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CU op latenen ti np UE : LAUELIN LI EME CCC PET TETE La ’ Ci ( a UMR Uts LU , + y COSECTE ere vatert che RUE Des pri Ste ve SU PUR 84207: ae # AA 9 Uma 4 vu é DRE ere pas rs ysa ÿ “ 140 Veprhedit OP eines: 264 bn 0e0 5 dé nel PA a ent st Ar # 1 PEU PT QE ù LUE Pen) rà van y AIN EN Ter RÉCENTES Épr Eire » técribes den Her anses CU os HAtE 3 er taqe sai es PE A renal fr ts » Hi £ 5 LED NET resrd dr ed perl Lu Verts bla! 3 Ses, ss me 4) AS ue ANS rte nr. 1 r, wie, SALUT Eve ru Der REC PNE FPS any À à 1 RATE St ind ke: aréoù, n ; DOTE et: je à À are arr : +- MA de é ‘f 3 n4 Arr : or en Lie DHCP TEST £ tata pet RES # ABLE T DORE RICO st D f WE G attire nue MP Ha 35 Ve MY VA st ps DELES Q > ri PPT ES Peer SAR RE 1 CURE) À 18 28e to CT ere PÉHENS er Ab el De ait Ee etre = 3 à sir f 5e 2 « de n } 41e + ÿr L UTUEATET un TES ET rh etc pos ‘ PLAT! 4 À LeVE ph 549 el 4 4. #4 DELTA dot LES ee FE ns Le a. je PARTIE DE (EUR * ALT y : PRE pi Mi La: TEE Pen) Lepee 4 7 < rt Gi de 0 " [ ! “« CHORrn 2 4 rs ME » D d & nd UT Ash 2 2 de 5 De #65 + ON tal Po cs PRE k fi nat RSS Drouot tres 9e an NE PRET Â LT CRTIP pes ; ae TA TR, é # Per TeOne eu fi hot UT nr so ère Doris R oineinnitie set à Diesenes sl MONTANT HE gel: : “1979 7 DE : an rer al Ps LE #0 rte LA ris, po jevs F. - patron nn ES LP EE ait bte 4 ire CET PRIT 4860 ei Den HAE Roots 4 Gonreps-s : Pen AN nl Re mes » he , DSTI na 02 # LP She aa 3 CET En # RADAR PET Pig 2e Ines DT OP AYANT ch Matreres EEE 7 (tie) arr UHR. per res 14 ADR CHAnE ,.… ht hosa ins DORE LHpnente ae Lei red Ft Dal LORIE LOL YA + end re et re Es ELENTVE “ Res sue ban gu-ctoes viral er MD af en». 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LISTE SYNONYMIQUE FRUITS PUBLIÉS EN 1859 ALENCON (»'). Doyenné gris d'hiver nouveau. — d'Alencon. Saint-Michel d'hiver (partim . AMBOISE (»'). Beurré rouge. — d'Anjou. — d’Isambert le Bon. — de Saintonge. Ambleteuse (d’). ARENBERG (»'). Colmar d'Arenberg. — Artoisenet. Kartoffel. Ardente de printemps. Beurré-Bachelier (partim). BELLE ANGEVINE. Abbé Mongein (partim). Amour. Anderson. Angora (partim). Beauté de Terwueren Berthebin. Bolivar. Comtesse de Terwueren. Duchesse de Berry d'hiver. Se POIRIERS. Gros fin-or long d'hiver. Grosse de Bruxelles. — Dame Jeanne. La Quintinye, Louise bonne d'hiver. Poire d’'Horticulture (partim). — de kilo. Royale d'Angleterre. BELLE DE THOUARS. Belle de Thouarsé. Coulon Saint-Mare. Belle de Prague. Saint-Marc. Belle de Troyes. BEQUÈNE. Bellissime de jardin. Asperge d'hiver BEURRÉ. Beurré gris. Isambert. Isambart. BONNE D'ÉZÉE. Belle excellente. Belle et Bonne d’Ezée. Charles-Frédéric. BON - CHRÉTIEN. Bon-Chrétien d'hiver. = de Constantinople. Poire d’Apothicaire. CASSANTE D'HARDENPONT. Poire d'Hardenpont Saint-Pierre d'hiver. Poire de fer (partim). CHAUMONTEL (pr). Besi de Chaumontel. Beurré de Chaumontel. Bon-Chrétien de Chaumontel. COLMAR. Poire-Marne. Colmar d'hiver. Bergamote tardive. Poire incomparable. Gros-Mizet. COLMAR D'ÉTÉ. CROTTÉE. Doyenné galeux. Saint-Michel crotté. Philippe strié. Louise de Prusse (parum). Passa-tuttr. DÉLICES D’ANGERS. Délices d'Hardenpont d'Angers. Beurré Lasalle. — des Hautes Vignes. Zéphirin Grégoire (parti). DIEL. Beurré magnifique. — Lombard. Beurré Diel. — royal. -— du Roi. — incomparable. — des Trois-Tours. — de Gelle. —_—.. Ver: Beurré (Poiteau. Dorothée royale (partim. Gracioli d'hiver. Gros Dillen. Guillaume de Nassau. Drijtoren. DON VILLE. Chaumontel belge. — anglais. Calot. DOYENNÉ ROUX. Doyenné rouge. _ gris. — Grey. — d'automne. Gansell-Bergamote. Late-Virgalieu. Emilie Bivort. DUCHESSE DE MARS Comtesse de Lumay. DUVAL. Roi-Louis nouveau. Dwaël. ÉPINE ROSE. Poire de Rose. ——.Rosate. Epinay rose. FIGUE. Figue d'hiver — d'Alencon. Sylvange d'hiver. >onnissime de la Sarthe. Petaless. FUSÉE. Alberti. Certeau d'automne. Cuisse-Dame. Rue (de. Rives (de) Emmanuel (partim). Gros Roland. Mitre. Étoupe (d”). Chesnegalon (de). GRÉSILIÈRE. Seigneur (Esperen.) GROS CERTEAU D'ÉTÉ. Colorée d'août. Rouge de Vierge. Belle de Bruxelles (parum). Certeau d'été. Emmanuel (partim). Courte d’Ersol. HENRIETTE. Belle-Henriette. - Henriette d'Orléans. LÉCHASSERIE. Besi Léchasserie. — des Chasseries. — d'Heri-Landry. Epine longue d'hiver. Henné. Verte longue d'hiver. Villandry (de). Poire des chasseurs (partim). — de chasse. Muscat d’'Echassery. MUSCAT LALLEMAND. Colmar boisé. Alexandre Lambré. NAIN VERT. Poirier à bois monstrueux. NAQUETTE. Eau-rose à courte queue. Caillot-rosat à courte queue. Épine à courte queue. Oignon allemand. Gros Oignonet. Bergamote Fievée. Poire disque. NONPAREILLE. Poire sans pair. — sans pareille. — incomparable (partim). Besi incomparable. — sans pareil. OIGNONET DE PROVENCE. Besi des champs. PARTHENAY (px). Bergamote de Parthenay. — Stoffels. Beurré de Parthenay. Poire Poirault. RANCE (pe). | TILLOY (pv). Saint-Germain du Tilloy. — Bon-Chrétien. -— Dutilleul. du Tillay. Beurré de Rance. — de Noirchain = — de Flandres. — de graines. 1) dnver, Belle Julie. ra PPS TRUITÉE. Bon-Chrétien de Rance. Poe lite Beymont. à ie 2e : Grain de Corail. Hardenpont de printemps. ue ROYALE D'HIVER. Forelle. Louis Grégoire. Poire Forelle. J.-B. Bivort. Duchesse de Montebello. VERMILLON. Bellissime d'automne. Spina di Carpi. Pera Passana. — Casentina. Belle et Bonne. Poire des Dames (partim. Vermillon des Dames. 3 Frizéus *. SAINT-GERMAIN PANACHE. ns VÉTERANS (p#s). Besi des Vétérans. SURPASSE-MEURIS. Ferdinand de Meester. Bouvier Bourgmestre. _ de Meister. Rameau. _ de Munster. Baneau. Poire Demcester. Héricart de Thury. GROSEILLIERS. Gr. rouge (Ribes rubrum). Gr. à fruits carnés. Gr. versaillais. | Gr. Cassis de Naples. Gr. de Hollande à gros fruits blancs. FRAISIERS (PAR MADAME L. VILMORIN). Fr. Cuthill’s Black Prince. | Fr. Stirling Castle Pine. * La dernière note du texte, par une faute typographique, porte le mot de Frizceus pour Frizéus, Paris. — Typographie de Firmin Didot frères, fils et Ce, rue Jacob, 56. JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. x L Hiocreur del. AMÛCE Taillant es G. DE HOLLANDE À GROS ERUITS BLANCS. GROSEILLIER DE HOLLANDE A GROS FRUITS BLANCS. C'est une variété du Groseillier à fruits rouges qui s’en distingue à la teinte générale plus pâle des feuilles ainsi qu'à la couleur des fruits. Les grappes en sont plus allongées, mais ordinairement moins serrées et les baies d'une saveur plus douce que celles du Groseillier rouge. =: On cultive habituellement moins de Groseilliers blancs que de rouges aux environs de Paris. Les cultivateurs ont remarqué qu'ils sont moins productifs et que les baies se conservent moins long- temps sur les rameaux que dans les autres; leur peau, plus fine, roussit en effet et se tache de manière à ne pas plaire autant aux acheteurs. JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. os = EN Æ.Kiocreux del . ME E. Trillant re. G.. À FRUITS CARNÉS. GROSEILLIER A FRUITS CARNÉS. Ce Groseillier est intermédiaire entre le Gr. rouge et le Gr. blanc. Les grappes mesurent ordinairement un décimètre et portent environ une quinzaine de fruits de la grosseur d’une petite Merise, lisses, de couleur carnée, trans- parents et d’un aspect très-agréable. Les avis sont partagés sur la qualité de cette variété ; les uns pré- tendent qu’elle est supérieure à la Groseille blanche, les autres qu’elle lui est inférieure; je suis de cette dernière opinion. J'ai toujours trouvé les fruits du Groseillier à fruits carnés plus acerbes que ceux de la variété à fruits blancs. D'une autre part le fruit du Groseillier rose forme des gelées qui se conservent mieux que celle qu'on obtient des variétés à fruits blancs, quoiqu'on la fasse moins cuire. M. de Bavay a vu le Groseillier à fruits roses produire sur le même pied des grappes à fruits rouges et rentrer ainsi dans les carac- tères du type. Tes NUE CAGE JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. A. Riocreux del . ALL E. Zaillant re: 1222 BON CHREMIEN P. BON-CHRÉTIEN. Fruit d'hiver, gros, oblong , ordinairement en forme de Calebasse , très-déprimé du côté de l’œil ; à peau jaune- verdâtre lavée de rouge-brun, parsemée de points bruns ; à queue longue, grêle, droite ou arquée, enfoncée dans le fruit; à chair cassante, sucrée, peu parfumée. ARBRE à sCions vigoureux, un peu divariqués, de couleur fauve ; yeux moyens, coniques, un peu écartés du scion, qui présente de nombreuses lenticelles oblongues. FeuiLces florales ovales, presque entières, acuminées, ciliées, gla- bres sur les deux faces ; les adultes à peu près de même forme : celles des rosettes portées sur de très-longs pétioles, entières ou denticu- lées ; celles des scions ovales, acuminées, dentées, ordinairement contournées ou arquées et à bords redressés. Freurs grandes, très-blanches, à pédicelles longs, un peu grêles, légèrement tomenteux; calyce à divisions réfléchies, lancéolées, aiguës, couvertes de poils blonds; pétales à peu près orbiculaires, abruptement onguiculés, ne laissant pas d'intervalle entre eux. Fruir commencant à mürir en janvier et se conservant jusque vers la fin d'avril, gros, en forme de Calebasse, quelquefois légèrement bosselé ; à queue longue, grêle, cylindrique, droite ou arquée, ordi- nairement un peu renflée et insérée obliquement au-dessous du som- met du fruit, qui offre alors une dépression plus ou moins régu- lière et profonde ; peau jaune-verdâtre, lavée de rose ou de rouge-brun 74 P. BON—CHRÉTIEN. du côté du soleil, parsemée de nombreux points fauves, plus rare- ment de marbrures dans la partie renflée du fruit; œil placé au fond d’une dépression irrégulière, profonde, entourée de côtes, à divisions dressées, persistantes ou tronquées, aiguës, cotonneuses, accompa- gnées de très-petites bosses ; cœur petit, dessinant sur la coupe du fruit une sorte d’ovale entouré de granulations; lacune centrale assez large ; loges moyennes ou plus ou moins avortées; pepins bruns. Cam d'apparence blanche, moirée, ferme, cassante, plus ou moins granuleuse autour des loges; eau assez abondante, douce, sucrée et parfumée lorsque le fruit est très-müûr. Il est préférable de cultiver cette espèce en espalier plutôt qu'en pyramide dans le nord de la France. — On en connaît une variété à fruits panachés. Il ne faut pas confondre le Bon-Chrétien d'hiver avec le Bon- Chrétien ture ou Bon-Chrétien d’Auch, qui sont des fruits très- volumineux et à pédoncule fort court el gros. On a attribué, je ne sais sur quel fondement, l'importation de ce fruit tantôt à saint Martin, qui, dit-on, l'aurait rapporté de Hongrie au commencement du v° siècle, tantôt à saint Francois de Paule, qui mourut en 1485. — Panciroli “ croit avec plus de raison que Bon-Chrétien est une corruption de Bon-Crustuménien (crustumium). Rabelais dit : « Vous mangerez de grosses Poires Crustuménies, des Berguamottes, une pomme de Courtpendu **. » La Poire de Bon-Chrétien, bien que moins estimée que les Poires Belle-Angevine, du Curé, etc., qui, par leur coloris et leur dimension, font en hiver le plus bel ornement de nos desserts, se paye à la fin © G. Panciroli, Recolta breve, etc., cap. xvinr, p. 52 (Venet, 1612). ” Rabelais, Pantagruel, lib. III, cap. xu. — Virgil., Géorg., 1. II, v. 88. — Pline, Hist. nat., lib V, c. xv. P. BON—CHRÉTIEN. de l’hiver, comme les belles Poires de Pentecôte, 2 à 3 francs la pièce chez les marchands fruitiers en renom; mais ce prix était dépassé de beaucoup au xvi° et au xvn° siècle, ainsi qu’on peut le voir par la citation suivante de Pierre de l'Étoile : « Le mercredi 5 fut fait le baptesme du fils de M. le connestable, aux Enfants-Rouges, à Paris, lequel le Roi tinst et le Légat le baptisa... Le festin magnifique fut fait à l’hostel de Montmoranci, pour lequel tous les cuisiniers de Paris estoient empeschés, il y avoit plus de huict jours. Il y avoit deux esturgeons de cent escus.. Du fruict, il yen avoit pour trois cent cinquante escus, et des Poires de Bons-Chrestien tant qu’on en pust recouvrir à un eséu la pièce. » « Décembre 1602... Cette année fut si stérile de fruits, principalement de Poires et de Pommes, que les Poires de Bon-Chrestien se vendoient un escu la pièce, et en fut fait pré- sent au Roi d’un cent qui cousta cent escus. Les Pommes aussi qu’on acheptoit pour la bou- che de Sa Majesté coustoient d'ordinaire au prix de quarante sols la pièce. » L'Étoile, Jour- nal du règne de Henri IV. On confond souvent aujourd’hui le Bon-Chrétien avec la Poire d’Angoisse ; il n’en était pas ainsi au xvi° et au xvin‘ siècle ; Molière lui-même ne s’y trompait pas lorsque Tibaudier, en offrant un panier de Poires de Bon-Chrétien à la comtesse d’Escarbagnas, l’ac- compagne de la lettre suivante : «. . . Les Poires ne sont pas encore bien müres; mais elles en cadrent mieux avec la dureté de votre âme, qui, par ses continuels dédains, ne me promet pas Poires molles. Trouvez bon, Madame, … que je conclue ce mot en vous faisant considérer que je suis d’un aussi franc chrétien que les Poires que je vous envoie, puisque je rends le bien pour le mal ; c’est-à-dire, Madame, pour m'expliquer intelligiblement, puisque je vous présente des Poires de Bon-Chrétien pour Poires d’Angoisses, que vos cruautés me font avaler tous les jours... » Mon1ËRE, a Comtesse d’Escarbagnas, acte I, scène xv. [1671.] «.., Pyra itaque omnium nobis gratissima sunt quæ vulgo Bonchristiana cognominantur, Poires de Bon-Chrétien ; non ob hoc solum; quod in eximia suavitate librale pondus æquent, sed quia tantæ sunt teneritudinis ut, gustata vel ipso ore et tantum primoribus labris, statim eliquescant, et perennent, gestatumque tolerent. Primum quidem Neapolim usque delata, Carolo octavo ibi res gerente, a fœlici illa Campania. » Char. Estienne, Præd. rust.; semina- rium, p. 176 [1554]. « Les Poiriers de Bon-Chrestien d’hyver sont fort domestiques, si bien P. BON—-CHRÉTIEN. qu'il ne les faut pas éloigner de la maison, ains les planter (si faire se peut) dans les basses courts. » CI. Mollet, Théätr. des Plans et Jard., p. 20 [1652]. «Pendant le mois de janvier et les suivans se mange la Poire de Bon- Chrestien, qui est de plusieurs espèces. Il y a le doré, qui est le plus tendre etle premier meur; celuy d’Auch, qui est sans pepin, très-long, et le meilleur de tous; il se colore comme les autres Bons-Chrestiens, suivant l’aspect qu'on leur donne, mieux en Espalier qu’en Buisson : le Bon-Chrestien verd a plus d’eau et se conserve jusqu’en avril et may ; le meilleur vient en Calebasse. » Merlet, Abrégé bons Fruits, p. 412 [1667]. «… Cette Poire a été des premières à se faire connoître ; les grandes mo- narchies et sur tout l’ancienne Rome la connüe, et cultivée sous le nom de Crustumium ou de Volemum, si bien qu’apparemment elle y a fait souvent figure dans les magnifiques regales qui s’y faisoient, soit pour augmenter l’é- clat des triomphes, soit pour honorer les rois tributaires qui venoient rendre hommage aux maîtres du monde... Il faut convenir que parmy les Fruits à pepin la nature ne nous donne rien de si beau et de si noble à voir que cette Poire, soit dans sa figure qui est longue et pyramidale , soit dans sa grosseur qui est surprenante, et par exemple de trois à quatre pouces dans sa largeur, et de cinq à six dans sa hauteur, si bien qu’on en voit fort communément qui pèsent plus d’une livre, et on en voit aussi qui en pèsent jusqu’à deux, ce qui est en vérité une chose bien singulière ;.… c’est celle qui fait le plus d’honneur sur les tables, et qui par tous pays, et principalement dans la France, où les jardins en produisent une merveilleuse quantité, s’est acquise le plus de réputation ; c’est celle qui est la plus ordinairement employée, quand on veut faire des présents de Fruits considérables, et surtout pour en envoyer dans les lieux éloignez, soit au dedans, soit au dehors du Royaume; c’est enfin celle pour la beauté de la- quelle tous les habiles jardiniers ont toujours travaillé avec le plus d’empres- sement, et celle qui est aussi de plus grande utilité pour ceux qui en élèvent en vue de les vendre ; la maturité de chaque Poire de Bon-Chrétien est des mois entiers à se maintenir en état, attendant ce semble patiemment qu’on luy fasse l’honneur de l’employer à l’usage auquel la nature l’a destinée. » La Quint., Instr. Jard. fruit., p. 137 [1692]. «Les fruits sont très-gros, les uns pyriformes, les autres imitant un peu la Calebasse, la plupart figurés en pyramide tronquée. Le côté de la tête est très- renflé ; l'œil est placé dans une cavité large et profonde, souvent ovale ou aplatie, bordée de bosses qui s’étendent sur une partie du fruit, et y forment des côtes, de sorte qu'il est tout anguleux. Le côté de la queue diminue beau- P. BON-CHRÉTIEN. coup de grosseur, sans se terminer en pointe ; il est tronqué obliquement ; la queue est ordinairement longue de quinze lignes et un peu charnue à sa nais- sance ; elle est plantée dans une cavité dont les bords sont relevés de basses ou côtes. Il se trouve de ces fruits qui ont jusqu’à quatre pouces de diamètre sur six pouces de hauteur. La peau est fine, d’un jaune clair tirant sur le vert du côté de ombre , et frappée de rouge incarnat du côté du soleil. La chair est fine et tendre, quoique cassante. L’eau est assez abondante, douce, sucrée, et même un peu parfumée et vineuse. Ce fruit commence à mürir en janvier et dure jusqu’au printemps. Sur un même arbre, dont les branches seroient de différente force, différemment exposées, plus ou moins garnies de feuil- les, etc., on pourroit trouver du Bon-Chrétien ordinaire, du vert, du doré, du long, du rond, d’Ausch, de Vernon, etc. » Duham., Arbr. fruit., p. 119, tab. 45 [1768]. «La Quintinye a proclamé le Bon-Chrétien la première des Poires; mais la postérité, toujours épilogueuse, n’a pas ratifié ce jugement ; elle a même cru voir que le juge avait agi dans son propre intérêt, en ce que, étant obligé par sa place à fournir des compotes à la table du roi pendant l'hiver, aucune Poire n'était capable de lui en donner aussi longtemps que le Bon-Chrétien d'hiver. Le Bon-Chrétien est ce qu'on appelle avec raison un fruit d’hiver ; il ne mürit jamais sur l’arbre dans notre climat, et même, pour l'obtenir d’un beau vo- lume, il faut le cultiver contre un mur à l’exposition la plus chaude. Quoique sa forme, sa grosseur surtout varient un peu, on le reconnaît toujours à sa longue queue, à sa dépression vers les deux tiers de sa hauteur et au pointillé de sa peau, qui rougit très-rarement au soleil et prend un beau jaune dans la fruiterie. On ne cueille ce fruit qu’à la veille des gelées, parce qu’il grossit encore dans l’arrière-saison, et on ne doit commencer à le mettre en consom- mation qu'au mois de janvier ; si on en a une certaine quantité, on pourra en manger jusqu’en juin. Sa chair est blanche, ferme, cassante, d’un grain plus ou moins gros, fondant difficilement dans la bouche, mais imprégnée d’une eau abondante, sucrée, parfumée et souvent vineuse. Si ce fruit avait la chair fine et fondante, ce serait la Poire la plus délicieuse, mais il rachète ce défaut par sa longue garde et par la ressource qu’il procure aux offices lorsqu’il est apprêté et cuit de différentes manières. » Poit., Pomol. franc. [1846]. À au De re JARDIN TRUITIER DU MUSEUM. ncitémesté )asassx bé PTT 7 ii ons A. Rivocreux del , MZ. Tilant se. ü PS CR ONE | dt, P. CROTTÉE. Fruit d'automne, moyen, arrondi; à queue très-courte, grosse, charnue, enfoncée dans le fruit; à peau jaune d’ocre, parsemée de nombreux points fauves et marquée de taches arrondies ou frangées, squammeuses, dures et noires ; à chair blanche, fine, ferme, très-juteuse et par- fumée. ARBRE très-productif, à scions moyens, droits ou très-légèrement flexueux, de couleur fauve olivacée, à coussinets assez saillants, par- semés de lenticelles oblongues, jaunâtres ; yeux petits, coniques, un peu écartés du scion. FeuiLces florales ovales, un peu pubescentes en dessous, à pétioles rougeûtres ; les adultes à peu près de même forme, ovales-oblongues, acuminées, légèrement attenuées à la base, planes ou à bords plus ou moins relevés et dentés. Freurs blanches ou faiblement carminées, très-petites, portées sur de courts pédicelles ; calyce à divisions lancéolées, aiguës, étalées, recouvertes de poils blonds; pétales ovales, atténués en onglet, étalés. Fruir mürissant à la fin d'octobre, moyen, obtus ou un peu dé- primé aux deux extrémités; pédoncule très-court, charnu, brun, placé au centre d’une petite cavité régulière et assez profonde ; peau jaune d’ocre, parsemée de points fauves, arrondis, gercés, inégaux, se confondant avec des marbrures de même couleur, et marquée de 75 P. CROTTÉE. taches arrondies ou frangées, noires, squammeuses, dures, gercées, qui ont valu à ce fruit l’épithète de crotté ou de galeux, rarement teintée de rouge du côté du soleil ; œil placé au milieu d’une dépres- sion régulière, à divisions petites, lancéolées, cotonneuses ; cœur se confondant presque avec la chair, entouré de très-petites granula- tions ; lacune centrale nulle ou étroite; loges grandes; pepins bruns ou noirs. Caaimr blanche, remarquablement fine, ferme; eau très-sucrée, parfumée, d’une saveur particulière, non musquée. Excellent fruit. L'aspect de ce fruit est loin d’être agréable, et le nom qu'il porte dans plusieurs de nos provinces lui convient très-bien. On le confond quelquefois avec les Doyenné roux où gris, et, en Bretagne, ainsi que dans le Perche, avec la P. de Saint-Michel, qui est le Doyenné pro- prement dit. J'y réunis sans hésitation la Louise de Prusse décrite et figurée par M. Bivort, mais qu'il faut bien distinguer de la Louise de Prusse des pépiniéristes francais et du fruit décrit sous ce nom par M. Willermoz (Poir., p. 11). «P. Louise de Prusse. Voici encore une variété de M. Van Mons, dont l’âge nous est inconnu, et qui nous parait, comme le Doyenné Sentelet du même auteur, avoir une grande analogie avec le D. crotté. Il a presque lamême forme et absolument la même saveur, mais il en diffère essentiellement par sa gros- seur et par son aptitude à produire abondamment en plein vent de belles et bonnes Poires non gercées, mais parfois tachées de rouille comme celle du Doyenné crotté. Le pédoncule, long de 15 millim., est très-gros, sans être charnu, d’un brun clair et luisant; il est placé dans une cavité superficielle. Le calyce est petit, irrégulier, est situé dans une cavité moyenne, arrondie et évasée ; ses divisions sont noires et cotonneuses. La chair est blanche, fine, fon- dante, beurrée ; son eau est abondante, sucrée et délicieusement parfumée. Sa saveur, en général, se rapproche beaucoup de celle du Doyenné ou Saint- P. CROTTÉE. Michel crotté. La maturité de la Louise de Prusse a lieu dans la première quin- zaine de novembre et parfois dès la fin d'octobre. » Bivort, A/b. pomol., p. 101 [1849]. « Cette Poire, cultivée d’ancienne date en Belgique sous le nom de Saint- Michel crotté, était sans doute moins connue en France, car ni Duhamel, ni les pomologues français ses prédécesseurs ne l’ont décrite. Couverchel la cite simplement pour mémoire et comme une sous-variélé du Doyenné, dont le nom indique suffisamment le caractère principal. Elle possède cependant un mérite réel, surpasse en qualité tous les autres Doyennés, et, malgré son nom peu attrayant, elle est digne de tous nos soins. La chair est blanche, très-fine, fondante, beurrée ; son eau est abondante, sucrée et délicieusement parfumée. C’est un de nos meilleurs fruits ; il mûrit du 15 octobre au 15 novembre. » Bivort, Ann. de Pomol. belge, p. 5 [1857]. JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. A, Rivocreux del elle Æ., Taillant se. PP ROVATE D EAIVERS P. ROYALE D'HIVER. Fruit d'hiver, ventru, à peau jaunâtre ou jaune olivatre, parsemée de nombreux points arrondis, ainsi que detaches fauves, portant ordinairement en outre une tache autour du pédoncule; à queue longue, grêle, arquée, renflée à son insertion sur le fruit; à chair ferme ou demi-cassante, juteuse, parfumée. ARBRE vigoureux et fertile ; à scions moyens, de couleur fauve ou fauve olivätre, parsemés de très-petites lenticelles arrondies ; cous- sinets peu saillants; yeux coniques, d’un brun violâtre, légèrement écartés du scion. Feuies florales ovales ou ovales arrondies, acuminées, entières, glabres sur les deux faces, ciliées ; les adultes à peu près de même forme : celles des rosettes à bords presque entiers; celles des scions ovales, portées sur d'assez courts pétioles, denticulées. Freurs grandes, blanches, portées sur de longs pédoncules grèles, légèrement pubescents; calyce à divisions lancéolées, aiguës, réflé- chies, couvertes de poils roux en dessus ; pétales étalés, presque ‘or- biculaires, peu concaves, laissant peu ou point d'intervalle entre eux. Fruir commencant à müûrir en novembre et se conservant jusqu'en mars , ventru, obtus; à queue arquée, renflée aux deux extrémités, plus ou moins enfoncée dans le fruit, entourée de bosses et parsemée de lenticelles; peau jaune olivâtre ou indien, assez terne, parsemée de points fauves gercés et de marbrures, marquée en outre d’une 76 P. ROYALE D HIVER. tache fauve plus ou moins étendue autour du pédoncule; ær/ placé à fleur de fruit ou au milieu d’une dépression assez profonde, quelque- fois irrégulière, entouré de zones concentriques, fines, plus ou moins squammeuses, à divisions pubescentes, resserrées ou étalées, entières ou tronquées; cœur ovale ou arrondi, bordé de granulations; lacune centrale grande, subéreuse, atténuée vers l'œil; loges grandes, droites, rapprochées de l’axe; pepins bruns ou noirs. Carr ferme, d'un blanc jaunâtre, juteuse ; eau sucrée, abondante, parfumée, d’une saveur particulière, très-agréable, et comparable à celle de la P. Fortunée, quoique moins astringente. Cette espèce, souvent confondue avec la P. Muscat Lallemand, est fort estimée dans le midi de la France, ainsi qu’en Italie, où elle porte les noms de Pera spina, P. Passana, P. Casentina , etc. Je la considère comme identique avec les P. Louis-Grégoire et J.-B. Bivort. «La Royale-d'Hiver, en Italie Spina di Carpi, est belle, grosse, plus longue que ronde, de la figure et de la couleur du Bon-Chrétien d’Été : elle prend du rouge, elle jaunit en meurissant; sa chaire, demi-beurrée et fondante, est très- sucrée dans les terres sèches et chaudes : janvier, février. Le bois est gros, les feuilles larges, qui font le bateau. Sa greffe fait le bourlet sur le Coignas- sier. » Cat. Pépin. Chartr., p. 37 [1752]. « Le fruit est gros, de deux pouces sept lignes de diamètre sur deux pouces dix lignes de hauteur. Il s’en trouve souvent de très-gros, dont le diamètre est de trois pouces et la hauteur de trois pouces trois lignes. Il est pyriforme, très- renflé du côté de la tête, où il y a une grande cavité au fond de laquelle est placé l’œil, qui est ordinairement petit. Il conserve assez de grosseur et ne se termine pas en pointe aiguë du côté de la queue, qui est brune, souvent re- courbée, plus grosse à son extrémité qu'à sa naissance, longue de treize lignes et quelquefois de deux pouces. La peau est unie et fine, d’un beau rouge du côté du soleil, jaune du côté de l'ombre, lorsque le fruit est mür; quelquefois tiquetée de points bruns sur le rouge et fauves sur le jaune. La chair est demi- beurrée, fondante, très-fine, sans pierres, un peu jaunâtre. L'eau est très-su- - P. ROYALE D HIVER. crée dans les terrains secs et chauds. Cette Poire mürit en décembre, janvier et février. Elle est meilleure en plein vent qu’en espalier. Duham., Arbr. fruit. p. 1914, tab. 35 [1768]. « Assurément cette Poire ne manque pas de mérite; mais en possède-t-elle assez pour soutenir dignement la lourde responsabilité attachée au nom qu'elle porte et par lequel on a voulu la mettre au-dessus de ses congénères? Je ne le pense pas... Le. Poirier royal d'hiver est un arbre très-vigoureux qu'il faut greffer sur franc plutôt que sur Coignassier : on le dirige en quenouille ou en espalier, mais il n’est pas très-docile sous la main du jardinier, et il faut de l’art pour le soumettre à une belle forme artificielle. Ia même l'air un peu sauvage en ce que plusieurs des yeux de ses jeunes rameaux se développent et s’allongent en d’autres rameaux dès la première année de leur naissance. Ses feuilles, de petite dimension en raison de sa vigueur, sont remarquables en ce qu’elles sont du petit nombre de celles qui prennent une couleur de lie de vin dans l’automne. Son fruit est toujours gros, mais il varie un peu dans sa forme et surtout dans sa couleur qui, en espalier, peut devenir d’un beau rouge du côté frappé par le soleil; alors il est plus beau, ce qui, joint à sa grosseur, a pu lui valoir le titre de royal qu'il porte. Sa chair est d’un blanc jaunâtre, demi-fondante, quoique assez pierreuse dans toutes ses parties. L'eau est abondante, agréable et très-sucrée. Cette Poire mürit de novembre en février. Elle est bonne crue et cuite. » Poit., Pomol. franc. [1846]. « Louis-Grégoire. Le fruit est petit ou moyen, presque aussi large que haut, rétréci vers la queue et renflé vers les deux tiers de sa hauteur, qui est commu- nément de 7 1/2 centim. de diamètre. Pédoncule long de 3 1/2 centim., sec, mince, brun foncé, implanté à la base du fruit, un peu de côté, dans une ca- vité peu profonde et légèrement côtée. Calyce moyen, couronné, presque tou- jours irrégulier ; divisions peu apparentes ou caduques; placé dans une légère cavité et entouré de quelques côtes. Peau lisse ou rude, selon que le fruit est plus ou moins recouvert de rouille, vert jaunâtre, devenant dorée à la maturité, striée et maculée de brun clair. Chair assez fine, fondante, demi-beurrée, un peu pierreuse autour du trognon; eau assez abondante, sucrée et bien parfumée. C’est presque un fruit de première qualité, dont l’époque de maturité com- mence fin d'octobre et se prolonge jusqu’à la fin de décembre. M. Grégoire, tanneur à Jodoigne, dit l’avoir obtenu d’un semis fait en 1832 et dont l’arbre aurait rapporté pour la première fois en 184%. » Bivort, A{b. pomol., p. 55, 14847], et Ann. Pomol. belge, p. 13 [1856]. « La première production du Poirier Jean-Baptiste Bivort a eu lieu à Geesl- Saint-Remy en 1847. Le fruit est assez gros, régulièrement turbiné. L'épiderme, P. ROYALE D HIVER. vert clair, jaunit partiellement à l’époque de la maturité; il est fortement ombré, panaché et ponctué de gris-roux. Le pédoncule, grêle, ligneux, brun, arqué, long de 4 centimètres, est placé presque à fleur du fruit. Le calyce, couronné, occupe une cavité peu profonde, très-évasée et arrondie à son ori- fice; ses divisions sont roides, dressées, brunes. La chair est blanche, très- fine, fondante, beurrée; son eau est suffisante, sucrée et fortement aroma- tisée. Cet excellent fruit mürit fin d'octobre et en novembre. Il a été dédié par son auteur à M.J.