\.M^ '^-?K^ ^ '-*!^ i"^l%-^i f^w ;->' /9W N« 405 5 Janvier 1904 A NOS LECTEURS Suivant une vieilU' et agréable coutunie, Je viens offrir aux lecteurs ôuJat-din, àroecasion du renou- vellement de l'année, les vœux bien sincères de la Rédaction de ce journal. Si l'année qui vient do s'écouler n"a pas été raar- (luée par des evènomonts considérables, à part l'Expositiun (inini|uennale de Gand, cell(> dans la(|iu'llc udiis \ru(ins d'entrer laisse prévoir une péi'iinle d'ai'tivilr cNceptionnelle. En ell'et, de grandes expositions internationales horticoles se préparent à Saint-Louis, à DusseldorI', à Turin, et ces manifestations ne sont pas sans donner lieu à des transactions importantes et sans influencer, pour l'avenir, la production dans les ilifférents pays. Ai-je besoin d'ajouter que le Jar- din sera représenté par un ou plusieurs de ses rédacteurs dans chacune de ses expositions? Nous tiendrons ainsi nos lecteurs au courant des faits saillants susceptibles de les intéresser, sans nous attarder à la publication de comptes-rendus fasti- dieux et purement descriptifs. Enfin, en ce qui me concerne personnellement, cédant à des demandes — j'allais dire des re- proches — qui m'ont été bien des fois adressées, je traiterai, aussi souvent que mes courts loisirs me le permettront, des questions variées se rap- portant à l'architecture des jardins; ce qui ne m'empêchera pas, d'ailleurs, de continuer à suivre du très près, comme par le passé, ainsi qu'en témoignent de nombreux articles parus dans ces colonnes, le mouvement économique horticole dans les pays producteurs. Utile dulci : telle sera donc, comme par le passé, la devise que nous nous efforcerons tous d'appli- tiuer. H. M. Nouvelles horticoles Distinctions à l'horticulture. — Parmi les nombieuses promotions et nominations dans l'ordre du Mérite agri- cole faites à l'occasion du f'' janvier (décrets et arrêtés en date du 29 décembre 1903), nous tenons à signaler les suivantes : Commandeur : M.Crapotte(Henri), liorlicultour à Conflaiis- Saint-Honorine (Seine-et-Oise). Officiers : MM. Bauër (Frédéric), surveillant épiniériste à Toulon (Yar); Chaboud (Auguste), viticulteur- pépiniériste, à Vertrieu (Isère) ; Chantrier (Alfred), jardinier- horticulteur à Bayonne (Basses-Pyrénées) ; Dupuis (Jean- Alptionse), directeur de cultures à Noisiel (Seine-et-Marne); Duvillard (Alfred-Louis), professeur départemental de cultlire J maraîchère à Arcueil-Cachan (Seine): Loisel (Ernest-Fran- j (■ois), jardinier chef à Condé-Sainte-Libiaire (Seine-et-.Marne) ; .Mainguet (Augustin-Marie), horticulteur-pépiniériste à Nantes j (Loire-Inférieure); Merly (Clément), jardinier de la Compagnie . du chemin de fer d'Orléans ; Nicolas (Jacques), publiciste agricole à Lyon (Rhùne) ; Ollin (Antoine), horticulteur à > Saint-Etienne (Loire) ; Prenveille (Jean-Marie), horticulteur ' pépiniériste à Saint-Ju&-en-Chaussée (Oise) ; Yinccns (Urcisse- ' Gaubert), horticulteur à Cahors (Lot), Chevaliers : MM. Agron (Honoré-Louis), jardinier à Provins (Seine-et-Marne); Aussel (Nicolas-Hippolyte), horticulteur à Vallauris (Alpes-Maritimes); Bailleul (Auguste-François), chef jardinier à l'asile d'aliénés do Quatres-Mares, Sottovillo- lès-Rciuen (Sriiii.-lnféiieiu-e) ; Mme Brchat, née Audebort (l'.iiiM],i \'iriui II,,' I i,.i>,i , ., Ikii 1 1, iiit,.,,, llnuriste à Nantes ('•""■'''"''■ '' I I I ' > uiih-e), jardinier à Nuis\ |,'i,i,in.l - ir .lii , , |;,,i,i ,. Il (Adrien), horticul- toiii- a (Juluiiiljc.i ,>.iiiii.., , Im.u V. I. t I M_. iM' , ■n-i-hiiocte delà ville do iJùlo (Jura); Brol(Jeaii-Pierni. Im, i n ulhin A Alvignac (Lot); Brindeau (Augustc-HippnKI. . i.uilmi.r ., Maisons- Laffite (Seine-et-Oise); CailNiux iCI-m , |, ml, nui- ;i Arcy, près Chaumes (Sein, .•! M.nii. ,; Cm, Il I- , i-li., jardinier à IJastia (Corse); C:uU- i i,,'i , |,-,, ,ii,,i,.| ,, \,r,. (Alpes-Ma- ritimes) ; Carré (A lipi I -ui I,. ,1, ,|,-|.HM,i II,-,, Saint-Julien (Aube); Caufourior.janliui.i .1 llj cir., (Vur,; iJiburd-Hébrard (Louis), horticulteur à Riom (l'uy-de-Uome); Begommier I Louis-Alexandre), arboriculteur à Lardy (Seine-et-Oise); De- larson-Sadorge (Mario-Auguste), horticulteur-pépiniériste à Bonneval (Eure-et-Loir); Delton (Alfred-Claude), jardinier, chef de cultures à Essonnes (Seine-et-Oise); Deny (Alfred- Eugène-Clément), chimiste agricole àParis ; Desmée (Georges), jardinier à Saint-Maur-des-Fossés (Seine) ; Dubos (Adrien), négpciant en primeurs à Agen (Lot-et-Garonne); Dubreuil (Jean), horticulteur à Sarceix, près Thiviers (Dordogne) ; Duret (Jean), pépiniériste à GennevilUers (Seine); Fichot (Charles- François), jardinier chef au château de Breteuil, par Che- vreuso (Seine-et Oise); Gastaud (Victor), horticulteur fleurislc à Vence (Alpes-Maritimes); Gélis (Jean), arboriculteur-pépi- niéiiste à Caroassonne (Aube); Gilles (Henri), jardinier à Blois (Loir-et-Cher); Iches (Charles), propriétaire-horticulteur et viticulteur à Cahors (Lot). iMM. Lanson (Albert-Eugène-Théodore), cultivateur à Mon- tesaon (Seine-et-Oise); Laurent (Louis-Victor), horticulteur- rosiériste à Rosières-au.x-Salines (Meurthe-et Moselle); Lejeune (François-Eugène), jardinier à Soissons (Aisne); Lemoine (Constant- Jacques), horticulteur à Angers (Maine-et- Loire); Lépicier (François), jardinier à Saclay (Seine-el-Oise); Le Signe (Pierre), agriculteur-maraîcher, à Kermarrou-en- Plouare (Finistère); Linage (Jean-Baptiste), horticulteur à Saint-Quentin-Fallavier (Isère); Maiffret (Alexandre), horti- culteur à Beaulieu (Alpes-Maritimes); Maillan (Jacques), horticulteur à Mouans-Sarloux (Alpes-Maritimes); Martin (Jean-Baptiste), horticulteur-pépiniériste à Gap (Hautes- Alpes); Marty (Jacques-André-Raphaèl Thomas), jardinier à Perpignan (Pyrénées-Orientales) ; Maufroy (Léon-Ferdinand), sous-chef des cultures florales du domaine de Ferrières-en- Brie (Seine-et-Marne) ; Médard (Joseph), horticulteur à Chan- teuges (Haute-Loire); Meslé (Jules), jardinier à Poissy (Seine- et-Oise) ; Minier (Edouard), horticulteur à Angers (Maine-et- Loire); Montchovet (Antoine), chef jardinier à l'hospice de la Salpétrière à Paris; Nicaise (Célestin), maraîcher à Palaiseau (Seine-et-Oise) ; Périgord, jardinier-chef de la ville de Limoges (Haute-Vienne); Perry (Pierre-Barthélémy), jardinierà Sceaux (Seine); Ponceblanc (Philibert), horticulteur-fleuriste à Paris; Posta (Jean-Baptiste, dit Charles), pépiniériste à Carignan (Ardennes); Reverdy (Louis-Victor) à Tours (Indre-et-Loire)- Ricard (Jean-Baptiste-Adrien), horticulteur-viticulteur à Saint- Savourin (Bouches-du-Rhùne) ; Richard (Michel-Louis), jardi- nierà Flains-sur-Seine (Seine-et-Oise); Robinet (Adam), arbo- riculteur à Thiais (Seine) ; Roca (Jean-Emmanuel), jardinier à Vinca (Pyrénées-Orientales); Roche (René), jardinier à Audilly (Seine-et-Oise) ; Roué (Désiré-Victor), ancien jardinier- horticulteur à Chartrettes (Seine-et-Marne) ;Rouillon (Charles- Eugène) trésorier de la Société d'horticulture a Saint-Ger- main-en-Laye (Seine-et-Oise); Roussel (Jean), horticulteur à Montpellier (Hérault); Ruitton (François), horticulteur-pépi- niériste à Caluire (Rhône); Sandillon (Jules), président de la société des horticulteurs à Montbrison (Loire); Solans (jardinier à Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées); Thirion (Paul-Emile), jardinier de la ville d'Epinal (Vosges); Tricou (Augustin-Médéric), horticulteur à Cette (Hérault); Van dcn Heede (Charles), trésorier de de la société régionale d'horti- culture à Lille (Nord); Varlet (Louis-Florentin-Joseph), pro- . priétaire-horticulteur amateur à Paris; Vornet (Pierro- Alexandre-Antoine) frabricant de conserves do légumes, à Saint-Hilaire-Saint-Mesmin (Loiret) ; Vindix (Jacques- Alexandre), jardinier-horticulteur à Trouvillo (Calvados). Nous adressons nos sincères félicitations aux nou- veaux promus. LE JARWN — NOUVELLES HOHTICOLES Elections à la Société nationale d'Horticulture de France. — Lo renouvellement partiel du bureau et du Conseil de la S. N. H. F. a eu lieu lo jeudi 24 décembre. Par suite des nouvelles élections, le bureau est constitué pour l'année 1904 de la façon suivante. Président : M. Vigor; Prcmk'r vice-préaiilt-nl : M. Albert TruCfaut; Vice-présidt^nts : Léon Duval, Vactierot, Cayeux et Lévèquo (ces deux derniers remplacent MM. Maurice de Vilmorin et Opoix, sortants.) Secrétaire général : M. Abel Chàtenay; Secrétairc-général-adjoint : M. Alfred Nomblot; Secrétaire : Deny fils, L. Tillier, Georges Duval et Clément (ces deux derniers remplacent MM. Le Clerc et Ozanne, sortants). Trésorier : M. Paul Lebœuf; Trésorier-adjoint : M. C. Marcel; liibliotliécairc : M. (ieorges Gibault; Biblio- tliécaire- ml joint : JI. Paul Hariot. Le Conseil se trouve composé, par ordre de nominr. lions de : M.M. Xonin, l-'érard, Debrio. Duvillard, Uoucher, Eugène Vallerand, Auguste Cfiantin, Honoré Defresne, Salomon, Hanoteau, Aiifroy (en remplacement de M. Vitry, nommé vice-président lionoraire), Tliiobaut aine (en remplacement de M. Lévèque, nommé vice-président). La Commission de contrôle comprend : M.M. Barre, le général Brisac, Delessard, Geibel, Vidal. Au bureau honoraire, ont été nommés : Vice présidents : MM. Eugène Tisserand, Ferdinand Jamin, et Vitry; Seciélaire : M. Delamarre; Trésorier-adjoint : Lecocq-Dumesnil. Comité permanent horticole des Expositions. — Nous pouvons annoncer dès aujourd'hui la formation d'un comité permanent horticole pour les Expositions, qui fonctionnera parallèlement à celui qui existe déjà pour le commerce et l'industrie, et qui comprendra, tant à Paris que dans les départements, tous ceux qui ont déjà participé aux diverses Expositions. Nous en donnerons prochainement la composition. Concours général agricole en 1904. — Le concours général agricole de Paris se tiendra en ili04 à la Galerie des Machines, du lundi 29 février au mardi 8 mars. Le concours général aura lieu en une seule fois et comprendra par suite les animaux gras, animaux de basse-cour, produits de lailerie, produits agricoles et horticoles divers, vins, cidre, poirés, elc, provenant de France, d'Algérie, de Tunisie et des Colonies françaises. Les demandes d'admission des exposants devront être parvenues au Ministère de l'Agriculture le 31 jan- vier 1904 au plus tard. Toutefois, pour les vins, cidres, poirés et eaux de vie, ces demandes devront être envoyées à la Préfecture du département le 20 janvier au plus tard. Les imprimés servant à établir les demandes d'admis- sion seront à la disposition des exposants au Ministère de l'Agriculture et dans toutes les préfectures. Congrès botanique international de Vienne. — Vers le milieu de juin lOu-') aura lieu, ilans la capitale de l'empire austro -hongrois, un congrès international de botanique, dont les travaux préliminaires sont déjà commencés : à cette occasion, seront organisées de grandes et petites excursions botaniques, une exposition de fruits et diverses fêtes, sous la direction du professeur D'' J. Wiesner. Le secrétaire général, D' A. /.ahlbruckner, du Muséum d'histoire naturelle de Vienne, est chargé de recevoir toutes les communications. Hommage à M. G. Nicholson. — Le 129' volume du Botanical Magazine, qui vient de paraître, a été dédié par Sir Joseph Hooker à M. Georges Nicholson, ancien « curator » des jardins royaux de Kew. Tous ceux qui connaissent M. Nicholson et ont pu apprécier en même temps que son extrême amabilité toute l'étendue de son savoir, en liotaniquc et en horliculture, ne pourront qu'applaudir à ce témoignage d'eslime donné a son ancien collaborateur parl'éminent botaniste, sir Joseph Hooker, l'auteur, avec Bentam, du Gênera PUmtarum. Le Radium et les plantes. — La grande découverte de M. Curie est à peine née. que déjà des expérimenta- teurs anglais, ont cherché à connaître l'effet sur les plantes des radiations du radium, ce nouveau corps qui semble vouloir renverser toutes les théories admises, jusqu'à ce jour sur la matière. On sait l'action du radium sur le corps humain, il était intéressant de con- naître celle qu'il pouvait avoir sur les plantes; et M. Henry Dixon, dans le journal anglais \ature, don- nant le résultant ae ses expériences, n'a constaté qu'un très faible ralentissement dans le processus de la ger- mination, sans autre changement matériel. Un Syndicat agricole de vente. — Chaque jour nous enregistrons avec plaisir soit la fondation, soit le succès d'un nouveau syndicat agricole de vente et nous cons- tatons que le mouvement s'étend peu à peu par toute la France: les bienfaits de l'association déjà si appréciés pour l'achat en commun des marchandises, commen- cent à l'être également par les agriculteurs pour la vente de leurs produits. Outrelessyndicats déjà cités en de précédents articles (i), il nous faut signaler le Syn- dicat des agriculteurs de Loir-et-Cher qui, depuis deux ans, a organisé la vente des Asperges aux Halles Centrales de Paris, et celui tout récent de Gaillon (Eure), qui s'est proposé tout particulièrement de servir d'in- termédiaire pour la vente des fruits et des produits agri- coles. L'organisation en est admirablement faite relati- vement aux détails de la vente et de l'emballage. Les exportations qui se font surlout en Angleterre et en Russie, consistent en Pommes Grand Alewaiidre, Saint-Gilles et Reinette de Caux, en Poires William, Beurrés d'amanlis et d'Arenberg, Doyenné du Comice et en Pommes de terre Enrlij Rose et Magnum bonunt. En 1902, le syndicat de Gaillon a fait près de lOO.OOO fr. d'affaires ; au moment de sa formation, il comptait 30 adhérents, il en comprends 200 aujourd'hui. L'Horticulture anglaise à l'Exposition de Saint-Louis. — Les divers travaux nécessités par l'installation des pro- duits de l'horticulture et des jardins paysagers font de rapides progrès dans toutes les sections. Le premier arrivage d'Angleterre vient de se faire, qui comprend les plantes bulbeuses et de plein air de MM. Sulton and Sons, et James Carter and C°, les Phlox de M. John Forbes, et les Dahlias de MM. J. Cheal and Sons. D'autres maisons, comme MM. Cannell and Sons, Kehvay and Son, avaient déjà préparé leur exposition. Notre excel- lent confrère, M. ^^'. Goldring, qui est chargé de l'ins- tallation générale, a son représentant à Saint-Louis, qui reçoit à leur arrivée les produits à exposer et sur- veille leur mise en place et les soins à leur donner. Bois plus léger que le liège. — Il existe des bois plus légers que le liège. C'est le cas pour celui que M. Truf- fert a rencontré dans la région du lac Tchad, et auquel les indigènes donnent le nom de Marca. 11 provient d'une légumineuse épineuse, à fleurs jaunes qui cioît dans les endroits submergés pendant la saison des pluies. Les indigènes en font des boucliers très résis- tants grâce à la texture très serrée de ses fibres. Ils s'en servent également comme ceintures ou bouées de sau- vetage. Les .Eschyi>ome»e,(\vCon trouve dans toutes les régions chaudes de l'ancien continent, se comportent de celte façon. Peut-être s'agit-il d'une espèce apparte- nant à ce genre de légumineuses. (1) Voir le Jardin. 100;i, n 400 p. ;il'i, n- Wl p. 329. Tableaux en couleurs d'Orchidées. — N'nus venons (io recevoir de lu maison alleinando OUo Beyrodt nn splendido lablcaii en couleurs exécuté de la façon la plus artistique, et sur lequel sont figuré-, toutes les Urcliidées, Iraiiclies de formes et do couleurs, cultivées pour la fleur coupée dans ect dablissement. Ce sont les suivantes Cattleya Mossiœ, C. lahiata avtumnaUs, C. niirea, V. Tn'aiiœ,ei C. Ilarrrisonicn/a: Ci/pripeiHum Idwrenceanum, C. Charlesicorthi, C. insigne, C. cal- losum, et C. villosum; Oncidium tigrinum, 0. l'or- besi, et 0. Rogeisi; Odontoglossum grande, 0. crispuni Mexandrœ; Vanda CccruLea. Dans la notice qui accom- pagne les tableaux, il est dit entre autre: « Pour attirer l'attention des intéressés sur les fleurs d'Orchidées en les leur faisant connaître d'une manière approfondie, je me permets très courtoisement de leur envoyer mes tableaux en couleurs établis de façon artistique, avec prière de vouloir bien les employer dans ce but... » Cette façon d'agir de M. Beyrodt, portera les meilleurs fruits, croyons-nous, car dès que le public, grâce à ce tableau se sera familiarisé avec les ncms des Orchidées et qu'il sera en mesure d'exprimer ses désirs, il est certain que la consommation des Orchidées augmentera. Tous ceux qui possèdent un établissement de fleurs salueront également avec joie l'apparition de ces talileaux, qui comme aide-mémoire seront pour les fleu- ristes, d'une importance corsidéralile dnns leurs rein- lions avec leur clientèle. Introductions de plantes en Tunisie. — Xous apprenons (|ue le gouvernement vient de modifier la loi phylloxé- rique actuellement en vigueur de façon à peimettrc l'importation de tous les arbres, arbustes et, exception- nellement, des boutures de vigne. — L'entrée des légumes frais reste interdite. La Conférence Consultative, au cours de sa dernière session, ayant adopté ce projet, la [iromulgation de celte loi ne saurait tarder. Seconde floraison de Lilas. — Le traumatisme est sou- vent la cause d'une seconde floraison. M. E. Apert a observé à la fin d'octobre l'.lOO. une haie de îilas blanc couverte de fleurs. En en chetchant la cause, il apprit que les arbustes en fleurs avaient eu leurs feuilles entiè- rement rongées par les cantliarides. En 1903, les mêmes Lilas ont de nouveau été dévorés par des cantharides, mais partiellement; aussi, à l'automne dernier, a-t-on pu remarquer une seconde floraison partielle. Il paraîtrait aussi que l'action d'un feu intense peut produire une seconde floraison automnale. C'est ce fiu'on a vu récemment à la Chaussée-sur-Marne. Le feu fat arrêté par un verger. Les cinq premières rangées d'arbres furent détruites ou roussies. La sixième, atteinte sérieusement, s'est mise à refleurir. Pommiers et Poiriers se sont couverts de fleurs et cependant quel- ques branches sont assez atteintes pour que leur des- Iruction soit assurée. Des Pruniers et des Lilas ont présenté le même phénomène. Un cas semblalilc précédemment oliscrvé par^LJolly à la suite d'une destruction partielle des feuilles [)ar le feu, serait dû également, d'après M. Apert, non àl'action de la chaleur, mais à celle du traumatism3 en résultant; et pour lui, le phénomène se serait produit, si les feuilles avaient été arrachées au lieu d'avoir été Itrûlées. Celte interprétation, plus générale, a pour elle beau- coup de vraisemblance; et il sera facile à l'été prochain d'en vérifier l'exactitude, en arrachant en juillet-août les feuilles de quelques arbres qui ont déjà donné les bour- "eons qui, l'année suivante, fourniront des fleurs : Pommiers, Poiriers, Lilas, Pruniers, etc. La Pilosité des Pommes de terre. — Cette dégénérescence particulières des Pommes de terre, très répandue dans l'ouest de ^a I''rance, vient de faire l'objet d'une commu- nication à l'Académie des sciences par le D' Delacroix, qui en attribue la cause, non aux diverses bactéries [Dacillus solunincolaa, li. caulivorus, Fusari irin Solan i i mais à l'état do déchéance et d'infériorité vitale dont peuvent être atteintes nombre de variétés de Pomn:es de terre, luette déchéance serait amenée par le procédé de multiplication des Pommes do terre qui n'est en somme qu'un bouturage, soumis aux seules influences du milieu ; si celui-ci est défavorable, la plante s'afïai- blit et dégénère. Parmi les remèdes à employer, M. Delacroix recom- mande, rhais seulement comme palliatif, la germination anticipée des tubercules à la lumière, qui permet d'i'li- rainer les tubercules niants. Il préconise plutôt l'aban- don de la variété sujette à la maladie, et son remplace- ment par une autre voisine, cultivée dans une région assez éloignée, où la filosité ne se montre pas. Mais le procédé qui, selon lui, donnerait des résultats encore plus certains serait le semis de graines, suivi de la sélection rigoureuse et d'une élude attentive et com- plète des produits obtenus; mais cela exigera de nom- breuses années de l'eclierclies et d'observaliims mul- tiples. Expositions annoncées. — Cannas, du 3 au (j mars. — La Société d'iigriiullure, d'horticulture et d'acclimatation de Cannes et lie l'ai TOiKrssrineiil do Crasse, organise une expo- sition généruli' luirliciilr. Iliirali'rl maiaicli. r(\ Nous appelons IimM |iai i n uImm r ni r,,l l. ni 1,.,, des inté- ressés sur le gran.l cm n, ^j/n/Tal > I i lii 1 1- ■!>, lenuol aura cerlainnmriil nn L!ianrJi,: s .Hait consacré depuis longleni\is à 1 éUulc de la viln u hn. . en nn'rae temps qu u s était adonu pass Ces divers travaux avaient fait l'objet de reman|uables éludes, dont les principales avaient pris corps sous la forme d'ouvrages jus- tement appréciés : Les Vignobles et les Vins de France et de l'étranger ; Traité des arbres et arbrisseaux forestier.', industriels et d'orn : liv|iu- 1 ■ |iichHo permettant de ,1 '.. — 11. d, lobe droit 111. — 13, Anthère vue en Uétinacle inséré en n do LE JARDIN — PFXARGONIUM ZONALF. IlIÎNni JOIGNOT. LE HEGONIA IIRBTINI cliilc forme trois lobes inégaux lUnil les rapports avec la colonne ol lo rostelliim sont tels que l'autoféconda- tion est impossible. Il faut de toute nécessité une inter- vention étrangère qui no peut s'exercer que par une étroite ou voiture qui se trouve entre les deux lobes latéraux du laboUe, à la naissance du lolje médian. L'insecte fécondateur doit faire un trajet des plus acci- dentés avant d'arriver aux poUinies, qu'il entraîne vrai- semblablement avec lui dans sa sortie. Ces pollinies il les portera sur une autre fleur ou bien encore il lais- sera sur lo stigmate une partie du pollen qu'il a pris ailleurs. _ P. IIauiot. Pelargonium zonale Henri Joignot ijours croissante des oloré pour l'ornemen- ]'",tant donné l'utilisation plantes à feuillage panaché i tation des jardins et pour la constitution des motifs en mosaïculture, les nouvelles venues méritent d'être étu- diées et essayées. C'est à ce titre que nous présentons aujourd'hui une nouvelle va- riété : le Pelargonium zonale Henri Joignot, à feuilles pa- na'hées, du type des P. s. Mifitress Parker, Jaen, etc., à qui elle nous parait être supérieure. Une corbeille de ce Pelargonium nous a lieaucoup intéressé à l'Ex- position de Nogent-sur- Marne. Les sujets qui gar- nissaient cette corbeille étaient d'une coloration in- tense, trapus, ne mesurant pas plus de 20 centimètres de haut et bien garnis de feuilles. Le P.z. Henri Joignot (flg. 2) est issu du croisement du P. z. Mistress Parker et du P. z. Grand Chancelier if'azdfeerôe.Il forme une plante Fi-. -■. — ;■-•/«,. ./.,,»,» : basse, robuste et vigoureuse, au port compact, au feuillage ondulé, largement bordé de blanc pur sur fond vert avec une zone mar- brée au centre. Les inflorescences nombreuses et éri- gées portent de jolies fleurs doubles d'un coloris rose magenta vif. Outre son extrême Ooribondité, son feuil- lage est d'une panachure plus accentuée et plus blan- che que toutes les variétés similaires et, en outre, il ne s'élève guère dans les situations ordinaires à plus de 22 centimètres sans pincement. Cette variété nous parait être une excellente acquisi- tion pour la formation des bordures, des corbeilles de moyenne grandeur, et aussi pour la mosaïculture. A. M. LE BEGONIA BERTINI Parmi les nombreuses espèces de plantes employées à la décoration des jardins, le Bégonia Bertirii peut être classé parmi les meilleures. Ce Bégonia, mis au com- mercé il y a une dizaine d'années n'est pas assez répandu, à notre avis; cependant, ses grandes et belles Heurs rouges, l^ien dégagées du feuillage et surtout sa grande rusticité en plein soleil en font une plante de premier ordre pour la confection des corbeilles et plates- bandes; employé seul ou en mélange avec d'autres plantes à Heur et à feuillage coloré, il produit partout le meilleur effet. La culture de co Bégonia est très facile et sa multi- plication des plus simples : elle consiste principale- ment dans le sectionnement des tubercules. Lorsque les premières gelées ont flétri les tiges, on procède à l'arrachage des tubercules; on les débarrasse de la terre adhérente et on hiverne dans un local sec et à l'abri des gelées. Vers le 10 mars, on opère le section- nement; souvent h^s yeux sont déjà apparents à ce moment; les tubercules qui atteignent et dépassent même souvent la grosseur du poing peuvent être divisés en quatre morceaux et quelquefois davantage, selon la quantité d'yeux apparents. On laisse les plaies sécher pendant une huitaine de jours et on met en végé- tation à 10 centimètres en tous sens, sur une couche ayant jeté son coup de feu et recouverte de 15 à 20 cen- timètres de terreau bien fait et additionné de sable de rivière. Une couche ayant déjà porté d'autres cultures suffira très bien, ce Bégonia n'ayant pas besoin de beau- coup de chaleur de fond. Il faudrait diviser les tuber- cules, dès qu'ils dépassent 25 centimètres de circonfé- rence, même au cas où l'on n'en aurait pas besoin d'une plus grande quantité, les gros bulbes donnant des pousses plus maigres et fleurissant moins que ceux d'une gros- seur moyenne. Les tubercules doivent être peu enterrés et recouverts seulement de 1 centimètre de terre, on arrose à la pomme d'arrosoir et on met les châs- sis; on bassine et on ombre lale var. Henri Joignot. selon les besoins. Dès que les pousses ont atteint 4 à 5 centimètres, on doit donner un peu d'air pendant quelques heures dans le courant de la journée et augmenter progressivement l'aération, afm d'éviter l'étiolemont et donner de la solidité aux plantes; enfin on enlève complètement les châssis en prenant soin d'abriter pendant la nuit, s'il y a lieu. Dès que les gelées ne sont plus à craindre, c'est-à- dire dans les premiers jours de juin, on procède à la plantation, en terrain aéré et en plein soleil. Les plantes sont alors bien fleuries et le seront sans interruption jusqu'aux gelées. Un bon paillis est nécessaire pour obtenir une belle végétation, bien que cette plante soit très rustique. Pendant les grandes chaleurs, il faudra arroser copieusement, le matin ou le soir, et ne jamais laisser la terre sécher, car cela pourrait produire un arrêt dans la végétation et provoquer la chute des fleurs. Les boutures munies d'un œil de pousse ou bouton à Ijois au talon, réussissent également très bien. Xous avions planté, cette année, une grande corbeille composée de quatre cents B. B. et entourée de trois rangs de bordure : Coleus Verschaffellii, Colevs Marie Bocher et Achyranthes ou Iresirie brillant issima; elle a. produit tout l'été le meilleur effet. Henri NJabion. ARCHITECTURE DES JARDINS Confection des Tennis Los Tc'/iiiis-coi/rts, ou jeux de Tennis, peuvent élre établis ilo différentes laçons. En Angleterre, on les installe, le plus généralement, sur des pelouses. Mais, en France, on est presque tou- jours obligé de recourir à d'autres procédés, pour la pré- paration de ces jeux, et c'est ainsi qu'on emploie le ciment, l'asphalte, des mélanges de vieux plâtras, sable de chaux, le macadam ou, plus simplement, la terre battue. Pelouses. — Les pelouses doivent être parfaitement nivelées et entretenues avec le plus grand soin, c'est-à- dire tondues au moins une fois par semaine, bien arrosées et fréquemment roulées. Ces pelouses, dont l'herbe fine et drue est ordinairement formée de Ray- (Jrass pur, sont alors comparables, jusqu'à un certain point, à des tapis d'Orient et constituent les courts pré- férés des joueurs de Tennis. Les jeux en gazon ollrent, d'ailleurs, au point de vue paysager, un grand avan- tage : celui de pouvoir élre établis au milieu desprairies, ce qui n'est pas le cas pour les autres systèmes. En effet, des emplacements de tennis en ciment, en macadam ou en asphalte, par exemple, ont l'inconvé- nient Je présenter des surfaces pelées au milieu des scènes paysagères. On est, en conséquence, obligé de les placer, autant que possible, en dehois des lignes de vue, ou de les masquer par des plantations. Toutefois, ce n'est guère qu'en Angleterre, ou sous le climat de la Normandie et de la Bretagne, qu'il est possible d'entretenir de beaux tennis en gazon. Ciment. — Le ciment permet de faire une installation duraljle, mai.s, de même que pour l'asphalte, son emploi est très coûteux et nécessite l'intervention d'un spécia- liste. Il est a remarquer que les jeux ainsi étal)lis ont le grave inconvénient d'être durs aux pieds, de manquer d'élasticité cl de fatiguer beaucoup les joueurs. De plus. si l'on n'a pas eu le soin de ménager dans la surface cimentée un quadrillage formé de lignes légèrement creuses, on évite ditOcilement les craquelures — le faiençage — occasionnées par le retrait ou la dilatation du ciment, sous l'influence des variations de tempéra- ture. Par contre, les mauvaises herbes n'ayant pas de prise sur le ciment, on a toujours un emplacement net, d'un entretien facile. En outre, les cours en ciment oSrent l'avantage, pour peu que l'on ait ménagé do légères pentes, do permettre de jouer en tous temjjs et même par les temps humides, dès que la pluie a cassé (le tomber. Voici de quelle façon se prépare un jeu cimenté : On creuse le sol à une profondeur d'environ 15 centimètres ; puis après avoir nivelé et pilonné le fond avec soin on étend, sur toulo la surface, une couche de béton com- posé do 0""S40 do gravillon pour 0""'480 do mortier do ciment, sur une épaisseur de 12 centimètres. Le béton étant bien pilonné, on le recouvre d'une chape en cinienl de 3 millimètres, qu'on quadrille ainsi qu'il vient d'être dit. Pour éviter que l'eau de pluie no séjouine, il est nécessaire dedonncr une légèrcpcnto. En conséquence, le petit axe de l'emplacement, c'est-à-dire, la ligne marquée par le filet est tenu •") centimètres plus haut quo les bords parallèles à ce filet. Enfin, les lignes du jeu sont indiquées par des briques placées sur champ et incluses dans lo béton, de telle sorte qu'elles afdeu- rcnt au niveau de la chape en ciment. Il serait plus économique, pour la confection du iM'toii, d'on\ploypr du mortier de chaux; mais, nous iflicsiliins pas à recommander le nioilier de eliiiinl, c;ir les revêtements on ciment adhérent mal sur le mortier de clu'ix. C'eit là una carse, souvent insoupçonnée, des mécomptes qui surviennent dans des travaux de ce genre. Asphalte. —Si, au lieu de ciment, on préfère employer l'asphalte en revêtement, il suffit d'étendre au préalable, sur le lit de béton, une couche de sable de 1 ou 2 centi- mètres, sur laquelle on coule l'asphalte. Terre battue. — L'établissement des cours en terre battue revient beaucoup moins cher. Dans ce cas, la préparation varie suivant la nature du terrain. Si l'on a allaire à un terrain sablonneux — ce qui est un réel avantage, en raison de la rapide infiltration des eaux de pluie dans le s.o! — il suffit de niveler l'em- placement réservé au jeu en tenant compte toutefois de la pente de 5 centimètres indiquée ci-dessus; puis, on étend une légère couche de terre assez compacte pour éviter lo glissement du pied dans le sable; on arrose légèrement et on procède au cylindrage, jusqu'à obtention d'une surface résistante. Si, au contraire, le terrain est argileux, il devient nécessaire d'enlever une couche de terre de l.ô centi- mètres environ et de la remplacer par un lit de vieux plairas, de mâchefer ou de cailloux, dans lequel l'eau s'infillrera. On recouvre ensuite ces matériaux d'une couche de terre de consistance moyenne de 2 à 3 cen- timètres; on arrose et on roule fortement le sol, pour obtenir une cohésion parfaite. Enfin, si le terrain est calcaire ou rocheux, par conséquent dur au pied, on répand, après ni'velage, une couche de S à 10 centimètres de terre forte mélangée d'un pou de sable, qu'après cylindrage on recouvre légèrement de sable. Dans ces différents cas, il est bien évident quo l'on doit modifier légèrement la façon de procéder, suivant que la terre employée en recouvrement est plus ou moins argileuse. Si la terre est de consistance moyenne c'est-à-dire argilo-calcaire ou silico-calcaire, on peut l'employer telle quelle, en se contentant de répandre à la surface, avant de terminer le cylindrage, une légère couche de sable qui, eu se mélangeant avec la terre superficielle, forme une sorte de croûte assez résislante, homogène et souple; mais, si la terre est franchement argileuse, il y a à redouter : 1° Son iinpernii'abinté, 2" les gerçures plus ou moins larges et profondes qui se produisent par les" temps secs et chauds. En consé- quence, la terre argileuse devra donc être mélangée avant son emploi et suivant son degré de consistance, d'une quantité plus ou moins grande de sable de rivière ou, au besoin, de sable de mine, qui atténuera les inconvénients signalés ci-dessus. Mais, de toutes les matières que nous avons eu l'occasion d'emi)'.oyer jusqu'ici, celle qui nous a donné, à tous points de vue, les meilleurs résultats est le sable granitique ou « arène » (granit en décomposition) que l'on trouve généralement dans tous les pays graniti- ques, entre la couche do terre arable et la roche pro- prement dite. On sait quo lo granit est composé, outre le mica, de deux éléments principaux le « quartz » et le « fel- dspath », qui sont de densités très différentes. Le fel- dspath se décompose, subit une « kaolinisation » qui transforme la roche on une sorte de sable gras, tandis que le quartz reste à l'étal de grains plus ou moins volumineux. Il s'agit donc ici, pour recourir à une formule vulgaire, mais exacte, d'un sable argileux, h'.mployé sur une épaisseur do 15 centimètres environ, bien pilonné ou cylindre, ce sable acquiert presque la dureti' du brlon, tout en conservant une élasticité suffi- santé. I,o sol ainsi établi rosle pormoalile et ne se tierce pas par les temps chauds ot secs. Do plus, l'herbo y croît difricili>m.int, do sorte qu'il est d'un entretien très facile. Les avantages de ce matériau nous paraissent tellement marqués, que nous n'hésitons pas à con- seiller aux personnes désireuses d'établir des Tennis dans de bonnes conditions, do le l'aire venir dos pays où l'on peut se le procurer prescjue pour rien, c'est à- dire, pour la France, de la Bretagne, de la Normandie, du Limousin, etc., suivant la région qu'elles habitent. Toutefois, comme le prix de revient serait trop élevé s'il 'allait employer ce sable sur une épaisseur de Kl à l.'j centimètres, ainsi qu'on le fait lorsqu'on a cette matière sur place, nous conseillons, en pareil cas, d'éta- blir un bon fonds en terre battue, puis d'étendre à la surface une couche de 2 à lî centimèlres de sable gra- nitique formant revêtement. Le supplément de dépenses occasionné par les frais de transport est peu de chose, en comparaison des avantages que l'on peut retirer de l'emploi de ce sable. Notre conviction s'est, d'ailleurs, trouvée fortifiée par les dires d'un sportsman anglais bien connu et (|ui fait autorité de l'autre coté de la Manche, pour toutes les installaticns de jeux, et qui nous a déclaré n'avoir, jusqu'ici, rien trouvé de comparable au saljle granitique qu'il a eu l'occasion d'emp'oyer à Dinard, comme nous l'avions déjà fait nous-méme en Normandie et on Bretagne. Macadam. — Certaines personnes remplacent la terre battue par un empierrement ou macadam que l'on établit de la même façon que celui des routes. A cet ert'et, on creuse le sol de 20 centimètres environ et l'on remplit l'excavation d'une couche de pierres un peu grosses formant, à la fois, blocage et drainage, sur une épaisseur moyenne de 12 centimètres; puis, on étend par dessus une seconde couche, de 8 centimètres d'épaisseur, de pierres cassées à l'anneau do 4 centi- mètres, c'est-à dire assez finement, ou du gros gravier. On cylindre ensuite le tout à sec, avant de répandre la matière d'agrégation composée de sable ou de terre légère, destinée à remplir les interstices et qui doit être employée en quantité aussi faible que possible. Après son épandage, on arrose et on continue à cylindrer, jusqu'à ce que le tout soit bien pris et forme une sur- face unis et dure. Le macadam constitue un intermédiaire entre le ciment et la terre battue et il offre à la fois les avantages et les inconvénients de ces dilïérents systèmes. De.struction de l'herbe. — Il est nécessaire d'entretenir les jeux de tennis bien propres et d'empêcher les mau- \ aises herbes de les envahir. L'arrachagede ces herbes avec un instrument quelconque ayant l'inconvénient de labourer le sol et de lui enlever sa consistance, il est préférable de les tuer à l'aide des produits habituels employés pour cet usage. Kn Angleterre, on vend, à cet effet, des mixtures connues sous le nom de « Weed Iviller ».En France, où ces produits ne sont pas couramment mis en vente, il est plus simple d'arroser le terrain avec une solution de sulfate de fer ou de sulfate de cuivre à raison (Je fi kilogrammes de sulfate pour 100 litres d'eau. Ce pro- cédé donne de bons résultats, mais il est d'un prix assez élevé. On peut employer efficacement le sel dénaturé, qu'il est facile de se procurer à bon marché. Son application doit être faite au printemps ou dans le courant de l'été, à raison de 2 kilog. par mètre carré. Il faut opérer par un temps humide pour assurer la bonne pénétration du sel dans le sol. Le résidu de l'épuration du gaz d'éclairage, connu sous le nom de Crud d'ammoniaque, est également utilisé pour la destruction des mauvaises herbes. Il a l'avantage d'être peu coûteux et de donner, aussi, d'ex- cellents résultats. Mais, nous recommandons particulièrement l'emploi de l'acide sul fil rique. C'est un produit d'un prix peu élevé' et qu'il est possible do se procurer chez tous les mar- chands de couleurs. La dose à employer varie suivant que le tennis a déjà clé ou non envahi par les mauvaises herbes. Dans le premier cas, on arrose le terrain avec une solution composéedo 5 litres d'acide pour 100 litres d'eau, (^ette quantité, qui peut paraître forte, est abso- lument nécessaire pour détruire los racines qui ont déjà pris possession du sol. Au contraire, si le tennis n'a jamais été envahi par les herbes, une solution de 1 à 2 litres d'acide sulfurique pour 100 litres d'eau est suffi- sante, comme moyen préven'if, pour stériliser, en quelque sorte, le sol lit empêcher la germination des graines. Dans tous les cas, il ne faut pas arroser trop abon- damment en bordure du tennis, afin d'éviter que les infiltrations, dans le sol, du produit employé, ne puis- sent nuire à la végétation du gazon ou des arbres et arbustes qui seraient planti's dans le voisinage immé- diat du jeu. [à suivre) H. Marti.net. CHRONIQUE FLORALE L'art des décorations de tables La décoration des salles à manger et, en particulier, celle des tables est peut-être ce qui, dans l'art floral, a subi le plus de changements, de modifications, et doit suivre pas à pas les exigences de la mode. Ainsi ce ■qui est adopté un jour, cesse d'êire à la mode après quelques semaines. Seules, quelques confections clas- siques demeurent dans ce continuel renouvellement. C'est pourquoi nous n'avons nullement l'intention de décrire l'ensemble des décorations florales, mais plutôt d'envisager la coté esthétique de ce sujet, en le complé- tant par quelques exemples classiques. Il y aurait beau- coup à dire si l'on voulait retracer l'évolution do l'orne- mentation en général des salles à manger. Sans en faire l'historique, nous rappellerons que les Romains, malgré leur attitude guerrière, s'offraient ce luxe qui semlilait les changer de milieu et donner un autre cours à leurs pensées. Dans son traité « Des festins », Muret nous dit qu'ils recouvraient la table de pétales de fleurs odo- riférantes et se ceignaient de couronnes de feuillages et de lleurs. Mais ce n'était pas à proprement parler une ornementation recherchée. F.ntre autres nomlireux exemples de choses à effet, les décorations de tables faites à la cour de Louis XIV et de Louis XV étaient remarquables par leur ordon- nancement et par leur richesse. Nous en avons pailé dans « L'art floral à travers les siècles », nous n'avon.s donc pas a y revenir. Il convient cependant de ciler un exemple de la façon dont on comprenait ces arran- gements : le voici, d'après M. Gibault (1). Au banquet c|ui suivit le mariage de Mlle de IJlois avec le prince do Conti, vers le niilioii de janvier ItiSO, la table était ornée de corbeilles de fleurs naturelles. Cette décoration, sans doute nouvelle, remplit de stupéfaction les contempo- rains. Voici la description do ce couvert, d'après le Mercure qaUnil du Ifi janvier tCiSO : <. La table avoit "l |.i.Mls de Inng sur ti pieds S pouces do large. Lo milieu on .^loil (him- (l'iint- manière toute singu- lière, ot qui avoil i|iul>|ih' r\\,,^:' ,1e galant, de magnifique et do ■' surnaturel " tcml ciisriulili^ à considérer la saison où Ion estoit. T)i.\-neuf corbeilles à jour, tant dorées que d'ai- gent, régnoient sur toute la longueur do cette table. Elles étoient remplies dWnémones, d'Hyacinthes, de Jasmins d"l''.spagne, do Tulipes et do feuilles' d'Oranger, et de petits festons de fleurs couroient par-dessus. Il n'y avoit rien que ill jHinal de In Snriiil-- Xalionatc d'IIortirullilrc de Fmnr^' avril lOol, p. 2!IS. CHRONIQUE FLORALE do naturel, ot ou voyant ces corbeilles, il estoit difficile de se souvenir qu'ont tust au seizième de janvier. Les étrangers qui virent ces fleurs crurent qu'elles estoient feintes ot s'ils ne les eussent vues de plus près quant on déservit, on n'au- rait jamais pu leur jiersuader qu'elles eussent esté véri- tables. .. Une constatation que nous ne devons pas négliger de faire c'est que, si les décorations florales étaient naguère un luxe que seuls les souverains, les princes et les grands dignitaires pouvaient se permettre, il n'en est plus ainsi aujourd'hui. Aussi à l'heure où l'on dîne, de la villa et du cottage, au château domanial; de l'appartement bourgeois des quartiers des afïaires, à la salle à manger princière des hôtels somptueux, les tables sont fleuries. Quant aux règles qui doivent présider aux garnitures des tables il convient de ne pas ignorer les quelques notions d'esthétique florale applicables à toutes les com- positions florales. C'est aussi faire preuve de tact de ne pas masquer la vue par des corbeilles, dont les fleurs et les feuillages forment un rideau de verdure, qui isole les convives de chaque côté de la table. Ln masse fleurie doit s'étaler sur la nappe ou à une certaine hauteur, mais en laissant la ligne de vue parfaitement libre et dégagée. Rien n'est plus désagréable que l'inobserva- tion de cette règle fort simple et si facilement réalisable. Eviter de se servir de grandes potiches larges et élevées et les surcharger de fleurs est une chose tout à fait élé- mentaire. Cela n'exclut pas les pièces massives; les unes sont basses et permettent de faire un parterre de fleurs en tapi,s; d'autres supportent des coupes qui dominent la ligne visuelle : rien de mieux que ces silhouettes d'oii s'échappent une profusion de fleurs et de feuillages qui rompent la monotonie des surfaces trop planes. Nous insistons sur ce côté qui a une très grande importance et dont nous avons constaté plus d'une fois que l'on tenait si peu compte. On peut d'ailleurs s'y conformer soit on faisant des compositions très basses, soit, au contraire, en dispo sant les fleurs sur des porte-fleurs élevés et fluets de la base, soit encore par une décoration foit légère, dont les quelques fleurs, qui s'élancent ou se trouvent dispo- sées au-dessus des autres, n'interceptent aucunement la vue et font très bel efïet. Si les fantaisies sont permises, le bon sens doit pon- dérer celles qui seraient par trop disparates. Il faut également tenir compte des commodités du service, et sous prétexte de garniture de table, ne pas mettre des fleurs au point de gêner les convives. Mais ces change- ments ne doivent pas être extravagants, tout aussi bien en ce qui concerne l'arrangement des fleurs, que leur nombre et leurs coloris. Malheureusement pour les per- sonnes de goi'it et de sens artistique, les limites ne sont pas toujours oliservées. L'œil est fréquemment choqué par une inconcevable débauche de coloris plus ou moins justes ou plus ou moins bien associés, par une trop grande quantité de fleurs, dont la disposition gène les invités, ou bien encore par la pénurie des fleurs. Ce sont toutes choses dont doivent bien se pénétrer, aussi bien la maîtresse de maison que la personne chargée de la garniture florale de la table. Tout en ne dépassant pas les limites du bon goût, certaines décorations de tables restent parmi les garni- tures classiques, tandis que d'autres sont tout à fait remarquables par leur ordonnancement général et par l'originalité de leur conception. La question des couleurs joue un rôle important, plus peut-être encore dans le cas présent que pour beaucoup de compositions; il convient et il est de bon goût d'éviter les bariolements de couleurs que l'on voit trop dans certaines garnitures de tables.. On peut donc se tenir aux deux eflets principaux, dont nous avons parlé plus en détail dans un précédent chapitre, et qui sont dus soit aux oppositions, soitàl'harmonie des couleurs. Nous CI oyons devoir ajouter qu'en raison des modifi- cations sensibles de décoloration produites par la lumière artificielle, nous serions tentés de préconiser, pour les dîners, les harmonies de couleurs plutôt que les contrastes. Dans ce dernier cas, chaque nuance garde à peu près sa valeur et par conséquent produit sensi- blement le même effet que l'on avait prévu. Il en est tout autrement, si l'on a opposé deux couleurs, où la lumière peut décomposer ou faire changer l'une des deux et produire ainsi pour les raisons déjà notées un résultat opposé à celui visé. Il est donc prudent, lorsque l'on est pas sûr de soi, d'exposer au préalable les fleurs qui doivent être utilisées, sous la lumière artificielle. Autant que possible, lorsque deux nuances se trou- vent associées, il est préférable que les fleurs de coloris plus pâles soient au-dessus des autres. Si le contraire existe, la corbeille, le piquet ou la gerbe semblera man- quer de légèreté. L'association des couleurs comprend également cellt s des étofles qui font partie du service de la table. Los fleuristes allemands ont un tel souci d'harmoniser les couleurs que, pour une décoration de table, ils allient les couleurs des fleurs avec celles des nappes, du ch'- min de table, lorsque ces derniers ne sont pas blanc:. On ne peut qu'approuver cette façon de faire car elle est exquise ot hautement esthétique. Nous connaissons aussi des fleuristes français qui rapprochent toujours d'une surface blanche les arrangements qu'ils pré- parent. On peut ne pas être aussi rigoureux pour les déco- rations devant n'être éclairées que par la lumière naturelle. Encore faut-il ne pas se lancer dans des com- binaisons disparates et discordantes. Une simple et douce opposition est toujours plus facilement réalisable et d'un goût plus juste. Quoi que l'on fasse, il faut imprimer à la décoration florale de la table une disposition aussi artistique que possible, en laissant libre cours à son inspiration, à sa fantaisie et à son goût. On doit à ces nouvelles concep- tions la substitution des gerbes et des bouquets placés en avant des convives, reliés par de petites guirlandes encore remplacée par une mode que l'on dit venir d'Amérique : l'enguirlanderaent de la table à l'aide des gracieuses lianes de Mirsiphyllum, de Lygodium et d'Asparagus. • On avait, il y a quelques années, l'habitude de placer simplement quelques pots de fleurs, colleretés de papier ou placés dans un cache-pot, sur la table. Cela subsiste encore dans certains hôtels, sur les tables d'hôte. Ce n'est pas à proprement dire une décoration de table telle que nous la concevons, ou ce ne peut être à peine celle-ci dans sa plus simple expression. Mais où la chose est charmante, c'est lorsque l'on substitue aux plantesdécorati vos des arbres minuscules, principalement des Cerisiers et des Vignes, chargés de fruits que les convives cueillent à l'heure du dessert. La corbeille de milieu que l'on trouve parfois suran- née, reste classique et est toujours réservée pour des diners sans grand apparat et dans lesquels on ne veut pas faire montre de recherches. Ces corbeilles sont généralement composéestrès basses, environ 15 centi- mètres de hauteur, dépassant rarement 20 ; elles sont elliptiques, rondes, parfois rectangulaires. Elles se JARDIN CULTURE DR L OGNON GRELOT liiiuvonl loujours liombérs pnr r:irrangpiiioiil des lloiirs. < à's dernii'ies sont disposées assez rogiilièroment pai-mi h's feuillages, tandis que s'éclmppent do ci do la, un liouton, quoique léger feuillage ou de fins rameaux l'iancés, qui brisent la ligne courbe par trop accusée. Il arrive que de ce milieu s'élance une gerlie s'écfiap- pant d'un vase au long pied fuselé: une simple flûte à ctiampagne placée au centre produit cet effet. Les « surtouts >) (1) remplacent très souvent ce motif floral fort simple. On con(,'oit qu'ils soient de styles, de formes, d'aspects, comme de valeurs variables. Pour cela encore on a tout innove, tout essayé, tout aban- donné el toul recommencé : quelques usages demeurent; la moile naît, s'impose, vit, passe, s'oublie et reparaît, entraînant la déchéance de certaines choses, tandis que celles de caractère demeurent. Le surtout est quelquefois une pièce unique; mais dans beaucoup de cas, il fait partie d'une série depièces du service de table. Il est simplement constitué par une corljeille; mais il forme souvent un pied massif d'où s'élève une tige plus ou moins décorée ou ciselée, sup- portant une ou deux coupes, celle inférieure plus grande, et se terminant par une autre coupe ou par un vase en cornet. Ce genre est fort liien au point de vue de l'arrangement des fleurs, car il permet de réaliser des choses fort jolies et qui n'ont pas l'inconvénient d'être des écrans opaques. Le bas formant plateau est garni en « tapis », tandis que les coupes qui se trouvent aune hauteur plus élevée que la ligne de vue sont décorées avec légèreté et qu'au dessus du vase supérieur se silhouette une gerbe élégante. Les surtouts de cette importance ne sont de mise que sur les grandes tables, et il y aurait comme un manque d'équilibre d'en décorer une table de minime grar- deur. L'unique corlieille centrale ne peut rester seule, sur une table suffisamment grande pour réunir plus de quinze convives. Dans ce cas, on place, à chaque extré- mité de la table, deux compositions d'une importance moins grande, que l'on a coutume de nommer « bouts de table ». Les fleurs sont disposées soit dans de petits plateaux, dans des coupes, dans des cornets en cristal montés dans des pieds en argent ou en autre métal, soit dans des motifs s'alliant avec celui du milieu. Ces « bouts de table » sont toujours d'une importancemoinsgrande que la corbeille centrale. Ils sont composés soit des mômes fleurs, soit le plus souvent de fleurs moins ri- ches, soit encore de fleurs formant opposition avec les [iremières. Lorsque la talile est longue, d'autres pièces florales viennent s'intercaler entre celles du milieu et les bouts de table, à raison de une par dix convives environ si elles ne sont pas très importantes, de dix-huit à vingt si, au contraire, elles sont importantes. Dans les grands dîners etlianquets, une judicieuse ordonnance veut que l'on alterne les simples corbeilles basses, avec les pièces élevées, pour éviter trop de régularité. C'est là l'ornementation classique des tables, que l'on met à contribution depuis des années, qui ne varie que dans la disposition des fleurs et qui ne date pas. D'autres arrangements peuvent aussi être donnés dans le même groupe : elles ont été innovées, abandon- nées, puis reprises et reparaissent assez souvent avec des modifications de détails qui ne les changent guère, à part quelques essais récents (1902) dont nous parle- rons dans une autre chronique. Au lieu d'une simple corbeille centrale, on s'avisa de mettre au centre de la (1) Corbeille de milieu en métal, en céramique, etc. table une glace que l'on ontuura do guirlandes de fleurs lesquelles serpentent parfois sur la nappe. Notre planche hors texte montre précisément la mise en œuvre do ces quelqi\es indications, parmi d'autres sujets fort bien combinés, dans les présentations de MM.Gélos etDunis, à l'e.xposition horticole de Biairilz. La forme nettement elliptique du plateau de cette table de dix-huit couverts était déjà fort originale et assez vaste, puisque le petit diamètre mesurait i"".")0. Le motif central était constitué par une armature aux lignes souples et dégagées, dont le milieu et les extrémités étaientlégèrement relevés et fleuris de grappes d'Odonlo- glossum crisjmm et de Roses Caroline Tesfovt, dont les tons s'harmonisent parfaitement. Quatre petites touffes de Muguet étaient placées plus bas, tandis que dans l'ensemble serpentaient quelques tiges d'Asparagus tenuissimus, à' A. Sprengeri, et d'/l . i^umosus. Cet arrangement se complétait par huit petits poufs de Roses Caroline Testant et de Muguets, entre les- quels s'ajoutaient des lianes âe Myrsipihyllum d.on\, les extrémités s'allongeaient entre les couverts. La photo- graphie ne peut rendre qu'imparfaitement l'effet de cette ornementation et sa légèreté. Parmi les autres compositions que comportait cette présentation, il nous faut signaler la superbe gerbe do Lilas blanc, voilé en écharpe de tulle illusion, et une corbeille de Muguet, surmontée d'une potence en bam- bou, contournée A' Asparagus et fleurie de Cattleya et d'Oncidium Rogersii. Albert M.\umené. Culture de l'Ognon grelot Le principe est celui-ci : on replante de petits Oignons, dont le volume est un peu supérieur à celui d'une noi- sette, et que l'on a obtenus par un semis très serré, exécuté on mars ou avril de l'année précédente. Dans l'est de la France, où les liivers rigoureux ne permettent pas de garder une culture d'Oignons en terre pendant l'hiver, cette méthode est très avanta- geuse, car elle permet d'obtenir rapidement, dès les premiers beaux jours, des bulbes aussi forts que ceux obtenus par la transplantation de Ijulbes enracinés. L'Oignon grelot n'est pas une variété spéciale. On l'obtient dans l'est avec une variété très cultivée, l'Oi- gnon de Mulhouse, voisine de la variété très répandue, l'Oignon jaune paille des vertus qui peut servir aussi. On sème très dur en péninière, on arrose seulement pour que la graine lève; on laisse ensuite le plant se former et se sécher sur pied; chaque graine donne alors un Oignon de sa grosseur, variant de celles d'un pois à celle d'une noisette. On n'éclaircit pas, car c'est grâce à ce semis serré qu'ils ne se développent pas. On les rentre ensuite dans un local sain, aéré, à l'abri des gelées, mais plutôt froid que chaud, car les Oignons ont tendance à donner des pousses qui les épuise- raient. Lors de l'arrachage des Oignons de récolte, s'il se trouve de petits bulbes, on doit également les mettre de côté, ils serviront aussi. Aux premiers beaux jours de fin février, commence- ment de mars, on les met en place dans un sol ameubli, fertile, anciennement fumé. On trace des lignes dis- tantes de 20 centimètres et on plante les Oignons peu profondément à 10 centimètres les uns des autres. Les soins culturaux sont ensuite les mêmes que pour les autres cultures, arrosements, sarclages, etc. Cette méthode est excellente, car les Oignons se dé- veloppent en peu de temps et donnent de forts beaux produits la seconde année. F. Collard. LF JARDIN •.F.SCENCR HKS VARIITI-S FRl Tl Dégénérescence des variété* fruitières Leurs causes et leurs remèdes Le règne végétal tout comme le règne animal est, on le sait, organisé de telle façon, que tout ce qui apparaît doit disparaître après un temps plus où moins long. Cependant ne semble-t-il pas que bien que ce principe soit absolu, certaines particularités se produisent dans le règne végétal notamment à l'égard de nos variétés fruitières : à. n'en citer qu'un exemple parmi tant d'autres, notre vieille variété de Pomme d'api ne sem- Ijle-l-elle avoir bravé celte loi naturelle, puisque cer- tains auteurs nous disent qu'elle était déjà connue du temps des Romains. L'homme est porté par ses procédés de multiplica- tion pour conserver identiquement les bonnes variétés acquises, à se servir du grefïage, opération qui remonte il la plus haute antiquité ; n'a-t-il pas eu par là le moyen de conserver ces variétés de choix, ainsi que d'autres plus ou moins anciennes. Cependant il faut bien le reconnaître, la plus grande partie de ces bonnes variétés tendent aujourd'hui plus que jamais à disparaître par suite d'affaiblissement; tels sont de ce nombre dans nos variétés à fruits de table, les Poires Bergamote de Pen- temte; Saint-Germain d'hiver \ Saint-Miche!, etc, et parmi les Pommes notre vieux Pigeon rovge d'hiver et la petite Reinette grise qui se conserve facilement jus- qu'en mai et juin; ces deux variétés ne se rencontrent presque plus, même dans les localités où la culture en l'tait, il y a quelque temps, vraiment rémunératrice. Et parmi nos excellentes vaiiétés de Pommes a cidre dont la réputation était avec raison tout à fait exceptionnelle nous citerons, la Peau de Vache; le Donx à l'Aignel: Marin Onfroy; Bedan, etc., qui sont en train de dispa- raître de nos campagnes par suite d'affaililissement ; d'oii il résulte que la plupart des cultivateurs ne les font point entrer dans leurs plantations, car, du reste, on ne les trouve plus que bien rarement cliez nos pépi- niéristes. A quoi attribue-t-on généralement cet état de faiblesse? aux très grandes variations climatériques qui se pro- iluisent fréquemmeni depuis quelques années. Mais que fait-on pour réagir contre tous ces maux? à peu près rien, au contraire. A notre avis, le temps y est bien pour quelque chose, mais nos multiplications y sont pour la jilus grande part. Car lorsque l'on veut procéder au greffage, on prend, presque toujours au hasard, des rameaux sur des arbres déjà plus ou moins affaiblis par l'âge où par toute autre cause, voir même sur des arbres en situation trop ombragée et dont le bois est mal constitué, et l'on place un ou deux de ces greffons affaiblis directement sur n.laiil 22 Jours! (Ho(ii:ii(|ih rnliii, l,-i plus liolle,est uno i\gi^ ih' 1 après 18 jours de forrafro dans notr^' t pu vous ouvoyer des pliolograpliics, vous voyiez vous-mêuio les résultats obtenus. Je ne me per- mettrais pas de ^ous donner un conseil, mais jo crois qu'une photoprapliie do rcs Inanclirs, |iai aissani dan- Le Jardin serait une iionne ri'ilanh' ihiimiII' ^ ni'l |i.mu la cause (Io rétliérisalioM. .U- ur \nn, .Lmiih lai 1. 1 , (l.nili-os détails sur los résultats uulani sciinliliiinos ^w pratiques obtenus cette année ; je me réserve do les faire connailrc au Congrès du mois de mai, mais je puis vous assurer (|u'aujourd'hui 21 déccmlire. tiuns «,■ pouri-ions pus sans le secours de la d!^pàs.,'\!a^'M|l,.^^'''^''!,''^' n,MM !i:.'lal,". I''1'"i-I'"" I--1 '!■■'-'!'■ VilM. ,. -la. In. depuis un lemps très pluvieux et seulement deux j^olées; d'autre part, l'auloninoayautété pluvieux, les plantes sont très roui prépa- rées et so refusent ab.solunient à démarrer, si elles ne sont pas anestliésiées. Je no veux pas m'étendre davantage sur ce sujet, puisque ceux ipii noni pas encore commencé cette année ne pour- raient y trou\ er aucun br^néfice. Je tenais à vous signaler les résidtals absoU Mil concrets obtenus. C'est fait. Veuillez recevoir, etc.. J. Avmard, Tds. Le-ï (■■chaiitillons qui nous ont été adressés jjai' M. Aymar. 1 iin'sciitent le plus Rraiiil inlinl h cause dos ilisseinblancos profondes qui cNistaii'nl .miIio elles. I.e rameaa provenant des fiurci irs |iaii,--ii'nnos et de plantes traitées par le proci'di' ordinaire présentait deux maigres grappes. Le rameau non éthérisé forcé pendant vingt-deux jours présentait à l'extrémité un atome de Ihyrse, à peine long d'un centimètre et deux bourgeons développés sur deux yeux inférieurs. Quant au rameau des sujets munis à l'éthérisatiou, il se terminait par six /superbes fhyrses aux ramifications amples et bien dégagées. l'ne telle constatation se passe de commentaires. A. M. Une exploitation fruitière modèle La culture fruitière, pour la pro 'notion des fruits de table, a pris dans plusieurs pays étrangers et, notam- ment, dans quelques contrées d'Amérique et dans le Tyrol autrichien, une importance considéralde. Les fruits de ce pays, principalement les Pommes pro /enant de la Californie, et qui sont expédiées dans les chamlires roides aménagées à bord des navires inondent nos mar- chés et constituent tin dangei- pour notre production nationale. Il est temps que l'on songe en France à substituer aux plantations faites au hasard et quelque pou empiriques, des exploitations rationnelles qui ont encore cet avantage d'utiliser les terres diminuées de valeur par une série de causes économiques. C'est le cas pour l'exploitation qui fait l'objet de cet article, puisque des terrains dont le prix moyen était de 4.1100 francs l'hectare, ne se vendraient pas moins de lï.OOÛ à 15.000 francs ainsi exploités. La Commission de la Société des Agriculteurs de l''rance, jiour l'attribution du prix agronomique du concours des fermes fruitières, a décerné l'année der- nière ce prix à M. Jules Labitte pour sa ferme fruitière modèle installée et exploitée dans le but que nous pré- conisons. En créant cette vaste exploitation fruitière bien comprise, à Clermont (Oise), M. Labitte a eu pour ulijectif do montrer ce que l'on pouvait en attendre et son exemple a été suivi dans celte région oii il existait déjà des cultures fruitières : on s'est allncho dès lors à propager les.bonnos variétés commerciales et ces [)lan- lalions rationnelles ont notablement augmenté la valeur d3s terrains plantés en vergers. L'aménagement d(? cette exploitation a été parfaite- ment compris en prévision de l'avenir par une planta- lion définitive de hautes tiges et par rutilisation do l'espace libre, dans les premières années, entre ces arbres, par des plantations provisoires de contre-espa- liers, de pyramides de Poiriers, de gobelets de Pom- miers et do liuissons de Cassissiers. Elles ont permis de couvrir les frais d'exploitation quelques années après et de ne pas attendre vingt h vingt-cinq ans pour que le caiiital engagé fût productif. - La ferme fruitière est installée sur le versant sud de la ville de Clermont dont les constructions l'abritent des vents du nord; elle s'étend d'un seul tenant sur 2 hectares S.î ares, et d'autres terrains séparés sont affectés à cette même culture portant le lotal à environ ."> hectares. Le verger principal est divisé en deux par- lies par une large clairière gazonnée bordée d'allées, ce qui lui donne l'aspect d'une propriété d'agrément, et dont la vue panoramique (fig. GOo) donne uno idée assez exacte. Les lignes d'arbres à hautes tiges sont dislan- cées de 10 mètres et l'espace interlinéaire et celui entre ces arbres a été occupé par une plantation de Pommiers et de Poiriers on petites formes qui occuperont le ter- rain jusqu'au développement complet des premiers. Dans la partie gauche, la plantation se trouve ainsi combinée : les arbres à haute tige, Pommiers et Poiriers sont espacés de Io mètres en tons sens. Un rang de Pommiers en gobelets occupe l'axe de la bande restée libre entre les lignes des grands arbres dans le sens de la longueur: Entre les 2 ou 3 mètres do ces derniers se trouve un rang de Poiriers eu pyramide, enfin l'intervalle restant entre les hautes tiges et ce dernier est occupi^ par une rangée de Cassissiers, de même que la partie vide dans le sens de la largeur. Cette disposition diffère, dans la partie droite, par l'intercalation heureuse, d'une ligne de contre-espaliers doubles entre une do Poiriers en pyramide et de Pom- miers en gobelets. La direction de ces lignes d'arbres principales suivent la direction du nord-ouest au sud- ouesl; des bandes gazonnées ont été ménagées entre elles, ce qui permet d'effectuer par tous les temps les travaux divers que ces arbres nécessitent; de plus, des fruits qui tomljenl s'abîment moins que sur le sol nu. Les murs qui existaient, avant de convertir ces ter- rains en exploitation fruitière, ont été recouverts d'espaliers; les clôtures faisant défaut dans la partie basses ont été constituées d'une façon heureuse de haies d'épines hautes de l^ôo dressées à la normande et maintenues par quatre fils de ronces métalliques. Le fonds de la plantation se trouve être en Pommiers de variétés locales, principalement, et dont l'une d'elles, d'un grand mérite, car elle se rapproche beau- coup de la Reinette fie Canada, connue sous la dénomi- nation de fausse Reinette, a été nommée l'année dci'- nière Reinette Clermontoise par la Seclion poinologique de Paris. A coté de cette Pomme très appréciée, et dont la récolte annuelle s'élève dans le pays a ."lOO.iiQO kilo- grammes, des Pommiers des variétés Reinette de Cav.r, Reinette Parmentier, Cateati, Reinette de Canada, ont été plantés ainsi que des Poiriers tiges : Beiiné d'Amarilis, Berçiamofte Espère n , Louise lionne, lienrré Uardy, Curé. Les pyramides comprennent les variétés do Poires : 12 UNE EXPLOITATION FRUITIERE MODELE William, Louise Bonne, Duchesse, Beurre Diel, hoyeinié du Comice, Charles Ernest, Le Lectier, Passe Crassane, Doyenné d'Alengon, Bergamotte Esperen, Doyenné GoubauU. Les gobelets de Pommiers se composent des variétés : Reinette de Canada, blanche et grise. La plupart de ces variétés ont été choisies pour les contre-espaliers lès espaliers sont réservés aux Pêchers, aux Poiriers : Doyenné d'hiver, Beurré d'Aremberg, Saint-Germain d'hiver, aux Pommiers Calville blaiic. Ce seul jardin fruitier contient près de 2.500 pieds d'arbres, sans compter les plantations de Cassissiors. Ainsi qu'on peut le constater, les variétés de fruits qui ont été adoptées sont peu nombreuses, de premier choix et d'une vente assurée. C'est ainsi qu'une exploitation dont les produits sont destinés à être Quant aux Cassissier.s, leur rendement est vraiment rémunérateur. Chaque pied peut produire largement 1 à 2 kilogrammes après quatre années de plantation, soit de G. 000 à 7.00O kilogrammes pour les 4. .500 sujets actuellement en plein rapport, l'étant donné que le prix moyen de la vente pour l'exportation est de 50 francs les IHQ kilogrammes, cette culture n'est pas àdédaigner. M. Labitte estime, en effet, que le produit couvre les frais généraux de son exploitation et il vient d'en faire une nouvelle plantation de 5.000 pieds. Les opérations culturales doivent être faites en temprs voulu; elles consistent en façons du sol, fumures, taille et pincement des arbres, traitement contre les insectes, les cryptogames et les aiïections diverses. Le sol étant plutôt argileux et assez pauvre en chaux, les fumures et amendements sont faits à l'aide de fumier de cheval. Vue panoramique de écoulés doit être comprise, parce qu'un nombre res- treint de variétés de fruits est adopté par les acheteurs en gros, ensuite parce qu'une quantité importante des mêmes fruits trouve plus facilement preneur qu'en petit nomt)re. Quant aux Gassissiers, ce sont les variétés de Di^on et Champion qui ont été choisies définitive- ment après de nombreux ecsais. La variété de fruits qui, au point de vue commercial, donne le rendement le plus appréciable est la Reinette Clermontoise. Un arbre tige de vingt-cinq à trente ans, produit bon, an mal an, 2.50 kilogrammes de fruits qui se vendent largement 30 francs les 100 kilogrammes. Viennent ensuite les Poires et les Pommes d'hiver, puis les variétés d'été et d'automne. Les fruits d'été et d'automne, la guigne rouge et le cassis s'écoulent facilement dans le pays où de gros marchés sont traités pour l'expédition en Angleterre et dans les villes du nord de la France. On conçoit que la culture dos beaux fruits d'hiver soit productive, mais à condition de posséder un fruitier parfaitement agencé pour leur conservation, ce qui est le cas dans la ferme fruitière de M. Labitte. Ce fruitier est précisément installé au centre même de l'exploita- tion ce qui facilite le travail. d'engrais phosphatés, (superphosphates et scories employés avant l'hiver) sulfate de potasse, sulfate de chaux, kainite et épandage de chaux; enfin de sulfate de fer pour combattre la chlorose. L'hiver les écorces sont grattées et les troncs enduits d'un badigeonnage au pinceau d'une liouillie faite de chaux et de sulfate de fer. Des pulvérisations au sulfate de fer sont appliquées en été contre la tavelure des fruits. Cette dernière affection est d'ailleurs combattue par l'ensachage pour les fruits de choix, opération qui en augmente encore la beauté, la grosseur et la valeur marchande. La cueillette des fruits d'automne et d'hiver est faite avec le plus grand soin et les fruits sont rangés dans le grand fruitier, après avoir été triés et classés en trois choix diflôrents. Ce fruitier se compose de deux pièces, la première servant de vestilmle afin d'éviter la péné- tration trop brusque de l'air du dehors lorsque celui-ci peut être nuisible à une bonne conservation. Le vide existant entre le mur et la cloison intérieure, est rempli de sciure de bois pressée. Une cheminée d'appel, ménagée dans le plafond, permet l'évacuation des éma- nations des fruits après la cueillette. Les fruits sont rangés par variétés sur des talilettes superposi'es, oL légèroinoiit inclinées, une large alter- nant ;ivoc une autre plus étroite pour permellre l'inspec- tion. Des rideaux noirs glissent au devant des tablettes afin de soustraire les fruits à l'action de la lumière qui en avance toujours la maturation. L'écouloinont de la récolte se fait par l'entremise dos commissionnaires des Halles do Paris et par les expé- ditions directes. Dans le premier cas, le transpurt s'efîectue en paniers, ou en grandes caisses; dans lo second cas, l'emballage a lieu dans des boites façonnées spécialement pour un nombre de fruits déterminé, qui reposent sur une couche de papillotes et sont envelop- pés de papier de soie. M. Labitte aspire à vendre dircc- ... A ,. J EXPOSITION DE TURIN Nous avons donné précédemment quelques rensei- gnements sur l'exposition internationale d'horticulture organisée à Turin, à l'occasion de son 50" anniversaire, par la Société IIortq-Agricole du Piémont, sous le patronage de S. M. la reine Marguerite et de S. A. R. lo duc d'Aosto. Nous sommes heureux do pouvoir donner aujourd'hui un plan de cette Exposition, qui se tiendra du 10 au 2.5 mai, dans les jardins del Valentino, sur les bords du Pô, jardins qui furent créés, croyons- nous, par l'émlnent paysagiste trop tôt disparu et déjà bien oublié, Barillet-Deschamps, l'inspirateur, sous la Fig. Flan de l'Exposition internationale de Turin (A Plan des Serres tement au consommateur, qui a ainsi toutes garanties sur l'origine et la qualité des fruits. Il tient pour cela que sa devise : (( Toujours beau, surtout bon » ne soit pas une vaine promesse. Ajoutons que les dépenses faites pour l'acquisition de celte ferme, sa transformation, son installation, la construction d'un fruitier, la formation des haies, se sont élevés, pour ces 'i hectares 25 ares, à environ 26.000 francs; les frais généraux d'exploitation, qui étaient au début d'environ 2. .500 francs par an, se trouvent doublés par l'adjonction d'autres plantations et par le plus grand travail d'entretien; l'amortissement à prévoir et l'intérêt du capital engagé ont été large- ment couverts au bout de quelques années. Des béné- fices appréciables ont déjà été réalisés, qui augmente- ront encore avec la production toujours croissante des arbres non enco.-e arrivés au maximum de leur déve- loppement. L'organisation de cette ferme, intelligem- ment comprise, constitue un modèle du genre. Re.né De?.jardin. direction d'Alphand, des plans du Bois de Boulogne, du Parc-Monceau, du Parc des Buttes-Chaumont, etc. Le Parc del Valentino, que j'ai eu l'occasion de visiter au début de ma carrière, et dont j'ai gardé la meilleure impression, est situé près du château du même nom, construit au xvn' siècle par la femme de Victor-Amé- dée F'', Christine de France, fille de Henri IV. Par ces quelques détails, on peut voir que nos compatriotes qui visiteront l'Exposition retrouveront dans la capitale du Piémont de nombreux souvenirs de la mère-patrie. Si l'on considère, d'autre part, que l'Italie se trouve actuellement dans une situation économique des plus prospères, et que nos rapports avec ce pays sont ac- tuellement très cordiaux, on admettra sans peine que ceux de nos spécialistes, qui auraient intérêt à faire connaître leurs produits de l'autre côté des Alpes, pourraient, avec profit, prendre part à l'Exposition de Turin. Les demandes d'admission devront parvenir au Comité de l'Exposition, via Stampatori, 4, à Turin, au plus tard, le 30 mars. H. Mahtinet. ■s l'Iv TlîllKi; Culture des Pommes de terre sur couche Los premières couches sont utalilies on janvier : laites (le fumier recuit et do fumier frais, elles doivent donner une chaleur do -JO dcyi'és; on les garnit ensuite d'un mélange de ii.-ulies i'2;ales de terreau et de lionne terre de jardin. (»n mot les tubercules au fond d'un rayon lu-ofond do 12 à l'i conlimi-tres,mais on ne les recouvre d'abord que de 4 a 5 centimètres do terre bien meuble. On mot ordinairement par châssis i rangs, à raison de 6 plantes par rang. Les espaces intermédiaires peuvent, au commencement de la végétation, être occupés par d'autres plantes, Oseille, Radis, petite Laitue; mais il faut enlever celles-ci, dès que les tiges des Pommes de terre ont pris quelques forces; on achève alors de com- bler les rayons, on arrose modérément d'abord, jiuis plus abondanimenl, à mesure de la croissance et on donne de l'uir toutes les lois que le temps le permet. Les quinze preiuieis jours i''i'oul('s il n'est pas néces- saire que la couihesoit maintenue tW's chaude; ilsuflil d'une température douce, assez uniforme, pour que les plantes n'éprouvent pas de temps d'arrêt dans leur vé- gétation. La récolte se fait en fouillant avec précaution au pied des plantes pour enlever les tubercules à me- sure qu'ils ont atteint la grosseur convenable, c'est-à- dire à peu près le volume d'une noix. Les variétés employées pour cette culture sont : la MarjoUti eiUarjolir/ léttin!. On. Motte. JASMINUM PRIMULINUM" Parmi les Jasmins a fleuis jaunes, il faut signaler au premier rang, le Jasmùiui/i Jiudiftoruni qui fleurit dès les premiers jours do janvier sous le climat de Paris et même dans l'est de la France. Une propriété précieuse qui doillefaire rechercher, c'est qu'il épanouit ses fleurs dans l'eau, à la température de l'appartement. L'espèce dont nous parlons ici en est extrêmement voisine et ceux qui l'ont déciite insistent sur ses affini- tés avec le Jasmin nudiflore. Elle n'en différerait essen- tiellement que ses feuilles plus grandes, plus ou moins complètement dévelo;.pées au moment de l'apparilion des (leurs qui sont beaucoup plus larges, avec le limbe de la corole dépassant le tube. Ce serait une remar- quable variété du Jasminum irudiflnnaii, qui, à pro- prement parler, n'est pas nudiflore. Lilire aux botanistes descripteurs d'en faire une espèce autonome ou simple- ment une forme; l'essentiel pour l'amateur de lielles plantes c'est qu'il se trouve en présence d'un arbuste très ornemental dont la place est marquée dans tous les parterres. On ne peut attribuer la grandeur des fleurs du Jasminum pr'nnuUnum, à la culture, car, à l'état sauvage, ces organes sont du double plus larges que ceux du J. nudiflorum- depuis longtem])s cultivé. Le Jasminum primuUnum, est d'origine chinoise; il a été recueilli dans le Yunnan, à Mongtse, par M. Hancocq. On le rencontre à l'état sauvage dans les haies et les taillis. En voici la description que nous empruntons aux Icônes plantarum : rameaux effdés, létragonfs,globies feuilles à trois folioles hal.iiluellement dévelo])pées en même temps que les fleurs; folioles glabres, un peu rudes aux bords, les latérales elliptiques ou oblongues- lancéolées, obtuses au sommet ou obtusiuscules, mu- cronulées, atténuées à la base, subsessiles, la termi- nale plus grande oblongue-lancéolée ot munie d'un court pétiole; leurs jaunes précoces, axillaires, soli- (1) Jasminum nudi/torum Hemsley, K lo Bull'ij'. 1S',)5. p. liiy; llooker, Ir.ones plantarum V série, IV, 1S9.1, t. 2384. taires, a pédoncules [lourvue de six ,i huit hraclées; calice proloinlémcnt divisé en six a seijt lolies trois fois plus longs que le lulie, lancéolés ou linéaires-lancéo- lés, aigus, plus couris que le tube de la corolle; co- rolle rotacée à six ou sept segments obovales-ellipti- ques, plus longs que le tube; style un peu saillant. 11 faut ajouter que les feuilles sonl opposées avec le pétiole long de 10 à -M millimètres; les feuilles latérales longues de 25 millimètres à 4 centimètres, la terminale de i à 6 centimètres. Les liractées inférieures sont pe- tites, les moyennes plus longues, les supérieures ovales ou olilongues. La corolle atteint de 3 1 2à i centimètres de diamètre. . . P. Hariot. Revue des publications Syndicat de vente de fruits et de légumes en Italie. — Ainsi (jue nous le faisions observer précédemment (1), (juand nous vantions à nos lecteurs les bienfaits cle l'association, le besoin de ces organisations pour la vente en commun des fruits se fait partout sentir, à cause du bénéfice très faible qu'ils retirent de la vente de leurs produits, par suite du manque de débouchés et du grand nombre d'intermédiaires auxquels ils sont obligés de recourir. • l'est ainsi qu'en Toscane, des syndicats se sont constitués, à peu près tous sur le même type, et ont conclu pour la plu- part dos marchés avec une maison de commerce de Berlin, qui est chargée do les représenter et qui s'engage en outre : 1" A établir et entretenir à ses frais un magasin sur les lieux do production; 2" A fournir les emballages; 3" A entretenir à ses frais un directeur technique et à assurer les expéditions ; 4" A déposer une somme d'au moins 10.000 francs, à titre de caution, pouvant servir à faire des avances aux produc- teurs sur le montant des marchandises fournies par eu.x; 5" A avancer les sommes nécessaires pour le payement des expéditions et le transport. Cliacjue sociétaire doit faire connaître, au moins trois jouis à l'avance, au bureau d'expédition, la nature et la quantité de produits qu'il désire expédier. On lui fournit alors le matériel nécessaire pour transporter ses marchandises au magasin central où s'opère le triage et l'endjallage, qui sont effectués par des employés de la maison do conimrrco do Berlin, sous le conln'ile d'un délégué du syndicat. Après une entente particulière entre le syndicat cl la maison do com- merce, un producteur peut, Jans certains cas— par exemple, pour des produits de cpialité exceptionnelle ou d'une espèce rare — faire une expédition à son compte paiticulier; mais le colis ainsi expédié doit peser au moins 25 liilogr. D'après un accord intervenu entre le syndicat des produc- teurs de la plaine de Bipoli et l'importateiir berlinois, les frais do triage et d'emballage ont été fixés à 7 fr. 50 par ([uintal pour les fruits de toutes catégories, et à 2 francs pour les pommes do terre. Le triage et l'emballage sont faits assez rapidement : les produits déposés avant midi au magasin central sont expédiés le jour même. La vente à Berlin se fait à la criée par les soins d'un commissionnaire choisi par la nuinicipalili'' de la ville île Berlin. Le résultat de ces ventes aux ench. us i lanl imlilié dans la partie du Bulletin municipal réseiM i ,iii\ uni, miales. le syndicat peut contrôler les prix do venir indiqui s par la maison de com- merce. Cette maison fournit, chaiiuo semaine, au syndicat un relevé détaillé des opérations relatives à la vente des produits expédiés à Berlin, ainsi qu'un état des frais de transport, de manipulation et d'emballage et le montant de la commission perrue. Le produit net est perru par le syn- dicat ot réparti entre les sociétaires, au prorata do la quan- tité dos produits expédiés. En cas de contestation, lediflérond est soumis à la décision du directeur du magasin et du représentant de la maison d'importation. S'il y a partage des voix de ces deux arbitres, la (piestion est portée devant un comité spécial nommé par le syndicat et, sur la demande de l'une des parties, soumise iji Voir le Jartlit 100;), n- 'lOO, p. 31A; n- 401, p. 329. rUlXlCATlONS on iloinior ressort ii liirbitiaHO suprémo d'un jiuy noimin' pai- 1(1 s\ niiiciit et la maison do commorcp. \.r^ sMi.licat?- do producteurs do fniils 't I.';juiim>, .Lui ih'iil d r'N.cUiiils rcsullats on Toscane, disi-nl l.s .1 li-^ J >• .\lii.s:''c sih-i,:l, iViiù nous extrayons cos roiisi'i;jncnM'iils i|iii' nous doniiuiis très détaillés, car la façon du|iii('i do nus voisins italiens nous a semblé des mieux lom.ues et dos plus appropriées à édifier nos lecteurssur le fonctionnement lie cos associations, que tious voudrions voir s'organiser par toute la Framc. M. II. Le forçage du Mimosa. — Cotte jolio plante, dont le parfum délicat, rivalise avec celui do la Violette, avec huiuelle elle partage en cette saison la faveur populaire, ost l'objet, dans lo .Midi, d'une industrie prospère; M. Jules Grec, dans la Petite Revue agricole et liorticole nous donne d'intéressants détails sur l'appareil en usage pour forcer lo .Mimosa : on prend une caisse en bois blanc, de hauteur suffisante pour (pion puisse y placer, dans le sens vertical les rameaux que 1 ou veut forcer; la caisse s'ouvro sur lo devant à la fa(;on d'une armoire. 1,0 fond est garni entièrement d'une boite en zinc, do lilcen- liniclres do hauteur, au-dessus do laquelle se trouve un [danclK^r on bois, percé de trous, destiné à supporter un certain nombre de marmites pleines d'eau, dans lesquelles plongent, par leur partie inférieure, les rameaux de Mimosa, La caisse en zinc porto un tuyau de plomb, en forme do croix, de l&t-on que le point de croisement soit au centre de la caisse. Ce tuyau communique extérieurement avec une bouillotte placée au-dessus d'un fourneau à pétrole, comme ccu.x qu emploient les ménagères. Caisse en zinc et bouillotte étant remplies d'eau, on allume lo fourneau, et il s'établit entre les deux récipients une cir- culation d'eau analogue à celle du thermosiphon dont on so sert pour lo chauffage des serres, La température à maintenir dans l'appareil est d'environ ZTi degrés; quand à la durée du fon.-age, elle est assez variable, pouvant aller d'un jour et demi à quatre jours. Pour absorber l'excès de vapeur d'eau qui se forme dans l'appareil, et qui on se condensant sur les lleurs les ferait noircir, on a l'habitude de recouvrir les branches de .Mimosa d'une couverture de laine ou, plut('it, de molleton. (Juand l'opération a bien réussi, on retire de l'appareil des frondaisons aux fleurs épanouies d'un beau jaune d'or ; si le fon.age ost imparfait, les fleurs, plus ou moins épanouies, sont d'un jaune verdàtre tirant sur le noir. Le Mimosa ainsi forcé est expédié on paniers de 'j kilos, et vendu soit au panier, soit au kilo; Paris re(;oit celui de première qualité; Londres celui de seconde qualité, comme Lyon. ("est en décembre-janvier que la vente en est le plus rémunératrice ; mais comme on n'est pas libre de forcer le Mimosa à n'importe quel moment, et qu'il faut attendre qu'il soit prêt pour le fon.'age, on voit l'avantage qu'il y a à cul- tiver des variétés hâtives. JuLKs Grec. Un nouvel insecticide et engrais :.le crud d'ammoniaqur. — .M. fiuerrapain, professeur départemenla! ilagriiiillnre (_lo l'.Visne, préconise dans lo Luon Ilnrticalc, l'eniiilui du crud d'ammoniaque, cotte matière épurante du gaz d'éclairage (ici, lo rainerai de fer), saturée des diverses im[(uretés qu'elle a retenues, vapeurs ammoniacales et cyanhydrides sulfu- reuses. Ce serait là, parait-il. un l(on engrais, très usité dans l'Aisne, tant pour la grande culture que pour les arbres fruitiers et la vigne, et jouissant de grandes propriétés insec- ticides, puisqu'il détruit non seulement les vers blanc.=, mais même le phylloxéra. Mais ce produit doit être employé avec précaution, car si l'azote ammoniacal constitue un aliment de premier ordre, l'azote sous la forme cyanhydrique est un poison des plus violents : en procédant judicieusement, le crud est sans danger, parce que au contact de l'eau et de l'air du sol, les composés cyanhydriques s'oxydent et forment des combinai- sons ammoniacales. Il faudra donc ne pratiquer les ensemen- cements que trois à quatre mois après l'épandage, pour permettre aux réactions chimiques do se produire. Le crud est excellent pour les plantes sarclées; il convient à tous les sols, mais surtout aux terres fortes, où on devra l'épandro do bonne heur •. au plus tard en décenibrc. GuKRnAPAiN. EnibcuL Harman Payne, a dit der- nièrement dans ces colonnes et avec justesse les qualités d'un magnifique ouvrage sur les Œillets publié par cette maison d'éditions horticoles. Ces mêmes éloges peuvent être appliqués à ce livre sur la culture commerciale des Violettes, dans lequel rien n'est omis, rien n'est oublié et qui test traité avec l'esprit pratique qui caractérise les Américains. Nul doute que nos horticulteurs aient intérêt à consulter et à méditer ce livre qui les mettra au courant avec précision de la culture commerciale des Violettes pour la vente en touffes et on fleurs coupées aux Etats-Unis. R. R. Revue bibliographique Un coin horticole du Midi : Antibes. Monographie horticole d'Antibes, par Jules Grec. 1 vol. do 130 pages avec nom- breuses planches noires; prix 2 francs, franco 2 fr. 30. Kn vente à la Libraire Horticole. Dans notre avant-dernier numéro, nous annoncions par erreur que cet ouvrage avait remporté le second prix au concours ouvert par la Société des Agriculteurs de France. Or, la monographie de Al. Jules Grec fut la première primée, et il nous est agréable aujourd'hui de faire cette rectification, toute à l'éloge de notre excellent collaborateur, dont l'ouvrage est, en effet, un modèle du genre. Les Associations agricoles en Belgique, par Max Tur.mann, docteur ès-sciences politiques et économiques, 1 vol in-12 de vi-43i pages. Prix : 3 fr. 50, en vente à la Librairie hor- ticole. Depuis quelques années, il se produit, dans le monde rural, un mouvement marqué vers l'association. Nulle part peut-être, ce mouvement n'a été aussi intense qu'en Belgique : en dix ou douze ans, la campagne belge s'est couverte de mutualités et de coopératives, d'unions professionueDes et de sociétés de toute espèce. C'est ce mouvement, remarquable à bien des points de vue, qu'étudie en détail M. Max Turmann, dans son livre. Dans une première partie, il examine les causes principales qui ont déterminé ce groupement des forces rurales. 11 les trouve d'abord dans l'évolution scientifique et industrielle accomplie par l'agriculture moderne, dans l'action du gouver- nement belge ainsi que dans l'initiative privée. Dans la si'conde partie de son livre, .M. Max l'urmann considère en lui-même chaque type de groupement rural : tour à tour, il étudie les associations ayant un caractère offi- ciel, les unions professionnelles ou syndicats agricoles, les institutions créées en vue des achats et des ventes en commun, les coopératives de production, les coopératives de crédit, les assurances mutuelles, etc. Ces études, précises et détaillées, que M. -Max Turmann est allé faire sur place et on s'entourant de tous les rensei- gnements nécessaires, présentent un particulier intérêt pour tous ceux qui se préoccupent des problèmes d'organisation pratique : il y a là de très opportunes indications., Les maladies parasitaires de la Vigne (parasites végétaux et parasites animaux), par F. Guéguen, 1 vul. in-l« jésus car- Société llationale d'Hortieultare de f ranee séance du '24 décembre 1903 Comité de Floriculture. — Deux belles potées de Bégonia Gloire de Lorraine à M. Belleveaud. Comité DES Orchidées. — Un superbe Cattleya Trianœ alba à M. Maron; un Cypripedium hybride des C. tonsum et C. Curtisii à M.Lequesne, du Perreux; trois Lycaste Skinneri, à M. Duchesne, de Bruxelles. Un des spécimens à sépales latéraux rouge fonce est tout particulièrement remarquable, sous le nom de Lycaste Midleriana. Comité d'arboriculture fruitière. — De belles Pommes de Calville blanc à M. Urbain Faucheur, de Bagnolet, et de jolies grappes de Raisin Chasselas Napoléon à M. Whir, de la Chevrette. Comité de culture potagère. — Des Asperges certes tou- jours belles à M. Compoint ; encore deux bottes d'Asperges blanches et des Pommes de terre Royal Kidney à M. Barbe, du domaine de Noisiel ; des Poireaux panachés de jaune à la maison Vilmorin ; des Laitues à bords rouges, des Pommes de terre Belle de Fontcnay à M. Barré, de Persan; des Fraises Marguerite à M. Guéry, de Sarcelles. P. Hariot. CORRESPONDANCE'" Journaux horticoles américains et allemands. — Rép. à M. H. II. à A. (Mai nc-ct-Loire). — Journaux américains : Tlic Wcekly Florists Itci-iew, 520-535, Caxton Building, à Chicago; Gardening, ùO, Monon Building, à Chicago; The américain Florist, .324, Dearborn Street, à Chicago. Journaux allemands -.Die praklische Ratgeber ini Obst-und Gartenbau, à F'rancfort sur l'Oder; Handelsgœrtner, .33, Sûds trasse, Leipzig; Die Bindekunst à Erfurt; Gartenfiora, 29, Dessauerstrasse à Berlin; Die Gartenwelt, 2, Lindenstrasse, à Leipzig; Der deutsclie Gartenrat, 8, Roonstrasse, à Berlin, MoUer's Deutsche Gartner-Zeitung, à Erfurt. Marchands-grainiers : espagnol — Alexandre Baquet, paseo del Obelisco, à Madrid; américain — Burpee, à Philailelphie; anglais — Veitch, à Chelsea. Oui, la maison Sutton and Son's, de Reading, fait le com- merce de gros et do détail. Nous ne connaissons pas la maison de coutellerie dont vous parlez. (1) Pour toutes demandes de rcnseijfnements, joindre un timbre de 0 fr. 15 pour chaque question difl'érente, afin de nous couvrir des frais d'envol à nos collaborateurs. Pour obtenir la réponse par leltre, envoyer U fr. 75 on timbres-poste. Joindre la bande du Journal. No 406 20 Janvier 1904 Nouvelles horticoles Distinctions à l'horticulture. — Uiio iin|iorl;uite proiiio- liiui do iialines acadumiqucs vient d'avoir lieu à l'occa- sion du Nouvel An; parmi celles accordées au monde horticole, citons : Officier de l'Iiistriiciion publique. — M. Ballet (Krncsl), le (listinj.'ué .ulioiinilloiir de Troyes; M. Bouvet, directeur du Jardin des l'Iarilrs d'Angors. Of/ieiers irAi-adémie.— MM. Forestier(.Ioanl, rnnsorvaipur dos promenades à l'aris; l''orgeot (Etiennei. ipli' . xi. 'mmI conh-èTO du BulUtin (les cultivateurs de gro, culteurs; Ghilardi (Georges), sous-chef d i : i ii comptabilité des promenades à Paris; GrosdoiiLin;' .cii.n !■ si, professeur d'horticullure à Soissons. Nous adressons nos sincères félicitations aux nou- veaux promus. Société nationale d'Horticulture de France : les Comités. — Dans sa séance du 14 janvierdernier, laS. N.II.F.a procédé aux élections des bureaux do ses divers comités et sections. Ont été élus (le premier comme président, le second comme secrétaire) : Comités. — Arboriculture fruitière : MAt. Loiseau, Orive. — Arbo iculture d'ornement :MM.. G. Boucher, Lasseaux. — Culture potagère : MM. Niolet, Beudin. —Art floral : MM. G. Dcbrie, Sauvage. — Art des jardins : MM. Vacherot, Loi- 7.oau. — Arts et industries horticoles: MM. Durand-Vailland, 11. norléans. — Floriculture : MM. G. Bellair, Welker fds. — Orchidées : MM. Doin, Marcoz. — Comité scientifique : MM. D' Bornet, Magnien. Sektions. — Chrysanthèmes : ilM. Eug. Delavier, R. Mom- uiéja. --Roses: MM. Maurice de Vilmorin, Pierre Cochet. — Pomologie: MM. Abel Châtenay, Nomblot. — /ieai(,7:-Jr(s : MM. lîivniro, Allouard. Commission de Hkd.iction. — Président: M. L. Chauré. — Vice-Président : M. Dolessart. — Secrétaire : M. Marcel. — Seci'étaire-adjoint : M. A. Maumené. Comité permanent horticole des Expositions. — Dans une séance préparatoire, il a été décide que ce Comité com- prendrait comme président d'honneur, le Ministre de l'Agriculture et comme membres d'honneur tous les anciens ministres de l'Agriculture, et qu'il se recrute- rait, comme nous l'avons déjà dit dans le dernier numéro du Jardin parmi les exposants, ayant obtenu un grand prix ou une médaille d'or aux Expositions universelles internationales, ou ayant fait partie des jurys d'admission ou de jugement à ces Expositions. Pour la première année, la S. N. H. F. a accordé à ce Comité une sulivention de 500 francs. En outre, il a été déciilc de demander une cotisation de 10 francs à l'en- trée, plus une cotisation annuelle de 10 francs. Ce Comité ne ferait qu'aider le Ministre du Commerce, à qui il prêterait son concours à cùté du Comité français des Expositions à l'étranger. Un projet de statuts est en voie d'élaboration. Exposition de Turin. — S. M. le roi d'Italie a accordé un premier et très précieux concours à cette fête horti- cole, en décidant que les jardins royaux du Piémont y figureront collectivement sous la forme d'un grand jar- din de style italien. Nous avons déjà entretenu nos lecteurs (1) de cette Exposition, qui d'après les renseignements particu- liers qui nous parviennent, promet d'avoir une impor- tance exceptionnelle. Ainsi que nous le disions dans notre dernier numéro, nous ne saurions trop engager à y prendre part les horticulteurs français qui ont le plus grand intérêt à faire connaître chez nos voisins leurs produits, si diflérents des leurs, en raison de la (1) Voir Le Jardin année 1903, n» 400, p. 307 ; n- 404, p. 370. Aimée 1904; n'4Û5, p. 12. diversité des climats; et nous (>stinions (|u'u celle occasion certaines spécialités trouveraient là de sérieux débouchés. Nous nous tenons à la disposition de nos lecteurs pour tous les renseignements (programme, règlements, etc.) dont ils pourraient avoir besoin. D'ailleurs, nos amis, M.M. Radaelli, vice-président, et Roda, secrétaire général de l'Exposition, seront prochai- nement à Paris et fourniront directement ces renseigne- monts aux intéressés. Le programme de l'exposition divise les objets qui y seront admis en neuf catégories, dont la sixième porte le litre: industries horticoles. Cette catégorie comprend les cinq sections suivantes : 1" Serres et abris; 2° Outillage horticole; 3° Embal- lages; 4" Di'coration des jardins; .7' Architecture des jardins. Les Maladies et Parasites du Chrysanthème. — Le livre do M. le D' J. Chittlot, chef des travaux botaniques à la Faculté des Sciences de Lyon, les Maladies et Para- sites du Chrysatithènie, édité par la Lilirairie horti- cole, vient d'être honoré à l'Exposition de Rome d'une médaille de vermeil, accompagnée des plus grands éloges. Toutes nos félicitations à notre savant collabo- rateur. Le prix des fleurs en Angleterre. — Chez nos voisins d'Outre-Manche, les plantes bullieuses et surtout les Nar- cisses jouissent d'une très grande vogue. Une variété nouvelle, le Narcisse Peter Uarr, vient de faire son appa- rition : elle a les fleurs grandes et bien conformées, blanches, avec la trompette ou couronne bien déve- loppée (section magin coronati), bien ouverte, d'une bonne consistance, ondulée sur les bords. Elle est très rustique et très florifère. Elle est mise au commerce cette année au prix de 1.250 francs le bulbe. C'est déjà joli, mais nous sommes encore loin des prix fantas- tiques pour les Orchidées. L'Exposition automnale de Rome. — L'exposition horti- cole, qui vient d'avoir lieu à Rome, fut des mieux réus- sies, tant pour l'importance des apports que pourl'excel- lence des cultures présentées. A citer parmi les triom- phateurs : le Jardin botanique de l'Université, dirigé par le professeur Pirotta, et le Jardin de la Ville, dirigé par M. Ch. Palice; le prince Pamphili Doria, dont les cul- tures lui ont valu la grande médaille d'or de l'Agricul- ture, M. Ettore Mangolini, à qui a été attribuée lagrandc médaille de S. M. le Roi. Signalons encore parmi les apports de valeur, ceux de MM. S. et V. Berarducci,les princes d'Antuni, Pallavicini et Aldobrandini. Le Radium et les plantes à l'Académie des Sciences. — M. Bonnier a soumis à ses confrères de l'Académie des Sciences dos cultures de champignons myxomicètes iiilluencées par du radium. Les effets paralysants des émanations radio-actives sur ces organismes inférieurs sont d'autant plus frappants qu'à côté M. Bonnier avait disposé une culture faite dans des conditions normales. Non seulement il y a arrêt de développement du mycé- lium, mais des espèces de kystes apparaissent à l'extré- mité des tubes mycéliens. Il suffit d'ailleurs d'enlever le radium pour voir reprendre au champignon son déve- loppement, toutefois sensiblement différent de ce qu'il est d'habitude. L'auteur do cette étude est M. Dauphin, qui a opéré sur un échantillon de radium prclé par M. Curie. Seconde floraison. — La Nature signale également les laits suivants relatifs aux floraison tardives : L'an der- nier, au printemps, un Cactus, sorti trop tôt,futatteint légèrement par la gelée, sa floraison fut arrêtée; mais à 18 NOUVELLES IIOIITICÛLF.S l'automne, au mois de novemljre, il y eut une fleur magnifique qui se développa normalement : plusieurs autres boutons commencèrent leur évolution, mais ne purent la continuer et avortèrent. Précédemment, un Lilas ayant été dépouillé de ses feuilles, raconte le même observateur, je le vis peu après se couvrir de feuilles. Matières minérales contenues dans les plantes grasses annuelles. — La quantité de cendres laissée par les plantes grasses est considérable; les cendres sohibles dominent. M. G. André a reconnu que la potasse l'em- porte chez \es Mesambrya lit hemum, tandis que la chaux est plus abondante dans le Sed/im asiirei/m. Culture en présence d'algues et de bactéries. — Des expériences faites par MM. Bouillac et Giustiniani, montrent que grâce à la présence d'un mélange deXostoc et AWnabœna et de bactéries à la surface d'un sol primitivement dépourvu de matières organiques, le Sarrasin a pu prendre un développement normal et fixer une quantité d'azote considérable. Une conséquence de la fécondation croisée. — M. Leclerc du Saliloii, conclut d'hybridations opérées entre diverses Cucurbitacées que le pollen étranger modifie non seule- ment les caractères de la plantule mais encore ceux du fruit, sur lequel il n'agit pas directement. La consé- quence pratique donne raison aux jardiniers qui s'abs- tiennent de cultiver dans le voisinage les unes des autres, des Cucurbitacées différentes appartenant au même genre et capables de s'hybrider. Un hybride de Chasselas par Vigne vierge. — Millardet avait toujours oljtenu de faux hybrides en hybridant la vigne par la vigne vierge : les plants obtenus pré- sentaient tous les caractères des vignes qui avaient servi de mères. M. Grille vient d'obtenir un véritalde hybride, ce qui constitue un fait des plus intéressants. Le rôle de l'oxalate de calcium dans les végétaux. — M. Amar, est arrivé aux conclusions suivantes : la chaux (sous forme de nitrate), nécessaire au bon fonc- tionnement physiologique de la plante, est entièrement assimilée jusqu'à une certaine proportion; au-delà elle est éliminée sous fo.-me d'oxalate comme inutile. La formation de l'oxalate de calcium aurait donc pour but l'éliminatirm de la chaux superflue. Le froid au Caucase. — Notre correspomlant de Piati- gorsk (Caucase), M. Page, nous écrit pour non s faire part des désastres causés aux plantations par le froid. « Après avoir eu un été et un automne magnifiques nous avons depuis 8 jours un verglas épouvantable. Les arbres ne pouvant supporter cette charge déglace sont tous cassés; des Acacias et des Peupliers il ne reste que le tronc,lesCliâtaigniers et les Vernis du Japon ont résisté jusqu'en ce moment, mais le verglas augmente toujours. Des Ijranclies de la grosseur d'un crayon ordinaire supportent des glaçons de 12 centimètres de circonfé- rence. Tous les lils électriques, téléphoniques et télé- graphiques sont cassés. La quantité d'arbres à rem- placer sera considérable ». La destruction des rats. — M. Mougeot, ministre de l'agriculture, à la suite des plaintes émises par les représentants de la Cihareute à l'occasion des ravages considérables causés aux récoltes par les rats, va faire expérimenter en grand le sérum du D' Danysz, de l'Ins- titut Pasteur dont nous avons parlé précédemment (i). Une mission, composée des trois collaborateurs du docteur Roux, ayant à leur tête le D"' Danysz, fonction- nera sous le contriile de M. de Lapparent, inspecteur (1) Voir Le Jardin iy03, w 3119 p. 290. général de l'agriculture. M. Mougeot a demandé au préfet, au.K maires et aux associations agricoles de faci- liter par leur concours, dans la plus large mesure pos- sible, l'expérience tentée pour la mission qu'il vient de désigner. Si le résultat est efficace, elle pourra être généralisée dans les autres régions dévastées par les rats, à la grande satisfaction de nos agriculteurs. Un gigantesque plant de Tomate. — Le plus récent et peut-être le plus remarquable végétal de la Californie est un pied de Tomate qui atteindrait 21 mètres de haut. II a, parait-il, poussé spontanément dans la cour de MM. J. Walker, à Los Angeles, et deux grands rameaux s'étendent à mi-hauteur autour de la maison sur une longueur de 9 mètres dans chaque direction. Cette plante gigantesque était dernièrement encore en pleine végétation, et porte de nombreuses Tomates miires, une centaine d'autres plus petites, encore ver- tes, et une multitude de chétives fleurs jaunes augmente son attrait à cette époque presque liivernale. Placées sur le sol, les tiges grêles de cet immense végétal mesureraient 22 mètres de long et ses nombreux rameaux latéraux, avec leurs feuilles couvriraient une demi-douzaine de mètres carrés. Les plants de Tomate de 2"".30 à 3 mètres de haut ne sont pas rares dans la Californie du Sud, mais on n'en avait pas encore vu dépassant 6 mètres. Les Orchidées rares du jardin de Kew. — Nous trouvons dans The Orchid Review, l'énumération de plusieurs Orchidées rares, qui viennent de fleurir dans les serres de Kew. « Dipodium pictum vient de donner une nou- velle pousse, un remarquable Bulboplnjllum graiidifio- r«wî porte sept fleurs, le rose fi > nandibi tiare le. cnnewx. petit H. sanatorium aux lèvres plumeuses, de même le B. barbigerutn miniature, l'étonnant Trias disciflora, le Saccolabium penangianum, le Liparis disticha, les fleurs rouges du dernier sont peu communes pour celte espèce. Les Phalœnopsis Esmeralda sont repré- sentés par h plantes en fleurs; une terrine contenant plusieurs pieds d'Hatjenaria car/iea est splendide. Mentionnons en outre parmi les plantes rares, Papihio- pediliim Charleswortlii, P. Spicerianum, P.Maynardi, Phragmopedilum Sedeni, P. Calurum, tous abondam- ment fleuris et d'un grand e5e'. Citons encore un svLiie,T])B\o\. de Dendrobium Phalœnopsis, D. formosum, Lœlio Cattleya X A'«s«, Vanda Kimballiann, Catlleya Lodd'gesi, C. Aclofidiœ, C. Eldorado Wallisi, Mil- tniua, etc., qui forment une collection de toute beauté. Diminution de l'importation des fleurs en Angleterre. — L'importation des fleurs en Angleterre pendant le mois de novembre 1903 a subi une diminution considérable, si on la compare aux mois de novembre des deux années précédentes : la valeur des fleurs importées s'élevait pour le mois de novembre 19(13 à 13.026 livres sterling contre 17.464 en 1902 et 17.173 en 1901; et pour les onze mois écoulés, au total de 234.614 livres, en diminution de 4.00Û livres pour la période correspon- dante de 1902 et de 30.000 pour 1901. Un nouveau sucre. — Il vient d'être pris un brevet pour la fabrication d'un nouveau sucre. Ce procédé repose sur une fabrication toute nouvelle des glucoses par la cellulose, c'est-à-dire qu'au lieu d'opérer par diffusion ou macération, comme cela se pratique aujourd'hui, une réaction chimique convertirait la cellulose en glu- cose. 11 n'y aurait donc pas seulement le jus de Betterave qui serait conveiti en sucre, mais bien toute la plante, 19 coiiinie ;iassi los l'oiumesile terre, le Mais, etc., liilier- cules, tigos et racines. Il pouriait bien y avoir une bonne partie ; dans la poudre de Coir, la proportion n'était plus que de 6.")(»/() et de ■'>2 0/0 dans la poudre de charbon. Enfin, en serre \\'aid. les graines ont produit des plants qui sont tous arrivés en parfait état. Ce dernier procédé est très coûteux, aussi ne doit-il être employé que pour les graines très rares et très précieuses. La stratification dans la poudre de charbon donne des résultats inférieurs aux autres procédés, qui, si l'on prend la précaution d'éviter l'excès d'humi- dité, sont, comme les débris de Coir surtout, particu- lièrement il recomma"iler. Les jardins publics en Allemagne. — On va transformer la promenade» Unlerden Linden », les Champs Elysées de Berlin; d'après le plan établi, il en coûtera en chif- fres ronds 7.">.000 francs. Pour y établir des places, des terrains de jeu, des allées à travers les plantations, les travaux sont estimés pour l'année courante a2.5.()0()fr. ; enfin l'aménagement de plates-bandes décoratives dans l'allée de Francfort coûtera 18.000 francs. Au total, pour l'entretien des plantations de la capitale allemande les dépenses se sont élevées à plus d'un million; elles atteignaient à peine -JO.OOO francs en 1871. Il en est de même pour les autres villes allemandes, qui voient chaque année s'accroitre leurs dépenses occasionnées par les sacrifices financiers qu'elles s'im- posent pour l'entretien des jardins publics, surtout depuis qu'on en a reconnu l'utilité pour la bonne santé des citadins et l'embellissement des cités. Après Berlin vient Hambourg, qui consacre à ses jardins GOO.OOU francs, puis Leipzig 4(>0.00() francs, Mu- nich 330.000, Breslau 320.000, Dresde 290.000, Cologne 2.50.000, Carlrushe 2 iO.OOO ; Magdebourg 210.000, i'iO.OOi), Chemnitz 12.5.000 et Barmen 120.000. Le coton de bois. — On connaissait déjà l'ouate d'Eu- calyptus, si appréciée pour ses propriétés hygiéniques; voici maintenant qu'on nous annonce la nouvelle d'expériences faites tout récemment en Bavière, dans le but de préparer du coton avec le bois du Pin. Il paraît (lue ces essais ont parfaitement réussi. La méthod© employée est, dit-on, si économique, que la nouvelle matière pourrait lutter avantageusement avec le coton naturel. Mis à cûté l'un do i autre, il est très difficile de distinguer les deux produits. Voici, en peu de mots, le mode de fabrication : On réduit le bois en minces morceaux, puis ceux-ci sont placés dans une cuve et soumis, pendant dix heures, à l'action de la vapeur surchauffée. La pâte ainsi ol)tenue est plongée pendant trente-six heures, ilans do la soude mélangée à de l'eau. Le bois est transformé en une es|ièce do cellulose à laquelle on donne une résistance suffisante en y ajoutant de l'huile et de la gélatine. On doit ensuite dévider et étirer la masse en fils à l'aide d'un appareil siiécial. On comprend quelle serait l'importance de celle dé- découverte pour l'Europe qui ne dépendrait plus entiè- rement des marchés de l'Inde et de l'Amérique. Les belles forêts de Pins do l'Allemagne et de la Scandinavie ne pourraient être plus utilement employées. Il est seulement à désirer qu'une si précieuse découverte fiât aussi intéressante dans la pratique qu'en théorie. Expositions annoncées. — Londres, du 21 au 25 juin. -^ La grande exposition annuelle de la Société royale d'Agri- culture d'Angleterre aura lieu, cette année, (hi 21 au 2.") juin, sur l'emplacement ac(|uis par la Société, a. Park Hoyal, près Londres. On peut s'adresser (.our tous renseignements au secrétaire, M. E. Clarke, 13, Hanover square. Lcmdrcs W. Berlin, du 29 avril au S moi. — E.xposition générale d'Hor- ticulture organisée pour l'avancement de l'Horticulture en Prusse. S'adresser au Secrétariat général à Berlin, 42, Inva- lidenstrasse. Nantes, 8 mai- 15 septembre 1904. — Exposition interna- tionale (Industrie, Agriculture, Marine, Beaux-arts), placée sous le patronage d'un Comité d'honneur, qui comprend |)armi ses membres : M. Viger sénateur, président de la S. N. H. P. Exposition et concours temporaires d'horticul- ture (Groupe VIII : Horticulture et Arboriculture. — Afatériel et procédés de l'horticulture et de l'arboriculture. Outils. — Appareils de chauffage des serres et accessoires. — Plantes potagères, légumes frais et secs. — Arbres fruitiers et fruits. — Arbres, arbustes, plantes et fleurs d'ornement. — Plantes de serres. — Graines, semences et plants de l'horticulture et des pépinières). Adresser les demandes à Monsieur l'Ad- ministrateur-delégué de l'Exposition internationale, à Nantes. Petites nouvelles Le Bureau de la Société d'horticulture de innisie se trouve ainsi composé pour 1904. Président: M. Girand; Vice- président. .\r. le dncteur Bra(|uehaye; Seiri'Uiirr-(,,ni-riil . .\t. GuUlorhoii; Secr.tiiirr-adjoint, M. Charo/.é; Trésori,r, M. Beau; Coiiuuissinn permanente, MM. Coupin, Hellipzi'', Randet. L'horticulture au théâtre! on en peut voir, l'apothéose dans la revue quojoue en ce moment le Casino de Paris et qui se termine par une série de tableaux sur les jardins : jardin français, jardin anglais, jardins de féerie I L'ouverture du Cours public et gratuit d'Eritomologie agri- cole, organisé sous les auspices delà Société centrale d'Api- culture et de Zoologie agricole, professé au Jardin du Luxem- bourg par M. A-L. Clément, aura lieu le 19 janvier à 9 heures 12 du matin. Cecours aura lieu les mardis, jeudis et samedis, à la même heure. L'Assemblée générale annuelle du Syndicat central dos Agriculteurs de France se tiendra le lundi 29 février, 8, rue d'Athènes; pour celte réunion, le Syndicat a obtenu des Compagnies de Chemins do fer et de Bateaux d'importantes réductions de tarifs. Nécrologie. — Mme TlieuUer. — Nous avons le regret d'apprendre le ilécès de Mme Theulier, femme de l'horticul- teur bien connu et mère de notre excellent lollaborateur Henri Theulier. Nous adressons à nos deux amis et à leur famille l'expression de nos plus vives et sincères condo- léances. II. Martimct. LE JARDIN — LE L.r.LIO-CATTLEYA KERCH0V.1Î. LE FORÇAGE VEGETAUX ETHERISES LE L^EUO-CATTLEYA KERCHOV^E Nous avons le plaisir de donner aujourd'hui le por- trait du LœUo-Cattlei/a Kerchovœ, dont nous avons déjà entretenu nos lecteurs et qu'il nous a été donné de contempler en détail au mois d'avril dernier dans les serres de M. Maron, puis quelques jours plus tard dans le salon des Orchidées, aux floralies quinquennales gantoises. Ce gain de M. Maron est le produit du Lselia an- ceps fécondé par le Cat- tleya Trianœ alba. Au pre- mier abord, la fleur parait blanche, bien qu'elle soit lavée d'une légère teinte carnée. La gorge est d'un jaune brillant, avec quel- ques stries purpurines, tout à fait au fond du la- belle, sous le gymnos- tème. Les divisions très agrandies du L. aiiceps et surtout les pétales qui mesurent 5 centimètres de largeur, sont bien inter- méiliaires entre les deux parents. Quant à la tenue de la fleur, celle-ci est parfaite, ainsi que l'on peut s'en rendre compte par noire reproduction photographique. La structure générale de la plante, sa végétation rappellent plutôt celle du L. anceps, mais il n'échappe pas influence étrangère a modifié bulbes et des feuilles. œil exerce qu une conformation des R. R. Le forçage des végétaux éthérisés Nouvelles expériences probantes On a exprimé bien inconsidérément des réflexions peu engageantes sur le procède do l'éthérisalion des végétaux, après avoir vu les résultats de quelques essais plus ou moins bien réussis, ^ans connaître le sujet et sans certainement prendre la peine de se ren- seigner. C'est assez pour décourager ceux qui voudraient à leur tour mettre celte nouvelle méthode de forçage en pratique. lleurousement que les expérimentateurs et les faits viennent démontrer combien certaines personnes ont fait coniiaitic leur avis trop rapidement et à la légère. guoi qu'il en soil, l'hiver no se passera pas sans que la cause de rélhérisati(m gagne autant d'adeptes que d'expérimentateurs. Acluellement des essais pour le forçage de Vllifdraitgea Hortensia, de 1'//. rosea, sont tentés par un horticulteur de la banlieue parisienne, auquel nous avons éU: particulièrement heureux de fournir des renseignements complémentaires. Mais voici une lettre toute spontanée d'un expérinien- tateur de la dernière heure, un jardinier-chef d'une importante propriété privée de Maine-et-Loiro, cultiva- teur et forceur habile, qui démontre une fois de plus ce que l'on peut attendre de l'éthérisalion. Monsieur Maumené, Vous ne sauriez croire ce que je suis heureux de mes expériences d'anesthésie des arbustes ! J'étudiais la chose dans les premiers jours de décembre dernier; je faisais faire une cloche le G, j'anesthésiais le 7 lies Lilas i[iie je mis en si.Tre le 9, et le 1"' janvier j'entrais le premier L\]a.s Marie Legraye, au salon. Les thyrses com- plètement épanouis étaient encadrés de bourgeons de 20 eenlimètres de long. Se succédaient le 4 janvier les variétés : Président Mas- sart, le 6, Blanc virginal et le 10 j'utilisai Charles X et Insignis rubra dans toute leur beauté. C'est extraordi- naire. Il faut vous dire qu'un Spirea Thunbergii, soumis à cette première éthérisation du 7 décembre, avait les honneurs dessalons le 24 sui- vant, en pleines fleurs. 'Voici donc les résultats de ma pre- mière e.xpérience pour la- quelle je procédais ainsi: ma cloche était dans un abri où le tliiTmomèlre a varié do to' à 16° centigrades. La dose d'élhcr à 6.5 fut de 3.50 gr. pondant quarante heures. Les plantes ont été de suite placées dans mes serres, où le thermomètre a accusé de 13' à 16° la nuit et de 15° à 18° le jour. Deux fois, pendant des éolaircies, le soleil l'a poussé à 22°. Les témoins entrèrent bien en végétation, Cailleya Kerrkoiv. mais très irrégulièrement. Les boutons mal aoùtés ne donneront qu'un piètre résultat. Allons, l'anesthésie s'impose. L'automne procliain je tra- vaillerai ferme. D'ailleurs, j'ai fait voir à qui de droit ce que l'on pouvait attendre de ce procédé, et séance tenante, j'ai été approuvé de ce que je fais cette année et de ce que j'ai l'intention de faire pour la saison prochaine. Dans 15 jours, j'aurai 60 Lilas fleuris ou en cours de flo- raison, 10 Groseilliers rouges, 30 Pruniers, 50 Hotteias, sans compter 50 Rododendrons et mes milliers d'Ognons. Voilà de quoi fleurir janvier, février et mars. Kn novembre et décembre prochain, je n'aurai plus le trou qui existait après les Chrysanllièmcs (je fleuris les appartements, et ils sont vastes, d'octobre à mai). Voyez ce que l'anesthésie va me rendre de services, je vais être un fervent et grâce à vous, monsieur Maumené, que je remercie sincèrement. Nous pouvons prévoir une révolution dans l'art de forcer. 10 janvier 1904, R. Minier. Je remercie M. Minier de sa communication fort captivante pour les lecteurs du Jardin que le sujet intéresse, cl pour moi en parliculicr que la question passionne et qui continue à la suivre. M. Minier ne s'est pas contenté de m'adresser ces notes, il y a joint les preuves : de jolies photographies montrant les différences sensibles qui existent entre les plantes éthérisées et les sujets témoins. Alors que le Spirese Thunbergii élhérisé est couvert de fleurs, le témoin entre seulement en végétation (Qg. 7). Les boutons floraux des Lilas non étliérisés, semblent n'avoir pas bougé, alors que les thyrses des sujets traités sont développés et j'en compte jusqu'à huit sur le même rameau. Sur une autre photographie, montrant les variétés Président Massart et Marie LE JABDIN LIÎ FORÇAGD DF.S VEGETAUX ETHEnlSKS SI Lt'ijraye, les lioutons ne tariieroiit i>as à s'épanouir, tandis quo les sujets témoins semblent paralysés. Et, c'est là, la preraièrp expérience de M. R. Minier! <;'est assez dire co quo seront les suivantes. Voilà donc « 00 à quoi on peut arriver de bon ». M. J. Aymard fils, olè l'Ecole nationale d'ag pirea Thnmbergii éthérisé couvert de Qei 15 jours; à droite témoin non éthérisé rs au Lout de culture de Montpellier, dont j'ai publié l'intéressante communication dans le dernier numéro du Jardin, vient d'avoir l'amabilité de m'adresser une pliotographie des thyrses de Lilas (fig. 8), semblables à ceux qu'il m'avait envoyés dernièrement, et que je n'avais pu photographier, en même temps qu'une lettre qui n'était pas destinée à la publication, mais dont il ne me tiendra pas rigueur, j'en suis persuadé, d'en extraire quelques passages. Monsieur Maumené, Vous m'avez, dans votre dernière lettre, demandé de tai.;- moi-même les photographies, je les ai faites et je vous en envoie un spécimen. Toutefois je crois qu'il est aujourd'hui bien tard pour faire paraître cette photo- graphie dans le Jardin. L'article que vous avez publié, d'après ma lettre, le conimentaiT-e excellent que vous avez fait du petit envoi de Heurs sont je crois très suf- lisants. Tant pis pour ceux qui ne veulent rien entendre et qui ont persisté cette année, et persisteront pout- ôtre dans un procédé do culture si peu rémunérateur, que l'était auparavant la culture du Lilas en commen- i.-ant. Je vous prie donc de garder cette photographie en souvenir de notre correspondance et en souvenir aussi do la cause de l'éthérisation que votre brochure a si bien contribué à répandre. Si toutefois vous vouliez quand même faire paraître ce te photograptiie, je vous prierai de faire remarquer quo la branche n" '.i (Dg. 8), qui est celle du Lilas de provenance parisienne, représente ie type de brandie courante du commerce, qui est vendu en gros par les forceurs, au prix de 4 fr. .'50 à 5 francs aux fleuristes. Il est évident qu'à Paris il y a mieux que cotte branche; mais il est encore un pomt autrement intéressant, c'est que la branche éthérisée n° 2 a été obtenue avec] une température moyenne de IG" à 17°, tandis qu'il a fallu Fig. sûrement .30° pour obtenir la branche n' 3. Vous jugez '^ de l'économie de chauffage et de temps et aussi de la satis- faction qu'en retirent nos clients, et nous aussi, puisque nous taisons payer le même prix les branches n" 2 et n" 3. Si je me suis étendu sur ces détails, c'est pour éviter toute critique de personnes pointilleuses, qui auraient pu dire que j'avais choisi ma branche de Lilas de Paris à dessein. Je me suis placé au point de vue commercial, en même temps que j'ai voulu montrer ce quo pouvait donner l'éthérisation- D'ailleurs je ne crois pas que, môme avec les chandjres fri- gorilîques, on puisse obtenir, même à .'iO°, du Lilas aussi beau que la branche quo je vous présente. Il est inutile de vous dire quo nos branches sont toutes pareilles et quo je n'ai pas choisi celles-ci à dessein. Montpellier, 13 janvier l'J04, Aymard fils. Il va sans dire que les rameaux-témoins n" 1 n'ont pas été éthérisés ; ils ont été rentrés dans la forcerie en même temps que les pieds fournis par l'inflores- cence n" 2. La différence est, on le voit, assez sensible. Pour répondre aux critiques qui ont été formulées sur ce procédé, un de ses partisans les plus convaincus, M.Bultel, jardinier en chef d'une importante propriété, avait tenu à présenter, à la séance du 14 janvier de la Société Nationale d'Horticulture, des thyrses de Lilas éthérisés à côté d'autres n'ayant pas été soumis à l'éthé- risation. Ils présentaient certainement une moins grande dil'férence que celle qui aurait pu être observée il y a un mois, car nous arrivons au terme de la période pen- dant laquelle l'éthérisation s'impose et doit être préco- nisée. Il y avait donc peu de différence entre les inflores- cences de la variété Marie Leffraveet celles du témoin. Par contre cette différence était très sensible dans la variété Marly, car là les thyrses éthérisés étaient beau- coup plus étoffés et beaucoup plus amples, montrant l'action de l'éther, non plus sur une avance de floraison, mais sur la plus grande facilité de développement. La durée de forçage était de seize jours. La variété Congo montrait, au bout de dix-huit jours de forçage, cette particularité que le lliyrse présenté du produite en culture forcée. sujet éthérisé avait les fleurs entièrement blanches, tandis que celles du témoin étaient teintées et commen- çaient seulement à s'ouvrir. Car tandis que le premier était complètement épanoui et déjà en serre froide, le second ne présentait d'ouvertes que les fleurs du bas, et les sujets étaient restés dans la serre de forçage. i:ULTrRE DU Pl-LA.\f,ON!UN lANDES FLEURS • M. Biiltel, qui a fait une quinzaine de séries d'éthéri- sation, a obtenu des résultats splendldes cet automne avec le Lilas Marie Legraye : alors qu'il ne parvenait pës à faire débourrer les sujets non élliérisés, les arbustes traités se couvraient d'une magnifique florai- son. Aussi nous a-t-il déclaré que tous ses forçages de l'automne et de l'hiver prochain seraient faits en utili- sant l'action de l'élher. Ce ne sont donc pas là des expériences isolées, dont on pourrait discuter la valeur par cela même. Il nous a été donné, en outre, d'admirer dans les serres dé MM. Chandon de liriailles, à Ei)ernay, à la fin de décembre dernier, les magniliques résultats obtenus par M. Dauvissat, jardinier en chef, surplusieurs sortes d'arbustes à floraison primavérale, que l'on a coutume de soumettre au forçage. Les résultats étaient tels sur les Lilas, que les plus beaux de ceux obtenus par les spécialistes, dans les forceries parisiennes les plus ré- putées, n'auraient certes pu soutenir favorablement la comparaisor;. An lieu des Ihyrses toujours un peu ané- miés et comme alangifls de ces derniers, les inflores- cences des Lilas éthérisés étaient bien dégagées, aux pé'doncules et pédicelles rigides et aux fleurs amples et bien conformées. Ces fleurs s'ouvraient au bout de dix- huit jours, si mes souvenirs sonll)ien exacts. D'ailleurs M. Dauvissat se propose de faire connaître comment il a procédé et les résultats de la mise en pratique par lui de l'éthérisation. 'Nos compatriotes pourront savoir gré au savant pro- fesseur danois, le Docteur Johahhsen d'avoir fait cette curieuse découverte. Albert Maumenè. Culture du Pelargoniuffl à grandes fleurs La mulliplicHtion tl(îs Pelari/onium à grandes tlours peut être faite toute l'année ; cependant, les mois de novembre, décembre et janvier sont les époques les plus défavorables à la reprise, étant donné que ce genre demande plutôt de la luinièie que de la chaleur. La seconde quinzaine d'aoïit est l'époque supérieure à toutes. Les boutures faites à cette époque peuvent faire de fortes plantes pour la floraison de juin de l'année suivante; c'est pourquoi je prend cette date pour point Je départ de la culture. Pour faire une bonne plante, il faut avoir une bonne bou. ture; on doit donc attendre que la pousse qui doit être con. vérlie en bouture, soit assez longue et surtout aoutée, c'est- à-dire que le bois ne soit pas trop tendre ni trop dur : c'est là' une condition fondamentale. Par les signes suivants, il est facile de reconnaître loisque la pousse est en étal d'être coupée. Si la végétation a été prompte, les feuilles sont éloignées les unes des autres, par conséquent la bouture devra avoir de 7 à 10 centimètres de lon'g et, si, au contraire, la végétation a été lente, les feuilles sont très rapprochées, la bouture aura 5 à 7 centimètres, non compris les feuilles. La coupe horizontale doit être faite, en dessous d'une feuille, avec un couteau bien tranchant. Le piquage doit être fait do préférence dans des petits pots de 5 centimètres conte- nant une terre légère, mélangée de sable fin, il no faut pas que cette terre contienne d'engrais chimique ou même de fumier; une terre de fouilles ou de jardinage convient parfaitement en y ajoutant ij'M de sable et l/:3 de terre do bruyère, mais cette dernière n'est pas indispensable. Los boutures sont placées on serre ou sous châssis que l'on tiendra fermés pendant les cinq ou six premiers jours; cependant, si le temps est calme, on peut donner de l'air légèrement; un léger ombrage est nécessaire, mais pendant le gros soleil seulement. I^'aération de la serre doit être pratiquée de manière que l'air ne frappe pas directement les boutures. Le premier arrosage bbnsiste plutôt cri itli fort bassinàgc; si la température est Sèche et qu'un arrosage soit néces- saire 24 heures aprèsj il faut le faire régulièrement et mode- rément; un bassinage tous les soirs est un grand bien pour les boutures, surtout si la température de la journée a été ihaude. On a combattu le bassinage des Pelargoniums à grandes fleurs, les praticiens le combattent encore. Je suis d'accord avec eux, mais seulement pour la multiplication du printemps, février, mars et avril, parce que, à cette époque, l'humidité esr souvent la perte des sujets, vu que l'on ne peut pas toujours donner l'air nécessaire. La reprise est variable suivant les variétés, elle est aussi basée sur l'aoûtO' ment du bois. S'il est trop tondre ou trop dur, la reprise est lente, car l'état dur retarde l'émission des racines et l'état tendre occasionne la flétrissure et par conséquent, une déperdition de sève. V,n général, la reprise est complète vers le milieu d'octobre. On lait alors un premier rempotage dans des pots de 7 à 8 centimètres. Les plantes passent l'hiver ainsi, et. vers la première quinzaine de février, on procède à un second rempotage en pots de 12 centimètres. La terre de ce rempotage doit être plus azotée, ony mettra lllde fumier de couche ajouté à la composition du premier rempotage. Les plantes seront espacées le plus possible pour obtenir un bon résultat. Les feuilles ne doivent pas se toucher d'une plante à l'autre et l'on donnera de l'air dès qu'on pourra le faire, c'est-à-dire dès que la température le permettra. Un troisième rempotage est nécessaire vers le milieu d'avril et dès que les racines ont atteint les parois du pot, on peut arroser une fois par semaine à l'engrais liquide (purin ou matière fécale 20 0/0 dans l'eau) (1) jusqu'à la floraison (|ui commence vers la fin mai. Si l'on veut retarder la floraison d'un mois, on tait un deuxième pincement au milieu d'avril, mais si l'on ne veut que douze ou quinze jours de retard, on supprimera seulement la première ombelle. La seconde quinzaine de mars est une autre époque favo- rable au bouturage; la reprise est toujours assurée, mais on ne peut pas espérer faire de bonnes plantes décoratives comparables à celles de fin août. Les soins à donner sont un peu différents : les boutures prises sur les plantes-mères en faisant subir un pincement à celles ci, sont placées en serre un peu chauffée; la température ne doit pas descendre trop en dessous de 15° centigrade, ni monter au-dessus de 25°. L'ombrage n'est nécessaire les premiers jours que si le soleil est ardent, les bassinages ne sont pratiqués le matin que si la journée promet d'être ensoleillée, de manière que l'évapo- ration s'effectue avant la nuit. Après la reprise, ces plantes sont pincées et quelques jours après rempotées en pots de 10 à 12 centimètres, dans la suite, on les traite comme toutes les autres. Après avoir décrit la culture des jeunes plantes jusqu'à leur floraison, je dois revenir aux soins à donner aux plantes mères, à la collection. La fin août est aussi la meilleure époque de l'année pour rabattre les plante.s-mères comme pour faire les boutoures. Les plantes sont rabattues suivant le besoin de chacune; il y a cependant une règle générale pour les plantes fortes et formées. On doit rabattre celles-ci à 2 ou 3 centimètres au-dessus de la coupe de l'année précé- dente, suivant l'éloignement des yeux qui doivent donner la nouvelle charpente, en ayant soin de comprendre deux de ces yeux. Cependant si la plante n'est pas bien équilibrée, on peut, sans difficulté, laisser trois ou quatre yeux; dans ce cas, ce ne sont toujours que les deux yeux supérieurs qui formeront la nouvelle charpente. Les plantes n'ayant pas encore été rabattues, c'est-à-dire les plantes d'un an n'ayant été que pincées, sont raccourcies de manière à laisser un ou deux yeux à chaque branche au- dessus du dernier pincement; cependant si ce dernier pince- ment avait été fait trop haut, il vaudrait mieux rabattre au-dessus du premier pincement s'il y a des yeux entre les deux pincements. Le rabattage étant fait, les plantes sont tenues dans un état d'humidité le plus régulier possible, mais sans être trop mouillées. En moins dehuit jours, les nouvelles pousses apparaissent : dos bassinages le soir facilitent le développe- ment de ces nouvelles pousses qui deviendront bientôt des branches. Vers la fin de septembre ou les premiers jours d'octobre, on fait subir un rempotage à ces plantes en dirai- (1) N. IJ. L. R. — Pour éviter les Invasions d'anguilules, il faut avoir soin de stériliser les matières fécales oii le purin, oii employer ilu Hullate rt'ammonlacpie, ft raison de 1 gramme par litre d'eau. LE JVRtlIN — llELLr.BOni'S LIVIOL'S. LA |-OR>UTin' lE-i b-|lUITIIÎRS DES ETAGES ruiaiit la t;ianilinii du pot ilo 1 12 à 3 ceutiinôlres, suivant la vigueur du sujet. A partir do co inouiont ot pour éviter li's maladies, il est lion de sulfater à la dose de 2 gr. 1/2 de sulfate de cuivre et 2 gr. d'ammoniaque lii|ui(Io de 22 degrés par litre d'eau, l'n sulfatage fin octobre et un en novembre sont suflisants pour prévenir toute maladie jusqu'en février. Cotte épo(|uo est colle d'un nouveau rempotage qui consiste à augmenter la grandeur des pots, et, dos que les plantes sont reprises, il faut les espacer do manière fiue les fouilles d'une plante ne touchent pas celles d'une autre. 11 faut absolument que les plantes soient espacées pour ((ue la cul- ture soit parfaite, la végétation étant très prompte à co raoraent-là. En avril, beaucoup do plantes ont besoin d'un (leu.viome rempotage de printemps, mais il est bien entendu (jne les racines ne doivent pas être touchées. Il faut simplement enlever un peu la partie supérieure de la motte et abattre un peu l'angle pour faciliter l'introduction lie la terre dans le vase. Pour ces divers rempotages, la terre à employer est la mémo que pour les jeunes plantes. Si l'on veut avoir une floraison printanière, on ne fait pas subir de pincement et cette floraison s'efïoctue dans le cou- rant du moi do mai. Mais si l'on veut avancer la floraison pour avril, on tiendra les plantes à une température de 10 à l'> degrés pendant l'hiver et chaque fois que la température (lu dehors ne sera pas au-dessous do zéro on donnera do l'air bien à part. Dès que la serre est à 10 degrés l'air est indispensable; si la température du dehors ne permet pas d'iiuvrir la serre, il ne faut pas dépasser S degrés. Pour avoir une floraison vers le milieu de juin, les plantes doivent être pincées en avril, mais il arrive souvent que malgré le pincement fait; la floraison avance trop vite. Dans ce cas, on supprime les premières ombelles comme il est dit pour les nouvelles plantes de l'année. Pondant la florai- son, l'arrosage doit être fait avec beaucoup de soins, il n'y a du reste pas autre chose à faire. On laisse les plantes à l'air aussi bien pendant la nuit que pendant le jour. Cepen- dant il faut veiller aux pucerons verts qui en sont très friands. Ces insectes sont facilement détruits par le jus du labac, mais le jus ordinaire des manufactures tache les llcurs. On doit donc employer le jus riche que l'on trouve dans beaucoup de bureaux de tabac. La manière d'employer ce jus riche est indiquée sur les bidons qui sont d'un litre et d'un demi-litre. Le jus ordinaire est employé à raison de 1/10 dans leau. L'insectide >< le Foudroyant » est encore préférable à tout, car il détruit les pucerons d'une façon parfaite et ne tache ni les feuilles ni les fleurs. On l'emploie à raison de 20 gram- mes par litre d'eau et le résulat obtenu est parfait. ROZAIN-BOUCHARLAT. HELLEBORUS LIVIDUS" Parmi les plantes de Corse, dont beaucoup pourraient avec avantage être admises dans les jardins, il en est une qui mérite une mention spéciale. Il s'agit de l'Hel- leborus lividus Alton, qui dans son sens le plus large se retrouve aux Baléares (Majorque) et en Sardaigno : son habitat est donc très limité. t>ette curieuse espèce n'a pas la beauté et la grâce llorales de notre Uose de Noël, mais son feuillage ne manque pas d'attraits : ses feuilles persistantes aux bords coriaces, constituent une particularité qui ne se rencontre pas dans tout le reste du genre. Voici d'ail- leurs la description de YHelleborus lividus : Plante dressée, robuste, à tiges épaisses et comme charnues, parfois teintée de rouge; feuilles radicales, cordiformes et simples, les caulinaires formées de trois folioles, épaisses, coriaces, ovales ou oblongues, profon- dément dentées, à dents légèrement éjjineuses et poin- tues, à réseau bien marqué; fleurs disposées en pa- niéule rameuse, peu fournie, blanc verdàtre, penchées, larges de 4 à ô centimètres, à sépales arrondis concaves. (1) Helleborus lividus Ait., Hort. Kew. éd. 1, 2, p, 273; Bot. Mail. I. 72, 7903; H. corsicus Willd. En. pi. siipp. p. W ; H. argrilifolins, Viv.FI. oprs, p. 3; B, triphyllut Lan). Dict. Bot, 3, p. 97. Tel est lo signalement de l'Hellébore qu'on ren- contre dans une grande partie de la Corse, dans la région montagneuse moyenne, s'élevant jusqu'à l.ôOO mètres et doscondant parfois jusqu'au niveau delà mer. Aux Baléares la plante parait un jieu différente et les botanistes diviseurs y ont vu une espèce diffiTcnte, réservant poui' la plante do Corse, le nom d'Hellehon/s corsicus Willd. ou argulifolus 'Viv. Au point de vue botanique strict, il est bien difficile de séparer ces deux plantes, en s'appuyant sur des caractères bien tranchés. Nous pensons qu'il n'y a là que des formes d'un même type qui doit porter le nom d'Helleborus lividus Ait., plus ancien. La plante des Baléares se distinguerait par ses folioles entières et très rarement dentées, par ses fleurs à sépales purpurins, teintés intérieurement de vert. Au point de vue horticole, cette dernière mérite d'être recherchée do préférence en raison même du coloris do ses fleurs. Nous n'avons encore vu que bien rarement YHellc- borus lividus dans des cultures françaises; il est à désirer qu'il y entre, ne serait-ce que pour servir de base à des expériences de croisement avec d'autres espèces, qui ne seraient pas sans intérêt. En Angle- terre l'introduction de cet Hellébore remonte à 1710 — ce n'est donc plus une nouveauté, tant s'en faut — et Alton nous apprend qu'il était cultivé avec succès dans le jardin de la Compagnie des Apothicaires à Chelsea. P. Hariot. La formation des arbres fruitiers et la (( prise » des étages Certains menus faits, souvent passés sous silence, ont une très grande importance, lorsqu'on se tient au point de vue de la symétrie, de la beauté des firmes auxquelles sont soumis nos arbres taillés. La régula- rité dans la « prise » des étages dépend de certains tours de main dont je vais entretenir aujourd'hui les lecteurs du Jardin. Le terme étage, chez certaines formes d'espalier ou de contre-espalier dont la jmlmette Verrier est le type, qualifie ces couples de branches prenant naissance sur la tige et qui constituent en quelque sorte, les échelons de la charpente. Or, chacun sait que. chez nos arbres fruitiers, les yeux, sur un rameau, sont alternés et non opposés; que par conséquent, les deux branches de chaque étage ne peuvent être à la même hauteur. L'une est for- cément de quelques centimètres plus haute que l'autre. Cet écart est surtout très marqué au début de la for- mation. Par la suite, il s'atténue au fur et à mesure de l'accroissement en diamètre de la tige. Cependant, si l'on a soin do prendre dans le même sens tous les étages qui constituent la forme, cette irré- gularité devient régularité. Exemple (flg. ,0) : palmette Verrier dont toutes les branches de droite sont plus basses que celles de gauche : il y a régularité parfaite. Le contraire se produit, si l'on intervertitle sens (fig. 10). Les arbres ainsi obtenus de celte façon naturelle, si on a laissé entre los étages une distance régulière, sont réellement beaux; et point n'est besoin de mettre en œuvre les moyens plus ou moins liarbares que l'art arboricole tient à notre disposition. Il n'en est pas de môme pour toutes les formes. Celles, par exemple, comme l'U simple, l'U double, dont la tige est supprimée dès le délmt au-dessus de l'unique étage qui les constitue, sont jusqu'à un cer- tain point disgracieuses, lorsqu'on ne sert, pour l'obtun- LES FORMES PES ARHRES FItUITIERS ET LA PRISE » DES ETAGES )n, de cet étage, de deux yeux naturels non opposés. 1 Fig. 9. — Schéma représentant une pslmetle Vrrrier dont les étages sont pris tlars le même sens. Les moyens pour remédier à cet inconvénient sont nombreux et ca;al3les de satisfaire toutes les fantaisies. Les voici : 1° liemonter le bourgeon inférieur. — C'est le pro- cédé le plus simple, le plus nature). On rabat le scion. Fig. ll.Ecusson- nage double ■ 12. — Ecussonnage en face un a'il poi l'obtention de deux branches opposées comme d'iiabitude, au-dessus des deux yeux clioisis Puis, la végétation s'étant produite, et les deux bour- geons, issus des deux yeux, ayant atteint 1-2 centimètres environ de longueui, on attire d'abord, par un lien lâche, le bo>:rgeon supé- rieur a (lig. 14) vers la ligne horizontale; c'est-à-dire vers la latte mise au préalable pour dessiner la forme. L'autre bourgeon, l'inférieur b (uiôme figure) est relevé verticalement et attaché, sur la tige même, par un lien au raphia également lâche. Oueiques jours après, on re- nouvelle cette attache en la faisant plus serrée, de façon à appliquer contre la tige le liourgedn en question. On Fig. 10. même temps une autre attache serrée à hauteur de la basd do l'autre bourgeon. C'est de ce point qu'on fait dé- crire le coude devant ramener la pointe du bourgeon inférieur sur la même ligne horizontale que suit l'autre bourgeon dans la direction opposée. Dès cet instant, tous deux su- bissent le même traitement. L'in- férieur a certainement quelque retard; c'est-à-dire n'est pas en équilibre parfait avec son congé- nère. Aussi, celui-ci doit-il être incliné plus radicalement, afin que sa vigueur soit modérée au disgracieuse;p?rc'eTu-o'n ^'^^'^ ^e l'autre, a interverti le sens des Vous atteignez bien le but, me Z*^'''' direz-vous! Mais l'artifice reste visible et choque les regards. Cela est vrai pour quatre ou cinq ans seu- lement, au bout desquels toute trace disparaît. On aide à cette disparition en maintenant et en renouvelant pen- dant deux ou trois ans une at- tache serrée qui empêche tout écartement de se produire. 2° Ecussonnage double. — Le pro- cédé est spécial aux arbres à fruits à pépins. On plante, à l'au- tomne ou au prin- temps, un scion que l'on ne taille pas. Au mois ■ — Surgreffage d'un scion de Curé d'août OU sep- par lécussonnage double pour l'obtention tembre suivant, de deux branches parfaitement opposées. ^^ p^gg ^ hau- teur convenable (soit 2(1 centimètres au-dessus du sol formation; le bourgeon inférieur est rem [.KS FOnMES DES AHlilUÎS FHUITIISKS KT LA « PIUSl' » DF.S ICTA pour l'U double iH 3ii centimètres pour l'U simple et pour les palmetles Verrier et autres) doux écussoiis exactement à la même hauteur, l'un à droite, l'autre ii gauche (fig. 13). On en met un troisième au-dessus et en avant, lorsqu'il s'agit d'une forme dont l'axe se con- tinue. Ici, ce grelTage a un double but : changer la va- ritMé pour obtenir plus de vigueur (Doijeimé d'hirer, Passe crassane) et obtention de doux branches parfai- tement opposées. Il restera donc, par la suite, à diriger horizontalement los deux bourgeons qui naîtront de ces deux écussous. Il faut procéder à leur palissage avec beaucoup de précaution et do patience sous peine de les « décoller ». 3" Ecussonnage double renversé. — On évite ce dernier inconvénient grâce à un artifice ingénieux. Lors de l'introduction des écussons, au lieu de les placer dans la position naturelle, on les met la tête en bas (fig. il). Contrariés dans leur végétation normale, les bourgeons qui vont éclore, après une velléité de direc- tion vers le sol, reviendront d'eux-mêmes, et sans danger d'éclatement, à la position horizontale. Il suffira de les y maintenir. Mais, disons-le de suite, ce greffage double renversé, dans les nombreuses applications que nous en avons faites, n'a pas toujours donné une vigueur satifaisante. Aussi, ne conseillerai-je celte opération que pour un cas spécial : l'obtention de l'U central qui termine les palmettes Verrier dont les branches sont en nombre pair. Ici le défaut de ce genre d'écussonnage devient une qualité; car, outre qu'il donne l'opposition des branches, il concourt à l'équilibre général de l'arbre, grâce à la vigueur mitigée qu'il procure à ces branches. On sait en effet que le défaut capital de la palmette ordre d'idées et pour le cas oii le changement de variété ne s'iini)ose pas, au lieu de placer deux écussons, on Fig. IS et l'.l. — a, Scion de VC'- cher, qni ne présente qu'un œil à bonne iborgnage de ^^ ^= cet œil pour forcer le développement des yeux stipulaires —h Le même scion quelque temps plus tard Les bourgeons stipulaires obtenus sont attachés une premnre lois par un lien lâche en met un seul en face un roil choisi à bonne hauteur (fig. 12). L'écusson, il va sans dire, appartient à la même variété que le scion sur lequel on le place. 5° Pincement de l'axe et taille sur deux ijeux stipu- Fig. 15, IG et 17. — Obtention île deux yeux opposés par le double pincement. Fig. 15. — Premier pincement du bourgeon-tlèchc à la hauteur où l'on désire la bifurcation. — Fig. 16. ■ bourgeon issu de l'œil a; suppression du l'au.t-bourgeon en b. — Fig. 17. — Résultat des deux opérations pulatres c, d, ont grossi et donneront les deux branches opposées. Pincement en e du laus précédentes: les yeux st Verric est que les étages du centre, surtout le dernier, ont tendance à prendre plus de vigueur que les autres. 4" Ecussonnage en face un œil. — Dans le même la ires. — Une palmette Verrier, par exemple, est débutée avec deux branches opposées obtenues à l'aide de l'un des moyens indiqués plus haut; il f^.'it que les — LR REPOS EN HOUTICULTUHE ET EN l'HÏ autres étages soient constitués à leur tour par des branclies opposées, si l'on no veut pas que la symétrie en souffre. Or, pour chaque étage, on peut tailler sur deux yeux alternes et remonter le bourgeon inférieur; ou bien on peut renouveler chaque fois l'écussonnage en face l'œil. Cependant, voici un autre procédé plus simple et plus pratique : Pendant la végétation qui précède la prise d'un étage, on prépare l'obtention de celui-ci d'une façon régulière, en infligeant au bourgeon central un traitement spécial. Pour des raisons d'équilibre, c'est-à-dire pour l'em- pêcher de prendre trop de force par rapport au déve- loppement des étages inférieurs, ce bourgeon central, ou bourgeon-flèche, est ordinairement pincé, même plusieurs fois. Eh bien! au lieu de pratiquer ces pince- ments au hasard, on applique le premier exactement à .30 centimètres au-dessus de l'étage immédiatement inférieur, sur un œil situé en avant n (fig. 16). On trouve toujours un œil entre 29 et .SI centimètres et il est rare qu'il ne soit en avant; si cependant il n'y était pas, on l'y amènerait par une torsion du bourgeon. A la suite de ce pincement, l'œil a part en faux bour- geon ; on pince celui-ci à son tour à 20 centimètres environ de son point de naissance (fig. 17,c).Si parfois liMleuxièuie hmI se développe en faux bourgeon, on sup- prime celui-ci (fig. 17, b). Ces deux pincements, outre qu'ils sont, comme je le disais plus haut, nécessaires à l'équilibre, ont pour résultat : le premier de forcer l'émission du faux bourgeon, le second de faire grossir les yeux stipulaires qui se trouvent immédiatement à la base de ce faux bourgeon. En effet, après la chute des feuilles, et même avant, on remarque (fîg. 18) les deux yeux stipulaires principaux ( à %5% ! 1 ism.ôo :.:; Fig. 20. — Plan d'un jeu de tennis. (En A et n types dentréc différentes). le p!an coté donnant les dimensions régie- ser des chutes ci-contre mentalres du jeu de tennis Les limites extérieures de l'emplacement dans lequel les lignes du jeu doivent être tracées pour que les joueurs puissent évoluer avec aisance et qui sont mar- quées par des traits ponc- tués n'ont rien d'absolu, et les mesures indiquées pour la largeur de la bande exlc- rieurc de terrain à réserver l)euvent être légèrement di minuées ou augmentées, dans chaque sens, selon l'espace dont on dispose. Quant au nivellement du sol, il faut bien se garder de l'établir sur un plan ho rizontal, car, alors, les eau\ lie pluie, en séjournant à la surface, rendraient le jeu impraticable pendant un certain temps. On peut, suivant les cir constances, opérer de fa çons différentes : ou bien le jeu formera un plan parfait et l'un des côtés sera plus élevé que l'autre de qu(l ques centimètres, sans de passer tu centimètres au maximum, ou Juen la ligne médiane, indiquée par le filet, sera horizontale et tenue h centimètres plus haut que les extrémités du jeu. Ou encore, on peut mettre le point culminant au centre du jeu, en établissant les quatre points bas aux quatre angles, avec une différence maximum de 10 centimè- tres, ce qui donne à peu près le même résultat que la solution précédente. Quoi qu'il en soit, il faut avoir soin d'établir un drainage au pourtour du tennis, le long des lignes vers lesquelles les eaux sont rejetées, de façon à les re- cueillir et à les éloigner. Quant aux lignes de démar- quation des différents comparti- ments du jeu, elles peuvent être établies sur le gazon, le maca- dam, l'asphalte et la terre battue par des arrosages répétés de lait de chaux, ou par l'enfouissement de barres de bois ou de briques — posées sur champ, de telle sorte ^ que leur face visible vienne ar- - raser la surface du terrain. Enfin, certaines personnes clouent sur le sol des rubans de toile blanche, plus ou moins consistants, qui ont l'avantage d'être vite posés, mais qui of- frent, par contre, l'inconvénient de ne pas être durables et, sur- tout, de ne pas adhérer d'une façon assez suffisante au sol pour empêcher les joueurs de se prendre les pieds dans ces la- nières. Ces rubans peuvent donc car- mêmo des accidents. 'i:^. ^^ Entourage. — Pour éviter aux joueurs d'avoir à recher- cher, quelquefois loin du jeu, les balles lancers avec 1-in entourage en gnllige de fil i fer trop de force et qui peu\ent se perdre dans les massifs d'arbustes environnants, on entoure fréquemment les tennis d'un filet en corde ou d'un grillage métallique suffisamment élevés. r.R HOUTDllAOE DES (KlLLlvTS IIF.MONTANTS Si, par raison d'économie, on no vont pas onlourer entièrement le jeu, on peut so contonter de pUicor un écran on (ilôt ou un grillage aux deux extrémités perpen- diculaires au jirand axe. Mais, le mieux est, certai- nement, do cloro complètement l'espace réservé aux joueurs en ménageant, soit dos portes, ce qui revient cher, soit, plus simplement, des entrées munies d'écrans, pour que les balles ne puissent sortir de l'enceinte. Cette dernière combinaison, qui est la plus pratique, ost aussi la plus usitée. On trouve dans le commerce des filets en corde gou- dronnée, d'une hauteur de 3 mètres, sur une longueur d'environ 15 mètres. Ces filets s'accrochent, au moment de jouer, sur des fils de fer tendus entre des poteaux en bois ou en fer solidement fixés dans le sol. Leur prin- cipal avantage est d'être moins onéreux qu'un grillage métallique ; mais ils présentent l'inconvénient de ne pou- voir rester en place sans être détériorés par les pluies, de sorte que les joueurs sont astreints à les poser et à les déposer sans cesse. Pour une installation définitive, il est donc bien pré- férable d'utiliser une clùlure métallique dont la pose est faite une fois pour toutes. Nous avons indiqué, sur le plan ci-contre et par un trait ponctué, l'emplacement d'une clôture de ce genre. Comme on peut s'en rendre compte, les entrées sont ménagées de telle façon que, tout en laissant libre l'accès du jeu, les écrans A et B s'opposent à la sortie des balles (fig. 20). Il va de soi que la position et le nombre des entrées sont subordonnés à la situation du jeu et à la proximité dos allées. La hauteur à donner au grillage varie, également, suivant les cas. S'il s'agit, par exemple, d'empêcher les balles de passer dans une propriété voisine où elles seraient perdues, on pourra lui donner jusqu'à 0 et 8 mètres de haut; mais, en général, une hauteur de 3'"ô0 à 4 mètres est très suffisante. Pour poser ce grillage, on scelle dans le sol et tous les -i mètres environ, des poteaux en fera T qui, aux extrémités et dans les angles, doivent être munis do jambes de force. Tous ces supports sont, au préalable, percés de quatre trous permettant de les relier par quatre rangs de fil de fer sur lesquels on tend ensuite le grillage. Celui-ci, dit à simple torsion, doit, évidem- ment, présenter des mailles assez étroites — de 15 à ôO millimètres — pour ne pas laisser passer les balles. On peut, ainsi que l'indique le dessin en perspective qui accompagne noire article (fig. 211, donner à ces sortes d'entourages un certain aspect décoratif, en décou- pant le grillage, dans sa partie supérieure et entre chaque support, suivant une courlie douce. Pour obtenir un découpage régulier, on relie les supports entre eux par une chainelte en fil de fer galvanisé. Elle prend, d'elle- même, une courbure parfaite, suivant laquelle l'ouvrier poseur n'a plus qu'à découper le grillage, auquel cette chaînette est ensuite fixée de place en place. Les supports peuvent être ornés, également, a leur extrémité, de volutes on fer plus ou moins artistiques. Enfin, l'effet décoratif peul encore être augmenté par la plantation, contre ces entourages, d'un choix de végé- taux sarmenteux, dont les tiges ont vite fait de garnir les supports et de courir le long des fils de fer et de la chaînette, pour retomber en guirlandes fleuries, soit d'une façon irrégulière, soit en formant des dessins en arcades ou festons dont l'aspect peut être fort gracieux. Nous avons ou mainles fois l'occasion d'établir des tennis ainsi entourés, exécutés par la maison G. Sohier, de Paris, et le résultat obtenu nous a toujours donné entière satisfaction. IL M.\rti.net. Plantes nouvelles ou peu connues Glopiosa Leopoldl Cli. Leniairo — I/ev. Uort. 190.J, 23. p. 5'tS. — Du Congo, (l'oi'i M. Dybowslti l'a réintroduite récem- ment, ootlo superbe liliacée est remarquable par ses fleurs qui altoignonl jusqu'à 18 oentimôlros de diamètre, mais ne sont pas aussi brillantes que celles du G. superba. Mlles sont solitaires, pnnchéos, terminales, à segments acuminés et d'un beau jaune clair. Los fouilles sont subsossilos, lancéolées, acuminéos, pourvues d une vrille à leur sommet, vert pâle, striées. La tige est grimpante, herbacée, glaucescentc et lisse. Eulophlella Peeterslana Kraenzlin — Rev. Ho t. 1" sept. 190;i, p. 10:). — Très belle Orchidée terrestre, à tiges dres- sées pouvant dépasser 1".50 ; feuilles longues de 1 mètre, acuminées, embrassantes à la base, lisses, très nervées. Hampe haute de 1 métré, portant dos gaines brunes, espa- cées. Fleurs nombreuses, rose-violacé, à labelle blanc en dessous, en casque, largement ouvert à la gorge, a lobe médian, violet foncé avec le centre blanc. Odeur suavo et douce. LE. Peelersiana est originaire do l'Ilo des Nattes, au sud de Sainte Marie-de-Madagascar, d'où il a été rapporté en IW.i;. Peut-ctro faudra-t-il l'assimiler au Grammatop/ii/ltum Uo:m- plcrianiim décrit par lioiclienbacflls on 1S77. Arissema japonicum Blume. — Bot. Mag. t. 7910. — Le genre Arisœma comprend cinquante ou soixante espèces qui habitent de préférence l'Asie tempérée et subtropicale. Quelques-unes prennent place parmi les plus jolis représen- tants lie la famille des Aracées. VA. japonicum est dioïquc, herbacé, tubéreux, glabre, haut de 30 à 60 centi- mètres. Les tiges portent habituellement deux feuilles longue- ment pétiolées, à .5 ou 11 segments oblongs, aigus, entiers, sessiles. La spatho est pédonculée, généralement de même longueur que les fouilles, à tube cylindrique dilaté dans le haut, ouverte, à limbe incurvé en capuchon ovale aigu ou acumiiiè; toutes les parties sont vertes, striées longiludina- lement de blanc; le spadice est terminé par un appendice clavilormo qui dépasse légèrement le tube de la spathe. P. HAnioT. Le bouturage des Œillets remontants A propos du bouturage des Q'jUets remontants, dans Le Jardin du 20 décemljre 1903, M. 'Victor Enfer dit que le procédé préconisé par lui ne peut se faire qu'en juillet et août. Beaucoup de nos lecteurs pourraient croire que, passé cette date, on ne réussirait plus. Cela serait une erreur, car les Œillets remontants, bien souvent à cette époque, n'ont pas de boutures bien aoùlées, je parle ici des boutures qui se trouvent à la base de la tige florale sur des plantes d'un an, car tout le monde n'a pas à sa disposition des pieds-mères de deux ans. Ce mode de bouturage peut réussir à une époque plus tardive, mais en suppléant à la chaleur du soleil absent par celle d'une couche ou d'ime série, ainsi que l'expérience me l'a montré. J'ai fait 600 boutures d'Œillels le G novembre : le 20 du même moij, toutes mes boutures étaient enracinées. Mon procédé ne diffère pas de celui de M. Enfer. Je fais mes boutures par éclat, sans rien couper; je les repique dans du sable blanc, en y ajoutant un dixième do terreau de feuilles, finement tamisé et bien mélangé. Je les place, à raison do quatre par pot dans des pots de 7 cen- timètres que j'enterre ensuite sur une petite couche à la température de 25 degrés. Le 2S décembre, j'ai refait 300 boutures, que j'ai mises cette fois dans un châssis, en serre chaude, à la tempéra- ture de 25 degrés de fond; le 10 janvier, toutes mes bou- tures purtaient des racines. Pour obtenir une réussite complète, il faut avoir soin de choisir de bonnes lioutures bien aoûtées. L. CaI LIER. LR JARUIN — UOUHRIEK DE LA VZUR. LA CONSERVATION DES RAISINS Courrier de la Côte d'azur La saison tloralo bat son plein sur tout k- littoral : une sai- son des plus animées et des plus avantageuses que nous ayons connues depuis quelques années. Après avoir débuté plutôt bien que mal, en octobre, les prix sont allés en s'élevant lentement jusque dans la pre- mière (juinzaine de décembre, où ils sont montés d'une façon très rapide, atteignant des chiBres auxquels deux ou trois années de mévente nous avaient déshabitués. C'est ainsi que nous avons vu les Œillets extra, comme la Grande Duchesse Olga, se payer jusqu'à "i francs la douzaine, et les Œillets variés sur tige, tels que Papa Curti, La France, Souvenir de la Malinaison, valoir entre i francs et 2 fr. 23. On a vu, de niôrae, les Roses de pleine terre, Paul Nabon- nand, à longue tige, recherchées au-dessus do 1 fr. ôO et do 2 francs la douzaine, pendant que la Rose Safrano, très abon- dante, comme on sait, valait près de 1 franc. Quant auxRosis provenant du forçage, Ulrich Brimner et Paul Nei/ron, elles ont été payées entre 5 et 8 francs la douzaine. On cotait la Violette, variétés Victoria et Princesse de Galles, de 6 à 7 francs le kilo, et la Parme, de 4 à 5 francs. Giroilée et Réséda ont valu entre 1 fr. 25 et 2 francs le kilo ; VAnéhione de Caen a atteintlfr. .")01a douzaine, et le Narcisse de 30 à 40 centimes. .Sujourd'hui, comme cela se produit régulièrement après les fêtes du Jour de l'An, nous constatons un temps d'arrêt, un ralentissement dans les expéditions, et, coiume consé- ([uence, un abaissement des prix, d'autant plus sensible, peut-être, que ces derniers ont été plus élevés; mais il n'y a là rien d'extraordinaire, et, pour peu que le temps, très humide en ce moment, se mette au froid, les cours ne pour- ront manquer de se relever. L'humidité qui règne depuis le mois de décembre, et ((ui est anornude pour l'époque, gène beaucoup l'oxéculion dos travaux horticoles. Ainsi, dans la région d'Antibes, les cultivateurs sont en retard pour la plantation de leurs Tomates, qu'ils viennent seulement de repiquer, alors que cette opération a lieu, d'habi- tude, lin décenrbre. Les plantations de Rosiers et de Violettes, oxérutées, généralement, en cette saisnn, restent encore à faire, trilement le sol est toujours détrempé. ( )n a à peu près terminé le bouturage de l'Œ,illet, qui se fait sous verre, et pour lequel les horticulteurs se pressent toujours, aBn d'avoir de beaux pieds au printemps, quand vient le moment de planter à demeure. Les quantités de boutures qui ont été faites cette année sont encore plus considérables que d'habitude, ce qui nous permet une nouvelle extension de la culture de l'Œillet, cer- tainement la plus importante des cultures de luxe du littoral, dépassant même celle de la Rose, également en progrès. 