieur sont nécessairement meurtries ; et si les vases sont en pièces, la motte est entièrement brisée et la plante arrive à racines nues, C’est en partie par ces meurtrissures des racines que l’on perd souvent, L, 23 354 EMBALLAGE au bout de quelques jours, une plante arrivée en bor état et avec une belle verdure, si l’on n’y a pas donné les soins nécessaires, Ayant beaucoup recu de ces pa niers, et ayant fait par conséquent plusieurs pertes, j'ai acquis le droit d'inviter les amateärs qui recoivent des plantes ainsi emballées > par la voie deterre, à les dépoter toutes aussitôt, à visiter avec attention lee racines, à retrancher les extérieures et les intérieures qui ne seroient pas saines et à les conduire ensuite convenablement à leur nature, dans la vue d'opérer leur reprise. Comme les plantes de l'Angleterre doivent arriver dans les ports de la France sans le moindre dommage, et que l’on ne doit attribuer les pertes qu'aux cir- constances que j'ai exposées, je conseilleroïis aux personnes qui demandent des envois d’une grande importance, de faire ôter les plantes de leurs paniers dans le portoù elles ont été débarquées, pour lesfaire emballer de suite selon la manière suivante, Avant de passer à la seconde méthode, je crois essentiel de dire qu'il est nécessaire que les plantes destinées à voyager soient aussi fortes que leur nature et leur âge le permettent, mais point dans un état de végétation luxuriante; qu’elles aient tapissé de leurs racines les parois de leurs vases; et que, si elles ont été précédemment renfermées dans des châssis, elles aient joui de l’air hbre deux mois environ avant leur départ, ou de celui d’une serre dans laquelle elles aient acquis toute la consistance que leurs tiges eë leurs feuilles peuvent prendre. Faute de ces atten- tions préalables , les plantes, quelque bien emballées qu'elles aient pu étre, souffriront dans ce voyage. :. » AMEL NE dur itin dis Péite DES PLANTES. 455 Ærop tendres ou trop remplies de sève, celles sur- tout qui auroient été presque immédiatement tirées des couches et des châssis, pourront avoir leurs feuil- les flétries , et leurs tiges ainsi que leurs racines affec- tées , et seront long-temps à reprendre léur vigueur. Lorsqu'on aura choisi les plantes qui doivent être envoyées et qu'on les aura rassemblées, on les dépo- tera successivement sans déranger les mottes , qu’on enveloppera de mousse sèche, assez fortement serrée par plusieurs tours de ficelle , en y comprenant le support de la tige, qui doit avoir été mis auparavant, et non la tige même, de crainte de la blesser. Cette opération faite, toutes les mottes doivent être solides et assez fermes pour que , lorsqu'on les développera, à leur arrivée, elles se trouvent dans l'état où elles étoient lors de leur/dépotement. Dans le-eas où la terre des mottes seroit trop sèche , et par conséquent susceptible de se briser, il faudroit la mouiller quei- quesheures avant le dépotement. La terre de bruyère, mélée avec la terre franche, rend la motte ferme et la maintient plus sûrement dans son intégrité. Toutes les plantes étant ainsi emmaillottées, et les étiquettes mises en parchemin , beaucoup meilleures que des numéros taillés en bois, qui occasionnent souvent des erreurs, on choisira une caisse un peu plus longue que la plante la plus haute, en y com“ prenant sa motte , et d’unc-Lanteur amsi que d’une: largeur proporticnnées à la quantité d'individus qui doivent y être déposés. Après avoir garni seulementle fond des deux bouts de la caisse d’un lit de mousse , -on pose les mottes dessus contre les bouts de cette derniére , et lestiges en avant, On en fait un, deux 356: EMBALLAGE DES PLANTES, ou trois rangs, l'un devant l’autre, suivant le nom- bre des plantes, et l'on assujétit chaque motte avec de la mousse, qu'on serre fortement contre elle, pour qu'il n’yait aucun vide. Le premier lit de mottes fait, on en fait un second , un troisième , ou un qua- irième, de la même manière que le premier , et aussi comprime. Dans cette opération , on doit avoir soin de mettre les plas basses tiges en avant , et les plus longues dans le fond de la caisse et contre son bout, et de proportionner la quantité des rangs à la lon- gueur de celte dernière, pour qu'il reste dans son milieu un vide d'environ la moitié de cette dimension. Lorsque toutes les mottes sont placées et bien serrées ensemble , et que leurs tiges ne peuvent se nuire réciproquement dans le vide laissé pour elles, 1l est prudent , sur-tout lorsque le voyage que doivent faire les plantes est de quelques jours, de clouer deux ou trois traverses couvertes de mousse ficelee, en.avant des mottes, pour les retenir plus sûrement et prévenir leur dérangement ou leur chute dans le milieu , que les cahots de longue succession pour- roient occasionner. Il ne reste plus ensuite qu'à mettre, sur le lit supérieur des motles, assez de mousse pour que le couvercle de la caisse que l’on cloue à l'instant du départ, presse chacun de ses © bouts garnis de plantes, le plus fortement possible. De cette manière les plantes conservent leurs mottes sans altération , sur-tout si la terre a de la consistance ; et le vide qui setrouve au milieu four- nissant aux üges et aux feuilles un air renouvelé, les empêche de s’étioler et les maintient dans leur frai- cheur, La grande sécheresse et la gelée seroient les D NT PA À ALP PLANTES EMPLOYÉES EN MÉDECINE, elc. 357 seules circonstances à craindre ; mais elles n'ont pas ordinairement lieu dans le temps qu'on doit faire ces envois. Le temps le plus favorable est du rer avril au 15 juin, et les mois de septembre et d'ociobre. Le printemps est cependant la saison pré- férable, parce qu'alors on a tous les moyens naturels etartificiels pour faciliter la reprise, et donner à ces nouveaux hôtes de nos jardins toute la végétation propre à les décorer. LISTE des plantes dont les propriétés sonë Le mieux reconnues et qui sont le plus ETIL= ployées er médecine et dans les arts. PLANTES EN USAGE POUR LA MÉDECINE. J'ai divisé ces plantes en quatorze classes qui sont, 1°. les purgatives ; 2°. les béchiques que je partage en incisives et en incrassantes ; 3°. les émétiques ; 4°. les stimulantes qui comprennent les céphaliques, les cor- diales , les emménagogues, les antispasmodiques, les carminatves , les sudorifiques, les antiscorbutiques , les sternutatoires et les vésicatoires ; 5°. les toniques et amères, les fébrifuges et vermifuges; 6°. les astrin- genites ; 7°. les rafraïchissantes; 6°. les antiseptiques ; o°. les émollientes ; 10°. les diurétiques froides et chaudes; 11°. les maturalives ; 12°. les résolutives.; 19°, les détersives; 14°. les narcotiques. J'ai supprimé de cette liste plusieurs classes quise trouvent dans les anciens auteurs ; les plantes qui les composent sont réparües dans les divisions que j'æ ‘958 PLANTES EMPLOVÉES EN MÉDECINE adoptées. On trouvera les cardiaques ( qui fortifient le cœur }, les alexipharmaques ou alexitères (qui ré- sistent aux venins et aux maladies contagieuses ) dans les stimulantes cordiales. Les hépatiques et splém- ques (propres aux maladies du foie et aux obstruc- tions ) ont une propriété très-douteuse à l'égard du foie et de la rate ; les anodines ou adoucissantes ren- irent dans la classe des émollientes et des béchiques incrassantes ; les cathérétiques, dans les vésicatoires , etc.; j'aurois même pu réunir les résolutives et les dé- tersives. Quant aux ophtalmiques ( propres aux ma- ladies des yeux ), je ne crois pas qu'il y ait des plantes douées de la vertu de guérir la vue ou dela conserver, et quoiqu'on l’ait donnée gratuitement au plantain, à l’euphraise et au bleuet, qu’on a pour cela nommés casse-lunettes, je ne conseille pas à ceux qui sont obli- gés de se servir de ce dernier instrument, d’en cesser l'usage en faveur de ces prétendus collyres. 1. Plantes purgatives. On appelleainsi celles dont l'effet est d’évacuer par le bas les humeurs épaisses, et d’en débarrasser l’es- tomac et les intestinse Purgatives douces. La casse, cassia fistula : L. Pulpes du fruit; plus employée aütrefois qu'aujourd'hui. Le tamarinier, éamarindus indica:L. Pulpe;purge et rafraichit. 6 La manne de Calabre, fraxinus rotundifolia. Suc qui découle de l'arbre; il n’a d'effet décidé ET DANS LES ARTS, . 85g que lorsqu'il est uni à d’autres purgatifé, comme les sels neutres. La manne de Briancon, pirus haie + EL. Suc qui se récolte sur les feuilles du mélèze, près de Brian: con; moins purgatif et moins employé que le pré- cédent. : Purgatives très-foibles. La rose pâle, rosa rubra pallida, seu simplex. Rosa gallica : C. B. Fleurs. La violette , viola martia : L. Les fleurs. Le pêcher, amygdalus persica : L. Idem. Le polypode-des murs, polypodium vulgare : L, Les racines sont aussi sucrées que celles de la réglisse. Purgatives plus fortes. ne Les euphorbes, euphorbia antiguorum , euph. officinarum : L. Le suc épaissi : violent purgatif, hy- dragogue , drastique. L'’aloës succotrin, aloë succotrina et aloë vera. Suc épaissi : bon laxatif; mais son action se faisant principalement sur le rectum, peut aggraver les hé- morroïdes. L’aloës caballin, qu’on emploie pour les chevaux, est le marc ou le résidu du suc de l’aloës succotrin et de l’aloës hépatique : aloë vulgaris. La rhubarbe, reum palmatum : 1. Racines : to- nique et purgatif ; s'accorde bien avec lesselsneutres. Le polygale de Virginie, poly gala senega : L. Ra- cines : aussi sudorifique et diurétique. On s’en sert en Virginie pour guérir la morsure du serpent à son nelles. Ç 860 PLANTES EMPLOYÉES EN MÉDECINE Le genet à balais, genista scoparia : Juss. Som- mités. Le sureau, sambucus nisra :L. Ecorce intérieure, _ peu employée. L'yèble, sambucus ebulus : L. Idem. Le ricin, ricinus communis : L. Semences: purga- üf violent. Le séné, cassia senna : L. et cassia lanceolata : Fons. Feuilles et follicules très-emplo yées; donnent la colique. Séné du Levant, plus efficace que le premier, qui vient d'Italie. L’ellébore noir, zelleborus : L. L’ellébore blanc, veratrum : L. ( Les racines des difféientes espèces d’ellébores blancs et noirs sont des purgatifs dangereux. ) Le jalap, convoloulus jalapa : L. Résine des ra- eines : purgatif doux à petites doses, fortement drast- que à grandes doses. La scammonée de Syrie , convolvulus scammonea : L. Résine ou suc épaissi. Réduite en poudre s’appelle diagrede. Lascammonée de Montpellier, cynanchum Mons- peliacum : L. Suc épaissi ; moins de vertus que la précédente. Lenerprun, rhamnus catharticus : L. Baies; puis- sant purgatif drastique. La gomme-suite, cambosia.gutta : L. Sue épaissi; puissant purgatif drastique , et un des plus grands bydragogues ; recommandé contre le iænia. La coloquinte, cucumis colocynthis : L. Le fruit; purgauf drastique. ET DANS LES ARTS. 301 Le concombre sauvage,momordica elaterium :1.. Son suc épaissi, nommé elareriurn, s'emploie ordi- nairement pour aiguillonner les autres purgatifs. L’ipécacuanha ; racines. On croit que cette plante est le wzola ipecacuanha de Linné. Selon Ventenat, article Jonidium , jardin de la Malmaison, l’ipéca- cuanha viendroit des racines de deux plantes de la famille des rubiacées. Psycothria emetica , et cal- _dicocca ipecacuanha. La vertu de lPipécacuanha ré- side dans le suc résineux de l’écorce des racines; le corps ligneux intérieur n’en a aucune. Plusieurs pharmaciens pilent et réduisent en poudre la racine entière sans en avoir ôlé auparavant la partie inuiile. Il arrive de là que l’ipécacuanha n’a pas toute sa verlu. Voyez ci-après. IT. Plantes béchiques el expectorantese Les béchiques atténuent les matières visqueuses des bronches , ou leur donnent de la consistance quand elles sont irop divisées. On les distingue par leurs effets, en béchiques incisives et béchiques incras- santes, Béchiques in CISWES Les capillaires, adiantum pedatum, adiant. ca- pillus veneris : L. Toute la plante. Le lierre terrestre, glechoma hederacea: L. Som« mités fleuries : toute la plante sèche. Le calament, melissa calamintha :-L, Idem. Le velar , erysimum officinale : L.dem. L'hyssope, Lyssopus officinalis : L. Idem. 362 PLANTES EMPLOYÉES EN MÉDECINE … ‘L'iris de Florence, cris Florentina : la racine. Le marrube blanc, marrubium vulgare : L.Soms mités infusees, suc exprimé. La saille, scilla maritima : L, La bulbe. Béchiques incrassantes. Le pas-d'âne, tussilaso farfara : L. Toute la plante. Le pied-de-chat, gnaphalium dioicum : L. Les fleurs. La réglisse, elycyrr glabra: 1, Les racines. _ L'avoine, avena sativa : L. Les semences. Le bouillon blanc, verbascum thapsus : L. Les fleurs. La grande consoude, symphytum officinale : L. La racine. La mauve, malva sylvestris : L. Les Ur on se sert aussi des feuilles. La guimauve, a/thæa officinalis : L. Fleurs; on se sert aussi des racines, Le sucre, saccharum officinarum : Ls L'’érable à sucre, acer saccharinum : L, Son suc épaissi a la concistance et les propriétés du sucre. Le palmier-dattier, phœnix dactilifera : L. Fruits nommés daltes. L’amandier,amyedalus sativa:L, Amande douce, Le jujubier, ziziphus vulgaris : Juss. Fruits nom Mmes jujubes. Le sebestier, cordia myxa : L. Fruits nommés sebestes. Les quatre semences froides majeures et mineures. Voyez plus bas. ET DANS LES ARTS 303 TI]. Plantes émétiques. Ces plantes sont irritantes ; en ocCcasionnant une contraction des fibres de l'etonael elles poussent hors de ce viscère les matières qui \ pe contenues. Le cabaret, asarum europæum : L. Racines pul- vérisées. | L'ipécacuanha. Voyez plantes purgatives. Depuis un grain jusqu'à douze. C’est le plus doux des émé- tiques : à petites doses, il procure seulement quelques nausées, et devient laxatf. La salle, scilla maritima : L. Bulbe, Emétique plus puissant que l’ipécacuanha. Le tabac, zicotiana tabacum : L. Décoeroh des feuilles. On ne s’en sert comme émétique que dans les cas extrêmes. La gomme-gutte, cambogia-outla : L. Son suc épaissi. L’euphorbe ou tithymale , exphorbia lathyris : Li aussi purgatif drastique. IV. Plantes stimulantes. Je range sous cette dénomination les céphaliques, les cordiales, les emménagogues , les antispasmodi- ques, les carminatives, les sudorifiques, les anti- scorbutiques, les sternuiatoires et les vésicatoires. 10, Les Céphaligques, On donne ce nom aux plantes qui remédient aux maladies du cerveau et généralement aux maux de tête, Elles sont toutes chaudes ct aromatiques, péné- 364 PLANTES EMPLOYÉES EN MÉDECINE trantes. Mais avant d’en faire usage il faut consi- dérer la cause de ces maux. Elle vient souvent d’un vice des digestions ou de pléthore ; alors les aroma- ques seroient contraires, en cc qu'ils augmenteroient la plénitude par le mouvement accéléré. Ils ne peu- vent être employés que dans le cas où la disposition actuelle du malade demanderoit des cordiaux ou des antispasmodiques qui deviennent alors céphaliques. Ainsi ces plantes rentrent dans la classe de toutes celles qui fortifient et échauffent. 2% Les Cordiales. Ces plantes ont la propriété de ranimer le sang et d'accélérer sa circulation ; elles sont toutes aro- matiques, chaudes et incendiaires lorsqu'on en fait trop d’usage, ou quand on les emploie inconsidéré- ment. Elles sont aussi, par conséquent alexitères ou alexipharmaques , c’est-à-dire antivenimeuses ; mais elles ne peuventavoir cette propriété qu’äraison de la nature du poison. Si ce dernier étoit du genre des âcres et corrosifs, elles seroient alors tout-à-fait contraires; elles ne peuvent donc être employées que contre les coagulans. 3°. Les Erwnénagogues. Cesont celles quipeuventrétablir le flux menstruel; mais on n’en connoît pas qui aient éminemment celle seule propriété. Toutes les plantes dont on fait quel- quefois usage pour ces suppressions sont de la classe des stimulantes chaudes et des antispasmodiques- D'ailleurs, ce n’est qu'avec prudence et après une connoissance parfaite de lacause qu’on doitles admi- . ET DANS LES ARTS 565 nistrer. On sent bien que dans tous les cas d’échauf- fement et de plénitude les remèdes chauds et âcres produirent un effet nuisible, et que dans celui d’un sang trop aqueux où les molécules rouges sont en pelite quantité, ils ne conviendroient pas non plus. Dans le premier ce seroient les relâchans et les délayans, et dans le second les restaurans, les fari- neux et tous les autres alimens qui peuvent contri- buer à la sanguification. 4°, Les Antispasmodiques. On appelle ainsi les plantes qui, par leur partie odorante, ont la faculté de calmer les affections nerveuses. Ce ne sont ordinairement que des pal- lratifs. Ces plantes sont toutes aromatiques, les unes agréables à l’odorat, les autres fétides. Les dernières paroissent avoir un effet plus marqué. 5°, Les Carminatives. Ce sont celles qui, par leur nature chaude, coniri- buent à dégager d’air l'estomac, en divisant les ma- tières grossières et visqueuses qui le retiennent et qui sont la suite de mauvaises digestions. Elles sont aromatiques chaudes. 6°, Les Sudorifiques ou Diaphorétiques. On donne ce nom aux plantes qui rétablissent ou augmentent la transpiration insensible , ou excitent à la sueur. Elles sont en partie aromatiques chaudes, quelques-unes toniques et amères ; ces dernières me paroïissent devoir être préférées; en même temps ? \ L] CRE] 1" n qu’elles poussent à l'extérieur , elles fortifient l'esto- 365 PLANTES EMPLOYÉES EN MÉDECINE mac, qui souffre toujours de la diminution de la transpiration insensible. Plantes stimulantes dont la propriété peut convenir à ces six classes. La lavande, lavandula spica : L. Les fleurs et les feuilles. : La mélisse, melissa officinals : L. Sommités fleu- ries et feuilles cordiales. La marjolaine , orisanum majorana : L. Idem. L'origan , orioanum vuloare : L. Idem. Le dtétame de Crète, origanum dictamnus : L. Idem. Le marum, feucrium marum : L. Idem. CE lique très- “pénétrant ; bon antispasmodique. Le romarin, rosmarinus officinalis : L. F euilles et fleurs; bon céphalique. L'hyssope, kyssopus officinalis : EL. Sommités fleuries ; bon céphalique. Le fièire terrestre, 2lechoma hæderacea: 1; Idem. Les menthes, menthe : L. La menthe-pouillot est stomachique , emménagogue et sumule le genre nerveux: toute la plante. La sarrictte, satureia hortensis : L. Feuilles et fleurs. Le thym, éymus vuloartis : L. Idem. Le serpolet, £hyrmus dr don L. Idem. Le thym de Crète, satureia capitata : L, Idem. Plus de vertu. : Les sauges, sabviæ : L. Feuilles et fleurs. La peute sauge est la plus estimée. L’angélique, arzgelica archangelica:L. La racine. ET DANS LES ARTS. 267 Le souchet long, cyperus longus : Li. La racine. Le muguet, ‘convallaria majalis : L. Les fleurs. Le tilleul #4a europæa : L. Idem. L'’oillet, danthus caryophy lus : L. Idem. Le camphrier , laurus camphora : L. La résine nommée camphres L’assa-foœtida, ferula assa Jatida : L. La résine spécialement ne » emménagoguie. Le galbanum , bubon salbanum:L. Sucgommeux, résineux , antispasmodique, emménagogue. Le safran, crocus sativus : L. Les stigmates du pistil ; vertus plus foibles. Le chardon béni, centaurea benedicta : XL. Fleurs et semences, particulièrement employées comme su- dorifiques, diaphorétiques. Le chardon-roland , erynetum campestre : EL, Ra- cines : mêmes propriétés. Le gaïac, guajacum officinale : L. Le bois, idem. Le genèvrier , juruperus communis : L. Baies, idem. La salsepareille , smilax salsaparilla : L, Raci- nes , idem. Le sassafras, laurus sassafras : L, Bois et écorce, idem. Le scordium , £eucrium scordium : L. Sommités fleuries , idem. La scabieuse, scabiosa arvensis, scab. succisa : L. Feuilles et fleurs , idem. La squine, similax china : L. Racines , idem. La bardane arctium lappa : L. Races , idem. L’aloës succotria , aloë succotrinasLe suc épaissi anlispasmodique. 368 PLANTES EMPLOYÉES EN MÉDECINE L’arroche feude, ckenopodium vulvaria : L, La plante; antispasmodique , emménagogue. Larue, ruta graveoleris : L. idem. Lasabine , juniperus sabina : L. Les feuilles idem, La valériane sauvage, valeriana officinalis : 1. La racine , idem. Cette plante est recommandée con: tre l’epilepsie. Les quatre fleurs carminatives , qui sont: L’aneth , anethum oraveolens : L. Les sommités fleuries. La camomille romaine, anthemis nobilis : L. Les fleurs. La matricaire ,r2atricaria parthenium, L. Som- milés fleuries. Le mélilot, érifolium melilotus : L. Idem. Les quatre semences chaudes majeures, et les quatre mineures en usage aussi comme carminatives. Les semences de presque toutes les ombellifères employées comme carminatives. 7e. Les Antiscorbutiques. Ces plantes sont ainsi nommées , parce qu’en adoucissani l’âcreté du sang , elles sont susceptibles de détruire ie scorbut. AL Le cochléaria , cochlearia officinalis : L. Toute la plante. Le raifort, cochlearia armoriaca : L. Racines et feuilles. Le cresson de fontaine, sisymbrium nasturtium : L. Toute la plante. Le cresson alénois, lepidium sativum : 1. Idem. La roquette , brassica eruca : L, Idem. ET DANS LES ARTS, 369 La moutarde , sirapis nigra. Idem. Le beccabunga, veronica beccabunga , et ana- gallis : L. La plante. La plupart des autres cruciféres. La capucine , tropæolum majus : L. Idem. Le ményanthe, r#7enyanthes trifoliata : L. Idem. L’oseille , rumezx acetosa : L. Idem. La parelle, rumezx aquaticus : L. Idem. Le citronnier et l’oranger, citrus medica , C au- rantium : L. Les pulpes exprimées. 8°, Les Sternutatoires ou Errhines. Ces plantes provoquent l’éternuement par leur irritation sur la membrane pituitaire. On peut les ranger parmi les plantes stimulantes. La pyrèthre, anthemis pyrethrum : L. Les raci- nes excitent aussi la salive. La marjolaine , oricanum majorana : XL. Poudre des fleurs et feuilles sèches. | La bétoine , betonica officinalis : L. Idem. Le muguet ; convallaria majalis : L. Fleurs sè- ahes. Le marum, éeucrium marum : L. Feuilleset fleurs sèches. La ptarmique , achillea ptarmica : L. Idem. Le tabac , ricotiana tabacum : L. Idem. Le cabaret , asarum europæum : 1: Idem. Les euphorbes, euphorbiæ antiquorum et offici- narum : L. Suc épaissi, Vertus très - actives, mais dangereuses. L’ellébore blanc, veratrum album : L. La ra- : A4 370 PLANTES EMPLOYÉES EN MÉDECINE cine , à la dose d’un grain sur un demi-gros de pou< dre sternutatoire. og. Les l'ésicatoires. Ce sont celles qui, appliquées sur la peau, y pro- duisent des vessies. Les lauréoles, daphne laureola , D. mesereum: L. L’écorce. "+ L'ail, a/lium sativum: L. La bulbe. La moutarde, sinapis nigra : Li. Les semences. Le raifort, cochlearia armoriaca : L. La racine pilée. V. Plantes toniques et amères. Siomachiques , fébrifuses et vermifuges. Les plantes toniques et amères sont nécessaire- ment stomachiques ; elles rétablissent l'estomac , en aidant à sa contraction lorsqu'elle est ralentie ; mais si ce viscère péchoil par le contraire, ce ne seroit plus ces remèdes qu'il faudroit employer, mais les rafraîchissans. qui deviendroient alors stom achiques. Elles ont aussi la plupart la propriété d’être fébri- fuges par leurs effets sur l'organe de la digestion qui, dans les fièvres intermittentes , en est souvent la cause prochaine, et par l'accélération qu'elles donnent à la circulation qu’elles réorganiseñt et dont elles rendent le mouvement égal. _ La grande gentiane, gentiana lutea : L. Racmes. Quelques auteurs vantent la gentiane croisette. La petite centaurée , gentiana centaurium : L, Toute la plante; les sommités moins de vertus, Excel- ET DANS LES ARTS 971 lent fébnifuge , souvent plus heureux que le quin- quina. Leményanthe,menyanthes trifoliata:l.La plante. La camomille romaine , anthernis nobilis : L. Les fleurs. L’absinthe , artemisia absinthium : L. Toute la plante. | L'orange amère, citrus aurantium : L. L’écorce du fruit. La fumeterre , fumaria officinalis: 1 Toute la plante. La tanaisie , tanacetum vuloare : L. Idem. L’aurone , artemisia abrotanum : Li. Idem. Le houblon, Aumulus lupulus : Li, Sommités fleu- ries. La chicorée sauvage ; cichorium ‘intybus : EL L’herbe fraiche et la racine. Le scordium, teucrium scordium:1L. Toute la plante. L’arnique de montagne, arnica montana : EL. Toute la plante ; elle est aussi sternutatoire. Le saule blanc , salix alba : L. L’écorce. Le quinquina, cinchona officinalis : L. L’écorce; c'est le plus employé des toniques amers-fébrifuges. Les Stomachiques chauds. Le canellier , laurus cinnamomum : L. L’écorce nommée canelle. Le muscadier, r2yristica moschata : LS. Lanoix, muscade ; sa deuxième enveloppe , le macis. Le giroflier , caryophyllus aromaticus : Li Le calice nommé clou de girofle. 372 PLANTES EMPLOYÉES EN MÉDECINE Le poivrier , piper nisrum : Li Graine nommée poivre. Ces remèdes étant aromatiques et incendiaires = deviennent dangereux par un trop long usage. Les Vermifuges. On donne ce nom aux plantes qui chassent ou font mourir les vers. La fougère mâle , polypodium , filix mas: L. La racine est un des meilleurs vermifuges. La tanaisie et les autres plantes toniques amères ont la même propriété. VI. Plantes astringentes. Ces plantes resserrent la fibre relâchée , arrêtent les hémorragies et le cours trop abondant des hu- meurs. Les vulnéraires sont de cette classe ; je ne parlerai pas de ces dernières, parce que les plantes astringentes en tiennent lieu, et que d’ailleurs le meilleur vulnéraire de tous est l’eau et la nature. Ces plantes sont aussi répercussives. L’aigremome , agrimonia eupatoria: 1. Toute la plante; son eau distillée ; ses feuilles séchées et pulvérisées. Le pied-de-lion , a/chemilla vulgaris : L. Idem. L’argentine, potentilla anserina : L. Idem, et se- mences pilées. La benoite, geurm urbanum : L. Herbe et racines. Le fraisier , fragaria vesca : L. Racines; les feuil- les en tisane sont apéritives. Le rosier de Provins, rosa gallica : L. Les fleurs. ET DANS LES ARTS. 979 La quintefeuille, potentilla reptans : Li. Laracine. La tormentille , £ormentilla erecta : L. Idem. La millefeuille , achillea nullefolium : Li La plante. Les caillelait jaune et blanc, ga/lium verum, gall, album : L. Les plantes. La garance, rubia tinctorum : Li. La racine. L'oseille, rumex acetosa: L. La racine. Les patiences, rumex pralensis, rum. sangui- neus , rum. aquaticus : L. Idem. 1 bistorte, po/ysonum bistorta: L. Idem. Le rapontic, rheum rhaponticum : L. Idem. Les doradilles, asplenium scolopendrium , aspl. ceterah., aspl. ruta muraria : L. Les plantes sèches. Les capillaires, adiantum nigrum, ad. capillus veneris, ad. pedatum : L. Les plantes sèches. La fougère mâle, polypodium filix mas: 1. La racine, : La fougère femelle, preris aquilina : L. Idem. Le chêne, quercus robur : L. L’écorce, les feuilles et leurs galles. L'agaric, agaricus igniarius : Juss. L'arec, areca cathecu : L. La résine connue sous le nom de cachou. VII. Plantes (SES D Ce sont celles qui modèrent l’effer vescence du sang. La laitue , lactuca sativa : L, La plante. Le pourpier, portulaca oleracea : L, Idem. Le nénuphar blanc, zymphæa alba : L. Les fleurs et les racines, 374 PLANTES EMPLOYÉES EN MÉDECINE L'alléluia, oxalis corniculata et ox. acétosella : L, Les plantes. Les oseilles, citrons, oranges, melons, concom- bres, tous les fruits acides et d’été ; on y ajoute le vinaigre. ÿ VIII. Plantes antiseptiques. | Elles sont appelées ainsi à cause de la propriété qu'elles ont de corriger et de PÉTER la putridité des humeurs. Les cruciféres, les toniques amers, les stomachi- ques chauds, tous les fruiis acides d’été, les boissons fermentées. | IX. Plantes émollientes. Ces plantes relâchent les fibres trop tendues, ren- dent les humeurs plus fluides, et donnent plus de souplesse aux solides. | L’acanthe, acanthus mollis , ac. HA L. La plante. La bette ou poirée, beta vuloartis : L. Idem. L’arroche ou bonne-dame , atriplex hortensis:L. Idem. Le lin, Znum usilatissimum : L. La graine en émulsion. La mercuriale, mercurialis annua, merc. peren- nus : L. La plante. Le sénecon, senecio vulgaris : L. Idem. La pariétaire , parietaria officinalis : L. Idem. Les quatre semences froides majeures. La plupart des béchiques incrassanse ET DANS LES ARTS 375 X. Plantes diurétiques et apéritives. Elles ont la propriété de faire couler l'urine. On les divise en deux classes; les diurétiques froides et les diurétiques chaudes; les premières conviennent dans beaucoup de cas, et sont presque toutes salu- taires; les secondes, par leur nature échauffante, peuvent aggraver les maladies quand elles ne son point ordonnées par un médecin expérimenté. Les Diurétiques froides. . Le chiendent, sriticum repens : L. Les racines. Le fraisier, fragaria vesca. Idem. Le nénuphar, nymphæa alba. dem. L’arrète-bœuf, orzonis “prose, ononis nalrix. Idem. La bourrache, borrago officinalis : L. Les feuilles. La buglose, anchusa officinalis : L. Idem. L’oseille, rumex acelosa, rumex scutatus : La Idem. La pariétaire, partetaria officinalis : L. Idem. La digitale, disritalis purpurea : L. Ce diurétique a été or mé par beaucoup d’expériences , même à petites doses. L’alkekenge, physalis alkekengi : 1. Les. baies : à leur effet est très-prompt. Les semences froides ; les fruits acides. 2 Les Diurétiques chaudes. ; , , | . Le pers], apium petroselinum : L. Les racines. L'asperge, asparagus officinalis : L. Idem. 376 PLANTES EMPLOYÉES EN MÉDECINE Le fenouil, anethum fœniculum : L. Idem. Le petit houx ou fragon, ruscus aculeatus : L. Idem. La garance, rubia tinctorum : Li. Idem. La pimprenelle, sarguisorba officinalis : L. La plante. | Le cerfeuil, scandix cerefolium : L. Idem. La chicorée sauvage, cichorium intybus:L. Idem. La camomille romaine, anthemis nobilis : L. Les fleurs. * . La camomille commune, matricaria chamomilla: L. Idem. | Le genièvre, juniperus communis : L. Les baies. L’anis, pimpinella anisum : L. Les semences. . Le cumin, cuminum cyminui : L. Idem. La carotte, daucus carotta : L. Idem. Le panais, pastinaca sativa : L. Idem. La bardane, arctium lappa : L. Idem. Les baumes du Pérou, de Copahu, de Tolu, de Judée. Ils se tirent par incision de différentes espèces d'amyris.ou balsamiers. XI. Plantes maturatives. Ce sont celles qui aident la nature à porter les plaies à la suppuration. L’oignon, allium cepa : L. La bulbe. Le lys blanc, Zlium album : 1. Idem. La poirée, beta vulgaris : L. Les feuilles. Le figuier , ficus carica : L. Le fruit. Les camomilles. f’oyez plus haut, plantes diuréi- ques. : ET DANS LES ARTS. 977 Le mélilot odorant, érifolium melilotus cærulea. L. Les fleurs. . Le pin, pinus : L. La résine connue sous le nom de poix. Le mélèze, pinus larix : L. La résine nommée térébenthine. f) Les quatre farines résolutives. Voyez plus bas. Le levain. XII. Plantes résolutives. Ces plantes sont ainsi nommées par la propriété. qu’elles ont de résoudre les humeurs arrêtées, en leur donnant de la fluidité et en rendant au sang sa arculation. | Les plantes résolutivesle plus en usage sont pres que toutes les semences farineuses. Les sommes, les baumes, les résines. XIII. Plantes détersives. Leur effet est de nettoyer les plaies, les ulcères, et d'avancer la cicatrisation : elles sont par conséquent toutes vulnéraires. L’ancolie, aquilepia vulgaris : L. Les racines. L’aristoloche, aristolochia rotunda : XL, Idem. Les aristoloches longues et clématites, Idem. La bryone, bryonia alba : L. Les racines. La gentiane , gentiana lutea : L, Idem. Le pied - de- veau, arum maculalum , arum dra- cunculus : L, Idem. L’aigremoine , agrimonia eupatoria : L. Les feuilles. 578 PLANTES EMPLOYÉES EN MÉDECINE L’ailliaire, erysimum alliaria : L. Ydem. La persicaire , poly gonum persicaria : L. {dem. La sanicle , sanicula officinalis : L. Idem. L’absinthe , artemisia absinthium : Li. Idem. Le lierre , £edera helix : L.Idem. Le sureau , sambucus nigra : L. L’écorce. - L’yèble sambucus ebulus : L. Idem. Le mullepertuis, zypericum perforatum : L. Les fleurs. La verge d’or, solidago virea aurea : L. Idem. Le rosier de Provins , rosa gallica : L. Idem. Le camphrier, laurus camphora : Li. Sa résine nommée camphre. L'aliboufier, styrax officinale: L. Sa résine ap- pelée storazx. La myrrhe: résine qu’on dit provenir d’un balsa- mier, anyris kafal: Law. XIV. Plantes narcotiques. Ces plantes provoquent le sommeil en agissant sur le cerveau et les nerfs. Leur effet est semblable à celui de l'ivresse produite par les liqueurs spiritueuses. Elles sont calmantes, et appaisent les douleurs aiguës; mais ce sont autant de poisons mortels dans des mains peu exercées. La belladone , atropa belladona : Yi, Les baies et les feuilles. La mandragore, mandragora officinalis : 1. Les baies, la racine et les feuilles. La morelle, solanum nisrum : L. Les ee eë les feuilles, j ET DANS LES ARTS. 379 La pomme épiseuse, datura stramonium : L. Le suc de la plante. La jusquiame, zyoscyarnus niger : L. Les graines, les feuilles et les fleurs. Le pavot blanc, papaver somniferum : L. La cap- sule et son suc épaissi uommé opium. C'est le plus employé de tous les narcotiques. Plusieurs plantes, à raison des propriétés de quel- ques-unes de leurs parties , ont été réunies et distri- buées par les médecins sous les dénominations sui- vantes : Les cinq racines apéritives majeures sont celles du petit houx ou fragon, d’asperge, de fenouil, de persil et d’ache. Les cinq mineures sont celles. de chiendent , de garance, de chardon - roland , de cäâprier et d’arrête- bœuf. Les quatre semences chaudes majeures sont celles d'anis, de fenouil, de cumin et de carvi. Les quatre mineures sont celles d’ Ru de persil, de carotte et d’ammi. Les quatre semences froides HR sontcelles de courge , de citrouille, de melon et de concombre. On n'emploie guère les mineures, qui sont celles de laitue , de pourpier, de chicorée et de scarole. Les quatre farines résolutives sont celles d’orge, de fève, d’orobe et de lupin. On peut les remplacer par d’autres. Plantes vénéneuses. Les plantes précédentes doivent nous intéresser 380 FLANTES EMPLOYÉES EN MÉDECINE par leurs qualités bienfaisantes. On doit connoître celles - ci pour les é viler. La grande cigué, cicuta : Juss. Le suc de la plante. On s’en sert à l'extérieur comme fondant. . L’œnante , ænante crocata : 1. Le suc de la plante. La belladone , atropa belladona : Li. Baies, Le redoul, coriaria myrtifolia : L. Baies. Le laurier-rose, nerium oleander : L. Feuilles disullées. Le laurier-cerise, prunus lauro cerasus : L. Idem. La pomme épineuse, datura stramonium : L. Le suc pris intérieurement. L'’aconit napel , aconitum napellus : L. Idem. Les amandes amères prises en grande quantité. La plupart des champignons. Le mancenillier, hippomane mancinella : L. Toutes les parties de l’arbre. Les sumacsvénéneux, rhus toxicodendron ,rhus radicans : L. Le suc seulement. La lobelie à longues fleurs , lobelia lonsiflora : XL. Et plusieurs autres espèces du même genre. Autres substances. Le benjoin. Suc laiteux qui découle d’un badamier, érminaliabenzoin. LS. Il devient une résine sèche, aude dont l’odeur est suave 3on l’emploie dans les affections nerveuses. ; La gomme adragant découle d’une espèce d'astra- gale, astragalus Re k Le Elle est très- adoucissante et calmante. | La gomme arabique. C’est le suc propre de deux ET DANS LES ARTS: JO espèces d’acacia, mimosa senegalensis el mimosa nilotica. Uule en médecine et dans les arts. La gomme élastique ou caoutchouc. Suc laiteux qui s’épaissit et devient élastique ; il découle d’un arbre de la Guiane appelé caoutchouc, hevea guia- nensis : AuBLeT; du genre des Jatropha, suivant Juss. IL est plus d’usage dans les arts qu’en médecine. Le mastic. Résine jaune qui découle du lentisque, terebinthus lentiscus : Juss. Son odeur est agréable ; il est calmant et antiseptique. La résine-élémi. Résine jaune, gluante, qui découle d’un balsamier, amyris elemifera : L. Elle est cal- mante et fondante. Ç La résine-sandaraque setire, suivant M. Desron- TAINES, Flora atlantica, d'une espèce de thuya de Barbarie, nommé par cet auteur 4huya quadrival- pis, et par VAL, thuya articulata. Elle est eme ployée dans les vernis. Le sagou, espèce de gelée naturelle en petits grains ronds qu'on tire de la moelle du palmier des Indes, sagus farinifera : GærwNer. C'est un aliment très- doux et sam, qui convient aux personnes dont la poitrine est délicate. L’encens ; résine dont les anciens faisoient beau- coup d'usage, et qu’on emploie encore à présent. On ignore l'arbre dont elle découle ; on croit que c’est un balsamier, amyris. Le bois de Rhode a une odeur de rose très-agréable, et sert dans la parfumerie. Les botanistes sont parta- gés sur le végétal qui fournit ce bois aromatique : c’est une espèce de balsamier, amyris, suivant M. LA- Marck, et une espèce de cordia, selon Fourcrox. 