-B. Bivort, directeur au ministère de l’intérieur à Bruxelles. » Alex. Bivort, Ann. Pomol. belge, p. 45 [1858]. La figure que je donne de la Royale d'hiver et celle de la 2. J.-B. Bivort paraissent avoir été calquées l’une sur l’autre, tant elles se ressemblent de forme et de coloris. JARDIN FRUITIER DU MUSEUM, EE A Fiocrenx del. k ME. Trillant re. P.: VERMILLON: P. VERMILLON. Fruit de fin d’été, moyen, allongé, un peu bosselé; à peau jaune verdâtre du côté de l’ombre, rouge terne ou vineux et parsemée de points blanchâtres du côté du soleil; à queue droite ou arquée, grêle, renflée aux deux extrémi- tés, et offrant quelques plis à son insertion sur le fruit ; à chair blanche, demi-cassante, sucrée. ARBRE très-productif; à scions grêles, droits, de couleur violacée, parsemés de petites lenticelles; à coussinets légèrement saillants ; yeux petits, courts, appliqués contre le scion. Feuicces florales ovales, acuminées, pubescentes en dessous, gla- bres en dessus, presque entières; les adultes de deux formes : celles des rosettes portées sur de longs pétioles, ovales-arrondies, acu- minées, à bords entiers ou légèrement denticulés ; celles des scions ovales, assez petites, atténuées aux deux extrémités. Feurs à pédoncules longs, très-blanches et un peu grandes; ca- lyce à divisions aiguës, réfléchies; pétales obovales-orbiculaires , on- guiculés , laissant beaucoup d'intervalle entre eux. Fruir commencant à müûrir vers la mi-septembre , moyen, allongé, un peu bosselé, à queue droite ou arquée, grêle, plissée à son inser- tion avec le fruit, fauve olivâtre, parsemée de quelques lenticelles ; peau mi-partie jaune verdâtre et rouge terne ou vineux; le côté jaune parsemé de points roux ou rouges ; le côté exposé au soleil parsemé de points blancs entremêlés quelquefois de petites taches fauves ; FAT, P. VERMILLON. œil à fleur de fruit, assez large, ouvert, à divisions rousses en des- sus, étalées, persistantes ou un peu tronquées, accompagnées de très-petites bosses ; cœur arrondi, entouré de granulations, principale- ment au voisinage de l'œil; loges petites, plus ou moins rapprochées de l'axe; lacune centrale assez large ; pepins bruns ou noirâtres. CHair demi-cassante, laissant du marc dans la bouche ; eau peu abondante, sucrée, peu parfumée, légèrement vineuse ou rappelant un peu la saveur des Rousselets. Ce fruit blettit assez promptement, tout en conservant son coloris. « La Belle et Bonne est une grosse Poire longue et pointue, d'un rouge gris, dont la chair est délicate et tendre; veut être mangée à point, autrement elle mollit promptement.» Merlet, Abrégé, p. 94 [1675]. « La Bellissime d'automne est une grosse Poire très-longue et pointue, d’un rouge vermeil à peindre, dont l’eau est douce, agréable, et à demi beur- rée. » Merlet, Abrégé, p. 82 [1690]. « La Bellissime d'automne ou Vermillon est de la figure de la Cuisse- Madame (Certeau); elle est plus grosse et a le même goût ; elle est sucrée et cassante ; elle est très -bonne quand elle est bien müre, fin d’octobre. » Cat. Pép. Chartr., p. 32 [1752]. « Le fruit est allongé, de grosseur moyenne; la tête est arrondie, et l'œil est placé dans une cavité‘assez profonde. L'autre extrémité se termine régu- lièrement en pointe ; la queue, un peu charnue à sa naissance, rouge du côté du soleil, verte du côté de l’ombre, longue d’un pouce, est souvent plantée obliquement. La hauteur du fruit est de trois pouces, et son diamètre est de vingt-deux lignes. La peau est assez lisse; le côté du soleil est d’un beau rouge foncé très-tiqueté de points gris; le côté de l'ombre est partie d’un ronge moins foncé, partie jaune, tiqueté de points fauves. La chair est blanche, cassante, demi-fondante dans quelques terrains. Il y a peu de sable autour des pepins. L'eau en est douce, relevée, abondante. Les pepins sont bruns, gros et larges. Sa maturité est vers la fin d'octobre.» Duham., Arbr. fruit.; p. 198, 1. 19 [1768]. - «Le fruit, très-allongé relativement à sa grosseur, à de trois à quatre pouces de haut sur deux de diamètre à l'endroit le plus renflé: il diminue P. VERMILLON. considérablement de grosseur du côté de la queue, qui est un peu charnue, assez grosse, roide , longue et plantée obliquement. Le ventre est près de l’autre bout, qui se rétrécit partout un peu, et au bout duquel l’œil est légère- ment enfoncé, entouré de côtes inégales, peu élevées. La surface de ce fruit est bosselée. La peau, d’abord marquée d’un grand nombre de points verts, passe au jaune verdâtre à sa maturité, et les gros points verts, en crevant, prennent une couleur brune; le côté du soleil se lave de vermillon très-vif, et les gros points se dessinent en grisâtre sur cette couleur. La chair est blanche, cassante, un peu pierreuse. L'eau est abondante, sucrée, légèrement parfu- mée, très-agréable. On peut manger cette Poire du 15 août jusqu’en octobre. » Poit., Pomol. franc. [1846]. «La P. Vermillon a la forme d’une Calebasse; elle est longue, à surface mé- gale , pointillée de brun verdâtre dans l’ombre, teintée et tachée de rouge vermillon du côté du soleil; elle est ordinairement terminée en pointe du côté du pédicelle ; celui-ci est gros, long de 2 centimètres, brun rouge, souvent im- planté un peu obliquement, et un bourrelet très-prononcé entoure sa base. Chair blanche, crépitante, très-parfumée, excellente. Cette ancienne variété mürit en octobre et se conserve assez longtemps.» Willerm., Poir., p. 161 [1848]. Je trouve, parmi les fruits du mois de septembre décrits par Dom Claude Saint-Étienne, une Poire Frizeus qui paraît être identique avec notre Vermillon. « Frizcus est, dit-il, long comme Fusée, y ressemble du reste en grosseur et façon, mais prend couleur quasi par tout; est rouge vers le soleil, marquetée de gris; le reste est d’un fond de vert gay, marqueté de vert, et le dessus un peu coloré. Je dis le dessus, car je la trouve toute par petits creux et bosses; la queue est moyenne; n’est pas pierreuse. Fort bonne.» Dom Cl., p. 55 [1670]. TR Co : | 1 AH 4524 jh daté bt TNT à ah | SRE JARDIN. FRUITIER DU MUSEUM. Dre —. \ : A. Biocreuæ del. P. COLMAR D'ÉTÉ. . P. COLMAR D'ÉTÉ, Fruit d'été, petit ou moyen, turbiné; à peau d’un jaune pâle, lisse, parsemée de points bruns ; à queue droite, plus ou moins charnue; à chair blanche, ferme ou demi-cas- sante, Juteuse, sucrée, parfumée. ARBRE productif; scions de couleur fauve bronzé, légèrement flexueux , assez grêles, parsemés de lenticelles oblongues, à coussi- nets assez saillants; yeux coniques, petits, plus ou moins écartés du scion, brun-noirûtre. Feuies florales ovales ou ovales-oblongues, acuminées, très-co- tonneuses sur les deux faces; les adultes de deux formes : celles des rosettes arrondies, presque entières; celles des scions oblongues, acu- minées aux deux extrémités, dentées. FLeurs moyennes, portées sur des pédoncules très-tomenteux; ca- lyce à divisions étalées, blondes en dessus; pétales ovales, un peu creusés, atténués à la base, laissant de grands intervalles entre eux. Frurr mürissant au commencement d'août, petit ou moyen, tur- biné, offrant souvent dans sa longueur un très-léger sillon; à pédon- cule droit, brun, portant quelquefois de petits bourgeons avortés, plus ou moins charnu, épaissiet ridé au point où il se confond avec le fruit; peau jaune blanchâtre, très-rarement teintée de rose du côté du soleil, parsemée de petits points fauves, portant une tache fauve autour du pédencule; œil assez grand, à fleur de fruit, ou placé dans une très-faible dépression, à divisions dressées ou caduques, un 78 P. COLMAR D ÉTÉ. peu cotonneuses, accompagnées de petites callosités charnues ; cœur dessinant sur la coupe longitudinale une sorte de losange entouré de fines granulations ; loges arrondies, obliques; pepins bruns ou noï- râtres. Carr blanche, d'apparence grossière, ferme ou demi-cassante, laissant un peu de marc dans la bouche; eau sucrée, peu abondante, parfumée, d’une saveur particulière, légèrement musquée. Je préfère m’écarter cette fois de la règle que je me suis tracée de supprimer les noms génériques, en conservant celui de Colmar d'été, établi par Van Mons, plutôt que d'en forger un nouveau pour un fruit à mon sens assez médiocre, qu'il ne faudra confondre n1 avec le Colmar d'été de Strasbourg, qui a pour synonyme la P. OŒEuf de cygne, ni avec le Colmar d'automne, ainsi que l'a fait M. Willermoz. «Le Colmar d'élé mùrit en août et septembre; l'arbre ressemble en tout au Colmar, mais son écorce est toujours crevassée; charge beaucoup; très- bonne espèce, peu répandue. » Poit., Ann. Soc. hort. Paris, t. VII, p. 90[48301. «Le Colmar d'été est une Poire turbinée, obtuse, constante dans sa forme, mais plus grosse sur un arbre taillé que sur un arbre-en plein vent. Les beaux échantillons ont deux pouces neuf lignes de hauteur sur deux pouces environ de diamètre; la queue est de moyenne longueur, et l'œil, placé dans une lé- gère cavité, est ouvert, à cinq divisions lancéolées aiguës. La peau est lisse, devient jaune par la maturité, et quelquefois le côté du soleil rougit un peu, soit par des points, soit en lavis. Chair blanche, fondante, malgré un peu de sable qui se trouve dans sa substance et qui la distingue de la chair des vrais Beurrés ; eau abondante, très-bonne. Cette excellente Poire mürit en octobre. » Poit., Revue hort. [1832]. « Fruit petit ou moyen, turbiné, lisse, vert pâle, devenant jaune, ordinaire- ment fouetté rose d’un côté, finement pointillé gris. Pédoncule mince, long de 28 à 35 millimètres, implanté dans une cavité. OŒil presque à fleur du fruit. Chair demi-fine, très-tendre, demi-fondante ; eau abondante, très-sucrée et parfu- P. COLMAR D ÉTÉ. mée. Pepins brun pâle. Cette excellente Poire mürit en septembre et blettit bien moins promptement que beaucoup d’autres fruits d'été. Elle ne doit être cultivée qu’en plein vent ou en pyramide. » Prév., Pomol. Seine-Inf., p. 22 (18391. Ur + fs Fe re | . ne (1 Ch : lg ds » = k | . r 4 a L ‘ UNS | LORS c. j' à L : ‘ . 1 ; L al EU ( , 2 Un DL: : MT CT * ! 7 ‘ . É re à , _ 4 [A ‘ : | é _ 4 : , eu 6 M UP LL AT | Fi AE Tu 00 PTE de AR UE to fe A AMG TE TE Lane LHE ADI Dh NIUE y) 1h 44 Wie My Et apré CPE sé ; ' Fr Ê (M À ire °. è ; t io | NINTIET dis tin lerd7fr0 DUC EMELEATEUE ei 5 4 _ É D Sr \ 1 F4 S : P7) £ LPO A . ’ Le = Il À d EL : "» U Le a ï y i L - « è j ; e ’ Li 22 F - _ _ £ … ; U s- à = 2 ‘ er = s i + “ é f 5 \# F EVE en » : E) .! cs : ; C ‘ ES | = Un ee 4 E > ts 77 « 7 ’ < r o | à : A K x « = » 1 S e 4 N - a = à : c: 3 L “ L { ; : : _ L 2 / e : : r . “ . D a 7 R 1 - £ ‘ = 2,278 CRC ON | : [ : ‘ ( . » E- £a 2 wi er. 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Freurs moyennes , bien ouvertes, mais non étalées; calyce à divi- sions réfléchies, lancéolées-linéaires, aiguës, couvertes de poils jaunà- tres en dessus; pétales obovales, très-sensiblement onguiculés, pres- que planes, laissant peu d'intervalle entre eux. FaurT commencant à mürir en décembre, oblong, bosselé; à queue assez longue, robuste, un peu arquée, finement gercée, ordi- nairement renflée et plissée à son insertion sur le fruit, portant la trace de quelques bractéoles; peau d’abord vert pâle, puis de couleur jaunâtre ou jaune blanchâtre du côté de l’ombre, lavée de rouge brun du côté du soleil, parsemée de nombreux points bruns et mar- quée de taches fauves autour du pédoncule, ainsi qu’au voisinage de 79 P. DONVILLE. l'œil; œil placé à fleur de fruit ou au milieu d’une dépression régu- lière, à divisions plus ou moins rapprochées ou tronquées, charnues à la base, cotonneuses et blanchâtres; cœur dessinant sur la coupe du fruit une sorte de losange allongé, entouré de granulations; lacune centrale plus ou moins large; loges grandes; pepins noirâtres. Car blanchâtre, cassante, granuleuse; eau très-sucrée, mais peu abondante. — Fruit à cuire. La plupart des pomologistes ont méconnu la P. Donville; les uns en ont fait une variété nouvelle sous le nom de Chaumontel anglais ou belge ; les autres l'ont prise, à cause de la similitude du nom, pour le Martin sire ou Ronville. M. Villermoz la réunit à tort au Chau- montel ordinaire. « La Donville, ou le Calot, ou la Poire de Provence, est assez grosse et longue, d’un jaune rouge, sans pierre, n’est bonne que cuite, et est très- estimée. » Merlet, Abrégé, p. 119 [1667]. « La grosseur de cette Poire est médiocre; sa forme est allongée, ayant vingt- deux lignes de diamètre sur trente lignes de hauteur. Elle diminue de grosseur vers la tête où l’œil est placé dans un petit enfoncement, ou plutôt un aplatis- sement uni, étroit, et un peu creusé. Elle diminue beaucoup plus de grosseur vers la queue, où elle se termine en pointe un peu obtuse ou tronquée. La queue, longue d’environ huit lignes, y est plantée dans un très-petit enfonce- ment serré et bordé de quelques plis. La peau est unie et luisante; le côté opposé est d’un rouge assez vif, tiqueté de petits points d'un gris clair. La chair est cassante, sans pierres, d’un blanc tirant un peu sur le jaune. L'eau, quoiqu'’elle ait un peu d’âcreté, est relevée et n’est pas désagréable; de sorte que ce fruit, qui se conserve jusqu’en avril, pourrait se manger cru dans celte saison. » Duham., Arbr. fruit., p. 245 [1768]. « La Donville, confondue à Bordeaux avec le Petit-Rateau, a le fruit de mé- diocre grosseur, plus gros vers le milieu, de forme allongée; l’œil est placé dans un petit enfoncement; sa couleur est jaune citron, semée partout de taches fauves; le côté qui est vu par le soleil est rouge vif, sur lequel il se trouve de petits points gris clair. La chair est blanc jaunâtre; elle est cas- P. DONVILLE. sante, assez fine et sans pierres : elle a assez d’eau et un goût un peu relevé qui est agréable. Cette Poire est meilleure à faire cuire qu’à manger crue; cependant , quand elle est bien mûre, elle est assez bonne. » Catros, Traité. Arbr. fruit., p. 430 [1810]. « Le fruit dont nous donnons la figure est une très-belle Poire, qui aurait une forme presque ovoïde si elle ne se rétrécissait pas insensiblement vers le pédoncule, et si l'œil n’était pas placé dans une cavité assez profonde, en- tourée de bosses très-saillantes. Sa hauteur est de quatre pouces moins trois lignes, et son grand diamètre, mesuré au milieu de sa hauteur totale, est de trois pouces moins deux lignes. La queue, ordinairement implantée un peu de côté, est longue de près de deux pouces. Sa peau est presque partout d’un vert jaunâtre, prenant seulement une légère teinte roussâtre du côté du soleil. La chair est ferme, un peu sèche, sucrée, assez agréable quoique peu relevée. Cette poire nous a été communiquée par M. Hardy, directeur de la pépinière du Luxembourg ; elle mürit en novembre et décembre.» Loisel., Nouv: Duham.. p. 224, tab. 74 bis, fig. 1 [1815]. «Le fruit est gros, allongé, ayant le ventre au milieu de sa hauteur, qui est. de huit à dix centimètres, et de sept à huit de diamètre : sa surface est sensi- blement inégale, raboteuse ; il diminue vers la tête, où il forme un enfoncement irrégulier, bordé de saillies peu nombreuses entre lesquelles l'œil est placé ; le côté de la queue varie beaucoup; quelquefois il se termine en pointe co- nique ; d’autres fois il finit brusquement par des côtes ou saïllies plus ou moins élevées. La queue est grosse, charnue, longue de trois centimètres, marquée de taches rousses qui, quelquefois, s'étendent un peu sur la Poire, surtout lorsque celle-ci approche de la forme conique. La peau est un peu rude, d’un vert tirant sur le jaune pendant l’été; le côté du soleil se lave aisément d’un rouge de cinabre assez foncé ; mais, comme la surface est très-inégale, ce rouge forme de petites taches sur les parties les plus élevées. On observe aussi un grand nombre de petits points qui roussissent dans la maturité, tandis que la peau devient d’un jaune tendre et serin. La chair est blanche, cassante, d'un grain assez fin, sans pierres ; mais elle devient promptement pâteuse. Son eau est sucrée, très-peu parfumée. Cette Poire d’hiver a beaucoup plus de mérite cuite que crue; les officiers de la bouche en font grand cas et l’estiment beau- coup en compote, glacée, etc. » Poit., Pomol. [1846.] « Les rameaux de Chaumontel d'Angleterre sont gros, divergents, lisses : l’épiderme est vert grisätre et blanc rosé ou rougeâtre. Les feuilles sont larges. épaisses, fermes, presque planes, ovales, aiguës ou arrondies. Les fruits sont P. DONVILLE. toujours d’un beau volume, allongés, ventrus, très-réguliers, d’un roux doré, verdatres avant la maturité, pointillés de roux sur toute la surface. Pédoncules gros, courts et entièrement droits, implantés dans une cavité peu profonde, marqués de sillons irréguliers; ombilic petit, placé dans une cavité peu pro- fonde. Chair ferme, juteuse et parfumée, ayant beaucoup d’analogie avec celle de notre Chaumontel. Cette Poire se conserve jusqu’en avril; elle devra faire partie de toute collection bien choisie. » Paquet, {nstruct. Jard., p. 345 [1850]. JARDIN FRUITIHER DU MUSEUM. A.Ttiocreux del, PDPARENBERCE P. D'ARENBERG . Fruit d'hiver, gros, ventru, obtus, quelquefois légèrement bosselé, à queue courte, assez grêle, oblique et ordinai- rement insérée au-dessous du sommet du fruit, qui offre de ce côté une sorte de bosse; peau jaune, couverte de larges taches ainsi que de marbrures fauves, lavée de rouge du côté du soleil; chair demi-fine, fondante, très- agréable. Argre fertile, à scions gros, légèrement flexueux, de couleur jaunâtre ou jaune-olivâtre, parsemés de petites lenticelles arrondies, à coussinets assez saillants; yeux coniques, brun-noir. FeuiLces florales ovales, acuminées, mucronées, glabres en des- sus à l'exception de la nervure médiane, légèrement pubescentes en dessous, ciliées: les adultes de deux formes : celles des roset- tes ovales-arrondies ou ovales-oblongues, entières ou faiblement cré- nelées; celles des scions grandes, ovales ou ovales-elliptiques , lége- rement acuminées, dentées, à bords un peu redressés, épaisses, portées sur d'assez longs pétioles blanchâtres. Feurs très - blanches, moyennes, portées sur des pédoncules courts, un peu gros, tomenteux; calyce à divisions étalées, aiguës, rousses en dessus; pétales elliptiques ou ovales elliptiques, ongui- culés , laissant des intervalles entre eux. * Dédiée à S. A. S. Msr Le duc Louis-Prosper d'Arenberg, né à Bruxelles en 1785. 80 P. D'ARENBERG. Frur mürissant de novembre à janvier, gros ou très-gros, tur- biné, ventru, obtus; pédoncule court, assez grêle, oblique, ordi- nairement inséré au-dessous du sommet du fruit, qui offre de ce côté une ou plusieurs sortes de bosses plus ou moins saillantes; : peau jaune, assez lisse, couverte de larges taches ou de marbrures de couleur fauve, entremêlées de points arrondis, gercés, lavée de rouge du côté du soleil; œil moyen ou petit, placé ordinairement au fond d’une cavité profonde, qui offre des zones concentriques ainsi que des côtes plus ou moins prononcées, à divisions rappro- chées, ‘imbriquées, charnues, glabres, persistantes ou caduques ; cœur arrondi, entouré de nombreuses granulations, rapproché du calyce; loges moyennes; pepins noirätres; lacune centrale atténuée vers l'œil. Caair blanche, fondante, très-juteuse; eau sucrée, acidulée, parfumée, légèrement astringente , d’une saveur particulière. Excel- lent fruit lorsqu'il est pris à point, et qui offre une certaine analo- gie avec la P. de Luçon. Cette excellente variété paraît avoir été rencontrée sans nom en Belgique, aux environs de Louvain, dans le domaine d'Héverlé, appartenant à M. le duc d’Arenberg. Elle a été introduite par feu Camuzet dans les pépinières du Muséum, sous le nom de Colmar d'Arenberg. On l’a vue figurer, en 1852, au Comice agricole et horti- cole de Bourbourg (Nord), sous le nom de Beurré Bachelier. « Cette belle Poire date de cinq à six ans; il y en a trois ou quatre qu'elle à commencé à se répandre dans le commerce. C’est un gain de Van Mons. Ce fruit est d’un volume plus que moyen et peut se classer parmi les Poires de deuxième grosseur. Il est turbiné, aplati du côté de l'œil, et presque toujours bosselé lorsqu'il est gros. La peau est fine, d’un jaune mordoré à sa maturité, marbrée de roux ; la queue est placée un peu obliquement dans une cavité à P. D'ARENBERG. bords irréguliers; l’œil est petit, entouré de côtes un peu saillantes. Sa chair est fine, fondante, sucrée, délicate. Il est à regretter que cette bonne Poire ne prolonge pas sa maturité au delà de décembre. » Paquet, /nstruct. jardin. p. 406 [1849]. « Cette variété m'a été vendue, en 1839, sous le nom d’Ardente de printemps, et, en 1840, avec la désignation de Colmar d’Arenberg. L'arbre est fertile et se forme bien en pyramide ; ses rameaux sont courts et forts, peu nombreux, obliques-ascendants, lisses, légèrement flexueux, renflés à chaque gemme. L'épiderme est blond tirant sur le brun, ou couleur feuille morte, faiblement nuancé de gris au sommet. Fruit moyen ou gros, court, turbiné, rarement py- riforme, obtus, souvent un peu bosselé ou faiblement anguleux. Son épiderme est lisse et fin, jaune herbacé, finement pointillé et ordinairement marbré gris fauve ou roux. Il est parfois entièrement de cette couleur autour de l’æil, et lavé de rose du côté du soleil. Le pédoncule, long de 15 à 40 millimètres, est implanté dans une cavité à bords ordinairement irréguliers; l’œil est ordinai- rement placé dans une cavité dont les bords sont relevés par quelques bosses arrondies. Chair fine, fondante; eau abondante, très-sucrée, parfumée. Ce beau et bon fruit mûrit en novembre et décembre. Il noircit lorsqu'on le touche souvent. » Prévost, Pool. Seine-Infér., p. 88. «Fruit gros, ou très-gros, suivant la forme de l'arbre, l'exposition et le sol dans lequel il est planté, turbiné, aplati du côté de l’œil, tronqué et bosselé quand il est très-gros, s’amincissant très-sensiblement du côté du pédoncule, qui est gros, oblique, court, fauve foncé, renflé à son insertion, qui a lieu dans une cavité profonde. Peau vert tendre, passant au jaune doré à la matu- rité, relevée de nombreuses taches rousses et de quelques points verdâires, insensiblement lavée de rouge clair du côté du soleil. Chair blanchâtre, demi- fine, fondante; suc très-abondant, sucré et d’un parfum délicat très-agréable. Cette Poire mürit de novembre à décembre; il faut saisir le moment de ma- turité : trop tôt, elle est légèrement âcre ; trop tard, elle est pâteuse et sèche ; elle blettit et pourrit difficilement, si ce n’est quand on la touche souvent. » Willerm., Poir., p. 197 [1849]. « Le fruit est gros ou très-gros, selon les conditions dans lesquelles se trouve Parbre; nous avons cueilli sur de jeunes espaliers des Poires de 12 centimètres de diamètre. Il est ou turbiné ou ventru, assez arrondi du côté de l'œil, et bosselé quand il est très-gros. Il a la forme des Colmars, si ce n’est du côté du pédoncule, où il diminue très-sensiblement de grosseur, ce qui en fait un fruit obtus. La peau est fine et lisse, d’un jaune doré à l’époque de la maturité, P. D'ARENBERG. pointillée el marbrée de roux et de vert. La queue est bien nourrie, renflée à son insertion, vert-roux, longue de 45 à 40 millimètres, et plantée obliquement dans une cavité profonde et entourée de petites côtes. L'œil est petit, placé dans un enfoncement relevé de bosses peu saillantes. La chair est fine, fon- dante, délicate. L'eau est abondante, sucrée et délicieusement aromatisée. Les pepins sont courts, bien nourris et d’un brun foncé. Cette Poire, de toute première qualité, mürit en novembre et décembre. Elle ne pourrit ni ne blettit aisément; mais, quand le meilleur point de sa maturité est passé, l'eau et l'a- rome se perdent.» De Bavay, Ann. de Pomol. belge, p. 3 [1855]. La Poire d'Arenberg a été en outre décrite et figurée dans les Annales de la Société d'Horticulture de Paris, 1854.— Bivort, A/b. de Pomol., vol. TE, p. 109. JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. _A ZRiocreux cd: = ACL E, Jaillont €. P. BONNE D’ EZÉE. P. BONNE D'ÉZÉE. 0 Fruit d'automne, ovale, obtus, à peau lisse, d’un jaune pale, lavée de rose du côté du soleil, parsemée de quel- ques petites taches fauves; à queue droite ou oblique, charnue, enfoncée dans le fruit; à chair blanche, très- fine, fondante, sucrée, mais peu parfumée. ARBRE très-productif, à scions de grosseur moyenne, souvent as- sez grêles, de couleur olivätre, parsemés de lenticelles oblongues, glabres ou légèrement pubescents au sommet; coussinets peu sail- lants; yeux très-petits, coniques. Feuizces florales elliptiques, atténuées aux deux extrémités, mu- cronées au sommet, glabres en dessus, pubescentes en dessous; les adultes de deux formes : celles des rosettes souvent orbiculaires, acuminées , presque entières ; celles des scions oblongues ou oblon- gues -elliptiques, acuminées, à bords plus ou moins relevés et dentés. Fieurs petites ou moyennes, portées sur des pédicelles assez courts, blanches, étalées, à odeur très-pénétrante et désagréable; calyce à divisions ovales-lancéolées, canaliculées, ferrugineuses en dessus; pétales presque planes, obovales, laissant de grands inter- valles entre eux. FRuIT commençant à müûrir en septembre et se conservant jus- qu'en octobre, ovale, obtus, rarement pyriforme, à queue un peu * « Trouvée en 1838 par M. Dupuy-Jamain, pépiniériste parisien, à Ézée, département d’Indre-et-Loire. » Congrès pomol. de Lyon. 81 P. BONNE D ÉZÉE. enfoncée dans le fruit, droite ou oblique, charnue, cylindrique; peau lisse, d’un vert blanchâtre, un peu onctueuse, faiblement lavée de rose du côté du soleil, parsemée de petits points roux, arrondis, et de quelques légères marbrures de même couleur; œil placé au milieu d’une sorte d’aplatissement, à divisions oblongues-lancéolées, aiguës, plus ou moins tronquées, canaliculées, redressées ou éta- lées, pubescentes; cœur dessinant une sorte de losange sur la coupe longitudinale du fruit, entouré de très-nombreuses mais petites granulations; loges moyennes; pepins bruns, souvent avortés; la- cune centrale oblongue ou nulle. Cam blanche, fine, fondante, très-juteuse; eau remarquable- ment sucrée, à peine acidulée, très-légèrement parfumée, non musquée. — Très-bon fruit, mais d’un goût peu relevé. Je dois à la bienveillance de M. A. Royer, président de la Com- mission de Pomologie belge, la communication de la P. Charles- Fréderix, qui me paraît identique avec celle-ci. En effet, la forme, la couleur, l'époque de maturité et la saveur sont absolument sem- blables dans les deux fruits, ainsi qu'on pourra s’en convaincre en comparant les descriptions que j'en donne. « Très-beau fruit oblong, obtus, à peau jaune tendre, relevée de taches et de points bruns et verts. Pédoncule assez gros, long de 2 centimètres, brun jaunâtre, pointillé de gris, implanté peu profondément dans l’axe du fruit, au milieu d’une cavité très-évasée. Chair blanche, demi-fine, mais lais- sant échapper un suc très-abondant et sucré. Pepins gros, fauve tendre, ren- flés et aigus. OEil grand, grisâtre, à divisions petites, grises, irrégulières , placé peu profondément dans une cavité évasée et régulière. » Willerm., Poir., p. 192 [1849]. « Fruit gros, pyriforme allongé, ventru, presque en forme de calebasse; pédoncule arqué, ligneux, de grosseur moyenne, long de 2 à 3 ceniti- mètres, quelquefois implanté dans une cavité régulière et peu profonde, d’autres fois déplacé par une gibbosité se présentant ainsi de côté, et superfi- P. BONNE D ÉZÉE. ciellement attaché. Peau lisse, vert pâle, jaunissant jusqu’au jaune d’or à la maturité, et se colorant parfois du côté frappé par le soleil, maculé de quel- ques taches rousses et pointillé de vert. Calyce petit, assez régulier, peu en- foncé et évasé. Chair blanche, très-fine, très-fondante; eau très-abondante, sucrée, d’un parfum des plus agréables. La maturité de la Bonne d'Ézée à lieu dès le commencement de septembre et se prolonge jusqu’au commence- ment d'octobre; c’est une des variétés les plus exquises de la saison. » Bivort, Alb. de Pomol., 1, p. 175 [1847]. « Fruit moyen ou gros, oblong, obtus, lisse, jaune pâle, pointillé et fine- ment marbré vert et gris fauve. Pédoncule assez gros, gris-brun, long de 25 à 35 millimètres. OEil petit, régulier, presque à fleur du fruit, à divisions persistantes, étalées. Chair fine, très-fondante ; eau très-abondante, sucrée, très-agréable. Ce fruit est de première qualité; les plus petits ont moins de saveur. La maturité a lieu en septembre. Il paraît que cette variété a été obte- nue en Touraine , il y a quelques années. » Prév., Pomol. Seine-Infér., p. 163 [1850]. « Les rameaux sont d’un blond grisâtre, lisses, à mérithalles courts. Les feuilles sont moyennes, fermes, ovales-lancéolées, acuminées, à bords re- dressés ; leur pétiole est blanc; la dentelure des bords est fine, aiguë et peu profonde. Le fruit est gros, oblong, pyriforme, lisse. La peau est d’un vert pâle et finement marbrée de vert et de gris fauve; le pédoncule est gros; l'œil petit, à divisions étalées, régulières. Chair fine, fondante; eau abondante, su- crée, très-agréable. C’est un fruit de première qualité, qui mürit en septembre et octobre. » Rousselon, Pomol. nouvelle, p. 38. Ann. Soc. Hort. Paris [1854]. «P. Charles Fréderix. Le fruit est petit ou moyen, oblong, légèrement renflé vers son sommet, parfois pyriforme. L’épiderme lisse, vert clair, jau- nit fortement à la maturité; il est ponctué de gris, panaché de roux, ombré de même couleur autour du pédoneule et du calyce, et légèrement coloré du côté du soleil. Le pédoncule, ligneux, brun, long de 2 centimètres, est placé obliquement à fieur du fruit, ou déplacé par une protubérance charnue. Le ca- lyce, couronné, ouvert, se trouve dans une cavité superficielle; ses divisions sont roides, brun-jaunâtre. La chair est blanche, fine, fondante; l’eau en est abondante, vineuse, sucrée, et le parfum des plus agréables. C’est un fruit excellent, dont la maturité a lieu dans les premiers jours d'octobre. C’est en 1840 ou 1841 que cette variété a pris naissance, dans la pépinière de Van Mons, à Louvain. Elle porte le nom de M. le colonel Fréderix, directeur de la fonderie de canons, à Liége. » Bivort, Ann. de Pomol. belge, p. 1 [1854]. s JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. D VE EN ce hdi tt à dede dt Done à mdr étions dd RS à lin DU RTE _A Riocreux del , - MCE Taillant ne. P'ULÉCHASSERIES. P. LÉCHASSERIE . Fruit d'hiver, moyen, ovoide ou pyriforme. obtus, à peau fine, lisse, vert-Jaunâtre ou Jaune, parsemée de taches fauves à sa maturité; à queue droite, assez épaisse, ordi- nairement renflée et accompagnée de plis à son insertion sur le fruit; à chair blanche, fondante, sucrée, plus ou moins musquée. ARBRE très-productif; à scions moyens, de couleur olivâtre ou bron- zée, pubescents et blanchâtres au sommet, parsemés de nombreuses lenticelles arrondies, presque droits; yeux petits, bruns, appliqués contre le scion. Feuizces florales ovales ou ovales-cordiformes, mucronées, pres- que entières, glabres en dessus, pubescentes et blanchâtres en des- sous ; les adultes à peu près de même forme : celles des rosettes ovales, ovales-arrondies ou ovales-cordiformes, acuminées, entières, portées sur de très-longs pétioles; celles des scions ovales, plus ou moins arquées, à bords relevés, dentés. FLeurs moyennes ou grandes, très-blanches, portées sur des pé- doncules courts et assez grêles; calyce à divisions réfléchies, atté- nuées, recouvertes de poils blonds en dessus; pétales à peu près or- biculaires, laissant des intervalles entre eux. Fruir commencant à mürir à la fin de novembre, moyen, ovoide * J'ignore l’étymologie de ce mot; j'adopte la lecon du dictionnaire de Trévoux, article Léchasserie. 