'l'outes les fois, d'ailleurs, qu'une culture paraît donner do lioaux bénéfices, on la voit s'étendre jusqu'au jour oii, la surproduction arrivant, elle se met à décroître avec la même rapidité qu'elle était montée. On peut constater ce fait en ce moment, sur la culture du Jasmin, dont la licur sert dans la parfumerie. Le prix du kilo de fleur de Jasmin étant descendu jusqu'à 1 |franc et mémo 0 fr. 75, les planteurs des environs de Grasse se faisaient plus rares chatjue année; mais, voici que, depuis deux ans, le Jasmin arrive à se payer de -i à 4 francs le kilo : aussitôt, les plantations de recommencer, et une seule petite commune, Moiians-Sartoux, près Grasso, a planté cette année, plusieurs centaine île raille pieds. La mévente de la fleur d'Oranger, dont nous avons eu l'occasion do parler quelquefois dans notre correspondance du Jardin, vient de pousser les propriétaires de l'arrondis- sement de Grasse, à se constituer en Société coopérative pour l'écoulement de leurs produits. I^e but de la Société est d'entrer directement en relation avec les parfumeurs, et d'arriver, si possible, à une entente amiable, pour l'élablisseraent en commun du prix de la fleur; ce no serait (|u'au cas où l'industrie de la parfumerie se refu- serait à cet accord souhaité par la Société, que celle-ci aurait à envisager l'éventualité de la distillation par ses propres moyens. Grâce aux efforts de quelques hommes de bonne volonté, vaillamment secondés par notre dévoué professeur départe- mental, M. Belle, la Société est sur le point d'être délinitive- ment constituée. Sur 1 million et demi de kilos de fleurs d'Oranger que l'on récolte en tout dans l'arrondissement, la Société s'est iléjà assuré de la déposition de 1 million île kilos. Jdles Grec. La conservation des Raisins de table à la treille et sur souches La conservation du Uaisin sur pied est fort ancienne, et. l'application méthodique, bien comprise, appro- priée au climat, assure dans certaines régions un com- merce aussi facile que lucratif. Nous l'avons d'ailleurs sommairement indiqué dans un chapitre précédent, sous la rubrique « conservation à la treille ». Bon nombre de viticulteurs ont pu se rendre compte de la simplicité de cette méthode de conservation du Chasselas, en constatant, après un hiver relativement doux, au moment de la taille, l'état parfait et toutes les qualités comestibles des grappes laissées par oubli à l'espalier au moment de la cueillette. Nous eûmes maintes fois l'occasion de l'appliquer sur des variétés de Raisins de table destinées à des exposi- tions d'hiver. Mais les frais d'installation que nécessi- taient ces essais et les inconvénients qui en résultaient, sur les treilles ainsi fatiguées par une prolongation anormale de la végétation, nous engagèrent à la délaisser. Celte conservation prolongée à la treille, nécessite une installation d'abris et de châssis mobiles qui cons- titue une véritalile serre. Ces abris, il est vrai, sont sans emploi à cette époque, mais cette construction n'en est pas moins dispendieuse. Pour recevoir les châssis, on peut disposer, par tra- vées de deux sur la hauteur, des fermettes en fer plat sur champ, garnies de cornières sur chaque côté, for- mant un coude obtus dans le haut pour recevoir les châssis de bois de la toiture. Il existe un ressaut au milieu de la partie de face pour que les châssis supé- rieurs rejettent leurs eaux sur les inférieurs, et une platine dans le bas se fixant avec des vis sur un sou- bassement horizontal en bois; l'écartement est main- tenu à 1"'32 de distance par des cornières sur lesquelles reposent les châssis, et ces fermettes sont terminées dans le haut par un tenon percé d'un gros trou. Ce tenon est reçu dans la mortaise d'une cornière scellée à demeure sur le chaperon du mur. Une installation de ce genre, exécutée a Lagny-Tho- rigny, chez un de nos collègues M. Hubert Brierre en février 1S89, fut l'objet d'un rapport très circonstancié de M. Ch. Chevallier (1), Celte serre à vigne ainsi composée était placée au midi. Sa droite était appuyée sur un mur en retour d'équerre et sa gauche était close par un pignon en for vitré avec porte. Pour donner de l'air, trois châssis du bas étaient suspendus par leur poignée, traversant la cornière du milieu ; des supports portant des poulies étaient i)lacés extérieurement dans le haut pour rendre facile la manœuvre des paillassons et couvertures, et les châssis de bois formant toiture constituaient en même temps qu'un abri, un chemin commode pour le jardinier. Les soubassements en bois portaient des demi colliers en fer qui recevaient les tuyaux de cuivre d'un thermosiphon moliile. Notre collègue avait ainsi obtenu, en employant les châssis de son jardin, une serre à vigne bien suffisante pour la conservation du Uaisin jusqu'au printemps. Cette serre était très facilement mobile, puisqu'il avait (1) Journal de la S. N. H. F. 3 série. T. XL Mai IWi'. VK 1)F.S PUliLICATIONS suffi dp disposer une cornière liorizoïitale au somim-t dos murs sur lesquels nu aurait voulu encore l'adaplcr les années suivantes. La ■■omniission nommée pour l'examen de eet intelli- gent essai avait constaté, au S mars, qu'il restait sur la treille un assez grand nombre de grappes de Chas- selas parfaitement conservées ; les rafles étaient vertes et souples, et les grains commençaient à peine à se rider. Le Raisin était liien doré, bien sucré»; il était excellent. Pour nous qui avons usé de ce procédé de conservation, nous pourrons affirmer qu'il était certai- nement supérieur à ses congénères du fruitier à rafles fraîches, comme nous serons d'accord avec notre col- lègue, [lour déterminer tous les inconvénients d'une méthode aussi coûteuse. Les dificullés et les dangers de ce système peuvent être tournés par la méthode de culture et do taille de feu A. Delaville aine, dont les détail.s ont été publiés dans le Jardin (1), La Vigne bisannuelle, dit M. Delaville a réussi au-delà de toute espérance. En outre delà facilité de sa culture et de sa prompte production, elle devient très utile pour la conservation à l'état frais de ses Raisins en hiver, puisque dans une seule bouteille d'eau un pied de vigne chargé de ses nombreux Raisins les conserve a la fruiterie comme sur la treille. Notre collègue avait imaginé ce mode de culture pour remédier à la lenteur avec laquelle on garnit les espa- liers en employant les anciennes formes. Sachant aussi que les Raisins ne viennent beaux et nombreux que sur de beaux et vigoureux sarments, il avait cherché lies formes plus en rapport avec le but qu'il voulait atteindre : vigueur, fertilité, forme garnissant prompte- ment un espace donné et ne fatigant pas les ceps par des récoltes surchargées. l'n pied sur deux, est taillé à cb centimètres pour donner l'année suivante un sarment bien constitué qui sera alors palissé en serpentin ou enroulé en spirale sur le treillage tuteur. La sortie uniforme de tous les yeux donne une récolte aliondante, qui doit être traitée sous le rapport de l'ébourgeonnenient et du pincement comme il est indiqué François Ciiarmeux. Revue des publications L'entreposage frigorifique des fruits. — dn suit combien Aans ce journal nous nous attachons à stimuler le zèle et l'activité des horticulteur* français, à qui nous ne cessons do signaler les agissements des producteurs étrangers, et particulièrement des Américains. Ces derniers, devant l'augmentation croissante de leur production, viseraient maintenant à écouler leurs marchandises acf moment opportun sur les places d'Kuropc : de là provient la principale cause de la multiplication aux Elats-Unis des dépùts frigoriûques, dont le iléveloppement a influé par contre-coup sur celui dos plantations : dans l'Etat d'iowa seul, les plantations do Pommiers ont passé de .3.1')0.000 en ls90 à près de 7 niillions en lïlOO. Do toutes parts des expériences ont été entreprises en vue de flxer les règles, présidant à la conservation des produits entreposés : d'abord les fruits, Pommes et Poires devront avoir été cueillies mures et saines ; la température de Xi° Fahr. (Û'ôCent.) a été reconnue la plus favorable à la conser- vation ; le choix de la variété avait aussi une grande impor- tance. Pour l'emballage, les caisses à claire voie sont recom- mandées, et l'on préconise l'enveloppement des fruits dans une première feuille de papier absorbant entouré dune seconde feuille do papier imperméable parafUné. Pour les l'èches, mêmes recommandations pour la cueillette des fruits (1| Le Jardin, 4899 page 2G.î. a point et la rapidité de lommagasiiuige, mais l'opération est un peu plus risquée. Celle inchislrie des entrepôts frigoriliques est actuellement Ires prosiiéro en Amérique: le coût do l'eiitreposago varie de U fr. .")0 à u fr. (w par baril et par mois et de 2 fr. à 2fr. ôo par baril pour la saison do novembre à mai. IjOS . La récolte des l'omnics en Koiinianic. — La récolte des Pommes on Uounianie, [mur l'année qui vient de s'écouler, adoniu'', au contraire do co qui s'est passé en France, des résultats magnifiques : L3'.)2.000 hectolitres, d'une valeur do '.) millions de francs. La Pomme de terre l'Cldorado. — Les tubercules d'une nouvelle variété do l'ommi^s de terre, dite Eldorado, viennent d'être vendues à Ilam, dans le comté; de Surrey, en Angleterre, au prix de .5.000 francs les 2 kilos et demi. Cette variété, dit M. F. Burvenich, est considérée comme la Pomme de terre la plus à même de résister aux intempéries et de se développer le plus promptement tout en fournissantdes tubercules d'excel- lente qualité. On serait curieux de connaître sur cette chère Pomme de terre l'avis des spécialistes qui siègent à la National Pot.ato Society. Le Tilleul de M. le maire. — A Sigoulès, près Bergerac, règne un brave homme de maire, dont le dernier arrêté constitue une vrais perle; jugez-en : « M. le maire de Sigoulès fait défense aux femmes do cette ville de monter sur le Tilleul qui est sur la place pour en ramasser les fleurs. Mais comme i! ne veut pas les priver de cette tisane, il les invite à venir monter sur le sien, situé au Bicoty, devant sa maison. » Nous ne pouvons que recommander bien vivement à la Société des Amis des arbres I\L le MairedeSigoulés, pour cette preuve d'intérêt donnée au Tilleul qui fait l'ornement de son village, et dont la conservation lui importe plus que celle du Tilleul lui appartenant en propre. Quel agréable spectacle ce devait être jadis de voir ces dames grimper à l'arbre! après tout, ce beau zèle de M. le Maire ne tendrait-il point à se le réserver pour lui seul"? Expositions annoncées. — Troyes, du 2 au 4 avril. — Ivxposition [irintaniérc de fleurs, fruits et légumes, organisée par la Société horticole, vigneronne et forestière do l'Aube Adresser les demandes au siège de la Société, 32, boulevard I iambetta, à Troyes. Montpellier, du i9 août au 3 novembre 1904. — Expo- sition générale d'Horticulture, (Chrysanthèmes, fruits et légumes) organisée par l'Association Languedocienne d'Hor- ticulture pratique. Adresser les demandes à M. Ch. Cochet, secrétaire général, 11, rue Durand, a Montpellier. Petites nouvelles Le bureau de la Société d'Horticulture d'Alger pour 1904 e^l ainsi composé : président: D' 'l'rabut; vice-présidents : .\L\[. J. Breillet, H. Lefebvre, P. Basset, R. Outin, comman- dant Baronnier; secrétaire général : M. J. Porcher: trésorier : M. G. Pellat. Le bureau de l'Association Languedocienne d'Horticulture pratique, à Montpellier pour 1904 est ainsi composé : Prési- dent : M. A. Louis; Vice-présidents : L.Aymard, Merle, Rou- dier; Secrétaire général : M. Ch. Cochet; Trésorier : M. Nazon. P;'r décision en date du 19 janvier 1904, M. Châtain (Joseph), jardinier à l'école pratique d'horticulture d'Hyèrcs (Var), est nommé chef de pratique horticole à l'école pratique d'agri- culture d'Ajaccin (Corso). Nécrologie. — Nous apprenons le décès de M. Pascal Berlin, pi re de M. Louis Berlin, président do la Société horticole et agricole de Saint-1'iorre-du-Vauvray, notre collaborateur, à qui nous adressons nos sincères condoléances. F. C. Lehmann. — Nous apprenons la mort de M. F.-C. Lehmann, le savant botaniste et explorateur bien connu. Huph Fraser. — M. Hugh Fraser, ancien président de la Société d'Horticulture d Ecosse, vient do mourir à Edim- bourg; il était l'auteur d'un livre sur les Conifères, (|ui eut un grand succès en librairie, il s'adonna surtout à la culture des Rhododendrons, et le premier en Europe, il obtint la floraison du Rhododendron Thomsoni, d'où proviennent les superbes Crimson Uhododendron. STREPTOCARPl'S MADAME HENHl :;Hno.Niyi'E florale STREPTOCARPLS MADAME HENRI SAY Nous avons particulièrement remarqué à la séance de la S. N. H. F. du 27 août dernier, un fort intéressant apport de M. Duveau jardinier du château de Lormoy, consistant en jolies potées de Streptocarims. Nous les considérons comme une amélioration saillante de la race des Streptocarpus hybrides. Ils sont en effet, le résultat de sélections successives des meilleurs sujets obtenus par la fécondation croisée des variétés de chois. Les plantes présentées au Comité de floriculture de la S. N. H. F., proviennent d'une variété d'élite obtenue à la suite d'un semis il y a trois ar.s et qui se distingue nettement des autres par la grandeur de ses fleurs et qui se repro duit fidèlement de se- mis. Cette variété (fîg. 22), qui a été récompen- sée d'un certificat de mérite, a été nommée Mme Henry Say. Voici le traitement que M. Duveau fait subir à ses Strepto- carpus, ce qui lui per- met d'obtenir rapide- ment les superbes po- tées qui nous ont été montrées. Le semis effectué vers la fin de janvier, est suivi de deux à trois repiquages successifs du commen- cement de mars a fin mai. A cette époque les jeunes Streptocarims sont mis en pleine terre, sur une vieille couche rechargée do terre de Bruyère. Lorsque les boutons floraux apparaissent, ils sont empotés, tenus ombrés pendant quelques jours et rentrés successive- ment en serre. C'est ce qui permet d'obtenir en août des sujets comme celui que montre notre photogravure et qui se trouve dans un pot de 12 centimètres de dia- mètre. Fi g. 22 K. R. CHRONIQUE FLORALE Les compositions florales aux fiançailles et aux mariages S'il est une circonstance dans laquelle les Heurs, et leur réunion en des compositions d'une certaine valeur, peuvent être considérées comme de précieuses messa- gères, c'est bien comme premier présent de fiançailles et dans les envois successifs, lesquels parviennent régu- lièrement à la fiancée chaque semaine, parfois plus fréquemment, selon la fortune et l'empressement du fiancé. On conçoit qu'elles doivent être choisies avec discer- nement. Si leur disposition élégante décèle l'artiste, leur choix judicieux révèle l'homme de goût et de tact. Il est cependant peu de liancés qui choisissent eux mêmes les fleurs qui doivent composer chacun des arran- gements. Ils s'en remettent pour cela au fleuriste, lequel doit justifier celte confiance, autant par le choix des fleurs, que par la variété apportée dans les présents fleuris qui se succèdent. Les présents fleuris faits par abonnement, doivent par conséquent, être aussi variés que possible. La forme, la constitution de ces arrangements de fleurs sont classiques; il est d'ailleurs diflicile d'en ortir, puisque les seules fleurs blanches sont adoptées et que la plus douce tonalité en dehors du blanc vir- ginal, n'est permise que pour les Orchidées. Celles-ci sont d'ailleurs choisies de nuance pâle, telles les : Odontoglossum A lexandree, Phalœnopsis amahilis, Cœlogyne cristata, Cattleya et Lœlia. Mais, on n'admet ni le Cypripedium, ni le Masdeicalia, ni VOncidium, ni les autres Orchidées de couleur vive. Ces fleurs et ces inflorescences sont groupées en des compositions légères, ombrées de fine verdure, ou bien encore dis- posées en gerbe dans quelque verre de cristal ou dans une potiche de prix. C'est là le présent fleuri luxueux. Ces limites étroites dans lesquelles le fleuriste doit se tenir expliquent pourquoi on se borne généralement à celte corbeille blanche de forme classique, tel- lement classique, que chaque exposition d'art floral nous en montre dc,-^ modèles qui ne va- rient guère. Elles sont exécutées dans des pa- niers et corbeilles en osier blanc naturel ou argenté. Ces corbeilles sont « plantées», c'est-à- dire constituées géné- ralement par des plan- tes en mottes, dont la durée est moins éphé- mère que celle des fleurs coupées. Les préceptes formu- lés pour la composition des corbeilles do plan- tes, des arrangements de fleurs coupées, s'appliquent ici dans leur intégralité avec cette différence que l'on n'a pas d'effet de coloris à chercher, parce que les seules couleurs dont on dispose sont : le blanc des fleurs, le vert des feuilles, le vert blanchâtre des feuillages pa- nachés, le blanc des étoffes et des rubans. On ne doit réaliser que des harmonies, des symphonies blanches. Les fleurs et les plantes utilisées en dehors des Orchi- dées sont principalement les : Uydrangea panicidala, H. Hortensia à fleurs blanches, Lilas, Boules de neige. Arum, Lilxurn loiigiflorum et L. Harrisii, Roses blan- ches et légèrement carnées ou imperceptiblement teintées d'une nuance crème, Jacinthes, Muguet de mai, Œillets blancs et carnés et quelques autres espèces. Les feuillages : Asparagus, Fougères, Ficus Pearci, Pal- mierf, Dracœ/ia, Caladium argyrites, Caladium du Brésil à feuilles panachées de l)lanc. Ce ne sont laque des feuillages verts, ou verts et blancs, car on n'en doit pas admettre d'autres. La forme do ces compositions est toujours un peu bombée; les fleurs sont souvent délicatement voilées de tulle blanc par place, ce qui a un certain charme mys- tique, nouées de beaux rubans, encadrées d'étoffes dans les présents plus luxueux ; l'anse est même parfois enve- loppée de dentelles do prix. Les envois moins importants, moins riches, sont les paniers bas et bourriches, drapés d'étoffe blanche et fleuris de Jacinthes, de Muguets ou d'autres fleurs de plantes basses. La gerbe procède un peu du genre de la grande cor- l>oille et est constituée par les mémos fleurs auxquelles s'ajoutent, en général, toutes les fleurs blanches. On la noue souvent de moire, de tulle ou de ruban. Le fleuriste prévoyant, doit éviter les banales répé- titions des mêmes fleurs, puisque celles-ci doivent LE JAUDIN [;III10N1VUE KLOIiALK fdicrmpiit otre disposées d'uno façon a peu près iden- tiqui'. Aussi, s'ingéniera-l-il à uioins v;iripi- les fleurs dans cliacune drs compositions, pour que la constitu- tion chanfiB ;i cliaquo onvoi. Ce sera tantôt une gorbo do llosos, h laquelle succédera, iino plus iinportanlo comme taille, do l.ilas et do Boule de neige, remplacés ensuite par des Lilas, des Lis des Bermudes et d'autres fleurs blanches. Le présent fleuri qui, le jour du contrat, (le dernier offert ilans ces conditions, lorsque celui-ci précède immédiatement la noce), doit être particulièrement choisi et si l'état de for- tune le permet il se com- posera principalement d'Orchidées qu'encadrent des dentelles de valeur. Le jour où sont célé- lirées les fiançailles, celui do la signature du contrat et celui du mariajie, obli- gent à parer les appai lo- ments do réception, de plantes et de fleurs. Les principes de la décora- tion de la maison sont applicables ici dans leur intégralité; il s'y ajoute simplement cette consi- dération que l'on n'y doit voir que des fleurs blan- ches, carnées ou rose trèspâls.Les douces tona- lités des Orchidées, en raison d'un usage qui s'affirme, y sont cepen- dant permises. La décoration de l'an- tichambre, des angles, des cheminées et des consoles justifie cette débauche de fleurs blan- ches. L'enguirlandemenl des lustres, des fenêtres, des glaces, des panneaux, lorsque ce genre d'arran- gement est adopté ne fait pas exception et dans ce cas, les lianes piquées et parsemées de fleurs blanches, sont nouées de ruban blanc ou rattachées par des flots de tulle. Et, partout, sur les cheminées, sur les consoles, sont placées des gerbes et des corbeilles dans lesquelles le Lis, l'Oranger s'unissent aux Roses blanches et aux Orchidées pour constituer d'adorables symphonies blanches. Le traditionnel Itouquet de fleurs d'Oranger tend à disparaître; mais il se produira sans doute un revire- ment en sa faveur, car tout est possible avec la mode. Aussi devons-nous moins nous occuper de celle-ci, extrêmement changeante et variable d'une année à l'autre, que de ce qui peut être fait. La forme du classique bouquet de mariée se rapproche assez de celle de la pomme de Pin. Cela n'est peut être pas très artistique ni ne prête guère à variation ; mais il serait fort difficile de sortir de ce cadre. C'est ce que l'on avait tenté de faire en supprimant radicalement le bouquet que l'on trouvait trop gênant. Cela n'a été ni complet ni définitif, et l'usage du bouquet de mariée est donKHiri'. On s'est attaché à le rendre plus fluet, plus mignon, plus gracieux. A l'ancien l)ouquet, lourd, sans être vo- lumineux, do forme archaïque, sans élégance, aux tou- pillons de feuilles do Pervenclies piqués de quelques boulons d'Oranger, s'est vu substituer un arrangement fort léger d'exécution, discrètement ennuagé de légères frondes à'Adiantiim et d'un soupçon de fine verdure iVAsparagus. Les boutons d'Oranger, finement montés sur canne- tille et groupés par petits faisceaux n'ont plus cette raideur qui les rendaient disgracieux. Quelques fouilles d'Oranger accom- p ignent les fleurs et cela I st très louable. Aux lli urs d'Oranger on asso- cie i)arfois quelques grap- pes de Muguet, de bou- tons de Rose et des Or- thukes. Mais l'adjonc- tion d'autres fleurs n'est pas toujours à conseiller i moins que l'on ne soit letenu par le prix. L n porte fleur en forme Il cornet et drapé de Il iitelles de valeur varia- ble, avec flot de ruban, encadre, collerette et en- jolive ce bouquet. Avec le choix des fleurs, le iliie de leur disposition, kl prix de la dentelle augmente la valeur du bouquet qui peut être exécuté à dix francs, comme d'autres attei- t^nent le prix decentcin- ipiante francs. Dans ce perpétuel be- soin de changements et do recommencement, on a essayé de lancer le bou- quet à la mode anglaise, qui se rapproche un peu du bouquet que compo. sent les fleuristes allemands. Les bouquets de mariées de genre allemand, qui ont assez de succès en Belgique, prêtent précisément plus à la fantaisie, mais, faut-il l'ajouter, sont également plus encombrants, à cause de ce long retombé de dentelle, d'étoffe, de rubans et de fines guirlandes. En s'inspi- r-int de ce qu'ils ont d'élégant et de gracieux, et en évitant l'importance de cerlains d'entre eux qui les rend peu portatifs, il y a peut-être de jolies compositions à mettre en œuvre. Le Myrte, symbolique et mystique, constitue la base (le ces bouquets de mariées. Dans certaines villes, on admet la nuance rose, qui avec le blanc, exprime la joie, pour distinguer ces bouquets de ceux de deuil destinés aux jeunes filles. Les Roses blanches en boutons, les Roses mousseuses, les grappes de Muguet, les Œillets, Gardénias, Camellias, Tubéreuses, Bouvardia, Stepha- itotis, Muguet, les Orchidées, sont les fleurs les plus recherchées pour la constitution des bouquets de mariées. On les entremêle de gracieuses frondes ig. 23. — Corbeille de flançailles. 38 LE JARDIN DE l'utilité de l'hygromictre dans la conduite des serres (yAdiantum ou de vaporeux feuillages à'Asparagus. On conçoit que ce genre de bouquet est beaucoup plus volumineux que celui en Oranger. C'est pourquoi on a surtout adopté la forme pompadour, un peu plate, plus commode que le bouquet rond puisqu'on peut le poser sans en froisser les fleurs. De grands flots de dentelles et de rulians retombent ; c'est ce qui atténue ce que le porte bouquet et l'ensemble pourrait avoir de raide et de guindé. D'ailleurs, à grand renfort de fil d'archal, on arrive à donner aux fleurs telle position que l'on désire. Mais, pour corriger, d'une façon la plus complète possible, la disposition régulière trop voulue, imposée aux fleurs, on arrive à préférer le bouquet de ce genre, mais plus dégagé, en employant les fleurs à longue tige en les dirigeant simplement par un souple montage. Parmi les Cattleya et autres fleurs de choix, ombrées à'Asparagus, de longues grappes d'Odoi/toglossum partent parmi elles' et s'arquent élégamment sur une seule face. Les Cattleya sont parfois remplacés par des Roses blanches Niphetos parmi lesquelles pointent les grappes fuselées des Muguets. Naturellement les bouquets moins riches comportent des fleurs moins recherchées et de valeur inférieure. Les fleurs de ce bouquet de forme plus libre semblent être retenues par un nœud de ruban ou de tulle, ou bien on l'entoure d'une dentelle ou d'un mouchoir à large bordure do dentelle gracieusement di.sposé et enca- drant les fleurs. Les longues retombées de dentelles, piquées de fleurs, les flots de tulle, de ruban et les fines guirlandes fleuries sont cependant admis. Ces genres de bouquets se prêtent assez et avec une certaine élégarice à être exécutés avec des boutons d'Oranger et c'est pourquoi nous avons tenu à nous étendre à leur sujet. Peut être par un de ces revirements de la mode le Myrte constituera-t-i! l'un des éléments futursde nos bouquets de mariées. It y a là sujet à recherches, à essais et à proposer aux personnes qui préféreraient donner une autre disposition et imprimer une autre forme au classique bouquet d'Oranger. Nous serions personnellement partisan de quelques modifications, non pour donner la préférence au liou- quet de genre allemand, mais pour s'inspirer de ce qu'il a de dégagé. Et c'est pourquoi nous préconiserions assez l'utilisation du Myrte comme feuillage, sans cependant rejeter les boutons d'Orangor, qui s'asso- cient et s'harmonisent fort bien avec ce genre de feuil- lage. C'est une façon de rappeler les antiques coutumes, des Grecs principalement, qui, le jour du mariage paraient l'épouse de Myrte. Notre photogravure (fig. 23) montre précisément la reproduction photographique d'une corbeille, d'un caractère un peu fantaisiste, qui change des arrange- ments classiques, composée par un fleuriste gantois réputé, M. A. Van den Heède. Au lieu d'être tressée en vannerie, la corbeille elle même est faite en tissus de bois blanc dont quelques fragments s'aperçoivent sur le côté gauche. Le bas de ce porte-lléurs très léger est discrètement ennuagé de tulle blanc, sur lequel s'enlèvent feuillages et fleurs. De grands Lilium candidurn se drossent d'une masse de Roses blanches, parmi lesquelles pointent les Ihyrses de Lilas blanc, tandis que des rameaux àWsparagus Sptengeri retombent mollement, avec élégance. Enfin un piquet, fort discret, d'Orchidées fixé sur le côté droit de l'anse, complète cet enscmlile fort harmonieux. [Keprod clion interdite) Aliii;rt MaimiinÉ. De l'utilité de l'hygromètre dans la conduite des serres Les êtres vivants, végétaux et animaux, se distinguent des corps bruts par des caractères bien tranchés, d'abord ])ar la structure interne qui est cellulaire chez eux au lieu d'être amorphe et ensuite par l'échange continuel do matières entre leurs corps et le milieu extérieur. Il y a dans l'intérieur des composés chimiques, qui constituent les êtres vivants, un travail constant d'assi- milation et de désassimilation de matières, et la consta- tation des échanges de matériaux gazeux, liquides ou solides provenant de ce travail continuel de transforma- lion, permet d'affirmer que la vie existe, et l'absence de ros phénomènes que la vie a cessé. Il résulte de ce qui précède que pour entretenir la \ ie il faut : 1° fournir aux corps vivants les principes indispensables à l'activité protoplasmique de leurs cel- lules, ou, en d'autres termes, les aliments nécessaires à leur entretien. 2" Les mettre dans des conditions de milieu permettant aux modifications chimiques com- plexes qui se passent en eux, de s'accomplir régulière- ment. Connaître les aliments, c'est-à-dire le compost et les engrais à fournir aux végétaux et plus particulièrement aux plantes d'ornement, le degré optimum d'humidité et de chaleur que doit avoir le milieu ambiant dans lequel ils vivent, tel est l'art de l'horticulteur. Ces connaissances sont d'autant plus utiles que les végétaux n'ont pas un pouvoir d'adaptation aussi déve- loppé que les animaux. Si les engrais sont à peu près les mêmes pour toutes les plantes, une légère modifica- tion dans la chaleur ou l'humidité de leur atmosphère, qui, pour un animal, passerait inaperçue, affecte grave- ment une plante, d'autant plus que l'horticulture ne consiste pas tant à faire vivre un végétal qu'à l'entre- tenir dans un état de santé et de végétation luxuriante qui lui permettent de développer toute la grâce de son feuillage ou le coloris et le parfum de ses fleurs sans lesquels il cesse d'être une plante d'ornement. Tous les traités d'horticulture s'étendent avec com- plaisance sur la composition et les qualités particu- lières des principaux mélanges, granuleux, pulvérulents, plastiques et fibreux qui sont employés dans la culture des plantes, et en particulier des plantes de serre, pour leur servir de substratum et de nourriture. Ils indiquent en détail la nature et la composition chimique des engrais nécessaires à chacune d'elle, l'influence particulière des divers éléments qui entrent dans ces adjuvants, le moment le plus propice pour les appliquer et rendent compte des nombreuses expé- riences faites à ce sujet. Pour la température, les indications ne manquent pas non plus. Les végétaux de serre sont répartis méthodi- quement en trois catégories : plantes de serre chaude, de serre tempérée et de serre froide, et, pour chacun de ces compartiments, les degrés de chaleur que doit avoir la serre dans telle ou telle saison, de jour ou de nuit et pour telle ou telle phase de la végétation, sont notés avec soin ; le débutant le plus inexpérimenté peut trouver, dans le premier traité d'horticulture qui lui tombe sous la main, tous les chilïres nécessaires pour se servir avec fruit du thermomètre dans la conduite d'une serre. Il en va tout autrement quand il s'agit de déterminer le degré d'humidité que réclame telle ou telle plante. On dit bien que la serre à Pélargonium doit être sèche et celle à Orchidées humide, mais, en dehors de ces données bien vagues et incertaines, il est impossible de LK JARDIN l'itilitr nu wi i:nNnuiTR des serres l'ion olitpiiir lie sorioux, pI répondant je suis sûr do n'être dénienli pnr aucun liorticultour compétent, on disant qu'une humidité eonvenablo de l'atmosphère jiiuo un rôle au moins aussi important dans la végéta- tion des plantes que la température. A quoi sert d'arroser abondamment un végétal si ses organes aériens sont plongés dans un milieu trop soc pour son tempérament, et à quoi bon modérer les arro- sements, si la saturation ou simplement le degré hygro- métrique trop élevé de l'air ami liant ne permettent pas à ses pousses roliacées de déverser par évaporation dans l'atmosphère l'excédent d'eau que ses tissus contiennent? Le résultat sera le même, la plante dépérira. Que d'insuccès, dont on chorclie liien loin les causes, sont dus à une apiiréciation inexacte de la composition hygrométrique do l'air dans lequel vit la plante, et cependant l'horticulteur, pour s'orienter au milieu de cet océan de vapeurs invisibles, possède dans l'hygro- mètre une boussole d'une grande précision. Je sais bien que nos connaissances actuelles en phy- siologie végétale sont peut-être insuffisantes pour nous permettre de tirer de l'emploi de l'hygromètre, dans la conduite des serres, tous les fruits et le service qu'on est en droit d'en attendre, et, sans avoir la prétention de combler la lacune qui existe, je vais essayer de résumer ici les principes de l'hygrométrie et d'appeler s\ir ce sujet l'attention d'éminents jTaticiens qui pour- ront nous aider à substituer des chiffres exacts aux données enipiri(|ues et beaucoup trop vagues que nous avons. (chacun de nous sait que l'atmosphère est un immense océan gazeux au fond duquel les êtres terrestres ram- pent ou végètent absolument comme ceux de la faune et de la flore abyssales au fond de nos mers, avec cette dilïérence que si les plus grandes profondeurs océa- niques mesurent à peine? àSlcilomètres, l'épaisseur de la couche d'air qui nous recouvre est de 80 à 100 kilo- mètres. L'air ne sert pas seulement à garder précieusement à la surface du sol la tiède chaleur venue de notre loin- tain soleil, il n'a pas non plus pour but unique de transmettre les sons et de servir ainsi de véhicule au langage et par là à l'échange de nos idées, il est avant tout le premier élément de nos corps. L'oxygène entretient la respiration, l'azote en est le régulateur, l'acide carbonique permet aux végétaux de fixer le carbone qui entre pour une si grande partie dans leur composition, et la vapeur d'eau est l'élément indispensable à la vie; sans cette vapeur bienfaisante^ la terre ne serait qu'un immense et aride désert, et c'est grâce à elle que les continents se recouvrent du mer- veilleux et riclie tapis végétal qui charme nos yeux. La quantité de vapeur d'eau contenue dans l'air a une grande importance pour la vie des végétaux; la dose nécessaire oscille entre des limites très étroites qui ne peuvent être dépassées sans conséquences funestes. C'est en grande partie parce que l'air de nos apparte- ments ne contient pas assez d'humidité que les plantes ne peuvent y vivre longtemps, et l'on sait combien les serres chauffées par poêles ou par calorifères sont con- traires à la santé des plantes; parce que l'air ainsi chauffé acquiert une très grande puissance d'absorption pour l'eau et si on ne donnait pas exactement à cet air la quantité d'eau dont il a liesoin pour atteindre le degré hygrométrique voulu, il s'emparerait avec avidité de l'eau contenue dans les organes des plantes et les tuerait promptenient. Le degré d'humidité de l'atmosphère ne dépend pas de la quantité absolue d'eau qu'elle contient mais de la tension do sa vapeur. L'air lorsqu'il est froid, peut être très humide avec pou do vapeur ot très sec au contraire a\ ec une plus grande quantité lorsqu'il est chaud. Ainsi l'air contient on général plus de vapeur d'eau l'i'lé que l'hiver et cependant il est moins humide parce que la température étant plus élevée, la vapeur est plus loin do son point de saturation; de même lorsqu'on chauffe un local quelconque, une serre par exemple, qui paraît trop humide, on ne diminue pas la quantité do vapeur contenue dans l'air, mais on diminue l'humi- dité do celui-ci parce qu'on recule le point de satu- ration. C'est on vertu do ce principe que la quantité d'eau que nos jardiniers répandent sur les tablettes des serres pour y entretenir un degré constant d'humidité n'est pas toujours la même, mais varie avec le degré de lem- pératvire. La pratique dictée par une longue expérience est donc d'accord avec les lois de l'hygrométrie. L'air n'étant pas en général saturé, on nomme état hygrométrique de l'air, le rapport de la quantité do vapeur d'eau qu'il renferme à la quantité qu'il contien- drait s'il était saturé à température égale. Pour bien me faire comprendre, il serait peut-être utile de rappeler brièvement ici les lois de la vaporisa- tion et ce qu'on entend par tension de la vapeur et par saturation de l'air. La vaporisation est le passage do l'état liquide à l'état gazeux. Elle se fait tantôt parébul- lition, quand il y a production rapide de vapeur; tantôt par évaporation, lorsque les vapeurs ne se forment que lentement à la surface des liquides. C'est à l'évaporation produite à la surface des mers, des lacs, des rivières et du sol que sont dues les vapeurs qui s'élèvent dans l'atmosphère, s'y condensent en nuages et se résolvent en pluies bienfaisantes pour nos champs et nos jardins. C'est encore à l'évaporation de l'eau répandue dans los serres et de l'eau d'arrosage qui, pompée par les racines des végétaux vient s'évaporer à la surface des feuilles, qu'est due l'humidité qui entretient la fraîcheur de nos plantes. Les molécules des gaz tendent à se repousser et avec d'autant plus de force que leur température est plus élevée; c'est cette force d'expansion qu'on appelle ten- sion d'un gaz ou d'une vapeur. Tant que la tension de la vapeur formée par évapora- tion à la surface d'un liquide, par exemple, est supé- rieure à la résistance que lui oppose l'air, la vaporisa- tion contenue jusqu'à ce que les deux forces s'équi- librent. A ce moment on dit que l'air est saturé et la vapeur en excédent se dépose en buée ou rosée. La tempéra- ture de l'air à ce moment s'appelle : « point de rosée m. Il est salutaire à certaines plantes, aux Orchidées, par exemple, que la température de la serre atteigne le point de rosée de temps en temps, surtout l'été par les temps chauds. Si l'air d'une serre a une température de 18" et une humidité de 90° et que pendant la nuit, la température vienne à baisser, la limite de saturation et le point de rosée sont atteints et dépassés et une buée bienfaisante et légère se dépose sur les plantes, les mettant à même d'emmagasiner une humidité qui leur permettra de supporter sans en soufïrir la chaleur du jour suivant. On voit combien il serait important pour nos jardi- niers d'avoir toujours sous les yeux un hygromètre, afin de maintenir l'humidité dans de sages limites, comme ils le fontpour la chaleur, au lieu de soumettre les plantes à des écarts d'humidité souvent considé- 40 LES DAHLIAS A COLLERETTE rables et qui leur sont au moins aussi préjudicial)les que ceux de la température. Il y a plusieurs sortes d'hygromètres, mais le plus employé est l'hygromètre à cheveu, inventé par Saussure. 11 se compose d'un cheveu dégraissé, tendu sur un cadre de cuivre et qui en absorbant pl^us ou moins d'humidité s'allonge ou se raccourcit» entraînant un index qui marque sur un cadran lesdegrés'd'humidfté: 0° pour l'air parfaitement sec et 100° pour l'air satiité; Les cheveux blonds sont ceux dont l'allongement eëtle plus régulier et qui fournissent les fésultats les plps exacts. ^i ■•■ Les degrés de l'hygromètre n'indiquent pas la quantité absolue d'eau contenue dans uti'- volume d'air donné, mais, comme je l'ai dit plus haut, le rapport entre la tension de la vapeur d'eau qu'il contient et la tension qu'aurait la vapeur d'eau à la même tempéra- ture si l'air était saturé. Il est important d'ajouter que les indications de l'Jîy- gromètre à cheveu ne sont nullement proportionnelles à l'état hygrométrique de l'air. Ainsi 5(1° n'indiquent pas que l'air est à moitié saturé, mais correspond à un degré de saturation de 0,3. Pour être complet, il me resterait à indiquer pae des chiffres l'état hygrométrique qui convient à chaqjie plante, mais c'est là justement qu'apparaît la pénurie d'observations sérieuses qu'il importe de compléter -le plus rapidement possible. L'air des appartements pour être tout à fait salubre doit avoir une humidité de 70°. Quant au degré optimum qui convient à chaque plante voici les seules données que j'ai pu recueillir : l^our les Pelargonium C.5 à 70° Pour les Bégonias 75 à 80" Les Anthunum et les Orchidées 85 à 90" Enfin pour une serre omnibus 80 à 85" Je serais reconnaissant aux personnes qui auraient quelques renseignements sur la question de liien vouloir me les transmettre. R. Turp^ln. LES DAHLIAS A COLLERETTE Au commencement d'octobre dernier, étant de pas- sage à Lyon, j'eus l'occasion de remarquer, dans les cultures de MM. Rivoire père et fils, les horticuUeurs- grainiers bien connus, diverses collections très com- plètes et très intéressantes déplantes à floraison autom- nale, parmi lesquelles brillaient, au premier rang, de magnifiques Dahlias. Après m'avoir fait les honneurs d'une jolie série d'étincelants Dahlias Cactus, mes aimables cicérones, MM. Antoine et Philippe Rivoire, ménageant leurs effets, me mirent en présence de spécimens très bien venus et abondamment fleuris appartenant à la nouvelle race des « Dahlias à collerette », sur laquelle je crois ulile d'appeler aujourd'hui tout spécialement, l'attention des lecteurs du Jardin. Ceux-ci savent en effet que le genre Dahlia, qui a déjà réservé de si heureuses surprises aux amateurs, s'est enrichi depuis quatre ans d'une race tout-à-fait distincte, que, l'on a dénommée « à collerette » et qui a eu le beau cadre du jardin botanique du Parc de la Tête-d'Or, à Lyon, pour berceau. Les jardiniers du Parc de la Téte-d'Or ont, il faut en convenir, la main parti. .ulièrcnient heureuse, car on leur doit l'obtention d'un certain nomlire de nouveautés qui ont joui d'une vogue justifiée dans le monde horticole et au nombre desquel figure on bon rang le Lohelia Gerardi, auquel ont fait suite les Lohelia Rivoirei, etc. Dans une autre voie, par une sélection savante et suivie pendant de loT>gues années, les cultures du Parc de la Tête-d'Or étaient parvenues à posséder une race ■de Dahlias simples vraiment remarquable par l'excep- tionnelle grandeur des fleurs et la beauté des coloris. Cette race fut mise au commerce par la maison Rivoire, sous le nom de Dahlias simples Perfection. Je dirai en passant que ces Dahlias sont toujours, dans ces mêmes cultures, l'objet de soins particuliers, puisque, cette année même, il en est sorti deux variétés encore plus remarquables que les précédentes et sur lesquelles nous aurons à revenir : il s'agit des Dahlias Mme Anthelme Combet et Mme Curtelin. C'est dans cette belle série de Dahlias simples qu'ap- parurent, en 1900, les deux premières variétés de Dahlias à collerette (1) et qui reçurent les noms de Pré- sident Viger et Joseph Goujon, MM. Rivoire père et fils eurent ensuite la satisfaction d'obtenir les autres variétés décrites plus loin et qui sont au nombre de huit. Au point de vue physiologique, comment s'est formée la collerette? C'est ce que va nous dire M. Gérard, le distingué et savant directeur des cultures de la Ville de Lyon qui, en 1900, publiait les lignes suivantes dans V Horticulture nouvelle : « L'aspect général de l'inflorescence d'un Dahlia à collerette est celui d'un capitule de Dahlia simple; mais, entre le disque et les ligules ou rayons périphé- riques, se trouve une série unique d'appendices étalés et plus ou moins tuyautés, ayant le tiers ou le quart de la longueur des rayons. Ces appendices sont appuyés contre les ligules formant une seconde série de rayons de forme et de couleur tranchant sur celles des ligules. Les fleurons du disque restent jaunes. » Et, plus loin : « L'anomalie produisant nos Dahlias à collerette, est simplement due à l'apparition d'étamines stériles péta- loides,dans les fleurs ligulées. La collerette est formée, en effet, par des languettes de largeur diverses, en nom- brevariant habituellement de deux à cinq, unies entre elles, sur une étendue plus ou moins considérable, mais présentant toujours des fentes ou des échancrures assez profondes pour démontrer, sans aucun doule possible, que l'ensemble est formé de cinq organes plus ou moins confluents. Ces appendices occupent exactement la place des cinq mamelons représentant les cinq étamines avortées des fleurs ligulées ordinaires; on doit donc les regarder comme ces organes qui se sont développés ici, mais d'une façon anormale. » Voici maintenant la description purement horticole des dix variétés actuellement connues de ce groupe, en faisant suivre le nom de chacune de l'année de leur mise au commerce. Président Viger (1902). — Pétales (ou ligules) rouge sang ; collerette blanc pur, avec quelques petites striures rouges; l'opposition des couleurs est très nette et du plus bel effet. Joseph Goujon (1902). — Pétales rouge écarlale, colle- rette jaune légèrement striée de rouge. Etendard de Lyon (1903). — Pétales rouge écarlale velouté ; collerette jaune à la base, blanche aux pointes et parfois striée de rouge. Gallia (1903). — Fleur bien ronde, de forme parfaite ; pétales rose vif lavé et strié écarlale et passant au jaune soufre ; collerette très développée et fournie, (1) Il convient de rappeler que cette même variation s'était pro- duite quelques années auparavant chez M. Gerbeaux, qui obtint une variété Gloire li-.Nam-y.D&ns, cette variété la collerette était peu apparente et ne présentait pas le caractère ornemental qu'elle revêt dans des variétés citées au cours de cet article. MviKiri RivoïKi:. 2. (JAi.i.iA. 3. La Husii-. 4. Duchi:ssi; Muja d'Ekii ^. HiiNDARD Dh Lyon. 6. Madamk Lupagk Vk.i-k. LK JARDIN — EXPOSITION D HOllTICULTUBE DE DUSSELDORF 41 blanc crème. L'ensemble du coloris est très frais Madame Le Page-Viger (190S). — Pétales d'un l)eau rouge ocarlate franc ; collerette jaune d'or. La vigueur do ces deux coloris si tranchés donne aux fleurs un éclat particulier. La Fusée (1904). — Pétales rouge grenat pointus et contournés affectant la forme d'un DahliaCactus simple ; collorelto line et érigée blanc lavé rouge violacé. Di/cliesse J. Melzi d'Eril (190i). — Pétales jaiiiie teinté orango fortement recouvert, lavé et strié de rouge cocciné et auréolé, au centre, do jaune d'or; collerette blanc plus ou moins rosé recouvert et ligné de rouge groseille. Prince Galitzine (1904). — Pétales à fond blanc large- ment recouvert de rose violacé et de rouge carmin ; collerette blanche légèrement lignée de rouge. Comte ChérénuHieff' [iQOi). —Pétales rouge vermillon avec pointes et auréole dorées ; collerette jaune. Maurice Rivoire (1904). — Fleur ronde, parfaite do forme, à pétales d'un rouge cramoisi intense, recouvert au centre des pétales d'une riche teinte pourpre noir velouté; collerette très fournie et très ample, blanche, couvrant une grande partie de la fleur. La plus belle et la plus remarquable de toutes les variétés. Il ne me reste plus qu'à faire remarquer les avantages incontestables de cette race de Dahlias. La planche en couleurs qui accompagne cet article me dispensera de trop insister. Je me bornerai à dire que, par leur élégance et leur légèreté, ces fleurs sont particulière- ment désignées pour la bouquetterie, qu'on les emploie en gerbes ou dans les compositions florales. Par l'ex- trême abondance et la durée de leur floraison, ces nou- veautés ont leur place marquée dans tous les jardins, aussi liien en massifs qu'en plates-bandes. H. Martinet. L'Exposition internationale d'horticulture DE DUSSELDORF Cette exposition, dont nous avons déjà parlé à maintes reprises (1) et qui doit s'ouvrir le 1" mai prochain, sera installée dans les emplacements occupés en 1902 par l'Exposition industrielle de Dusseldorf. A cette grande manifestation horticole doivent être représentées toutes les branches de l'industrie horticole et de l'architec- ture paysagère et seront admis les exposants alle- mands et étrangers. Pendant toute la durée de l'Expo- sition, du i"mai au 23octobre, pour la partie purement horticole, il y aura une série de concours temporaires dont nous avons précédemment donné le programme (2) : les horticulteurs qui désirei-aieut exposer dans plusieurs sections simultanément, sont priés de faire une demande d'admission spéciale pour chaque section, et de l'en- voyer au plus tard quinze jours avant l'ouverture de chacune des concours à la direction, 28, Schœfer- strasse, à Dusseldorf. Rompant avec les anciens errements suivis jusqu'à ce jour, la direction de l'Exposition n'a pas entendu confiner les horticulteurs dans les limites trop étroites des programmes des expositions actuelles qui ne sont que des concours de spécialités. Le but principal de l'Exposition de Diisseldorf sera d'offrir à tous les horti- culteurs et pépiniéristes lapossibilité de mettre sous les yeux du public, au moment le plus favorable de leur développement, les plantes qui forment la spécialité de leurs cultures, ou celles qui, par leurs qualités excep- (ll Voir Le Jardin 1903, n' 397, p. 257; n- 39S, p. 274; n" 400 p 30G (2) Voir Le Jardin 1903, n" 400, p. 306. tionnelles, constituent des pièces d'exposition parexcel- lence; cette possibilité pour les producteurs do choisir eux-mêmes l'époque où ils feront leurs envois est du plus haut intérêt pour ceux qui désirent exposer, car c'est avec des dispositions toujours nouvelles que l'attention du public est constamment en éveil et que les visiteurs se laissent entraîner à faire des achats. La direction a si bien compris cela qu'elle a pris toutes les mesures capables d'assurer l'écoulement des produits exposés et qu'elle aidera encore les exposants en prenant à sa charge les frais de transport pour les objets se rattachant à la partie purement horticole; elle a, en outre, installé un bureau spécial de vente et de propagande. Lors de l'attribution des récompenses, les produits seront jugés sans tenir compte de l'origine des plantes, mais, d'autre part, l'habileté dos producteurs sera récom- pensée en tenant compte des circonstances locales où se trouvent leurs cultures : des diplômes d'honneur seront mis à la disposition du jury pour récompenser les produits les plus remarquables de l'Exposition. En outre, divers prix, représentés par des sommes d'argent ou des objets de valeur, seront répartis parmi les expo- sants les plus méritants. En raison do ces divers avantages offerts par la direc- tion de l'Exposition de Dusseldorf, nous ne doutons pas qu'un grand nombre d'horticulteurs ne tiennent à aller sur les bords du Rhin représenter brillamment notre pays. Ils trouveront, tout près de notre frontière de l'Est, à se créer, croyons-nous, de nouveaux et impor- tants débouchés dans cette riche contrée industrielle de la Prusse rhénane. Ces grandes expositions horticoles allemandes sont, du reste, réellement intéressantes et tout à fait caracté- ristiques. Organisées sur une vaste échelle, avec des budgets se chiffrant par des millions de marks, elles ne sauraient, croyons-nous, être entreprises avec autant de succès ailleurs qu'en Allemagne. Ce n'est pas que l'Horticulture soit plus en honneur en Allemagne que dans bien d'autres pays; mais à l'intérêt horticole vient s'ajouter la mise en exploitation de certaines coutumes alle- mandes. Il est d'usage constant, en effet, de l'autre côté du Rhin, d'aller en famille, principalement les dimanches et jours de fêtes, déjeuner ou diner au restaurant en écoutant de la musique ou des chants. Les restaurants et cafés étant très nombreux à l'intérieur des expositions celles-ci deviennent, grâce à leurs multiples attractions le rendez-vous tout indiqué et privilégié des habitants des villes et régions voisines qui n'hésitent pas à sous- crire a l'avance des abonnements de famille pour toute la durée de l'exposition; au produit des entrées vien- nent donc s'ajouter celui de la location des restaurants cafés, etc., et aussi le montant des droits très élevés perçus par l'adminis tration de l'exposition sur toutes les boissons et produits alimentaires. Il s'ensuit que ces entreprises sont généralement de véritables succès financiers. A Dusseldorf, le «parc des plaisirs » doit réunir dans une représentation d'ensemble ethnogra- phique des plus captivantes, une foule d'attractions^les plus diverses pour la distraction des visiteurs. Ce fut, du moins, le cas pour l'exposition de Ham- bourg que nous eûmes l'occasion de visiter, en 1897 et nous souhaitons qu'il se reproduise cette année pour l'Exposition de Dusseldorf, car l'Horticulture ne peut manquer de recruter de nouveaux adeptes à la suite d'une manifestation de cette importance. H. Martinet. f.NE CONIFERF. NOUVELLE. LE FORÇAGE DES VEGETAUX ETIIERISES Une Conifère nouvelle pour la flore française ' La découverte d'un arbre nouveau dans un pays est presque un événement. Il en a été ainsi pour VAbics PimaiM en Espagne, pour le l'icea Omoriha, dans la région danubienne. La plante qui va nous occuper était depuis longtemps connue en France, car, dès 1830, Mutel l'avait signalée aux environs de Grenoble, àCom- boire, sous le nom impropre de Juniperus Sahina var. arborea. Depuis on l'a tantôt confondue avec cette espèce, tantôt avec des formes du ,/. phœnicea, et quoi- qu'on fit pour l'assimiler, il restait toujours des doutes. L'identification n'était jamais exacte. En 1897, I\L Vidal en donna une bonne description que nous allons résumer : arbre dioique, haut de 2 à 3 mètres, rameux avec les rameaux dressés, écorce grise ; feuilles petites, vertes ou glauques, opposées-décussées, soudées au rameau sur la moitié de leur longueur, à extrémité libre, lancéolée-aigue, munies sur le dos d'une glande à résine elliptique; chatons ovale oblongs, carrés, portés par des ramuscules courts dressés et latéraux; galbules solitaires, pendants, à pédoncule réfléchi, globuleux, ayant de 10 à 12 millimètres, formés de 4-6 écailles unies, à pointe obtuse, glauques d'abord puis bleus en séchant, violacés, tachés tie marron à l'automne et enfin bleu-noir luisants à la maturité; chair jaune, molle, agréable au goût; nucules au nombre de 1-3, légèrement striées, à sommet proéminent moins anguleux que dans le Juniperus thurifera. L'odeur de la i)lante est résineuse et assez faible. Pour M. Vidal, c'est le J. Sabiiut var. arborea. M. de Coincy, peu de temps après, étudiant cette même plante la séparait également du J.phœnicea et lui trouvait des affinités très étroites avec une autre espèce n'apparte- nant pas à la flore française, mais depuis longtemps connue en Espagne où elle forme de véritables forêts, en Sirdaigne oten Algérie, le J. thuriferaL. Pour M. de Coincy, la plante de Grenoble devrait s'appeler J. tlruri- fera var. gnllica. Ce serait une variété qui se distingue- rait du type par : nucules un peu striées, à sommet proéminent et à contour moins anguleux, galbules à chair plus molle. Le J. thurifera var. gallica, outre sa localité clas- sique des environs de Grenolile, se retrouve sur quel- ques autres points de l'Isère et dans les Hautes-Alpes. Il paraîtrait assez répandu dans cette partie de la France. D'après M. de Coincy, le J. thurifera se distingue de toutes les espèces de la section Sabir/a « jiar ses gal- bules noirâtres, subglobuleux, de 10 millimètres envi- ron d'une consistance ferme à chair granuleuse et non fibreuse; ses nucules au nombre de 2-3 s'isolent facile- ment; elles sont grosses (5 millimètres), irrégulières, un pou anguleuses, sans forme définie, larges à la base, lisses, non striées; elles sont entourées à leur partie inférieure de quelques vésicules résinifères superfi- cielles et pou adhérentes ». Depuis la publication des travaux de MM. Vidal et de Coincy, M. Guignes a fait connaître, sur l'indicalion de M. l'al>bé(jrimaud, curé de Saint-Crépin, une véritable forêt de Juniperus thurifera var. (jallica. Les arbres y sont clairsemés, poussant parmi les blocs de rochers et dans le rocher même. Ils ont de 6 à 8 mètres do hau- teur et souvent de l'"50 a l^ôS do circonférence. L'un d'eux avait au ras du sol, 3 mètres de circonférence et (Il Vidal Huit. Soc. Ilot, de France, 1S97, p. 51; Ilo Coincy id p. œi et 1898 p. '(29 ; Guignes Bull, rf.'t s<-;™--,..s- phafmacoln/,„i„e^. (•4O2, février p. 33. une des branches horizontales n'avait pas moins de "2"'.j0. Le l)ois est résineux, odorant, rougeâtre, dur et se travaille très bien au tour. Les grosses branches pro- duisent parfois des rejetons droits, qui sont très recher- chés pour la confection des cannes. C'est sous le nom de forêt de Sabines que l'adminis- tration forestière des Hautes-Alpes surveille cette forêt. Les gens du pays l'appellent Cliênelte en raison de l'aspect des arbres et l'arbre lui même porte le nom de Chêne muscat qui rappelle une propriété curieuse de ses tiges. Macérées dans le vin blanc, elles lui com- muniquent un goût de Muscat que recherchent les habitants de cette région. P. Hariot. Le forçage des végétaux éthérisés Expériences concluantes. — Considérations qui s'en dégagent M. Dauvissat, dont nous avons eu l'occasion de signaler, dans ces colonnes, les expériences et la mise en pratique de l'éthérisation sur les végétaux, présen- tait à la dernière séance de la S. N. H. F. des thyrses de Lilas et des Boules de neige, dont les sujets avaient été soumis à l'éthérisation. Il en fit l'objet d'une com- munication extrêmement intéressante et qui a pu con- vaincre maints assistants. Lors de ses premiers essais pendant l'hiver l'.i02-1903, il prit comme bases les doses d'éther que nous avons indiquées et qui sont celles adoptées par les forceurs allemands; mais il constata que ces doses n'étaient pas suffisamment élevées pour le climat d'Epernay, en même temps qu'il était préférable de soumettre les plantes plus longuement à l'action des vapeurs d'éther. Dès lors ses résultats furent toujours excellents et il a adopté ce genre de préparation des végétaux qu'il doit forcer. Un tambour de serre, dont il a calfeutré soigneuse- ment les ouvertures, afin d'éviter les déperditions de vapeurs d'éther, lui sert de local d'éthérisation. 11 opère en suivant les indications que nous avons données et force ensuite ses végétaux par les procédés ordinaires et à une température de 23 à -27 degrés. Il a eu soin de noter d'une façon précise les détails de la marche de ses saisons de forçage, et il nous paraît intéressant de les donner ci-dessous. Il soumit à l'éthérisation le 14 novembre dernier, des Lilas Marie Legraye et L. oblata, en employant 2,160 gr. d'éther, dans son local cubant ."J mètres cubes et demi pendant 86 heures et à une température variant entre 14 et 20 degrés; les plantes furent soumises au forçage le 18 novembre, à une température de 2.') degrés. Le Lilas oblata épanouit ses fleurs le 3 décembre, soit au bout de 14 jours, lavarïétéMarie Legrai/e le 5, soit après 16 jours de forçage. Ladeuxième éthérisation, de 88 heures, aune tempéra- ture de 15 à 19 degrés, eut lieu le 9 décembre; elle com- prenait des Lilas Charles X, Boule de neigo et Azalea mollis; 2.200 grammes d'éther furent utilisés et le for- çage commença le 13 décembre, à une température de 26 à 27 degrés et dura : 17 jours pour le Lilas, qui était flieuri le 31, 28 jours pour les Boules de neige qui s'épa- nouirent le 11 janvier, 23 jours pour les A^salea mollis dont les lleurs s'ouvrirent le 0 janvier. J'ai précisément eu l'occasion de voir cette série sur place, à la fin de décembre, et, vraiment, les résultats étaient plus que probants. La troisième éthérisation, comprenant les mêmes espèces eut lieu le 23 décembre, avec 2.200 grammes d'éther et dura 76 heures à une température de l.'> à 15 degrés. Le forçage, commencé le 26, eut lieu à une VEGIÎTAUX ICTIIEniSl'S température de 25 et 27 degr'js. Le 13 janvier, au Imut do IS jours, les Lilas étaient épanouis, le 21 les AznJea iiioll/x, soit en IG jours, ot le 22, les Boules de neij;c, soit en 27 jours. D'autrts arliusies des mômes espèces étant soumis à uno éthérisation de S9 heures le 27 décembre, toujours avec une même quantité d'étlier, mis en serre le 2 jan- vier, épanouirent successivement leurs (leurs, les Lilas le 19 janvier aiirès 17 jours de forçage, les Azalea mollis le 21 après 1'.) jours, et les Houles de neige, le 27, après 2tj jours. Une cinquième saison do : Lilas Cliarles A', Boulo de neige, Azalea mo?//.? et Glycines, étliérisés le lOjanvier, mis au forçage le 14, après 83 heures d'éthérisation à une température de 1.5 à 20 degrés, et forcés à une tem- pérature de 22 à 2o degrés, étaient dans l'état suivant le 28 janvier dernier : les premières Heurs de Lilas s'épa- nouissaient, les boutons de Boule do neige sortaient de leurs gaines, de même que ceux des Azalea mollis et des Glycines; et, ces dernières, avaientdes pousses de 23 à 30 centimètres de longueur. Le l'"' février, les Azalea mollis présentaient des fleurs épanouies et des boutons prêts à s'entr'ouvrir; les inflorescences des Boules de neige étaient déve- loppées, mais les fleurs étaient encore teintées de vert, et les pousses de Glycine avaient en longueur de trente a cinquante centimètres. Les thyrses de Lilas que M. Dauvissat présentait étaient donc: les uns épanouis depuis une dizaine de jours, les autres au forçage depuis quatorze jours. C'est ce que, je crois, beaucoup de personnes, qui appré- ciaient difïéremment ce procédé, n'ont pas assez consi- déré. Les fleurs de Lilas épanouies depuis une dizaine de jours ne pouvaient avoir la fraîcheur de celles ré- cemment ouvertes. M. Dauvissat s'attacha à faire constater l'économie résultant de cette méthode et l'avantage qui en résultait au point de vue cultural, les thyrses floraux n'avortant pas comme c'est fréquemment le cas. A la suite de l'intéressante communication faite par M. Dauvissat, un membre du comité do floriculture, voulut bien rappeler, que j'étais le promoteur des expé- riences, si intéressantes d'éthérisation, faites en France, détail qui s'oublie si vite, et me demanda de Ijien vou- loir donner aux personnes présentes quelques rensei- gnements pouvant compléter les indications fournies par M. Dauvissat. Je n'ai pu que confirmer ce que j'ai écrit précédem- ment en insistant sur ce fait qu'il ne s'agissait pas d'une théorie, mais bien de simples relations de ce que j'avais pu voir ou des renseignements qui m'avaient été com. muniqués par les expérimentateurs français ou aile- mands, des considérations qui s'en dégageaient et ve- naient confirmer les données du professeur Johannsen, en insistant sur l'économie et la sûreté d'opération que réservait ce procédé. Il convenait, en effet, de faire remarquer que les doses fondamentales et la durée d'éthérisation sont forcément variables, puisqu'elles dépendent : du degré et de la pureté de l'éthor utilisé, de la température du local, de la latitude sous laquelle on se trouve, du geni'ede plan- tes, s'il s'agit de forçages hàlifs ou de forçages tar- difs, etc., etc. M. Dauvissat utilisant de l'éther d'un moindre dosage, il était nécessaire qu'il en augmentât la dose (1) et qu'il soumit les plantes plus longuement à (1) Nous recevons une lettre de M. Dauvissat, dans laquelle il nous dit employer la même dose d'éther à 63% que nous avons donni^f comme base dans nos travaux, soit 400 grammes au mètre cube de capacité du li>cal à élliiriscr. Sciilo, In cUnvc de I'ùIIrt'- Kiition a été augmentée. son action. Par contre, M. Aymard, opérant à une tem- pérature plus élevée, a dii diminuer la dose d'éther. Doses et durées ne peuvent donc être fixées d'une façon absolue. Il convient aussi do faire remarquer que, dans nos articles publiés dans: ia Revue Scie»li/iqne,\a. A'atKre, Science Arts Nature, Le Jardin, etc., puis dans noire lirochure (1), nous signalons que, si le temps normal nécessaire pour laisser agir les vapeurs est de 48 heures, 72 heures peuvent ôtro utiles pour les premières saisons et que plus tardivement 24 ou 30 heures peuvent aussi suffire. Il nous est revenu, qu'après l'examen des Lilas pré- sentés par M. Dauvissat, quelques forceurs profession nels n'auraient trouvé, à priori, et sans autre examen plus attentif, aucun avantage à l'éthérisation, parce que, ont-ils di'claro, des rameaux de Lilas portant un aussi grand nombre d'inflorescences ne seraient pas appré- ciés et seraient invendables. Outre qu'il vaut mieux avoir un développement plus nomlireux de thyrses floraux, que d'avoir à jeter des Lilas qui ne débourrent pas, il est loisible et facile de supprimer ceux que l'on peut trouver trop nomlireux. Cette remarque n'a donc qu'une valeur secondaire, sur- tout si l'on veut bien considérer la sûreté, la précision et la rapidité de ce mode de forçage, par conséquent, l'économie de temps, de combustible, de matériel et d'argent, qui en résulte. Avec beaucoup de justesse, M. Bellair a établi un rapprochement, quant aux résultats, entre l'éthérisation activant les périodes de repos et le froid qui les accentue, lorsque les végétaux sont préalablement soumis à l'in- fluence de ces deux agents. Mais, à moins de profiter de gelées suffisamment intenses, trop tardives dans nos régions, surtout pour les premières saisons de forçage et qu'il ne nous est pas donné de provoquer, l'applica- tion du froid artificiel suppose des installations coû- teuses, que tout le monde ne peut posséder, à moins qu'il ne s'agisse de grandes forceries, alors que l'apjjli- cation de l'éther est à la portée de tous les profession- nels et amateurs quelle que soit la quantité de végé- taux qu'ils soumettent au forçage. Les faits prouvent que les jardiniers des propriétés privées l'ont fort justement compris. Par contre, beau- coup de spécialistes restent à convaincre. Nous espérons qu'ils se rendront à l'évidence, car pourquoi ce qui est vrai en Allemagne, en Amérique, en Angleterre, serait-il une erreur chez nous? ALiii-Rr Maumkné. Plantes nouvelles ou peu connues Sphaerocodon obtusifollum Benlh. — Bot. Mari. t. 79:?5. — AsclépiadaoéG de l'Afrique tropicale, ligneuse, mais à tiges annuelles, dressées ou volubilcs, suivant les stations où elle croît. Les feuilles sont plus courtes que les entre- no'uds, pétiolées, papyracées, do formo variable, acuminées ou arrondies aux deux extrémités, pubescentes le long des nervures primaires. Les fleurs sont disposées en cymes om- bellées. solitaires, 5-15 flores et pubescentes, brièvement pé- tiolées; elles sont rouge-pourpre, pendantes, longues de 1 à 2 centimètres. La corolle est canipanuléo. pubérulente, à lobes recourbés et triangulaires. Les étamines ont leurs filets soudés en un tube auquel sont adnées, au-dessus de la base, les cinq écailles de la couronne. Le S. obtusifolium est originaire de l'Afriqun tropicale occidentale où on le rencontre depuis la région du Xil jus- qu'au Natal. Une seconde espèce, le S. melanantlnim N. K. Brown, est spéciale à l'ouest. Le fruit du genre Sphœrocoâon est encore inconnu. (1) Nouvelle mclhoie de culture forcée des arlmsles et des pU-ntes .':ou- mi.i à faction de Vcllier. Paris 190.!. LA FORMATION DES ARBRES FRUITIERS ET LA « PRISE » DES ETAGES La formation des arbres fruitiers et la (( prise des étages » Une confusion regrettable s'est produite lors de la mise en pages, dans le numérotage des figures de la première partie de mon article qui a paru dans notre précédent numéro; au lieu de: ligures 16, 17, 18, 19 et 20, il faut lire figures 15, 16, 17, 18 et 19; en outre, la figure 11 a été présentée à l'envers. 7" Arcure sur un œil au coude. — Pour toutes les essences, ce procédé est recommandable toutes les fois qu'une bifurcation en vert est nécessaire pour l'achè- vement d'une forme quelconque. Un bourgeon, pendant sa végétation, est facilement bifurqué à la suite d'un pincement dans un point donné. Les deux yeux situés immédiatement en dessous se développent et donnent des faux bourgeons. Mais ces deux faux bourgeons sont alternes et nous retombons dans le même inconvénient. Le tour de main suivant remédie à cet inconvénient. Au point où la bifurcation doit s'obtenir, on courbe d'un côté ou de l'autre la pointe du Ijourgeon en faisant en sorte qu'il y ait un œil au coude (ô, fîg. 24). Puis à hauteur de cette ligne sur un œil en avant (a, fig. 26). Le faux-bourgeon naissant de cet œil est pincé à son tour immédiatement au-dessus da ses feuilles slipu- laires lorsqu'on désire une bifurcation, ou à une feuille plus haute quand on désire trois développements (6, fig. 27). On le comprend, dans le premier cas, les deux yeux stipulaires se développent en faux-bour- geons; dans le second cas l'œil situé plus haut que ceux-ci part également et sont ainsi obtenus les deux ou trois bourgeons attendus (c, fig. 28). 9° Descendre l'œil. — Je ne cite ce dernier moyen qu'à titre documentaire, car il est barbare et pas toujours efficace. y^/ Tf Fig. 23. Palissage et courbage du bourgeon ; son pincement pour forcer le départ des deux yeux a, b. — Fig. 25. — Résultat : deux faux-bourgeons a, b, sont parfaitement opposés. Ces opérations sont appliquées à la formation de i'V double. on exécute aussitôt un pincement sur le premier œil qui est situé en dessous plus loin que le coude {a, même figure). Peu de jours après, les deux yeux visés se développent et donnent ainsi la bifurcation cherchée {a, b, fig. 25). Ce procédé trouve aussi son application sur certains scions de Pêchers qui, comme dans le cas précédent présentent une série de faux-rameaux au lieu d'yeux à 40 centimètres au-dessus de la greffe. On se trouve donc dans l'obligation, pour ces scions défectueux, de choisir près de la grefïe un œil en avant {a, fig. 30) d'en palisser le bourgeon verticalement sur le corps du scion et d'opérer à la hauteur voulue la bifurcation par le moyen de l'arcure (fig. 2'i, 25 et 3U). Ainsi donc, grâce à ce procédé, on arrive, avec de mauvais éléments, à former dos arbres superbes. 8° Double pincement sur un œil en avant. — Voici encore un bon procédé pour obtenir on vert une bifur- cation, ou même un triple développement suivant la forme en voie d'exécution. Ce traitement est spécial au Pêcher. Le bourgeon flèche ayant dépassé de quelques centi- mètres la ligne où l'étage doit être obtenu, on le pince. Pour descendre l'œil le plus élevé, à hauteur du plus intérieur, on pratique une incision qui entame une partie do l'aubier et qui passe, parallèlement à l'axe du scion, derrière l'œil le plus élevé, le détachant en quelque sorte du point où il était né. Cette lame de bois est ensuite courbée jusqu'à ce que l'œil arrive à l'horizontale (fig. 29). Un coin de bois mis dans l'angle formé maintient l'ouverture. Il va de soi que les plaies produites lors de ces dif- férentes opérations doivent être soigneusement recou- vertes de mastic à greffer. Il existe encore d'autres moyens d'obtenir une bifur. cation opposée. Les greffes par approche en placage ordinaire, en incrustation, en arc-boutant, trouvent dans certains cas leur application. Par exemple, par suite d'accident ou de maladresse, un bourgeon, une branche d'un étage peuvent manquer. On a recours alors à la grefïe par approche. Pour cela, on choisit, sur la tige même ou sur une branche à côté, un bourgeon dont on tire la pointe, sans" le détacher et que l'on greffe à l'endroit voulu, à hau. leur du bourgeon ou de la branche existant. Claude Trébignaud. DES l'UBLlCATIONS Revue des publications Forçage des plantes retardées. — Depuis ilix ans, grands clianf;emonts, dit lo Ganlcninii, ont eu lipu dans I Aialea mollis. — Aussitc'il les plantes rerjuns, les racines dans l'eau pendant nnr luMnf<^. i.n |ps on les met dans des pots avec ilii fiiuiln ,1^ l,,ii place tlans une sono froide pend.ml .pn l.|ih-, |,iiii' ombre légèrement; on seringue fn-inininiiH'nl jusi -^'^ :. "\ ^-^' on roir pc égo Dite et rbe, on les s et on les lu'à ce que ^^^ .^ Fig. 26. Fig. 27. Fig. 2G, 27. 28 el 29. — Double pincement sur un leil en i goon. — Fig. 2.S. — Résultat. — Fig. 29. — Pour obtenir hauteur de l'œil inférieur : procédé peu recommandable moyens employés pour obtenir la floraison des plantes en deliors de la période normale. Outre lo classique forçage en serre, on a retardé les plantes au moyen d'immenses " réfrigérators » où on les faisait congeler longtemps après l'épo- que où elles avaient fleuri, jusqu'à ce qio la saison en fût presque revenue. Voici le trai- tement que recom- mande d'appliquer no- tre confrère anglais à la réception des plantes réfrigérées. Muguet. — Il est très important que les rhizones soient empo- tés aussitôt reçs etu on leur donne une Ijonne mouillure; puis on les place dans des pots de 10 centimè- tres, à raison de 12 par pot, et on les recouvre d'une couche de fu- mier; on les aban- donne 4 ou 5 jours sous châssis froid et on garantit do la lu- mière jusqu'à ce que les bourgeons soient prêts à éclore, puis on les soumet à une tem- pérature de 15 à 20°, ils donnent des fleurs au bout de 21 jours envi- ron. Les rhizones de Muguet ordinairement cultivés à Berlin, peu- vent par un forçage rigourèu.x être obtenus à Noël, mais les hampes florales élevées ainsi précocement sont totalement dépourvue.s de feuilles, tandis que les plantes retardées donnent un beau feuillage, et produisent ainsi bien plus d'effet. Fig. as. t. — Fig. 26. — Premier pincement. - bo\irgeon3 opposés, l'œil supérieur Fig. 29. ■ Fig. 27. — Pincement du faux bo est descendu, par une entaille, à les bourgeons llorau.x commencent à s'épanouir, puis on les soumet à une température de 12 à 1G° ; les [liantes donnent des fleurs ."> ou 6 semaines après la mise en pot. Les fleurs obtenues par ce moyen sont beaucoup plus ongues que celles pro- venant d'un forçage Spirécs. — Mise en pot aussitôt les racines dégelées et en place sous châssis froid ou dans une serre froide, jusqu'à 00 que la pointe des fleurs perce lo feuillage ; puis l'on sou- met à une température de 12°; prendre soin de tenir le feuillage sec la nuit. Les racines don- nent dos fleurs en 6 ou 7 semaines à partir du Lis.- Les différentes espèces doivenr être mises en pots aussitôt dégelées et placées sous châssis froid ou Fig. 30. — Application de qui ne présente pas d'y 0 semaines, jusqu'à ce quelles soient bien en- racinées. Elles doivent être protégées du so- leil, pour pouvoir être forcées en cas de be- soin. On met en pots, ot l'on prend soin do ne pas placer les bul- bes à moins de 4 cen timètres, au-dessous de la surface du fu- mier, do façon à per- mettre à la tigo de s'enraciner. En automne et en hiver, tem- pérature de 15 à 18°. Le Lilivm auratuin et le L. Icngi- fiorum donnent des fleurs 1.3 à 15 semaines et lo L. spe- ciosum de 18 à 20 semaines après la mise en pot. Pécher un bourgeon avec tige et que l'on bifurque à 40 cenli- RF.VUE UES PUBLICATIONS Essai de jardinage au pôle. — Quand le navire « Disca- verij » p.'irtit pour les régions antarctiques sous la condiiilo ilu capitaine Scott, MM. James Carier et Cie, de Londres eurent l'idée d'envoyer aux matelots quelques graines desti- nées à leur fournir un peu do verdun- peiulant tout le temps passé dans les n'^imis -Iar;',.s ,In .■.■ivlo polaire. D'après une information do /V/- '. ,/.,,,, .\;,; ..,-, .< les seuls brins de verdure que l'on vil -^ui i.i ;/.,,-< 17 furent quelques pieds deMoutarde et do Ci. s, mm iiilii\is [hir lus officiers sur une couverture tenue constamment tiumide. » Cette nouvelle fut d'ailleurs confirmée, et il est avéré aujourd'hui que les offi- ciers ont avec succès cultive ces plantes en se conformant aux instructions données par MM. Carter. Une autre communication a été faite par l'amiral sirC. .Nfar- kham, qui entendit dire également que la Moutarde et le Cresson, obtenus par le capitaine Scott sur la « Discovcr;/ » eurent un grand succès et furent fort apprécies. Dans un envoi ultérieur, des semences, traitées par ce procédé ori- ginal, et emballées dans des caisses privées d'air, ont donné un semblable résultat à bord du navire « Terre Neuve •> ()ui vient de quitter Hobart pour se mettre h la recherche de la « Discoreri/ ». Une nouvelle méthode de culture des Pommes de terre. — Un rapport d'un remarquable iriti'iVi \i( ut dùtro présenté par le professeur Malden, sur lenn'illi m innilc île culture des Pommes de terre. Ayant acheté I tii\ 1 r iIithiit liOO kilos de l'espèce la plus résistante, il en coupa r}!!.!!!!^ bourgeons, dont chacun fut planté dans un pot de 6 centimètres. Il mit les 50.000 pots sous un hangar, formé d'une charpente munie d'une toile à voile, qui, chaque nuit, était placée surlespots, et enlevée chaque matin. Les jeunes plants, ainsi garantis des gelées nocturnes, prolitaient pendant le jour du soleil et de l'influence bienfaisante des autres agents atmosphériques contre lesquels ils n'avaient point besoin de protection pen- dant le jour. Dès que les gelées ne furent plus à craindre, il transporta les plants en plein air, où ils poussèrent de si luxuriante lai.im que quelques-uns d'entre eux donnèrent jusqu'à cinq livres de tubercules chacun et qu'en septembre la production fut évaluée à 11 tonnes par acre (40 ares). P. Malden. Les Rosiers aux Antilles. — Les Rosiers hybrides remor-, tants, de même que le li. Crunson Rambler, se comporte, raient, d'après le Journal ofthe Jamaïca Agricultural Society, assez mal sous le climat des Antilles, où l'on ne parvient pas à les faire fleurir et où ils ne tardent pas à dégénérer, tandis que la plupart des Rosiers-thés et de leurs hybrides donneraient d'assez bons résultats. Ce journal recommande tout particulièrement pour les contrées tropicales les sept variétés suivantes : }Vhitc Cochet {Maman Cochet à fleurs blanches) ; Pink Cochet {Maman Cochet rose) ; Kaiserin Auqusta Victoria; Baldirin; Yelloiv Cochet {Man^an Cochet à fleurs jaunes) ou Souvenir de Jeanne Cabaud; Etoile de Lyon ; La France. tes vapeurs d'acide cyanhydrique comme Insecticide. — Des expériences du plus haut intérêt ont été faites récem- ment, en présence do nombreux cultivateurs, par M.M. Loids, pépiniéristes à Swanley Junction (Angleterre), à propos d'un nouveau mode d'emploi dans les serres des vapeurs d'acide cyanhydrique qui, à ce que l'on prétend, détruisent tous les insectes et toute la vermine qui infestent les fleurs et les plantes cultivées sous verre. Mais, en même temps, on a eu le sentiment que l'opération devait être faite avec le plus grand soin, sous peine de tuer les opérateurs à l'égal des insectes. D'autres expériences ont été faites, parait-il, et ont eu un succès complet. Plantatlona originales. — On lit dans le Petit Journal " M. Riihard denumclo à ses collègues (du Conseil muni- cipal) de voter la plantation sur le lioulevard René-Levassour, au .Mans, d'autant d'arbres d'essences diverses qu'il existe do Conseillers municipaux en exercice et do baptise|. ensuite chacun de ces arbres des noms des représentants actuels do la cité pour prouv 1 ■;ii.iii innins ils auront planté quelijuo chose. Un Consiill' 1 • ii 1-1 ment déclaré qu'il s'associerait à la proposilii.il I ; 1 ni nn auteur vou- lait bien la compléter en ce sen.-,. l.i .-, ,11 brus ainsi plantés seront ensuite abattus et transformés on pavés de bois pour la réfection dudit boulevard ». Un autre voulait un jardinet autour de chaque arbre. Un troisième constatait joyeusement que les noms des édiles gravés sur l'écorce, grandiraient à mesure que les arbres vieilliraient. Et les essences 1 à un conseiller pharmacien on réserverait le Tilleul et l'acajou à un ébéniste. Quant à M. Richard, pour lui l'arbre... de couche était tout indiqué ». On ne s'ennuie pas au Conseil municipal du Mansl Dlgestlblllté des légumes. — L'American Journal of Phy- siology publie le résultat de recherches intéressantes de MM.Bryant etMilner sur cette question. L'organisme utilise 90 0/0 de l'énergie totale renfermée dans ta Betterave, 91 0/0 de celle de la Pomme do terre et seulement 60 0/0 de colle du Chou; ce dernier est le moins digestible des légumes étudiés. 11 faut noter encore que chaque individu a une aptitude spé- ciale, personnelle et différente vis à vis de la digestibilité. Il n'existe donc pas de digestibilité des aliments, mais plu- sieurs digestibilités. Méthodes de culture fruitière en Californie. — -M. J. W. Cowan, de retour d'un voyage en Californie, décrit dans le Gardener's Magazine les méthodes de culture adoptées en ce pays. Kn Californie, il ne pleut pas de G à S mois ; et, naturellement, l'on doit avoir recours à l'irrigation, faite de diverses tarons, mais plutôt en hiver qu'en été. Les arbres sont plantés à des distances de 10 à \l mètres, et le terrain abondamment fumé et labouré à la charrue ou à la herse ;i disques, à 'iil un asp.Tl , l'uni' i,ii.> /l'^aru-p, (jui On foi'il un.' .siirri' jiii'n ilill'rT.Milc .!.■ I.inlrs rrlli's iiinuues : elles n'al'l'e.'t.uit pas la fniin.' ninniun .n-.linauv. mais sont il la partie supérieure l.jj.u-.unrnl aplalM'Srl nn |i.'u plus nilucos qu'à labase, et se ra|i|u-n(lirnl pIuImI il-'la h a i,n' cn Inn I iic|U0, (|ui luicst i-omuiune awa rnspr,-.' ri;al.'nirnl piV, naisn. uuus pou facile à forcer, dit Si/nniio ci'hj. nlha iii-ii,nli/liii\'. L'EXPOSITION DE SAINT LOUIS Dès .son retour en France, M. 'Vaclierot a tenu à renseigner les horticulteurs français, susceptibles d'ex- poser à Saint-Louis, sur les conditions climatériques, les besoins et comment seraient placés les végétau.x et autres produits qu'ils pourront envoyer. Ces renseigne- ments extrêmement intéressants sont de la plus haute importance et nous avons tenu à les consigner ici. Le climat de cette région des Etats-Unis, très éloignée du littoral, est très froide l'hiver, tandis qu'en été, règne une chaleur excessive et aride. On n'y voit guère de vé gétaux arborescents et arbustifs à feuillage coloré ou panaché, parce que ce feuillage toujours plus délicat que le feuillage vert est vite brûlé. A cause des rigueurs de l'hiver, maints végétaux à feuillage persis- tants n'y résistent pas ou perdent prématurément leurs feuilles. Pourtant, à des expositions abritées, croissent des Magnolias. Les Houx, les Buis, les Phillurea, les Ositiattthus et les autres végétaux d'un même degré de rusticité, sont cependant susceptibles d'y résister et de très bien prospérer. Il en est de même pour les Rhodo- dendrons, à condition que ceux-ci soient plantés dans des endroits ombragés. La plupart de nos arbres d'alignement et d'ornement, les arbustes des mêmes catégories à feuillage caduc pourraient convenir. 11 s'ajoute celte considération pour les Rosiers, que, tandis que les sujets nains croissent fort bien, les exemplaires greffes sur tige dépérissent vite et ne résistent pas. Cela est du sans nul doute à l'action desséchante des vents' action défavorable à l'hlglantier. La région de Saint-Louis est un pays nsut; de nom- breuses fortunes s'y sont déjà formées et uu besoin do luxe s'y manifeste. L'horticulture est à son début, car les horticulteurs pépiniéristes cherchent dans quelle viiic s'orienter. Jusqu'à présent, ils n'ont guère établi do culturesetse contentent d'acheter les végétaux qui leur sont demandés, ou d'aller en déplanter dans les bois environnants. Il pourrait donc y avoir là un débouché pour les beaux végétaux des pépinières françaises. Les jardins de l'Kxposition laissent beaucoup à désirer au point de vue décoratif et sont d'une déplo- rable nudité, sur laquelle contrastera d'autant plus le caractère et l'ordonnance du jardin qui entourcia le pavillon français. Ce pavilloii, copié sur celui de Trianon, est certaine- ment la plus élégante des constructions de l'exposition, pour lesquelles on a plus cherché à développer le coté pratique que le côté artistique et qui manque, par con- séqueiit, de style cl do caractère, lilant donné les objets de valeur qui y seront exposés, on est d'o.'es et déjà cer- tain qu'il sera très visité. Il en sera, par conséquent, de mêmi du jardin qui l'entourera. Le gros oeuvre de ce jardin : tracé, drainage, défonce- mcn ts, etc, sont actuellement très avancés et on n'attend plus que les plantations soient effectuées pour achever les petits travaux do détail. Avec beaucoup do raison, M. 'VacherGt a insisté sur ce tait qu'il fallait, pour soutenir cl même relever le renom de l'Horticulture française, que ce jardin soil, par les végétaux qui en ccnslitueront la parure (nous ajouterons comme il l'est certainement par sa composi- tion et son exécution, étant donné que M. Vacherot en est l'architecte) digne des merveilles contenues dans le pavillon français qu'il encadre. L'elïort doit être com- plet de la part des exposants et plutôt que d'envoyer dis végétaux de second choix, soit comme espèce, soit comme exemplaires, il vaut mieux ne pas exposer. C'est assez dire que la qualité, la sélection des sujets doivent primer sur le nombre. Si, ce qui est à présumer, la quantité des végétaux envoyés est trop importante pour garnir ce jardin, le supplément sera disposé dans le groupe de l'Horticul- ture, aux abords du grand jardin d'hiver et des seires adjacentes. Le commissaire général du groupe de l'Agriculture, M. F. W. Taylor, qui est très sympathique aux Français et porte lieaueoup d'intérêt aux produits de notre horti- culture nationale, qu'il a pu apprécier dans ses fonctions de délégué à l'Exposition universelle de 1900, est, en effet, très désireux que celle-ci soit représentée dans cette spécialité. C'est d'ailleurs l'intérêt des exposants qui pourront figurer à la fois dans les jardins du pavillon français et dans la section horticole. Lesvégétauxnon rustiques, graines, échantillons, etc., seront disposés dans le pavillon de l'horticulture. Celui-ci, ainsi que les constructions adjacentes, est édifié avec le grand souci d'être pratiquement utilisables, avant tout. C'est ainsi qu'une grande serre, communiquant avec le grand jardin d'hiver, est chauffée et une grande cloison fonctionnant mécaniquement permet de couper celte communication et de la clore en cas de froid. Ajoutons que les emplacements sont accordés gratui- tement; les exposants n'auront donc qu'à payer les frais des installations spéciales qu'ils désireraient avoir. Nous croyons savoir que les végétaux destinés à être plantés dans les jardins du iiavillon français et du groupe de l'Iiorticulture doivent être expédiés vers la fin de ce mois. Ils arriveront à Saint-Louis après les fortes gelées, de façon à être plantés de suite et à être soignés pour obtenir la meilleure végétation pos- sible. D'ailleurs, M. Vacherot a amené à Saint-Louis des jardiniers français qui travaillent sous sa direction, et sur lesquels il peut se reposer de tous les soins d'arrosages et autres que comportent de telles planta- tions. Considération qui sera très appréciée par les expo- sants, ces jardiniers pourront leur faciliter la vente des végétaux exposés, et comme ils seront personnellement a l'exposition, ils renseigneront les visiteurs, recevront les ordres et formeront ainsi les meilleurs représentants 48 lARDIN — LÏÏS CAROTTES SANS CŒOR. SOCIÉTÉ NATIONALE d'hORTICULTURE DE FRANCE des exposants qui ne se rendront pas eux-mêmes à cette exposition. Ajoutons que l'expédition des caisses de végétaux, correspondra avec celle des objets d'art envoyés par la Ville de Paris. Les envois des diverses régions seront donc groupés à la gare des BatignoUes à Paris, pour être, de là, dirigés sur le Havre où ils seront embarqués. A. M. LES CAROTTES SANS CŒUR Parmi les nombreuses variétés de Carottes potagères, il en est plusieurs qui sont dites sans cœur. Cette expression, d'un usage courant dans la pratique horticole, demande à être expliquée et bien définie, car souvent on lui attribue un tout autre sons que celui qu'il implique réellement. Pour bien comprendre la valeur exacte de ce terme, il est nécessaire d'envisager le mode de développement et la stiucture de ces racines succulentes et charnues. A l'état jeune, toutes les Carottes rouges sont peu ou pas distinctes les unes des autres: elles se présentent comme des racines pivotantes, effilées, grêles, plus ou moins allongées, suivant la race à laquelle elles appar- tiennent; leur couleur est d'un blanc jaunâtre ou d'un jaune pale, on ne peut donc nullement juger à ce moment, et même à un stade plus avancé de leur développement, de la couleur qu'elles présenteront étant complètement formées. Les pivots déliés et grêles, dont nous venons de parler, sont bientôt le siège d'un épaississement régu- lier et continu, qui est plus ou moins prononcé, de formation plus ou moins hâtive, occupant enfin une région plus ou moins longue de la base de la racine, suivant la variété. Un fait très important et sur lequel il convient d'at- tirer tout particulièrement l'attention, c'est que les Carottes ne sont pas des racines tuberculeuses propre- ment dites, caria partie basilaire du pivot ne se tutier- culise pas seule; l'entrenœud inférieur de la tige pri- maire se renfle également, continuant directement l'épaississement de la racine. Les Carottes sont donc des tubercules mixtes formés par les bases, renflées et confondues, de la tige et de la racine primaire ou pivot. Comment et dans quelle zone de la racine se fait cet épaississement? C'est ce que nous allons essayer main- tenant de bien faire comprendre. Cet épaississement a lieu à l'intérieur de la racine, par la production de nouvelles parties entre les anciennes. Ce sont ces productions qui portent, en botanique, le nom de formations secondaires. Ces dernières dérivent de la division, par cloisonnement, de deux assises génératrices concentriques. L'une, interne, d'abord sinueuse, passant en dehors des faisceaux ligneux pri- maires et en dedans des faisceaux libériens, est pro- duite par un cloisonnement répété de nombreuses cou- ches de cellules disposées en séries radiales et en cercles concentriques, constituant le niéristéiue secondaire, qui se différencie postérieurement, en dehors en liber secon- daire, et du côté interne en liois secondaire, formant ainsi le cœur des Carottes. La deuxième assise, plus extérieure et appelée assise génératrice extra lil)érienne, se cloisonne de la même façon et se différencie en pro- duisant l'écorce secondaire, qui, chez les Carottes, et principalement dans les races sans cœur, est extrême- ment développé, étant le siège de l'appareil de réserve. En résumé, l'épaississement total se produit par la formation de tissus secondaires, dus au jeu simultané do deux assises concentriques, l'une conduisant à l'épaississement du cylindre central, et l'autre à celui de l'écorce. Suivant les races de Carottes, le jeu de ces deux assises n'est pas égal. Dans celles où l'appareil foliacé est très développé, l'épaississement du cylindre cen- tral ou du cœur, est très développé; ce dernier offrant dans ce cas, et même à la maturité, une couleur jaune ou jaunâtre fort prononcée (Carotte 1/2 courte obtuse de Guérande, Carotte 1/2 longue de Chantenay). Dans les variétés au contraire, où les feuilles sont peu nom- breuses, à pétiole et limbe très grêles (Carotte 1/2 longue de Carentan sans cœur. Carotte nantaise. Carotte rouge longue obtuse sans cœur), ce cylindre central ou cœur est très réduit, tandis que l'écorce prend un dévelop- pement extraordinaire. Il y a donc une relation étroite entre le développe- ment du cœur et la grandeur et le nombre des feuilles. Ceci a une grande importance au point de vue de la sélection, toute Carotte feuillue dans une race sans cœur devra être éliminée. Les Carottes sans cœur sont également remarquables par leur grande précocité : la Carotte 1/2 longue de Carentan est la plus hâtive des demi-longues, et la Carotte rouge longue obtuse sans cœur, la plus hâtive des Carottes longues. Les Carottes sans cœur sont, d'autre part, des races extrêmement perfectionnées, de toute première qualité, de couleur rouge jusqu'au centre, mais, par contre, elles sont fort e.xigentes. Ces Carottes demandent, pour devenir bien lisses et régulières, et pour acquérir toute leur saveur et leur finesse, une terre assez profonde, fraîche, sulistantiello, dépourvues de pierres et de graviers. Dknaikfe. Soeiété Nationale d'HoFtiealtape de f ranee Séance du 2t! janvier 1904 Comité de floriculture. — M. Caillaud est toujours le cultivateur par excellence des Cyclamens : en font foi les superbes spécimens de Gloire de Mandres qu'il présentait. M. Dubois, du château de Gourances, avait apporté de très beaux Œillets remontants et des Bégonias Gloire de Lorraine et rurMf/brrfffKi/e qui n'en est qu'une forme à fleurs blanches. A M. Bruncl, de Cliatou, un Œillet de semis, déjà bouturé. Mo Dauvissat, d'Epernay, montrait de très jolis rameaux de Lilas on bon état de floraison, soumis à l'éthérisation et au forçage, La floraison a eu lieu entre quatorze et dix-huit jours. Do même pour des Boules de neige. Comité des Orchidées. — A M. Doin, de très beaux Caltleya Pétrone, obtenu par le présentateur en croisant le C. Schille- riana avec le C. Mossice Reineckeana, et un Lœlia Hélène variété de Sémont, hybride des L. Dygbiana et L. tcnebrosa. A M. Belin, un Cattleya Percivalearia d'un blanc pur remar- quable. Co.MiTÈ DE CULTURE MARAICHERE. — 17 bottes d Aspcrges vertes à M. Compoint. Comité d'arboriculture fruitière. — M. Cofligniez présen- tait d'admirables Poires Passe-Crassane accompagnées de Doyenné d'hiver, Olivier de Serres, Prince Napoléon, Doyenné d'Alençon, Beurré Henri Courcelle. A M. Chevillot, une caisse de beau.x Raisins Chasselas doré. P. Hariot. Le Jardin n'autorise la reproduction de ses articles qu'à la condition expresse de les signer du nom de leurs auteurs et d'indiquer qu'ils ont été extraits du Jardin. La reproduction de ceux suivis de la mention « reproduction interdite » et celle des gravures ne sont autorisées que sur demande faite à l'Administration du Jardin. No 408 20 [Février 1904 Nouvelles horticoles Distinctions à l'Horticulture. — Nous avons lo grand plaisir d'annoncerles nominalionsdansrordre du Mérite agricole, par arrêté on date du 31 janvier dernier, île doux do nos amis russes, bien connus des horticulteurs et amateurs français ayant exposé en Russie : M. Fischer de Waldheim, conseiller privé, directeur du Jardin botanique impérial de Saint-Pétersbourg, membre correspondant de la S. N. H. F., nommé Commandeur. M. Jacques RatlcowKojnow, attaché, pour missions spéciales, à la chancellerie du Ministre des affaires étrangères de Russie, qui, en 1894 et en 1899, fut dé- légué auprès du Commissariat français des Expositions internationales de culture fruitière et d'horticulture, nommé Officier. Nous adressons toutes nos félicitations à ces deux sincères amis de la France et des horticulteurs français- Parmi les dernières promotions du Mérite agricole, il nous a échappé celle, au grade d'officier, deM. Lemaille, le distingué et dévoué secrétaire delaSociété d'Horticul- ture do l'arrondissement de Valenciennes. Qu'il en re- çoive avec nos excuses, nos bien sincères compliments. Muséum d'histoire naturelle. — Notre collaborateur, M. Louis Henry, ancien jardinier en chef délégué au Muséum, vient d'être nommé en Assemblée des profe.s- seurs de cet établissement, et à l'unanimité, correspon- dant du Muséum d'histoire naturelle. Ce titre do correspondant est rt'servé aux naturalistes et aux voyageurs qui ont rendu des services à notre grand établissement national ou qui ont enrichi ses collections. Tous ceux qui connaissent M. Henry et qui ont été à même d'apprécier, outre sa très grande obligeance, l'étendue de ses connaissances en horticulture et en liotanique, ne seront pas surpris d'apprendre que les professeurs du Muséum aient tenu à donner un témoi- gnage d'estime et de sympathie aussi marqué à l'un de leurs plus anciens et plus dévoués collaborateurs, qui n'a laissé que de bons souvenirs dans notre grand éta- blissement national, où il a fourni une carrière si hono- rable et si bien remplie. H. M. L'enseignement de l'horticulture à l'école. — L'ensei- gnement de l'horticulture à l'école primaire vient de recevoir sa consécration, par les récompenses figu- rant à VUfficiel du 5 février que viennent d'accorder à des instituteurs et institutrices, les Ministres de l'Agri- culture et de l'Instruction publique, pour avoir donné avec le plus de zèle et de succès, d'une manière théo- rique et pratique, l'enseignement agricole et horticole à leurs élèves. L'Horticulture et les Contributions. — Nous avons relaté l'an dernier (1) les divers incidents du procès pen- dant entre l'Administration des Gontriiiutions indi- rectes et M. Anatole Cordonnier, propriétaire des Grap- pries du Nord à Bailleul et nous avons même publié in e-itenso l'arrêt du Conseil d'Etat donnant gain de cause à ce dernier. A la même époque, le Préfet de l'Aisne prit un arrêté assimilant les « Forceries de l'Aisne », à Quessy à des marchands d'Oranges et de Citrons, a la suite duquel on imposa à ces producteurs une patente qui fut con- firmée par un arrêt du Conseil de Préfecture de l'Aisne. Comme M. Cordonnier, les Forceries de l'Aisne durent se pourvoir devant le Conseil d'Etat qui, par des consi' 11) Voir Le Jardin, 1903, n' 392, p. 17?; m 395, p. 237. dérants analogues, vient de leur donner raison en annu- lant l'arrêté du Préfet de l'Aisne. Ce nouvel exemple montre qu'avant de payer leurs contributions, les horticulteurs feront bien de regarder à deux fois le bordereau du percepteur, et qu'ils ne devront pas hésiter à réclamer, toutes les fois que celui-ci aura outrepassé ses droits. A l'Académie des Sciences. — M. Viala et un de ses collègues, M. Pacottet, en opérant, au moyen de moiit de Raisin vert et d'une infusion do Haricots addi- tionnée d'un acide, viennent de trouver un procédé de culture artilicielle du black rot qui va permettre il'étu- dier à fond l'évolution du redoutable Champignon, et d'instituer par la suite un procédé certain de défense des Vignes. M. Jacob de Cordemoy donne le résultat de ses observations sur l'étrange symbiose qui se produit dans la culture de la Vanille et qui parait analogue ii celle déjà remarquée dans la culture des Orchidées. On a remarqué déjà depuis longtemps que la Vanille pros- père beaucoup mieux si on la fait grimper sur des supports vivants, au lieu de tuteurs en bois mort ou en métal. L'auteur montre qu'il se produit là un très curieux phénomène. Les Oiampignons microscopiques qui vivent associés avec les racines aériennes de la Vanille s'insèrent dans les plantes qui la supportent et y puisent une nourriture qu'ils déversent en majeure partie dans les tissus de la Vanille. Concours temporaires à l'Exposition de Saint-Louis. — A la dernière réunion des présidents de toutes les classes françaises pour l'Exposition de Saint-Louis, le Commis- saire général a informé l'assemblée que malgré toutes ses démarches et ses demandes réitérées, il n'avait encore pu obtenir la fixation des dates des concours temporaires : par suite, les présidents de classes se trouvent dans l'impossibilité de convoquer les expo- sants pour leur indiquer la date de ces concours. Le fait est d'autant plus regrettable que, grâce à la subven- tion supplémentaire votée dernièrement par le Parle- ment, les horticulteurs ont actuellement la précieuse cer- titude d'être dispensés des frais de transport. En effet, il a été ouvert au Ministère de l'Agriculture, par une loi en date du 2 février, un crédit extraordinaire de 50000 francs pour les dépenses de l'Exposition de St- Louis (groupe de l'agriculture et de l'horticulture). Pour qui connaît l'esprit pratique des Américains, tant vanté jusqu'à ce jour, il n'y a pas lieu de féliciter les organisateurs de l'Exposition de Saint-Louis de ce manquement aux usages, alors que chez nous, en 1900, les dates des concours temporaires furent fixées long- temps à l'avance, de même que nous connaissons déjà celles de la prochaine Exposition de Dusseldorf. Concours d'emballages au Concours général agricole. — Le programme du Concours général agricole comprend un concours de matériel d'emliallage destiné à l'expé- dition des fruits, légumes, fleurs coupées, etc. Une médaille d'or, deux d'argent el quatre de bronze seront décernées aux lauréats do ce concours spécial. A l'Esplanade des Invalides. — Les nouvelles grilles décoratives el les massifs d'arbustes destinés à voiler, sur les deux côtés de l'Esplanade des Invalides, la nou- velle gare et ses dépendances, sont aujourd'hui presque terminés. Mais la question des plantations de l'Espla- nade n'est pas résolue par ces premiers travaux. L'administration de M. Bouvard serait, en effet, très désireuse d'allonger ces massifs d'arbustes sur la partie de la vaste place située entre les rues de Grenelle et de rUniversité. Ces massifs seraient évidemment peu LE JAHUN NOUVELLES HORTICOLES élevés, et ils seraient séparés par un large espace vide, de manière à sauvegarder complètement la magnifique perspective du monument de Mansard. Les plantations projetées feraient disparaître la sorte de désert brûlant que lorme l'Esplanade pendant les chaleurs de l'été. Elles fourniraient de l'air pur et de la fraîcheur, sans nuire en rien au grand aspect de cette partie de Paris. Association de la Presse agricole. — Le Conseil d'admi- nistration de la Presse agricole, vient de décider que l'Assemblée générale de l'Association aurait lieu le samedi 5 mars, au palais d'Orsay, à 10 h. 1/2 du matin. Elle sera suivie d'un déjeuner pour lequel on est prié de s'inscrire à l'avance. Production et distribution de quelques substances organi- ques chez le mandarinier. — Des études de MM. Chara- bot et Calouo sur la distribution et la circulation de quelques substances organiques dans le Mandarinier (Citrus madurjnsis). Il résulte que: 1° Les tiges sont moins riches en eau que les feuilles, la difïérence s'accentue en même temps que croît la plante. La tige subit un accroissement plus sensible que la feuille. 2" L'aoiilité volatile va en diminuant sensiblement depuis la tige jusqu'au bois, elle est plus notable dans un organe jeune que lorsque le développement est plus avancé. Mais en valeur absolue, la quantité d'acide volatil est plus élevée chez une feuille vieille que chez une feuille jeune. 3° Les composés odorants sont plus abondants dans la feuille que dans la tige, surtout dans les organes jeunes. Emission de rayons N par les végétaux. — Les végétaux émettent des rayons N, ainsi que vient de s'en assurer M. E. Meyer. Les radiations, arrêtées ou à peu près par une feuille épaisse de plomb, sont en rapport avec l'activité et l'évolution du protoplasma. L'éclat est faible avec les fleurs, plus accentué avec les parties vertes et avec les racines. La luminosité assez vive g'observe aussi avec les oignons des végétaux dépourvus de chloryphylle, le Champignon de couche très frais. Les végétaux soumis aux vapeurs du chloroforme per- dent une partie de leur pouvoir de radiation. Caisses d'emballages pliantes. — Malgré leur vigilance, les Compagnies de. chemins de fer ne réussissent pas toujours à mettre à l'abri des « explorateurs » sans scrupules les colis qui contiennent des denrées diverses et l'augmentation croissante des sommes payées, chaque année, à titre d'indemnités, les a amenées à chercher un remède efficace. Comme conséquence des travaux d'une Commission nommée à cet effet, elles vont ajouter à leurs tarifs des clauses qui obligeront les expéditeurs à munir leurs envois d'emballages répondant à la durée du transport et établis de façon à ne pouvoir être violés sans que la violation laisse des traces extérieures. D'autre part, les caisses de bois, dont on se sort ordi- nairement pour emballer fruits, fleurs ou légumes, et que l'on abîme toujours en les clouant, et en les déclouant ne sont le plus souvent, après un seul voyage, bonnes qu'à faire du feu. C'est pour remédier à ces divers inconvénients que d'ingénieux artisans ont inventé une caisse d'emballage pliante et inviolable, qui nous paraît destinée à ren- contrer la faveur du public par son prix abordable et sa commodité. Lorsque les colis agricoles seront créés — comme il y a lieu de l'espérer — cette caisse spéciale s'imposera d'elle-même et résou^lra parfaite- ment l'une des difficultés du problème. Cette caisse, dite « Navette », solidement construite, assure l'inviolabililé du contenu par la présence d'un cachet de cire portant des initiales, c'est-à-dire une signature et placé de telle sorte que les manulentions les plus rudes ne pourront l'altérer. L'opération très facile qui consiste à soulever, par une pesée, le couvercle d'une caisse simplement clouée ne sera donc plus possible : le voleur se trouvera en face d'un bris de scellés qui le fera reculer et, en tous cas, l'absence ou la détérioration du cachet mettra le destinataire sur ses gardes. Cotte caisse présente de plus un grand avantage sur les autres emliallages. Une fois vide, elle se replie sous un faible volume et peut être renvoyée à l'expé- diteur, en échappant au tarif élevé dos colis encom- brants. Elle servira ainsi à de nombreux envois et fera indéfiniment la « navette )), d'où le nom que lui ont justement donné ses inventeurs. A Copenhague. — On nous écrit de Copenhague que notre confrère, M. Berg, ancien directeur de la Revue horticole Baiisk Gartner tidende, vient d'être nommé directeur général du service des cimetières de la capi- tale danoise, aux appointements de 20.000 francs. Ajoutons que, dans tout le nord de l'Europe, les cime- tières sont d'immenses parcs, fort bien aménagés, dont l'administration et l'entretien sont toujours confiés à un architecte-paysagiste ou à un jardinier de talent. Les expériences d'éthérisation de M. Minier. — La Société d'horticulture d'Angers, informée des essais de M. Minier, dont nous avons parlé dernièrement (1) à délégué une Commission, composée de MM. Bouvet, directeur du Jardin des Plantes ; Focqueneau-Lenfant, professeur d'horticulture ; Fargoton, horticulteur, etc., à l'effet de constater les résultats magnifiques obtenus par M. Minier, dont c'était la première tentative. Après une causerie sur l'éthérisation et ses procédés, M. Mi- nier a montré les résultats de ses expériences, qui ont convaincu les membres de la Commission, dont l'un d'eux M. Fargeton se propose d'appliquer en grand l'hiver prochain, les procédés dont nul ne conteste plus les avantages. La conservation des fruits. — Une maison américaine de primeurs vient do taire des expériences sur le trans- port dos fruits sans employer la réfrigération. Un lot d'Oranges do qualité médiocre a été expédié dans des récipients contenant un gaz antiseptique, probablement de l'acide carbonique, exempt d'humidité et à une tem- pérature moyenne. Les résultats ont été satisfaisants. La culture du Châtaignier en France. — La culture du Châtaignier voit chaque année diminuer son impor- tance: en 10 ans de ISS2 à 1S92, la surface cultivée en châtaigneraies a subi une réduction de ôd.OdO hectares, qu'il faut attribuer à diverses causes : d'abord l'exten- sion des cultures diverses plus rémunératrices que celle-là, puis l'emploi du bois des arbres abattus pour l'extraction des produits tanniques, enfin les progrès incessants de la maladie du Châtaignier, désignée sui- vant les contrées sous le nom de malndie de Votera, de pied noir ou de phylloxéra du Châtaignier. Nous ne reviendrons pas sur la statistique des récoltes et de leur valeur que nous avons donnée l'an dernier (2) nous dirons seulement que l'on s'occupe activement à combattre la maladie, comme en témoi- gnent les travaux de MM. Crié, D" Delacroix, Mangin LIÎ JARDIN — NOUVELLUS HORTICOLES et Priiiu't, et aussi à recoiistiliuM- les châtaigneraies dans les sols montagneux oii, comino dans les Cévennos, le Plateau Central, la Corse ou les Pyrénées, aucune culture assez rémunératrice ne peut être substituée avec profit à cette essence. Des expériences ont donc été faites, entre autres par notre savant collaborateur, M. L. Henry, pour gielïer le Châtaignier de France sur d'autres espèces de Châtaigniers résistant directement H la maladie (producteurs directs), ou des espèces de la famille des Cupulifères, résistant à la maladie et pouvant servir de porte-greffes. Actuellement M. Pru- net s'occupe d'essayer les divers modes de greffage de Châtaignier sur plus de dix ou douze espèces de Chênes exotiques pouvant s'acclimater dans la zone de végé- tation du Châtaignier. Innocuité de l'épandage. — On se rappelle la campagne ardente menée contre les dangers prétendus de l'épan- dage des eaux d'égoiit de Paris dans les champs d'épan- dage des environs. La commission qui avait été nommée pour examiner la question vient d'adresser son rapport, signé par M. le docteur Bourneville, au Ministre des Travaux publics; ce document démontre que l'épuratiim des eaux d'égout par le sol est aussi parfaite que possible, et que l'eau des drains ne contient pas de microbes pa- thogènes. Sait-on que, chaque année, les égouts de Paris ont la charge de déverser 2.5.5, .■)44, 400 mètres cubes d'eau et de détritus, et que c'est la culture maraîchère qui tire le plus grand profit de cet engrais, sans contre partie fâcheuse, puisque, à Gennevilliers, sur 202 décès cons- tatés en i'J02 dans une population de 10.000 habitants, pas un seul n'a été causé par la fièvre typhoïde. Les colis de valeur. — Les Compagnies de Chemins de fer ont fait homologuer récemment un nouveau tarif que peu de personnes connaissent encore et que nous croyons devoir être fort intéressant pour le monde hor- ticole qui a souvent des colis de plantes de grande valeur à expédier. Aux termes de ce tarif, tout voyageur de première ou deuxième classe, ayant avec lui des colis de finances, valeurs ou objets d'art, peut se faire réserver un com- partiment pour lui seul aux conditions suivantes : 1" Paiement du prix d'un billet simple ; 2° paiement d'une taxe qui est celle de la messagerie ordinaire, mais qui est calculée sur un poids dix fois plus fort que celui du poids réel des colis. Le minimum du poids ainsi obtenu ne peut descendre au-dessous de 3.OO0 kilogrammes en deuxième classe. Si le poids réel est supérieur à 7.000 kilogrammes, un fourgon entier est mis à la disposition du voyageur, qui, alors, monte dans ce fourgon et n'a pas à payer le prix de sa place. Ainsi accompagnés, les colis précieux voyagent sous la propre surveillance de leur propriétaire, et les Com- pagnies de Chemins de fer ne sont pas responsables des pertes ou détournements qui peuvent survenir. La récolte du blé. — Par décret du 27 août 1902, des commissions communales et cantonales de statistique agricole ont été instituées et il ressort, d'après le relevé des estimations officielles que la récolte de blé en 1003 a dépassé de 11.230.42.5 hectolitres la récolte moyenne des cinq dernières années. Le rendement à l'hectare qui atteint presque 20 hecto- litres est le plus élevé qu'on ait constaté jusqu'à ce jour. L'exportation des Pommes aux Etats-Unis. — Les Etats produisant le plus de Pommes se trouvent surtout, comme on sait, dans les parties septentrionale et moyenne de l'ouest de la Confédération, et par suite le mouvement d'exportation se produit à l'est de ces cen- tres de production vers les grands marchés de distri- bution New-York et Boston (80 0/0 du commerce total d'exportation). Cet excédent de Pommes, qui représente à [leine -5 0/0 de la production totale est écouh'^ pour la plus grande partie en Angleterre et en Allemagne. En iai)2, l'Angleterre a importé des Etats-Unis 3.312.400 bu- shels de Pommes à l'état naturel, et l'Allemagne 257..3G0 bushels do Pommes séchées ou essorées pour une valeur de 1.20().im0 dollars. Un dessert de Chrysanthèmes. — Rien de meilleur et rien de plus délicat pour un palais féminin. Ce mets suave se prépare de la manière suivante : On prend un Chrysanthème frais, on le lave soigneu- sement, on détache ses pétales, que l'on plonge dans un mélange d'oeufs battus et de farine; on les retire et on les trempe vivement dans de l'huile chaude. Ensuite les pétales sont placés pendant une demi-minute sur du papier absorliant; on les saupoudre de sucre, et les pétales peuvent ainsi être servis. Et cela se mange... en Amérique, aux five-oclock mondains, où ils furent importés des restaurants chinois. Petites nouvelles L'Assemblée générale de l'Association fram.-aise pomolo- giiiue aura lieu le vendredi matin 4 mars, au Palais d'Orsay, sous la présidence de M. Legludie, sénateur. La jeune Société d'instruction professionnelle, VAvenir horticole, fondée à Bourg-la-Ueine, inaugurera ses séances par une conféreme avec projections lumineuses de M. Albert Maumené, sur l'ornementation des jardins et la décoration des appartements, le jeudi 2.5 courant à S h. 113 du soir dans une des salles de la mairie de 13ourg-la-Reine. I^a Société d'horticulture de Montreuii vient de procéder au renouvellement de son bureau qui se trouve ainsi composé pour les années 1904 et 1905 : Président, W. Léon Loiseau ; Vice-PrésidentjiMM. Boulardet Boutreux; Secrétaire-général, M. Eugène Bedonne; Secrétaire adjoint, M. Cornu; Trésorier, M. Dupont ; Trésorier-adjoint, M. Vassout ; Archiviste, M. Loùntel; Conseillers, MM. Charton Désiré, Chevalier Edmond, Chevalier Gustave, Lepère Ulysse, Robineau; Con- seivaleur du Musée, M. Gustave Chevalier. Le bureau du Conseil d'Administration de l'Association dos anciens élèves de l'Ecole Nationale d'Horticulture do Versailles est ainsi composé pour 1904 : Président, M. A. Nomblot; Vice-président, M. L. Le Clerc; Secrétaire-trésorier perpétuel, M. X. Lafosse; Secrétaire, M. C. Potrat; Secrétaire-adjoint, M. J. Pinelle. Dans son assemblée générale du 17 janvier, la Société hor- ticole de l'arrondissement de Bayonne a procédé au renou- vellement de son Comité pour une durée de deux ans. Ont été élus : Président, M. LeBarillier; Vice-présidents, MM. Chan- trior, Fournier, Gauthier; Secrétaire-général, M. Elisseiry; Secrétaires-adjoints, M-\I. Terret et Gaboriau; Trésorier, M. Pierson. Nécrologie. — M. Jean Liabaud. — On annonce la mort à l'âge de 90 ans, de M. Jean Liabaud, vice président de la société d'Horticulture pratique du Rhône, qui fut, parait-il, le promoteur de l'emploi du jus de tabac comme insecticide horticole. M. Théodore Villard, — Nous avons le regret d'apprendre la mort à l'âge do 65 ans, de M. Théodore Villard, ingénieur, qui fut pendant de longues années président du Comité des expositions de la S. N. H. F. Dans ses fonctions, il eut l'oc- casion de rendre de nombreux services à la cause horticole, et il s'était ainsi créé des droits à la reconnaissance des hor- ticulteurs, qu'avaient séduits son extrême affabilité et sa grande expérience des hommes, acquise par lui au cours de SCS nombreux travaux en France et à l'étranger. Il emporte avec lui les regrets de tous les membres de la S. N. H. F., dont il avait su faire des amis. H. .\1. 52 TRANSPLANTATION NOCTURNE DES ARBRES ET ARBUSTES EN VEGETATION Transplantation nocturne des arbres et arbustes en végétation Toutes les porsonnes appelées à effectuer des plan- tations de végétaux arborescents ou arlmstifs, n'igno- rent pas que la meilleure époque pour procéder à la plantation des végétaux à feuillage caduc, est celle qui s'étend de novembre à avril et que les mois de novem- bre à janvier sont à préférer, surtout lorsque l'on opère dans un terrain plutôt sec ou aride. Celte période cor- respond, en effet, avec celle pendant laquelle les arbres et les arbustes, dépouillés de leurs feuilles, paraissent Fig. 31. — Etat (les racines de Tilleul lors de sa transplantation. inertes ; ils sont au repos, dit-on, ou plus justement en inactivité forcée. Pour les végétaux à feuillage persistant: Conifères, Fusains, Laurier-cerise, Houx, etc., lesquels doivent toujours être transplantés en mottes, les mois d'avril, d'une part, et d'août, de l'autre, semblent préférables pour la reprise. D'ailleurs, qu'il s'agisse de végétaux arborescents ou arbustifs, à feuillage caduc ou persis- tant, la transplantation peut se prolonger jusque dans le courant de l'été à la condition que les sujets aient été préparés à cet effet, que celle-ci soit effectuée en mottes, au chariot spécial ou en bacs, et entourée de soins assidus et suivis consistant à protéger le tronc, parfois les rameaux, contre les rayons trop brûlants du soleil et les vents trop forts ; puis en arrosages, bassi- nages, etc. Aussi, y a-t-on fréquemment recours principalement lors de la création des jardins publics et privés, dont les travaux préparatoires n'ont pas permis d'elïectuer ces plantations au moment propice. Mais, on le conçoit, cette façon d'opérer est forcément beaucoup plus coû- teuse, et oblige nombre de propriétaires à retarder leui' plantation d'une année. C'est pour cotte raison que la transplantation noc- turne est appelée à en modifier les bases, si les expé- riences intéressantes ol concluantes, entreprises par un pépiniériste paysagiste de Rennes, M. René Rouault, viennent à se répandre, à être adoptées et pratiquées. On avait déjà remarqué, et M. Rouault ne l'ignorait pas, que les plantations tardives, alors que les arbres com- mencent à liourgeonner, effectuées dans la soirée, les sujets étant immédiatement et copieusement arrosés et la ramure bassinée, reprenaient avec plus de facilité que celles effectuées dans le courant de la journée, toutes choses égales d'ailleurs. Les causes de ce résultat s'expliquent aisément. Lors- que les végétaux entrent dans la pleine période de vé- gétation, la force d'absorption et de transpiration parles feuilles et les bourgeons herbacés est considérable dans- la journée pour diminuer la nuit dans de notables pro- portions. Si l'équilibre ne peut s'établir entre l'appareil radiculaire et la partie aérienne, le liquide fait défaut et le végétal souffre et meurt. C'est précisément une des causes d'insuccès dans les nouvelles plantations. En s'attachant à modérer la transpiration, on favorise par conséquent la reprise. Et comme cette transpira- lion est plus active sous la lumière du jour, on voit que la transplantation nocturne résout en partie ce problème. Ayant à effectuer la plantation entière d'une pro- priété vers la fin du mois de mai 1902, M. Rouault ent l'idée d'y procéder pendant la nuit. Mais, pour ne pas courir au-devant d'un échec qui eût pu cire très oné- reux, il transplanta préalablement à titre d'essai à dix heures du soir, dans son étabbssement, un Tilleul de Hollande depuis cinq ans en pépinière. Il arrosa abon- damment cet arJire, et la ramure, qui portait déjà des bourgeons de 20 centimètres de longueur, fut large- ment bassinée. Le Tilleul ne parut pas souffrir de cette transplanta- tion intempestive et continua à croître normalement sans donner aucun signe d'affaiblissement. Encouragé par cet essai, M. Rouault efïectua la plantation projetée pendant les nuits du 21 mai au 5 juin avec les mêmes soins et précautions. Les résultats furent excellents ; seuls, deux arbres, sur lesquels on ne comptait pas, en raison du mauvais état de leurs racines, moururent. Et, pourtant, le choix d'essences variées en comportait cer- taines assez rebelles aux transplantations. En août, des Robiniers (faux Acacias) avaient déve- loppé des pousses de 80 centimètres de longueur, les autres arbres avaient également bien poussé et un Noyer avait conservé ses fruits I M. Rouault ne s'en tint pas là et vers le milieu de App. juin, en présence d'une Commission composée d'horti- culleurs et de professeurs d'horticulture, il transplanta des Tilleuls argentés (dont les troncs mesuraient res- pectivement 27 à 37 centimètres à 1 mètre du sol, et dont la ramure do la tête avait un diamètre de 2"'.J0) ainsi que d'autres arbres. Le résultat fut aussi probant et la figure 33 montre précisément un de ces arbres (Erable de Reichenbach) transplanté aussi tardivement et photographié en août, et dont la végétation était telle que s'il n'avait pas été TIIANSI'LANTATION NOCTUl ARIiRKS liT ARIU'STES ICN VKGIÎTATION clianKi' tlo place. Un Tilloul argoiilr fui iltiplanlé en présence de cutto Commission vers la fin d'août el I'imi put remarquer, après six semaines de plantation, d'abondantes racines chevelues (fig. 32] qui constituent la meilleure garantie d'une reprise par- faite. Ces racines fines supprimées tirent voir dans quel état l'appareil radiculaire (fig. 31) so trouvait au moment de la plantation nocturne et montrèrent la puissance de végéla- ticin souterraine pendant un temps aussi court. Le Sureau à feuilles panachées (fig. 34) en est également un exem- ple. Il fut mis en pol en juin pour figurer à l'exposition d'octobre 1902 et l'on peut voir que ses racines de même que sa ramure n'arrêtèrent pas leur accroissement. Les essais furent continués. C'est ainsi qu'un Robinier fut transplanté deux fois à quinze jours d'intervalle sans en souffrir, que tout un lot d'ar- bres et d'arbustes fut encore trans- planté en juillet pour une exposition. Des Vignes traitées de cette façon n'en souffrirent aucunement et con- tinuèrent à se développer d'une ma- nière régulière. Cela indique assez que ce procédé, à la portée de tous, est applicable aussi bien aux végétaux d'ornement, à feuillage caduc et persistant, qu', Fig. - Erable de Reichenbar [■n juin et photographié er lUX essences frui- tières. 11 y aura donc moins à hésiter lorsque certaines plantations ne pourront être faites pendant l'époque habituelle, de novembre aux premiers jours d'avril. Ces plantations ne doivent pourtant pas être effectuées sans attention, elles compor- tent certaines précautions, opé- ratoires et beaucoup de soins par la suite. D'abord, il ne faut procéder à aucune transplantation si les bourgeons sont encore trop ten- dres; ils doivent commencera se lignifier sur la moitié de leur longueur, car ils se faneraient pendant la durée de l'opéra- tion, ce qu'il faut éviter. Les Conifères et principale- ment les Abies doivent avoir terminé leurs pousses depuis un mois pour éviter que celles- ci encore trop tendres ne se fanent et retombent. Les autres Conifères, pour lesquelles on n'a pas à redouter les mûmes inconvénients, sont transplan- tées dans les mêmes conditions et en même temps que les vé- gétaux à feuillage caduc. Quant aux arbustes à feuillage persis- tant, il va sans dire qu'on peut les faire reprendre pendant toute la saison végétative, mais on les transplantera de préfé- : ^1 1* i ^ ^^w^ V -^Wt t^^^^ -k./^ 1 \ /% |l^ 1^ dii S ■ H m 9 l^i m "^a iHH ^K-i» ^ m ^m W^ M g iM il tis. 3i rence lorsque les jeunes bourgeons seront moins à l'état herbacé et com- menceront à se lignifier. La Iransplantation s'effectue la nuit, de 10 heures à 2 heures pour les arbres ordinaires de pépinière. S'il s'agit d'arbres et d'arbustes con- treplanlés, on peut commencer la transplantation plus tôt, à 9 heures, et la terminer tardivement, à 3 ou 4 heures. Il est de beaucoup préférable de recouvrir les racines avec de la terre prise à la surface du sol ou ayant été depuis plusieurs jours exposée aux effets de l'air et de la lumière. Le tassement de cette terre est effectué non à l'aide du pied, mais par de copieux arrosages qui font pénétrer les particules terreuses entre les racines. Des bassinages abondants, sur la ramure et le feuil- lage, sont pratiqués chaque soir pen- dant une quinzaine de jours. En même temps qu'ils diminuent la faculté d'évaporation de la partie aérienne, ils la revivifient. L'entourage des troncs d'arbres à l'aide de torons de paille, ou leur badigeonnage avec de l'onguent de saint Fiacre, pour combattre les effets du hâle; l'haubanage et le tuleurage des forts sujets ne peu- vent également qu'aider la reprise. Ce procédé nous paraît surtout avantageux à appli- quer par les paysagistes, les pépiniéristes, les proprié- taires puisqu'il leur permet, le cas échéant, de reculer de trois mois l'époque habituelle de la limite des plan- tations. Comme cela est tout indiqué, ce procédé perd de sa valeur s'il s'agit de plantes, de végé- taux que l'on doit faire venir de pépinières éloignées. Par conséquent, si l'on doit acheter ces végétaux, il faut donc le faire pendant la saison hiver- nale, les mettre en jauge dans le jardin où on les prendra au lur et à mesure de leur mise en place et de leur plantation défi- nitive : on so trouvera bien de cette façon d'opérer. Nous sommes d'avis que le architectes-paysagistes et les entrepreneurs de jardins ne doivent pas négliger ce genre de transplantation nocturne susceptible de leur rendre de grands services. Sans doute, il ne faut pas conclure que l'on doive aban- donner les plantations pendant la période hivernale puisque c'est encore le mode d'opéra- lion le moins onéreux et le plus rationnel; mais alors que l'on devrait renoncer à certaines plantations tardives, celles-ci 1 à feuilles panachées tran: , photographié en août. LA MEDEriNE DES PLANTES peuvent être effectuées, en cas de nécessité, sans grandes dépenses supplémentaires, que ceux de soins plus assidus, qui devront d'ailleurs être appliqués dans tous les cas, pour assurer la réussite de celles effectuées pendant la période normale. Il n'est pas jusqu'au jardinier fleuriste qui ne puisse tirer parti de ce procédé fort curieux, puisque cela lui permettra d'effectuer certaines transplantations de plantes délicates et de torts sujets avec beaucoup plus de succès. Les Chrysanthèmes, que l'on change assez souvent do place, et ceux cultivés d'une façon intensive en pleine terre et qui doivent être mis en pots pour les abriter au début de l'hiver pendant leur lloraison, pour- ront également être traités de cette façon aussi ingé- nieuse que i)iatique. ALiiRiiT Maumenè. LA MÉDECINE DES PLANTES Emploi judicieux des Insecticides Les plantes chassées avec l'homme du Paradis ter- restre sont, comme lui, soumises à la maladie et à la mort, mais tandis que l'homme, dans un égoisme que l'on excuse, s'efforce, depuis les temps les plus reculés, de lutter, par les moyens les plus divers, contre les cau- ses de sa destruction et commence enfin à remporter dans cette voie des succès qui ne sont pas diis unique- ment à l'excellente constitution des malades, les plantes /igrotantes continuent à souffrir,bien heureuses lorsque leurs maux ne sont pas abrégés par quelque médica- tion intempestive qui les envoie hâtivement au fumier, accompagnées des imprécations de leur bourreau de maître. Mieux partagées sont les bêtes, puisqu'il existe une médecine vétérinaire, professée par de véritables sa vants, tandis que la médecine agricole et horticole en est encore, sans trop d'exagération, dans l'enfance la plus tendre, du moins nous en avons la persuasion, ne sachant pas qu'aucun traité didactique de l'art de gué- rir les plantes ait jamais eu le chagrin de faire gémir la presse. A l'heure actuelle, on peut diviser les maladies des plantes en deux groupes : les maladies dites organiques, sur lesquelles on ne sait rien ou si peu que rien, tant sur leurs causes que sur leurs remèdes, et les maladies diies à des parasites végétaux et animaux, dont on con- naît mieux les causes, mais qu'on ne traite pas beau- coup mieux, à quelques rares exceptions près, que les maladies organiques, en raison, d'une part, du manque d'expérience reposant sur des observations exactes et des traitements judicieux et comparés, d'autre part, sur une foi aveugle dans des remèdes de bonne femme appliqués sans discernement et d'une façon intempes- tive. Prenant un exemple, nous en tenant ici aux maladies causées par les parasites animaux appartenant aux In- sectes et aux Arachnides (que le jardinier confond ordinairement), il est de toute évidence que le traite- ment devra varier avec chaque catégorie d'individus, selon que ceux-ci attaquent les parties aériennes ou souterraines dos végétaux, qu'ils vivent à leur surface ou s'enfoncent dans leur intérieur, y creusant des gale- ries, suivant les diverses phases de leur développement, parce que, presque désarmés à certains moments de leur existence, ils peuvent présenter, plus tôt ou plus lard, des moyens de défense perfectionnés, suivant encore leur mode de nutrition et l'espèce à laquelle ils appar- tiennent, suceurs ou broyeurs. Il n'est pas jusqu'au milieu où habitent les parasites qui n'influe sur leur médication : toi remède, très convenable en plein air, produira des effets déplorables dans un lieu clos, oran- gerie ou serre. Il faut aussi faire entrer en ligne de compte la plante traitée, car toutes ne supportent pas également bien le même traitement. Le moment de la journée où l'application du remède est faite, n'est pas indifférent non plus, surtout pour les plantes molles qui ne peuvent recevoir, sans en souffrir, sur leurs feuilles de l'eau froide en plein jour. Les insecticides n'agissent-ils pas d'autant plus rapidement que la tem- pérature ambiante est plus élevée? La chaleur est donc un facteur non négligeable. Les remèdes ne sont pas moins variés. Les insecticides sont employés aujourd'hui à l'état de gaz, de vapeur, de fumigations, do poudres simples ou composées, enfin de liquides formés do composés chi- miques mis on usage à l'état pur ou consistant, soit en émulsions dans l'eau de produits insoluliles dans ce liquide, soit en véritables solutions aqueuses. On a aussi employé la chaleur sèche ou humide, dans les échaudagos a la lampe d'émailleur ou à la cafetière. Il semble inutile au premier abord do recommander: 1" de savoir à quelle bestiole on a affaire, 2" d'appliquer le remède sur la partie dolente; cependant l'expérience nous a appris qu'il faut souvent le rappeler au praticien chargé du traitement et qu'une démonstration, appuyée sur la biologie du parasite pourchassé, est tout indiquée. On doit aussi se pénétrer qu'il est nécessaire de faire emploi de produits médicinaux de première qualité, parce que les impuretés peuvent parfois déterminer des désordres plus graves que ceux causés par le mal. b'.nfin, il est indispensable de ne pas perdre de vue qu'il est toujours imprudent de forcer les doses indiquées par l'expérience et qu'il est de rigueur de mélanger intime- ment les produits, lorsqu'il y a lieu de le faire, et de lirasser suffisamment les dissolutions pour obtenir des remèdes bien homogènes. Faute de cos précautions, qui ne sont pas toujours observées, les suljstances actives se localisent, selon leur densité, soit au fond, soit à la surface des vases où ils forment des couches de matièra corrosive; c'est jus- tement un tait do cette sorte qui rend si dangereux l'usage des émulsions de pétrole mal préparées, lorsque celles-ci se brisent et que le pétrole vient nager à la surface de l'eau. C'est aux insecticides gazeux qu'on devrait donner la préférence pour cette bonne raison que, s'infiltrant par- tout, ils ont plus de chance d'aller trouver le parasite dans sa retraite. Cependant, ils n'ont pas tous les suf- frages, parce qu'ils demandent des précautions spéciales pour leur emploi lorsqu'ils sont très actifs sur l'homme, comme l'acide prussique par exemple, et qu'ils agissent aussi très rapidement sur les plantes, quelquefois même plus rapidement sur les plantes que sur les insectes : témoins les fumigations de jus de tabac dont nous avons constaté à maintes reprises le peu d'efficacité sur les insectes (en compagnie du reste des auteurs les plus recommandables, dont nous publierons prochainement une liste, dans le but de convaincre nos contradicteurs) et dont ne s'accommodent point los Orchidées, les Ges- nériacées et beaucoup de Fougères et que très peu les Cinéraires et les Héliotropes, s'il faut en croire le D''Boisduval, dans son Essai sur Veittoinoloçie horticole. L'on sait aussi que les insectes avertis de la présence du poison dans l'air, presque dès qu'il s'y répand, fer- ment leurs orifices respiratoires et attendent, s'il le VnDI.N — 1 ARi:HITr:(:TL'BIÎ DES faut, plusieurs jours que l'atmosplière se soit purifiée. D'où cette conclusion : les insecticides gazeux devront agir très rapidement pour tuer les insectes, comme l'acide prussique, ou sinon, ils ont plus de prise sur les plantes que sur leurs parasites. Les poudres s'attachent assez mal aux végétaux, sur- tout lorsqu'ils sont lisses à la surface, et no portent pas do poils. S'il est nécessaire de les fixer à la face inférieure des fouilles, c'est une sage précaution de mouiller il'abord celles-ci, par une pulvérisation d'eau, avant de projeter la matière. Los soufrenses perfectionnées sont indiquées pour cet usage.On tourne aussi la difficulté en divisant la poudre dans de l'eau, lorsque la chose est possible, et on projette le mélange avec le pulvérisateur. Pour les raisons données, les insecticides liquides ont aujourd'hui la préférence des horticulteurs, caril est possible, surtout avec les pulvérisateurs perfectionnés, à jet continu, dans le genre de ceux que fabrique la maison Muratori, de soigner avec eux, sans peine extrême, les végétaux même de taille relativement grande, commodes arbustes et de jeunes arbres. Certains liquides très actifs, comme l'alcool, et qui doivent être mis en usage sans intermédiaires, s'em- ploient avec un petit pinceau dont on touche le corps de l'insecte que l'on veut détruire : procédé long, mais sûr. La plupart des liquides aqueux sont mis en usage soit I)ar des lavages avec un chiffon ou une éponge, soit en bains ou trempages, soit enfin en pulvérisations produi- sant un simple brouillard ou projetant le liquide avec force au sortir de l'instrument. On les voit parfois versés sur le sol, mis en contact des racines pour assurer leur absorption par les plantes et l'empoisonnement des parasites logés au sein du végétal (destruction du Phy- tomiz-a geniculata par le jus de tabac très étendu). Ces procédés ne peuvent être employésindifïéreinmenl; leur choix est sous la dépendance du cas à traiter. Pour ne pas être trop incomplets, nous rappellerons aussi les procédés mécaniques, l'écrasement des i nsectes sur le végétal au moyen du doigt, d'un liàton, d'un pin- ceau à poil raide ou d'une brosse, le lavage à l'eau simple à l'éponge, la submersion dans l'eau du végétal pendant un temps plus ou moins long. Tous ces pro- cédés laissent bien à désirer, car, en écrasant les insectes, on risque toujours de molester les parties du végétal sur lesquelles on appuie et toute partie de végétal com- primée un peu vivement est vouée à la mort. Le pinceau, et à plus forte raison la brosse, ne passent pas partout; ils ne sont pas toujours efficaces car il ne suffit jsas de déplacer les parasites, qui peuvent à nouveau envahir la plante, mais il faut les tuer. La submersion prolongée peut conduire à l'asphyxie du malade en même temps qu'à celle des parasites; enfin, tous les horticulteurs savent combien le lavage des plantes est une opération longue et fastidieuse. Au premier abord, tous les poisons capables d'agir sur les insectes semblent propres au but que l'on pour- suit; malheureusement, il est loin d'en être ainsi, le problème étant compliqué par l'action de ces poisons sur les végétaux à traiter. En règle générale, nous esti- mons que les remèdes sont d'autant plus dangereux pour les plantes qu'ils ont une action plus rapide sur les animaux. Chaque fois qu'il n'y a pas de contre-indication, nous faisons usage, depuis plusieurs années, comme insec- ticide, dans les cultures de la ville de Lyo'i, d'un liquide, « le Foudroyant », dont la maison Rivoire, de Lyon, est concessionnaire, qui consiste en une solution concentrée de plusieurs produits vénéneux, dont il suffit de diluer vingt grammes dans un litre d'eau pour obtenir une matière prête à être employée et convenant à tous les insectes, ce qui est très simple. Cependant, les procédés à suivre pour son application varient avec les parasites (ju'il s'agit de comljaltre et son efficacité dépend de son mode d'emploi. Ce composé, ;i l'encontre de ce que son nom laisse a supposer, est d'une action lente mais sijre, car les insectes qui sont touchés par lui peuvent mettre parfois un jour ou deux à périr, mais finissent toujours par suc- comber. La lenteuravec laquelle il opère surles insectes est compensée, et au-delà, puisque le but qu'on recher- chait est finalement atteint, par une innocuité parfaite : I" pour les plantes, quelque tendres soient-elles, si on n'opère pas au grand soleil, surtout pour les plantes molles, comme les Fougères et autres végétaux récla- mant l'ombre; 2" pour la personne qui l'emploie. Il ne tache pas non plus les fieurs, même les plus délicates. Selon les cas, ce liquide est employé en lavages, en bains ou trempages, ou pulvérisé soit de façon à obtenir un brouillard qui mouille laplante sans grande dépense de substance, soit en le projetant avec force, dans des conditions déterminées, sur les points conlamiiK's pour obtenir des effets mécaniques s'ajoutant au pouvoir toxique. Parfois, on l'additionne de produits qui en aug- mentent encore l'efficacité. Nous ne pouvons abuser de l'hospitalité que nous offre aujourd'hui si largement le Jardin et, conséquem- ment, obligés à nous borner, nous nous limiterons en donnant dans le prochain numéro quelques procédés de traitement, variant nos eyemples afin d'arriver à la démonstration de quelques-uns des points soulevés par les considérations générales que nous venons d'émettre. R. Glill.UiD ET G. Ch.\I!ANNE. ARCHITECTURE DES JARDINS Le futur parc du Champ-de-Mars L'exposition de 1900 battait encore son plein que déjà on se préoccupait, dans certains milieux, de l'affec- tation définitive à donner aux immenses terrains du Champs-de-Mars, à Paris. Beaucoup de personnes considéraient, dès ce moment, que les grandes exhibitions, dites « universelles», avaient fait leur temps et devaient être remplacées, dans l'avenir, par des expositions spéciales plus fréquentes, de moins longue durée, plus à la portée du grand public et d'une organisation beaucoup moins coûteuse : opinion qui s'est considérablement fortifiée depuis lors. De là, vint, en premier lieu, l'idée de transformer en lotissements, avec jardins, l'espace compris entre les avenues de la Bourdonnais, de la Motte-Piquet et de Sufïren et la Seine, programme auquel se rallièrent immédiatement ceux qui, ne voyant dans la Galerie des Machines qu'une construction inesthétique et inutile, ayant le tort indéniable de masquer la belle façade de l'Ecole Militaire, en demandaient, depuis longtemps déjà, la suppression. L'accord se fit d'abord et complètement sur un point: faire de la partie centrale du Champde-Mars un beau parc public, qui doterait la zone sud-ouest de la capitale d'un élément de confort et d'hygiène lui ayant fait jusqu'ici complètement défaut. Mais, en même temps, et pour pouvoir faire face aux dépenses élevées qu'en- trainerait la création de ce parc, on songea à aliéner pour la vente, comme terrains à bâtir, une large bande en bordure des avenues de la Bourdonnais p* de Suf- 56 LE JARDIN — ARCHITECTUBF. DES JABDINS fren, étant entendu que la Galerie des machines, si utile cependant pour les concours généraux agricoles et autres manifestations du même genre, serait démolie, quitte à l'édifier à nouveau sur un point à déterminer de la périphérie de la capitale. Il restait, toutefois, à déterminer quelle largeur de terrain serait affectée aux construclions de chaque côté du parc; question qui fit l'objet d'une chaude bataille, récemment, au Conseil municipal de Paris. Certains conseillers, ne voyant que le côté financier de l'opéra- tion, optaient pour deux rangées de maisons séparées par une rue de chaque côté du parc, alléguant qu'il resterait, encore au centre, un jardin de dimensions suffi- santes; d'autres, au contraire, prétendaient que la Ville de Paris se devait à elle-niême de ne pas sacrifier l'avenir et de mesurer ave; une trop grande parcimonie l'air pi r '^nn''" r^'^nr-'p-i aux li^iMtant-* de quartiers raient alors être affectés à l'organisation de diverses expositions. Nous ne pouvons apprécier les avantages que pourrait offrir la conservation, dans ces conditions, de la Galerie des Machines; mais nous pensons qu'il serait nécessaire, au moment des expositions, de réunir les deux tronçons par une tente centrale qui, sans re- donner au grand vaisseau son ancienne majesté archi- tecturale le rendrait pratiquement utilisable. En ce qui concerne l'importance des terrains affectés aux constructions, M. Vacherot a adopté une solution mixte consistant à n'avoir qu'une rangée de maisons pour toute la partie nord du parc et deux rangées dans la partie avoisinant la galerie des machines. Quant au parc lui-même, il procède à la (ois du style géométrique et du style paysager. Le tracé harmonieux des allées démontre que les traditions de Barillet-Des- champs sont toujours en honneur à la Ville de Paris. vant-projet de transformalion du Champ-de-Ma jusque là un peu déshérités et ils ajoutaient, non sans raison, qu'à la veille de livrer à la spéculation la zone d'une étendue considérable qui deviendra disponible par suite de la désaffectation des fortifications, il n'était ni pratique, ni avantageux pour la Ville de Paris comme pour l'Etat, d'établir une concurrence avec les terrains du Champs-de-Mars. Ces derniers l'emportèrent à quelques voix de majo- rité et, à moins qu'un de ces revirements d'opinions auxquels se laissent, parfois, entraîner les assemblées, ne vienne à se produire, il ne sera donc édifié qu'une rangée de maisons de chaque côté du parc du Champ- de-Mars, qui offrira alors une respectable superficie. Cette question étant de toute actualité, nous croyons utile de reproduire ci-contre le plan de transformation dressé par M. Vacherot, jardinier principal de la Ville de Paris et ancien jardinier en chef de l'Exposition de 1900, projet qui figura à l'Exposition du mois de mai dernier de la Société Nationale d'Horticulture de France. Ainsi qu'on s'en rendra compte, par l'examen du plan, M. Vacherot ne supprime pas complètement la Galerie des Machines; il en retranche simplement la partiecen- trale, dégageant ainsi le corps principal de la façade de l'Ecole Militaire. Les deux tronçons conservés, masqués par les bâtiments dont la construction est prévue pour- Ce genre bien français trouve, d'ailleurs, sa meilleure application dans les parcs publics créés en terrains plats, comme c'est le cas pour le Champ-de-Mars, oii il est d'ailleurs plus rationnel de l'adopter, que pour des parcs privés établis en terrain accidenté, ainsi qu'on veut le faire malheureusement trop souvent. Une grande voie carrossable a été prévue de chaque côté du parc, en même temps qu'une piste d'automobiles, de nombreuses allées de promenade, des salles vertes, des terre-pleins pour kiosques à musique, etc. Le tout forme un ensemble très heureux qui fait hon- neur à son auteur. Il est malheureusement impossible de dire, a l'heure actuelle, si c'est ce projet, modifié ou non, ou un autre qui sera adopté ; mais nous avons cru devoir faire con- naître à nos lecteurs l'état actuel de la question, en leur communiquant le premier projet ayant été, jus- qu'ici, rendu public. H. Martinet. Le Jardin n'autorise la reproduction de ses articles qu'à la condition expresse de les signer du nom de leurs auteurs et d'indiquer qu'ils ont été extraits du Jardin. Im reproduction de ceux suivis de la mention « reproduction interdite » et celle des gravures ne sont autorisées que sur demande faite à l'Administration du Jardin. INTHHESSANTS ESSAIS DR FORÇAGE Intéressants essais de forçage Des expériences fort curieuses de forçage ont été entreprises récemment an Jar'lin botanique de l'Elal à Fig. ;i6. — Lilas Charws X ; à gauche élhérisé, n droile non cthéris Bruxelles, nous apprend notre distingué confrère la Revue de l'Horticulture belge et étrangère. Xos lecteurs n'ignorent pas que les inflorescences de Mimosa [Acacia dealbata], expédiées dès les mois de décembre du Midi de la France, ne se sont pas épanouies norma- lement, leur floraison en plein air ayant lieu en février, mais sont le résultat du forçage des rameaux coupés. Nous avons, d'ailleurs, entretenu longuement nos lec- teurs de ce procédé de forçage, il y a quelques annéos(l), en faisant ressortir tout Tintérét qu'il pré- sentait aussi bien pour l'horticul- ture méridionale que pour l'horti- culture des autres régions. Etant donné que l'emballage et le transport fatiguent les fleurs épanouies artificiellement et en altèrent la fraîcheur, la direction du Jardin botanique a pensé qu'il serait, certes, plus avantageux de le faire fleurir en Belgique. A cet effet, « des rameaux ont été soumis à une température de 2.5 degrés, la base plongeant dans l'eau, dans une caisse herméti- quement close. Après 24 heures de séjour, l'épanouissement était complet donnant de très jolies fleurs, trè.'^ fraîches et d'une longue conservation. » Cotte manière de faire est avantageuse à tous les points de vue, ajoute notre excellent confrère; non seu- lement le Mimosa est de plus belle qualité, mais li est d'un prix moins élevé, le panier do 5 kilog. de rameaux revenant port compris à .5 francs. L'idée de cette application, sans être nouvelle, puisque nous l'avons émise la première fois et que nous avons personnellement fait des essais à Paris en 1890, ne manque pas d'inlérêt, et si le Jardin Botanique do Bruxelles, n'a pas le mérite de l'inno- vation, il a du moins celui de lui donner une consé- cration officielle et d'attirer l'attention des horticul- teurs beiges sur une méthode de culture extrême- ment rationnelle et avantageuse. Cela démontre que le sort des idées est, parfois, chose amusantes Lors- que nous proposions le forçage du Mimosa dans les centres mêmes de consommation, nous ne nous dou- tons pas certes que, si longtemps après, une pareille expérience, confirmant notre opinion serait faite. En même temps que nous avons fait ressortir la facilité avec laquelle on pouvait expédier des ballots entiers de rameaux de Mimosas, aux boutons à point pour le forçage et la simplicité et le bon mar- ché du procédé de forçage de ces rameaux, nous avons insisté d'une façon toute particulière surl'im- portance économique qu'il pouvait en résulter. Il s'ajoute encore cette considération sur laquelle nous avons attiré l'attention des intér^ssés, c'est que le Mimosa, forcé dans une sorte d'étuve, voyage très mal, parce que les fleurs écloses dans cette buée chaude sont autrement fragiles que celles épanouies en plein air. Or, les horticulteurs des grands centres d'appro- visionnement de fleurs coupées, comme le sont Paris, Bruxelles, etc., peuvent, sans autre dépense que celles de l'achat de branches coupées à bon compte dans le Midi et de leur expédition en gros ballots, faire épanouir, selon les besoins, la quantité d'inflorescences qu'ils doivent livrer à leur clientèle, Fig. ■Gai: lie lie zinc et .i fermetu .\ST1LBE DAVIDll Les horticulteurs du littoral médilcrranécu ne per- draient que le bénéfice du forçage, dont l'expédition des fleurs, si elle est productive, leur réserve parfois des ennuis, en raison delà fragilité do celles-ci; d'ailleurs, il leur resterait l'avantage de la vente des rameaux qui leur seraient achetés en plus grande quantité, non seu- lement par les horticulteurs et les forceurs, mais aussi par les amateurs et les jardiniers des propriétés privées. Les horticulteurs en retireraient, croyons-nous, un profit appréciable, même si le Mimosa forcé, qui a at- teint on décembre-janvier dernier le cours de 20 francs les cinq kilogrammes atteignait un prix beaucoup moins élevé. A la suite de notre premier article sur ce sujet, quel- ques grands propriétaires du Midi voulurent bien nous informer qu'ils se mettaient à la disposition des horti- culteurs, qui voudraient tenter des essais; mais comme nos conseils restèrent lettre morte, à notre connaissance du moins, nous n'eûmes jamais à en faire profiter per- sonne. C'est ainsi que chez nous on tient compte des conseils qui sont donnés d'une façon tout à fait désin- téressée et dans l'intérêt général. C'est d'ailleurs ce que nous avons constaté pour l'éthérisation et il a fallu que l'on voie des sujets ainsi traités pour se décider à croire. La directeur du jardin botanique de Bruxelles a égale- ment tenté des expériences d'éthérisation dont les résul- tats sont aussi très encourageants. « Vers la mi décembre, des potées à'Azalea mollis ont été soumises pendant quarante-huit heures, aux vapeurs d'éther à raison de 450 grammes de liquide par mètre cube d'air, cela à une température de 18 à 20 degrés. Elles ont été forcées en même temps que des potées non éthé- risôes à une tempéralure de 18 degrés. Api es quatre semaines, les fleurs des sujets éthérisés étaient complè- tement épanouies alors que les plantes témoins n'avaient pas changé d'allure. Il aurait fallu encore au moins trois semaines pour les amener à complète floraison. Les 65 centimes qu'à coûté l'éther par mètre cube d'air, ont donc fait gagner un temps considérable dans le forçage avec une grande économie de combustible. » On constatera, une fois de plus, que l'étranger ne reste pas en arrière, pour la mise en pratique de l'éthérisation. M. Karl Rade, jardinier en chef de l'Etat à l'Ecole royale hongroise d'horticulture de Budapest, a égale- ment tenté dos essais, dont les résultats viennent con- firmer les opinions les plus favorables émises à ce sujet. Il a eu l'amabilité do mettre à notre disposition les photographies que nous reproduisons. « J'ai fait l'automne dernier, dit-il, l'expérience dont les photographies (fig.36 et 38j montrent en même temps qu'une différence surprenante entre les Lilas éthérisés et ceux non éthérisés. Quinze sujets de Lilas Charles X et Marie Legraye préparés pour le forçage, furent réservés à cet essai. Dix furent placés dans la caisse à éthérisation et les cinq autres dans un endroit soniljresous la bâche close, de la serre à multiplication, le 1"' décembre dernier. La transition entre la température du dehors et celle de la serre était un peu brusque puisque le thermomètre marquait dehors 7 à 13 degrés centigrades. Après qua- rante-huit heures d'éthérisation les dix potées furent placées à côté des plantes non éthérisées, et à une tem- pérature de 20 à 25 degrés. Après une semaine, les thyrses sortaient des enve- loppes, alors que les boutons des témoins n'avaient pas bougé. La différence devenait do jour en jour plus grande et 14 jours plus tard, après 3 semaines de for- çage, le 22 décembre, les thyrses des dix Lilas éthérisés étaient complètement épanouis, alors que ceux des témoins sortaient a peine de leur gaîne (Cg. 36). Il est évident qu'en 25 jours on peut faire fleurir des Lilas non éthérisés, mais à une température beaucoup plus élevée, par conséquent avec un chauffage plus puissant. Pour notre part, nous craignons que l'éthéri- sation ail été faite à une température trop basse, sans quoi son influence eut été encore plus accusée, bien que la différence soit déjà sensible. M. Karl Rade estime que les avantages de l'éthérisa- tion se résument ainsi : économie de temps et de chauf- fage, par conséquent d'argent ; obtention de lieaux thyr- ses avec une chaleur modérée et développement facile du feuillage, par conséquent augmentation de valeur. L'objet principal pour l'éthérisation, ajoute-t-il, est le local d'éthérisation hermétiquement clos et approprié au but poursuivi. Il se sert précisément d'une grande caisse en tôle de zinc (fig. 37) dont le couvercle est placé dans une gouttière, de telle sorte que, les vapeurs d'éther devant traverser l'eau, il ne se produit aucune déperdition. Une grande caisse de bois, calfeutrée inté- rieurement de feuilles de papier d'élain remplit toute- fois le mèiiie but. Après avoir donné des renseignements concernant la pratique de l'éthérisation, que nos lecteurs connais- sent, M. Rade déclare que ce procédé est d'un avenir certain pour le forçage des Lilas. Il ajoute que c'est à tort que l'on reproche à ce procédé de ne pas faire ses preuves pour toutes les plantes. Il expérimente précisément en ce moment son action sur des: Fraisiers, Vignes, Pêchers, Rosiers, Muguets. Pour les Muguets réfrigérés, l'éther parait n'avoir aucun elïot, puisque sur cent griffes éthérisées et cent non éthé- risées il n'apu constater de différence appréciable. Quant aux autres végétaux, il serait prémature de se prononcer. Nous avons tenu, jusqu'à ce jour, nos lecteurs au cou- rant des essais récents dont nous avons eu connais- sance, en relatant les appréciations des expérimenta- teurs; nous espérons que pour beaucoup d'entre eux leur conviction est faite. Nous considérons, en effet, qu'il faut tenir comme négligeables, les appréciations sceptiques des personnes qui n'ont fait aucun essai et qui, de parti pris, déclarent que cette méthode n'a aucune valeur pratique, alors qu'il résulte de l'avis des personnes compétentes qu'il s'agit là d'un procédé d'avenir. Albert Maumené. ASTILBE DAVIDII'^ L'Astilbe Bavidii Henry, est une des plus remarqua- bles introductions qui aient été faites ces dernières années. Le vieil Aslilbe japonica, si ornemental pour- tant, est de beaucoup surpassé. C'est une plante qui paraît être largement répandue en Chine où elle croît dans les lieux ombragés et le long des cours d'eaux. Elle a été recueillie en Mandchourie, en Mongolie par le père David à qui elle est dédiée à juste titre, près de Pékin, dans le Kansu, dans le ITupeh. Les explorateurs Henry, Potanin, Bretschneider et Wilford l'ont succes- sivement récoltée. l''ranchet en avait fait une variété de VAstilbe chi- nensis, mais lo D"' Aug. Henry a montré récemment qu'il y avait bien en elle l'étoffe d'une espèce nouvelle, (Il AsliUie chinensis var. Daiidi Franchet, Planlœ Davidanœ p. 121; Ciardcn, 1902, LXII.Jp. 179; A. Daridii Henry, Gard. Chron. 