\-^^^ ¥<■■ "iéi^ '^ ^l|lW(i^ ^"i ' A. . X 4**:< 4 ,^, f . »v^ .- v^., • '1^. ■1 V'^^■.^ V ^ "V. V. ./ V u^ k*.4'=( 'giq^y^_ _^-P€3Q^_ ^^f^'jg 1^ LE JOURNAL DES ORCHIDÉES GUIDE PRATIQUE DE CULTURE RÉDIGÉ ET PUBLIÉ I LUCIEN LINDEN bo Administrateur-Directeur de « L'Horticulture Internationale pi f"" Secrétaire de « L'Orchidéenne « ^ AVEC LA COLLABORATION DE MM. : '''^ 1. LiNDEN, Comte DU BuYssoN, DE Lansberge, g. VVakocque, Comte de Mokan, •:» Max Garnier, Em. Rodioas, Funck, A. Cogniaux, G. Jokis, ^ E. Roman, A. Van Imschoot, Fr. Desbois, Dr G. von Heekdt, E. S. Rand, A. Bleu, ^ Dr Van Cauwelaert, E. Bungeroth, Ch. Vasseur, ^ J. NôTZLi, Comte de Bousies, R. Cahuzac, Dr Capart, James O'Brien, ^ G. Mantin , J. du Trieu de Tekdonck, O. de Kirchsberg, Vicomte de Novion, 'o D. Massange de Louvkex, g. Rivois, J. Hatos, P. Silvek, A. Ducos, ^ A. Dallièke, Paul Otlet, F. Kegeljan, O. Ballif, R. Johnson, C. Ellnek, Ç- Carlos Starker, J. Tonel, Ch. de Bosschere, A. de la Uevansaye, Fl. Claes, ^ DE MeULENAEKE, F. DELLA PORÏA, G. DiRETTI, ■Ç A. VAN DEN Heede, SiESMAYER, A. WiNCQZ, G. KiTTEL, Baron DE Meylhand, et les Chefs de Culture de « L'Horticulture Internationale. >; 3"'^ Année. — 1892 g GAND IMPRIMERIE EUG. VANDERIIAEGHEN, RUE DES CHAMPS Ç- MDCCCXCII II % f — ^ -c) 3- année. 15 MARS 1892 Numéro 49. JOURNAL DES ORCHIDÉES GUIDE PRATIQUE DE CULTURE PAB LUCIEN LINDEN Administrateur-Directeur de L'Horticulture Internationale Secrétaire de L'Orchidéenne AVEC LA COLLABORATION DE MM. : J. Linden, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué, R. A. Rolfe, Comte de Moran, Ém. Rodigas, Funck, A. Cogniaux, G. Joris, G. Miteau, MaxGarnier, A. Van Imschoot, Fr. Desbois, D"- G. von Heerdt, E. Bergman, E. S. Rand, A. Bleu, D"" Van Cauwelaert, E. Bungeroth, Ch. Vasseur, James O'Brien, J. Hye, R. Martin-Cahuzac , D-" Capart, Comte de Bousies, G. Mantin, J. du Trieu de Terdonck, O. de Kirchsberg, Vicomte de Novion, G. Rivois, J. Hatos, P. Silver, J. Moens, A. Ducos, A. Dallière, J. Notzli, F. Kegeljan,0. Ballif, R. Johnson, C. Ellner, Carlos Starker, &^ A. de la Devansaye, FI. Claes, de Meulenaere, G. Diretti, A. van den Heede, Sieamayer, A. Wincqz, G. Kittel, Baron de Meylhand, Ch. Béranek, et les Chefs de Culture de « L'Horticulture Internationale. » Prix de rAbonnement : 10 francs par an I*arait le 1" et le 15 de chaque mois AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES Gimil, iujpr. Eug. Vanderliaeglien. LINDENIA ICONOGhl^^I^IIIE DES OIIOIIIUÉES PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO Chaque . livraison contient quatre belles planches richement coloriées Oîrecteiir s J. KilIVOEM Rédacteurs : LUCIEN LINDEN, EMILE RODIGAS,, R. A. ROLFE Bureaux : 100, Rue Belliard, à Bruxelles ^;^^ « Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe périodiques spéciaux aux Orchidées »" VOIR DANS LES NUMÉROS PRÉCÉDENTS LA COMPOSITION DES VOLUMES DEJA PUBLIÉS Le prix de ces volumes a été fixé commue suit : {^■^ Volume (presque épuisé) 125 fr.; P'" Volume, 100 fr.; 3"^" Volume, 75 fr,; 4'"*^ Volume, 70 fr.; 5"*^ Volume, 65 fr. ; 6""' Volume, 65 fr. 7"" VOLUME (EN COURS DE PUBLICATION) : 60 FRANCS Lies sept volumes pi:*is ensemble : ^OO Tisanes. La Lindenia publie également DEPUIS LE loi- FÉVRIER 1891 UNE ÉDITION ANGLAISE EN VOLUMES DE 6 LIVRAISONS (2 VOLUMES PAR AN) Pi*is: de l'abonnement à chaque volume : f^SS shillings pour l'édition anglaise. L'ORCHIDÉENNE SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES Présidents d'Honneur : MM. le baron de BLEICHRODER, consul-général de S. M. Britannique, à Berlin, pour l'Allemagne ; J. LINDEN, consul-général honoraire, pour la Belgique; Comle DU BUYSSON, auteur de rOrcliidophile, pour la France; DE LANSBERGE, ancien gouverneur général des Indes Néerlandaises, pour les Pays-Bas. SECRÉTARIAT : 100, RUE BELLIARD, BRUXELLES Comité Directeur : Président : M. G. WAROCQUÉ, membre de la Chambre des Représentants de Belgique; Secrétaire. : M. LUCIEN LINDEN, administrateur-directeur de L'Horticulture Internalionale. Trésorier : M. J. DU TRIEU DE TERDONCK, propriétaire. Le prochain meeting aura lieu les Dimmiche et Lundi 10 et 11 AmHl LES MEMBRES DU JURY DE c. L'ORCHIDÉENNE « pour l'année 1891-1892 sont MM. comle A. de Bousies, Houzeau de Leiiaie, A. Huybhechts, F. Kegeljan, D. Massaîvge de Louvrex, G. Miteau, J. Moens, Ém. Rodigas^ D'" Van Cauwelaert, A. VAN Imschoot, E. Wallaert et A. Wincqz. TERRE FIBREUSE ET SPHÂGNUM : "oRJx^ulteur expérimenté, _ j marie, 6i ans, connaissant cultures lorcees, Prix les 2:)lus réduits, défmni toute \ industrielles et bourgeoises, exploitation concurrence 1 fruitière et taille, pépinières et plantations, toutes cultures de plein air et de serres et leur multiplication, demande emploi régis- seur ou jardinier-régisseur dans château ou grande propriété, rayon rapproché de Paris de préférence. S'adresser au journal. E. Y. H. Adolphe BRAHY-MARCHAL à GHANLY (Belgique FOURNISSE LTR DE L'HORTICULTURE INTKRNATIONALH à Bruxelles SOMMAIRE DU 49"^^ NUMÉRO : Page Revue des . Orchidées nouvelles ou peu roninics 5 Causerie sur les Orchidées. — XXXYII 7 Le nouveau Rodriguezia Lindcni et rancien Rodrigiiezia pubesceus 10 Les Orchidées chez elles 13 Gattleya labiala vernalis et C. labiata autumnalis 19 Conseils utiles 19 Compaynie yénérale des Chauffayes (Société -Anonyme) à MARLOIE (Belgique). Le développement considérable pris, après luiil mois seulement d'existence, par les affaires de la COMPAGNIE GÉNÉRALE DES CHAUFFAGES exigeant un accroisse- ment de ses moyens d'action, la Compagnie a décidé de procéder à une AUGMENTATION DU CAPITAL SOCIAL qui sera arrêtée dans V AsseynUée générale du 19 mars courant. Cette augmentation doit être égale au montant du capital de la création, qui serait ainsi doublé. Il a été décidé que quelques actions nouvelles seraient réservées pour être offertes au public des amateurs et cultivateurs qui sont les clients naturels de la Société. Les souscripteurs bénéficieront de l'avantage spécial d'une récluctiou de 10 % sur le montant des travaux qu'ils feraient exécuter par la Compagnie générale des Chauffages. Nous appelons l'attention de tous les intéressés sur cette occasion particulièrement avantageuse ; ils pourront obtenir tous les renseignements nécessaires en s'adressant au président de la Compagnie générale des Chauffages, M. Lucien Linden,, 100, rue Belliard, à Bruxelles. Les demandes d'actions sont également reçues à cette adresse. VERRES POUR SERRES ET JARDINIERS CLOCHES A BOUTURES ET A MELONS S'ADRESSER A LA FABRIQUE DE MM. V. FRÈRE et L. TABDRIAUÏ, à Jumet (lez Cliarleroi). LE JOURNAL DES ORCHIDÉES GUIDE PRATIQUE DE CULTURE LE JOURNAL DES ORCHIDÉES GUIDE PRATIQUE DE CULTURE RÉDIGÉ ET PUBLIÉ ^^"^ LÎ3RARY NEV/ YORK LUCIEN LINDEN botanical GARDSN Administrateur-Directeur de L'Horticllture Internationale Secrétaire de L'Orchidéenne AVEC LA COLLABORATION DE MM. : J. LiNDEN, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué, R. A. Rolfe, Comte DE MoRAN, Ém. Rodigas, Funck, A. Cogniaux, G. Joris, G. Miteau, Max Garnier, A. Van Lmschoot, Fr. Desbois, Dr G. von Heerdt, E. Bergman, E. S. Rand, a. Bleu, Dr Van Cauwelaert, E. Bungeroth, Ch. Vasseur, James O'Brien, J. Hye, R. Martin Cahuzac, Dr Capart, Comte DE Bousies, G. Mantin, J. du Trieu de Terdonck, O. de Kirchsberg, Vicomte de Novion, G. Rivois, J. Hatos, P. Silver, J. Moens, A. Ducos, A. Dallière, J. Nôtzli, F. Kegeljan, O. Ballif, R. Johnson, C. Ellnek, Carlos Stakker, A. de la Devansaye, Fl. Claes, de Meulenaere, g. Diretti, a. van den Heede, Siesmayer, a. Wincqz, G. Kittel, Baron de Meylhand, Béranek, et les Chefs de Culture de ■ L'Horticulture Lnternationale, » 3"^ ANNEE. GAND IMPRIMERIE EUG. VANDERH AEGHEN RUE DES CHAMPS 1892 15 MARS 1892 LrB[?Apv REVUE DES ORCHIDÉES NOUVELLES OU PEU CONNUES CIRRHOPETALUM AMESIANUM Rolfe. — Superbe espèce introduite l'année dernière par MM. Linden, de L'Horticulture Internationale, Bruxelles, et qui peut être considérée comme l'une des plus remarquables du genre. Les fleurs, de grande taille, sont groupées au nombre de huit à dix sur chaque inflorescence; elles sont d'un coloris très brillant, jaune paille relevé d'une large bande carmin vif qui va en diminuant de la base à l'extrémité des sépales latéraux ; le sépale dorsal jaune vif est bordé d'une série de cils courts rouge pourpre sombre, et le labelle est d'un brun pourpré ioncé.Lindenia,pl. 314. * * * ODONTOGLOSSUM PRAESTANS Rchb. f. — Cette magnifique espèce, décrite il y a plusieurs années par Reichenbach, n'avait pas encore été intro- duite à l'état vivant dans les cultures. Elle a fleuri, il y a deux mois, dans les serres de L'Horticulture Internationale, et sera figurée pour la première fois dans la Lindcnia, livraison d'avril. Elle est assez analogue à VO. odoratum, mais d'une taille plus que double, et c'est une des espèces géantes du genre. Elle a un coloris très vif, et répand un parfum exquis. La forme et la couleur des bulbes et des pousses sont très distinctes et rappellent le Maxillaria picta. * * * ODONTOGLOSSUM CRISPUM VAR. NOBILIOR Hort. — Très belle variété portant de très grandes macules brun rouge, surtout sur les sépales, qu'elles recouvrent presque complètement. Elle a fleuri dans la collection de M. le baron Schroder, à Egham, et a été exposée au meeting du 9 février de la Royal Horticultural Society, où elle a obtenu un certificat de i''^ classe. Gard. Chron., 20 février, p. 235. * * CYPRIPEDIUM CHAMBERLAINIANUM O'Brien. — Nouvelle espèce introduite de la Nouvelle-Guinée par MM. Sander etC'^. Elle produit de longues LE JOURNAL DES ORCHIDEES tiges d'où naissent successivement des fleurs de forme curieuse; le sépale dorsal, de petite taille, est d'un blanc jaunâtre, avec six lignes parallèles rose pourpre s'élevant jusqu'au milieu de la hauteur, et un abondant pointillé rose pourpre à la base; les pétales enroulés sont également pointillés de rose pourpre, ainsi que la partie inférieure du labelle. Ce dernier segment est très développé, presque le double du pavillon. Gard. Chron., 20 février, p. 234. * * * CYPRIPEDIUM X SEDA Hort. — Nouvel hybride produit dans la col- lection de M. J. C. Bowring, de Windsor Forest, entre le C. X Harrisianum et une espèce dont le nom n'a pas été conservé, probablement le C. venustuni'. Il est mentionné comme à peu près intermédiaire entre ces deux parents; toute- fois le sépale dorsal est vert clair bordé de blanc et nervé de vert, sans trace de lignes pourpres. Gard. Chron., 13 février, p. 202. * -* * DENDROBIUM X BARBATULOCHLOROPS Rolfe. - Hybride naturel considéré comme provenant des deux parents indiqués, entre lesquels il est nettement intermédiaire. Il a fleuri dans la collection de M. le général E. J. Berkeley, à Southampton. Les fleurs sont blanches, à peu près sem- blables à celles du D. harhatulum, mais avec tous les segments plus courts, le lobe antérieur du labelle plus émoussé, et les lobes latéraux vert clair. La crête est aussi plus large, et rappelle le D. chlorops. Gard. Chron., 5 mars, p. 298. * * * STANHOPEA WARDI VAR. VENUSTA Lindl. — Belle variété d'un coloris jaune orange, légèrement pointillée de rouge sur l'épichile et la base de l'hypochile, ainsi que sur la face inférieure de la colonne, qui est blanche. Elle a fleuri pendant l'hiver dernier dans les serres de L'Horticulture Interna- tionale, à Bruxelles. Elle produit une longue grappe pendante d'un très gracieux effet, chargée de cinq à six fleurs. Lindenia, pi. 315. Gard. World, 5 mars, p. 425. * * * DENDROBIUM LUTEOLUM Batem. — Belle espèce qui produit une abondance de fleurs d'un jaune paille clair, avec quelques fines stries rouges sur les lobes latéraux et la gorge du labelle. Une plante de cette espèce, bien fleurie, était exposée le 14 février, au meeting de L'Orchidéenne, à Bruxelles. Max Garnier. 15 MARS l8g2 CAUSERIE SUR LES ORCHIDEES XXXVII. — Le parfum des Orchidées Les Orchidées passaient autrefois pour ne pas posséder de parfum, et ce grief était un véritable lieu commum, parmi les personnes qui ne les connais- saient que de loin. Ce préjugé est évidemment dissipé en grande partie, aujour- d'hui que les fleurs d'Orchidées sont répandues partout. Nous n'apprendrons rien aux lecteurs de ce journal, en disant que la plupart d'entre elles sont parfumées, et que les parfums les plus variés se rencontrent dans les différentes espèces, depuis les plus exquis jusqu'aux mauvais; mais ceux qui choquent l'odorat, au lieu de le flatter, ne forment que de très rares exceptions. Il serait intéressant, à divers points de vue, d'étudier ces parfums, et d'en dresser une Hste comprenant les espèces les plus répandues, mais un travail de ce genre présente de grandes difficultés. D'abord, parce qu'il est difficile, à moins d'avoir une grande expérience technique, de classer un parfum et de le définir par comparaison. En second heu, parce que celui qu'exhalent les Orchidées est souvent très variable. Certaines espèces sont odorantes le soir et non le matin, ou inversement; d'autres le sont au soleil, ou dans l'ombre; d'autres enfin, en assez grand nombre, sont parfumées d'une façon le matin, et d'une autre le soir. Ces variations sont tellement considérables, qu'elles rendent presque inutile toute tentative de définition. U Oncidium ornithorhynclmm, par exemple, exhale une odeur que nous avons vu apprécier par dix personnes de dix façons diffé- rentes; VOdontoglossum hebrdicum est dans- le même cas, et nous avons entendu raconter par un amateur que la même plante, ayant fleuri une première fois, sentait la cannelle, l'année suivante, l'aubépine, et la troisième année, de nou- veau la cannelle. Nous avons constaté de même que, sur trois plantes de Bifrenaria Harrisoniae, l'une sentait le fruit mûr, une autre la rose, et la troisième répandait une odeur forte, analogue à celle de l'amande amère. Il y a également les variations d'intensité; celles-ci sont extrêmement mar- LE JOURNAL DES ORCHIDEES quées. U Angraeciim sesquipedale, les Epidendruni nocturnnin, ciliare, nutans, embaument surtout pendant la nuit; d'autres, au contraire, au milieu de la journée. Un certain nombre, comme les Maxillaria nigrescens, M. luteo-alba, Phalaenopsis, Oncidium, Dendrobium, sont très odorants le matin, et très peu dans l'après-midi. Le lecteur étant prévenu du caractère très relatif des indications de ce genre, nous essaierons de ranger les principales espèces en grandes catégories rappe- lant des parfums connus. Beaucoup d'Orchidées exhalent le parfum de la rose; entre autres VOdonto-, glossum {Miltonia) Roezli, le Trichopilia suavis, le Laelia elegans (au moins quel- ques variétés), le Phalaenopsis Schilleviana, le Cattleya Warocqueana, ainsi que quelques autres Cattleya, mais seulement lorsqu'ils se trouvent en grandes masses. D'autres ont une odeur analogue, mais plus relevée, acidulée en quelque sorte, comme on l'observe dans certaines Roses-Thé; ce sont par exemple le Maxillaria luteo-alba, les Houlletia picta et odoratissima, ï Oncidium Lanceanum, les Odontoglossum Reichenheimi et citrosmum, etc. L'odeur de fruit mûr est également très répandue; on la rencontre dans le Coelogyne pandurata, le Bifrenaria Harrisoniae (d'une façon variable, nous l'avons dit), le Scnticaria Steeli, etc. Plusieurs ont un parfum voisin du précédent, mais plus accentué et assez acre : ainsi les Brassia Keiliana et verrucosa, les Coryanthes maculata, leucocorys et Bungerothi, plusieurs Peristeria, etc. L'odeur d'aubépine se rencontre fréquemment dans les Orchidées, notam- ment dans les Cattleya aurea, gigas, Mossiae, speciosissima, Gaskelliana et Eldo~ rado (rappelant également le chèvrefeuille), les Odontoglossum odoratum, San- derianuni, praestans, madrense, ces deux derniers surtout, Trichosma suavis, Maxillaria picta, M. Turneri, plusieurs Dendrochilum. L'odeur de jasmin et de muguet apparait dans beaucoup d'espèces, entre autres les Coelogyne cristata alba, Maxillaria punctata, Oncidium maculatum, Angraecum arcuatnm, A. fastuosum, Dendrobium primulinum, D. palpebrae ainsi que plusieurs autres Dendrobium, Odontoglossum Boddaerti, Epidendrum crini- ferum, E. fragrans, E. macrochilum, E. paniculatum, E. Stamfordianum, etc. Le Satyrium candidum ainsi que beaucoup d'autres Orchidées, Catasetum, Mormodes, Pilumna, etc., a une forte odeur d'amandes amères. Les Vanda tricolor et V. suavis, le Phalaenopsis Luddemanniana, plusieurs 15 MARS 1892 g Aerides, entre autres les A. odoratum et suavissimum, Oncidium ornithorhynchum, Epidendrum phoeniceum, etc. sentent la vanille; V Oncidium Lanceanum, l'oeillet; V Oncidium tigrinum, le Brassavola Digbyana, le Cymbidium Sinense, les Dendro- bium heterocarpum, Ainsworthi, splendidissimum, Leechianum, endocharis, Epiden- drum varicosum et E. ionosmum, etc. ont le parfum de la violette; le Vanda Batemani a l'odeur du cuir de Russie. Le nouveau Mormodes Rolfeanum, ainsi que plusieurs Zygopetalum, sent l'anis; V Aerides Rohanianum, plusieurs Odon- toglossum etc., la cannelle; le Sobralia dichotoma, la giroflée; VOdontoglossum blandum, le miel; le Sarcopodium Lobbi, le concombre fraichement coupé; VAngraecuin sesquipedale, le miel (la nuit seulement); VEpidendrmn alaium, l'angélique; le Maxillaria venusta, le Coriandre; le Cattleya citrina a. une fine odeur analogue à celle du citron. Nous citerons également en bloc un certain nombre d'Orchidées ayant un parfum agréable, mais qu'il serait difficile de définir. Cette liste est loin d'être complète; on pourrait l'augmenter considérablement. Mentionnons surtout beaucoup de Lycaste, notamment les L. aromatica et cruenta, le Sobralia macrantha et plusieurs autres, le Dendrobium nobile, VEpi- dendrum fragrans, VE. macrochilum, VE. paniculatum, les Stanhopea en général et surtout vS. oculata, Rodriguezia fragrans, Phalaenopsis speciosa, tous les Aerides et Saccolabium, VAngraecuin Ellisi, tous les Anguloa, qui ont une odeur pénétrante, V Arundina densa, les Laelia albida et autumnalis, les Odontoglossuin Edccardi, 0. Oerstedi, 0. pardinum, O.pulchellum, et surtout 0 . pulcheîluin majiis, Miltonia Warscewiczi, Oncidium cheirophorum, etc. D'autres Orchidées, enfin, présentent un parfum moins agréable : Le Dendro- bium superbum (macrophyllmn) sent la rhubarbe; V Epidendrum incurvum sent le glechome; le Brassia verrucosa exhale une odeur acre; quelques Stanhopea ont un parfum fort violent, et celui du S. graveolens notamment est si pénétrant qu'il ne peut être enlevé des doigts, quand ceux-ci ont touché les fleurs, qu'à l'aide d'un lavage au savon. Enfin parmi les Orchidées vraiment répulsives à l'odorat, et qui sont d'ailleurs peu nombreuses, se trouvent le Cirrhopetalnm ornaiissimum, le Masdcvallia gargantua, le Bolbophyllum Beccarei, etc. Ce dernier notamment mérite une mention spéciale. Il a une odeur vraiment affreuse. Il est à remarquer que les plantes qui impressionnent si désagréablement l'odorat semblent avertir et repousser le visiteur par leur couleur terne, d'un brun livide, qui est aisément reconnaissable. L. L. LE JOURNAL DES ORCHIDEES LE NOUVEAU RODRIGUEZIA LINDENI ET l'anCIEN RODRIGUEZIA PUBESCENS Nous avons reçu pour nos études, de M. Lucien Linden, des fleurs fraîches de l'espèce qu'il a mentionnée dans le Journal des Orchidées (voir 2^ année, p. 383) sous le nom de R. piibescens (i) et dont il a signalé alors la floribondité extraordinaire. En comparant ces fleurs avec celles du véritable R. pubescens, dont nous avons en ce moment sous les yeux de nombreux exemplaires d'herbier, quelques- uns nommés par Lindley et Reichenbach eux-mêmes, nous avons acquis la certitude que la plante de M. Linden en est spécifiquement distincte, comme il l'avait d'abord pensé lui-même, bien qu'elle en soit voisine et qu'elle en ait à peu près l'aspect; elle forme une espèce nouvelle, à laquelle nous croyons devoir donner le nom du célèbre introducteur d'Orchidées. Voici les caractères tirés de la grappe florale que nous avons pu examiner : R. LINDENJ sp. nov. — Grappes lâches, à fleurs assez espacées. Pédoncule commun d'un beau vert, cylmdrique ou à peine comprimé, non noueux. Bractées dressées ou peu étalées, blanchâtres, très minces, translucides, molles, concaves, embrassantes à la base, étroitement triangulaires, aiguës, finement striées, longues de 8 à 12 millimètres et larges de trois ou quatre. Pédicelles et ovaires blancs, tordus, longs ensemble de 10 à 12 millimètres. Fleurs odoriférantes, d'un beau blanc de neige sauf la partie centrale du labelle, entièrement glabres. Sépale supérieur dressé ou un peu étalé, légèrement concave, obovale-oblong, aigu ou un peu acuminé, long de i 1/2 centimètre, large de 7 millimètres. Sépales latéraux soudés jusqu'au sommet et roulés en cornet, d'abord étalés presque descendants, puis redressés vers le limbe du labelle, à pointe très aiguë et recourbée en dehors, un peu charnus inférieurement dans la partie médiane, de même longueur que le sépale supérieur mais larges ensemble seulement de 6 millimètres. Pétales (i) Cette espèce nous avait paru nouvelle lors de sa floraison l'année dernière, et nous l'avions adressée à M. Rolfe, à Kew, pour la faire déterminer. Il nous fut répondu que c'était le R. pubescens. L. L. I 5 MARS 1892 II plus OU moins étalés ou réfléchis, presque plans, obliques, élargis du côté inférieur, étroitement obovales, obtus, obscurément nervés, longs de 14 a 15 milli- mètres sîtr 8 de largeur. Labelle à onglet assez large, dressé, très concave et embrassant le gynostème, muni de chaque côté d'un lobe assez large et arrondi, portant presque au milieu deux larges crêtes d'un jaune orangé, puis à droite et à gauche de celles-ci et un peu plus bas, mie autre crête blanche, un peu ondulée, se dirigeant vers les lobes latéraux; entre les deux crêtes moyennes, se trouve une grande macule d'un jaune pâle; le limbe est étalé, largement arrondi, pro- fondément émarginé au sommet, large de 14 à 15 millimètres ; la longueur totale du labelle est de deux centimètres, non compris l'éperon de la base, qui est dirigé en avant, obtus, très comprimé et long de 2 millimètres. Gynostème blanc, cylindrique, long d'un centimètre, un peu renflé au sommet, où il est muni antérieurement de deux ailes oblongues, dirigées en avant, longues de 2 1/2 millimètres ; clinandre peu profond, assez oblique en arrière, muni de chaque côté d'une très petite dent aiguë. Opercule blanc, très convexe; polli- nies d'un blanc tm peu jaunâtre, à pédicelle long de 2 millimètres et peu élargi vers les pollinies. Pour qu'on puisse facilement voir en quoi cette espèce diffère du R. pubescens, voici les principaux caractères de ce dernier, tirés surtout de l'étude du n° 563 de VHerbar. Florae Brasil., distribué par Martius (échantillon authentique, nommé par Reichenbach); on pourra les comparer avec ceux qui sont en italique dans la description précédente. R. PUBESCENS Reichenb. (Burlingtonia pubescens Lindley). — Grappes très denses, à pédoncule commun peu anguleux, noueux. Bractées étalées, opaques inférieurement, un peu rigides, assez largement triangulaires, forte- ment striées, longues de 5 à 7 millimètres sur 3 à 5 de largeur. Pédicelles et ovaires longs ensemble de 5 à 8 millimètres. Sépale supérieur lancéolé, briève- ment acuminé, long de 13 à 15 millimètres, large de 4 à 5 millimètres. Sépales latéraux soudés ensemble presque jusqu'au sommet, à pointe dressée ou peu recourbée, quelque peu bifide et chaque division un peu obtuse, de même longueur que le sépale supérieur, larges de 4 1/2 à 6 millimètres. Pétales lancéolés-spatules, brièvement acuminés, longs de 14 millimètres sur 4 à 5 de largeur. Labelle à onglet très étroit inférieurement, muni de chaque côté d'un lobe redressé, portant à droite et à gauche près de la base trois crêtes jaunes très inégales (d'après Lindley); le limbe est obovale-cordé, large de 7 à 10 millimètres; la longueur totale du labelle est de 15 à 17 milhmètres, non 12 LE JOURNAL DES ORCHIDEES compris l'éperon, qui est très finement pubescent et long de i 1/2 à 2 millimètres. Gynostème long de 8 millimètres, très finement et densément pubescent, muni antérieurement à son sommet de deux ailes étalées ascendantes, longues de Fig. I. — Rodriguezia Lindeni A. CoGN. (d'après une photographie) 3 millimètres. Pollinies d'un jaune fauve, à pédicelle long de 2 1/2 millimètres et assez élargi vers les pollinies. On voit que toutes les parties de la fleur présentent des différences notables dans les deux espèces. Nous pouvons résumer les plus remarquables de ces I 15 MARS 1892 13, différences en disant que le R. Lindeni a les fleurs notablement plus grandes, à divisions du périanthe relativement plus larges, surtout les pétales et le labelle, et que ces fleurs sont entièrement glabres, alors que le gynostème et l'éperon du R. pubescens sont densément pubescents; en outre, dans le premier, la partie inférieure du labelle ne porte que deux crêtes de chaque côté, tandis qu'il y en a trois dans le second. Ces différences sont plus tranchées, mais sont à peu près de même ordre que celles qui distinguent le R. Bimgerothi du R. secimda. Pour autant que nous pouvons en juger sur un fragment de plante, la nouvelle espèce décrite plus haut est beaucoup plus robuste dans toutes ses parties que sa voisine, et ses feuilles sont relativement plus larges; l'unique feuille com- plètement développée du R. Lindeni que nous avons sous les yeux est longue de 13 centimètres et large de 34 millimètres, alors que la plus grande feuille de tous les échantillons de R. pubescens que nous avons à notre disposition, longue aussi de 13 centimètres, n'a que 22 millimètres de largeur et la plupart des autres feuilles sont au moins moitié plus petites. La vignette ci-jointe (fig. i), exécutée d'après une photographie, montre l'aspect élégant du R. Lindeni, que L'Horticulture Internationale a reçu de la province brésilienne de Pernambouc, province qui est également la patrie du R. pubescens. A. COGNIAUX. LES ORCHIDEES CHEZ ELLES Les Cattleya de l'Amazone J'ai lu avec beaucoup d'intérêt l'article de M. Ellner relatif aux Cattleya superba et C. Eldorado, dans le Journal des Orchidées du 15 octobre iSgi, et je désirerais y ajouter quelques notes qui pourront intéresser vos lecteurs, car ces deux Cattleya, ainsi que le C. luteola ou Holfordi, sont ceux que je connais le mieux. Je les ai vus à l'état sauvage en quantités innombrables, et j'en cultive un nombre probablement supérieur à ce que possède aucune autre personne au monde. M. Ellner indique le cours supérieur du Rio Negro comme l'habitat des deux espèces en question ; c'est exact pour le Cattleya Eldorado, que j'ai tou- 14 LE JOURNAL DES ORCHIDEES jours VU confiné à la région du Rio Negro, dans le vaste territoire compris entre ce fleuve et l'Amazone , mais le Cattleya superba est répandu sur un espace beaucoup plus grand. Il fut d'abord introduit de la Guyane, et le type était plus petit et moins brillamment coloré que la variété du Rio Negro, qui peut être classée en général sous le nom de C. superba splendens, et qui com- prend des formes d'une taille et d'une intensité de nuances magnifiques. J'ai cru pendant longtemps que cette espèce ne se rencontrait pas au-dessous de Manaôs, capitale de la province de l'Amazone, qui est située sur le Rio Negro à une courte distance au-dessus de son confluent avec l'Amazone. Mais j'ai reçu des plantes des environs de Serpa ou Icoatiara, et j'ai entendu parler d'un Cattleya, trouvé dans le haut cours du Rio Trombetas, qui se jette dans l'Amazone juste au-dessus de la ville d'Obidos, Cattleya qui, d'après la description qui m'en est faite, serait certainement le C. superba. J'en arrive à conclure que cette espèce doit habiter toute l'étendue de la vaste région, en grande partie inexplorée, qui se trouve entre la Guyane britannique, le Venezuela et l'Amazone. Dans la carte jointe à son excellent Manuel, Veitch indique comme habitat du C. superba la partie du Brésil traversée par le Rio Tonantins, et au Pérou toute la région environnant Loreto et Pebas; mais pendant le long séjour que j'ai fait dans ce dernier village, je n'ai jamais fait la rencontre ni entendu parler d'aucun Cattleya dans les environs. Cependant je crois que le C. superba peut se trouver à la limite orientale de la localité indiquée, peut-être sur le Japura. D'autre part, j'avais cru jusque dans ces derniers temps qu'il était confiné à la rive nord de l'Amazone ; or j'ai reçu dernièrement des plantes provenant du Rio Madeira. Il est donc possible qu'il soit distribué dans la vaste contrée intérieure sur la rive sud de l'Amazone, comprenant toute la région du Madeira et du Purus, région qui est encore aujourd'hui presque inexplorée. Le Cattleya superba est moins variable que la plupart des autres espèces; on en trouve des centaines de fleurs presque absolument identiques. J'ai remarqué, en ce qui le concerne, une curieuse particularité ; vers le troisième jour après leur épanouissement, ses fleurs exhalent un parfum très marqué ; quelquefois ce parfum est délicieux, et rappelle celui du trèfle blanc, mais il est beaucoup plus intense et plus épicé; d'autres fois, il est si pénétrant qu'il importune et devient même dangereux à respirer. On peut classer les Cattleya superba de la façon suivante : Le type est assez connu pour qu'il ne soit pas nécessaire d'en faire la 15 MARS 1892 15 description ; la variété splendens est caractérisée par des bulbes et un feuillage plus massifs, des fleurs plus grandes et plus brillamment colorées, et certaines de ces fleurs méritent à merveille le nom de supevba; la variété Biingerothi n'a pas encore fleuri chez moi et je ne puis pas la décrire, mais comme port elle ne diffère pas du superba type. Enfin la variété blanc pur a causé une grande surprise à son apparition, car il est rare qu'une espèce à fleurs unifor- mément colorées d'une nuance foncée aussi riche produise un albinos. L'his- toire de sa découverte sera donnée prochainement dans la Lindenia, où elle sera figurée. C'est une variété splendide, à grandes fleurs bien étoffées, et le Cattleya le plus blanc que j'aie jamais vu. Une seule plante en a été trouvée jusqu'ici, et a été partagée en deux ; l'une des moitiés est dans ma collection, l'autre figure dans les serres de L'Horticulture L\ternationale. Le second Cattleya de la région de l'Amazone, le C. luteola ou Holfordi, habite le bassin du Rio Solimoes, car c'est ainsi qu'on appelle au Brésil la partie de l'Amazone comprise entre le confluent du Rio Negro et le Tefle ou Ega. C'est le plus petit des Cattleya, mais c'est une charmante espèce. Ses pseudobulbes sont courts, en forme de masme ou bien allongés, et portent une feuille unique ; ses fleurs sont jaunes, et vont du jaune primevère clair à l'orangé vif; le labelle est souvent plus ou moins veiné de rouge sombre. Parfois une seule de ses courtes grappes produit jusqu'à quinze fleurs, mais la moyenne est de quatre à sept. Les racines traçantes revêtent le tronc des arbres, sur lesquels les plantes forment parfois de grandes masses ; nous avons vu une de ces touff"es mesurant l'^so sur i mètre. Cette plante étant d'ailleurs d'une floribondité remarquable, ces grands spécimens offrent un aspect très décoratif. La carte du Manuel de Veitch indique comme habitat de cette espèce le Pérou ; elle y existe sans doute en effet, car ce n'est pas sans bases sérieuses qu'on aurait indiqué cette localité si éloignée de la région de l'Amazone, mais je n'ai jamais vu de plantes de cette espèce provenant du Pérou, et je suis très très curieux de savoir si les exemplaires qui en proviennent sont identiques avec ceux de l'Amazone. Le Cattleya Eldorado, la belle introduction de M. J. Linden, est la seule autre espèce des districts de l'Amazone, si l'on excepte les deux hybrides naturels entre le C. superba et le C. Eldorado connus sous les noms respectifs de Cattleya Bryineriana et C. Randiana, a un habitat très restreint, car on ne le rencontre que dans la région du Rio Negro et dans les Vazia ou terrains inondés situés entre cette rivière et l'Amazone. Il n'est pas encore rare, mais il devient i6 LE JOURNAL DES ORCHIDEES chaque année plus difficile à collecter, les localités les plus abordables ayant été épuisées, et depuis peu d'années le prix des plantes a doublé au Brésil. Le nombre des variétés qu'il comprend est infini, et sur un millier de plantes en fleurs, on n'en trouve pas deux exactement semblables. Les fleurs présentent, au point de vue du coloris et des taches, plus de variations que toute autre de celles que je connais, et toutes sont belles ; il n'en existe pas de médiocres. J'ai fait pendant un certain nombre d'années une étude spéciale des variétés Fis. 2. Quelques variétés de Cattleya Eldorado de Cattleya Eldorado, et j'en ai publié à différentes époques des descriptions et des classifications dans le but de classer toutes les variétés. Toutes les formes me paraissent pouvoir rentrer dans les classes suivantes : 1° Le type, Cattleya Eldorado. Sépales et pétales d'un coloris rouge pâle ou chair; labelle de même, avec une macule jaune plus ou moins grande variant beaucoup, du jaune paille clair à l'orangé le plus foncé. Les fleurs varient également beaucoup comme grandeur, comme largeur des pétales et des sépales et comme substance. 15 MARS 1892 17 2° Cattleya Eldorado splendens. Sépales et pétales comme dans le type, avec le labelle plus ou moins teinté d'un riche pourpre à son sommet ; le coloris varie beaucoup d'intensité. Une bande blanc pur sépare souvent le pourpre du labelle du jaune de la gorge ; ce jaune est variable, comme dans le type. Le labelle est généralement ondulé et quelquefois profondément limbrié. Les fleurs sont presque toujours plus grandes et d'une substance plus étoffée que celles du type. 3° Cattleya Eldorado Wallisi. Fleur très grande d'un blanc pur, à pétales et sépales très larges, avec la gorge jaune clair (non orange). C'est le plus beau Cattleya blanc que je connaisse, et la variété vraie est très rare. La plus grande partie des plantes qu'on inscrit sous ce nom dans les collections appar- tiennent à la sous-variété suivante. Au C. Eldorado Wallisi se rattache, comme une sous-variété, le Cattleya appelé Eldorado alba ou virginalis, qui me paraît être simplement une form.e inférieure du précédent, tant au point de vue de la grandeur des fleurs qu'au point de vue de la largeur des pétales et souvent de la pureté du coloris. Les plantes connues sous les noms de C. virginalis rosea ou alba-rosea ne se distinguent que par la nuance rouge ou pourpre qui recouvre le sommet du labelle et quelquefois les pétales, mais ce coloris donne souvent aux fleurs un charme très grand. 4° Cattleya Eldorado crocata. — Variété identique avec le C. E. Wallisi, excepté dans le coloris de la macule de la gorge, qui est un orangé très foncé. Les fleurs varient de grandeur d'une plante à l'autre, mais elles sont presque toujours grandes et très belles, et ont les pétales très larges. Nous n'avons jamais vu de pourpre dans le labelle de cette variété; toutes les parties de la fleur, sauf la vaste macule orange du labelle, sont du blanc le plus pur. 5° Cattleya Eldorado ornata. — Pétales et sépales roses ou couleur chair; beaucoup de plantes, ou même toutes, teintées aux pointes d'une riche nuance pourpre, qui s'étend parfois en lignes foncées jusqu'à la base des segments ou même envahit toute la fleur. Labelle rose pourpré, souvent coloré d'un rouge pourpre foncé à la partie antérieure; gorge présentant diverses nuances d'orangé. Les fleurs de cette variété sont rarement très grandes, mais cette infériorité est amplement compensée par leur beauté, et elles peuvent figurer parmi les Cattleya les plus splendidement colorés. L'expérience m'a démontré que tous les C. Eldorado peuvent rentrer dans l'une ou l'autre de ces cinq classes. Toutefois je possède deux plantes qui m'ont donné quatre années de suite des fleurs si complètement distinctes de toutes LE JOURNAL DES ORCHIDEES celles que je viens de décrire, que l'on peut presque les considérer comme for- mant une sixième catégorie. Ces fleurs sont de moyenne taille, d'un coloris rose pâle, mais marbrées sur toute leur surface de blanc et de pourpre, avec le labelle orangé très foncé, sauf une pointe pourpre vif. Je n'ai jamais vu, sur des dizaines de mille fleurs, d'exemplaires ressemblant le moins du monde à celles-là. Quand la première fleurit, il y a quelques années, j'étais porté à la considérer comme un « sport » accidentel qui retournerait ensuite au type; mais les plantes ont continué de présenter les mêmes particularités pendant plusieurs années, et même d'une façon plus marquée encore, lorsqu'elles ont été bien établies et ont formé des pousses plus vigoureuses. Les cinq variétés décrites plus haut se rencontrent en mélange. Elles varient beaucoup comme bulbes, mais quand elles ne sont pas en fleurs, elles sont impossibles à distinguer. J'ai étudié pendant plusieurs années la forme des pseudobulbes, dans l'espoir d'arriver à noter des signes distinctifs reconnais- sablés, mais quoique j'aie parfois pensé approcher du but, de nouveaux lots reçus de nouvelles localités venaient détruire ma théorie à moitié échafaudée. Tout ce qu'on peut dire, c'est que les bulbes courts en forme de massue four- nissent en majorité les variétés à fleurs blanches; mais en revanche, j'ai eu en fleurs une plante ayant les bulbes les plus minces et les plus allongés que j'eusse jamais vus dans les C. Eldorado, qui mesuraient avec la feuille 55 cen- timètres de longueur et n'étaient guère plus gros qu'une plume d'oie; je croyais être certain d'avoir là une variété rose; elle produisit deux fleurs richement marquées de la forme virginalis rosea. Les fleurs de toutes les variétés de C. Eldorado sont délicieusement embau- mées, et leur parfum tient à peu près le milieu entre celui du trèfle blanc et celui du Narcisses poeticus. Il s'exhale dès le matin et jusque vers midi, mais disparaît à peu près totalement l'après-midi et le soir. Les fleurs se conservent longtemps quand elles ne sont pas fécondées, et souvent elles restent en pleine fraîcheur deux à trois semaines. La plupart des variétés sont très florifères, et les grappes portent parfois jusqu'à sept fleurs; mais la moyenne est de trois à quatre. La saison de floraison dans le pays d'origine est de Décembre à Mai, mais il y existe des variétés qui fleurissent en été, et j'ai quelques plantes qui donnent des fleurs deux fois dans l'année. La seule particularité que présente la culture du C. Eldorado, c'est qu'il réclame plus de chaleur et de soleil que la majorité des autres Cattleya pour donner des pousses vigoureuses et une floraison prospère. Edouard S. Rand. 15 MARS 1892 19 CATTLEYA LABIATA VERNALIS ET C. LABIATA AUTUMNALIS La publication dans le Journal des Orchidées de l'histoire de la seconde découverte du vieux Cattleya labiata ne me laisse plus aucun doute sur la petite valeur des importations faites par la maison allemande établie en Angleterre. Afin de bien étudier ces nouvelles venues, je fis l'acquisition de douze plantes importées par L'Horticulture Internationale de Bruxelles et d'une douzaine d'autres d'introduction anglaise. Jusqu'à présent trois des plantes d'origine anglaise et que je cultive chez un amateur des environs de Paris ont montré scape, puis ont fleuri en février-mars. Leur mode de végétation rappelait tout à fait celui du C. labiata fleurissant au printemps, aussitôt après la formation du scape, tandis que les C. Warocqueana, d'origine belge, n'ont fleuri que trois ou quatre mois après la formation du scape, comme c'était le cas de nos vieux Cattleya labiata aiitumnalis de Pescatore. Si ces Cattleya labiata qui sont vendus par la maison de S' Albans ne sont que la variété fleurissant au printemps, comme les C. Warneri, avec lesquels les fleurs avaient la plus grande analogie, les horticulteurs fleuristes parisiens, qui en ont acheté de grandes quantités dans l'espoir d'une abondante floraison automnale, pourraient bien regretter encore longtemps de n'avoir pas fait leurs achats en Belgique, dans une grande maison qui avait au moins donné les preuves d'avoir introduit sous le nom de C. Warocqueana une variété qui fleurissait d'octobre en décembre. O. Ballif. CONSEILS UTILES Beaucoup de jardiniers ne se donnent pas la peine de laver les feuilles de leurs Orchidées. C'est d'après eux un luxe inutile. C'est un tort, et on peut attribuer à ce manque de soins élémentaires beaucoup de non-réussites dans 20 LE JOURNAL DES ORCHIDEES la culture des Orchidées. Quand les feuilles sont sales, recouvertes de pous- sières ou de dépôts de calcaire provenant des eaux, les pores sont fermés, la respiration arrêtée ; par suite l'organisme se détruit et la santé de la plante s'en ressent naturellement. Lavez donc vos feuilles d'Orchidées, jardiniers qui aimez vos plantes, ce n'est pas un luxe. — Les pots souvent aussi sont sales. Il y a encore beaucoup de jardiniers et de cultivateurs qui s'imaginent encore que les pots recouverts de mousses conser- vent aux plantes une humidité bienfaisante. C'est une erreur. Les mousses ou les ordures qui recouvrent la couche extérieure des pots leur enlèvent la porosité et par conséquent détruisent les bons effets de l'excellent drainage qu'offrent les pots non vernissés et à cuisson lente tant recherchés pour la culture des Orchidées. Ensuite, si l'on n'a pas soin d'enlever à temps la couche de mousse qui s'attache sur les pots, cette mousse gagne la surface du compost, qu'elle décompose, et les racines, dont les pores sont ainsi obstrués et se perdent. Lavez donc vos pots, jardiniers soucieux de la santé de vos plantes, ce n'est pas un luxe. — Les vitres des serres sont souvent à l'extérieur recouvertes de poussières, de suifs, de boue et d'autres ordures, et à l'intérieur, spécialement dans les serres chaudes humides, d'une couche de mousse visqueuse. La grande lumière est une des conditions premières, une notion tout élémentaire, dans la culture des Orchidées. Lavez donc vos vitres, ce n'est pas un luxe, et laissez venir à vos plantes le plus de lumière possible. Vos claies ou vos toiles, deux excel- lents abris, suffiront à eux seuls contre les rayons du soleil. — Nettoyez vos serres, enlevez les feuilles mortes, ne les laissez pas séjourner en tas ou autrement sous les tablettes ou dans un coin de vos serres. Les feuilles mortes sont des nids où les insectes se propagent avec une rapidité étonnante, et des cachettes où les vermines se cachent pendant le jour, pour les quitter pendant la nuit et dévaster les pousses tendres et les jeunes tiges à fleurs. Ayez vos serres propres, jardiniers intelligents, et vous, patrons et chefs de culture, soyez convaincus que la propreté n'est jamais un luxe. Ignotus. PETITES NOUVELLES ET PETITE CORRESPOIMDAIMCE V Orchidophile déplore que le C. labiata ait fait couler tant d'encre et dit : « J'ai la conviction absolue, que si « un rapprochement que les intérêts communs rendraient « fort profitable pouvait être tenté, que tous nous n'au- « rions qii\ï nous en louer.... MM. les adversaires . ne peut servir à personne et qu'une entente serait beau- coup plus profitable, non seulement aux intérêts com- muns, mais surtout aux grands intérêts de l'horticulture en général . Mais comment L' Orchidophile établirait-il cette en- tente? Elle nous paraît impossible avec une maison qui a employé, jusqu'ici, vis-à-vis de nous des moyens de polémique si peu courtois et de concurrence si peu anglais. On ne pourra pas nous reprocher à nous d'avoir été « acerbes » et d'avoir eu recours aux « grros mots. » Nous avons laissé les injures pour compte à nos adversaires. Les « gros mots » et la l)asse polémique ne trouveront jamais d'écho au Journal des Orchidées. Le correspondant de V Orchidophile semble être très mal renseigné sur les phases de la ijuestion de la Réin- troduction du Cattleya labiata. Voici exactement, pour ne plus y revenir, ce qui s'est passé : Nous introduisîmes en avril et mai 1890 les Cattleya Warocqueana. En octobre de la même année ils fleu- rirent et prouvèrent être les vrais vieux Cattleya labiata de Lindley — cela à la grande joie des orchido- philes, mais au grand déplaisir d'une maison allemande établie en Angleterre qui recherchait cette plante in- fructueusement depuis plusieurs années. Nous exposions notre Cattleya Warocqueana sous le nom de Cattleya labiata en novembre, à Londres. Cette maison d'importation et ses amis montèrent immédia- tement une cabale contre nous et contre notre plante. Ils prétendirent que le C. Warocqueana n'était que le C. Gaskelliana et répendirent ce bruit dans toute l'Angleterre et même sur le continent. Seulement, comme ils avaient parfaitement reconnu que noti'e plante était le vrai Cattleya labiata, ils firent des recherches pour retrouver son habitat et lancèrent un, puis deux, puis trois collecteurs, dans la rég^fon même où. notre agent Bungeroth retrouva la plante. Quand ils furent mis ainsi en possession d'un certain nombre de plantes, ils annoncèrent à grands coups de grosse caisse « la ré-introduction du vieux Cattleya labiata de LiNDiiEY par Sander, " et publièrent contre nous, les vrais premiers réintroducteurs (sans lesquels ils ne l'auraient jamais retrouvé), des poèmes d'injures vio- lentes, nous traitant de trompeurs, d'autres aménités du môme goût, et disant que le Cattleya Warocqueana n'était « qu'une sale drogue fleurissant ^n été. » Une bonne partie de la presse anglaise semblait, dans le principe, prendre fait et cause pour la maison pseudo- anglaise.... Mais depuis lors, grâce un peu à notre bec et à nos ongles, et beaucoup à nos expositions de 200 plantes fleuries, à Bruxelles et à Londres, il ne resta plus aucun doute dans l'esprit de personne et justice nous fut rendue tant dans la presse anglaise que continentale. Un journal français, le Moniteur d'Horticulture, a publié, dans son numéro du 28 février dernier , page 42, une note qui a sa place marquée dans l'histoire de la rémtroduction de la fameuse plante. La voici : « Grâce au zèle infatigable des collecteurs belges, le « groupe des Cattleya labiata continue à s'enrichir de « nouvelles et de superbes espèces. L'Horticulture u Internationale de Bruxelles, à laquelle nous devons « la première découverte et la réintroduction en Europe « du C. Warocqtieana ou C. labiata ajitumnalis, malgré « la criante injustice d'une maison allemande établie en « Angleterre qui cherche, par une réclame déloyale, « à vouloir s'en attribuer les mérites, vient d'importer « un stock important du nouveau C. gloriosa, une « variété qui ne manquera pas d'exciter un vif intérêt « chez les orchidophiles. « Après cet exposé, L'Orchidophile croit-il encore qu'une entente soit possible? Quoi qu'il puisse arriver, la polémique au sujet du Cattleya labiata est définitivement enterrée chez nous. Nous n'y reviendrons plus. Nous avons suffisamment prouvé de quel côté était le bon droit et la loyauté.... et ça n'intéresse plus nos lecteurs. 11 était cependant utile, pour Vhistoire des Orchidées, de remettre les faits au point. On avait intérêt ailleurs à les dénaturer. Nos abonnés voudront bien remarquer aussi que cette ques- tion a été, dans sa plus grande partie, traitée au Journal des Orchidées, hors du texte, soit en supplément, soit sur les pages de la couverture, réservées aux annonces. Ça n'a donc pas été du « remplissage. » * * * P. M., à Bar-le-Duc. — La serre qui convient le mieux aux divers (Jymbidmm est la serre tempérée- chaude. Dans une serre plus froide, la végétation sera certainement plus lente, mais les faits que vous nous citez prouvent amplement que ces plantes pourront néanmoins y prospérer et même donner une abondante floraison. Quant aux C. eburneum et C. Mastersi, ils réclament sensiblement le même traitement que le C. Hookerianum et peuvent être placés dans les mêmes conditions. Les Cattleya Warocqueana doivent être cultivés en serre tempérée-chaude, exactement dans le même milieu que les auti-es Cattleja, dont vous nous parlez. * M. D., à Gand. — Il n'est pas indispensable que des tuyaux de chauffage passent dans le bassin d'eau d'arro- sage, pourvu que l'eau soit toujours employée à la température de la serre. p]lle l'atteindra quand elle aura séjourné quelques heures dans la serre. Lorsque les bassins sont traversés par des tuyaux, il se produit une évai^oration qui est très utile pour main- tenir dans l'atmosphère la quantité d'humidité néces- saire à la végétation. Pour y suppléer, il faut arroser fréquemment les sentiei's et les tuyaux de chaufïaa-e, ainsi que les tablettes. *'* A. C, France. — Les Cochlioda Nôtzliana peuvent parfaitement être cultivés en paniers, mais nous lîréfé- rons cependant les mettre en pots, parce que ces Orchidées réclament beaucoup d'humidité; or le com- post se sèche rapidement dans les paniers. mmi mw » londkës ORGAîslSEE PAE L'HORTICULTURE INTERNATIONALE de BRUXIi:i.L.ES G? et GS, Oheapside LONDRES, E. C. Le 29 avril 1893, à midi et demi. Cette grande vente comprendra de magnifiques ORCHIDEES RARES OU NOUVELLES IMPORTÉES OU ÉTABLIES. GBAiE VENTE à GAID ORGANISEE PAR L'HORTICULTURE INTERNATIONALE de BRUXELL.es En la salle FLORA, 132, chaussée crHundelgliem à LEDEBERG-lez-GAND sous la direction de ISl. JULES DE COCK OeCUIDÉES importées -- ORCHIDÉES établies. SALLE DU JARDIN 5, rue d'Edimbourg, à PARIS. EXPOSITION-YENTE organisée pour le compte de L'HORTICULTURE INTERNATIONALE cleBRUXEl.L.ES Le JEUDI 17 :MiA.RB 180S, et jours suivants. ORCHIDEES IMPORTEES ORCHIDEES ETADLIES Rares, nouvelles ou populaires pour amateurs et pour la grande culture SALLE DU JARDIN T' HORTICULTORE INTERNATIONALE (XjiisriDEisr) Parc Léopold, Bruxelles. Etablissement spécial pour L'INTRODUCTION LA CULTURE ET LA VENTE DES ORCHIDÉES. Etablissement le plus important du monde en son yenre. ORCHIDÉES pour amateurs ORCHIDÉES pour la grande culture ORCHIDÉES pour horticulteurs. IMPORTATIONS DE TOUTES LES PARTIES DU MONDE. ARRIVAGES CHAQUE SEMAINE. OKCHIDÉES en spécimens pour Expositions ORCHIDÉES en fleurs ou en boutons ORCHIDÉES importées non rempotées ORCHIDÉES établies à prix modérés. 1^- ^^^ -'^ 3- année. T' AVRIL 1892 Numéro 50. LE JOURNAL DES ORCHIDÉES GUIDE PRATIQUE DE CULTURE PAR LUCIEN LINDEN Administrateur-Directeur de L'Hokticultuee Internationale Secrétaire de L'Orchedéenne AVEC LA COLLABORATION DE MM. : J. Linden, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué, R. A. Rolfe, Comte de Moran, Ém. Rodigas, Funck, A. Cogniaux, G. Joris, G. Miteau, MaxGarnier, A. Van Imschoot, Fr. Desbois, D-- G. von Heerdt, E. Bergman, E. S. Rand, A. Bleu, D-- Van Cauwelaert, E. Bungeroth, Ch. Vasseur, James O'Brien, J. Hye, R. Martin-Cahuzac , D^ Capart, Comte de Bousies, G. Mantin, J. du Trieu de Terdonck, O. de Kirchsberg, Vicomte de Novion, G. Rivois, J. Hatos, P. Silver, J. Moens, A. Dueos, A. Dallière, J. Nôtzli, P. Gloner, F. Kegeljan, O. Ballif, R. Johnson, C. Ellner, Carlos Starker, A. de la Devansaye, Fi. Claes, de Meulenaere, G. Diretti, A. van den Heede, ^ â^ Siesmayer, A. Wincqz, G. Kittel, Baron de Meylhand, Ch. Béranek, c^^^ et les Chefs de Culture de « L'Horticulture Internationale. .. Prix de FAbonnement : 10 francs par an Paraît le 1" et le 15 de chaque mois AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES Dépositaii^e po\xr la France : ]M. O. 3DOIN", Éditeur, 8, Place de l'Odéon, P,A.RIS. Gaud, impr. Eug. A'andcrbaegben. LINDENIA lOONOGhl^^JPHIE DES OHOHIUÉIES rUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO Chaque livraison contient quatre belles planches richement coloriées Dii-eeteui* : JT. l^IMDEIV Rédacleurs : LUCIEN LINDEN, EMILE RODIGAS, R. A. ROLFE Bureaux : 100, Rue Belliard, à Bruxelles lËt^ê^ " Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe périodiques spéciaux aux Orchidées » VOIR DANS LES NUMÉROS PRÉCÉDENTS LA COMPOSITION DES VOLUMES DEJA PUBLIÉS Le prix de ces volumes a été fixé comme suit : 1" Volume (presque épuisé) 125 fr.; 2"^'= Volume, 100 fr.; 3""^ Volume, 75 fr.; 4'"'' Volume, 70 fr.; S'"*^ Volume, 65 fr. ; 6"*^ Volume, 65 fr. 7"" VOLUME (EN COURS DE PUBLICATION) : 60 FRANCS Lies sept volumes pris ensemble : ^OO francs. La Lindenia publie également DEPUIS LE ler FÉVRIER 1891 UNE ÉDITION ANGLAISE EN VOLUMES DE 6 LIVRAISONS (2 VOLUMES PAR AN] Pi*iiK^ de Fabonnement à chaque volume : !d^ shillings poui* l'édition anglaise» L'ORCHIDÉENNE SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES Présidents d'Honneur : MM. le baron de BLEICHRÔDER, consul-général de S. M. Britannique, à Berlin, pour l'Allemagne ; J. LINDEN, consul-général honoraire, pour la Belgique; Comte DU BUYSSON, auteur de rOrchidophile, pour la France; DE LANSBERGE, ancien gouverneur général des Indes Néerlandaises, pour les Pays-Bas. SECRETARIAT : 100, RUE BELLIARD, BRUXELLES Comité Directeur : Président : M. G. WAROCQUÉ, membre de la Chambre des Représentants de Belgique; Secrétaire:}!. LUCIEN LINDEN, administrateur-directeur de L'Horticulture Internationale. TmonVr : M. J. DU TRIEU DE TERDONCK, propriétaire. Le prochain meeting aura lieu les Dimanche et Lundi iO et 11 Avril La grande EXPOSITION INTERNATIONALE D'ORCHIDÉES aura lieu du 14 au 20 Mai 1892. TERRE FIBREUSE ET SPHAGNUM Prix les plus réduits, défiant toute concurrence Adolphe BRAHY-MARCHAL à CHANLY (Belgique) FOURNISSEUR DE L'HORTICULTURE INTERNATIONALE à Bruxelles HORTICULTEUR EXPÉRIMENTÉ, marié, 37 ans, connaissant cultures forcées, industrielles et bourgeoises, exploitation fruitière et taille, pépinières et plantations, toutes cultures de plein air et de serres et leur multiplication, demande emploi régis- seur ou jardinier-régisseur dans château ou grande propriété, rayon rapproché de Paris de préférence. S'adresser au journal. E. V. H. SOMMAIRE DU 50"^' NUMERO : Pages Chronique Orchidéenne mensuelle 21 Causerie sur les Orchidées. — XXXVIII 24 Études de botanique élémentaire sur les Orcliidées 30 La fécondation dans les Cryplophoranlhus 34 Le^ maladies des Orchidées " .... 35 Compayflie yénérale des Chauffayes (Société Anonyme) à MARLOIE (Belgique). Le développement considérable pris, après huit mois seulement d'existence, par les, affaires de la COMPAGNIE GÉNÉRALE DES CHAUFFAGES exigeant un accroisse- ment de ses moyens d'action, la Compagnie a décidé de procéder à une AUGMENTATION DU CAPITAL SOCIAL qui a été arrêtée dans VAsse7nhlée générale du 19 mars courant. Celte augmentation est égale au montant du capital de la création, qui est ainsi doublé. Il a été décidé que quelques actions nouvelles seraient réservées pour être offertes au public des amateurs et cultivateurs qui sont les clients naturels de la Société. Les souscripteurs bénéficieront de l'avantage spécial d'une réduction de 10 % sur le montant des travaux qu'ils feraient exécuter par la Compagnie générale des Chauffages. Les nouvelles actions sont émises au pair (100 francs chacune). Nous appelons l'attention de tous les intéressés sur cette occasion particulièrement avantageuse; ils pourront obtenir tous les renseignements nécessaires en s'adressant au président de la Compagnie générale des Chauffages, M. Lucien Linden,, 100, rue Belliard, à Bruxelles. Les demandes d'actions sont également reçues à cette adresse. VERRES POUR SERRES ET JARDINIERS CLOCHES A BOUTURES ET A MELONS S'ADRESSER A LA FABRIQUE DE MM. V. FRÈRE et L. TÂBDRMI à Jumet (lez Ckrleroi). l" AVRIL 1892 21 CHRONIQUE ORCHIDÉENNE MENSUELLE REFERENDUM SUR LE PARFUM DES ORCHIDEES. — L'article que nous avons publié dans notre dernier numéro au sujet du parfum des Orchidées a donné lieu, paraît-il, à quelques controverses parmi les amateurs et cultiva- teurs de ces plantes. Un certain nombre de personnes nous ont adressé à ce propos des lettres témoignant qu'elles n'avaient pas jugé de la même façon que nous l'odeur de diverses espèces. Nous n'avons pas la prétention d'avoir le nez infaillible, et puis tout le monde ne sent pas de la même façon; avec un jeu de mots bien excusable, on pourrait appliquer ici le proverbe : « tôt capita, tôt sensus. » D'ailleurs, nous l'avons dit, dans une Orchidée donnée, le parfum varie souvent selon l'heure de la journée, ou d'une année à l'autre. Cette divergence d'appréciations nous a suggéré l'idée d'ouvrir dans le Journal des Orchidées un nouveau plébiscite, le référendum des parfums, et nous convions tous nos abonnés à nous adresser leur opinion et leurs observations personnelles sur les odeurs de certaines espèces en particulier, ou des Orchidées en général. Les réponses seront reçues jusqu'au 5 mai au bureau du journal, et le dé- pouillement en sera résumé dans le numéro 53, paraissant le 15 mai prochain. * CULTURE DES CALANTHE A FEUILLES CADUQUES. — Pendant l'année qui s'est écoulée on a encore cultivé chez ^L de Lansberge, au château de Duno, les Calanthe à feuilles caduques dans de l'argile pure. Pour les petits bulbes cette méthode n'a pas toujours bien réussi mais pour les grands elle a encore donné de superbes résultats. Les C. vestita et Veiichi ont donné une floraison très abondante. Quelques bulbes ont porté jusqu'à trois hampes ornée chacune de quinze à vingt fleurs d'une couleur splendide. En ce moment ils sont remplacés par les C. Regnieri dont la floraison n'est pas moins belle. 22 LE JOURNAL DES ORCHIDEES Pour l'année courante on compte laisser les bulbes dans le même compost sans les déranger. L'expérience a démontré que pour beaucoup d'Orchidées terrestres, quand elles ^ont cultivées dans un compost substantiel, qui ne s'aigrit pas, il est préférable de ne les rempoter que tous les deux ans. — C'est le cas, notamment pour les Pleione qui fleurissent beaucoup mieux la seconde année. * * * LE JARDIN BOTANIQUE DE BRUXELLES. — Nous lisons dans un journal politique bruxellois : « On a parlé de faire du Jardin Botanique un jardin de fêtes. « Voici en réalité de quoi il s'agit. La ville de Bruxelles a proposé au gou- « vernement un échange entre le Jardin Botanique et le Parc Léopold. « Le gouvernement aurait ainsi l'avantage d'avoir ses collections botaniques « à côté de son musée d'histoire naturelle « Le gouvernement a paru très disposé à faire cet échange, et la question a « été mise immédiatement à l'étude. » Nous ne pouvons, de notre côté, qu'applaudir à ce projet, qui aurait l'avan- tage de créer au Parc Léopold un centre scientifique et horticole d'une importance considérable. * * EN FLEURS CHEZ M. LE D^ VON HEERDT, dans la première quinzaine de mars, un beau Coelogyne Massangeana, avec cinquante fleurs, plusieurs Cattleya Trianae, notamment trois formes bien distinctes, une blanche, une rosée avec le labelle bordé de pourpre, et la troisième conforme au type, d'un beau modèle; deux formes du Dendrohium Wardianum, dont une pâle, l'autre grande, d'un coloris plus sombre, et rappelant tout à fait le D. W . excellons; un Odontoglossum Ruckerianum, un superbe Miltonia Clowesi et deux Cypripediicm villosum, dont un de coloris clair et teinté de jaune sur les pétales, que M. le D'' VON Heerdt a distingué du nom de C. Boxalli maximum. * * * EXPOSITION LIBRE INTERNATIONALE DE « L'ORCHIDÉENNE » EN MAI 1892. — A la suite des grands concours de Cattleya et d'Odontoglossum organisés l'année dernière par la société bruxelloise, et dont on n'a pas oublié l'éclatant succès, il avait été décidé en principe qu'une exposition analogue serait organisée également en 1892. Cette exposition aura lieu du 14 au 20 mai prochain. Elle différera des l" AVRIL 1892 23 concours de i8gi par une organisation nouvelle, permettant de mettre mieux en valeur tous les apports intéressants et remarquables, et de les récompenser tous, quelles que soient les compétitions en présence. A cet effet, l'exposition sera libre, c'est-à-dire ouverte à tous les envois d'Orchidées des amateurs membres de la Société, sans programme fixe et délimité à l'avance; des objets d'art et des médailles seront mis à la disposition du Jury, qui pourra décerner ces distinctions à tous les apports qui lui en paraîtront dignes. Chaque amateur aura la faculté d'exposer telles Orchidées qu'il jugera convenable, en nombre indéterminé. Il y a donc, entre l'organisation adoptée l'année dernière et celle de cette année, la même différence qu'entre un concours et un examen. Il a paru au Comité-directeur que le nouveau système d'une exposition libre convenait mieux pour une Société d'amateurs, où le but proposé est de fournir des éléments d'étude et un spectacle éminemment attrayant pour les yeux, beaucoup plutôt que des éléments de comparaison entre les mérites des diverses collections. Tout permet d'espérer que cette Exposition aura la même splendeur et le même succès que les grands concours en 1891. * UNE SPLENDIDE INTRODUCTION NOUVELLE vient de fleurir dans les serres de L'Horticulture Internationale à Bruxelles. C'est un Eulophia qui sera évidemment la merveille de ce genre, comme le Catasetum Bimgerothi l'est dans le sien, et qui prendra rang parmi les plus belles Orchidées intro- duites en Europe jusqu'ici. La plante produit une forte tige qui prend naissance à la base des pseudo- bulbes et s'étend à peu près horizontalement; cette tige d'un beau rouge- brun, porte vers son extrémité une grappe de vingt à vingt-cinq grandes fleurs d'une forme extrêmement gracieuse, d'un blanc légèrement nuancé de rose pâle, et d'une substance qui rappelle certaines pâtes tendres de biscuit. La face extérieure des segments est relevée de rouge-brun vif; les boutons sont entièrement de cette couleur. Cette magnifique nouveauté, exposée au dernier meeting de L'Orchidéenne sous le nom provisoire à.' Eulophia Lindeni, y a obtenu un diplôme d'honneur de i'''^ classe décerné à l'unanimité et par acclamation. Elle sera décrite et figurée très prochainement dans la Lindenia, et dédiée définitivement à S. M. la Reine de Roumanie, bien connue dans le monde des lettres sous le nom de Carmen Sylva. L. L. 24 LE JOURNAL DES ORCHIDEES CAUSERIE SUR LES ORCHIDEES XXXVIII. — La serre des Cattleya et Laelia La serre tempérée type, celle qui renferme ces bijoux de l'Amérique centrale et méridionale, est en toute saison l'une des plus attrayantes, car il est peu d'Orchidées à fleurs aussi grandes, aussi élégantes, aussi variées et splendides comme coloris, que les Cattleya et Laelia. D'ailleurs les diverses espèces de ces deux genres fleurissent d'un bout à l'autre de l'année, se succédant sans interruption, et il n'est pas de saison où cette serre soit privée de fleurs. La serre des Cattleya doit être chauffée à une température de 12° à i6° cent. Cette température est d'ordinaire dépassée l'été, pendant l'époque de végé- tation. En hiver et au printemps, alors que le chauffage artificiel est néces- saire, il faut s'en tenir au strict minimum, c'est-à-dire aux chiffres indiqués ci-dessus. On peut rempoter actuellement les plantes dont les pots seraient devenus trop petits ou dont le compost serait décomposé et mauvais pour la culture. Quand le sphagnum n'a pas été soigneusement nettoyé avant le rempotage, il arrive parfois qu'au bout de quelques semaines le compost se recouvre de petits vers blanchâtres qui le bouleversent et attaquent les racines. En pareil cas, le mieux est de renouveler complètement les matériaux ; si quelque raison importante s'y oppose, il suffira même de cesser les arrosages pendant une huitaine de jours. Quand le compost sera tout à fait sec, les insectes périront. La terre fibreuse renferme moins d'insectes, mais elle contient d'ordinaire beaucoup de racines de fougères, qui pourrissent si on les laisse dans le com- post, et font bientôt apparaître une quantité de champignons. Dans ces condi- tions les racines sont étouffées et meurent, et les jeunes pousses elles-mêmes sont souvent envahies et gravement endommagées. En pareil cas, la sécheresse arrête encore le mal dans ses progrès ; puis il est nécessaire de renouveler complètement le compost, et de laver avec soin l'intérieur et même l'extérieur des pots, où les mauvais germes restent facilement attachés. Les champignons, l" AVRIL 1892 25 surtout une certaine espèce à longue tige grêle comme un fil, d'une couleur grisâtre, se forment principalement à l'extérieur, où ils recherchent sans doute l'atmosphère humide, et reparaissent sitôt après avoir été enlevés, tant qu'on ne les supprime pas radicalement. Les Cattleya sont aujourd'hui plus populaires que jamais, grâce aux intro- ductions nombreuses et splendides de ces derniers temps, et la plupart des collections en renferment un grand nombre. Beaucoup de plantes étant vendues à l'état d'importation, nous ne croyons pas inutile de rappeler le traitement qui convient pour les remettre en végétation. Les plantes importées doivent être mises en pots le plus tôt possible, placées dans une serre abritée assez sombre et arrosées abondamment. On les rempote dans un mélange de sphagnum et de terre fibreuse bien hachés et mélangés, on les arrose et on les seringue presque tous les jours, et on répand de l'eau sur les tuyaux de chauffage et dans les sentiers afin de provoquer la formation des racines. Bientôt celles-ci apparaissent, et les yeux commencent à se gonfler; on réduit alors les arrosages et on donne plus de lumière. Peu à peu les pousses se développent, et lorsqu'elles sont bien parties, on place les plantes sous le même traitement que celles qui sont établies. Lorsque les plantes ont été collectées en pleine végétation, il arrive parfois que les jeunes pousses ou les bulbes non encore mûris noircissent et se flétrissent dans les cultures. Il n'y a pas lieu de s'inquiéter de ces petits accidents, dont la santé des plantes ne souffre pas sensiblement. On coupe les bulbes endommagés à quelques centimètres au-dessus des yeux, et ceux-ci ne tardent pas à se développer comme d'ordinaire. Parmi les genres dont la classification réclame le plus impérieusement la révision qu'il est question de faire subir à la nomenclature orchidéenne, il faut mettre au premier rang le genre Cattleya, dont une bonne moitié au moins n'a pas reçu jusqu'ici d'attribution définitive. Si la théorie du professeur Reichenbach devait prévaloir, le genre tout entier disparaîtrait pour se fondre dans les Epidendrum; d'après Bentham et beaucoup d'autres orchidographes, au contraire, il resterait distinct et absorbe- rait même le genre Laelia, que Reichenbach classe avec les Bletia. Les Laelia, en effet, ne diffèrent des Cattleya que par un point de peu d'im- portance, l'arrangement des masses polliniques, que l'on ne peut vérifier qu'en détruisant une partie de la fleur. 26 LE JOURNAL DES ORCHIDEES Mais il existe encore une autre grave difficulté. Doit-on considérer comme des espèces distinctes, ou seulement comme des variétés du C. labiaia, ces formes splendides, si populaires et si répandues et dont le nombre s'accroit tous les ans d'une moisson nouvelle, les C. Trianae, Menddi, Mossiae (voir fig. 3), gigas, Fig. 3. — Caiileya Mossiae Gaskelliana, Percivaliana, etc. ? Les avis sont partagés, et le problème, posé bien souvent, .n'est pas résolu encore; mais plus les connaissances des orchido- philes s'étendent, plus ils recueillent d'éléments d'appréciation, et plus il devient probable que la question pourra être prochainement tranchée. Deux tendances sont en présence qui se contrarient fréquemment : les bota- nistes, d'une part, se déterminent par des motifs scientifiques; d'autre part les horticulteurs se préoccupent davantage des analogies apparentes et des carac- tères extérieurs communs. Laquelle de ces deux tendances l'emportera? Dût-on nous accuser de prêcher pour notre saint, nous inclinons fort à penser que ce sera la seconde. l" AVRIL 1892 27 Tout au moins a-t-elle l'avantage du nombre; tous les amateurs d'Orchidées qui ne sont pas des savants — et c'est de beaucoup la majorité — se conten- teront aisément d'adopter les groupements basés sur des différences bien nettes et facilement reconnaissables. Or il est certain que ce critérium amènerait à conserver comme espèces distinctes les C. Mossiae, Mendeli, Gaskelliana, Trianae, gigas, etc. En tous cas, la révision du genre Cattleya s'impose, et il faudra bien qu'un jour ou l'autre un botaniste clairvoyant s'en occupe. Il est clair qu'il existe dans le genre, comme dans les Odontoglossum, les Oncidium et plusieurs autres genres, des sections assez larges, des séries confluentes dans lesquelles on peut classer un certain nombre d'espèces ; on aurait ainsi les Cattleya guttata, les C. bulbosa, les maxima, les C. Aclan- diae, le C. citrina (voir fig. 4), formant un type à part, et il y aurait aussi, si l'on veut, la section des C. labiata, mais il n'en reste pas moins, sous ces noms généraux, des espèces très nombreuses parfaitement distinctes, et qu'à notre avis il est impossible de supprimer sans aboutir à une véritable confusion. Ce qui établit bien, d'ailleurs, l'importance d'espèces telles que le C. Trianae et le C. Mossiae, c'est le nombre considérable de variétés qu'elles comprennent et que les amateurs d'Orchidées ont dû distinguer entre elles par des noms spéciaux — variétés très étendues, parfois très tranchées, et qui cependant rentrent très nettement dans leur classe spécifique et ne peuvent jamais être confondues avec une des espèces voisines. * * * Les espèces les plus populaires et les plus remarquables du genre Cattleya sont les suivantes : C. Aclandiae. Plante de petite taille, produisant de grandes fleurs ayant les pétales et les sépales à peu près semblables, larges, d'un vert olive, abon- damment tacheté de fortes macules pourpre foncé, labelle trilobé avec le lobe antérieur très étalé, d'un rouge magenta, colonne rouge pourpre sombre. Fleurit en juin-juillet. C. amethystoglossa. Magnifique espèce produisant des bouquets touffus de fleurs d'un ravissant coloris. Les segments sont nuancés de rose, et abon- damment tachetés vers leurs extrémités de rose pourpré vif; le labelle, égale- ment rosé, a les coins relevés des lobes latéraux d'un beau rose pourpré vif, ainsi que le lobe antérieur étalé en éventail, et hérissé de granulations. 28 LE JOURNAL DES ORCHIDEES Le C. amethystoglossa forme de fortes touffes qui offrent au moment de la floraison un coup d'œil splendide. Il n'est pas difficile à cultiver, et réclame le même traitement que le C. gramUosa et les plantes de la section guttata. Il fleurit au mois de mars. C. aurea. Splendide espèce ayant les pétales et sépales d'un jaune clair, et le labelle énorme, frangé et frisé sur les bords, d'un beau rouge pourpre Fig. 4. Cattleya citrina velouté, strié de jaune d'or. Il produit des grappes de trois à quatre fleurs. Fleurit en août-septembre. C. hicolor. Espèce à tiges cylindriques minces, diphylles. Sépales et pétales vert pâle nuancé de brun cuivré, labelle d'un beau rose pourpre dépourvu de lobes latéraux, avec la colonne apparente coloré de rouge vif. Très florifère, fleurit en septembre. C. citrina (voir fig. 4). Cette espèce, parfois désignée sous le surnom de tidipe l" AVRIL 1892 29 du Mexique, est entièrement distincte des autres types du genre. Elle produit, à l'extrémité de petits bulbes glauques ovales, des fleurs tombantes d'assez grande taille, d'un beau jaune vif légèrement orangé, d'un parfum très agréable et rappelant celui du citron. Fleurit de mai à juillet. Il est à remarquer que le C. citrina ne réussit bien que quand ses bulbes se trouvent dans une position inclinée, avec ses feuilles pendant verticalement; aussi réussit-il particulièrement bien sur une planchette faite de bois dur ou de tronc de Fougère. Les amateurs, parfois, se donnent beaucoup de mal pour le cultiver en pot; ils n'obtiennent de cette façon que des résultats peu satis- faisants. La planche ci-contre représente le port de cette curieuse Orchidée, qui, suspendue au vitrage, orne les serres d'une façon très pittoresque. C. crispa (synonyme Laelia crispa). Espèce d'une grande élégance, à sépales et pétales blancs; labelle blanc très allongé en pointe, avec une riche macule cramoisie sur le lobe antérieur ainsi que des deux côtés de la gorge. Fleurit en juillet-août. Cette espèce comprend plusieurs variétés assez distinctes. C. dolosa (voir C. Walkeriana). C. Dowiana. Espèce très voisine du C. aurea, dont celle-ci est parfois consi- dérée comme une variété. C'est également une plante d'une très grande beauté. — Fleurit en septembre. C. Eldorado. Le dernier numéro du Journal des Orchidées donnait une des- cription détaillée de cette espèce et de ses variétés, sur laquelle nous ne reviendrons pas. Cette belle espèce fleurit en août-septembre. C. Gaskelliana. Belle espèce de coloris très variable, ayant les sépales d'un rose plus ou moins vif, le labelle d'un rouge pourpre avec une macule jaune plus ou moins foncé. Fleurit en août-septembre. C. gigas. Magnifique espèce à fleurs de très grande taille, ayant les sépales et les pétales rose pâle, le labelle très ample, d'une forme très élégante, d'un beau rouge vif parfois un peu violacé, avec deux larges macules blanches en forme d'yeux des deux côtés de la gorge. Fleurit en août. Une variété splendide, le C. gigas Lindeni, a été exposée il y a quelques mois à L'Orchidéenne à Bruxelles. C'est une fleur géante, qu'on peut consi- dérer comme représentant le type amélioré dans toutes ses parties et porté à sa perfection. L- L- [Sera continué.) 30 LE JOURNAL DES ORCHIDEES ETUDES DE BOTANIQUE ÉLÉMENTAIRE SUR LES ORCHIDÉES [Suite, voir 2^^ année, page 366) Parmi les espèces cultivées sous le nom de Rodriguezia, il en est, comme les R. recurva et R. crispa, auxquelles certains caractères de la description précé- dente ne conviennent pas. Ainsi dans le R. crispa, dont les longues grappes portent de nombreuses petites fleurs d'un vert très pâle un peu jaunâtre, nous voyons que les sépales latéraux sont rejetés vers le bas, comme dans les deux premières espèces que nous avons examinées plus haut; mais il ne sont guère soudés ensemble que dans leur tiers inférieur. Le labelle est absolument dépourvu d'éperon, et les pollinies n'ont qu'un très court pédicelle. Cette espèce, comme le R. recurva, fait partie du genre Gonicza, qui a les plus grands rapports avec les Rodriguezia, mais qui en diffère notamment en ce que les sépales latéraux sont tantôt entièrement libres, tantôt plus ou moins soudés, et surtout en ce que le labelle est privé d'éperon. En outre, les fleurs des Goineza, petites et nombreuses, sont accompagnées de longues bractées aiguës et étalées, qui donnent un aspect spécial aux grappes florales. Toutefois, il est bon de remarquer que certaines espèces semblent établir une transition entre les deux genres : nous avons vu que l'éperon du R. secunda est très court; celui du R. maculata n'est guère distinct et constitue plutôt une bosse qu'un véritable éperon. Il est facile de reconnaître que les Rodriguezia et les Gomeza appartiennent à la tribu des Vandées. Ils sont classés dans la sous-tribu des Oncidiées, comprenant de nombreux genres tous propres à l'Amérique et dont les carac- tères sont : Herbes épiphytes, à tiges souvent très courtes et presque toujours ter- minées par un pseudo-bulbe muni d'une ou deux feuilles. Celles-ci, coriaces ou charnues, ne sont jamais plissées longitudinalement. Pédoncules naissant sous les pseudo-bulbes ou à la base de fascicules latéraux. Gynostème non prolongé en pied à la base. Historique. — Le genre Rodriguezia fut fondé en 1794, par Ruiz et l" AVRIL 1892 31 Pavon, qui le décrivirent dans leur célèbre ouvrage déjà cité plusieurs fois dans nos études, et ils le dédièrent au botaniste espagnol Emmanuel Rodriguez. Un autre genre fut décrit plus tard par Lindley {Botanical Register, volume de 1837, planche 1927), sous le nom de Burlingtonia (Bourlingtonia pour Endlicher), et dédié à la comtesse anglaise de Burlington; mais en 1852, Reichenbach établit l'identité complète de ce genre avec celui de Ruiz et Pavon, et depuis cette époque, presque tous les botanistes les maintiennent réunis. Quant au genre Gomeza, il fut décrit parle grand botaniste anglais Robert Brown, en 18 15 {Botanical Magazine, planche 1748). En 1833, Lindley le réunit aux Rodriguezia {Gênera and species of Orchidaceous Plants); mais malgré les affinités qui le rapprochent beaucoup de ce dernier genre, on l'en sépare généralement aujourd'hui. En 1864, dans le sixième volume des Annales de Walpers, Reichenbach, non seulement l'éloigna des Rodriguezia, mais le réunit aux Odontoglossum, réunion qui peut sembler étrange et qu'aucun botaniste n'a admise. Distribution géographique. — Le genre Rodriguezia est formé d'en- viron vingt-cinq espèces, disséminées dans l'Amérique tropicale, depuis le Brésil jusqu'à l'Amérique centrale. Les Gomeza, rarement cultivés, comprennent sept ou huit espèces, toutes spéciales au Brésil. 7° Les Trichopilia. Comme le genre Pihunna est maintenant réuni par presque tous les auteurs au genre Trichopilia, on pourra étudier quelques-unes des espèces cultivées sous l'un ou l'autre de ces noms. Prenons en premier lieu le Tr. tortilis, dont toutes les pièces du périanthe, longues chacune d'au moins cinq centimètres, sont étalées, étroitement lan- céolées presque linéaires, d'un jaune verdâtre largement maculées de rouge vineux dans la partie médiane, et fortement tordues en tire-bouchon; les deux sépales latéraux sont soudés ensemble à la base, sur une longueur de deux à trois millimètres. Le labelle, blanc avec une large bande jaunâtre dans le milieu et des macules pourprées, est enroulé en cornet autour du gynostème, avec lequel il adhère inférieurement sur une longueur de cinq millimètres; il est assez profondément divisé en trois lobes largement arrondis, et sa surface est toute unie, sauf dans la partie inférieure, où l'on voit deux légères crêtes 3 2 LE JOURNAL DES ORCHIDEES obliques, derrière chacune desquelles se trouve une cavité, comme une petite pochette. Le gynostème, long d'environ deux centimètres, est blanc un peu verdâtre inférieurement, presque cyHndrique, assez grêle dans le bas, mais dilaté au sommet à la hauteur du large stigmate antérieur. Le clinandre, un peu oblique en arrière et très profond, est entouré d'une aile translucide très large et à bords fortement déchiquetés-franges. L'opercule de l'anthère, à une seule cavité, est blanc, très relevé et comprimé latéralement. En le soule- vant, on trouve deux pollinies d'un jaune pâle, obovoïdes, avec un sillon longi- tudinal sur leur face inférieure; elles sont réunies par un pédicelle long de deux miUimètres, grêle et droit, blanc et translucide, à un très petit rétinacle jaunâtre. Le gracieux Tr. suavis, qui dégage un fort parfum d'aubépine, à très grandes fleurs d'un jaune paille, le labelle irréguhèrement maculé de violet et muni à la gorge d'une large tache d'un jaune vif, présente presque la même organisa- tion que l'espèce précédente. Le joli Tr. nobilis, à fleurs d'un blanc pur, sauf une large macule d'un jaune orangé presque en forme de cœur qui se trouve à la gorge du labelle, offre comme particularité que le labelle est moins enroulé et muni d'une légère crête médiane longue d'un centimètre et demi. Le gynostème, très épais, porte au sommet deux ailes antérieures qui se replient l'une vers l'autre, de manière à cacher presque complètement le stigmate. Dans le Tr. taxa, dont les fleurs sont blanchâtres, un peu lavées de rouge vineux surtout à la base, les sépales latéraux sont très rapprochés l'un de l'autre; mais non soudés, et le labelle est beaucoup plus court que le reste du périanthe; le pédicelle des pollinies est très court, il n'égale même pas la lon- gueur du rétinacle, qui est orangé. On peut encore trouver diverses autres espèces dans les serres, comme les Tr. crispa, Tr. fragrans, Tr. lepida, Tr. marginata, etc.; voici les caractères communs à toutes ces plantes : « Sépales à peu près égaux, semblables aux pétales, libres ou les latéraux « un peu soudés à la base. Labelle plus ou moins enroulé autour du gynostème, « avec la partie inférieure duquel il est soudé par sa base, à face supérieure « nue ou munie de lamelles. Gynostème dressé, allongé, sans pied; chnandre « profond, entouré d'une aile membraneuse très large, frangée ou ciliée-dentée. « Anthère terminale, operculiforme, convexe, à une seule loge; deux pollinies « cireuses, obovoïdes, reliés à un petit rétinacle par un pédicelle grêle plus ou l" AVRIL 1892 33 « moins allongé. — Herbes épiphytes, à pseudo-bulbes portant chacun une « seule feuille. Feuille charnue ou coriace, dressée, plane ou seulement un « peu pliée longitudinalement à la base. Scapes naissant du rhizome, courts, « portant quelques gaines mais pas de feuilles, terminés par une à cinq fleurs. « Celles-ci sont grandes, pédicellées, munies de petites bractées, à sépales « souvent tordus. » Il est facile de s'assurer que les Trichopilia appartiennent à la tribu des Vandées et à la sous-tribu des Oncidiêes, dont nous avons donné les carac- tères plus haut. Il sont voisins des Rodriguezia, dont ils diffèrent surtout par le labelle dépourvu d'éperon et soudé inférieur evient avec la hase du gynostème, ainsi que par les franges de l'aile qui entoure le clinandre. Ils ont aussi de grands rapports avec les genres Aspasia et Cochlioda, que nous étudierons plus tard. Historique. — La création du genre Trichopilia est due à Lindley, qui le décrivit dans le volume de 1836 du Botanical Register, planche 1863; il tira son nom de deux mots grecs qui signifient poil et chapeau, allusion à la frange poilue qui entoure l'anthère. Dans le volume de 1841 du même recueil, le célèbre auteur anglais décrivit encore le genre Pilumna, que Reichenbach réunit plus tard au précédent (Hauiburg. Gartenzeitung de Otto, année 1858) et cette réunion a été géné- ralement admise. L'année suivante (1845) et toujours dans le même recueil, Lindley décrivit un troisième genre sous le nom de Helcia, que Reichenbach réunit aussi aux Trichopiha; mais Bentham n'osa se prononcer au sujet de cette réunion, et M. Pfitzer conserve le genre Helcia. Quant au genre Leucohyle que Klotzsch décrivit dans l'Appendice au Cata- logue des graines distribuées par le Jardin botanique de Berlin en 1854, on est généralement d'accord avec Reichenbach, pour le considérer comme iden- tique avec le Trichopilia. Distribution géographique. — On connaît aujourd'hui dix-huit à vingt espèces de Trichopilia, disséminées dans les régions tropicales de l'Amérique, principalement dans la Colombie, l'Amérique centrale et le Mexique. A. COGNIAUX. (Sera continué.) 34 LE JOURNAL DES ORCHIDEES LA FECONDATION DANS LES CRYPTOPHORANTHUS Le genre Cryptophoranthus fut créé par M. Barbosa Rodriguez pour trois Orchidées Brésiliennes dont les fleurs ne s'ouvrent pas complètement de la façon ordinaire, mais dont les sépales restent soudés à la base et au sommet, les seules ouvertures étant constituées par une paire de fentes latérales, des deux côtés de la fleur. On a comparé ces fleurs à la tête d'un oiseau, d'une perdrix par exemple, ayant des trous à la place des yeux. Le nom générique fait allusion à cette soudure des organes floraux. Le Masdevallia Dayana, ainsi que quelques autres espèces voisines, sont identiques comme structure aux Cryptophoranthus, et je les ai classés dans ce genre il y a quelque temps. La plus belle espèce du genre est de beaucoup le C. Dayanus, et ses fleurs d'un coloris varié, percées d'ouvertures latérales comme de fenêtres^ ont un aspect tout à fait distinct de celui des autres Orchidées connues. L'économie de la fécondation dans ce genre curieux n'a pas encore été com- plètement étudiée, mais Darwin a fait quelques remarques intéressantes sur le C. atropurpureus, connu à cette époque sous le nom de Masdevallia fenestrata (ou Masdevallia à fenêtres), espèce dont l'introduction dans les cultures remonte à près d'un demi-siècle. « Le Masdevallia fenestrata, écrit le célèbre « physiologue^ est une fleur extraordinaire; ses trois sépales restent toujours « cohérents et ne s'ouvrent pas; deux fines fenêtres latérales ovales, situées « assez haut et opposées l'une à l'autre, constituent les seules ouvertures de « la fleur; mais la présence de ces deux étroites fenêtres montre combien il « est nécessaire .que les insectes puissent s'introduire dans cette Orchidée « comme dans les autres. A la base de la large et sombre chambre formée par « les sépales soudés, la colonne minuscule est placée derrière le labelle « sillonné, pourvu d'une charnière extrêmement flexible, et les deux pétales « supérieurs, situés des deux côtés, forment avec lui un petit tube. Si donc « un petit insecte pénètre dans la fleur, ou qu'un insecte plus gros engage « une partie du corps dans l'une des fenêtres, il doit découvrir par le toucher « le tube intérieur pour pouvoir atteindre le curieux nectar qui se trouve à sa l" AVRIL 1892 35 « base. A l'intérieur de ce tube formé par la colonne, le labelle et les pétales, « se projette à angle droit un rostellum très large et élastique, dont la surface « supérieure est visqueuse; les caudicules des pollinies sont projetées hors de « l'anthère, et restent fixées à la base de la face supérieure membraneuse du « rostellum. Toute la structure de la fleur semble avoir été soigneusement « combinée en vue d'empêcher que les pollinies soient emportées puis déposées « dans la chambre stigmatique. » R. A. ROLFE. LES MALADIES DES ORCHIDEES Les maladies qui sévissent sur les Orchidées sont peu nombreuses, et l'on peut dire qu'il n'en est point qui ne puisse être guérie par des soins appropriés ; on peut sans doute en conclure qu'il n'existe pas pour elles de maladies spon- tanées, organiques, et que les dépérissements que l'on constate parfois sont causés par un traitement mal dirigé, ou par les ravages des insectes. Il arrive fréquemment qu'une plante languit parce que la place qui lui est assignée dans la serre ne lui convient pas, au point de vue, soit de la tempé- rature, soit de la ventilation, soit de l'éclairage. Dans ce cas, elle reste à peu près stationnaire, sa croissance semble suspendue ou très ralentie, sans cepen- dant qu'aucun indice fâcheux trahisse des lésions localisées. On peut alors essayer de la ranimer en la changeant de place, et en la transportant dans une serre plus fraîche ou plus chaude, dans un endroit plus ou moins éloigné du ventilateur, plus ou moins exposé aux rayons du soleil, etc. Après quelques tâtonnements, on arrive en général à déterminer la place convenable. Parfois la mauvaise qualité de l'air peut produire des effets analogues ; ainsi le voisinage des usines ou des fours est funeste aux plantes ; dans les grandes villes, l'air est chargé de fumées, de suies, parfois même de produits acides nuisibles; il est peu propice également à la culture. La mort se produit plus rapidement lorsque les feuilles ou les racines sont attaquées; ce sont les organes essentiels, car elles sont indispensables, les premières pour la respiration et probablement un peu aussi pour la nutrition, les secondes uniquement pour la nutrition. Lorsqu'un accident quelconque les supprime, l'existence de la plante est très gravement compromise, et si, en raison de l'époque de l'année où cet accident se produit, ou de sa faible consti- 36 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES tution, elle ne parvient pas à réparer ces pertes à bref délai, elle meurt fatalement. Lorsque la suppression n'est que partielle, les chances de réparation, et par suite de guérison, sont plus grandes ; le reste de l'organisme peut alors conti- nuer de vivre sans se ressentir de cette diminution. Cette indépendance des cellules entre elles est beaucoup plus marquée dans les végétaux que dans les animaux; elle l'est surtout dans les familles inférieures, et elle s'accroît à mesure que l'on descend dans l'échelle des êtres jusqu'à devenir absolue dans certains organismes curieux, dont chaque division fait autant d'êtres nouveaux et complets. La perte des racines, cependant, a beaucoup plus d'importance que celle des feuilles; la plante languit et reste dans un état précaire tant que ces organes ne sont pas reconstitués. Les racines sont fréquemment endommagées, soit par les manipulations des rempotages, soit par les déprédations des insectes, soit par la pourriture pro- duite par un excès d'eau. Il convient, dans tous les cas, de placer la plante blessée à l'abri du soleil, dans un endroit sombre, et un peu à l'étouffée. Si l'état de sa croissance le permet, il est bon aussi de la mettre en repos pendant quelque temps ; lorsque la végétation recommencera, les racines se reformeront aisément. Quant aux feuilles, il est naturellement très rare qu'elles soient détruites toutes à la fois ; les accidents qui peuvent les atteindre ne s'étendent qu'à un petit nombre, et par suite n'ont pas en général une grande importance. Lorsqu'une Orchidée se trouve dans un mauvais état de santé, la maladie se manifeste d'abord par les feuilles, qui, cessant de recevoir la nourriture en quantité suffisante, jaunissent, se rident et finissent par se dessécher et mourir. Ce sont les extrémités qui sont les premières atteintes, c'est-à-dire la pointe et les bords ; ces parties, en se recroquevillant, produisent une déformation de toute la surface des feuilles qui trahit aussitôt le dépérissement de la plante. Si le remède n'est pas apporté à temps, toutes les feuilles périssent tour à tour, et l'Orchidée, par suite, est considérablement affaiblie et compromise. G. DiRETTI. {Sera continué.) PETITES NOUVELLES ET PETITE CORRESPONDANCE FAUX BRUITS. — Il nous revient de divers côtés que le bruit a couru, dans le centre horticole parisien, de la fondation à Paris d'un grand établissement d'horticulture, succursale de L'Horticulture Inter- nationale de Bruxelles. Ce bruit est absolument dénué de fondement. Nous avons dit dans le Journal des Orchidées que nous mettrions volontiers notre expérience et nos conseils à la disposition des personnes qui entrepren- draient la culture des Orchidées pour la fleur coupée, établies dans des conditions sérieuses et pouvant créer à Paris ou ailleurs un mouvement important. Nous n'avons pas changé d'opinion à ce sujet. Mais L'Hor- ticulture Internationale ne fera pas elle-même la concurrence à ses clients sur ce terrain, et ne songe nullement à établir une succursale à Paris. F. D. P., à Corao. — La fleur envoyée est bien une forme de Cattleya Schroderae. jolie variété. M. C, France. — Il n'est pas nécessaire de couper les tiges florales des Dendrobium nobile avant que les fleurs soient passées. Quand elles commencent à se faner, il est préférable de les supprimer parce qu'elles déparent les plantes. *** M. P., Isère. — La terre fibreuse est formée par les racines de Polj'pode ; elle varie de couleur et de nature selon les localités où elle est recueillie. La meilleure est d'une couleur jaune-brun, rappelant la nuance tabac d'Espagne. Elle se compose de fibres fines entre- mêlées de racines plus grosses qu'il faut enlever, et d'un peu de terre que le lavage fait disparaître. Cette terre fibreuse convient pour toutes les Orchi- dées indistinctement dans le compost desquelles nous l'avons mentionnée, c'est-à-dire tous les genres, sauf les Vanda, Aerides et Saccolabium. A. M., Paris. — Nous ne pouvons mieux vous ren- seigner au sujet de la nouvelle émission de la Compagnie générale des Chantages, qu'en vous disant que nous avons souscrit personnellement 1/4 du nouveau capital. Cette Société, formée j)ar un groupe d'amateurs, est destinée à rendre de grand.s services à tous ceux qui possèdent des serres. Ses chaudières, qu'on peut voir fonctionner journellement à L'Horticulture Interna- tionale procurent une économie de plus de 50 "jo sur le combustible. Quelques actions sont réservées pour être placées parmi les amateurs au prix d'émission, c'est-à- dire 100 francs. Cette Société, de création si utile, est appelée à un grand avenir, nous en sommes convaincus. La 13« Exposition Internationale d'horticulture de la Société Royale d'Agriculture et de Botanique de Gand aura lieu en A^^lIL 1893. Nous avons reçu le programme provisoire des con- cours qui seront organisés par la Société gantoise à l'occasion de sa 13« exposition quinquennale, au mois d'avril 1893. Ce programme comprend, pour les Orchi- dées seules, 74 concours différents. Il est trop étendu pour qu'il nous soit possible d'en donner ici l'analyse. Les personnes qui désireraient en prendre connaissance pourront se le procurer en s'adressant au Président M. le Comte 0. de Kerchove de Denterghem, ou au Secrétaire de la Société Royale d' Agriculture et de Bota- nique, à Gand. *** A. G. 13. — Votre plante appartient à une belle va- riété de Cymbidiuin eburneum. D. X., à Genève. — En 1874. Nous publierons pro- chainement un article sur la culture des Restrepia. Si vous avez d'autres demandes de ce genre à nous adresser, nous serons très heureux d'y donner suite. Nous remercions vivement les nombreux abonnés qui ont bien voulu nous écrire au sujet des améliorations apportées au 3™« volume du Journal des Orchidées. Nous sommes heureux de constater que les frais de publication supplémentaii-es que nous nous sommes imposés, pour donner une plus entière satisfaction à nos abonnés, sont aussi sympathiquement appréciés. Nous demandons à nos abonnés de nous signaler quelles autres améliorations pourraient leur êti-e agréables. Nous les prions aussi de nous indiquer quels genres de culture ils désireraient voir plus spécialement traités. Qu'ils soient bien convaincus de ue jamais nous importuner, notre profond désir est de leur être utile. mm mu i gai OEGANISÉE PAR L'HORTICULTURE INTERNATIONALE de BRUXELLES En la salle FLORx\, 132, chaussée d'Hiindelgliem à LEDEBERG-lez-GAND sous la direction de ]Nd[. JULES DE COCK ORCHIDEES IMPORTÉES ORCRIOEES ETARLIES Cette grande vente comprendra quelques beaux pieds des nouveaux 0D0NT06L0SSUM COELESTE, CATTLEYA 6L0RI0SA et RODRIGUEZIA LINDENI VENDUS POUR LA PREMIÈRE FOIS EN BELGIQUE Ainsi que de nombreuses autres Orchidées TRtOS SAIIÏIÎS et TRKS BKI^I.KJSi LE CATALOGUE EST A LA DISPOSITION DES AMATEURS. CATTLEYA KEX " LA PLUS BELLE ORCHIDEE CONNUE 'S. L'HORTICDLTDRE INTERNATIONALE met quelques pieds de sa brillante introduction à la disposition des amateurs. PRIX ET RENSEIGNEMENTS SUR DEMANDE. Une maison d'importation étrangère annonce qu'elle a introduit ou introduira prochainement le CATTLEYA P^EX. « C est vendre la peau de F ours avant de r avoir tué. » Nous avons de bonnes raisons pour savoir qu'elle n'intro- duira pas NOTRE CATTLEYA REX, L'HORTICULTURE INTERNATIONALE prend Rengagement de reprendre au même prix les plantes de cette espèce qu'elle vendrait à partir d'aujour- d'hui, si le CATTLEYA LiEX devait être introduit directement par une autre firme cette année. LE MONITEUR D'HORTICULTURE LE MErLLEUR MARCHÉ DES JOURNAUX HORTICOLES FRANÇAIS Parait le lO et le S 5 de chaq^iie mois PRIX D'ABONNEMENT : Édition simple, 6 fraiios par au. Édition avec chromolitliograpliies, 12 fraiies par an S'adresser au bureau du Journal, 14, rue de Sèvres, PARIS. L'ORCHIDÉENNE SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES BRUXS:L.l,E;j!i. a- 1?. -A. 3sr iD E 1 INTERMTl D'ORCHIDEES Ouverte du 14 au ^O Mai 189:9 DANS LES LOCAUX DE L'HORTICULTURE INTERNATIONALE à BRUXELLES Pour tous les renseignements s'adresser au Secrétariat 100, RUE BELLIARD. 