82 P. LÉCHASSERIE. ou pyriforme, obtus ; à queue de longueur moyenne, placée à peu près dans l’axe et ordinairement accompagnée de plis charnus à son insertion sur le fruit; peau fine, verte, vert-jaunâtre, ou jaune à la maturité, parsemée de taches fauves; œil placé à fleur de fruit, à divisions entières, régulières, étalées en forme d'étoile, glabres ou légèrement cotonneuses; cœur dessinant sur la coupe longitudinale du fruit une sorte de losange bordé de petites granulations; loges moyen- nes, rapprochées de l’axe; pepins bruns, assez allongés; lacune cen- trale étroite, atténuée vers l'œil. t CHur blanche, fine, fondante; eau abondante, sucrée, plus ou moins musquée. Loiseleur a décrit et figuré cette variété sous le nom de Besi de Héric, tandis que Langley * a cité le Besi de Héric sous le nom de La- chasserie. La P. Besi d'Esperen ne me paraît différer en outre de la P. Léchasserie que par la finesse de la queue ; en effet, le fruit repré- senté dans les Annales de Pomologie belge, pour 1857, semble avoir été calqué sur la figure que Mayer a donnée de la Poire que je viens de décrire. « Pendant le mois de décembre et les suivants se mange le Besi ou Muscat de l’Échasserie, jadis de Villandry, qui est une Poire assez grosse, presque ronde ou ovale, assez jaune, très-beurrée et musquée, surtout dans lés terres douces et légères; elle dure longtemps, charge beaucoup et par bouquets, fait un bel arbre, dont les feuilles sont très-longues et pointues, et son fruit est des meilleurs et des plus recherchés. » Merlet, 4br. des bons Fr., p. 107 [1667]. « La Poire de l’Eschasserie, que quelques - uns nomment Verte - Longue d'hiver, et d’autres Besidéry-Landry, n’est parue dans nos jardins que depuis une vingtaine d’années : le Leschasserie est assez souvent pour ainsi dire bossu * Pomona, or the Fruit-Garden illustrated, tab. 70, fig. 1. Londres, 1729. P. LÉCHASSERIE. et raboteux; l'œil est tout à fait en dehors ; quelques-uns ont la forme de Ci- tron ; le coloris est plus clair et plus jaunâtre, mais surtout en meurissant, que celui de l’'Ambrette; ces deux Poires se ressemblent presque encore par leur queuë, qui en toutes deux est droite et assez longue, celle de Léchasserie étant cependant plus grosse, et se ressemblant enfin, tant par le temps de leur ma- turité, qui est en novembre et décembre et quelquefois janvier, que par leur chair fine et beurrée et par leur eau sucrée et un peu parfumée, mais d'un parfum si agréable qu’on ne sauroit rien souhaiter davantage. » La Quint., Instr., p. 144 [1692]. « Echassery. Le fruit est de moyenne grosseur, rond-ovale diminué vers la queue, assez ressemblant à l’Ambrette; quelquefois de la forme d’un Citron. Son diamètre est de deux pouces, et sa hauteur de deux pouces cinq lignes; quelquefois son diamètre et sa hauteur sont presque égaux. Le côté de sa tête est très-arrondi; l'œil y est placé à fleur du fruit. La queue est grosse, longue de huit à quinze lignes, plantée dans une petite cavité ordinairement bordée de quelques petites bosses. La peau est blanchâtre, plus claire que celle de PAmbrette ; elle devient jaunâtre lors de la maturité du fruit. La chair est beurrée, fondante et fine. L'eau est sucrée, musquée, d’un goût très-agréable. Cette Poire mürit de décembre à janvier. C’est un fruit excellent lorsqu'il est bien conditionné. » Duham., Arbr. fruit., p. 187 [1768]. « Fruit moyen, ovoide. Peau unie, vert pâle d’abord, devenant jaune citron à la maturité, relevée de quelques taches rares, brunes. Pédoncule gros, long de deux centimètres et demi, fauve-clair, implanté très-peu profondément dans l’axe du fruit. OEil très-étroit, très-régulier, presque à fleur; divisions brunes, régulièrement étalées en forme d'étoile. Chair blanche, fondante, beurrée. Suc sucré, un peu parfumé. Cette Poire mürit de décembre à jan- vier. L'arbre demande un sol doux et léger, qui rend son fruit beaucoup meil- leur que les terres fortes et humides.» Willerm., Poir., p. 184 [18491]. JARDIN FRUITIER DU MUSEUM - A D NZ rc A É | HS) / A, Riocreux del : P. DES VÉTÉRANTS: P. DES VÉTÉRANS. Fruit d'hiver, pyriforme, ventru, assez gros; à queue re- marquablement longue, épaissie à son insertion sur le fruit, droite ou arquée; à peau jaunâtre ou jaune parse- mée de petites taches fauves, ordinairement plus abon- dantes dans le voisinage du pédoncule; chair blanche, demi-fondante, peu sapide. Argre très-fertile, à scions moyens, droits, de couleur olivâtre, légèrement flexueux, parsemés de lentilles ovales arrondies; yeux petits, coniques, plus ou moins écartés du scion, souvent accompa- gnés de deux petites feuilles. Feuizzes florales lancéolées ou ovales-lancéolées, mucronées, en- tières, presque glabres sur les deux faces; les adultes à peu près de même forme, ovales-oblongues, acuminées , denticulées, portées sur des pétioles blanchâtres. Freurs moyennes, blanches, portées sur des pédicelles presque glabres ; calyce à divisions linéaires, étalées ou un peu recourbées, rousses en dessus; pétales elliptiques, entiers, étalés, mollement on- guiculés. Fruit pyriforme, ventru, plus ou moins régulièrement atlénué et obtus vers la queue, qui est remarquablement longue, droite ou arquée, épaissie aux deux extrémités, de couleur fauve, et ordinai- rement insérée en dehors de l’axe du fruit; peau jaune plus ou moins 835 P. DES VÉTÉKANS. vif, passant quelquefois au jaune indien, teinté de rouge obscur du côté du soleil, parsemée de points arrondis et de taches fauves, et offrant souvent en outre une tache de même couleur autour du pédon- cule; œil placé au milieu d’une très-faible dépression entourée de quelques marbrures, à divisions étroites, aiguës, pubescentes, éta- lées, formant une sorte d'étoile ; cœur dessinant un ovale sur la coupe longitudinale du fruit, entouré de nombreuses granulations ; loges larges, à parois assez épaisses; pepins de couleur acajou; lacune centrale subéreuse, longue, atténuée vers l'œil. Cum blanche, demi-fondante, assez juteuse, mais peu sapide. Je me range à l'opinion de M. Willermoz, qui donne pour syno- nyme à la P. des Vétérans la P. Rameau, décrite par M. de Bavay, et qui regarde la P. des Vélérans comme inférieure à plusieurs au- tres variétés mürissant à la même époque. D'une autre part, j'ai recu de M. A. Royer, président de la Commission de Pomologie belge, cette même Poire des Vétérans sous le nom de Bouvier Bourgmestre ; bien qu'elle ne ressemble pas au fruit figuré dans l’Album de Pomo- logie de Bivort , elle est identique avec celui que le même auteur a décrit dans les Annales de Pomologie belge. « Le Bezy des Vétérans est une Poire ovale-arrondie, haute de 2 pouces et demi, dont la queue est longue et roide, dont l’œil, placé dans une légère ca- vité, a les divisions droites, roides, obtuses et blanchâtres à l'extrémité: la peau est d’un beau jaune, piquelée de petits points roux, lavée et fouettée de rouge clair du côté du soleil; la chair est d’un blanc jaunâtre, demi-fine, fon- dante; son eau est abondante, sucrée, avec une petite saveur particulière, comme herbacée ; loges moyennes; pepins fort longs, pointus, marron foncé. Elle est fort bonne, mais peut-être que son petit goût de verdeur ne plaira pas à tout le monde. Sa maturité arrive vers la mi-octobre. Cette Poire m'a été envoyée de Boulogne-sur-Mer par M. Bonnet, amateur éclairé, qui possède une assez grande quantité de fruits nouveaux de M. Van Mons. » Poiteau, Ann. Soc. Hort. Paris, tome XV, p. 368 [1834]. P. DES VÉTÉRANS. « P. Rameau. — Fruit gros, parfois pyriforme ou ovale, très-inconstant dans sa forme; peau vert clair, passant au jaune citron à la maturité, fortement marbrée de gris roux et ombrée de même couleur autour du pédoncule et du calyce, ponctuée de tiquetures nombreuses, brunes. Pédoncule long de 6 cen- timètres*, grêle, ligneux, renflé à son sommet, noir, placé presque à fleur du fruit. Calyce petit, couronné, arrondi, placé dans une cavité superficielle, ar- rondie, évasée et légèrement côtée ; divisions très-courtes, roides, brunes, duveteuses. Chair blanc jaunâtre, fine, fondante; eau abondante, sucrée et d’un parfum très-agréable. La P. Rameau est un bon fruit, qui, d’après Van Mons, son inventeur, doit mürir en mars; mais il est rare qu’il atteigne l’é- poque à laquelle son nom (fête des Rameaux) fait peut-être allusion, et sa ma- turité ordinaire arrive vers la fin de novembre. » Bivort, 4/b, pomol., p. 71 [1850]. « Bezy des Vétérans. — Fruit gros, turbiné ou ovale. Pédoncule long de 3 centimètres, fauve, très-grêle, oblique. Peau jaune herbacé, relevée de petites panachures rousses, lavée et fouettée de rouge clair du côté du soleil, quel- quefois unicolore. Chair d’une blancheur citrine, demi-fine, fondante, conte- nant une eau abondante, sucrée, parfumée très-agréablement. Orifice moyen, arrondi, surmontant une cavité régulière et peu profonde, couronnée de lames droites, obtuses, blanchâtres à leur extrémité. Cette Poire mürit d’oc- tobre en novembre, même plus tard. » Willerm., Poër. [1849]. P. Bouvier Bourgmestre. — Le fruit est gros, ordinairement pyriforme, py- ramidal, mais quelquefois plus court et plus ventru. L’épiderme, jaune d’or à l'époque de la maturité, est épais, ponctué de fauve, maculé de brun roux et de noir. Le pédoncule, long de 3 à 4 centimètres, ligneux, brun, moyen, est implanté dans un enfoncement assez profond. Le calyce, petit, irrégulier, oc- cupe une cavité moyenne, dont l’orifice est irrégularisé par quelques gibbosi- tés; ses divisions sont noires, ordinairement caduques. La chair est fine, blanche, fondante; son eau est abondante, sucrée et d’un parfum des plus agréables. Quelques concrétions pierreuses entourent le trognon et sont plus nombreuses dans certaines années, ou lorsque l’arbre est planté dans un sol trop humide; elles diminuent un peu le mérite de cette Poire, qui, sans cela, serait de toute première qualité, et dont la maturité a lieu en novembre. » Bivort, Ann. Pomol. belge, p. 83 [18561. * Le texte, en désaccord avec la figure, porte par erreur 3 millimètres. 7 " LA à . ee TTL EE JARDIN FRUITIER DU MUSEUM: AU E. Taillant rc _A.Riocrewx. del. : Le DE RAN (Ce . P. DE RANCE. Fruit d'hiver, moyen ou gros, pyriforme ou obtus aux deux extrémités, quelquefois étranglé vers le milieu; à peau grossière, verte, plus ou moins lavée de rouge foncé, et parsemée de points et de taches brunes ; à pédoncule assez long ; à chair ferme, un peu astringente, sucrée, par- fumée. ARBRE très-productif ; à scions droits, moyens, bruns, parsemés de lenticelles oblongues, très-saillantes; coussinets peu prononcés; yeux coniques, rapprochés du scion. FeuiLees florales ovales, glabres, à bords relevés, ciliés; les adultes à peu près de même forme : celles des rosettes ovales, acuminées au sommet, arrondies à la base, presque entières, portées sur de longs pétioles ; celles du scion ovales-elliptiques, planes, à bords crénelés. Freurs très-grandes, blanches, portées sur de longs pédicelles presque glabres; calyce à divisions lancéolées, recouvertes de poils blonds en dessus; pétales grands, orbiculaires, brusquement ongui- culés, ne laissant pas d'intervalle entre eux. Frurr commencant à mürir vers la fin de décembre, tantôt pyri- forme, tantôt presque cylindrique, tantôt enfin obtus aux deux extré- mités et étranglé vers le milieu; à queue assez longue, droite ou * Van Mons attribue ce fruit à Hardenpont, et, d’après lui, le mot rance fait allusion à la saveur acide de sa chair; d’autres pomologistes, au contraire, font naître ce Poirier dans le Hainaut , aux environs d’un village nommé Rans ou Rance. 84 nee t rss ? 1 d'ou L K æ À l 3 È p | \ sw # VO TRRNATIS Ro ape P. DE RANCE. arquée, enfoncée dans l’axe du fruit ou implantée un peu de côté et accompagnée alors de quelques petits plis ; peau de couleur bronzée ou vert-jaunâtre, parsemée de gros points fauves ainsi que de nom- breuses marbrures de même teinte, squammeuses ou faiblement réti- culées, colorée en rouge brun ou carminé du côté du soleil ; œil placé au milieu d’une légère dépression régulière, entourée de petites mar- brures ferrugineuses, à divisions persistantes, assez courtes; cœur dessinant une sorte de losange sur la coupe longitudinale du fruit, entouré de granulations qui s'étendent jusqu'au pédoncule ; lacune centrale étroite ; loges moyennes; pepins noirs. Cuair blanchâtre au centre, verdätre à la circonférence, granu- leuse, ferme; eau abondante, acidulée, sucrée, un peu astringente, d'une saveur particulière, qui rappelle un peu celle de la Pomme de reinette grise, bien que plus relevée. Très-bon fruit d'hiver. « This is a very superior seedling raised by M. Hardenpont at Mons, vhere it is also called the Beurré Hardenpont de printemps and is considered the best of the late Pears. Though introduced into the garden of the Luxembourg, it has not yet appeared in the Catalogue of the collection. I believe it to be the same which Noisette has mentioned in the Jardin fruitier, under the name of the Beurré d'hiver, which, he says, was obtained from Brabant. It somewhat resembles a Colmars in form, but is longer, and not so blunt at the insertion of the stalk. The eye is large, very little sunk; stalk long ; skin green, never becoming yellow, nor partaking of red, sprinkled with many minute brown spots. Flesh greenish, melting, with a little grit at the core, very juicy, sweet, and high flavoured. Specimens of this very excellent Pear were received from Parmentier, of Enghien, in november 1820.» J. Turner, Trans. hort. soc. Lond., tome V, p. 130 [1822]. « L'arbre est robuste ; ses feuilles sont plus grandes que moyennes ; sa fleur est ample, à pétales larges, légèrement échancrés en cœur. Le fruit est très-inconstant dans sa forme et son volume ; la peau , souvent fort dure, est tavelée de roux et ordinairement relevée de bosses. La chair, assez variable en couleur, parait d’abord avoir un grain grossier, mais elle est tendre et fon- ——— P. DE RANCE. dante dans la bouche; elle a une eau sucrée, tempérée d’un aigrelet léger semblable à celle des Bergamotes. Cette poire ne change pas de couleur à l’époque de la maturité, qui arrive à la fin de l’hiver. Van Mons trouve de l’ana- logie entre cette Poire et le Bon-Chrétien d’hiver, et M. Diel, le Nestor des Pomologistes, lui en trouve avec la Marquise. » Ann. Soc. Hort. Paris, p. 16, vol. VIII [1831]. Extrait de la Revue des Revues [1830]. « Cette Poire a été trouvée, dit-on, dans une commune de la Flandre appelée Rans ou Rance. — Je ne lui conserve le nom de Beurré que pour me conformer à l'usage, car sa chair n’est pas beurrée. C’est un gros fruit, de la forme et du volume du Bon-Chrétien d’hiver, mais plus régulier et moins variable ; sa queue est longue et fort grosse; il a l'œil presque à fleur, grand, rond, à divisions calycinales courtes ; sa peau, un peu rude, ponctuée de roux , fouettée de rouge du côté du soleil, passe du vert tendre au jaune clair à la maturité; la chair est blanche, grenue, demi-fondante, un peu äâpre et ayant des rapports avec celle du Bon-Chrétien d'hiver ; son eau est très-abon- dante, sucrée, relevée, très-bonne. Mürit en novembre. Quoique la chair de cette Poire ne soit pas fine, son eau est si abondante et si bonne qu'elle mérite une place distinguée dans nos jardins.» Poiteau, Ann. Soc. Hort. Paris, vol. XV, p. 375 [1834]. « Fruit moyen, quelquefois gros, parfois turbiné, obtus, plus ordinairement pyriforme-obtus, affectant aussi la forme du Bon-Chrétien, mais sans être autant bosselé. Épiderme épais et ferme, vert, devenant ordinairement jaune- herbacé lors de la maturité, surtout lorsque le fruit est venu en terre sèche, fmement pointillé et marbré de gris, ordinairement rose ou rouge pâle d’un côté. Dans les terrains froids ou argileux ce fruit est assez constamment vert et gris. Pédoncule variant, comme le fruit, de grosseur et de longueur ; il à généralement de 20 à 40 millimètres, et est implanté dans une petite cavité dont les bords sont irrégularisés par quelques bosses. L'œil est placé dans une cavité évasée, peu profonde, dont les bords sont ordinairement unis, mais pré- sentant aussi parfois quelques inégalités ou petites bosses. Chair blanche, demi-fine, fondante; eau très-abondante, sucrée, acidulée, très-parfumée. Mrit de janvier en avril. Le Beurré de Ranse se distingue de la plupart des bonnes Poires non-seulement par le précieux avantage de se conserver long- temps, mais encore par sa saveur très-prononcée et très-agréable. Quant à la question de savoir si c’est un Beurré ou un Bon-Chrétien, j'en abandonne la solution à ceux qui ont du temps à perdre. Je crois que les caractères dis- tinctifs des prétendues races de Poires ne sont que des groupes de convention P. DE. RANCE. qu’effacent de nombreuses variétés intermédiaires. » Prévost, Pomol. Srine- Infér., p. 62 [4839]. « Beymont. L'aspect de l'arbre est identique avec celui du Beurré de Rance ; son bois et son fruit s’y rapportent également; je le regarde donc comme une sous-variété de celui-ci, plus vigoureuse et plus productive en plein vent sous le climat de la Belgique. Le fruit ressemble à un Bon-Chrétien venu en plein vent; sa chair a la même contexture, c’est-à-dire qu'elle est blanc-verdâtre, granulée, remplie d’un jusabondant, mais plus sucré que ne l’est ordinairement le Beurré de Rance dans les terres fortes. Sa maturité a lieu de février en avril. Nous présumons que la Beymont provient d’un pepin de B. de Rance. Ce n’est pas la seule fois que la nature reproduit presque iden- tiquement dans les Poires la mème variété que le type ; ainsi le Beurré Esperen a reproduit à peu près le Doyenné d'hiver, et pour cette raison a été retiré du commerce. » Bivort, A{bum pomol., vol. UT, p. 43. JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. MCE E, Taillant HE ' _A.Rioecreux del. PNDE CHAUMONT P. DE CHAUMONTEL. Fruit d'hiver, moyen ou gros, pyriforme, ventru; à peau grossière, Jaunâtre ou rousse, lavée de rouge obscur, par- semée de points et de taches fauves ; déprimé du côté de l'œil ; à queue assez grêle, droite ou oblique, accompagnée de bosses à son insertion sur le fruit ; à chair blanchatre, demi-cassante, parfumée. Argre irrégulier, à rameaux divergents, à scions assez grèles, flexueux, de couleur brune, presque dépourvus de lenticelles; à coussinets peu saillants; yeux petits, coniques, noirâtres. Feurzes florales ovales ou ovales-cordiformes, mucronées, à bords denticulés, glabres ou à peine ciliées; les adultes de deux formes : celles des rosettes ovales ou arrondies, acuminées; celles des scions ovales, presque cordiformes à la base, acuminées, dentées. Freurs grandes, très-blanches, à pédoncules un peu rosés, remar- quablement courts, tomenteux ; calyce à divisions deltoïdes, aiguës, un peu réfléchies à l'extrémité; pétales obovales-orbiculaires, ongui- culés, laissant des intervalles entre eux. Frurr commencant à mürir en décembre, oblong, de grosseur va- riable, quelquefois légèrement bosselé ; à queue assez grêle, droite ou arquée, ordinairement renflée et insérée obliquement au-dessous du sommet du fruit, qui offre alors quelques petites bosses ; peau d'apparence grossière, vert-jaunâtre, puis jaune à la maturité, lavée de 85 P. DE CHAUMONTEL. rouge obscur du côté du soleil, parsemée de points et de nombreuses taches ou marbrures fauves autour du pédoncule ; œil large, placé au centre d’une dépression entourée de petites zones concentriques et ac- compagnée de protubérances, à divisions persistantes, ordinairement assez rapprochées, glabres, quelquefois caduques; cœur dessinant une sorte de losange sur la coupe longitudinale du fruit, entouré de nombreuses granulations; lacune centrale étroite ; loges petites, pres- que complétement remplies par les pepins qui sont noirs. Cnam demi-cassante, un peu grossière, blanchätre, granuleuse ; eau assez abondante, sucrée-acidulée, parfumée, d’une saveur parti- culière et qui rappelle un peu celle des Rousselets. Les Poires de Chaumontel, qui jouissaient déjà d’une grande vogue sous Louis XV, sont encore très-estimées de nos jours à cause de leur longue conservation. Leur prix moyen varie de 10 à 12 francs le cent lorsqu'elles arrivent en abondance sur les marchés et que leur gros- seur égale à peine la moitié du fruit que j'ai représenté, et qui se paie ordinairement 1 franc pièce au milieu de l'hiver. M. Leflamand, maire de Luzarches en 1857, et alors àgé de quatre- vingt-douze ans, m'a appris que le vieux Poirier de Chaumontel dé- crit par Merlet, et qui appartenait à M. d’Assilly, conseiller à la cour des Aides, était mort dans l'hiver mémorable de 1789. La Poire de Chaumontel nous fournit un exemple de plus du peu d'importance que l’on doit attacher à la nomenclature des pépinié- ristes, qui, tour à tour, et suivant les caprices du moment, ont fait de notre fruit un Besi, un Beurré ou un Bon-Chrétien. « La Poire de Chaumontel est un gros Bœuré d’Hyver, assez long, d’un gris brun et rouge, qui est fondante et de bon goust; son eau est encore un peu âcre, venant d'un vieil sauvageon tout épineux. Ce fruit estant cultivé et mis sur une bonne Coignace sera plus doux et excellent ; c’est la dernière et la plus tardive des Poires bœurées. » Merlet, Abrégé bons Fruits, p. 124 [1667] D P. DE CHAUMONTEL. « La Poire ou Bezy de Chaumontel, près Luzarches, est un gros Bœuré d’Hyver, fort semblable à celuy d'Automne, prenant encore plus de rouge, qui est fondante, et d’une eau sucrée et relevée, des plus tardives et excel- lentes : ce Fruit estant venu depuis peu d’années sur un sauvageon à Chau- montel, que j’ay fait rafraischir, le greffant sur le Cognassier, la suite des années le rendra encore meilleur, et en fera un de nos premiers Fruits, que j'ay mangé, sortant de son sauvageon, vers la Pentecôte. » Merlet, Abr. bons Fr., p. 109 [1690]. « Son fruit est gros, variant beaucoup dans sa forme et son volume. L'un a deux pouces huit lignes de diamètre sur trois pouces cinq lignes de hauteur ; l’autre a deux pouces huit lignes de diamètre sur deux pouces dix lignes de hauteur ; d’autres ont un diamètre égal à la bauteur; quelques-uns sont aplatis suivant leur longeur, et ont d’un côté deux pouces neuf lignes de diamètre, de l’autre deux pouces quatre lignes, sur trois pouces cinq lignes de hauteur. L'æœil est placé dans une cavité profonde, en entonnoir souvent aplati ou ovale, bordée de bosses qui s'étendent ordinairement jusqu’à la partie la plus renflée du fruit, et y forment des côtes qui font paroître la tête du fruit comme anguleuse. Depuis le plus grand du fruit, qui est un peu plus vers l'œil que vers la queue, il diminue considérablement vers la queue, tantôt uniformément, tantôt inégalement , et se termine quelquefois en pointe aiguë, quelquefois en pointe très-obtuse : de sorte que les uns sont pyri- formes, les autres imitent un peu la Calebasse ; le plus grand nombre est d’une forme indéterminée. La queue est grosse à son extrémité, courte, n'ayant que quatre à six lignes de longeur, tantôt plantée à fleur du fruit, tantôt dans une petite cavité bordée de petites bosses, tantôt entre deux ou trois bosses sans cavité. La couleur de la peau varie aussi : dans les terres légères, lorsque l'arbre est greffé sur Coignassier, elle est jaune-citron du côté de l’ombre, d'un beau rouge vif du eôté du soleil ; quelquefois elle est jaunâtre tavelée de gris, sans aucun rouge. Dans les terres franches et substancieuses, elle est de même couleur que la Crasanne. La chair est demi-beurrée, fondante et très- bonne. Elle a souvent quelques pierres très-petites. Dans les terres franches et substancieuses elle est très-fondante; l’eau est sucrée, relevée et excellente. Le temps de sa maturité varie aussi. Ordinairement il s’en conserve jusqu’en Février. En 1764, il n’en restoit aucune au commencement de Janvier. Les Poires représentées dans la figure sont venues de Chaumontel même, et m'ont été données par le Seigneur du lieu, possesseur du premier Poirier de Bezi de Chaumontel, qui y subsiste encore dans la même place où il est venu de pepin, il y a environ cent ans. Le tronc et la plupart des grosses branches P. DE CHAUMONTEL. sont creux ; il a dix-sept pieds neuf pouces de tige, trois pieds huit pouces de circonférence à la naissance des racines, et trois pieds deux pouces à la nais- sance des branches. Cette année 1765 il a produit un grand nombre de belles Poires. » Duham., 4rb. fruit., p. 199 [1768]. « Fruit gros, ou très-gros, suivant le mode de culture de l’arbre, pyriforme, allongé, bosselé. Peau un peu rude, d’abord vert pâle, puis jaune herbacé, fortement teintée de rouge pourpre du côté du soleil, relevée de quelques points bruns. Pédicelle grêle, fauve, long de un à deux centimètres, implanté dans l’axe du fruit au milieu d’une cavité irrégulière, peu profonde, cou- ronnée de petites bosses. OEil petit, profond, étroit, irrégulier, environné de plusieurs petites bosses ; à divisions brunes, larges à la base, aiguës, réfléchies, régulières. Chair blanchâtre, demi-fine, fondante ; suc fort riche, relevé d’un parfum très-agréable. La maturité du fruit a lieu de novembre à janvier. L'arbre est très-productif, difficile à gouverner en pyramide ; il réussit néan- moins sous cette forme dans les sols légers, peu humides ; élevé en haut vent, et planté à bonne exposition, il produit des fruits moyens, presque rouges et délicieux; ceux qui sont récoltés sur espalier sont très-gros. Il faut tailler court et récolter aussi tard que possible. » Willerm., Poir., p. 183 [18491. La Poire de Chaumontel a été décrite et figurée dans plusieurs ouvrages recommandables, entre autres dans le cinquième volume des Transactions de la Société horticulturale de Londres, dans la Pomo- logie française de Poiteau et la Pomona Austriaca, qui ne fait le plus ordinairement que reproduire, en les calquant, les espèces dé- crites par Duhamel. JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. A. Héivcreux del, : ME. Toillant re P. DUCHESSE DE MARS. P. DUCHESSE DE MARS. Fruit d'hiver, moyen, obtus, à queue droite, assez courte, un peu enfoncée dans le fruit ; à peau jaune et rouge plus ou moins brillant, offrant une large tache fauve autour du pédoncule ; à chair blanchâtre, juteuse, très-musquée. ARBRE assez fertile, à scions de grosseur moyenne, droits, de couleur fauve-olivätre, parsemés de petites lenticelles arrondies; coussinets peu saillants ; yeux très-rapprochés, petits, coniques, appliqués sur le scion. Feuizces florales ovales-elliptiques, mucronées, légèrement pu- bescentes en dessous ; les adultes de deux formes : celles des rosettes elliptiques-arrondies ou un peu acuminées à la base, presque en- tières ; celles des scions ovales ou elliptiques,.acuminées, planes, à bords dentés, ordinairement accompagnées de stipules. Freurs portées sur des pédicelles très-courts, roides, presque gla- bres, très-blanches ; calyce à divisions lancéolées, étalées ; pétales un peu concaves, ovales-orbiculaires, abruptement onguiculés, ne laissant point d'intervalle entre eux. Fruir mûrissant en hiver, moyen, obtus, en forme de Doyenné ; pédoncule court, droit, cylindrique, légèrement enfoncé dans le fruit, de couleur fauve ; peau lisse, d’un jaune plus ou moins bril- lant, lavé de rouge carminé, parsemée de points fauves et portant toujours une large tache de même couleur et en formé de calotte autour du pédoncule; œil assez grand, ouvert, à divisions ovales, 86 P. DUCHESSE DE MARS. glabres, placé presque à fleur de fruit; cœur assez grand , arrondi, entouré de quelques granulations ; lacune centrale étroite, subé- reuse, atténuée vers l'œil; loges moyennes ; pepins noir-acajou. Cuair blanchâtre, à peine granuleuse, ferme, juteuse ; eau abon- dante, sucrée, très-musquée. Quelques pépiniéristes confondent la Duchesse de Mars, qui mürit en hiver, avec la P. de Montigny, dont l’époque de maturité dépasse rarement la fin de l’année. J'ai recu de M. A. Royer, sous le nom de Comtesse de Lumay, un fruit qui ne m'a offert aucune différence avec la Duchesse de Mars, soit pour ses caractères extérieurs, soit pour sa maturité et sa saveur musquée. « C’est un arbre dont la végétation est toujours faible et languissante lors- qu'il est greffé sur Coignassier dans les terrains où ce sujet ne se plait pas très-bien. Sur franc, au contraire, il pousse autant que la plupart des autres bonnes variétés. Le fruit est petit ou moyen, deforme variable souvent ovale ou turbiné, mais parfois arrondi. Son périmètre est assez régulier, sans angles ni bosses. Sa peau est d’un vert jaunâtre, abondamment marbrée de gris-roux , parfois lavée de rose du côté du soleil. Pédoncule long de 10 à 25 millimètres, droit ou oblique, gros ou mince, parfois charnu, implanté dans une petite cavité chez les fruits qui sont de forme arrondie. OEil petit, presque à fleur du fruit. Chair blanche, demi-fine, fondante ; eau abondante, très-sucrée, mus- quée, parfois