1902, II. p. 95; iîo/. Maq. t. 7SS0 : Journ. Sor. nnt. Horl. France, 1903. rtéc. p.789. [•NIÎ KXI'l'WtlIÎNCn; SUR LKS SRMIS DK dont nous empruntons les traits caraoléristiques do la description au Botanical Magazine : plante horbaoéc, à lige lisse, cylindrique, peu feuillce; feuilles radicales disposées en rosette, les caulinairos espacées, pétiolées, tripennées, à divisions latérales opposées, pourvues de 3-5 folioles opposées, sessiles, minces, ovales, aigiies, à dentelure large et inégale, à dents aigiies et cuspi- dées, d'un vert gai à la face supérieure; la foliole termi- nale est du double plus grande, aigùo ou arrondie à la base, simple ou trilobée. Les fîeuis forment une pani cule terminale très al- longée, étroite, tomen- teuse et lirune dans toutes ses parties, à rameaux simples dres- sés, étalés, spicifor- mes, garnis de Heurs presque dès la base. Ces dernières d'un beau rose, sont disposées lo long des rameaux en petits glomérules ses- siles munis do doux bractéoles subulées.Lo calice est pubérulent à lobes ovales-obtus ; les pétales en languette sont également obtus, quatre fois environ plus longs que le calice. Los étamines au nombre de 10 sont plus courtes que les pétales, avec les filets violacés et les anthères noirâtres. Les carpelles soudés à la base sont atténués en styles subulés. Par l'ensemble de ses caractères VAstilbe DavicUi se rapproche de r,4. chinensis Ma- xim., mais dans ce der- nier le calice est jau- nâtre, â lobes aigus, et la corolle est formée de pétales dilatés au som- met, ce qu'on ne trouve jamais dans l'.l. I)a- vidii. Un autre caractère distinctif, qui doit être pris en considération, réside dans la forme même de l'inflo- rescence, en panicule très longue, étroite, formée de rameaux qui vont en diminuant de largeur do la base au sommet. Cette panicule atteint jusqu'à 60 centimètres de hau- teur et la plante, qui est robuste, peut dépasser un mètre en élévation. L',4. chinensis, introduit en 1892, vraisemblablement Japonais d'origine, lui est de beaucoup inférieur; son coloris est blanc ou saumoné, avec le rachis del'inQores- cence glabre. En Chine, on donne à 1*^4 . Davidii le nom de Hvng Sheng Ma (Ma rouge], la désignation Ma se rapportant aux Astilbe, Aruncus, Cimicifuga qui se ressemblent par leur inflorescence. On connaît actuellement 11 espèces à' Astilbe origi- naires de la Chine, du Japon, do l'Inde, de Java, des Phi- lippines, du nord de l'Amérique. P. IIakiot. Fig. 3S. — Lilas Chu Une expérience sur les semis de petits Pois Quelles sont les planches de Pois qui produisent le plus, à surface égale, dans le même terrain et avec la même quantité do semence? D'aucuns prétendent, à Brives, par oxem|)le, que ce sont les planches à une seule ligne, espacées largement d'un mètre et semées très éiiais, â la volée; d'autres, d'un peu partout, que ce sont les planches de 3 ou alignes, semées par toufïes de ô ou 6 grains; et d'autres enfin, comme les Limou- sins, que ce sont les planches de six petites lignes, semées très clair, par toulles de 3 Pois seulement. Mh bien, ce sont les Limousins qui ont rai- son. La question, sur la- quelle la théorie dis- cuterait à perte de vue, ne pouvait être tran- chée que par l'expé- rience. Dans ce but, j'ai fait semer, au mois de mars dernier, en une dizaine de planches de 9 mètres de longueur et d'un nombre variable de raies, le même poids (S90 gr.) de Pois ser- pette. La récolte faite le même jour, à la fin de juin, a donné, après les mêmes soins cultu- raux, les résultats sui- vants : 10 kilog.de Pois verts en gousses pour les planches d'une seule ligne (mode de Brives), ou même de 2 lignes rapprochées ; 12 kilog. pour les planches de 3 lignes ou même de 4 lignes de même largeur ; 16 kilog. pour les planches à Orales (méthode limousine). Sans doute ces dernières, entre lesquelles on laisse un petit passage de 40 centimètres, occupent un peu plus de terrain que les premières ; mais elles donnent une bonne moitié en plus, et des produits bien plus beaux, ce qui s'explique par ce fait que les pieds de Pois, vivant sur un plus grand espace de terrain, se trouvent beaucoup mieux nourris. Il est môme probable que les difïérences auraient été plus accentuées encore in leur faveur si l'année avait été moins liumide et le sol moins profond. En tout cas, il me semlile prouvé qu'il y a un réel avantage à cultiver les petits Pois à la mode limousine, c'est-à-dire en disséminant le plus possible la semence. L'inconvénient d'avoir à tracer beaucoup de raies par planche se trouverait écarté, d'ailleurs, par l'emploi du Rayonneur multiple à distances variables, qui ferait la planche en deux coups, en évitant le piétinement du terrain. S.mvageot. Directeur do l'Ecole normale de Limoges. et Marie Legraye éthérisés. LE JARDIN — REVUE DES NOOVEAITÉS POUR 1904 Revue des nouveautés pour 1904 Plantes ornementales Parmi les nombreuses nouveautés llnrales annoncées par la maison DenaiHe, nous citerons les suivants ; Clahkia ELEGANT DOUBLE PANACHE. — Variété d'un coloris très frais et très distinct, remarquable par la panachure fort originale de ses fleurs finement striées et veinées de rouco violacé, tranchant agréablement sur le fond blanc des pétales. Ce coloris nouveau et bien fixé vient compléter avantageu- sement ceux qui existaient déjà. Ces Clarkias élégants doubles sont de fort jolies plantes annuell3s, de culture facile, fleuris- sant de juin en septembre (Dg. 39). DiAsciA barbeb.î:. — Petite Scrofularinée originaire de l'Afrique australe, herbacée, vivace sous abri, très traçante, formant une large touHe étalée, élevée de 30 centimètres environ dont les rarnifications se terminent par des grappes lâches de fleurs rappelant un peu celles des Némésias, do couleur rose cuivré avec une petite fossette jaune vil sur la lèvre inférieure, et, fait singulier, présentant en dessous doux gros éperons parallèles (fig. 40). Glaucium tbicolor. — Nouvelle Papavéracée vivace intro- duite de Smyrne il y a quelques années. Plante élevée de plus d'un mètre, à ramifications dichotomes, portant un feuillage découpé, très glauque; fleurs grandes d'un rouge orangé intense, avec, à l'onglet de chacun des quatre pétales, une macule noire plus ou moins largement bordée de jaune, d'où le nom do G. tricolor. Plante très décorative, de culture facile, fleurissant de juillet en octobre et constituant une excellente acquisition pour l'ornement estival des corbeilles et des plates-bandes (fig. 41). GoDETiA TRÈS NAIN BLANC FOR (Dnf.). — Cette nouvelle va- riété, représente une race bien distincte, intermédiaire entre les Godetias de Whitneyel de Lindley. Plante très compacte, n'atteignant guère plus de 20 centimètres de hauteur; tige courte extrêmement ramifiée, garnie de feuilles ovales dun vert franc disparaissant à la floraison sous une profusion de fleurs d'un blanc pur satiné. De floraison très hùtive, on pourra tirer avantageusement parti de cette intéressante nou- veauté pour la garniture de petites corbeilles et bordures au printemps. Cultivée en pots elle produira aussi un très heu- reux effet. GODETIA WhITNEYI NAIN COMPACT ÈCARLATE VIP (Dnf.). — Sélectionné avec le plus grand soin dans les cultures deCari- gnan, ce nouveau Godetia possède toutes les remarquables qualités du Godetia nain compact rose tendre, que nous annon. cions l'an passé et dont il est issu. Il en difïere essentielle- ment par la nuance de ses fleurs qui sont d'un brillant écar- late vif avec une étroite bordure rose sur le pourtour. Très bonne plante à bordures ou pour potées pour la vente sur les marchés. PhLOX de DrCMMOND A GRANDE FLEUR ÉLÊOANT ROUGE VIF. — Variété très méritante, à fleur grande et à pétales bien arrondis, à centre blanc, large et bien tranché, qui relève le rouge vif des pétales et fait de ce nouveau coloris, une plante d'été très ornementale, précieuse pour la décoration des bor- dures ou massifs auxquels on no pout donner des soins assidus. ReINE-MaRGUERITE pyramidale BoUTM\ d'HUART a BOUQUET BLANC (Dnf.). — Des variétés pourtant nombreuses qui com- posent actuellement le genre Reine-Marguerite, aucune ne présente certainement les caractères de cette nouvelle race remarquable par le nombie de ses fleurs qui sont malgré cela grandes et bien doubles, analogues à colles de la Reine- Marguerite Boutmy d'Huart blanche qui a remporté un si vif succès. Cette nouveauté absolument étonnante atteint .'iô à 40 centimètres environ : elle est bien pyramidale, do port très régulier, à rameaux très nombreux, dres- sés et étages, de telle sorte que la plante offre l'aspect d'un bouquet parfait composé de plus de cent fleurs à divers degrés d'épanouissement. ReineMarguerite plume d'autruche a liséré, va- riée. — MM. Denaiffe sont arrivés, après plusieurs an- ^1 nées de sélection, à fixer dans cette étonnante race à -j pétales plats et excessivement contournés, une série de nouveaux tons des plus brillants. Le coloris foncé des pétales, lilas, rouge, violet ou brun violacé suivant ,' la plante, se trouvant relevé par un petit liseré blanc, qui lui donne un aspect on ne peut plus gracieux. Heine-Marguerite rayonnante blanc passant au ROSE. — Nouvelle race très vigoureuse, élevée de 35 à (iO centimètres, à larges capitules composés de très nombreuses aiguilles rayonnantes blanches à pointe '" rose vif, coloris qui s'étend progressivement avec l'épanouissement de la fleur. ViJcARiA ELEGANs picTA vERSicoLOR. — Var'étô très toufluo élevée d'onvircn 30 à 40 centimètres, à ramifications d'abonl étalées, puis ascendantes; fleurs très nombreuses, solitaires au sommet do longs pédoncules, à pétales larges, irréguliè- rement panachés de rouge foncé sur un fond blanc légère- ment teinté de carmin, 'l'rès jolie variété dont les fleurs se succèdent de mai en août et si nombreuses qu'elles cachent pour ainsi dire le feuillage. Nombreuses sont les nouveautés de la maison l^ivoire père et fils de Lyon. Signalons entre autres les suivantes : Cyclamen a grande fleur « Roi des Violets ». — Parmi les plantes qui ont fourni le plus de surprise à l'horticulture Fig. .'.2 dans leurs améliorations et tiansformalions, il en est peu qui soit l'égale du Cyclamen, celte plante si bien connue et estimée de tout le monde. Sa floraison prolongée, et à une époque où les fleurs sont rares, l'ont rendue vraiment pré- cieuse à bien des points de vue. Les premières améliora- tions furent un agrandissement considérable do la fleur, com- parée à celle du type original, puis les pétales se modifièrent en produisant à leur base do petites crêtes, comme dans le Cyclamen cristatum ; dans d'autres cas, ces pétales devin- rent firabriés et découpés sur leurs bords comme dans le Cyclamen Papilio leur donnant un aspect vraiment gracieux. Quant aux ooloris, les changements n'en furent pas moins LE JAHUIN — ttEVlIi Dl S NOUVEAiiTiis poun 1904 61 remarquables, ils donnèrent des blanc pur, rouge vif, rouge sang foncé, rose centre blanc, ou blanc centre rougo ou encore couleur lie de vin. Le Cyclamen à grande fleur Roi des Violets est encore un grand pas vers le progrès. D'une couleur tout ii fuit peu commune, ses fleurs étant d'un beau violet franc et luisant, il est le résultat de longues cl patientes sélections, et ajoute un nouvel attrait (|ui sera \ rui- ment apprécié des amateurs de ce beau genre. RÉSÉDA « TuiOMPllE DE.MaHIÉMONTi)- — C'est tout dire de cette nouveauté quand on pense quelle Ut l'admira- tion des visiteurs à la dernière expo- sition quinquennale de G and, au mois d'avril dernier (1903). Tout en possé- dant toutes les qualités du fameux Reseda Goliath, si remarquable par ses épis énormes de Heurs rouge lui- sant, il lui est supérieur, car au lieu d'être tronqués, ses épis sont au con- traire d'une forme plus conique, par conséquent plus attrayante. Son port moins ramassé, plus élégant, en un mot ses qualités supérieures au.K autres variétés précédemment con- nues, lui assureront un avenir certain comme plante d'ornement, de mas- sifs et corbeilles, ou encore comme fleurs coupées. Primula Ouconica a grande fleur ^^ « VÉSUVE ». — Le Primula Obconica, ' ' ^-~^ quoique introduit dans nos jardins à j ,,, ,> _ Heme M une époque relativement récente, s'y oamoiu est rapidement répandu. Sa floraison inépuisable, sa rusticité, sa culture facile, n'ont pas tardé à faire connaître sa grande valeur, comme plante d'ornement dans les appartements, les décorations florales et aussi comme fleurs coupées ; ces dernières étant -non seulement propres à la confection des bouquets, mais encore se con- servant très longtemps. Les variations obtenues par beau- coup d'horticulteurs distingués, ne s'étaient limitées jusqu'ici qu'à l'agrandissement dos fleurs devenant plus ou moins iimbriées ou encore donnant dos sujets peut-être plus florifères, laissant ainsi beaucoup à désirer sur le coloris qui ne s'était écarté que peu du rose carné légèrement lilace du type original. Le Primula ob conica Vésuce, avec sa couleur franchement rouge carmin vif bien fixée, se reproduisant dans une grande proportion par le se mis, n'aura plus rien à envier do son cousin, le Primula sinensis, qu'il surpasse déjà par la durée de sa floraison. C'est donc l'amé lioration définitive, si longtemps enviée et enfin obtenue (fig. 42). Primevère de Chine « RÉvr d'Or <'. — Les résultats obtenus des croisements et des hybrida tions du Primula sinensis ont éto vraiment remarquables tant dans la modification et la couleur du feuillage que dans celle des fleurs, devenues frangées, de plus addi tionnéos de coloris divers de telle beauté qu elles ont su attirer l'at- tention de tout le monde. Maigre les longues et patientes expériences de nos hybridateurs, on n avait pu réussir jus- qu'à ce jour à faire développer celte jolie couleur jaune au centre de la fleur. Cependant, si l'on se rapporte aux lois des couleurs, cette chose était à prévoir tét ou tard, de plus, cette couleur existant déjà chez les Primula elatior et Pri- raula hortensis, la Primevère des jardins, etc. KnCn, la meil- leure des preuves, est l'obtention du Primula sinensis » Rècc d'Or •>. Cette nouveauté qui, en effet, porto bien son nom, io«ye semis ■ Gvi soLlule fut obtenue à la suite de sélection faites sur le Primula si- nensis alba oeulata lutea;on observa que cette couleur jaune d'or commença à s'étendre sur le limbe de la fleur et par suite do sélection, elle ne tarda pas à envahir presque la corolle entière; elle ouvre le passage à bien des surprises à venir teuton ajoutant un coloris tout à fait nouveau à cette race, qui, certes, deviendra sous peu l'envie des fleuristes et des amateurs. ,_ Parmi les nouveautés mises au commerce par la maison Valtier, 2, rue Saint-Martin, à Paris, nous remar- quons : GyPSOPHILE élégant a TRES GRANDE FLEUR « RACE MoREAU ». — Ce Gypso- phile,à fleurs deux fois plus grandes (|ue celles de l'ancien, n'est pas à proprement parler une plante nou- \ elle ; il était vendu en bottes aux Huiles de Paris, par l'obtenteur (|ui le gardait jalousement. Co dernier, ayant cessé ses cultures de fleurs cou- |iées de celte plante, a cédé à la mai- son Valtier le stock de ses graines. La plante a tous les caractères lie l'ancien Gypsophile sauf la très grande dimension de ses fleurs et une propension marijuéo à l'accrois- sement des pétales qui ordinaire- ment au nombre de cinq sont dans cette race au nombre de 7, S, 9 et même 10 dans chaque fleur. Ces der- nières sont du blanc le plus pur. On peut semer en pleine terre ce Gyp- phile toute l'année jusqu'en octobre, mais c'est surtout le ._mis d'octobre (fleurissant en mai) et les semis de mars et avril (fleurissant en juin-juillet) qui donneront les fleurs les plus larges (fig. M). Reine-Marguerite Comète rouge cramoisi a centre blanc — La nouvelle série des Reines-Marguerites Comètes cou- ronnées vient s'enrichir d'un nouveau coloris qui la com- plète heureusement : le rouge cra- moisi. La fleur semblable en tous points à celle dos deux autres co- loris annoncés précédemment est de forme parfaite, la couronne blanche du centre est très accu- sée et produit sur le ton foncé du reste de la fleur un superbe effet. La plante est 1/2 naine, c'est-à- dire atteint environ W centimètres de hauteur. Parmi les nouveautés mises au commerce par la Maison Thiébaut, 30, place de la Madeleine, nous citerons : Bégonia tuberculeux frisé et ondulé varié. — Cette race nou- velle est remarquable par ses grandes et belles fleurs dont le bord des pétales est plus on moins frisé et ondulé, ce qui leur donne une élégance particulière. C'est une obtention de valeur qui a beaucoup intéressé les ama- teurs de nouveautés et nous ne doutons pas qu'elle sera favorable- ment accueillie de tout le monde. Alors que les Cosmos ne fleuris- sent généralement qu'assez lard en saison, la race nouvelle renferme dos variélés naines à floraison relativement précoce (qui commence à partir de juillet) et de coloris très variés: on y renconlre le blanc, le rose, le pourpre, l'orangé, le jaune. Ces plantes peuvent être avantageusement employées pour la garniture des jardins, et leurs fleurs coupées, qui se conservent très bien dans leau, peuvent être ulilisées dans la confection des bouquets et gerbes. le/l Cosmos : . ARIE. 62 JARDIN — SOINS A DONNEli AUX PLANTATIONS FRUITIERES EN VUE DE CONSKUVEU LEUK VIGUEUR Muflier 1,2 nain a grande fleur rose. — Cette [ilanto populaire vient de s'enrichir d'un coloris nouveai: qui diffère sensiblement des nuances déjà existantes; c'est une jolie couleur rose vif luisant très agréable et la plante prodigne pendant toute la belle saison ses nombreuses grappes de fleurs. ViTTADiNiA TRILOBA. — Voici Une ancienne plante qui méri- terait d'être remise en faveur, car elle constitue une jolie plante pour bordure, de floraison ininterrompue durant tout l'été. C'est une plante traçante donnant une multitude de petites fleurs simples, blanc rosé, ressemblant à la Pùtiue- rotte des prés. Peu exigeante, cette espèce vient dans tous les terrains et à toutes les expositions. La maison Férard, 15, rue de l'Arcade, à Paris met au commerce également de nombreuses nouveautés parmi les- quelles nous remarquons : BÉGONIA SEMPERFLORENS TRES NAIN " TRIOMPHE DES MOSAÏ- QUES ». — Variété tout à fait naine. De la série des B. som- perflorens déjà si nombreuse, n'excédant pas 10 centimètres à petits rameaux bien érigés et venant tous s'épanouir à la même fiauteur, feuillage léger comme ses congénères, et flo- raison soutenue jus(|u"aux gelées en petites boules d'un rouge feu vif, extra pour mosaïque, d'où il a tiré son nom. .Silène Asterias grandiflora. — Belle espèce rustique, originaire des Balkans, formant des touffes larges de feuilles lancéolées vert clair, desquelles s'élèvent des tiges florales de GO à 70 centimètres de liauteur, (leurs très nombreuses réunies en cime corymbiforme, large de 5 à (J centimètres de diamètre et d'un rouge écarlate cramoisi. Plante méritante à cause de sa floraison printanière. Marc Houssv. Soins à donner aux plantations fruitières en vue de conserver leur vigueur Il n'est pas rare de voir dans les jardins de nombreux arbres fruitiers souffreteux, les uns ont leurs feuilles jaunes ou leurs extrémités comme briilées, ce qui arrive fréquemment aux Poiriers. D'autres, comme les l'om- miers, sont couverts de chancres ou de gomme, dans cette dernière catégorie sont les arbres à fruits à noyaux. Il est incontestable que toutes ces maladies, si on peut les appeler ainsi, ont des causes multiples, dont une, la dégénérescence par la greffe a été décrite dans un pré- cédent article par M. E. Vilaire. Mais, dans la grande majorité des cas, elles proviennent de l'épuisement du sol, car il est certain que les végétaux ont besoin pour vivre d'éléments nutritifs qui sont pour eux les engrais et si ceux-ci leur manquent ils dépérissent bientôt faute de nourriture suffisante. Les sols dont la composition est contraire à la bonne venue des arbres peuvent aussi devenir une cause de maladies et de dépé- rissement. II ne faut donc pas oublier que pour favoriser lavégé- talion il est nécessaire que les principes nutritifs varient avec la nature des arlireset que le sol leur plaise. Ainsi, pour obtenir une bonne végétation du Poirier, il faut que le sol soit profond, do consistance moyenne, silicio-argileux ou argilo-calcairc. Il craint celui ou le calcaire se trouve en grande quantité, où J'iiumidité est en excès comme les terrains tourbeux, ou encore les sols peu épais reposant sur des sous-sols imperméa- bles. Le Pommier se plait très bien dans une bonne terre franche, un peu graveleuse et suffisamment iiumides ,i la condition que l'eau n'y soit pas stagnante. 11 redoute surtout les argiles compactes, tout à fait imperméables, les calcaires (^t les terrains très siliceux. Les arbres à fruits à noyaux : Abricotiers, Cerisiers, Pêchers, aiment un sol un peu profond, contenant uiio certaine proportion de calcaire même assez forte. Dans les terrains compacts, humides, les arbres poussent assez vigoureusement mais ils sont bientôt atteints par la gomme qui les ruine complètement. Le Prunier, tout en préférant un sol un peu calcaire est néanmoins beaucoup moins difficile sur la nature du terrain que les autres arbres à noyaux il prospère à à peu près partout il craint seulement les argiles com- pactes et les lieux ombragés. La Vigne se plait dans un sol de consistance un peu calcaire et graveleux pourvu que le sous-sol soit per- méable. Il doit être d'autant plus léger, d'autant plus sec, etpar conséquent plus facile à s'échauffer, que l'on s'éloigne davantage du Midi, tel est le cas pour la région du Nord. Do tout ce qui précède, il est facile de conclure que, si l'on veut obtenir des arbres ayant une bonne végéta- tion et exempts de maladies il faut veiller avec soin à la composition du sol en le modifiant s'il y a lieu pour chaque espèce fruitière. Par exemple, si l'on veut planter dans un terrain tour- beux humide, comme c'est le cas dans beaucoup de régions, il faut d'abord se rappeler qu'un tel sol est tou- jours suffisamment riche en humus et que sa nature plutôt acide à besoin d'être modifiée par l'apport d'élé- ments calcaires comme : chaux vive, marne, scories de déphosplioration. Il est certain que la proportion d'éléments calcaires à apporter variera selon le genre d'arbres. Pour ceux ii fruits il pépins : Poiriers, Pommiers, il en faudra cer- tainement moins que pour ceux à fruits à noyaux, pour la végétation desquels le calcaire devrait dominer sur les autres amendements. Pour les terrains fortement calcaires ce sera le con- traire qui se produira, il faudra leur donner de la con- sistance avec des terres franches, de la tourbe des com- posts provenant du draguage des rivières ou des mares, et, comme engrais, ceux k base d'azote, entre autres du sang desséché, des tourteaux et surtout de préférence à tous autres du bon fumier de ferme bien consommé et exclure impitoyablement ceux dont la chaux ou ses dérivés dominent. Lorsque l'on fait une plantation nouvelle, générale- ment — pas toujours cependant — on fait le nécessaire. Si c'est dans un jardin, on défonce le terrain, on met du fumier ou tous autres engrais avant d'en faire la plantation. Mais on oublie ensuite d'entretenir le sol constamment pourvu de provisions nutritives, c'est-à- dire d'engrais, on va même jusqu'à planter au pied des arbres toutes sortes do végétaux : des Fraisiers, des fleurs annuelles ou autres, ou bien encore dos légumes. Il est incontestable que toutes ces plantes absorbent pour vivre une certaine quantité d'engrais qui serait utile aux arbres. Passe encore si on fumait copieuse- ment chaque année pour rendre au sol ce que ces cul- tures ont pu lui enlever, mais c'est le contraire qui se produit. SI la plantation est isolée dans les champs c'est à peu près la même chose qui se produit. Xon seulement dans la majorité des cas on abandonne les arbres à eux- mêmes mais on laisse encore croître à leurs pieds toutes les mauvaises herbes qui absorbent à leur profit le peu d'engrais qui existe. Il serait à désirer que les arbres fussent mieux soignés et mieux engraissés: ce serait certainement le moyen d'obtenir de bonnes récoltes, de les affranchir de nom- breuses maladies et do les garantir de l'invasion d'une foule d'insectes nuisibles. FlSCIIER-TlIORY. LK JAllDIN ^^ IIHVUE UliS PUllLICATIONS 63 Revue des publications Remède préventif contre les maladies des Tomates et des Concombres. — M. r.e(ii>,n-s Miws.-d iiniis il.'.-iil, ,l,uislo Ju„rH.il ,1e 1,1 ,s„<-;.7r r<>,i,il,- ,ni,,yl,c„llin;' ..".-''i (iniPl.nix (l.(H)7.292 fr.); les Deux-Sèvres, 25. 120 iiuiiil:iu.\ Jul.'.ilT fi'.); le Puy-de Dôme, ."il. 924 quintaux ((i78.2.M) fr.;, etc. Pour la F'rance entière, et d'après les documents offi- ciels des douanes, l'exportation a été, en 1902, de 112.972 quintaux valant 4.519.090 fr.. en 19ol de 2(_1S.49S quintaux (S.34o.(iOO fr.); en 190o, de 171.130 quintaux (i-..845.0O(lfr.). Expositions annoncées. — Xice, 2'i-27 mars. — Exposi- tion régionale d'Agriculture, d'Horticulture et d'.\cclimata- tion, organisée sous tes auspices de la Société d'agriculture de Nice. Adresser les demandes d'admission au Président de la Société, à Nice, 113, promenade dos Anglais. Mémento des Expositions Cannes, du 3 au 7 mars. Jixposition do fleurs cl de fruits. Nice, du 24 au 27 mars. Exposition régionale d'Horticulture. Troyes, du 2 au 4 avril. Expos, fleurs, fruits et légumes. Saint-Louis (Mississipi, Etats-Unis), avril. Expos, univers. Berlin, (Allemagne), du 29 avril au 8 mai. Exp. printanière d'Horticulture. Turin (Italie), mai. Expos, inter. d'Horticulture. Dusseldorf (Prusse Rhénane, Allemagne), du 1" mai au 2:iocl. Exp. gén. d'Hortic. Paris, du 25 au 30 mai. Exposition générale do printemps. Londres (Angleterre), du 21 au 25 juin. Exp. annuelle d'Hort. Nantes, du S mai au 15 sept. Exp. industrielle et agricole. Nécrologie. — M. Rifoire père. — Au moment de iiieltro sous presse nous apprenons, avec le plus vif regret, la mort, .1 l'âge de 75 ans, de M.Maurice Kivoire; ancien directeur do l'important établissement d'horticulture de Lyon, Hivoire et lits, et père do nos amis et collaborateurs Antoine et Philippe Rivoire à qui nous adressons, en celte douloureuse circons- tance, nos condoléances émues. M. Rivoire pèie était vice-président dhonnour de la Société d'horticulturo du Rlii'nio. et président honoraire du Comice «igricole de Lyon. LE JARDIN — EXPLICATION DE QUELQUES ANOMALIES FLORALES Explication de quelques anomalies florales Qu'est-ce qu'une fleur, au point de vue botanique? C'est un rameau de la tige différencié, avec les feuilles qu'il porte, pour servir à la formation des graines. Mais dans cette différenciation, la communautéd'action des différents membres est si intime, et le but poursuivi en commun est à la fois si particulier et si important, que la fleur nous apparaît comme une sorte d'organe tout à fait à part, comme un tout, pour ainsi dire, nette- ment séparé du reste de la plante. Nous sommes telle- ment habitués à cette conception, et il semble si naturel de comprendre la chose ainsi, que l'on considère comme des anomalies, des monstruosités, les déviations, dans quelque sens qu'elles se produisent, de leur organisa- tion normale. Et cependant, à bien considérer les choses, beaucoup de ces anomalies n'en _ rA^i'^î/'^ r~j sontreelkmentpas, c'est ^^ ^ ' /H simplement une meta- morphose régressive, ('(stadire un retour à Fig. M. — Chrysanthème à carène Fig. 46. — Muflier à Heurs à ligules tuyaulés. péloriées. l'état de feuilles végétatives des pièces do la corolle, de l'androcée et du gynécée.^ Les transformations efles métamorphoses que l'on peut observer dans les fleurs sont extrêmement fré- quentes. Elles présentent souvent un grand intérêt au point de vue horticole; aussi, dans ce cas, cherche-ton à les conserver par marcotte, bouture, greffe ou même par le semis, lorsqu'elles se reproduisent d'une façon satisfaisante. Nous n'avons pas la prétention de résumer l'histoire complète de ces anomalies florales; nous nous propo- sons simplement de rappeler que certaines d'entre elles, se retrouvant dans un certain nomljre de genres et même do familles, s'expliquent facilement en considé- rant leur mode do développement. Nous prendrons deux exemples parmi les anomalies les plus répandues, telles que celles qui consistent dans la transformation des fleurons ligules des Composées en fleurons en aiguilles ou tubuleux, et la transformation des fleurs irrégulières des Labiées, Scrofularinécs, en fleurs régulières. Dans les Composées, le phénomène de la transforma- tion des fleurons ligules en fleurons en aiguilles ou tubu- leux, anomalie que l'on oliserve, par exemple, dans les Coréopsis, les Chrysanthèmes à carène (flg. i-'J), les Chry- santhèmes vivaces, les Reines-Marguerites, etc., est identique à celui que présente le «rand groupe des plantes à fleurs gamopétales, où les pièces do la corolle sont soudées en forme de coupe, d'entonnoir, de tube, de clochette, etc. A quel moment et comment se fait cette soudure? Pour s'en rendre un compte exact, il est nécessaire de suivre, depuis le déliut, la fleur dans son développe- ment. Les pétales naissent au pourtour du réceptacle du fleuron ou de la fleur comme de petits mamelons qui croissent pendantun certain temps par leur sommet; mais cette croissance, en général, est très limitée, et l'allongement, ordinairement très rapide, dont les pé- tales sont un peu plus tard le siège, est dû à un autre phénomène, désigné sous le nom de croissance interca- laire. Ce mode particulier de croissance, appelé interca- laire pour bien le distinguer de la croissance terminale, est dû au cloisonnement d'une certaine zone de cellules, située aune distance variable du sommet de l'organe qui en est le siège. Suivant le point où se fait cette croissance, la corolle prend dans la suite un aspect fort différent. Si la zone de croissance est située dans chaque pétale à quelque distance de la base, ceux-ci restent séparés; si, occu- pant la base même dos pétales, cette zone conflue laté- ralement avec les congénères, de manière à former un anneau continu, il y a concresconce, et l'allongement do cet anneau dû à la croissance des zones confluentes pro- duit donc un pétale tubuleux ou en aiguille. A proprement parler, ce n'est donc pas une soudure qni se produit ainsi, mais un étirement, pour ainsi dire, de la liase commune des pétales. Il suffit d'une très faible différence de hauteur dans la zone de crois- sance pour modifier profondément la forme de la fleur, et dans les capitules qui présentent cette anomalie, d'un fleuron à l'autre, il y a des différences souvent fort accentuées. Il nous a été possible d'observer sou- vent, sur le même capitule de Chrysanthème à carène, toutes les transitions entre les fleurons ligules et les fleu- rons tuljulou.x (fig. >&). Les fleurs des Labiées et Scrofularinées sont des fleurs irrégulières, leur corolle n'étant plus symétrique par rapport à un axe, mais par rapport à un plan; elles pré- sentent généralement deux lèvres, une supérieure et une inférieure, et quatre étamines inégales, deux gran- des et deux plus petites, disposées symétriquement par rapport au plan médian. Mais cette asymétrie peut disparaître dans certains cas, la corolle devenant régulière, par suite de la sou- dure, de la concrescence de plusieurs fleurs entre elles. Le nombre do fleurs ainsi soudées est souvent facile à reconnaître, par suite du nombre d'étamines ou du nombre d'éperons. Ceci se voit nettement sur le Muflier à fleurs péloriées (fig. 46) représenté ci-contre, anomalie mise au commerce cette année, et qui se reproduit assez fidèlement. On retrouve exactement le même fait dans la fleur monstrueuse terminale de la Digitale à fleur campanulée, qui résulte delà soudure de plusieurs fleurs, et présente par suite une corolle régulière, rappelant celle des Cam- panules. Par ces quelques exemples, on voit donc que beau- coup d'anomalies ne sont pas dues à des causes quel- conques ou à un phénomène unique ou spécial ; Ibur formation se rattache et est soumise aux mêmes lois générales qui régissent les phénomènes de croissance et de développemenl des organes. II. De.\aiii-iî. Le Jardin n'autorise la reproduction de ses articles qu'à la cciiHlilion expresse de les signer du nom de leurs auteurs cl d'indiquer qu'ils ont été extraits du Jardin. La reproduction de ceux suivis de la mention « reproducti v interdite » et celle des gravures ne sont autorisées que stir demande faite à l'Administration du Jardin. CIIHVSOSTEI'IIANA. CIIMONUJI'R FLOUALR G9 JACOBINIA CHRYSOSTEPHANA ' Commo beaucoup d'autres roprosentanlsilo la faniillo dos Acanlhacées, cette très lielle plante a subi dos vicis- situdes au point de vue de l'attribution t;énériqiio. Créée sous le nom de Cyrtaiilhera cliri/.sostephaua, par M. J. Dalton liooker, elle est devenue plus lard un Jacobinia et c'est sous cette désignation qu'elle est actuellement connue (fig. 47). Les Cyrtanthem ne sont maintenant, pour la plupart dos botanistes, que des jacohh'ia, ou plus oxactcnient une section de ce dernier genre. Lo ('. clin/sosfe- pluma est entre tous remarqnalde pour son inflores- cence dressée et terminale, ce qui le distingue des Cyr- tiiiitherd proprement dits, aussi bien que des Pachys- liichys, des Sericographis, lies Libonia et des Jaco- hiiiia typiques dont l'en- semble constitue lo genre Jacobiina pris dans son sens lo plus largo. Celte Acanltiacée, des plus ornementales, introduite vers 1871 du Mexique, par Bull, de Chelsea, avait dis- paru des cultures depuis longtemps déjà et c'est la maison Veitch qui vient do l'importer à nouveau du Mexique. En voici le signale- ment que nous empruntons, en partie, au Botanical Ma- lin z-iiie : tige marquée do quatre angles obtus; feuilles vert foncé, pétiolées, ovales, acuminées au sommet et aiguës à la base, très gla- bres à la (ace inférieure tan- dis que la supérieure est lé- gèrement pubescente, tein- tées de rouge sur la côte médiane à la face supérieure et sur les nervures de la face inférieure; inflorescence formée de cymes terminales, l)eu nombreuses, briève- ment pédonculées, multiflores, dont l'ensomlile cons- lilue un corymbe court, disposé en couronne; fleurs longues de 5 centimètres environ, d'un beau jaune d'or, a divisions du calice au nomljre de cinq, subulées et ciliées, à corolle très glalire, légèremet incurvée avec le tube étroit et anguleux, la lèvre supérieure lancéo- lée, oblongue, concave, aiguë, l'inférieure défléchic, munie de trois lobes obtus. Le Jacobinia chrysoslephana a des rapports avec les J. caialpœfolia et aurantiaca et surtout avec le y. aurea du Mexique, mais il diffère par ses feuilles non décur- rontes sur lo pétiole, par son inflorescence toute spé- ciale et par ses bractées florales courtes. Le Jacobinia chrysoslephana sera vite recherché. Sa floraison hivernale se prolongeant plusieurs semaines, de novembre jusqu'en janvier, le rendra précieux pour l'ornemenlation des serres. Il se multiplie facilement de boutures et n'exige pas de soins spéciaux de culture. (1) Cyrtanthera chrysoslephana, i. D. Hooker, Bot. Mag. t. 5SS7; Jacobinia chrysoslephana, Benlham et Hooker, Gênera planiariim. II. page 1.115; Gaj-den, 1904, n' 1.679, p. 53; Gard. Chronicle, 1S nov. i'.tri; Journal of Horticulture, Il décembre, 1902. Il a des chances de devenir [lopulairo comme le Jaco- hinia magnifica carnea qui appartient maintenant à ce dernier genre après avoir été un Justicia et un Cyr- lanthera. P- Habiot. CHRONIQUE FLORALE Les compositions et décorations florales aux mariages Le bouquet de la demoiselle d'honneur affecte géné- ralement la même forme que celui de la mariée. On le compose avec des fleurs lilanches ou légèrement car- nées ou rose pâle, (l'illets. Orchidées, Ro.ses, 13ou- vardias, Muguets, etc. ilispo.sécs parmi les feuillages légers des Adiantum et As- paragus. L'écran est généra- lement do satin et soie, qu'on assortit parfois à la couleur de la toilette si celle-ci est de nuance tendre avec flot de dentelles et de ruban. Le mouchoir de den- telle utilisé pour les bou- quets de mariées, l'est moins pour celui des demoi- selles d'honneur. Les genres de fleurs uti- lisés permettent de donner aux bouquets de demoiselles d'honneur une forme plus dégagée, plus libre que celle qui est composée et un peu à la façon du bouquet de mariée. On remarque depuis quel- ques années la tendance très marquée a vouloir subs- tituer la bourse ou l'aumô- nière fleurie ; la bourse de la demoiselle d'honneur doit être menue, faite de la même étoffe que la robe et ornée d'un tout petit piquet de fleurs naturelles, qui rem- place le bouquet, mis trop délibérément au rancard. C'est un usage naissant que l'on ne saurait trop préco- niser, la demoiselle d'hon- neur qui a déjà bien d'autres choses à porter est parfois embarrassée par le bouquet. Toutefois, dans la majorité des cas, la bourse fleurie n'explique pas la disparition du bouquet. L'aumônière est attachée à la ceinture et la bourse n'est portée qu'à l'église et seulement pour queler. Ces deux objets qui doivent être de forme élégante sont en étoffe blanche, velours, soie, satin avec flot de rubans ou de dentelles ou bien assortis à la couleur de la robe ; la bourse est un peu évasée. La composition florale en est très simple et doit être très dégagée. La charger de fleurs serait une faute de goût. Elle est ordinairement constituée par une grappe d'Odontoglossum ombrée avec la vaporeuse verdure de l'Asparagus, ce qui est considéré comme beaucoup plus chic. A celle-ci on peut substituer une guirlande de fleurs posée en travers en un piquet de fleurs, ces fleurs sont enlevées après la cérémonie, et la bourse constitue un souvenir. Une fleuriste de talent a eu la délicate originalité de substituer à la bourse, la poche porte-mouchoir d'une forme un peu nioyennageuse rattachée par deux rubans ninoNiyriî ixon qui la fixentàla ceinture. Celte poche en satin est recou- verte de belle dentelle et piquée sur le eûlé d'une fine guirlande d'Oranger. Peut-être sera-t-elle, dans quel- ques circonstances, accueillie avec succès. La gerbe de corsage en mêmes fleurs que la bourse, est également de mise pour la demoiselle d'honneur. Ajoutons que c'est au garçon d'honneur qu'incombe le soin d'offrir la bourse et le bouquet. Lorsqu'il y a plu- sieurs garçons et demoiselles d'honneur, les bouquets sont composés dans le môme genre, et parés d'étoffe et de dentelles blanches, afin d'éviter qu'il y en ait de disparates.' Le bouquet de boutonnière pour les messieurs peut fort bien se porter dès le matin et pour toute la céré- monie. Si, en Allemagne, le bouquet de Myrte est adopté il serait un peu vieux jeu de porter le Ijouquet d'Oranger. Aussi lui substitue-t-on la boutonnière en Gardénia, en Orchidée ou en (Eillet, parfois même en Violettes de Parme, boutonnière qu'il faut éviter de charger. Si les fleurs constituent la délicate parure de la mariée il n'est pas moins charmant de les associer aux fêtes qui couronnent les nombreuses années de ma- riages : noces d'argent, noces d'or et de diamant. Mais, si les fleurs blanches et camées sont de mise lors de la cérémonie nuptiale, ces fleurs ne s'imposent pas lors des anniversaires de celle-cis. Les couleurs à choisir sont celles préférées. Le genre de présent fleuri varie avec les goûts et les moyens ; mais pour liien donner au présent la signification qu'il doit avoir, on associe quelques fleurs artificielles argentées ou dorées et sur- tout des épis de blé. Le trait se trouve encore plus accusé, si le nombre des épis ajoutés correspond à celui des années de mariage. Ainsi aux noces d'argent vingt- cinq épis d'argent s'enlèverU de la masse florale; lors du cinquantenaire, le principal présent fleuri, celui de la famille, laissera échapper une moisson de cinquante épis d'or ou dorés, tandis que ceux-ci seront pailletés (le brillants lors de la célébration de la soixantième année d'union conjugale. Hâtons nous d'ajouter que nous voyons dans de telles associations plutôt un sym- bole que la recherche d'un effet esthétique. On n'aurait garde de l'oublier, en Allemagne, où l'on est à la fois plus mystique et plus observateur et où l'on conserve certaines traditions familiales; mais chez nos voisins ce sont principalement les fleurs métallisées qui remplacent les épis de blé. Quoiqu'il en soit et même avec cette contrainte d'utili- sation d'éléments disparates et qu'en toute autre cir- constance nous n'approuverions pas, les fleuristes peu- vent cependant réaliser des associations d'une lielle ordonnance. On a récemment décrété que la décoration florale de la voiture nuptiale avait vécu pour deux motifs : la ques- tion de mode, toujours radicale, puis une autre d'un ordre plus pratique. Depuis quelque temps, en eflet, on ne fleurit plus la voiture pour les grands mariages, parce que les fleurs utisées, parfois mal choisies, incom- modent. Cette décision de la suppression complète de cette si charmante ornementation de coupé est de tous points regrettable : d'abord parce que les fleurs cons- tituent la plus délicate et la plus poétique des parures, ot puis parce qu'une telle modo est défavorable à une corporation pourtant digne d'intérêt. Nous espérons que l'usage, presque la tradition, jiré- vaudra et, que de nouveau, la mariée occupera une voilure parée de fleurs, ce qui est charmant. Il importe donc que les fleuristes réalisent cotte di'co- ratidu avec licaucoup do correction et de tact afin de ne pas provoquer les critiques déjà émises et qui avaient un fond de vérité : ou bien l'on donnait à l'ar- rangement floral une importance telle qu'il gênait à cause de la place occupée, ou on le traitait plus sobre- ment, mais alors on introduisait des fleurs plus fines, plus distinguées, mais très odorantes qui incommo- daient. Il suffit d'avoir signalé ces deux inconvénients pour que l'on s'attache à les éviter. Comment y parvenir? C'est ce que nous allons examiner. D'abord, on ne décore guère que le coupé. Le landeau traditionnel pourrait également recevoir une décoration; mais il manque de commodité pour cela et on n'y parvient réellement que si la banquette de devant n'est pas utilisée et est réservée exclusivement pour cela. On dissimule alors la glace du devant par un arran- gement « en rideau » rappelant un peu, mais en plus restreint certaines décorations d'appartement. Il forme une gerbe presque aussi large que haute qui est cons- tituée par des fleurs de forme arrondie que laissent émerger des épis et des thyrses plus dégagés : au printemps des Boules de neige, des Pivoines, des Roses lilanches mousseuses, parmi lesquelles pointent les fines orbes des Fougères et s'enlèvent les thyrses fuselés du Lilas. Si l'on veut cacher absolument cette glace, ce à quoi on ne parviendrait avec ces fleurs et ces feuillages, qu'en alourdissant l'ensemble, on place derrière quelques rameaux de Laurier aux feuilles larges et étalées formant un large écran et sur lequel les fleurs se détachent avec grâce. Dans certains modèles de voiture le devant est constitué par deux glaces. Cela n'est pas susceptible d'apporter le changement impor- tant dans la disposition des fleurs. Lin arrangement de cotte importance ne se comprend que pour le landau. D'ailleurs, on peut le traiter à peu près de la même façon que pour le coupé. Le coupé se prête mieux à une décoration élégante qui doit être disposée plus sobrement et discrètement. On peut dissimuler entièrement la glace, mais rien n'oblige à le faire; d'ailleurs, une telle disposition, étant donné qu'elle est forcément plate, manque de relief, implique une certaine régularité ot une lourdeur que l'on évite difficilement. Aussi, est-il préférable de constituer un groupement moins élevé en utilisant des fleurs plus fines et plus distinguées, des feuillages moins compacts et plus dégagés. On y parvient d'une façon très heureuse et charmante en traitant le bas de glace à la façon d'une petite jardiniàre. Parmi le feuillage fin des Adiantum et des Pteris s'enlèvent les thyrses de Lilas blanc ou les longs épis de Glaïeuls de Colville, des Roses et des Œillets blancs, môme quelques cornets cireux de Callas. Et pour donner un peu de vie, quelques grappes d'Odontoglossum se détachent çà et là, s'élancent en s'arquant onduleusemont. t'ne telle disposition permet, indique même, l'enguir- hindemcnt de la glace, et un retombé du haut du coupé, sur les Cillés des lianes frêles (VAs2}aragus plumosus ot lennissiiiivs; ou, si on ne craint pas une certaine dis- proportion et do trop masquer, de quelques guirlandes do Myrsiphy/lum très minces et fluettes. Ces lianes bien dégagées sont d'ailleurs piquéesde fleurs très fines. L'adjonction d'étoffe, de tulle, n'est guère à préconi- ser. Toutefois, lorsque le devant du coupé est constituo par deux glaces, on peut traiter chacune d'elles séparé- ment, en disposant les fleurs à la façon des gerbes élancées et en nouant la base d'un ruban ou d'une bouffée do tulle. Ruban ou étoffe peut d'ailleurs se rejoindre. Cola n'empêche pas la disposition de lianes LIÎ .lAllDIN L\ on fosloiis déj^ageanl le milieu île cliaquc glace avec un pendantif descendant dans chaque encoignure cl le long de la séparation des deux glaces. l'ne telle disposition du coupé permet cependant l'arrangement genre jardinière comme dans le coupé à une seule glaco. Le cocher, porte les couleurs de la mariée, c'est-à-dire un bouquet d'oranger a la lioutonnière et un piquet des mûmes fleurs avec flot de ruban ou ItoulTée de tulle orne les œillôrcsdes cheveaux ainsi que le manche du fouet. Et la décoration de la voiture automobile qui a main- tenant le droit de cité dans le cortège nuptial et que les fervents de ce moyen de locomotion ne sauraient abandonne)', môme dans cette circonstance ? Celle-ci peut être traitée d'après les mémos principes, ce qui no comporte même pas de modifications lorsqu'il s'agit d'un coupé. Dans les autres genres et formes de voitures, on dispose les fleurs en s'inspirant des données expo- sées plus haut. Décorer extérieurement les voitures de guirlandes (le fleurs comme cola s'est vu à Florence, n'est pas de mise et à préconiser ; une telle voiture serait mieux à sa place dans une cavalcade que dans un cortège nup- tial. Or, nous estimons que tout ce qui se rapporte à cette cérémonie exige plus de simplicité et de tact. Si la bicyclette doit désormais, dans certaines noces, remplacer la voiture nuptiale, comme cela s'est maintes fois présenté, il va sans dire qu'elle devra être ornée (le fleurs pour la circonstance. Si nous donnons quel- ques indications à ce sujet, nous ne préconisons cepen- dant pas de tels arrangements pour les mêmes raisons que celles relatives à la décornlion extérieure dos voitures. Les personnes qui ne seraient pas de notre avis pour- ront donc exécutés la décoration florale do la façon suivante. De légères guirlandes composées de longs rameaux d'Asperge tenue, de boulons et de fleurs d'Oranger et d'autres fleurs fines, contourneront le gui- don et le cadre de la bicyclette ou du tamdem ; elles peuvent être fixées, par des coques de salin ou de soie, par de légères bouffées de tulle avec des piquets de fleurs d'Oranger. Un tel changement ne se réalise pas sans nécessiter des modifications dans la toilette et ilans la disposition de la parure fleurie. Le bouquet que la mariée ne peut porter à la main peut être attaché au guidon. Il en est de même dos bouquets des demoiselles d'honneur lorsque la noce entière adopte ce moyen assez dégagé, mais peu proto- colaire de locomotion, du reste, à moins qu'on ne par- tage notre opinion, leur bicyclette ne saurait non plus rester nue ot cela implique une décoration fleurie. (jela comporte encore d'autres modifications, laquille- guirlande est avantageusement remplacée par une gerbe ou un bouquet rond fixé à la ceinture. Le voile, qui no peut plus être porté long, est retenu par un pi(iuet d'Orangor. Les demoiselles d'honneur et les autres invitées portent également un bouquet a la ceinture. Enfin, les hommes arboreront le bouquet de boutonnière qui sied très bien pour cette cérémonie, mémo avec la culotte courte. Si la haute société, a décrété l'abolition du bouquet de mariée et de demoiselle d'honneur, ainsi que la déco- ralion do la voiture nuptiale, elle n'aurait garde de déci- der la suppression de la décoration de l'église ou du temple inspirée de celle de la maison, avec une abondante floraison de corolles blanches ou roses, se détachant des masses plus sombres du feuillage. i Reproduction inlerdlle) ALtirnT M.\U1VIENiî. LA MEDECINE DES PLANTES Emploi judicieux des Insecticides (1) I.os.j4;)//î.s'(l'ucoroMs),foi-nu'nt un genre très v.'isto d'iiii^oclps suceurs, dont on a ilécrit plus de cent cin(|ii,uili i [n'i < s i|iii iittaquont les végétau.x, les unes on s'atl.e hn i ,im liulies iiérionnes, les autres aux organes souleii,ni! l . n , -i ,i(. toutes couleurs, de vertes, de jaunes, de rou^. s, .|.> lnuiies, (le noires, do blanches, se présentant avec les tons les plus variés. Ces Hémiptères au corps mou, avec ou sans ailes, sont munis d'un suçoir dont ils percent les végétaux pour en tirer les sucs. Ils sont surtout dangereux parce qu'ils ne vivent jamais isolés, se tenant on groupes, pressés les uns contre les autres. Quelquos-ims vont jusqu'à amener le con- lournement des feuilles, les déformant totalement. Vivipares, ils pullulent avec une rapidité extraordinaire. Les plus connus sont ceux des arbres fruitiers, des Rosieis, des Pavois, des Sureaux, des Fèves, des Dahlias, des Melons, etc., etc. On s'en débarrasse facilement ; cependant, l'un d'eux fait Une fâcheuse exception, c'est le Puceron lanUjère, que nous sépa- rerons pour cela des précédents, lui réservant une mention spéciale. Les partisans des fumigations au jus de tabac, perdant pied peu à peu, soutiennent encore qu'en serre, ces fumiga- tions sont efQcaces contre les Pucerons, notamment les Puce- rons du Itosier et des Cinéraires, qui, eux, n'aiment pas la fumée du tabac. A co remède, trop inconstanl cl anodin, nous préférons de hc&waoMpleiH pulvérisations en brmiillard au jus de tabac ramenéàl degré et, surtout au «Foudroyant », qui donne de magnifiques résultats, aussi bien en serre qu'en pleine terre. Employé sur de vastes étendues en 190:5, dans les environs de Lyon, dans les cultures de Pêchers, il a si bien réussi qu'un ;;eul traitement a suffi pour mettre les arbres traités à l'abri des attaques des Pucerons pendant l'année entière et il est certain que son action ne sera pas sans effet sur la pullulalion de ces animaux au moins pendant les pre- miers temps ^\'• n'Ili' année. Il est bon il.niiii .1 -.1 disposition plusieurs ajutages, ou jets, à fixer snr \f |iiil\ . risateur, de façon à pouvoir chasser, selon les besuin.s. plus ou moins de liquide à la fois ot dans un état de division plus ou moins grand. Lorsqu'on fera le brouillard, on tiendra toujours l'orilîce du pulvérisateur assez loin de la plante à traiter pour que celle-ci, à moins qu'elle ne soit détaille colossale, soit plongée entièrement dans le nuage liquide (fig. 48), En tournant autour du sujet, s'il est fixé au sol, ou en faisant tourner le pot en le déplaçant doucement, en même temps que l'on porte le jet du pulvérisateur aller- nalivement de haut en bas et de bas en haut, et si on a le soin en même temps de changer la direction de l'orifice à chaque mouvement, afin de mouiller également le dessus et le dessous des feuilles ainsi que les tiges et les rameaux, on ne laisse aucun point à l'écart et le résultat est décisif. II y a c-ertainement un petit lourde main à prendre pour opérer élé- gamment et sûrement tout à la fois, mais tout ouvrier, bien guidé a l'origine, peut, s'il le veut, arriver rapidement à opérer convenablement, assez bien pour éviter la nécessité d'un .jecond traitement. Les Aphis périront encore facilement si l'on plonge les plantes contaminées dans les liquides pré- cédents employés en bains (fig. 50). Avec le Puceron lanigère, autre traitement, car. à rencontre des précédents, il possède des moyens de résistance vrai- ment efficaces. Comme chacun le sait, il attaque surtout les Pommiers. Il est d'un brun rougeàtre, mais il échappe à la vue, ayant le soin do s'entourer d'un duvet cotonneux qui, non seulement le cache, mais le protège contre l'action des liquides aqueux qui ne parviennent pas à le mouiller. Contre lui, il faut joindre aux toxiques, une action mécanique ou chimique (pii rompe ou dissolve les éléments du duvet pro- lecteur. On a préconisé de nombreuse matières contre ce parasite très dangereux sans qu'aucune ait jamais donné de résultats totalement satisfaisants : qu'il s'agisse de lait de chaux employé seul ou additionné d'huile de goudron de houille tamponné au pinceau, ou do pulvérisations avec des émul- sions de pétrole, remèdes qui avaient donné lopins de satis- faction jusque dans ces derniers temps. Le « Foudroyantl» r st, |1 )Voir Le Jardin, n- 40S, p. 54. iniN — LX MEDECINE DES PLANTKS sans nul ilouto, actuellcmonl le lueillcur lomede conlio ( otto po-to étant toujours tlilui a raison do 2U grammes par litre (loin c t\ ]^ p> i/etir (Il 1 1 /OM [ sur los nids lie Pue L o-'s \ec absolue des o-ufs du Tlirips L tous le . insecticides connus, quiobi;-r. In , ,ili:.-atr.„rà -i,i , .'lliT '.r ■^ .■' l,,,i(n; , i-i ,■/ renou- vêler jJ . .s, d'un, deux ai-,- i.-ii - •:-. ■ ••1, . 1 1 ■ 1. lui- - i.-rieure. les (i:tI..>-!..1!^ -I.nil .|.M,!,nii i II- raiii.l. , -iu.- 1 ,,ih,u-,i,l„.reest plus chaude), aliii de déliuirL eaux-ncs el empêcher de nouvelles pontes. un ajutage produisant une pulvérisation précédée d'un fort jet et en maintenant l'orifice de l'appareil aussi près que pos- sible du point à traiter, 4 à 5 centimètres au plus, moins si cela est possible (fig. 49). Dans ces conditions, le duvet est entraîné el dissout en quelques secondes ; les bestioles Sont mises au jour; baignées par le liquide, elles crèvent dans les quelques heures qui suivent le traitement. Les deux modes d'opérer, que nous venons d'indiquei bien différents l'un de l'autre, quoique s'appliquant à dts insectes appartenant au même genre, ne peuvent aucune mont se substituer l'un à l'autre, sous peine d'échec i n rai.son des conditions biologiques bien distinctes dos doii\. espèces d'insectes. Les Thrips constituent un autre genre d'Hémiptm^ bien pourvu en espèces, mais une seule nous retiendri ici : le Tlirips hémorroidal. que l'on ne rencontre que trop souvent dans les serres, où il s'attaque à un très gian 1 nombre de plantes qu'il déprécie par ses piqûres nom breuses qui marbrent les végétaux de ponctuations fon cées, formant bientôt des taches continues, puis le-i anémie et les lue, si on no le détruit à temps. Cet ai.imal étant fort petit (il a à peine deux millimètres de long) échappe facilement à un examen superficiel et c'est plus d'une fois qu'il nous a fallu mettre la loupe à la main des ouvriers, pour leur prouver que leurs sujets languissant-, étaient la proie de ce fléau. Cet être allongé, linéaire, varie avec l'âge du jauni crème au noir, avec reflets brillants. Sa tète est globu leuse avec des yeux saillants. Ses pattes sont courtes et jaunes. Son corps est pointu à l'extrémité, avec les deu\ derniers anneaux un peu rouges. Ses larves sont jaunàtrp-,_ dépourvues d'ailes. Il se tient le plus souvent ;i la face inférieure des feuilles. Il se multiplie avec une rapidité inoui'e dans les serres trop arides, où on le voit s'attaquer aux liges après qu'il a dévasté tout le feuillage. Les larves du Thrips el les insectes parfaits sont 1res sensibles aux insecticides; on s'en débarrasse facilement ;. avec les ingrédiens qui agissent sur les Pucerons dépourvuçjï de duvet, employés de la mémo façon, à cette condilion que le végétal soit bien mouillé on tous points, tiges el feuilles, et celles-ci dessus et dessous. Cependant nous nous trouvons . encore ici devant un nouveau cas particulier : la résistance Avec le Titifjis pyri [Tingis ou Tigre du Poirier qui est encore un Hémiptère, autres précautions à prendre, car nous nous trouvons en présence d'un parasite qui sait jouer des ailes lorsqu'on l'inquiète, à moins qu'on ne le saisisse dans ses moments d'engourdissement. C'est une très petite pu- naise de 3 millimètres, de couleur brunâtre, avec des élytrcs d'un jaune très pâle ou blanches ; ces dernières sont marquées de chaque côté, vers la base, d'une tache brune el d'une autre semblable vers l'extrémité. Ces taches se prolongent souvent de façon à imiter une croix. Gel insecte fait grand mal, dans notre région du Rhône, aux Poiriers eu os|ialiiTS. vers la fin d'août el au commence- ment de sepleiiihre. ,11 |.i,|ii,[nt les feuilles, sous lesquelles il vit enfamillr, ilLliriiiiiianl d'abord la formation de petites excroissances, puis la cliule de l'nrgano. Aux remèdes empiriques proïKi^- s iii-jn'i- i. nous préférons le •, dos Co- chenilles, desDracoMia, .\reca, Galadium hybrides et Cycas, il faut des précautions toutes spéciales, même avec ce li- quide, pour venir ù bout des Cochenilles des Crotons, des Ficus et desColous. Pour celles-ci, il faudra em- ployer le jet puissant don nous avons parlé à propos do la destruction du Puceron lanigère. Les nids seront frappés normalement do façon à en détruiro la matière cireuse et ;; atteindre les larves déjà écloses qu'elle recouvre. Cellcs-c sont très sensibles au poison, comme les jeunes,'du reste mais les œufs lui résistent et ils deviennent, si on n'en sur veille pas l'éclosion, une nouvelle source d'infection es larves déjà cachées lentre les fouilles des bour- geons. Cotte première opération n'est qu'un jeu auprès du travail que demande la chasse dos femelles sur le dos des- quelles coule le liquide aussi longtemps qu'on n'y a pas détruit la cire qui le recouvre. iMais le dos n'est pas la partie vulnérable, c'est en quel- que sorte le ventre, mieux, la partie inférieure du corps de l'animal, où l'on rencontre l'orifice buccal et les entrées de l'appareil respiratoire. L'opérateur, inclinant le jet du pulvé- risateur, toujours tenu a courte distance du para- site, s'efforcera de le sou- lever a/in de faire passer sous lui l'insecticide {fig. 51); avec un peu d'habi- tude, il y parvient facile- ment, bien que la réussite soit rendue souvent diffi- cile, lorsque l'insecte oc- cupe l'aisselle d'une feuille ou qu'il se trouve a taché :;ur un organe mou que fait ilier l'action du jet. Quand il faut viser plus par- ticulièrement la face inférieure les feuilles, nous faisons relc- \ or celles-ci, chaque fols que 1,1 chose est possible, par le moyen d'un petit bâton rond, que l'opérateur tient de la main gauche, et qu'il élève petit à petit, tandis ([ue de la droite il ilirigo le jet sur le point utile. C'est dans ces opérations qu'on apprécie surtout la va- leur des pulvérisateurs agis- sant par pression d'air (sys- tème iMuratori) qui laissent la liberté des deux mains. Ces instruments sont, dans tous les cas, infiniment supérieurs aux pulvérisateurs à levier et, a plus forte raison, aux serin- gues, môme les plus perfec- tionnées, qui ne permettent aucune précision dans le lancer et qui ne donnent qu'un travail très lent. On nous permettra, après cette dernière remarque, de ne point parler des seringues en verre... à oreilles, dont l'usage no peut même pas rendre ser- vice à Jenny l'ouvrière! Il existe un autre procédé excellent pour détruire les Cochenilles, il consiste à tou- cher les insectes, un à [un, avec un petit pinceau à aqua- relle imbibé d'alcool à 90" C; mais ce procédé est d'une lenteur extrême et demande une certaine dextérité car tout point d'une plante verte, touché par de l'alcool à ce titre élevé, est brûlé par le liquide : le remède entre des mains malhabiles est pire que le mal. Les œufs des Cochenilles ne sont détruits par aucun ingré- dient. Il faut encore surveiller ici les éclosions. Comme les jeunes sont très sensibles au poison, on peut, pour s'en débarrasser à bon compte, employer les bains ou trempages ré- pétés, qui, bien entendu, ne peuvent se pratiquer qu'avec des plantes en |)ols. L'opérateur, s'il s'a- git de plantes pas trop volumineuses, tient le pot d'une main, et de l'autre, étalée à la surface du com- post, il empêche la motte de tomber ou de se désa- gréger. 11 plonge vertica- lement la plante dans le li()uid6 do façon à la mouiller en tous points et répète plusieurs fois coup sur coup l'opération (fig. .jOj.Kn tenant le pot cou- clié pendant quelques instants avant de le re- placer dans sa position naturelle, il fait égoutter la plante hors du com- post, ce qui est toujours prudent. Les trempages seront surtout pratiques pour les établissements fabriquant par millier s. I-'oijérateiir s'ollorco de faii le corps du parasite- cortainos espèces ; ceux ci auraient iiilC'ril'l à posséder djiix variiHés de baignoires : des vases hauts pour des plantes n'exigeant pas des pots ayant plus do 20 oonlimëtres ot qui seraient traitées comme ci-dessus, cl des récipients bas et allongés pour les autres. Dans ce dernier cas. on couche les plantes horizontalement, le pot hors l'appareil ot l'on immerge successivement toutes les parties do la tète par un mouve- ment de rotation imprimé au pot. Dans la môme tribu des Coccidéos, se trouvent des insectes suceurs, ravageurs des plantes de serre, appartenant au genre Orthezia, que certains orthographient Dorthesia, mais que les horticulteurs dénomment à tort Cochenille allemande, parce que ce nom désigne une véritable Cochenille, le Coccus polonicus. Les Dorthesia sont bien différents dos Coccus, bien que, comme chez ceux-ci, leurs mâles soient ailés, et que leurs femelles et leurs larves soient aptères et mobiles, parce que leur corps est couvert, et à tous les élats, d'une sécrétion calcaire lamellée qui, dans la dernière période de la vie de la femelle, prend une forme de plus en plus allon- gée à l'extrémité de l'abdomen, pour y former un sac blanc contenant des coufs maintenus par un fin duvet. Ce sac, en forme de queue d'hirondelle, est absolument caractéristique du genre. Les liquides aqueux glissent sur cette armature- calcaire sans toucher le parasite ; il faut, pour faire périr les femelles, leui envuyer de côté le jet du pulvérisateur, aBn que la solution toxique passe sous leur corps comme s'il s'agissait de Cochenilles. L'opération est plus facile qu'avec ces dernières ; les jeunes, assez mal défendus, succombent rapidement; un simple trempage suffit même pour les dé- truire. Les bains doivent être donnés forcément peu de jours après le traitement au pulvérisateur, car les œufs échappent comme toujours à l'insecticide. R. GÉRARD et G. Chabanne. LES JARDINS EN ITALIE Les différents styles des jardins italiens, observés suivant les époques, sont au nombre de trois : le style romain, le style Renaissance, le style naturel ou paysager. On n'a rien de précis sur le style des jardins de l'ancienne Rome ; l'on n'est guère documenté que sur ceux de la Rome impériale ; ce fut à cette période, une vraie monomanie pour les jardins, surtout sous Néron, Domitien et Adiien. Les villas de Salluslc, de Pompée, de Catulle et en particulier celle d'Adrien (qui fut une des plus splendides) n'avaient aucun style liien déter- miné. Et si enciire aujourd'hui, par les traces qu'elle.s ont laissées, l'on peut avoir une idée de l'aspect gran- diose des villas romaines de ce temps (1), il ne nous reste rien sur le style de leur construction. Les docu- ments les plus certains que l'on sur cette époque se rapportent aux villas que Pline le Jeune possédait en Toscane et sur le bord du lac de Côme. L'on sait cependant que les jardins romains étaient abondamment décorés d'œuvres de sculpture et d'archi- tecture, alors que rares étaient les plantes ornemen- tales et les fleurs. Seule la Rose, qui fut de tout temps la fleur préférée, était cultivée avec passion. Il est cependant une question très controversée: les jardi- niers romains avaient-ils déjà la coutume do découper dans le Buis et dans le Laurier des ligures d'animaux et autres œuvres de sculpture ou d'architecture, ce qui serait plutôt la caractéristique de la Renaissance? Cepen- dant, si l'on s'en rapporte à des pointures trouvées à Pompéi, les jardins des particuliers étaient tirés au cordeau et ornés de Huis et d'Ifs taillés. La caractéris- tique de ces jardins fut surtout la pergula, bosquet (1) A l'heure actuelle, parmi les rdlnes colossales du palais d'.Vdrien, s'élèvent (1<; majestueux Cyprès, qui se dressent, vivantes sentinelles, au milieu des derniers vestiges de la splendeur impé- riale. L'eDet de contraste obtenu est des plus imposants dans son nalufel et sa simplicités symétrique en treillage recouvert de Vigne ou de plantes grimpantes, qu'on retrouve encore à l'heure actuelle sous le nom de pergola. Les jardins romains, qui atteignirent leur plus haut degré de splendeur sous Domitien et Adrien, tombèrent par la suite en décadence, et l'invasion des Barbares hâta leur disparition. Depuis l'époque romaine jusqu'à la Renaissance, on ne possède aucun document sur les jardins. Cependant on cite à celte époque quelques timides essais de mosaiculturp (de ciselure, disait-on alors) dans les jardins d'Alhani et du Uuirinal, et aujour- d'hui ce genre de décoration semble retrouver quelque faveur, notamment au Pincio et au Gianicolo. La Renaissance avait copié d'abord les jardins romains en les modifiant et en les enrichissant de plantes, de verts buissons, d'allées et de jeux d'eau merveilleux : la Toscane surtout en possédait de splen- dides sous les Médicis, qui s'inspirèrent beaucoup des villas de l'ancienne Rome. Dans le jardin italien de la Renaissance, l'art s'ajoutait à la nature, et non pas la nature à l'art comme dans le jardin français du xvii'' siècle, à Versailles par exemple. On croit généralement que les jardins disposés en lignes régulières sont de style français; mais le Pro- fesseur Roda, de Turin, prétend avec raison que l'ori- gine en est italienne et que les Français le copièrent en Italie, où il revint après avoir subi leur influence ; mais en somme l'antiquité est le fond commun et séculaire des races latines ; on ne saurait donc parler d'imitation. On doit citer parmi les plus beaux jardins de ce style celui de Boboli à Florence (I-VjO), la villa d'Esté et la villa Farnèse à Rome, le parc de Caserte, le parc de Stupinigi, le jardin royal de Turin (en partie), le jardin Doria à Gênes, etc. Au commencement de ce siècle, on introduisit le slyle paysager, dit aussi anglais et c'est à Charles Albert que l'on doit l'adoption de ce style eu Piémont, où il fit transformer le parc de Racconigi et créer celui d'Aglia. Parrui les jardins publics qui subirent cette métamor- phose en jardin naturel, il faut d'aliord citer celui de Milan, puis celui de Turin dont le jardin du Valentino (1) est un des plus beaux qui existent et peut rivaliser avec les plus belles promenades de Paris, celui de Gènes (Acquasola) et enfin celui de Rome. Les propriétaires des villas n'ont eu garde cependant, dit M. Georges Riat, de détruire les dessins anciens qu'ils ont adaptés aux modes nouvelles en les raccor- dant : telles sont la villa San-Donato, créée par le prince Demidoff, les villas Pallavicini, à Gênes, Giusti, à Vérone, la terrasge du couvent des Capucins, à Amalfi. Les environs de Naples surtout offrent aux yeux un magnifique spectacle île terrasses, de palais, de pelouses que couronnent les Pins parasols, dont l'aspect est si gracieux dans un paysage. L'architecture des jardins est encore peu appréciée en Italie, qui en eut jadis la supériorité, dit M. Roda à qui nous empruntons ces détails. «Il manque chez nous la passion véritable des fleurs et dos jardins, nous ne possédons pas, comme en France et en Allemagne, d'écoles spéciales d'horticulture; il nous manque la notion exacte des qualités requises do l'architecte des jardins, qui doit être à la fois architecte, poète et artiste». Nous voulons espérer que ces qualités se révéleront dans le jardin de style italien que le roi d'Italie fait établir arluellement à l'Exposition de Turin. HoRTULus. (Il Ce jardin fut créé, croyons-nous par notre compatriote i'ar- chitectc-'paysagislo, HariUet-neschamps, j'éminent collaborateur d'Alphand. DF.S PUliLICATIONS Revue des publications Une nouvelle plante à papier, le Mitsumata. — Lu pulpe (lu p;ipior, « MitsiiMinlci « iloiit nii iiuporlo du Jjipon on AraiV riquo ilo Knimlps quantités spéi-ialouiPiil pour les dooumenls légaux, les diplômes, etc., est fourni par la couche corticale interne de Y Edqeirorthia papyrifera Lieb., de la famille des Thyméléacécs. C'est un arbrisseau do bel aspect, très déco- ratif, à raniilication caractéristique, ù feuilles assez larges il'un beau vort, à fleurs d'un jaune délicat on capitules : l'écorce d'un brun f.nisàlro pàlo est épaisse et on peut on enlever avec les doigts des filaments. Il on existe au Japon de grandes plantations, surtout on lorrain argileux, mélangé de gravier, et de préférence dans les ciHeaux irrigables. (1n mot en pKico en février et on récolte tout l'hiver en coupant les liges prés du sol; un pied demande au moins deux ans pour donner un produit mar- chand. Los écorces fraichoment enlevées sont mises à macérer d'abord dans l'eau fraîche, puis dans une solution do soude caustique, et transformées à l'aide d'un moulin on une pulpo homogène, dont on fait les feuilles de papier, si appréciés pour leur contexture soyeuse et leur résistance. C'est dans le but d'intérossor les Américains à la la culture ilo VEdgctrorthin papijrifcra et à la fubric-'ition du papier Mitsumata ([uo M. G. l''aircliild on doniio luin intéressante description dans la Iteviie des ciilttircs coloninli-s. Il est cer- tain que le Mitsumata, qui ne peut supporter de trop grands froids s'acclimaterait en France, surtout dans le Midi, ot qu'il y aurait quelques essais à tenter dans certaines de nos colo- nies, qui y Irouveraiont de nouvollos ressources dans la fabrication dos papiors do hixo. G. Fairchild. Forçage à la lumière électrique. — Des expériences, dont M. Bailoy nous donne lo résultai, dans le Gardeninçi, il rosultorait que dans le forçage des légumes de primeur, la lumière électrique agit différemment suivant les espèces ot les conditions. C'est ainsi qu'avec la iampe à arc et la lampe à incandescence, la Laitue prend un développement telle- ment rapide que l'on gagne uno ou même deux seîiaines sur chaque récolte : un horticulteur, M. Honison, gagne de la sorte trois semaines en hiver sur ses trois récoltes, au moyen de trois lampes à arc installées dans .sa forcerie, qui a M mètres de long sur 10 mètres de large. Par ce procédé, excellent pour la Laitue, mais inutile et parfois nuisible à l'égard des Hadis. des Pois, de la Carotte, du Chou-fleur ot de TEpinard, il est bon de prendre quelques précautions, comme d'entourer d'un globe l'arc électrique pour en atténuer l'éclat, et de lo maintenir assez loin des plantes qui, sans cela, auraient tendance à monter à graine. A 23 mètres, l'influence d'une lampe à arc ordinaire do 2.000 bougies so fait suffisamment sentir sur la r^aituo, mais celle de la lampe à incandescence est beaucoup plus lento. Un doit faire brûler les lampes touto la nuit si l'on tient à avoir un forçage régulier. Bailev. Les Raisins de table tardifs en Algérie. —Actuellement, les Raisins tardifs nous vii riiiont surtout d'Almeria en Ivspagno. alors que l'Algério pourrait nous les fournir exclu- sivement, avec ([uelfiups . .j.uiji's iiidiui'iios, blancs comme le Valinsi/, V El H'ir'''. !-■ /,,,,<,,,,. imm Grilbahci le C/u'/vA ;< ,|ii, ,., --, ni ,.,, i au l.'j novembre, ni . .hi \l. Mnli.ih-I. ;i I'. L. M., dans le BuUctni de l'of'/,rr des l.\ ,,,„,,,/. .U- /'4?f/<"'''e, pourvu que ces Raisins arrivoiil i.i ! tIm-s do ia métropole fin octobre, alors (ju'ii- i ni ,, [nivi- sionnés que des Chasselas d'Agen et de MMNiiiihin. i,. jmur- raiont y trouver un débouché excellent pondant touto la durée do leur conservation dans de la ràpure de liège. En 1903, les cépages blancs se sont vendus doSO à ino francs, les noirs de 7.'3 à 80 francs; les premiers rnpinH l.i,l l.'i ,|iiiri- taux à l'hectare, les seconds jusqu'à ion .i; i > , h j,,,., tion faite des frais de culture (600 francs |,,r i, , i|,.s frais do récolte et d'expédition (55 francs i^i 1^" 1 i ., ft .lu bénéfice du vendeur, il reste de 1800 à 2'iUO francs pour lo producteur, ce qui représente un prix de vente moyen de 15 à 20 francs par 100 kil. Voilà une nouvelle source importante de revenu pour nos viticulteurs algériens et tunisiens et un remède tout indiqué à la crise vilicole : carie jour où, en Algérie, on aura réalisé s comme lo iii 15 octobre iiimorcial du pour la production des Raisins tardifs la somme d'efforts et do persovoranco di''ponsoo dans la culture dos Raisins do pri- meurs, phisiiMirs uiilliors d'hoctaros de V'igno seront .'i l'abri delà iM.-vonln .l's vins. Michalet, Conservation des Pommes de terre gelées. — Si lo ron- dement on fécule do la Pomme de terre gelée, dit M. Mor- villcz dans le Progrès Agricole, diminue dos trois quarts, à cause de la dislocation générale des tissus qui enveloppent les granules farineuses, du moins la proportion reste la même ; aussi, on a tort de jeter ces Pommes do terre ava- riées, qui trouvent on bien des cas leur utilisation dans l'ali- mentation des animaux. Pour conserver les tubercules gelées, dont on n'a pas l'emploi immédiat, on en recouvre le tas ou l'ensilage de fumior lourd ; si le dégel se prolonge, on découvre et on enlève les Pommes do terre atteintes, Boussingault proposait d'étendre les tubercules sur lo sol afin que les pluies les lavent ot que lo soleil les sèche ; ils deviennent alors durs et se conservent assez longtemps ; on peut alors les admi- nistrer avantageusement au.x animaux, en mélange avec de la paille hachée. On conserve encore les Pommes do terre gelées dans des silos on maçonnerie, où on les dépose après une cuisson légère à la vapeur ou à l'eau ; on les y accumule bien pressées et on recouvre la niasse avec soin. Par ce dernier procédé, on conserve la Pomme do terre très long- temps, pendant un an et plus, MonviLLEZ, Des variations dans la greffe. — Nous avons noté précé- ilomment(l) quelques fails curieux relatifs à l'hérédité des caractères acquis dans l'hybridation asexuelle. M. Jurie, continuant sos expériences, qui corroborent avec tant de netteté les théories de M. Daniel, résume, dans le Lyon Hor- ticole, ses observations sur le résultat de son greffage d'Au- bergine sur Tomate : l'hybridation asexuelle est certaine puisque les graines de l'Aubergine ont donné naissance à des individus partant manifestement des trace spécifiques de la Tomate dans la couleur vert cendré du feuillage. Par la nature plus herbacée de la Tomate, les épines des ner- vures sont devenues de simples poils ou dos feuilles rudi- mentaires ; enfin la fasciation des fruits obtenus est un signe inhérent au greffage et à l'hybridilé. En effet, M, Jurie a joint à sa lettre des Aubergines tératologiques issues de graines récoltées sur une plante greffée sur Tomate: lune montre des sillons profonds analogues à ceux des Tomates, l'autre, assez raccourci, présente une petite Aubergine supplémen- taire soudée à une Aubergine plus grosse. On ne saurait donc nier ici l'influence exercée par le sujet Tomate sur le greffon Aubergine, influence dont les résultats se sont mani- festés sur la descendance des Aubergines. Jurie. Conservation des légumes-racines en hiver. — Un rédac- teur de Y American Gardening indique le procédé suivant qu'il emploie depuis longtemps: Il enfonce des tonneaux dans la terre, en les laissant dépasser seulement de dix centimètres ; il tasse fortement la terre tout autour jusqu'aux bords du tonneau, pour éviter l'introduction de l'eau des pluies, puis il le remplit jusqu'aux deux-tiers de légumes-racines ; il recouvre de paille ou de foin jusqu'au sommet; enfin, il ferme le tonneau à l'aide d'un couvercle êtanche, ne laissant pas pénétrer l'eau. Los légumes se conservent très bien ainsi jusqu'au mois d'avril, même lorsque la température descend à zéro à l'in- térieur. Quand la gelée est plus forte, il est nécessaire d'éta- blir une couverture de sable et de feuilles mortes. Les Choux se conservent très bien dans les mômes conditions, pourvu que la racine soit coupée très près du collet. Fleurs arctiques, — Lo Professeur Schey, le géologisto qui accompagna la récente expédition Sverdrup au pèle Nord a fait, dit le Gardening, à la Société de Géographie de Chris- tiana, une intéressante communication concernant la végéta- tion découverte à Ellesmere dans les régions arctiques. 11 appert de cet article que ce sont toutes des prairies pleines de fleurs arctiques; entre autres une colline, près d'une baie, était entièrement couverte d'un tapis de Saxifrages d'une belle couleur violette. Des traces trouvées dans des débris de rocher prouvent qu'anciennement il y eut en ces régions des fleurs qu'on no trouve aujourd'hui que sous des climats beaucoup plus chauds, comme l'Australie. (1) ^'o\r Jardin J903, n- 340, p. 364. LE JARDIN — BEVl'E DES .NOUVEAl'TES POUR 190' Revue des nouveautés pour 1904 Nouveautés potagères ( L) Parmi les nouveautés potagères mises au commerce par la maison Denaiffe ot fils, de Carignan (Ardennes). nous citerons les suivantes : Pois NAIN BLANC ABDENNAis (Dnf.). — Pois hybride issu du croisement du Pois ridé Astronome par le Pois Nain vert gros. Race très vigoureuse, tardive, demi-naine, élevée de 70 à 75 centimètres à tige grosse et très forte avec feuillage vert franc, assez abondant; fleurs grandes, blanches, réunies par deux, apparaissant au IV no>ud ; cosses droites, larges, renfermant 6à S très gros grains ronds, blancs, 'l'rès rustique et très productif, recommandablo comme variété d'ar- rière-saison ainsi que pour la production dos Pois secs. de parchemin. Le grain gros et de couleur chamois rosé est remarquable par sa forme assymétrique et contournée que l'on ne trouve aussi accentuée dans aucune autre race; le hile étant fortement rejeté à droite ou à gauche de la ligne qui séparerait le grain en deux parties égales. Très produc- tive et fort résistante à la maladie, cette nouvelle race est en outre extrêmement précoce constituant ainsi un excellent Haricot d'amateur. Laitue pommée cœur d'or r;n., bl. — On peut rapprocher cette bonne Laitue de la Laitue chou de Xoples, dont elle possède également le feuillage vert foncé, frisé et ondulé sur les bords; mais elle s'en distingue par sa pomme d'un jaune doré superbe faisant contraste avec la nuance vert foncé des feuilles extérieures. Chou bond petit très hatif. — La forme do ce Chou rappelle un peu celle du Chou Johanet hâtif ei il a comme lui le pied très rt ; ce qui le distinguo nettement, c'est UADischwr A i-oucm icaulatf — Ce lia lis représente un type absolument nou\pau bien distinct de toutes les varieies connues jusqua ce jour aans les cultures. Aussi prompte à se former que les Radis de tous mois, cette nou- velle race présente le grand avantage, alors que ces derniers deviennentrapidement creux et immangeables, de continuera so développer pendant deux ou trois semaines tout en con- servant une chair blanche, ferme, très agréable et croquante. D'une jolie couleur écarlate carminée, ce Radis peut atteindre 5 à 6 centimètres de diamètre. Haricot NAIN vert de .Sailly (Dnf.). — C'est bien un des plus remarquables de tous les Haricots à grain vert. Sorti du Hari- cot irtcom/îiraOie, il en possède également la bonne tenue, la grande précocité, mais il le surpasse par la beauté do ses cosses longues et extra fines, renfermant six à huit grains sans aucune tache ni macule, conservant à la maturilé, une couleur aussi verte que celle du Haricot Chevrier, si on prend le soin de les récolter et do les sécher do la môme façon. Haricot mangetout nain contourné. — Parmi les nombreux essais faits chaque année dans nos champs d'expériences des variétés do Haricots réceininent obtenus nous avons particulièrement remarqué cette nouvelle race qui attirait l'attention par ses qualités multiples. Très nain, très trapu et fort ramassé, ce Haricot produit de nombreuses cosses vertes, recourbées, épaisses, très charnues ot absohimont dépourvues (1) Desaription des obtenteurs. Fig. 54. — Chou de Bruxelles demi-nain tardif c son extrême précocité et ses très faibles dimensions; la plante complètement développée n'a que 20 centimètres de hauteur, avec des feuilles extérieures, assez nombreuses, lisses, d'un vert foncé, entourant une pomme extrêmement dure, arrondie, do 10 centimètres de diamètre environ. Parmi les nouveautés annoncées par la maison Rivoire père et Ois, de Lyon, nous remarquons particulièrement les sui- vantes : Pois a rames « l'Automobile ». — S'il ne se passe pas d'années ((u'il ne soit rais au commerce des nouveautés plus ou moins supérieures aux variétés déjà existantes, il en est peu comme le Pois l'^ufomoftiZe, pouvant remplir les qualités réunies de deux variétés d'élite, fort bien connues. En effet, il est aussi bien l'égal du Pois Express, par sa précocité, que celui du Pois Gradus par la beauté, la largeur et la lon- gueur do ses cossos. C'est une de ces variétés do grand mérite que l'on ne rencontre que rarement. Ses cosses, d'un beau vert tondre, souvent réunies par deux, se succédant de bas on haut sur une tige de 90 centimètres do hauteur, en rendant sa production considérable, tout en augmentant sa valeur comme Pois à écosser, chacune d'elle contenant de huit à neuf grains. Aussi est-il à prédire que le P. Automobile ayant pour lui la précocité, la quantité, sans ne rien laisser àdésirer sur la qualité, sera avant pou la variété proférée ■ des jardins potagers et maraîchers (fig. 5:J). LE JARDIN — ItHVl'IÎ DUS NOUVEAUTKS POUH 190i Tomate " Gloiiik d commo la 'l'oiMato, (|i cultures coniiiiorciiilo a donné i 'novENCK 1). — Il y a pou do plaiilos, ail pris une telle extension dans les Ij'oxportation do ces fruits à l'étranger roinnierco très important ; des milliers do tonnes do Tomates sont tous les ans expédiées en Angle- terre pour y être consommées soit comme hors-d'œuvre soit comme fruit do table. En l''ranoe, principalement dans le Non), où l'on semble se rallier à ce mode de consommation, cela no fait qu'augmenter sa valeur. C'est pourquoi l'on clierc lie plus on plus à so débarrasser des grosses variétés i formes, à cfiair molle, pour faire place à colles de gros- seur moyenne, de forme plus gracieuse et à chair ferme \\.(. pouvant supporter les trans , ^,' ports. Cependant, depuis Wj plusieurs années ne sont pas rablos pour fruits; c'est av liculté que l'on est de rose vif ou do rouge. lOllos sont groupées par h et par G sur le rameau floral et commo la production est très soutenue, morne malgré la sécheresse, il suffit d'une petite planche do cette variété pour approvisionner toute une famille pendant plusieurs mois d'éti' (lig. 52). Laitue choquante d'été a gkaine noire. — Lo nom que nous appliquons à cotte variété spéciale .s'applique à la con- toxturc cassante, ferme et solide des fouilles; il lixe ainsi d'un seul trait la particularité qu'offre cette sorte. Ce carac- bro de Laitues /jju.vvi 1,^0 1,10.10- / m^ )endant, depuis \^l^ innées, nos étés ^"^^ly 3 dos plus favo- ^'^^^^^ la maturité des il avec grande dit- \ sauver la plus grande partie dos récoltes do cette terrible maladie, lo Peroiiospora in- fcstaiis, malgré l'emploi des préventifs. Aussi, la Tomate G/oirecifP)-o!jt,'nce, cette nou- veauté produisant do nom- breux fruits d'un rouge écar- lalo, de moyenne grosseur, bien lisse, de forme analogue à la Mikado à chair solide, d'un goi'it délicat et, avant tout, s'élant montrée la plus précoce de toutes les variétés hâtives connues de nos jours, est appelée à jouer un grand rôle aussi bien dans les cultures commerciales (juo dans les jardins potagers. Nous remarquons iiarmi les nouveautés de la maison Cayeux et Le Clerc, 8, quai de la Mégisserie à Paris, les suivantes : Chou de Bruxelles demi-nain tardif amélioré. — Très belle sélection qui rappelle par son port et par son faciès 'le Chou de Bruxelles demi-nain de la Halle, ayant comme ce dernier des pommes axillaires petites, serrées, bien cniflées mais qui en diffère notablement sur plusieurs points. Les pétioles, les nervures principales des feuilles sont franche- ment colorées de rouge violacé et celte coloration va s'ac- centuant dès les premiers froids de manière f[u'en hiver la plante totale revêt dans son ensemble une teinte violacée analogue à celle du Chou deMillan de Pontoise. Très rustique et, comme son nom l'indique, la plus tardive des variétés connues, cette nouvelle sorte prolonge la récolte fin de l'hiver et au premier printemps. Ses petites pommes restent fermes et solides alors que les autres montent déjà à fleurs {fig. .>i|. Haricot a rames coco de Vacqueyras. — Ce Haricot très vigoureux atteint une hauteur de l'°90 à 2 mètres au plus cl se charge abondamment de cosses rondes, très charnues, vert forcé mnrb-^ <-r'": rosé, arquées à la partie inférieure. Chacune do ces cu»suc, entièrement sans lil, renferme '< à 7 grains jaune saumon p.Vle, marbrés, striés ou pointillés sont molles et sans saveur. La Laitue croquante est facile à distinguer. Elle semble intermédiaire comme forme et comme taille entre une Laitue et une Romaine et, par suite de ce fait qu'elle s'élance au lieu de s'étaler, elle peut être plantée à 20 centimètres de distance. Pois ridé nain admiration. — Les efforts des semeurs se portent, dans les Pois, vers l'obtention do variétés précoces, à. très grandes cosses à grains ridés. On a reconnu que ces derniers résumaient le maximum des qualités réclamées à ce légume et déjà dans la série des Pois ridés à rames très hâtifs, on a pu constater avec quelle faveur le Pois Gradus a été accueilli par les amateurs et par les jardiniers. A ce point de vue la variété Admiration est aux Pois ridés nains hâtifs ce que le Pois Gradus est aux Pois r^dês à rames. Sa taille atteint à peu près 40 centimètres et ses cosses, longues de « à 9 centimètres, droites, assez grosses, à extrémité presque carrée, contiennent ordinairement do 7 à 8 grains. Comme cueillette, elle suit de deux à trois jours le Pois nain Merveille d'Amérique et le Pois nain William Hurst (ridé serpette nain vert). Haricot a rames blanc salandre. — Ce Haricot a sa place oour la production du Haricot à ccosser en vert. On ne peut mieux le décrire qu'en le comparant à un :Suisse blanc ou Lingot, il rames. Très rustique, vigoureux, mais en même temps très fertile, il se couvre de cosses atteignant IS à 22 centimètres de long, très pleines, bien garnies de gros grains blancs. C'est une variété pour les grands potagers et pour la petite culture, qui résiste aussi bien à la sécheresse qu'à 1 humidité. Radis long éoarlate cylindrique a forcer. — Plus hâtive que la rave de W'ond et aussi précoce que les plus précoces des Radis à forcer, celte nouvelle variété donne de belles racines rouge écarlate, mesurant de (5 à S centimètres de longueur, à extrémité obtuse, de belle forme cylindrique. Très peu feuillue, elle se développe aussi rapidement que les plus hâtifs des Radis dits à châssis. La maison Léonard Lille, de Lyon, met cette année au commerce la curieure nouveauté : Pomme de terre aquatique de l'Uruguay (Solanum coin- mersoni). — Nouvelle Pomme do terre qui a fait, cette année, beaucoup de bruit dans la Presse agricole. Voici la descrip- tion qu'en a donné M. Henri de l'arville dans la Revue des 78 Sciences. «M. Ktl. Heckcl, directeur d.- l'institul Colonial do Mai-seille, vient d'appeler l'attention sur une nouvelle Ponjmo de terre, le Solanum Commersoni, ou Porami,' de terre aqua- tifjue de l'Uruguay, en culture depuis quelques années en France. La plante vit dans les terrains bas et marécageux, ne gèle pas et donne des récoltes successives sur le môme terrain sans avoir besoin d'être plantée à nouveau; les racines laissées dans le sol suffisent au réenseniencement. Il suffit de procéder à un binage au printemps. 'Voilà déjà des avantages importants, mais ce n'est pas tout. Les parties aériennes de cette plante sont comestibles ; elles sont abon- dantes et constituent un fourrage vert dont la production continue jusqu'aux premiers froids. L'enlèvement répété des feuilles ne nuit nullement à l'abondance îles tubercules. Il faut dire cependant que cotte ' Pomme de terre présentait à l'origine une légère amertume, mais, sous l'iiilluence do la culture, son goiU désagréable disparait. Les animaux la con somment volontiers. Elle se conserve bien; les rats n'y touchont pas et elle n'est pas sujette à la maladie. Enfin, la plante nouvelle présente une particularité agréable ; oUo donne des fleurs qui persistent de juin à septembre et qui possèdent une odeur suave, voisine de celle du Jasmin. La Pomme de terre de Commerson, d'après M. Heckel, mérite donc d'être mise à l'épreuve. Les agriculteurs qui en ont fait l'essai sont d'avis qu'il y a lieu d'en introduire la culture en France, alors môme que ce ne serait que pour utiliser lus terrains marécageux, bas, demi-inondés et pour y récolter un aliment destiné aux bestiaux. Cependant ils ne doutent l)as que par la culture on ne parvienne sans difficulté à on faire un aliment recherché de l'homme lui-même (lig, 55). A signaler parmi les nouveautés de la maison Valtier, 2, rue Saint-Martin, à Paris : Pois « Amiral Dewev ». — La Pois Amiral Dcicey est une splendide amélioration du Pois Duc d'Albany. Ses cosses d'un beau veit foncé et accouplées, c'est-à-dire réunies par deux à chaque nœud, dépassent en longueur et en grosseur, colles de ce dernier pois de dimensions pourtant déjà énor- mes. Son grain est ridé vert à l'état sec ; à l'état frais il est extrêmement gros et très sucré ; les cosses en contiennent de 10 à 12. La hauteur du P. Amiral Deicey est d'environ 1"50, on devra donc le somer en rayons distants de 50 cen- timètres et le ramer alin (jue ses cosses puissent se déve- lopper en toute liberté et atteindre leur maximum de déve- loppement. C'est en un mot le plus beau des Pois ridés. Nul doute que cette remarquable variété ne prenne une place prépondérante sur nos marchés, où les Pois suirés sont toujours do plus en plus demandés. Parmi les nouveautés annoncées par la maison Férurd, 15, rue de l'Arcade, à Paris, signalons les suivantes : Chou de Milan, maraîcher ti-.is iiisi. — Los maraîchers de la région Est de la Franci- il |i.ii li< nii, n^nient ceux do l'Alsace et de la Lorraine culUxiul r, itr |,,|ic espèce qui a quelque analogie avec le Chou M-iln,i \'icl(in« et s'en dis- tingue cependant à première vue par sa couleur dun blond plus clair, il est à pied court, sa pomme d'un moyen volume, est finement frisée et cloquée; très rustique pour l'automne cl l'hiver, il constitue donc une excellqnto variété potagère que nous recommandons tout spécialement (fig. 56). Haricot flageolet beurre, nain blanc a cosses jaunes. — Cultivée on Allemagne, cette belle espèce est très reoom- mandable par sa rusticité et sa grande production, grain blanc allongé, assez gros, belles et nombreuses cosses blanches très tendres et franchement mangetout, à cultiver surtout dans les contrées froides et humides où les l\. beurre blanc nain se tachent et poussent facilement. Fraiser remontant, a gros fruit " La Perle ". — 'l'iès belle nouveauté qui continue la série si intcrcssanto des Fraisiers remontants à gros fruits. Présenté sous le nom do " La Perle ■>, ce Fraisier mérite son nom rien que par sa llo- riboiidité qui semble intarissable et par ses nombreux rameaux, tous bien érigés au-dessus du feuillage. Le fruit est moyen, déforme ovo'ide, d'un beau rose vif à chair blanche sucrée et parfumée, légèrement acidulée, chaque tige portant de 5 à 0 fruits, c'est do toutes les variétés connues jusqu'à ce jour, la plus remontante et la plus productive. ^LvRC HoussY. LES SELAGINELLES Los Sélaginelles méritent certainement d'attirer l'attention des amateurs de jolies plantes. Elles ont pour elles, des qualités qui triomphent des caprices de la mode. Par leur port gracieux, élégant, les ressources décoratives que l'on peut en tirer, elles ont leur place marquée dans toutes les serres. Elles garniront les tablettes, orneront les rocailles, el certaines espèces employées pour liordures ou pelouses feront au jardin d'hiver, de charmants lapis de verdure. D'une culture facile, ces charmantes Lycopodiacées, peuvent remplacer les Fougères dont elles ont toutes les qualités. Elles s'accommodent d'une serre chaude ordinaire ou d'une bonne serre tempérée. Le meilleur moment pour le rempotage est certaine- ment le mois de mars ou avril, époque oii la végétation se réveille, où les nouvelles tiges vont poindre. Le terreau de feuilles, additionné de terre de bruyère et d'un peu de sable de rivière, convient particulière- ment aux Sélaginelles. Les pots devront êlre neufs, si possible; au cas où l'on se servirait de vieux pots, caux-ci seront bien nettoyés et sèches, sans quoi leur paroi extérieure se couvre d'une matière verdâtro et gluante, nuisible aux plantes, et en rendnnt le manie- ment incommode. Les touffes, débarrassées des liges desséchées pen- dant la période de repos et divisées selon les besoins, seront empotées séparément dans le compost précè- dent. Il est indispensable que les pots soient fortement drainés par des tessons bien propres et recouverts eux- mêmes de menus morceaux de charbon de bois. Autour de la motte, ne presser que légèrement la terre, afin d'éviter de la rendre compacte et dure. Les Sélaginelles ne prospèrent bien que dans une terre légère, fibreuse, gardant l'humidité nécessaire à leur bonne végélalion. Il importe de ne pas exagérer les arrosages, aussiint le rempotage, cette opération apportant toujours une pertaine perturbation dans le développement do la plante. Il faut seulement veiller à ce que la terre reste constamment humide, les arrosages augmentant avec la chaleur el atteignant leur maximum en été, diminue- .ront ensuite à l'automne pour cesser presque complè- tement l'hiver pendant la période de repos. Néanmoins, il est dangereux pour la vie des plantes, de laisser dessé- cher la motte; c'est légèrement humides et non pas sèches que les plantes doivent s'hiverner. Comme les Fougères, les Sélaginelles sont très sen- sibles aux insolations. Les serres devront être ombrées au printemps et tout l'été par des claies ou toiles. Les toiles, établies à quelque distance du vitrage, sont préférables en ce sens, qu'elles brisent les rayons solaires, sans intercepter la lumière, élément indispen- sable pour une bonne culture. L'humidité atmosphérique que réclament les Sélagi- nelles, s'obtient en bassinant souvent et partout, sen- tiers, murs, tablettes, etc. L'aérage devra toujours être modéré. Par une ventilation trop forte l'humidité so perd rapidement. Les espèces les plus répandues dans les cultures sont : la Séhiginella cuspidata Emeliana, plante excel- lente pour garnitures d'appartement, S. Marleiisii et ses variétés, S. M. variegata, panachée de blanc, des liges entières sont quelquefois toutes blanches; 6'. M. stoloHifera, dont les tiges, plus élancées que dans le type, forment uno touffe de 30 à 40 centimètres de hau- teur. S. hœ/iiatodes, plante vigoureuse, très belle, 5. grandis, S- serpens ou mutahilis, S. vUiculosa, très vigoureuse et robuste, bonne pour appartement, i'. — l'LANTIiS NODVKLLES l'EU CONNUIÎS. LUS fRirrs erythropus, uuo des plus belles Selagiuelles cultivOes. S. caulescens, cultivée pour garniture sous lo nom do .S', ainœiia. La S. Kraussiana, communément employùo imur former les pelouses des jardins d'hiver, sous le nom familier de Lycopode, est de toutes les Sélaginelles, la plus répandue. Uobuste, de végétation rapide, elle rend de grands services aux jardiniers. Elle so couisorve, l'hiver, assez facilement en serre froide. La .S', KraitssiaiKi présente plusieurs variétés: N. A'. alOo-spica aux ramifications élégamment panachées de blanc, la S. A', aurea, plante compacte, d'une belle teinte jaune pâle uniforme. La multiplication de la plupart des Sélaginelles est très facile, soit par division des toul'fes, bouturage ou semis. La division des toul'fes se fait lors du rempo- tage, au printemps. Avec un couteau, on sépare pru- demment les tiges en évitant de couper les racines. 11 suffit alors do les empoter séparément, de les tenir quelques jours à l'étouffée et de les habituer ensuite uraduellemenl à l'air et à la lumière. Le bouturage, pour certaines espèces, n'est pas très recommandable. La réussite est plus certaine en opé- rant de la manière suivante: les rameaux des variétés à multiplier seront couchés sur un sol tenu constam- ment humide, où ils développeront rapidement de nombreux bourgeons. Ces bourgeons, bien enracinés, seront mis en godets ou reidqués en terrines, Le semis se fera en terrines. La terre employée devra être stérilisée au feu pour détruire les germes d'autres plantes qui pourraient arrêter le développement des prothalles. Les terrines, bien drainées, remplies de terre jusqu'à i! centimètres du bord, seront bien mouil- lées avant lo semis. Les spores ne devant pas être recouvertes adhéreront facilement au sol. Recouvertes d'une feuille de verre, les terrines seront placées en serre chaude humide. L'humidité, indispensable pour la fécondation, ne devra jamais faire défaut. Les bassi- nages ne seront faits directement sur le semis qu'après l'apparition des prothalles. En cas de besoin, les terri- nes seront mouillées par capillarité, c'est-à-dire placées dans un récipient plus grand contenant de l'eau à la température de la serre, et maintenues ainsi jusqu'à ce que l'eau fdtre à la surface. Dès l'apparition des premières tiges, les jeunes plants seront repiqués en terrines et plus tard mis séparé- ment en godets. Les soins de culture seront ensuite les mêmes que pour les plantes adultes. Malrice Del.\pierre. Plantes nouvelles ou peu connues Cierodendron cephalanthum Oliver. — Bot. Mag. t. 'i{)2i. — Très belle plarile do Zanzibar à remarquable inflorescence. Les fleurs blcmc-rosé, disposées en cyrues capitécs, habituel- lement tcrminalis et larges de 2.5 centimètres, sont longues do 10 à Vi centimètres et brièvement pédonculéos; lo calice, lose-pourpre, atteint 10 à 12 millimètres de longueur; la co- rolle est blanche avec le tube très grêle et un peu recourbé au sommet; les étamines sont longuement saillantes avec les filets rouges. Le C. capKalantlaimeal un arbuste glabre dans toutes ses parties, grimpant au moyen do pétioles modifiées, indurés, épineux et recourbés; les feuilles sont opposées ou alternes, pétiolées, minces d'abord puis coriaces, oblongues-lan- céolées, pouvant atteindre 2.5 centimètres. Il a été regardé comme une toiiiie du C. capitatum, mais il en est nettement distinct. Impatiens falciger Hook. f. — Bot. Mac/ t. 7923. — Espèce du Sil|M>,:. ' nhl lopicales, y compris la Polynésie. Ses liniii _; i . jhs sont discutées et on y a <|uel(iuolois joint le-, i ,),i,,i..li.,. I raqoga, Paliconrea, etc. [..e P. ciijicnsis est un arbuste compact, peu élevé, glabre, à feuilles coriaces, très variables de forme et do dimension, loujiiurs très entières, à stipules amples, épaisses, caduques do bonne heure. Les fleurs sont jaunes, odorantes, disposées en cymes petites, serrées et terminales. 1'. Hariot. LES FRUITS DU CAP La campagne d'importation des fruits du Cap cpiiconnuence couramment en janvier pour finir en mai, promet, d'après nos inforiuations de Londres, d'être particulièrement brillante, car. depuis quelques années, la superficie consacrée au.v vergers s'étant considérablement accrue, les colons seraient aujourd'hui en mesure d'augmenter leurs envois. On ajoute même qu'en prévision de l'encombrement possible du marché anglais, les exportateurs auraient déjà pris leurs disposi- tions pour diriger une plus grande partie de la récolte sur Paris, Berlin, les grandes villes de la Riviera et New-York. Ce serait donc le complément de l'invasion des provenances d'Australie et du Canada dont il a été déjà parlé dans le Jardin. Au début, les premiers envois ne furent pas toujours cou- ronnés de succès, soit en raison de la qualité inférieure des fruits, soit par suite de leur mauvais état de conservation à l'arrivée. Mais des améliorations furent bientôt apportées 1" à la culture, par l'importation de plants de Pruniers du Japon et de Vignes provenant d'Europe et de Madère et pur une soigneuse sélection des variétés de fruits les plus aptes à une longue conservation; 2 au transport des produits, par l'aménagement de chambres froides sur les navires. Les eflorts des colons ne tardèrent pas à être suivis d'heureux résultats; les envois arrivèrent bienlét en meilleure condi- tion, les produits furent plus recherchés et obtinrent du même coup des prix de vente plus rémunérateurs à Covent- (iarden. D'après Vice and Cold Storage de Londres, les expéditions à destination du Royaume-Uni qui en 1899 n'étaient que de 10.S17 caisses, se sont élevées en 1903 à 21.968 caisses, dont 9.043 pour les Raisins, 7.457 pour les Prunes et 3.27G pour les Pêches, le reste étant réparti entre Poires, Abricots, Bru- gnons, Coings et Ananas. En ce qui concerne l'expédition et l'emballage, les colons emploient des caisses mesurant intérieurement 0"40X0"2ôX 0"05 pour les Pêches ou Prunes et 0°60 X 0"45 X O"!-? pour les Raisins. Les premières contieiinent de 20 à 24 Pêches ou de 26 à 30 Prunes sur un seul lit, chaque fruit étant entouré de papier-soie immaculé et calédans un niddehbrede bois; les secondes renferment de 18 à 20 livres anglaises (b. a = 0,453 gr.) de Raisins enveloppés de fibres de bois. De plus, pour permettre l'accès du froid à l'intérieur, chaque caisse est munie sur toute sa longueur d'une claire-voie de 5 milli- mètres de largeur. Tels sont les modes d'cxprililimi t i ,l rtn- ballage couramment utilisés et donnantles nieil^ui ^ : ^ -nlLil-. Jusqu'à présent, les exportateurs n'avaiini lu ,[.■ ],| store " à leur disposition dans la colonie, di: soiie que la cueillette des fruits devait être effectuée à la veille des départs des paquebots, à la hâte, souvent à l'heure chaude de la journée et par temps humide; d'oiiles mécomptes observés dans la conservation. Récemment un dépôt frigorifique vient d être installé à Capetown. Le fermier pourra donc doréna- vant procéder à la récolte au jour et à l'heure choisis par lui et diriger ses produits sur le « cold store » dans les meil- leures conditions. Actuellement, en effet, les fruits arrivent à Londres dans un état do fraîcheur exceptionnel, avec leur 80 LE JARDIN — REVUE BIDLIOGRAPHIQDE. SOCIETE NATIONALE d'iIORTICULTURE DE FRANCE velouté et leur coloris naturels, comme s'ils venaient d'être cueillis. De petits rameaux attenant aux fruits, avec leurs feuilles d'un vert vivace, ajouteraient, encore si possible, à cette illusion. Au début, la campagne d'importation ne durait que deux mois; mais grâce à l'adoption par les planteurs de variétés précoces et tardives, les exportateurs ont pu l'étendre à quatre mois et espèrent la prolonger encore. Ajoutons que les fruits cueillis avant leur complète maturité, sont amenés progressivement, durant leur séjour au « cold store » à la température \de 40' Fahr. (5" C), qui, avec une variation de deux degrés au plus, est maintenue dans les chambres froides des navires transporteurs. Après leur débarquement à Londres, les Pêches et Prunes, pourraieur enfin être con- servées en bonne condition pour la table, pendant un mois à six semaines. A litre de conclusion, nous signalerons l'initiative heureuse des colons du Cap comme exemple à nos colons de l'Afriquo du nord et do l'ouest. Sans doute des essais ont été déjà tentés. Même l'on s'est occupé dans ces derniers temps de trouver un débouché pour les Bananes de la Guinée, tandis que l'on pressentait, d'autre pari, la « Royal Mail » au sujet de l'expédition de ces produits sur le march(;' anglais. Mais c'est surtout en Algérie et en Tunisie qu'un grand effort doit être tenté et que l'on doit s'attacher à favoriser le com- merce d'exportation, encore à ses débuts, des produits hor- ticoles, par la création d'un service do transports spéciale- ment aménagés, destinés à desservir directement les grands ports de l'Angleterre et de l'Allemagne. A. Piiillehay. Revue bibliographique Manuel du Jardinier, travaux mensuels pour la multiplica- tion des plantes, par J. Rudolph, 1 vol. in-lG de 380 pages, cirtonné : 4 francs, franco 4 fr. 50. M. Rudolph indique comment et à quelle époque on peut multiplier les plantes qu'un amateur, un jardinier ou un horticulteur sont à même de propager. Il procède par mois. Les douze mois constituent autant de chapitres spéciaux qui sont eux-mêmes divisés en trois parties: Jardin d'agré- ment, Jardin potager, Serres. Chacune de ces parties aborde successivement le semis, le bouturage, le marcottage, le greffage, lorsque cela a lieu. Bien que ce Manuel du Jardinier ait été écrit spéciale- ment pour des praticiens, l'auteur a tenu à le mettre à la portée de tous et à expliquer chaque multiplication impor- tante. C'est pourquoi il a décrit les principales opérations, colles surtout qui pouvaient servir d'exemple pour des végétaux à rcprodmtion similaire. R. R. Soeiété Nationale d'HoPtiealtUPe de f ranee séance du 25 février 1904 Comité de floricultUre. — Des Œillets : à M. Nonin une belle série comprenant outre des variétés récentes de nou- veaux semis qui n'ont pas encore reçu de noms ; à M. Vachcrot, des fleurs de très grandes dimensions ; à M. Page père, la Variété Miss Nellei/, de son obtention; à M. Mazeau, de Chatou, les variétés M. Enot et Mademoiselle Marguerite Prudhomme. M. Vacherot présentait en outre des Cyclamens de belle venue, en parfaite floraison et M. Robert, de Sar- celle, des fleurs de ces mêmes plantes, quelques-unes à coloris saumoné curieux se maintenant depuis plusieurs années. Comité des Orchidées. — Celait jour do concours qui a été brillamment rempli par MM. Maron, Driger, L. Duval, Beranek et Balme. Dans ]<■ lot do M, Maron, à signaler une morveillouso série de Lœliocatlli-i/a, Epilœlia distincta, BrassolœUa Eitg. Boullet, etc. ; dans celui do M. Drigor, où la végétation est remarquable, des Phalœnopsis Schilleriana de dimensions colossales, Ph. grandi flora liimestadiana, Epiphronitis Veitchi, Lycasle Skinncri alba, Restrepia anten- nifera, etc. ; dans celui de M. Béranok, des semis de Cypri- pedium et de Cattleya Trianœ, Vanda Amesiana, Phalce- nopsis Stuarttana, Dendrobium 'speciosum, Dendrochilum glumaceum, etc. ; chez M. L. Duval, Cattleya Ingrami, Cypripedium Sallieri ciliolare, des Cattleya Trianœ et des Odontoglossum crispum. M. Balme avait apporté: Cœlogyne cristatahololeuca, Dendrobium nobile Cooksoni, Lœlia anceps alba Dassoni. Cf^MiTÉ d'arboriculture d'ornement. — Le Jasminum pri- mulinum, du Yunnan, vient de fleurir pour la première fois en France et c'est M. G. Boucher qui nous a fait voir ce pro mier exemplaire fleuri. Ce nouveau Jasmin laissera bien loin derrière lui, au point de vue des dimensions des fleurs et du faciès général, le vieux Jasmin nudiflore. Les fleurs tendent déjà à doubler et les rameaux portent des feuilles en même temps. Il faut espérer que sa rusticité ne laissera rien à désirer. Comité d'arboriculture fruitière. — Une caisse de beau Chasselas doré à M. Chevillot, de Thomery. Comité de culture maraîchère. — Une botte d'Asperges à M. Compoint; des Haricots jaune de Chalandray k M. Le- lièvre, de Conches. P. Hariot. CORRESPONDANCE'" Dessèchement des bourgeons, dû au pourridié. — Pép. à M. P. /•'., à X. (Pas-de-Calais). — 'Volie terrain, dont le sous-sol est calcaire, est à coup sûr très mauvais pour les Poiriers, cependant, étant donné qu'il y a 70 centimètres environ de terre végétale, ces arbres devraient néanmoins végéter normalement et produire pendant quelques années. Le fait que les bourgeons de l'année se dessèchent à l'au- tomne est l'indice qui décèle d'ordinaire la présence aux racines du Pourridié, ou blanc des racines, qui tue un arbre en peu de temps et contre lequel malheureusement il n'est rien d'efficace. Le blanc prend naissance sur des morceaux de bois ou des tronçons de racines restés dans le sol, il se développe aussi sur le terreau et le fumier non décomposés. Gardez-vous donc, en plantant vos arbres, de mettre dans les trous, du fumier ou du terreau non entièrement décom- posé. Il est toujours mauvais de planter un arbre sur un tas d'engrais. Il est bon de mettre une certaine quantité de ter- reau, mais il est nécessaire que celui-ci soit entièrement mélangé avec la totalité do la terre à mettre dans le trou alin qu'il ne soit pas en contact direct avec les racines. Cl. T. Maladie de Œillets. — Pép. à M. A. B. chat, de G., par D. en M. {s.-et-M.). — Oîillets attaqués par le Fusarium Dianthi, champignon qui a causé d'importants dégâts dans le midi de la Franco, ces dernières années. II faut brûler sans pitié tous les pieds ^naïades ; ne prendre des boutures que sur des plantes bien saines ; établir un assolement en moins de trois ans ; purifier les terres contaminées (ou les Œillets malades ont été cultivés) avec une solution do Fovurol au .300"°% à deux ou trois reprises à deux ou trois jours d'intervalle (10 à 12 litres par mètre carré), alors une ou deux semaines environ avant de planter ou de repiquer des boutures ; les sols de bouturage devront aussi être puri- fiés de la même façon. Journaux horticoles belges, anglais et Italiens. — Pép, à M. J. P. à la F. (Loire). — Nous recommandons : En ,\ngleteriîe : The Gardening illustrated, 17, Furnival Street, Londres E. C, 10 centimes le numéro; The Garden, 20, Tavistock Street, Londres W. C, abonnement annuel, 22 fr. 10; The Gardeners Magazine, 148-149, Aldersgate Street, Londres E. C.,ab. an., l.'lfr. 10; The Gardeners Chronicle, H, AVellington Street, Covent Garden, Londres, aban, 22 fr. 10. En Belgique : Revue de l'Horticulture belge et Bulletin d'Arboriculture, de Culture potagère et de Floriculture, à Gentbruggluvlès-Gand; le Moniteur du jardinier, 90, rue de Joie, à Liège. En Italie: Il Giardinaggio, 9, Via Magenta'; Turin L'Jtalia orticola à Naples. (1) Pour toutes demandes de renseignements, joindre un timbre de 0 Ir. 15 pour chaque question dilVérente, alin de nous couvrir des frais d'envoi à nos collaborateurs. Pour obtenir la réponse par lettre, envoyer 0 Ir. 7,5 (>n timbres-poste. Joindi-e la bande du Journal. N° 410 LE JAIIDIN 20 Mars 1904 Nouvelles horticoles Distinctionsà l'Horticulture. — A l'occasion do diverses solennités, ont l'to promus dans l'ordre du Mérite agricole : Chevaliers: MM. Castels, horticulteur à Bordeaux; Hérault, horticulteur à Vincennos. Nos sincères félicitations aux nouveaux promus. Les Récompenses du Concours Agricole. — Los princi- pales récompeusos attribuées au concours spécial d'Horticulture sont les suivantes : 1° Section des plantes vivantes : Prix d'Iionneur: MM. Vilmorin, Andrieux et G". Médailles d'or : MiM. Croux et fils. Millet et fils. I\r. Dola- rue, Georges Boucher, Honoré Detresno, Xomblot-Bnincau et Vilmorin Andrieux. 2° Section des fruits et légumes : Pria; d'honneur: M. Arnoux, de Bagnolet. Médailles d'or: Ch. Baltet, (i. Chevalier, K. Berthier, A. Teissier, L. Chevillot, A. Pagnoud, Compoint, Poussel, Coudry, Comité horticole français des Expositions internationalts. — Co Comité, dont nous avons précédemment annoncé la formation elles statuts (1), a constitué les bureaux de ses diverses sections, ainsi qu'il suit. 1" Section : Matériel et procédés de l'horticulture (outil- lage horticole, publications et instruction horticole, archi- tecture paj'sagiste. — Président: .M. Lucien Chauré (Paris); vice-présidents : MNL Fontaine Souverain, constructeur (Dijon), Méry-Pieard, ingénieur, (Paris); secrétaire: M.Louis Amiard (Paris) ; délégués : MiL Vidal-Beaume, hydraulicien (Boulogne-sur-Seine), E. Redont (Reims). 2' Section : Arboriculture fruitière. — Président : M. Louis Leroy (Angers); vice-présidents, MM. Loiseau (Montreuil), Boucher (Paris); secrétaire, M. Nomblot (Bourg-la-Reine) ; délégués : NLM- Ausseur-Sertier (f^ieusainl), Anatole Cordon- nier (Bailleul). H' Section : Culture potagère. — Président, M. Duvillard (Arcueil); vice-présidents, SiM. Compoint (Saint-Ouen) etX; secrétaire, M. Emile Thiébaut (Paris) ; délégués, MM. Curé (Malakoff) et X. 4' Section : Floriculluro et arboriculture d'ornement. — Président, M. L. Lévèque (Ivry,; vice-présidents, MM. Bruant (Poitiers), Moser (Versailles): secrétaire, M. Martinet (Paris) ; délégués, MM. G. Croux (Aulnay), A. Barbier (Orléans). 5' Section : Plantes de serre. — Président, M. Albert Truf- faut (Versailles); vice-présidents, MM. L. Duval (Versailles), E. Mulnard (Lille); secrétaire, M. Magne (Paris); délégués, MM. Ernest Chantrier (iiortefontaine) et X. 0" Section: Graines. —Président, JSI. Thiébaut aine (Paris): vice-présidents : MM. Dcnaiffe (Carignan) et X ; secrétaire, M. Leclerc (Paris); délégués, M. Férard (Paris), et X. Commission permanente. — Président: M. A. Viger; vice- présidents : M.Nf. Lucien Chauré, Louis Leroy, Duvillard, L. Lévèque, Albert Truilaut, Thiébaut aine; secrétaire général : M. Abel Chatenay; trésorier : M. P. Lebœuf; secrétaires: MNt. Louis Amiard, A. Nomblot. Emile Thiébaut, ^fartinet, Magne, Le Clerc; délégués: MM. Vidal-Beaune, Redont, Aus- seur-Sertier, A. Cordonnier, Curé, G. Croux, Barbier, Ernest Chantrier, Férard. Congrès d'Horticulture de 1904 à Paris. — Le vingtième Congrès organisé par la Société nationale d'Horticul- ture de France se tiendra à Paris, pendant la durée de l'Exposition horticole qui aura lieu au mois de mai 1904. L'ouverture aura lieu dans l'Hùtel de la Société, le vendredi, 27 mai, à 2 heures de l'après-midi. Voici les questions proposées cette année : 1. Monographie horticole d'un seul genre de plantes (à l'exception de ceux qui ont déjà été publiés).— 2. Etude des divers procédés de culture et de taille du Pécher, en vue du forçage. — -i. De la conservation des fruits et des légumes par les procédés basés sur l'emploi du froid. Des soins à (1) Voir Le Jardin, n» 406, p. 18; n- -'iOO, p. 65. apporter pour la conservation de chaque genre do fruits et de h'guraes; température à observer pour chacun d'eux afir) d'obtenir une plus longue durée de conservation, —'t. Action des engrais sur la maturité et la conservation dos fruits. — 5. (juelles sont les conditions dans lesquelles on peut, à l'aide du Irigorilique, modifiei les époques du forçage dos plantes, en avançant leur aoùtoment ou en retardant leur mise en végétation. — 0. Quels sont les procédés les plus pratiques et les plus efficaces pour semer, faire germer et pousser les graines d'Orchidées? — 7. Do l'application rationnelle de la culture dans le terreau do feuilles pour tous les genres d'Orchidées. — S. Dos effets de l'éthérisation des plantes pour leur forçage. — 9. Du choix, des avantages et des incon- vénients des différents matériaux employés à la construction dos murs d'espaliers. — 10. Etude des causes (excès d'humus, parasites, etc.) qui rendent les sols des anciens jardins maraîchers impropres à la production de certains légumes. — 1 1 Etude des modifications morphologiques (caractères extérieurs) que l'on peut constater dans les variétés obtenues par dimorphisme (accidents fixés, sports). — Quels sont les moyens pratiques à employer pour remplacer le funuer actuellement employé comme source de chaleur en cidturo potagère. Le Congrès des Rosiéristes. — En exécution de la déci- sion du Congrès de Lille, le prochain Congrès des Rosiéristes se tiendra à Nancy, vers la fin d'août pro- chain, et, comme à l'ordinaire, la réduction de 50 0/0 sera demandée aux Compagnies de chemins de fer. Voici le programme des questions soumises à l'étude. 1 De la classification. — 2" De-la synonymie. — 3'Del'hy- bridité. — 4" Les meilleures variétés de Rosiers à cultiver dans l'est de la France. — 5° Culture retardée des Rosiers pour l'obtenlion de fleurs en hiver. — 6" De l'influence du greffage des Rosiers sur la production des variétés acciden- telles : sports, dimorphismes, dichroïsmos, etc. -- 7" Indi- quer les meilleures recettes signalées pour combattre les maladies et insectes du Rosier. — S" Recherche des moyens pratiques pouvant assurer aux obtenteurs de nouveautés la propriété exclusive de leurs gains pour une durée déter- minée. — 9° Discussion sur les variétés de Rosiers Bengale maintenues à l'étude. — lO" Discussion sur les meilleures variétés de Rosiers Ile-Bourbon maintenues à l'étude. — 11' Discussion sur les meilleures variétés de Rosiers Po- lyantha. — 12" Les meilleures variétés de Rosiers parmi les nouveautés de 1898, 1899, 1900. — 13" Les meilleures variétés de Rosiers-Thés à cultiver pour la fleur coupée. Pour tous renseignements complémentaires, s'adressr au Secrétaire général, M. Octave Meyran, 59, Grande rue;de la Croix-Rousse, à Lyon, à qui toutes les commu- nications devront être parvenues le 10 août au plus tard. Les grandes réunions horticoles de 1905. — La S. N. H. F., qui avait déjà décidé que l'exposition de prin- temps de 1905 serait internationale, a pris la même résolution à l'égard de l'exposition d'automne. Avec les Congrès de la Société française des Rosiéristes en mai, de la Société française des Chrysanthémistes et de la Société pomologique de France en novembre, cela nous promet pour l'an prochain quelques brillantes réunions. Un concours de balcons fleuris. — La commission du Nouveau-Paris vient de prendre une initiative des plus originales qui sera certainement bien accueillie par tous les vrais Parisiens : il s'agit de l'organisation d'un concours de balcons fleuris qui sera jugé du 21 au 21) mai prochain. Ce concours, dont l'idée revient à M. Georges Bans, vient d'être décidé à la dernière réunion de la commis- sion présidée par le peintre Poilpot. Cette pensée char-» mante d'encourager l'art du fleuriste en chambre va susciter sans nul doute de nombreuses compétitions parmi les amateurs de fleurs citadines: riches balcons des quartiers élégants, pauvres fenêtres des faubourgs LE JAllblN — NOUVELLES IIOHTICOLES vont rivaliser à qui s'adornera des plus jolies décora- tions printanières, pour la plus grande joie des yeux et le plus bel ornement des voies de la capitale. Espérons que l'on remisera à cette occasion les règlements surannés, interdisant de placer sur les fenêtres des pots ou des caisses de fleurs, dont la cona- mission du Nouveau-Paris comple bien d'ailleurs obtenir la révision. . Un ccncours de fleurs coupées françaises à rExposition de Dusseldorf. — Notre confrère d'Erti[rt,M. Olbertz, direc- teur du Bhidekunst, organise cà l'exposition de Dussel- dorf du 6 au 'J mai, et du 20 au 23 octobre un concours de fleurs coupées françaises, dont il a prié M. Mougeot d'accepter la présidence d'honneur. Il a projeté de ter- miner cette exposition par une exposition de Chrysan- thèmes dans l'art floral. Le Syndicat horticole des Halles. — Nous apprenons la formation, aux Halles centrales, d'un nouveau syndicat des approvisionneurs en fleurs coupées du Midi sur le marché dos Halles centrales. Le Bureau pour 1904 est ainsi constitué : Président, M. Pierre Coste ; vice-prési- dent, M. Jan ; trésorier, M. H. Suche ; secrétaire général, M. Fenouillot; secrétaire-adjoint, M. Berry. Les réunions du Concours agricole. — Les diverses asso- ciations agricoles, prufltant de la présence à Paris de la plupart de leurs membres venus pour assister au Con- cours agricole, ont tenu en cette quinzaine leurs Assem- blées générales ; ce furent successivement : la Société nationale d'Encouragement à l'agriculture, la Société des Agriculteurs de France, l'Association française pomologique, la Société des Viticulteurs de France, enfin l'Association de la Presse Agricole, dont la réunion, au cours de laquelle on constata la situation prospère de la Société, fut suivie d'un banquet, heureuse innovation dont nous espérons voir continuer la tradi- tion chaque année. F our être complet, il nous faut encore citer les Assem- blées générales annuelles d'anciens élèves des grandes écoles, comme l'Ecole de Grignon, et l'Institut agrono- mique. Exposition de la Société Royale de Botanique de Londres. — - La Société Royale de Botanique de Londres vient de terminer l'organisation de la grande Exposition d'Horticulture qui se tiendra dans les jardins qu'elle possède à Regents-Park, à Londres, du 6 au 11 juin. Des conférences et des lectures concernant le jardinage auront lieu pendant toute la durée de l'Exposition. Les prix comprendront des médailles d'or, de vermeil, d'argent et de bronze, ainsi que des diplômes. Des orchestres se feront entendre l'après-midi et le soir et les jardins seront illuminés. La section horticole com- l^rcndra des expositions de plantes, de fleurs, de fruits, de semences, de végétaux divers, (essences forestières, produits ir.araichers, etc.) de constructions horticoles, d'instruments, etc. Une section intéressante, sous les auspices du Colonial Office, comprendra les fruits et végétaux originaires des Colonies. Des concours seront organisés poui les décorations de table et les diverses façons d'employer les fleurs dans l'ornementation. La première des expositions de fleurs mensuelles s'est tenue mercredi dernier. L'Office de Renseignements cidricoles. — L'Association française pomologique, qui a créé depuis deux ans un Office de renseignements cidricoles pour fournir aux producteurs des renseignements détaillés sur les mar- chés et le prix des Pommes et des Cidres, vient de publier, sous la direction de M. G. Jourdain, secrétaire général de l'Association, un ;innuaire de cet office qui rendra aux cultivateurs les meilleurs services, grâce aux nombreuses indications techniques qu'il contient sur les Pommes et les Poires, les Cidres et Poirés, la législation, les tarifs de transport, etc. La Société Romaine d'Horliculture. — A l'occasion de la visite de M. Louliet à Rome, ou de l'Exposition de Turin, la Société Romaine d'Horticulture, dont M. le professeur Pirotta, directeur de l'Institut et du Jardin botanique de l'Université est le président et notre col- laborateur N. Severi, vice-président, nous prie d'in- former les horticulteurs français, désireux de visiter la Ville Eternelle, qu'elle sera heureuse de pouvoir leur rendre le séjour de Rome le plus agréable et de leur fournir toutes les informations qui pourraient leur être utiles. Nous souhaitons bien vivement de voir nos compatriotes profiter de cette olïre gracieuse de leurs confrères italiens; le siège de la Société est Corso Umberto I, 30(i. Ebouillantage de la Vigne par l'Oidium. — Nous rece- vons de M. Adolphe Gliantrier, à propos de la nouvelle publiée sous ce titre dans le Jardin du 5 mars, au sujet de ce procédé préconisé par lui, la lettre suivante : « J'emploi l'eau bien bouillante, et non à 75° ou SO-', tl je seringue avec un outil ni trop gros, ni trop fin, en laissant jaillir l'eau modérément à 70 ou 80 centimètres de distance. Ce procédé peut être employé l'hiver pour la destruction des insectes qui, comme le tigre, dépo- sent leurs œufs sur l'écorce des arbres fruitiers, ainsi que des pucerons et autres parasites animaux, en dimi- nuant plus ou moins la température de l'eau suivant les plantes, qui toutes ne sauraient avoir la résistance de la Vigne. Je pense même que ce procédé, employé avec discernement, pourra rendre les plus grands ser- vices, dans la destruction de tous les parasites animaux ou végétaux. » Arrêté relatif aux dégâts causés par la Mouche de il'As- perge. — Comme nous le taisions prévoir dans notrepré- cédent numéro, le préfet de police vient de prendre un arrêté ordonnant la destruction des tiges et des débris d'Asperges dans le département de la Seine, en vue d'amener la disparition de la mouche de l'Asperge. Les opérations devront être terminées au plus tard le l."> avril prochain. Appel à l'Horticulture. — La Société d'Horticulture et d'Acclimatation de la Dordogne adresse aux diverses sociétés horticoles un chaleureux appel en faveur des jardiniers du quartier Saint-Georges à Périgueux, qui viennent d'être ruinés par l'épouvantable inondation du 17 février, qui a dévasté leurs cultures et leurs habi- tations. Une souscription a été ouverte pour tâcher de soulager la misère de ces braves gens dont l'infortune mérite toutes les sympathies. Los offrandes sont reçues parle trésorier do la Société, M. Latour, au bureau de la Trésorerie générale de Périgueux, rue Bourdeille. Utilisation des cendres de Bois. —- M. Bazin, de Clermont (Oise), le doyen des professeurs d'horticulture de France, nous fait connaître un petit procédé qui lui a toujours donné les meilleurs résultats. « Mettez soigneusement de côté, dit-il, vos cendres de bois, dans un endroit sain, exempt d'humidité. En ce moment, où l'on taille et où l'on palisse les Pêchers, où l'on nettoie les plates-bandes, vous prenez vos cendres et les jetez à la poignée sur vos arbres en commençant par en haut. En tombant sur toutes les branches, les cendres se fixent sur les boutons à fleurs et les yeux à bois, principalement sur le coussinet de chaque bouton, qu'elles protègent ainsi des atteintes do la gelée; de plus, l'excédent tombé au pied du mur, IKVI-LLKS HORTICOLK! iloigne les liinai,'ons cl les liiuaucs; enliii, quand les pucerons s'amènont faire leurs dogàts sur les jeunos liourgoons, la cendre est là qui les tient à distance res- pectueuse. Ce n'est ni difficile, ni coûteux, et ceux qui en essaieront auront lieu d'en ôlre grandement satis- Les variations dans In greffe. — A maintes reprises (1), en ce journal, niuis avons signalé les études de M. Da- niel et colles de M. Jurie, sur les varialions dans la greffe et notamment sur l'inQuence du porte-greffes sur les produits des vignes greffées. MM. Daniel et Ch. Laurent viennent de présenter à l'Académie des Sciences, sur le même sujet, une nouvelle note où ils étudient les effets du greiïage par rapport à lastrucluro anatomiquo des greffons et à la constitution des vins cl il concluent ainsi : « i" r.'analnmio montre que la vigne varie spéciliquement sous l'inlluoiKO du greffage, tout comme le prouve la mor- phologie e.xlernc. « 2' Le vin des vignes greffées diffère sensiblement du vin des vignes non greffées, et les variations de ses divers oloments dépendent do la nature des sujets. Ce changement peut être utile ou nuisible suivaul les cas, c'est-à-dire qu'il y a des çireffages améliorants et des grejjuqes détériorants, comme i'un de nous l'avait indiqué dès 1894 à propos du greffage en général, et en 1901 à propos du greffage de la vigne. " 3° Lej variations des éléments constitutifs du vin d'une même vigne greffée ne sont pas obligatoirement de même sens. On no peut donc choisir un élément unique, l'alcool, par exenqile, roiume le critérium de l'amélidralion. C'est là une ciinsidiialiiin qu'il no faut pas négliger en pratique le jour nù l'on sL-li'Clionnera les sujets améliorants. » Ces études ont été faites encore sur un trop petit nombre d'éctianlillons pour que l'on puisse en tirer dos déductions générales, mais elles présentent un très grand intérêt, en raison des aperçus nouveaux qu'elles nous font entrevoir sur les procédés destinés à améliorer la viniricalion. Expositions annoncées. — Gand, du G au Snovctubre. — l'.x|iosiliûR de I '.hr\ santhèmes, plantes ornementales et Onliidécs organisée par la Société royale d'Agriculture et d<' BotauL(juo do liaud. Adresser les demandes à M. E. l'iereus, Coupure, VA't, à Gand. Amiens, du 5 au 7 novembre. — Exposition de Chrysan- llièmes, Osters, Cyclamens, Orchidées, Salvias et Raisins divers et de peinture appliquée à la Floriculture, organisée par Ja Société d'Horticulture de Picardie. Adresser les demandes à M. DecaixMatifas, président de la Société, à Amiens. Nantes, du 19 au :>3 mai. — Exposition des produits de l'horticulture et des arts et industries qui s'y rattachent, organisée à l'occasion du S' Congrès de la Mutualité. Adresser les demandes au Secrétaire général de la mairie do Xantes. Petites nouvelles Tous les dimanches, à 2 heures de l'après-midi, auront lieu à Montreuil-sous-Bois, 45, chemin do Saint-Antoine, des cours pratiques publics et gratuits d'arboriculture fruiliéie sous la direction do M. Chevalier. Nécrologie. — M. Maurice Tf/yon-e. — L'horticulture lycm- naise vient de perdre un do ses plus éminents représen- tants : après Crozy, Boucharlat, Jean Liabaud, disparait à son tour M. Maurice Rivoire, dont nous annoncions la mort en notre dernier numéro. M. Maurice Rivoire, était le lits de ses œuvres; né à (".ouzon,.en 1829, il vient à l'âge do l.j ans à Lyon, pour se perfectionner dans son métier de jardinier, où il se montre ouvrier liabile et consciencieux. En s'établissant en 1S.'^9, marchand do graines, il devait jianler, de ses promiorcs aimées do labeur opiniâtre, l'amour du travail, et quand il céda, en 1891. sa maison à ses deux lils Antoine et Philippe, il continua encore les rcclierclies, qu'il n'avait jamais cessées, sur l'amélioration des plantes des jardins, et auxquelles nous devons do nomtjrouses nouveautés horticoles. Nous avons énuméré précédemment ses titres; quand nous aurons •4 (I) Voir Jardin, année 1902, n" 3Si, p. i'il ; .. m : n« 40:), p. 364 ; n* iO'i, p. :!72. l'JOI, 3S'i, Pig. 57. — M. Maurice liivoire. dit, on ouïr»: que cet excellent praticien fut aussi un homme de bien, qui avait su gagner les sympathies de tous, nous ne pouvons que compatir bien sincèrement à la perte cruelle que viennent de faire, en sa personne, ses deux Uls, dignes continuateurs des traditions de la grande maison lyonnaise qu'il avait fondée. H. Martinet. Emile Laurent. — Nous apprenons la hn prématurée do M. Emile Laurent, professeur de Botanique à llnslitut agri- cide de Oendiloux (lielgique), ancien professeur à l'Ecole d'horticulture de "Vllvorde. Emile Laurent n'était pas un inconnu parmi nous. Il aimait notre pays et fréquentait volontiers ses établissements scientifiques, le Muséum entre autres, où, auprès de M. Maxime Cornu, il se prit d'une belle passion pour les cultures coloniales. Des travaux remarquables sur la biologie et la physiologie végétales notamment, en collaboration avec M. Schloesing lils, sur la fixation de.l'azote de l'air par les racines des Légu- mineuses; sur l'horticulture; sur la flore et les productions du Congo et sur les cultures à entreprendre dans ce pays, lui avaient valu une légitime notoriété, non seulement en Bel- gique, mais dans le monde savant de tous les pays. 11 y a deux ans, l'Académie des Sciences l'avait élu membre cor- respondant. La Société Nationale d'Agriculture lui avait fait le même honneur. Enfin il était membre de l'Académie royale de Belgique. Né en 1862 à Gouydes-Piéton, il était entré à l'Ecole (l'Horticulturo de Vilvorde en 1880, où, peu de temps après sa sortie, il fut nommé comme professeur de Botanique. Il profita des loisirs que lui laissaient ces fonctions pour prendre ses grades universitaires de l'Université de Bruxelles. En 1892, il fut appelé à la chaire de Botanique de l'Inslitut agricole de Gcmbloux. En 1893, Emilo Laurent fut chargé, à deux reprises, par le gouvernement de l'Etat libre, de mis- sions d'études dans les provinces du Haut-Congo qu'il sut rendre très fructueuses et c'est au retour de sa dernière exploration, à bord de l'Albertville, qu'il a succombé aux atteintes d'une lièvre maligne. Ce savant modeste, trop tôt ravi à ses amis, à l'horli- culture et à la science, meurt en pleine force de l'âge, à 42 ans, au moment où il allait être nommé directeur de la Station agronomique de l'Etat Belge. L. Henhv. LE JARDIN ANGLAIS A L'EXPOSITION DE SAINT-LOUIS Le jardin anglais à l'Exposition de St-Louis Los travaux de la section d'horticulture do l'Exposi- tion de St-Louis poursuivent leur cours et l'on pense que tout sera prêt pour l'ouverture qui doit avoir lieu au mois de mai prochain. A ce propos, les journaux horticoles anglais donnent la description du jardin qui doit orner la section de la Grande-Bretagne ; rappelons qu'à Saint-Louis, comme à Paris en l'JOii, chaque nation a tenu à construire son pavillon spécialdanslestylearchitecluralcaractéristique Plan du jardin anglais de l'Exposition de Saint-Louis (D'après Tiic Garde Explication du plan en protil suivant la ligne CD. — Jeu de boules avec arbres d'ombrage derrière. — Terrasse, avec statues aux extrémités, entourée de haies de Duis. — Pavillon, cour intérieure avec fontaine et Palmiers. — Terrasse avec cadrans solaires aux extrémités. — Fontaine avec bassin au centre. — Allées d'arbres à ombrage. — Massifs de fleurs de chaque côté de la fontaine. — Dessins de massifs bordées de petites haies à feuillage per- sistant. — Au centre, massifs de gazon, avec sentiers pavés entourant les plates-bandes. de son génie, et qu'il a entouré d'un jardin établi dans le style paysager qui lui est propre. C'est ainsi que des pavillons ont été construits pour la France, l'Angleterre, l'Allemagne, l'Autriche, l'Italie, la Chine, le Japon et quelques républiques sud-américaines. La Grande-Bre- tagne sera dos mieux représentées à ce point de vue, et le Comité royal, constitué l'an dernier sous la prési- dence du Prince de Galles, comprend dans son sein les principaux spécialistes anglais. Ce comité, faisant une sélection parmi les construc- tions les plus originales existant actuellement en Angleterre a fait choix pour le Pavillon royal d'un type intéressant : on a pensé que la salle du Banquet ou l'Orangerie du Palais royal deKensington serait le plus beau spécimen à exposer de l'architecture domestique anglaise, à l'une des périodes les plus heureuses de son histoire. On aurait pu choisir parmi les édifices que l'on doit au talent de ce maître : Saint-Paul, l'Hôpital de Green- wich, et plusieurs belles églises de Londres; mais on préféra l'Orangerie de Kensington, qui offrait l'avantage de pouvoir être reproduite exactement de la même gran- deur; à d'élégantes proportions, il réunit l'agréable simplicité spéciale aux constructions anglaises. Sur le côté sud, s'étend une terrasse pavée, de même gran- deur, où se trouvent réunis de jolis parterres, des I(s taillés, des fontaines, des statues, et autres ornements qui firent la gloire des jardins favoris de la reine Anne. C'est M. W. Goldring, de Kew, qui a été chargé d'éta- blir le dessin des jardins en har- monie avec le caractère de la cons" truction, et il a adopté dans son plan un type modifié du jardin de cette époque. Il a tenté de reproduire à une petite échelle les styles des jardins qu'on retrouve dans toutes les ré- sidences seigneuriales des règnes de Guillaume III et de Marie, à la fin du xvji'' siècle et de la reine Anne au commencement du xvin". Avant cette époque, la plupart de ces jardins appartenaient au style des Tudors. Guillaume d'Orange ap- porta de Hollande, sur l'architecture des jardins, des idées particulières, qu'il appliqua dans les résidences royales; do là vient le terme de jardin hollandais, employé pour caractériser ce style, qui prit sous la reine Anne un grand développe- ment, et qui fit place plus tard au style dit naturel ou paysager. Les jardins de la reine Anne étaient une agréable combinaison des styles Tudor, jacobite et hol- landais, Ils étaient caractérisés par de majestueuses terrasses, des ave- nues ombragées, des parterres ré- guliers entourés de haies taillées, et ornés de figures d'animaux et d'oiseaux découpés dans les Ifs et les Buis. Heureusement, quelques-uns des spécimens les plus dignes d'être notés furent préservés de la des- truction et la tendance actuelle est de revenir à ce style. Un bassin et une fontaine sont toujours asso- ciés aux anciens jardins, avec généralement un jeu de boules et en outre des allées ornées de statues, d'urnes et de vases. Les longues bordures de fleurs anciennement à la mode et les larges plates-bandes aux simples contours sont plus en vogue que les parterres de mosaïque de style italien, qui ne s'accordent guère avec la pratique qui prévaut actuellement, de masser les groupes par couleurs harmonieusement combinées. L'exécution des plans de M. Goldring a été entreprise par M. ï. W. Brown, jadis aux jardins royaux de Kew, puis jardinier en chef de l'empereur du Maroc, à Fez. Parmi les exposants qui ont contribué à la fourniture des plantes destinées à l'aménagement de ce jardin, on remarque les principales maisons anglaises : Sutton, Cannell, J. Carter, Cutbush, etc., ce qui laisse à prévoir que la section aiiglaise à Saint-Louis ne sera pas une des moins intéressantes. IL M. ::ULTtIBR DU CIlOU-IXKUn POUR SEMENCE EN DANEMARK La culture du Chou-fleur pour semence EN DANEMARK C'est sans doute un fait iiou connu on France que la plus grande partie dos graines de Clmux-iieurs de qua- lité supérieure, provient dans ces dernières années des environs de Copenhague. Mn effet, les graines dénom- mées dans les catalogues Erfurt ont ordinairement cotte origine. On peut se faire une idée de l'importance de cette culture, quand on saura que la valeur de l'exportation annuelle, selon la récolte, varie entre 4ÛO.O00 et ."il 11 i.OiiO francs, ro qui donne on môme temps une notion de la consommation mondiale de ce légume. A l'occasion d'un voyage d'affaire en Danemark, il y a une quarantaine d'années, le chef d'une maison grai- nière à Erfurt, qui existe encore aujounl'liui, eut l'idée que le climat humide do ce pays devait être favorable moins dans les premières générations se reproduit ce développement allié à une précocité accentuée, même sous un climat et sous dos conditions culturales moins favorables. Que le sol spécial dos environs de Copenhague exerce une influence certaine, on en trouve la preuve dans ce tait, que de nombreux essais faits dans d'autres régions du Danemark n'ont point réussi pareillement. Le climat, au bord do la mer, d'une humidité assez égale, est certainement favorable pour la végétation du Chou-fleur en général, surtout à cause de l'absence des longues périodes sèches fréquentes sur le continent, qui sont toujours suivies d'un arrêt de végétation. La question la plus intéressante mais encore mal éclaircio, est l'influence possible de la latitude. C'est un fait connu, dans la science et dans l'agriculture moderne. Déjà en 1852, l'agronome norvégien Schiiholer faisait dos expé- riences de ce genre (I). 11 rée.iliail ilns ^:raiiics en Nor- Fig. 59. — Chou-fl( au développement du Chou-fleur. Il réalisait aussitôt sa pensée et concluait avec un horticulteur de Copen- hague un contrat par lequel celui-ci s'engageait à lui cultiver ses graines. Le résultat fut plus que satisfaisant et des quantités relativement importantes furent, les années suivantes, envoyées à Erfurt pour y ôtre vendues. Néanmoins l'horticulture danoise n'en profitait pas encore beaucoup, parce que les cultivateurs s'étaient par contrats engagés à laisser à des maisons d'Erfurt le produit do la récolte entière. Ce ne fut qu'au bout do plusieurs années seulement, qu'on s'affranchit de ces liens; et de ce jour, surtout dans les dernières années, où l'Amérique a commencé à se fournir de cette mar- chandise à Copenhague, (elle achète environ le 8ii 0 0 de l'exportation totale), cette branche de l'horticulture danoise a-telle atteint un développement extraordi- naire dont l'importance économique pour un si petit pays est évidente. Des progros aussi rapides sont dus, il est vrai, à une sélection intelligente et systématique et à cette circons- tance particulière que ce commerce a été entrepris par dos maisons sérieuses qui, malgré l'afflux des de- mandes, ont supprimés toute exportation de marchan- dises autres que celles de première qualité. Ces progrès sont dus surtout aussi au climat spécial du Danemark, qui est cause d'un développement extraordinaire de ces plantes; il en résulte une récolte de graines, ou, au vège et les semait en Allemagne du Sud et montrait que ces graines provenant d'une haute latitude, semées sous une latitude plus méridionale, donnaient une récolte plus précoce et supérieure à celle dos graines origi- naires de la région où on les cultive. Ces expériences ont été décrites avec assez de détails dans l'ouvrage intéressant de M. Constantin : « Les végétaux et les milieux cosmiques. » Cette question delà valeur et même de l'existence de l'hérédité des qualités dues à de précédentes conditions de vie et de milieu, divise encore aujourd'hui le monde savant. La culture bisannuelle et abritée, appliquée aux Chou-fleur, modifie essentiellement l'influence climatérique et rend, pour le cas actuel, la question en- core plus compliquée. Toujours est-il que les races en question, paraissent, transférées sous une latitude plus méridionale et un climat plus sec, perdre au bout de peu de temps leur supériorité ancestrale ; en effet, il faut chaque année s'adresser au nord pour toujours avoir des graines de même valeur. Ce principe est d'aillburs reconnu en agriculture pratique et s'applique à diverses grandes cultures en Suède, en Autriche, etc. On y préfère les graines ré- coltés dans des régions froides, et les résultats obtenus confirment les expériences de Schùbeler. La race cultivée est V Erfurt 7iain, améliorée par la sé- (li Scluibelcr : Die l'iau/.en welt. Novvegeiis. HP, LF JARDIN DES PLANTFS loclion. I.es américains l'appelle S//oir bail ou Cojie,//ni- (len Earlij. Ordinairement, on la cultive en deux ou trois types d'un nanisme ou précocité plus ou moins accentués (fig. 59). Comme cette cultureestpresqueentièrementmonopoli- sée par quelque grandes maisons, on comprend, en con- sidérant les chiffres indiqués plus liaut, qu'elle s'ellectue presque comme de grandes cultures. Aussi il n'est pas rare de voir des étendues d'une dizaine et plus d'hec- tares entièrement couvertes de Clioux fleurs en graines, dont l'aspect n'a rien de particulièrement attirant (1). Voici en peu de mots, la façon dont s'effectue cotte culture qui, par sa spécialisation même, a atteint un si iiaut degré de perfection. Les graines, qui conservent leur faculté germinative pendant deux ans, sont semés en septembre. Les jeunes plantes hivernées sous châssis, ou, très souvent maintenant dans des serres spéciales, sont plantées le printemps suivant en plein air. S'il survient une période de sécheresse qui menace de se prolonger, il faut arroser, parce qu'il est de la plus haute importance pour une telle floraison, de prévenir un arrêt dans la végétation, surtout au moment où les Heurs vont sortir do l'épaisseur des feuilles. La récolte, juste une année après le semis, ne se fait pas d'un seul coup, mais au fur et à mesure que les différentes branches de l'inflo- rescence mûrissent ordinairement, ce sont les cultiva- teurs eux-mêmes, qui font l'exportation de leurs produits. On a cru un moment que le succès obtenu sur les Choux-fleurs aurait incité les cultivateurs à faire des essais sérieux sur d'autres légumes, mais jusqu'à pré- sent, tous se sont borné à concentrer leurs effdrts sur cette plante. G. Xvkland-Bhaxdt. LA MÉDECINE DES PLANTES Emploi judicieux des Insecticides (2) Un nouveau mode de traitement nous est fourni par la lutte contre les /lerfni'-x. Ces individus forment un genre fécond en espèces qui s'attaquent aussi bien aux plantes de serre qu'aux végétaux de pleine terre, aux arbres fruitiers qu'aux arbustes d'ornement (Fusain, etc.). Ce sont des Hémiptères, proches parents des Cochenilles, mais s'en distinguant facilement par ce fait que les femelles, d'abord fort agiles, ne sont mobiles que jusque vers l'époque de la ponte; alors, elles se fixent sur le végétal et croissent beaucoup; en même temps, leur peau s'étend, devient lisse; leurs anneaux s'effacent et l'animal prend la forme d'une petite excroissance, ayant l'apparence d'un bonnet chinois, qui hérisse l'épiderme du végétal. Les o'ufs pondus sont rassemblés sous le ventre de la mère et, en s'y amassant, repoussent peu à peu la peau de l'abdomen contre celle du dos, à laquelle elle s'accoUe lorsque la ponte est terminée. La mère en mourant ne forme plus qu'une espèce de coquille solide, fortement fixée au végétal et sous laquelle les œufs sont renfermés. Selon les espèces, ces carapaces sont plus ou moins adhé- rentes, mais elles le sont toujours assez pour ne point céder à un simple brossage, à moins qu'elles ne se soient accu- mulées les unes sur les autres, comme on le voit sur certains I-'usains, en quantité si considérable qu'il devient indispen- sable do brosser le végétal avant toute autre opération pour permettre à l'insecticide d'arriver jusqu'à la dernière généra- tion, la seule vivante, appliquée directement sur la tige du végétal. La destruction des insectes jeunes et mobiles est une chose extrêmement aisée. La difficulté réside ici à faire pénétrer le liquide insecticide sous les coquilles (?) pour y faire périr les générations nouvelles et aussi à rompre l'adhérence de ces coquilles avec le végétal, car elles interceptent l'arrivée des rayons lumineux sur la plante et se trouvent être ainsi nui- sibles par elle-mêmes. (1) Voir la planche en noir dans le n« 409 du Jurdin. (i) Voir Le Jardin, n' 408, p. 54 et n- 409, p. 74. Les liquides alcalins : le lait de chaux, des solutions très étendues de potasse et de soude caustiques sont les remèdes qui ont donné jusqu'à présent les meilleurs résultats après la chasse au moyen d'un petit bâton taillé en biseau à son extrémité et dont on se sert pour déplacer les coquilles et écraser du mrme coup les progénitures qu'elles cachent. Au Parc de la Tête d'or, nous fiisons encore usage dans ce cas du > que l'on emploie en bains, ou mieux en pul- vérisations, sous forme do brouillard, longuement prolongées de façon à ce que le liquide ruisselle véritablement sur le, sujet malade et (]u'il puisse s'introduire sous la carapace; on active sa pénétration en changeant le pulvérisateur et, met- tant en jeu un jet plus nourri, on le dirige autant que pos- sible parallèlement à la surface contaminée, en frappant près do la base des coquilles, afin de pousser le liquide sous celles-ci. On ne s'aperçoit pas immédiatement du résultat de l'opération car. si on ne prend pas la peine de les faire tomber, les carapaces recouvrant les cadavres peuvent mettre plu- sieurs mois à tomber seules. Il faut cependant, avons-nous dit, en débarrasser le plus têt possible le végétal : sans attendre plus de trois à quatre jours, on brosse la plante à sec avec un pinceau ni trop rude, ni trop mou, une queue de morue par e.xeniple, qu'on a pris la peine de choisir pour cet usage chez le brossier, ou bien encore on lave le sujet à l'eau on le frottant avec une éponge. Dans les deux cas, les coquilles sur lesquelles le traitement a réussi, tombent sous la pres- sion exercée, quant aux autres une nniivrlle opération en aura raison. Ici, comme pour les Cinjln iiill-s. les espèces nuisibles sont nombreuses et dilïii i'nh> ; cil laines se rendent facilement au traitement, d'autres cxi-eul plus de patience pour en venir à bout. Les Kermès s'attaquent aussi bien aux tiges qu'aux feuilles. Dans les vergers, sur les végétaux à feuilles caduques, on attendra l'hiver pour opérer. On brossera d'abord les tiges avec une brosse rude si l'arbre est déjà infesté depuis plu- sieurs années afin de se débarrasser des vieilles carapaces peu adhérentes et on usera du Foudroyant ou des autres substances comme il vient d'être dit. On opérera encore au moyen de badigeonnages faits avec nn pinceau à poils rudes ou une brosse; le principal est de bien mouiller. Pour les Orangers et les végétaux à feuilles persistantes comme les Fusains, on emploiera d'almnl la lirosse à sec, autant que faire se pourra, sur le tronc et les rameaux; l'opération sera continuée par des pulvérisations ol des brossages comme il a été dit plus haut. Terminons par la chasse aux Acarus. Ceux-ci ne sont plus des insectes mais des Arachnides de très petite taille, qui s'attaquent, selon les espèces, les unes aux êtres vivants, les autres aux matières organiques : ils pullulent bien souvent sur les figues sèches et dans la croûte pulvérulente de cer- tains fromages. Ce sont toujours des animaux presque micros- copiques. Cependant ceux qui attaquent les plantes étant généralement colorés do rouge ou de jaune, plus rarement de vert, de brun ou de noir, sont visibles à l'œil nu. Ils se pré- sentent comme des araignées minuscules et tissent une toile très fine, à peine visible, sur les parties qu'ils habitent, géné- ralement la face inférieure des feuilles. L'animal pique les feuilles en maints endroits; tous les points touchés deviennent grisâtres (d'où le nom de Grise donnée à la maladie causée par les Acarus); les feuilles se marbrent et prennent un aspect misérable; elles se recroquevillent sur les bords. Los dogi'its causés sont extrêmement iniporlants i-l tout végétal atteint dépérit et succombe en i h liiii|.^ ^i on neletrailo rapidement. L'action est d'autant \<\\\-. \ n .• cpii' lo végétal est placé dans de plus mauvaises ccinililimis >!'■ \ .-l'ialion. àtello preuve qu'on enraie quelquefois la malai'i. .n iiMii|i.iUu]t la plante, et surtout en la plaçant dans un miln u auiii' iiueiehii dans lequel elle vit, moins chaud, moins aiiil, siiil.uil. C'est à la ffn'se, causée par les mauvaise.-, cùiulilion» hygié- niques dans lescjuelles ils se trouvent, ipio l'on voit les ïil- louls, les jeunes Platanes et bien d'autres arbres, perdre leurs feuilles hâtivement en été sur nos boulevards et nos places publiques. Il est très difficile do se défaire des Acarus car leur toile leur sert d'abri et, dès qu'on les touche avec un produit quel- conque, ils se cachent ou se blotissent et font le mort pour reprendre vie dès que le danger est passé. Hoisduval,en 1807, voulait ne connaître aucun insecticide agissant sûrement sur LR JAitniN — LR ciihïsantiii:me au 87 les Auiuiis; il on iHait encore do iiirnio il y a pou de temps. Aiiidiird'liiii, nous nous on débarrassons radicalement par des piilv.ii salions en brouillard, qui doivent mouiller lo végétal on iMilic-r, li-rs pl feuilles, celles-ci dessus et dessous, dessous liiirtiruliiTenient, faites avec la solution ordinaire du l''ou- droyant à -^Ll pour 1.000 à laquelle nous ajoulnus / .ir.imni,' ri demi à i? grcuntncs de sulfi'.r enta)i ou de la Carotte Xantaise, voire même de la Carotte rouge très courte à châssis, dans un bout de terrain resté inoccupé à l'extrémité d'une pièce de terre. Toutes les Carottes sont loin d'avoir les mêmes exi- gences au point de v-ue de la richesse et de la composi- tion du sol. Si les Carottes dites fourragères, blanches, jaunes ou rouges, sont assez peu exigeantes, susceptibles de donner des résultats satisfaisants dans la plupartdes terres arables, il n'en est pas de même des races pota- gères, et principalement des races très perfectionnées, telles que: la Carotte à forcer parisie7ine, la Carotte 1res courte à châssis, la Carotte de Carentan sans cœur , la Carotte Xantaise et la Carotte rouge longue obtuse sans c'œar , qui demandent pour devenir bien lisses et régulières, une terre riche, protonde, bien ameublie, dépourvue de cailloux et de graviers, et maintenue fraîche au moyen de fréquents arrosements. Nous insistons particulièrement sur ce point, car si on ne possède pas de terres convenables, il ne faut pas cultiver les races perfectionnées que nous venons de signaler; le résultat obtenu risquant d'être toujours mauvais et les racines récoltées d'être le plus souvent mal colorées ou difformes. Il faut donner, dans ce cas, la préfi'rence à des races de tempérament plus élas- liqur, telles que la Carotte rouge demi courte de Gué- ntiiiic, la Carotte demi lo>igue de Chantenai/, laCarolle (te .Saint-Valerij, etc. (fig. Os). 3" Epoque du semis — L'époque du semis n'est pas sans présenter une certaine impoitance au point de vue de la réussite. Mais il n'est guère possible de don- ner, à ce sujet des indications bien précises ces der- nière? demandant à être déduites plutôt de l'expérience acquise, le moment le. plus propice étant asçez variable selon la variété employée et le climat. A l'arrachage, les racines doivent être complètement mûres, afin d'être bien colorées et de bonne conserva- tion. La maturité des racines est indiquée par l'aspect des feuilles, qui ne sont plus vertes et dressées, mais jaunâtres et plus ou moins étalées ou retombantes. D'un autre enté, il est nécessaire que la maturité ne devance pas de beaucoup l'arrachage, car autrement les racines ont une tendance à se déformer ou à se fen- dre et à éclater, surtout si la saison est pluvieuse. 4° Soins de culture. — La culture des Carottes est trop connue pour qu'il nous soit nécessaire d'insister sur ce point. Nous rappellerons seulement qu'en dehors des variétés très courtes, dites à forcer ou à châssis, que l'on sème en plein, il est préférable de semer toutes les autres races en lignes espacées de 15 a 2.5 centimè- tres, suivant leur développement, ce qui permet d'effec- tuer dans la suite, lieaucoup plus facilement, les tra- vaux de binages et d'éclaircissages. Pour ces derniers, il est bon de les faire en deux fois : le premier éclair- cissage est donné quand les plantes sont très jeunes, et le deuxième quand les racines commencent à tour- ner. Avec un éclaircissage, effectué en temps voulu et Ijien régulier, on a le grand avantage d'obtenir des racines de grosseur peu différentes, et par suite plus faciles à sélectionner. 5° Sélection des racines. — Il convient d'arracher les carottes le plus tard possible, dans lo but d'éviter un nouveau départ do la végétation, toujours préjudiciable à la lionne conservation des racines. On choisira, pour faire ce travail, un temps clair et sec succédant à une période pluvieuse ; dans ces conditions, surtout dans le cas de racines longues, l'arrachage est beaucoup plus facile ; il se fait de préférence à la main, ou à l'aide d'une fourche, mais non d'une bêche. Au fur et à me- sure de leur arrachage, les Carottes sont déposées sur le terrain en lignes régulières, ce qui en facilite beau- coup le triage; on procède alors à la sélection, en pas- sant une première fois pour prendre les racines de surchoix, et une seconde pour enlever toutes les autres racines convenables. Les caractères essentiels, que doit présenter toute racine de choix, sont les suivants: 1° Une couleur rouge aussi accentuée que possible ; 2° Une racine nette, lisse, ne possédant que de fines radicelles fdiformes, insé- rées suivant quatre génératrices; 3° Un collet simple, fin, sans teinte verte ou brune, celle-ci étant l'indice d'un collet hors terre, et légèrement creusé en gouttière autour de l'insertion des fouilles. 4° Dans les variétés à bout obtus, la racine doit se rétrécir brusquement, être bien pincée, n'offrant plus qu'un pivot unique, très fin et très grêle. 5° Dans les races cylindriques sans cœur (Carotte demi longue de Carentan sans cœur, Carotte Nantaise, Carotte rouge longue olituse sans cœur), les feuiles doivent être peu nombreuses, aussi petites que possible car il existe, une corrélation étroite entre le développement du feuillnge et celui du cœur, ce dernier étant d'autant plus accentué que le feuillage est plus abondant. 6° La racine doit présenter exactement, dans son ensemble, une forme et des dimensions proportion- nelles à celles du type. 7° Le feuillage doit être, aussi lisse que possible, ou avec des poils réduits. Toute plante franchement velue sera rejetée impitoyablement, même si la racine est bonne, car le développement excessif des poils est un signe de dégénérescence, celle-ci étant le plus souvent occasionnée par l'hybri- dation avec des Carottes sauvages, si répandues dans les prairies, lieux incultes, fossés, talus, bords des routes, etc. 6° Co>iservation des porte-graines. — Après le triage, les feuilles des Carottes de choix sont coupées aussi près que possible de la racine, mais sans blesser le collet, puis on les place en pépinière ou en silos, suivant le climat, jusqu'au moment de la plantation. 