15 AVRIL 1892 Numéro 51. LE JOURNAL DES ORCHIDÉES GUIDE PRATIQUE DE CULTURE PAR LUCIEN LINDEN Administrateur-Directeur de L'Horticulture Internationale Secrétaire de L'Orchidéenne AVEC LA COLLABORATION DE MM. : J. Linden, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warooqué, R. A. Rolfe, Comte de Moran, Ém. Rodigas, Funck, A. Cogniaux, G. Joris, E. Roman, MaxGarnier, A. Van Imachoot, Fr. Desbois, D-- G. von Heerdt, E. Bergman, E. S. Rand, A. Bleu, D"" Van Cauwelaert, E. Bungeroth, Ch. Vasseur, G. Miteau, James O'Brien, J. Hye, R.Martin-Cahuzao, D"- Capart, Comte de Bousies, G-. Mantin, J. du Trieu de Terdonck, O. de Kirchsberg, Vicomte de Novion, G. Rivois, J. Hatos, P. Silver, J. Moens, A. Ducos, A. Dallière, J. Nôtzli, P. Gloner, F. Kegeljan, O. Ballif, R. Johnson, C. Ellner, Carlos Starker, 1 A. de la Devansaye, FI. Claes, de Meulenaere, G. Diretti, A. van den Heede, C^^ Siesmayer, A. Wincqz, G. Kittel, Baron de Meylhand, Ch. Béranek, ài^^ et les Chefs de Culture de « L'Horticulture Internationale. » Prix de TAbonnement : 10 francs par an Paraît le 1" et le 13 do chaque mois AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES Uépositaire poiir Ut i^ra,nce : INI. O. DOIN, Éditeur, 8, Flace de l'Odéon, FARIS. Gand, impr. Eug. Vanderhaeghen. LINDENIA ICONOGhl^AP^HIE DES O IIC 11113 ÉBS PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO Chaque livraison contient quatre belles planches richement coloriées Rédacteurs : LUCIEN LINDEN, EMILE RODIGAS, R. A. ROLFE Bureaux : 100, Rue Belliard, à Bruxelles Kr^g=* «' Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe périodiques spéciaux aux Orchidées » VOIR DANS LES NUMÉROS PRÉCÉDENTS LA COMPOSITION DES VOLUMES DEJA PUBLIÉS Le prix de ces volumes a été fixé comme suit : {"Volume (presque épuisé) 125 fr.; 2"" Volume, 100 fr.; 3'"'^ Volume, 75 fr.; 4'"^ Volume, 70 fr.; 5'"'^ Volume, 65 fr. ; 6'"^ Volume, 65 fr. 7"" VOLUME (EN COURS DE PUBLICATION) : 60 FRANCS I^es sept v^olumes pris ensemble : ^OO Tisanes. La Lindenia publie également DEPUIS LE 1er FÉVRIER 1891 UNE ÉDITION ANGLAISE EN VOLUMES DE 6 LIVRAISONS (2 VOLUMES PAR AN) l*rîx de l'abonnement à chaque volume s »£5 shillings pour l'édition anglaise. L'ORCHIDÉENNE SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES Présidents d'Honneur : MM. le baron de BLEICHRÔDER, consul-général de S. M. Britannique, à Berlin, pour l'Allemagne ; J. LINDEN, consul-général honoraire, pour la Belgique; Comte DU BUYSSON, auteur de r Orchidophile , pour la France; DE LANSBERGE, ancien gouverneur général des Indes Néerlandaises, pour les Pays-Bas. SECRÉTARIAT : 100, RUE BELLIARD, BRUXELLES Comité Directeur : Président : M. G. WABOCQUÉ, membre de la Chambre des Représentants de BHgique; Secrétairf :}ii. LUCIEN LINDEN, ailministraleur-directour de L'Horticulture Interna nonale. Trésorier : M. J. DU TRIEU DE TERDONCK, propriétaire. LE PROCHAIN MEETING AURA LIEU EN MÊME TEMPS QUE LA GRANDE EXPOSITION INTERNATIONALE D'ORCIllUÈES ouverte du 14 au 20 Mai 1892. Un bon Jardinier Agé de 27 ans, marié, sans enfants, connaissant très bie In cnltiire des plnntfs de serre, la taille des arbres fruitiers et potagers, aja.i. ob'e lu une médaille de vermeil de V"" classe pour la culture des Orchidées, demande une place en maison bourgeoise, de préférence en France. S'adresser à M. DIOT G., jardinier-chef chez M. Albert, à Villeneuve- sur- Allier (Allier) îVance. SOMMAIRE DU 51"' NUMÉRO : Pages Revue des Orchidées nouvelles ou peu connues 37 Causerie sur les Orchidées 39 Conseils utiles 43 Culture des Cochlioda 44 Les' serres à Orchidées 48 Les grandes époques de la végétation 50 L'HORTICULTDRE INTERNATIONALE (LinsriDEisr) Parc Léopold, Bruxelles. GRAND ARRIVAGE m ilL OSSl CRISPOM (O. Alexandr-ae) Variété dite de « PACHO » A PÉTALES ET SÉPALES LARGES ARRONDIS Les plantes sont dans des conditions superbes Prix et éeliaiitilloiis par correspoiiclaiice. VERRES POUR SERRES ET JARDINIERS CLOCHES A BOUTURES ET A MELONS S'ADRESSER A LA FABRIQUE DE MM. ï. FRÈRE et L. TABIIRIADX, à Jnmet (lez Ckarleroi]. 15 AVRIL 1892 37 REVUE DES ORCHIDÉES NOUVELLES OU PEU CONNUES CYPRIPEDIUM INSIGNE VAR. IMSCHOOTIANUM L. Lind. — Ravis- sante variété nouvelle, qui a fait son apparition le mois dernier dans les serres de L'Horticulture Internationale, à Bruxelles; l'ensemble de la fleur a un coloris jaune d'or clair éclatant ; le labelle, large et ample, est d'un beau jaune d'or avec un certain nombre de gros points noirs parsemés d'une façon irré- gulière dans la moitié inférieure, et surtout à la base ; il porte à son bord supérieur une large bande blanche. Cette variété, dédiée à M. Alfred VAN Imschoot, de Gand, et exposée au mois de mars au meeting de L'Orchi- DÉENNE, y a obtenu un diplôme d'honneur de i''* classe à l'unanimité et par acclamation. Sera figurée très prochainement dans la Lindenia. * * * PELEXIA WENDLANDIANA Krànzl. — Nouvelle espèce botanique, ayant les sépales longs et filiformes, un peu analogues à ceux de VEpidendrum nutans. Gard. Chron., 2 avril, p. 426. * * TRICHOPILIA KIENASTIANA Rchb. f. — Magnifique espèce apparte- nant au groupe T. suavis, et qui exhale comme celui-ci un parfum délicieux. Le pétales et sépales sont d'un blanc pur, longs, étroits et acuminés ; le labelle, très ample et étalé en avant, est blanc avec un abondant pointillé jaune d'or dans la gorge; le lobe frontal porte également quelques stries jaune d'or, et, sur toute la partie antérieure et sur les bords latéraux, un fin pointillé rose vif. Un échantillon de cette fleur unique a été adressé au bureau du Journal par M. L. KiENAST-ZoLLY, l'amateur bien connu de Zurich, à qui elle est dédiée, et qui faisait connaître que la plante qu'il possède est le seul exemplaire connu dans les cultures. * * 38 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES CYPRIPEDIUM CALCEOLUS X MACRANTHOS Barbey. — Hybride naturel provenant du croisement de ces deux espèces, et qui a fait son appa- rition dans un lot qui les renfermait toutes deux en mélange, chez M. Barbey, de Genève. Les fleurs sont plus petites que celles du C. niacranthos, et d'un coloris beaucoup plus pâle ; elles ont le sépale dorsal plus étroit, plus aigu, teinté de brun, les pétales plus longs et enroulés; les autres organes sont intermédiaires. Le C. calceolus et le C. niacranthos croissent ensemble dans les mêmes loca- lités de la Sibérie ; il n'est donc pas surprenant que ces deux espèces aient produit le premier hybride naturel connu dans ce genre où les croisements artificiels sont si nombreux. * * * ONCIDIUM HOLOCHRYSUM Rchb. f. — Charmante espèce, connue depuis longtemps des botanistes, mais d'introduction récente dans les cultures. La plante a les bulbes de petite taille, arrondis, avec quelques sillons latéraux, et tachetés abondamment de petits points brun-pourpré d'un gracieux effet. Les fleurs sont entièrement d'un jaune d'or vif, ainsi que l'indique le nom spécifique, avec le labelle largement étalé ; elles sont produites en grappe serrée, d'un élégant effet. * * * EPIDENDRUM FRIDERICI GUILIELMI Warsc. et Rchb. f. — Espèce très ornementale, à longs bulbes, produisant de longues tiges d'un rouge pourpré. Les fleurs sont d'un beau rouge cramoisi vif; le labelle porte à sa base deux larges macules blanches formant comme des yeux ; le sommet de la colonne est également blanc. Ces fleurs se conservent très longtemps. {III. Hort., 3^ sér., pi. 48.) MASDEV ALLIA HARRYANA VAR. KEGELJANI L. Lind. — Nouvelle variété d'un très grand éclat qui a fait son apparition le mois dernier parmi des importations de L'Horticulture Internationale, à Bruxelles. Les fleurs sont de grande taille, bien arrondies, et d'un riche coloris cramoisi nuancé de magenta. Cette variété, exposée au mois de mars au meeting de L'Orchidéenne, y a obtenu un diplôme d'honneur de i''^ classe à l'unanimité et par acclamation. Elle a été dédiée à M. F. Kegeljan, de Namur, l'un des principaux amateurs belges. Max Garnier. 15 AVRIL 1892 39 CAUSERIE SUR LES ORCHIDEES XXXVIII. — La serre des Cattleya et Laelia {Suite, voir p. 24) Nous avons parlé dans la dernière Causerie des rempotages qui peuvent s'imposer, lorsque certaines plantes se trouvent dans des pots trop petits ou dans un compost vicié et aigri. Mais il est indispensable d'ajouter que le rempotage est une opération radicale à laquelle on ne doit avoir recours qu'à la dernière extrémité, c'est à dire quand il n'est pas possible de réconforter la plante sans lui imposer ce transplantement. Quand on rempote une Orchidée, et surtout un Cattleya, on ne peut jamais, quelques soins que l'on prenne, éviter de lui briser et de lui blesser quelques racines; et dans cette saison, où la végétation est déjà en pleine activité, ces pertes lui causent un affaiblissement très sensible. Elles doivent forcément être réparées avant tout, puisque sans racines la plante ne se nourrirait pas; c'est donc autant de sève et autant de force détournée de son but naturel qui est la formation des bulbes des feuilles et des fleurs. Pour peu que la plante soit déjà affaiblie, on ne tarde pas à voir les feuilles et les bulbes jaunir, puis devenir noirs et se dessécher. Autant que possible, il convient donc de se borner à un surfaçage, c'est à dire de nettoyer le compost et de le renouveler partiellement sans déranger les racines. On enlève toute la partie supérieure du vieux compost, on retire tout ce que les doigts peuvent atteindre à l'intérieur, puis on lave soigneusement les bords et l'extérieur du pot, et on remplace les matériaux enlevés par du compost nouveau, bien frais et bien propre, avec une petite couche de sphagnum pur à la surface. Les racines reprennent dans ce milieu une nouvelle vigueur, et si quelques unes d'entre elles étaient envahies par les mousses et la moisissure, quelques jours de sécheresse suffisent parfaitement, ainsi que nous l'avons déjà indiqué, pour arrêter le mal à son début. Quand une plante d'importation est très petite ou quand elle a subi des 40 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES mutilations entraînant une faiblesse marquée, il n'y a pas d'inconvénient à lui faire faire deux ou trois pousses de suite, sans lui donner de repos. Une telle plante serait trop faible, en effet, pour supporter une longue privation d'humi- dité et de nourriture. Ce qui permet aux Orchidées à bulbes de se reposer pendant plusieurs mois dans une immobilité à peu près absolue, c'est que leurs bulbes contiennent des réserves importantes de nourriture et de sucs liquides suffisant à l'évaporation; mais quand ces réserves font défaut, le repos serait dangereux. Le premier bulbe est très petit; les suivants iront en augmentant, et au bout de deux ou trois saisons, la plante pourra subir le traitement normal; elle sera alors parfaitement saine et vigoureuse et donnera une belle floraison. Les soins de propreté, nous l'avons dit, ont une très grande importance dans la culture des Orchidées. Dans cet ordre d'idées, nous citerons les lavages à l'eau de nicotine, qui doivent être effectués plusieurs fois par an, et particulière- ment au début du printemps, pour enlever et détruire les insectes, thrips ou mouches microscopiques, dont les œufs restent souvent déposés dans les plis ou à la base des feuilles. Les seringages légers sont très favorables à la santé des Cattleya, mais ils ne doivent être effectués que dans la matinée, et seulement quand le temps est assez chaud et assez clair pour assurer une prompte évaporation des gouttes d'eau. Il faut aussi débarrasser les bulbes des débris séchés qui les enveloppent d'une sorte de pellicule; les insectes s'y cachent souvent et l'humidité y séjourne, en produisant une sorte de moisissure. La température est assez haute dès maintenant pour que le cultivateur puisse donner de l'air dans ses serres au milieu de la journée, pendant deux ou trois heures environ. Mais il faut, avant d'ouvrir les ventilateurs, vérifier avec soin la direction du vent. L'air froid serait dangereux pour les plantes, et quand le vent vient du nord, il convient de fermer toutes les ouvertures. Les Cattleya doivent être abrités contre les rayons du soleil aux heures les plus chaudes de la journée; on discerne aisément le moment où l'abri devient nécessaire, en prenant une feuille dans la main ; si on la sent chaude au toucher, il est temps de placer les lattis; mais il ne faut pas tomber dans l'excès; en abritant trop longtemps, on risquerait de priver les plantes, car le soleil est nécessaire à la végétation. Les Cattleya cultivés dans une serre insuffisamment éclairée ne produisent que des bulbes étiolés et maigres, et peu ou point de fleurs. Un dernier mot : en arrosant les plantes, on doit avoir soin de verser l'eau 15 AVRIL 1892 41 directement sur le compost, à l'aide d'un arrosoir à long bec, et de ne pas en laisser tomber sur les feuilles. Ainsi que nous l'avons dit plus haut, les gouttes d'eau sur les feuilles produisent très fréquemment des taches noires et des plaies, si le temps n'est pas assez chaud et l'air assez abondant pour assurer leur prompte évaporation. * * Reprenons notre énumération des principales espèces au point où nous l'avions laissée : Cattleya gramilosa. C'est une belle espèce, type d'une section très importante et très précieuse pour sa robusticité et l'abondance de sa floraison. Elle a les bulbes grêles, cylindriques, diphylles, les fleurs de grande taille, à segments d'un vert olive, tacheté de brun vif plus ou moins pourpré, avec le labelle blanc tacheté de cramoisi et recouvert, sur toute la surface du lobe antérieur, de fines granulations. La yariété Buyssonïana, introduite en i8go, est d'une beauté supérieure; ses fleurs sont de très grande taille et ont les segments d'un jaune paille, non tacheté. Cette espèce fleurit aux mois d'août et de septembre, et ses fleurs se conser- vent très longtemps. C. guttaia. Espèce également très robuste et très florifère, type d'une section assez étendue. Elle produit un racème de neuf à dix fleurs élégantes, à segments jaune verdâtre, abondamment tachetés de rouge cramoisi, à labelle blanc lavé de pourpre. Fleurit en octobre-novembre. La principale variété de cette espèce et la plus connue est le C. g. Leopoldi, qui a les sépales et les pétales d'un vert brunâtre ou bronzé, et le labelle d'un beau coloris pourpré. Le C. amethystoglossa, que nous avons mentionné plus haut, a été rangé par quelques auteurs sous le nom de C. guttata Prinzi, comme variété de la même espèce; mais la différence du port des deux plantes, et le coloris distinct et splendide du C. amethystoglossa, nous paraissent devoir le faire considérer comme une espèce tranchée. C. Rex (voir fig. 5). L'une des plus récentes introductions opérées dans le genre, et sans aucun doute la plus belle de toutes. Cette merveilleuse espèce, qui justifie admirablement son nom de Cattleya Roi, est un des bijoux les plus précieux du règne végétal. Elle produit un grand nombre de fleurs, d'une forme exquise, ayant les pétales et les sépales d'un blanc légèrement teinté de jaune 42 LE JOURNAL DES ORCHIDEES crème, et le labelle largement étalé d'un beau rouge cramoisi pourpré, avec une macule jaune d'or vif à la gorge, prolongée par des stries qui forment sur toute la surface du lobe antérieur des réticulations et une marbrure d'un éclat incomparable. Fig. 5. - — Cattlcya Rcx Nous ne rappellerons pas ici l'histoire de cette introduction, opérée au prix d'efforts incroyables, et que la dispersion des rares exemplaires existant à l'état naturel a rendue si longue et si pénible. Disons seulement que malgré les appré- 15 AVRIL 1892 43 hensions que pouvait faire naître cette rareté, le C. Rex a fait preuve dans les cultures, depuis près de deux ans, d'une vigueur de croissance remarquable, et qui ne le cède en rien au Cattleya labiata lui-même. Aucune variété ne s'est révélée jusqu'ici dans les C. Rex, dont un certain nombre, il est vrai, ne sont que depuis quelques mois en Europe. En tous cas, cette espèce appartient à une section tout à fait distincte, et ne peut être comparée à aucune autre, soit pour le port, soit pour la fleur. L. L. {Sera continué.) CONSEILS UTILES Malgré la chasse continuelle faite aux limaces il est difficile de les exter- miner toutes ; elles parviennent toujours à séjourner ou à pénétrer dans les serres et s'attaquent de préférence aux tiges tendres et aux boutons. Un bon moyen de les préserver est d'entourer les tiges à leur naissance de coton (ouate). C'est un obstacle que les limaces ne parviennent pas à franchir, * Un moyen à recommander aussi pour éviter les dégâts des limaces — qui s'en prennent presque toujours aux meilleures variétés — consiste à placer, le soir, entre les plantes des laitues fraîches. Les limaces en sont très friandes. C'est un moyen à double action : pendant qu'elles s'en régalent, elles ne font pas de tort aux Orchidées et ce sont aussi des pièges où les jardiniers les pinceront facilement en les visitant soigneusement à la lumière une ou deux heures après la tombée de la nuit. * * La plupart des cultivateurs d'Orchidées tiennent leurs serres trop sombres et les plantes trop éloignées du vitrage. Les serres aussi sont la plupart du temps mal construites, étant trop peu éclairées. Le Journal des Orchidées l'a dit souvent, les Orchidées doivent avoir le plus de lumière possible — quoiqu'il faille éviter de les laisser exposer aux rayons directs et chauds du soleil. Il ne faut donc couvrir les serres, les ombrager que quand le soleil darde ses rayons et découvrir, désombrager, dés qu'il ne donne plus sur la serre. Le meilleur ombrage est le lattis en bois ou la toile à grosses mailles. Ne jamais badigeonner les vitres avec de la craie ou de la chaux, * * * 44 LE JOURNAL DES ORCHIDEES Les tablettes recouvertes de cendrées ou de gravier ne valent rien pour la culture des Orchidées. Ces plantes sont des aériennes qui doivent être expo- sées le plus possible à la circulation de l'air. Les tablettes doivent donc être construites avec des planchettes distantes les unes des autres d'un pouce de façon à ce que l'air ait son libre cours. Les cendrées ou le gravier sur les tablettes sont aussi des nids à insectes ; l'eau croupissante engendre des microbes, des mousses et des parasites de toutes espèces, toujours nuisibles à la culture. On peut jeter beaucoup d'eau sur les tablettes à claires voies sans jamais incommoder les plantes. Il faut empêcher les abeilles et les grosses mouches de pénétrer dans les serres. Le meilleur moyen pour cela c'est de tendre devant les fenêtres et les prises d'air une toile métallique à mailles suffisamment serrées. Les abeilles fécondent à tort et à travers les fleurs d'Orchidées et racour- cissent ainsi considérablement la durée de floraison. Ignotus. CULTURE DES COCHLIODA Le genre Cochlioda se compose de plusieurs espèces très intéressantes dont aucune, par une fortune singulière, n'est connue des Orchidophiles sous ce nom ; peut-être faut-il attribuer ce fait à la difficulté de retenir et de prononcer le mot Cochlioda; quoi qu'il en soit, ces diverses espèces sont désignées le plus fréquemment comme Mesospinidium ou comme Odontoglossum. Il faut bien dire aussi que le genre n'avait pas, jusqu'à ces dernières années, une bien grande réputation. Les espèces qui le composaient, avant l'apparition du fameux C. Notzliana, sont d'une élégance et d'une gaité de coloris très appréciables, mais elles manquent un peu de taille et d'éclat. L'introduction du Cochlioda Ndtzliana, ou Odontoglossum Notzlianum, est venue jeter un nouveau lustre sur ce genre méconnu, en même temps qu'elle dotait l'horticulture et la floriculture d'une acquisition nouvelle des plus pré- cieuses. Cette espèce, en effet, se cultive en serre froide et sa culture est des plus aisées; comme grandeur et comme abondance de fleurs, elle peut rivahser 15 AVRIL 1892 45 avec VOdontoglossum Pescatorei, et elle possède en outre un coloris qui manquait jusqu'ici. D'après les renseignements fournis par M. Notzli, et les indications puisées dans ce que nous connaissions de l'habitat de la plante, il était évident qu'elle devait réclamer à peu près le même traitement que VOdontoglossum crispum. Fig. 6. — Codilioda {Odontoglosmm) Nôtzliana Néanmoins nous avons expérimenté divers modes de culture, en pots ou en paniers, puis avec une proportion plus ou moins grande de sphagnum ou de terre fibreuse dans le compost ; voici le procédé qui nous a donné les meilleurs résultats. 46 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES On place dans les pots un bon drainage remplissant à peu près la moitié de la hauteur; on dispose au-dessus une couche de sphagnum pur d'un centimètre environ d'épaisseur, puis un compost formé de sphagnum et de terre fibreuse hachés et mélangés par parties égales, et enfin une couche de sphagnum pur à la surface. * * Le Cochlioda Nôtzliana peut également se cultiver en panier, ce qui le diffé- rencie de VOdonfoglossum crispum. Néanmoins nous recommanderons de préfé- rence la culture en pots, parce que dans les paniers le compost se sèche trop rapidement. Le C. Nôtzliana réclame pendant la végétation une grande quantité d'eau. Il faut l'arroser très fréquemment, et dans cette saison, c'est à dire au début du printemps, à peu près tous les deux jours. En même temps, il faut donner beaucoup d'air, et ouvrir les ventilateurs du matin au soir, pourvu que la température ne s'abaisse pas au-dessous de 5° ou 7° centigrades. D'autre part, pour éviter le dessèchement de l'atmosphère, et y maintenir constamment l'humidité nécessaire, il est indispensable de verser fréquemment de l'eau sur les tablettes et dans les sentiers; au besoin, si le personnel fait défaut ou si l'installation insuffisante ne permet pas d'arroser convenablement dans les sentiers, il est bon de placer entre les pots des bacs de zinc contenant de l'eau pour entretenir une évaporation continue autour des plantes. Pendant la belle saison, le Cochlioda Nôtzliana doit être abrité contre les rayons trop chauds du soleil. Dès le printemps, les claies ou lattis doivent être mis en place vers dix heures du matin, et laissés jusque vers trois heures. En été, les abris ne seront déplacés que le soir à cinq ou six heures, et tous les soins du cultivateur devront tendre à abaisser la température dans les serres. Une particularité qui mérite d'être signalée dans la croissance du C. Nôtz- liana, c'est que ses bulbes ne doivent pas être enfoncés dans le compost autant que ceux des Odontoglossum en général. Il est utile d'appeler sur ce point l'attention des cultivateurs, dont beaucoup enfouissent les plantes trop profon- dément; les racines sont, dans ce cas, un peu privées d'air et risquent de se trouver étouffées ou endommagées par un excès d'humidité. C'est en suivant les règles mentionnées ci-dessus que nous avons obtenu, à L'Horticulture Internationale, les meilleurs résultats de la culture du C. Nôtzliafia; les plantes qui ont actuellement deux ans à peine d'importation 15 AVRIL 1892 47 produisent déjà des bulbes égaux ou supérieurs en grosseur à ceux formés dans le pays d'origine. Les plantes bien établies produisent une abondance de fleurs groupées en tiges ramifiées d'une courbe harmonieuse, ainsi qu'on pourra s'en rendre compte sur la gravure que nous publions plus haut. Toutefois nous croyons devoir faire remarquer que cette gravure a dû être réduite pour rentrer dans le cadre du journal et que les fleurs àxxCochlioda Nôtzliana n'y sont pas représentées à la grandeur naturelle; elles atteignent en réalité une largeur de 3 1/2 centi- mètres environ, parfois davantage. Ces fleurs se conservent longtemps, et peuvent être sans inconvénient trans- portées dans les appartements; aussi le C. Notzliana est-il une des Orchidées qui rendront le plus de services pour la fleur coupée. Son éclatant coloris vermillon, relevé de jaune d'or au labelle, tranche d'une façon exquise avec les blancs et les jaunes clairs des autres Orchidées de serre froide, et produit un effet particulièrement splendide à la lumière. Ces qualités le feront vivement apprécier des fleuristes et des grands amateurs. * * * Les autres espèces du même genre réclament à peu près la même culture, et sont d'ailleurs assez anciennement connues pour qu'il ne soit pas nécessaire d'insister beaucoup sur ce point. Ce sont : Le Cochlioda sanguinea {Mesospiniditun sanguineum) , charmante espèce produisant des grappes de petites fleurs d'un rose vif rappelé par le nom spécifique; ces fleurs se produisent à diverses époques de l'année, depuis avril jusqu'à l'automne ; la plante, qui a le port d'un Odontoglossum de proportions très réduites, forme souvent de fortes touffes très décoratives. Le C. vulcanica {Mesospinidinm viilcanicuni), espèce remarquable, qui, à la différence de la précédente, a les tiges florales érigées, et non retombantes, et ^es fleurs bien ouvertes et étalées. Ces fleurs ont une forme analogue à celle de V Odontoglossum mirandum, mais elles sont d'un coloris rose vif éclatant. Une variété d'introduction récente, le C. vulcanica grandijlora, a révélé cette espèce sous un jour nouveau et superbe. Cette variété a les fleurs très grandes, d'un ravissant coloris rose vif. Le C. densiflora et le C. rosea (Odontoglossum roseum) sont moins beaux que les précédents et leurs fleurs sont de plus petite taille. Les chefs de culture de L'Horticulture Lnternationale . 4S LE JOURNAL DES ORCHIDÉES LES SERRES A ORCHIDEES (Suite, voir vol. II, page 221) J'ai, dans mes deux derniers articles, décrit d'une façon très complète les grandes et petites serres froides. Pour passer à la serre chaude, il ne sera pas nécessaire d'entrer dans autant de détails, car il en résulterait de nombreuses répétitions. L'orientation et les dimensions des serres chaudes, soit grandes, soit petites, l'aménagement des tablettes latérales, et, dans le premier cas, du gradin central, la composition de ces tablettes, ne diffèrent en rien de ce que j'ai décrit dans les serres froides. Bien des modifications dans la culture n'en- traînent pas forcément des changements dans la construction des serres ; ainsi dans la serre chaude on aura beaucoup moins souvent besoin d'aérer que dans la serre froide; néanmoins, rien n'empêche de ménager dans la première le même nombre de ventilateurs que dans la seconde, quitte à n'en ouvrir qu'une partie et seulement à des moments déterminés. De même encore, le chauffage est naturellement bien moins nécessaire dans la serre froide que dans la serre chaude ; cependant il ne peut y avoir d'incon- vénients à placer partout le même nombre de tuyaux, pourvu qu'on en laisse plusieurs fermés dans la serre froide. En construisant ainsi toutes les serres à peu près sur le même modèle, on a le grand avantage de se réserver toute facilité pour les changements ulté- rieurs qui paraîtraient nécessaires. Si quelque accident oblige à évacuer une des serres chaudes, ou simplement si l'on veut la repeindre au printemps, rien n'est moins malaisé que de transporter les plantes qui la garnissaient dans une serre quelconque, consacrée auparavant aux Orchidées tenipérées ou froides ; on ouvre quelques tuyaux, et tout est dit. Il y a cependant deux observations importantes à relever en ce qui concerne l'aménagement des serres chaudes. Tout d'abord, les Orchidées indiennes réclament une atmosphère plus humide que la majorité des espèces de serre tempérée ou froide, et par ce fait même qu'elles vivent à une température plus haute, elles doivent trouver dans 15 AVRIL 1892 49 l'atmosphère une quantité d'eau plus grande pour ne pas se dessécher. Les bassins d'eau doivent donc être plus nombreux dans la serre chaude ; dans les grandes serres, le gradin central sera supporté par une maçonnerie formant un bassin ; dans les petites serres, des bassins seront creusés au-dessous des tablettes dans une grande partie de la longueur. On peut faire mieux encore, et faire reposer les plantes directement au- dessus de l'eau, en élevant de chaque côté du sentier un mur qui forme bassin, et qui est recouvert par le lattis des tablettes; de cette façon, la surface d'évaporation se trouve à dix ou quinze centimètres des pots, aussi peu que l'on veut, au lieu d'être au-dessous du niveau du sol, à quatre-vingt dix centi- mètres des pots. La seconde distinction que nous avons à faire porte sur les espèces qui se cultivent à l'étouffée, comme les Phalaenopsis, Cirrhopetalum, Aganisia, ou plus encore les Anaectochilus, Goodyera, etc. A celles-là il faut une petite serre basse aménagée d'un façon spéciale, et dont il convient de dire quelques mots ; elle représente ce qu'on peut appeler la haute serre chaude. Il y a, à L'Horticulture Internationale, plusieurs serres de ce modèle ; les unes sont garnies de châssis d'un côté, et constituent plus spécialement des serres de multiplication ; les autres sont construites à peu près selon les mêmes principes que les petites serres dont j'ai déjà parlé, mais elles sont plus basses de toiture et plus étroites. Le vitrage s'élève à 2"'2o environ du sol, et s'abaisse presque jusqu'au niveau des tablettes. Celles-ci ont peu de profondeur, de sorte que toutes les plantes qu'elles supportent reçoivent en abondance le jour et la lumière; en outre les fils de fer fixés des deux côtés près du sommet sont entièrement garnis de paniers suspendus. Les ventilateurs sont au nombre de deux, un de chaque côté, dans toute la longueur; ils doivent rarement être entr'ouverts ; un troisième est pratiqué dans le bas, à l'extrémité de la serre. Celui-ci n'amène pas l'air directement sur les plantes, et peut être utilisé fréquemment. Il y a deux tuyaux de chauffage de chaque côté, l'un en avant, au-dessous du bord des tablettes, l'autre au fond, contre le mur ; l'un des deux va plonger dans le bassin qui se trouve à l'extrémité opposée à l'entrée de la serre ; on recouvre l'un de ces tuyaux de côtes de tabac. Enfin le sol est couvert, au-dessous des tablettes, de scories et de débris poreux qui sont fréquemment aspergés d'eau. En outre des espèces dont j'ai parlé plus haut, et qui réclament pour pros- pérer dans nos climats la culture de la haute serre chaude, il est commode de 50 LE JOURNAL DES ORCHIDEES placer momentanément dans ces serres des plantes qui exigent en temps ordi- naire une température moins élevée, pour activer la végétation et surtout la floraison, lorsqu'on se propose, soit en vue d'une exposition, soit pour tout autre but, de hâter l'épanouissement des fleurs pour une certaine date. L'élé- vation de la température, la plus grande abondance de lumière, produisent une accélération remarquable dans la végétation ; avec un peu d'habitude, les jardiniers parviennent à prévoir d'une façon certaine la date à laquelle ils pourront obtenir les fleurs qu'ils désirent. D'autre part, on peut utiliser la haute serre chaude pour rendre une nouvelle vigueur à des plantes affaiblies ou fatiguées, pour « faire partir » certaines espèces difficiles à mettre en végétation, ou pour hâter la production des racines sur des morceaux provenant de divisions. Ceci constitue, à pro- prement parler, l'objet de la serre de multiplication, et ces travaux s'effectuent spécialement dans les châssis dont j'ai parlé précédemment. Les plantes y sont cultivées sur couche dans le sable ou le sphagnum, selon les espèces, avec un chauffage de fond, sous verre près du vitrage, et dans une atmosphère chargée d'humidité. Mais la serre de multiplication forme une catégorie à part; elle n'intéresse pas seulement les Orchidées, et elle est très anciennement connue. Je n'y insisterai pas ici; nous pourrons y revenir au besoin ultérieurement. J'ai parlé des serres de culture proprement dite, et après avoir expliqué la théorie de leur construction, j'ai décrit, pour plus de clarté, quelques modèles choisis avec soin. Je me propose maintenant de montrer ce que pourraient être les serres d'agrément, et le parti qu'on pourrait tirer des qualités déco- ratives des Orchidées, soit pour les cultiver dans une annexe de l'appartement, soit pour faire de leur séjour un véritable palais où les amateurs puissent ne contempler que des objets riants et capables de charmer la vue. Il y aurait dans ce sens une importante réforme à accomplir. Nous examinerons ce sujet dans une prochaine étude. Max Garnier. LES GRANDES ÉPOQUES DE LA VÉGÉTATION Sous ce titre, je me propose de passer en revue les divers genres qui composent la famille Orchidéenne en indiquant sommairement pour chacun le mode de végétation, et les époques auxquelles se produisent la floraison, le repos et l'entrée en végétation. 15 AVRIL 1892 51 Je suivrai à peu près l'ordre alphabétique dans ce travail, mais je me bornerai, pour commencer, aux genres les plus connus et les plus répandus dans les cultures; les autres viendront ensuite. Enfin je mentionnerai dans chaque genre les espèces les plus répandues seulement, me réservant de revenir plus tard sur les autres, ou de mentionner brièvement celles qui présentent des particularités intéressantes. ACINETA. Pseudobulbes. Culture en serre tempérée. Repos de fin novembre à mi-février. Fleurs en grappes tombantes. A. Barkeri. Pousse en mars. Floraison en juillet-août. A. densa. Pousse et floraison en mars-avril. A. Humboldti. Comme le précédent. ACROPERA. Pseudobulbes. Serre tempérée. Repos de fin-novembre à mi-février. Fleurs en grappes tombantes. A. Armeniaca. Pousse en avril. Floraison en août. A. aurantiaca. Pousse en avril. Floraison en septembre-octobre. A. Loddigesi, Comme le précédent. ADA. Pseudobulbes. Serre froide. Pas de repos marqué. A. aurantiaca. Pousse et floraison en février-mars-avril; la tige florale sort de la pousse à peine développée. AERIDES. Pas de pseudobulbes. Végétation d'avril à décembre. Culture en serre chaude. A. affijte. Floraison en juin-juillet. A. Augustianum. Id. septembre. A. crassifoliîim. Id. mai-juin. A. crispum. Id. juin-juillet. A. expansum. Id. juin-juillet. A . falcatum ou A. Larpentae. Id. juin-juillet. A. Fieldingi. Id. septembre-octobre. A. Godefroyae. Id. octobre. A. Hoidkti. Id. novembre. A. japonicum. Id. juin-juillet. Culture en serre froide. A. Lawrenceae. Id. août. A. Leeamim. Id. novembre. A. Lobbi. Id. juin-juillet. A. maculosum. là. juin-juillet. A. odoratum. Id, juin-juillet. A. quinquevttlnerum. Id. juillet-août. A. Rôbelini. Id. juillet-août. A. Rohanianiim. Id. juillet-août. A. roseuin. Id. juin-juillet. A. suavissimum. Id. août-septembre. A. Thibautianum ou A. HiUtoni. Id. juin-juillet. A. Vandariim, Id. juin-juillet. A, virens. Id. avril-mai. 52 LE JOURNAL DES ORCHIDEES ANGRAECUM. Pas de pseudobulbes. Végétation de fin mars à décembre. Culture en serre chaude. A. caudattim. Floraison de juin à septembre. A. citratum. Id. en mars. A. eburneum. Id. mars. ^./as;«osw;7ï. Id. mars-avril. A. falcatttm. Id. en octobre. A. Ellisi. Id. octobre. A. Leonis. Id. mars-avril. A. pellucidum. Id. décembre. A. pertusum. Id. novembre. A. Sanderianum. Id. septembre. A. sesquipetale. Id. février-mars-avril. AGANISIA. Pseudobulbes à rhizome traçant. Culture en serre chaude. Repos de décembre à mars. A. cyanea. Floraison en décembre-janvier. Pousse en avril. A. coeritlea. Id. février-mars. Pousse en avril. A. ionoplera. Id. octobre-novembre. Pousse en avril. A. iricolor. Id. février-mars. Pousse en avril. A. pulchella. Id. à diverses époques de l'année. Pousse en avril. ANAECTOCHILUS. Pas de pseudobulbes. Culture en haute serre chaude. Repos modéré en décembre-janvier. Floraison vers juillet-août. Il existe un certain nombre d'espèces dont les noms sont peu connus dans les cultures, et parmi lesquelles on confond fréquemment des genres très voisins, Haemaria, Goodyera et Dossinia. Je ne crois pas utile, par ce motif, de faire une énumération précise. ANGULOA. Pseudobulbes perdant leurs feuilles au début de l'hiver; par suite, ces plantes supportent un repos très prononcé, de novembre à mars. Culture en serre froide, une ou deux espèces en serre tempérée-froide. A. Clowesi. Pousse à la fin de mars. Floraison en mai-juin. A. média. Pousse à la fin de mai-juin. Floraison en juin-juillet. A. Turneri. Pousse à la fin de mai-juin. Floraison en mai-juin. A. uniflora. Pousse à la fin de mai-juin. Floraison en juin-juillet. A. Riickeri. Comme le précédent, ainsi que ses variétés sanguinea et retusa. A. virginalis. Comme le précédent. ANSELLIA. Pseudobulbes. Culture en serre chaude. Repos prononcé, de décembre à février. A. africana. Floraison en janvier-février. A. congoensis. Floraison à des époques variables, notamment en novembre et en avril. ARACHNANTHE. Voir Vanda. Comte DE MoRAN. (Sera continué). PETITES NOUVELLES ET PETITE CORRESPONDANCE R. C, France. — Nous avons mis en recouvrement le montant de l'abonnement au S""* volume du Journal des Orchidées, avant la publication de son l*"" numéro, parce que c'est l'usage constant, aussi bien en Belgique qu'en France, de payer d'avance l'abonnement aux journaux, politiques ou autres. Veuillez remarquer d'ailleurs que cette façon de procéder est la seule qui puisse nous permettre de connaître en temps utile le nombre des abonnés que nous avons à servir. La plu- part de nos correspondants, en effet, ne pensent pas à nous faire savoir, à l'avance, s'ils désirent continuer à recevoir le journal ; quand un abonnement n'est pas renouvelé, nous ne sommes donc prévenus que par le retour de la quittance, et ce renseignement nous est indispensable pour ne pas perdre autant d'exemplaires du l*"" numéro, qui ne sont presque jamais retournés. \ * * V. J., n" 47. — En ce qui concerne l'emballage, nous avons déjà indiqué les meilleurs procédés à employer dans notre deuxième année, page 296. Nous vous prions de vous y reporter. Quant aux soins particuliers que demande la mise en exploitation de chaque espèce, vous trouverez les ren- seignements nécessaires dans notre prochain numéro. * M. F., à Grenoble. — Les ventilateurs donnant sur les tablettes, et amenant par conséquent l'air du dehors dii-ectement sur les Orchidées, ne peuvent être ouverts que ([uand la température est assez élevée pour que les plantes ne risquent pas d'en souffrir. Il est facile de déterminer le moment favorable en se réglant sur le tableau que nous avons publié des températures nécessaires à ciiaque catégorie d'Orchidées. Par exem- ple, dans la serre des Odontoglossum, on peut et on doit même ouvrir dès que la température extérieure dépasse 10» centigrades ; dans la serre tempérée, au-delà de 14", et dans la serre chaude, à partir de 18" environ. Quant aux ventilateurs du haut, et surtout ceux du bas, on peut les ouvrir un i)eu plus tôt et un peu plus souvent que ceux dont vous parlez, parce qu'ils n'ou- vrent pas directement sur les plantes. ^* * * F. S., à Anvers. — Le Bendrobium X Venus est un hybride du D. nobile et du D. Falconeri; il produit des fleurs ayant tout à fait l'aspect de celles du I). Falconeri à part le coloris du labelle, qui n'a presque pas de jaune, seulement une faible trace à l'extrême base ; il a les bulbes longs et minces, presque pendants. Il passe pour être de croissance robuste, mais de floraison difficile. 2° Le Dendrobium Cooksoni est une variété du D. nobile, variété très remarquable et très belle, dans laquelle les pétales, en outre de la pointe rouge vif, ont une large macule rouge pourpre à la base. 3° Les Dendrobiian bigibbum ont fini leur floraison depuis trois semaines environ ; néanmoins quelques plantes retardataires portent encore des fleurs. *"* E. M. — Nous ne pouvons insérer votre lettre au sujet des Cattleya labîata introduits en Angleterre. Quoique ce que vous nous disiez soit parfaitement exact, nous ne désirons plus rouvrir la question. Nous l'avons dit, la polémique à leur sujet est définitivement enterrée chez nous. LE MONITEUR D'HORTICULTURE LE MEILLEUR MARCHÉ DES JOURNAUX HORTICOLES FRANÇAIS Parait le lO et le S 5 de ch.aq.vie mois PRIX D'ABONNEMENT : Édition simple, 6 francs par an. Édition avec chromolithographies, 12 francs par an S'adresser au bureau du Journal, 14, rue de Sèvres, PARIS. Société Anonyme iJll Parc Liéopold J^ B I^ TJ 2^ E Hj L E S Adresse télégraphique ; LIINDENIA, Bruxelles OFFRE DE IIFILFS OltCHIIIÉES A PRIX TRÈS RÉDUITS de rappeler le numéro en faisant la commande. Toutes les plantes offertes ci-dessous sont très saines, parfaitement cultivées et toutes de force à fleurir. 1. Epidendrum dichromum, 5-6 bulbes, bonne plante fr 2. Epidendrum Capartianum, 5-6 bulbes, belle plante » 3. Epidendrum Watsoni, 5-6 bulbes, belle plante » 4. Coelogyne graminifolia, belle plante . » 5. CattleyaForbesi, 6-8 bulb., bonne plante » 6. Diacrium bigibberosum , 4-5 bulbes, bonne plante » 7. Oncidiumpapilio, bonne plante, 4-6 bulb. » 8. Gomera verrucoaa, belle plante ...» 9. Epidendrum Friderici Guilielmi, bonne plante, imp. 6 bulbes » 10. Cirrhopetalum pulchrum, bonne plante. » 11. Trichocentrum triquetrum, » » 12. Phalaenopsis grandiflora, belle plante, 3 feuilles » 13. AERIDES AUGUSTIANUM, belle pi., 14 feuilles » 100 NO. 14. 10 15. 16. 15 17. 18. 12 19. 12 20. 10 21. 10 5 22. 10 23. 24. 15 25. 20 50 26. 10 27. 28. Aganisia lonoptera, bonne plante . . fr. 40 Dendrobium lamellatum, très forte pi. » 30 Eulophiapulchra, 8 bulbes, belle plante » 40 Phalaenopsis Lowi, bonne pi., 3 feuilles » 10 Burlingtonia décora » » 1 0 RodrigueziaLindeni, belle plante .... 25 Dendrobium superbum anosmum, bonne plante » 7 Odontoglossum arachnoïdes, 4-5 bulbes, bonne plante » 5 Coelogyne barbata, forte plante ...» 25 LAELIAELEGANSLINDENI, 5bulb. » — Dendrobium Leechianum, 6 bulbes . . » 60 Phalaenopsis Lilddemanni, 3 feuilles, bonne plante » 20 Gongora atro-purpurea, belle plante, 10-12 bulbes » 10 Cattleya nobilior, 9 bulbes > 50 Dendrobium atro-sanguineum, forte plante en boutons » 15 No, 29. LAELIA GRANDIS TENEBROSA, 11 bulbes, belle plante 30. Dendrobium Wardianum, bonne iDlante 31 . Odontoglossum coronarium, belle plante 32. Oncidium auriferum, bonne plante . . 33. Mesospinidium vuloanicum grandiflo- rum, l)onne plante 34. Dendrobium Kingianum, bonne plante. 35. Odontoglossum cirrhosum, 3-4 bulbes, belle plante 36. SOBRALIA VIOLACEA. bonne plante, 4 tiges 37. Odontoglossum trlpudlans, 4-5 bulbes, belle plante 38. Masdevallia Chesterton!, belle plante, 18 feuilles 39. Cattleya labiatamajestica, forte plante, 10-12 bulbes 40. Cattleya Eldorado splendens, belle plante, 7-9 bulbes 41. ONCIDIUM LEOPOLDI, 2 bulbes, 1 pousse 42. Paphinia grandis, bonneplante, 8-4bulb. 43. Dendrobium Mac Carthiae, 4-5 bulbes, bonne plante 44. Epidendrum Claesianum, 5-6 bulbes, bonne ijlante 45. Cattleya Gaskelliana, bonne plante. . 46. Epidendrum lacerum, bonne plante, 6 tiges 47. Dendrochilum glumaeeum validum, 12 bulbes 48. NANODES MANTINI, 5 feuilles, bonne plante 49. Chysis Limminghi, belle plante, 6 bulb. 50. Microstylis bella, belle plante, 3-4 bulb. 51. Dendrobium macrophyllum, 5 bulbes . 52. Houlletia odoratissima, 3-4 bulbes, bonne plante 53. ODONTOGLOSSUM COELESTE, 3-4 bulbes, bonne plante 54. Angraecum eburneum, forte plante, 6 feuilles 55. Odontoglossum Londesboroughianum, 4 bulbes 56. CATTLEYA GRANULOSA VAR. BUYSSONIANA, 6 bulli., belle plante 57. Spathoglottis plicata, bonne pi., 8 bulb. 58. Galeandra Devoniana, 5-6 bulbes, bonne plante 59. MASDEVALLIA VEITCHI, fortspécim. 60. Dendrobium fimbriatum, bonne plante . 61. Eria macrostachya, belle pi., 10 bulbes 62. Cypripedium regale, 2 tiges .... 63. » oenanthum superbum, 2 tiges 64. ODONTOGLOSSUM HYSTRIX CLAE- SIANUM, 4 bulbes tv. 100 « 5 .. 12 » 5 „ 20 » 15 >' 7 « 7 » 50 » 35 » 10 » 25 n 10 » 20 " 7 » 40 « 40 „ . » 10 ,, 20 " 10 " 20 " 50 » 20 ■> 15 „ 50 » 20 ,. 15 » 60 .. 10 » 25 » 50 » 40 „ N" 65. CYPRIPEDIUM THIBAUTIANUM , 3 tiges, belle plante fr. 100 66. Oncidium Lanceanum superbum, belle plante, 4 feuilles » 20 67. DENDROBIUM SUPERBIENS, 5 bulb. belle plante » 75 68. AeridesHoulleti, 12 feuill., bonne plante » 20 69. ODONTOGLOSSUM MIRANDUM, ft« plante, 16 bulbes » 75 70. Dendrobium suavissimum, belle plante « 5 71. Cypripedium tonsum, bonne plante, 1 tige » EO 72. COELOGYNE DAYANA GRANDIS, forte plante « 75 73. Angraecum sesquipedale, 8-10 feuilles . « 25 74. VandaAmesiana, forte plante, 8-10 feuil. ■> 20 75. DENDROBIUM LEUCOLOPHOTUM, belle plante, 5-6 bulbes >> 50 76. CYPRIPEDIUM LAFORCADEI, 2 tiges bonne plante > 50 77. Dendrobium Dearei, bonne pi., 4-5 bulb. » 10 78. Vanda tares, bonne plante » 10 79. WARSCEWICZELLAWAILESIANA bonne plante, 2 tiges » 50 30. DENDROBIUM SPECIOSUM, extra grand spécimen » — 81. Pilumna laxa, forte plante » 7 82. LYCASTE SKINNERI ALBA, 5 bulbes, bonne plante » — 83. Miltonia Warscewiczi , belle plante, 5 bulbes » 30 84. Maxillaria Hinksiana, belle plante . . » 15 85. Liparis elata, très forte plante . ...» 30 86. Odontoglossum Reichenbeimi , belle plante, 4-6 bulbes » 7 87. ZYGOPETALUM TRIUMPHANS, 4 bulbes, 1 forte pousse » 100 88. Maxillaria picta, 8 bulbes, belle plante . » 10 89. Epidendrum nemorale, bonne plante, 5-6 bulbes » 5 90. Catasetum maculatum, t r. forte, 1 1 bulb. » 30 91. Oncidium heteranthum, bonneplante . » 7 92. Colax jugosus, 4-6 bulbes, bonne plante » 10 93. CYPRIPEDIUM GRANDE, 3 tiges, belle plante > 75 94. Maxillaria Sanderiana, bonne plante, 4-5 bulbes » 20 95. Cattleya aurea, bonne plante, 5 bulbes . » 30 96. ZYGOPETALUM GRAMINEUM, forte plante, 10 tiges » 75 97. Cattleya Schroederae, 5-6 bulbes, bonne plante > 25 98. Restrepia antennifera, bonne plante . » 12 99. DENDROBIUM NOBILE NOBILIUS, BURFORD LODGE VAR. , 5 bulbes » — 100. Cypripedium Gardnerianum, 3 tiges, belle plante " 20 L'ORCHIDÉENNE SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES BRrxi:iii,x;s. C3r :r Ji^ i « Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe périodiques spéciaux aux Orchidées » Le prix de ces volumes a été fixé comme suit : 1" Yolume (presque épaisé) 125 fr.; 2'"'^ Volume, 100 fr.; 3'"^ Volume, 75 fr.; 4'"^ Volume, 70 fr.; b'''' Volume, 65 fr. ; 6"^^ Volume, 65 fr, 7"^ VOLUME (EN COURS DE PUBLICATION) : 60 FRANCS I^es sept -volumes pris ensemble : SOO francs. La Lindenia publie également DEPUIS LE ler FÉVRIER 1891 UNE ÉDITION ANGLAISE EN VOLUMES DE 6 LIVRAISONS (2 VOLUMES PAR AN) l»rîx de l'abonnement à chaque volume ; S S shillings pour l'édition anglaise. L'ORCHIDÉENNE SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES Présidents d'Honneur : MM. le baron de BLEICHRODER, consul-général de S. M. Britanni(|ue, à Berlin, pour l'Allemagne ; J. LINDEN, consul-général honoraire, pour la Belgique; Comte DU BUYSSON, auteur de l'Orchidophile, pour la France; hE LANSBERGE, ancien gouverneur général des Indes Néerlandaises, pour les Pays-Bas, SECRÉTARIAT : 100, RUE BELLIARD, BRUXELLES Coinité Directeur : Président : M. G. WAROCQUÉ, membre de la Chambre des Représentants de Belgique; Secrétaire : M. LUCIEN LINDEN, administrateur-directeur de L'Horticulture Internationale. Trésorier : M. J. DU TRIEU DE TEKDONCK, propriétaire. : EXPOSITION IHTEIIIIATiONIILE LIGRE D'ORCHIDÉES restera ouverte jusqu'au 20 Mai 1892. Messieurs les Amaleiirs étrangers sont invités à venir visiter celle maguillque el instructive exposition. SOMMAIRE DU 53"' NUMÉRO : Pages Revue des Orchidées nouvelles ou peu connues 09 Causerie sur les Orchidées. — XXXIX 71 Culture du Gattleya aurea 7G A bâtons rompus 77 Les grandes époques de la végétation 82 DE LA SOCIETE iïHORTICDLTURE DE H GIRONDE I>u 11 an 19 Juin 189â SUR LA PLACE DES QUINCONCES, A BORDEAUX PROGRAMME DES CONCOURS D'ORCHIDEES 1^'^ Concours. — La plus belle collection d'Orchidées exotiques en fleurs. 2^^ Concours. — La plus belle collection de 50 Orchidées en fleurs. 3^6 Concours. — La plus belle collection de 25 Orchidées en fleurs. 4""® Concours. — La plus belle collection de 12 Orchidées en fleurs. S^ne Concours. — La plus belle collection de 25 Ci/pripedium exotiques en fleurs. 6™« Concours. — La plus belle collection de 12 Cypripedium en fleurs. 7""* Concours. — Le plus beau lot de 25 Odontoglossiim en fleurs. 8™« Concours. — Le plus beau lot de 25 Cattleya et Laelia en fleurs, gme Concours. — L'Orchidée exotique la plus remarquable par sa floraison et sa culture. lO""^ Concours. — Une ou plusieurs Orchidées nouvelles présentées pour la première fois en fleurs. De nombreuses récompenses offertes par des Amateurs ou par la Société seront mises à la disposition du Jury. VERRES POUR SERRES ET JARDINIERS CLOCHES A BOUTURES ET A MELONS S'ADRESSER A LA FABRIQUE DE MM. V. FRÈRE et L. TABURMl à Jumet (lez Charleroi). 15 MAI 1892 69 REVUE DES ORCHIDÉES NOUVELLES OU PEU CONNUES CATTLEYA ALEXANDRAE L. Lind. et Rolfe. — Superbe espèce nou- velle, qui vient d'être introduite par L'Horticulture Internationale, de Bruxelles. Il est remarquable par la longueur de ses pédoncules floraux; une plante mentionnée par M. Rolfe en portait dix, ayant de trente-sept à quarante-cinq centimètres, et portant chacun six à dix fleurs. Les plantes sont très robustes et les pseudobulbes allongés, à peu près cylindriques, portent deux, ou le plus souvent trois feuilles charnues rigides à leur sommet. Les fleurs ressemblent assez à celles du C. Leopoldi comme structure; elles ont les pétales et les sépales très ondulés, d'un jaune brun plus ou moins sombre, rappelant le coloris des segments du Laelia elegans Turneri ou du L. grandis tenebrosa, mais bordé de rose violacé. Le labelle a le lobe antérieur bien étalé, d'un rouge cramoisi éclatant, et les lobes latéraux repliés entourant la colonne. C'est une addition d'une très grande valeur au genre, d'autant plus que l'espèce fleurit, au moins dans son pays d'origine, vers la fin de l'hiver. La plante est dédiée à S. A. R. la princesse de Galles, Gard. Chron., 23 avril, p. 522. * * * CYPRIPEDIUM EXUL O'Brien. — Cette intéressante et superbe espèce, d'introduction toute récente, vient d'être importée en même temps par plusieurs établissements horticoles, et elle pourra par conséquent prendre place rapide- ment dans toutes les collections. Décrite tout d'abord par M. H. Ridley, en juillet i8gi, sous le nom de C. insigne var. exul, elle ressemble évidemment au C. insigne, mais elle s'en distingue par des diff"érences assez importantes pour qu'il y ait lieu de lui attribuer un rang spécifique à part. Elle est d'ailleurs origi- naire de Siam, tandis que le C. insigne provient du Népaul, et cet éloignement, que M. Ridley avait jugé assez caractéristique pour le signaler dans le nom variétal qu'il adoptait, était de nature à éveiller déjà l'attention. En examinant d'ailleurs la plante nouvelle, on ne peut s'empêcher de trouver 70 LE JOURNAL DES ORCHIDEES qu'elle rappelle également le C. Druryi, tant au point de vue du port qu'au point de vue de l'allure et du coloris de la fleur; mais elle s'en éloigne par d'autres côtés suffisamment pour ne pouvoir pas être confondue un instant avec lui. Le C. exul a les tiges florales plus courtes et les fleurs un peu plus petites que le C. insigne; le pavillon est analogue à celui de cette espèce, mais il a une bordure blanche plus large, et qui se prolonge tout autour de cet organe jusqu'à la base; en outre le pointillé brun pourpré est groupé au milieu de l'aire cen- trale vert clair. Les pétales et le labelle sont plus jaunes que dans le C. insigne; le sépale inférieur, au lieu d'être cordé, et denté à son sommet, est presque ovale, et présente une dépression à la pointe. Le C. exnl, exposé par M. R. I. Measures au meeting du ig avril de la Royal Horticultural Society, y a obtenu un certificat de mérite. Gard. Chron., 23 avril, p. 522. * CYPRIPEDIUM EXUL VAR. IMSCHOOTIANUM Rolfe. — Variété de l'espèce décrite plus haut, ayant fait son apparition au mois de mars dernier à L'Horticulture Internationale, Bruxelles. Elle a la bordure blanche moins large que dans le type, et présente également quelques autres caractères distinctifs dans le coloris des divers segments. Cette variété, exposée le 13 mars au meeting de L'Orchidéenne, y a obtenu un diplôme d'honneur de i''^ classe à l'unanimité. Elle est dédiée à M. Alfred Van Imschoot, de Gand. Lindenia, pi. 326. * * * CALANTHE VESTITA VAR. FOURNIERI. — Nouvelle variété qui vient de faire son apparition chez M. Fournier, de Marseille, et qui provient de Bornéo, tandis que le type de l'espèce est originaire de la Birmanie. Elle a les fleurs un peu plus petites que le type, variant de coloris du blanc pur au rose vif, à peu près comme dans le C. X Veitchi. Il existait déjà une variété de la même espèce, provenant de Bornéo, le C. V. igneo-ocidata Rchb. f., qui fut collectée par Beccari à Sarawak. Le C. vestita est évidemment distribué sur une aire géographique très étendue, car en outre du type et des deux variétés de Bornéo, Reichenbach mentionne une forme provenant de Java. Gard. Chron., 16 avril, p. 488. Max Garnier. 15 MAI 1892 71 CAUSERIE SUR LES ORCHIDEES XXXIX. — La grande culture pour la fleur coupée {Suite, voir p. 56) Cypripedmm insigne. Une erreur de copie nous a fait écrire, dans la précédente étude, que cette précieuse espèce fleurit en mars-avril. C'est tout l'hiver que nous voulions dire, et l'on concevra aisément l'importance de cette rectifica- tion. La floraison hivernale de ce Cypripedium augmente, en effet, consi- dérablement sa valeur. Le Cypripedium insigne reste très longtemps en fleur, comme à peu près F'g- 9- — Cypripedium insigne. tous ses congénères, et ses fleurs se succèdent pendant longtemps; on pourra remarquer aussi que les plantes fleurissent à une époque plus ou moins avancée selon la température de la serre dans laquelle elles sont cultivées ; en serre 72 LE JOURNAL DES ORCHIDEES froide, elles subissent un certain retard. En serre tempérée ou chaude, l'époque de la grande floraison est de décembre au commencement ou au milieu de mars. Nous donnons ci-contre (fig. g) une gravure représentant une touffe de Cypri- pedium insigne, et montrant la remarquable floribondité et le port gracieux de cette espèce. Calanthe X Veitchi. Culture en serre chaude. Espèce à feuillage caduc qui fleurit pendant l'hiver, de janvier à mars, et produit des tiges longues de 60 à go centimètres, chargées de nombreuses fleurs d'un beau rose vif. Après la floraison, les bulbes peuvent être arrachés des pots et conservés dans des boites dans un endroit sec. Les fleurs se conservent longtemps et voyagent bien. Cypripedium callosum. Cette espèce possède les mêmes précieuses qualités que celles dont nous nous sommes occupé dans le numéro précédent et se cultive en serre chaude comme le C. Lawrenceanum et la plupart de ses congénères. Elle se distingue par un coloris général pourpre vineux sombre, et par l'ampleur remarquable du sépale dorsal, blanc strié de veines longitudinales vertes et rouge pourpre sombre. Oncidiiim incurvuni. L'un des types les plus appréciés, les plus répandus, les moins coûteux et les plus faciles à cultiver de ce genre si riche en espèces florifères et élégamment décoratives. Ses longues grappes ramifiées flexibles pourraient paraître un peu maigres seules ; en revanche elles égayent consi- dérablement le groupe formé par les fleurs énumérées précédemment et dis- trayent l'œil des grandes masses. Les fleurs, très nombreuses, sont d'un charmant coloris mélangé de blanc et de rouge lilacé ; elles se conservent fort longtemps. Culture en serre froide. La floraison a lieu pendant le printemps. L'emballage des grappes de VOncidium incurvuin exige naturellement des caisses assez grandes, mais ces grappes se plient facilement ; l'intervalle peut être rempli ensuite par d'autres fleurs qui ne risqueront pas d'endommager les premières, très résistantes. Oncidium varicosum Rogersi. Magnifique espèce, de culture robuste et très florifère, qui n'a qu'un défaut, celui de ne pas exister jusqu'ici en très grand nombre dans les cultures. Elle fleurit au cours de l'hiver, et se conserve très bien. Ses fleurs sont de grande taille, et ont le labelle très largement étalé, réniforme, d'un superbe coloris jaune d'or ; elles se produisent en extrême abondance sur de longues tiges ramifiées. Culture en serre tempérée. 15 MAI 1892 73 Oncidium cucuUatum. Espèce appartenant à un groupe différent des précé- dents, et qui produit ses ileurs non plus en longue panicule, mais en racème plus ou moins haut. Ses fleurs apparaissent dans les premiers mois de l'année, et se conservent longtemps. Elles sont d'une forme et d'un coloris très beaux ; les segments sont d'un rose légèrement teinté de brun, et le labelle très allongé, dilaté et bilobé à sa partie antérieure, est d'un beau rose pourpré tacheté de pourpre sombre. Culture en serre froide. Oncidium flabellulatum. Espèce des plus décoratives, produisant de longues tiges gracieusement ondulées, très ramifiées, et chargées de fleurs de grande taille. Ces fleurs ont les segments d'un brun vif très élégant, ondulés et nuancés de jaune sur les bords. Le labelle large, circulaire-cordé, a le même coloris, avec la base jaune tachetée ou rayée de brun-rouge; les lobes latéraux très petits sont jaune vif. UO. jlahelhdatum fleurit à diverses époques de l'année, principalement vers le mois de mai, et reste en pleine fraîcheur pendant un mois environ. Culture en serre tempérée; il réussit bien sur tronc d'arbre. Cypripedium Harrisianum. Hybride possédant les mêmes qualités que les espèces dont nous avons déjà parlé; ses fleurs sont de grande taille et se conservent fort longtemps; elles apparaissent à diverses époques de l'année. Elles sont d'un coloris général pourpre vineux sombre, nuancé de vert à certaines parties. Culture en serre chaude ou tempérée-chaude. Cypripedium villosum. Superbe espèce qui est l'un des parents de rh3'bride précédent, et rentre dans la même catégorie. Les fleurs apparaissent surtout aux mois d'avril et mai; elles se conservent deux mois environ. Elles se distinguent par une sorte de vernis brillant qui les recouvre et leur donne beaucoup d'éclat. Le coloris général est un jaune vif relevé de rouge sur la moitié supérieure des pétales, avec le pavillon vert, lavé de brun-noir dans sa moitié inférieure. Culture en serre tempérée. Calanthe Regnieri. Belle espèce produisant de longues grappes de fleurs blanches avec le labelle rose vif. Ces fleurs se produisent à la fin de l'hiver, et sont assez résistantes. Culture en serre chaude. Epidendrum vitellinum. Plante remarquable par le brillant coloris de ses 74 LE JOURNAL DES ORCHIDEES fleurs, d'un vermillon orangé éclatant. Ces fleurs se produisent en racème serré d'un très bel effet ; elles font leur apparition en automne, et restent six semaines et plus en parfaite condition ; toutefois elles ne voyagent pas aussi bien que la plupart des autres espèces mentionnées plus haut dans notre liste. Mais elles sont faciles à emballer et tiennent peu de place. Culture en serre tempérée-froide. Ada aurantiaca. UAda aurantiaca peut rivaliser avec le précédent pour l'éclat de son coloris, qui est à peu près le même que celui de VEpidendrum vitellinuin. Ses fleurs à segments linéaires lancéolés, pressées les unes contre les autres en racèmes gracieusement retombants, sont d'un ravissant effet. Elles se produisent à la fin de l'hiver et au début du printemps, et restent plu- sieurs semaines en parfaite fraîcheur. Culture dans la serre des Odontoglossum des régions froides. Phalaenopsis aniabilis et P. grandiflora. Les Phalaenopsis sont peut-être, avec les Cattleya, les plus splendides Orchidées qui existent. L'élégance de leurs formes et de leurs couleurs est incomparable. Grandes et bien étoffées, les fleurs se distinguent surtout par l'extrême délicatesse du labelle, orné, à l'extrémité du lobe antérieur, de deux cirrhes ondulées et recourbées vers le centre. Le P. amabilis a les segments d'un blanc pur, et le labelle relevé au centre de fines stries et de points roses et jaunes d'un attrait exquis, tandis que le P. grandiflora, très analogue dans toutes ses parties au premier, est marqué uniquement de jaune et non de rose. Tous deux se cultivent dans la haute serre chaude et fleurissent pendant l'hiver. Les longues grappes flexibles des Phalaenopsis sont faciles à emballer; mais les fleurs ne voyagent pas assez bien pour pouvoir être recommandées au même titre que les précédentes. Zygopetalinn Mackayi (voir fig. lo). Très belle espèce, produisant de longues grappes de fleurs de grande taille, très résistantes, et qui apparaissent pendant l'hiver. Ces fleurs voyagent bien, et, comme nous l'avons dit, le Zygopetalmn Mackayi, ainsi que ses congénères, n'a guère que le défaut de tenir beaucoup de place dans la serre. Ses fleurs sont d'un coloris agréable, quoiqu'un peu sombre. Les sépales et les pétales sont d'un vert jaunâtre barré et maculé de brun pourpré sombre ; le labelle très étalé est blanc, avec une série de lignes parallèles bleu pourpré. Culture en serre tempérée. Zygopetalum crinituui. Espèce très analogue à la précédente, et dont on peut 15 MAI 1892 75 parler exactement dans les mêmes termes. Les Heurs se distinguent par quelques faibles différences, et surtout par la pubescence qui apparaît sur le labelle le long des lignes bleu-violacé rayonnant à partir de la crête. Masdevallia Veitchi. Les Masdevallia sont particulièrement recommandables Fig. 10. - Zygopetaluui Mackayi. pour la grande culture, en raison de leur culture facile, de la bizarrerie attrayante de leurs formes, et de l'éclat de leurs chauds coloris qui rehaussent puissamment les nuances délicates des autres genres. Au premier rang des Masdevallia, doit figurer le M. Veitchi, dont les fleurs sont très grandes et 76 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES d'une beauté remarquable. Les segments sont d'un beau rouge écarlate orangé, avec un superbe reflet pourpre bleuâtre sur la moitié extérieure de leur largeur; la gorge du tube est jaune vif. La variété grandiflora est particulièrement splendide. Culture en serre froide. Cette espèce fleurit en automne ou au printemps, et reste très longtemps en pleine fraîcheur. Masdevallia tovarensis. Cette autre espèce est très gracieuse et très intéressante à cause de son coloris blanc qui est unique dans le genre. Elle est d'ailleurs d'une très grande floribondité, et ses fleurs se produisent en hiver; enfin elles exhalent un parfum agréable. Ce sont des qualités fort appréciables; malheu- reusement il faut ajouter que ces fleurs sont d'une substance un peu délicate, et ne voyagent pas facilement. Même culture que le précédent. L. L. {Sera continué.) CULTURE DU CATTLEYA AUREA Le Cattleya aurea mérite une place dans les premiers rangs du genre magni- fique auquel il appartient , par la beauté de ses formes et la merveilleuse richesse de son coloris; il possède en outre un parfum délicieux. Bien peu de fleurs peuvent soutenir la comparaison avec les siennes; le labelle d'un rouge pourpre velouté, strié abondamment dans la gorge et jusqu'à la partie anté- rieure d'un jaune d'or éclatant, est superbement relevé par le jaune mat (jaune nankin) des sépales et des pétales. Ces fleurs, groupées au nombre de quatre à six sur chaque tige, offrent l'un des plus splendides coups-d'œil qu'on puisse rencontrer dans le monde végétal. La culture du C. aurea est facile et sa croissance robuste. Il appartient, comme la plupart des Cattleya, à la serre tempérée, et ne se différencie guère de ses congénères que par des particularités peu importantes. Les rempotages doivent être exécutés de préférence au moment où les jeunes pousses commencent à se développer; on obtient ainsi de meilleurs résultats qu'en opérant avant la rentrée en activité; les plantes émettent aussitôt de jeunes racines qui s'enfoncent avec avidité dans le compost frais, et prennent une vigueur remarquable. 15 MAI 1892 77 Les arrosages doivent être exécutés avec prudence, car le C. aurea est un peu plus délicat que les autres et plus sensible à un excès d'humidité. De temps à autre on les suspend complètement et on laisse le compost se sécher partiel- lement; ce traitement contribue beaucoup à produire une floraison abondante. Les arrosages continus développent trop les parties lymphatiques, feuilles et bulbes, au détriment de la floraison. Les plantes doivent être abritées avec soin, pendant l'été, contre les rayons du soleil aux heures les plus chaudes de la journée. En effet, quoiqu'ayânt les feuilles très épaisses et charnues, elles sont assez délicates à ce point de vue. Un « coup de soleil » fait noircir, en très peu de temps, d'abord le dessous, puis la feuille entière, ce qui dépare beaucoup la plante, et lui donne un aspect de mauvaise santé très déplaisant. Dès que les boutons apparaissent dans les spathes, on doit interrompre les arrosages presque totalement. Dès ce moment, en effet, la végétation peut être considérée comme terminée. Si la plante continuait à recevoir autant d'humi- dité, elle recommencerait à faire une seconde pousse, laquelle s'achèverait au cours de l'hiver naturellement; la plante serait donc privée de son repos normal, elle s'étiolerait et formerait un bulbe faible et incapable de fleurir. Il faudrait une saison entière pour réparer le mal et remettre les choses en l'état. Pendat l'hiver, le Catileya aurea doit être tenu sec ; il suffit d'arroser très légèrement de loin en loin, ou de seringuer avec prudence sur les bulbes et les feuilles le matin de très bonne heure. De cette façon les bulbes restent gonflés; si on les laissait se rider à l'excès, il en résulterait au printemps un retard dans la végétation, car avant de partir en croissance la plante devrait regagner ce qu'elle aurait perdu et réparer ses forces. L'état du compost indique d'ailleurs clairement le moment où l'humidité devient nécessaire; c'est lorsque la surface de sphagnum devient blanche et cassante. G. Van Coppenolle. A BATONS ROMPUS LA SOCIABILITÉ DES ORCHIDÉES. — Tous les amateurs d'Orchidées ont dû, je pense, remarquer cette singularité du tempérament des Orchidées, que j'avais moi-même observée depuis bien longtemps sans la formuler d'une 78 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES façon précise, et qui m'était encore récemment confirmée par les observations de deux grands amateurs belges, Messieurs K. et M.d. L., dans un entretien que j'avais avec eux en parcourant les serres de L'Horticulture Internationale : cultivez ensemble un certain nombre de plantes de la même espèce, ou du même genre, elles prospéreront parfaitement. Placez au contraire une de ces plantes seule au milieu de genres différents, elle n'aura plus qu'une croissance languissante, quoique soumise au même traitement et soignée par le même jardinier ; elle ne montrera plus la même activité, elle semblera perdre l'ardeur de croître qu'elle avait auparavant dans le voisinage de ses congénères. Elle s'étiolera, en proie à une sorte de torpeur qui fait penser à l'ennui ou au spleen. Je suis sûr que tous les cultivateurs, ou à peu près, ont eu l'occasion de constater des faits de ce genre, et tout spécialement les importeurs qui ne réussissaient à recevoir vivante qu'une seule plante d'une espèce nouvelle. Ils avaient beau la cultiver selon les règles les plus éprouvées, la soigner de la façon la plus attentive, les résultats n'étaient ordinairement pas à la hauteur de leurs efforts. Ça nous est arrivé si souvent à L'Horticulture Inter- nationale! Beaucoup d'amateurs éprouvent des déceptions par suite des mêmes circon- stances, et la plupart du temps ils ne peuvent s'expliquer la mauvaise grâce dont leurs plantes font preuve, alors qu'elles montrent dans les grandes collec- tions, où elles sont réunies en grand nombre, tant de vigueur et de magnificence. Ils se partagent alors entre deux déterminations, selon le degré de persévérance et de patience de chacun ; les uns renoncent à leur entreprise, abandonnent leur culture, ou la laissent aller à la dérive; les autres continuent sans se découragera enrichir leur collection et à l'accroître progressivement; ils arrivent à consacrer un emplacement réunissant les Cattleya ou Laelia, d'autres aux Odontoglossum, aux Cypripedium, etc., bref, à former des groupes assez éten- dus de chaque genre, et dès lors ils obtiennent à leur tour les excellents résul- tats enviés auparavant. Or, pour en revenir à mon sujet, quelle peut être la cause des singuliers phénomènes relatés plus haut, comment expliquer ces différences d'effet lorsque rien ne varie dans les causes, rien sauf l'entourage ? Les Orchidées auraient- elles l'instinct de la sociabilité? Je ne crois pas volontiers aux causes mystérieuses, et j'estime que s'il fallait approfondir, on pourrait attribuer à deux ordres de faits que je vais expliquer la plus grande part dans ses phénomènes. 15 MAI 1892 79 D'une part, des recherches récentes ont établi que la végétation de telle ou telle plante dans un milieu donné dépend non seulement de la qualité physique et chimique de ce milieu, de la température, de la lumière, des gaz qui com- posent son atmosphère, mais aussi en grande partie de la présence de certains microbes et organismes microscopiques spéciaux qui favorisent la croissance de tel végétal de préférence à tel autre dans ce milieu ; il est donc permis de supposer que l'accumulation d'un certain nombre de plantes du même genre ou de la même espèce permet le développement des circonstances les plus favorables à cette espèce, ce qui expliquerait le grand avantage que trouvent ces plantes à se rencontrer en compagnie. En second lieu, il n'est pas douteux que le jardinier peut donner à chaque genre ou espèce des soins plus appropriés quand il n'a que ce genre ou cette espèce à cultiver, ou du moins quand il en a un grand nombre de plantes; dans une serre renfermant des plantes en mélange, le temps manque pour s'occuper avec autant de détail de chaque espèce, ou bien ce qui convient à l'une ne réussit pas aussi complètement à l'autre. Sans doute les Odontoglossum pros- pèrent dans la même serre que les Masdevallia, les Cochlioda également, et les Sophronitis, et les Restrepia. Mais il n'en est pas moins vrai que le trai- tement de ces diverses plantes réclame dans le détail des nuances délicates ; l'une exige un peu plus d'air que l'autre, certaines se plaisent en plein soleil et d'autres craignent les rayons chauds; quelques-unes doivent être arrosées davantage, d'autres seront rempotées plus souvent. Bref, il y a des différences de traitement peu importantes sans doute, mais dont l'observation suffit cepen- dant à transformer une culture passable en une excellente culture. Or ces différences, le jardinier ne peut pas en tenir compte lorsqu'il a vingt genres distincts dans sa serre; le temps lui ferait défaut pour cela, sans compter que parfois les exigences des diverses plantes seraient contradic- toires et se nuiraient entre elles. Il ne saurait penser, dans une même journée, que dis-je? dans une même heure, à vingt cultures différentes, tandis que quand il n'en a qu'une ou deux à pratiquer, l'observation constante de l'état des plantes, quelques tâtonnements, et enfin le flair spécial qui produit ce qu'on nomme l'expérience, l'amènent rapidement à trouver les meilleurs procédés. C'est surtout dans cet ordre d'idées qu'on pourrait, je pense, trouver l'ex- plication des phénomènes qui constituent cette espèce de sociabilité qu'on observe chez les Orchidées. 8o LE JOURNAL DES ORCHIDÉES LA CULTURE DES ORCHIDÉES POUR LA FLEUR COUPÉE est entrée actuellement dans la voie de la réalisation pratique que le Journal des Orchidées avait prônée et recommandée à l'initiative de tous ceux qui connaissent et cultivent nos plantes favorites. Déjà un certain nombre d'ama- teurs ont commencé à installer des constructions spéciales destinées à cette cul- ture ; les résultats ne se feront pas longtemps attendre, et il n'est pas douteux que l'exemple n'entraîne beaucoup d'hésitants, qui se laisseront convaincre quand ils pourront apprécier le succès de ces entreprises et le profit qu'elles procurent. Il ne reste plus aujourd'hui qu'une lacune à combler, et l'on peut avoir la confiance qu'elle disparaîtra promptement : les intermédiaires manquent encore pour la vente dans les grands centres de consommation. Cette consta- tation est bien faite pour surprendre, étant donné le grand nombre des fleuristes qui emploient les fleurs d'Orchidées, à Paris, à Londres et ailleurs, et qui n'en ont jamais assez pour satisfaire à toutes les demandes. Il est vrai que les producteurs étaient peu nombreux jusqu'ici, et que c'étaient pour la plupart des horticulteurs, qui se mettaient directement en rapport avec les fleuristes. Néanmoins, il est évident qu'il ne tardera pas à se constituer des maisons de commission pour la fleur coupée, lorsque l'offre deviendra importante. Le commerce se transforme constamment selon les besoins sociaux, et suit les fluctuations de la production et de la consommation ; toute production nouvelle engendre rapidement, par une sorte de création spontanée, la série d'acces- soires, les tenants et aboutissants, qui lui sont nécessaires. Pour répondre à un certain nombre de demandes de renseignements qui me sont parvenues, je tiens à prévenir mes lecteurs que la liste de demandes de fleurs d'Orchidées que j'avais publiée, il y a quelque temps, dans les annonces du Journal, ne constitue en aucune façon une recommandation. J'avais offert à mes abonnés de faire connaître leurs demandes par ce moyen de publicité, et d'entrer en relation entre eux ; rien de plus. Je ne pouvais évidemment exercer aucun contrôle sur la valeur et l'honorabilité des maisons qui désiraient profiter de ces annonces. J'ai su depuis lors que plusieurs personnes qui s'étaient mises en rapport avec un des intermédiaires en question, établi à Paris, avaient eu à s'en plaindre. Je préviens donc les abonnés du Journal des Orchidées que je ne puis assumer aucune responsabilité au sujet des annonces insérées dans ce Journal. Un de mes correspondants m'avait fait connaître qu'il hésitait à faire bâtir des serres pour la grande culture des Orchidées, parce que l'espace lui manquait 15 MAI 1892 81 dans la ville qu'il habite. Il est bien préférable de faire installer ses serres à la campagne. L'air y est beaucoup plus pur et plus sain, et les Orchidées y prospèrent infiniment mieux. D'autres abonnés m'écrivent que la culture en grand pour la fleur coupée leur est déconseillée par des horticulteurs. Je ne voudrais pas avoir l'air de jeter des pierres dans le jardin de mes honorables confrères (de l'un d'eux spécialement), mais je ne puis m'empêcher de penser que le motif de cette opposition intéressée est quelque peu mesquin. Il est permis de remarquer que ces horticulteurs qui déconseillent aux amateurs le produit de la fleur coupée pratiquent eux-même ce commerce; et cette constatation diminue beaucoup la valeur de leurs objections. Vous êtes orfèvres, Messieurs JossE ! * LES PRINCIPALES MAISONS QUI INTRODUISENT DES ORCHI- DEES ne devraient-elles pas s'entendre pour explorer des régions distinctes, au lieu de se chamailler? C'est le vœu qu'exprime un journal français, U Orchidophile . Nous répondrions de grand cœur Amen, dans notre intérêt, dans celui de l'horticulture en général, et des amateurs aussi. Mais il en est de cette question comme du désarmement universel ; il ne dépend pas d'une ou de deux nations, ni même de la presque unanimité des nations, de réahser cet idéal; tant qu'une seule refuse de s'y prêter, le désarmement reste une utopie. Il y avait, tout récemment, à Londres, une vente publique organisée par L'Horticulture Internationale, et dans laquelle figurait un stock de plantes d'une magnifique introduction nouvelle, reconnue comme nouvelle et hautement appréciée par les premiers botanistes et connaisseurs d'Outre- Manche. Le chef d'une des maisons d'importation établies en Angleterre s'em- presse de se rendre à cette vente, aborde tous les assistants, cabale, intrigue, et raconte, des dépêches à la main, qu'il a plusieurs collecteurs sur la trace du collecteur belge qu'il suppose avoir découvert la plante, et qu'il promet de l'importer prochainement à son tour. Bref, il engage tout le monde à ne pas acheter la nouvelle espèce, et à attendre son importation à lui, qui, évidem- ment, sera bien meilleure, venant de lui, qui portera naturellement un nom nou- veau, et dont il se fera gloire comme d'une de ses plus grandes découvertes. Répétition complète de ce qui a été fait pour le Cattleya Rex ! Et où est-il le C. Rex qu'il devait introduire par grandes quantités? Je ne vois rien venir. 82 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Inutile, n'est ce pas ? de nommer l'importateur en question — c'est toujours le même, coutumier de ces procédés, celui dont le même journal aime à chanter les louanges et à célébrer l'habileté — habileté qui consiste surtout à suivre les pistes et à explorer les routes tracées par les collecteurs de L'Horti- culture Internationale, ses véritables éclaireurs, comme il l'a fait pour le Cattleya Warocqueana (alias lahiata) et cherche à le faire pour d'autres. « Nous demanderions que les principales maisons qui introduisent des Orchidées, « au lieu de se chamailler un peu sur le dos des amateurs en général et peut-être sur « le mien en particidier (vous êtes trop modeste, cher confrère. Je voudrais bien « savoir ce que votre dos vient faire dans l'affaire), s' entendissent pour explorer « des régions distinctes, et nul ne se plaindrait, » dit VOrchidophile. Loin de moi la pensée de chercher à détourner mon confrère de son excellente prédication ; mais il doit savoir, à moins d'une naïveté ou d'une partialité incurables, à qui doivent s'adresser ses conseils moraux. L'Horticulture Internationale ne fait suivre nulle part les collecteurs des maisons d'importation anglaises ou autres. Elle se contente, modestement, de ses propres inspirations. L. L. LES GRANDES EPOQUES DE LA VEGETATION {Suite, voir page 50) BARKERIA. Pseudobulbes, perdant leurs feuilles au début de l'hiver. Repos modéré, de décembre à fin janvier. Culture en serre tempérée ou tempérée-froide. B. cyclotella. Floraison en novembre. Pousse en mars. J5. elegans. Id. janvier-février. Pousse en mars-avril. B. Lindleyana. Id. octobre. Pousse en mars. B. Skinneri. Id. novembre à février. Pousse en avril. B. spectabilis. Id. juin-juillet. Pousse en mars. B. melanocaulon. Id. juin-juillet. Pousse en avril. BATEMANNIA. Pseudobulbes, perdant leurs feuilles au début de la saison de repos. Repos de novembre à fin février. Culture en serre tempérée. B. Burti. B. grandiflora. Floraison et pousse en mars-avril. B. Colleyi. Floraison en mars-avril. Pousse en avril-mai. B. Mekagris. Id. juin-juillet. Pousse en avril, B. Wallisi. Id. août. Pousse en avril. 15 MAI 1892 83 BIFRENARIA. Pseudobulbes perdant leurs feuilles, espèces semi-terrestres. Repos de no- vembre à mars. Culture en serre tempérée-froide. B. aurantiaca. Floraison en septembre-octobre. Pousse en avril. B. aureo-fulva. Pousse et floraison en avril-mai. B. bel la (voir Coelia bellà). B. Hadweni (voir Scuticaria). B. Harrisoniae. Floraison en avril-mai. Pousse en mai. B. odora. Id. et pousse en mai. BLETIA. Pseudobulbes perdant leurs feuilles. Repos de décembre à mars. Culture en serre tempérée-froide (serre Mexicaine). B. catenulata. Floraison en mars-avril. Pousse en avril. B. campamilata. Pousse en avril. Id. à diverses époques de l'année. B. hyacinthiiia. Floraison en novembre-décembre. Pousse en avril. B, patula. Id. mars-avril. Pousse en avril. B. Sheplierdi. Id. octobre-novembre. Pousse en avril. B. Sherratti. Id. septembre. Pousse en avril. BOLBOPHYLLUiM. Pseudobulbes. Culture en serre chaude. Repos de fin novembre à mars. B. auricomum. Floraison en janvier. Pousse en avril. B. barbigerum. Id. B. Beccarei. Id. B. grandiflorum. Id. B. Lobbi. Id. août. Pousse en mai. B. niaculatum. Id. B. reticulatum. Id. B. saltatorium. Pousse en avril. Floraison à diverses époques de l'année. B. Siamense. Id. BOLLEA. Pseudobulbes. Culture en serre chaude. Repos de fin novembre à mars. B. coelesUs. Floraison en juin-juillet. Pousse en avril-mai. B. Laliitdei. Id. B. Lawrenceana, Id. B. Patini. Id. juin-juillet. Pousse en avril. B. pulvinaris. là. BRASSAVOLA. Pseudobulbes à rhizome traçant. Culture en serre tempérée. Repos de décembre à mars. B. acaulis. Floraison en août-septembre. Pousse en avril. B. cucitllata. Id. novembre. Pousse en avril. B. Digbyana Lindl. (voir Laelia Digbyana), B. fragrans. Floraison en avril. Pousse en mai. B. Gibbsiana [B. tiiberculafa). Id. juillet. Pousse en mai. B. glauca. Id. mars-avril-mai. Pousse en mai. B. lineata. Id. juin. Pousse en avril. BRASSIA. Pseudobulbes. Culture en serre tempérée ou tempérée-froide. Repos modéré, de décembre à mars. B. anthet'otes. Floraison en mai-juin. Pousse en avril. 84 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES jB. caudata. là. avril-mai. Pousse en avril. B. hieroglyphica. Id. avril-mai. Pousse en avril. B. cinnabarina. Id. Id. B. cinnamomea. Id. avril. Pousse en mai. B. Gireoudiana. Id. Id. B. guttata. Id. en juin-juillet. Pousse en avril. B. Keiliana. Id. mai-juin. Pousse en avril. B. Lanceana. Id. à diverses époques de l'année. Pousse en avril. B. Lawrenceana. Id. avril-mai-juin. Pousse en avril. B, maculata. Id. mai-juin. Pousse en avril. B. picturata. Id. avril-mai. Pousse en mai. B. verrucosa. Id. mai-juin. Pousse en avril. BROUGHTONIA. Genre très voisin du genre Epidendrum. Pseudobulbes. Repos de décembre à mars. Culture en serre tempérée. B. sanguinea. Floraison en juillet-août. Pousse en avril-mai. BURLINGTONIA (voir Rodriguezia). CALANTHE. Pseudobulbes, à feuillage persistant dans la plupart des espèces, mais caduc dans ce qu'on appelle le groupe vestita : C. vestita, C. Veitchi, C. Turneri, C. Williamsi et C. Regnieri. Ces derniers ont un repos complet et peuvent être arrachés des pots après la floraison jusqu'en mai. Culture en serre chaude. C. X bella. Floraison en hiver. Pousse en mai. C. colorans. Id. juillet-septembre. Pousse en avril. C. cufciiligoidcs . Id. août-septembre. Pousse en avril. C. discolor. Id. C. fufcata. Id. juin-juillet-août. C. lentiginosa. Id. Id. C. Masuca. Id. juin-juillet-août. Pousse en avril. C. Mylesi. Id. hiver. Pousse au printemps. C. X porphyrea. Id. hiver. Pousse en mai. C. Regnieri. Id. mars. Pousse en mai. C. Sanderiana. Id. hiver. Pousse en mai. C. Sandhurstiana. Id. hiver. Pousse en mai. C. X Sedeni. Id. Id. C. Textori. Id. juin. Pousse en avril. C. Turneri. Id. avril. Id. C. X Veitchi. Id. février-mars. Pousse en juin. C. veratrifolia. Id. mai-juin. Pousse en avril. C. vistita. Id. février-mars. Pousse en juin. C. Williamsi. Id. janvier-février. Pousse en mai. CAMARIDIUM. C. ochroleucum. Floraison en novembre. Comte DE MoRAN. [A continuer.) PETITES NOTJVEEEES ET PETITE CORRESPONDANCE L'EXPOSITION DE LA SOCIÉTÉ D'HORTICUL- TURE FLORA DE MONT-SAINT-AMAND, ouverte les 8 et 9 mai dernier, avait réuni quelques magni- fiques lots d'Orchidées. Celui de notre collaborateur, M. Alfred Van Imschoot, l'amateur gantois liien connu et le sjTiipatliique président de la Société, était particulièrement remarqual)le. 11 lui a valu un premier prix, objet d'art, par acclamations et avec félicitations de jury. Son lot se composait de 80 Orchidées, bien fleuries, et les suivantes hors de pair : Odontoglossum polyxanthum, 0. cirrhosion, Epidendrwn pseudo-epi- dendrum, Cattleya Schroderae alba, Miltonia vexillaria purpurea, Oncidium lihymatochilum , Dendrobiiini Pie- rardi, Cymbidiuni Lotvi, Laelia piirpurata , Masdevallia Schlimi, Bletia Shepherdi, Lycaste plana Measuresiana, Ansellia africana, et un Cattleya intermedia portant plus de cent fleurs. Un beau groupe de Laelia purp^irata de MM. Ver- VAET et C'f, et un autre d'Odontoglossum (objet d'art) deM.VuYLSTEKE attiraient l'attention des orchidophiles également. Notons parmi ceux-ci : les Odontoglossum Rucherianwn, excellens, Hunnewellianum et diverses bonnes variétés de triumphans. M. Desmet-Duvivier, un vaillant, exposait avec succès quelques bonnes Orchidées : Odontoglossum hastilabium, Miltonia vexillaria, Oncidium fuscatmn, Maxillaria Sanderiana, Oncidium concolor, O. sarcudes et d'autres belles plantes. MM. Desbois et C'« exposaient quelques beaux Cypri- pedium. Les C . Elliottiaiium, Imschootianwn et Druryi étaient les plus admirées. M. Jules Decock avait un gentil petit lot également de Cypripédiées. La Société a prouvé qu'il ne fallait pas toujours un grand local pour organiser une belle exposition. Celle-ci était réussie à tous les points de vue. E. R., France. — Nous avons souvent conseillé de déposer les Orchidées importées sur une couche de sphagnum, et de les laisser ainsi reprendre doucement, et former leurs premières racines avant d'être rempo- tées. C'est un système excellent que nous employons presque toujours pour les Odontoglossum notamment, ainsi que pour des espèces à racines très nombreuses et grêles, ou des espèces délicates qui exigent beaucoup de précautions pour entrer progressivement en végétation. Il n'en est pas de même pour les Cattleya labiata (Warocqueana) importées actuellement, et nous vous conseillerons plutôt de les mettre en pots comme il est indiqué dans le passage du Journal des Orchidées v^.Tp- pelé dans votre lettre. En effet, les Cattleya labiata ne sont pas délicats et reprennent avec beaucoup de vigueur ; d'autre part, ils arrivent précisément en ce moment à l'époque de l'active végétation. Il leur faut donc beaucoup d'humidité et de nourriture, et ils for- meront leurs racines très promptement. Enfin, ces racines étant assez grosses et rigides, on risquerait de les blesser en procédant à l'empotage. T. A. — Oui certainement. L'Horticilture Inter- nationale a reçu ce printemps de magnifiques et nom- breuses importations d'Orchidées. Profitez de la Grande Exposition pour venir les visiter, ^'ous ne regretterez pas votre voyage. C'est un beau Leptotes bicolor. LE MONITEUR D'HORTICULTURE LE MEILLEUR MARCHÉ DES JOURNAUX HORTICOLES FRANÇAIS Parait le lO et le S 5 de chaque mois PRIX D'ABONNEMENT : Édition simple, 6 francs par an. Édition avec chromolithographies, 12 francs par an S'adresser au bureau du Journal, 14, rue de Sèvres. PARIS. LA Société Anonyme L' m jj., £ T j R m 1 uL j^ au Parc Léopokl ORGANISE A L'OCCASION DE rExposilioii (le « L'OrcImléeniie » DJLIsrS SES I1.0CA.Tj2£ - UNE EXPOSITION GENERALE DE SES ORCHIDEES qui sera ouverte du 14 au 20 Mai prochain. ATTENTION !! CATTLEYA ALEXANDRAE L'HOBTICDLTDRE .INTERNATIONALE vient de recevoir une nouvelle et magnifique importation du CATTLEYA ALEXANDRAE arrivée dans des ' conditions de fraîcheur et de beauté des exemplaires incomparables Cette importation permet de mettre immédiatement ce merveilleux Cattleya à la portée de toutes les bourses d'amateur Très belle plante. ... 25 francs Les trois 65 » Les six 120 » La douzaine 220 QUELQUES PLANTES EXTRA FORTES SONT DISPONIBLES PRIX SUR D E M A 3r I> K NOTA BENE. — Il sera natiirellemenl leiiu compte de la différence de prix aux commandes exéciilées on inscriles li-i^^ L^ Cattleya Alexandrae est bien supé- rieur au Cattleya Victoria regina que nous avons introduit également il y a quel- que temps déjà, avant qu'il ne le fut en Angleterre. L'ORCHIDEENNE SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES bbuxi;l,i.b;s. LJ^ G- TtJi^ jsr JD :ni D'OECHIDÉES restera ouverte jusqu'au 20 MAI 1892 DANS LES LOCAUX DE L'HORTICULTORE INTERNATIONALE à BRUXELLES EISTTK/ÉE IjIBE/B. '•ml*' «^ r JUIN 1892 Numéro 54. LE JOURNAL DES ORCHIDÉES GUIDE PRATIQUE DE CULTURE LUCIEN LINDEN Administrateur-Directeur de L'Horticulture Internationale Secrétaire de L'Orchidéenne AVEC LA COLLABORATION DE MM. J. Linden, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué, Comte de Moran, Max Garnier, Ém. Rodigas, Funck, A. Cogniaux, G. Joris, E. Roman, A. Van Imschoot, Fr. Desbois, D-- G. von Heerdt, E. Bergman, E. S. Rand, A. Bleu, D"" Van Cauwelaert, E. Bungeroth, Ch. Vasseur, G. Miteau, James O'Brien, R. Martin-Cahuzac, D"" Capart, Comte de Bousies, G. Mantin, J. du Trieu de Terdonek, G. de Kirchsberg, Vicomte de Novion, G. Rivois, J. Hatos, P. Silver, A. Ducos, A. Dallière, J. Nôtzli, F. Kegeljan, O. Ballif, R. Johnson, C. Ellner, Carlos Starker, A. de la Devansaye, FI. Claes, de Meulenaere, G. Diretti, A. van den Heede, Siesmayer, A. Wincqz, G. Kittel, Baron de Meylhand, Ch. Béranek, et les Chefs de Culture de « L'Horticulture Internationale. » Prix de TAbonnement : 10 francs par an Paraît le 1" et le IS de cliaqixe mois O^ S»ABO]VI¥E AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES Dépositaire pour la France : IM. O. IDOIN, É3d.iteu.r, 8, Place de l'Odéon, PARIS. Gand, impr. Eug. Vanderhaeghen. LINDENIA ICONOai^-A.PIIIE DES OI^CHIUÈIES PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO Chaque livraison contient quatre belles planches richement coloriées Dli*eeteui* : «F. I^IIVDE:m Rédacteurs : LUCIEN LINDEN, EMILE RODIGAS, R. A. ROLFE Bureaux : 100, Rue Belliard, à Bruxelles « Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe périodiques spéciaux aux Orchidées » Le prix de ces volumes a été fixé comme suit : 1" Yolame (presque épuisé) 125 fr.; 2'"^ Volume, 100 fr.; V''" Volume, 75 fr.; 4"'^ Volume, 70 fr,; 5™' Volume, 65 fr. ; 6""' Volume, 65 fr. 7- VOLUME (EN COURS DE PUBLICATION) : 60 FRANCS I^es sept volumes pris ensemble : »00 francs. La Lifidenia publie également DEPUIS LE 1er FÉVRIER 1891 UNE ÉDITION ANGLAISE EN VOLUMES DE 6 LIVRAISONS (2 VOLUMES PAR AN) I»rlx de rabonnement à chaque volume : «K shillings pour l'édition anglaise. L'ORCHIDÉENNE SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES Présidents d'Honneur : MM. J. LINDEN, consul-général honoraire, pour la Belgique; Comte DU BUYSSON, auteur de VOrcfiidophile, pour la France; DE LANSBERGE, ancien gouverneur général des Indes Néerlandaises, pour les Pays-Bas. SECRETARIAT : 100, RUE BELLIARD. BRUXELLES Comité Directeur : Président : M. G. WAROCQUÉ, membre de la Chambre des Représentants de Belgique; Secrétaire : M. LUCIEN LINDEN, administrateur-directeur de L'Horticulture Internationale. Trésorier : M. J. DU TRIEU DE TERDONCK, propriétaire. LE PROCHAIN MEETING aura lieu LES 12 ET 13 JUIN 1892 Les Meetings seront suspendus pendant les mois de juillet et d'août. I » nrMUirn marié sans enfant, 28 ans, demande place dans maison bourgeoise, région rapprochée de J An U I N I L R Paris ou Maisons-Laffitte. S'adresser à M. Louis Girard à Guitrancourt (Seine-et-Oise). SOMMAIRE DU 54"^= NUMÉRO : Pages La grande Exposition Internationale libre de « L'Orchidéenne » 85 La grande Exposition de « L'HorticuUure Internationale > 90 Études de botanique élémentaire sur les Orchidées 99 DE LA SOCIETE D'HORTICOLTORE DE LA GIRONDE Du 11 au 19 Juin 1893 SUR LA PLACE DES QUINCONCES, A BORDEAUX PROGRAMME DES CONCOURS D'ORCHIDEES l^»" Concours. — La plus belle collection d'Orchidées exotiques en fleurs. 2'"« Concours. — La plus belle collection de 50 Orchidées en fleurs. 3™^ Concours, — La plus belle collection de 25 Orchidées en fleurs. 4™e Concours. — La plus belle collection de 12 Orchidées en fleurs. 5me Concours. — La plus belle collection de 25 Cypripedium exotiques en fleurs. 6"^® Concours. — La plus belle collection de 12 Cypripedium en fleurs. 