acidulée ou ayant une saveur particulière très-agréable. Pepins brun-marron. Ce bon fruit mürit en décembre, janvier et février. J’en ai con- servé jusqu’au 20 mars. Il n’est point sujet à blettir, et, lorsque la surface noircit et se détériore, l’intérieur est encore sain et bon. » Prévost, Pomol. Seine-Infér., p. 141 [1839]. Bivort (Ab. pomol., p. 75) et Rousselon (Pomol. nouv. in Ann. Soc. Hort. Paris, 1854) ont reproduit la description de Prévost. JARDIN FRUITTER DU MUSÉUM, AL liocverr del MALE. Prllant- se: RP CROSCCRRIPAUDACUTE. P. GROS CERTEAU D'ÉTÉ. Fruit d'été, moyen , allongé, lisse, jaunâtre et roux ; à queue droite, longue, accompagnée de plis à son insertion sur le fruit ; à chair blanchâtre, demi-cassante, sucrée, peu parfumée. ARBRE très-fertile, à scions gros, droits, de couleur fauve-olivâtre, parsemés de lenticelles oblongues, pubescents et blanchâtres au sommet; à coussinets peu saillants; yeux très-petits et cachés par la base du pétiole. Feuizces florales presque orbiculaires ou ovales-acuminées, en- tières, pubescentes en-dessous ; les adultes de deux formes : celles des rosettes ovales ou ovales-cordiformes, plus ou moins acuminées, entières; celles des scions ovales-oblongues, acuminées, à bords dentés et plus ou moins relevés. Freurs portées sur de très-longs pédicelles presque glabres, grandes, très-blanches ; calyce à divisions lancéolées, aiguës, réflé- chies, recouvertes de poils blonds en dessus ; pétales ovales-orbicu- laires, nettement onguiculés, laissant peu d'espace entre eux. Fruir commencant à mûrir en août, pyriforme ou en calebasse, de couleur jaunâtre ou jaune lavé de roux du côté du soleil, à pédon- cule long, droit ou courbé, de couleur fauve-olivâtre, épaissi et ridé à son insertion sur le fruit; peau très-lisse, jaunâtre ou jaune paille, lavée de rouge ou de roux du côté du soleil, parsemée de très-petits points fauves, qui manquent presque complétement sur la portion 87 P. GROS CERTEAU D'ÉTÉ. colorée en rouge ; «il à fleur de fruit, à divisions linéaires-lancéolées, étalées ou rapprochées les unes des autres, glabres ou légèrement tomenteuses, accompagnées de très-petites bosses ; cœur dessinant un losange sur la coupe longitudinale, entouré de granulations ; lacune centrale atténuée vers l'œil; loges grandes; pepins brun- noirâtre. Carr jaunâtre, demi-cassante, laissant du marc dans la bouche, assez juteuse et parfumée Fruit médiocre, Le nom de Certeau, Serteau, Sarteau, comme on l’écrivait an- clennement, paraît venir du mot sarrire, défricher, sarcler ; de là les mots essarts, essartir, sart et sartage, employés en sylviculture. Les anciens pomologistes distinguaient les Certeaux d’après leur époque de maturité. Je les décrirai successivement. « Turbinatiora omnibus Certoliana Poires de Certeau : quæ Campanica alio nomine dicuntur, non quidem ab illa Campania, quæ in Italia est : nam apud Italos sunt peregrina : sed a nostra Galliarum Campania, quæ Pertosiensis appellatur.. » Ch. Estienne, Prædium rustic. ; Seminarium, p.171 (1554). « Le Certeau d’Esté, est une Poire longue, belle à peindre, qui vient par trochets, et est plus belle que bonne. » Merlet, Abr. bons Fr., p. 82 [1675] et p. 70, édit. de 1690. À .Riocreux del. JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. JE NAOUETTE.. Vds dans en TT . MZ. Taillant Se - A rie a P. NAQUETTE. Fruit d'été, maliforme, moyen, déprimé ; à queue droite, courte, grosse; à peau vert Jaunâtre, unicolore ou légè- rement lavée de roux du côté du soleil, parsemée de gros points fauves; à chair fine, fondante, très-juteuse, mais peu parfumée. ARBRE très-productif; à scions grêles, légèrement flexueux, de couleur olivâtre et fauve-rougeàtre du côté du soleil, parsemés de petites lenticelles arrondies ou oblongues, blanchâtres au sommet; à coussinets assez saillants; yeux coniques, bruns, petits, presque cachés sous la base du pétiole. Feuizces florales ovales ou ovales-arrondies, acuminées, presque entières, ciliées, légèrement pubescentes en dessous, glabres en dessus à l'exception de la nervure médiane; les adultes à peu près de même forme : celles des rosettes ovales-arrondies, à peu près entières; celles des scions plus longuement acuminées, aiguës, à bords dentés, ciliés, accompagnées de stipules. FLEurs assez grandes, très-blanches, étalées, portées sur de courts pédicelles ; calyce à divisions étalées ou réfléchies, couvertes de poils blonds en dessus; pétales obovales, sensiblement onguicu- lés, laissant un intervalle entre eux. Fruir d'été, maliforme, petit ou moyen, à pédoncule court, épais, cylindracé, olivâtre, placé dans l’axe du fruit au centre d’une dépression régulière; peau d’un jaune verdâtre, unicolore, 88 \ 3 a)" 5 tt P. NAQUETTÉ. ou légèrement lavée de rouge ou de roux du côté du soleil, parse- mée de gros points fauves qui sont entremêlés quelquefois de taches et de petites marbrures de même couleur; œil assez grand, placé au milieu d’une légère dépression, entourée de points fauves ou de lignes disposées assez régulièrement en cercles, à divisions entières ou tronquées, dressées, un peu cotonneuses; cœur arrondi, placé au milieu du fruit, entouré de petites granulations; loges petites, arrondies, presque entièrement remplies par des pepins noirs; la- cune centrale nulle ou linéaire. Car très-blanche au centre, légèrement teintéé de vert à la circonférence, fine, fondante; eau abondante, sucrée acidulée, moins parfumée dans les gros fruits que chez les petits. La #Va- quette mûrit du 15 août au 1à septembre. Ce fruit apparaît quelquefois dans les rues de Paris et s'y dé- bite sous le nom de P. d’Oignon. Il appartient à un groupe par- ticulier de variétés que les pomologistes du xvn° siècle désignaient par le nom de Caillot ou de P. de Rose. Celle que je viens de décrire a pour synonyme Caillot-Rosat à courte queue, gros Oignonnet ou Oignon Allemand. Les pépiniéristes modernes en ont fait leur Ber- gamote Fiévée, qu’ils confondent, malgré leur différence, avec la P. Grésilière de Prévost, qui a pour synonyme Bergamote lucrative ou Seigneur d’Espéren. « La Naquette ressemble à une Pomme, colorée vers le soleil, le reste vert. » Dom CI. Saint-Étienne, p. 48 [1670]. « Poire Rose ou Naquette, fort connue dans nos cantons sous le nom de Poire d’Herbe, Poire Disque, etc. Elle mèrit à la fin de septembre, a la chair plus tendre que cassante, blanche, tirant un peu sur le vert; l’eau rosate, par- fois relevée d’un peu d'acide : ce serait un fruit très-estimable, s’il ne mollissait trop promptement. » Mayer, Pomona Franconica, p. 308, 136 [1801]. « Bergamote Fiévée. Cette Poire est d’origine française et je la crois nou- velle; du moins son introduction en Belgique date de peu d’années. Le fruit P. NAQUETIE. vient en bouquets; il est assez gros, arrondi, déprimé ou en forme de Berga- mote; sa hauteur est de 6 à 7 centimètres, et son diamètre de 8 à 9. La peau, jaune verdâtre, maculée de brun, jaunit assez fortement à sa maturité. Le pé- doncule , gros et court, légèrement arqué, mesure 10 à 45 millim. ; 1l est ver- dâtre, se trouve parfois implanté superficiellement et d’autres fois dans une cavité légère et très-évasée, et lui est presque toujours attaché par un raccor- dement charnu. Le calyce est placé dans un enfoncement peu profond et évasé; ses divisions sont brun-noir, ordinairement caduques. La chair est blanche, verdâtre sur les bords, fine, fondante ; son eau abondante, sucrée, et fortement parfumée; le cœur est large, arrondi. C’est un excellent fruit, dont la maturité, qui progresse rapidement, a lieu dans la seconde moitié de sep- tembre. Une de ses qualités, comme fruit de cette saison, est de ne pas blettir. » Bivort, A/b. pomol., t. Il, p. 85 [1849]. A. fliocreux del , JARDIN PF FRUITIER. DU MUSEUM. ; / V4 ) rl \ / PE / F f / A 5 | LS y VI F L SLT 0 /) [] / /] / WW F4 he a ( ZL À \ # \ NY K l'ame + sus DE PARTHENAY. > ni A2 E. Tailarlutd P. DE PARTHENAY. Fruit d'hiver, ventru ; à peau jaune olivâtre ou jaune-indien terne, parsemée de points fauves arrondis, entremêlés de marbrures, et portant autour du pédoncule une tache fauve très-finement striée; à queue droite, moyenne; à chair ferme, sucrée, acidulée, parfumée. Argre très-fertile ; à scions un peu flexueux, bruns, parsemés de lenticelles arrondies; à coussinets peu saillants; yeux coniques, légèrement écartés du scion. Feurzues florales ovales, acuminées , à bords relevés, blanchâtres et cotonneuses sur les deux faces; les adultes à peu près de même forme : celles des rosettes ovales-cordiformes, acuminées, presque entières; celles des scions assez grandes, ovales-arrondies, con- tournées, à bords ondulés, irrégulièrement dentées, un peu pu- bescentes en dessous. Freurs grandes, très-blanches, portées sur des pédoncules assez courts; calyce à divisions linéaires-lancéolées , recouvertes de poils roux en dessus; pétales un peu concaves, largement ovales, on- guiculés, laissant peu d’intervalles entre eux. Frurr commencant à mûrir en janvier et se conservant jusqu en avril ou en mai, assez gros, ventru, obtus; à queue légèrement enfoncée dans le fruit, droite, cylindracée, fauve noirâtre; peau jaune-indien ou jaune-olivâtre, rarement lavée de rose du côté du 89 P. DE PARTHENAY. soleil, parsemée de points et de nombreuses marbrures ou taches brunâtres , souvent marquée autour du pédoncule d’une large tache fauve finement striée; œil placé au milieu d’une légère dépression régulière, à divisions lancéolées, canaliculées, infléchies à l’extré- mité; cœur assez grand, dessinant une sorte de losange sur la coupe longitudinale du fruit, bordé de granulations; loges moyen- nes ou assez grandes ; pepins allongés, noir-acajou ; lacune centrale étroite, subéreuse. CHair blanchâtre, parcourue par quelques fibres, ferme; eau abondante, sucrée-acidulée, un peu trop astringente quoique rap- pelant la saveur de la Crassane. Quelques pomologistes classent la P. de Parthenay parmi les fruits à cuire; je crois, avec M. De Liron d’Airolles, qu’elle peut être à juste titre considérée comme un fruit à couteau de 2° ordre. La Poire de Parthenay a été rencontrée et propagée par un sieur Poirault, marchand à Parthenay ( Deux-Sèvres), où on la cultive aujourd'hui en plein vent sous le nom de Poire de Poirault ou de P. à Poirault. Son fruit, malgré sa grosseur, résiste bien au vent *. « Arbre vigoureux, fertile, très-propre au haut-vent et à la pyramide. Fruit mesurant en hauteur 9 centimètres sur 8 de diamètre. Pédoncule fort, ligneux, long de 45 millim., placé un peu de côté, entre des gibbosités inégales. Calyce petit, ouvert, à divisions à moitié caduques ou tronquées, de couleur rousse, placé dans une cavité assez large et profonde. Peau épaisse, rude au toucher, de couleur brune; passe au jaune d’or à sa maturité, sous une couche de rouille presque générale. Chair grosse, cassante; eau suffisante, laissant à la dégustation un goût agréable. Ce fruit se conserve jusqu'au mois de mai; il peut être classé parmi les fruits à couteau de 2° ordre. » De Liron d’Airol., Not. pomolog., t. II, p. 16 [1858]. * De Liron d’Airoles, Not. pomol., 1857, p. 32. 4. fiocreux del . JARDIN px FRUITIER DU MUSÉUM. DÉLICES D'ANGERS. M E. Tillant 10 È : P. DÉLICES D’ANGERS. Fruit d'automne, gros ou moyen, oblong, déprimé; à queue assez courte, charnue, souvent accompagnée de gros plis à son insertion sur le fruit; à peau épaisse, jaune-indien, parsemée de très-petits points et de nombreuses marbru- res fauves, teintée de rouge obscur du côté du soleil; à chair ferme, sucrée, parfumée. ARBRE pyramidal; à scions moyens, flexueux, fauves, pubescents au sommet, parsemés de lenticelles ovales, à coussinets peu pro- noncés; yeux coniques, noirâtres. FeuiLces florales ovales ou ovales-cordiformes, denticulées, mu- cronées, glabres sur les deux faces, à l'exception de la nervure médiane; les adultes à peu près de même forme : celles des roset- tes ovales-arrondies ou légèrement cordiformes, dentées, étalées ; celles du scion ovales, aeuminées, à bords crénelés, peu relevés; à stipules persistantes, insérées vers les deux tiers inférieurs du pétiole. Freurs petites, étalées, portées sur des pédicelles très-courts, presque glabres; calyce à divisions étroites, étalées, ferrugineuses en dessus; pétales petits, oblongs-ellipsoïdes, étalés, graduellement atténués en onglet, laissant un intervalle entre eux. Fruir mûrissant à la fin d'octobre et en novembre, gros ou moyen, obtus, en forme de Poire de Doyenné, ou arrondi, déprimé ; pédoncule gros, charnu, lisse, fauve, quelquefois renflé aux deux 90 P. DÉLICES D ANGERS. extrémités et surtout à son insertion sur le fruit, où il est accompagné de plis; peau épaisse, à fond jaune-indien plus ou moins recouvert de marbrures olivätres, bronzées ou d’un brun ferrugineux , presque dépourvue de points, le côté exposé au soleil coloré en rouge brun; œil placé au milieu d’une dépression assez régulière, peu profonde, à divisions blanchâtres, canalieulées, entières, dressées ou plus ou moins tronquées ; cœur dessinant une sorte d'ovale sur la coupe lon- gitudinale du fruit, entouré de granulations, à loges larges; pepins noir-acajou;, lacune centrale peu prononcée. Cum ferme ou demi-fondante; eau abondante, sucrée, très-fai- blement musquée, d’un parfum très-agréable. Il ne faut pas confondre cette variété avec la Poire Pomme, nom- mée aujourd'hui Beurré de Rackenghem par quelques pomologistes, et qui appartient au groupe des Caillots. On lui a donné le nom de Délices d'Hardenpont d'Angers, pour la distinguer de la P. Délices d'Har- denpont des Belges, qui est, comme je l'ai démontré, la Poire Marquise. « Fruit irrégulièrement ovale, fortement bosselé, jaune pâle au moment de la maturité, irrégulièrement marbré de gris, souvent entièrement gris autour de l’œil, parfois lavé et marbré rouge päle d’un côté. Pédoncule gros et très- court, entouré à sa base de bosses transversales ou bourrelets charnus. Chair demi-fine, fondante; eau très-abondante et très-sucrée, parfumée. Ce bon fruit mürit en octobre et novembre. » Prévost, Pomol. Seine-Infér., p. 23 [18391. « Fruit moyen, ovale arrondi, légèrement bosselé ; peau épaisse, verte, pas- sant au jaune doré à sa maturité, fortement ombrée de roux fauve du côté du soleil, autour du pédoncule et du calyce, ponctuée de même couleur; pédon- cule gros, charnu, surtout à son contact avec le fruit, brun clair, parfois placé à fleur du fruit au sommet d’une légère gibbosité, d’autres fois logé dans une cavité peu profonde. Calyce petit, placé dans une cavité assez profonde, à divi- sions caduques. Chair blanc-jaunâtre, demi-fine, demi-fondante; eau abon- dante, très-sucrée et d’un parfum agréable, mais peu prononcé. » Bivort, 4/6. pomol., t. II, p. 31 [1850]. P. DÉLICES D ANGERS. « Fruit moyen, ovale, aussi large que haut, un peu aplati du côté de l'œil, légèrement bosselé du côté du pédoncule ; celui-ci est gros, charnu, fauve clair, brillant, obliquement implanté dans une cavité peu profonde, irrégulière, environnée de plis roux. La peau est épaisse, jaune d’or à sa maturité, forte- ment relevée de taches rousses. La chair, jaunâtre, demi-fine, crépitante, ren- ferme une eau abondante, sucrée et relevée d’un aïgre-fin très-agréable. Le calyce moyen , enfoncé dans une cavité peu profonde, irrégulière, entouré de bosses. Cette Poire mürit de novembre à décembre. L'arbre est moyen, mais fertile. » Willerm., Poër, p. 99 [18491]. JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. A.Züocreux del M ZE, Trillant Je PP PUSEE P. FUSÉE. Fruit d'automne, petit, moyen, pyriforme ou très-allongé : à peau jaune et rouge, parsemée de petits points fauves ou de gros points rouges, presque constamment dépourvue de marbrures; à queue droite ou oblique, longue, grêle, se confondant souvent avec le fruit; à chair cassante, un peu granuleuse, sucrée, légèrement astringente et mus- quée. : ARBRE propre à former des plein-vent; à scions moyens, de couleur fauve , teintés de rouge violâtre du côté exposé au soleil, parsemés de petites lenticelles arrondies ou oblongues ; à coussinets peu sail- lants, quelquefois faiblement décurrents; yeux très-petits, coni- ques, arrondis. Feuizces florales ovales, acuminées, dentées, presque glabres sur les deux faces; les adultes de deux formes : celles des rosettes ovales-arrondies, faiblement acuminées ou orbiculaires, presque entières; celles du scion assez petites, ovales, acuminées, à bords un peu relevés et dentés, épaisses. Freurs portées sur des pédoncules un peu grêles, blanches, moyen- nes; calyce à divisions lancéolées, étalées ou réfléchies, recouvertes de poils blonds en dessus; pétales ovales-orbiculaires ou obovales, ne laissant pas d'intervalle entre eux. Frurr commencant à mürir en octobre, petit ou moyen, pyriforme ou très-allongé; à queue droite ou oblique se continuant avec le fruit, 91 P. FUSÉE, dont elle offre quelquefois la couleur, assez longue, brune, un peu luisante, munie ou dépourvue de plis; peau jaune-vif du côté de . l'ombre et parsemée de petits points fauves, très-brillamment colo- rée en rouge du côté opposé, et couverte de gros points d’un rouge plus foncé que le fond lui-même, ordinairement dépourvue de mar- brures fauves; œil à fleur de fruit, ou placé au centre d’une légère dépression, à divisions ovales-lancéolées, étalées, formant l'étoile, séparées par de très-petites protubérances, glabres ou pubescentes; cœur assez petit, dessinant une sorte de losange sur la coupe longi- tudinale du fruit, entouré de granulations; loges moyennes ou petites, presque complétement remplies par des pepins de couleur fuligineuse; lacune centrale large. CHR ferme ou cassante, d’un blanc-jaunâtre, granuleuse, lais- sant du marc dans la bouche; eau sucrée, parfumée, peu abondante, — Fruit à compote ou propre à faire des Poires tapées. J'ai déjà eu occasion de faire remarquer que Merlet a décrit des Poires Fusées de plusieurs saisons : 1° la Fusée hâtive, qui müûrit en juillet et qui correspond aujourd'hui à l’une de nos Bellissimes; 2° la Fusée d'été, mürissant quinze jours plus tard : elle correspond probablement à la grosse Cuisse-Dame ; 3° la Fusée de la mi-août, autre Bellissime; 4° celle de Lombardie ; 5° la Bouline, semblable à la P. de Saint-Sanson du mois d'août; 6° la Friseus, qui est notre Vermillon ; 1° la Fusée de novembre à queue courte; 8° la Fusée d'hiver, une des plus tardives et probablement voisine de l’une de nos Poires Tarquin. « Fusée, dite ailleurs Gros-Roland ou Chesnegalon, est fort longue et grosse comme Bequesne, rouge et jaunâtre, amenuise fort vers la queuë, comme un Fuseau. » Dom CI. Saint-Étienne, Nouv. Instr., p. 57 [1670]. « Il ne faut pas confondre cette variété avec une fort bonne Poire à com- pote, qu’on nomme aussi Poire de Fusée, mais qui est plus connue à Rouen sous le nom de Poire de Margot. Le fruit est moyen, pyramidal ou pyriforme , P. FUSÉE. obtus, étroit et très-allongé, jaune-herbacé, ordinairement lavé ou nuancé de rose du côté du soleil, finement pointillé et parfois marbré de gris, odorant lors- qu'il est mür. Pédoncule long de 8 à 15 mill., très-gros, charnu, roussâtre; une tache de même couleur, irrégulièrement frangée, part de la base du pédoncule et se prolonge sur le fruit. Oil de moyenne grandeur, placé à fleur de fruit, présentant, par la base persistante de ses sépales, un rebord saillant cupuli- forme, ordinairement anguleux. Chair un peu grosse, jaunâtre, demi-fondante ; eau assez abondante, très-parfumée, mais conservant, même en complète ma- turité, quelque chose de la saveur acerbe des fruits sauvages destinés au pres- soir. » Prévost, Pomol. Seine-Infér., p. 195 [1850]. JAIRDIN XRUITIER DU MUSEUM. = Ti TE RS Ré ST 2 À, 2 es 4 =—— 1 Jéocreux del, MCE 77, Tixllant eu D CREÉSUERE P. GRÉSILIER. ‘ Fruit d'automne, moyen, turbiné ou arrondi, à queue char- nue, portant la trace de bractéoles, plissée, à peine en- foncée dans le fruit; peau d’un vert jaunâtre, lisse, portant quelquefois une tache fauve autour du pédoncule et quelques marbrures, rarement lavée de rouge du côté du soleil ; chair très-fine, un peu verdâtre, très-juteuse et parfumée. ARBRE très-productif, quoique assez, faible, à scions moyens, droits, fauves ou olivacés cendrés, parsemés de nombreuses lenti- celles arrondies, à coussinets peu saillants; yeux coniques, un peu écartés du scion 7 Feuizzes florales oblongues ou lancéolées, roussâtres , acuminées, aiguës, denticulées, ciliées, glabres sur les deux faces ; les adultes de même forme; celles des scions oblongues, longuement acuminées au sommet, arrondies ou légèrement atténuées à la base, denticulées, arquées, à bords redressés, à pétiole muni de stipules. Freurs très-blanches, portées sur de courts pédoncules ; calyce à divisions étalées , couvertes en dessus de poils roux; pétales arron- dis, mollement onguiculés, à bords ondulés , ne laissant pas d’in- tervalle entre eux. Fruir müûrissant au commencement. de septembre, moyen ; en forme de Poire Doyenné, obtus aux deux extrémités ; pédoncule à 92 P, GRÉSILIER. fleur de fruit ou à peine enfoncé, court, charnu, irrégulier, plissé et portant la marque de quelques bractéoles, lisse et de couleur fauve ou verte ; peau vert jaunâtre, plus ou moins lavée de rouge carminé du côté du soleil, parsemée de très-petits points et de quelques mar- brures fauves, et portant quelquefois une tache autour du pédoncule ; œil placé à fleur de fruit ou au milieu d’une très-faible dépression, à divisions étalées ou dressées , aiguës, un peu charnues et accom- pagnées à la base de petites protubérances entières ou tronquées ; cœur dessinant une sorte de losange sur la coupe longitudinale du fruit, entouré de granulations ; loges petites, remplies par des pepins de couleur acajou ; lacune centrale nulle. Car remarquablement fine et fondante, un peu verdâtre à la cir- conférence ; eau d’une saveur très-sucrée, parfumée, à peine mus- quée. Fruit de première qualité. La synonymie de cette excellente Poire a été complétement mé- connue jusqu'ici. Je lui ai conservé le nom de Grésilier, sous lequel Prévost le premier nous l’a fait connaître par une bonne description accompagnée de figures. Les pépiniéristes français, en effet, l'ont confondue avec la P. Naquette ou Bergamote Fievé, qui en est très-différente, tandis que les pomologistes belges l’ont désignée sous le nom de Seigneur d'Espéren, sans prévoir la confusion que ce nom pouvait entraîner lorsque déjà nous avions la Poire Seigneur ou Épargne, la Poire Seigneur ou Doyenné, la Poire Seigneur d’Orsai (V. M., Cat., p. 24), la P. Seigneur jaune (V. M., Cat., p. 35), la P. Seigneur Everard de Sénéclauze, la P. Seigneur d'hiver ou P. de Pentecôte, et qu'enfin le Catalogue de Van Mons enregistre un Petit Seigneur, à la page 46. Le nom de P. Grésilier, donné par Prévost, outre son droit d’antériorité, a donc, à mes yeux, l’avantage im- mense d'éviter à l’avenir toute confusion. «Cette variété, fort peu connue encore, et dont nous ignorons l’origine, existe P. GRÉSILIER. depuis peu d'années, et sous ce seul nom (Grésilier), à PEcole d’Arboriculture de Rouen. L'arbre est vigoureux, au moins sur franc, se forme bien en pyra- mide, et produit en espalier des fruits d’un beau volume. Ses rameaux sont droits ou à peine flexueux, lisses et sans stries, d’un blond verdâtre, nuancé gris, parsemé de petites lenticelles gris pâle ; les mérithalles sont courts, parfois inégaux. Yeux saillants, coniques, aigus, généralement petits et courts sur les plus forts rameaux. Feuilles arquées, à bords denticulés, relevés par les côtés; celles qui naissent sur le vieux bois et autour des boutons à fleurs sont ovales- lancéolées, aiguës, de grandeur moyenne, longuement pétiolées; celles que portent les rameaux, généralement petites, ovales, se terminent en une pointe courte et aiguë. Elles sont fortement arquées au sommet. Sur les rameaux vigoureux les feuilles se trouvent presque toujours par trois ou par cinq au- tour de chaque œil ; ces feuilles latérales sont plus étroites, lancéolées, très- aigués, atténuées à la base ; elles sont dépourvues de stipules. Le fruit, tur- biné, moyen, obtus, vert-jaunâtre, irrégulièrement pointillé et marbré de gris. est muni d’un pédoncule long de 12 à 20 millimètres ; l’œil est petit, placé dans une cavité évasée, assez régulière , à sépales persistants et convergents. La chair est fine, fondante , l’eau très-abondante, sucrée, parfumée. Sa ma- turité a lieu en septembre, quelquefois dans les premiers jours de ce mois dans les terres légères. La Poire Grésilier est un fruit fin et de première qualité. S’il conserve en plein air et dans les terres fortes le mérite que je lui ai trouvé en espalier, dans un terrain sablonneux, il fera abandonner la culture de plu- sieurs autres variétés de Poires dont la maturité a lieu aussi en septembre. » Prévost, Pomol. Seine-[nfér., p. 169 [1839]. « Le fruit est assez gros, haut de 9 à10 centimètres, large de 8 à 9, arrondi, en forme de Doyenné, d’un vert clair, totalement bigarré de marbrures fauves ; il jaunit modérément à la maturité ; le pédoncule gros , souvent charnu et ridé, verdâtre, long de 2 centimètres, placé à la base du fruit dans une cavité légère et toujours régulière. Calyce peu enfoncé, irrégulier, divisions cotonneu- ses. Chair blanche, verdâtre au pourtour du fruit, fondante, demi-beurrée ; eau abondante, sucrée, légèrement musquée ou relevée. La maturité de cet excellent fruit a lieu de la fin de septembre à la mi-octobre. Il mürit lentement sans blettir. » Bivort, Album pomol., t. Il, p. 1 [18491]. JARDIN FRUITIEIR DU MUSEUM-: CU E. Taillant de _A.Rivcreux del à P. D'ALENCON. P. D’ALENCON. Fruit d'hiver, ovale-ventru, obtus, à peau olivätre, parsemée de gros points entremélés de nombreuses marbrures ou taches de couleur fauve ou bronzées, à queue assez courte, ordinairement placée dans l’axe du fruit, dans lequel elle s'enfonce ; à chair blanchâtre, fondante, sucrée, parfumée, légèrement astringente. ARBRE vigoureux, à scions assez gros, de couleur olive ou fauve olivacé, parsemés de lenticelles arrondies, jaunâtres ; yeux coniques, petits, brun-marron, FeurLces florales elliptiques, arrondies à la base, mucronulées au sommet, pubescentes en dessous, glabres en dessus, à l'exception de la nervure moyenne, à bords relevés; les adultes à peu près de même forme : celles des rosettes ovales-elliptiques ou lancéolées-elliptiques, arrondies à la base, acuminées au sommet, à bords crénelés; celles des scions oblongues, à bords dentés et redressés, assez semblables à celles des Poires de Saint-Germain. Freurs blanches, moyennes, à pédoncules un peu courts; calyce à divisions étalées ou légèrement réfléchies, aiguës; pétales ovales, onguiculés, quelquefois un peu apiculés au sommet, presque étalés. Frurr commencant à müûrir à la fin d'octobre et se prolongeant souvent jusqu’en mars, en forme de Doyenné, obtus ; à queue droite ou légèrement arquée, enfoncée dans le fruit, lisse, renflée aux deux 93 P. D'ALENCON. extrémités, ordinairement assez courte, de couleur fauve-olivâtre ; peau jaune verdâtre, assez lisse quoique parsemée de points reliés par de nombreuses marbrures squammeuses, marquée ou non d'une tache fauve autour du pédoncule; œil placé presque à fleur du fruit, à divisions pubescentes, blanchâtres, étalées, entières et un peu rap- prochées; cœur assez grand, dessinant une sorte de losange sur la coupe longitudinale du fruit; loges très-grandes; pepins solitaires ou géminés, brun-marron; lacune centrale presque nulle. Caarr blanchâtre, fondante, assez fine; eau abondante, acidulée, relevée, légèrement astringente et rappelant un peu la saveur de certaines Bergamotes. — ‘Très-bon fruit. Cette excellente Poire a été décrite par M. Prévost sous le nom de Doyenné d'hiver, bien qu'il l’ait distinguée de la Poire de Pente- côte. De son côté M. Willermoz lui donne à tort pour synonyme le nom de Saint-Michel d'hiver, qui s'applique également à la Poire décrite par Duhamel, et dont j'ai donné moi-même une description. La Poire d’Alencon paraît avoir été découverte en 1810 par M. Thuillier, pépiniériste à Alencon, dans une haie de la ferme de la Ratterie, commune de Cussey, département de l'Orne. (De Liron d'Air., Not. pom., p. 37, 1858.) «La variété dont je m'occupe ici est plus nouvelle que la Bergamote de Pen- tecôte, au moins chez nous, et ne lui ressemble aucunement. Son origine m'est inconnue. Serait-elle née à Alençon, comme son nom semble l'indiquer? Je l’ignore. C’est un arbre assez vigoureux, même sur Coignassier. Il a un peu l'aspect de celui appelé Bergamote de Pâques et aussi Bergamote d’hiver; il se forme bien en pyramide. Le fruit est moyen, ovale-turbiné ou arrondi, parfois oviforme, mais plus ordinairement courbé. Son épiderme est jaune pâle ou verdâtre, abondamment maculé et marbré gris roux. Ses marbrures sont par- fois tellement étendues qu’elles recouvrent entièrement l’épiderme, surtout autour de l'œil. Quelquefvis le côté exposé au soleil est jaune rosé, ce qui fait P. D ALENCON. ressortir les points et les marbrures. Le pédoncule, quelquefois gros, mais non charnu, est droit ou oblique par rapport à l’axe du fruit; l'œil est petit, placé dans une cavité évasée, peu profonde. La chair est assez fine, fondante, blanc- jaunâtre, un peu pierreuse; l’eau est abondante, très-sucrée, parfumée, très- agréable. Cette bonne Poire mürit ordinairement en décembre et en janvier: J'en ai conservé jusqu’en mars. » Prévost, Pomol. Seine-Infér., p. 90. «C’est un arbre d’une nature vigoureuse, qui se comporte également bien sur franc et sur Coignassier, et se forme convenablement en pyramide. Le fruit est moyen, ovale, renflé vers son milieu, régulièrement rétréci et obtus aux deux extrémités; peau lisse, verte, passant au jaune doré à sa maturité, for- tement ombrée de fauve autour du pédoncule et du calyce, marbrée de même couleur et maculée de vert; le pédoncule est gros, ligneux, de 2 centimètres de long, placé obliquement dans une cavité superficielle. Calyce clos, coton- neux, et placé dans une cavité peu profonde, arrondie, très-évasée. Chair blanc-jaunâtre, demi-fine, fondante ; eau assez abondante et d’un parfum des plus agréables, rappelant quelque peu celui de la Bergamote de Pentecôte ou Doyenné d'hiver. Les dimensions du Doyenné d'Alençon sont moindres ; l’épo- que de sa maturité est aussi plus rapprochée, car elle a lieu ordinairement en décembre et janvier. La marbrure assez régulière et très-prononcée