7" Plantation et récolte des jiorle-g/ aines. — Au prin- temps suivant, dès que les fortes gelées ne sont plus à craindre, les racines porte-graines sont plantées à une distance de 5ii àfcn centimètres en tous sens, suivant la race. Les Carottes potagères s'hybridant très facilement, non seulement entre elles, mais encore avec les Carottes sauvages, il l'st de toute nécessité, pour récolter des graines pures, d'isoler autant que possible la culture, et de la mettre à l'abri de l'influence de toute autre race. La distance à observer entre deux lots de Carottes rouges doit être au moins de 000 àSOO mètres, et encore. malgré cet éloignement, ne peuton être absolument certain de récolter de la graine absolument irrépro- chable, car cette distance est facilement franchie par les insectes, qui visitent toujours en très grand nombre ces Oeurs. Pour éviter l'hybridation par les Carottes sau- vages, il faut, au début de la floraison, parcourir les environs, afin de détruiretoutes celles que l'on renconlre. La récolte des graines a lieu quand la plupart des têtes prennent une teinte grise (fig. 61). Les plantes sont alors coupées à une certaine distance du sol, bottelées et dressées en faisceaux; un peu plus tard, elles sont défi- nitivement rentrées et battues. En résumé, la sélection des Carottes et la production do graines d'élite présentent de réelles difficultés. C'est un travail assez compliqué, demandant des connais- sances spéciales, et qui jiar suite ne peui-ëtre à la portée du premier venu. De.naiffc. HOTKCTinN DIÎS Au sujet de la protection des nouveautés [iO vole du Congres dos chrysanDiëiiiislos do Lille li.-irail avoir définitivement écarté la question de la pro- priété dos nouveautés horticoles (l). Peut-être cette dé- cision a-t-ello été prise parce qu'aucun moyen pour sa mise en pratique, aucune solution etsanction n'étaient iiuliqués dans les rapports présentés par les partisans du droit d'auteur appliqué aux ol)tenteurs. A vrai dire, le problème est difficile et il était fort ardu de conclure et d'indiquer les bases d'une régle- mentation à l'usage des obtenteurs et de leurs corres- pondants : les horticulteurs qui multiplient les nou- veautés en grand nombre et les mettent au commerce si rapidemoni qu'ils tombent immédiatement dans le domaine public. On a voulu faire un rapproclieniont entre la [iropriéti' littéraire et artistique et la proiiriotc dos nouveautés horticoles. S'il y aquelqiie relation entre la conception et la réalisation d'une œuvre artistique, littéraire ou scientifique et la recherclie et l'obtention d'une piaule nouvelle, cette relation ne peut exister que moralement. i''.n efTet, les moyens commerciaux de reproduction, de multiplication et de mise en vente de l'une et de l'autre n'ont aui'une analogie et difîèrent même totalement. L'auteur qui cède le droit de reproduction d'un ouvrage lilti'rairc, scientifique ou technique, d'une partition de musique, ou d'une œuvre artistique, ne traite généra- lement qu'avec un éditeur. Un autre éditeur ne pourrait pas publier cet ouvrage ou reproduire cette œuvre, même en achetant les premiers exemplaires chez le premier sans êlre considéré comme contrefacteur. Peut- on traiter l'horticulteur qui a acheté une plante nouvelle pour la multiplier et la mettre au commerce? Non assu- rément. Kn outre, riiorticulteur ou l'amateurqui aacheté cette plante peut la multiplier sans avoir pour cela à faire de gros débours. Lo libraire à qui l'éditeur confie la vente du livre n'a pa> imileriellement la faculté d'en f.aire autant, car la fabriealion d'un ouvrage, quoiqu'il soit, nécessite toujours une immobilisation très impor- tante qui ne s'amortit que progressivement. Oii l'analogie peut exister au point do vue commer„ liai, c'est lorsqu'à l'instar de l'auteur ou de l'artiste, robtenteur cède l'édition entière soit en plantes, soit en graines, à un horticulteur ou à un marchand grai- nier qui mot cette nouveauté au commerce. Il ne peut même plus se prévaloir d'aucun droit si cette nouveauté est simultinément mise en vente par d'autres horticul- teurs à qui le premieracheteur peut avoir cédé une partie de son stock. En admettant même qu'il y ait possibilité de réserver à l'obtenteur, un «droit d'auteur» sur les exemplaires de nouveautés réellement vendus, comment s'établira le contrôle, étant donné qu'ii est difficile, con- trairement à ce que l'on lait pour un ouvrage, d'en fixer le nombre d'unités reproduites, surtout que la multi- plication en est faite par un certain nombre d'horticul- t'urs. alors que l'auteur n'a affaire qu'a un éditeur, avec lequel il fixe à quel nombre lo livre sera tiré, et dont il peut exiger la justification. En admettant même que cette justification soit pns- sible pour les plantes multipliées et que les horticul- teurs français soient d'accord momentanément, fau- drait-il encore qu'une jurisprudence vienne consacrer cette entente et donner une sanclion aux défaillances iventuelles. Et puis, qui peut forcer les horticulteurs étrangers à adhérer à cette façon de procéder à moins (le l'établissement d'une convention internationale, dont il, Vuir L- Jai-dit, année 1903, n' 381, p. 7; année 1902 n» Ti'i p. i~i ; n- 379, p. 306. la réalisation nous jjarait problémaliquo et qui, ainsj que M. Sévcri l'a dit fort justement, ne pourrait ctrc que l'œuvre d'un Congrès spécial et international. Il nous paraît donc plus rationnel que l'oblenleur détende lui-même ses droits et profite, co qui est fort logique, do ses Iravaux de lafavon la plus largo possi- ble. Il a pour cela deux moyens qui ne sont pas nouveaux et que nous rappellerons. L'obtenteur cède à une seule maison l'édition entière de son obtention; cette maison se charge de la multiplication, du lancement et de la mise en verdo. En cela il opère comme le tait l'auteur qui vend son ouvrage en toute [iropriété <à une maison d'édition. Ou bien, il devient son propre éditeur en ven- dant lui-même les sujets multipliés dans ce but, à la clientèle d'amateur et a la clientèle marchande. Il lui est loisible, en effet, de multiplier sa nouveauté en assez grand nombre pour ne la mettre au commerce qu'au moment où, par un prix raisonnable pour lui et l'acheteur, il a la chance de l'écouler avec plus de facilité et de bénéfices légitimes. Dansl'entrctempsill'a fait ccn- naitre par la présentation aux expositions horticoles et aux comités des principales sociétés d'horticulture, contres les plus favorables pour qu'elle soit appréciée selon ses mérites; il laisse la faculté aux publicistcs horticoles de l'examiner, de l'étudier et de la juger, afin que ceux-ci puissent en parler dans les journaux spé- ciaux auxquels ils collaborent; ainsi, la plante nouvelle est connue avant d'être lancée, ce qui est plus favorable pour sa vente. Actuellement, étant donné la façon de procéder de maints obtentours, qui, avec assez de logi- que à leur point de vue, préfèrent ne faire connaître leurs nouveautés qu'au moment de leur mise au com- merce, c'est tout le contraire qui existe. On offre cette nouveauté aux acheteurs alors qu'elle est encore une Il illustre inconnue» pour eux, et si cette plante ne ri'pond pas.à l'idée qu'ils s'en font, ou n'a pas les qualités enre- gistrées dans son état civil, ils hésitent les années sui- vantes à acheter d'autres nouveautés, qu'ils estiment payer un prix élevé, dans la crainte de nouvelles désil- lusions. Il est permis également de regretter que l'ancien mode de vente par souscription lequel assurait à l'obten- teur un chiffre d'affaires et le récompensait mieux de ses peines n'existe guère plus. M. Dutrie, qui est placé l)Our avoir une opinion dit, dans son mémoire, que ce moyen a fait son temps. Quoiqu'il en soit, diront les obtenleurs, ces moyens n'empêcheront pas les horticulteurs qui nous achètent des nouveautés de les multiplier en grand nombre et d'avilir les prix. Notons en passant, qu'en effet, ce moyen n'est avantageux ni pour l'obtenteur, ni pour l'intermédiaire, ni pour l'acheteur, car dans ces condi- lions ce dernier n'achète guère que des jeunes plantes, notablement affaiblies par une multiplication intensive et à jet continu, peu aptes à donner par leur végétation et leur floraison une idée exacte de leur réel mérite. D'autre part, l'obtenteur, malgré sa clientèle, ne tou- che qu'une partie des personnes que sa plante peut intéresser. Il ne peut donc so passer de la collaboration des horticulteurs possédant, par leurs catalogues, pros. pectus, etc., de puissants moyens de publicité suscep- tibles d'assurer l'écoulement d'une notable quantité de sujets. Vouloir enlever à ces horticulteurs la faculté de multiplier ces nouveautés nous paraît un peu osé, et c'est en tous cas s'aliéner leur concours. Mais il y a un terrain d'entente possible (d'autant plus que la majorité des horticulteurs sont également iiMenteurs et qu'il s'établit ainsi un échange de services réciproques) laissant une marge suffisante pour la con- 92 LE JARDIN — REVUE DES NOUVEAUTÉS POUR 1904 ciliation des intérêts communs. Lorsque l'obtenteur a multiplié sps plantes en nombre suffisant pour la mettre au commerce à des prix raisonnables il a la (acuité d'obtenir le maintien do ces prix. Par conséquent, à ceux de ses confrères à qui il cède une certaine quantité de sujets avec la faculté pour eux de les multiplier, il obtient d'eux l'engagement de maintenir le prix de vente fixé pendant un temps déter- miné. Il conserve en même temps la liberté de vendre ses plantes à sa clientèle d'amateurs. Ce droit est acquis à l'obtenteur quand bien même il céderait unj certain nombre de plantes pour la multiplication à Revue des nouveautés pour 1904 Plantes ornementales il) l\irmi les nouveautés annoncées par la maison Cayeux et Le Clerc, 2, quai de la Mégisserie, à Paris nous remarquons : BÉGONIA TUBÈREUX A GRANDE FLEUR SIMPLE ÉRIGÉE « PAPIL- LON ". — Sur le fond rouge ou rouge orange des fleurs il est assez facile de se figurer un ensemble de jioints, de macules et de stries ayant les dispositions et donnant volontiers l'aspect d'un papillon. Cette particularité se reproduit de semis dans une très grande proportion. Les plantes sont vigoureuses et portent dos fleurs bien ouvertes, très rondes, franchement érigées, d'un effet splendide. Fig. G3. — Campanula per quelques-uns de ses confrères, avant la date fixée pour la mise en vente, pourvu qu'il soit bien spécifié que ceux-ci s'engagent à ne commencer leur vente qu'à cette date et à ne pas vendre les sujets un prix audessous de celui fixé et arrêté d'un commun accord, pendant un temps déterminé. Les horticulteurs sérieux ne manquent pas do tenir leurs engagements. D'ailleurs l'obtenteur peut consi- dérer comme une dépréciation de la valeur de ses plantes, leur mise de commerce à un prix plus bas par ceux qui ne les respecteraient pas, il est lil}re de cesser toutes relations d'affaires avec eux et est fondé de leur demander réparation du préjudice causé. Aucune législation spéciale n'est nécessaire, sur ce point; les conventions librement et légalement fournies tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites. L'acquéreur accep- tant les conditions précisées et proposées par le ven- deur contracte l'obligation de les exécuter, pouivu qu'elles ne soient pas illicites et illégales. Ainsi les intérêts de tous sont sauvegardes et cela nous parait une des meilleures solutions à donner à la question à défaut d'autres dont l'application laisserait fortàdésirerparce qu'elles ne nous paraissent guère pos- sibles, toutes légitimes qu'elles puissent être. Aluert Maumené. Fig. 05. — Pentslemon hybride pukliellus^ SONCHUS EN ARBRE A FEUILLE LACINIÉE. — Le fOUillagO dé- coupé, élégant, particulièrement gracieux de celte jolie plante rappelle par sa forme celui de certaines Fougères. Sous fru- tescente, à végétationrapide, pouvant atteindre d'assez belles proportions dans l'année même du semis, elle convient a merveille comme les Wigandia, les Ferdinanda, etc., pour isoler sur les pelouses. Sa culture très facile se résume ainsi : semer en février-mars sur couche, repiquer en godets sur couche pour mettre en place à bonne exposition en mai. On pourra relever les sujets à l'automne, les rempoter et les rentrer en orangerie (fig. 68). JJesmodium TiLi.ïFOLiuM.— Arbuste originaire de l'Himalaya, sous-frutescent, atteignant facilement 2 mètres à 2"50 de hau- teur, buissonnant, dont les rameaux multiples s'infléchissoRt vers le sol. Les feuilles, trifoliées, très longues, ne mesurent pas moins de 13 à 20 centimètres de longueur, sont velues à la face supérieure et prennent une teinte bronzée ou argentée. Les fleurs, bleu lilacé, apparaissent en longues grappes ter- luinales à l'extrémité des rameaux de l'année. La floraison commence en juillet et se prolonge souvent jusqu'aux gelées. Cet arbuste est des plus recommandables pour les parcs paysagers. Planté à une exposition ensoleillée, en terrain sain et frais, il croît admirablement et produit par sa belle et longue floraison, un effet des plus décoratifs. GvpsoPHiLE PANICULÉE A FLEUR DOUBLE. — Cette Variété nou- velle a été présentée à la Société nationale d'Horticulture do France le 13 août dernier et a obtenu un certificat do mérite. (11 Description îles obtcnteurs. LK JAniHN — REVUE DES NOUVEAUTICS POUR 190! C'est la première fois quo celto plante riait présentée en snnt égiilernont striées, panachées et flammées des couleurs llours à Paris. Chacun connaît au point do vue décoratil la valeur du Gypsuphila paniridala aux inllorosconcos légères, rechercliéo pour la confection dos bouquets frais ou secs. La nouvelle forme à llours pleines a conservé la vigueur, l'élégance et la gr;\ce du type, et contrairement à ce qu'on aurait pu supposer, les inlioresconces au lieu de s'infléchir, restent très érigées. Au moment de l'épanouissement com- plet les sujets ont l'aspect d'une véritable boule do neige. Par suite do la duplicature des fleurs la durée nu'rae de la floraison est augmentée; c'est ainsi que dans nos cultures, les sujets qui commençaient à s'épanouir le 20 juillet étaient encore en pleine floraison au 15 août suivant. L'ensemble présentait un ton franchement blanc et non grisâtre comme la plante type et cotte teinte s'est conservée sur les tiges séchôes (fig. G(5). fpoMÉE GÉANTE uLAN'cuE. — Originaire du Mexique, cette plante à tiges très volubiles, au feuillage ample, d'un beau vert, atteint, surtout !orS(iu'elle est plantée à une bonne exposition, de grandes dinionsions et garnit lapidcment les tonnelles, berceaux, grillages, murs, etc. Hlle donne des fleurs très développées, blanches, qui mesurent facilement O'"!.') et Q-IG de diamètre, à limbro étalé, bien ouvertes, très odorantes, rappelant colles du Datura (fig. 67). Parmi les nouveautés mises au commerce, cette année, par la maison Léonard Lille, de Lyon, il nous faut signaler surtout les suivantes : BÉGONIAS TUBERCULEUX IIVBRIDES DOUBLES A FLEUR PANACHEE ■STRIÉE ET FRANGÉE PANACHEE ET STRIEE. — LeS BegoniaS tuberculeux à grandes ligurent à juste titre au nombre de nos plantes les plus populaires et les plus admirées. Leur importance est considérable dans l'horticulture, soit qu'on les cultive en pots pour l'ornementation des serres et des vérandas, soit qu'on en compose des corbeilles ou des mas- sifs, dans les situations fraîches et ombragées. Les deux variétés de Bégonias tuberculeux doubles à grandes /leurs que nous présentons aujourd'hui, au lieu d'être unicolores les pi l i^. 66. — _Gyi>soi>liiie panicuice à /leur double. ives et do la faeon la plus originale. Elles no dif- feront l'une de l'autre que dans la , // forme des fleurs : l'une est à pé- •' ' , taies plats et entiers, à l'instar d'un Camellia, tandis ((ue l'autre a les pétales frisés et ondulés, ""/ particularité qui semble encore augmenter la grosseur de la fleur y et qui donne à cette race un i"* charme tout particulier. La dupli- cature et la reproduction frangée l't panachée do ces deux Bégo- nias est d'environ 75 0/0. L'obten- tion de ces nouveaux Bégonias doubles à grandes fleurs pana- ^. (liées et frangées panachées est due à M. Taillandier, horticulteur ■i Nancy; elle constitue pour ainsi dire le clou de la nouveauté hor- licole do l'année. Campanula persicifolia flore ■ ^ ALBO GIGANTEO PLENO [Moerlicimi). --'■r^ — Cette plante, qui provient par "^ semis du Camjmnula persicifolia Backousei passe guère Ipomce gianie hlanclu 00 centimètres de hauteur ; ses fleurs, parfaitement doubles, d'un blanc pur, sont formées de nom- breux lobes assez courts qui leur donnent l'apparence de petites roses blanches. Les Campanules à feuille de pécher sont do très bonnes plantes vivaces rustiques qui fleurissent de juin en juillet; leius rameaux fleuris so conser- Miil liieu dans l'eau et convien- riiril p^irticulièrement pour les li.iLi.jii.ls et garnitures de vases. Les pieds doivent être espacés de 40 à 50 centimètres. Elles réus- sissent bien à l'ombre (flg. G3). LE JAHWN ■JFLUENCE DE LA COUVERTURE DU SOL SUR Parmi les nouveautés mises au commerce par la maison Vilraorin-Andrieux, de Paris, signalons les suivantes : BÉGONIA SEMPERFLORENS NAIN COMPACT ROUGE FEU. — De même taille, mais d'un port plus étalé et beaucoup plus léger que le B. Bijou, dont il a l'élégynt feuillage vert foncé ver- nissé, brunâtre sur les bords, ce Bégonia se couvre littéra- lement, pendant tout l'été, de fleurs d'un rougo vif très bril- lant, qui se succèdent jusqu'aux gelées. Sa taille très réduite, sa régularité parfaite et sa production florale excessivement soutenue, en font la plante à bordures par excellence, pré- cieuse aussi pour la mosa'iculturc. PvBÉTHRE Parthenium aureum LAciNiATUM. — Ce PyrèthcD réunit toutes les qualités que l'on demande aux plantes de cette race. Bien nain, très compact, à tiges garnies dès leur base, fleurissant très tardivement, il se diClérencie des variétés déjà connues, par son feuillage jaune verdàtre, profondément et finement découpé. Œillet de Chine Royal varié. — L'élogo des Œillets de Cliine, et en particulier de la race de Heddewig à laquelle celui-ci se rattache, n'est plus à faire. Tout le monde la con- naît et nous ne nous aHaiil.Tnii^ |i;i-; ,i m .innin'r une des- cription détaillée. Il nous -ufhl,! (I- ,llM.||Url,l Viliirl,' dontil est ici question esta tirs Lirand^-. ILms liim l,irii,ir,'.s. large- ment occulées, et de colons ti-es varies; on y trouvera depuis le blanc pur jusqu'au rouge le plus intense, en passant par de nombreuses nuanctîs intermédiaires, telles que le rose, le marbré, etc. La plante, bien étoffée, liaute de 40 à 50 centi- mètres, produira un excellent eHet dans les massifs et plates- bandes, de même que ses fleurs coupées, feront très bien en bouquets (fig. 64). Pentstemon hybride pulcuellus varié. — Haut de 40 à GÛ centimètres, portant de nombreux rameaux garnis de feuilles étroitement lancéolées, ce nouveau Pentstemon fleurit abondamment et se recommande par la grande variété de ses coloris. Semé de bonne heure au printemps, il a le grand avantage de donner à l'automne, dans l'année même de son semis, une floraison qui no se termine qu'aux gelées. C'est une excellente plante, très recommandable pour la décoration des massifs et des plates-bandes ; ses hampes florales, légères et élégantes, seront aussi d'un emploi très heureux dans les bouquets (fig. 65). Parmi les Chrysanthèmes d'automne inédits, provenant des semis de la maison Vilmorin, il nous faut citer toute une série de Japonais: Baimio, Geisha. Ki/oto, }V;o, Ito, et surtout Tokio, Japonais entièrement tubulé. Fleur énorme, blanc carné nacré, à centre légèrement verdàtre. Plante de premier ordre, très saine, très vigoureuse et do culture facile. Marc Houssy. Influence de la couverture du sol sur sa fertilité 11 est d'usage en horticulture, oa culture maraîchère surtout, de maintenir le sol couvert, du printemps à l'automne, d'une couche de débris végétaux plus ou moins avancés en décomposition : terreau, fumier, feuilles mortes, paille, etc. Lo rôle de cette couverture a déjà été étudié par di- vers savants, notamment par Ebermaycr et Wollny, mais dans ses grandes lignes seulement et d'une façon incomplète pour la xjrôitique horticole. Il suffira, en effet, de rappeler qu'il n'en est pas résulté, pour celle-ci, d'indications nettes surlo choix et les conditions d'em- ploi de la couverture. L'influence de cette opération est multiple, car elle intéresse à la fois la iempérature du sol, sa provision d'eau, son état pliysique, etc. Considérons-la successi- vement à ces divers points de vue. Influence de la couverture sur la température du sol. Pour juger de l'influence de la couverture sur la Icin- péralure du sol, j'ai fait simultanément des observa- lions, à .5 et à 1.5 centimètres de protondeur, sur 4 par- celles du même terrain qui se dilférenciaient en ce qu'une d'elles était à découvert, tandis que; les Imi.s autres étaient respectivement couvertes d'une couelie do 2 centimètres d'épaisseur de terreau, de fumier do clieval à demi consommé et de paille hachée. Sol couvert dune couche SOL de 2 cent, d'épaisseur de 1 xu TOIIER PAILLE TEKIIEAII pailleux hachée -^^. .-^^- -^^A^^-. -.^-•^ 0-05 û-lD 0-05 C-13 0"05 0-13 0-05 0"15 onica alba g randifolia, vanNoordt, et des certificats do 1'" classe aux plantes suivantes: Azalea japonica alha; Selaginella Ma>-iesi ; Cyi^ripediuin argus Lindeui. Aux jardins alpins des Rochers de Naye. — Sous les aus- pices de la Société la Ramberlia, qui a créé le jardin alpin des Rochers de Xaye et que préside notre collabo- rateur AL IL Correvon, une conférence internationale de liotanique et d'horticulture vient d'y être organisée, qui aura lieu les 16 et 17 août prochain sous la prési- dence du prince Roland Bonaparte, et à laquelle sont conviés les délégués ou les représentanls des différentes sociétés possédant des jardins botaniques dans les montagnes. La mission vilicole de M. Daniel. — Nous avons le plaisir d'apprendre le renouvellement, par le Ministre de l'agriculture, de la mission viticole de notre collabo- rateur, M. L. Daniel. Le distingué professeur est à nouveau chargé cette année d'étudier les effets du gref- fage dans le vignoble français. Nous lui en adressons toutes nos félicitations. L'Exposition internationale d'horticulture de Turin. — Elle s'annonce sous les plus heureux auspices: S. M. le Roi d'Italie a accordé une grande médaille d'honneur qui sera attribuée à celui des exposants dont les pro- duits présentés seront les plus intéressants et les plus beaux et deux autres médailles d'or comme prix d'iion- neur pour les catégories de plantes ornementales do pleine terre et de plantes ornementales de serre chaude. S. M. la Reine mère, patronesse de l'Exposition, a également donné une médaille d'honneur pour la caté- gorie des fleurs coupées, des plantes, bouquets et gar- nitures d'appartement. S. A. R. lo duc d'Aoste, (irésidont honoraire, a des- limi spécialement une grande médaille d'or à la pre- mière catégorie « Plantes fructifères et utiles ». La iiuinicipulité de Turin et le Comité de l'Exposition géné- rale de 18'.)8 ont do leur côté donné leur appui à cette exposition. En outre d'autres médailles en or et en argent seront mises à la disposilion du jury. Les ailhésions venues de l'étranger assurent à l'Expo- silion intornalionalo d'IIorlicullurc et de Floriculture, un c )ncour.s imiiortant d'exposants de diverses nations. Les Orchidées à l'Académie des Sciences. — M. Gaston lîonnier a présenté à ses collègues des tubes dans les- quels M. Noël Bernard, do l'université de Caen, est parvenu à obtenir des cultures d'Orchidées, par l'asso- cialion des graines avec un Champignon filamenteux sp('cial. On sait que les Orchidées no peuvent se repro- duire que par symbiose, c'cslà-dirc par l'association de deux organismes distincts : la graine et le Champignon spécial. Les résultats obtenus par M. Noél Bernard, par exemple la germination des Cypripedium, sont de nature à permettre aux horticulteurs de vaincre les ditficultés de cette culture et d'y apporter d'importantes améliorations. Nous reviendrons prochainement plus en détail sur ces curieuses expériences. Les Expositions temporaires à l'Exposition de Saint-Louis. — Voici le programme des diverses expositions de lleurs et de fruits qui se tiendront à l'Exposition de Saint-Louis pendant toute la durée de la saison et pour lesquelles les admissions seront reçues trois jours au plus lard avant la date d'ouverture de chacune d'elles; du -2 au 7 mai : Œillets ; du 'J au 14 : Pensées ; du 16 au •-'i : Roses de serre; du 23 au •>& mai : Pivoines; du 30 mai au 4 juin : fruits; du 6 au 11 juin: Rosiers de plein ai r ; du 13 au 18, fruits ; du 20 au 2.5 : Pois de senteur ; du 27 juin au 2juillet et du 4 au 9 juillet: Cannas ;du 11 au 10 juillet: Fleurs coupées (professionnels); du 18 au 23 : fleurs coupées (amateurs) ; du 25 au 30 : fruits ; du f- au 6 août : Glaïeuls (produits locaux); du 8 au 13, Asters; du 15 au 19, décorations florales en général; du 21 au 27: Glaïeuls (produits étrangers); du 29 août au 3 septembre : Glaïeuls; du 5 au 10 septembre : Tubéreu- ses ; du 12 au 17 et du 19 au 24 : Dahlias ; du 26 septembre au l"octobre: fleurs exotiques; du3au 8 octobre : expo- sition particulière du Florist Club de Saint-Louis; du 10 au 15: fruits; du 17 au 22: fleurs des champs ; du 21 au 29 : décorations naturelles par des enfants ; du 31 octobre au 5 novembre: fruits; du 7 au 12 novembre: Chrysanthèmes en pots ; du 14 au 19, Chrysanthèmes en fleurs coupées; du 21 au 26 fruits. Les succès de la Librairie horticole. — Deux des ouvrages édités par la Librairie horticole, viennent de remporter un nouveau succès : la Culture potagère de M. Polral, et les Plantes de Montagnes, de M. G. Magne, ont été honorés récemment de souscriptions, le premier du Ministère do l'Agriculture, le second du Ministère de l'Instruction publique. Nous adressons nos sincères félicitations à nos excel- lents collaborateurs. L'Exposition internationale d'Horticulture de Dresde. — Nos voisins d'Outre-Rhin déploient en Horticulture la même activité dont ils ont fait preuve dans l'industrie; a peine l'exposition de Dusseldorf est-elle ouverte, qu'ils songent à en organiser une autre, dont la date est déjà lixce pour 1907 ; la ville choisie est la capitale du royaume de Saxe, à Dresde, où eurent lieu précédem- ment doux autres expositions en 1887 et en 1896, sous les auspices de la Société royale d'Horticulture de Saxe également. La commission d'organisation est présidée NOUVELLES HORTICOLES par M. Bouché, directeur général des jardins royaux. Différents comités se sont constitués, qui et sont prési- dés: le comité scientifique, parle professeur Drude;le comité d'Art floral et décoration, par M. Bertram, direc- teur des jardins royaux; le comité de la presse, par M. l'inspecteur Ledion ; la commission des récom- penses, par M. Rudolpii Seidcl et le comité de culture, par M. R. Weissbach. Le Comité d'organisation va faire appel à toutes les sociétés locales pour donner le plus grand éclat à cette manifestation, où seront représentés les sciences et les arts. On prétend que dans le devis estimatif présenté par le vice-président, M. II. Seidel, on évalue les recettes a 172.300 marcs contre 162.500 marcs de dé- penses. En outre l'administration de l'exposition a cons- titué un fonds de réserve de 3.5.000 marcs auquel la Société royale d'Horticulture « Flora » ajoute une con- tribution de 20.000 marcs, de sorte que le côté financier de l'entreprise senilile assuré. L'exposition se tiendrait au nouveau palais construit spécialement pour les expo- sitions à Dresde. Un Syndicat de Cultivateurs de graines. — Pour remédier à l'avilissement des prix dont se plaignent tant de cul- tivateurs de graines, notre confrère, E. Forgeot, leur conseille de se réunir en syndicat, qui leur permettrait de fixer eux-mêmes leurs prix, et d'obtenir ainsi une juste rénumération de leur travail, en évitant cependant par une majoration excessive de susciter la concurrence étrangère. De nombreux avantages résulteraient de cette création, tant pour le cultivateur assuré d'un bénéfice raisonnaljle que pour le commerce certain d'avoir des produits de choix, dus à l'amélioration des procédés de culture. Voici les grandes lignes du projet de notre confrère : division de la France en 3 régions : Région parisienne, Centre, Midi; syndicats dans chaque canton ou com- mune importante, communiquant avec le syndicat installé au chef-lieu de chaque déparlement ; l'en- semble des rapports de ces syndicats départementaux serait envoyé nu Syndicat central de Paris, où chaque année seraient fixés, après examen bien étudié de ces divers rapports, les prix pour chaque région et les prix de culture sur contrats. Bien entendu, les marchands- grainiers auraient voix au chapitre, et ce n'est qu'après entente entre les deux parties, commerce et culture, qu'une décision délinitive serait prise. L'association des jardiniers anglais. — Dans une réunion préparatoire tenue a Londres le 0 mars dernier, les jardiniers anglais ont décidé d'organiser le 1'''' juin prochain une grande réunion publique où serait sou- mis à l'approbation de l'assemblée le projet des statuts d'une Association nationale des jardiniers profession- nels. On sollicitera des dons pour permettre au Comité, qui vient de se former, de faire imprimer et de lancer dans toute la Grande-Bretagne une circulaire énumé- rant le but de l'Association en préparation et les avan- tages qu'elle offrira à ses membres. Le Secrétaire du Comité est M. W. Watson, à Kew. Les fruits exotiques à Londres. — Chaque année on constate la faveur croissante dont jouissent les fruits exotiques sur les tables de nos voisins d'Outre-Manche, entre autre les Bananes, provenant des Canaries, des Açores et de la Jamaïque, dont l'importation (2.MI0.000 régimes) a plus que doublé depuis lOOO, et dont la valeur (25 millions de francs) augmente sans cesse. Puis viennent les Ananas, SOO.OOO fruits pour une somme de près de 3 millions ; les Oranges et les Citrons sont à peu près stationnaires, ainsi quo les Raisins. Le perfectionnement des moyens de transport de toute nature et l'organisation des ports anglais tendent encore k accroître le chiffre des importations, qui permettent encore à dos expéditions nouvelles de trouver sur le marché de Londres un débouché rémunérateur. Il y a donc lieu pour nos producteurs de Bananes de la Guinée, d'Oranges et de Raisins d'Algérie, de hâter leurs efforts pour s'introduire sur les places anglaises en améliorant leur mode d'envoi et d'emljallage. Edouard VII, patron de la R. H. S. — Le roi d'Angleterre qui avait déjà donné un témoignage de sa sympathie à la Société Royale d'Horticulture de Londres par un don généreux à la souscription qui fut ouverte pour l'érection du nouveau palais de la société, actuellement en cours de construction à Vincent Square, a accepté gracieuse- ment le litre de « patron » que lui offrait au nom de la société le président Sir 'l'revor Lawrence. Les Pommes américaines en Angleterre. — L'importation des Pommes des Etats-Unis et du Canada sur le marché anglais prend une extension toujours plus grande : c'est ainsi que la place de Li\('r|HHil a rcru pour la période qui va du innis d'aoul au nisf,,, les L„hcli,i (iemnli, dont les diverses varieirs s'aci i uroiil. ,i;i,,(e a, la maison Rivoire, des Lobelia Riroirei, la nionograiiliie de ces magnifiques p'autes s'est enrichie de plusieurs beaux spécimens, dont le plus récent viot:t d'cire présenté à la dernière réunion do la Sociélé Royale d'Ilorliculture d'.\ngletcrro par M.NL Paul cl (ils, .Ir i ;iM-liiiiit, Celle ncuvello espèce, dilo Lobelia n loii i(i,,,rf,,i i,, , alleint G pieds do haut, ses llcurs sont biiinclii's nu lilas pâlo cl l'inllorcscenco mesure plus de 2 pieds; ses feuilles ont assez l'aspect de celles d'un Xicoliana. MM. Paul l'ont obtenue do graines venant du sud de l'Inde : cette plante se trouve très liien deliors pendant l'été, mais doit élro rentrée en serre froide dès le mois do septembre. Augmentation de la teneur en fer chez les plantes. — La station de bactériologie do Vienne a fait dernièrement des recherches fort intéressantes sur l'accumulation du ter dans les cellules dos plantes, ont iiormis de cons- tater que certaines espèces avaient des aptitudes spéciales à emmagasiner le fer, et |iouvaicnt élro par suite employées do la façon la plus prolitablo dans la médecine. La première expérience fut faite avec des Kpinards, à la terre desquels on mélangea de l'hydrale de fer. Celui-ci se fixa si bien dans les Epinards que c(^ux-ci contenaient à la fin de l'expérience sept fois plus do fer que les autres plants témoins cultivés en terrain non préparé. Les expériences vont continuer sur d'autres légumes susceptibles d'un pourcentage analogue. En attendant il convient d'insister sur la valeur alimentaire de ces légumes populaires, dont chaque pays devrait encou- rager la culture par tous les moyens, entre autres en créant des champs d'expérience où tous les jardiniers pourraient allerapprendre les méthodes qu'il n'auraient [ilus qu'à mettre en pratique sur leur propre fonds. Racines à parfums. — On sait que des parfums s'exhalent des diverses parties des plantes, la plupart de la fleur (Roses, Œillets, Girotlees, Violettes, etc.), quel- ques-unes de la feuille (Thym, Menthe, Baumier, etc.) et bien peu des racines. Sauf l'Iris, presque toutes les racines àpaifums viennentdans les pays chauds, comme le Nardostaclnjs Jatamaiisi ou Nard indien, originaire de l'Himalaya cl le f V//A' ./;■<„,/„//,■„, ,i„ Bengale. Cepen- dant, dit V An,, Tir.,,, i:,,l.i„,si, iHMis citerons parmi les plantes de coniivcs (einpciccs, r.i,-,-/ /^s(V(/rtm*/.s, ou Ro- seau odorant, diverses Fougères, VA^plenium eheneuin et VA. trichoinaiiès.W serait intéressant d'établir uno liste complète des racines à parfums. Qui peut en ajouter d'autres à celles que nous venons de citer'? Expositions annoncées. — Caiiibrai, du 24 an àG juillet. — lOxpositioiis do légumes, plantes et fruits de saison, orga- nisée par la section d liorticulture du Comice agricole de Cambrai. Adresser les demandes à M. Debergue, 1, rue do r.Vuge, à Cambrai. Montauban, en juin. — Exposition horticole et maraichére organisée par la Société d'Horticulture et il'Acclimatation do Tarn-et-(;aronne. Adresser les demandes au Président do la Société, à Montauban. Marmande, 10 accii. — Exposition et concours d'appareils et d'engins utilisés contre la grèlc, organisés sous les au£- |iices du Comice et du Syndicat agricoles et do la Municipa- lité. Adresser les demandes à .\l. Bonnefon, délégué du Comité d'initiative à ;Marmande. Tours, du 21 au 29 mai. — Exposition nationale d'Horti- culture organisée par la Société Tourangelle d'Horticulture. Adresser les demandes au secrétaire général de la société, à 'l'ours. Petites nouvelles Sur le rapport de M. .Maurice Uuentin,Ie Conseil mimicipal î Paris a autorisé la création d'un nouveau marché aux nirs, (,ui se tien. Ira hoiilevanl de la Villette. A la suite du cnin ,,uis |Mnir 1'. niploi de jardinier dans les lies nalioiiaicv : ,' ciinlnlils •,ui r, ont été déclarés admis- Mes : .MM. Iinus ri Wcnaiinu, ;uiciens élèves de l'Ecole de cisailles. Le |iicinicr. M. lions, a été pourvu de l'emploi icant au .lanlin des liiil.ries. lue Société lioiliruli' vient do se fonder à Rambouillet ivis le nom ilc Société d'Iiorliculturo de l'arrondissement > Rambouillet : le liureau pour V.mi est ainsi constitué : Président : .M. L. d. .Maurice, directeur de la Fcrrao nutio- ilo; vice-président : .M.M. Hardouin et Roche; secrétaire jnéral : V'. Enfer; trésorier : Cu voiler. Nécrologlî. — M. Hermann Ilerbst.— On annonce la mort tîichmond fAnAterrc), à l'âge de 74 ans, de M. Hermann erbst, ancien directeur du Jardin Botanique do Rio-dc- noiro, qui lut l'un des premiers lauréats do la médaille honneur de Victoria, décernée par la .Société Royale d'Hor- ■ulture de Londres. 11 fut l'un des premiers introducteurs 1 vulgarisateurs dos Cocos Wcddeliana, Iresina Ilerbsti, ipicrocanthus Uerbsti, Epiphi/llum truncatvm, etc. LA QUESTION DES EMBALLAGES AU CONCOURS AGRICOLE La question des emballages au Concours agricole La question des emliallages fut posée pour la pre- mière fois, par la Société Xalionale d'horticulture de France, pu Congrès de 1902 (1), où nous eûmes l'avan- tage de la traiter assez longuement, en concluant à la nécessité de concours de rpatériel d'emballage : ces concours spéciaux s'imposent aux programmes de nos expositions horticoles, disions-nous alors, et nous avions de bonnes raisons pour prévoir cette nécessité qui se trouve aujourd'hui bien confirmée par les pro- grès indiscutables de nos rivaux étrangers, et par le besoin que nous avons de relever notre commerce exté- rieur au profitdes régions productrices les plus mena- cées. Tout le monde sait combien nos fruits sont recherchés des consommateurs, mais combien sont nombreux ceux qui ignorent les efforts colossaux de nos concurrents étrangers en vue de nous supplanter sur ce point, et leurs progrès constants dus à leur remarquable esprit d'entreprise autant qu'à la parfaite organisation de leurs syndicats d'exportation. Toute la presse agricole nous avertit de ce danger à l'automne dernier, en signalant, principalement pour les Raisins de table, le notable accroissement de l'importation en Allemagne. En 1901 : 142.339 doubles quintaux évalués à.'J millions de marks; 1902: 192.837 doubles quintau.x-, valant 6 millions 700.000 marks, soit 1.700.00(1 marks d'augmentation. Les Italiens avaient profité de ces pro- grès pour les 9 10 ; la France et l'Algérie pour le reste. C'était peu, insistaient nos collègues. En effet, l'Italie qui avait fourni en 1901, 103.308 doubles quintaux arrive en 1902, à 1.50.611, soit une dilïérence de 47.213 doubles quintaux ; la France est passée de 7.280 doubles quin- taux à 8.30.5 ; l'Algérie de l.OiO à 3.282. Nous avons eu trop longtemps le grand tort de comp- ter aveuglément sur un monopole que nous croyions acquis a. jamais, nous refusant à comprendre lout ce que nous avions à perdre en restant simplement sta- tionnaires, alors que nos voisins progressaient toujours. C'est ainsi que nous nous sommes laissés devancer sur un terrain qu'il nous faut aujourd'hui regagner, sous peine de compromettre gravement les intérêts de notre production fruitière. C'est une grosse erreur de croire à l'infériorité dey produits étrangers et au noviciat des producteurs dans l'art de l'emballage et de la présentation. Les expédi- tions d'Italie, pour ne citer que celles-là, sont au con- traire fort soignées et elles présentent un aspect enga- geant, ce que nous ne réservons malheureusement chez nous qu'aux produits de luxe. Certes, notre bon goût est indéniable, mais il faut reconnaître en toute loyauté que cette qualité nationale est parfois bien délaissée. Elle demandai ta être stimulée et nous sommes heureux de rendre hommage à l'iniliativo avisée de l'Adminis- tration de l'Agriculture qui, pénétrée de ces faits et de l'importance d'une sage réaction dans notre commerce- d'exportation, avait décidé de créer cette année, au Concours général agricole, une section de matériel d'emballage. Celte décision prise au dernier moment n'avait pas permis d'établir un programme détaillé de ce concours, qui eut guidé les fabricants dans leurs recherches et leurs constructions. C'est pour cette raison que les expo- sants furent peu nombreux. Leurs apports, que nous examinerons plus en détail dans notre prochain numéro [l) Des meilleurs modes d'emballage des fW'ls four leur Iransporl en France et à léiravger, par F. Cbarmeiix. Librairie et Imprimerie Horticoles. et qui étaient tous fort intéressants, particulièrement celui qui a valu le premier prix à M. Eagarde, de Co- layrac (Lot-et-Garonne), et que représente la figure 69 : il se composait de deux cadres métalliques spéciale- ment appropriés au transport des fruits à longue dis- tance. Les bons résultats donnés par ces appareils ont déterminé les Cies d'Orléans et du Nord à consentir en leur faveyr à une tarification réduite pour leur utilisa- tion dans les transports d'exportation. Ils permettent le transport, sans transbordement partiel de 50 colis environ d'un poids total de 700 kilogrammes. Ces progrés sont donc comme, on le voit, très suivis et fortement encouragés par nos compagnies de chemin de fer, et nous avons été heureux en cette circonstance deprofirer des justes appréciations et des critiques de M. Tuzet, agent commercial de la Cie d'Orléans, et de notre ami, M. Michalet, le sympatliique agent commer- cial de la Cie P.-L.-M. et le promoteur de l'exportation en Suisse et en Allemagne des Raisins d'Algérie. Nous avions détaillé, dans notre Mémoire de 1902 quels étaient les emballages employés à Thomery et dans la région parisienne. Avant d'entrer dans les dé- tails concernant ceux qui étaient présentés au concours agricole, nous croyons utile de donner quelques ren- seignements sur les emballages et les expéditions d'un grand centre de production, le Lot-et-Garonne (1). (»n expédie généralement sur Paris en paniers, d^ts « fleins », contenant 7kilogs environ de Raisins, poids net, cela soit dans des cadres ou cageots de quatre fleins, soit dans des wagons aménagés en étagères. Ce dernier système donne de très bons résultats et tend à se généraliser. Sur les villes du Nord, on utilise la caisse pour colis postal de 10 kilogs. Sur Bordeaux, on se sert de la corbeille de 25 kilogs. A l'arrière saison, on emploie la petite corl)eille de 4 kilogs net, ou bien des caissettes de 2 ou 4 kilogs, que nous avions indiquées dans notre mémoire de 1902, en détaillant les emballages utilisés à Thomery. Notre correspondant du Lot-et-Garonne, M. Boudon de Saint-Salvy, auquel nous devons ces détails, ajoutait combien toutes ses préférences se portaient sur le colis perdu qu'il voudrait de S kilogs net environ, solide et léger en même temps. Dans les envois de saison sur Paris, les commission- naires parisiens fournissent le matériel en location, et, aménagent à leur frais des wagons à étagères, dans les- quels n'entrent que les paniers sans cadre. 11 y a là une amélioration sensible qui oflre à l'expéditeur plu- sieurs avantages. 1" La manutention au chargement se fait exclusive- ment parles soins des représentants locaux et sous le contrôle des propres expéditeurs qui parfois aident eux- même à la besogne. 2" Les petits expéditeurs ont la faculté de n'expédier que 10, 20, 2.5, .'ÎO kilogs, etc., sans avoir à payer la taxe complémentaire de 50 kilogs, minimum de poids admis aux messageries et sur lequel, dans ce cas, la taxe s'e.xerce s'il se trouve inférieur. 3° Diminution de tare et par suite économie de frais de transport. 4° Suppression des frais de location des cadres. 5" Enfin, les colis mieux aménagés au départ par- viennent en meilleur état à destination. Les maisons Ant. Décugis, O. Décugis et l'ancienne maison Doumayren procèdent ainsi, cela grâce à leur (1| f.es notes concernent le Syndicat professionnel agricole de Port Sainte-Marie, Fruits et primeurs, comprenant les communes de Port Sainte-Marie, Clermont, Dessous, Bazens, Galopian. Fré- gimonl, St-Salvy, St-Laurent, Bruch, Montesquieu, Serignac, Keu- ga relies. i:ilRO.NIQUE FLOBALE nombreuse clientèle. Voici la copie d'un lionlereau vente se rapportant à ce mode d'envoi : Voilure 19.00 Octroi ."i.ôO Commission . . Manutention . . . Correspondance Location de colis , Retour des colis . 4.60 ■.i.2() 0.1.5 32kgs total. 3i.,s5 Reste net : Sur les villes du Nord, c'est le colis postal de 10 l<. tiui est en usage, il se compose d'un fardeau de deux Laisses de ô kilogs. Pour les envois sur Bordeaux, l'ex- péditeur doit fournir le matériel d'emballage. En sai- son, le plus usité est la corbeille de 25 l-;ilogs ; le trans- port s'elTectue soit par bntcati, soit [lar diemin 'le fer. En arriére saison, chaque expéditeur a son système d'embal- lage, mais c'est tou- jours le petit panier, jamais la caisse. Ces renseignements nous semblaient i.écessai- res en ce sens qu'ils devront aider, pour les concours futurs, les fabricants d'appa- reils d'emballage, jus- qu'alors trop impar- faitement renseignés sur les exigences des dilïérents produits agricoles, tant au point de vue do leur transport qu'à celui non moins important de four l)onne présen- tation pour la vente. Nous terminerons ce premier arliele sur cette question en don- nant le programme projeté par M. Tuzet, noire aimable correspondant. Il nous semble répondre complèlement au but recherché. 1" Emballages et procédés d'emballage pour les pro- duits destinés a l'approvisionnement familial. a) Colis non démontables susceptibles de faire retour à l'expéditeur. (b) Colis démontables susceptibles de faire retour à l'expé- diteur. (c) Colis dits abandonnés ne faisant pas retour à l'expédi- teur. ■2 Emballages et procédés d'emballage pour le trans- port et la présentation des produits agricoles des- tinés au commerce. (a) Colis devant faire retour mais sous un volume restreint par suite de démontage ou empilage. (b) Colis ne devant pas faire retour et rjstant la propriété de l'actieteur. (Par nature de marchandise, fruits, fleurs, légu- mes, produits de ferme, etc., transportés à l'intérieur ou à l'extérieur de la France, par voie de fer ou par voie mixte de fer et d'eau. 3° Emballages de luxe. — Appareils de groupement destinés à éviter les manutentions partielles et à faciliter la réunion des colis d'une même destina- tion, soit à l'intérieur ou à l'extérieur de la France. 4° Dispositifs destinés à améliorer le transport des den- rées de toute nature, par réfrigération, aération, division du chargement, elc. Fh.vnçois GuAnMEUx. CHRONIQUE FLORALE Les arrangements de fantaisie (1, La décoration florale du paravent procède du même genre et des mêmes sentiments que ceux qui président à l'arrangement du chevalet et de la glace. Elle laisse a l'exécutant autant, sinon plus, de liberté. Ce genre de décoration n'est pas exécuté en France où il n'est guère connu; cela est dommage, car certains de nos fleuristes trouveraient là sujet à des disposi- tions, à des associations intéressantes et originales. Au, lieu du simple paravent, de style plus ou moins pur, de genre plus ou moins riche, on pourrait donner a certains d'entre eux un caractère particulier. Il en r>sulterait une facture [ilus frappante de personnalité tyies deoibaliago Ju transports d'csportalion, avec les principau , pour Raisins, Pècties, Prunes, Fra-ses, etc. à certaines réceptions mondaines, et on soulignerait lé cachet de préciosité qui sied si bien ii ce meuble charmant. Pourquoi, en somme, ne parerait-ton pas le paravent lors de la décoration florale de la maison, alors que tant d'autres objets reçoivent leur contingent de fleurs, pourvu que cette forme ait de l'allure. Aux paravents de style, on peut d'ailleurs en adjoin- dre ou en substituer d'autres, drapés de jolies étoiles, évidemment de moindre valeur, mais constitués, pré- parés pour recevoir une décoration florale. Nous avons notamment trouvé charmant de conception, délicieux d'harmonie de tons, une sorte de paravent tendu de soie jaune, barré de ruban jaune d'or et fleuri de deux piquets de chaque coté : (Eillets jaune soufre gentiment arrangés parmi des feuilles de Dracœna IJndeni et de Croton. Au centre était un piquet des mêmes feuillages et de Cypripedium et au sommet une jetée dcEillets jaunes à'Oncidium et de feuilles de Croton . Bien que s'expliquant moins et restant plutôt dans la catégorie des objets plastiques, auxquels vont moins nos préférences et nos goûts, la colonnade judicieuse- ment décorée peut être un curieux molif d'ornementa- tion d'un salon. (1) Voir Le Jardii 1904. n- 4ci3. p. 356. LE JARDIN — CUKONIVllî FLOBALM Elle comporte dos variations sans nomlire, telle une colonnade supportant un vase bondé d'Œillets que nous avons beaucoup remarqué. Au lias de ce sujet était une harpe fleurie; sur le côté, parmi les frondes légères d'Adiai/tum et les feuilles empourprées du Galax aphylla, au-dessus desquelles un Coco^ Weddeliana étendait ses fines pousses, élaitun piquet constitué par des fleurs àWmarylUs placées à différentes hauteurs, et dont certaines tiges coupées en biseau étaient dispo- sées parmi les fleurs, comme pourraient l'être ces fleurs elles-mêmes. Au sommet do cette petite colonne, on avait fixé une inflorescence de Palmier, nouée d'un ruban jaune du même ton, parmi des feuilles de Galax. ' Une glace disposée sur un rustique chevalet de Bouleau était dominée par un fronton d'iEillets, tandis que des Muguets s'épanouissaient à la base et que, sur le côté, s'enlevait un vaste piquet de Lis des Bermudes et de Roses. Mais, autant nous aimons un arrangement simple de grande allure, comme une ample jetée flanquant le bas (l'un support de ce genre autant nous réprouvons ces colonnades on fleurs plaquées, compositions aussi pré- tentieuses qu'inesthétiques. C'est donc au fleuriste de ne pas dépasser les limites du bori sens et de l'originalité pour se lancer dans la réalisatioii des compositions d'un goût douteux. Le coussin fleuri, considéré chez nous comme objet de deuil est très souvent offert, en Allemagne, à l'occa- sion de jultilés, comme symbole de repos bien mérité. Drapé d'étoffes de valeur, il est orné d'u,ne large jetée on fleurs stylisées, ou d'un ou plusieurs piquets. Il peut avoir, ainsi traité, un certain caractère artistique, mais nous aimons lieaucoup moins ceu.x entièrement tapissés de fleurs au-dessus desquelles s'élève une touffe plus légère. Le plus souvent cette toufle se trouve au cen'.re, alors d'autres petits piquets assortis sont fixés à cliaque coin. La longue guirlande ou jetée- guirlande indépendante, gracieusement arquée et dis- posée au-dessus remplace les autres petits motifs. Aussi bien pour le coussin que pour les autres motifs, la question d'association des couleurs joue un rôle très important. C'est pourquoi les fleuristes allemands étu- dient et combinent leurs effets avec un certain senti- ment d'art, et cela rachète un peu ce que les arrange- ments de ce genre ont de trop rigoureusement mesuré et d'apprêté. C'est ainsi que si le fond est constitué par des fleurs mauves, le piquetou la gerbe qui s'en dégagera, sera d'un beau jaune franc, ou d'un violet foncé. Sur un fond de Dahlias bruns, ils placent un piquet de fleurs rouges, et, si la forme le comporte, de longs épis de Tri- toma orangés. S'il s'agit de fleurs blanches, la garniture sera d'un ton rose clair, à moins qu'on vise à un effet plus marqué en jetant un rameau dp feviillage pourpré; sur un fond de Lichen d'Irlande qu'ils aflectionnent par- ticulièrement, ils placent une gerbe allongée ou entre- mêlée de neurs d'un rouge brillant et orangé. Les com- binaisons de couleurs, lonçues sur celte base soit do douces hirmDnies,' soit d'oppositions d'un caractère très osé, parfois se prêtent d'ailleurs à autant de varia- tions que l'on dispose de couleurs et do nuances. La corne d'abondance est également très prisée chez nos voisins qui remplacent le type droit, raide et peu joli par une forme légèrement courbée. Tandis que cûUo-ci so trouve garnie de fleurs de toute l'année, d'autres, trius dégagées, plus légères et de couleur claire s'échappent de l'ouverture supérieure et réciproquement. L'armature do fil de fer est parfois remplacée par une forme en vannerie. Dans ce cas, une longue jetée-guir- lande est fixée dessus et le contenu est constitué par une ample gerbe de fleurs. On le choisit souvent comme cadeau de noce d'or ou d'argent; dans ces cas particu- liers la corne est argentée ou dorée et l'on peut admettre un nieud do ruban. Deux autres motifs, la harpe et la lyre, s'expliquent assez comme présents destinés à des artistes, musiciens et compositeurs, aussi sont-ils particulièrement goûtés en Allemagne, dans les autres pays du nord, ainsi qu'en Amériqus. Ces compositions sont l'objet de maintes recherches de la part des fleuristes. Il nous faut ajouler qu'ils e.icellont dans ce genre, pourtant assez aride àtrait°r; ils trouvent et ilsexécutent des arrange- ments véritablement surprenants comme association. Le sujet est généralement constitué par des fleurs groupées les unes près des autres, afin de ne pas altérer la forme fondamentale et les contours, tandis que les cordes généralement en fils do cuivre, sont légèrement enguirlandées de fines verdures et de fleurs. La partie décorative est toujours soit la gerbe jetée sur le côté, soit aussi bien pour la lyre que pour la harpe, le grand piquet dressé. Ce décor stylisé, tout en rompant ce que la forme peut avoir de trop affecté, n'en masque cepen- dant pas les parties essentielles et est parfois traité avec maîtrise. Je me souviens avoir bien admiré une harpe entièrement fleurie de Dahlias cactus sur laquelle se dressait à gaucho un long et robuste jet d'épis de Tritoma s'échappant parmi un fouillis d'autres fleurs. L'arrangement de la harpe comporte plutôt une longue gerbe arqui^e, fixée dans le bas, qui, tout en l'ornant, laisse deviner les lignes principales du sujet. Bien que ces doux olijets s'admettent assez, il faut les traiter avec lieaucoup de tact, une certaine maîtrise et une esthétique affranchie, car, si on voulait se tenir dans des disposilions régulières, on ne réaliserait que des arrangements compassés, alors qu'ils peuvent être le sujet d'ingénieuses et de jolies variations. Les arrangements d'ancres peuvent être considérés comme symboles des choses maritimes et de présents aux gens de mer, comme le sont la harpe et li lyre pour les artistes. On traite l'ancre de la même façon avec cette seule différence qu'elle ne comporte pas do piquets et de jetées de la même importance sur le corps même. Mais, comme tous les objets du même genre, elle doit être soutenue par un support, celui-ci peut faire l'objet d'une toufle ou d'un vigoureux élancé do fleurset de feuillages robuste;; sur lequel elle semble s'appuyer. Naturellementlecolorisdeséléments conslitutitsde cette toufle, et ceux de l'ancre doivent être totalement dis- tincls, afin qu'ils ne se confondent pas et qu'elle s'en détache parfaitement, tout en constituant un seul motif décoratif. Pour cette même raison, il est préférable que la toufle soit de coloris plus foncé. S'il on était autrement, on ne pourrait conserver avec suffisamment do netteté les contours do sa forme. Les deux pointes de coté ne doivent pas non plus être le sujet de piquets de Heurs plus dégagés, ou cela en alté- rerait la forme triangulaire. On peut toutefois se per- mettre une longue jetée disposée presque horizonta- lement sur la partie courbe de la base assez large ou s'enroulant autour de la tige verticale. Rien n'empêche de fixer un piquet au sommet que l'on peut nouer d'un ruban, lequel peut aussi s'enrouler en spirale àla façon d'une corde autour do la partie centrale de l'ancre. (Reprod^lclion intndile) ALBERT MaUME.MÎ. l'KItTUnP. DU SOL SDH 103 Influence de la couverture du sol sur sa fertilité II. Infl'.icnce delà coiiviTtiire sur la provision d'eau du sol Ebormayor, WoUny, V.acr, elc, ont remarqué qu'en piiuvrant le sol d'une couche, mémo peu ôpaisse, de paille ou de fouilles mortes, on réduit très notablement l't'vaporation de l'eau qui l'imbibe. J'ai cherché comparativement l'action, à ce point de vue, dos matériaux les plus fréquemment employés à la couverture du sol. à savoir, le terreau de couches, le fumier à demi consommé et la paille. Des récipients cylindriques en zinc de 20 centimètres de diamètre et de '20 centimètres do hauteur furent remplis, de la même favon. d'une même torre préalablement passée au tamis à mailles de •') millimètres, afin d'assurer une plus grande uniformité. Après avoir été saturée d'eau, la terre fut respectivement couverte, dans trois des réci- pients, d'une couche d'un centimètre d'épaisseur de ter- reau, de fumier à demi consommé et de paille hachée. Ces diverses substances avaient été préalalilement des- séchées. Les récipients furent ensuite placés à l'air libre, dans des caisses en bois sans couvercle à parois épaisses et de mêmes dimensions qu'eux, qui étaient enterrées jusqu'au bord. En deux jours, au mois d'août, les divers récipients perdirent, par évaporation, les quantités d'eau suivantes : gracimes Terro nue ." 3SS — couverte de 1 centimètre do terreau. ... 82 — — 1 — de fumier à demi consommé 7(i — couverte do 1 centiiuotro do paille hachée. 82 L'emploi d'une couverliuc de dobiis végétaux d'un centimètre seulement d'éliaisM'iir a ili'iic rendu l'évapo- ration de l'eau du sol qualii^ :icin(| lïiis plus faible. Les diverses substances expérimentées se sont mon- trées à peu près également efficaces; toutefois, le ter- reau et la paille hachée le seraient un peu moins que le fumier à demi consommé, ce qui peut être dû, pour le terreau, à ce qu'il entrave moins l'échaiillement du sol et à ce que l'ascension capillaire de l'eau y est moins pénible; pour la paille, à ce que l'immobilisation de l'air y est moins parfaite que dans le fumier. Il importe encore de considérer l'aclion de la couver- ture sur l'eau que peut recevoir le sol, c'est-à-dire d'exam.ner sa faculté d'imliibilion et sa perméabilité. J'ai cherché à comparer, sous ce double rapport, le ter- reau de couches, le fumier à demi consommé et la paille hachée. Je me suis servi, à cet effet, d'un cylindre on zinc, à fond troué, de 10 centimètres de diamètre. Ces diverses matières y furent introduites, à tour de mlo, par couohos su"ccssi\os, de manière à atteindre finale- ment, (■tant saturées d'onu, une épaisseur uniforme do 4 centinièlros. On détermina alors la quantité d'eau qu'elles étaient capables de retenir; puis, pour appré- cier leur porniéalûlité, on versa à leur surface, à l'aide d'une pipette, 2.50 grammes d'eau en 2 minutes, et, une minute après, on pesa la totalité du liquide qui Ioh avait traversées : Voici les nomljres obtenus: Matière sèche Eau Eau employée retenue filtrée grammes gr. gr. Terreau 132 2.32 10 Fumier à demi consommé ... 48 200 232 Paille hachée 19 G5 245 Il en résulte que la paille hachée retient relativement peu d'eau, trois à quatre fois moins que le fumier et le terreau, et présente la plus grande perméabilité. (1) Voir Le Jardin, n" 410. p. 91. Le fumier à demi oonsomnu', tout on retenant lieau- conp d'eau, est également très perméable, tandis que lo terreau l'est extrêmement peu. Mais, répandu en couche mince à la surface du sol, le terreau ne tarde pas à se dessécher, et il convient de se demander s'il n'éprouve pas, de la sorte, des modifications dans sa faculté d'imbibition et sa per- méabilité. M. Schlœsinga observé, en efTet,que «quand les humâtes ont durci par la dessication, ils ne peuvent plus, comme l'argile, redevenir plastiques en présence de l'eau ». J'ai donc répété l'expérience précédente avec du terreau préalablement desséché. Comparons les résultat.= ol:)tenus avec ceux de tout a l'heure : Matière sèclie Eau Eau employée retenue filtrée grammes (rr. gr. Terreau ordinaire 132 232 10 Terreau piéalablomcnt dossoché 14.") 220 249 La dessication diminue donc un peu la faculté d'im- bibition du terreau et augmente considérablement sa perméabilité, qui devient égale, si:ion supérieure, à celle de la paille hachée. Ainsi disparaît nu d(M.Mil de la couverture de terreau que rimpéricusc nocos^iii' l'.r l'arrosage en culture maraîclioro rendrait Irès L:ra\ r. Mais elle en offre encore un autre, en ce sens ((ue le terreau, à cause de sa légèreté et de l'indépendance relative de ses particules, peut être déplacé par les eaux d'arrosage. A ce point de vue, le fumier et la paille présentent un avantage marqué. III. — Influence de la couverture sur la durée de l'ameublissement du sol La couverture, en protégeant le sol contre lo choc direct des gouttes de iduio et de l'ean d'arrosage, assure une plus longue durée à l'ameublissoinent produit par le laliour. Cet avantage acquiert une grande importance, lorsque les arrosages doivent être fréquents et copieux, comme il arrive en culture maraîchère, surtout si le sol est déjà peu perméable par sa constitution. Au Potager de Versailles, par exemple, où le sol est essentiellement formé do sable très fin agglutiné par de l'argile, les agrégats de te-re de la surface sont démolis après quelques jours d'arrosages copieux, et la couche superficielle, dont les interstices se trouvent ainsi com- blés, ne laisse plus filtrer l'eau qu'avec lenteur. Il serait très difficile et très coûteux — car l'opération devrait être tiès fréquemment renouvelée, — de remé- dier à ce grave inconvénient par le binage. L'emploi d'une couverture de débris végétaux est lieaucoup plus économique et beaucoup plus efficace, et on est frappé, lorsqu'on observe ses effets, de la rapidité avec laquelle l'eau y disparaît, alors qu'elle séjourne plus ou moins longtemps sur le sol qui en est dépourvu. JV. — Influence de la couverture sur le développement des plantes adve.itices La couverture entrave singulièrement le développe- ment des plantes adventices provenant des semences que recèle le sol, dès surtout qu'elle atteint 1 à 2 centi- mètres d'épaisseur. Le chemin à parcourir pour arriver a la lumière se trouvant augmenté de l'épaisseur do la couverture, beaucoup de plantules épuisent leurs réserves alimentaires et périssent avant d'y paivcnir. A ce point de vue encore, la couverture peut donc sup- pléer au binage. V — La couverture comme engrais Lorsque la couverture est formée de fumier et sur- tout de terreau, elle a pour effet d'accoitre la provision de principes nutritifs du sol par l'intermédiaire des 104 UIDIN — nUDDLl-1 VAR. VEITCHIA.NA — LE STHIXITZIA HEC1N.1-; pluies ou des eaux d'arrosage, qui en entraînent les parties solubles. Mais à ce point de vue spécial, mieux vaudrait enfouir immédiatement' ces engrais, d'autant plus qu'en les laissant séjourneren couche mince sur le sol, ils peuvent perdre une quantité notable d'azote sous forme d'ammoniaque. Il importe de remarquer encore que la couverture étant destinée à être enfouie après la récolte, son usage a pour résultat final l'enrichissement du sol en liumus et en principes nutritifs. Cette conséquence est parli- culièrement importante en culture maraîchère, où le terrain est souvent couvert de terreau ou de fumier trois ou quatre fois dans le cours d'une année; les maraî- chers estiment même que cette pratique suffit à l'en- tretien de la forlililé du sol. (à suivre) ' A. Petit. Buddieia variabilis var. Veitchiana '" Les Buddieia Liridleyai dant longtemps leur Imhi des jardins; le /;. ,iniJ,i(, cultivé dans le Midi de la ; et B. curviflora ont eu pen- 0 jiart dans l'ornementation ^r,r,'ieiisis est fréquemment 'laiice, mais tous trois sont de beaucoup distancés par la superbe plante qu'est le B. van'ab/lis. Quoique de date et d'introduction récentes, il a rapidement fait ses preuves et depuis quelques années il brille au premier rang des adjustes d'orne- ment. LeBuddleiavariabiliS8LélédéctUpouTla, première fois en 1889, par M. Hemsley, sur des échantillons d'herliier rapportés par le D'' Henry, du Hu-peh, dans la Chine centrale. On le rencontre aussi au Se-lchuon, toujours dans la région montagneuse, ainsi qu'au Thibcl. Ce qui avait frappe le descripteur, c'était l'exlrôme varialiililé du feuillage. Malgré cela, il n'y avait pas lieu de créer plusieurs espèces, les formes entières se reliant entre elles par de nombreux intermédiaires. Les feuilles varient en effet dans leurs dimensions et peuvent atteindre jusqu'à 30 centimètres de longueur; elles sont oblongues-lancéolées et obtuses ou bien étroites et acuminées au sommet. Voici le signalement de celte belle plante que nous empruntons au Botanical Magazine: rameaux flori- fères cylindriques ou tétragones; feuilles d'abord fauves et tomenteuses en dessous, à peu près sessiles, oppo- sées et plus ou moins soudées à la base par une ligne saillante ou une orcillclle, étroites ou ovales-lancéolées, aiguës ou obtuses, très entières ou bien dentées en scie, discolores; fleurs disposées en Ihyrses allongés, terminaux et en capiUilcs axillaires très fournis; calice court, glalire ou pultcsccni, à lobes oblongs, obtus; co- rolle à tube grêle, droil, cylindrique, poilu intérieure- ment, à lobes arrondis, légèrement crénelés, de couleur lilas clair, à gorge jaunc-oranfé; anthères sessiles et fixées au milieu du tube; ovaire glabre ; style court; capsule étroite, claviforme, glabre. Le B. variabilis a été introduit par le Muséum vers 1896. La variété Veitchiana, importée du Hu-peh, par M. Wilson, se distingue par son port plus robuste, ses épis plus amples et plus serrés, d'un coloris plus bril- lant, longs de 35 à 40 centimètres sur 7 à 8 de largeur, formant des pyramides massives, ses feuilles vert foncé en-dessus, dentées en scie. Cette variété, de même que le type, est rustique au plus haut degré. P. Hariot. (1) Buddieia variabilis Hemsley, Journ. of Linn. Society, 1889, p. 120; Ilotanical Magazine, p, 7609; tor. Veilcliiana, Journ. of Roy. horl. Society, déc. 1902, p. 102; Gard.',CUron., 23 août 1902 ; J. of Ilort., 21 août 1902 ; Garden, 2:i août 1902 ; Gard. Magazine, 21 août V.m:>. LE STRELITZIA REGIN/E C'est moins pour signaler que pour rappeler celte excellente plante à l'attention des amateurs, dont beau- coup en négligentpar trop la culture, que nous publions la planche en couleurs ci-contre. Le Strelit<4a Régime est, en effet, la plus belle espèce du genre, la plus décorative et la plus quoiqu'insuffi- samment répandue. Avec ses feuilles rigides, longue- ment pétiolées qui laissent émerger ses inflorescences très curieuses, consliUiées par une spalhe oblique, don- nant asile à huit ou dix curieuses fleurs, aux sépales jaunes orange et aux pétales d'un bleu d'outremer, s'épanouissant successivement principalement en avril mai. et portée par une hampe rigide, l'ensemble en est très ornemental. C'est une des plantes classiques des grands jardins d'iuver, ofi mise en pleine terre, elle forme assez rapi- dement de fortes louffes dépassant parfois un mètre de hauteur. Sa culture en potées est également à préconiser, car elle permet de l'utiliser dans la garniture temporaire des appartements, où elle est toujours ren arquée à cause de la grande originalité des fleurs qui simulent assez bien la silhouette d'un oiseau fantastique. On a parfois reproché à celle plante d'avoir une flo- raison capricieuse, ce qui ne peut élre soutenu, lorsqu'on la soumet à un traitement rationnel qui la fait toujours fleurir aliondamnient. A enic (lu SI, -el il: ta Reginee type, que montre notre illustration, il existe quelques variétés qui en diffèrent piincipalement par la coloration des sépales des fleurs. C'est ainsi que les sépales du S. U. citrina, sont jaune citron et celles du C. flava sont jaune très clair, tandis que le a. R. rutilans présentent une accentuation sensible àc, tonalité, ainsi d'ailleurs que le S. R.Lemoi- xieri, aux sépales d'un jaune d'or chaud, vraisemblable- ment la plus belle variété de celte espèce; le S. R. immila, en même temps qu'il présente des sépales d'un jaune clair, est aussi do taille plus naine. Sauf chez le S. R. rutilans ou l'on remarque une coloration plus foncée de l'ensemble des pièces florales, dans les autres variétcs, ce sont surtout les sépales qui moidrent une dillérenco de tonalité. \ous avons eu le plaisir d'admirer dans les serres de M. Raymond Lemonnier, à Saint-Maurice-Lille, il y a deux ans, le superbe et peut-être unique exemplaire du S. R. Leinoiriieri. M. Van den Heede, qui veut bien compléter notre documentation, nous informe que celte variété, obtenue par un horticulteur lillois, M. Miellez, fut dédiée à l'amateur d'horticulture distin- gué, M. Auguste Lemonnier qui, lui-même, à la suite do fécondations, récolta et sema des graines, dont les sujets existent dans ses collections. Nous avons dit que le Strelitzia Reginœ était une excellente plante de jardin d'hiver, d'abord, par sa robuste constitution qui résisie aux abaissements de température, par les fortes louffes qu'il forme et qui émettent jusqu'à quatre-vingt liges florales à la fois. C'est, d'ailleurs en forts sujets que nous en préconisons la culture, car le sectionnement des tiges en retarde toujours un peu la croissance, et aussi parce que la floraison semble avoir lieu plus facilement et plus nor- malement aussi. Par conséquent, à défaut d'espace oii l'on puisse les livrer à la pleine terre, il est tout indi- qué de les cultiver en grands pots très solides ou mieux en bacs, ce qui évite de les changer de récipients aussi fréquemment. Les Strelilzia émettent de très grosses, vigoureuses et fortes racines rliarnucs, lesquelles soulèvent les mo- LH JARDIN Strkliïzia Reginve LE JAllUIN .:OTS A ECOSSEK KT SANS PA lifs au dessus des récipients Irnsquo ceux-ci sont par trop restreints, lis réclament donc un compost fertile et suffisamment consistant: terre de gazon ou do jar- din, terre de iiruyèro et terreau de fumier de couche riche par parties égales. Lorsqu'on les livre à la pleine terre, on peut faire au-dessous une couche de fumier de vache à moitié décomposé. Les vases doivent être par- faitement drainés pour assurer l'écoulement de l'eau dos arrosages toujours abondants en été. Les jeunes plantes peuvent être rempotées assez fré- quemment, tous les ans ou tous les deux ans; mais il suffit de ne procéder à cette opération que tous les quatre ;i cinq ans pour les forts sujets cultivés en grands liacs. Comme ils sont très avides de nourriture, on pourvoie à ces exigences par des additions d'engrais doux donnés en surtaçages cl on arrosages. Les arrosements doivent précisément être fréquents et copieux en été; on dis tri bue ceux additionnés d'engrais de bouso de vache et de tourteaux tous les quinze à vingt jours environ. Par contre, on les diminue progressive- ment dès l'automne et on les distribue modérément l'hiver pour les ob iger à un repos hivernal assez accentué, destiné à bien pro[aror h s pUntes à une be'le lloraison priatanière. Pour les mêmes raisons, les Strelilzia affectionnent l'air et une bunièro vive et abondante; pour les plantes ciiltivées en vases, il est doiic excellent de les r.cllre l'é'é dans une bâche, sous un abri vitré, lar.L;ement aéré, et mémo enp'ein air dans une situation ensuleillce et abritée, pondant les mois do juin à septembre. La serre lempérce froide leur convient mieux que la serre chaude, à défaut d'autre, et on peut mémo les hiverner on serre froide en raison do leur nature assez accommodante. Nous en avons d'ailleurs vu des sujets en pleine terre dans les jardins de la Morlola, [iiès de Viiitimille en Italie et à .Moule Carlo, qui, en temps ordi- naire, passeut riii\er dans cf s condilions, ce qui est une indication de l;i iiistiiili' de celle plante. La multiplication scifcclue par Ih, séiiaration des rejets et par le seclioi.n 'n e it des toul'les, ainsi que par le semis des graines d'cxi nrliiiio'i pi iniMpaloment. .Mais cette multiplication n'est uuei'o faite ( n grand, car les sujets sont d'une croissance a?sez lento à l'état de jeunes sujets de semis ou d'éclats. Indépendamment du caractère décoratif des forts sujets, nous en recommandons tout spécialement les inflorescences coupées aussi bien aux fleuristes qu'aux amateurs et aux producteurs, à cause de l'intérêt et de l'originalité que celles-ci présentent pour les composi- tions florales de valeur, ainsi que par leur durée dans l'eau qui permet l'épanouissement successif des fleurj non encore ouvertes. Associées aux inflorescences d'un faciès ou d'un caractère s'en rapprochant: spathes d'Anthurium, racè- mes d'Orchidées, et entremêlées parmi quelques jolis feuillages, ces fleurs donnent un cachet particulier aux arrangements floraux. Nous croyons que les fleuristes achèteraient plus largement ces inflcrescences, si l'offre leur en était faite. Les producteurs de fleurs coupées, principalement ceux du midi de la France, pourraient songer à cette plante. Cultivée commercialement dans ce but, il conviendrait de planter les toufîes en pleine terre dans les bâches plutôt qu'en vases, pour obtenir une floraison plus abondante dans des conditions suffi- samment rémunératrices, en évitant toutefois la surpro- duction. Il nous souvient d'en avoir vu de superbes touffes dans les jardins publics de Monte-Carlo, qui émettent chaque année une moisson d'inflorescences. C'est assez dire l'intérêt qu'il y aurait i)our les établissements producteurs do fleurs du littoral méditerranéens d'en pouvoir fournir un certain nombre d'inflorescences au printemps, en en plantant quelques touffes dans une bâche simplement vitrée l'hiver. Nous estimons donc que les producteurs, les négo- ciants en fleurs et les fleuristes, toujours ;i la recherche de nouveautés en feuillages et en fleurs coupées à lancer, ne doivent pas négliger cette plante et maintes de ses congénères trop délaissées. Aluert Maumenè. Définition des Haricots à écosser et sans parchemin au point de vue horticole et botanique Lorsque l'on consulte un ouvrage d'iiorticulturo trai- tant des Haricots potagers, on remarque que les nom- breuses variétés cultivées y sont réparties en deux groupes : les Haricots à écosser et les Haricots sans parchemin ou mangetout. Cette division, gci.é.alement admise en France, et qui évidemment répoi.d bien aux besoins de la pratique horticole, laisse ceiici.dant beaucoup à désirer au point dé vue do l'exaetiluile, comme nous allons, du reste, le voir un peu plus loin. Le parchemin des Haricots est constitué par une couche sel reu-.e continue, de fibres obliques foin.ant un angle aigii avec le bord de la cosse; cette direciion est facile à observer, car c'est suivant elle que se fait la rupture lorsque l'on casse une gousse sulflsaniment développée. En dehors de ce parchemin proprement dit, il existe également deux bandes, deux paquets de fibres, sous les lignes médiane, dorsale et ventrale, s'étendant depuis la 1 a- e jusqu'à la [jointe de la gousse. Ce sont ces lils ou filandres qui consliluent dans les Haricots verts, consommés à un état trop avancé do leur développement, ces fllainenls coriaces, toujours si désa- gréables à rencontrer sous la dent. A l'étal jeune, toutes les cosses do Haricots sont dépourvues de ces productions scléreuses, car à ce moment les longues cellule;-, qui repiésentenl le par- chemin, ont leur paroi encore à l'état cellulosique, non sclériliéc; plus tard, ces cellules lignifient progressive- ment leurs membranes, et ces tissus deviennent, par suite, dures et coriaces. Mais un fait sur lequel nous attirerons particulièrement l'attention, c'est que cette lignification ne se produit pas toujours au même degré de développement des filets. Tantôt elle a lieu de bonne heure, comme dans les Haricots a écosser proprement dits, tantôt elle appa- raît plus tardivement, coumie dans les Haricots de Pragve, le Haricot Empereur de Russie, le Haricot Barbés nain, etc.; tantôt enfin, elle ne se produit pas du tout, comme dans les vrais Haricots mangetout, tels que le Haricots Princesse à rames, le Haricot Prédome à rames, le Haricot Intestin, etc. Les Haricots se répartissent donc, d'après la struc- ture de leur cosse, en trois groupes : les Haricots à écosser ou à parchemin, les Haricots à parchemin se développant tardivement, et que nous appellerons, pour plus de commoc'ité, demi sans parchemin, et enfin les Haricots sans parchemin vrais. Dans tous les ouvrages français, les variétés qui appartiennent à ces deux derniers groupes sont classés dans les Haricots sans parchemin; au point de vue pra- tique, cette répartition simple présente de grandes commodités, étant du reste assez exacte, si on convient d'appeler mangetout toutes les races qui ont leurs Kifl REPOS EN HOUTICULTUnE ET KN PHYSIOLOGIE cosses charnues et tendres au degré de développement où elle sont généralement utilisées pour la consom- mation. Celte division cesse au contraire d'être exacte, si on considère les mangetout fomme devant être sans par- chemin, car, comme nous venons de l'indiquer plus haut, toutes les variétés de notre deuxième groupe ont un parchemin en approchant de la maturité, parchemin souvent aussi développé à ce moment (Haricots de Prague, etc.) que dans les véritables Haricots à écos- ser. Du reste, il existe un certain nombre de variétés for- mant la transition entre les deux groupes, pour les- quelles la plupart des auteurs ne s'accordent pas au sujet de leur classement : les uns les i)lai,ant dans les Haricots à écosser et les autres dans les Haricots sans parcliemin, comme le Haricot Emperew de Russie, lo Haricot nain blanc quarnntain, le Haricot Barbés nain, etc. A l'étranger, aussi bien sur les catalogues que dans les ouvrages spéciaux, on ne fait pas intervenir la pré- sence ou l'absence de parchemin pour diviser les Hari- cots. Du reste, il ne semble pas qu'on attache la même importance qu'en France à cette diflérence de struc- ture ; il n'existe pas d'expression correspondant à notre mot mancietout, et dans la désignation ou la deseriplion des variétés, on fait rarement intervenir le parchemin. Toutefois, la nature particulièrement charnue de la cosse est indiquée par les expressions de lard (en alle- mand, speck) ou de beurre, cire (en allemand, butler, wachs; en anglais, wax). Les derniers termes indiquent plutôt la couleur jaune des cosses; mais il est à remar- quer qua, sauf quelques rares exceptions, les Haricots à cosses jaunes, ou Haricots beurres, sont tous sans parchemin. En résumé, les nombreuses variétés de Haricots désignées sous lo nom de majtgetout sont, au point de vue pratique et culinaire, de valeur fort inégale, et il serait peut-être préférable de réserver cette appella- tion aux races dénuées de parcliemin même à la matu- rité. Les nombreuses races, devenant parcheminées plus ou moins tardivement, seraient désignées sous les noms, soit de Haricots demi sans parchemin, soit de Haricots charnus à parchemin. H. Denaiffe. Au sujet du repos en horticulture et en physiologie végétale'" Au cours du très intéressant article que nous rappe- lons par le titre ci-dessus, M. Maumené écrit : « Cet arrêt dans la végétation n'est pas seulement provoqué par le froid, il peut l'èlre sous notre climat par une sécheresse prolongée et est principalemeni dû à celte dernière cause dans les régions tropicales. » En effet, dans les régions équatoriales et intertropi- cales à la saison sèche — pour employer le terme cou- rant — correspond l'arrêt de la végétation. Néanmoins, pondant cette période l'atmosphère reste chargée d'hu- midité, ce qui permet, aux grands arborescents et aux plantes de moindre taille qu'ils abritent, de tiouver dans l'air ambiant la vapeur d'eau nécessaire à leur conser- vation. Sous ces climats, il y a aussi, et nous ne pouvons mieux faire que de reprendre la phrase de M. Mau- mené : « Entre ces deux états de la végétation active et de la végétation arrèlée ou ralentie, une période inter- médiaire pendant laquelle les fonctions vitales s'atté- nuent ou reprennent graduellement. » (1) Voir Jordi» 1903, n» 406, p. 26. Pourtant, les végétaux qui croissent dans les groupes d'iles de l'océan Indien et du Pacifique, ont à subir pendant toute l'année une température élevée jointe à une humidité atmosphérique qui suppriment toute période de repos, d'où une végétation exubérante et de « serre chaude ». A ce sujet, nous nous rappelons la conversation que nous eûmes, en 1900, au Jardin d'Essai de Tunis, avec le Directeur du Jardin botanique de Buitenzorg, qui nous disait que chaque jour pendant la saison dite sèche, il tombait de .') à 0 millimètres d'eau. Dans nos colonies du nord de l'Afrique, exception faite de quelques régions privilégiée^, qu'il faut consi- dérer en acclimatation comme des climats locaux, la végétation se traduit de toute autre façon, étant para- lysée, pendant les mois d'été, par la température élevée et ratmos;,lière sèche dues aux tempêtes de sirocos, assez fréquentes pendant cette saison. Les pluies correspondent aux mois d'hiver, c'est-à- dire de novembre h. fin mars. Abondantes en décembre et janvier, elles diminuent progressivement k partir de février pour ne plus tomber depuis avril jusqu'en octobre. Certaines années il pleut en mai, ce qui favorise la pousse de la Vigne, l'épiagedes céréales et la végétation des plantes de nos jardins. Ce sont là de bonnes années, exceptionnelles, sur lesquelles il est prudent de ne jias tabler. La caractéristique de la végétation des arbres frui- tiers, tels que : Amandiers, Abricotiers. Pêchers, Pru- niers, est de produire leurs fleurs à partir du 15 février pour les Amandiers et dès les premiers jours de mars pour les autres espèces citées. A cette époque, la terre commence :i .•Ire nM-liiiii Ifi'c par les rayons du soleil qui liasse 'li'ja haut au /.'■iiilli dans le milieu du jour. Les fouilles npiiaraissont nisuite, la fécondation s'opère, les fruirs grossissent et sont récoltés, suivant les espèces ou les variétés depuis juin jusqu'en août- C'est pendant la maturité des fruits que les arrosages devront être diminués progressivement, afin que pen- dant les mois de septembre et octobre, le bois s'aoûte, se durcisse. En résumé, que ce soit la température élevée et la sécheresse d'atmosphère qui remplissent le rôle de nos gelées en France, par ce traitement les feuilles jaunissent, tombent et ainsi les arbres passent la période des pluies, en hiver, sans en souffrir. Si. au contraire, à l'automne, les arrosages sont trop copieux et pas assez espacés, le bois ne se durcit pas. Les premières pluies en octobre, la terre étant chaude encore, provoquent une seconde végétation, vite para- lysée par la température trop basse; les arbres s'ané- mient, ceux à fruits à noyaux jaunissent, et, s'ils n'en meurent pas, en souffrent suffisamment pour que l'aniiéo suivante la végétaticm soit moins bonne. Pour les arbres à fruits à pépins, les arrosages devront être conduits de la même façon, en observant l'état de la maturité des fruits, ce qui est le guide en la circons- tance. Les espèces d'arbres à feuilles persistantes, — nous ferons rentrer dans cette catégorie les Palmiers — qui concourent à l'ornementation des jardins, fournissent pendant les mois do mars, avril et mai, une végé- tation toujours intéressante, si cette dernière est favo- risée par des arrosages copieux et fréquents; mais dès que les grands sirocos se font sentir, il y a un ralentis- sement très sensible de la végétation, dont il y a lieu de tenir compte en diminuant les arrosages, sans les supprimer toutefois, sous peine de voir les plantes périr on quelques jours, voire même en quelques heures; LKS CULTUIllî LES CHAMPS D EPANDACK 10 ; iroii les exemples que nous avons cilùs au cours d'uno noie publiée dans lo Bid/elin delà Société natio- mile iV Horticulture de France (1). Pour ces mômes espèces, une seconde végétation a lieu à l'automne sous l'influence des dernit'res pluies pour s'arrêter complètement, quand la température s'abaisse à -j- 1" et -\- 2" Cent. Je ne parle, en citant ces températures, que de la partii' littoralienne de la Tunisie, l'ar, dans les régions montagneuses, la température descend régulièrement chaque année au-dessous du point de congélation. Pendant les mois d'hiver, les i)lantes à feuilles caduques, comme celles à feuilles persistantes, fournis- sent une végétation radiculaire importante, qui leur permet de mieux résister à la sécheresse pendant Vvlé. Les racines eu s'allongeant trouvent dans les profon- deurs du sol l'humidité qui est nécessaire au dévelop- pement de la plante, ce qui explique pourquoi certaines espèces à racines traçantes en l''rance sont ici presque pivotantes. C'est là un commencement d'adaptation au climat, intéressant sujet dont nous pourrons parler dans un autre article. L. Guillocmon. Les cultures dans les champs d'épandage Le docteur Vidi a pulilié récemment dans \e Jouryml un article dont le contenu n'a pas été sans émouvoir les consommateurs de légumes de Paris, de la région l)arisienno et des grands centres. 11 signale, en effet, la présence de l)actéries sur les légumes produits dans les cultures irriguées par les eaux d'égouts, prihcipa- ment dans les plaines d'Achères et de Gennevilliers. n Los partisans de l'épandage ont, dit-il, suivi l'exemple donné par la nature, où rien ne se perd. Ils ont voulu utili- liser, on la détruisant, la quantité énorme de matière organi- que, qui, tous les jours se perdait dans la Seine ou aurait été envoyée à la nier. L'intention est louable, et la solution élégante, comttle on dit on mathématiques ; elle a. depuis, particulièrement séduit les cultivateurs, gens pratiques. Les appréhensions du tlébut ont fait place à un enthousiasme sans bornes. On épand à perte de vue dans les plaines. Do Clichy, les eaux sont amenées, snit par la gravité, soit à l'aide de pompes puissantes, sur des terrains sablonneux homogènes, propices à la filtration. La matière organique et les microbes sont retenus à la surlace du sol, dans les cou- ches superficielles; les bactéries aérobies et anaérobies fo moltent à l'œuvre ; des fermentations variées s'établissent, plus ou moins odorantes; les substances albuminoïdes, l'azote organique sont attaquées, digérées, solubilisées el, finalement, transformées en nitrates qui constituent un en- grais excellent et fertilisent lo sol. En peu de jours, la sale besogne est faite, le sol redevient perméable et peut absor- ber et détruire do nouvelles quantités de matières. Tous les jours, des centaines de mille mètres cubes d'eau d'égout sont ainsi purifiés sur les champs d'épandage de la Ville de Paris ou sur les propriétés des cultivateurs qui utilisent ces eaux comme engrais. » Les plantes, par leurs radicelles, pompent les nitrates; une végétation luxuriante s'établit et l'eau d'égout, débarrassée do toutes ses impuretés, filtrée à travers les couches du sol, par les drains, pure comme un cristal. Tout cela est très bien ; mais que deviennent les microbes pathogènes? Le simple bon sens permet de conclure rses variétés renviiitnnlL', a -/ ,i\ fruits (|ui ont élc \IC0T M \ \.\V (a rames). — (. , si (Ml I.USdll .1,. s 1 grande précou Ir, de bon e.\(jcllenti' quilité et de son abondante produc- tion, que nous réservons une place à ce Haricot dans la série déjà si nombreuse des sans parcliemm à rames. Sélectionne depuis quelques années dans nos cultures, où il s'est montre 1res précoce, ce Haricot nous a toujours donné d'excellents résultats, aussi bien pir l'abondance de son produit que par sa qualité. Ses belles cosses d'un blanc rose agréable, larges, très longues et bien charnues restent aussi tendres quand elles sont à toute venue, que lorsqu'on les cueille seulement à demi formées. Le grain est de forme allongée, couleur café au lait, légèrement zébré. Haricot nain Le Bleu. — Ce Haricot qui commence à faire son apparition aux Halles, où ses gousses longues et char- nues sont très appiéciées pour la vente en filets, est bien rustique et se montre pou difflcile sur la qualité du terrain. Excessivement productif et résistant bien à la maladie, c'est la variété par excellence pour la grande culture. Le grain en est allongé, d'un beau bleu foncé presque noir. DoLiQUE oéant extra HATIF. — La dénomination de Géant qui n'est nullement exagérée, a été donnée à ce Dohque non pas seulement à cause de sa végétation vigoureuse qui atteint :i ou 4 mètres de hauteur, mais surtout en raison du développement vraiment extraordinaire de ses gousses, dont la plupart ont souvent .SO centimètres de long. Celles-ci sont très charnues, nombreuses et sensiblement plus largos que celles du Dolique de Cuba; elles renferment de beaux grains qui arriveront à complète maturité dans tous les pays tem- pérés, ce qui rend cette variété très précieuse au double point do vuo do la production et surtout do la précocité. Nous rappelons que les Doliques consommés à l'état frais, comme les Haricots verts, constituent un légume très déli- cal,d'un goût fort agréable, rappelant assez celui de l'Asperge. Tomate Perdrigeon. — Sélectionnée avec grand soin par un maraîcher spécialiste de la région parisienne, cette jolie Tomato constitue un des bons apports de l'année. Ses fruits, à peine côtelés, d'un beau rouge vif, se présentant sous forme de grappes, sont à chair serrée et délicate. Très résis- tante ot ne se fendant pas à l'approche de la maturité, on en fera une excellente variété d'exportation. D'Allemagne, nous viennent quelques nouveautés potagères parmi lesquelles il convient de citer : Chez J. C. Sthmidt, d'Eifurt. Radis d'été « Salvator » blanc hatif a forcer. — Les variétés de Radis à forcer connues jusqu'à présent fournis- saient leur récolte seulement de mi-avril à mai, tandis qu'avant cette époque on devait se contenter des Radis d hiver. Celte nouveauté fournit à l'amateur déjà en mars un Radis blanc frais et savoureux d'une excellente qualité, elle sera par celle raison partout la bienvenue. Il faut dire que le succès est certain seulement par une culture soi- gneuse. On failles semis mi-janvier sur couches tièdes et on repique les petites plantes ensuite sur uno dis- tance de 5 à 7 centimètres. Les beaux Radis blancs de forme ronde se dé- veloppent en mi-mars, ils ont un diamètre de 5 à 0 centimètres et un poids de 120 à 160 grammes. Si l'on veut avoir les fruits encore plus tôt, on sème très clair mi-novembre sur une couche froide, on couvre bien par les gelées et on replante vers mi-janvier à une distance de ."> à7 cen- timètres sur des couches chaudes. On obtient avec cette variété do bons résultats aussi en été sur couches par le repi.quage: elle four- nit en septembre après 6 semaines des Radis d'une belle forme qui sont bien plus grands et d'un goût plus fort que ceux forcés au printemps. Chou-fleur tardif «Métropole». — Il a fallu des efforts de beaucoup d'années pour arriver à obtenir cette espèce de Chou-fleur qui est d'une grandeur énorme et d'une forme des plus nobles, mais qui se distingue avec cela par sa plus grande finesse et un goût des plus fins. D'une forte croissance, les feuilles un peu fri- sées qui frappent par leurs nerfs larges et blancs, entourent des pom- blino 1 ur dune trcs belle forme qui peuvent atteindre par uno bonne culture un diamètre de 25 à 30 centimètres et un poids de 6 à S kilogrammes. Cette nouveauté conviendra spécialement aux contrées dans lesquelles croissent bien les espèces tardives comme Géant de Naples, de Malle, d'Alçjer, etc., elle les égale et les surpasse cependant sous le rapport de la grandeur et du rendement. Cette variété exige une terre très vigoureuse, il sera nécessaire de butter les plantes souvent à cause du poids des pommes. Tomate «Alice Roosevelt». — L'assortiment des Tomates a été enrichi considérablement dans ces derniers temps par une série de variétés excellentes. Mais il en manquait tou- jours une jusqu'à présent parmi le grand nombre de variétés à fruits grands de forme parfaite qui possédât en mémo temps l'avantage d'être précoce; ce qui est d'une grande importance pour les climats septentrionaux Alice Roosevelt réunit ces deux qualités, elle appartient aux Tomates les plus précoces et est avec cela d'une belle forme rondo grande, entièrement lisse, d'une couleur écarlate foncé et très charnue. r..es fruits ont un poids de 1.'50 à 200 grammes. Ils ont un aréme des plus fins et contiennent très peu de grai- nes. Cette nouvelle espèce est extraordinairement productive, (Il Description des obtcntcurs. EVri'; l>i;s NOOVEAUTKS POUR lOO'l Pommes de terhe «Prémices ». — Un i>i (lit : <■ Los promièies Cerises coiHoiit oput on (liro aiilanl do la prornioro Ponimo do lorro, ((ui fait son appa- rition sur lo marclio. Lino avanoo do ([nol(]Uos jours suflil pour alloindro un i)rlx do vento presque double. Avoc la nouveauté Prémices, vous attrJHiiiv.corésultataupremicrabord. Sa iiilhiro, comparée avec collo dos vaiii'li's los plus connues et les plus hàtivPS, fournit los premiers tuborcules réoUemont indispensables pour la cuisine; ceux-ci sont très gros, farineux et d'un véritable bon goût, ce qui ne peut pas se dire pour toutes los autres Pommes de torro hâtives. Los tubercules sont comme le montre la figure, d'une belle forme ovale, ils ont très peu d'yeux tout à fait plats, la pelure est bleuAtro et la chair jauniUre. Comme on l'a déjà mentionné plus haut lo goiit en est très bon. Les rapports sont élevés, lo feuillage est lin et court, co qui permet de planter très serré, pour avoir un rapport élevé. Des plantations de tuben-ulos ger- mées ont déjà, dans un endroit abrité et avec une température propice et favorable, fourni do nouveaux tuber- cules, suffisamment gros pour être consommés, dès la lin de mai com- mencement de juin (fig. 00. Rauis long [blanc du Japon « Mi- kado ». — On distingue au premier coup d'o'il cette variété. Le feuillage de ce Radis introduit du Japon pré- sente un caractère spécial, car les feuilles sont presque tout à fait digitées régulièrement. Sa forme est celle du Radis d'hiver long. La cou- leur est d'un blanc presque transpa- rent rappelant le Radis Chandelle de Galce, la chair, elle aussi, en est presque aussi tendre. Lo goût est tout à fait pi |uant celui du véritable Radis d'hiver. L'avantage pailiL cette sorte est ([u'elle peut s'employer toute I aun e lo Radis de Munich; on peut ainsi faire les semis temps et les continuer jusqu'à la fin de juin, d( cette on peut avoir des Radis-raves ten- dres pendant louH'été et tout l'hiver. Comme le Radis Chandelle de Glace on peut introduire partout le Radis Mikado. Les maisons P.-C. Heinomann, d'Erfurt, et Lambert et fils, do Trè vos, mettent toutes deux au com- merce les nouveautés suivantes : CnOU ROUGE « Schwartzkopf ". — C'est la variété la plus foncée qui existe jusqu'à ce jour et qui, sous ce rapport, ne sera jamais surpas- sée. Les pommes en sont en effet d'un noir brillant, et l'aspect de la salade préparés avec ce Chou est d'un aspect si étonnant qu'on la croirait colorée artificiellement. Cette variété est caractérisée par une fer- meté et un poids en tout comparables à ceux d'une pierre. Il y a ceci do i.-,;,. 7-. _ Uaric particulier à considérer pour los ma- raîchers qu'Us peuvent apporter ce Chou sur le marché alors que le printemps est très avancé et que les autres variétés sont déjà devenues invendables, et, par, suite, obtenir do plus hauts prix. Haricot a rame - .\vant-garde -.— Cette nouvelle variété Fig. 71 sur toutes les autres cet énorme avantage qu'elle mûrit semaine entière avant les espèces les plus précoces do Haricots à rames; elle est d'une vé- gétation robuste, et est do la plus haute valeur pour les contrées au climat trop rude qui ne peuvent cul- tiver que les espèces ordinaires. Elle a encore ceci do remarquable, c'est que ses gousses atteignent la grosseur et la longueur des meil- leures variétés .S'aère la et malgré ces dimensions chaque plante en est couverte de tète au pied. Laitue " Maikiknig «. — Cette nouvelle salade à forcer a un déve- oppoment extrêmement rapide. L'obtenteur, maraîcher expérimenté, pendant les sept années qu'il la mise en observation, a constaté ((uo la grosseur, le poids, la délicatesse et la rusticité, aussi ;bien en culture forcée qu'en plein air sont extraor- dinaires; elle no monte pas facile- ment. Une plantation faite au mois de mars en cinq matinées peut être coniplètement récoltée du ii au 31 mai. Les pommes en sont bien rondes, presque fermées; les feuilles d'un vert jaunâtre, à côtes très fines, jaunâtres à l'intérieur. A signaler encore parmi les nou- veautés de la maison J. Lambert et fils, de Trêves : Chou-fleur «Marcwé d'Enkhuizen ». — Cette variété a donné les meil- leurs résultats comme grosseur et production. Les pommes sont énor- mes, bien formées, très fermes. Ce Chou-fieur est à recommander pour le marché, surtout en grande cul- ture ; il tient le milieu à ce point de vue, entre les variétés Erfurt et d'Italie et c'est de toutes les varié- à pied court la plus hâtive. Çons- eauté. Marc Houssv. Revue des publications La Réfrigération des Plantes. M. II. \\i com- niL-nlanl, dans la ]\'estminster, Ga- :ette, les expériences ayant pour but d'activer la floraison des plantes à l'aide du chloroforme et de l'éther, estime que tels procédés sont dan- gereux entre des mains inexpé- rimentées et doute qu'ils n'entrent couramment dans la pratique ou no soient en mesure de rivaliser avec la méthode qui consiste à re- tarder les phénomènes de la végéta- lion par la réfrigération. Ce dernier procédé se bornant à prolonger au moyen du froid la vie latente ou le repos (le la plante, lui paraîtrait moins artificiel que lo premier. En France et en Angleterre, existent d'ailleurs déjà un assez grand nom- bre de chambres froides, privées de lumière, dans lesquelles les hor- ticulteurs entreposent des griffes laia '• J.c lUcti ■. "i" Muguets, des pieds do Lilas et des bullses divers, destinés à être plantés en serre chaude, lorsqu'il y a lieu do les faire fleurir, au fur et à mesure des besoins du marché. .M. Williams pense que la culture retardée ou « rctardage » opposé à la culture forcée ou «forçage» est de plus en plus en faveur et ne croit pas être dans l'erreur en avançant que les premiers .lu liEVlîE DES PUBLICATIONS Muguets do la saison proviennent des griffes, pieds ou bulbes non fleuris de la saison précédente. A. P. Un Stud-Book d'Orchidées. — 11 ne serait pas trop lot que l'on essayât d'apporter un pou d'ordre au chaos qui règne dans la nomenclature des Orchidées; aussi devons- nous applaudir à la tentativ3 de l'éditeur de The Orcind lievieic qui, avec l'aide de l'éminent orcliidophile, le capi- taine C. C. Hurst, a entrepris un Stud-Book d'Orchidées. Notre conlrère dit à ce propos: la nomenclature des hybrides est un sujet qui s'est fait plutùt vite, ce qui est dii aux moyens irréguliors par lesquels plusieurs des nombreuses et continuelles additions de ces dernières années ont été enregistrées. « Nous avons eu l'idée de compléter la liste des hybrides existant en un système uniforme donnant : 1' le nom adopté ; Z' l'origine ; 3" la publication originale donnant ; 4° la figure ou toute autre information importante; 5° l'obten- teur et le présentateur et 6" la date de l'apparition. Cette liste sera publiée séparément, et ensuite les autres nou- veautés, arrangées d'après le mémo système, senont publiées chaque mois dans TIte Orchid lievieir d'après la daie de leur apparition. La lâche a présenté plus de difCcullés qu'on ne croyait à cause du grand nombre de renseignements incomplets, douteux ou contradictoires, et de la muUiplicilé des noms pour le même hybride. L'ouvrage a été dernière- ment complété au point de vue pratique par le capitaine C. C. Hurst et sera publié sous peu : il comprendra les hybrides enregistrées à la Un de 19o:i et l'on pense que la première liste additionnelle pour chaque mois paraîtra en mars prochain. La plante-lumièpe. — On connaissait déjà de nombreuses plantes bizarres, telles que l'arbre-baromèlre, la plante- boussole, etc., voici maintenant qu'un journal brésilien, le Diaro de Ribeiro Horto annonce la découverte dans la pro- vince de Sao-Paulo, à Sao-Joaquin, de la plante-lumière, désignée par les Indiens sous le nom d'Oropé, plante mer- veilleuse qui aurait la curieuse propriété d'emmagasiner les rayons solaires et de les émettre la nuit, avec une telle intensité, qu'il est possible de lire un journal .'? Voilà, cer- tes, une concurrence imprévue au ver luisant. Il faut en rabattre certainement sur les opinions de notre confrère transatlantique, et si, comme il l'affirme, celte plante est une cryptogame, il y a eu tout au plus, de sa part, exagé- ration visuelle: la phosphorescence est un phénomène assez commun chez les végétaux inférieurs, les algues en particu- lier. La culture potagère en Bulgarie. — C est un fait remar- quable, dit M. J. A. l'opter, dans le Mollers Deutsche Gart- ner-Zeitumj, que les Bulgares, peuple excellent, très actif, sans besoins et très résistant comme l'étaient les anciens .Spar- tiates, sont des maraichers-nés, qui fournissent de légumes tout l'Orient. Depuis quelques années, ils s'établissent aussi en Hongrie, où ils cultivent leurs légumes de la façon la plus élémentaire, et approvisionnent non seulement les marchés urbains, mais aussi les moindres localités qu'jls parcou- rent avec cheval et voiture, enlevant ainsi aux maraîchers du pays, les Slovaques, le pain qu'ils avaient tant de peine à gagner. Tout chez ce peuple est original à commencer par leur habitation, d'une simplicité peu ordinaire: un trou dans la terre, un toit par dessus, une àtre s'ouvrant au dehors, un grabat formé de deux planches, avec pour chaque indi- vidu une peau do mouton, un chaudron, un seau, et c'est tout. Pas do siège, pas de table, pas d'assiello, pas d'ar- moiro! Robinson dans son île était un Vanderbilt, à cùtô de CCS braves gens ignorants de tout besoin. Et les oulils I combien simples aussi ! même une bèclio, signe distinctif d'un jardinier d'occident, le Bulgare l'ignore, et malgré cela ses cultures se maintiennnent luxuriantes, parce qu'il possède le grand ait de l'iriigalion. Au moyen d'un engin formé de pieux et do planches, l'eau est montée à i'\l et coule ensuite dans une rigolo de bois formée do 3 planches attachées ensemble, ol reposant sur des pieux enfoncés en terre, va déboucher, après avoir épousé tous les vallonnements de la plaine, dans une fosse, s'élovant d'un mètre au dessus du niveau de la terre, d'où l'eau va se répandre en pente douce par tout le potager, lui même divisé on quartiers, dont chacun est entouré d'une petite digue. Voici le détail de l'opération : supposons par e.\empiu ipio l'on ait à arroser le carré de Choux-fleurs ; alors le cheval tire sur lo système dont nous avons parlé plus haut, et monte l'eau, (jui coule ensuite dans le canal en bois jusqu'à l'endroit où se trouve le carré de Choux fleurs à irriguer. Sur la paroi latérale du fossé fermé au moyen de carrés de gazon, on ouvre à la houe une ouverture, par où constam- ment l'humidité va ruisseler à travers les divers carrés, jusqu'à ce que toute la surface en soit bien humectée. Puis le trou est refermé et c'est au lour d'un autre carré. Le prin- cipal outil est une sorte de houe, pleine, triangulaire, à bord inférieure arrondi: c'est par excellence la bêche du Bulgare. J. A. ToPFEB. Le Raisin de Corinthe. — La production du Raisin de Co- rinthe, écrit le Messu(]er d'Athènes, TtoiaMuxie croître depuis 1830, et la culture s'étend chaque jour davantage, passant do 4000 hectares en 1830, à 35 000 en 1871, à 67 000 en 1892, donnant un rendement total de 341000 livres vénitiennes. L'intempérie des saisons fait, dons l'intervalle, fléchir la production sans arrêter toutefois l'extension de la culture. En 1809, on applique, pour la première fois, la loi sur la re- tenue, qui est de 53 144 .'300 livres sur une production totale de 312000 000. L'année suivante, le peronospora fait tomber la production à 100 000000. La retenue, est-il besoin de le dire, se fait en vue d'atté- nuer les effets de la mévente due à la surproduction et à la réfection du vignoble français, qui fait que la France n'a- chète plus ((u'une faible quantité de Raisins de Corinthe pour la fabrication du vin. La retenue est vendue par les soins de la Banque Viticole à des fabricants indigènes d'al- cool auxquels il est interdit de la revendre ad dehors. On évalue, en moyenne, la valeur de la cueillette achetée sur place à 50 0Ù0 000 de francs. La production moyenne est évaluée à 320 000 000. La superficie du terrain cultivé en « vignobles corinthiens « est actuellement de 75 000 hectares d'un rendement moyen de 4260 Livres par hectare. A l'exportation, c'est l'Angleterre qui tient la tête, avec près de 110 millions de livres: on sait l'énr.rme consomma- tion de ce pays en Raisins utilisés dans la confection des pâtisseries, plum-pudding, etc. Viennent ensuite loin der- rière les Etats-Unis avec 20 millions, l'Allemagne avec 22 millions, la Hollande avec 16 millions. Le « Cold storage " des Pommes. — Xous avons parlé récemment (1) de l'entreposage frigorifique des Pêches et des Poires ; voici aujourd'hui quelques détails sur les expériences de conservation des Pommes qui ont été en- treprises sous les auspices du département de l'Agriculturo aux Etats-Unis, Les Pommes entreposées appartenaient à plusieurs va- riétés des arbres d'âges différents, et poussés en des ter- rains de nature diverse, en vue de mieux préciser toutes les conditions du succès, de même les fruits furent cueillis à deux époques différentes de maturité : 1° presque entièrement développés, mais colorés aux deux tiers; 2° complètement développés, très fortement colorés, mais ayant encore leur pulpe très ferme. Ils furent tranportés au » cold store », 1° aussitùl après avoir été cueillis, 2" quelque temps après puis placés dans des emballages clos et ventilés, enveloppés ou non dans diverses espèces de papier. Enfin ils furent soumis aux températures : 1°, de 31 â 32" Fahr. (0° C.) ; 2°, de 34 à 30- Fahr. (de 1 à 2° C. environ). Dans la pratique courante, le fruit est cueilli avant matu- rité, c'est-à-diro avant d'être complètement développé en dimension et en couleur, en raison des nécessités et des délais de la recolle et do l'exposition ; cependant on observe que lo Iruit qui atteint tout son développement et sa couleur, mais dont la pulpe est encore ferme, possède souvent des qualités de conservation et de rapidité supérieure. Dans ce cas, les fruits devront être manipulés plus délicatement et expédiés le plus vite possible au « cold store >•. L'entrepo- sage frigorifique ralentit la marche des maladies cryptoga- miques, qui se développent rapidement si le fruit s'échauffo après avoir été cueilli. D'une manière générale, avec les températures do 31 à 32'" Fahr. la conservation est plus longue qu'avec celles de 34 à 30" Fahr. dans la conduite des températures, il faut agir avec précaution ; ainsi, un refroi- dissement trop rapide au dessous de 31° peut amener la ,1) Voir U- Jardin, il' 4W, p. 70. LE JAHDIN — PLANTES NOl VF.LLES OU détérioration du fruit, dont la peau prend alors une apparonco translucide ot la pulpe devient spongieuse ot brune. L'enveloppement de papier prolonge la vie du fruit, empoche ilans nne certaine mesure la propagation des maladies L-ryptogamiquos, ralentit la transpiration, contriliuo à conserver sa fermeté et sa bonne apparence. Une double enveloppe composée d'un feuillet do papier absorbant recou- vert d'un feuillet de papier paraffiné est notamment recom- mandé. L'emballage courant est effectué dans des barils do 3 boisseaux ou des caisses de 40 à 50 livres anglaises. Les petits emballages sont préconisés pour les fruits précoces, mûrissant rapidement, cueillis par temps chaud, en vue de favoriser l'accès du froid. La ventilation des emballages à claire-voie peut par contre, faciliter dans une trop grande mesure, la pénétration du froid à. moins qu'il no s'agisse cependant de gros emballages dans lesquels réchauffement peut se produire au centre do la masse; en même temps, les couches inférieures finissent à la longue par se comprimer sous l'oltet du tassement. Si les maladies cryptogamiques le Fii':icladiit»t dcndritirum , le Penecillum r.'/'.Mx i>i,il I jiinrs iOO-t Comité de i-lobiculture. — M. Page, jardinier-chef au châ- teau de Bois-Boudran, présentait de superbes touHes du Bégonia Perle lorraine, une des meilleures obtentions de MM. Lemoine, plante de culture facile, très florifère, que l'on ne rencontre pas assez souvent. On connaît VAnthurium Scherzerianiim et sa variété ifo^s- cliildianum sous leurs formes piimitivos : ces deux plantes ont été bien admirées jadis. Combien elles sont distancées aujourd'hui par leuis descendants que M. L. Du val nous fai- sait voir. Les spathes, les teintes, les ponctuations ont été du tout au tout modifiées : au lieu d'être maigres et étroites, les spathes sont larges, orbiculaires ou ovales; les tons ont accaparé toute la gamme du rouge; des hiéroglyphes ont remplacé les ponctuations. A signaler un bel Qîillet de semis. Madame Charles Barbé, hybride de Flamand et de Malmaison, à M. Simon, de la Va- renne, et un certain nombre d'autres spécimens du même genre à M. Dubois, jardinier-chef au château de Courances. N'oublions pas les Hellébores on nombreuses variétés de M. Dugourd, l'infatigable et passionné amateur de ces jolies plantes d'hiver. Terminons avec les plantes alpines de la maison Vilmorin. Nous citerons au hasard une belle série do Primevères et de Saxifrages (Primula rosea, P. eachemiriana, P. frondosa; Satci- fraga sawcta, etc.); des Iris et des Tulipes {Iris sindjarensis, Warleyensis, etc.; Tulipa prœstans, T. Inflora, T. Kaufman- niana,\ etc.), Soldanella montana, S. Je/fenonia diphylla, Shortia galacifolia, Corydalis cheilantliifolia, Morisia hy- pagœa, Erylhronium giganteum, les Andromcda polifolia et Dralja ai^oides de la flore française, etc. Comité des Orchidées. — A M. L. Duval, un beau lot de plantes, parmi lesquelles : Caltleya Schro:derœ alha, Lœlio- cattleya intermedio fiava, L. Schilleriana xanthina, Odon- toglossum Warcseicicsii, etc.; à M. Lesueur, de Saint-Cloud, Cypripedium Lehaudyanum et Phajus Normani. C<^MiTÈ d'arboriculture d'ornement. — M. (i. Boucher pré- sentait une touffe de Loropetalum sinense, charmant arbuste de la famille des Hamamélidacées, tout couvert depuis plus d'un mois d'une profusion de jolies fleurs blanches dispo- sées en petits bouquets. C'est là une précieuse recrue qui sera appréciée à sa juste valeur. Comité d'arboriculture fruitière. — C'est le premier jour des Cerises, comme on témoignent les présentations do MM. L. Parent, Dubois et Congy. A signaler aussi un ra- meau de Framboisier en fruits, apporté par M. Congy, du domaine de Ferrières. Comité de culture maraîchère. — Toujours les Asperges de M. Compoint; des Fraisiers Docteur Morère, bien fruc- tifies, à M. Préaumont, de Favemy; quatre variétés de Con- combres, des Fraises Vicomtesse Héricart et des Quatre-Sai- sons, à M. Congy. P. Hariot. CORRESPONDANCE Floraison de Bruyères. — Jîcp. à M. A. à .Sle-F. {lltc- Loire). — Nous publierons prochainement, dès que nous l'aurons reçu de notre collaborateur spécial, un article sur la culture des Bruyères qui vous donnera tous les renseigne- ments désires. (Il Pour toutes ilemantlcs de renseignements, joindre un timbre de 0 (r, 1j pour chaque iiuesUon dill'érente, alùi de nous couvrir des frais d'envoi à nos collaborateurs. Pour obtenir la réponse par lettre, envoyer 0 fr. 75 en timbres-poste. Joindre la bande du Journal. N° 412 LE JAUDIN 20 Avril 1904 Nouvelles horticoles Distinctions à l'Horticulture. — A roccasion de diverses soloniiit(^s, ont été promus dans Tordre du Mérite agri- cole : Officiers : MM. Chedanno-Guinoiseau, horticulteur-rosiériste à Angers (M.-et-l..); liug. Siltz, ingénioiir-chimiste à Paris, membre du Comito directour de la Presse agricole. Clievaliers : MM. Baly (L. A.), grainier à Angers (.N[.-i'l-L.); Brotoaii (l'.-N.-M.), comraissiiinnairo on fruits et priinours, au.K Halles do Paris; Cadet {G.', )iorlii;ulleur à liocheforl, (Char.-Infér.); Calhelin (M.), linrticulteur à Villeurbanne (RhOne) ; Devillers (I,.P.), néfiociant on fruits ot primeurs .i Paris; Dodinet (V.-P.), jardinior-ohcf do la villo do Mnnl.iiMis 1 1 .uiret); Jéglot (G.-.\.), horticullour à Paris; Lapirnr li l'.i. |ii|,inioriste à Bagncu.v (Soine): Richaux (P.), huilirullvur |H'|,iiiiriiste à Montluol (.Vin; Trouslard (B.-Af.), direiU'ur du rours gratuit d'horti- culture au jardin scolaire do Montrouge (Seine) ; Vallois (K.-V.), secrétaire gonéral de la Société d'Horticulture du Havre. Nominations à l'Ecole de Grîgnon. — La chaire de sylvi- culture et do viticulture, de l'Ecole nationale d'agricul- ture de Grignon, vacante par la mort do M. Mouilleferl, a été scindée on deux parties: ^L Paul-Robert Hickel a été nommé inaitre do conférences do sylviculture, et ^L Paul-Victor Pacottet, répétiteur do viticulture ;i l'Institut national agronomique, a été nommé maître de conférences de viticulture. En même temps, M. Pierre Pas.' y, déjà chargé de conférences d'horticulture, d'arboriculture et d'apicul- ture, a été nommé maître de conférencss d'horticulture, d'arboriculture générale et de pomologie. La destruction des Rats. — En conséquence de la réus- site des expériences de destruction des Rats entreprises dans les Charentes sous la direction de l'Institut Pas- teur, et dont nous avons parlé à maintes reprises, (1) le Journal officiel vient de promulguer la loi qui ouvre au ministère de l'Agriculture un crédit de 29Ô. 000 franc s pour combattre l'invasion des rats et autres annimaux nuisibles et venir en aide aux victimes de leurs rava- ges. L'horticulture ne pourra que se réjouir de cet encou- ragement ofliciel accordé à la destruction de quelques uns de ses plus mortels ennemis. D'ores et déjà, l'Ins- titut Pasteur est en mesure de produire par jour 4.000 litres de virus Danysz pour le traitement de 4.000 hectares. Quelques nouvelles de l'Exposition de DiJsseldorf. — L'em- pereur d'Allemagne a décidé d'accorder à la plus belle exposition d'ensemble un prix d'honneur consistant en une magnifique œuvre d'art sortant des manufactures royales de porcelaine. Pour la section d'architecture des jardins, on s'était adressé à l'association des architectes paysagistes pour l'établissement des plans de cette exploitation spéciale. C'est le projet de M. Trip, directeur du jardin de Hanovre, qui a été choisi et qui est conçu de façon gra- cieuse dans un style répondant aux formes classiques. Au jardin botanique de Leyde, sous la direction de son directeur, le professeur Janse, a été confié le soin de réunir dans une serre les plantes aquatiques des pays chauds, et au jardin botanique de Hambourg, dirigé par le professeur Zacharias, celui d'organiser dans une seconde serre tout le groupe des Kymphœas. Ces deux serres sont à l'entrée de l'exposition, à coté du diorama, de style grec, dont on achève les peintures. Dans le grand hall, où doivent avoir lieu les expositions d'art floral et de fleurs coupées, on il) Voir Le Jardin 1904, n» 406, p. IS : n' 409, p. 66. termine la décoration paysagère, et les peintures mu- rales représentant des scènes champêtres. Dans la galerie adjacente, oii a été logé le vieux Diisseldorf, on a reproduit uno iilaco publique du rnuyeii âge, entourée de maisons do l'époque, qui, avec leurs petites fenêtres, leurs lucarnes, leurs volets, leurs galeries et leurs balcons, nous reportent au temps où Diisseldorf n'était encore qu'un village. Les plus grands établissements horticoles d'Alle- magne, surtout les rosiéristes et les pépiniéristes, ont depuis longtemps déjà fait leurs plantations, et cette section ne sera pas un des moindres attraits do l'Expo- sition. De tout le terrain do l'exposition, qui mesure l.vî.JO mètres de long, un tiers a été aménagé en parc, oii s(î trouvent réunies les attractions les plus diverses. Le total des souscriptions particulières réunies jus- qu'à ce jour pour les prix à décerner, s'élève à li.j.OOO marcs. L'exposition, .'.omme on le sait, s'ouvre le 1" mai par une exposition printanière en plein air; ot du 6 au 9 mai, aura lieu une exposition spéciale des fleurs cou- pées françaises et italiennes, dont l'importation en Alle- magne, a pris en ces derniers temps une importance considéraljle. Les centres particuliers de production montreront dans une exposition collective, ce qu'ils cultivent comme spécialité. Le transport des fleurs, emballées avec soin se fera sans difficulté et l'expédition en devra être faite do façon à ce qu'elles arrivent à Diisseldorf, le .5 mai au plus tard; en l'absence de l'expo- sant, l'arrangement en sera disposé par les soins do notre confrère, J. Olbortz, directeur du Hindekunsl, directeur de rette exposition spéciale, et de notre colla- borateur, M. Henri Ivaczka. L'Œuvre des fenêtres fleuries. — Quel est l'horticulteur, vraiment digne de ce nom, qui ne voudra s'associer a une teuvre charmante qui vient de se fonder à Paris, sous le titre gracieux d'Œuvre des fenêtres fleuries, et destinée à encourager le goût des fleurs et des plantes parmi les habitants de la Grand'Ville. Cette nouvelle association a pour objet de distribuer au printemps aux associations populaires (écoles, pa- tronnages et universités populaires, etc.), des grahies, des plants, et tout ce qui est nécessaire pour assurer aux plus modestes demeures la charmante illusion d'un jardin. A cet eflet, elle reçoit soit des dons, soit des envois en nature (graines, plantes d'ornement, etc.). C'est exclusivement une œuvre d'art ot de bienfaisance qui, dans la mesure des moyens, peut rendre de bons services. Les personnes qui voudraient contribuer à l'expansion de l'Œuvre des fenêtres fleuries, peuvent demander tous renseignements au secrétaire de cette institution, 40, rue d'Ulm, Paris (.3'). Nous ne doutons point que nos lecteurs ne s'intéres- sent à cette leuvre naissante, et que pour beaucoup cette bonne action ne se double ultérieurement d'une bonne affaire. En eflet, l'action bienfaisante de cette société, jointe à l'émulation suscitée [par le prochain concours de balcons fleuris, ne peut que développer encore plus l'amour des fleurs dans la population pari- sienne, et ce n'est point là, par son nombre, une clien- tèle à dédaigner. Maladies parasitaires des Choux. — A la dernière séance de la Société nationale d'agriculture de France, M. Paul Vincey, professeur départemental d'agriculture du département do la Seine, a présenté d'intéressantes observations sur deux maladies parasitaires du Chou : la gale du collet et la liernie des Choux. Cette dernière, de beaucoup la plus grave, est due, comme on sait, à 114 LE JARViIN NOUVELLES HORTICOLKi iiTi champignon myxomycète, le Plasmadiophora Bras- sicœ; très répandu en Belgique, où il cause de grands dégâts, il commence à faire d'ùnormes ravages parmi les cultures maraîchères pratiquées dans les champs d'épandage de la Ville de Paris. Si le chaulage du sol préconisé, comme remède préventif, par M. Seltens perger a pu donner de bons résultats, M. Vincey fait justement remarquer que les conditions du champ d'épandage sont parliculièrement favorables au dévelop- pement du champignon, et que surtout on ne pratique pas suffisamment dans ces cultures l'alternance des récoltes ; et c'est pour avoir transgressé cette règle que les maraîchers ont pu observer le développement extra- ordinaire et anormal de ces maladies cryptogamiques. Fécondation croisée. — Il est parmi les jardiniers une opinion, qui passait jusqu'alors pour un préjugé, que les Melons perdent de leurs qualités quand ils croissent au voisinage des Concombres. Les expériences récentes de M. Leclerc du Sablon viennent du confirmer cette opinion si généralement répandue : ayant fécondé un Melon avec du pollen de Melon, un autre avec du pollen de Concombre, il a constaté chez le second une diminu- tion considérable dans la teneur en sucre, .ô,80/0 au lieu de 24,3 0/0; les mêmes résultats furent constatés avec la Courge olive et la Courge a la moelle. Ces expé- riences sont des plus concluantes et montrent bien l'intérêt qu'il y a pour les horticulteurs à ne pas placer les cultures de Melons dans le voisinage des champs de Concombres ou de Courges. Un nouveau parasite en Italie. — On vient de constater, a l'Ecole supérieure d'agriculture de Portici, l'appari- tion d'un nouvel insecte appartenant au genre coche- nille, le Diaspis pentagona, originaire du Japon, qui a caus de grands dégâts parmi les cultures fruitières de toute la province de Naples. Une corbeille originale. — C'est celle aux couleurs très vi"es que l'on a pu voir l'été dernier à Ludwigshafen, dans la promenade sur les bords du Rhin; de forme ovale, la bordure est en Cineraria maritiina, le centre en Campanula pijrainidalls, dont les haules tiges de fleurs bleues et blanches s'élèvent au milieu d'une gar- niture de Pelargoniums zones de la variété Orbiculation. L'efîet ainsi obtenu est charmant et des plus originaux. Le commerce des Raisins de table en Allemagne. — L'im- portation des Raisins de table en Allemagne suit une progression toujours ascendante, comme le montre en quintaux la statistique officielle ci-dessous concernant les pavs importateurs : l'JOl 1902 1903 Total dos importalions 142. :WJ 192..S:J7 21.5. 26(î En franchise (coUs postaux) . . . 1.171 l.:il(i 1.381 Aux droits de 4 marcs Ci) ... . 139.705 190.500 215.280 Aux droits ds 15 marcs 1.403 1.021 605 Italie 103.398 150.611 158.920 Espagne 15.920 15.909 22.9.58 Autriche-Hongrie 9.293 9.230 17.735 Franco 7.280 8.305 0.198 Algérie 1.040 3.292 3.011 Comme on le voit, nous sommes loin de compte avec l'Italie qui, grâce aux mesures intelligentes prises par ses exportateurs, a su se créer une situation incon- testée sur le marché allemand. Ce succès est dîi à plusieurs causes, entre autres : le choix des variétés de Raisin à grain résistant et pouvant, par suite, mieux supporter le transport ; le soin apporté à l'emba'lage, fait en caissettes de petites dimensions, où le Raisin est présenté île la façon la plus avantageuse à l'œil. La Hongrie, qui a vu passer ses expéditions do '.I.y30 quintaux-, en 1UU2, à 17.73.0 en 1003, s'apprèlo à faire un nouvel efTorl pour gagner encore du terrain. Les Raisins de serre de provenance française et belge sont présentés sur le marché allemand au commence- ment de l'été. La vente en est restreinte, eu égard à l'élévation du prix. Le Raisin blanc d'Algérie fait son apparition à Berlin dans les dix derniers jours de juillet. En 1903, les prix ont été plus rémunérateurs qu'en 1902. On a remarqué que les emballages étaient mieux compris et que le fruit arrivait en bon état, et même dans la première semaine d'août, les Raisins italiens et espagnols n'ont pas trouvé un facile écoulement, à cause de la concur- rence des Raisins d'Algérie. Cette observation, due à l'agent commercial du gouvernement italien à Berlin, montre, une fois de plus, que nos cultivateurs de Rai- sins de primeurs du midi de la France et de l'Algérie, peuvent, s'ils veulent s'en donner la peine, alïronter la lutte avec des chances certaines de succès. Emballage mécanique. — Décidément, le macliinisme américain ne recule devant aucun progrès : voici qu'une revue commerciale qui se putdie aux Etats-Unis, le Mayilhne Merchai/t, nous apprend qu'une machine à l'aide de laquelle on enveloppe automatiquement dans du papier, les Oranges et autres fruits, a été récemment perfectionnée et installée dans quelques grands vergers et salles d'emballages en Californie et en Floride. La machine est actionnée soit par la main de l'homme, soit par une force motrice et peut emballer de 25 à 40.000 Oranges par jour. Le papier se déroule et est coupé automatiquement. La machine servant à entourer do papier les fruits de toutes sortes, à partir de ceux qui ont la taille des billes à jouer, peut aussi servir à manier et emballer des œufs sans en casser. Avec une machine pareille les frais de main-d'œuvre d'emballage sont diminués de beaucoup. Conséquences de la guerre Russo-Japonaise au point de vue horticole. — Notre confrère allfmand le Haiidels gartner déplore les conséquences de la guerre, qui seront désas- treuses pour le commerce horticole allemand, dont les importations en Russie sont très importantes : fleurs et feuilles séchées, plantes en pots, végétaux alimentaires, fruits (C.erises surtout) et semences diverses, dont il est fait aussi un commerce important avec le Japon, qui tire également ses graines de l'Amérique du Nord et de France : notre pays ressentira donc de même à ce point de vue les funestes effets du conflit qui vient de s'ouvrir en E.'ctiême-Orient. Rockefeller horticulteur. — Une plaisante histoire sur le milliardaire américain vient de faire le tour des Etats- Unis, et propagé par le Neic-York Globe, a trouvé créance dans une douzaine do journaux ilont le grave Chicago Tribune, qui lui a même accordé les honneurs de la première page. Il paraîtrait que John Rockefeller aurait voulu, en se livrant à la culture des Violettes, accaparer le marché de Xew-York et le fantaisiste reporter qui a donné des ailes à ce canard donne les détails les plus complets sur le nouvel avatar du roi du pétrole : « M. Rockefeller cultive les plus belles espèces connues, dont les « Standard w spécialement destinées aux jeunes gens. Le jour des grandes récep- tions à Dobbs Ferry (c'est le nom de la somptueuse résidence do Rockefeller, il se fait une telle consomma- tion de Violettes que ce jour là le prix double sur le marché, et monte à 2'> centimes le cent. Chaque jour le train venant do Dobbs Ferry t\ 9 heures du matin, (le train spécial des Violeltes Rockefeller) ai-iès avoir parfumé toutes les stations du-iiarcours dépose à .\e\v. LK JARDIN — N-0L:\ I.LLliS IIORTICOLI;! York uiio immtMise quantité ilo Violcltt-sque s'arraclient los fleuristes. L'ne fois même, M. Rockofeller est monté dans ce train et à l'arrivéo a présidé aux enchères; il cniinait cliaque Ijotto de fleurs, son prix, et il procède suivant los principes de la Standard Oi! Cy. Les fleurs cueillies par lui-méuic atteignent des prix fous; il fait même l'article pour ses produits qui sont les plus connus, les plus populaires, et de la plus grande espèce du monde. En les arrosant copieusement avec de l'huile de pétrole (!!!) chaque matin, elles ont poussé avec rapidité et ont acquis un parfum (?) qu'aucun autre procédé n'était capable de leur donner. » Le dernier trait est charmant: des Violettes au pétrole! CCS richards d'outre Atlantique se croient décidément tout permis pour oser de imreilles tentatives... et ne resiiectent plus rien, mémo l'horlicullure. Les jardins de W. K. Vanderbilt. — Le richissime amé- ricain vient de faire commencer, le i'"'' mars dernier, à Success Lake, sous la direction de Robert Hope, un des jardiniers les plus connus des Etats-Unis, les travaux d'établissement d'un magnifique jardin italien, qui s'étend sur une étendue de plus d'un demi mille et sera orné d'œuvres d'art venues de France et d'Italie, et des plantes les plus raies. En outre, s'élèveront dix serres, chacune do 2'M pieds de long sur '20 do large, et dont le devis est estimé à -'.5.000 livres sterling. La culture du Camphrier en ;llgérie. — Le Camphre commercial provient, on le sait, exclusivement du Japon, où il est monopolisé par le gouvernement : aussi la guerre russo-japonaise a-t-elle eu comme résultat, en faisant hausserlos prix de cette matière, d'attirer l'atten- tion sur l'arbre qui la produit : le Cinnamo)intm Cniii- phora Xeos et Eberm. Aussi pour remédier à la disetio qui ne peut manquer de se faire sentir, une fois les stocks épuisés, la Revue des Citll lires colon i(iles[)Téconise-t-o le la généralisation des essais déjà tentés en Algérie, et qui ont été couronnés de succès. La culture du Cam- phrier ne présente aucune difficulté et pourrait fort bien réussir dans des terres appropriées : la multiplication peut s'obtenir soit par marcotlage, avec dos rameaux flexibles, soit par boutures qui s'enracinciil l'acilement en deux ou trois mois. Au Japon, la multiplication des plantes se fait par semis de graines ri'coltées en automne cl que l'on fait gonfler au préalalilc dans l'eau pendant î"i heures; on les sème sur couches couvertes et en Clisses à 12-18 millimètres de profondeur dans une terre maintenue suffisamment humide. On transplante une première fois les jrtuncs Camphriers en les proté- geant jusqu'à ce qu'ils soient liien repris, et on les met en place dès qu'ils ont atteint do 40 à 00 centimètres. L'art floral à l'Exposition culinaire de Berlin. — Au moment où l'Exposition culinaire de Paris vient de fermer ses portes, il est curieux de rappeler celle de Berlin en février dernier, où lart du lleuriste joua un rôle fort remarqué; grâce à la collaboration des mar- chands d'ustensiles de table, de verrerie, etc., et des fleuristes, on obtint de jolies décorations de table, dont la plus admirée fut celle présentée par Théodore Hùbner, toute entière en blanc : Callas blancs, Orchidées blanches [Cœloyync cristala), Lilas blancs et Muguets, qui, se détachant sur la délicate verdure des plantes à feuillage, produisaient un effet absolument ravissant. Le Ricin culicifugc. — Ce mot bizarre n'est point le nom spécifique d'une nouvelle variété de Ricin, mais sert à caractériser la propriété que cette piaule possé- derait, parait-il, d'éloigner les moustiques (en latin cwtec). Déjà on a préconisé comme culicifuges les Eucalyptus, le Tournesol, la Menthe, le Basilic (Oc!;/iMwi viride) mais l'expérience n'a pas cunfirnié l'existence de ces pro- priétés. Cependant un correspomlanlduyoi/r;;»/ d'Agri- culture trojiicalc, M. Quesnel, affirme quo le Ricin éloigne les moustiques, mais qu'en en cultivant autour des habitations en Cochinchine, on arrive à ce résultat bizarre qu'il afiluo et pullule aux environs immédiats. Le problème, on le voit, est donc loin d'être résolu, et c(^|iendant, dit le professeur Lavoran, la découverte d'un végétal réellement culicifuge serait d'une importance considérable pour l'assainissement d'un grand nombre (h- pays, même tempérés, puisqu'il est démontré aujour- d'hui que la fièvre palustre, la lièvre jaune, la fllaiiose sont [iropagées par les moustiques. La récolte des Oignons en Egypte. — La récolte des Oignons en Egypte pour 1904 promet d'être très impor- tante : déjà à la mi-mars, 6."). 000 sacs étaient arrivés par liateaux a Alexandrie, où les prix se maintenaient pour la bonne qualité aux environs de 1!5 francs les 100 kilogs; une hausse n'est pas à prévoir prochainement, la mar- chandise étant encore passablement verte. Expositions annoncées. — Versailles, du 4 au 7 juin. — ICxiiositinci (1 hui liciiltiii-e, organisée par la Société d'Horti- ciiltiiro de Seine pt-( lise, dans le Parc de Versailles. Adres- ser los ■'>: II. l'Ingeolet blanc très /l 'il if d'Etampes, n° 29; H. de Huissuns à rames,n'' 4: H. riz, 11° S; H. de Liancourt, n" ."); II. Quatre à (iiiatre, 11" 1."): H. Express. B- — Races maraîchères et de grande consommation. M. Suisse blanc, n° 26; H. de Prague marbré nain, II" û3; H. Flageolet rouge, n° 44; H. Flageolet Chevrier, n • J4 ; H. Flageolet blanc. A rames : H de Soissons, n" 4 ; H. Sabre à très grandes cosses, n ■ G; H. de Prague marbré, n" 18; H Triomphe de Pr^esles, n" 17; H. d'Espagne blanc, n" I. Si dans le petit jardin de l'ouvrier ou de l'amateur on désirait ne cultiver qu'une seule variété, on pourrait adopter, soit le Haricot Flageolet blanc, soit le Haricot Flageolet blanc hâtif d'Etampes, soit enfin le Haricot Chem-ier races d'excellente qualité en filets verls, ainsi qu'en grain frais ou sec. De.n.mffe. Influence de la couverture du sol sur sa fertilité ^' VI. — Influence de la couverture du sol sur les récoltes Quelle est, on somme, l'influence de la couverture du sol sur les cultures auxquelles on l'applique ? Celte influence varie beaucoup avec les matériaux dont la couverture est formée, ainsi que l'enseignent les résul- tats suivants, rapportés à l'are : Laitue Romaine (Kl avril-IOjuin 1899). Sol non couvert 8G9 Kilog. Sol couvert do 1 centimètre enviioii do terreau. 915 — Sol couvert do 1 centimotro do fumier à demi consommé ,S4S _ Laitue monte à peine (is juin 2."j juillet 1898). Sol couvert do i. centimetio.s do fumier pailleux- iii-i lrta(«e(25 avril-lG juin 18i)8j. Sol couvert do 1 centimètre environ de terreau 407 kilog. Sol couvert do 2 centimètres environ de terreau 470 — Laitue Palatine. (25 avril-23 juin 1898). Sol couvert do 1 centimètre environ do terreau. 235 kMogr. Sol couvert de 2 centimètres environ de terreau. 2.34 — Laitue Romaine. (4 avril-10 juin 1899). Sol couvert de 1 centimètre environ de terreau. 955 kilogr. Sol couvert de 2 centimètres environ de terreau. 933 — Dans les expériences que j'ai entreprises à une époque i)lus avancée et au cours desquelles il a été nécessaire d'arroser, la couverture de paille, jusqu'alors nuisible, s'est montrée favorable. En voici un exemple : Laitue Romaine. (28 mai-13 juillet 1896). Sol non couvert 4.34 kilogr. Sol couvert de 1 centimètre de paille hachée . . .520 — Lorsque la provision d'eau du sol commence à s'épuiser et qu'elle limite de plus en plus, par son insuffisance, le développement des plantes, l'amoindris- sement do l'évaporation occasionné par la couverture arrive à prévaloir sur son influence thermique, et tous les débris végétaux, même la paille, peuvent être employés avantageusement à couvrir la terre. Toutefois, il y a encore à faire une distinction entre les diverses couvertures, en ce sens que celles qui entravent le moins l'écliaulTement du sol demeurent les plus avantageuses, toutes choses égales d'ailleurs. Il va sans dire que l'utilité de la couveituro est d'autant plus grande que les circonstances sont plus favorables ix l'évaporation de l'eau d'imbibition du sol, et qu'elle devient moindre, en particulier, à mesure que les couches supérieures du sol se dessèchent. Une expérience relative à l'effet de la couverture suivant qu'elle intervient seule ou qu'on recourt en même temps à l'arrosage, est très démonstrative à cet égard. En voici les résultais : Laitue Romaine. (19 juiii-30 juillet 189.")). / Sol non couvert 319 kilogr. Sans arrosage ) Sol couvert de 1 centimèlro de t paille hachée 320 — ( Sol non couvert 582 kilogr. Avec arrosage . Sol couvert de 1 centimètre do f paille hachée 022 — Lorsque les couches supérieures du sol ont perdu la plus grande partie de leur eau d'imbibition, la couver- ture ne procure donc un surcroît notable de récolle que si l'on arrose ou si la sécheresse n'est pas persistante. Mais si, d'autre pai-t, le sol iC(.'oit, soit par arrosage, soit par les pluies, assez d'eau pour satisfaire complète- ment et à tout instant les besoins des plantes, la cou- verture peut, même en été,èlro inutile ou nuisible. C'est ce que prouvent les résultais suivants, obtenus sur un sol qui, n'ayant pas i)orlé de culture au printemps, ren- fermait une forte provision d'eau, et qui. grâce aux arro- s;ij;t3s et u la l'roqucnco rolalivo dos pluies, tul ontreloiui i!aiis un otat d'humidité convenable. J'ai cherché ;ï annuler l'effet des matières ferlJllsa'ites apportées par la couverture en répandant, sur les diverses parcelles, dos doses inégales do nitrate do soude, comme il est indiqué ci-dessous; je n'avais pas à tenir compte dos principes nutritifs autre que l'azote, le sol sur lequel avait lieu l'oxpérienco en renfermant déjà beaucoup. Laitue Romaine (il juillet 25 août 1902). Sol lion i.'ouvort. (2 kilogr. ."> do nitrate do soude). 'wT Kilni;. Sol couvert do 1 centimètre environ do fumier (i kilogrammes do nitrate do soude) Ii7 Sol couvert do 2 centimètres environ do fumier (1 kilogr. ."■> do nitralo do soude) o61 — Sol couvert do 1 contiinètro environ de [laillc liachée (2 kilogr. 5 de nitrate de soude). . . . 379 — Sol couvert de 2 centimètres environ do paille liac'hée (2 kilogr. 5 de nitrate do soude). . . . 293 — Voici enfin un exemple des variations que subit l'in- lluonce de la couverture sur les récoltes, selon que les circonstances sont plus ou moins propices à l'évapora- tion de l'eau du sol. Une mémo quantité d'eau fut répandue, à des heures différentes de la journée, à lafois sur des ]iarcellos dépourvues de couverture et sur des parcelles couvertes d'une couche de paille hachée de 1 centimètre d'éiiaisseur. Les rendements furent les suivants, à l'are : Laitue Romaine (15 juin-19 juillet iS97). . . /. u 1 1- ( Sol non couvert. . . .532 kilocr. Arrosage a 6 h. du matin | g^, ^^^^^^^ .3, _^ Arrosage à 1 heure de ( Sol non couvert. . . .")4."i — l'après-midi \ Sol couvert 'yji — ..... . ( Sol non rouvert. . . .")52 — Arrosage a b h. du soir ) g^, ^^^^^^^ .,,, _ Il en résulte que c'est avec l'arrosage du matin, qui entraine évidemment la plus grande porte d'eau par évaporation, que la couverture s'est montrée le plus favorable. Avec l'arrosage pratiqué à 1 heure de l'après- midi, elle a été beaucoup moins avantageuse, et, enfin, elle a été nuisible avec l'arrosage du soir, qui assure la meilleure utilisation de l'eau. De sorte que lorsqu'on a recours à la couverture et qu'on est exposé à arroser d'une manière excessive, par exemple au printemps, il convient d'exécuter l'arrosage dans la matinée. (^etle action nuisible do la couverture serait due, d'après l'expérience suivante, à ce qu'elle entretient une humidité surabondante dans les couches supé- rieures du sol. ¥,i\ effet, tandis que la couverture — une couche de paille hachée de 1 centimètre environ d'épais- seur — eut pour effet de diminuer la récolte lorsque l'eau d'arrosage fut répandue, comme d'ordinaire, à la surface du sol, à l'aide d'un arrosoir à pomme, elle augmenta la production lorsque la môme quantité d'eau fut introduite à une certaine profondeur dans le sol, au moyen de pots de terre cuite sans fond, enterrés de place en place, jusqu'au bord et reposant sur un Ht de tessons de pots. Voici les résultats de cette expérience : Laitue Batavia (15 juin-23 juillet 1897). , ]■„•„( Sol non couvert 720 kilogr. Arrosage ordinaire | g^, ^^^^^,.^ gg^ _^ , . t Sol non couvert 701 — Arrosage souterrain > g^, ^^^^^^^ „^^ __ Ajoutons enfin que lorsque les plantes, comme la Laitue, ont été trop enterrées à la plantation et que les pluies sont aliondanles ou l'arrosage immodéré, la cou- verture peut encore être très désavantageuse, en favori- sant la pourriture de la base des feuilles. Somme toute, la couverture est un excellent moyen d'accroitre les récoltes, mais a la condition d'être judi- cieusement employée. A. Petit. La question des emballages au Concours agricole (Fruits et Primeurs) Nous ne nous étendrons pas davantage sur les embal- lages afférents aux transports d'exporlation. Les types les plus parfaits seront certainement présentés le jour où, à l'exemple de l'étranger et de l'Italie en particulier, nous aurons enfin toutes les facilités résultant de la bonne organisation et du bas prix des transports des denrées alimentaires par chemin.s de fer. Que de pro- grès n'avons-nous pas à réaliser dans ce but en ce qui concerne le matériel de transport, l'organisation et la vitesse des trains, les délais de livraison, de chargement et de déchargement, les tarifs, etc. Ils seront certaine- ment longs à obtenir, mais nous devons constater à la satisfaction de tous les producteurs et des consomma- teurs-que nous sommes en bonne voie pour réussir. En effet, des vœux dans ce sens ont été adoptés à l'unani- mité par l'assemblée générale de la Société Nationale d'Encouragement à l'Agriculture dans sa séance du 2 mars 190 i (1). Il est une question qui intéresse au plus haut degré le commerce français et le public en général. C'est celle dos emballages et procédés d'emballage pour le trans- port et la présentation des produits destinés à l'appro- visionnement familial, autrement dit, la question des colis postaux. A ce point de vue, la Navette, caisse d'emballage pliante et inviolable, brevetée, de MM. Maupin frères, mérite d'être signalée : Malgré leur vigilance, les Compagnies de chemins de fer ne réussissent pas toujours à mettre à l'abri des « explorateurs » sans scrupules les colis qui contien- nent des fruits et l'augmentation croissante des sommes payées, chaque année, à titre d'indemnités, les a amené à chercher un remède efficace. Comme conséquence des travaux d'une Commission nommée à cet effet, elles vont ajouter à leurs tarifs des clauses qui obligeront les expéditeurs à munir leurs envois d'emballages répondant a la durée du transport et établis de façon à ne pouvoir être violés sans que la violation laisse des traces extérieures, la Navette répond à cet ordre d'idées. Solidement construite, elle assure l'inviolabi- lité du contenu par la présence d'un cachet de cire, c'est-à-dire une signature et placé de telle sorte que les manutentions les plus rudes ne pourront l'altérer. L'opération très facile qui consiste à soulever, par une pesée le couvercle d'une caisse simplement cloué ne sera donc plus possible : le voleur se trouvera en face d'un bris de scellés qui le fera reculer, et, en tous cas l'absence ou la détérioration du cachet mettra le desti- nataire sur ses gardes, (fig. 82). la Navette présente en outre l'avantage, une fois vide de se replier sous un faible volume (flg. 8.3) pour être renvoyée à l'expéditeur, en échappant ainsi au tarif élevé des colis encombrants. Elle peut servir ainsi à de nombreux envois et faire indéfiniment la « navette ». Nous insisterons sur les apports de la cartonnerie et imprimerie de St-Charles à Marseille. Cette maison, bien que s'occupant d'une façon gi'né- ralo d'imprimerie et de cartonnage a porté tout spécia- lement ses efforts sur la confection de la boite pliante et de la boile démontable. La boite pliante est un étui qui se livre à plat, de telle sorte que celui qui l'emploie peut facilement constituer une lioite fermée, liien \{) Les transports dfs denrées alimetitaires eu Italie. — Les tr^-ns' ports frigorifiques en France, par G. Fœx, Inspecteur gener.ll do l'Agriculture. Librairie horticole. 120 LA QUESTION DES EMBALLAGES AU CONCOURS AGRICOLE otanche, dans laqnollc il peut livrer à l'abri de l'air, de la poussière, et garantis par la Ijaride de sûreté, les produits authentiques de sa production (fig. 84 et S5). Les boites démontaliles sont des lioites dont le cou- vercle et le fond sont livrés séparément à plat et peu- vent être montés immédiatement, soit au Fig. 'f. — Cotn)iartiments mobiles ( fruitier portatif Chevalier montrant mode d'attache des armat\ires. Fig. 79. — Armature en iil de ter pour as- surer la consolida- tion de l'emballage. Fis. 80 iticr portatif à compartiments de M. G. Chevalier. moyen d'agrates découpées dans le carton, soit au moyen de crampons métalliques. Celle maison fabrique aussi des boîtes en papier ondulé, supérieures comme solidité, légèreté et bon marché, aux boites en bois ou en carton ordinaire. Elles conviennent essentiellement à l'expédition des échantillons do liquides, des fruits et primeurs, des légumes, des œufs, des fleurs, en boîtes postales et en colis postaux, dont le poids ne dépasse pas 10 kilo- grammes et le volume 10 centimètres cubes. La qualité commune à toutes ces boites est la facilité d'emmagasinage et de transport des emballages vides. Grâce à leur pliage, elles occupent un volume en moyenne cinquante fois moins [grand que les boîtes montées. En 190i, la Cartonnerie Saint-Charles a joint une nou- velle branche à son industrie, celle des cageots métal- liques brevet Magagnosc, pour l'expédition des fruits, primeurs et légumes. Ces cageots démontables et pliants peuvent être re- tournés après chaque expédition. Grâce à des cadres d'expédition brevets Magagnosc, ils peuvent aussi être — ) A ' ^■«.MJ^ «-^..My chargés par wagons complets sans risques d'écra- sement. M. Philibert Ernest, du Pré-St-Gervais, présentait aussi dans cette catégorie des modèles fort intéressants de cageots et de caissettes en bois légers pour fruits et primeurs. Est-ce à dire que la question des colis postaux soit résolue, quant aux emliallages, par les réels progrès que nous venons de signaler? Hélas nonl et nous sommes encore bien éloignés de pouvoir jouir des avantages constatés chez nos voisins de Suisse et d'Allemagne. Le pillage des colis postaux n'est-il pas chez nous de notoriété publique et la cause n'en a-t-elle pas été maintes fois signalée par tous ceux de nos collègues qui étudièrent cette question? L'octroi est reconnu de- puis longtemps comme le prin- cipal obstacle à leur diffusion. Ce genre de tra- fic demeurera frappé de para- lysie, a-t-on dit bien souvent, tant que le sys- tème fiscal de l'octroi sera maintenu. Pour- quoi? Parce que 7.J 0/0 des colis postaux sont ouverts dès leur arrivée dans les gares, par l'oc- troi, et les mar- chandisesqu'ils contiennent mi- ses à la dispo- sition des agentssubal'.er- nes des Compa- gnies chargés de l'ouverture et du réembal- lage des colis. Résultat : colis spoliés, mar- chandises dérobées, deslinalaircs méconlents et bien décidés en ce qui concerne surtout les fruits et primeurs à destination de villes à octroi, à ne pas user commer cialement de ce mode d'approvisionnement. Nous avions signalé ces faits dans noire mémoire du Congrès de 1902. 11 n'y a rien do changé depuis cette époque et nous serions aujourd'hui de l'avis de M. André Berthelot qui réclamait tout récemment dans ]e Matin la suppression totale de l'octroi. En attendant, disait-il, il est parfaitement possible de réprimer les délits actuellement tolérés. Il est inadmissible que pour la commodité de leurs perceptions les administrations municipales organisent le pillage des bagages privés. En attendant une solution envisagée par beaucoup dans des améliorations pratiques parfaitement réali- sables et touchant les délais de livraison et les respon- sabilités des Compagnies de chemins de fer dans les cas de retard, de spoliation, ou d'avarie, nos expédi- teurs se sont préoccupés de rechercher des emballages susceptibles de répondre à leurs liesoins et aux exigences de leur clientèle. m.^Mii^mss:^^mi Fig. 81. — A fermeture hermétique en bois plein du fruitier portatif Chevalier. — B fer- meture grillagée facilitant l'aération. LA gl'IÎSTION DI'.R EMIlALLAC.nS loNcoi'RS aghicolf: Il importo surtout que les commandos soionl ll\ ivcs en liMir temps ut en parfait état. Dans ce but, M. G. Chevalier professeur d'arbori- culture à Montreuil, a construit un petit fruitier portatif très intéressant, pouvant servir indistinclc- mer.t au transport et à la conservation do tous les fruits. C'est en somme une modification intelligominenl comprise des caisses spéciales employées depuis voile ou couvercle plus ou moins épais susceplililc do les meurti'ir ou do les déflorer. Les papiers de soie, crins do liois, ouates ou autres (1), suffisent à les caler et à les maintenir dans leurs com- partiments respectifs qui peuvent encore étro conso- Fig. S2. — La Xavelle, caisse d'eniliallaije pliaiile l't iriMnIalile. longtemps à Thomery pour le transport des Raisins de luxe livrés à domicile par le producteur. Il se compose d'une caisse rectangulaire en Sapin, Peuplier, Grisard ou to>it autre bois solide, léger et surtout bien sec, divisée en plusieurs compartiments mobiles agencés suivant la nature des fruits qu'ils devront recevoir (fig. 80). Ces caissettes ou tiroirs, B, glissent facilement dans Fig. i.a Navette pliée. lidés par une légère armature en fil de fer, C, agrafés aux deux côtés avant et arrière de la caisse (fîg. VJ). On peut remiser ce petit fruitier fort pratique à la cave, à l'office ou partout ailleurs pour y prendre les fruits suivant les besoins de la consommation. Sa fer- meture hermétique en bois plein. A, ou son cadre grillagé à mailles serrées, B, (fig. 81) qui facilite l'aéra- tion intérieure tout en abritant les fruits contre les déprédations des insectes et des animaux, son petit \oluine et saltgèrete, l'ont fait adopter d'ores et déjà par toutes les maîtresses de maison, soucieuses de surveiller, de soigner et de choisir elles-mêmes, jour- nellement, les produits de leur\erger En résume, ce concouis de matériel d'emballage était fort intéressant et tout a 1 honneur de l'Adminis- tration de l'Agriculture a laquelle nous devons ce pre- mier pas dans une voie appelée a rendre de g»'ands Boîto pliant des rainures ménagées sur les entés de la caisse, et sont disposés de telle sorte, que leur contenu ne puisse se renverser, s'écraser ou se meurtrir au cours du voyage, quand bien même le colis ne serait plus main- tenu sur son plat par la poignée qui indique de quelle façon il doit être porté (fig. 78). Tous les fruits, Pèches, Poires. Pommes, Raisins, Fraises, etc., peuvent y être disposés sans être recou- verts d'un emballage quelconque, c'est-à-dire d'un Fig. 85. — Compartiments mobiles en carton. services à notre production de fleurs et do fruits. François Charmeux. (1) Les papiers, rognures ou autres, les copeaux et crins de bois, les ouates doivent toujours être l'objet de beaucoup de soins et placés en lieu sec en attendant leur emploi. Le papier de soie devra toujours être choisi pour recouvrir le (ruit. On lui préférera même le papier dit « Joseph » pour ses qualités hydrophiles. Les grands avantages de cette enveloppe sont reconnus (lep\iis longtemps, et son usage au fruitier, prin- cipalement iiiiur les Femmes et les Poires, confirme sa valeur à l'emballage. SPOSITION DE DL'SSELDORF L'Art floral à l'Exposition de Dusseldorf Il MOUS parait intéressant d'attirer l'attention des fleu- ristes sur le programme (publié en français) de la sec- lion d'art floral à l'exposition internationale d'Horlicul- tiiro et d'Art de Dusseldorf. Ils se rendront compte de l'iniporlance de cette section et du caractère de cette manifestation dont l'équivalent n'a pas existé jusqu'ici. Cinq concours temporaires auront lieu pendant sa durée : l'exposition de printemps, du 12 au 15 mai com prend 4.'i concours; l'exposition de composition llorale do Roses, du 25 au 28 juin comprend 2S concours; l'ex- position spéciale de compositions florales pour fian- çailles et mariages, du .'SU juillet au i^"' août comprend 7 concours; le concours général international, du 17 au 20 septembre, comprend 04 concours, et enfin cello :jO. Désinfection des serres par l'acide cyanhydrique l'.i'rs ,■.! a,. pl,.s .-n lus à l'oi-di-o du iv<-3 pour arriver :ice pour (li'^barrasser l'horli Le Jardin n'autorise la reproduction de ses articles qu'à la condition expresse de les signer du nom de leurs auteurs i-t d'indiquer qu'ils ont été extraits du Jardin. La reproduction de ceux suivis de la mention « reproduction interdite •> et celle des gravures ne sont autorisées que sur demande faite A V Administration du Jardin. I.a lulto coiilro l.-s |i,n i-illc jour: de toulcs |i,nK, ,,1, à trouver un nios i : cuUure de ses ci i MM. Gérard il i hiimnr ii.i]>, donnaient précédemment une étude très documeiili^o sur l'emploi judicieux des insecticides, et particulièrement du Foiidroijani ; aujourd'liui MM. Costantin, Gérôrae et Labroy nous communiquent les résultats de leurs expé- riences faites dans les serres du Muséum d'Histoire naturelle, à Paris avec la méthode de l'acide cyanhydrique (1), appliquée déjà par les Américains en diverses circonstances, notamment dans la destruction des parasites animaux du Citronnier. M. Marliitl (2) a décrit la mélliodo dont un agent delà divi- sion d'agriculture, M. D.-W. Coquillel, n fait une étude approfondie. r,es arbres sont placés sous de grandes tontes soutenues par des pieux. Ces toiles sont rapidomont jetées par-dessus les arbres par les ouvriers, et l'acido sulfurique et le cyanure do potassium mis en présence détruisent les parasites. Le jeu de 3(î à 40 tentes n'occupe que quatre lioiinuos, (pii peuvent trailer 'lOO arbres en 24 heures (3). l/;i|.|ilie,ili..,i (l'un l.'l pi .irr.,|,. était indiquée pour les serres. Il ;i clrja ,1,11,11,. ,i,, i„,,,s i,.,iili.-its (4). 11 était du plus grand inl,T,'.t ,!,■ I ,-i|i|,lh|ii,'r ,iii\ s, M I, 'S du Muséum, afin d'en piou- vei I ,flir,i, il,, , ,,iiir,. ,li\, 1^ |i,iiasites ou vulgaires ou parti- i-ulieis ,|iu \ |,Mlliil,'iil. Il i,,,iis parait qu'il y a quelque utilité prali,|ii,' a piil,ii,>r , ,'s i.'Mill.ils, afin de les vulgariser et de moiiliLT aux li,,iti,;iill,_-urs ipi il n'y a pas do procédé plus eflioace, plus (''CcinoMiique et plus rapide. Le seul inconvé- nient réside dans l'emploi d'un poison extrêmement redou- table, mais, ,ivoc de la prudence, aucun danger n'est à craindre. Précautions à prendre pour la fumigation ha fumigation sera faite de préférence dans la soirée, afin que les végélaux, aérés pendant quelques heures s'il est pos- sible, présentent la surface des feuilles absolument sèche. On se servira d'une terrine par 100 mètres cubes de volume à désinfecler. Ces terrines seront placées dans les sentiers de la serre, de fac.on à disperser régulièrement les vapeurs ilans toutes les parties. Il est prudent de débarrasser les idanles autour de chaque terrine dans un rayon de 1".50 et de détourner les plantes grimpantes qui pourraient se trouver au-dessus, le long du vitrage. Après avoir bouché toutes les issues pour éviter la déper- dition des vapeurs à l'extérieur et disposé une forte ficelle pour permettre de laisser tomber le cyanure sans pénétrer dans la serre, on enveloppe soigneusement les cristaux dans un papier fort ou dans une toile et l'on attache le paquet à l'extrémité do la ficelle. L'un des deux opérateurs nécessaires, placé sur le toit de la serre, lient l'extrémité de la ficelle, soulève le paquet de cyanure de potassium et le maintient immobile, au-dessus du sentier et à 1 mètre de hauteur. L'autre opérateur, resté dans la serre, écarte la terrine encore vide pour ne pas la laisser en-dessous du paquet suspendu, verse d'abord une partie d'eau bouillante dans le fond, puis deux parties d'acide sulfurique; il glisse ensuite avec pré caution le vase sous le paquet, sort de la serre en fermant la porte et donne l'ordre do lâcher le cyanure, qui tombe direc tement dans le liquide. Ce liquide doit ètro en quantité suffi- sante pour immerger complètement les cristaux et les décom- poser totalement. Si le cyanure a été placé dans un fort papier, celui-<; exige quelques secondes pour être attaqué; il se produit alors un fort bouillonnement dépassant même les bords de (1) Voir Jaidiii 1903, n- 407, p. 16. (2) Voir I.u((c contre les inserUa en Californie (traduit de l'anglais h-enie de viliri:llure, 18i)S, p. 2:5). (3) M; le D'Trabut, directeur du Service botanique de l'.Mgérie, a appliqué cette méthode aux Orangers, qu'il est parvenu à débarrasser de la Coehenillo: il se propose de généraliser cette méthode aux cultures fruitières et de la préconiser pour assainir les plantes vivantes importées en Algérie : c'est sur ses conseils que nous avons entrepris nos essais. Le procédé a été appliqué par le !)• Johnston et recommandé contre le Pou de San José (voir Uardners Chronirle, 1901, t. XXIX, p. 352). J4l Uardner's Chronicle, 1898, t. XXIV, p. 50 et «2; 1901, p. 391. 