7™® Concours. — Le plus beau lot de 25 Odontoglossum en fleurs. 8'"® Concours. — Le plus beau lot de 25 Cattleya et Laelia en fleurs. 9me Concours. — L'Orchidée exotique la plus remarquable par sa floraison et sa culture. 10'"'' Concours. — Une ou plusieurs Orchidées nouvelles présentées pour la première fois en fleurs. De nombreuses récompenses offertes par des Amateurs ou par la Société seront mises à la disposition du Jury. VERRES POUR SERRES ET JARDINIERS CLOCHES A BOUTURES ET A MELONS S'ADRESSER A LA FABRIQUE DE MM. V. FRÈRE et L. TABDRUnX, à Jimet (lez Charleroi]. l" JUIN 1892 85' LA GRANDE EXPOSITION INTERNATIONALE LIBRE DE ^ l'oRCHIDÉENNE ?? L'exposition organisée du 14 au 20 mai dernier par la Société L'Orchi- DÉENNE faisait suite aux Grands Concours de l'année dernière, et cette fête semble ainsi tendre à devenir annuelle. On ne peut que s'en féliciter, car elle offre à tous ceux qui cultivent les Orchidées, ou simplement les aiment, une merveilleuse occasion de venir admirer une série incomparable de variétés hors ligne, d'espèces rares, ou de spécimens de culture supérieure qu'il serait presque impossible de rencontrer ailleurs, et qu'on ne pourrait voir qu'en allant visiter tour à tour toutes les collections célèbres, au prix de longs déplace- ments. Ces collections sont là représentées par un choix de leurs richesses, et le spectacle qu'offre leur groupement est aussi instructif qu'attrayant. Les Grands Concours de l'année dernière avaient un programme déterminé, comprenant un certain nombre de catégories fixes au point de vue du nombre et des espèces exposées; la modification apportée cette année, et consistant à admettre tous les envois, sans programme arrêté d'avance, était très heureuse, en ce qu'elle permettait aux exposants de présenter, soit un grand nombre de plantes d'une même espèce en variétés de choix, soit au contraire un lot varié comprenant des espèces très rares ou des spécimens de belle culture isolés; nous verrons plus loin que ces deux manières de voir ont été appliquées, et toutes deux avec un vif succès. Le règlement adopté cette année permettait également au jury de récompenser tous les apports qui lui paraissaient dignes d'une distinc- tion, quels que fussent leur nombre, leur quantité ou leur composition. Il aurait été regrettable qu'il fût limité dans ses choix, car la beauté des lots soumis à son appréciation était telle, qu'il a eu à décerner beaucoup de récompenses. Il est difficile de comparer l'une à l'autre l'exposition de l'année dernière et celle de cette année. Toutes deux étaient extrêmement belles; mais la seconde a peut-être produit une plus grande impression, et nous ne saurions guère attribuer cette supériorité qu'à la diversité plus grande. Les plantes étaient exposées sur des tablettes aménagées dans toute la 86 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES longueur du jardin d'hiver, derrière les grands Palmiers et Fougères ; devant ces tablettes un large passage était réservé, et les visiteurs pouvaient aisément contempler dans le détail chacune de ces merveilles. Passons en revue les divers lots, en suivant l'ordre dans lequel ils étaient placés, c'est-à-dire l'ordre d'arrivée : Le lot de M. G. Warocqué, qui a excité l'admiration générale, se com- posait de deux splendides massifs comprenant 150 Odontoglossum, l'autre 60 Cattleya couverts de fleurs, d'une beauté incomparable. Rien ne peut donner une idée de l'éclat de ces énormes spécimens fleuris, et lorsqu'après avoir joui du merveilleux coup-d'œil d'ensemble, le connaisseur examinait de près et en détail les plantes exposées, il admirait dans chacune une forme d'élite ou une variété de premier ordre. Citons, parmi les Odontoglossum, une nombreuse série d'O. crispum de formes et de coloris admirables, entre autres le fameux 0. crispum Warocqueae, aux segments blanc pur avec le labelle seul largement maculé de jaune d'or ; une forme magnifique aux segments couverts de grandes macules brun clair ; une autre abondamment tachetée de rouge vif; puis un 0. Halli leucoglossum, ayant les pétales et les sépales d'un vert clair, striés et faiblement maculés de brun pourpré sombre; un 0. tripu- dians, beaucoup de belles variétés d'O. Pescatorei à segments très larges et bien développés, plusieurs maculées de rouge foncé d'une façon exquise ; des O. Andersoni et Riickeri, entre autres le remarquable 0. Riickeri sulpimreum, etc. Parmi les Cattleya : les splendides C. Mossiae M. Raoul Warocqué, entière- ment marbré de rose pâle sur fond rose vif; C. Mossiae var. Reineckeana, à segments blancs, avec une série de stries pourpre vif sur le lobe antérieur du labelle ; C. Mossiae var. candida, également blanc, avec une petite macule pourpre en avant du labelle ; C. Mendeli var. hella, C. Mendeli Madame Arthur Warocqué, et une nombreuse série de Cattleya Mendeli et C. Mossiae en fortes touifes bien fleuries, appartenant toutes à des variétés supérieures, et présen- tant toutes les nuances les plus attrayantes, depuis le blanc jusqu'au rose vif, quatre superbes Cattleya Skinneri en beaux spécimens, dont un portant sept tiges florales chargées de dix à douze fleurs chacune. Enfin un Selenipediuni caudatum var. roseum, en forte touffe portant de nom- breuses fleurs d'un excellent modèle. Le lot de M. Alfred Van Imschoot, de Gand, présentait une très grande variété, et renfermait un certain nombre d'espèces rares ou remarquables par leur excellent choix; citons notamment : le rare et curieux Lycaste plana var. Measuresiana, à segments d'un brun verdâtre sombre, tandis que le l" JUIN 1892 87 labelle est d'un blanc légèrement verdâtre, le Lycaste macrophylla, deux beaux Miltonia vexillaria, dont un à segments roses et à labelle blanc, un M. Warscewiczi, des Odontoglossictn crispum et 0. Pescatorei, en bonnes formes, Odontoglossum Phalaenopsis, avec quatre fleurs, 0. Schillerianwn, 0. cirrhosiim portant une superbe grappe, 0. sceptrum, 0. polyxanthimi, à fleurs très grandes et richement maculées, 0. Halli, 0. luteo-purpureum , 0. Cervantest rubrum, d'un coloris très vif, Selenipediiim caudatum, en forte touffe bien fleurie, Masdevallia ignea Eckaerti, M. ignea Boddaerti, d'un coloris exceptionnellement vif, M. Har- ryana nana, M. Chelsoni, M. SchUuii, couvert de fleurs, Anguloa Ruckeri, A. Clowesi, A. uniflora, Epidendrum floribundum, justifiant son nom par une abondance de tiges florales, Chysis bractescens, Angraecum Leonis, Dendrobium Pierardi, D. chrysotoxwn, quatre beaux modèles de D, thyrsiflorum, D. thyrsiflo- rum var. giganteum, curieusement nuancé de rose mauve sur les pétales et les sépales, D. aggregatuni, D. primuliniim, D. crepidatum, D. Parishi, Cymbidium Lowi, portant une abondance de longues tiges florales, enfin une superbe série de Cattleya en excellentes variétés, C. Mendeli, C. Lawrenceana, C. Mossiae, C. Schrôderae et C. Skinneri, et un Laelia grandis portant quatre fleurs ravissantes. Le lot exposé par M. Pauwels, d'Anvers, comprenait les belles Orchidées suivantes, parfaitement cultivées : Odontoglossum crispum, 0. Pescatorei et 0. vexillarium en excellentes variétés, Cypripedinm Druryi, C. gemmifenim, C. Dauihieri, C. Swaniamim, C. barbatum nigrum, C. lo, C. albo-purpureum. Cattleya Warneri, C. majestica, C. Lawren- ceana, C. Mossiae, C. Skinneri, Vanda tricolor insignis, bien fleuri, Arpophyllum spicatum, portant un grand nombre de tiges florales, Oncidium luridiim, 0. Har- risianum, 0. oxyacanthosmum, et Ornithocephalus grandiflorns. MM. Barbier et C'^, de Bruxelles, exposaient un magnifique lot d'Odonto- glossum, comprenant cent vingt-cinq plantes choisies, et appartenant toutes à d'excellentes variétés d'O. crispum et Pescatorei. Un certain nombre de formes richement maculées de brun ou de rouge vif, ou lavées de rose lilacé, ont excité l'admiration générale. Le lot de M. de Lansberge, qui venait ensuite, était composé des espèces suivantes : Oncidium cucullatum, 0. sarcodes (deux belles variétés), Odontoglossum Pescatorei, 0. Halli, 0. pulchellum, Laelia elegans, Cattleya Mendeli Lansbergeae, variété hors ligne à pétales d'une grande ampleur, et au labelle richement nuancé, C. Mossiae, C. Skinneri bien fleuri, Sophronitis grandiflora rosea, d'un coloris pâle très curieux, Warscewiczella discolor, en forte touffe toute 88 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES couverte de fleurs, Masdevallia Veitchi et ignea, Dendrohium chrysotoxum, Cypri- pediiim barbatum Grossi, Epidendrum Wallisi, Vanda suavis. M. Stepman, de Bruxelles, avait envoyé quatre Cattleya Mossiae présentant des variations excellentes et un C. Mendeli très beau. M. MoENS, de Lede, présentait un lot excellent et très varié, qui lui avait valu de nombreuses félicitations. J'ai eu le regret d'apprendre, le ig mai, la mort subite de cet ancien et fervent amateur, qui m'écrivait encore le même jour au sujet de ses chères Orchidées. Il est mort sur la brèche, on peut le dire, au moment où ses plantes favorites venaient de remporter un nouveau succès. M. MoENS avait exposé les Orchidées suivantes : Cypripedium Williamsi, C. barbatum Warneri, C. hirsutissimum, C. Hookerae, deux beaux C. Argus, plusieurs C. Boxalli atratuni, C. barbatum et C. caudatum d'un très bon modèle et bien fleuris, C. nitens, C. oenanthum, C. villosum, C. Ashburtoniae , C. Pétri, C. melanophthalnmm, Masdevallia Lindeni, trois Odontoglossuni crispum, bien choisis, O. nebulosum, 0. citrosmwn portant trois belles grappes, 0. Pescatorei, Dendrobium thyrsiflorum, Cattleya amethystoglossa, trois Cattleya Mossiae et quatre C. Mendeli superbes. M. le D"" Van Cauwelaert exposait deux excellents Selenipedium caudatum, Vanda stiavis et V. stcavis Reginae, Ondontoglossum Halli et O. hebraicum, Dendrobium thyrsiflorum bien fleuri, et une très belle variété de Cattleya Mendeli. M. A. WiNCQZ, de Mons, avait envoyé : trois beaux Vanda suavis, Maxil- laria Sanderiana, d'un beau coloris blanc crème maculé de rouge sombre à la base des segments, Anguloa Rûckeri, Oncidium Marshallianum et 0. pyramidale, Dendrobium X Cassiope, hybride récent d'un grand intérêt, D. densiflorum, Odontoglossum crispum, excellente variété, 0. citrosmum, O. polyxanthum, O. Halli atratum, d'un coloris foncé très élégant, Cattleya Mossiae, Masdevallia Houtteana couvert de fleurs, Cypripedium caudatum, représenté par trois fortes plantes bien fleuries, C. Harrisianum et C. selligerum majus. M. Vuylsteke, de Loochristy, exposait une série d'Odontoglossum en variétés de choix, 0. niveum, O. nobile, tacheté et strié de rouge sombre sur fond blanc crème, O. facetum, O. princeps, 0. Halli, deux beaux O. hystrix, deux 0. sceptrum, trois bonnes formes d'O. triumphans, Dendrobium thyrsiflorum, Cattleya Mendeli delicata, à segments pâles avec une macule d'un rouge cramoisi très vif au bord du labelle, Masdevallia Denisoniana. M. G. MiTEAU, de Jette-Saint-Pierre, exposait trois plantes de choix : Odontoglossum Halli xanthoglossum, Odontoglossum cuspidatum, d'un curieux i" JUIN 1892 8g coloris brun-rouge tirant sur la couleur prune, bien fleuri, et son Cypripediiim Miteauanum, une forme splendide du C. ciliolare. M. H. ScHMiTZ, de Gand, présentait quelques variétés de Laelia Russelliana, deux Odontoglossiim nebulosuni, dont un ayant les segments couverts, sur les bords et à la base d'un lin pointillé rose fort gracieux, et un Cattleya Skinneri. Cette exposition a eu un très vif succès, ainsi que je l'ai dit plus haut, et L. A. R. le Comte et la Comtesse de Flandre, qui sont venus le 16 la visiter avec les deux jeunes princesses et deux personnes de leur suite, ont exprimé aux exposants leurs vives félicitations. Le Jury s'est réuni le 15 dans la matinée; étaient présents : MM. de Lansberge, Président; De la Hogue-Moreau, de Paris, Secrétaire; D. E. H. BoxMAN, d'Utrecht, Huybrechts, Massange de Louvrex, G. MiTEAu, Ém. Rodigas, du Trieu de Terdonck, a. Van Imschoot et D'' VAN Cauw^elaert. Il a décerné les récompenses suivantes : OBJET D'ART, par acclamation, à M. G. WAROCQUÉ, pour lot d'Odon- toglossum. OBJET D'ART, par acclamation et à l'unanimité, à M. G. WAROCQUÉ, pour lot de Cattleya. OBJET D'ART, par acclamation, à MM. BARBIER et 0\ pour lot d'Odon- toglossum. OBJET D'ART à MM. DE LANSBERGE, pour lot d'Orchidées; OBJET D'ART à M. MOENS, id.; OBJET D'ART à M. A. VAN IMSCHOOT, id.; MÉDAILLE D'OR à M. CH. VUYLSTEKE, id.; MÉDAILLE DE VERMEIL à M. VAN CAUWELAERT, id.; MÉDAILLE DE VERMEIL à M. PAUWELS, id.; MÉDAILLE DE VERMEIL à M. A. WINCQZ, id.; MÉDAILLE D'ARGENT à MM. G. MITEAU, id.; MÉDAILLE D'ARGENT à M. H. SCHMITZ, id. DIPLOME DE MÉRITE à M. STEPMAN, pour Cattleya Mossiae et Mendeli. L^ L, Après avoir délibéré et rendu les décisions qu'on vient de lire, le Jury a parcouru les serres et galeries de L'Horticulture Internationale, et vive- go LE JOURNAL DES ORCHIDEES ment admiré les cultures, l'extrême propreté et l'arrangement des serres ainsi que la magnifique prospérité de l'établissement. Il a tenu à rendre témoignage à l'habileté et à la compétence avec laquelle il est dirigé, et en même temps à la superbe hospitalité offerte dans le jardin d'hiver de L'Horticulture Internationale à l'exposition de L'Orchidéenne, et il a décidé, à l'unanimité, de décerner un OBJET D'ART SPÉCIAL à M. LUCIEN LINDEN, administrateur-directeur de L'Horticulture Inter- nationale, pour la beauté des cultures d'Orchidées de l'établissement, et sa magnifique exposition de mai 1892. Le Président du Jury, DE LANSBERGE. LA GRANDE EXPOSITION DE '^ l'hORTICULTURE INTERNATIONALE jj Pendant une de mes visites à l'Exposition organisée, du 14 au 20 mai, dans l'établissement Bruxellois, j'ai entendu quelqu'un, parmi les nombreux visiteurs qui se pressaient dans le jardin d'hiver et les galeries, exprimer l'avis que le merveilleux spectacle qui s'y offrait aux regards constituait une véritable « Apothéose des Orchidées. » Je ne saurais trouver une meilleure expression pour traduire l'imposant et éblouissant effet produit par cette accumulation de richesses, par la beauté de la culture, par la diversité infinie des espèces, par le nombre et la superbe tenue des serres. Dès l'entrée, dans le vaste jardin d'hiver, le visiteur admirait les envois des amateurs membres de L'Orchidéenne, exposés en groupes sur de longues tablettes disposées sous les frondaisons géantes des Palmiers et des Fougères arborescentes. Ces envois seront décrits et appréciés par le directeur du Journal; je me bornerai à parler de l'exposition organisée par MM.Linden dans les galeries et les serres de L'Horticulture Internationale, et qui a émer- veillé tous les visiteurs. Je me rappelais, en la parcourant, l'opinion formulée par un des juges les plus compétents qui existent en cette matière. Sir Trevor Lawrence : « En visitant l'établissement, personne ne pourrait manquer d'être frappé par l'excellent arrangement, l'ordre et la propreté admirables qui le caracté- l" JUIN 1892 91 risent. » Cette propreté et cet ordre exquis ont fait l'admiration de tous ceux qui ne connaissaient pas encore L'Horticulture Internationale, des étran- gers particulièrement, qui ne laissaient pas que d'être un peu surpris de voir un établissement d'horticulture aussi bien tenu et aussi agréable à la vue. C'est, — nos lecteurs le savent du reste — un principe cher au directeur de ce journal, qui a bien souvent insisté dans ses colonnes sur la nécessité absolue de cette propreté; la prospérité extraordinaire des cultures qu'il dirige en prouve bien l'utilité, et l'élégant public qui se pressait pendant cette semaine dans les galeries et les serres, a paru en apprécier hautement l'agrément et l'attrait. Mais ce qu'on ne saurait trop répéter, c'est que ce luxe de propreté, tant admiré, n'est pas coûteux; il exige seulement beaucoup d'ordre et de discipline ; une fois établi, il est facile de l'entretenir. Et il n'augmente aucunement le prix de revient des plantes, que la grande maison d'introduction peut fournir à des conditions exceptionnellement avantageuses, parce qu'elle les reçoit de première main. Les mesures d'ordre, excellemment prises, ont permis aux visiteurs, malgré l'affluence considérable, d'admirer tout à l'aise et de circuler commodément dans l'établissement, qui, malgré son immense étendue, semblait devoir les contenir difficilement. Il ne m'est pas possible ici d'entreprendre une description complète de chaque serre, ce qui m'entraînerait à des développements excessifs; je ne puis que passer une revue rapide, en mentionnant les principales raretés et les plantes les plus remarquables de cette collection si complète et si prospère. * * * La première serre à droite, en entrant, est réservée aux Odontoglossum et Oncidium froids; elle est immense et renferme un grand nombre de plantes vigoureuses et parfaitement saines, dont la plus grande partie sont chargées de Heurs ou boutons; des Oncidium macranthnm, placés à droite et à gauche de l'entrée, enroulent leurs longues tiges florales autour d'un arceau, qui offrira dans un ou deux mois un spectacle superbe sous cette abondance de fleurs. En face, un massif de fleurs des plus belles formes dC Odontoglossum crispum, triumphans, Halli, etc. A droite et à gauche, d'énormes touffes de Coelogyne cristata et de Cypripedium insigne, des Oncidium zebrinum, cucullatum, insculptum, Odontoglossum Cervantesi, 0. nebulosum album, etc. L'une des curiosités de cette serre est un Odontoglossum Halli, qui porte une 92 LE JOURNAL DES ORCHIDEES tige florale de i"45 de longueur; cette tige a vingt-quatre ramifications; les fleurs sont actuellement sur le point de s'ouvrir. Les trois serres qui suivent renferment à droite et à gauche des groupes merveilleux à'Odontoglossuin Alexandrae et triumphans chargés de fleurs, et formant un spectacle d'une beauté extrême. Dans les serres suivantes se trouvent des Orchidées mexicaines et des espèces de culture tempérée froide, Ly caste Skinneri, L. lasioglossa, L. inacrophylla, L. costata, L. gigantea, L. lanipes, des variétés nombreuses de Miltonia vexil- laria, les M. Clowesi, M. cuneata, M. Blunti Liibbersiana, M. spectabilis, M. Warscewiczi, Anguloa eburnea, A. uniflova, A. Rûckeri, des Epidendrum, notamment E. Capartianum, E. Schomburgki, E. nemovale, E. cochleatum, E. prismatocarpum , E. ciliare, E. arachnoglossum, E. vitellinuin uiajus, divers Oncidium, notamment le bel 0. cristatum, nouvelle espèce introduite dernière- ment par l'établissement, quelques Cattleya et Laelia du groupe nain, Laelia cinnabarina, L. harpophylla, L. anceps, L. autumnalis, L. Gouldiana, L. pumila, C. Walkeriana, C. nobilior, etc., des Camaridium ochroleucum, enfin beaucoup de Zygopetalum crinitum, Gautieri, Meleagris, Lindeniae, rostratmn, Mackayi, gramineum, etc. Ensuite se trouve une serre remplie de Dendrobium thyrsiflorum, densiflorum, nobile, Wardianum, Brymerianum, etc., la plupart en pleine floraison; une longue rangée de Cattleya citrina suspendus au vitrage, et qui commencent à fleurir, complète admirablement le coup d'œil exquis qu'offre cette serre. Nous arrivons au pavillon central, qui a été aménagé pour l'exposition d'une façon splendide,et qui arrête l'admiration de tous les visiteurs. Autour du fameux Livistona Sieboldi, dont la haute taille et le feuillage géant orne si magnifique- ment l'emplacement du grand dôme, se trouvent groupés une cinquantaine d'énormes touffes à'Anthiirium Schertzerianum couvertes de fleurs de très grande dimension, alternées avec des Laelia purpurata en diverses variétés, dont chaque plante compte environ 75 bulbes et une centaine de fleurs; le cercle est complété par des Odontoglossum et des plantes à feuillage décoratif de plus petite taille et par des fougères. L'ensemble est d'un goût ravissant. Les deux immenses serres qui donnent sur le pavillon central, offrent aux yeux deux superbes massifs de Laelia purpurata chargés de fleurs. Jamais peut- être cette magnifique Orchidée n'avait été mieux appréciée, ni présentée d'une façon aussi bien faite pour en montrer la superbe allure et l'éclatant coloris. L'une de ces grandes serres est entièrement remplie de Laelia purpurata. l" JUIN 1892 93 environ quatre mille plantes énormes d'une vigueur et d'une beauté extraordi- naires. L'autre, ornée à l'entrée comme je viens de le dire, renferme dans toute son étendue des Cattleya importés ces temps derniers. On y remarque notam- ment de nombreux Cattleya Alexandrae, Victoria regina et quelques autres espèces, dont une ou deux seront presque à coup sûr nouvelles. * Les importations opérées depuis quelques mois par L'Horticulture Lmternationale sont si considérables, que la direction se trouve presque embarrassée pour les loger, malgré la construction d'un nouveau compar- timent, de cinquante mètres de longueur, spécialement destiné à les recevoir. Il est vrai que l'activité incroyable des affaires ne tarde pas à faire de nou- veaux vides. J'ai visité en détail ce compartiment, grâce à l'obligeance de M. Linden. Il est formé de quatre étages de tablettes à claire-voie, à peu près dans le même genre que celles qui se trouvent dans les serres, mais un peu plus espacés, de sorte, que l'air y circule abondamment. On l'appelle à l'établisse- ment le poulailler, à cause de sa construction qui ressemble en effet à un poulailler gigantesque, mais cette désignation ne peut évidemment renfermer aucune intention dédaigneuse, car on veille au contraire avec un soin constant sur les trésors qu'il renferme. Là se trouvent étalés, en foule des Cattleya Victoria regina, Alexandrae, aclandiae, gigas, aurea, amethystoglossa, superba, chrysotoxa, etc., des Miltonia vexillaria, arrivés ces jours-ci dans un état de fraîcheur et de santé merveilleux, et parmi lesquels se trouvent, paraît-il, des variétés nombreuses de toute beauté, des Miltonia divers, des Oncidium, des Vanda, des Dendrobium, des Phalaenopsis, des Saccolabium, des Angraecum, des Selenipedium, des Odontoglossum en condition merveilleuse, etc. . Ce spectacle produit sur le visiteur une très grande impression; on ne peut s'empêcher d'être frappé des quantités considérables d'Orchidées qui sont arrachées chaque année aux forêts natales, sans que ces trésors paraissent s'épuiser, et surtout du développement énorme pris depuis quelques années par le goût de ces plantes d'élite; à peine arrivées en Belgique, elles se dispersent dans une foule de collections, et les demandes constantes exigent des impor- tations nouvelles presque continuelles. Et que de nouveautés apparaissant à chaque instant, et dont la mine paraît inépuisable! Depuis deux ans L'Horti- culture Internationale seule en a introduit une cinquantaine au moins; et 94 LE JOURNAL DES ORCHIDEES je ne parle que des espèces horticoles les plus belles, qui sont appelées à prendre place che2 tous les amateurs et qui deviennent célèbres dès qu'elles ont fleuri ; combien d'autres moins brillantes vont cependant enrichir la botanique, et peuvent produire par l'hybridation des générations nouvelles parfois plus pré- cieuses qu'elles-mêmes! * * * En continuant notre visite par la droite, nous trouvons une série de petites serres contenant des Epidendrum importés récemment, entre autres les E. Capartianum, E. Claesianum, E. atropicrpureuin, E. Randi, etc., des Catileya Warocqueana, Cmajestica, C. intermedia, C. Holfordi, des Zygopetalum, etc. Dans les serres suivantes, réservées aux Palmiers de semis, aux Cycadées, Fougères et Broméliacées d'importation et aux plantes à feuillage ornemental de toutes sortes, nous remarquons seulement, suspendus au vitrage, des Oncidiiim Papilio et Krameri et des Stanhopea divers, 5. ebmnea, S. insignis, S. Wardi, etc. Nous arrivons à la serre des Nepenthes, qui a été décrite bien des fois, et dont je ne parlerai pas ici ; l'attention est d'ailleurs absorbée tout entière par la grotte aménagée dans toute la largeur du fond de la galerie, et qui constitue l'une des plus ravissantes attractions de cette exposition si réussie dans toutes ses parties. Cette grotte, formée par des rochers artistement groupés, et rafraîchie par une cascade qui tombe du haut dans un bassin, est décorée de la façon la plus pittoresque au moyen d'Orchidées en fleurs et de plantes à feuillage orne- mental ; mes lecteurs me reprocheraient de ne pas leur faire une description sommaire de cette décoration, qui peut-être citée comme un des modèles les plus gracieux du genre. Au centre, dominant le faite des rochers, un bel Anihiirium Veitchi s'enveloppe de ses longues feuilles de forme ornementale; à droite et à gauche, dans les anfractuosilés, ou se reflétant dans les deux grandes glaces qui encadrent la grotte, je note : un Angraecum sesquipedale dont les fleurs en comète, avec leur long éperon pendant, et le feuillage majestueux, font un effet des plus attrayants, des Oncidium Papilio, dont la tige florale se suspend dans l'air, un Dendrobium thyrsiflorum, puis un Croton M™^ Lucien Linden, au feuillage ample et panaché de vert et de jaune vif, des Odontoglossum crispum, des Phalaenopsis grandiflora, un Oncidium ftabellulatmn, des Cattleya Mossiae, Mendeli, intermedia, des Laelia purpiirata, un Dendrobium I" JUIN 1892 95 superbum. Le sol, tout autour du bassin où s'élève un jet d'eau multiple, est tapissé de Sélaginelles; là se dressent encore un beau Dichorisandra musaïca gigantea, des Fougères, des Azalées, des Soneriles, des Aroïdées, des Bromé- liacées, puis un Odontoglossuin Harryamun, un 0. Pescatorei formant une touffe de fleurs, un Tillandsia argentea, un Sarracenia Wilsoni, un Epidendrum mexi- canum, des Cypripedium divers, et quelques ravissants Masdevallia Lindeni, Harryana et Veitchi piquant une note vive au milieu des verts feuillages. Je ne doute pas que beaucoup des visiteurs de l'exposition, après avoir admiré cette grotte, n'aient conçu aussitôt le désir de réaliser dans leur jardin d'hiver ou leur serre une installation analogue. C'est une démonstration aussi attrayante que possible du parti que l'on pourrait et que l'on devrait tirer des aériennes Orchidées. * * * La grande serre chaude qui fait face à celle des Nepenthes renferme une magnifique série d'Angraecum sesquipedale, de Phalaenopsis, de Vanda géants, de Dendrobium Phalaenopsis, bigibbwn, superbiens, Jamesianinn, discolor, fim- briatum, infundibulimi, albo-sanguineum, un superbe Galliceanum, des Oncidium Lanceaniim, Uiridum, Papilio, des Catasetum, Aerides, Saccolabium, etc. J'y note un Vanda crisiata, un bel Aerides virens var. Dayanum, un Calanthe Masiica en très belle touffe, le ravissant Comparettia falcata, un Catasetum Rodigasiamini portant trois énormes tiges florales, un Saccolabium curvifolium, avec une charmante inflorescence rouge écarlate, un autre Saccolabium à fleurs rouge carmin vif, un Angraecum Leonis bien fleuri; puis dans les serres suivantes, un superbe Cyrtopodium Saint Legerianum portant une longue grappe de fleurs, des Phalaenopsis grandiflora, amabilis, Liiddemanniana et Liidde- manniana var. pulchra, une collection des plus complètes de Cypripedium en merveilleuse prospérité, une série de charmants Cirrhopetalum, le Trichopilia coccinea olivacea, à fleurs géantes, des Paphinia des Catasetum, notamment le C. trifiduin et une forme voisine du C. atratum, des Coryanthes, entre autres les C. Bungerothi, C. leucocorys, et une espèce nouvelle très distincte qui vient de fleurir et qui a reçu le nom de C. macrocorys, enfin une admirable nouveauté que j'ai pu admirer à l'un des derniers meetings de L'Orchidéenne, l'Eulo- phiella Elisabethae, genre nouveau (fig. 11), qui est encore en boutons. Dans la serre voisine, je remarque une série de Dendrobium superbum chargés de fleurs d'un coloris sobre et doux très attrayant, des Grammato- 96 LE JOURNAL DES ORCHIDEES phyllum divers en fortes plantes d'une vigueur et d'une élégance de port superbes, des Oncidium, notamment le nouvel 0. cristatum et VO. luriduui, à grappes d'une exquise beauté de coloris, des Bifrenaria, des Houlletia, entre Fig. II. — Eidophiclla EUsahethae (genre nouveau). autres les beaux H. odoratissima et H. Brocklehurstiana, des Galeandra, les Dendrobium Pierardi, D. Mac Carthiae, D. speciosum, en magnifique spécimen qui vient de fleurir, des Cymbidium, VEpidendrum lacerum, le Miltonia Phalae- nopsis, une importation magnifique de Vanda coendea, des Maxillaria Sanderiana, i" JUIN 1892 97 des Chysis bractescens et C. aurea et une Orchidée nouvelle superbe, le Peristeria Lindeni (fig. 1 2) que je décrirai dans ma prochaine Revue des Orchidées rares oit nouvelles en même temps que VEulophiella Elisabethae. Fig. 12. — Peristeria Liiuieiti (espèce nouvelle . Les serres suivantes sont à peu près remplies de Cattleya en pleine végé- tation. Je remarque en Heurs des variétés hors ligne de Cattleya Mossiae, Mendeli, de Laelia elegans et grandis; puis dans une autre serre une importation récente de Dendrobium nobile, en énormes touffes, dont quelques-uns ont donné LE JOURNAL DES ORCHIDEES des fleurs de modèles extrêmement remarquables ; enfin un énorme spécimen de Laelia Schrôderi et des Laelia Russellicina, admirablement fleuris. Après la grande serre du milieu, dont j'ai parlé déjà, viennent neuf serres froides contenant des merveilles qu'il serait impossible d'énumérer en détail; l'une est réservée aux Masdevallia, et renferme des milliers de fleurs ou de boutons ; les autres sont remplies littéralement de fleurs, dont presque chacune mériterait une mention. Toutes les plus belles espèces et variétés d'Odontogiossum, beaucoup d'Oncidium, le Cochlioda Notzliana et les autres Cochlioda, des Sophronitis grandijiora, offrent aux yeux un amas de richesses auxquelles on a peine à s'arracher. J'y note une curiosité rare; c'est un Odonto- glossum polyxanthum qui a produit quatre tiges florales sur un seul bulbe, une à gauche, et trois à droite, dont deux à l'aisselle d'une même feuille. La plante porte en outre trois autres tiges sur deux autres bulbes. Ce sera, au moment de l'épanouissement, un spectacle superbe. La dernière grande serre — ou plutôt l' avant-dernière, car une annexe de serres a été construite au commencement de cette année, et n'est pas ouverte au public — renferme une merveilleuse collection de Cattleya. L'entrée de cette serre est éblouissante; c'est un groupe de variétés admirables de C. Mossiae et Mendeli, formant en quelque sorte un seul massif. A droite et à gauche j'admire encore des C. Skinneri, Lawrenceana, Schrôderae, des Laelia grandis, etc., puis des Phaius grandifolius, des Arpophyllum giganteum, des Dendrobium albo- sanguinenm, un énorme spécimen d' Epidendrum bicornutum en fleurs, d'une élégance remarquable. Cette serre contient huit mille Cattleya établis ! * * * Il me resterait encore beaucoup à dire, si je pouvais énumérer les merveilles que j'ai eu la bonne fortune d'admirer dans les serres de multiplication; mais ces trésors ne paraîtront au jour qu'un peu plus tard, successivement, et je ne puis pas déflorer aujourd'hui les heureuses surprises qui attendent les amateurs de ces merveilleuses Orchidées, les triomphatrices du jour. Elles le sont plus que jamais, en effet, de l'avis unanime des nombreux visiteurs qui ont passé comme moi, ces jours-ci, de longues heures à les contempler. L'exposition de la seconde quinzaine de mai a démontré les progrès accomplis par la culture et l'introduction des Orchidées, et elle a fait admirer une fois de plus, dans leur vrai cadre, la beauté infiniment variée et les qualités décoratives de ces plantes. Elle fera véritablement époque, et laissera à tous ceux qui l'ont vu un l" JUIN 1892 99 durable et charmant souvenir. C'est ce que j'ai entendu déclarer par un grand nombre d'amateurs, notamment par beaucoup d'amateurs d'Outre-Manche, qui déclaraient hautement qu'ils n'avaient jamais eu l'occasion de voir un aussi vaste établissement spécial d'Orchidées aussi admirablement fourni, aussi bien tenu et aussi pratiquement dirigé que L'Horticulture Internationale. C'est aussi l'opinion que formulait, à haute voix, en quittant l'établissement, S. A. R, le Comte de Flandre, qui, en compagnie de la Comtesse et de ses jeunes filles, a visité toutes les serres et a paru prendre le plus vif intérêt à cet examen. Max Garnier. ETUDES DE BOTANIQUE ELEMENTAIRE SUR LES ORCHIDÉES Historique. — Le genre Dendrobium a été établi par le botaniste suédois Swartz, qui le décrivit dans un travail célèbre où il jeta les premières bases de la classification scientifique des Orchidées, travail qui fait partie du volume de 1799 des Mémoires de l'Académie des sciences de Stockholm. Swartz composa le nom Dendrobium à l'aide des deux mots grecs dendron et bios, qui signifient arbre et vie, parce que les espèces de ce genre sont épiphytes, c'est-à-dire vivent sur d'autres plantes et spécialement sur les arbres; ce nom a le même sens que Epidendrwn, genre qui tient le premier rang parmi les épiphytes de l'Amérique, et correspond ainsi aux Dendrobium de l'ancien monde. Plusieurs années avant la création de Swartz, la Père portugais Loureiro, dans sa Flore de la Cochinchine (1790), décrivit les genres Ceraia et Callista; mais ses descriptions sont fort imparfaites et pendant longtemps on ne sut à quelles plantes se rapportèrent ces noms. En 1830. Lindley {Gênera and sp. of Orch., p. 74) fit connaître que Ceraia doit être un synonyme de Dendrobium; et seulement en 1867 {Xenia, II, p. 120), Reichenbach reconnut que l'espèce sur laquelle est établi le genre Callista rentre aussi dans le genre de Swartz. Tout récemment (1891) et en se basant sur cette dernière remarque, M. Otto KuNTZE {Revisio Generum Plantarmn, p. 652) a voulu rétablir le genre Callista, parce qu'il aurait la priorité sur celui de Swartz, et il a donné la liste de lOO LE JOURNAL DES ORCHIDEES toutes les espèces, rapportées au genre de Loureiro. Nous doutons que son opinion soit admise sur ce point, d'autant plus que le nom Callista n'existe réellement, nous semble-t-il, que depuis qu'il est sorti de l'état d'énigme, c'est-à-dire depuis 1867, et qu'ainsi il ne serait pas juste de le préférer à Den- drohiuni, sur lequel il n'y a jamais eu le moindre doute. En faisant cette modi- fication, M. KuNTZE aurait donc tout simplement créé quelques centaines de synonymes inutiles. On cite encore le genre Keranthus de Loureiro comme se rapportant aux Dendrobium ; mais nous ne savons si cette synonymie est fondée. Nous nous bornerons à énumérer, par ordre chronologique, les autres syno- nymes de Dendrobium : 1° Scandederis {Scaredederis, tab. 90) de Du Petit-Thouars, Histoire par- ticulière des Orchidées récoltées sur les trois] îles australes d'Afrique (1822). 2° Aporuni, Desmotrichum , Gastridium (Grastridium), Macrostomum, Ony- chiuni, Oxystophyllum, Pedilonmni, Sarcostoma décrits par Blume, dans ses Contributions à la Flore des Indes néerlandaises (1825). 3° Cadetia décrit par Gaudichaud, dans la Botanique du Voyage de Freycinet (1826). 4° Schismoceras de Presl, Reliquiae Haenkeanae (1827). 5° Thelychiton d'ExDLiCHER, Prodromus FI. Norfolk. (1833). 6° Dichopus de Blume, Musée bot. de Leyde (1851), 7° Aclimia de Griffith, Notes sur les plantes d'Asie (1852). 8° Sarcopodiîim (partie) de Lindley, Folia Orchidacea (1853). Divisions du genre. — Malgré le grand nombre d'espèces de Dendrobium et l'extrême diversité de leur aspect, il est très difficile de diviser ce genre en sections, et les auteurs sont peu d'accord sur celles-ci. Lindley en distinguait dix, qui ont été réduites par Bentham à sept, mais avec de nombreuses sub- divisions. M. Pfitzer en admet onze, parmi lesquelles la section Eudendrobium n'a pas moins de dix sous-sections. Pour l'Inde anglaise seule. Sir Joseph Hooker a décrit 158 espèces réparties en douze sous-sections. Parmi les sept sections de Bentham, cinq sont très petites et ne comprennent presque aucune espèce cultivée; les Stachyobrium et les Eudendrobium seuls ont de l'importance pour les horticulteurs. A. C0GNIAUX. [A continuer.) PETITES NOTTVELEES . ET PETITE CORRESPONDANCE T. F., Paris. — Les Cypripedium, Rothschildiammi et le C. Elliottianian sont souvent confondus clans les cultures, et l'on voit fréquemment les deux noms employés l'un pour l'autre. La distinction citée d'ordi- naire est celle-ci : le C. Rothschildianum aurait un coloris de fond blanc, et le C. Elliottianum jaune clair. Or, le premier est figuré dans le Botanical Magazine comme ayant le fond jaune, et la description originale de la plante, par Reichenbach, publiée dans le Gar- deners' Chronicle du 14 avril 1888, mentionne que le pavillon est « blanc-jaunâtre, » et les pétales fond vert- jaunâtre ; d'autre part le même auteur mentionne le C. Elliottianum, la même année, comme étant fond blanc, et M. O'Brien le décrit également dans les mêmes termes dans la Lindenia, vol. IV, p. 82; la diagnose contient notamment les expressions suivantes, qui ne laissent place à aucun doute : « sepalo dorsali ... ehnrneo ; petalis ... eburneis. » 11 ne paraît donc pas douteux que l'usage adopté par beaucoup de cultivateurs, et quo nous citons plus haut, tend à intervertir les noms exacts des deux espèces. C. J. — Palumbina candida, gracieuse petite espèce très florifère, qui se cultive en serre tempérée ou tem- pérée-froide. Le nom générique vient de palombe, et fait allusion à la forme des segments et du labelle, rap- pelant assez bien celle des Colombes dans certains dessins allégoriques. F. C, Paris. — Nous n'avons pas envoyé d'Orchidées à la grande exposition Temple Show de Londres ; mais nous y avons exposé douze plantes à feuillage orne- mental, d'introduction directe et non encore mises au commerce, dont six ont obtenus dfs Certificats de P^ classe et une autre un Certificat botanique. Ce sont : les Labisia smaragdina, Tradescantia reginae, Stenan- driinnlÂndeni, Bichorisandra musaïca gigantea, Trades- cantia superba, Smilacr argyrea, Cjui ont reçu lea Certificats de l'* classe, et le Cyrtospermmn ferox, le Certificat botanique. E. R., France. — Nous rempotons les Lycaste Skin- neri six semaines environ après la floraison : à ce moment les plantes poussent de nouvelles racines, qui ne sont pas encore assez développées pour que l'opéra- tion puisse les blesser, et ces racines profitent beau- coup du changement qui leur fournit des matériaux frais. Il en est de même pour les Cuttleya Mossiae. Nous ne saurions conseiller le rempotage avant la floraison, ce qui dérange les plantes et nuit presque toujours à la formation des fleurs. Le moindre accident, retard ou arrêt de végétation, même parfois un chan- gement insignifiant en apparence, fait venir des fleurs malformées, ou à moitié avortées. Cest ce cju'on observe précisément sur les plantes d'introduction, qui donnent presque toujours des fleure monstrueuses ou très petites, quand elles fleurissent dans un court délai après leur arrivée. Tout récemment encore, nous avons vu des Dendrobium importés se couvrir, un mois après leur arrivée, de fleurs qui, pour la plupart, n'avaient qu'un pétale et un sépale, ou trois segments, ou plu- sieurs segTiients soudés entre eux. L. L. LE MONITEUR D'HORTICULTURE LE MEILLEUR MARCHÉ DES JOURNAUX HORTICOLES FRANÇAIS Publié sous la direction cie M. LUCIEN CHAURÉ Officier d'Académie — Cltevalier du Mérite agricole Parait le lO et le S 6 de chaque niois PRIX D'ABONNEMENT : Édition simple, 6 francs par au. Édition avec chromolitliograpliies, 12 fraiie^ï par an E 3sr V o I r> ' xj isr 3«e o i s ca- r, a. t i s s xj e, X3 e ivr a. isr i3 e S'adresser au bureau du Journal, 14, rue de Sèvres, PARIS. m Il 11 1 m u. E liTERMTIûM 1 au Parc Léopold Ji^ B I^ TJ 2^ E L L E S ORGANISE DANS SES LOCAUX UNE VASTE EXPOSITION-YENTE SPÉCIALE D'ORCHIDÉES IMPORTÉES en exemplaires de tontes forces qui sera ouverte du 1" au 31 Juillet prochain. SS^ Les listes d'importation sont communiquées à toutes les personnes qui en font la demande. Nota Bene. ~ Étant ses Propres importateurs — c'est-à-dire vendant toutes ses importations de pre- mière main -^ L'HORTICULTURR INTERNATIONALE peut céder ses plantes en sujets beaucoup plus forts et à bien meilleur compte qu'on ne les trouve généralement clans le commerce. C'est ce qui explique qu'elle peut mettre en vente d'aussi beaux exemplaires à un prix aussi réduit. Une Orchidée nouvelle à sensation!!! CATTLEYA ALEXANDRAE (dédiée k S. A. R. la priiiceitise de €ralle!«) SPLENDIDE ESPÈCE NOUVELLE, ENTIÈREMENT DISTINCTE INTRODUITE PAR LIORTICDLTURE INTERNATIONALE (XjiisriDE3sr) Cette magnifique introduction nouvelle, qui a causé une grande sensation dans le monde horticole, vient de doter le genre Cattleja, déjà si riche en espèces admirables, d'une addition des plus précieuses. Le Cattleya Alexaiidrae, dédié à S. A. R. la Princesse de Galles, se distingue immédiatement des autres espèces connues par le port de ses bulbes, à peu près cylindriques et presque noueux, et surtout par la longueur de ses pédoncules floraux, qui lui donne un caractère tout à fait particulier. Le Cattleya Alexamlrae est très robuste, car les plantes importées ont parfaitement supporté le voyage et sont arrivées en merveilleuse condition; il est, on outre, d'une floribon- dité exceptionnelle, et produit un grand nombre de tiges florales, portant chacune un magni- fique bouquet d'une douzaine de fleurs délicieusement parfumées. Ce sera évidemment une des espèces les plus précieuses et les plus faciles à utiliser pour la fleur coupée. Les fleurs du C'attleya Alexainlrae sont d'ailleurs d'une excellente substance; leur coloris est des plus merveilleux. Les pétales et les sépales sont d'un superbe jaune pourpré, tirant sur le havane et rappelant tantôt le Laelia grandis tcnebrosa, tantôt le L. elegans Twiieri, toujours avec une large bordure rose violacé vif; le labelle a le lobe antérieur bien étalé d'un rouge cramoisi éclatant! " Il n'est pas douteux' «, écrit M. Max Garnier, - que VhorlicuUure Hent d'être dotée d'une acquisition destinée à tin très grand avenir. Cette introduction fait le plus grand honyieur à Messieurs Linden de V Horticidture Internationale. •' Il n'est pas encore possible de donner des indications précises sur l'époque de floraison de cette belle nouveauté dans les cultures; mais notre collecteur l'a rencontrée en pleine floraison, dans son pays d'origine, à la fin de l'hiver et au début du printemi)s. Le premier envoi que nous avions reçu de cette plante était relativement peu nombreux. Une nouvelle importation, que nous venons de recevoir en splendide état de fraîcheur, nous permet de faire du Cattleya Alexaiidrae une Orchidée populaire par excellence et de l'off'rir à tous les amateurs, surtout ceux qui s'occupent de la fleur coupée, à des prix très modérés qui la mettent à la portée de la grande culture. Toutes les plantes sont en parfaite santé, prêtes à entrer en végétation, et la plupart en superbes touffes. I^ R I X : BeUe et forte plante . . 25 francs Les trois 65 Les six 120 » La douzaine ..... 220 » Quelques très forts exemplaires sont disponibles à 50 francs, lOO francs et 200 francs. L'HORTICULTURE INTERNATIONALE Parc Léopold, Bruxelles. Adresse télégraphique : LINDENIA, Bruxelles RÉOUVERTURE DE LA SERRE D'ORCHIDEES D'OCCASION Vendues à plus de 50 j^oicr cent de Rabais A \a demande d'un grand nombre de nos clients, nous leur annonçons que nous avons ouvert, le l^r Juin, notre SERRE D'ORCHIDÉES D'OCCASION. Nous nommons ainsi une serre dans laquelle les amateurs trouveront pendant tout l'Été des Orchidées qui, par ^uitc de légers accidents (feuilles déchirées, brûlées, jaunies etc.) auraient besoin de quelque temps de culture pour se refaire et pouvoir être vendues aux PRIX ORDINAIRES, ainsi que les importations, qui arrivées cependant en bon état, ne seraient pourtant pas dans dos condilions assez belles pour pouvoir être vendues au même prix que les exemplaires que nous four- nissons communément. IHoh belles et nombreuses iniportations nous permettent d'être très sévères sur ce j)oinl, et de mettre en réforme une quantité de très bonnes plantes. Nos clients et les amateurs sont donc vivement engagés à visiter souvent notre SERRE D'OCCA- SIONS; nous ne douions pas qu'ils n'y trouvent fréquemment des PLANTES RARES, de reprise rapide, qu'ils pourront acquérir à PLUS DE 50 POUR CENT de rabais. Le piix des plantes est indiqué sur chaque exemplaire. MM. les amateurs voudront bien se rappeler qu'il n'est pas nécessaire de faire des achats pour visiter l'Élablissemenl. Comme nous ne fournissons à nos prix ordinaires que des plantes de tout premier choix, nous sommes très larges dans ce que nous appelons les PLANTES RÉFORMÉES. MM. les amateurs peuvent faire de VÉRITABLES TROUVAILLES parmi elles, car beaucoup de ces plantes sont supérieures, COMME SANTÉ ET COMME FORCE, à la généralité des plantes vendues ordinai- rement par les maisons concurrentes ou aux enchères publiques. La plupart des planter réformées, vendues comme occasion, n'ont pas fleuri; il pourra se trouver parmi elles des variétés supérieures de grande valeur. Nous publions fréquemment une liste avec prix des ORCHIDÉES D'OCCASION, pour les ama- teurs qui ne peuvent venir les visiter à l'Établissement. i^S^ La liste numérotée des ORCHIDÉES D'OCCASION est à la disposition des amateurs. f ■^ 3»« année. l5 JUIN 1892 Numéro 55. LE JOURNAL DES OHCIllDÉES GUIDE PRATIQUE DE CULTURE j PAR à LUCIEN LliMDEIM Administrateur-Directeur de L'Hobticulture Internationale y' / Secrétaire de L'Orchidéenne AVEC LA COLLABORATION DE MM. J. Linden, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué, Comte de Moran, Max Garnier, Ém. Rodigas, Funck, A. Cogniaux, Gr. Joris, E. Roman, A. Van Imschoot, Fr. Desbois, D-- G. von Heerdt, E. Bergman, E. S. Rand, , A. Bleu, D"" VanCauwelaert, E. Bungeroth, Ch. Vasseur, G. Miteau, \( James O'Brien, R. Martin-Cahuzac, D"- Capart, Comte de Bousies, \ G. Mantin, J. du Trieu de Terdonck, O. de Kirchsberg, Vicomte de Novion, i G. Rivois, J. Hatos, P. Silver, A. Ducos, A. Dallière, J. Nôtzli, j F. Kegeljan, O. Ballif, R. Johnson, C. Ellner, Carlos Starker, \ A. de la Devansaye, FI. Claes, de Meulenaere, G. Diretti, A. van den Heede, f Siesmayer, A. WincqLz, G. Kittel, Baron de Meylhand, Ch. Béranek, àp^j et les Chefs de Culture de « L'Horticulture Internationale. » Prix de rAboiinement : 10 francs par an ï*ai*aît le l" et. le IS de chaque mois AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES X>éposilaire pour Ut I^rance : JNI- O. I30IN, lOd'iteur, 8, Place de l'Odéoii, 3PAK.IS. Giiiid, iiiipr. Eu^. Vauderhaegben . LINDENIA lOONOGhl^^I^IIIB DES OÏ^OHIU :ÉES ; PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO Chaque livraison contient quatre belles planches richement coloriées Dii-eeteui* : •!• I^IMDE:IV Rédacleurs : LUCIEN LINDEN, EMILE RODIGAS, R. A. ROLFE Bureaux : 100, Rue Belliard, à Bruxelles Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe périodiques spéciaux aux Orchidées » Le prix de ces volumes a été fixé comme suit : i^-- Volume (presque épuisé) 125 fr.; 2™^ Volume, 100 fr.; 3™^ Volume, 75 fr.; 4'"^ Volume, 70 fr.; 5""^ Volume, 65 fr. ; 6'"^ Volume, 65 fr. 7"^ VOLUME (EN COURS DE PUBLICATION) : 60 FRANCS lLriiice»«»e de (lîalleM) SPLENDIDE ESPÈCE NOUVELLE, ENTIÈREMENT DISTINCTE INTRODUITE TAR l'HORTICDLTUBE fflTEBNATIONALE (LiisriDEisr) Cette magnifique introduction nouvelle, qui a causé une grande sensation dans le monde horticole, vient de doter le genre Gattlej'a, déjà si riche en espèces admirables, d'une addition des plus précieuses. Le Cattleya Alexaiidrae, dédié à S. A. R. la Princesse de Galles, se distingue immédiatement des autres espèces connues par le port de ses bulbes, à peu près cylindriques et presque noueux, et surtout par la longueur de ses pédoncules floraux, qui lui donne un caractère tout à fait particulier. Le Cattleya Alexaiidrae est très robuste, car les plantes importées ont parfaitement supporté le voyage et sont arrivées en merveilleuse condition; il est, on outre, d'une floribon- dité exceptionnelle, et produit un grand nombre de tiges florales, portant chacune un magni- flque bouquet d'une douzaine de fleurs délicieusement parfumées. Ce sera évidemment une des espèces les plus précieuses et les plus faciles à utiliser pour la fleur coupée. Les fleurs du Cattleya Alexaiidrae sont d'ailleurs d'une excellente substance; leur coloris est des plus merveilleux. Les pétales et les sépales sont d'un superbe jaune pourpré, tirant sur le havane et rappelant tantôt le Laelia gro-ndis tenebt'osa, tantôt le L. elegans Turneri, toujours avec une large bordure rose violacé vif; le labelle a le lobe antérieur bien étalé d'un rouge cramoisi éclatant ! '• Il n'est pas douteux «, écrit M. Max Garnier, •-• que lliorticulture vient dètre dotée d' une acquisition destinée à un très grand avenir. Cette introduction fait le plus grand honneur à Messieurs Linden de V Horticulture Internationale. « Il n'est pas encore possible de donner des indications précises sur l'époque de floraison de cette belle nouveauté dans les cultures; mais notre collecteur l'a rencontrée en pleine floraison, dans son pays d'origine, à la fin de l'hiver et au début du printemps. Le premier envoi que nous avions reçu de cette plante était relativement peu nombreux. Une nouvelle importation, que nous venons de recevoir en splendide état de fraîcheur, nous permet de faire du Cattleya Alexaiidrae une Orchidée populaire par excellence et de l'off'rir à tous les amateurs, surtout ceux qui s'occupent de la fleur coupée, à des prix très modérés qui la mettent à la portée de la grande culture. Toutes les plantes sont en parfaite santé, prêtes à entrer en végétation, et la plupart en superbes touffes. P R I X S BeUe et forte plante . . 25 francs Les trois 65 » Les six 120 » La douzaine 220 » Quelques très forts exemplaires sont disponibles à 50 francs, 100 francs et 300 francs. L'HORTICULTURE INTERNATIONALE Parc Léopold, Bruxelles. Adresse télégraphique : LINDENIA, Bruxelles RÉOUVERTURE DE LA SERRE D'ORCHIDEES D'OCCASION Vendices à plus de 50 pour cent de Rabais A la demande d'un grand nombre de nos clients, nous leur annonçons que nous avons ouvert, depuis le ie> Juin, notre SERRE D'ORCHIDÉES D'OCCASION. Nous nommons ainsi une serre dans laquelle les amateurs trouveront pendant tout l'Été des Orchidées qui, par suite de légers accidents (feuilles déchirées, brûlées, jaunies etc.) auraient besoin de quelque temps de culture pour se refaire et pouvoir être vendues aux PRIX ORDINAIRES, ainsi que les importations, qui arrivées cependant en bon état, ne seraient pourtant pas dans des conditions assez belles pour pouvoir être vendues au même prix que les exemplaires que nous four- nissons communément. Xos belles et nombreuses importations nous permettent d'être très sévères sur ce point, et de mettre en réforme une ({uanlilé de très bonnes plantes. Nos clients et les amateurs sont donc vivement engagés à visiter souvent notre SERRE D'OCCA- SIONS; nous ne doutons pas qu'ils n'y trouvent fréquemment des PLANTES RARES, de reprise rapide, qu'ils pourront acquérir à PLUS DE 50 POUR CENT de rabais. Le prix des plantes est indiqué sur chaque exemplaire. MM. les amateurs voudront bien se rappeler qu'il n'est pas nécessaire de faire des achats pour visiter l'Établissement. Comme nous ne fournissons ,à nos prix or«lînaîres que des plantes de tout premier choix, nous sommes très larges dans ce que nous appelons les PLANTES RÉFORMÉES. MM. les amateurs peuvent faire de VÉRITABLES TROUVAILLES parmi elles, car beaucoup de ces plantes sont supérieures, COMME SANTÉ ET COMME FORCE, à la généralité des plantes vendues ordinai- rement par les maisons concurrentes ou aux enchères publiques. La plupart des plantes réformées, vendues comme occasion, n'ont pas fleuri; il pourra se trouver parmi elles des variétés supérieures de grande valeur. Nous publions fréquemment une liste avec prix des ORCHIDÉES D'OCCASION, pour les ama- teurs qui ne peuvent venir les visiter à l'Établissement. KS" La liste numérotée des ORCHIDÉES D'OCCASION est à la disposition des amateurs. c) 3"« année. T' JUILLET 1892 Numéro 56. LE JOURNAL DES ORCHIDÉES GUIDE PRATIQUE DE CULTURE PAR LUCIEN LINDEN Administrateur-Directeur de L'Horticulture Internationale Secrétaire de L'Orchidéenne AVEC LA COLLABORATION DE MM. J. Linden, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué, Comte de Moran, Max Garnier, Ém. Rodigas, Funck, A. Cogniaux, G. Joris, E. Roman, A. Van Imschoot, Fr. Desboia, D-" G. von Heerdt, E. Bergman, E. S. Rand, A. Bleu, D'' Van Cauwelaert, E. Bungeroth, Ch. Vasseur, G. Miteau, James O'Brien, R. Martin-Cahuzac, D"- Capart, Comte de Bousies, G. Mantin, J. du Trieu de Terdonck, O. de Kirchsberg, Vicomte de Novion, G. Rivois, J. Hatos, P. Silver, A. Ducos, A. Dallière, J. Nôtzli, F. Kegeljan, O. Ballif, R. Johnson, C. Ellner, Carlos Starker, A. de la Devansaye, FI. Claes, de Meulenaere, G. Diretti, A. van den Heede, Siesmayer, A. Wincqz, G. Kittel, Baron de Meylhand, Ch. Béranek, et les Chefs de Culture de « L'Horticulture Internationale. » Prix de rAbonnement : 10 francs par an Paraît le 1" et le IS de cliaque mois AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES Dépositaii-e pour la France : JVE. O. 330IN, ^Éditeur, 8, Place de l'Odéoia, P^RIS. Gand, impf. Eug. Vanderhaeghen. LINDENIA ICONOGm^JPHIE DES O IlOBLIL) :ÉES PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO Chaque livraison contient quatre belles planches richement coloriées Directeur : JT. I^IMOEIV Rédacteurs : LUCIEN LINDEN, EMILE RODIGAS, R. A. ROLFE Bureaux : 100, Rue Belliard, à, Bruxelles « Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe périodiques spéciaux aux Orchidées » Le prix de ces volmnes a été fixé comme suit : l^-" Volume (presque épuisé) 125 fr.; 2'^^ Volume, 100 fr.; 3'"^ Volume, 75 fr.; 4"^ Volume, 70 fr.; 5'"^ Volume, 65 fr. ; 6'"^ Volume, 65 fr. 7"^ VOLUME (EN COURS DE PUBLICATION) : 60 FRANCS I^ee sept volumes pris ensemble : ^OO francs. La Lïndenïa publie également DEPUIS LE 1er FÉVRIER 1891 UNE ÉDITION ANGLAISE EN VOLUMES DE 6 LIVRAISONS (2 VOLUMES PAR AN) I»rîx de l'abonnement à chaque volume : »^ shillings pour l'édition anglaise. L'ORCHIDÉENNE SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES Présidents d'Honneur : MM. .1. LINDEN, consul-général lionoraire, pour la Belgique; Comte DU BUYSSON, auteur de l Orchidophile , pour la France; DE LANSBERGE, ancien gouverneur général des Indes Néerlandaises, pour les Pays-Bas SECRÉTARIAT ; 100, RUE BELLIARD, BRUXELLES Comité Directeur : Président : M. G. WAROCQUÉ, membre de la Chambre des Représenlanis de Belgique; Secrétaivi' :M. LUCIEN LINDEN, administralenr-dircclcnr de L'Horticulture Internationale. Trésorier : M. J. DU TRIEU DE TEIJDONCK, propriétaire. LES MEETINGS SONT SUSPENDUS PENDANT LES MOIS DE JUILLET ET AOUT. I A D n I Kl i C D "^^''^^ ^^"s enfant, 28 ans, demande place dans maison bourgeoise, région rapiDrochée de uMm U I I>I I Lri Paris ou Maisons-Laffitte. S'adresser à M. Louis Girard à Guitrancourt (Seine-et-Oise). SOMMAIRE DU Se™^ NUMERO : Papes Chronique Orclaidéenne mensuelle 117 Causerie sur les Orchidées. — XXXVIII 121 Traitement des Orchidées à l'eau nutritive 125 Études de botanique élémentaire sur les Orchidées 129 L ILLUSTRATION HORTICOLE REVUE MENSUELLE DES PLANTES LES PLUS REMARQUABLES DES INTRODUCTIONS NOUVELLES ET DES FAITS LES PLUS INTÉRESSANTS DE L'HORTICULTURE Oîrecteiii' : •!. L I rv O E 1% ADMINISTRATEUE LUCIEN LIIVDEIV REDACTEUR COLLABORATION DE BOTANISTES ET HORTICULTEURS ÉMINENTS Prix de t abonnement , 'payable par anticipation : Par volume de 12 livrait;on.s (de janvier à décembre) envoyées chacune franco par la poste Pour toute l'union postale, 30 francs On s'abonne à radminislralion de L'ILLUSTRATION HORTICOLE TO, rue Wîertz, à Bruxelles ainsi cpie chez les principaux libraires de Belgique et de Vétranger Envoi franco d'une livraison-spécimen sur demande affranchie accompagnée de 3 francs en timbres-poste. ON DEMANDE A ACHETER Le 1" Volume de la LINDENIA COMPLET ET INTACT S'adresser au bureau du Journal. l" JUILLET 1892 I 17 CHRONIQUE ORCHIDÉENNE MENSUELLE LE 37e MEETING DE L'ORCHIDÉENNE renfermait, entre autres nou- veautés, deux Cattleya remarquables introduits récemment par L'Horticul- ture Internationale et exposés par cet établissement, le C. Victoria Regina et le C. Claesiana. Le premier de ces nouveaux Cattleya a été décrit dans le dernier numéro, et nous n'y reviendrons pas ici; quant au Cattleya Claesiana, c'est une espèce d'une beauté bien supérieure et vraiment de premier ordre. Les fleurs sont produites en bouquets, à peu près comme dans le groupe des guttata, et peuvent être comparées à celles du C. ainethystoglossa; mais elles sont plus grandes et ont surtout les segments beaucoup plus larges; le coloris général est un blanc rosé très clair; les pétales et les sépales portent des macules, ou plutôt de gros points ronds, d'un rouge cramoisi, surtout vers le sommet; le labelle, également blanc rosé, est jaune vif à l'intérieur. Le lobe antérieur ainsi que les coins relevés des lobes latéraux sont d'un rouge cramoisi foncé. Le Cattleya Claesiana, qui paraît être très vigoureux et très florifère, formera assurément l'une des merveilles du groupe des C. guttata. * * * L'ODONTOGLOSSUM X DELLENSE, qui a été décrit l'année dernière (p. 70) dans notre Revue des Orchidées nouvelles, a pu être admiré ces jours-ci à Bruxelles, où M. le baron Schroder a bien voulu nous en faire remettre une superbe inflorescence. C'est assurément une magnifique acquisition, et l'une des plus remarquables formes qui constituent ce qu'on est convenu d'appeler les hybrides naturels, satellites des trois ou quatre plus célèbres espèces du genre. On considère généralement \'0. X Dellense comme un h3'bride de O. triumphans et de VO. Pescatorei, nous dit M. Rolfe. Du premier, il tient évidemment beaucoup, et il le rappelle — en plus clair — d'une façon frap- pante; d'autre part, la teinte blanche du milieu des segments, et d'autres particularités, font penser aussitôt à VO. Pescatorei, ou ne serait-ce pas plutôt Il8 LE JOURNAL DES ORCHIDEES à VO. crispum? La taille de la fleur et son allure sont plutôt de nature à ressembler à ce dernier; peut-être y a-t-il dans le labelle un léger élargisse- ment à la moitié inférieure qui tient un peu de VO. Pescatorei; mais pourquoi ce caractère ne se rattacherait-il pas plutôt à l'autre parent? Quoi qu'il en soit de cette question, VO. X Delknse est une fleur du plus haut mérite et qui figurera en bonne place auprès des joyaux de la célèbre collection de M. le baron SCHRODER. LES MONSTRUOSITÉS ont toujours été particulièrement fréquentes dans le genre Cypripedium, et notamment dans le groupe des Selenipedium Sedeni et hybrides voisins. L'une des plus curieuses que nous ayons encore vues s'est produite le mois dernier dans les serres de L'Horticulture Interna- tionale. Trois fleurs étaient supportées par une seule tige assez forte formée par la soudure des pédicelles ; deux de ces fleurs étaient complètement soudées ensemble, et les divers segments se trouvaient mélangés de façon assez irrégulière. La troisième ne s'était pas développée jusqu'au bout, et notamment la coloration était restée à peu près rudimentaire; mais on distin- guait nettement tous les organes floraux, quoique la fleur entière eût à peine le tiers des dimensions normales. Une autre monstruosité singulière s'était produite en même temps sur un Catasetum Hookeri, dont une fleur était composée de trois fleurs fondues ensemble. Les trois colonnes étaient absolument juxtaposées et normales; les labelles étaient superposés ; les sépales et pétales se trouvaient serrés les uns contre les autres et disposés en éventail à demi ouvert. * * * SECTIONNEMENT DES BULBES DE DENDROBIUM. — Le Gardeners' Chronicle du 28 mai renfermait la note suivante, dans le compte rendu de la grande exposition organisée par la Société Royale d'Horticulture aux Temple Gardens, à Londres : « M™* la vicomtesse Portman, de Buxted Park (jardinier M. Prinsep), « exposait trois des plus belles plantes de Dendrohinm nobile qui aient pro- « bablement jamais paru à une exposition; ce sont des spécimens ayant jusqu'à « 2 mètres ou 2^30 de diamètre, dans le plus parfait état de santé, dont « les bulbes sont chargés de fleurs sur toute leur longueur, laquelle, dans « beaucoup de cas, n'est pas inférieure à i™3o, et qui forment des massifs l" JUILLET 1892 I 19 « de fleurs. Ces plantes splendides ont reçu une Silver Banhian Medal, distinc- « tion à peine suffisante pour récompenser le mérite de ce groupe. « Cet apport présente un intérêt tout particulier en raison de la discussion « ouverte sur les avantages et les inconvénients de la taille, car les plantes « exposées sont cultivées d'après le système de la taille, soutenu par M. Pkin- « SEP, et qui entre ses mains donne certainement d'excellents résultats. » Dans son numéro suivant, le Gardeners' Chronicle publiait une gravure repré- sentant une des plantes dont il s'agit, et qui offre en effet un coup d'œil merveilleux. C'est une véritable touffe de fleurs, sous lesquels disparaissent les jeunes bulbes, — les vieux sont complètement supprimés. Il y a là une expérience d'un grand intérêt, en même temps qu'un modèle de culture des plus remarquables. * * * DICTIONNAIRE PRATIQUE D'HORTICULTURE ET DE JARDINAGE, par G. NiCHOLSON, conservateur des Jardins Royaux de Kevv (Angleterre), traduit, adopté à notre climat, à nos usages, etc., par M. S. Mottet, avec la collaboration de MM. Vilmorin-Andrieux et C'^, G. Alluard, E. André, G. Bellair, g. Legros, etc. Nous avons sous les yeux les deux premières livraisons de cet ouvrage ; nous sommes persuadé qu'il rendra de très grands services à tous les amateurs et cultivateurs d'Orchidées et d'autres plantes. C'est un répertoire des plus complets et des plus lucides de tous les renseignements concernant la culture et la description de toutes les plantes de jardin ou de serre cultivées en Europe, le tracé des jardins, l'entomologie, la cryptogamie et la chimie horticole, l'anatomie et la physiologie végétales, la glossologie botanique et horticole, etc. Le nom de l'auteur et ceux des collaborateurs qui ont participé à l'adaptation française de cet ouvrage sont d'ailleurs des garanties de haute valeur scienti- fique et pratique. Le Dictionnaire est publié par livraisons de 48 pages, contenant chacune une planche coloriée et de nombreuses gravures noires dans le texte. Il sera com- plet en 80 livraisons, à fr. 1,50. Octave Doin, éditeur. Place de l'Odéon, 8, à Paris. * * * REFERENDUM SUR LE PARFUM DES ORCHIDÉES. — Nous avions proposé à nos lecteurs, pour concilier certaines opinions divergentes qui nous I20 LE JOURNAL DES ORCHIDEES avaient été exprimées par des correspondants sur le parfum de plusieurs espèces, d'ouvrir sur la question des parfums un nouveau référendum. Le résultat devait en être publié le 15 mai. Le 15 mai a passé, et nous avons attendu un mois encore, pour laisser à nos correspondants le loisir de répéter leurs expériences; mais aucune réponse n'est parvenue à nos bureaux, et il ne nous reste qu'à clore aujourd'hui notre refe- rendiDii des parfwns par un procès-verbal de carence. La conclusion qu'on peut tirer de ce silence, c'est que, très probablement, les quelques personnes qui nous avaient exprimé des doutes sur l'exactitude de telle ou telle appréciation, ont éprouvé devant la définition à faire le même embarras que nous avions franchement signalé. La critique est. aisée.... * * * COMMENT ON ÉCRIT L'HISTOIRE, — M. Lewis Castle avait écrit, à la fin de l'année dernière, dans le Journal of Horticulture, au cours de la polémique relative à l'identité du Cattleya Warocqueana avec le C. labiata un article dont notre adversaire de S*-Albans avait fait faire un tirage à part, largement distribué, et dans lequel la vérité était altérée d'une façon tellement évidente que le directeur de L'Horticulture Internationale n'avait pu l'expliquer, dans une lettre qu'il adressait à son auteur à cette époque, que par le dilemme suivant : « ou votre plume est vendue, ou bien vous êtes un ignare en fait d'Orchidées. » Le dilemme est résolu aujourd'hui ; la note ci-après, que publie le Journal of Horticulture dans son numéro du 16 juin, montre quelle était la valeur morale de son ex-rédacteur : « Avertissement. — Il est venu à notre connaissance que Lewis Castle, qui « faisait autrefois partie de notre rédaction, et qui a cessé depuis le 31 mars « dernier d'appartenir à ce Journal, a depuis lors reçu de l'argent en notre « nom, prétendument pour un abonnement, et l'a gardé en sa possession sans « en donner reçu. Nous prévenons donc nos abonnés de ne remettre aucune « somme d'argent au dit Lewis Castle, car ils pourraient croire qu'il fait « partie de nos bureaux. » L. L. I" JUILLET 1892 121 CAUSERIE SUR LES ORCHIDEES XXXVIII. — La serre des Cattleya et Laelia [Suite, voir p. 39) C. Harrisoniana. Belle espèce à fleurs moyennes, mais d'un coloris charmant. Les segments sont d'un rose tendre, avec une légère teinte jaune pâle sur le labelle. Il n'est pas d'une culture aussi facile que la plupart des autres Cattleya, mais mérite bien par sa beauté de prendre place dans toutes les collections. Fleurit d'août à octobre. C. intermedia. Charmante espèce de taille moyenne, très florifère et très robuste. Les fleurs, produites en grappe sont d'un beau rose pâle ; le labelle étroit a le lobe antérieur rose pourpre vif. Fleurit de mai à juin et se conserve longtemps. C. labiata ou C. Warocqueana (voir fig. 7, page 57). L'une des plus anciennes, et la plus célèbre espèce du genre, bien connue d'ailleurs de tous les amateurs d'Orchidées, à qui nous n'avons plus aujourd'hui à la présenter. C'est non seulement un des plus beaux Cattleya connus, et un Cattleya fleurissant en hiver, mais une des Orchidées les plus robustes, les plus faciles à cultiver et à faire fleurir, que renferme la serre tempérée. C. Loddigesi. Belle espèce à tiges cylindriques, d'une grande floribondité. Les fleurs ont les pétales et les sépales rose pâle plus ou moins lilacé, et le labelle rose clair marqué de jaune. Fleurit en août et septembre. Le C. Harrisoiiiae est souvent considéré aujourd'hui comme une variété du précédent. C. luteola. Synonyme du C. Holfordi. C. maxima. Magnifique espèce fleurissant aux mois de novembre et dé- cembre, mais qui n'est malheureusement pas aussi florifère ni aussi vigoureuse que le C. labiata. Il produit une grappe de cinq à dix fleurs de grande taille, d'une forme allongée, un peu grêle, très caractéristique. Les sépales et les pétales sont d'un rose vif, le labelle est de la même nuance, mais richement panaché, avec des veines plus foncées au centre. l" JUILLET 1892 123 De nombreuses variétés ont fait leur apparition, clans ces dernières années, parmi lesquelles celle nommée Maloiiana, et figurée dans la Lindenia, est une des plus remarquables. C. Mendeli. Espèce d'une très grande beauté, fleurissant aux mois de mai- juin. Il produit des grappes de trois à cinq fleurs d'une extrême élégance, qui S2 distinguent surtout par la largeur remarquable des pétales, et par le superbe contraste entre le coloris pâle des segments, souvent presque blancs, et le rouge pourpré vif du lobe antérieur du labelle; ce dernier organe a le disque d'un beau jaune d'or, les lobes latéraux rose pâle comme les pétales et les sépales, et le lobe antérieur très ample, étalé, et abondamment ondulé et fimbrié sur les bords. Introduite en 1870, cette espèce est devenue l'une des plus populaires du genre. Elle comprend beaucoup de belles variétés. C. Mossiae. C'est le digne rival du précédent; un peu moins ample d'ordi- naire, mais d'un coloris plus vif, il a une beauté à peu près égale. Le C. Mossiae fleurit à la même époque que le C. Mendeli ; il produit en abondance des fleurs groupées par trois, quatre ou cinq sur une tige. Ces fleurs sont d'un coloris rose lilacé plus ou moins foncé, avec le labelle très large, bifide à la partie antérieure et marqué d'une large macule jaune vif au disque se prolongeant plus ou moins jusqu'à la base, tandis que le lobe antérieur est d'un beau rouge pourpre velouté, marbré et strié de lilas, et bordé d'une large bande lilas. Nombreuses variétés, notamment les suivantes : Reineckeana, à segments blancs, avec le disque du labelle jaune, et le lobe antérieur strié de pourpre foncé ; Wageneri, entièrement blanche, sauf le disque jaune qui est d'ailleurs peu étendu; M. Raoul Warocqué, à segments entièrement marbrés de rose pâle sur fond rouge vif, etc. Le C. Mossiae, introduit dès 1836, est l'une des plus anciennes espèces connues du genre. * Interrompons un moment cette description pour présenter à nos lecteurs un modèle de serre à Cattleya, modèle qui peut certainement être considéré comme très bon, parce qu'il a été construit d'après les perfectionnements les plus récents et parce que les plantes qui y sont cultivées arrivent à un état de prospérité des plus satisfaisants; c'est une des grandes serres à Cattleya I" JUILLET 1892 125 de L'Horticulture Internationale, dont les deux gravures ci-contre (fig. 15 et 16) représentent la façade d'entrée et l'un des côtés. Cette serre, qui renferme plusieurs milliers de Cattleya Mossiae, Mendeli, Trianae, gigas, anrea, Warneri, intermedia, Skinneri, Lawrenceana, Schrô- deri, etc., des Laelia grandis, ainsi que les plus belles variétés de cette espèce, notamment le L. grandis ienebrosa, des Laelia elegans, L. e. Ttirneri, L. e. Stelzneriana, L. e. Leeana, etc., offrait aux mois de mai et juin un spectacle merveilleux. Des milliers de fleurs garnissaient les côtés et le massif d'entrée, et cachaient presque la verdure. Ce n'était pas un des moindres attraits de la grande exposition organisée au mois de mai à L'Horticulture Interna- tionale. L. L. {Sera continué.) TRAITEMENT DES ORCHIDÉES A l'eAU NUTRITIVE Notre collaborateur, M. le comte de Moran, veut bien nous communiquer la lettre suivante qu'il vient de recevoir de M. E. Roman, et que les lecteurs du Journal des Orchidées liront sans aucun doute avec le plus vif intérêt. Monsieur le Comte, J'ai eu l'honneur de vous entretenir, à plusieurs reprises, de mes études sur le traitement des Orchidées par l'eau nutritive. Au début de mes expériences, j'avais annoncé l'intention d'en publier les résultats au bout de la troisième année. Ce délai est aujourd'hui expiré; les effets du traitement sont de plus en plus satisfaisants, et je serais prêt à tenir ma promesse, si des motifs que j'exposerai plus bas et que vous apprécierez, j'en suis certain, ne me portaient à continuer mes essais encore un an ou deux avant d'en rendre définitivement compte. D'ici-là, cependant, je me réserve de faire connaître successivement quelques-uns des résultats obtenus, en attendant le travail d'ensemble. Plus les expériences auront duré, plus elles sont probantes. A moins, on pourra soutenir que les engrais minéraux ne communiquent aux plantes qu'une vigueur factice, et finissent par les fatiguer et les faire périr. Pour moi, je suis 126 LE JOURNAL DES ORCHIDEES fixé à cet égard depuis longtemps. Chaque année, les bulbes de mes Orchidées deviennent plus volumineux, les racines plus grosses et plus nombreuses; elles vagabondent peu et tendent à se fixer et à se ramifier dans le compost, et même à y rentrer quand elles ont fait une excursion au dehors — ce qui prouve bien qu'elles n'en sortent que pour chercher la nourriture dont elles ont besoin. Mais il ne suffit pas que je suis persuadé, il faut aussi que je fasse passer ma conviction dans l'esprit de mes lecteurs; il faut compter avec les idées reçues, et tranchons le mot, avec les préjugés. Je ne suis pas fâché, d'ailleurs, de savoir jusqu'où ira l'accroissement continu et régulier de certains bulbes. Un délai de cinq ans n'est certainCxTient pas trop long pour de semblables recherches, d'ailleurs, c'est seulement depuis deux ans que j'emploie mon dosage actuel, qui sera probablement définitif. Quoi qu'il en soit, j'espère. Monsieur le Comte, que l'exposé sommaire des expériences que j'ai poursuivies — et dont je serais heureux de voir constater par vous même les résultats, vous amènera à reconnaître : 1° Que l'eau nutritive ne constitue pas « un remède dangereux entre les « mains de toute personne qui ne possède pas une expérience consommée. » . Pour répondre à l'objection que vous avez formulée en ces termes dans le Journal des Orchidées, il me suffira d'indiquer comment je procède, ou plutôt comment procède mon jardinier. Je lui ai remis deux flacons contenant des liquides différents, que tout le monde peut préparer ou faire préparer par un pharmacien ou un simple dro- guiste. Je lui ai également remis une petite mesure. Chaque fois qu'il remplit le réservoir destiné aux arrosages il y verse une pleine mesure du liquide contenu dans chaque flacon, et il agite. Voilà certaine- ment une opération purement mécanique et que le premier manoeuvre venu peut exécuter. Je ne la contrôle jamais, et je m'absente sans aucune inquiétude. Avec l'eau du réservoir ainsi préparée, et qui constitue l'eau nutritive, on arrose comme avec de l'eau ordinaire, et sans autre précaution, non seulement les Orchidées, mais encore les Anthurium, Pelargonium grandijlorum. Fuchsia, Azalées, Kalmias, etc. Toutes ces plantes, sans exception, s'en trouvent par- faitement. Aucun excès n'est donc à redouter, à moins que ce ne soit un excès d'arro- sage, donnant heu à une surabondance d'humidité aux racines, mais cet incon- vénient n'est pas plus à craindre qu'avec l'eau pure; il l'est moins, au contraire, parce que mes plantes sont plus vigoureuses et plus aérées. l" JUILLET 1892 127 2" Que l'eau nutritive n'est pas un excitant, mais un aliment parfaitement approprié au tempérament des Orchidées et des plantes de serre. En effet, il est inadmissible qu'au moyen d'un simple excitant un bulbe de Dendrobium de 0,20 de hauteur puisse donner lieu, en quelques années, au développement de quinze à vingt bulbes, représentant ensemble au moins cent fois le poids du premier, fleurissant bien, et munis de bonnes racines, sans que le bulbe originaire manifeste le moindre signe d'épuisement. 3° Que les expériences peuvent être répétées par le premier venu sans danger. En effet, si — comme vous l'avez fait observer avec raison — les engrais connus jusqu'à ce jour, et mal appropriés à la nature des Orchidées, leur donnent pour un an ou deux une vigueur factice et les conduisent fatalement à la décrépitude, la vue seule de mes plantes après trois ans de culture inten- sive, suffit pour démontrer que cet écueil peut aujourd'hui être absolument évité. Et la démonstration sera encore plus complète dans un an ou deux. Tous les amateurs et les horticulteurs de profession peuvent donc aujourd'hui répéter, sans danger et avec la certitude d'un bon résultat, les expériences que je suis heureux d'avoir entrepris le premier sur une grande échelle. Je les engage à suivre à la lettre mes instructions, et à n'employer que de l'eau de pluie; et je leur demande de faire connaître les suites de leurs essais, dans les journaux français ou belges. Parmi les faits intéressants qu'il m'a été permis de constater, il en est un que je puis, dès à présent, considérer comme acquis, et que ma lettre a pour principal but de signaler. C'est une curieuse modification dans la végétation de certaines Orchidées, et en particulier des Dendrobium nobile. On professe habituellement que les Orchidées ont besoin de repos; rien n'est plus vrai en général. Cependant, par suite d'une culture perfectionnée, il peut y avoir des exceptions; et je puis, par exemple, montrer plusieurs Dendrobium Wardianuni, et surtout trois Dendrobium nobile, qui, soumis au régime de l'eau nutritive, n'ont pas eu un moment de repos depuis trois ans passés et ne s'en portent que mieux. L'un d'eux était, comme je l'ai dit plus haut, une pousse adventive de 0,20 de hauteur. Soumis à la nouvelle culture, il a donné naissance à quinze ou vingt bulbes, dont plusieurs, les derniers, ont 0,65 à 0,70 de hauteur. Cette année, j'ai eu une première floraison en janvier sur les bulbes de i8go, et une seconde, qui se termine actuellement, sur les bulbes de 189 1, 128 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES encore tous couverts de feuilles; la deuxième floraison est aussi belle que la première. On peut voir dans le même panier : i" Des bulbes de divers âges, ayant perdu leurs feuilles; 2° Des bulbes encore feuilles et ayant achevé leur croissance; 3° Des bulbes de toute dimension, naissants ou poussant activement. Et cet état de chose se maintient sans interruption, hiver comme été, depuis trois ans. Mes Dendrobium ne produisent d'ailleurs aucune de ces pousses adventives qui viennent trop souvent contrarier ou remplacer la floraison. Et cela s'explique parfaitement. Chaque bulbe parcourt, comme dans la culture ordinaire, toutes les phases de son développement. Il pousse, perd ses feuilles, fleurit, puis devient inerte et se dessèche lentement. C'est le rhizome seul qui se développe sans interruption, sous l'influence de l'eau nutritive. Et voilà précisément pourquoi je n'ai jamais de pousses adven- tives. Dans la culture actuelle, on est obligé, par la faiblesse relative des plantes et peut-être le manque de lumière dans certains pays, d'arrêter la végétation l'hiver par l'abaissement de la température et la suppression des arrosements. L'œil terminal du rhizome perd alors son actualité, et lorsque la végétation recommence, cet œil ne peut, pas toujours, au début, dépenser toute la sève qui se produit à la fois. Elle se porte alors sur les bourgeons floreaux, les fait développer à bois, et la floraison est manquée. Dans la culture intensive, au contraire, le bourgeon terminal du rhizome est toujours accompagné de deux ou trois bulbes à divers degrés de croissance, qui dépensent toute la sève produite par les racines, quelque vigoureuses qu'elles soient. Elle ne peut donc pas se porter sur les boutons à fleurs, pour les transformer. Tel est le fait curieux que je voudrais vous signaler et que je n'ai jusqu'à présent, constaté que sur quelques Dendrobium. Mes autres Orchidées, Odon- toglossum, Oncidium, Lycaste, Cattleya, Aerides, Vanda, etc., se reposent à peu près comme dans la culture ordinaire, peut être moins longtemps. L'état des Dendrubinin nobile, dont j'ai parlé précédemment, est des plus florissants; leur développement rapide me satisfait et m'inquiète en même temps, car ils prennent une place énorme au détriment d'autres plantes tout aussi intéressantes. Avant mes expériences, ils étaient malingres et manquaient évidemment de nourriture. l" JUILLET 1892 129 Du reste, dans l'étude que je ferai paraître d'ici à deux ans, je compte démontrer que, dans leur pays natal, les Orchidées, même les épyphites, vivent de tout autre chose que de la maigre ration d'azote, d'oxygène et d'acide carbonique contenue dans l'air et l'eau de nos chmats, et je m'appuierai pour le faire sur les récits même des collecteurs et sur les écrits des auteurs les plus accrédités. Si je juge inopportun de publier en ce moment, les résultats détaillés de mes expériences, je n'en suis pas moins prêt à les faire connaître à ceux qui voudraient en profiter. Je ferai avec grand plaisir les honneurs de ma serre à tous les amateurs et horticulteurs sérieux qui voudront bien la visiter, et je leur donnerai sur place les explications nécessaires. Voici la composition de l'eau nutritive telle que je la prépare actuellement : Flacon A. Phosphate neutre d'ammoniaque . 100 gr. Azotate d'ammoniaque .... 50 » Carbonate d'ammoniaque ... 10 » Étendez d'eau de pluie de manière à obtenir 2 litres de dissolution. Flacon B. Dissolution de silicate de potasse marquant 30° 40 gr. Étendez d'eau de pluie de manière à avoir 2 litres de dissolution. Prenez 16 centimètres cubes de chaque dissolution par 10 litres d'eau de pluie. Agitez fortement. Agréez, etc. E. Roman. ETUDES DE BOTANIQUE ELEMENTAIRE SUR LES ORCHIDÉES {Suite, voir p. 99) Voici les caractères distinctifs de ces deux sections : Stachyobrium. — Fleurs en grappes terminant la tige, qui est garnie de feuilles ordinairement nombreuses, membraneuses et étroites. EuDENDROBiUM. — Tigcs indivises, allongées, plus ou moins renflées ou noueuses, feuillées seulement au sommet ou dans toute leur longueur; feuilles distiques, membraneuses ou coriaces ; grappes naissant latéralement de l'ais- selle des feuilles ou des nœuds des tiges. Parmi les espèces de la première section, nous pouvons citer les D. bigibbum, 130 LE JOURNAL DES ORCHIDEES D. Draconis, D. Fytcheamim, D. Hillii, D. mutahile ; la seconde comprend la plupart des autres espèces cultivées. Cette dernière, étant très étendue, a été subdivisée par Bentham en sous sections, dont les quatre suivantes contiennent de nombreuses espèces orne- mentales. a. Pycnostachyae. — Fleurs nombreuses, petites ou étroites, serrées le long du rhachis pour former des grappes denses ; menton souvent allongé en forme d'éperon; tiges défeuillées au moment de la floraison. — Exemples : D. cuniu- latum, D. secundum. h. F0RMOSAE. — Fleurs grandes en fascicules lâches rapprochés vers le sommet de la tige; feuilles persistant au moment de la floraison. — Exemples : D. carnifernm, D. draconis, D. formosum, D. infundibtdum, D. longicornu, D. Lowi, etc. c. Calostachyae. — Fleurs grandes, en grappes lâches, latérales, plus ou moins allongées ; tiges souvent épaisses, ordinairement défeuillées au moment de la floraison. — Exemples : D. aggregatum, D. barbaUdum, D. Brymeriamun, D. chrysanthum, D. chrysotoxum, D. dixanthum, D. Farmeri, D. fiuibriatnin, D. Findlayannm, D. macro phyllnm, D. densiflonun {thyrsijiorum) etc. d. Fasciculatae. — Fleurs grandes, en fascicules lâches et pauciflores parfois même réduits à une ou deux fleurs; tiges ordinairement défeuillées à la floraison. — Exemples : D. amoenuni, D. Bensoniae, D. crepidatum, D. crystal- linum, D. Devonianum, D. Falconeri, D. infundibulum, D. lituiflorum, D. Ittteo- lum, D. Macarthiae, D. nobile, D. pendulnm {crassinode), D. Pierardi, D. priinu- linum, D. pulchellum, D. senile, etc. Distribution géographique. — Le genre Dendrobiwn se compose de plus de trois cents espèces, répandues sur une aire immense, comprenant principa- lement le sud-est de l'Asie, la Malaisie, l'Australie et les îles occidentales du Pacifique ; quelques espèces sortent de ces limites et se rencontrent dans le reste de l'Océanie, le sud de l'Inde et jusqu'au Japon; elles abondent surtout dans le sud du Burmah et la province de Moulmein. 9° Les Cymbidium Parmi les Cymbidium que l'on cultive habituellement, examinons d'abord les grandes fleurs, d'un beau blanc légèrement rosé, puis passant un peu au jaunâtre, du C. eburneuin. Nous savons reconnaître sans difficulté toutes les pièces du périanthe, et I" JUILLET 1892 131 nous ne donnerons plus de longs détails pour les faire distinguer plus facile- ment; remarquons seulement qu'elles sont étalées, et que les sépales sont un peu plus charnus que les pétales. Le labelle, divisé en trois lobes arrondis dont les latéraux se relèvent et embrassent un peu le gynostème, est soudé inférieu- rement, mais par ses bords seulement, avec la base de celui-ci, sur une lon- gueur de sept à huit millimètres; dans sa partie médiane et jusqu'à une hauteur de trois centimètres et demi à partir de la base, on remarque une bande plus épaisse que le reste du hmbe, d'un jaune pâle, large de six à sept millimètres, et dont les bords forment deux saillies qui vont se rejoindre brusquement au sommet, où elles sont beaucoup plus prononcées. Le gynostème, d'un blanc jaunâtre, dressé au centre de la fleur, mais un peu arqué en avant, est remarquablement développé, sa longueur atteignant près de cinq centimètres; il est très épais et charnu, de forme semi-cylindrique, un peu canaliculé et biailé antérieurement, où l'on voit en haut le large stigmate; tout au sommet et logé dans un cHnandre un peu oblique en avant, se trouve l'opercule de l'anthère, fortement bombé et d'un jaune très pâle. En soulevant celui-ci, on constate qu'il est divisé intérieurement en deux loges imparfaites et qu'il abrite deux pollinies d'un jaune orangé, presque globuleuses et de dimensions peu communes, car elles n'ont pas moins de quatre miUimètres de longueur, sur trois d'épaisseur; elles ont chacune un fort sillon sur leur face inférieure et elles se rattachent directement à un large rétinacle blanc, très mince et translucide, muni de chaque côté, à la base, d'une corne filiforme étalée en dehors. Parmi les autres espèces qui peuvent encore être analysées, mentionnons les C. Parishii et C. Dayanum (variétés du C. ehurneum pour Sir Joseph Hooker), C. aloifolium (C. pendulum), C. tigrinwn, C. Devonianum, C. grandifloriun (C. Hookerianuin), C. giganteuin, C. Lowianuin (considéré comme variété du précédent). Leurs caractères communs sont : « Sépales à peu près égaux, libres, étalés. Pétales semblables aux sépales ou « un peu plus petits. Labelle dressé, sessile à la base du gynostème, à base « concave, à lobes latéraux larges, redressés et embrassant lâchement le « gynostème, à lobe terminal recourbé, à disque ordinairement muni de deux e ]vc a. ist rs e S'adresser au bureau du Journal, 14, rue de Sèvres, PARIS. L m m u. E liTElATIiA 1 ■ Uil au Parc Léopold _A_ IB ]E\j KJ ]2^ JzLî -Lj Ij h ! S ORGANISE DANS SES LOCAUX UNE VASTE EXPOSITION-YENTE SPÉCIALE D'ORCHIDÉES IMPORTÉES en exemplaires de toutes forces Qui sera ouverte du T' au 31 Juillet courant ^3^ Les listes d'importation sont communiquées à toutes les personnes qui en font la demande. Nota Bene. — Étant ses Propres importateurs — c'^sl^à-dïre vendant toutes ses importations de pre- mière main — L'HORTICULTURE INTERNATIONALE peut céder ses plantes en sujets beaucoup plus forts et à BIEN meilleur COMPTE qu'on ne les trouve généralement dans le commerce. C'est ce qui explique qu'elle peut mettre en vente d'aussi beaux exemplaires à un prix aussi réduit. D, (SOCIÉTÉ ANONYME) ATELIERS DE CONSTRUCTION A MARLOIE Bureaux : 19, rue d'Idalie, Ixelle s- Bruxelles ATELIERS DE CONSTRUCTION FONDÉS EN 1891 CE QUI A PERMIS DE LES MONTER AVEC LES DERNIERS PERFECTIONNEMENTS Appareils pour Ckuffage à Eau chaude Économie de 00 7„ sur le combustile en comparaison de tous les systèmes connus La Société a été fondée par un groupe d'Amateurs et d'horticulteurs pour perfectionner les appareils de chauffage, dont tous les systèmes connus auparavant laissaient à désirer sous tous les rapports. pour serres a JARDINS D'HIVER, SERRES, FORCERIES ÉCOLES, THÉÂTRES, HOPITAUX MUSÉES, HOTELS, PRISONS, ATELIERS, ÉDIFICES PUBLICS, USINES, ETC. ÉCONOMIE. SOLIDITÉ. ÉTIDIÎS. DKVIS Nos appareils perfectionnés ont remplacé, à l'entière satisfaction des propriétaires, en 1891-1892, ceux qui existaient auparavant chez: S. M. le Roi des Belges, à Ciergnon ; M. G. Warocqué, au château de Mariemont (dix chaudières); D"" Capart, à Bruxelles; Jamar, à Boitsfort ; L'Hoeticultuee Inteenationale (Linden), à Bruxelles (toutes les grandes installations nouvelles); Martin-Cahuzac, à Bordeaux; MM. le comte de Moran, Morel-Jamar, Dallemagne, Grosjean, baron de Meylhand, comte de Liedekerke, de Ramaix, etc., etc. On peut les voir fonctionner journellement à L'Horticulture Internationale. L'HORTICDLTDEE INTERNATIONALE Parc Léopold, Bruxelles. Adresse télégraphique : LINDENIA, Bruxelles RÉOUVERTURE DE LA SERRE D'ORCHIDEES D'OCCASION Vendues à plus de 50 pour cent de Rabais A la demande d'un grand nombre de nos clients, nous leur annonçons que nous avons ouvert, depuis le 1er juj^^ «otre SERRE D'ORCHIDÉES D'OCCASION. Nous nommons ainsi une serre dans laquelle les amateurs trouveront pendant tout l'Été des Orchidées qui, par suite de légers accidents (feuilles déchirées, brûlées, jaunies, etc.) auraient besoin de quelque temps de culture pour se refaire et pouvoir être vendues aux PRIX ORDINAIRES, ainsi que les importations, qui arrivées cependant en bon état, ne seraient pourtant pas dans des conditions assez belles pour pouvoir être vendues au même prix que les exemplaires que nous four- nissons communément. ]¥os belles et nonibrenses importations nous permettent d'être très sévères sur ce point, et de mettre en réforme une quantité de très bonnes plantes. Nos clients et les amateurs sont donc vivement engagés à visiter souvent notre SERRE D'OCCA- SIONS; nous ne doutons pas (lu'ils n'y trouvent fréquemment des PLxVNTES RARES, de reprise rapide, qu'ils pourront acquérir à PLUS DE 50 POUR CENT de rabais. Le prix des plantes est indiqué sur chaque exemplaire. MM. les amateurs voudront bien se rappeler qu'il n'est pas nécessaire de faire des achats pour visiter l'Établissement. Comme nous ne fournissons à nos prix ordinaires que des plantes de tout premier choix, nous sommes très larges dans ce (lue nous appelons les PLANTES RÉFORMÉES. MM. les amateurs peuvent faire de VÉRITABLES TROUVAILLES parmi elles, car beaucoup de ces plantes sont supérieures, COMME SANTÉ ET COMME FORCE, à la généralité des plantes vendues ordinai- rement par les maisons concurrentes ou aux enchères publiques. La plupart des planta réformées, vendues comme occasion, n'ont pas fleuri; il pourra se trouver parmi elles des variétés supérieures de grande valeur. Nous publions fréquemment une liste avec prix des ORCHIDÉES D'OCCASION, pour les ama- teurs qui ne peuvent venir les visiter à l'Établissement. mm^ La liste numérotée des ORCHIDÉES D'OCCASION est à la disposition des amateurs. c) f ^ 3- année. l5 JUILLET 1892 3- année. IbJUILLtl \ii'd2 Numéro 57. LE JOURNAL DES ORCHIDÉES GUIDE PRATIQUE DE CULTURE PAR LUCIEN LIIMDEN Administrateur-Directeur de L'Horticulture Internationale Secrétaire de L'Orchidéenne AVEC LA COLLABORATION DE MM. J. Linden, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué, Comte de Moran, Max Garnier, Ém. Rodigas, Funck, A. Cogniaux, G. Joris, E. Roman, A. Van Imschoot, Fr. Desbois, D-- G. von Heerdt, E. Bergman, E. S. Rand. A. Bleu, D'' Van Cauwelaert, E. Bungeroth, Ch. Vasseur, G. Miteau, James O'Brien, R. Martin-Cahuzac, D-- Capart, Comte de Bousies, G. Mantin, J. du Trieu de Terdonek, O. de Kirohsberg, Vicomte de Novion, G. Rivois, J. Hatos, P. Silver, A. Ducos, A. Dallière, J. Nôtzli, F. Kegeljan, O. Ballif, R. Johnson, C. Ellner, Carlos Starker, A. de la Devansaye, FI. Claes, de Meulenaere, G. Diretti, A. van den Heede, Siesmayer, A. Wincqz, G. Kittel, Baron de Meylhand, Ch. Béranek, et les Chefs de Culture de « L'Horticulture Internationale. » Prix de FAbonnement : 10 francs par an I*»irnlt le 1" et le 1*'^ cle cliaqiie mois 0:V S'AOOIVIVE AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES Uépositaire pour lu France : IVI. O. DOIN, Éditeur, 8, Flace de l'Odéon, 3?AR,IS. Gaïul, iuipr. Eug. Vaiidcrliaeghen. LINDENIA IOONOGm^P»IIIB DES OIlOJail3ÉES PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO Ohaque livraison contient quatre belles planches richement coloriées Dii*ecteui* : «F. i:^lI%[DE:r\l Rédacteurs : LUCIEN LINDEN, EMILE RODIGAS, R. A. ROLFE Bureaux : 100, Rue Belliard, à Bruxelles IKT^g^ " Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe périodiques spéciaux aux Orchidées » Le prix de ces volumes a été fixé comme suit : 1" Volume (presque épuisé) 125 fr.; 2'"^ Volume, 100 fr.; 3'"^ Volume, 70 fr.; 4'"^ Volume, 70 fr.; 5"^ Volume, 65 fr. ; O'"*^ Volume, 65 fr. 7"^ VOLUME (EN COURS DE PUBLICATION) : 60 FRANCS I^es sept volumes pris ensemble : SSOO Tranes. La Lùidenia publie également DEPUIS LE lei- FÉVRIER 1891 UNE ÉDITION ANGLAISE EN VOLUMES DE 6 LIVRAISONS (2 VOLUMES PAR AN) Prix, de Paboiinement à chaque volume : f^^ shillings pour Péditîon einglaise. L'ORCHIDÉENNE SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES -A. bK;TJx:exjXjEs Présidents d'Honneur : MM. J. LINDEN, consul-général honoraire, pour la Belgique; Comte DU BUYSSON, auteur de l'Orcliidophite, pour la France; DE LANSBERGE, ancien gouverneur général des Indes Néerlandaises, pour les Pays-Bas. SECRETARIAT : 100, RUE BELLIARD, BRUXELLES Comité Directeur : Président : M. G. WAROCQUÉ, membre de la Chambre des Représentants de Belgique; Secrétaire : M. LUCIEN LINDEN, administrateur-directeur de L'Horticulture Intermiionale. Trésorier : M. J. DU TRIEU DE TERDONCK, propriétaire. LES MEETINGS SONT SUSPENDUS PENDANT LES MOIS DE JUILLET ET AOUT. SOMMAIRE DU bV NUMERO : Revue des Orchidées nouvelles ou peu connues 133 Causerie sur les Orchidées. — XXXVlll 135 Les Gatasetum 1>^^* Liiddçmannia Pescatorei Linden et Rchh. f 142 Les grandes introductions nouvelles 143 Conseils utiles ■ I4.j Les Orchidées populaires 14'J L ILLUSTRATION HORTICOLE REVUE MENSUELLE DES PLANTES LES PLUS REMARQUABLES DES INTPiODLGTlONS NOUVELLES ET DES FAITS LES PLUS INTÉRESSANTS DE L'HORTICULTURE Dîreeteiii- s •!. LIIVOEIV ADMINISTRA TEUr. REDACTEUR é^iiee: ROi>iOii.s COLLABORATION DE BOTANISTES ET HORTICULTEURS ÉMINENTS Prix de V abonnemenf , 'payable par anticipation : Par volume de 12 livraisons (de janvier à décembre) envoyées chacune franco par la poste Pour toute runion postale, 30 francs On s'abonne à radminislration de L'ILLUSTRATION HORTICOLE TO, rue Wîertz, à Bruxelles oi7isi que chez les principau.r libraires de BeJ(jiqiie et de Vétranger Envoi franco d'une livraison-spécimen sur demande affranchie accompagnée de 3 francs en timbres-poste. ON DEMANDE A ACHETER Le 1" Volume de la LINDENIA COMPLET ET INTACT KS" S'adresser au bureau du Journal. 