LE DÉSERT
EN TROIS PARTIES,
Ane Sliophes déclamées, Airs. Chants, tare et grand Orchestre
POÉSIE D' AUGUSTE COLIN;
>H'SIQUB DE
FÉLICIEN DAVID.
PRIX : UN FRANC.
PARIS,
AU BUREAU CENTRAL DE MUSIQUE
29, PLACE DE LA BOURSE. 1845
U "CENTRA fcUSIQUï
LE DÉSERT
EN TROIS PARTIES,
Avec Strophes déclamées, Airs, Chants, Mœurs et grand Orchcslrc.
POÉSIE D'AUGUSTE COLIN;
MUSIQUE DK
FÉLIC™ DAVID.
1>RI\ : UN FRANC.
Les Auteurs du poème et de la musique ne consentent à la représentation du présent ouvrage , sur les théâtres de province, qu'à la condition expresse qu'il sera considéré comme un opéra on deux actes.
PARIS ,
AU BUREAU CENTRAL DE MUSIQUE,
29 . PLACE DE LA BOURSE.
1845
SONT EN VENTS AU BUREAU CENTRAL DE ItUSIQUï
29, PLACE DE LA BOURSE,
LES OUVRAGES SUIVANS
DE
FÉLICIEN DAVID.
Z,ES fi * iifi.\ & t: b. sl s: S , mélodie, ch-.nt et piano.
A'OE/BJLIy mélodie, chant et piano.
E.JE CMTWBOW7K , mélodie, chant et piano.
XJE BJEDOW/MiY, mélodie, chant et piano.
BÛvmRME, mélodie, chant et piano.
*f I JLO«*#i, pour piano seul.
C'est le Bureau Central de Musique qui édite
l'Oni>NY91P1l011E. M. BÏKNB HT.
FELICIEN DAVID.
PREMIÈRE PARTIE.
iL9S8r9i&âB ât ank'siB&V'
Strophes déclamées sur une tenue de l'orchestre.
A l'aspect du désert l'infini se révèle , Et l'esprit, exalté devant tant de grandeur. Comme l'aigle fixant la lumière nouvelle. De l'infini sonde la profondeur.
ORCHESTRE.
Au désert, tout se tait : et pourtant, ô mystère! Dans ce calme silencieux , L'âme, pensive et solitaire, Entend des sons mélodieux.
Ineffables accords de l'éternel silence !
Chaque grain de sable a sa voix ; Dans l'éther onduleux le concert se balance; Je le sens , je le vois î
— 4
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Glorification ïT2lUal).
CHOEUR ET ORCHESTRE.
Allah! à loi je rends hommage; De ton éternité, De ton immensité Je suis la vivante image. Allah ! Allah! Allah !
Toi seul est glorieux Et miséricordieux; Toi seul est l'harmonie . Toi seul est le discord ; Toi seul donne la vie, Toi seul donne la mort.
à toi le souverain des mondes , Louange dans l'immensité ; Car mes solitudes profondes Sont pleines de ta majesté.
Allah !
Allah !
Allah!
C'vlpparition ïu* la Caravane,
Strophes déclamées sur une tenue de l'orchestre
Quel est ce point noir dans l'espace Qui se montre et fuit tour à tour?
A l'horizon la caravane passe ;
Serpent gigantesque , elle embrasse Des deux le radieux contour.
La caravane lente Chemine haletante, Et plantera sa tente Quand finira le jour.
€a JHarrtye î>e la Caravane
ORCHESTRE ET CHOEUR.
Allons! trottons, Cheminons, chantons. Marchons gaîment . fit librement.
Dans l'air si pur. Dans ce ciel d'azur. Nous respirons A pleins poumons.
Allons, Trottons . Allons , Chantons , Allons, Marchons...
&il ÏÏBBtSfiïïB &W ID^âlâlIl^
Strophes déclamées sur une tenue de l'orchestre.
L'air morne, immobile, se plomba. Comme la face d'un mourant. Voici l'impétueuse trombe , Au souffle aride et dévorant.
ORCHESTRE ET CHOEUR.
Courbez vos fronts! le simoun , vent de feu . Passe , comme un fléau de Dieu.
Allah ! pitié pour les croyans ! Allah! soutiens les cœurs fervens! Le Ciel n'est plus , l'Enfer nous pressa Maître de l'univers, tu vois notre détresse!
L'ange de la mort Plane sur nos têtes , Contre ces tempêtes , Hélas ! point de porl . 0 souverain juge. Malgré notre foi , Notre seul refuge Est la tombe... ou loi !
Ce calme renaît et la Caravane veprenï* sa marcfjr.
OROHKSTRK KT CHOEUR.
ïci , la vie est un rude combat ;
Mais rien , non , rien ne nous a bal Ni la brûlante poussière. Ni la chaleur, Ni le labeur ; Nous sommes forts . Et , par nos efforts , Nous domptons ciel et terra ; Nous combattons . Et nous triomphons De la nature entière.
Allons ! trottons , Cheminons , chantons ; Marchons gaîment Et librement.
Dans l'air si pur. Dans ce ciel d'azur. Nous respirons A pleins poumons.
Allons , Marchons . Cheminons , Trottons ,
— s —
Arrivons, Chantons , Nous franchissons- Ces horizons
Du m y store.
HALTE.
DEUXIÈME PARTIE.
IÎ,»]â^t©lî!L]2 IDE VIÈSHtS.