124 BEVUE DES NOUVEAUTÉS POUR 190i la terrino, on iiicTiie temps (lu'iiii ilégagemont de vapeurs dont kl durée n'excède pas 10 minules. La dose de cyanure de potassium à employer peut varier de 2 gr. 1/2 par mètre carré pour les serres peu volumineuses et occupées par des plantes délicates à 3 gr. 1,2 pour les serres do 500 à 2.000 mètres cubes renfermant des végétaux coriaces et moins sensibles. Dans tous les cas, ce cyanure est sous forme de plaques minces, de 92 à 96 p. 100 de pureté, qu'on a ou soin do conserver en flacons hermétiquement bouchés, car ce sel est très avide d'eau. Il est évident que ce produit ne doit pas être laissé à portée des ouvriers, ahn de prévenir tout accident. En moyenne, la durée de l'action des vapeurs sur les plantes no doit pas excéder une heure ; pour un grand nombre de végétaux, il suffit même do 30 à 4", minutes. Il faut se garder de rentrer dans la serre pendant cotte durée et avoir soin d'aérer pendant une demi heure en établissant un léger courant d'air pour chasser les vapeurs, avant de pouvoir pénétrer impunément à l'intérieur. Il nous est apparu que, pendant un jour ou deux, les végé- taux semblent évaporer plus difficilement à la suite du trai- tement; la terre des pots demeurait plus humide qu'à l'ordi- naire. Ce fait indique que les arrosages devront être modérés pendant ces quelques jours et qu'il y aurait grand inconvé- nient pour les plantes à renouveler l'opération le lendemain ou le surlendemain. Action sur divers animaux parasites. Les résultats d'une fumigation pratiquée d'après ces indi- cations sont les suivants : 1" Les plantes dont les parties aériennes sont tenues sèches avant la fumigation ne souffrent pas de l'action des vapeurs, sauf pourtant la plupart des Mélastomacées, le Zebrina pen- dula et les jeunes pousses tendres et charnues de quelques autres dicotylédones. Palmiers, Fougères de toutes sortes, Orchidées, Cactées, Cycadéos, Aroidées, Broméliacées, Pan- danées, Urticacéos, Coleus, Bégonia, Pelargonium, etc., ont été traitées sans ressentir le moindre dégât sur les fçuillos et même sur les fleurs. 2° Les dififérentes espèces de Pucerons sont détruites radi- calement et pour une longue durée. 3' Le Thrips hœmorrhoidalis et V Araignée rouge (?), dont les dégâts sont si importants sur les Crotons, certains Dra^ cuena et Anthurium et Erythrines, ne résistent pas à la fumi- gation. 4' L'Orthezia insignis, Hémiptère-horaoptère qui abonde sur les Acanthacées. les Labiées, les Bignoniaoées, les Ire- sine, eic, et leur cause des dommages importants, est détruit avec le même succès. La Cochenille ordinaire {Dactylopius Adonium), l'insecte le plus abondant et le plus nuisible aux cultures sous verre, est détruite à l'état adulte par une seule fumigation. Toute- fois, pour se débarrasser définitivement de cette espèce, i faut répéter l'opération à une dizaine de jours d'intervalle, afin de détruire les insectes nouvellement éclos. Le Chrysomphalus minor Berlëse, sorte de Cochenillle voisine du Pou de San José, qui est fréquente surtout sur les Pandanus et les Orangers, est attaquée au même degré que la Cochenille ordinaire. L'action est aussi marquée sur plusieurs autres représen- tants de Id famille des Coccidés, tels que : Aleurodes sp., Diapsis sp., particuliers aux Broméliacées. Quant aux Lecanium, au Parlatovia proteus Curtis, aHec- tant surtout les Vanda et les Cymbidiiim, ils sont détruits avec le même succès que la Cochenille. Enfin, le Mytilaspis longiroslris importé du Gabon dans les serres du Muséum, sur des iYa/)oZco»?a et d'autres plantes envoyées par Palisot do Beauvois, parait se détacher plus facilement à la suite de la fumigation, sans qu'il soit possible d'affirmer qu'il est détruit comme les précédents. Les vers de terre, les limaces no survivent pas à l'opéra- tion ; les blattes d'Orient elles-mêmes sont tuées en partie. En résumé, il est permis de conclure que les résultats acquis aujourd'hui par les fumigations au cyanure de potas sium répétées dans une serre à 10 jours d'intervalle laissent peu do parasites animaux sur les plantes. Si on les compare à ceux obtenus par les vapeurs do nicotine, ils sont infini- mont supérieurs : 1" Le traitement au cyanure de potassium est d'une appli- cation plus rapide, plus simple, plus pratique et o/^'V moins d'inconvénients que celui à la nicotine, lorsqu'il est efîeclué par une personne sérieuse et prudente : 2° Son action est beaucoup moins dangereuse pour les végétaux, puisqu'il est impossible de fumiger à la nicotine, sans des risques graves pour les plantes, les serres à Fou- gères, à Orchidées, à Coleus et autres genres de massifs ; 3° Son efficacité au point de vue de la destruction des insectes est de beaucoup supérieure, car les vapeurs de nicotine ne détruisent que les pucerons et les thrips, sou- vent même d'une façon incomplète. 4 Tille réalise une économie appréciable de main-d'œuvre, supprimant en grande partie les lavages de plantes, les bas- sinages à la nicotine, l'achat d'insecticides ; 5" Son prix de revient est sensiblement inférieur à celui de la nicotine. Soit, par exemple, à fumiger une serre de 200 mètres cubes. Pour une fumigation à la nicotine, il faut environ : 10 litres de nicotine, titrant 16 à 17 degrés, à 0 l'r. 70 le litre 7 fr. 00 Pour une fumigation au cyanure de potassium, il faut environ : 600 grammes de cyanure, à 3 fr, 15 le kilogr. . . 1 tr. 90 2.000 grammes d'acide sulfurique à 6fi degrés, valant 0 fr. 25 le kilogramme 0 tr. 50 Total de la fumigation. 2 fr. 40 Economie réalisée par la fumigation au cyanure de potas- sium sur celle à la nicotine : 7 fr. — 2 fr. 40 = 4 fr. 60. COSTANIIN, GÈROME et LaBROV. Revue des nouveautés pour 1904 Nouveautés florales (!) Quelques maisons étrangères mettent au commerce celte année des nouveautés d'un certain intérêt; c'est ainsi que nous remarquons chez Herb, à Naples : Coleus salicifolius nanus. — De tous les hybrides, se reproduisant fidèlement de semis, connusjusqu'ici. ce Coleus se distingue par son port régulier, nain et compact et par ses longues feuilles gracieusement arquées, ressemblant aux feuilles de Saule, De [dus les coloris des feuilles irrégulière- ment dentées et quelque peu ondulées sont si vifs, les pana- chures et les nuances si variées, que cette plante à feuillage peut rivaliser avec mainte plante a fleui. Le Coleus salicifo- lius nanus convient très bien pour la plantation de massifs, mais il est tout particulièrement recommandable comme intéressante plante d'appartement à feuillage panaché. Maurandia atroc-erulea grandiflora, — Cotte nouvelle Maurandie à fleurs géantes figure dignement, sous le rapport de la grandeur des fleurs, aux côtés du Maurandia jiurpurea grandiflora, la seule Maurandie à grandes fleurs, connue jusqu'à présent; elle la surpasse cependant par le coloris plus intense do ses fleurs, qui est d'un magnifique bleu foncé. La plante est rustique et vigoureuse et produit la même grande masse de fleurs, que les anciennes espèces à petites fleurs. Grâce au nouveau colo'ris à grand effet de ses fleurs, la Maurandia atrucœrulea, grandiflora sera partout la bien- venue comme élégante plante grimpante au léger feuillage. Salvia splende.ns aucub.efolia carminea. — Un bel hybride à fleurs rouge carmin de Salvia splendens aucubœfolia (Sil- verspol), introduit, il y a quelques années, avec grand succès. Les feuilles vert-sombre, d'apparence fraîche et Daine, sont parsemées de nombreuses taches jaune soufre, (jui donnent à cette plante, également compacte, un charme tout particu- lier. Les panicules rouge carmin relativement grandes et très nombreuses, tranchent avantageusement sur la curieuse panachure du feuillage. Par cette nouvelle Halvia splendens aucubœfolia canninea l'assortiment s'est enrichi d'une acqui- sition vraiment remarquable. Arctotis aspera arborescens. — Arctotis vivace d'une grande beauté. La plante forme une toulTe régulière, qui prend avec les années, lorsque la tige est devenue ligneuse, le caractère d'un arbuste; mais elle conserve sa jolie forme (l) Description des obtenteurs. LE JARDIN — IlliVIJIÎ IIKS NOUVEAUTÉS l'OUH 1904 ilo buisson arrondi. Elle ost couverto pondant la plus grantlo partie do l'annôo do flours d'un blanc satiné, à l'intoriour des- (liiellos so délaclio vivement un corclo jauno-oraiiKo. l'iacros contro le soloil, les lanf^uollos laissent rayonner la léffèro teinte lilas-rose du côté inférieur. Les Heurs mesurent 7 cen- timotros do diamètre ; placées dans l'eau, elles so maintiennent (raidies et ouvertes pondant plusieurs jours, tandis ((ne celles ferment lo soir. Sa Qoribondilé est, pour ainsi dire, inépuisable et ne so ralentit que pendant (|uelque mois do 1 hiver. Les feuilles ont dos nervures carac- téristiques, profondément incrustées et los bords ondulés. Elles sont liispidos et dénotent par leur substance, (|ue la planto ost e.\traordinairement pou difficile à l'égard du sol, et qu'elle peut supporter un o.\-cès de séclioresse. Elle endure également quelques degrés do froid, sans souffrir; mais il est préférable dans lo nord, de lui donner un abri ou de la rentrer dans la serre pendant la saison froide et tiuniide. Lo type do VArctotit: aspcra, originaire du cap do Bonne Espérance, donne des fleurs jaunes, et n'est pas aussi recom- niandable pour los cultures, que sa variété à magnifiques fleurs blanches Arctotis aspera arborescent:. Elle no produit, malheureusement, pas do grai- nes fertiles, do manière que sa repro- duction no se peut faire que par bou- turage. Parmi les nouveantés présentées ]>ar la maison Schmidt, d'Erfurt (Allema- gne) il nous faut citer : Cyclamen pebsicu.m giganteum « Ro- coco ". — Il y a plus d'une belle variété parmi la classe des Cyclamens splen- tlens à fleurs géantes, mais pas une d'elles ne peut être comparée avec cette nouveauté relativement à sa singularité, beauté et grâce. C'étaient les Cycla- men Papilio qui étaient une des der- nières introductions do cotte espèce de plantes, elles produisaient los formes de fleurs les plus belles et los plus variées et montraient surtout aussi des formes ondulées et frisées. Seule- ment les Cyclamens Papilio avaient ce défaut que souvent leur port n'était pas assez, compact et fort, et que los tiges des fleurs n'étaient pas assez raides et solides, do sorte que la tenue de toutn la plante laissait à désirer. Rococo, au contraire, forme des touffes fortes, régu- lièrement compactes avec de grandes touffes d'un beau coloris et produit une quantité de longues fouilles sur de longues et raides lip.-^. Cotte variété égale sous co rapport les meilleures productions de l'ancienne race Cyclamen pcrsicum giganteum splendens . Une différence entre la nouvelle et l'ancienne race se montre dans leurs fleurs. Les 5 à G pétales ne se tiennent pas pour la plupart droits et recourbés, mais forment une grande fleur rondo et plate qui s'adosse à la tige. Le diamètre de ces fleurs monte jusqu'à 13 centimètres, il y a parmi elles de vraies géantes. Avec cela les pétales sont finement ondulés et frisés et le coloris des fleurs est très joli cl soyon.v. On trouve presijue toutes les couleurs dans cetlo splendide race nouvelle, blanc pur, blanc avec centre foncé, rouge foncé et rose dans lo plus beau mélange (Dg. 8 ilnit j.asètre complètement froid, et ilemenre ain-i nnr (juinzainu de jours au moins. Puis pou à peu la ^aa^' : ^1 feiuiée, et chauffée progressivement la nuit jiis(|n I ]'. 1'. 7 C). Mes la rentrée en serre, on peut donner clcs aimsaLiis aussi matlnalement que possible, afin de maintenir lalmnsphère humide. Cette dernière recommandation est essentielle pour le forçage, et c'est pour n'en avoir pas tenu compte que des échecs ont été enregistrés. Dans les nremiors jours do janvier, la tempé- rature sera portée à 55" F. (W" C.) en deux périodes égales, et maintenue pendant tout le temps de la floraison. !•;. H. Je.nkins. Influence du camphre sur tes plantes. — Il résulte d une note de M. W. Lee, parue dans le Gardeners Chruniclc, que le camphre hàtc d'une façon remarquable la germination des graines et l'enracinement des boutures, et cela, si avant do procéder au semis ou à la mise on pot, on a fait tremper les graines ou les boutures dans de l'eau douce, à laquelle on a ajouté du camphre (environ gros comme une noix pour un demi-litre d'eau). JNI.Leea fait des expériences sur dos graines do Pois, Fèves, elc, ainsi que sur des graines do Palmiers et autres graines de plantes tropicales ii coque dure; ces der- nières, qui demandaient à être trempées longtemps avant do manifester le moindre .signe de germination, germaient promptoment dés (|u'on ajoutait du camphre à l'eau. La mémo action se produit sur les boutures do Rosiers ou autres plantes envoyées . IIamiot. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE — SOCIETE NATIONALE D HORTICULTURE DE FRANCE Revue bibliographique La Mosaïculture pratique, 5' odUion, enliéreinent refondue et considérablement augmentée, par Albert Maumené, 1vol. (19X1- cent.) de 430 pages, illustré de 2 planches en couleurs et do 216 ligures dans le texte et hors texte Librairie Horti- cole, Si bis, rue de Grenelle, Paris. Broché avec jolie couverture très solide en simili-japon imprimée en deux couleurs, 3 fr., franco 3 fr. 40. Reliure élégante et solide, en demi-basane, couverture conservée. Prix 4 fr. 25, franco 4 fr. 75. La mosaïculture eut autrefois de fervents admirateurs et tous les jardins, même les plus petits, furent remplis de motifs en mosaïque. On en usa et on en abusa tant qu'une innovation bonne par elle-même et renfermant un caractère esthétique marqué s'éloigna de son but, puis la mode s'en mêla, et, après l'engouement du début, il fut de bon goût de proscrire ce qui la veille était admis. Il faut bien reconnaître, pour expliquer cette éclipse de courte durée, que trop de personnes prirent la bizarrerie pour la beauté et que d'autres, à force de vouloir chercher de l'inédit, finirent par tomber dans le grotesque. Cependant on continua avoir de la mosa'icullure dans quel- ques jardins et petit à petit une sorte de revirement se pro- duisit. C'est à cette époque que parurent les premières édi- tions de La Mosaïculture pratique, elassurémeni ce livre ne fut pas sans influence au sujet de cette sorte de renaissance; on peut même dire qu'il arriva juste au moment opportun pour éclairer et renseigner le public horticole. M. Albert Maumené vient de faire éditer pour la cinquième fois La Mosaïculture pratique et il a profité de celte circons- tance pour compléter do la plus heureuse manière l'édition précédente do sorte que maintenant son livre est un véri- table traité didactique sur ce genre d'ornementatii)n des jardins. Est-il nécessaire d'analyser en détail le texte de l'ouvrage afin d'en faire apprécier l'intérêt? Le succès incontestable des premières éditions peut en dispenser et il suffira d'indiquer brièvement que ce traité embrasse loiiginc do la mosaïcul- ture dans l'antiquité et jusqu'à nos jours; qu'il indique les caractères, les genres, le njle, l'emploi, l'étude du dessin et des couleurs, le choix et la manière d'élever les plantes, le tracé et la plantation des motifs d'ornement et qu'il termine par une série excessivement intéressante de raoïlèles et de croquis pouvant être utilisés en mosaïculture. De 346 pages et 133 gravures que possédait la quatrième édition, la nouvelle monte à 431 pages et 21G gravures, c'est dire dans quelles proporlions La Mosaïculture jiratique est augmentée; il faut ajouter que beaucoup de gravures nouvelles sont des pholotypies et que presque toutes sont complétées par des indications permettant d'en exécuter le tracé et la plantation. En somme, le traité de M. A. .Maumené formule avec pré- cision les règles servant de base à la mosaïculture et il ren- ferme d'excellentes notions exposées avec méthode; c'est un manuel qui profitera à tous, amateurs ou jardiniers, car ceux qui ignorent la mosaïculture y puiseront les éléments néces- saires pour l'apprendre et ceux qui la connaissent déjà ne pourront que se perfectionner en le consultant. H. Lemoine. Série de Prix des travaux de Parcs et Jardins. — Terrasse- ment. — Travaux de jardinage. — Plantations. — Canafisation. — Drainage. — Rocailles et ciment. — Treillages et rustiques. — Indemnités et honoraires des Architectes-paysagistes, etc. Préparée par le Comité de l'Art des Jardins do la Société Nationale d'Horticulture de France et publiée sous son patro- nage, par la Librairie Horticole, 84 bis, rue de Grenelle, Paris. I vol. in-8" carré de 134 pages. Édition de bureau, broché, G fr., franco 6 fr. 40. Édition de poche, cartonné toile 7 fr., franco 7 fr. 50. II manquait dans la bibliothèque de toutes les personnes qui font exécuter ou exécutent eux-mêmes dos travaux de parcs et jardins et des travaux des branches qui s'y ratta- chent, une rérie de prix, à laquelle on puisse se rapporter pour l'établissement des devis ou la vérification des mémoires. Le Comité de l'Art dos Jardins de la Société nationale d'Hor- ticulture de Franco, entreprit ce travail laborieux, qui fut mené à bonne fin par une Commission spéciale composée des spécialistes et professionnels les plus compétents. Les sous-titres de cette série indiquent quelles sont ses principales divisions, qui ne comportent pas moins de 1241 articles. La Série de prix des travaux de parcs et jardins sera utile- ment consultée, non seulement par les entrepreneurs de jar- dins et les architectes-paysagistes, mais encore par les archi- tes, experts, arbitres, propriétaires, horticulteurs, pépinié- ristes, etc., etc. Elle servira de base pour tous les travaux de parcs et de jardins, de plantations, de rochers, canalisa- tions, petites constructions, etc., et évitera ainsi maintes contestations. R. R. Soeiété Nationale d'HorticultUPe de f ranee Séa)ice du 11 avril 1001 Comité de Flobiculture. — M,M. Cayeux et Le Clerc fai- saient un superbe apport de Narcisses, parmi lesquels nous avons tout particulièrement remarqué le curieux Narcissus cyclamineus. A ce lot étaient jointes quelques plantes inté- ressantes : Kalanchoe Kirkii, du Nyassaland, que nous voyons en France pour la première fois; SascifragaCamposii- Corydallis nobilis; Lierre terrestre à feuilles panachées; Onopordon bracteatum, etc. Deux beaux groupes de Prtmula oljconica : l'un à très grandes fleurs, de la maison Vilmorin; l'autre très bien cul- tivé en petits godets, à M. Welker. Un pied d'U'lillets de semis, Madeiaois lie Marguerite PrudKomme, à M. Mazeau, à Chaton. Une très belle touffe de Bégonias Gloire de Lorraine à M. Page père. MM. Lemoine, de Nancy, présentaient un nouveau Bégonia sous le nom de Triomphe de l'Est. C'est un frère do Gloire de Lorraine, qui fera certainement son chemin. Il est de végétation rapide, formant une touffe ramifiée naturellement au niveau du sol. à liges courtes, à fouilles arrondies-cordi- formes. L'inflorescence est très ramifiée et couvre littérale- ment la plante. Les fleurs mâles, seules connues, ont quatre pétales, rouge-carminé et s'épanouissent sans discontinuer de janvier à mai. Les boulons très décoratifs ont la mémo teinte. Le Triomphe de l'Est est plus tardif que Gloire de Lorraine. Signalons encore : à M. L. Duval, Antliurium Général MarciUe, la plus grande des formes du groupe Rolhschil- dianum, très belle plante; à M. Caillaud, de très beaux Hor- tensias, provenant d'une forme à bois noir do Thomas Hogg et un pied de la jolie variété à fleurs roses, le tout cultivé à l'engrais Trulïaut; à M. Treyve-Marie, de Moulins, quatre beaux pieds de Camellia Adolphe Audusson; à M. Lahaye, de Ville-d'Avray, des Cinéraires. Comité des Orchidées. — A M. Fanyau, d'Hellemmes- Lille, le Cattleya Shakersi {C. citrina X C. Aclandiœ), les Cypri) edium Javanico superbiens, Odontoglosstim Adriance et crispum; à M. Béranek, Cattleya Mossiœ et intei média flava; à M. Ragot, de 'V^illenoisy, Cœlogyne pandurata, ^Erides Vandarum, var. rosea, Cattleya Parthenia, Lœlio- cattleya Hyeanavanélé de Villenoisy ; à M. L. Duval, Lœlio- cattleya Onyx, Cattleya Mendeli et Harrisoni allm, Masde- vallia Lindeni, Lœlia flava et Dendrobium Wardianium ioun; à M. Belin, d'Argenteuil, Eulophiella Blisabethœ ; à M. Doin, Cypripedium dourdanense, hybride des C. lo grande et bellatulum. Comité d'arboriculture d'ornement. — A M. Nomblot, une belle série de rameaux fleuris d'arbustes d'ornement : Erica herbacea. Magnolia stellata. Malus fiorihunda, Daphne Mezereum atrorubens, Berberis dulcis, Cerasus Padus pen- dvla, Hippophœ rhamnoides en fruits, etc. Comité d'arboriculture fruitière. — Des Cerises et des Fraises à MM. Congy, Gaudon, Parent et dePréaumont; des Chasselas et des grappes de Gros coulard à M. Sadron ; des Pommes de Calville blanc et de lieinette du Canada, à M. A. Chevreau. Comité de culture maraîchère. — Toujours de belles Asperges à M. Compoint; des Fraises Docteur Morère et Royal Sovereign à M. Congy; des Fraises Général Chanzy à M. do Préaumont. P. Hariot. No 413 5 Mai 1904 Nouvelles horticoles L'enseignement supérieur agricole. — L'organisation do renseignement agricole dans les diverses Facultés do Franco a fait, depuis, lo jour où nous la signalions, de rapides i.rogrès : partout les Universités françaises n'ont point hésité à s'orienter nettement vers les applications des sciences à l'agriculture, répondant ainsi aux vœux maintes fois émis dans les Congrès agricoles. « Les établissements d'enseigncmentsupérieur, disait M. 'l'is- scrand, doivent entrer résolument dans la carrière et apporter leur contingent d'efforts et de science à l'œuvre commune poursuivie par nos grandes écoles ». L'appel de l'émincnt ancien directeur de l'agriculture a été entendu : des cliaires de botanique, de zoologie et do chimie agricoles, des laboratoires de recherches agri- coles (stations agronomiques, de pathologie végétale, d'essais de semence) sont venus peu à peu s'adjoindre aux cours et aux laboratoires de nature purement théo- rique qui, pendant longtemps, ont existé seuls dans les Facultés. Actuellement presque toutes les Universités françaises prennent part à l'enseignement supérieur de l'agriculture, et chez certaines, comme à Besançon avec M. Paul Parmentier, à Ronnes avec M. Lucien Daniel, à Lyon et à Nancy, elles ont pris un développement i)ar- ticulièrement complet. Le Concours de balcons fleuris. — La Société du Nou- veau-Paris vient de publier le règlement du premier concours de balcons fleuris qui aura lieu à Paris du 21 au 29 mai prochain, et dont voici les principaux articles. Article premier. — Un concours de balcons fleuris sera ouvert le samedi H mai 1904. à Paris, sans distinction do quartiers, sous les auspices du Nouveau-Paris, société des Intérêts do la Capitale. Il sera cUHuré le dimanche 29 mai. Art. II. — Ce concours sera spécialement destiné à la déco- ration permanente des façades des maisons par les moyens de la fleur naturelle, les arts de l'architecte, de l'horticulture, du fleuriste, du treillageur et du décorateur. Art. III. — Le concours s'étend également aux fenêtres (jui recevront une décoration florale naturelle. Art. IV. — Les nombreux prix consistent en médailles et objets d'art. Ils seront décernés par la Commission du Nouveau-Paris qui s'adjoindra quelques personnalités spécialement dési- gnées. La distribution des récompenses est fixée au lundi 30 mai. Art. V. — Peuvent concourir toutes les personnes qui, propriétaires ou locataires d'un balcon fleuri, auront, avant le 20 mai, adressé une demande écrite au Secrétariat général du Nouveau-Paria, 50, boulevard Latour-Maubourg. Le droit de concourir n'entraîne à aucuns frais. Art. VI. — Les balcons fleuris qui auraient été remarqués par le jury, sans faire l'objet d'une demande préalable, sui- vant lart. V du présent règlement, ne pourront recevoir que (les mentions. Parmi les membres du Jury, nous remarquons de nombreuses personnalités du monde horticole, parmi lesquelles nous citerons : MM. Albert Viger, président, Albert Truffant, vice-président, Albert Chatenay, secré- taire général de la Société nationale d'Horticulture de France ; H. Graindorge, président du Syndicat horticole de la Région parisienne ; Simon père et Félix Lellieux, du Syndicat horticole de la Région parisienne ; Gabriel Debrie-Lachaume, président, L. Sauvage, secrétaire général de la Chambre syndicale des Fleuristes; Dela- vier, président du Syndicat central des Horticulteurs; Frédéric Charpin, secrétaire de l'Œuvre des Fenêtres fleuries; Edouard Debrie, décorateur-fleuristo ; notre collaborateur M. Albert Maumené et Mme Borcl de la Prévostière, professeur d'Horticulture. Concours de bouquets. — A l'occasion do l'Exposition do printemps, la S. N. H. F. organise lo 25 mai à 9 h. 1/2 du matin un concours de bouquets à la main et de gerbes fleuries entre fleuristes professionnelles et elitro amateurs (dames ou jeunes filles), qui, devront, pour y prendre part, adresser leur demande lo vendredi 20 mai au plus tard. Elles devront se rendre au Coursla-Reine, une demi-heure avant l'heure fixée pour le concours (à l'entrée principale do l'Exposition). Elles recevront, par voie de tirage au sort, le numéro do la place spéciale qui leur sera affectée pour composer elles-mêmes de leurs mains les liouquels ou gerbes à présenter, chacune ayant le droit do se faire accom- pagner d'une personne pour lui servir d'aide. Chaque concurrente devra apporter à ses frais les fleurs qu'elle jugera nécessaires, toute liberté lui étant donnée sur leur choix et leur quantité. Les gerbes et bouquets seront exécutés sous les yeux du jury. Les bouquets ne devront pas avoir plus de 40 centi- mètres dans leur plus grand diamètre, avec longueur de tiges appropriée. Les dimensions des gerbes ne sont pas limitées; les seules conditions à observer seront, pour les exposants qui ne fourniront pas leurs vases, sous leur responsabilité, la possibilité de placer lesdites gerbes dans des vases cylindriques en verre, fournis par la Société, dont l'orifice sera do 12 centimètres et la hauteur de 25 centimètres. Le temps affecté à la confection des bouquets et gerbes sera de 3s Fraises, en retard de quinze jours sur les années précédentes, commencent à arriver. En général la pro- iluetion se présente dans de lionnes conditions. Espé- rons qu'un retruidissemcnl de la température accom- pagné de mistral ne viendra pas trom[ierles espérances. Les Pois sont en général fort mauvais, l'humidité leur a porté un iiréjudice considérable, réternéloïdium les travaille. Les jardins ne récolteront guère de Pois avant quinze jours. Les Haricots en général sont fort liien sortis de terre. Le temps sec qui a suivi les semailU^s leur a été favo- rid.ile. Il y aura lieu de se méfier do la rouille et de l'oïdium. Il faut soufrei' préventivement. Pour que le soufre ;igisso en cette période de l'année, il faut le jeter sur les plantes au moment de la grande chaleur et lorsqu'il n'y a plus de rosée. Opérer autrement, c'est dépenser du temps et de l'argent inutilement. L'emploi de la nicotine pour tuer les pucerons se fait tout différemment. 11 faut, pour obtenir des résul- tats, nicotiner le soir vers cinq heures en employant de préférence la nicotini' concentrée. La transplantation des gros arbres sous les tropiques. — La transplantation des gros arbres en Europe ne pré- sente pas en général de grandes difficultés. Le climat, la composition du terrain, la structure anatomique dfs racines, etc., tout est favorable à la réussi le de l'oj.é- ralion. Il n'en est pas de même sous les tropiques, où la tem- pérature inégale, la grande sécheresse à certaines époques, etc , sont autant de causes d'insuccès; aussi, la transplantation des gros arlires en pays tropical est- olle une chose toute nouvelle, et M. Karasck signale à ce sujet le cas tout particulier dans l'histoire de l'horti- culture et certainement encore isolé, du jardinicrRatlike, à Dar-ès-Salam (Afrique Orientale allemande), qui a réussi à transplanter des Palmiers Caryota de 8 mètres do haut. Ces Palmiers ont fort bien repris et forment aujourd'hui une magnifique allée à l'hôpital de Dar-ès- Silani. Les Roses en Amérique. — A Chicago, qui est un des principaux centres horticoles des Etats-Unis, VAmeri- r.ni Ftorist nous apprend que les fleuristes de cette ville cultivent de préférence pour la fleur coupée les variétés do Rose Mme Abel Chateiiny et Oitclc John. Si l'on connaît bien la première, par contre, la seconde commence à peine à faire son apparition en Europe : elle provient d'un sport de la Rose-thé Gohlen Gale, crème et or, obtenu par Dungee, et a beaucoup d'ana- liigie avec les variétés anglaises The Bride cl llridcs- iiiaid, au coloris rose tendre. Le Maréchal de Waldersee et les Chrysanthémis. — La faiio déposer sur la tombe du défunt Icid-maréchal comte de AN'aldersee, une magnifique couronne de Lilas, de Muguets et de Narcisses, en souvenir de la haute protection dont il l'avait honorée de son vivant. Le célèbre homme de guerre allemand avait en efïet, la passion des Chrysanthèmes, dont 11 encourageait la culture en offrant de magnifiques prix d'honneur à toutes les exposition de la Société. Il avait, à maintes reprises, personnellement jirésidc'' à l'ouverture de quelques-unes. Régime à l'importation des fruits et Raisins secs en Lspagne. — Une loi du 14 mars l'JOi dispose que le numéro 3i0 du tarif actuellement en vigueur, relatif aux fruits, est subdivisé comme suit : .l'iO a. Fruits y compris les raisins secs de table, 100 kilog. .5,2(1 pesetas au tarif général; \ pesetas au tarif réduit. 3S(I b. Autres raisins secs, -^0 pesetas. Simt considérés comme Raisins secs do lalile les Raisins secs présentés à l'expédition soigneusement einliallés dans de petits contenants et ayanl gardé intacteleu'- couleur rouge caractéristique plus ou moins prononcée selon l'espèce de raisins dont ils provien- nent. Les Raisins secs visés à l'article 3'iO b sont les Raisins de qualité inférieure, présentés en mauvais élat à cause du peu de soin pris pour leur emballage ; la couleur en est noire ou rouge foncé sale ; l'importa- tion a lieu généralement en vrac et sans aucun arrange- ment, par sacs, caisses ou barils de grandes dimensions. Racines à parfums. — Un de nos abonnés, M. .1. Rim- liert, amateur des plus éclairés, nous signale parmi les plantes possédant des racines à parfum le Cyperus Uinims (Souchet long). Nous adressons nos remerciements à notre corres- pondant de nuus avoir signalé l'omission de cette plante bien connue et dont les racines ont une vérilalilo valeur et sont employées en parfumerie : elles ront vendues pour cet usage sur certains marchés. Expositions annoncées. — Xancy, du 6 au 10 Juillet. — Exposition générale d'horticulture, organisée, à l'occasion du concours national agricole et du Congrès do la Société fran- çaise des Rosiéristes par la Société centrale d'Horticulture de Nancy. Adresser les demandes au Président do la Société, 1, rue de Serre, à \ancy. Valognes, du G au 9 aoiit.— Exposition do fleurs, fruits et légumes organisée par la Société d'Horticulture de l'arron- dissement de Valognes. Adresser les demandes à M. Dela- nelle, président de la Société. Lausanne {Suisse), du lô au âO septembre. — Exposition (le floriculture, d'arboriculture et de culture potagère, orga- nisc'>e par la Société d'Horticulture du canton de Vaud. Adresser les demandes au ('résident de la Société, lU,ruo du Hourg, à Lausanne. Armcntières, du 13 au 14 novembre. — Exposition do Chrysanthèmes, fruits et légumes, organisée par la Société d'Horticulture d'.\rmentières. Adresser les demandes au Sciiétaire général do la Société. Petites nouvelles l no nouvelle société, pour reiicouragcment aux ouvriers horticoles et arborii-oles vient do se fonder, sous le nom de Siuiété régionale d'horticulture et d'arboriculture, à Fontonay- . smis-Bois (Seine), boulevard des Ecoles. MM. les auditeurs du Cours d'Arboriculture du laixeni- boiirg, dirigé par M. dpoix, sont informes que le mardi 10 mai. une excursion aura lieu à Crignon, près Thiais, dans la pro- |iiii'té do M. n. Panliard, dont le but sera la visite du jardin fruitier, du potager, du lleuristc et des serres sous la direction de M. R. Panliard et do ses jardiniers, MM. Fran- (■ois Lanoue et Paul Hobinal. Hende/.-vous ù 2h. l'2 devant l'entrée du jardin fruitier. Uépart de Paris: Gare d'Orléans LE JARDIN — CHRONIQUE FLORALE CHRONIQUE FLORALE La décoration florale des voitures Dans quelques semaines la fête des fleurs annuelle parisienne, dont le succès s'atténue, aura lieu au Bois de Boulogne, puis se succéderont dans les villes d'eau et dans les stations mondaines d'autres fêtes des fleurs dont certaines d'entre elles présentent un grand cliarme en raison de leur caractère plus intime. Examiner com- ment il peut être intéressant de comprendre la décora- tion rationnelle et esthétique des voitures nous paraît être une question d'actualité. L'ornementation florale correcte des voitures demande quelques réflexions et études. Il y a certainement des arrangements ravissants et de l)on goût parmi les véhi- cules qui prennent place dans les parades fleuries. Mais combien en est-il qui ne représentent qu'un amon- cellement de feuillages et de fleurs masquant à plaisir les formes si harmonieuses de la voiture, comme si l'on s'était donné pour mission d'en constituer une masse informe, un placage de fleurs et de feuillages. Cela ne constitue pas à notre avis une décoration florale et nous lui refusons ce nom. Par leurs lignes dégagées, généralement élégantes, les équipages de luxe se prêtent à être décorés avec beaucoup d'a-propos et de caractère artistique. Aussi, en premier lieu, doit-on considérer le genre et la forme de la voiture, de façon à ne pas lui faire endosser un vêlement de fleurs quelconques qui conviendrait mieux à un genre complètement distinct. Ainsi donc, la déco- ration du boggy ou d'une Victoria ne peut être traitée de la même façon que celle d'un landau ou d'un mail- coach, d'une charrette anglaise ou d'un break et réci- proquement. L'arrangement le plus simple est celui constitué par deux amples gerbes qui occupent la place des lanternes. Un peu plus de recherche amène à l'enguirlandement du tour du cadre de la voilure. Cette guirlande en indique les principales lignes dont elle suit les con- tours. Cet arrangement, par conséquent, ne masque aucunement le véhicule qu'il agrémente; mais on peut lui reprocher, à juste tite sa régularité. C'est pour cette raison qu'on lui substitue l'enguirlandement en fes- tons; de la guirlande sertissani ces contours et suivant les lignes principales, en partent d'autres qui se ratta- chent de place en place et forment toute une série de méandres fort gracieux. Sans être chargées, les diverses parties de la voitures sont déjà lioaucoup moins nues et peuvent prétendre au titre de voiture fleurie. Cet enguirlandement fait le tour des bords extérieurs de la capote et encadre jusqu'aux gardes-boue et le siège du cocher. De cet arrangement plein d'attrait à la multiplication des guirlandes et même au placage complot des fleurs dissimulant totalement la voiture il n'y a qu'un saut, lequel est trop souvent franchi dans de mauvai:U KR Al? boue étaient sertis de guirlandes de rameaux de Cerisier constellés de Cerises vertes et rouges; traits, colliers, sellettes, etc., avec les mômes guirlandes. Gros nœuds do rulian rouge cerise dans la corbeille do la capote, lies gerbes aux lanternes et à la tête des chevaux. Une autre, gentiment décorée, disparaissait sous l'enguirlandement des Heurs exclusivement blanches : Pivoines, Œillets, Marguerites cl Seringats. Les har- nais et les brancards étaient également garnis çà et là de gros tlots de tulle blanc allégeant l'ensemble en lui donnant un caractère particulier. Les nœuds et les flots de rubans doivent surtout être placés comme s'ils nouaient les amples gerbes, qui souvent remplacent les lanternes et aux parties sail- lantes de la décoration, tantôt voltigeant en grandes coques, tantôt encore d'une façon plus discrète. Il convient également de mettre en relief la recherche d'harmonie entre la couleur des costumes et celle des fleurs décorant certaines voitures. Ainsi, dans une voiture tonte garnie de Girollées lilanches et de Vio- lettes de Parme mauves, les dames et les messieurs étaient vêtus de blanc, les dames avec des rubans mauves formant ceinture, les messieurs avec les rubans de chapeaux et les cravates mauves. Il en était de même dans une autre voilure ornée de Bleuets et de Giroflées blanches, où les toilettes blanches des personnes se complétaient par des rubans bleus. Nous croyons devoir rappeler à titre d'exemple, la des- cription de la décoration remarquable entre toutes, tout à fait sensationnelle et d'une richesse inouie d'une Vic- toria qui figura à la fête des fleurs de Paris en 1902 (i), et qu'il est difficile de surpasser comme beauté et carac- tère'artistique. Ce genre di^ décoration se recommande à plusieurs titres aux fleuristes : en raison, d'abord, de son ordon- nancement parlait, ensuite de tendances qu'il laisse entrevoir et qui pourraient bien apporter quelques modifications dans la parure des véhicules en général. Ce que nous considérons comme une innovation de meilleure augure, ne consiste pas dans l'arrangement des fleurs elles mêmes, mais surtout dans l'utilisation d'un genre d'armature tout à fait diflérent à celles de forme en dôme presque classique en cette circons- tance et qu'on prend d'ailleurs Itien soin de dissimuler entièrement. Dans les dernières innovations, on tend de plus en plus à substituer à l'inesthétique placage de fleurs et de feuillages, que l'on ne combattra jamais assez, des arrangements d'étoflcs aux tons discrets, dissimulant ce que certaines parties peuvent avoir de peu décoratif, en disposant sur ce fond neutre, en harmonie ou en opposition avec lui, des gerbes, des jetées, des piquets stylisés ou disposés avec beaucoup d'a-propos et d'aisance. On conserve ainsi aux inflorescences et aux simples frondaisons, leur liberté d'allure en obtenant en même temps un arrangement extrêmement gracieux, harmonieux et décoratif. Un fleuriste! do Cannes, M. Paschke, qui joint à son talent de fleuriste, une grande habileté de metteur en scène pour ces grandes compositions et la connaissance parfaite des éléments végétaux et de leur tenue s'est essayé dans ce genre et a obtenu beaucoup de succès. D'ailleurs, la voiture dont nous donnons une repro- duction photographique (fig. 87) en montre un exemple. Le coffre du landau est entièrement envelo|)pi', drapé d'une étoffe aux tons pâles sur laquelle les motifs flo- raux se silhouettent délicieusement. Peut-être iiourrait- (1) Le Jardin UiOi', page 1^1. on a première vue et sans un examen plus approfondi, reprocher à cette association la blancheur un peu crue de l'étoffe. Mais il faut considérer que la photographie reproduit inégalement la valeur des tonalités, et que. d'autre part, ces décorations, vues à distance, ne font d'effet qu'autant que les oppositions sont très accusées ou les harmonies do tons Ijien étudiées. Aussi bien, cette décoration témoigne d'une délicate conception et d'une grande habileté d'exécution. Elle symbolise la musique et il ne faut pas rejeter sous un prétexte spécieux, ces sortes de sujets, d'une esthé- tique discutable il est vrai, pour des arrangements flo- raux de cette nature. Tandis qu'à l'arrière se dresse, parmi une masse de fleurs, une lyre constituée par des 'Violettes de Parme, nouée de longs rubans et enjolivée d'un grand piquet stylisé d'Œillets Grande Duchesse Olga, la gerlie clas- sique s'enlevant à l'emplacement des lanternes, de chaque côté du siège, a été également remplacée par une lyre fleurie, présentée de biais, dont la base est noyée dans une gerbe ornemanisée, composée de grands cornets cireux d'Arum, d'(KilIets et de feuilles décora- tives de Croton, qu'estompe la vaporeuse verdure des Asparagus. Des fines lianes de Myrsiphyllum reliant ces deux motifs à celui principal de l'arrière. Dtux gerbes d'Œillets et une guirlande constituent tout l'orne- ment de l'avant du siège, tandis que la flèche se termine par un piquet de cornets A' Arum. Sur le coffre de la voiture sont placés d'autres motifs stylisés disposés avec beaucoup d'à-propos, une corbeille de fleurs dissi- mule les marche-pieds, tandis que les roues sont fine- ment enguirlandées. Enfin, çà et là des frondes de Phcenix s'élancent, se détachent et se silhouettent déli- cieusement. M. Paschke, qui est un des fleuristes les plus réputés de Cannes, a réalisé là, parmi tant d'autres, une décora- tion florale de beaucoup de cachet et qui conslitue un type intéressant. {Reprodurtion interdile) Alw-RT M AUMI .N;'. Une maladie bactérienne du Fraisier La maladie qui fait l'objet do celle note a élé observée pour la première fois en France, il y a 4 ou .5 ans, par mon ami le D' Delacroix, directeur de la Station de Pathologie végétale, qui lui donna le nom de Uaclériose du collet. En 1900 (1), le D"- Voglino, pulilia un travail la concernant. Tout dernièrement j'en ai reçu des spécimens du département de Loir et-Cher. Un jardinier de l'Académie royale d'agriculture de Turin, remarqua, au mois de juillet 1900, des plants de Fraisiers qui dépérissaient lapidcment et dont Us feuilles se desséchaient, sans qu'il fut possible de j-e rendre compte extérieurement de la cause decetélatde choses. L'examen microscopique des feuilles et des laci- nes ne montra au D"' Vog'.ino aucune trace de parasites de nature fongique, mais le collet présentait quelques petites taches blanches et les tissus étaient gorgés de Micrococcus à mouvement lent et d'un plus petit nombre de Bacilles. L'étude anatomiquo montrait une désorga- nisation du péridcrme et du cylindre central. En même temps les poils radicaux diminuaient de nombre. A l'automne de la même année de nouveaux dégâts se produisirent. On ne trouva pas davantrge de fila- ments mycoliens ; les Micrococcus manquaient, mais dj nombreuses colonies de bacilles étaient réunies en zooglée. Le seul moyen qui existait de se rendre compte (1) Votïlino, Jntorno ad une Malattia bacterica délie Fragoh'. (.Ann. d. 11.1 Acad. d'Agric. di Torino, 42. 26 nov. 1900, c. ici. NOS BONNES VIEILLES PLANTES — PLANTATION IT FUMlnh DE L IKILLET 135 liela valeur spccifiquo do cesBactériacées, c'était de les iiilliver sur divers milieux appropriés. La culture sur gélatine, additionnée do décoelion de Fraisier, de ()cptono et do glucose, fit développer des colonies blanchâtres présentant les deux formes bacté- riennes dont nous avons parlé plus haut. Il est donc probable qu'il n'y a là que deux états d'une même Bactériacée. Le Micrococcus vient lo premier au prin- temps, dans les parties externes encore ppu endom- magées, tandis que le Bacillus automnal, recherche l'intérieur des tissus. C'est ce dernier qui parait être la cause des dégâts observés, L'infection artificielle de Fraisiers a donné dos résul- tats anfvlogues. Le Micrococcus mesure 0,9 à l,-") mil- lième de millimètre; le Bacilha a de .'î,.j à 4 millièmes do millimètre do longueur sur 0,3 àO,.5 de largeur. Tous deux sont hyalins. La formation des spores n'a pas encore été observée. Comme remède à cette maladie, le D' Delacroix pré- conise le traitement suivant : « alternance de culture d'au moins 3 ans; emploi pour les plants de pieds sains; addition au sol de culture de superphospliate de chaux soluble à la dose de 5(1 grammes par mètre carré, incorporé convenablement au sol, 3 ou 4 mois d'avance au moins ». P. Hariot. Nos bonnes vieilles plantes CXLXXII Lippia citriodora H. B. K. Jadis, la Verveine citronnelle était une plante des marchés, où on la rencontrait sous la forme de jolis petits arbustes, on touffes, ou à tète. On aimait celte plante, qui peut atteindre l'"50 à 2 mètres. On la recherchait pour son parfum qui rap- pelle celui du Citron. Les fleurs d'un blanc purpurin, peu apparentes sont en épis petites, et sans tenue : elles répandent le même parfum, mais moins accentué que les feuiles froissées. La Verveine en arbre porte plusieurs noms: Lippia citriodora H. B. K. ; Verbena iriphylla, L'Héritier., à cause des feuilles verticillées par trois ; Ahysid citrio- dora Ortgies, et enfin : Verveine citronnelle. Autre- fois, aucun amateur ne se passait de cet arbuste, ce qui expliq je pourquoi on le retrouve encore dans les anciens jardins. En raison de son parfum, on l'achetait pour garnir sa fenêtre, au même titre que les Musca et les Basilica. Mais tout change et l'on ne cultive plus guère la Verveine citronnelle, qui est cependant facile à élever et de croissance assez rapide. Originaire du Chili, elle se contente de l'orangerie pour l'hiver ou de la serre froide. Pendant l'été à partir de mai, on la cultive en plein air, au soleil en situation aérée avec des arrosages copieux. Le bouturage se fait avec les pousses herbacées de sujets, qu'on avance en serre tempérée. La reprise est facile, en fin gravier, tenu frais et doux, dans la serre à multiplication tempérée. Aussitôt la reprise, on empote en pots de 6 à S centi- mètres et on enlève sur couche tiède. On pince l'extré- mité si l'on veut former une touffe ; au contraire, on laisse filer pour amener une tige. Celle-ci sera conduite à la hauteur voulue, .">0 à ~iô centimètres ou 1 mètre même : arrivée là, on la pincera en émondant le bas de façon à former une tête de cinq à six branches char- pentières. Celles-ci pincées à leur tour formeront une jolie petite couronne en un an. Entre temps, on aura rempoté en pots plus de 12 à 15 centimètres, pour la première année. Taillées au iirintemps à la sortie et rempotées en pots do 1.5 à IS, suivant la force, les plantes seront utilisables dans la seconde année et elles seront fortes dans la troisième. La terre qui convient à la Verveine est lo l)on Loam ou terre do gazon) additionné d'un tiers de terreau bien consommé et de sable blanc. A défaut, de la bonne terre franche, dite à blé, additionnée comme ci-dessus, fera très bien l'affaire. Tenues au froid, les Verveines citronnelles perdent leurs feuilles en hiver, sans incon- vénient. En serre froide tempérée, au contraire, elles les maintiennent et ne perdent que les plus vieilles. Ad. Van den Hrede. Plantation et fumure de l'Œillet Avec le mois do mai iiui commence, le moment est venu lie songer à planter les (Juillets destinés à la production tiivernale dans le midi de la France; à ce sujet, notre coUa- burateur Jules Grec, résume dans un e.Kcellent article paru dans la Petite llevue, les principes qui président à la plan- tation des Œillets avec un rnot sur leur fumure. Il est entendu que le terrain a été défoncé dans le courant de l'hiver à 50 ou 00 centimètres; il ne reste, en ce moment, qu'à procéder, après nivellement du sol et enfouissement d'une certaine quantité do fumier, au tracé des planches, qu'on a soin détenir un peu relevées au-dessus du niveau des sentiers qui les séparent et qui servent en même temps do fossés de drainage. A moins de conditions particulières, les planches sont dirigées de l'est à l'ouest; quant à leur largeur, elle varie avec celle des bâches, qui peuvent être à deux, trois et même quatre châssis. Si on adopte la bâche à deux châssis,la plus répandue et la moins coûteuse, on donne aux planches 2'"80 à 3 mètres de large. Cette largeur permet d'avoir, par ligne, sept pieds distants l'un de l'autre de 30 centimètres avec intervalle de .50 centimètres entre le troisième et le quatrième, pour recevoir les piquets qui supportent la lambourde sur laquelle s'appuient les châssis par leur partie supé- rieure. En adoptant la largeur de 3 mètres, le premier et lo dernier pied delà ligne se trouvent à .50 centimètres des bords de la planche sur laquelle viennent reposer, infé- rieurement les châssis. Entre elles, les lignes sont espacées de 35 à 40 centi- mètres, ce qui donne, environ, 14 pieds d'Œillets par châssis de 1"'32 X 1""50. Gomme le fumier, qui constitue la fumure prélimi- naire des 0'',illets, a été enfoui dans le sol avec le labour précédant le tracé des planches, on se dispense de remettre du fumier au moment de la plantation, mais beaucoup de cullivateursjettent au fond de chaque trou une poignée de terreau, dans lequel les jeunes racines trouvent un milieu plus meuble que le sol ordinaire. Afin d'empêcher la terre de se tasser trop fortement et de faire croûte, il est bon de se servir de l'arrosoir pour les premiers arrosages : on ne se servira de l'eau courante que quand la reprise sera assurée. De fréquents binages, mais très superficiels, entre- tiennent ensuite la fraîcheur du sol; nous disons super- ficiels, car il nous a été donné, souvent, de voir des plantations d'Q<;illets compromises, sans que l'on en ilevinât la cause, justement par des binages trop pro- fonds qui mettaient à vue une partie des radicelles supé- rieures. C'est pour éviter des malfaçons do ce genre que l'on a recours quelquefois aux paillis, dont l'avantage est de rDHANGEA PETIOLARIS PLANTATION ET SOINS A DONNER AUX TOMATES maintenir la fraîclieur du sol tout en se passant de binages. Au sujet des arrosages à donner à l'Œillet, il est a remarquer que les plus profitables sont ceux que l'on pratique dans la soirée; l'effet utile de ceux du matin est moins considérable; donnés dans la journée, par une chaleur trop forte, les arrosages seraient nuisibles. Nous ajoutons que l'eau ne doit pas être ménagée aux Œillets pendant l'été, si on no veut pas les voir s'arrêter de végéter, de « durcir », comme on dit, et d'éprouver un retard considérable au moment de la floraison. Nous avons dit plus haut, en parlant de la plantation, qu'on avait l'iiabilude d'enfouir préalablement dans le sol une certaine quantité de fumier; celte pratique a l'avantage, en amendant la terre, d'y constituer, de plus comme une provision d'éléments fertilisants qui se trouveront mis, peu à peu à la disposition des plantes. Beaucoup de cultivateurs complètent cette fumure par une addition de tourteaux de sésame sulfuré ou autres, que l'on peut évaluer au chiffre important de 5.000 kilos à l'hectare. Environ un mois après la plantation, lorsque celle-ci à été faite de bonne heure, à la mi-avril par exemple, on donne une seconde fumure avec des matières de vidanges à l'état naturel, c'est-à-dire non étendues d'eau, et à raison d'un litre environ pour trois pieds d'Œillets. Plus tard, lorsque la température est devenue plus élevée et le sol plus échauffé, il serait imprudent d'em- ployer ainsi les matières fécales concentrées; on risque- rait de brûler les racines. En supposant donc qu'on ait planté tard, en mai ou en juin, au lieu d'employer l'engrais humain seul, on ne s'en servira que délié dans l'eau, à raison d'un volume d'engrais pour trois volumes d'eau. La même proportion est observée pour les fumures d'été. Le nombre de ces dernières varie nécessairement avec la nature du sol dans lequel on se trouve et avec les conditions atmosphériques. Ainsi, il est évident que si la saison est pluvieuse, ou que si l'on est obligé d'ar- roser souvent, par suite de l'état physique du sol, en d'autres termes si celui-ci se trouve lavé fortement par l'eau de pluie ou d'arrosage, il faudra fumer plus qu'on ne le ferait si on se trouvait dans des conditions difïé- rentes de milieu ou de température. Fin septembre, quand le moment vient d'abriter les plantations d'Œillets. une nouvelle fumure doit être encore donnée, mais, cette fois, sans dilution dans l'eau, et pour la même raison que la première fois. Certains horticulteurs ne fument plus à partir d'oc- tobre, mais la majorité ne laisse pas passer l'automne ou le commencement de l'hiver sans donner encore une ou deux fumures, dont les frais, si élevés qu'ils soient, sont toujours largement récupérés par une floraison plus abondante et des produits plus beaux, plus appréciég des acheteurs. J. Grec. HYDRANGEA PETIOLARIS" Toutes les espèces d'Hycirn/n/ca no se comportent pas comme notre vulgaire Hortensia. 11 en est qji sont grimpants; c'est le cas des //. altissima Wall, de l'Himalaya, //. aspera sont de la même région, //. robusta Hood. et Thomp. qui est d'origine similaire, H. hirba Sieb et Zuci et H. invens Sieb. du Japon, et tout particulièrement de VU. pétiolaris S. et Z., le plus connu des représentants de ce groupe. VH. pétiolaris, est originaire de la région subalpine du Japon d'où il s'étend jusqu'à l'ile Saclialin. C'est un arbrisseau de haute taille, grimpant, glabre ou quelque- fois pubescent, à rameaux glabres et radicants; à feuilles longuement pétiolées, ovales ou elliptiques, cordées à la base, acuminées au sommet, dentées en scie, poilues à l'aisselle des nervures de la face infé- rieure. Les fleurs sont blanches disposées en cymes amples, terminales, aplaties; les extérieures stériles sont longuement pédonculées, à 3 ou 4 sépales arrondis, entiers ou légèrement dentés; les fertiles sont globu- leux dans le bouton, avec 4 dents du calice caduques, les pétales soudés en coiffe, les étamines au nombre de 15 à "20; la capsule est globuleuse. Voilà les principaux caractères de cette jolie plante qui paraît avoir été introduite en 1S78 par M. Max Leicktlin. Suffisamment rustique elle rend de réels ser- vices pour la décoration des murailles, pourlagarniture des troncs d'arbres. Eminemment polymorphe dans son pays natal, Siébold et Zuccarini l'ont décrite sous trois noms différents : E. pétiolaris. cordifolia et bracteata. C'est aussi VH. scandens de Maximowicz (Mens. Acad. imp. se. de Pêtersbovrg 7' série, X, (1867) (n" XVI, 16) et VH. volubilis Hort. Il existe encore sous le nom A' II. scandens deux plantes différentes, l'une de Poeppig, est Chilienne, l'autre de Seringe est synonyme d'^. virens Sieb. du Japon. C'est surtout de VH. actissima que notre plante se rapproche; une forme intermédiaire se rencontre vraisemblablement en Chine. Les H. actis- sima et pétiolaris présentent tous deux ce curieux caractère qu'on retrouve dans le Vi7 /s, d'avoir les pétales des fleurs petites soudées et formant un capuchon. On a quelquefois confondu 1'//. pétiolaris avec une autre Hydrangéacée japonaise, le Schizoplu-agma hydrangeoides S. et Z., qui se distingue à ses feuilles sinuées-dcntées et à ses fleurs stériles ne présentant qu'un seul sépale large et cordifoime. P. H^nior. Plantation et soins à donner aux Tomates Parmi les différents modes de plantation en usage et les diverses formes données aux branches fruitières, l'expériencen ou sa démontré que, pour obtenir des pro- duits très rémunérateurs par une culture simple et sur- tout très expéditive il convenait de procéder ainsi qu'il suit : Emplacement. — L'emplacement réservé aux Tomates doit être le 2)las chaud du jardin potager. Cette plante, originaire du Pérou, a donc besoin, sous le climat de Paris, pour croître et mûrir ses fruits d'être placées dans les meilleures conditions possibles, particulièrement près d'un mur au midi. Si le jardin potager est bien abrité et bien exposé dans son ensemble, on peut par- faitement exécuter la plantation en plein carré, les résultats que l'on obtient sont toujours très satisfai- sants; la maturité a lieu quelques semaines plus tard, et, de ce fait, avec le même plant, on se trouve posses- seur de deux saisons de Tomates parfaitement éche- lonnées. Plantation. — Vers la fin de mai, tout amateur ou pra- ticien doit être pourvu de beaux plants de Tomates, que l'on sulfatera d'abord à la bouillie bordelaise et que l'on plante ensuite : 1" Le long des murs, au midi, entre les pieds des arbres fruitiers, les rameaux seront palissés sur le treil- lage. 2° En plate-bande, le long des murs au midi, en rem- placement des salades et des Choux hâtifs. a- Au commencement de juin, en plein carré. LE JxVRDIN HyDRAXGEA PKTIOLARIS CONTRE Ki;w LR JARDIN — AU SD.IET DH? TRANSACTIONS HORTICOLES 13- Quol qno soil reniiilaccment adopté dans ops doux dor- iiiors cas, il convient avant, da planter, de répandre sur le sol une bonne couche de terreau ou de fumier bien fait et do donner ensuite un bon labour à la bêche en brisant les mottes le plus possible. Los Tomates devant être plantées en ligne et a. 0'"H) on tous sens, après avoir marqué les rangs et rempla- cement de chacune d'elles, il est très important, dans ce genre de culture, d'enlever un petit fer de bêche de terre à la place de chaque plante et do la remplacer par du terreau; l'on procède ensuite à la plantation on enterrant les pieds de quelques centimètres au-dessus du collet, afin d'obtenir des racines adventives néces- saires à la végétation. Un arrosage au goulot et à chaque pied est ensuite donné, et, si le temps est beau et la terre chaude, il importe do répandre une bonne couche de paillis sur toute la surface du terrain; dans le cas contraire, on ajournera cetto opération en attendant le moment propice. L. Bariu';. Au sujet des transactions horticoles M. Gensollen arappoité, dans la Défense agricole d'Hyères, la décision des tribunaux de Toulon relative- ment à deux jugements rendus dans des contestations ayant trait à la vente des plantes sur place dont les acheteurs auraient eu à se plaindre lors de la livraison. Il nous paraît intéressant de citer les passages concer- nant cotte toujours épineuse question. « l'no société belge, qui avait fait à une société hor- ticole d'Hyères une importante commando de Palmiers, prétendait, après réception de la marchandise, que cette marchandise était défectueuse, et elle demandait la rési- liation de la vente. Le tribunal de commerce de Toulon décida que la vente était parfaite parce que l'acheteur avait pris livraison de la marchandise, et non seulement il rejeta la demande de la Sociéié belge, mais encore il la condamna reconventionnellement à cent francs de dommages-intérêts. Dans une seconde afïaire, un horticulteur de Cannes, qui avait choisi lui-même et acheté un lot de Palmiers dans le jardin d'un horticulteur hyérois, se plaignait que les Palmiers lui étaient parvenus en mauvais état, qu'ils étaient atteints de maladies cryptogamiques et qu'ils avaient souffert en cours de route; pour toutes ces raisons, il demandait contre son vendeur la résilia- tion du marché avec allocation de dommages-intérêts considérables. Le tribunal a jugé que les plantes avaient été livrées avec les qualités et les défauts apparents qu'elles avaient au moment des accords du marché; que les accidents de route n'étaient pas imputables au ven- deur; que l'acheteur avait pris livraison de la marchan- dise et l'avait par conséquent acceptée; que la vente était donc parfaite, et, que, dans ces conditions, la demande devait être rejetée et l'acheteur condamné reconventionnellement au paiement intégral de la fac- ture ». M. Gensollen fait suivre cet exposé des appréciations et considérations suivantes : « Il faut remarquer dans ces deux litiges que les ache- teurs avaient pris livraison des plantes et les avaient transportées chez eux sans faire aucune protestation; or. en matière de livraison de plantes, le destinataire a le droit de faire dans les gares toutes les vérifications possibles devant servir à établir la faute du transporteur aussi bien que celle de l'expéditeur. Le destinataire avait donc agi en acheteur qui accepte purement et sim- plement la marchandise vendue. Mais cela n'était pas la raison principale [lourlaquello l'acheteur devait perdre son i)rocès. Il est d'usage cons- tant quo les transactions horticoles faites entre ven- deurs et acheteurs présents que les plantes sont ven- dues, prises et agréées dans l'établissement du ven- deur; la vente a donc lieu sur le terrain mémo, avec cette seule condition quo le vendeur doit, à ses frais, rendre los plantes en garo. Par voie de conséquence, il est encore d'usage constant que les plantes voyagent au frais et risques du destinataire, qui doit seul sup- porter les accidents de route ou les faire supporter à la Oie de Chemin de for. Le procès fait après l'expédition et la livraison est donc un procès tardif et irrécovable. Le 'l'ribunal de commerce de Toulon a bien jugé en disant que la vente était parfaite du moment quo la marchandise avait été livrée et acceptée sans protesta- tion immédiate; il a fait judiciousemeni l'application d'un principe de droit commercial général; mais il me semble qu'il aurait pu baser sa sentence sur l'usage observé pour los ventes sur place, car l'usage à force de loi. Les plantes étant vendues sur place, le vendeur n'a plus à s'en préoccuper dès qu'il les a rendues dans le wagon transporteur. A partir de ce moment, les plantes doivent être aux risques et périls de racheteur, et toute réclamation de ce dernier après réception doit être déclarée irrecevable. N'est-ce pas d'ailleurs la seule façon de pratiquer la vente des plantes? S'il en était autrement l'acheteur qui serait peu scrupuleux pourrait toujours à l'arrivée de la marchandise soulever une diffl- rulté quelconque; il pourrait la refuser ou demander do U soumettre à une expertise; et, pendant que les plantes refusées ou soumises à l'expertise resteraient en souf- france dans une gare, elles seraient exposées à se dété- riorer ou même à dépérir. Les procès les plus fâcheux seraient ainsi engagés et se termineraient toujours d'une façon désastreuse pour l'une ou l'autre des parties. Afin de tarir ces procès, les tribunaux n'ont qu'à donner force de loi à l'usage de la vente sur place; sinon les transactions horticoles seraient fort mal protégées et soumises à de dangereux aléas. » Les arguments émis par M. Gensollen et la solution des tribunaux nous paraissent rationnels. Mais, n'y a-t-il pas lieu de craindre que, si cette interprétation devient force de loi, cela suscite des abus d'un autre ordre. Quelle garantie a donc l'acheteur, si au lieu des plantes choisies il lui en est expédié d'autres; car, dans ce cas, sa bonne foi se trouve surprise sans qu'il puisse être fait état de ses restrictions et le vendeur peut arguer, que ce sont bien les plantes vendues par lui et acceptées. Entre maisons honorables de tels faits ne peuvent avoir lieu, la tradition de loyauté demeurant dans los rapports d'affaires; mais si on estime qu'il faut consi- dérer la vente sur place comme un engagement formel de la part de l'acheteur, il nous parait loyal qu'il soit livré à celui-ci des échantillons des plantes faisant l'olijet de sa transaction, soit do sujets de force moyenne, soit de préférence des sujets de la plus petite et de la plus forte taille. Au moins, en cas de livraison non conforme, les éléments d'appréciation seraient indiscutables et il serait facile à un expert, d'établir qui, des deux trai- tants, ne respecte pas les conventions. Cela s'appliquerait aussi bien à la force des plantes qu'a l'état dans lesquelles elles se trouvent et les juge- ments qui interviendraient seraient certainement plus équitables. Car s'il est logique de défendre les droits du vendeur, il n'est pas moins rationnel et équitable de considérer ceux de l'acheteur et de le protéger contre des abus possibles, Philippe Lepage. ItEVUE DES PUBLICATIONS Revue des publications Les commandements du jardinier. — Voici en quels termes imagés M. von Schilling formule et commente, dans le Gartcnbiich fur Aitfœiu/er, les règles à observer en hor- ticulture: 1° Ne lésine pas, s'il s'agit du nécessaire ! (De beaux arbres fruitiers, de bonnes plantes et de bonnes graines sont malgré leur prix élevé les moins chères: les objets de rebut à bon marché sont les plus chers). 2" Ne sois pas prodigue ! (Un espalier arrangé avec art, orné de peintures coûteuses ne rend pas pour un poil {sic) de plus de services qu'un espalier simple, mais solide. Un couteau de jardinier à manche de nacre ou d'argent ne coupe pas pour un poil de plus qu'un autre ;i manche commun). 3° Considère ton climat et ton sol I (Ce qui réussit à Londres, il Paris ou à Posth, pour cette raison même ne te convient pas ; il vaut mieux t'en rapporter à ton expérience des lieux oi'i tu demeures). i" Cherche à améliorer ton sol sans trêve ni repos ! (Le vieil engrais do ferme l'emporte encore sur tous les produits chimiques. Terrain consciencieusemei.t passé à la bèclie et il la houe est à demi fumé. Il est dans l'eau une baguette magique). 5° Garde-toi des nouveautés qui coûtent cher ! (Ce qui est bon se fait rapidement un chemin et ne tarde pas h devenir bon marché. Ne tue pas à coups de Ihaler une vermine qui ne vaut pas un pfennig). 6' L'inconnu, oxpérimente-le d'abord en petit ! (Ce qui réassit, et t'est utile, cela retiens-le; tout le reste laisse-le de côté). 7° Compare chaque année ton gain et ta dépense 1 (N'ou- blie pas aussi de mettre au compte des bénéfices le plaisir que tu as pris ; quant au chagrin, marque-le d'un trait noir). S" Ne méprise pas les bons conseils ! (Surtout cherche à te former un jugement personnel). F. von Schilling. Le Solanum Wendiandii. — Le SoZa»?!()ii WendlandiiHoo'k. convient tout particulièrement pour la garniture des murs pendant l'été, la condition essentielle pour sa réussite est une bonne exposition ensoleillée. Les fleurs sont d'un bleu clair très pur, en ombelles, et se détachent avec avantage sur le feuillage d'un vert sombre brillant. Au iirintemps, planté en bonne terre perméable, il se développe très rapi- dement si l'on a soin do lui donner des arrosages abondants et do le bien fumer. La floraison dure de la mi-juillet à la mi-septembre. A l'automne, on le déplante en évitant le plus plus possible d'abîmer les racines et do couper les rejets. et on le met en serre tempérée, et l'on maintient la terre des pots plutAt un peu sèche qu'humide. Au printemps suivant, do bonne heure, on fait des boutures avec les premières pousses qui se montrent et on les place dans les bâches à multiplication pour qu'elles s'y enracinent. La première année, les jeunes plantes ne fleurissent pas encore, mais dès la deuxième année, elles donnent une végétation et une flo- raison luxuriantes. C. Crusius. Dénomination Internationale des nouveautés. — Deméme que l'on doit réprouver, ditHortus dans le Gartcnirelt,C0 pro- cédé qui consiste à traduire dans une langue différente les noms originaux étrangers dos plantes, il est inadmissible que les obtenteurs donn nt par intérêt commercial un nom étranger, à leurs nouveautés, et en même temps les baptisent on divers langues. 11 n'est pas d'excuse à mon avis, pour cette dernière fai,on d'agir, alors que je ne puis toujours condamner la première, car souvent les obtenteurs donnent à leurs nouveautés des noms si particuliers et si ridicules que sans un second bap- tême la nouveauté en question ne trouverait aucun débouché dans le pays. A tout prendre, c'est toujours lo parrain le cou- pable. Dans l'intérêt des échanges internationaux, il est absolu- ment nécessaire que les obtenteurs de nouveautés choisissent un nom à consonnanco bien internationale. En première ligne, on préfère une dénomination botanique (en latin), cola ne veut pas dire que l'on no puisse encore donner un autre nom sonnant bien; et à une maison de commerce qui fournit de nouveautés le marché mondial, il ne sera pas difficile do trouver quelque chose de couvenable. Plus court sera le nom, mieux cela vaudra. Tant que les maisons allemandes ajouteront aux noms de leurs nouveautés les titres et les dis- tinctions remportées par elles, elles no devront pas compter sur le commerce étranger. Ce n'est pas la dénomination très longue et bien sonore de la plante qui doit la faire recom- mander, mais ses qualités propres. Simple et court! le temps et l'espace sont trop chers 1 Aussi bien dans leur intérêt per- sonnel que dans celui de tous, les obtenteurs allemands ou étrangers donneront à leurs nouveautés bien plus de valeur avec un nom très court et approprié au commerce interna- tional. HORTUS. La Chrysomèle verte de l'Osier. — Un des insectes les plus nuisibles aux oseraies, la petite Chrysomèle de l'Osier (Phyllodecta vitellinœ) qui s'attaque aussi aux plantations de Saules et de Peupliers, vient de faire l'objet dans \e Bulletin de la Société d' acclimatalion dune note du D' P. Marchai, relative aux méthodes employées pour les combattre dans les pépinières de M. Croux. Des expériences faites avec divers insecticides, il résulte que les émulsions d'huile et de pétrole sont pratiquement inefficaces, que les arsenicaux n'of- frent pas une bien grande protection contre les Chrysomèles; celles-ci ne tardent pas à revenir attaquer les jeunes pousses, qui peuvent se développer entre deux aspersions, si celles- ci ne sont pas faites à intervalles suffisamment rapprochés. C'est la chaux hydraulique pure qui donne les meilleurs résultats: un jour, sur chaque pied, de la chaux fut versée en abondance de façon à couvrir à la fois la souche et le sol environniint d'une couche blanche : au bout de quelque temps, roseraie était entièrement débarrassée des Phyllo- decta, elXos pousses vertes nouvellement développées étaient indemnes et sans insectes. D' P. Mahchal. Forçage des Pommes de terre. — Pour le forçage des Pommes de terre, il est bon, dit le Gartenwelt, de les faire bien sécher. Elles peuvent, sans dommage, supporter une très haute température, et même être fortement rata- tinées. On les place alors dans la mousse humide jusqu'à ce qu'elles émettent des germes. Puis on les plante sur cou- ches tièdes sous des clu'issis et on aère chaque fois que la gelée n'est pas à craindre et que le temps le permet. Des arrosages répétés à l'eau tiède, en évitant de trop mouiller la terre, donnent les meilleurs résultats. On peut également obtenir des Pommes de terre de pri- meur en plein air. Pour cela, on les transporte de la mousse dans des pots et de ceux-ci, vers lo milieu do mai, en plein air. Vers le commencement ou le milieu do juin, on peut récolter des Pommes do terre suivant le temps. G. Stecker. Le Clioisya ternata. — Le meilleur moment pour multi- plier le Choisya ternata, ce joli arbuste au feuillage persis- tant, souvent appelé vulgairement Oranger du Mexique, à cause do sa grande ressemblance avec l'Oranger, est celui où il a complété sa croissance, mais avant qu'il ne soit encore devenu ligneux. Chaque rejeton devra être de lon- gueur convenable pour faire une bouture, puis placé en terre sablonneuse et abrité jusqu'à la reprise des racines. Si les boutures ne proviennent pas de plantes de plein air, il faut les mettre dans la serre à multiplication; dans le cas con- traire, elles ne peuvent résister dehors à découvert qu'en juin au plus tôt; avant cette époque, il faut les placer en lieu abrité et les garantir d'un léger abri. Les boutures de plantes de serre sont préférables, comme s'enricinant plus promplement, et par suite se trouvant bien établies avant l'hiver. (Gartenxrelt). Une méthode rationnelle de séchage des plantes. — A une intéressante exposition de plantes séchées. qui vient d'avoir lieu à Sl-Gall (Suisse), on a pu voir l'application d'une méthode très recommandable de séchage qui pi-ésento pour les écoles des grandes villes la plus haute importance. Les plantes ne sont plus pressées, comme c'était le cas autrefois; on les place avec le plus grand soin dans une caisse de fer remplie de sable de mer, que l'on soumet pendant 0 à 7 jours dans un four spécialement construit à cet effet et maintenu do façon uniforme à une haute température. Los plantes séchées do cette façon ressemblent aussi bien comme forme que comme couleur aux plantes vivantes de même espèce. Aussi bien les Orchidées que les plantes aquatiques, qui jadis perdaient par le séchage à la presse LB ilDIN SliDU.M STAIILII 1?9 beaucoup iln Inur iiaturol, pouvPiU élro traitOes do collp fai,-nn. ol iiri'paioi's ainsi bonuooup plus faciloiuciit. Colto niiiltioilo do conservation des plantes serait d'un grand intérc^t pour l'enseignement, surtout si les plant(>s ainsi séchées conservent rtiellement leur couleur naturelle pendant de longues années, car alors ce serait, par leur emploi dans les éroles des grandes ville un moyen loul trouvé de dénumsliation. (Handels(iœrtner). La propreté des pots de fleurs. — On considère trop sou- vent, dit le Gartcnrat, comme une chose de peu d'importance le maintien on étal do propreté des pots de fleurs, que l'on voit se couvrir tout entier faute de soins, d'une couche visi|uouse d'un jaune xonlàtro constituée par des algues. Non seulement c'est vilain, mais c'est nuisible aux plantes, en empêchant l'évaporation de se produire à travers les pa- rois du pot dont la porosité est annihilée. On doit donc, pour obviera cet inconvénient, laver les pots de fleurs avec soin, chaque fois que le besoin s'en fait sentir. Fenêtres et Balcons fleuris. — Pour ce genre do décora- tion, le Gardening recommande en premier lieu le Cobwa scanders, comme plante grimpante, le reslanl des caisses étant garni do Fuchsias, Héliotrope, Bégonia semperflo- rens. etc., et commes plantes retombantes, lo Pelargoinum à feuille de lierre, la Campanule retombante à fleur bleue et blanche et la Capucine Boule de feu, et les divers Pétunias. On peut avec avantage substituer aux Pélargoniums, VEu- lalix japonica variegata, au feuillage d'une éclatante finesse, qui se plaît à toutes les expositions et forme une admirabli' compagnie aux Fuchsias, Héliotropes et Bégonias. Les plan- tes destinées aux vases doivent être un peu poussées, afin da donner de bonnes touffes pour le moment venu delà plan- tation; pour chaque vase une seule espèce do plantes, sauf peut-être aux extrémités de la fenêtre; à ce but répondent bien les Fuchsias au port languide, Mrs Marshall, Beauté de l'été ol Vague de feu, ainsi que les liégonias tubéreux. Pour ces derniers, les jeunes plants, que leur port avait fait écarter des couches, peuvent être employés à la garnilun^ des vases, leur forme retombante qui était un olislacle dans le premier cas devenant dans celui-ci un s\ijot do ilécoration particulièrement plaisante. (dardcniiti/). Le meilleur Myosotis d'hiver. — Comme fleurs coupées d'hiver le Bindeliunst recommande le Mgosotis oblougata perfecla, dont on peut, par une culture appropriée cueillir des fleurs dès le mois de septembre. On doit faire le premier semis vers le milieu d'avril, le dernier à la mi-juin. Les plantes provenant du dernier semis fleuiissenldès novembre tout l'hiver. En été, les plantes sont mises en plein air à bonne exposition ensoleillée et maintenues fraîches; un peu avant les premières nuits froides, on les rentre en serre. La plantation sur les tablettes est préférable à la mise en pots, s'il ne s'agit seulement d'obtenir d:s fleurs coupées. La lem pérature ne doit pas dépasser en hiver -f 10° C. En été et au printemps, on a soin de donner un peu do fraîcheur. Comme plante en pot, le Myosotis d'hiver a de sérieux amateurs ; mais ce genre de culture demande beaucoup plus de soins que la culture sur les tablettes de la serre. C'est pourquoi le prix d'achat est toujours assez élevé, et le reste toujours, d'où un obstacle sérieux à une plus grande exten- sion de la culture do ces jolies plantes. Transplan atlon des vieux arbres. — Voici en quels termes le Prahtische Ratgeber imGartcnbau formule les pré- ceptes à suivre pour réussir dans la transplantation des vieux arbres : « 1° Le vieil arbre transplanté croît plus lente- ment que le jeune, et la première année ne fait que peu do racines. Si le terrain est mélangé de terreau, de fumiei court ou de tourbe, les racines trouvent rapidement à se nourrir et supportent bien cette grande perturbation. 2° L'eau est lo principal besoin do l'arbre la première année. Au moment de la plantation et avant le complet remplissage du trou, on doit arroser copieusement. Sans eau, pas de bons résultats ; avec do l'eau, réussite certaine. 3° Los vieux arbres doivent être maintenus solidement dans le sol, surtout s'ils doivent résis- ter, pendant la longue période de la reprise, aux ouragans et aux intempéries. Pour ce faire, on les attache au sol par des liis de fer. 4' L'air humide garantit les vieux arbres du dan- ger du dessèchement des rameaux et accélère par là môme la reprise. Aussi doit-on, par temps sec, arroser trois quatre fois chaque jour. 3 Pour (juo les troms des vieux arbres ne so dessèchent point trop, et que, par suite, le mouvement do la sève, déjà faible sans cola, on soit encore activé, on l'cntouro de paille ou do roseau : cette couverture ne doit être enlevée qu'au printemps suivant. La Glycine en haute tige. — On connaît assez peu cette forme de la (ilyiiiie, avei- lii(|uelle on obtient au moment de la floraison une iliM-oralion vraiment belle, et pourtant l'ob- tention en est très simple. Les tronçons de racine devant servira la multiplication sont plantés dans des pots do gran- deur correspondante et y sont cultivés. La deuxième année, transplantées en pleine terre dans un lion sol, elles donne- ront des branches de 1 à 2 mètres, qui doivent être liées en- semble avec précaution, alin de n'eu point blesser l'extré- mité dos bourgeons. Avant l'arrivée dos premiers froids, on les recouvre do feuilles. Au printemps suivant, on ne laisse subsister que les branches les plus longues et les plus belles que l'on attache à un tuteur. La hauteur désirée une lois atteinte, on coupe les bourgeons terminaux et on ne main- tient dans lo courant de l'année qu'une petite couronne. A l'automne, on remet en pots ou on cultive les Olycines en- core deux ou trois ans, et on obtient ainsi de beaux arbres en couronnes en forts spécimens. Les Glycines à haute tige se forment également fort bien à une température de +5° au maximum, car au-dessus, les boutons à fleurs se développent trop vite et tombent. Pour plus de chances de succès, on les endurcit avec précaution et on les nourrit copieusement au moyen d'arrosages à la bouse de vache ou au sang de bœuf. {Deutsclie Gartenrat). Iris Haynel. — Les journaux anglais, font grand bruit autour d'un nouvel Iris, l'Iris Haynei, variété très proche do r7. Susiana ; il a de larges fleurs aux larges segments internes rose pourpre exquisoment veinés de pourpre brillant, ana- logues à ceux de 1'/. sofarana les segments externes velou- tés, d'un pourpre sombre, souvent teintés de brun, sem blables à ceux de 1'/. atrofusca ; comme ces deux variétés, il est originaire de Palestine. C'est une excellente et avanta- geuse acquisition à ajouter à la liste déjà longue de ces jolies plantes. SEDUM STAHLII ' Encore un Sed/nn, va-t-on dire, comme si le nombre n'en était pas déjà respectable! il est de fait que les amateurs de ces curieuses et parfois jolies plantes grasses, n'ont guère que l'embarras du choix et que les jardins de rocaiUes, autrement dits alpins en cultivent à toison. Les régions montagneuses de l'Europe et de l'Asie en ont fourni bon nombre d'espèce, mais l'Amé- rique ne parait être que bien rarement représentée. Le Sedwn Slahlii présente celle particularité d'être d'origine américaine et d'avoir vu le jour au Mexique où il aurait été recueilli par M. Slahl, d'Yéna, dont il rappelle le nom et a qui le Comte de Solms-Laubach, l'a dédié. C'est une plante vivace, à liges nombreuses, très rameuse, les unes stériles et plus ou moins couchées, les autres florifères et dressées, d'abord très finement pubérulentes, grêles, hautes de 10 à 15 cenlimètres. Les feuilles sont opposées, sessiles, très épaisses, charnues, ovales, souvent rougeâtres et comme rouillées, se détachant de la tige avec une très grande faeililé. Les fleurs d'un beau jaune, sont disposées en cynies termi- nales, à rameaux peu nombreux et recourbés, elles sont très brièvement pétiolées à pétales lancéolés et élalés, doux fois plus longs que les sépales. Tel que nous venons de le décrire, le Seduvi Stahlii sera une bonne recrue pour les amateurs de plantes grasses. Son feuillage tout particulier ne permet guère de le confondre avec d'autres espèces et sa rapidité de croissance, malgré le peu de temps depuis lequel on le cultive, parait ne rien laisser à désirer. P. Hariot. (1) Sedum .s(n,,,r,'l'. \'nfUpll : lùirbe (Doyen). Bruant; Gcrand. f>e Ueydellet; Hatton [Ralph). Bruning ; Hierxeimer (Ella). Howard; Henri (Mme Gustave). Calvat; Hestin (Mlle). Calvat; Hilpert [Julian). H. J. Joncs; Internationid. Améri.ino; J,,-ns {Jc,rrrnct1r\ . flalval ; r^^.ujlcy (Charles) Pockett; 1.,'Jl.n, ij..,„l,. l-nrl,,!! M .;...-)y (/?<;«,■). Burolli; ■ Mui.r iM'Ir TJ, ,,;-.■.. M, m i : ;/ ■ Mis- tress ir.l.Mcasc; Mrredilli. .\ iisli'ali.- ; .1/-,.-,,', ', I; riing; Mii.iiil < ) ,ll,>,r:. Pitclior et .Manda; Monaco {l'riiicasc Alice d,-,'. \..i,i[i; Miiiwt de Rayssac. Molin ; Morgan (Mabel). i^orkrll; \,r,juUaud (Mmc). Calvat; Xonin (Président). Calval; -V/a)(;i(. Suiilli ; Of.'.xrtr'. Australie; Orlcui's (Duchesse d'). Cliantrier; n- Gus «ai-e). Calvat ; Labruyére (Mlle Jacquelm,. M.i/in ; Lcns (Jeannette). Calvat; ' Lércque (Louis); Lni, r yMIU- .Marie). Ligei-Ligneau; Lincoln ( W III mm II.). Jaimn; Luzerta. Bon- nefous; Mazier (Mlle Tliécrs. ,. Ma/,i.^r; Mirzam. Vilmorin; Monaco (Princesse Alice ilcj. Ncniii ; Xonin (Président). Cal- val ; Orieans (fluc/iei.sc tf). Clianlrier ; Paris 1900. .Nonin; Payne (Mistress C. H.). Calvat; Petite Amie (Souvenir de). Calvat; Plwebus. Lacroix; Pockett (Xellie). Pockett; Rémy (Loui-!). Remy ; ' Rémy (Mme Louis). Rémy ; Ttéverie. Bon- nefous; Robinson (Mistress H.). Amérique; Roger (Mme Edmond). Ca\wai; Sahul (Président Félix). Héraud ; Snioii. r d'Hérisson (Mare). Ragoût ; * Schwarlz (Charles). Nonin ; ,S,/r,,,,/ I W'illniui). Howard; Soleil d'octobre. Calvai ; Strand- j,,r.l il// '/•^:m. Angleterre; * Tatiana. Calvat; Tcston (,y,,, / , , ,. Bernard; Vinols (Baronne de). Bruant; l'<- tiand-.Muiil. (Lacroix). Quatrième groupement Los m meilleures variétés se prêtant le mieux à la culture de tiges formant tète (Standards) et de forts spécimens : Angleterre (Ueine d'). C.ilv.nt : Antnris. Vilmorin; Ban- NorviXLES ou PEU CONNUES quise. Vilmorin; licer {Mislress G.). Amérique; ' liromhcad kate. H. J. Jonos ; Calvat (Marie). Calval; Couillard [Clirii- saiitliémislc). Nonin ; Cœur (Jacques). Palrolin ; Davis(Chai- les). Davis; Descinc (Emile). Xonin; * Desmairiil (Mlle Ju- liette). Nonin; Etoile de Li/on. Boucharlat ; Globe de feu. Patichaud ; Hilpert (Julian). 11. J. Jones; Lemaire (Pré.si- dcnt). Nonin; Liger (Mlle Marie). Ligor-Lignoau ; Lineolu (W. H.). Japon ; Luierta. (Bonnelous) ; ' Market Ited. (Wells) ; Mazier (Mlle Thérèse). Mazier; Mirzam. Vilnmiin; OrijKetl. Vilmoiin; Orléans (Ducltesse d'). Chantriei- ; Paris i '.)(>(). Nonin; Pearson (II. II.). J. Jones; Perfection (Rose). Vil- nioiin ; Petite amie (Souvenir de). Calvat ; Pochett {Nellie). Poclcett; Pride of Madford. C. N. C. ; Pygmalion. Lacroix ; Rèeerie. Bonnofous; Roger (Mine Edmond). Calval; Saliiit (Président Félix). Héraud; • Satin rose. Nonin; * Sclncart:- (Charles). 'Sonin; Soleil d'octobre. Calvat; Stradford (Mi.'i- tress). Angleterre; Tricher (William). Amérique; Vinols (llaronnc de). Bruant; Viviand-Morel. hacrow. Cinquième groupement Les 30 meilleures variétés incurvées {en forme de globe) : Botha (Généralissime). Do Reydellet; Byron (Miss Alice). Weeks ; Chauchard. Nonin; Cliurch (W.-Ii.). Wells; Cornu (Mme Louis). Nonin ; rouillard (Chri/santhémiste). Nonin ; Daoel (Léonard). Xtmin : ' nexforest i7?fn/))io))rf). Nonin ; Eiiuptian (The). Ilill; Cnl.,- (/),.,,,, m. Hinaril; Gérand. \^6 lioYdelIol; Glolir ,/r f.'ii. l 'al idiain I : ,1, < /l.'i. Japon; Bland'ct (Paul). Bruant; Bronihead (KiW). 11. ,1. .lones; BulUr (Sir Redvcrs). Pockolt; Bi/ron (Miss Ali<-r}. WeoK-s; Cl'ilds (Geo ^^'.). kmévu]ue;Coquetterie. Charmet; Couillard (Chrysanthémiste). Xonin; Couturier- Mention (Président). Ragoût: Davis (Florence). Davis; Dc- hille (Mme). Lemairo; De^eine (Emile). Nonin; Etoile de feu. Crozy; Favarel (Mlle Hortense). Bonnofous; Figaro. Nonin; Gigadas. Bonnefous; Gloire Poitevine. Bruant; Hariot (Paul). Nonin; Hommage au i collègues /hiwcats.Scalarandis; Hussein-Kamil (Prince). Nonin; * Japon (Reine du). De Rey- dellet ;.7Cras«; (Mme Charles). Nonin; Launaj/ (Chrysanthé- miste). Lemaire ; Lemaire ( Président). Nonin ; Lurani (Comte). Delaux; Lévy-Alvare: (Mme Jeanne). Bruant; Liger (Mlle Marie). Liger-Ligneau ; I.uuiincu.r. Nonin; Luzcrta. Bonnefous; Molyneux (Eilnin >. Canrifl ; Xirens. "Si. Smith; A'iVoiîtx. Smith; Passy (Louis). \"ihnorin; Paul (Mon Petit). Bagout; Rayonnant. Lacroix; Jirvcric. Bonnefous; Roger (Mme Edmond). Calvat; Rouge Poitevine. Bruant; ' Saliers (C. J.). Wells; Sada Yacco. Xonin; Seward (W.). Sewnrd: Taygète. Vilmorin; Tucker (Master IL). TucKer; Verte poite- vine. Bruant; Volcan. Lacroix. Septième groupement Les 30 variétés les plus tardives (fleurissant du 20 novembre au 20 décembre) : Berge (Baronne). B. L. M.; Bird (Liliavi B.). Japon; Bouicmann (Chrysanthémiste A. P.). Nonin; Calvat (Mme). Calvat; Canning (Lady). Amérique; Cayeux (VAmi). Do Reydellet; Charvet (Mlle Louise). Xonin; Clément (Mme Gas- ton). Nonin; Collin (Raphaël). Nonin; Czarina. Calvat; Danel (Léonard). Nonin; Diétrich (Baronne de)Sonin; Egyp- tian (The). Hill; En guehard (Docteur). Non'm: Etoile de Lyon. Boucharlat; * Fat:er. Calvat; Gervais lAmiral). Calvat; Gra- iiella. Nonin; Hilpert (Julian). H. J. Jones; Lincoln (Wil- liam). Japon; Molin (Charles). Molin ; Xonin (Mlle Jeanne). Xonin; Piennes, Xonin; * Radaelli (Mme Paolo). Calvat: Riemann (H. W.). Amérique; Rivoire (Mme Philippe). Ri- voire: Tcichmann (Neva). Shea; Thoynson (Mme Joseph). Anir- rique; VeiUard (Papa). Xonin; Xédé (Mlle Laurence). CaWat. Huitième groupeme.it Les 2") plus Ijollos variétés à (leurs duvolouses : B'ehmer (Louis). Japon; Bosschere (Henri de). Bruant; Brandon (Mme). Bruant; ChéUillon. Nonin; Claudel (Paul). Bruant; Compaguga. Cliantrier; Dauthenay (Secrétaire). laithj (Président). Molin; Duvet des Pyrénées. Linhl.'nic l'iiitevin. BruanI; Enfant des Deux- II /\; /,.,i,. (.S//)i. Princesse Ena). Angleterre; Il 'l/n:,,!). Spaulding; Gentils (Léocadie). Quièlinr ; l'/ri-. II. J. Jiines; Lasse:: (Mlle Mélanic). nè\a\}x; iiii; /■«■7-r n„d de T{o:eville.Dé\aux; Plume d'or. oiiilln-,! (Muie). Molin; Rouet d'or. Vilmorin; nin ; Tour I Vicomte de la). Molin ; .Molin ; Mo, ni, 'S. f.n^/.s y.'l,;,„,-r, Il ,11,, Hairy ll,„„/,r. Myrto. Xonin; , Bruant; Pouill, Saint-Paul (Mn 'ora: (Charles). Molin; Wattebled I Mme Mai Moli Neuvième groupement Los :iO meilleures variétés très précoces pour formation de massifs en plein air (fleurissant du 1"' septembre au 10 octobre) : Ame fleurie. Bruant; Barre (Président Edouard). Délaux ; • Boule de Neige. Nonin ; Cagnotte. Crozy ; Catex-Dcs- granges (Mme). Boucharlat; Château St-Victor. Héraud; Chev lier (Charles). Lionnet; Davis (Miss). Angleterre; Duval (Edmond). Délaux; Duvau (Mlle Lucie). Ligor-Li- gneau; Elc-lru. Vilmorin; Galy (Albert). Délaux; Goacher's Crimson. Coaclici ; Hrmierwald (Gustave). Do\a,u\; Jacque- min (Dorl.'ur). liiuant; Lemaire (Louis). De Reydellet; Lig,-r'Lii/,i,;,„ iMme). Ligor-Ligneau ; Mairet (Jeanne). Di- laux ; M,',hisc. Lacroix; Menier (Mme Georges). Délaux; Mo,iir„ii,nJ i\ ,,-i,mte de). Bruant; Moquet (Mme Jules). Delaux ; Parisutna. Lemaire; Pluie d'or. Cayeux; * liayon- nant. Lacroix ; ■• Rubis. Nonin ; Ryecroft Glory. H. J. Jones; Schah de Perse. Boutreux: * Vestale (La). Nonin; Yvon (Henri). De Reydellet. Dixième groupement Lei: 25 variétés les plus rustiques, pour massifs de plein air : Aldébaran. Vilmorin; Aurore (L'). Liger-Ligneau; Bièire (La). Vilmorin; Bouquet de feu. Vilmorin; Cagnotte. Crozy; ' Charmet (André). Calvat ; Deuil de Carnot; Deuil de Thiers. Pertuzès ; Génér.-u.r i Le). I ).■ Hevd.'ll.'t ; Gerhr d'or. Vilmorin ; Girou(Bc„J„,.,i,l|Au■Uiu^■.(;l.„,■e,rA•odiacées ligneuses, de Statice, etc. Il est charnu, épais, à lige peu élevée, simple, très variable de gros- seur, couverte d'écaillos charnues, serrées. Les fleurs sont pourpres ou violacées accompagnées de bractées colorées. Ires nombreuses, d'abord rapprochées en une sorte de masse Lilobuleuse puis disposées en épi par suite d'élongation. 1-. IfAlUoi. DE CERTAINS PREJUGES EN CULTURE POTAGERE — SOCIETE NATIONALE D HORTICULTURE DE FRANCE De certains préjugés en culture potagère Il existe encore, en culture maraîchère, quelques pré- jugés que nous sommes d'accord avec le Journal de V Agriculture pour comballre, avec énergie, et dont la mise en pratique est absolument défectueuse et inutile; tel ce procédé qui consiste à faire pommer de force les Oignons rétractaire en couchant leur tige de façon à concentrer toute la sève sur la base; les Oignons, qui, se comportant comme des Ciboules, ne veulent pas former de bulbe, tiennent cette propriété d'une planta- tion trop tardive ou d'une saison par trop humide, et toutes les tortures auxquelles on les soumettra ne pourront remédier à cet état de clioses. De même l'Ail, dont on noue les tiges, perdant ainsi un temps trop précieux, et dont il suffît, pour obtenir de belles têtes,, de planter les Caieux en automne plutôt qu'au printemps. Enlin il est une coutume barbare, dans les contrées où l'on cultive les Poireaux en grand, en vertu de laquelle on les raccourcit impitoyablement jusqu'à trois reprises différentes. Cela se comprend encore, une fois au plus, quand les plantations de Poireaux sont atteintes par une multitude de petites larves qui dévorent les feuilles : dans ce cas, mais dans ce cas seulement, il est utile, nécessaire même, de raccourcir jusqu'au ras du sol les Poireaux qui, en peu de jours, seraient complè- tement dévorés sans cette précaution. De là sans doute provient cette pratique défectueuse, trop vivement géné- ralisée sur les Poireaux sains : la seule routine est cou- pable, car on ne se rend pas assez compte qu'en agissant de cette façon on réduit considérablement le rendement des Poireaux qui, trop souvent sectionnés, restent petits et tout à fait courts. Le plus grand nombre des maraîchers, au contraire, qui connaissent la culture, se gardent bien de recourir à de tels procédés et obtiennent dos Poireaux gros et longs; car pour ceux qui savent le rôle physiologique capital des feuilles dans la végé- tation, comprennent que la suppression même partielle de ces organes aériens est dangereuse pour le bon déve- loppement de la plante. Hortulus. Soeiété Hationale d'Hortieulture de f ranee séance du 28 avril iOOi Comité de Floriculture. — Un très important apport de la maison Vilmorin : Cineraria polyanthi à inflorescence composée de fleurs nombreuses et petites, race qui n'en est encore qu'à ses débuts et n'a pas encore donné ce qu'elle promet; Auricules liégeoises variées; Nemesia africana sous deux formes nouvelles, nain varié e\. à grandes fteuis variées, plante qui a remarquablement progressé depuis son appari- tion encore récente; Xarcisses Poetaz, hybrides de N. Ta. ietta et poeticus, plus rustiques que le premier des parents, à parfum plus pénétrant encore, représentées par 10 variétés distinctes; une remarquable collection de plantes alpines. Dans ce lot nous avons noté au hasard : Narcissus reflcxus, la plante des Glénaiis, Arisœma amurense, Primida mollis et involucrata, Epilobiitm linnœoides rappelant le Linnœa borealis; Saxifraga pedatifica, pentadactylis, Rhei, gibral. iarica, etc.; Geum triflorum, Claytonia sibirica; Morisia hypogœa, curiause petite Crucifère de Corse; Itomanzoffia sïtchensis, CorydalUs tomentella, Trillivm ercclum. Erylhro- nium Watsoni, Tulipa strangulata elOstroirskiana, Ifyadn- thus fastigiatus, Anémone nemorosa à fleurs doubles, etc. Parmi les autres présentations : une fort belle série de Narcisses il floraison tardive, parmi lesquels, Mme de Graff] voisin des Narcissus bicolor. à tube jaune pâle et à périanthe blanc, ainsi que des Tulij es horticoles et botaniques, à MM. Cayeux et Le Clerc; une jolie collection d' Auricules bien variées à M. Nonin ; des Calcéolaires naines, à M. Poi- ret, de Ville-d'Avray; des Hydrangea Olahsa bien cultivés, à :M. Depérier, du château de Lagrange près Terres; des Œillets do semis, tous beaux, à MM. l''érard, de Paris, Ma- zeau, de Chatou, Idot, de Croissy et Dubois, du château de Courances; de fortes touffes bien fleuries du Cyclamen, giganteum salnwneurn, à M. Vacherot. Signalons encore à M. Tuch, de Rueil, d'énormes et remar- quables fleurs d'Aristoloc/iia gigantea Sturteiranti, absolu- ment déconcertantes; à M. Haritchabalet, de Poissy, des Epidendrum Gaertneri et Makoyanum, en pleine floraison, sur Cereus. Comité des Orchidées. — Deux lots figuraient au concours de ce jour : l'un à M. L. Duval où nous avons remarqué entre autres plantes, Miltonia Roezli, Cypripedium Harri- sianum superbum, Lœliocaltleya Aclandiœ purpurata, Masdevallia ignea Massangeana, de beaux Odontoglossum, Oncidium et Cattleya; l'autre à M. Driger, de Ville d'Avray : Sophronitis Veitchi, Zygopetalum Pcrrcnoudi, Lœliocatlleya Warnhamensis, Lépiotes bicolor, Epidendrum Stamfor- dianum, etc. ; M. Opoix, du Luxembourg, présentait deux paniers du curieux et coquet Dendrobium pulchellum. Cr'MiTÈ d'arboriculture d'ornement. — A M. G. Boucher, des rameaux fleuris d'une singulière Phytolaccacée grim- pante, le Ercilla spicata, du Pérou et du Chili ; les feuilles sont coriaces, charnues, persistantes et la plante convient pour la garniture des murailles ; de plus elle est rustique. M. Nomblot avait apporté une série de rameaux d'arbustes fleuris : Malus, Prunus, Cerasus, Lonicera latarica, Ber- beris, Ribes Gordonianum, Magnolia Lenneana,Qic. Comité d'arboriculture fruitière. — A M. Congy, du domaine de Ferrières, des Figues ; à M. Parent, de Rueil, des Figues, Pèches Amsden, Cerises et Framboises ; à M. Cordonnier, de Baillcul, de superbes grappes de JBlack Alicante retardé ; à M. Chevillot, de Thomery, du Cliasselas doré conservé depuis sept mois. Comité de culture maraîchère. — Toujours les belles Asperges violettes de M. Compoint ; des Fraises D' Morère appétissantes à MM. Jazé, de Sarcelles et Hiton, do l'Etang- la- Ville; des Crainbe, excellent légume trop peu répandu, à M. David, de Savigny. P. Hariot. CORRESPONDANCE '^' liép.à iV. B-, fleuriste à Cannes. — A Paris, comme dans la majorité des expositions des villes des départements, le jugement des compositions florales se fait un peu àpt-emière vue, sans en analyser suffisamment le caractère de la com- position et examiner comme il convient la perfection tech- nique. 11 y a quelques années on donnait même une impor- tance trop grande à la valeur des éléments constitutifs. Nous avons maintes fois préconisé le système de notation par points plus rationnel et nous sommes de votre avis que l'on devrait l'adopter d'une façon générale. Puisque vous désirez introduire cette façon de procéder dans un prochain jury nous publierons bientôt un article sur ce sujet. (1) Pour toutes demandes de renseignements, joindre un timbre de 0 fr. 15 pour chaque question ditïérente, afin de nous couvrir des frais d'envoi à nos collaborateurs. Pour obtenir la réponse par lettre, envoyer 0 fr. 75 en timbres-poste. Joindre la bande du Journal. Erratum. — Dans l'article sur la désinfection des serres par l'acide cyanhydrique s'est glissée une faute d'impression, qui a donné lieu à une erreur très importante, au sujet de la dose à employer, point capital pour un produit aussi dange- reux à manier. Au lieu de 2 gr. iji h :i gr. par mètre carré, il faut lire par mètre cube (p. \i'i. col. 1.). Co n'est pas la sur- face de la serre qui entre on ligne de compte pour le calcul de la quantité de cyanure à employer, mais le volume d'air de cette serre, volume variable pour des serres de même surface, suivant la hauteur et la forme du vitrage. 0" com- prend dès lors l'utilité de cette rectification d'un si liaut intérêt pour nos lecteurs. No 414 LR JahDIN 20 Mai 1904 Nouvelles horticoles Distinctions à l'horticulture. — A l'occasion de son dernier voyage on Tunisie, le Ministre de l'Asricnlturo a fait quelques promotions dans l'ordre du Mérite n2, le produit des ventes eut été supérieur au total précédent, les envois ayant été plus élevés; mais, soit faute de demandes, soit défectuosité dans les qualités, les cours n'ont pas atteint ceux qui avaient été obtenus au cours des der- nières années. » Le commerce des fruits d'Algérie et d'Afrique occidentale en Angleterre. — Les nouveaux établissements frigori- fiques de Southampton ont permis à ce port de déve- lopper l'importation des fruits coloniaux; actuellement presque tous les fruits proviennent de las Palmas et de Ténérille ; 15(10 caisses de produits variés, (Oranges, Pêches, Bananes, Pommes de terre nouvelles et Toma- tes) ont été débarquées. Il importe d'ailleurs de constater que des envois importants de Pommes de terre nou- velles d'Algérie ont été faits cette année à destination de Southampton. Il faut espérer que nos producteurs d'Algérie et de l'Afrique occidentale, qui peuvent fournir les mêmes denrées, sauront profiterdes avantages qu'olïrent l'amé- nagement spécial de ce port et les besoins des marchés avec lesquels la ville de Southampton est en relations rapides. Les pièges lumineux. — L'emploi des lampes comme pièges pour les insectes nocturnes, connu depuis long- temps, a fait l'objet d'une étude spéciale de M. J. Per- raud, professeur de viticulture à Villefranche (Rhône) qui, à la suite des observations auxquelles il s'est livré sur l'attraction plus ou moins intense des lumières de diverse» couleurs à l'égard de papillons nocturnes, tels que la Cochylis, la Pyrale de la Vigne et celle des Pommiers, est arrivé àcette conclusionassez inattendue: c'est que la puissance d'un foyer lumineux par rapport à ces papillons n'est pas proportionnelle à son intensité, elle est plus grande pour la lumière diffuse que pour une lumière éclatante, et elle varie avec les diverses ra- diations lumineuses. Enfin la hauteur des lampes-pièges au-dessus du sol a une certaine importance; pour la Cochylis et la Pyrale de la Vigne, il est bon de les placer à 40 ou M centi- mètres dans les Vignes basses, et dans les autres, à un niveau tel que les rayons lumineux ne se trouvent poin. absorbés par les pampres; pour la Pyrale du Pommier, à la hauteur des arbres. Un Cactus miniature. — C'est le Cactus minuscules A. Voss 1904 (syn. Echinocactus minusculus Weber} ; véritablement extraordinaire est la floribondité de ce Cactus nain, dont les fleurs sont du doubleplus grosses que la plante elle-même; on renonce à en décrire l'aspect quand elle est toute couverte de fleurs. Latige est semi- globuleuse et mesure de l à 2 centimètres; à la partie inférieure de l'auréoletouchant au sol croissent defaçon ininterrompue des fleurs en forme d'enlonnoir, d'une belle couleur rouge incarnat et mesurant de 2 à 4 centi- mètres de long. Les Pommes d'Australie. — On a reçu dernièrement en Angleterre des Pommes d'Australie de la plus grande finesse et en telle quantité qu'elles ont due être vendues à des prix relativement peu élevés. Beaucoup venaient de Victoria, qui, par leur belle couleur et leur bonne qualité, auraient du atteindre des prix rémunérateurs s'ils n'eussent été en aussi grand nombre. C'est ainsi que des spécimens de Pommes Ribston Pippin ont été vendus sur le marché de Covent Garden à raison de cinquante centimes la livre. Aux serres de Laeken. — Connues dans le monde entier, les serres-galeries de Laeken, dont nous avons donné une description l'an dernier (1) et que le roi Léopold II entretient avec une somptueuse magnificence, grâce à une équipe dejardiniers triés sous la claie, ont été récem- ment le théâtre d'une magnifique garden-party où Sa Majesté avait étalé aux yeux de ses invités toutes les ressources de sa royale horticulture. Le roi des Belges se montre, à bon droit, fier de ses splendides collections d'arbres et d'arbustes des tro- piques, poussés là librement au rjiilicu d'un décor mer- veilleux de plantes grimpantes do nos régions, qui revêtent les parois des serres de tapisseries aux couleurs chatoyantes, comme nul artiste des Gobelins n'en rêva de semblables : aux lumières, le coup d'œil était vrai- ment féerique. La transformation de la place du Carrousel. — M. Redon, architecte du Louvre, grâce aux crédits qui viennent de lui être accordés, va procéder prochainement aux tra- vaux d'embellissement de la place du Carrousel. Les abords de l'arc de triomphe, jusqu'alors si dénudés, vont être garnis de pelouses qui se prolongeront jusqu'à, la hauteur des guichets de la rue de Rivoli et du quai des Tuileries; ces pelouses seront bordées d'une élé- gante balustrade s'ouvrant en hémicycle devant le terre- plein du Carrousel; les deux statues, qui se trouvent actuellement isolées sur ce terre-plein et l'arc de triomphe seront rapprochées de ce dernier et feront corps avec lui. Encore un effort et la place du Carrousel, ce petit Sahara en plein Paris, aura perdu quelque peu de son aspect désolé, qui, en été, le fait ressembler au steppe mandchourien. Les cultures florales en Ita'ie. — L'horticulture ita- lienne, par l'organe à' Il GianUiiaggio de Tunis, déplore la concurrence que font les produits étrangers aux pro- duits nationaux. « Si la culture des fleurs est prospère, dit-il, notre horticulture fruitière a beaucoup à faire pour lutter contre la concurrenceétrangère: les Oranges de Jaffa, les Figues de Grèce, détrônent les nôtres sur le marché anglais, pour ne citer que ces deux produits spéciaux â notre pays ; et même pour les fleur.s, l'Italie est dépassé plus de dix fois par la Franco pour l'ox- (1) Voir Le Jarin 1903, n- 3S'i, \\ ''•-• 117 porlalion : landis quo nuus en cxpoiinns pdur /'.in.tiuo francs, la France on vend pour 10 millions. » Oo cri d'alarmo sera entendu clic/, nos voisins, cl pour qui connaît les progrès faits en ces derniers temps par les cultures florales de la Riviera, il convient au.\ horticulteurs de la côte d'Azur de ne point s'endormir dans une fausse sécurité, maigre toute l'avance qu'ils ont pu prendre. Réglementation des importations en Tunisie. — Le gou- vernenieiit tunisien vient de promulguer la nouvelle loi pliylloxérique, qui apporte quelques adoucissements aux rigueurs de l'ancien régime, en permettant l'irr.por- talion de plants d'arbres, arbustes et végétaux do toute nature à l'état vivant, autres que la vigne, s'ils sont accompagnés d'une déclaration do l'e.Npéditeur et d'une attestation de l'autorité compétente du pays d'origine portant qu'ils ne proviennent pas de terrains pliyllo- xôrés. Les végétaux^ accompagnés de ce certificat ne peuvent être introduits que par lo port de Tunis du l.ô octobre au|15 mai do chaque année, en présence d'un agent du service phylloxériquc, préposé à la vérifica- tion dos produits importés. Les fleurs coupées, le blanc de Champignon sont admis librement. L'importation des légumes frais, autres que les Arti- chauts, Aubergines, Haricots, Pois, Tomates, etc. Aulx o'. Oignons socs, etc. est formellement prohibée, c'est-.-,- dire tous ceux qui ont un contact direct avec la terre, tels que: Asperges, Betteraves ,Caroltcs, Choux, Navel.':, Poireaux, Cucurbitacées diverses, etc.; les Pommes de terre et Topinambours sont admis à l'importation ^s'ils sont dégarnis déterre et munis do certificat d'origine, do même que les fruits de toute nature. Abricots, Pèches, Pommes, Poires, etc. La situation horticole en Hollande. — I.o.a arbres frui- ticr.6 promettent parlout une bonne récolte ; l'élat des plantations dans les pc[iinièro3 est satisfaisant. La récolte des Oigious à fleurs, particulièrement favorisée par un hiver très doux, s'annonce bien: la si- tuation est très bonne à Ilaarlem pour les Tulipes et les Jacinthes, à Sassenheim pour les X;,rcisses. Les cultures sous verre se présentent moins Ijien: si l'état des Fraises et des Clioux fleurs est très bon à Leydo, Delft, Rotterdam, la culture des Carottes, des Concomfires et des Laiiucs laisse quoique peu .à désirer. Un nouveau traitement des maladies cryptogamiques de la Vig.ie. — Le D'' Ménard, do Montdidior a inauguré un nouveau procédé pour traiter la Vigne atteinte de l'oïdium, du mildiou etde l.i pou ni lu rc grise, et qui réus- sit également bien pour ces trois n;aludics : on fait dis- soudre 2'>0 grammes d'acide salicyliquc dans un demi- verre d'alcool à brûler, et on mélange le tout à iOO litres d'eau. Deux traitements sont nécessaires Bien que l'acide salicylique coûte cher, le prix de revient est avantageux, car on supprime du cuip les soufrages et les sulfatages. La Brunissurj delà Vigne. — A l'Académie des Sciences, M. Prillieux a analysé des recherches do M. Ravaz, professeur à Montpellier, sur la brunissure de la vigne, maladie caractérisée par la couleur brune des feuilles. Contrairement à ropinion qui attribuait la maladie à des parasites, ^L Ravaz a soutenu que la brunissure est due a un excès de production de la vigne et des expé- riences qu'il vient de faire sont à cet égard, démonstra- tives. Il a partagé en trois paitios un terrain de un quart d'hectare planté en Aramon, greffé sur Riparia : 1'" bande, taille courlo, récolte moyenne 3 kilos do Raisin par pied; -J'fiande. t:iil!e ordinaire, récolte 4 k. 700 [jar pied; H'^ bande, on a laissé sur chaque pied beau coup do coursons à quatre yeux, nicolle 0 kilos S90. Or, à la première bande, pas un seul cas do lirunis- sure; à la seconde bande, quelques traces de brunis- sures sur dos pieds chargés de fruits; troisième bande. la vigne a été très endommagée par la brunissure. Expositions annoncées. — liar sur-Seine, du âl au 33 mai. — Exposition généralo d'Horticulture, de Viticulture iA do Sylviculliiio. organisée par la Société horticole vigne- roniio et forosticro do l'Aube. Adresser les demandes au siège do la Société, M, boulevard Garnbetta, ù Troyos. Toulouse, du il au 19 juin. — Exposition des produits do Ihorticultuio organisée par la Société d'horticulture de la liante-Garonne il l'occasion du Concours agricole ; adresser les demandes au Président, 20, ruo Saint-AntoiDe-du-Lo. i(/.i(i, dti 27 octobre au 3 novembre. — Exposition de i:iirysanthônics ot fruits, sous les auspices de la Société d'Horticulture pratique du Rhône. Le Havre, du 19 au il novembre. — Exposition de Chry- santhèmes et fleurs de saison, pomologique et d'erboricul- ture, organisée par la Société d'Horticulture et de I3olaniquo de l'arrondissement du Havre. Adresser les demandes à M. H. Candon, 'président, 32, rued'lgnauval, à Sainte-Adresse. Mémento des Expositions Dusseldorf (Prusse Rhénane, Allemagne), du 1" mai au 2:ioct. Rxp. gén. d'Horlic. Nantes, du 19 au 23 mai. Expos. d'Horticulture. Tours, du ?! .111 '2'.' iii;ii. Ia|mi^. ii.iliiHhili' d'Horticulture. Paris, lin ^'."i 'Ml .;'! ma). 1 ;\|..i-ilHin u' i^' mIi^ do printonps. Montaubau, ru juin, i'ixini^. tuiiiu.iir ,-\ ui.iraiclièro. Marmanae, eu juin. i:.\|i. Iiorl. cl niaraujhcro. Versailles, du 4 au 7 juin. K.\pos. d'Uurticullure. Londres (Angleterre), du 21 au 2."'> juin. Exp. annuelle d'Hort. Nancy, du G au 10 juillet. E.\-|i. génér. d'Horticulture. Cambrai, du >% au 20 jnillcl. |;\|m.^. ,1u l,''gnines cl fruits. Vaucresson. dn 0 au 11 aunl. I'A|mi.-;. d I Ini limilture. Valcgnes. dn 0 .in '.laonl. Iv\p. ,1^ lliuus ul fruits. MontreuU-sous-Bois, du 3 an J2 acpteiubie. Expos, générale d'Horticulture. Lausanne (Suisse), du 15 au 20 sept. Exp. de fleurs et fruits. Amiens, dn 5 au 7 novembre. li.xpos. de Chrysanthèmes. Gand, du 0 au .S novembre. Expos, de Clirysanlhômes. Armentières, du 13 au 14 nov. Exp. de Chrysanthèmes. Petites noi!velles A la dernière assemblée généralo de la Société franç.'dse dos Chrysanthémistcs, une partie du Bureau et des Conseil- lers étaient soumis au renouvellement. Ont été élus pour doux ans : Vice-, résidents, M.\I. Catros-Gérand, Ch. Raltet l'h. Méry de .\lontigny ; au comité général, MM. Mé. André,' Aymard, Charvet; au Comité administratif, Rozain-Bou- cliarlat, Bonnefond, Grilleret, D'^ Florence; au Comité floral : .\1M. Gouillard et Marchand. .M. Georges Bouvet, directeur du Jardin des Plantes d'Angers, vient d'ôlre nommé conservateur des précieuses collections léguées à la ville d'Angers par M. Lloyd, en rem- placement de M. Gaillard, décédé. Sous les auspices de la Société Régionale d'Horticulture du Nord, notre collaborateur M. A. Maumené donnera au Palais Rameaux, à Lille, lo.j juin une conférence-causerie sur la décoration Qoralo des tables. Nécrologia. — Mme Scceri. — Nous apprenons la mort de Mme Severi, femme de notre excellent collaborateur M. Severi, vice-président de la Société d'horticulture de Romo, à cjui nous adressons en cette douloureuse circonstance nos sincéi os coudolôances. M. Félix Sahiit.— L'horticulture méridionale vient de faire nue [mmIu rutisiili'Table en la personne de .\I. Félix ;5ahnl, ,l,.r,Mu a \l.uii|i' Hier à l'âge do 68 ans. Ancien président do la .Snrul.' .1 lliu I iiidturo de l'Hérault, lauréat do la Socii'4é pumulugiiiuc d'' l'ranco, il s'était surtout occupé do questions vilicolcs cl phylloxériquos, pour lesquelles il avait reçu la rroi.x do la Légion d'honneur. L OHNEME.NTATION PRINTANIEBE DES JARDINS PDBLICS A PABIS L'ornementation printaniére des jardins publics à Paris 1. Le Jardin du Luxembourg Nous avons élé charmé par rornementalion florale printaniére du jardin du Luxembourg qui, depuis quel- ques années, jouit pour sa décoration eslivalo d'une juste renommée. ig. 94. — Vue pholographique /-■■■■ ième aspect résultant de l'interposition des plantes- de plus haute stature et à floraison un peu plus tardive se poursuivant jusqu'en juin, moment où l'on exécute les plantations d'été. C'e&t le cas de la dissémination, parmi les corbeilles de Tulipes et de Pensées, de fortes touffes de Digitales qui élèveront largement, au-dessus de la masse, leurs longues et délicieuses inflorescences; l'opposition est moins marquée dans une autre corbeille parla disposition de sujets d'Ancolie dont la floraison plus soutenue succè dera à celle des 'l'u.i- pes. La base de l'orne- mentation printaniére du jardin du Luxem- bourg est conslituéo par des Tulipes, ce à quoi nous ne pouvons qu'applaudir large- ment, car ces plantes, parfois trop délais- sées, sont réellement très décoratives par leur tenue et leurs coloris frais et bril- lants que maintes plantes d'été ne sau- raient surpasser. La succession de nlanière dans le jaiJ.n du^Luxembourg. floraisons est égale- ment étudiée dans le choix des va- ^~^^^^ riétés de Tulipes, sans cependant ,-:-: ^ - négliger les effets simultanés des , '. " •^,^ . variétés à floraison correspontlante, car M. Opoix fort bien secondé par M. Coudray, s'est arrangé do telle façon que l'une ou plusieurs des variétés entrant dans la composition d'une corbeille soient en pleine flo- raison, lorsque d'autres commen- cent à passer et à se défleurir et qu'une troisième série ouvre ses boutons. 11 s'ajoute cette considéra- tion que les Tulipes étant disposées par groupe sur un fond de plantes tapissantes, ainsi que nous aurons l'occasion de le préciser dans jles lignesqui vont suivre, cela donne à ces compositions un caractère l)ien dilTérent de celui des corbeilles sim- plement plantées de Tulipes dont la base reste fatalement dénudée. •%., ■5 .:/:■■ Fig. 93. — Disposition de plaïUalinn île la composition piintani Groupes de quatre Tulipes (C) distancés de 0-40, sur fond de Myosotis distancés de 0'-20; bordure de Pâquerettes. La caractéristique de la conception des compositions florales printaniores s'inspire de l'idée directrice des combinaisons estivales, c'est-à-dire vise la succession de deux elïets principaux par la disposition do plantes élancées sur un tapis do plantes plus naines qui gar- nissent le sol, tandis que les premières se détachent et se silhouettent délicieusement au-dessus. Il y a donc un eflet d'ensemble lorsque la corbeille est vue à distance, car c'est la masse florale des plantes les plus élevées qui apparaît le plus vigoureusement, et un effet de détail lorsque cette corbeille est regardée de près. Quelques- unes des compositions présentent en outre un troi- àre de la liguro 94. Une glande corbeille ronde (flg.90) (B) et de l'âquereUe (A) est surtout remarquable par sa com- position visant une succession de floraisons d'avril à fin juin. Sur un fond do Pensées, sont disposées, par groupes de cinq et suffisamment distan- cées pour être bien dégagées, des Tulipes appartenant aux variétés suivantes de tonalités diflérentes : Dite de Berlin, (rouge bordé de jaune, simple, 1'^ saison); Potte- ba/£er (blanc pure, simple, 1" saison); Duc de ThoU (écarlate) et Duc de Tlio/l (rose, f" saison, simples; Chnjxolora (jaune pur, simple, l"' saison); Prosenniie (rose violet, i'' saison); Titian (rouge bordé de jaune, double, 2« saison); Rex rubrormn (rouge écarlate, des- sous vert, double, 2'' saison); Tournesol (rouge et jaune, double, 2= saison); Murillo, (rose clair, double, L nilNF.MRNTATIM iCRE DIÎR JARDINS saison); La Candeur (\o\x\\\^MdLnc pur, :i" saison); rions Irop rocoinmaiiiler do nolor cetlo association, soit pour la reproduire, soit pour s'en inspireret en chercher d'autres dans cos tonalité, pâles ou, au contraire, dans (les coloris plus intenscss procédant des mêmes idées. Deux grandes plates-bandes rectangulaires, au centre d'un parterre à la française, en face le palais du Sénat, sont également composées, dans ce même ordre d'idées, mais avec plus do variations dans le coloris. Sur un fond de Paquorollos roses et t)lanches semées de Myo- sotis s'enlèvent des groupes do Tulipes appartenant .uix variétés suivantes : TUian, Tournesol, La Can- deur, Duc d'York, (très jolie variété d'un rose velouté largement horde de blanc pur), Rex rubrorum. C'est là un excellent mélange qui fait ressortir les Tulipes jaunes d'une façon parfaitootauxquoUessuccèderontlesTulipes dragonnes, s'épanouissant après. Une autre corbeille do Tulipes (fig. 9i et 95) est aussi remarquable par l'association des coloris que par ses qualités pratiques assurant une floraison échclonnéo pendant cinq à six semaines. Celles-ci sont loujours disposées par groupes do quatre variétés dilTérenlcs qui constituent la base de la composition, le sol étant garni par un tapis de Myosotis bleus, de Pâquerettes roses, et d'une bordure de ces dernières. Les variétés i\r Tulipes utilisées sont, dans l'ordre do leur floraison : Pisposiiion fie plantalioiis de la comiiosition iiriii- taiilére dans une cor- beille ronde, dans le jar- din du I.uscmbourg. C, Digitales distancées de 0-.*<0; B, groupes de qiia Ire et cinq 1 ulipes A, londsenPensfis /'.boi dure en Pensées Duc d'York ;doiibIi> rose velouté large ment bordé de blanc pur 3" saison ; aux- quelles s'ajoutent quelques vaiieluo de Tulii)es dragonnes. Entre cesgroupes sont disposés de beaux su- jets de Digitales dont l'épanouissement aura lieu en juin. ''S La composilion lloralo d'une corbeille elliptique (fig. 97 et 9S) est admirable par la fraîcheur des coloris des Heurs utilisées. Ce sont encore des Tulipes groupées a raison de quatre à cinq apparte- nant à deux variétés : Lady Pal- mersion (blanc fortement nuance de rose, 2= sai son), eiLn Candeio (blanc), disposées et s'enlevant sur un fond de Myosotis bleus et de Pensées blanches, le tout bordé pai doux rangs do Pensées blanclies Certains esthéticiens et maints dé Curateurs pourraient craindre le rapprochement du bleu paie et du rose; ce n'est pas le cas présent car l'association de ces deux colo ris est ravissante dans cette cor beille; il est vrai que l'interposi- tion du blanc des Pensées et des Tulipes la Candeur harmonise le tout de la façon la plus heureuse. Quoi qu'il en soit, nous ne sau- :^ ïiff qs —Disposition dt, plauUlun | Groupes de quatre Tulipes i .1) distancés de 0- lO sur le premi sur tond de Pensées blanches (B) et de Myosotis {C')j t mo — L ORNEMENTATION PRINTANII.tlE DES JAnDINS PUBLICS MuHllo, King ofthe Yellow (jaune pur brillant, doulile, 3' saison, véritablement le roi desjaunes;, Princesse Alejcandra (pourpre velouté, doulile, 3" saison, la plus élancée). Rose fa Reine (rose vif feu), douljle, 3'" saison. L'ensemble est parfait avec le jaune de la Tulipe Kinij ofthe Yellow qm se détache d'une façon heureuse, tandis que les points rouge pourpre de la variété Prin- cesse Alexandra s'enlèvent élégamment au-dessus de la masse fleurie Cette autre combinaison qui procède de la même façon mérite également une mention, sur un fond de Pensées variées sont groupées les variétés do Tulipes à floraison également échelonnées dans l'ordre indiqué: Rosalie (rose groseille pourpre, double, 2' saison), Murillo (rose clair), Ma cousine (pourpre violacé, 3* saison, tardive). Dans une autre corbeille de Tulipes, des Ancolies qui balancent au-dessus de la masse florale, leurs clo- chettes géminées, sont employées d'une façon originale. Signalons, pour terminer cette rapide revue, l'heu- reuse utilisation des Doronics du Caucase. Tandis que dans les jardins publics de la Ville de Paris, ceux ci sont parfois disposés sur un tapis de Phlox diraricata aux si jolis tons bleus, association d'ailleurs fort heu- reuse, on a eu l'idée non moins heureuse de les inter- caler parmi les Giroflées brunes. Il faut reconnailreque ces étoiles d'or se détachent admirablement bien de ce fond brun, marron, forcément sombre, qu'elles éclai- rent fort joliment et font ressortir, à tel point que cette opposition est visible à grande distance. Il y a là pour les amateurs et les professionnels qui veulent la parure florale du jardin aussi jolie et aussi brillante que possible dès le printemps un enseigne- ment à tirer. 'Tandis que la floraison des Jacinthes est éphémère, celles des Tulipes est d'une plus longue durée par l'échelonnement d'épanouissement des variétés de précocité diver.-;os pendant près d'un mois et demi. Leur dispnsiti- „' p. 343 t. 42. ' - I . le comparent à un petit Chionanihus avec des feuilles pn'^sentant do l'analogio avec colles d'un Vacciniuin. La comparaison est juste de tous points. Nous avons dit que le Loropetalain. était originaire de la Chine. Il a été recueilli à N-ankin, à Cheusan, et aussi dans les monts Khasia, dans le massif de l'Himalaya. Nous avons lieu do croirb qu'il sera suffisamment rustique sous notre climat. Une autre espèce est le Loropetalum obcordatum Oliveer., Ic. pil. 1417, à feuilles arrondies ou subrordérs à la base, glabres, à capitules formés de 15 à 20 lleurs. Benlham l'avaitantérieurement décrit sous le nom de Te- tralhyrium obcordatum. lieisi originairede Hong-Kong. P. IIaiuot. Le commerce horticole de la France La Commission permanente des valeurs de douane vient de présenter à M. le Ministre du Commerce son rapport pour l'année 1002. C'est là un document précieux sur la situation économique du pays, où sont soigneu- sement relevés les mouvements de nos échanges inter- nationaux ainsi que ceux de la production nationale. Si nous examirons la situation des divers pays, nous voyons que le progrès des exportations à été supérieur à celui des importations aux Etats-Unis, en France, dans la République Argentine, en Allemagne, au Canada. A cet égard les Etats-Unis sont dans une situation excep- tionnelle, puisque l'augmentation desserties représente presque le décuple de celle des entrées. Un phéno- mène inverse s'est produit en Angleterre, en Chine, en Autriche-Hongrie, en Italie, en Suisse, au lapon. Quant à la France, elle a lieu de se féliciter de l'accroissement de ses exportations (1.015.80(1.000 francs) qui atteint le double de celui des importations (540.300.000 francs). Au point de vue spécial de l'horticulture, on ne constate pas la même amélioration, et l'année 1902 comptera parmi les moins bonnes : en effet, les impor- tations de fruits de table se sont élevés de 1,. 'M), 000 quin- taux et 28,580,000 francs, en 1901, à 1,655,000 quintaux et 39,620,000 francs, en 1902. De leur côté, les exportations sont tombées de 1,.320,600 quint, et 39,390,000 fr., en 1901, à 879,300 quint. et 31,2.50,000 francs, en 1902. Par suit» des mauvaises conditions clinatériques et du dommage qui en est résulté pour la récolte, les chiffres de nos exportations do fruits à cidre et à poiré a baissé de 31,771,000 kilogr., en 1901 à 4,520,000 kilogr., en 1902. Un effet analogue dû à la même cause s'est produit sur nos transactions de fruits secs. C'est ainsi que l'exportation des Prunes sèches s'e-^^t abaissée de 9,529,000 kilogrammes, en 1901, 8 3,456,000 kilogrammes, en 1902, tandis que les produits oes Etats-Unis et du Canada prenaient notre place sur les marchés anglais. Nos envois de Prunes sèclies sont dirigés en effet vers l'Angleterre, pour la plus forte part, puis vers l'Alle- magne, la Belgique, la République Argentine, etc. L'importation des légumes verts, salés ou confits ou conservés s'est élevée de 146,000 quint, et 3,780,000 fr. en 1901, à 164,00(1 quintaux et 4,200,0(10 francs, en 1902. Notre grande colonie algérienne a contritiuo, dans une proportion très notal)le, à nous fournir ces denrées dont la production se développe de plus en plus sur son sol. D'autre part, les sorties ont été également en augmen- tation : 619,009 quintaux et 22,200,000 francs, en 1902, contre 494,000 quintaux et 18,9.30,000 francs, en 1901. Dans le total de 610,000 quintaux, l'exportation des légumes frais représente 503,040 quintaux au lieu de 152 LE JARDIN ALPIN DE ZliRMATT 376,930 quintaux en 1901. L'Angleterre a acheté la plus grande part, 03 o/O de nos légumes trais, dont le surplus a été réparti entre les différents pays de destination, la Suisse, la Belgique et l'Allemagne. Nos envois do légumes conservés ou desséchés ont été également presque tous dirigés sur le marché britannique, ou les produits italiens nous font néanmoins une forte con- currence. Comme on l'a pu lire à maintes reprises dans ce journal, nous avons à soutenir la lutte non seulement de l'Amérique, où les fruits de Californie et du Canada viennent nous faire concurrence sur le marché anglais, notre principal débouché, mais aussi contre de nou- veaux venus tels que l'Italie, la colonie du Cap, l'Aus- tralie et la République Argeiitinr, ce (icrnicr iiailieu- liérement par les pri- meurs. Mais, ainsi que nous l'avons dit précédem- ment (1), nous avons oc- casion à notre tour d'ex- porter nos produits de saison, non seulement dans ces pays, mais sur- tout dans nos colonies, dont les échanges avec la France sont en progres- sion constante, ainsi que le constate le président de la commission perma- nente des valeurs de douane, M. Picard, en termes éloquents, que nous croyons devoir citer ici : (( L'exportation vers nos possessions d'outri'- mer, dit-il, et particuliè- rement sur l'Algérie, l'Indo-Chinc, la Tunisie et Madagascar devient de jour on jour plus active. « Cependant notre do- maine colonial est, pour 1,1 plus gr.uidû pari, ne il'hier : à peine sa mise en valeur commence-t- elle à s'ébaucher. Sur quel essor de notre commerce extérieur n'est-on pas en droit de compter, quand sera passée la période d'enfantement! C'est, du reste, dans ce développement de nos ventes aux colonies que réside la plus sûre réserve de notre industrie, en un temps où les pays jadis tributaires de l'ancien monde développent leur production et où les tarifs protecteurs dressent leurs murailles à toutes les frontières. (( Ce n'est pas à dire que nous devions renoncer à luUer sur les marchés étrangers avec nos concurrents : loin do là. Les produits français conservent toujours les Fig. 99. • Jardin alpin ili- Zermatl ; Groupe de Saxifrcga colyledc Le Jardin alpin de Zermatt Lacréation de jardins alpins pour conserver les plantes rares des montagnes et faciliter l'étude de la flore alpine a débuté en Suisse, il y a déjà do longues années, tandis qu'en France les jardins alpins du Pic du-Midi et du Ballon d'Alsace sont assez récents. Ayant eu l'occasion de voyager souvent dans la vallée de Zermatt, j'ai pu constater les progrès réalisés dans le jardin alpin de Zermatt, une des merveilles à visiter par les botanistes et les alpinistes, en dehors des i,eautés naturelles de cette admirable vallée. C'est à l'initiative de la Société valaisanne des sciences naturelles « la JNIurithienne » qu'est due la (■réalioii lie ce ianlin, conformément à un arrêté du Conseil d'F.tat du canton du Valais du Sjuillet 18(57, et aussi à la générosité tt au goût do MM. Seller, les propriétaires des prin- cipaux hôtels do Zermatt, qui, non contents do faci- liter aux touristes l'accès do leur vallée, ont voulu contribuer à l'établisse- ment de ce fameux jar- din, pour donner à cette vallée un attrait de plus. Sur un terrain, donné par M. Seiler père, en fa ce de l'hofel du Cervin, M. \\'olf, professeur de bolaniquo à Sion et pré- sident de la Murilhionne, commença la mise en œuvre du jardin au mois (le juillet 1S87 en défri- chant le lorrain, traçant les parterres, établissant lies rocaillcs et commer- çant à l'automne les p'nn- iations. Actuellement, grùcc au zèle et au goût de M.Alex- andre Seller, l'aimable propriétaire de l'hôlel du Mont Cervin, ce jardin a pris un grand développement et on y trouve réunie la plus grande partie de la flore des Alpes valaisannes, non seulement du Mont Rose, mais des divers sites du canton. Joignez à cela que M. Seiler a rassemblé dans son jardin une très belle coUeclion de Conifères de tous les pays et aussi quelques exemplaires de plantes orientales aux grandes dimensions et aux fleurs do couleurs vives qui se prêtent admirablement à la décoration d'un « Alpinum ». Certes, il existe d'autres jardins alpins admirables qualités aimables et solides qui leur sont véritablement on Suisse, comme celui de la Linnœa et celui des propres, et, dans bien des catégories, ils no sauraient Rochers do Naye, mais je ne parlerai, pour le moment Iro remplacés. «Gardons-nous surtout du découragement auquel nous incitent trop souvent notre caractère et notre tempé- rament, amis des exagérations. Les chiffres arides cités dans ce rapport autorisent quoique confiance dans l'a .'enir. Ayons donc foi en nous-mêmes et poursuivons vaidamment la lutte pour la vie. » H. Mahtinkt. (l) Voir Le Jardin, n» 403, p. 363. que de celui de Zermatt, ayant pu en étudiersuccessi- veinent tous les progrès et toutes les améliorations. De 1SS7 d 1890, les rocailles et plates-bandes ont été successivement augmentées pour que toute l'étendue du terrain concé lé pût être occupée par les plantations; et, en l'nnnéo 1889, M. le professeur Wolf introduisait dans le jardin 140 espèces récoltées par lui dans ses excursions au Val d'Illiers, à Biendron, à Brigue, sur le Natersberg, au Val de Ghampey, sur le Grammont liIN ALPIN me ZEBMATT 153 a Slaltleii,à/,ermall,au Simplon, aux Gorpcs de (loiido, dans la vallée de /.wisclienborgan, au massif des Doiil« de Morcles, à Maycns de Sion, Bisse d'Hémerenco el au Grand Saint-lSernard. Avant d'entrer dans le jardin, de l'autre côté do la grande rue où se trouve riiôtel du Gervin, on admire comme prélude des merveilles du jaidin, un superlio l>arte>Te d'EiiiDgiian alpinum, si apprécié des ama- teurs de la flore alpine sous le nom de Heine des Alpes, Chardon bleu et Panicaut des Savoyards. Quel ellet produisent ainsi en nombreux groupes ces plantes herbacées aux tiges dressées atteignant près d'un mètre de haut, tournant au bleu au moment de lu floraison, aux fleurs dis- posées en cylindre sur un involucre foliacé bleu! On se croirait aux environs de l^ralognan, ijrès du col de la Vanoise dans la Haute- Savoie où ces plantes sont ré|iutées les plus belles ; celles du jardin alpin de Zermalt défie leurs sœurs naturelles do Savoie par leur vigueur et leur admi- rable coloris. En traversant la rue pour entrer dans le jardin alpin, on est retenu d'a- bord par la collection de Conifères qui ne paraissent pas redouter l'altitude de /.ermati, approchant de celle du Phuis Cembra et se portent à bien. l'uis c'est une admira- tion nouvelle pour un autre parterre d'Eryngium al- pinum aux Heurs aussi Ijelles que celles du par- terre du jardin particulier de l'hôlel du Gervin. Tout autour, des parterres avec les Acoiiitum KapeUus paédculatum et lycocto- num, des Delphinum, des Centaurées des arbustes alpins dans les rocailles, notamment VAzalea ijvo- cumbens, si fréquent au Ryflelalp et qui figure dans tous les herbiers offerts à Zermatt aux amateurs, le Rhododeiulro» hirsutum, puis toute la collection des Snli.c alpins si nomlireux sur la route du glacier de Findelen et du glacier du Gœrner : S. reticulata, myr- shiiles, herbacea, retusa, serpylUfolia, pentandia, hastata, arbuscula, arb. forma latifolia, helvetica, glauca, nig'-icans, grandi f'olia, etc., le Linnea borealis disposé en pleine ombre mais d'une végétation moins luxuriante que celle des Saules, le Cyiisus riigriciu/s, le Loiiicera alpigena, le Belula alba, les Daphne Me- zereurn et alpina. Au fond, adossé à la montagne et au milieu de sen- tiers donnant accès à une petite chapelle d'un effet très pittoresque à côté de bouquetins qui ilonnent de la vie au paysage, les rocailles garnies de petites plantes. N'ous admirons d'abord dans les Primulacées les Pri- mula suivants en fleur ou en graines : P. elatior, vul- garis officinalis, longiflora, viscosa, sikkimensis Roca.l.^ J^b l>escens, pedemuulamt, Fiocrkeana, hirsula, algida. Puis les Androsaces suivantes : A . carriea, helvetica, glacialis, à côlé des touffes bien vivantes du raris- sime Kritrichiiim nanum. Je suis tout à coup arraché à la contemplation de ces plantes minuscules par une admirable touffe û'Aquilegia alpi/ia bien placée à l'ombre, couverte à la fois de fleurs et do graines. Je ne voudrais pas faire Ici une trop longue énumé- ration d'espèces, et néanmoins, pour faire ressortir !« nomlire des plantes réunies dans ce jardin, je citerai encore comme collections les plus nombreuses d'abord celle des Rosa, savoir : R. lutea, fulgens, alpina, arvensis, pomifera, coriifolin, pseiidopsis, corii/blia- fulgens, salaevensis, glau- ca, montana, fraazoni, turbinata, stenosepala. Ensuite la collection des Potentilla, savoir: P. ru- pestris, alba, multifida, nioea, argentea, alpicola, recta, parviftora, aurea, snlisburgensis, alpestris, sabauda, verna, grandi- fîora, frigida, minima, pennina. Puis celle des Alche- ,11 lit II : A . fissa, pubescens, ,ii(iiil:i,ia, vulgaris, al- imiii, s/ibsericea, alpina, rar. glomerata, penta- phyllea, glauceacens, aplendens. Enfin celle des Arle- iiiisia, savoir: A. Absin- Ihium, miitelli/ia, glacia- lis, caiiipeslris, nana, spi- ciita. \>.l celle des Hieni ciKin : II. Pelteria/nnn, oclulinutn, pilosella, ni- oeum, tardons, brachia- lum, auricula glaciale, glaciale, multiflorinn, cy- inosum, zizianum, nilu- salloïdes, pilîferum, glan- duliferum, longifolium, ramosissimum, valesia- cum, glaucescens, lana- tum, Schmidtii, muro- fum,,pseudocorquebosum, boréale. Ces nombreux exemples édifieront le lecteur sur le très giand nombre d'espèces représentées en plusieurs exemplaires au jardin alpin de Zermatt. J'ai remarqué aussi des exemplaires re- cueillis h /ermalt et transportés au jardin alpin, des Gen- tianes suivantes : G. purpurea, excisa, alpina, verna. J'espère que cette description du jardin alpin de Zeimatt décidera ceux de nos lecteurs qui iront à Zermatt comme touristes à visiter en détail ce jardin et à y étudier la flore alpine. Peut être y prendront-ils goût, pouvant le faire sans aucune fatigue, assis au besoin à l'ombre, au milieu de ces merveilles en se reposant de leurs excur- sions. Non seulement ils y trouveront réunies la plupart des plantes de montagnes, mais ils pourront se rendre compte de la disposition et de l'arrangement d'un jardin alpin avec ses parterres, ses rocailles, ses u(l- pelouses couvertes de fleurs et y prendre modèle pour p;/- créer eux-mêmes chez eux un alpinum. 154 LE JARDIN — LK JUGEMBNT DES OEUVRES FLORALES C'est un goût développé, j'allai dire un sport, que la création de jardins alpins en Angleterre. Déjà on France on s'en occupe aussi, alors qu'il y a 10 ans il n'en était pas question; et peut être arriverons-nous à être plus nombreux que les Anglais dans ce genre d'étude. Je remarque en elïet que cet amour de plantes alpes- tres et alpines se développe chez nous non pas seulement chez de riclies propriétaires qui maintenant joignent le jardin alpin au jardin japonais, mais chez des caté- gories entières de personnes, chez les commerçants et industriels ayant de petits jarlins, et chez les institu- teurs primaires pourtant si occupés à instruire notre jeunesse, mais qui voyagent en montagne pendant les vacances et cherchent à établir chez eux à leur retour les Alpes en miniature dans leurs jardinets. G. Magne. Le Jugement des œuvres florales S'il est une question toujours en suspens et qui est l'objet de continuelles critiques, c'est bien celle de l'attribution des récompenses, tâche souvent ingrate pour les jurés dont la préocupation est d'être équitables, par l'examen des œuvres présentées, sans désirer con- naître quel est leur auteur, s'il a du talent et quel forme do talent il a. Mais, il n'en résulte pas moins que la ré- partition des prix n'est pas toujours rationnelle et im- partiale, en rapport avec la valeur des œuvres et con- forme à la légalité. Les conséquences de cet état de choses sont, dans la majorité des cas, le résultat de l'incompétence de cer- tains juges, ce à quoi il est très facile de remédier et au système d'appréciation, de jugement et d'attribution des récompenses mis en œuvre. La première faute réside donc dans le choix des jurés dont certains très intelligents n'ont qu'une connaissance très superficielle des œuvres florales. Supposons qu'il en soit autrement et que le jury soit composé d'esthéticiens, de critiques d'art, de profcf- sionnels et de dames. Selon la répartition des concours, il s'attachera d'a- bord à comparer entre elles, les compositions faisant partie du même groupe, puis en procédant par élimina- tion ou autrement, désignera celles de ces œuvres à qui doit être attribués respectivement les i", 2% 3" prix. Il s'agit cependant de désigner quelles doivent être les œuvres ainsi distinguées, laquelle doit être classée la première; lorsque les avis sont partagés, le jury hésite, personne n'ose prononcer la phrase décisive et tous les membres se regardent jusqu'à ce que l'un d'eux, par- fois le président ou le plus compétent, souvent le plus influent, se prononce en faisant remarquer la supério- rité de tel objet à un point de vue déterminé. Et, dans ces conditions, bien qu'un certain nombre démembres soient d'un avis contraire, un élément d'appréciation adroitement souligné fait pencher en faveur de tel ou tel objet et il en est ainsi décidé. Tantôt c'est le procédé technique qui prévaut, d'autres fois c'est le côté artis- tisque. Très souvent on n'a pas examiné ni discuté comme il convenait les qualités et les défectuosités esthétiques et techniques des œuvres concurrentes. Une telle façon de procéder n'est pas logique, est même défectueuse; on le reconnaît, mais on le pratique. Quiconque a fait partie d'un jury a eu de ces hésitations et sait combien sont délicates ces délibérations forcé- ment peu ordonnées. Il n'en serait certes pas ainsi si les [autres membres ne t,e laissaient pas influencer et émettaient leur avis motivé, comme c'est parfois le cas, lequel prévaut et empêche une fausse attribution. L'importance des apports, qui n'est pas à négliger puisqu'un ensemble important contribue à l'ornemen- tation générale de l'exposition, pèse trop souvent dans la balance et a une influence trop prépondérante. Sans doute, il convient que le jury reconnaisse les efforts et les sacrifices des exposants, mais il ne faut pas que ce soit au détriment dds œuvres parfaites ; chaque compo- sition devant être examinée selon sa valeur artistique et technique. Le procédé le plus logique est d'accorder des points dont le maximum et le minimum ont été fixés aupa- ravant. On ne s'occupe pas à ce moment à quel prix un nombre déterminé de points correspondra. C'est une méthode assez appliquée, m.ais pas comme nous le con- cevons, encore qu'elle soit plus libérale que de dé- cerner directement la récompense. Un des membres propose le nombre des points, s'il y a d'autres proposi- tions, celle-ci sont mises aux voix en commençant par la proposition la plus élevée et l'on ne considère que colle adoptée. Cette méthode assez expéditive n'a cependant pas nos faveurs, car la décision peut encore èti-e influencée, Xous préférons la notation des points par chaque membre du jury sur un carnet ou une fiche ad hoc, dont l'addition après l'opération fixe le classement. C'est à tort que l'on pourrait faire ressortir la lenteur de cette façon d'opérer car le temps perdu en hésitations et en discussions dans les autres cas, est plus justement employé à l'examen plus libre et plus complet, et à la notation plus indépendante des points à attribuer. Il est logique toutefois, afin de faciliter des éléments d'appréciation, (ju'un des membres du jury fasse la cri- tique générale du motif présenté, laquelle ost com- plétée par les réflexions et remarques qu'il comporte. Le ta!)leau de notation (1) tel que nous le concevons doit comprendre autant de colonnes que l'on ferait d'é- léments d'appréciations, ce qui permettrait de donner une note correspondante à chacun d'eux. Nous sommes d'avis que quatre éléments principaux doivent prévaloir. D'abord, le caractère ou la perfection artistique, qui comprend l'association des couleurs, celle des formes ou des lignes, l'harmonie du contenant et du contenu, c'est-à-dire du support, du vase, de la cor- beille et de la composition, l'utilisation rationnelle des accessoires, etc. Il ne suffit pas que la conception soit parfaite; la réalisation de celle-ci, l'exécution impec- cable, le fini et la perteclion du trivail doivent être considérés, d'où une notation qui a sa valeur. Le choix des matériaux c'est-à-dire, d'abord des éléments végé- taux, soit que l'on tienne compte de leur rareté et de (I) Tableau de notations. CHOIX NOUVEAUTÉ o i DKSIGNATIOX PERFECTION PERFECTION TOTAL il Z 3 TES lîsTHkTKJIIE ÏECIINI.JUE DES MATKRIAL'X ORIGINALITÉ DES OltJKTS Max. 20 M.-.X. -20 Max. 10 POINTS Max. 10 LE JK LS .IIICEMKNT DES ŒUVllIÎ! I5r> lour richesse, ce sur quoi il ne faut pas Irup s'nppe- saïuir, soil plutôt des éléments usuels ou d'aulres que l'on a pas l'tiabUude d'utiliser, no saurait désintéresser les jurés (un fleuriste qui sait obtenir un ellel aitistiquo avec des lleurj et feuillages plus ordinaires à quelque mérite), celle des matériaux accessoires, enfin leur utili- sation. L'originalilé, la nouveauté de la com[)osilion, 00 qui indique un esprit inventif, novateur, tout en considérant le caractère esthétique, logique et pratique do la création (car une innovation dépourvue de carac- tère pratique ne saurait avoir de valeur), constilue éga- lement un élément d'api>réciation. Il nous semble que ces quatre éléments sufliscnt pour permettre déjuger d'une façon rationnelle. Est-ce à dire qu'ils ont tous la même valeur dans la balance? Non pas, et nous estimons qu'il convient d'appliquer des coefficients différents pour des mérites égaux. C'est ainsi, qu'à nos yeux, la question de peifection esthétique se balance a\ec celle de perfection technique et pratique au point de vue du coefficient à attribue). La composition fut-elle originale no saurait avoir do valeur si l'exécution était défectueuse. Il en est d'ail- leurs de môme pour un arrangement ne laissant rien a désirer au point de vue de l'exécution, mais dont le côté artistique serait nul ou discutable : que les formes soient mal associées, les couleurs médiocrement com- binées le contenant pou en rapport avec le contenu. Nous ne savons mêmepas si ce dernier défaut ne serait pas plus blâmable que celui relatif au travail insur;i- samment achevé, à l'exécution imparfaite. C'est au jury d'apprécier. Le choix des malérieux révèle l'homme de goût ou simplement avisé; obtenir un effet heureux avec dos éléments ordinaires a bien sa valeur, de même l'utili- sation d'éléments originaux, ou nouveaux, doit être favorablement appréciée. La création ou l'innovation, en ne négligeant pas ce qu'elle peut avoir de pratique mérite d'attirer l'atten- tion du jury et est digne d'encouragements. Mais on conçoit que ces deux éléments d'appréciations ne sauraient avoir la même importance que les deux premiers, ni des mérites analogues, lour valourest secon- daire aussi doit-on établir une cote pour chacun d'eux. Leur coefficient sera donc 1 tandis quo celui des deux premiers sera 2. Par conséquent l'attribution du maximum 20 est applicable à ceux-ci, tandis que lu convient mieux, pour les deux derniers éléments d'ap- préciation, la totalité soit 60, représentant la perfection. Le tableau do notation peut èlro établi do la façon suivante (1). Il a le mérite d'être suffisamment simple, pour ne pas compliquer les opérations du jury. Il est bien entendu que, pour la simplification du travail et pour éviter les chances d'erreurs, les numéros du concours, ceux dos œuvres exposées ou do l'expo- sant peuvent être notées auparavant par le conducteur du jury ou par le secrétaire de la seoti on. Celte façon d'établir le classement simplifie, facilite les opérations du jury et abrège mémo les délibérations et les travaux. Pour fixer ses idées, son jugement, chaque juré n'a qu'à écrire dans chaque colonne la note corres- pondant a chacun des éléments d'appréciation, note qui se traduit par la fixation d'un nombre de points déter- minés. Le total pour chaque objet en est vite fait et indique à qui sont décernés les premier, deuxième et troisième prix. Lo jury est ainsi mis à l'aise et ne peut être autant iniluencé quo quand il est appelé à se pro- noncer vorbalcment et surtout lorsqu'il est d'un avis contraire à celui qui tait une proposition. C'est un gros travail dira-t-on. Ceux qui acceptent de faire fonctions da jurés doivent aussi accepter les con- séquences de ces fonctions. Et puis quoique plus com- pliquées au premier abord les opérations et les délitié- rations sont notablemont simplifiées et abrégées surtout si on opère de la façon suivante : Les membres du jury examinent d'abord l'ensemble des travaux exposés dans chaque concours et ils peuvent déjà procéder montalomentà uno première sélection, en éliminant, s'ils le jugent à propos, les confections flo- rales de valeur médiocre. L'un d'eux, le plus compétent, désigné par le président, peut faire la critique générale et faire ressortir les qualités esthétiques et techniques des œuvres d'après leur forme extérieure, le choix et la disposition c^os matériaux, l'assemblage des couleurs, l'exécution, etc. Il reste loisible à chacun des membres ou simp'.emont à l'un d'eux, d'après ses impressions et SOS idées personnelles de discuter ces appréciations et de souligner toi ou loi détail qui a pu être omis. Ainsi s'établit un critérium, qui est la base du jugement. Après cette critique générale que chaque membre n'est nullement forcé d'admettre dans son ensemble, puisqu'il conserve son libre jugement et sa complète indépendance, traduit sa pensée par un nombre de pointsqu'ilinscrit dans la colonne correspondant à cha- cun dos éléments d'appréciation. Uno composition est-elle parfaite à tel point do vue, on note la cote maximum ou s'en rapprochant dans la colonne ; est-elle défectueuse à tel autre, la cote se trouve proportionnellement abaissée du nombre do points qui lui semble lo plus logique. Ceci fait chaque membre additionne les points dans la colonne spéciale et passe à une autre couvre. Lo nombre de points sera 4 au minimum et 60 au maximum. Lorsque toutes les œuvres sont jugées de cette façon il n'y a plus qu'un simple travail pour décerner le prix. Les membres se réunissent dans un des bureaux de l'exposition et l'un d'eux additionne les point* accordés à chaque travail par la totalité des membres, et, par la somme de chacun d'eux, la classification s'établit automatiquement, sans froissement pour per- sonne, d'une façon équitable et dans la plus libre indé- pendance. Afin de conserver cette notation, qui peut à volonté être connue des exposants et servir pour répondre à une réclaiiation de i'un d'eux ou constituer une pièce confidentielle, rien n'est plus simple d'établir un bul- letin en forme de tableau (2). En ellel, grâce à ces docu- ments on peut, si on lo juge à propos, dire à tel con- current, qui désiro le savoir dans un but utile, sur quel point son œuvre a été jugée parfaite ou faible. Que l'on considère le total des points obtenus, ou au contraire la moyenne, lo premier prix peut ou non être décorné que si la totalité ou le quotient atteint au inoins les trois quarts du maximum. (2) Feiiille de récapitulation. NOMS oc X" DES K\r'OS.\NTS II il s o NOMS DES MEMIiKES Df JCRY TOTAL DES CLA.SSEMENr RÉCOMPENSE ESSAIS D'ACCLIMATATION DE PLANTES POTAGERES — L ENSACHAGE DES FRUITS Certains jurés ayant souvent quelques scrupules à discuter les mérites de tel ou tel travail, altriliuent alors des points en toute liberté. On éviterait certes les froissements et les contesta- tions si l'on procédait de la sorte, car si on n'atteignait pas la perfection on s'en rapprocherait étant donné que les influences et les pressions n'auraient guère prise et ne pourraient pas se représenter sans l'ensemble des notations concernant chaque travail. C'est donc à la fois un frein, parfois utile, pour le jury et plus de garantie d'impartialité pour l'exposant. Aussi une tells façon d'opérer est-elle susceptible d'obtenir l'assentiment des intéressés : jurés et exposants. {Reproduction inUrdite) AluerT MauMENÉ. Essais d'acclimatation de plantes potagères L'Institut colonial do Marseille poursuit sous la judi- cieuse direction du D' Heckel, ses études sur l'acclima- tation do plantes coloniales, par des méthodes ration- nelles, sur le sol de la France ou de l'Europe m.oyennc. On ne saurait trop applaudir à ces expériences de cul- tures exotiques, dont les résultats sont assez probants, en particulier pour certaines plantes alimentaires. Ne devons-nous pas déjà à d'ingénieux chercheurs l'introduction en France d'excellentes plantes potagères telles que l'Igname et les Crosnes du Japon, dont la cuUuro fut propagée par i\I. Paillcux. les Doliques, la Corrêle potagère (Co/r^orwso?(7o/' a/s), le Gonibo(//?ii/sc «(.s- esculentus) et enfin plus récomment la Pomme de terre de VUrngaay {Solanuiii Comuiersoni) l'Ousounifing ou Pomme de terre du Soudan (Coleus Coppini) introduites par le D" Heckel. Au point do vue alimenlaircces plantes ont été diver- sement appréciées, mais on n'a pu s'empêcher de recon- naître les mérites de quelques-unes, qui, comme les Crosne?, par exemple, ont largement conquis leur droit de cité jchoz nous. Parmi les observations relevées au cours de la camiiagne de l'année 1003, nous no retien- drons que les résultats les plus saillants, qui, pour des faits de puro expérience, présentent néanmoins un tiès liant intérêt pour l'avenir de nos cullures potagères. Les Ignames du Japon ontdonné des tubercules d'une moyenne de 280 grammes, constituant un aliment très appréciable au goût. La culture de celte plante est aisée, les rendements en sont suffisamment rémunérateurs; elle est donc à encourager, car la plante, en raison do ses origines, semble devoir s'adapter à tous les climats de nolio pays et même de l'Europe moyenne. Les Ignames de Farges ont fait de moindres progrès et si les tubercules, sous l'influence de la culture, ont légè- rement augmenté en poids, il y a peu d'amélioration dans la chair. L'Ousinifing, ou Pomme de terre du Soudan [Coleus- Coppint Heckel) dont le D' Heckel est l'introducteur et le parrain, a donné, de boutures, des tuliercules napi- formes variant de 10 à 47 grammes, en augmentation appréciable sur ceux obtenus do tubercules soudanais. La Pomme de terre de l'Uruguay {Holrntinn Commer- soni] dont nous avons déjà parlé (1), a fait ses preuves et le jour est proche où elle nous fournira un aliment recherché d'autant plus précieux que, plus rustique, elle semble à l'abri dos maladies qui désolent la plante chère à Parmentier. Les semis de Corrête potagère, dont on mange les feuilles en guise d'Epinards, ont donné au bout do 53 jours ,de végétation, des plantes de 30 centimètres qui s'allongent pou à peu jusqu'au .'il octolire, éiiciquo (1) Voir l.e Jardin, n» 40'.i. p. 77. OÙ l'on a procédé à la cueillette dos fruits qui a donné pour 10 mètres carrés de surface 1 kilog 700 de graines. Les graines de Gombo, dont les capsules récoltées jeunes sont un excellent légume, semées sous châssis le 2 avril; les plantules sont repiqués le 16 mai en plein air; ce n'est qu'à partir du 15 juillet qu'elles com- mencent à grandir pour atteindre l^.jQ le 10 août, et les fruits mûrissent vers le 15 septembre. Une température moyenne de i4°7, semble être la température nécessaire, au minimum, pour la maturation de ces capsules. Quant aux I)oliques, dont]quelques variétés sont déjà entrées dans la consommation courante, celles cultivées à Marseille ne semblent pas justifier la rusticité de leurs aînées : c'est ainsi que le développement de la Uolique mongette [Vigna Catjang) a été lent et difficile, celui du DoZz'c/jossesQTM/pedaZw également. Alors que les Pois et Haricots Madagascar (Phoscotus lunatvs et Dolichos Labblat), ont 3 mètres de hauteur, les Doliques très hâtifs n'ont que 60 centimèlresct ne fleurissent pas encore. La récolle des graines a été faite en septembre, et 17 pieds ont donné 000 grammes de graines. Par contre les Doliques du Tonkin ont commencé à mûrir leurs gousses dès le 17 juillet; la végétation à durée deux mois à la température de \ii°2. C'est ainsi, dit en terminant le D'' Heckel, qu'en utili- sant les graines de ces diverses plantes déjà adaptés par sélection progressive aux climats tempérés, et en les transportant progressivement dai.s des climats à période estivale plus courte, on pourrait arriver à des résultats satisfaisants. Honn-Lus. L'ENSACHAGE DES FRUITS Ce procédé récomment mis en pratique pour l"oblen- iion do beaux fruits de choix, malgré les nombreux avantages qu'il présente, n'est pas encore apprécié à sa juste valeur, faute ilo connaître mieux les détails de ccito opération si sim[)lc et si pratique. En voici, d'après le « Lyon horticole », un court résumé : Employer do préférence un papier légèrement par- cheminé cl huilé; éviter, contrairement à l'opinion répandue, de laisser le sac ouvert a sa partie inférieure, mais se conicnter do le percer de quelques trous avec une grosse aiguille. Les dimensions du sac peuvent varier suivant la variété du fruit ensaché : So centimètres de long sur 15 à 18 centimètres de large pour une Poire Belle Angevine, 18 centimètres sur 15 centimètres pour une Poire Doi/enné d'hiver ou une Pomme Calville; ne pas craindre, à l'occasion, de mettre deux ou trois fruits dans le même sac, dont on augmentera bien entendu les dimensions d'autant. Au moment de l'ensachage, qui varie du 15 mai au 1" juin suivant les années et les régions, éclaircir les fruits, et leur appliquer un sulfatage, surtout à ceux déjà attaqués par la tavelure. Fixer le sac à l'aide d'un fil de plomb ou d'une épingle spéciale non surle pédon- cule, trop peu résistant, mais sur la coursonne. Quinze jours avant la maturité, fendre le sac à l'opposé de la partie la plus éclairée; quelques jours après, par temps brumeux, enlever du même côté une partie du sac, qui sera ùté complètement un peu plus tard, sauf la partie froncée avec l'attache, très utile pour empêcher les oiseaux de piquer le fruit vers le pédoncule. Ces diverses opérations doivent être faites avec précaution, pour ne laisser pénétrer l'air et le soleil que peu à peu, afin d'éviter toute atteinte à l'épiderme, rendu plus sensible par un séjour prolongé dans le sac. Le fruit se colore en quelques jours, le coloris est vif, sans grisailles. L. Chasset. SERHE9 MOBILES LANS L HORTICULTURE ANGLAISE 157 Serres mobiles dans l'horticulture anglaise Grâce à leurs conslnictioiis ingénieuses et pratiques, nos collègues anglais sont en mesure d'établir leurs serres à bon marché ot de fai,-on durable. Ils sont en elTot persuadés qu'une serre convenable est pour eux une question primordiale, ils ne manquent donc point do ces constructions simples, à l'aide desquelles on peut so procurer à bas prix une serre durable et répondant aux exigences de la culture. L'économie des frais est de plus do moitié sur le prix que coûtent d'or- dinaire les constructions en maints endroits, la surfai-e vitrée on étant formée ilo châssis do couche, qui peu- vent s'enlever et se remettre à volonté. Ce procédé pré- sente l'avantage d'avoir une surface vitrée mobile. Il y a encore un autre avantage plus réel : c'est qu'aux en- droits où sont placés les châssis, il ne peut se former d'humidité, qui amène la prompte ruine des montants par la pourriture. Cette usure du matériel et les bris inévitables de verre qui se produisent, ont pour résul- tat de majorer de -Jo 0/0 par an les frais d'exploitation. En Angleterre, ou l'on trouve des châssis et des caisses seulement au détail, on a construit des serres qui donnent d'aussi bons résultats, et cela a été rendu possible grâce à une serre mobile, sur roulettes, qui réunit la plus grande simplicité et le meilleur marché a la plus grande commodité. Dans ce qui va suivre, nous allons donner quelques détails sur cette construc- tion et les frais qu'elle entraîne. A propos de cette com- modité, disons tout d'aliord qu'elle réside dans cette facilité que l'on a de pouvoir changer la surlace du sol à couvrir. Avec une culture intensive, la terre devient avec le temps acide et mauvaise, l'aération n'est plus suffisante. On évite ainsi le trans- port au dehors de la terre et des Fig. 101 tisposés pour deux serres, adossées l'une à l'autre, et sont directement placés sur deux supports en U. Comme on peut le voir sur la fig. 101, les rails sont l'tablis do telle sorte que la toiture roulante vient se placer sur lo tout. Les roulottes sont paroilleir.ont pla- cées à des distances de deux en deux métros. Leur assu- jettissement sur les poutres de soutien se voit dans les ligures 101 et 102, ainsi que les détails do la construc- tion du toit de verre avec son échelon, le chevalet, etc. Cela nous mènerait trop loin de le décrire ici. Comme parois, sur les cotés et dans la longueur, on applique des planches de 25 millimètres d'épais- seur et s'appuyant aux pou- tres. Les poutres de fer avec leur revêtement en bois sont, chez maints horticul- teurs, remplacés par des murs, portant les rails sur leur arête supérieure. Pour ménager le plus possible les plantes avec la mobilité de- là surface vitrée, on a rendu mol)iles, grâce à des char- nières, les deux ou trois planches inférieures du fronton de la serre, de telle sorte qu'elles soient clique- tées par en haut, et ne puis- sent venir en contact avec les plantes. Pour lamano'U, vre de la toiture vitrée il suffît de trois hommes. Le prix d'une serre de 20 mètres de long et do 10 mètres de côté se monte environ à 4.800 francs, y compris les fondations des glissières à raison do 12 francs le mètre. Cette somme parait élevée à première vue; cependant, comparons ces prix avec ceux d'une installation de couches de même grandeur : une couche de lmq.")0 coûte environ 6 fr. 25, et, avec la partie ad hoc de la caisse, s'élève au moins à 7 fr. -^O le mètre carré, plus 5 francs pour les pertes annuelles estimées à 20 0/0, pendant qu'avec une serre de cette sorte il faut compter largement pour estimer ces pertes à 10 U/0; il en résulte qu'en dix ans les deux finissent par coûter aussi cher. L'économie réalisée par cette sorte d'instal- lation dans un établissement horticole de Guernesey, plantées, et restent pendant l'été à découvert; mais dès l'arrivée des premiers froids, on roule la toiture vitrée sur des rails ad hoc au-dessus des couches. Par ce moyen il y a grande économie de temps et d'ar- gent, un seul ouvrier suffisant pour couvrir le tout. Voici le procédé à suivre pour l'établissement de cette construction : le terrain est d'abord aplani; puis l'on trace le plan de la serre que l'on divise en quatre [lar- ties, où de 2 en 2 mètres des supports en fer sont placés sur assises bétonnées. Sur ces supports, qui doivent être assez hauts pour que les points verticaux se tiennent dans le même plan, on fixe des poutres portant d'autres glissières en fer, où deux rails sont lOi. — Vue de face d'une serre mobile avec son revêtement en bois. était la suivante : deux coupes successives de Narcisses une garniture de Chrysanthèmes hâtifs et une récolte de Tomates tardives. En ce qui nous concerne, la serre mobile pourrait prendre une plus grande importance, si au printemps et à l'automne on étalait du fumier de cheval frais à la surface du sol de la serre, et si sur la terre qu'on y a rapportée, on entreprenait une plantation immédiate. La température de l'air de la serre, comme le fait se produit dans les couches, s'élève par suite de la fer- mentation du fumier et les avantages présentes de cette serre en seraient considérablement accrus. Maih: Holssy. OMf.HIDEES L EXPOSITION DE UVSSELIiOHF La maladie des Platanes Après le renouvellement de la végétation, il n'est peut-èlre pas sans intérêt de rappeler que M. Jean Beauverie, docteur ès-sciences, professeur de bolanique appliquée, à l'Université de Lyon, a fait une élude très approfondie d'un Champignon, le Glœosporium nervi- sequutn, auteur de la maladie des Platanes et que, dans plusieurs journaux et publications, notamment VHorticultur-e Moderne et \e MicrograjJlie préparateur, ce savant signale que la succession do piinlrmpsfroids et humides permet à la maladie de se propager avec dos progrès rapides et inquiétants au point qu'il est â craindre qu'il faille un jour renoncer à l'emploi du bel arbre d'alignement qu'est le Platane. D'après M. Beauverie, la campagne lyonnaise est particulièrement affectée depuis ItlOl surtout, et la mn- îadie en question présente les phases et caractéris- tiques suivantes : Le limbe de la fouille possède une tache brune par- fois fort étendue, suivant les nervures principales en pa: tant deleur rencontre. On remarque sur ces nervures des pustules noires qui ne sont autre chose que des conceptacles à semence du Champignon. Après la feuille, le Champignon attaque les jeunes rameaux, puis les branches et le tronc, et là encore, on trouve la tache brune afiectant d'ordinaire une forme allongée en hauteur et présentant des points noirs comme sur les nervures de la feuille. Les remèdes proposés par^^ Beauverie sont de deux sortes, prévenir et guérir. Les moyens préventifs consistent à n'employer en pépinière que des boutures indemnes de maladie et pro>fenant de sujets eux-mémrs indemnes; à étudier au besoin les familles les plus rétraclaires et à les pro- pager. Un soufrage peut aus^i entraver la propaga- tion do la maladie. Quant au seul moyen curatit de M. Beauvtiic, il est radical; c'est la taille du rameau atteint ou l'abattage du sujet si la maladie est trop importante. Depuis que nous avons pris connaissance des articles très intéressants de M. Beauverie résumés ci-dessus, nous avons eu l'occasion de nous entretenir avec un propriétaire de la Sologne qui nous a déclaré que cette contrée avait été ravagée lo printemps dernier et que dès le mois de juin tous les Platanes de la région avaient perdu leurs feuilles et redonné une seconde végétation. Il parait à peu près certain que le fait est dîi au GUros- poriuiii nervisequum. C'est dire aussi que la maladie tond à s'acclimalcr vers lo nord, et qu'après avoir élu domicile à Lyon, puis on Sologne, elle fera à bref délai probablement l'onvahissement de la région parisienne si on n'y prend garde. Il importe donc d'être armé contre le fléau suitout après un printemps comme celui que nous avons traversé qui [larait tout à fait favorable à la propagation. Il appartient aux professeurs départementaux d'agri- culture et d'arboriculture d'étudier à fond la marche do la maladie et les moyens de la combattre avant qu'elle ait fait des ravages importants et d'éviter que lo seul remède consiste dans l'élagage radical ou l'abalago. Le chamiiignon Gkeosporium, s'il est nouveau pour le Platane des plantations et pour ceux qui s'occupent de l'élevage ou de l'entretien de cet ornemcnr.ent de nos boulevards, de nos parcs et de nos squares, no l'est pas pour la science dont la faillite en cette occasion n'est pas encore déclarée. Ce champignon est un insecte du groupe des Métan- cowic'es dont un des genres les pl'is connus, le G/œo.'