15 JUILLET 1892 133 REVUE DES ORCHIDÉES NOUVELLES OU PEU CONNUES STANHOPEA MOLIANA Rolfe. — Espèce très remarquable et très belle introduite récemment par L'Horticulture Internationale, de Bruxelles, et qui a fleuri pour la première fois au mois d'avril dernier. Elle tient à peu près le milieu entre le 5. Wardi et le 5. Rùckeri. Les pétales et les sépales sont d'un blanc crème, tachetés de rouge pourpre clair; ces taches ont presque toutes une forme annulaire ; elles sont plus grandes et plus foncées sur les pétales. Le labelle est blanc, et a le dessous, ainsi que la cavité de l'hypochile et la partie antérieure de l'épichile, tachetés d'un abondant pointillé rouge pourpre. La colonne est pointillée de même. Lindenia, pi. 331. * * * DENDROBIUM X ROLFEAE. — Nouvel hybride provenant du D. primu- linuDi et 'du D. nobile, ce dernier étant le porte-pollen. Il a les pétales blancs, lavés de rose vif au sommet, les sépales d'un rose violacé pâle, blancs à la base, et rouge violacé à la pointe. Le labelle est blanc légèrement nuancé de jaune soufre, rose vif à la pointe, avec une série de stries marron à la gorge, sans macule. Gard. Chron., 23 avril, p. 522. * * PHALAENOPSIS X AMPHITRITE. — Hybride obtenu au moyen de la fécondation du P. Stuartiana par le P. Sanderiana. Ses fleurs sont intermé- diaires entre celles des deux parents. Les pétales' sont analogues à ceux du dernier, avec une teinte rose pourpre à la base; les sépales sont mauve pâle ou jaune nankin foncé {sic), bordés de blanc et lavés également de pourpre à la base ; les sépales latéraux sont tachetés de fines macules pourpres à la base. Le labelle rappelle beaucoup, comme forme et comme coloris, celui du P. San- deriana. Gard. Chron., 14 mai 1892. *■ 134 LE JOURNAL DES ORCHIDEES DENDROBIUM X NESTOR O'Brien. — Hybride provenant de la fécon- dation du D. Parishi par le D. superbiun anosmiuii, et qui a fait son apparition dans l'importante collection de Charles Winn Esq., Selly Hill, Birmingham. Il est à peu près intermédiaire entre les parents, et possède la forte odeur de rhubarbe qui caractérise ce groupe, malgré l'épithète ajoutée au nom de la seconde espèce, et qui n'est probablement pas très justifiée. Les segments sont blancs lavés de pourpre, et le labelle, notablement pubescent, est blanc strié et maculé de pourpre. Gard. Chron., 4 juin 1892. MASDEV ALLIA X CASSIOPE Hort. — Hybride très intéressant obtenu dans la collection de M. le capitaine Hincks, de Thirsk, qui fait une étude spé- ciale de la fécondation artificielle des Masdevallia et en est déjà à son troisième succès. Cet hybride provient du M. tnangularis fécondé par le M. Harryana ; il a la forme du premier, agrandie et embellie, avec le sépale dorsal réfléchi du second. Comme coloris, il est très attrayant ; la surface est entièrement recou- verte d'un fin pointillé rouge pourpre très dense sur fond pâle, presque jaunâtre, produisant un effet d'ensemble très curieux, tenant le milieu entre le rouge vif et le jaune. C'est en somme une acquisition d'un grand intérêt. Gard. Chron., II juin, p. 749. LAELIO-CATTLEYA X PHOEBE O'Brien. — Hybride provenant du Cattleya Mossiae fécondé par le Laelia purpurata, et obtenu dans la collection de M. Norman C. Cookson, d'où sont déjà sorties tant de belles nouveautés dues à la fécondation artificielle. Comme port, la fleur rappelle à peu près le Laelia purpurata, sauf le labelle, qui a le lobe antérieur très allongé et moins large que dans les deux parents, et les lobes latéraux relevés aux coins. Comme coloris, il est tout à fait distinct; les pétales et les sépales sont d'un riche jaune indien, et le lobe antérieur du labelle est rouge cramoisi pourpré. Une particularité digne de remarque, c'est que cet hybride est le résultat d'un croisement dont l'inverse avait déjà été effectué et avait donné un produit bien diiïérent, le Laelio-Cattleya X Hippolyta. Le L.-C. X Phoebe a été exposé le 3 mai dernier au meeting de la Royal Horticultural Society, à Londres, et y a reçu un certificat de i""^ classe. Gard. Chron., 18 juin, p. 791. Max Garni er. 15 JUILLET 1892 135 CAUSERIE SUR LES ORCHIDEES XXXVIII. — La serre aux Cattleya et Laelia {Suite, voir p. 121) C. nobilior. Considéré généralement comme une variété du C. Walkeriana. C. Percivaliana. Espèce assez analogue au C. Mossiae, mais plus petite dans toutes ses parties, et fleurissant à la même époque que le C. Trianae, vers la fin de l'hiver. Ses fleurs ont un coloris d'une richesse exceptionnelle, et si elles avaient l'ampleur merveilleuse des précédentes, elles se placeraient dans les premiers rangs du genre. Les pétales et les sépales sont roses, lavés de pourpre, et les premiers généralement plus foncés que les seconds. Les lobes latéraux du labelle ont le même coloris, mais mélangé de jaune; le lobe antérieur est d'un riche cramoisi pourpré nuancé de marron et de jaune d'or, avec les bords pâles ondulés ; le disque est d'un jaune fauve tournant à l'orangé, et strié de pourpre. C. porphyroglossa. Sépales et pétales rouges nuancés de jaune, labelle ayant les lobes latéraux de la même couleur, enveloppant la colonne, et le lobe antérieur recouvert de lamelles et de granulations. Espèce assez rare aujourd'hui. C. qiiadricolor . Yo'w Cattleya Trianae. C. Sanderiana. Une forme du C. gigas. C. Schilleriana. Espèce très analogue au C. Aclandiae, mais ayant le feuillage plus sombre ; on la considère parfois comme un hybride naturel entre cette espèce et le C. gnttata, et il est en effet sensiblement intermédiaire entre eux. Il est originaire du Brésil, probablement de la province de Bahia. Le C. Schilleriana a les fleurs d'un rose bronzé foncé, parfois tacheté; le coloris est d'ailleurs des plus variables dans cette espèce. Le labelle est rouge pourpre rayé de blanc et bordé de rouge vif. La floraison se produit en avril-mai et dure trois ou quatre semaines. Synon5'me : Cattleya Rcgnelli. C. Schofieldiana. Espèce du groupe granulosa, d'une grande beauté de forme 136 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES et de coloris. Les pétales et les sépales sont d'un jaune fauve, nuancé de vert pâle et de pourpre, et abondamment tacheté de rouge pourpre foncé. Le labelle est magenta pourpré, couvert de granulations, avec les lobes latéraux blancs teintés de rose. Fleurit en août. Pays d'origine : Brésil. C. Skinneri. D'une grande tîoribondité et d'un coloris très attrayant, le C. Skinneri est une espèce charmante qui a sa place marquée dans toutes les collections. Il est de taille moyenne comme végétation et comme fleur, et forme de fortes touffes qui présentent à l'époque de la floraison, c'est-à-dire aux mois d'avril et mai, l'aspect de buissons de fleurs. Ses fleurs ont les pétales et les sépales d'un rose pourpré vif, le labelle de la même nuance ou un peu plus foncé, avec le disque blanc formant un ravis- sant contraste. C'est une des plus anciennes espèces connues; il fut découvert dès 1836 par M. Ure-Skl\ner au Guatemala. Sa variété alba, d'un blanc pur sauf une petite macule jaune pâle au labelle, est très belle et fort recherchée. C. speciosissima. Magnifique espèce, de forme et de coloris exquis, et qui n'a qu'un défaut, celui de ne pas fleurir aussi réguhèrement ni aussi abondamment que la plupart des autres Cattleya. Les sépales et les pétales sont d'un rose pâle très doux, à peu près couleur de chair; le labelle, assez arrondi, a le lobe antérieur cramoisi vif avec des marques blanches et jaunes irrégulières vers le centre, et quelques stries améthyste vif. Fleurit aux mois de septembre et octobre, et se conserve en plein éclat pendant environ trois semaines. C. superba. Espèce de taille moyenne, originaire du Brésil, qui produit une assez grande abondance de fleurs. Ces fleurs sont entièrement nuancées de rose vif; le labelle est plus foncé. La floraison a lieu aux mois de mai et juin, et dure de trois semaines à un mois ; les grappes portent de trois à cinq ou six fleurs. Le C. superba est originaire du Brésil, où il fut découvert dès les premières années du siècle par le célèbre voyageur A. de Humboldt, puis par Martius, dans la région de l'Orénoque. M. Rand, qui a fréquemment collecté ce Catt- leya, lui a consacré dans le Journal des Orchidées d'intéressantes notes aux- quelles nous renvoyons le lecteur. La variété splendens est la plus belle forme de cette espèce, très appréciable dans les collections et qui n'a que le défaut d'être un peu moins facile à cultiver 15 JUILLET 1892 137 que le reste du genre. En la cultivant en serre chaude, on obtient néanmoins de bons résultats. C. Trianae. L'une des plus célèbres et des plus belles espèces du genre, d'autant plus précieuse qu'elle fleurit en hiver, un peu après la fin de la floraison du C. Warocqueana. C'est aussi l'une des plus riches en variétés de coloris divers, et dont l'énumération prendrait une place considérable. Le port de la plante et de la fleur fait reconnaître immédiatement le C. Trianae; quant au coloris, on peut dire d'une façon générale que les pétales et les sépales sont d'un rose plus ou moins vif, le labelle moins étalé que dans les C. Mossiae, Mendeli, etc., ayant à la partie antérieure une macule nettement délimitée, d'un rouge cramoisi pourpré éclatant, tandis que le disque est jaune plus ou moins orangé, parfois strié de pourpre. Le C. Trianae fut découvert vers 1860 par les collecteurs de M. Linden dans la Nouvelle-Grenade. Il est au nombre des Cattleya les plus faciles à cultiver et les plus réguliers comme floraison. C. Walkeriana. Espèce de petite taille, mais qui produit des fleurs assez grandes et de forme curieuse et très attrayante. Les pétales et les sépales larges et amples, les premiers surtout remarquablement dressés, sont d'un coloris rose lilacé plus ou moins vif; le labelle a les lobes latéraux érigés, recouvrant seulement en partie la colonne très large, et le lobe antérieur étalé, semi-circulaire, largement bordé de pourpre en avant, tandis que le disque est blanc ou jaune pâle avec quelques fines stries pourpres rayonnant sur la bordure foncée. Le C. Walkeriana est originaire du Brésil, d'où il fut introduit en 1839. Il fleurit vers le mois de février. La variété dolosa et la variété nohilior sont les plus connues; la première se distingue par cette particularité que les tiges florales sont issues du sommet des bulbes, entre les feuilles, tandis que dans le type elles apparaissent à la base, et prennent naissance du rhizome. La seconde a les fleurs plus grandes que le type, et les lobes latéraux du labelle recouvrant la colonne sur toute leur longueur. C. Warneri. Magnifique espèce très analogue au C. labiata vera, et qui ne s'en distingue guère que par l'époque de sa floraison et par des caractères purement horticoles. Elle fleurit aux mois de juin et juillet. Le C. Warneri a été introduit du Brésil vers 1860. Les pétales et les sépales sont d'un rose clair teinté de rouge lilacé pourpré. 138 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES , le labelle a le lobe antérieur d'un beau rouge pourpré, souvent bordé de rose, et le disque jaune d'or ou orangé strié de blanc ou de rose. C. Warscewiczi. Nom donné par certains auteurs au C. gigcis. * * Laelia L. albida. Espèces à fleurs petites, mais très attrayantes, produites par grappes de cinq à huit, et d'un charmant coloris. Les pétales et les sépales sont blancs, le labelle, très allongé, est rose vif plus ou moins foncé, avec la crête jaune. Le L. albida, introduit depuis 1832, est originaire du Mexique. Il fleurit en décembre et janvier; il est malheureusement assez difficile à bien cultiver. Nombreuses variétés, notamment : rosea, à fleurs rose pâle ; salmonea, dont le nom indique le coloris ; Marianae, sulphurea, bella. L. amanda. Ce Laelia est généralement considéré comme un hybride naturel, dont les parents pourraient être le L. crispa ou le lobata, et le Cattleya inter- media. Il est d'un coloris fort gracieux; au point de vue de la forme, ainsi que par les veines réticulées du labelle, il rappelle un peu le C. maxima. Les pétales et les sépales sont rose chair, le labelle un peu plus foncé et veiné de pourpre. Il fleurit au mois d'octobre. Pays d'origine : Brésil. L. anceps. Superbe espèce, l'une des plus précieuses pour la fleur coupée. Il fleurit abondamment, à une époque de l'année qui augmente beaucoup son prix, et ses fleurs, d'une forme très élégante, ont aussi beaucoup d'éclat. Les pétales et les sépales sont rose lilacé vif, le labelle allongé a en avant une macule d'un beau rouge pourpre, et est orné à l'intérieur et à la gorge de stries rouge foncé sur fond jaune d'or. Les fleurs apparaissent en décembre- janvier, et se forment sur une assez longue tige semi-érigée, par grappes de trois à cinq. Pays d'origine : Mexique. Culture en serre tempérée-froide (serre mexicaine). Il existe un très grand nombre de variétés du L. anceps, et notamment, comme le Journal des Orchidées le mentionnait dans son premier numéro, un grand nombre de formes presque blanches. Le L. anceps sl été introduit en Europe dès 1835. L. L. (Sera, continué.) 15 JUILLET 1892 13g LES CATASETUM Le genre Catasetum est connu depuis fort longtemps, et comprend actuelle- ment un nombre considérable d'espèces, provenant pour la plupart de l'Amé- rique Tropicale, quelques-unes du ^lexique ; aussi doivent-elles être cultivées en serre chaude, ou tout au moins, pour un petit nombre, en serre tempérée- chaude. Les Catasetum se rencontrent généralement, à l'état naturel, dans les clai- rières des forêts, sur les hautes branches d'arbres dénudés, exposés aux rayons du soleil. Dans ces régions les pluies durent six mois presque constamment, et la saison sèche se prolonge pendant les six autres mois de l'année; les plantes sont alors dans un état de repos complet, les bulbes perdent leurs feuilles et deviennent secs et durs. Ces conditions sont évidemment très intéressantes à signaler, car il en ressort des indications précieuses pour la culture des Catasetum dans nos climats. Notre collaborateur M. Ed. S. Raxd, dont on connaît la haute compétence dans ces matières, et qui a recueilli lui-même de longues observations sur place, a fait au sujet des Catasetum, la remarque suivante : « Ces plantes, en « général, ne supportent pas d'être cultivées sur des matériaux morts; sur « bloc surtout, elles dépérissent rapidement et meurent. Le seul moyen de les « conserver en bon état est de les cultiver sur des arbres, c'est-à-dire sur du « bois vivant. Faute de connaître cette particularité, j'en ai d'abord perdu « beaucoup, que je n'ai plus redécouverts jusqu'ici, et dont je n'ai malheu- « reusement pas conservé d'échantillons. » Cette observation est assez curieuse, et surprendra beaucoup de cultivateurs d'Orchidées. On comprend encore aisément que tel ou tel genre ne réussisse pas bien sur bloc, dans nos serres surtout, à cause des différences de traitement qui en résultent; il est certain que dans cette culture les racines reçoivent toujours notablement moins d'humidité et moins de nourriture, et sans doute aussi moins d'air; mais dans le pays natal, où les plantes ont la chaleur, l'humidité, toutes les circonstances naturelles propices à leur bien-être, la 140 LE JOURNAL DES ORCHIDEES différence n'est pas la même ; et surtout, on a peine à s'expliquer la distinction entre un arbre vivant et un arbre mort au point de vue de la croissance de l'épiphyte, qui, il ne faut pas l'oublier, n'est pas un parasite. En rapprochant cette particularité de la prédilection manifestée, comme l'expliquaient' dans ce journal M. Bungeroth et M. Rand lui-même, par les Orchidées pour cer- taines essences, et par certaines espèces pour certains arbres spéciaux, n'est-il pas permis de conclure que les rapports entre l'épiphyte et le tronc qui le supporte sont plus intimes qu'on ne l'avait généralement supposé jusqu'ici, et ne se bornent pas à un. simple contact ? Les Catasetum offrent un intérêt particulier au point de vue scientifique, parce qu'ils produisent des fleurs de deux sexes; cette anomalie, qui avait d'abord causé dans la nomenclature du genre des erreurs considérables, est curieuse à étudier au point de vue de la fécondation, et donne lieu à deux remarques intéressantes. D'une part, il semble que la nature ait voulu, dans ce genre comme dans les autres à peu près sans exception, favoriser les croi- sements et empêcher la fécondation légitime d'une espèce par elle-même, ainsi que Darwin l'avait d'ailleurs parfaitement pressenti; en effet M. Rand écrit que, d'après les observations qu'il avait faites pendant de longues années, les fleurs mâles et les fleurs femelles, lorsqu'elles ne sont pas sur la même grappe (ce qui arrive assez souvent), ne s'épanouissent jamais en même temps. D'autre part, cette fécondation, qui ne peut presque pas être autre chose qu'un métissage, est tout particulièrement facilitée par là construction des organes .spéciaux. Dans le genre Catasetum, en effet, les loges des anthères sont reliées à une antenne, qui s'allonge, couchée contre la face inférieure de la colonne, jusque vers l'intérieur du sac du labelle, et se redresse en courbe à son extrémité. Cette antenne joue le rôle d'un ressort, d'une grande délica- tesse ; une autre antenne lui fait pendant, parallèle à elle, sur l'autre bord de la colonne; mais celle-ci est inactive, et, chose remarquable, elle n'a pas son extrémité recourbée en avant comme la première. L'ensemble constitue un appareil balistique à détente extrêmement facile; qu'une mouche, un insecte quelconque, vienne se poser sur la fleur et se promener soit sur le labelle, soit sur la colonne, il ne tardera pas, inévitablement, à rencontrer la pointe de l'antenne-ressort, et à ce contact, les loges de l'anthère seront projetées en avant sur l'insecte. Or les pollinies, généralement plates et de forme assez massive, sont enfer- mées dans une sorte d'étui d'où dépasse seulement le filet qui les réunit, et 15 JUILLET 1892 141 qui est muni à sa base d'une masse d'ordinaire blanchâtre, visqueuse et collante comme de la glu. Cette petite masse reste collée au dos de l'insecte, et avec elle les pollinies ; si cet insecte, dans son vol vagabond, va se poser ensuite sur une fleur femelle, en passant contre le stigmate il mettra sans s'en douter les pollinies en contact avec lui, et elles y resteront collées, opérant la fécondation. Au point de vue de la vie en serres dans nos climats, on pourra remarquer que les Catasetum y produisent rarement des fleurs femelles, et il semble que dans les pays d'origine cette différence existe également, car M. Rand écrit que « dans les Catasetum de tous les groupes, la proportion des fleurs mâles aux fleurs femelles est de plus de mille à un. » Les Cycnoches au contraire, qui se signalent par la même anomalie qu'eux, donnent beaucoup plus souvent des fleurs femelles que des mâles. Mais qui expliquera ces bizarreries de la nature? Les fleurs femelles sont généralement très différentes de forme des mâles, peu nombreuses sur chaque grappe, de taille petite en comparaison des autres, mais d'un coloris plus clair et plus agréable. M. Rand mentionne notamment une espèce qui a les fleurs mâles noires, jaunes et vertes, avec le labelle très frangé, et présentant un aspect vraiment fantastique, tandis que les fleurs femelles sont colorées de vert et d'un beau jaune, très belles, et pourraient être prises au premier abord pour un Cypripedium. Il est difficile d'imaginer l'espèce dont il s'agit ; c'est peut-être le C. Christya- iiHin ou quelque autre voisine, car le groupe des espèces à fleurs sombres et à forme fantastique est fort nombreux (C. gnomus, C. saccaiiiiii, C. barbatum, etc.). Quant aux fleurs femelles, nous avouons être fort peu famiharisé avec elles, et peu de personnes en Europe ont eu l'occasion d'en étudier dans plusieurs espèces. * * La culture des Catasetum en général n'est pas difficile ; ce sont des plantes robustes, végétant bien et donnant des tiges florales de forte dimension ; parmi les Orchidées de serre chaude, ils peuvent être considérés comme des plantes « de fond, » en quelque sorte, moins brillantes, mais moins exigeantes aussi que beaucoup d'autres. Ils affectent souvent des coloris sombres, ce qui écarte d'eux la vogue (quoiqu'il existe d'ailleurs des exceptions très remarquables), mais ils ne méritent pas d'être dédaignés, et la bizarrerie de leurs formes constitue bien souvent un contraste très opportun avec des fleurs plus claires et plus harmonieuses. L. L. (Sera continué.) 142 LE JOURNAL DES ORCHIDEES LÛDDEMANNIA PESCATOREI linden et rchb. f. J'ai eu le plaisir de recevoir ces jours-ci, grâce à une aimable attention de M. KiENAST-ZoLLY, l'amateur très distingué de Zurich, une inflorescence de cette espèce si curieuse. Ce n'est certes pas une nouveauté, car son introduction remonte à quarante-quatre ans; mais c'est une très grande rareté, et encore aujourd'hui l'une des plantes les plus mystérieuses de la famille. Voici dans quels termes M. Rolfe, de Kew, la mentionnait il y a trois ou quatre ans dans le Gardeners' Chronide : « Une belle inflorescence envoyée à Kew par M. F. W. MooRE,de Glasnevin, « pour être déterminée, est reconnue comme appartenant à cette rare et « superbe espèce, et rappelle la plante d'une espèce très proche alliée, le « L. Lehmanni, exposée par Sir Trevor Lawrence à South Kensington, et « qui excita tant d'intérêt. Le racème que j'ai actuellement sous les yeux a un « peu moins de 90 centimètres de longueur, et est couvert sur sa plus grande « partie de fleurs orangé et brun analogues à celles d'un Aerides, qu'elles « rappellent bien comme port. « L'espèce fut introduite en 184.8 par M. Linden, et fleurit dans la collection « de M. Pescatore, à Paris. Ce fut d'après quelques fleurs détachées de cette « plante que Lindley la décrivit sous le nom de Cycnoches Pescatorci, en men- « tionnant que la grappe avait quatre-vingt-dix centimètres de longueur et « portait quatre-vingt seize fleurs. La planche publiée par M. Linden dans la « Pescatorea, I, t. 22, représente la grappe trop lâche, car les fleurs sont un peu « moins nombreuses sur l'inflorescence de M. Moore, et cependant le racème « est beaucoup plus dense que dans la planche en question. « L'espèce est originaire d'Ocana, et fut découverte par Schlim à une altitude « de 3000 mètres au-dessus du niveau de la mer. « Mais cette remarquable plante, qu'est-elle exactement? Est-ce un véritable « genre, ou une forme sexuelle de Cycnoches, d'Acineta, de Peristeria ou « d'autre chose ? Bentham la rapporte au genre Cycnoches, mais comme on « connaît les deux sexes de ce genre, je ne crois pas qu'elle puisse y rentrer; « encore ne parlé-je pas de la différence de port. Les conclusions auxquelles 15 JUILLET 1892 143 « s'est arrêté Reichenbach sont plutôt favorables au genre Acineta, car il dit « qu'une certaine année MM. Veitch lui avaient envoyé ce qui paraissait être « un Lùddemannia et que l'année suivante la plante montra l'abominable « inflorescence de V Acineta erythroxantha, dont il obtint d'ailleurs de bonnes « semences. Les personnes qui voudraient lire cette intéressante note dans « l'original pourront consulter le Journal of the Royal HorticuUural Society, « p. 20. Néanmoins Reichenbach conclut en disant que les Lùddemannia sont « peut-être des formes sexuelles d'Acineta, ou peut-être de Peristeria. Il est « certain que des plantes que l'on croyait être des Lùddemannia se sont révélées « par la floraison comme des Acineta, mais il paraît étrange que personne n'ait « vu un Acineta produire des variations de ce genre; et puis le pollen de ce « genre semble être parfait. Il est donc à espérer que la plante de M. Moore « continuera à prospérer et à fleurir tous les ans, et que nous aurons l'occasion « de recueillir ainsi de nouvelles informations. » Je puis ajouter que l'examen d'une partie de l'inflorescence provenant de la collection Kienast-Zolly n'a fait que confirmer M. Rolfe dans l'opinion que les Lùddemannia constituent bien un genre, et le L. Pescatorei une espèce distincte. L. L. LES GRANDES INTRODUCTIONS NOUVELLES Warscewiczella Lindeni La gravure ci-dessous (fig. 17) donnera une idée très exacte de cette nouvelle espèce, introduite récemment par L'Horticulture Internationale, et dont l'apparition a causé une grande impression. Le Warscewiczella Lindeni a les fleurs de très grande taille ; la gravure est à peu près de grandeur naturelle. Il se distingue au premier abord d'une façon saississante par son coloris blanc et par la forme du labelle très ample et largement étalé. Les sépales et les pétales, étalés horizontalement d'une façon curieuse, sont blanc pur; le labelle, également blanc, porte à la gorge quelques lignes bleu violet un peu irrégulières qui s'étendent en avant jusqu'à la moitié de la longueur du lobe antérieur. La nouvelle espèce sera probablement consi- dérée comme une des plus belles, sinon la plus belle du genre. Elle a produit sur les connaisseurs l'impression la plus favorable à Bruxelles, où elle a .144 LE JOURNAL DES ORCHIDEES obtenu de L'Orchidéenne un Diplôme d'honneur de i'''= classe à l'unanimité, comme à Londres, où elle a reçu un Certificat de i''^ classe à un meeting de la Société Royale d'Horticulture. Les botanistes de Kew nommeront probablement cette belle Orchidée Zygo- peialum Lindeni, le genre Warscewiczella étant aujourd'hui rangé à l'état de yf-> T. Fig. 17. — Warscciviczella Lindeni (d'après le Journal of Horticulture). simple section ; mais au point de vue horticole, j'avoue que je préférerais le nom sous lequel elle est déjà connue, car les Warscewic^ella forment un groupe bien caractéristique, facile à reconnaître, et il est fâcheux de changer aujour- d'hui une habitude si bien prise. Ce n'est pas un avantage si commun, que celui d'un genre facile à reconnaître pour les amateurs qui ne sont pas savants. Les Warscewic2ella se reconnaissent aussi un peu au coloris, et c'est une 15 JUILLET 1892 145 chose assez curieuse que la fréquence dans certains genres d'une couleur par- ticulière, apparaissant dans la plupart des espèces. Dans le genre Warscewic- zella, la nuance la plus habituelle est le pourpre, tirant plus ou moins sur le violet. C'est ainsi que le W. discolor est jaunâtre clair, nuancé de violet indigo, avec le labelle teinté de cette couleur; le W. candida a les fleurs rose pourpré et le labelle marqué de pourpre; le W. picta a le labelle marqué de pourpre; le TF. Wailesiana a le labelle veiné de violet; le W . Wendlandi a le labelle veiné de pourpre avec des dents violettes ; le W. aromatica a le labelle pourpre foncé. Ainsi le rouge domine dans le Cattleya, le jaune dans les Dendrobium et les Oncidium, le bleu dans les Aganisia, le brun foncé dans les Catasetum, etc. Max Garnier. CONSEILS UTILES Les Chysis aurea sont encore en fleurs actuellement, et leur floraison est fort attrayante, de belle grandeur, de forme charmante et de coloris très gracieux. Les Chysis n'ont qu'un défaut, c'est que leurs fleurs passent généralement vite, surtout le C. aurea. Il serait cependant facile de les conserver beaucoup plus longtemps, moj'ennant une précaution fort simple. Ce qui fait passer ces fleurs si promptement, c'est qu'elles sont fécondées, et, chose rare dans la famille des Orchidées, fécondées par leur propre pollen. La fécondation directe se fait très facilement dans ce genre, et même il arrive assez souvent qu'elle s'opère avant l'épanouissement de la fleur; par suite, la colonne ne tarde pas à gonfler et les segments s'affaissent ; la fleur n'est plus alors bonne qu'à couper. Le nom générique rappelle même cette particularité; il vient d'un mot grec qui signifie fusion. Il fut donné par Lindley qui fonda le genre sur l'espèce C. aurea, et qui avait été frappé du boursouflement de la colonne et de l'appa- rence malformée de l'anthère, circonstances dont il n'avait peut-être pas discerné la véritable cause. Il est presque toujours facile d'éviter la fécondation, en enlevant les polli- nies dès que les fleurs viennent de s'ouvrir; de cette façon on conservera ces fleurs beaucoup plus longtemps. 146 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Lorsque les feuilles d'Orchidées souffrent d'un accident local, provenant du fait des insectes, ou de certains champignons, par exemple, la chloroph5dle n'est détruite que dans les parties lésées ; il se produit alors des taches brunes, qui peuvent dans certains cas s'étendre et gagner toute la surface, mais qui ne se propagent que lentement. Il faut alors examiner avec soin l'organe malade, et enlever les insectes ou les champignons par un lavage minutieux, opéré jusque dans les moindres replis, avec de l'eau de nicotine. Si le mal est trop étendu, le mieux sera de couper la feuille atteinte. Il arrive souvent que des fumigations trop denses ou trop prolongées font noircir les feuilles; c'est le grand inconvénient des fumigations de vicier l'air des serres si elles ont une longue durée, et il faut reconnaître qu'elles seraient inefficaces dans le cas contraire. Les Masdevallia et les Odontoglossum sont particulièrement sensibles à cette cause de maladie. Ignotus. LES ORCHIDEES POPULAIRES V. — Phalaenopsis Schilleriana Cette splendide espèce, d'un port, d'une forme et d'un coloris si gracieux, est assurément une des merveilles de la serre chaude. Égale en grandeur au P. gi'andiflora, elle contraste avec lui par le coloris rose tendre de ses fleurs, relevé ça et là par un fin pointillé rouge vif, et par le jaune clair du callus du disque. Ses feuilles elles-mêmes, d'un vert sombre marbré d'une façon irrégulière de blanc grisâtre, sont d'une grande élégance. Le P. Schilleriana produit des tiges florales d'une longueur remarquable, très ramifiées et portant un nombre considérable de fleurs. Ces fleurs se conservent fort longtemps. Il fut introduit de Manille en 1S58 par le consul Schiller, de Hambourg, che2 qui il fleurit pour la première fois au printemps de 1860, et à qui il fut dédié à juste titre par le célèbre professeur de Hambourg, Reichenbach. Il avait cependant été découvert quelque temps auparavant et expédié en Europe, mais un accident avait empêché qu'il fût connu dès cette époque. Voici, en effet, ce que Seeman écrivait dans la Bonplandia, le i" juin 1856, en parlant de la collection de M. Linden, à Bruxelles : « Il est arrivé un lot de Phalaenopsis ainabilis... ; au bout de 15 JUILLET 1892 147 « quinze jours tous les exemplaires étaient remis du voyage ; un nouveau « Phalaenopsis, à feuilles tachées d'argent, n'a malheureusement pas pu être « sauvé. » Il ne tarda pas à être introduit en Europe en quantités a.ssez considérables, et devint rapidement une des Orchidées de serre chaude les plus recherchées des amateurs. Dès 1862, on signalait sa floraison en Angleterre, et l'année suivante, une plante appartenant à la collection de M. R. Warner produisait une panicule d'une longueur d'un mètre, portant 76 fleurs épa- Fig. 18. — Phalaenopsis Schillcriana, nouies; il était facile dès lors de prévoir quelle place importante cette magni- fique espèce était appelée à prendre dans les collections d'Orchidées. Le P. Schilleriana atteint quelquefois des dimensions considérables ; parmi les spécimens les plus remarquables, M. Rolfe {Lindenia, 1889, p. 74) cite celui que M. Warner envoya en 1869 à l'exposition de S' Pétersbourg, et qui, avec ses 120 fleurs épanouies, produisit une grande impression ; puis celui qui fleurit dans les serres de Lady Ashburton , et qui fut figuré dans le 148 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Gardeners' Chronicle en 1875. Cet exemplaire portait trois panicules, ayant respectivement 96, 108 et 174 fleurs, soit ensemble 378 fleurs. Cette plante fut vendue à la salle Stevens, le 28 juillet 1875; l'acquéreur, Sir Trevor Lawrence, la paya 32 guinées (840 francs). Le P. Schilleriana croît, de même que plusieurs de ses congénères, aux îles Philippines, dans des endroits hunlides et ombreux, sur les versants des mon- tagnes, à une altitude de 370 à 500 mètres, c'est-à-dire un peu plus haut que le P. Aphrodite (ou P. amahilis des serres). Il est rare qu'on puisse en obtenir des divisions, et toutes les plantes, ou à peu près, qui en existent dans les cul- tures ont dû être importées des pays d'origine. Le P. Schilleriana produit d'assez nombreuses variations, dont quelques- unes ont reçu des noms distincts, notamment la variété delicata dans laquelle les segments sont lavés de rose très pâle; la variété splendens, grande et d'un riche coloris ; la variété vestalis, blanche avec très peu de taches jaunes ; enfin la variété imniaculata, entièrement blanche, avec le disque jaune et les lobes latéraux du labelle bordés de violet, sans aucune macule. Notre gravure (fig. 18) montrera en même temps au lecteur la forme et le mode d'emploi des soucoupes en terre dont nous avons déjà parlé à plusieurs reprises. Ces soucoupes sont fort commodes pour élever les pots et rapprocher les plantes de la lumière, ou en mettre quelqu'une particuhèrement en évidence; elles ont surtout le grand avantage de permettre d'entretenir autour des plantes une humidité constante très favorable à la végétation des Orchidées. Il n'est pas nécessaire en général d'en mettre une au-dessous de chaque plante, ce qui ferait peut-être un excès d'humidité, une de loin en loin suffit. On en emploie naturellement un. plus grand nombre dans les serres froides, pour les Odon- toglossum, Masdevallia, Disa, etc. G. Rivois. ERRATUM. — Quelques erreurs d'impression se sont glissées dans le texte de la lettre de M. Roman, pubhée dans notre dernier numéro; le lecteur aura déjà fait de lui-même les rectifications suivantes : Page 125, avant-dernière ligne : au moins on ne pourra soutenir, etc. Page 126, ligne 6 : il ne suffit pas que je sois persuadé. ■ Page 128, ligne 19 : activité au lieu d'actualité. PETITES NOUVELLES ET PETITE CORRESPONDANCE L. C, à Vienne. — La vanille utilisée comme condi- ment et assaisonnement est la V. aromatica. Cette espèce produit aisément ses graines dans les serres de nos climats (par la fécondation artificielle bien entendu), et contrairement à ce qu'on aurait pu croire, plusieurs auteurs mentionnent que ces graines sont aussi parfu- mées qu'à l'état naturel. Nous ne saurions vous indiquer exactement la prépa- ration culinaire que les gousses de Vanille doivent subir avant de pouvoir être employées dans les desserts; il est probable qu'elles sont sécliées au soleil ou dans le four. Quant aux autres geni-es, et notamment aux Cattleya, nous n'avons jamais observé ni entendu dire que leurs graines fussent parfumées d'une façon analogue. Ou pourrait en faille des essais, mais il serait bon d'y apporter une certaine prudence, car, ainsi que vous le dites fort bien, il se peut que certaines graines soient vénéneuses. R. V. B. — Les Odontoglossum ont toujours, ou presque toujours, les feuilles plus longues d'un côté du bulbe que de l'autre (nous parlons des feuilles qui par- tent de la base). C'est du côté oii la feuille est la plus longue qu'apparaît la tige florale, à moins (ju'il s'en forme des deux côtés, ce qui se voit aussi. 1^. P. — Le Catasetum Christyanum (l'y en second lieu, le nom étant dérivé du nom propre Christy) a les pétales érigés, comme dans la plupart des espèces du genre, d'ailleurs, et collés contre le sépale dorsal ; les pétales et les sépales sont d'un brun foncé, presque noir; le labelle est un peu plus pâle, et a une forme semi-globuleuse, à cause du sac très prononcé et arrondi. Le lobe antérieur est vert lavé de brun, très denticulé et frangé sur les bords ; les lobes latéraux sont vert clair, garnis sur les bords de franges qui afïéctent la forme de longs cils noirâtres. La colonne est verte. — L'abondance des matières nous a obligé de re- mettre au prochain article la question culture. Nous ne l'oublierons pas, soyez-en certain. lADHIKIlCD régisseur ou garde, même place depuis 19 ans, ayant obtenu ONZE MÉDAILLES, or, UnnUINlLn vermeil et argent dans divers concours, connaissant la culture des Orchidées, demande emploi en France ou en Belgique ; la femme pourrait au besoin faire la cuisine. S'adresser au bureau du journal, aux initiales P. M. I A D n I Kl I C D ^'^''ié sans enfant, 28 ans, demande place dans maison bourgeoise, région rapprochée de JAri U 1 1\ I Lri Paris ou Maisons-Laffitte. S'adresser à M. Louis Girard à Guitrancourt (Seine-et-Oise). LE MONITEUR D'HORTICULTURE LE MEILLEUR MARCHÉ DES JOURNAUX HORTICOLES FRANÇAIS Publié sous la direction de M. LUCIEN CHAURÉ Officier d^ Académie — Chevalier du Mérite agricole Parait le lO et le S 5 de cliaq.vie m-ois PRIX D'ABONNEMENT : Édition simple, 6 fraiieis par an. Édition avec cliromolitliographies, 12 francs par an E isT V o I r> ' xj 3sr ivn o i s or,a.tis s xj r, id e ivI a. kt r> e S'adresser au bureau du Journal, 14, rue de Sèvres, PARIS. L m m jj RE llTERMTl 1 uL au Parc Léopold .A- B I?, TJ 2^ E L Xj E S ORGANISE DANS SES LOCAUX UNE VASTE EXPOSITION-VENTE SPÉCIALE D'ORCHIDÉES IIYIPORTÉES en exemplaires de toutes forces Oiivrei*te du 1'' ou 31 «luillet eoui:*£fcnt S:^^ Les listes d'importations sont communiquées à toutes les personnes qui en font la demande. > Nota Benp:. — Etant ses Propres importateurs — c est-ù-dire vendant toutes ses importations de pre- mière main ~ L'HORTICULTURE INTERNATIONALE peut céder ses plantes en sujets beaucoup plus forts et à BIEN meilleur COMPTE qu'on ne les trouve généralement dans le commerce. C'est ce qui explique qu'elle peut mettre en vente d'aussi beaux exemplaires à un prix aussi réduit. Jl 1 (SOCIÉTÉ ANONYME) ATELIERS DE CONSTRUCTION A MARLOIE Bureaux : 19, rue d'Idalie, Ixelles- Bruxelles ATELIERS DE CONSTRUCTION FONDÉS EN 1891 CE QUI A PERMIS DE LES MONTER AVEC LES DERNIERS PERFECTIONNEMENTS Appareils pour Chauffage à Eau chaude Économie de 50 7" sur le combastile en comparaison de tous les systèmes connus La Société a été fondée par un groupe cV Amateurs et d'horticulteurs pour perfectionner les appareils de chauffage, dont tous les systèmes connus auparavant laissaient à désirer sous tous les rapports. Chauffayes pour serres à Orchidées JARDINS D'HIVER, SERRES, FORCERIES ÉCOLES, THEATRES, HOPITAUX MUSÉES, HOTELS, PRISONS, ATELIERS, ÉDIFICES PUBLICS, USINES, ETC. ÉCONOMIE. SOLIDITÉ. ÉTIDES. DEVIS Nos appareils perfectionnés ont remplacé, à l'entière satisfaction des propriétaires, en 1891-1892, ceux qui existaient auparavant chez: S. M. le Roi des Belges, à Ciergnon ; M. G. Warocqué, au château de Marieniont (dix chaudières); D"' Capart, à Bruxelles; Jamar, à Boitsfort ; L'Horticulture Internationale (Liuden), à Bruxelles (toutes les grandes installations nouvelles); Martin-Cahuzac, à Bordeaux; j\IM. le comte de Moran, Morel-Jamar, Dallemagne, Grosjean, baron de Meylhand, comte de Liedekerke, de Ramaix, etc., etc. On peut les voir fonctionner journellement à L'Horticulture Internationale. L'HORTICULTDRE INTERNATIONALE Parc Léopold, Bruxelles. Adresse télégraphique : LINDENIA, Bruxelles RÉOUVERTURE DE LA SERRE D'ORCHroEES D'OCCASION Vendues à plus de 50 j^our cent de Rabais A la demande d'un grand nombre de nos clients, nous leur annonçons que nous avons ouvert, depuis le le>^ Juin, notre SERRE D'ORCHIDÉES D'OCCASION. Nous nommons ainsi une serre dans laquelle les amateurs trouveront peiiclaiit tout l'Été des Orchidées qui, par suite de légers accidents (feuilles déchirées, brûlées, jaunies etc.) auraient besoin de quelque temps de culture pour se refaire et pouvoir être vendues aux PRIX ORDINAIRES, ainsi que les importations, qui arrivées cependant en bon état, ne seraient pourtant pas dans des conditions assez belles pour pouvoir être vendues au même prix que les exemplaires que nous four- nissons communément. ETos belles et nombreuses îiiiportatîoiis nous permettent d'être très sévères sur ce point, et de mettre en réforme une quantité de très bonnes plantes. Nos clients et les amateurs sont donc vivement engagés à visiter souvent notre SERRE D'OCCA- SIONS; nous ne douions pas qu'ils n'y trouvent fréquemment des PLANTES RARES, de reprise rapide, qu'ils pourront acquérir à PLUS DE 50 POUR CENT de rabais. Le prix des plantes est indiqué sur chaque exemplaire. MM. les amateurs voudront bien se rappeler qu'il n'est pas nécessaire de faire des achats pour visiter l'Établissement. Comme nous ne fournissons à nos prix ordinaires que des plantes de tout premier choix, nous sommes très larges dans ce que nous appelons les PLANTES RÉFORMÉES. MM. les amateurs peuvent faire de VÉRITABLES TROUVAILLES parmi elles, car beaucoup de ces plantes sont supérieures, COMME SANTÉ ET COMME FORCE, à la généralité des plantes vendues ordinai- rement par les maisons concurrentes ou aux enchères publiques. La plupart des plantes réformées, vendues comme occasion, n'ont pas fleuri; il pourra se trouver parmi elles des variétés supérieures de grande valeur. Nous publions fréquemment une liste avec prix des ORCHIDÉES D'OCCASION, pour les ama- teurs qui ne peuvent venir les visiter à l'Établissement. Si:S" La liste numérotée des ORCHIDÉES D'OCCASION est à la disposition des amateurs. LE JOURNAL DES ORCHIDÉES GUIDE PRATIQUE DE CULTURE PAR LUCIEN LINDEN Administrateur-Directeur de L'Hokticulture Internationale Secrétaire de L'Orchidéenne AVEC LA COLLABORATION DE MM. J. Linden, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué, Comte de Moran, Max G-arnier, Ém. Rodigas, Funck, A. Cogniaux, G. Joris, E. Roman, A. Van Imschoot, Fr. Desbois, D-- G. von Heerdt, E. Bergman, E. S. Rand, A. Bleu, D-" Van Cauwelaert, E. Bungeroth, Ch. Vasseur, G. Miteau, James O'Brien, R. Martin-Cahuzac, D-- Capart, Comte de Bousies, G. Mantin, J. du Trieu de Terdonck, O. de Kirchsberg, Vicomte de Novion, G. Rivois, J. Hatos, P. Silver, A. Ducos, A. Dallière, J. Nôtzli, F. Kegeljan, O. Ballif, R. Johnson, C. Ellner, Carlos Starker, A. de la Devansaye, FI. Claes, de Meulenaere, G. Diretti, A. van den Heede, Siesmayer, A. Wincqz, G. Kittel, Baron de Meylhand, Ch. Béranek, S^j et les Chefs de Culture de « L'Horticulture Internationale. » Prix de rAbonnement : 10 francs par an I»a,raît le 1" et le ir> «le cliaqvie mois AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES Dépositaire pour la France : IVI. O. DOIN, Éditeur, 8, Flace de l'Odéon, PA-RIS. Giind, impr. Eiig. Vanderhaeghen. LINDENIA iooisroaii^r»HiE; des ouchliuéibs PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO Ohaque livraison contient quatre belles planches richement coloriées Rédacteurs : LUCIEN LINDEN, EMILE RODIGAS, R. A. ROLFE Bureaux : 100, Rue Belliard, à Bruxelles îg^^=* « Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe périodiques spéciaux aux Orchidées » Le prix de ces volumes a été flœé comme suit : 1" Volume (presque épuisé) 125 fr.; 2"" Volume, 100 fr.; 3'"'' Volume, 75 fr.; 4'"^ Volume, 70 fr.; 5"^" Volume, 65 fr. ; 6'"'^ Volume, 65 fr. 7"" VOLUME (EN COURS DE PUBLICATION) : 60 FRANCS I^es sept volumes pris ensemble : l$00 Trancs. La Lindenia publie également DEPUIS LE 1er FÉVRIER 1891 UNE ÉDITION ANGLAISE EN VOLUMES DE 6 LIVRAISONS (2 VOLUMES PAR AN) Pi*i:x. de l'abonnement à etiaque volume : S^ shillings pour Fédition anglaise. L'ORCHIDÉENNE SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES Présidents d'Honneur : MM. .1. LINDEN, consul-général honoraire, pour la Belgique; Comte DU BUYSSON, auteur de l'Orchidophile, pour la France; DE LANSBERGE, ancien gouverneur général des Indes Néerlandaises,pour les Pays-Bas. SECRÉTARIAT : 100, RUE BELLIARD, BRUXELLES Comité Directeur : PrésideiU : M. G. WAROCQUÉ, membre de la Chambre des Représentants de Belgique; Secrétaire : M. LUCIEN LINDEN, administrateur-directeur de L'Horticulture internationale. Trésorier : M. J. DU TRIEU DE TERDONCK, propriétaire. LES MEETINGS SONT SUSPENDUS PENDANT LES MOIS DE JUILLET ET AOUT. lAPniKIIPP régisseur ou garde, même place depuis 19 ans, ayant obtenu ONZE MÉDAILLES, or, UnnUIIM I Lri vermeil et argent dans divers concours, connaissant la culture des Orchidées demande emploi en France ou en Belgique ; la femme pourrait au besoin faire la cuisine. S'adresser au bureau du journal, aux initiales P. M. SOMMAIRE DU 58"' NUMÉRO Pages Chronique Orchidéennc mensuelle 149 Causerie sur les Orchidées. — XXXVIIII 152 Étude sur le traitement des Orchidées par les engrais minéraux 157 Études de botanique élémentaire sur les Orchidées 161 I ILvdl 1= O I^ T.A-T I O ItT S D'ORCHIDÉES DU BRÉSIL L'HORTICULTURE INTERNATIONALE informe MM. les amateurs d'Orchidées qu'elle a reçu dans ces der- niers mois, un nombre considérable d'Orchidées du Brésil, notamment des Cattleya splendides, des 07%cidium, des Laelia purjotfrata, L. elegans, des Epidendrum^ etc., et beaucoup d'espèces nouvelles. DES LISTES DE CES IMPORTATIONS SONT COMMUNIQUÉES SUR DEMANDE Indicalion de prix suivant les forces et les quantités demandées NOTA. — Les plantes importées sont dans un état parfait de fraîcheur et de santé, et à des prix beaucoup plus réduits que partout ailleurs. LE MONITEUR D'HORTICULTURE LE MEILLEUR MARCHÉ DES JOURNAUX HORTICOLES FRANÇAIS Publié sous la direction de M. LUCIEN CHAURÉ Officier cV Académie — Chevalier du Mérite agricole Parait le lO et le S 5 de cliaq.ue mois PRIX D'ABONNEMENT : Édition simple, 6 francs par an. Édition avec chromolithographies, 13 fraucs par an Eig-VOI 13'TJlSr 3S/I O I s GE,A.TIS S XJ R, 13 E I«I A. KT 13 E S'adresser au bureau du Journal, 14, rue de Sèvres, PARIS. l" AOUT 1892 149 CHRONIQUE ORCHIDÉENNE MENSUELLE DEUX PARFUMS à ajouter à l'énumération donnée récemment dans ces pages, et qui méritent d'être cités à cause de leur énergie et de leur originalité ; le Catasetum atratnin possède une forte et agréable odeur de géranium ; VAcineta Humboldti exhale une odeur très caractérisée de bois de santal. On pourrait également ajouter, comme parfum réellement désagréable, celui du Catasetum Hookeri. ^ * * * •L'ORTHOGRAPHE DES NOMS BOTANIQUES réserve toujours quelque surprise nouvelle; c'est ainsi que nous remarquions tout récemment la singulière différence d'orthographe qui existe dans l'usage et dans tous les catalogues entre les mots : Laelia harpophylla et Arpophyllum (genre). Y aurait -il là une différence d'étymologie correspondante? C'est fort peu probable, et nous ne nous expliquerions pas, dans ce cas, l'étymologie à' Arpophyllum. Où l'usage l'aurait-il trouvée? A signaler à V Intermédiaire des Chercheurs et des Curieux. * M. LE COMTE DE BOUSIES nous a adressé au commencement de juillet, de sa belle collection d'Harvengt, plusieurs fleurs de Cattleya appartenant à diverses espèces, mais toutes d'un choix des plus remarquables ; nous citerons notamment : un superbe Cattleya Mossiae, un C. Mendeli, un C. Buyssoniana, d'une taille géante, et surtout un C. gigas, vraiment merveilleux. Les deux fleurs que nous avons reçues de ce dernier avaient les dimensions suivantes : largeur du labelle, 7 centimètres et demi ; largeur des pétales, 8'='"25. Le coloris n'était pas moins beau que la forme, et le labelle, d'un splendide rouge pourpre foncé, surpassait en éclat tout ce qu'on peut imaginer dans ce genre si riche en merveilles. I5Q LE JOURNAL DES ORCHIDÉES M. W. WATSON, dont le nom est bien connu des lecteurs de ce journal, ainsi que de Ulllustration Horticole et des publications de l'étranger auxquelles il a fréquemment collaboré, vient de recevoir une des médailles attribuées par la Société Royale d'Horticulture de Londres, sur le Veitch Mémorial Fund, aux jardiniers et professionnels qui ont le mieux mérité de l'horticulture. Tous ceux qui connaissent M, W. Watson applaudiront à cette distinction si bien méritée ; à ceux qui ne le connaissent pas (de ce côté de la Manche), nous citerons seulement cet extrait d'un article dans lequel le Gardeners' Chronicle retrace sa carrière : « W. Watson quitta l'école, il y a vingt-trois ans, pour faire son appren- «' tissage de multiplicateur dans l'établissement de MM. S. P. Keer et fils, à « Liverpool; de là il passa à la Rock Ferry Nursery de M. G. Smith, puis « chez MM. T. Davies et fils. Il travailla également dans le fameux établis- « sèment de culture de vignes de M. J. Meredith à Garston, puis chez « MM. R. Pennell et fils, de Lincoln, comme multiplicateur. Il vint ensuite « à Londres, où il fut employé pendant deux ans chez MM. Hugh Low et C'^ « En 1879, il obtint le poste de premier jardinier et multiplicateur aux « Jardins Royaux de Kew. Lorsque feu M. J. Smith quitta les fonctions de « Cttrateur (directeur des cultures), il y a six ans, le poste de sous-curateur « fut créé pour M. Watson, qui partage aujourd'hui avec M. Nicholson, « curateur, la responsabilité de la surveillance des collections de plantes « vivantes, avec la charge spéciale des plantes de serre. Il a écrit un ouvrage « populaire sur les Cactées et un autre sur les Orchidées. » * * * LE CATTLEYA ALEXANDRAE a été récemment figuré dans un excellent journal anglais, le Gardeners' Magazine, qui a consacré à cette remarquable nouveauté une superbe planche hors texte. Le Gardeners' Magazine, bien connu, d'ailleurs de beaucoup de nos lecteurs, est un des journaux horticoles les plus populaires d'Angleterre, et l'un de ceux qui s'attachent le plus scrupuleuse- ment à tenir leurs abonnés au courant des nouveautés intéressantes, avec une complète impartialité. * * * UNE NOUVELLE MONSTRUOSITÉ, fort curieuse, nous a été adressée dans les premiers jours de juillet par M. F. della Porta, de Como. C'était une fleur malformée produite par un Cattleya labiata d'importation récente, et l" AOUT 1892 151 qui n'avait que quatre segments floraux, labelle, un pétale et deux sépales. Le sépale unique avait pris la place du sépale dorsal, et les deux sépales rempla- çaient les pétales à droite et à gauche de la fleur. * * * LES VARIATIONS ATMOSPHÉRIQUES se font ressentir jusque dans les serres, et sans parler des effets habituels de la chaleur et de la sécheresse, qui ont obligé depuis deux ou trois mois les cultivateurs d'Orchidées à augmenter les arrosages, et leur ont permis de diminuer ou de supprimer les feux, le vent violent qui a soufflé sur nos régions au milieu de juillet a contrarié beaucoup les jardiniers. Il était presque impossible d'ouvrir les ventilateurs, et la chaleur dans les serres était étouffante. Quelques cultivateurs ouvrent malgré le vent, et disposent à l'entrée des ventilateurs des châssis de grosse toile pour l'arrêter ; mais ce système présente encore des dangers, le vent entraînant beaucoup de poussières. * * * LE CYPRIPEDIUM CURTISI serait-il un hybride naturel? Telle est la question que pose notre confrère VOrchidophile dans le compte rendu d'une récente exposition. A cette exposition figurait, parait-il, un hybride artificiel absolument identique comme floraison au C. Cnrfisi. Quant à l'origine de l'hybride en question, notre confrère dit que c'était le croisement C. barbato-Veitchi X C- ciliolare. Mais dans le cours du même article, il fait mention d'un autre hybride artificiel également semblable de tout point au C. Curtisi, et celui-ci provient du croisement C. javanico-super- biens X C. Lawrenceaniim ! ! L'article ne renferme-t-il pas quelque confusion ? Il nous semble bien un peu extraordinaire que ce dernier croisement ait pu produire une fleur semblable au C. Curtisi; mais s'il en est bien ainsi, ce fait même n'enlève-t-il pas beau- coup de vraisemblance ou de nécessité à l'hypothèse d'après laquelle le C. Curtisi serait un hybride naturel? Concluons plutôt simplement que dans l'abondance des fécondations artificielles, et de la production d'hybrides secon- daires ou tertiaires qui se succèdent depuis quelques années, on arrivera à avoir toutes les formes et toutes les couleurs, y compris des formes et des couleurs semblables à celles des espèces types. L. L. 152 LE JOURNAL DES ORCHIDEES CAUSERIE SUR LES ORCHIDEES XXXVIIII. — Les conseils intéressés de « L'Orchidophile » Le journal français, L'Orchidophile, semble s'être donné depuis quelque temps la facile mission de combattre tout ce que nous préconisons. En matière de culture, nous avons eu déjà l'occasion de l'engager à beaucoup de pru- dence, en lui faisant remarquer que la pratique devait être conforme à la théorie, et qu'avant de donner des conseils, il fallait être certain de pouvoir montrer ce qu'ils produisent... Aujourd'hui c'est une autre antienne. II a suffi que nous recommandions la culture en grand des Orchidées pour la fleur coupée, pour que notre confrère la déconseille; voici un échantillon des termes gracieux dans lesquels il le fait dans son numéro d'avril, paru en juillet : « Tous ceux « qui poussent à outrance les amateurs à se lancer dans cette voie n'ont, croyez-le « bien, en vue que la vente de leurs plantes. » Notre très commerçant confrère pense-t-il donc que tout le monde ne se laisse guider que par l'intérêt mercantile ? S'il est si persuadé que l'intérêt est le seul mobile, ne déconseillerait-il pas la grande culture pour la fleur coupée par la raison qu'il n'a pas de stock suffisant à vendre, et qu'il n'est pas importateur en grand ? Celui qui juge si aimablement ses confrères ne peut manquer de trouver juste qu'on lui retourne les mêmes arguments, alors surtout qu'il montre le bout de l'oreille d'une façon aussi évidente ; dès le numéro suivant, il gratifie ses lecteurs de conseils fort intéressés dans lesquels il déclare qu'il n'y a que la culture des Orchidées très rares qui puisse produire ; et il cite comme exemples toutes celles qu'il possède dans ses serres. Cet article a dû faire sourire bien des amateurs, qui savent que c'est la spécialité du directeur de L'Orchido- phile de dénicher, dans les collections, de belles variétés qui ont une certaine valeur... ou de les prendre en commission che2 lui. Tous ceux qui me connaissent et qui connaissent le produit de la fleur coupée savent que je ne me suis laissé guider par aucune espèce d'intérêt en recom- mandant aux personnes qui voulaient se livrer à la spéculation, de cultiver en l" AOUT 1S92 153 grand les Orchidées. Si cette spéculation n'était pas aussi profitable que je l'ai indiqué, elle ne m'aurait pas valu, à la suite de mon premier article, une lettre bilieuse d'un des principaux cultivateurs des environs de Paris ('), et ma campagne ne m'aurait pas fait en lui un ennemi acharné, qui dénigre depuis cette époque l'établissement que je dirige et le Journal des Orchidées. L'Orchidophile s'évertue à prouver que la culture pour la fleur coupée n'est pas rémunératrice. Je suis à même d'être mieux renseigné, et je sais au contraire que plusieurs amateurs en retirent des profits très considérables, et que deux horticulteurs belges entre autres, MM. Vincke et Peeters, ont établi leurs cultures d'Orchidées dans ce but, et refusent le plus souvent de vendre des plantes pour n'écouler que les fleurs ; je sais aussi que les demandes de fleurs coupées sont tellement nombreuses chez eux que souvent ils ne peuvent pas y répondre, et sont eux mêmes acheteurs de fleurs pour satisfaire aux ordres qu'ils reçoivent. Enfin les demandes qui sont faites journellement à L'Horticulture Internationale (quoique j'aie déclaré maintes fois que cet établissement ne vend pas de fleurs) prouvent surabondamment qu'il y a constamment manque de fleurs coupées d'Orchidées sur le marché. Mais sur quels arguments L'Orchidophile fonde-t-il son affirmation ? — Sur deux faits que je vais citer, car ils en valent la peine. En premier lieu, notre confrère se donne lui-même comme exemple et dit : « J'ai essayé de vendre sur « la place de Paris des fleurs de Vincke de Bruges; j'ai fait offrir par un courtier « mes fleurs aux fleuristes des différents quartiers; j'ai remporté nue veste des plus sélect. ^> — Mais ce qu'il n'ajoute pas, c'est qu'il est mis à l'index par les fleu- ristes de Paris. Nous avons lu dans son journal, il y a quelque temps, ses plaintes amères au sujet de ses démêlés avec eux, et puisqu'il a mis le public dans la confidence de ses déboires, il nous permettra de les lui rappeler. Ce premier argument fait déjà preuve d'une certaine dose de naïveté ; le second est peut-être mieux encore. Je cite toujours textuellement : « Pour que « l'acheteur se dérange, il faut que l'amateur soit à sa portée. Les marchands de « fleurs n'hésitent pas à aller à Bruges chercher des fleurs parce qu'ils ont la certi- « tude d'en trouver; ils n' iront pas à Maisons-Laffitte, de crainte de faire un voyage « inutile ('). » /// (i) Qui cultive surtout pour la fleur coupée; mais UOrchidophile assure qu'il n'}' trouve pas de bénéfice. C'est probablement pour l'amour de l'art. (2) UOrchidophile n'est pas très aimable ici pour les producteurs Versaillais ! 154 L^ JOURNAL DES ORCHIDEES Ainsi Bruges est à la portée de l'acheteur parisien, alors que Maisons- LafBtte n'y est pas ! Et si un établissement bien monté, où on « aurait la certitude » de trouver des fleurs d'Orchidées, existait à Maisons-Laffitte, l'acheteur de Paris irait-il encore chercher de préférence ses fleurs au loin? N'est-ce pas avouer bien naïvement qu'une place est à prendre à Maisons-Laffite, ou à Paris et dans ses environs ? J'ajoute que L'Orchidophile se place toujours au point de vue parisien. Nous avons déjà dit et répété qu'il y avait des places importantes à prendre à Paris et ailleurs, dans l'Europe entière. Et puisque les acheteurs de Paris se dé- rangent jusqu'à Bruges, la démonstration est faite. Quant à l'article de L'Orchidophile, il est impossible d'y trouver un raison- nement suivi. Il n'a visiblement pour but que d'être désagréable au Journal des Orchidées.,, et favoriser les intérêts de son éditeur. * * Le même parti-pris se traduit dans un autre article de L'Orchidophile, où il est mentionné que le Gardeners' Chronicle proteste contre une maison belge qui a annoncé l'arrivée de 25,000 Cattleya lahiata. La maison belge, vous le pensez bien, c'est L'Horticulture Internationale. Et notre aimable confrère parisien n'a garde de parler de notre réponse au Gardeners' Chronicle. Pourquoi avons-nous introduit autant de Cattleya lahiata (et même davan- . tage)? C'est parce que nous en avions la demande. — Orchidophile, retournez- vous donc, de grâce, vers les amateurs, et démontrez leur qu'ils ont tort de vouloir remplir leurs serres de belles plantes au risque d'en priver leurs arrières-neveux, ou de laisser sans ornements les pauvres forêts vierges. Est-ce nous qui avons commencé à jeter les Orchidées par aussi grandes quantités sur le marché ? En introduisant les premiers le Cattleya Warocqueana, nous n'en avons importé que quelques milliers, et nous avons maintenu le prix d'émission; mais une autre maison, qui a découvert le nid en faisant suivre nos collecteurs, en a fait venir de grandes masses ; aussitôt on s'est adressé à nous de tous côtés pour en demander des quantités importantes à prix réduits. Il est très amusant de constater que ce sont justement les maisons qui n'ont trouvé d'autre moyen de combattre L'Horticulture Internationale que de prétendre faussement qu'elle vendait plus cher qu'ailleurs, qui se plaignent maintenant que nous vendons trop bon marché. I*'" AOUT 1892 155 Il est naturel qu'une Orchidée provenant des provinces du Brésil où nos collecteurs sont suivis pas à pas par ceux d'une autre maison arrive à être vendue bon marché. Mais il n'en résulte pas que les prix de toutes les Orchidées tomberont pour cela. Cette province du Brésil est le seul point du globe où nos collecteurs étaient en contact. Je dis étaient, car nous avons donné des instructions aux nôtres qui les éloignent considérablement de ceux de la maison de St-Albans. Nous connaissons des endroits plus intéressants à faire explorer, et nous avons trouvé inutile de se couper l'herbe sous le pied plus longtemps l'un à l'autre, alors que nous avons les moyens de faire autrement. « On lassera les amateurs, » dit encore UOrchiclophile. Je ne vois pas bien pour quelle raison les amateurs se lasseraient de ce que nous nous évertuons à leur trouver du nouveau et du beau, le plus souvent au prix des plus grands sacri- fices. Il me semble qu'on doit se lasser davantage des journaux qui ne savent que critiquer ce qui se fait ailleurs, et qui semblent prendre à tâche en effet.de « dégoûter » les amateurs. * * * Dans son numéro de juin, que je reçois au moment de mettre sous presse, le 28 juillet, UOrchidophile fait contre nous une nouvelle charge à fond. Mais sous ses allures de redresseur de torts et d'arbitre de l'horticulture, on retrouve toujours le même jeu, et l'article peut se résumer par la vieille formule : prenez )non ours — agrémentée seulement cette fois de mots regrettables, auxquels nous ne répondrons assurément pas sur le même ton ; le Journal des Orchidées est de trop bonne compagnie pour le faire. Je veux seulement relever les faits inexacts, et montrer à quels pauvres moyens on recourt pour m'attaquer. Ainsi L'Orchidophile me reproche d'avoir désigné une firme étrangère par les mots : « Une maison allemande établie en Angleterre, » et semble vouloir me convaincre d'insulte à l'Allemagne! J'ai, en effet, employé quelquefois cette expression, mais je n'ai jamais eu l'intention de donner à cette tournure de phrase un sens blessant pour une grande nation avec laquelle nous sommes en excellents termes; c'était simplement pour ne pas confondre une maison d'Angleterre avec plusieurs autres. Je suis d'ailleurs très cosmopolite, et je tiens à déclarer que j'ai pour la nation allemande le même respect que pour la nation française. Dans son article spécial intitulé : « Achetons nos plantes à nos compatriotes, » L'Orchidophile étale au grand jour son esprit de commerçant, et laisse percer le véritable mobile de ses attaques. Il y engage notamment ses compatriotes à I^Ô LE JOURNAL DES ORCHIDEES n'acheter de plantes à l'étranger que par son intermédiaire. Comme il touche généralement sur ces achats une commission variant entre 20 et 33 %, on voit immédiatement combien ses bons conseils sont désintéressés ! On voit où L'Orchidophile veut en venir en tombant à bras raccourcis sur les grandes maisons d'introduction...., seulement il manque d'esprit de suite. Il disait il y a peu de mois que les rivalités qui existaient entre les grandes maisons d'introduction ne pouvaient être que profitables aux amateurs ; aujourd'hui qu'une de ces maisons (ou même les deux), se passent de son intermédiaire pour vendre leurs plantes, son opinion est complètement mo- difiée. L'Orchidophile voudrait-il dire quelle est la plante dont nous avons surfait la valeur à grand renfort de publicité? Est-ce le Cattleya jR^a;? Deux plantes exposées à Londres viennent d'y obtenir chacune un certificat de première classe. Est-ce le Cochlioda Notzliana? Il nous a dit lui-même tout le cas qu'il en faisait. Est-ce le Cattleya Warocqueana ? Nous en avons en ce moment même plus de 500 plantes en spathes, qui fleuriront en octobre et novembre pour la troisième fois depuis leur introduction, et prouveront de nouveau l'aveugle- ment de leurs détracteurs. Je dois bien aussi protester contre ce que raconte L'Orchidophile^ au sujet de plantes qui seraient prétendument « poussées t, à L'Horticulture Inter- nationale, à force de chaleur artificielle, et qui ne seraient jamais aérées — C'est, non seulement tout à fait faux, mais tout à fait invraisemblable; un établissement qui cultiverait aussi mal ne vivrait pas longtemps, et n'obtien- drait que de mauvais résultats. Les visiteurs qui viennent chaque jour peuvent du reste vérifier l'inexactitude de ces racontars, et comparer lequel, de l'établissement du Parc Léopold ou de celui de Montmartre, cultive les Orchidées de la façon la plus rationnelle. Je m'en tiens, pour moi, au jugement de Sir Trevor Lawrence, de M. James O'Brien, de M. Watson, de Kew, et de centaines d'amateurs très compétents de tous les pays qui m'ont haute- ment déclaré leur opinion. J'ai tenu à montrer encore aux personnes de bonne foi qui pourraient se laisser abuser, la valeur des conseils et des attaques de L'Orchidophile; je sais bien que son directeur ne se fait pas' d'illusion sur leur portée, sur leur retentissement, ni sur l'influence qu'elles ont sur la marche du commerce orchidéen. Mais il est toujours dangereux de laisser n'entendre qu'une cloche. Néanmoins, que mon gracieux confrère ne se figure pas que j'aurai toujours l" AOUT 1892 157 le loisir de le suivre sur son terrain favori. J'ai réfuté ses assertions fausses; je compte bien ne plus y revenir. Nota. — Un dernier mot à mes lecteurs, que je prie de vouloir bien excuser cette digression un peu longue, mais qui m'a semblé nécessaire. Afin de compenser l'empiétement de la partie actualité sur la partie culture, le prochain numéro du Journal des Orchidées aura quatre pages de plus, consacrées à des questions purement techniques. L. L. ETUDE SUR LE TRAITEMENT DES ORCHIDEES PAR LES ENGRAIS MINÉRAUX Pour répondre aux questions qui lui ont été posées par quelques abonnés sur le mode d'emploi de l'eau nutritive, M. Roman nous envoie l'article suivant, qui n'est que la reproduction, augmentée et modifiée, d'une note dans laquelle il avait exposé, il y a environ deux ans, les raisons qui l'avaient porté à entre- prendre ses expériences, en en faisant connaître les premiers résultats. Eau nutritive I. Depuis longtemps les agriculteurs et les jardiniers se sont préoccupés de donner aux végétaux qu'ils cultivent les engrais les mieux appropriés à leur développement. Sans avoir complètement résolu ce difficile problème, ils sont arrivés à de précieux résultats, et, depuis les dernières études sur les engrais chimiques, on sait, à bien peu de chose près, ce qu'il faut donner à une plante pour la nourrir, pour la faire pousser vigoureusement, et même pour en déve- lopper d'une manière spéciale les parties utilisables. Seules les Orchidées ont été tenues en dehors du progrès, et, en vertu d'un préjugé vraiment inconcevable, on s'obstine aies priver absolument de nourri- ture. On croit que l'air de nos serres et l'eau de nos pluies sont pour elles des aliments suffisants, sous prétexte que, dans leur pays natal, elles n'ont pas d'autres ressources, ce qui n'est pas tout à fait exact. On oublie que l'air de 158 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES ces pays, où la vie est intense, ne ressemble en rien à celui de nos climats; que l'eau des pluies elle-même n'a probablement pas la même composition. Néanmoins, cette erreur tend à se dissiper, et je suis intimement convaincu que, d'ici à dix ans, toutes les Orchidées recevront des engrais et que, pour chacune d'elles, on connaîtra la meilleure composition à employer dans le but d'obtenir de belles et vigoureuses pousses, avec une abondante et riche floraison. Afin de contribuer, dans la mesure de mes faibles moyens, à cet heureux résultat, et dans l'espoir de convertir à mes idées ceux qui répugneraient encore à ce perfectionnement dans la culture de nos plantes favorites, je vais exposer les études que j'ai entreprises depuis trois ans environ, et dont l'application a conduit mes Orchidées à un brillant degré de développement. Mais je dois d'abord faire connaître les raisons qui m'ont amené à la méthode que j'emploie, et examiner ici de quelle manière les Orchidées exotiques, prin- cipalement les épiphytes, se développent dans leur pays natal, à quelle source elles puisent les éléments indispensables à leur constitution, et comment elles se les assimilent. * Il y aurait certainement un grand intérêt à vérifier par des expériences directes, entreprises dans les lieux mêmes où croissent les Orchidées, les considérations que je serai amené à développer. Malheureusement, ces expé- riences sont à peu près impossibles, du moins pour le moment. Certaines des idées que j'émettrai plus loin auront donc nécessairement un caractère un peu conjectural; néanmoins, j'estime qu'elles peuvent avoir un grand intérêt au point de vue des soins à donner à ces plantes dans le milieu factice où nous les faisons végéter, et des moyens de suppléer aux éléments que leur fournit asse2 parcimonieusement la nature dans les pays où elles croissent spontanément. * * * Les végétaux en général et les Orchidées en particulier renferment dans tous leurs organes un certain nombre de corps simples. Les uns sont absolu- ment nécessaires à leur existence et à la constitution de leur charpente; les autres, tout aussi utiles, contribuent à leur prospérité en favorisant spéciale- ment le développement de certaines fonctions indispensables; d'autres enfin paraissent s'y trouver accidentellement, car, malgré la perfection avec laquelle les racines des végétaux sont organisées, elles n'éliminent pas toutes les I*"" AOUT 1892 15g substances qui sont en dissolution dans l'eau des arrosages, et peuvent même absorber de véritables poisons. Les premiers corps sont : l'oxygène, l'hydrogène, l'azote et le carbone; ils entrent pour la majeure partie dans la composition de tous les tissus végétaux et il est inutile d'en faire ressortir ici l'absolue nécessité. Les seconds sont : la chaux, le phosphore, la potasse et l'acide silicique. Les autres comprennent toute la série des substances que contiennent les cendres des végétaux, c'est-à-dire plus de dix corps simples qui ne paraissent jouer aucun rôle important dans Ja végétation. On sait combien les eaux calcaires sont nuisibles aux Orchidées en général; nous nous abstiendrons donc de leur fournir de la chaux en dissolution, et pour celles, très rares, qui en exigent, comme certains Cypripedium, nous leur en donnerons au moyen de pierres calcaires que nous introduirons dans leur compost. Le rôle du phosphore et de la potasse était encore peu connu il y a vingt ans. Aujourd'hui , on s'en rend mieux compte et on s'applique à les fournir aux végétaux en proportion suffisante. Le phosphore favorise la floraison et la production des graines, jouant ainsi, dans le règne végétal, un rôle analogue à celui qu'il remplit dans le règne animal, La potasse est utile au même point de vue. L'acide silicique (ou silice) contribue, pour les végétaux en général, à la fermeté de la charpente ligneuse et se rencontre en incrustations dans les intervalles du tissu cellulaire. La rigidité des tiges florales de diverses Orchidées me porte à croire qu'elles en renferment une certaine proportion. On le rencontre en quantité notable dans la paille du froment, si remarquable par son élasticité. II Comment, dans leurs gisements naturels, les Orchidées épiphytes peuvent- elles s'approprier et s'assimiler ces divers éléments? C'est ce que nous allons examiner avec quelques détails. L'oxygène est répandu dans toute l'atmosphère, et des expériences directes ont démontré que les parties aériennes des plantes l'absorbaient à certaines heures. Il est, en outre, contenu dans l'eau ainsi que l'hydrogène; nous n'aurons donc pas à nous occuper d'en fournir à nos plantes favorites. Il en est de même du carbone. Les plantes le tirent de l'acide carbonique l6o LE JOURNAL DES ORCHIDÉES qui existe dans l'atmosphère en quantité suffisante, et que produit, en outre, à l'état naissant, la décomposition des matières végétales et animales qui pullulent là où l'homme n'a pas introduit la civilisation avec ses cultures épuisantes. On a constaté depuis longtemps que, pendant le jour, les feuilles décom- posent l'acide carbonique, fixent le carbone dans leurs tissus et rejettent l'oxygène; un phénomène inverse a lieu pendant la nuit. Nous n'avons aucune raison de penser que les Orchidées fassent exception à cette règle générale, et par conséquent nous ne nous inquiétons pas de leur procurer du carbone. Seulement, comme l'acide carbonique existe en très faible quantité dans l'atmosphère, nous renouvelons souvent l'air de nos serres afin d'en fournir à nos végétaux une proportion suffisante. La nécessité d'une ventilation éner- gique apparaît ici clairement. A quelle source les Orchidées empruntent-elles l'azote qui leur est néces- saire? Ici la question devient beaucoup plus complexe, car si l'atmosphère terrestre contient près de 80 % d'azote libre, on sait qu'à cet état il n'est pas directement assimilable et que les plantes ne peuvent l'absorber qu'à l'état d'ammoniaque ou d'acide azotique. Or, après un orage, les eaux de pluie renferment, sous nos climats, une quantité très appréciable d'azotate d'ammoniaque. De là vient leur action bienfaisante sur la végétation. Dans les pays où croissent nos Orchidées, il est probable que, sous l'influence de la décomposition spontanée des manières animales et végétales, les eaux d'orage contiennent une proportion d'azote encore plus considérable, et contri- buent pour une large part à approvisionner les Orchidées de ce corps si néces- saire à leur existence. Elles n'ont pas cette ressource dans nos serres, où on les tient à l'abri de la pluie, qui pourrait déterminer la pourriture de leurs tissus, un peu étiolés par la culture artificielle qui leur est imposée. Mais les nouvelles découvertes de MM. Berthelot, Schlœsing et récemment de M. WiNOGRADSKY, permettent de penser que l'eau de pluie n'est pas l'unique source où les plantes épiphytes vont s'approvisionner de produits azotés. On sait maintenant que, grâce à l'intervention de certains microbes (dits nitro monades) qui vivent sur les racines de diverses plantes, celles-ci arrivent à fixer dans leurs tissus l'azote de l'air, que l'action des microbes a préalable- ment transformé en produits nitreux. l" AOUT 1892 161 A défaut d'expériences probantes, il est permis de conjecturer que c'est par un moyen analogue que les Orchidées, dans leur état naturel, reçoivent leur provision d'azote. Mais ces microbes, s'ils existent et s'ils se multiplient dans le voisinage des racines des Orchidées, peuvent-ils les suivre en Europe et se reproduire dans nos serres, où ils ne rencontrent pas les conditions d'humidité, de température, de composition chimique qui sont nécessaires à leur développement ? Cela devient plus que douteux, si on songe à la manière dont les Orchidées sont transportées en Europe. Grâce à leur robuste tempérament, elles peuvent revivre après un long engourdissement, une sécheresse prolongée; mais il paraît impossible d'admettre que le microbe nitrificateur, en l'absence de ses aliments ordinaires (eau, azote et carbonates terreux) puisse subsister des mois entiers et nous parvenir encore vivant sur les racines desséchées. Nous arrivons donc forcément à cette conclusion que, dans les nouvelles conditions où nous sommes forcés de les placer dès leur arrivée en Europe, les Orchidées ont bien peu de chance de pouvoir emprunter au milieu ambiant l'azote nécessaire à leur existence, et comme les matériaux qui, dans nos serres, leur servent de substratum ne sauraient leur en fournir que des doses insignifiantes, il devient nécessaire de le leur administrer, sous forme d'engrais, dans des conditions que nous nous attacherons plus loin à déterminer. E. Roman. [Sera continué.) ETUDES DE BOTANIQUE ELEMENTAIRE SUR LES ORCHIDÉES {Suite, voir p. 129) Historique. — Le genre C5'mbidium fut établi en iSoo par Swartz, célèbre botaniste suédois dont nous avons déjà parlé au sujet des Dendrobium; mais le genre tel que le comprenait Swartz avait des limites beaucoup plus étendues que celles qu'on lui attribue aujourd'hui, et la plupart des quarante-trois espèces qu'il y rapportait ont passé dans d'autres genres. Dans son Gênera (1833), Lindley y admettait encore beaucoup d'espèces hétérogènes; il y faisait rentrer entre autres son propre genre Camaridium, l62 LE JOURNAL DES ORCHIDEES cependant bien distinct; des cinq sections qu'il y distinguait, la première seule, Eucymhidiwn, est restée dans le genre ; encore faut-il exclure des Cymbidium plusieurs des vingt-quatre espèces qu'il y rapporte et qui sont en réalité des Cattleya, des Zygopetalum et des Brassavola. Sa seconde section, pseudo-Vanda, est formée de deux espèces considérées actuellement comme des Luisia. La troisième section, Camaridium, comprend cinq espèces qui ne rentrent pas toutes dans le genre qu'il avait établi dès 1824 sous le même nom et qui est aujour- d'hui généralement admis; la première, entre autres, C. vestitiim, est un Ornithidium. Sa quatrième section, nommée Bolbidium, et formée aussi de cinq espèces, est un ramassis d'Epidendrum, de Cyrtopodium, de Maxillaria et de vrais Cymbidium. Sa cinquième section, Angidium, ne comprend qu'une seule espèce qui est un Govenia. Enfin Lindley termine par trois espèces douteuses, dont une (n° 39) qu'il avait déjà placée précédemment parmi les Eucymbidium (n° 22), et la dernière, C. montanum, a servi en 1881 à Bentham pour établir son genre Octadesmià. Jusque-là, les Cymbidium étaient donc un assemblage confus d'espèces hétéroclites; Reichenbach et surtout Bentham ont plus nettement délimité le genre de Swartz et lui ont donné la forme sous laquelle on l'admet géné- ralement. En 1858, le savant botaniste hollandais, Blume, sépara des Cymbidium son genre Iridorchis; mais cette création ne fut pas admise. Il avait été mieux inspiré en 1849 en établissant le genre Cyperorchis, fondé sur le Cymbidium ■elegans, car nous avons vu que ce genre est considéré comme bien distinct; en 1881, Bentham y a même ajouté les Cymbidium Mastersii et C. cochleare, de sorte qu'il comprend maintenant trois espèces. Distribution géographique. — Beaucoup de Cymbidium sont des plantes des montagnes, qui recherchent le grand air et un peu d'ombre. On en connaît plus de trente espèces, dont deux en Afrique, trois en Australie, une dans la Nouvelle-Calédonie et une au Japon; les autres habitent l'Asie austro-orientale et les îles de la Malaisie. Quant aux trois espèces de Cyperorchis, aucune ne sort de l'Inde. 10° Les Stanhopea La fleur des Stanhopea est certainement l'une des plus bizarres de toutes celles des Orchidées, où l'on rencontre cependant tant de choses étranges. Pour l" AOUT 1892 163 en étudier l'organisation, examinons d'abord le 5. ocnlata (fig. ig), dont les giappes, composées de trois à six très grandes fleurs fort odorantes, pendent d'un long pédoncule naissant directement du rhizome. btiiiihopea oculaia LiNDL. Le périanthe, qui ne mesure pas moins de dix à douze centimètres de diamètre, est étalé presque réfléchi, d'un blanc jaunâtre ou un peu rosé, moucheté de nombreuses petites macules pourprées. Remarquons que les sépales latéraux sont soudés ensemble par leur bas2 sur une longueur de 164 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES I à I 1/2 centimètre, et que les pétales présentent tout en bas une petite dent triangulaire du côté supérieur. Le labelle de cette fleur est un organe très compliqué : sa partie inférieure, longue de deux à deux centimètres et demi, est étalée presque droite, et semble être la continuation de la base du gynostème; elle est fortement creusée par le haut, de manière à présenter l'aspect d'une profonde nacelle; sa couleur est un jaune pâle, avec quelques petites macules pourprées du côté inférieur, et sur les bords de la nacelle, on voit deux grosses macules rondes, d'un pourpre noirâtre, ayant l'aspect de deux yeux, ce qui a suggéré le nom de l'espèce : cette première portion du labelle a reçu le nom à'hypochile (de hypo, qui signifie sous). Le labelle se relève ensuite presque à angle droit avec l'hypochile, en une grosse masse très charnue, présentant en avant un profond sillon longitudinal et se terminant en haut par une forte gibbosité médiane ; toute cette portion est d'un blanc lavé de rose, avec des macules brun pourpré; de chaque côté, on voit antérieurement une côte aiguë, et postérieurement une grosse aile charnue assez élargie; près du sommet de cette partie, la face inférieure donne naissance à deux longues cornes charnues, assez comprimées, qui s'élèvent en se contour- nant en spirale et se terminent en pointe très' aiguë. Toute cette portion moyenne du labeUe constitue le mésochile (de uiesos, milieu); la gibbosité médiane est parfois nommée le mésidium, et les deux cornes sont aussi désignées sous le nom de pleuridium. Enfin le labelle est terminé par une sorte de foliole repliée vers le bas, très épaisse et charnue, largement ovale, presque orbiculaire, aiguë au sommet, fort étroite à la base et comme articulée avec le mésochile : c'est Vépichile (de epi, sur), qui est d'un blanc de cire, avec de très fines macules d'un rose pourpré à la face supérieure. Nous avons dû entrer dans tous ces détails minutieux, parce qu'on ne pourrait comprendre les descriptions des espèces de Stanhopea, si l'on ne connaissait pas la signification précise au moins des trois termes principaux : hypochile, mésochile et épichile. L'étude du gynostème (très arqué inférieurement, à deux ailes assez larges dans sa partie supérieure, et long de six centimètres), de l'opercule de l'anthère, et des pollinies au nombre de deux, ne présente aucune difficulté, d'après ce que nous connaissons déjà. A. COGNIAUX. (Sera coutume.) PETITES NOUVELLES ET PETITE CORRESPONDANCE Nous avons le plaisir d'apprendre queMM.Is. Leroy, d'Armainvilliers, et A. van den Heede, de S*-Maurice- Lille, viennent d'être nommé chevaliers du Mérite Agricole. Le Journal des Orchidées adresse à MM. Leroy et VAN DEN Heede ses bien sincères félicitations. Le Meeting de juin à Garni a été particulièrement brillant ; quinze certificats de mérite, quatre certificats de culture et trois mentions honorables ont été décernés parle Jury pour les Orchidées seules. Parmi les plantes primées , nous remarquons les suivantes : Odontoglossum Cavcdlinianum, fond l)lanc, avec une bordure jaune serin et des taches noires ; Cattleya Gaskelliana alba Van Itnschootiana, Odonto- glossum nobile, tous trois à M. Jules Hye-Leysen; Miltonia vexillaria leucoglossa superba, à M. Lemoi- NiER, portant dix tiges florales, chacune avec cinq à huit fleurs ; Vunda insignis très beau, à M. A. Van Imschoot ; Disa X Veitchi, exposé deux fois, par la Société Louis Van Houtte et par M. Van Geert ; Laelia elegans alba, à MM. Vervaet et C'*; Coelogyne Dayana, à M. le marquis de Wavrin ; Laelia elegans alba, à M. JuLES Hye-Leysen, etc. CD., nie et Vilaine. — Le Laelia elegans Schille- riayia a les pétales et les sépales blancs ou tout au plus légèrement teintés de rose pâle. Le labelle a les lobes latéraux d'un rose très pâle, et le lobe antérieur l'ouge pourpré vif, avec une macule jaune très pâle à la gorge. Le L. elegans est très facile à distinguer du Cattleya intennedia ; il a les segments notablement plus longs et plus larges, le labelle plus allongé en avant, et plus ample, et les lobes latéraux redressés aux pointes. M. P., Isère. — UOncidium Papilio se cultive en serre chaude, sur bloc de préférence, ou en panier, sus- pendu auprès du vitrage. Il demande lieaucoup d'humi- dité dans l'atmosphère et beaucoup d'humidité directe. Pour l'arroser, on seringue de l'eau sur le bloc tous les matins, surtout pendant la saison de végétation active; pendant le repos, l'humidité de la serre sufiit à ses besoins. UOncidium papilio fleurit pendant une grande partie de l'année, pour ainsi dire sans interruption. La fleur se produit à l'extrémité d'une longue tige noueuse flexible ; lorsqu'une fleur est passée, un autre bouton ne tarde pas à se former au nœud suivant, au-dessous de l'ovaire de la première ; après la seconde, une troisième fleur apparaît de la même façon, etc. 2» Les gousses de graines doivent être enlevées quand elles s'entr'ouvrent d'ejles-mêmes. On peut alors les laisser sécher encore un peu dans un endroit conve- nable, puis on les secoue sur le compost d'une plante, de préférence du même genre. A. G., Paris. — Nous avons bien reçu votre fleur, mais elle était un peu trop avancée pour qu'il fût pos- sible de la déterminer exactement. Elle appartient à peu près certainement au genre Batemannia; si vous voulez nous en envoyer une autre fleur, en envelop- pant le pédicelle dans du sphagnum humide afin de la conserver bien fraîche, nous pourrons sans doute vous indiquer d'une façon précise le nom de l'espèce. D. T. — Pour pouvoir répondre à votre question, nous désirerions savoir quel est le genre ou quelle est l'espèce qui vous occupe. D'une façon générale, pour avoir une bonne floraison, il faut donner un repos convenable; le repos doit être plus ou moins long et plus ou moins absolu, selon le genre. Il est bon aussi de tenir la plante un peu sèche vers l'époque de la floraison normale, pour éviter la formation d'une nouvelle pousse aux dépens des boutons. Si les plantes restaient toujours en végé- tation, elles donneraient des fleurs petites et médiocres, ou même elles ne fleuriraient pas. G. R. — 1" Promenaea stapelioides ; 2" Brassia verrticosa ; 3° Quelques auteurs ont considéré le Cattleya t^elutina comme un hybride naturel; mais cette opinion ne paraît pas autrement fondée. Il est délicat de déclarer une plante hybride par ce motif qu'elle ressemble plus ou moins à deux ou plusieurs autres ; il n'y avait cepen- dant pas d'autre argument à invoquer en faveur de cette hypothèse, et quand une plante n'apparaît qu'en un nombre restreint d'exemplaires, on est assez porté à raisonner ainsi. Le C. velutina ayant d'ailleurs été découvert en assez grandes quantités il y a quelques années, il est devenu tout à fait inutile de lui attribuer une origine hybride. W. B. L., Londres. — Nous ne pouvons insérer votre lettre. Vous avez cependant parfaitement raison : les Sohralia imperatri.r et Cyrtopodium inacranthum sont de nouveaux noms donnés à deux anciennes plantes, les Sobralia liliastrum de Lindley et Cyrtopodium Blanchetti de Reichenbach fils, que nous avons réin- troduits, il y a déjà plusieurs mois, sous leurs véritables noms. lADniKilCD ™*"^ ^^°s enfant, 28 ans, demande place dans maison bourgeoise, région rapprochée de uAn U I IN I Lil Paris ou Maisons-Laffitte. S'adresser à M. Louis Girard à Guitrancourt (Seine-et-Oise). L m LTORE IITEEMTIÛM 1 ■ au Parc Léopold J^ B I^ TJ 2^ E L L E S A OUVERT DANS SES LOCAUX UNE VASTE EXPOSITIOK-YENTE SPÉCIALE D'ORCHIDÉES IMPORTÉES en exemplaires de toutes forces Orchidées du Brésil, du Pérou, de la Nouvelle Grenade, du Venezuela, du Mexique, des Indes Orientales, de Madagascar, des lies Philippines, des Indes Néerlandaises, de la Nouvelle Guinée, etc. S:;^=- Les listes d'importations sont communiquées à toutes les personnes qui en font la demande. Nota Bene. — Étant ses Propres importateurs — c'est-à-dire vendmil toutes ses importations de pre- mière main — L'HORTICULTURE INTERNATIONALE peut céder ses plantes en sujets beaucoup plus forts et à BIEN MEILLEUR COMPTE qu'ou ne les trouve généralement dans le commerce. C'est ce qui explique qu'elle peut mettre en vente d'aussi beaux exemplaires à un prix aussi réduit. (SOCIÉTÉ ANOiNYME) ATELIERS DE CONSTRUCTION A MARLOIE Bureaux : 19, rue d'Idalie, Ixelle s- Bruxelles ATELIERS DE CONSTRUCTION FONDÉS EN 1891 CE QUI A PERMIS DE LES MONTER AVEC LES DERNIERS TERFECTIONNEMENTS Appareils pour Chauffage à Eau chaude Économie de 50 "/,. sur le combustile en comparaison de tous les systèmes connus La Société a été fondée par un groupe d'Amateurs et d'horticulteurs pour perfectionner les appareils de chauffage, dont les systèmes connus auparavant laissaient à désirer sous bien des rapports. ir serres a JARDINS D'HIVER, SERRES, FORCERIES ÉCOLES, THEATRES, HOPITAUX MUSÉES, HOTELS, PRISONS, ATELIERS, ÉDIFICES PUBLICS, USINES, ETC. ÉCO\OiMIE. SOLIDITÉ. ÉTUDES. DEVIS Nos appareils perfectionnés ont remplacé, à l'entière satisfaction des propriétaires, en 1891-1892, ceux qui existaient auparavant chez: S, M. le Roi des Belges, à Ciergnon ; M. G. Warocqué, au château de Mariemont (dix chaudières); D'' Capart, à Bruxelles; Jamar, à Boitsfort ; L'Hoeticultuee Inteenationale (Linden) , à Bruxelles (toutes les grandes installations nouvelles); Martin-Cahuzac, à Bordeaux; MM. le comte de Moran, Morel- Jamar, Dallemagne, Grosjean, baron de Meylhand, comte de Liedekerke, de Ramaix, etc., etc. On peut les voir fonctionner journellement à L'Horticulture Lnternationale. L'HORTICDLTDRE INTERNATIONALE Parc Léopold, Bruxelles. Adresse télégraphique : LINDENIA, Bruxelles RÉOUVERTURE DE LA SERRE D'ORCHIDEES D'OCCASION Ve7idues à plus de 50 pour cent de Rabais A la demande d'un grand nombre de nos clients, nous leur annonçons que nous avons ouvert, depuis le le-- Juin, notre SERRE D'ORCHIDÉES D'OCCASION. Nous nommons ainsi une serre dans laquelle les amateurs trouveront pendant font l'Été des Orchidées qui, par suite de légers accidents (feuilles déchirées, brûlées, jaunies, etc.) auraient besoin de quelque temps de culture pour se refaire et pouvoir être vendues aux PRIX ORDINAIRES, ainsi que les importations, qui arrivées cependant en bon état, ne seraient pourtant pas dans des conditions assez belles pour pouvoir être vendues au même prix que les exemplaires que nous four- nissons communément. ]¥os belles et nombrenses importations nous permettent d'être très sévères sur ce point, et de mettre en réforme une quantité de très bonnes plantes. Nos clients et les amateurs sont donc vivement engagés à visiter souvent notre SERRE D'OCCA- SIONS; nous ne doutons pas qu'ils n'y trouvent fréquemment des PLANTES RARES, de reprise rapide, qu'ils pourront acquérir à PLUS DE 50 POUR CENT de rabais. Le prix des plantes est indiqué sur chaque exemplaire. MM. les amateurs voudront bien se rappeler qu'il n'est pas nécessaire de faire des achats pour visiter l'Élablissement. Comme nous ne fournissons à nos prix ordinaires que des plantes de tout premier choix, nous sommes très larges dans ce que nous appelons les PLANTES RÉFORMÉES. MM. les amateurs peuvent faire de VÉRITARLES TROUVAILLES parmi elles, car beaucoup de ces plantes sont supérieures, COMME SANTÉ ET COMME FORCE, à la généralité des plantes vendues ordinai- rement par les maisons concuri'entes ou aux enchères publiques . La plupart des plantes réformées, vendues comme occasion, n'ont pas fleuri; il pourra se trouver parmi elles des variétés supérieures de grande valeur. Nous publions fréquemment une lisle avec prix des ORCHIDÉES D'OCCASION, pour les ama- teurs qui ne peuvent venir les visiter à l'Établissement. m:^^ La liste numérotée des ORCHIDÉES D'OCCASION est à la disposition des amateurs. 1.5 AOUT 1892 Numéro 59. LE JOURNAL DES ORCHIDÉES GUIDE PRATIQUE DE CULTURE LUCIEN LINDEN Administrateur-Directeui" de L'Horticulture Internationale Secrétaire de L'Orchidéenne AVEC LA COLLABORATION DE MM. J. Linden, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué, Comte de Moran, Max Garnier, Ém. Rodigas, Funck, A. Cogniaux, G. Joris, E. Roman, A. Van Imachoot, Fr. Desbois, D-- G. von Heerdt, E. Bergman, E. S. Rand, A. Bleu, D' Van Cauwelaert, E. Bungeroth, Ch. Vasseur, G. Miteau, James O'Brien, R. Martin-Cahuzac, D'" Capart, Comte de Bousies, G. Mantin, J. du Trieu de Terdonck, O. de Kirchsberg, Vicomte de Novion, G. Rivois, J. Hatos, P. Silver, A. Ducos, A. Dallière, J. Nôtzll, F. Kegeljan, O. Ballif, R. Johnson, C. Ellner, Carlos Starker, A. de la Devansaye, FI. Claes, de Meulenaere, G. Diretti, A. van den Heede, Siesmayer, A. Wincqz, G. Kittel, Baron de Meylhand, Ch. Béranek, gK£)J et les Chefs de Culture de « L'Horticulture Internationale. » Prix de rAbonnement : 10 francs par an Paraît le 1" et. le 1^ de cliaqiie mois AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES dépositaire pour Iti France : ]\I- O. JDOIN , Kditeur, S, .Place de ;l'Qfléon, )rA,RIS. Giind, imiir. Eug. A'andorliaogheti. LINDENIA ICONOGM^A^l^HIE DES O HOELIL) :ÉES PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO Chaque livraison contient quatre belles planches riclienient coloriées Dii-ecteui* : «F. l^IlVOE:i!