de sa peau lui a fait donner par plusieurs cultivateurs le nom de Doyenné marbré: elle porte, en outre, ceux de Doyenné d'hiver nouveau et de Doyenné d'hiver d'Alençon, nom que nous avons adopté comme plus convenable pour la distin- guer de la Bergamote de Pentecôte, qui porte aussi en plusieurs contrées le nom de Doyenné d'hiver. C’est, en somme, une variété dont on peut recommander la culture, tant à cause de la qualité du fruit que de la fertilité de larbre. » Bivort, 41b. Pom. I, p. 179 [1847]. A,Jtiocreux del , JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. NN P. ÉPINE ROSE. Mr E. Taillant Mo P. ÉPINE ROSE. Fruit d'été, maliforme, petit ou moyen, à queue droite, tres- longue et grêle, enfoncée dans le fruit; à peau verte ou Jjaune-olivätre, parsemée de points, de petites marbrures fauves, et lavée de rouge-brun du côté du soleil; à chair ferme, sucrée, assez parfumée. ARBRE très-productif;, à scions de grosseur moyenne, flexueux, de couleur olivâtre dans l'ombre, rouge-violacé ou brun-violacé du côté du soleil, parsemés de nombreuses lenticelles jaunâtres; à coussinets assez saillants; yeux petits, noirâtres. Feuizces florales ovales-arrondies ou cordiformes, mucronées, en- tières, légèrement pubescentes en dessous, glabres en dessus; les adultes de deux formes : celles des rosettes presque orbiculaires ou ovales-arrondies, acuminées, entières; celles des scions ovales ou ova- les-oblongues, plus longuement acuminées, aiguës, denticulées. FLeurs moyennes, plus ou moins marquées de rose à l’intérieur, por- tées sur des pédicelles assez longs et grêles, calyce à divisions lancéo- lées, linéaires, réfléchies, recouvertes en dessus de poils roussâtres ; pétales suborbiculaires ou ovales-orbiculaires, un peu concaves, lais- sant peu d'intervalle entre eux, légèrement étalés. Fruir maliforme, petit ou moyen, à pédoncule très-long, grêle, vert ou brunâtre, exactement placé dans l’axe du fruit, légère- ment renflé aux deux extrémités, portant la trace de quelques brac- téoles; peau verdâtre, lavée de rouge-brun du côté du soleil, par- 94 P. ÉPINE ROSE. semée de points et de quelques petites taches brunes; œil à fleur de fruit, assez grand, à divisions étalées, lancéolées, blanches, coton- neuses, quelquefois accompagnées de petits plis; cœur dessinant une sorte de losange élargi sur la coupe longitudinale du fruit, entouré de nombreuses granulations ; loges arrondies, presque totalement oc- cupées par des pepins de couleur noire; lacune centrale assez large, subéreuse. Caair blanchâtre, d'apparence grossière, remplie de granulations: eau abondante, sucrée, parfumée, très-agréable. Fruit de deuxième qualité par la saveur, et qui a l'inconvénient, comme beaucoup de fruits d'été, de ne pas se conserver. «P. de Rose, non à fleur double, est plate comme Orange , et de mesme grosseur, de couleur jaunâtre et de bonne odeur. Excellente.» Dom CI. Saint- Étienne, /nstr., p. 41 [16701]. e «La Poire-Rose estune grosse Poire ronde et plate en Ognon, qui a la queue fort longue et menuë, et a la chair un peu dure; elle à l’eau rosate et trés- bonne. » Merlet, Abrégée bons Fruits, p. 87 [1675]. « La Poire-Rose est assez grosse, plate et ronde; la queuë en est fort longue et fort menuëé, et la chair cassante. » La Quint., /nstr., p. 187 [46901. « L'Épine-Rose, ou Poire de Rose, est une fois plus grosse que l’Oignonet, a la même figure, la queue plus longue, le même goût; elle est plus tendre, et demi-fondante; elle a le bois plus gros et la feuille plus grande. » Cat. Pépin. Chartr., p. 31 [1785]. «Son fruit est gros, rond, aplati de la tête à la queue, ayant dans ce sens vingt-sept lignes de longueur sur trente de diamètre. Sa forme est approchante de celle de la Crasanne, aplatie par la tête, où il y a un enfoncement peu con- sidérable , dans lequel est l’œil, qui est assez gros. La queue, de couleur de bois, longue de wingt lignes, ordinairement recourbée, est aussi placée dans un enfoncement. Sa peau est d'un vert-jaunâtre, tiquetée et marbrée de brun ; du côté du soleil elle est lavée de rouge-fauve. Sa chair est blanche, tendre, demi-fondante. Son eau est musquée et sucrée, du même goût que celle de la Poire d'Ognonet; et c’est la plus grande ressemblance qu'il y ait entre le Poi- rier d’Épine-Rose et celui d’Ognonet, quoique plusieurs amateurs les compa- P. ÉPINE ROSE. rent aussi pour le bois, les feuilles et la forme du fruit. Cette Poire mürit du commencement à la mi-août. Quelques jardiniers la nomment Caëllot-Rosat ; mais celle-ci est une autre Poire qui mürit à la fin de septembre; elle est belle et seroit plus estimable si elle ne mollissoit promptement, et si son eau n’étoit ordinairement relevée d’un peu trop d'acide. Merlet, qui paroît ne l’a- voir pas connue, donne son nom à trois Poires qui en sont fort différentes, la Poire d’£Zau-Rose, la Poire Tulipée et la Poire de Malte. » Duham., Arbr. fruit., p. 179 [1768]. « Épine-Rose, ou Poire de Rose. Son bois est gros et court; sa fleur et sa feuille sont grandes; son fruit est gros, sphérique, aplati aux deux extré- mités, ou de forme imitant celle de la Crasanne, d’un vert approchant au jaune, tiqueté de brun et lavé de rouge-clair, tendre, demi-fondant, mus- qué, sucré, de même goût que la Poire d’Oignonet. Il mürit en août. Il y a peu de Poires qui aient été aussi mal comparées, et aussi confondues avec diverses Poires qui en sont fort différentes. » Le Berryais, Traité des Jard.. p. 323 [1789]. « Cette Poire, qu’on a quelquefois confondue avec l'Ognonel, à cause de la réæsemblance de goût, a des caractères différents. L'arbre qui la produit, greffé sur franc, est vigoureux, pousse des bourgeons forts, quoique peu allon- gés. Le fruit, qui ressemble assez, par la forme, à l’Orange hâtive, est aplati aux deux extrémités; son ombilic est sensiblement enfoncé. La peau, à l’é- poque de sa maturité, d’un vert-jaune, qui se colore d’un rouge-pourpre au soleil, a des taches brunes. La chair est blanchâtre, assez fondante, d’une eau douce et musquée comme celle de l’Ognonet. » Calvel, Traité gén. des Pépin. t. IL, p. 293 [18101 « Le fruit est tellement raccourci qu’étant détaché de Parbre plusieurs personnes le prennent pour une Pomme ; il est arrondi, déprimé à la base et au sommet, assez régulier, du diamètre de sept centimètres sur une hauleur un peu moindre. Sa peau est d’un vert-jaunâtre, assez souvent piquetée ou marbrée de brun ; le côté du soleil se lave de roux ou de rouge obscur. La chair est blanche, demi-cassante, très-pierreuse, mais ces pierres fondent très- promptement dans la bouche. Son eau est abondante, sucrée et musquée. Les pepins bien nourris sont courts et bruns; ils emplissent les loges qui les con- tiennent. La maturité de cette Poire arrive vers le milieu d'août. Elle passe vite; en huit jours un arbre en est dépouillé, et parmi ses fruits il en est toujours quelques-uns qui se fendent en dessous. La Quintinye a relégué l'Épine-Rose parmi les mauvais fruits; je crois, moi, qu'il faut la placer à la suite des bons » Poiteau, Pomol. franç. [1846]. JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. | A. Fiocreux del, |l P. DUVAL. P. DUVAL. Fruit d'automne, gros, pyriforme, oblong, à peau verte ou verdâtre, parsemée de petits points et de marbrures dans les deux tiers supérieurs ; à queue droite ou insérée obli- quement et en dehors de l’axe du fruit, assez grêle; à chair blanche, ferme, très-juteuse, parfumée. i ARBRE très-productif, à scions très-flexueux, grèles, de couleur fauve un peu cendrée ou presque blonds, parsemés de lenticelles oblongues; à coussinets peu saillants; yeux petits, rapprochés du sCIOn. Feuizces florales ovales-arrondies ou cordiformes, assez longue- ment mucronées, légèrement pubescentes en dessous, ciliées; les adultes à peu près de même forme ; celles des scions assez petites, ovales, arrondies à la base, acuminées au sommet, dentées, étalées ou tourmentées. | Freurs à pédicelles courts, blanchès, grandes; calyce à divisions lancéolées, réfléchies, couvertes de poils roux en dessus; pétales obovales-arrondis, entiers ou légèrement échancrés, laissant entre eux quelque intervalle. Frurr commencant à mürir en novembre, gros, pyriforme-oblong, quelquefois légèrement bosselé, à queue droite ou arquée, moyenne, placée soit dans l’axe, soit obliquement un peu au-dessous du som- met du fruit, qui offre alors une sorte de petite bosse du côté op- 95 P. DUVAL. posé à l'insertion du pédoncule; peau verte ou jaune-verdâtre, rare- ment lavée de rouge, assez lisse, parsemée de points et marquée de taches ou de marbrures fauves ou noirâtres, rudes dans le voisinage de l'œil; œil presque à fleur de fruit ou placé au milieu d’une sorte d’aplatissement du fruit, accompagné de petites protubérances qui alternent avec les divisions, qui sont rapprochées ou étalées, quel- quefois tronquées à l'extrémité ; cœur dessinant un ovale sur la coupe du fruit, entouré de granulations ; loges assez petites, rapprochées de l’axe; pepins brus; lacune centrale étroite. Car blanche, un peu granuleuse, ferme ou demi-beurrée; eau très-abondante, sucrée, acidulée, parfumée, d’une saveur particu- lière très-agréable. — Très-bon fruit. Lorsque la P. Duval est un peu colorée en jaune ou en rose, on la confondrait facilement avec la P. Louise Bonne d’Avranches, tandis que, quand elle prend une teinte verdâtre et que sa peau se couvre de taches fauves et squammeuses, elle revêt les caractères extérieurs d’un Saint-Germain. Dans l’un et l’autre cas l’époque de maturité est fort différente, la P. Duval mürissant d'ordinaire deux mois après la Louise Bonne d’Avranches et deux mois avant le Saint- Germain. « Gette variété a été trouvée de semis dans le Hainaut par M. Duval, à une époque que nous ne pourrions fixer avec certitude, mais qui est antérieure à 1893, car elle se trouve inscrite dans le catalogue de Van Mons (page 30)*. Le fruit est gros, bosselé, pyriforme, pyramidal ; l’épiderme, lisse, vert clair, passe au jaune citron à l’époque de sa maturité; il est ponctué et panaché de fauve, maculé de brun noir et fortement coloré de rouge vif du côté du soleil. Le pédoncule, long de 3 centimètres, assez gros, ligneux, arqué, brun clair, * Van Mons cite en outre, à la page 60 de son Catalogue, deux Poires du même nom: la P. Duval d'hiver et la P. Duval-Vantilt. P. DUVAL. est implanté un peu de côté à fleur du fruit. Le calyce, irrégulier, occupe une cavité peu profonde, évasée, dont l’orifice est irrégularisé par de nombreuses * gibbosités; ses divisions sont noires; la chair est blanche-jaunâtre, très-fine, fondante, beurrée; son eau, abondante, sucrée, d’un parfum délicieux, a beaucoup d’analogie avec celle du Passe-Colmar. Malgré quelques concré- tions pierreuses qui entourent les loges séminales, c’est un fruit de toute pre- mière qualité, dont la maturité a lieu vers la mi-novembre. » Bivort, A(6. pomol., p."45 [1850]. | Cette description se trouve à peu près textuellement reproduite dans les Annales de Pomologie belge, p. 49 [1857]. JARDIN FRUITIEIR DU MUSÉUM. MU E. Jaillanl se - _A. fiocreux del . PES OICNONE I DIÉRPIROMENCIE P. OIGNONET DE PROVENCE. Fruit d'été, petit, de couleur herbacée, quelquefois rougeñtre du côté du soleil, parsemé de petits points fauves rarement accompagnés de taches ; à queue longue, grêle, portant souvent des traces de l'insertion des bractées ; œil à fleur de fruit, à divisions rapprochées ou caduques; chair verdä- tre , fine, demi-fondante, juteuse, acidulée. ARBRE très-productif, propre à former des plein-vent; scions grèles, bruns ou olivâtres, droits, parsemés de très-petites lenticelles ; coussinets peu saillants; yeux petits, noirs, coniques. Feuirces florales orbiculaires ou ovales, acuminées, finement den- tées, pubescentes et presque soyeuses sur les deux faces, ainsi que les pétioles; les adultes à peu près de même forme, presque orbiculaires, subcordiformes, acuminées, à peine denticulées, à bords redressés, portées sur d'assez longs pétioles. Freurs très-grandes, toutes blanches, portées sur des pédicelles très-longs, grêles, tomenteux, blanchâtres ; calyce à divisions étalées ou réfléchies, couvertes de poils blonds; pétales ovales ou obovales, onguiculés , entiers, laissant de grands intervalles entre eux. Frurr commençant à mürir en août, arrondi, à pédoncules en gé- néral très-longs, portant ordinairement quelques cicatrices de brac- tées, inséré dans l'axe du fruit, légèrement renflé aux deux extrémi- tés, droit ou un peu arqué, vert ou de couleur loivâtre; peau fine, 96 P. OIGNONET DE PROVENCE. verte, recouverte d'une légère fleur glauque, plus ou moins parse- mée de points, quelquefois un peu teintée en roux du côté du soleil, presque constamment dépourvue de marbrures ; &il à fleur de fruit, à divisions dressées, cotonneuses, lancéolées, aiguës, séparées par de très-petites protubérances, persistantes ou caduques ; cœur arrondi, entouré de granulations; loges moyennes ou assez longues ; pepins noirâtres; lacune centrale plus ou moins large, allongée, subé- reuse. Carr fine, fondante, verdâtre, un peu granuleuse ; eau assez abondante, sucrée-acidulée, astringente. Cette variété, inférieure à plusieurs autres de même époque de maturité, a néanmoins le grand avantage d’être annuellement très- productive. « La forme de cette Poire est à peu près la même que celle de l’Archidue d'été, mais elle est un peu plus petite, n’ayant que 16 à 17 lignes de dia- mètre sur à peu près 1 ligne de plus en hauteur, et elle est portée sur un long pédoncule de 20 à 21 lignes. Sa peau est lisse, d’un vert jaunâtre du côté de l’ombre, d’un rouge un peu roussâtre du côté du soleil. La chair est ferme, cassante, d’un goût musqué fort agréable. Cette Poire nous a été en- voyée par MM. Audibert (1). » Loisel.-Deslonch., Nouv. Duham., vol. VI, p. 198, tab. 67 [1815]. (1) Célebres pépiniéristes de Tarascon P. NAÏN VERT. Fruit d'automne, maliforme, petit ou moyen; à queue de longueur variable, grèle, arquée ou droite, cylindrique , placée dans l’axe du fruit; à peau jaune verdâtre, parse- mée de points et de quelques marbrures fauves ; à chair blanche, sucrée, fondante, peu relevée. Médiocre. ArgustE de 1 mètre de hauteur environ, à rameaux courts, dres- sés, charnus, de couleur bronzée ou olivâtre, parsemés de lenticelles arrondies; à coussinets épais et saillants; yeux petits, appliqués contre le scion. FeuiLces florales ovales ou arrondies, à bords redressés, légère- ment pubescentes en dessous, ciliées sur les bords; les adultes de deux formes : celles des rosettes orbiculaires, presque cordiformes ou ovales-arrondies, finement denticulées, portées sur de longs pétioles; celles des scions très-rapprochées , de formes variables, ovales-ar- rondies ou ovales-oblongues, assez longuement pétiolées, épaisses, d'un vert sombre. Freurs petites, très-blanches, étalées, portées sur de courts pé- doncules ; calyce à divisions réfléchies, ferrugineuses; pétales petits, suborbiculaires, mollement onguiculés, entiers, laissant un peu d'intervalle entre eux. Fruir mûrissant ordinairement au commencement d'octobre, rond, déprimé , petit ou moyen; pédoncule grêle , droit ou arqué, eylin- 97 P. NAIN VERT. drique, brun, légèrement verruqueux, placé dans l’axe du fruit, dans lequel il s'enfonce assez profondément ; peau vert jaunâtre, parse- mée de nombreux points gercés, entremêlés de quelques petites marbrures fauves plus ou moins rugueuses ou situées dans le voisi- nage de l'œil et autour du pédoneule; œil placé au milieu d’une dé- pression régulière , à divisions caduques ou entières, étalécs, cana- liculées, glabres; cœur dessinant une sorte d’ovale sur la coupe longitudinale du fruit, entouré de nombreuses granulations ; loges petites, remplies par des pepins bruns ou fuligineux; lacune centrale étroite ou nulle. Car blanche, ferme ou demi-fondante , laissant un peu de mare dans la bouche; eau assez abondante , sucrée, peu parfumée. Fruit de troisième ordre. Cette variété, remarquable par sa petite taille et la grosseur de ses rameaux, nous aété envoyée par un habile horticulteur, M. Luizet, à Écuilly, près de Lyon. Si la multiplication en était facile, on pourrait peut-être l’'employer comme sujet pour obtenir des arbres nains, ainsi qu'on le fait pour les Pommiers à l’aide du Pommier- Paradis. MM. Audusson m annoncent que le Poirier Nain-Vert a été ob- tenu de semis, il y a une vingtaine d'années par feu M. de Nerbonne, propriétaire à Huillé, et que ce premier sujet se voit encore aujour- d'hui dans la collection du comice horticole d'Angers. P. TRUITÉE. Fruit d'hiver, moyen, oblong, obtus aux deux extrémités, à queue droite, assez longue, à peine enfoncée dans le fruit ; à peau épaisse, jaune, parsemée de gros points rouges du côté du soleil, ordinairement dépourvue de marbrures ; chair fine, demi-fondante, sucrée, acidulée, faiblement musquée. Argre très-fertile, à scions droits, moyens, bruns ou violâtres, parsemés de très-petites lenticelles ; coussinets peu saillants; yeux coniques, comprimés et rapprochés du scion. FEuiLLEs florales ovales, arrondies à la base ou légèrement cordi- formes, acuminées, très-aiguës, presque entières, pubescentes sur les deux faces; les adultes à peu près de même forme, étalées : celles des rosettes ovales ou oblongues, acuminées, presque entières, por- tées sur des pétioles plus ou moins longs; celles des scions ovales- oblongues, à peine dentées. FLeurs moyennes, à pédicelles assez courts et tomenteux, teintées de rose à l'extérieur; calyce à divisions lancéolées, aiguës, réfléchies, couvertes de poils blonds en dessus; pétales orbiculaires ou suborbiculaires, onguiculés, ne laissant pas d'intervalle entre eux. Frurr mürissant en décembre, moyen, oblong, presque ceylin- drique, obtus aux deux bouts, variant de grosseur et un peu de forme, offrant quelquefois un léger sillon longitudinal; à pédoncule droit, 98 RES PE 0 TRS P. TRUITÉE. de longueur variable, à peine enfoncé dans le fruit, cylindracé, vert; peau épaisse, d'un beau jaune sur un des côtés, carminée sur l’autre et parsemée en outre de gros points d’un rouge plus foncé , marqués au centre d’un très-petit point fauve gercé, rarement mar- brée de fauve; œil placé au centre d’une légère dépression, à divisions resserrées, ovales, obtuses, un peu charnues à la base; cœur dessinant une sorte de losange sur la coupe longitudinale du fruit, entouré de petites granulations; loges moyennes presque complétement remplies par des pepins d’un brun noirâtre; lacune centrale plus ou moins large et subéreuse. Carr blanche, demi-fondante ; eau abondante , sucrée, légèrement parfumée, d’une saveur particulière, à peine musquée. P. Truite. Dom CI. Saint-Étienne. Nouv. Instruct., p.168 et 172 [1670]. «Le fruit est moyen, ovale ou turbiné-pyriforme; sa peau est lisse, lui- sante, verte, passant au jaune clair'à l’époque de la maturité, pointillé de roux du côté de l’ombre, colorée de rouge vif, et ponctuée de rouge cerise et de gris-roux du côté du soleil; le pédoncule est grêle; le calyce est placé dans une cavité peu profonde. La chair est blanche, fine, demi-fondante ; son eau est assez abondante, sucrée et d’un parfum particulier et très-agréable. Ce fruit, qui mürit de novembre à janvier, est connu aux environs de Courtray sous le nom de Corille. » Bivort, A/b. pomol., vol. IT, p. 165 [18501]. «La France est le pays qui a vu naître les variétés de Poires les plus esti- mées; les Allemands viennent d’en publier une que nous connaissons, et de- puis longtemps: c’est la Poire Truitée, par allusion à sa couleur et aux points colorés dont elle est parsemée. On trouverait difficilement, dit le professeur Diel, qui l’a décrite, une Poire aux couleurs aussi brillantes, dont la chair soit savoureuse et fondante comme celle de la Poire Truitée; car ordinaire- ment ces beaux fruits, si richement colorés, sont äâpres et astringents, et ne peuvent se consommer que cuits. Celle-ci, au contraire, est excellente crue, et l’arbre qui la produit est à la fois si précoce et si robuste qu’en 1850 le jeune fruit, déjà noué, a parfaitement résisté à un froid de — 10° centigrades, P. TRUITÉE. k qui a fait tomber toutes les fleurs des autres Poiriers alors en pleine flo- raison. » Naudin, Revue hort., 3° série, vol. V, p. 147 [1851]. Cette Poire a souvent été décrite et figurée sous le nom allemand de Forelle, et en particulier dans les ouvrages suivants : Diel, Versuch einer system. Beschreibung der Kernobstsorten, 1796; Lond. Hort. Transact., vol. V, p. 408, 1824; Pomol. Magaz., vol. HT, p. 112, 1530; Lucas, Die Kernobstsort. Würtemb., p. 206, 1854; Ejusd., Abbi/dung. Würtemb. Obstsort., p. 50, 1858. 7m P. BÉQUESNE . —DIe<— Fruit d'automne, moyen, pyriforme ou oblong; à peau jaune, lavée de rouge au soleil, parsemée de points et marquée de brun autour du pédoncule ; à queue assez longue, à peu près insérée dans l’axe du fruit, à chair demi-cassante, sucrée, peu parfumée. Fruit à cuire. ARBRE Vigoureux et assez productif, à scions droits ou légèrement flexueux, moyens, bruns ou fauves, parsemés de nombreuses lenticelles , à coussinets assez saillants; yeux coniques, écartés du scion et quelquefois appliqués entre la base du pétiole, noi- ratres. | Feuizzes florales oblongues ou lancéolées, longuement acuminées , pubescentes sur les deux faces, mais principalement sur l’inférieure ; les adultes de même forme, oblongues ou lancéolées, arrondies ou légèrement atténuées à la base, acuminées et très-aiguës au sommet, à bords crénelés, étalés ou mollement redressés, portées sur de longs pétioles teintés de rose à la base. | Fzeurs petites, blanches, à pédicelles moyens, un peu grêles , tomenteux ; calyce à divisions réfléchies, couvertes de poils blonds en dessus; pétales ovales-oblongs ou elliptiques-oblongs, mollement _onguiculés , laissant de grands intervalles entre eux. * On nomme en Champagne et en Brie Béquène ou Béquens une jeune fille très-babillarde ; en Lorraine on appelle beccaine le Pic-vert, qui fait grand bruit avec son bec. Le nom de Béquesne donné à notre Poire ferait-il allusion à la longueur de son bec (queue)? On sait que notre vieille Poire d'Angleterre, assez semblable à celle-ci par la longueur de sa queue, porte “également dans quelques-unes de nos provinces le nom de Bec-d’oie. 99 P. BÉQUESNE. Fruir commencant à müûrir à la fin d'octobre, régulièrement py- riforme ou oblong; à queue insérée dans l’axe du fruit, cylindra- cée, droite ou légèrement arquée , de couleur fauve, lisse ou fine- ment striée; peau jaune plus ou moins vif, ordinairement lavée de rouge du côté du soleil, parsemée de points bruns entremélés de quelques marbrures, et toujours fortement marquée de brun autour du pédoncule; œil à fleur de fruit, à divisions persistantes ou cadu- ques, dressées ou légèrement étalées, un peu charnues à la base; cœur dessinant une sorte d’ovale sur la coupe longitudinale du fruit, entouré de granulations qui s'étendent sur toute la longueur du fais- ceau vasculaire central; loges larges, rapprochées de l’axe ; pepins bruns noirûtres ; lacune centrale étroite. Cuir blanche, ordinairement assez sèche, cassante, sucrée, peu parfumée. Fruit à cuire ou propre à faire des Poires tapées. Cette variété paraît avoir été souvent confondue avec la P. Don- ville ; j'y rapporte une Poire décrite par Noisette sous le nom de Bellissime de Jardin. « Le Béquesne est long, plus pointu et plus brun que la Donxille ; elle se garde longtemps ; bonne à cuire, qu'il faut avoir sur l'arrière-saison, comme les autres précédentes (Wartin-Sire, Donville, Dagobert), pour mettre au feu, une Poire cuite eslant à préférer à une bonne crüe pendant qu’il gèle . fut- elle de Bon Chrétien.» Merlet, Abrégée bons Fruits, p. 105 [1690]. « Le fruit de la Béquesne est gros, long, assez bien fait, souvent un peu bossu d’un côté, et comme voûté de l’autre; son plus grand diamètre est vers la moitié de sa hauteur; il diminue de grosseur vers les deux extrémités, el surtout vers la queue, où souvent il se termine en pointe assez aiguë pour ètre pyriforme dans cette partie. Il est ordinairement arrondi du côté de la tête, où l'œil, qui est pelit, est enfoncé dans une cavité assez large. La queue est droite, longue de six lignes, plantée à fleur du fruit. Le diamètre de cette Poire est de deux pouces quatre lignes, et sa hauteur de deux pouces six li- P. BÉQUESNE. -gnes. Sa peau prend une légère teinte de rouge du côté du soleil; l’autre côté devient jaune-citron en mürissant; mais elle est presque entièrement couverte de points et de taches grises, surtout du côté du soleil. Cette Poire est très- bonne cuite et en compote. Sa chair est moelleuse, et prend une belle cou- leur au feu. Son eau est très-abondante et sans âcreté, un peu fade lorsque le fruit est très-mür. On en mange depuis le mois d'octobre jusqu’en février.» Dubam., Arbr. fruit., p. 181 [1768]. « Je donne le fruit tel qu'un arbre venu de Paris, étiqueté Double Béquesne ou Asperge d'hiver, et élevé en espalier, me l’a procuré. C’est une bonne Poire d'économie et de ménage, qui se mange volontiers et dont il se fait une grande consommation à la campagne et dans les communautés ; elle se garde bien et est excellente cuite.» Mayer, Pomona Franconica, p. 311 [1801]. « Fruit gros, long, assez bien fait, ovale, d’un jaune-citron lavé de rouge du côté du soleil, pointillé et taché de gris; chair moelleuse , un peu fade, bonne cuite. Elle mürit dans les derniers jours de septembre et se conserve jusqu’en février. » Noisette, Wan. compl. Jard., vol. I, p. 524 [1827]. «Bellissime de Jardin. — Fruit moyen assez long, d’un vert jaunâtre, temté de rouge du côté du soleil; chair demi-cassante, sucrée, parfumée , de mé- diocre qualité. Mürit à la fin du mois d’octobre. » Nois., /dem, p. 528. EE — ——— — P. SAINT-GERMAIN PANACHÉ. Les Jeunes scions du Poirier Saint-Germain panaché se re- connaissent à des lignes d’une teinte plus pâle, qui corres- pondent à chacune des insertions des feuilles. Les fruits sont ordinairement moins gros que ceux du type, plus régulièrement amincis aux deux extrémités, et leur peau, d’un vert pâle, lisse, peu chargée de marbrures, présente des bandes jaunes plus ou moins grandes, qui s'étendent du pédoncule à l’æil. La nature de la chair et l’époque de maturité de cette variété sont les mêmes que celles du Saint-Germain ordinaire. Duhamel ne mentionne pas cette variété ; mais elle a été décrite et figurée en 1853 dans les Annales de la Pomologie belge. 