38Z PLANTES EMPLOYÉES EN MÉDECINE _ Selon M. Bory DE Saint-Vincent, auteur de l’Essai sur les îles Fortunées, le bois de Rhode vien- droit du tronc du convolvulus canariensis, qui croit dans l’île de Ténériffe, et suivant Broussonner, de ceux du convolvulus scoparius et convolvulus flo- ridus. .… Le sang-dragon. Résine qui découle du dragomier, dracæna draco : L. PLANTES EMPLOYÉES DANS LES ARTS: Nota. Je ne ferai que nommer ici les plantes qui se trouvent dans cet ouvrage. On pourra recourir à leur article , si on veut les connoître mieux. Pour la Teinture et la Peinture en Bleu. L’indigo, indigofera anil : L. — Le pastel ou guède ,ésalis tinctoria. — Le tournesol , croton tinc- doriume En Jaune. La gaude , reseda luteola. — Le genet destein- turiers. — L’épine-vineite. — Le fusain ; ses semen- ces. — Les baies du rhamnus infectorius , vulgaire- ment graine d'Avignon. — Le safran ; ses pistils. — Le fustet , rAus cotinus ; son bois. En l’ert. Lesbaies du nerprun commun, rhamnus cathar- sicus. — Les fleurs d’Iris. En Rouge. La garance, ses racines. — L’orseille, Zichen pa- rellus, — Le rocou, bixa orellana. — Le bois de ET DANS LES ARTS 1503 Brésil, cæsalpinia brasiliensis, teint en violet. — Le bois de fernambouc, variété du précédent , teint en rouge. En Noir. La noix de galle. — Le brou de noix. — Le noïr de fumée ou d'Anvers : c’est la suie des arbres rési- neux. Ce noir entre dans la composition de l’encre d'imprimerie ; c'est aussi la base de l'encre de la Chine. — On fait usage du bois de’campèche , Aæma- £oxilum campechianum , pour donner à la teinture un noir velouté qui la relève et la rend plus belle, _ La teinture en noir et l’encre à écrire se font avec la noix de galle et le vitriol ,par la combinaison des principes acides et alkalins. N Pour les Filatures et Corderies. Le coton.— Le lin. — Le chanvre. Les spartes, slipa tenacissima et lygeum spar- tum. Ces plantes croissent en Espagne, et servent à fabriquer les étoffes dites de sparterie ; on en fait des tapis , des nattes. On les emploie dans le pays en cor- dages, préférables à ceux de, chanvre pour le service de la navigation. Le res nain,cLamærops humilis , sert à faire des cordes et des nattes ; on assure être parvenu à le filer et à en faire de da toile. La grande ortie; elle fournit une filasse assez ferme pour en faire de la toile. L’agavé fétide. La filasse qu’on tire decette plante sert à faire des toiles d'emballage, et même des étoffes connues sous le nom d’écorces d'arbres ; elle four= 304 PLANTES EMPLOYÉES EN MÉDECINE nit aussi le fil de prtée qui s'emploie en Amérique _ À faire des hamacs. On s’en sert à la manufacture de sparte , à Paris, pour des cordons; glands de son- pettes etrideaux. En Espagne on le file assez fin pour e2 raccommoder les dentelles. Le bananier donne une filasse plus belle qui sert aux mêmes usages. Le mürier à papier, broussannetia : L'HÉRITIER. Son écorce est non-seulement propre à faire du pa- pier, mais on en fabrique encore de bonnes étoffes qui font les vêétemens ordinaires des habitans de la mer du Sud. Le bois-dentelle , /agetta : Jussieu ( Il n'est pas dans cet ouvrage ). Son écorce intérieure forme un réseau semblable à de la dentelle:les femmes des îles Manilles s’en parent. Plusieurs écorces d’arbres sont employées dans les corderies et à faire des nattes et des paniers; telles sont particulièrement celles des ormes et des tilleuls, Ces dernières servent sur-tout aux cordes à puits. Pour les Papeteries. Les chiffons de lin , de chanvre et de coton. Le mürier à papier. C'est avec son écorce qu'on fait à la Chine le papier connu en Europe sous le nom de papier de la Chine et du Japon; onle lustre et on lui donne, en le collant, une couleur argen- iée, avec une préparation de talc et d’alun. Le bambouc. Son écorce intérieure fournit aussi aux Chinois une matière propre à faire du papier; mais il est inférieur au précédent. ET DANS LES ARTS, 385 Le souchet à papier, cyperus papyrus : Croit das le Levant et dans la Sicile : c’est le papyrus des an- ciens ; ils en employoient l'écorce pour leurs rou- leaux ou volumes, | ‘On a fait en France différens essais de papier avec des écorcés et des plantes: voici ceux dont j'a des échantillons sous les yeux: Ecorce de tilleul, Fauve jaunâtre , épais ét solide: — de guimauve. Blanc blerâtre , fin et assez solide: — d’ortie. Gris mêlé , sale , assez fin, . — de saule. Noisette rougeâtre : il paroït solide. — de chêne , de emule. d’osier et d’orme. Ces papiers se ble: : ils sont d’un fauve rou- geâtre , assez unis et assez solides: — de fusain; Gris, épais , très-raboteux. Bois de fusain., Blanc, raboteux, sans consistance: . = de noiïsetier. Comme le précédent, Houblon. Fauve foncé , assez égal et solide, Mousse. Jaune mêlé de brun , un peu luisant, sans consistance Roseaux. D'un vert clair, consistant, uni: C’est un des meilleurs. Conferve. Verdâtre, uni, épais , solide, grain fin: — autre espèce. Gris mêlé, doux et uni. Chiendent. Gris blanchâtre ; raboteux. Bardane. Gris ponctué de noir , sans consistance; Feuilles de bardane et de don Gris tacheté dé ÿoir , assez épais et solide. Bois dé charpente: Le chêne. — Le châtaignier. — Lies sapins, = Les pins: ; 44 25 386 PLANTES EMPLOYÉES EN MÉDECINE _— Les mélèzes. — Les cèdres. — Le peuplier blanc, pour des ais et planches des Loits. : Bois de charronage. L'’orme, principalement le franc ou le pyramidal, pour les moyeux et les roues. — Le frêne pour les brancards. — L’érable. — Le charme. — Le hêtre, Bois de menuiserie et d'ébénisterie. Le chène. — L’orme. — Les sapins. — Pins, — Melèzes. — Le noyer. — Le hêtre. —— Le tilleul. — Le peuplier blanc. — L’érable sycomore, aussi . bon que le précédent. — Le cerisier et le mahaleb. tbe pommier. — Le poirier. — Le prunier. — Le prunellier. — Le fusain. — Le cytise. — Le buis. — Le sureau ; il imite beaucoup le précédent. — L’érable des bois. — L'acajou , swietenia maha- gonèi — Le bois de rose. — Le bois d’aigle, aguila- ria : il n’est pas dans cet ouvrage. — Le gaïac, guajacum. — Le campèche , zærmathoxilon. — Le bois violet ou de palixandre : j'ignore son nom de botanique. — Le bois de lettres, piratinera : il n’est pas dans cet ouvrage. — Le bois de Brésilet de Fernambouc , cæsalpinia. — Xébène verte, es- pèce de bignone. — L’ébène rouge , espèce de gre- nadille. — L’ebène noire, espèce de plaqueminier, Semences dont on extrait le plus communément e£ le plus facilement de l'huile par expression. Dé navette, de chou - colza , de moutarde ou. senevé , pour brüler. ET DANS LES ARTS: 387 | De cameline , pour brüler ; de sesame , pour brûler et pour la préparation des alimens. De chenevis où grune de chanvre , pour hrüler. De lin, très-employée en puiuture; elle sert aussi pour les émulsions. De pavot, pour la pharmacie ; est aussi alimen- taire , mais devient visqueuse ; connue dans le commerce sous le nom d'huile d'œillet ; de coque= licot , pour la peinture. De noyer, pour brüier et pour la peinture : la pres mière huile peutservir pour les salades ei les fritures. De noisetier, pour la pharmacie, D'olivier, la meilleure alimentaire ; sert aussi en pharmacie. D'amandier , pour la pharmacie et pour les émul- sions. De hêtre, connue sous le nom de Eu Du brûler ; alimentaire au besoin. De ricm,pour brüler,sert aussi pour la pharmacie. De ben, moringa , Juss., pour les parfumeurs ; sans odeur ; sert d’intermède pour extraire et con- server le parfam des fleurs. | D'arachis hypogæa , alimentaire , très - en usage dans les Antilles. De laitue et de carthame, alimentaire en Egypte. De cacaotier , pour la pharmacie , base du choco- lat: cette huile et celle de ben ne rancissent jamais. De batés de laurier , pour la pharmacie : huile épaisse ou concrèie. De toutes les amandes, telles que pêcher , abrico: ter , cerisier , prumer , employées en pharmacie pour les émulsions, 388 PLANTES EMPLOYÉES EN MÉDECINE Des semences de cucurbitacées , en émulsion pour les pharmacies. Toutes les cruciféres ou siliqueuses fournissent de l’huile par expression ; je n’ai fait mention que de celles dont les graines sont le plus employées. Les pepins de raisin, de pomme, de poire , et les graines de plusieurs rosacées rendent aussi de l’huile par ex- pression ; mais on en fait peu d'usage. Huiles essentielles extraites par distillation, Ces huiles sont la substance éthérée des matières vésineuses ; on en retire de beaucoup de plantes : je ne rapporterai que celles qui sont le plus en usage ; elles s’extraient de toutes les aromatiques dont elles conservent l’odeur pendant un assez long-temps 5 a la fin cependant elles rancissent. L'huile essentielle ne réside pas toujours dans la même partie, et certaines plantes en fournissent da: vantage quand elles sont en état de dessiccation , d’au- tres dans celui de végétation. On en tire des fleurs, des tigeset des feuilles des labiées, telles que la sauge, le romarin, la lavande, l’hyssope , le thim, la mé- lisse, l’origan , le basilic, la sarriette, la moldavique; de quelques composées , telles que l’absinthe, la ta- naisie et leurs espèces, la millefeuille et la camomille ; des graines des ombeïlifères presque toutes odorantes, telles que l’angélique , l’anis, le fenouil , le cumin, la carotte , le persil , le cerfeuil ; des baies du myrte et du genèvrier ; des fleurs et des écorces du citron et de l’orange ; des racines de la benoite; du bois et de l’écorcedu canelier ; du bois de quelques lauriers , tels que le camphrier, le sassafras ; du bois de ET DANS LES ARTS 309 Rhode, de la noix-muscade, des cloux de girofle, des graines d’amomum et d’autres plantes chaudes étrangères. . Les propriétés de ces huiles sont d’être échauf- fantes, et quelques-unes caustiques. Elles sont par conséquent, les unes céphaliques et stomachiques, les autres carminatves, et presque toutes anuseptiques; mais leur usage doit être très-modéré, et elles ne peuvent être administrées que par des mains habiles. Les eaux distillées de ces plantes ont les mêmes vertus, mais à un degré d'autant plus inférieur qu'il y entre moins de parties odorantes et éthérées. On a recours à ce procédé pour les plantes dont il est très-difficile d'extraire de l'huile essentielle :la rose est dans ce cas; il faut des quantités considérables de roses et un travail très-long pour en extraire quel- ques gouttes d'huile essentielle, tandis qu’il est facile de se procurer de l’eau de rose. Il est des fleurs dont l'esprit recteur et odorant est si fugace qu'il suffit, pour l’extraire, de les faire imfuser avec l’huile, au soleil, pendant douze ou quinze jours ; on se sert par préférence de l’huile de ben, parce qu’elle n’a point d’odeur; de ce nombre sont le jasmin, lesliliacées, la violette et le mélilot: celte infusion se fait encore à la chaleur du bain. marie. Autres propriétés de quelques plantes. L’'agaric sert à faire l’amadou, en le battant et y joiguant de la poudre à canon. Le liége, qui est l'écorce d’un chêne vert de ce nom , est employé en bouchons ct dans la pêche. 9390 PLANTES EMPLOYÉES EN MÉDECINE, etc. Les saules, le troëne, le noisetier sont d'usage dans la vannenie. L'’écorce du chêne commun sert à former le tan: on en fait aussi du redoul, coriaria myrtifolia,de deux espèces de sumac, rhus coriaria , rhus cotinus, et de la bruyère commune. Les Anglais préparent leurs cuirs avec cette dernière plante, | L’écorce du houx est employée à faire de la au : on la préfère au gui, dont on se servoit autrefois. Les soudes, varecs, algues, et assez ; énéralement les plantes qui abondent en sel marin , étant réduites en cendre, sont, avec l'huile et la chaux, les ma- lières qui entrent dans la composition du savon: plus l'huile est fine, plus le savon est beau. Les cannes qu’on appelle jones sont les uiges d’une espèce de roseau des Indes, calamus rotang-On les nomme aussi rOËINS. j Les panicules de quelques houques et du roseau commun servent à faire des ballets doux et des houssoirs, Ces brosses et vergettes rudes qu’on nomme chien- dent, sont faites avec les racines de la brossière, andropogon ischæmum , [Lanx. On y emploie aussi celies du roseau des sables, arundo arenaria, vulgairement oya. On leur donne aussi la forme de petits balais dont on se sert pour écurer. Les ha- bitans voisins des dunes maritimes , qui font cæ peut commerce, détruisent ainsi une partie de ces roseaux utiles qu’on plante pour arrêter l’envahis- sement des sables, PLANTES PROPRES A LA NOURRe DES BEST 591 . LISTE Des Plantes principalement propres à la nourriture des bestiaux. \ SECTION LE PLANTES CÉRÉALES. La plupart des plantes graminées, et particulié- rement les suivantes. EPS LOVE ESANRERRE EAN RCE EU EMITENS Avoine éleyée..........., PT JALMAUTE. ee ee» ae ce 1e » — des prés. soso meses Brome des champs.......,. —Seglin.. ... 4... LE AN ES NME ER Cnchelensazon:.....0 4 EleXHeUSE 2 0 ie ae cv, Cretelle des prés: 2. 2, 1.,, 00 Fetuque ovine...,......... a L'OUDE, ve - oio0 0 016 0 © 0 0e — élevée...... MIA CS iprés. Deco e se Flouve odorante...,.... Houque laineuse.....,.,,.. Paturin des prés.sc,.s..... Plusieurs espèces. De l'Amérique septentrionale ; nouvelleespèce.Cultivée chez Vilmorin. Avena elatior. : — flavescens. — Pralensis. Bromus arvensis. — 'ecalinus. — mollis. Aira cæspitosa. — flexuosa. Crnosurus cristalus. Festuca ovina. Pour les mou- tons. — rubra, — £latior. Phleum pratense. Anthoxanthum odoratum. Les moutons. Holeus lanatus et mollis. Pou pratensis. 892 PLANTES PROPRES À LA NOURRITURE Phalaris arundinaces. Ærundo. Boitan. cultiv. Leg Phalaris roseau......ssecce { bêtes à cornes. ( Cette plante est aimée des vaches > et est d’un grand pro- duit. ) É Yvraie vivace. Raygrass. .... ZLolium perenme. Les moutons: — Variété précoce. Piaceq. ÆHort. angl. Vulpm des prés........... Alopecurus pratensis. Cesespèces, auxquelles on pourroit joindre quel- ques autres, sont éminemment la base des bons prés et des bons pâturages. On les emploiera avec Je même avantage pour établir des prairies ou des gazons dans les jardins paysagistes. J'ai réformé la graminée nommée dactyle glomérulé, dactylis glo- merala , plante trèsdure qui, par ses larges touffes d’un vert glauque , doit être exclue des gazons qu’elle dépare et que les bestiaux ne broutent que lorsqu'ils n’en ont plus d’autres. Le phalaris roseau seroit déplacé dans les prairies d'agrément à cause de sa hauteur. SECTION IE PIANTES LÉGUMINEUSES. Astragale réglissier. ........ ÆAstragalus glyciphyllos. — En faux... — falcatus. ; (Ces plantes, ainsi que le galéga, deviennent dures quand on ne les emploie pas avant leur floraison. ) Galéga officinal....,...,.., Fee HER es Genet commun. ....,.,... Genisia Scoparta. Les mou: tons e DES BESTIAUX. 393 Gesse cultivée. Lentille d’'Es- à PASNE.. sers... Lathyrus saltvus, — favousse.. ..,.. ++ =" CICErG. Denie NL 2 Pr vz7r lents: Lotier corniculé............ Lotus corniculatus. Les mou: tons. Luserne cultivée. .......... Medicago sariva. \. — lupuline minette....... —/Zupulina, Id. Mélilot commun........... Melilotus officinalis. — de Sibérie. 609%... : —Wibirica 5. alba. Pois des champs. Bisaille...... Pisum arvense. Id. Sainfoin cultivé............ Hedysarum onobryclus. \d. — à deux coupes....,..... —biferum. I. — d'Espagne. Sulla....... —coronarium. Fenugrec......s.......... Trigonella fœnum græcum. Fêève de marais..,....,,.... Fabasatiwa. —Variété d'hiver. ...,... —yemalis, Trefle des prés, Clave....... Trifolium pratense. — blanc. Fin houssy...... —repens. Id. et pour les gazons. = TOHDE Re oehsle e sv = 0 0. à — CAT ALT, — JAUNE. . soso. — GTA Pois chiche..,.........,.,. Cicer arietinum. . Vesce commune.......,... Vicia sativa. — Variété d'hiver. ....... — Ayermnalis. —Variété à semences blan- ches. Lentille du Canada. Lavesce muliflore( vzcia crac- ca ) est aussi une espèce avantageuse en ce qu'elle croit dans les terres sèches, gretacées. 394 PLANTES PROPRES À LA NOURRITURE, CC SECTION LIT. AUTRES FOURRAGES ET RACINBS. Chicorée sauvage.........,. Cichorinmintybus. Chrysanthème des prés. :.... Chrysanthemum leucanthe- IMILTIL. Jacée noire... ....+ Centaureatmisra. Id. Millefeuille commune....... Achillea millefolium. 1. Persil à grosses racines. ..,., Æpium petroselinum. Kad. crassa. Pimprenelle............... Poterium sanguisorba. 1. Pimprenelle de l'Amérique... Suzrguisorba Canadensis. Plantain des prés. .... ...... Plantago lanceolata. Id. Sarrazin. Blé noir.......... Polygonum fasopyrum. Spargoute. Spergule........ Spergula arvensis. Tanaisie commune.......... Tanacetum vulgare. NW. Bete. Betterave: .. .. NT. BEA DIHIEANES Carotte commune.......... Daucus carotfa. Panaistlons. RE. eu ... Pastinaca sativa. — Variétés à racine ronde... —rotunda. Pomme-de-terre et variétes. .. Solanum tuberosum. \d. Topinambour.............. Helianthus tubérosus. I. Chou et ses variétés... ... ... Brassica et vartelales. Chou navet.Chou dela Laponie. Brassica zapo-brassica, Ta. Navei commun et variéiés.... B. AuUpiLs el vartetates. Id, Navel Rabioule. 22% ue UBLr'asar dd; bi Navet de Suède. Ratabaga.., B. zapus hybrida. Id. Navet turnep(1)..:::...... B. napo raphunus. Y. En général les racines en usage pour la nour riture de l’homme le sont presque toules pour celles des bestiaux. Nora. On trouvera chez M. Vilmorin-Andrieux , quai dé la Mégisserie, n°. 30 , cuitivateur instruit et digne fils d’un père qui, par son honnëicté, (1) Le mot anglais surnep est proprement le navet. En France on le donne assez indistinctement au navet rabioule, au chou-navet el à tous les gros navets. DT MP PE en #1 , \ DÉFINITIONS DES TERMES DE BOTANIQUE. 305 s’est acquis la confiance et l'estime générales, les graines de toutes ces espèces et de beaucoup d’autres alimentaires , employees dans les arts , et d’agré= ment , que je n'ai pu indiquer ici et qui se trouvent à leur place dans cet ou vrage. DériniTrons des termes de botanique employés dans cet OUVrTATE. CHAQUE art a ses termes techniques, chaque scieuce a sa nomenclature particulière. Plusieurs auteurs ont donné l'explication des termes de bota- nique ; mais, pour ne pas reuvoyer à leurs onvrages, et pour réunir dans celui-ci tout ce qui peut facihter l'étude des plantes, nous rangerons par ordre al phabétique les termes employés dans cetouvrage, et nous en donnerons les définitions avec des exem- ples trés des plantes les plus vulgaires. Sans entrer dans de longs détails sur les motifs qui nous ont déterminés à pe ordre alphabétique, nous dirons seulement que nous avons eu pour but d’abréger aux élèves leurs recherches, et d'éviter la répétion de plusieurs termes qui s'appliquent à des parties différentes. Zilé, par exemple, se dit des tiges, des pétioles, des feuilles et des semences. On et été obligé de répéter le mot aïlé en décrivant chaque partie de la plante qui recoit cette dénomi- nation, si on n’avoit point adopté la forme à phabét- que. Cependant, comme il esi nécessaire de connoitre les combinaisons des différentes parties des plantes, onaeu soin d'en donner des idées, ainsi q’on pourra s’en convaincre en consultant les mois racine, lige, feuille, fleur, calice, péricarpe, capsule, etc. 096 DÉFINITIONS DES TERMES En tâchantde n’oublier aucun des termes employés dans cet ouvrage et en en ajoutant même plusieurs qui ne se trouvent point dans la Philosophie bota- nique de LanNé, ni dans d’autres auteurs, nous nous sommes bornés à n'indiquer que ceux qui ont paru avoir besoin de quelque explication. La forme de la feuille varie à l'infini ; on fait mon- ter à près de deux cents le nombre de ses combinai- sons : nous avons cru inutile de décrire les feuilles orbiculaires, rondes, arrondies ou ovales, et plu- sieurs autres dont la dénomination suffit pour les faire reconnoître ; il en est de même pour les autres parties de la plante. Plusieurs auteurs ont ajouté des figures aux défi- nitions; mais on ne peut exprimer avec des figures ioutes les parties des plantes; les mieux exécutées ne sauroient rendre bien sensibles les différences des feuilles pubescentes , tomenteuses, soyeuses , velues ou hérissées. Nous avons préféré de choisir des exemples parmi les plantes les plus répandues dans nos champs ou nos jardins. Souvent la même, telle que la rose, est employée pour donner l’idée de plusieurs parties. À. Acotylédone (plante), acotyledon. Son embryon est dépourvu de lobes. Les acotylédones, forment la première division de la méthode naturelle de JUssIEU. _ Agrégées (fleurs), lores aggregati. Un réceptacle commun soutient plusieurs fleurs. Les anthères sé- DE BOTANIQUE, 597 parées distinguent principalement les agrégées des composées , La scabieuse, Aigrette, pappus; semence aigretlée, serzen pap= posum. L’aigrette est un pinceau ou plumet de poils déliés qui surmonte plusieurs graines, principale- ment de la famille des composées. On dit de l’ai- gretite qu'elle est sessile, pap. sessilis, lorsqu'elle pose immédiatement sur le sommet de la semence, le chardon; qu’elle est pédiculée, pap. stipitatus, lorsqu'elle tient à la semence par un filet, le pissenlit. Elle varie par sa forme; simple, pap. pilosus , pap. simplex, si elle est formée de poils simples, /a laitue; composée, pap. compositus, pap. plumosus, si les poils sont velus ou rameux avec des barbes latérales comme les plumes, /e salsifix ; en paillettes, pap. paleaceus , formée par de petites lames en paillettes, le bident ; en arête, pap. aristalus, formée par des - arêtes ou pointes , l’œrllet d’Inde. Aiguillon , aculeus. I] diffère de l’épine en ce que n’étantattaché qu’à l’écorceil s’en détache avec elle, le rosier. Aile, ala; partie-latérale de la corolle papilio- nacée. Voyez ce mot. Ailé, alatus; se dit des semences, des tiges, des pétioles et des feuilles. La semence ailée est bordée d’une membrane saillante, érable; dans la tige c’est le prolongement longitudinal des feuilles, l’acanthe , le bouillon blanc. On dit le pétiole ailé lorsqu'il est bordé de chaque côté d’une membrane courante, V'oranger. Feuilles ailées. Voyez pinnées. Aisselle, axilla ; angle formé par une feuille ou par un rameau sur une branche ou sur la tige. 308 DÉFINITIONS DES TERMES Alène (feuilleeu), fol. subulatum. Voy. subulée, Alierues (feuilles), fo{ alterna, lorsqu'elles sont posees alterriativemeut dés deux côtés d’une branche ou d’une tige, Le pommier, l’orme. Amentacées (fleurs), //. amentacea.Voy.chaton. Amplexicaule (feuille), fo/. anplexicaule, * elle embrasse à sa base la totalité de la tige, loseille des pres, celle des jardins : lorsqu'elle ne î + ROUE qu'à moilie on la dit serni amplexicaule. Angiosperme, angiosperma; se dit des fleurs la- biées dont les semences sont enfermées dans un pé- ricarpe. Le rnu/lier, la linaire. Anguleux; se dit des tiges lorsqu’ellessont chargées longitudinalement de plusieurs angles; à deux angles, ænceps; à trois, à quatre et plusieurs angles, 4z., quad. mult. angularis. La uge de la plupart des la- biées a quatre angles non saillans, caulis quadran- gularis; celle du souchet est à trois angles saillans, caul. triqueter. Anguleux se dit aussi du contour des feuilles, Jorsque Ë nombre des angles n’est point determine. Annvuelle Cor pl, annua, dont les tiges et les racines ne durent qu'un an el même moins. Lé blé, le chou. Anomale ‘fleur), os anemalis; polypétale irré- gulière, /a violette. Jussirü a donné le nom d’ano- maux, aromales , à quelques champignons dont la forme varie et n’est pas déterminée, les clavaires. Anthère, anthera. Cest une espèce de capsule. remplie de poussière fécondante , et portée ordinai-, rement par le filet des étamines, comme on peut l'observer dans /a tulipe. Ces anthères varient par DE BOTANIQUE 309 la forme: elles soni souvent obrondes, d’autres fois longues, ordinairement simples, quelquefois bifides, le galeopse; bifurquées, /e vulpin; fendues à leur base, le giroflier : elles surmontent le filet ou font corps avec lui, comme dans /es liliacées ; la plupart ysont attachées par leurs extrémités. Elles sont posées transversalement sur le filet dans les sraminées : quelques filets ont deux anthères, {a Dep ec. ou trois, /a fumeterre. Apétale (fleur), flos upetalus, c'est-à-dire dé- pourvue de pétales, comme /es graminées. Aphylle (tige), caul. aphyllus; se dit des plantes dépourvues de feuilles, la tige fleurie de la préle des champs. Appuyées (feuilles), fo/. adnata, adnexa: elles adhèrent à la tige par une base large, et même par une partie de leur surface , la vermicu/aire brillante. Arbre, ar/or. Plante qui s'élève à une très grade hauteur , vit long-temps, et n’a qu'uu seul et princi- pal tronc; ses pousses tendres et nouvelles s'appellent en latin {uriones; l’orme. Arbrisseau , frutex , ne diffère de arbre que par une élévation moins grande, et parce qu'il s'élève ordinairement de son pied plusieurs tiges, Le sureau, de rosier. Articulé, articulatus; se dit des racines et des siliques ou gousses; des racines, lorsqu'il y a de dis- tance en distance des articulations, /e sceau de Sa- domon ; des siliques et gousses, quand elles sont alter- nativement rétrécies et renflées , Ze radis , le pied- d'oiseau. = Articulée (tige), caul. geniculata : elle est inter- 400 DÉFINITIONS RES TERMES rompue par des nœuds ou articulations distribués de disiance en distance; la plupart des graminées. . Avorté, abortivus; se dit de quelques parties de la frucuification qui v’atteignent pas leur perfection : une partie des étamines avorte dans quelques plantes. On trouve quelquefois dans celles des fleurs monoi- ques qui renferment les élamines, un ovaire et un pistil avortés. Axillaire, axillaris ; se dit des feuilles situées à l'insertion des branches, et des fleurs, des vrilles et des épines qui naissent aux aisselles des feuilles ou des rameaux. B. Baie, bacca. Fruit mou dans sa matürité, qui ren: ferme une ou plusieurs semences sans enveloppe, au milieu d’une pulpe charnue, /e raisin. Elle diffère du fruit à noyau ou drupe, et du fruit à pepin ou pomme. Voy. ces mots. Dansquelques plantes la baie perd son suc, bacca sicca, le grateron. Elle est quelquefois recouverte d’une écorce dure, la gre- nade. | Bâle, gluma. Calice propre aux graminées ; il contient une ou plusieurs fleurs, et est composé d’une ou plusieurs valves. Voy. valve. Barbe, arista. Filet pointu plus ou moins long, qui termine les hâles de plusieurs graminées, l'orge. Bijuguées (feuilles). Voyez conjuguées. Binées (feuilles). Voyez digitées. Pipinnées (feuilles). Voy. pirnée. DE BOTANIQUE: 40L Bisannuel , b'ennis ; se dit des plantes et des ra- cines qui ne subsistent que deux ans, Le salsifix. _ Bouquet, thyrsus. On dit des fleurs qu’elles sont en bouquet, f chyrsoidei, lorsque les pédoncules partant graduellement d’un axe commun et droit, forment une espèce de pyramide, Le lilas. Bourgeon, bouton, œil, gemma , oculus. Ce sont de petites éminences ou corps arrondis , un peu alongés, qui se forment aux aiselles des feuilles et aux extrémités des branches ; ils renferment l’ébauche des fleurs, des feuilles et des rameaux qui doivent paroître l’année suivante. Dans la stricte dénomima- tion , le bourgeon est le germe des feuilles et des branches ; le bouton est celui des fleurs. On les distingue facilement sur le poirier, à la chute des feuilles. Bourse , vo/ya. Enveloppe épaisse qui environne certaines espèces de champignous, et se déchire après qu'ils sont sortis de terre, le champignon comes= tible. Bractée, bracteæ. Petites feuilles qui accompa- gnent les fleurs, /a lavande, la brunelle. Bulbe ou oignon , bulbus. Racine orbiculaire dont on distingue plusieurs espèces; bulbe écailleuse, bulb. squarnosus , formée de lames écailleuses et tuilées, le Lys ; bulbe solide , bulb. solidus, d’une substance ferme'et charnue, La tulipe ; bulbe tuniquée , bulb. tunicatus , composée de tuniques qui s'emboîtent les unes dans les autres, l'oisnon. Quelques plantes de cette famille portent sur leur tige des bulbes qui se détachent et prennent racine , {a rocambale. 1 26 402 DÉFINITIONS DES TERMES C. Ed Caduc, caducus ; se dit des parties des plantes, telles que le calice , la coroile , les feuilles qui tom- bent après avoir rempli leur destination. Calice , calix: c’est l'enveloppe extérieure de la fleur. Le calice formé par l'extension de l'écorce du pédoncule , ordinairement de couleur verte, sert à renfermer et à protéger les différentes parties de la fracufication. On distingue plusieurs calices , le périanthe , l'enveloppe, le chaton, le Spathe, la bâle , les écailles , le perichætium , la bourse. Voy. ces mots. | Le calice parfait ou pértanthe est d’une seule pièce, monophylle , ou de plusieurs ; de deux, di- phylle , le pavot ; de trois, triphylle, l’éphémérine ; de quatre, quadriphylle, les crucifères, etc. Le calice monophylle est entier , £rteger, ou a ses hords fendus; on le dit divisé, divisus, bifide, irifide, quadrifide , etc., lorsque les découpures ne sont pas profonde ; si elles s'étendent presque jus- qu'à la base, on Île dit partagé, partitus, biparti- £us , . tripartilus , etc. Le calice peut être double , comme dans lzmauve ; lorsqu'il a de petites écailles à sa base ‘extérieure , qui forment comme un second calice , on le dit ca- -liculé, caliculatus, les crépides. On dit le calice supérieur, superus, lorsqu'il pa- roit au-dessus du fruit, /e rosier ; inférieur ,én/ferus, lorsqu'il supporte le fruit, le fraisier. Il est caduc, caducus lorsqu'il tombe au dévelop- pement de la fleur, /e pavot ; tombant, dehiscens, DE BOTANIQUE. 403 lorsqu'il tombe avec les pétales ; persistant, persis- tens, lorsqu'il reste avec le fruit, 2 rosier. Caliculé ; caliculatus. Voy. l'arücle précédent. Campanulé ou en cloche , campanulatus ; se dit d’une corolle monopétale évasée et sans tuyau , diseron. Cannelé , sériatus. Voy. strié, Capillaire ( feuille }, foZ. capillare. Voy. sétacee, Capsule , capsula ; enveloppe sèche de fruits secs, formée ordinairement de plusieurs panneaux ou val- ves qui se joignent d’abord par leurs bords, s’écar- tent ensuite, à la maturité, pour laisser échapper les semences. Les cavités de la capsule se nomment loges, loculamenta ; leurs cloisons, dissepimenta ; la petite colonne centrale, columella. La capsule varie beau- coup dans ses formes et dans le nombre et la combi- naison de ses valves. Caréné, carinatus; se dit des pétales et des feuilles creusées en goultière et relevées en avant comme une nacelle. Voy. papilionacé. Caréné se dit aussi de capsules oblongues dont les sutures sont recouvertes de languettes relevées à leurs extrémités comme des nacelles, Les orchides. Caulescente ( plante ), 2. caulescens ; se dit des plantes qui ont des tiges, pour les distinguer de celles qui n’en ontpas. Voy. Plantes. Caulinaire ( feuille ), fol. caulinum , prend cette | dénomination lorsqu'elle est attachée à la tige; se dit aussi des pédoncules des fleurs qui prennent nais- sance sur les tiges. Chaton, amentum , julus , nucamentum. C'est un axe ou filet autour duquel les fleurs de quelques ar- 404 DÉFINITIONS DES TERMES bres et arbrisseaux sont disposées. Le nom de chaton vient de quelque ressemblance avec la queue d’un chat, /e saule. . Chaume, culmus , tuyau fistuleux, ordinairement garni de nœuds ou d’articulations, tige particulière aux graminées. Cicatrice , kylum, place et vestige de l’atiache des semences au péricarpe ; il est facile de l’observer sur les zaricots. Ciliée ( feuille ), fol. ciliatum, dénomination don- née à la feuille bordée de poils parallèles comme les cils des paupières. Cloison, dissepimentum , séparation qui partage les valves des siliques et des capsules : on la dit pa- rallèle lorsque ses bords s’insèrent dans les sutures de la silique , comme dans /a giroflée , et transver- ‘ sale lorsqu'elle coupe transversalement les valves, comme dans /a passerage. Coëffe, calyptra , enveloppe membraneuse, ordi- ‘nairement conique, qui couvre les urnes de plusieurs mousses, les hypnes. Cohérent, adnatus ; se dit d’un pétiole attaché par une base large et qu’on ne peut détacher sans dé- chirer l’épiderme. On appelle feuilles cohérentes , Jolia coadnata , celles qui forment comme un pa- quet, sans cependant partir toutes d’nn même point. Collerette, izvo/ucrum, enveloppe propre aux om- bellifères, Voy. enveloppe. Composé, compositus ; se dit des fleurs, des.feuil- les, des aigrettes, des épis, des corymbes et des om- belles. Les fleurs composées sont la reunion de plu- sieurs fleurons sur le même réceptacle; leurs anthères ï DE BOTANIQUE. 465 réunies les distinguent des aggrégées ; on les divise en flosculeuses, semi-flosculeuses et radiées. Voy. ces mots. Les feuilles composées sont formées par la réunion de plusieurs petites feuilles ou folioles por- tées par un pétiole commun, le noyer ; aigrette: composée. Voy. aigrette. On dit des épis, des om- belles et des corymbes qu'ils sont composés, lors- qu'ilssont formés dela réunion d’épis, d’ombelles et de corymbes particuliers. Voy. épi, ombelle, corymbe. Congénères ; se dit de plusieurs plantes qui se rapprochent par leurs caractères. Conjuguée ( feuille ), fol. conjugata. Lorsqu'un pétiole simple porte de chaque côté une ou plusieurs paires de folioles opposées , on les dit bijuguées, bijuga, trijuguées, trijuga , etc., suivant le nombre de paires de folioles. Elles diffèrent des digitées dont ‘les fohioles simples partent toutes d’un même point. Les gesses ont les feuilles conjuguées. . Cône, strobilus , fruit sec, conique dars les pins, arrondi dans le cyprès , composé d’écailles ligneuses fixées sur un axe qu’elles entourent en se recouvrant successivement , avec une ou deux semences sous chacune, le pin, le cyprés. Connées ( étamines, feuilles ), stam. fol. connata, coalita , s’unissant par leurs bases ; elles ne parois- sent former qu’un seul corps : feuilles connées, Le chévrefeuille ; étamines connées , Les malyacées. Dans les composées les étamines sont réunies par les anthères , les centaurées. Connivent , connivens ; se dit des étamines et de leurs anthères lorsqu'elles sont réunies sans adhé- rence , les morelles, 406 DÉFINITIONS DES TERMES Coque, conceptaculum, péricarpe membraneux, alongé en forme de gaîne, qui s'ouvre d’un seul côté, ordinairement de bas en haut ; les semences n’y sont point adhérentes comme dans la gousse, Le dompte-venin , la pervenche. Corné , corneus. On donne ce nom aux semences elaux périspermes quine rendent point d'huile àl’ex- pressionou à la distillation , etqueleur contexture par lames ne permet point de réduire en farine , Le café. Corolle, corolla, C'est l'enveloppe intérieure, or- dinairement colorée , des organes de la fructification, formée par l’extension du hiber ou écorce intérieure de la plante ; elle est renfermee dans le calice , et ne peut exister sans lui, selon Jussieu, qui donne le nom de calice à ces pétales colorés de la tulipe, du lys , que Tournerort, Linné et d’autres botanistes ont appelés corolles. On distingue facilement dans la rose le calice et la corolle. La corolle est composée d’un ou plusieurs pétales; on la dit dans le premier cas moncpétale, et dans le second, polypétale : sa forme varie ; elle est régu- lière ou irrégulière ; les monopétales régulières sont . campanulées, tubulées, infundibuliformes, hypocra- tériformes ou en roue ; les monopétales irrégulières sont labiées ou personnées; les polypétales irrégu- lières sont anomales ou papilionacées. Voy. ces diffé- Teens 11O!S. Corymbe , corymbus , fleurs en corymbe , /. co- rymbosi. Le corymbe diffère de l’ombelle par l'm- sertion graduée de ses pédoncules qui arrivent tous à la même hauteur, /a millefeuille. Cotonneux. Voy tomenteux. DE BOTANIQUE. 