%r Rédacteurs : LUCIEN LINDEN, EMILE RODIGAS, R. A. ROLFE Bureaux : 100, Rue Belliard, à Bruxelles « Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe périodiques spéciaux aux Orchidées » Le prix de ces volumes a été fixé C07nme suit : 1^^ Yolume (presque épuisé) 125 fr.; 2'"*' Volume, 100 fr.; 3"^ Volume, 75 fr.; 4'"'^ Volume, 70 fr.; 5"^ Volume, 65 fr. ; 6"^ Volume, 65 fr. 7"^ VOLUME (EN COURS DE PUBLICATION) : 60 FRANCS ILies (sept volumes pi^is ensemble : ^OO Tranes. La Linde7iia publie également DEPUIS LE 1er FÉVRIER 1891 UNE ÉDITION ANGLAISE EN VOLUMES DE 6 LIVRAISONS (2 VOLUMES PAR AN) Prix, de l'abonnement à ehaque volume : 9^ shillings pour l'édition anglaise. L'ORCHIDÉENNE SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES Présidents d'Honneur : MM. .1. LINDEN, consul-général honoraire, pour la Belgique; Comte DU BUYSSON, auteur de rOrchidophile, pour la France; DE LANSBERGE, ancien gouverneur général des Indes Néerlandaises, pour les Pays-Bas. SECRETARIAT : 100, RUE BELLIARD, BRUXELLES Comité Directeur : Président : M. G. WAROCQUÉ, membre de la Chambre des Représentants de Belgique; Secrétaire : M. LUCIEN LINDEN, adminislraleur-directeur de L'Horticulture Internationale. Trésorier : M. J. DU TRIEU DE TERDONCK, propriétaire. v^ LES MEETINGS SONT SUSPENDUS PENDANT LES MOIS DE JUILLET ET AOUT. lADHIKIlCD régisseur ou garde, même i^lace depuis 19 ans, ayant obtenu ONZE MÉDAILLES, or, UnllUlMlLri vermeil et argent dans divers concours, connaissant la culture des Orchidées, demande emploi en France ou en Belgique ; la femme pourrait au besoin faire la cuisine. S'adresser au bureau du journal, aux initiales P. M. SOMMAIRE DU 59"' NUMÉRO : l'agps Revue des Orchidées nouvelles on peu connues 1G5 Causerie sur les Orchidées. — XXXVIII 1G7 Élude sur le traitement des Orchidées par les engrais minéraux 172 Conseils utiles 170 Culture des Orchidées à l'air libre dans les pays chauds 17S Culture des Orchidées réputées d'un traitement difficile 181 Les grandes époques de la végétation 183 D'ORCHIDÉES DU BRÉSIL L'HORTICULTURE INTERNATIONALE informe MM. les amateurs d'Orchidées qu'elle a reçu dans ces der- niers mois, un nombre considérable d'Orchidées du Brésil, notamment des Cattleya splendides, des Oncidium^ des Laelia purpurata, L. elegans, des Epidendrum, etc., et beaucoup d'espèces nouvelles. DES LISTES DE CES IMPORTATIONS SONT COMMUNIQUÉES SUR DEMANDE Indicalion de prix suivant les forces et les quantités demandées NOTA. — Les plantes importées sont dans un état parfait de fraîcheur et de santé, et à des pi'-ix beaucoup plus réduits que partout ailleurs. LE MONITEUR D'HORTICULTURE LE MEILLEUR MARCHÉ DES JOURNAUX HORTICOLES FRANÇAIS Publié sous la direction de M. LUCIEN CHAURÉ Officier cV Académie — Chevalier du Mérite agricole Parait le lO et le S 5 de claaque mois PRIX D'ABONNEMENT : Édition simple, 6 fraiiCvS par an. Édition avec chromolithographies, 12 francs par an E KT V O I I> ' XJ 3Sr 3VC O I s G H A. T I S S TJ E, ID E 1.0: A. KT ID E S'adresser au bureau du Journal, 14, rue de Sèvres, PARIS. 15 AOUT 1892 • 165 REVUE DES ORCHIDÉES NOUVELLES OU PEU CONNUES BULBOPHYLLUM ANCEPS Rolfè. — Nouvelle espèce à fleurs de taille modeste, n ais d'un coloris très attrayant. Les sépales ont à peu près le double de la taille des pétales ; le sépale dorsal est ovale, très élargi au milieu de sa longueur et recourbé en avant à son sommet; il est, ainsi que les pétales, couvert de points rouge foncé sur fond jaune transparent. Les deux sépales latéraux sont dirigés vers le bas et arqués, de telle façon qu'en convergeant ensemble ils forment à peu près un cercle ; ils ont le bord intérieur replié et présentent ainsi un aspect linéaire; ils sont rayés de rouge foncé sur fond jaune rosé, et couverts sur leur moitié extrême d'un pointillé très fin rouge foncé. Le labelle très petit a une forme triangulaire, et est articulé très délicatement. Il est d'un blanc violet foncé, avec la pointe presque blanche pointillée de violet. * * * BULBOPHYLLUM DEAREI Rchb. f. — Cette remarquable espèce fit son apparition pour la première fois en 1885 en Angleterre, où elle fut exposée par Sir Trevor Lawrence; elle ne paraît pas avoir été introduite ailleurs que chez le célèbre amateur jusqu'à l'année dernière, où elle fut de nouveau expédiée en Europe par les collecteurs de L'Horticulture Internationale, de Bruxelles. Ses fleurs, de grande taille, sont fort belles et d'un coloris très brillant. Le sépale dorsal lancéolé très large, est d'un jaune gomme-gutte vif, réticulé de jaune foncé brunâtre ; les sépales latéraux, dilatés à la base et formant un repli en forme de sac, sont jaune vif marqué de pourpre; les pétales plus étroits sont jaunes, veinés d'une nuance plus foncée et tachetés de pourpre-rouge. Le labelle triangulaire, délicatement articulé avec le pied de la colonne par une charnière très flexible, est blanc en dessous, et a la pointe antérieure recourbée en dedans, le callus en forme d'U est blanc recouvert entièrement d'un pointillé rouge vif. La colonne très courte est jaune, et bordée de rouge vif des deux côtés. C'est une fleur de forme très curieuse, et en même temps très belle. * l65 LE JOURNAL DES ORCHIDEES CATASETUM TENEBROSUM Rolfe. — Nouvelle espèce introduite par L'Horticulture Internationale, Bruxelles. Les fleurs sont de grande taille et d'un coloris très élégant. Les pétales et sépales sont abondamment maculés de brun foncé sur fond vert ; le labelle plat, à peine déprimé au centre à la place de l'éperon et frangé sur les bords, est d'un jaune vif. * * * ACANTHEPHIPPIUM LEONTOGLOSSUM L. Lind.— Espèce qui a fleuri pour la première fois, il y a près de deux ans, parmi des importations de l'établissement L'Horticulture Internationale, à Bruxelles. Elle produit des fleurs très agréables, mais qui ont le seul défaut d'être presque sessiles, et portées sur une hampe très courte sortant de la base de la pousse en formation. Ces fleurs sont d'un blanc crème, avec la gorge du labelle jaune citron. * * * CATTLEYA REX O'Brien. — Cette magnifique Orchidée a été exposée le 26 juillet dernier au meeting de la Société royale d'horticulture de Londres, à la fois par M. Welbore S. Ellis, de Hazelbourne, Dorking, et par M. H. M. Pollett, de Bickley. Les deux plantes ont été de nouveau vive- ment admirées et ont obtenu toutes deux des certificats de i""^ classe. Voici l'opinion émise à ce propos par quelques journaux spéciaux d'Outre-Manche : « Les deux plantes témoignaient de l'exactitude de la reproduction qui en a été faite, et de caractère distinct de l'espèce, mais ni l'une ni l'autre n'ont été cependant trouvées aussi belles que l'originale et la première qui avait fleuri chez M. Statter. » {Gardeners' Chronicle.) « — Espèce distincte et extrêmement belle Les fleurs sont grandes et remarquables par leur substance; les sépales et pétales blanc crème, le labelle ample et frisé d'une façon élégante, avec la moitié basale d'un jaune d'or veiné de cramoisi rosé, et le lobe antérieur d'un riche améthyste bordé de blanc. » {Gardeners' Magazine.) « .... Les fleurs ressemblent comme forme à celles du C. Mendeli ; les sépales et pétales sont d'une couleur jaune chamois pâle, le labelle rappelle beaucoup une forme de C. Mossiae d'un coloris intense, mais veinée un peu comme le C. Dowiana. » - (Garden.) Max Garnier. 15 AOUT 1892 167 CAUSERIE SUR LES ORCHIDEES XXXVIII. — La serre des Cattleya et Laelia {Suite, voir p. 135) Nous nous trouvons aujourd'hui à même de donner à nos lecteurs une idée exacte du Cattleya Alexandrae, dont nous avons déjà annoncé l'introduction et publié la description, La gravure ci-contre (voir fig, 20), exécutée d'après une aquarelle faite par le collecteur d'après nature, montre le port de la plante, sa remarquable floribondité, et la disposition curieuse et attrayante des inflo- rescences, produites au sommet de longs pédoncules par grappes touffues. Il est facile de se rendre compte par cet examen de la grande valeur ornementale de cette nouvelle espèce. * * L. aittuinnalis. Espèce qui peut rivaliser avec le L. anceps et dont on pourrait parler à beaucoup de points de vue dans les mêmes termes. Le L. atitumnalis fleurit à la même époque, se cultive de la même façon, provient du même pays, et les fleurs des deux ne sont pas très dissemblables. Les pétales et les sépales sont un peu plus allongés et plus étalés dans celui-ci ; la forme du labelle surtout est distincte; dans le L. autumnalis, cet organe est plus étalé et moins long; les lobes latéraux ne recouvrent pas la colonne, et sont blancs; le lobe antérieur est rose pourpré, avec la gorge blanche. L. cinnaharina. Espèce à petites fleurs très attrayantes, d'un coloris fort rare, et qui se produisent successivement pendant une durée de six semaines et plus. Les pétales et les sépales sont étroits lancéolés aigus, le labelle plus court aigu également; tous les segments sont d'un rouge orangé vermillon éclatant; le labelle est strié de rouge intérieurement. La floraison se produit en mars et avril. Une variété remarquable a fleuri autrefois chez Mrs. Lawrence, mère du célèbre amateur et Président de la Société royale d'horticulture de Londres; elle diffère surtout par le coloris, qui est améthyste pourpré, avec le disque du labelle blanc ; elle a reçu le nom de L. cinnabarina cHspilabia. L, crispa. Très belle espèce à grandes fleurs d'allure très élégante et de coloris i68 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES fort attrayant. Il a les pétales larges, légèrement repliés autour de la nervure médiane, et les sépales plus étroits; ces segments sont blancs ou parfois nuancés de rose pâle, et rappellent beaucoup ceux du L. purpurata. Le labelle, très étalé Fig. 20. — Cattleya Alexandrae. en avant et acuminé, a le disque jaune strié de pourpre, et le lobe antérieur améthyste pourpré, réticulé et veiné de nuance plus sombre. Le L. crispa fleurit en juillet et août. Il a été introduit dès 1826, et c'est par conséquent l'une des plus anciennes espèces connues. 15 AOUT 1892 . i6g L. Digbyana. L'une des espèces rangées autrefois dans le genre Brassavola. Elle a les sépales et les pétales jaune verdâtre-pâle, parfois un peu bordés de rose, le labelle cordé, blanc crème. Ses fleurs sont très parfumées. L. Dormaniana. Sépales et pétales vert-brun olivâtre veiné de pourpre, labelle rose pâle veiné de pourpre, avec le lobe antérieur peu prononcé, coloré de rouge pourpre violacé vif. Reichenbach a émis l'hypothèse que cette plante pourrait être un hybride naturel entre le Cattleya bicolor et le L. pwnila, hypothèse fondée principalement sur la constitution anormale des pollinies. L. elegans. Superbe espèce, l'une des plus populaires et des plus répandues ; elle est de coloris assez variable, et a produit un grand nombre de variétés, dont plusieurs très remarquables. Le L. elegans type a les pétales et les sépales semblables, oblongs lancéolés, rose pourpre lavé de blanc, et plus ou moins foncé; le labelle a les lobes laté- raux recouvrant la colonne, de la même nuance, ou parfois plus pâles, avec une macule pourpre aux pointes repliées, et le lobe antérieur étalé, cramoisi pourpré, un peu plus pâle au bord. Var. alba. Pétales et sépales blancs, labelle blanc avec ou sans la macule pourpre. Var. Schilleriana. Sépales et pétales blancs, labelle rouge pourpre vif avec une macule jaune pâle. Var. Stelzneriana. Se distingue de la précédente par la largeur supérieure des pétales, des sépales et du labelle. Var. Turneri, Sépales et pétales améthyste pourpré nuancé de rose ; lobe antérieur cramoisi pourpré teinté de marron. Var. Wolstenholmiae. Sépales et pétales améthyste pourpré, veiné et pointillé de pourpre foncé sur les bords; lobes latéraux du labelle de même; lobe anté- rieur améthyste pourpré avec le disque marron. Beaucoup d'autres variétés sont connues dans les cultures. Le L. elegans fleurit de juin à septembre. L. flava. Espèce produisant des grappes de huit à dix fleurs jaune clair, avec le labelle veiné de rouge sur les lobes latéraux, et partant en avant quatre veines prononcées. Rappelle assez bien le L. cinnabarina, sauf la différence de coloris. L. furfuracea. Espèce introduite dès 1838. Les plantes sont de petite taille ; les fleurs ont de dix à douze ou treize centimètres de diamètre ; elles ont les 170 LE JOURNAL DES ORCHIDEES pétales et les sépales d'un rose pourpré pâle; le labelle est d'un coloris un peu plus clair encore, et porte une macule pourpre vif sur le lobe antérieur. L. glauca. Plus connu peut-être sous le nom de Brassavola glauca. Les fleurs, Fig. 21. — Laelia purpiirata. d'un vert olive pâle, sont très parfumées et d'assez grande taille ; elles ont le labelle blanc, parfois maculé de pourpre au disque. Fleurit de février à avril. L. purpurata (voir fig. 21). Magnifique espèce, la plus belle du genre et l'une 15 AOUT 1892 171 des plus populaires de toute la famille. Ses fleurs ont un diamètre de douze à vingt centimètres ; les pétales larges, bien étalés latéralement, et les sépales plus étroits, sont blancs ou d'un rose pâle, parfois aussi veinés de rose pâle; le labelle a les lobes latéraux de la même couleur, striés intérieurement de lignes rouge pourpre, qui transparaissent légèrement au dehors ; le lobe antérieur, largement étalé et prolongé en avant, est d'un splendide rouge pourpre, sou- vent avec une aire plus pâle ou presque blanche au bord antérieur ; le disque porte fréquemment une macule jaune pâle, traversée par les stries rouge foncé dont nous avons parlé. Fleurit en mai-juin. Variétés : Schroderi. Segments blancs, tube du labelle jaune pâle strié de pourpre foncé, lobe antérieur mauve pourpré bordé de blanc. — Brysiana. Sépales et pétales lavés de rose pâle, lobe antérieur du labelle pourpre foncé. — Nelisi. A peu près semblable à la précédente, avec les pétales et les sépales veinés et réticulés de rouge sur fond rose pâle. — Russeliana. Sépales et pétales blancs teintés de lilas, avec des veines plus foncées, labelle rose lilacé pâle avec des veines plus foncées. Variété d'un coloris tendre exquis, qui est souvent désignée comme espèce distincte. Beaucoup d'autres variétés plus ou moins distinctes ont reçu des noms particuliers. L. grandis. Belle espèce que sa variété tenebrosa, d'introduction récente, a surtout contribué à mettre en grande lumière. Le type a les sépales et les pétales jaune nankin, et le labelle blanc à l'extérieur, avec le lobe antérieur arrondi, blanc veiné de rose pourpré. La variété tenebrosa, qui a fait beaucoup de bruit depuis un an ou deux, semble être obtenue en ajoutant au type une couche générale de brun. C'est une fleur magnifique. L. harpophylla. Introduit dès 1867, est resté rare jusque dans ces dernières années. Sa fleur, de taille moyenne, a les segments étroits et allongés; les pétales et les sépales sont d'un rouge vermillon vif; le labelle, recourbé en forme de demi-cercle, a les lobes latéraux repliés autour de la colonne, égale- ment rouge-vermillon, et le lobe antérieur recourbé, d'un coloris plus clair, très frisé sur les bords et terminé en pointe. L. L. [Sera continué.) 172 LE JOURNAL DES ORCHIDEES ÉTUDE SUR LE TRAITEMENT DES ORCHIDÉES PAR LES ENGRAIS MINÉRAUX {Suite, voir p. 157) Phosphore Dans les forêts des pays tropicaux, la décomposition permanente et rapide des matières animales et végétales donne lieu à des exhalaisons aussi meur- trières pour l'homme que favorables à la végétation. Ce phénomène s'observe également, quoique à un moindre degré, dans tous les pays sauvages ou incultes ; il ne se produit pas dans nos climats, parce que la vie y est moins intense, et que les produits de nos cultures ne sont jamais abandonnés à la décomposition spontanée, comme cela a lieu dans la nature. Or, la chimie démontre que le phosphore contenu dans les tissus végétaux et en bien plus forte proportion dans le cerveau, les os, les cornes, etc., des animaux, s'en dégage par la putréfaction sous forme de gaz hydrogène phos- phore qui, au contact de l'air, se transforme rapidement en acide hypophos- phoreux et ensuite en hypophosphite d'ammoniaque. Ce sont là des composés très instables et par conséquent faciles à assimiler. Il ne faut donc pas chercher bien loin l'origine du phosphore qui peut être contenu dans les Orchidées végétant dans leur pays natal. Pour les raisons énumérées plus haut, l'atmosphère, dans nos climats, contient peu ou point de phosphore; nous devons donc suppléer à cette lacune dans nos cultures, car ce corps est, chez les plantes comme chez les animaux, un agent indispensable pour la floraison et la. production des graines; or, nous cultivons les Orchidées non pour leur feuillage, mais avant tout pour leurs fleurs. Nous n'avons d'ailleurs que le choix des moyens de leur procurer le phos- phore ; les phosphates solubles sont facilement assimilés par toutes les plantes cultivées. * * * Comment les Orchidées se procurent-elles la potasse dans leur pays d'ori- gine? C'est ce qu'il est difficile de savoir. Cette substance ne se trouve guère 15 AOUT 1892 173 que dans le sol et on n'en rencontre pas de traces dans l'atmosphère lorsqu'elle est exempte de poussières organiques. Le peu de potasse que les Orchidées peuvent s'assimiler doit provenir des détritus végétaux ou animaux qui s'accu- mulent souvent dans le creux des rochers ou dans les enfourchures des arbres où ces plantes élisent volontiers domicile. Si ces détritus ne sont pas rigou- reusement indispensables à l'existence des épiphytes, les auteurs compétents ont remarqué que leur présence donnait à ces plantes une bien plus grande vigueur. Mais il est clair que les Orchidées doivent presque toujours être dans une grande pénurie de potasse et peuvent presque entièrement s'en passer. On n'a donc à leur en fournir que des quantités restreintes. Il en est de même du fer qui, cependant, peut être très utile comme tonique dans des cas particuliers. Toutes les substances que je viens d'énumérer se trouvent réunies non seule- ment dans les tissus des végétaux et dans le corps des animaux, mais encore dans les poussières atmosphériques. Il est possible que, dans leur pays natal, ce soit là, comme nous l'avons dit plus haut, que les Orchidées trouvent une partie de leurs ressources alimentaires. Toutefois, la quantité de potasse, de phosphore^ etc. , qui provient des poussières est certainement minime et presque négligeable. Il serait intéressant de vérifier directement quelles sont les matières miné- rales contenues dans les différentes parties des Orchidées d'importation et en quelle proportion elles y figurent. Pour le savoir, il suffirait de faire analyser des cendres de ces plantes. Les horticulteurs qui en reçoivent par grandes quantités pourraient, sans frais, faire exécuter cette opération qui fournirait des renseignements forts importants. Nous recommandons cette idée au direc- teur du journal des Orchidées qui, mieux que personne, peut en tirer parti. L'opération pourrait s'exécuter sur des végétaux desséchés ou avariés, puisque la potasse, les phosphates, la chaux, le fer, etc., ne sont pas volatils. in. Il résulte de ce qui précède que les Orchidées, comme toutes les autres plantes, ont besoin, pour vivre : 1° D'oxygène, d'hydrogène, de carbone, de silice. 2° D'azote, de phosphore, de potasse. 174 LE JOURNAL DES ORCHIDEES Et que, dans nos cultures, ces dernières substances ne peuvent leur être fournies ni par le compost, ni par l'atmosphère, ni par les eaux d'arrosage, généralement privées de matières organiques. On peut donc expliquer facilement ce fait, depuis longtemps constaté, que la plupart des Orchidées d'importation poussent avec activité pendant les premières années, puis végètent misérablement et finissent par périr. C'est que les pseudobulbes des années qui ont précédé l'importation renferment, dans des proportions normales, les substances nécessaires à la végétation, et que suivant une observation souvent faite par les Orchidophiles, ils se vident partiellement au profit des nouvelles pousses, dont ils favorisent ainsi le déve- loppement. Ce phénomène se produit aussi dans d'autres familles végétales. Mais les provisions accumulées dans ces pseudobulbes sont bientôt insuffi- santes pour entretenir la végétation, car, d'abord, ils ne cèdent à leurs successeurs qu'une fraction de leur substance; puis la floraison, les feuilles mortes en emportent chaque année une nouvelle partie. Bref, le végétal s'appauvrit, et il est facile de comprendre que sa fin est proche si on ne réussit pas à lui donner une alimentation suffisante. Ce n'est pas seulement par les racines que les Orchidées peuvent se nourrir; M. le comte du Buysson a reconnu que leurs feuilles possèdent une notable puissance d'absorption, et, de mon côté, je suis convaincu qu'en l'absence de toute racine le rhizome même peut absorber des sels solubles, qui sont ensuite élaborés dans les pseudobulbes et concourent à la nutrition des plantes. Je pourrais en citer des exemples curieux si je ne craignais d'abuser de la patience des lecteurs de cet article. La question des engrais est donc à l'ordre du jour chez tous les horticulteurs sérieux, et si elle n'est pas encore résolue, c'est peut-être parce qu'on met une certaine lenteur à se communiquer les expériences entreprises et les résultats obtenus. Cependant M. du Buysson, dans son excellent traité, indiquait déjà l'emploi du guano qui fournissait en même temps l'azote et le phosphore, et du carbo- nate d'ammoniaque en solution. Je me suis inspiré de ces idées, et, depuis plusieurs années, j'ai com- mencé, avec beaucoup de prudence, des essais qui m'ont donné de très bons résultats. Je me suis proposé de fournir directement aux Orchidées et à mes autres plantes de serre de l'azote, du phosphore, de la potasse et de la silice, en évitant 15 AOUT 1892 175 avec soin l'emploi des matières animales dont la décomposition peut engendrer la pourriture qui détruit si souvent les pseudobulhes et les rhizomes. D'ailleurs, si l'air et l'eau des pays où les Orchidées se reproduisent natu- rellement contiennent ces divers éléments, ce doit être à l'état de décom- position ultime. C'est donc imiter l'action de la nature que d'employer comme engrais des sels solubles dans l'eau. J'essaie, depuis trois ans, des arrosages avec un liquide que j'appellerai eau nutritive et qui contient en faible proportion : Du phosphate neutre d'ammoniaque. Du carbonate d'ammoniaque. De l'azotate d'ammoniaque. Du silicate de potasse. On remarquera que l'azote est donné en grande proportion et sous plusieurs formes, pour en favoriser l'absorption par les différentes plantes, car, pour des raisons que je ferai connaître plus loin, je donne le même engrais à toutes les Orchidées, et même aux autres plantes de serre qui vivent avec elles et qui s'en trouvent aussi bien. La potasse, au contraire, n'y entre que pour une faible dose, d'abord parce qu'à l'état de nature les Orchidées en reçoivent fort peu, ensuite parce que son emploi en quantité exagérée présente de graves inconvients , qui sont quelquefois sensibles quand on emploie l'engrais Jeannel ou un floral quel- conque. E. Roman. {Sera continué,) 176 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES CONSEILS UTILES Certains amateurs recouvrent les tablettes de leurs serres de sable, de cendres, ou de diverses matières sur lesquelles reposent les pots. Il faut abso- lument déconseiller cette pratique; son utilité, d'abord, n'est pas très visible; et j'avoue, quant à moi, que je n'ai jamais pu me rendre compte du motif qui avait pu amener le premier cultivateur à employer cette méthode. Mais en admettant même qu'elle ait un avantage que j'ignore, elle présente des incon- vénients importants qui doivent la faire écarter. La cendre est un corps particulièrement mauvais; mouillée, elle forme une sorte de boue d'un aspect fort désagréable, et qui obstrue complètement l'ori- fice inférieur ainsi que tous les pores de la base des pots. Beaucoup d'Or- chidées émettent des racines à l'extérieur du compost, et ces racines courent sur les tablettes; elles ont besoin d'air avant tout, et ne peuvent en aucun cas se trouver bien d'être plongées dans cette masse compacte humide et non aérée. Et je ne parle même pas des dangers qui peuvent résulter de la com- position chimique des cendres employées; il peut s'y trouver des substances nuisibles à la santé des Orchidées. L'Orchidée — au moins, en général, l'Orchidée aérienne, c'est-à-dire la grande majorité — ne se nourrit guère que d'air et d'humidité; il est fort pro- bable, ainsi que le disait très bien M. Roman dans le dernier numéro de ce journal, que l'air de nos climats ne lui fournit pas tous les éléments qu'elle retire de l'atmosphère dans son pays natal, et l'on peut songer à la nourrir plus substantiellement au moyen d'engrais convenablement choisis; mais en tous cas cela ne se fera pas au moyen d'un compost plus matériel et plus dense; il est reconnu qu'il faut aux racines beaucoup d'air et beaucoup d'eau; c'est une question de vie ou de mort pour elles; elles ont donc besoin d'un compost qui retienne l'humidité, mais qui soit en même temps assez léger pour laisser circuler l'air en abondance. C'est sur ces principes qu'est fondée la culture actuelle, qui, l'on doit le reconnaître, est arrivée à des résultats très satisfaisants : emploi de mousse et de libres élastiques comme compost, de pots très poreux comme récipients, 15 AOUT 1892 177 OU même de paniers laissant passer l'air de tous côtés, enfin de tablettes à claire-voie. Or, à quoi serviraient les pots minces et poreux si leurs parois étaient en partie obstruées, fermées à l'air extérieur? A quoi servirait le compost par- faitement perméable, si les racines qui s'en échappent allaient s'étouffer dans une masse où l'air ne peut pénétrer? Le sable fin présente à peu près les mêmes inconvénients, sauf celui résul- tant de la composition chimique. Quant au gravier, il est sans doute plus aérable et il obstrue un peu moins la respiration du compost; mais, j'en reviens à ce point, à quoi sert-il? Il produit un effet très peu attra3'ant, et risque de blesser les racines, ne fût-ce que quand on les déplace en remuant les pots. Enfin, il est bien certain que l'on ne peut disposer du sable ou de la cendre sur les tablettes qu'en faisant celles-ci pleines; or c'est là un mauvais procédé. Les tablettes doivent être à claire-voie pour que l'air circule abondamment entre les pots et baigne au moins une partie de leur base, et aussi pour que l'air chaud qui s'élève des tuyaux placés près du sol, se répande directement entre les plantes et entre toutes également, tandis que si les tablettes sont pleines, cet air chaud les contourne pour s'élever au sommet de la serre, de sorte qu'une grande partie de la chaleur dépensée est perdue pour la culture. * * Je crains que plusieurs de mes lecteurs ne m'accusent d'être porté au para- doxe, si je leur dis qu'il peut être commode d'avoir, dans le même compost que leurs Orchidées, une autre petite plante, jouant là en quelque sorte le rôle de parasite. C'est cependant la vérité. Entendons-nous, toutefois; il ne s'agit pas d'une plante quelconque, et d'autre part je ne veux pas avancer qu'elle rende de grands services à la croissance. Ce n'est pas non plus une question de sentiment, une affection de l'Orchidée pour sa camarade de pot; la socia- bilité dont parlait dernièrement notre directeur de façon humoristique, n'est pas poussée à ce point. Bref, voici de quoi il s'agit. Il arrive fréquemment que dans le sphagnum, au moins dans celui collecté en Belgique, se trouvent de petites plantes carnivores, appartenant à l'espèce Drosera rotundifoUa. Ce sont, en quelque sorte, des miniatures de l'espèce célèbre Dionaea muscipida; elles ont également les feuilles arrondies, munies (non pas seulement sur leur circonférence, mais sur toute leur surface) de petits 178 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES poils terminés par une glande sécrétant un liquide visqueux; enfin elles se contractent également au moindre contact, et se renferment en se pliant suivant un axe diamétral. Il est arrivé à tous les cultivateurs de voir, quelque temps après un rem- potage, de petites plantes de ce Drosera se développer à la surface du compost d'une ou plusieurs Orchidées. Ces plantes minuscules (elles atteignent ordi- nairement le diamètre d'une pièce de deux francs) n'ont presque pas de racines; elles ne peuvent donc pas déranger celles de l'Orchidée avec laquelle elles cohabitent, ni absorber beaucoup de l'humidité destinée à celle-ci. En re- vanche, elles forment de véritables pièges à moucherons, où chaque jour se prennent beaucoup d'insectes, et quand un Drosera se trouve dans le compost d'une Orchidée, celle-ci est radicalement délivrée, ainsi que ses voisines, d'hôtes incommodes qui salissent tout, gâtent souvent les fleurs, et forment dans le sphagnum des colonies certainement plus nuisibles qu'utiles. Je ne me propose pas, en écrivant ces lignes, de conseiller aux amateurs d'Orchidées de placer dans chaque pot un Drosera rotundifolia, et de mener de front les deux cultures; mais j'ai voulu dire simplement que si ce petit intrus apparaît par hasard dans un ou deux pots, il n'est pas indispensable de l'im- moler aussitôt; c'est un hôte qui ne demande presque pas de place, qui se contente de presque rien, qui est assez gentil et assez curieux pour distraire parfois un visiteur, qui ne fait pas de mal et peut-être même peut rendre un petit service. Ignotus. CULTURE DES ORCHIDEES A L AIR LIBRE DANS LES PAYS CHAUDS La culture des Orchidées est loin d'avoir dit son dernier mot, surtout dans certaines régions ; il n'est pas rare encore aujourd'hui, alors qu'elles sont connues et populaires depuis un nombre d'années déjà considérable, que l'on découvre quelque amélioration aux procédés de culture en usage, ou le moyen d'acclimater certaine espèce au climat trop chaud et trop sec du midi de la France, de l'Espagne, de l'Italie. Il est très utile, à ce point de vue, que chacun s'attache à étudier les besoins 15 AOUT 1892 179 spéciaux du pays où il cultive, et recherche les petites modifications qu'il lui convient d'apporter, par ses besoins, aux principes généraux observés partout. Les voyages que j'avais faits en Italie dans ces dernières années, alors que j'appartenais au personnel de L'Horticulture Internationale, m'avaient suggéré l'idée de certaines expériences à faire pour approprier la culture des Orchidées au climat de ces régions, presque aussi chaudes que leur pays natal; j'ai voulu faire un essai de ce genre sur le littoral méditerranéen; ce sont les résultats de cet essai que je vais exposer ici. Depuis plusieurs années déjà, j'avais vu beaucoup de cultivateurs d'Orchidées en Italie se plaindre des difficultés que présentait la culture de certaines espèces dans leur pays; j'ai signalé ces faits dans le Journal des Orchidées l'année der- nière, en exprimant l'opinion qu'il serait possible de remédier par des soins spéciaux aux inconvénients du climat. Depuis lors, différentes lettres de quel- ques grands amateurs résidant en Italie m'avaient appris que le traitement que nous avions institué donnait d'excellents résultats ; enfin je me suis trouvé à même d'en faire par moi même l'expérience, et au bout de quelques mois d'essai, je puis juger d'une façon suffisamment nette de la valeur de ce traitement. Le climat de la principauté de Monaco est encore assez différent de celui de l'Italie; la principauté n'est pas située sous une latitude aussi basse, ni aussi complètement entourée par la mer, ni surtout aussi protégée contre les vents du nord que l'est l'Italie par la chaîne des Alpes. Néanmoins, on peut considérer que la culture des Orchidées présente à peu près les mêmes exigences dans les deux pays, et peut y être rendue facile par les mêmes procédés. Ce qui me l'a d'ailleurs prouvé suffisamment dès le début, c'est ce que m'ont dit plusieurs personnes de la région, qui m'assuraient que je ne réussirais pas à cultiver des Orchidées froides à Monaco. Je ne désespérai pas néanmoins; j'avais une charmante collection d'espèces de serre froide, et c'eût été vraiment désolant de les voir dépérir comme je l'avais vu parfois sous l'influence de l'étouffante chaleur italienne. Je m'efforçai de leur arranger une installation à la fois pratique et originale, et voici ce que je trouvai. J'étais hbre d'adopter dans le vaste jardin l'emplacement qui me conviendrait. Je choisis l'endroit où se trouvent les massifs d'orangers, en spécimens énormes et d'une culture extraordinaire. Ces arbres touffus m'assuraient l'ombre et la fraîcheur nécessaire. Le côté du nord est abrité par d'immenses Ficus macro- LE JOURNAL DES ORCHIDEES phylla; rien ne convenait mieux pour préserver du vent. J'ai choisi au milieu de cette grande plantation un magnifique exemplaire d'oranger, ayant plusieurs branches très fortes, et j'y ai suspendu mes plantes en employant, pour les relier d'une branche à l'autre, du fil de cuivre très mince pour plus de légèreté. Les limaces et les autres insectes ne peuvent pas, dans ces conditions, atteindre les plantes; si le vent souffle un peu fort, il est d'abord arrêté partiel- lement par les orangers et les ficus, et le poids des pots suffit à les empêcher de se balancer et de s'entre-choquer. Quant à l'aspect d'ensemble, il est extrê- mement gracieux ; la disposition n'a rien de régulier ni de symétrique, et cette irrégularité donne un cachet pittoresque fort agréable. Pour les arrosages, nous sommes à vrai dire très favorisés; des ruisseaux circulent de tous côtés dans le massif; cette eau qui se renouvelle constamment est particulièrement saine, et elle entretient dans l'air une fraîcheur éminem- ment favorable à la végétation des Orchidées. Les Orchidées soignées de cette façon poussent avec une vigueur des plus remarquables et donnent une floraison abondante. Je citerai entre autres les suivantes : Ly caste Skinneri, Odontoglossum Alexandrae, 0. Nôtzlianum, 0. triumphans, 0. Pescatorei, O. nebulosum, O. tripiidians, 0. Cervantesi, O. Rossi inajus, Oncidiiim incurvum, 0. crispum, flahellulatmn, etc., Masdevallia Lindeni, M. Harryana, M. Veitchi, M. ignea, etc., Cattleya c Urina, Cypripediimi insigne, C. barbatum, C. venusium, Dendrobinm nobile, divers Stanhopea, etc. Cette liste, on le voit, comprend non seulement des espèces de serre froide, mais aussi des espèces de serre tempérée et même certaines que l'on cultive le plus souvent en serre chaude. Ces espèces, cultivées en serre depuis plusieurs années, y étaient toujours devenues malades et avaient dépéri. Le .procédé que je viens d'exposer donnerait, je crois, d'excellents résultats dans toutes les régions situées à partir de notre latitude jusqu'au midi de l'Italie ou de l'Espagne, et je crois pouvoir le recommander en confiance. J. TONEL, Ancien chef de culture et représentant de L'Horticulture Internationale, Jardinier en chef au Palais de Monaco. Ainsi que nous l'avions promis dans la précédente livraison, ce numéro a exceptionnellement vingt pages de texte, quatre de plus qu'à V ordinaire. 15 AOUT 1892 181 CULTURE DES ORCHIDÉES RÉPUTÉES d'uN TRAITEMENT DIFFICILE VII. — Habenaria militaris Les amateurs qui visitaient, entre le commencement de juillet et la fin d'août, les serres de L'Horticulture Internationale, à Bruxelles, ont vivement admiré une série de plantes en fleurs de cette belle espèce, trop peu connue dans notre pays, et qui mérite d'être appréciée parmi les bijoux de la famille. Ses fleurs, d'un coloris superbe et très rare (elle n'est dépassée à ce point de vue que par le vermillon pourpré du Cochlioda Ndtzliana) se conservent près de deux mois, et leur forme curieuse, avec le labelle large- ment étalé, paraissant seul en avant, leur disposition si élégante en grappe pyramidale bien fournie, sont autant d'attraits de plus. La plante elle-même a un feuillage très ornemental, allongé et étroit, d'un vert pâle mélangé et réticulé de brun-jaunâtre clair. « Cette superbe Orchidée, » lisons-nous dans la Lindenia qui l'a excellem- ment figurée au commencement de cette année, « fut décrite à l'origine, en 1878, « par Reichenbach, sous le nom à' Habenaria pusilla, d'après un échantillon « sec collecté dans les montagnes de Phu-Quoc, au Cambodge. Il semble qu'on « eût à cette époque très peu d'informations à son sujet, car son brillant coloris « n'est pas mentionné dans la description originale, et les renseignements firent « défaut jusqu'en 1886, époque à laquelle M. Régnier, de Fontenay-sous-Bois, « envoya à Reichenbach une plante vivante en fleurs que l'orchidographe « déclara identique à la précédente ; toutefois, le nom de H. pusilla ne lui « semblant plus approprié à cette espèce, il le remplaça par celui de H. inili- « taris, faisant allusion au brillant coloris écarlate du labelle, qui rappelle « celui de la tunique des soldats anglais. M. Régnier avait reçu ses plantes « de Cochinchine, probablement des régions montagneuses de Tay-Ninh. » On voit que l'introduction de cette espèce dans les cultures est de date récente, et cela explique suffisamment sa rareté, car elle a été, depuis 1886, assez rarement importée; l'importation des Orchidées de ces régions chaudes de l'Asie, surtout de celles qui n'ont pas de pseudo-bulbes, présente d'ailleurs l82 LE JOURNAL DES ORCHIDEES d'assez grandes difficultés. Le directeur de L'Horticulture Internationale, qui a fait recueillir dans ces localités tant de beaux Cypripedium, Cymbidium, Vanda, Cœlogyne, Cirrhopetalum, Aerides, Angraecum, Saccolabium, etc., connaît ces difficultés mieux que personne, et son exemple prouve qu'elles ne sont pas impossibles à vaincre. Quant à la culture de VHabenaria militaris, elle ne présente pas de grandes difficultés, quoique l'opinion contraire soit, je crois, assez répandue. Voici quel- ques indications qui suffiront sans doute à guider le praticien dans cette culture. Prenons les plantes à la période de leur végétation où elles se trouvent actuellement, c'est-à-dire après la floraison. On enlève la surface de sphagnum qui recouvre le compost et on diminue notablement les arrosages, de telle façon que la tige se dessèche et se décompose peu à peu ; mais il est préfé- rable de ne pas couper cette tige. Le rhizome se durcit en même temps ; lorsque la tige est complètement desséchée, il n'est plus nécessaire d'arroser, et l'on laisse le rhizome se sécher à son tour et perdre ses racines. On dépose alors tous ces rhizomes dans un récipient contenant du sable très sec, à une température modérée, où ils subissent un repos absolu. Au bout d'une période de quatre à cinq mois environ, on voit se développer de petits bourgeons sur les rhizomes. Le moment est alors venu de les mettre en végétation. Voici comment doit être formé le compost : une moitié de bon terreau de feuilles, un quart de sable blanc, et un quart de terre fibreuse hachée très fin. On prend des pots de dimension moyenne, pas plus de 8 à lo centimètres, et on les remplit jusqu'à la moitié de tessons de drainage bien lavés, puis le reste de compost préparé comme ci-dessus, et qui ne doit pas être tassé. On y place le rhizome à un centimètre de la surface, puis on arrose fortement. Enfin on prend du sphagnum bien vivant, bien vert, avec lequel on surface. Le sphagnum a cet avantage de révéler immédiatement, par sa couleur, si la plante a besoin d'être arrosée. h'Habenaria militaris réclame beaucoup d'eau pendant la période de végétation; au moment de la floraison seulement il convient de réduire un peu les arrosages, comme pour toutes les Orchidées. Les plantes doivent être placées dans le coin le plus renfermé de la serre chaude; elles craignent beaucoup les courants d'air. Elles demandent beaucoup de lumière, et réussiront surtout placées aussi près du vitrage que possible. Enfin il faut veiller avec soin à les préserver de la pourriture. Baron de Meylhand. 15 AOUT 1892 183 LES GRANDES EPOQUES DE LA VEGETATION (Suite, voir page 114) COELOGYNE. Pseudobulbes, conservant leurs feuilles. Les plantes fleurissent généralement pendant la formation de la jeune pousse, au milieu de celle-ci, et l'achèvement de la pousse coïncide à peu près avec la fin de la floraison. Culture en serre chaude, la plupart des espèces provenant de l'Asie tropicale, quelques-unes cependant réussissent en serre tempérée ou même froide. Repos après la floraison, pendant six semaines à dix mois. C. asperata (appelé souvent aussi C. Lowi). Floraison en juin-juillet. Pousse en mai. C. barbata. Id. en janvier-février. Culture en serre froide. Pousse en mars. C. ciliaia. Id. en septembre-octobre. Pousse en juillet. C. corrugata. Espèce de serre froide. Floraison et pousse à époques variables. Pas de repos bien marqué. C. corymbosa. Id. en juin-juillet. Pousse en avril-mai. C. cristata et variétés. Id. en février-mars-avril. Pousse en juin. C. Dayana. Floraison en juillet-août. Pousse en mai. C. data. Id. en avril-mai. Culture en serre froide. Pousse en février. C. flaccida. Id. en avril-mai. Pousse en juin. C. fu^cescens. Id. en octobre-novembre. Pousse en juillet. C. Gardneriana. Id. en décembre-janvier. Pousse en mai. C. Goweri. Id. en mars-avril. Culture en serre froide. Pas de repos bien marqué. C. grzvihtifolia. Id. en février-mars. Pousse en mai-juin. C. Massangeana. Id. en juin-juillet et novembre-décembre. Pousse en juillet. C. média. Id. en janvier. Pousse en mai. C. ocillata. Id. en février-mars. Pousse en juin. C. ochracea. Id. en mai-juin. Pousse en juillet. C. odoratissima. Id. en janvier-février. Pousse en juin. C. pandiirata. Id. en juillet-août. Pousse en mai-juin. C. Parishi. Id. en avril-mai. Pousse en février-mars. C. peltastes. Id, en mai-juin. Pousse en mars. C. plantaginea. Id. en mai-juin. Pousse en mars. C. speciosa. Id. à diverses époques de l'année, après la pousse. C. viscosa. Id. en juillet-août. Pousse en avril-mai. C. tomentosa. Id. en mai-juin. Pousse en mars-avril. COLAX (genre fréquemment rapporté aux Zygopetalum ou aux Lycaste). Pseudobulbes à feuilles décidues. Culture en serre tempérée, les deux espèces étant originaires du Brésil. Repos de deux mois. LE JOURNAL DES ORCHIDEES C. jugosus. Floraison en juin-juillet. Pousse en mai. C. viridis (ou de Puydti). Id. en juin-juillet. Pousse en mai. COMPARETTIA. Pseudobulbes. Culture en serre tempérée ou chaude. Repos modéré; les plantes ne doivent jamais sécher complètement. Elles se cultivent d'ailleurs généralement sur bloc. C. coccinea. Floraison en mai-juin. Pousse en juillet. C. falcata. Id. en juin. Pousse en juillet-août. C. macropledron. Id. en juillet-août. Pousse en avril. C. speciosa. Id. en juillet. Pousse en mars-avril. CORYANTHES. Pseudobulbes, conservant leurs feuilles longtemps. Culture en serre chaude. Repos prononcé après la floraison, pendant deux mois ou plus. La floraison se produit à des époques un peu irrégulières, et souvent deux ou trois fois par an. Les tiges florales se suc- cèdent parfois pendant trois ou quatre mois. A noter qu'il est utile de transporter les plantes dans une serre plus fraîche après la floraison, dans la serre chaude elles se dessèchent trop vite pour qu'on puisse les priver d'eau. C. Bimgerothi. Floraison en juillet-août. Pousse en septembre. C. eximia. Id. en avril-mai. Pousse en juillet. C. Fieldingi. Id. en avril-mai. Pousse en juillet. C. leucocorys. Id. en juin-juillet. Pousse en septembre. C. macrantha. Id. en mai-juin-juillet. Pousse en septembre. C. macrocorys. Id. en juin-juillet. Pousse en août-septembre. C. maciilata. Id. en juillet-août. Pousse en septembre-octobre. C. speciosa. Id. en avril-mai. Pousse en juillet. CYCNOCHES. Pseudobulbes. Culture en serre chaude avec les Catasetum et Coryanthes. Repos prononcé après la floraison, comme les Cor3'anthes. Floraison à des époques assez variables, sur le bulbe qui vient de s'achever. C. aureum. Floraison en juillet. Pousse en septembre. C. barbatum. Id. en mai-juin. Pousse en août. C. chlorochilum. Id. en juillet-août (et en février?) Pousse en octobre. C. Loddigesi. Id. en juillet-août. Pousse en octobre. C. pentadactylum. Id. en juin-juillet. Pousse en septembre. C. peruvianum. Id. en juin-juillet. Pousse en août. C. veniricosum. Id. en juin-juillet. Pousse en août. CYMBIDIUM. Plantes à feuillage persistant, à bulbes courts et peu visibles. Culture en serre tempérée ou tempérée-chaude. Repos modéré en hiver. ■ C. affine. Floraison en décembre-janvier. Pousse en avril-mai. C. aloefoliiim.ld. en juillet-août. Pousse en août. C. Dayamim. Id. en mars-avril. Pousse en mai-juin. C. Devonianum. Id. en avril-mai. Pousse en mai. C. eburneum. Id. en février-mars-avril. Pousse en mars-avril. C. elegans. Id. en août-septembre. Pousse en septembre. Repos en décembre. C. giganieum. Id. en octobre-novembre. Pousse en mars. Comte DE MoRAN. [Sera continué.) PETITES NOUVELLES ET PETITE CORRESPONDANCE Nous recevons la lettre suivante : Mon cher Directeur, J'ai lu avec grand plaisir la réponse que vous avez insérée dans le dernier numéro du journal au sujet de la singulière querelle que vous cherchait VOrchido- phile. Il y a longtemps que nous savons ici, que vous respectez tout autant notre pays que la France, et que vous l'endez justice à tous deux. Il suffit de lire votre excellent journal avec bonne foi pour n'avoir pas là- dessus le moindre doute. Nous nous contentons de cette justice, et nous ne songeons pas à demander d'être plus favorisés que les autres. Nous sommes, par tempérament, persuadés qu'il suffit de faire de son mieux, d'exercer son activité et son initiative le mieux possible, et que le succès vient de lui-même ; « aide-toi, le ciel t'aidera. » Quant à dé- nigrer de parti-pris ce qui vient d'autrui, c'est plus facile que de faire de bonne culture, mais c'est un pro- cédé qui n'a jamais produit grand profit. Nous savons que nous pouvons compter sur votre impartialité, et nous avions fait justice, croyez-le bien, des insinuations que vous avez si justement repoussées. Veuillez croire, etc. D"" G. VON Heeedt. * * * M. P., Isère. — 1° Les Vanilla réussissent parfaite- ment dans la serre chaude avec les Vanda, Aerides, etc. Toutefois ils s'accommodent mieux d'une serre basse, ovi ils sont cultivés à l'étouffée. 2" Il n'est pas nécessaire de rempoter les plantes tous les ans, sauf celles de croissance très rapide. On constate aisément (jue les Orchidées ont besoin d'un rempotage, quand elles remplissent entièrement leur pot, ou quand tout l'accroissement se pi-oduit d'un côté, et que ce côté se trouve trop serré contre les bords, ou déborde en dehors du pot. Il est encore utile de rempoter quand le compost est trop ancien et devient mauvais. Son aspect suffit à avertir le jardinier et d'autre part on s'aperçoit bientôt que la plante ne végète pas activement et semble traîner. 3° La réponse à cette question se trouve dans les Conseils utiles à l'intérieur du journal. 4° Le soleil du Midi ou du Levant ne peut qu'être favorable à vos plantes, pourvu qu'elles soient ombrées lorsqu'il est très chaud, vers le milieu de la journée. 3° Les Cattleya Doiviana et aurea vont fleurir dans un très court délai. Les avant-coureurs sont déjà épanouis. *** X. 22. — La collection de M. A. Van Imschoot, l'amateur pratiquant le plus érudit de Gand, est en effet la plus complète et la plus intéressante de cette ville. Sa collection de Coelogyne , notamment, n'est pas égalée. Non content de remplir ses serres, comme cer- tains autres amateurs, de Cypripedium, de Cattleya et d'Odontoglossura, M. Van Imschoot, suivant la grande tradition de Sir Trevor Lawrence et des autres célè- bres orchidophiles d'Angleterre, s'intéresse à tout ce qui, dans la famille orchidéenne, mérite d'exciter l'ad- miration de l'artiste ou simjjlement la curiosité du chercheur ; sa collection qui compte des représentants d'à peu près tous les genres, est une de celles qui peu- vent réellement donner une idée complète de l'en- semble de cette grande famille, si riche et si variée. Nous en donnerons une description prochainement. » * * L. P., Suisse. — Les dégâts causés à vos Masde- vallia sont dûs probablement à des insectes plutôt qu'à des champignons. Les feuilles des Masdevallia sont assez sujettes à se tacher ; ces taches peuvent être attribuées d'une façon générale à deux ordres de causes : 1° Lorsque les serres ne sont pas assez aérées, que l'humidité y est renfei-mée, il se forme sur les feuilles (généralement à la face inférieure) des taches grisâtres qui, au bout de quelques jours, deviennent noires et s'accroissent en rongeant la substance de la feuille. 2° Certains petits insectes s'étal)lissent sur les feuilles et y forment des points blancs. Ces insectes, au bout d'un certain temps, attaquent aussi la feuille et la rongent. Dans un cas comme dans l'autre, le i-emède con- siste à laver souvent les feuilles, à les essuyer avec une éponge, et de temps en temps, à les passer à l'eau de nicotine. Quand ces lavages sont répétés fréquem- ment, les feuilles restent indemnes ou à peu près. Nous avons vu aussi assez souvent api^araître des taches sur les Masdevallia, chez beaucoup d'amateurs, au commencement du printemps, et ces taches doivent être causées, très probablement, par des changements lirusques de temjjérature, comme il s'en produit dans certaines journées chaudes suivant des nuits très froides. En somme, il est difficile d'éviter complètement les taches sur les feuilles des Masdevallia; on peut au moins empêcher le mal de s'étendre, et si les feuilles tachées déparent trop l'aspect des plantes, il n'y a pas d'in- convénient à en couper quelques-unes de place en place. Il nous serait difficile de répondre à toutes les lettres qui nous ont été adressées ces jours-ci à propos des aigres attaques auxquelles nous avons répliqué dans le numéro précédent du Journal. Nous voyons que nos correspondants indignés ont parfaitement compris la nécesf^ité qu'il y avait pour nous à répondre comme nous l'avons lait. « G. L. critiquant les cultures belges « et les vôtres spécialement, c'est un x:omble! » nous écrit l'un d'eux. « Ne lui répondez plus, dit un autre, il tout le mo7ide sait que ce n'est qu'une question de bou- « tique et de jalousie de métier. En appelant ses co'mpa- « triotes chez lui il devrait au 7noins nous 'montrer « ai'tre chose que de la culture à la bonne franquette .' « Xous préférerions voir de la vraie culture, de la pro- « prêté et de l'ordre comme chez vous... » Vous avez parfaitement raison, chers correspondants, nous n'y reviendrons plus — gageons que notre gra- cieux confrère, vous le verrez dans son prochain numéro, ne nous serait même pas reconnaissant de la réclame que nous lui ferions, en nous occupant de lui et de son journal. L. L. Liil m 1 m u ttiMllUM 1 ■ uL au Parc Léopold _A- IB JrC lJ »X_ -Ej JLj .Lj ItLj S A OUVERT DANS SES LOCAUX UNE VASTE EXPOSITION-YENTE SPÉCIALE D'ORCHIDÉES IMPORTÉES en exemplaires de toutes forces Orchidées du Brésil, du Pérou, de la Nouvelle Grenade, du Venezuela, du Mexique, des Indes Orientales, de Madagascar, des lies Philippines, des Indes Néerlandaises, de la Nouvelle Guinée, etc. g^^^ Les listes dlmportations sont communiquées à toutes les personnes qui en font la demande. Nota Bene. — Étant ses Propres importateurs — c'esl-à-dÏ7^e vendanl toutes ses importations de pre- mière main ~ L'HORTICULTURE INTERNATIONALE peut céder ses plantes en sujets beaucoup plus forts et à BIEN MEILLEUR COMPTE cju'on uc Ics tfouve généralement dans le commerce. C'est ce qui explique qu'elle peut mettre en vente d'aussi beaux exemplaires à un prix aussi réduit. 1 Jll (SOCIÉTÉ ANONYME) ATELIERS DE CONSTRUCTION A MARLOIE Bureaux : 19, rue d'Idalie, Ixelles- Bruxelles ATELIERS DE CONSTRUCTION FONDÉS EN 1891 CE QUI A PERMIS DE LES MONTER AVEC LES DERNIERS RERFECTIONNEMENTS Appareils pour Chauffage à Eau chaude Économie de 50 7o sur le combustile en comparaison de tous les systèmes connus La Société a été fondée par un groupe d'Amateurs et d'horticulteurs pour perfectionner les appareils de chauffage, dont les systèmes connus auparavant laissaient à désirer sous bien des rapports. Chauffages pour serres à Orchidées JARDINS D'HIVER, SERRES, FORCERIES ÉCOLES, THÉÂTRES, HOPITAUX MUSÉES, HOTELS, PRISONS, ATELIERS, ÉDIFICES PUBLICS, USINES, ETC. ÉCONOMIE. SOLIDITÉ. ÉTUDES. DEVIS Nos appareils perfectionnés ont remplacé, à l'entière satisfaction des propriétaires, en 1891-1892, ceux qui existaient auparavant chez: S. M. le Roi des Belges, à Cicrgnon ; M. G. Warocqué, au château de Mariemont (dix chaudières); D"" Capart, à Bruxelles; Jamar, à Boitsfort ; L'Hoeticultuee Inteenationale (Linden) , à Bruxelles (toutes les grandes installations nouvelles); Martin-Cahuzac, à Bordeaux; MM. le comte de Moran, Morel- Jamar, Dallemagne, Grosjean, baron de Meylhand, comte de Liedekerke, de Ramaix, etc., etc. On peut les voir fonctionner journellement à L'Horticulture Internationale. L'HORTICULTORE INTERNATIONALE Parc Léopold, Bruxelles. Adresse télégraphique : LINDENIA, Bruxelles RÉOUVERTURE DE LA SERRE D'ORCHIDEES D'OCCASION Vendîtes à plus de 50 pour cent de Rabais A la demande d'un grand nombre de nos clients, nous leur annonçons que nous avons ouvert, depuis le 1er jyjn, „olre SERRE D'ORCHIDÉES D'OCCASION. Nous nommons ainsi une serre dans laquelle les amateurs trouveront pendant tout l'Été des Orchidées qui, par suite de légers accidents (feuilles déchirées, brûlées, jaunies etc.) auraient besoin de quelque temps de culture pour se refaire et pouvoir être vendues aux PRIX ORDINAIRES, ainsi que les importations, qui arrivées cependant en bon état, ne seraient pourtant pas dans des conditions assez belles pour pouvoir être vendues au même prix que les exemplaires que nous four- nissons communément. ]¥os belles et nombreuses iniportations nous permettent d'être très sévères sur ce point, et de mettre en réforme, une quantité de très bonnes plantes. Nos clients et les amateurs sont donc vivement engagés à visiter souvent notre SERRE D'OCCA- SIONS; nous ne douions pas ({u'ils n'y trouvent fréquemment des PLANTES RARES, de reprise rapide, qu'ils pourront acquérir à PLUS DE 50 POUR CENT de rabais. Le prix des plantes est indiqué sur chaque exemplaire. MM. les amateurs voudront bien se rappeler qu'il n'est pas nécessaire de faire des achats pour visiter l'Établissement. Gomme nous ne fournissons à nos prix orclinaires que des plantes de tout premier choix, nous sommes très larges dans ce que nous appelons les PLANTES RÉFORMÉES. MM. les amateurs peuvent faire de VÉRITABLES TROUVAILLES parmi elles, car beaucoup de ces plantes sont supérieures, COMME SANTÉ ET COMME FORCE, à la généralité des plantes vendues ordinai- rement par les maisons concui'renles ou aux enchères publiques. La plupart des plantes réformées, vendues comme occasion, n'ont pas fleuri; il pourra se trouver ])armi elles des variétés supérieures de grande valeur. Nous publions fréquemment une liste avec prix des ORCHIDÉES D'OCCASION, pour les ama- teurs qui ne peuvent venir les visiter à l'Établissement. Si:^^ La liste numérotée des OECHIDÉES D^OCCASION est à la disposition des amateurs. — '^ c) V SEPTEMBRE 1892 Numéro eo. LE JOURNAL DES ORCHIDÉES GUIDE PRATIQUE DE CULTURE PAR LUCIEN LINDEN Administrateur-Directeur de L'Horticulture Internationale Secrétaire de L'Orchtdéenne AVEC LA COLLABORATION DE MM. J. Linden, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué, Comte de Moran, Max Garnier, Ém. Rodigas, Funck, A. Cognlaux, G. Joris, E. Roman, A. Van Imschoot, Fr. Desboia, D-- G. von Heerdt, E. Bergman, E. S. Rand, A. Bleu, D-" Van Cauwelaert, E. Bungeroth, Ch. Vasseur, J. Nôtzli, James O'Brien, R. Martin-Cahuzac, D"- Capart, Comte de Bousies, G. Mantin, J. du Trieu de Terdonck, O. de Kirchsberg, Vicomte de Novion, G. Rivois, J. Hatos, P. Silver, A. Ducos, A. Dallière, Paul Otlet, F. Kegeljan, O. Ballif, R. Johnson, C. Ellner, Carlos Starker, J. Tonel, A. de la Devansaye, FI. Claes, de Meulenaere, G. Diretti, A. van den Heede, Siesmayer, A. Wincqz, G. Kittel, Baron de Meylhand, Ch. Béranek, S^ et les Chefs de Culture de « L'Horticulture Internationale. » Prix de rAbonnement : 10 francs par an Paraît le 1" et le IS de cliaque mois AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES Dépositaiï-e pour la ITrance : INI. O. DOIjST, É:d.iteu.r, 8, Flace de l'Odéon, 3?'ARIS. Gand, impr. Eug. Vanderhaeghen. LINDENIA ICONOGhl^AP^HIB DES O HO 11113 ÉES rUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO Ohaque livraison contient quatre belles planches richement coloriées Dii*eeteiii' : «f. i:^lI%fDE:rv Rédacteurs : LUCIEN LINDEN, EMILE RODIGAS, R. A. ROLFE Bureaux : 100, Rue Belliard, à Bruxelles Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe périodiques spéciaux aux Orchidées " Le prix de ces volumes a été fixé comme suit : l^"- Volume (presque épuisé) 125 fr.; î""" Volume, 100 fr.; 3"" Volume, 75 fr.; 4™^ Volume, 70 fr.; 5"*^ Volume, 65 fr.; 6™^ Volume, 65 fr.; 7'"^ Volume, 65 fr. 8"^ VOLUME (EN COURS DE PUBLICATION) : 60 FRANCS ILme — Chevalier du Mérite agricole Farait le lO et le S 5 de chaque mois PRIX D'ABONNEMENT : Édition simple, G fraiicis par au. Édition avec chromolithographies, 12 francs par an S'adresser au bureau du Journal, 14, rue de Sèvres, PARIS. l" SEPTEMBRE 1892 185 CHRONIQUE ORCHIDÉENNE MENSUELLE EN FLEURS CHEZ M. FINET, à Argenteuil, dans la première quinzaine d'août, un certain nombre de rares et de superbes Orchidées, parmi lesquelles il faut mettre hors de pair le Gongora odoratissima à fleurs d'une forme très élégante et d'un coloris splendide. Les sépales amples sont d'un rouge-sang velouté superbe; les pétales linéaires étroits sont rouge-brun, et forment près du sommet de la colonne deux espèces de cornes; le labelle est jaune de cire abondamment maculé de rouge-sang. La colonne est presque entièrement recouverte également par cette nuance. La plante en fleurs chez M. Finet portait deux tiges, l'une aj^ant vingt-cinq, l'autre trente fleurs, et présentait un spectacle d'une rare beauté. * * * LES SERRES DE M. G. WAROCQUÉ, à Mariemont, renfermaient au commencement du mois d'août plusieurs Cattleya Rex en fleurs, dont un notam- ment portant cinq fleurs d'un modèle de très grande taille, et un autre consti- tuant une variété distincte d'une extrême beauté. Celui-ci avait les pétales et les sépales d'un blanc légèrement ombré de chamois, particulièrement intense aux pointes ; le labelle avait également une coloration plus foncée, et la riche macule d'or du labelle se fondait sur les bords, à droite et à gauche, dans un jaune chamois exquis. Cette exagération d'un des caractères spéciaux et nou- veaux de ce splendide Cattleya en faisait merveilleusement ressortir la beauté et le cachet absolument distinct de tout le reste du genre. * * * VANDA LOWI (fig, 22). — Cette magnifique Orchidée est en fleurs actuel- lement, depuis le milieu du mois d'août, et excite toujours l'admiration de tous les visiteurs de la serre chaude. Elle produit de longues tiges florales, flexibles comme de minces cordes, et portant chacune de vingt-cinq à cinquante fleurs. On sait que, par une singulière anomalie, les deux premières fleurs à la base de chaque tige ont un coloris différent des suivantes. Elles sont d'un i86 LE JOURNAL DES ORCHIDEES jaune ocre, avec des points rouge cramoisi, tandis que les autres portent d'abondantes et larges macules brun-rouge sur fond vert jaunâtre. , Le merveilleux Vanda Lowi cultivé par M. Bergman, dans les serres de M. le baron A. de Rothschild, à Ferrières, est à juste titre célèbre. Il a Fig. 22. — Vanda (Reiianthcra) Loivi. produit dans une seule année onze tiges florales, ayant une longueur moyenne de trois mètres. Tous les amateurs connaissent également, au moins de nom, la superbe série de V. Lowi, d'une culture admirable, que M. Warocqué possède dans ses serres de Mariemont. * * LES AMATEURS D'ORCHIDÉES apprendront avec plaisir que L'Hor- ticulture Internationale vient d'effectuer une belle importation du fameux l" SEPTEMBRE 1892 187 Laelia grandis ienebrosa, l'une des plus belles Orchidées connues. Grâce à un prix d'énjission relativement bas, il pourra se répandre dans toutes les col- lections et y être représenté par plusieurs exemplaires. Il y a de nombreuses variétés, toutes très jolies. Signalons également la découverte par les collecteurs de L'Horticulture Internationale d'une nouveauté à sensation, un Cattleya à grandes fleurs blanc pur qui constitue un type nouveau et non pas seulement une variété, et que les collecteurs ont déjà nommé C. Lindeniae. Ce sera le « clou » de la fin de cette année, et l'une des plus riches acquisitions de la famille orchidéenne. • * • * * UNE MALADIE DES ORCHIDÉES. — M. Georges Massée décrit, dans le numéro de juin du Kew Bulletin, une maladie qui affecte les plantes de Vanilla dans les îles Seychelles. La maladie est causée par un champignon microscopique, le Calospora Vanillae; ce champignon passe par différents stages de développement, au cours desquels il présente des aspects très divers, de sorte qu'il reçut un nom distinct sous chacune de ses formes jusqu'au jour où il fut constaté que ces formes n'étaient que des transformations d'un seul champignon. Les formes Cystispora et Calospora n'apparaissent qu'alors que la feuille est déjà atteinte de nécrose; ce sont donc les formes précédentes qui font tout le mal. M. Massée, se fondant sur des faits bien connus, recommande d'arracher et de brûler aussitôt toutes les feuilles flétries ou mortes; en effet c'est la pré- sence des feuilles malades qui propage la maladie. * * * LE GRAMMATOPHYLLUM ELLISI, ou mieux GRAMMANGIS ELLISI, remplissait de fleurs, pendant le mois de juillet et le mois d'août, une des serres chaudes de L'Horticulture Internationale. Cette magnifique Orchidée n'est pas aussi connu qu'elle devrait l'être, parce qu'elle n'a été que rarement introduite. D'autre part sa culture n'est pas toujours bien comprise, et les pauvres exemplaires par lesquels elle est par- fois représentée dans les expositions (à la dernière exposition des Sociétés Royale de Flore et Linnéenne, notamment) ne peuvent évidemment donner de sa beauté qu'une idée très insuffisante. Les plantes qui ont fleuri à cette saison provenaient d'une large importation opérée au début de l'année dernière par L'Horticulture Internationale. l88 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Ce sont de superbes exemplaires; avec leurs bulbes robustes, en forme de courts fuseaux tétraèdriques, leurs belles feuilles si décoratives, d'un vert sombre rappelant celui de V Angraecum sesquipedale, ils possèdent un cachet ornemental incomparable; et pendant deux mois ils ont été chargés de grappes touffues dé 33-35 centimètres de longueur, de 20 centimètres de largeur, comprenant chacune environ quarante fleurs d'un ravissant coloris. Il n'est guère d'inflorescences pouvant être comparées, au point de vue de la beauté, à celles du Grammatophyllum Ellisi; la disposition même de ces inflorescences se prête bien à faire valoir leur élégance. Elles s'élèvent d'abord presque verticalement jusqu'à la hauteur du sommet des feuilles, puis elle s'infléchit en formant une harmonieuse courbe. * * * LA SERRE DES FLEURS à L'Horticulture Internationale. — Une transformation des plus heureuses vient d'être opérée dans le grand étabhsse- ment bruxellois. Un vaste local a été aménagé, immédiatement contigu à l'entrée, en vue de renfermer une exposition permanente des Orchidées en fleurs. Les plantes y sont disposées à droite et à gauche sur de vastes tablettes; le mur du fond est recouvert d'un treillage élégant tapissé de plantes grimpantes, Aristolochia, Passiflora, Bomaria, etc. Cette serre annexe, remplie de Cattleya aurea, Eldorado, gigas (provenant d'une magnifique importation d'il y a quelques mois), guttata, gramdosa, Cypripedium, Odontoglossum divers, Dendrobium, Vanda coerulea, Oncidium, etc., offre un coup d'œil splendide et a fait l'admiration de tous les visiteurs. Elle a été d'ailleurs tout spécialement installée à leur intention, en vue de permettre aux amateurs étrangers à la ville, obligés de mesurer leur temps entre deux trains, de passer là revue des principales nouveautés ou raretés en fleurs sans être obligés de consacrer, à chaque visite, plusieurs heures à parcourir toutes les serres. D'autre part, il fallait faire encore de la place aux importations, sans cesse renouvelées et accrues. Pour elles, une partie de l'ancienne galerie du travail, ayant plus de cinquante mètres de longueur, a été absorbée. Cette partie est maintenant remplie par un vaste gradin, et forme une immense serre, de dimensions exceptionnelles, dans laquelle sont logées environ 10,000 nouvelles Orchidées. Les travaux, préparation du compost, rempotages, etc., s'exécutent maintenant dans un autre endroit de l'établissement, approprié à cet effet. L. L. l" SEPTEMBRE 1892 l8g CAUSERIE SUR LES ORCHIDEES XXXVIII. — La serre des Cattleya et Laelia [Suite, voir p. 135) Laelia Jongheana. Espèce assez rare, à fleurs ayant de lo à 12 ou 13 centi- mètres de diamètre. Les pétales et les sépales sont d'un rose opaque très doux; le labelle a le même coloris, avec le disque jaune, une macule blanche en avant, et les bords très ondulés. Fleurit au mois de mars (ou juillet?). Le L. Jongheana, introduit pour la première fois en 1854, avait été nommé en l'honneur de M. De Jonche, de Bruxelles. Il ne fut plus réimporté jusque vers 1873. L. Lindleyana. Introduit par M. Linden en 1857, mais rarement importé depuis lors, ce Laelia est très rare dans les cultures. Il produit ses fleurs en grappes de deux ou plus. Les pétales et sépales sont blancs teintés de rose pâle, le labelle de même avec le lobe antérieur blanc nuancé de pourpre et tacheté au centre de pourpre foncé. L. lohata (connu également sous le nom de L. Boothiana). Gracieuse espèce très analogue au Laelia grandis, dont il se distingue surtout par la forme différente de ses pseudobulbes, par le coloris de ses fleurs et par l'époque de sa floraison (avril-mai). Il a les pétales et les sépales rose pâle avec des veines et des réticulàtions rose-pourpre vif; le labelle, très frangé sur les bords, très allongé en avant et acuminé, est d'un rouge pourpre. vif avec des stries et des réticulàtions plus pâles. L. majalis. Signalé dès le 17^ siècle, et découvert par Humboldt, puis par La Llave et par d'autres voyageurs, c'est l'une des premières Orchidées Américaines connues. Il est désigné par les indigènes Mexicains sous le nom de Fleur de Mai; ajoutons que dans nos climats il fleurit, non pas en mai, mais au mois de juillet ou d'août. Les fleurs sont de grande taille, et ont les pétales et les sépales d'un rose pâle légèrement lilacé ; le labelle a le lobe antérieur très développé, couvert igo LE JOURNAL DES ORCHIDEES de fines stries rose pourpre vif sur fond blanc, avec une large bordure rose mauve, et traversé dans sa longueur par une ligne médiane jaune pâle. Ces fleurs se conservent très longtemps. L. monophylla. Espèce de petite taille, très distincte et très curieuse, qui n'a pas de pseudobulbes, mais des tiges érigées rappelant un peu les Masde- vallia. Les fleurs solitaires ont environ cinq centimètres de diamètre et sont d'un coloris écarlate vif. Le labelle, très petit, a les lobes latéraux roulés autour de la colonne et le lobe antérieur jaune extrêmement réduit. Bentham a rangé cette espèce dans le genre Octadesmia. L. Perrini. Très belle espèce appartenant à la section des Laelia de petite taille. Ses bulbes atteignent une hauteur de 15 à 25 centimètres. Les fleurs ont 12 à 15 centimètres de diamètre, et sont d'un coloris rose pourpre plus ou moins vif, avec la gorge blanche ou d'un jaune très pâle, et le lobe antérieur du labelle d'un beau rouge pourpre foncé qui se prolonge sur les bords des lobes latéraux. Fleurit en octobre-novembre. La variété niveau très rare et très belle, a les pétales, les sépales et les lobes latéraux du labelle blanc pur, le lobe antérieur rose pâle. L. praesians. Variété du suivant. L. pumila {Cattleya pumila, Cattleya marginata, Laelia ou Cattleya Pineli). Autre charmante espèce de petite taille, à fleurs d'un coloris très vif et très attrayant. Les pétales et les sépales sont d'un rose pourpré éclatant, le labelle a les lobes latéraux de la même couleur, enroulés autour de la colonne; le lobe antérieur est d'un beau pourpre marron, qui s'étend sur les bords des lobes latéraux; il porte quelquefois en avant une partie plus pâle formant un petit triangle. Fleurit en septembre-octobre. La variété praestans se distingue par l'ouverture plus large du labelle, et le coloris jaune orangé du disque. La variété Dayana fleurit un peu plus tôt que le type. Elle se différencie également par un coloris plus foncé. L. rubescens (L. acitminata, L. peduncularis). Fleurs ayant 6 à 7 centimètres de diamètre, blanches ou d'un rose lilacé, avec une large macule marron à la base du labelle. Fleurit en novembre-décembre. L. superbiens. Magnifique espèce, produisant ses fleurs en grappes très touffues, jusqu'à quinze ou vingt sur chaque bouquet. Les pétales et les sépales sont rose mauve; le labelle a les lobes latéraux repliés au-dessus de la colonne, nuancés de jaune à l'intérieur et striés de pourpre ; le lobe antérieur est d'un l" SEPTEMBRE 1892 igi rose pourpré vif, relevé de veines plus foncées, avec le disque jaune. Fleurit en janvier-février. L. Turneri. Variété du L. elegans. L. Wyattiana. Fleurs ayant à peu près la dimension de celles du L. crispa. Les pétales et les sépales sont blancs; le labelle, qui a sensiblement la forme de celui du L. crispa, est jaune extérieurement, et a le lobe antérieur pourpre clair veiné d'une nuance plus foncée. Fleurit en septembre-octobre. L. xanthina. Espèce assez rare. Les pétales et les sépales sont jaunes, plus ou moins lavés de vert olive; le labelle a le lobe antérieur blanc strié de rouge pourpre. Fleurit de mai à juin. Les fleurs sont de petite taille, mais très nom- breuses. Cette espèce rappelle un peu le L. grandis, auquel elle est d'ailleurs inférieure comme grandeur et comme coloris. L. L. ETUDE SUR LE TRAITEMENT DES ORCHIDÉES PAR LES ENGRAIS MINÉRAUX {Snite, voir p. 172) Les bons résultats que j'obtiens sont dûs, non seulement à la composition de mon engrais minéral, mais encore au mode d'emploi. Habituellement, on prépare des dissolutions assez concentrées qu'on dis- tribue aux plantes une fois par semaine, par doses variables suivant la force de la plante. Ce n'est pas ainsi que je procède. Dans chacune de mes serres, j'ai un bassin contenant une certaine quantité d'eau de pluie (\), 20 litres par exemple. D'un autre côté, j'ai un flacon contenant une dissolution concentrée des sels ammoniacaux détaillés ci-dessus; toutes les fois que l'eau du bassin est renou- velée, j'y verse, au moyen d'une mesure appropriée, une certaine quantité de (i) L'eau de pluie est la seule qui puisse être employée avec succès pour la culture des Orchidées, l'eau des puits et des sources contient de la chaux qui décomposerait une partie des sels employés. Si on n'avait que de pareilles eaux à sa disposition, il faudrait renoncer à l'emploi du biphosphate d'ammoniaque et mélanger au compost du noir animal qui renferme beaucoup de phosphate de chaux. Je ne l'ai pas essayé. ig2 LE JOURNAL DES ORCHIDEES ma dissolution. L'opération est facile et peut être faite par tout le monde. C'est dans ce bassin que je plonge, pour les arroser, mes plantes en panier. Jamais je ne leur donne d'eau pure. J'ai commencé par employer des dissolutions contenant un trente-millième, en poids, du mélange de sels (trente-trois milligrammes par litre d'eau). Enhardi par le succès, j'ai porté depuis deux ans la dose à un sept-millième, environ quinze centigrammes par litre d'eau. Je ne pense pas qu'il y ait intérêt à aller plus loin. Je me sers d'eau nutritive l'hiver comme l'été. Il paraîtrait plus rationnel de ne donner que de l'eau pure aux plantes en repos, et de l'engrais aux plantes en végétation; mais ce serait une grande complication. D'ailleurs, je considère les Orchidées comme des plantes emma- gasinantes; elles doivent l'être, parce que, dans leur état naturel, elles ne reçoivent que très irrégulièrement leur nourriture, et sont obligées de vivre sur leur propre fonds pendant un temps considérable. * * * Les effets du traitement à Veau nutritive sont frappants. Les pousses des Orchidées sont plus fortes et plus nombreuses, les pseudobulbes plus volumi- neux; j'ai même rétabli des plantes qui, depuis deux ans et plus, n'avaient poussé ni une feuille, ni une racine. La floraison est certaine et magnifique, les couleurs sont plus vives, enfin des arrière-bourgeons se développent même sur les vieux bulbes. J'opère sur plus de cent cinquante Orchidées appartenant à la plupart des genres connus, et jusqu'à présent, je le répète, j'ai obtenu d'excellents résultats sans le moindre inconvénient; j'engage donc les amateurs d'Orchidées à essayer ce traitement, qui est facile et économique, puisque, malgré le haut prix des substances qui entrent dans l'eau nutritive, la dépense sera tout au plus de 2 à 3 centimes par Orchidée et par an. Mais je ne conseillerai pas de dépasser, pour le moment, la dose de 77000 d'engrais, soit un gramme pour 7 litres d'eau. Si je reconnais plus tard qu'on peut aller plus loin avec succès, je me hâterai d'en informer les lecteurs du Journal des Orchidées et de leur faire connaître les résultats obtenus. Quand on veut se servir de l'eau nutritive, il est plus avantageux de cultiver les Orchidées en panier qu'en pot ou sur bûche : car en plongeant constamment les paniers dans le bassin, on fait disparaître le seul inconvénient auquel pour- rait donner lieu un emploi irraisonné des engrais, leur accumulation dans les SEPTEMBRE 1892 193 matériaux de plantation. On peut l'éviter aussi en arrosant de temps en temps et pour quelques jours seulement, pendant le repos, avec de l'eau de pluie pure. Les horticulteurs qui bassinent leurs plantes sur les feuilles peuvent sans inconvénient employer pour cela l'eau nutritive. Mais il y a plus de deux ans que j'ai renoncé à cette opération qui a plus d'inconvénients que d'avantages. La grande vigueur communiquée aux plantes par les sels minéraux leur permet de résister à la sécheresse de l'air, de même qu'elle les rend plus indifférentes aux variations de la température. L'eau nutritive, préparée comme je l'ai dit dans le dernier numéro du journal, se conserve indéfiniment, mais il faut l'agiter au moment de s'en servir. Il vaut mieux n'en préparer que pour deux ou trois jours. Elle s'altérerait dans un récipient en métal. Il faut employer des réservoirs en ciment, en terre vernie ou en bois. Je m'en sers, comme de l'eau ordinaire, pour faire reprendre les plantes d'im- portation. En résumé, l'usage des sels minéraux que j'ai indiqués permet déjà d'amener les Orchidées à un degré de prospérité remarquable et probablement supérieur à celui dont elles jouissent dans leur pays natal. Je crois qu'il pourra être encore perfectionné, qu'il favorisera énormément leur développement et leur multipli- plication, et que son adoption déterminera dans les cultures une véritable révolution. Si ces espérances se réalisent, il sera désormais facile à tout amateur intelli- gent d'obtenir dans ses serres ces exemplaires remarquables par leur vigueur et leur bonne floraison, qui ne s'y rencontrent aujourd'hui que tout à fait excep- tionnellement. Périgueux, juillet 1892. E. Roman, Inspecteur général des Ponts et Chaussées. ■» • ♦ REPOS ET VÉGÉTATION La culture des Orchidées chez les amateurs a fait des progrès sensibles dans ces dernières années, et l'on peut dire qu'elle est généralement bonne ; peut-être nous serait-il permis de croire que la propagande du Journal des Orchidées a contribué pour une part à ce progrès, si nous nous en rapportions aux lettres trop élogieuses qui lui ont été fréquemment adressées par ses 194 LE JOURNAL DES ORCHIDEES lecteurs. Quoi qu'il en soit, cette bienveillante confiance nous impose le devoir, auquel nous ne faillirons pas, de faire de plus en plus tout le possible pour fournir à nos abonnés des indications complètes et précises sur la culture de leurs plantes préférées. L. L. Ce qui cause ordinairement aux cultivateurs d'Orchidées le plus de souci, c'est le repos, sa durée et l'époque à laquelle il faut l'établir; c'est du repos que nous nous occuperons aujourd'hui. Pour parler du repos en général, il faudrait de longues pages, car chaque genre se distingue par quelque point particulier. Mais il est une catégorie d'Or- chidées qui méritent une attention particulière, ce sont celles de serre froide, au premier rang desquelles figurent les Odontoglossurn crispum, Pescatorei, etc. Ces plantes, en effet, n'ont pas de repos bien tranché, et si elles réclament de temps en temps, comme tout végétal et tout être, une suspension d'activité, du moins cette interruption n'a pas d'époque spéciale déterminée, puisque les Odontoglossum de serre froide fleurissent et forment des pousses à des époques variables et plusieurs fois dans l'année. Les Odontoglossum crispum (Alexandrae) et Pescatorei sont les plus populaires d'entre ces espèces, et, par cette raison, c'est d'eux surtout que nous allons parler. La plupart des collections d'amateurs en renferment toujours un certain nombre; prenons comme chiffre moyen deux cents. Avec une pareille quantité, on peut être assuré d'avoir des fleurs pendant huit mois de l'année, et même plus, sans interruption. C'est un très grand avantage, que bien peu d'autres plantes pourraient procurer, et cette circonstance suffit amplement à justifier l'immense faveur dont jouissent depuis longtemps ces deux espèces. S'il arrive parfois que certains cultivateurs n'obtiennent que des pousses se suc- cédant constamment, ou des floraisons chétives, on peut affirmer que les arro- sages ont été mal conduits; dans des conditions norm.ales, les espèces dont nous nous occupons doivent fleurir au moins trois fois en deux ans sans éprouver de fatigue. La question fondamentale, c'est qu'il est difficile de distinguer avec soin dans la masse les plantes qui sont en bouton de celles qui ont fini de fleurir, ou qui sont en pleine formation de leur pousse. Un jardinier insuffisamment attentif, ou qui a beaucoup de besogne, ne s'attache pas à ces particularités, court avec son arrosoir d'un pot à l'autre, et donne à toutes les plantes le même traitement. l" SEPTEMBRE 1892 195 Le même traitement à toutes les plantes d'un même genre , voire d'une même espèce, cela paraît logique. Rien de plus naturel, en effet, quand il s'agira de Cattleya, de Cypripedium ou de Dendrobium. Mais quand on soigne des plantes qui, comme nous venons de le voir, ne suivent pas toutes exactement la même marche, et n'ont pas leur activité végétative renfermée entre deux époques fixes, deux dates connues d'avance, il faut bien faire des distinctions. Le jardinier ne. s'en tirera convenablement que s'il traite ses plantes par catégories. Ce qui précède va peut-être sembler une complication ; mais si le lecteur veut bien nous suivre, il ne tardera pas à reconnaître que c'est une simplification considérable. En effet, de deux choses l'une : ou bien le jardinier, comme nous l'avons dit plus haut, arrosera toutes ses plantes en même temps et de la même façon, et dans ce cas il n'obtiendra que des résultats médiocres — ou bien, s'il est consciencieux, il lui faudra s'arrêter devant chacune, examiner où elle en est, et la traiter selon son degré de développement. Ce procédé entraînera des pertes de temps considérables. Il est beaucoup plus simple de diviser les plantes en catégories d'après leurs besoins, de façon à pouvoir donner les mêmes soins à tout un groupe. D'ailleurs il y aura fort peu de ces groupes. Nous croyons qu'il serait utile et suffisant d'en faire quatre : on disposerait ainsi sur les tablettes, d'abord les plantes qui ont de jeunes pousses à peine commencées; ensuite celles qui ont des pousses très avancées ; celles qui achèvent de former leur bulbe ; enfin celles qui sont en fleurs ou en boutons. La répartition de 200 plantes en ces quatres groupes sera l'affaire d'une heure de travail environ. Une fois faite, elle n'aura plus guère besoin d'être modifiée que de loin en loin, pour déplacer une plante qui se trouvera changer de catégorie, ce dont on s'apercevra bien vite. Et à partir de ce moment la besogne du jardinier sera devenue facile et presque machinale, à ce point que le propriétaire de la serre ou le jardinier principal, obligé de s'absenter, pourrait s'en rapporter à un apprenti. Il suffirait de lui indiquer, pour plusieurs jours à l'avance, le nombre et l'abondance des arrosages à donner à chaque caté- gorie; dans chacune il n'y a plus, avec ce système, aucune distinction à faire. En agissant ainsi, non seulement on aura des cultures prospères, mais on pourra se rendre compte, en tout temps, de l'état des plantes, prévoir à peu de chose près l'époque des floraisons, ce qui permet de les avancer ou de les retarder à son gré — et on saura aussi sur combien de floraisons, presque sur quelle quantité de fleurs on pourra compter. Voilà donc les quatre groupes formés et installés sur les tablettes. Il n'y igô LE JOURNAL DES ORCHIDÉES aura pas de distinction importante à faire entre les places, toutes les plantes devant recevoir beaucoup de jour et être placées près du vitrage ; toutefois l'endroit le plus clair pourra être attribué à celles qui mûrissent leurs bulbes et vont former leurs tiges florales. Il reste à examiner le traitement qui conviendra aux plantes de chaque groupe; nous le ferons dans le prochain numéro. Les chefs de culture de L'Horticulture Internationale. {Sera continué.) ETUDES DE BOTANIQUE ÉLÉMENTAIRE SUR LES ORCHIDÉES {Suite, voir p. i6i) Beaucoup de Stanhopea possèdent un labelle ayant une structure analogue à celle que nous venons de décrire; mentionnons spécialement le splendide >S. M oliana, récemment décrit et figuré dans la Lindenia (n°'àe juin, planche 331), et dont les grandes fleurs blanches, un peu nuancées de jaune sur les sépales, sont entièrement maculées de pourpre; ces macules sont un peu espacées et médiocres sur les sépales, plus grandes, plus vives et annulaires sur les pétales, petites et très nombreuses sur le labelle. Dans le 5. eburnea, à grandes fleurs presque entièrement blanches, le labelle, luisant comme s'il était de cire, diffère notablement de sa forme ordinaire dans le genre : l'hypochile présente une cavité très profonde, dont les parois internes sont garnies de nombreuses côtes longitudinales et portent des papilles assez longues ; vers le milieu de ses bords latéraux sont insérées deux petites cornes arquées et dirigées en avant; le mésochile continue rh3^pochile, dont il n'est guère distinct, sauf qu'il est solide et ne porte pas de cornes; l'épichile est trian- gulaire et aigu, très bombé sur sa face supérieure et concave inférieurement. Le 5. ecornuta, dont les fleurs sont variées de blanc et d'orange avec quelques ponctuations pourpres, a le labelle. simplifié davantage encore, car non seulement il est complètement privé de cornes, mais il est à peu près réduit à l'hypochile, et fortement creusé, au point de ressembler un peu va celui d'un Cypripedium. Si l'on peut disposer de fleurs d'autres espèces encore, il sera bon de les l" SEPTEMBRE 1892 197 étudier également, et voici les caractères généraux que l'on observera : « Sépales étalés, assez larges, un peu charnus, sans adhérence avec le « gynostème, mais les latéraux souvent cohérents entre eux par leur base; « Pétales semblables aux sépales ou plus étroits, souvent ondulés. Labelle « inséré à la base du gynostème, étalé, épais et charnu, souvent ondulé ou « presque tordu; lobes latéraux réunis à l'onglet pour former un hypochile « souvent volumineux, parfois muni de deux cornes vers sa base; lobe médian « parfois très court, entier et peu distinct de i'hypochile, plus souvent très « développé en épichile distinct, entier ou trilobé, articulé avec I'hypochile ou « rattaché à celui-ci par l'intermédiaire d'un mésochile muni de deux cornes. « Gynostème dressé ou arqué en avant, allongé, sans pied, à bords antérieurs « plus ou moins ailés supérieurement ; clinandre souvent prolongé en avant en « deux pointes ou deux cornes. Anthère terminale, operculiforme, convexe, à « une seule loge; deux poUinies cireuses, allongées, étroitement oblongues, « reliées au rétinacle en forme d'écaillé par un pédicelle aplati. Capsule lon- « guement fusiforme. Herbes épiphytes, à tiges extrêmement courtes, munies « de plusieurs gaines, immédiatement renflées en pseudo-bulbes et terminées « par une feuille. Feuille ample, plissée-veinée, rétrécie en pétiole. Scapes « simples, naissant entre les pseudo-bulbes et pendants. Fleurs très grandes, « exhalant souvent une odeur très pénétrante, pédicellées, peu nombreuses en « grappe lâche, munies de grandes bractées membraneuses. » Les Stanhopea, qui, comme il est facile de le reconnaître, font partie de la tribu des Vandées, sont le type d'une sous-tribu spéciale ; celle-ci leur a emprunté son nom et s'appelle d'après cela les Stanhopiées; elle se reconnaît aux caractères suivants : Herbes épiphytes, à tiges courtes renflées en pseudo-bulbes et portant peu de feuilles, souvent une seule feuille. Celle-ci est plissée-veinée et généra- lement très grande. Le scape floral, simple, naît du rhizome ou de la base des pseudo- bulbes et se termine généralement par plusieurs grandes fleurs formant une grappe lâche. Labelle entièrement charnu, dépourvu d'éperon. Gynostème non prolongé en pied. Ces caractères ne diffèrent guère de ceux que nous avons donnés précédem- ment pour les Cymbidiées (voir p. 132), qu'en ce que les Stanhopiées ont le labelle entier onent charnu. On range dans les Stanhopiées onze genres {Coryanthes, Stanhopea, Houlletia, Peristeria, Acineta, Catasetum, Mor modes, Cycnoches, Lueddemannia, Polycychnis et Chrysocychnis), tous de l'Amérique tropicale et sur lesquels nous aurons l'occasion de revenir, car ils ont des fleurs d'une organisation des plus igS LE JOURNAL DES ORCHIDÉES curieuses et, à l'exception du dernier, se rencontrent fréquemment dans les collections d'Orchidées cultivées. Historique. — Le nom de Stanhopea a été créé par Frost, et communiqué à W. HooKER, qui décrivit le genre dans la livraison de novembre 1829 du Botanical Magazine, tab. 2948 ; ce nom rappelle celui de lord Phil. Hen. DE Stanhope, qui à cette époque était président de la Société médico-bota- nique de Londres et l'un des protecteurs les plus généreux de l'horticulture. Peu de temps auparavant, Lindley (in Loddiges, The Botanical Cabinet, tab. 14 14) avait établi le même genre sous le nom de Ceratochilus ; mais ce dernier nom n'était plus libre, ayant déjà été employé par Blume (1825), pour désigner un genre tout différent, dont les espèces croissent dans l'archipel Malais, et il dut être rejeté. Le genre Stanhopea étant nettement déhmité, et ses espèces se distinguant en général très facilement de celles des genres voisins, n'a guère donné lieu à ces confusions ou à ces divergences d'appréciation qui viennent parfois com- pliquer singulièrement la synonymie de certains autres genres. Cependant en 1852 {Bot. Zeit., X, p. 927), Reichenbach en avait séparé le 5. ecornuta, à cause de la structure spéciale de son labelle que nous avons signalée plus haut, et il avait fait de cette espèce un genre spécial, sous le nom de Stanhopeastrum;- mais déjà en 1855 {Xenia, I, p. 117 et 124, tab. 43), l'auteur lui-même aban- donnait sa propre création, et faisait rentrer son nouveau genre, à titre de section, dans les Stanhopea. M. Pfitzer (1888) maintient cependant le Stan- hopeastrum au rang de genre distinct. {Sera continué.) A. COGNIAUX. UNE SERRE FROIDE A ORCHIDEES DANS LES PAYS CHAUDS La culture des Orchidées de serre froide dans les pays chauds, en Espagne, en Italie, et dans une grande partie des Etats-Unis d'Amérique, notamment, est généralement considérée comme très difficile, sinon impossible. Si l'on parvient facilement à élever la température dans les serres par le chauffage, comment s'y prendre, en effet, pour l'abaisser ? Beaucoup d'amateurs des pays chauds ont donc renoncé à cultiver ces merveilles : Odontoglossum, Masde- 3 W ^ D tJi 200 LE JOURNAL DES ORCHIDEES vallia, Oncidium, etc., qui sont l'un des principaux attraits de nos collections d'Angleterre, de Belgique, de France, d'Allemagne ; que le lecteur veuille bien se rappeler l'article de M, Rand à ce sujet dans le Journal des Orchidées (i" vo- lume, p. 327); de tout le genre Masdevallia, une seule espèce réussit à Para, bien au-dessous de l'Equateur; du genre Odontoglossum, quatre seulement, les 0. citrosmum, Londeshoroughianum, grande et Insleayi. Beaucoup d'Oncidium donnent des résultats peu satisfaisants, et bien d'autres Orchidées encore, notamment le Cattleya citrina, et le Cypripedium insigne, ne peuvent pas s'accommoder de la chaleur excessive de ces climats. Il existe cependant une méthode très simple d'y remédier ; elle consiste à construire la serre froide au nord, à l'ombre et à placer à son sommet, le long du faîte (extérieurement, bien entendu), un tuyau à eau assez gros, ayant environ deux pouces de diamètre, et percé de trous fins des deux côtés, de façon à laisser couler sur le vitrage des deux versants une couche ininterrompue d'eau froide. Le contact de cette eau rafraîchit la serre, et en même temps elle absorbe la chaleur du soleil et de l'air extérieur. En outre, elle forme devant les ventilateurs, en tombant dans les gouttières latérales, un rideau humide dont la vapeur froide pénètre constamment dans la serre, et remédie à la séche- resse de l'atmosphère. Mentionnons, à ce propos, que les trous du tuyau devront être plus petits au point de départ qu'à l'extrémité de la serre, afin que l'eau conserve une pression jusqu'au bout. 11 va sans dire qu'il n'est pas nécessaire de faire couler l'eau de cette façon pendant tout le cours de la journée ; quelques heures doivent sufiire, spé- cialement entre 10 heures du matin et 2 ou 3 heures de l'après-midi. Il ne sera pas bien difficile dans la plupart des cas d'installer cette conduite d'eau, dont l'élévation ne sera pas très forte. Dans les campagnes, aux endroits où il n'existe pas de canalisation, on pourra, au moyen d'une pompe, accumuler de l'eau le matin dans un réservoir, placé à la hauteur nécessaire, et cette eau sera ensuite répandue en chute vers le milieu de la journée. Le mieux serait de remplir ce réservoir d'eau de pluie; cette eau serait ensuite recueillie et employée dans les arrosages comme à l'ordinaire. Si l'eau de pluie fait défaut, l'eau sera envoyée dans un réservoir quelconque et pourra être utilisée pour divers usages domestiques. L, L. PETITES NOTJVEEEES ET PETITE CORRESPOIMDAIMCE Nous avons admiré, ces jours-ci, dans la charmante collection de M. Ch. Van Wambeke, près Bruxelles, un superbe Masderallia Chestertoni, portant une cinquan- taine de fleurs et de boutons, probablement le plus fort exemplaire qui existe de cette espèce, et beaucoup d'autres belles Orchidées en fleurs, parfaitement culti- vées et présentant les signes d'une santé florissante. LAELIA ELEGANS BROOMEANA. — M. Josei-u Broome, de Llandudno, nous a adressé deux fleurs de cette magnifique variété, prises sur une plante qui a fleuri dans sa collection et dont la grappe portait onze fleurs. On sait que le L. elegans Broomeatia se distingue par un coloris rouge brillant, légèrement vineux, qui re- couvre les pétales et les sépales ; le labelle a les lobes latéraux blancs extérieurement, strié à l'intérieur de rouge vif et nuancés d'un rouge cramoisi chaud au bord antérieur et aux pointes relevées. Le lobe antérieur, largement étalé en avant, est entièrement d'un rouge cramoisi splendide. Cette plante remarquable sera prochainement figurée et décrite dans la Lindenia. M. Broome nous a envoyé en même temps une fleur de Gramynatophylluni Fenzlianum, provenant d'une plante qui fleurissait pour la première fois, et qui avait produit une grappe de l'"20 de longueur, chargée de trente-sept fleurs. Ces fleurs, ayant presque 7 1/2 cen- timètres de diamètre, ont les pétales plus étroits de moitié, les uns et les autres presque entièrement recou- verts de larges macules d'un brun vif sur fond vert jaunâtre pâle. Le labelle, très petit, est strié longitudi- nalement de brun grisâtre sur fond blanc jaunâtre. La colonne assez longue, arquée en forme de demi-cercle, est blanche et maculée en dessus et en dessous de brun grisâtre pâle. C'est une fleur très intéressante et d'une réelle élégance. X. 52. — Je ne m'étonne nullement que vous ne réus- sissiez pas àmieux vendre vos fleurs, et vos échecs s'ex- pliquent très facilement. Ne m'écriviez-vous pas, dans votre lettre précédente, que vos tiges d'Odontoglossum étaient encore faibles, et ne portaient chacune que quatre à sept fleurs ? Et vous êtes surpris que quand vous envoyez des échantillons de cette force aux fleu- ristes de Paris, ils ne mettent pas d'empressement à vous transmettre des commandes importantes ! Il est évident qu'aucun fleuriste, à Paris surtout, ne voudra contracter un engagement avec vous si vous ne lui fournissez pas des fleurs de premier choix, bien développées, et qu'il préférera aller chercher ailleurs des fleurs bien faites, groupées sur des tiges de soixante centimètres de longueur, comme en produi- sent en abondance les cultures de Belgique. Puis la quantité doit entrer aussi en ligne de compte. Il est clair que si vous avez accidentellement, de loin en loin, de petites quantités de fleurs à offrir, vous aurez de la difficulté à les placer ; si vous en aviez de grandes quantités, si les fleuristes étaient certains d'en trouver chez vous régulièrement, il en serait autrement, mais quel emploi peuvent-ils faire de quelques petites grappes mal venues ? Elles ne leur sont réellement d'aucune utilité. Vous avez vu ce qu'on produit en Belgique, vous pouvez donc vous rendre compte ce qu'il faut produire pour pouvoir satisfaii'e les fleuristes. Si vous voulez envisager les choses à leur point de vue, cous tnettre à leur place, comme on dit, vous reconnaîtrez qu'ils n'ont pas tout à fait tort, et que tous les intermédiaires ne sont pas des fripons, comme on semble parfois se l'imaginer ; car beaucoup d'amateurs sont trop portés à se figurer que les plantes qu'ils ont en fleurs sont toujours bien supérieures à ce qu'il y a ailleurs, et qu'il faut être malhonnête pour ne pas les apprécier. En réalité, il y a aujourd'hui à Paris deux ou trois excellents intermédiaires, qui vous vendraient parfaitement vos fleurs ; mais il faudrait qu'ils fussent bien certains d'en recevoir de bonne qualité, en bon état, beaucoup et bien emballées ! Il ne faut pas, en effet, vous dissimuler que la façon dont est faite l'expédition est d'une grande importance ; or les amateurs en général ne savent pas encore emballer les fleurs, et en ce qui vous concerne particulièrement, vous êtes à une distance énorme de Paris, pour y envoyer vos fleurs. J'ai dit que la grande culture des Orchidées peut être très profitable dans l'Europe entière, et je j^ersiste dans cette opinion ; mais si les cultures sont installées à des distances très considérables des centres principaux de consommation, la réussite est très compromise. Il en est de cette industrie comme de toutes les autres; il faut qu'elle soit établie d'une façon intelligente, dans les endroits où les communications avec les consom- mateurs sont rapides et faciles. Bruxelles, par exemple, est plus près de Paris, avec ses cinq heures de chemin de fer, que bien des endroits plus rapprochés à vol d'oiseau, mais de communication difficile, et d'où les fleurs, cahotées et dépjlacées maintes fois pendant un long voyage, arrivent dans un état déplorable. Et quant au choix des plantes, encore un mot ; vous vous étonnez qu'à cette époque de l'année on n'achète pas vos fleurs à Paris sous le prétexte que c'est la morte-saison. Veuillez remarquer que le prétexte n'est pas sans fondement; à cette saison, où tout le monde qui dépense a quitté la capitale, les fleuristes doivent évidemment vendre peu de fleurs. Mais si vous aviez suivi les conseils que nous avons donnés relativement à la composition de vos serres pour la grande culture, vous n'auriez pas à souffrir de cette morte saison ; en effet, nous avons indiqué surtout des plantes qui fleuris- sent à la bonne époque, et ce sont celles là qui convien- nent pour la fleur coupée. L. L. L m 1 mTTn ji Uilu au Parc Léopold TERMTI 1 uL Jk. B I^ TJ 2^ E L L E s A OUVERT DANS SES LOCAUX UNE VASTE EXPOSITION-VENTE SPÉGIAT.E D'ORCHIDÉES IMPORTÉES en exemplaires de toutes forces Orchidées du Brésil, du Pérou, de la Nouvelle Grenade, du Venezuela, du Mexique, des Indes Orientales, de Madagascar, des Iles Philippines, des Indes irlandaises, de la Nouvelle Guinée, elc. Les listes d'importations sont communiquées à toutes les personnes qui en font la demande. .