/x)- riutn ani2)elophage produit VAntrachnose de la Vigne, maladie très répandue en Italie et en Amérique, mais à peu près inconnue en France où elle est traitée par des soufrages d'abord et en cas d'insuccès de guérison, par des badigeonnages avec une solution de sulfate de fer à 50 0/ 0 additionnée de 1 0/U d'acide sulfurique. Nous proposons de mettre ce remode à l'essai avant de procéder à l'abatage indiqué par M. Beauverie. René Bellangeh. Les Orchidées à TExposition de Dusseldorf L'Exposition internationale d'horticulture de Dusseldorf, ouverte au commencement do r;o mois, débutait par une exposition spéciale d'Orchidées qui a remporté un énorme succès et fut pour nos compatriotes l'occasion d'un triomphe. Dans un vaste pavillon spécialement aménagé, orné de glaces à profusion, comme à l'Exposition de Gand, une splen- dido collection dos plantes les plus rares s'cITrait à l'admira- tion de la foule des visiteurs éblouis : la présentation des divers spécimens était du reste remarquablement disposée en gradins, avec une entente merveilleuse de l'art des nuances. Dès l'entrée, nous nous trouvons en faco d'un beau groupe de Crotons en très grands exemplaires, chacun d'eux bien isolé; ce lot appartient à M. Draps-D.m, horticulteur à Lae- ken-Bruxolles qui a apporté également une jolie collection do Cypripedium. parmi lesquels nous notons C . l'Aiglon, de toute beauté. €. Lubersi et C. Chapmani. Nous nous arrêtons devant lo lot do M. Vuyistecke, de Loochrysti, qui a mis ses Odontuglossum hybrides dans une cage vitrée placée au milieu d'une longue table; nous y remarquons notamment le plus beau de tous : l'Odoritoglossum ardcntissimum Impératrice Augusla Victoria, hybride de 0. Pescatorei Veitclni par 0. crispiim Franz- Masereel, et lo produit en est merveilleux, signalons aussi : 0. Haryano Pescatorei X 0. Jucundiim, 0. formas u m, 0. bellatuluin ffs- tioum, 0. Ralfœ, 0. miri/lcum, 0. architypum amandutn et 0. crispum spectatum, etc. Tout à cété, nous admirons le magniOquc apport de M. Ch. Maron, de Brunoy, qui a exposé un superbe lot de ses hybrides de Cattleya ot Lœlio-Cattlcya qui lui ont valu la plus haute récompense un grand pri.x de 700 marcs et une médaille d'or avec félicitations du jury; nous citerons entre aulres \e Lœlio-Cattleya Kroiiprin; WiUielm, issu du Lœlia flavescens et du L.-C. intermedia flata, dont les divisions sont d'un jaune orangé et le labelle large, bien étalé d'un rouge cina- bre a été fort remarqué. Citons encore quelques autres plantes remarquables L.-C. Impératrice de Russie, L.-C. Mrs L< c- man n,L.-C. Ilarrg Grecmrood, L -C. Mme Maron, L.-C. callis- toglossa, etc. Il nous faut adresser toutes nos félicitatiors à cet exposant d'avoir affirmé aussi hautement par ses propres obtentions la supériorité de ses produits avec lesquels rien ne pouvait rivaliser. La France fut d'ailleurs en cette occasion dignement représentée, et nous devons nous réjouir du ï-uccès remporté à Dusseldorf par nos exposants, pour lesuccês do nos transactions, dont l'avenir fera connaître les résultats. Parmi les exposants qui soutenaient lo renom do notre pays, citons encore M. .Magne, amateur à Boulogne, qui expo- sait un joli lot bien présenté où nous remarquons un magni- fique spécimen de Cgmbidium Loici, les superbes Cypripe- dium Œdipe, C. Député Galpin, Cattleya Shinneri, Vandu tricolor, c'.c; M. Béranek, horticulteur à Paris, qui a apporté un lot bien varié de plantes choisies qu'il a fait bien valoir par son arrangement; nous notons: Cypripedium Uothschil- dianuni et C. caudatum, ainsi rju'un magniquo C. Laicrebeele bien foncé, Cattleya Mossiœ-Ueincrhiana. C. Partlienia, C. Vulcain, C. Mossice Imperialis Pliajas Xormani ot diverses autres belle plantes. (i. Vinckc-Dujardin, horticulteur à Bruges, a e-i un splen- dide lot de Cattlcga ot Vaiula parmi lesquelles les plus remarquables : ' , 1/. ./. /- s,,.:,-cnirdc la Reine des llelges au magnili(|ue lah - . //a alba, I. C. Palas très foncé et des beaux .\/ ;:> /cna. .\1. Pauwels. horticulteur à Meirelbcok i.,iiia. .r, aiL un joli lot do P/ialaenopsis gratJ- di/lora Rimestadiaua, plante d'un bel effet. M. Vcrdonck, horticulteur à Gand, nvail un joli lot de DES PUHLIUATIONS 159 Cattleiia et I.aelia très bien arrangé, M. Firmin Laraboanx nnmtciirà BruxiMles, avait un important lot do belles pl;inli's ot hion yV^rc' Ips plus m:ir.[M.-inli. /7. L'Allemagne a été représenté par M. Boyriall, i|Ni a i.i;:aiii-i- toute celte section et jo ne suis pas le seul u dur qu'il a [ail largement les l'hoses et a apporté un tact dont tous les expo- sants se raiipellj^ront longtemps. Sou oxposilion so composait d'un grand lot à'Odontoglos- s«m crisimm, 450 piaules ot plus, Cî/pripedium Lawrencea- ««m, d'aulrrs petits groupages composés de Z»enci»-0(ir( «m Wardi inutn el tlv/rsi/lorion, Oncidium Marshalli. Laclia jiurijurata. 0. rirr/aisuui etc., plantes spécialement cultivées pour la tleur coupée à son établissement de Marienfelde. M. Franko. horticulteur à Mngdebourg, a fait voir des plantes variées et bien c\dtivée, M. Walther horticulteur ;i Francfort a présenté un joli lot de Caltlctja Si-ln-iyU-ri . M. Karthaus à Potsdam, nous a fait ailiiiirer urii> d. crispum Kartliausi de toute beauléet le liari.n l'iirsli-nl] rg, amateur, a concouru dans les plantes bnta;ii.pi.'s. aiii^i qu'un joli lot de plantes as, i/. lii.M, .■ulli\V.,-s paiini lesqu.lli', nnus remarquons l'h.'l.s X,. ,„,,:„,. /„/„, rlr,,„„s. („tllr,,„ Lairrcreana et .taulivs Ucnh^l rm ,n, d.h^ndn.jlo.^n „: et Oneidiuiii, ainsi que quelques Cijj.ripediidii. et n'oidilious pas .\[. tiossens, artiste peintre, qui a récolté une médaille d'or pour ses aquarcll- s dos différentes Orchidées, et une médaille de vermeil a /'t.'- attrihnée au )l,irdr,-,crs chronicjc pour les illuslralinn, .h'S iliviTSi', valii-li ^, ,ii iJ, ,,,,/!, fil,, ssimi. N'oublions pas MM, Kuval rtlils, Inulir, uisa \'risailles. qui ont exposé un sup.'iljn hit i['Aii/h,irii'i,i S,/i,:i-:.eriii,iiiin de semis et des liromoliacés i[ui ont soulevés l'adjuiration de tous les visiteurs. Gn. Beranek Revue des publications L'acide cyanhydrique co/nme Insecticide. — Xous avons déjà parlé à maintes reprises (1) des expéiieun-s enlreprisi's tant en France qu'à l'étranger avec ce iu>ii\ l'i luscrliride : M. Hawes. dans le Gardener's Chroniclc. n.iu> ilunin' .piel- ques détails sur les expériences analogues faites au jardiu botani(|UC de Régents l^ark à Londres, et qui lui periuettenl d' affirmer que l'acide cyanhydrique est l'insecticide le plus économique et le plus elUcace. Au lieu de cyanure de iiotassium, il emploie le cyanure de sodium, plus concentré, et pour un volume de 100 mètres cubes, il recommande les doses suivantes : pour les arbres et arbustes de plein air, attaqués par les Kermès, 250 gr. de cyanure et 500 grammes d'acide sulturique pour un litre et ilemi d'eau; durée de l'opération; 50 minutes à une heure, à la température de -f 10°C. Pour les Orangers, Vignes, Palmiers, Rosiers, Ficus, Orchi- dées, 200 grammes de cyanure et 400 grammes d'acide sul- turique pour un litre d'eau; durée de l'opération : 40 minutes, à ^10" ou 12"C. Pour les plantes molles. Azalées, Pélargoniums, etc., 40 gr. de cyanure et 100 grammes d'acide sulfurique pour un tiers de litro d'eau, durée de l'opération: 40 minutes; laisser sécher les plantes au iiréalable. Ha\ve.s. (1) Voir L: Jardi'. ann. IM\, ii 'i I7, p. 46; n- 'ili p. 123. Influence de l'humidité sur la végétation. — M. Ph. Kber' liardt signale, dans le IluUr/in des Ciniiptcs-rendus del'Aca- ,/,-niif di-s ,Sc,cncL's l'inlluem:» di;s milieux sec et humide sur Il vi'tii talion et la structure dos végi'^laux. Kn ce qui con- I CHU' lair Immide, ses expérienci'S l'avaient amené à cons- laliM- que son iidluence entraînait une augmentation de la croissance en liautciii- .|.< la plante, avec une diminution do sa ri-sislaiM ,• cl ,|,- ~a iiji.lih , en mémo teuqis qu'un plus grand di'Vcl,ip|icnicMl .le l.i ^uilace foliaire, des Stipules, etc. Il a eu luciasioii de veiilic;r ces faits en observant dans lo Long Island, sur la cùte des Etats-Unis (entre 74° et 76° do longitude ouest et par M" de latitude nord) la réalisation dans la nature, des modifications qu'il avait obtenues expérimen- talement. Et il fait remarquer, en terminant, que si le déve- loppement des végétaux est beaucoup plus hàtif sur lo Long Island quo dans nos climats, leur longévité est aussi moindre. Il semble que la li,\te de leur développement épuise lapiileuH^nt tiudi' leur energi.. vitale. Pu. KBEiiiiAnuT. Les Hortensias et les engrais chimiques. — La commis- si.in des enui-.ais ,ir la S. X. 11. F. publie dans lo Journal de 1,1 s. s. //. /•'. I. s i.'^ult.its obtenusau coursdedivers essais |iarnii li'>.|n..ls n.ais i.'liendrons ceux de .\l. Gaillaud, do M.iii.ln-s, sur l.s I Lu I ensias, avei; un engrais complet, pré- sentant la . ..nip.isili.m su ivaid.e: Sulfate d'ammoniaque 40 0/0; nitrate di' pe;a, s.' ■.'o un; sulfate de iiotasso 12 0/0 ; super- phosphali' min. lal ,'s n n. Avec celengrais, employée raison de 2 gr. par litre li'cau ot do deux arrosages par semaine, le feuillage était d'un beau vert fcncé et les ombelles d'un beau rose vif étaient d'une taille extraordinaire. De mémo pour les Coleus, arrosés avec un engrais (à la dos.' d.' ;' j^i. p.ir lilii' .l'i^au) composé de 40 0/0 de nitrate de Seuil.'. :;ii e e .l.> >nli al.) d'ammoniaque, et 30 0,0 de phos- phat.. .le p. .la-,.'. \l. Caillaud obtint des feuilles énormes el 'les céleris de loule beauté. Caillaud. Pour avoir des Concombres de bonne heure en pleine terre. — On peut do la manière qui suit, dit lo IJeutsrhr Gartenrat, obtenir dos Conccmibres environ 14 jours plus t(U que par les procédés ordinaires. On choisit des plates- bandes abritées i-ontre le vent du nord ; à l'automne on les fume suflisamment avec du purin, du fumier de cheval bien consommé. On sème les graines sur couches vers la mi-avril ; si l'on n'obtient rien, on sème dans une terrine qu'on place dans un four chaud. Dès l'apparition des germes, on trans- plante en pots et on laisse au chaud. Les jeunes plants sont bien arroses, et s'endurcissent ainsi peu à peu. Au com- mencement do mai, on prépare las plates-bandes, de façon à pouvoir planter du 15 au 20 mai; en ligne, au milieu, on repique les planti's dipotées avec précaution; on bordure, on peut repiipc'i d.'s s.'ila.les ou semer des Radis. On doit toujours nieltr.' .1.' .'.il.'^.piélques plants de Concombre, pour pouvoir en r.'pH|n. T nli . lieurenient en cas de besoin. l'.'ii uiaïuai- l.uips, on recouvre les plants de pots à fleurs vid.'s eu nn.'iiv de cloches de verre, surtout si les gelées ne. luin.'s m. n.icent. Dès l'apparition de la 4' feuille, on taille au-dessus de celle-ci. Les Radis et la salade une fois récoltés, on donne un bon binage pour ameublir la terre tout autour des plants. Le seul traitement à appliquer ensuite consiste à tenir propre les plates-bandes et à les arroser par temps chaud le soir, par temps frais l'après-midi; par temps de pluie, on donne un peu d'engrais liquide. Par co procédé, on a pu obtenir des Concombres de 15 à :i0 jours plus tôt que d'ordinaire. A. Haindl. Abritons les Hydrangeas. — L'an dernier, j'ai fait une expérience plutôt désastreuse, dit W. Scott, dans The A)ne- rican Florist, avec un certain nombre d'Ilydrangeas, qui avaient passé l'hiver sous un hangar, largement éclairé et maintenu à une température de quelques degrés au-dessus de 0° : c'était un endroit idéal pour les Lauriers-roses, Lau- riers-sauce, Buis, Hy-drangeas, etc. Les Hydrangeas en avril se mirent à pousser, languissants, fusiformes, et on les porta dehors dès quo l'on fut assuré pour eux de n'avoir rien à craindre des gelées qui pourraient survenir. Il arriva ceci (,ae vers lo 20 mai, leurs jeunes pousses gelèrent et qu'ils ne donnèrent pas do boutons à fleurs. Cette année, je vais les mettre dehors, mais dans une situation abritée, de façon à ce qu'ils n'aient rien à redouter des atteintes ou froid. W. Scott. LE JAHDIN — REVDE BIBLlOGRAPUlQCË Pour guérir les plaies des arbres fruitiers. — Il existe pour cela un moyen excellent, encore peu connu, que pr-^co* nise M. AV. MuUer dans le Handclsgœrtncr et supérieur, parait-il, à tous les goudrons de houille employés d'ordinaire. On met à fondre sur feu doux une partie en poids de poix de Bourgogne, on ajoute en remuant constamment 1 partie de goudron de bois préalablement chauffé et 14 d'huile de lin. On obtient de celte façon une sorte donguent fluide que l'on peut étendre facilement sur les plaies; une très faible couche suffit, la disparition des plaies s'ensuit très rapidement, et la pluie, l'humidité et la gelée sont sans action sur cet onguent, qui offre en outre l'avantage de se garder très longtemps en bon état. W. Muller. Un mot aux jardiniers. — Nous trouvons dans la préface à la première édition du Gardeners Directory édité par l'American Flonst Cy de Chicago, la phrase suivante qui mérite d'être reproduite, car elle est vraie en tous pays : a Les dispositions manifestées par nos riches concitoyens de recourir, pour orner leurs établissements, à l'art du jardi- nier est un signe qui fait concevoir les plus belles espérances. Tout vrai jardinier appliquera désormais toutes ses facultés d'invention, pendant et en dehors de la saison, au développe- ment des procédés les plus nouveaux, les meilleurs et les plus artistiques, pour satisfaire, suivant leurs moyens finan- ciers, le goût des propriétaires, et marcher de pair avec cet art, qui a tant do relations avec le nùtrc et qui continue à faire de si admirables progrès, je veux dire l'architecture. Le véritable jardinier qui pour ses travaux, emprunte à la nature ses arbres, ses plantes et ses fleurs peut sûrement prétendre à des résultats artistiques supérieurs à ceux qu'obtiendra jamais l'architecte qui n'emploie quo la pierre, l'argile ou le marbre >>. La culture des Violettes. — Il s'est ouvert, à la dernière réunion à Berlin de " l'Association pour l'avancement de l'horticulture ». un débat fort intéressant à propos de la cul- ture des Violettes. Un horticulteur. M. Dietze, a présenté des fleurs de la variété Princesse de Galles, au parfum si péné- trant, et faisait cette remarque qu'il était le seul horticulteur berlinois à obtenir encore des Violettes en grandes quantités. Si la vente était à ce point satisfaisanle dans son établisse- menl, c'est que le public faisait une différence entre des Violettes parfumées, même chères, et celles meilleur marché de la Riviera. D'un autre ci>té, il attirait également l'attention sur deux nouvelles variétés à grosses fleurs, originaires de France, la France et Mme la baronne de Rothschild. On niait la possibilité pour l'obtenlour de réaliser des bénOliccs dans la culture des Violettes en les vendant non au public mais aux horticulteurs. Quelqu'un ayant voulu attribuer aux fleuristes la faute de cet état de choses, on tui répondit quo cela résultait de l'indifférence du public. Le fleuriste est forcé, par la concurrence du commerce qui se fait dans les rues, de vendre bon marché les Violettes françaises. Mais les horti- culteurs devraient accoutumer le public à n'acheter quo des Violettes odorantes. tBindelainst]. Le Pandanus dans les décorations de table. — Avec le Pandanus Veitchii, nous possédons, dit Tlic Wechbj Florist Revieic, une plante idéale pour la décoration des tables, où le beau coloris de ses feuilles fait un joli effet. Nous no voulons pas dissuader d'employer la méthode généralement employée pour le multiplier, qui consiste à prendre quelques rejetons bien colorés, à les mettre dans des pots d'un pouce, remplis de sable, et à placer ceux-ci sur les tablettes d'une serre chauffée par un poêle. Nous trouvons que le poêle, employé par routine, donne une suffisante humidité pour permettre aux rejetons de s'enraciner. Ceux-ci doivent être rempotés dans un compost sableux, qui permet aux plantes de com- battre l'excès d'humidité; les pots de 12 à 1.3 centimètres sont assez larges pour des plantes do table, queli|ues pots plus petits sont réservés pour entourer les plus grands. Les Pandanus aiment l'eau en abondance pendant l'été, et par contre, demandent à être tenus [iresiiue socs en hiver, aussi bien aux racines qu'à la tige. En multipliant les Pan- danus dans une atmosphère humide et renfermée, nous remarquons que leur feuillage prend une coloration vcrle, aussi le cultivateur a-t-il de grandes difficultés pour obtenir le feuillage blanc et strié de vert qu'il désire. Les plantes deviennent trop larges pour la table, avant que cette couleur ne soit obtenue. Pour celles que l'on destine à la table, on s'efforcera toujours d'avoir des boutures bien colorées, prises sur les plantes qui ont déjà été employées pour ce genre do décoration. Vases profonds ou vases bas. — Notre confrère italien i' Giardinagi/io tranche la question en faveur des premiers. Evidemment les vases bas maintiennent la terre en meilleure condition pour la végétation, et c'est ce qui fait préférer les terrines pour les jeunes semis, mais si les plantes ont un certain nombre de racines, elles ne trouveront plus assez de place pour s'étendre comme le veut la loi naturelle, la terre n'est plus suffisante, et alors il faudrait recourir à dos vases trop larges qui occuperaient trop do place dans la serre. Les vases profonds présentent les avantages suivants : 1° ils contiennent plus de terrepourdes dimensions non exa. gérées, ce qui parmet d'utiliser le plus grandjespace possible dans l'orangerie, la serre, ou autre endroit restreint; 2" pour la multiplication des boutures, ils permettent mieux l'aération des racines et l'écoulement des eaux d'arrosement; 3° vu leurs plus petites dimensions, il est plus facile de les dissi- muler au moyen de cache-pots, également plus petits. La culture du Fraisier à Madagascar. — Ln Feuille des r<:nse>gnements économiques de Tamalace et Côte Est résume comme suit la culture du Fraisier à iladagascar. La planta- tion du Fraisier doit être faite en mai ou en juin; si l'on veut obtenir un grand nombre de jeunes plants, il faut planter à mi-ombre; les sujets destinés à la production fruitière seront mis en plein soleil. La fructification est favorisée par la sup- pression des filets; l'auteur recommande de pailler le sol avant la maturité des fruits afin qu ils ne traînent par terre. Le Fraisier no donne des fruits à Madagascar que de fin août à lin décembre; le reste de l'année, l'humidité et les jours brumeux sont trop fréquents pour permettre la Iructiflcalion. Revue bibliographique La reconstitution du Vignoble français et un hybride de greffe entre Poirier et Coignassier. — Notre distingué collaborateur, M. Lucien Kuiuel, dont il n'est pas besoin de rappeler ks remarquables travaux sur la greffe, vient de relater ses der- nières observations dans deux brochures que l'on voudra lire (1). Dans la première, fort bien documentée, sont consignés des renseignements d'un très grand intérêt concernant la recons- titution du vitinoblc français par le greffage, d'après les études faites l'année dernière par M. Daniel dans les princi- paux vignobles, au cours d'une mission officielle qui lui avait été confiée par le Ministère de l'Agriculture. P'ar l'exposé des constatations que M. Daniel a pu faire, il y a do quoi faire réfléchir profondément ceu.x des viticulteurs qui ont a procéder à la reconstitution de leur vignoble avec des cépages américains. Il résulte en effet que l'emploi, parfois irraisonné, de ces cépages n'est qu'un palliatif au mal et que l'on a grand tort de ne pas diriger et poursuivre les recherches pour la des- truction du phylloxéra, qui permettrait de revenir aux cépages français, car il est aujourd'hui démontré quo le greffage est néfaste pour certains crus. M. Daniel est d'ailleurs positif et n'hésite pas à recom- mander d'instituer de nouvelles recherches scientifiques et pratiiiues qui devront simultanément porter sur trois points principau.x : 1° Le choix bien raisonné des sujets améliorants destinés à servir tant que l'on sera, faute de mieux, obligé de recourir au greffage. 2° La création, par la greffe systématique, de variétés nouvelles destinées à la culture directe. 3" La des- truction du Phylloxéra à l'aide de procédés pratiques, de façon à permettre la culture directe des Vignes anciennes que l'on a eu le bon esprit de conserver encore dans certaines régions. La seconde brochure de M. Daniel a trait à un sujet dont il a entretenu récemment les lecteurs du Jardin, c'est-à-dire à un hybride de greffe entre Poirier et Coignassier, cpi'il étudie là d'une façon plus scientifique. A. ;M. (Il Premières noies sur la reronsli ution du \ig ohlc français par te greffage, une broch. de l(j pages. — >'«r un hi/briJe de greffe eniri Poirier et Coignassier, une broch. de 9 pages avec 9 Dgures. N° 415 LE JAHDIN 5 Juin 1904 Nouvelles horticoles L'Exposition printaniére de S. N. H. F. au Cours-la-Reine : distinctions accordées. — L'Exposition de cette année a ou une importance exceptionnelle, et le succès le plus légitime a couronné les efforts de la commission d'orga- nisation présidée par ^L Eug. Deny, en l'absence de M. Vacherot. Malgré la concurrence du beau temps, du Derby et de la Marche de l'Armée, les recettes se sont élevées ix 31.500 francs, chiUre un peu supérieur à celui do l'an dernier. Comme d'ordinaire, l'Exposition fui inaugurée le 2.5 mai par ^L lo Président de la République; Mme Lou- bet donnait le bras à M. Trouillot, ministre du Com- merce; ils étaient accompagnés do M^L les généraux Dubois et Dessirier, MM. Combarieu et Henri Poulet, le colonel Lamy, MM. Henri Brisson, président de la Chambre, de Selves, préfet de la Seine et Lépine, préfet de police. Au cours de sa visite, M. Loubet a remis les décorations suivantes: Officiers du Mérite luiriailc : M.M. 'l'ostart, horticulteur ; Honry Lebunif. imlustriel ; Cuyor. pé[imiénsto. Clietalicrs du Mérite agricole: MM. Blanquier, industriel; Cornuault, botaniste; l'ilie, lioiliculleur. Officiers de l'Instruclion publique-.MM. AUouard, peintre; Bellard, ingénieur. Offcier d'Académie: M. Gélibert, peintre. A midi, un déjeuner présidé par ^L Viger, et auquel assistait le Ministre du Commerce, a réuni chezLedoyen los membres du Jury et de la Commission d'organisa- tion à ceux là, MM. Trouillot et Viger ont adressé leurs félicitations pour le brillant succès de l'Exposi- tion. Le 27 au soir, un autre lianquet réunissait à l'Hôtel Continental jurés, exposants et membres de la S. X. H. F. sous la présidence de M. Viger, assisté de M. Chapsal, directeur du cabinet du Ministre du Com- merce, de M. A. Trulïaut, etc. LExposition fermait ses portes le 30 mai, après avoir trouvé le moyen d'être plus admirable encore que les précédentes, car nos horticulteurs sont de véritables enclianteurs qui savent varier leurs effets pour le plus grand plaisir des yeux. Dès que l'on a pénétré dans la rotonde d'entrée, où l'on admire les magnifiques déco- rations de table de MM. Edouard Del)rie et Maissa, les fruits merveilleux de M. Parent, c'est dès la première serre un éblouissement véritable, où les innombrables Rhododendrons qui, sur les fonds détachent leurs bou- quets mauves, rouges, oranges et violets et semblent veiller sur les parterres splendides: Géraniums aux tons chauds et délicats, vifs ou éteints, Œillets somp- tueux au parfum pimenté et aux nuances d'invraisem- blables fantaisie, Bégonias aux fleurs élégantes. Hor- tensias aux teintes dégradées, Cannas majestueux. Roses en collection dont l'effet est prodigieux, tout cela concourt à une incomparable liarmonie, au milieu de laquelle les Giroflées, les Capucines, les Calcéolaires et les Digitales jettent une note infiniment gracieuse. Il faut savoir gré aux peintres de fleurs, exposant dans un salon spécial de nous rendre supportable le voisi- nage de leurs œuvres avec les originaux : à signaler les frais paysages de M. Allouard, et un bas relief présenté par un sculpteur de talent, >L Gautier, et dont une touffe de Chrysanthèmes fornte le sujet principal. Concours en loge des plans de jardins. — Ce concours vient de se terminer par la distribution aux concurrents des prix suivants: Bourse de toijagedu Comité de l'art des jardins: M. Ziégler: Médaille de vermeil; M. Bruneau, grande Médaille d'argent, M. Thionnaio: Médaille debron:e : M. .Mail ; Mentions hono- rables : MM. Fanton et G. Dubois. Le concours de bouquets. — Le concours de bouquets la Vi^no. Soûl lo sulfate ilo fer, à l'excoplion des autres sels, pliusphale et clilorate, agirait efficacement. Le Concours de Cultures de Jasmin. — La Société d'Agri- culture de Grasse, qui organise ce ooncours, admettra jusqu'au 15 juillet les demandes d'inscription : pourront seules concourir les plantations en territoire de la coin- muiio do Grasse, qui seront divisées en plusieurs caté- gories suivant l'àgo et l'étonduo. La sélection des semences de fi tes. — Au Congrès d'agriculture de Rome le D'' Clémente Grimaldi, de Mocadia, a attiré l'attention sur l'iieureux elïet de la sélection des semences de Fèves. M. Grimaldi a, pen- dant plusieurs années, fait choisir dans ses récoltes, les graines de l'èvos qui ont une forme carrée, étant <.om[)rimées par les bouts dans le fruit. Ces graines, portant aune des extrémités une dépres- sion produite par la graine voisine, proviennent des eosses contenant des grains plus nombreux, plus serrés les uns contre les autres. Ce caractère est devenu héréditaire et lai ace ainsi sélectionnée donne dans les mêmes conditions environ 2 hectolitres do plus de grains à l'hectare. Importation des fruits coloniaux à Southampton. — Nos voisins d'Outre-Manche continuent à améliorer leurs moyens de transport pour augmenter leurs relations avec leur colonies. On signale un projet de relations directes entre la Jamaïque et la ville de Southampton par les vapeurs do « l'Elder Dempster Cy » dont les services entre la côte d'Afrique, Ténérifïe et Sou- thamplon, ont déjà développé dans de si fortes propor- tions le commerce des fruits frais à destination du marcliô do Londres. La Compagnie est liée encore pour un au par un contrat qui l'oblige à faire escale à Avon- inoulh. mais il est plus que probable qu'à l'expiration de cet engagement Southampton sera choisi par elle comme lote de ligne. « L'Elder Dempster » tait cons- truire en ce moment à Glasgow un navire appelé à f.r.irnir une vitesse de 17 nœudsetspécialoment aménagé p iir le transport des fruits et légumes de la .Jamaïque. Un dîner de Bananes. — ^L J. JNL Poniiington, un par- tisan enthousiaste de la farine de Banane, à la Havane, a récemment donné un diner oii, dans les mets servis a chacun des convives, la Banane entrait en tout ou en partie sous des loinies variées; vciici le niiiiu : soupe à la Banane, avec croûtons de Banane; crêpes do Banane avec galée de Banane; poulets a l'éliixée avec Bananes ciselées; poulets rôtis avec Bananes dressées; rôti de bu'uf avec golée de Bananes; beurre de Banane, gâteau à la gelée do lîanane, galettes de Bananes, gâteaux de Baiianss aux fruits, café do Banane, etc. Expositions annoncées. — Salnt-^[Uogloxsinn; quelques ra.me&VL'x. à' Asparagus piqués çà et là d'un tl'',illet ser- pentaient parmi les pièces du service. L'originalité de celle décoration résidait surtout dans le parasol en éventail, se dressant derrière ce buffet et étendant au-dessus ses longues ramifications joliment arquées, avec ses sarments de Vigne laissant retomljer des quantités de grappes, comme à la treille elle-même. Ottn innnvulioii n;.-; iiN' uni' maihlo ciualité pratiaue. 1^^^^\ uai ic iiiunici... en ba o^ q„. s^-i^^-ort. ce païasol ..e peut aucunement gêner le service et ce dernier se trouve en outre à une hauteur suffisante pour que le dessus reste bien dégagé. Ily a là un type fort intéressant pour la décoration des bufl'ets. C'est en saison, lorsque le raisin est ambré, que les sarments de Vignes portant des feuilles rigides déjà patinées par l'automne sont d'une meilleure tenue, que ce parasol aura le plus d'attrait. Cette décoration a pourtant été diversement comprise et par conséquent appréciée de différentes façons. Pour notre part nous la considérons comme très lieureuse; et encore que maintes innovations aient besoin, pour être mises au point, d'être perfectionnées après les premiers essais, celle-ci était fort bien ordonnée. Beaucoup de personnes ne perçoivent pas encore toute l'esthétique des compositions nouvelles, car le plus grand ennemi de la beauté do celles-ci et des concep- tions originales et personnelles, c'est le préjugé. Nous réserverons notre prochaine chronique à l'ana- lyse des autres compositions et nous aurons à mettre en relief l'ingénieuse trouvaille de M. Debrie-Lachaume : 166 LE CO.NGHKS HOUTK OLE cette composition à'Ereminiis et â' Hortensia qui arracha tant de cris d'admiration, mais nous voulons signaler les compositions de noces d'or et d'argent, puisqu'elles formaient avec le liulTet, la synthèse des décorations florales de mariage. Le présent floral de noce d'argent était constitué par une armature dressée en liambou, avec une corbeille au bas, une corlieille moins importante à mi-hauteur et surmontée par un petit vase ; ces corbeilles étaientdéli- cieusement ornées de Cattleya mauves, associés aux Roses Madame Carnot, d'un joli rose carné, disposées parmi les frondes découpées des Adianium, etc., dans un nuage de rameaux d'Asparagus, tandis que de longs racèmes d'Odontoglossi/tn couronnaient le sommet et s'inclinaient élégamment. Toutes ces floraisons déli- cieuses étaient parsemées d'épis d'argent, indication symbolique de la destination du présent. D'un caractère plus sévère et d'une association de couleur rouge foncé, rose et jaunn, encadré de vert, mais d'une richesse au moins égale, et d'une belle tenue artistique était la grande composition pour pré- sent de noce d'or. D'un grand panier doré d'une forme élancée à la façon d'une amphore, s'enlevait une gerbe délicieuse de Roses Caroline Testout, Marœhal Xiel et Eclair, dominée par de souples frondes de Cocos Weddeliana et par los superbes inflorescences d'Onci- dium Marshall/, aux innombrables fleurs jaunes, véri- table nuée de papillons, avec de multiples élancés de faisceaux d'épis d'or, qui rappelaient les mêmes épis disposés en une vaste jetée placée diagonalement sur le panier S'il ne faut pas abuser des portes-fleurs dorés et argentés, leur utilisation dans ce cas était parfaitement logique et rationnelle et nous en félicitons M. Edouard Debrie. Encore une fois, les délicats lableaux pleins de vie, aux vibrantes couleurs que sont les œuvres florales ont été très entourés, très admirés et plus appréciés que les autres tableaux du salon des Beaux-Arts, parce qu'on comprend enfla que leur composition exige autant de goût, de sentiment de la couleur et de la ligne, de sen- sibilité visuelle, d'imagination et de technique, que los mélanges de pâtes, de pastel et d'autres matières sur les toiles et sur le papier. {Reproduction interdile) AL'iiaiT .Mmj.miîni':. LE CONGRES HORTICOLE Le 27 mai dernier, dans la salle de la S. N. H. F., s'est tenu le vingtième congrès horticole, sous la présidence de M. Truffaut, assisté de MM. Léon Duval,Ch;ltcnay otiieorges Truftaut. Sur los douze questions mises à lolude, cinq furent traitées, huit mémoires ont été reçus, dont les trois premiers récompensés auront les honneurs de l'impression. Médaille d'or : M. Aymard fils, élève à l'Ecole nationale d'Agriculture de Montpellier, sur les effets de l'élhérisation des plantes pour leur forçage. Grandes médailles de vermeil: M.M.Léon Du val, surl'appli- calion rationnelle do la culture dans le terreau de feuilles pour tous les genres d'Orchidées, et M. Jules Uudolpli, pour la monographie d'un genre de plantes, les Gaîania. Citons encore parmi les mémoires récompensés, ceux de MM. Tuzet, Delion et l.opeut sur la conservation dos fruits et légumes par les procédés basés sur l'emploi du froid. Trois questions ont particulièrement retenu l'attention dos membres du Congrès : d'abord la culture dos Orchidées, à propos de laquelle M. Georges Truffaut a rappelé la décou- verte de M. Noël Bernard, sur la symbiose des Orchidées, qui no peuvent se reproduire qu'associées à un champignon ondopliyte spécial. M. Léon Duval a fait valoir à nouveau l'avantage de la culture dos précieuses plantes dans le ter- reau de feuilles, c'est-à-dire dans un milieu et dans les con- ditions les plus rapprochées de l'état où elles poussent natu- rellement, procédé qui permet en même temps aux horticul- teurs de réaliser de grandes économies par une culture plus rapide el des frais moins élevés. La dixième question, sur l'étude des causes (excès d'Iiumus, parasites, etc.) qui rendent les sols des anciens jardins maraîchers impropres à la production de certains légumes, a fait l'objet d'une communication de M. G. Truftaut, dont les conclusicms sont les suivantes : au lieu d'apporter à ces terres déjà trop riches (puisque l'une d'elles révéla à l'examen 2i grammes d'azote par kil. de terre), de nouveaux fumiers en quantités trop considérables, qui s'élèvent parfois à 100.000 kilos à I hectare, M. Georges Truffaut, s'inspiranl des expériences de M. Dumont, ijrofesspur de chimie agricole à l'Ecole de Grignon, affirme qu'il suffit d'ajouter à ces terres du carbonate de potasse, le meilleur solubilisant de la matière humique et le plus directement absorbabic par les plantes, à l'exception du plâtre et de la chaux, celle-ci ne favori- sant la nitrificalion que si elle est carbonalée. Mais la troisième question, celle de l'éthérisation eut spé- cialement les honneurs de la séance, el fut l'objet d'une dis- cussion approfondie. On sait les efforts faits par le Jardin pour propager cette nouvelle méthode, grâce aux excellents articles de notre collaborateur M. Albert Maumcné l'initia- teur en France de cette pratique. Aussi croyons-nous devoir insister un peu plus sur celte question, qui a valu à notre jeune collaborateur M. J. Aymard, la médaille d'or du Congrès. Elle a été traitée tout au long à maintes reprises dans les colonnes de ce journal (1) qui no peut qu'être Oer de ce succès. M. J. Aymard lionne iliinc i ■■sniih'mIo ^on iin'uiniie, dans lequel il fait part dos dilh innii ,-. ^ \ |i.' i, nrc- Icnl/cs ilansl'éla- blissement de son père ,1 MiMil|M'llirr. ,111 la iiiiiiv.llr liiéthodo estdélinitivomenl enlri.' dans la inali.iuc inuranlo, pour le for- çagedesLilas. A une observation do .\1. fiultel, affirmant avoir eu de mauvais résultats avec des Lilas fraîchement arrachés et préconisant par la suite la nécessité do faire sécher au préa- lable ces planles pendant 4 ou 5 jours avant do les soumettre à l'csihérisation. M. A. Maumené fait justemout observer (jue les molles mouillées absorbent trop facilement les va- peurs déllier, et par suite diminuent la ((uantité d'anestlu'- sique agissante, à tel point que dans l'eau, il faut um dose déllier 7 fois plus forte; si l'on a soin de faire ressu/er les molles el do recouvrir de sable sec, l'observation de Al. Bultel tombe d'elle-même, la cause efficiente de ces résultais négatifs étant supprimée. Au parallèle établi par if. Abcl Châtenay entre les doux procodés, actuellement en usage, la léfrigération des plantes et leur éthérisalion, M. Maumené ajoute, pour bien les diffé- rencier, que los frigorifiques sont destinés à maintenir les plantes au repos et permettent la culture relardée l'éthérisa- tion provoque ce repos; que si celle-ci n'est propice que d'octobre à janvier, les frigorifiques peuvent surtout agir do mai à novembre, mais en demandanl de plus grands frais d'installation et d'entretien que le matériel d'élhérisalion si peu coûteux et si pratique poui le moindre jardinier. Aussi cette méthode doit-elle être fortement encouragée, d'aulant plus qu'elle ost applicable non seulement aux Lilas, mais à nombre d'autres planles, bulbeuses ou autres, arbres frui- tiers même. Ce (,ui amène M. Charmeux à parler des expé- riences d'élhérisalion sur des Vignes, faites par MM. Zoiniet, de Champvoisy, sur lesquelles nous reviendrons. Avant do clore laséance,M. Truffant présente à l'assemblée les questions que ses membres voudraient voir mettre à l'étude par le prochain Congrès, international, de 1905 ; outre celles du Congrès de cette année réservées à nouveau pour l'an procliain, do nouvelles ont été présentées : M. E. Alagne, l'action des microorganismes sur les Orcliidées; M. Gaijriol Debrie, l'influence de l'artfloral sur l'horticulture; surproduction horticole et moyens d'y remédier ; M. Tuzet, conservation des fruits pendent le transport; M. Maumené, choix des plantes les plus appropriées à l'ornementation des façades et des balcons, etc. D'autres seront encore reçues jusqu'en juin, lo 15 décembre; est le dernier délai fixé pour la réception dos mémoires, traitant do ces diverses ques- tions. HORTL'LLS. (Il Le Jardin, Ann. 1902: n- 358, 372, 373, 374, 376; Ann. 190:i n" 38;i, .■iS.'i, 387, 390, 402, 404 : Ann. 1904 : n" 405, 406, 407, 4u8. iNTANMi:nr or la II. F. L'Exposition printanière de la S. N. H. F. La Floriculturc MlSCKI.I.ANKKS DK l'LKl.N Alll. — l'i.ANTKS VIVAr.ES KT SAXAÏII.IS Plantes buluicusks tuberculel-sks et ritizomatkl-sks I'lantes d'hivernage En contemplant l'ensemble des partoires, on no punvait s'ompôchor d'admirer cette symphonie subtile cl ctialoyanle des couleurs de cos masses florales, l'art, le goût de leur dis- position qu'il paraît impossible de réaliser ailleuis qu'à Paris. On serait on eCfot étonné de no point trouver aux lloralios parisiennes cos fusées de plantes annuelles et bisannuelles, los gerbes ilo plantes vivaoes, les fleurs dont .Maurice .Mae- terlinck a si bien pris la défense, qui s'étonnent de se trouver h pareille fête, elles que l'on relègue trop dans les i)lates- bandps du jardin de curé. C'est surtout l'exposilion des plantes de plein air, avec toute la magie des couleurs intenses. vivis. atténuées, toute la lumière dos hautes verrières parait s'rtn» coiulonsée, sur ces floraisons qu'elle éclaire do relluls Irèschuix. Dans plusieurs plates-bandes et corbeilles, et surtout dans un grand parterre allongé, arrondi et bombé aux oxlréinilés. concave au milieu, rendant l'effet d'une coulée entre deux collines joliment fleuries, nous admirons les présentations de ta maison Vilmorin. Nous notons surtout les jolis Coquelicots dont on ferait do si jolies corbeilles de table; le fouillis des (lypsophites, des Schizanthus, des Alonozas et des (îilias, a nsi que les curieuses Pensées à grandes fleurs noires, que les producteurs de fleurs coupées auraient intérêt à cultiver pour les couronnes. Ces superbes corbeilles, plates bandes et massifs, que l'on est accoutumé à voir, sont cependant toujours une révélation, par l'intérêt que les groupements iirésenlent et par les leçons de choses qu'elles sont pour les visiteurs. r^es doux vastes corbeilles de plantes annuelles et vivaccs L Pionne et Larigaldie, présentaient également dos Iris germanica, tandis que M. Tabar, de Montmorency, faisait admirer la joliesse d'une collection d'Iris Kœmpferi, cultivés en pots que les fleuristes gagneraient à utiliser largement pour leurs compositions florales. y.1. Montigny avait voulu nous faire admirer prématuré- ment une série de Dahlia Cactus et à fleurs simples aux liges un peu grêle en raison du forçage. Les Cannas florifères triomphaient avec l'admirable apport de M^L Pionne et Larigaldie, dont les sujets se couronnaient d'inflorescences superbes, étonnantes même ; citerons-nous des noms: Comte de Bouchaud, René Gérard, Président Doumet-Adanson autant d'excellontos variétés ; et quelques- autres donnes à des nouveautés: Jacques Herbot, Présid^ent Loubet, Souvenir de l'amiral Maharuf, qui nous prouvent que l'actualité no perd jamais ses droits. Moins importantes, mais très intéressantes également sont les présentations des mêmes plantes do M.M. 'Vilmorin An- drieux et Cie et los jolis Cannas de semis de M. Marillet qui montre lui aussi un autre Président Loubet, remarquable par l'ampleur do sa végétation. Les massifs do Bégonias bulbeux étaient également très entourés, avec les cultivateurs hors ligne qno sont M. Bil- laril et MM. Vallerand frères, exposaient de fort jolies séries a fleurs doubles et à fleurs simples qui méritent tous les éloges. Dans le lot do M. Billard, nous avons remarqué une très vieille mais très précieuse variété, B. pliosphorescens, excellente plante pour la garniture des corbeilles dans los (Midroits découverts, Georges d'Esparbès, jolie variété obtenue par M.M. Vallerand, et deux semis & fleurs doubles : B. mar- in .rata superbe et un jaune aux pétales imbriqués et lavés ilo rouge feu ravissant. Que dire aussi dos superbes mosaïques de Pelargonium :,nnale, aux couleurs vibrantes, bien ordonnancées en sujets préparés do .\L Poirier? Nous avons no té les variétés: 168 LE JARDIN — L EXPOSITION PBINTANIERF. DE LA S. Michel Crozy. Ci/clopc, Mlle lilanche Jamet. fort curieuse, Géni'i-al Dodds, M. Hamelin, Leconie de Lisle, Bufpdo, Pmh domin-. MM. Simon et Lapallue montraient également les mêmes plantes, mais ils restaient pratiques, en bornant leurs collec- tions aux variétés les meilleures pour la parure des jardins : Marguerite de Layne, Jean Lorrain, Paul Crampel, Paul Détaille, Mistress Parker, etc. Deux autres massifs à l'allure dégagée étaient également bondés de P. zonale en coUeclion et en forts sujets bien ileuris; ils étaient exposés par M. Nonin ainsi qu'un autre contenant des plantes moins fortes en jolies variétés : Chateaubriand, M. Hamelin, Soleil couchant, Gaston Stiegler, Georges Robert, Clairon, etc. Le même exposant nous montrait également une jolie et intéressante variété de Calcéolaires aux grandes fleurs jaune pur : Triomphe du \urd. Admirable également les Calcéolaires hybrides anglaises de MM. Vilmorin, ainsi que la race des Calcéolaires vivaces hybrides variés, dont quelques-uns aux bizarres fleurs tigrées s'opppsant à la magie jaune de l'excellente variété Pluie d'or. Nous avons terminé iintn' Umr dans l'exposition flnrale et sants; les Œillets remontants Cliatillon et Ile-de-France, rose loiici' et rouge vif, la Calcéolaire Triomphe du Nord, amélioration de Triomphe de Versailles, le Pelargonium zonale à feuilles panachées Madame Georges Balagny, obtenu [lar M. Bondon, exposés par M. Nonin. Notons encore: liehmannia angulata, remarquable scrofu- lariacée chinoise, à M. Férard; la Rose Moussue remontante Madame Louis Lévcque à M. Lévêque ; les Rhododendron, Azalea pontica et Kalmias à M. Moser : Rhododendrons Comtesse de Dreux-Brézé, Mademoiselle Pierrette Forestier, Madame Auguste Pellerin; Azalées Madame Emile Galle, Mademoiselle Marthe Girault et des semis inédits; les Pivoines japonaises de M. Croux; l'Œillet Mademoiselle Simone, d'un très beau blanc, remontant, à M. Caries ; quel- ques semis de Rosiers encore inédits à M. Rolhberg. Plantes de serre deux grands lots des Entants de M. A. Tout d'abord Chantin et du I, déni, Francisif violettes, Strih Coccolùba pu h, .Vu ijremier plan, massif de Caladinm et de planles ; nous avons constaté une fois de plus dans ce chaos de cou- leurs que tant de plantes, passant inaperçues lorsqu'elles sont séparées, triomphent avec splendeur dans leur harmo- nieuse réunion. Albert Malmené. Plantes nouveUes A M. Ramelet une série d'^timnium parmi lesquels -4. Fau- veanum, chrysophyllum, Kerchoveamim, etc. A M.M. Chantrier frères : Asparagus Duchesnei, du Congo belge, qui n'est pas sans analogie avec l'^l. Sprengeri; Passi- flora maculifolia, du Venezuela, à feuillage violet à la face inférieure, maculé et marbré en dessus, rappelant le Cissus discolor ; les Crotons, comme d'habitude de toute beauté, à tons superbes. Madame Debrie-Lachaume, Madame Fernand Kohi et Madame Henri Delaunai/ ;les Anthuriums nonmoins beaux Baronne Cliandon de Briailles, Andreanum rhodo- chlorum et doux autres semis non encore nommés. A M. Léon Duval : les Vriesea Aurora X Poelmani et Lubersiana X Jie-'i', impeccables. A noter encore les curieux Pln/llocactus de M. Simon; les Pelargoniums à grandes fleurs de M. Foucard; le Pelargo- nium peltatum à fleurs blanches doubles Marie Charmet, de M. Charmet ; les Pelargonium zonale de M. Touzet. Hors concours nous trouvons les Capucines hybrides de Lobbà feuilles de Lierre jaune d'or et écarlate, excellentes plantes décoratives, de nos amis Cayeux et Le Clerc; des Centaurea montana waxiés, lo Viola cornuta à fleurs roses, les Cineraria polyantha variés, le curieux Kalanchoe Feltlui- mensis, hybride des A", flammea et Kirkii des mêmes expo- 1 de M. orJ. Dracœna Llti- S(.l;inuc(>e aux fleurs Il jlliiliia caryotoides, s. l'htliMlendrons, Alo- casia van Houttei, etc. ; dans le second : des Orchidées va- riées, Vriesea Pœ- iiiani X R^^ et hy- bridation inverse, Crotons, Bertolonia, Maranla Lucianœ et Portcama. Anthu- rium Luxembuur- gianum à spathe blanche, Bégonia Isabelle Regimbeait blanc et Georges Poi- rcl ;i fleurs rouges, dou.\ nouveautés, etc. Comme d'habitude, M. Opoix présentait ces plantes hors con- cours. N'oublions pas les N epenthes mixta sanguinea, Mastcr- siana rubra et liaf- flcsiana insigriis, ces plantes étranges, ad- mirablement culti- en collection de M. Ra- il. I,. Iiiival ; la série si , 1 1 .ni. s des plantes .'.,.((■ en fleurs, ' .. !/",■, Phyllocactus, voes par M. Chantrier ; les .!( melot; les Dracœna 7,.'. ,■.:.' attrayante aux forme- j,ii; grasses de M. Simon Ccropegia Woodi, E"2'l"'i'' '■' Cercus, Mamillaria, etc. Toujours remarqués et très choyés des visiteurs les Cala- dium du Brésil, aux teintes décevantes. MM. Férard et L. Duval en présentaient deux jolis lots. M.M. Vallerand frères sont toujours les amateurs passionnés et les oljtenteurs de ces admirables Gloxinias (plutôt des Ligeria), qui sont un des clous de nos expositions annuelles. (Juanl aux Crotons de MM. Chantrier frères, on ne pour- rait en voir, nulle part ailleurs, de semblables. Orchidées Comme d'habitude les Orchidées sont brillamment repré- sentées. Le triomphateur est un jeune, M. Marcoz, dont les débuts ont été rapides. Dans son exposition nous remarquons : Cattleya MossiœWageneri blanc, variahilis (T&ce Piret), Men- deli blanc; Ansellia africana, en parfaite floraison; Sacro- labium Dlumei; Lœliocattleya Lucia et Canhamiana; Cat- tleya intermedia alba, etc. Dans lo groupe do M. Lesueur, entre autres plantes intéres- santes : Phalœnopns Luddemaniana, Epidendron pentotes, Cirrhopetalum robustum, Cyrtopodium Anderssoni, Angrœ- cum Leonis, Spathoglottis aureo-Vieillardi , un très beau Cymbidium Lowi, Bletia hyacinthina, etc., plus de belles formes de Lœlia, Cattleya, Odontoglossum et Miltonia. LE JARDIN — L EXPOSITION lUlNTANIEHE DE LA S. N. 11. F. 169 (liiez M. I,. Diivjil, nous vnycms : Mdsdevallia liarryana su/icrhd. l.irlioi-iitUci/d Martiucli sKperba ot Mendelo-cinna- barina, iiun très belle série tlo CuUlei/a M'ndeli et Mossiœ, do jolis (li/initof/lossum, etc. A signaler surtout : Cattleya Massue s/ilrDdiila, itiipcrialis, elegahs, aurea ; C. Mendeli mai/Hi/ira, supcrhii: Oilonliiiiti)ssiini Lindlci/anum, Halli, Conidinci, ll,;clu'nheimU.oU-. M. Héranok nous lait voir : hœUocatllet/a Canhamiana alba, Angrœcutn sesquipcdale aux longs oporons, Ci/pripe- dium senonense, Phajus Normanni, Cattleya Wheitei, Ct/pri- pediitm Lawrebell, le singulier Neottia picta h. faciès d'Oro- banche, Cliondrorltyncha Chestertoni, etc. Dans l'exposition do M. Hégnier on est toujours assuré do trouver de beaux exomplaires do Plialœnopsis grandiflora aurea, amabilis Dugana ; Aerides Houlletianum, Vanda lamellata Itu.raUi, etc. Plantes Coloniales Trois lots constituent l'Exposition coloniale, deux liois concours do la maison Vilmorin et du Jardin Colonial, le troisième do la maison dodclroj Lebo uf La maison Vilmorin pic sont ni •i( s I latitns (I uno Tt ou | nli culièremcnt inléiOo- sante, classées d'i.- près leurs usages : alimentaires, tincto- riales, textiles, à parfums, à ombra- ges, à caoutchouc, à sucre, à épices etc. De nombreux semis faisaient voir com- ment chacune d'elles sa développe. Nous citerons Colcus Da:o de l'Afrique occiden- tale, que noire ami Chevalier a fait con- naître, Ilœmatoxijloi} compechianum qui produit le Bois de Campèche. les Euca- lyptus et les Acacias aux usages variés, les Quinquinas, de nombreux végétaux caoutchoutifères (KiduHa, Ficus. Ca- lotropis, Hevea, Marsdenia, Eucommia, etc.), le Ravenala apte à ombrager, etc. Le Jardin colonial avait exposé surtout des plantes venues i>t même de haute taille: CastiLloa elastica v. alba, Coffea Ilumblotiana, Plectranthus ternatus (Pomme de terre de Madagascar) Coleus Coppini (Ousounifing), Encephalrtoas du Dahomey, Euphorbia do la mission Chevalier, Didiera cu- rieuse Sapindacée épineuse de Madagascar, Pereskopuntia hybryde de genres Opuntia et Pereshia, Barringtonii insignis; Ficus Vogeli, Lgrata; Psidium Araca en fruits. Prunus Dussii des Antilles, Platycerium Schmeinfurthi du Dahomey, etc. La maison Godefroy-Leboeuf montrait outre une nou- veauté, le Coleus Godefroyœ, d'origine africaine, un petit lot do plantes intéressantes : Ficus elastica de Java, Davidsonia pruriens (Prunier du QueenslSiad), Euphorbia elastica (Caoul- chouc de Guinée), Mimusops Balata, Chonemorpha Grif/ithii (Caoutchouc de l'Inde, etc.). A signaler aussi des serres à la Ward, disposées pour le transport et le voyage des plantes, exposées par les maisons Vilmorin et Godetroy-Lebo^uf. P. Harioi. Arboriculture d'ornement Si l'on en e.xcepte les Rosiers et les Rhododendrons, un peut dire que les arbres et arbustes d'ornement sont plutôt rares à nos expositions printanières ou automnales. Ce sont ces deux genres qui constituent ordinairement le cadre de l'Exposition du Cours-la-Reine et si cette année, les Roses un peu trop en avance ont duré « ce que durent les Roses .. les Rhododendrons de M.M. Moser et Croux ont offert à l'admiration des visiteurs le s[)ectaclc d'une culture parfaite et d'une floraison superbe. Le lot de M. .\Ioser qui contenait ces spécimens colossaux que tout le monde connaît, était bordé par une série très intéressante d'Azalées pontiquos. Nous signalerons à l'atten- tion des amateurs les Rhododendrons: Evelyn, très bel exemplaire aux fleurs blanches légèrement rosées ; Mme J. Porgès, mauve à fond blanc relevé d'une macule jaune d'or ; puis les Azalées pontiquos : Fritz Quihou ; Lucifer, jaune d'or ; Conumandant Bartet, jaune piVle avec macule plus foncée, etc. Dans les nouveautés du même exposant, un certain nombre do jolies variétés encore désignées sous des numéros nous ont vivement intéressé ; nous en reparlerons quand elles auront un état civil; d'autres telles que Pierrette Forestier lilas à fond blanc diaphane ; Mme Aug. Pellerin fond blanc bordé de rose carminé ; Comtesse de Dreux-Brézé, etc., méritent une mention spéciale. Citons encore parmi les apports de .\I. Moser ; un joli lot (le Kalmias Paeardi. tnurtifolia blanc pur, latilolia rosea. (Il iniahs etc supiibos spitimeiis admirablenicnt fleuiis, i>t ( iilin un lot tros, inteiessant de Rhododeiidions tn e\em ■pla Pflar ùnm zonale et crtliiUcts de M. Nonin, de Beyonia de M. Billaril. plaires de dimensions moyennes, auxquels étaient jointes quelques Azalées parmi lesquelles le très joli Azalea glauca stricta aux fleurs blanches si délicieusement odorantes. Le lot de M. Croux, qui garnissait le côté opposé de la serre, ne le cédait en rien au précédent au point de vue du nombre, de la qualité et de la beauté des variétés exposées. Signalons parmi celles-ci : Robert Croux, une des belles obtentions de l'établissement, Madame CarvalKc, Michel Waterer, Mlle Masson, blanc marqué de jaune d'or et album novum qui, en dépit de son nom est d'une jolie cou- leur mauve. L'habituelle et toujours délicieuse légion des Roses était représentée par les beaux lots de MM. Levèque, liothberg. Boucher, Margottin , auxquels s'ajoutaient les apports de MM. A. Chantin, Jupeau et Defresne. Nous voyons dans la collection de M. Lévéque toutes les variétés possibles en hautes et basses tiges, nains, etc.; parmi les plus récentes ou les plus recommandables citons : Veyrat Hermans, thé, si joli en sarmenleux; Lady Mary Fit: ^]'illia1ns, très grosse et très belleRose d'obtention récente; Ernest Metz, si particulièrement belle en bouton ou en fleur demi-ouverte; Marquise de l'Aigle, qai n'est pas une nou- veauté, mais qui n'en constitue pas moins une do nos plus jolies Roses, etc. Le lot de M. Rothberg est toujours intéressant à étudier ; on y trouve toujours d'anciennes variétés souvent oubliées ou disparues des collections, à cùté de nouveautés intéres- santes. Parmi ces dernières obtentions de 1903, nous avons remarqué Oberliofgœrtner Terks, hybride de thé, fort belle LA DRYADE A HDIT PETALES lleur; Alice Dindsell, Paul Meunier, et un cerlain nombre d'anlrns variétés un peu trop avancées pour pouvoir ètro jugées impartialement. Le même exposant mentionnait encore une série do Rosier nains et sarmonleux en pots réunissant les meilleures variétés parmi \esiaouss\xes, provins, noisette, poli/antha et rugosa. Dans cette dernière section la superbe variété Rose optes mérite une mention spéciale. Citons enlin les intéressants apports de M. Boucher et de M. Levavasseur, avec la si jolie nouveauté Mme Norbert Lecavassseur qui joint à la beauté du Crirnson Rambler dont elle est issue, le sérieux avantage d'être franchement remon- tante. Les Clématites de M. Boucher étaient sans contredit une des plus belles attractions de TExposition ; si ses apports sont toujours remarquables, il semble que cette année il a été plus particulièrement heureux encore tant était brillante la floraison de tous les exemplaires exposés. La maison Paillet exposait également un beau lot de ces mêmes plantes, qui voisinaient avec un superbe apport de Pivoines ligneuses et japonaises à grandes fleurs simples toujours merveilleuses et toujours admirées. M. Croux on exposait également une série très intéressante. Les arbustes fleuris étaient représentés par deux petits lots de M. Nomblot Bruneau, comprenant une joli collection do Weiglia variés. Rhododendrons, Kalmias, Azaleçi mollis, Beutzia, Spirœa etc. Après avoir rendu hommage aux belles cultures d'Hor- tensias de M. Truffaut, dont les Hi/drangea Jiortensis rosea cultivés à la fleur bleue, excitaient l'admiration de tous; les Ill/drungej Otaksa de M. Jean Déperier d'une culture si par- faite, ceux de MM. Boucher et Nonin ; il ne nous reste plus qu'un mot à dire sur les superbes exemplaires de Fusains variés et de Laurus nobilis en pyramides et en tiges de M. Derudder et sur la très intéressante collection de Coni- fères en petits exemplaires présentés par la maison Paillet. Ces deux derniers apports décoraient de la façon la plus heureuse l'entrée principale de l'Exposition. Louis Tilliep, Légumes Comme toujours, nombre d'exposants fort restreints. I^a maison Vilmorin-Andrieux exposait un lot très important de légumes de toutes sortes. Poireaux, Salades, Choux, Chou.x- flours. Concombres, Piments, Pois, etc. Magniliques expositions encore, celles de l'Ecole Horticole professionnelle du Plessis-Piquet et delà Société de secours mutuels des Jardiniers-Horticulteurs du département de la Seine. A noter aussi les Melons splendides de M.Léon Parent, les monstrueuses Asperges de ^I. E. Juignet, et un beau lot do Champignons on meules de Af . A. Cauchois, avec mode de culture; nous donnerons une mention spéciale aux Fraises, que M. Fernand Leroy, de St-Germain-lès-Corbeil, nous présente munies d'un tuteur très pratique et font ingé- nieux. Marc Houssy. Fruits et Arboriculture Los merveilles fruitières, moins nombreuses en cotte saison évidemment, excitaient toutes les convoitises des visiteurs. Nos premiers arboriculteurs y afQrmaiont une fois do plus leurs brillantes spécialités. M. Parent nous a depuis longtemps habitué au véritable tour de force qu'il accomplit on nous montrant sa splendido collection de Pêchers, Pru- niers, Groseillers, Pommiers, Poiriers, Figuiers, Cerisiers, tous portent leurs fruits mûrs ou près de l'être. Ses caisses et corbeilles de fruits étaient on tous points remarquables : Pèches Waterloo, G. Mignonne liàlioe, Cumbcrland, Doic- niny, Alexander, EarJg Haie; Brugnons Lord Napier. Pré- coce de Crcncels, Earb/ Rivers- Prunes Monsieur ln'itif et R. Claude de Juillet; Cerises Nuire de Tariarie, G. Pce de Rivers, Ramon Oliva, Noire hiHice, etc, etc. Un peu plus loin, groupés dans leurs légendaires vilrines et reposant sur des peluches aux couleurs variées, on s'ex- tasiait devant les derniers Chasselas conservés des viticul- teurs de Thomcry. Ces derniers Raisins, comme l'ont fait remarquer bien souvent à cette époque de nombreux collè- gues, sont la négation mémo de la culture forcée, car, à gros- seur égale, tout est supérieur en eux, coloris, fermeté et sur- tout qualité. Notre jeune collègue M. E. Balu, a tous les honneurs de ce brillant co icours, avec M\f. Sadron, Chevillot, A. Andry. La plupart do ces exposants étaient de retour do DusseUlorf, où ils firent une ample moisson de médailles et do marks. M. Guéry, de Sarcelles, présentait également une très belle collection de Fraises parmi lesquelles nous citerons les variétés : Général Chanzy, Gloire dti Mans, D' Morére, Auètria, Empereur Nicolas, Helvetia, R. Albert de Saxe, etc. Dans le monde horticole, l'intérêt se partage naturellement entre les fruits et les arbres qui les ont produits, et. cette fois, comme d'habitude, les arbres fruitiers, de pépinières ou dressés, occupaient une place d'honneur dans l'expo- sition. Nous avons revu avec le plus vif intérêt les spéci- mens de premier choix de MM. Croux et fils, hors con- cours, dans leurs collections d'arbres fruitiers cultivés en pots et portant presque tous des fruits. Fort remarquable aussi était leur collection d'arbres fruitiers pour la beauté des sujets et la diversité des formes, qui affirmaient d'une manière si distinguée la culture des pépinières des environs de Paris. M. Nomblot-Bruneau pour les présentations duquel toutes les formules landatives ont été épuisées depuis longtemps, futl'un des principau.x; triomphateurs de cette grande fêle hor- ticole, une mention toute spéciale est due à sa superbe col kction d'arbres fruitiers en pots, dans laquelle nous avons noté : Poiriers : Monsaltard, D' Gmjot, Fondante Thirriot; Pommiers : Belle de Pantoise, Court pendu. Reinette de Caux, Madeleine; Pêchers : Brugnon Lord Napier, Lilij Baltet, Amsden, Pce deHale,Galande; Abricotier : Z-iabai»/, Noor Parh; Cerisiers: Anglaise luilive, Bigarreau Jaboulais et les meilleures variétés pour le forçage de Pruniers, Fram- boisiers, Groseillers, Figuiers et autres. La préparation et la présentation de ces arbres dénotaient du soin et de l'en- tente de cette culture spéciale. Fr\ANi;oisCnAKMRUx. La Dryade à huit pétales Si vous allez par les monts et que vous arriviez à la région qui dépasse la limite supérieure des forêts, c'est- à-dire, si vous atteignez la région alpestre, vous voyez surgir entre les rochers (surtout calcaires) un arbuste rampant et couché, aux grands rameaux étalés et comme plaqués sur le sol. Les feuilles sont d'un dessin exquis. Elles ne sont pas grandes, tout au plus attei- gnent-elles la dimension de celles du Buis ordinaire; mais elles sont très élégamment dentelées, creusées et sillées de profondes nervures et leur couleur est d'un vert foncé luisant au-dessus, d'un blanc bleuâtre ou gri- sâtre en dessous. Ce feuillage est toujours vert etanime les pentes rocheuses et ensoleillées des montagnes pen- dant toute l'année; une seule plante' peut recouvrir parfois un mètre carré de terrain. Sur ces rameaux ainsi étales sur le sol naissent, de juin en août sur les mon- tagnes {de mai en juin dans nos jardins, puis à l'arrière automne souvent encore) des fleurs exquises, de gra- cieuses Eglantines à 7, 8 ou 9 pétales d'un blanc très pur, qui entourent un disque d'étamines d'un jaune d'or. Le bouton est d'un dessin parfait et la fleur ouverte, qui dure parfois quinze jours dans l'eau comme sur la touffe, est exquise de grâce et de fraîcheur. La culture de cette fleur délicieuse, qui appartient à la famille des Rosacées, est des plus aisées. On l'élève avec facilité par semis ou on l'obtient aussi de bouture par le marcottage. Elle dure plus de vingt ans dans nos jardins et nous en avions, au Jardin alpin d'Accli- matation, un très vieux pied qui avait près d'un quart de siècle et que nous n'avons malheureusement pas pu déménager à Floraire. C'est une bonne plante d'orne- ment pour les rochers, les pentes ensoleillées et même pour la pleine leire. On en fait des tapis superbes qui remplacent parfois les gazons. Elle aime un sol riche en humus, léger, pierreux, plutôt calcaire et le soleil. La Dryade appartient aux régions montagneuses de ri'"iiro|ip, dos Pyronées eL dos .Viionnins cl vu jusqu'en Laiionio. Le 'l'yrol nous olïi'e une variété voluo, lainouso à fouilles plus polilos, à fleurs plus nonilireusos et moins grandes que Kerner a nommé D. lanata. Dans l'Amérique du nord la Dryade prend une forme un peu dilTéronto; ses rameaux sont moins rampants, ses fouilles plus coriaces et ses fleurs jaunes, avec les pétales révoluiés : C'est le D. Drvmmondi. Enfin, le Groenland et l'Amérique arctique en général nous offrent unotrès petite espèce de Dryade, le D. inte- (jrifolia ou tenella, qui est une vraie miniature et que nous avons grand peine à cultiver à Genève, mais qui va fort bien au jardin do la Linnaea, à Bourg-Saint- l'ierre (1800 mètres d'altitude). HiiNKY Courevon. CROTALARIA CAPENSIS " Les Crotahiria comptent parmi les plus beaux roprô- sonlants de la famille des légumineuses. La plupart dos espèces sont très ornementales et par l'abondance et par l'élégance de leurs fleurs, mais le C. capensis est lui- même au premier rang. Quoique introduit depuis long- temps déjà par Masson, en 1774 à Kew, et que Jacquin l'ait décrit en 17 76 d'après des échantillons provenant de gnines qui lui avaient été envoyées du Cap par Royen, il n'est qu'assez rarement cultivé en Europe. Par contre il s'ost naturalisé à Sainte-Hélène et dans l'Amérique extra tropicale. Au Cap on le rencontre dans le sud-est de la Colonie et il s'élève jusqu'au Natal. 11 est aflilié au C. natalitia Meisn. qui s'en distingue par ses ra- meaux anguleux et ses stipules lancéolées. Le C. cnx)enHs est un arbrisseau rameux à feuilles persislnnt''s, haut de 2 mètres, glabre de bonne heur.', s» disliiiguant nettement parmi les espèces africaines par les grandes dimensions de ces stipules obovales. Les rameaux sont grêles, soyeux, à entrenœuds plus courts que les feuilles qui sont à trois folioles, papy- racées, obovales ou lancéolées {les plus grandes attei- gnants cent.), longuement alténuées à la base, arrondies oi apiculées au sommet, à pubescence disparaissant ilo bonne heure sauf sur le pétiole qui reste soyeux. Los stipules de mémo forme que les feuilles sont un pou plus petites. Les grappes terminales renferment de 7 u l'j fleurs et dépassent les feuilles. Les fleurs sont odorantes, jaunes, striées de rougo, ayant jusqu'à 3 cent. 1/2 à 4 centimètres de diamètre avec le tube du calice ample et subglobuleux rempli de miel d'après Jacquin, et les lobes égaux, ovales-lancéolés, aigus, étalés, longs de 7 à 10 millimètres. L'étendard est orbiou'aire, apiculé, réfléchi, ayant environ 2 cent. 12 de diamètre; les ailes sont petites, obliquement ovales; la carène est filiforme, longuement rostrée, à pétales libre dans la partie inférieure, soudés dan.' le haut, ren- fermant les étamines el le style. Les anthères sont toutes insérées par leur base (basiflxes); l'ovaire est pédoncule, pulvérulent et renferme de nombreux ovules; le style [ est géniculé, cilié sur un de ses côtés. Le fruit est une 1" gousse renflée, parcheminée, dure, lisse, stipitée, longue [, d'environ G cent., claviforme, épaissie dans sa moitié [' supérieure, courtement rostrée. Les graines sont au * nombre de vingt, réniformes, comprimées, luisantes, nvcc un funicule assez long. Le Cratalaria capensis demande la serre tempérée où il fleurit copieusement à l'automne. Jacquin signalait déjà on 1776 la profusion avec laquelle il développe ses fleurs. Il est, écrivait-il, chargé, de fleurs nombreuses pandant la plus grande partie de l'année. P. H.\riot. 1. Crotalaria capensis Jacq. Borl. rindoh.z, p. 3(;, t. 66: Bot. Mag. t. 9950; C. arborescens Lank. i'nryci. 2. p. 199; D. G. Prodonm ï, p, C. incanescens L. t. suppl. p. 323. L'EXI>OSITI()N DE TUF^IN L'horticulture française vient de remporter à l'étranger un nouveau succès, ot ceux do ses représentants qui ne craigni- rent point clo figurer a, l'exposition de Turin, n'ont ou qu'à so réjouir d'y avoir pris part, tant pour les réconiponsos qu'ils y obtinrent que pour la cordialité avec laquelle ils furent accueillis par le Comité, présidé par le comte de Sambuy assisté de M. Hoda, cunsoiller général, de M. Radaolli, vice- président ot do M. Scalaranstant suflisant pour produire tout l'olTet désirable. No pas négliger non plus d'enlever toutes les jeunes pousses de la base. Dans le courant do l'année, donner quelques arrosages à l'engrais, purin ou vidange additionnés do uuiitié d'eau; à mon avis ce pro- cédé de culture est celui qui donne les meilleurs résul- tats et ost, de plus, à la portée de tous. Tiiirion. COUCHES A VAPEUR Chacun; sait qu'en Belgique à l'heure actuelle l'horti- culture a pris une extension considérable et a adopté un système de travail qu'on *f pourait qualifier do sys- lème à grand rondement. Les amateurs do plantes rares et cliéros ont pour ainsi dire disparu. Il faut renoncera faire dos ventes à très gros bénéfices. S'il est vrai qu'il s'est encore vendu à l'une des dernières expo- sitions de Londres une Orchidée 32.000 francs à un riche marchand de moutons, ce fait est une exception. Il faut maintenant travailler pour la masse, et comme la masse compte un bien plus grand nombre de gens peu ou pas fortunés que de mil- lionnaires, il faut produire bon marché. C'est ce que pa- raissent avoir compris quel- qucsliorticulteurs belges. Un assez grand nombre de maisons, fondées il y a plus ou moins longtemps par une seule personne, se sont montées en sociétés avec un capital assez fort pour agrandir considérable- ment les établissements et construire do nombreuses serres. Quelques établissements dans ce genre se sont créés en France, mais ils ont à lutter contre la routine qui amène tous les revendeurs fran(;ais faire leurs achats en Belgique. Dans ces serres sont éle- vées par milliers des plantes de toutes sortes. Les Azalées et les Palmiers forment !o fond des cultures. Les Lauriers d'Apollon ou Lau- riers-sauce cultivent aussi en grande quantité surtout à Bruges d'où ils sont expédiés en Amérique et en Alle- magne, qui en réexpédie beaucoup en Russie. Les Phœnix sont importés du midi de la France. Ils sont travaillés en Belgique pendant quelques mois et reprennent ensuite le chemin de notre pays à l'entrée duquel ils payent les droits d'entrée. Pour être rémunérateur, l'élevage de ces plantes doit étro fait dans de bonnes et rapides conditions, et chaque établissement s'eflorce de trouver des perfectionne- ments permettant d'arriver à un meilleur rendement. 1 1^ '! i 11 nous a été donné de voir dernièrement dans un de ces grands établissements belge? un système de couche sans fumier qui nous a paru intéressant. Ce système oxisto déjà dans quelques maisons, mais il est jusqu'à présent peu répandu. Ce sont les couclies à vajKur. Dans une bâche ordinaire A (fig. 111) est placée sur des traverses scellées de distance en distance une série de fers à T supportant un plancher do tuiles comme cela se pratique d'ailleurs pour les bâches de serres. Sur ce plancher de tuiles se trouve une couche de gré- sillon, de terre, ou de toute autre sulistancc dans la- quelle on enterre les pots des plantes en culture. Au-dessous du plancher en tuiles sont construites lies cloisons de briques C divisant la partie inférieure de la bâche en plusieurs ^^-~ — — ~ ' ■■; — • — "'' carnaux. Un tuyau V venant d'une chaudière spéciale distribue de la vapeur dans tout un groupe do serres. Sur ce tuyau est pratiqué un bran- chement B en lace de chaque liâche. Ce branchement est fermé par une vanne B. Lorsqu'on ouvre cotte vanne, la vapeur passe dans le tuyau T ; les petit.« tuyaux S, percés à leur extrémité, et munis d'un ajutage co- nique, permettent à celle-ci d'être injectée et de se ré- pandre dans les carnaux de la bâche (fig. 110). A l'autre extrémité de celle-ci, un dispositif sem- blable est placé, mais là, la vapeur est injectée dans les carnaux voisins de ceux qui la revoivent à l'autre bout. Il y a à chaque bout un carnau sur 2 qui reçoit Fig. 111. — Vue en couij l'aménagement de la l)à le forçage. couche à vapeur, montrant c les planics dispcsùes pour détail de la de la vapeur (1). Ce système chaufle très régulièrement et ceux qui l'emploient s'en trouvent fort satisfaits. D'habitude, les bâches contiennent des couches de fumier ou de tannée sur lesquelles les pots sont pla- cés. Lorsque la couche ne chauffe plus assez il faut enlever toutes les plantes, défaire la couche, en refaire une autre, etc. Avec les couches àvapcur toute cette main d'omvre est supprimée, les pots peu vent rester en place indéfiniment, la chaleur de fond sera toujours la même. On ne dérangera les plantes que lorsque leur grosseur obligera à las écarter davan- tage. E. Fos (1) En pratique les tuyaux, vannes et branchements de vapeur sont serrés contre les liàches, nous avons dû les écarter ici pour la clarté du dessin. Lo Jardin n'autorise la reproduction de ses articles qu'à la condition expresse de les signer du nom de leurs auteurs et d'indiquer qu'ils ont été extraits du Jardin. La reproduction de ceux suivis de la mention >i reproduction interdite » et celle des gravures ne sont autorisées que sur demande faite à l'Administration du Jardin. LE JARDIN — l'exposition DE DUSSELDORF L'EXPOSITION DE DUSSELDORF L'Art floral Le premier concours d'Art florul était divisé en deux sec- tions : les fleuristes de DusseldorJ et les fleuristes de l'empire. Parmi les apports, la maison Max frères qui a remporté le 1" prix d'tionneur, signalons la garniture d'une glace ronde élevée sur pied; d'un cùté quelques très belles branches d'OUontoglossum Alexandrœ disposées légèrement et rete- nues à la glace par des lianes d'Asparagus tenuissimiis. Une torsade de tulle illusion de môme couleur que le sujet drapait le pied, une touffe de Carex japonica en fixait l'extrémité ; décoration très simple et de bon goût. Lc^ même maison exposait une garniture de table de qua- torze couverts. Trois tubes en cristal ciselé placés sur trois glaces ovales de petite dimension ornaient le centre de la table et étaient très légèrement garnis d'Œillets roses avec dos liges d' Asparagus retombant sur la nappe. Entre ces trois sujets principaux et aux deux extrémités, des petits vases en cristal garnis de Bégonia Gloire de iorraine étaient placés les premiers en triangle entre les groupes, les derniers sans symétrio dans les bouts. Quelques branches de Bégonia semées sur la nappe complétaient cette décoration. Une couronne en plantes à feuillage varié des mêmes expo- sants comprenait des Pandanus Veitchii, des Cocos Wed- deliana, des Adiantum, Asparagus, Croton, Chamœrops humilis Fabeana, Cupressus, Araucaria et jusqu'à des tiges d'Opuntia. Cette couronne nous a paru intéressante par son effet et pratique pour sa durée. Une partie des plantes avait leurs racines. Dans les lots de la maison Posse et Cie, qui ont obtenu un prix d'honneur également, nous avons remarqué la gar- niture d'une liarpe faite de Nymphéa et d'Iris hispanica à à fleurs jaunes disposés en deux gerbes placées l'une au pied, l'autre à l'extrémité droite, à gauche un nœud de ruban jaune, les cordes étaient en ruban jaune, le.i montants en arêtes faites de feuilles de Laurus nobilis. G. et H. Van Thiel présentaient une croix de Rhododen- dron mauve avec bouquets do Cattleyaau centre ; une grande gerbe d'OnciJium et de Roses Maréchal Xiel placée dans le bas, allégée par des frondes dePteris (ini'/r'H iH di's feuilles de Cocos UVf/c/fZi'ana, complétait cutir- |iir-,- m-ili^ rueillies un peu vertes comme tond, avec une gaiiu du UuSiS Kaiserin Augusta placée de côté et retombant vers le centre, verdure légère d'Asparagus plumosus et de Cocos. H. Caasmann présentait une vannerie blanche avec Ireiilago fond, toute garnie d'Orchidées aux teintes blanches et clair, dos nojuds de ruban complélaiei.t celle compo- sition des plus réussies comme couleur et comme légèreté. Du même exposant un vase d' A nthurium variés drapés d'une écharpe rougo et une gerbe de deuil composée de tiges de Lilium longi/lorum et d'Arum placées sur un fo'd de feuilles de Kentia, Areca, Phœnia; Cycas, et nouées par une écharpe mauve très clair. K. D'uss exposait une garniture de table que nous signa- lerons pour son originalité: 12 petites caisses blanches plantées do minuscules Myrtes taillés en boule et en pyramide étaient disposées sur 2 rangsau centre du la table; dans les intervalles, du Lilas blanc planté également dans dos caisses blanches très basses reliées entre elles par une guir- lande do Lilas blanc les caisses des Myrtes étaient rncadr os d'une guirlanda en feuillage de Myrte. L'ensemble représen- tait un jardin à la française. Dans la section des exposants de l'Empire irAllemagno, à signaler deux grandes tables pour banquet de noce. La pre- mière ornée par M. Mol/.ler, de Krefeld, avait la foi me d'un T. Doux colonnes composées de Lilium Harrisii et Oeillets blanc avec plumets do Cocos Weddeliana, reliées par une guirlande de Mcdeola cld'Asparagus piq\iéed'0Jo7}tiigl()s.\tim Alexandrœ, formaient un portique dans la partie tête. Lg reste de la table était garnie do corbeilles rondes et ovales de Muguet. Des Mcdeola et dos Asparagus b. profusion ser- pentaient à travers les couverts. Du même exposatit. un ta- bleau sur chevalet en bouleau blanc, garni de geibrs do Roses Crim.son Rambler, f^a dmixiême table de banqiiul, de :iO couverts, était garni par M. l^'llnzel, do Cologne. Trois immenses gerbes de Lilas blanc montées sur des coupes en argent que soutenaient des Amours, étaient placées au milieu de la table, de plus petites gerbes des mêmes fleurs garnis- saient le centre, pendant que des ^ty^tes en caisses blanchrs et des boules blanches d'Abutilon remplissaient les vides; des Asparagus à profusion, de la fleur d'Oranger en semis. M. John Mortensen, d'Altona, a obtenu un premier prix pour un tableau monté sur chevalet dont la composition flo- rale était en Catllega Mossiœ et verdure d'ASfjaragus sur fond de satin mauve clair, et une harpe garnie de Dendrobium, Odontoglossum et Roses Maréchal Niel. finsemblo jaune d'une bonne facture. La maison Schmith de Berlin était représentée par une garniture de table ronde faite d'Hoitensia bleu et Lilas blanc ; à signaler, des mêmes, une autre garniture en Lilas mauve. Tulipes foncées et fxias. Bien d'autres seraient encore à citer, tellement ils étaient intéressants. Nous avons été seulement étonné de n'avoir pas à citer quelques belles compositions on plantes fleuries ou a feuillage colorés. Ce genre de travail, qui n'est pas encore répandu en Allemagne, mérite de l'être davantage. Ce premier concours d'Art floral à l'Exposition de Dussel- dorf fait présager de l'importance qu'auront les quatre con- cours qui vont suivre. Nous engageons vivement les fleu- listes de la capitale, à aller en collectivité exposer à Dussel- dorf; ils y trouveront une hospitalité large, des amateurs passionnés qui sauront apprécieer leurs œuvres et des pro- fessionnels qui les jugeront avec cordialité. C. Gelos. Les fleurs coupées Grâce aux efforts de M. Olbertz, notre confrère du liindc- hunst et de notre compatriote M. ICazcka, l'exposition do fleurs coupées a obtenu le plus légitime succès. Malgré la saison très avancée, Paris et le Midi do la France avaient tenu à honneur de maintenir leur réputation. Tous les produits étaient absolument de 1" choix et le très grand succès remporté par les horticulteurs et expéditeurs français n'a surpris personne. Voici les récompenses obtenues par la section française : Prix d'honneur : à M. Bessi Guion, de Nice : pour l'en- semble de son exposition, il obtient également une médaille d'or pour variétés d'Œillets et 3 médailles d'argent pour variétés de Roses, pour Lilium, et pour StrcliUia lieginœ, fris, etc. ; et Carriat, d'Antibes, qui a exposé une très jolie variété d'Œillets, Roses M. Xiel, Iris et Strelitzia lieginœ, le tout dispose avec un goi'it parfait. Médaille d'or : Mme V. Rocca, de Nice qui a envoyé un très beau choix de Roses, parmi lesquelles nous admirons des Catherine Mermet, Kaiserin Augusta, Paul Neyron, Paul Nabonna'id, d'une fraîcheur remarquable. Médaille d'argent : MM. Lechaudé de Nice, i'alicon Michel, do Nice, Aussel et fils, de Golfe Juan, G. Brugcemant. de Villefranche. Citons encore parmi les lauréats : MM. Paschke, de Cannes; Alfred Blanc, d'Hyères ; Lemoino frères, dOllioules. Pour terminer, il nous faut citer absolument hors de pair l'exposition de M. H. Ivaczka, de Paris. Placée au milieu du hall, elle a été fort admirée du public amateur et professionnel tant' elle était remarquable par la fraîcheur des produits (fraîcheur conservée, parait-il grâce au mode d'emballage et aux soins apportés,commec'est la coutume par cette maison. Citons parmi les Roses exposées, des Président Carnot, dos Catherine Mermet, Maman Cochet, Paul Neyrond, Vlrich Brunner(ce& dernières superbes) paraissent avoir été cueillies le matin même. Très remarqués également des Oeillets d'une grosseur et d'une fraîcheur extraordinaires, Grande Duchesse Olga, Président Carnot, Mme Kaczka, Mme Simonet, etc. Mais en sa qualité do directeur de la section et mémo du Jury, M. Kac/.Kano pouvait prétendre à aucune récompense : Néanmoins, devant le très grand et très légitime succès obtenu par lui auprès du public et sur la demande de ses coflegues de l'E.vposition, il lui a été décerné un diplôme de grand prix d'honneur avec plaquette d'or. En résumé, grand succès pour tous les exposants français qui ont été très fêtés par leurs collègues allemands et reçus avec une cordialité dont, nous l'espérons, ils garderont un excellent souvenir. P.ni.ii'i-H Leivu;e. LU JAllUIN PUlILlrATlONH 175 Revue des publications Culture forcée des Violettes sur couches. — On ne ilniL p. MIT li's iiilli\ ri- sui' couulios cliaiidcs, uvoir recours qu'il do JHihii.'s Muirli's ù lloraison abondunle, comme la ViolbUe à forri-r iln-,,i,-itia do Candolle) réunifies avantages des deux \aiicl< s piVcc- dentes. Mais sans conteste, le Tilia curhluni Ko. n. peut être rangé parmi les meilleurs, par sa rubu.-jLe végctation, son ombrage épais, sa forme ovo-pyramidalu et son feuillage d'un joli vert foncé, qui persiste très tard à l'automne, ainsi (jue le Tilia Umicntosa (syn. T. argcntca, T. tdha), remar- (juable par son port trapu et compact. .1 .-;.^ l'iiil!''s blanches et cotonneuses en dessous;il con\ ii i l i-ul ] i ' ' ulièrement aux plantations urbaines, ou il résisl. |.i! :■ m ni à ]a cha- leur intense duo à la réverbération du bul'.il -.-aiï lua maisons, alors que toule autre espèce serait infailliblumeul tuée; mais le feuillage de ce l'illeul perd beaucoup de sa beauté à'causo de la poussière et de la suie qui viennent s'y déposer. A. REHDEn. Compost pour Cactées. — Aux débris do pierres calcaires linement pulvérisés, M. Seidel recommande dans le Gar- (iHra(, d'ajouter pour la terre destinée aux semis, du charbon aiumal grossièrement concassé, ainsi quo le font les culliva- leurs de Cactées les plus compétents. C'est ce charbon animal qui fournit à la plante l'acide pliosphorique dont elle a besoin pour sa végétation. Seidel. Bordures pour plates-bandes de Rosiers. — Cherchant une bordure convenable pour une plad-bandc o\-alede 11 lîo siors, M. Spehr, dans loPrn/, 'rs./., /,■/,,',),/■, a itcmimu (|uu les Mahonias à basse tiges Lm i . h ' i . i, a rd le cdi ImmIIi; de Rosiers l'entourage de \.iJir. i iiii. h, mu ,,| h^ plus éclatant parmi le gazon. La\aii_lj ^iuil ictummandc on l'espèce est le Mahonia rcpcns. Spehr. Les Fuchsias en Mosa'iculture, —En général les Fuchsias, 'i cause de leurs fleurs pendantes, ne sont guère employés soit pour l'ornementation des plates-bandes en mosai'culturo ou autres. Il en est cependant trois variétés quo l'on emploie avec avantage, car elles restent basses, et lune d'elles même [lorte SOS fleurs bien droites. La première est le Fuchsia hybride Sunra;/, aux belles feuilles bigarrés, vert et blanc d'argent, teinté do rose, qui nans les parlerras de mosa'ique produit un très joli effet: la seconde, est lo !•'. hybride Golden FZeec'e, qui, par sa belle couleur jaune pur, parait appeléà rem- placer complètement lo Colcus ritrone quo l'on emploie à regret à cause do sa trop grande délicatesse. Ces deux espèces supportent très bien la division que l'on lu^ pcul l:U'1c ihilci- en mosa'iculture. — La troisième variété est le In lisi i hslni,!,. érigé (F. erecta superba), d'ano très grard-' Uni il,, ,,,,1,1,. ; les fleurs ne retombent pas comme chez h'S dcu-, j.riccl.nis, mais se tiennent très droites, et leur belle couleur rose so 176 LE JARDIN — LISTE DES RECOMPENSES — SOCIETE NATIONALE D HORTICULTURE DE FRANCE détache nettement sur le frais et vert feuillage. Bien que les fleurs ne soient pas énormes, elles sont en telles quantités que la plante qui atteint au plus 20 à Zô centimètres, produit un effet merveilleux. Ces trois espèces ne sont pas nouvelles certes, mais leur emploi on mosaïculture est encore bien peu connu. Envoi de plantes psr la poste ou par chemin de fer. — Voici un moyen intéressant à connaître, recommandé par le Gardening, pour envoyer des fleurs coupées par la poste sans le secours d'une boite, et en toute sécurité. 11 consiste à les envelopper de deu.x couches de papier, avec les feuilles serrées soigneusement, de telle sorte qu'une pression modérée ne puisse les rompre. Ce procédé a permis ;i l'auteur de faire maints envois de ce genre sans jamais en avoir éprouvé de contretemps, et cela avec le minimum d'ennuis et de frais- Pour les fleurs, il recommande l'emploi de boites en carton rigide, ou en bois de préférence pour une plus grande quan- tité; il est facile de se procurer à bon compte chez les épi- ciers, ces dernières qui, en l'absence do boites spéciales ont déjà le mérite de l'endurance. On fait tremper ces boîtes dans l'eau pendant une heure, puis on laisse sécher. Le bois ainsi humecté ne peut absorber l'humidité des fleurs, ce qui se produit d'ordinaire avec les lîois trop secs, et elles se main- tiennent fraîches pendant tout le voyage. Ainsi préparéos, les boites seront garnies de papier do soie, finement asperge d'eau fraîche, dans lequel seront placés les fleurs une à une. Kn cas d'un long parcours, une mince couche do mousse line et légère, très propre, les recouvrira, et le tout sera enveloppé de papier de soie on fermera la boîte, en aspergeant de nou- veau son contenu et en évitant toute compression. Les boîtes en bois sont certainement plus lourdes que celles en carton, mais elles assurent mieux l'arrivée des fleurs en meilleur état de conservation. Un assortiment de Roses de premier choix. — Avec le concours de deux horticulteurs marchands, la section amateur de l'Union pour l'avancement de l'horticulture dans les Etats Prussiens a dressé une liste des 100 meilleures va: riétés de Roses, parmi lesquelles 30 ont été particulièrement distinguées. Ge sont: en Rosiers remontants: Baronne de Rothschild, Captain Christ;/, Eclair, Fisher Holmes, Horace Vernet, Mme Victor Verdier, Marie Baumann, Mrs John Laing, Mrs Sharmann Crawford, Prince Camille de Rohun, Ulrich Brunner. Reine îles neiiies; en hybride do thé: Belle Siebrecht, Givx.v fm Teplii-. K.iixerin Augusta Victoria, Mme Abel Clfi'n< mai 1904 Comité de Floriculture. — M. Simon, de la V'arenne, pré- sentait trois Œillets de semis inédits, de toute beauté. Ce sont de vraies tiges de fer d'une remarquable rigidité. Comité des Orchidées. — A M. Gand, jardinier chez Mme Fournier, de Marseille, le Lœlia Edouard VII, hybride des Lœlia purpurata et Digbyana, à labelle mauve très pAlc sur fond blanc. Comité des Roses. — M. Pernet-Ducher, l'iiabile semeur de Lyon, avait apporté des nouveautés de son obtention : Etoile de France, hybride de thé vraiment admirable et très flori- fère; dos produits de croisement de Soleil d'Or, à coloris nouveaux des plus intéressants, non seulement remontants mais encore très florifères. Signalons parmi eux les plantes étiquetées : 43 X 10 et 59 X IG, qui nous ont semblé hors ligne. Comité de culture maraîchère. — Do très belles Fraises Général Chan:y a M. Jarles ; une botte de Cresson cueillie sur couche et sous châssis. M. Poiret, de Ville d'Avray, obtient par ce procédé une récolte abondante et prolongée. Le Cresson est beau et savoureux. Cr'MiTÈ d'arboriculture FRUITIÈRE. — A M. Congy, du domaine do Ferrières, d'admirablss Pèches Mignonne hâtive et Brugnons Lord Napier mesurant 26 à 27 centimètres et pesant en moyenne 250 grammes; des Bigarreaux Xapoléon et Réverchon, des Guignes Noire de Tartarie, Ramon Oliva et Gloirede Zfttîner également de première beauté.A M. Parent, de superbes Prunes de Monsieur. P. Hariot. No 416 LE JARDIN 20 Juin 1904 Nouvelles horticoles Les récompenses de la S. N .H .F. — L;i distribulion solen- nello des récompenses décernées par la Société natio- nales d'IIorticulluro de l''ranco aura lieu le 23 courant ii 2 h. 1/2 très précise, dans riiolcl de la Société, S'i, rac de Grenelle. Voici les récompenses qui ont été accordées : i'mx Joi BERT DE l'H viiERDEniE. — M. J. Kudolpli, autcur du Manuel pratique du jardinier reçoit pour cet ouvrage un prix do 1.200 francs. l'iiix DU Conseil d'Administmation. — Gruntlc nudailh- d'or, à MM. Chantrier frères, pour inlroilurlioii de plantes nouvelles. I\rédailU's d'or. — MM. Paul Ilariot, notre collaborateur, pour son ouvrage Le livre d'or des Roses; Duprat, publica- tions horticoles; Bertrand (Emile), architecte du l'alinariura k\\\ Jardin d'Acclimalnlion. Grandes médailles ./. .. /•/,!. //. - MM. Chifllnt, pour son ouvrage, Les midtulirr. ri i„u-,r.iU-\ ih^ ('li)-i/s,'iiHièine édité par la Librairie hlll■til;ll^^ Collin ni l'emd. publications lior- licolos. Médailles de vermeil. — MM. F. Charmcux, pour son ouvrage r.lr< de conserver les Raisins de table; Albert JVTau- nieué. pour son ouvrage La Mosdiciiltnre pr<'ti(ii'e; (iauchois, \\ouv sonoayTa,^e\Q Manuel du chu I II )• ni, h I, : ,j,\(. i>rnfessionnel et amateur, ces trois livres édités p.ii la IJInaiiio l.orlicole; .\I. Hussard, pour son ouvrage Lu cnlii're iini,i,jère et marai- elière; Romy, publications horticoles; Houys (Zacliarie), jar- dinier, pour bons et loyaux services; Alloisean, expériences d'engrais; Martineau, bonnes cultures; Duban, inciseur pour Vignes. Médailles d'arç/ent. — Sclnv,ut/.. jardinim-, pour bons et loyaux services; Cochot-CocliPl. linrliinUi'ur, pour son ouvrage Emirais pour les h'nsiers; hrouard, publications horticoles; Brotjuet ; Victor), sécatour-grelloir. Qu'il nous soit permis de nous féliciter du succès remporté en la circonstance à la fois parles puljlicistcs que nous avons le plaisir de compter au nombre des collaborateurs assidus du Jardin et par la Librairie horticole, qui a édité quatre des ouvrages récompensés par la S. N. IL F- L'association des anciens élèves de Versailles. — L'abon- dance des matières dans le précédent numéro nous a obligé de remettre à aujourd'hui le compte-rendu succinct d'une des réunions qui coïncide (i'ordinaire avec l'Ex- position de printemps delà S. X. 11. !•'., celle de l'Asso- ciation des anciens élèves de l'Ecole nationale d'horti- culture do Versailles, qui eut lieu le 26 mai à la salle de la S. N. IL F., sous la i^résidence de M. A. Non.blot. Sur la proposition du tjonseil, l'assembli'i' [ironoiice. à l'unanimité, la nomination, comme mi'mbns d linn- ueur de l'Association, de MM. Cliatenay(.Vbcl,,i 11 ist.i II tin, Poirault et Trulïaut, en reconnaissance des services rendus par eux à l'Ecole et à l'Association, auxquelles plusieurs liens déjà les rattachent. D'autre part, bonne note a été prise d'un vœu tendant à ce que des démar- ches soient faites auprès des pouvoirs publics pour que certains emplois soient de préférence réservés aux anciens élèves de l'Ecole. Après une assez longue discussion sur l'intérêt pour les membres de l'Associai ion à être informés le plus rapidement possible des places susceptildes de leur convenir, la séance est close. Elle a été suivie d'un lian- quet présidé par M. Viger, président d'honneur de l'As- sociation, qui a porté un toast à l'union féconde de la science et de la pratique horticole. Le Temple Show. — L'exposition printanière de la Société Royale d'Horticulture de Londres qui vient d'avoir lieu dans les jardins d' « Inner Temple w a obtenu, nous communique M. Ch. Maron, le plus grand succès. \',\\ dehors dos présentations diverses lonjoiirs admi- lées do MM. Veitch, Walter, Sander, do Waltham, l'in- térêt du Temple Show se concentrait surtout sur les Orchidées. A citer: du baron Sclirœdcr, un Odontoglos- suiii crispnm Princesse Béatrice, un 0. c. Queen's Bir- tliay, et un superbe Lœlio Cadleya Edouard Vil, hybride de L. C. Dighyana et L. C. piirpvrala; de M. Vuylsteeke, o. Vciiusliilmn (Harryana crispumX nnlci/lissiiiii'ui). II. coiiriiiiunn hi'tliiiKO. PescalorciX scc/iirinin, i i^li(iris (l'éléments do Sciences et de liôl.iiiiijin'. I.i's rimilidals di'vi-ont être âgés de 14 ans au moins et de 17 ans a\i plus. I.ns examens d'admission à l'Ecoio pratique d'agriculture de Wagnonville. près Douai (Nord) auront lieu à l'Ecole le iiiaiili ;-'S juillrl ;i '.) liiMins ilu malin. Les candidats devront aviuni iMMi- 11,111 ai i iis et 18 ans au plus dans l'année. Ils .l.'MMiii 1,111,. |i,ii\('iiii 1,'urs demandes au Directeur de l'école a\ahl W Zj juilIrL au plus tard, six bourses pouvant ètrc> fraclionnces, seront altrihuéesau compte du département et de l'Etat. Les demandes de bourses doivent parvenir au directeur au plus tard au l'i juillet. Les données statistiipie.s dos douanes portugaises accu- seiiL pour ces dernières années dans l'exportation des Oranges et lies Citrons, une décroissance considérable due à lagom- niose, qui a détruit de nombreux vergers et n'a plus permis au Portugal, par suite du défaut de production, de faire face à ses concurrents italiens et espagnols. l.i'S arrivages de produits agricoles ilo France sur le marehé anglais sont cliaqiie jour plus iiiiportaiils. La n'cnltc iloj fruits, Cerises et Fraisos, de Hrrlagno élant pxrcllente. les prix se trouvent assez bas. Le prix des foires nie l'as- iiKinie), des Raisins de serre et des Ananas est également modéré. On prévoit également do torts chargements do Tomates et de Poiumes de terre. Expositions annoncées. — r.clp:. — F.xposition jubilaire de r.\s^,nri; sous le patronage de S. A. Ii' pu l'alais de Cristal do Leipzig i(iiii| de l'horticulture : plantes en pots. !;re, Heur (lit :>0 novembre. licole de Leipzig, lier de Saxe, au ous les produits plein air et de pépi- Adress les lUiieos, art floral, fruits et légumes, etc. mandes au Président de l'Association avant Cambrai, du 21 au 36 Juillet. — OmÀbma exposition d lior- ticiitlure, organisée avec le concours du ministère do l'Agri- cnllure du département du Nord et de la ville de Cambrai, sous les auspices du Comice agricole de Cambrai. xVdrosser les demandes à M. Debergue, directeur de" l'Exposition, I, rue de l'Ange, à Cambrai. /'.'n',s-, (lu 10 au 24 juillet prochain. — La Société centrale d'.\i)icultnre et de Zoologie agricole organise sa M' exposi- lioii au Jardin d'Acclimatation duBois do Boulogne L'Apicul- ture et tout ce qui s'y rapporte, miels, cires, ruches, etc., y ociuiioront une place importante et un congrès d'apiculture aura lieu pendant la durée de l'Exposition. Adresser iinmé- dialemont les demandes d'admission au siège social de la Société, 'l'A, rue Serpente, à Paris. Curcassonne, du 21 au 20 juin. — Exposition et concours d'appareils à soufrer et poudrer les Vignes, comprenant quatre catégories d'appareils : I Les appareils à main : 2' Les appareils à dos d'hommes ; ;;• Les appareils à dos de mulets; 4° Les aiipareils à traction. Adresser les demandes à M. le président de la Société Cen- tral'' d'Agriculture de l'Aude, 0, rue Courtejaire, à Car- cassonne. (1) Voir Le Jardin, n' 409, p. 75. rAïu-Ryî TLOnALE DES feni;tres et La parure florale des fenêtres et des balcons Une attraction à la fois charmante, élégante, aristocra- tique et populaire, simple et luxueuse, manquait à Paris, bien que l'exemple en tut donné, depuis 1895, par Bruxelles et Anvers, avant par Amsterdam et Lille, depuis lors, par Alger, Genève, Amsterdam, Berlin, Londres, Dresde et par maintes villes françaises : le concours des fenêtres et des balcons fleuris. Sa créa- Fig. 112. — La grecque fleurie de lagaleiie d'Arl décoratif. tion a été décidée cet hiver par le Comité du Nouveau Paris en même temps qu'un nouvel essor était donné a l'œuvre des fenêtres fleuries. Nous n'avons pas ii insister sur les bons ellels d'un tel concours, aussi biea au point de vue de la décoration de Paris, que des résultats horticoles qui peuvent en être la conséquence. Ils sont incontestables et se sont déjà fait sentir dans les villes comportant celle institu- tion. 11 est désirable que Paris persévère à se parer de plantes chaque printemps; ce sera une grâce déplus dont il sera orné. Et tandis que les immeu- bles et les hôtels des quartiers riches arbore- ront une décoration de plantes de choix, les balcons et les fenêtres plus modestes s'orne- ront de Capucines, de Cobéas, de Volubilis el do Géraniums. Ceux-ci n'auront rien à envier à ceux-là, car où le luxe lera défaut l'origina- lité se montrera. Le jury composé d'architectes, de lettrés, de critiques d'art, d'artistes, de professeurs d'hor- ticulture, do fleuristes et d'horticulteurs, n'a certes pas manqué de besogne et un de nos collaborateurs avec humour l'a montré, déam- bulant dans les rues de la capitale. Ajoutons qu'il s'y est vivement intéressé, car il lui a éii donné de contempler de véritables cultures élagées et parfois aménagées de la façon la plus ingénieuse. 11 a réservé une attention loule particulière aux fenêtres des maisons occupées par des ou vriers. Situées parfois dans rues étroites, au fond des cours dans lesquelles l'air et la lu- mière ne pénètrent que rclalivement, il a pu couslaler que maintes fenêtres étaient trans- formées en véritables corbeilles florales, entretenues avec un soin jaloux. Sur des terrasses, des Vignes sont cultivées et les quelques grappes de raisin qui appa- raissent sont accueillies avec joio par toute la famille Pour notre part, nùus avons pu conslaler que parlent où les fenêtres étaient fleuries avec goût, l'étroit logis était tenu avec beaucoup d'ordre et de propreté et que les habitants s'intéressent d'une façon particulière à tout ce qui peutl'égayer. Notre logement, nous a déclaré un concurrent, est pour nous une do nos meilleures distractions, en le parant et en le fleurissant intérieu- rement et surtout extérieurement, on s'y attache et on s'y plaît beaucoup plus. L'influence moralisatrice des fleurs existe, toute naïve que peut paraître celte opinion aux yeux de beaucoup. Quatre-vingt-six balcons, lerrasses éla- gées cl fenêtres ont été primées et la plupat d'entre eux bien remarqués par les jurés. Avec d'excellentes raisons, certaines personnes voulaient considérer principalement l'effet artistique (les décorations aériennes, tandis que d'autres pa- raissaient altaclier une imiiortanee plus grande aux véritables cultures étagées, qui ne sauraient avoir le caractère brillant et ornemental de celles garnies d'une façon plus ou moins temporaires. Les deux genres sont à encourager à des litres iliflérents quoiqu'également méritants. Si le but social à atteindre réside dans l'encouragement a ilonner aux garnitures végétales des fenêtres ou- vrières, il convient en eiïet de ne pas borner l'insli- tulion de ce concours, aux quartiers populaires, cnr en y intéressant toutes les classes de la société, on rn assurerait mieux le succès. Sans doute, l'œuvre des balcons fleuris, vise l'orne- mentation permanente, puisqu'elle assure un ellel plus durable que les décorations exécutées pour le pas- sage du jury. Mais, en conviant les personnes riches à parer la façade de leur immeuble, on réaliserait au profit de ce côté artistique de l'horliculluie, la plus elleclive des propagandes et l'on mettrait sous les yeux de tous, le spectacle le plus charmant et la meilleure des leçons de goût. Il n'y a pas à s'étonner de l'appui que la grande presse réserva à cette idée et quatre grands journaux _'. ll:i. ~ l'iic des jardidicrcs de- la [iu;:idc de « The Sport ». s'y intéressèrent d'une façon effective en faisant décorer leurs façades et en prenant part au concours. La parure de leur façade constituait le meilleur exemple d'une garniture temporaire. l-liNi:TIlE8 ET UliS IIALCONS Les fenêtres do VKclio de Paris s'encadraient do massifs d'Hortensias roses et lilous, d'Anliiémis, Bruyères, Coronilles, Rhododendrons, Crassules, Rho- daiilos nacrés. Rosiers C>-imson Rambler aux cen- taines de l)ouquets de Roses, dominés par do grands sujets de Oordylines et de Phœnix aux sveltcs stypes lançant onduleusement dans l'espace leurs frondes élégamment découpées. La façade du figaro est celle qui, par son archi- tecture, ses balcons, sa vaste loggia on encorboUo- nient se prétait le mieux à une artistique ornemen- tation qui fut d'ailleurs exécutée dans la perfection ((ig. 114.) Un délicieux écran était formé par de lluets Cocos Weddeliium et dos Kenlia, tandis que de chaque côté, encadrant la statue de Figaro, étaient (les massifs élevés d'Anthémis. d'Hydrangeas, d'Azalées, de Rhododendrons, et qu'entre les balus- tres de la rampe montaient et retombaient d'autres l)lantes tleuries, et principalement des Pélargoniums a feuiUes de Lierre. Chaque baie vitrée du balcon au-dessus de la salle des fêtes était également encadrée et garnie d'un écran de Palmiers; des caisses do il centimètres de haut couronnaient le sommet de la balustrade et formaient ainsi une jardinière délicieuse, d'où s'é- chappaient les Hortensias, Coronilles, Hoteias, An- thémis et retombaient Pélargoniums à feuilles de Lierre dont l'ensemble par sa disposition formait un arrangement joliment incurvé. Entre les montants de cette balustrade des plantes fleuries s'échappaient et s'enlevaient élégamment. La rotonde du Gaulois était aussi délicatement parée : un Phœaix occupait l'espace entre chaque fenêtre, émergeant d'un heureux entremêlement de Lis, Hydrangeas, Anthémis, Arums, et autres plantes va- riées : chaque fenêtre donnant sur la rue D.-ouot était gentiment encadrée de deux Phœrix et parée de jolies jardinières garnies de Calcéolaires jaunes et de Ciné- raires bleues. Fort élégante aussi la décoration du premier étage du Journal, dont la disposition avait nécessité l'aménage- ment de cinq caisses jardinières en avant des appuis cioux dos Azalées, Autliémis, Coronilles, Hortensias, Fricas, Uhodantcs, et d'où retombait en cascade le flot '1 > rameaux de l'elargonium à feuille de Lierre. Fig. H4. — La ilocoralion de 1 ade du " Figaro. Fig. 11."!. — L'arrangeme fenêtre. L'arrangement i jniiello de la lerrasse-balcon de i plantes témoignait d'un goût délicat. Pour chacune d'elles un Kentia était placé de chaque côté, tandis qu'au centre émergeaient dans leuri vives floraisons et dans un entremêlement déli- La décoration de ces journaux a donné l'exemple do ce qui pouvait être réalisé avec un arrangement tempo- raire de quelques jours, genre qu'il convient de consi- dérer à sa valeur. Le premier prix d'honneur a été attribué à une véri- table installation culturale sur la pente rapide d'un toit aigu, peut-être pas très remarquable par sa facture décorative, au sens le plus étroit du mot, mais d'un caractère pitto- ___,_ __ , - resque indiscu- \ \ ^P^^ ^^ >- taille. - ' ^ - - ' Sur le toit de c 0 vieil immou- lile, le proprié- taire, M. Bou- dard, a installé d'une façon in- génieuse trois tonnelles su- perposées, cor- respondant à trois étages de mansardes. Il y a là le mélange le plus hétéro- clite de réci pienls conte- nant la terre et les plantes dont quelques-unes jiie eoiitri-rr du « ^.'.nl,, ... M. I.andi. ^. jgoureuseb, comme la Vigne-Vierge, recouvrent non seulement les tonnelles, mais escaladent les immeubles voisins, dont cbes tapissent les pignons, et retombent en cascade dos parties saillantes. A côté de plantes rustiques jg LE JAHUl.N — LA PAU b'tOHALE UliS l'EMTHES DES (.ONi: loutes sortes plantées à domoure, sont ajoutés, pour la saison d'été des : Pélargoniums zones et à feuilles de Lierre, Capucines, Fuclisias, Anthémis, olc, etc.; cet ensemble doit être extrêmement curieux lois de la flo- raison, en juillet-août. Le second prix d'honneur fut attribué à l'haliile direc- teur de la Galerie française d'art décoratif (fifr. 112), rue Dieu, M. L. C. Moyse, dont il faut louer la recher- che et le bel elTort artistique de l'arrangement de sa façade. Cette ornementation constitue le type de ce qui peut être réalisé de plus esthétique, à titre permanent pendant les mois de mai à octolire. L'avancé des fenêtres, la largeur du bandeau du des- sous, facilitaient l'installation qui fut admirablement comprise. Des caisses fort simples, car elles doivent être diss-i- niulées par la verdure et les fleurs, couronnent le sommet de chaque balustrade, au lieu d'être purement et sim- plement placées en bas. Cette disposition augmente le caractère décoratif, car l'ensemble des frondaisons et des floraisons se dégage librement et n'est pas en partie masqués par la balustrade. D'autres caisses occupent l'espace libre entre chaque fenêtre de chaque coté de la . balustrade formant ainsi la plus délicate grecque fleurie. Les plantes ont été choisies et disposées pour obtenir deux ellets : un immédiat et momentané, l'autre pendant toute la belle saison. De forts sujets d'Anthémis et do Pélargoniums grandiflores s'intercalent de P. zones, tandis que retombent les P. à feuille de Lierre et que des guirlandes de Coliéc grimpante relient les fenêtres. Lorsque les P. grandiflores se défleuriront, les P. zones auront pris de la force et les remplaceront, les P. à feuilles de Lierre allongeront leurs rameau'c qui, retombant en cascade rejoindront, s'entremêleront avec les frondaisons et les floraisons des caisses inférieures, tandis que les lianes des Cobées escaladeront le mur en une arcade hardie, jusqu'à l'étage supérieur. Les pavillons do l'Alcazar et des Ambassadeurs, aux Champs-Elysées, obtinrent le troisième prix d'honneur, pour le cordon fleuri qui les sertit à la hauteur du pre- mier étage. Très originale est la parure fleurie de la terrasse du restaurant Léon au Palais-Royal. Des vases sont posés tous les deux mètres sur des colonnes et se trouvent ainsi au sommet de la rampe du balcon, dans lesquels sont disposés de forts sujets d'Anthémis, de Pélargo- niums grandiflores, d'Hydrangeas, d'Hortensias, etc., ou oi-nés de plus petites plantes. Les socles sont entourés do mousse et reliés entre eux par une arcade peu élevée formant ainsi une série de festons; celle-ci est entourée des rameaux do plan- tes sarmenteuses. Au centre de chacun des arceaux osl fixée une suspension au-dessous de laquelle retom- bent les rameaux de quelques jolies plantes. L'ensemble de cet arrangement est fort joli et gra- cieusement silhouetté. Cette terrasse-balcon est décorée pour la période estivale et ccmiporte une succession de plantes renouvelées au fur et à mesure de leur déllo- raison. Bien jolie aussi et d'une admirable symphonie do rose vif carminé et de rose atténué, la décoration du premier étage de The Sport, aux deux vastes jardinières bondées de Pélargoniums à grandes flores, d'Hor- tensias et d'une frange de Géraniums à feuilles de Lierre (fîg. 113). Rue Halévy, la montre d'une charmante boutique qui porte le nom d'une fleur est surmontée d'une vaste jar- dinière en cncorliellement, toute tapissée de Lierre, fond sur lequel se détache la floraison de Pélargonium à feuilles de Lierre à fleurs roses; dans cette jardinière sont disposés des Pélargoniums grandiflores et des Anthémis; l'ellet en est absolument délicieux. Sur un vaste balcon-terrasse d'un immeuble moderne, rue Franklin, des plantes k feuillage vert tapissent les murs et gardent dans leur disposition le souci cons- tant de la ligne; do forts Lauriers d'Apollon sont dis- posés le long de la balustrade. M. Perret, un architecte, a réalisé là une décoration fort significative. Dans le même ordre d'idées, mais en plus avec des lisen's de jardinières fleuries le long des balcons et des fenêtres, et au sommet de la rampe de celle-ci, se trouve placée la façade d'un hôtel rue de l'Arcade. Des Lauriers d'Apollon, qui semblent évoquei' un souvenir, taillés à la Louis XIV, sont, en outre, disposés symétrique- ment entre les fenêtres, sur les larges balcons. Rue Copernic, M. Raoul Duval a joliment paré d'une b.rlure ininterrompue de jardinières, bondées d'Hor- loubias principalement, le large balcon d'un immeuble moderne, tandis que des plantes sarmenteuses s'ac- crochent le long de la muraille. Ces décorations, bien qu'établies à titre permanent, paraissent cependant trop improvisées, et nous retrou- vons de véritables installations culturales et ornemen- tales à la fois sur deux balcons au 5= étage et face à face, rue Vivionnc, à M""' Barège et à M'"' Eandi, la femme de notre distingué confrère correspondant pari- sien de II Secolo, qui a tant fait pour le rapprochement des deux nations latines. Sur ces longs balcons ont été étalilis de vastes pergolas recouverts de l'éternelle Vigne-vierge et de Jasmin pour celui au sud, de Chè- vrefeuille pour le balcon à l'exposition nord; tandis que dans des caisses placées le long de la balustrade surgit la flnraisim, des Pélargoniums zones, Calcéolaires, etc., et que retombent les souples rameaux des Pélargo- niums il feuilles de Lierre tout étoiles de fleurs roses (fig. il.")), auxquels s'ajoute la floraison délicieuse du Rosier CrUnson Rambler. M. Thiessard, boulevard Richard-Lenoir, a formé une série de portiques de treillages tapissés de Lierre et do Vigne-vierge, sur un balcon-terrasse au premier étage. Une suspension laisse retomber, au sommet de chaque arceau, les rameaux des Pélargoniums à feuilles de Lierre. Une série de plantes fleuries s'enlèvent des caisses disposées le long de la balustrade. RueXotre-Dame-de-Xazareth, la fenêtre de M. Rapinat est la première classée parmi toutes les fenêtres isolées ; il est vrai qu'elle est délicieusement parée : un treillage vert est fixé aux volets, qui restent constamment ouverts, sur lequel s'attachsnt les rameaux sarmenteux d'une Vigne-vierge qui encadrent de verdure toute la floraison de Pélargoniums zones, à feuilles de Lierre, de Calcéolaires et d'Anthémis Etoile d'or, qui émergent de la jardinière occupant la largeur de la fenêtre. Si le concours des fenêtres et des balcons fleuris est intéressant au point de vue esthétique, par la jolie leçon de choses qu'il donne au passant, et à mille autres points de vue, il n'en est pas moins à celui non négli- geable du « business ». En encourageant ces efforts, on créera un débouché plus large de ce cùté aux graines et aux plantes et on favorisera ainsi le commerce hor- ticole. Aucun horticulteur ne devrait s'en désintéresser. (Vest, d'ailleurs, ce qu'ont parfaitement compris les principales associations professionnelles parisiennes : la Chambre syndicale des fle.uristes de Paris, le Syn- dicat central des horticulteurs de France, le Syndicat horticole de la région parisienne, non seulement en patronnant ce concours, mais en offrant des prix qui l'LA.NTKS N01V1-:LLL'> L lIliUTIl.l'L-nUli onl été appréciés à leur \aleur. Nul iloulo qiio pour les concours suivants, la S. N. II. 1''., dont on connaît la sollicitude pour tout ce qui peut favoriser le progros selon lili(iue et artistique de l'horticulture, n'appuio cotto ontroprise charmante d'uno tai;on ciïeclivc. Ajouterons-nous que ce concours a aussi sa psycho- logie, et qu'il y aurait maiiilos anecdotes à racontera co sujet. (Jue de poètes, d'esthètes, de critiques d'art, de moralistes et de philanthiopes céléhrèrentle charme ('e cette floriculturc aérienne et que de choses elle ins- pira. (i Afin de pouvoir, en toute liberté, dit un de nos con- frères de la grande presse, garnir de (leurs les balcons, on invoqua divers précédents. On se réclama tout il'abord de la plus haute antiquité, et de doctes paral- h'ies furent établis avec les mirifiques jardins sus- pendus, dont l'histoire de Babylone nous transmit la lidèle et minutieuse description. Les gens documentés exhumèrent le souvenir des parterres fleuris, élevés au-dessus du Louvre; rappe- lèrent le petit arbre de l'Opéra ainsi que les jardins qui. dans le même ordre d'idées, furent une des gloires artistiques des Tuileriej. L'actualité intervint, signala la présence à Montmartre et Montrouge, de tonnelles sur les toits, et publia de curieuses révélations sur le parc en miniature que l'Aulo- mobile-Club de France fit dessiner par un Le Notre ultra- moderne au-dessus des plafonds du quatrième étage de l'immeuble qu'il accupe place de la Concorde. » On évoqua certaines parures de façades, lors de la visite de souverains étrangers, et comme ce dernier pré- texte n'avait pas à se justifier cette année, le concours trouva sa raison d'être dans cette bonne et suffisante raison qu'il serait une fort jolie chose, charmerait Mimi Pinson et qu'il était par conséquent très digne d'être mis à exécution. Ainsi naquit toute une littérature : celle des fenêtres et des balcrms fleuris. Albert Maumené. Plantes nouvelles ou peu connues Cotylédon undulata Maw. — liât. Mag. t. 79.31. — Du Sud do l'Afrlquo cette jolie Crassulacée est rare dans les cultures et imparfaitement connue. Elle ressemble au C. orUculata, mais elle s'en distingue par ses feuilles obovalos spalulées, arrondies au sommet, ondulées-crénelées et ouspidées. Ses lleurs jaune rougeàtre sont disposées en cymes subdi- chotomes loguciuent pédonculées et pendantes. Le C. gibbi- /lura, du Mexique, de la section Echeveria, a le feuillage analogue : aussi at-il été quelquefois cultivé sous le nom do C. undulaU,. Primula frondosa JanUa. — Rev. hort. 1904. p. «9. — Cetle jolie Primevère de la région bulgare, ressemble beaucoup au P. farinosa, une des perles de la flore française. Elle diffère surtout de cette dernière espèce par son feuillage plus étoffé, plus ample, ses hampes moins élevées, plus robustes por- tant un plus grand nombre de fleurs. La corolle est rose- lilacée, marquée d'un œil violet pourpre à l'ouvoriure du tube qui est jaune. Elle est également plus ruslicpie et de culture plus facile. Draba Gllllesil Hook. et Ann. — Bot. Ma,/, t. 791.3. — Le D. Giiii'i'Si'i, originaire du Chili, constituera une bonne recrue pour la liste des plantes dites alpines. Il n'est pas sans analogie avec la vulgaire Corbeille d'argent. C'esl une plante vivace, couverte de poils mous et étoiles, à tige haute de :;o centimètres, dressée, rameuse à la base et fouillée, f^es fouilles sont plus ou moins embrassantes, étalées, ovales, ondulées, dentées, d'un vert paie. Los fleurs forment des ■grappes fournies lâches et allongées; elles sont lilanclios et Irs pétales longues do .'> millimètres environ di'ipasscnl lo calice. f. ItAuioT. L'HORTICULTURE EN 1902 Le Ministère do l'Agriculture vient do publier la sta- tistique agrlcobî pour l'année 1902. Do ce fort recueil, où ne s'élale i)ourtant qu'une, fastidieuse compilation do chilïros, il est, on cherchant bien, quelques particula- rités intéressantes à signaler au point de vue horticole, et l'on y trouve parfois de précieuses indications sur les productions des diverses régions de la Franco. On ne se doutait guère par exemple que le dcpartementdc Soine- ot-Oise produisît des Oranges : il en a été vendu .3 quin- taux en 1902 pour 2.30 francs alors qu'elles ne valentquo 'J francs le quintal prix moyen des Orangers dans les Alpes-Maritimes, oii la culture en est localisée, ainsi qu'en Cor^o; ces deux départements fournissant à peu près à eux seuls la totalité des Oranges, Cédrats et Citrons i)roduils en France (.'tCOCO quintaux environ pour 7.50. 000 francs). Une autre culture exclusivement méridionale, les Amandes, a donné "."xOOO quintaux, valant 3. 22!'). 000 fr., et fournis pour les deux tiers par lesBouches-du-Rhône ; cependant nous voyons un département du nord-est, la Marne, en donner 4 quinlaux pour 100 francs. Avec les Olives, cette source de richesse de notre Provence, les chiffres s'élèvent : 1.334. 818 quintaux valant 24 millions de francs, dont la moitié est fournie par le seul département des Alpes-Maritimes. Mais voici deux cultures répandues un peu partout : 1" celle des Châtaignes, dont on a récolté 2.180.000 quin- taux, d'une valeur de 18.2.50.000 francs; le premier rang est tenu pour la produclion par la Corrèze avec 346.000 quintaux (1.990.000 francs), et pour la valeur par l'Ardèche: 2.090.000 francs pour seulement 206.000 quin- taux; 2° celle des Noix, où la Dordogne tient la tète avec 00.000 quintaux (3.225.000 francs), suivie par la Corrèze et le Lot avec presque les mêmes chiffres (43.000 et 45.000 quintaux). Pour les Pèches, la Seine, grâce à nos arboriculteurs de Montreuil, détient le record delà valeur moyenne du quintal (316 fr. 60), et c'est le Rhône qui donne la plus forte production totale: 22.373 quintaux pour 007.447 fr., alors que les 389 quintaux do la Seine valent 123.1.50 fr. On parle toujours du cidre de Normandie! encore une légende qui s'en va : ne voyons-nous pas dans l'IUe-et- Vilalne 2.150.1)00 quintaux de Pommes etPoires à cidre (près de 30 millions de francs); dans les Côtesdu-Nord, OiO.OOO quintaux (11.000.000 de francs); Morbihan, 1.600.000 quintaux (11.200.000 francs); le Finistère, 200.000 quinlaux (2.020.000 francs), au total pour la Bretagne environ 5 millions de quintaux, valant 53 mil- lions de francs, soit la moitié de la production entière de la France, alors que la Normandie, avec le Calvados (9.50.000 quintaux. lo.,500 000 francs); l'Orne (26 i.OOO quin- taux, 170.000 fr.); la Seine-Inférieure (807.425 quintaux, 0.455.000 fr.); l'Eure (350.000 quintaux, 4.0ii0.000 de fr.); la Manche (400.00(1 quinlaux, 5.i20.o00 francs), n'eu fournit que pour 30 millions de francs, sur les loi mil- lions de la valeur totale. Pour les Poires et Pommes à couteau, comme pourles Pêches, c'est encore le département de la Seine qui tient la tête pour la valeur moyenne du quintal (52 francs), et n'est approché que du loin par la Haute-Loire (30 francs), cl le Loiret (28 francs); le Nord donne la plus forte pro- duction totale, près de GO.OOO quinlaux. Au total, 5.50.000 quintaux valant près de 10 millions de francs. Quantaux Prunes de choix, elles sont, comme on sait, l'apanage des deux départements du Lot et du Lot-et- (iaronne, où le {piintal se paie de 70 à 1('5 francs; le i-ocord delaprodu<'li()nest détenu parle départementde LE JARDIN — UTILISATION DES CLEMATITES — L HORTICULTURE FRANÇAISE A SAINT-LOUIS Seine-et-Oise avec 37.290 quintaux. Ces fruits sont l'objet d'un commerce important, qui s'élève à 0.305.000 francs pour 332.435 quintau.x récoltés. La valeur totale des productions florales et maraî- chères do la Franco sont estimées 200 millions de francs pour l'année 19Û2, qui compte parmi les moins Ijonnes : pour l'horticulture proprement dite, c'est le département des Alpes-Maritimes qui tient la tête de loin avec 13 millions de francs pour seulement 2.400 hectare.» plantés. Ces proportions ncsontatteintes en cultuie maraichére que dans le département de la Seine, où 2.S37 hectares ont rapporté li millions, dans le Var avec 12.0ii0.000 fr. pour 2.594 hectares; dans le Pas-de-Calais avec près de 9 millions pour 1.900 hectares, et Seine-etOise avec 10 millions pour 7.0i»0 hectares. On reconnaît là les résultats des cultures forcées, où la terre ne connaît point un instant de repos, alors que les cultivateurs bretons qui font leurs primeurs en pleins champs et en terrain assez pauvre ont besoin des 207.848 hectares du Finistère pour produire 3 millions et demi : là lo Gult Stream remplace le soleil et le goémon le fumier. De cette énumération assez sèche, dont nous avons tenu seulement à faire ressortir les points saillants, nous ne retiendrons que la place considéralilo tenue par l'horticulture dans la production agricole de notre pays, où elle entre pour près de 400 millions, et dans notrn* commerce extérieur, comme lo prouve la statistique publiée précédemment (1). Quant à la valeur des pro- duits horticoles français, les récents succès de nos exposants à Dusseldorf, Turin et Saint-Louis, la dé- montrent de façon surabondante. H. M. Utilisation pittoresque des Clématites sur trépieds rustiques La grâce naturelle des nombreuses variétés de Clé- matites grimpantes convient particulièrement à l'orne- mentation des piliers, des Ironcs d'arbres, des clôtures, et de tous autres supports; on peut ainsi obtenir soit des colonnes, soit des masses irrégulières de verdure la plus grande partie de l'année, et au moment de la flo- raison l'aspect en est vraiment splendide. A Kew, toute la collection des variétés grimpantes est plantée à l'entour de perches rugueuses, et, au bout do deux ou trois ans, alors que les plantes ont atteint tout leur développement, chaque ])ercho ou groupe de perches se trouve étreint par une luxuriante végétation.. Dans quelques cas, les variétés vigoureuses, dont le C. Vita/lia, poussent en masses énormes, comme on lo- voit souvent sur les vieilles haies; d'autres fois, dans les jardins, avec des hybrides à larges fleurs on garnit chaque perche, et on obtient ainsi de jolies colonnes bleues et blanches; parfois encore, deux ou trois, variétés, croissant en masses compactes, aptes avoir atteint le sommet de leurs supports, combinent leurs ellorts pour produire un assemblage varié de fleurs bleues, blanches et mauves en entremêlant leurs branches. Pendant la floraison, les visiteurs sont de toutes parts attirés par les brillantes masses bleues et blanches que l'on distingue même dans l'obscurité, en mai, juin et juillet principalement. Cependant l'automne, l'hiver et le printemps ont chacun un représentant. Les espèces- les plus dignes d'être notées sont les suivantes : C.flam- urula, d'une végétation vigoureuse, produisant en grandes quantités des fleurs lilanches au paifum déli- cieux; C. alpina, aux jolies fleurs bleues; C. calycina, (1) Voir Le Jardin, n' 4M, p. 151. qui donne des fleurs d'un blanc jaunâtre au milieu de l'hiver; C. crisj>n, aux fleurs bleues campanulées et crispées sur les bords; C. orientalis, aux fleurs jaunes; C. montana, la plus connue, aux fleurs blanc de neige; C. jija/nra^ato, plante vigoureuse, originaire du Japon et donnant des fleurs blanches; C. Pilcheri, variété à fleurs bleues, venant du Colorado; C. lanuginosa et C. iHticella, qui ont donné naissance à tant de variétés populaires. A citer encore la variété herbacée C. cocci- nea, pour ses gracieuses fleurs écarlales lubulées. Les hyljrides les plus admirés à Kew proviennent des types C. lanuginosa et C. Jackmani, et produisent du commencement de juin à la fin de juillet un effet splendide. Parmi les Idanches : Reine Blanche, plante vigoureuse aux feuilles et aux fleurs très larges, Beauly of Worcester, Anderson Henry i. Mrs Quitter, Miss lia- tem.an et Fai/ Rosamo/nl sont les meilleures. Les bleues et les pourpres sont représentées par Sir Ganiet Wotseley, La France, Gipsy Queen, etc. A citer aussi Marcel Moser à grande fleur mauve, et Fairy Queen, à grande fleur blanche striée de rose. Los variétés à fleurs doubles sont nombreuses : doux sont surtout à mentionner: Belle de Woki/Hj, b'.inclio, et Venus Vic- trii\ lileue. La culture do ces plantes n'est pas difficile, si l'on a soin de bien préparer le terrain, d'y ajouter un bon compost avant la plantation, d'aliriter les jeunes plants au moyen d'arbres ou de grands arbrisseaux. Dès qu'ils sont mis en place, ils sont l'objet de grands soins ; il faut les éclaircir à l'occasion, et chaque année tail- ler ceux qui se montrent trop vigoureux aux dépens de leurs voisins. Cette toilette une fois terminée, on fums copieusement avec du fumier bien consommé, on maintient de l'humidité aux racines, et à de rares inter- valles, l'addition de chaux au sol est grandement appré- ciée par les plantes. Pour tous ceux qui possèdent des plantations d'ar- brisseaux dont la plupart sont sans intérêt, un choix de Clématites sera un immense bienfait; il suffirait d'enlever quelques arbustes en double, de retoucher quelque peu les liosquets en y plantant des Clématites contre de hauts piquets rugueux, et l'on obtiendrait ainsi un effet très joli en même temps que peu coûteux. Mauct IIoufsv. L'Horticulture française à l'Exposition de Saint-Louis Grâce aux efforts du Comité français des expositions internationales à l'étranger, l'Horticulture française est dignement représentée à l'Exposition de Saint-Louis, dont notre section n'est pas un des moindres attraits. On sait déjà qu'elle occupe les jardins entourent le Pavillon national, où M. Vacherotaoonstiluo un ensem- ble des plus décoratifs en utilisant fort habilement les remarquables apports de nos pépiniéristes en renom, qui tous ont tenu à montrer au public américain l'état actuel de perfectionnement et de progrès, qui signale notre horticulture et notre arboriculture nationales. Ces jardins contiennent en effet de magnifiques échan- lillons de nos diverses cultures. Les Rosiers, dont la culture on France est si répandue, y sont représentés par des envois importants de nos meilleures spécialistes, lesLévêque,lesDefrosne, les Boucher, lesBalochard,elc. Des collections relativement considérables de nos plus belles variétés de Roses sont exposées en plantes cul- tivées pour la plupart sous la forme naine, car les sujets à haute tige, que nous aimons à planter en France dans nos parterres, ne résisteraient pas aux chaleurs intenses LE JARDIN' . 1 11' s .variété Miss Datemau) sur trépi is les J.aJiiis royaux de Kow.) GIÎMMINATIO.N 1/KS CHAINES DE PRIMULACEE? qui sit;nalent los mois de juillet (^t d'août, dans les vastes plaines découvertes du Missouri. Les Conifères et les arbustes à feuilles persistantes (iyurout également on grand nombre, soit en exem- plaires isolés, soit on groupes ou en massifs, el les plus admirés sont ceux de MM. Croux, G. Duval, Moser, N'omblot-Bruneau, etc. La nécessité d'expédier ces végétaux en caisse à tra- vers l'Atlantique n'a pas permis, malheureusement, la présentation de ces spécimens admirables do forme et de développement, comme nous en admirions encore récemment a la dernière Exposition du Cours-la-Ueine, quoique los apports faits par les pépiniéristes cités jilus haut soient certainement dignes d'être remarqués, à tous égards, par le choix et la bonne culture des olijets prô- s'mtés : c'est ainsi que les Rhododendrons el Magnolias de M.\L Moser, Groux, Leroy (André), Louis Leroy, etc., justihent la réputation universelle que leurs obtenteurs (int acquis dans la culture de ces belles plantes. Un certain nombre d'autres arbustes ligneux. Clé- matites el Ilydrangeas de M. G. Boucher, Pivoines en arbre de M. H. Defresne fils, Lilas de M. Cliâlonay,etc., concourent aussi à la décoration des jardins, dont les pelouses sont garnies des meilleures compositions do gazon de nos principaux établissements grainiers : Ddnaiffo, Vilmorin-Andrieux, Thiébaut, Férard, Cayeux et Le Clerc, etc., et les plates bandes des fleurs les plus jolies et les plus diverses : Cannas de MM. Cayeux el LeClerc, Billard et Barré ; Dahlias de MM. Rivoire fils, Vallerand et Molin, Glaïeuls et Iris de MM. Millet et fils, Bégonias de la maison Vilmorin, Anémones et Renon- cules de M. Rosette, etc. En attendant que les concours temporaires lui four- nissent l'occasion de faire apprécier les produits remar- quables de ses vergers et de ses forceries, l'arboricul- ture fruitière tient une place prépondérante avec les arbres fruitiers formés que les meilleurs pépiniéristes de la région parisienne, les Croux, Nomblot-Bruncau, les Bouclier, les déjà nommés, ont envoyés en su;ets do choix, remarquablement dressés. iJans cette spécia- lité, nos arboriculteurs sont hors de pair et ne con- naissent point de rivaux. Dans le Palais de THorticulture enfin trouvent place los objets divers appartenant au matériel horticole et \ilicole, les plans de jardins et les graines de semence qui viennent compléter la participation de l'Horticul- ture française. Pour terminer, signalons dans la section d'éducation et d'enseignement, diverses coliections qui montrent quelle place importante on attache en France à l'ensei- gnement agricole et horticole : entre autres une, tout à tait romarqua''le, en sept volumes, fait voiries résultats étonnants qu'a pu obtenir dans une circonscription d'une centaine do communes, un inspecteur de la région bretonne. Parmi les multiples cours d'agriculture expo- sés, citons les trois cahiers d'horticulture et uncomple- rendu de promenades scolaires de ^L Le Grand, institu- teur à Is-en-Bassigny, l'album de fruits de M"'= Hou. bault, institutrice à Ceintrey, etc. Ainsi qu'on peut le voir, d'après ce rapide exposé, dans la section horticole, comme d'ailleurs dans les autres groupes, les représentants de la France à Saint- Louis peuvent avantageusement affronter la lutte avec leurs confrères américains, en concurrençant par l'ex- cellence de leurs produits, la quantité innombrable, mais inférieure, de ceux de leurs rivaux. Lors de la distribution des récompenses, nos compatriotes, qui furent à la peine, seront nous l'espérons bien, à l'hon- neur. H. Martinet. Germination des graines de Primulacées On sait que les plantes de la famille des Primulacées sont de genninalion lente et difficile et on recommande los grainps fraîehomenl récoltées comme indispensables pour obtenir un bon résultat. Dans mon livre, /es Plantes de montagne dans les jar- dins (1), j'ai indiqué que le semis sous la neige des graines de plantes do montagne était un des meilleurs procédés à recommander. J'ai continué à me servir de la neige cet automne pour activer la germination de graines do l'rimiila et j'ai fait une expérience qui me parait tout à fait concluante. J'ai semé le môme jour en terrines exposées à la neige, au mois do novembre 1903, des graines récoltées en août du Prlinida capilata, cette admirable plante de l'Himalaya, aux fleurs bleues réunies en sphère, de la socliondes Capitatœ, et d'autre part, en terrines disiio- sées en serre tempérée, des graines do Primula japo- nica, de la section des Prolifenv, originaire du Japon, aux grandes hampes florales de 0"'60, decouleurvariable mais carmin vif dans le type avoc coloris divers dan»; los nombreuses variétés hurlicolcs. Quinze jours aptes le semis, les graines du Primula capitata exposées à la neige et icnlrées au dégel avaient levé avec une vigueur et une régularité remarquables. Les planlules étaient déjà repiqués en terrine en janvier l'JÛi et j'ai en ce moment une grande quantité de jeunes plantes qui pourraient bien fleurir cet élé. Au f oniroire les graines do Primvla japonica restées dans une serre tempérée n'ont accusé aucune vitalité jusqu'au mois d'avril dernier, c'est-à-diro pendant six mois et c'est seulement ce mois-ci (mai 1904) que je commence a les repiquer en terrine. En 1902, les graines que j'avais semées sous la neigo du même Primula japonica avaient levé en 15 jours. J'avais déjà fait cette expérience en 1903 sur des graines d',1 nd rosace ytacialis, récoltées sur mc= rochers, et de Silène acaulis, deux plantes alpines par excellence. Les'graines do ces plantes exposées a la neigo avaient levé avec vigueur et très rapidement, tandis que je n'ai jamais pu obtenir la germination des mêmes graines non exposées à la neige. Malheureusement en une nuit, toutes les plantulcs d'Androsace repiquées m godet fuient la proie des limaces. Le succès que rh.)rliculteur peut ob'.enir pour les plantes alpines en semant ses graines sous la neige devrait l'oncouiager à cultiver ces plantes comme d'au- tres végétaux, chez lesquels maintes expériences ont démontré le rôle du froid comme agent préparateur do leur précocité (2). Cette culture si appréciée depuis longtemps en Anglo- terre a pris ces dc'rnières années un grand essor en Autriche. Los Autrichiens qui vont se rfposer l'élé dans les fraîches montagnes du Tyrol se distraient dans leur excursion à rechercher les plantes alpines, qu'ils essaient d'acclimater dans leurs jardins à leur retour chez eux. C'est un sport aujourd'hui en Autriche, que la culture de ces plantes. Aussi les horticulteurs ont suivi le goût du public et cultivent avec les plantes vivaces les arbustes et plan'es de montagne qu'ils pla- cent avantageusement dans leur clientèle. Suivons donc le mouvement, puisque nous n'avons pas su le provoquer et melt,t de mai étaient placées entre les couverts des deu.< cùtésde la table; elles étaient reliées entre elles par des guirlandes composées des mêmes fleurs, lesquelles se croisaient vers le centre de la table et formaient une suite do lignes brisées et légères d'un joli effet. Une autre garniture de table dont le centre était garni par une glace bisaulée était remarquable : Des guirlandes de Hoses Gcnàral Jacquctninot et Eugène Fiirst formaient une série de montagnes russes autour du plateau central, pendant que les bouts et les intervalles étaient ornés de statuettes avec hottes chargées des mêmes lleurs. Du Capillaire élancé dans l'ensemble allégeait cette décoration due à Mme Victoria Asinari. Une quatrième table était garnie de Roses rouges et d'Œillets jaunes. Au centre, une étoile à cinq pointes faite d'G'lillets jaunes, le milieu relevé par un piquet de Roses rouges, dans les bouts, deux étoiles à trois pointes d'ÛMllets jaunes avec plumets de Roses rouges au centre; verdure légère iV Asparagus. La maison Aclis-Dano exposait divers arrangements : plu- sieurs tables étaient décorées avec des rivières en verre i u en porcelaine qui sont encore de mode en Italie; on forme ii l'aide do ces rivières, de jolis dessins à la française, au c mtre dosquel on met des statuettes ou groupes recherchés. Ces décorations so font généralement de lleurs unicolorcs. Les bouquets de mariée qu'il nous a été donné de voir, étaient composées de la façon suivante: une houppe do lullo illusion, parsemé d'une vingtaine de petits boutons d'Oranger forme le bouquet qui so termine par une longue poignée entourée de satin blanc avec nœuds de satin blanc. Les bou- quets des demoiselles d'honneur sont de même composition, mais un peu plus grands que celui de l'épouse. Les gerbes do tleurs û'Antlmrium se font d'une autre manière : chaque fleur entourée de Capillaire est montée sur de longs bouts de fils de fer avec un flot de tulle louge à la base. Avec une cinquantaine de ces fleurs ainsi parées, on fait une gerbe d'un elTet extraordinaire qu3 l'on fixe généra- lement sur une colonne assez haute entourée dune torsade do tulle do mémo couleur. Il so fait également à Turin de belles gerbes, ainsi que des croix et couronnes avec des fleurs et des branches dessé- chées. Ces arrangement ont eu l'avantage do so tenir Inrn pendant les quinze jours qu'à duré l'I'.xposition, tandis que les exposants do fleurs naturelles ont eu beaucoup do peine à maintenir l'attrait do leurs lots pendant lo même temps. C. CÉLOS. Essais d'éthérisation des Vignes Depuis le décret du 15 mai 1882 rendant exécutoires en France les dispositions de la Convention de Berne, les planls de 'Vignes étaient bannis de nos expositions d'IiorlicuUure. Nous sommes bien loin aujourd'hui de ces règlements draconiens qui prohibèrent trop long- temps, au (concours général agricole, ces racines inof- fensifs et qui réglementaient strictement la longueur des sarments de nos Chasselas conservés frais. Ces lois eussent été comprises au xni" ou au xiv'' siècle, en cas de phylloxéra, pour les clos d'anlan des Bourgeois, des Cordeliers ou des Jacobins (1). Elles étonnèrent long- temps et ajuste raison, les exposants et les visiteurs du Palais de l'Industrie et de la Galerie des Machines, ou les plantes les plus rustiques et les mieux préparées supportaient avec peine, huit jours durant, après un dur transbordement, le froid, les poussières, et les suf- focantes fumées des machines au milieu desquelles elles étaient entassées. Le temps n'est plus où l'on devait so soumettre, avant de visiter un vignoble, auxprescri|)lionsdu Coran pour l'entrée à la Mosquée [■>]. Les planls de 'Vignes quelle que soit leur provenance circulent assez libre- ment, et, de même que le phylloxéra et tous les budgé- tivores qui en vivent, nos vignobles ne s'en portent pas plus mal. C'est ainsi que l'on pouvait voir celte année au con- cours général agricole de nombreuses Vignes améri- caines et franco-américaines provenant des contrées les plus contaminées. Nous ne délaillerons pas la valeur et l'utilité de ces collections, pour lesquelles nous voudrions voir l'éta- blissement d'un concours spécial, soumis à l'examen d'un jury compétent, mais nous nous arrêterons devant l'intérêt tout particulier qu'offrait l'un de ces lots, pour les essais d'éthérisation auxquels s'étaient livrés ses présentateurs, MM. Zeimet et lils de Champvoisy (Marne). L'application de l'ether au forçage des plantes est à l'ordre du jour, grâce aux savantes recherches de M. Albert Maumené sur cette intéressante question (3), et nous avons constaté avec plaisir, l'intelligente initia- tive de nos collègues en viticulture, curieux de se ren- seigner et d'inslruirs les autres, de visu, sur les avan- tages de celle opération. Lo 3 février 1904, MM. Zeimet et lils avaient pris, d'une part, d«s grelïes d'un an arrachées avant les gelées d'automne, qu'ils mirent on cellier dans du sable, et d'autre pari, des mêmes cép.Tges arrachés dans le (1) Le clos aux Bourgeois se trouvait au commencement du fau bourg Saint-Michel de part et d'.iutre de la rue d'Enter, il était appelé, en 1343, le clos des Vignerons et clos Saint-Sulpicc en 1431, pour devenir Hôtel de Bourges. En 1530, il tenait à un champ qui servait de marché aux chevaux pendant la loire Saint-Ger- main. L'Hôtel-Dieu y avait un moulin et un pressoir nommé quel- quefois pressoir Gibard. Le clos des Jacobins contenait 9 arpents, il était planté en.Vigiies comme les autres: on en a (ail les rues de la Madeleine, de Saint- 'l'homas et de Saint-Dominique. Le clos des Cordellers s'étendait dans le faubourg Saint-Germain ; 11 était planté en grande partie en Vignes. {.Recherches rétrospec- tives sur la culture de la Vigne à Paris, par J. Uujardin|. (2) l' Nettoyage des chaussures, en enlevant avec soin la terre qui y adhérera; 2» Brossage énergique des vêtements et chapeaux avant de sortir de la Vigne : le phylloxéra peut en eQ'et s'attacher aux vête- ments, et surtout au moment des essaimages ; 3» Nettoyage complet par lavage et grattage des outils employés dans la Vigne malade, tels que bêches, houes, charrues, cha- relles. etc. (Insiruclions stir l'application de la loi du -Ji mars ts.s:!)- (3) Sjuvelle mi-lhode de Culture forcée des arbustes et des plantes s .nniis à l'action de l'éther et du chloroforme, par A. Mauuienë (Librairie et Imprimerie horticoles, 1903). ICTHtîRISATION DES VIGNKS 189 courant de décembre ot ayant par conséquent essuy.' les gelées jusqu'à cette c'poque. Ces plants furent enfernn's dans doux liocaux dilïé- rents, d'une contenance commune de douze litres, quatre litres de sabln recouvraient les racines. On mit alors dans l'un des bocaux quatre grammes d'éthor, et 3 gr. 5 dans l'autre; puis, tous doux furent herinéti- quement bouchivi à l'aide de cire et de mastic, et soumis à une température de 15 degrés centigrades pendant quarante-huit lieures. Enfin toutes ces greffes furent plantées, ainsi que des témoins non éthérisés, dans une petite serre cliaultée à 20 degrés pendant le jour et à 17 degrés la nuit. Trois jours après on pouvait remarquer, que les greffes arrachées avant les gelées avaient leurs boutims bien gonflés et prêts à s'ouvrir, alors que les au- tres semblaient rester à l'état do repos. Au huitième jour, les premiè- res arrachées étaient en pleine végétation et con- tinuèrent à dé- velopper l"urs bourgeons, tan- disque celles qui avaient été arra- chées tardive- ment commen- çaient seulement à se débourrer. Les témoins res- taient toujours à l'état de repos, et, ce no fut qu'au bout do douzejours, qu'ils bleaii grelïés sur 1202, qui offraient des pousses supé- rieures à celles des mômes cépages arrachés les pre- miers. Les plants témoins conservèrent toujours leur retard. De nouvelles expériences furent pratiquées le 15 février avec des Chasselas rose et des Gamay-Tein- turier-Fréau greffés sur 3309 ; les doses d'éther étaient cette fois de 3 gr. .'), 4 gr., et 4 gr. 5. Au 10° jour, les Gamay-Teinturier frcau à 3 gr. 5 avaient bonne apparence, alors que les autres sem- blaient végéter. Les Chasselas Rose restèrent plusieurs jours à bouder, puis tentèrent de regagner les autres. A 4 grammes d'éther tous ces plants étaient moins fort, et à 4 gr. ."), ils furent complètement détruits; ce qui semble démonlrtT, nous disaient nos distingués conè- Fig. 11 L. Pinot-Meunier sur 330» é D. Chasselas rose sur 330 ouveris Landa. ntalion de Vignes élhé.isécs au Concours af;iieoli I!. Pinot noir sur 3303 à :S gr. 5. — C Pinot noii gr. 5. — E EE. Cliassclas doré sur 3309 à 3 gr. 5, montrèrent les premiers symptômes de végélalion. gués, que le Chasselas, suivant lo porte-greffe, pourrait A ce moment, MM. /.eimet s'aperçurent que toutes supporter des doses d'éther relativement plus fortes ces greiïes se comportaient de façon différente, suivant que les autres cépages expérimentés, le cépage, le porte-greffe et les doses d'éther utilisées. Ces intéressantes expériences méritaient, croyuns- .N'ous résumerons leurs observations, dans le tableau nous, d'être signalées aux lecteurs du y^rd/;/, si \ivo- ci-dcssous : mont intéressé^ déjà par les travaux de M. A. Maumcné sur cette question, et nous pensons, comme lui, qu'il est aujourd'hui permis de bien augurer de l'utilité du forçage des plantes par l'éther, et des modifications heureuses, ou mieux encore, de la rénovation qu'elle pourrait apporter dans l'industrie du forçage des Raisins de table pour ainsi dire abandonnée en France (1). François Charmeux. (1) Ces notes prises au Concours Agricole, et ([ui n'avaient pu encore trouver place dans les colonnes du Jardin, ont eu les honneurs du Congrès d'Horticulture, ou nous eil mes l'avantage de les développer à l'appel de la quesHon sur 1' <■ BthéHsalim des plantes pour leur forrage». L'intéressant mémoire de iM. .1. Ayniard, lauréat de ce Congrès, et les savantes discussions auxquelles il a donné lieu de la part de nos professeurs et horticuUeurs les plus autorisés donnent à ce sujet un regain d'actualité bien fait pour exciter l'attention des plus indifférents. Comme le disait bien juste- ment dans ses conclusions notre jeune collègue, M. Aj mard, les faits viennent heureusement contredire aujourd'hui des prophéties trop hardiment lancées. L'anesthcsie préalable commence à entrer dans la pratique horticole. La période des hésilalions et des tâtonnements est tiassée. La mélhodo pratique est tracée claire- ment ; suivons-la. Les résultats obtenus avec les Vignes font bien augurer des essais entrepris sur les divers arbres fruitiers; dans cette voie, le champ est largement ouvert aux expérimentateurs. F. C. NOM DU CKl'AGK POKTE- GUKFFK roiiis ii'nuER EMPLOYÉ DEGUt; DK VÉGÉTATION l'inol-.Meiinicr. . . l'inut lioir (■.l,;iss. las doré. . . :i:iu9 1202 im :j:!09 3er.5 igr. :i gr. 5 4 ^-r. 3 Mr. 5 ■i gr. .'i gr. 5 4 g-. :j gr. .-, 4gr. 3 gr. 5 4gr. fort plus fort fort passable très fort passul)le très fort faible Ces remarques concernaient toutes les greffes qui avaient été arrachées avant les gelées. Les autres, c'est- à-dire celles qui avaient été enlevées plus tardivement, donnèrent lieu aux mêmes observations quelques jours plus tard, sauf pour les Chasselas doré de Fontaine- L EXrnSITlON PlUNTA L EXPOSITION DE DUSSELnOni' L'Exposition printaniére de la S. N. H. F. L'EXPOSITION DE DUSSELDORF Les plans de jardins A part M. Loiseau iiiii montrait plusieurs plans parfailo- niont conçus de propriétés dont il a étudié les projets et o.xécuté les travaux, et une intéressante étude d'un jardin dans les montagnes, à St-(iervais, dont il a harmonisé l'ar- ranfjement pittoresque avec le cadre majestueux qui le sertit, et M. Redont qui présentait de jolies aquarelles de diverses propriétés, l'intérêt principal se concentrait sur les plans du concours en loge. Les concurrents ont eu à étudier un projet dans des cotuH- tion i à la fols plus difficiles et plus conformes à la réalité cjuo celles qui leur avaient été imposées les deux années prô- lédentes. IjO ttiènio avait été élaboré d'une façon conscien- cieuse par notre excellent collègue M. Contai qui n'avait pas mi'nagii les nombreuses sujétions. C'est il cela croyons nous qu'il faut attribuer les résultats un peu au-dessous de ceux des concours |irécédents. 1,0 projet conçu par il. Ziégler (classé premier) s'est trc- duit par un plan assez bien ordonné, étudié quant aux pro- fils et aux détails d'exécution d'une façon pratique. Peut-ètie pourrait-on repriulior au |„iil. Il,' s;i s.rhoresse des lignes qui se jugerait mi.in; .1 l. x^mlM.,,, 1,,, ,i qu'en raison do la Lo projet de M. Biuneau, classe deuxième, présente aussi des qualités évidentes et l'allée de ceinture se dévelopjjo il'une façon gracieuse. La faute principale résiderait dans la création d'une sorte do petit château il'cuu nullement en har- monie avec le caractère même et la ile^lina lien di' . il li> ino- priété. ,M. 'l'hionnaire a dressé un |imj(-l il - enrenlidn générale assez bonne, avec dos dilails ir,inanL'emoriU tort bien compris et très agréables. La disposilion du parterre laisse à désirer, car celui-ci ne pourrait être exécuté qu'à l'aide de mouvements de terre importants, à cause de la déni vellalion du sol, et exigerait des travaux de maçonnerie dont la nê'cessilé no s'impose pas. Le projet do if. Lucien .Mail témoignait de beaucoup d'ef- forls, sans atteindre absolument la perfection désirable; un peu d'école do A. M. Industries horticoles C.etle exposition est assurément la plus ini|iiii lanli' que nous ayons jamais rencontrée dans l'Induslin- Imi l n nii. ( ;r|ir ri'union considérable d'exposants ne conijn . nail |,a i us (le ISO maisons et nous devons applaudir a 1 ingeniosilc des organisateurs de cette section parvenus à répartir et à grou- per si agréablement, malgré les difficultés d'une installation hàtivc; sur des surfaces impossibles à modiQer, des objets aussi nombreux et aussi disparates. Le jury a tenu compte, dans ses récompenses dos grands efforts et des dépenses notables des exposants qui avaient établi et monté sur place, pour quelques jours seulement, serres, kiosques, rochers, cascades, etc., où nous relevons les noms de MM. Dorléans, Fontaine, Souverain, Dubois. Pérégo. Siry, Cochu, Perrior, Bollard, Anfroy, Dufour, Uigaut, Leduc Schwartz et Meurer. Tous ces bons constructeurs, et un clioi.x serait bien difficile à faire parmi eux, ont obtenu du reste depuis longtemps les plus hautes récompenses. Los chauffages présentaient les appareils cxccUenls de M.\r. Durand-Vaillant, Porrior, Dediou et Hallay, J^. 0. Moyer. Dans la grande section, un peu humide et boueuse dos pompes, nous retrouvons nos laborieux industriels on renrm : MM. Durey-Sohy, Vidal-Beaumè, Hroquet, Anceaux. llirl, l-'loucaud, etc., puis les pulvérisateurs do MM. Hesnard- .\laris, Roche, Nadeaud. Nous ne voyons pas boaueonp do nouveautés, mais los appareils ont gagné en solidité et aussi e i élégance. Nous terminerons en citant trop brièvement, los instru- in mis horticoles et coutellerie de M. Pradines; les poteries (L M. Wirint; la quincaillerie horticoledo M. Tissot et celle l'.n ri'^Min ■. I l',>;[)i)sition d'fndustrio horticole nous a montré celte aiime eiieore les efforts incessants qu'elle fait pour m linlonir une fabrication excellente, avec les porfeclionno- nients que réclament d'elle les besoins toujours nouveaux do l'.iorticulturo. François Cuahmeux. Les Cactées A l'exposition spéciale de Dusseldorf, qui eut lieu du [> au ti juin, on eut l'occasion de voir des Cactées, des Phyllo- cactées, des Opuntia, des Echcveria, des Cereiis, etc., de toutes provenances et do toutes grandeurs, en nombreux spécimens. On en vit dont la grosseur variait de celle d'un pois à celle d'un homme, d'autres avaient la forme d'une balle de l") centimètres de diamètre, à épines blanches, jaunes ou rouges. De i'Ephalocereus senilis (tète de vieil- lard), il y a des groupes de dimensions variées. C'est avant tout, la maison f'ranlz De Laet, de Conlicli, Belgique qui nous montre une collection si riche et si étendue ([u'on est vraiment stupéfait; ce sont aussi les maisons ffaage et Schmidt et Fr. Ad. Haage fr., d'Erfurt, qui cultivent spécialement les Cactées depuis des années. La direction du jardin grand-ducal de Karlsruhe nous a apporté, outre une très riche collection de Cactées, d'Eu- phorbes. d'Opuntia, de Rhipsalis, à.' Echinocereus, etc., un groupe de plantes greffées aux formes bizarres. Après cotte exposition de plantes un peu tristes, nous changerons tidalement de décor avec les riants tableaux que vont nous fournir les I^oses et l'art lloral. Les plantes en plein air, environ 75,000 qui commencent à fleurir en ce moment, offriront sous peu de jours un spec- tacle que nous aurons l'occasion de décrire dans notre pro- chaine lettre. J. W. Beliz. Erratum. — Dans nos derniers comptes rendus se sont glissées quelques erreurs do noms. <|ue nous lait remarquer notre correspondant : Ce sont M. Flïigel, et non Finzel, de Cologne, qui exposait la table de banquet de 30 couverts, et M. Cari \\ iiK. el non K. l''uss, de Dusseldorf, l'exposant de la table mnilern-style. Enfin M. C.aniat. d Antibes, obtenait, outre le Prix d'hon- neur des fleurs coupées, une médaillo d'or pour six aCillcts, et uno niétlaiUe d'argent pour fleurs cliverscs. Revue des publications menl: li\s uns [uelerenL les Aspei>j,es Jjlanehos ou verte aux violelles, d'autres les Haricots mangc-lout, aux Haricots verts, parce qu'ils semblent plus tendres et ne possèdent pas la même saveur; d'autres encore les Betteraves blanches parce qu'elles sont plus savoureuses ; et ces préférences ne tien- nent pas toujours à la qualité supérieure du légume, mais souvent à sa plus belle apparence. C'est dans lo but de satisfaire à ces goûts divers que les expérimentateurs se sont ingéniés à sélectionner les semences pour on obtenir des variétés nouvelles ; aussi était-il inté- ressant de donner, d'après Y American Gardeninfi, les résul- tats obtenus par M. Otto Thelow, du Farmer's Institut do Philadelphie: pour les Haricots verts et niange-tout, il a réussi à obtenir des cosses bien pleines et rondes, plus lon- gues et plus tendres, sans filandres, telle la variété Haricots beurre de Yosémiti. qui joint aux qualités de toutes les autres ceUe d'être plus large, plus longue et plus tendre. C'est ainsi que des Betteraves se sont renflées, affectant la forme desNavets. des Carottes etiilées se snnl .'iiaissies. sont devenues cylindriques, puis obtu^i - il ~aiis cieur, des Panais plus"gros et idus lisses, ili- rinniils plus larges. Les l'ois ridés ont été amenés à la |iirlerlinn par croise- ment avec les variétés naines ou larges, et ils mûrissent trois jours après les sortes rondes extra précoces ; d'autres donnent pendant la i)lus grande partie do l'été. Les l'omatcs ont été l'objet do maintes améliorations, comme forme, comme couleur et comme goût : 1rs variétés ridées, à gros grains, ont fait place aux variétés liicn rondes, d'un rouge éclatant, très charnues, de goût délicat et no contenant que très peu de graines. De même, d'autres légumes. Choux, Céleris, Oignons ont été améliorés, soit pour leurs qualités comestibles, ou leur hûtivité. l'Jl C.., Ml ii.'ul !,■ vnii, ilapi-ès ro court s.'ni.'iir>^ hMii.;,iis i[ oui rii'ii ;i l'iivicr uux Ariu; nlil^iil i.iii^ |.ii\,nl riviiliseï' avci; les leurs; mais on nc^ ^.:uiiail fin|i iiisisler, conirao le tlil si-justement M. Tliolow. sMi- 1,1 n s-,ili'. ikius la recliorclio do nouvelles vai-iélt''s, do li'iiir iniiipli- (1rs j.foi"its particuliers à chariuc pays, on niiimo temps quo du i-liiiiat. Otto Thelow. Fumure du potager en terrain marécageux. — Voici li- proi'i'di' rn-.iiiimando dans lo /')•,//'!'•/■ It'i.-hcrhn Obsl- itéiil Gin-ti-iih.iii pour amolioror l'I ii ' i i !< i: liii tourbeux. On proiid piiiir un hectare do janln •■•< i • .piintaux do cliau.x vi\c, qui' l'on éteint on la innin.uil r, mijh, usomenl; pai- temps soc, on la répand en poudre line; on peut énulement employer de la marne calcaire, contenant de la cbau.x a un degré élevé, mais en quantité deux fois plus forte, l'our un potager nouvellement installé, on ajoute à l'iicctarc :^."j à :iil quintaux do kaïnite et 12 à Is quintaux do scories de dé- pliosplioration. Au moment de la végétation, on répandra à l'hectare 7ô kilog. de nitrate do soude, jamais plus en une fois; on recommence deux ou trois semaines après. Pour les Pommes de terre, on emploie, au lieu de Umnite, du sulfate de potasse à 40 0,0 (rapport des deux comme 100 est à .'il), parce que les Pommes de terre fumées avec la ka'i'nitc oit un goût désagréable. L'épandago des scories et do la ka'inite se fait en février commonoemenldemars; les légumes qui, comme les Oignons, les Raves, etc., demandent de nombreux piochages, réclament aussi beaucoup de potasse. Lo fumier d'écurie ou d'étable, voire mémo do mouton ou do porc, employé seul ou concur- remment avec les engrais chimiques, est d'un bon effet en terrain marécageux, IbS bactéries contribuant à désagrégei a matière tourbeuse. Huntemann. Les plants de deux ans pour le forçage des Fraisiers — Les plants de Fraisiers déjà utilisés une fois pour le for- çage, ne doivent pas être employés à nouveau, les résultats acquis n'en valent pas la peine, affirment M.