407 Cotylédon ou lobe, cotyledon ; partie latérale des semences à deux lobes; il est facile de les distinguer dans /e haricot. Courant. Voy. décurrent. Couronnée ( semence ), sem. coronatum. C'est le calice qui reste sur la couronne , /a scabieuse. Crénelée (feuille) fol. crenatum :le bord estdécou- pé en dentelures ou crénelures arrondies, /a bétoine. Crochets, ani ; soies courbées à leur extrémité et accrochantes, qui terminent quelques graimes, /a bardane. Lorsque ces espèces d’hameçons sont divisés en deux parties, on les dit glochides, et en trois parües riglochides. Crucifère , cruciferus ; nom qu’on donne aux plantes dont la corolle est cruciforme ; elles forment le troisième ordre de la treizième classe de la mé- thode de Jussreu. Cruciforme (corolle } , cor. cruciformis. Elle est composée de quatre pétales disposés en forme de Croix avec six étamines , quatre plus grands , deux plus petits, /a giroflée , la rave. Cunéiforme (feuille), fo/. cuneiforme. Son carac- ière est de se rétrécir en coin vers sa base , et des’é- Jargir vers le liers de sa longueur , /e pourpier. Cupule , scyphus ; petite {calotte qui renferme la fructification de plusieurs lichens. Cylindrique, £eres ; se dit des tiges et des feuilles rondes et sans saillies ni angles , /e jonc. D. Décurrent , courant , decurrens ; se dit des feuil les et de leur péuole nt la base se prolongeant en 408 DÉFINITIONS DES TERMES saillie le long de la tige ; forme une espèce d'aile courante , n consoude. Défenses, arma.On comprend seus cette dits: tion lesaiguillons, les épines , les piquans. V. ces mots. Deltoïdes (feuilles ), fo/. deltoidea ; elles sont en losange , et leurs angles latéraux sont plus près de la base que du sommet , /e peuplier. Demi-fleuron , Ægulæ. Petite corolle tubulée à sa base, et terminée par une languette. Les semi- flosculeuses sont composées de demi - fleurons, /e salsifix ; les radiées n’en ont qu'a leur circonfé- rence, la marguerite. Dendroïdes , dendroides ; se dit de quelques li- chens qui ont en quelque sorte la forme et le port de petits arbres. Dent, dens. Incision marginale du calice ou de la corolle. Les divisions sont plus profondes que les dents ; les découpures le sont encore davantage. Dentées , dentelées (feuilles), fo/. dentata , den- ticulata. Leur bord est divisé en dents anguleuses qui pe sont point tournées vers le sommet de la feuille, ce qui les distingue des feuilles sciées ou serraturées , la morelle à fruit noir. Déterminées( étamines ) , stam. definita , s'appel- lent ainsi lorsque le nombre est au-dessous de vingt. Diclines, diclines ; se dit des plantes dont les or- ganes mâles et femelles ne sont pas réunis dans la même fleur , /e concombre. Dichotome ou fourchu, dichotomus ; se dit des tiges et des branches toujours partagées, à chaque division , en deux, et formant la fourche, /4 valé- riane-mâche, le guy. \ DE BOTANIQUE. 409 Dicotylédone ( plante ), dicotyledon, Lorsque l'embryon ou le germe des graines est placé entre deux lobes, /e Laricot. Les dicoiylédones forment la troisième division de la méthode de Jussieu. Didynamie , didynamia. Les plantes didynami- ques, qui forment la quatorzième classe de LiNNÉ , ont quatre élamines, deux plus longues et deux plus courtes ; on les appelle autrement /abiées. Voy. ce mot. Digitée ( feuille), fol. dipitatum. Ses foholes , rassemblées en rayon au sommet d’un pétiole, imi- tent une main ouverte, le marronnier d'Inde. Si elles n'ont que deux folioles, on les dit binées , fo/. binata , le fabago ; trois folioles , ternées, fo/. ter- nala , le trèfle, le fraisier ; cinq feuilles, quinées, fol. quinata , la quintefeuille. Les digitées différent des conjuguées et des palmées. Voy. ces mots. Dioïques ( fleurs }, /Z. dioici , lorsque celles qui renferment les organes mâles sont sur un pied , et que celles qui portent les organes femelles sont sur un autre , Ze chanvre. | Disque , discus. Réceptacle des fleurs composées. Voy. compose. Drageons, stolones. Voy. stolonifére. Drupe , drupa. Fruit à noyau. Son enveloppe est formée d’une écorce charnue et éucculente dans Z prune , sèche dans l'amandier. Voy. noix, noyau. E. Ecaille, syuama ; espèce de languette mince, coriace , souvent sèche ou scarieuse. Les écailles 410 DÉFINITIONS DES TERMES forment l’enveloppe du bouton à fleurs ou à feuilles dans les arbres et les arbrisseaux , tiennent lieu de - réceptacle dans la plupart des fleurs à chatons , font _ les fonctions de calice dans les graminées ; elles pren- nent alorsle nom de bâles; forment par leur réunion le calice de plusieurs fleurs composées. Ces écailles, quand elles sont petites, prennent le nom de pail- dettes. Voy. ce mot. Echiné , hérissé, echinatus ; se dit des capsules et des semence couvertes de piquans: capsule échinée, le marron d'Inde ; semence échinée , l’épinard. Ecorce, cortex ; enveloppe qui environne les ra- cines, le tronc , les branches et même les feuilles des plantes ; elle est composée de irois tuniques; l’extérieure qui est lisse, mince et souvent crevassée sur le tronc des arbres : on l’appelle épiderme , cu- ticula intermédiaire est un tissu réticulaire ou vési- culaire composé de couches corticales qu’on appelle plus particulièrement écorce , cortex ; l'intérieure est composée de lames ou de couches qu'on appelle le livre, Zber. Embryon, corculum ; partie essentielle des se- mences , qu’on appelle aussi germe. C'est l'élément de la plante qui se développe par la végétation On observe facilement l'embryon dans la moix , dans la fève. | Engaînée (tige ). Voy. vaginée. Ensiforme (feuille), fol. ensiforme ; se dit de feuil- les alongées, épaisses daus leur milieu , tranchantes sur leurs bords, se rétrécissant insensiblement de la base au sommet, l'iris , le glayeul. j | Entortillé, wolubilis ; se dit des plantes foibles, DE BOTANIQUE: 411 ordinairement herbacées, qui se roulent en spirale autour des arbres ou autres corps qu’elles rencon- trent, plusieurs liserons , le houblon. Enveloppe ou collerette, érvolucrum. On donne ce nom à des folioles qu’on remarque à la base de. plusieurs ombelles. L’enveloppe générale, 229. uni- versale , est à la base de la grande ombelle; la par- telle, iv. partiale, involucellum , est au bas des petites ombelles; les collerettes sont composées d’une ou plusieurs feuilles ; elles sont monophylles, di- phylles ou polyphylles. La collerette générale et les parüelles de la carotte sont polyphylles, Epars, sparsus ; se dit des fleurs et des feuilles dis- tribuées sans ordre autour des tiges et des rameaux ; se dit aussi des rameaux. Les feuilles de la tige du lys sont éparses. Eperon , calcar. Prolongement en forme de corne qui se trouve à la base de quelques corolles, le pied-d'alouette , la capucine. Epi, spica; fleurs en épi, flores spicati. Fleurs presque sessiles et rassemblées sur un pédoncule ou axe commun qu'on appelle rape, rachis, le blé. L'épi est quelquefois composé d’autres petits épis ou épillets, spiculæ , laucustæ ; ils forment alors, à proprement parler, un pamieule, /e brome. Epiderme. Voyez écorce. Epigyne, episynus; se dit des étamines et des co- rolles posées sur le pistil: étamines épigynes, es or- chis; corolles épigynes, {es centaurées. Epine, spina, défense qui fait corps avec Ja partie ligneuse de la plante, / aubépine, l’épine noire. Il s'en trouve sur les calices, le chardon; sur les 4Y2 DÉFINITIONS DÉS TERMES feuilles, /e houx ; sur les fruits, /e 1arronnier d'Inde. Epingle (feuille en), fol. acerosum.Elle estlinéaire, pointue, un peu dure, et persiste toute l’année, e genévrier, le pin. Epipétale (étamine) , Stam. epipetalum , lorsque les étamines sont posées sur les pétales , comme dans les labiées. Étamine, sfamen. 0 mäle des plantes, com- posé ordinairement d’un filet et d’une petite bourse ou capsule qu’on appelle anthère. Le filet manque dans quelques plantes; mais l’anthère est essenüelle, renfermant la poussière fécondante. Ces deux parties sont très-apparentes dans Ze /ys et la tulipe. Voyez anthére. Etendard, vexillum. Pétale supérieur des fleurs papilionacées. Voyez papilionacées. Etiolé, gracilis ; se dit des plantes qui, privées de lumière, n’ont point la consistance et la couleur verte de celles qui croissent à l’air libre et reçoivent les influences de la lumière. Les chicorées qu’on lie, celles qu’on cultive pendant l’hiver dans les caves, s’étiolent , deviennent tendres et blanchissent. Exotique (plante) , pl exotica. On-donne ce nom aux plantes qui ne croissent pas naturellement dans le pays que nous habitons. F. Farinmeux, farinaceus. On donne ce nom aux se- mences et à leurs périspermes lorsque les principes farineux y sont assez abondans pour les réduire en farine, les graminées, les légumineuses. Fascicule, fasciculatus ; se dit des fleurs et des DE BOTANIQUE: 419 feuilles réunies comme en faisceau, /’œillet de poète, les feuilles du pin maritime. Fastigiées (fleurs), f7. fastigiati. On les appelle ainsi lorsque s’élevant toutes à la même hauteur, comme si elles avoient été tondues au ciseau, elles forment le corymbe. Voyez corymbe. _ Fendu, fissus ; se dit des feuilles lorsqu’elles sont partagées en lanières linéaires et droites : on les dit bifides, trifides, quadrifides, etc., suivant le nombre des divisions. Les feuilles du zéranion-colombin sont multifides. Ces dénominations s’appliquent aussi aux calices, aux corolles et aux styles. Feuille, folium. Tout le monde connoït cette par- te de la plante, dont le vert, par ses différentes nuances, charme la vue , et dont les formes variées embellissent les végétaux. La destination de ces or- ganes est de servir aux plantes pour pomper pendant la nuit l'humidité de l’air par leur partie supérieures et faciliter leur transpiration durant le jour par leur partie infériéure. On considère dans les feuilles leur insertion radicale ou caulinaire , leur situation al- terne ou opposée , leur durée vivace ou caduque, leur forme simple ou composée, entière ou décou- pée , lisse ou ridée, glabre ou tomenteuse , sans épaisseunou charnue , etc, On trouvera l'explication des différentes combinaisons de la feuille aux ar- ücles alterne , opposé , radical, caulinaiïre, SHARE, composé , elc. Fibreuse (racine), radix fibrosa. Elle est compo- sée de filets fins et déliés, /e blé, Filet, filament, flamentum , pédicule qui soutient l’étamine, Voyez élamine, t 4ïA, DÉFINITIONS DES TERMES Filiforme (feuille), fol. fliforme. Noyez sétacce. Fistuleux , fistulosus ; se dit des tigès creuses for- mant le tuyau , le roseau. Fleur, flos , parüe de la plante ordinairement re- marquable par l'élégance de sa forme, l’éclat de ses couleurs,et quelquefois par le parfum qu’elle répand; elle précède et prépare la fécondation de l'ovaire. La fleur, lorsqu’eile est complète , est composée d’éta- mines, de pisuls, d'ovaire, de calice et de corolle ; on l’appelle alors hermaphrodite ; lorsqu'elle ne con. tient que des étamines, on la nomme fleur mâle. On la dit fleur femelle lorsqu'elle ne renferme que des pistils et l'ovaire. Plusieurs sont dépourvues de co- rolles ; d’autres ont, au lieu de calice, des bâles ou des écailles ; quelques-unes ont des nectaires ou sont accompagnées de stipules; elles sont simples ou com- posées, solitaires, aggrégées, verticillees, fasciculées, en épi, paniculées , en grappe, en bouquet, en om- : belle,en corymbe , spadicées. Voy. ces mots. Les fleurs considérées relativement à leur msertion , sont pédonculées, sessiles, radicales, caulinaires, raméa- les, axillaires , terminales. Voy. ces mots. Fleuron, flosculus. C’est une petite corolle tubu- lée; elle a les bords découpés en plusieurs parties ordinairement égales, a ses anthères réunies , et est posée immédiatement sur le réceptacle. Les fleurons composent les fleurs flosculeuses et occupent le cen- tre des fleurs radiées. : Flosculeuse (fleur), los Alosculosus. Cette fleur est formée de la réunion de plusieurs fleurons, /e chardon. Foliole, On a donné ce nom aux petites feuilles DFE BOTANIQUE. 415 dont la réunion forme les feuilles composées. La feuille du rosier est ordinairement composée de cinq ou sept folioles. Follicule ou coque , ue. péricarpe mem- braneux, en vessie, auquel les semences ne sont pas attachées. Voyez coque. Fruit, fructus ; c’est le dernier produit de la vé- gétation, le résultat auquel elle n’a cessé de tendre depuis le premier développement de l'embryon. La dénomination de fruit s’étend à la graine ou semence et à son enveloppe ou péricarpe. Voy. semence et péricarpe. Fruit à noyau, drupa. Voyez drupe. Fruit à pepin, pomum. Voyez pomme. Fusiforme (racine), rad. fusiformis. Elle estépaisse, alongée, et diminue insensiblement de grosseur, la carole, G. Gaine (feuille en), fol. vaginantia. V. vaginées, Germe, germen; se dit tantôt de cette partie de Ja semence qui devient plante, voy. embryon, tantôt de cette partie de la fleur qui par sa fécondation de- vient fruit. Voy. ovaire. On donne encore ce nom aux rudiméns des feuilles et des fleurs enfermées dans les bourgeons et boutons. Glabre, glaber , lævis. On appelle ainsi les feuilles et tiges unies et lisses: le porrier a les feuilles ordinai- rement glabres. Glandes, glandulcæ , petits corps vésiculeux situés sur différentes parties des plantes, à la base des feuilles, /e cerisier; sur le dos des feuilles, l’églan- ter; à la base des étamines, /a siroflée, etc. 416 DÉFINITIONS DES TERMES Glochides (crochets), zami, glochides ; soies où filets accrochans divisés en deux. Voyez crochet. Godet (en), wrceolatus ; calice ou corolle à base enflée, et sommet retréci, le mugnuetdes bois. Gorge , faux ; se dit de l'ouverture ou de l’évase- ment de la corolle. Voyez labiée. Gousse, leu men. Le péricarpe est formé de deux panneaux oblongs et qui ne sont pas ordinairement séparés par une cloison ; les semences ne sont atta- chées qu’à l’une des sutures de ces panneaux, ce qui distingue la gousse de la silique, Le pois. | Grain, acinus; se dit de baies petites et rassem- blées en grappe, le raisin , la groseille. Graminées (les), sramineæ. Elles ont des bâles au lieu de calice, sont herbacées et ont pour tige un chaume fistuleux; elles forment une famille natu- relle , /e blé , le chiendent. Grappe, racemus ; fleursen grappe, fL. racemosi. Chaque fleur est soutenue par un petit pédoncule commun et incliné, / groseille rouge , le cytise des Alpes. Grimpante (plante), p/. scandens, lorsque, trop foible pour se soutenir par elle-même, elle s'attache par des vrilles ou d’autres supports, aux plantes voi- sines, la clématite , le chévrefeuille. Gymnosperme, 2ymnospermus. LiNNÉ donne ce nom à upe division de labiées dont les semences r'es- tent nues dans le calice, /a lavande , la mélisse. H. Hampe, scapus; lige sans feuilles, qui porte à son sommet les fleurs, /& prineyére, le narcisse. Rd 419 11ustee 10 » fol. hastatum. Ehe est ac r triangulaire , échancrée à sa base, les angles un peu relevés, l’oseille. Herbe, kerba, herbacé, Lerbaceus : se de des plantes dont les tiges ne de "ent qu’ un an ou deux, La laitue , la carotte. Hérissé, hirtus, hispidus ; se dit des feuilles et des tiges garnies de poils rudes et fragiles, /a viperine: semences et capsules hérissées. Voyez échiné. Hermaphrodite, fos hermaphroditus, qui réunit les fleurs des deux sexes, c’est-à-dire les étamines et les pistils, Za tulipe. La plupart des fleurs sont E here maphrodites. Huileuse (semence), qui fournit de l'huile par expression, les crucifères; ou par distillation, es ombelliféres. Hypocratériforme , zypocrateriformis. Corolle monopétale, tubulée, dont le limbe est en soucoupe, la pervenche , le jasmin. Hypogyne, hypogynus ; se dit des étamines et des corolles msérées sous le pistil : étamines hypogynes, les graminées; corolle hypogyne, a bourrache. I, Idiogyne , édtogynus. Ce terme s'emploie pour in< diquer les étamines qui ne sont point placées sur le calice. Imbricé ou tuilé, ämbricatus ; se dit des tiges, des calices et des bractées. Dans les tiges, les feuilles se recouvrent les unes sw les autres comme des tuiles, le pas d'âne, plusieurs mousses. Le calice de la plu- L 27 410 DÉFINITIONS DÉS TERMES pari des Composées est formé d’écailles imbricéeë, Zes centaurées , le pissenlit. On dit les bractées imbri- cées lorsqu'elles sont placées entre les fleurs, et forment par leur rapprochement , une espèce d’épi serré , la brunelle , la marjolaine. Indéterminées (étamimes), sta. indefinita, lors- qu'ilse trouve dans une fleur plus de vingt étamines , comme dans /a rose. Indisène, indigenus ; se dit des plantes nues crois sent naturellement sous le climat que nous habitons. Le blé n’est pas , à proprement parler, indigène; il ne l’est devenu que par la culture. Infère , inférieur, érferus. On dit d’un calice qu'il est inférieur lorsqu'il supporte l’ovaire ou le fruit, le fraisier. Cetie dénomination se donne à l'ovaire et au fruit lorsqu'ils sont au-dessous du calice, Z poirier. Infundibuliforme, :2fundibuliformis. Corolle mo- nopétale, tubulée, le limbe en entonnoir , la prime- vêre. Insertion , z22sertio. Jusstec a établi les divisions de ses classes d’après la position ou l'insertion des éta- mines. Lesinsertions sont ou épigynes, ou hypog ynes, ou périgynes. Voyez ces mots. Elles sont ou immé- diates, ou médiates, cu douteuses. Voyez Idée de la Méthode de Jussieu. Irrégulière (corolle) , Cor. irregularis, lorsque les divisions du limbe varient pour la forme et la gran- deur, la violette, lg balsamine. DE BOTANIQUE 419 L. Labiée (fleur), /Zos labiatus. Monopétale dont le limbe irrégulier se divise en deux parties que l’on nomme levres, /abiæ. La supérieure imite souvent un casque, galea; l'inférieure se nomme barbe, barba; V'évasement du tuyau au fond duquel se trouvent des semences nues, s’appelle gorge, faux, la sauge, la lavande. Laciniée (feuille), fo/. laciniatum. Ses découpures ou divisions sont une ou plusieurs fois subdivisées, le senecon. Lame, larnina; partie supérieure du pétale. Il est facile de distinguer dans un pétale de rose la lame de l’onglet qui est sa partie inférieure. . Lancéolée (feuille), foZ lanceolatum. Elle est de forme ovale, se rétrécissant peu à peu vers son som- met , et finissant en pointe, le cerisier, le prunier. Languette, Zgula. Partie supérieure du demi- fleuron. Voyez semi-flosculeuse. Lanugineux, lanuoinosus, ne diffère de tomen- teux qu'en ce que les poils qui couvrent les tiges et les feuilles sont un peu plus rudes, /a buglose, Voy. tomenteux. Lésume, /esumen. Voyez gousse. Liber , livret, Zber, Partie intérieure de l'écorce formée de pellicules qu ressemblent aux feuillets d’un livre. Le liber en s’unissant à l’aubier procure de l’accroissement à l'arbre. Ligulée (corolle) ou demi-fleuron, cor. ksulata, Voyez semi-flosculeuse. Liiacées (plantes), Yliacece. Elles ont un calice 420 DÉFINITIONS DES TERMES coloré, et sont ordinairement bulbeuses; elles for- ment une famille naturelle, Le lys, la tulipe. Limbe, limbus. Bord ou partie supérieure et éva- sée de la corolle monopétale. Linéaire (feuille), foZ. Lneare. Elle est étroite et d’une largeur égale jusqu’à son sommet, qui se ter- mine en pointe, Ze romarin. Lisse, Zævis. Voyez slabre. Lobe, cotyledon. Partie de la semence. Voyez cotyledon. Lobes (feuilles en), folium lobatum. La feuille en lobes ou lobée est fendue profondément à angles ‘écartés, /a vigne; elle diffère de la feuille palmée qui est divisée presque jusqu'à la base, et de la digi- tée qui est formée de plusieurs folioles. Voy. palmé et digilé. Lyre (feuille en), fol, lyratum; se dit d’une feuille découpée profondément dans sa longueur ; les décou- pures supérieures plus grandes, les inférieures plus courtes et plus écartées, le pissenlis. M. Masque (fleur en), flos rinsens. Voyez personne. Méthode, rnethodus; se dit, pour la botanique, d’un arrangement de plantes fondé sur des principes dont on peut s’écarter toutes les fois que cela est né- - cessaire à la différence du système, qui n’admet qu'un très-petit nombre de parties pour ses divisions, et ne s’en écarte pas. Jussieu a publié une méthode de bo- tanique; LINNÉ a rangé systématiquement les trois règnes de la nature. Voyez système. DE BOTANIQUE: 425 Monocline, monoclinis. On appelle amsiles plantes à fleurs hermaphrodites dont toutes les parties qui concourent à la fécondation sont réunies dans le même. lit. Jussieu donne ce nom à une division de mousses dans lesquelles on ne découvre que les par- ties mâles de la fructification. Monocotylédone (plante), monocotyledon. Ces plantes , dont l'embryon n’a qu’un lobe, forment la deuxième division de la méthode de Jussreu. Monoïques.(fleurs), ffores monoici. Dans ces plan- tes les organes mâles sont séparés des femelles sur le même individu. Les fleurs mâles ne renferment que les étamines; les femelles ne contiennent que les pisuls et l'ovaire, quelquefois cependant les organes de l’autre sexe, mais avortifs , /e melon. Monopétale (fleur), flos monopetalus, lorsque la corolle est d’une seule pièce, le liseron , la mauve. Monophylle, monophyllus ; se dit des calices et des collereties d’une seule pièce, lorsque leurs divi- sions ne s'étendent pas jusqu’à la base. Calice de la primevère , collerette du persil. Mucronée (feuille), fol. mucronatum, terminée par une pointe aiguë, longue et saillante, /e grateron. Mululoculaire (capsule), caps. multilocularis, lorsqu'elle est composée de plusieurs loges séparées des cloisons , /e lys , la tulipe. Mutique, rnuticus ; se dit des graminées dont les valves sont dépourvues de barbe, l'ivraie vivace ou ray gras. 422 DÉFINITIONS DES TÉRMES N. + Nectaire, 2ectarium. C'est, à proprement parler, la partie de la corolle qui contient le miel. Toutes les fleurs paroissent fournir cette liqueur précieuse aux abeilles; mais on en connoît très-peu qui aient des réservoirs particulièrement destinés à la contenir. On a donné par extension le nom de nectaire à plu- sieurs parties des fleurs qui ne paroissent pas servir à la fructification et qui varient par la forme, la position et l'insertion. Le nectaire est en éperon dans la linaire, en cloche dans /e narcisse , en cône dans l'aconit, en capuchon dans /a capucine, en fossetie dans /a couronne impériale, en ramure dans Le Lys; il est inséré aux pétales dans /es renoncules ; il est placé sur des filets dans /a& belle-de-nuit, et sur le pistil dans la jacinthe. _ Nœuds, zodi ; articulation des tiges , le froment ; des racines, /a filipendule. Noix, zux. On ne voit pas la distinction précise que les botanistes font entre la noix et le noyau ; l'un et l’autre ont une amande renfermée dans une boite ligneuse. Si lou dit que dans la noix cette boîte est recouverte d’une écorce coriace et sèche , le fruit de l’amandier devroit être rangé parmu les noix ; mais il est généralement placé avec les fruits à noyau à enveloppe sèche. La dénomination stricte de noix nous paroît devoir être réservée au fruit du zoyer, dont la boite osseuse est de deux pièces et revêtue d’une enveloppe coriace et sèche ; ou bien noix et noyau seront synonymes. DOCRNI NT NA PERTE à DE BOTANIQUE. 423 Noyau, zucleus. C’est une espèce de boîte osseuse d'une seule pièce, qui ne renferme ordinairement qu’une seule semence qu’on nomme amande, amy g- dalus, la cerise, la péche. Les noyaux durs et petits du néflier, de l’azerolier et de l’aubépin se nomment osselets, ossiculi. Noyau (fruit à), drupa. Voy. drupe. O. Oignon , bulbus. Voy. bulbe. * Ombelle, zmbella, Fleurs en ombelle, /2. umbel- lats. Les pedoncules partent tous d’un point com= mun et divergent comme les rayons d’un parasol. L'ombelle est appelée générale, wmbell. univer- salis, lorsque ses pédoncules supportent d’autres petites ombelles , wrbellulæ , uwmbellæ partiales. Leur réunion forme l’ombelle générale, l4 carotte. Ombelliferes , wmnbellifercæ. On réunit sous cette dénomination les plantes en ombelles, qui forment la douzième classe de l’ordre naturel de Jussreu. Ombilic , œil, zmbilicus. Petite cavité ou cica- trice formée dans pl HSIEUTS fruits par le calice per-- sistant ou par ses vestiges à l'extrémité opposée au péloncule, 4 pomme. Ombiliquée ou en rondache ( feuille }, fo/. umbi- icalum. Ele est attachée au pétiole par son cenire, la capucine. Onglet, unauis, Partie inférieure du pétale qui s'attache au Lécepti dl) L'onglet est très-sensible dans. Filles. 424 DÉFINITIONS DES TERMES Opercule; espèce de couvercle qui ferme les urnes de plusieurs mousses. Opposé , oppositus. On dit des les des fleurs, des branches, qu’elles sont opposées , lorsqu'elles sont placées à la même hauteur et des deux côtés de la partie de la plante à laquelle elles sont attachées. Le fréne a les feuilles et les branches opposées. Ovaire , germe , germen. Partie mférieure du pis- ül attachée au réceptacle. L’ovaire renferme les élé- mens du fruit, et en prend le nom en se Ga après la on { PL: Paillettes , paleæ. Pelites écailles qui se trouvent sur le réceptacle de plusieurs composées, et séparent les fleurons , le soleil, la milleferñlle. Les paillettes tiennent lieu de calice dans les souchets; on en trouve encore sur différentes parties des plantes, sur les tiges et les racines de quelques fougères. Palmée (feuille), fo7. palmatum , lorsque, décou- pée en forme de main, ses divisions sont beaucoup plus profondes que dans les feuilles en lobe, Ze figuier. Quelques orchides ont les racmes palmées. Panduriforme (feuille), fo’. panduriforme, oblon- gue, pluslarge à sa base, échancrée des deux côtés; elle a la forme d’un violon : feuilles radicales de la patience sinuée. Panicule , panicula. Rassemblement de petits épis de fleurs, qui montent en se retrécissant le long d’un pédoncule commun : plusieurs graminées, le panis, le millet, Panneau, valvula, Voy. valye. DE BOTANIQUE 425 Papilionacée (fleur ), los papilionaceus. Corolle polypétale, irrégulière, dans laquelle on a cru voir quelque ressemblance à la forme du papillon; elle est composée de quatre ou cinq pétales; le supé- rieur appelé l’étendard ou le pavillon, vexrllum ; les deux latéraux, ordinairement ouverts,se nomment ailes, alæ ; l'inférieur, quelquefois fendu jusqu'à sa base , creusé en forme de cuiller ou de nacelle, s'appelle la carène, carina ; il renferme les étami- nes et le pisul , le pois. Parasite ( plante }, pl. parasitica. On appelle ainst celle qui prend racine et se nourrit sur d’autres plane tes, le our , plusieurs mousses. Parenchyme, parenchyina. Tissu cellulaire qui forme le corps de la feuille ou du pétale; il est cou- vert dans l’une et l’autre d’un épiderme, Partagé, partitus ; se dit des calices et des feuilles dont LE divisions s'étendent presque jusqu’à la base, le calice de la tulipe , les feuilles du géranion des prés. Pavillon, vexillum. Voy. papilionacée. Pédiaire, en pied ( feuille }, fo. pedaturn, lorsque le pétiole se divisant en deux , réunit plusieurs feuil- les qui ne portent des divisions que sur le côté inté- rieur , l’ellébore noir, la serpentaire. Pédicule , pediculus stipus. Filet qui réunit EU grelle à la semence, ou soutent l’urne des mousses. On l’observe facilement dans Ze pissenlit, dans Les hypnes. Pédoncule , pedunculus. Queue ou soutien des fleurs. Celles qui n’en ont point se nomment sessiles, Voy. sessile, ; 426 DÉFINITIONS DES TERMES Penché, cernuus, nutans ; se dit des fleurs in= clinées vers la terre’, /a couronne impériale. Perfeuillée (feuille ), fol. perfoliatum ; se dit de la feuille traversée dans son milieu par la tige. Le chèé- vrefeuille des jardins. Périanthe, perianthium. C’est le calice le plus cOr- plet et le plus ordinaire. Voy. calice. Péricarpe,pericarpium. C’est l'ovaire fécondé dans lequel sont renfermées les semences; on en distingue de plusieurs sortes, la capsule, la silique , la gousse, la follicule ou la coque, le fruit à noyau ou drupe, le fruit à pepin ou pomme, la baie et le cône. Voy. ces moës. Perichætium. Peut calice souvent peu visible, particulier aux mousses ; il environne la base ou le pédicule de l’urne qui DCE ER les hypnes. Périsperme, perispermum , albumen , GÆRTNER. Corps tantôt charnu , tantôt on ; ne ou li- gueux, qui enveloppe ordinairement l'embryon dans les graines. Personnée , en gueule, en masque ( fleur ), flos personatus , ringens. Monopétale irrégulière à deux lèvres , qui diffère des labiées en ce que les semences sont renfermées dans une capsule , le mufle de veau. Périgyne, perigynus. Les étamines et les corolles sont périgynes lorsqu'elles entourent le pistil sans y être attachées. Etamine périgyne, le lys ; corolle pé- rigyne, la campanule. Pétale > HAT Le pétale et la corolle sont syno- nymes lorsqu'il s’agit de fleurs monopétales; dans les polypétales ce sont Ts feuilles colorées de la corolle., Les pétales ont à leur extrémité inférieure un onglet: DE BOTANIQUE. 427 la partie supérieure s'appelle lame : on appelle péta- lées, petalodes , les fleurs pourvues de pétales, /z rose. Pétiole, petiolus. C’est la queue ou le soutien de la feuille. On nomme feuille pétiolée , fol. petiolata , celle qui est pourvue de pétioles. Quelques feuilles n’ont point de pétioles. Voyez sessile. Pinnatifide (feuille) , fo. pinnatifidum , lorsqu’elle est profondément découpée , mais point jusqu’à la côte , La scabieuse des champs. Pinnée , ailée ( feuille ), fol pinnatum ; se dit lorsque plusieurs folioles rangées le long d’un pé- tiole commun forment , par leur réumion , une feuille composée, Le rosier. Elles sont ordinairement terminées par une impaire , comme dans la feuille citée pour exemple, et quelquefois par une vrille , fol. pinnatum , cirrhosum, la vesce. Quelquefois l'impaire manque, fo/. abruté pinnatum , le len- sisque. Les folioles sont tantôt opposées , comme dans /e rosier ; tantôt alternes, comme dans 4 faux acacia ; d’autres fois les folioles sont alternalivement plus grandes et plus petites , fol. interrupté pinnata, l’aisremoine. Les feuilles pinnées se subdivisent et deviennent recomposées ou deux fois ailées , fol. bipinnata , fol. decomposita , la rue ; trois fois ai- lées, fol. tripinnata , quelques fousères, le chicot. Piquans, stimuli. Vetit poils ou soies qui font une piqüre brülante lorsqu'ils sont en hamecon, lLamosi , comme dans l'ortie. Pisuil', pestillurn. Organe femelle des plantes qui surmonte l'ovaire ou germe et recoit le pollen ; il est compose destyles et destigmates(voy. ces mots) lelys, 428 DÉFINITIONS DES TERMES Pivotante (racine), rad. perpendicularis. Elle s'enfonce perpendiculairement dans la terre, /a rave, Placenia , receptaculum seminale. Corps auquel les semences sont immédiatement attachées : il fair souvent partie du péricarpe ; alors les semences sont insérées aux cloisons, comme dans /4 tulipe ; ou à une colonne centrale, comme dans /es mauves ; ou aux sutures des siliques et des gousses, commedans/astro- flée et dans /e pois. Quelquefois les semences sont placées sur le réceptacle de la fleur, comme dans /es graminées et les composées. Plante , planta. Être organisé qui croit et qui vit. La plante diffère des minéraux par le principe de vie, ct des animaux, parce qu’elle manque de mouve- ment spontané et de sentiment. La plante est com- posée de racines , de tronc ou de tige , de feuilles et des parties qui concourent à la frucüfication. Quel- ques plantes manquent de tige ; il s’en trouve aussi qui n’ont pas de feuilles, comme plusieurs cactiers ; il en est enfin qui ont deux tiges , les parties de la frucüfication sur un pied et l’autre stérile, quelques préles. On distingue les plantes en herbes, sous-ar- brisseaux , arbrisseaux et arbres. Voy. ces mots. Plamule, plumula. Partie ascendante de l’em- bryon , ei qui devient plante. Poils , pile. Petits filets déliés qui naissent sur dif férentes parties de la plante, et qui, plus ou moins rudes ou serrés, la rendent velue , lanugimeuse, rude, pubescente , tomenteuse, hérissée. Voy. ces m10(S. Pollen , poussière fécondante, pollen. Poudre irès-fine servant à la fertilisation des planies , ren- DE BOTANIQUE: 429 fermée dans les anthères des fleurs qui ont des éta- mines , et dans les urnes ou capsules des mousses. Polypétale (fleur }, flos polypetulus ; se dit des fleurs à corolle composée de plusieurs pièces, /arose. Polyphylle, polyphyllus ; se dit du calice lorsque ses divisions s'étendent jusqu’à la base, /a renoncule. On donne aussi ce nom aux collerettes ou envelop- pes ombellifères formées de plusieurs folioles. Pomme , fruit à pepin, pomum. Pulpe charnue et solide environnant des loges membraneuses dont chacune renferme une semence couverte d’une en- veloppe coriacée que l’on nomme pepin. Le fruit a tantôt la forme ronde ou d’une pomme, pomurme globosum ; tantôt elle est alongée en poire, pom. tubinatum. | Port , Aabitus. Disposition habituelle , aspect d’une plante. Le port du rosier est en buisson, celui du pommier est en tête aplatie, celui du cyprès est en cône. On ne peut établir aucune analogie entre les plantes d’après leur aspect; il varie souvent entre les espèces du même genre. Parmi les véroniques les unes sont droites et élevées, les autres rampent sur la terre ; le peuplier d'Italie et le thuya da Canada ont Île même port, et sont d’ailleurs très-dissem- blables, Pubescent, pubescens ; se dit des feuilles et des üges chargées d’un duvet très-fin, peu serré , mais facile à distinguer, le plantain. Pulpe, pulpa. Substance molle et charnue de plu- sieurs fruits, {7 péche. 