«-' Nota Bene. -- Étant ses Propres importateurs — c'est-à-dire vendanl toutes ses importations de pre- mière main — L'HORTICULTURE INTERNATIONALE peut céder ses plantes en sujets beaucoup plus forts et à BIEN meilleur COMPTE qu'ou ne les trouve généralement dans le commerce. C'est ce qui explique qu'elle peut mettre en vente d'aussi beaux exemplaires à un prix aussi réduit. 1 À\ iB GénÉFal (SOCIÉTÉ ANONYME) ATELIERS DE CONSTRUCTION A MARLOIE Bureaux : 19, rue d'Idalie, Ixelle s- Bruxelles ATELIERS DE CONSTRUCTION FONDÉS EN 1891 CE QUI A PERMIS DE LES MONTER AVEC LES DERNIERS PERFECTIONNEMENTS Appareils pour Chauffage à Eau chaude Économie de 50 V'> sur le combustile en comparaison de tous les systèmes connus La Société a été fondée par un groupe d'Amateurs et d'horticulteurs pour perfectionner les appareils de chauffage, dont les systèmes connus auparavant laissaient à désirer sous bien des rapports. Chauffages pour serres à Orchidées JARDINS D'HIVER, SERRES, FORCERIES ÉCOLES, THEATRES, HOPITAUX MUSÉES, HOTELS, PRISONS, ATELIERS, ÉDIFICES PUBLICS, USINES, ETC. ÉCO^OMIE. SOLIDITÉ. ÉTUDES. DEVIS Nos appareils perfectionnés ont remplacé, à l'entière satisfaction des propriétaires, en 1891-1892, ceux qui existaient auparavant chez : S. M. le Roi des Belges, à Ciergnon'; M. G. Warocqiié, au château de Mariemont (dix chaudières); D"" Capart, à Bruxelles; Jamar, à Boitsfort ; L'Hokticultuke Inteknationale (Linden), à Bruxelles (toutes les grandes installations nouvelles); Marti n-Cahuzac, à Bordeaux; MM. le comte de Moran, Morel-Jamar, Dallemagne, Grosjean, baron de Meylhand, comte de Liedekerke, de Ramaix, etc., etc. On peut les voir fonctionner journellement à L'Horticulture Internationale, L'HORTICULTURE INTERNATIONALE Parc Léopold, Bruxelles. Adresse télégraphique : LINDENIA, Bruxelles NOUS VENOMS DE RECEVOIR UNE MAGNIFIQUE IMPORTATION d'une des plus MERVEILLEUSES ORCHIDÉES Le LAELIA GRIINDIS TENEBROSA Les plantes bien saines et bien en feuilles Bonne plante : 5 cl 1 bulbes 25 francs Très bonne plante : 8 à 12 bulbes 50 Forte plante : 10 à 15 bulbes 75 Quelques spécimens de force et de beauté supérieures sont disponibles PRLX ET RENSEIGNEMENTS SUR DEMANDE fJM'^-f'""' .^iuaummS' r Bous engageons vivement Messieurs les amateurs à profiter Je cette offre exceptiomielle. -"^^l^i -^ 3- année. I5 SEPTEMBRE 1892 Numéro 61. LE JOURNAL DES ORCHIDÉES GUIDE PRATIQUE DE CULTURE Ï^IÉIDIOÉ ET -F^ TJ :B X^ X :Éi PAB LUCIEN LINDEN Administrateur-Directeur de L'Hokticultuee Internationale Secrétaire de L'Obchidbenne AVEC LA COLLABORATION DÉ MM. J. Llnden, Comte du Buyason, de Lansberge, G. Warocqué, Comte de Moran, Max Garnier, Ém. Rodigaa, Funck, A. Cogniaux, G. Joris, E. Roman, A. Van Imschoot, Fr. Desbois, D-- G. von Heerdt, E. Bergman, E. S. Rand, A. Bleu, D-- Van Cauwelaert, E. Bungeroth, Ch. Vasseur, J. Nôtzli, James O'Brien, R. Martin-Cahuzac, D-- Capart, Comte de Bouaies, G. Mantin, J. du Trieu de Terdonck, O. de Kirchsberg, Vicomte de Novion, D. Massange de Louvrex, G. Rivois, J. Hatoa, P. Silver, A. Ducos, A. Dallière, Paul Otlet, F. Kegeljan, O. Ballif, R. Johnson, C. Ellner, Carloa Starker, J. Tonel, A. de la Devansaye, FI. Claes, de Meulenaere, G. Diretti, A. van den Heede, Sieamayer, A. Wineqz, G.Kittel, Baron de Meylhand, Ch. Béranek, et les Chefs de Culture de « L'Horticulture Internationale. » Prix de rAbonnement : 10 francs par an Paraît le 1" et le IS clo cliaquo ndois AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES Dépositaire pour la France : 3VI. O. DOIN, Éditeur, S, Flace de l'Odéoia, Pj^RIS. Gand, impr. Eug. Vanderhaegben. LINDENIA ICONOG^Ï^AJPHIB DES O R.O lllL) :ÉES PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO Chaque livraison contient quatre belles planches richement coloriées DIRIGÉE ET RÉDIGÉE PAR J. LINDEN, LUCIEN LINDEN et EMILE RODIGAS Publiée par LUCIEN LINDEN, 100, rue Belliard, Bruxelles « Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe périodiques spéciaux aux Orchidées » Le prix de ces volumes a été fixé comme suit : l^-^ Volume (presque épuisé) 125 fr.; 2™^ Volume, 100 fr.; 3'"^ Volume, 75 fr.; 4'"^ Volume, 70 fr.; 5"^*^ Volume, 65 fr.; 6'"^ Volume, 65 fr.; 7'"^ Volume, 65 fr. 8"^ VOLUME (EN COURS DE PUBLICATION) : 60 FRANCS ILT 13 B S'adresser au bureau du Journal, 14, rue de Sèvres, PARIS. l" OCTOBRE 1892 217 CHRONIQUE ORCHIDÉENNB MENSUELLE L'EXPÉDITION DES ORCHIDÉES de Belgique en France est facilitée et rendue beaucoup moins coûteuse par l'adoption du nouveau tarif qui vient d'être mis en vigueur récemment. D'après ce tarif, les colis postaux, qui payaient auparavant i franc pour 3 kilogrammes ou i fr. 95 pour 5 kilo- grammes, ne paieront plus à l'avenir que i fr. par 5 kilogrammes. Ce mode d'envoi est très commode pour expédier les Orchidées, surtout pour les importations et celles qui peuvent voyager sans pots. Dans les conditions nouvelles, il constituera un moyen rapide de transport et facilitera encore énormément les transactions entre la Belgique et toute la France. Une caisse de 5 kilogrammes peut contenir huit à dix plantes, sans pots, d'un volume déjà très raisonnable ou une ou deux belles plantes en pots. On peut ainsi expédier plusieurs boîtes dans une même expédition avec une réduc- tion considérable dans les frais de transport. * * VANDA INSIGNIS. — Nous avons reçu de M. A. de la Devansaye, président de la Société d'horticulture d'Angers et de Maine-et-Loire, une belle inflorescence de cette espèce. Le V. insignis, découvert par Blume en 1848, dans l'île Timor, est resté assez rare jusqu'ici; c'est une espèce bien distincte et très gracieuse, qu'il ne faut pas confondre, comme on le fait parfois avec le V. iricolor var. insignis. Les pétales et sépales sont spatules, largement arrondis à leur extrémité, d'un jaune fauve vif, abondamment tacheté de rouge-brun surtout au sommet. Le labelle porte à sa base deux larges oreillettes blanches relevées adroite et à gauche de la colonne; sa partie antérieure, d'un rose vif, est concave et forme une sorte de coupe. L'éperon est blanc, rectiligne. Les fleurs sont un peu plus petites que celles des V. tricolor et suavis. FLORIBONDITÉ DU CATTLEYA GUTTATA. — Une variété admirable 2l8 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES de cette espèce, qui était en fleurs à partir de la fin du mois d'août dernier dans les serres de L'Horticulture Internationale, portait cent quatre vingt fleurs sur onze tiges florales, l'une des tiges en portait à elle seule vingt-six. C'était une superbe floribondité sur un énorme spécimen. * * LA FLORIBONDITÉ DU RODRIGUEZIA LINDENI est vraiment merveil- leuse. Un grand nombre de plantes sont en fleurs actuellement à L'Horticul- ture Internationale (15 septembre); on ne peut rien imaginer de plus gracieux, de plu? gai, de plus frais que ces touffes suspendues en légers paniers et tout entourées de grappes de fleurs. Une de ces plantes, prise au hasard dans le nombre, avait neuf bulbes, dont trois anciens; les six autres avaient produit ensemble quinze grappes; chaque bulbe avait au moins deux tiges florales; la moitié en portaient trois. * *, * REVUE DES JOURNAUX. — Le Gardeners' Chronicle publie un dessin représentant un curieux polymorphisme fourni par un Cattleya ; la fleur figurée a deux sépales latéraux, deux pétales en forme de labelle, opposés et se croisant à angle droit et une colonne grêle érigée surmontée d'une anthère. L'arrange- ment des segments floraux est donc réparti par deux, au heu d'être par trois comme à l'ordinaire. Gardeners' Magazine. Ce journal donne une description étendue de l'impor- tante collection de M. G. Hardy, à Pickering Lodge, Timperley. Parmi les principales merveilles de cette collection figurent de belles variétés de Laelia elegans, un spécimen de Cattleya Skinneri chargé de trois cent vingt fleurs, des spécimens de Cattleya lahiata et de Laelia lohata ayant plus de 1^20 de circonfé- rence, Cattleya Youngiana, C. Mendeli Schrôderae, le splendide C. Rex, C. Gaskel- liana alba, de belles séries d'Odontoglossum, de Cypripedium, de Phalaenopsis, de Dendrobium, de Miltonia, etc. Le Journal of Horticulture publie une gravure représentant la première fleur du nouveau Laelio-Cattleya Ingrami, provenant du Laelia pumila Dayana fécondé par le Cattleya aurea. Cette fleur est très intéressante ; la forme du labelle et des pétales rappelle assez, mais en plus petit, le porte-pollen; mais le lobe antérieur du labelle est entièrement d'un rouge pourpré velouté très foncé. Dans la Wiener Illustrirte Garten Zeitung, nous trouvons une intéressante monographie du genre Miltonia, avec gravures. l" OCTOBRE 1892 219 Le British Gardening consacre à la dernière livraison de la Lindenia un long et élogieux article dont nous extrayons le passage suivant : « La livraison XIX de l'édition anglaise est bien à la hauteur des précé- « dentés, et aussi pleine d'intérêt pour le passionné d'Orchidées. Les espèces « décrites et figurées dans cette livraison (excepté une) ne sont peut-être pas « aussi connues que celles de beaucoup de livraisons antérieures; mais elles « n'en sont pas moins intéressantes et ne peuvent manquer d'offrir un sujet « d'étude attrayant au lecteur curieux. » * * * POLYMORPHISME DU CATTLEYA AUREA. — Une plante de cette espèce, appartenant à la collection de M. G. Le Doux, a produit une grappe de quatre fleurs différant plus ou moins les unes des autres. Dans la première, le labelle était d'un riche rouge pourpre, avec le disque jaune d'or bordé étroite- ment de pourpre; la seconde fîeur était analogue à celle-là, mais non tout à fait semblable. La troisième était beaucoup plus grande, avec les sépales et les pétales d'un jaune verdâtre clair ; le labelle rouge pourpré vif veiné de jaune d'or à la moitié basale, avec les bords frisés et denticulés. La quatrième fleur était grande et avait le labelle pourpre veiné de jaune d'or à la base seulement, avec le disque jaune d'or bordé de pourpre. * * * 13'ne EXPOSITION INTERNATIONALE DE LA SOCIÉTÉ ROYALE D'AGRICULTURE ET DE BOTANIQUE DE GAND. - Cette exposition, qui sera l'événement horticole de l'année prochaine, sera ouverte du 16 au 23 avril 1893. Nous avons entre les mains le catalogue, qui est très considé- rable et très bien conçu, et comporte, pour les Orchidées seulement, soixante quatorze concours bien variés. De nombreuses médailles d'or, dont une offerte par S. M. le Roi, une œuvre d'art et des médailles de vermeil et d'argent, constituent les prix offerts pour ces concours. En outre un prix de 500 francs sera décerné à l'exposant qui aura remporté dans les concours de collections le plus grand nombre d'œuvres d'art et de médailles d'or. Cette grande Exposition ménagera, nous n'en doutons pas, quelques surprises agréables aux orchidophiles. L. L. 220 LE JOURNAL DES ORCHIDEES CAUSERIE SUR LES ORCHIDEES XLII. — A propos d'importations Je relisais dernièrement un ancien numéro d'un journal spécial français vieux déjà d'une huitaine d'années, et je ne pouvais m'empêcher de sourire en y trouvant une démonstration, nourrie d'arguments tous plus solides les uns que les autres, et d'où il résultait que l'importation des Orchidées irait sans cesse en se ralentissant et ne produirait plus grand chose. Comme logique, c'était complet, irréfutable ; mais il en est de ces raisonnements à peu près comme des combinaisons infaillibles que trouvent tous les jours les théoriciens de la hausse ou de la baisse de la rente ou les inventeurs de martingales qui doivent faire sauter la banque à Monte-Carlo. Fiez-vous à leur démonstration, vous êtes ruiné. Il y avait peut-être les meilleures raisons du monde pour que tout se passât comme ils l'annonçaient. Mais enfin c'est le contraire qui est arrivé. Que voulez-vous ? le métier de prophète a ses déboires. En ce qui concerne les importations, jamais, je crois, elles n'avaient été si abondantes et si riches que depuis deux ou trois ans. Elles ont produit des merveilles incomparables, inconnues- jusqu'alors, elles nous ont rendu d'an- ciennes espèces célèbres qui avaient presque disparu des collections, enfin elles ont accru au-delà de toute espérance le stock existant de plusieurs espèces extrêmement rares dont on ne connaissait depuis un temps immémorial qu'un nombre très restreint de représentants. Il faut se féliciter grandement de cette nouvelle et active impulsion donnée aux découvertes, et jouir des trésors qu'elles nous procurent tous les jours, comme on se réjouit de tous les progrès accomplis par l'activité ou par le génie humain. Je ne saurais vraiment me joindre aux esprits chagrins qui déplorent tantôt le dépouillement dont sont victimes les forêts tropicales, tantôt l'abaissement du prix d'une espèce qui valait autrefois des prix fabuleux, que sais-je encore ? N'y a-t-il pas aussi des personnes qui regrettent que les découvertes marchent trop vite, et qui craignent que l'on n'épuise bientôt tout l'inconnu de la famille des Orchidées? Je m'imagine aisément ce que répondrait Edison à quelqu'un qui viendrait lui dire ; « Arrêtez-vous. Vous l" OCTOBRE 1892 221 avez inventé le téléphone, le phonographe, la lampe à incandescence; il paraît que vous allez installer le télégraphe sans fils. Laissez quelque chose à découvrir à nos petits- enfants ! » Edison répondrait évidemment que le prin- cipal est d'assurer d'abord à ses contemporains la plus grande somme possible de science, de bien-être, de jouissances intellectuelles, artistiques et même matérielles. Après ce siècle, et de tout temps, tant qu'il existera des hommes, il s'en trouvera d'intelligents et.... d'autres, d'actifs et de nonchalants, certains routiniers et d'autres doués d'initiative ; et de tout temps les uns trouveront des ressources nouvelles, des inventions, des vérités inconnues avant eux, et dont tous profiteront. * * Il faut bien reconnaître que ce sont ces importations continuelles qui font sentir au collectionneur tout l'intérêt et tout l'agrément de sa passion. N'est-ce pas une curiosité pleine d'un charme aigu, que celle de l'amateur qui, jour par jour, voit pousser et grandir une plante avec l'impatience de savoir ce qui en sortira, guette sa première floraison, et voit parfois se révéler une nou- veauté superbe, ou une variété hors ligne de l'espèce ordinaire qu'il pensait posséder? C'est un grand plaisir (et un plaisir de millionnaire) de composer une collection comprenant toutes les espèces rares et célèbres, les variétés supérieures, etc., que l'on achète quand elles se sont montrées, en les payant quelquefois très cher; mais n'a-t-on pas un plaisir plus vif, plus continu, en établissant ses plantes soi-même, en se donnant le mérite de les faire grandir, puis fleurir, et en se réservant à chaque floraison une surprise nouvelle? J'ajoute que c'est un moyen à la portée de tout le monde, même des « petits » amateurs, pour acquérir eux aussi, à l'occasion, des variétés hors ligne, et qu'ils peuvent revendre avec un bénéfice énorme. * Ce serait même un sujet intéressant à examiner de près, que cette plus- value produite dans certains cas au profit de l'acheteur. Il y aurait là une question de droit qui pourrait tenter un avocat-orchidophile. — Une alhance entre Thémis et Flore! — Pourquoi pas? Il y a déjà la fameuse entente cor- diale, comme en politique. Et ce qui se peut en politique.... Il est bien clair qu'un établissement qui importe annuellement des centaines de mille d'Orchidées, comme le fait L'Horticulture Internationale, ne peut pas entreprendre d'établir cette énorme quantité et doit évidemment vendre beaucoup de plantes avant qu'elles aient fleuri. L'amateur qui les achète 222 LE JOURNAL DES ORCHIDEES ne peut donc, comme l'importateur qui les vend, que juger à peu près, en se basant sur la forme des organes végétatifs, à quelle espèce elles appar- tiennent. Lorsque c'est une espèce nouvelle, ou une variété splendide, qui apparaît, l'amateur se trouve souvent avoir une plante d'une valeur de looo, 1500, 2000 francs, davantage même, alors qu'il l'avait payée 25 francs, ou 15, ou même 10 francs. Il se garde bien, d'ailleurs, d'en tenir compte à celui qui la lui a vendue et est souvent enclin à s'en attribuer personnellement le mérite. Mais que parmi les mêmes importations il se rencontre une forme très ordi- naire, une variété médiocre, le même amateur saura fort bien réclamer, se plaindre, et se faire donner une compensation sous une forme quelconque. Cette différence de conduite, il faut bien le dire, ne se justifie pas. S'il est entendu qu'en achetant des importations on réserve un certain aléa, il faudrait que cet aléa fût à l'avantage du vendeur aussi bien qu'à son désavantage ; si l'acheteur réclame quand il a reçu une variété inférieure, il devrait aussi, quand il en a une supérieure, faire bénéficier l'établissement d'où elle provient de tout ou partie de la différence. Il faut choisir entre les deux systèmes. * * * En réalité, je ne crois pas qu'il existe un amateur capable de tenir compte à son vendeur de ces trouvailles. Et cependant il y en a du moins qui réclament quand même, car je me rappelle deux cas bien amusants que m'a cités, il y a longtemps déjà, le directeur de ce journal. L'un a été fourni par un jeune amateur qui, ayant reçu, parmi d'autres, un Cattleya blanc, l'a renvoyé aussitôt en exigeant une fleur rose comme l'était l'espèce type. L'autre cas s'est produit à l'époque des premières floraisons du Caiasctum Bungerothi, l'une des fameuses introductions dues à MM. Linden. Un amateur écrivit à ce moment une lettre formulant des plaintes amères, parce que la plante figurée et décrite dans la Lindenia et dans les journaux de l'étranger, avait les fleurs blanches, tandis que celle qu'il avait achetée avait les fleurs jaMw^s. Très intrigué, M. Linden s'empressa de répondre à son correspondant qu'il pouvait renvoyer sa plante, et lui en expédia en échange une autre en fleurs, d'un blanc irréprochable. La variété qui lui fut retournée était, en effet, d'un beau jaune d'or; c'était une forme unique, qui reçut le nom de Catasetum Bungerothi var. aureum, fut figurée dans la Lindenia, et vendue immédiatement en Angleterre au prix de 60 guinées (1575 francs). L'amateur en question n'en avait pas voulu pour 25 francs! Mais ces cas sont rares; l'instruction des ama- l" OCTOBRE 1892 223 teurs est aujourd'hui plus étendue et ils savent parfaitement reconnaître les bonnes variétés pour les garder soigneusement, et les mauvaises pour les renvoyer aux importateurs ou réclamer une indemnité. Nemo. Nous publions l'article ci-dessus de notre collaborateur Nemo (le pseudonyme d'un orchi- dophile très connu), sous sa forme humoristique et sans y rien changer. Nous faisons de notre côté des vœux pour que nos abonnés trouvent parmi les importations de grandes et belles variétés et sommes d'avis qu'ils « doivent les garder soigneusement » sans trouble de conscience. Tant pis pour les importateurs, ils n'avaient qu'à ne pas s'en dessaisir. Il est juste aussi qu'ils remplacent les mauvaises variétés, ils promettent du bon, il faut donc qu'ils en donnent. C'est de toute justice. L. L. REPOS ET VEGETATION II. — Les Odontoglossum de serre tempérée Un certain nombre d'Odontoglossum ne rentrent pas dans la catégorie dont nous nous sommes occupés dans le précédent chapitre. Ce sont notamment les suivants : 0. hastilabium , 0. citrosniiim, 0. Harvyanum, 0 . Londesboroughiamun, O. pulchellum, 0. Krameri, auxquels on peut ajouter quatre espèces rangées plus exactement dans le genre Miltonia, mais qui sont encore fort connues sous le nom d'Odontoglossum, 0. Phalaenopsis, 0. vexillarium, 0. Roezli et 0. Weltoni {Miltonia Warscewiczi). La plupart de ces espèces proviennent de l'Amérique centrale ou du Mexique ; les autres habitent, dans les régions plus méridionales d'où elles sont originaires, les parties basses plus chaudes que l'habitat de {'Odontoglossum Alexandrae; toutes réclament dans nos climats une culture différente, et réussissent surtout dans la serre tempérée ou tempérée-froide, à côté des Oncidium mexicains. Dans ce compartiment, ainsi que nous avons eu déjà l'occasion de l'indi- quer, la température moyenne doit être environ de 9 à 12° centigrade. La différence est faible, et il n'est pas douteux que l'amateur qui ne possède que deux ou trois serres, et ne peut réserver un compartiment spécial pour ces espèces, arrivera facilement à les cultiver à côté des 0. crispuni et autres Odontoglossum froids, à la condition seulement de leur choisir la partie la plus chaude de cette serre, celle où le soleil chauffe le plus longtemps. On peut encore les suspendre près du vitrage au sommet de la serre, tout en les laissant en pots, bien entendu. 224 LE JOURNAL DES ORCHIDEES Il n'est pas difficile de suspendre au vitrage les Orchidées qui se cultivent en pot ; pour cela, on forme un support à crochet, en fil de fer, ayant à sa base un cercle de la grandeur nécessaire pour que le pot s'y enfonce à peu près jusqu'à la moitié de sa hauteur. On peut encore placer le pot, s'il est petit, dans un des paniers ordinaires en usage pour la culture. Rappelons enfin aux amateurs qui ne possèdent qu'une serre froide qu'il est un moyen très simple d'approprier une partie de cette serre à la culture des Orchidées de serre tempérée-froide ou même tempérée. Ce moyen consiste à placer au-dessous des tablettes, près du sol, un ou deux tuyaux de plus dans cette partie que dans le reste de la serre ; comme la chaleur monte directement des tuyaux sur les plantes à travers les lattis des tablettes, les plantes placées à cet endroit jouissent d'une température plus élevée. Assurément, l'air chaud, une fois arrivé au sommet de la serre, se mélange à celui de la section voisine, et l'équihbre s'établit peu à peu ; mais il n'en est pas de même à la partie inférieure, et l'on peut parfaitement installer ainsi côte à côte, dans un même compartiment, une culture froide et une tempérée. Les espèces dont nous nous occupons doivent recevoir pendant la végétation des arrosages abondants ; lorsque les nouvelles pousses atteignent une longueur de 5 à lo centimètres, il est bon de donner aux plantes un arrosage d'engrais de vache très dilué, que l'on renouvellera tous les mois une fois, jusqu'à ce que la pousse soit achevée ou que le bulbe soit à peu près formé. Cet engrais doit être administré très prudemment ; on peut employer les proportions suivantes : la bouse de vache étant dissoute dans l'eau en solution très concentrée, une pinte de cet engrais dans un seau d'eau de pluie suffit. Il est bon de n'arroser avec ce mélange que 24 heures après l'avoir préparé. Lorsque le bulbe est formé, on réduit progressivement les arrosages ; en même temps on surface toutes les plantes avec du sphagnum pur, de préfé- rence avec des têtes bien vertes. Les Odontoglossum de serre tempérée sont assez sujets à se tacher; ils ont les feuilles plus sensibles que les autres espèces, surtout VO. Phalaenopsis et VO. vexillarium. Il faut donc s'abstenir en général de les arroser sur les feuilles ; celles-ci doivent trouver dans l'atmosphère l'humidité dont elles ont besoin. Non seulement les gouttes d'eau qui séjournent entre les feuilles les font pourrir, mais les fragments restant des anciennes tiges florales causent parfois les mêmes dégâts ; ces tronçons se décomposent, et la couleur jaune noirâtre dont ils se recouvrent envahit peu à peu la base du bulbe, dont la santé est l^"' OCTOBRE 1892 225 ainsi compromise. Il faut donc^avoir soin de couper les tiges florales à la base des bulbes, ce qui est facile après le repos de six à sept semaines que reçoivent les plantes quand la floraison est terminée. La culture des espèces dont nous venons de parler ne se distingue pas, quant au reste, de celle des Odontoglossum de serre froide. Les chefs de culture de L'Horticulture Internationale. (Sera continué.) LES ORCHIDÉES POUR LA FLEUR COUPÉE I. — Calanthe X Veitchi Le Calanthe x Veitchi, dont les gravures ci -après représentent le port et des fleurs séparées (fig. 26 et 27), fut l'un des premiers hybrides obtenus arti- ficiellement dans la famille des Orchidées, et l'intérêt qu'il excita par ce motif s'accrut encore en raison de ce fait qu'il était considéré comme provenant d'un croisement de deux genres distincts. Ses parents étaient le Limatodes (ou Limatodis) rosea et le Calanthe vestita. Toutefois le premier a été depuis lors réintégré par Bentham dans le genre Calanthe, dont il ne se distingue pas sensiblement par ses caractères botaniques. Le Calanthe X Veitchi présente un exemple remarquable d'hybride possé- dant une constitution plus robuste que les espèces dont il est issu; par la beauté des formes, il n'est pas inférieur à ses parents; par sa vigueur de crois- sance et sa floribondité il leur est supérieur, surtout au premier, qui est un peu délicat. Il est devenu promptement populaire, et s'est répandu dans toutes les collections. C'est aujourd'hui l'une des Orchidées qui rendent le plus de services aux cultivateurs, spécialement pour la fleur coupée, et c'est à bon droit que le plébiscite ouvert dans le Journal des Orchidées sur cette impor- tante question de la grande culture l'a placé dans les premiers rangs. Le Calanthe x Veitchi fut produit en 1856 chez MM. Veitch, par Dominy, récemment décédé, l'un des premiers semeurs et l'un de ceux qui ont obtenu les plus grands succès. Il a été depuis lors fréquemment reproduit, soit par hybridation artificielle, soit au moyen de la division, qui, comme on sait, s'opère très facilement dans le groupe des Calanthe à bulbes. Il fleurit au 226 LE JOURNAL DES ORCHIDEES cœur de l'hiver, du mois de janvier au mois de mars. Ses tiges florales, longues de soixante centimètres à un mètre, portant un grand nombre de fleurs qui sont d'un coloris rose vif exquis. La culture de ce bel hybride ne difl"ère pas de celle du C. vestita et du reste des plantes du même groupe, et ne présente pas de difficultés. Il pourrait être facilement cultivé dans bien de petites serres qui sont parfois occupées par des plantes qui offrent beaucoup moins d'intérêt. Quiconque possède une serre chaude peut aisément y faire pousser le Calanthe X Veitchi, à la seule condition d'arroser les plantes assez fréquemment pen- dant la végétation ; nous en avons vu prospérer parfaitement dans des paniers suspendus au vitrage d'une serre à melons. Pour la grande culture de la fleur coupée, patronée avec tant de raison par ce journal, il sera plus économique et plus productif de les cultiver en pleine terre sur une tablette. Je les ai cultivés pen- dant de nombreuses années de cette façon en Angleterre avec un vif succès. Voici comment je m'y prenais. Sur un bon drainage j'éten- dais premièrement une couche de bouse de vache desséchée, épaisse d'un pouce, ensuite du terreau de feuille, de la terre de gazon et du sable siliceux et je plantais les bul- bes à dix centimètres de distance. Fig. 26. — Calanthe X Veitchi (partie de l'inflorescence). Une fois les plantes en fleurs, on peut les transporter dans l'appartement, où elles produisent un effet décoratif exquis, mélangées par exemple à leur parent le Calanthe vestita, aux Cattleya Warocqueana et Trianae et aux fleurs blanches de VOdontoglossum crispum, avec des feuillages élégants de fougères, l" OCTOBRE 1892 227 de Grevillea, etc., garnissant les intervalles. Les fleurs se conservent pendant au moins trois semaines ou un mois en parfaite fraîcheur ; on remet ensuite les plantes en place dans leur serre sans qu'elles aient souffert de ce déplacement. Fig. 27. — Calanthe X Veitchi (plante). Après la floraison, les plantes entrent en repos; les bulbes sont alors retirés des pots et mis au sec dans des caisses à une température modérée jusqu'à la reprise de la végétation. 228 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Pour le rempotage, on emploie un compost très substantiel formé d'un mélange de terre de bruyère et de terre végétale, de bouse de vache séchée, avec une faible addition de terre forte. Le drainage n'a pas besoin d'être très volumineux ; quelques larges morceaux de tessons placés au fond de chaque pot suffisent. Les Calanthe à bulbes sont de grands mangeurs, si l'on peut s'exprimer ainsi, et le compost substantiel dont nous venons de parler devra être encore enrichi de temps en temps par une addition d'engrais. Le meilleur système est de l'arroser, une fois par mois environ, avec de l'engrais de vache dilué. Les plantes doivent être placées dans les pots un peu au-dessous des bords, afin de bien profiter de l'eau des arrosages et de la nourriture du compost. Enfin la ventilation devra être aussi abondante que le permettra la tempé- rature extérieure. G. Diretti. ETUDES DE BOTANIQUE ÉLÉMENTAIRE SUR LES ORCHIDÉES (Suite, voir p. 196) Divisions du genre. — L'extrême variété de formes que le labelle peut présenter dans ce genre ne permet pas de le diviser en sections aussi tranchées qu'on pourrait le croire au premier abord, car quels que soient les caractères choisis, on trouve toujours des espèces qui forment une transition d'un groupe à l'autre. Voici comment Lindley (Folia Orchidacea, 1852) avait caractérisé ses quatre sections : I. Densiflora. Mésochile cornu; épichile entier; bractées égalant environ l'ovaire. — Exemple : 5. insignis. IL Laxiflora. Mésochile cornu; épichile entier; bractées beaucoup plus courtes que l'ovaire. — Exemple : 5. oculata, S. Wardii, S. graveolens. III. Tridentata. Mésochile cornu; épichile tridenté. — Exemple : 5. tigrina. IV. Ecornuta. Mésochile mutique. — Exemple : 5. grandiflora, S. eburnea. En 1855 (Xenia, vol. I), Reichenbach rejeta ces divisions, pour les rem- placer par les suivantes : I. Stanhopeastrum. Labelle à un seul membre (réduit à l'hypochile). — Exemple : 5. ecornuUmi, l" OCTOBRE 1892 229 II. Stanhopeae eburneae. Labelle à deux membres (l'hypochile et l'épichile ; le mésochile n'étant pas développé). — Exemple : S. eburnea. III. Stanhopeae genuinae. Labelle à trois membres (hypochile, mésochile et épichile bien distincts; mésochile à deux cornes). Le principal inconvénient de cette dernière classification, c'est que la troi- sième division contient presque toutes les espèces; les deux premières n'en comprenant que deux chacune. Distribution géographique. — On connaît aujourd'hui de trente à quarante espèces de Stanhopea; elles sont disséminées dans les régions montagneuses de l'Amérique tropicale, depuis le Brésil jusqu'au Mexique, où elles croissent surtout parmi les mousses et les détritus de végétaux qui s'accumulent aux bifurcations des branches des arbres. A cause de l'altitude, le climat des régions où on les rencontre est généralement tempéré. 11" Les Galeandra. Le genre Galeandra est formé d'un assez petit nombre d'espèces au port gracieux et aux fleurs élégantes, qui rappellent souvent les Dendrobium de l'ancien monde, quoique les deux genres n'appartiennent pas à la même tribu. L'organisation florale des Galeandra est assez uniforme, et il est parfois difficile de distinguer les espèces entre elles; aussi l'étude des caractères génériques peut se faire par l'examen de n'importe quelle espèce que l'on aura sous la main. L'une des plus répandues est le G. Devoniana, originaire du nord du Brésil, et dont les tiges sont terminées par des grappes de cinq à dix grandes fleurs, pré- sentant un assemblage très varié de teintes où l'on distingue surtout le blanc, le brun marron, le vert clair, le rose vif et le jaune. Dans cette espèce, les pièces du périanthe sont étalées ou un peu réfléchies^ longues, étroites et un peu tortueuses à l'extrémité. Le labelle est enroulé en un large cornet, qui embrasse lâchement le gynostème; son limbe présente quatre crêtes longitudinales et parallèles, longues d'un peu plus d'un centimètre; à sa base, il se prolonge en un large éperon conique, comprimé d'avant en arrière, insensiblement rétréci en pointe à son extrémité, qui est fortement recourbée en dessous et en arrière. Le gynostème, d'un blanc verdâtre, long d'un centimètre et demi, est aplati intérieurement, assez arqué, et muni antérieurement de deux ailes étroites dans sa partie supérieure ; il est terminé par une anthère en forme d'opercule, couvert 230 LE JOURNAL DES ORCHIDEES de poils extrêmement courts, imparfaitement biloculaire, et prolongé, en haut et en arrière, en une très longue corne obtuse. Cet opercule abrite deux pollinies jaunes, largement ovoïdes et un peu trigones, légèrement comprimées, présen- tant un sillon très profond, qui fait paraître chacune d'elles presque comme si elle était fendue en deux; mais il n'y a cependant pas quatre poHinies, comme le disent certains auteurs (voyez Bentham dans le Gênera, vol. III, p. 536). Les polhnies sont reliées, par un pédicelle tellement court qu'il est à peu près indistinct, à un rétinacle en forme d'écaille très courte, mais élargie et terminée en pointe de chaque côté. Dans le G. d' Escragnolleana, les sépales et les pétales, d'un blanc verdâtre lavé de rouge vineux, sont tous tournés du côté opposé au labelle et rapprochés l'un de l'autre; le labelle, d'un blanc jaunâtre avec une large macule violacée, est muni d'un éperon droit, en forme d'entonnoir, long d'environ deux centi- mètres et demi ; l'opercule blanchâtre est prolongé postérieurement en une longue corne, dont l'extrémité est renflée et d'un violet foncé. Citons encore le G. Baueri, espèce naine à périanthe d'un brun verdâtre et à labelle pourpre foncé; le G. dives, à labelle blanc rosé, parfois rayé de bandes rouge vif; le G. fiaveola, à fleurs jaunes un peu nuancées de pourpre; le G. nivalis, à labelle d'un blanc de neige, etc. Les caractères communs à ces diverses espèces sont : « Sépales égaux, libres, étalés. Pétales semblables aux sépales ou un peu « plus larges. Labelle inséré à la base du gynostème, qu'il embrasse lâchement, « arrondi ou bilobé au sommet, muni dans la partie médiane de crêtes ou « de lamelles variées, prolongé inférieurement en un grand éperon descendant « plus ou moins en forme d'entonnoir. Gynostème assez court, sans pied, « muni supérieurement de deux ailes assez étroites ; clinandre très oblique en « avant, prolongé en pointe postérieurement. Anthère terminale, en forme « d'opercule, à deux loges imparfaites, prolongée postérieurement en crête ou « en corne; deux pollinies cireuses, largement ovoïdes, comprimées, profon- « dément sillonnées, inappendiculées, reliées par un pédicelle presque nul à « un rétinacle très court mais plus ou moins élargi. — Herbes terrestres ou « épiphytes, à tiges dressées et feuillées, renflées à la base en pseudo-bulbes « courts ou plus ou moins allongés. Feuilles distiques, engainantes à la base, « étroites, plissées veinées. Fleurs grandes ou médiocres, brièvement pédi- « cellées, disposées en grappes terminales. » Les Galeandra sont évidemment des Vandées d'après les caractères que l" OCTOBRE 1892 231 l'on connaît de cette tribu; mais ils ne se rattachent à aucune des sous-tribus dont nous avons parlé antérieurement. En y adjoignant les Eulophia et les Lissochilus, on en a formé la sous-tribu des Eulophiées, caractérisée comme suit : Herbes le plus souvent terrestres, à tiges feuillées généralement renflées en pseudobulbes. Feuilles plissées-veinées, souvent étroites. Grappes florales ordinaire- ment simples, naissant du sommet des tiges feuillées on plus souvent terminant des scapes privés de feuilles. Labelle muni à la base d'un prolongement en forme de sac ou d'éperon. Gynostème non prolongé en pied. En comparant ces caractères avec ceux que nous avons assignés aux Cym- bidiées (voir plus haut, page 132), on reconnaîtra facilement que la différence essentielle entre ces deux sous-tribus consiste en ce que le labelle des Eulo- phiées est muni d'un éperon, tandis que cet appendice fait défaut chez les Cymbidiées. Le genre Galeandra se distingue des deux autres genres des Eulophiées en ce que, dans le premier, les grappes florales terminent la tige feuillée ; tandis que dans les Eulophia (à l'exception de quelques espèces anormales non cul- tivées dont M. Pfitzer a fait son genre Acrolophia) et les Lissochilus, la grappe florale termine un scape privé de feuilles, qui sort de la base des pseudobulbes . Historique. — Le nom de Galeandra dérive d'un mot latin qui veut dire casque, et d'un mot grec qui signifie anthère, allusion à la forme de l'opercule de l'anthère. Ce genre, créé par Lindley vers 1833, a subi peu de vicissitudes depuis cette époque. D'abord, en 1841, Reichenbach père, s'appuyant sur ce que le nom de Galeandra est un nom hybride, c'est-à-dire tiré de deux langues différentes, ce qui est contraire aux règles usuelles, le changea en Çorydandra, nom qui a la même signification mais dérive uniquement du grec; mais cette modification n'a pas été admise. Ensuite les espèces africaines qu'on y avait rapportées en ont été écartées pour passer dans les Eulophia : les unes (G. gracilis et G. extincioria) p3.r Reichenbach en 1863 ; toutes les autres par Bentham en 1883. Distribution géographique. — On connaît aujourd'hui dix à douze espèces de Galeandra, qui croissent toutes dans les régions les plus chaudes de l'Amé- rique, depuis le Brésil jusqu'au Mexique. (Sera continué.) A. COGNIAUX. 232 LE JOURNAL DES ORCHIDEES UNE SERRE FROIDE A ORCHIDÉES DANS LES PAYS CHAUDS" Nous avons reçu la lettre suivante : Ramonza, 14 septembre 1892. Monsieur le Directeur, Dans votre article du dernier numéro et dans la vignette qui l'accompagne, je vois fort bien comment on peut rafraîchir la serre froide dans nos pays chauds, et même y faire pénétrer de l'air humide par les ventilateurs; mais je ne vois pas bien comment on pourra s'y prendre pour ombrer la serre ainsi organisée, et de fait, votre gravure ne représente pas d'abri. Pensez-vous donc que l'eau qui passe sur le vitrage (et qui ne coule même pas toute la journée, comme vous le dites) suffira pour protéger les plantes contre le soleil ? Ce n'est pas mon avis en tous cas; et tous les amateurs qui ont eu des feuilles brûlées, des plantes détériorées par un coup de soleil comprendront l'importance de mon observation; une journée suffit quelque- fois (surtout par un été comme celui que nous traversons) pour produire des dégâts, qui ne se réparent qu'en un an. Agréez, etc. J. Aginièz. Nous sommes parfaitement d'accord avec notre correspondant ; il est bien clair que l'eau coulant sur les vitres ne suffit pas à remplacer les abris, et nous n'avons pas dit que ceux-ci pussent être supprimés. Mais il est évident aussi qu'il était impos- sible de les représenter sur la gravure, attendu qu'ils auraient caché l'eau et le tuyau. Avec le système de chute d'eau que nous avons indiqué (et que nous avons déjà mis en pratique avec succès), il est encore indispensable d'abriter les plantes contre les rayons les plus chauds du soleil ; et rien n'empêche de le faire comme pour les serres ordinaires de nos climats. Toute la différence, c'est que l'abri, au lieu de toucher le vitrage, devra être placé à un éloignement de 30 à 40 centimètres. Ainsi posé, le problème est facile à résoudre ; il suffit de poser sur chaque versant de la serre un cadre de fer ayant des montants perpendiculaires au vitrage (ou normaux au vitrage, si celui-ci est courbe) et ayant une hauteur de 30 à 40 centimètres. Sur ces cadres on étend une toile-abri. Au besoin on peut recouvrir les deux versants de la même toile, qui passe au- dessus du tuyau d"arrosage, afin que l'ombrage soit plus parfait. Je saisis cette occasion pour ajouter que la nappe d'eau qui s'écoule n'est pas nécessairement aussi abondante que le représentait la gravure ; pour rendre l'eau visible, il avait fallu en indiquer beaucoup. C'est là un point que le cultivateur réglera facilement. Si quelque autre point vous paraissait obscur, cher lecteur, le Journal des Orchidées vous fournira bien volontiers les éclaircissements nécessaires. L. L, PETITES NOUVELLES ET PETITE CORRESPONDANCE V. B. — he Sophro-Cattleya X Fezic/u' provient du Laelia elegans (ou Laelio-Cattleya X elegans) et du Sophronitis grandiflora. Il est figuré dans le Gardeners' Magazine du 24 septembre dernier. Ce même numéro contient également une autre gra- vure d'Orchidée. Le Gardeners' Magazine consacre chaque semaine aux Orchidées des notes étendues et toujours intéressantes. pRUNiNG. — Yous mentionnez dans le dernier numéro que les Orchidées sont des plantes emmagasinantes, et que les bulbes anciens contiennent des réserves à la disposition des pousses ultérieures, permettant à l'or- ganisme de résister à une x)rivation momentanée. Cependant, le Journal des Orchidées citait récemment (p. 118), un exemple des plus frappants des bons résul- tats que peut donner (ou que n''empêche pas, tout au moins) le sectionnement des bulbes de Dendrobium. N'y a-t-il pas une contradiction entre la théorie de l'emmaganisement dont vous parlez et le fait que vous avez cité? Je serais heureux de connaître votre opinion sur ce sujet. H. de S. — Nous ne croyons pas qu'il y ait contradiction, et tout en attachant une grande importance à l'ai'gument si convaincant apporté dans la controverse légendaire du sectionnement des bulbes par le spécimen de M^e la Vicomtesse Poetmax, nous n'avons pas cessé de considérer la présence des anciens bulbes comme fort utile dans les Cattleya. C'est qu'eu effet la distinc- tion du genre est d'une importance considérable dans ce cas. Le Dendrobium nobile, ainsi que plusieurs de ses congénères, produisent chaque année une abondance de pousses vigoureuses, et cette vigueur de végétation les protège suffisamment contre une privation telle qu'une saison de sécheresse exagérée, une pénurie d'arrosages ; mais il faut remarquer en outre que les partisans les plus résolus du système de sectionnement, tels que Mme la Vicomtesse Portman, ne retranchent pas les bulbes de l'année précédente, bien entendu, puisque ce sont eux qui doivent produire la floraison ; les bulbes sacrifiés sont uniquement ceux de l'avant- dernière année (et les plus anciens, s'il y en a). Dans ces conditions la plante ne se trouve pas complètement dénuée de réserves, étant donné surtout que le nombre des bulbes produits chaque année est assez élevé. Un Cattleya s'accroît avec beaucoup moins de rapi- dité, et par conséquent dépend davantage des l)ulbes des années précédentes ; il en est de même de la plupart des Orchidées à pseudo-bulbes. Les Dendrobium, au point de vue de la taille, constituent une exception, et nous ne croyons pas qu'on ait proposé d'appliquer ce procédé à un autre genre. La plupart des journaux anglais consacrent des notes élogieuses aux Orchidées exposées par L'Horticulture Internationale au meeting du 6 septembre à Londres. « Quatre très belles variétés de Cattleya Aclandiae, » dit le Gardening World. Le Garden : « .... trois formes distinctes de Cattleya Aclandiae ; C. A. magnifica, à fleurs très grandes avec le labelle superbement développé ; C. A. sicjperbiens, à pétales et les sépales beaucoup plus larges, mais moins longs; C. A. zebritia, beaucoup plus pâle de coloris, et barré d'une nuance plus foncée. Cette belle et ancienne espèce n'est pas souvent rencontrée en aussi belles variétés. » Le Gardeners'' Magazine : » L'HoRTicuLTUEE Inter- nationale exposait de superbes variétés de Cattleya Aclandiae, splendides comme taille et comme coloris, surtout une nommée magnifica...., et VAerides Augus- tianum ; cette superbe espèce portait des racèmes chargés de fleurs délicieusement parfumées, d'une teinte rose exquise, très distincte et très attrayante. — Cer- tificat de mérite. » Le Gardeners'' Clironicle '. « MM. LlNDEN (L'HORTICUL- TURE Internationale) exposaient VAerides Augustia- mon, une espèce distincte à fleurs rose pâle (Certificat de mérite), trois belles variétés de Cattleya Aclandiae, et des fleurs coupées de variétés de Cattleya guttata Leopoldi (vote de remercîments). » L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE de L'Orchidéenne a eu lieu le 25 septembre à 10 '/^ b. sous la présidence de M. Lucien Linden. Le Rapport du Comité-directeur constate les progrès constants de la Société. L'asseml)lée qui compte 73 voix, présentes ou repré- sentées, décide de porter pour l'exercice 1892-1893, le nombre des membres du Jury à 15. Sont nommés pour cet exercice : Messieurs Houzeau de Lehaie, Comte A. DE BousiES, F. Kegeljan, D. Massange de Louvrex, D'" Capart, a. Huybrechts, É. Rodigas, D"" Van Cau- welaert, a. Van Imschoot, Fl. Patjwels, Ch. Van Wambeke, a. Wincqz, Ch. de Bosschère, Arn. de Meulenaeee et Ch. Vasseur. L'assemblée se sépare à midi après un vote de remercîments au Comité. *** Dimanche 13 septembre a eu lieu à Gand un Meeting organisé par la Chambre syndicale des horticulteurs belges et la Société royale d'agriculture et de botanique de Gand. Les distinctions suivantes ont été décernées aux Orchidées : Certificats de Mérite : à VOncidium incurvum album (pour rappel), présenté par M. Jules Hye. au Cypripedium hybride [Sallieri Hyeanum X hirsu- tissimum) (par acclamation), présenté par M. Ch. VUYLSTEKE, au Cypripedium hybride [Harrisianuni superbum X Hookeri), présenté par M. Ch. Vuylsteke. à VEpidendrum 'sceptriim, présenté par M. A. Van Imschoot. au Cattleya Harrisoni violacea, présenté par le même, au Miltonia Blunti var. Lubbersiana (par acclamation), présenté par M. Jules Hye. Certificats pour le mérite de la culture et de la floraison : au Cypripedium caluriim, présenté par M. Jules Hye. à VEpidendrum frismatocarpum (à l'unanimité), pré- senté par M. A. Van Imschoot. au Cypripedium Stonei (à l'unanimité), présenté par M. Jules Hye. Mentions honorables pour le mérite de la nou- veauté et de la variété : au Cypripedium hybride {Boocalli atratMn X Lawren- ceanmn), présenté par M. Ch. Vuylsteke. au Cypripedium, Barteti , présenté par MM. Edm. Veevaet et C'«. au Laelia elegans var. prasiata, présenté par M. A. Van Imschoot. Extrait du Gardeners' Chronicle, du 24 sept. 1892 : « Nous publions en supplément une gravure repré- » sentant une vue de la grotte ornée de Fougères à « l'établissement de L'Horticulture Internationale, « à Bruxelles, dans lequel MM. Linden combinent si « magistralement le beau à l'utile. Comme on le verra « dans notre gravure (exécutée d'après une photogra- « phie — RÉD.), la garniture permanente de la grotte « est encore embellie par l'arrangement d'Orchidées en « fleurs au milieu des élégantes frondaisons des Fou- « gères et des feuillages nuancés d'autres plantes. Des « groupes analogues se rencontrent dans d'autres par- « ties de l'établissement, et l'on trouve partout l'ordre, « la propreté et le goût artistique dans ses vastes « installations, le plus important des établissements « horticoles du continent consacrés spécialement à la « culture des plantes de serre. » Nous sommes heureux de constater une fois de plus dans quels termes impartiaux et courtois la presse horticole anglaise s'exprime sur l'horticulture belge ; nous en exprimons à nos confrères nos sincèi-es remer- ciements. Nous avons reçu de M. Chaber, au Grès, une variété magnifique (V Odontoglossimi Pescatorei. Elle sera figu- rée dans une des j)rochaines livraisons de la Lindenia, NÉCROLOGIE. — Nous apprenons avec un vif regret la mort subite de M. Jolibois, jardinier en chef du Jardin du Luxembourg, à Paris, connu comme grand amateur et bon cultivateur d'Orchidées. Il avait notamment produit un grand nombre de beaux semis de Cypripedium. UNE NOUVELLE IMPORTATION DE CATTLEYA REX Nous avons le plaisir de pouvoir annoncer à nos honorables commettants une petite mais MAGNIFIQUE IMPORTATION de ce Catlleya, arrivée le Vendredi 23 Septembre, dans les merveilleuses conditions. C'est le produit d'un an de recherches opiniâtres faites par notre collecteur, M. Ellner, aidé d'un grand nombre d'Indiens. Les plantes sont beaucoup plus belles QUE CELLES INTRODUITES PRÉCÉDEMMENT. Plusicurs Ont dcs bulbes et des feuilles vraiment titaniques qui démontrent la grande robusticité de cette espèce royale. Nous sommes vraiment heureux de pouvoir offrir ces superbes plantes aux orchi- dophiles à un prix modéré en comparaison des grands sacrifices qu'elles ont occasionnés, et nous sommes certains que les amateurs qui verront ces belles plantes nous seront reconnaissants de n'avoir rien épargné pour pouvoir les leur offrir. Nous disions l'année passée toutes les difficultés rencontrées par notre collecteur dans la recherche du Cattleya Rex. M. Ellner nous le répète dans la lettre qui accom- pagne cet envoi : « Personne en Europe ne peut s'imaginer l'énergie surhumaine qu^il ma fallu « déployer pour réunir ces plantes ;faieu à lutter, à la fois, contre les fièvres les plus « terribles, les ascensions les plus périlleuses clans un pays montagneux le plus « effroyable du monde, contre les animaux les plus féroces, des serpents venimeux et des " anthropophages des plus terribles. On aurait dit que la nature entière s était armée « pour défendre la sortie de ce splendide Cattleya des forêts sud-américaines. « Si à mon départ d'Europe j'avais su que j'aurais eu à lutter contre tant de diffi- cultés réunies, j'aurais choisi plutôt le métier de balayeur de rues à Londres que celui de collecteur de plantes. Aussi, il n'est pas étonnant qu'aucun collecteur, ni Européen, n'est signalé dans toute la région où je suis, ni n'oserait s'y risquer. » M. Watson, de Kew Gardens, dit dans le Garden and Forest du 17 août 1892 ; « Mess7's Linden doivent être félicités pour avoir introduit un nouveau Cattleya « aussi distinct et aussi beau. » Nous reportons une grande partie de ces félicitations sur notre collecteur, M. Ellner, grâce à l'extrême énergie duquel nous pouvons offrir à nouveau cette fameuse nouveauté à nos clients, Prix et renseignements par correspondance. m u. E IITERMTIOM 1 (i.i^i>E5r) (Société Anonyme) ÉTABLISSEMENT SPECIAL pour l'Introduction, la Culture et la Vente DES ORCHIDÉES PUNIES ÉUBIIES IMPORTATIONS IMMENSES aTALOCIIES ET OFFRES ENVOYÉS SUR DEMANDE Les collections d'Orchidées de la Société sont actuellement les plus variées et les plus importantes de l'Europe; quarante-huit serres spacieuses leur sont attribuées et leur culture n'est surpassée nulle part. Les listes d'importations sont communiquées à toutes les personnes qui en font la demande. Nota Bene. — Étant ses propres importateurs — c' est-à-dire ve7idant toutes ses importations de pre- mière main — L'HORTICULTURE INTERNATIONALE peut céder ses plantes en sujets beaucoup plus forts et à BIEN MEILLEUR COMPTE qu'ou uc Ics trouve généralement dans le commerce. C'est ce qui explique qu'elle met en vente d'aussi beaux exemplaires à un prix aussi réduit. -I- i3^- 'W^ c^ 3-0 année. l5 OCTOBRE 1892 Numéro 63. LE JOURNAL DES ORCHIDÉES GUIDE PRATIQUE DE CULTURE PAR LUCIEN LINDEN Administrateur-Directeur de L'Horticultuke Internationale Secrétaire de L'Obchidéenne AVEC LA COLLABORATION DE MM. J. Linden, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué, Comte de Moran, Max Garnier, Ém. Rodigas, Funck, A. Cogniaux, G-. Joris, E. Roman, A. Van Imschoot, Fr. Desboia, D-- G. von Heerdt, E. Bergman, E. S. Rand. A. Bleu, D"" Van Cauwelaert, E. Bungeroth, Ch. Vasseur, J. Nôtzli, James O'Brien, R. Martin-Cahuzac, D-" Capart, Comte de Bou8ies, G. Mantin, J. du Trieu de Terdonck, O. de Kirchsberg, Vicomte de Novion, D. Massange de Louvrex, G. Rivois, J. Hatos, P. Silver, A. Ducos, A. Dallière, Paul Otlet, F. Kegeljan, O. Ballif, R. Johnson, C. Ellner, Carlos Starker, J. Tonel, Ch. deBosschere,A. de la Devansaye, FI. Claes, de Meulenaere, G. Diretti, A. vandenHeede, Siesmayer,A."Wincqz,G.Kittel,BarondeMeylhand, Ch. Béranek, et les Chefs de Culture de « L'Horticulture Internationale. » Prix de rAbonnement : 10 francs par an POUR TOUTE L UNION POSTALE I*«rait le l*"" et le IS» ' XJ ISr T>/LC>XS, C3-R,,A.TIS s XJ E. XD E 1^ a. 3Sr 31) e S'adresser au. bureau à.\\ Journal, 14, rue de Sèvres, PARIS. AVIS IMPORTANT Le directeur de L^HORTICULTURE INTERNATIO- NALE a rhonneur de rappeler aux clients de cet établissement que les lettres, commandes et corres- pondances de toute sorte, doivent être adressées direc- tement à lui ou à la firme et non aux chefs de culture ou vendeurs. L'inobservation de cette règle pourrait entraîner des retards, des confusions ou des omissions préjudiciables à la bonne marclie des affaires, et dont la direction ne saurait prendre la responsabilité. 15 OCTOBRE 1892 233 CAUSERIE SUR LES ORCHIDEES XLIII. — A propos d'importations. — Réponse de Thémis Notre précédente causerie, consacrée sous une forme humoristique à divers points de vue intéressants de l'importation des Orchidées, s'est trouvée avoir effleuré un point brûlant, à en juger par les nombreuses réflexions qu'elle nous a values de la part de nos abonnés. Cette causerie était née d'une, conversation tenue entre membres du jury à un meeting de L'Orchidéenne, et dans laquelle, avec la liberté et le décousu d'un entretien de ce genre, l'on avait soulevé quelques.... lièvres que l'un de nos collaborateurs résolut de servir aux abonnés de ce journal, en prenant le masque d'un pseudonyme sous lequel plusieurs l'auront probablement reconnu. Il s'est fait que l'une des questions ainsi indiquées a excité beaucoup d'intérêt chez nos lecteurs, qui de tous côtés nous ont adressé des lettres exprimant des avis divers, plus ou moins compétents, mais révélant une préoccupation mar- quée dans ce sens, dont nous ne pouvions manquer de tenir compte. Nous avons donc résolu de consacrer exceptionnellement un espace assez important à cette question, en reproduisant les principales et les plus spéciales des opinions qui nous sont parvenues; Nemo faisait appel à la collaboration de Thémis et de Flore ; les réponses ci-après, émanées à'avocats-orchidophiles des plus compé- tents, sont de nature à lui donner toute satisfaction, et viennent élucider défini- tivement la question; quant à nous, nous avons exprimé notre avis, ou plutôt défini notre ligne de conduite, à la suite de la Causerie de Nemo. Il est avec le « droit » des accommodements. L. L. Mon cher Directeur, Je ne reconnais pas bien Nemo sous son pseudonyme, mais je tiens à dire à celui-ci qu'il n'est pas gentil à lui de douter de l'alliance entre Flore et 234 LE JOURNAL DES ORCHIDEES Thémis, et de manifester le désir de voir au barreau se constituer la catégorie des avocats- or chidophiles. Thémis est meilleure fille qu'il ne suppose; et si on la dépeint avec un bandeau sur l'œil, c'est pour ne pas être exposée à voir toujours les misères humaines; elle le soulève volontiers, pour contempler, avec admiration pieuse, ces joyaux de la nature qu'on appelle Orchidées. Advocatus sum, sed nihil naturae a me alienum piUo. Les disciples de CujAS sont, à ce point de vue, les égaux des disciples d'EscuLAPE; et si c'est le Cas par dessus tout, de trouver ces derniers parmi ceux qui réjouissent leurs yeux de la splendeur de nos plantes favorites, la liste des collaborateurs du Journal des Orchidées témoigne que l'Orchidée trouve aussi au barreau des défenseurs attitrés et énergiques. La catégorie des avocats-orchidophiles existe, mon cher Confrère, et je vais vous en donner la preuve, heureux que vous m'offriez ainsi une occasion de collaborer à notre œuvre commune. Voici bien, n'est-ce pas, le cas au sujet duquel « Nemo » provoque une consultation de dame Thémis : un importateur a reçu, de leur pays d'origine, des plantes d'Orchidées. Il les divise en lots et les expose en vente. Ces plantes n'ayant jamais fleuri en Europe, on peut garantir leur espèce, non leurs variétés. Il peut s'en trouver d'exceptionnelles, d'uniques mêmes, comme le lot peut se composer de variétés, de types secondaires. S'il s'en trouve d'ordi- naires et de banales, l'acheteur est-il en droit de se plaindre et d'exiger de l'importateur une compensation ? et si le lot contient une variété supérieure ou inconnue jusque là, le vendeur est-il en droit d'exiger que l'acheteur partage avec lui le bénéfice qu'il peut en retirer ? Comme vous le dites avec raison, mon cher collaborateur, le cas peut se rencontrer souvent en matière d'Orchidées d'importation; nul ne peut savoir exactement ce qu'un lot peut contenir. Il peut se constituer de variétés médiocres. La chance peut y comprendre des sujets d'un intérêt exceptionnel. L'achat de plantes importées, dont personne ne peut garantir la floraison, contient un élément aléatoire : c'est un turf, — honnête; un sport, — attrayant pour ceux qui se livrent à la culture de ces plantes idéales. Qu'en fera, dit-il, mon ciseau ? Sera-t-il Dieu, table ou cuvette? Dame Thémis, parlez latin pour nous répondre! Comme cela fera bien, dans le paysage, de citer les Pandectes! Cela donne tout de suite, même aux 15 OCTOBRE 1892 235 disciples de Flore, une autorité imposante. Songez donc, un texte de Pom- PONius, réglant une question d'Orchidées, à une époque où celles-ci n'étaient pas même connues! Or que disait Pomponius, dans la loi 8 § i de contrahenda emptione? Aliquando tamen et sine re venditio intelligitur , veluti ami quasi aléa emitur; guod fit, cum captus piscium, velavium, vel missilium emitur. Emptio enim contra- hitur, etiamsi nihil inciderit, quia spei emptio est. C'est l'histoire du coup de filet. Je vous vends mon coup de filet. Pêcherai-je un turbot ou une sardine? je l'ignore, mais vous l'achetez. Si le filet levé ne. contient qu'une sardine, c'est tant pis pour vous : nulla eo nomine ex empto obligatio contrahitur, dit Pomponius. Si vous retirez un magnifique turbot, — ou un Cattlcya Trianae blanc, — c'est bonne affaire; mais si je n'ai pas droit au partage du bénéfice du filet qui vous a procuré un turbot, vous ne pouvez pas vous plaindre de n'avoir recueilli qu'une sardine. De par l'autorité de Thémis et de son grand prêtre Pomponius, renvoyez donc, mon cher directeur, l'importateur et l'acheteur dos à dos. Dites-leur que la vente, dans les conditions signalées, comprend un élément aléatoire, qui fait bénéficier l'acheteur de toutes les bonnes chances, comme elle doit lui faire subir toutes les mauvaises. Je termine, mon cher Directeur, en remerciant derechef Nemo de l'occasion qu'il m'offre de manifester ma collaboration à notre cher organe orchidéen, et je signe, en vous serrant la main. Un avocat orchidophile. Précisons d'abord le débat. Il est évident qu'en droit strict la vente ne sera résiliable que s'il y a erreur dans l'identité de la chose livrée. Mais pour que cette erreur existe, pour que la différence entre la plante commandée et la plante reçue puisse entraîner l'annulation de la vente, il faut que cette différence soit considérable. Il en sera ainsi, par exemple, si elle porte soit sur le genre, soit sur l'espèce; mais une erreur semblable n'est guère possible, chaque genre et chaque espèce répandu dans les cultures étant assez facile- ment reconnaissable à son port, à ses organes végétatifs, et si une plante qui fleurit pour la première fois chez un amateur est reconnue ne pas appartenir au genre ou à l'espèce dont elle portait le nom, il y a bien des chances pour qu'elle appartienne à une espèce nouvelle ou à un genre nouveau. Dans ce cas 236 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES elle a toujours une valeur supérieure à ce que l'acheteur a payé, et je ne pense pas qu'il puisse être tenté de réclamer. S'il s'agit d'une variété fournie pour une autre, le nom de la variété ayant été spécifié, l'acheteur n'a qu'à retourner sa plante en faisant remarquer que sa commande n'a pas été exécutée; il ne peut y avoir de contestation. Si l'acheteur, au contraire, n'a indiqué que le nom de l'espèce, et qu'il reçoive une forme, une variété qui ne lui plait pas, la question est difficile à trancher juridiquement. Il y a des espèces qui varient beaucoup, telles que le Cattleya Trianae, le Lykaste Skinneri, etc. On ne peut jamais être certain d'avoir deux plantes semblables parmi ces espèces. Il convient d'accepter les unes comme les autres, parce qu'on ne peut ignorer ces faits en achetant, et qu'il y a là une sorte de force majeure. Si l'acheteur voulait exiger absolument une variété déterminée, il ne trouverait pas un importateur qui s'engageât à la lui fournir, en plantes importées, bien entendu. Pour ces plantes qui varient plus ou moins de forme et de coloris et dont certains types sont plus recherchés que d'autres, comme il arrive dans les Odontoglossum Alexandrae, il est entendu quand on les achète que l'on s'expose à un certain aléa; il est juste que l'on en supporte les conséquences. Si le lot qu'on reçoit renferme un certain nombre de belles variétés, ou parfois même une seule très remarquable qui vaut plusieurs centaines de fois le prix qu'on l'a payée, on réahse un bénéfice considérable dont on ne songe nullement à tenir compte à l'importateur. Je ne dis pas que ce bénéfice soit obtenu à ses dépens; du moment qu'il vend ses plantes avant leur floraison, il sait à quoi il s'expose; il vend ensemble le bon et le mauvais. L'acheteur fait là une sorte de jeu, où il sait qu'il peut gagner beaucoup; mais s'il profite des chances heureuses, il est obligé d'accepter les chances malheureuses; autrement il n'y a plus de jeu. En pareille matière, il ne peut y avoir de chances de gain s'il n'y a pas en regard des chances de perte. C'est un axiome fort connu. L'objet de la vente peut parfaitement se préciser. C'est « une plante appartenant à tel genre, et, en allant même plus loin, à telle espèce, et dont la fleur pourra être très belle, ou ordinaire, ou médiocre. » C'est à peu près de même que des restaurateurs achètent, aux environs de Paris ou en province, la récolte de fruits d'un certain cultivateur plusieurs mois, voire un an, à l'avance; cette récolte pourra être bonne ou mauvaise, le marché n'en est pas moins valable. De même encore les amateurs de courses achètent à un an des chevaux dont la valeur ne peut encore être appréciée que sur des données très 15 OCTOBRE 1892 237 vagues; tel cheval payé 150.000 francs dans ces conditions n'a jamais gagné une course par la suite; tel autre, comme on l'a vu il y a quelques années, a été payé 800 francs et s'est couvert de gloire. Le doute qui plane sur l'avenir de ces achats fait partie de la vente, et celle-ci est pleinement régulière et inattaquable, l'accord des deux parties étant contracté en pleine connaissance de cause. Chacun fait ses conditions en conséquence, et sait ce qui l'attend. L'importateur est donc, à mon avis, parfaitement fondé à refuser une compensation pour les variétés un peu inférieures, et il n'a pour cela qu'à rappeler à son acheteur qu'il a reçu cette compensation sous la forme de tel ou tel lot, acheté auparavant ou postérieurement dans lequel il a fait de riches trouvailles. Il est clair que le vendeur ne peut pas espérer plus, et qu'il serait fort illusoire de compter sur un partage de bénéfices offert par l'acheteur favorisé à l'importateur à qui il doit ces bénéfices. Mais du moins tout amateur conciliant tiendra compte de ces avantages en balance des achats moins heureux. « Allié de Thémis et de Flore. » Monsieur le Directeur du Journal des Orchidées, Permettez-moi de répondre en quelques mots à la proposition d'alliance entre Flore et Thémis que vous formulez dans votre numéro du i" octobre dernier. Je parlerai jargon juridique, mais je pense être excusé d'avance par mes lecteurs, étant donné qu'il s'agit d'une question pratique, qui peut être portée incessamment devant nos tribunaux. Qui jamais se plaignit d'être parfaitement renseigné sur ses droits et ses devoirs? La question soulevée par votre collaborateur « Nemo » est celle-ci : « L'acheteur d'Orchidées qui n'ont pas encore fleuri, dont la variété par conséquent n'a pas encore pu être déterminée avec certitude, peut-il, après floraison, renvoyer à son vendeur les exemplaires qui ne seraient pas de la variété achetée? » La question complémentaire est celle-ci : « Le vendeur de ces mêmes Orchidées aurait-il le droit de d'user à son profit de cette situation et de se faire restituer les exemplaires reconnus autres que ceux vendus? » Un principe doit être affirmé avant tout : le respect des libres conventions intervenues à cet égard entre l'acheteur et le vendeur. Et qu'on veuille bien le remarquer, les conventions en cette matière peuvent non seulement être expresses, mais encore tacites. C'est à dire qu'au cas de silence des parties il 238 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES faut s'en tenir aux usages. Vos lecteurs sauront mieux que moi déterminer quels sont ceux-ci. Supposons un instant que nulle convention explicite n'a été faite entre parties et que les usages locaux sont contradictoires ou non encore établis. Raisonnons dans cette hypothèse de vente pure et simple, la seule où il puisse s'élever quelques difficultés. Ceux qui n'ont pas l'habitude des subtilités juridiques confondent trop souvent la vente et le transfert de propriété, La vente est une convention. Cette convention crée des obligations à charge du vendeur et de l'acheteur. Le premier s'oblige à livrer la chose qui fait l'objet de la vente, le second à payer le prix convenu. D'autre part la propriété est le droit de jouir et de disposer d'une chose d'une manière absolue. Ce droit peut être transféré de diverses manières, entr'autres par convention, et la loi dit expressément qu'il est transféré à l'acheteur à l'égard du vendeur « dès qu'on est convenu de la chose et du prix, quoique la chose 71' ait pas encore été livrée ni le prix payé » (art. 1583 C. C). Ces distinctions un peu abstraites sont nécessaires pour résoudre avec unifor- mité et logique les cas souvent très complexes que présente la pratique des affaires. M. le docteur X., amateur d'Orchidées, a vu annoncer en vente dans le Journal des Orchidées des Catasetum Bungerothi, dont il a lu la description dans un numéro de ce même journal. Il écrit à l'auteur de l'annonce : « Envoyez-moi vingt exemplaires du Catasetum Bungerothi de votre dernier arrivage. » Le vendeur fait l'expédition. Trois mois après les plantes ont fleuri et on constate la pré- sence parmi eux d'un Catasetum Bungerothi aureuin d'une valeur marchande de 1500 francs et d'un Cattleya Trianae alba, valeur 500 francs, alors qu'en réalité le Catasetum commandé vaut 25 francs et le Cattleya Trianae ordinaire 15 francs. Disons tout d'abord qu'il n'y a pas vente relativement à ces deux Orchidées, puisque l'accord de volonté fait défaut sur la chose. L'acheteur a voulu des Catasetum Bungerothi. L'achat s'est fait par correspondance. Il n'a pas vu les plantes, il n'a pas acheté « cette chose là » qu'il voyait et qu'il désignait du doigt, mais une marchandise qu'il déterminait par son genre et son espèce. En consé- quence il n'a pu y avoir non plus transfert de propriété du vendeur à l'acheteur, puisque ce transfert ne peut être que la conséquence de la vente. Notre vieux Code civil remonte à 1804, époque où il n'était guère question d'Orchidées et d'Orchidophiles. Il n'y a pas heu de s'étonner qu'il ne 15 OCTOBRE 1892 239 contienne aucune mention relative aux sortes de ventes qui se font entre horti- culteurs et amateurs. Mais il est toujours permis de raisonner par analogie. Or il est question dans le Code de vente « de vin, d'huile ei d'autres choses que l'on est dans l'usage de goûter avant d'en faire l'achat, et pour lesquelles il n'y a. point de vente tant que l'acheteur ne les a pas goiitées et agrées. » Il en est de même des ventes à l'essai qui sont toujours présumées faites sous condition suspensive. On pourrait appliquer ces textes à notre espèce, mais elle se résoud plus sim- plement en disant que la vente n'existe pas, faute d'accord sur la chose. Arrivons-en aux conséquences pratiques. L'horticulteur reste le propriétaire des deux Orchidées, mais en même temps il demeure débiteur d'un Catasetum Bungerothi et d'un Cattleya Trianae à l'égard de son acheteur. Telle est la situation de droit. Sanctionnée par une action de justice : En vertu de la vente l'acheteur peut faire remplacer ses deux variétés par deux Orchidées du type commandé. Par contre, en vertu de son droit de propriété, l'horticulteur peut réclamer les deux mêmes exemplaires, car, dit l'art. 1376 : « Celui qui reçoit par erreur ou seulement ce qui ne lui est pas dit s'oblige à le restituer à celui de qui il l'a inditment reçu. » Mais on peut avoir un droit sans précisément être obligé de le faire valoir. La vie de tous les jours en est la preuve. Si l'intérêt est la mesure de l'action c'est aussi celle de leur usage. Qu'un amateur ait intérêt à ne pas embarrasser ses collections de spécimens sans valeurs, on le comprend aisément et lorsque sa réclamation est fondée il n'a pas de motif de la garder pour lui. Mais qu'il soit prudent et prenne garde à la réciprocité. Pour un exemplaire médiocre qu'il veut faire changer il s'expose peut-être à mécontenter l'horticulteur qui usera de son droit de restitution de l'autre, dont la qualité supérieure, la variété hors ligne, n'était pas non plus comprise dans la vente. Il est vrai, ainsi que le fait remarquer l'article que nous visons, « Nemo » dit que l'introducteur a tout intérêt à encourager les amateurs en les faisant bénéficier d'heureux hasard. Encore est-il bon que l'amateur sache que c'est là un acte de pure bienveillance et que la pratique suivie par les grands établissements revient à une gra- cieuseté pure et simple qui peut se chiffrer parfois par des milliers de francs. Il va sans dire que la situation juridique est tout autre quand la vente est conventionnellement devenue aléatoire ou qu'elle porte sur des plantes prises en bloc. Agréez, Monsieur le Directeur, etc. P. 0. 240 LE JOURNAL DES ORCHIDEES J'ai sous les yeux l'article de votre collaborateur Nemo ; je suis avocat et Orchidophile, peut-être meilleur Orchidophile que jurisconsulte ; cependant je n'hésite pas à répondre à son appel, en lui faisant part de mon opinion, toute personnelle bien entendu. A mon avis le vendeur n'a aucunement le droit de revenir sur la question du prix d'achat, lorsque dans une importation, l'acquéreur a l'heureuse chance de trouver une Orchidée d'une valeur énorme. Voici pourquoi. L'achat d'Orchidées d'importation est un contrat portant sur une marchan- dise dont la valeur est tout à fait déterminée au moment de la vente. L'importateur qui a établi le prix de revient de ses plantes, les revend lui-même avec un bénéfice et n'éprouve par là aucun préjudice. Ce n'est pas un contrat aléatoire, dans le sens spécifié par l'article 1964 du Code civil. C'est l'achat d'un objet dont la valeur est parfaitement déter- minée au moment de la vente, mais auquel différentes circonstances peuvent donner une valeur plus ou moins grande dans la suite. Ces probabilités sont connues du vendeur et de l'acheteur ; elles entrent en ligne de compte pour la fixation du prix. C'est ainsi qu'une Orchidée d'impor- tation se paye souvent plus cher, qu'une Orchidée de même espèce, établie et ayant fleuri en Europe. On achète à la fois un corps certain, et une chance; l'objet déterminé vaut X francs, la chance vaut Z francs. Abstraction faite de cette première considération, examinons maintenant si la loi permet au vendeur de se faire indemniser, ou plutôt de demander la résiliation du contrat de vente, dans le cas spécifié par Nemo. Le Code civil contient bien trois articles ; 1674, 1675 et 1676. Ces articles disent que lorsque le vendeur a été lésé de plus de sept dou- zièmes dans le prix d'un immeuble, il a le droit de demander la rescision de la vente, quand même il aurait renoncé expressément dans le contrat à la faculté de demander cette rescision et qu'il aurait déclaré donner la plus-value. L'immeuble doit en outre être estimé suivant son état et sa valeur au moment de la vente; enfin la demande n'est plus recevable après deux ans, à compter du jour de la vente. Le Code a donc prévu le cas spécifié par votre collaborateur Nemo ; mais il a eu soin de n'appliquer cette exception qu'aux immeubles, et encore en y ajoutant certaines restrictions. Or, en droit civil l'exception est toujours de stricte interprétation, et il n'y a pas moyen d'appliquer par analogie aux objets mobiliers, la règle inscrite dans les articles 1674 et suivants. On voit 15 OCTOBRE 1892 241 aussi que l'on peut très bien acheter un immeuble avec des chances de voir augmenter sa valeur ; percement d'une rue ou expropriation pour cause d'utilité publique. La valeur de l'immeuble peut alors augmenter dans de très grandes proportions, sans qu'elle puisse donner lieu à une demande en rescision de la vente, parce que ce n'est que la valeur déterminée au moment du contrat, qui peut entrer en ligne de compte. Dans les ventes d'objets mobiliers, nous trouvons tous les jours des exemples de cette augmentation presque instantanée de valeur; en voici un entre mille. Un marchand de tableaux me vend l'œuvre d'un peintre inconnu. Le prix d'acquisition est de 200 francs. Un an plus tard, le peintre devient célèbre et décroche une médaille d'honneur au Salon; mon tableau vaut 10,000 francs. Le marchand n'aura pas le droit de demander la rescision du contrat, pas plus que le vendeur originaire du fameux tableau L' Angélus de Millet n'a le droit de le faire. Quant au vendeur, il a, lui, l'obligation de vendre sa marchandise telle qu'il l'a décrite; l'article 1602 du Code civil lui enjoint d'expliquer clairement ce à quoi il s'oblige ; cet article ajoute que tout pacte obscur ou ambigu s'inter- prète contre le vendeur. La portée de cet article se comprend facilement, le vendeur est censé mieux connaître sa marchandise que celui qui l'achète. N'oubhons pas non plus que les Orchidées ont un peu une valeur de conven- tion ; qu'il peut se présenter une foule de cas qui augmentent ou diminuent cette valeur. Il y a lieu aussi de tenir compte de cette distinction, dans les deux facteurs que renferme toute vente d'Orchidée. Si j'achète une plante dont la fleur m'est connue, je paye et la valeur de la plante, et la valeur de la fleur. Si j'achète une Orchidée d'importation, je paye et la valeur de la plante, et la chance de la voir produire une fleur superbe. Or, comme la passion du jeu existe toujours à un degré plus ou moins grand chez tout homme, fût-il orchidophile ou non, il se fait que les amateurs achèteront de préférence des Orchidées d'importation ou demi-établies, escomp- tant ainsi la chance d'un billet de loterie. Que les amateurs se rassurent donc; jamais, je le pense, un tribunal ne donnera à la question posée par Nemo une solution favorable. Je termine cette réponse, un peu longue, à l'article de Nemo. Quoiqu'il en dise, laissons les Orchidées orner nos serres et nos appartements. Gardons- 242 LE JOURNAL DES ORCHIDEES nous de les transporter au Palais de justice; l'air qu'elles y respireraient ne leur convient aucunement; la poussière des dossiers ne pourrait que ternir leurs chatoyantes couleurs. « Barrister. » Il y aurait lieu de distinguer, au moins pour la clarté du raisonnement, les divers cas qui peuvent se présenter selon l'importance de l'écart entre ce que l'acheteur comptait recevoir et ce qu'il a reçu réellement. S'il a acheté des plantes d'un certain genre et qu'il en ait reçu d'un autre genre, par exemple un Colax alors qu'il voulait un Zygopetalum, il est clair qu'il y a là un malentendu fondamental dans l'identité de la chose vendue, qui doit faire considérer la vente comme nulle. Il ne reste alors qu'à remettre toutes choses en l'état, c'est-à-dire que le vendeur reprendra sa plante, l'ache- teur son argent, à moins qu'il désire acquérir le Colax, et dans ce cas il aura à conclure une convention riouvelle et à traiter pour un nouveau prix. S'il y a erreur quant à l'espèce, cette erreur, moins importante dans les mots, est encore tout aussi considérable dans les faits, puisqu'il y a des diffé- rences de beauté et de prix très grandes entre les diverses espèces d'un même genre. Certains genres, comme les Epidendrum, les Madevallia et bien d'autres, renferment des types superbes et d'autres qui n'ont droit qu'à la flétrissante étiquette « botanique ». Il en sera donc de même que dans le cas précédent; et il est clair que si l'espèce qui apparaît à la floraison est belle et intéressante, l'acheteur n'élèvera aucune réclamation. Si enfin l'erreur de désignation porte sur la variété, il me semble que le cas est beaucoup plus complexe; à mon avis la solution à intervenir doit être fondée surtout sur l'équité, les circonstances de fait pouvant varier beaucoup et rendant impossible l'adoption d'une formule générale. Deux cas se présentent tout d'abord : la variété est indiquée, ou elle ne l'est pas. Si vous demandez un Cattleya Eldorado virginalis et qu'on vous fournisse un C. £. superba ou un splendens, il est clair que le contrat de vente n'est pas valide, la condition essentielle n'étant pas réalisée. Mais cela est l'exception. La position la plus fréquente de la question sera celle-ci : vous achetez des Odontoglossum crispum, des Cattleya gigas, ou toute autre espèce de grande vente, bien connue et dont le type, sans être absolument fixe, est déterminé comme beau par certaines conditions de grandeur, de forme et de moucheture. Or, au lieu de fleurs de grande taille, d'un beau coloris, d'une 15 OCTOBRE l8g2 243 forme régulière, vous voye^ apparaître des fleurs médiocres, des Odonto- glossum étoiles, des Cattleya ayant peu de substance et peu d'éclat. En pareil cas, vous ne pouvez assurément pas arguer d'une erreur dans l'identité des plantes vendues. Ce sont bien des Odontoglossum Alexandrae, des Cattleya gigas; seulement, dans le grand nombre de formes diverses qu'affectent ces t3'pes, vous êtes tombé sur de mauvaises. Vous ne pouvez pas dire que vous avez été trompé; mais vous pouvez vous dire : « L'importateur qui m'a fourni ces plantes fait sans doute explorer de mauvaises localités, les plantes qu'il vend ne sont pas d'un beau choix » — conclusion pratique : vous irez ailleurs, si vous le pouvez, une autre fois à moins que l'importateur soit un homme intelligent, conciliant et comprenant bien ses intérêts — et aussi, ayant des importations assez étendues pour pouvoir abandonner ce qui n'est pas de premier ordre. S'il est tel que je viens de le décrire, votre four- nisseur vous dira : « Les importations ont leurs hasards, et le mauvais s'y rencontre parfois à côté du bon ; mais comme je tiens à ce que vous veniez chez moi avec confiance, et que je vous fais un prix rémunérateur, je prends pour moi ces risques, et je vous remplacerai les formes mauvaises, tenant à ne vous livrer que du beau. » Et si d'autre part, deux mois ou un an avant cet achat malheureux, vous avez acquis des importations de Cattleya aurea parmi lesquels vous avez trouvé un C. Hardyana, ou quelques variétés magnifiques valant plus que le lot tout entier, j'imagine que si vous êtes de bonne foi, vous vous reconnaîtrez une certaine obligation d'accepter les mauvaises chances comme les bonnes, et vous ne réclamerez rien à. votre vendeur pour les plantes ordinaires, en considéra- tion des avantages importants que vous avez retirés des plantes remarquables de la fourniture antérieure. C'est par ce mot : bonite foi, que l'on peut, à mon avis, conclure ce débat. Sans bonne foi, les relations commerciales, et tous les rapports sociaux, se régleraient à la manière de l'âge de pierre (de massues de pierre!) L'acheteur, dans tous les cas dont nous venons de passer la revue, a trop beau jeu, s'il peut tout simplement garder les plantes de valeur même bien supérieure à ce qu'il a payé, et renvoyer les autres. Il n'est que juste qu'en compensation il prenne à son compte une part des mauvaises chances qui peuvent se rencontrer, et qu'il ne se montre pas d'une rigueur excessive. Un mauvais accommodement vaut mieux, dit-on, qu'un bon procès (que la Basoche me pardonne ce blas- phème)! J'ai la conviction, quant à moi, que le temps et la « logique immanente 244 LE JOURNAL DES ORCHIDEES des choses » se chargent de mettre en pratique cette vérité; car celui qui poussant son droit à l'excès, confie le soin de ses relations à Dame Procédure, peut gagner ses procès, mais il perd toutes bonnes relations. Les mauvais marchands n'ont pas de clientèle; les mauvais acheteurs ne trouvent pas de bons marchands. Conclusion : chaque partie doit y mettre du sien. « G. D. » ■» • ♦■ DEUX ORCHIDEES POPULAIRES (Cypripedium bellatulum et Dendrobium nobile) Nous donnons aujourd'hui les portraits de deux autres Orchidées bien connues et qui ont leur place marquée dans toutes les collections, le Cypripedium bellatulum (fig. 28) et le Dendrobium nobile (fig. 29). Fig. 28. — Cypripedium bellatulum fréduitj. Le Cypripedium bellatulum appartient à un groupe bien distinct du genre, ayant tous les segments de forme arrondie ou ovale et de coloris blanc ou très clair; c'est l'espèce la plus belle de ce groupe et l'une des plus belles du genre 15 0CT9BRE 1892 245 entier. La régularité de ses formes, la charme de son coloris, lui assurent tous les suffrages, et quoi qu'il soit d'introduction encore récente, il peut être à bon droit classé parmi les Orchidées les plus populaires. Sa valeur pour la fleur coupée serait inappréciable, si le peu de longueur de ses pédoncules ne le rendait difficile à utiliser. Ses fleurs se conservent environ deux mois. Elles ont les pétales et les sépales largement elliptiques, les pétales ayant le grand axe Fig. 2g. — Dcndrobiiim nobilc. incliné à peu près à 45" et formant avec le sépale dorsal une figure d'une har- monieuse symétrie; le labelle, de taille relativement petite, forme une sorte de sac cylindro-conique obtus; tous les segments sont blancs ou d'un blanc crème, et recouverts de macules rondes d'un rouge brun, très petites sur le labelle, assez grandes sur les pétales. Le C. bellatulmn a été introduit en 1888 par MM. Hugh Lovv et C'^, des 246 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES régions tropicales de l'Asie. Il est aujourd'hui assez abondamment répandu dans les cultures, et a été plusieurs fois réintroduit en assez grandes quantités, Il se cultive en serre chaude, comme les autres représentants du même groupe, C. niveum, C. concolor, C. Godefroyae. * Le Dendrobiuui nohile a déjà été décrit à plusieurs reprises dans le Journal des Orchidées, et nous renvoyons nos lecteurs à ce qui en a été dit notam- ment dans le second volume, page 385 (Culture des Dendrobium nohile et Wardianuni). C'est une des Orchidées les plus robustes, les plus florifères et les plus ravissantes qui soient utilisées pour la fleur coupée. Sa végétation vigoureuse permet d'obtenir un accroissement très rapide ; aussi est-ce à propos de cette célèbre espèce qu'a été soulevée pour la première fois la question du retranchement des anciens bulbes : opération que certaines Orchidées plus délicates ne supporteraient à peu près sûrement pas, mais qui paraît réussir parfaitement avec le Dendrobium nohile. Nos lecteurs n'ont pas oublié sans doute le fait curieux cité à ce propos dans une des dernières Chroniques men- suelles. L'exemple de floribondité qui y était mentionné ne pourrait se ren- contrer que dans bien peu d'autres genres. C'était d'ailleurs évidemment une exception, mais il n'est pas rare de voir des plantes de cette espèce formant de véritables touffes de fleurs, comme celle représentée dans la gravure ci-dessus. Le Dendrobium nohile a produit des variétés d'une beauté incomparable, notamment le D. n. nohilius, qui a les macules pourpre violacé des pointes des segments beaucoup plus grandes et plus foncées, et le D. nohile Cooksonianum, tout récemment figuré dans la Lindenia, et dont le Journal des Orchidées s'est également occupé. G. Diretti. CONSEILS UTILES Les plantes ne doivent être placées dans les pots ni trop haut, ni trop bas. Lorsqu'elles sont trop enfoncées, l'eau séjourne trop au-dessus du compost, au moment des arrosages ; puis le compost est naturellement moins aéré autour du collet; enfin les racines ne peuvent pas s'étendre au dehors, ce qui est 15 OCTOBRE 1892 247 quelquefois utile ; bref la plante est un peu noyée et est plus exposée à pourrir que si elle était bien dégagée. Si au contraire la plante est trop élevée au-dessus des bords de son pot, l'eau s'écoule immédiatement au fond, et la partie supérieure du compost est presque toujours sèche. Il y a plus ; le compost forme forcément un petit cône ayant pour sommet le collet de la plante et pour base un cercle limité par les bords mêmes du pot. Dans ces conditions, l'eau des arrosages ne pénètre presque pas dans le compost ; elle glisse le long de ce cône, s'arrête un peu sur les bords (si l'on a eu soin d'y tracer une légère rainure), mais n'imbibe que peu ou pas le centre, c'est à dire la partie où se trouve la plante. Ce procédé peut être bon pour certaines Orchidées un peu délicates, qui craignent beaucoup l'excès d'humidité stagnante et pourrissent facilement ; mais en tous cas il astreint à des arrosages très fréquents. Il faudrait donner de l'eau deux ou même trois fois par jour à des plantes ainsi rempotées; encore faudrait-il, pour être bien certain de les humecter, plonger le pot entier dans l'eau et ne pas se contenter d'un arrosage superficiel. LES COTES DE TABAC, d'après des renseignements que nous recevons de France, reviennent dans ce pays à i fr. le kilog. Cette donnée précise, que nous n'avions pas jusqu'ici, permet de se rendre un compte exact des frais que peut entraîner le procédé d'intoxication des serres que nous avons souvent recommandé. Avec i kilog. de côtes de tabac, disposées en couche peu épaisse, on peut aisément recouvrir de trois à quatre mètres de longueur de tuyaux. Cette provision doit être renouvelée au bout d'un certain délai, variable selon la catégorie de serres dont il s'agit. Dans les serres froides, où l'évaporation n'est pas aussi active que dans les serres chaudes, les côtes s'épuisent moins vite et peuvent par conséquent être conservées plus longtemps en service. D'après notre expérience, il suffit de les remplacer au bout de deux mois et demi ou trois mois pour la serre froide, et de six semaines à deux mois pour la serre chaude. Il ne serait pas bon de s'en servir plus longtemps, parce que les côtes de tabac, une fois épuisées, ne produisent plus aucun effet utile et ne répandent qu'une odeur de moisissure qui peut être mauvaise et qui, en tous cas, est désagréable aux visiteurs. D'autre part, il n'est pas indispensable de maintenir des côtes de tabac en permanence dans les serres; on peut les supprimer pendant quelque temps, surtout à la saison où les insectes sont le moins nombreux. 248 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES A défaut de côtes de tabac, on obtiendra encore de bons résultats en plaçant sur les tuyaux de chauffage des gouttières remplies d'une solution de nicotine assez concentrée. C'est ainsi que l'on procède dans les serres de M. le Baron A. DE Rothschild, à Ferrières, où la culture des Orchidées donne de si brillants résultats. Dans les serres adossées où l'on dispose de deux rangées de tuyaux de chauffage, l'une en avant, l'autre au fond contre le mur, il faudra disposer des côtes de tabac ou des gouttières contenant de la nicotine sur les deux rangées de tuyaux. En effet, c'est surtout la vapeur s'élevant des tuyaux et venant baigner directement les plantes qui agit avec efficacité sur les insectes, et il ne suffirait pas que cette évaporation ne se produisît qu'en avant de la serre. Sans doute la vapeur chargée de nicotine et qui s'élève d'abord vers le faîte se mélange peu à peu à l'atmosphère, mais elle ne s'y mélange qu'en se refroi- dissant au contact du vitrage. Or, en se refroidissant elle perd par condensation une grande partie, sinon la totalité, de la nicotine, de sorte que l'effet utile est à peu près perdu. Ajoutons, pour répondre à une appréhension qui nous a été exprimée plus d'une fois, que ces évaporations de nicotine, soit en dissolution, soit provenant des côtes de tabac, ne produisent pas d'odeur désagréable, et en tous cas pas assez forte pour incommoder. A peine s'en aperçoit-on le premier jour, et cette impression ne tarde pas à s'atténuer. * * * POUR CONSERVER LA CHALEUR DES SERRES PENDANT L'HIVER, et le plus souvent pour remédier à l'insuffisance des appareils de chauffage dont ils sont munis, certains amateurs recouvrent leurs serres, par les temps froids, notamment avec des paillassons. Ces installations ont le grand défaut de priver les plantes de la lumière du jour, qui est indispensable pour la végétation, surtout aux Orchidées et même à celles qui sont en repos, car le repos n'est pas la mort. Nous n'hésitons pas condamner absolument cette pratique. Mieux vaut employer des doubles vitrages, si l'exploitation est assez importante pour valoir cette dépense, qui d'ailleurs est faite une fois pour toutes, et est vite compensée par l'économie de charbon. En dehors de ce système, si les appareils de chauffage sont insuffisants, il n'est qu'un seul remède à employer pour obtenir une culture prospère, et ce moyen, c'est de les renforcer ou de les remplacer. Ignotus. PETITES NOUVELLES ET PETITE CORRESPONDANCE L'abondance des matières, et le développement que nous avons dû donner à la causerie » A propos d'importations » pour répondre au désir qui nous avait été exprimé de diver^ côtés, nous obligent à remettre au prochain numéro plusieurs études de culture. F. B., Angleterre. — Les renseignements que vous demandez au sujet de l'application pratique de l'eau nutritive et du dosage de ses divers éléments sont contenus dans le premier article de M. Roman, publié dans le Journal des Orchidées le P"" juillet dernier, page 129. Le second article, que M. Roman a publié pour répondre à la demande de plusieui-s personnes qui désiraient des renseignements plus précis sur la théorie de la constitution et de l'emploi de l'eau nutritive, développe les considérations qui ont amené M. Roman à donner aux Orchidées cet engrais particulier, et à en doser les éléments ; le second est donc théorique, et c'est le premier qui contient les indications ]îratiques que vous désirez. A. C, France. — 1j Aganisia coemlea réclame un repos très complet, mais peu prolongé, environ trois à quatre semaines. Cultiver un peu à l'ombre. Les bulbes du Coryanthes leucocorys, et de la plupart des Coryanthes également, sont toujours un peu jaunes. Cela ne comporte aucun indice défavorable au point de vue de la santé des plantes. Voyez certains Miltonia, notamment le M. Blunti, qui est beaucoup plus jaune que n'importe quel Coryanthes, tout en prospérant parfaitement. Le badigeon des serres à l'intérieur (bois, fer- rures, etc.) est formé de céruse à laquelle on mélange du vert de Paris en poudre en quantité suffisante pour obtenir un vei't d'eau très clair. Le parfum des fleurs. — A propos de l'article de M. Paul Otlet, que nous avons publié récemment, et comme suite aux curieuses relations entre couleurs et formes que signalait notre collaborateur, voici deux exemples qui pourront paraître assez topiques, et qui intéresseront peut-être nos lecteurs, quoique d'ailleurs l'un des [deux ne soit pas pris dans la famille des Orchidées : 'L^ Peperomia resedaefîora présente, comme son nom l'indique, une grande analogie dans son inflorescence avec le Réséda , quoique botaniquement les deux plantes soient fort éloignées. Or ces inflorescences ont non sulement la forme, mais aussi Vodeur, de celles du Réséda. Le hasard nous remettait ce nom sous les yeux, ces jours-ci, comme nous feuilletions un ancien volume de L'' Illustration horticole. Cet ouvrage ajoutait, comme suite à l'observation précédente : « Au printemps dernier, à Gand, nous causions avec le D' Masters devant un Vanda Bcdananni, et nous lui faisions remarquer que toute la plante, feuilles, pétioles, fleurs même, avait l'apparence et la consistance du cuir. En nous approchant de cette fleur, nous constatâmes avec le botaniste anglais qu'une forte odeur de cuir de Russie s'en dégageait. » A. C. — Le sphagnum doit être haché légèrement pour les Aerides et Saccolabium comme pour Vanda. 