Strophe déclamée sur une lemie de l'orchestre.
Comme un voile de fiancée ,
La nuit tombe au front du désert :
Aux charmes de la nuit notre cœur s'est ouverl .
Lorsque . brillante, aux cieux Vénus s'est élancée.
UrXBtEriB il IL& BWI'Jo
Chant, pour lénor avec orchestre
0 nuit ! ô belle nuit ! Ta fraîcheur nous réjouit Quand , après la prière , Sur le sable mouvant , La caravane entière Se repose en rêvant.
- 10 —
O nuit! ô belle nuit! Ta fraîcheur nous réjouit ; Comme une amante Comble l'attente D'amour, Tu calmes l'ardeur dévorante Du jour.
0 nuit! ô belle nuit! Ta fraîcheur nous réjouit , Quand, l'air rempli d'arôme Au son du tarabouk , L'Aimée ondule, comme La vapeur du chybouk.
0 nuit! ô belle nuit! Ta fraîcheur nous réjouit ; Comme une amante Comble l'attente D'amour, Tu calmes l'ardeur dévorante Du jour.
iA SAH^ASilA A&A3ÎÎ&»
A grand orchestre.
<la ïûAiîâia mm ù.mÈaa*
A grand orchestre.
— Il
îla MSJiâaiïïà au w&WMt<
CHOEUR KT ORCHESTRE.
Restez dans vos tombeaux de pierre* Pâles habitans des cités , Sans voir du ciel ni de la terre Les majestueuses beautés ; Là , votre existence est flétrie Par les ennuis , par les remords : Le désert est notre patrie, Nous sommes libres , fiers et forts.
A nous, le soleil et l'espace ; A nous, le mirage éclatant; A nous, le nuage qui passe; A nous, le coursier haletant; A nous, les sables qui scintillent. Et le désert pour oreiller ; A nous, les étoiles qui brillent , Et nous regardent sommeiller.
Ûb& I&&WB&H1B wm 8<DSia«
Chant pour ténor, avec chœur cl orchestre.
Ma belle nuit, oh! sois plus lente : Oui , tu me fais aimer et vivre; 0 nuit! tandis que ma voix chante Mon bien-aimé d'amour s'enivre.
- 12 -
Vogue sans bruit, lune éclatante' Au ciel je ne veux pas te suivre : Ici . tandis que ma voix chante , Mon bien- aimé d'amour s'enivre.
Mais ma paupière languissante Au doux sommeil déjà se livre. Et. quand ma voix s'éteint mourante Mon bien-aimé d'amour s'enivre.
SOMMEIL.
TROISIÈME PARTIE.
IL52 SÈffiNTlBIIl ODV S<D&3tlXlfi
a*
Strophe déclamée sur une tenue de l'orchestre.
Des teintes roses de l'aurore La base des deux se colore, L'astre du jour Rayonne tout à coup comme un hymne sonore Et remplit le désert de lumière et d'amour.
!ub (Sia^ïrîL1 wm W9mmm<
Chant pour ténor avec orchestre.
El salam alek , Le salut à toi ; Aleikoum el salam. A vous le salut. Allah hou akbar, Dieu est grand ; Ja aless salah , Allons , dispose-toi à prier.
La alla h M' Al la fi , Point de dieu que Dieu ; Om Mohammed rassouV Allah Kl Mahomet est prophète de Dieu. Allah hou dkbar. Dieu est grand : Ja. afcss salah, Allons , dispose-toi à prier.
La allait UV A llah . Point de dieu que Dieu ; Ou Mohammed rassouV Allah Kl Mahomet est prophète de Dieu. Allah hou akbar. Dieu est grand ; Ja aléas salah , Allons, dispose-toi à prier.
Crt Qtaraumte reprcnt* sa marrljr.
CHOEUR ET ORCHESTRE.
Allons, Partons, Compagnons, Cheminons ; Marchons . Perçons Ces horizons , Au sein du désert solitaire. Allons Toujours . Les jours Sont long:- Et lourd* . El la vie amère :
- 15 -
Marchons . Cherchons
Le fond De ce profond Mystère.
Allons! trottons , Cheminons , chantons Marchons gaîment Et librement.
Dans l'air si pur, Dans ce ciel d'azur. Nous respirons A pleins poumons.
Allons,
Marchons .
Chantons,
Marchons .
Chantons .
Allons .
Allons'....
Ça Caravane frteparatt an loin
Strophes déclamées sur une leniio de l'orchestre.
I /ambulante cité se perd dans le lointain ; Elle fuit , elle fuit... on la voit disparaîtra Comme une vapeur du matin : Et, du désert redevenant le maître. Le silence éternel que l'âme seule entend . Sur sa couche de sable, immobile . s'étend.
H.
ORCHESTRE.
Ineffables accords de l'éternel silence
Chaque grain de sable a sa voix ; Dans l'éther nnduleux le concert se balance ; Je le sens , je le vois !
(Clarification IfZUlal).
CHOEUR ET ORCHESTRE.
Allait ! à loi je rends hommage : De ton éternité. De ton immensité Je suis la vivante image. Allah ! Allah î Allah!
Louange à toi le souverain des mondes, Louange dans L'immensité; Car mes solitudes profondes Sont pleines de ta majesté.
Allah !
Allah !
Allah !
FIN.
Pans - imprimerie de Boui.i: ei C% me Coq-Héron, 3.
Paris. — Imprimerie de Boulé et C«, rue Coq-Uércm, 3.