430 DÉFINITIONS DES TERMES R. Racine, radix. Parte inférieure de la plante par laquelle elle tient ordinarrement à la terre; elle s’at- iache quelquefois à d’autres corps, comme dans les mousses ; elle est bulbeuse, tubéreuse, fibreuse, per- sistante, stolonifere, annuelle, bisannuelle. Voyez ces mots. Radical, radicalis ; se dit des fleurs et des feuilles qui partent immédiatement de la racine : la fleur du colchique , les feuilles du éussilase vulsaire. Radicant, radicans; se dit des plantes foibles et rampanies qui s'attachent aux arbres ou aux mu- railles par des racines qu'elles poussent dans toute la longueur de leurs tiges, Le lierre. Radiée (fleur), flos radiatus. Assemblage de fleu rons et de demi-fleurvons. Le centre ou disque de la fleur, discus, occupé par les fleurons ; et la circon- férence ou rayon, radius, composée de demi-fleu- rons, /« marguerite. Voy. fleurons et derni.fleurons. Ramassé, confertus ; se dit des fleurs et des feuilles rassemblées comme en faisceau. | Raméal, rameus. On appelle ainsi les fleurs et les feuilles qui s’attachent aux rameaux, à la différence des terminales, qui partent du sommet. Rampante (tige), caulis repens, lorsqu'elle est couchée sur la terre, et que ses tiges s’y attachent par de petites racines, la nummulaire , le fraisier. Rape (rachis). Axe auquel s’aitachent les fleurs qui forment un épi. Voyez épr. Rayon, radius, Voyez radié, DE BOTANIQUE: AT Réceptacle, receptaculurm. Cest la base qui porte la fleur et le fruit , ou l’un des deux : c’est ordinaire- ment le calice; il est complet lorsqu'il porte l’un et Vautre ; incomplet lorsqu'il ne porte que la fleur où le fruit ; propre lorsqu'il ne porté qu'une seule fleur ; commun lorsqu'il en réunit plusieurs : le calice des composées ; il varie par sa surface; il est nu, zu- dum, le pissenlit; alvéolé ou chargé de fossettes, favosuin, le pédane, onopordum; velu ou chargé de poils, pilosum , le chardon, les centaurées ; lamellé oupailleux, paleaceum, la chicorée, le soleil. Recomposée (feuille), fo/. recompositum. Voyez pinnée. Réfléchi, reflexus; se dit des rameaux lorsqu’étant pendans , leur extrémité se relève et se recourbe vers la tige; et des feuilles ouvertes dans leur partie infé- rieure, se repliant en-dessous à leur sommet. Résime, spadix. Branche chargée de fleurs, qui s'élève d'un spathe au milieu des feuilles terminales du palmier. I] se dit aussi de la longue grappe des fruits du bananier. Régulière ( corolle ), cor. regularis. Monopétale ou polypétale dont le contour est symétrique, la pri- mevére.,, la rose, Réniforme , reniformis; se dit des feuilles arron- dies, plus larges que longues, échancrées à leur base , l’asaret; et des semences en forme de rein, le haricot. Réunies ( feuilles), fol. coalita. Voy. connées. Robe de la semence ou tunique , arillus. Mera- brane ou écorce qui enveloppe les semences ou grat- 492 DÉFINITIONS DES TERMES nes: elle s’en sépare facilement dans Ze haricot et de pois. | Rondache (feuille en), fo. pelt=sn. N uy ez ombt- liquée, Rosacée (ileur), flos rosaceus, lorsque la corolle est composée de plusieurs pétales égaux disposés en rose , /a renoncule, le fraisier. Roue (fleur en) ou en rosette, flos rotatus; se dit d’une corolle monopétale régulière , à hmbe plane, sans tuyau, la bourrache. Roulée en dehors ( feuille), fol revolutum.Les bords sont repliés de dessus en dessous, /e romarin , l’hélianthème. Roulée en dedans , énvolutum: se dit des feuilles naissantes qui forment une syarale en dedans, /a four gère mdle. Roncinée (feuille), foZ runcinatum. Elle est dé- coupée en lobes profonds et écartés qui ne vont pas en diminuant vers la base, le welur, ery simum offt- cinale. 9. Sagittée (feuille), fol. sagittatum, triangulaire, échancrée à sa base, imitant le fer d’une flèche, /a flèche d'eau , le petit liseron. Sarmenteux, sarmentosus; se dit des tiges longues et foibles qui, traînant par terre sans s’y altacher par des racines, ont besoin de soutiens pour s'élever , l& DISTRE Sautoir( feuilles en), foi. decussata, lorsqu’oppo- sces en croix elles sont à la même hauteur, ou que DE BOTANIQUE: 433 distribuées par paires les unes au-dessus des autres, elles se croisent et paroissent former quatre rangs, da valence-croisette , la véronique:teucriette. Scabre , scaber ; se dit des tiges et des feuilles dont la superficie est parsemée de tubercules ou de points rudes au toucher , Le caillelait-cratteron. Scarieux , scariosus ; se dit de feuilles et d'écailles sèches, blanchâtres souvent transparentes. Les im- mortelles et la cupidone ont les écailles de leurs ca- lices scarieuses. Scié en scie ( feuille), fo/. serratum , lorsque ses dentelures sont tournées vers son sommet, ce qui distingue des feuilles dentées, Ze fréne, l’orme. Scrotiforme, scrotiformis ; se dit d’une capsule composée de deux globes réunis et un peu compri- més du côté où ils se touchent, {4 mnercuriale. Semence, semen. C’est le principe d’une nouvelle plante qui renferme une substance propre à la nour- rir lors de la germination : on y trouve un embryon et des lobes; on remarque sur plusieurs une cicatrice; elles sont nues ou renfermées dans un péricarpe, globuleuses, réniformes , anguleuses, échinées, -ar- mées de crochets, sessiles, pédiculées, couronnées, aigreltées, ailées , etc. ; leur substance est farineuse , huileuse ou cornée. Voy. tous ces mots. Semi - flosculeuse ( fleur}, /los serni-flosculosus. Elle est composée de corolles ligulées, c'est - à -dire tubulées à leur base, et terminées par une languette entière ou divisée au sommet, /e salsifix. Sessile, sessilis ; se dit des feuilles, des fleurs, ainsi que des anthères, des aigrettes et autres parties de la fructification qui s’attachent immédiatement aux 1, 28 % 434 DÉFINITIONS DES TERMES tiges, branches et réceptacles, sans l'intermédiaire des pétioles, pédoncules, styles ou autres supports. Sétacée ( feuille), fol setaceum ; trichodes , Diczen. On donne ce nom aux feuilles déliées comme un cheveu; on les appelle aussi capillaires et filifor- mes, l'asperge. Silicule , silicula. Voy. silique. Silique, siliqua. Péricarpe composé de deux pan- neaux réunis par deux sutures longitudinales aux- quelles sont attachées les semences; ces panneaux sont ordinairement séparés par une cloison. Lorsque la silique est plus longue que large , elle conserve le nom de silique, la giroflée ; elle prend celui de silicule , silicula, lorsque sa largeur est à -peu - près égale à sa longueur, a lunaire. Sillonné , sulcatus ; se dit des tiges et des feuilles marquées de cannelures larges et profondes, /e per- sil , la préle des marais. _ Simple, simplex ; se dit des feuilles d’une seule pièce et des fleurs uniques sur leur réceptacle par opposition aux feuilles et aux fleurs composées. Le botaniste n’admet point les dénominations de fleurs simples et de fleurs doubles, adoptées par les fleuristes pour distinguer les fleurs qui n’ont que le nombre de pétales fixé par la nature, de celles où il s’est aug- menté par la culture. Sinuée ( feuille), fo/. sinuatum. Elle a des échan- crures arrondies , très-ouvertes et peu découpées, /e chéne ordinaire. Solitaire (fleur }, flos solitarius ; isolée à son in- sertion, /a violette ; ou sur sa tige, la tulipe. Sous-arbrisseau, suffrutex. Plante sous - ligneuse DE BOTANIQUE 433 qui ne s'élève pas plus que les herbes, et qui subsiste, au moins en partie ; pendant l'hiver, mais ne pousse point en automne de boutons dans les ais$elles des feuilles, ce quiledistingue desarbrisseaux , /’Lyssope. Soyeuse ( feuille), fo/. sericeum. Elle est cou- verte de poils mous , entassés et luisans qui lui don- nent un aspect satiné, la potentille ; le dessous de la feuille du pied-de-lion-argenté. Spadice, spadix. Colonne de fleurs qui s'élève d’un spathe où elle étoit renfermée, /e goueton pied- de-veau. Le spadice prend le nom de régime pour les palmiers. _Spathe, spatha. Gaine ou membrane adhérente à la tige , qui enveloppe une ou plusieurs fleurs avant leur épanouissement et s'ouvre ordinairement d’un seul côté, Le narcisse , l'oisnon. Spatulée (feuille ), 10 spatulaturn ; ; linéaire à sa base ; elle s’élargit et s’ar rondit à à son sommet, ds petite FH14A17 guerilee Sperme (sperma }, semence. 1 Sperme, monosperme, une seule semences 2 Sperme, - disperme, 2 semences. 3 Sperme, trisperme , 3 semences. 4 Sperme, tetrasperme, 4 semences. Polysperme, plusieurs semences. Spongieuse (tige ), caudex spongiosus ; remplie de cette substance légère et très-poreuse qu’on ap+ pelle moelle, le sureau. Spongieux ou subéreux , suberosus ; se dit d’une = substance molle, flexible mais élastique , qui forme l'écorce de quelques arbres, le liäge et la pulpe de de quelques champignons, l’agaric. 436 DÉFINITIONS DES TERMES Sugmate, stigma. Partie supérieure du pisül , qui recoit le pollen pour le transmettre à l'ovaire; il est criblé extérieurement de petits trous qui communi- quent au canal intérieur du style. Les stigmates va- rient par le nombre, la forme et la direction; ils sont ordinairement supportés par un style, et lorsqu'il manque, ils sont alors placés immédiatement sur l’o- vaire comme dans le pavot. Il est facile d'observer le stigmate et son style dans Ze lys. Stipe , stpus. Tige propre aux fougères et aux champignons ; se dit aussi du tronc des palmiers. Stipules , stipulæ. Espèce d’écailles ou de petites feuilles qui naissent à l'insertion des pétioles, es lé- gumineuses, La stipule est rarement solitaire ; quel- quefois elle ne paroïît qu’une extension du pétole, /e rosier. Stolonifére (racine), radix stolonifera ; lors- qu'elle pousse des rejets qui portent racine, le chien- dent. Les jeunes tiges se nomment drageons , s/0-* lones. Strié ou cannelé , sériatus ; se dit de tiges, de feuilles et de semences marquées de cannelures lon- gitudinales peu profondes. Le fenouil, et la plupart des ombellifères ont leurs tiges et leurs semences striées. Style, stylus. Tuyau creux, long et délié, posé sur l'ovaire , quelquefois à côté, terminé par le stigmate, Le lys. Subulée (feuille), foZ. subulatum ; lorsque, li- néaire à sa base, elle se termine insensiblement en pointe ; la plupart des graminées. Supère, supérieur, superus ; se dit du calice lors- ‘ps BOTANIQUE. ‘437 , qu l est au-dessus du fruit, le rosier : et de l'ovaire et du fruit lorsqu'ils sont au-dessus du calice, /e frai- sier. Support, flcrum. On donne ce nom à différentes parties de la plante qui servent à la soutenir, à la défendre ou à faciliter quelques sécrétions. On en compte huit espèces, le pétiole, la stipule, la vrille, les poils, les glandes, les défenses , les bractées, le pédoncule. Voy. ces mots. Sysième, systerna. C'est, en histoire naturelle , un arraugement fondé sur un petit nombre de parties auquel on assujé üit rigoureusement les divisions. La méthode diffère du système. Voy. méthode. fe Terminale (fleur), flos terminalis, qui naît au sommet des tiges ou à l'extrémité des rameaux. T'erné , ternatus. Voy. dioité. T'estacé, £estaceus . Fruit testacé, de la consistance d’une coquille mince. Tête, capitulum ; fleurs en tête, jlores capitulati ou capital , disposées en épi court, plus ou moins arrondi, le trèfle. Tétradynamie , tetradynamia. LaNné a donné ce nom à une classe de plantes qui ont six étamines, quatre plus grandes et deux plus petites : on les ap- pese autrement cruciféres. Voy. ce 110. Tige, caudex, caulis. C'est la partie de la plante qui, partant de la racine, s’élève supérieurement. La dénomination caulis se donne particulièrement aux herbes et sous-arbrisseaux. Les tiges sont solides, 436 DÉRINITIONS DES TERMES spongieuses , fistuleuses, en chaume, en hampe , en stipe, cylindriques , anguleuses, striées , sillonnées, ailées, sarmenteuses, rampantes,entortillées. Voy.ces inots. Quelques plantes manquent de tige, plantæ acaules ; les fleurs et les feuilles partent de la ra- cine, le tussilape. Tomenteux , {omentosus ; se dit des tiges et des feuilles chargeés de poils serrés , entrelacés , qui leur donnent un aspect blanchâtre et cotonneux, _ comme drapé, /e bouillon blanc. Fraçant , repens ; se dit de la tige lorsqu'elle est couchée sur terre , voy. rampant , et de la racine lorsau’elle s'étend horizontalement , et jette des brins qui ne prennent point racine, en quoi elle dif- fère de la racine stolonifère , /e panis dactyle. Triangulaire, triguetrus ; se dit des tiges et des graines : tige triangulaire, le souchet; graine trian gulaire , le sarrazin , poly gonum fagopyrum. Tripinnée, trois fois ailee ( feuille ), fol. éripinna- tum. Voy. pinnée. Tronc, éruncus. Partie ascendante des arbres, d’où partent les branches. Tuberculée (racine) ou tubéreuse, rad. tube- rosa. C'est un corps charnu, arrondi, solide, d’où partent ordinairement de pelites racines fibreuses , £a pomme-de-terre. Tubulée (corolle }, cor. tubulata ; monopétale, en forge de tuyau alongé, /& genliane. Tuilé. Voy. :mbricé. Tunique, arillus. Voy. robe. nn) I RE D TP ee Neo DE BOTANIQUE 439 U. Unicapsulaire, uniloculaire. Voyez capsule. Urcéolé. Voyez godet. Urne , pyxis. Petite boîte ordinairement envi- ronnée d’une coiffe qui renferme le pollen des mousses, ; Utricules, utriculæ. Petites outres percées par les deux bouts et se communiquant par leurs ouvertures, ordinairement remplies de sève et occupant les es- paces ou mailles ouvertes qui se trouvent entre les fibres longitudinales du bois. V. Vaginées (feuilles), fol. vaginantia. Leur base forme un tuyau qui enveloppe jé tige : la plupart des graminées. Valve, valva; valvule, valvula. On appelle ainsi les parois ou panneaux des capsules et des siliques, qui se séparent le plus souvent à la maturité des graines pour les laisser échapper. Elles sont quelque- fois séparées on traversées par une cloison. Voyez ce mot: On entend aussi par valves les lames ou écailles qui forment la bâle des graminées. Velu, Airsutus, pilosus ; se dit des tiges et des feuilles chargées de poils assez longs, mais séparés, la piloselle. Verticille, verticillum; verticillé, verticillatus; sé dit des fleurs, des feuilles disposées comme un 440 DÉFINITIONS DES TERMES DE BOTANIQUE. anneau autour d’une üge , l’ortie blanche pour les fleurs, le caillelait pour les feuilles. Visqueux, viscosus, Cette dénomination se donne aux tiges et aux feuilles enduites d’un suc glutineux et collant, plusieurs cistes. Vivace, perennis ; se dit de la plante herbacée lorsqu’eile persiste et fournit chaque année une nou- velle tige; se dit aussi des feuilles lorsqu'elles ne tombent point en automne, /e buis. Vrille, cirrhus, capreolus. C’est une production filamenteuse, ordinairement roulée en spirale, au moyen de laquelle une plante s’accroche à d’autres corps, la vione. OL IDÉE DE LA MÉTHODE DE JUSSIEU. Drs exemples tirés des plantes les plus vulgaire- ment connues nous ont évité de longues descrip- tons, et ont pu suppléer à des figures pour donner une idée des différentes parties des végétaux et de leurs formes variées. Mais les exemples et le secours des figures seroient insuffisans pour parvenir de la connoissance d’une fleur connue à une autre qui ne l’est pas. La combinaison des végétaux varie à l'infini. Deux plantes ont le même port; deux fleurs se res- semblent au premier coup-d’oil : qu’on les examine avec altention, on y trouvera des différences essen- tielles. Chaque genre, chaque espèce a son caractère distincuf. 11 devient donc indispensable de s’aider d'une méthode qui détermine d’une manière précise les caractères des plantes, et nous aide à distinguer dans chacune la combinaison des parties qui servent à la faire reconnoître. C’est pour faciliter celte étude * et pour rapprocher lés plantes qui ont le plus d’ana- logie, que les botanistes ont rangé les végétaux en classes ou familles, et les ont subdivisés en genres et en espèces. TournerorT l’emporta sur tous ceux qui l’avoient précédé, par la clarté de son système; il s’attacha à la coroile , à cette partie de la plante dont la forme élégante, les couleurs brillantes et le parfum attirent 442 IDÉE DE LA MÉTHODE et fixent les sens, et il divisa ses classes d’après la nature du fruit; mais l'insuffisance des caractères qu'il a choisis, plusieurs découvertes postérieures et importantes ont fait abandonner sa méthode, sans ternir la gloire qu'il s’est acquise par un système aussi ingénieux qu’agréable. On connoissoit à peine , du temps de Tournerorr, la moitié des plantes observées depuis; on ignoroit la destination des étamines et des pistils; on ne les : regardoit que comme des organes excrétoires : on découvrit bientôt leur usage; on s’assura, par plu- sieurs expériences, que les anthères des étamines renfermoient une poussière fécondanté qui, reçue par le pistil à l’aide de ses stigmates, fertilise l'ovaire et assure le développement du fruit. L’étamine fut reconnue pour l’organe mâle de la fleur, et le pistil pour l’organe femelle. LINNÉ saisissant cette belle découverte, fit du mariage des plantes la base de son système, et fonda ses divisions sur le nombre et la combinaison des parties sexuelles. Mais la nature, libre dans sa marche , ne s’assujétit point aux divi- sions systématiques, et le célèbre naturaliste du Nord, malgré l'accueil que les savans firent à son système , sentit qu’une méthode naturelle qui rassembleroit toutes les plantes en familles , et les lieroit de manière qu’on püt passer de l’une à l’autre sans effort, seroit préférable à tous les systèmes artificiels, le meilleur réunissant souvent des plantes qui n’ont de commun dans leur organisation que le caractère sur lequel l’auteur a établi ses divisions (x). (1) Les systèmes, il faut en convenir, semblent présenter DE JUSSIEU 443 La nature, a souvent répété LiNNÉ, ne fait point de sauts; sa marche est graduelle ; toutes ses pro- ductions forment une chaîne immense, et les végé- taux se lient, depuis la moisissure informe jusqu’au cèdre du Liban; ils sont épars sur le globe, et la plante qu’on trouve à ses pieds a de Panalogie et des affinités avec d’autres qui croissent dans les climats les plus éloignés. LinNé s’est occupé de ces rappro-. chemens, et a donne des essais de familles naturelles. Ce travail a éte suivi et perfectionné par d’habiles naturalistes, principalement par le célèbre Bernarn DE Jussieu. Son neveu, héritier des talens et des connoissances de ses illustres ancêtres , s’est livré à de nouvelles recherches, et a publié une méthode naturelle que nous avons suivie pour la distribution des plantes décrites dans cet ouvrage, et dont nous allons donner l’idée. Jussreu observe qu’une méthode naturelle ne peut acquérir de perfection qu’autant que la série des plantes sera parfaite et que la transition de l’une à l’autre se fera sans effort ; il la compare à une chaîne dont tous les anneaux représentent des espèces où des faisceaux d’espèces, ou à une carte géographique divisée par territoires, cantons provinces et empires. Quoique l'intérieur de plusieurs vastes continens ne moins de difficultés qu’une méthode naturelle. Ne s’attachant qu'a un petit nombre de caractères , on peut, quand on les a bien saisis , parvenir assez facilement à la connoissance des plantes; mais on n’acquieri qu’une idée imparfaite de leur nature et de leur organisation. La méthode qui , considérant les plantes sous tous leurs rapports, les associe d’après la réunion du plus grand nombre d’affinités, est la plus sûre et la plus utile. 444 IDÉE DE LA MÉTHODE soit pas encore bien connu , les géographes n’en pla- . cent pas avec moins d'exactitude, sur les cartes, la position des lieux et les limites des états qu'ils ont soumis à leurs observations. Toutes les plantes ne sont point encore connues ; lesnaturalistes en décou- vrent tousles jours de nouvelles ; leur zèle infatigable leur fait franchir les mers, parcourir les sables brü- las de Afrique et gravir les sommets glacés des Cor- dilières pour enrichir l’histoire naturelle, Peut-être les bouleversemens du globe, les défrichemens même ont-ils fait disparoître des espèces et des genres; mais quelques anneaux de moins n’ont point empéché Jussieu de lier sa chaîne ; il a laissé à l’écart quelques plantes en attendant que de nouvelles découvertes lui permissent de les placer. Les Espèces. Il existe, dit ce savant naturaliste, des principes naturels et essentiels, faciles à observer , qui peuvent conduire de la connoïissance des plantes les plus simples connues, à l’étude des plus composées qu'on ne connoît pas. En étudiant avec attention les signes distincuüifs d’une plante quelconque, on en rapproche facilement toutes celles qui ont des parties semblables: c’est une rose blanche; elle est l’image de l'espèce des roses blanches qui ont existé, qui existent et qui existeront par la suite; or, la même loi qui réunit toutes les espèces semblables, associe celles qui ne différent entre elles que par quelques signes, telles. que la rose rouge, la rose de Provins, la rose jaune. Cette réunion d'espèces constitue le genre. La nature, qui se joue de tous les systèmes, n’assigne point de DE SUSSIEU. 445 limites fixes aux genres , et lie toutes les espèces par des transitions insensibles; mais on est forcé de les assujétir à des coupures pour faciliter l'étude &e la botanique. Les Genres. La nature cependant découvre quelquefois sa marche; il existe des genres universellement recon- nus pour naturels: tels sont les rosiers, les valéria- nes , les renoncules, les géranions, etc.; leurs ca- ractères examinés les uns après les autres avec aiten- tion , donnent le mode d’une organisation générique. Ainsi le caractère générique de la rose est d’être un arbrisseau à feuilles alternes , stipulées, avec un calice en godet à cinq découpures et cinq pétales (1}; d’avoir les pétales et les élamines insérés à l'ouverture du calice ; les ovaires cachés dans le même calice, ayant chacun un style latéral et nn stigmate simple ; les semences enfermées dans le calice en baie ; l’em- bryon droit et sans périsperme. Toutes les espèces du genre ont ces caractères ; mais elles diffèrent entre elles par un calice ovale ou globuleux, lisse ou épi- neux ; par les divisions du calice, dont une partie garnie d’appendices , et l’autre nue , quelquefois tou tes sans appendices ; par la forme et les couleurs des pétales ; par la tige épineuse ou sans épines; par les (1) On ne parle que des roses simples. Les fleurs doubles oc- cupent le fleuriste qui recherche le nombre des pétales et la va riété desnuances dela renoncule etde l’œillet : cesflcurs peuvent amuser le naturaliste ; mais c’est aux plantes telles que la nature les produit qu’il doit s'attacher pour leur étude. 446 IDÉE DE LA MÉTHODE feuilles très-rarement simples, ordinairement ailées à plus ou moins de folioles. Dans la valériane les diffé- - rences spécifiques consistent dans un calice sans divi- sions ou denté, dans une corolle éperonnée ou bos- sue à sa base, dans son limbe régulier ou irrésulier, dans le nombre des élamines et des stigmates, dans le fruit tantôt aigretté et monosperme, tantôt denté au sommet avec des loges renfermant deux ou trois semences. Soit que l'on partage les valérianes en deux genres, dont l'un à fruit aigretté et l’autre à fruit denté; soit qu'on les laisse réunies en un seul, les espèces n'en pourront être éloignées dans une série naturelle, ayant tous les caractères généraux d’un calice supérieur, d’une corolle épigyne, monopétale , tubulée, à bords partagés en cinq , d’étamines épipé- tales, d’un ovaire inférieur, d’un fruit le plus sou- vent,monosperme , d'un embryon ascendant et sans . périsperme avec des fleurs en corymbe et des féwilles opposées. On doit conclure de ces deux exemples, 1°. que les mêmes caractères ne sont pas toujours génériques, mais qu'il s’en trouve de plus constans, tels que la situation respective des parlies; et d’autres tantôt constans, tantôt variables, tels que leur forme et leur nombre ; 2°. que plusieurs caractères pris de la fruc- tification et quelques-uns choisis ailleurs, peuvent établir la conformité dans les espèces du même genre; 3°. qu'il est des caractères variables étrangers à la fructification, et d’autres qui lui sont propres ; 4°. en- fin, que comme il se trouve des caractères dont les uns ne sont pas stables, d’autres alternativement. stables et variables, d’autres plus constans , il faut DE JUSSIEU. 447 les ranger à raison de leur stabilité, et que dansleur recensement il ne faut pas les compter mais les peser. Il en résulte qu’un caractère constant doit être jugé égal et même supérieur à plusieurs qui sont varia- bles. Ce principe doit être ajouté à celui qui veut qu'on associe les plantes qui ont le plus de rapports par le nombre de leurs caractères semblables, Les Ordres. Après que les espèces auront élé réunies en gen= res, on doit, en suivant les mêmes règles, lier les genres voisins et en former des ordres. On tronve dans la nature des exemples très-remarquables de cette association, qui n’ont point échappéaux auteurs des systèmes méthodiques : de ce nombre sont les graminées , les liliacées , les composées , les ombel- lifères , les crucifères et les légumineuses. On choisit les principaux caractères des espèces pour établir les genres ; on ne doit s'attacher qu'aux signes les plus constans des genres pour former les ordres. Il en sera de même pour la réunion des ordres en classes d’après le principe que plus la réunion des plantes se généralise, plus le nombre des signes de réunion di- minue. En effet , nous verrons que Jussieu n’a établi ses trois premières divisions que sur les cotylédons ; que les étamines et les corolles ont suffi pour fonder ses classes ; qu’il a considéré les différentes parties de Ja fructification pour former les ordres , et qu'il a achevé d'épuiser leurs combinaisons pour caractériser les genres. Le port des tiges, la forme des feuilles, la nature des racines, enfin toutes les parlies des plantes s’emploient pour les diviser en espèces. C’est 248 IDÉE DE LA MÉTHODE à l’aide de ces différens ralliemens qu'un botaniste parvient à se reconnoître au milieu des végétaux, eë à les soumettre sans confusion à ses observations. Caractères primaires. \ Mais revenons aux genres. Parmi leurs différens caractères il s'en trouve de primaires toujours uni- formes ; ils sont tirés des organes essentiels: tels sont le nombre des lobes dans l’embryon, toujoursunilobe dans les monocotylédones , bilobe dans les autres plantes ; l'insertion des étamines , ou leur disposition respective avec le pistil; la situation de la corolle sta- minifere. Les étamines sont constamment hyposynes, ou placées dessous le pistil dans les graminées et les cruciferes , épisynes ou posées dessus le pistil dans les ombellifères, périgynes ou placées autour du pis- ül dans les liliacées et les légumineuses ; elles sont épipétales ou placées sur les pétales dans les labiées et les composées : dans les premières la corolle est hypogyne , et dansles dernières elle est épisyne. Caractères secondaires. Les caractères secondaires sont assez uniformes et ne recoivent que quelques exceptions ; on les prend dans les organes non essentiels et qui manquent quelquefois, comme l'existence ou le défaut de péri- sperme , de calice ou de corolle lorsqu'elle ne porte point les étamines. On les tire de la forme de la corolle monopétale ou polypétale, de la situation respective du calice et du pistil, et de la nature du périsperme. La corolle est nulle dans les grami- nn EEE EEE DE JUSSIEU. | 449 nées et les liliacées; elle est monopétale dans les labiées et les composées; elle est polypétale dans les ombellifères, les crucifères et les légumineuses; ra- rement monopétale dans les légumineuses, et manque encore moins souvent dans cet ordre. Il en est de même des autres caractères secondaires : comme ils varient, quoique trés-rarement, on est obligé à de nouvelles recherches. Caractères tertiaires. On a recours aux caractères tertiaires à demi-uni- formes , tantôt constans dans les ordres, tantôt va- r'ables ; on les tire des organes essentiels ou des autres parties de la plante, comme d’un calice entier ou partagé, d’un ovaire simple ou multiple, du nom- bre, de la proportion et de la connexion des éta- mines , de la manière dont le fruit se partage et du nombre de ses loges, de la situation des feuilles et des fleurs, d’une tige herbacée ou en arbre, et d’au- ires signes semblables ou moins importans qui, ser- vant à disiünguer les genres, peuvent être employés à caracteriser les ordres en établissant entre eux des gradations suivant qu’ils sont plus ou moins constans. En admettant cette triple division des caractères génériques, on n'établira point l’affinité des genres d’après ceux qui ne seront que demi-uniformes, s'ils sont variables ; elle commencera à ceux qui sont plus constans ; les secondaires ne la donneront qu'incom- _plète, et les primaires l’établiront. Ainsi dans l’ordre des crucifères, les caractères primaires et uniformes sont les étamines hypogynes et l'embryon bilobe; les secondaires sont le défaut de périsperme, l'existence L 29 450 IDÉE DE LÀ MÉTHOPE d’un calice inférieur au germe, la corolle hypogyne et polypétale, la radicule de l'embryon descendante, les semences insérées dans un double réceptacle laté- ral; les caractères tertiaires sont un calice à quatre divisions, caduc, quatre pétales alternes au calice, six étamines tétradynamiques, l'ovaire simple, le fruit en silique à deux loges bivalves, les feuilles alternes, les fleurs non axillaires. Ces caractères ne sont que demi-uniformes, parce que le calice dans quelques genres est persisiant, que dans d’autres les fleurs n’ont que deux ou quatre étamines, les fruits sont à une ou trois loges qui ne se partagent pas, les feuilles opposées et les fleurs axillaires. Ces parties ne variant que séparément, ne changent rien au caractère général de l’ordre. Quelques caractères inférieurs ou du quatrième rang, tels que lessiliques longues ou courtes, servent à établir les sections de l’ordre. Classes naturelles. De même que les espèces se réunissent en genres et les genres en ordres, de même les ordres se ras- semblent en classes. La nature, qui ne s’écarte point de ses lois, fait de différens petits faisceaux des fais- ceaux plus considérables, et les unit tous ensemble, Mais comme dans une distribution générale on pré- fère, pour établir les classes, les caractères qui ont le plus de valeur, il s'ensuit qu’on doit faire peu d’usage des caractères tertiaires, qu’on emploie plus utilement les secondaires auxquels on doit préférer _ les primaires qu’on tire de l’embryon, de la semence, DE JUSSIE Us 455 des étamines, du pisul, et de la corolle lorsqu’ elle porte les étamines. | Quelques observations serviront à démontrer que les caractères qui varient dans les ordres ne peuvent servir pour une distribution générale , et qu’on doit s'attacher aux organes essenuels. On ne peut em- ployer ni ia racine, ni la tige, ni les feuilles : la ra- cine dans les liliacées est tantôt tubéreuse, tantôt che. velue ; dans un même ordre , dans un même genre, les feuilles sont alternes ou opposées, simples ou pinnées ; les tiges sont herbacées ou arborescentes. Si l’on cherche les caractères primaires dans les par. ties de la frucüfication , on ne peut s'arrêter ni au calice ni à la corolle , parce qu’une fleur n’en est pas moins propre à la génération quoiqu’elle manque de l’une ou de l’autre de ces parties; leur forme d’ailleurs varie dans le même ordre. Viennent les organes sexuels : ils sont essentiels à la fleur ; leur destination est de servir à la propagation de l'espèce, à la for- mation de la semence , à la génération d’une plante future. Les étamines et les pistils tombent après avoir fécondé la semence renfermée dans le fruit ; cette semence , ou plutôt son germe, son embryon, ren- ferme lélément , l’ébauche d’une jeune plante ; toutes les parties de la fructification ont concouru à la former ; sa génération est le grand œuvre de la nature ; l’appareil des organes sexuels , leur combi- naison admirable, l'élégance même des formes du calice et de la corolle qui leur servent de lit nuptial ont contribué à la fécondation. La nature a envi- ronné cet embryon d’une substance qui doit lui four- nir un premier aliment proportionné à la foiblesse de 452 IDÉE DE LA MÉTHODE ses organes , en même temps qu’elle lui a donné des Jobes et des feuilles séminales pour l'accompagner et le protéger. C’est l'embryon , cette partie essen- tielle de la semence, que Jussreu a fait servir pour ses trois premières divisions. Classes primaires. L’embryon a toujours une plumule qui est Félé- ment de la plante (1) ; il est rarement sans lobe , n’a quelquefois qu'un seul lobe ou cotylédon ; mais il a plus généralement deux cotylédons. Ceite triple dis- position sert à établir trois classes primaires ; celles des plantes acotylédones , lorsque l'embryon est dé- pourvu de lobes ; celle des z7onocotylédones , lors- que l'embryon a un lobe, et celle des dicotylédones lorsqu'il y a deux lobes (2). Les acotylédones plus simples en leur structure sont les moins nombreuses ; les monocotylédones moins simples sont un peu plus (x) Toutes les parties de la plante existent dans la plumule de l'embryon ; elles attendent la germination et la nourriture pour se développer. (2) Cette distribution du règne végétal en trois classes , d’après la conformation de l'embryon , est d’autant plus ingé- nieuse qu’elle établit l’analogie avec les animaux. Les natura- listes les ont rangés en trois grandes classes d’après la structure du cœur, qui est la première partie qui ait vie dans le fœtus. La première division est formée des quadrupèdes , des cétacées et des oiseaux dont le cœur a deux lobes et deux oreillettes ; viennent ensuite les poissons et les reptiles dont le cœur n’a _ au'une loge et qu’une oreillette ; et enfin les vers et les in- { sectes dont le cœur sans oreillettes consiste en un vaisseau qui s'éteud de la tête à la queue. DE SUSSIEU. 