11 est à noter que ce travail doit être effectué sur un bois très dur, autrement la tablette sur laquelle on opère serait entamée et formerait une espèce de scinre de bois qui se mélangerait au sphagnum. Cette sciure donnerait lieu dans la suite à la formation de moisis- sures et (le champignons mauvais pour la végétation. Pour l'emploi des côtes de tabac ou leur remplace- ment par des succédanés, voir aux Conseils utiles, dans le corps de ce numéro. CATTLEYA KIMBALLIANA. - Nous lisons dans le Bulletin de la Société toscane d''horticidture (sep- tembre 1892) : « Au mois (le juin dernier, le commandeur Ross pré- " senta à notre conférence, parmi d'autres Orchidées, un « exemplaire d'un Cattleya portant le nom de Kimhal- « liana. Il me parut que ce n'était pas une espèce dis- " tinette; je la considérai comme une belle et distincte « variété du C. Mendeli, et je ne manquai pas d'en taire " publiquement la remarque. M. le Commandeur Ross « me fait observer qu'elle a été décrite sous le nom de « Kimballiana par Linden et Rodigas [Lindenia , « vol. 11, p. 89). Dans la description, les auteurs ex- « priment l'avis que le Cattleya en question, introduit « du Venezuela, peut être considéré comme un hybride « naturel entre le C. Trianae et VEldorado, mais"ils ne « manquent pas de iaire observer que les localités où ^" croissent à l'état naturel ces parents présumés sont « très éloignées l'une de l'autre. Ils sont amenés à « assigner à la plante cette origine parce qu'ils trouvent « en elle, comme ils l'écrivent, absolument les carac- « tèr(îs des deux espèces, le port de la plante et des « feuilles et la colonne rappelant le Trianae, et la « forme de la fleur VEldorado splendens. » « Avec tout le respect que je dois avoir et que j'ai « pour les deux illustres auteurs, je conserve encore un « doute assez pron'oncé dont je \ais dire les motifs. .^ « Le C. Trianae est, comme tout le monde le sait, " originaire de la Nouvelle Grenade, et VEldorado, du « Brésil. Il me semble donc inadmissible que les « parents du C. KimholUana soient les deux espèces « indiquées, précisément à cause de la grande distance u qui sépare leurs patries, et il ne me semble pas « nécessaire d'y réfléchir beaucoup pour écarter abso- « lument l'idée qu'il puisse s'agir d'un hybride naturel. « En outre les deux espèces fleurissent naturellement à « des époques différentes, quoique l'on pourrait ad- « mettre le retard d'une espèce et la floraison préma- « tarée de l'autre, de façon qu'elles arrivent à se 0 trouver en fleurs en même temps et à pouvoir s'hy- « brider, s'il s'agissait de plantes se trouvant naturelle- ci ment ou artificiellement voisines l'une de l'autre. » « Je crois donc que l'on doit exclure absolument <•. l'hypothèse que le C. Kimballiana soit un hybride o naturel entre les deux espèces en question. Que E:sr) (Société Anonyme) I*ai-c Léopold, BRUXELLES. ÉTABLISSEMENT SPECIAL pour rintroduction, la Culture et la Vente DES ORCHIDÉES PUMTES ÉTABLIES IMPORTATIONS IMMENSES CAniOGUBS ET OFFRES INVOVÉS SUR DENAm %f.Z*f?^ Les collections d'Orchidées de « L'Horticulture Internationale •• sont actuel- lement les plus variés et les plus importantes de l'Europe ; quarante-huit serres spacieuses leur sont attribuées et leur culture n'est surpassée nulle part. Les listes d'importations sont communiquées à toutes les personnes qui en font la demande. Nota Bene. — Étant ses propres importateurs — ■ d est-à-dire ve72dant toutes ses importations de pre- mière main — L'HORTICULTURE INTERNATIONALE peut céder ses plantes en sujets beaucoup plus forts et à BIEN MEILLEUR COMPTE qu'ou uc les trouvc généralement dans le commerce. C'est ce qui explique qu'elle met en vente d'aussi beaux exemplaires à un prix aussi réduit. -^ ^^ 3- année. T*^ NOVEMBRE 1892 Numéro 64. LE JOURNAL DES ORCHIDÉES GUIDE PRATIQUE DE CULTURE LUCIEN LINDEN Administrateur-Directeur de L'Horticulture Internationale Secrétaire de L'Orchidéenne AVEC LA COLLABORATION DE MM. J. Linden, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué, Comte de Moran, Max Garnier, Ém. Rodigas, Funck, A. Cogniaux, G. Joris, E. Roman, A. Van Imschoot, Fr. Desbois, D-- G. von Heerdt, E. Bergman, E. S. Rand, A. Bleu, D"" Van Cauwelaert, E. Bungeroth, Ch. Vasseur, J. Nôtzli, James O'Brien, R. Martin-Cahuzac, D'' Capart, Comte de Bousies, G. Mantin, J. du Trieu de Terdonck, O. de Kirchsberg, Vicomte de Novion, D. Massange de Louvrex, G. Rivois, J. Hatos, P. Silver, A. Duoos, A. Dallière, Paul Otlet, F. Kegeljan, O. Ballif, R. Johnson, C. Ellner, Carlos Starker, J. Tonel, Cli.deBosschere,A. de la Devansaye, FI. Claes, de Meulenaere, G. Diretti, A. vandenHeede, Siesmayer,A.WinGqz,G.Kittel,BarondeMeylliand, Ch. Béranek, et les Chefs de Culture de - L'Horticulture Internationale. » Prix de rAbonnement : 10 francs par an POUR TOUTE LUNION POSTALE I*ai'aît le 1" et le lo die chaque mois AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIAHD, A BRUXELLES Dépositaire pour la France : ISl. O. JDOIN, Kditenr, 8, Flace de l'Odéon., PARIS. Gand, impr. Eug. Vanderhaeghen. LINDENIA lOONOai^^P^HIE DES OÏICHIDÈIES PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO Chaque livraison contient quatre belles planches richement coloriées DIRIGÉE ET RÉDIGÉE PAR J. LINDEN, LUCIEN LINDEN et EMILE RODIGAS Péliée par LUCIEN LINDEN, 100, rue Belliard, Bruxelles ^j^=* " Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe périodiques spéciaux aux Orchidées » Le prix de ces volumes a été fixé comme suit : l^-" Volume (presque épuisé) 125 fr,; 2'"" Volume, 100 fr.; 3"^"^ Volume, 75 fr.; 4'"'^ Volume, 70 fr.; 5"" Volume, 65 fr. ; 6"'" Volume, 65 fr.; 7""' Volume, 65 fr. 8"" VOLUME (EN COURS DE PUBLICATION) : 60 FRANCS I^es huit volumes pris ensemble : ^OO Tranes. La Lùidenïa publie également DEPUIS LE lei FÉVRIER 1891 UNE ÉDITION ANGLAISE 1 EN VOLUMES DE 6 LIVRAISONS (2 VOLUMES PAR AN) Prix de l'abounement à chaque volume : 9^ shillings pour Pédition anglaise. L'ORCHIDÉENNE SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES Présidents d'Honneur : MM. J. LINDEN, consul-général honoraire, pour la Belgique; Comte DU BUYSSON, auteur de l' Orcliidophile , pour la France; DE LANSBERGE, ancien gouverneur général des Indes Néerlandaises, pour les Pays-Bas. SECRETARIAT : 100, RUE BELLIARD, BRUXELLES Comité Directeur : Président : M. G. WAROCQUÉ, membre de la Chambre des Représentants de Belgique; Secrétaire: M. LUCIEN LINDEN, administrateur-directeur de Z' Horticulture Internationale. Trésorier : M. J. DU TRIEU DE TEHDONCK, propriétaire. LE PROCHAIN MEETING aura lieu Les Dimanclie 13 et Lundi 14 Novembre prochain Les membres du Jury pour l'exercice 1892-1893 sont Messieurs Hoizeau DE Lehaie. Comte A. de Bousies, F. Kegeljan, D. Massange de Louvrex. D' Capart, a. Huybrechts, É. Rodigas, D' Vax Cauwelaert, A. Vax Imschoot Fl. Pauwels, Ch. VAX Wambeke, a. ^N^ixcqz. Ch. de Bosschere, Arm. de Meule- xaere et Ch. Vasseuk. SOMMAIRE DU 6r^ NUMÉRO Pages Revue des Orchidées nouvelles ou peu connues 249 Causerie sur les Orchidées. — XLIV 251 Culture de VAganisia cyanea 256 Novxveau piège à insectes 258 Une lettre au sujet du parfum des Orchidées 259 Étude siu" la résistance des Orchidées de serre froide aux températures élevées 260 LE MONITEUR D'HORTICULTURE LE MEILLEUR MARCHÉ DES JOURNAUX HORTICOLES FRANÇAIS Publié sous la direction de M. LUCIEN CHAURÉ Officier d'' Académie — Chevalier du Mérite agricole Parait le lO et le S 5 de cliaq.ixe mois PRIX D'ABONNEMENT : Édition simple, 6 francs par an. Édition avec chromolithographies, 12 francs par an E ivx v o I iD ' xj asr ivi o i s ora-tis s tj r, I3 e isd a. isr d e S'adresser au bureau du Journal, 14, rue de Sèvres, PARIS. AVIS IMPORTANT Le directeur de L'HORTICULTURE INTERNA- TIONALE a rhoniieur de rappeler aux clients de cet établissement que les lettres, commandes et corres- pondances de toute sorte, doivent être adressées direc- tement à lui ou à la firme et non aux chefs de culture ou vendeurs. L'inobservation de cette règle pourrait entraîner des retards, des confusions ou des omissions préjudiciables à la bonne marche des affaires, et dont la direction ne saurait prendre la responsabilité. l" NOVEMBRE 1892 249 REVUE DES ORCHIDÉES NOUVELLES OU PEU CONNUES HABENARIA CARNEA N. E. Br. — Cette espèce, signalée pour la pre- mière fois l'année dernière après son apparition aux Jardins Royaux de Kew (voir Journal des Orchidées, II, p. 326), est décrite par M. N. E. Brown dans le Gardeiiers' Chronicle comme l'une des plus superbes espèces d'Habenaria connues. Son coloris est un rose d'œillet doux qui, ainsi que le fait remarquer M. Brown, est une nuance extrêmement rare dans la famille des Orchidées, où il n'apparaît guère que dans quelques Satyrium. C'est d'ailleurs à cette particu- larité que fait allusion le nom spécifique {couleur de chair). Les pétales ont environ 8 millimètres de longueur et 6 de largeur, et forment avec le sépale dorsal un petit capuchon au-dessus de la colonne. Le labelle est relativement grand; sa longueur est de 2 '/^ centimètres et sa largeur égale; son coloris est le même que celui des autres segments; l'éperon grêle a une longueur d'environ 5 Y^ centimètres. Gard. Chron., 10 septembre, p. 300. CYPRIPEDIUM X WARNERO-SUPERBIENS Hort. — Nouvel hybride produit dans la collection de M. Henry Graves, entre le C. Warneri{') et le C. superbiens. Il est décrit comme ayant les caractères combinés des deux parents. Gard. Chron., 10 septembre, p. 301. * * * CYPRIPEDIUM X DAISYAE Hort, — Hybride provenant de la même collection que le précédent, et dédié à Miss Daisy Graves. Il est issu du C. oenanthum superbiens (superbum?) fécondé par le C. Lowi. Il paraît être ( i) Probablement le C. barbatum var. Warneri ? L'hybride serait alors une sous-variété de siiper- ciliare, ce que parait bien indiquer la description. M. G. 250 LE JOURNAL DES ORCHIDEES sensiblement intermédiaire entre les deux espèces en question. Gard. Chron., 10 septembre, p. 301, ONCIDIUM CRISTATUM RoLfe. — Nouvelle espèce d'un grand intérêt introduite récemment du Brésil par L'Horticulture Internationale, de Bruxelles. Elle est alliée à VO. Schillerianum Rchb. f. et à VO. volvox Rchb. f. Les sépales et les pétales sont d'un beau jaune vif; le labelle et les ailes de la colonne sont plus foncés, et la crête porte des granulations tachetées de rouge brun, d'un très gracieux effet. Les fleurs ont la taille de celles de VOnc. crispum. C'est une acquisition d'avenir. Kew Bulletin, septembre, p. 210. * BULBOPHYLLUM BRIENIANUM RoLFE. — Nouvelle espèce reçue de la région de l'Himalaya par M. James O'Brien. Voici dans quels termes en parle M. Rolfe : « L'espèce présente est exceptionnellement belle C'est une très petite plante, mais la fleur a près de cinq centimètres de diamètre; elle est abondamment recouverte de pourpre rougeâtre foncé sur fond pâle. Cette espèce appartient au groupe Sarcopodium, et devra prendre place près du B. psittacoglossum Rchb. f,, qui a cependant les fleurs plus petites, rayées, et qui présente d'autres différences On n'en connaît jusqu'ici qu'un seul exemplaire et la localité exacte d'origine n'est pas connue, de sorte que la plante pourra rester rare. Elle est certainement superbe. » Gard. Chron., 17 septembre, p. 332. * * RESTREPIA BIDENTATA Rolfe. — Nouvelle petite espèce qui a fleuri au Jardin Botanique de Glasnevin. Elle se distingue de toutes ses congénères par ce fait qu'elle a une paire de dents en forme de stipules sur les pétales. Les fleurs sont petites et d'un coloris jaune clair panaché de brun pourpré et de jaune plus foncé. * * CATTLEYA GIGAS VAR. LINDENI. — Magnifique variété de cette espèce si imposante et si éclatante, dont bien peu égalent le chaud coloris. Les pétales et les sépales sont d'un blanc rosé, très amples, et le labelle est d'une largeur superbe. Cette variété tout à fait supérieure vient de fleurir à L'Horticulture Internationale. Max Garnier. l" NOVEMBRE 1892 25 I CAUSERIE SUR LES ORCHIDEES XLIV. — La serre aux Odontoglossum Le lecteur a trouvé dans les numéros précédents des études sur la culture des Odontoglossum de serre froide et de serre tempérée. Dès maintenant nous pouvons commencer l'énumération des principaux représentants du genre, à laquelle nous joindrons leur description et la mention des particularités qu'ils pourraient présenter. Toutefois il convient encore de dire au préalable quelques mots de l'instal- lation de la serre à Odontoglossum. Notre collaborateur M. Max Garnier a exposé dans le Journal des Orchidées la théorie de la construction des serres froides (v. I, pp. i6o et 221) et je ne répéterai pas ce qu'il a fort bien indiqué. Mais le lecteur se fera une idée plus exacte de cette installation en jetant les yeux sur la gravure ci-dessous (fig. 30) qui représente, d'après une photographie, une des serres à Odontoglossum de l'établissement que je dirige. Quatre points importent surtout dans l'aménagement d'une serre de ce genre ; la clarté, l'humidité, la fraîcheur, la bonne aération. Pour obtenir suffisamment de clarté, il est utile que les plantes soient disposées de façon à croître très près du vitrage. Les tablettes, par conséquent, ne doivent pas être trop larges; les plantes les plus hautes sont placées sur les bords intérieurs, les plus petites près du vitrage à l'endroit où celui-ci est le plus bas. La serre ne doit être ombrée qu'en été, quand le soleil est très ardent, et les abris doivent être enlevés quand ses rayons diminuent. En ce qui concerne l'humidité, les soins à donner consistent surtout en arrosages fréquents, non seulement des plantes, mais aussi des pots, des tablettes et des sentiers. De plus, un ou plusieurs bassins doivent être creusés dans le sol, au-dessous des tablettes; ces bassins, où débouchent les conduits d'eau de pluie, servent au jardinier à remplir son arrosoir sans avoir besoin de sortir de la serre, et ils entretiennent en même temps dans l'atmosphère une abondante humidité. Un ou deux tuyaux de chauffage les traversent, afin d'activer l'évaporation de l'eau s'il est nécessaire, et de réchauffer cette eau Fig. 30. — Une des petites serres à Odontoglossum à L'Horticulture Internationale, d'après une photographie. NOVEMBRE l8g2 253 pendant l'hiver, notamment l'eau qui provient de la fonte de la neige. — Enfin quelques plantes de loin en loin sont placées sur des soucoupes remplies d'eau. Quant à l'aération, elle est assurée par les ventilateurs, qui doivent être ouverts très fréquemment, et presque constamment entre le mois d'avril et le mois de novembre. La circulation d'air entre les plantes et entre les pots n'est pas moins nécessaire. Pour qu'elle s'effectue dans de bonnes conditions, les tablettes doivent être formées de claies en lattis, ainsi qu'il a été exposé en détail dans les articles de M. Max Garnier. Les plantes sont ainsi baignées conti- nuellement par l'air qui arrive des bassins chargé d'humidité. Ajoutons encore un mot pour expliquer notre gravure : le lecteur y remarquera des Odontoglossuni vexillarium mélangés aux O. Alexandrae, luieo- purpureimi, etc., et aux autres espèces de la serre froide. On sait que VO. vexillarium exige une température un peu plus élevée que ces espèces, celle de la serre dite mexicaine, ou tempérée-froide. Mais quand il est en fleurs, on peut sans inconvénients le transporter pendant trois ou quatre semaines dans un compartiment plus froid; les fleurs s'y conservent mieux. Cette espèce, si riche en merveilleux modèles, les uns pâles, les autres vifs, certains d'une taille énorme, offrait un magnifique spectacle au moment de la grande Exposition de mai 1892, mélangée aux plus belles formes du genre Odonto- glossum, aux riches coloris des Masdevallia, des Cochlioda, des Sophronitis, etc. Ces quelques observations indispensables étant brièvement résumées, passons à la description des principales espèces, que nous énumérerons sans suivre l'ordre alphabétique, et comme elles se présenteront sous notre plume. * Odontoglosswn Alexandrae ou O. crispnm (^). Nous n'avons plus à faire connaître à nos lecteurs cette admirable espèce, la reine du genre, grâce non seulement à sa beauté splendide, mais à la facilité de sa culture et à l'abondance avec laquelle elle produit ses longues grappes de fleurs. C'est, par excellence, l'Orchidée convenant pour la grande culture. Les fleurs du meilleur type ont les segments larges, ovales, et se recouvrant l'un l'autre sur une longueur de près de la moitié de leurs côtés. Les pétales et les sépales sont blancs, parfois légèrement teintés de rose lilacé pâle, surtout ^ « (i) A VO. Alexandrae se rattachent de plus ou moins près une nombreuse série de formes voisines qu'on est convenu d'appeler hybrides naturels. Nous les passerons en revue un peu plus loin. 254 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES le long de la ligne médiane dorsale, et fréquemment marqués de macules rondes plus ou moins grandes, de couleur brun clair ou rouge vif. Le labelle, très frangé et denté sur les bords, est également blanc, maculé, comme les segments et plus abondamment qu'eux, de brun clair ou de rouge cramoisi plus ou moins vif, ou parfois de jaune. Le Journal des Orchidées a publié, dans son premier volume (p. 348), des notes détaillées sur l'habitat de l'O. Alexandrae et sa découverte par M. J. LiNDEN, qui a découvert ou introduit presque tous les Odontoglossum. 0. astranthum. Introduit par M. Linden en 1868. Les fleurs étoilées rappellent celles de "l'O. odoratiim; les sépales et les pétales sont jaune pâle strié et maculé de brun-rouge. Le labelle a le fond plus pâle, ou même blanc, avec des macules roses et la crête jaune orangé. 0. bictonense. Le premier Odontoglossum importé en Europe, où il arriva en 1835 chez M. Bateman, à Knypersley (Angleterre). Ses fleurs, produites en long racèmë, ont les pétales et les sépales d'un jaune verdâtre, maculé de brun clair, étroitement lancéolés et légèrement recourbés vers l'intérieur; le labelle large, étalé, est d'un rose pâle, ou blanc dans la variété album. Plusieurs autres variétés se distinguent par le coloris des segments. L'espèce fleurit généralement aux mois d'août et de septembre et jusqu'au cœur de l'hiver. 0. blandum. Espèce à bulbes très petits; ses fleurs, produites en petits racèmes, sont fort attraj'antes. Les sépales et les pétales lancéolés, allongés en pointe aiguë, sont blancs et tachetés de pourpre rougeâtre; le labelle, épanoui largement en avant et apiculé, est blanc tacheté également de pourpre, avec le callus jaune vif. L'O. blandum est malheureusement trop rare dans les cultures. Odontoglossum citrosmum. Cette magnifique espèce est introduite dans les cultures depuis plus de cinquante ans. Elle avait même été décrite dans les premières années du siècle par La Llave et Lexarza, qui l'avaient nommée Cuitlauzina pendtda ; Lindley la classa, en 1842, dans le genre Odontoglossum, sous l'appellation d'O. citrosmum. Bateman la figura dans sa monographie du même genre sous le nom d'O. pendulum, respectant en cela le nom spécifique qui avait la priorité; mais le nom de Lindley a prévalu et c'est le seul aujour- d'hui qui soit universellement conservé. L'O. citrosmum, au point de vue botanique et au point de vue culture, se distingue de ses congénères. En effet, il produit ses tiges florales en même l" NOVEMBRE 1892 255 temps que les nouvelles pousses, et ces grappes sont pendantes comme celles des Gongora; puis le labelle non denté à la crête, la colonne munie de trois ailes, deux latérales et une dorsale, constituent des différences assez sensibles. Quant à la culture, il rentre dans la catégorie des espèces de serre tempérées dont nous avons parlé; originaire du Mexique, il se rencontre dans des régions moins élevées que les Odontoglossum de Colombie, du Venezuela, etc., et le trai- tement qui lui convient est celui des 0. Londesboroughianum, 0. {Miltonia) vexil- larium et des Oncidium mexicains. l'ig- 3^' — Odontoglossum cirrhosum, La fleur est extrêmement belle et gracieuse; d'une forme sensiblement arrondie, avec les segments larges et légèrement creusés à la partie centrale, elle est blanche ou légèrement rosée, tandis que le labelle est rose lilacé, quel- quefois rose vif. Elle répand un parfum exquis, l'un des plus agréables que présente la famille des Orchidées, et qu'on peut comparer à celui de la rose, un peu acidulé. 256 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES L'O. cirrhosum (voir fig. 31) a sa place marquée naturellement à côté de VO. hlandnm, ou mieux de VO. naevinin, avec lesquels il présente une assez grande analogie, au point de vue de la floraison tout au moins. Il est plus grand dans toutes ses parties; mais il a, comme eux, les segments floraux très acuminés, larges à la base, puis se rétrécissant en longue pointe, d'un blanc de lait tacheté de rouge-marron. Le labelle est très différent de celui de VO. blandum; il est trilobé, et a le lobe antérieur très étroit et allongé, et recourbé ou plutôt plié, en arrière vers la moitié de sa longueur. Cet organe est également blanc, tacheté de rouge-brun sombre, L'O. cirrhosum a été introduit vers 1875 par les frères Klaboch che2 M. W. Bull, à Londres, croyons-nous. Il fleurit surtout vers les mois d'avril et mai. L. L. [Sera continué.) CULTURE DE l'aGANISIA CYANEA UAganisia cyanea est une Orchidée extrêmement attrayante, d'une forme et d'un coloris exquis, et tenant dans les serres qu'elle orne si gracieusement une place très restreinte. Il peut rivaliser avec les plus beaux Phalaenopsis, quoi- qu'à vrai dire il ne produise qu'un petit nombre de fleurs sur chaque grappe. Il a les bulbes de petite taille, ovoïdes, assez espacés sur un rhizome traçant semi-ligneux; aussi est-il particulièrement commode de le cultiver sur bloc; on peut également le mettre en panier. Dans ce dernier cas, l'allongement du rhizome obligera à changer les plantes de récipient au bout de deux ou trois ans; ce changement sera d'ailleurs très facile, car VAganisia cyanea ne produit pas, comme certains Cattleya, de fortes touff"es de racines s'enroulant autour des baguettes. La culture en pots doit être absolument écartée, non seulement parce qu'elle est moins commode pour la forme des organes végétatifs de cette espèce, mais aussi parce qu'elle ne permettrait pas aux racines de puiser libre- ment dans l'atmosphère l'humidité dont elles ont besoin. UAganisia cyanea est originaire du Haut-Brésil, où il fut découvert il y a peu d'années dans la région du Rio-Negro. Son introduction à l'état vivant présenta d'abord des difficultés, l'espèce supportant mal une sécheresse un peu prolongée, et étant prompte à succomber à cause du petit volume de ses bulbes; ces conditions spéciales réclamaient des soins particuhers. Quand on eut judi- l" NOVEMBRE 1892 257 cieusement choisi le moment favorable pour les expéditions, les plantes arrivèrent en Europe en bonne santé, et depuis la première floraison, obtenue en X8S7 à L'Horticulture Internationale, cette superbe Orchidée est devenue, sinon très répandue, du moins assez fréquente dans les collections choisies. La serre qui lui convient est celle des Orchidées indiennes : une serre chaude, mais de préférence une serre basse, renfermée, avec une atmosphère très humide. L'air doit y être rarement renouvelé, seulement en été dans les jour- nées très chaudes, et le mieux est d'ouvrir les ventilateurs du bas, car l'air entrant par en haut serait trop desséchant, étant donné surtout que les plantes, cultivées sur bloc ou dans des paniers, sont suspendues au vitrage et rece- vraient directement l'air du dehors. Il faut aussi abriter les Aganisia cyanea toutes les fois que le soleil brille (sauf peut-être entre les mois de novembre et de mars), et les placer à l'endroit le plus sombre de la serre. Les arrosages doivent être fréquents pendant la saison de végétation, et pour les plantes cultivées en paniers, le meilleur procédé sera de prendre en main le fil de fer qui sert à les suspendre, et de les plonger jusqu'à la moitié des bulbes dans un seau d'eau de pluie; on laisse le panier enfoncé ainsi tant qu'on voit des bulles d'air s'échapper et remonter à la surface. Pour le repos, il existe deux théories assez justifiables et qui, croyons-nous, donnent toutes deux des résultats satisfaisants. L'une, se basant sur la petitesse des bulbes de l' Aganisia, qui est en quelque sorte dénué de réserves humides, recommande de ne pas priver les plantes à l'excès, de diminuer seulement les arrosages, de façon à ralentir l'activité de la végétation et à reposer la plante; dans ces conditions, le repos ou semi-repos peut être prolongé pendant deux mois et demi à trois mois. L'autre théorie conteste l'efficacité d'un repos si peu marqué, et soutient la nécessité d'une privation d'eau presque absolue pour suspendre la végétation; seulement, tenant compte de la constitution particulière de la plante, elle accorde que ce repos ne doit pas durer longtemps, et peut être limité à trois ou quatre semaines. Nous sommes, quant à nous, partisans de ce second système ; nous croyons qu'il vaut mieux laisser le compost se dessécher à peu près complètement pendant une période qui ne soit pas trop longue. Mais il est bien entendu que l'atmosphère de la serre conservera toujours une humidité assez abondante 258 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES qui suffira aux besoins de la plante. Si l'on voit les bulbes se rider d'une façon assez sensible, il est temps de donner de l'eau aux racines. La floraison de VAganisia cyanea se produit généralement en hiver, aux environs de décembre ou janvier. Toutefois elle est parfois irrégulière, et il n'est pas très rare de voir des plantes de cette espèce en fleurs en été. En principe, le repos doit commencer quand la pousse est achevée, et les tiges florales ne tardent pas alors à paraître. La floraison terminée, le repos est maintenu pendant quelque temps d'une façon assez rigoureuse, ainsi que nous l'avons dit plus haut. L. L. NOUVEAU PIEGE A INSECTES Nous avons reçu la lettre suivante : Argenteuil, 11 octobre 1892. ....Mon jardinier, ayant sous la main des marrons d'Inde, s'avisa d'en couper par la moitié et d'évider une petite partie de l'amande pour faire une légère cavité ; il les plaça sur les pots d'Orchidées en place de pommes de terre; le lendemain il fut fort surpris de les trouver garnis de cloportes qui non seulement s'y réfugiaient, mais dévoraient l'amande. Les jours suivants ce fut la même chose, et même ces insectes sont tellement friands des fruits du marronnier qu'ils abandonnaient les spongioles des plantes pour retourner aux marrons.... FiNET. Nous avons mis en expérience ce procédé de chasse aux insectes, et dès le premier jour nous avons constaté des résultats parfaitement concluants. L'obser- vation rapportée par M. Finet nous paraît devoir produire des conséquences pratiques importantes, et nous conseillons à tous les cultivateurs d'en faire l'essai et leur profit. Le CATTLEYA ALEXANDRAE vient de fleurir pour la première fois en Europe, le 8 octobre, dans les serres de L'Horticulture Internationale; bien qu'il ne soit pas encore possible de le juger sur une première floraison, il est dès maintenant certain que l'espèce est très variable ; l'une des plantes a produit des fleurs qu'on pourrait comparer à un CaUleya Leopoldi, sauf le coloris rose plus pâle du labelle, et, bien entendu, la longueur beaucoup plus consi- dérable des tiges florales. Il sera intéressant d'établir le classement exact, au point de vue botanique, de ce nouveau Cattleya, lorsque les plantes importées seront complètement établies dans les cultures. l" NOVEMBRE 1892 259 UNE LETTRE AU SUJET DU PARFUM DES ORCHIDÉES Monsieur le Rédacteur du « Journal des Orchidées, » L'autre jour, je me trouvais en compagnie d'un des orchidophiles les plus distingués et les plus compétents. La conversation roula naturellement sur les Orchidées et sur les idées émises dans les derniers numéros des publications périodiques consacrées à nos préférées. L'article de M. Paul Otlet sur le parfum des fleurs eut son tour. Mon interlocuteur me fit observer que la remarque d'un orchidophile, savoir que les fleurs de même forme ou de même coloration possédaient souvent le même parfiim, lui paraissait pour le moins fort hasardée. Il me cita le cas de la plupart des Cattleya, dont les fleurs ont la même forme et qui diffèrent beaucoup de parfum. Ainsi, même parmi les C. Trianae, il y en a qui ne sentent guère, tandis que le C. T. delicatissima et surtout le C. T. Schroderi distillent un parfum très prononcé et très agréable. Les Laelia elegans, dont la ressemblance avec les Cattleya est certes très grande, ont un fort parfum. Il existe d'autres Orchidées appartenant à un même genre, dont l'une a un parfum délicat, l'autre une odeur nauséabonde, par exemple, VOncidium ornithorhynchum du Mexique, dont le parfum rappelle celui de l'Aubépine et certains autres, l'odeur des punaises. Le Coelogyne elegans a un parfum de vanille, tandis que le C. flaccida qui a la même fleur, se fait remarquer par une odeur d'étable trop caractéristique. Un dernier exemple concerne les Odontoglossum gloriosum et odoratum, dont la ressem- blance est telle qu'on a l'habitude, entre horticulteurs, de dire : « Si la fleur sent bon, c'est un odoratum, si elle ne sent pas, c'est un gloriosum. » Si l'on voulait pousser ces observations plus loin et les communiquer aux publications spéciales, on arriverait peut-être un jour à découvrir la cause mystérieuse d'une des plus charmantes de nos sensations. En attendant, il me semble qu'on ne doit s'avancer sur ce terrain qu'avec une prudence extrême pour ne pas verser dans des erreurs profondes. Quant à la découverte récente faite par le professeur Mosso, permettez-moi de présenter une seule observation : Le sang des poissons à faciès de serpent 26o LE JOURNAL DES ORCHIDÉES est très venimeux, dit le savant physiologiste de Turin, mais comment explique-t-il alors que parmi les serpents, qui, à coup sûr, se ressemblent plus entre eux que les serpents ne ressemblent à certains poissons, il y ait des espèces non venimeuses? Ne vous semble-t-il pas aussi, Monsieur le Rédacteur, que la conclusion à laquelle arrive M. P. Otlet soit quelque peu téméraire? La même constitution moléculaire de la plante donnant aussi naissance à sa forme, on conçoit comme toute naturelle la rencontre, dans le monde végétal, de parfums identiques chaque fois que les fleurs qui les produisent, fussent-elles de genres très différents, offrent des formes ou des couleurs approchantes. Ainsi, d'après cette théorie, toutes les fleurs tubuleuses, par exemple, et toutes les fleurs blanches, devraient avoir le même parfum. Je pense qu'il n'en est guère ainsi. Quoiqu'il en soit, il faut savoir gré à votre collaborateur d'avoir attiré l'attention sur un problème très important que les physiologistes résoudront peut-être un jour et pour la solution duquel amateurs et cultivateurs pourraient réunir des matériaux nombreux. Recevez, etc. C. D. B. ETUDE SUR LA RESISTANCE DES ORCHIDEES DE SERRE FROIDE AUX TEMPÉRATURES ÉLEVÉES Tous les auteurs qui ont traité de la culture des Orchidées de serre froide, sont d'accord pour recommander de maintenir pendant l'été ces plantes à une température aussi basse que possible. On admet en général qu'il ne faut pas dépasser 25° centigrades; c'est le maximum indiqué par M. le comte du Buysson dans L'Orchidophile. Malheureusement, sous nos climats, et surtout au sud de Paris, il est quel- quefois impossible de maintenir à ce degré la température de l'atmosphère des serres, lorsqu'à l'extérieur le thermomètre, à l'ombre et au nord, marque 35°, 37°, et même, comme cette année, 40° à 41°. Quand une serre n'est pas enterrée, on a beau ombrer, couvrir même la toiture de paillassons pendant les heures les plus chaudes de la journée ; la température intérieure finit par devenir presque égale à celle de l'extérieur, surtout si les chaleurs se prolongent, et si les nuits sont chaudes. Dans ces conditions, la différence entre l'extérieur et l'intérieur dépasse rarement 3° à 4°. l" NOVEMBRE l8g2 261 Les amateurs, et surtout les débutants, sont donc amenés à se poser les questions suivantes : 1° Quelle est la température maxima que les Orchidées de serre froide peuvent supporter sans souffrance, soit accidentellement, soit d'une manière permanente, c'est-à-dire pendant les trois mois d'été; 2° Qu'arrive-t-il lorsque, par suite de circonstances défavorables, la tempé- rature intérieure des serres s'élève à 35° et même à 37°? Ces questions, si je ne me trompe, n'ont jamais été résolues ni même traitées à fond dans aucun ouvrage. J'ai profité, pour les étudier, de la saison exceptionnellement chaude que nous venons de traverser, et je m'empresse de communiquer aux lecteurs du Journal des Orchidées le résultat de mes obser- vations. * * * Ma serre, qui est construite depuis cinq ans environ, renferme diverses Orchidées de serre froide. Je citerai principalement : Cymbidium Lowii. » eburneum. Masdevallia Harryana. » Lindeni grandiflora. Mesospinidium vulcanicum. Odontoglossum Alexandrae. » Harryanum. » hastilabium. » grande. » Insleayi. » luteo-purpureum. » nebulosum. » Cervantesii, Odontoglossum odoratum. » Pescatorei. » puchellum. » Roezlii. » Rossii majus. » Schliperianum. » triumphans. Oncidium crispum. » ornithorhynchum. » trichodes. » Rogersi. Sophronitis grandiflora. Etc. etc. De 1887 à 189 1, j'ai réussi, non sans peine quelquefois, à maintenir dans les parties moyennes de la serre froide (') une température maxima de 28°, qui régnait souvent un mois entier, sans que mes plantes parussent en souffrir le moins du monde. Elles en ont vu bien d'autres en 1892! Depuis le mois de mai jusqu'aux (i) En observant avec soin les températures avec des thermomètres étages et bien réglés, on peut constater, dans une serre de 3 mètres de hauteur, des différences de 30 à 4° entre la tablette et un point situé à if"50 en dessus. 202 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES derniers jours de juillet, j'ai observé très souvent dans l'intérieur de la serre — malgré tous mes efforts pour rafraîchir l'atmosphère — des températures de 30°, et même de 31°, pendant les heures les plus chaudes du jour (de II heures à 4 heures). J'ai été obligé de m'absenter pendant tout le mois d'août, et par conséquent au moment des plus fortes chaleurs, qui ont atteint à Perigueux 39° et même 40° à l'ombre, au nord, le thermomètre étant suspendu près d'un arbre, à i™5o de hauteur. Mes observations présentent donc une lacune; mais, étant données la chaleur exceptionnelle des nuits, et l'intensité de la radiation solaire, je considère comme certain que la température intérieure a dû différer bien peu de celle que marquait le thermomètre extérieur. Admettons une différence de 3°, et nous trouverons que les Orchidées de serre froide ont dû être soumises, pendant mon absence, à des températures de 35° et même de 37°. Or, à mon retour de voyage, j'ai trouvé mes plantes en parfait état, très saines, et aussi vertes qu'à l'ordinaire. La croissance de celles qui poussaient ne s'était pas arrêtée; leurs bulbes n'étaient pas ridés. Il faut donc considérer comme démontré que les Orchidées de serre froide peuvent supporter sans inconvénient, pendant une assez longue période, des températures dépassant 30°, et s'élevant momentanément à 35° et 37°. Ainsi , tout en s'efforçant de rafraîchir autant que possible leurs serres pendant l'été, les débutants ne devront pas trop s'effrayer de voir la tempé- rature s'élever au-dessus du maximum théorique de 25°. * La connaissance approfondie des climats sous lesquels végètent les Orchidées de serre froide permettait d'ailleurs de prévoir qu'elles pourraient braver des températures assez élevées. Les auteurs font remarquer, il est vrai, que,« ces plantes vivent habituelle- « ment au milieu de pluies et de brouillards presque constants, qui maintiennent « autour d'elles, pendant toute l'année, une grande humidité » que la tempé- rature maxima de l'atmosphère, aux altitudes où elles végètent, ne. dépasse ordinairement pas 20°. Mais il ne faut pas oublier que cet état de choses n'est pas permanent. Nos Orchidées de serre froide vivent pour la plupart à des altitudes de 1500 à 3000 mètres et même plus au-dessus du niveau de la .mer. A cette hauteur, lorsque le soleil perce les nuages, il agit sur le feuillage des I^*" NOVEMBRE 1892 263 plantes, ainsi que sur le milieu où sont plongées leurs racines, avec une inten- sité beaucoup plus grande qu'on ne pourrait l'imaginer. Cela tient à la rareté de l'air et à la diminution de la couche atmosphérique traversée par les rayons solaires. Il en résulte que le feuillage et les racines peuvent être portés en quelques minutes à 35° et peut-être 40°, et revenir presque instantanément à 10° ou 15", lorsque le soleil est caché parles nuages, tandis que la température de l'air s'élève à peine de quelques degrés. Les lois de la physique expliquent très bien ce phénomène, et MM. Decaisne et Naudin en ont fait mention dans le premier volume de leur excellent Manuel de V amateur des Jardins (page 386, i" volume) : « Au sommet des montagnes, la couche atmosphérique est d'autant moins « épaisse que ces montagnes sont plus élevées; l'air, en outre, y est sensi- « blement moins dense qu'au niveau des mers, et cette double cause fait que « les rayons du soleil y arrivent, toute proportion gardée, avec plus de force « que dans les plaines. » Et, p. 766, 2^ volume : « La température de l'air décroît avec la hauteur, mais il n'en est pas de « même de la température du sol les sommets des montagnes, ayant « au-dessus d'eux une moindre épaisseur et un air moins dense, reçoivent les « rayons du soleil avec d'autant plus de force qu'ils sont plus élevés Sous « nos latitudes et au niveau de la mer, la puissance calorifique des rayons du « soleil est diminuée de près de moitié par l'atmosphère. » La puissante action calorifique des rayons solaires aux grandes altitudes est d'ailleurs démontrée par la facilité avec laquelle on est atteint par des coups de soleil dans les montagnes, malgré le peu d'élévation de la température. Pendant les chaleurs exceptionnelles que nous venons de traverser, les amateurs d'Orchidées et les horticulteurs de profession ont dû faire des obser- vations analogues à celles dont je viens de faire connaître le résultat. Il serait bien à désirer qu'elles fussent publiées; car de pareilles saisons sont pour nos plantes des épreuves bien plus sérieuses que les hivers rigoureux, contre lesquels un bon chauffage permet toujours de lutter. Ils devraient en même temps faire connaître le traitement qu'ils ont fait subir à leurs Orchidées, afin qu'on pût, par comparaison, déterminer les meilleures règles à suivre en pareille occurence. 264 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Pour moi, j'ai continué pendant les chaleurs à traiter toutes mes Orchidées par l'eau nutritive. J'ai arrosé copieusement les tablettes et les sentiers, mais j'ai maintenu une ventilation énergique et continue, tout le temps que cela m'a été possible, renonçant ainsi à tenir mes plantes dans une atmosphère d'humidité concentrée, ainsi que le recommandent la plupart des auteurs. Je ne leur ai donné aucun seringage sur les feuilles. Cette opération, à mon avis, est plus nuisible qu'utile. Elle entretient les tissus dans un état d'étiole- ment qui les dispose mal à supporter la chaleur et la sécheresse de l'air. Le mois d'août a donc trouvé mes plantes endurcies et capables de supporter les températures élevées : c'est pour cela qu'il ne leur a causé aucun préjudice. Il va sans dire que j'ai ombré ma serre, et que je l'ai même recouverte d'épais paillassons pendant les heures les plus chaudes. J'ai aussi fermé toutes les ouvertures inférieures aussitôt que la température extérieure a dépassé celle qui régnait à l'intérieur de la serre. Tel est, suivant moi, le meilleur traitement à suivre pendant les grandes chaleurs. En somme, il résulte des observations que j'ai faites à Périgueux pendant l'été de 1892 : 1° Que les Orchidées dites de serre froide résistent aussi bien que les autres à des températures de 30°, 35° et même 37°, 2° Que les seringages sur les feuilles sont au moins inutiles, même par les plus fortes chaleurs. 3° Qu'il n'est pas nécessaire de maintenir ces plantes dans une atmosphère humide et concentrée; qu'au contraire une ventilation permanente leur est favorable, excepté lorsque la température extérieure atteint ou dépasse celle de la serre. On peut se demander si la vigueur exceptionnelle communiquée à mes Orchidées par l'eau nutritive a contribué à leur bonne tenue. Je le crois, mais en l'absence d'expériences comparatives, je ne puis l'affirmer d'une manière absolue. Périgueux, le 12 octobre 1892. E. Roman. PETITES NOUVELLES ET PETITE CORRESPONDANCE FLORAISONS D'ORCHIDÉES EN NORMANDIE.— Nous venons d'admirer dans les serres de M. le comte DE Germiny à Gouville, une nouvelle variété de VOdon- toglossum Insleayi qui n'avait encore été signalée nulle part. Cette superbe et unique forme en question a les fleurs d'un beau jaune uniforme, sans la moindre trace de macules ou de teintes brunâtres sur les difi'érentes parties des fleurs. C'est sous le nom d^ Odontoglossum Insleayi var. ccanthinum que cette Orchidée figure dans cette magnifique et célèbre collection. Une autre floraison étonnante est chez M. Schlum- BERGER, aux Authieux près de Rouen, qui possède en ce moment (16 octobre) toute une série dJ Odontoglossuni vexillariimi en pleine floraison. Ces Orchidées n'appar- tiennent nullement aux variétés connues sous les noms Ae autumnalis ou mbellum, qui développent en automne de nombreuses, mais petites fleurs très colorées. Ce qui nous a surpris davantage encore, c'étaient les dimensions extraordinaires des fleurons qui avaient en moyenne de 0^10 à 0'"12 de longueur sur 0°'07 à 0"i08 de largeur; les variétés étaient aussi bien assorties, depuis les teintes presque blanches jusqu'aux coloris rose foncé. Nous n'avions encore jamais l'encontré à pareille époque une floraison aussi remarquable de ces charmantes Orchidées. Mentionnons également dans la même collection la floraison de V Odontoglossum brerifolium, une espèce très voisine de V Odontoglossum coronarhim , que l'on ne rencontre que rarement en fleur, quoiqu'elle soit assez répandue dans les collections. Ses fleurs d'un rouge cannelle et marginées de jaune, rappellent assez celles de V Oncidium Forbesi, sauf le Libelle qui est beaucoup plus petit et d'un jaune uniforme à son e.xtrémité. 0. Ballif. En même temps que la forme signalée ci-dessus par M. Otto Ballif, une variété d'' Odontoglossum Insleayi qui devait être à peu près identique à celle-là fleurissait àOand chez M. A. Van Imschoot. La coïncidence est curieuse, surtout si l'on considère que cette variété n'avait encore jamais été sigiialée. Exposée le 9 octobre au meeting de L'Orchidéenne, à Bruxelles, sous le nom d'O. Insleayi var. Imschootia- num, la plante dont nous parlons y a obtenu un diplôme d'honneur de l""^ classe à l'unanimité. Ainsi qu'il est dit dans le compte rendu officiel des meetings, c'est une fleur « d'un coloris jaune clair, portant seulement sur le ' labelle, comme une ombre légère, de faibles traces de 1 taches disposées sur le bord et qui, dans le type, sont : d'un rouge vif; cette variété remarquable est à l'O. Insleayi ce que l'O. Maserelianum est à l'O. sceptrum.<^ \ L'O. Insleayi var. Imschootiannm, d'après la note de t M. Ballif, ne serait (-ependant pas tout à fait identique ( à la variété qui a fleuri chez M. de Germiny. puisque ! celle-ci ne porte i^as la moindre trace de macules. Il a été peint pour la Lindenia, dans laquelle il sera prochaine- ment ficfuré. M. Roman nous communique la note suivante : Pour répondre à une question qui m'a été adressée, je crois devoir faire connaître ici un nouveau moyen de doser l'eau nutritive, sans recourir à l'emploi des disso- lutions concentrées dont j'ai parlé dans de précédents articles. Pour cent litres d'eau de pluie, il faut prendre : huit grammes de phosphate neutre d'ammoniaque ; quatre grammes d'azotate d'ammoniaque ; un gramme de carbonate d'ammoniaque. Agitez bien le tout, et après dissolution complète, ajoutez trois grammes de silicate de potasse à 30° Beaumé. Agitez de nouveau énergiquement; l'eau nutritive se trouve ainsi constituée. J'ajouterai que, dans le n" 56 du .Journal, j'avais dit qu'il fallait prendre seize centimètres cubes de chaque dissolution pour dix litres d'eau de pluie. Je croyais m'être expliqué clairement, mais une lettre que j'ai reçue me prouve que je n'ai pas été compris par tout le monde. Je rappellerai donc que seize centimètres cubes font un peu plus d'un centilitre et demi. Si on voulait faire exécuter une mesure contenant précisément seize centi- mètres cubes, il faudrait commander un cylindre ayant vingt-cinq millimètres de diamètre sur trente trois millimètres de hauteur, à l'intérieur. E. Roman. GRANDE CULTURE POUR LA FLEUR COUPÉE. — Nous avons encore reçu dans ces dernières semaines un grand nom! ire de lettres relatives à la grande culture des Orchidées. La place nous manque pour y répondre ici, et nous traiterons prochainement ces questions, avec les développements qu'elles comportent, dans une Causerie spéciale. *** CATTLEYA WAROCQUEANA. —Nous avons reçu également de divers côtés un grand nombre de modèles magnifiques de notre Cattleya Warocqneana; nous en avons aussi en fleur à L'Horticulture Internationale une série de variétés merveilleuses. L'espace nous manque pour les mentionner. LA SERRE DES FLEURS à L'Horticulture Inter- nationale est actuellement de la plus grande beauté ; une foule de splendides Cattleya Warocqneana, de Laelia Perrini, L. pumila et variétés, d'Odontoglossum, Oncidium, Miltonia, Epidendrum, Lycaste, Sophro- nitis, etc., y forment un spectacle ravissant. Aucune époque peut-être n'est plus favorable pour apprécier toutes les précieuses qualités des Orchidées que celle de ces floraisons automnales. L. L. Mie les Claill (SOCIÉTÉ ANONYME) ATELIERS DE CONSTRUCTION A MARLOIE Bureaux : 19, rue d'Idalie, Ixelles- Bruxelles ATELIERS DE CONSTRUCTION FONDÉS EN 1891 CE QUI A PERMIS DE LES MONTER AVEC LES DERNIERS PERFECTIONNEMENTS Appareils pour Chauffage à Eau chaude Économie de 50 "/o sur le combustible en comparaison de tous les systèmes connus La Société a été fondée par un groupe d'Amateurs et d'horticulteurs pour perfectionner les appareils de chauffage, dont les systèmes connus auparavant laissaient à désirer sous bien des rapports. pour serres a JARDINS D'HIVER, SERRES, FORCERIES ÉCOLES, THEATRES, HOPITAUX MUSÉES, HOTELS, PRISONS, ATELIERS, ÉDIFICES fUBLlCS, USINES, ETC. ÉCONOMIE. SOLIDITÉ. ÉTUDES. DEVIS Nos appareils perfectionnés ont remplacé, à l'entière satisfaction des propriétaires, en 1891-1892, ceux qui existaient auparavant chez : S. M. le Roi des Belges, à Ciergnon ; M. G. Warocqué, au château de Mariemont (dix chaudières); D"" Capart, à Bruxelles; Jamar, à Boitsfort ; L'Hoeticultuee Inteenationale (Linden), à Bruxelles (toutes les grandes installations nouvelles); Martin-Cahuzac, à Bordeaux; MM. le comte de Moran, Morel-Jamar, Dallemagne, Grosjean, baron de Meyihand, comte de Liedekerke, de Ramaix, etc., etc. On peut les voir fonctionner journellement à L'Horticulture Internationale. L'HORTICULTURE INTERNATIONALE Parc Léopold, Bruxelles. Adresse télégraphique : LINDENIA, Bruxelles SEI 1 j u 0C[A1]! Vendues à plus de 50 pour cent de Rabais A la demande d'un grand nombre de nos clients, nous leur annonçons que nous avons ouvert une SERRE D'ORCHIDÉES D'OCCASION. Nous nommons ainsi uneserredans laquelle les amateurs trouveront pendant tont l'année des Orchidées qui, par suite de légers accidents (feuilles déchirées, brûlées, jaunies, etc.) auraient besoin de quelque temps de culture pour se refaire et pouvoir être vendues aux PRIX ORDINAIRES, ainsi que les importations, qui arrivées cependant en bon état, ne seraient pourtant pas dans des conditions assez belles pour pouvoir être vendues au même prix que les exemplaires que nous four- nissons communément. ]^os belles et nombreuses importations nous permettent d'être très sévères sur ce point, et de mettre en réforme une quantité de très bonnes plantes. Nos clients et les amateurs sont donc vivement engagés à visiter souvent notre SERRE D'OCCA- SIONS; nous ne doutons pas qu'ils n'y trouvent fréquemment des PLANTES RARES, de reprise rapide, qu'ils pourront acquérir à PLUS DE 50 POUR CENT de rabais. Le prix des plantes est indiqué sur chaque exemplaire. MM. les amateurs voudront bien se rappeler qu'il n'est pas nécessaire de faire des achats pour visiter l'Établissement. Comme nous ne fournissons à nos prix ordinaires que des plantes de tout premier choix, nous sommes très larges dans ce que nous appelons les PLANTES RÉFORMÉES. MM. les amateurs peuvent faire de VÉRITABLES TROUVAILLES parmi elles, car beaucoup de ces plantes sont supérieures, COMME SANTÉ ET COMME FORCE, à la généralité des plantes vendues ordinai- rement par les maisons concurrentes ou aux enchères publiques. La plupart des plantes réformées, vendues comme occasion, n'ont pas fleuri; il pourra se trouver parmi elles des variétés supérieures de grande valeur. Nous publions fréquemment une liste avec prix des ORCHIDÉES D'OCCASION, pour les ama- teurs qui ne peuvent venir les visiter à l'Établissement. «3" La liste numérotée des ORCHIDÉES D'OCCASION est à la disposition des amateurs. iJ 11 m 1 m jj. (liisrDEjr) (Société Anonyme' I*arc E^éopold, BmjX.E:L.I^E]lS. ETABLISSEMENT SPECIAL pour rinlrodiiclion, la Culture et la Vente DES ORCHIDÉES IMPORTATIONS IMMENSES CATILOGUES ET OFFRIS FKVOVÉS SDK DmiLUM M^^^ I^6S collections d'Orchidées de « L'Horticulture Internationale » sont actuel- lement les plus variés, les plus vastes, et les plus importantes de l'Europe ; quarante-huit serres -spacieuses leur sont attribuées et leur culture n'est sur- passée nulle part. Les listes d'importations sont communiquées à toutes les personnes qui en font la demande. Nota Bene. — Étant ses propres importateurs — c' est-à-dire vendant toutes ses importations de pre- mière main — L'HORTICULTURE INTERNATIONALE peut céder ses plantes en sujets beaucoup plus forts et à BIEN MEILLEUR COMPTE qu'ou uc les trouvc généralement dans le commerce. C'est ce qui explique qu'elle met en vente d'aussi beaux exemplaires à un prix aussi réduit. ^^^ ~ — "^ 15 NOVEMBRE 1892 Numéro 65. LE JOURNAL DES ORCHIDÉES GUIDE PRATIQUE DE CULTURE PAK LUCIEN LINDEN Administrateur-Directeur de L'Hoktictjltuke Internationale Secrétaire de L'Okchidéenne AVEC LA COLLABORATION DE MM. J. Linden, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué, Comte de Moran, Max Garnier, Ém. Rodigas, Funck, A. Cogniaux, G. Joris, E. Roman, A. Van Imschoot, Fr. Desbois, D-- G. von Heerdt, E. Bergman, E. S. Rand, A. Bleu, D"" Van Cauwelaert, E. Bungeroth, Ch. Vasseur, J. Nôtzli, James O'Brien, R. Martin-Cahuzac, D-- Capart, Comte de Bousies, G. Mantin, J. du Trieu de Terdonck, O. de Kirchsberg, Vicomte de Novion, D. Massange de Louvrex, G. Rivois, J. Hatos, P. Silver, A. Dueos, A. Dallière, Paul Otlet, F. Kegeljan, O. Balllf, R. Johnson, C. Ellner, Carlos Starker, J. Tonel, Ch.deBosschere,A. de la Devansaye, FI. Claes, de Meulenaere, G. Diretti, A. van den Heede, Siesmayer, A. Wincqz, G. Kittel, Baron de Meylhand, et les Chefs de Culture de « L'Horticulture Internationale. » Prix de rAbonnement : 10 francs par an POUR TOUTE LUNION POSTALE Pa-raît le 1" et le IS «le cliaque mois AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE ^ELLIARD, A BRUXELLES Dépositaire pour la Fi-ance : JVI. O. DOIN, Éditeur, 8, Place de l'Odéon, FA.RIS. GhiiiI, inijjr. Kug. A'anderhaegben. LINDENIA lOONOGhïl^r^HIE DES OÏ^OHIUÉIEB PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO Chaque livraison contient quatre belles planclies riclienient coloriées DIRIGÉE ET RÉDIGÉE PAR J. LINDEN, LUCIEN LINDEN et EMILE RODIGAS Publiée par LUCIEN LINDEN, 100, rue Belliard, Bruxelles " Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe périodiques spéciaux aux Orchidées Le prix de ces volumes a été fixé comme suit : l" Volume (presque épuisé) 125 fr.; 2'"*^ Volume, 100 fr,; 3'"'^ Volume, 75 fr.; 4'"^ Volume, 70 fr.; 5"^ Volume, 65 fr. ; 6"" Volume, 65 fr,; 7"" Volume, 65 fr. 8"^ VOLUME (EN COURS DE PUBLICATION) : 60 FRANCS L5 à 0,50 de longueur. J'ai réussi à les faire fleurir deux fois dans l'année, et je suis persuadé qu'il en sera encore de même cette année. Les plantes sont suspendues à une distance de 0^25 du vitrage. Toutes ces plantes, en robustes exemplaires, proviennent du grand éta- blissement bruxellois, et je crois pouvoir dire qu'elles n'ont rien perdu de la florissante santé qu'elles montraient en arrivant. J'ai oublié de mentionner l'un des inconvénients de ce merveilleux climat; c'est le terrible mistral, qui souffle quelquefois avec violence pendant deux à trois jours et nuits. La serre est justement exposée en plein midi, dans un coin abrité par des roches très élevées, mais donnant directement sur la mer à une distance de 50 mètres du niveau de celle-ci. Pendant huit mois de l'année, je remplace mes châssis d'aération par des cadres en bois de la même grandeur garnis d'une toile métallique très fine, qui empêche l'entrée des insectes et en même temps les mouvements trop brusques et trop rapides de l'air. J. TONEL, Jardinier en chef au Palais de Monaco. Les CYCNOCHES PENTADACTYLON et C. HAAGEI à Kew. — L'atten- tion des orchidophiles a été attirée plusieurs fois dans ces derniers temps sur le genre Cycnoches; aussi peut-il être intéressant de signaler la floraison de deux espèces de ce genre, les C. pentadaciylon et C. Haagei, dans les serres des Jardins Royaux de Kew. Tous deux sont originaires du district de l'Amazone. Le premier, quoique rare dans les cultures, est bien connu; il y a quelques années, des fleurs des deux sexes se montrèrent sur une même plante, dans une collec- tion d'Angleterre, qui depuis a été dispersée. M. Rand, de Para, a eu également la bonne fortune de posséder dans sa collection une plante qui a produit des fleurs des deux sexes. Les fleurs mâles, qui sont celles qu'on voit le plus fréquemment, sont remarquables par ce fait qu'elles ont le labelle réduit à cinq petits lobes, rappelant des doigts, d'où vient le nom spécifique. Les fleurs femelles ont le labelle ample, ovale, charnu, et les segments plus charnus et moins barrés de brun que les mâles. Le C. Haagei est une plante d'un intérêt considérable, dont la floraison en Europe n'avait pas été mentionnée. Elle est très analogue au C. versicolor RcHB. F., connu seulement par la plante unique qui figure dans la riche collection 15 NOVEMBRE 1892 277 de Sir Trevor Lawrence, et qui, à vrai dire, est peut-être une forme de la même espèce, comme son auteur le soupçonnait. Le C. Haagei fut découvert à l'origine près de la rivière Andira, sur le haut Amazone, et son introduction est due à M. Rand, de Para. La plante de Kew porte un racème de huit fleurs, mais cette espèce en produit parfois jusqu'à seize. Les fleurs mesurent un peu plus de cinq centi- mètres de diamètre, et ont les sépales et les pétales d'une couleur vert olive très particulière, presque veloutée. Le labelle est ovale et subaigu, les bords légè- rement défléchis, et d'un coloris blanc remarquable, quelquefois un peu lavé de jaune chamois pâle, avec quelques mouchetures rouge clair. Il a au centre deux dents coniques émoussées, et en arrière une petite cavité verte. La colonne grêle est vert clair, avec un grand nombre de points noirs minuscules près de la base. Le C. Haagei appartient au même groupe que le C. Loddigesi, le C. chloro- chilon et le C. venir icosuui. Ses fleurs femelles ne sont pas connues jusqu'ici. R. A. Rolfe. ETUDES DE BOTANIQUE ÉLÉMENTAIRE SUR LES ORCHIDÉES {Suite, voir p. 228) 12° Les sous-tribus des Vandées D'après le tableau que nous avons donné précédemment (voir 2^ année, page 76), on a vu que la tribu des Vandées est celle qui comprend le plus grand nombre de genres : Bentham, en 1883, en admettait 129; M. Th. Durand, dans son Index Generum Phanerogamorum (1S88), en énumère 141, et depuis cette époque, quelques genres nouveaux y ont encore été ajoutés. Nous savons déjà qu'à cause de ce grand nombre de genres qui s'y rap- portent, il a été nécessaire de la subdiviser en sous-tribus ; et nous avons eu l'occasion de parler de la plupart de celles-ci en étudiant des genres qui en font partie, savoir : les Eulophiées (3^ année, p. 231), les Cynibidiées (3^ année, p. 132), les Cyrtopodiées (2^ année, p. 337), les Stanhopiées (3^ année, p. 197), les Maxillariécs (2^ année, p. 306), les Oncidiées (3^= année, p. 30) et les Sarcan- thées (2^ année, p. 242). 278 LE JOURNAL D]^S ORCHIDÉES Nous avons donné précédemment les caractères de ces sous-tribus ; mais comme ces caractères sont disséminés dans plusieurs volumes du journal, leur comparaison serait difficile, et nous croyons utile de les réunir ci-dessous. I. EuLOPHiÉES. — Herbes terrestres ou plus rarement épiphytes, à tiges feuillées le plus souvent renflées en pseudobulbes. Feuilles membraneuses, plissées-veinées, souvent étroites. Grappes florales ordinairement simples, nais- sant du sommet des tiges feuillées ou plus souvent terminant des scapes privés de feuilles, mais couverts d'écaillés engainantes. Labelle non très charnu, muni à la base d'un prolongement en forme de sac ou d'éperon. Gynostème non prolongé en pied. II. Cymbidiées. — Herbes épiphytes ou terrestres, à tiges feuillées ordinaire- ment renflées en pseudobulbes. Feuilles membraneuses, plissées-veinées. Fleurs en grappes simples ou rarement rameuses, naissant soit sur des scapes privés de feuilles, soit sur des pédoncules latéraux, ou terminant les tiges feuillées. Labelle non très charnu, dépourvu d'éperon. Gynostème non prolongé en pied. III. Cyrtopodiées. — Herbes terrestres élevées, ou plus souvent épiphytes, à tiges feuillées épaissies inférieurement en pseudobulbes. Feuilles membra- neuses, plissées-veinées. Scapes florifères naissant de la base des tiges ou d'un rhizome dépourvu de feuilles. Labelle non très charnu, dépourvu d'éperon. Gynostème prolongé en pied à la base. IV. Stanhopiées. — Herbes épiphytes, à tiges courtes renflées en pseudo- bulbes et portant peu de feuilles, le plus souvent une seule feuille. Celle-ci, généralement très grande, est plissée-veinée ou pourvue de veines saillantes. Le scape floral, simple, naît du rhizome ou de la base des pseudobulbes et se termine par de grandes fleurs disposées en grappe lâche ou rarement solitaires. Labelle dépourvu d'éperon, entièrement charnu, de même parfois que toutes les pièces du périanthe. Gynostème non prolongé en pied. V. Maxillariées. — Herbes épiphytes, le plus souvent munies de pseudo- bulbes, rassemblés sur le rhizome ou épars le long de la tige et terminés par une ou deux feuilles. Feuilles coriaces ou charnues, non plissées-veinées. Scapes naissant du rhizome ou pédoncule partant de l'aisselle des feuilles, portant le plus souvent une seule fleur. Labelle dépourvu d'éperon. Gynostème prolongé en pied à la base. VI. Oncidiées. — Herbes épiphytes, à tiges souvent très courtes et presque toujours terminées par un pseudobulbe muni d'une ou deux feuilles. Celles-ci, coriaces ou charnues, ne sont jamais plissées longitudinalement. Pédoncules 15 NOVEMBRE 1892 279 naissant sous les pseudobulbes ou à la base de fascicules latéraux. Labelle le plus souvent dépourvu d'éperon. Gynostème non prolongé en pied. VII. Sarcanthées. — Herbes épiphytes, à tige dépourvue de pseudobulbes, rampante et radicante au moins à la base. Feuilles plus ou moins nombreuses, distiques (disposées sur deux rangs), coriaces ou charnues, non plissées. Pédon- cules naissant latéralement le long de la tige ou à l'aisselle des feuilles. Labelle et gynostème variables. Outre les sept sous-tribus précédentes, les Vandées en comprennent' une huitième, celle des Notyliées, dont nous n'avons pas parlé jusqu'ici, parce qu'elle ne renferme que des genres non cultivés, ou qui se rencontrent assez rarement dans les cultures, tels que les Acriopsis, Appendicida, Cirrhaea, Notylia et Telipogon. Les Notyliées se reconnaissent particulièrement à ce qu'elles ont le rostellum (voir i''^ année, p. 335) /^«c^ tout an soimnet du gynostème et non en avant, et que l'anthère est dorsale au lieu d'être terminale. Par ces caractères, elles se distin- guent complètement de toutes les autres sous-tribus, et se rapprochent au contraire beaucoup de la tribu des Néottiées, dont elles ne diffèrent guère qu'en ce qu'elles ont le pollen cireux, et non granuleux. Le tableau suivant, qui résume les principales différences entre ces huit sous-tribus, permettra de les distinguer plus facilement : I. Anthère terminale; rostellum antérieur. A. Feuilles membraneuses, plissées-veinées. 1. G5'nostème prolongé en pied III. Cyrtopodiées. 2. Gynostème non prolongé en pied. aj Labelle prolongé en éperon I. Eulophiées. b) Labelle dépourvu d'éperon. X. Tige plus ou moins allongée et portant des feuilles généralement nombreuses et distiques; labelle non très épais et charnu II. Cymbidiées. XX. Tige courte, portant une seule feuille ou rare- ment plus d'une feuille; labelle très épais et charnu IV. Stanhopiées. B. Feuilles coriaces ou charnues, non plissées-veinées. 1. Tige généralement réduite à un pseudobulbe portant une ou deux feuilles. a) Gynostème prolongé en pied V. Maxillariées. b) Gynostème non prolongé en pied VI. Oncidiées. 2. Tige jamais renflée en pseudobulbe, portant des feuilles distiques souvent nombreuses VII. Sarcanthées. II. Anthère dorsale; rostellum terminal VIII. Notyliées. 28o LE JOURNAL DES ORCHIDEES 1. Les Eiilophiées se rencontrent à la fois dans les parties tropicales de l'ancien et du nouveau monde. Elles ne comprennent que les trois genres Eulophia, Lissochilus et Galeandra, déjà mentionnés plus haut, page 231. 2. Les Cynibidiées se composent d'une douzaine de genres, dont les plus connus dans les cultures sont : AnselUa, Cymbidinm, Geoduruni, Grammangis, Gvaniuiatophyllnin, Polystachya, auxquels on peut ajouter le Neobenthamia, mentionné précédemment dans le Journal des Orchidées (2^ année, p. 229). A l'exception de quelques espèces de Polystachya, qui croissent en Amérique, tous ces genres sont spéciaux à l'ancien monde. 3. Tous les genres des Cyrtopodiées, à l'exception de deux peu importants, sont propres à l'Amérique tropicale. Les plus fréquents dans les cultures sont : Acacallis, Aganisia, Anguloa, Baiemannia, Bifrcnaria, Cyrtopodium, Eriopsis, Gongora, Govema, Lycaste, Warrea, Xylobiuni et Zygopetalum. On peut y ajouter le nouveau Eidophiella, figuré plus haut, page 96 et décrit sommairement page ICI. Le genre Aganisia fait exception aux caractères que nous avons donnés pour cette sous-tribu, en ce que son gynostème est dépourvu de pied. 4. Nous avons énuméré précédemment (page 197) les onze genres de Stan- hopiées, tous spéciaux à l'Amérique tropicale. 5. Les neuf genres de Maxillariées croissent exclusivement en Amérique. Les plus connus des horticulteurs sont : Camaridium, Dichaea, Maxillaria, Oriii- thidium, Schlimmia, Scutiçaria et Stenia. Les Dichaea, placés dans ce groupe ont une organisation exceptionnelle, car ils sont dépourvus de pseudobulbes et ils ont une tige allongée, garnie de nombreuses feuilles distiques. 6. Les Oncidiées comprennent plus de quarante genres, tous propres à l'Amérique tropicale et dont plusieurs ont une grande importance horticole Citons spécialement les Ada, Aspasia, Brassia, Cochlioda, Couiparettia, lonopsis Miltonia, Odontoglosswn, Oncidiuni, Ornithocephalus, Rodriguezia, Trichocentrum, Trichopilia. 7. Les Sarcanthées se composent de 34 genres, dont quatre sont spéciaux à l'Amérique tropicale, et tous les autres croissent uniquement dans l'ancien monde. Les principaux sont : Acampe, Aeranthus, Aerides, Angraccuin, Arach- nanthe, Cleisostoma, Luisia, Phalaenopsis, Renanthera, Saccolabium, Sarcanthns, Sarcochihis, Vanda. 8. Nous avons cité plus haut les seuls genres de Notyliées qui ont quelque importance. A. Cogniaux. {Sera continué.) PETITES NOUVELLES ET PETITE CORRESPOIMDAIMCE Mademoiselle M. P., France. — La culture des Pha- laenopsis peut se faire, ainsi que nous l'avons indiqué, soit en pots, soit en paniers. Nous préférons cependant les paniers pour les fortes plantes, et les pots pour les plantes d'importation récente ou de petite taille. D'une façon générale, la culture en paniers récla- merait plus de soins, du moins des arrosages plus fré- quents. En cultivant en pots, l'humidité s'évapore moins vite; mais il faut peut-être plus de tact, pour éviter que les racines pourrissent dans un excès d'hu- midité. * * * SOPHRONITIS. — La tieur envoyée appartient à l'espèce S. cernna; c'est une gracieuse Orchidée, qui n'a pas la grande taille du S. grandi flora , la ^lerle du genre, mais qui a son coloris éclatant, et qui n'est nullement à dédaigner. * * * R. P. — Le Cattleya est le C. rehitina, espèce qui rappelle beaucoup dans son port un C. gnttata, et qui, comme fleur, ressemble un peu à un hybride naturel entre cette espèce et le C. bicolor. Quant à savoir si c'en est réellement un, nous nous garderons d'émettre une opinion. Qui dira jamais l'origine de ce que nous connaissons actuellement comme espèces, et l'anté- riorité, et l'importance de chaque type comparé aux voisins ? En tous cas, le C. velutina a été importé en grandes quantités, ce qui est généralement considéré comme un argument contre l'hypothèse d'une origine hj'bride. Il a de grandes qualités : sa grandeur, son beau coloris, son parfum très agréable, et l'époque à laquelle il fleurit. Ses bulbes atteignent une hauteur de 30 à 45 centi- mètres. * * * Nous avons reçu de M"i« A. M., de Bonn, commu- nication d'un procédé qu'elle a expérimenté pour rem- placer les soucoupes à colonne et fournir aux Orchidées un support qui permet de créer autour d'elles une atmosphère humide. Voici en quoi consiste ce procédé : on prépaie des cubes d'argile (n'est-ce pas de l'argile cuite?) de 3 centimètres environ de côté. On en place quelques-uns, de trois à cinq, dans une soucoupe remijlie d'eau et on place les pots au-dessus. M'"^ M. trouve à cette disposition l'avantage de laisser plus d'air au- dessous des pots, car si les soucoupes à colonnette ont un trou central, ce trou est souvent rempli d'eau. Ce procédé aurait, paraît-il, donné des résultats excellents. * * * EAU NUTRITIVE. — Nous ne sommes pas à même d'exprimer une opinion personnelle au sujet de l'eau nutritive. Nous n'avons à prendre parti ni pour, ni contre n'ayant pas eu l'occasion de constater jusqu'ici' les effets produits par cet engrais, mais nous rappelons que le Journal des Orchidées est ouvert à toutes les opinions sérieuses, et nous porterons à la connaissance de nos abonnés tous les faits intéressants qu'on nous signalera. Ainsi que nous le disons dans le corps du Journal nous nous métions de tout engrais, quoiqu'il soit. * *■ CHEZ L'AMATEUR. - M. Dallemagne nous a adressé, le mois dernier, une tieur d'une magnifique variété de Miltonia vexillaria complètementljlanche ; la fleur est de bonne dimension, bien étofï'ée. Cette variété sera figTirée et décrite dans la Lindenia sous le nom de M. vexïllaria var. virginalis. M. le Comte de Bousies nous a communiqué quelques excellents modèles de Cattleya Warocqueana, fleuris en octobre-novembre dans sa collection. Les dimensions de toutes ces fleurs étaient les suivantes : largeur des pétales 74n™ ; longueur des pétales 95""" ; longueur du sépale dorsal 92'»n> ; largeur du labelle 58™"». Les coloris de ces diverses variétés étaient très différents et ! d'une grande beauté. En fleurs chez Marlame Gibrî;, h Sens, en sujets jïiagnifiques : Aganisia cyanea, Angraecttin Du Buys- soni , AnselUa africana aurea , Catasetian macro- carpuni aureum, Catasetum discolor, Ci/pripedhan œnanthum supevbiini, C. ArtliKrianur)), C. Gndefroyae (excellente variété), C. X venusto-villuswn , Dendrobinm strebloceras var. Rossianitm, HouUetia Brocklehur- stiana, Vanda Lowi var. Warocqueana, etc. La Revue horticole, qui n'est décidément pas heureuse quand elle touche aux Orchidées, rapporte, dans son dernier numéro, la découverte du Cattleya aurea à M. Butler. Il aurait été facile d'éviter cette erreur en consultant le livre de M. Veitch sur les Cattleya; on y aurait lu ce qui suit : « Le Cattleya aurea a été découvert jjctr G. Wallis en 1868, près de F routine, dans Vétatd'An- tioquia, alors qu'il collectait des ptlantes de la Nouvelle- Gi-enade pour'M. Linden, et quatre ans plus TAKDjp«r M. Butler, chargé de la même mission par MM. Back- HOUSE, d'York. » Ajoutons que le C. aurea, aussi bien que le C. gigas, ont été nommés par M. Linden, et que ces deux plantes ont été introduites en même temps chez lui, et cela quatre ans avant qu'elles ne le tïisseut en Angleterre. ENVOIS DE FLEURS. — Nous avons reçu ce mois-ci un assez grand nombre de fleurs remarquables que plu- sieurs de nos abonnés ont eu l'obligeance de nous en- voyer. L'espace nous manque pour consai_-rer à chacune la mention détaillée qu'elle mériterait ; nous les énumé- rons un peu brièvement dans un article spécial que le lecteur trouvera plus haut, et sous une rubricpie que nous comptons bien laisser ouverte. 11 dépend de nos al)onnés de donner à cette rubri(iue toute l'importance qu'elle peut et doit avoir, et c'est dans l'intérêt de tous que nous faisons appel à leurs communications. LE PARFUM DES ORCHIDEES. — A propos de cette intéressante question, dont le Journal des Orchi- dées s'est occupé déjà à plusieurs reprises, nous lisons dans le Moniteur d'horticidture, sous la signature de M. Otto Ballip : « Un sujet sur le(juel il n'a été fait encore aucune mention est certainement celui qui traite du parfum que dégagent certains pseudobullies d'Orchidées. Visitant dernièrement la charmante serre d'Orchi- dées de M. le D"" Jagu, à Grisors, je fus très surpris de l'observation que me faisait cet amateur en me mon- trant deux plantes dont les pseudobulbes dégageaient une légère odeur de vanille ; ces deux Orchidées étaient VOncidium crispum et VOncidium varicosum. Quoique passant tout mon temps à la culture de nos préférées, je n'avais encore jamais eu l'occasion de faire cette obsei- vation, et je ne doute pas (pie maint orchidomane sera aussi surpris de l'apprendre. Notons également que nous avons remarqué depuis (|ue ce parfum se dégageait plus ou moins fortement suivant les heures de la journée, et qu'il était plus fort par un temps clair (^ue par un temps couvert. UNE MALFORMATION INTÉRESSANTE. — Nous avons reçu de M. Ch. van Wambeke une fleur de Cyjyripedium insigne présentant une malformation qui a déjà été constatée ailleurs, mais qui ne laisse pas d'être intéressante. Cette fleur posbédait trois sépales, dont les deux latéraux étaient bien formés, très éloignés l'un de l'autre et parfaitement semblables. CULTURE DES ODONTOGLOSSUM. — Une remarque que j'ai eu l'occasion de laire chez divers amateurs, c'est que les Oduntng'ossum sont souvent cultivés trop chaud et trop à l'étouflëe. 11 est très im- portant à cette époque de l'année de leur donner de l'air, autant (pie la température extéi'ieure le permet, et je conseillerais d'ouvrir les ventilateurs tout le jour, pourvu qu'il ne gèle pas; on peut chauffer en même temps. Mais la température ne doit pas dépasser un maximum de 12° centig., et il suffit qu'elle ne reste pas d'une façon un peu prolongée au-dessous de 8". L. L. L'HORTICULTURE INTERNATIONA Parc Léopold, I^ruxelles. Adresse télégraphique : LINDENIA, Bruxelles ORCHIDEES D'OCCASION Vendues à plas de 50 j)Oitr cent de Rabais A l;i (lomande d'un grand nombre de nos clients, nous leur annonçons que nous avons ouvert une SERRB D'ORCHIDÉES D'OCCASION. Nous nommons ainsi uneserredans laquelle Icsamaleurs Irouveront pendant tont l'année des Orcliidées (|ui,par suile de légers accidents (feuilles déchirées, brûlées, jaunies elc.l auraient besoin de (luehiue lemps de culture pour se refaire et pouvoir être vendues aux PRIX ORDINAIRES, ainsi que les importations, qui arrivées cependant en bon état, ne seraient pourtant pas dans des conditions assez belles pour pouvoir être vendues au même prix que les exemplaires que nous four- nissons communément. Xos belles et nombreuses importations nous permettent d'être très sévères sur ce point, et de mettre en réfovm: une quantité de très bonnes plantes. Nos clients et les amateurs sont donc vivement engagés à visiter souvent notre SERRE D'OCCA- SIONS; nous ne douions pas qu'ils n y trouvent fré(iuemment {\i'<> PLANTES RARES, de reprise rapide, qu'ils pourront acquérir à PLUS DE oO POUR CENT de rabais. Le prix des plantes est indiqué sur chaque exemplaire. MM. les amaleuï'S voudront bien se rappeler qu'il n'est pas nécessaire de faire des achats pour visiter l'Élablissement. Comme nous ne fournissons à nos prix ordinaires que des plantes de tout premier choix, nous sommes très larges dans ce que nous appelons les PLANTES RÉFORMÉES. MM. les amateurs peuvent faire de VERITABLES TROUVAILLES parmi elles, car beaucoup de ces plantes sont supérieures, COMME SANTÉ ET COMiVIE FORCE, à la généralité des plantes vendues ordinai- rement par les maisons concurrentes ou aux enchères publiques. La plupart des ;j/rt»Ms réformées, vendues comme occasion, n'ont |)as fleuri; il pourra se trouver parmi elles des variétés supérieures de grande "aleur. Nous publions fréquemment une liste avec prix des ORCHIDÉES D'OCCASION, pour les ama- teurs qui ne peuvent venir les visiter à l'Ét .olissement. ns- La liste numérotée des ORCHIDÉES D'OCCASION est à la disposition des amateurs. m TORE IITERMTIOM 1 ■ LlL (i.ixi>E:sr) (Société Anonyme) ETABLISSEMENT SPECIAL pour rinlrodiiclion, la Culture et la Vente DES ORCHIDÉES PLANTES ÉTABLIES IMPORTATIONS IMMENSES f..mi.»aïS ET OFFIIES ESVOÏÉS SIR IIEMASriE Correspondances en français, anglais et allemand gl^^g^ Les collections d Orchidées de « L'Horticulture Internationale » sont actuel- lement les plus variées, les plus vastes, et les plus importantes de l'Europe ; quarante-huit serres spacieuses leur sont attribuées et leur culture n" est sur- passée nulle part. Les listes d'importations sont communiquées à toutes les personnes qui en font la demande. Nota Bene. — Étant ses propres importateurs — c'est-à-dire vendant toutes ses importations de pre- mière main— [.'HORTICULTURE INTERNATIONALE peut céder ses plantes en sujets beaucoup plus forts et à bien meilleur compte qu'on ne les trouve généralement dans le commerce. C'est ce qui explique qu'elle met en vente d'aussi beaux exemplaires à un prix aussi réduit. i DÉCEMBRE 1892 Numéro ee. LE JOURNAL DES ORCHIDÉES GUIDE PRATIQUE DE CULTURE PAR LUCIEN LINDEN Administrateur-Directeur de L'Horticultube Inteknatioxale Secrétaire de L'Orchidéexxe AVEC LA COLLABORATION DE MM. J. Linden, Comte du Buysson. de Lansberge, G. Warocqué, Comte de Moran, Max Garnier. Ém. Rodigas, Funck, A. Cogniaux, G. Joris, E. Roman, A. Van Imschoot, Fr. Desbois, D-- G. von Heerdt, E. Bergman, E. S. Rand, A. Bleu, D"" Van Cauwelaert, E. Bungeroth, Ch. Vassenr, J. Nôtzli, James O'Brien. R. Martin-Cahuzac. D'' Capart, Comte de Bousles, G. Mantin, J. du Trieu de Terdonck. O. de Kirchsberg, Vicomte de Novlon, D. Massange de Louvrex, G. Rivois. J. Hatos, P. Silver, A. Ducos, A. Dallière, Paul Otlet, F. Kegeljan, O. Ballif, R. Johnson, C. Ellner, Carlos Starker, J. Tonel, Ch.deBosschere.A. de la Devansaye. FI. Claes, de Meulenaere, G. Diretti,A. vandenHeede, Siesmayer.A.Wincqz,G.Kittel.BarondeMeylhand, '^^J et les Chefs de Culture de « L'Horticulture Internationale. » Prix de rAbonnement ; 10 francs par an POUR TOUTE LUNION POSTALE Parait le 1" et le IS de chaque mois AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES Dépositaire pour la France : 31. O. IDOIÎ^, Éditeur, 8, Place de l'Odéon, F^^RIS. Gaiiil, imiir. Eug. Vanderhaeghen . LINDENIA ICONOail-^I^HIB DES OHCBLIUÉBS PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO Chaque livraison contient quatre belles planches richement coloriées DIRIGÉE ET RÉDIGÉE PAR J. LINDEN, LUCIEN LINDEN et EMILE RODIGAS PnWiée par LUCIEN LINDEN, 100, rue Belliard, Bruxelles 1^;^^ « Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe périodiques spéciaux aux Orchidées Le prix de ces volumes a été fixé comme suit : 1" Yolame (presque épuisé) 125 fr.; 2""' Yolnme, 100 fr.; 3"^ Volume, 75 fr.; 4'"^ Volume, 70 fr.; 5"^ Volume, 65 fr. ; 6™'^ Volume, 65 fr.; 7'^^ Volume, 65 fr. • 8"^ VOLUME (EN COURS DE PUBLICATION) : 60 FRANCS Lies huit volumes pris ensemble : SS60 Tranes. La Lindefiia publie également DEPUIS LE 1er FÉVRIER 1891 UNE ÉDITION ANGLAISE EN VOLUMES DE 6 LIVRAISONS (2 VOLUMES PAR AN) Pri:x. de l'abonnement à chaque volume : 9£S shilling;s pour Fédition anglaise. L'ORCHIDÉENNE SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES Présidents d'Honneur : MM. J. LINDEN, consul-général honoraire, pour la Belgique; Conile nu BUYSSON, nulenr de FOrcliidophile, pour la France; nE LANSBERGK, ancien gouverneur général des Indes Néerlandaises, pour les Pavs-Has, SECRÉTARIAT : 100, RUE BELLIARD, BRUXELLES Comité Directeur : Présith'ut : M. G. WAROCQUÉ, membre de la Chambre des Représcnlanis de Belgique; Secrétaire : M . LUCIEN LINDEN, a Iminislraleur-direcleur de L'Horticnltvre Internationale. Trésorier : M. J. DU TRIEU DE TKIUJONCK, prcpi'iélaire. LE PROCHAIN MEETING aura lieu Les Dimanclie 11 et Lundi 12 Décemtoe prockin Les membres du Jury pour l'exercice 1892-1893 sont Messieurs Houzeau DE Lehaie. Comte A. de Bol'sies, F. Kegeljax, D. Massange de Louvrex, D'" Capart, a. Huybrechts, É. Rodigas, D"" Vax Cauwelaert, A. A^ax Imschoot, Fl. Pauwels, Ch. VAX Wambeke, a. Wixcqz, Ch. de Bosschere, Arm. de Meule- xaere et Ch. Amasse ur. SOMMAIRE DU 66"^' NUMÉRO : Pages Revue des Orchidées nouvelles on peu connues 281 Causerie sur les Orchidées. — XLVI 284 Deux Orchidées de dimensions géantes 288 Les Catasetum de M. Houzeau de Lehaie 292 L'arrosage des Orchidées 293 Culture du Coryanthes macrocorys 295 LE lOMTEUR D'HORTICULTURE LE MEILLEUR MARCHÉ DES JOURNAUX HORTICOLES FRANÇAIS Publié sous la direction de M. LUCIEN CHAURÉ Officier d^ Académie — Chevalier du Mérite agricole IParait le lO et le S 5 de cliaq\ie m.ois PRIX D'ABONNEMENT : Édition simple, 6 francs par aji. Édition avec chromolithographies, 12 franes par au E KT V O I ID ' XJ KT OVC O I S G K, -A. T I S S XJ E, r> E IVI A. KT ID E S'adresser au bureau du Journal, 14, rue de Sèvres, PARIS. AVIS IMPORTANT Le directeur de L'HORTICULTURE INTERNA- TIONALE a rhonneur de rappeler aux clients de cet établissement que les lettres, commandes et corres- pondances de toute sorte, doivent être adressées direc-j tement à lui ou à la firme et non aux cliefs de culture^ ou vendeurs. L'inobservation de cette règle pourrait entraîner des retards, des confusions ou des omissions préjudiciables à la bonne marcbe des affaires, et dont la direction ne saurait prendre la responsabilité. DÉCEMBRE l8g2 28 1 REVUE DES ORCHIDÉES NOUVELLES OU PEU CONNUES LAELIO-CATTLEYA X AMOENA DELICATA Bleu. — Nouvel hybride dû au semeur parisien bien connu, M. A. Bleu. Il provient du Laelia Perrini fécondé par le CciUleya Loddigesi, et est à peu près intermédiaire entre ses deux parents. Il a presque exactement la forme du premier et le coloris du second. Le labelle est un peu plus ample que dans le L. Perrini et un peu chiffonné comme dans le C. Loddigesi; il est du même jaune tendre que dans ce dernier, et porte sur le bord antérieur une mince bordure rose carminé. La plante exposée par M. Bleu au meeting de L'Orchidéenne du 13 no- vembre portait les traces de floraisons antérieures ; je ne me rappelle pas cependant qu'elle ait été décrite précédemment. Elle a obtenu un diplôme d'honneur de i''^ classe. * * * CYPRIPEDIUM X HOOKERO-VEITCHI STRIATUM Bleu. — Hybride provenant du même semeur que le précédent, et dont le nom choisi par M. Bleu indique les parents, C. Hookerae et C. Veitchi (ou mieux superbiens). Il est à tous les points de vue intermédiaire entre ces deux espèces. Le pavillon, analogue à celui du C. Hookerae, mais plus grand et plus arrondi, porte de légères traces de lignes parallèles rougeâtres sur fond vert assez clair; les pétales ont la forme de ceux du C. superbiens, mais sont élargis vers les extré- mités, où ils sont nuancés de rouge violacé clair. Toute leur longueur est recouverte de points rouge brun disposés en stries longitudinales. Le sépale inférieur est très petit. Cet hybride, exposé au meeting de L'Orchidéenne du 13 novembre, a obtenu un diplôme d'honneur de i""^ classe. J'ajouterai un mot à propos de ces deux hybrides. M. Bleu a ajouté au nom de chacun une épithète qui semble être là par surcroît, comme pour indiquer une variété {delicata, striatum). Aurait-il obtenu dans ces semis des types diffé- rents, comme dans les Cattleya X Pcirthenia le vernalis, Voestivalis, etc. ? Je suis 282 LE JOURNAL DES ORCHIDEES persuadé que les lecteurs du Journal des Orchidées prendraient beaucoup d'in- térêt à connaître ce qui en est, si toutefois mon hypothèse est exacte. * * * MORMODES BUCCINATOR VAR. CITRINUM Lind. — Nouvelle variété de cette ancienne espèce, ayant les fleurs identiques au type comme forme, mais d'un coloris jaune citron clair et sans aucune tache. Cette charmante variété vient de faire son apparition dans les serres de L'Horticulture Internatio- nale, parmi de vastes importations où se révéleront sans aucun doute prochai- nement de nombreuses nouveautés. Une autre variété npuvelle de la même espèce avait déjà fleuri l'année dernière dans, le même établissement; celle-ci était d'un jaune abricot, avec le labelle un peu plus clair. Elle a reçu le nom de M. hitccinator var. aurantiacum RoLFE, et a été figurée et décrite récemment dans Ulllustration Horticole. * * SARCOCHILUS BORNEENSIS Rolfe. — Nouvelle espèce introduite de Bornéo par L'Horticulture Internationale et produisant le long de sa tige, par paires, des pédoncules terminés par de curieuses bractées comprimées aux aisselles desquelles des fleurs apparaissent en succession. Les pétales et les sépales étroits, très acuminés, ont une longueur de quatre à cinq centimètres et sont d'un coloris jaune clair. Le labelle trilobé a les lobes latéraux allongés obtus, d'une couleur jaune clair relevée par de nombreuses petites taches rouges. Espèce curieuse et intéressante. III. Hori., VI, p. 99. * * * MILTONIA CLOWESI VAR. GIGANTEA J. O'Br. — Nouvelle variété qui a fleuri che2 M. le major Mason, à Warvvick. Elle est décrite par M.James O'Brien dans les termes suivants : « C'est une forme superbe et distincte.... Elle diffère tant du type qu'on la prendrait à première vue pour le résultat d'un croisement avec une autre espèce, mais en les comparant on constate que les caractères essentiels sont les mêmes. Les principales différences que pré- sente la variété gigantea consistent en ce que les tiges florales sont plus courtes, les fleurs plus grandes, tous les segments plus larges, et les pétales et sépales obtus au lieu d'être acuminés ; les fleurs ressemblent davantage, comme forme, à celle du M. candida. Les sépales et les pétales sont d'un jaune indien, tacheté de brun clair, et sont colorés de pourpre à la base. Le labelle est très large, DÉCEMBRE 1892 283 nuancé de pourpre à sa base, et de blanc, qui devient jaune soufre au bout de quelque temps, à sa pointe. » Gard. Chron., 5 novembre, p. 552. * * * CATTLEYA ALEXANDRAE Lind. et Rolfe. — Les premières floraisons de cette espèce viennent d'apparaître dans le courant d'octobre, à L'Horticul- ture L\TERNATiONALE, et montrent bien son caractère tout à fait distinct. Si la première fleur mal venue présentait quelque analogie avec le Cattleya Leopoldi, les suivantes ont établi un type absolument tranché, notamment par la forme et la couleur des sépales et des pétales, longs, très acuminés et fortement ondulés sur les bords. Leur coloris est un jaune brun clair analogue à celui du Laelia grandis tenebrosa, mais bordé de rouge, labelle pourpre foncé. Max Garnier. SOINS A DONNER AUX CATTLEYA REX IMPORTÉS. — J'ai vu dernièrement, en visitant quelques collections d'amateurs, que les Orchidées d'importation et spécialement les Cattleya Rex étaient traités en dépit du bon sens. Presque partout on ne se rend pas compte qu'une Orchidée importée doit être arrosée. Elle a été, pendant le voyage, soumise à un repos forcé et souvent assez long. Ce serait trop demander à ses forces que de vouloir prolonger cet état. Il faut donc la raviver au plus vite en l'empotant sans perdre de temps (c'est le système que nous employons, il a l'avantage de ne plus déranger les jeunes racines) et l'arroser autant qu'une plante établie. Le Cattleya Rex provient d'une localité où il pleut presque toujours. Il faudra le tenir à une température de 18° à 22° centigrades et le placer à un endroit très clair, près du vitrage. On arrive à favoriser notablement le développement des yeux en mettant au-dessous de chacun une petite motte de sphagnum frais bien vivant. En le cultivant de cette façon, nous n'en avons perdu aucun à L'Horti- culture Internationale et nous avons établi nos plantes avec une rapidité étonnante. Le repos après la première pousse devra être de très courte durée. Après la seconde, une plante d'importation peut être considérée comme définitivement établie. L. L. 284 LE JOURNAL DES ORCHIDEES CAUSERIE SUR LES ORCHIDEES XLVI. — Contre l'engrais M. Roman, qui ne dédaigne pas de consacrer aux Orchidées et à leur culture ses hautes connaissances scientifiques, et dont les recherches ne sauraient nous laisser indifférents, avait bien voulu me donner communication de ses essais sur ïeau nutritive quelque temps avant de les rendre publics ; les lecteurs du Journal des Orchidées se souviendront peut-être de la correspondance que nous échangeâmes à ce propos, et qui, grâce à l'obligeance du directeur de ce Journal, trouva son écho dans ces pages. Je ne pouvais évidemment contester, ni la compétence scientifique de mon correspondant, ni la valeur d'un procédé que je n'avais pas été mis à même du juger. Mais j'éprouvais à l'égard des engrais en général, appliqués aux Orchidées, une méfiance très grande, et dans cet échange de vues, tout théorique en somme, je prêchais de mon mieux la prudence. Cette méfiance contre les engrais, je l'éprouve encore aujourd'hui, et je voudrais la justifier une fois encore. Je ne parle pas de Veau nutritive en par- ticulier, car je n'en ai pas vu les effets, et les quelques amateurs dont je vais de temps en temps visiter la collection ne l'ont pas essayée jusqu'ici. Je ne m'exprime donc que d'une façon toute générale, et je répète aux cultivateurs, surtout aux novices : prenez garde aux engrais. J'ai été heureux de trouver dans le dernier numéro les prudentes recomman- dations de M. Lucien Linden. Je m'y associe de grand cœur. Les engrais, à mon avis, constituent un danger contre lequel on ne saurait trop prémunir les jardiniers. Certains amateurs et horticulteurs engraissent leurs plantes. Je crois, à vrai dire, qu'ils sont peu nombreux; mais j'en connais. J'ai vu chez un de mes bons amis des Orchidées reçues de l'un de ces horticulteurs ; il y avait un an à peine qu'il les avait, et elles étaient aux trois quarts mortes. Les racines, peu à peu, avaient disparu, les feuilles et les bulbes jaunissaient, et il ne restait plus d'espoir de les sauver. A côté d'elles, d'autres plantes, provenant de l'éta- l" DÉCEMBRE 1892 285 blissement du Parc Léopold, étaient saines et vigoureuses ; ainsi ce n'était pas la culture qui était en défaut. Non, les plantes en question étaient arrivées, portant en elles le germe de la mort. On les avait engraissées, surmenées pour leur faire produire des fleurs en abondance ou de grande taille ; puis quand on avait vu ou pressenti qu'elles étaient à bout de forces, que la déca- dence allait arriver, on les avait vendues, sans s'inquiéter peut-être assez de ce qu'elles deviendraient chez l'acheteur. Voilà les effets de l'engrais ; une vigueur, une richesse de sève merveilleuse pendant deux ou trois ans, puis une courte période stationnaire, et le dépéris- sement survenant en quelques mois. La plupart des horticulteurs le savent bien, et se garderaient de donner de l'engrais aux Orchidées. Il en est cepen- dant deux ou trois qui en usent, mais ceux-là cultivent pour la fleur coupée ; ils s'efforcent d'avoir autant de fleurs que possible, et, quand ils voient la plante épuisée, ils s'en débarrassent au mieux. Elle a produit chez eux tout ce qu'elle pouvait donner, on la remplace par une autre, et ainsi de suite. * * On m'objectera qu'il y a engrais et engrais ; cela n'est pas douteux, et je suis convaincu, par exemple, que Veau nutritive, composée par M. Roman après une étude approfondie des divers éléments qui y entrent, et essayée par lui pendant trois ans, n'est pas nuisible comme les engrais employé^ par les hor- ticulteurs dont j'ai parlé plus haut. Néanmoins, il est toujours à craindre qu'elle soit employée d'une façon maladroite, ou qu'un jardinier impatient force la dose, croyant tirer de ses plantes plus qu'elles ne peuvent donner, et les tue. Je ne saurais trop approuver M. Linden, de rappeler à ses lecteurs dans son dernier article qu'il ne faut pas, comme on dit, mettre tous ses œufs dans le même panier, ni faire des expériences de ce genre sur toutes ses plantes à la fois. Et puis, pour quel avantage courir ce risque? Quel besoin, au fond, de recourir à cet engrais ? Les Orchidées en ont-elles besoin? Se trouvent-elles si mal dans nos pays? Je ne le crois pas. J'en appelle à tous ceux qui ont visité certaines grandes collections, et pour parler de la Belgique, aux amateurs qui ont vu les serres de L'Horticulture Internationale, deM.WAROCQUÉ, celles de MM. le comte DE BousiES, Kegeljan, etc., ou un des beaux meetings de L'Orchidéemne. Il y a là des exemples d'une vigueur et d'une prospérité admirables et impos- 286 LE JOURNAL DES ORCHIDEES sibles à surpasser. Sir Trevor Lawrence, le premier connaisseur d'Angle- terre et l'un des premiers du monde entier, exprimait cet avis dans le compte-rendu de son voyage en Belgique, l'année dernière ; il citait un bulbe à'Odontoglossum crispum a3^ant o"i28 sur o^ogô — que veut-on de plus? Et c'est à des plantes qui poussent si brillamment que nous irions donner de l'engrais ? Pourquoi faire ? J'admets l'engrais comme amendement, pour donner à nos champs apauvris les éléments qui leur manquent. Je l'admets quand il s'agit, comme dans les expériences de M. Ville, de faire pousser du blé dans du sable calciné ; mais ici il n'en est plus de même. Les Orchidées cultivées suivant les principes de l'école belge donnent tous ce qu'elles peuvent donner, je crois qu'on peut le considérer comme prouvé. Elles émettent des grappes de fleurs d'une richesse inouïe, elles forment des touffes gigantesques, et la magnifique verdure des feuilles, la robusticité des bulbes gonflés de sève, indiquent un état de santé comparable à tout ce qu'elles peuvent atteindre à l'état naturel. Dès lors, vous ne pouvez leur demander plus, et si vous obtenez, en leur faisant absorber de l'engrais, qu'elles se développent plus vite encore, vous forcez la nature, ce qui ne peut se faire qu'en compromettant l'avenir. Un effort de ce genre se paie cher — l'anémie est au bout. Je disais autrefois, en parlant des mains inexpérimentées par qui l'engrais devra souvent être distribué, que les jardiniers auront souvent la tentation de doubler la dose, en se disant : si j'obtiens douze fleurs en mélangeant le contenu du flacon à l'eau d'arrosage, j'en aurai vingt ou vingt-quatre en vidant deux flacons. Il me semble, malheureusement, que c'est un peu toute la théorie des partisans de l'engrais : « nos Orchidées poussent très bien comme elles sont; si nous les engraissions, elles pousseraient encore bien plus vite. » Eh bien, c'est là une théorie très trompeuse, car la nature a des limites à son dévelop- pement. Menez un affamé au restaurant, faites-le bien manger, il sera ragail- lardi. Faites-le manger comme quatre, il aura une indigestion. Qu'on veuille bien me permettre cette comparaison un peu grossière, elle a le mérite de traduire très clairement ma pensée. * * Je sais fort bien que quelques amateurs pourront me dire que les Orchidées ne poussent pas aussi bien partout, et que chez eux elles n'atteignent pas, tant s'en faut, un développement comparable à celui dont parlait Sir Trevor l" DÉCEMBRE l8g2 287 Lawrence. Mais si les Orchidées ne réussissent pas bien dans un endroit donné, et sous un certain traitement, ce n'est pas en les gavant d'engrais qu'on pourra remplacer ce qui leur manque. Si elles se portent mal, c'est qu'elles sont trop chauffées, ou trop peu, ou trop arrosées, ou pas assez arrosées, qu'elles manquent de jour, que l'air est mauvais et n'est pas assez renouvelé, ou pour une des causes, malpropreté ou autres, contre lesquelles le Journal des Orchidées met tous les jours les amateurs en garde. C'est de ce côté qu'il faut chercher le remède ; c'est beaucoup plus simple et moins dangereux, d'abord; et puis l'engrais ne rem- placerait pas le reste. Quand on a soif, il ne servirait à rien de manger double, c'est en buvant, et non autrement, qu'on se soulage. Si une Orchidée manque d'air, ce n'est pas en lui donnant de l'engrais que vous la réconforterez; vous risquerez seulement d'ajouter un mal à un autre. * * * Ma conclusion est donc celle-ci : ou l'engrais ne surmène pas les Orchidées, ne leur fait pas donner plus que leurs forces ne le permettent, et dans ce cas il est inutile, car les Orchidées bien cultivées poussent admirablement et aussi bien que possible dans nos pays; ou bien il les surmène, leur donne une vigueur artificielle excessive, survie d'épuisement, et dans ce cas il doit être écarté comme la peste. Je ne crois pas que Veau nutritive rentre dans la seconde catégorie, les essais de M. Roman le prouvent sans doute, et je sais mon honorable correspondant trop avisé pour ne pas avoir évité ce danger ; mais il me semble fort probable, et je l'avoue en toute franchise, qu'elle doit rentrer dans la première catégorie, et n'avoir que bien peu d'efficacité. Les résultats que M. Roman lui-même dit avoir obtenus avec elle n'ont rien de bien remarquable, rien que je n'aie vue dans les grandes collections ; et s'il a observé une amélioration dans ses cultures depuis qu'il l'emploie, peut-être ce progrès est-il dû simplement à ce qu'il arrose davantage (c'est le défaut général dans mon pays, et surtout dans le midi de la France, d'arroser trop peu). Pour moi, l'engrais ne peut échapper à ce dilemme : il est inefficace ou nuisible; il faut le proscrire dans les DEUX cas. Comte DE MoRAN. 