100 una je Pi ie TES (= fs" CA ŒTR TER NATI0! T'ES EM GROSEILLIER VERSAILLAIS. Cette variété est supérieure par la grosseur de ses fruits à la Grosse de Hollande. Ses grappes, toujours bien serrées, portent ordinairement une quinzaine de fruits de la gros- seur d’une Merise, lisses, d’une belle couleur rouge, et qui arrivent tous à maturité en même temps. Les variétés dites Groseille Cerise, G. Gondoin, G. Impériale, G. Victoria, G. Knight, etc., ne me paraissent point assez distinctes pour être décrites séparément. Les Groseilliers se multiplient par éclats garnis de racines, ou par boutures qui s’enracinent assez facilement. Bien qu'indifférents sur la qualité du terrain, ils préfèrent une terre silico-argileuse un peu fraîche et l'exposition du soleil ; leur fruit noue mieux, devient plus beau et moins acide lorsqu'ils croissent en plein soleil que lorsqu'ils sont en lieu ombragé. Le Groseillier, dit Duhamel, est indifférent à toutes les formes ; il s'élève également bien en palissade, en touffe ou buisson, en espa- lier et en tige. Cette dernière forme est préférable lorsqu'on a peu de place à lui donner. On le plante dans les contre-espaliers ou au- tour des carrés d’un potager, sur l’alignement des autres arbres ; on ne lui laisse ordinairement qu'un brin, dont on lui fait une tige de 1",50, et à l'extrémité duquel on lui forme une tête. Comme il s’é- lève au-dessus des arbres nains, il n’occupe point la place dont ils ont besoin pour s'étendre; son ombre ne peut leur nuire, et, lors- qu'il est chargé de fruits, 1l présente à l'œil un aspect agréable. Pa d GROSEILLIER VERSAILLAIS. La taille du Groseillier est très-simple ; on se borne à enlever, tous les ans, en hiver, le bois mort et les chicots ; on coupe les rameaux à trois ou quatre yeux, ceux de l’année précédente à deux yeux, en conservant les petites lambourdes qui se montrent sur le bois de deuxième année. Lorsque les Groseilliers sont abandonnés à eux- mêmes, ils finissent par produire des fruits si petits et si acides qu'ils ne sont plus mangeables. Il convient donc de renouveler les planta- tions tous les huit ou dix ans, et de les entretenir en bon état au moyen de labours et de binages. Pour conserver des Groseilles jusqu'en novembre 1l faut enlever une partie des feuilles aux sujets, et choisir une journée bien sèche pour envelopper les Groseilliers de paille, aussitôt que les fruits ap- prochent de leur maturité; on les préserve ainsi de l’action du so- leil, qui les dessécherait, et du pillage de certains oiseaux, qui en sont très-friands à l’arrière-saison. Il est presque superflu de parler de l'emploi des Groseilles ; on les mange crues, avec du sucre, ou sans sucre lorsqu'elles sont adoucies par une extrême maturité. On orne les desserts de leurs grappes en- tières glacées de sucre ; on les confit en grains, en gelée, en pâte, en conserve, en compote ; on en fait des sirops et des eaux rafraîchis- santes. Enfin elles servent à relever la confiture de cerises, comme les Framboises servent de leur côté à les adoucir *. Les Groseilliers à grappes qui se cultivent aux environs de Paris, dans les communes de Croissy, Lonjumeau, Louveciennes, Montreuil, Noisy-le-Sec, Rueil, Soisy, etc., donnent lieu à un commerce très- considérable, pour la fabrication des confitures qui se consomment en immense quantité à Paris, en même temps que les fruits s'ex- portent en Angleterre, lorsque les cultures sont à proximité des voies ferrées. * Je renvoie au Trailé des Fruits de Couverchel pour tous les détails relatifs aux prépa- rations diététiques de Groseilles. GROSEILLIER CASSIS (RIBES NIGRUM) Var. Gros Cassis de Naples. Le GRoOSEILLIER Noir, ou Cassis, forme un arbrisseau rameux d’un mètre environ de hauteur, moins touffu que le Gro- seillier rouge ; ses branches sont recouvertes d’une écorce d’un brun violitre, lisse, quoique parsemée de grosses lenticelles. Les jeunes rameaux sont de couleur jaunâtre ; les plus jeunes, dont l’épiderme se détache par petits lam- beaux , sont plus ou moins chargés de glandes jaunes rési- neuses et très-odorantes. Les Feuies sont un peu plus grandes que celles du Groseillier rouge ; leur surface est plus unie, d’un vert gai et glabre en dessus, d’un vert plus pâle et parsemée de glandes jaunes en dessous ; leurs lobes sont triangulaires ou arrondis, à dentelures aiguës ; les pétioles, assez longs, blanchâtres, de même que les nervures, sont plus ou moins parsemés de poils plumeux et caducs. Souvent ces feuilles tombent comme si elles souffraient de la sécheresse. Les Freurs, qui naissent en grappes longues de 6 à 8 centimètres, sont portées sur des pédicelles de longueur variable, accompagnés de bractées membraneuses blanchâtres; le calyce est globuleux, plus grand que dans le Groseillier rouge, d’un violet livide; les pétales sont blanchâtres. GROSEILLIER CASSIS, Les Grapres portent ordinairement cinq ou six grains, rarement neuf, gros, à peau épaisse, coriace, d'un violet noir, parsemée de pe- tites glandes jaunes odorantes; la pulpe qui entoure les pepins est d’une couleur livide ou blanc bleuâtre; les graines ou pepins, en nombre variable, sont d’un noir-marron, petits, elliptiques. Cet arbrisseau croît dans les bois de l'Europe moyenne, dans le Kamtchatka, le Thibet, l'Himalaya, le Kanawer et le Cachemyr, par environ 3 à 4000 mètres d'altitude. Ach. Richard en a formé, sans utilité bien évidente, le genre Bo- tryocarpum, que M. Spach a adopté dans les Suites à Buffon. L'odeur pénétrante du Cassis provient de l’huile essentielle conte- nue dans les petites glandes dont est parsemée la surface de toutes ses parties, et que l’on observe également sur la plupart des espèces originaires du nord-ouest de l'Amérique (R. sanguineum, R. pal- malum, etc.). Gaspard Bauhin (à la date de 1571) nous apprend que le Cassis se cultivait comme fruit de table au seizième siècle, et qu'il avait déjà produit des variétés : Grossularia non spinosa, fructu nigro, variat baccis minoribus et majoribus (Pinax, p. 455). Mais l'usage paraît s’en être perdu, puisque Duhamel le considère seulement comme une plante médicinale (Arbr. fruit., vol. 1, p. 268). De nos jours, au con- traire , le Cassis est redevenu l’objet de soins particuliers ; 1l donne lieu à un commerce considérable, dont on appréciera l'importance par les documents suivants, que je dois à l’obligeance de mon ami, M. le D° A. Maillard, de Dijon : « Dans ces dernières années, une industrie toute nouvelle, celle de la fabri- cation de la liqueur de Cassis, a pris naissance dans le département de la Côte- d'Or. Ses progrès, d’abord lents et presque insensibles quand elle ne pouvait s’alimenter que par les Cassis qui étaient cultivés çà et là, devinrent très-ra- pides aussitôt que des plantations nouvelles, encouragées par l'espoir de bé- néfices considérables , furent assez âgées pour produire des fruits. Avant 4841 cette fabrication était entièrement inconnue dans nos pays. Cette année là, GROSEILLIER CASSIS. M. Lagoute père et son distillateur, M. Joly, tentèrent le premier essai. Cet essai fut heureux, car la maison Lagoute, qui, en 1841, n’avait fabriqué que 4 hectolitres de cassis, en livrait, en 1844, 250 hectolitres au commerce. En 1845 une maison rivale s'établit; ces deux maisons restèrent seules jusqu’en 1853; en 1854 il s’en fonda deux autres. À partir de ce moment le dévelop- pement de cette industrie devint si rapide qu'aujourd'hui on compte, à Dijon seulement, trois maisons de premier ordre fournissant ensemble 4000 hec- tolitres de liqueur, six maisons de second ordre en fournissant 3000, et enfin au moins vingt autres maisons de troisième ordre qui livrent au commerce également environ 3000 hectolitres. Quelques autres établissements, qui ürent leurs fruits de la même région que ceux de Dijon, se sont fondés à Beaune, à Chälon-sur-Saône et dans quelques autres petites villes des environs. « Jusqu’aujourd’hui la fabrication du cassis, dans le département de la Côte-d'Or, n’a eu d’autres limites que celles de la production du fruit. Sou- vent même, cette production ne répondant pas aux besoins de l’industrie, nos distillateurs firent venir des fruits de pays très-éloignés. Ainsi je tiens de M. Willermoz, directeur de PÉcole d’arboriculture d’Écully, près Lyon, qu'il à vu fréquemment des fruits de Cassis, cultivés çà et là dans les environs de Lyon, être expédiés sur Dijon. On comprend sans peine que, dans de telles conditions, ces fruits ont dù atteindre un prix fort élevé, et que les propriétai- res de nos environs ont dù être fortement excités à faire des plantations nouvel- les. Pendant les premières années, lorsque l’avenir de l’industrie du cassis était encore incertaine, les vignerons se contentèrent de planter des pieds isolés dans leurs vignes, sur le bord des chemins ou des sentiers, ne risquant de cette facon ni une mise de fonds considérable, ni même la perte du terrain. Plus tard, les circonstances devenant plus favorables et la fabrication prenant de la stabilité, des propriétaires ne craignirent pas de consacrer des terrains plus ou moins vastes à la culture spéciale du Cassis, en même temps que les vigne- rons augmentèrent le nombre des pieds dispersés dans les vignes. Cette ardeur à planter fut si grande qu’en 1857 les pieds enracinés de Cassis se vendaient 80 francs, et même jusqu’à 120 francs le mille. Aujourd’hui ce prix est re- tombé à son taux normal, 20 à 30 francs. « J'aurais vivement désiré pouvoir donner ici le nombre exact des pieds qui sont cultivés dans les environs de Dijon, mais malheureusement toute statis- tique rigoureuse est impossible. Pour le plus grand nombre les pieds sont isolés cà et là dans les vignes, et les propriétaires eux-mêmes, comme j’ai pu m'en assurer plusieurs fois, ne savent pas exactement combien ils en possèdent. D'autre part, la perception des impôts prélevés sur la liqueur fabriquée n'a pu GROSEILLIER CASSIS. me fournir aucun renseignement. Suivant les circonstances, tantôt c’est l'ac- quéreur, tantôt c’est le fabricant qui paye les droits. Néanmoins, d’après ce qui m'a été dit par plusieurs fabricants, et aussi par suite des renseignements que j'ai pris dans la plupart des communes où la culture du Cassis est en vigueur, je crois que l’on peut évaluer à 1500000 le nombre des pieds au- jourd’hui cultivés dans les environs de Dijon. Ce chiffre n’est certainement pas exagéré; je crois pouvoir affirmer que je suis bien plutôt au-dessous qu'au- dessus de la réalité. « Dans le département de la Côte-d'Or le centre de la culture du Cassis cor- respond exactement au centre de la culture de la vigne. En effet on peut dire d’une manière générale que cet arbuste est cultivé en grand depuis Chagny jusqu’à Dijon, dans une zone étroite qui longe le versant oriental de la chaîne de la Côte-d'Or, sur une longueur de trente ou quarante kilomètres ct une largeur de deux à cinq. C’est dans cet espace restreint que se trouvent tous les grands crus de la Bourgogne; ils sont reliés entre eux par des vignes qui ne produisent que des vins d'ordinaire. C’est dans ces vignes ou dans des terrains analogues que le Cassis est cultivé ; beaucoup de communes qui en produisent des quantités notables sont connues par leurs vins, et elles sont toutes compri- ses dans la zone que nous avons indiquée. Voici le nom des principales : Vol- nay, Beaune, Aloxe, Savigny, Prémeaux, Nuits, Vougeot, Chambolle, Vosne, Morey, Gevrey-Chambertin, Brochon, Fixin, Marsannay, Talant, Fontaine. Partant de ce centre, le Cassis suit la vigne dans des vallées qui traversent la montagne en remontant vers l’ouest; c'est ainsi qu'on en trouve des cultures importantes à Nolay et dans ses environs, à Plombières, à Malain, aux Laumes et à Montbard. On en rencontre encore çà et là quelques cultures dans la vaste et fertile plaine qui s’étend du pied de la chaîne de la Côte-d'Or à la Saône et dans laquelle la vigne n’est pas cultivée. Enfin le département de Saône-et- Loire en produit aussi, surtout dans la partie qui avoisine celui de la Côte- d'Or. Des cultures assez importantes existent dans les environs d’Autun et de Châlon-sur-Saône. « Contrairement à ce que l’on pourrait supposer pour un fruit d'un goût si développé, il y a de grandes différences de qualité entre les cassis des diver- ses provenances : nos liquoristes savent très-bien les apprécier , et ils réservent avec soin les cassis de qualité supérieure pour les liqueurs de premier choix, qui se vendent jusqu’à 3 francs le litre en gros. On peut dire d’une manière générale que partout où le vin est bon le cassis l’est également. Je n’entends pas parler ici des vins fins, mais seulement des vins d'ordinaire, qui, comme nous l'avons précédemment indiqué, sont souvent cultivés avec le Cassis. GROSEILLIER CASSIS. « Parmi les communes qui fournissent les meilleurs produits, je citerai en première ligne Gevrey-Chambertin, où la culture du Cassis a pris de grandes proportions et atteint le chiffre d'environ soixante-dix ruille pieds; puis, en second ordre, Vougeot, Morey, Marsannay, Vosne, Chambolle, etc. Les Cassis de Talant, Fontaine, Malain, les Laumes, Montbard, Plombières et Nolay, pays où le vin est de qualité inférieure et où il n’existe pas de vins fins, sont regar- dés comme inférieurs aux précédents. Enfin ceux de la plaine, de Genlis, d’Auxonne, etc., où la vigne n’est pas cultivée, sont regardés comme les moins bons. Jusqu’à ce jour, la production ayant toujours été inférieur aux deman- des des fabricants, il n’y a presque pas eu de différence de prix suivant les diverses provenances. Il est probable que cette différence apparaîtra aussitôt que la production sera devenue égale aux besoins de l’industrie. «Il existe pour le Cassis différents modes de plantation. J'ai déjà dit que le plus grand nombre des pieds était planté isolément dans les vignes, tantôt sur le bord des chemins ou des sentiers , tantôt dans les endroits où la vigne est claire. Quant aux cultures spéciales, le mode de plantation n’est pas encore bien fixé. Au commencement on se contentait de planter les pieds en échi- quier, à À mètre de distance les uns des autres. Dans ces derniers temps pläsieurs propriétaires ont fait tracer des fossés profonds de 40 centimètres à 4w,30 les uns des autres; au fond de ces fossés on plante les pieds, en laissant entre eux un espace également de 1,30. L'expérience n’a pas encore prononcé sur ces deux modes de plantation; le dernier, plus coûteux, il est vrai, a l’avantage de permettre de recouvrir, en abattant les talus aux la- bours du printemps, les pieds, qui chaque année émettent des racines très- superficielles : on espère par là obtenir des plantes aussi vigoureuses que celles qui sont isolées dans les vignes. Je signalerai encore, bien qu'il ne soit pas d’une application générale, un autre mode de plantation mis en pra- tique près d’Autun par un habile horticulteur de cette ville, M. Vivant Faivre, et qu'il serait à désirer de voir essayer dans les environs de Dijon, où le ter- rain est des plus favorables à la production des fruits à pepin. Sur un terrain de 137 ares (quatre journaux de Bourgogne), M. Vivant Faivre a planté, en lignes distantes les unes des autres de 75 centimètres, trois rangées d’ar- bres fruitiers, à 30 centimètres de distance, puis une rangée de pieds de Cassis à 4 mètre les uns des autres; ensuite une autre série de trois rangées d’arbres, et ainsi de suite, de telle sorte que trois rangs d’arbres fruitiers alter- naient avec une ligne de Cassis. Deux des lignes de chaque série d’arbres frui- tiers, celles qui étaient les plus voisines des Cassis, n'étaient là que temporai- rement et comme en pépinière, et devaient disparaître suivant les besoins du GROSEILLIER CASSIS. commerce ; la ligne intermédiaire, au contraire, était définitive, et devait en fin de compte servir à la création d’un jardin fruitier. Comme nous le verrons plus loin, les produits de cette plantation furent des plus satisfaisants. « La culture du Cassis est très-simple : au printemps on laboure profondé- ment à la houe; pendant le reste de l’année on se contente de deux ou trois labours superficiels pour faire disparaître les mauvaises herbes. La taille se fait au printemps, en même temps que celle de la vigne. Il n'y a encore rien de fixe sur la manière dont elle doit être faite ; elle est plus ou moins courte, plus ou moins longue, suivant les localités et les cultivateurs. Le Cassis se multiplie très-facilement de bouture ; on ne plante d’une ma- nière définitive que des pieds enracinés d’un ou de deux ans. Le terrain doit être bon et avoir du fond. Les terres calcaires avec un peu d’argile, qui domi- nent dans nos pays vignobles, sont très-propres à cette culture. «Jl nous reste maintenant, pour terminer, à examiner quel est le rendement des cultures de Cassis, et sur quel prix moyen il est permis de compter avec quelque assurance. Ce prix est assez difficile à déterminer aujourd’hui, parec que l’équilibre entre la production et la consommation n’est pas encore établi; il est évident qu'il variera suivant le nombre des plantations nouvelles, suivant l'abondance de la récolte, etc. Voici quelles ont ‘été les moyennes des années précédentes, depuis le début de la fabrication. En 1841 le Cassis fut payé 8 fr. les 100 kilogr.; en 1842 et 1843, 10 fr.; en 1844 et 1845, 20 fr.; de 1844 à 1855, en moyenne 30 fr. ; en 1856 et 1857, 40 fr.; en 1858, 75 fr.; enfin, en 1859, de 50 à 70 fr. Je crois que ces chiffres si divers, bien qu'ils ne soient encore qu'approximatifs, permettent d’augurer, sans crainte d’erreur bien no- table, que les prix oscilleront très-probablement autour de 30 francs, lors- qu'ils viendront à s’abaisser dans une juste mesure par la concurrence même des cultivateurs. Ce qui me porte à regarder ce prix comme n’étant pas exa- géré, c’est que plusieurs des maisons les plus importantes de Dijon ont passé avec des propriétaires des marchés de dix ou douze ans, s’engageant à prendre toute leur récolte pendant ce laps de temps au prix d'environ 30 fr. | «Ces moyennes établies, voyons quel est le rendement définitif sur lequel on est raisonnablement en droit de compter, en tenant compte des gelées tar- dives et des conditions climatériques qui peuvent faire varier notablement la récolte. On admet généralement que chaque pied de Cassis, après cinq ans de plantation, produit 4 + kilogramme de fruits; je ne parle ici que des pieds cul- tivés en plein champ, dans les pièces de terre exclusivement consacrées à la culture du Cassis : le rendement des pieds isolés dans les vignes est beaucoup plus considérable. Toutefois, pour éviter toute exagération, admettons que les GROSEILLIER CASSIS. pieds ne produisent chacun que 1 kilogr. en moyenne; l’hectare contenant 5000 pieds environ, et le fruit se payant 30 centimes le kilogr., donnera un produit de 1650 francs. Je crois que le mode de plantation adopté par M. Vivant Faivre doit donner encore de meilleurs résultats, en réunissant le produit des arbres avec celui du cassis. Cette plantation a été faite en 1853, elle est donc âgée de cinq ans. Cette année, bien que la récolte ait été notablement inférieure à la moyenne, à cause des gelées du printemps et des chaleurs excessives de l'été, ses 137 ares, qui contiennent environ trois mille quatre cents pieds, lui ont produit 4700 kilogr. de fruit, ce qui lui aurait donné, si le cassis s’était vendu 30 cen- times au lieu de 70, comme cela s’est fait, une somme de 1410 francs, in- dépendamment de ce qu’il a pu retirer des arbres fruitiers. Les terrains dans lesquels le Cassis est cultivé d’ordinaire ont une valeur de 2 à 3000 francs hectare, ce qui fait que pour l'intérêt de l’argent on doit retrancher du ren- dement annuel une somme de 250 à 300 francs; il reste donc de 14350 à 1400 francs pour le produit net, en ne comptant pas, bien entendu, les frais de plantation et de culture, dont on peut se faire une idée assez exacte par ce que nous en avons dit. » GROSEILLIER ROUGE (RIBES RUBRUM) —0<— C’est au bord des ruisseaux , dans les lieux un peu ombra- gés et humides, que l’on rencontre le Groseillier rouge. Il habite l’Europe septentrionale, les montagnes de l’Inde, à environ 2 à 3000 mètres d'altitude, ainsi que l’Amé- rique du Nord. Le Groseillier forme un arbrisseau d’un mètre environ de hauteur ; ses rameaux, plus ou moins grêles, sont recouverts d’une écorce d’un brun-violâtre et comparable à celle que présente Le Cerisier; ses ramilles sont jaunâtres et presque veloutées. Les Feuizzes, d’un vert tendre, rugueuses en dessus, sont plus ou moins pubescentes sur les deux faces ; leurs lobes sont ovales ou ovales-triangulaires, obtus ou pointus et inégaux, de même que les dentelures. Elles sont portées sur des pétioles grèles, canaliculés, ciliés à la base. Les FLeurs, disposées en grappes d’abord horizontales, puis incli- nées, présentent un calyce presque pelviforme, glabre et vert, des pétales très-petits, tronqués ou arrondis, jaunâtres. Les Fruirs, de la grosseur d’un petit grain de poivre, glabres, re- couverts d’une peau fine, unie, transparente, de couleur rouge à 6) RIBES RUBRUM. la maturité, renferment quatre ou cinq graines entourées d’une pulpe très-àpre et acide. Cette espèce a donné naissance à toutes les variétés connues sous le nom de groseille à grappe, que les pomologistes du dix-septième siècle distinguaient en G. grosse de Hollande, G. perlée, Grosse blan- che, auxquelles Duhamel a ajouté la G. à fruits couleur de chair. Mon savant ami, M. le docteur Roulin, a bien voulu me commu- niquer ses recherches sur l’étymologie des noms de Ribes et de Gro- seille, et m'a remis [a note suivante : * «Le nom français Groseille est représenté en allemand par plusieurs noms appartenant à la même famille et qui varient considérablement, suivant les localités, comme on peut le voir dans le précieux dictionnaire de Nemnich (*. Le plus commun est krausbeere, qu’on a cru rendre par wva crispa, attendu qu'aujourd'hui kraus veut dire crépu; mais, outre que cela forme un sens in- soutenable, il y a une multitude d’autres formes dans lesquelles la notion de crépu ne saurait être comprise. Je n’en citerai que quelques-uns; ainsi, à côté de krausbeer, je placerai krauselbeer, kreuzelbeere, et, ce qui nous rapprochera du nom français, grosselbeere, gruselbeere, grossulbeere, gra- selbeere (**). «On a voulu dériver notre mot groseillier de grossularia; mais ce serait plutôt lé contraire : Grossularia n’est pas un mot latin, et le mot qui s’en rap- proche le plus, Grossulus, diminulif de grossus, n’a jamais été employé que pour désigner les figues d’arrière-saison, qui s’arrêtent à un certain degré de développement et ne mürissent point. «R1BESs est aussi un mot forgé; c’est la latinisation d’un nom allemand du groseillier à grappes, qui se présente sous plusieurs formes : ribissel, ribise], riebesel, rübsel. Tous ces mots me semblent des diminutifs appartenant à la même famille que l’ancien allemand reba, allemand moderne rebe, vigne {ici dans le sens de raisin ou de grappe). C’est le sens d’un des noms allemands de la groseille, corinthen [raisin de Corinthe à très-petit grain] qui est aussi le nom anglais, quoique rendu presque méconnaissable par l'orthographe des épiciers, qui l’ont écrit currant. C’est le sens du danois viinbær, du suédois (*) P. A. Nemnich, Allgemeines Polyglot.-Lexic. der Naturgeschichte. (*) Ajouter le hollandais Xruisbezie et Kruisbessen ; danois Xrusbæer; suédois Xrusber. RIBES RUBRUM. vinbär (qui ont aussi, l’un rips, l’autre reps). C’est le sens de l'italien uva de’ frati, et de l’espagnol agracejo (agraz signifie verjus). « On pourrait songer à rattacher à riebesel, rübsel, ete., certains noms ger- maniques du groseillier épineux, comme rauhbeere et rauchbeere ; mais ici c’est un autre sens, et bien approprié, celui de bacca villosa, par allusion aux poils droits dont toute la surface du fruit est hérissée. Le premier com- posant rauh, rauch, dérive vraisemblablement de la racine sanscrite HRSH, horreo (*). C’est cette même notion de hérissé (soit de poils, soit d’épines), que je crois retrouver avec le changement de l’Æ initial en À dans Æraus- beere. Nous avons déjà vu cet Æ changé en G dans Gruselbeere, et nous le re- trouvons dans une foule d’autres noms germaniques dérivés de la même racine sanscrite : témoin ce passage du gloss. suio-goth, d’Zhre. « Gräselig horribilis, « Ang].-Sax grislie, Island gresleger, germ. greslick. Radicem servant anglo- «saxones Agrysan horrere, nec non Saxones græsen et Germ. grauser und « graus, horror. » « J'avais eu d’abord une autre idée, qui m’était venue en me rappelant l’éty- mologie donnée par Pictet, pour les noms grec et latin de la cerise, qu'il fait venir, comme le nom du cheval, en anglais horse, allemand ross (ancien alle- mand hross), de RASA==sapor— sapientia, avec le KA, pronom interrogatif (ad- mirat.). Je crois ma nouvelle explication meilleure, et elle me confirme dans l’idée que, pour les noms des objets naturels, il faut commencer par chercher les différents caractères qui ont pu frapper l’observateur, et essayer ensuite de les retrouver dans les noms. Le caractère d’hirsutus (cf. hirse, en allemand blé barbu) a si bien frappé dans le fruit du groseillier épineux, qu’il est exprimé, non-seulement dans grosselbeere, graselbeere, etc., et dans rauchbeere, rauh- beere, mais encore dans haarige stachelbeere. Dans ce dernier, les épines de l’arbuste sont indiquées, et elles le sont encore dans beaucoup d’autres : stick- beere, stichbeere, stinkelbeere, stechaberle, etc. Elles le sont indirectement. en rappelant la couronne d’épines de Jésus-Christ, dans christbeere, écrit aussi kristbeere, et même christophbeere et chrisisorenbeere, où on aurait peine à les reconnaître si on les trouvait isolés. C’est aussi l’idée de piquants qui se trouve dans le mot gudelle, employé dans quelques parties de la France ; du moins, j'y crois reconnaître le suédois gadd, l’anglo-saxon gad, l’anglais goad, aiguillon à bœufs; to goad, aïguillonner, piquer, faire saigner. «Je ne crois pas qu’on puisse, malgré un certain air de ressemblance, ratta- pas q P ; (*) Benfei rattache à la même racine le grec yño, hérisson. Pictet repousse cette étymo- logie, en ce que l’s n'aurait pas disparu, comme le montre le mot Airsutus; mais ls a disparu du mot hirtus, qu'on ne saurait séparer d’hirsutus. RIBES RUBRUM. cher à gadelle un autre nom français gradelle. Celui-ci me semble plutôt ap- partenir à la même famille que groseille, krausbeere, etc., mais avec une modi- fication de sens qui tient à ce que l’idée gratter, en allemand kratzen, est connexe avec celle de piquer, c’est ainsi que le Cnicus oleraceus s'appelle en allemand et kratzdistel, et distelkoh], et graskohl (holl. graskool) ; en danois græstidsel et engtidsel (cf. allem. anget, aiguillon). Enfin, kratzbeere, en alle- mand, se dit : a du Ribes grossularia, b du Rubus idæus, c des Rubus cæsius et chamæmorus. «Un nom français de la groseille à grappe, principalement usité en Bretagne, castille, me paraît correspondre au mot allemand korinthen, en anglais cur- rant. Les raisins secs qui se consommaient en Bretagne avant sa réunion à la France venaient d’Espagne, de la côte nord, et on les allait prendre dans les ports de la Vieille-Castille ; puis le nom de castilles aura passé, des raisins secs à petits grains, aux groseilles desséchées pour l'usage des pâtissiers. « Je ne suis pas bien sûr que notre nom groseille à macquereau ne soit l’al- téralion d’un nom plus ancien : groseille à macres, exprimant les piquants divergents comme les cornes du fruit du 7rapa natans. Les pointes diver- gentes sont aussi ce qui a valu à certains groupements de cristaux le nom de macles. « Je suis, toute réflexion faite, porté à croire que les mots de la famille de notre groseille, avec le sens de Aerissé, s'appliquent plutôt aux rameaux héris- sés d’épines qu'aux fruits hérissés de poils. Chacun sait, en effet, que ces bouquets de piquants, ces sortes de chausse-trappes, ont valu au chardon- roland ses noms allemand krausdistel, hollandais Æruischstel, suédois krus- istel. » P. DIEL Fruit de fin d'automne, turbiné ou oblong, gros, obtus; à queue droite ou arquée, ordinairement insérée dans l’axe du fruit, cylindracée; à peau jaune verdâtre, plus ou moins marbrée et portant une large tache fauve autour du pédoncule; œil assez grand, enfoncé; chair blanche, demi-fondante, parfumée. ARBRE très-fertile, à scions assez vigoureux, de couleur fauve oli- vâtre à l’ombre, un peu violâtres au soleil, parsemés de lenticelles ; coussinets peu saillants; yeux coniques, assez larges à la base et rapprochés du scion. Feuizces florales ovales-oblongues , acuminées , aiguës, glabres, denticulées, ciliées ; les adultes de deux formes : celles des rosettes ovales ou ovales-elliptiques, acuminées, presque entières, portées sur des pétioles de longueur variable ; celles du scion orbiculaires, rhomboïdales ou ovales, longuement acuminées, à bords dentés, et accompagnées de stipules sétacées-linéaires. Freurs grandes, étalées, blanches ou légèrement rosées, portées sur d'assez longs pédoncules; calyce à divisions linéaires-lancéolées, aiguës , couvertes de poils blonds; pétales un peu concaves, large- * Diel (August-Friedrich-Adrian), médecin et célèbre pomologiste allemand , auteur de plusieurs ouvrages tres-estimés, entre autres: Versuch einer systematischen Beschreibung der in Deutschland vorhandenen Kernobstsorten , etc., Francfort, 1799-1819; deuxieme édition, publiée de 1829 à 1833. 101 a F ef Fr © Æ i) Ft % re f FRE Po) k #5 + Ç À : +) 8 4 / DUT 4 A P. DIEL. ment elliptiques ou suborbiculaires, brusquement onguiculés, sans intervalle entre eux. Fruir de fin d'automne, de formes variables, turbiné ou pyriforme, ventru, quelquefois oblong, très-obtus et assez semblable à une grosse Poire de Rance; à queue cylindracée, brune, insérée dans l'axe du fruit; peau de couleur jaune citron ou verdätre, passant au jaune indien .ocreux à la maturité, parsemée de points bruns entre- mélés de taches brunes qui recouvrent plus ou moins le fruit, et pré- sentant une tache de même couleur autour du pédoncule, très-ra- rement lavée de rose du côté du soleil; œil placé au centre d'une dépression très-régulière , à divisions caduques ou persistantes, ordi- nairement dressées, charnues à la base, pubescentes, entourées de zones très-légères, concentriques, brunes ; cœur dessinant un losange allongé sur la coupe longitudinale du fruit, entouré de nombreuses granulations ; lacune centrale étroite ; loges moyennes; pepins de couleur acajou. Carr ferme, demi-fondante, remplie d’une eau abondante, sucrée, légèrement astringente, parfumée et quelquefois un peu musquée. Très-bon fruit. La P. Diel, l’une des plus belles et des meilleures de la saison, varie beaucoup de forme et de couleur; elle est tantôt semblable à la P. Duchesse d'Angoulême , tantôt allongée et obtuse comme la P. de Rance. J'en ai vu, obtenues sur espalier, qui mesuraient 0,14 de hauteur sur 0”,10 de diamètre et du poids de 1 kilogramme. Tout en lui conservant le nom de P. Diel, sous lequel Van Mons l'a décrite en 1819, je crois que cette Poire est identique avec celle que Merlet et Mayer ont décrite sous le nom de Beurré vert, et que Poiteau a figurée comme P. de Beurré dans sa Pomologie française. M. de Bavay a fait observer avec raison que la P. Melon, de Knoop, n’a aucune analogie avec celle qui nous occupe, et qu'elle est plus voisine de l’Épargne que de toute autre par sa forme allongée et P. DIEL. son époque de maturité. D'une autre part, la Westphälische Melonen- birn des pomologistes allemands a pour synonyme la P. Liegel d'hi. ver ou Coloma suprême. C'est à tort qu'on attribue ce fruit à Van Mons. Ce pomologiste nous apprend qu'il l’a rencontré dans un jardin des environs de Bruxelles. « La peau douce, sans être grasse au toucher, a une couleur vert pâle dans le fruit nouvellement cueilli; elle passe au jaune citron vers l’époque de la maturité. On n’y découvre pas la moindre nuance de rouge. Les tiquettures sont si nombreuses qu’elles sont caractéristiques pour cette variété : elles sont souvent accompagnées de petites taches de rouille, et, dans des fruits qui ont été librement suspendus, ces tiquettures, avant la maturité, sont quelquefois bordées de rouge. Le fruit n’a pas d’odeur particulière ; il n’est pas sujet à blettir; sa chair est blanche, un peu granuleuse autour du trognon, beurrée et parfaitement fondante à la bouche; pleine d’une eau sucrée , relevée, aro- matique, et sans aucune prédominance d’acide. Le trognon est très-petit. Le pied-mère de la P. Diel fut trouvé anonyme dans un village (les Trois-Tours) près de Vilvorde par le sieur Meuris, alors directeur de mes cultures.» Van Mons, Ann. gén. Scienc. physiq., Il, p. 365, tab. 31 [1819]. «Fruit magnifique de forme et de volume; il est presque ovale, un peu rétréci du côté de la queue, haut de 0,12 sur 0,09 de diamètre; sa queue est longue de 0,03, assez grosse , et son œil, placé dans une cavité étroite et profonde, a ses divisions caduques ; peau d’un beau jaune, piquetée d’assez gros points roux et frangée de quelques taches de la même couleur ; chair blanche, demi-fine, fondante, laissant cependant quelques grains fins dans la bouche; eau abondante, sucrée, sapide. Mürit dans le commencement d’oc- tobre. On désirerait que cette belle Poire eût la chair décidément fine et qu’elle ne laissät pas dans la bouche quelque chose de long à fondre.» Poiteau, Ann. Soc. Hort. Paris, vol. XV, p. 368 [1834]. « Fruit gros, plus court et moins bosselé que le Bon-Chrétien d'hiver, mais moins court que le Catillac; 1l est généralement turbiné-pyriforme, jaune pâle ou verdâtre, marbré et pointillé de gris-roux sur toute sa surface. Il se P. DIEL. colore rarement en rouge d’un côté. Au moment de la maturité il exhale une odeur très-agréable. Le pédoncule est gros et court, ordinairement implanté un peu obliquement dans une cavité étroite, souvent profonde, parfois irré- gulière. L’œil est petit, la chair fine, très-fondante ; eau abondante, très- sucrée, parfumée, excellente. » Prév., Pomol. Seine-Inf., p. 19 [18391]. « Ce fruit, l’une des plus belles et des meilleures Poires d'hiver, est gros, généralement pyriforme ; d’abord d’un jaune verdâtre , avec des points gris roux sur toute sa surface, devient d’un jaune plus foncé, avec quelques taches rougeâtres du côté du soleil, et exhale une odeur agréable lorsqu'il est arrivé à son point de maturité. La hauteur ordinaire de cette Poire est de 40 à 143 centimètres et son diamètre de 8. Le pédoncule est gros et court; il est atta- ché un peu obliquement dans une cavité souvent profonde. L’æil est petit et se trouve inséré dans un enfoncement qui est ordinairement creux, et d’au- tres fois moins profond. La chair est fine, très-fondante, et son eau est abon- dante, parfumée, sucrée et un peu musquée. » Rousselon, Pomol. franc., in Ann. Soc. Hort. Paris [1854]. Ce fruit a été encore décrit et figuré dans le Pomological Maga- sine, vol. 1, n° 19, et dans l’Album pomologique, X, p. 89. JARDIN FRUITIER DU MUSEUM: A Rivereux del. AU E. Taillant 4. NPD SAONE P. DÜ TILLOY. Fruit d'automne, petit ou moyen, oblong , obtus aux deux extrémités, à peau jaune olivâtre et plus ou moins recou- verte de taches ferrugineuses ; à queue droite, assez épaisse, insérée dans l’axe du fruit, à chair fondante, parfumée, sucrée-acidulée. ARBRE pyramidal, très-fertile, à scions droits, de couleur olivâtre à l'ombre, violâtres au soleil ; coussinets peu saillants; yeux petits, rapprochés du scion. Feurzres florales ovales, arrondies à la base, mucronées au som- met, entières, pubescentes en dessous, portées sur d'assez longs pétioles; les adultes de deux formes : celles des rosettes ovales ou elliptiques-lancéolées et acuminées aux bouts; celles des scions ovales elliptiques, arquées, à bords très-relevés, finement dentées, et sou- vent tristiques, la quatrième feuille se plaçant au-dessus de la pre- mière. Freurs grandes , à pédicelles assez longs et tomenteux ; calyce à divisions étalées, lancéolées, aiguës, recouvertes de poils blonds en dessus; pétales obovales-orbiculaires ou suborbiculaires, blancs ou légèrement rosés à l'extérieur, laissant peu d'intervalle entre eux. Fruir commencant à mürir à la fin d'octobre, petit ou moyen, obloig, un peu étranglé vers le milieu, et ressemblant assez par sa -forme à une très-petite Poire de Van Mons Léon-Leclerc, ou de Pater- 102 P. DU TILLOY. noster ; à queue fauve, droite, grosse, épaissie et insérée dans l'axe du fruit; peau à fond olivâtre, parsemée de points et plus ou moins recouverte de taches ou de marbrures ferrugineuses, lisses ou squam- meuses, quelquefois lavée de roux du côté du soleil, marquée d’une large tache autour du pédoncule; œil placé à fleur de fruit, assez grand, à divisions entières ou tronquées, glabres et brunes en des- sus; cœur dessinant un losange sur la coupe longitudinale du fruit, entouré de granulations ; lacune étroite ; loges assez grandes ; pepins bruns. Cat blanche, assez fine, fondante; eau abondante, sucrée, aci- dulée, parfumée, non musquée. Très-bon fruit. « Saint-Germain du Tilloy. » Cat. Muséum, 1824, n° 772. Je rapporte à cette variété la Poire décrite par M. Bivort sous le nom de Belle Julie, et qui m'a été envoyée cetautomne par M. A. Royer, président de la commission de Pomologie belge. « Arbre pyramidal, à rameaux assez gros, gris-brun au-dessous, brun violacé en dessus, parsemés de nombreuses lenticelles; feuilles grandes, ovales, terminées en pointe allongée, à dentelures larges, ordinairement planes, parfois à bords légèrement relevés. Le fruit est petit, oviforme, obtus aux deux bouts; la peau est olive foncée, tachée de roux autour du calyce, parfois légèrement colorée du côté du soleil et pointillée de blanc-verdâtre. Le pédoncule est gros, ligneux , arqué, luisant, placé dans une cavité très- petite. Le calyce est étoilé, ouvert, à fleur, quelquefois déplacé par une bosse; les divisions sont roides. La chair est blanche, fine, fondante, beurrée ; eau suffisante, sucrée, délicieusement parfumée. C’est un fruit exquis, qui n’a contre lui que son petit volume , défaut qui est bien compensé par la fertilité de l’arbre. 