453 nombreuses ; les dicotylédones pourvues d’une or- ganisation plus composée forment une classe très- étendue. Ces divisions , sans être strictement circons- crites à la manière des systèmes artificiels, se hient par desgenres douteux ; celles qui ont trop d’étendue se partagent en classes secondaires dont les princi- paux caractères , nécessairement uniformes , sont tirés des organes essentiels. Ces caractères se trou- vent dans la situation des étamines et du pistil, et dans leurs insertions respectives. Classes secondaires. L’étamine peut être posée sur le pistil , ou dessous, ou à côté, ce qui fait trois siluations respeclives. Lorsque les étamines sont sur le pisui, l'insertion s’appelle épigyne ; elle prend le nom d’ hypogrne lors- qu'elles sont dessous ; on ditles étamines périgynes lorsqu'elles sont Re pistil ou sur le calice (r). Jl existe une quatrième insertion soumise à d’autres lois ; c’est l'insertion épipétale ou celle des étamines sur la corolle : elle a tantôt lieu dans des ordres en- iers, tels que ceux des labiées et des composées, quel- (1) L'insertion est douteuse lorsque les étamines sont atta- chées au point de séparation du calice supérieur et de l'ovaire inférieur , ou à l'insertion de l'ovaire supérieur. On est incer- tain dans le premier cas si elle est épigyne ou périgyne, et dans le second cas on ne sait si elle est périgyne ou hypogyne. Elle est égale lorsque les étamines sont insérées sur le disque au point qui fait saillie entre les étamines et le pistil. On doit alors. consulter les genres voisins ; ils indiquent la véritable iusertion , et dissipent les doutes, 454 IDÉÉ DE LA MÉTHODE quefois elle s'allie aux trois autres insertions dans le même genre et même dans la même fleur. Ainsi les étamines sont périgynes dans les légumineuses , et quelquefois épipétales dans l’acacia et le trèfle; de même, dans l’œillet et les autres fleurs de sa section , il se trouve le plus souvent cinq étamines épipétales cinq hypogynes (1). Ces insertions peuvent être re= gardées comme accidentelies , lorsque dans le carac- tère de l’ordre ou du genre les étamines sont sépa- rées des pétales ; mais lorsque la corolle est réunie par sa base aux étamines , elle devient un support in- termediaire dont l'insertion est subrogée à celle des étamines. Les étamines qui lui sont attachées sont considérées comme insérées à la partie qui porte la corolle. Cette msertion, qui peut être ou hypogyne » ou épigyne , ou périgyne, ne se confond jamais dans le même ordre ; elle est toujours hypogyne dans les labiées , et épigyne dans les composées. Il y a donc deux sortes d’insertions , l’une zmmédiate , lorsque les ‘étamines sont posées immédiatement dessus , dessous ou autour du pistil , l’autre r2édiate lorsque leur triple insertion se fait sur la corélle staminifere, Distribution des Classes. L'insertion des étamines bien connue , et ses lois é\ablies , il est facile de distribuer les classes ; on (1) Ces pétales mêlés avec les étamines prouvent l’affinité des étamines avec la corolle , qui en est une vraie dépendance et comme une parte surabondante, ce qui explique la stérilité des fleurs doubles,les étamines étant devenues pétales par la culture. DE JSUSSIE U 455 n’en donne qu'une aux plantes acotylédones dont les sexes sont à peine connus : les monocotylédones se distribuent entrois à raison de l'insertion desétamines; la corolle, qui manque toujours dans cette division, ne peut contrarier cet arrangement. La combinai- son des insertions se multiplie dans la division des plantes dicotylédones , et donne lieu à la formation de dix classes secondaires auxquelles on ajoute celle des plantes diclines ; ce qui fait en tout trois divisions primaires et quinze classes, ainsi que nous allons l’ex- pliquer. - La première division est celle des plantes en aco- tylédones, monocotylédones et dicotylédones. Les fleurs acotylédones restent indivises et réunies dans une seule classe, en attendant qu’on connoisse plus parfaitement leur organisation. Dans les monocotylédones , le défaut de coroile n’admet qu’un seul mode d'insertion absolument immédiate, ce qui donne lieu à trois classes parta- gées d’après leurs étamines hypogynes, périgynes et épigynes. Ces classes étant peu chargées d'ordres, il n’a point été nécessaire de recourir à des subdi- Visions. Le nombre des plantes dicotylédones est beau- coup plus considérable, il est presque décuple des précédentes ; et Jussieu a multiplié les classes en faisant usage des corolles ; il a divisé les dicotylé- dones en apétales , monopétales et polypétales. Les apétales , comme les plus simples, suivent les monocotylédones également dépourvues de pétales, et se divisent en épigynes, périgynes et hypogynes. Dans les monopetales qui suivent, les étamines 456 IDÉE DE LA MÉTHODE sont le j lus souvent épipétales; on a, en conséquence, établi les caractères des classes monopétales sur la triple insertion de la corolle qui porte les étamines, en distinguant dans l’épigyne les anthères séparées, des anthères réunies qui forment la nombreuse série des fleurs composées ; ce qui donne quatre classes aux monopétales. On revient dans les polypétales à l'insertion des étamines; ce qui fait trois classes à raison de l'inser- tion épigyne, hypogyne'ou périgyne des étamines ou de la corolle, qui n’est point ordinairement stami- nifère , mais dont les pétales partent le plus souvent du même point que les étamines. | La division des dicotylédones est terminée par une onzième classe qui fait la quinzième et dernière. Elle renferme les plantes diclines irrégulières, c’est-à-dire qui ne peuvent être assujéties aux règles des inser- tions, les sexes se trouvant séparés et placés dans différentes fleurs. Ces quinze classes se subdivisent en cent ordres. Nous renvoyons à l’ouvrage pour leur distribution, leurs caractères et leurs noms. On trouvera à la suite. de l’exposé des caractères, un extrait des observa- tions dans lesquelles Jussreu, développant sa mé- thode et les principes d’après lesquels il l’a établie, determine les affinités et les liaisons des familles, ainsi que les moufs qui l’ont déterminé à comprendre des genres dans un ordre préférablement à un autre avec. lequel ils paroissent, au premier coup-d'œil, avoir plus d'analogie. JusstEu, observateur scrupuleux de la nature, n'ayant assigné leurs places aux plantes quil a dé- DE JUSSIEU. 457 crites que d’après l’examen le plus approfondi, rejeté à la fin de son ouvrage, sous le nom de plantes dont la place est incertaine, plantæ incertæ sedis , plusieurs genres dont les caractères ne lui ont point paru assez consiatés pour les admettre dans les ordres, et quelques autres suffisamment observés, mais dans lesquels il a remarqué quelques diffé- rences, quelques caractères qui pourront servir à établir de nouveaux ordres. Il a donné à ces plantes, exotiques pour la plupart, un arrangement qui, tenant de la méthode de Tour- NEFORT et du système de LiINNÉ, aidera à les con- noïtre, en attendant que de nouvelles découvertes permettent de leur assigner la place qu’elles doivent occuper dans les ordres naturels. Sa division générale est en monopétales, polypétales et apétales. 11 les considère et il les distribue ensuite d’après leur ovaire supère ou infère ; il les sous-divise en mono- gynes et. polygynes : la dernière distribution est. d’après le nombre des étamimes. Quelques arbres et arbrisseaux, dont on ne con- noît point encore la fructification , forment l’appen- dice , et sont distribués à raison de leurs feuilles op- posées ou alternes , simples ou composées. USAGE DE LA MÉTHODE DE JUSSIEU. APRÈS avoir exposé les principes et les bases de la méthode de Jusstev, nous allons essayer d'en 458 | USAGE DE LA MÉTHODE faciliter l'usage. L’embryon de la plupart des se- mences est si petit, qu'il est souvent impossible d'étudier son organisation sans le secours du mi- croscope ; encore faut-il beaucoup d’habitude et des observations répétées aux différentes époques de, la germination, pour analyser sa conformation. C’est cependant sur le nombre ou l'absence des iobes que sont établies les trois premières divisions. La forme, la texture du périsperme, sa situation ou son absence ont servi à séparer ou à rapprocher plusieurs ordres. Pour ne point effrayer l’élève dans ses premiers essais, pour ne pas le rebuter dès son début dans l'étude des plantes, nous lui ferons observer que la division des acotylédones ne comprend que les mousses, dont la conformation est très - différente de celle des autres végétaux. Jussieu y a ajouté quelques plantes toujours dans l'eau , que leur habitude et leur port font recon- noître facilement. Nous ferons remarquer à l'élève que la division des monocotylédones ne renferme que les graminées, les joncs, les liliacées , les pal- miers, les orchidées et quelques autres plantes dont il lui sera aisé de se faire une idée suffisante pour les distinguer, au premier aspect, des autres vége- taux que réunit la troisième division. Qu'un élève rencontre une mousse ou une fougère , il les placera sans hésiter dans la première classe ; il se familiarisera - avec les liliacées et les orchidées, dont la hampe en- vironnée de feuilles radicales soutient des calices remarquables par l'éclat et la vivacité de leurs cou- leurs ; il sera frappé du régime des palmiers, distin- guera le spadice des aroïdes, et retiendra facilement DE JUSSIEU. 459 que ces planies sont de la deuxième division, ainsi que les graminées, qui ont des bâles au lieu de calice ,et les souchets, chez qui les calices sont rem- placés par des paillettes. Quelques plantes qui nais- sent dans l’eau ne l’arréteront pas: elles ferment la division des monocotylédones. Toutes les autres ap- partiennent à la classe des dicotylédones. La connoissance des parties des plantes devant pré- céder l'étude de leurs caractères , l'élève s'exercera d’abord sur les fleurs où les parties de la fructifica- tion sont le plus marquées ; il reconnoîtra au pre- mier coup-d’œil, dans une tulipe ou dans un lys, les étamines , leurs anthères , le pistil, les stigmates et l'ovaire; mais ces parties n’étant point aussi aisées à distmguer dans toutes les plantes , il fera usage de pointes fines ou d’aiguilles pour les séparer, les dis- séquer et les analyser ; il aura même besoin quei- quefois du secours de la loupe pour s’assurer des in- sertions. Il s’attachera à bien connoître la conforma- tion des capsules, la combinaison de leurs loges, la position des valves , la manière dont les semences y sont attachées. Ces difficuliés vaineues, rien ne pour- ra l'arrêter. Quelques exemples de différentes insertions , pris dans les plantes les plus connues , pourront en faci- hiter l’étude. Les étamines étant insérées sur l'ovaire dans la renoncule et le pavot, il est constant que ces: plantes sont zypogynes : les pétales étant attachés au méme poiut, on remarquera qu’on ne peut guère en arracher sans enlever en même temps quelques étamines. Dans le rosier et le pommier, les étamines posées sur le calice sont périgynes : les élamines, 460 USAGE DE LA MÉTHODE quoiqu'également placées sur je calice , en étant sé- parées, on effeuille une rose sans enlever d’étami- mes. Dans la carotte et les autres ombellifères les éta- mines sont insérées sur le pistil , et par conséquent épigynes. La position de la corolle dessous, autour et dessus le pistil formant les caractères de quelques classes, une primevère donnera lidée d’une corolle hypogyne ; le liseron, qui a sa corolle insérée autour du pistil, sera l'exemple d’une corolle périgyne ; et on remarquera dans le pissenlit , le soleil et les au- tres fleurs composées, un calice général qui réunit plusieurs corolles dont chacune est posée sur un pisül oa épigyne. Nous renvoyons aux définitions pour la connois- sance des fleurs apétales, monopétales, polypétales , ainsi que pour les autres parties des plantes , et pour les termes techniques employés dans l’ouvrage. Lorsque l'élève se sera exercé à étudier Finser- tion des étamines, et qu'il connoîtra les différentes parties des végétaux , il lui sera facile d’en venir à l'application. La plante qu'il veut analyser n’a ni corolle ni calice; sa poussière fécondante est ren- fermée dans de petites capsules qui tiennent lieu d’anthères : elle est donc de la première classe. Ces petites capsules ou follicules sont rassemblées sur le dos des feuilles : elle doit être de l’ordre des fou- gères. La fructification est disposée par paquets ar- vondis et épars; c’est un polypode. Les feuilles sont simplement pinnatifides , les folioles parallèles , oblongues, ohbtuses: c’est le polypode commun. L'élève rencontre à ses pieds une herbe; ses feuil- les longues et étroites, alternes et vaginées lui don- IT OO ET PTT CPR UT Ur DE JUSSIE Ue 46% nent l'aspect d’une graminée : l’examen de quelques caractères achèvera de l’en convaincre, etil la pla- cera sans balancer dans la division des monocotylé- dones. Les étamines sont placées sous le pisuül ; elle appartient à la deuxième classe. Au lieu de calice c’est une bâle renfermant trois étamines, un ovaire ‘supère, une seule semence ; la tige est un chaume cylindrique et fistuleux: il se confirme dans l’opinion que c’est une graminée. Les bâles multiflores sont resserrées contre l’axe de l’épi : ces caractères dis- tiuguent la septième section de l’ordre des grami- nées. Les bâles n’ont qu’une valve, elles sont dispo- sées alternativement le long de l’axe commun, un de leurs côtés s’appuie contre l’axe, l’autre fait sail- lie en dehors: c’est une ivraie. Les épillets compri- més sont multflores, sans barbe, assez écartés : c’est l'ivraie vivace, le raygrass des Anglais. L'élève cueille une troisième plante ; elle a calice et corolle : elle ne peut être placée que dans la di- vision des dicotylédones. La corolle est monopétale, épigyne, les étamines insérées à la corolle ; il est d’au- tant plus embarrassé pour se décider entre la dixième et la onzième classe, qu’il remarque plusieurs fleurs sur un calice commun ; il examine les anthères des étamines , remarque qu’elles sont distinctes , et n’hé- site plus pour la placer dans la onzième classe. Les anthères réunies étant le caractère distinctif de la dixième , le calice est double, la corolle tubulée , le stigmate simple , la capsule monosperme : c’est une dipsacée. Les fleurs aggrégées , le calice double , la corolle à long tube et la semence couronnée l’assu- rent que c’est une scabieuse ; les feuilles pinnat- 462 USAGE DE LA MÉTHODE DE JUSSIEË, fides , la tige velue, les fleurs couleur de chair indi- _ quent la scabieuse des champs. Il ne peut qu'être très-utile de s'exercer sur des plantes qu’on connoit; l'application des principes à leurs parties qu'on analyse conduira à la connois- sance d’autres plantes. Une douce odeur décèle à l’élève la violette qui se cache sous l’herbe ; il veut déterminer sa place dans l’ordre natarel ; il re- marque d’abord que les étamines et les pétales sont hypogynes , que l'ovaire et le fruit sont supères : elle appartient à la treizième classe ; mais cette classe renferme vingt-trois ordres ; il continue son examen: un calice partagé en cinq ,.une corolle à cinq pétales et une capsule uniloculaire et polysperme à trois valves placent la violette dans l’ordre des cistes; ses pétales inégaux, le supérieur plus grand et éperon- né à sa base, ses cinq étamines à anthères reunies au sommet et memhraneuses, ses filets distincts , dont deux ont des appendices à leur base, qui s’in- sinuent dans l’éperon du pétale postérieur , enfin la capsule trigone , à trois valves séminifères , sont le caractère du genre de la violette. L'élève sera moins embarrassé pour déterminer la place du me- lon et du concombre ; il remarquera sur le même individu deux sortes de {leurs renfermées dans des calices colorés et supères, point de corolle, cinq éta= mines, un ovaire infère , des semences cartilagi- neuses ,une tige herbacée rampante, à feuilles al- ternes avec vrilles; ces différens caractères le déci- deront à se fixer à la classe des plantes diclines , et à l’ordre des cucurbitacées, Tome 1, page 463. (E fécondans pas encore bien déterminés. Corpu chars on de La tre de m3 sans feailles.ee» Ann 5 (Organes de digérer sise : ACOTYLÉDONES |) omis au ic désme Mes et de piste Ni calice ni éorolle, excepté dans les mayadess Organes sexuels, vuibles dans quelques genres, eachén dans les) autres. Substances flamentesses, gélat £ DRTERTE : : Organes miles, granaleuz ou folieale : donc femelles nus ou renferme ans ua alice d'ane forme particulière mouuné pa/ihctiu. Espansions planer, indirüer, ou lobes; eu fille dirtiquer $ J: imbricles. A Ponasère fécondee (suant Hedwig) dons une pete bolte ou ue. Urgnes miles co éuiles ou bourgeons ; suivant le même. Feuilles déntiques ou parts, énricéers Fa 2 Peües capsules souvent au dos des feuilles = les organes mâles et) femelles jas encore bica déterminés. Feuilles simples ou composées, souvent ailées, alternes ; Les nouvelles roulles du sommet à leur base. Ua Calice : corolle nulle. Eamines périgyues ? Ovaire 1 ou {. Siyle orûa. 1 sur chaque ovaire. Sügmate 1 où plwsienrs. Feuilles souvent rerticillée, Herbes aquatiques.» Ferre SANS LRSQPELLES CLASSE IL ( sde single mulifore, esironsé d'en patio au, Eu cor, au lerpadice, Surle et ni implen, Files Vginées» al it 2215: Are. sreese Massettes. Je es y pege CAlice Spb leF leurs monctquers ove Lauyle imple. r sement Feuilles Yaginées. Merher agestiquer 2e ù (Re PANNE er RP DU GONE LUE PS LT Sen Re plas sautent copie, Gem. 1, El. q.f. monoïques. F. More sesiles le autres vaginces. Chaune à 3 angl plie Soc, ralense re (Gramiud, resque nul. Pailleites uniflores en épis ou en faisceat 3. Siné 1. Sügm. nn EL Te p: s. 2 styles eu a süigæ. plumeux F. alternes vaginées. Chaume cylindrique, articulé, Ovairesimplesupère UBéles à une où plasiearr fleurs; en épis ou pauicales. Evan. 3: le p. 3. Us ayant à safbase à petitcslécailer: E É . Fini - Calice à G div: supre où . ox T OBSERVE infère. Corolle o:Orare supère ou infère, ps a + Narcisses, pra ol agiaées, souvent emsiformes. H. Lis. FCLASSE IVe tamines dpiryrer, Cale: monoptylle free père, Corolle/o: Oyaire simple infère. Calice partagé en 3. Etamin. 6 sur l'ov. 1 style. Sügm. simple on divisé Fruit 3-locol. Fleurs réunies en faisceaux avt 1patke L coloré, LL p: s. à G divisions pétalées , régulibeens 1 Ts insérée à Ia fase du cal. Aatyle, sûgm: simple ou partagé. Capsule 3-locul. F, avec spaihe.. Feuilles alternes ; ER RER “++ Balisiers. Galice I, ps: coloré, à 6 div. dont 5 sup. en lanières ; et l'inf. en nectaire. Une anthère sur Le style au-dessous du stigmate. Caps. 1-local: à trois carènes Fleurs avec spathe, ordin. en épi. H. + Orchides. Bole cc sg. simples ou dires. Herbes aquatiques. D + Morcèues, oran un line terminal Faites Plantes exotiques. Baron) le Calice à divisions sur À ouà rangs à Les intécicures Le plus souvent péulées. Etam sur Le pistl. CLASSE V. Eine éipné. Ce lice monophyile supère. Corolle Si Ovre re. Ia base. Etam, 8 on 16 insérées sur le style; # b B: renferme que 3 genres, on a donné leurs caractère Frissssssses rate Aristolocher. SET ice tobulé rap à haut du tube On mme lp. # simple, fruit 1-sperme, boie qe £ esp, E. LL p. # allées. (A. ou S. À CLASSE VL Ë Pa ne nn esse One EAST eStS SE RSR ES Perd le AN lee an ent Cülice tubulé infere. Etam, à la gorge du calise. Or: supère, 1 style. Stigm: Le p. s. Aiaple. 1 semence ou ane Late, PORN “stple, 1 sügm Li pis te Semence nue q. Ércapse polyaperme. S. A. exotiques.» APÉTALES Cale monephylle. sn) Calice partssé en 4 ouien 5. Autans d'éramiats intréetiaux division. Ovaire supère. S a Cal. à 6 div. Gou 13. Anh. arrachéer par un filet, s'ouvrant de la Base au sommet. Ov. supère: 1 style. Signe simple où divisé. Drupe où baie! sperme. Ford alterues. À. où Etam. au fond du eal.. Oyar Pt a eurs styles ou 0. Plusieurs stigm. Semences nuel eu couverte du calicesLF« aleernes, vaginées à leur Fase. H. 1, pi +: Polygonéese pére ou infèe. Corolle quelquefois 1 oulo. L/stigm. sur chaque/style, quelquefois 3. Semence nue où couverte du cal. quelquefois nulles Oraice supère ou Er Ë Cälice partagés Oriresupère.: Style mulüple ice Feuilles le plus souvent allermes U1e peasre dresse | Etamines séparées on réunies. Style et imples, doubles ou riples. Caps, 1-locol, Fleurs en réte ou panicaléer. IT. I. Anaranth re. Etamines séparées on réa NE le longe eme agi TE eu rare one te ects on en LE MAS PA - Nyctages ape ropenme, Feuilles abemer. H, ou S. A. Dentéhire. Calice divisé on partagé, souvent éeaillaux à sa h Caice le plus saurent partagé en 4 : rue pétales bd: 4-fide imitant une cor. Etawines Cie rfulé corollifarme Étamines sur vue gl enritonmant l'ovaire x ayle. Sig! l Calice tubulé. Corole Aypogyne. Etam ou bypogjues, ou épipéules, Siyle quelquefois multiple. Style multiple. Etemines hipoynés. Caliéeinfère, quesquefois corolle: Draite supère, simple. imple. Semence solitaire. CLASSE VII local souv. exp polyspeme, EL. p. sv: Lysimachics a Fe iobé. Co. bioenlsPotyperme Heur are brcté HELP: « eiesseeesse Pédienl , sauvent tubülé. Corolle ordinairemunt irrégulière. à style. Sügm. simple a ps élaitiguement 2-valve, ordinairement polysperme , flants et feuilles €, ord. ave Braerée. Cor: L. pes. ; ou didynamiques. à style. Sügm. bilobé q. € siuple. Go AGO Dieter ere a N Les us souvent opposées. I. ou S. “+ Cal. tubulé, cor. idem, régulière. Etamines 2; le plus souvent 1 style. Siigm. bilobé, capsule où bai io Galice tubulé,_ eorolle idem. Z. p: se irrégulière. Eam: or. didynawiques. 1 style. Sügr: simple ou Plantes exatluer; EXC Le verrine." + I CHRIES Calice tubulé 5-fide, ou À a lèvres, Corolle tubalée, irrégulière, le plus soureot A 3 lèvres. Etam: didynataiques quelquefoi à lobes. 1 style. Si : Re core : Press Labiées Capsule 9:local. Scotia (ealpelyepeemed Feuilles altermes HA ns Solar eul. À a sem. ou 1-loeul, à 1, 2 on seu. fleurs F. et rameaux l, YA ie obé, baie I p. re. PI CLASSE VI. Corolle ypogyne. Ca- lice monophylle. Eumi- nes inaérees À La corolle. Loraice rupère simple. calice : fleurs et feuilles opposless HL |. pe L« NU Calice A5 div. Cor. idem, L p/s.régulitre. Étwa, L pes: 5. v style: Sugar simple, q. f. sfllanué. Capsule où baie or s Calice à 5 divisions. Carolle ordioujrement régalire. Etamines le plus souvent 5. Or. simple, ou à 4 lobes, 1 style. Stigm. bifide ou sillouné; ou simple. Baïe ouiq. f, caps. Semences nuer, x Feuilles lalermes rouvent rudes. H. 1 = x Fo orraginées. Galice à 5 divisions. Corolle régate à le ples soaveut 5-fides Etam. ol. aheenes. vatyle oa plus; autant de atigm. Copst Semences osseuses L Plantes L ps. entortilléer et lateuren = Liverôus. Glice divisé: Corolle régulière à 5 1obese 5 éamies a FE k HÉNSTAE cos lobes. 5 élamines. 1 style. Sügm. triple: Cops. J-loculaire, 3-valre , polysperme. H Calice divisé, Corolle le p ee au 18 laber- dé em: pie "ou bilobé. Fruit -locul. fente +: Apoc Sapoïillierr. MONOPÉTALES à CLASSE IX Corolle périgyne. Ca. vonophyile. tm. in érées Ia corollé ou su slice- 1 ovairé supère uxs lou infère. PLANTES, | AGP ASSE Xe ne (Fleurs Deslées, hermaphrodites, Sügm. double. Semences nves ou aigreutéec Fi semer. Herker laitrurer.s ee ** Chicones se 2524 Cnralle pente. Le namhre 86 eRBiInés 6 La simon de l'oraice varient. 1 style. Stigm. simple on divisé. Capsule quelquefois bsie. A. evoriquer. : Plquemiaiens (Galice tdimie} Carole tiobé ou pate NEcaninesleur a eur tou vunfolesl NO trelanpére ny el Ses at le Cane Lolyapermne | S-VA exe isquesse Ferrer etes Roger Gice ec carole raragé. Mahler ar Bern ! Oraie Îe las sourer stére: Syler. Sign. nl. pl. Je ou le lu sourent ps. mule. Polysperue. 8. À. le plu souvent. Brin Cali spi divisée Corolle ae fond da calice or régulière, divisé. Elo le lis souvent innérces lespus, Dar faire Fandulex, Tale. Sign, Bale où dvi sale infère le plus souvent, 3-locul. et polysperme. Le ealicé, l'ovaire ec la caprale quelquefois séminiferer. Keuilles le.plus souvent altccnes. IL. quelquefois S. À. Campanulacées. ie Cor. crd: régulière, le plas souvent À 5 lobes : autant d'étam. opp. aux lobes. 1 style. Stigm. simple, qe f bifide. F Fleurs floscaleures , hermaphrodites, quelquefois neutres et femelles thélées. Stigu sitaple où bibie. Semences aigrettées. Feuilles alternes. H 1. p. r Cinarocéphales. Eleurs fleseuleuses on radides; bermaphrodites , miles), femelles et neotres diversemenccombinees. Sügm. double dans les hermaphrod. et les femelles, simples RES Se dans les mâles. Semences nues ou aigrettécs. Feuilles ord alteroes. H. le plus souvent Disratmoées cepiacle commun. Cal. Suirant eos ordres TAC Corymbifères. natorcls, ÆEtamines | inserces 4 la corelle. 1 oraire infre: HÉÉRe Caire 1 ou double, Corolle tubulée, dire. Plasicurs étain , x use. Sipm. jme. Cara ps sperme Flo ordigairent egçrsér M1 pin Dipercéee ELA 3. Sign, on daabl, Fruit de diérentes formes à à coque 902 sm, cornée, ir Rabiseces. fois nul. Stüigm. x q. L eo etre GUESS at Calice 1-phylle divisé. Corolle idem » régulière: Euamines 4 on 5. Style t, ends Cu dans phusieans herbacées. Fenélles le plus souvent verticilées dans es herscces , opponées ans les atborescentes,» Its (monoptiles Calice 1-phylle , souvens calieulé où à à Bractées| à na base. Corolle le plus souvent monopeule, prdinairement 5 ét uiple. Daio ou capaule, Feuilles Je plus souyeat opposées. S, A. lp, bererses n LOLASSE xu. mes Képieyrer Ciice monoply le. Ce= D\corYLénones Fate A en eme Calice entier on denté. Le nombre des pétales, dex étm. , des styles etstigm. varie : haie, qe Fe caps. Fleurs réunies en omtelle Planer exetiqu' Anal LL. li pes. Ombellires. Calice sav divisions où à eiuq dents. Pétles et élu 5. a syles er à stigm. Frait partagé en a semences. Fleurs en oubellules réuuies. Feuilles le plus ouycut composé : Renoneolarées (| > 0! P jÉracées. Eire Fami Pal er cols Euaninér hrs “ CHelies alice parligé. {/ou5 péules. 1 style où 0. Si; Feuilles alternes. Ines f Piles fou EME nee der SN] Rlererere ls Calice monophlle partngé. 4 lon 5 in. RS CLASSE XUL. A ne € ten Etanires Hypogynes. {, Calice monophylle. Péüles 4-6 h/8ase lage. Etimines autant, opposées aux pétales. Ovaire simple. 1 style ou 0. Sügm. sim ie Frs Péales de méme. Uraire | Cilice)2-pliylle y péiales/5: Eramires unies à la base par leurs fils. Ovairosimple. 1 style, 6 aUgm. Fruit à 5 loges où 5 capue) levilles sipulées. A. où S. À. RER Gice Fi siuple on double. Péales 5. Eaines/ amer par lus fl en tbe eu en gode À Ovare quelquetois pélieulé Sie qe mule. S liloculaire ou moltiespeuaire.… Feuilles alt: apulées.- = 2 penoene rs slracées. Caice polythyle. Pétles réclénent ypogyact Eranaeriden {plates rires auaot le sigles, de tm de ca . Mes 3-10be: Pétales 6 Eum. ov. styles, stigm. baies. on espssea grand nombre. Feuilles allernes simples. A. ex Anones. lee bals. Puis et cm opposé, vies amie at de ae de mn, de aies onde gps, Feu nimplen À: ordinsirement ssmentenx crtiatr, Méperes. ice polynhyüe. Pétales et élan. opposés. Aubèrer arsacher par der flutr s'ouvranc | du bar ex haut. Ovaire diuple, style trou 02 Sügm. simple Le qe s. Die où capsale 1-loeulire: POLYPÉTALES Gain Lt Paper Feuille plus éourent ère NÉE TEUEE Res L LE CET BC CSE ECS EE VIE en ï pre 3 listé. P : Ces Gurssssres Mutacées, Ganortyiiés |] Calice Toftre paragé Pétalés inwérés an fond de calice, aliernes anx divisions ; quelquefois corolle 1-péale 4 alterpes, on le doable. Autant d'or. supères ,.de styles, de Atipm.let caps. que de pétales. Feuilles suceulenters H: ou, A.:2=- ++ Joubarbes. Calicelle plus/sonveatinfère, {lon S-be, péules idem, alternes au Azu du calice. Cas Sinairement polyaperme. Feuilles quelquefois épaisses: IL. le plus sonvent Fe " 2 Saxifragess lice aupère ,étales et étamines aa haot du calice. Oraire infère simple. 1 style. Süigm. partagé. Daie polyspermel1-loculsire.: Fenilles souyear nuller. 5. À. esctiqutt. + Cactiens. En es né Péales Le pi termes, 0, Etamines ane le al Oraire supère, 1-3 ailes qe 0" Sügl/pen, malüiple. Capuale à 1'ou phase loge. Faila re ice partigé, pétales au laut lu calice; ou alice coloré. Etamines insérés idem. 1 ovaire, Plusieurs s i eviles souvent eus xv, |E me pesant tacle} au 9 ue calice coll, Banc té ii 1 Plusieurs myles et atism Caprule ou baie multiloeuaire, polyyperme. Feniles save Fame plrigyner ice rubalé supèro ; divivé, Pétalea alt, au haut du Ca) sérées Hem Dtlovaire iatre- (style, quelquefois) pluss Siguiteanle ae d'erié Le où coorale. B co 1$. Dh monorylle divue, {alice en godée on tübalé,‘smpèce le pas souvent Na ou à 2 éesilles à ra Fase. Peules ol. an had a cl. Elanines iarées ou eo 7 ee iople, Aue< re ouiafère Cor: divité Drape, baie ou! capsule: Feuilles le plus souvent opposées, simples et ponctuéer. A+ on S. Mrtes réfne Oraire père] Glice ul div Paule alernes au haut a alice” Ent dem, le double, 1ovaie, 1 sole, Laüpms, Taie ou cspyole, Feuilles oprosé HIT EE ice iubnlé ou/en godet divisé. » Pétilessalternes au bant|duicalice} quelquefois. 0. Etamines autant ou le double Zuétér au/milieu du euliee Qi Cenmpes Me Cape (irent£e deal wneleg]plasieurs loges Polyupe z L cu pr EE it © tobulé, ou infère, en godet où en roue. Limbe le plas souvent divisé, Pétales au baut do calice, le plus sontrnt 5, EE FAIT edenreur der péale. Hs 2 20 re, Be et age pm Ê ) ne no go Eten a ea AT Caiee Etes aies one ice divisé. V Cor.1le/plur souvent papilionarde Oraire sopére. 1 sy pm. ent J/gamir ñ l DOTE ice ilionacde 3 pére r'style le anineux. Feuilles stpulées, souvent blé RE Calice it prisé. Pa tte eatIen AfH a ER de dix. Ov je et sügm. siuples où mulüples. Noix eses f fe eine conan Palau. Plante exouÿ NL Hebes, Calice infêre divisé. Pétales Le plas souvent 5 sléraes. Lamines idem, Ov, dans un dique glandaleu ralirina]. Siÿle et sügme siphles on mulüpies. Bije a cp. File süpulées. (lp: le plos sourent. Or Or, re guelusfols plalées at venant Lu de 7, Flers mer KE 5 ) Se av. PE Ta peut lle qu ie rares) DICLIINE En. eu pistils népa= ‘ spè L FL femen ts ave imfère 1 atyle quelquefois mulüiple. Hour, souveut ieéouuiènes à (4: Cal: monophylle ou 7 Le rampantes! ou grimpantes» » » 2-2: "74 1 écaille Je) yuppléant F1 fem. 2 1 ovaire aupère, 1 ou 2 Mÿlet lle = quelqu î laiteuser,… péage ioos. calicinales 0 al fi. ea 7 F Jlünen tête, Gien cfa de ile gare € ire. EXPLICATION DU TABLEAU, 463, EXPLICATION DU TABLEAU. Dans le dessein de faciliter l'étude des plantes , nous avons rapproché et resserré en un seul tableau es principaux caractères des classes et des ordres na- urels ; il eüt été à desirer de pouvoir les y réunir jous; mais l’espace étoit borné ; et le but qu’on s’est proposé étant de fixer l'attention des élèves sans la fatiguer , on a mis à l'écart les caractères tirés de la conformation de l'embryon et de son périsperme, qu'il ne leur seroit pas facile d'observer, et on n'a indiqué quelques caractères variables, qu’'autant qu'ils ont paru indispensables pour donner une idée suffisante des ordres. En supposant que l’on soit par venu à réunir sous un même coup-d’œil suffisam- ment de caractères distinctifs pour initier les élèves à la connoissance des ordres, on leur conseillera tou= jours de recourir aux descriptions de l'ouvrage, pour y approfondir l’organisation des plantes et la combi- naison deleurs différentes parties , sur -tout de celles de la fructification, Jussieu admettant dans sa mé- thode les caractères pris hors de la fructification lors- qu'ils sont constans , et ces caracières étant les plus aisés à saisir par les élèves, nous n’avons point hésité à en faire usage. Nous indiquons la forme des feuil- les, leur disposition et celle des fleurs, quand elles ne varient pas dans le même ordre. Nous pensons ; que des feuilles verticillées ou vaginées, des tiges sar- menteuses ou laiteuses, des chaumes, des hampes, fixant d’abord l'attention de l’élève , ces indications 464 EXPLICATIO®# le mettront quelquefois sur la voie , et ne lui don- neront que plus de courage pour la recherche des parties de la fructification qui établissent les carac- tères des ordres. Lorsqu'un ordre ne contient que des plantes exotiques, nous le notons, afin qu’un élève ne se fatigue point à y chercher une plante quil ne peut rencontrer en herborisant. On a indiqué en ! lettres italiques les caractères qui ont paru établir’! des distincüons entre les familles voisines, et on a noté enfin d’un point admiratif (!) ceux qu’on a ju- _gés pouvoir servir de renseignemens aux élèves pour certains ordres, tels que les paillettes des souchets, les bâles des graminées , les carènes de la capsule des orchidées, la corolle papilionacée des légumineu- ses, etc. Il nous reste à tracer la marche à suivre ‘pour faire usage du tableau, On observera qu'il est partage en plusieurs colonnes avec des accolades. La première colonne indique le sujet du tableau; c’est la distribution des plantes d’après la méthode de. Jussieu ; la deuxième présente les trois grandes di- visions en acotylédones , monocotylédones et dicoiy- | lédones ; la troisième, leur subdivision en classes ; la quatrième colonne donne , avec les carac- ières distinctifs de chacun des ordres, leur nom français. | On a donné quelques exemples de la manière d’é- tudier les plantes; on va les reprendre pour faire _ connoître comment le tableau peut faciliter cetie | étude. La première plante étoit un polypode : l'élève ne lui trouvant ni calice, ni élamines, ni pisuls, l’a jugée acotylédone. Cette division n’a qu'une classe; DU TABLEAUe 465 elle estpartagée en six ordres ; il s’est arrêté à celui des fougères , qui indique le pollen dans de petites capsules ax dos des feuilles. Ces feuilles alternes ; les zouvelles roulées de haut en bas. Ces carac- tères, sur-tout celui des capsules au dos des feuilles, étant particuliers aux fougères, il ne reste plus à l'élève qu’à chercher dans le corps de l'ouvrage le genre et l'espèce. La deuxième plante étoit une graminée ; il n’en avoit que la présomption ; il s’en est assuré en cher- chant dans la troisième colonne les caractères de la deuxième classe. Les étamines hypogynes, le calice infère, l'ovaire supère , les feuilles alternes et vagi- nées qu’il reconnoît dans sa plante , le déterminent à s'y arrêter. Il passe à la quatrième colonne; sa plante a des bles au lieu de calice. Ce caractère pourroit suffire pour le confirmer dans l’idée que c’est une graminée ; mais 1l continue de l'observer, trouve la bâle multiflore , les fleurs rassemblées en épi, trois étamines , une seule semence, la tige en chaume cylindrique jistuleux, et a recours ensuite à l’ou- vrage pour trouver le genre et l'espèce. La scabieuse, qui étoit la troisième plante, a calice et corolle : c’est sans difliculté une dicotylédone. L’accolade de cette division renferme des apétales,des monopétales, des polypétales et des diclines : la forme de la corolle fixe l'élève à la division des mo- nopétales ; cette corolle est épigyne , et les étamines y sont insérées; l'ovaire est mfère. Ces caractères sont communs aux dixième et onzième classes ; il s'arrête à la onzième dont les anthères sont séparées , le calice propre monophylle,supère, et la corolle monopétale : I, 30 460 EXPLICATION reste à déterminer l’ordre. L'élève s'arrête à la di- vision qui comprend les plantes à calice simple ox double , corolle tubulée, divisée; capsule mono- sperme le plus souvent, fleurs ordmairement aggré- gées, feuilles opposées, quelquefois verticillées. Si toutes les plantes de cet ordre n’ont point des carac- tères uniformes , il s’en trouve au moins d’assez saïl- lans pour le distinguer des deux autres de la même classe. Ainsi on ne doutera point que la plante qu’on étudie ne soit une dipsacée; et on trouvera dans la première section de cet ordre, qui comprendlesfleurs agorégées , le caractère du genre et de l’espèce de la scabieuse des champs. On doit observer qu’en indiquant les caractères des classes, on s’est dispensé de les répéter dans la description des ordres , à moins qu’ils ne fussent pas uniformes : ainsi la deuxième classe ayant le calice in- fère, point de corolle et un seul ovaire supère, on n’a pas fait mention de ces caractères en décrivant ses ordres ; mais le calice étant tantôt supère, tantôt infère dans la troisième classe, le calice monophylle ou polyphylle dans la septième, le nombre des ovaires variant dans d’autres, on a eu soin de rappeler ces parties et leur position ou leur nombre, en décrivant les ordres. - Nous espérons que l'élève , en étudiant sur le ta- bleau lescaractères généraux des classes et des ordres, en s’attachant à ceux qui sont constans, et en com- binant ceux qui varient quelquefois dans le même ordre, tels que les divisions du calice, de la corolle, et la forme des fruits, en ne négligeant point enfin d'observer les parties étrangères à la frucufcation DU TABLEAU 467 lorsqu’elles sont indiquées sur le tableau , pourra s’éviter , la plupart du temps, la peine de feuilleter l’ouvrage pour déterminer les classes et les ordres, et qu'il n’aura le plus souvent à le consulter que pour trouver le genre et l'espèce de la plante qu'il voudra connoiître. 468. SÉRIE DES ORDEES SÉRIE - Des ordres naturels et de leurs genres , qui se éTouvent dans cet Ouvrage, PREMIÈRE DIVISION. LES ACOTYLÉDONES. < CLASSE I. Plantes acotylédones. ORDRE TI. Les Caammicnows. F'oxcr. 1e Section. Moisissure. Mucor. Vesse-de-loup. Zycoperdon. Truffe. Tuber. Clathre. Clathrus. 2 Satyre. Phallus. Morille. Boletus, Pézize. Peziza. Chanterelle. Cazfarellus. Amanite. Amanila. Ermace. Hydnum. 34 Agaric. Agaricus. Mérule. Merubus. Awriculaire. Auricularia. W Clavaire. Clavaria. ORDRE II. Les Arques. Arcx. _ire Section. Bysse. Byssus. | Conferve. Conferva. Tremelle, Tremella. 2 Ülve. U/va. Varec. Fucus. 3: Cyathe. Cyarlus. Tichen. Zichen. ORDRE II. LrsHérariques. Ar? A47rc4r. Jungermanne. Jvngermannia. Hépatique. Marchantia. Riccie. Riccia. ET DES GENRES, ORDRE IV. Les Mousses. Muscr. 1e Section. Splanc. Splachnum, Polytric. Polytricum. Mnie. Mrrum. Hypne. Æyprum D Fontinale. Fontinalis. Bry. Bryum. Phasque. PAascum. Sphaigne, Sphagnum. 