\f. Bergel, Preuskor, Ho'de et Spranger, dans la Mœllcrs Deutsche /ci- lun(i, parce qu'elles demandent beaucoup plus de soins pour obtenir le même succès qu'avec de jeunes plants, et l'on n'a jamais que des fruits médiocres. Malgré tous les essais, on n'a pas réussi à faire de cette façon une culture vraiment rémunératrice, et l'on a toujours trouvé plus avantageux do prendre chaque année des plants Pas de terreau defeuillles dans la culturedes Orchidées en appartement. —Chez un jardinicrde nos amis, ditM.O. Jacobs'dans le tV((»-(f)ucei«. j'ai trouvé, il y a plusieurs années, «pielques C'attleya en pots et végétant misérablement dans du terreau de feuilles. A cette époque, on cultivait les Orchidées dans un mélange de terre de bruyère et de mousse de marais, et il était admis soit par ignorance, soit par erreur, ([u'àces enfants des tropi(iues, il était donné une nourriture ([ui ne leur convenait point. Lorsque chez mol j'examinai attentivement le spécimen qui m'avait été confié pour mes expériences en appartement, je trouve la plupart des raci- nes pourries, seules doux jeunes radicelles saines étaient visibles. Après avoir enlevé avec un couteau bien tranchant toutes les parties malades, la plante fut placée selon la règle dans un mélange de Polypode, d'un peu de terreau do feuilles, do charbon do bois et de Sphagnum, et le pot fut entouré do mousse des marais vivante. Bientôt une nouvelle vie se mani- festa dans la plante et les nouvelles pousses furent bientôt du double plus fortes que les anciennes. I^es racines se mon- traient sur les parois du pot à travers la mousse, et étaient visibles dans leur plus j.'rande partie. On pouvait remarquer i|ue la plante étant bien dans son élément; beaucoup d'air, et un peu d'humidité étant la meilleure nourriture pour obtenir de bons résultats. Une remarque cependant : il n'y a pas quo les Cattlei/d seulement ([ui m'aient donné satisfaction comme plantes d'appartement, mais il existe beaucoup d'autres Orchidées à qui convient encore mieux ce genre do culture. Lorsque de Belgique et d'Angleterre nous est venue l'idée de cultiver les Orchidées dans le terreau de feuilles, des expériences étaient faites également en Allemagne, et dans toutes les revues d'horticulture lo terreau do feuilles des Flandres était reconimandé comme le meilleur compost pniir les Orchidées. Kusoplenduc l'.io,', un ami de llandioiM'i.'. cpii coniiaissai raâ passion pour les Orchidées cl (pii cultive celles ci en grand, m'envoya un forlexemplairo do Li/caxle .skniinri. Papilionacée produisant un effet beaucoup moindre que 92 LE JARDIN — REVUE BIBLIOGRAPHIQUE — SOClETli NATIONALE D HORTICULTURE DE FRANCE chez los pelits ot moyens commerçants qui n'ont pas tous les jours de grands arrangements à préparer, et qui trouveront dans ces plantes de quoi faire de? compositions pou coû- teuses et d'un bon débit. Revue bibliographique Culture des Dahlia Cactus et autres à la grande fleur, par Adolphe Van den Heede, 1 vol. illustré de Î7 pages; prix : 1 fr. 50, franco 1 fr. 70, en vente à la Librairie horticole, 8i bis, rue de Grenelle, Paris. 11 n'existait en langue française et comme ouvrage moderne aucune monographie des Dahlias. Et pourtant ceux-ci jouissent d'un regain de faveur très mérité, grâce à l'introduction très large dans les cultures des races de Doldia Cactus, D. déco- ratif, D. à collerette et des D. à fleurs simples, autrement joli que ces inesthétiques Dahlia pompon et leurs dérivés. En vulgarisateur infatigable, M. Ad. Van den Heede a voulu qu'il n'en soit plus ainsi et il a réuni dans une brochure, les renseignements que les amateurs et professionnels débutanis consulteront avec inlérrt. Tout au plus signalorons-nous quelques petites lacunes do détail. Nous ne voyons pas notamment la justilication d'une partie du titre « à la grande fleur ». Nous eussions voulu, on pailiculiiT, lire en tète des listes de variétés des races dont il s"occ\ipo. uno nntic-o décrivant les caractères principaux (jui di^liiiL'ii. ni ( li;ii|iii^ race et les différencient les unes des autres. 1)> - imli. iIimiis relatives aux variétés plus aptes à la culture iiniir la il.'iir coupée eussent été précieuses. Maints jardiniers et amateurs eussent été également heureux de lire un chapitre sur la façon de présenter les Dahlias dans les Expositions, où ils tiennent une si large place d'août à novembre, etc., etc. Ces ajoutés peuvent paraître superflus; mais dans une monographie, on no doit pas craindre de traiter le sujet d'une façon aussi complète que possible, au point même de l'épuiser. Ils auraient ajouté de l'intérêt à ce travail; tandis que leur absence ne lui en relire pas. Les personnes com- mençant à s'occuper de la culture des Dahlias trouveront d'utiles iiulicatioiis dans celte brochure. R. R. Soeiété Hationale d'HoPtieultUPe de f ranee iéauce du 10 juin 1904 Comité de Floricllture. — Très nombreux apports qui décoraient la grande salle de l'Hùtel : MM. Cayeux et Le Clerc présentaient une importante série de plantes variées : Heu- citera sanguinea splendens, H. hriz-oides gracillima aux gerbes do fleurs roses défiant pour l'élégance les Gypsophiles, H. bri- :oidcs Flambeau, Fantaisie; Heuchera Zabcliana, eriibescer,s, micrantha; Tiarelli purpurea; des Poi.= de senteur en col- lection, entre autres des représentants d'une race buissonnante très décorative; Lychnis Flos-Cucidi Ad. Mi'SS; Armcria ceptialotes: Chrysanthemum sajclam (Horia ; Sidalcea can- dida: Allium creophilum ; .Stenarti.^ speciosa; Erigeron Coul- teri; deux hybrides de Bégonia qui méritent de lixer l'atten- tion. L'un provient d'un croisement d'un tubéreux avec Bégonia boliviensis sulphurea comme père; c'est une excel- lente [liante qui a été très remarquée et porte le nom A. \,'iil,-iitrionale et Tricho- , .|iii li-mnit à la pharmacie le (lî ,ili,i,ut, etc. lie eUit joint un autre petit lot comprenant : Helianthemum roseum. ; Heterotoma lobe, lio'ides, élégante Lobéliacée; CarmichaeUa aus«ra/ix,Légumi- neuse plus curieuse que IjcIIo; Gerbera Jamesoni; Lilium Hansoni, croceum et croc-mn in,ihrll,itum. Comité des Orchidèks. — A \l. I i,ill.>iiiagne : Lceliocattleya CanltainianavaT. Ue.v e[ Iiiiciilnttui \.ir. île Rambouillet, iriis bonnes plantes; à .\I. Li'sueur : trois variétés de Cattleya Mossiœ; h MM. Duval et Uls : Cuchliodes Noetzliana gran- diflora, Odontoglossum crispuui (excellente forme), Cattleya Gaskcliana et Lœlia Digbyaim: à M. Héranek : Cypripedium gigas Coundini, Lceliocattleya Martineti et Canhamiana alba. Comité d'arboriculture d'ornement.— M. Philippe do Vil- morin présentait des inflorescences de Buddleia Colmllci. C'est vraisemblablement la première floraison en France de cet arbuste à fleurs roses beaucoup plus grandes que dans les autres espèces du genre, vigoureux, résistant l'hiver sans abri à Verrières. Il se multiplie facilement par boulu- ragi; herbacé. A M. Nomblot, une superbe collection de Pivoines herba- cées ne comprenant pas moins de 43 variétés; une série de Pliiladelphus à fleurs simples et doubles : Manteau d'her- mine, Mont-Blanc, Boule d'argent. Perle blanche, etc. C'^.MiTÈ ii'arboriculture truitiére. — A M. G. Boucher, un pi'lil arlin> portant dos Biiiarrr^mr l'eli^sn-r, variété nou- vll'', ti'''s l.'ini.'. se transpciiiai.l \,], n il .[iii sera certaine- iHi'iil aiipiri;i,-e; a M. Noiidjlol, iim- >. ii.' A.- Guignes et do Biijarreau.r, présentée en vue de I élude des maturités; à M. A. Chevreau, des Pommes de Calville blanc etdes Poires Charles Cognée cinservées en cave, recouvertes de papier, en très bon élat, ainsi que des rameaux portant des fruits encore voris du lirinj,,,!,! l'irxiilcnt Viger, variété qui promet d'èlrc très prodnrliv^'; a M. I,. Tarent : Brugnons Galopin, Early Iliversel /'r. .■,.,■,,?,■ (■roi:rels; Pêches Grosse Mignonne et Précoce de Haie. Comité de culture maraîchère. — C'est le jour de présen- tation des Melons : à M. CofCgniez, six Melons Prescott fond blanc: à M. Lambert, deux Melons noir des Carmes et un Prescott fond blanc; à M. Congy, des Prescott fond blanc et Prescott Fagr et ainsi que des Chou.r-fleurs demi-dur; À M. L. Parent, trois Melons appartenant à diverses variétés. Tous CCS apporls sont irr.'>i]n.chables. P. Hariol CORRESPONDANCE Assortiment de Roses de chaix. — Rép. à M. E. /)., à X. (Loire-Inférieur). — Adressez-vous de notic -part à M.\l. Cochet-Cochet, horticulteur-rosiériste à Coubert (S.-cl- M.); Paillet, vallée de Chàtenay. à Chàtenay (Seine); Pcrnrl- Ducher. à Vénissieux (Rhône). Emploi de l'acide cyanhydrique comme insecticide. -- Rép. à l'E.. à G. (Belgique). — Vous confondez : l'article dit que l'on so sert pour 100 mètres cubes de volume à désin- fecter, d'une terrine dans laquelle on verse 1 partie d'eau bouillante et 2 parties ci'acide sulfurique; dans ce mélange qui doit être en quantité suffisante pour immerger les cris- taux et les décomposer, on projette le cyanure de potassium, à raison do 2 gr. 1,2 à 3 gr. 1,2 par mètre cube; c'est ainsi que, comme il est dit à la fin de l'article, pour une serre d'une capacité de 200 mètres cubes, il faut environ llOO grammes de iyanure,2000 grammes d'acide sulfurique, et lOOOUgrammes d'eau bouillante. Ecole d horticulture pour femmes. — Rép. à M. le D' K., à M.-V. (h'ussie). — 11 n'en existe pas en Franco; en Angle- terre, il y ena uneà Peading, l'Horticultural Reading Collège; en Allemagne, il y a à Darnistadt, une école spéciale pour les fleuristes; et prochainement il va s'en ouvrir une aulre à Cassel (Voir aux Nouvelles). ^» 417 LE JARDIN 5 Juillet 1904 Nouvelles horticoles Uislinctions à l'Horticulture. — h]\\ dalc du 2'> juin (1,■!■, iti, l'y. MM. .\1. Dufour, fabricant de matériel liorli- cuir; 11. Uamollc, administrateur du Jardin colonial do Nogenl ; A. Lugarde, négociant on fruits et primeurs à Colayrac (Lcl- et-Garonno), inventeur d'un appareil pour transporter |. .s fruits à longue distance ; l'agnou.v, aiboiiculteur à Montrcu.l- sous-liois; Trabuc, directeur do carlonnerie, création do modèles pour emballages de fruits et primeurs. Concours spécial de Màcon. — Voici les récompenses accordées à l'horliculturoau concours spécial do Màcon, qui a remplacé lo concours régional, dans la nouvelle organisation due au Ministère de l'agriculture : Horticulture. — Médailles de bronze : MM. J. Girard, à Cuiscry; L. Martin, à Montceau-les-Mines ; J. M. Bulty, à Paray-le-Monial. .•\nBORicuLTURE. — I/uppel de prime d'honneur: M. Béraud- Massard, à Ciry-le-Xoble : Prime d'honneur : M. J. Gharmont. pépiniériste à Saint-Glément-lès MAcon ; Médailles de bronze : M.\I. V. Lapray, à Charnay-lès-Màcon; J. Mignaiil, à Cliâlon- sur-Saéne; llobin-Perrier, à Sennccey-lo-Giand. Le concours national agricole de Rennes. — L'inauguia- tlon des concours nationaux agricoles a eu lieu la semaine dernièie avec lo concours de Rennes, dirigé par M. Grosjean, inspecteur général de l'Agriculture. Parmi les récompenses accordées au.x produits de l'hor- ticulture, nous citons : GULTURE l'OTAOÉRE. —jVt'daîïii'iro)- :. M.M.Vilmorin Andrieux; Médaile d'argent: M. Pierre Thébault, à Saint-Grégoire (Ille et-Vilaine), asile d'aliénés à Rennes. Ai BORicuLTURE d'ornement. — Médaille d'or : M. Gorieux père; Médaille d'anjent :},!. Em. Gorieux. E.N^EIGNEMENT AGRICOLE El HORTICOLE. — Médaille d'or : M.M. Denaiffe, à Garignan ; F. -G. Hubert, instituteur à. Mon- terlil (llle-et- Vilaine) ; Médailles d'argent :MM.Vai\\act, insti- tuteur à la Mézière et E. Paty, à Vern. Expositions collectives agricoles et horticoles. — Mé- dailles d'or : Sociéié centrale d'horticulture d'IUe-et-Vilaine, Société horticole de Rennes. I''lorii'.ultuiie. — Médaille d'or : M. Ménard, à Hennés ; Médailles d'argent : MM. R. Oberthûr et Denis, à l^ennos. Le prix agronomique de la Société des Agriculteurs de France. — La section d'Horticulture de la S A. F. a décidé d'adopter pour sujet du prix agronomique a décerner en 19lt,5, la question suivante : l'Ulisalioii des fruits cultivés ou sauvages pour dessication, confiserie, sirops, liqueurs ou tous autres emplois; description des procédés et des appareils employés. Les rapports de vront être parvenus au secrétariat, 8, rue d'Athènes, à Paris, le 15 décembre au plus tard. Voilà un sujet tout d'actualité, dans une année d'abon- dance comme celle-ci: alors qu'on va se trouver fort emliarrassé d'une récolte fruitière exceptionnelle, il y avait lieu d'aviser à conjurer le danger d'une telle sur- proiuction. La situation horticole. — Comme il fallait s'y attendre, l'abondance de la récolte favorisée par une tempéralure exceptionnelle, a nui à la bonne tenue des cours : les I-'raises se sont vendues aux Halles de 1-5 à 25 francs les 101» kilos, pour les bonnes variétés; à la fin du marché les lots ont parfois été abandonnés à 10 francs; de même pour les Cerises, aussi les frais de cueillette ne couvrant plus les prix de vente, certains cultivateurs ont préféré ne pas cueillir leurs fruits. Quant aux cultures grainières sur contrats, il y a éga- lement nbondancc, notamment en Choux et en Navels, et les Carottes ot les Oignons blancs ont aussi belle apparence; les dégâts, piévus pour le ver des Poireaux, seront moins grands qu'on ne lo iimsait. La lumière électrique au Luxembourg. — On pétitionne ferme actuellement aux alentours du Luxembourg pour obtenir l'éclairage des jardins à la lumière électrique, ce qui permettrait de les laisser ouverts au public jus- ([U'àdix ou onze heures du soir, comme cela existe au l)arcdesButtes-Chaumont. Les Tuileries viennent d'être éclairées, mais ne sont pas encore ouvertes le soir; no serait ce point parce que l'on redoute ce qui pourrait arriver au Luxembourg et ce qui se passe aux Buttes- Chaumont, à savoir les dégâts causés dans les merveil- leuses décorations florales créées à tant de frais, par des promeneurs peu scrupuleux, quo favorise l'obscurité 1 omplicedes nuits, caron ne saurait prétendre éclairer, même à l'électricité, les moindres recoins. Appel à la solidarité horticole. — On sait l'épouvantablo catastrophe do Mamers: une petite rivière, la Dive, jusque il bien inofïensive, et tournée même en ridicule pour son insuffisance de débit, a subitement grossie par des pluies d'orages, ravagé la petite ville, causant, outre la mort de 17 victimes, d'incalculables dégâts :1e paisible cours d'eau, transformé en torrent, dévastait entre autres, tout un quartier de la ville occupé par des jardins maraîchers, anéantissant la récolte de braves jardiniers dont c'était la seule ressource. Une souscription a été ouverte pour parer aux pre- mières infortunes et secourir ceux que le fléau venait do ruiner pour longtemps : nous adresson.s à nos lecteurs un chaleureux appel à la solidarité horticole en faveur des jardiniers de Mamers, dont la misère mérite toutes les sympathies. Adresser les souscriptions au Journal de Ma tu ers. Conférence promenade au Jardin du Luxembourg. — M. Maurice Griveau, l'érudit bibliothécaire à la biblio- thèque Sainte-Geneviève, qui organise une série de con- férences promenades esthétiques, pour l'intelligence plus profonde de la lieauté ot sa défense contre le van- dalisme, a été heureusement inspiré en en consacrant une à l'histoire, à la flore du Jardin du Luxembourg et à quelques généralités sur l'art dej jardins. Après en avoir esquissé l'histoire à grands traits il a dit pourquoi on lo nomma le Luxembourg, rappella qu'une partie do ce vaste jardin était aménagé sur l'em- p'.acement du parc de Vauvert, longtemps occupé par les Chartreux; que ce jardin s'étendait autrefois jusqu'à l'Observatoire dont le square du même nom en est lo prolongement naturel; il a fait remarquer que quel- ques parties de ce jardin sont du style régulier (jardin français), tandis que les autres ont été tracés en jardin paysager (improprement jardin anglais). 11 en montra à son auditoire les principales essences arborescentes et nrbustives et, chemin faisant, il disserta sur l'harmonio du jardin français et de l'architeclure des maisons tirée nu cordeau, et sur quelques erreurs de vision du stylo paysager qu'on ne peut rationnellement considérer (•omme une reproduction naturelle, mais dont les qua- lités esthétiques sont indiscutables, avec des aperçus surlaconception desgroupementsdes végétaux ligneux et principalement sur la parure florale. Nous ne pouvons qu'applaudir à ces remarques judi- cieuses visant la transformation regrettable de ce jar- din en musée de statues, de genres bien différents et quelque peu disparates. Le Jardin du Luxembourg est mille fois plus beau par sa parure végétale, par sa flore prinlanière et estivale que par ses statues. lui LE IjAUMnI — NOUVELLES IlOUTICOLES Si des conférences promonades de co genre- ét;iient organisées dans les principaux parcs et jardins publics de Paris, ces coins enchâssés et enfermés dans ce vaste désert de moellons et de construction, qu'est la métro- pole, cela mettrait autrement en valeur leur ordonnance, leurs particularités et en les taisant mieux connaître les ferait encore mieux aimer. A. M. La rouille de l'écorce du Pin Maritime. — Une nouvelle maladie vient d'être découverte par M. Ductialais sur le Pin maritime : elle attaque plus spécialement l'écorce, et serait due à un champignon de la famille des Uré- dinées, à forme hétéroxène, c'est-à-dire accomplissant ses phases do végétation sur des hôtes dilïérents : ici, le Pin maritime, et une plante herbacée annuelle, de la famille des Asclépiadées, le Dompte-venin [Ylncetoxi- cum officinale) et parait-il aussi, le Séneçon [Senecih vulgaris). Cotte maladie, qui présente assez d'analogie avec le mal appelé « chaudron » qui atteint VAhiespec- tinata dans les forêts du Jura, iirésente suffisamment d'intérêt pour appeler l'attention des sylviculteurs. La Glycine en buisson. — On ne connaît guère chez nous la Glycine que comme plante grimpante pour orner les, murs et les tonnelles; aux jardins de Kow, dit notre confrère le Garden, on l'a utilisée en buisson et on a obtenu de. beaux effets décoratifs, surtout avec le Wis- taria niuUijuga, plus connu au Japon sous le nom de Noda, dont les rameaux chargés de fleurs forment en s'écartant des buissons d'un aspect fort joli et bien dif- férent de celui que l'on a coutume de voir un peu ]iar- tout. Le phylloxéra en Angleterre. — Le phylloxéra, dont on n'avait point constaté les ravages en Angleterre depuis quelques années, vient do faire son apparition dans un jardin du comté de Sussex. Aussi les journaux horti- coles recommandent-ils aux jardiniers de bien surveiller leurs vignes de serre et de prendre les mesures les plus énergiques pour se débarrasser de ce fléau. Les cultures florales dans le Midi. — Grâce à l'été pré- coce dont nous avons été favorises, les cultures florales de la saison sont en avance de plus d'une semaine sur l'époque normale de leurs récoltes respectives. Les plantations de Jasmin, de Tubéreuses et de Cassie sont en bonne condition et la récolte s'annonce bonne. Les fleurs de Jasmin sont en ce moment très recherchées de la parfumerie : on cite des marchés à 4 fr., 4 fr. 25 et même 4 fr. 50 le kilo; ces prix excep- tionnels tiennent a la faveur dont sont l'objet les pro- duits au Jasmin, et qui s'étend aussi sur la Tubéreuse et la Cassie. Une belle Osmonde. — Un magnifique spécimen d'us- munda regalis, vient d'être amené du Caucase, au Jardin botanique impérial de Saint-Péterbourg, par M. Scriwanek, qui l'a trouvé dans une forêt près d'Adler, sur les bords de la Mer Noire; cette Fougère aurait, dit- on, mille ans d'existence; sa tige atteints mètres de circonférence, et près de 50 centimètres de haut et porte 14 frondes vigoureuses d'un demi mètre de long. Nouveaux Dahlias précoces. — La maison Dobbieet Gie., de Uotliosay (Angleterre) vient d'établir un record (dont le besoin ne se faisait guère sentir à celte époque où l'on dispose d'une telle quantité de fleurs) en obtenant dès la première semaine do juin, des Dahlias en pleine floraison qui ont fait sensation au « Temple Show », ce sont : Albion l)lanc pur; Mrs Maivley, jaune; Aja.v, saumon; Mrs W. Cuthberson, pourpre foncé; Mabel Tullock, rose ioncé; Pheneus, écarlate; 7'ante Chloé, Irès foncé, presque noir; W'ellesley , cerise avec de brillants reflets métalliques; y. M'. Wllkinson, cramoisi, etc. Les Dahlias C«f l^a. Corbeille d'or a&i une do ces bonnes vieilles plantes que tout le monde connaît. Il n'est pas de jardin où elle ne flgjrc en bordure, à fleurs simples ou doubles, à feuilles panachées ou vertes, en compagnie de la Cor- beille d'argent, une autre Crucifère du genre Arabis [Arabis alpina). La Corbeille d'or, comme son nom l'indique, a les fleurs jaune brillant ; elle n'est pas indi- gène en France, mais elle se naturalise facilement autour des jardins, sur les vieux murs qu'elle décore superbe- ment. On a signalé, il y a quelques années, une autre espèce voisine, VAli/ssmn edentuluni W. et K., sur les ruines d'un vieux château du Lot. Il a les fleurs jaunes comme VA. saxatile L. (c'est le nom de la Corbeille d'or) dont il se distingue par plusieurs petits carac- tères. Au groupe des espèces à fleurs blanches appartient VAlyssum lialimifolium L., très jolie plante à tiges ligneuses, tortueuses à la base, grisâtres, à rameaux nombreux plus ou moins étalés, recouverts d'un duvet blanchâtre qui parait comme formé de poils étoi- les. Ses feuilles sont oblongues, assez larges, obtuses au sommet et blanches-argentées. Les fleurs .sont blan- ches, à pétales ovales-elliptiques, un peu échancrés au sommet ot rétrécis en onglet, disposées en grappe qui à la fructification est serrée, corymbiforme. Les fruits sont dos silicules, orbiculaires, déprimées aux bords. Les graines sont bordées d'une ailo large. VAlyssum halimifoliuin forme un pelitbuisson lâche, haut de 20 à 3ii centimètres qui, couvert de fleurs, est très décoratif. La couleur blanche des pétales tranche agréablement sur le fond argenté brillant du feuillage. C'est une espèce répandue sur les rochers des Alpes- Maritimes et du Var oii on l'a rencontrée en de nom- breuses localités. En dehors de la France méridionale, son habitat ne s'étend qu'au sud du Piémont et à la Ligurie. la'Alyssutn halimifoliuin fait partie d'une petite série, d'espèces affines représentée chez nous par: VAlyssum Laiiiyrousianum Jordan, des Pyrénées-Orientales et qui se retrouve sur plusieurs points de l'Espagne ; VA. macrocarpum D. C, des rochers calcaires de la Drôme au Lot ; 1'^. siiinosum L., bien distinct par ses rameaux transformés à la fin en épines rameuses, indi- gène dans le midi de la France et l'.l. pyrenaicum La- pcyr., une des perles do la Flore française qui n'existe que dans une seule localité des Pyrénées-Orientales, heureusement à peu près impossible à atteindre, ce qui permctde conserver cette plante rarissime. Toutes ces espèces sont ornementales et méritent d'être cultivi'cs au nicmc titre quo V Alyssum lialimifolium. P. IIabiot. (1) Ahjssum liiiUmifolium L. r.p. 907; Grenier et Godron, /'•;. J brance 1. p. 119 — Kciclienbach, Icônes 420f. LE JARDIN — t.IÎS IlEUGENIA 197 LES BERGENIA Sous ce nom de Bergenia nous désignons colleclivo- niont los espèces do Saxifrajies à grandes feuilles épais- ses, persistantes, formant souvent des toulïes vulumi- nouscs qui se couvrent au premier printemps de nom- breux boujuets de fleurs roses et qu'on nomme parfois Megasea. Si nous avons cru devoir proposer l'adoption de ce nom ISergei/ia, comme désignation à la fois botanique cl horticole, c'est parce qu'il s'agit d'un groupe d'espèces loUoment distinctes de leurs congénères, qu'il semble illogique, au point de vue horticole, de les maintenir dans le genre Saxifrage. D'ailleurs, leur séparation n'est pas nouvelle, puisque elle a été effectuée par Mœncli, en 1704. qui Irnr donna le nom do liergenia et plus lard, en 1721, Havvorth en fil des Megasea. Le premier nom élant le plus ancien doit conserver la priorité. Tous les botanistes et auteurs anciens ont reconnu et admis, sous l'un ou l'autre nom, la section que forment ces Saxi- frages, comme une des plus nel- lemenl tranchées et le D'' Eiigler. auteur de la monographie des Saxifrages la plus complète, semble les avoir considérés-' comme constituant un genre dis- tinct par ce fait même qu'il no los a pas compris dans son im- portante étude. Et, en effet, tout dans cos grandes ot belles espèces, s-auf les caractères organographiqucs (le la fleur, indique un genre parfaitement caractérisé. Leur fortes proportions, leur grosses tiges rolnistes, leur feuillage 1res ample et persistant, l'inllores- couce en cymo ombrlliforme, le calice soudé à la base, etc. Il suffit de songer un Instant aux Sa.xitrages moussus, aux Aizooii à feuillage en ro- sette, qui sont les plus répandus, pour se convaincre qu'il serait logique do les désigner sous le nom géné- rique de Bergenia. Ce serait en outre plus commode et plus précis que de les nommer collectivement Saxifrages à feuilles épaisses, désignation qui convient aussi bien aux Aiz-r.on. Ceci dit, revenons aux plantes elles-mêmes, qui méri- tent grandement, quoique répandues dans les jardins, l'attention des amateurs ot les quelques lignes que nous leur consacrons. Une dizaine d'espèces seulement ont été proposées par les autours, mais plusieurs sont si voisines qu'elles n'ont pas été conservées ; toutes sont d'ailleurs si sem- blables entre elles qu'elles ne se différencient que par des détails plutôt secondaires. Pour les besoins horti- coles, 11 suffit d'en distinguer une demi-douzaino d'es- pèces, qui sont : B. crassifolia. — A feuilles obovales, épaisses, dentées et pétioles élargis à la base, avec des fleurs rose foncé, grandes en cymes lâches à rameaux allongés et étalés. B. cordifolia. — Diffère surtout du précédent par ses feuilles plus largos, cordiformcs à l.i base, vert foncé. ondulées ou presque cloquées et par ses fleurs d'un rose plus clair, disposées en cymes plus compactes. B. ligulata. — Espèce assez distincte par ses feuilles .illongéos, arrondies au sommet, graduellement rétrécics à la base, dcnticulées-ciliées. Los fleurs sont rose foncé, grandes et belles, en cymes lâches, étalées, sur des hampes dressées et nombreuses. B. ornata. — Se rapproche beaucoup du précédent, si mémo il n'en constitue pas une simple variété parliculiorc- inenl robuste, remarquable autant par fabondiinco que par la grandeur do ses fieurs rose vif. La plnnle, que représente d'ailleurs la lig. 117, forme avec l'ilgo des grosses touffes de longue duréo et de toute beauté'-, durant la floraison qui a lieu vers la fin do mars, comme le montre d'ailleurs la flguro ci-contre. Elle est heureusement très répandue dans les cultures. Jl. afyhanica. — Cette espèce, d'introduction réconte et oncoro pou connue, a le port et le feuillage du .S. ligulata, ma'sello s'en distingue très nellenient par ses fleurs, un i)fu peliles il est vrai, mais preHfiim l.lnnclies rn s'épaiinulsF;uil Fig m. — Toulle (le /.V clair cl ses itdfores- avcc des rauieau.x passant graduellement au ro.so c oences sont longuement pédon plutôt courts et dressés. B. Strache;/i. — A éga'emcnl le port des précédents, mais ses feuilles sonfplus allongées, à péliulcs et nervures rouges, prenant d'ailleurs à l'arriére saison une teinte rougeAIre très caractéristique. Les fleurs en stinl loses, mais plus foncées que chez ses congénères. B. ciliata. — Celte espèce est la plus distincte do toutes par SCS fouilles arrondies, rougcùties, cuuiiemcnl péliolées, étalées et toutes couvertes sur les deux faces, ainsi que les pétioles, de poils blancs, nombreux et raides. Les fleurs sont d'abord blanches, puis rosées, en cymes pauciûorcs, com- pactes, sur des hampes hautes, drossées, rosées et paifai- tement glabres. La plante est très flo-ifèro mais malheureu- sement peu rustique; elle souffre, mais résiste né.-iiimoins aux hivers parisiens. Tous ces Bergenia ont l'Asie i our partie commune, s'étendant de la Sibérie au Népaul et à l'Himalaya. Quoique plusieurs soient répandus dans des jardins et même populaires, tous mériteront d'y être très large- ment cultivés pour la beauté et la précocité de leur flo- raison au printemps, pour leur beau feuillage persistant toute l'année et pour les fortes touffes qu'ils forment avec l'âge. Ils poussent à peu près dans tous les sols et à foule LE JAKW.N LES GAZONS exposition, mais préfèrent les terres légères, saines et les endroits ensoleillés. Ils garnissent admirablement les rocailles et autres endroits accidentés, mais ils pro- duisent autant d'effet dans les plates-bandes et peuvent mémo former de larges bordures. Enfin dans les cam- pagnes on les cultive fréquemment en pots ou en caisses, sur les fenêtres, et si, à l'automne, on déplante de belles touffes et qu'on les mette en i)ots avec leur motte, puis qu'on les tienne sous châssis froid ou en serre légère- ment chautïée, on en otitient très facilement la floraison dès janvier. Il est à peine besoin de dire que leurs fleurs forment de très jolis petits bouquets, inodores toutefois. Quant à la multiplication des Beryenia, on l'effectue très commodément par la séparation do leurs tiges, sou- vent enracinées d'elles-mêmes, ou qu'on bouture après la floraison, dans un endroit abrité ou mieux sous châssis ou sous cloches, où elles reprennent plus rapi- dement ; soit encore en les replantant directement en place, lorsque ces grosses tiges sont déjà pourvues de quelques racines. S. Mottet. LES GAZONS Souvent l'on entend dire et cela non sans raisons, que les gazons des parcs d'Angleterre font toujours l'ad- miration des visiteurs. Si notre climat en général est bien différent de celui de nos voisins d'Outre-Manche, il ne manque pas d'en- droit en France, oii les conditions climatologiques sont pour ainsi dire analogues aux leurs, aussi est-ce une erreur de croire que la beauté de leurs pelouses d'une tenue irréprochable, est exclusivement due à leur cli- mat brumeux, mais bien au contraire en grande partie aux soins qu'ils ne cessent de leur prodiguer. Si les gazons ne sont pas exigeants sous bien des rapports, ils n'en réclament pas moins beaucoup plus d'attention qu'on ne serait porté à le croire. L'emplacement, l'exposition d'une pelouse dépend beaucoup du tracé, de la grandeur de la propriété où elle se trouve, cardans les jardins de dimensions res- treintes, elle est souvent réduite à de simples liordures entourant des massifs d'arbres, arbustes, corbeilles de fleurs ou encore des plates-bandes de plantes vivaces, etc. La durée des gazons dépend en grande partie de la préparation du terrain; aussi devra-t-on y apporter une très grande attention et quoiqu'ils aiment les terrains frais, ils n'en redoutent pas moins les eaux stagnantes; l'on devra donc procéder, si il y a lieu, à un ou plusieurs drainages, selon l'état du sol, ils sont du reste assez faciles à exécuter puisqu'ils se résument à faire une ou plusieurs tranchées d'environ 40 centimètres de large sur .50 à 00 de profondeur, au fond desquelles on dépo- sera des tuyaux de drainage en leur donnant une pente suflisante pour l'écoulement des eaux, qui seront con- duites dans un puits ou dans tout autre réservoir. On peut également recourir à des plâtras, démolitions de bâtiments, etc., mais ils ne sont guère recommandai îles ayant le désavantage de s'encombrer facilement, de plus, coûtant tout aussi cher, si ce n'est plus, que les autres, par suite de la main-d'œuvre que nécessite ce travail. Il faut éviter de les faire trop près de la surface du sol, les parties de gazons qui les recouvrent ayant tendance à jaunir, durant les temps de sécheresse et souvent dépérissent très vite, donnant ainsi un mauvais aspect à l'ensemble de la pelouse. Au moment des labours, il est bon de bien étudier son terrain et de reconnaître sa composition, chose très mportante pour le choix de la semence. Ces labours devront être faits à la profondeur d'un bon fer do bêche et l'on profitera de l'occasion pour bien mélanger les parties les plus pauvres avec celles les plus riches, d'y ajouter des composts ou autres bons mélanges, s'il y a lieu, afin de constituer un sol bien substantiel pouvant donner une végétation régulière et uniforme. Il est parfois recommandé, si le terrain destiné aux pelouses a été délaissé pendant une ou plusieurs sai- sons, de le soumettre à un ou plusieurs labours, ou encore à des cultures nettoyantes; si pour une raison ou une autre, on n'est pas à même de pouvoir le faire, il fan t avoir recours à un nettoyage superficiel par un bon binage, en ayant soin de ramasser toutes les herbes et de les brûler avant de procéder aux labours. Il faut aussi veiller attentivement à le débarrasser des racines vivaces, telles que Chiendents, Sang Dragon, Char- dons, Liserons, Pissenlits, etc., qui seraient dans l'avenir une vraie source d'ennuis. Ces labours terminés, l'on procède au hersage avec la fourche crochue, pour briser les mottes; le râteau venant ensuite pour enlever les pierres et finir de niveler le terrain et le tenir ainsi prêt à recevoir la semence. Les Graminées servant à ensemencer les pelouses sont très nombreuses et des plus diverses, en faire l'énuméralion serait trop nous éloigner de notre sujet. Le Ray-grass [Lolium perenne) est la Graminée qui, sans contredit, donne les plus beaux gazons; mais n'étant que bisannuelle ou trisannuelle, de plus deman- dant un terrain frais substantiel, des soins particuliers et dispendieux; elle n'est guère employée seule que dans le cas où les pelouses sont de très courte durée, comme dans le Midi de la France, où elles sont renou- velées tous les ans à l'automne pour l'hiver et le prin- temps, ou encore pour faire des bordures ou renouveler des places vides. Cette Graminée, du reste, est toujouis employée très épaisse, à raison de 150 à 200 kilos à l'hectare et parfois plus. C'est pourquoi il est souvent préférable d'avoir recours à certains mélanges appelés Lavvngrass, composés de Graminées vivaces et rustiques, faits en proportions déterminées selon la nature, l'altitude, l'exposition du terrain, et où le Ray-grass rentre toujours dans la pro- portion de 50 pour 100, jouant ainsi le rôle de protec- teur vis-à-vis des autres Graminées et ne disparaissant qu'au moment où ces dernières sont fortement établies. Ces mélanges faits d'une façon raisonnée par les maisons de graines d'après les sérieux résultats obtenus à la suite de longues années d'études et d'expériences, peuvent être fournis suivant les renseignements donnés au sujet du terrain à ensemencer. Les gazons peuvent se semer pour ainsi dire en lout temps; cependant les deux époques les plus favorables sont encore do mars en mai et d'août en octobre. Si les terrains sont froids et humides il vaut mieux opérer au printemps, mais au contraire s'ils sont légers et chauds, l'automne sera choisi de préférence, permettant au gazon de s'établir avant l'arrivée des sécheresses de l'été. Aux terrains fraîchement labourés, il est nécessaire de donner un roulage ou de les piétiner fortement afin de rendre la terre assez ferme pour que les graines ne s'enterrent pas trop. Dans ceux labourés do longue date, la terre ayant eu le temps de se tasser d'elle-même : il suffira d'y passer le râteau pour en rendre la surface meuble, et le nivelage plus complet. Le semis se fait à la volée aussi régulièrement que possible; à raison de 150 et même 200 kilos à l'hectare, soit environ 20 grammes au mètre carré. Il faut que la graine soit recouverte légèrement et si l'état du sol le 09 paruiet, on poul^ après lo soiuis, tlonnor un léger rtiu- lage ou battre la terre avec une batte afin do faire mieux adhérer les graines, puis on les couvre avec de la terre pure, ou mieux encore, avec du terreau; si toutefois le terreau était trop gras ou que l'on craigne de voir les graines s'atlacdier au rouleau, on pourrait les recouvrir d'abord ot donner un roulage en un moment plus pro- pice; on général, les gazons levant beaucoup plus régu- lièrement dans un terrain un pou ferme, ces roulages deviennent donc indispensables. Les arrosages devront être fréquents mais légers, sous forme de rosée; de préférence malin et soir jus- qu'à la parfaite levée des graines. Dès que le nouveau gazon atteindra un bon développement, fans attendre qu'il soit trop haut on devra le faucher, et avec la taux tout au moins les premières fois; une coupe nette favo- risant toujours le jeune semis. Les sarclages devront être surveillés et répétés sou- vent, car malgré un nettoyage préalable, le terrain n'en reste pas moins rempli de graines étrangères de toutes sortes faisant leur sortie avec le gazon. Dans les endroits où les graines lèvent très difficile- ment, comme sur les talus, ou encore sous les arbres et arbustes, où les gazons ne deviennent jamais bien robustes, l'on a recours au placage. Ce procédé très pratique, très usité en Amérique et surtout en Angleterre, a non seulement l'avantage de donner de suite l'aspect désiré à une pelouse, de faire disparaître d'une manière rapide les places vides, mais aussi réclame bien moins de soins que le semis. Il consiste à enlever d'une pelouse ou d'une prairie bien établie, des plaques de gazon de 90 centimètres de lon- gueur sur 30 centimètres de large et 2 centimètres d'épaissour, que l'on transporte roulée la verdure à l'in- térieur pour plus do facilité. Le terrain ayant été préparé de la même manière que pour le semis, après en avoir préalablement nivelé et ameubli la surface, l'on pose les plaques à touche-louche que l'on roule et bat forte- ment, afin de bien les faire adhérer au sol. Les seuls soins qu'ils réclament c'est de les arroser et les rouler souvent, jusqu'à la parfaite reprise; quoique l'on puisse faire ce travail presque toute l'année, lo ()rintemps et l'automne senties deux époques les plus favorables. Il n'y a rien de plus joli et d'aussi coquet, dans l'en- semble d'un jardin, qu'une pelouse bien tenue, si l)etite ou si grande soit-elle. Mais il ne faut i)as oublier que pour arriver à ce résultat, les soins généraux, quoi- que peu nombreux, doivent être suivis aussi régulière- ment que possible et parmi les plus importants, sont les tondages. On ne saurait trop insister sur ce point et se convaincre de l'importance du tort causé à une ptUouse, en négligeant les tontes. Si oji les laisse végéter trop longtemps, l'air ne pouvant pénétrer à travers leur masse touffue, ils jaunissent c?t dépérissent à la base et les places vides qui se forment par la suite, ne tardent pas a engendrer la mousse, aussi deux tondages par semaine dans le plus fort de la saison n'est pas do trop, du reste plus ils sont répétés, moins le travail est pénible, l'herbe étant plus tendre et l'on obtient par la suite un tapis uni, agréable à l'œil ; avec les tondeuses perfectionnées que l'on possède aujourd'hui, c'est chose des plus facile. Les roulages sont aussi très importants au printemps, ils raQermissent la terre souvent travaillée par les insectes et les gelées, empêchent les gazons de végéter avec une trop grande de rapidité qui souvent nuit à leur rusticité, de plus après une pluie ou un arrosage, ils con- servent la fraîcheur à la terre; tout en unissant la surface et facilitant uUiTiourcinent lo travail de la tondeuse. En clïet, dans un terrain soulevé la machine étant obligé de couper tout sur son passage souvent rencontre des cail- loux, de la terre, qui finissent par abîmer les lames au point de rendre toute réparation impossible, aussi un bon roulage, après chaque coupe est-il très recomman- dable. Les arrosages sont aussi nécessaires. Mais sou- vent, on ne peut le faire par le manque de temps ou d'eau. Naturellomont un gazon arrosé sera toujours plus vert, plus beau, cependant avec les mélanges composés pour tous les lorrains l'on peut, en ne négligeant pas les tondages et roulages, arriver à obtenir un beau gazon. Nous nous réservons, dans un prochain article, de traiter la question des soins à apporter à l'entretien des pelouses en général. J. R. Gacmelin. Nos bonnes vieilles plantes CLXXXIII Stravadium insigne, Blume Longtemps confondu avec le Barringtonia spe- ciosa (1), cet arbro aux magnifiques inflorescences est excessivement rare dans les cultures. Java est la patrie de cette Barringtoniée qui diffère essentiellement du type de la famille. Chez le Barring- to/iia racemosa, Isl paniculo florale d'effet superbe, est terminale et érigée; dans le Stravadium insigne, \e.s grappes latérales sont pendantes et très longues, les fleurs d'une grandeur et d'une beauté remarquables sont vert jaunâtres avec les filets des étamines d'un catmin vif et les anthères dorées. Les feuilles ont des points de ressemblance avec celles des Theophrasta et des Crescentia. Elles sont moins larges et leur groupement en verticille s'infléchit gracieusement. D'un vert doux et luisantes, avec la jeune pousse co- lorée de rouge vineux, elles offrent un cachet très orne- mental et très distingué. Par leur Inflorescence, les Stravadium et Barring- loDia se rapprochent des Myrtacées en général. A Java, les indigènes se servent des graines de ce bel arbre pour assoupir les poissons qu'ils pèchent ain.si plus facilement. D'après Blume, ils broient ces graines avec d'autres ingrédients ou seulement avec des cendres et jettent le tout dans les cours d'eaux. Voici la méthode de culture recommandée par feu Louis Van Houlte: « Une telle plante mérite bien tous les soins du cultivateur, et par son feuillage et par ses magnifiques fleurs. Elle végète avec vigueur, plantée en bon sol (riche compost), arrosée aliondamment pen- dant la période active et dans un milieu très chaud et très humide. On est parvenu à la faire fleurir en l'éle- vant successivement de boutures, qui donnent alors des fleurs à la hauteur de 4 pieds environ. Ces boutures faites à chaud et àl'étouflée, s'enracinent promptement et peuvent être mises en pots, un mois, ou cinq se- maines après l(>ur plantation. De novembre en mars, on sera très sobro d'arrossments, et la température sera abaissée progressivement, comme cela a lieu du reste, on hiver, pour la généralité des plantes cultivées. Le compost qui paraît convenir le micu.v est un mélange de charbon de bois en poudre, de terre franche, de sable l)lanc et de terre de bruyère. » Ces renseignements mettront à même de cultiver faci- lement ce bel arbre que nous pouvons espérer voir pros- pérer chez les amateurs. Ad. Van den Heede. (1) [,e genre stravadium est actuellement réuni aux Barringtomi .loiit il constitue une simple section (.V. D. L. R.\. ::niioMQUi; florale CHRONIQUE FLORALE utilisation rationnelle des Eremurus. — Dauphinelles et Iris. — Motifs d'Orchidées. — Gerbes et corbeilles. — Compositions artistenient libres. — Arrangements de fantaisie. Xous avons dit dans noire dernière chronique com- liien le groupement des longs épis d'Eremurtis opposé à la forme globuleuse des Hortensias avait été apprécié à la dernière exposition d'hor- ticulture où cette composition de M. Debrie Lachaume a fait sensation et provoqua de nom- breuses exclamations admira- tives. Cette composition d'un style simple et recherché est une de celles qui nous ont le plus séduit. C'était un grand panier noué de bleu et bondé de boules également bleues de l'Hortensia, desquelles s'é- chappaient, en une puissante opposition, les longues inflo- rescences d'un blanc laiteux et robustes, tordues et con- tournées de VEreinurushiina- laicKS (fig. 119). Cette asso- ciation constituant une trou- vaille de beaucoup de carac- tère dont le fleuriste avait sou- ligné le caractère avec une justesse pénétrante et robuste. Si, dans maintes circonstan- ces, on doit éviter la banale répétition du constrasle dl paiticnliérement de jolies Cerises noires au griùt diMii'ioux, diHit les rameaux chargés détruits montraient l'abondante fructilicatiun. Mentionnons encore les Fraises de MM. D. Uhidorn, Schwarlzgen, do Bûderlch, avec la variété Abondante de Biiderich, très grosse, très résilante et de belle couleur, de L. Wessel, avec lu variété Meisnerin, blanche et petite; les Croscilles à maquereau de J. Hœning, de Neuss. avecla va- riété Très précoce de Hc-^ning, dont était garnie une petite voiture de livraison joliment décorée. Celte exposition a montré que si nos horticulteurs tiennent toujours la tète pour les fruits de primeur et de saison, d'énormes progrès ont été laits dans cette voie par les culti- vateurs de cette partie de l'Allemagne des bords du Rhin, qui s'apprêtent à augmenter leurs envois dans les pays du nord. Les Roses Le concours des Roses, dont l'ouverture a eu lieu samedi 2.5 juin, a été très réussi. Les Roses en plein air, environ 75.000 pieds, sont pour la plupart plantées depuis le mois d'octobre ou novembre. En ce moment, la floraison qui a commencé il y a environ quinze jours, est dans son plein et attire beaucoup do monde. Mais les ileurs ont beaucoup souflert ilu brusque changement de température, et elles auront besoin de quekjues jours de soleil pour se remettre. Nous apercevons tout d'abord la considérable exposition de la maison Peter Lambert, de Trêves, qui esl ravissante. Sa collection et l'arrangement .le m.h jaidin si. ni irrépro- chables. Ses Caroline Testout, (in'^s un lej'lil:. lûiiserin, Augusla Victoria, lielle Sie',recht, I.illi l,'aulr„slraueh, Mâ couronne en Rosos Abel Cliatenay, à M. W. Scliidor, d'Kboi- Md;uiio pplite table do baplôino garnie do fleurs de K'aZrm'ai-, d'Asporiujvs ol de I"/((.v, à M. Murtoiison do Handjourg. A mentionner, puni- Mii'nioire, un grand nombre. d'autres n'attiraient pas pailienlièreim.nl rallontion. W. J. IJeltz. LA PÊCHE EARLIEST OF ALL Depuis quelques semaines les marchés sont abon- damment pourvus de Pèches de provenance méridio- nale, parmi lesquelles les variétés Alexander, Anisden et Précoce de //a^e tiennent une large place. Ces fruits proviennent des immenses plaines provençales cou- vertes de plantations de Pùcliors en plein vent, formés en vases bien évidés et sur tige relativement peu élevée, d'une constitution robuste et d'un excellent rendement. Ainsi que le constate M. Nardy, qui les importa d'Amérique et en propagea la culture, aux meilleures expositions de la Cote méditerranéennes, la maturation des fruits d'Amsdeu commence dès la première huitaine de juin, tandis qu'elle se trouve reculée du 10 au ".^.5 dans les situations moins favorisées. La variété Earliest of'all, d'une précocité plus grande encore, a la végétation robuste et vigoureuse, fait espérer également une prompte et abondante produc- tion. Quelques essais de plantation en furent tentés pen- dant l'hiver 19(12-1903, dans la région hyéroise. Un sujet de cette variété planté à cette époque dans le jardin d'acclimatation d'Hyères ayant actuellement un an de formation a donné cette année huit fruits qui ont mûri du 30 mai au .j juin, bien que l'exposition en plaine de ce jardin ne soit pas très abritée. De la grosseur d'une Pèche Amsde» moyenne, ces premiers fruits d'un jeune arbre étaient un peu plus allongés que ceux de cette variété avec cette particula- rité que la chair est moins adhérente au noyau. Cette qualité et celles de plus grande précocité et de vigueur du sujet, devançant de huit jours celle des variétés Alexander et Ami>den, ont engagé M. Nardy ;i recommander les plantations suffisamment vastes à l'essai dans les situations et sols favorables à la cul- ture du Pécher, afin de constater si cette aptitude et ces qualités se maintiendront dans les exploitations com- merciales, ce quileurassurerait un rendement rémuné- rateur. Nous estinlons, pour notre part, que ces expériences devraient également s'étendre dans les contrées plus septentrionales ou le Pêcher en plein vent est déjà cul- tivé. La production d'esjialier peut égalemene être inté- ressante dans les centres moins favorisés. Les cultiva- teurs qui produisent pour le commerce, comme d'ail- leurs les amateurs, ne doivent jamais perdre de vue les variétés de fruits permettant une production avancée et retardée, parce qu'à ces deux extrêmes limites, celle-ci étant plus restreinte et les demandes aussi nombreuses, les fruits sont également d'une vente plus assurée à des cours généralement plus élevés. C'est aussi un plaisir pour le jardinier ou le proprié- taire des jardins privés de pouvoir servir sur la table de très bonne heure comme fort tard en saison, des fruits qui semblent d'autant plus précieux qu'ils sont plus rares; on doit donc applaudir aux efforts des se- meurs de diriger leurs reclierches dans ce sens. Philippe Lepage. L'ARNOLD ARBORETUM Le célèbre jardin botaniquede l'Universilé d'Harvard, aux États-Unis, n'a d'équivalent nulle part au monde. Spécialement consacré h l'étude des vi'gélaux ligneux, dont il possède les genres et les espèces les plus variés, il a contribué, bien que de création récente, à donner une grande extension à l'arboriculture et à la sylviculture américaines. 11 doit sa fondation à James -Vrnold, qui, en 1870, légua à l'État, une somme de .".1)0. OOU francs dans le but de hâter les piogrès do l'hor- ticulture par l'établissement d'un parc modèle. La somme entière fut affectée à la réalisation de l'idée do James Arnold, par trois praticiens éminents, MM. (ieorge B. Emerson, John J. Dixwell, et Franins É. Parker. Le premier, très versé dans la connaissance des diverses espèces d'arbres, décida d'affecter les fonds à la création d'un Arboretum. Les premières plantations commencées on 1872-73 subirent plus tard un arrêt ; mais depuis 1886 on s'est efforcé de compléter l'Arboretum de tous cotes. L'intérêt principal des chercheurs se porta sur la dé- couverte des différentes essences forestières de l'Amé- rique, à tel point que, alors qu'il y a dix ans, on con- naissait dans tous les États-Unis, seulement 20 variétés (lu genre Cralœgus, aujourd'liui plus de 500 ont été décrites et cataloguées, dont 175 l'ont été par le profes- seur Sargent, et certains de ces Cralœgus font dans les jardins un effet décoratif extraordinaire. De même Jackson F. Dawson, qui fut également à la bte de cet établissement, s'était consacré tout particu- lièrement à l'hybridation des Roses. Quelques-uns de ces croisements sont de la plus grande valeur, tels : la Rose Dnirso)/, par la U. miiUiflnra et Jacquemiiiol ; William lùit/i', ]i;u- A'. WicliHrdiiuia ei Jacqueminot ; Arnold, par /,'. riKidsii et JKS \NTAGES L>K vertu;, 205 Des avantages de la boucle sur la Vigne en cordon vertical Pour établir un mur de Vigne de 2™ôO de haut, on plante généralement en cordon vertical à 80 centimètres d'écartoment entre ctiaque sujet: c'est, à mon avis, la meilleure forme à donner pour arriver à garnir le mur assez rapidement. Pour planter votre mur en Chasselns doré on toutaulro espèce, défoncez liioii votre terrain un an u l'a- vance, ajoutez des com- posts faits avec des fu miers provenant do \ ri e petite liasse-eour, si vous avez quelques lapiu'i it volailles; ajoutez ^ des cendres de bois, et les raclures d'allées do \ i ti o jardin, remaniez dou\ lu trois fois, et vous auriz dans ce compost tous les éléments néces'^airts pour assurer par la suiIl une bonne végétation Au mois de noveml ii |irocurez-vous des Vigne s en panier (à défxut do Vignes en panier, vous pouvez les prendre en chevelu, c'est moins cliei tracez des rigoles de ^ centimètres de i rofon deur sur 60 centimetn s de longueur, en prenant le pied du mur comme point de départ ; placez votre païuer dans le fond de la tranchéeàcette lis lance du mur, et oulIicz le sarment en le lelcNaiit contre le mur. Remplis sez ces petites trancheis avec le compost enques tion et nivelez avec le reste delalerre. Au priii temps suivant, rabattez vos Vignes à3 yeux pour forcer le sarment qui est en terre à émelire des racines, ce qui rendra de la tige. Fig. i-2l igueur a votre nouvelle 3t dans le courant de la végétation, ébourgeonnez en laissant une feuille pour garantir les yeux; et vous obtiendrez ainsi une tige qui pourra atteindre 2 mètres et plus ; en août, vous l'arrêterez à l"'ôU pour faire grossir le bois. En suivant la règle, au printemps d'après, vous de- vriez prendre seulement votre 1" étage de coursons à 30 centimètres et ainsi de suite tous les ans. J'ai donc essayé de gagner du temps: pour cela, j'ai taillé le sarment à 70 centimètres, j'ai supprimé les yeux entre le premier et le second étage pour ne pns alterner la tige, et l'année suivante j'ai fait la inémc opération ; j'avais donc garni en deux ans la moitié do la hauteur d'un mur de 2'".'i0, à la troisième taille, pour éviter une déperdition de sève au détriment des cour- sons du bas, au moment de la taille, je fais une boucle, nui se trouve à la moitié de la hauteur, les sarments .le prolongement so prêtent liés Iticn à ce travail ; je dirai même qu'on en casse rarement, c'est un petit tour de main qui s'acquiert assez facilement. Dans cette boucle, qui peut varier entre 12 et i5 centimètres de diamètre, on supprime tous les yeux, et on évite par la suite qu'elle se soude par approche contre le sarment qui continue la tige, car, dans ce cas, l'opération ne servi- rait à rien (fig. 121). Pour obvier à cet inconvénient, on place une petite ronilolle do lièt-'o faite avec de vieux bouchons entre la boucle et la tige, et [ilus tard quand le bois est durci, il n'y a plus rien à craindre. Pour cotte fois, on taille le prolongement à trois yeux au-dessus de la boucle, et l'année sui- vante, on peut reprendre les mêmes dimensions qu'avant l'opération. Cette Ijoucle n'ôte en lien le cachet du cordon vertical, du reste l'été elle se trouve dissimulée sous les feuilles, et a pour but de refouler tous les ans la sève au profit des coursons du bas. J'ai fait ce travail sur tout un mur de 70 mètres de long, et les résultats en sont excellents. Pour les murs de 2 mètres et au des- sous, ce travail me paraît inutile, mais si l'on crai- gnait un affaiblissement des coursons du bas, on pourrait sans crainte faire cette opéralion en pre- nant la moitié du mur pour établir sa boucle. Pour les murs plus éle- vés ayant i mètres et au dessus, on plante les Vignes généralement à 40 cenlimèlres, de ma- nière à faire parcourir la moitié du mur à chaque cep; mais si l'on veut planter à SO centimètres je conseillerai de faire deux boucles, mais qui seraient opposées; si par exemple, on fait la première à l^^SO do hauteur et à droite, on fera la seconde boucle à 3 mètres et à gauche, pour contrarier la sève ; cela peut très bien se faire dans l'un ou l'autre cas, ce sera toujours au profit des coursons du dessous (1). Georges Rozelet. (1) Rappelons, pour mémoire, que cette opération de la toision des rameaux en vue d'activer la fructilicalioii des rameaux des ar- bres fruitiers est pratiquée depuis longtemps, et, que nous avons eu l'occasion d'en parler dans le Jardin, à propos de ses avantage.! dans le palissage du Pêcher par e.xempIo ; aussi nous croyons utile de reni'-ttrc ii nouveau sous les yeux de nos lecteurs la"gra- vure (fig. Mi} représenlant la boucle sur le Pèclier. N.D.L.R. Le Jardin n'autorise la reproduction de ses articles qu'à la condition expresse de les signer du nom de leurs auteurs et d'indiquer qu'ils ont été extraits du Jardin. La reproduction de ceux suivis de la mention « reproduction interdite » et celle des gravures ne sont autorisées que su) demande faite à l'Administration du Jardin. rticai. LE JARDIN — PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES — REVUE DES PUBLICATIONS Plantes nouvelles ou peu connues RIbes urceolatum Tausch — Bull. Acad. Se. Cracovie, Janvier lOOi, p. 3. — Hybride des 7?. petrœum et multi- fforum. Arljrisseau robuste, à feuilles grandes, lobées, tomenteuses en-dessous, glabres en-dessus. Grappes lon- gues de 12 centimètres, portant jusqu'à 40 fleurs, petites, jaune verdàtre, lavées de rose, à réceptacle turbiné ; fruits assez gros, ronds, pourpre foncé comme une griotte, acides, mûrissant tard. Aloe Baumll Engl. et G\\g. — Bot. Mag. t. 7948. —Nouvelle espèce d'Aloe du sud-ouest de l'Afrique, qui a fleuri à la Mortola. C'est une plante acaule, à feuilles au nombre de 15-20 en rosette serrée, lancéolées, très étalées, longues de 25 à 30 cent., sur 5 de largeur, marcescentes, planes en dessus, dentées régulièrement; dents très larges a la base et rigides, cornées, presque droites, piquantes; scape solitaire dressé, grêle, haut de 2 mètres, rameux dans sa moitié supérieure, à rameaux dressés, laxiflores; fleurs rouge-carmin, pendantes, à tube du périanttie très resserré au-dessus de l'ovaire. Les feuilles sont élégamment parsemées détaches blanches, nom- breuses, oblongues et longitudinales. Dipodium pictum Reich.f. — Bot. Mag. l. 7951. — Orchidée de la Malaisie, caulescente, grimpante, très glabre, à feuilles coriaces, distiques, linéaires-lancéolées, aigïies, articulées à leur base avec la gaine; inflorescences axillaires, plus longues que les feuilles, simples ou peu rameuses, multiflores, dis- posées en grappes lâches; fleurs maculées de pourpre san- guin; sépales et pétales semblables, obovales ou lancéolés, obtus; labelle dressé, de même longueur que les sépales, trilobé, à lobes latéraux, petits, dentiformes, le médian ample arrondi au sommet, atténué à la base, couvert, dans le milieu, do longs poils épais, très serrés. Oligostemon pictus Benth. — Très belle Légumineusc de la eùte occidentale d'Afrique, pour laquelle Bâillon avait créé le genre ûiiparquetia (D. Orchidacea) etdont M. Bois a com- plété l'élude. Plante sarmenteuse dépassant 6 mètres de hauteur, à rameaux cylindriques, grêles et glabres ; feuilles alternes à 5 7 folioles pétiolulées, longues de 5 à 15 centimè- tres environ, obovales, aouminées au sommet; grappes flo- rales habituellement simples, longues de 15 centimètres, très fournies de fleurs s'épanouissant successivement de la base au sommet, à rachis velouté brunâtre ; fleurs à 4 sépales dont Tantérieur ample, coriace, jaune brun et enveloppant le pos- térieur qui est plus petit et blanc, les autres pétaloïdes blancs, teintés de rose et moins développés, de formes très différentes; corolle à 5 pétales plus petites que les sépales; 4 étamines à filets très aplatis et très courts, à anthères soudées par les bords ; ovaire muni de 4 eûtes longitudi- nales, velu, uniloculaire, pauciovulé, gousse linéaire, li- gneuse, longue de 12 centimètres sur 1 do largeur, con- tournée par la dossication, glabre, relevée de 4 cotes longitu- dinales, à valves feutrées intérieurement? graines oblongues, longues de 3 centimètres sur 2, à tégument brun, striées et alvéolées, à bile étroit, jaunâtre, allant d'une extrémité à l'autre de l'un dos côtés de la graine. Echidnopsis somalensls N. E. Brown — Bot. Mag. t_ 7.929. _ Plante ne dépassant pas 15 centimètres de hau- teur, charnue, sans feuilles, glabre, à forme de Cercus, à rameaux et à liges vertes cylindriques, sillonnées, inerraes. Par l'ensemble de ses caractères cette curieuse Asclépia- dés, du pays dos Somalis, rappelle YE. cereiformis, dont elle' diffère par ses fleurs rouge foncé et non jaune brillant. Le genre Echidnopsis no renferme qu'une demi douzaine d'espèces do l'Afrique tropicale orientale, de Socotora et do l'Arabie. Calathea nlgrlcans Gagnopain. —Plante élevée (2 mètres) de port très élégant, a longs pétioles droits puis penchés, à grandes feuilles horizontales, largement ondulées, pourprées, noircissant à la dessiccation, glabre dans toutes ses parties. L'épi longuement pédoncule (.'W centimètres) porte des fleurs il corolle pourpre-foncé. Ses affinités sont avec C. K. Schum. Le C. nigricans est probablement originaire l'Amérique équatoriale. P. Hariot. Revue des publications L'emballage des fruits dans la frisure de bols. — Emballez vos fruits dans la frisure de bois, et non dans la frisure de papier, recommande M. J. Bœtner dans le Praktische Ratgeber im Obslhau : la première est et demeure élastique, et si l'em- ballage est fait avec soin, il est à l'arrivée toujours aussi compact, de telle sorte qu'il n'a pu subir aucun dommage. Mais ce doit être de la frisure très fine, sans la moindre odeur, provenant de bois de Peuplier ou de Tilleul par exemple; tous les gens du métier regardent ces deux essen- ces comme les meilleurs pour l'emJjallage. J. Bikttner. La fumure du Houblon. — D'une série d'expériences entre- prises par M. B. Dyer, et puidiés jiar la Brciciiig Tradc lievictr, il appert que les meilleurs résultats, au point de vue de la produition,ontété fournis par l'application d'environ 1.000 kilogr. de nitrate de soude à l'hectare, ces fortes fumures devront être réparties par application de 250 kilogr. à l'hectare au plus, à quelques semaines d'intervalle. L'époque la plus favorable serait avril ou mai, plutôt aviil pour les terres compactes. Mais ce nitrate ne pourra donner une forte récolte que si le sol est abondamment pourvu en même temps de phosphates et de sels de potasse rapidement assimilables. B. Dyek. Nouveau procédé de conservation des Pommes de terre. — M. Hoitz communique à une rovu(> spi^-iale allo- niaiide, la /citsclirift fur Spiritusiniustrie, un procédé qu'il a inventé pour conserver les Pommes de terre, et qui con- siste à ventiler fortement les Pommes de terre au moyen d'un air refroidi; l'oxygène de l'air empêche le développe- ment des agents de la décomposition ; la basse température, supérieure toutefois à 0% entrave la végétation, et la ventila- tion rapide chasse l'humidité qui a pu se former à la surface des tubercules. L'appareil de M. Holtz, facilement transpor- table, permet le traitement des tas de Pommes de terre en plein champ; pourvu d'une pompe à air appropriée, il peut s'adapter n tous les tas pour les ventiler, sans faire passer ni tuyaux ni canaux au travers. Une heure de travail suffirait pour préserver pendant une semaine un tas de Pommes do terre de la pourriture. Holtz. Le meilleur engrais pour les Rosiers. — C'est la for- mule suivante donnée par M. Otto Schultzo dans le Hosen- zeitimg : par mètre carré 50 kilos de fumier d'étable bien consommé, 1 kilo do chaux, 200 grammes de scories de déphosphoration et 50 grammes de chlorure de chaux. Ne pas oublier surtout la chaux, dont le Rosier est très friand, et que l'on peut donner sous n'importe quelle forme. Otto Sciiultz. Les plantes alimentaires du Soudan. — A plusieurs reprises nous avons signalé les tentatives d'acclimatatiou de légumes européens dans nos diverses colonies, à Madagascar, au Tonkin (1), et celles sous notre climat de légumes origi- naires des tropiques. La Jievue des Cultures coloniales k qui nous avons déjà emprunté ces divers détails, publiait derniè- rement une étudo du D' Conan sur les diverses productions de la zone centrale sénégalaise, d'où nous extrayons les pas- sages relatifs à la culture maraîchère, très rudimentaire chez les noirs, mais assez développée dans les jardins des postes, où la plupart des légumes d'Europe viennent bien : Carotte, Chicorée, Cerfeuil, Céleri, Choux, Ail, Aubergine, Tomato commune (la petite Tomate cerise se trouve partout); la Pomme de terre de France ou des Canaries donne quelque- fois un assez bon rapport. Plusieurs de ces plantes alimentaires, cultivées au Soudan par les noirs y sont indigènes, tels : l'Ousounifing, ou Pommo de terre du Soudan [Plectranthus Coppini) très recherchée; le Pois ou Pistache bambara (Voandzeia suhlcrranea) qui enfouit ses fleurs comme l'Arachide et donne un Pois rond, blanc, assez estimé. Le Piment se trouve dans tous les vil- lages, à côté do la Patate jaune, blanche ou rouge, et du Haricot, dont une variété plus grande, le Haricot du Kissi, rappelle le Haricot du Cap. L'Oseille de Guinée (Hibiscus SabdarifJ'a ) est un succédané de la véritable Oseille, dont il a le goût très prononcé. L'Asperge pousse à l'état sauvage un peu partout, le Gingembre est assez fréquent et lo Pois (1) Voir LcJaidin année 1903, n- 391, p. 163; année 190i, n» 106, p. 32 ; n- US, p. 175. LB JAHDIN llKS PUDLiCATlONS irAiiLK.Ii' ''Il Aiiiliiv\ .i,li' [Ci(j(inus indicus)p\us rare. Lo fniil iiiiii i[,ii;iM' Il \ ili Il [Hibiscus esculentus) so trouve sur tous le-, iiKiK Ih-, ili iHiis l'hios jusqu'à. Tombouolou, ainsi ijiio l.i l'asl.'ii'h' [Ciin-lliis vulgaris) et la Calebasse (Lmjr- naria cidgaris) donl les noirs consoramenl l'intérieur avant qu'il no soit dur; ils utilisent oncoro les graines du Bentamarii (Cassia occidciitalis) comme succédané du café. Ainsi (|uon peut le voir, les plantes alimentaires offrent au Soudan une certaine variété, et, pour un grand nombre dos es- paces indigènes il est certain ([u'une culture plus appropriée apporterait imo grande amélioration dans leur qualité, comme aussi avec quelques soins spéciaux, les espèces européennes s'acclimateraient assez aisément sous les tropiques, à la con- dition, CD qui n'est pas toujours facile au Soudan, do dis- poser d'eau on {|uantité sullisanto. D' Conan. Les qualités d un bon mastic à vitres. — Le mastic à vitres, cet accessoire en apparence secondaire du matériel fiorticole, est pour celui qui possède des coffres à châssis ou des serres imo chose importante, dit M. Ohmann dans le y.eitsclirift fîir Gartenbau, d'où dépondent maints résultats qui ne sautent pas aux yeux dès le premier abord. Un bon mastic doit se composer, pour remplir exactement son but, d'un mélange d'huilo et de craie linement tamisée; prêt pour l'emploi, il doit être gras, malléable, propre, no pas couler hors des joints, et maintenir solidement les vitres aux châssis, ([ue ce\i.x-ci soient en bois ou en fer. S'il ne remplit pas ces conditions, ce sont alors de continuelles réparations, surtout avec les châssis en bois, qui, en se rétractant, laissent suinter l'eau entre le mastic et lo bois. Beaucoup de mastics du com- merce no valent rien, à cause des matières employées pour leur fabrication, et parmi les(|uelles on ne trouve pas la moindre trace d'une huile de lin bien grasse et bien liante ; ils sont par suite si maigres et si secs que, lorsqu'ils ont séché complètement, il s'est formé une croûte qui ne tient pas, s'émiette bientùt et disparaît des joints. Si l'on fait l'expé- rience do broyer dans le creux de la main un peu de mastic avec un peu d'eau, on obtient proraptement avec un mauvais mastii' un mélange qui devient sale; au contraire un bon mastic gras, reste toujours adhérentetne prend jamais l'eau. G. Ohmann. L'Arum tacheté comme plante d'ornement. — h'Anait indciilatum, qu'on rencontre conununémont dans les bois, et plus connu sous le nom de Gouot tacheté ou Pied de veau, est, affirme lo Bindekunst, çr^vàtio à sa curieuse inflorescence, susceptible d'être utilisé pour décorer des vases, partout où l'on peut s'en procurer des fleurs sans peine; ses feuilles elles-mêmes au vert luisant, tacheté de jaune et de noir, pro- duisent un grand effet. Il est seulement regrettable que les llcurs, une fois coupées, ne se maintiennent pas longtemps en bon état, et que le spathe vert clair, parfois légèrement teinté de brun, se fane trop rapidement. Cependant l'elïet déco- ratif dure bien deux ou trois jours; il faut seulement avoir soin, dès que les fleurs sont coupées, de les mettre le plus tùt possible dans l'eau, afin de les bien conserver. Les fruits eux-mêmes, qui mûrissent en août, disposés en épis oblongs et compacts au bout d'une hampe cylindrique et nue, et d'une belle couleur rouge brique, s'emploient égale- ment bien pour orner des vases. Cette plante peut aussi être cultivée dans les grands parcs, et le jardinier à qui appar- tient le soin de décorer de fleurs la maison, a ainsi sous la main, tout ci' i|u'il faut pour orner et le parc et l'appartement. Conservation des Poires par le froid. — Devantla quantité criiissantedo fruits produits par los Etats-Unis, l'Australie, la République-Argentine, et qui dépassent de beaucoup la con- sommation locale, ces divers pays se sont ingéniés à en tirer profit |iar l'expor.ation au dehors, et cela en conservant par le froid les différents produits Imrticoles. Nous avons relaté ici tous li'^ essais Imlês dans ci' sens (1), sur les Raisins, les l'êclies, les l'unimi's. lis li'giiinis, etc. Voici aujourd'hui, d'après le Jour.nd of Bunrd uf Ai/riculturc. le résultat des ex|iérieni;e3 jioursuivies pour la conservation des Poires parle froid pour le département de l'agriculture des Etats-Unis. Comme pour tous les autres fruits, il est avantageux do ne conserver que les Poires de qualité supérieurs et absolument intactes, qui doivent être cueillies avant d'atteindre leur matu- (1) Voir Le Jardin. Ann. 1903: n- 308, p. 276 ; n- 392; p. 1.S7. Ann. UiO'i mi. 406, nt.'. I.i- riuiU I' iil III Ml..' la ruoillotte. déposés dans l'eiilnii.'i fil ir [M.. . un I. . i - i.i ture do :«" F. (0" C). On ri'i ' nnl. 1 Il ,1 ini' la ventilation, l'emploi do l'oil''^ I ni. n.inl pns plu ilr ,11 Mvrcs do fruits, et la con- servation Oit uioillouro si i-eu.v-ci sont enveloppés do papier. Une double enveloppe ostplus efficace, et des résultats satis- faisants ont été obtenus en enveloppant lo fruit d'abord avec du papier à journal non imprimé qui absorbe l'humidité, puis avec du papier paraffiné plus imperméable. La qualité des Poires entreposées varie suivant leur degré de maturité ou l'impureté des chambres froides, et dépend aussi des variétés, «elles d'été s'altérant plus vite que colles d'hiver. Les expériences avaient porté principalement sur les Poires llartlctt, fruit d'été à chair tendre, et Kicfl'cr, à maturité bien plus tardive. Le sang sec et son emploi en horticulture. — Le sang sec est d'un emploi très fréquent en horticulture pour redonner de la vigueur à certaines plantes, qui, faute de cet engrais, languiraient infailliblement, tels le Gardénia et lo Chrysanthème, à qui on l'administre soit à l'état soc, soit dissous dans l'eau. Voici à ce propos le procédé recommandé par le Giardinaggiu de Turin : A l'état sec, le sang doit être mélangé à la terre à raison de .j 0/0 en prenant garde que la terre soit ni trop arrosée, ni trop desséchée. Ce mode de fumure se fait de préférence au moment du rempotage, c'est-à-diro pour les Gardénias en avril ou en août et pour les Chrysanthèmes chaque fois qu'il y a lieu de les placer dans des vases plus grands. Pour administrer le sang à l'état liquide, il faut le faire macérer pendant 8 à 10 jours, dans la proportion de 3 kilos de sang pour 1 liilo d'eau. Avec ce liquide on peut arroser les Gardénias tous les 10 ou 12 jours en juin, juillet et août, et les Chrysanthèmes seulement de la lin de juin au milieu d'octobre. On aura soin de placer les Gardénias, fumés au sang, dans un local à température suffisamment élevée, si l'on ne veut pas les voir périr promptement. L'eau de goudron. —Divers journaux anglais, entre autres le Gardenini/, recommandent l'eau de goudron comme le remède le moins coûteux et le plus efficace contre les insectes qui déposent leurs ceufs sur les plantes, et en particulier contre le papillon de la Marguerite et du Chiysanthème. En faisant des vaporisations légères non seulement sur les plantes, mais aussi sur les tuteurs (jui les maintiennent, l'odeur du goudron éloigne également lo papillon du Cé- leri. Pour préparer l'eau de goudron, on fait bouillir pen- dant une demi-heure une demi-livre de goudron de houille, dans 8 litres d'eau jusqu'à cequ'ilsoit bien mélangé à l'eau et l'on dilue le produit obtenu dans 250 litres d'eau. La Fritlllaria Meleagrls en pots. — On ignore générale- ment, dit le Garden, que cette plante aux fleurs si curieuses pour la disposition en damier de ses nombreuses macules, est un excellent sujet pour la culture en pots sous châssis froid. Une douzaine de bulbes en pots de 20 centimètres sont la chose la plus attrayante du monde, quand ils sont en Heurs, surtout qu'ils fleurissent plusieurs années de suite. Ils réussissent mieux dans une terre assez compacte, et on ne doit pas leur donner de l'engrais trop sec, mémo quand les bulbes sont au repos ; on leur fournit libéralement do l'eau quand ils sont en pleine végétation. Une variété blanc pur, est peut-être la plus élégante, une autre pourpre sombre, est aussi bien jolie. Les ennemis de la Cochenille de I Olivier. — Malgré tous les produits employés jusqu'alors dans la lutte contre les insectes, ceux-ci trouveraient, par suite de leur prolification considérable, encore à so multiplier outre mesure, si la nature prévoyante n'avait mis à cété d'eux des obstacles naturels à leur propagation excessive. C'est ainsi que les ichneumons forment leurs larves dans le corps des chenilles de la pyrale et iéance du 23 juin 1004 Comité de Floriculture. — A la maison Vilmorin, une boUe série d'/n's Kacmpferi et une très nombreuse collec- tion de Pétunias de toute beauté. A noter en sus, des ra- meaux d' Ercmurus Bungei à fleurs jaune d'or, des collec- tions de Nemesia Godetia, et l'intéressant Romneya Cuul- teri, Papaveracée américaine. M. Grosdemange, de Soissons, avait apporté quelques bonnes vieilles plantes toujours très ornementales : Jiupthalmum speciosum, Saxifraga peltata, Qîillet Flou Napoléon III. Dans un petit lot de M. Dugourd, nous remarquons : Iris orientalis, le géant du genre, connu encore sous les noms à'Iris ochroleuca et giganlea, Epilobiuni spicatum à fleurs blanches. M. Gorion présentait des Dauphinelles naines variées. Comme arbuste d'ornement M. Moser nous soumettait une très belle variété nouvelle à floraison tardive de Rhododen- dron, noumiée Madame Féli.r Guijon, à fleur rose clair. La maison Cayeux et Lo Clerc présentait une belle série de Delphinium vivaces et A'Iris Kaempferi de semis et des Iris d'Angleterre. Comité des Orchidées. — C'était jour de concours qui a été des mieux remplis par les très beaux lots do M. Opoix, du Luxembourg et de MM. L. Duval et fils. En outre à signaler un très bel Odontoglossuiit crispmn à M. Bert et un hybride des Ci/pripedium iiarbatum ol CharleswortliiiiM. DobiUc. Comité d'arboriculture fruitière. — Une collection do 35 variétés de Cerises, Bigarreaux et Guignes à M. Nomblot ; à M. L. Parent, des Brugnons, Pêches et Prunes de lieine- Cla-ide; à M. Jourdain, des Cerises Anglaise hâtive; ii^\. Cor- donnier, un superbe apport do Pêches, Brugnons, Raisins Frankenthal (2 grappes pesant 1 k. 150) et Forsters ickite seedling. Comité de culture maraîchère. — Des Fraises Y Excellente et Princesse Dagmar à M. Grosdemange. P. Hariot. N» 418 LE JAHDIN 20 Juillet 1904 Nouvelles horticoles Distinctions à l'horticulture. — l'armi les récentes pro- motions dans l'ordro du Mérite Agricole, il nous est agréable île signaler parliculiùrement celles de M. Sca- larandis, jardinier en clief du roi d'Italie au grade d'Officier, ei de M. Poulailler, arboriculteur à Béhoust, par Orgerus, au grade de Chevalier. Concours national agricole de Toulouse. — Le deuxième riincours national agricole vient de se tenir à Toulouse, sous la direction de M. de Lappareut, inspecteur géné- ral de l'agriculture. Parmi les récompenses accordées aux produits do l'horticulture, citons : CONSIillVES DE FRUITS ET DE LEGUMES, COI) fllUVeS, SiropS de fruits, fruits à Veau-de-uie. Produits présentés par des agriculteurs exploitants, et faljriqués par eux avec les produits de leur exploitation. Diplôme de médaille d'argent. M.Jean Laffite, à Agen (Lot-et-Garonne). Produits mahaicmers. Di/iliiine médaille d'or. M. J. Brusson, à Villemur (llaulo-Garonne). Diplôme de mé- daille d'argent. M. Théron de Montaugé, à Toul'ouse. M.Jean lîongrat, à Xègrepelisse (Tarn-et-Garonne). Produits des pùpimèhes. (Arboriciilturc et viticulture). Diplôme de médaille d'or. M. Guillaume Dure, à Gastel- ginest (Haute-Garonne). Dyj/dwer/c inédaillede brouze. M. Albert Taudou, a Toulouse. Concours spécial du Mans. — Voici les récompenses ac- cordées à riiorticulture au concours spécial du Mans Horticulture. — Prime d'honneur. Objet d'art de 300 fr. et 500 fr., M. Alexandre Loproust, horticulteur au Mans. — Médailles de bronze et 400 fr., MM. Camille Lambert, horticulteur au Mans; Sylvain Baranger, hor- ticulteur au Mans. — Médaille de bronze et 300 fr., .M. -Isidore Levrard, horticulteur au Mans. — Médaille (te bronze et 200 fr., MM. Félix Papillon, horticulteur à Maresché; René Rodeau, horticulteur au Mans. Arboriculture fruitière. — Prime d'honneur. Un objet d'art de 300 fr. et 5<)0 fr., MM. Jauneau père et fils, hor- ticulteurs-pépiniéristes au Mans. — Médaille d'argent (grand module), M. Joseph Servoin, chez MAL Jauneau père et fils, au titre do collaborateur. Arboriculture d'ornement. Arbustes d'ornement de pleine terre. — l*"' prix (350 fr.), MM. Jauneau, père et fds, au Mans; 2'' (210 fr.), M. Gustave Dubois, au Mans. Plantes d'ornement, vertes ou fleuries, de plei/ie terre. — (!"' prix (120 fr.), M. Leloup-Grimoux, au Mans ; 2" (95 fr.), M. Louis Davaze, au Mans ; 3^ (85 fr.), AL Dubois; 4"^ (.50_fr.), M. Jean Nicole au Mans; 5'- (30 fr.), M. A. Leprout: G= MM. Jauneau père et fils. Prix d'ensemble (plaquette en argent) : ÀIM. Jauneau père et fils, au Mans. Ecole nationale d'Horticulture. — Voilà le classement de sortie des élfves de troisième année. (Promotion de 1901). 1. Lévêquc; 2. Agliany; 3. Houlel; 4. Le Lay; 5. Rondeau; 6. Viala; 7. Roussel; 8. Larson; 9. Duval; 11). Seguin; 11. Déchery; 12. Simon; 13. Voise; 14. Bar- sacq; 15. Zaborski; 16. Altaras; 17. Boulitrop; 18. Se- rond ; 19. Mûhlbcrg; 20. Berteau ; 21. Grisard ; 22 Vives ; 23. l'.run; 24. Baron; 25. Laureufont; 26. Mompert; 27. Boulin; 28. Mahias; 29. Guinet; 30. Debrunner; 31. Brayelle; 32. Claise; 33. Hazard; 34. Schmltt; 35. Chorin. D'après le programme de l'Ecole, le Conseil des pro- fesseurs a proposé à AL le Alinistre de l'Agriculture d'accorder le diplôme aux vingt-huit premiers et le cer- tificat d'études aux élèves suivants. lui nuire, lo Con.seil a demandé a AI. le Alinistre do l'Agriculturo d'accorder un stage d'une année aux (•l" économie de temps et d'argent; 4" chute des feuilles évitée chez certains pro- ducteurs directs, qui supportent mal l'action du soufre seul. Pour avoir complète satisfaction, il faut avoir soin de bien malaxer avec la chaux, le soufre qui se mélan- gerait mal si on se contentait sans plus de le jeter dans la bouillie. A la Bouillie soufrée, M. Rabaté préfère le soufre sul- faté obtenu de la façon suivante : il fait dissoudre 4 kil. de sulfate de cuivre dans 10 litres d'eau bouillante, il ajoute 10 litres d'eau froide; à celte mixture il ajoute un lait de chaux jusqu'à formation d'une bouillie épaisse, neutre qu'il fait sécher ensuite. 11 ajoute 2 kilog. de cette poudre par 10 kilog. de soufre pour les soufrages. On peut donc ainsi réaliser avec le soufre le traitement mixte. Une nouvelle Pensée de grande taille. — La maison Mette, de Quedlimbourg (Allemagne), vient de mettre au com- merce une nouvelle race de Pensées de grande taille. Triomphe des Géants, aux pétales énormes, qui pré- sentent cette particularité de se recouvrir de telle sorte que la fleur a l'apparence d'une duplicature; les fleurs liien rondes sont d'une grande richesse de coloris, avec des tons bruns et rouges d'une grande beauté. La plus vieille association de jardiniers. — Ily a500ans, les habitants de ]\uprechtsau formaient avec les jardi- niers de Strasbourg une association qui est sans aucun doute la plus ancienne du monde. Aux xv', xvi"" et xvu^ siècles, les jardiniers de Ruprechtsau étaient fort connus et possédaient leur maison de réunion et leurs privilèges. La corporation des jardiniers do Strasbourg et de la banlieue était avec celle des tisserands et des serruriers la plus ancienne et la plus importante; elle comptait plus de 1.000 membres. Expositions annoncées. — Orléans, du IOcih lôseptfudive. — Exposition intonialinnali' (rHnrlinilturc et de, Pomoingiç organisée par la siMi.'I.MlHoi limlliiri^ cl"! irléans et laSoriéti' Horticole du I^niret. Adir.ssi'i- l.s ili^Liaïules avant le 1°' .sop- tPiubre, à MM. Max ih- lu Hn.lirtrric, et A. Barbier, picsi- dents des deux sociiHés. Montpellier, du 'JO octobre au 3 novembre. — Exposition générale d'Horticulture, organisée par l'Association langue- docienne d'Horticulture pratique et la Société d'Horticulture et in-- jtnrea; Casuarina eqiiiselifblia\ Cassia fistiila; Cera- to)ii(i si/iqt'i/ ; Carica Papaya\ Kiigenia Jambos; Krio- botri/a japon ica \Eriodeiidrou leiantherum; KiicalyptKs aniygdalina, E. citriodora, K. corymbosa, K. resiriifera, E. robusta; Erythrina indica, E. ruberrima, E. Crista- Gain ; Ficus bengalensis, F. elasiica. F. nitida, F. ra- dica»s. F. religiosa, F. tremula: Grevillea lobustd : Jacaranda m imosœfolia ; Magi/o/ia graiidiflora : Man- gifera indica ; Melia Asedaracli ; Mc/aleuca ann il/aris; Perhinsoiiia aca/eata;I'islacia Terebintlius ; Poincia/zs regia, P. imlcherrima : Qaercus communis: Schiitus Molle: Tenninalis glabra. Parmi les arbustes: Acn. lilpha Macafeana\ Aspidisira e/atinr; Arn/ia dnrtili- fera; Baddleya glabra; Ci/r,/-. rcrol/ifa : liuhn-" ar- borea; Eranthemum nerra-^'n» : i:i',iisl,i en ml hIh : Hi- biscus roseus; Ligustrum Ja/ionic/nn: Xeriiini iilçaii- dcr ; Plumer ia alba: PHtosporumcliinensis; Pltnnbago capciisis; Poinsettia pulcherriina; Russelia sarmen tosa: Tecoma stans. Parmi les Palmiers: Coryplia aus- tralis; Caryota urens; Chaniœrops eœcelsa; Cocos /lexuosa; Kentia Belmorcana\ Latania borbonira: Pritchardia fin fera; Sabal innbraciilif'erum. Tous ces arbres se sont assez bien acclimatés cl ont résisté au climat, malgré des températures de 40° à l'ombre: les meilleures saisons sont celles des pluies, du commencement de juin à fin août, où la température moyenne est de 33°, et la saison d'hiver, de novembre a lin février (moyenne de 25"), où l'on peut alors cultiver les céréales et les légumes d'Europe. Aussi, pour en- courager le développement de ces cultures chez les indigènes, les autorités de Khartoum organisèrent- elles en 19(12 une exposition horticole, dont les produits de M. Deroin firent presque tous les frais : ils étaient disposés sur trois tables : sur l'une des fleurs coupées: Ageratui/i, Alyssinn, Anthericum, Brachycome, Can- nas, Capucines, Chrysanthèmes, CoZ//«.s-/a,Cynoglosses, Dauphinelles, Œillets, Gaillardes, Gypsophiles, Lo- bélias, Pervenches, Pétunias, Phlox, Réséda, Tagetes, Violettes, Zinnias, etc. Sur la seconde, des légumes : Artichauts, Asperges, Aubergines, Piments, Tomatesi Betteraves, Carottes, Céleri, Chicorée, Choux, Conconi" bres; Epinards, Haricots, Oignons, Oseille, Pois, Poi' reaux, Persil, Radis. Sur la troisième table enfin, s'éta- laient les fruits : Oranges, Citrons, Mandarines, Ananas, Rananes, Melons, Pastèques, Avocats, Fraises, Gre- nades, Papayes. L'activité de notre compatriote ne se borna pas a l'horticulture ; il fit des essais de grande culture: Coton, Betterave, Mais, Canne à sucre, qui donnèrent de bons résultats, sauf la Canne à sucre, qui était dévorée par les Termites; ces insectes sont en effet le fléau du pays : ils rongent tout, ne laissant rien debout : Rosiers, Eucalyptus, Acacias. Vignes surtout, voire même les poteaux télégraphiques, qui ont du être remplacés par des montants en fer; aussi faut-il tout reproduire de marcottes, ou de divisions : Rosiers, Vignes, etc. Comme nous le disions plus haut, l'ccuvre de notre concitoyen à Khartoum, eu égard aux difficultés vain- cues, lut à la hauteur de la renommée de l'horticulture nationale, qui, sous toutes les latitudes, sut enfanter des merveilles. M. Deroin, qui est aujourd'hui établi horticulteur au Caire, a quitté Khartoum depuis environ doux ans. Il y serait certainement encore, si son chef, Lord Kitchener. qui le tenait en particulière estime, n'avait été appelé au commandement des troupes do l'Afrique du Sud^ puis des Indes. C'est d'ailleurs, il convient de le dire ici, a. l'activité et à l'esprit d'organisation de l'énergique soldat, si rude, mais juste, que la ville de Khartoum doit en grande partie sa renaissance prodigieuse. H. Martini:!. LA LAITUE ASPERGE La Laitue Asperge ou Romaine Asperge [Lactnca angustana, Ilort.) est peu connue en France, où elle n'est guère cultivée que dans 'os potagers des grands châteaux; elle paraît être plus répandue en Allemagne où elle est désignée sous le nom de Spargel Salât, mais c'est surtout en Italie qu'elle est l'objet d'une culture spéciale. Disons, entre parenthèse, que depuis environ une vingtaine d'années la culture potagère a fait de grands progrès on Italie et que les Italiens possèdent maintenant une quantité de variétés potagères qu'on pourrait avantageusement cultiver en France, surtout dans le Midi, Depuis quelques années, je m'efforce à faire connaître les plus méritantes de ces variétés que j'ai pu apprécier, mais je suis mal secondé par nos mar- chands grainiers qui, en général, trouvent que nous avons déjà trop do variétés potagères. La Laitue Asperge type, car il en existe plusieurs variations, ne forme jamais de pomme et se distingue surtout par sa promptitude a monter à graine. Elle a les feuilles longues, très étroites, lancéolées; la tige est grosse et renflée et c'est cette tige qu'on utilise comme légume, alors qu'elle est encore très tendre et qu'elle ne dépasse pas 30 centimètres de longueur. Cette plante n'est qu'une variation très distincte de la. Laitue cultivée [Lactucasativa, L.). Jusqu'à ce jour, on ne connaît que quatre variétés de la Laitue Asperge : deux ont été obtenues en Europe, les deux autres ont été introduites de l'Asie centrale ou cette plante est, paraît-il, très cultivée. La L. A . cracoviensis est la plus ancienne des variétés européennes; elle a les feuilles bronzées et la tige rou- geâtre. Comme le type on ne la trouve plus guère que dans les collections botaniques. La L. A. à feuilles laciniées, appelée aussi L. a. améliorée, est une variété d'origine méridionale qui a été mise au commerce vers 1809. Ses feuilles sont larges, profondément découpées, d'un vert foncé; sa tige est très savoureuse. La plante est assez lente à monter à graine et se rapproche de la Laitue Romaine. La L. A. blonde de la Chine, à graine noire, et la L. A. blonde de Merv, à graine blanche ont été intro- duites il y a une dizaine d'années, elles donnent des tiges succulentes. Quoique la Laitue Asperge demande, pour bien réussir, un climat un peu chaud, comme celui du Midi, on peut cependant la cultiver partout en France, à condition de lui donner un sol riche en humus et une exposition chaude. Il est nécessaire que cette plante se développe très rapidement, autrement les tiges au lieu d'être tendres et douces deviennent dures et amères; c'est un légume d'été. On ne doit donc pas la .'emer trop tôt au printemps, ni continuer les semis trop tard en été. On peut la semer en pépinière ou en place; le repi- quage ou l'éclaircissage doivent se faire très lot et l'arrosage doit être suivi. La distance à donner aux plantes est d'environ 2.5 centimètres. La tige se prépare comme les Asperges. On peut aussi préparer de la même façon les pétioles et les nervures des feuilles. Joseph Paquet. LK JARDIN — AIIHRES ET ARBUSTES DE LA CHINE CENTRALE Arbres et arbustes récemment introduits de la Chine Centrale M. E. H. Wilson, envoyé par la maison Veitch, de Chelsea (Angleterre), pour explorer les confins de la Chine et du Thibet, y a fait de nombreuses découvertes de grande valeur, principalement en végétaux ligneux, dont des échantillons ont pu être obtenus des graines envoyées par cet habile collectionneur. Grâce à lui, lesjardins européens ont pu être dotés de plantes rustiques fort intéressantes, parmi lesquelles en premier lieu nous citerons le Davidia involucrata, remarquable genre que le Père David fit connaître à la science dès 1869 et qui lui fut dédié par le botaniste français Bâillon. Cet arbre prend une forme pyramidale, atteint de vingt à quarante pieds de haut, et ressemble un peu à un Poirier qu'on aurait laissé croître sans le tailler. Il se garnit d'ai- guillons comme lui et porte des tleurs assez insigniliantes, mais faisant un contraste frappant avec les magnifiques bractées blanc pur qui les entourent. Celles-ci sont au nombre de deux, varient de quatre à huit pouces de long sur deux à quatre pouces de large, sont ovales, acuminées, à bords irrégulièrement dentés. Les feuilles sont magnifiques, cordées à la base, dentées sur les bords, vert foncé à la face supérieure, vert glauque et glabres en dessous, et mesurent quatre pouces do large sur quatre pouces et demi de long. Dans son habitat naturel, ce grand arbre, garni de ses bractées blanches, se distingue à une grande distance au milieu de la végétation vert sombre qui couvre les pentes des montagnes, et quand un léger soufie d'air fait onduler ses rameaux, on dirait une mouvante pyramide de neige. Le D' Henry dit : << Ses larges bractées tilanches entremêlées avec ses feuilles vertes lui donnent un aspect grandiose et extraordinaire. » Les botanistes ne sont pas d'accord sur les affinités de ce genre : quelques-uns le placent dans les Curnacées, et d'autres dans les Haïuamelidacées. Deux Magnolias sont également dignes de remarque, le M. Delavayi et le M. hypuleuca. Le Magnolia ht/poleuca, déjà introduit en Angleterre, il y a quelque temps y est encore rare, ses fleurs blanc cn^me d'un parfum délicieux et son magnifique feuillage sont bien connus de ceux qui ont visité les fon'-ts du Japon ; de même le M. Delavayi promet, d'être une des plus belles espèces rustiques à feuilles persistantes qu'on puisse introduire dans nos jardins. A cette famille des Ternstrœmiacées, qui fournit à la Chine sa plante nationale, l'arbre à thé, du genre Camellia si connu, appartient VActinidia chinensis, qui a particulièrement droit à la faveur des jardiniers, en raison de son feuilage magnifique, de ses fleurs belles et nombreuses et de son fruit comestible. C'est une plante grimpante à feuilles pétiolées, suborbicu- laires, atteignant de deux à quatre pouces de largeur, gla- bres et d'un vert foncé à la face supérieure, fortement tomen- teuses à la face inférieure, et toutes couvertes de poils rouges à l'état jeune. Les fleurs sont disposées en grappes garnissant les courts rameaux, atteignant un diamètre d'un pouce et demi, et sont d'un jaune brillant avec de nom- breuses étaniines. Le fruit, de la forme et de la taille d'une noix, est couvert de poils plus ou moins denses. A en juger par les confitures qu'en font les Chinois, il a le goût des Cro- seilles à maquereau, et si la production en est abondante en Europe, il pourra être recherché. Gomme plantes sarmenteusos, de nombreuses acqui- sitions ont enrichi le domaine horticole, surtout le genre Vitis, si riche en espèces de grande valeur : Le V. mcgaphylla (la Vigne à feuilles extraordinaires), remarquable par ses feuilles bipinnées qui le font ressembler à cet égard au genre voisin Leea. Los folioles sont pétiolées de deu.v à quatre pouces de long, ovales, à bords dentés. Le V. Romancti est une espèce à feuilles magnifiques ot à fruit comestible, et le V. armaCa a les rameaux curieusement garni d'aiguilles. Le V. Thomsoni a des feuilles digitées d'une couleur pourpre, et le V'. leeoides est également inté- ressant. La plupart des Lonicera de la Chine, ont peu de valeur pour l'horticulteur, sauf \e Lonicera tragophylla. Très voisin du L. Caprij'olium, il en diffère par ses feuilles plus longues et plus étroites par ses fleurs plus grandes et moins nombreuses : ces fleurs, portées par une ombelle ter- minant les rameaux sont au nombre de 10 ou 12, mesurant 2 pouies et demi de longueur et sont d'un jaune d'or brillant à l'épanouissement, passant au rouge à la défloraison. Enfin, une espèce sarmenteuse très florifère mérite d'être classée au premier rang de nos arbustes d'orne- ment; c'est \& Jastniimm primuli)ium.,ùoninoVcei colla- borateur P. Hariot a parlé en détail précédemment (1) et dont nous avons pu admirer un bel exemplaire pré- senté par M. G. Boucher à la séance de la S. N. H. F. du 2.Ô février dernier. Nous ne nous appesantirons point davantage sur les mérites du Buddleia oariabilis. décrit aussi par M. Hariot (2), pour passer à l'étude des Saxi- fragacées, dont une variété, le Ribes longeracemosum, sans valeur comme arbuste d'ornement, pourra être croisée avec nos Groseillers cultivés; un autre genre de la même famille, le Vibiirtmm, donne quelques belles espèces : Le Viburnum rltytidoplit/llum atteignant dix pieds a un feuillage extraordinaire. Les feuilles, do huit pouces sur deux, sont largement lancéolées, et munies de nervures for- tement saillantes à la face supérieure, tandis que la face infé- rieure est couverte d'un épais tomentum cotonneux. Les branches sont terminées par des corymbes larges de sept à huit pouces, garnis de fleurs blanc jaunâtre, petites, mais faisant de l'effet par leur masse. Deux autres espèces, toutes nouvelles pour la science, le Vihurnxm Veitchiet\e Viburnum buddleifolium ressemblent un peu à la précédente, mais sont plus petites dans toutes leurs parties : la première a des feuilles ovales, lancéolées, de quatre pouces de long, et une inflorescence de cinq pouces de diamètre; la seconde a des feuilles ovales, acuminées, dentées, de cinq pouces de long, et fortement tomenteuses à la face inférieure. L'ordre des Rosacées est de beaucoup' le plus riche en genre et en espèces présentant un intérêt horticole : nombreux sont les Rubus, les Cotoneasier , les Pirus,\B& Spirœa, les Rosa susceptibles d'un grand avenir : Le Cotoneasier species est peut-être la plus belle espèce de ce genre que nous ayons reçue. C'est un arbuste à feuilles ovales lancéolées, de deux pouces à deux pouces et demi de long, brièvement pétiolées, à bords entiers, à surface supé- rieure fortement veinée et légèrement poilue, et à face infé- rieure couverte d'un épais tomentum laineux qui la rend toute blanche. Les fleurs sont serrées sur des corymbes ter- minant de petits rameaux tout le long des branches; des fruits rouge vif leur succèdent; cet arbuste semble avoir devant lui beaucoup d'avenir. Parmi les Rubus, les plus remarquables nouveautés sont : Le R. Henryi, à feuilles trilobées, glabres et vert foncé en dessus, fortement tomenteuses en-dessous, ainsi que sur le jeune bois et le A', bambusaruni, plante grimpante à feuillage persistant, dont les feuilles étroites, divisées en trois folioles lancéolées sont adaptées à recevoir les minces filets de lumière qui traversent les forêts de Bambous. Les feuifles sont séchées et utilisées comme succédané du Thé. Le genre Spirœa est représenté par nombre d'espèces à grand effet, dont le S. Henryi est certainement la plus belle de toutes celles trouvées dans le Ilou-Pé : C'est un arbuste appartenant au groupe du S. canescens, garni de feuilles ovales, dentées à leur extrémité, légèrement poilues en dessus et fortement velues en dessous; les fleurs sont produites en corymbes serrés, terminant de petits rameau.x tout le long dos branches; elles sont petites, d'un (1) Voir Jardin, w 405, p. 14. (2) Voir Jardin, n' 411, p. 104. LK JARDIN — LK GIÎNHK MANGINIA blanc pur, et lour masse produit un bol olfot. Ho mônio lo Xeillia sinensis, nouvelle espèce île la Cliine (toutes colles actuellomont cultivées provenant ilo l'Amérique du Nord ou de l'Himalaya) découverte d'abord par lo D' Henry, promet d'i'^tre un de nos plus beaux arbustes d'ornement. C'est un buisson de quatre pieds de haut, garni d'élégantes feuilles ovales acuminées à bords irrégulièrement dentés, mesurant deux pouces trois quarts do long sur un pouce et demi de large, munies de pétioles et de stipules. L'inllorescenco con- siste en un racème simple, multiflore, long do trois à quatre pouces, composé de fleurs roses, tubuleuses, d'un demi pouce de long, ressemblant assez à celles du Uibes sanpuineum, mais de plus grande taille et d'un rose plus vif. Parmi les Ericacées, le beau genre Rhododerulnin ajoute encore quelques espèces remarquables, au nombre pourtant si grand déjà de ces arbustes déco- ratifs entre tous : Le llkoilodenilron auriculatum est un arbuste atteignant do dix à trente pieds de haut, à fouilles entières, coriaces, obo- vales, de huit pouces de long et do près de trois pouces do large, dont le limbe est prolongé a. sa base en deux petites oreilles, de là son nom spécifique. Les Heurs sont grandes, en entonnoir, longues de trois pouces, larges de quatre à quatre et demi à l'orifice, d'un blanc pur ou d'un rose tendre et d'un effet magnifique. Le Rhododendron micranthtim s,am- blerait au premier abord être tout autre chose qu'un Rhodo- dendron, mais à y regarder do près on s'aper(;oit vite qu'il doit être rangé dans ce genre. On lo trouve sur les rochers, au nord du Yw-Tsé, à des altitudes dépassant cinq mille pieds, où il forme un buisson de quatre à vingt pieds de haut, très attrayant par l'abondance et la blancheur de ses fleurs. Les feuilles sont petites, obovales. acuminées, d'un pouce et demi de long, d'un vert foncé en dessus tandis que la face inférieure est couverte d'écaillés ferrugineuses. L'inflores- cence est une grappe simple, érigée, de deux pouces de long à l'extrémité des branches, et composée de nombreuses petites fleurs blanches, d'un quart do pouce de diamètre, largement infondLbuliformes avec des étamines exsertes et do courts pédicelles. Dans les montagnes du Hou-po, on rencontre commu- nément un des plus beaux Peupliers du monde, le Populus Insiocarpa, qui forme un arbre de 20 à 40 pieds et possède les feuilles les plus grandes du genre avec un pétiole de deux à trois pouces, de même le Salix Franoheti. Enfin si l'on ne peut encore se prononcer sur la valeur des Tilleuls de la Chine, Jeur beauté est du moins incon- testable, en particulier le Tilia Tuan elle T.Henryana. Le Tilia Tuan, tiguré dans les Icônes Plantarum de Hooktr, est un arbre de (juaranto pieds avec des feuilles membranacées, obliquement ovales, semi-cordées à la base, atteignant cinq pouces sur trois et demi, avec des pétioles d'un pouce et demi; la face supérieure est glabre et vert foncé, la face inférieure couverte d'un tomentum blanc étoile. C'est une espèce très florifère ; les cymes des fleurs portent une bractée do cinq pouces de long et d'un pouce de large, coalescente avec le pédoncule sur la moitié de sa longueur. Le Tilia Henryana ressemble quelque peu au précédent, mais ses feuilles sont plus larges, moins obliques, nettement dentées et ciliées, et garnies, à la face inférieure, de poils ferrugineux aux aisselles des nervures primaires et secon- daires; les fleurs sont plus serrées sur les cymes, et la bractée ne va pas jusqu'à la base du pédoncule. Enfin plusieurs Conifères nouvelles ont été intro- duites, dont le Piuits Arinandi. Comme le dit le Journal de la Sociotc roijale d'Horti- culture de Londres, auquel nous empruntons ces détails, il est raisonnable de penser que la plupart de ces arbres et arltustes seront rustiques non seulement en Angle- terre, mais dans toute la partie tempérée de l'Europe, puisqu'ils proviennent d'une zone tempérée, à une alti- tude considérable et qu'ils ont déjà supporté deux hivers assez rigoureux : ce sont donc là de précieuses recrues pour la flore de nos contrées. M. H. LE GENRE MANGINIA" M. Viala poursuivant les études expérimentales qu'il a entreprises sur les parasites de la 'Vigne et qui lui avaient permis do cultiver le Guignardia Bidwellii (Black-Rot), vient, avec la collaboration de M.Pacotlet, d'isoler le parasiter do l'anthracnose et de suivre les phases de son dévtîlopiienient en milieux artificiels. La bouture mycélienne, base des cultures, a été prise dans les jeunes cliancres de l'anthracnose au moment où les conidies vont se former. On a ensemencé sur du jus de jeunes feuilles stérilisé à une température peu élevée et additionné de gélose. La première culturo sur ce milieu rond les autres plus faciles. On ne connaissait jusqu'ici l'anthracnose [Sphuce- loina ampelium de Bary) que sous une forme coni- dienne à stroma serré à la surface des rameaux ou dos raisins verts. Les nouvelles cultures ont donné nais- sance à d'autres formes de développement se rame- nant sans le moindre doute les uns aux autres : pyc- nides, spermagonies, sclérotes, mycélium qui sous certaines influences se fragmente et produit une forme levure. L'anthracnose de la Vigne ne serait plus par suite une Melanconioe, mais appartiendrait aux Spluerop- sidées et rentrerait dans le nouveau genre Manginia sous le nom de Manginia ami^elina. Ce genre est dédié au professeur Mangin, pour qui vient d'être créée la chaire de cryptogamie du Muséum. Sur jus de feuilles gélose, le développement se fait très rapidement; les boites de culture sont couvertes au bout de 5 ou G jours de plaques de mycélium par- seniées de petites houppes en forme de gazon, consti- tuées par des conidiophores au sommet desquels se détachent des conidies et bâtonnets identiques aux spores des jeunes chancres de l'anthracnose. En semant les précédentes cultures sur Haricot ou lait gélose non acide, on obtient au bout de 2 ou 3 jours des plaques erililées de petits points roux clair. En examinant ces points au microscope, on voit que ce sont des spermogonies renfermant des spermaties. En milieu acide, dans les cultures âgées, on observe des nodosités de deux formes : les unes sont des pycnides simples avec des stytospores, les autres (dans les par- ties les plus anciennes) sont constituées par des sclé- rotes. Ces sclérotes peuvent donner naissance à des branches simples qui portent à leur sommet une spore hyaline ronde ou subovoide. Si les milieux de culture, qu'ils soient liquides ou solides, sont très riches en matière sucrée, le mycélium se fragmente en cellules nombreuses et forment une levure, qui se multiplie par bourgeonnement et produit de l'alcool. Ces formes levures, transportées sur Haricot gélose sans sucre, donnent des spermogonies. Si les organes de reproduction sont complexes, le mycélium ne l'est pas moiris. On voit quel intérêt puis- sant s'attache au développement, aux caractères, aux fonctions de ces organes et de ce mycélium, dont les auteurs ont fintention de continuer l'étude. 11 y a la toute une branche de recherches scientifiques dont les résultats ne peuvent que jeter une vive lumière sur de nombreux phénomènes qu'il a été difficiles d'expliquer jusqu'à présent. Souhaitons plein succès dans cette voie à M. le professeur Mangin, à M. 'Viala et à ses collaborateurs. P. Hariot.. (1) P. Viala et P. l'acottet, Siir la culture et le développement du champignon qui produit l'anthracnose de la Viyne (Compte-rendu Acad. des Sciences, 1904, p. 88, 4 juillet). CULTURES MERIDIONALES : PRODUCTION DES ROSES Cultures florales méridionales La production des Roses dans l'établissement Carriat Dans sa revue des cultures florales, M. Caufouner n'examine pas seulement les plantes les plus cultivées, il tient également à montrer quelles sont les spécialités des principaux établissements du littoral inéditerra- néen. - Il y a neuf années à peine que M. B. Carriat, quittant le cap d'Antibes, venait planter sa tente et ses premiers Rosiers àPérégoul. Le développement de son établisse- ment a été si rapide que cela étonne encore aujour- d'hui/Il a été, en sa région, le digne continuateur de M. Solignac qui, à Cannes, a si bien compris la valeur de notre climat de la Cote d'Azur. Cet établissement d'horticulture présentant à l'heure actuelle la quintessence des cultures florales intensives de la région de Cannes et d'Antilies, nous ne pouvons en le décrivant que passer en revue ces magnifiques produits, fleurs de grand luxe, qui, chaque jour vont, de la Côte d'Azur, se disperser dans les grandes villes du Continent. Il s'agit là d'un établissement dont l'ensemble des serres englobe 12.C00 châssis pour la Rose et l'Œillet. Ajoutez 29.000 Rosiers Paul Xabonn and et Safraiw à. l'air libre, 1..500 mètres carrés d'Anémones de Caen, autant d'Anthémis jaunes, un carré de Ruscus race- mosvs, une innovation, toute une série du Boiceuia ser- rulata — 1500 environ — de toute beauté, pour couper les tiges, une série immense de Kentia et un grand abri de Medeola asparagoides. Cette culture de Medeola eut son heure de succès; planté sous abris-clair, le Medeola développe ses figes volubiles, une à une ou plusieurs ensemble sur des ficelles et pour fournir deux catégories de guirlandes qui sont expédiées lorsqu'elles ont atteint l'"80à2mètres de longueur. Ce fut une culture spécialement rémuné- ratrice il y a dix ans, qui est aujourd'hui tombée dans le domaine commun. Les Rosiers hybrides englobent 19 serres de la variété Ulrich Brunner, 21 serres de Gabriel Lvizet, 1 serre de Captain Christy, puis une serre adossée le long d'un mur de 2.50 mètres de longueur, plantée en Rosiers Maréchal Kiel, le long du mur et en Ulrich Brunner en plate-bande devant. Les variétés Ulrich Brunner et Gabriel Luizet ont donc les honneurs de la grande culture, où ils ont sup- planté pefi à peu les variétés Magna Charta et Paiil Neyro», parce que les mérites de leurs fleurs ont été reconnus supérieurs. La variété Captain C hrixt y, l'nne des plus bellesRoses hybrides, est assez rebelle au forçage hâtif; mais M. Carriat en a raison par quelques opérations appro- priées. La renommée dans la production des fleurs qui est une des conditions du succès, oblige à mettre sans cesse de belles variétés à l'étude pour être fixé sur leurs aptitudes à cette culture intensive. C'est ainsi que l'on a constaté que La France de 8!) donne de très mauvais résultats au forçage en serre, tandis qu'elle est fort belle en plein air en cultures sur talus bien exposé au midi. Nous constatons un autre fait : l'engouement pour le Rosier Paul Xabonnand paraît avoir atteint son maxi- mum. 11 est cependant représenté dans l'établissement Carriat, dans les dilïérentes annexes par 25.000 jjieds. Par contre la variété Saf>-ano, presque disparue des cultures de la région de Cannes et d'Antibes, ne mérite pas tout le mal que l'on en a dit. Planté non en terrain plat mais sur les collines bien aérées, ce Rosier est un de ceux donnant encore une bonne et rémunératrice production. Nous en trouvons ici environ 4.000 pieds en jeunes plantations et qui font merveille. Mais si lirillant que puisse être le coloris des fleurs des différents Rosiers que nous venons de nommer, il en est un autre qui reste l'apanage d'un nombre res- treint de cultivateurs et qui donne en hiver la fleur de prédilection. C'est le Rosier thé Maréchal Kiel. dont la Rose parfumée est toujours commercialement très appréciée. Vingt serres sont affectées àla culture de cette variété, sans compter le mur de la serre de 2.50 mètres de lon- gueur que nous avons déjà cité. Pour cette Rose comme pour les hybrides, on obtient une première floraison à froid en couvrant les serres dès fin septembre et commencement d'octobre. Puis par le chauflage, on échelonne jusqu'à fin avril des productions successives. Le forçage des Rosiers Maréchal Niel présente cer- taines difficultés pour obtenir de belles Roses. 11 y a en effet, fleurs de Niel et fleurs de Niel, comme il y a fagots et fagots. La plante trop chauflée, se développant trop rapidement, donne ime Rose très pâle, car c'est surtout pour l'obtention de la vraie teinte naturelle que les cul- tivateurs doivent déployer leurs talents culturaux. 11 se fait au triage des Roses jusqu'à 4 choix diffé- rents, le premier peut atteindre jusqu'à 20 francs la dou- zaine de fleurs, selon l'époque, mais le prix moyen est beaucoup moindre. Des essais de cultures identiques ont été tentés à Hyères, mais ils ont mallieureusement avorté. Cela est regrettable, parce que des résultats propices eussent favorisé l'utilisation de nombreux murs sans destina- tion spéciale, lesquels auraient servi d'appui aux serres abritant des Rosiers à forcer. La cause de cet avortement d'essais à l'établissement, les Kermès, paraît être à première vue, causé par un simple détail, une erreur de culture, qui n'a l'air de rien et qui est considérable. 11 ne faut pas, en effet, traiter ces Rosiers au forçage en serre comme nous traitons les Rosiers thés que la sécheresse, dès le mois de mai, mûrit et force au repos. Aussitôt la production terminée les serres devront être découvertes, la végétation arrêtée le plus tôt possible et les Rosiers taillés ensuite. Puis par des arrosages copieux et des engrais puis- sants, même liquides, il importe de provoquer une végétation luxuriante de façon que les Rosiers attei- gnent leur maximum de développement le plus tôt pos- sible, afin qu'ils puissent aoiàter leur bois de bonne heure à l'automne. Pour les Rosiers à rameaux sarmenteux, il est néces- saire que des rabattages reconnus rationnels, qui ne diminuent pas l'étendue de la charpente, de provoquer le développement de bourgeons vigoureux, sortes de gourmands que l'on attache sur des tuteurs verticaux pour accentuer encore leur vigueur. Ces longs rameaux palissés un peu dans tous les sens, mais d'une façon régulière, développant au for- çage, des bourgeons vigoureux terminés par un ou plu- sieurs boutons. C'est ainsi que l'on olitient la Rose à longue tige, dont la longueur augmente en raison de celte qualité et de sa perfection elle-même. Ce sont là autant de détails, de petits trucs qu'on ne doit pas négliger, puisqu'ils contribuent le plus souvent à assurer la juste rémunération des cultures entre- prises. Renk Desjardi.n. LE JARDIN — REVUE DES PUDUCATI0N3 221 Revue des publications La fécondation artificielle de la Vigne en serre. — A une léiciito sisuico de lu Sooiclé nalionalo d'af^ricultui'e do iMunco, MM. \iala et Pacottot ont préL-onis6 la focondalioii artiliciollo coiiimo reméilo certain à la coulure et à l'avorli' nii'iit des fruits pour certains cépages cultivés on sm-ros, tels (]U0 le Muscat d'Aleœandrie, lo Bicane et le Muscat Canon Hall, (iràco aux oxpétiencos de M. Pacottot, que relate, lo Journal dAyriculturc pratique, ces trois variétés, qui avaient dû souvent être rejetées dos cultures forcées, malgré leurs mérites comme Raisins do table, et les hauts l>rix payés pour leurs primeurs, ont donné des résultats qui se sont traduits par îles prix globaux de recettes passiint de 60 et :iOO francs û iMUO et ii.OOO francs par serre. Pour lo Muscat d'Alexandrie et \o Bicane, lo pollen, fourni par le Frankcntid ou VAramon X Rupestris Gandin n 1, était projeté au moyen do soufflets spéciaux, directement do bas on haut sur les fleurs, préalablement débarrassées do toute trace d'humidité, et cela au moment le plus chaud et lo plus lumineux de la journée, entre dix heures et deux heures ; l'état hygrométrique ne doit pas dépassor 50 à 00°. Quant au Muscat Canon Hall, la coulure et l'avortement tenant à un défaut constitutionnel de la fleur, il vaut mieux recourir à des procédés préventifs, en diminuant l'absorp- tion par les racines par le maintien du sol sec et de l'atmos- phère humide (80 à. 90° à l'hygromètre), et en gênant la circu- lation de la sève trop active vers les grappes, au moyen do l'incision annulaire, et d'une armure très accusée en ar- ceau des rameaux de 8 à 10 yeux, aussilùt après la taille sèche. Pacottet. Influence de la greffe sur la postérité du greffon. — Nous avons parlé à plusieurs reprises en ce journal des théories do M. L. Daniel sur les variations dans la grelïe (1), si curieusement mises en re- lief par les expériences per- soimelles de M. Jurie, dont nous avons signalé, à la suite de notre confrère le Lyon hoi - ticole, les obtentions d'Auber- gines tératologiques, à la suite de greffage d'Aubergine sur Tomate (2). Dès 1902, .M. Daniel envisageait la création de va- riétés nouvelles par le gref- fage ; et les modifications qu'il peut amener tant dans Aubergi: les plantes greffées elles-mê- mes que dans leur descen- dance. Comme en témoignent les gravures ci-contre (Og. 12.") et 126) on no saurait nier l'influence exercée par \r. sujet Tomate sur le greffon Aubergine, dont les résultats se sont manifestés- sur la descendance des Aubergines ; cette fasciation de fruits est un signe inhérent au greffage et à l'hybridite : une des Aubergines (fig. 126) montre^ bien l'as- pect côtelé caractéristique de la Tomate, quant aux deux autres sujets monstrueux, ils doivent leurs bizarreries au porte-greffe Tomate, qui, en effet, présente souvent de sem- blables juxtapositions totales ou partielles de fruits. M. Jurie s'est proposé de continuer la série de ces expé- riences, en semant des graines de ces .\ubergines tératolo- giques, et sur les jeunes plants, d a greffé à nouveau des Tomates: il faut nous attenilfe à des variations encore plus accentuées, qui justilicront les espérances conçues dans les applications pratiques d'une grande importance qui peuvent en résulter pour l'horticulture. Jubie. Le forçage par l'acide carbonique. — Voici déjiilongtemiis qu'im a tenté d'activer le développement des plantes en enri. (Il Voif Le Jardin, .\iin. 19oi; n" 372, p. 2.'.7 ; Ann. 190:i : ir 3S4> \\. 56 ; n- 103, p. 3134. (2) Voir Le Jardin année 1903, n» 404, p. 372; année 1904, n- 'lO'.i, chissant artificiellement l'atmosphère dans laquelle elles vivent. M. Denioussy, du Muséum, a rciiris ces expériences avec un certain succès, en employant de l'acide carbonique absolument pur, qui se dégage de l'eau de seltz, et il est arrivé à ce résultat fort intéressant : la meilleure source d'acide carbonique à laquelle on pin -, ' i !i mt est la terre, riche on fuiuior, siège d'une fcrim ni i n i.uite et d'un dégagement carboné continuel. .\ i ] ! i i lait lo succès des cultures maraîchères dans \'- ij Mi.Mi. I.nil la fermenta- tion dégage constamment de l'acide carbonique, au milieu duquel baigne la plante, et c'est ainsi quo même en plein air les plantes de faible hauteur prolitent de ce gau dégagé par la terre. M. Demoussy l'a démontré par l'expérience suivante que rapporte l'Agriculture nouvelle: il a placé dans du sable addi- tionné de tous les engrais minéraux nécessaires à assurer leur parfait développement, des plants de Laitues pesant chacun 2 grammes à raison do -i par pot. Ceux-ci ont été placés dans 4 grandes cloches formées qui ont été disposées, cijte à côte, dans un jardin. Au moyen de tubulures ména- gées dans les cloches, il y a fait passer lentement un courant d'air continu. Dans les cloches 1 et 2, c'était de l'air ordinaire ; mais dans les numéros :J et 4 l'air était puisé dans une couche et il contenait de 1 à 2 millièmes d'acide carbonique : il était par conséquent cinq fois plus riche, à cet égard, (jne l'air normal. Comme on pouvait supposer que l'air de la couche agirait plus favorablement à cause de la petite quantité d'am- moniaque qu'il contient toujours, on le privait do cet élément fertilisant en le faisant passer sur de l'acide sulfurique avant de l'envoyer dans les cloches. Au bout de quinze jours do végétation, les quatre plantes de chatjue pot pesaient les poids suivants : 1 et 2, air normal 21 ot 24 gr. 3 et 4, air do la couche .")0 et 00 gr. H y a donc, d'après ces données, lieu de considérer l'acide carbonique comme un engrais aérien, qui pourra être utilisé par les praticiens dans la culture intensive. Demoussy. 222 REVUE DES PUBLICATIONS Le greffage de l'Erable du Japon. — Le meilleur moment pour le greffage de printemps va de février à la fin do mars, et pour celui dété d'août à septembre; res deux époques sont également favorables à la réussite de l'opération, f.os méthodes à préférer, assure le G«/denm;7 de Chicago, sont le grefTage en fente, en incrustation ou en placage, et on obtient un meilleur résultat sous châssis bien éclairé en serre. Les plantes doivent r^tre, si possible, rempotées au printemps avant d'être bien étalées dans leurs pots. Il est bon de mettre celles-ci au chaud quek|ues semaines avant le greffage, afin qu'elles soient bien parties à ce moment là. Les scions ont été coupés au préalable et placés dans un endroit frais jus- qu'à ce que l'on soit prêt à s'en servir. Si, après le greOage, on met les plantes dans du sphagnum humide avec une douce chaleur de fond, les greffes prendront beaucoup plus vite. Les châssis doivent rester bien clos en les ouvrant juste pour empêcher l'excès d'humidité. Au bout de deux semaines, on donnera de l'air pendant ([uelques heures matin et soir, mais en tenant la serre fermée. Au bout d'un mois, on donnera de l'air en abondance, pour les endunir graduel- lement. Dés que les greffes sont bien prises, elles peuvent être retirées de la serre. Grâce à l'emploi de la mousse humide, elles n'auront pas besoin d'être arrosées si souvent; autrement, elles devraient l'être abundamment. Ce sont Itis Erables du Japon, du type Acer japon ic uni et A. polymorphum, qui donnent les meilleurs résultats; cepen- dant un A. circinatuin, de l'Orégon, pourrait tout aussi bien réussir. Comme greffon, on peut employer des A.jolymov- phum de semis ou de marcottes bien enracinées. Chez la plupart des pépiniéristes, les Erables sont reproduits de marcottes, méthode un peu plus lente que le greffage, mais beaucoup plus si'ire. Comme les Erables du Japon sont assez tendres, il faut mieux couper les scions à l'entrée de l'hiver et les placer dans des caisses remplies de sable ou de mousse, dans un endroit frais, mais où il ne gèle pas, en attendant que l'on s'en serve. Jackson Dawson. Assainissement des réservoirs. — A la suite d'expériences faites par le service teihnique du département de l'Agricul- ture des litals-Unis, on a reconnu que l'emploi d'une solution très étendue de sulfate de cuivre détruit très rapidement et à peu de frais les Algues qui donnent à l'eau une couleur et un poùt désagréables. A la dose de 1 partie de sulfate pour 50 millions de parties d'eau, les Spirogyres d'une cresson- nière avaient complètement disparu, au bout de quelques jours. Un réservoir de 110.000 mètres cubes, qui, le 6 juillet, con- tenait par centimètres cubes T. 400 filaments d'Anaboena, 1.100 de Clathocystis et 200 d'Endorina, fut désinfecté avec "lO livres de sulfate de cuivre, placées dans un sacque traînait une barque jusqu'à dissolution complète; le 13 juillet, VAna- boenn avait totalement disparu et la dépense n'avait pas atteint 250 francs. Des résultats, aussi concluants, ont été obtenus dans la destruction des organismes pathologiques; avec ime solution de sulfate de cuivre au dix-millième, les bacilles du typhus ot du choléra sont détruits en un temps variant de trois à vingt-quatre heures, suivant les conditions calorifiques, et cela sans le moindre danger d'intoxication pour l'homme, comme l'ont prouvé les expériences sur les poissons et les grenouilles. Il semble donc que ce procédé, s'il ne saurait se substituer aux procédés de stérilisation déjà en usage, ni remplacer le filtrage des eaux, rendra, dans certains cas, de grands services en raison de la facilité, de la promptitude et de l'économie avec lesquelles il peut être appliijué à dos masses d'eau considéiables. Distance légale des plantation*. — Le Bulletin de la Société de!< Af/ricultcurs de France rapporte une très iiUéres- sante discussion à propos des distances à observer pour les plantations des arbres et des arbustes. On sait que le voisin peut exiger (|ue les arbres, arbustes ou arbrisseaux plantés à une distance moindre que la distance légale soient arrji- chés à moins qu'il n'y ait un litre autorisant le maintien de la plantation. Or, M. de Chamacé a. dans son parc clos de murs, dos arbres Agés de quarante ans, plantés à moins de deux mètres d'un cliemin vicinal qui longe ce mur. L'agent voyer émet la prétention de les lui faire abattre, parce qu'ils ne sont pas à la distance réglementaire, bien qu'ils soient de l'autre d'île du mur. M. de Charnacé demande si cette pré- tention est fondée ; il lui parait que tout ce qu'on peut exiger de lui, c'est l'i'lagage dos pieds droits. D'une discussion à laquelle prennent part .\I.\I. Bouquet de la Grye. Banchereau et d'autres membres, il résulte que, du moment que les arbres visés ont plus de trente ans, la prétention do l'administration paraît excessive et qu'il faut attendre ses poursuites. Un Thé économique de nos pays. — Connait-on ce moyen, raconte la SeltiiiKniia A(irari(i,d0 préparer un thé nullement inférieur au Thi' vert siiéputé. tant pour son parfum agréable que pour son arorue délicat, on utilisant les feuilles de Frai- sier bien fraîches, récoltées en mai ou juin, par une journée chaude et sèche, dans un terrain caillouteux et e.vposé au soleil. Pour ce faire, on détache à la main les feuilles de la plante, on enlève les pétioles avec les ciseaux, et l'on fait sécher les feuilles en les étendant dans un endroit aéré, à l'ombre, on les recouvre de papier absorbant, en prenant soin de les retourner souvent, afin qu'elles ne contractent point l'odeur de moisi. Il no faut surtout pas les laver, afin de ne point leur faire perdre do leur parfum et de leur couleur. l'our dévelojjper encore plus le parfum de ce Thé, on le soumet au traitement usité pour le Thé de la Chine : on le met à torréfier sur une plaque chaude, et quand les feuilles sont bien chaudes, on les roule dans la paume do la main ot on les laisse refroidir. Finalement, on les enferme dans des vases clos parfaite- ment hermétiques et on les conserve dans un endroit frais. Singularité observée chez une Monocotylédone. — On lit dans Het Nederlandsclt Lidisclt T-uinboniorblcd. journal horticole paraissant aux Indes nécriandaisis : « On nous a in- formé que se trouve sur la route de Bahi, dans le canton de Ngasinan.à peu près à deux milles de la ville de Bahi même, un Bambou qui est en dehors des lois de la nature. Nous sommes allés hier nous assurer par nous-mêmes de l'existence de ce phénomène. En effet, à 25 centimètres au- dessus du sol une branche a poussé sur la tige maternelle même. Cette branche est très vigoureuse et tout au moins aussi longue et grosse que la tige ancienne. Un mètre plus haut, celle-ci se divise en deux branches de forme triangu- laire. On a rabattu la touffe autour de cette seule tige, afin que l'on puisse se rendre un compte exact du phénomène. C'est un Bambou, appelé dans les colonies néerlandaises « Hamboo légie »; les trois branches ont la grosseur d'un bras d'homme et ont acquis leur développement normal. Est-il encore nécessaire dédire, que la plante a été réputée « sainte " chez les indigènes de la colonie, dès son apparition .' Les fleurs que l'on apporte constanmient sont entassées au pied de ce Bambou, où le rnenjan (feu sacré) brûle sans cesse. L'on a également pris des mesures pour recevoir le Sœsœhœnan (gouverneur du canton) (|ui viendra s'assurer par lui-même de ce miracle. P. J. Scmenk. Le Musa Holstll. — Parmi les récentes introductions du jardin bolaidquo de Berlin figure un nouveau Musa, le M. Holstii, K. Schum, originaire de l'Afrique orientale. Cette espèce, dit M. H. Conrad dans le Gartenirclt, rappelle assez par ses fruits et ses graines le Musa Ensete, et surtout le M. relù/iosa par son port gracieux; la nervure centrale des feuilles n'est pas rouge comme chez le M. Ensete, mais verte. D'après les renseignements rapportés par M. Engler de son voyage dans l'Usambara occidental, celui-ci a trouvé cette plante à Sakaré, à 1200 mètres au-dessus du niveau de la mer, où il atteint une hauteur de 5 à 6 mètres, et ses feuilles une longueur de 5 mètres; l'inflorescence est très vigoureuse et mesure près d'un mètre de haut. Ce Musa dépasserait donc en dimension le M. Ensete dans toutes ses proportions. A. Conrad. Pour remplacer le Lierre et le Gazon en places ombra- gées. — L'Opliiojjopou Japonicus (var. Couvallariajaponica) ou Muguet japonais, dit M. Herb dans la Mirllers Deutsche Gartner Zeitung est un excellent succédané du Çazon ou du Lierre pour garnir do verdure les endroits ombragés. Ses feuilles, longues de 20 centimètres à peine, liien érigées, très drues, et d'un beau vert sombre valent le meilleur des gazons. Ses inflorescences en épi de couleur blanc lilas qui IMPATIENS ÛLIVEI- KIMISIBBS EN CULTURE fOflCKE s'épanouissent en juillet-aoùt, et sont peu apparentes, cachées au milieu des feuilles, et ses baies, de la grosseur d'un Pois et d'une magnifique couleur bleu tuniuoise, qui se dévo- lopponl à la fin de l'automne, produisent le plus intôrossaiil contraste. h'Opliiopoiion japonicus résiste assez mal au froid et craint Il's gelées, aussi nepout-il guère être cultivé dans le nord de l'Europe, et doit être réservé aux contrées ;i liivers particu- lièrement doux, comme la Céto d'Azur, par exemple, où il remplacera avec avantage, dans les endroits ombragés, le Lierre et le Gazon. M. Herb. IMPATIENS OLIVERI" Aux Balsamines déjà cultivées il en est d'autres, en assez grand nombre, qui viennent s'y joindre de temps à autre. L'Afrique orientale et l'Asie en recèlent de nom!>reusos espèces que les explorateurs en rapportent chaque jour. l/Impat/eiis Su/l ap|ilicables non seulement à Toulouse, mais avecdr l -ji n- i lilh allons un peu partout, les indications conceru.iiii \'- h nhiin-nl des Violettes, sdid claires et précises, enjolivées île aescri|ilii)ns locales. Nous ferons cepemlant une petite réserve. Nous estimons que l'auteur d'une monographie doit épuiser le sujet et con- signer tout ce qui peut intéresser non seulement les lecteurs d'une iriiiMii. \u;ù> (..us li's amateurs et professionnels, dans le cercio li.Minniiii iiliis large où la culture d'une plante est possilil'v I h . ;m I |i.iiiii de \uc;, il y aurait de nombreuses lacu- nes il si^inalir. En mais tenant même à l'exploitation locale, nous pouvons regretter qu'il ne soit (piestion ni du bottelage ni de l'emballage. Ce sont d'ailleurs des oublis inhérents à la mise sur pied d'un premier travail et que répare une seconde édition. Nous regrettons encore le manque total d'illustrations : les manipulations que nécessitent une telle culture eussent pourtant joliment et d'une façon intéressante émaillé le texte. R..R. Les industries artistiques par Pierre Marcel, un volume de 270 pages illustré de 128 figures, prix 6 francs; en vente ii la Librairie Horticole. Cet ouvrage est l'œuvre d'un esprit cultivé et d'un critique d'art distingué, rempli d'idées justes, de considérations per- sonnelles de beaucoup d'intérêt, exposées avec précision et clarté. Il mérite d'être lu par beaucoup de nos lecteurs et surtout par les fleuristes et les décorateurs, à cause de sa documentation et des rapprochements qu'ils pourront faire, car ne sont-ils pas à la tète d'une véritable industrie d'art ? Ensuite les articles sur les céramiques, les bronzes, la ver- rerie, les intéresseront il'uiio façon directe. A. M. CORRESPONDANCE Serres mobiles dans 1 horticulture anglaise. — Rép. à M. C. A. à M. (S.-et-O.). Cet arlii:le. publié dans le numéro du 20 mai donner, est lire d'une revue allemaïule, le Gar- tcnvelt, qui parait chaque seniaiiie à Leipzig. Prix du nu- méro. 25 centimes. Abonnement annuel : 11 fr. 10. Erratum. — flans l'article de notre collaborateur G. Hozelet, sur les avantages de la boucle sur la Vigne ou cordon ver- tical, s'est glissée une légère faute d'impression que nos lecteurs auront d'ailleurs rectifiée d'eux-mêmes : p. 205, 1" colonne, '>' alinéa, au lieu de : •< j'ai supprimé les yeux entre la 1"' et le 2° étage pour ne pas alterner la tige " lire : ,. pour no pas altérer la lige». N" 419 5 Août 1904 Nouvelles horticoles Distinctions à IMIortlculture. — A ruciasidii ilu Concours spécial (lo Meaux, onl en lieu (l:nis le Mérilc agricole, les pniinolions suivantes : Commniideur : M. BalotOianl, [n'iiiniérislo a Diini- maric-lès-Lys. Officier : M. Pollelier, cultivateur à Ferriùros. Cheviiliers : MM. Michin, chef des cultures de M. Salomon, à Tliomery : Vi/.ier, ciipf des cultures de la ville de Provins. Dans la proniolion dos paluu's académiques, a l'oceasiou du 14 juillet, nous relovous la nomination au ^rade d'df'/icier de Vinstruclion publique de M. Davenu, jardinier en ehel et conservateur du jardin botanique de la ville de Montpellier. Nous apprenons que notre distingué collaborateur, M. Léon Duval, vient de recevoir la rosette d'O/'ficicr du Nicham Iftihar pour services rendus à l'horticulluro tiuusieune. Xous adressons à tous nos sincères félicitations. Exposition de Saint-Louis. — Par arrêté du commis, saire général français, ont été nommés membres du jury pour l'horticulture: MM. Chàtenay et de Vilmorin; membre-adjoint : M. J. Vacherol. Concours national agricole de Nancy. — Voici les récom- penses accordées à l'horticulture à l'occasion de ce con- cours : Produits mar.\iciiers. — Diplùmc de médaille d'or : M.Tliiry, directeur de l'Ecole Mattiieu de Dombasle;rftpfôTOe.s de médailles d'anjent: Asile d'aliénés de Marévîlle; M. Pérot. diplômes de médailles de bronze : .MM. Berger, à Chanlclieu.x, prés Lunévillo; Michel, à Tombelaine. Produits de l'horticulture et de l'arboriculture. — Diplôme de médaille d'or : M. Toussaint, à Essey lès-Nancy; diplômes de médailles d'argent : MM. A. Chatlon, à Bouxières- au.\-Chénes;l'icoré, à. Nancy; diplôme de médaille de bronze: M. Authelin, à Nancy. Fleurs et plantes d ornement. — Diplôme de médaille de bronze : M. Picoré. Concours de fruits et légumes (produits présentés par des agriculteurs exploitants et fabriqués par eux avec les produits de leur exploitation). — Diplôme de médaille d'or : Mme Vve Mathieu, à Lunéville; diplômes de médailles d'ar- i/eiH M.\l. Ch. Lorentz,à Nancy; David-Liebschultz, à Luné- ville; diplôme de médaille de bronze : M. L. Michel, à Tom- belaine. Concours agricole de Meaux. — Voici à l'occasion do ce concours les récompenses intéressant l'horticulture. Arroricultcre. — Prime d'honneur : objet d'art do 300 fr. et une somme de 'lOO francs, M. ('.. Duval, à Lieusaint; Mé- daille d'or et une somme do iOO francs, M. lialochard, à i'aicy-les-Lys ; Médaille de bron ze et une somme de 130 francs. M. IJoiios, à la 1 Manche, commune de Perthes; Médaille de bronze et une somme de 70 fitncs, M. Morel, à Chellos. Horticulture. — Prime d'honneur : objet d'art de 300 fr. et une somme de 400 francs, à M. Dubouloit, maraîcher à Melun; Diplôme de metiat/ZecZ'or : Hospice général de Meaux; Médaille de bronze : M. Lault, à Marolles (Seine) ; Mar. saii-Hedon (P.), à Saint-Pierre-los-Nemours; et Dehaux (F. A.),à Champigny. Prix de spécialités. — Objet d'art : M. Salomon (R. E.), pour son magniliqiie établissement de viticulture et d'ampé- logiaphio. Concours spécial de Tulle. — Voici les récompenses accordées à l'horticulture à l'occasion de ce concours. Horticulture. — Mi?cZ(n'iie d'argent (grandmodule et 200 fr.), M. Pagé/.io, à Tulle ; Médaille d'argent, M. Paul Brandely, à Bort. Arboriculture.— Oitjet d'art (et 400 fr.). M. Ch. Brujassou. à Brives, Médaille de bronze (et 300 fr., M. H. Taupin à l'^iièrré. licolc supérieure d'Agriculture coloniale. — A la suite des examens de sortie, les élèves de l'Ecole supérieure d'Agriculture coloniale ont été classés dans l'ordre sui- vant : M.M. Ilouard, Geoffroy, Lemmot, Leroide, Vieillard, .'-^auvanol, Ferrari, liardou, Eslève, Claveau, Viallet, Vornet, Brossai, Andrieu, Fourneau, Déluge, Siblot, Kçisser, Coton, Ganot, Scordel, Roumat. Un nouveau confrtrc italien. — Nous recevons le pre- niior numéro d'une revue mensuelle horticole, la Villa eit il Giardiiio qui se puljlic à Rome, sous la direc- tion de notre excellent collaborateur, M. N. Severi, et avec l'appui du professeur Pirolta, directeur de l'Insti- tut et du Jardin botanique de Rome. Nous ne doutons point, avec do tels parrains, des liriUantos destinées de celle publication, à laquelle nous adressons tous nos meilleurs vœux de prospérité. L'Exposition de l'alcool à Vienne. — Le Minisire de l'Agriculture, vient d'adresser au l'résidenl de la Répu- lilique, son rapport sur l'Exposition do l'alcool à Vienne, ou les 248 exposants français ont remporté les plus Lirands succès, tant pour la production de l'alcool elson I utilisation industrielle .que pour les diverses industries de la fermentation. Nous avons déjà donné les grands prix d'honneurs; nous relevons parmi les récompenses accordées aux industries relevant du domaine de l'hor- licullure ; Médailles d'ur : Exposition collective de l'Association pomologique; MM. Lantier et Tombarel, à Grasse; Jeancard flls, à Cannes; E. Beaube, à Paris; Mme de Savigny de Moncorps, àSeillans (Var): huiles essentielles cl produits pour la parfumerie. La liste serait trop longue des divers distillateurs qui auraient droit de figurer ici, conlentons nous de dire que celte exp,osition a démontré une fois de plus l'excellence des produits français et la qualité vraiment supérieure de leur fabrication. Le Congrès des Rosiéristes. — Au huitième congrès de la Société française des Rosiéristes qui vient de se tenir a Nancy sous la présidence de M. Léon Chenault, d'Orléans, diverses questions ont élé traitées, entre autre une savante élude de M. Viviand-Morel, de Lyon, sur l'influence du greflage des Rosiers sur la produc- tion des variétés accidentelles, qui, avec une notice de M. Ad. Van den Ileede sur la protection des nouveautés a donné lieu à d'intéressantes discussions. La médaille du Congrès a été attribuée à M. Alexan du soir, sont arrivés â Londres lejaudi l'i juillet, à 4 heures du matin. Ils ont été exposés au marché de Covent-Garden, le même jour, à 10 heures. Tous les arrivages ont été constatés sur le quai, et l'on a pu rglever aucune avarie, causée en cours de route. Les fruits déballés et exposés, malgré la durée du trajet, se trouvaient en parfait état de conservation. Le jury, composé de fonctionnaires français, dont MM. Vas- (l)Voir Le Jardin, n* 416, p. 177. silières, directeur de l'Agriculture, Foëx, inspecteur général de l'Agriculture, Jouzier, professeur à l'Ecole nationale d'Agriculture de Rennes; de représentants anglais et d'acheteurs, a apprécié leur belle qualité marchande. Quant aux fruits expédiés, qui représen- taient un poids global de 2..'jno kilogrammes, ils ont été remis à des hôpitaux de Londres désignés par le roi Edouard VIL L'expérience a donc pleinement réussi, et l'initiative de M. Mougeot a permis, en faisant constatera nouveau les soins qui président à nos emballages d'en signaler les avantages, à nos clients étrangers, et de faciliter ainsi l'écoulement de nos produits sur les marchés voisins. Devant le succès olitenu, M. Mougeot, ministre de l'Agriculture, à pensé qu'il convenait d'entreprendre des essais d'expéditions dans d'autres directions, afin de créer de nouveaux débouchés a notre production nationale et l'on étudie, en ce moment au ministère de l'agriculture la possibilité do tenter un essai sur les marchés allemands; des instructions pourl'organisaticn de ces envois viennent d'être donnés à cet effet. Edouard VII et l'horticulture anglaise. — Voici déjà longtemps que l'horticulture anglaise ne s'était trouvée à pareille fête : dans quatre manifestations différentes, en moins de deux mois, elle a reçu la visite des sou- verains anglais : le roi Edouard inaugurait il y a 6 se- maiiîes, le Temple Show, l'Exposition annuelle de la R. H. S. et il y a dix jours, le nouveau palais de la même Société. La Reine Alexandra réservait ses faveurs à l'Exposition des Roses, a HoUand Ilouse, le 12 juillet, et le 14 a l'E-xposition populaire du Palais du Peuple, à Mile End. C'est là un fait exceptionnnel, nous dit M. Harman- Payne, dans les annales de l'horticulture d'Outre- Manche, car l'on n'était guère habitué chez nos voisins à tant de sollicitude de la part des souverains. Le nouvel hôtel de la Société royale d'Horticulture de Londres. — Proposée ^t adoptée à la réunion de la R. H. S. le 21 mars 1902, la construction du nouveau palais était dès le mois de novembre entamée k Vincent Square, sur un emplacement de 18.000 pieds carrés, loué aux « Ecclésiasticals Coinmissionners » pour 999 ans, moyennant une rente annuelle de 17.2.50 francs. Le devis estimatif des plans de l'architecte E. Stubbs, s'élevait à un million de francs, entièrements couverts par souscriptions. Le bâtiment est d'aspect sévère : on n'a point gaspillé l'argent en des motifs inutiles d'ornementation, et tout a été sacrifié au côté pratique, en vue de loger à leur aise les divers services de la Société : l'air et la lumière sont fournis en abondance par de nombreuses fenêtres et bow-windows aux différentes pièces qui com- posent le premier corps de bâtiment : salles des séances des Comités, salon de lecture, salle de Conseil, bibliotlièque, etc. Des ascenseurs desservent chaque étage ; lavalory et vestiaires ont été installés dans les sous-sols. A cette con.struction, est adjoint un vaste hall vitré destiné aux expositions, et mesurant environ 60 mètres de long sur 25 de large, non compris les an- nexes; le tout est éclairé à l'électricité, chauffé à l'air chaud, et construit en matériaux à l'épreuve du feu. La caisse de maladie des jardiniers allemands. — On sait combien sont répandues les institutions de prévoyance sociale en Allemagne, où fonctionnent déjà les Caisses de retraites ouvrières et d'assurance obligatoire; on n'en est plus à compter les nombreuses sociétés de secours mutuels. Parmi celles-ci, l'une des plus impor- tantes est la Caisse de maladie dos jardiniers allemands, LK JARDIN — NOUVKLLES HORTICOLRS 227 (loiil i(>s ramifirulioiis s'étendent sur tout U^ territoire de rMiii|iii i', l'i i]ui se compose à l'Iicure actuelle de près (ic ■-'.'. (Hiii iiiiMiiliii's, et romple parmi les sociétés dont le seciMu-^ 1 >l \r plus eflicace, à tel point que, malgré un excellent ine erreur que de prépa- rer ces guirlandes de Roses d'avance pour n'avoir plus qu'à les poser, car en outre que la plupart d'entre elles seraient frois- sées, abîmées, quantité d'autres s'elïeuilleraient malen- contreusement. C'est pourquoi les guirlandes de feuil- lages, dans l'espèce en feuilles de Muguet, étaient atta- chées solidement à l'aide de clous à couronne ; les Roses IllRNr.lîSIlOMA PALMATA préparoos étaient ensuite disposées ot fixées au-dessus à l'aide d'épingles recaurbées à la façon des épingles à cheveux. Afin de rompre la régularité, d'autres Roses à lon- gues tiges piquées dans des tampons de mousse, fixés dans chaque encoignure, formaient sur l'appui et à l'intersection de chaque séparation un joli piquet, qui rom- pait la régularité des guirlandes. Outre l'ef- fet e.xtrêmenient har iiiouieux de cette orne nientation délicieuse, roriginalilé résidait surtout dans la faculté qu'avait chaque occu pant des loges de choisir sa couleur pré- férée. Lorsque nous au- rons ajoute que les appliques en forme de lyro, fixées sur les glaces, étaient serties de guirlandes de mê- mes fleurs, et que cinq mille gerbes de Roses furent ol'fertes aux dames, on se fera une idée approxima- tive delamuiiilicenco de celle décoration et do la débauche do fleurs qu'elle comportait el combien il convient de téliriter les orga- nisateurs de cette fête florale. A. M. KIRENQESHOMA PALMATA '" La plante qui répond à ce nom peu harmonieux o&t d'origine japonaise; elle appartient à un genre qui jus- qu'ici ne renferme qu'une seule espèce. Le créateur de ce terme générique de Kirengcshoma est le botaniste japonais Yalabe qui l'a tiré des deux mots indigènes Ki signifiant jaune et Rengeshoma rappelant le nom de VAiietnonopsis macrophylla, au Japon, en raison de l'aspect extérieur de cette plante. Le Kivengeshoma appartient a la famille dos Saxifra- gazées et affine aux Hydrangéacôes, mais ses carac- tères semblent l'éloigner de tous les genres connus. C'est une plante herbacée, vivace, buissonnante, attei- gnant jusqu'à 1 mètre, à liges grêles, glabres et tache- tées de pourpre, à feuilles papyracées, cordilormes. palmatilobées, couvertes sur les deux faces de poils courts, rigides et apprimées, pétiolées à l'exception de celles du haut des tiges, à lobes grossièrement dentés. Les fleurs sont jaunes, disposées a l'aisselle des feuilles ou terminales et portées au nombre do 1-3 pai des péd(mcules plus longs que les feuilles. Les bradés sont linéaires, aiguës, les pédoncules et les calices pubérulents. Le calice est hémisphérique, à cinq dents légèrements aiguës ; les pétales au nombre do cinq également sont libres, épais, fragiles, oblongs, recourbés dans la moitié supérieure, contournés à (i) Kirengeshoma palmata Yatabe, Hot. Maij. Tohyo 1S90, V^,\>. 1, t. 18, lidt.ilufi. t. 794'i ; Gard. CTiro)i.iy03, II, p. 187; GardenWOW, II. gauche et imbriqués. Les étamines au nombre de 15, sont disposées sur trois rangs, soudées à la base des pétales ; celles de la rangée extérieure, les plus longues, sont plus courtes que les pétales; les filets sont flli- l:n des deux grands massifs encadraiU une façade (Théâtre Marigny) formes ; les anthères biloculaires à déhiscence longitu- dinale. L'ovaire est sémisfère, glabre, tri ou quadrllou- laire, à loges renfermant do nombreux ovules; les styles sont glabres, libres presque dos la base et inclus. La cap- sule, terminée par les styles persistants et divariqucsa une déhiscence loculicide; les graines sont abondantes, planes, ailées. La fleur du Kirengeshoma est campa- nulée, penchée, large de 4 centimètres environ. Ce nouveau genre a été découvert par Yatabe en 1888, dans la région lioisée du Mont Ishizuchi, dans la pro- vince de lyo, h. une altitude de 1600 mètres; il y a été revu depuis, en 1800, par M. B. Yoshinaga. A ceux qui s'étonneraient de voir adopter par les botanistes un terme générique aussi bizarement formé, Yatabe a répondu en invoquant le mot ^1 ucuba, d'origine japonaise, universellement admis. P. Habiot. Plantes nouvelles ou peu connues DIcentra chrysantha Walp. — Bot. Mag. t. 7.9,")4. — Cetlo jolie Fumariacée est originaire de la Californie où elle a été découverte par David Douglas ; elle est introduite depuis 1852 mais très peu répandue. C'est une espèce vivace, ligneuse a la base, glauque, glabre, haute de 50 centimètres à 1 mètre, à liges raides, peu rameuses, à fouilles bi ou tripinnatisiquécs avec les segments linéaires, à panicule très rameuse, multi- tliiro. à fleurs jaune d'or, drossées, brièvement pédonculées. ( In peut définir exactement cette plante en disant que c'est un Dicentra (ou Dielylra) à fleurs jaunes. RIbes Kœhneanum De Janckzewsld. — Siill. Acad. Se. Cracovie, Janvier 1904, p. i. — Hybride des R. muUiflorum et vulgare. l-'euillos assez grandes, à lobes subobtus, peu développés, légèrement pubescents; grappes longues de 10 centimètres poitanl 35 fleurs petites, vcrdùtres, à récep- tacle presque plat. P. H. LE JARDIN — GREFFES NOUVELLES RÉOSSmS EN 1904 — ENTRETIEN DES GAZONS Greffes nouvelles réussies en 1904 Poursuivant mes recherches sur les conditions de réussite des greffes, j'ai cette année tait avec succès les .urefïes suivantes : 1° Dans la famille des Composées: Matricaria Cha- momilla sur A nthemis frutescens ; Helianthus multi- florus sur Helianthus annuus; Madaria sur Gaillardia jncta. 2° Dans la famille des Solanées : Pomme de terre sur Atropa BeUadona; Tomate sur Atr02M BeUadona; Tomate sur Piment. 3° Dans la famille des Oxalidées : O.ralis stricto sur Oxalis crenata. 4° Dans la famille des Verbénacées: Verveine de Miquelon sur Lantana Carnara ; Lantana Camara sur Vervoiiip do Miquclnn ; Lippifi eitriodora sur Lai/tana Ca/ii,ir,i: L/ji/iùi cliiiniu'iififoliii aiiT Lantana Camara; Vile.r ,,,r/^,! .sur Lu i:l,i ,i,i Ciinura. 5" Daub la lumiUc des Baisnimnées : Impatiens noH tangere sur Imiiatiens glanduligera ; Impatiens noli tangere sur Impatiens fulva. 6" Dans la famille des Convolvulacées : Ipomea Volu- hilis sur Batatas edulis ; Nina lobata sur Batatas eduUs. Ces greffes, au point de ,vue pratique, réussissent très bien. Au point de vue scientifique, quelques-unes prêtent à des remarques intéressantes. Tandis que les greffes de Belladone sur Tomate poussent assez bien, celles de Tomate sur Belladone et de Pomme de terre sur Belladone poussent beaucoup plus difficilement et le nombre des réussites est moindre. De même le Piment sur Tomate ne se soude qu'avec difficulté et sa greffe sur les autres Solanées échoue en partie ou en totalité le plus souvent. La grelïe inverse de Tomate sur Piment a au contraire fort bien réussi. Tous les greffons d' Helianthus multiftorus sont très vigoureux sur V Helianthus annuus et se ramifient con- sidérablement. Le sujet se développe beaucoup lui- même et durcit, promettant à l'automne des variations de structure importantes sous l'influence de son sujet. Les Matricaires greffées sur Anthémis frutescens, les Leucanthetnun Lagustrum grelïés sur ce même sujet, les Madia sativa greffés sur Soleil, etc., ont un parfum difiérent des témoins non greffés. J'ai même remarqué que ce parfum varie en intensité suivant que les grelîes sont plus ou moins vigoureuses, c'est-à-dire suivant la perfection relative du bourrelet. Cela ne surprend pas, étant donnée l'influence bien connue qu'exerce l'humi- dité sur l'intensité des parfums fournis par les plantes. Dans la greffe, cette intensité est sous la dépendance du rapport : ^ plus ou moins grand que 1, qui règle l'état I)iologiqu6 de l'association. 11 est donc naturel que l'intensité du parfum varie avec les sujets et la soudure plus ou moins parfaite. J'ai obtenu la soudure, suivie d'un développement très faible, avec production d'une ou quelques fleurs, des Capucines et de Vlmpatiens glanduligera, du Tagetes patula sur grand Soleil et de VHeliopsis sur ce dernier sujet. Leur greffe, réussie scientifiquement parlant, d'après la définition que j'ai donnée de la réus- site des greffes, n'a pas d'intérêt pratique immédiat. Mais théoriquement, elles sont une vérification très nette de la théorie des capacités fonctionnelles. 11 suffit en effet de supprimer les pousses du sujet pour le faire pourrir, le greffon étant insuffisant à vaporiser l'excès d'eau qui lui arrive par le sujet. Dans les greffes de diverses Composées (2'awace<«<>n, Absinthe, ieMcan à 20 grammes par mètre carré) du sulfate d'ammoniaque ou du nitrate de soude. Oue les gazons aient été nettoyés ou mousses, pour leur bonne tenue et leur rusticité il est bon de les sur- facer avec du fumier provenant de vieilles couches, ou de meules à Champignons ou avec du terreau. Pour les Gazons uu peu clairs, il n'y a rien de mieux que de répandre eu couclie mince des composts formés de bonne terre de champ mélangée de boues de routes, curages de fossés ou de rivière dont le tout aura été mis en tas pour mûrir et auquel on aura ajouté un peu de chaux comme assainissement. La suie, est non seulement un engrais ayant la pro- priété de conserver la verdure au.x gazons mais est aussi un préventif contre les limaces, les vers, les larves et autres insectes. Aussi une bonne semence sur les gazons leur est-elle très salutaire. Pour les talus, où la terre, par suite des gelées ou des orages, à beaucoup plus de peine à se tenir, et par con- séquent les gazons ayant plus de tendance à se dénuder, il est indispensable de les surlacer tous les ans, selon leurs besoins. Du reste on recommande souvent d'y semer de bonne heure au printemps du Trèfle blanc dont les racines pivotantes, longues et fibreuses retiennent beaucoup mieux les terres et craignent moins la séche- resse. Les graines étant très fines, elles n'ont pas besoin d'être recouvertes, mais l'on doit faire ce travail par un temps pluvieux ou après une bonne pluie, puis l'on bat la terre fortement, soit avec le dos de la bêche ou une batte afin de bien faire adhérer les giaires au sol. Pour donner les soins d'entretien aux pelouses, il est nécessaire d'être en possession d'un bon outillage. C'est pourquoi avant de terminer notre article il nous a paru utile de donner quelques détails sur leur descrip- tion et la manière de s'en servir. Eu premier nous avons la tondeuse, qui est assez en faveur en France, mais pas autant qu'elle le mérite. Il faut bien dire que les nombreuses marques nuisent au commerce, rendent souvent l'acheteur indécis au sujet du choix. Sans favoriser plus l'une que l'autre, à notre avis, une bonne tondeuse doit posséder les qualités suivantes : Le volant doit avoir au moins quatre lames, cinq n'en serait que meilleur sans compter celle d'appuis fixée à la partie inférieure de l'instrument. Généralement elles sont munies d'une boîte fixée soit devant ou derrière selon le modèle, qui est très utile, car elle reçoit l'herbe évitant un balayage et lais- sant derrière soi un travail net et bien propre. Quant à la grandeur, un volant de 30 à 32 centimètres de longueur est amplement suffisant pour une personne; quand on se sert d'une tondeuse, il faut d'abord voir si les lames du volant sont bien parallèles à celles d'appui ; ce qui peut se vérifier avec un morceau de papier placé entre la lame d'appui et une du volant qui en fonc- tionnant doit être coupé comme avec une paire de ciseaux; si cela n'était pas il faudrait rehausser ou (1) Voir Jat-din, n" 417, p. 198. baisser le volant par les vis, qui se trouvent de chaque côté des roues. Il est donc important, quand on fait l'achat d'une tondeuse, de bien se faire expliquer tous les détails ayant rapport au fonctionnement. Il faut toujours éviter de couper des gazons trop grands et ne jamais pousser l'instrument par saccades comme malheureusement on le voit trop souvent; non seulement on fait un mauvais travail, mais encore on abîme les lames et les rouages de la machine. Il faut au contraire pousser régulièrement sur une longueur déterminée, selon la grandeur de la pelouse, et si toute- fois cela rendait le travail trop pénible, il serait préfé- rable de se mettre deux, un poussant et l'autre tirant. Le bon fonctionnement et la durée d'une tondeuse dépend beaucoup de son entretien : il faut avoir soin après chaque coupe do la nettoyer et de la graisser avec de la bonne huile et do la rentrer dans un endroit sec et abrité. A la fin de la saison, il faut démonter toutes les pièces et leur donner un nettoyage complet avec du pétrole ou de la thérébentine afin d'enlever toutes les matières grasses provenant des huiles de graissage, de la boue, poussière, etc.; il est bon d'enduire les lames de chandelle pour éviter la rouille l'hiver. Comme dans tout instrument qui travaille, il y a de l'usure, et si une réparation est nécessaire, il est très important de l'en- voyer au fabricant lui-même, trop souvent des machines ont été mises hors d'usage pour avoir été données à réparer à des ger.s qui n'y connaissaient rien. Le rouleau a pour but, comme il a été expliqué dans l'article précédent, de raffermir les gazons, et d'empêcher les gelées et les insectes de trop travailler la terre comme d'y conserver la fraîcheur, son emploi doit être très fréquent surtout au printemps. Celui formé de deux cylindres est le meilleur, fonc- tionnant avec beaucoup plus de facilité. La faux est trop connue de tout le monde pour en donner la description, elle est très utile et même indis- pensable dans bien des cas. Les cisailles trouvent leur emploi surtout dans les endroits où la faux et la tondeuse ne peuvent pénétrer. Il existe un modèle recourbé et fixé à de longs manches qui permet de couper les bordures avec grande faci- lité et évite au jardinier de se baisser comme avec l'an- cienne, il en est même qui possèdent une petite roue en facilitant encore mieux le fonctionnement. Le sarcleur un instrument servant à extraire les mau- vaises herbes des pelouses, est formé de deux petites dents en forme de V muni derrière d'une sorte de genou servant de point d'appui, le tout fixé à un manche par une douille ; le mode d'emploi en est très facile : après avoir enfoncé les dents au-dessous du collet de la plante, l'on n'a qu'à appuyer et l'instrument faisant bascule arrache la plante entière avec la plus grande facilité Le dresse-bordure est un lame d'acier bien fine en forme de croissant munie d'une douille (d'autres sont en forme de roue mobile) servent à régulariser la terre des bordures des gazons autour des massifs, etc., facili- tant le travail des cisailles, de plus c'est l'outil indis- pensable pour le placage servant à couper les plaques de gazon. Enfin la bêche à gazon (Turfingiron) est un instru- ment peu ou pas connu en France, mais d'une utilité indiscutable, sa lame en torme de croissant, montée sur une longue douille recourbée comme une pelle de ter- rassier munie d'un long manche sert à soulever les plaques de Gazon préalablement coupées, sa lame étant a plat coupe la terre sur une épaisseur très uniforme, ce qui a une grande importance au point de vue du pla- cage. J. E. Gaciuîlin-. LE JARDIN — LES CYCLAMENS « RACE CAILLACD Les Cyclamens a race Caillaud » Les améliorations successives réalisées avec le Cyclamen de Perse sont considérables. M. Caillaud est WÊ •bJ m Fig. 129. - C^rlamen Madeleine TrvffavA. parmi les horticulteurs qui s'en sont le plus occuiiés et la race qui porlo son nom esfà juste titre renon.mé pour ses qualités décoratives. Ces résultats sont dus aux eflorts cons- tants depuis 1879, où il commença à perfectionner cette plante par voie de croisements et de sélections succes- sives. En mémo temps qu'il amé- liorait les plantes au point de vue de leur port général, de la tenue des fleurs au-dessus du feuillage, grâce à des pédoncules rigides, il tâchait d'obtenir Ces su- jets aux pétales plus étalés et sur- tout plus amples. A cet effet, il croisa ses plus beaux types avec des va- riétés anglaises et allemandes qui n'en possédaient pas toutes les qua- lités désirables, mais qui présentaient cet avantage d'être d'une bonne tenue et des fleurs moyennes mais aux pétales amples et arrondis. Successivement il ob- tint de fort jolies variétés à fleurs simples, doubles, et d'autres à feuillages panaché qii'il sélectionna et perfec- tionna encore, dont il est arrivé à fixer certaines belles variétés qui se reproduisent franchement dans des pro- portious de 70 à 80 0/0. Le Comité defloriculture de la S. N. H. F. estima avec raison que les types provenant de ces difïérents croi- sements étaient suffisamment distincts des races connues pour constituer une race à part qui fut nommée en janvier l'JOO, race Caillaud, et dont un certificat de mérite de première classe souligna la valeur. L'apparition des Cyclamens Papiiio et fimbriés don- nèrent roccasion à M. Caillaud d'améliorer ces types en même temps qu'il en croisait certains d'entre eux avec quelques-unes de ses meilleures variétés. La variété Marguerite Maron (fig. 130), type de fimbrié à grandes Heurs blanc pur, certifié en 1V)Û2; unie avec la variété Madeleine Truffaul [Vi'^. 1^9, issues du' C. firnbriaiiim, ,1 scKiti albin.„ (fig. 131), le Cyclamen Papiiio amélioré i.ini,,' deManûres, certifié en 1003, se classent parmi les ini'i Heures obtentions dans ces groupes et sont de tout premier ordre, en môme temps que suffisamment fixés pour se reproduire franchement, qualité appréciable dans les genres de plantes que les hybridateurs ont affolées en leur taisant perdre leurs facultés de stabilité. Dans les Cyclamens à grandes fleurs « race Caillaud », les variétés d'élite sont nomlireuses, et il nous faut encore citer particulièrement : Triomphe de l'Exposi- tion de 1900 (variété certifiée) aux grandes fleurs rouge ponceau vif s'élevant au-dessus d'un feuillage vert foncé légèrement réticulé de blanc, issue de la variété Roi des noirs, à laquelle il est supérieur. Président Viger, aux très grandes fleurs rouge cerise ; ^u'me i/an'e Debac, à œil rouge; Mme Gabriel Debrie, rose, etc. Les Cyclamens de la race principale et des variétés Fig. 13J. — Cyclamen Margiu /hnbnalum aWum roseum. LE JARDIN — LES CYHLAMENS « RACE CAILLAUD (lérivéos d'ailirps oroispmenls sont iiarfailoment canic- torisùs et distincts des autres races; il se reproduisent franchement par le semis avec cette particularité inlic- rente aux variétés perfectionnées de donner très peu mais de lielles semonces, tandis qiio les v.