11 mürit vers la fin d'octobre et se prolonge jusqu’à la mi-novem- bre.» Bivort, Album pomol., II, p. 29 [1849]. JARDIN FRUITIER DU MUSÉUM. À Jocreux del , MACE. Taillant sc. PM ERNRNRERTE P. HENRIETTE. Fruit d'automne, moyen ou petit, turbiné ou globuleux; à queue longue, droite ou arquée, charnue et accompagnée de gros plis à son insertion sur le fruit; à peau jaune indien, parsemée de points et de nombreuses marbrures fauves , teintée de rouge obscur du côté du soleil; à chair fondante , parfumée. ARBRE à rameaux horizontaux et diffus ; à scions à peine flexueux, bruns, légèrement violâtres, parsemés de lenticelles arrondies ou oblongues, à coussinets peu saillants ; yeux très-écartés et presque horizontaux sur la partie inférieure des scions. Feuizces florales ovales, arrondies à la base, atténuées au sommet, presque entières, glabres, ciliées sur les bords ; les adultes à peu près de même forme : celles des rosettes ovales, acuminées ou atténuées en pointe au sommet, presque entières, portées sur de longs pétio- les; celles du scion oblongues-elliptiques, à bords crénelés. FLeurs grandes, blanches, étalées, portées sur des pédicelles assez grèles, tomenteux ; calyce à divisions lancéolées, aiguës ; pétales éta- lés, elliptiques ou ovales-elliptiques, onguiculés, laissant un peu d'intervalle entre eux. Fruir mûrissant à la fin d'octobre; petit ou moyen, turbiné ou globuleux, déprimé ; à queue longue, droite ou arquée, fauve, ren- flée aux deux extrémités et surtout à son insertion sur le fruit, où elle est accompagnée de gros plis ou de sortes de protubérances 5103 P. HENRIETTE. charnues ; peau épaisse, à fond jaune indien plus ou moins recou- vert de marbrures fauves, bronzées ou ferrugineuses, lisses ou squammeuses, entremêlées de points, quelquefois colorée en rouge brun du côté du soleil; œil petit, plus ou moins enfoncé, à divi- sions persistantes ou caduques, étroites, glabres; cœur arrondi, entouré de granulations; loges moyennes; pepins noirs; lacune cen- trale assez large, atténuée vers l'œil. Carr ferme ou demi-fondante, blanchâtre, remarquablement su- crée; eau assez abondante, très-relevée. Très-bon fruit. Cette varieté ressemble souvent beaucoup à la P. Délices d'Angers, mais on la reconnaît à la longueur de sa queue. Elle paraît avoir été obtenue à Audenarde (Belgique) par M. Van Cauwenberghe, si nous nous en rapportons au Catalogue de l'Exposition d'Horticulture de Bruæelles, 1858, p. 22; mais, d’une autre part, les Annales de Po- mologie belge l'attribuent à Simon Bouvier. « Le fruit est petit ou moyen, arrondi-turbiné ; l’épiderme rude, presque entièrement lavé de gris de rouille, est coloré et panaché de brun-roux et de carmin du côté du soleil. Le pédoncule, grêle, ligneux, brun, long de 33 mil- limètres, est placé à fleur de fruit et souvent au sommet d’une petite émi- nence charnue. Le calyce, très-petit, occupe une cavité infondibuliforme. Il est parfois tellement enfoncé et comprimé qu’on n’en voit plus paraître que quelques vestiges. Ses divisions sont noires, caduques. La chair est blanche, assez fine, fondante; son eau est abondante, sucrée, d’un parfum très-agréa- ble. C’est un excellent fruit, dont la maturité a lieu de novembre en janvier. » Bivort, Annal. Pomol. belge, p. 37 [1858]. JARDIN FRUITIER DU MÜSEUM. DER TE are =. ME. Taillant A0 A, PFiocreux del » P. MUSCAT LALLEMAND. P. MUSCAT LALLEMAND. Fruit d'hiver, turbiné, ventru, à peau jaunâtre ou Jaune verdâtre, parsemée de nombreux points arrondis, ainsi que de taches fauves; à queue moyenne, arquée, renflée à son insertion sur le fruit; à œil placé à fleur de fruit ; à chair ferme, demi-cassante, juteuse, parfumée, non musquée. ARBRE vigoureux et fertile, à scions légèrement flexueux, de cou- leur fauve olivâtre à l'ombre, violâtres et cendrés au soleil, parse- més de lenticelles arrondies ; coussinets peu saillants; yeux petits, coniques, un peu écartés du scion. Feuices florales ovales, acuminées, entières, glabres sur les deux faces, ciliées; les adultes à peu près de même forme : celles des rosettes à bords presque entiers ; celles des scions ovales, étalées, à bords denticulés. Fzeurs grandes, blanches, portées sur des pédoneules de lon- gueur moyenne; calyce à divisions lancéolées, aiguës, réfléchies, couvertes de poils roux en dessus ; pétales étalés, presque orbicu- laires, laissant peu d'intervalle entre eux. Fruir commencant à müûrir en novembre et se conservant jusqu en mars, turbiné, ventru, obtus, aplati du côté de l'œil; à queue ar- quée, renflée à son insertion sur le fruit; peau jaune olivâtre ou jaunâtre, parsemée de nombreux points et de marbrures fauves; œil 104 P. MUSCAT LALLEMAND. placé à fleur de fruit, à divisions persistantes ou tronquées , entouré de très-fines zones concentriques ; cœur dessinant un losange sur la coupe longitudinale du fruit, entouré de granulations; loges gran- des, rapprochées de l’axe; pepins bruns; lacune centrale grande, allongée-et s’approchant de l'œil. Caar ferme, jaunâtre, juteuse; eau sucrée, abondante, légèrement parfumée, facilement astringente, rappelant quelquefois un peu la saveur de la Crassane, quoique moins agréable. Cette variété fait partie des bonnes Poires citées par La Quin- ünye; elle se distingue de la Royale d'hiver, avec laquelle on la con- fond souvent, à son œil à fleur de fruit et non profondément enfoncé. J'ai recu de M. A. Royer, sous le nom de P. Alexandre Lambré, un fruit qui me paraît identique avec le Muscat Lallemand. W est décrit dans les Annales de Pomologie belge, 1854; mais je ne crois pas qu'on puisse le réunir à la Poire globuleuse décrite et figurée sous le même nom dans l’Album pomologique de Bivort. Je ferai re- marquer en outre que le Muscat Lallemand de Knoop (Pom., t. VE, p. 113) n’a aucune analogie avec le nôtre, et que sa forme, sa gros- seur et son coloris le rapprochent du Martin sec. Quant aux figures publiées dans la Pomona austriaca, ainsi que dans le Jardin fruitier de Noisette, elles sont, comme d'ordinaire, empruntées à Duhamel. « Muscat-l’Aleman. » La Quint., Znstr., vol. I, p. 384 [1690]. « Ce Poirier a beaucoup de ressemblance avec la Royale d'hiver. Il est vigou- reux et se greffe sur franc et sur Coignassier. Ses bourgeons (scions) sont longs, de moyenne grosseur, assez droils, d’un vert-jaune du côté de Pombre, d’un brun clair du côté du soleil, tiquetés de petits points. Ils sont ordinai- P. MUSCAT LALLEMAND. rement rougeâtres, lorsque l'arbre est greffé sur Coignassier. Ses boutons sont gros, longs, arrondis, pointus, très-écartés de la branche ; leurs supports sont saillants. Ses feuilles sont grandes, rondes, ayant deux pouces dix lignes de longeur et deux pouces quatre lignes de largeur. Vers la pointe de la feuille l'arète se replie en dessous. La dentelure des bords est très-aiguë, très-peu profonde, à peine sensible, excepté vers la pointe de la feuille. Les-pédicules sont longs de huit lignes. Sa fleur est grande ; son diamètre est de dix-neuf lignes. Les pétales sont larges, creusés en cuilleron, froncés sur les bords. Son fruit ressemble beaucoup à la Royale d'hiver. I est moins gros, ordinairement un peu plus renflé du côté de la tête. L’œil est très-petit, placé dans une cavité peu profonde. Cette Poire est plus pyriforme que la Royale d'hiver. Sa peau est grise du côté de l'ombre et rouge du côté du soleil. Sa chair est beurrée, fondante, un peu jaunâtre. Son eau est musquée et plus relevée que celle de la Royale. Cette Poire mürit en mars et avril, et se conserve quelquefois jus- qu’en mai. Ainsi elle est beaucoup plus tardive que la Royale d'hiver, avec laquelle plusieurs jardiniers la confondent.» Duham., 4rbr. fruit., p. 193 [1768]. « Muscat Lallemand. Cette variété, que Duhamel distingue de la Royale d'hiver, paraît un double emploi, tant sont faibles, sous tous les rapports, les nuances qui peuvent les distinguer, et qui sont quelquefois plus frappantes dans deux Poires du même arbre.» Calvel, Traité général Pépin., TL, p. 5 [1805]. « Cette variété est souvent confondue avec la Royale d’hiver. Son fruit est moyen, ventru et bosselé du côté du calyce, aminci du côté de la queue; celle-ci est grêle, longue de trois centimètres, grisâtre, arquée, implantée à fleur ; la peau lisse, jaune terne, lavée de rouge pâle du côté du soleil; la chair, demi-fondante, jaunâtre, renferme une eau abondante, sucrée, acidulée, mus- quée, très-bonne. Le calyce est très-petit, placé au milieu d’une cavité peu profonde; ses divisions sont grandes, grises, réfléchies souvent et presque toujours caduques. L'arbre convient parfaitement pour les vergers ; il est d’un grand rapport dans les pays montueux; ie fruit se conserve jusqu’en mai. » Willerm., Poir., p. 214 [1849\. « La peau de la P. Alexandre Lambré est lisse, vert clair, passant au jaune d’or à l’époque de la maturité, elle est fortement ponctuée et panachée de roux fauve, et souvent ombrée de même couleur sur toute sa surface. Le pé- doncule, long de 25 à 35 millimètres, est assez gros, ligneux, brun clair; il P. MUSCAT LALLEMAND. est renflé à la base comme au sommet et placé presque à fleur de fruit. Le calyce, placé dans une petite cavité arrondie, est tout à fait irrégulier dans sa forme ; il est ou couronné ou étoilé, mais ses divisions sont toujours épaisses, roides, brunes et plus ou moins dressées ; parfois aussi elles sont caduques. La chair est blanche, fine, fondante, demi-beurrée ; son eau est abondante, su- crée et bien parfumée. C’est un excellent fruit, dont nous ne saurions trop recommander la culture. L'époque de sa maturité commence en novembre et se prolonge jusqu’en janvier ; cependant à sa première production, en 1844, sa maturité avait lieu en mars. » Bivort, Annal. Pomol. belge, p. 94 [1854]. JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. A Pioereux del- MU EE. Suillant re . PIMDOMENNIE ROUX P. DE DOYENNÉ ROUX. Fruit d'automne, moyen, arrondi; à queue courte, dressée ou un peu arquée , enfoncée dans le fruit; à peau rousse ou de couleur ocracée, parsemée de points; à chair très- fondante, sucrée et parfumée. ARBRE propre à former des plein-vent, à scions légèrement flexueux, moyens, de couleur fauve olivacée, à coussinets peu sail- lants; yeux coniques, un peu écartés du scion, brun-noirûtres. Feuizces florales petites, ovales ou elliptiques, acuminées, glabres en dessus, pubescentes en dessous ; les adultes à peu près de même forme, lancéolées ou elliptiques, légèrement acuminées, dentées, étalées ou un peu réfléchies. Freurs petites, portées sur des pédicelles assez courts, rosées à l'extérieur, étalées ; calyce à divisions étalées, petites; pétales ellip- tiques, onguiculés, laissant d'assez larges intervalles entre eux. Fruir commencant à mürir en octobre, moyen de même forme que le Doyenné ordinaire, obtus et légèrement déprimé aux deux extrémités; pédoncule court ou moyen, assez charnu, brun, placé au centre d'une cavité régulière et assez profonde; peau de couleur ferrugineuse, lisse, quelquefois légèrement glacée de gris, parsemée de points et de petites marbrures de même couleur que le fond, et offrant autour du pidoncule et de l'œil de très-fines zones concen- triques; œil placé au milieu d’une légère dépression régulière, à 105 P. DE DOYENNÉ ROUX. divisions dressées, étroites, cotonneuses; cœur arrondi, entouré de granulations; loges obliques, assez grandes; pepins bruns; lacune centrale étroite, allongée. Cuir blanche, très-fine, fondante; eau abondante , sucrée, par- fumée, non musquée, d’une saveur particulière très-agréable. « Les feuilles de cette espèce sont longues et étroites, dentelées très-finement, régulièrement et peu profondément, souvent pliées en gouttière, longues de trois pouces, larges de seize lignes : la longueur de leur pédicule est de vingt lignes. Le fruit est de grosseur moyenne, son diamètre étant de deux pouces trois lignes et sa hauteur de deux pouces quatre lignes, presque rond. Sa queue, grosse et longue de cinq lignes, est plantée dans un enfoncement bordé pour l'ordinaire de bosses assez grosses. Son œil, petit et fermé, est placé dans une cavité peu profonde. Sa peau est assez unie et grise, même au temps de la maturité. Sa chair est beurrée, fondante, non sujette à devenir cotonneuse. Cette poire mürit au commencement de novembre, ordinaire- ment près d’un mois après l’autre Doyenné, qui lui est bien inférieur en bonté. Je ne l'avais regardée d’abord que comme le Messire-Jean gris à l'égard du Messire-Jean doré, ou le Beurré gris à l’égard des autres Beurrés, et j'avais cru que ces différences d'avec le Doyenné jaune ne provenaient que de la na- ture du terrain, du sujet ou de la culture ; mais, ayant observé aux Chartreux et dans plusieurs autres Jardins qu’elle varie constamment pour la grosseur, le temps de la maturité et les qualités, et qu'il y a des différences assez nota- bles entre le bourgeon, le bouton, la feuille de l’arbre et les mêmes parties du Poirier de Doyenné jaune, le poirier de Doyenné gris doit passer pour une variété très-décidée de celui du Doyenné jaune, avec lequel il n’a presque rien de commun que la forme du fruit.» Duham., Arbr. fruit., p. 209. tab. 47, fig. 4 [1768]. « Si les pépiniéristes et Les jardiniers avaient fait comme font les curieux de Harlem, qui s’assemblent et s'entendent pour nommer le plus convenable- ment possible une fleur nouvelle, la nomenclature des fruits ne serait pas hérissée de ridicules et de contre-sens comme elle l’est aujourd’hui ; chaque P. DE DOYENNÉ ROUX. nom aurait été raisonné et appliqué avec justesse, et, si l’applicalion ne se fût pas toujours trouvée heureuse, au moins elle n’eût jamais présenté une idée fausse. Quelle opinion pouvons-nous nous faire du savoir de celui qui, le pre- mier, a nommé Doyenné gris une poire qui n’est nullement grise, mais bien d'un roux irès-pur et irès-vigoureux ?.. Le fruit ne ressemble au Doyenné ordinaire que par la forme et la grosseur; comme ce dernier on le trouve ou presque rond ou un peu allongé; mais il en diffère par sa couleur, qui est constamment rousse, par l'époque de sa malurité, qui arrive plus tard, et sur- tout par sa qualité supérieure. Sa chair est blanche, fine, fondante, ne devient pas pâteuse comme celle du Doyenné ordinaire; son eau n’est pas plus abon- dante, mais elle est légèrement musquée et beaucoup plus agréable que dans le Doyenné ordinaire. » Poiteau, Pomol. franc. [1847]. « L’arbre est de moyenne force, mais fertile, le fruit moyen ou d’une belle grosseur, arrondi, un peu aminci du côté du pédoncule, qui est gros, court, fauve, implanté dans l’axe du fruit, au centre d’une cavité peu profonde, en- tourée de hosses. L’œil, moyen, régulier, brun, à divisions rousses, régulières, dressées, aiguës, est placé dans une cavité régulière peu profonde et évasée. La peau est lisse, tantôt grise, tantôt brun foncé, et devient presque toujours rousse à la maturité. La chair est blanche, beurrée, fendante, ne devient jamais pâteuse comme celle du Doyenné ordinaire ; son eau, parfumée, légè- rement acidulée, est très-agréable. Il convient de tailler les rameaux assez courts afin de ne pas l’épuiser, et d'élever cette variété en pyramide ou en espalier au levant ou au couchant, dans une terre meuble et un peu fraiche. » Willerm., Poir., p. 203 [1849]. Le Doyenné roux a été décrit et figuré, en 1811, dans les Tran- sactions hort. Soc. Londres, vol. 1, p. 230, puis dans le vol. V, p. 136. tab. 2; Pomol. magazin, vol. I, p. 230, tab. 74; Annales de Pomol. belge, vol. I, p. 77 (1853). La Poire Emilie Bivort me semble très-voisine de celle que je viens de décrire, si même elle n’est pas identique avec elle. Voici ce qu'en dit M. Bivort : « Sa forme, toujours un peu turbinée, est moins amincie vers le pédoncule et ressemble beaucoup au Doyenné roux. L’épiderme, roux doré, un peu plus intense du côté du soleil, est maculé de brun-jaunâtre et pointillé de gris- P. DE DOYENNÉ ROUX. blanc. Le pédoncule, long de 45 mill., gros, ligneux, brun lavé de vert, est placé presque à fleur de fruit. Le calyce, parfois clos, parfois ouvert, et dans ce dernier cas couronné, se trouve dans une cavité peu profonde et évasée ; ses divisions sont épaisses, dressées, et à l’intérieur de même couleur que le fruit. La chair est blanche, fine, fondante, demi-beurrée ; son eau, en quantité suffisante , est sucrée et fortement aromalisée ; sa saveur tient le milieu entre celle du Rousselet et celle de la Bergamote. L'Émilie Birort est un fruit de première qualité, dont la maturité a licu dans la dernière quinzaine de no- vembre. » A. Bivort, Ann. de Pomol. belse, p. 39 18551. | | JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. | A Hivererx del. LUCE, Taillant > PRICES P. FIGUE. —<— Fruit de fin d'automne, moyen ou gros, allongé; à peau d’un vert jaunâtre, plus ou moins couverte de larges taches olivatres, bronzées ou fauves ; à queue se conti- nuant avec le fruit, remarquablement charnue sur une des faces ; à chair blanche, demi-fondante, sucrée et un peu astringente. ARBRE productif, à scions très-vigoureux, droits, mais quelquefois aussi un peu flexueux à la base, de couleur bronzée, parsemés de lenticelles oblongues ou arrondies ; coussinets un peu saillants; veux petits, coniques, plus ou moins écartés du scion. Feuizces florales assez grandes, ovales, mucronées , légèrement pubescentes en dessus, blanchâtres en dessous, à bords finement denticulés ; les adultes de deux formes : celles des rosettes ovales ou ovales-orbiculaires, acuminées, presque entières; celles des scions arrondies ou oblongues, lancéolées, acuminées, dentées, étalées, arquées, à pétiole souvent teinté de rose. FLeurs portées sur des pédoncules assez longs, rosâtres sur le bouton, assez grandes; calyce à divisions réfléchies, aiguës; à pétales obovales ou obovales-elliptiques, onguiculés, laissant de l'intervalle entre eux. Frur commencant à müûrir en novembre, et se conservant quel- . . 23 S r . D quefois jusqu'à la fin de décembre, pyriforme allongé ou en cale- basse; à queue oblique ou droite, renflée à son origine, se conti- 106 P. FIGUE. nuant avec le fruit, remarquablement charnue et plissée sur un des côtés, de couleur fauve et parsemée de lenticelles; peau vert-jaunâtre, parsemée de quelques petits points et recouverte en grande partie de larges taches olivatres ou bronzées , reliées par des sortes de réti- culations de même couleur; œil petit ou moyen, presque à fleur de fruit, ou placé au milieu d’une très-faible dépression, à divisions persistantes ou caduques ; cœur dessinant un losange sur la coupe longitudinale du fruit, entouré de nombreuses granulations ; loges assez grandes, obliques ; pepins noirâtres; lacune centrale subéreuse, allongée. Cuatr blanche, demi-fondante, sucrée, légèrement astringente et rappelant un peu la saveur de la P. Epargne, ainsi que le fait ob- server Duhamel. M. Léon Le Guay, ex-directeur des jardins impériaux, et actuelle- ment fixé à Alencon, a bien voulu, à ma demande, me transmettre la note suivante au sujet de la Poire que je viens de décrire : « La Poire Figue est un fruit très-capricieux. Elle est souvent excellente, souvent aussi, dans les terrains humides, elle est fade et quelquefois très-amere. Elle se tache tres-facile- ment, et ses taches sont un indice positif de l'amerlume du fruit. C'est une Poire qui. d'a- près les observations que j'ai pu faire, demande à ne pas être trop attendue. La culture en pyramide et en plein vent est celle qui lui convient le mieux, quoique donnant des fruits souvent beaucoup moins beaux, mais d’une conservation bien plus certaine. Celte variété a été trouvée, il y a environ trente ans, dans une pépiniere appartenant à M. Lecomte-Morte- fontaine, aux environs d’Alencon, dans la commune de Cussay; elle se répandit de là dans le commerce sous le nom de Figue d'Alençon et de Bonnissime de la Sarthe. Son premier nom est celui qui doit lui êlre conservé. » L'exactitude de ces renseignements m'a été confirmée par M. Du- pont, président de la Société d'Horticulture de l'Orne, ce qui n'em- pêche pas que la P. Figue n'ait été parfaitement décrite par Duhamel, un demi-siècle avant la découverte de M. Lecomte-Mortefontaine. « La Poire Figue est de moyenne grosseur, pyriforme, très-allongée, son diamètre’ étant d’un pouce dix lignes et sa hauteur de trois pouces. Sa tête est P. FIGUE. arrondie et un peu renflée, et l'œil, qui n’est pas gros, est placé dans une cavité peu profonde. L'autre côté s’allonge en diminuant de grosseur. La queue, brune, grosse, bossue, longue d’un pouce, est comme une prolonga- tion du fruit. Le côté de la tête n’est arrondi que suivant sa longueur et non pas suivant le diamètre, car cette Poire, vue du côté de l'œil, paraît comme triangulaire. Sa peau est assez uuie et d’un vert-brun, même au temps de la maturité du fruit. Sa chair est blanche, fondante et assez fine. Son eau est douce, sucrée et un peu ressemblante à celle de l'Épargne. Elle mürit au commencement de septembre.» Dukam., Arbr. fruit., p. 183 [1768]. « Arbre vigoureux, se formant bien en pyramide. Rameaux droits, obliques ascendants, recouverts d’un épiderme rouge-brun obscur, abondamment poin- üllé de petites lenticelles gris-fauve. Les yeux sont généralement comprimés et plus ou moins appliqués contre le rameau. Les feuilles sont ovales-lancéo- lées, très-aiguës ou acuminées, arquées, en gouttières, à bords finement ondulés, peu ou point dentés. Fruit oblong ou irrégulièrement pyramidal, ordinairement obtus ou bosselé, se rétrécissant insensiblement vers le pédon- cule, et présentant ainsi la forme d’une figue longue. Épiderme vert, taché et marbré de gris, ou entièrement gris-brun , souvent marbré de rouge obscur du côté du soleil. Pédoncule long de 1 à 3 centimètres, souvent oblique, ordi- nairement uni au fruit par une base ou renflement charnu. OEil très-petit, régulier, placé à fleur de fruit. Chair assez fine, fondante; eau abondante, très-sucrée et parfumée. Mürit fin de novembre et en décembre. » Prévost, Pomol. Seine-Infér., p. 115 [1839]. « Arbre pyramidal, à scions très-gros, droits, obliques, légèrement coudés: épiderme verdâtre à l’ombre et rouge violacé du côté du soleil. Les feuilles sont ovales-lancéolées, aiguës, arquées, à bords relevés en gouttière. Le fruit est gros, ovale allongé ou pyramidal, très-irrégulier dans sa forme, qui est parfois arquée ; il se rétrécit insensiblement vers le pédoncule, de manière à représenter la figure d’une Figue allongée ; l’épiderme, vert clair, est maculé de gris, légèrement coloré du côté du soleil et quelquefois entièrement cou- vert de taches brunes. Le pédoncule, long de 4 à 2 centimètres, assez gros, ligneux, charnu à la base, brun, est placé parfois à fleur de fruit, et d’autres fois dans une cavité étroite et peu profonde. La chair est blanche, assez fine, fondante; son eau est abondante, très-sucrée et bien parfumée. Sa maturité a lieu en novembre et décembre, mais il arrive que ses fruits mürissent quel- quefois à la fin d'octobre. » Bivort, Album pomol., vol. IV, p. 109 [1851]. A. JRiocreux del > JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. PP. SURPASSE MEURES" ACËe FE. Taillant 50° P. SURPASSE-MEURIS. Fruit d’automne, gros, ventru, obtus, à queue courte, assez grêle, droite ou oblique, ordinairement insérée un peu au-dessous du sommet du fruit; peau jaune verdâtre, couverte de taches, ainsi que de marbrures fauves, lavée de rouge-brun du côté du soleil ; chair fondante, fine, très- sucrée, mais souvent peu parfumée. ARBRE fertile, à scions grêles, peu flexueux, de couleur brune à l'ombre, d’un brun violacé au soleil, parsemé de lenticelles allon- gées ou arrondies, à coussinets peu saillants; yeux petits, presque cachés sous la base du pétiole. Feurzces florales ovales, mucronées, glabres en dessus, légèrement pubescentes en dessous, ciliées ; les adultes de deux formes : celles des rosettes ovales-arrondies ou suborbiculaires , faiblement acumi- nées, presque entières ; celles des scions ovales ou ovales-elliptiques, acuminées, étalées ou légèrement redressées, bordées de dents aiguës et portées sur d'assez longs pétioles. Fceurs grandes, quelquefois un peu rosées à l'extérieur, portées sur de très-courts pédicelles tomenteux; calyc2 à divisions étalées, aiguës , rousses en dessus; pétales ovales-orbiculaires, assez courte- ment onguiculés, ne laissant point d'intervalle entre eux. 107 P. SURPASSE-MEURIS. Fruit commencant à mürir en août, gros, turbiné, ventru, obtus, quelquefois marqué dans sa longueur d'un très-léger sillon; à pé- doneule assez grêle, inséré dans l’axe, ou ordinairement au-dessous du sommet du fruit, qui offre alors de ce côté une cu plusieurs pe- tites bosses; peau jaune olivâtre, parsemée de points entremélés de taches ou de marbrures de couleur fauve légèrement squammeuses, lavée de rouge-brun du côté du soleil; œil placé au milieu d'une lé- ocre dépression assez régulière, peu profonde, à divisions étalées ou redressées à l'extrémité, rarement caduques; cœur dessinant un ovale sur la coupe longitudinale du fruit, entouré de granulations; loges obliques ; pepins bruns; lacune centrale atténuée vers l’œil. Cnam blanchâtre, fine, demi-fondante, très-juteuse ; eau remarqua- blement sucrée, très-légèrement astringente, peu relevée. J'ai adopté le nom sous lequel cette Poire a été figurée et bien dé- crite par les pomologistes belges. « P. Demeester, V. M. Ce fruit, dit Van Mons, est d’un volume qui ap- proche du très-gros, ct sa forme et sa couleur le rapprochent de la Poire Figue, tandis que ses qualités l’attachent évidemment au Rousselet : il est py- riforme, ventru ; sa peau est lisse, jaunâtre du côté de l’ombre, rouge du côté du soleil et tavelée de roux. Si on le cueille prématurément, il se ride; alors sa chair, qui devrait être fondante, devient beurrée, et elle n’y perd rien; les environs des loges sont un peu granuleux ; son eau est très-abondante, parfu- mée comme celle du Rousselet, d’un goût fin et très-agréable. Celte Poire mürit à la mi-septembre et dure de quinze à vingt jours. Van Mons lui a donné le nom de son jardinier. L'arbre, provenu de graine à Louvain, a fructifié pour la première fois en 1824. Ce bon fruit a l'inconvénient de mürir à l’é- poque où mürissent une quantité d'excellentes Poires; c’est à en obtenir de fondantes ou de beurrées tardives que doivent tendre les efforts des semeurs. » Poit., Ann. Suc. Hort. Paris, vol. XII, p. 175 [1833]. « P. Surpasse-Meuris. Ce fruit est gros, ou très-gros, arrondi en forme de P. SURPASSE-—MEURIS. Doyenné, ou turbiné et bosselé. L’épiderme est rude, presque entièrement couvert de gris de rouille, passant