5. Lycopode, Zycopodium. ORDRE V. Les Foucères. Frziczs. 17e Section. Ophioglosse. Ophioglossum. Onoclée. Onoclea. Osmonde. Osmnunda. 2, Acrostique. Æcrostichum. Polypode. Polypodium, Doradille, Æsplenium. Hémionite. Hemionitis. Blegne. Blechnum. 469 Fougère. Pééris. Capillaire. Adiantum. Trichomane. Trichomanes. 3. Zamie, Zamia. Cycas.. Cicas.. Pilulaire, Pilularia. j 5, Jsote. Zsoëetes. Prêle, Equiselum. ORDRE VI. Les NaïADes. NATADESS: ire Section. Pesse. Hippuris, : ; & 2. Charagne. Clara. Cornille. Ceratophyllum. Volant d’eau. Myriophyllums: Naïade. Naïas. Saurure. Saururus. Aponogelon. Epi d’eau. Potamogeton. Ruppie. Rzppia. Zanichelle, Zanichelliu. Callitric. Callitriche. &. Lenticule. Lentienula. SECONDE DIVISION. LES MONOCOTYLÉDONES. CLASSE II. Plantes monocotylédones. Etarmines hypogynes. . ORDRE I, Les AROÏDES. AÂRO1DE4r, 1re Section, ÆAmbrosinia. Zosière. Zostera. Gouet. ÆArum. Calle. Calla. Draconte, Dracontiunm Pothos. : 470 SÉRIE DES ORDRES 2e Oronce. Orontiumn. Acore. Æcorus. ORDRE II. Les Masserres. 7PHx. Massette. Typha. Rubanier. Sparganium. ORDRE III. LesSoucnerts. C7PEROIDEÆ. 1e Section. Caret. Laiche. Carex. 2. Choin. Scænus. Linaigrette. Æriophorum. Scirpe. Sczrpus. Souchet. Cyperus. Killingie. Xzllingia. ORDRE IV. Les GrAmINÉES, GRAMINEA. ire Section. Flouve. Anzthoxanthum. Cinna. 2. Vulpin. Æ/opecurus. Fléau. PAlæum. Phalaris. Paspal. Paspalum. Panis. Panicum. Millet. Milium. Apgrostis. Stipe. S/pa. Lagurier. Lagurus. Sucre. Saccharum. 3. Houque. Æolcus. Barbon. zdropogoz. 4. Tripsaque. Tripsacum. Racle. Cenchrus. Egilope. ÆEgilops. Rotthbolle. Rortboella. 5. Canche. Æira. Mélique. Melica. 6. Dactyle. Dactylis. 7 Cretelle. Cyrzosurus. Ivraie, Zoltum. Elyme. £lymus. Orge. Hordeum. Froment. Triticum. Seigle. Secale. 8. Brome. Bromus. Fétuque. Festuca. Paturin. Poa. Uniole. Uziola: Brize. Briza. Avoine. Avena. Roseau. .Zrundo. 9. Riz. Oryza. Ehrarta. 10. Nard. Nardus. Sparte. Lygæum. Mais. Zea. 11. Olyra. Coqueluchiole. Corzncopiæ. Larmille, Coëx. ET DES GENRES. 47 CLASSE II. Plantes monocotylédones. Etamines périgynes. ORDRE LI. Les Pazmiers. PALM zx. are Section. Rotang. Calamus. Daitier. Phænix. Arec, Areca. Indel. EZate. Bactris. Cocotier. Cocos. Avoira. Ælais. Caryota. 2. Latanier. Latania. Coryphe. Corypha. Thrinax. ‘ Rondier. Lontarus. Camérope. CLamærops. Mauritia. ORDRE II Les AsrERGES. ASPARAGCI. 1° Section. Dragonier. Dracæna. Dianelle. Dranella. Flagellaire. Flagellaria. Asperge. Asparagus, Médéole, Medeola. Trillium. Parisette, Parts. Muguet, Corwallaria. 2s Fragon. Ruscus. Sinilace, Smilax. 3gname, Dioscoren. Si Tame. Z'amnus. Rajane. Rajania. ORDRE III Les Joncs. Juxcr. ire Section. Restio. Bragalou. Aphlyllantes. Jonc. Juncus. 2e Callise. Callisia. Commeline. Commelina. Ephémérine. Tradescantia. 3, Butome. Butomus. Fluteau. Damasonum. Plantain d’eau. ÆZisma. Fléchière. Sagitraria. [A Scheuchzère. Sckeuchzerta. Troscart. Triglochin. Narthec, Narthecium. Hélonias. Mélanthe, Melanthium. Vératre. FVeratrum. Colchique. Colchicum. ORDRE IV. Les Lis. LrzIrA. Tulipe. Tulipa, Dent-de-chien, Ærythronturs. 472 Superbe. Methonica, Uvulaire. Uvularia. Fritillaire. Frztillaria. Impériale. Zmperialis., Tais. ZLilium. Yucca. ORDRE V. Les Ananas. BROMELIx. 1e Section, Tillandsie. Tzllandsia. Piicairne. Pzicaïrnia. 2. Ananas. Bromelra. Agave, ORDR E VI. Les AsPHODÈLES ÆÂSPHODEZT. 1'e Section, A létris. Aloës. Aloe, 2. Anthéric. Ænthericum. Phalangère. Phalansium. Asphodele. Æsphodelus. ad de Basilée, Basilæa. Jacinthe. Æyacinthus. Lachenale. Lachenalia. Phormium. Lanaire. Lanaria. Massonne. Massonia. 4. Cyanelle. Cyanella. Âlbuca. Scille. Scz/la. Ornithogale, Orzihogalum. 5 Al. Air. SÉRIE DES ORDRES ORDRE VII. Les Narcisses. N4rcISsr. ire Section. Géthyllide. Gethyllis. Bulbocode. Bzlbocodium. Hémérocalle. Æemerocallis. Crinole. Crizum. Tulbagia. Id, 9. Hémanthe. Æaæmanthus. Amaryllis. Pancrais. Pancratium. Narcisse. Narcissus. Perce-neige. Leucoium. Galantine. Galanthus. 4 Hypoxis. Pontederia. Tubéreuse. Polyanthes. Alstrœmère. ÆAlstræmeria. ORDRKE VIIL Les Iris. ZR1D ES. re Section. Galaxie. Galaxia. Bermudienne. Szsyrinclium. Tigride. Zrsridia. Ferrare. Ferraria. 2. Iris. Morée. Moræa. Ixie. /xza. Glayeul. Gladiolus. Diasia. Antholize. Antholiza. Safran. Crocus. 3e Wachendorfe, Wachendorfia. ET DES GENRES. (ie ALES CLASSE IV. Plantes monocotylédones. Etamines épigynes. ORDRE I. Les Bananiers. Mus x. Bauanier. Musa. Bihai. Æeliconia. Ravenal. Ravenala., ORDRE II. Les Bauisiers. Cana 4 Balisier. Canna. Globbée. Globba. Amome. Amomun. Costus. Alpinie. Alpinia, Galanga. Maranta. Curcuma. Phyldrum. Zédoaire. K æmpferia. Thalia. Gandasuli. Æedichium. ORDRE III. Satyrion. Satyrim. Ophrys. Elléborine. Serapias. , Neottia. Limodore. Limodorum. Sabot. Cypripedium. Aréthuse. Ærethusa. Angrec. Epidendruri. Vanille. Farzilla. ORDRE IV. Les Morrines. H1DRoOcHA- RIDES:. Valisneria. Stratioite. Sratiotes. Morrène, Æydrocharis. Nénuphar. Nymphæa. Nelumbium. Macre. Trapa. Les OrcHwées. Orcai1Dzzx. Proserpinaca. Orquis. Orchis. TROISIÈME DIVISION, LES DICOTYLÉDONES. CLASSE V. Plantes dicotylédones apétales: Etamines épigynes. ORDRE. Lzcs ARISTOLOGHES. ARIS TO» LOCHIX. Aristoloche, Aristolochia. Asaret. Asarum. Hypociste, Cyéinrs. 474 SÉRIE DES ORDRES CLASSE VI, Plantes dicotylédones Apélales. Etamines périgynes. ORDRE I. Les Cuarrrs. Ezzx46exr. 178 Section. Thésion. T#esrum. Rouvet. Osyrss. Fusanus. Argoussier. H;ppoyhae. ‘Chalef. Phent Tupelo. Nyssa. Conocarpe. Conocarpus. 2 Grignon. Bucida. Badamier. Terminalia. ORDRE IL. Les Taymérées THYMELE 4. Dirca. Laureole. Thymélée. Daphne. Laget. Zageta. Passerine. Passerina. Stellère. SceLlera. Pimelée. Pimelea. Struthiole. Srruthiola. Lachnée. Zachnea. Daiïs. Gnidienne, Gridia. Nectandra. ORDRE III. Les Prorées. ProTE x. Protée. Protea. Lambertie. Lambertia. Banksie. Banksia. Hakée, Hakea s. conchzum. Embothrium, Personia. ORDRE I. Les Lauriers. Z 4 URI. 1'€ Section. Laurier. Laurnus. 2, Muscadier. Myrisriéa. Hernandier, HHernandia. ORDRE VV. Les Poryconéess. Pozrrco- NE ZX. Raisinier, Coccoloba. Aitraphace, Atraphazis. Renouée, Polysonum. Brunnichia. Patience. Rumerx. Rhubarbe. Rheum. Kœnige. Xænigia. Calligon. Calligonum. Pallasia. ORDRE VI. Les Arrocues. 4 TRIPLJICES, 116 Section. Phytolacca. Rivine. Rivinia. Bosé. Bosea. 2. Pétivier. Petiveria. ET DES Polyenème. Polycremum. Camphrée. Camphorosma, Galène. Galenia. 3. Baselle, Basella. Soude. Salsola. Epinard. Spizacia. Bette. Beta. Anserine. Cenopodinum. GENRES. 475 Arroche. ÆAtriplex. Acnida. 20 Eriogonum. 4. Axyris. Blète. Blitum. Salicorne. Sa/icorzia. Pollichia. ë. Corisperme, Corispermum. CLASSE VII. Plantes dicotylédones apétales. Etamines hypogynes. ORDRE I. Les AMARANTHES. ÂMARAN- TAI. 1*€ Section. Amaranthe. /maranthus. Passe-velours. Celosia. OEËrve. OErua. 2. Iresine. Cadelari. Achyrantles. Amaranthine. Gomphrena. Illecebrum. a Panarine. Paronichia. Turquette. Æerniaria. ORDRE II. Plantain. Plantago. Liitorelle. Zzttorellæs ORDRE III. Les Nicraces. NrPcTAGINES. Nictage. Nyctago. Boerhaave. Boerhaavia. Pisone. Prsonta. ORDRE IV. Les Denrecaines. PLUME A- GINES, Dentelaire. Plumbago. Les PLanrains. PLANTAGIr= Slaticée. Slurice. NES, Pulicaire, Psyllium. 476 SÉRIE DES ORDRES CLASSE VII. Plantes dicoty lédones rnonopétaless Corolle h 1YpOgYyne. ORDRE I. Les Lysimacuies. Lyrs1ma- CHI. 1re Section. Centenille. Cezsrnculus. Mouron. Aragallis. Lysimachie. Lysimachia. Hottone. Æottonia. Coris. Limoselle. Zimosella. Trientale. 7rzentalis. Ârétie. Aretia. Dia Androsace. Ændrosace, Primevère. Primula. Cortuse. Cortusa. Soldanelle. Sol/danella. Gyroselle. Dodecatheon. Cyclame, Cyclamen. 3. Clobulaires Globularia. Samole. Samnolus. Utriculaire. Urricularia. Grassette. Pirguicula. Mériyanthe. Menyanthes. ORDRE IE. - Les Pénicuzaires. PrDIcu- LARES. xré Section. 2e Erine. Ærinus. Manulée. Manulea Euphraise. Evphrasia. Buchnera. Barisie. Bartsia. Pédiculaire. Pedicularis, Cocrète. Rhinanthus. Mélampyre. Melampyrum. 3. Orobanche. Clandestine.Clandestina. La- thræa. ORDRE III. Les Acantues. ACANTHI. 1'€ Section. Acanthe. Æcanthus. Barrelière. Barleria. Ruellie. Rzellia. Tunbergia. 2. Carmantine. Justicie, Dianthera. Elytraria. ORDRE IV. Les Jasminées. J'ASMINEZX. 1e Section. Tilas. Zilac. ® Frêne. Fraxinus. Polygale. Polygala. Véronique. 7’eronica. Sibtorpie. Sbtorpta. Disandre. Disandra. Fontanesia. 2. _Chionanthe. Chiozanthus. ET DES GENRES. Dlivier. Olea. Notelæa. Vent. Filaria, Phylirrea. Mogori. Mogorium. Jasmin. J'asminu. Troëne. Ligustrum. ORDRE V. Les GATTILERS. ŸITICES. 17e Section. Péragut. Clerodendrum. Volkamer. Z’o/kamerta. Ægiphile. AEgiphila. Gattulier. Zzétex. Callicarpe. Callicarpa. Agnante. Cornutia. Tek. Tectona. 2 Cotelet. Cyharexylum. Durante. Duranta. Camara. Lantana. Spilman. Spilmannia. Verveine. Verbena. 3. Frantheme. Eranthemum. Sélague. Selago. Hébenstrete, Hebenstretia. ORDRE VI. Les Lariges. LAB14A7X. 12 Section. Lycope. Zycopus. Améthyste, Amethystea. Cunile, Cunila, Ziziphore, Z iziphora. Monarde. Monarda, Romarin. Rosmarinus. Westeringia, Sauge, Salvia. Collinsone. Coilinsonia. 2e Bugle. Æjuga. Bugula. Germandrée. T'eucrium, 3. Sarriette. Saturera. Hyssope. Æyssopus. Chataire. Nepeta, Pérille. Perzlle. Lavande, Lavandula. Crapaudine. Sideritis. Menthe. Mentha. Terrete. Glecoma. Lamier. Zamnium. Galéope. Galeopsis. Bétoine. Betonica. Stachide. Srachys. Ballote. Ballota. ® Marrube, Marrubium. Agripaume, Leonurus. Phlomide. PA/omirs. Molucelle. AZolucella. À. Clinopode. Clropodium. Origan. Orrganum. Thym. Tlymus, Thymbra, Mélisse. Melissa. Dracocéphale, Dracocepha- lum. Mélissot, Melirtis. Horminelle, Æorminum. Germaine. Germanea. Basilic. Ocymum. Trichostema, Brunelle. Brunella. Toque. Scutellaria, Prasi. Prasium. 478 ORDRE VII. Les SCROPHULAIRES. SCROPHU- LARIAE. 1re Section. Bulège. Budleja. Scopaire. Scoparia. Capraire. Capraria. Hailer. Æalleria. Scrophulaire. Serophularia. Dodart. Dodartra. Gérarde. Gerardia. Linaire. Lzzaria. Muflier. Artirrhinum. Digitale. Drertalis. Némesia. VENT. Usterie. Usteria. 2, Calcéolaire. Calceolartia. 3. Colomnée. Columnea. Beslère. Besleria. Gratiole. Gratiola. Mimule. Mimulus. a Broualle. Browallia. ORDRE VII. Les SocANÉES. SOZLANEZ. 1'e Section. Celsie. Celsta. LR Hémithome. Memithomus. Hemimeris. Molène. Z’erbascum. Jusquiame. Æyoscyamus. Tabac. Nicotiana. Stramoine. Séamoninm. Da- Eure Solandra. ï SÉRIE DES ORDRES De Mandragore. Mazdragora. Belladone. Atropa. Nicandra. Coqueret. Physalis. Witheringia. Morelle. Solar. Nicterium. Piment. Capsicum. Liciet. Lycium. Cestreau. Cestrurn. 3. Daphnot. Boztia. Brunsfel. Brunsfelsta. Calebassier. Crescentia. ORDRE IX. Les BoRRAGINÉES. BORRAGI- NEA. 1° Section. Patagonule. Patagonula. Sébestier. Cordia. Cabrillet. Æretia. Varrone. Varrontia. Pitione. T'ournefortiae 2 Hydrophylle. Æydrophyllum. Ellise. Ællisia. Arguze. Messerschmidia. Mélinet. Cerznthe. Dichondra. 3. Coldène. CoZdenia. Héliotrope. Heliotropiure. Vipérine. Echium. Grémil. Lifhospermunmt. Pulmonaire. Pulmonaria. Onosme. Ozosmas ET DES GENRES. 4. Consoude. Simphytums. bycopside, Zycopsis. corpione. Mryosotis. Buglose. Æzchusa. >ourrache. Borrago, Rapette. Æsperugo. ynoglosse. Cyroglossum. 5. Nolane. Nolana. ‘alkie, Falkia. ORDRE X. Les Liserons. Cowrorruzr. 1" Section. Retzia. ïseron. Cozvolvulus. Juamoclit. Ivomæa. 2. uiserolle, Evolyulus. de cresse. Cressa, Cuscute. Cuscuta, ORDRE XL LEs PoLÉéMoInes. NIA. Phlox. Polémoine. Polemonium, Cantu. Cantua. Lightfootia. Cobhée., Cobbæa. Bonpland. Borplandia. ORDRE XII. Les Bienores. Brenwonwiæ, PorEzmo- 172 Section. Galane. Czelone, 479 Sésame. Sesarnum. Josephinia. Venr. Millingtonia, Catal pa. Técoma. Bignone. Bigzonia. 3; Cornarèt. Martynia. Pedalium. ORDRE XIIL Les GENTIANES, GENTIAN x. -1re Section. Gentiane. Geztiana. Swertie. Swertia. Chlore. CAlora. 2e Chirone. Chironia. 3. Spigélie, Spigelia. ORDRE XIV. Les ApPocinéEs, ÂPOCINE 1re Section. Pervenche. 7zrca. Tabernier. T'abernæmontana, Franchipanier. Plumeria. Camerier. Cameraria. 2 Laurose. Verium. Echit. Ec/utes. Céropège. Ceropegia. Pergulaire, Pergularia, 480 Stapélie. Szapelia. Périploque, Periploca. Apocin. Æpocinum. Cynanque. Cyzanchum. Asclépiade. Asclepias. Allamanda. Mélodin. Melodinus. Rauvolie. Razwolfia. Serpentine. Ophyoxy lou. Abouai. Cerbera. Calac. Carissa. 7 Vomique. Strychnos. SÉRIE DES ORDRES Jasminée. Gelseminum. Théophrasta, © ORDRE XV. Les Sarorirrigrs. SAPOTAE. Jacquinier. J acquimia. Argan. Sideroxylon. Mimusops. Caimitier. Chrysophyllum. Lucuma. Sapotillier. Æchras. Myrsine. Myrsine. Inocarpus. Lée. Zeea. Ardisia. CLASSE IX. Plantes dicotylédones monopétales. Corolle périgyne. ORDRE I. Les PLaAquEmiNIERSs. Gu414= CANAE: | xre Section. Plaqueminier. Diospyros. Royène. Royena. Aliboufer. Syrax. Halésie. Æalesra. Andreusia. V2, Hopée. Hopea. ORDRE IL. Les Rosaces. RHODODEN- DRA. ire Section; Kalmie. Kalmia. Rosage. Rhiododendroï. Azalée, Azalea. 2. Rhodore. RLodora. Lédier. Ledum. Béjar. Bejarta. Ité. Zrea. Menziezia. ORDRE JIIfï, Les BruvÈrEes. Er1zcA%. 1'e Section. Cyrille. Cyrilla. Blairie. Blæria. Bruyère. Erica. Andromède. Arzdromeda. Arbousier. Arbutus. Clethra. Pyrole. Pyrola. Epigée. Epigæa. Gaultherie. Gaultheria. | ET DES GENRESe 48x Styphelia. Surre. | Et Solenandria. are Sectione 2. Michauxie. Mirdium. Canarine. Carartnza. Campanule. Campanula, Trachélie. Zrachelium. Airelle. Zacciniunt. 4 Roella. Gesnère. Gesnerra. Camerine, ÆErmnpetrum. Phyteume, PAyceuma, Pencæa. Pixidanthera. 2e Springelia. Hudsonia. “ Lobélie. Zobellia. Epacris. Jasione. Jasione. Goodenie. Goodenis. ORDRE IV. Les CampanuLacées. CAMP 4e NULACEAEF. CLASSE X, Plantes dicotylédones monopétales: Corolle épigyne, Anihères réunies. ORDRE I. Drépanie. Drepania. Hédypnoïde. Hedypnois Hyoséride. Æyoseris. Pissenlit, Z'araxacurs. Les Cmicoracées. CrcHorA- CEAE. re Section. , ra Lampsane. Lampsana. : Liondent. Leortodon. Fhagadiole. R/agadiolus. Picride, Picrts. Helmintie. Zelmintia. “ Scorzonère. Scorzo7era. Prenanthe. Prenanthes. P icridium. Condrille. Chozdrilla. Salsifis. Z'ragopogon. Laïtue, Lactrer. Barbouquine. Urospermum, Laitron, Sozchus. Epervière. Æieracrum, Crépide, Crepis. Geropogon. x ti JT 4. 482 . Porcelle, Hypochærts. Sériole. Serzola. Andryale. Æzdryala. FÉ Cupidone. Cafananche. Chicorée. Cichorrum. Scolyme. Sco/ymus. ORDRE II. Les CynArocÉPHALES, Cr A4- ROCEPHALAE. 1e Section. Atractyle. Ætractyls. Quenouille. Czicus. Carthame. Carthamus. Stokésie. Szokesia. Carline. Carlina. Artichaut. Cyrara. Pédane. Onopordon. Chordon. Carduus. ” Bardane. Lappa. Centaurée. — Crocodilium. — Chaussetrape. Calcitrapa. — Stebé. Serzdra, — Jacée. Jacea. — Bleuét. Cyarnus. — Légée. Zægea. — Rhapontic. Rhaponticum. — Centaurée. Cenztaurea. Sarrête. Serratula. Pteromia. Stéline. Skæhelina. 2. Boulette. Echinops. Corymbiole. Corymbiurn, Sphoœranthus. Gondèle. Gurdelia, SÉRIE DES ORDRES ORDRE Ill. Les Corvmstrères. Coxrmar- FERAE. ire Section. Kuhnia. . Cacalie. Cacalia. Eupatoire. Erpatorium. Stévie. Séevia. Agérate. Ageratum. Eléphantope. Elephantopus. Immorielle. Xeranthemum. Gnaphale. Gnraphalium. Leysère. Leysera. Armoselle. Seriphium. Conyze. Conyza et Stæbe. Bacchante. Baccharis. Crysocome. CArysocoma. 2. Vergerolle. Erigeron. Astere. Aster. Verge d'or. Solidago. Inule. Zzula. Perdicium. Chaptalia. Tussilage. Tussilago. Sénecon. S£/2eC10, Cinéraire. Cireraria. Othonne. Oronna. Didelta. Tagète. Tagetes. Pectis. Bellium. Doronic. Doronicunt. Arnique. Ærnica. Gorière. Gorteria. de Portecollier. Cszeospermun, Souci. Calerdula. Madia, ET DES GENRES, Chrysanthème. ALLIE, & Matricaire. Matricaria. Paquerette. Bellis. Cénie. Cenia. Lidbeckia. Fe Cotule. Cotula, Grangée. Grangea. Ethulie. £zAulia. Piqueria, Carpésie, Carpesium. Gymnostyles. Hippie. Hippia. Tanaisie. Tarzacetum. Armoise., Artemisia. Calomeria. 5. Tarconanthe. T'arconanthus. Calea. Athanasie. Æfhanasia. Micrope. Micropus. Santoline. Szrztolina. Anacycle. Anacyclus. Camomille, Ærzthemis. Achiilée. Æchillea. Eriocéphale. Eriocephalus. Buphtalme. Buphtalmum. Encelie, Encelia. Sclarocarpus, X ymenesia. Millerie. Mzlleria. Flaveria. Sigesbeckia. Dablia s. georgina. Win. Polymnie, Polymnia. 483 Chrysanthe- Baltimore. Baltimora. Eclipte. Echpta. 6... Spilanthe. Spilanthus. Bident. Bidens. Verbesine. Z’erbesina. Hétérosperme. Coriope. Coreopsts. Cosmos. Zinnia. Silphide. 52/phrum. Mélampode. ne hour Orgyrochæta. OEdera. Vedelia. Hélianthe. Helanthus. Hélénie. AHelenrum. Rudbecque. Rudbeckia. Sanvitalia. Galinsona. Paschalia. Galardienne. Galardia. Agryphylle. 4gryphyllum. 7° Arctotide. ÆArctotrs. Amelle. Ærzellus. Ô. Iva. Parthénie. Partheniunt. 9: Ambroisie. Æmbrosia. Lampourde. Xerchjurs. 494. SÉRIE DES ORDRES CLASSE XI. Plantes dicotylédones mOnopétalese Cor. épigyne. Anih. distinctes. | ORDRE TI. Macronemum. Quinquina. Cachona. Les Dipsacées, DrPs4cE Ar. ce 3 ) Rondelet. Rordeleka. are Section. Gardène. Gardenra. Genipayer. Gezipa. orine. Morrrza. 1 Mori ortr24 Portlande. Portlandia, Cardeère. Dipsacus. Scabieuse, Scabiosa, 5 Knautie. Âzautia. ‘ Alionia. Coutarée. Coutarea. 2e . Duvora. Valériane. Z’aleriana. Hillia. & ORDRE IT. Ixore. Zxora. Les RurACÉEs. RUBrACE AE. Ernodée. Ærzodea. 1e Section. Psycothria. Shérard. SZerardia. Ciocoque. Chiococca. Aspérule. Æsperula. Cafféyer. Coffe eee Galiet. Gallium. Canu. Canthium. Crucianelle. Crucianella. Danaïde. Pæderia. Croisette. Z’alantia. 8 Garance. Rzbia. Anthosperme.Ar/}ospermum. Fe Hard Crerdidi + Azier. Nonatelia. Vanguiera. Houstone. Honstoria, 9. 5 coce. A Hamel. Hamelia. Diodia. 3. ve Oldenlandia. Mitchelle. Mztchella. Céphalanthe. Cephalanthus. 4. Opercularia. Cateshée. Catesbeæa. on Graigal. Randia. Serissa, ET DES GENRES, ORDRE IIL. Les CHÈvVREFEUILLES, CAPRI- FOLIA. 1e Section. Linnée. Zzrnæa. Trioste. Z'rzosteur. Symphoricarpos. Dierville. Diervila. Camécerisier. Xy/osteon. . Chèvrefeuille. Caprifolium. 2: Gui. Z’iscunr. | æ Je Viorne. Z/zhburnrum. Hortense. Æortensia Sureau. Sznbucus. 4. Cornouiller. Corzus. Jluierre. Æedera. CLASSE XII Plantes dicotylédones polypétales. Etamines épigynes. (| ORDRE I. Les ARALIES. AÂRALZIAE, Aralie. Aralia. , Ginseng. Panax. Cussonia. ORDRE IL. Les OmeeLLirÈres. OMzEzzr- FERAE. 1re Section. Podagraire. Ægopodium. Boucage. Pimpirella. Carvi Carum. Persil. Æpium,. Anet. Anethum. Maceron. Smyrniurm. Panais. Pastinaca.. Thapsie. T'Lapsia, 2, Seseli, Cerfeuil. Cærophyllum, Impératoire. ]mpenatoria. Myrrhide. Scarzdix. Coriandre. Coriandrum. OËthuse. OEthusa. Cicutaire. Croutaria. Phellandre. Phellandriurrs. Led 3. OEnanthe. Cumin. Cuminur. Bubon. Sison. Berle. Sim. Angélique. Æzgelica. Livèche. Zigusticum.. Laser. Laserpitrum. Berce. Heracleunt. Férule. Ferzula- Peucédan. Pezcedanurr. Armarinthe. Cachrys. Bacille. Crithmunms. Athamanthe. Æthamantha Selin. Selinum. Ciguë. Cicuta. Terrenoix., Burium, Armi, 486 SÉRIE DESORDRES Carotte. Daucus. Caucalide. Caucalis. Tordyle. Z'ordylium. Hasselquistia. Artédie. Artedia. Buplèvre. Buplevrum. Astrance. Æsérantia. Sanicle. Saricula. 4. Arctope. Arctopus. Echinophore. ÆEchirophorc! Panicaut, Eryngium. Hydrocotyle. Lagocie. Lagoectia. CLASSE XIIT. Plantes dicotylédones polypétales. Etamines hypogynes. ORDRE LI. O1 Les RENoNCULACÉES. RANUN- Populage. Caltln. CULACE Æe ire Section. Clématite. Clematis. Atragène. Atragene. Pigamon. T'halictrum. Hydraste. Jydrastis. Anémone. ÆAnemone. Adonide. Ædonis. Anamenta. Renoncule. Ranunculus. Ficaire. Frcaria. Myosure. Myosurus. Ze Troll. Trollus. Ellébore. Æelleborus. Tsopyre. Isopyrum. Nielle. Nzgella. Garidelle. Garidella. Ancolie. Æquilegia. Dauphinelle. Delphinium. Aconit. Aconiturn. Pivoine. Pæœonia. Zanthorhize. Zanthorhiza. Cimicaire. Cimicifuga. 4. Actée. Actæa. Podophylle. Podophy{lum. ORDRE I. LEs PAPAVÉRACÉES. PAPArE- RACEAE. re Section. Sanguinaire. Sarguiraria. Argemone. Pavot. Papaver. Glauciène. Glaucium. Chélidoine. CLelidonmiurn. Boccone. Bocconta. 2, Hypécoon. Æypecoum. Fumeterre. Fumarta. ET DES GENRES. ORDRE III. Les CrucirERES. CRUCIFE- RAE. ire Section, Raifort. Raphanus. Moutarde. Szrapis. Chou. Brassica. Tourrette. T'urrikis, Arabette. Arabis. Julienne. Hesperis. Héliophile. Æeliophila. Giroflée. Czeiranthus. Vélar. Erysimum. Sisymbre. Sisy/nbrium. Cresson. Cardamine. Dentaire. Dentaria. Ricoiie. Ricotia. 2, Lunaire. Zunaria. Lunetière. Brscutella. Clypéole. C/ypeola. Alysse, Alyssum. Subulaire. Subularia. ‘ Drave. Draba. Cochlearia. Jbéride. Zberts. Thlaspi. Passerage. Lepidium. Jérose, Anastatica. Vella. Cameline, Myagrum, Bunias. Crambhé. Pastel, Zsatris. ORDRE IV. Les Carriers. CapPARrIDES, Les Mozambé, Cleome. Cäprier. Capparts. 487 Cratæva. ‘Réséda. Rossolis. Drosera. Parnassie. Parnassia, Marcgravia. ORDRE V. Les SAvonniers. SA4PIND?. 17€ Section. Corinde. Cardiospermurn. Paullinie. Paullinia. Savonnier. Sapirzdius. Cossignia. 2. Litchi. Ævphorta, Knépier. Welicocca. 3. Cupane. Cupania. Allophyllus. ORDRE VI. Les ÉRABLES, AÂCERAE. re Section. Marronnier d'Inde. AEsculus, 1. Erable. Acer. 3 Béjuco. Æippocratea. ORDRE VIT Mazcriquigs. ÂMALPr- GHIAE. ire Section. Banistère. Banisterte. K 488 2. Malpighie. Malpielia. Trigonia. Erythroxylon. ORDRE VIII. LesMiccerertuis. ÂrrzRrcCA. Ascyre. Ascyrum. Miilepertuis. Hypericum. ORDRE IX. LesGurriers. GUTTIFERAE. 17€ Section. Clusier: Clusia, 2. Maméi. Mamreen:. Calaba. Calophyllum. Ganitre. Elæocarpus. ORDRE X, Les OnancEers. ÂURANTIA. re Section, Ximenia. Fissilia. 2 Murraï. Murray a. Oranger. Citronnier. Cérrus. Limonellier. Zinonia. Wampi. Cookia, S Ternstrome. Ternstromie. Thé. Thea. Camelk, Carzellin, SÉRIE DES ORDRES ORDRE XI. Les Azéparacus. Mzzrar. 1e Section, Winterania. Aitone. Artonia. 2e Portésie. Portesid Ekeberpgia. Trichilia, Guarea. Azédarach. Melia. Aquilicie. Aquilicra. 3. Mahogon. Swcetenia. Cédrel. Cedrela. ORDRE XII. Les Viexes, J’77ES. Achit. Cissus. Vigne. Vis. ORDRE XIIL Les GÉRANIONS. GERANTA. Géranion. Geraniurmn. Monsone. Monsonia. Capucine. Tropæolumi. Balsamine. Zmpatiens. Surelle. Oxalis. ORDRE XIV. LzsMarvacées. WMarrAcezr. re Section. Malope. Malopa. Kittaibellia. ET DES GENRES. 2. Mauve. Malva. Guimauve. A/4kæa.' Lavattre. Lavatera. Alcée. Alcea. Malachre. Malachra. Pavonie. Pavonia. Urène. Urena. Napée. Napæa. Sida. F7 De Lagunæa. Anoda. Solandra. Keimie. ÆZbrscus. Mauvisque. Malvavisous. Cotonnier. Gossip ium. Redutea. 4 et 5. Mélochie. Melochia. Malacodre. Malachodendrum. Ruizia. : Gordone. Gordonia. Fromager. Bombax. Baobab, Adansonia. 6. Pentapètes. Cacaoyer. Theobroma. Ambrome., Abroma. Guazume. Gunzuma. Dombey. Dombeya. Buttnère. Bytneria. 7. Ayène. Ayenia. Hélictéres. Æelicteres, Sterculier, Scerculia. 6. Pachire, Paclira. 489 ORDRE XV. Les Maenorrers. WMucxo- ZLIAE, Drimis. Dryrnis. Badiane. Z//icium. Champac. Michelia. Magnolier. Magnolia: Tulipier. Liriodendrun. Dillenia. Simarouba. Quassia. Ochna. ORDRE XVL Les Anxones. Anow4r. Corossol. Azo71a. Canang, Uvaria. ORDRE XVIL Les MénisPermes.MEnwzsPEn- MA, Pareire. Cissampelos. Ménisperme, Menispermum. ORDRE XVIIL LEsVineTTiERS. BÉRBCRZDES. Vineitier. Berberis. Léontice. Zeontice. Epimède. Epinedium. Hamamelis. ORDRE XIX. Les Tirracées. ZrzrACEAE 1te Section. Waltherie. altherra. Hermmane. Aermannia. Maherne, Mahernia. 490 2. Corète. Corchorus. Héliocarpe. Æeliocarpus. Lapulier. Triumfetta. Sparmannia. Apeiba. Calabure. Muntingia. Flacurtia. Greuvyier. Grewia. Tilleul. TiZa. 3. Roucou. Zixa. ORDRE XX, Les Cisres. Crsrr. Ciste. Cistus. Hélianthème. ZeZanthemum. Violette. J301a. ORDRE XXI. Les Ruracées. Ruraczuz. 1'€ Section. Tribule. Tribulus. Fagone. Fagonia. Fabagelle. Zy2ophyllum. Gaiac. Grajacum. 2. Rue. Ruta. Harmale. Peganum. Fraxinelle. Jictamnus. Crovea. Corres. Boronia. Mélianthe. Meianthus. Diosma. Emplèvre, Erplevrun. SÉRIE DES ORDRES ORDRE XXII ES CARYoPHYLLÉES. Car yo- PHYILEUE. ire Section. Ortège. Ortegia. Leflinge. Læflingia. Holostée. Holosteum. Polycarpe. Polycarpon. . Mollugo. Minuart, WMinuartia. Queria. 2 Bufone. Bufonia. Sagine. S'agina. A}. Alsine. A/sine. Pharnace. Pharnaceurs. Méringine. Mcærhingia. Elatine. Elatine. 4. Spargoute. Spereula. Céraiste. Cerastium. Cherlerie. Cherleria. Sabline. Ærenaria. Stellaire. Sée/laria. 5. Gysophile. Gysophila. Saponaire. Saponaria. Ofüllet. Dranthus. Silène. Sz/ene. Cucubale. Cucubalus. Lychnide. Zychnss. Coquelourde. Agrostemma. 6. Vélezie. Felezta. Drypis. Sarothra. 7 Franquenne. Frankenia. Lin. Linum. ET DES GENRES 49E CLASSE XIV. Plantes dicolylédones polypétales. Liarmines pérygines. ORDRE TI. Les Jourarses. SEMPERFPI- VAE. Tillée. Tz{læa. Crassule, Crassula. Cotylet. Cotyledon. Rhodiole. Rodiola. Orpin. Sedum. Joubarbe. Sempervivum. Septas. Penthorum. ORDRE IT. Les SAxiFRAGES. SAXIFRA- GAE. 1e Section. Heuchere. Heuchera. Saxifrage. Suxifraga. Tiarelle. Trarella. Mitelle. Mirellu. 2. Dorine. Chrysosplenium. Moscatelline. Adoxa. A d. Cunone. Curnonta. Hydrangée, Hydrangea. ORDRE III Les Cacriers. C4crr. ire Section. Groseiller. Ribes, ne Cactier. Cactus. ORDRE IV. Les POoRTULACÉES. PORTULA= CEAEF. ire Section. Pourpier. Portulaca. Talin. T'alinum. Turnère. Turneras Montie. Montia. Tamaris. T'amarix. Télèphe. Telephium. Corrigiole. Corrigiola.’ Gnavelle. Seleranthus. 2. Trianthème. Trranthema. Liméole. Limeum. Claytone. Claytonia, Giseque. Gisekra. 492 SÉRIE DES ORDRES ORDRE V. . ORDRE VIr Les Ficoïnes. Frcorpr 4r. Les Mynres. Mrnrr. ] -11€ Section, 1e Section. Mélaleuque. M, elaleuca. Nitraire. Nitraria. Metrosideros. Sésuve. Sesupiurz. Leptosperme. Leptospermunr, Languette. 4120071. Fabricia. Glinole, Gars. Goyavier. Psidium. Myrte. Myreus. A Jambosier. Eugenia. Décumaire, Decumaria. Ficoïde. Mesembryanthemum Grenedier. Purica. Tétragone. Tetrazonia. Syringa. Phyladelphus. ÆEucalyptus. Caryophyllus ORDRE VI. Phebaliumn. 2. Les Onacres. Oxacraz. ) Butonic. Bztonica. 1e Section. Pirigara, Mocanera ORDRE VITE Cercodée. Cercodea. Les Mécasromes. Mrz4sro= WA FE, 2, ire Section. Montn. Montinia. L Lopezia Blakée. Blakea. Crus Co, Mélastome. Melastoma. Luduige. Lridwisia. 2. Rhexie. Rhexra. 4 3e ORDRE IX. Jussie. Jusstæa. Les S Re Onagre. OEnothera. ES DALIGAIRES. DAZTICARTAT. Epilobe, E£pilobiurm. ma ce ” "6 Section. 4. Lagerstrome. Zagerstrærnis. Lausone. Lausonia. Fuchsie. Frchsia. Salicaire. Zytruns. : Jambolier. Jambolifera. Cuphée. Crphæa. ET DES GENRES. 493 2, Isnarde. Zsnardra. Ammane. Ammania. Giaux. Péplide. Pepls. ORDRE X. Les Rosacées. Ros4crAr. are Section. Pommier. Malus. Poirier. Pyrus. Coignassier. Cydonia, Néflier, Mesprlus. Alisier. Cratægus. Sorbier. Sorbus. 2 Rosier. Rosa. 3. Pimprenelle. Poterium. Sanguisorbe. Sazguisorba. Ancistre. Ancistrum. Aigremoine. Agrimonia. Clifforte. Clffortia. Percepier. Aphanes. Alchimille, A/chimilla. Sibbaldie, Sibbaldia. 4 Tormentille. T'ormentilla, Potentille. Porentilla. Fraisier. Fragaria. Comaret, Corarum. Benoite, Geum. Driade. Dryas. Rouce. Rubus. tjs Spirée, Spiræa. 6. Prockia. Hirielle, Æzréella. 7. Icaquier. Chrysobalanus. Cerisier. Cerasus. Prunier. Prunus, Abricotier. Armenzaca. Amandier. Amysgdalus. Pêcher. Persica. 8. Plinie. PZnia. ; Calycanthe. Calycanthus. Acomat, Homalium. Ludia. ORDRE XI. Les Lécum:neuses. LEcuar« NOSAE. 1'e Section. Acacie. WMimnosa. Févier. Gleditsta. Chicot. Gymnocladus. Caroubier. Ceratonia. Tamarinmier. T'amarindus. Parkinset. Parkinsonia. Scotie. Scotia. Casse, Cassia. 2, Cadia. Hoffmanseggia. Cv. Ben. Morinsa. Campèche. ours Adenanthera. Poinaillade. Pozzciana. Brésillet. Cæsalpinia, Bonduc, Guilandina. Pomaria, Cay. 494 SÉRIE DES ORDRES 3. Courbaril. ymenæa. Cynometra. Bauhine. Bauhinia. 4. Gainier. Cercrs. Anagyre. Anagyris. Erythrine. Erychryne. Clitore. CZtoria. 7 Glycine. G/ycine. 6. Abrus. Amorpha. Piscidie, Prscidia. Robinier. Robznia. Sophore. Sophoraet Podaly- Ceragan. Caragana. TG. Pulrenæa. Daviesia. Mirbelia. Compholobiur. Phœrolobiur. Chorizema. Dillwynia. Calystachis. Mullera. Ajonc. Ulex. Aspalathe. Aspalathus. Borbone. Borbonzia. Liparie. Ziparia. Genet. Geztsta. Cytise. Cytsus. Crotalaire. Crotalaria. Platylobium. Boissiæa. Rafnia. Lupin. Lupinus. Bugrane. Ornonrs. Arachide. Arachis. Anthyllide. Æzthyllis. Psoralée. Psoralea. Dalée. Dalea. Trefle. 7rzfolium. Mélilot. Melilotus. Luzerne. Medicago. Trigonelle. 77zsonella. Lotier. Lotus. Dolic. Dolichos. Haricot. Phaseolus. Pongamia. Asiragale. Æscragalus. Pélécin. Pelecinus. Phaca. Baguenaudier. CoZutea. Réglisse. Glycyrrkyza. Galéga. Galega. Indigotier, Zzdigofera. __ 7: Gesse. Lathyrus, Pois. Piszum. Orobe. Orobus. Vesce. Vicia. Fève. Faba. Ers. Zrvum. Ciche. Cicer. 8. Chenille. Scorpzurus. Ornithope. Orzithopus. Hippocrèpe. Æzppocrepis. Coronille. Corozzlla. Sainfoin. Æedysarum. Agaty. AEschinomenc. Oe Dalberg. Dalbergia. Umari. Geoffræa. Angelin. Ændira. Nissole, Nrssolia. Piérocarpe. Pserocarpus. ET DES GENRES. ï 0 [2 Copahu. Copaifera. 11. Securida. Brownea. “ ORDRE XI. Les TÉRÉBINTHACÉES. Ÿ'ERE- BINTHACEAE. 17e Section. Acajou. Cassuvium. Manguier. Marngifera. Sumac. RAus. 2 Camélee. Czeorum. Comoclade. Comocladia. Balsamier. Amyris. Schinus. | Spathélie, Spathelia, ' Térébinthe. T'erebinthus. Gomart. Bursera. Tolut. Toluifera. Monbin. Spondias. 3. Aylanthe. Aylanthus. Brucé. Brucea. Amirola. PERS. 4 Fagarier, Fagara. Clavalier, Xanthoxy lum. Ptelea. 5, Dodonée, Dodonwa. 495 Carambolier. AverroLa. Noyer. Juglans. ORDRE XIII. Les NerrruNs. Rx4mr7. xre Section. Staphylé. Staphylea. Fusan. Evonymus. Célastre. Celastrus. 2. ° Myginda. Rubentia. Cassine. Cassine, Houx. Z/ex. Apalachine. Prinos. 3. Samara. Nerprun. Rhamnus. Jujubier. Zzz5phus. Paliure. Paliurus. Colletia. Céanothe. Ceanothus, Phylique. PAylica. Pomaderis. ba Brunie. Brunia. Lasiopetalum. VEnr. Pittosporum. 6. Gouane. Gouanta, Aucuba, 499 SÉRIE DES ORDRES CLASSE XV. Plantes dicotylédones apétales. Etamines idiogynes: ORDRE I. Les Eurnorres. £urAxoORBr4Er. 1re Section. Mercuriale. Mercurialrs. Euphorbe. Ephorbia. Nivuri. Phyllanthus. Xylophylle. Xy/ophylla. Kirganelle. Kzrganelia. Kiggellaire. Xzgsellaria. Clutelle. Clutia. Andrachné. Æzdrachne. Agyneja. Buis. Buxus. Adélie. Adelia. Ricin. Ricrnus. Loureira. CAv. Médicinier. Jatropha. Alevrit. Alevrites. Croton. Crotor. Acalypha. Tragia. Stillingia. Mancenillier. Hippomane. Sablier. Aura. À Gluttier. Sapium. Omphale. Omphalea. Daléchampe. Dalechamptra. ORDRE IL Les CucurriTACÉES. CUCUR- BITACEAE: are Section. Gronove. Grorovia. Sicyos. ou séparées du pistil. 2. Bryone. Bryonia. 3. Mélothrie. WMelothria. Momordique. Momordicæ: Concombre. Cucummis. Courge. Cucurbita. Anguine. Trichosanthes. 4. Grenadille. Passiflora. Papayer. Papaya, ORDRE II. Les OrTies. URTICAE. 1e Section, Figuier. Ficus. Dorstenia. 2e Coulequin. Cecropra. Jaquier. Artocarpus. Mürier. Morus. Broussonnet. Broussonnelia. Ortie. Urtica. Forskale. Forskalea. Pariétaire. Parietaria. Pteranthus. Houblon. Æumulus. Chanvre. Cannabis. Téligone. Thelgonurm. Datisca. ET DES GENRES. 3. Gunnère. Gunnera. Peivre. Piper. ORDRE I V. Les AmENTACÉES. AwEN?A= CEÆ. ire Section. Fothergill. Foshergilla. Orme. U/mus. Micocoulier. Celtis. 2. Saule. Saëix. Peuplier. Populus. Galé. Myrica 3. Bouleau, Betula. Charme, Carpinus. Hêtre. Fagus. 497 Châtaignier. Castanea. Chène. Quercus. Noisetier. Corylus. Liquidambar. Comptone. Comptonia. L'Hé- RITIER. Plaiane. Platanus. ORDRE V. Les Coxirères. CoxissR«4, 1e Section. Ephedra. Filao. Casuarina. If Taxus. 2 Genèvrier. Juniperus, Cyprès. Czpressus. Thuya. Thuya. Pin. Pinus. Mélèze. Larrx. Sapin. Abies. FIN DES CLASSES E® DES ORDRES DE JUSSIEU CU PLANTES dont la place est incertaine. 2° Section. Nigrine. Cloranthus. 3. Azime. Azima. Sucepin. Monotropa, Dionée. Dionæa. Euclé. Euclea. Maqui. Aristotelia. Sarracénie. S'arracenta. 4e Bégone. Begonia. 2, Fustet. Corzaria, Anavinga. Samyda. L Baquois. Pardanus, FIN DES GENRES DE JUSSIEUS I. 92 SÉRIE DES ORDRES ET DES GENRES. APPENDICE,. 400 ‘Autres Gènres dont la place est incertaine, Billardiera. Lygistum. Plocama. Antidesma. Mollavi, s. Heritiera. Brosymum. Cirkgo 3 5e DA NES Gyrocarpus. |Curtisia. Schisandra. Srnithia. Anygosanthos. Pachysandra. Lomandra. Cylista. Bavera. Litsea. Genres nouveaux. Brasia. Codon. Colebrookia. W'oodfordia. Codarium. Hy dropeliis. Sabbatia. Crossandra. Xylometumn. Swazrsonta. Lamarkea. Loddigesia. Jonesia. Goodia. Roxburgia. Humea. Tetratheca. Scala. Verea. Pyrularia. Afrelias GrASSES Mans soie Scie NX D Okpres tes. 4.14: T00 GENRES 2 - - spa ee clos «1 900 Esrèces, environ. ....8800, non compris les variétés dis- tinctes dont plusieurs pourroient être considérées comme espèces. EXPOSÉ DU SYSTÈME DE LINNÉ. 