-iriélés iné- ig. l;i>. aie tics Cvclai ploine diocres de cette plante grainent aussi abondamment que les Violettes ordinaires. Les variétés à fleurs doubles se reproduisent également par le semis; mais les fleurs demi-doubles et simples que donnent les mêmes plantes sont fertiles; les caiisules sont cependant très peu nom- breuses sur chaque pied. Ces Cyclamens sont d'une excellente tenue; les touffes constituées par un beau feuillage ample, robuste, s'éta- lant bien, d'un vert som- bre parfois réticulé et pa- naché de blanc, sans ce- pendant être trop compact; et qui est le plus bel en- cadrement des fleurs nom- breuses parfaitement éri- gées, portées par des pé- doncules consistants, ri- gides, dressés, élevant et dégageant ces fleurs au- dessus. La tonalité difïé- rente de ces pédoncules les détache bien également du feuillage, et ils présentent cette qualité si appréciée des fleuristes, d'être liien soudés sur le bulbe et de ne pas se décoller au moindre choc; et cette facuté de n'être point déli- cats les fait apprécier par ceux qui doivent les uti- liser et qui réclament d'eux, avec de la robus- tesse et de la tenue, une certaine résistance qui n'est pas toujours l'apanage des belles variétés. Les fleurs, qui sont la partie essentielle, sont amples, Ins grandes même, constituées par dix ou douze pétales lar- ges, tantôt parfaitement étalés, tantôt lég.^rement rele- vés, tantôt encore gracieusement contournés en hélice. Les améliorations sont faites avec beaucou)' do mé tliode; les plantes d'élite, à plusieurs ijoints de vue, en général supérieures aux plantes dont elles sont issues, sont réservées comme porte-graines et pour les métis- i-afjps; elles sni\[ mises à part des types courants et classées par couleurs. En ' opérant ainsi, chaque année ; voit naître des améliorations à plus d'un titre. M. Caillaud n'est pas seu- lement un semeur heureux, il se double d'un cultivateur expérimenté et habile, dont les plantes livrées au com- merce atteignent la perfec- tion. Et pourtant elles sont produites en grand nombre, puisque 7.")0 châssis leur sont affectés dont il sort de 2.5 à 30.C(iO sujets annuellement. Voici comment il procède dans les grandes lignes. Les semis sont effectués dès la fin de novembre dans la serre à multiplication et à une tem- pérature de 20 à 2-> degrés, en petites caisses et dans un mélange de terreau de feuil- les 1/3, terre de bruyère 2 'A. La terre est toujours main- tenue fraîche en évitant l'envahissement de la mousse qui nuirait à la bonne végétation. Un repiquage est fait, lorsque les plantes sont suffisamment fortes. D'avril à mai, les jeunes Cyclamens sont transplantés sous châssis et dans un compost ainsi constitué: ter- reau de feuille 1/2, terre de bruyère 1/4, terre de gazon ou de jardin 1/5, le tout parfaitement brassé. Une cou- lis abris de m *^^^ • 1 'i-â f^fc.-, *.«^S l^^^fa f m Ë ' ' ^ j ! i^^ ill^h lilliiiilMiill — Iiisposilion des [lol lileltrs surélevées. che sourde est établie, sur laquelle on étend le compost. Le repiquage se fait en laissant entre les plantes et dans les deux sens un espace de 10 à 12 centimètres. Il faut les arroser convenalilement pour en activer la végétation, bassiner le feuillage dès qu'il fait chaud et 234 LA RESISTANCE DES GRAINES A L ALCOOL ABSOLU ombrer légèrement à partir de mai iiour les tles rayons trop chauds du soleil. Il convient surtout d'éviter l'étiolement des Cyclamens, car ils ne se remettent jamais aussi bien quels soins qu'on puisse ensuite leur appliquer. En juin-juillet, les plantes se touchent et sont par conséquent assez fortes pour être transplantées, ce que Ton fait toujours dans les mêmes conditions et dans un compost identique et en les espaçant de 20 à 30 centi- mètres selon leur force. A pa-rtir de ce moment, les journées et les nuits sont chaudes. Comme les Cycla- mens affectionnent l'air et la fraîcheur, il convient de les aérer abondamment, de les ombrer et de les bas- siner. ' A cet effet M. Caillaud installe une sorte de charpente légère au-dessus des coffres qui supportent des claies que montrent notre pliotogravure (fig. 132) et laissent l'air circuler librejuent. Les arrosages doivent être continués ainsi que les bassinages. Lorsque la température et l'état de végétation ne comportent pas des arrosages fréquents, on bassine à la pomme d'ar- rosoir au-dessus des claies, ce qui procure aux plantes une de ces rosées salutaires qui leur profitent tant. A défaut de claies, les châssis blanchis, pourraient être ainsi surélevés. En septembre, on procède aux rempotages, en utili- sant des pots en rapport avec leur-taille, qui dans les établissements sont plutôt petits pour en faciliter l'em- ploi par les fleuristes auxquels ces plantes sont en majeure partie destinées. Fréquemment les boutons apparaissent prématuré- ment, il faut les enlever jusqu'au moment où l'on juge à propos de les conserver pour qu'ils s'épanouissent à l'époque que l'on veut fixer. Cet éboutonnage est opéré jusqu'à la mi-septembre, période après laquelle il con- vient de procéder à de sérieux nettoyages faisant dispa- raître, à l'aide d'un épluchoir toutes les feuilles et fleurs fanées ou avortées, dont il ne doit rien rester cela pour- rait provoquer la fâcheuse pourriture. On ne peut préciser l'époque de la floraison après réboutonnage cela étant subordonnés aux questions de milieu et de température et même de variétés, mais on peut évaluer qu'il faut de six à huit semaines pour l'épanouissement des fleurs. En général, les plantes semées en novembre et décembre montrent leurs premières fleurs, qu'il faut supprimer en juillet; c'est donc une erreur de croire qu'une année entière est nécessaire pour obtenir des plantes bien fleuries. Les Cyclamens demeurent sous châssis jusqu'à la mi-octobre, où ils se comportent le mieux, époque où ils sont rentrés en serre. Ce traitement permet d'obtenir des plantes robustes aux fleurs bien érigées au-dessus du feuillage, sans que les pédoncules soient étiolés, ce qu'il s'agit aussi d'obtenir lorsque les plantes sont rentrées en serres. A cet effet, des tablettes mobiles constituées avec des planches, dites lames a parquet, sont installées sur une sorte de petite chari)ente démontable (fig. 133 et 134), soulevant ainsi le niveau des bâches déjà haut, jusqu'à la hauteur des châssis d'aération et très près du vitrage, ce qui permet aux plantes de se trouver cons- tamment baignées dans un air toujours renouvelé par l'ouverture des châssis des deux côtés, quitte à chauffer si la température extérieure est trop froide. C'est un excellent moyen d'avoir dos plantes saines en évitant la fâcheuse pourriture des fleurs, l'humidité persistant beaucoup moins. En outre, on évite ainsi d'avoir des plantes « tirées » car les fleurs ne s'étiolent pas et se tiennent toujours, qualité appréciable et appréciée. Les arrosages doivent être distribués méthodique- ment et seulement aux plantes qui en ont besoin; les plantes sont fréquemment passées en revue pour en- lever les fleurs fanées, les feuilles jaunies ou que la pourriture pourrait attaquer, en profitant de ce travail pour changer les plantes légèrement de place, ce dont elles se trouvent fort bien. 'Grâce â ces soins minutieux, à ces détails, qui sem- blent des riens et qui sont pourtant importants, les potées de Cyclamens de M. Caillaud sont toujours par- faites comme tenue et robustesse et superbes de flo- raison. Il nous faut ajouter que bien qu'accomplissant leur cycle végétatif en un an de temps, certains sujets for- ment des toufles de 30 à 40 centimètres de diamètre, M. Caillaud n'en cultive pas moins les bulbes d'une et de plusieurs années, dont les plus vieux, les « durillons » de 10 à 20 centimètres de diamètres, forment de belles potées et donnent jusqu'à deux cent belles fleurs à la fin de l'hiver, lesquelles fournissent des graines en quan- tité si on le désire. Cela corrobore notre opinion que si la culture du Cyclamen comme plante annuelle offre des avantages, il n'en faut pas rejeter l'ancien procédé de culture des bulbes âgés délaissé inconsidérément et qui peut ren- dre aussi des services, mené parallèlement avec la méthode culturale intensive actuellement la plus suivie. Albert Maumené. La résistance des graines à Talcool absolu M. Giglioli avait remarqué que des graines de Trèfle et de Luzerne, conservées pondant seize ans dans l'alcool absolu et dans des solutions alcooliques de sublimé, artificiellement desséchées au préalable, pou- vaient encore germer après ce laps de temps. On pou- vait, dans ces conditions, arriver encore à la germina- tion de 66 p. 100 de ces graines. D'après lui, si les graines avaient été rigoureusement desséchées elles eussent toutes pu germer. M. Paul Becquerel vient de reprendre ces recherches dont le résultat l'avait tout d'abord beaucoup étonné. L'alcool a-t-il bien pénétré dans la graine'? La plantule n'avait-elle pas été protégée par son tégument rendu imperméable à l'action du liquide par la dessication? C'est ce qu'il s'est demandé. Les expériences furent faites avec du Blé, des Pois, des Haricots, du Trèfle et do la Luzerne, divisés en quatre lots. Dans le premier, les graines furent pla- cées directement dans l'alcool absolu et laissées huit jours; dans le second, le tégument était préalablement perforé; dans le troisième, les téguments avaient été ramollis dans de l'eau distillée pendant deux heures. Le quatrième lot servit de témoin. Au bout de huit jours elles furent mises à germer : celles du premier lot germèrent au bout de quatre jours; celle des deuxième et troisième lots ne germèrent pas. Les Haricots furent rebelles dans tous les cas à toute germination, ce que qui s'explique facilement, le Hari- cot possédant un hile qui laisse passer les gaz et les liquides, ce qui revient à une perforation qu'on aurait pratiquée dans les téguments. L'étude des plantules montrait que dans le premier lot elles étaient restées intactes, tandis que celles des deux autres étaient jaunies et pénétrées par l'alcool, ce dont il fut facile de se rendre compte au moyen du réactif iodoformé. LES LKGU.MES D AMATEUR — RKVUIÎ DES PUHLICATIONS M. P. Hocquercl conclut cdminosuil: « JùAx'stniiê, do toutes nus expérieucos, nous concluons que le Icfiaïuciit di' la graine humide pcrniellant l'osmose est perméable à l'alcool absolu, tandis que desséché à un certain deirpé, les pliénomônes d'osmose ne pouvant plus so produire, il est complètement imperméable à ce liquide anliyilre. Par conséquent dans cet état, s'il y a étan- ciii'ili' parfaite du tégument, tous les poisons anhydres, liicliliirure do mercure et autres toxiques qu'on pourra ajcialer à l'alcool absolu, resteront sans effet sur lo IKHivdii- ^'erminatif. » P. Hariot. LES LEGUMES D'AMATEURS Le Pois Asperge Deschiition-, — Uriginairo de l'iiurope méridionale, le Pois-Asperge ou Lotier cultivé [Lotus Tetrago7wlobu.s Linné, Lotus Tetragonolohvs imrpureus Moench) est encore désigné sous les noms de Lotier rouge. Lotus rougr. Pois-café et Pois sucré. C'est une Papilionacée annuelle, velue, ressemblant à la Lentille. Les tiges peu rameuses, un peu couchées puis relevées, atteignent environ 30 centimètres de hauteur; elles sont d'un vert glauque, ainsi que les feuilles ; celles-ci sont alternes, trifoliées et munies de stipules. Les pédoncules axil- laires portent une, moins souvent deux fleurs, d'un lieau rouge écarlate plus foncé sur les pétales latéraux. Le fruit est une gousse charnue, longue de 4à8 cen- timètres, relevée de 4 angles saillants en ailes. La graine de coxileur jaunâtre est sphérique-aplatie; un -ramme en contient de b") à 20 et le litre pèse environ MM) urarnmes ; sa faculté germinative est de 5 années. 11 existe une variété à fleur jaune. Ses caractères sont les niuinos, il n'y a que la couleur de la fleur qui diffère. Le Pois-Asperge, quoique connu depuis longtemps, est resté, du moins chez nous confiné dans les jardins d'amateurs; cela tient probablement à la petitesse de ses gousses, qui en rend la cueillette assez coiiteuse. Il est cultivé en Angleterre, en Allemagne, en Dane- marck, mais c'est surtout en Espagne que son emploi est i.e plus considérable. Culture. — Cette plarate se cultive à peu près comme la Lentille. On la sème sur place, au printemps et pen- dant la première partie de l'été, en rayons espacés de 30 centimètres. On sarcle, on bine, on butte et on arrose quand c'est nécessaire. La récolte a lieu deux mois après le semis, et même plus tôt dans le Midi, Pour avoir des cosses tendres, 11 faut un bon terrain, une fumure dans laquelle domine la potasse et de l'eau en quantité suffisante, surtout pour les cultures d'été. Si le sol est médiocre, si^la potasse manque et si l'eau L'st donnée avec trop de parcimonie, principalement à l'époque delà floraison, les gous^^es restent petites, se durcissent vite et la récolte est peu abondante. Usages. — Les cosses s'emploient toutes jeunes comme les Haricots verts. Elles ont un goût fin et délicat. Les graines sont employées comme succédané du café et la plante est cultivée pour cet usage dans plu- sieurs contrées en Allemagne. Le Pois-Asperge a été recommandé comme plante dc^ lorbeille. C'est une plante remarquable par la couleur de ses fleurs, mais à cultiver dans lo jardin d'agrément, plutôt comme curiosité que pour ses qualités ornemen- tales. J'ai cultivé cette plante et sa variété à fleur jaune sur notre littoral méditerranéen et on lui a trouvé des qua- lités culinaires excellentes. Joseph Paquet Revue des publications De l'Influence du sel marin sur la végétation. — On ii'igiioro |.as que la pri-scni-r du sol niariTi clans le sol est niiisiblo, si le ili-gré do saliin» dépasse une dose nièiiie très lalblo (moins un demi à un pour eoiit du poiils do la terre), comme lo dit M. Grandeau, (jui a également constaté l'absence do chlorure do sodium dans les cendres do la iihipart des végétaux. Voici quela pratique semble VDuL.ii ^-inM], ir,liiin<'r ces assertions, mais du moins prouver l'arlin,, . iii.,-,,,' , lu sol marin sur la végélation. Dans la Deulschc Iji.i.hf n-i:.rl,,qiirhe Presse, le D' Giorsberg rend compte des ex|ierienres do jardiniers allemands qui prétendent avoir obtenu par l'emploi du sel marin dans la fumure des jardins polagers.d'oxcolleuls résultats dans la culture des salades. Choux. Asperges; lo sel améliorerait de façon très notable, la qualité des produits récoltés el agirait même favorablement sur les arbres frui- tiers (Ml augmentant la saveur el l'arôme dos fruits. Lo sel agirait donc non comme engrais, mais concourrerait, grâce à ses propriétés hygroscopiques, à la solubilisation des principes fertilisants du sol, en facilitant leur dissénnna- lion dans lo sol ; c'est ce qui expliquerait son action sur les I)lantes à racines profondes, comme les arbres fruitiers par exemple, action d'autant plus vive que le sol contient en quantité suffisante les élémculs nutritifs nécessaires aux plantes. L'emploi du sel marin doit so faire avec la plus grande [crécaution, à la dose maxima do 1.500 à 2.000 grammes par ' are et de 150 à 200 grammes par arbre, suivant les dimen- sions; on il.-'it le ri'-panrli f. .I,,:,; les premiei -. i..ui ^ .\u j.i i;,i. i se répandn' >-\ d^' - ■■ .h -. m', de la végi'laliiHi ; jMiui I, - ,11 lu on cuvette, au piod do chacun d' 1 l'automne ou dans ie lui permettre- de I •rre avant le départ icîis, on le distribue D' GlERSBERG. LiPis Sppengepi.— Cotte nouvelle variété, la plus petite de si-rie Om-ueycle, a Ob'' ili'N(iu\erle en 1003 ilan^ lo Taiirus \L W . --1 \eit : i; Hi. : I. sque sessiles. Ovaire d. Inii^, :. nt renfermé dans une s]i, loiiLiiic ,11, -;i Mit le sommet de la fleur, jaune < lair, vi'inés, avec larges taches pétales intcines blanc d'argent, veinés et do noir. Stigmates jaune d'or tachés (le noir, elannnes grises; plante aussi inl(: rouge pourpre brun et veinés iante que jolie. \V, SlEHE Expépiences d'acclimatation d'Opchidées terpestpes. — Xolre lollaliorateur .\l. .Vlagne. [lublie dans le liuUeiin delà SiHirir1 Bernard dans son labo- laloire. G. Magne. Rempotage des Fougèpes de semis. — Il faut procéder, recommande le Gardcniny de Chicago, au rempotage des l'ougères de semis rapidement, et pour obtenir les meilleurs résultats, on doit garantir les jeunes plantes si tendres du soleil et du vent jusqu'à ce qu'elles aient pris quelque force, el surtout ne point les laisser manquer d'eau. Un châssis Iroid bien abrité convient parfaitement à la plupart des Fou- gères à croissance vigoureuse : Pteris, Xephrodium, Polypo- LE JARDIN — REVUE DES PUBLICATIONS dmjn, jusqu'au moment où les nuits deviennent fraîches; mais les autres variétés plus fragiles, Adiantum. DavalUa et Gym- noijramnia seront plus facile à surveiller, si on les place sur un des c6tés de la bâche d'une serre. Le châssis froid est plus pratique, et les Fougères y réussissent admirablement dans la saison favorable, mais les résultats sont plus cer- tains en serre, où l'on peut plus facilement parer à l'incons- tance de la température. Il n'est pas encore trop tard pour planter en bûche les Fougères en divisions, qui, poussant très rapidement, donneront de jeunes planlo:; à utiliser la saison venue. Fréquemment la Fougère a une tendance très marquée à varier, surtout les Xephrolepis ; aussi doit-on choisir avec beaucoup de soin pour la multiplication les pieds qui offrent le plus de vigueur et de beauté. \V. H. Tapli.v. Le Framboisier en Algérie. — Depuis longtemps déjà le D' Trabut s'efforce d'obtenir des races de Framboisiers chent du feuillage comme de petites fleurs do Calla ; spathe blanc de neige avec spadico jaune d'œuf mesurant de 2,5 à .3 centimètres. Cette plante réussit bien en pot et demande un endroit ombragé, humide et chaud. Le Calvoa orientalis Taub. forme un buisson de près d'un mètre de haut avec ses nombreuses tiges qui sont grêles, quadrangulaires, et munies de nombreuses racines adven- tives. Les feuilles sont vert gai brillant et presque ovales, longues de 6à 8 centimètres, rouges à la base, et velues sur les bords. Le péiole est également rougeàtre et mesure '> à 6 centimètres de long. Comme la plupart des Melastomacées, il atteint tout son développement dans les endroits très om- bragés. La fleur est rouge, plus grande en diamètre d'un cen- timètre et demi que la Violette ; floraison presque continue toute l'année, mais peu abondante à la fois. Variété d'une certaine valeur pour des expériences de croisement. h'Arodendron Enpleri Werth, dépasse encore en intérêt les capables de résister aux ardeurs des étés algériens; il publie deux précédentes et M. Conrad attache autant d'importance aujourd'hui, dans la Hccue horticole de l'Ali/éric, le résultat à son introduction qu'à celle de Y Amorpliophallu Tvi.n C'est un Arum en arbre, comme l'indique son nom, de port élégant, il atteint la hauteur d'un homme; il se plait dans l'eau, d'où son pé- tiole émerge à demi, et il donne des fleurs longues de lu centimètres et larges de|15; il a été découvert par M. En- gler à Zanzibar, d'où vien- nent les graines qui ont donné des plantes vigoureu- ses et de 1°30 de haut. La tige est à la partie inférieure épaisse de 4 centimètres et est sillonnée de nombreuses stries sombres; les pétioles des feuilles mesurent 50 cen- timètres de long et ï centi- mètres de diamètre, et pos- sèdent des nervures trans- versales brillantes. L'Anthericiim Hoffniannii Engl. est une gracieuse Lilia- cée, qui croît rapidement et se multiplie facilement de di- mrnl i:aill,iuil. visions; elle atteint 25 centi- mètres de haut, se forme en boule et porte vers le milieu des tiges des fleurs un peu plus hautes que les feuilles, d'un vert brillant, formant à la partie supérieure un panicule compact de lleurs étoilées d'un blanc de cristal. L'^l. Hoffmannii est une jolie plante qui vient bien en pot, et qui même sans fleurs est d'une réelle valeur pour la serre chaude. Le Strcptocarpux Holstii est d'un type qui se rapproche un peu du S. caulescens, mais qui diffère beaucoup des autres Streplocarpus, dont les plus connus aujourd'hui sont des hybrides du S. Roxii. Il atteint près de 40 centimètres de haut, l'inflorescence naît de l'aisselle des feuilles, par un pédoncule rouge-brun de 0 centimètres de long et porte 6 à 8 grandes fleurs bleu violet foncé, larges do 20 à 25 millimè- tres; trilobées; le lobe médian est tacheté de blanc. Cette plante est buissonnante, et produit de nombreuses tiges érigées à feuilles dressées; c'est une bonne plante de serre chaude, où ses jolies fleurs bleues lui gagneront de nom- breux amis. H. Conrad. IWultipllcation de la Vigne vierge. — La Vigne vierge, ou Vigne sauvage (Vitis quinquefolia normalis) se multiplie de boutures et réussit bien dans la proportion de 90 à 95 0/0. Mais avec les variétés ^'. q. radirantissinia ol V. q.liirsuta, dit M. Muller, dans le Gartenflora, on obtient avec les bou- tures de 75 à S5 0,0 d'insuccès. Le procédé de multiplication le plus sur consiste à placer en été dos boutures bien vertes sous châssis froid fermé, ou au printemps sous châssis chaud des boutures très courtes détachées du bois do l'année pré- cédente et munies de deux yeux dont le supérieur affleure le sol. Dans les doux cas, les jeunes plantes doivent être aussitôt mises en petits pots; pour ceux du printemps on les endurcit d'expériences (pi'il croit définitives : par le croisement du Framboisier ordinaire et de diverses Ronces, il a obtenu un hybride analogue au L(i(ja7iberri/ des Américains, très vigou- reux, à fructification abondante en mai et au fruit en tout semblable par le goût et la forme à la Framboise; il en a le parfum et de plus une légère acidité qui le rend supérieur pour maints usages ; il est beaucoup plus gros que la Fram- boise ordinaire. Cette Ronce se multiplie faciieraont par marcottage; et comme elle drageonne beaucoup, on pourrait essayer de la greffer sur racine de Ronce ordinaire ; enfin pour obtenir d'autres hybrides, M. Trabut recommande les croisements avec le lltibus nuniidicus, commun près de Teniet-el-Haad. Grâce à ces nouvelles races, la culture du Framboisier se répandra rapidement en Algérie, et même sur les Hauts-Plateaux : dans le midi de la France la nouvelle Framboise mûrirait fin mai et pourrait être expédiée comme primeur sur la capitale. D' Trabut. Les nouveautés du Jardin botanique de Berlin. — Parmi les récentes introductions de ces dernières années au Jardin liotani(|ue do Berlin, M. H. Conrad signale dans le Garlcnirdt d'intéressantes nouveautés toutes originaires (li's forêts de l'Usambara, dans l'Afrique orientale. Lo CallopsU Volkensii, famille dos Aroi'dées du nom du pro- fesseur Volkens, qui l'a découvert. De nature épiphyte, il possède un rhizome traçant d'où partent des feuilles cordi- formes, brillantes, de 12 centimètres de long sur 10 do large, foncées à la face supérieure, vert clair à la face inférieure, et portés par un pétiole deSàU centimètres de long; floraison abondante tout l'été, et d'un grand effet: les fleurs se déta- ORNEMENTATION ESTIVALE DES JARDINS DE PMU» proalablomcnt en plein iiir, ceux de l'été passeront l'hivor h l'abri des gelées. Caractères distinctifs dos trois variétés : V. q. normalis, bourgeons de printemps vert clair, pousses d'été vert clair I'. q. radicantis.iima, bourgeons do printemps rougoàtros et rose rouge, pousses d'été glabres ; T'. q. hirsuta. bourgeons de printemps rougoàtres, pousses d'été pubescontes, aux poils courts ot rudos. Muller. Multiplication des Adiantums. — Voici un procédé très pratique pour iiinUi|ilii'r i.'llc précieuse Fougère, quo M. W. Perring avunn^tlii" l'ii iiii\ riM-hoz M. H. Henkel, à Darmstad, et qu'il décrit dans le llai]dils qui sort de l'onlinaire. Il représente un l'Iaii de grande taille, et il n'a pas lallu moins d'une douzaine d'hommes pour le transporter de la serre chaude où il avait été établi par le jardinier de :\I. Smith, Joseph Kenney, à l'en- droit qu'il occupe ac- tuellement. Il pèse l..")00 livres. Les andouillers mesurent ."i pieds de pig 135 _ , long, et le corps S pieds de longueur du nez à la queue, et 5 pieds île hauteur. Dans l'exécution de cet élan, les moindres détails ont été repro- duits avec la plus minutieuse attention. Ce motit était entiè- rement en Alteriiaiithera, dont le feuillage était encore mieux mis en évidence par de la mousse commune des bois placée^ entre chaque plant. Un Oncidium nouveau. — Cette Orchidée, dédiée à M. Ch. Rivière sous le nom d'Onciiium Riviereanum, et dont VAldrrie agricole nous signale la découverte au Brésil par .M. de Saint-Léger, porte des fleurs un peu plus grandes que (•elles do l'O. Marsliallianum au nombre de 15 à 20 sur une hampe de 70 à .SO eentimètres de long : pétales obloiigs ondulés, la marge dentée vers le milieu, d'un beau blani' maeulé de rnuge brique et noir; sépales lancéolés, même couleur quo les pétales. Labelle pandurifonue à bords laté- raux, dentés et frangés; bord antérieur denté, jaune dor et maculé de carmin foncé, corolle blanche, maculée de brun. L'AmIcla Zygomepis. — Cette Légumineuse très florifère, AillPi Revue de l'Horticulture belge, mériterait d'être plus cul- tivée par nos fleuristes; et sa beauté et l'époque de sa floraison devraient la faire rechercher davantage. De décembre à mars elle émet dos pédoncules axillaires donnant 5 à 6 grandes fleurs jaunes légèrement teintées de [lourpie sur la carène, et ces fleurs portées sur des rameaux vigoureux seraient d'un grand effet pour les garnitures de vases et les surtouts de table. Cette plante se multiplie facilement de boutures et d'éclats, qui fleurissent dès la première année, si elles ont été cultivées en pleine terre et à l'air libre. Revue de l'ornementation estivale des jardins en 1904 Le Jardin du Luxembourg^'' Nous n'apprendrons rien à nos lectiurs en leur faisant ressortir une fois de plus la façon délicate, ordonnée et très étudiée avec laquelle est conçue et exécutée la parure florale de ce jardin. M. Opoix et son collabora- teur M. Coudray sont constamment à la recherche des nouvelles combinaisons afin de se tenir en dehors des banalités et des choses trop vues; aussi, chaque année l'observateur peut-il noter, à côté des heureux arrange- ments auxquels il est souvent apporté des modifica- lions, des combinaisons neuves, inédites, originales, d'une grande allure et de beaucoup de cachet. Avec un sentiment très net de l'esthétique florale chaque combinaison n'est pas seulement étudiée pour fleurs doubles Caillauif ■>. l'efïet individuel qu'elle doit produire dans l'encadre- ment normal de verdure des gazons et sur l'écran des frondaisons arborescentes et arbustives, mais aussi au point de vue de l'ensemble, de l'effet colleclif et des rapports qu'il peut y avoir entre les différentes compo- sitions de corlieilles que le visiteur à sous les yeux. C'est ainsi que sur doux pelouses du plateau Saint- Michel situées dans le même rayon visuel cinq cor- beilles, indépendamment d'un molif en mosaïculturo présentent chacune une tonalité différente. Et cette différence de coloration générale pour chacune d'elles crée de vives oppositions, peut-être brusques si elles étaient immédiates, mais que la transition naturelle du ton neutre des pelouses, qui en est le fond, atténue quel- que peu ; et même si ces oppositions pouvaient être trop dures, elles se trouveraient corrigées par l'espace, apaisées par l'air. (1) Comme les années précédentes, nous allons passer en revue, pour répondre aux désirs exprimés par nos lecteurs, l'ornemen- tation florale des jardins publics de Paris: Jardins du Luxem- bourg, Parcs Monceaux, des Champs-Elysées, Montsouris, etc., en signalant aussi bien les arrangements classiques très réussis que les nouvelles compositions. Nous le faisons de bonne licure, car nous estimons que l'on peut ainsi mieux profite? des exemples prévoir les plantes dont on aura besoin : à ceux de nos lecteurs qui se rendent à Paris il sera facile étanl prévenus de se rendre compte de visu de l'exactitude de nos impressions. LE JARDIN — ORNEMENTATION ESTIVALE DES JARDINS DR PARIS Sur ces pelouses se trouvent donc: d'abord une cor- beille que couronne le vert glauque satiné des Caln- dium esculentum, dont le ton bien net accusé par une large bordure rouge, blanc et rose vif ; puis une autre qui présente une [uédominance du jaune avec de larges touches de rouge brun ; une troisième formant une masse bleue, tellement bleue, que cette teinte donne également des reflets azurés à la bordure d'un blanc argenté ; la quatrième réunit les principaux coloris des trois premières avec une prédominance d'un ton orange ; quant à la cinquième, située dans la partie la plus ombrée, elle reste de tonalité discrètement rose et vert, comme il convient. L'opposition est audacieuse, mais en même temps très nette et d'un caractère artistique qu'il convient dé souligner. On ne peut certes concevoir de décorations florales exécutées et entretenues d'une façon plus soignée, car si l'heureuse composition, la plantation ordonnée en est la base, l'entretien suivi est pour beaucoup dans les résultats et les efforts seraient tous inutiles si on no s'en souciait que relativement. Xous prenons comme types les décorations florales des jardins publics de Paris, parce que dans leur con- ception on veut une recherche toujours plus délifate et dans la mise en couvre une finesse de rendu toujours plus fouillée. Et si la perfection n'est pas toujours atteinte, car en faisant des essais on fait école ennirme temps et si certaines combinaisons ne rendent pas tou- jours ce que l'on escomptait, on s'en rapproche beau- coup. La caractéristique de l'ornementation florale du Jardin du Luxembourg, en dehors de combinaisons étudiées des motifs floraux en général, de leur composition artistique et de leur exécution soignée, se trouve nette- ment indiquée et déterminée par plusieurs particu- larités. Elle réside d'abord dans ce fait que les corbeilles et les bordures sont destinées à produire un effet immédiat dès la plantation achevée. Elles ne donnent pas cette im- pression d'attente que la nature veuille bien prendre .'^a part dans l'effort en faisant rapidement développer les végétaux. Ceux-ci sont, a cet effel, plantés assez rappro- chés pour L'viter les grands vides. Et cela a son importance dans ce cas spécial, l'effet premier de cette décoration se trouvant assuré lorsque la saison parisienne bat encore son plein. Si nous signalons cette particularité, c'est qu'elle n'a pas seulement de l'importance pour Paris, mais qu'éga- lement elle mérite d'être prise en considération par les jardiniers des propriétés privées et par les entrepre- neurs-décorateurs, à qui on laisse la faculté et on donne les possibilités d'exécution dans ce seps, de pouvoir obtenir le môme résultat. Pour cette même raison on vise deux effets successifs, l'un do première saison, le second a la fin de l'été cl jusque dans le courant de l'automne. Des plantes d'une moins longue durée, comme le Lobeh'a Erinus, ou traitées l'omme telles, se trouvent intercalées parmi celles qui assureront l'ornementation du motif jusqu'à l'arrière saison; elles disparaissent d'elles-mêmes après avoir joué leur rôle, ou sont enlevées si on le juge à propos. Ces deux effets, parfois même trois effets successifs, se trouvent encore plus accusés lorsque les groupi- ments sont constitués par des plantes très décoratives ou pittoresques à grand développement ou de taille élancée disposées sur un fond de plantes basses ou tapissantes. Ces dernières, placées assez serrées, pro- duisent un effet immédiat; pendant ce temps les pre- mières ]ioussent, étalent leur feuillage ou épanouissent leurs fleurs et progressivement s'étendent au-dessus du fond. A ce moment la garniture du dessus n'a plus qu'une importanci' relative et secondaire les grands premiers rôles étant tenus par les sujets mis en vedette. On jouit encore généralement dans l'intervalle d'un elîet intermédiaire résultant de l'opposition har- monieuse ou puissante des plantes de formes grêles ou à Oeurs charmantes ou encore de grande tailles à l'ample feuillage décoratif, s'enlevant délicieusement du fond de plantes basses qui leur sont associées, les- quelles atteignent alors un certain développement ou leur plein épanouissement. Cet effet intermédiaire se produit généralement de la première quinzaine de juillet à la première quinzaine d'août. Et il est surtout souligné avec les Cannas, Musas, Maïs à feuilles panachées, Sola- nums, etc. A partir de cette période la floraison et la vivacité de coloration des feuillages de celles qui se trouvent au-dessous diminuent alo>-s que s'accentue l'effet de celles qui les dominent. La particularité que nous considérons comme la plus saillante, sinon lapins évidente, consiste dans la facture avec laquelle sont traitées les bordures sertissant les corbeilles. La loi de l'ornementation marginale semble ■être la grande initiatrice, car ces bordures sont brossées avec un rare cachet de distinction. On voit évidemment que l'on veut donner à l'encadiement immédiat de chaque motif une importance presque égale, souvent la même, parfois supérieure, au sujet lui-même. Il ne faudrait toutefois pas croire que ces larges bor- dures, soignées, ornemaniséos, toujours bien ordonnées, sont compliquées. Elles sont au contraire, pour la plu- part, très simples de conception et d'exécution et rompent un peu la monotonie de celles constituées par des rangs concentriques do différentes couleurs, qui étaient déjà un aciiemineinent vers ce but, en même temps qu'elles produisent l'impression d'être plus étu- diées que celles constituées par un seul rang de plantes. Leur originalité est de constituer, en général, une bande très large, d'un même coloris, parfois parsemée de taches d'une autre couleur, interrompue, barrée par- tiellement par une dent, une ligne, un avancé, ou par- courue par un méandre. D'autres encore sont nette- ment des bordures à dessin, que nous avons déjà pré- conisées (1), intermédiaires entre les compositions en mosaiculture et les simples combinaisons, mais tou- jours suivant le même principe des fonds d'une môme ou de deux couleurs par masses ou par larges bandes. Evidemment il n'y a pas lieu de mettre ce genre en pratique exclusivement, étant donne la diversité des goûts et aussi pour avoir de la variété; mais étant donné qu'on ne saurait trop soigner les bordures de corbeilles florales on ne doit pas perdre de vue leurs qualités décoratives qui sont très appréciables à plus d'un litre, dont le suivant est assez important pour en tenir compte. Dans beaucoup de cas, en effet, nous les préférons à ces lignes concentriques do plantes différentes, aux coloris distincts par conséquent. En outre, comme la surface colorée est plus large cela en facilite la grande visibilité à distance et encadre vigoureusement le sujet principal, qu'elles soulignent et relèvent niêni", puis qu'elles peuvent pallier à certaines défeiluosités de combinaisons. Cette visibilité s'explique aisément plus une couleur forme une bande plus large ou une (1) Voir U ilo^aicuUure pratique et Xotex sur LE JARDIN — LE MONUMENT d'ALPHONSE KARR — NOTES DU JAPON L EXl'OSITION DE NANC 239 tache plus grande (1), plus elle s'aperçoit nettement à des distances éloignés, alors que la multiplicité dt-s coloris, et même deux ou trois seulement, se confondent lorsque l'on en est éloigné et forment un tout indécis, flou et confus qui neutralise l'effet général de la corbeille au liou de le mettre en valeur. 11 no faut notamment pas oublier, que dans rornemenlation des jardins l'elïel chromatique est principalement visé, le caractère indi- viduel et la beauté intrinsèque des plantes venant en seconde ligne et n'étant mémo que très relativement considérés dans certains cas, si ce n'est dans les grandes compositions dégagées dont nous aurons à souligner le caractère esthétique ou la puissante allure exotique. Maintenant que nous avons esquissé au point do vue général quelques-unes des particularités de l'ornemen- tation florale des jardins du Luxembourg, nous exami- nerons en détail et d'une façon que nous tâcherons de rendre méthodique par une classilication des dil'férents groupements : compositions unicolores, compositions polychromes, compositions dégagées (à deux el'fets), bordures de massifs d'arbustes, etc., celles des associa- tions qui nous ont paru être recommandables à certains titres. Que l'on n'aille pas croire que ces arrangements sont exclusivement destinés aux jardiniers ou aux ama- teurs disposant de vastes moyens d'exécution. Ce qui est lait en grand dans les jardins publics de Paris, peut l'être également sur une échelle plus restreinte dans des proportions plus réduites et dans les limites compa- tibles avec le Init visé dans les propriétés privées, sans en amoindrir le caractère décoratif. S'il en était autrement nous nous dispenserions de préparer cette revue descriptive analytique et critique de ces décorations. On sera certainement de notre avis qu'au lieu de la banale et toujours répétée corbeille de Pélargoniums zones on peut obtenir des efïets plus artistiques et surtout plus variés par une plus large utilisation de végétaux qui ont les qualités décoratives et les aptitudes jiour cet emploi. Albert Maumené. Le monument d'Alphonse Karr C'est au brillant romancier de Sons les Tilleuls, au vervoux journaliste des Guêpes que l'on doit la culture si prospère aujourd'hui des fleurs fraîches hivernales. Au lendemain du coup d'Etat, il s'exilait à Nice, encore italienne, et y fondait le premier établissement horticole, dont les fleurs eurent longtemps la vogue parmi les mondains de l'époque. Devenu jardinier professionnel, il resta littérateur, se reposant de son labeur quotidien en écrivant nombre d'ouvrages humoristiques, dont le Credo du Jardinier est resté le chef-d'œuvre du genre. ASaint-llaphaël, oùil passa les vingt flernières années de sa vie, et dnnt le rapide développement est diï en partie aux brillantes descriptions qu'il a faites de ses sites char- mants et de son climat si salubre, sa mi'moire est pieu- sement conservée, et le jardin de « Maison Close » y est l'objet de la vénération de tous. De là est venue à l'Union Horticole de St-Rapharl, la pensée d'élever, en souve- nir de celui qui créa, et propagea sur la Cote d'Azur la culture et l'exportation des fleurs fraîches hivernales, un monument durable de reconnaissance, et sur tout le littoral, de Marseille à Gênes, cette idée fut unanimement bien accueillie. D'autre part, la municipalité rai)haëloise s'est associée avec empressement à la généreuse initiative des hoi'ti- culteurs, en lui assurant son appui moral et son con- cours effectif ; on ne peut douter également de ceux de l'Etat et du département. Quant à la littérature française, on peut compter sur elle pour la glorilication d'un l'crivain qui fut un niailro dans les lettres en mênie temps qu'un novateur en horticulture. Nous n'en vou- Iniis pour iireuve que la composition du Comité d'action que préside M. Jean Aicard, l'éniinent homme de lettres, assisté de M. Nardy père, qui ont su en outre assurer au patronage de l'ieuvre projetée les noms des repré- sentants du Var. L'éloquent appel qu'ils adressent aux nombreux admirateurs du grand écrivain et à l'iiorticul- turo française et étrangère sera entendu, et bientuL s'élèvera à Saint-Raphaèl, la statue du spirituel et fantaisiste « littérateur jardinier)) qui fut un des colla- borateurs de la première heure du Jardin. Hortulus. NOTES DU JAPON Xous recevons lie la maison Bœhmer, de Yokohama, la lettre suivante : Sous le titre « La Culture du Camphrier en Algérie », le numéro du 20 avril dernier, de votre estimé journal, préconise la culture du Camphrier en Algérie et indique comme système le multiplication le marcottage ou le bouturage. Permettez-nous, Monsieur, d'exprimer notre peu de confiance quant à l'efficacité de ces méthodes, en ce qui concerne le Camphrier. Le moyen le plus rationnel est la multiplication par semis sur couches ou dans des récipients peu profonds et il peut, nous semble-t-il, être appliqué en Algérie comme ici. D'autre part et ceci est un facteur qui mérite consi- dération, il est infiniment plus aisé de se procurer la semence du Cvmainonium Camphora que d'en obtenir des boutures ou des marcottes. Cette espèce est d'une transplantation délicate et malaisée, même en ce qui concerne les boutures, et les résultats sont donc forcé- ment aléatoires. Si l'on considère que le prix des graines est peu élevé et que les chances d'arriver à un résultat pratique appréciable, en procédant par semis, sont très grandes, il n'y a pas à hésiter, croyons-nous, dans le choix du système à pratiquer. Cette remarque nous est inspirée par la longue expé- rience que nous possédons en cette matière et par l'intérêt qu'éveille en nous une tentative éminemment louable, non seulement au point de vue économique, mais aussi à raison de l'influence salutaire que sa réus- site exercerait sur le climat de l'Algérie. Puissent les promoteurs de cette idée voir leurs eflorts couronnés d'un brillant succès et la culture du Camphrier ajouter un attrait de plus à votre colonie africaine. L. Bu-.hmkr. L'Exposition horticole de Nancy Le caractère saillant de cette fèto florale est assez curieu.v à signaler : les exposants îles plantes et fleurs rares ou nou- vefles s'étaient mis hors concours en refusant toute récom- pense. Et cependant que de choses à citer dans les-lots do iM.VI. Lomoine, Gerbaux et Taillandier, de Nancy, Peter Lam- bert, de Trêves, etc. De MM. Victor Lemoine et fils : une série d'arbres el d'arbustes rares ou nouveaux : Cyrilla raccmiflora-aux inflo- r(>scences roses très jolies ; Indigofcra macroslacli'ya, Dimur- phanthus mandsliuricus foliis albo-variegatis : lapanachuro blanche est plus coquette que celle en jaune ; Genisla Nys- sana; Tilia mani/s/iitricr, Vihnrnnni Sargenti, Dais cotini- /Wia, aux inlloir ,,,,■,,, ,.„•., ,i,s./ 'Uul^i^'s; I{kus sinica; ilerberis pn •■ / ./ M "•■, Catalpa syrin- i/fefolia KikI ! > '•■ / , clc. De -M. Taill, 1-i. :> \a,„\, I,., /;, ,, ,;< tubéreux qu'il exposait onruienl de trc.^ bcHizs ûeurs panachées Qt fimbriées : os deux variations s'y accusaient dans presque toutes les LE JAHDIN — BIBLIOGRAPHIE FRANÇAISE DU DAHLIA — SOCIETE NATIONALE D'HORTICULTURE DE FRANCE fleurs doubles qu'il montrait. Dans le même penre de plantes, MM. Lemoine avaient formé un groupe délicieux de deux variétés à fleurs doubles, de la section des B. erecta : Wasinngton et M. Laussedat. Par leur floribondité, ces variétés seront aussi rechorcbôes que le B. Lafcu/ette. Les Phlox decussata étaient représentés par dos variétés hors ligne de MM. Lemoine et fils : Flambeau, Lumineux, Louis Blanc. Comte de Hochherp, Satin rose, Papillon, Croix de Lorraine, L'Aiglon, Coquelicot, Pacha, Ed. Locitroy, Pharaon, La Frainée, etc., etc. Dans leurs Delpinnium ela- tum, citons : Lavoisier, Victor Hugo, Pasteur, Arago, Sala- mandre, Comte Horace de Choiseul, Célirnène, etc. Et leurs Ceanothus, charmants, surtout Nuée rose. Parmi les Glaïeuls précoces, fleurissant en ']\im: Eclair eur. Précocité, ei Sirius. Des mi''mps oxposants, nous avons noté comme nouvelles plantes \i\.i'i'- ; Cr i.htiis Ihiilirli-nUlrs; rdnaiiJrnn ramon- dioidc^,: ,-,7/,,/v,,,. ,M„. Iinr.ir. 1,1a, h; I.;.,:wum Forhesi. :: -■ '• ' . ./,,,-,/»,., r,„/,„-,v. Ari,u.„h,s /U'Iianthi, Spirœa II. /./.;.- ;-, Cl.i.lmhis CulfiUo.dfs, l'yirnnl.i l'iilssonii, et quelques Tijdœa sciadocalyx nouveaux. Pour terminer, félicitons MM. Lemoine do leur groupe de nouveaux Astilbe roses et blancs dérivant de VA. chinensis ot du Spirœa astilbiiides. De M. (ipibaiix fils, il y avaitSOO sortes de plantes vivaces, en branrhi'S tleiirii^s. signalons entre autre .• Pentstemonpuni- ceus, délicieux; Dclphinium elatum de semis blanc pur; Campanula Hoff'manni; Sedum Kamchkatica fol. aur. var.: très curieux; Callirhœ incarnata chavmimi,Actœiispicataalba. Parmi les Roses de M. Peter Lambert, de Trêves, nous avons surtout remarqué : Frau Karl Drushi, Mildred Grant, The Bride, Belle de Siebrecht, Souvenir de Jean Ketten. etc. Pour terminer, rendons hommage aux obtonteurs des prix d'honneur,": MM. Bell de Nancy; Mueller; Vilmorin-Andrioux; Ch. Granjean, de Nancy pour (confections florales), etc. Le diplOime d'honneur de la Société nationale d'Horlicul- turo de France fut accordé à M. Mueller. Ad. Van den Heede. La bibliographie française du Dahlia L'af.parition récente de la brochure sur la culture dos Dahlias cactus par M. Van den Heede nous rappelle qu'en France comme en Angleterre la littérature de cette magniUque fleur d'automne a été presque entièrement négligée par les auteurs horticoles pendant un detui-siècle environ. En disant cela nous ne perdons pas de vue le fait ((ue bon nombre d'articles sur la culture du Dahlia ont paru dans la presse horticole des deux pays; mais n'est-il pas extraordi- naire qu'une fleur aussi populaire et aussi estimée que le Dahlia n'ait pas été depuis si longtemps le sujet d'une mono- graphie particulière. Dans la littérature anglaise du Dahlia il y a une lacune de 40 ans qui va de 1S57 à WJ7. Mais dans la littérature française du Dahlia rien n'est paru depuis l'an 1818. Le travail de M. Van den Heede vient donc combler ce vide énorme qu'il m'a toujours été difficile de comprendre, la culture du Dahlia ayant toujours eu la faveur des jardiniers français. La première brochure sur la culture do cette fleur fut publiée par M.\t. Jac(iuin frères de Paris en IHiS sous le titre de Essai sur la culture, hi nomenclature et la classification des Dahlias. L'année suivante, M. le comte Lelieur publia la sienne: Mémoire sur le Dahlia et sur sa culture. En 1830, M.M. Jacquin publièrent la seconde édition do leur essai revu et considérablement augmenté. La liste des variétés cultivées il cette époque nous donne bien l'idée do ce qu'étaient les Dahlias il y a plus de 70 ans. MM. Jacquin frères divisèrent cette liste on couleurs principales, telles que blanc, lilas, violet, pourpre amarante, cramoisi, etc. Chacune de ces couleurs eut des subdivisions. Lo blanc étant divisé en blanc pur, blanc d'ivoire, blanc lilacé, blanc rosé, etc. Les auteurs donnèrent de chaque variété énumérée dans la liste une bonne description,, comme forme, port, ampleur, etc. En 1833, M. C. Aguillon, de Toulon, publia, une bro- chure " Le Dahlia, son origine, sa culture, sa propaga- tion en Provence que nous no possédons pas, et qui fut suivi d'une traduction d'un ouvrage anglais par feu sir Joseph Paxton, intitulé Traité pratique de la culture du Dahlia (Paris 1S39). Cette même année, M. J. B. Verlot, de Dijon, écrivit une petite brochure « Sur le Dahlia, son his- toire, sa culture, qui manque également à notre collection. Evidemment le Dahlia à cette époque était fort apprécié en France, car en 1840 nous trouvons dans la bibliothèque du jardinier un livre Dahlia par PiroUe. La même année, Pirolle publia le Traité spécial et didactique du Dahlia, qui fut suivi en 1841 par son ouvrage Revue des Dahlias en 1840 ou Supplément au traité des Dahlias. Les variétés mentionnées dans les listes rédigées par Pirolle nous démontrent que les spécialistes de Dahlias en France et en Angleterre faisaient beaucoup de commerce entre eux. En France, il y avait beaucoup de variétés d'ori- gine anglaise, tandis qu'en Angleterre les Expositions de Dahlias se multipliaient partout. L'engouement pour le Dahlia comme fleur d'Exposition dura jusqu'aux premières Expositions de Chrysanthèmes en 1846-50. En 1843, Augustin Legrand écrit Le Dahlia, histoire et culture d'failtri\ un ouvrage qui fut revu et corrigé par Pépin et |Hi|p|ie |,ar lui sous le titi'e de Manuel du cultiva- teur de Ih'hin''; en Is'is. Depuis cela, rienn'est paru en fran- çais. Le li>i\,iil lie AI. Van den Heede vient donc à propos. Après avoir écrit ces notes nous venons de recevoir un petit o'uvrage. Les Dahlias, par R. de Noter. Nous y faisons allusion pour compléter notre bibliographie. C. Harman Payne Soeiété Nationale d'HoFtieultare de f ranee Séance du 2S juillet 1004 Comité de Floriculture. — A la maison Vilmorin, une belle selle de plantes alpines, yjarmi lesquelles : Campanula Viilidi. Hlir.i-in rlnilnica, Stachys corsica. Cornus canaden- sis. ri-,rii I,,,, 1,1 l,tri\. Parnassia palus tris, Drosera rotun- /,/, //,,!. , II. I ne ^1 lie de Lis asiatiques, entre autres : /,)/, Il,-,iiiii. iiiliiMluclion toute récente (le Clhine, remar- ipialile |ini se^, tir.nnles dimen-inns, i:; mètres de haut), M,,,,flji-,li,f liriniiiiiia. Ine smie il.' ire.s lioaux semis do C.lnniils. A M. Sandei (ii(iu\ eaulesi : \i,-nt„ma Sandcrac. H\li. (le Nicotiaim af/liiis X Xtcotiaita Forgetiana, plante à fleur rouge; AulheuiLs frutescens, variété Iteine Alexandra, plante tendant à la duplicaturo. A M. Welker, jardinier-chef au domaine do Beauregard, l.'j variétés de Glaieuls, très belle inflorescence. A iL G. Boucher, un Gypsophilo panicule à fleurs doubles, nouveauté, une de ses meilleures obtentions, très belle plante A. M. Ch. Haltet, Pétunia blanc double. Boule de Neige, race Ellr,i,n\ obtenu par le présentateur : Belle plante, bien iluni.le, beau blanc. A M. Couturier de Cbatou : Œillels n niunlanls tige de fer, bien trapus, obten- tion du présentuteur : vaiieli''S Madeleine Couturier, et Sou- venir de Paul Martinet. A M. Jarry-Desloges : Nepenthes Worthiana pulchra, il tout état de développement, N. Bal- fouriana, X. sanguinca, (35 centimètres de longueur), N. sanguiiira blanc, lot très intéressant. A l'Etablissement Hor- ticole do La Carrosaccia, à Ajaccio : Rameau fleuri d'Enca- li/ptus /ieifoiia, inflorescence rougp corail, très ornemental. À. M. Durand do Brévannes. Semis de 1903 hxés par boutu- rage en l'.)04 : 3 variétés a-'.illets remontants, lige de fer; sport ti.xé do la variété Jiosa Bonheur à fleurs roses. Comité d'Arboriculture d'ornement. — A ^L Nomblot-Bru- neau, de Bourg-la-Reine. Tamaris hispida estivalis, très gra- cieux, très florifère. Ceanothus, Amorpha canescens. Comité des Orchidées. — A M. Dallemagnc : Cattleya Vul- cain, hybride Cypripediuin Phbœc, hybride de C. philippi- ncnse X C. Bellatulum. A M. Driger : Cattleya Gaskeliana. Comité d'Arboriculture fruitière. — A AI. Nomblot-Bru. neau. 3 variétés de Cerises, 3 variétés de Prunes : Prune- Pêche Bonne de Brg, Farorile hâtive de Pivers. 10 variétés d'Abricots : Early Moor Park St-Ambroise, Blanc d'Auver- gne, etc. I'( lires : Beurré Giffard, Citron de Caniit'S, Pommes ; Yelloxo Uardcst, Itinalkovsky, Boravitsky, Fornarisha, Peter the Great, Transparente blanche, etc. A AL C. Baltet : Pommes d'été : M. Gladstone, Pomme-lait, Lord Suffreld, St-Germain, Titoicka, (ne gèle pas, résiste à 40° du cù^é do Gazau, roule de Moscou). Poires : Beurré Giffard. Une Pêche inédite : Charles lugouf. issue do la Nectarine Lily Baltet. Intérim. N" 420 LE JARDIN 20 Août 1904 Nouvelles horticoles Distinctions à l'Horticulture. — l'arini los iiominalions dans l'ordre de la Lr(jion iVhoiinei(r, ikhis relevons colle au grade d'Officier de : MM. Gaston Bloy, directeur du cahinot du Minisire i l- i il ' i Brunet (Alfred-Henri), horliru II i l' , - l • i ; Caille (Octave-Jean), chef de II:,,,! ,1. li. ,i ,,,,,^11,. ,m, Mn-eniii d'histoire naturelle de Paris; Casoni (Baptiste), hurticulteur à Ajaccio (Corse); Chartrain (Gustave-Marie), arboriculteur à Garches (Seine-et-Oise); Chaspnul (Eugène), horticulteur à Mézel (Basse-Alpesl ; niini . . 1 1. eph), horticulteur àMeynes (Gard); Choron (Al|,li ■ 1 à Rozières (Oise); Coq (Désiré-Charles), ma 1,1 ^i '- rviUiers (Seine); Cordioux (Jean-Marie), archit.ri i,;ij -,,; i^ie à Avignon (Vaucluse) ; Coudun-Lamarre (Georges-Jean-Bapliste), horticulteur à Amiens (Somme); Coulis (Honri-Ernosl), horticulteur à Garches (Soine-et-Oise); Couturier (T.onis-Julos), horliculleur à Saint-Michel, par B.jugival >^. lie e|-(ii_, ,;(;,,, /^ (Mielel). horticulteur à Hyères iVan ; I' l'en I. ,e, , j,ii ,line 1 h lei de la Pépinière de Mont-de-M. Il .11: I leli-; |i;i\ii.l iljmle Hugues), horticulteur à Sa . Ij n; -^m m,^,. iSeine-, I-i li^, ; Debergue (Charles), horticulteur-lleuristc-pépiniériste, arthi- tocle de jardins à Cambrai; Delairo (Emile-Eugène), archi- tecte-paysagiste à Issy-les-Moulineaux (Seine) ; Delaville (Louis), horliculleur et |,é|Mniéiisle il Bagnols-sur-Cè/,e(Garil); D('v,it il.,,uis-i:-|.'siiM . i,ii,iiiii i-,iie[ do la ville de Béziers (il''rawlli: Hi.i, le,- 1 ..n , 1, ,, .u\vr à Loos (Nord); Du- clieiiH'l e\ l.x.niilr. M m,, |,i e 1 1 1 1 e T-chef à Villonnes (Soino- f^t ' 'i"^''! ; lin;Mi i.iiii.i , !m,i I ieultour à Igon (Basses I'M'"' ■■ ; 1'' ' I' , 1 millier à Pctit-Quevilly (Seine- '■il'"'"!' I il ,. , l,,| du culture au château (Alexandre), arlioiicullu. la Saiiil- Mme Gangneron, (Louise", pcHiil Gharentun (Seine); Galieii (Léon- ei'nnos; Gensano (Martini, |"'|iiiii Société d'IlOrticultuie ,1 liiniie, - jar.l, dinic raiclier a Uosendai'l (Xuidj ; liarraca (Jean Alaii, ,. horliculteur, à Argeliès-Gazost (Hautes-Pyrénées); J.e-.|ue- niot-Deshnyes (Joseph-Charles), création d'une inip.u laiile e.vploitalinn .l'n-. i,e. =; Mme Vve Jambon, horticulteur a Greniil.l, Il 1- : lui -Maurice), piqueur municipal au servii e d,-; ] ni ,1 1 |iromenades de Paris: Jourdan (Jnh'^i. leiilii I III .1 I iir.issonne (Aude); Kilbert (David), liorliculti.'ui-lli uribte a t'aris; Lavoivre (Edouard-François), à Thiais (Seine); Layé (Georges-Victor-Jules), chef des par- ti.'rres au Muséum d"his;oire naturelle; Lebœvif (Ernest), jar- diideràDammarie-le!3-Lys(Seiiie ,J M.nn.' ;I iTiv h' \l;i ..imiiii, jardinier-chef à la Compagni' eiei e , 1 ,,, m 1,1,- Vienne); Lograverend (Aimai e h in' - : .m jardin public à Goutances iMun ' I \. il ,1 , l.nelai.i',, mil . 1 ,1 n ,e. e , ■ .me; ,,,;,!, - : \l;me|,ai (Emile,, laMlMU,,, .:i ll, , M., :, \l le ,r:i,,,.-, I |,,,|,,; MarieauN ii lleiri,--! Il i. 'in,' , i„'| eisl,. ,■, „\ .Miin'-cl- Loir); Mail. il 1 Aiil,,iii,m ll,,iMi,i,^ :i \i,e iAI|,es-.\ianlinieM; Moreau (Leoni, pépinierislo a Sainle-Galhorine-de-Fierbois (Indre-et-Loire); Moreau (Henri), jardinier à Seine-Port (Seine- et-Marne); Morin (Louis-Auguste), jardinier à Suresnes (Seine); Moullière (Pierre), jardinier à Monconlour (Vienne); Mouscadit (Pierre-Joseph), arboriculteur à Fontenay-sous- Bois (Seine); Payan (Denis-Michel), pépinierislo à Blanvac (Vaucluse); Pelletier (Louis-Philippe), liorticulti'ur-inaraîcher ,1 \ii,i,'n^ iSiiniiiiej; Quehon (Josepli-Mii _ ■" n,' All'i , 'il 1, horli- , ii'ii'iii-]" ]iii,i, 1 1-(,' à Marquise d'., :, 1 Renaud \ lliei l-AMtiii-,lei, iiiarchand-grainier ,1 1 '. , ■- n, Jlevaillot iGlauJej, hoilieuilcur, architecte-paj sa;,i::de. d .\ire (Alpes- Maritimes); Richard (Jules), jardinier à Pont-Rousseau, près Nantes (Loire-Inférieure); RuCfy (Joseph-Emile), horticulteur amateur à Jarnac (Cliarenle) ; Terret (Paul-Antoine), jardinier- chef au chàteaii-i , illl 1! . ,, l'.ayonne (Basses-Pyrénées); Teur- nior (Guillaiiiii , ■ 1. 1 , niliHir à Plougasnon (Finistère); 'leyssère (.\n_ 1 >l 1 lleuristo à Carcassonne (Aude); 'l'hinard (Luuio i .usl.i . e,. liorticulteur à Saint-Germain-en- Laye (Saine-et-Oise) ; Tiaril (Cbarles-Joseph), conducteur municipal de la Ville de Paris ; Troupeau (Léon-Etienne-Louis), piqueur au service des promenades de la Ville de Paris; Vacherot (Alfred-AmT'ile,,,, j.-iidinier à Orsay (Seine-et-Oise); Valliot (François-Arniaieli. Iioi li,iilleur k Arville (Loir-et- Glior); Vert (Joseph . 'lil l'.nilin, arboriculteur ;i Clermont- h'errand (Puy-de-Di'mie, : \'.,\r,il lllienne-Joan-Félicien), hor- lieidteur à Valence 11 | leje,, ; \igon (l'aul), propriétaire, heiticuUour à Nice iAI|i,' Mu il liij,si ; Ville (liémy) lils, arbo- riculteur il Saint-Feli,-,, ,1 AmiII i I'\ rénées-Oriontales). Dans une seconde promotion du Mérite agricole ont été nommés : 242 NOUVELLES HORTICOLKS poux, ' 'i-l •'■' I'"'' ^11' leur a I ■ !■ ' . ■ ! \I riste a ' ' ' I . ' ■ ■ table (b.iil!.r^, i,,.dap.! ;!' Grec (Jules), professeur Officiers : MM. Desmoulins (François-Honoré-Philogone), professeur d'arboriculture à l'Isle-Adam (Seine-et-Oise) ; Ooyer, horticulteur à Limoges (Haute-Vienno) ; Lebœuf Antoine-Paul-Henri), fabricant de claies à Paris; l'icoré (Jean- Joseph), arboriculteur viticulteur à Nancy, (Mourlhe-et- Moselle) ; Scailliérez (Alcide) horticulteur à Arras (Pas-de- Calais) ; Testard (Adolphe-Auguste), ancien horticulteur à Paris. Chevaliers : MM. Bénard (Jules), vice-président de la Société d'horticulture du Raincy (Seine-et-Oise); Bernardeau (Ernest-François), horticulteur à Houilles (Seine-et-Oise); Blanquior (Jean-Louis) fabricant d'appareils de chauffa^ro, à Paris; Bougeard (Pierre-Marie), chef de pratique horticole à l'Ecole d'agriculture dos Trois-Croix (lUo-et-Vilaino) ; Bour- deau (Jean), jardinier à la Rochelle (Charente-Inférieure), vice- président de la Société d'horticulture; Boyer (Paul), rosié- riste; Brun-Bourguet, propriétaire-horticulteur à Cannes; Mlle Burat, plantation darbres fruitiers à Bourrou (Seine-et- Marne); Claret (Léon\ président de la Société d' horticulture de Gonesse(Soine-et-Oise); Clément (Léon-Victor), membre de la Société des jardiniers et maraîchers du département de la Seine; Cornuault (Pierre-Joseph), membre du jury do l'ex. position de la Société nationale d'horliculliire -. Cnsie, urbori- cultcur à Arles-sur-Tech (Pyrénées-oilruiih ~ HcMioulin, président de la Société horticole de Tm !■ l;!i ■■ lievaud (Félix), hniticultcur viticidteur ■inilM,,:. 1 l,,^.i."); Du- ' '" 'iiaii ; I :iii' \lfred). horticul- inninl h liiiulteur-pépinié- ^.H iaiii Il fruits à Bonné- _ilki-i ui a \ngent-sur-Marne; le d'agriculture d'Antibes ; juille (Pierre), horticulteur à Saint-Etienne (Loire); Julliot (Jules), jardinier à Bonneuil-sur-Marne (Seine) ; Lafont (Lau- rent), chef jardinier desserres de la ville de Toulouse (Haute- Garonne); Malluille (Paul-Prosper), à Sens (Yonne), secré- taire général de la Société horticole et viticole de Sens; Manin (Pierre-Michel), horticulteur à Villars (Loire); Marche (Pierre-Bernard-Amédée), arboriculteur à Saint-Pardoux-la- Riviëre (Dordogne) ; Michin (Jules), chef de culture à Tho- mery (Seine-et-Marne) ; Milhau (Michel-Marius), jardinier chef du jardin botanique à Toulouse : Paganetti (Célestin), chef jardinier au Prado, Marseille (Bouches-du-Rhùne) ; Pommier (Jean) horticultaur à Brive (Corrèze); Ramond (Pierre), horti- culteur viticulteur à Beaumont (Dordogne); Roussel (Antoine- Firmin), propriétaire horticulteur à Marseille (Bouches-du- Rhùne); Thébault (Pierre-Marie), horticulteur pépiniériste à Rennes (Ille-et-Vilaine); Vizier (Jean-Louis-Alexandre), hor- ticulteur à Provins (Seine-et-Marne); Voillereau (Théodore), champignonniste à Carrières-Saint-Denis (Seine-et-Oise). Nous adressons à tous les nouveaux promus nos sin- cères félicitations. Concours spécial de Perpignan. — Voici les récom- penses accordées à l'horticulture au concours spécial de Perpignan. Horticulture. — Prime d'iwnneur. — Un Objet d'art de .300 fr. — Non décernée, — M. Louis-Pierre Sirach, à Perpi- gnan, 400 fr. — .MN[. Raphaël Coll,à Perpignan ; Joseph Tail- lade, à l'erpignan, :iOO fr. — M. François Cambres, à Perpi- gnan, 250 fr. — .M. Julien-Jacques-Joseph Barate,à Perpignan, 200 fr. — M.\L Michel Sales, père, à Perpignan ; Henry Loupin, à Perpignan; François Taillade, à l'erpignan, 150 fr. — M. Raymond Taillade, à Perpignan. Abboriculrure. — Prime d'honneur. — Un Objet d'art de 300 fr. et 1.000 fr.,, M. Joseph HatHe lils, à Ille-sur-Tet. Produits maraîchers. (Légumes). — Asperges:. — Hors concours, Chambre syndicale des jardiniers de Perpignan, 1" prix : M. Louis Sirach, à Perpignan. 2' François Cambres, à Perpignan. Tomates, Aubergines, Concombres, Courges, Oignons, Poi- reaux, etc. — Hors concours, Chambre syndicale des jardi- niers de Perpignan. 1" prix : M. Raymond Taillade, banlieue de Saint-Estcve. 2' M. François Cambres. -V .M. Joseph Jammos, à Ille-sur-Tet. Prix supplémaires : M. Vilabonaven- ture, à Corneilladel-Vercol ; M. Henri Laupin à Perpignan. naïades diverses, Epinards, Oseilles, Choux, Poirées, Poireaux, Radis, etc. — Hors concours, Chambre syndicale des jardiniers de Perpignan. 1" prix : M. Emile Thalamas, à Perpignan. 2" M. Vila Bonaventure. 3° M. Raymond Taillade. Petits pois. Pois mange-tout, Haricots frais, Haricots à écosser, Fèves fraîches, etc. — Hors concours. Chambre syn- dicale des jardiniers de Perpignan. — 1" prix : M. Henri Laupin, 2* M. Raymond Taillade. 3° M. Louis Sirach. Légumes de variétés nouvelles. — l'"prix : Chambre syndi- cale dos jardiniers de Perpignan. Prix d'ensemble. — i" prix : Chambre syndicale des jardiniers de Perpij^nan. 2' M. Raymond Taillade, à Perpignan. Fruits. — Cerises, Pêches, Abricots, Prunes et autres fruits à noyaux. — Hors concours, Chambre syndicale des jardiniers de Perpignan. 1" prix M. François Cambres, M. Rémy Ville, à Saint Féliu d'Avail. '.',' M. Raymond Tail- lade. 4 iM. Joseph Jammes, il llle-sur-Tot. Prix supplémen- taires, MM. Jean Huget, à Prados; Jean Piqué, à Pézilla-la- Rivière; Henri Laupin; Emmanuel Camy, à Perpignan. Poires et Pommes d'été, Raisins de table et Figues. — Hors concours, Chambre syndicale des jardiniers de Perpi- gnan. 1" prix: M. Raymond Taillade. 2' M. Joseph Jammes. 3' M. François Cambres. 4" M. Rémy Ville. Melonset i^raises. — Hors concours. Chambre syndicale des jardiniers de Perpignan. 1" prix: M. François Cambres. 2" M. Henri Laupin. 3' M. Vila Bonaventure. Prix d'ensemble. — 1" prix: Chambre syndicale des jardi- niers do Perpignan. 2' M. Cambres. Concours départemental de la Mayenne. — Citons parmi les récompenses décernées à l'horticulture: Produits maraîchers. — (LéguiMes et fruits) 1" prix: M. Levazeux, à Mayenne. 2 prix, M. Brochard, à Mayenne. 3' prix, .\1. Lambert à Evron. Plantes d'ornements a feuillage. — /";)/i'a;.- M. Levazeux. 2' prix, M. Brochard. Prix supplémentaires : M. Lambert Plantes fleuries. — V'prix : M. Levazeux. 2'prix, M. Brochard. Prix supplémentaires : M. Lambert. Arboriculture d'ornement. — l'pri.r: M. Brochard. Adresses à la Société Royale d'Horticulture de Londres. — la célébration du centenaire de la fondation (ômars 1804) de la Société Royale d'Horticulture de Londres a eu un certain retentissement ainsi que nous l'avons dit précé- demment, et à cette occasion la R. H. S. a reçu de diverses sociétés étrangères ses puinées, des adresses de félicitations, entre autres du comte de Kerchove de Denterghem, au nom de la Société Royale d'Agriculture et de Botanique de Gand, et du Professeur Wittmack, au nom de la Société pour le développement de l'hor- ticulture en Prusse. « Personne, dirent-ils, ne peut oublier la puissante impulsion donnée par les fonda- teurs de la R. H. S. à la culture des végétaux, et ne peut nier la part considérable prise par leurs succes- seurs au développement constant de ce mouvement horticole dont nous saluons aujourd'hui le radieux épanouissement. » En ce temps d'entente cordiale, on pensait à Londres qu'une voix autorisée parlerait au nom de la Société nationale d'Horticulture de France, et se joindrait à ce concert d'éloges, en manifestant à son ainée de 23 ans un semblable témoignage de déférence. Cette absten- tion fâcheuse a été vivement commentée dans les milieux horticoles anglais, qui l'ont prise sinon pouf de l'indifïérence du moins pour un regrettable oulili. L'origine de la Pêche " Belle Impériale ». —Parmi les nombreuses variétés de Pèches qui existent aujourd'hui dans le commerce, il en est une tout particulièrement recommandablc sous tous les rapports, c'est la Belle Impériale. L'origine de ce fruit est assez curieuse et mérite la peine d'être narrée ici. 11 y a environ quarante quatre ans, un distingué arboriculteur de Monlreuil- sous-Bois (le pays des Pêches par excellence), nommé Chevalier aîné, qui possédait de nombreux jardins frui- tiers dans la commune, aperçut au pied d'un cep de ORNK? ;întati(i.\ estivale dus vif,Mio, dans un ilo ses cliainps, une pousse de Pêclier. Celle-ci provenait d'un noyau quelconque apporté avec le funiior de la cour, l'hiver précédent. Comme le jeunes plant no gênait pas et que ses feuilles avaient une belle apparence. M. Chevalier le laissa se dévelop])or. La deuxième année, le nouveau Pêcher avait un si joli aspect que le propriétaire ne put résister à l'envie d'en greffer quelques arbres do ses jardins. Plusieurs beaux rameaux furent détachés et l'espèce inconnue fut ôcussoiinée. Deux ans après, les premières Pèches apparurent et le fruit fut reconnu si excellent que M. Chevalier s'em- pressa d'enlever avec soin le petit Pécher originaire, de le transplanter dans un jardin clos et de greffer aussitôt une grande quantité de sujets. Comme à cette époque on était sous l'Empire, la nouvelle variété fut baptisée Belle Impériale. Rapidement la nouvelle Pèche fit son chemin. Belle, bonne, tardive et de grosseur au-dessus do la moyenne, elle mérite certainement toutes les recommandations. l'U voilà comment à Montreuil-sous-Bois un noyau de hasard a doté l'arboriculture et le commerce d'une Pèclie qui peut cire iiottcnient classée parmi les meilleures variétés. C. M. L'Exposition des Chrysanthèmes à Paris. — La grande exposition d'automne (Chrysanthèmes, fleurs et fruits de saison) de la S. N. H. F. aura lieu à Paris, dans les serres du Cours-la-Reine du 5 au 13 novembre prochain. Il a été décidé que l'exposition printanière de 1905, qui doit être internationale, ainsi que celle d'automne de la même année, aurait lieu du 20 au 28 mai. Les Ecoles pratiques d'Agriculture. — Du nouveau décret qui vient de paraître portant règlement pour l'organisation et le fonctionnement des l'',coles pratiques d'agriculture, nous relevons l'article 16 concernant les chefs de pratique, particulièrement intéressant pour les jeunes horticulteurs munis d'un diplôme d'un éta- blissement agricole de l'Etat. C'est parmi ces jeunes gens seulement, et après un examen spécial, que sont choisis les candidats aux fonctions de chef de pratique horticole, par exemple ; déjà, nombre d'anciens élèves de Versailles ont trouvé là une situation honorable, giMCe à des émoluments qui, débutant à 1.800 francs peuvent atteindre 3.000 fr., sans compter le logenunt. La prime d'honneur de l'arboriculture au Concours agri- cole de Meaux. — .V propos du concours de Meaux dont nous donnions le compte-rendu dernièrement, M. Balo- chard nous ailresse contre l'attribution de la prime d'honneur, une lettre de protestation que nous insérons volontiers, mais aux annonces, car s'il nous est impos- silile de prendre parti en la circonstance, nous n'avons aucune raison pour empêcher M. Balochard de prendre à ses frais l'entière responsabilité de ses allégations. Expositions annoncées. — RamboitiHct, du iO au 12 sep- Umljvc. — Concours horticole, organisé dans le Parc du château, par la Société d'horticulture de l'arrondissement de Rambouillet. Adresser les demandes au Président de la Société avant te 31 août. Troues, du 9 au 11 octobre. — Concours do Chrysanthèmes précocos, Heurs fruits et légumes de saison, organisé par la Société horticole, vigneronne et forestière de l'Aube. Adresser les demandes avant le i octobre, au siège de la Société. rlulteauroux, ô-G novembre. — Exposition de Chrysan- thèmes, organisée par la Société d'Agi-iculture de l'Indre. Adresser les demandes à la Société avant le 20 octobre. Viln- du 1 1 au 17 octobre. — Vingtième concours général et vingtième Congrès pomologique organisés à Vitré par l'Association française pomologique, sous la présidence de M. Carreau, maire de Vitré, sénateur. Adresser les demandes :i M. l'ie, professeur départemental d'agriculture à Rennes avant le iO septembre. Revue de rorncnientation estivale des jardins en l'>04 Le Jardin du Luxembourg Xous sommes familiarisés avec l'idée directrice dont on s'inspire pour l'ornementation florale de ce jardin (1) et il convient maintenant de dégager les particularités et d'examiner les associations, les groupements, autant d'exemples qui sont d'ailleurs l'application des considé- rations sur lesquelles nous voulions appeler l'attention de nos lecteurs et qui étaient nécessaires à l'intelligence lies descriptions suivantes. I. — Corbeilles à composition basse et polychrome Ce genre de groupement est assez largement mis en pratique dans le jardin du Luxembourg, quoique sous une forme différente et dans un autre ordre d'idées, que dans les parcs et squares municipaux. On reclicrche, et c'est là que l'intérêt principal réside, avarier la tonalité générale des corbeilles. 11 est évident que si on trouvait dans chaque corbeille traitée de cette façon un assem- blage des mêmes tons cela serait par trop banal et trop uniforme et ne captiverait pas l'attention du prome- neur. Le résultat au point de vue esthétique serait égale- ment secondaire. 1° La composition suivante, d'un effet continu jus- qu'aux gelées, est particulièrement remarquable par sa tonalité bleue qu'elle doit aux superbes touffes dre.s- sées et érigées d'Ageratum mexicanum, un peu dé- laissé depuis quelques années à cause de sa grande taille et qui, dans une utilisation semblable, est absolu- ment remarquable et constitue la note dominante de la corbeille, aussi bien au point de vue de sa taille qu'il développe au-dessus de la masse florale, que par les larges touches de ses fleurs bleues (A fig. 136). Fond (A) : Bégonia semperflorens alha parsemés de points rouges (a) d'Ire.iine aeiiiinnnta. au-dessus desquels s'enlève les amples touffes (b) dM.;. ■)■,'/«,,. ,,.,■,,;,■,,,;„„(. Bordure(2):lrangd7,vw,,,- I V,, s, /,,,///,//, 7;r(7Zan&iîma(B), cei-clée d'una large liandr ,!,■ dois laii^^s (c) d'Helichri/sum rupestre et d'un rang.d'//. r. /ieliinUlic,iiifoliu)iigLveotouch6 (d) rouge carminé par intervalle d'I. v. brillantissima. 2" Cette composition est également destinée à pro- duire un effet continu de juin à l'arrière-saison avec la seule disparition de la note bleue du Lobelia Erinus dès la fin dp juillet; la tonalité dominante marron orangé est donnée par le Coleia Triomphe de Versailles occupant le plus de surface, une large bordure à dessin encadre élégamment la fusée centrale. Enmélanue: /,>-■:„■,„„, Hrrliiu. Antlicmis floribunda, Colcus Triun./.h.-.lr IV,",,f.;/,,v. /ahrini I', i,n,s. B'""'!"''' I l'i'i!^ /;.',', ii,>//r.,. puis une large bande de Mc^cnii'ri,<,,ilir,>iu,i ,;n;h jutin ,,i Iricolor, dans laquelle court une ligne brisée de Teleiaiitliera versicolor, avec une ' pointe de Bégonia semper/lorens Casimir Périer{nam) dans chaque angle. 3" La note bleue assurée par VAgeraium, demeure dans cette composition, dont l'opposition blanc argenté, bleu et carmin vif est heureuse. En mélange: Iresine V. brillantissima, Ageratum Wend- landii. Pelargonium zonale Mislress Parker. Bordure: 1 rang Pelargonium z. Mistress Parkei,i rangs Iresine V. brillantissima, Z rangs Gnaphalium lanatum iirgenleum. 1" Encore une note bleue dans cette composition, mais en revanche opposé au jaune et au rouge vif. Effet continu en ayant soin de maintenir la végétation exu- (1) Voir le Jardin, n" du 5 août, page 237. (i) Pour la disposilion des rangs et bordure, nous allons, du milieu à l'e.'stcricur ; ccsl-à-dire des rangs de ce que l'on nomme couramment « contre bordure « au rang extérieur qui est consi- ûérc comme la bordure proprement dite. (3) Le Gnaphalir.m lomentosum ou G. lancifoUutii des jardiniers. 244 LE JARDIN ORNEMENTATION ESTIVALE DES JARDINS DE PARIS béranto des Tagetea par des pincements au-dessus des boutons et des suppressions de tiges afin d'éviter la compacité des touffes. Mélange: Ageratum IVendlandii, Pelargonium :. Destinée Tayctes pulchra, Iresine acuminata. Bordure : 1 rang Coleus Or des Pyrénées, 1 rang Iresine V. brillantissima, 2 rangs Alternanthera paronyclnoides aurea. 5" D'une facture à la fois sobre et distinguée, la com- position suivante est un des modelas de ce que 1 on peut © © o\ r Q Fig. 136. _ .^^-^-"^ réaliser dans une propriété privée; l'opposition du rouge pourpre intense sur le rose clair, reliaussé par le filet argenté et par le liseré plus large d'un rose vif carminé qui la sertissent est elle-même exquise. La disposition des Iresine V. hrUlantissinia en tapis large, réalisé par le palissage liorizontal et le crochetage des rameaux, permet d'olîtenir une bordure aussi l>asse et aussi nette de contours que s'il s'agissait AWlternan- thera amœna avec cet avantage de l'elîet chromatique beaucoup plus vif et plus heureux (fig. 138). Au centre : Pclargonium z. Jean Paquot, parsemé do taches intenses de VIresine Lindeni [b). gonium s. Lecontede Lisle(Yi] forment une nappe plus vaste, que sertissent : i rang (C) Centaurea candidissima, 2 rangs (D) I. V. brillantissima et un rang (E) de Mesembrianthemum cordifolium, 1" C'est maintenant une note rose vif opposée au blanc verdâtre, le fond bleu tendant à disparaître de- puis la fin juillet. Au centre sur le tapis des Lobelia Erinus nains, se détachent les Pelargonium zonale Karoline Schmidt et les / Lsine V bi illantiW na 1-5 1 ir© * : t; i e i i •^ / .1 Fig 1) B^.a...^ . Iraug, P. .. .V.5..c„iP„. /... , 1 ran^, 1. I .l..llan tissiiua, 2 rangs Selichrysum rupestre helianthemifolium. 8° Fort délicate aussi de groupement et d'effet, cette composition se recommande par sa note sobre, malgré le mélange des coloris. Au centre et en mélange : Ageratum Wendlandii, Bégonia seiiipeyflorens Bruanti Isabelle Raimhaud, B. s. elegans, Abutilon Saicitzii. Bordure : 1 rang Abutilon Saicitz-ii, 1 rang Iresine V. brillan tissiiua,! rang Helichrysum rupestre helianthemifoliuiii. II. — Corbeilles à composition dégagée Ce groupe comporte les arrangements de plantes éle- \ ■ i / ■■■■4 J / / ./ Fig. 133. " -'-.»;.4..,ii>^- Borduro -.2 rangs (B) Sanlclina Chamcecyparissus, 2 rangs (C) Iresine V. brillantissima. 6° Cette combinaison s'inspire un peu du genre de la précédente avec cette différence quel'on n'a pas cherché le pointillé pourpre et qu'elle s'étale dans une corbeille aux contours étudiés, un peu symétriques qui entoure la statue de Sainte-Beuve (fig. 140). 1 rang (A) â'Iresinc Lindeni encadre le socle, puis les Pelar- :^ x:. "/M . f r \ " ^ ,<:.- / r>- véesetdisposéesàdislance sur un fond de plantes basses ou tapissantes, association fort heureuse : les plantes basses assurant l'effet immédiat, auxquelles (comme c'est le cas avec les Caladium, Phoriiiium, etc.) les premières ajoutent un élément de beauté soit par leurs opulentes et décoratives frondaisons, soit par l'éclosion des superbes inflorescences des Cannas par exemple. Ces grandes plantes deviennent en outre l'élément LE JARDIN — ORNRMF.NTATION ESTIVALE DES JARDINS DE PARIS 243 dominant de la composition pour remplacer ensuite complètomont, dans eortains cas, celles du fond, et assurer ensuite la parure do la corbeille jusqu'à l'arrière saison. D'où uno succession d'effets variés qui n'échap- pent pas à l'obsorvatour ot à l'amateur de belles choses. (C) Bégonia s. B. Mlle Isabelle Raimbaud, 1 rang élargi par un palissage (D) d'/. V. brillantissima. Par conséquent une iMigo bando blanctio onserréo entre un liseré rouge pourpre ot un autre rougo carminé vif. L'association des Caladivm et des Panicum est Ce changement vers la fin de l'été pourrait provoquer le pourquoi d'un tel apparat de plantes, que l'on dis- tingue à peine sous les superbes inflorescences ou sous les majestueuses frondaisons qui les cachent, si on n'en connaissait le rôle primitif puisque toutes ces plantes élancées se développent lentement. L'impression est d'ail- leurs diflérente selon les as- sociations et les groupe- ments. Tantôt, c'est le spec- tacle d'une ample végétation exotique tour à tour gra- cile, pittoresque, majes- tueuse et imposante qui captive la vue et évoque pour l'esprit ces vastes scè- nes tropicales naturelles D'autres fois le charme naît de la contemplation de my riades de coloris, intenses ou atténués, vifs ou pâles, toujours variés, cette im- pression de richesse due aux harmonieuses combi- naisons comme aux plus vigoureux contrastes dans leurs rapprochements avec Ce genre de composition es d'une façon large et élégante dans le jardin du Luxem- bourg, avec en plus, pour certaines d'entre elles, une note audacieuse ou une touche majestueuse qui charme, captive et en fait de véritables décorations luxueuses. Fig. 142. les frileuses exotiques, traité dans son ensemble Fij;. 141. heureuse; mais, dans une corbeille moins vaste, l'une ou l'autre de ces plantes utilisées séparément permet- trait d'obtenir un efïet fort gracieux. 2 La combinaison suivante est extrêmement originale par sa disposition et hardie par son efïet de coloris rouge brun, (""irin-e et jaune. Le fond de la corbeille est constellé, dès sa cons- titution, par les milliers de fleurs des Bégonias au- dessus desquelles s'enlèvent puissamment l'ample sta- ture des Cannas aux belles inflorescences tigrées, qui assurent, dès maintenant, avec les étoiles d'or des Lantanas, l'effet définitif de cette composition auxquels ils impriment un caractère somptueux, encore souli- gné par l'éclat de l'encadre- ment de la bordure qui demeure dans son ordon- nance primitive (fig. 145). Au centre le fond (A) est en Bégonia Triomphe de Bou- logne avec jet de Lantana iuquel s'enloventles Canna Antoine ...j-ton (b) (aux inflorescences jaunes ponctuées d'orangé). Rordure : 2 rangs Coleus Or des Pyrénées (B), 2 rangs Ire- sine Wallisii (C). 1 rang Coleus Or de) Caladinm esculentunt en forts sujets et (a) Pamcum plicatum variegatuiii s'enlevant du fond dos Pelargonium zonale Marguerite de Layre, P. :. Paul Crampel (A). Bordure • 'l rang (B) Coleus Président Drue:, 2 rangs Fig. ll'i. ^--^-.^.Ov-:^:.---^ coup de caractère, de pittoresque et d'originalité. Elle donne une note assez exacte de la puissante végétation des tropiques, différente des frondaisons ordinaires, et cela est imprime, plus par l'association des plantes que par les fascies respectifs de celles-ci. Elle est aussi a effets successifs, mais moins accusée que la corbeille LE JARDIN — ORNKMENTATION ESTIVALE DES .lABDlNS DE l'ARlS précédente par les amples frondaisons qui la couronnent depuis sa constitution (fig. 139). Au dessus. du fond (A) do Becjonia semperflorens Rho- dophe Lheureux et (ïlresine Lindeni(b), s'élèvenl et s'étalent les lorts sujets (c) île Phormium Colensoi foliis variegatis aux feuilles linéaires largomenl ot vigoureusiMiieiit étalées, et les Canna J. D. Cabos (a) au feuillage jolimenl pourpré et aux belles inflorescences de fleurs orangé feu. La bordure encadre et rehausse délicieusement ces fron- daisons; elle est constituée par : 1 rang Cineraria maritima candidissima (B), puis par une large bande de 4 rangs d'Ire- sine V. brillantissima (C) avec rentrées d'Hclichrysuin ru- pestrc sur le :" ran^- ot d'H. r. hclianthemifolium (B), sur celui inférieur, tracajit ainsi une sorte de grecque. i" A la note puissante de cette corbeille s'oppose, dans la même pelouse, l'effet plus mièvre, plus indécis, de tonalité délicate, aux fleurs et aux feuillages harmonieu- sement combinés, auquel s'ajoutera un effet plus accusé, lorsque les Cannas aux pourpres frondaisons, s'élevant au-dessus, acquéreront leur développement (fig. 141). Milieu ( A} : Bégonia subpcltata, B. a. gracilis alba, Anthe- ricumlineare (a) formant fond aux Caiina à feuillage pourpre : J. D. Calos et BihoreUi disposés méthodiquemont. On conçoit que pour cette délicate parure, on ait choisi un encadrement orné d'une bordure aux feuillages élégamment colorés : 1 rang: (B) B. subpeltata, 1 rang{C) Helichri/sum rupestre, (D) Teleianthera versicolor, (E) H. r. helianthemifolium, (F) Alternanihera amœna, (E) H. r. helianthemïfolium; disposi- tion qullaisse bien sentir la diminution croissante de hauteur vers les bords. 5° Une corbeille dans le même rayon visuel est d'un aspect distinct; les vives colorations du déliut s'atté- nuent puis disparaîtront sous le voile de gaze bleue dès la floraison des Plumbago. Des Pelargoniuni Constance et Anthémis floribunda ser- vent de fond aux superbes pyramides de Plumbago cœrulea au mol retombé des rameaux portant une moisson d'inflo- rescences do la fin de juillet aux gelées. Le tout est serti de 1 rang Coleus Marie Bochcr; 'À rangs Bégonia semperflurens Georges Poiret, parsemés de longs points blanc constitués par de fortes touffes de B. s. Mlle Isabelle Raimbaud; enfin de 1 rang de Fuschsia aurea. 6° Nous retrouvons l'utilisation des Plumbago, mais en sujets moins forts en rapport d'ailleurs avec la gran- deur de la corbeille et sur un fond ravissant et différent. Milieu: Pelargonium :■. Canstunce (s il,'sas(r,'s ,-, p. llaricols. Lii l'oiinuc de tone n'r^\ l;ii,i,' mifiix favorisée que les autres articles. La roc, ,11.' d,'^ ,1,'iiii-liàlives et des tardives sera petite; quant à crli,. ,!,■> Ii.iIim's comnio elle a été faite dans de bonnes condilions. li- rendement sera assez bon. Par contre, les Pois et les Oignons donneront de bons résultats. (Juanl au.\: Radis, la récolte atteindra à, peine le cinquième do la moyenne ordinaire; et la pluie,qui vient de survenir un peu partout, si elle est favorable aux autres produits est trop tardive pour remédier à la situation désas- treuse do cotte culture spéciale. K. FonnEOT. Les nouveautés du Jardin Botanique de Berlin. — M. 11. Donrail. tii iiiini'. ,l,iii-^ 1,' tin iteiin-eHVA revue des nou- \ rauli'S iiilr,,,luil,'~ I',', .'h. Il,, ni au .1 an lin liolaiiiijno de Berlin ol |jrovonanL de l-Vliiquo i.riiiitulo allcmaiiilo : Le Macaranija kiliinamhchavica est une Kuphorbiacée qui rappelle en plus petit le- Macaranga ou Mappa portea,ia André, qui croît aux Philippines et duril les l'euilles sont peut-être les plus grandes de toul,'^ , ,'l|.'s .l.s iiijires à feuil- lage connus. On en a pu voir un . \riii|.laii,. l'u fleurs aux jardins de Kew, dont les feuilles m, -.111,11. ni 1 mètre de long sur 75 centimètres de large, et étaicut pmU ,s presque per- pendiculaires, tel un bouclier par un guerrier, jjar un pétiole mince et dur de 75 centimètres de long. I^e M. -hilimandscha- rica est loin d'atteindre ces dimensions; c'est une belle plante de serre chaude, feuilles en forme do bouclier, de :35 centimètres de long sur 25 centimètres de large, vert sombre et veinées clair; plus jeunes, elles sont couleur lirniizc. Ces divers Macaranga font un effet remarquable par leur structure légère, leur tige déliée, et leurs feuilles géantes |Mirtics par des pétioles gracieux et menus, 1, 7,/i//('//t'ri.v HûUtii est un proche parent de 1'/. Sultani, il,, ni. an , ,.ntraii.' ,l.' , l'ini . i, unique en son geijre, on ne con- 11, ni |ia^ nniii . ,1 .,■ i-ni-, ,1,, , variétés, qui Se distinguent ^. ail, 'ni, 1,1 |,,ii l.i 1 , .ni. nr ilr^ ll.'urs; trois types surtout se dif- [.■lencii'iil Liieii iielUineiit 1 un do l'autre. Cette Géraniacée forme une touffe de .50 centimètres de haut et offre, chez une variété, des liges rouge sombre avec feuillage vert foncé à nervures médianes rouge sombre; chez une autre, les tiges sont vertes à la base, puis rouge sombre et rouge brun avec stries longitudinales. Les fleurs mesurent pour la plu- part 3 centimètres 1/2 de long sur trois de large, celles il,'i m,!,' ...i une remarquable plante de serre chaude, qui foiinera dans les col'- 1,'ilions un morceau do choix et parmi les Bégonias frappera la vu,. |iai' son caractère particulier. \.Q JlirsaDia usambarensis G'ÙTk. est une Mélianlhacée qui à la hauteur d'un mètre se ramifie et forme une sorte de cou- ronne; les fouilles, vert sombre, pennées, ont 60 conlimètres do long sur W jeune, cil.. 1 ,i|, sont eiiiaii Jarge : 1res jolie plante vert clair à l'état . |,,,i ,,- r. Il il 1,, !.. rr'i.iœdorea; les folioles 1 n 111 1, l'.rds; la nervure mé- ' i 1 /, '/'.n.fî's constitue une |, I I .1 I A 11 i'|ii. I 11 i.iilale, où il forme de / -,. inijlables à nos Châtaigniers, dont il a s un peu plus petites cependant, et i|ui fait reconnaître l'arbre même de •> 11. grande [i.i beaux ai li presque li d'un aspi- loin. Citons encore parmi les nouveautés exposées par le jardin botaniipie de Berlin quelques Dracœnas (X>. papuha Eng., D. elliptica D. speciosa) aux feuilles grandes, légèrement char- nues, striées de blanc ; un Pandanus à feuillage vert sombre brillant : les piquants qui bordent les feudles font par leur couleur blanche un joli contraste avec le fond sombre de celles-ci. Puis Cylicomorpha parviflora Urb., Costus subi- florus K. Schum., Bégonia Kummeriœ Gilg., et Palisota orientalls. H. Conrad. Les fleurs du Midi en Pologne. — Dans la Pologne russe, et en particulier à Varsovie, ville de luxe et de réceptions brillantes, le lonuuerce d'importation des fleurs naturelles du Midi atleiiil en hiver un chiffre assez considérable et qui tendra à s'accroître en raison du développement et de la rapidité des communications. La saison dernière, l'importa- tion, provenant en majeure partie du Midi de la France (An- tibes-Cannes), sest chiffrée par environ 200,000 francs. Ce sont principalement des Qîillets, des Roses de toutes sortes, surtout Maréchal Niel, des Renoncules, des Violettes, des Mimosas, des Narcisses, etc. La part de notre pays dans ce mouvement peut être évaluée à environ G9 p. 100 du total, le reste provient d'Italie. Le transport se fait via Berlin; mais, dit la Feuille dercn- seignemfnts du Minht,'-re- supé'- rieure en boîtes, et à des prix modérés. Le Quassia est é>;a- lement employé contre les pucerons de toute sorte qui enva- hissent les plantations de Melon et de Concombre. SPIR/EA ULMARIA ELEQANS C'est sous un uoin nouveau que nous croyons devoir présenter aux lecteurs uno belle espèce de Spirée her- bacée, déjà répandue dans les jardins sous diverses déno- minations, dont aucune, toutefois, ne parait être en accord avec ses caractères botaniques. Cette plante est connue et souvent désignée sous le nom de Spiraea pal- mata, var. elegans; nous l'avons aussi vue étique- tée Spirœa digitata et As- lilbe Thunbergii rosea. Ce dernier nom peut être im- médiatement écarté; ses caractères génériques ne répondant pas à ceux des Astilbe, qui sont des Saxi- fragacées. Le S. digitata, rare d'ailleurs dans les jardins, est considéré par les' uns comme synonyme du S. palmala. tandis que pour d'autres il n'en est que légèrement distinct. Quant à être une variété elegans du S. palmata ou même un hybride de ce dernier avec V Astilbe (Ho- teia) japonica, comme on l'a dit, il est difficile de l'admettre si l'on examine cette plante de près, car elle ne montre aucune trace évidente de parenté avec ces deux espèces do genres différents. Ses véri- tables affinités se trou- vent bien plus étroites et plus naturelles avec l'Ul- maire ou Reine des prés [Spirœa Ulrnaria), com- mune en France, qui a d'ailleurs produitplusicurs variétés, dont une double, la plus répandue dans les jardins et une ou deux autres à feuilles diverse- ment panachées. Tout, tend à la faire con- sidérer comme une grande et belle forme de l'Ul- maire, en particulier son feuillage, son port, la dis- rimaria eUyanss. position de ses inflores- cences, l'abondance et la forme de ses fleurs, leur époque d'épanouissement, enfin sa vigueur et son aptitude à croître à plein sol, comme d'ailleurs en témoigne la description suivante que nous avons prise sur le vif. Nous croyons donc pleinement justifiée la nouvelle désignation spécifique sous laquelle nous la présentons aux amateurs de belles plantes vivaces et nous la recommandons parti- culièrement à leur attention, en raison de ses réels mérites décoratifs. Spib.ea Ulmaria elegans {Sp. palmata elegans, Hort). — Plante vivace, robuste, rustique, pouvant atteindre plus de i™50 et formant avec l'âge des fortes touffes de tiges raides, bien dressées, portant des feuilles alternes, subdistiques, les radicales à deux, les caulinaires aune DISTILLATION DES CONSEKVATION DES POIHIÎS paire de folioles opposées, simples, sessiles, doublement et finement dentées, plus petites que la terminale qui est palmée et à cinq lobes atteignant le milieu, réticulée veinée, glabre et verte sur les deux faces ; pétioles longs, rougeàtres, glabres, arrondis et canaliculés en dessus, accompagnés à la base d'une paire de stipules assez amples, foliacées, cordiformes, mi-embrassantes à la Ijase, acuminées au sommet et finement denticulées; entre les folioles et sur toute la longueur des pétioles se trouvent assez abondantes et éparscs des bractéoles foliacées, denticulées, très caractéristiques. Les fleurs sont disposées en trois à sept cymes di-ou trichotomes, déprimées, l'une terminale, les autres latérales, à longs pédoncules nus. obliquement dressés; calice à cinq petits sépales fortement réfractés à l'antlièse; corolle à cinq pétales ovales, onguiculés, blancs, caducs; étamines au nombre de 20 environ, à filets plus longs que les pétales, purpurins ainsi que l'ovaire qui est finement poilu; styles courts, à stigmates capités, en même nombre que les carpelles (généralement cinq, parfois six ou sept). Quoique à pétales parfaitement blancs, les fleurs paraissent rosées par diffusion de la couleur pur- purine des étamines et de l'ovaire. La floraison a lieu dans la deuxième quinzaine de juin. La plante, d'origine liorticole, paraît avoir été répandue dans les cultures vers 1878. Comme le type et ses autres variétés, l'Ulmaire élé- gante est très robuste et vient bien dans tous les sols et presque à toute exposition, mais sa place de prédi- lection se trouve dans les terres basses, humides et en particulier sur le bord des lacs et des pièces d'eaux, où l'on peut en former de superbes colonies ; quelques exemplaires dispersés çà et là dans les plates-bandes ou groupés sur les pelouses produiront un effet déco- ratif très remarquable, surtout si la terre est consistante et fraîche ou si l'on peut arroser fréquemment. Enfin, ses longues tiges fleuries, raides et légères, sont parti- culièrement élégantes quand on les associe à d'autres fleurs pour garnir les grands vases d'appartements. La multiplication se pratique très facilement à l'automne ou au printemps, par la division des fortes souches en éclats un peu forts, qu'on replante de suite en place, à environ 1 mètre de distance. S. Mottet. A propos de la distillation des fruits Voici à propos du nouveau régime des bouilleurs de cru une note de M. Deroy, qui sera très utile pour les petits cultivateurs, en les fixant sur les conditions dans lesquelles on peut encore pratiquer la distillation des fruits, si abondants celte année. Il faut espérer que la Régie se montrera celte année plus respectueuse des prescriptions légales qu'au cours de l'année pré- cédente, et ne molestera pas inutilement les petits bouilleurs désireux d'utiliser l'excédent de leur récolte. « Les récoltes s'annoncent comme devant être, cetto année, exceptionnellement abondantes en fruits do toute nature. Nous en profitons pour rappeler aux bouilleurs de cru, c'est-à-dire à tous les récoltants, petits etgrands, qu'il serait absolument préjudiciable à leurs intérêts de négliger la distillation des vins, marcs, lies, cidres, poirés, Prunes, Prunelles et Cerises, que la loi leur per- met d'effectuer sous des conditions déterminées. Quand la loi du 31 mars 1903 fut promulguée, un grand nombre de bouilleurs décru cessèrent de distiller, soit sur des conseils plus ou moins intéressés, soit par un sentiment irréQéchi de dépit, ou bien encore par impossibilité. Du reste, la récolte avait été plutôt mau- vaise dans les régions fruitières; le classement concer- nant les petits bouilleurs, établi sur des bases variables par département, donnait des résultats défectueux, et les règlements administratifs, élaborés dans un esprit peut-être par trop fiscal, so, révélaient inapplicables en pratique. En somme, la campagne de distillation lut perdue pour la plupart des bouilleurs. Mais il serait absolument contraire aux intérêts de tous les récoltants, petits et grands, de ne pas profiter des avantages qui leur sont laissés. Ne plus distiller serait une lourde faute, servant le jeu de ceux qui attaquent le privilège des bouilleurs, et préparerait la suppression d'ur. droit qui n'aurait plus sa raison d'être s'il n'était pas utilisé. En n'y renonçant pas, on peut espérer le voir un jour rétabli intégralement. La loi existe, les bouilleurs ne peuvent que s'y con- former. Il importe que les intéressés la connaisseni bien, qu'ils sachent quelles sont leurs obligations, pour y satisfaire, et qu'ils n'ignorent pas nos droits, afin d'en profiter et de les faire valoir. L'intervention parlementaire a déjà amené quelques premières réformes sur certains points de détail des mesures introduites par l'Administration. De plus, une commission législative examine la réglementation actuelle, en vue de la mettre d'accord, pratiquement, avec la loi, qui doit être respectée aussi bien par ceux qu'elle atteint que par ceux qui sont chargés de l'appli- quer. On veut avoir maintenant des règlements simples et précis, ne laissant place ni à la surprise, ni à l'arbi- traire, ni à des interprétations contraires à l'esprit-du législateur. Enfin, tout ce qui pourra contribuer à assurer les bonnes relations entre le service de la Régie et les récoltants sera étudié de façon à ce qu'une entente parfaite permette de concilier les divers intérêts en présence. L'année dernière a été une période de transition et d'observation réciproque. Cette année-ci verra l'application pratique de mesures d'amélioration en rapport avec le texte de la loi. » Deuoy. Conservation tardive des Poires A la dernière séance de la S. N. H. F., M. Loreau, statuaire cirier, présentait de la part de M. Sauviller, instituteur à Saint-Martin-des-Champs (S.-et-O.), une Poire Passe-Crassane dans un parfait état de conserva- tion, et telle qu'il a pu en être fait un moulage sans qu'il en soit résulté pour le fruit le moindre dommage. Et cependant, ainsi qu'il nous l'écrit, M. Sauviller n'a eu recours à aucun agent physique ou chimique de con- servation : il dispose simplement d'une cave très saine, et sans doute les fruits du Poirier qu'il possède jouissent-ils d'une propriété particulière. « En eflet, nous écrit M. Sauviller, le fruit exposé a été récolté sur un espalier de 12 ans, exposé au midi, un peu ombragé à l'est par un bâtiment communal, protégé contre les vents d'ouest par la Mairie-Ecole et ne recevant les rayons solaires qu'à partir de 9 heures du matin. Il a été récolté en novembre à l'apparition des pre- mières gelées et placé sur une tablette dans une cave très saine où je conserve ma boisson, mes légumes et mes fruits et dont la température est de 10 à 1.5 degrés. Cette cavo est aérée par deux soupiraux, l'un à l'est, l'autre à l'ouest. En hiver, ces ouvertures sont bouchées, mais je laisse souvent ouverte pendant le jour, la porte de la cave qui donne sur un vestibule orienté à l'est. Les Poires récoltées sur cet arbre se conservent très longtemps et s'échelonnent généralement d'avril àjuillet. Je suis mémo convaincu que le fruit qui fait l'objet de la présente noie poui'rait so conserver jusqu'en sep- tembre. Sauviller. CONSEHVATKlii W.S ItAISINS SUn TRKILLE EN BSPAGNK Conservation des Raisins sur treille en Espagne (application en Algérie^ La méthode indiquée par M. Delavillo ne nous sem- lilerait véritahlenienl pnitiqup, au point de vue de la cunservalion à la treille, qu'avec des cépages de der- nière époque, et, à ce sujet, nous intéresserons certai- nement nos lecteurs en reproduisant ici quelques pas- sages d'un rapport de notre e(illéj:ue (H ami M. !■). Mi- chalet (1). En oetcibre dernier, la Cie dos chemins dr Uv l'.-[,.-M. .1 bien vonhi ni'onvoyer en Espa^'nc, poin- mïi sur jiI.k c ciiinnient so récoltaient les Raisins «pii sonl c\|Milii'> l.mlr, les années de ce pays, on quantités très imi'in Linlrs, i\u nmis d'oclobro au mois de mars, emballés avec de la sciure do liège, en barils do 20 à !?5 kilogs et en caisses. Cotte étude avait pour but de renseigner les viticulteurs d'Algérie qui jugeraient opportun de greffer sur les Vignes à vin les ciualités à rendement tardif, ou à exploiter dans les mêmes conditions, les plantations existantes de ces mêmes qualités. J'ai d'abord vu, le 29 octobre, à Carthagène, 600 corbeilles de Raisin blanc verdàtre, de 45 à 50 kilogs chacune, en pro- venance de la région do Murcie et d'Alicante. Ce Raisin, que l'on expédiait à Marseille, emballé avec do l'alfa, dans des corbeilles en roseaux et bambous, avait un assez joli aspect et était d'une assez bonne qualité, mais il ne pouvait se conserver davantage à la souche, soit à cause de sa maturité trop avancée, soit parce qu'il était taché. Il était bon, mais il était loin de valoir les chasselas de Guyot- ville, Slaouéli, Chéragas, Castiglione ou Birkadem. On me l'a désigné sous le nom de Valin:-!/. Marseille on reçoit toutes les années environ 300.000 kilogs, du mois d'octobre au 31 décembre. De Carthagène, je suis parti pour Murcie,» ou j'ai vu les premières plantations de Vignes à rendement tardif, j'ai vu couper et emballer le Raisin dans des corbeilles en roseaux et bambous pour l'expédition par Carthagène, Alicante et pour le ravitaillement des marchés de Madrid et de Tolède. La récolte en était laite en coupant seulement les grappes qu'il n'était plus possible de laisser aux souches, à cause de leur degré de maturité. Le I^aisin que l'on laissait aux souches, était vert clair et avait un bel aspect. Les souches, basses ou en treilles, sur CI de fer, étaient grosses. Les grappes étaient grandes, irrégulières, composées, lâches sur les souches basses et un peu serrées sur celles en treilles. Les grains, allongés, étaient gros, très charnus, aigres-doux ayant la peau de moyenne épaisseur. Comme à Carthagène, on m'a désigné ce Raisin sous le nom de Valius;/. De Murcie, je suis allé à Alicante, puis à Gijona, à 23 kilo- mètres d'Alicante, altitude : 700 mètres environ, et à lé ou 20 kilomètres à vol d'oiseau de la mer. J'ai vu à Gijona une très intéressante culture de Raisins tardifs. Le Raisin reste à la souche jusqu'au 19 mars sans être avarié, ou du moins la récolte s'effectue au fur et à mesure dos besoins et des commandes jusqu'au 19 mars, dato à laquelle il ne doit plus rester do Raisins aux souches. A Gijona, les Vignes sont situées en amphithéâtre jusqu'il nd-coteau et dans les ravins. Tous les terrain bas, et il n'en manque pas, Gijona étant située sur le flanc d'une montagne, tous les terrains en coteau sont garnis de murs pour sou- tenir les terres. Les souches so trouvent placées au-dessus des murs de soutien des terres; ces souches ont été couchées horizonta- lement au-dessus do la crête des murs, et les rameaux des vignes retombent devant ces murs. Les rameaux et les pampres sont maintenus à la hauteur de la crête des murs jusqu'à environ GO centimètres, en treille, par quelques roseaux, et les Raisins sont ainsi garantis du soleil par les rameaux et les pampres qui retombent devant les murs, en saule pleureur jusqu'au mois d'octobre, époque à laquelle on relève les pampres en toi- ture au-dessus des Raisins. (1) Mission Agricole en Espagne. — Essais faits en Algérie, 1901-1003, p.ir E. Mlchalet, agent commercial de la Cie l'.L.M. ù Alger. On ajoute au-dessus do ces pampres et rameaux des tiges do Bruyère, des tiges do Ma'is encore garnies de feuilles, le gros cêté de ces tiges est placé du côté des souches. On com- pose ainsi une toiture ayant son inclinaison du côté des souches formant un angle d'environ 45 degrés, inclinaison, je le répète, du cc'ité des souches et non devant les murs, do telle façon que l'eau des pluies glisse sur ce toit improvisé et s'écoule sur le pied des Vignes. 11 est très rare que le Raisin soit atteint par les pluies d'hiver. Il tombe quelque- fois do la neige à Gijona. mais le Raisin n'en souffre pas. Dans tous les cas, les vignobles sont visités assez souvent, puisque la récolte s'effectue au fur et à mesure des besoins ' l des commandes. Le Raisin qui ne peut attendre est i'\|MMlii- sui- les marchés des grandes villes de l'intérieur. Ile Cijiiria, les envois les plus importants se font de fin .!> c.iiil/ic il février, à destination de tous les pays, en barils et en caisses avec sciure de liège. Le prix moyen de vente est de 2 francs le kilog. Suivant les renseignements fournis par les producteurs, le tonnage expédié en 1900 s'est élevé à 1.150.000 kilogs. On m'a désigné ce Raisin sous le nom do Valinsy rcal et l'oa del rey. De Gijona, je suis parti pour Alméria, d'où s'expédio la plus grande quantité de Raisin do conserve en barils avec sciure de liège, que l'Espagne envoie dans toutes les parties du monde. A Alméria, au bord de la mer, à 50 mètres d'altitude, et dans la région d'Alméria, les cultures de Raisins do conserve se font sur fd de fer, à taille longue ou en treilles. J'y ai vu couper et emballer des Raisins dans les Vignes, et j'ai vu aussi emballer ces Raisins chez les expéditeurs. Dans les barils, défoncés d'un cêté, on place un rang do ftaisins sur une couche do sciure, on recouvre les Raisins avec une autre couche de sciure et on continue ensuite ainsi, en agitant do temps en temps le baril, jusqu'au complet rem plissage. Il faut obtenir un tassement parfait des Raisins et de la sciure. On renfonce les barils et on les forme comme ceux liai.-, I. -ijihls on expédie d'Algérie des Oranges et des l'oiiiiic - 1 I' Il 1,6 Raisin d'Alméria est de même qualité c(u'.i i.iiiiii.i II II, iMi plus commun. Il est coupé avant com- plélo iiiiitiiiii ' i;l il est emballé très vert, ce qui explique qu'il se conserve longtemps et qu'il peut supporter de longs transports. Il prend une couleur jaunâtre à la suite de son séjour dans la sciure de liège, tout en restant très ferme. Tout le Raisin dit d'Alméria (et on m'a assuré qu'il s'en était expédié de la dernière récolte de 1900 : un million de barils do 25 à 30 kilos, poids net environ 20 millions de kilog,) est récolté ordinairement avant le 10 novembre, avant la sai- son des pluies. Toute la production s'expédie d'octobre à février pour l'An- gleterre, la Suède, la Xoiwège, l'Alh-magne, les EtatsUnis, le Brésil, CuIm. \'..i... IIum, k 1 1, ihmI,, U Hollande, etc. Les vapciii :■ ' 1 ni im ■: ,; I ni ordinairement au port d'Alnii I - i ,1 , 11 ni, par voyage. Le G novoiubiL: di nu i,i iinj . apcii: ._. „liurgoaient des barils de Raisins au port d'Alméria. Les chiffres qui précèdent indiquent combien est important le trafic des Raisins tardifs de conserve dans cette région. Celle citation un peu longue était indispensable. lOlle répond clairement et avec précision aux nombreuses questions qui nous sont toujours adressées sur la pos- sibilité de conservation de certaines variétés tardives. L'étude fort intéressante de notre collègue porte déjà ses fruits en Algérie. Dans la région d'Oran ainsi qu'à Miliana se trouvent de gravides plantations de Valinay dont les grappes, avec l'incision annulaire, atteignent 2 kilogs. Mais que nos compatriotes se rassurent, les détails (lue nous donnons là encore, ne sauraient leur nuire ou les inquiéter, puisque ces essais de Raisins tardifs concernent surtout re.Kportation à l'étranger, à laquelle nous ne saurions malheureusement prétendre, seule la Tunisie, qui produit aussi des llaisins tardifs, pour- rait en augmenter la culture avec avantage. FuAiNgois Charmeu.v. 256 LE JARDIN — REVDE BIBLIOGRAPHIQUE — EXPOSITION DE DDSSELDOBF — SOCIÉTÉ NATIONALE d'hORTICULTURE DE FRANCE Revue bibliographique La greffe et la taille àesHosieis remontants, non remontants et grimpants: le Rosier au jardin et à la pépinière; soins de culture et d'hivernage; conseils aux débutants, aux ama^ teurs, aux planteurs; choi.r des plus jolies Roses ; par Charles Baltet, 1 volume petit in-8", avec 46 figures dans le texte, 1 fr. 50. franco 1 fr. 75. Voici un nouveau livre d'un auteur de talent, fécond et apprécié, qui a pensé avec juste raison que savoir greffer sur tiges, branches ou racines, à la pépinière ou à l'atelier, con- naître l'époque et la manière de tailler un Rosier d'après sa vigueur ou son espèce, étaient des questions intéressant presque tout le monde. , A cela s'ajoutent des conseils aux propriétaires, aux jardi- niers et aux débutants sur la culture du Rosier et les soins qu'il réclame en toutes saisons de son éducation à son utili- sation décorative sous de muttiples formes. Son fils, .M. Lucien-Charles Baltet, donne en outre un choix des plus jolies Roses classées par tribus : Hybrides, Thé, Noisette, Bengale, Ile-Bourbon, etc., et par sections selon leurs aptitudes et réunies d'après leur coloris. Nous ne savons en outre où doivent le plus aller nos éloges, au ton badin de la préface, préface dans laquelle M. Baltet unit <' la Reine de la terre à la Reine des fleurs », ou à la façon soignée avec laquelle ce livre est présenté. Contentons-nous de féliciter l'auteur d'avoir donné une large part aux illustrations photographiques démonstratives dont, en général, les livres horticoles sont trop peu gratifiés. A. M. Monographie botanico-horticole et culture du genre Gazania, par Jules Rudolph, 1 broch. de 18 pages, prixl franc, franco I fr. 10 M. Rudolph a étudié, s'est occupé et a fait des essais d'amélioration des Gazanias, qui ne manfpient pas d'intérêt. II était donc bien documenté pour traiter co sujet, ce (pi'il a fait d'une façon heureuse, en un mémoiic ijue le Congrès horticole de Paris en 1004 a récompensé. Ceux de nos lecteurs qui s'intéressent à cette jolie Composée auront donc le plus grand intérêt à lire ce travail. R. R. L'EXPOSITION DE DUSSELDORF Les bouquets de mariage Nous comptions environ 85 bouquets et 75 couronnes. Le Myrte dominait. Dans le programme se trouvait un numéro réservé aux bouquets de fleurs d'Oranger ; mais comme cette fleur est assez rarement employée en Allemagne on ne sait pas la monter et du reste il est difficile de s'en procurer en ce moment. Les exposants les plus importants étaient H. Lepek, Colo- gne; Rob,Fluegel, Cologne ; W.Marx, Dusseldorf ; C. Fosse et G" Nachf, Dusseldorf Jauxquels la plupart des prix ont été décernés. La maison Marx, obtint les deux premiers prix pour sa couronne et son bouquet de Myrtes. Quant au premier prix pour le bouquet de fleurs et Myrtes le jury ne pouvait pas se mettre d'accord entre celui de Lepek et Flïigel et pour pouvoir faire justice à chacun, on créait encore un second premier prix. Les doux bouquets étaient faits d'Orchidées Pkalo:nopsis et de Myrtes ; celui de Kli'igel contenait encore un peu iV Odontoglossum et quelques Roses blanches Mme Druocliki. Le concours de bouquets de demoiselles d'hon- neur a remporté un assez vif succès ; la meilleure note a été donnée à celui de Fliigel. Ce bouquet était composé de fleurs de Cypripôdes et d'Oncidium garni avec du ruban jaune et blanc et do voile blanc brodé. Le bouquet qui obtenait le second prix, de W. Frinibonn, Essen, était fait de Roses Mme Ahel Chatenay, comme cou- ronnes de Myrtes il y en avait de très élégantes, mais la couronne étant par elle-même d'une forme un peu monotone, elles se ressemblaient toutes plus ou moins, on lient ici à faire une petite couronne aussi légère que possible. Les deux couronnes de Marx, de Dusseldorf peuvent être regardées comme les modèles du genre. De très belles couronnes avaient encore H. Lepek, de Co- lotjne (2' prix) ; H. Meitzer, de Krefeld ; A. Friedrick. de Co- blence ; comme bouquets de fleurs et Myrtes, très bien montés nous 'citons encore ceux de W. Frimbonn, Essen; W. Corosmann ji, Dusseldorf; W. Schiffer. Elberteed ; A. Friedrick, Coblence et Hoh, Meitzer, Krefeld. Le premier prix pour le bouquet de fleurs d'Orangers a été donné à H. Lepek, Cologne ; le second à M. Caasmann do Dusseldorf. W. Marx, de Dusseldorf avait apporté des choses ravis- santes. Sa couronne de Myosotis, celle de petites Roses blanches, et celle de Bouvardias roses, ses corbeilles rem- plies de Myosotis, de boutons de Roses blanches et de Muguets, garnies de rubans de couleurs étaient admirable- ment bien arrangées et d'un goût exquis valaient à W. Marx le premier prix. Le second prix a été donné à W. Schiffer, Elberfeld et le troisième à Ida .Stock, de Barmeni. Hors con- cours la maison V. Fuss, Dusseldorf, avait exposé plusieurs couronnes mortuaires en matériel "Sylvestre : Elles se compo- saient de branches de Sapins, de mousse blanche de Suède, de branches de Hêtres et de Chênes stérilisés teints en couleur brune, de baies rouges et noires et de pommes de Pin. Une couronne bien garnie de ce matériel se présente très bien et on en vend beaucoup en Allemagne. La maison Namuth-Rieger, de l'ile de Norderney avait envoyé une couronne ronde composée seulement de têtes A' Eryngium tnaritiinum, un chardon qui pousse dans les dunes des îles de la mer du Xord ; cette couronne ravis- sante attirait l'attention de tous. L'atelier de C. Posse etCie, Nachf, Dusseldorf exposait plusieurs corbeilles et vases japonais en Bambou brun, garnis de Glaïeuls, Hydrangea, Lis et Xi/nipho'a, etc., qui plurent beaucoup. Ces paniers japonais en Bambou brun sont d'un usage courant chez les fleuristes d'Allemagne. Grâce à leurs formes diverses et leur couleur on peut les garnir avec de fleurs do toute cou- leur et do toute dimension. W. J. Beltz. Soeiété Nationale d'HoPtiealture de f ranee séance du il aoilt li)04 Comité de Floriculture. A M. Jarry-Desloges un Platij- cerium Ilillii colossal, et deux Bégonias anglais nouveaux, remarquables par leur teinte rouge cramoisi. A la maison Vilmorin : douze Campanules (Platycodon) à grande fleur, G à double corolle bleue, 6 à double corolle blanche. A M. Du- rand, de lirévannes : un lot remarquable de Reine Margue- rites Comète ; à noter de magnifiques spécimens Gloire de Paris rose très pâle, coloris inédit dans cette variété, et deux gerbes de Reine-Marguerite Comète élégante, amélio- ration très sensible de la variété Comète géante. A M. Ch. Launay : 15 variétés de Pentstémons. A M. G.Sèvre : 5 fruits curieux du Trichosanthes colv.brina, et de beaux Pétunias doubles. Comité des Orchidées. — A M. Doin : Cattleya Vulcain, hybride de C. Mossiœ Schilleriana ; Cypripedium Lawren- ceanum Rothschildianum var. de Sémont ; Lœlio-Cattleya La Fresnaie, hybride du Lœlia eleganset du Cattleya guttata Leopoldi; Cattleya Rex. A signaler un Cattleya gigas én'orme, à M. Aug. Chantin et un Lœlia elegans alba. Comité d'arboriculture d'ornement. — A M. Nomblot- Bruneau, une collection à'Althœa, et divers arbustes à florai- son estivale. COMITÉ d'arboriculture fruitière. — M. Chevreau présen- tait un lot de fruits vraiment splendides : Poires Doyenné Boussoh, Pêches Précoce de Haie, Prunes Jefferson, Bru- gnons Croncels.\yV. Nomblot-Bruneau, divers fruits : Poires Beurré de Montécat ot Bergamotte Sapieschanha ; Prunes R'eine Claude hcitive, bleue de Belgique; Pommes Grand duc Constantin, Transparente de Zurich, ignements utiles aux personnes qui lui en feront la demande. Chrysanthème en fleurs en juillet. — A la suite d'expé- riences faites [lar MM. Meltzer et Kapp, horticulteurs à Crefeld (Allemagne), en vue d'avoir des Chrysanthèmes en fleurs en toutes saisons, ces habiles praticiens ont réussi a obtenir, fin juillet, des fleurs de la variété Soleil d'octobre : ces fleurs atteignent un diamètre do 20 à 22 centimètres et sont porti;es par des pédoncules longs de 1 mètre à 1"'30 de la grosseur du doigt; les feuillages, de la largeur de la main, sont d'un beau vert sombre. Pour obtenir ce résultat, il faut absolument sup- primer tout drageon et toute pousse à la tige, donner les plus grands soins aux plantes et veiller attentivement à leur donner la nourriture nécessaire, sans cependant avoir recours aux engrais chimiques. La floraison a été très abondante. Le Commerce des Prunes. — Voici déjà longtemps que la suprématie de la Prune française, due à l'excellence de sa qualité et de sa préparation, est menacée par le développement de la culture du Prunier en Bosnie, (où cette année la récolte s'annonce comme particulièrement abondante), et en Californie. Mais cette supériorité jus- qu'ici incontestée de nos pruneaux est battue en brèche par la concurrence déloyale que lui font les Pru- nes étrangères, assez semblaliles par l'aspect extérieur mais comliien différentes parla qualité et la valeur, puisqu'elles sont cotées M lj/0 meilleur marché. Aussi M. Georges Leygues, député de Lot-et-Garonne, la ré- gion par excellence de la Prune, a-t-il présenté à la Chambre una proposition de loi très étudiée pour remé- dier à cet état de choses. a D'après mes observations, dit-il, deux catégories do frau- des sont particulièrement dangereuses. C'est, d'abord, l'in- troduction en France de Prunes étrangères qui sont revendues soit dans le pays, soit à l'étranger, après avoir été triées, préparées, emballées et parées à la manière française, et avoir été revêtues de marques appartenant exclusivement au commerce français ou de nature à tromper l'acheteur sur l'origine du produit. C'est ensuite le passage en transit et le séjour en entrepùt en France de Prunes étrangères aux- quelles on cherche à donner, par les manipulations auxquel- les elles sont soumises, une sorte de naturalisalion par la- quelle on abuse le consommateur. Le seul moyen de démasquer et de réprimer la fraude qui est en train de pervertir le goi"!! du consommateur, de discré- diter nos produits, de détourner notre clientèle intérieure et de nous fermer totalement les marchés étrangers où hior encore nous étions les maîtres sans rivaux, c'est d'identifier par des marques extérieures très apparentes, ainsi que par les livres, par les factures, par les lettres de voiture, décla- rations, connaissements, etc., les Prunes circulant ou livrées à la consommation en France. » L'oxyde de carbone et les plantes. — Parmi les plantes présentées récemment à la Société Royale de Botanique de Londres, on a pu en comparer quelques-unes culti- tivées dans les conditions ordinaires avec d'autres qui avaient poussé dans ime atmosphère contenant trois fois et demi de plus d'oyde de carbone que la normale. Les expérimentateurs, MM. Farmer et Chandler, éta- blirent que dans ces conditions anormales, les entre- nœuds étaient restés plus courts, et que les feuilles avaient précocement cessé de s'accroître. Le nombre des stomates, pour une surface déterminée, était beau- coup plus grand, mais, malgré les dimensions réduites des cellules épidermiques, la proportion des stomates a5fci NOUVELLES HOnTlCOLES aux cellules était toujours la même; la structure anato- miquo de la tige variait légèrement; dans quelques cas les vaisseaux du bois étaient en plus petit nomlirc, et cela est probablement en corrélation avec la dimension des feuilles, bien que le trouble dû au processus général métabolique soit encore une explication possible. Les Treilles de Sans-Souci. — Les vignes cultivées pour le forçage dans les serres du château royal de Sans-Souci, à Postdam, comprennent de nombreuses variétés hâtives et tardives; parmi les premières, Blach Hamburgh, Forster's Seedliiig ; dans les sortes moyennes, Madres- field Const, muscat noir, et Drachenberg blanc; pour le rapport, MMSCa< d' Alexandrie et Gros Colinan; variétés tardives : Gros Colinan, Malvoisie blanc d'Espagne, Ladij Vownes feedliiig et Blach Alicante. Ce sont les espèces cultivées pour subvenir aux besoins courants. Aux treilles, sur les murs en talus, on récolte jusqu'à la moitié et la fin d'août : Précoce de Leipzig, Amélioré de Paris; jusqu'à la mi-septembre. Malvoisie blanc, Forsier's 6eef///w;/.- jusqu'à la fin de septembre, Dra- chenberg blanc; jusqu'il la fin d'octobre, Gros Cohnan, Blach Alicante et Malvoisie blanc d'Espagne. Nouveaux cépages en Tunisie. — Grâce aux efïoris de M. Viala, on tend de plus en plus en Tunisie à produire, en même temps que des Raisins de table, des vins de coupage à forte teneur alcoolique et riches en matières colorantes. Pour introduire des boutures de Vignes, en se conformant aux prescriptions du service phylloxé- rique, on a dû faire uneinstallation spéciale dedésinfec- tion qui a été établie dans un baraquement de l'apponte- ment du port de Tunis. Les boutures importées, dé- pourvues de crossettes, ont été immergées pendant dix minutes dans une solution à 10 0/0 de sulfocarbunate à 45 ou 50 dHgrés centigrades ; elles ont été plongées ensuite par paquets dans une solution de sulfate de cuivre à 1 0/0, puis lavées à l'eau ordinaire et séchées. Opérant avec ces précautions, l'administration a fait venir cette année, et mis à la disposition des viticul- teurs 167.8-50 boutures dont 68.050 de France (Alicante Henn-Bouschet, Chasselas de Fontainebleau, Furniint, Grand Noir de la Calmetle, Portugais bien, Madeleine Céline, Folle blanche, Colombar. Schirazouli/, Valensi, Aspiran-Bouschet, etc.), 38.000 d'Italie (Aglianico, Nocera, Catarrato, Insolia, Perrecunei. lnO.g.V.i de Portugal (Alvarelhao, Cornifesto, Goui'cïo, Dona Branca, Arentho, Mourisro, Souzdo], 19.000 d'Espagne, [Muscat d'Alexandrie, Palomino, Pedro Ximenes, Ximenes Zumbon, Ohanez), et 12.800 de provenances diverses. La récolte des fruits en Angleterre. — Il y aura cette année abondance de Pommes chez nos voisins d'Outre- Manche. Sur environ 2.50 rapports reçus des différentes parties de l'Angleterre, 110 annoncent une récolte' moyenne et 130 prévoient une récolte au-dessus de la moyenne. Pour les Poires, la récolte sera plutôt ordi- naire; quant aux Cerises et aux Prunes, elle est fran- chement mauvaise. Il y a eu un léger excédent pour les Groseilles diverses, ainsi que pour les Fraises. La ligue des consommateurs de Pommes aux Etats-Unis. Au pays des associations bizarres, c'estune des plus curieuses ligues, une des plus prospères aussi que celle des « Apple consumors » ou consommateurs de Pommes, qui, bien que fondée depuis quehjues mois à . peine, compte aujourd'hui plus de 60.000 adhérents. En vue de favoriser la culture du Pommier, déjà très importante aux Etals-Unis, et pour lutter contre l'inva- sion desfruils canadiens, la ligue dont il s'agit demande à ses membresde prendre l'engagement simplomont do manger,- pendant la saison, deux Pommes — crues ou cuites — par jour, et d'en réclamer partout au restau- rant, à l'hôtel ou en voyage, et dans toutes les occasions possibles. L'effort de ces amis de la Pomme a donné, quand à présent, des résultats tangibles, en ce sens surtout que la Pomme est devenue le fruit à la mode d'une extré- mité a l'autre de l'Union américaine, et ([ue les produc- teurs de la Californie ont vu, en moins d'un an, plus que doubler le chilTre de leurs affaires. Quand donc nos horticulteurs Irouveront-ils dans le grand public pareils encouragements? Deux nouveaux Fraisiers. — Parmi les nouveautés po- tagères de la dernière exposition de la Société Royale d'Horticulture de Londres, deux Fraisiers ont retenu l'attention de la Commission : l'un présenté par MM. Veitch, et dénommé The Alahe,esi remarquable par la belle couleur rouge et l'arôme parfumé de ses fruits. Issu du croisement do Frogmore Late Pineayec Veitch's Perfection, il donne des fruits abondants de forme irréguliêre, légèrement conique. Le second, obtenu par les spécialistes bien connus, MM. Laxton, a reçu le nom de The Reward, et se réclame de la parenté de British Qveen et de Royal Sovereing : les fruits en sont larges, coniques, d'un rouge éclatant, et pouvant facilement voyager, succulents, très juteux, et très abondants. Importations de Raisins de table en Suisse. — Jusqu'à ce jour, les cantons de Vaud et du Valais, par crainte du phylloxéra, prohibaient d'une façon absolue l'importa- tion du Raisin étranger. Nous sommes heureux d'an- noncer aujourd'hui l'heureux résultat des démarches entreprises par la Société d'agriculture de l'Hérault en M. Déandreis, sénateur : dans son arrêté du 5 avril der- nier, le Conseil d'I';iat du canton de Vaud vient d'auto- riser (( l'importation et la circulation des Raisins frais dits de table, sous réserve toutefois que les (emballages ne contiendront ni feuilles, ni sarments de Vigne, et consisteront en paniers ou caisses d'un poids ne dépas- sant pas 10 kilog. Les droits sont de 2 fr. 50 par 100 kilog. Cette partie de la Suisse, avec ses nombreux hôtels où les cures de Raisins sont fort en honneur, peut offrir un débouché d'autant plus intéressant que les pro- priétaires du pays, vendant leur vin à un prix élevé, ne produisent guère le Raisin de table. La prohibition est maintenue dans le (anton du Valais. La lutte contre le Black-rot. — Dans leurs recherches sur le développement du BlackRot, MM. Viala et Pa- cottct viennent d'acquérir la certitude que cette maladie n'envahit plus les grappes dès que les grains entrent en véraison, c'est-à-dire dès qu'ils perdent leur matière verte et s'éclaircissent. D'où il résulte que, si les Vignes sont défendues par les sels cupriques jusqu'à ce mo- ment-là, aucun dégât n'est plus ensuite à craindre, du moins de la part du Black-Rot. Ils ont reconnu égale- ment que c'est à 2.5'' G. avec atmosphère humide que les grappes inoculées sont le plus vite anéanties. Les légumes secs en Algérie. — En 1902, l'Algérie a fourni à la France pour 00 000 francs environ de Haricots secs, Pois et Lentilles, alors que l'étranger en a fourni pour plus de vingt et un millions de francs. Pourquoi les rôles ne se renverseraient-ils pas? alors que l'on parle toujours de la fertilité inépuisable de l'Algérie, à propos de ses cultures maraîchères de primeurs, pourquoi notre colonie n'obtiendrait-elle pas les mêmes résultats dans la culture des légumes à l'état complet de maturité, en adoptant les engrais chimiques, d'autant plus qu'elle HOUTH-'OLIB 25!) recèle en son soin des gisonionts extrêinemenl riclies en phospliates, et que les engrais chimiques sont particu- lièrement recommandés dansée cas; en outre la proxi- mité du maiclié do Marseille facililerait énormément à l'Algérie et à la Tunisie la vente des autres légumes secs, le jour où les colons voudraient bien se mettre résolument k l'oeuvre. Il serait réellement regrettable que l'Algérie et la Tunisie ne profitassent pas do leur situation exception- nellement favorable au point de vue des cultures et des transports, pour ravitailler les marches de la mère pn'r c. Ua Société des Rosiéristes allemands. — Au Cungrès des Rosiéristes allemands qui vient d'avoir lieu à Dussel- dorf, on a pu constater l'élat prospère de la Société qui comprend actuellement plus de 150Q membres, avec un chiffre de plus de 12 000 francs sc. Le soussecrélaire d'hUat rap- pelle que les indemnités égales aux pertes réelles, sauf les maxima prévus par les décrets, sont dues en cas de pertes, de spoliation, ou d'avarie. Tout cela est fort liien, mais l'indemnité en cas de retard n'existe pas. Et l'on doit alors recourir à la cons- tatation de l'avarie que les compagnies admettent seu- lement lorsque l'envui est absolument perdu. C'est pour réglementer ce dernier point, d'ailleurs des plus importants, que les bureaux de M. Bérard pré- parant un nouveau projet do loi, qui sera soumis très prochainement au Parlement. • Le Houblon,'en Belgique. — Le Ministre de l'Agricul- ture belge vient de remettre en vigueur l'arrêté rendant oljligatoire la suppression dans les houblonnières des pieds mâles du Houblon, dont le pollen pourrait influer sur la qualité des variétés cultivées-, on n'ignore pas, en effet, que la mulliplication du Houblon se pratique par boutures des pieds femelles qui seuls constituent les houblonnières. Les accidents du travail dans l'agriculture. — Dés la mise en vigueur de la Loi sur les Accidents du Travail, on a senti les défectuosités de son ap[ilicalion à l'agri- culture, et de suite on a recherché quelles modifica- tions cette loi devrait subir à cet effet : la question est toujours pendante devant le Parlement. Pour en hâter la solution, et remédier aux lacunes qu'elle présente, les ouvriers des champs étant an moins aussi inléics- sants que ceux de l'industrie. M. Henri Petit vient de saisir la section agricole de l'Association do l'industrie et de l'agriculture française d'un vo'U à ce sujet; les diverses 'assbciatibns agricoles ont été également con- sultées et nul doute que sous la pression de l'opinion, la loi nesoit promptement niodifiée au mieux des inté- rêts des travailleurs de'l'agriculture en général et do l'horticulture en particulier. La maladie du Taliac —'Les cultures de Tabac du Sud- Ouest sont dévastées depuis quelque temps par une maladie de nature encore' indéterminée, et désignée sous le nom de nielle ou rouille blanche; elle est ca- ractérisée par des macules ou taches qui déprécient la qualité des feuilles. Grâce aux recherches de MM. Bouy- gues et Perreau, par la sélection des plants restés sains, on a pu obtenir, avec leurs graines, des générations do plants restés sains dans la proportion de 98 pour 100; c'est là un résultat des plus encourageants qui permet de prévoir à brève éclif'^ance l'extinction totale du fléau. La transpiration des feuilles d'Eucalyptus globulus. — On sait que les plantations d' Kacali/pties iouissenl de la propriété d'abaisser le plan des eaux souterraines et, par suite d'aissainir le sol. On en avait conclu que les feuilles decetarbre possédaient un pouvoir évaporatoire énorme par rapport à celui des autres arbres. M. Grif- fon vient de voir, à la suite d'expériences comparatives, qu'il n'en est rien. Les feuilles de Saule et de beaucoup d'autres arbres transpirent autant sinon plus. « C'est donc vraisemblement par son aptitude à produire très vite une masse importante de feuillage et non par une capacité transpiratoire parliculièrement grande de ses feuilles considérées isolément, d'une part; par son adaptation à la lumière vive sans que la transpiration soit trop réduite, d'autre part, que YEucalyptvs peut jouer un rôle si important dans l'assainissement des terres marécageuses. » Il faut noter aussi que VKucalyptus n'éloigne pas les Ai/opheles, les diptères agents de transmission du palu- disme. Expositions annoncées. — Sedan, du 17 au 19 septembre. — Exposition générale d'Horticulture, organisée par la Société d'Horticulture de Sedan. Adresser les demandes avant lo 10 septembre, à M. Emile Albeau, secrétaire général de la Soriété. Marie, du ô au 8 nntcmhre. — Exposition de Chrysan- thèmes, fruits et légumes, organisée par la Société d'horti- culture de l'arrondissement do Soissons. Adresser les demandes à M. Paquet, secrétaire de la section de Mario, à l''roi(lmond-Coliartillo. Petites nouvelles On annonce la fondation ;ï Toulouse du Syndicat des hor- ticulteurs et pépiniéristes de la ville do Toulouse et environs, snus la présidence do M. J.-.\I. Barat. (In a trouvé do l'hydroquinono dans un grand nombre de plantes, et l'on en a découvert récemment dans les boutons de Poiriers prêts à fleurir. Suivant MM. Rivière et Bailhache, ceux-ci n'en contiendraient ([u'uno quantité considérable alors c(uo les boutons de Pommiers en renfermeraient très peu ; par contre, ceux-ci contiendraient une proportion considé- rable de phlorizine, dont les boutons de Poiriers seraient presque dépourvus. Nécrologie. — M. Legludic. — Nous apprenons la morf'.'à làgo do 61 ans, de M. Legludic, sénateur de la Sartho. qui joua en ces dernières années un rôle prépondérant dans 1 .\griculture française. Il était membre du Conseil supérieur (lo l'Agriculture, président de la Société d'Agriculture de la Sarlhe, de la Société nationale d'encouragement à l'industrie laitière, de l'Association pomologique cidricolo française, et lie la Presse agricole. A cette dernière, en particulier, .M. Legludic était hcurou.x d'apporter sa part d'activité et de ilévouement, et sa perte sera vivement ressentie par ses col- lègues qui lui avaient donné, à plusieurs reprises, une marque lie confianoo en l'appelant à la présidence. LE JARDIN — CHRONIQUE FLORA LB CHRONIQUE FLORALE L'ordonnance des décorations d'appartement. Les décorations permanentes ou temporaires d'appar- tement sont réalisées à l'aide de plantes à feuillage et a fleurs, auxquelles on associe des fleurs et des feuillages coupés. Il convient de distinguer en premier lieu la décora- tion des maisons habitées, plus délicate et plus dis- crète que celle à grand efïet, exécutée pour rehausser l'éclat (le certaines fêtes offlcielles, ou spéciales et ajouter un luxe nouveau à celui habituellement déployé dans les milieux mondains. Dans ce dernier cas, l'art du décorateur consiste généralement à collaborer avec le tapissier, puisque ses massifs, ses groupes, ses enca- drements de plantes sont fréquemment le complément des dispositions de tentures et même des ameuble- ments temporaires. Il s'agit là de grandes décorations florales. C'est en quelque sorte une obligation pour la maî- tresse de maison qui reçoit d'ajouter au luxe de ses salons, le charme des plantes et des fleurs. Il convient d'établir une certaine relation entre la décoration et le milieu au point de vue architectural, pictural et mobi- lier. C'est assez dire que les groupements de plantes doivent s'harmoniser avec l'architecture générale, les tapisseries, les peintures, et l'ameublement, ou plus simplement avec l'aspect général de la pièce. Le goût personnel du décorateur ou de la maîtresse de maison a donc là encore une grande influence. On donne trop souvent le nom de décoration à des amas de feuillages et de quelques fleurs qui semblent être placés là pour dissimuler une chose qu'on ne veut pas faire voir. C'est liien un peu le but des garnitures de ce genre, dans beaucoup de cas, mais il faut alors éviter de le faire paraître. C'est là que l'on reconnaît le talent et l'IiabilcLé du décorateur, qui doit en outre s'at- tacher à ce que l'ornementation ne paraisse pas une chose superflue, mais constitue un des élémenls qui concourent à la beauté, à la richesse de la pièce, abso- lument comme l'est un meuble, une draperie ou un tableau. Le décorateur doit donc être un peu metteur en scène et obtenir ainsi des eflets inattendus, mais sans les- quels le résultat ne serait pas le même. Gela est son rôle et c'est aussi celui des arrangements qu'il exé- cute. L'ornementation florale des appartements a fait, en ces dernières années, grâce aux novateurs, des progrès sensililes. On s'est lassé des arrangements banals, et l'on a réalisé des conceptions hardies, trouvé des formes originales, des effets nouveaux. On a su allier les élégantes frondaisons, l'aspect dégagé et décoratif des : Cocos, Pluenix, Latanias, Kentias et autres Palmiers, Dracœnas, Pliormiums, etc., ainsi que les fleurs aux coloris éclatants, aux rudes et robustes feuillages qui faisaient tous les frais des classiques et surannées déco- rations d'antan et qui, comme le Laurier-Amande, par exemple, sont encore d'une utilité incontestable. Aux groupements classiques plus au moins fidèle- ment réédités, s'ajoutent des dispositions plus élégantes auxquelles le souci de la ligne silhouette des inflexions gracieuses d'une facture élégante, rappelant le stylo Louis XV, qui ajoutent un élément nouveau d'une rare distiction. Ces arrangements, d'une délicatesse inouïe, sont généralement très fleuris; on les réalise à l'aide de plantes florales de choix et au moyen d'arbuslcs au feuillage compact. liieu plus, à cette époque de recherche do formes neuves, de séduisantes créations, un fleuriste a appliqué à l'art floral un genre de décor pictural cher aux ama- teurs d'art nouveau, essai d'une hardiesse novatrice aussi originale qu'imprévue et que l'on n'avait jusque-là tenté qu'avec des étoffes. Bien entendu l'œil haliitué à d'autres choses imprécises, aux molles ondulations s'est trouvé surpris, mais ce sera, il nous semble, sans cependant délaisser totalement les autres genres de décoration, le genre de demain. Ce n'est qu'un essai évidemment, mais un de ces essais qui caractérisent une suite de recher- ches d'un autre ordre, qui étale au grand jour une idée non encore exprimée ni réalisée, une indication suffi- samment précise. Règle générale, si, avec beaucoup d'habileté, le déco- rateur réalise des arrangements harmonieux: bas de che- minée, devant de glace, encoignures, rampes, rideaux de verdure qui épousent en quelque sorte des formes indiquées ou voulues, le sentiment personnel se mani- feste plus largement dans la disposition des plantes, des gerbes, des corbeilles et des vases fleuris sur les meubles que dans la présentation de celles-ci dans les consoles, ainsi que dans l'enguirlandement des lustres, des murs, à l'aide de ces longs racèmes filamenteux que sont les lianes de Lygodium et de Mirsiphylhim que l'on substitue heureusement aux anciens genres de guirlandes compactes. Pour ce qui est du côté esthétique, relativement à l'association des formes et des couleurs, à la mise en valeur des feuillages et des fleurs, à la présentation de celles-ci d'une façon la plus naturelle possible, les notions d'esthétique florale ne varient pas et trouvent ici une judicieuse application. Il est toutefois une parti- cularité dont les décorateurs ont à tenir compte; les arrangements doivent généralement être vus sous une lumière un peu difluse qui estompe les défauts ou sous l'éclairage artificiel, susceptible d'en modifierla tonalité et les eflets. C'est principalement dans les vestibules que règne ce jour indécis, indiquant qu'il faut plutôt obte- nir des eflets de masse que de détails quant aux couleurs, celles des fleurs doivent donc être assez voyantes, claires ou vives, plutôt qu'intenses. Dans les vastes pièces l'éloignement mélange en outre les tons, les con- fond, étend au-dessus comme un voile qui en neutralise les effets, à moins qu'on les traite en vigoureux con- trastes. Il faut donc moins chercher les douces transi- tions que des oppositions bien nettes et préférer aux teintes neutres, dont l'éloignement fait disparaître la netteté des touches elles contours, les couleurs vibrantes qui se détachent bien sur l'écran vert des plantes cons- tituantles fonds. Nous n'avons pas, comme les Japonais, à nous préoc- cuper de la relation directe et étroite qui doit exister entre les compositions disposées dans un salon et les tableaux qui s'y trouvent, ni à présenter les fleurs d'après la place que ceux-ci occupent. Il convient, par contre, d'examiner chaque décoration en particulier et d'étudier comment on doit de con- cevoir et de relier des arrangements floraux distincts dans les pièces d'un même appartement qui sont par- courues par les invités. C'est ce que nous aurons pro- chainement l'occasion d'examiner. ylU-produrtion inlerdHe] Alui-RT MaumeNÉ. Le Jardin n'autorise la reproduction de ses articles qu'à la condition expresse de les signer du nom de leurs auteurs et d'indiquer qu'ils ont été extraits du Jardin. La reproduction de ceux suivis de la mention « reproduction interdite » et celle des gravures ne sont autorisées que sur demande faite à l'Administration du Jardin. LE JARDfN — LK niUSSELAS 261 LE CHASSELAS Lesexp<'iditions de Chasselas d'Algérie ont pu s'effec- tuer cette année par un temps des plus propices à la consommation. Dès les premiers jours de juillet, les Fig. U Vue de la Treille royale de Fou Parisiens en ont acheté des quantités énormes, présen- tées de la façon la plus appétissante, grâce aux progrès réalisés dans les dilïérents modes d'emballage, et à la célérité relative, apportée dans les expéditions et les transbordements. Quelques mauvais bruits de grèves à Marseille, n'ont eu pour effet que de maintenir les cours à un taux raisonnable et aussi satisfaisant que possible. Aujourd'hui, les en- vois du Midi liattent leur plein et l'on pré- fère tout naturelle- ment ce « français » aux derniers « algé- riens » qui s'égrai- nont en raison de leur maturité ti-opavancée. Cependant quelles que soient les qualités de ces Raisins de Pro- vence et de Gascogne, nos préférences, en tant qu'opinion à ex- primer, iront encore aux promiôres mar- ques de Guyotville et autres. Peut-être ce jugement est-il in- fluencé par les douces réminiscences qui nous rattachent à celte merveilleuse terre d'Afrique, où nous chevauchions il y a quelque vingt ans à travers ces grands vignobles naissants, aujourd'hui si prospères. A ces Raisins algériens ont succédé depuis les pre- miers jours d'août les Chasselas du Mi.li en provenance do Vaucluse, des Pyrénées Orientales et do l'Hérault. Ils seront bientôt suivis do ceux du Sud-Ouest, alen- tours de Toulouse, do Montanban, Port Sainte-Mario, etc. La production de ces con- trées privilégiées est formi- dable et le déchet, grâce à la température excoptionnelle subie cette année, est pour ainsi dire insignifiant. C'est en effet par plusieurs centaines do mille kilogrammes que se chiffrent les arrivages quoti- diens aux Halles centrales, l'.t ce règne du Midi sur notre iiiarchi' durera jusqu'à l'appa- rition des premiers Chasselas dits de Fontainebleau. Les fruits du Midi, longtemps mé- connus bénéficient depuis peu des progrès accomplis dans l'art de les produire et do les vendre. Les Parisiens les man- gent avec délices, n'ayant plus a leur reiirocher la fadeur et la dureté d'autrefois. Ils arrivent aujourd'hui aussi savoureux et parfumés que ceux dits de " pays ». L'exportation méri- dionale, suivant enfin les con- ^ ^^ ^^ soils dictés par l'expérience est désormais organisée de façon très pratique, grâce surtout au zèle et à l'intelli- gente initiative des agents commerciaux de nos Com- pagnies de chemins de fer. On a longtemps discuté sur l'origine du Chasselas et chaque année paraissent des versions fantaisistes. Fig. l.i Vue d'une parlii^ de Thomery, prise des « Montforls » (Janvier l'.u'il. D'après certains auteurs, Henri IV aurait lui-même apporté à Fontainebleau les sarments avec lesquels fut plantée la fameuse « Treille du Roy ». Pulliat prétendait lui, que les premières boutures de Chasselas duré. 202 NOS BONNES: VIEILLES PLANTES apportées dans le nord, avaient dû provenir plutôt du petit village de Chasselas aux -enviroxis de Mâcon, où le cépage aurait existé de tenipç immémorial. A ce propos, l'illustre maitre en la culture de la Vigne racon- tait, dans son cours, l'histoire du vigneron Claude Brosse, un Maçonnais, qui se rendit à Versailles, vers 1685, avec sa charrette chargée de vin.-afm-ti'y fatrseonnartre flt vendre celui ci. Arrivé à Versailles, Claude Brosse s'était rendu à la. chapelle royale afin d'assister au ser- vice divin; or, il était d'une taille si gigantesque qu'à un moment où les fidèles étaient agenouillés, Louis XIV ayant remarqué cet homme qui dépassait tout le monde et semblait être resté debout, lui envoya signifier de vou- loir bien sa conformer aux rites et de faire comme ses voisins. Le messager royal ayant constaté et rapporté à son maitre que, notre vigneron était bel et bien à genoux, le roi,, curieux de voir de près un pareil géant, ordonna que celui-ci lui;fut amené. Claude Brosse vendit son vin, et, reconnaissant envoya ensuite à Louis XIV des sarments des Raisins de table de son pays. On a cru pendant de longues année's que le plant de la treille particulière du Palais de l''ontainobleau venait de Cahors où il avait été acheté pour François 1". Mais, à cette époque,, le parc du château Me Fontainebleau n'exist.iit pas eficore — il ne date que de Henri IV — et ce n'est que sous Louis XV que la treille royale fut plantée. Tout donne donc à penser que ce plant, des- tiné à la célébrité, fut effectivement apporté de Chasselas, et que c'est en souvenir de son origine que les habitants de Thomery ont donpé à leuf raisin le nom de Chasselas (le Fontainebleau. •-_ - .' En 1730, l'un d'eux, François Charmeux, avait observé l'exposition de la Treille du Roi. Il fit construire un mur pour . y adosser ses plants dans des conditions semblables. Mais, lomme alors, la construction d'un mur au milieu d'uno plaine pouvait entraver les chasses royales, il ne fut autorisé à construire son mur d'espalier qu'à la condition de laisser dans le milieu une porte pour le passage des piqueurs et des chiens. La porte a été murée, mais on en voit encore les linteaux. Le succès ayant couronné ses efforts et ses soins, Charmeu.x développa sa culture, au grand étonnement'de'ses concitoyens qui ne comprenaient pas qu'on fit autant de frais pour récolter du Raisin qu'on obtenait en plein champ. Mais Charmeux ayant trouvé bientôt un écoulement facile et profitable de ses produits, l'étonnement des habitants de Thomery cessa, etils eurent l'intelligence de suivre l'exemple de leur compatriote dont le nom, désormais, devait être l'objet de la vénération pubUque. Les murs alors s'élevèrent àl'envi, des plants de Vigne y furent adossés, y prospérèrent et la fortune de Thomery fut assurée (1). Xouj avons dit ici (2) quelle impulsion donna Rose Charmeux à cette intéresssante culture et combien s'est allongé depuis 1730 le premier mur de notre ancêtre, dont le nom semble être ignoré d'une grande partie des viticulteurs du pays (3). Les photographies ci-jointes prises cotte année avant -la réfection de ce mur sur lequel les touristes cherchent toujours en vain une plaque commémorative, donnent une idée de l'heureuse transformation de ce pays privi- légié A droite, à gauche, auprès, au loin, on ne voit que (1) Elude gioloi/ique, historique et statistique sur Thomery ancien et moderne, par .\. T. Huef, IS'JJ. . (21 Le Jardin, 1903. Lan île conserver les Raisins de (abJe. (Librairie et Imprimerie Horlicoles, 84 bis, rue de Grenelle, Paris. (3) F. Charmeux, ICau-lTSO, Cls de F. Charmeux, J6G6-niS. Ces exemples sont assez communs en France et Alphonse Karr en faisait ainsi la remarque au sujet de Parmentier et de Montdidier, sa ville natale. — •■ Peut-être veut-on être bien sûr qu'ils sont tout à fait morts: c'est non un hommage qu'on rend, mais un héiilage qu'on recueille. Ou reconnaît volontiers les services et la gloire des gens quand ils ne sont plus la pour en profiter, etqu'on peut s'enorgueillir et humer l'encens en leur lieu et place. - tes Fleurs, Alph. Karr, 1S61. des murs. Ils sont là, a-t-on dit, en telle quantité, que leur longueur totale pourrait unir Melun à Dijon, 225 kilomètres! Les contre-espaliers plantés entre les murs donneraient une longueurquatre fois plus grande. La Chasselas s'impose ici de toutes parts à l'attention des plus indifférents. On ne voit que lui, on ne parle que de lui,- on n'entend parler (jue de lui. C'est depuis 174 ans le seul (3) enfant chéri des Thomerillons, l'idole, le veau d'or, la vache à lait et, parfois aussi, lielas, le pot au lait, quand la conservation au fruitier tourne mal, ou que la vente devient mauvaise sur le marché de Paris. ■ On cultive aussi a Thomery le Frankenthal ainsi appelé, parce qu'il est, dit-on, originaire de Frankenthal, bourg de la Prusse Rhénane. Xous y reviendrons pro- chainement dans un article réservé aux raisins de serre et aux cultures du Nord. Fr.ançois Charmeux. Nos bonnes vieilles plantes cxLXXin Un Justicia à fleurs jaunes Certaines plantes ont re(,u tant de noms divers, un classement si varié, que l'horticulteur se trouve quel- quefois, comme à la Tour de Babel. Une coquette et assez rare espèce, en fleurs, sous nos yeux en ce moment est dans ce cas. C'est un Cystan- thera flava ou, encore, un Justi:ia flavicoma, ou, pour certains, un Jacobinia calycotrica et enfin, au Muséum, il est nommé Schaneria calycotrica. -Ce dernier nom me parait être le vrai, mais ne Irou- vez-vous pas qu'il y aurait urgence à convoquer un congrès de bolanisles qui seraient chargés d'élngi:cr sérieusement les synonymies dont certains noms de plantes sont comblés. Dans les Acanthacées, dont je me suis occupé, l'an dernier, cet encombrement tsl encore plus remarquable que chez les Broméliacées. Bah! me diront les horticulteurs: à quoi bon, puis- que cela ne se vend pas. La floraison de ces nombreux thyrses dorés, de longue durée viendraient démentir cette assertion : chacun voudrait posséder ces charmantes plantes. Dans la serre tempérée, dans la vérandah, dans l'appartement, aux fenêtres, partout enfin avec une grande facilité, on peut cultiver ce Schaneria. La plante est naine; elle ne s'emballe pas, comme les autres Justicia; on en forme facilement des plantes trapues et toujours, en plein hiver, la floraison se pro- duit. Chaque branchette se termine par un très large bouquet de fleurs jaune d'or avec calice et bractées dorées. Ces dernières sont fines et effilées, comme les cheveux d'une blonde Gretchen ! En terre ordinaire, franche et sablonneuse, avec ter- reau bien consommé, par tiers, on tiendra ces plantes. ( )n arrosera assez copieusement en été ; vers l'autofnne, on portionnera ces arrosements, pour les reprendre plus abondamment au moment de la floraison : décem- bre, janvier, février. Beaucoup de lumière, températuredouce,sans jamais être élevée (l.ô" C. suffisent); quelques pincements en été et rempotage annuel, au printemps. BouUirage très facile au printemps en serre à multi- plication tempérée. Ad. Van Dkn IIkkdk. {)) Les théories de M. le sénateur Piot sur la repopulation de la France sont loin dVtre appliquées à Thomery ou la stérilité, invo- louliiire ou non, a longtemps été en raison inverse de la produc- tion du Chasselas, 0BNrME>TAT10N ESTIVALE DES JABWXS M PAKIS Revue de l'ornementation estÎTale des jardins en 1904 Le Parc Monceau, les Champs-Elysées l'Avenue du Bois-de-Eioulogrne d^ La renommée de la décoration luxueuse et soignée du Parc Monceau, huilement usurpée, est de tradition. C'est dans ce parc dallure aristocratique que Barillet- Deschamps fit ses premiers essais d'ornementation a l'aide de plantes exotiques à beau feuillage que Ion n'aurait jamais osé sortir des serres et qui devaient imprimer une telle impulsion a cet art délicat de la parure florale, un peu artificielle si l'on veut, des jardins d'agrément. Noblesse oblige, et il présente encore celte année des compositions délicieuses ou hardies, conçues avec un certain brio par M. Vigoureux, qui en est le jardinier principal, en même temps que de la superbe avenue du Bois de Boulogne et des jardins, maintenant trop saccagés, parce que livrés au grand pul>lic. des Champs- Elysées. C'est d'ailleurs pour cette raison que nous étudions, dans un même article, la décoration de ces trois promenades, puisqu'elle procède des mêmes idées. Que Ton n'aille pas croire pour cela que le genre est le même pour chacune des promenades, car M. Vigou- reux tient à ce qu'une note, une facture différertes, soient la caractéristique de chacune d'elles et qu'une composition exécutée dans l'une ne soit pas reproduite dans l'autre. C'est une difficulté de plus qui s'ajoute à celles déjà nombreuses d'exécution, d'ailleurs inhérente à des ser\"ices de ce genre. En outre, par un raffinement de coquetterie qui se conçoit, M. Vigoureux évite de reproduire l'année sui- vante les compositions, même les meilleures, et s'efforce à combiner des variantes. La tâche est difficile et, nous l'avons constaté, le résultat n'est pas toujours en rapport avec les efforts. c;>r c'est presque faire école d'ornemen- tation florale, que de chercher sans cesse, et si telle dis- position réserve des surprises agréables telle autre ne rend qu'imparfaitement le résultat espéré. Les mé- comptes de ce genre sont d'ailleurs inévitables à tout novateur, à tout chercheur qui ne se contente pas de reproduire, mais veut trouver des arrangements inédits. Il s'ajoute a cela cette considération appUcabie à toutes les décorations florales, quels que soient le milieu et l'endroit où elles sont exécutées, leur réussite est subor- donnée aux conditions extérieures climatériques et autres ; si une saison est favorable à telle plante elle peut être défavorable à telle autre, ce que le décorateur, ignorant le temps qu'il fera, ne peut prévoir. Il en résulte donc que. tandis que telles plantes rendent l'effet escompté, même parfois au delà des prévisions, tel autre genre paraît réfraclaire à croître comme il con- vient et cela suffit pour annihiler, détruire complètement les associations les plus judicieuses, les plus ration- nelles. Quoi qu'il en soit, le Parc Monceau est de ces trois promenades, la plus propice aux belles décorations, parce que les plantes mieux favorisées dans leur crois- sance, ne souffrent pas des courants d'air, des rafales et de tourbillons de poussières qui sont l'apanage des Champs-Elysées et revêtent un aspect de fraîcheur exquise. L'exécution de ces décorations comporte cependant moins de recherche dans les combinaisons de bordure. ,li Afin que nos Icclenrs puissent savoir dans laquelle Jés trois prx^menades ces arrangements sont eiècalés. la IcitreK indiquera qu il s'agit d un arrangement dans les Champs-Elysées, la lettre B dans l'avenue du Bois ; les compositions qui ne sont suivies d'au- cune lettre sont du Parc Monceiu. qu'en général on semble voxiloir simples et banno* nieuses, a'^ec la tonalité gérérale de la corbeille, pour retenir tonte l'attention sur l'effet central généralement plus étudié. La bordure simple est considérée comme la transition naturelle entre l'effet poissant de 14 cor- beille et la simplicité de la nappe de gazon: la bordure ornemanisée est, au contraire, l'encadrement riche, . La simplicité de la corbeille A se trouve encore soulignée par son prix de revient bon marché et son application pai^ tout. L'effet de la composition B est bien, et la note janne est parfaitement rendue par la corbeille C. Nous retrouverons d'ailleurs des effets aussi sobres d'association, mais vibrant, d'opposition dans les bor- dures de massifs d'arbustes, lesquels sont des plus rationnels lorsque, comme c'est le cas au Parc Mon- ceau, ces bordures exécutées du côté de la pelouse sont, par conséquent, destinées à être vues à distance en arrière-plan après la nappe verte augmentant ainsi leur visibilité qu'aucune interposition immédiate ne neutralise. Nous avons trop souvent préconisé ces larges touches de mêmes couleurs pour ne pas être de l'avis de M. Vigoureux, qui estime qu'il faut traiter simplement ces genres de bordures et réserver les combinaisons plus complexes pour les corbeilles que l'on peut admi- rer de près, idée qu'il a l'intention de mettre en pra- tique plus largement encore. Il convient de signaler comme nne des plus intéres- santes cette corleiKe de Rcsicrs Gntss an Teplits.à la végéiation robuste, au feuillage pourpré et aux suc- cessives fleurs rouge carminé très odorantes. II. — Corbeilles à compositions basse et polrcbrome .1) Les arrangements polychromes de ces promenades comportent deux groupes : les uns réalisés a laide de deux ou tK>is couleurs, les autres véritablement multi- colores.Une telle conception d'ensemble eslintéressante, puisqu'elle permet une opposition heureuse entre l'effet (l! Voir la dêBnitSon donnée à ce genre de groupement dan* notre i«rue des décorations estivales du Luxembourg. OnNEMENTATION ESTIVALE DES JARDINS IlE PARIS chromatique simplement exprimé et l'effet plus compli que de la seconde série. Fig. 151. — Corbeille de Cannas à composilion dégagée au Parc Monceau A. — Une opposition de tons puissante et délicate est obtenue avec ce groupement : Iresifie acuminata, Centaurea candidissima, en mélange et parsemés de quelques variétés A'Abutilon Sawitzii; bordure. 2 rangs Helichn/sum rupestre (fig. 152). B. — Bégonia s. Triomphe de Bmiloi/rtr, B. s. rctsaliensis, B.s. alba; bordure, i rang B. s. rosea nana. La touche verte du B. s. alba jetée dans cette masse rouge cuivré et bronzé est déli- cieuse. C. — Calceolaria rugosa excelsa. Bé- gonia s. Bruanti; bordure, 1 rang Ageratum Prin- cesse Pauline. To- nalité discrète. D. — Pentstcmon variés; bordure, 1 rang Ageratum al- bum et Pelargo- nium zonale Dio- „. ,., , , ,, gène alternés. Très '^'- '■^- " ' ■•''^"'''^' " compositi, simple, surtout remarquable à partir du mois d'août. E. Bégonia Madelin, B. s. elegans, B. s. Bruanti; bordure, 1 rang B. s. rosea nana. La coloration un peu terne domi- nante du B. Bruanti s'avive des pointes rouges vif des B. Madelin (E). F. — Bégonia 9, M<^d..Ji„, r. s. Rodolphe Lheiireu.r. B. s. elegans; bordure, 2 rangs Koniga marilima variegata. Com- position d'une douce tonalité, excellente pour situation mi- ombragée (E). G. — Celosia Thompsoni, Coleus Marie Bocher;boï- dure. 2 rangs Age ratum Wendlan- dii. Opposition heureuse de rouge- violacé sur jaune (E). H. — Montbretia crocosmiceflora, Verveine à fleurs rouges; bordure, 2 rangs Verveines à fleurs violettes. Association origi- nale (B). I. — \'inca rosea alba, C elosia Thompsoni; bor- Association heureuse 2 rangs Ageratum Wendlaudi. tonalité discrète de trois couleurs (B). Nous avons examiné les associations les plus simples de ce groupe; voyons maintenant celles plus com- plexps, véritalilo polych' om'e, ] o ir lesquelles on excelle an polychrome et à simple contraste au Parc Monceau. dans les jardins municipaux. La composition suivante nous en donne d'ailleurs un exemple excellent, remar- quable par la note sombre des Irésines, les points jaune vif des Calcéolaires sur le fond de tonalité plutôt douce. Comme bien on pense, le rôle des Lobélias est mo- menlniip, d'mi iloiiy pITpIs siirppssifs. A. - Milieu en mélange : Pelargo- nium z. Turen'ne, P. z. Duchesse des Cars, Centaurea candidissima, Ire- sine Lindeni, Cal- ceolaria excelsa, Lobelia Erinus; bordure, 1 rang P. z. Harry Hieower, i rangs très rap- procliés Sedum carneum. B. — .Milieu en mélange : Pelnrgo- nium Comtesse de Chantemerle, P. z. Paul-Louis Cou- rier, P. z. Duchesse " des Cars, Ccntau- L1-: JARDIN i..irnciuc .i LMiiipusition dc^aKOe de Caladiniii csciilcntitin dans le Jardin du Luxembourg. Corbeille à composition d'allure tropicale, exécutée dans le Jardin du Luxembourg. LE JABD:.1 — OnNBMRNTATION ESTIVALE DES JARDINS DE PARIS rea candissiiiia, Ire.sine \'erscliaffcltii, Lubclia Eriniis; Ijur- dure, 2 rangs Pi/rethrum Partlienium aureuiii. On 113 peut concovoir d'association plus délicate avec lu tonalité rose clair dominante du P. Comtesse de Cliantemcrle, parsemée de points roiij,'o vif et blancs. C. — Milieu en mélange : P. ;. Jules Grèvij, P. z. La Des- tinée, P. ;. Jaen, Verveines à fleurs violettes, Taçjetes palula nana. Bégonia s. Triomphe de Boulogne; bordure, 1 rang Pyrethrum P. aureutn, 2 rangs Alternanthera amo.na. Cette combinaison est une des plus pensées, du Pau- Monceau, sans contredit la plus originale ot la plus auda- cieuse, surtout par ses louches de brun et do violet (jui en resteront la note dominante. D. — Milieu en mélange : Bégonia s. alba, B. s. Madelin, Calceolaria exccisa, B. s. Corbeille de feu; bordure, 1 rang B. s. atropurpurea nana. Bonne combinaison à effet discret. Les trois combinaisons suivantes ont été notées au rond point des Champs-Elysées. K. — Milieu en mélange :6'eiosia Thompsoni. Pelargonium :. Duchesse