au roux doré à l’époque de la maturité. Le pédoncule, long de 25 à 30 millimètres, assez gros, ligneux, est implanté dans un enfoncement peu profond et souvent déplacé par une petite gibbosité; par- fois il se trouve à fleur du fruit. Le calyce , irrégulier, occupe une cavité assez profonde, très-large, très-évasée, dont l’orifice est ordinairement bosselé. La chair est blanc jaunâtre, demi-fine, fondante ; son eau est très-abondante, su- crée, relevée d’un parfum délicieux. » Bivort, Ann. Pomol. belge, p. 55 [1857]. _1. iocreux del . JARDIN KIRUITIER DU MUSEUM. PAEICOLMARE AU. Taillant #0 © P. COLMAR. Fruit d'hiver, gros, turbiné, ventru, un peu bosselé, à queue insérée un peu en deliors de l’axe du fruit, renflée à son insertion et ordinairement accompagnée de petites bosses ; à peau jaune verdâtre parsemée de points; à chair blanchâtre, demi-fondante, fine, juteuse, sucrée, légère- ment parfumée. Argre à scions droits, de grosseur moyenne, olivatre-bronzés ou un peu cendrés, parsemés de lenticelles oblongues, à coussinets peu saillants; yeux petits, coniques, grisâtres, assez écartés du scion. Fevizces florales ovales-ellipliques, atténuées au sommet, glabres sur les deux faces, entières, ciliées; les adultes de deux sortes : celles des rosettes portées sur de longs pétioles, ovales ou elliptiques, entières ; celles du scion ovales, planes, à bords denticulés. FLeurs grandes, à pédicelles moyens, presque glabres, blanches ; calyce à divisions réfléchies, blondes en dessus; pétales largement ovales, onguiculés, ne laissant pas d'intervalle entre eux. Fruir commencant à mürir en novembre, gros, turbiné, ventru, ordinairement un peu bosselé ; à queue grêle, dressée ou oblique, renflée à son insertion sur le fruit, accompagnée de quelques peti- 108 P. COLMAR. tes bosses, ordinairement insérée obliquement un peu au-dessous du sommet du fruit, de couleur fauve; peau jaune-verdätre ou jaune, rarement lavée de rose du côté du soleil, parsemée de points et mar- quée de quelques petites taches brunes ; œil assez grand, placé au milieu d’une dépression peu profonde et régulière, à divisions éta- lées, lancéolées, pubescentes ; cœur dessinant un ovale sur la coupe longitudinale du fruit; loges larges, rapprochées de l'axe; pepins bruns ou noirâtres ; lacune centrale large et subéreuse. Cuur blanchâtre, granuleuse, fondante ou demi-ferme; eau abon- dante, sucrée, légèrement acidulée, parfumée, et rappelant un peu la saveur du Saint-Germain. Cette variété n’acquiert ordinairement toutes ses qualités que lors- que l'arbre est placé en espalier et à bonne exposition. Je ne crois pas qu'on puisse lui rapporter en synonyme la P. Belle et Bonne dé- crite par Merlet parmi les variétés du mois d'octobre et dont il dit : « Grosse Poire longue et pointuë, d’un rouge gris, dont la chair est délicate et tendre; veut être mangée à point, autrement elle mollit promptement, » P. 80 [1690/. «La Poire de Colmar est grosse, très-semblable à la grosse Bergamotte d'au- tomne, mais plus pointuë ; elle est beurrée et non fondante, d’une eau sucrée et relevée, qui donne beaucoup de bois et de fruit, des plus rares, des plus nouveaux en ce pais, et des plus exquis, qui se mange tout l’hyver.» Merlet, Abrégé bons Fruits, p. 93 [1690]. «La Poire de Colmar m'est venuë sous ce nom-là par un illustre curieux de Guyenne, et m'esloit venuë d'un autre endroit sous le nom de Poire Manne, et sous celuy de Bergamotte tardive; ce dernier nom pourroit bien luy convenir mieux que celui de Colmar; elle a extrêmement l’air d'un Bon- Crétien (sic), et quelquefois d’une belle Bergamotte; la teste est plate, l’œil assez grand ct fort enfoncé, le ventre un tant soit peu plus gros que la teste, s’allongeantmédiocrement et fort grossièrement pour venir à la queuë, qui est P. COLMAR. courte, assez grosse et penchée; le coloris en est verd tiqueié, comme les Ber- gamottes, et quelquefois un peu teint du costé du soleil; la Poire jaunit un peu en sa maturité, qui arrive en Décembre et Janvier, et va quelquefois jus- qu’aux mois de Février et Mars; la peau en est douce et unie, la chair tendre et l’eau fort douce et fort sucrée : voilà bien le portrait d’une excellente Poire; elle craint cependant, pour le terrein et les saisons, les mêmes choses que l’Espine, la Louise-Bonne, le Petit-Oin, etc., estant un peu sujète à avoir la chair sablonneuse et insipide; elle craint de plus les moindres vents d’au- tomne, qui surtout en Arbres de tige la font aisément tomber, et l’empé- chent d'acquérir le degré de perfection qui luy convient : sa juste maturité n’est pas aisée à trouver, car, quoy qu’elle soit jaune, elle n’est pas toujours assez meure; il faut enfin qu'après avoir assez longtemps paru avec cette cou- leur jaune, elle vienne à obéir un peu au pouce qui la presse. » La Quint., Instr., p. 311 [1690]. «Colmart. Poire Manne. Le fruit est très-gros, ayant deux pouces neuf lignes de diamètre et trois pouces de longueur : assez applati du côté de la tête, où l’œil, qui est de moyenne grosseur, est placé au fond d’une cavité. Le côté de la queue diminue peu de grosseur; la queue, brune, grosse, ordi- _ nairement un peu renflée du côté du fruit, longue de dix ou onze lignes, y est plantée quelquefois presqu’à fleur du fruit, souvent au fond d’une cavité assez profonde, et bordée de quelques bosses. Ce fruit est plus turbiné que pyri- forme ; il a de la ressemblance avec le Bon-Chrétien d’hiver, surtout lorsqu'il s’alonge. Souvent on apperçoit sur un des côtés une petite gouttière qui s’é- tend de la tête à la queue. Sa peau est très-fine, verte, tiquetée de petits points bruns, et devient un peu jaune lorsque le fruit mürit ; légèrement fouettée de rouge du côté du soleil, elle a quelquefois un petit œil farineux ou blanchûtre. Sa chair est un peu jaunâtre, très-fine, beurrée, fondante, excellente, sans pierres. Son eau est très-douce, sucrée et relevée. Cette Poire se mange en Janvier, Février, Mars et même Avril. » Duham., Arbr. fruil., p. 222, tab. 50 [1768]. Poiteau a reproduit exactement cette description dans sa Pomologie fran- caise. «Fruit gros, tronqué, turbiné, plus large dans le milieu que du côté de l’orifice, légèrement courbé du côté du pédoncule, qui est long d’un et demi à deux centimètres, gros, brun, incliné, implanté dans une cavité irrégulière et peu profonde. Peau verte, passant au jaune herbacé à la maturité, et rele- vée de quelques taches jaune d’or et d’un petit pointillé brun, lavée légère- P. COLMAR. ment de rouge clair du côté du soleil. Chair blanche, très-fine, beurrée, fon- dante, renfermant un suc très-sucré, relevé, excellent. Cette Poire, que l’on regarde comme une des meilleures de la saison, mürit en décembre et se conserve souvent jusqu’à la fin d'avril. L’arbre est très-vigoureux, peu pro- ductif en pyramide, beaucoup plus en espalier planté au midi ou au levant.» Willerm., Poir., p. 198 [1849]. JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. A. Riocreux” del, s MU E. Taillant n° P' DE BEURRE. P. DE BEURRÉ. Fruit d'automne , arrondi ou ovale-arrondi ; à queue assez courte, dilatée et charnue à son insertion sur le fruit, avec lequel elle se confond; à peau jaune olivâtre ou fauve, parsemée de gros points et plus ou moins recouverte de marbrures ; à chair blanchâtre, très-fondante, très-juteuse, sucrée et parfumée. ARBRE très-fertile, propre à former des plein-vent; à scions lé- sèrement flexueux, fauves-olivacés, parsemés de nombreuses len - celles; coussinets assez saillants; yeux aigus, plus ou moins écartés du scion. Feuizes florales ovales ou suborbiculaires, mucronées, glabres sur les deux faces, ciliées, denticulées, étalées; les adultes à peu près de même forme : celles des rosettes arrondies, presque entières ou crénelées, portées sur de très-longs pétioles; celles des scions ovales-acuminées, dentées, à pétioles longs et ordinairement munis de stipules. Freurs blanches, quelquefois légèrement rosées à l'extérieur, portées sur des pédicelles gros et courts; calyce à divisions lancéo- lées, étalées, recouvertes de poils blonds en dessus; pétales obovales 2 2 2 laissant des intervalles entre eux. Frur commencant à mûrir à la fin de septembre; à pédoncule 109 P. DE BEURRÉ. assez court, droit, épaissi, bosselé ou coudé à son insertion sur le fruit, fauve, parsemé de quelques lenticelles; peau olivätre-bronzée, parsemée de gros points gercés, isolés ou reliés les uns aux autres par de très-fins linéaments, entremêlés de taches ou de marbrures ferrugineuses ou d’un brun marron et légèrement squammeuses; æil à fleur de fruit ou placé au milieu d’une très-faible dépression marquée de zones concentriques, à divisions assez petites, entières ou tronquées, quelquefois teintées de rose à la base; cœur arrondi, entouré de quelques granulations; loges moyennes, presque com- plétement occupées par des pepins bruns ou noirâtres; lacunes allongées, atténuées vers l'œil. | CHur blanche, fine, très-fondante, juteuse, remarquablement parfumée. Délicieux fruit. Contrairement à l'opinion de la plupart des pomologistes moder- nes, je distingue le Beurré gris des autres variétés auxquelles La Quintinye, le premier, l’a réuni. Il ne m'est jamais arrivé, en effet, de rencontrer les Beurrés vert, gris, jaune, roux et rouge sur le même arbre, ainsi qu'il le prétend; si la P. de Beurré gris revêt, dans quelques circonstances, une teinte plus ou moins brune ou bronzée, il ne lui arrive jamais de présenter ni la brillante coloration rouge, ni la saveur de la P. d’Amboise. Il suffira, au surplus, de com- parer les figures que je donne des deux fruits pour les reconnaître et pour justifier la manière de voir des pomologistes du dix-septième siècle, « Le Poirier de Beurré est un fort bon Arbre; il s'appelle autrement; les Anciens luy ont donné le nom d’Isambert, et de nostre temps nous l’appellons Beurré, parce que son fruict estant en maturité, si tost que l’on en met un morceau dans la bouche, il fond comme le beurre, et a le goust odoriférent: il n’est nullement délicat aux injures du temps; vous le pouvez faire planter P. DE BEURRÉ. dans vos vergers avec les autres; si vous le voulez faire greffer sur un Poirier à deux-Testes, le fruict en sera excellent. » Cl. Mollet, Théâtre des Plans et Jard., p. 31 [1652]. « Beurré gris, dit Fondant, est gris, long, gros comme Franc-Réal. — Septembre. » Dom CI. Saint-Étienne, Nouv. Instruct., p. 37 [1670]. « Le Beurré gris est plus tardif, moins äpre et plus fondant que le rouge; et le Beurré verd est le moindre de tous, son eau estant plus fade et moins relevée. Pour avoir du Beurré bon, longtemps à manger, il faut le laisser sur PArbre tant qu’il tombe, et en mettre quelques Arbres en murailles au Soleil couchant, ainsi que d’autres espèces, qui vont de beaucoup plus loin. » Merlet, Abrégée bons Fruits, p. 75 [16901]. « Beurré gris. C’est une assez grande Poire, de forme un peu oblongue, sans être fort ventrue, au reste un peu raboteuse et inégale, et souvent un peu tortuë. Sa peau est rude et trés-mince, sa couleur d’un gris jaunâtre. La chair en est moelleuse, très-succulente, fondant sur la langue comme du beurre ; le goût en est très-savoureux et relevé; et bien des personnes la tien- nent pour la plus savoureuse de toutes les Poires, de façon que, si cette Poire se trouvoit dans toutes les différentes saisons, on se passeroit aisément de toutes les autres sortes. » Knoop, Pomol., p. 114 [1771]. JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. We E. Taillante re. A. Tiocreux’ del à P. D'AMBOISE .. ! P. D’AMBOISE. Fruit d'automne, turbiné, déprimé du côté de l’œil; à queue droite, cylindrique, insérée dans l’axe du fruit et au milieu d’une petite dépression; à peau vert jaunâtre à l’ombre, d’un beau rouge carminé au soleil, parsemée de quelques marbrures fauves; à chair fine, très-fondante, parfumée. ARBRE fertile, à branches légèrement divariquées ; à scions flexueux, de grosseur moyenne , olivâtres à l'ombre, rouge-brun au soleil , parsemés de lenticelles allongées; coussinets assez saillants, légèrement découverts; yeux coniques, bruns, plus ou moins rap- prochés du scion. FeuiLces florales ovales ou ovales-elliptiques, acuminées, ci- hées; les adultes de deux formes : celles des rosettes ovales-lan- céolées, acuminées, dentées, portées sur de longs pétioles; celles des scions ovales, arrondies à la base, à bords dentés et plus ou moins relevés, longuement pétiolées. Fceurs blanches ou quelquefois rosées à l'extérieur, portées sur des pédoncules gros et courts; calyce à divisions étalées, blondes en dessus; pétales obovales, onguiculés, laissant des vides entre eux. Fruir commencant à mûrir en septembre, régulier, pyriforme- turbiné, ventru ; à pédoncule droit, cylindrique , fauve, légèrement enfoncé dans le fruit; peau jaune verdâtre à l'ombre, parsemée de 110 P. D'AMBOISE. petits points fauves, lisse, ordinairement dépourvue de marbrures, colorée en rouge laqueux du côté du soleil; œil placé au milieu d’une dépression régulière, peu profonde, à divisions dressées, quel- quefois caduques, glabres; cœur dilaté transversalement, entouré de quelques granulations ; loges larges, grandes; pepins bruns; lacune centrale étroite, atténuée vers l'œil. Cat blanche, fine, fondante, sucrée, très-parfumée. Fruit dé- licieux. « Beurré rouge est rond, assez gros, comme l’autre (B'° roux), mais quasi tout rouge, le reste est coloré. » Dom CI. Saint-Étienne, Nouv. Instr., p. 53 11670]. « Le Bœuré rouge, dit d’Anjou, ou la Poire d'Amboise, est une grosse Poire longue, non pointuë, fort colorée, si bœurée et fondante qu'elle en porte le nom par excellence; son eau est fort sucrée et relevée; meurit hors de l’Arbre, ainsi que les autres Poires bœurées, qui le sont encore plus estant cüeillies peu avant leur maturité, pour n’estre point ridées; c’est le meilleur de la saison, et qui l’emporte sur les autres, après le Rousselet. » Merlet, Abrégé bons Fruits, p. 88 [1675]. «Il existe une grande diversité d'opinions entre les auteurs classiques et les pépiniéristes au sujet des Beurrés. Les auteurs soutiennent qu’il n’y a qu'une espèce de Beurré; que le même arbre peut porter en même temps des fruits verts, des fruits gris, des fruits dorés et des fruits rouges... Les pépiniéristes, au contraire, font des variétés de toutes ces couleurs et les vendent comme différentes l’une de l’autre... Mais aujourd'hui, voici une bien autre confu- sion qui s’introduit dans la nomenclature des fruits : ce n’est plus une ou deux variétés, mais bien trente variétés que les pépiniéristes désignent sous ie nom fameux de BEurré. Ce n’est pas le lieu d'examiner si tous ces fruits ont des titres suffisants pour entrer dans la famille des Beurrés, mais je ne crois pas que, si La Quintinye et Duhamel revenaient, ils sanctionnassent une telle four- née; pour mon compte, j'en connais plusieurs qui, quoique de très-bons P. D AMBOISE. fruits, n’ont pas les caractères, dans le port de leur arbre ni dans le fondant de leur chair, qui constituent ceux du Beurré, et qui en seront certainement éliminés, si un jour il se trouve un homme, doué de la faculté de l’analyse, assez hautement placé pour refondre la nomenclature des fruits, la baser sur les affinités et fermer la porte à l’arbitraire. Les fruits jouent un assez grand rôle dans l’économie domestique et commerciale pour que leur nomenclia- ture soit soumise à une révision aussi bien que les autres branches de l’his- toire naturelle. — Quant au Beurré d'Amboise, qui m'occupe actuellement, il prend un si beau rouge que j'ai cru devoir le figurer. Ses qualités sont abso- lument les mêmes que celles du Beurré gris le plus parfait. Ainsi, outre les variations de forme et de grosseur, le Beurré d’Amboise se reconnaît à sa couleur rouge et à la couleur rougeâtre de ses scions. L’époque de sa maturité est la même que celle du Beurré gris, de septembre à octobre. » Poiteau,. Pomol. franc. [1846]. ui JARDIN FRUITIER DU MUSÉUM ME E. Taillant Re A.Hiocreux del, P. CASSANTE D’HARDENPONT. P. CASSANTE D'HARDENPONT . Fruit de fin d'automne, gros, ventru ou oblong, obtus; à queue longue, droite ou légèrement arquée, très-épaissie et plissée à son insertion sur le fruit; peau vert jaunâtre, parsemée de taches fauves, légèrement teintée de rouge- brun au soleil ; chair cassante, sucrée, peu parfumée. Fruit à cuire. ARBRE très-productif, à branches un peu divariquées ; à rameaux étalés ; à scions de couleur fauve plus ou moins grisâtre, à coussi- nets assez saillants; yeux coniques, légèrement écartés du scion. Feuizues florales ovales-elliptiques, acuminées, entières, presque glabres sur les deux faces, ciliées sur les bords; les adultes de deux formes : celles des rosettes ovales, oblongues ou elliptiques, acu- minées, denticulées, portées sur de longs pétioles; celles des scions plus larges, ovales ou oblongues, acuminées, dentées. () Après avoir vainement cherché dans les ouvrages du dix-huitième siecle les traces des travaux pomologiques d’Hardenpont, j'ai eu recours à l’obligeance de M. Édouard Morren, professeur de botan'que à l’Université de Liége, qui a bien voulu me transmettre la note suivante : « Hardenpont (Nicolas), né à Mons le 14 juin 1705, mort le 31 décembre 1774, prêtre sé- « culier attaché à l’église Saint-Nicolas-en-Havré, n’a rien publié de ses recherches po- « mologiques. [l possédait, aux portes de Mons, un jardin qui est encore aujourd’hui la « propriété de sa famille. » 411 P. CASSANTE D HARDENPONT, FLeurs grandes, toutes blanches, portées sur de longs pédicelles ; calyce à divisions étalées, très-aiguës, recouvertes de poils blonds ; pétales orbiculaires ou obovales-orbiculaires, onguiculés, laissant des intervalles entre eux. Fruir mûrissant au commencement de l'hiver , de forme variable, oros, ventru, oblong ou presque cylindrique, obtus; à pédoncule droit ou arqué, dilaté, charnu et plissé à son insertion sur le fruit, lisse, de couleur jaunâtre ou fauve, dépourvu de lenticelles, ordi- nairement inséré dans l’axe du fruit et au centre d’une petite dépres- sion; peau jaunätre, épaisse, parsemée de gros points gercés, entre- mêlés de marbrures fauves, plus ou moins squammeuses, parfois lavée de rouge brun du côté du soleil; œil placé au milieu d’une dé- pression entourée de très-petits points, de taches ou de zones con- centriques jaunâtres, à divisions redressées ou étalées , lancéolées, cotonneuses et blanches; cœur dessinant un ovale arrondi sur la ‘coupe longitudinale du fruit, limité par des granulations; loges moyennes; pepins bruns; lacune centrale oblongue, sûubéreuse, at- ténuée vers l’œil. Cuair blanche, cassante, peu juteuse, sucrée, peu parfumée, Fruit à cuire. La P. Tarquin, que Duhamel compare à l'Épargne par sa longueur, par la couleur de sa peau et par la légère rainure qui s'étend d'un bout à l’autre de la plupart des fruits, et dont le goût aigrelet rap- pelle celui de la Bergamote de Pâques, me semble plus voisine de Ja P. du Curé que de la Cassante d'Hardenpont, quoiqu'on donne quel- quefois à cette dernière pour synonyme la P. Tarquin de Duha- mel. etc. JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. A Rioereux del , MALE, Taillant re" PM PERLE MDENTHOUARS P. BELLE DE THOUARS. Fruit d’hiver ; à queue droite ou oblique, de longueur varia- ble, cylindracée; à peau d’abord de couleur bistre olivâtre, passant au brun ferrugineux à la maturité; à chair ferme, sucrée, peu Juteuse. ARBRE productif, vigoureux ; à branches légèrement étalées; à scions un peu flexueux , de couleur fauve-olivacée ou bronzée, par- semés de lenticelles, à coussinets assez saillants ; yeux courts, coni- ques, brun-acajou. Feuizces florales ovales-arrondies ou suborbiculaires, acuminées, presque glabres sur les deux faces, ciliées sur les bords ; les adultes de deux formes : celles des rosettes suborbiculaires, entières, por- tées sur de longs pétioles; celles des scions assez grandes, ovales ou oblongues, acuminées, dentées. Freurs grandes, très-blanches, portées sur des pédicelles gros et assez courts; calyce à divisions réfléchies, lancéolées, aiguës ; pétales orbiculaires ou obovales-orbiculaires, étalés, laissant peu d'intervalle entre eux. Fruirr commençant à mürir à la fin de novembre, pyriforme ou très-allongé, obtus, quelquefois irrégulier; à pédoncule droit ou oblique, cylindrique, ordinairement inséré dans l’axe du fruit, bru- nâtre; peau d’abord olivätre-bronzée, puis passant au brun ferrugineux 112 | |! P. BELLE DE THOUARS. ou brun-cannelle, à reflets violätres, parsemée de points bruns et ger- cés, un peu rude; œil placé au milieu d’une légère dépression en- tourée de zones concentriques ; à divisions étalées, linéaires, aiguës, glabres; cœur dessinant un ovale sur la coupe longitudinale du fruit, limité par des granulations peu abondantes ; loges moyennes; pepins brun-acajou ou noirâtres; lacune plus ou moins élargie, atténuée vers l'œil. CaatR blanchâtre , ferme ou demi-cassante, d’une saveur sucrée- acidulée. Fruit de troisième ordre et bon à cuire. « Arbre vigoureux et fertile, se formant bien en pyramide ; scions gros, un peu flexueux, légèrement renflés sous chaque œil, revêtus d’un épiderme brun pâle ou gris-blond; feuilles assez grandes, larges, épaisses et fermes , ovales- lancéolées, aiguës, finement et profondément denticulées, faiblement ar- quées. Fruit moyen ou gros, oblong, obtus ou en pyramide tronquée, complé- tement gris-fauve ou roux, parfois nuancé de violet du côté du soleil, piqueté de points de pareille couleur, mais ‘plus opaques. Pédoncule un peu charnu, roux où brun, long de 40 à 20 millim., continu avec le fruit où placé dans une cavité parfois entourée de petites bosses. OEïl grand, régulier, presque à fleur de fruit. Chair blanche, demi-fine, tendre ou un peu pâteuse , douce, peu succulente. C’est un beau et bon fruit à compote, qui paraît devoir être consommé en novembre ou en décembre. » Prévost, Pomol. Seine-Inf., p. 204 [1850]. JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. ce ES x EN PT ne nr er se ne er 5 74 ? Z 10 La A / / 4, ÿ A, { \ / Î | / / / Pl Î / 4 J / / hr | { 2" 17 l Ç | De | AT PA À - À \ à Î | _— 21 re ] ee | A % 2 ] J! f 2 AS | 74 2 LA / ( r 4 é | Fe ve » / A, Biocreux del , MU JT. Taillant re. BP. NONPAREILER.: ' Len J { ’ \ L } { \ n { \ / ( = \ Ç ( L Va Le & >» ] / DE, \ es / - Lu \ LA 7 ? ; \ ù =. >, \ A \ - \ =) QUE K Lt \ f A e 4 | \! / | \ RE £ ° à ) | PT. Cd Ÿ \ / | (22 À \\ DAT \ | CC > / = Y LS | J ù AL EN / | Ÿ 4 \ : \ { \ \ / J x D | WE ne ÈS >. NN d F Le nas = ne 7 LS VAR ‘NAAISAN NC HHILINUA NITAVP FR. CUTHILLS BLACK PRINCE Fruit très-précoce, moyen, allongé, d’un rouge presque noir, vernissé, du plus bel aspect; chair rouge, un peu sèche dans les premiers fruits, mais devenant douce et fondante dans ceux qui leur succèdent ; saveur assez agréa- ble, mais peu sucrée. Fceurs ayant l’aspect de celles du Pommier; les premières sont verdâtres, s’épanouissent dès la fin de février et nouent rarement ; celles qui s'épanouissent au mois d'avril ont cinq pétales grands, en forme de coquille, d’un blane soufré; élamines vigoureuses ; anthères jaune foncé ; stigmates rougeûtres. Cazyce grand, vert foncé, appliqué, se rabattant sur le fruit; sé- pales teintés de rouge. Hawres fines et fortes; les premières très-courtes; les secondes s'élevant et soutenant bien les fruits. Couranrs vigoureux , rouge foncé. FeuiLes petites, d’un vert un peu glauque, souvent teintées de rouge; texture très-ferme; découpures fines et aiguës; pélioles rouges, minces et roides. Pranre d’un aspect grêle, quoique robuste, résistant bien au froid ainsi qu'à l’ardeur du soleil, et s’accommodant de tous les terrains. Elle donne dès l’année de sa plantation, dure trois ou quatre ans, 7 FRAISIER CUTHILL'S BLACK PRINCE. se force assez bien, et mürit dans la serre, pendant l'hiver, les fruits qu'elle a noués dehors à l’automne; elle remonte quelquefois assez franchement. J'ai recu , en 1854, cet excellent petit Fraisier de M. Robert Wrench, marchand de graines distingué de Londres. Quelques per- sonnes m'ont assuré qu'il avait été obtenu en Écosse, à Aberdeen, par un cultivateur nommé Malcom, et qu'il porte dans quelques contrées de l’Angleterre le nom de Malcom’s Aberdeen Seedling. Une autre origine encore m'a été indiquée; mais je me suis arrêtée au nom sous lequel je l'ai recu, parce que c’est celui sous lequel M. Lindley a accueilli et fait paraître dans le Gardeners’ Chronicle les nombreux et intéressants articles qui ont rendu ce Fraisier célèbre. Un ensemble de petites qualités le rendent recommandable; il s’est toujours montré le plus précoce de tous les Fraisiers de ma collection depuis que je le cultive; il est très-rustique, très-produc- üf, et la saison de son produit dure plus de six semaines. Ce Fraisier est surtout précieux pour les personnes qui louent aux environs de Paris des campagnes pour y passer la belle saison, et veulent jouir dans l’année des plantations qu’elles y font. Planté dans les premiers jours d'avril, le Fraisier Cuthill's Black Prince donnera, deux mois après, une récolte passable, ce qu'on n'obtient, à ma connaissance, que du Fraisier Globe écarlate. Un certain nombre de pieds de ce Fraisier refleurissent à l'automne. Quelques personnes en Angleterre, en prenant ceux qui épanouissent leurs fleurs au mois d'octobre, et en les mettant sous châssis ou sur les tablettes d’une serre, sont parvenues à avoir d’assez abondantes récoltes pendant les mois de décembre et de janvier. J'y ai réussi aussi presque toutes Les fois que je l’ai tenté, même en serre froide; les fruits étaient moins colorés, moins savoureux qu'au printemps; mais cette petite récolte, dans une saison où la neige couvre la terre, et où l’on n’a plus que les fruits conservés, a encore quelque intérêt. JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. Zillant sv Me x A Hiocretr del ; CASPLENPINE. S'TIRLING FR. STIRLING CASTLE PINE ———— Fruit gros, demi-tardif, allongé, renflé; à chair pleine, beurrée, de saveur fine et délicieuse, contenant beaucoup d’eau fraiche et sucrée; peau brillante, rouge-orangé pale. FLeurs bien faites, à cinq ou six pétales blancs, de texture assez ferme; corolle lâche; étamines très-bien constituées; anthères ai- guës, jaune pâle, à filets longs et minces: stigmates nombreux, d’un jaune très-pale. CaLyce grand, vert pâle, couvert de poils soyeux. Hamees assez fortes, droites, soutenant bien les fruits. Courants vigoureux, velus, vert pâle. Feuizces moyennes, vives et dressées, bien soutenues par des pé- tioles fermes et velus. Lorsque la plante est très-vigoureuse, les feuilles deviennent cloquées et d'un vert glauque ; elles sont ordi- nairement d’un beau vert et finement découpées de dents aiguës sur leurs bords. PLante rustique, résistant bien à l'hiver, très-fertile et donnant souvent quelques beaux fruits à l'automne. Ce Fraisier, l’un des meilleurs et des plus remarquables que nous ayons recus d'Angleterre, a été obtenu, en 1848, au château de 8 FRAISIER STIRLING CASTLE PINE. Stirling, en Écosse; il fut envoyé par M. Lindley à mon mari en 1851. Nous avions espéré que sa rusticité, l'avantage qu'il pré- sente de nouer tous ses fruits, leur belle forme, la facilité avec laquelle on les emballe et les transporte, leur qualité surtout, en fe- raient une acquisition précieuse pour les cultures entreprises en vue de l’approvisionnement des marchés. Plusieurs habitants de Verrières en ont essayé la culture dès l’année 1833; mais tous ont été forcés d'y renoncer, la teinte pale du fruit ne plaisant pas aux acheteurs parisiens. | Le Fraisier Sürling Castle Pine est cependant une variété très-inté- ressante; elle pourra rendre de grands services aux amateurs. La longue durée de la saison de son produit, qui serait un défaut pour la culture en plein champ (car on serait forcé de récolter ses fruits en un grand nombre de cueillettes), devient un mérite dans les potagers des amateurs. Cette longue durée de végétation lui permet de développer tous ses fruits sans qu'ils diminuent sensiblement de grosseur. Ces beaux fruits abricotés ornent parfaitement un dessert; ils sont exquis mangés frais, et des meilleurs pour faire des sirops, des glaces et des confitures, nr hr tn ô Ut 8 08 pete ed ee 44 CID patte Drbthrré HOTTE fi. os age re x Ten Le Horse +4 pe rl RHINITE ETES nes aa bave LAPS ANNE SEA per 5454 EE nn _ etait BHO OT TEU ENTER DITRICUL CONTIENT Er EEE 4 an. db ('RETOUSEELTCIPEERE TO CRT UT CS CORRECTE IEEE TIME Tien nus tés L CONTENT ONCEECENE RUE DIENTE EE En dur bnia tenahenpangre moe Pa ru mon de 2000 MCE TEE ECO ESS RICHE APE CONS TUE DIONMEN EN MONA ENS HA et 2 pe np on «: Hostel den vb pv à CURE TOO PONT ETUI TI ETES DERICICIE EEE EUtEE ENT CONTIENT CAEN UT TION 8 UOTE Do ondes DATE 09 8 DETOEC TIR PET TE PERRET 08 1028 ba a CLICITENNNrS PACINIPMEPT EN AR ul fatrtt trente ete AE Le ADS pt hrs 0 ce Me hp it rige je re Me 2 "1 COTE M ré] (LEE pitt aln tt 0e et a4 Lara COURTE EE rs he Eh QU ACTE TEEN Œteisrrtelanots }4; she AUSTIN PTT EPP , Ne tt MODEM EMA AN MNT mnt nb Bar vu ent COPIER EINNENE ais DATIQUEEL “ » Hitrhrpatl 144 ts COIN IE TT pre DOME AN LOUIS RON TE rene OCR MENTEErTEN Pie Hi ait PM ra Fe notes Dtesradeaniatsds préea Ann tete ré ON POMENTETIENNCTEENTT PETER LOICIIUE DE TL LU SOIR “4h 4 5tp tr POINTE TENEN OT TT A Ep ES us PACE POTTER LE TENTE ri Pret een : ACCOUNT AULTEA ÉPONPANTET +100) LOL Vrnhogr tete te ne Hy04 : 4 p ODPNONAC HENREEUE CATEPer Er NOR Cire arte bee ae PE ape ret et peee die de 500 à CRDI TERRE PEN NETER D IE RSC En drrirddis re PORTE PAMMAIENERE COUPON « CES np DOTE Matte Pate Lente vent D ONU ETIT EI RARE ITOIENTEONTpEsS NME AA MOL TIP ET ErTTEnr sen a Male ter tderar ee RÉCONCTMONTETIENS ay! + 5: vô MST I ROMAIN és ; , SONO CLEMENT EEErEN À y CADET EEE ‘ CHANOTUTEE CRT INPUT ITS DTA LE CRRTAANDNX COUNTER Wal ioi rm de veu Mg 6 op nt CRE te LS ANRT 7E] s… VAE A entr sl es NEA Bébés ve vi Ré DOTE NE TLIPIEEETIEET aa FU bte ion 14. fl phet de on delete ie Denain ent É S C'HUCEN INCCENETEPER ee Au rEtre dd a LE ED nn I be PDU PÉR deuS A LR Gorge june LD OCT ACT DEN Head Le NH IOTT Us nt ROL Gers MUNOTIOPETC EE CE TIIEN REC AT" Por DNTIMERCEETE UE COTON + MATH CORRE CERES se + GELONIONPPMEEANIUE een ARE I PATES Chan LA pans LRU LE ob Re ga HAT mb bi deu 94 mon CODEC EE RARE Vu ea ju ehrisesie RSLECETENS trantinerants CCC TEA DPITIE TOUR ten pale LÉ pans 68 à DORCOMENETIEN are. 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