409 EXPOSÉ SUCCINCT DU SYSTÈME DE LINNÉ. Linné a fondé son système sur les noces des plantes. T'éta- mine chargée de poussière fécondante fait les fonctions de mari; le pistil qui reçoit dans son sein le pollen , est considéré comme femme. Les noms des classes et des ordres sont tirés de mots grecs qui ont rapport à ces alliances. Les divisions étant élab:ies sur le nombre, la proportion, la combinaison , la séparation ou la connexion des étamines et des pistils, la configuration extérieure des calices et des corolles n'y entre pour rien ; on remarquera cependant dans la table com- parative que plusieurs classes renferment des familles naturelles qui se rapprochent des ordres de Jussieu. Les végétaux sont divisés en 24 classes. Les 25 premières ren- ferment ceux dont les étamines et les pistils sont visibles. La vingt-quatrième réunit ceux dont les organes sexuels sont peu connus. Les ro premières classes sont établies sur le nombre des éta- mines, depuis x jusqu'a 10, et les ordres sur celui des pistils. La première classe, qui n’a qu'une étamine , se nomme 720- zandrie ( un seul mari ). La 2°. diandrie. Deux maris. La 5°. riandrie. Trois maris. La 4. tétrandrie. Quatre maris. La 5€, pentændrie. Cinq maris. La 6€. hexandrie. Six maris. La 7°. Leptandrie. Sept maris. La 8°, octandrie, Huit maris. La of. ernéandrie, Neuf maris. La 10°. décandrie, Dix maris. Les divisions de ces classes indiquant le nombre des pistils, Boo EXPOSÉ DU SYSTÈME celle qui n’a qu'un pistil s'appelle monogynie (une femme ). Digynie. Deux pistils ou deux femmes. Trigynie. Trois femmes. Tétragy nie. Quatre femmes. Pentasynie. Cinq femmes. Ffexagynie. Six femmes. . Heptagynie. Sept femmes. Décagynie. Dix femmes. Dodécagynie. Douze femmes. ._ Polygynie. Plusieurs femmes dont le nombre est “indé- terminé. La 11° elasse, dodécandrie (12 maris L est composée de plantes dont les fleurs ont depuis : 12 jusqu’à 19 étamines inclu- sivement. Là 22° classe, icosandrie (20 maris), comprend les fleurs qui ont 20 étamines , quelquefois plus. Mais comme ce nombre est indéterminé , et que celui des plantes de cette classe et de la suivante est considérable , Linné n’a compris dans celle-ci que celles dont les étamines sont atta- chées aux parois intérieures du calice. La 15€ classe, pol/yandrie (plusieurs maris), réunit les fleurs qui ont 20 à 100 étamines attachées sur le réceptacle au bas de l'ovaire. Les divisions de ces deux classes sont les mêmes que dans les précédentes. La 14e classe, didynamie ( deux puissances), renferme les fleurs dont les étamines sont au nombre de 4, 2 plus grandes et 2 plus courtes. Cette classe forme deux familles naturelles ; celle des labiées et celle des personnées. Le premier ordre de cette classe est composé des plantes dont les semences sont nues: il s'appelle ainsi gy#720spermie ; le second , des plantes dont les semences sont couvertes où tie: : il se nomme #zgyospermie. La 15° classe, cétradynamie ( quatre puissances), eontient les fleurs dont les étamines sont au nombre de 6, 4 plus grandes et 2 plus courtes, Les 2 divisions de cette classe sont prises de la forme des DE LINNÉ: Bor siliques. La premicré se compose des plantes à siliques courtes ou silicules; la seconde des siliques longues ou siliques pro- prement dites. Cette classe est aussi une famille naturelle qui tire sont nom de l’arrangement des pétales disposés en croix, et qu'on nomme par ceite raison cruciféres. La connexion des étamimes et leur réunion en un ou plu- sieurs corps où faisceaux , donnent les caractères essentiels sur lesquels sont fondées les 16€, 17°, 18° et 10€ classes. Dans les trois premières, elles sont réunies à leur base; dans la 19°, elles sont libres à leur base, et réunies par leurs anthères. La 166 classe, monudelphie (un seul frère) : les étamines réunies à leur base ne semblent former qu’un seul corps. Les divisions de cette classe sont étahlies sur le nombre des étamines. La 17° classe, déadelplie ( deux frères ). Les étamines sont réunies en deux corps séparés; elles sont ordinairement au nombre de 10 ,Fdont 9 sont unies, et la 10€ libre. Les ordres de cette classe sont comme ceux de la précédente. Elle forme une famille naturelle appelée papilionacée , à cause de la figure de sa fleur, ou légumineuse par les gousses, La 18° classe, polyadelphie (plusieurs frérés). Plus dé deux étamines sont réunies en plusieurs corps; leur nombre détermine les divisions. La 19. classe, syrgénésie (génération umié), a pour carac- tère essentiel la cohérence des anthéres en forme de cylindre autour du pistil, les filets des étamines restant libres. Cette classe naturelle comprend les flosculeusés, semi-flosculeuses ét radiées de Tournefort, ou les chicoracées, cynarocéphales et corymbiferes de Jussieu. Ses divisions sont la polygamie égale , la polygamie fausse, la polygamie séparée, et la monogamie. La polygamié fausse se divise en polygamie surperflue, frustranée ét nécessaire. Voyez le titre de la classe 13€ de Jussieu. La 20° classe, gyrandrie( femme et mari) , comprend les fleurs dont les étamines sont insérées sur le pistil. Ses divisions sont tirées du nombre des étamines. Un examen approfondi ayant convaincu Jussieu que toutes 4 \ ; ; ; , 502 EXPOSÉ DU SYSTÈME DE LINNÉ les plantes réunies dans cette classe n’avoient pas exactement leurs étamines épigynes on insérées sur le pistil, il les a dis- tribuées dans différentes ciasses. x Dans les 21° et 22° classes les fleurs cessent d’être her- maphrodites. Les sexes sont séparés. La 1€ classe, 7202œcie (une seule maison), a pour ca- ractère distinctif d’avoir des fleurs mâles, c’est-à-dire , coms posées seulement d’étamines, et d’autres femelles, n’ayant que des pistils sur une même plante , mais séparées. Les ordres sont établis sur le nombre des étamines, La 29€ classe , dioécie(deux maisons), comprend les plantes dont les fleurs mâles et femelles se trouvent sur des pieds différens. Ses divisions sont tirées du nombre des étamines. La 25, classe, polygamie ( plusieurs noces). Linné avant observé que dans quelques plantes , indépendamment des fleurs hermaphrodites, il s’en trouvoit qui n’avoient que des éta- mines ou des pistils, les a réunies dans ceiie classe , et a formé des ordres d’après la combinaison de leur fécondation. Dans le premier ordre, zzonoécie, une seule espèce de fleur est fécondée ou peut contribuer à la fécondation. Dans le second, dioécie, deux espèces de fleurs peuvent être fécondées ou con- tribuer à la fécondation sur le même individu ou sur deux. Dans la srioëcie (trois maisons), les hermaphrodites se trouvent sur un pied, et des mâles et des femelles sur un autre. Jussieu ne regardant pas ces caractères comme cons- tans et invariables , a distribué ces plantes dans les classes et ordres auxquels elles appartiennent d’après l'insertion de leurs. étamines. Plusieurs botanistes ont supprimé de même cette classe. " La 24°, cryptogamie ( noces cachées), renferme les plantes dont la frucufication est peu connue. Leurs organes sexuels ont une configuration particulière. Jussieu les a comprises dans sa première classe , et a adopté les divisions de Linné, Le tableau suivant, qui réunit sous un même coup-d'œil ces 24 classes, servira de développement à cet exposé. | Tome Ie", page 5oo. TABLEAU DU SYSTÈME DE LINNÉ. 1 Etamine MonANDRIE. I. 2 Etamines « DranDrir. IT. SMHIEMINENOUDOCOCONOBTONENNNOTATNNNENC TRIANDRIE. II. . 4 Etaminese-se-ssssasesterene sense TÉTRANDRIE, IV. 5 Etamines-- PENTANDRIE. NF 6 Etamines HexANDRIE. VI. ÉGALES 7 Etamines-« HertANDRIE, NII. Mono crin res entielles. BEtamines-es-esss-enseses-c--e--ceme--- ee OGTANDIIE VILL. he SÉPARÉES, 9 DRE CCCALE REP CC EE EEUee .. Exxéanprie: IX. tr 10 Etamines+++..« DÉcanDRIE. X. PRPANT : à + S : 20 Etamines ( attachées aux côtés intérieurs du calice IcosANDRIE. XIL. Linné élablies {Le éamines fleur. et surles organes / ec les pistils | Les étamines davantage. Üinsérées sur le réceptacle avec les pistilss PorxAnDprie. XII. de la généra= étant tantôt Les unes plus { 2 Etamines longues et 2 courtcs+++..++ + DipynAMIE. XIV. lion qui sont IEP QE S les autres. 4 Etamines longues et 2 courtes--.-epesenesss.s.. MDÉTRADYNAMIE. XV. en un seul corps« ses. Monapezrmie. XVI. Par leurs filets. À en deux corps +-e-++e.s+s...«.. DrADELPHIE. XVII. Révnies. /Danslecalice. en plus de deux corps-+-+sesssseee PorxAnezpuie. XVII. Par leurs anthères en cylindre autour du pistils+-»+.+ SynGÉNÉSIE. XIX. Sur le pistil- Ds nmesmenessecmcecrec-ccceuaesesestee M UGXNANDRIE XX. Dicunes, {Sur la même plantessssssesees.s-essesesnenneseseneeseaseneneenenennes Monæcre. XXI. c’est-à-dire À Sur deux individus différense-ssssssssssseepesessenssse Diæcir, XXII. PoLyxGAMIE. XXUIL. séparées. Différemment combinées sur le même pied ou sur deux*+--- essence CRYPTOGAMIE XX IVe Difficiles à découvrir, comme dans les mousses e} les champignons: TABLEAU COMP. DE LINNÉ ET JUSSIEU. 50% Des genres de cet ouvrage rangés suivant Les classes et divisions du Système de Linné, avec les noms francais et l’indication des classes et des ordres de Jussieu qui y correspondent. ei SYSTÈM oeé k MÉTHODE DE JUSSIEU. DE LINNE. be d CLASSIS I. MonANpRria. 1. Monogynia. Canna. Balisier. Classe IV , ordre 2. Balisiers. Renealmia. V. Globba. Amomum. Gingembre. idem. Costus. Costus. idem. Alpinia. Alpinie: idem Marania. Galanga. idem . Curcuma. Curcuma, idem, ..; Kæmpferia, Zédoaire. idem. . Boerhaayia. Boerhaave, CI. VIT, ordre 3. Nues Salicornia. Salicorne. : CI. Vi, CL 6. Arroches. Ærppuris. Pesse, CLI, Onde 6. Naïades... 2. Digynia. | NX Corispermum. Corisperme, CL VT, ordre 6. Arroches. Callitriche, Callitric, Classe I, ordre 6. Naïades. Blitum. Blète. CI. VI, ordre 6. Arroches. Cinna. Cinna, CI, IX, ordre 4. Graminées, 504 TABLEAU COMPARATIF Anthoxanthuim.Flouve. CL IT, ordre 4. Graminées, er UE MÉTHODE DE JUSSIEU. DE LINNÉ. | : CLASSIS IT. Diane]. L. | Monogynia. Nryctanthes. Mogori. CI. VIIT , ord. 4. Jasminées. | Jasminum. Jasmins idem. Ligustrum. Troëne. idem. Plyllirea. Filaria. idem. Olea. Olivier. idem. Clionanthus. Chionante. idem. 3 Lilas. Lilac. Syringa. { JUssIEU. idem. M ÆEranthemum. KEranthème. CI. VIII ,ordrei. Gaitiliers, Circæa. Circée. CI. XIV, ordre 6. Onagres. Veronica. Véronique. CI. VIIT, ord. 2. Pédicuiaires. Justicia. Carmantine. CI. VIIT, ordre 3. Acanthes. Dianthera. V. Justicia. 6 Gratiola. Gratiole. CI. VITT, ordre 7.Scrophu- laires. Calceolaria. Calcéolaire. idem. L à P'nguicula. Grassétte. CI. VITL,ord. 1 .Lysimachies. Tricularia. Utriculaire. idem. ia l’erbena. Verveme, CL VIIT, ordre 5. Gattil iers. ZLycopus. Licope. CL. VITE, ordre 6. Labiées. Ametliystea. Améthyste, idem. Cunila. Cunile. idem. Ziziphore. Ziziphore. idem. Monarda. Monarde. idem. Rosmarimus: Romarirn. idems Salvia. Sauge. idem. Collinsonia. : Collinsone, idem. Qt Globba. Globbée. Classe V , ordre2. Balisiers. … Ancistrum. Ancistre. CL. XIV ,ordre 10.Rosacées. 2. Digynia. DE LINNÉ ET DE JUSSIEU. 505 SYSTÈME DE LINNÉ. MÉTHODE DE JUSSIEU. Trigynia. Piper. Poivre. CLASSIS III. TRIANDRIA. 1. Monogynia. Valeriana. Valériane. Tamarindus. Tamarinier. Cneorum. Camelée. Comocladia. Comoclade. Melothria. Mélothrie. Ortegia. Ortège, Zæflingia. Léflinge, Polycrnemum. Polycnème. Hippocratea. Béjuco. Crocus. Safran. j Ixie. Pre, au 2 Glayeul. Gladiolus. { Ro ù Antholise. Antholiza. Mérianelle, ri ee dE Morée,. Moræa. Morée. Wachendorfia. Wachendorfe. Commelina. Comméline, Callisia. Callisr. Schncænus. Choin, Cyperus. Souchet. Scirpus. Scirpe. Eriophorum. Limaigrette, CI. XV, ordre 3. Orties Classe IT, ord. 1. Dipsacées. CE XIV , ordre 1 1. Légumi- neuses. CL XIV ,ord. 1 2. Térébintha- cées. idem. CI. XV , ord. 2. Cucurbita= cées. CI. XIIT, ord. 22.Caryophyl: lées. idem. CL. VI, ordre 6. Arroches. CL. XIII, ordre 6. Erables, CL. IT , ordre 8. Iris. idem. idem. idem. idem. idem. idem. idem. idem. idem. CL IIT, ordre 3. Joncs. idem. CI. IT, ordre 3. Souchets. idem, idem, idern, 506 TABLEAU COMPARATIF SYSTEME ; LA ee METHODE DE JUSSIEU. Tygeum. Sparte. CLIT, ordre 4. Graminées. Killingta. Killingie. Ci. IL, ordre 3. Souchets. 2. : Digynia. Cornucopiæ. Coqueluchiole. CI. IT, ordre 4. Graminées. Saccharurm. Sucre. idem. pire Roseau, idem. Phaloris. re idem. | ynosure. Cre- telle. idem. ; Paspalum. Paspal. idem. Panicum. Panis. idem. Phleum. Fléeu. idem, Alopecurus. Vulpin. idem. Milium. Millet. idem, Aprostis. Agrosis, idem. ATra. Canche. idem. Melica. Mélique. idem. Poa. Paturin. idem. Briza.. Brize. idem. Uniola. Uniole, idem. Dactylis. Dactyle. idem. Cynosurus. Cretelle. idem, Festuca. Fétuque. idem. Bromus. Brome. idem. Stipa. Stipe. idem. Avena. Avoine. idem. Lagurus. Lagurier. idem. Arundo. Roseau. idem. Lolium. Ivraie. idem. Elymus. Elyme. idem. Secale. Seigle. idem. Tordeurn. Orge. idem. Triticur. Froment. idem. 3. Trigynia. Monitia. Monte. C1 XIV, ord. 4. Portulacées: DE LINNÉET DE JUSSIEU: bo7 SYSTÈME DE LINNÉ. — -Folosteum. œnigta. Polycarpor. WMollugo. Îinuartia. CLASSIS IV. MÉTHODE DE JUSSIEU. Holostée. Kénige. Polycar pe. Mollugo. Minuart. TÉTRANDRIA Le Monogynia. Protea. Globularta. Cephalanthus. Dipsacus. Scabiosa. Knautra. Spermacoce. SAerardia. Asperula. Houstonia. Galium. Cruciarella. Rubia. Catesbæa. Zrora. Mitchella. Callicarpa. Penæa. Blœria. Budleja. Plantago. Scoparia. Protée. Globulaire, Céphalanthe. Cardère. Scabieuse. Knautie. Spermacoce, Shérarde. Aspérule. Houstone. Galiei, Cruciane. Garance. Catesbée. Ixore. Mitchelle. Cailicarpe. Pénee. Blairie, Budlège. Plantain, Pulicare, Psy! Lium. Juss, Scopaire. CI. XI, ordre 22. Caryo- phyllées. CL VI, ordre 5. Polygonées. CL XII ; ordre 22. Caryo- phyliées. idem. idem, CI. VI, ordre 3. Protées. * CI. VIT, ord. 1. Lysimachies. CL. XE, ordre 2. Rubiacées. CL XI , ordre r. Dipsacées. idem. idem. CL XT , ordre 2. Rubiacées: idem. idem. idem. idem. idem. idem. idem. idem, idem. CL VIIT, ordre 5, Gattiliers. Place incertaine. CL IX, ordre 3. Bruyéres. CI. VIIL, ordre 7. Scrophu- ren CI. VIT, ordre 2. Plantains. idem. CI. VIII, ordre 7. Scrophu= laires, 5o8 TABLEAU COMPARATIF io METHODE DE JUSSIEU. DE LINNÉ: ; L Centunculus. Centenille. CI. VTT, ordre 1. Lysima- chies. Sanguisorba. Sanguiscrhe. Cl. XIV sordre 10.Rosacées. Cissus. Achit. CI. XIIT, ordre 12. Vignes. Epimedium. Epiméde. CL. XII, ord. 18. Vinettiers. Cornus. Cornouiller. CL. XI, ord. 3.Chèvrefeuilles. Samara. Samara. CL. XIV ,ord. 13. Nerpruns. Fagara. Fagarier. CL XIV , ordre 12. Térébin- thacées. AEgiphila. Ægiphile. CL VIIT, ord. 5. Gattiliers. Prelea. Ptéléa. CI. XIV , ordre 12. Térébin- thacées. : Ludwigia. Luduige. CL XIV , ordre 6: Onagres. Banksia. Banksie. CI. VI , ordre 3. Protées. Oldenlandia. Oldenlandia CI.XI, ordre 2. Rubiacées. ÆAmmannia. Ammane. CL XIV , ordre 9. Salicaires. Tsnardia. Isnarde. idem. Trapa. Macre. CL. IV , ordre 4. Morrènes. Elæagnus. Chalef. CL VI, ordre r. Chalefs. Struthiola. Struthiole. CL. VI, ordre 2. Thymélées. FRiwina. Rivine. CL. VI, ordre 6, Arroches. À Pteranthus. J. CI. XV, ordre 3. Orties. Camphorosma. Camphrée. CL VI, ordre 6. Arroches. ÆAlchimilla. Alchimille. CI. XIV , ord. 10. Rosacées. 2. Digynia. Aphanes. Percepier. idem. Bufonia. Bufone. ie XIIE , ord. 22.Caryophyl- ées. Hamamelis. Hamamélis. CL XIIT, ord. 18. Vinettiers. Cuscuta. Cuscute. CI. VIIL, ord. 10. Liserons. Hypecour. Hypécoon. CI. XI, ord. 2. Papavéra- cées. 3. Tetragynia. Ilex. Houx. CL XIV, ord. 15. Nerpruns. .Coldenia. Coldëne. CL. VIIE, ord. 9. Borraginées. Potamogeton. Epi d’eau. CL I, ordre 6. Naiades. DE LINNÉ ET DE JUSStTEU. PT ON TO 0 SYSTÈME MÉTHODE DE JUSSIEU. DE LINNE. TT en Ruppia. Ruppie. idem. j Sagina. Sagine, CEA ord.22. Caryophyl- ées. Tillæa. Tillée. CI. XIV , ord, 1. Joubarbes. CLASSIS V. PENTANDRIA. x. Monogynia. Heliotropium. Méliotrope. ! Ro VRoRer pdsoes. ne a Pr 9H nr Lithospermum, Gremil. idem. Buglosse, idem. “nchusa. jee idem. Cynoglossum. Cynoglosse. idem. Pulmonaria, Pulmonaire. idem. Symphytum. Consoude, idem. Certnthe. Mélinet. idem. Onosma. Onosme. idem. Borrago. Bourrache. idem. Asperugo, Rapette. idem. Lycopsts. Lycopside, idem. Echium. Viperine. idem. Messerschmi — dia. Arguze. idem. Tournefortia. Pittone. idem. Nolana. Nolane. idem. Aretia. Arétie, * CL. VILT,ord. 1. Lysimachies. Androsace. Androselle. idem. Primula. Primevère. idem. Cortusa. Cortuse. idem. Soldanella. Soldanelle, idem. Dodecateon. Gyroselle. idem. Cyclamen. Cyclame, idem. Menyanthes. Ményanthe. idea. Hottonia. Hottone. idem. Hydrophy llum. Hydrophylle. CI. VII ,ord.9.Borraginées. Ellisia, Ellise. idem. 510: SYSTÈME » ‘VABLEAU COMPARATIF MÉTHODE DE JUSSIEU.. wonre DE LINNÉ.! Lysimachia. Lysimachie. CI. VIIL, ord. x. Lysimachies. Anagallis. Mouron. idem. Spigelia. Spigélie. CL VITE, ord. 13. Gentianes. Randia. Gratgal. CI. XI, ordre 2. Rubiacées. Azalea. Azalée. CL IX, ordre 2. Rosages. Plumbago. Dentelaire. CI. VIT, ordre4.Dentelaires. Tectona. Tek. Theka. CI. VIII, ordre 5. Gaitiliers. Phlox. Phlox. CL. VIIL, ordre 11. Polémoi- nes. Convolyulus. Liseron. CL. VIIT, ordre 10. Liserons. Quamoclit. idem. Jpomeæsa. {Cm Cantua. JussiEU. CL VIII, ordre 11. Polémoi- nes. Polemonium. Polémoine. idem. Campanula. Campanule. CLIX , ordre 4. Campanula- cées. BR œlla. Roëlla. idem. Phyteuma. Phyteume. idem. Trachelia. Trachélie. idem. Samolus. Samole. CL VIT, ordre 10.Lysima- chies. ÿ Rondeletia. Kondelet. CL. XI, ordre 2 Rubiacées. Portlande. idem. Portlandia. Coutarée. Cou- rea. Juss. idem. Circhona. Quinquina. idem, Coffea. Cafféyer. idem. Cziococca. Ciocoque. idem. Jlamelia. Hamel. idem. Symphoricar= : ; pos. C1. XI, ord.5.Chèvrefeuilles. Dierville. Dier- FASO villa. idem. j ÿ Camécerisier. À Xylosteon. idem. Chèvrefeuille. Caprifolium.idera. Triosteum. Triosie. idem. Conocarpus. Conocarpe. CI. VI, ordre x. Chalefs, DE EINNG. Mirabilis. Coris. Ferbascumn. Datura. Hyoscyamus. ÎNicotiana. Ætropa. Physalis. Solanurr. Capsicum. Strychnos. Gernipa. Cestrum. Lycium. Jacquinia. Chironia. Cordia. Patagonula. L’arronia. Brunsfelsia. DE LINNÉ ET DE JUSSIEU. Dir SYSTÈME MÉTHODE DE JUSSIEU. A N ictage. Nycta- go. Juss. Coris. Molêne. Stramoine. Jusquiame. Tabac. { Belladone. Mandragore. Coqueret. Morelle. Piment. Vomique. Génipayer. Cestreau. Liciet. Serissa. JUSS. Jacquinier. Chirone. Sébestier. Patagonule. Varrone. Brunsfel. Chrysophyllum.Caimitier. CI. VI, ordre 3. Nictages. CL. VILL, ord.r.. Lysimachies. CL. VIT, ordre 8, Solanées. idem. idem. idem. idem. idem. idem. idem. idem. CI. VIIT, ord. 14. Apocinées, CL XI, ordre 2. Rubiacées. CI. VIT, ordre 8. Solanées, idem. CL. XI, ordre 2. Rubiacées. CL. VIILord. 15.Sapotilliers- CI. VIIT ,ord: 13. Gentianes. CL. VIIL ord.o. Borraginées. idem, idem. CI. VIT, ordre S. Solanées. CL. VITE, ord, 15.Sapotilliers, Sideroxylum. Argan. idem, Jujubier. Zrzi- phus. Juss. CL.XIV,ordre 13.Nerpruns. 1 Nerprun. CI. XIV, ordre 15. Nerpruns. Micocoulier. Cl. XV ,ord. 4. Amentacées. Rhamnus. Paliure. Paliu- rus. Juss. CL XIV, ord. 13. Nerpruns. Sumac. CL XIV ,ord, 12.Térébinth2- : cées. Phylica. «Ceanothus, Céanothe. idem, Arduina. Calac. Carissa. Juss. CI. VIII, ord. 14. Apocinées. Buttneria. Buttnére. CI, XIE, ord, 14. Malyacées, 51z TABLEAU COMPARATIF. SYSTÈME ten MÉTHODE DE JUSSIEU. Myrsine. Myrsine. CL VIIL ord. 15.Sapotilliers Celastrus. Célastre, CLXIV ,ordre 13. Nerpruns. Evonymus Fusain. idem. ñ ins tm va CI. XIIT , ordre 21. Rutacées. ie : plévrum.J. idem, Brunia. Brunie. CL XIV , ord. 13. Nerpruns: enr ie pa es ordre 3. Bruyères. É : .1X, ordre 2. R ; Cedrela. Cédrel. HE Elæodendrum. An rubentia. Juss. CI. XIV ordre 13. Nerpruns. Mangifera. Manguier, GR ordre 12. Térébin- . t 66. Hirtella. Hirielle. CI. XIV, ordre 19. Rosacées. Ribes. Groseiller. CL. XIV , ordre 35. Cactiers. Gronovia, CI. XV, ordre 2. Cucurbita- cées. Hodera | Lierre. CI. XTE, ord.3.Chèvrefeuilles. pur À pie TA ordre 11. Vignes. Lagoecia. Lagocie. CL. XIT, ord. 3. Ombelliferes. Cluytonia. Claytone. CL XIV, ord. 4. Portulacées. Heliconia. Bihaï. CL IV , ordre 1. Bananiers. Achyranthes. Cadelari. CL VIL, ord. 1, Amaranthes. ! Passevelours. idem, Celosia. Amaranthine. idem. OŒErve. OErua.idem. Illecebrum. idem. Tllecebrum. Passevelours. idem. Panarine. idem. Glaux. Glaux. CI. XIV, ordre 9.Salicaires. T'hesium. Thésion. CI. VI, ordre x, Chalefs. Rauwolfia. Rauvolfe. CL. VIT, ord. 14. Apocinées. Pœderia. Danaïde. CI. XI, ordre 2. Rubiacées. Cerbera. Ahouai. CI. VIIT ,ord. 14. Apocinées. Gardène. CL. XI, ordre 2. Rubiacées. Gardenia. Canti. Car- . thium. J. idem, DE LINNÉ ET DE JUSSIEU. een ne SYSTÈME DE LINNÉ. - Allamanda. Allamanda. V’inca. Peryenche. Nerium. Laurose. ÆEchites. Echite. Plumeria. Franchipanier. Cameraria. Camerier. Tabernæmorn- ; Lana. Tabernier. Ceropegta. Céropege. D. Digynia. Melodinus. Mélodin. Periploca. Périploque. Cynanchum. Cynanque. Æpocynum. Apocin. Asclepias. Asclépiade. Srapelia. Stapélie. Herniaria. Hermiaire. Chenopodium. Anserine. Beta. Bette. Salsola. Soude. Gomphreza. Amaranthine. Bosea. Bosé. Ulmus. Orme. Henchera. Heuchère. V'elezta. Vélézie. Swerlia. Svertie. Gentiana., Gentiane. Phyllis. Phyllis. Eryngium. Panicaut. Hydrocotyle. Hydrocotyle. Sanicula. Sanicle. Astranlia. ÂAstrance. Buplevrum. Buplevre. Æclinophora. Echinophore. Hasselquistia. Masselquistia. £ 2 Tordyle. Tordy lium. Caucalide È Jo B13 MÉTHODE DE JUSSIEU. CI. VIIT ,ord. 14. Apocinées, idem. SR idem, idem. idem. idem. idem. idem. idem. idem. idem. idem. idem. idem. CI, VIT, ord. 1. Amaranthes. CL. VI , ordre 6. Arroches. idem. idem. CI. VIT, ord. 1. Amaranthes. CL VI, ordre 6. Arroches. CL XV , ord. 4. Amentacées. CI. XIV ,ord. 11. Saxifrages. CL. XILL, ord. 22. Caryophyli- lées. CI. VIII, ord. 15. Gentianes. idem. CL. XT , ordre 2. Rubiacées. CL. XII, ord. 2. Ombellifores. idem. idem. idem. idem. idem, idem. idem. idem, SLASC 39 514 TABLEAU COMPARATIF SYSTÈME DE LINNÉ. MÉTHODE DE JUSSIEU. (Cancalrs. Caucalide. CI. XIH, ord. 2.Cmbhellifères. Artedia. Artédie. idem. Daèue | Carotte. idem, 3 Ammi, idem. re { Ammi. idem. Carotte. idem. Buniur. 1 HÉErLE noix: idem, Dore Pie Cicuta.. Juss. idem. Sel. Selin. idem. É { Aihamanthe. idem. Athamantha. Das sd va Pencedanum. Peucédan. idem. ® Crithmum. Bacille. idem. Cachris. Armarinte. idem. Ferula. Férule, idem. Loserpitium. Laser. idem. Heracleum. Berce. idem. Ligusticum. Livèche. idem. Angelica. Angélique. idem. aS 212771. Berle. idem. 925 071. Sison. idem. Bubor. Bubon. idem. Cuminurn. Cumin. idem. OŒErnanthe. OEnanthe. idem. Phellardrium. Phellandre. idem. 1 Cicutaire. Czez- \Cicura. ! Laria. Juss. idem, AEthusa. OEthuse. idem. Coriandrum. Coriandre. idem. Myrrhide. Cer- Scandix.… Peuil à idem. Chærophyllun. Cerfeuil. ! idem. Jmperatoria. Impératoire. idem. | Seseli. idem. wWeselr. } Boucage. idem. … Thapsie. idem. Thapsia. Lan idem. PE LINNÉ ET DE JUSSIEUS 615 SYSTÈME . à DE LINNE. MÉTHODE DE JUSSIEU. Pastinace. — SARYrREUNL. ÆAnethurn. Carum. Pimpinella. Apium. ÆEgopodium. 3. Trigynia. Rlus. T’iburnum. Lassine. Wambuicus. Spathelia. Séaphylæa. T'amarix. Xylophylla. Turnera. Telephium. Corrigiola. Pharnaceumn. _Alstne. Drypis. Basella. Sarothra. 4. Tetragynia. Parnassia. Ævolvulus. br. Pentagynia. Aralia. Sratice, Panais. Macéron. Anet. Fenouil. Car vi. Boucage. [e Ache. Persil. Podagraire. Sumac. Viorne. Cassine: Sureau. S pathélie. Staphylé. Tamaris. Xyiophylle. Turnère. Télephe. Corrigiole. Pharnace. Morgeline. Drypis. Baselle. Sarothre. Parnassie. Liserolle. Aralie. Slaticé. CI. XII, ord. 2. Ombellifères; idem. idem. idem, idem. idem. idem, CI. XIV, ord. 12. Térébintha cées. CI. XT,ord.3.Chévre:feuilles, CI. XIV , ord. 13. Nerpruns. CI.XI,ord.3.Cbhevre-feuilles. CI. XIV ord. 12. Térébinthas cées. CI. XIV , ord. 13. Nerpruns. CI. XIV, , ord. 4. Portulacées: CI: XV ,ord. 1. Euphorbes. CI. XIV ,ord. 4. Portulacées. idem. idem. CI. XIIT, she 22. Caryo- phyllées. idem. idem. CL. VI, ordre 6. Ârroches. Cl. XII, ordre 22. Car ts phyllées. CI. XIIT, ordre 4. Câpriers. CI. VI, ord. 10. Liserons, CI. XIT, ordre 1. Aralies. Qi. VIE; ord. 4. Dentelaires: … 516 TABLEAU COMPARATIF MÉTHODE DE JÜSSIEU. SYSTÈME DE LINNÉ. Lin. Drosera. Giseckia. Crassula. M uherntia. Srbbaldia. 6. Polygynia. Myosurus. CLASSIS VI. Hexanprra. ha Monog mnia, Broms-lia. Tillandsia. Lachenulia. Tradescantia. Pontederia. Hæmanthus. Galanthus. Leucotum. T'ubagia. Narcissus. Pancratium. Massonta. Crinum. Amaury lis. Bulbocodium. ÆAphvllanthes. Allium. Lilium. Fritillaria. Lin. Rossolis. Gisèque. Crassule. Maherne. Sibhaldie. Myosure. Ananas. Tillandsie. Lachenale. Epliémerine. Poniédéria. Hemanithe. Gaianuüne. Perce-neige. Tuibagia. Narcisse. Pancrais. Massone. Crinole. A maryilis. Bulbocode. Bragalou. Ail. Lis. 1 Fritillaire. CI. XIIT, ordre 22. Caryo- phyllées. CL X IE, ordre 4. Câpriers. CI. XIV ,ord. 4. Portulacées. CI. XIV, ord. 1. Joubarbes. CI. XHIT ,ord. 19. Tiliacées. CI. XIV , ord. 10. Rosacées. CI. XII, ord. r. Renoncula- cées. CI. TITI, ord. 5. Ananas. idem. CLII ,ordre 6. Asphodèles. CI. HIT, ordre 3. Joncs. CI. TI, ordre 7. Narcisses.. idem. idem. idem. idem. idem. idem. | CET ,ordre6. Asphodèles. CL. LIT, ordre 7. Narcisses. idem. idem. CI. IT, ordre 3. Joncs. CI. AIT ,ordre6. Asphodeles. C1. II, ordre 4. Lis. idem. Impériale. Zm- perialis. J. idem. PU B asti- l&a.-Juss. CLUT, ordre 6. Asphodèles. DE LINNÉ ET DE JUSSIEU. br7 LR SYSTÈME MÉTHODE DE JUSSIEU. DE LINNÉ. Uvularia. Uvulaire. CL. LIT, ordre 4. Lis. Glori | Superbe. M>- OTRORE thonica. J. dem. Ervtlironium. Dent-de-chien. idem. Tulipa. Tulipe. idem. Albuca. Albuca. CI. LT, ordre6. Asphodeles. Hipozxis. Hypoxis. CL IiT, ordre 7. Narcisses. Ornithogalum. Ornithogale. CL YIT, ordre 6. Asphodèles. Serlla. Scille. idem, _Cyanella. Cyanelle. idem. Asphodelus. Asphodèle. idem. Phalangère.Phu- î langium. J. CL IT, ordre 6. Asphodèles: Anthericum. Anthéric. idem. Narthec. Nur- thecium. J. CI. TIT, ordre 3. Joncs. Leontice. Léontice. CI. XIIT, ord. 18. Vinettiers. Asparagus. Asperge. CI LIT , ordre 2. Asperges. Dragonier. idem. Dracæna. | Dianelle. Dia- nella. Juss. idem. Convallaria. Muguet. idem. Polyanthes. Tubéreuse. CL HIT , ordre 7. Narcisses. Jacinthe. CL LIT , ordre 6. Asphodeles. Hyacinthus. {anaire Lana- ra. AITON. idem. Phormium. 7. Lachenale. idem. Aletris. A létris. idem. l Yucca. Yucca. CL IT, ordre 4 Lis. Aloe. Aloës. CI. ITL , ordre6. Asphodèles. Agave. Agavé. CL. LIT, ordre 5. A nanas. Alstræmeria. Alstrœmère. Cl. {II, ordre 7. Narcisses. Gebliyllis. Géthyllide. idem, , Hemerocallis. Hémérocalle. idem. /Acorus. Acore. CL. IIT, ordre 1. Aroïdes. Orontium. Oronce. idem. Juncus. Jonc. CL. LIT, ordre 3. Joncs. péhoptillier CL. VII , ordre 15. Sapotil- Æchras. liers, (l Lucuma.Juss. idem, > 518 TABLEAU COMPARATIF SYSTÈME | MÉTHODE DE JUSSIEU. DE LINNÉ. Prinos. Apalachine. CL XIV, ord. 13. Nerpruns. Bursera. Gomart. CI. XIV, ord. 12. Térébin- Dos Berberis. Vinettier. CL. XIIE, ord. 18. Vinettiers. Canarira. Canarine. CI. IX, ordre 4. Campanula- cées. Frankenia. Franquenne. Cl. XIIT, ordre 22. Caryo- phyllées. Peplis. Péplide. CL XIV , ordre 9. Salicaires. 2. Digynia. Oryza. Riz. CL IL, ord. 4. Graminées. Falkia. Falkie. CL VIII, ord. 9. Borraginées. Atraphaxis. Atraphace. CL. VI, ord. 5. Polygonées. Se Trigynia. Rumex. Patience. idem. Flagellaria. Flagellaire. CL. IT, ord. 2. Asperges. Scheuchzeria. Scheuchzère. CL IIT, ordre 5, Joncs. Triglochin. Troscart. idem. Melanthium. Mélanihe. idem. Medeola. Médéole. CL. IT, ordre 2. Asperges. Trillium. Tollum. idem. Colchicum. Colchique. CI. IF, ordre 5. Joncs. Helonias. Hélonias. idem, 3. Tetragynia. Peliveria. Pétivier. CL VI, ordre 6. Arroches. 5. Polygynia. Plantain d’eau. CI. III, ordre 3. Joncs. Alisma: Fluteau.Dama- SOTUUTT D. idem. DE LINNÉ ET DE JUSSIEU. 519 SYSTÈME DE LINNÉ. MÉTHODE DE JUSSIEU. CLASSIS VII. HegrranpriA. k: Monogynia. Trientals. Disandra. AEsculus. 2 Digynia. Limeum. A Tetragynia. Saururus. Aponogetort. 4. Heptagynia. Septas. CLASSIS VII. OcrTanperta. É Monogynia. Tropæolum. BRhexia. OEnothera. Gaurua. Æpilobium. Mélicocca. Amyris. Ximenia. Luchsia. Trientale, Disandre. CI. VITE ;-ordre 1. Éysima- chies. CI. VIIL, ord. 2. Pédiculaires. Marronnier d'In- CI. XIEE, ordre 6. Erables. de. Liméole. Saurure. Aponogéton. Septas: Capucine. Rhexie. Onagre. Gaura. Epilobe. Knépier. Balsamier. Ximénia. Fuchsie. CI. XIV, ord. 4. Portulacées, CLI, ordre 6. Naïades. idem. CL. XIV ,ord. r.Joubarbes. Ci. XIII, ord. 13. Géranion: CI. XIV , ord8. Mélastomes CI. XIV, ordre6. Onagres, idem. idem, CL. VIIT, ord. 5. Savonniers. CL XIV , ordre 12. Térébin= thacées. CI. XIIT, ord. 10. Orangers. CI, XIV, ordre 6. Quagress 520 TABLEAU COMPARATIF { a —————— 2 ———— SYSTÈME DE LINNÉ. MÉTHODE DE JUSSIEU. Chlora. Chlore. Dodonæua. Dodonée. Lawsonta. Lausone. V’accinium. Airelle. Erica. Bruyere. Daphne. Lauréole. Dirca. Dirca. Gridia. Gnidienne. Szellera. Stellère. Passerina. Passerine. Lachnæa. Lachnée. 2. Digynia. Galenia. Galénie. Moerhingia. Méringie. 3. Trigynia. Polygonum. Kenouée. Coccoloba. Raisinier. Paoullinia. Paullinie. Car diospermun. Corinde. Sapindus. Savonnier. 4e Tetragynia. Paris. Parisette. Adozxa. Moscatelline. Elatire. Elatine, CLASSIS IX. ÉNNEANDRIA. 1 Monogynia. ZLaurus. Laurier. CI. VIIE, ord, 13. Gentianes. CL XIV , ordre 12. Téréhin- thacées. CI. XIV, ordre g.Salicaires. CL IX, ord. 3. Bruyères. idem. CL VE, ordre 2. Thymélées. idem. idem. idem. idem. idem. C1. VI, ordre 6. Arroehes. CL XTIT, ord.22.Caryophyl- lées. CI. VI, ordre 5. Polygonées. idem. CI. XIIT ,ord. 5. Sayonniers. idem. idem. CL III, ordre 2. Asperges. CI. XIV ,ordre 2. Saxifrages. CI. XIE, ord.22.Caryophyl- lées. CL IV , ord. 4. Lauriers. DE LINNÉ ET DE JUSSIEU. b2yx SYSTÈME DE LINNÉ. Anacardiur. 18 Trigynia. Rheum. 3: Hexagynia. Butomus. CLASSIS X. DEcaANDrrA. I. Monog ynia. Sophora. ANagYris. Cercts. Bauhinia. Hymenæa. Parkinsonta. Cassia, Pornciana. Cæsalpinia. Guilandina. Guajacum. Dictamnus. Buta. Toluifera. MÉTHODE DE JUSSIEU. vium. CL XIV ,ordre 22. Térébin- thacées. re Cassu- Rhubarbe. CL VI, ord. 5. Polygonées. Butome. CL. IIT, ordre 3. Joncs. Sophore. . CL. XIV ,ordre 11. Légumi- neuses. Anagyre. idem. Gaïînier. idem. Bauhine. idem. Courbaril. idem. Parkinset. idem. Casse. idem, Poincillade. idem. Brésillet. idem. Bonduc. idem. Chicot. Gym- nocladus.J.idem. Ben. Moringa. JUssIEU. idem. Gaïac. CL. XTIT, ordre 21. Rutacées. lie Schotia. Jussieu. CL XIV , ordre 11. Légu- mineuses, Fraxinelle, CI. XIII, ord. 21. Rutacées. Rue, idem. Tolut. CLXIV ,ord. 12, Térébintha- cées. b22 TABLIAU COMPARATIF SYSTÈME DE LINNÉ. MÉTHODE DE JUSSIEU. Hæmatoxylon. Campèche. Murraya. Murrai. Trichilia. Trichile. Swietenia. Mahogon. Melra. Azédarach. Quassia. Simarouha. Ziygophyllum. Fabagelle. L'asonta. Fagone. T'ribulus. Tribule. Limonia. Limoneilier. ÎVonotropa. Sucepin. Dionæa. Dionée, _ Jussiæa. Jussie, Daïs. Daïs. Îelastoma. Mélastome. Æ alrnia. Kalmie. Ledum. Lédier. R/10 dodendrumRosage: AÆAndromeda. Andromède. ÆEpisæa. Epigée. Gaultheria. Gaulthérie. A rbutus. Arbousier. Clethra. Cléthra. Pyrola. Pyrole. Séyrax. Aliboufier. Samy da. Sam yda. Copaifera. Copahu. Bucida. Grignon. 2. Digynia. Royerna. Royene. Hydrangea. Hydrangée. Cunronia. Cunone. Trianthemd. Trianthème. CL. XIV , ordre 11. Légumi- neuses. Classe XIIT, ord. 10. Oran- gers. CL. XII, ord. 11.Azédarachs. idem. idem. CI. XTIT, ordre 15. Magno- liers. CI. XII, ordre 21.Rutacées. idem. idem. CL XTIT, ordre 10, Oran- gers. Place incertaine. Place incertaine. CL XIV, ord. 6. Onagres. CI. VI, ordre 2. Thymélées.. CI.XIV ,ord.8. Mélastomes. CI. IX, ordre 2. Rosages. idem. idem. CLIX , ordre 3. Bruyères. idem. idem. idem. idem. idem. | CLIX , ord. 1.Plaqueminiers, Place incertaine. CI. XIV , ord. 11. Légumi- neuses. CL VL,ord. r.Chalefs. CL IX, ord.r Plaqueminiers.. CI. XIV, ord, 2. Saxtfrages. idem. CL XIV ,ord.4. Portulacées. DE LINNÉ ET DE JUSSIEU. b23 - SYSTÈME DE LINNÉE. MÉTHODE DE JUSSIEU. Clrysosplenium.Dorine. CI. XIV, ord. à, Saxifrages. Saxifraga. Saxifrage. idem. Tiarella. Tiarelle. idem. Mitella. Mitelle. idem. Scleranthus. Gnavelle. CI. XIV, ord. #4. Portulacées. Gysophila. Gysophile, CL. XIIL, ord.23.Caryophyl- lées. -Saporaria. Saponaire, idem. Dianthus. OEüllet, idem. 3. Trigynia. ‘Cucnbalus. Cucubale. idem. Silene. Silène. idem. Srellaria. Stellaire. idem. ATenarta. Sabline. idem. Cherlerta. Cherlerie. idem. | Garidella. Garidelle. CI. XIEL, ord. r, Renoncula- NN cées. : Malpishia. Malpighie. CI. XTIT, ord. 7. Malpighies. B anisteria. Banistere. idem, | Le Pentagynia. Carambolier. Bi- ; Averrioa EE CL. XIV, ord. 12. Térébin- thacées. Spondias. Monbin. idem. | Cotyledon. Cotylet. CL. XIV, ord. 1.Joubarbes, il Sedum. Orpin. idem, 1 Penthorum. Penthorum. idem. | Oxalis. Surelle, CL. XHIT, ord. 13. Géranions. il ÆAgrostema. Coquelourde. CI. XII ord. 22. Caryophyl- | lées, - || ZLychnis. Lychnide. idem. || Cerastium. Céraiste. idem. | Spergula. Spergule, idem. | {'orskalea. Forskale. CI. XV , ordre 2, Qrties. 524 TABLEAU COMPARATIF — SYSTÈME DE LINNÉ- eee MÉTHODE DE JUSSIEU. Decagynia. Phytolacca. Phytolacca. CI. VI, ordre 6. Arroches. CLASSIS XI. DoDECcANDRIA I Monogynia. ASarum. Asaret. CI. V , ordre 1. Aristoloches. Bocconia, Boccone. . CL. XIIT, ordre 2. Papavé- racées. Blakea. Blakée. CI. XIV, ord. 8. Mélastomes. Befaria. Béfar. CI. IX , ordre 2. Rosages. Halesia. Halésie. CLIX, ordre 1. Plaquemi- niers. Decumaria. Décumaire. CI. XIV , ordre 7. Myrites. WVinterania. Wintère. CL XHIL, ord. 11 Azédarachs. Triumferta. Lapulier. CL. XIIL, ord. 19. Tiliacées. Peganum. Harmale. CI. Xi1i, ordre 2». Rutacées. Nitraria. Nitraire. CI. XIV, ordre 5. Ficoides. Pourpier. Ci. XIV , ordre 4. Portula- Porfulacca. cées. | a Talinumidem. FD PE Salicaire. CL. XIV, ord. 19. Salicaires. 4 : Cuphée.Czplea.idem. De Digynia. Æeliocarpos. Héliocarpe. CL XIIE, ord. 19. Tihiacées. Ê,. D Aigremoine. Cl. XIV ,ordre 10. Rosacées. 4 î Ancistre. idem. 3. Trigynia. Reseda. Réséda. CI. XIII, ordre 4. Cäpriers, Euphorbia, Euphorbe. CLXV ,ord.1.Euphorbes. DE LINNÉET DE JUSSIEU. 525 SYSTÈME | DE LINNÉ. 4. Pentagynia. Glinus. Glinole. 5. Polygynia. Sempervivum. Joubarbe. CLASSIS XII. IcosanDr1A. 1 Monogynia. Cactus. Cactier. CI. XTV , ordre 3. Cactiers. Phyladelphus. Syringa. CI. XIV, ordre 7.Myrtes. Psidium. Goyavier. idem. Eugenia. Jambosier. idem. Myrtus. Myrte. idem. Punica. Grenadier. idem. Amandier. CL XIV ,ordre 10, Rosacées. Amygdalus. Pêcher. Persi- ca. N. idem. Pranier. idem. | Cerisier. Cera- Prunus. À sus. Juss. idem, Abricotier. Ær- mentiaca. J, idem. Plinia. Plinie. idem. Chrysobalanus. caquier. idem. 2, Dig ynia. Alisier. idem. : Cratægus. { Néfier. du 3. Trigynia. Sorbus. Sorbier. idena, MÉTHODE DE JUSSIEU. "CL XIV, ord. 5. Ficoides, CL XIV, ordre 1. Joubarbes. 526 _TABLEAU COMPARATIF A YSTÈME y PRREM MÉTHODE DE JUSSIEU. DE LINNÉ. |- Sesuvinrs. Sésuye, CL XIV , ordre 5, Ficoïdes. 4. Pentagynia. : Alisier. CI. XIV , ord. 10. Rosacées. Mespilus. éflier. idem. : Poirier. idem. Pyrus, Pommier. Ma-. lus. Juss. idem. , ; Tétragone. CL XIV , ordre 5. Ficoïdés. A noue CI. XIV, ordre 6. Onagres. nat oi Ficoïde. . - Cl. XIV, ordre 5. Ficoïdes. Aiz0011. Lanquette. idem. Spiræa. Spirée. CL XIV ,ordre 10. Rosacées, 5. 3 Polygynia. Rosa. Rosier. idem. Rubus. Ronce. idem. Frasartia. Fraisier. idem. Potentilla. Potentlle. idem. Tormentilla. Tormentille, idem. Geum. Benoite. idem. Dryas. Dryade. idem. _ Comarum. Comaret. idem. Calycanthus.. Calycanthe. idem. CLASSIS XIIL. POoLYANDRIA. I. Monogynia. Ternstromia. Ternstreme. CL XTIT, ord. 10. Orangers. Capparis. Câprier. CI. XIII, ordre 4. Câpriers. Actæa: Actée. CI. XIII, ordre 1. Renoncu- - lacées. : Sanguinaria. Sanguinaire. CL. XIII, ordre 2. Papavére= cées, DE LINNÉ ET DE JUSSIEU. SYSTÈME DE LINNÉ, Fodophyllum. Chelidoniym. - Papaver. Argernone. Cambogia. Muntinsta. Sarracenia. Nymphæa. Bixa. S£oanea. Mammea. Tilia. Lagerstromia. Thea. Cistus. Corclorus. 2. Digynia. Pæonia. F'othergilla. Calligonum. %: Trigynia, Delphinium. Aconium. Ba MÉTHODE DE JUSSIEU. Podophylle. CI. XEIT , ord. 1. Renoncula- cées, Chélidoine. C1. XIIE , ord. 2. Papavéra- cées. Pavot. idem. Argémone. idem. Guttüier. CI. XTTE, ord. 9. Guttiers, Calabure. CI. XIIT, ord. 19. Tiliacées. Sarracénie. Place incertaine. Nénuphar. CL. IV ,ord. 4. Morrènes. Nélumbo. Ve- lumbium. J. idem. Rocou. CI. XIIT, ordre 19. Tiliacées, _Apeiba. J. idem. Mameï. CL.XITT, ordre 9, Guttiers. Tilleul. CI. X1TE, ord, 19. Tiliacées. Lagerstrome. Cl.XIV, ordre 9. Salicaires, Thé. CL. XIIL, ord. 10. Orangers. Ciste. CI. XII ,ord. 20, Cistes. Hélianthème. Hélianthemrm. Juss. idem. Corète. CL. XIIL, ord. 19. Tiliacées, Pivoine. CL XIII, ord. 1. Renoncula- cées. Fothergill. CI. XV ,ordre{.Amentacées. Calligon. CL VI, ordre 5. Polygonées. Dauphinelle, CI. XIIT, ord. 1. Renoncula- cées, Aconit. idem. 526 SYSTÈME DE LINNÉ. TABLEAU COMPARATI®S MÉTHODE DE JUSSIEU. 4. Tetragynia. Cimicifuga. 5. Pentagÿnia. Aquilegia. MNigeila. 6. Hexagynia. Srralioles. sE Polygynia. - ITinlera. Iliicium. Liriodendrum Magnolia. Michelia. Ann1ON. _Arnemorte. Atragene. Clemdtis. T'halictrum. A dons. Banunculus, Trollius. Tsopyrum. Helleborus. Caltha. Hydrastrs. Cimicaire. Ancolie. Nielle. Stratote. Drymis. Juss. Badiane, Tulipier. Magnolier. Champac. Corossol. Anémone. Atragene. Clémaiiie. Pigamon. Adonide. Renoncule. Troile. Isopyre. Ellébore. Popuiage. Hydraste. CI. XII, ord. 1. Renoncula- cées. idem. idem. CL. IV , ordre 5. Morrènes. CL. XIE, ord.15.Magnoliers. idem. idem. idem, idem. CL. XIIT, ordre 17. Anones. CI. XILL, ord. 1. Renoncula- cées, idem, idern. idem. idem. idem. idem. idem, idem. item. idem. DE LINNÉET DE JUSSIEU. 529 dd SYSTÈME DE LINNÉ. MÉTHODE DE JUSSIEU. €LASSIS XIV. Dipynamra. UM Gymnospermia. ee { Bugle. Bugula. er Juss. CI. VIII, ord. 6. Labiées. Teucriurn. Germandrée. idem. Satureta. Sarriète. idem. T'hymbra. Thymbra. dem. ' Hyssopus. Hysope. idem. Nepeta. Chataire. idem. Lavandula. Lavande. idem. Szderttis. Crapaudine. idem. Mentha. Menthe. _ idem. Perilla. Périlla. idem. Glecorma. Terrète. idem. Lamium. __ Lamier. idem. Galeopsis. Galéope. idem. Betonica. Béioine. idem, Stachis. Stachide. idem, B allota. Ballote. idem. Marrubium. Marrube. idem. Leonurus. Agripaume. idem, Phlomis. Phlomide. idem. Molucella. Molucelle. idem. Clinopodium. Clinopode. idem. Origanum. Origan. idem. Thymus. : Thym. idem. Melissa. Mélisse, idem. DracocephalumDracocéphale. idem. Melitris. Mélissot. idem. Ocymum. Basilic. idem. Trichostema. Trichostéma. idem. Scutellaria. Toque. idem. Brunelle. Bru- Prunella. | nella. Juss. idem. Cleonia. V,Pru-WCongénère à la nella. brunelle, Juss. k 94 530 TABLEAU COMPARATIF SYSTÈME | MÉTHODE DE JUSSIEU, DE LINNÉ- Prasiurt. Prasi. y CI. VIIT, ord. 6. Labiées, 2. Angiospermia. . Barésia. Bartsie. CL. VII, ord.2.Pédiculaires, Rhinanthus. Cocrète. idem. Æuphrasia. Eufraise. idem Melampyrum. Mélampyre. idem, Lathræa. Clandestine. idem. Pedicularis. Pédiculaire. idem. Gerardia. Gérarde. CL. VIIT, ord. 7. Scrophu- laires. Chelone. Galane. CI. VIIL, ord.12. Bignones. Gesneria. Gesnère, CL IX , ordre 4. Campanula- cées. Muflier. Aréir- PAS ee rhinum. J. CI. VIIL, ordre 7. Scrophu- Ansirrhinum. Dinaire Liza ro Û £ ria. JUss. idem. | Martynia. Cornaret. CL VIIT, ord. 12. Bignones. Scrophularia. Serophulaire. CENRe ordre 7. Scrophu- aires. Besleria. Beslère. idem. Celsia. Celsie. CI. VIIT, ordre 8. Solanées. Drgitalis. Digitale. “ VIII, ordre 7. Scrophu- aires. Bignone. CL. VIIT, ordre 12. Bignones. Catalpa. Juss. idem. Bignonia. Técoma.Juss. idem. Jasminée. Gel- seminurn. J. Cl. VIII, ord.1#. Apocmées, Citharexylum. Cotelet. CL. VIIT, ord. 5. Gaitiliers. Halleria. Haller. CI. VIIL, ordre 7. Scrophu- laires. ! Crescentia. Calebassier. CI. VIII ,ordre 8. Solanées. Camara. CL VIII, ord. 5. Gattiliers. Lantana. Sin Spiel- Mania, J. idem. Cornutie. Agnante. idena. DZ LINNÉ ET DE JUSSIEU. BSr SYSTÈME |. MÉTHODE DE JUSSIEU. DE LINNÉ. ‘Capraria. Capraire. Selago. Selague. Manulea. Manulée. ÆFebenstretix. Hébensirite. £Erinus. Erine. Browallia. Broualle. Linnæa. Linnée. Wibtorpia. Sibtorpie. Limosella. Limoselle. Orobanche. Orobanche. Dodartia. Dodart. Eippia. V. Se- Lago. Sesamum. Sésame, Mimulus. Mimule. Ruellia. Ruellie. Barleria. Barrelière. Duranta. Durante. T'olkameria. Volkamer. Clerodendrum. Péragut. Vitex. Gatulier. Bontia. Daphnot. Columnea. Colomnée. Acanthus, Acanthe. Pedalium. Pédalium. Meliantlus. Mélianthe. CLASSIS XV. TETRADYNAMIA. 1. Siliculosa. Myagrum, Caméline, Vella. Vella, CI. VIIT ,ordre7. Scrophu= laires. CI. VIT, ord. 5. Gattiliers. CI. VII, sl 2. Pédiculaires. CI. VIIT ,ordre5. Gattiliers. CI. VIII, ord.2.Pédiculaires. CI. VIT ; ordre 7. Scrophu- laires. CL XL, ord. 5. Chèvre- feuilles. CI. VILLE, ord. 2: Scrophu- laires. CL. VIIT, ord 1. Lysimachies. CL. VIN, ord. 2. Pédiculaires. CI. VIE, ord. 7. HORS laires. CI. VIIT , ord. 12. Bignones. CL. VIE, ord. 7. Scrophu- : laires. * CL. VIIL, ord. 3. Acanthes. idem. CI. VIIL, ordre 5. eue idem. idem. idem. C1. VIIT, ordre 8. Solanées. CI. VIT, ord. 7. Scrophu- les: CI. VIIL, ordre 3. Acanthes. CI. VIIT , ord. 12. Bignones. CL. XIII, ord. 21. Rutacées. CI. XII, ord. 3. Cruciferes, idem, 532 TABLEAU COMPARATIF MÉTHODE DE JUSSIEU. SYSTÈME DE LINNÉ Anastalica Jérose. Subularia. Subulaire. Draba. Drave. * Lepidium. Passerage. Thlaspi. Thiaspi. Cochlearta. Cochléaria. Tberis. Ibéride. Alyssum. Alysse. Clypeola. Clypéole. Peltaria. NV. Cly- peola. Biscutella. Lunetière. . Lunaria. Eunaire. 2. Siliquosa. Ricoftra. Ricotie. _Dentaria. Dentaire. Cardamirne. Cresson. Szsymbrium | Sisy mbre. J ia Cresson. Erysimum { Velar. : à Julienne. €Cheiranthus. { tee Heliophila. Héliophile. Hesperis. Julienne. Arabis. Arabette. T'urrilis. Tourrète. Brassica. Chou. S?2apis. : Moutarde. Raphanus. iafort. Bunias. Bunias. Ts alrs. Pastel. €Crambe. Crambé. Cleome. Mozambhé. CI. XIIF, ord. 3. Crucifères, idem. idem. idem. idem. idem. idem. idem. idem. idem. idem. idem. idem. idem. idem. idem, idem. idem. idem. idem. idem. idem. idem. idem. idem. idem. idem. idem. idem. idem. CI. XII, ord. 4. be. DE LINNÉ ET DE JUSSIEU. 533 SYSTÈME DE LINNÉ. MÉTHODE DE JUSSIEU. €LASSIS XVI. MonanezPuia. 24 Pentandria, Waltheria. Walthéric. CL XII, ord. ro. Tiliacées. Æermannia. Hermane. idem. Welochia. Mélochie. CL. XiIT ,ord. 14. Malvacées. 2. S Enneandria. Ailonia. Aïtone. CL, XII, ord. 1 .Azédarachs. 5: Decandria. Geranium. : Géranion: CI. VIT, ord. 13. Géranions. 4. Dodecendria. Pentapetes. Pentapètes. CI.XIIE, ord. 4. Malvacées.. 54 Polyandria. Adansonia. Baobab, idem, FEU ER {Buionic, Buto- rouCee 7 À zica. Juss. CL XIV , ordre 7. Myrtes. FAIRE {Pachire. Pachr- s 1 ra.Cavan. CI. XITE, ord. 14. Malyacées: Bombax. Fromager. idem. Sida. Sida. idera. Solandra. Solandra. idem, Malachra. Malachre. idem. Althcæa. Guimauve, idem, Do. ne, N. Al- thæu.Juss… idem, Lavatera. Favatère. idem, Mal a. Mauve. idem, Malope. Malopé, ide. 534 TABLEAU COMPARATIF SYSTÈME DE LINNÉ. MÉTHODE DE JUSSIEU. |[Zrena. Urène. CL. XHI, ord. 14. Malvacées. Gossypiumn. Cotonnier. idem. ITibiscus. Keimie. idem. SeWwartia. Malacodre, idem. Gordonia. Gordone. idem. Camellia. Camelli. CI. XII, ord. 19. Orange CLASSIS XVII. DranezpiA. ra Hexandria. Fumaria. Fumeterre. CI. XII, ord. 2. Fapaie se cées. 2. Octandria. Polygala. Polygale. CL VII , ord. 1. Pédiculaires. Securidaca. Sécuridaca. CI. XIV, ord, 11. Légumi- neuses. Dalbersia. Dalherg. idem. 3 Decandria. Nisselia. Nissole, idem. Abrus. Abrus. idem, Pterocarpus. Ptérocarpe. idem. Erythrina. Eryihrine. idem. Piscidia. Piscidie. idem, Borbonia. Borbone. idem. Spartium. V. Genet. Cytise. És Genet. idem. FE | Cytise. idem. Aspalathus. Aspalat. idem. l'ÉPIEZENSE Ajonc. idem. Amorpha. Amorphe. idem. Crotalaria. Crotalaire. idem, ee 1f Bugrane. idem. Uindigotier. idem. DE LINNÉ ETDE JUSSIEU. 535 SYSTÈME DE LINNÉ. MÉTHODE DE JUSSIEU. ÆAnthyllis. Anthyllide, CI. XIV, ordre 11. Légumi- meuses, Fi Arachis. Arachide. idem. Ebenus. N. An= chy llrs. Lupinus. Lupin. idem: Phaseolus. Haricot. idem. Doichos. Dolic. idem. Glycine. Glycine. idem. Clitoria. Clitore. idem. Pisum. Pois. Ochre. idem. Orobus. = Orobe. idem. Larhyrus, Gesse. idem. V'ici Vesce. idem. a Fève. Faba. J. idem. ÆErvum. Ers. Lentille. idem. Cicer. Ciche. idem. Liparia. Liparie. idem. ; Cytise. idem. DRARS Fr idem. Geoffræa. Umari. idem. ce Robinier. idem. TE His idem. À Colutea. Baguenaudier. idem. Glycirrhiza. Réglisse. idem. Coronilla. Coronille. idem; © Ornithopus.. Ornithope. idem, Hippocrepis. Hippocrèpe. idem. Scorpiurus. Chenille, idem. < Hedysarum. Sainfoin. idem. Jnrdisofera, Indigotier. idem, Galega, Galéga. idem. Do ! Phaca. idem, L | Baguenaudier. idem. ÆAstragalus, Astragale, idem. Bisserula. Pélécine. idem, Dalée. Dalea. Juss. idem. Psoralée. idem. Psoralea, $ 536 TABLEAU COMPARATIF me 0 SYSTÈME DE LINNÉ. Theobroma. {Gnsume Gua- “brome. 2° Dodécandria. Tonsonia. 3. Icosandria. Citrus. 4. Polyand ria.. Munchausia. Melaleuca. fopea. Jypericum. ASCYrTumS MÉTHODE DE JUSSIEU. CL XIV , ordre 1 r. Légumi- . (Trefle. Trifolium. Mélilot. AZeZ- neuses. lotus. Juss. idem. Lotus. Loter. idem. ; aonel ! Tisonelle. Tr igonelle. Fe nugrec. idem. ÎMedicago. Luzerne. idem. CLASSIS XVII, PoryAnezpara. ae Pentandria. Cacaoyer: CL. XIIE, ord. 14. Malvacées. zuma. Juss. idem. Abrome. idem. Monsone. CI. XIE, ord. 13. Géranions. Citronmier. O- ranger. CL. XEIT, ord. 10. Orangers. V.. Lagersirome. Melaleuque. CI. XIV, ordre 7. Myries. Leptosperme. jécrorermum Juss. idem, Hopée. CL IX, ordre 1. Plaquemi- niers. Millepertuis. Cl.XHE, ord.8.Millepertuis. Ascyre. idem. ' DE LINNÉ ET DE JUSSIEU. 537+ SYSTÈME DE LINNÉ. MÉTHODE DE JUSSIEU. CLASSIS XIX. SYNGENESIA. I. Polygamia.' æqualis. Geropogon. Géropogon. CI. X, ordre s:. Chicoracées. 4 Salsifis. idem, FANS Barbouquine, OR le Urosper — mur. JUS. idem. < RATES | Scorzonère À idem. Laitron. idem. Picride. idem. Picris. Helmintie. Ze/- mintia. J. idem. Sonchus. Laitron. idem, Lactuca. Laitue. idem. C'iondrilla. Condrille. idem. Prenanthes. Prenanthe. idem. Liondent. idem. Leontodor. Pissenlit. Tara- ZXacurn. J. idem. Hieracrium. Eperviere. idem. Crépide. idem, Crepis. Drépanie. Dre- pania. J. idem. Andryala. Andryale. idem, Hyoséride. idem. ) Hédypnoide. y han Hedypnoïs. Juss. idem, Seriola. Sériole, idem, Hypoclwæris. Porcelle, idem, 538. TABLEAU COMPARATIF —_— SYSTÈME DE LINNÉ. MÉTHODE DE JUSSIEU. Lampsane. Lampsana, Juss.| _ CE X , ord. 5, Chicoracées. Hédypnoide. ie : Hedypnoïs. Lampsana. Me an 1 Rhagadiole. | R'agadiolus. Juss. idem. Hyoséride. idem. Catananche. Cupidone, idem. Cichortum. Chicorée. idem. Scolymus. Scolyme. idem. Bardane. Zappa. te MAPE Juss. CL X, ordre 2. Cynarocé- phales. Chardon. idem, Sarrète. idem. Serratula, { Chardon. idem. Stéline. idem. Carduus. Chardon. idem. de Quenouille. idem. Das $ { Sarrèle. idem. Ozopordum. Pédane. idem. Cyrara. Artichaut. idem. Carlina. Carline. idem, Atractyle. idem. a à Agryphylle. 4- Arractylis. gryphy lune. Juss. CLX ,ord.3. Corymbiferes. Carthamus. . Carthame. CL X, ôrdre 2. Cynarocé- phales. : Spilanthus. Spilanthe. CL X, ord. 3. Corymbiferes. Bidens. Bident. idem. Cacalia. Cacalie. idem. Ethulia Ethulie. - idem. Evpatoriwm. Eupatoire. idem DE LINNÉ ET DE JUSSIEU. É 539 SYSTÈME DE LINNÉ. MÉTHODE DE JUSSIËU. CL X, ord. 3. Corymbiferes. CI. X, ordre 2. Cynarocé- phales. CL X, ord. 3, Cor Ageralum. Agérate. Preronia. Ptéromia. SiælLelina. Stéline. idem. Chrysocome. Chrysocoma. Je Ë Y Verge d'or. idem. Tarchonanthus.Yarconante. idem. Santolira. Santioline. idem. Br tn. À thanasie. idem. Santoline. idem. 2. Polygamia superflua. Armoise. idem. Arlemisia. { Grangée. Gran gea. Juss. idem. T'anacetum. Tanaisie. idem. Graphalium. Gnaphale. idem. Xeranthemum. lmmortelle. idem. Carpesium. Carpésie. idem. Baccharis. Bacchante. idem. Conyse. idem. Chrysocome. idem. onys a. : ; ER Astère. idem. Caléa. idem. SO Vergerolle. idem. £’ ji Bacchante. idem. Tussilago. Tussilage. idem. Sezecio. Sénecon. idem. Aster. Astere. idem. Solidago. Verge d’or. idem. Cineraria. Cinéraire, idem. Innula. Inule. idem. Arnica. Arnique. idem. Doronicum. Doronic. idem. Perdicium. Perdicium. idem. ÆHelenium. Hélénie. idem. Bellis, Paquerette. idem ymbiferes, 540 SYSTÈME DE LINNÉ. TABLEAU COMPARATIY MÉTHODE DE JUSSIEU. Bellium. Beilium. CL.X , ord.3. Gorymbiferes.. Tugetes. Tagète. idem. Leysera. Leysère, idem. Zinnta. Zinnia. idem. C'rysanthemumChrysanthème. idem. Matricaria. Matricaire. idem. 4 Coiule. idem. : Cotula. Lidbeckia. J. idem. Cénie. Cenia. Juss. idem. Anacyclus Anacycle. idem. ÆAnthemis. Camomille. idem. ÆAchillea. Achillée. idem. ÆAmnellus. Amelle. idem. ÆEclipta. Eclipte. idem. Sisesbeckia. Sigesheckia. idem, FAO Verbesine. idem, Eclipte. idem. Bzphtalmum. Bu phtalme. idem. % Polygamia frustranea, à Hélianthe. idem: Heliantlus. are idem. | Rudbeckia. Rudebecque. idem. k Coreopsis. Coriope. idem. k Gorteria. Gortère. idem. Zegæa. Zégée. CLX, ordre 2, Cyÿnarocé- phales. [ Crocodilium. Juss. idem: . Chaussetrape. : Calcitrapa. Cenlaurea. … Juss. idenx. Siébé. Seridia. _ Juss. ider3.. Jacée. Jacea. KO NUSS: ider. DE LINNÉ ET DE JUSSIEU.. D4r SYSTÈME MÉTHODÈ DE JUSSIEU. DE EINNÉ. Bleuet. Cyanus. é Juss. - CL X, ordre 2. Cynarocé- Centaurea. Khaponticum. phaies. Juüss. idem. Centauréa. J. idem. 4. Polygamia necessaria. ÎMilleria. Millerie. CI. X, ord. 3. Corymbiferes. Baltimora. Baltimore. idem. Silphium te idem. Fe | Buphtalme. idem. Poenue { Polymnie. idem. Ne Didleta. Juss. idem. Âelampodiun. Mélampode. idem. Calendula. Souci. idem. ÆArctotis. Arctotide. idem. Osreospermum. Portecollier. idem. Orhonna. Gthonne. idem. #Tippia. Hippie. idem. ÆEriocephalus. Eriocéphale. idem. Micropus. Micrope. idem. 5. Polygamia segregata. Ælephantopus. Eléphantope. idem. ; Sphæranthus. Sphœranthus. CI. X, ordre 2. Cynarocé- phales. ÆEchinops. Boulette. idem. Gundelia. Gundèle, idem. 6, Monogamia. Seriphium. Armoselle. CL. X , ord. 3.Corymbiféres, Corymbium. Corymbiole. CI. X, ordre 2. Cynarocé- phales. Jasione. Jasione. CL. IX , ord. 4. Campanula= cées. | 542. TABLEAU COMPARATIF SYSTÈME DE LINNÉ. MÉTHODE DE JUSSIEU. Lobelia. Lobélie. CI. IX, ord. 4. Campanula-! cées. | V1ola. Violette. CL. XIIL, ordre 20. Cistes. Tmpatiens. Balsamine. CL, XII, ord. 15. Géranions, CLASSIS XX. | GYNANDRIA.- L Ie Diandria. Orchis. Orquis- CL IV, ord. 3. Orquidées. Salyriurr. Satyrion. idem. Ophrys. Ophrys. idem. Serapias. Elléborine. idem. Limodorum. Limodorum, idem, Arethusa Aréthuse. idem. Cypripedium. Sabot. idem. ? ÆEpidendrum. Angrec. idem. : Gunnera. Gunnere. CI. XV, ordre. 3. Orues. Triandria. Sisyrinchium. Bermudienne. Cl. LT, ordre 7. [nis. Ferrare. idem. + Ferrarta. Tigride. Tieri- dia. Juss. idem. 3. ie Pentandria. Ayenia. A yène. CI. XIII, ord. 14. Malva- cées, Passiflora. Grenadille. CL XV, ord. 2. Cucurbita- cées. be Hexandria. “Aristolochia. : Aristoloche. CL Y, ord. 1. Aristoloches. 4 DE LINNÉ ET DE JUSSIEU 543 PER TR ee enme TEÈME : J SYSTÈM MÉTHODE DE JUSSIEU. DE LINNÉ. T0 5. Decandria. - Helicteres. Hélictere. CI. XIIT, ord. 14. Malva- | cées. | 6. Dodecandria. | Cytinus. Hypociste. CI. V, ord. 1. Aristoloches. LE Polyandria. Grewia. Greuvier. CI. XIIT, ord. ro. Tiliacées. Arum. Gouet, CL. IT, ord. 1. Aroïdes. IS Draconte. idem. : Pothos. _ idem. Calla. Calle. idem. Pothos. Pothos. idem. Zostera. Zostère. idem. CLASSIS XXI. Monogcra. I. Monandria. Zannichellia. Zannichelle. CL I ,ord. 6. Naïades. Artocarpus. Jaquier. CL. XV , ordre 3. Orties. Chara. Charagne. CI. T, erd. 6. Naïades. Casuarina, Filao. CL, XV, ord. 5. Conifères, 2 Diandria, Lemna. Lenticule, CLI, ordre 6. Naïades. 9: Triandria. Typha. Massette. CL. IX, ord. 2. Massettes. Sparganium, KRubanier. idem. PAT Mais, CLIT, ordre 4. Graminées, 544 SYSTÈM DE LINNÉ. TABLEAU COMPARATIF MÉTHODE DE JUSSIEU. Tripsacurt. CoïiT. Olyra. _Carex. AxYris. Omphalea. : Tragia. Hernandia. Phyllanthus. 4. +: Tetrandria. Aucuba. Littorella. Betula. Burns. Urtica. Morus. B. Pentandria. Xanthium. Ambrosia. Parthenium. ” Iva. Amaranthus. Leea, 6. Heptandria. Guettarda. CI. II, ord. 4. Graminées. Tripsaque. Larmille, idem. Olyra. idem. Laiche. CL. IT, ordre 5. Souchets. Axyris. CI. VI, ordre 6. Arroches. Omphale. CL XV, ordre 1. Euphorbes. Tragia. idem. Hernandier. CI. VI, ordre 4. Lauriers. Niruri. CI. XV, ord. 1. Euphorbes Aucuba. CL. XIV, ord. 15.Nerpruns. Littorelle. CI. VIE, ord. 2. Plantains. CI. XV, ordre 14. Amenta- cées. Bouleau. Aune. Buis. CL. XV, ord. 1. Euphorbes, Ortie. CI. XV ,ordre 5. Orues. Mürier. idem. Broussonnet. Broussonrte= cia. L'HÉr. idem. Lampourde. CI. X, ord. 3. Corymbiferes. Ambrosie. idem. ; Parthénie. idem. va. idem. Amaranthe. CL. VIT, ord. 1. Amaranthes. Aquilicie. Aqui- { licia, Juss. CL. XIIT, ordre 11. Azéda- rachs. Guettard. CL XI, ordre 2. Rubiacées. DE LINNÉET DE JUSSIEU 545 T7 | . PURE MÉTHODE DE JUSSIEU. DE LINNÉ. 7: Polyandria. Cerasophy llum. Cornifle. CI. T, ord. 6. Naïades. Mpyriophyllum. Volant d’eau. idem. S'agittaria. Fléchière. CI. LIT, ordre 3. Joncs. Begonia. Bégone. Place incertaine. Theligonum. ‘Téligone. CL. XV, ordre 5. Orties. Poterium. Pimprenelle, Cl. XIV, ord. 10. Rosacées. Quercus. Chène. CLXV, ord. 4. Amentacées. Juglans. Noyer. CI. XIV, ord. 12. Térébin- thacées. Hêtre. CL XV, ord. 4. Amentacées. Eugrs: {Châtasgnier. idem, | a Carpinre. Charme. idem, Corylus. Coudrier. idem, Platanus. Platane. idem. Liquidambar. idem. He M Comptone. ZLiquidambar. Cour L'Hérir. idem. 8. Monadelphia. Pin. CI XV, ord. 5. Conifères! Pinus. Sapin. idem. Mélèze. idem. Thuy a. Thuya. idem. Cupressus. Cyprès. idem. Dalechampia. Däléchampe. CL XV, ord. 1. Euphorbes. Acalypha. Acalypha. idem. Croton. idem. Alévrit, Alevri- Croton. ces. Juss. idem. Sapi. Saprum. Juss. idem. Cupania. Cupane. CI. XIIT, ord. 5. Savonniers, Jatropha. Médicinier. CL. XV , ord. 1. Euphorbes, Ricinus. Ricin. idem. Sterculia. Sterculier. CI. XII, ord. 14. Malvacées. TABLEAU COMPARATIF + SYSTÈME DE LINNÉ. —— MÉTHODE DE JUSSIEU. Hyppomaræ. Mancenillier. CI.XV ord. 1. Euphorbes. Srillingia. Suüllingia. idem. Hura, Sablier. idem. a Syngenesia. Trichosantes. Anguine. CI. XV, ord. 2. Cucurbita- cées, Momortdica. Momordique. idem. Cucurbita. Courge. idem. l Concombre. Me- Cucumnés. : lon. idem. Bryonia. Bryone. idem. deyos. Sicyos. + idem. 10. Gynandria. Andrachre. Andrachne, CL. XV, ord. 1. Euphorhes. CLASSIS XXII. DrorciA. 1. Monandria. Pandanus. . Baquois. Place incertaine. | Nuaias. Naiïade. CL. 1, ordre 6. Naïades. 2. Diandria. Cecropia. Coulequin. CL XV, ordre 3. Orties. Salix. . Saule. CI, XV, ord. 4. Amentacées. ET Triandria. Empetrum. Cawarine. CI. IX, ord. 3. Bruyères. Osyrise Rouvet. CL. VI, ordre 1. Chalefs, DE LINNÉ ET DE JUSSIEU. . 547 He a SYSTÈME MÉTHODE DE JUSSIEU. DE LINNÉ. dt 4. Tetrandria. L'iscum. Gui. CI.XT,ord.3.Chèvre-feuillesi Morntinia. Montüin. CL. XIV, ordre 6. Onagres. Hippophae. Argoussier, CI. VI, ordre 1. Chalefs, Nr: Galé. CI. XV, ord. 4. Amentacées. VTT Er CI. XIV , ord. 12, Térébin- thacées. 5. Pentandria. Pistachier. Te- Pistacta, rebinthus. Juss. ‘ idem. Clavalier. idem. Zanthoxylum. pass CI. XIT, ordre 1. Aralies. Tresine. Irésine. CI. VII, ord. 1. Amaranthes.: Spinacia. Epinard. CI. VI, ordre 6. Arroches. Cannabis. Chanvre. CI. XV, ordre Z. Orties. Humulus. Houblon. idem. 6. Hexandria. Tamus. Tame. CI. IT, ordre 2. Aspergess Smnilax, Smilace. idem. Rajania. Fajane. idem. Dioscorea. Jgname. idem. 7° Octandria. Populus. Peuplier. CL. XV, ord. 4. Amentacées, R/odiola. Rhodiole, CI. XIV, ord. 1. Joubarbes, 8. Enneandria. Mercurialis. Mercuriale. CL. XV, ord. 1. Euphorbes, Hydrochuris. Morrène. CLIV ord. 4. Morrènes. 548 SYSTÈME DE LINNÉ:. TABLEAU COMPARATIFT MÉTHODE DE JUSSIEU. 9. Decandria. Carica. Kiggelaria. Schinus. Coriaria. 10. Dodecandria. Euclea. Datisca. Menispermum. T1. Polyandria. Cliffortia. 12. Monadelphia. Juniperus. Taxus. Ephedra. Cissampelos. Napæa. Adelra. 13. Syngenesia- Ruscuse 14. Gynandria Clutia: Papayer. KiggeHaire. Schinus. Mollé. Fastet. Euclée. Cannabine. Ménisperme. Clifforte. Genévrier. If. Ephedra. Pareire. Napée. Adélie. Fragon. Clutelle. 2 CL XV , ord. 2. Cucurbita- cées. CL XV, ord. 1. Euphorbes. CL XIV, ord. 12. Térébin— thacées. Place incertaine. Place incertaine. : Place incertaine. CI. XIIT ,ord. 17. Ménisper= mues, CL XIV, ord. 10. Rosacées. CL XV, ord. 5. Conifères, idem. idem. CI. XII, ord. 17. Ménisper- mes. CL. XIII, ord. 14. Malvacées, CL XV, ord. 1. Euphorbes. CI. IT, ord. 2. Asperges. CI. XV, ord. 1. Euphorbess dt D D EE DE LINNÉ ET DE JUSSIEU. 549 | SYSTÈME MÉTHODE DE JUSSIEU- DE LINNE. CLASSIS XXIIT. .… PoLyGAMIA. I L2 Monoecia. ‘Andropogon. Musa, leratrum. OEgilops. Holcus. Cenchruws, V'alantia. Parietaria, ÆAtriplex. TFerminalia. Clusia. Ophiozylum. Acer. Celkis. Gouania. Mimosa. 2. Dioecia: Gleditsia, Fraxinus. Diospyros. Nyssa. À atliospermum. A reLopuss Pisonta. Panax, Barbon. Bananier. Vératre. { OEgilope. Rottbol. Houque. Racle. Croisette. Pariétaire. Arroche. Badamier. Clusier. Serpentine. Erable. Micocoulier. Gouane. Acacie. Févier. Frêne. | Plaqueminier. Guaiacana. Juss. Tupelo. Anthosperme, Arctope. Pisone. Ginseng, CL. IT, ord. 4. Graminées. ! CL. IV, ord. 1. Bananiers, CL. IIT, ord. 3. Joncs. CL II, ordre 4. Graminées: idem. idem. idem. CL XI, ord. 2. Rubiacées. CI. XV, ord. 3. Orties. CI. VI, ord. 6. Arroches. CL VI, ord. 1. Chalefs. CI. XIIL, ord. 9. Guttiers. CI. VIIT, ordre 14. Apoci- nées. CI. XIII, ord. 6. Erables. CI. XV, ord. 4. Amentacées. CL. XIV, ord. 13. Nerpruns. CI. XIV, ord. 11. Légumi- neuses. | idem. CI. VIII, ord. 4. Jasminées. CLIX, ord. 1.Plaqueminiers, CL. VE, ordre ;, Chalefs. CI. XI, ordre 2. Rubiacées. C1. XIT, ord.2.Ombelliféres.. CL VI, ord. 3. Nictages. C1. XII , ordre x. Aralies, 550 TABLEAU COMFARATIF am An D ME f : : Le : ELSIE MÉTHODE DE JUSSIEU. DE LINNE. 3. Trioecia. : ‘Ceratonia. Caroubier. CI. XIV, ordre 11. Légumi- neuses. Ficus. Figuier. CL. XV, ordre 5. Orties. CLASSIS XXIV. CrYPTOGAMIA. I. Filices. ÆEquisetum. Prèle. CI. I, ordre 5. Fougères, Cycas. Cycas. idem, Onoclea. Onoclée. idem. Ophioglossum. Ophioglosse. idem. Osmunda. Osmonde. idem. {crosticluim. Acrostique. idem. Zamia. Zamie. idem. Pteris. Fougcre. idem. Blechnuim. Blegne. idem. Herionitis. Hémionite. idem. . ÆAsplenium. Doradille. idem. Polypodüim. Polypode. idem. Adianthum. Capillaire, idem. ÆTrichomanes. Trichomanes. idem. Marsilæa. Marsile. Lemna. idem. Pilularia. Pilulaire. idem. Jsoetes. Isoète. idem. 2e Musci. ZLycopodium. Lycopode. CL I, ordre 4. Mousses. Sphagnumn, Sphaigne. idem. Phascum. Phasque. idem. Fontiralis. Fontinale. idem. Splachnum. Splanc. idem. Polytrichum. Polytric. idem. Mrium, Mnie. idem. À DE LINNÉ ET DE JUSSIEU. 55x ; M D $ MC: Fe MÉTHODE DE JUSSIEU. BE LINNÉ. Bryum. Bry. CL, ordre 4. Mousses. Hypnum. Hypne. idem, D. Alge. | Marchantia. Hépatique. CL.I, ord. 3. Hépatique. Jurgermannia. Jongermane. idem. ÆRiccia. Riccie. idem, Zichen. Lichen: CLI, ordre 2. Algues, Tremella. Trémelle. idem. Ficus. Varec. idem. Ulva. Ulve. idem. Conferva. Conferve. idem, Byssus. Bysse, idem. 4. Fungi, Agaric us, Boletus. Hy dnura. Phallus, Clathrus. Peziza. Clavaria. Lycoperdon. Mucor. Mérule. CII, ord. 1. Champignons. Agaric. idem. Amanite. idem. Chanterelle. idem. Agaric. idem. Erinace. idem. Satyre, idem. Morille, Bole- tus. Juss. idem. Clathre. idem. Pézize. idem. Cyathe. Cya- | thus. J. CIT, ordre 2. Algues. Clavaire. CLI, ord, 1. Champignons. f Vesse-de-loup. idem. 1 Truffe, idem. Moisissure. idem, bb2 TABLEAU COMPARATIF a SYSTÈME DE LINNÉ,. MÉTHODE DE JUSSIEU. APPENDIX. Parme. Chamcærops. Camérope. CI. IT , ordre 1. Palmiers. Dario Rondier.Zonta- < rus. Juss. idem. .Corypha. Coryphe. idem. Cocos. Cocotier. idem. Phœnix. Dattier. idem. ÆElais. Avoira, idem. Areca. -_ Arec. idem. Elate. #7 Endel. idem. Ginkgo. Gingo. Appendice KIN DU TABLEAU COMPARATIFS» ABREVIATIONS ET SIGNES ABRÉVIATIFS Employés dans cet ouvrage. Ar. ACC COCHDOMEO . Alterne. is smnosnsso see Amplexicaule. LORS PRES ns ANDREUS. L'Angl. eue ce «........ l'Angleterre. L "Amériq. SÉplione ie. ce L'Amérique septentrionale. L’Amériq. mérid. ........ L'Amérique méridionaie. Re I US. Arrosement. 2 Tarte ns ARS S nnSss Axillaire. Ur Calice. — Calicimal. 1 LIT: NÉ ONEN RENAN Campanulé et campaniforme. | LET Étioic 0 ARMES Capsule. LR MODE SSP CAVANILLES. LL OO ARR UE Corolle Ru Cordiforme. ETAT CHU RECRUE RER Culture. DR MAS eee - Curtis magazine. - 25) 01°C MARIE A CS Cylindrique. 0 LE OS CPI ARE ES CrauDe Baux. MAS GOmr 2. June... e DESFONTAINES. Re ei de Divisions ou divisé. Eneyol es... à Ace Encyclopédie. LI AS ANNEE Environ. Exp... sn. Exposition ou exposé. LT OM PRE Lette Etamines. CLIS RO PRET Extérieur ou extérieurement. LT OM EEE Femelle. LI LL SA RRONMPREORNAER TN Feuille. Le ARE ete À Bifde. SE bn it ee ele Trifide. PTT NE D ES Quadrifide. A-H0E., EC. 0... Quinquéfide. LE CAPSPRPP PRE OPPE ,... Tiore française. D io: un TLAREe Fleur ou fleurit, le odeur ,+ Foliole, 554 BAIE OÙ LUCE: 01e 2e ce 0 L'Hérir. . Hort. angl. .. Hort. Lond. . EL. PS: Elypoers EP ICONE 3.es indes or. . Les Indes occid. .. Andenne See 22" Piand.Ene TDR 0 DES Joss mr La Fr. mérid. . LÉO M DECAp re... Lun. ou L. ... Tax. £, “ele LETTRE SE AE Mai — Juillet MERE En ABRÉVIATIONS. 660: Se. esse Se. . La Fr. sept. ...... Lam. . 2%. 8% Monop-et 1. 77 JU TNT RME LS CE niv NA ANA Sn me OBS SE me Obr 0. pare LINDA RME AE MEN Ord. RAR LAN 20 Oo Rein Prier One te Ent Ov: Tanc. : 3:00. TS A ED ANR VAR ARE 2part.........ee o DÉAGL , ete. -:1 0. Péde : uie 7 PERS ML: GE 4 ARDIN CES PNA a 1-phylle, .... 2-phylle . 5-phylle , ec. Finn. "es. CRC CEE eee. . Fructification. L'Héririer. Hortus anglicus. Jardin de Londres. Hortus Kewensis. Hortus Parisiensis. Hypocratériforme. JAGQUIN. Les Indes orientales. Les Indes occidentales, Indigene. Inférieur, ou mfere. Infundibuhtorme. Intérieur ou intérieurement. Jussieu. La Frarce inéridionele. La France septentrionale. LamarCcx. Lancéolé. Le Cap de Bonne-Espérance. Lunné. Eunné, fils. Linéaire. En mai jusqu'en juillet, etc. Médecine. Monopétale. Muitiplication. Nozrs. Oblong ou oblongue. Cbronde. Opposé. Grdinairement. Originaire. Oxale. Ovale — lancéolé. Partie. Deux parties. Trois parues, etc. . Pédoncule et pédonculé. P£ersoow. Pétiole — pétiolé. Monophylle. Diphylle. Fripuylie, etc. ... Pinauleet pinné. ABRÉVIATIONS. MMALIE 2... se MAe es eee "se eee L'EITS MO PE MORE ESS Re ee does do ce LELLET 6 RSR DÉSHERME. =. 400 0-0 2-SPErME. ee... DREDME ee. e HHEMITE. sec cc eco JET, CM RME MR EE UN eee FAT SRE RER ER a CL. connu. cf NE Re ee soc co » o0 08 Us. 0. 0006-0989: %0e LICE SPP MERE SIGNES hs +. :. 200900: Y D o! 0% 99695: °°° 005500: 9 30959#%#-935 (a CS QE Pinnaufide. Palypétale. Quelquefois. Radicale. Rarement. Semence. Sessile. Solitaire. Monosperme. Disperme. Trisperme. Tétrasperme. Stigmate. Supérieur , ou supère. Terminal. Triengulaire. TourNEroRT. THUNSERG. VENTENAT. Variété. Vulgo ou vulgairement. Usages. VVILLDENOW. DE DURÉE. Annuel. Vivace. Ligneux. Bisannuel. RAPPORT APPROXIMATIF DES MESURES ANCIENNES AUX MESURES NOUVELLES. mètres. cent. 30 pieds ou 5o toises. . 10 DIVISION DU POUCE. 20 pieds. es else at 6 72 $ millimètres, TOpiedes ..5 36|12lignes. . . .. ...27 9 pieds outoise i. . . . 3 CA CR 6 pieds ou une toise. . 2 10... - ... 2% Sp. » ee : GE 00 € - FA JAN) SARNIA "086.0 STE +. 18 3 p. AAEN 7 Pr Ve 1 TO SN AC EE 16 pie ne ; . 72 (GT MERE 0 - 14 Y p. - 4 ) ..36l 5..... AO ENSL DIVISION DU PIED. A = ADP & More Ne 7 T2 HObCES ie 0 000 Al A HS MomoloNS e OM ONMENOUES ae | CN EM NQ LONu e AS 80 À 10. ... . - 30 See 6etdio UE (DA A NES ; 1e 27 DU eee ed oee 24 7 SON A AT RON OO 21. Ghee Re AE 16 | He ë At 15 Ho she elle es : 12 | SANG ee De Unes 9 D: ANNE ORAN Sie 6 Te sine 9 FIN DU TOME PREMIER TABLE DES ARTICLES PRÉLIMINAIRES. C] AVERTISSEMENT DE L'AUTEUR. Page v DISCOURS PRELIMINAIRE. ï Trois parties principales de la Botanique, 15 Etude des plantes. 16 Culture des Plantes. 18 Proprietés des Végétaux. 19 Agrémens de la Botanique. 23 Avantages de la méthode de Jussieu. 26 PLAN DE L'OUVRAGE. 29 CONNOISSANCES GENERALES DE CULTURE. Ne Variations de température sous un même climat. 39 Ætude du sol, Moyens de le corriger. 44 ANALYSES. E 47. 1e AnazysEe. Terre franche des environs de Lille. 49 2° Anaryse. Terre de Caëstre, pres d’Hasebrouch. Ibid. 5° Anazyse. Terre franche de Courset. \ 5o 4° Anazyse. Terre noire de Courset, dont il a été ques- tion. bid. 5e Anazyse. Terre des environs d’Avesnes. 6: 6° Awazyse. Terre des environs de Gand. Ibid. Choix des Situations. 56 Des Abris. 5 Moyen de suppléer aux eaux de source quand elles manquent. 62 DES JARDINS. 65 Du PoTacer ET DU FRUITIER. 64 Disposition des murs pour les arbres palissés Ibid. Haies de défense. Le fumier préférable aux terreaux pour plusieurs lé- gumes. 70 Couches pour les potagers. Choix des expositions et des terrains suivant la nature des arbres fruitiers, 74 Préférer les arbres fruitiers du pays. Du JARDIN D’ORNEMENT ET DES PLANTES ÉTRANGÈRES, 80 Dispositions du terrain pour les plantes étrangères. Of Des Jardins qu’on nomme en France Jardins anglais. 9 LISTE des Plantes vivaces herbacées dont on peut garnir les masses d’arhbreset d’arbrisseaux nouvellement plantés, 558 TABLE rangées par rang de hauteur en commençant par les plus ‘grandes. Page 105 De £a CULTURE DE L’'AMATEUR ET DE CELLE DU JARDINIER COMMERÇANT. 108 Culture des Jardiniers , et conduite des Rupee dans le commerce des plantes. 112 Etablissemens des Jardins de Daute étrangères en Angleterre. 117 Commerce du Jardinier anglais. 11G. Avantages de ce commerce en France. 12.1 Projet de l’établissement en France de Jardins pareils à ceux de Londres ; quelques détails à ce SP 123 DES TERRES. 131 De la terre de bruyere et des plantes qui l are à ab- solument ou en partie , pour leur culture, 156 DES PLANTATIONS EN PLEINE TERRE. 145 Attentions que demandent les plantations. - «rlbid. Observations sur les plantations. Ibid. Temps favorable pour planter les arbres. 156 Mamière de bien arracher. Ibid. Précautions à prendre en plantant. 157 Des couvertures et empaillemens. 161 De LA MULTIPLICATION DES PLANTES. 164 Des Semis. 167 Vérification des Semencës Ibid. Des Semis sans chaleur artificielle 171 — en place. Jb1d. | — en planche. oid. — en terrines. 193 —— sur couche ou avec une chaleur artificielle. 174 Mariere de faire les couches. JTbid. Semis dans les terrines. 177 Précautions pour les semis. 175 si ransplantations. 179 ‘Jemps des Semis. 11 Des pre écocités. 162 Des MARCOTTES. 187 Des BouTures. 190 ‘Plantes qui reprennent plus ou moins facilement de S bouture. Ibid. Temps des Boutures. 192 Choix des Boutures. 195 Boutures des Plantes exotiques. 196 Des GREFFES. 275 912 Greffe en écusson. DES ARTICLES PRÉLIMINAIRES, 559 — à emporte-pièce. Page 212 — en flûte. 219 — en fente. Ibid. — en couronnes 21/4 — en approche. Joid, Des SERRES. 216 De la Serre froide ou Orangerie. 291 Choix des Thermometres. 293 Soins que demandent les Plantes. 224 Temps de la sortie des Plantes et de leur rentrée. 226 Situation des Plantes d’orangerie pendani l'été. 236 De la Serre tempérée, et de la Serre chaude. 258 Construction des Serres chaudes. 259 Plantes qui doivent entrer dans une serre chaude. 247 Température à donner. 248 Serre tempérée. ho 2/9 Entrée et sortie des Plantes. Lo OsservarTions sur les tannées de Serre chaude, id. Drs Crassis, 259 Üuülite des Châssis. 260 Du rempotement et du reucaissement. 262 Insectes qui attaquent les plantes de serre, 27 APERÇU des Arbres exotiques de pleine terre propres à former des futaies, des bois, et à être plantés en ligne.1295 Arbres élevés à feuilles tombantes. 27 Arbres élevés, toujours verts. 287 Arbres de la seconde grandeur, à feuilles tombantes. | Arbres de la seconde grandeur , toujours verts. 293 LISTE des Plantes de pleine terre qui peuvent, soit par leurs fleurs , soit par leur feuillage , composer les trois bosquets de l’année , celux de l’hiver , celui du piin- temps , et celui de l’été et de l’automne, 299 ESSAI sur la naturalisation des plantes , et particulière ment de celles des terres australes. 503 OBSER VATIONS GENERALES. 31 Ebranchemens. Ibid, De la nécessité d’arrêter plusieurs arbrisseaux de serre ] et des bons effets de cette opération. 519 Arrosemens, : 3592 Situations, Terres et Semis des grands Arbres. 327 Notions sur la Culture des Plantes nouvelles lors de leur premiere introduction dans les Jardins. SUR 329 Dimension des feuilles. 554 Des couleurs des Fleurs et des Panaches. 335 Des effets de la lumière sur Les végétaux. 338 560 TABLE DES ARTICLES PRÉLIMI N'AIRESe DÉPLANTOIR. Explication. Page 548 Usage. 350 EmBALLAGE DES PLanTes, SE LISTE des Plantes dont les propriétés sont le mieux recon- nues , et les plus employées en médecine et dans les arts. 357 PLANTES EN USAGE POUR LA MÉDECINE, JIbid. I. Plantes purgatives. 558 11. Plantes béchiques et expectorantes. 361 TITI. Plantes émétiques. 563 TV. Plantes stimulantes. Ibid. V. Plantes toniques et amères. 370 VI. Plantes astringentes, 572 VII. Plantes rafraîchissantes. 373 VII. Plantes antiseptiques. 374 IX. Plantes émollientes. Jbid. X. Plantes diurétiques et apéritives. 575 XI. Prantes maturatives. ë 376 XIT. Plantes résolutives. 377 XIII. Plantes detersives. AD XIV. Plantes narcotiques. 378 Plantes employées dans les arts. | 382 LISTE des Plantes principalement propres à la nourriture des bestiaux. 391 Secr. Ï. Plantes céréales. Ibid. Secr. IL. Plantes légumineuses. 392 Secr. IT. Autres fourrages ei racines. 3 DEFINITION des termes de botanique employés dans cet Fe ouvrage. 9 1DÉE DE LA MÉTHODE DE JUSSIEU. 4x USAGE DE LA METHODE DE JUSSIEU. 457 EXPLICATION DU TABLEAU. 463 SÉRIE des ordres naturels et de leurs genres > Qui se trou- vent dans cet ouvrage. . NDICE, k 9 EXPOSE SUCCINCT DU SYSTÈME DE LINNÉ. 409 J'ABLEAU DU SYSTEME DE LINNE. pag 5o2 TABLEAU des genres de cet ouvrage rangés suivant les classes et les divisions du Système de Linné, avec les noms français-et indication des classes et des ordres de Jussieu qui y correspondent. 505 ABRÉVIATIONS et signes abréviatifs. 553 RAPPORT APPROXIMATIF des mesures anciennes aux mesures nouvelles. 555 FIN DE LA TABLE DU PREMIER VOLUME, 5 Le PL TRS PSS PS SR D RATÉ SUPPLÉMENT. Poe 142. Les plantes bulbeuses croissent , il est vrai, aveë succes dans la terre de bruyère ; mais j’ai éprouvé que les grosses bulbes demandoient une terre plus nourrissante , comme Îa ere franche avec le terreau consommé de couche. Page 145. Par des essais postérieurs, j'ai observé que les indromedes et la rhodore du Canada venoient au moins aussi bien aux expositions de l’est qu’à celles du nord. Page 280. On peut ajouter aux féviers indiqués l’es- pèce à fortes épines , gleditsia macro acanthos , qui paroit des roir former un grand arbre hérissé de triples dards d’une xrande force. Elle croît dans les mêmes sols que les autres. Page 282. Il y a encore quelques frènes de l'Amérique qui >euvent être susceptibles de former d’utiles plantations. Page 284. Au noyer noir indiqué, on peut joindre lesnoyers endré , cinerea , blanc , alba , pacanier , olivæformis. Page id. On peut ajouter aux peupliers indiqués le grand oaumier ou liard, P. candicans. Page 290. Ces mesures sont celles indiquées dans le volume upplémentaire de la première édition de cet ouvrage, qui a té composé en 1784. Je n’ai pas cru devoir les changer dans elles-ci, parce que bien qu’elles soient plus grandes actuelle- nent , Les proportions et les résultats sont les mêmes. Page 512. Cet article étoit à l'impression , lorsqu'une per- onne qui à passé quelque temps au cap de Bonne-Espérance, n’assura y avoir vu de la gelée et même de la neige. Page 555. L'aucuba est panaché ou tacheté essentiellement. za couleur variée de jaune de ses feuilles est dans sa nature. Au- une circonstance jusqu’à ce jour n’a pu la changer. Page 330. La gomme adragant découle d’une espèce d’as- ragale qui croit sur le mont Liban , et que M. Labillardière a iommée astragalus gummifer. On peut consulter à ce sujet 1, 36 562z SUPPLÉMENT. cet article dans l'Histoire des Arbres ct Arbriswaux de Desfori- ” taines , où ce celebre Botaniste et historien exit s’est attaché * particulièrement à la partie historique des plants, qui n’a pu être que tres-légèrement traitée dans cet ouvrage. Page 421. Monocotylédone (plante). Outre la défnition de ce mot , j’ajouterai que l’on connoîtra aisément les plantes mo— nocotylédones à leurs feuilles presque toujours longues, et dont les nervures et les veines sont , dans la plus grande partie des espèces , longitudinales et paralleles. Telles sont les graminées , les plantes bulbeuses ou à oignons ; les asperges ; les orquis , lesiris, etc, FIN DU SUPPLÉMENT AU. TOME PREMIER. Page OI, Lgne 11, 0224 105, 100, 1224 140, RAT Id., FH; , 142, 147, Id. , ERRATA. s’y fait , lisez ne s’y fait pas, :, mettez. salicifolüs , lisez salicifolius. amanus , lisez amænus. greffes , Lisez griffes ; et page 123, ligne 5. rhododendræ , lisez rhododendra. leptospermeæ, lisez leptosperma. conchiæ , lisez conchia. métrosidéres , lisez mélrosidéross glayeules , lisez glayeuls la vive tige, lisez leur lige. les , Zisez la. breche , zisez bâche. outre les bruyère, encore, l{sezencore mieux en... conférence , lisez circonférence. ces , lisez les (ou }ses. hâteroit , lisez häleroit. innombrables , lisez innombrable. retranchez ces mots , Wois premierse caroliana , lisez caroliniana. ajoutez , peuplier argenté , P. heterophylla. et conserve sa fraîcheur , lisez et qui conservent la fraîcheur. le, Lisez les. qui n’exigent , lisez dont les plantes n’exigent. sous , lisez sur, retranchez tome 1°". 31, émisphère , Lisez hémisphère. de laquelle, Zisez desquelles. enen y plantant, lisez, en y plantant un ou deux ieds en automne. sujettes , lisez sujets. ci devenant , lisez ci-devant, il n’est pas dans cet ouvrage , retranchez ces motse favousse, Lisez farousse. 21, quatre plus grands, lisez, dont 4 longues et deux courtes. tubinatum , lisez turbinatum. sclarocarpus , lisez sclerocarpus. galinsona , lisez galinsoga. macronemum , lisez macrocnemum. duvoia , lisez duroia. gysophila, lisez gypsophila. compholobium , lisez gompholobium, securida , lisez securidaca, courea , lisez coutarea. innula , lisez inula. didleta , Lisez djdelta. NME SDS 7x Has ALES ew York + Garden Library | SB107 De 181iv1 ll | LUE