288 LE JOURNAL DES ORCHIDEES DEUX ORCHIDÉES DE DIMENSIONS GÉANTES Deux magnifiques spécimens étaient exposés au 40^ meeting de L'Orchi- DÉENNE, où ils ont excité l'admiration générale. Ces deux plantes provenaient i:« Nota. Nous partageons absolument l'avis exprimé par A. Y., et nous avons souvent vu des Orchidées bien saines et vigoureuses souffrir de la prolongation de leur floraison; quant aux plantes malades, il peutêti'e utile de leur enlever les tiges florales pour ménager leurs forces, au fur et à mesure qu'elles apparaissent et avant leur épanouissement. La question est d'ailleurs intéressante à étudier de près, et nous aurons l'occasion d'y revenir. * Le British Gardening de Londres et Manchester, publie une description enthousiaste (avec illustrations) de L'Horticulture Internationale à Bruxelles. Merci à notre excellent confrère. * * * LES ORCHIDÉES DE SEMIS, par Ernest Berg- man, Officier d'académie. Chevalier du Mérite agri- cole, etc. — Notre distingué confrère, secrétaire de la Société Nationale d'Horticulture de France, a eu l'exel- lente idée de réunir en une élégante brochure ou plutôt un petit volume (98 pages), les listes d'Orchidées de semis qu'il avait publiées au jour le jour dans le Journal de cette Société. L'ensemble comprend 326 hy- brides, appartenant à tous les genres, et obtenus dans tous les pays où la culture des Orchidées est en faveur. Ce catalogue, qui renferme une description sommaire de beaucoup des plantes mentionnées et le portrait de quelques-unes, comprend tous les hybrides décrits ou signalés jusqu'au 31 décembre 1891. Il rendra de grands services à tous les collectionneurs, qui pourraient dif- ficilement graver dans leur mémoire les noms et l'ori- gine de tous ces semis. On peut l'obtenir en envoyant la somme de 1 franc à l'auteur, M. Ernest Bergman fils, à Ferrières-en-Brie (Seine et Marne). *** CHEZ L'AMATEUR. — M. Martin-Cahuzac , de Bordeaux , nous a adressé une fleur d'une splendide variété de Cypripediuni insigne qui a fleuri dans ses serres. C'est une forme très distincte qui a fait son apparition dans un lot de C, insigne montamon importés j)ar L'Horticulture Internationale, de Bruxelles. Le pavillon est superbement maculé, et porte au milieu de taches plus petites, plusieurs macules très grandes d'un violet clair. Nous avons encorereçu, i^endant cette dernière quin- zaine, des centaines de fleurs de notre Cattleya Waroc- quaeana (alias C. labiata autumnalis) envoyées pour être déterminées et toutes plus belles les unes que les autres. Il nous est impossible de donner un nom à toutes ces merveilleuses variétés. Nous ne pouvons que remer- cier en bloc nos correspondants de leurs envois et des lettres gracieuses qui les accompagnaient. M. le Capitaine Jonen, d'Anvers, nous a apporté une fleur d' Odontoglossum crîspum présentant une malfor- mation des plus curieuses. Cette fleur n'avait qu'un seul pétale sépaloïde, et manquait de labelle. L'un des sépales était partiellement fondu avec le pédicelle. La colonne dépourvue de stigmate formait à son sommet trois protubérances paraissant provenir de la division de l'anthère ; en effet, nous avons constaté que ces trois protubérances étaient trois opercules distincts nor- > maux, recouvrant chacun deux poUinies dont les réti- ' nacles convergeaientau centre du sommet delà colonne. Sur ces six pollinies, deux paires étaient jjarfaitement conformées. Les deux autres masses étaient de grosseur moitié moindre. H. H. — Une fois que V Oncidium tigrinum aura fini de fleurir, tenez-le sec jusqu'à l'apparition des nouvelles pousses, c'est-à-dire jusqu'au mois de mars environ. Cette espèce réussit parfaitement en serre froide. Le Laelia albida termine actuellement sa floraison. De même du Pleione Lagennria. Une fois ceux-ci rem- _ potés s'ils en ont besoin, placez-le dans la seife tem-1 pérée-froide, et donnez-leur très peu d'arrosages just^u'à la fin de février. L. L. I L'HORTICULTURE INTERNATIONA Parc Léopolcl, 1)Ruxellrs. Adresse télégraphique : LINDENIA, Bruxelles CATTLEYA TRIANAE ET ODONTOGLOSSUM CRISPUM Nos grandes importations de nos fameux types de Catt- leya Trianae et à' Odontoglosswn crispum (Alexandrae) ont de nouveau été épuisées cette année-ci, sans que nous ayons pu exécuter toutes les demandes qui nous ont été adressées. Nous eno^ao^eons derechef nos commettants à nous faire savoir dès maintenant, le nombre de plantes que nous devrons leur réserver sur celles qui nous arriveront à partir de la mi-février prochain. Au fur et à mesure de leur arrivée, nous enverrons aux personnes inscrites des échantillons avec prix. Ceux-ci varient entre 3, 5, 8, 10 et 15 francs, suivant la force. ^«r^ On sait que nous ne fournissons que de bonnes importa- tions, pouvant être établies promptement. """^M Jj 11 m 1 m il. 1 j iNTERMTIOM 1 ■ (I^IXDEX) (Société Anonyme) I^ai-c l^éopold, BRUXELLES. ETABLISSEMENT SPÉCIAL pour rinlrodiidion, la Culture et la Yente DES ORCHIDÉES PHHTES tTUBUES IMPORTATIONS IMMENSES CtTtMllES ET OFFRES ENVOÏÉS SDR DEIIMDE Correspondances en français, anglais et allemand M^^^ Les collections d'Orchidées de « L'Horticulture Internationale >• sont actuel- lement les plus variées, les plus vastes, et les plus importantes de l'Europe ; quarante-huit serres spacieuses leur sont attribuées et leur culture n'est sur- passée nulle part. Les listes d'importations sont communiquées à toutes les personnes qui en font la demande. I Nota Bene. — Étant ses propres importateurs — > c est-à-dire ve^idafit toutes ses importations de pre^ miêre main — L'HORTICULTURE INTERNATIONALE peut céder ses plantes en sujets beaucoup plus forts et s BIEN meilleur COMPTE qu'ou nc les trouve généralement dan le commerce. C'est ce qui explique qu'elle met en vent d'aussi beaux exemplaires à un prix aussi réduit. 3™« année. 15 DECEMBRE 1892 Numéro 67. LE JOURNAL DES ORCHIDÉES GUIDE PRATIQUE DE CULTURE PAR LUCIEN LINDEN Administrateur-Directeur de L'Horticulture Internationale Secrétaire de L'Orchidéenne AVEC LA COLLABORATION DE MM. J. Linden, Comte du Buysson, de Lansberge, G-. Warocqué, Comte de Moran, Max Garnier, Ém. Rodigas, Funck, A. Cogniaux, G. Joris, E. Roman, A. Van Imschoot, Fr. Desbois, D-" G. von Heerdt, E. Bergman, E. S. Rand, A. Bleu, D"" Van Cauwelaert, E. Bungeroth, Ch. Vasseur, J. Nôtzli, James O'Brien, R. Martin-Cahuzac, D-^ Capart, Comte de Bousies, G. Mantin, J. du Trieu de Terdonek, O. de Kirchsberg, Vicomte de Novion, D. Massange de Louvrex, G. Rivois, J. Hatos, P. Silver, A. Ducos, A. Dallière, Paul Otlet, F. Kegeljan, O. Ballif, R. Johnson, C. Ellner, Carlos Starker, J. Tonel, Ch. deBosschere,A. de la Devansaye, FI. Claes, de Meulenaere, G. Diretti, A. van den Heede, Siesmayer, A. Wincqz, G.Kittel, Baron de Meylhand, et les Chefs de Culture de « L'Horticulture Internationale. » Prix de rAbonnement : 10 francs par an POUR TOUTE L.UNION POSTALE Paraît le l""^ et le IS de cliaqiie mois AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES Dépositaire pou.r la France : IVL. O. DOIN", Éditeur, 8, Place de l'Odéon, P^^RIS. Gand, impr. Eug. A'^aiulerliavglien. LINDENIA IOOISrOGhRA.JPHIB DES OIIOH.IUÉES PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO Chaque livraison contient quatre belles planches richement coloriées DIRIGÉE ET RÉDIGÉE PAR J. LINDEN, LUCIEN LINDEN et EMILE RODIGAS Publiée par LUCIEN LINDEN, 100, rue Belliard, Bruxelles H^;^^=* « Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe périodiques spéciaux aux Orchidées » Le 2^i^i^ de ces voluynes a été fixé comme suit : 1^^ Volume (presque épuisé) 125 fr.; 2'"*^ Volume, 100 fr.; 3'"^ Volume, 75 fr.; 4'"^ Volume, 70 fr.; 5""« Volume, 65 fr.; 6'"^ Volume, 65 fr.; 7'"^ Volume, 65 fr. 8"^ VOLUME (EN COURS DE PUBLICATION) : 60 FRANCS I^es huit volumes pris ensemble : ^60 Trancs. La Lifideiiia publie également DEPUIS LE 1er FÉVRIER 1891 UNE ÉDITION ANGLAISE EN VOLUMES DE 6 LIVRAISONS (2 VOLUMES PAR AN) I*rix de l'abonnement à chaque volume : »îî shillings pour l'édition anglaise. L'ORCHIDÉENNE SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES Présidents d'Honneur ; MM. J. LINDEN, consul-général honoraire, pour la Belgique; Comte DU BUYSSON, auteur de V Orchidophile , pour la France; DE LANSBERGE, ancien gouverneur général des Indes Néerlandaises, pour les Pays-Bas. SECRÉTARIAT : 100, RUE BELLIARD, BRUXELLES Comité Directeur : Président : M. G. WAROCQUÉ, membre de la Chambre des Représentants de Belgique; Secrétaire : M. LUCIEN LINDEN, administrateur-directeur de L'Horticulture Internationale. Trésorier : M. J. DU TRIEU DE TEKDONCK, propriétaire. LE PROCHAIN MEETING aura lieu Les Dimanclie 8 et Lundi 9 Janvier prochain Les membres du Jury pour l'exercice 1892-1893 sont Messieurs Houzeau DE Lehaie. Comte A. de Bousies, F. Kegeljan, D. Massange de Louvrex, D' Capart, a, Huybrechts, É. Rodigas, D'" Van Cauwelaeet, A. Van Imschoot, Fl. Pauwels, Ch. van Wambeke, A. Wincqz, Ch. de Bosschere, Arm. de Meule- naere et Ch. Vasseue. SOMMAIRE DU QT' NUMÉRO : l'agcs Causerie sur les Orchidées. — XLIV 297 Le parfum des Orchidées. 30O Conseils utiles 303 Traitement des Orchidées importées 304 Bibliographie 308 I^e repos des Orchidées 311 LE MONITEUR D'HORTICULTURE LE MEILLEUR MARCHÉ DES JOURNAUX HORTICOLES FRANÇAIS Publié sous la direction de M. LUCIEN CHAURÉ Ofpcier d'' Académie — Chevalier du Mérite agricole Parait le lO et le S 5 de chaqxie mois PRIX D'ABONNEMENT : Édition simple, 6 fraiiei^ par an. Édition avec clii'omolithographies, 12 francs par an Eisr-voi x>'Tj]sr ivn o i s ca-n-A-Tis sxje, i? e ivc a. isr id e S'adresser au bureau du Journal, 14, rue de Sèvres, PARIS. AVIS IMPORTANT Le directeur de L'HORTICULTURE INTERNA- TIONALE a rtionneiir de rappeler aux clients de cet établissement que les lettres, commandes et corres- pondances de toute sorte, doivent être adressées direc- tement à lui ou à la firme et non aux chefs de culture ou vendeurs. L'inobservation de cette règle pourrait entraîner des retards, des confusions ou des omissions préjudiciables à la bonne marche des affaires, et dont la direction ne saurait prendre la responsabilité. \ 15 DÉCEMBRE l8g2 297 CAUSERIE SUR LES ORCHIDEES XLIV. — La serre aux Odontoglossum (Suite, voir page 251) Odontoglossum grande. La gravure ci-dessous (fig. 36) montre bien le port robuste, la floribondité et l'élégance de cette belle espèce, l'une de celles, on le sait, qui conviennent le mieux pour la grande culture. Elle a l'avantage de Fis. ^i*-^. — Uduiilûi^Ivisiiiii crraiide. fleurir beaucoup et de donner des fleurs très solides qui se conservent très long- temps. Ces fleurs sont d'ailleurs remarquables par leur grande taille et par leur 298 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES gai coloris; elles ont de 13 à 15 centimètres de diamètre. Les sépales et les pétales sont d'un jaune vif, les premiers barrés entièrement, les autres maculés sur toute leur moitié basale, d'un rouge clair à travers lequel le jaune transpa- raît légèrement en produisant une teinte un peu brunâtre. Le labelle est presque orbiculaire, jaune très pâle avec deux ou trois fragments de cercles concen- triques près de la base, et quelques points rouges parsemés vers le bord. Fleurit généralement d'octobre à janvier ou février. L'O. grande fut découvert par M. G. Ure-Skinner en 1839 près de Guatemala. Ainsi que nous l'avons déjà mentionné, cette espèce appartient au groupe des Odontoglossum de serre tempérée-froide, qui doivent recevoir moins d'humidité pendant l'hiver et être soumis toute l'année à une température plus haute de quelques degrés que celle des espèces dites Alpines. Odontoglossum coronarium. Superbe espèce, une des plus remarquables du genre, qui n'est malheureusement pas très connue des amateurs parce qu'elle fleurit difficilement dans les cultures, tout en donnant une végétation admi- rablement prospère. Elle fut découverte près de La Baja, en 1843 par M. LiNDEN, et ensuite près d'Ocana par MM. Funck et Schlim, qui l'impor- tèrent pour le compte de M. Linden. L'O. coronarium a les bulbes comprimés oblongs, assez forts, verts au début de leur formation et bientôt après d'un rouge sang. Ses fleurs ont de 5 à 6 72 centimètres de diamètre. Les pétales et les sépales sont oblongs, presque circulaires, d'un rouge cuivré brillant, comme verni, avec une bordure jaune frisée. Le labelle a la base étroite, puis s'étale en une partie oblongue assez large, d'un jaune vif. Deux variétés de cette espèce sont surtout connues, la variété chiriquense, qui a les fleurs plus grandes et nuancées de jaune sur les pétales, et la variété miniatum qui a la base des feuilles pointillée, les fleurs un peu plus petites et d'un coloris plus vif que dans le type. Odontoglossum constrictum. Elégante espèce qui, sans avoir l'ampleur et l'éclat de plusieurs de ses congénères, possède des mérites très appréciables, la floribondité, le gai coloris, et un parfum analogue à celui de l'aubépine, qui remplit toute une serre sans fatiguer; c'est d'ailleurs une des quahtés des Orchi- dées en général de charmer l'odorat sans exposer les visiteurs aux maux de tête que provoquent trop souvent les tubéreuses, les lilas, voire même les roses, Les fleurs de VO. constrictum ont environ 5 centimètres de diamètre. Elles 15 DÉCEMBRE 1892 299 Sont groupées en abondance sur de longues grappes très ramifiées, et ont les pétales et les sépales à peu près identiques, étroits aigus, jaunes, chargés de macules d'un brun rouge ; le labelle, légèrement panduriforme, mais de peu de largeur, est blanc et porte vers son milieu une macule rose. L'O. consirictum fut introduit vers 1843 par M. Linden, des montagnes de Caracas. Il fleurit vers les mois de décembre et janvier, et quelquefois à des époques assez variables de l'aiinée. Odontoglossitm Boddacrtianum. Cette espèce très attrayante, très florifère, et d'un parfum agréable, est l'une de celles qui contribuent le plus à l'embellisse- ment de la serre froide par la durée, l'abondance et l'éclat de leur floraison. Dédiée à feu M. le D'' Boddaert, l'amateur belge bien connu, chez qui elle fleurit vers 1882, elle est très voisine de VO. consirictum, dont elle peut être considérée comme une variété, mais une variété bien supérieure au type. Elle a les pétales et les sé- pales d'un coloris plus vif et de dimensions su- périeures^ le labelle sur- tout notablement plus ample et plus long, d'un jaune très pâle, avec une macule rose-pour- pre en avant du callus. L'O. Boddaertianum fleurit à la même époque que le précédent. 0. Halli (voir fig. 37). Magnifique espèce, l'une des plus imposantes du genre, qui provient de la région Andine de l'Equateur. Elle y fut découverte vers 1837 par le Colonel Hall, dont elle porte le nom, aux environs de Quito, à une altitude d'à peu près 2,700 mètres; toutefois elle ne fut répandue dans les cultures que longtemps après, en 1864, grâce I^'g- 37- — Odontoglossum Halli. 30O LE JOURNAL DES ORCHIDEES aux importations de M. Linden, puis ensuite de plusieurs maisons anglaises. UO. Halli produit des grappes très longues et chargées de nombreuses fleurs. Ces fleurs ont de 8 à lo centimètres de largeur. Elles ont les sépales et les pétales elliptiques lancéolés (en fuseaux) à peu près semblables, avec les pointes repliées, d'un jaune vif plus ou moins barré et maculé de brun, mais avec la base et les pointes jaunes, le labelle oblong acuminé, très dentelé sur les bords, blanc, plus ou moins maculé de rouge brunâtre. La crête est jaune. On mentionne souvent dans les cultures une forme de cette espèce sous le nom à.'0. Halli leucoglossum (à labelle blanc), et une autre sous le nom de xanthoglossum (à labelle jaune). Le premier nom de variété devrait être sup- primé, car la forme à labelle blanc n'est pas autre chose que le type lui-même. La variété à labelle jaune doit seule être distinguée par une dénomination spéciale. Les macules marron de l'O. Halli affectent souvent une nuance foncée et tirant sur le noir, qui est d'une grande beauté. [A suivre.) L. L. -^ LE PARFUM DES ORCHIDÉES J'ai été vraiment heureux de la polémique qu'a suscitée dans les colonnes du Journal des Orchidées mon article sur le parfum des Orchidées. Elle m'a prouvé que la question était intéressante et méritait attentif examen. M"" C. D. B. traite de téméraire l'idée que je résumais ainsi : La même consti- tution moléculaire de la plante donnant naissance à la fois à sa forme et à son parfum, on conçoit comme toute naturelle la rencontre, dans le monde végétal, de parfums identiques chaque fois que les fleurs qui les produisent, fussent-elles de genres très différents, offrent des formes ou des couleurs approchantes. Je n'ai pas émis cette thèse comme un axiome botanique, mais comme une simple hypothèse à laquelle conduisait naturellement la comparaison de certains faits que j'ai cités, et que M. le D'' G. von Heerdt a corroborés dans votre Journal par l'indication d'autres faits très probants. Permettez-moi de faire appel à la large hospitalité de votre Journal pour présenter quelques nouvelles considérations relatives à la question qui nous occupe, et rechercher, avec l'aide de vos lec- teurs, jusqu'à quel point est confirmée ou infirmée par les faits l'hypothèse rappelée plus haut. 15 DÉCEMBRE 1892 30 I Un point est depuis longtemps acquis à notre débat : les parfums des plantes sont dégagés des huiles essentielles qui font partie de la constitution intime des fleurs. Mais jusqu'ici on ne savait pas exactement quel était le siège d'élection de ces huiles. Un jeune botaniste, M. Ménard, vient d'adresser à l'Académie des Sciences de Paris une note très curieuse qui résume ses recherches microsco- piques sur ce point. Il a reconnu que ces huiles étaient concentrées à la surface interne du calice et de la corolle, tandis que sur la face externe on ne trouve d'ordinaire que quelques rares globules d'essence ; par contre, en cet endroit, les pigments colorés et le tannin qui a servi à les former abondent. Cette constatation faite, M. Ménard a voulu suivre le développement des fleurs. Qu'est la fleur, après tout, sinon une transformation de la feuille? « Pour former les fleurs et leurs organes la nature n'a pas eu besoin de « recourir à des combinaisons nouvelles; de simples modifications amenées « quelquefois par transitions insensibles, plus souvent produites sans nuances « intermédiaires, lui ont servi à métamorphoser les organes végétatifs, et spé- « cialement les feuilles, en organes reproducteurs ('). » Cette théorie, dite des métamorphoses est fort ancienne. Entrevue d'abord par Joachim Jung (1678) puis reprise au milieu du dernier siècle par Linné et Fr. Wolff, elle appar- tient surtout au grand poète allemand Gœthe qui, en 1790, l'exposa dans son Essai sur les métamorphoses des plantes ; mais si la fleur est une modification de la feuille, la couleur de la fleur ne peut être non plus qu'une modification de celle de la feuille. Or la coloration des feuilles est due à la chlorophylle, un pigment vert, qui subit pendant la floraison toute une série de modifications chimiques. L'obser- vation attentive de diverses phases de ce travail permet de constater d'abord la transformation delà chlorophylle en glucosides, substances analogues au tannin. Cette première modification terminée, le travail chimique se diversifie sous l'action d'un important facteur, la lumière. Tandis que vers la face externe, exposée à la lumière et à l'air, les glucosides servent de matériaux à la formation des pigments et du tannin, sur la face interne, qui est protégée dans le bouton, les glucosides se transforment en huiles essentielles. Enfin, dernier stade de cette évolution, quand l'éclosion a lieu et que cette surface interne arrive elle- (l) DucHARTRE, Traité de Botanique. 30 2 LE JOURNAL DES ORCHIDEES même à l'air et à la lumière, ces huiles s'oxydent et donnent naissance au parfum. Ces faits démontrent à l'évidence qu'il ne faut pas chercher l'explication du parfum des fleurs ailleurs que dans leur constitution chimique. Celle-ci n'est pas invariable. Comme celle de tous les êtres vivants, elle est soumise à l'incessante action de son milieu interne et externe, et évolue sous l'empire de nombreux facteurs. Cette évolution manifeste son activité, tantôt par des formes chan- geantes, tantôt par des couleurs, tantôt par des parfums. Mais serrons de plus près notre problème. Peut-on établir scientifiquement une relation quelconque entre la couleur d'une fleur et son parfum? Nous le pensons. Il suffit de rattacher quelques faits constatés depuis longtemps à l'ex- pHcation donnée plus haut. Chacun sait, par exemple, que les fleurs blanches sont généralement odoriférantes, tandis que les fleurs vertes ne sentent rien. On en comprend maintenant la raison. Un parfum est d'autant plus fin que son huile essentielle est plus élaborée, c'est-à-dire qu'elle s'est débarrassée davan- tage des produits secondaires dérivés de la chlorophylle. La couleur blanche marque ici que le pigment vert a été entièrement élaboré. Qu'on veuille le remarquer. Ce rapport entre la couleur et le parfum que nous signalons ici est indépendant de la famille à laquelle appartiennent les plantes observées. Mais les faits de la chimie organique sont d'une com- plexité infinie et bien adroit celui qui peut déterminer avec précision le rôle joué par chaque élément dans la constitution moléculaire des organes végé- taux. De là des contradictions apparentes entre certains faits et l'impression laissée dans certains esprits que la nature se préoccupe de très peu de lois générales en cette matière, alors que c'est plutôt nous mêmes qui manquons de pénétration et de jugement. Les faits généraux existent dans le monde végétal comme partout ailleurs. A nous de les découvrir, un à un, si nous avons l'ambi- tion de prétendre un jour à une loi explicative générale. Et pour finir par une application de ces conseils^ nous demanderons à nos contradicteurs comment il se fait que presque toutes les composées ont une odeur désagréable, sinon parce que leurs fleurs sont particulièrement riches en tannin ; comment il se fait aussi que les lilas et les roses forcés ont une odeur plus fine que ces mêmes fleurs s'épanouissant à l'époque naturelle, à moins qu'on y voie le résultat d'une modification plus profonde de la constitution moléculaire des deux catégories de fleurs soumises à des influences de milieu différents. 15 DÉCEMBRE l8g2 303 J'en ai dit assez pour prouver que ma thèse n'est pas aussi téméraire que veut bien le croire M*" C. D. B. Je me hâte de lui céder la parole, heureux de connaître le jugement qu'il portera sur ces nouveaux arguments. Paul Otlet. CONSEILS UTILES Orchidées a rempoter. — Ce n'est pas seulement quand le compost d'une Orchidée est gâté et trop ancien, ou quand la plante, devenue trop grande, déborde sur les bords du pot, qu'il faut la rempoter. L'opération est nécessaire quand les racines n'ont plus assez de place dans le récipient ; mais il y a des espèces qui produisent beaucoup de racines et d'autres peu. Il n'est donc pas toujours possible de laisser une plante dans le même pot jusqu'à ce que ses bulbes débordent, comme on le fait par exemple pour les Coelogyne crisiata et pour certains Cattleya. Il y a des espèces qui, tout en n'occupant en apparence dans leur pot qu'une partie de la place disponible, tout en ayant encore beaucoup d'espace libre autour des bulbes, ont en-dessous un épais faisceau de racines enchevêtrées dans le compost et qui s'y trouvent comprimées à l'excès. Elles ont donc besoin d'être mises dans des pots plus grands, et cette opération se fait à la fin du repos, quand la plante commence à entrer en végétation. En règle générale, quand un cultivateur voit une plante qui ne pousse pas comme les autres, et qui reste stationnaire alors qu'elle devrait croître, qu'elle grandissait fort bien auparavant, et que ses voisines continuent à grandir acti- vement, alors ce cultivateur peut se dire que les racines de cette plante n'ont plus assez d'espace. Dès lors, le remède est bien simple. On retire la plante de son pot, et cela fait, on voit aussitôt la source du mal; les racines pressées les unes contre les autres, emmêlées en un réseau épais, forment une couche ininter- rompue qui tapisse les parois du récipient; les tessons du drainage y sont enlacés. On les détache doucement, avec les précautions nécessaires pour ne pas briser de racines ; on enlève par en-dessous le peu de compost ancien qui reste pris dans les racines. On déroule celles-ci et on desserre leur faisceau autant que possible, par des mouvements légers et prudents. On enlève égale- ment à la surface, par petites pincées, ce qu'on peut détacher du compost ancien; puis on procède au rempotage. 304 LE JOURNAL DES ORCHIDEES Il est bon de remplacer les tessons anciens par de nouveaux tout neufs, lesquels seront plus propres et plus sains. Le compost nouveau doit être préparé d'avance, et le jardinier doit l'avoir près de lui avant même d'enlever la plante de son ancien pot. Aussitôt donc que les racines ont été nettoyées, on dispose les tessons de drainage au fond du pot nouveau ; on étale au-dessus une légère couche de sphagnum en morceaux longs, qui servent à arrêter les fins débris du compost et à les empêcher d'être entraînés par l'eau des arrosages. Au-dessus, on dépose la plante, que l'on tient d'une main, tandis que de l'autre on place le compost par poignées tout autour d'elle. On enfonce le compost jusqu'à ce qu'il arrive à la hauteur des bords du pot, et avec deux doigts on le tasse bien tout le long des bords, de façon à faire une surface égale, mais légèrement en forme de dôme ; si le compost arrivait à la hauteur des bords du pot, l'eau des arrosages s'écoulerait par dessus et se déverserait tout autour ; il faut qu'il se trouve à une hauteur un peu inférieure. Ignotus. TRAITEMENT DES ORCHIDEES IMPORTEES La petite note que renfermait le dernier numéro du journal relativement aux soins à donner aux Cattleya Rex, et d'une façon générale, aux Orchidées d'im- portation, paraît avoir beaucoup étonné un certain nombre d'amateurs, si j'en juge par la nombreuse correspondance que j'ai reçue à ce propos. Arroser les importations autant que les plantes établies ! — « C'est contraire à toutes les données », m'écrit un abonné, à qui j'ai le regret de répondre que ses « données» sont fausses. Aussi bien, qu'est-ce donc que les données dont il s'agit? c'est tout simplement la méthode, et, soit dit sans mauvaise intention, la routine du temps jadis. On a très longtemps pensé que les Orchidées importées devaient être tenues sèches à leur arrivée, qu'il fallait, avant de les rempoter, leur faire subir de nombreuses manipulations; on les suspendait près du vitrage, dans une serre, et elles devaient pendant longtemps encore se contenter de l'humidité de l'atmosphère; ou bien on les couchait sur un lattis, ou sur un lit de sphagnum sec, et on attendait pour les mettre en panier ou en pot qu'elles eussent émis une pousse assez forte et des racines. Ces racines n'étaient-elles pas alors exposées à être blessées dans le rempotage? et puis comment pou- 15 DFCEMBRE 1892 3O.5 vaient faire les pauvres plantes pour entrer en végétation sans humidité ? Quel effort épuisant après tant de privations ! Ce système, cependant, prévaut encore en Angleterre chez certains importa- teurs; à l'établissement de Bruxelles il a fait son temps. Il est évident, en effet, que c'est à lui que devaient être attribués tant d'échecs éprouvés autrefois dans les importations. On demandait trop aux Orchidées, et il aurait fallu vraiment qu'elles eussent une patience à toute épreuve, et des forces de résistance sans hmite, pour supporter ces tortures. Aussi les importateurs et les amateurs perdaient-ils cinquante pour cent des plantes nouvellement introduites. Nous partons d'un principe tout différent, et basé uniquement sur l'observa- tion des besoins et de l'existence des plantes. Nous savons qu'une plante collectée dans le pays d'origine est d'abord séchée par les collecteurs pour l'em- pêcher de pourrir dans les caisses pendant le voyage, qui dure parfois plusieurs mois. Avant donc d'être emballées, et pendant que le collecteur cherche à ressembler un nombre d'exemplaires suffisant, les plantes restent sous un hangar pendant un temps plus ou moins long, quelquefois plusieurs semaines, sans nourriture et sans eau; on ne peut, en effet, expédier les plantes à la côte à mesure qu'elles sont collectées. Comme elles doivent être escortées, ce mode de procéder entraînerait des frais énormes augmentant considérablement le prix de revient déjà si élevé. Elles sont ensuite enfermées dans des caisses pendant deux à trois mois, ou même plus, avant d'arriver en Europe. Ce repos forcé nous semble déjà suffisamment long pour qu'il soit inutile et dangereux de le prolonger encore lorsque les plantes sont parvenues au terme du voyage. Voici comment nous opérons à L'Horticulture Internationale : Dès que les plantes sont déballées, nous les nettoyons; on enlève toutes les parties pourries, feuilles, bulbes, parties de rhizomes, en tranchant jusque dans le vif pour ne laisser aucun point suspect. On recouvre les plaies de charbon de bois en poudre, afin de les faire promptement cicatriser et d'empêcher la gangrène. Nous classons ensuite les plantes par ordre de force, et nons les rempotons le plus promptement possible; puis nous les plaçons dans la serre qui leur est destinée. Elles sont arrosées immédiatement ; les abris sont placés sur la serre pour tenir celle-ci sombre pendant quelques jours, afin que les plantes puissent s'habituer peu à peu et progressivement à la lumière. Ainsi que nous le disions dans la brève note du dernier numéro, nous plaçons sous les yeux de chaque plante une petite motte de sphagnum vivant, destiné à faire gonfler la pousse et à appeler les racines. Nos plantes d'importation sont 306 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES tenues assez humides pour que l'eau sorte du compost quand on le comprime entre les doigts. Dans ces conditions, il n'est pas rare que nous voyions, pour les Cattleya, par exemple, les bulbes ridés se regonfler et les racines pointer au bout de dix à quinze jours. C'est une erreur de croire que l'eau pourrait faire pourrir la plante; alors qu'elle n'en a pas eu depuis longtemps, elle l'absorbe et l'élimine avec une activité incroyable, qui empêche absolument tout danger. La pourriture est causée par la décomposition des tissus ; et ici, l'humidité, c'est- à-dire la vie ramenée dans la plante, empêche bien plutôt la décomposition de se produire et appelle la végétation. Sous prétexte d'éviter cette pourriture imaginaire, il me semble que les partisans des anciens errements agissent un peu comme les médecins du temps de Molière, qui saignaient, saignaient... et faisaient mourir le malade d'anémie. Il n'y a pas bien longtemps encore qu'on faisait périr de faim les typhoïdes; aujourd'hui on les nourrit, et on en sauve ainsi beaucoup. Du moins ont-ils ainsi la force de lutter contre leur affection. * * * Un article publié récemment dans un journal spécial français à ce propos, me surprend étrangement. Ce journal reprochait aux grands importateurs — et nous sommes vraisemblablement de ce nombre — d'établir des Orchidées à contre-saison. Ce que mon confrère ne dit pas, et ce qu'il eût été pourtant bien intéressant de connaître, c'est ce qu'il faudrait faire des Orchidées qui arrivent en dehors de la bonne saison. Faut-il les déposer tout simplement, comme des poires, dans un fruitier, et attendre la bonne époque pour les mettre en végé- tation? Et si elles ont le mauvais goût de mourir en attendant? Au fond, ce sont là des phrases sans grande signification. On ne peut intro- duire certaines Orchidées qu'à une époque qui n'est pas la meilleure pour les établir. Tous les importateurs savent bien à quelle époque on doit importer les Orchidées connues, et choisissent toujours pour cela le moment où elles sont en repos, parce que l'importation est alors plus facile; d'abord les plantes voyagent beaucoup mieux dans cet état, puis, comme elles sont en végétation à l'époque des grandes pluies, il serait plus difficile, sinon impossible, pendant cette période d'aller les chercher là où elles croissent, et on est bien obligé d'aller les prendre dans la saison où elles reposent. Il est bien évident qu'un importateur qui lance un collecteur lui indique cela, et l'envoie à la meilleure époque; il ne voudrait pas risquer de voir les frais énormes de ces voyages compromis en pure perte. 15 DÉCEMBRE 1892 307 Mais tout cela s'applique fort bien aux espèces connues, qu'on peut importer en grandes quantités, et qui sont demandées en masse pour la grande culture; seulement il arrive que des Orchidées qui proviennent de localités encore inex- plorées, à peu près inconnues, où l'on ne peut pas régler les opérations d'avance, et où les collecteurs doivent parfois séjourner longtemps avant de trouver quelques plantes, il arrive, dis-je, que ces Orchidées, comme le Cattleya Rex par exemple, ne parviennent pas en Europe à l'époque la plus favorable. Dans la localité où se rencontre le Cattleya Rex, il pleut continuellement; puis les recherches sont longues et extrêmement pénibles; on recueille les plantes et on les envoie quand on peut, et non quand on veut. Nous demanderons à notre savant confrère ce qu'il faudra faire à son avis de ces plantes très rares, qui ont occasionné des sacrifices très considérables et qui sont attendues avec impa- tience par les amateurs, si elles arrivent à une saison qui n'est pas la meilleure pour les mettre en culture. Quant à nous, nous persistons à penser qu'il ne faut pas les mettre au fruitier, mais les faire entrer immédiatement en végétation, c'est-à-dire mettre fin à leur diète, surtout si elles sont restées longtemps en voyage; et quant au fait de les établir à une époque de l'année quelconque, nous ne croyons pas qu'il ait de si graves inconvénients. La plus grave consé- quence de ce changement dans le roulement ordinaire est d'exiger du jardi- nier un peu plus de soins ; et encore ? Reprenons, par exemple, le Cattleya Rex; nous en avons introduit à la mi-novembre de l'année dernière des plantes qui étaient restées plus de quatre mois en route, et qui, dans le pays d'origine même, avaient été conservées pendant des mois sous des hangars après le collectage ; elles avaient donc été soumises aux privations d'un repos forcé pendant environ six à sept mois entre leur collectage et leur arrivée en Europe ; eh bien, grâce au traitement vivifiant que nous leur avons donné dès le début, ces plantes ont produit des pousses excessivement fortes qui ont fleuri au mois de juin dernier, soit huit mois après leur introduction. Nous avons jugé qu'elles avaient été suffisamment établies pendant ce laps de temps pour pouvoir leur donner un repos aussi prolongé que celui que nous instituons pour les plantes ordinaires de culture, et nous les avons tenues presque sèches depuis. Elles sont actuellement très belles, et nous les remettrons en végétation vers la fin de février ou le commen- cement de mars. Elles auront, dès lors, repris le rang avec les autres. D'autres plantes, qui n'avaient pas fait des pousses aussi fortes, n'ont eu qu'un repos très court ; nous les avons remises presque aussitôt en végétation ; 3o8 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES elles terminent actuellement une belle pousse avec spathe. Nous les laisserons très peu fleurir, et après cette seconde pousse nous leur donnerons un repos prolongé. Elles regagneront donc les précédentes en avril, après avoir fait deux saisons tandis que les autres n'en accomplissaient qu'une ; et nous sommes certains que la troisième pousse faite en Europe sera aussi forte que celle des plantes établies depuis plusieurs années. Il faut sans doute de l'expérience pour organiser ce traitement, et l'on arrive alors à sauver beaucoup de plantes qui périraient entre des mains inexpérimen- tées. Mais il est ridicule de dire que ce traitement /orce les plantes et revient à les pousser par la chaleur. Cette appréciation trahit une connaissance très vague de la culture des Orchidées. L'amateur le plus novice a pu constater par lui-même, fût-ce sur un Odontoglossum crispum, ce qu'on obtiendrait en forçant une Orchidée. Elle produirait une pousse allongée, faible et molle, incapable de se soutenir et de fleurir. Un amateur qui recevrait une plante dans cet état verrait immédiatement à quel traitement inepte elle a été soumise, et la refuserait. Et puis quel intérêt aurait-on à forcer les plantes ? Une Orchidée soumise à une température trop élevée poussera, à mon avis, moins vigoureusement, donc moins rapidement, qu'une autre traitée comme elle doit l'être. Une Orchidée peut-elle être forcée ? Je réponds carrément non. Elle peut être mal cultivée alors qu'elle est soumise à une température trop élevée — forcée, non. L. L. BIBLIOGRAPHIE « L'Iconographie des Orchidées du Brésil, » par M. Barbosa Rodrigues Il y a environ vingt-cinq ans que M. Barbosa Rodrigues, aujourd'hui directeur du Jardin botanique de Rio de Janeiro, commença à réunir les élé- ments d'une Iconographie des Orchidées du Brésil, ouvrage dans lequel il se pro- posait de décrire toutes les espèces trouvées dans cet immense, pays, et de les représenter en grandeur naturelle et coloriées, avec tous les détails d'analyse propres à bien faire connaître la structure des fleurs et les caractères distinctifs de chaque espèce. Dans ce but, il se mit à explorer diverses provinces brésiliennes, dessinant 15 DÉCEMBRE 1892 309 avec un vrai talent d'artiste et décrivant sur le vif toutes les espèces qu'il pouvait observer. En 1871, il demanda au Gouvernement brésilien, mais sans succès, les res- sources financières nécessaires pour pouvoir publier son livre. Peu de temps après, il entra en relations, d'un côté avec le directeur de la Flora Brasiliensis{^), et de l'autre avec Reichenbach, soit pour être lui-même chargé de la rédaction des Orchidées dans ce grand ouvrage, soit pour être le collaborateur du second, si celui-ci faisait ce travail ; mais les pourparlers engagés n'aboutirent pas. C'est alors qu'il se décida à publier des descriptions abrégées de toutes les nouveautés qu'il avait observées, et qu'il fit paraître ses Gênera et Species Orchi- dearum novariim, dont deux volumes in-octavo ont été publiés en 1877 et en 18S2; la suite en a paru récemment dans le premier volume du Vellosia {z^^ édition, Rio de Janeiro, 1891, p. 1 13-133). Dans ces diverses publications, et en défalquant quelques genres et espèces que l'auteur lui-même n'a pas maintenus, les nouveautés décrites comprennent : une tribu, 25 genres, 573 espèces et un certain nombre de variétés. Ce nombre immense de nouveautés pouvait inspirer des doutes sur leur valeur réelle ; en tous cas, il était bien dilïïcile, pour ne pas dire impossible, de les apprécier à leur juste valeur, alors qu'on n'avait généralement pour baser son jugement qu'une description concise de chacune d'elles, car une très minime partie seulement de ces plantes existent dans les grands herbiers d'Europe, et moins encore dans les cultures (^). Bentham, dans le Gênera Plantarum, n'a mentionné que trois des genres nouveaux, et encore sans se prononcer affirmativement sur leur valeur; M, Durand, dans son Index Gene- rwn et M. Pfitzer, dans l'ouvrage d'ENGLER et Prantl {Die Natiirlichen Pjianzenfamilien), se sont bornés à énumérer ces genres à la fin de la famille. Chargé d'élaborer la monographie des Orchidées pour la Flora Brasiliensis, j'envisageais avec une peine très vive, non-seulement ces 25 genres, mais surtout cette masse de plus de cinq cents espèces sur lesquelles je ne pourrais (i) La Flora Brasiliensis est l'œuvre la plus grandiose en son genre qui ait jamais vu le jour. L'ouvrage fut commencé en 1840 par le célèbre botaniste et voyageur bavarois von Martius ; depuis, près de quarante collaborateurs y ont travaillé. Il en a été publié jusqu'ici iio parties, dont le prix en librairie est de plus de 4600 francs. Il sera terminé dans peu d'années, lorsque les Orchidées auront paru ; l'ouvrage complet coûtera environ 5500 francs l'exemplaire ! (2) Parmi ces dernières, mentionnons le Cycnoches Haagei, dont il a été question récemment dans le Journal des Orchidées (III, p. 276), et VEpidendruin Randi, figuré dans la Lindenia JI, pi. 49). 310 LE JOURNAL DES ORCHIDEES me prononcer en connaissance de cause, et que, pour la grande majorité, je devrais peut-être aussi reléguer aux choses énigmatiques, aux gênera et species imperfecte cognita. C'est alors que, sur mes instances, M. Barbosa Rodrigues voulut bien me promettre que, dans un prochain voyage qu'il espérait faire en Europe, il m'apporterait toute sa collection de dessins d'Orchidées, formée de près de goo planches, la plupart coloriées. On comprend qu'il ne voulait pas se dessaisir de cette collection d'une valeur inestimable pour la confier aux hasards d'une expédition par voie marchande ordinaire, ses dessins constituant, pour la plupart de ses espèces, tout ce qui lui restait pour représenter leurs types authentiques. Mais des obstacles imprévus vinrent empêcher la réalisa- tion de son projet de voyage en Europe, et je crus un moment que je serais privé du précieux concours sur lequel j'avais compté. Cependant je ne pouvais me résoudrer à abandonner la partie sans avoir épuisé tous les moyens possibles d'avoir à ma disposition des matériaux d'étude aussi importants, et je lui proposai de recourir à un mode d'expédition qui supprimerait à peu près tout risque en cours de route : c'était de demander au Gouvernement de son pays de se charger lui-même de l'envoi, par voie diplomatique. Grâce à la bienveillance de M. le Ministre des affaires étrangères de Rio de Janeiro, ainsi que de M. le D'' Vieira Monteiro, Ministre plénipotentiaire du Brésil à Bruxelles, ce projet put bientôt se réaliser. Tout récemment, j'ai reçu, non pas la collection entière de M. Barbosa Rodrigues, mais celle qui a la plus haute valeur," celle qui comprend presque toutes les nouveautés qu'il a créées. Les 379 planches que j'ai maintenant entre les mains comprennent : la nouvelle tribu des Géoblastées, 24 des genres qu'il a établis, 534 espèces et 8 variétés nouvelles. En outre, il vient de m'offrir la communication de ses autres planches, et l'on comprend que je me suis empressé d'accepter une offre aussi généreuse. Les personnes compétentes qui ont eu l'occasion de voir les dessins que j'ai reçus jusqu'ici, ont été unanimes à reconnaître qu'ils sont généralement exécu- tés avec un réel talent artistique; elles ont surtout apprécié avec quel soin minutieux tous les détails d'organisation de chaque espèce sont représentés dans les figures analytiques. Une douzaine de planches, envoyées comme spé- cimens au Congrès international de botanique, réuni à Gènes au mois de sep- tembre dernier, y ont été « beaucoup admirées. » En terminant ces quelques lignes, une comparaison s'impose dans ma pensée 15 DÉCEMBRE l8g2 311 entre les procédés des deux anciens compétiteurs à la rédaction de la mono- graphie des Orchidées pour la Flora Brasiliensis : l'un s'est vengé d'avoir été mis à l'écart en ordonnant que ses importantes collections soient enfermées pendant vingt-cinq ans, et ainsi ne puissent servir à la rédaction de l'ouvrage ; l'autre, n'ayant pu être accepté dans les conditions où il se trouvait, veut bien cependant rendre service à la science en permettant de disposer du fruit de ses recherches actives, poursuivies pendant de longues années. Je crois qu'à ce dernier, les botanistes et tous ceux qui s'intéressent aux progrès dans l'étude des Orchidées sauront gré de son abnégation ; et pour ma part, je profite de cette occasion pour lui adresser publiquement l'expression de ma profonde gratitude. A. COGNIAUX. LE REPOS DES ORCHIDEES Ce que j'ai dit dans le dernier numéro du Journal des Orchidées au sujet de l'arrosage, et ce que je dis plus haut du traitement des Orchidées importées, nécessite quelques explications également en ce qui concerne le repos. Le traitement institué doit comporter, je l'ai dit déjà, après une période d'arro- sages abondants, un repos prolongé; comme nous sommes actuellement à l'époque de ce grand repos pour la plupart des Orchidées, c'est le moment d'étudier de près la question. La plupart des Orchidées ont été traitées pendant tout le cours de l'année par ce que j'ai appelé une culture vivifiante où l'engrais sous toutes ses formes aura été soigneusement évité ; elles auront donné des pousses vigoureuses, et la végétation aura accompli son cycle par la formation de pseudobulbes très forts, surtout si le jardinier a suivi le conseil, donné ici à maintes reprises, de bien les aoûter en donnant beaucoup d'air aux plantes à l'époque où le bulbe se terminait. Alors commence le repos. Il doit être prolongé, très prolongé même, pour les Orchidées à pseudobulbes, Oncidium, Odontoglossum des régions tempérées, Cattleya, etc. — Nous préférons faire pousser les Odontoglossum froids pendant l'hiver et les faire reposer l'été, par ce qu'on obtient des pousses beaucoup plus fortes en cette saison — mais les autres genres en général doivent recevoir leur repos actuellement. On met les Orchidées en repos en les tenant à l'état sec, et en ne leur 312 LE JOURNAL DES ORCHIDEES donnant que très peu d'eau de temps en temps, juste assez pour empêcher que les bulbes se recroquevillent à l'excès ; en même temps, on maintient la tempé- rature basse, ce qui est important. On m'a souvent demandé ce qu'il faut faire quand un Cattleya veut partir en végétation pendant la saison du repos. Quand ce fait se produit, c'est que la température de la serre est trop élevée, et que la serre est trop humide ; il faut mettre la plante dans un autre endroit à température très modérée et à atmosphère plus sèche ; la plante, ne trouvant plus ce qu'il lui faut pour pousser, rentrera en repos. La plupart des Orchidées reposent de novembre au commencement de mars. Les unes ont un repos plus prolongé, les autres moins. L'expérience seule permet de discerner ces petites différences; mais disons au jardinier qui ne possède pas encore l'expérience nécessaire qu'il peut donner à presque toutes un repos de trois mois, qui sera suffisant pour la plupart. Un bon repos prépare une bonne floraison, même chez les Orchidées qui n'ont pas de pseudobulbes, comme les Cypripedium. Je citerai un exemple bien curieux à ce point de vue ; le fameux Cypripedium oenanthum que M. G. Warocqué exposait au meeting de L'Orchidéenne du 9 octobre dernier, et qui y excita l'admiration de tous les visiteurs, avait passé plusieurs semaines, l'année dernière, dans son cabinet de travail, sans être arrosé. La plante n'avait alors que peu de fleurs, une demi- douzaine à peine. Elle était devenue tellement sèche qu'on aurait pu faire flamber le compost, et quand on la reporta dans sa serre ses feuilles commen- çaient à se flétrir, pendaient molles; une fois renvoyée à Mariemont, elle resta quelques semaines encore dans un état de demi-repos, puis elle fut mise en végétation, poussa d'abondantes racines, et donna à la saison suivante trois fois plus de fleurs que l'an dernier. C'est en comprenant vraiment le repos exigé par les Orchidées que l'on peut leur appliquer le traitement vivifiant des forts arrosages indiqués dans mes précédents articles — l'un est le complément de l'autre. L. L. PETITES NOUVELLES ET PETITE CORRESPONDANCE CATTLEYA ALEXANDRAE. — Les plantes de cette espèce qui ont fleuri récemment à L'Horticul- ture Internationale ont permis de la juger d'une façon à peu près définitive ; les premières avaient fleuri sur des liulbes bien grêles encore. Les suivantes ont été plus robustes et ont montré (quoique le nombre des fleurs ne soit pas encore ce qu'il devra être l'année prochaine) ce qu'on peut attendre du C. Aleœandrae, Ces nouvelles floraisons ont d'ailleurs conflrmé exac- tement ce qu'avait dit le collecteur qui découvrit^ la plante. 11 y a dès maintenant trois variétés bien tran- chées : l'une présentant sur les pétales et les sépales le coloris des segments du Laelia grandis tenebrosa, une autre rappelant beaucoup le L. elegans Tumeri. Toutes ont les bords fortement ondulés et crispés, et les pointes retournées en arrière. La première a le labelle entièrement rose vif, les lobes latéraux enveloppant la colonne blanche, le lobe antérieur large, plan, avec quelques fines granulations au centre, et les bords ainsi que la ligne médiane un peu plus pâles que le reste. La seconde a les pétales et sépales d'un rose violacé clair, moins opaques que dans le précédent; le labelle a les lobes latéraux rose pâle recouvrant la colonne, et la dépassant par deux prolongements étroits, formant deux cornes émoussées qui sont colorées de rouge cra- moisi ; le lobe antérieur étalé en éventail est blanc en avant du disque, puis d'un beau rouge cramoisi vif à l'endroit où il s'élargit; cette nuance s'atténue et devient plus pâle sur les bords. Des fleurs de ces deux variétés ont été adressées à M. RoLPE, à Kew. Des aquarelles en ont été faites également, et seront prochainement publiées dans la Linde)iia. Ces deux variétés ont reçu les noms de C. Alexandrae var. tenebrosa et de C. Alexandrae var. elegans. La troisième dont nous avons parlé plus haut est une variété claire moins remarquable. Cette constatation de l'exactitude al)solue de la des- cription du collecteur qui a été reproduite ici donnera, nous l'espérons, quelque regret au journal Garden and Forest qui s'est troj) hâté de juger sévèrement le C. Alexandrae d'après une fleur mal venue, et que le souvenir des lourdes erreurs commises à propos du Cattleya Warocqueana aurait dû rendre plus cir- conspect. 11 est beau de reconnaître ses méprises, de confesser loyalement qu'on a mal jugé ; mais il est mieux de profiter de la leçon pour être plus équitable à l'avenir, car en retombant plusieurs fois dans des erreurs de ce genre, on s'expose à ne plus être pris au sérieu.x. LE CATTLEYA WAROCQUEANA n'est pas seule- ment admiré en Belgique, eu Angleterre et en France ; il a remporté également des succès éclatants en Alle- magne au cours de la saison actuelle. Des plantes superbes exposées à Liegnitz par un horticulteur dis- tingué, M. Haupt, de Brieg, ont e.xcité l'admiration générale. M. Haupt nous écrit à ce propos : « Ce Cattleya est de la plus haute valeur pour la décoration et la fleur coupée, et je ne regrette quhme chose, c^est de ne pas en avoir quelques milliers d'exemplaires.... » MARCHE DE LA FLEUR COUPÉE. — Voici les prix cotés à Londres pendant les dernières semaines : 26 Novembre. — Odontoglossum crisjium : fr. 2, .50 à 7,50 les 12 fleurs. Cattleya : fr. 7,50 à 15 les 12 fleurs. 3 DÉCEMBRE. — Odontoglossum crispwtn : fr. 2,50 à 7,50 les 12 fleurs. Cattleya : fr. 7,50 à 15 les 12 fleurs. 10 DÉCEMBRE. — Odontoglossum crispum : fr. 2, .50 à 7,50 les 12 fleurs. Cattleya : fr. 7,50 à 15 les 12 fleurs. (Extrait du Gardeners' Chronicle.) « COLLECTER DES ORCHIDÉES est une chose, niais les faire parvenir à destination en est une autre, dit le Gardeners' Magazine. Les pertes au cours du voyage ne sont plus aussi fréquentes que dans les pre- miers temps de la culture des Orchidées; pourtant voici un cas dont nous avons entendu parler dernière- ment. M. X..., un des principaux cultivateurs et impor- tateurs d'Orchidées de l'P^ssex, acheta il y a quelque temps huit caisses d'Orchidées rares qui avaient été collectées sur le territoire espagnol des Andes de l'Amérique du Sud. Elles furent envoyées par le fleuve Magdalena à Barranquilla, à temps pour prendre le R. M. steamer Atrato, mais comme le steamer arrivait d'une localité infestée par le choléra, les indigènes ne lui permirent pas d'embarquer passagers ni cargaison. Les plantes, en conséquence, durent être expédiées par le vapeur Spain à New-York, et de là à Londres. Le steamer arriva quinze jours en retard, et quand les plantes parvinrent en Angleterre on les trouva toutes mortes. Leur valeur était d'environ 10,000 francs. » Nous reproduisons le passage ci-dessus comme un exemple des nombreux aléas auxquels est soumise l'in- troduction des Orchidées ; nous en avons vu bien d'autres. Ce qui est le plus coûteux dans les opérations de ce genre, ce n'est pas toujours la peine et les frais de transport, d'emballage, de collectage que représen- tent les Orchidées qui arrivent en Europe, ce sont souvent les longues rcclierclies faites pour trouver des nouveautés qu'on ne rencontre pas (piand on veut, les caisses qui se perdent dans des passages difficiles, les plantes qui périssent par suite d'accidents de toute sorte. Heureux encore, lorscjue les collecteurs eux- mêmes ne sont pas victimes de leurs efïbrts, car ils y risquent fréquemment leur existence. A. C, Paris. — Le Journal des Orchidées est toujours expédié régulièrement la veille de la date inscrite en tête de la première page. Il doit arriver à Paris le matin de ce jour, soit le premier, soit le 15 de chaque mois. Si vous éprouvez encore une fois un retard comme celui que vous signalez, nous vous engageons à vous plaindre au service postal, qui seul en est responsable. MORMODES. — 11 y a également une variété nom- mée Morniodes buccinator marmoreum. Elle appartient à la collection de Sir Trevor Lawrence, et nous igno- rons si elle se trouve également ailleurs. Le labelle est, comme dans la description de Lindley, d'un blanc d'ivoire ; les sépales et les pétales sont blanc d'ivoire nuancé de vert, et abondamment tacheté de lignes de points d'un rouge lilacé. C'est une variété fort intéressante. L'espèce est, comme l'ensemble de ses congénères, fort curieuse ; elle est originaire du Mexique ; toutefois elle paraît avoir une aire de dispersion très vaste. Parmi les Mycrostylis, qui sont un peu dédaignés en général par les amateurs, le M. metallica est l'un des plus attrayants et des plus dignes d'attention. Ses fleurs sont d'un pourpre bronzé foncé superbe. 11 est originaire de Bornéo, comme toutes les espèces du genre ou à peu près. CATÏLEYA LABIATA (WAROCQUEANA) ALEA. — Nous avons reçu de deux de nos correspondants des fleurs d'un beau modèle appartenant à la variété blanche du C. Warocqueana. Ces fleurs auraient été certaine- ment admirées par les membres du jury de L'Orchi- DÉENNE, si le mauvais temps n'avait obligé à sujîprimer le Meeting du 11 décembre. Rappelons d'ailleurs que la variété blanche a déjà fleuri à L'Horticulture Inter- nationale et chez M. Warocqué, ainsi qu'en Angle- terre dans des lots provenant de nos importations de Cattleya labiata Warocqueana. CATÏLEYA ALEXANDRAE. — Voici une note que publie le Gardeners' Chronicle (3 décembre) à propos de cette nouvelle espèce. Cette note est signée de M. Rolfe : « Ce remarquable Cattleya fut décrit au commence- ment de cette année [Gard. Chron., 1892, I, p. 552) d'après des échantillons secs, et des plantes vivantes furent introduites par MM. Linden, de Bruxelles. Il est intéressant de signaler qu'il vient de fleurir dans plu- sieurs cC)llections. Une première fleur s'épanouit à L'Horticulture Intehnationale le 9 octobre; elle fut suivie par une autre à Kew environ deux semaines plus tard. D'autres ont paru chez MM. Linden, et l'une des plantes en fleurs a été exposée à un meeting de L'Orchi- DÉENNE, à Bruxelles, le 13 novembre, où elle a obtenu un diplôme d'honneur de 1'"= classe à l'unanimité. J'ai eu le plaisir de voir une de ces fleurs, et je puis dire que les indications données d'abord sur leur coloris sont confirmés. Les sépales et les pétales sont excessivement ondulés, et à ce point de vue ils rappellent ceux d'un Schomburgkia ; leur coloris est un brun cuivré clair, qui rappelle ceux du Laella grandis tenebrosa. Toutefois cette fleur ne présentait pas de coloration violette sur les bords. Le labelle est très analogue à celui de Cattleya Leopoldi comme forme et comme couleur ; le lobe anté- rieur est d'un rose carminé clair, et les lobes latéraux aigus d'un rose pâle. La fleur de Kew avait les segments vert clair tachetés de brun, quoique d'ailleurs identique pour le reste; l'espèce parait donc posséder une cer- taine variabilité. Quoique non encore établie, comme il est bien évident, elle promet d'être une grande, acqui- sition quand elle sera bien établie... » Ajoutons que, depuis la i-édaction de cette note, d'autres fleurs ont été adressées à M. Rolfe ; ce nouvel envoi, comprenant les trois variétés dont nous avons parlé plus haut, permettra à notre collaborateur d'ap- précier la nouvelle espèce d'une façon définitive. 'F. B., Alger. — Il nous paraît bien préférable de ne rempoter vos Orchidées que vers la fin du repos. A ce moment les racines n'adhèrent plus aux parois des pots, et on peut les décoller assez facilement. D'autre part, si l'on en blesse (juelques-unes au cours des manipulations nécessaires, cela n'a guère d'importance, la plante les a vite remplacées une fois qu'elle entre en végétation. Les plantes peuvent attendre jusqu'à la fin du repos, si le rempotage n'a pour but que de leur fournir un récipient plus grand, un compost plus frais ou mieux choisi. Mais si leur existence paraît menacée, si le com- post renferme des moisissures ou des insectes qui puissent causer de graves dégâts, il ne faut pas attendre, et le plus tôt est évidemment le mieux. A. C, France. — Nous ne pouvons évidemment pas entrer dans tous les détails de la culture dans chaque région de l'Europe, et nous ne connaissons pas celle dont vous parlez assez complètement pour pouvoir vous fournir des indications précises sur les petites modifications à apporter aux règles générales. Si l'air est brûlant et desséché, il faut fermer les ventilateurs, entretenir soigneusement l'humidité des sentiers et des tablettes, arroser beaucoup, et consulter souvent votre hygromètre. Si le soleil est très ardent, il faut ombrer les serres. Surtout, puisque le climat est très changeant, il faut que le jardinier soit très actif et fasse, au fur et à mesure des besoins, tous les changements nécessaires. L. L. *** CHP]F DE CULTURES. — Nous sommes à même de recommander tout particulièrement aux amateurs qui auraient une place disponible un excellent chef de cul- tures, connaissant à fond la culture des Orchidées et des plantes de serre, les fruits, sérieux, de très bonne tenue, et pouvant remplir les fonctions de régisseur dans une grande propriété. UN JARDlNlER-CHEF connaissant parfaitement les Orchidées, très recommandable sous tous les rap- ports, est également libre d'engagement. S'adresser au bureau du journal. L'HORTICULTDRE INTERNATIONALE Parc Léopold, P)Ruxelles. Adresse télégraphique : LINDENIA, Bruxelles OATTLEYA TRIANAE ET ODONTOGLOSSUM CRISPUM Nos grandes importations de nos fameux types de Catt- leya Trimiae et A' Odonto g l ossurn crispum (Alexandrae) ont de nouveau été épuisées cette année-ci, sans que nous ayons pu exécuter toutes les demandes qui nous ont été adressées. Nous engageons derechef nos commettants à nous taire savoir, dès maintenant, le nombre de plantes que nous devrons leur réserver sur celles qui nous arriveront à partir de la mi-février prochain. Au fur et à mesure de leur arrivée, nous enverrons aux personnes inscrites des échantillons avec prix. Ceux-ci varient entre 3, 5, 8, 10 et 16 francs, suivant la force. On sait que nous ne fournissons que de bonnes importa- tions, pouvant être établies promptement. ^^EM LINDENIA lOONOail^JPHIE DES OHOHIDÉIES PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO Chaque livraison contient quatre belles planclies richement coloriées DIRIGÉE ET RÉDIGÉE PAR J. LINDEN, LUCIEN LINDEN et EMILE RODIGAS Publiée par LDCIEN LINDEN, 100, rue Belliard, Bruxelles « Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe périodiques spéciaux aux Orchidées » Le prix de ces volumes a été fixé comme suit : l^"' Volume (presqne épuisé) 125 fr.; 2"^ Volume, 100 fr.; S"*^ Volume, 75 fr.; 4"^' Volume, 70 fr.; 5""^ Volume, 65 fr. ; 6"'^ Volume, 65 fr.; 7'"^ Volume, 65 fr. 8"^ VOLUME (EN COURS DE PUBLICATION) : 60 FRANCS ILr. Kug. Vaiidcrbaeglien. LINDENIA ICONOG^Ïl^P^HIE DBS OIICBLIUÉES PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO Chaque livraison contient quatre belles planches richement coloriées DIRIGÉE ET RÉDIGÉE PAR J. LINDEN, LUCIEN LINDEN et EMILE RODIGAS Publiée par LUCIEN LINDEN, 100, rue Belliard, Bruxelles Q^;;^==* « Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe périodiques spéciaux aux Orchidées " Le prix de ces volumes a été fixé comme suit : 1"' Volume (presque épuisé) 125 fr.; 2'"'' Volume, 100 fr.; 3'"'^ Volume, 75 fr.; 4'"^ Volume, 70 fr. ô"'^ Volume, 65 fr.; 6'"*' Volume, 65 fr.; 7"^'^ Volume, 65 fr. 8"^ VOLUME (EN COURS DE PUBLICATION) : 60 FRANCS ILies huit volumes pris ensemble : ^60 Ti-anes. La Linde9tia publie également DEPUIS LE 1er FÉVRIER 1891 UNE ÉDITION ANGLAISE EN VOLUMES DE 6 LIVRAISONS (2 VOLUMES PAR AN) PrisL de l'abonnement à eliuque volume : fSS$ shillings pour Fédition anglaise. L'ORCHIDÉENNE SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES Présidents d'Honneur : MM. J. LINDEN, consul-général honoraire, pour la Belgique; Comte DU BUYSSON, auteur de l'Orchidophile, pour la France; DE LANSBERGF., ancien gouverneur général des Indes Néerlandaises, pour les Pays-Bas. SECRÉTARIAT ; 100, RUE BELLIARD, BRUXELLES Comité Directeur : Pirsident : M. G. WAROCQUÉ, membre de la Chambre des Représenlanis de Belgique; Sccrétuirc :M. LUCIEN LINDEN, a(!n)inistra(eur-direti<'iir de L'Horticullure Internationale. Trésorier : M. J. DU TBIEU \)K TKRnONCK, proprichiire. LE PROCHAIN MEETING aura lieu Les Dimanclie 12 el Lundi 13 Février procliain Les membres du Jury pour Texercice 1892-1893 sont Messieurs Houzeau DE Lehaie. Comte A. de Bousies, F. Kegeljan, D. Massange de Louvrex, D' Capart, a. Huybeechts, É. Rodigas, D' Yan Cauwelaert, A. Yan Imschoot, Fl. Pauwels, Ch. van Wambeke, A. Wincqz, Ch. de Bosschere, Arm. de Meule- XAERE et Ch. Yasseue. SOMMAIRE DU 69-' NUMÉRO Pages Causerie sur les Orchidées. — XLVI 329 Les serres pendant l'hiver 335 Culture du Grammatophyllum Ellisi • 340 Études de botanique élémentaire sur les Orchidées 342 Conseils utiles •^'^'^ LE MONITEUR D'HORTICULTURE LE MEILLEUR MARCHÉ DES JOURNAUX HORTICOLES FRANÇAIS Publié sous la direction de M. LUCIEN CHAURÉ Ofjlcier (V Académie — Chevalier du Mérite agricole Parait le lO et le S 5 de cliaq.Lie naois PRIX D'ABONNEMENT : Édition simple, 6 fraiios par an. Édition avec chromolithographies, 12 francs par an Eiq"Voi X3»XTiT assois ca- E, A. T I S s XJ E, x> E ]^ E S'adresser au bureau du Journal, 14, rue de Sèvres, PARIS. THE ORCHID REVIEW Journal mensuel illustré CONSACRÉ EXCLUSIVEMENT AUX ORCHIDÉES Frix : 1 shilling* par mois. I^ranco, IS shilling's ]:ar an, payables par anticipation Cet ouvrage publié en anglais aura un caractère large et indépendant, et constituera un répertoir général du monde des Orchidées, Le premier numéro est actuellement disponible chez MM. WEST NEW- MAN & C% 54, Hatton Garden, LONDOX. Les chèques et mandats doivent êti'e mis au nom de M. FRANK LESLIE. 15 JANVIER 1893 329 CAUSERIE SUR LES ORCHIDEES XLVI. — Contre les engrais organiques "NE CHERCHONS PAS A ENGRAISSER LES ORCHIDÉES, NOURRISSONS-LES Dans un article en date du 15 novembre, M. Linden se déclare, d'une manière générale, opposé à l'emploi des engrais. M. le comte de Moran se prononce dans le même sens, et constate qu'après avoir donné aux Orchidées, pendant une courte période, une vigueur exceptionnelle, ils les conduisent en peu d'années à la décrépitude. Je suis complètement de leur avis en ce qui concerne les engrais organiques (fumier, guano, bouse de vache, etc.), qui seuls paraissent avoir été expéri- mentés méthodiquement, car l'ammoniaque et le carbonate d'ammoniaque, employés seuls, ne sont pas de véritables engrais; de plus, ils sont caustiques. Je pense que toutes ces substances ne peuvent qu'être nuisibles, soit aux Orchi- dées, soit en général aux plantes cultivées dans le sphagnum ou dans la terre de bruyère. J'irai même plus loin que MM. Lixden et de Moran, j'essaierai d'en donner la raison. Dans le cours de cette note, je m'appuyerai sur les recherches les plus récentes de la chimie horticole, qui ont été exposées dans les excellents articles pubhés par M. Grandeau, dans le journal Le Temps. Pendant ces dernières années, la science agronoinique a fait d'immenses progrès, par suite de la découverte de certains phénomènes qui se rattachent aux admirables travaux de M. Pasteur. L'horticulture maraîchère n'a pas encore profité de ces études ; il en est de même de l'horticulture d'ornement, car l'emploi de l'engrais Jeannel, du floral, etc., destinés à permettre la culture des plantes dans le sable ou dans la mousse, n'a pas été un progrès, au contraire, puisqu'il a conduit certains ama- teurs à remplacer le milieu naturel dans lequel vivent les végétaux par un substratum artificiel qui est déjà pour eux une cause de perturbation. Le moment est venu pour les horticulteurs de profiter enfin des progrès de la chimie et de la biologie agricoles. AI. Grandeau, directeur de la station agro- nomique de l'Est, a commencé dans ce sens une campagne qui peut avoir de 330 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES très heureux résultats, étant donnée l'immense publicité du journal dans lequel il fait paraître ses articles. Il y a peu d'années encore, on croyait et on professait que les matières animales et végétales en décomposition, le fumier de ferme principalement, étaient seules en possession d'entretenir la fertilité du sol, tandis que les sels (nitrates, phosphates), n'étaient que des stimulants de la végétation. Payen écrivait en 1837 : « L'efficacité des engrais dépend encore de la présence et des proportions de « divers sels stimulants; la plupart des sels neutres et alcalins, en petites pro- « portions, paraissent utiles à toutes les plantes et cela peut tenir à la conducti- « bilité et aux courants électro-chimiques qu'ils favorisent. Il importe d'autant « plus de ne pas confondre l'action de ces substances avec celle des engrais, « que, loin de servir elles-mêmes d'aliment aux plantes, elles les rendent plus « actives dans leur végétation et capables d'assimiler une forte dose des produits « des engrais ; que, par conséquent, on doit augmenter la proportion de ceux-ci, « lorsqu'on ajoute les stimulants convenables. » On admettait, à cette époque, que les radicelles s'assimilaient directement les matières animales solubles contenues dans le fumier, les chairs putré- fiées, etc., que ces substances étaient ensuite élaborées dans les organes des végétaux et leur fournissaient ainsi les aliments nécessaires. C'est ce que croient encore nos bons paysans français et presque tous les petits propriétaires; ils haussent les épaules lorsqu'on veut leur apprendre que des sels minéraux, répandus sur le sol dans des proportions déterminées, sont plus efficaces qu'une énorme proportion des fumures en usage. Il y a pourtant trois cents ans et plus, qu'un homme illustre auquel la France s'honore d'avoir donné naissance, Bernard Palissy, avait deviné la vérité. En 1563, il émettait le premier cette idée profonde et judicieuse, que les végé- taux n'empruntaient qu'à la matière minérale, appelée par lui sel, les substances nécessaires à leur développement. Le savant chimiste Liebig devait plus tard reprendre ces idées et leur donner une forme scientifique. Toutefois, malgré ses efforts, elles se sont répandues fort lentement, et ont mis plus de cinquante ans à se vulgariser. Aujourd'hui, cependant, la science agricole, se basant sur l'observation directe, a établi sans contestation possible les principes suivants : 1° Les végétaux tirent exclusivement du règne minéi'al les matériaux néces- saires à leur développement. 15 JANVIER 1893 331 2° Les animaux les empruntent directement ou indirectement aux végétaux. Puis ils rendent au sol des substances usées, qui, par le moyen d'organismes inférieurs, sont transformées en sels minéraux facilement assimilables par les végétaux ('). Pour mieux faire comprendre cette dernière évolution, je vais exposer, aussi clairement que possible, les nouvelles découvertes des Muntz, des Schlœsing, des WiNOGRADSKV, auxquelles j'ai déjà fait allusion dans une précédente étude. * * * Abandonnées à elles mêmes au contact de l'air, les substances d'origine orga- nique subissent en général, sous l'influence de certains microbes, une première altération, nommée putréfaction. C'est le plus souvent au cours de cette phase de leur décomposition qu'on les confie à la terre pour la fertiliser. Que se passe-t-il alors dans l'épaisseur de cette couche arable, dont l'épais- seur est faible, mais dont l'importance est capitale au point de vue des phénomènes de la végétation ? Les terres cultivées contiennent, en proportions variables, de la silice et des bases alcalines, soude, chaux, potasse, magnésie, engagées dans diverses combinaisons salines, mais principalement à l'état de carbonates. Or, dans la terre végétale, il existe de temps immémorial des myriades d'organismes infé- rieurs, dits nitromonades, qui paraissent, comme les autres microbes, participer de la nature du végétal et de celle de l'animal. Ces êtres élémentaires ne peu- vent se développer qu'en empruntant du carbone à l'acide carbonique des carbo- nates alcalins contenus dans le sol. En même temps, au moyen de l'oxygène de l'air et de l'acide carbonique décomposé, ils transforment l'azote des matières organiques du fumier en acide azotique, qui forme avec les bases précitées des azotates solubles. Ces sels servent directement à l'alimentation des végétaux, car, comme le dit AL Grandeau dans un article récent : « Si l'on excepte les plantes dites légumineuses, telles que pois, haricots, etc., « les végétaux ne puisent l'azote indispensable à leur existence que dans les « nitrates ou dans les sels ammoniacaux, et plus sûrement dans les premiers. « L'azote organique qui forme la masse, presque la totalité, de l'azote du fumier « frais, ne peut donc servir à la végétation qu'après s'être oxydé, c'est-à-dire (i) Ce roulement constitue ce que Pierre Leroux appelait autrefois le Circulus; mais l'état de la science ne lui permettait pas alors d'en percevoir nettement les phases diverses. 332 LE JOURNAL DES ORCHIDEES « transformé en acide azotique sous l'influence d'un organisme inférieur « (microbe nitrifiant) agissant en présence des bases métalliques telles que la « chaux, la magnésie, la potasse ou la soude, avec le concours de l'oxygène « de l'air, de l'humidité du sol, et d'une certaine température. « Les phosphates et les sels de potasse, de chaux et de magnésie, qui « existent toujours dans le fumier, n'ont pas à subir de modifications aussi « complexes pour servir d'aliment aux plantes ; ces corps pénètrent dans le « végétal, soit à la faveur de l'eau, s'ils sont solubles, soit par dialyse, à tra- « vers la membrane externe des poils radiculaires, s'ils sont solides. Cette « absorption se fait à la faveur des sucs acides de la plante, capables de « dissoudre, à travers la membrane des radicelles, les matières insolubles, les « phosphates notamment, et de les mettre à la disposition du végétal, sans le « concours direct de l'eau. » * * Ainsi la terre de nos prés et de nos champs n'est qu'une immense usine, invisible et silencieuse, où s'accomplissent des réactions indispensables à l'exis- tence du monde organisé, en comparaison desquelles tout le produit de l'activité humaine est bien peu de chose. Dans cette usine travaille, avec nous et pour nous, toute une création d'êtres microscopiques, jusqu'à ce jour inconnus. Sans eux pourtant nous n'existerions pas, nous n'aurions jamais existé ! On peut remarquer qu'au lieu de porter le nom de microbes nitrificateurs, ces organismes pourraient à bon droit être appelés purificateurs, car ils conver- tissent des matières animales infectes, putréfiées, en des sels actifs, mais sains et inodores, détruisant ainsi le microbe septique qui dépérit faute d'ahment. Il y a là certainement un sujet de profonde méditation sur l'admirable organisa- tion de l'univers. Mais revenons à nos Orchidées, dont cette digression néces- saire nous a peut-être un peu trop écartés. Une première conclusion à tirer des considérations qui précèdent, c'est que les azotates, les sels ammoniacaux et les phosphates, qu'on avait considérés comme de simples stimulants, constituent au contraire la vraie, la seule nour- riture des plantes, et par conséquent qu'il est à la fois plus simple et plus avantageux de les leur administrer directement que par l'intermédiaire des matières organiques en décomposition, qui les fournissent moins régulièrement, et qui, en outre, renferment presque toujours le terrible microbe de la pour- riture, ce fléau des Orchidées. Mais on doit également en déduire une autre conclusion, tout aussi impor- 15 JANVIER 1893 333 tante au point de vue de nos cultures spéciales en sphagnum ou en terre de bruyère. Nous avons dit plus haut que le microbe nitrificateur ne peut opérer la trans- formation des matières animales qu'en présence des carbonates alcalins. Or, presque toutes les Orchidées ont horreur de la chaux, et nous les cultivons dans des composts qui ne contiennent ni chaux, ni potasse, ni soude, ni magnésie. Ni ces composts, ni la terre de bruyère pure, ne peuvent donc renfermer aucun microbe nitrificateur, et ceux qui s'y rencontreraient fortuitement ne sauraient y vivre. Il résulte évidemment de là que la transformation des engrais organiques en azotates ne peut avoir lieu dans le compost des Orchidées; que, par suite, ces engrais continuent à se décomposer lentement sous l'influence des microbes septiques, sans pouvoir être absorbés par les racines, et qu'ils doivent cor- rompre par leur influence le sphagnum et les fibres de polypode, ou la terre de bruyère. Les plantes n'empruntent donc au guano, à la bouse de vache, etc., que le peu de sels qui existe dans ces engrais au moment de leur emploi. En nourrissant les Orchidées de ces substances, on accumule inutilement dans le compost un stock de matières en décomposition qui ne deviennent jamais assimilables. Le meilleur engrais, envisagé à ce point de vue, contient certainement plus de 95 % de matières inutiles ou nuisibles, et les Orchidées, soumises à ce régime, doivent fatalement périr. Les assertions de MM. Linden et de Moran se trouvent ainsi justifiées, en ce qui concerne les engrais organiques. Mais aucune des considérations précédentes ne s'applique aux sels minéraux, dont je conseille l'emploi continu sous forme de dissolution très étendue ; car ils sont directement assimilables et ne peuvent produire la pourriture, ne contenant pas de microbes septiques. L'expérience prouve que, sous leur influence, le sphagnum se conserve très longtemps frais et ne pourrit pas. C'est donc dans cette voie qu'il faut chercher la solution du problème délicat de l'alimentation des Orchidées et des plantes de terre de bruyère. Je dis à dessein ahmentation, et non fumure, car nous voulons les nourrir et non les engraisser ('). Du reste, il serait inutile de lutter contre la tendance générale. (i) Les mots engrais, engraisser, sont malheureux. Ils répondent à de vieilles conceptions de la vie végétale et font naître l'idée d'un embonpoint artificiel et maladif. On devrait les bannir du dictionnaire de l'agriculture moderne. 334 LE JOURNAL DES ORCHIDEES le problème est à l'étude partout, et des lettres que j'ai reçues de Belgique me font connaître que la plupart des amateurs de leur région font usage d'en- grais ; mais il ne s'en vantent pas, et ne font pas connaître le résultat de leurs expériences. Il y a plus; les engrais semblent déjà s'être glissés dans les serres du Parc Léopold. Horresco referens ! On lit, en effet, dans le Journal des Orchidées, p. 224, 1892, sous la signature des Chefs de culture de L'Horticulture Internationale : « Lorsque les nouvelles pousses ont atteint une longueur de cinq à dix « centimètres, il est bon de donner aux plantes (des Odontoglossuni Alexandrae) « un arrosage d'engrais de vache dilué, que l'on renouvellera une fois toutes « les semaines jusqu'à ce que la pousse soit achevée ou que les bulbes soient « à peu près formés. » Si, malgré les dangers que j'ai signalés, la bouse de vache à faible dose a donné de bons résultats, il en doit à plus forte raison être de même des engrais chimiques, qui n'ont pas les mêmes inconvénients, et dont, au reste, la parfaite innocuité me paraît déjà bien démontrée par une expérience de près de quatre ans sur des Orchidées appartenant à presque tous les genres cultivés, et sur un grand nombre d'autres végétaux. Périgueux, le 21 décembre 1892. E. Roman. Je ne crois pas devoir laisser passer l'article qui précède sans répéter que malgré la citation qu'on aura lue plus haut, nous n'avons jamais employé d'engrais pour les Orchidées (sauf pour les Calanthe et quelques espèces terrestres) à L'Horticulture Internationale. Pourquoi faire ? comme le disait si bien M. le comte de Moran dans son dernier article. Si mes chefs de culture ont cru bon de préconiser pour certaines espèces, l'emploi de bouse de vache très diluée (non sans ajouter : « Cet engrais doit être administré très pru- demment) » il serait contraire à la vérité d'en conclure que les engrais se sont glissés dans les serres de l'établissement du Parc Léopold. Je tiens à conserver au Journal des Orchidées le caractère de tribune libre; chacun peut y exposer une opinion réfléchie, et M.' Roman a pu le constater, puisqu'il y a trouvé l'hospitalité pour des idées qui n'étaient pas les miennes. Or, je sais bien que, comme beaucoup d'amateurs, plusieurs de mes chefs de culture ont, un moment, éprouvé quelque goût pour l'usage des engrais qu'ils voyaient appliquer ailleurs 15 JANVIER 1893 335 et je leur ai laissé, comme à mes autres collaborateurs, toute la liberté d'exprimer leur avis dans mon journal. Mais dans la direction des cultures de L'Horticulture Internationale, sur lesquelles je me réserve la haute main, j'ai dû réagir contre cette tendance; j'ai toujours défendu qu'on employât des engrais quels qu'ils fussent, et ils ne l'ont pas été, je puis l'afifirmer. Mes lecteurs savent tous que je n'ai négligé aucune occasion de les mettre en garde contre ce traitement, tant dans mes journaux que dans ma correspondance — et, comme je l'ai déjà dit, je prie tous ceux d'entre eux qui pourraient conserver quelque doute à ce sujet de prendre dans nos serres, ou sur les plantes reçues de nous, des échantillons de compost qu'ils pourront faire analyser. Ils n'y trou- veront PAS trace d'un engrais chimique ou organique quelconque. L. L. LES SERRES PENDANT l'hIVER Les grands froids que nous annonçaient naguère les météorologistes ont fait enfin leur apparition et se font sentir jusque dans les régions méridionales habituées à plus de ménagements. La plupart des Orchidées à bulbes, étant maintenant en plein repos, ont d'ailleurs besoin de peu de chaleur, et le thermomètre peut rester de plusieurs degrés au-dessous des températures normales que nous avons indiquées. Les feux doivent être soigneusement entretenus, mais non pas poussés activement, car si la température s'élevait trop dans les serres, les Orchidées formeraient de nouvelles pousses, et celles qui poussent deviendraient faibles et exténuées. Aussi le chauffage demande-t-il une attention beaucoup plus grande. Il va sans dire que l'on ne peut jamais laisser le feu s'éteindre dans les serres chaudes, car dans cette saison un accident serait vite arrivé. L'eau se refroidit vite; dans la serre chaude et la serre tempérée une variation trop brusque de température et un froid excessif pourraient tuer beaucoup de plantes ; dans la serre froide, les conséquences seraient moins graves. Les Odontoglossum et autres Orchidées alpines peuvent supporter, le cas échéant, une température de 0° pendant plusieurs heures sans en être incommodés. Il est toujours bon d'avoir une installation qui permette de pouvoir prendre fréquemment les pots en main, tant pour les laver ou les arroser convenable- ment que pour examiner si les plantes ne présentent rien d'anormal. Pour 336 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES cela, il faut que les paniers suspendus au vitrage ne soient pas placés trop haut, et que les pots rangés sur les tablettes ne soient pas trop écartés des sentiers. L'une des fâcheuses surprises auxquelles le cultivateur est exposé quand il n'examine pas assez souvent ses plantes et qu'il les laisse longtemps en place sans les manipuler, c'est de trouver le cœur complètement pourri. Quand le mal est assez avancé, la plante est généralement perdue sans remède; quand il n'y a que peu de dégâts, on peut espérer de voir la pousse continuer à grandir, ou la plante former sur le côté une pousse nouvelle. Il faut alors enlever soigneusement l'eau qui se trouve encore entre les feuilles ; on y parvient assez, commodément en se servant d'un pinceau ou d'un petit fragment d'épongé fixé au bout d'un tuteur. La pourriture du cœur des pousses est presque toujours causée par des gouttes d'eau tombant du vitrage. C'est surtout pendant l'hiver que l'eau provenant des pluies, de la neige ou de la glace fondante, s'introduit ainsi par les interstices des vitres. Pour y remédier, il faut disposer une ou plusieurs minces gouttières à l'intérieur de la serre, au-dessous de la traverse où se forment les gouttes ; et surtout il faut veiller à ce que les vitres soient bien posées, de façon à se recouvrir et à se joindre exactement. C'est surtout pour les plantes de serre chaude, Aerides, Vanda, Saccolabium, Angraecum, et certains Cypripedium à feuilles charnues du groupe laevigattim, Rothschildianuui, etc. que les accidents sont à craindre. Les serres doivent être nettoyées, lavées, remises à neuf pour l'époque où la végétation reprendra toute son activité ; les jardiniers ont d'ailleurs plus de loisir actuellement pour ces travaux. Si la peinture est détériorée et présente de ces taches noires qui reparaissent souvent au bout d'un certain temps, si certaines parties des ferrures com- mencent à montrer de la rouille, il faut repeindre la serre entièrement. On transportera les plantes dans un endroit convenable, de préférence dans une autre serre où elles puissent trouver à peu près la même température, et on fera les travaux le plus rapidement possible, en ayant soin d'aérer abondam- ment pendant, et surtout après leur achèvement. On peut en même temps nettoyer les bassins. On évacue l'eau de pluie, qui sera aisément renouvelée dans cette saison. On débarrasse ensuite le fond et les parois de la vase et des conferves qui y sont déposées. La fonte des neiges amène souvent dans les bassins une grande quantité 15 JANVIER 1893 337 d'eau qui peut être utilisée pour les arrosements. Mais, comme cette eau arrive très froide, il faut attendre plusieurs heures avant de s'en servir, afin de lui laisser le temps de prendre la température de la serre, à moins qu'un tuyau de chauffage passe à travers le bassin. Les ventilateurs doivent être, bien entendu, tenus soigneusement fermés dans les serres chaudes ou tempérées. Dans la serre froide, on peut les ouvrir pour renouveler l'air toutes les fois que la température extérieure atteint ou dépasse 5° centig. Fig. 40. — Disa grandifloya (environ i'2 de grandeur naturelle). Dans les serres où, comme nous l'avons dit plus haut, on maintient pendant le repos une température plus basse que pendant le reste de l'année, l'humidité de l'atmosphère doit être aussi réduite pour la même raison. On n'arrosera donc plus dans les sentiers que très rarement. Les serres d'Orchidées ne sont pas moins belles ni moins attrayantes pendant l'hiver qu'au cours de la saison chaude, au contraire. Les floraisons, pour être moins nombreuses qu'au mois de mai, ne le cèdent en rien, pour la qualité, 338 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES aux plus brillantes époques. Parmi les principales merveilles qui fleurissent de novembre à février, on peut citer, par ordre de date : Les Aganisia cyanea et tricolor, ravissants bijoux d'un coloris bleu clair et d'une forme exquise; VA. ionoptera, moins grand, n'est cependant point à dédaigner. Les Calanthe Veitchi et vestita, très belles Orchidées qui rendent de grands services pour la fleur coupée. Les Cattleya grannlosa, Trianae, Warocqueana, Loddigesi, Bowringiana, Alexandrae, le Rex surtout, la plus riche et la plus majestueuse espèce; Les Cymbidium eburneinn, Lowi, Mastersianum, dont les longues grappes de forme harmonieuse et le riche feuillage, produisent un effet des plus décoratifs; Le Coelogyne Massangeana, dont les grappes pendantes, couvertes de fleurs aux tons élégamment contrastés, forment au vitrage un dessin gracieux; La foule des C3^pripedium, parmi lesquels on peut énumérer brièvement les C. Ashburtoniae, Harrisianum, beUatulum, praestans, cardinale, nitens, grande, Sedeni, Boxalli, Schroederae, calurum, Sallieri, Schlimi, Arlhiirianum, Leeanum, villosiim, Spiccrianum, venustuin, Desboisianum, callosum, barbatum, Crossianum, concolor, insigne, Lowi, oenanthum, selligerum, Roezli, tonsum, regale, etc., présentant toutes les variations imaginables de coloris. Les Dendrobinin nobile, heterocarpum, Wardianuni, crassinode, sicperbiens, bigibbum, fimbriatum, lamcllatum, Ainsworthi, eburneum, etc. Le Disa grandiflora (voir fig. 40) qui fleurit d'ailleurs à des époques assez variables, parfois en été, mais le plus souvent de janvier à mars; Les Galeandra Devoniana et d' Escragnolleana ; Le beau Grammatophyllum speciosum; Les Laelia superbiens, Perrini, anceps, autumnalis, Eyermaniana, puniila et ses nombreuses variétés, rubescens, albida, Dormaniana, virens, etc. Les Masdevallia, qui recommencent à produire en bataillons serrés leurs tiges grêles surmontés de fleurs de formes capricieuses et singulières, grandes ou petites, mais contrastant d'une façon charmante, par leurs coloris chauds et violents, avec les blancs des Odontoglossum ; Le superbe Miltonia Blunti et spécialement la variété Lnbbersi. Les curieux Mormodes, moins connus qu'ils ne mériteraient de l'être, et dont certaines inflorescences, aussi serrées que celles de nos Jacinthes, et de coloris richement variés, ne manquent assurément pas d'attrait ; Les Odontoglossum, la gloire éternelle des serres froides, crispum, Rossi, 15 JANVIER 1893 339 Cervantesi, Pcscatorei, triumphans, tripudians , ramosissimnui, Coradinei, Boddaert- iaimui, Uro-Skinneri, nebulosum, Insleayi, WilckraJiitiii, pulchcllwn, ;^rande, luteo-purpureum, etc. Les Oncidium, de forme plus bizarre et souvent plus grêle, mais si attravants avec leurs longues panicules ramifiés, macranthum, splendiduni, Cebollcia, tigri- num, incurviim, serratum, unguiculatum, et les ciccidlatum, Krameri, Papiliu, etc. Fig. 41. — Coelogyne cristata. Le superbe Phajus tuberculosus ; Les splendides Phalaenopsis rosea, amabilis , grandiflora, Schilleriana , Stuartiana ; Les Saccolabmm coeleste, Cambodgeanum, illustre, giganteum, aux grappes d'une exquise élégance comme forme et comme coloris ; Le beau Spathoglottis Augustorum ; Le gracieux petit Trichosma suavis, aux fleurs abondantes et agréablement parfumées ; 340 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Les Vanda Amesiana, siiavis, tricolor, Cathcarti et le V. coerulea, aux fleurs très amples, colorées de bleu azuré, l'une des plus admirables espèces de la serre chaude 5 Les Zygopetalum Lindeniae, si élégamment strié de rouge pourpre velouté, Z. intermediiim, Z. crinitum, Z . Mackayi, Z . rostratum, etc. Puis les Angraecum Sedeni, eburneum, sesquipedale, VAda aurantiaca, l'une des plus précieuses Orchidées de serre froide, les Brassia caudata, Ocanensis, etc., les Calanthe Turneri et rosea, les Cattleya Inteola, Percivaliana, Trianae, les Coelogyne cristata (voir iig. 41), lentiginosa, speciosa, les Cochlioda Notzliana et vulcanica, le Dendrochilurn glumaceuni, d'un parfum si délicat, le Miltonia Regnelli, les Sophronitis, les Ansellia, les Lycaste Skinneri, aux tons variés à l'infini, le Trichopilia nobilis, etc. L. L. CULTURE DU GRAMMATOPHYLLUM ELLISI Les Grammatophyllum sont au nombre des Orchidées les plus belles et les plus décoratives qui existent. Le G. Ellisi est originaire de Madagascar, l'une des régions les plus riches en merveilles, et qui ne renferme presque rien qui ne soit remarquable. C'est un des bijoux du genre, car si ses fleurs sont de moyenne taille, leur abondance et leur élégante disposition, sur de longues grappes touffues harmonieusement recourbées, les font valoir admirablement. Cette superbe inflorescence, comparable à celle d'un Saccolabium augmentée trois fois de volume, n'a peut-être rien qui l'égale dans la famille des Orchi- dées. Ses dimensions sont en moyenne de 33 à 35 centimètres de longueur sur 20 de largeur. Le G. Ellisi se cultive en serre chaude, en pot ou en panier. La culture en panier a certains avantages parce que cette espèce produit un abondant chevelu de racines qui seraient trop comprimées dans un pot ; mais d'autre part il n'est pas toujours commode de placer dans un panier suspendu au vitrage une plante qui possède de longues feuilles semi rigides, des bulbes volumineux, et qui tient en somme une place assez grande. L'amateur a donc le choix entre les deux procédés ; toutefois, cultivés en pots, les Grammatophyllum Ellisi doivent être rempotés tous les deux ans ou même tous les ans. Le compost doit être formé de terre fibreuse en proportion dominante, avec 15 JANVIER 1893 341 un peu de sphagnum, et avec un drainage abondant. Le G. Ellisi réclame des arrosages abondants pendant la végétation, et l'on doit assurer l'évaporation régulière de l'excès d'eau et la circulation d'air dans le compost, pour éviter que la moisissure attaque les racines. C'est d'ailleurs une espèce d'une végétation très robuste et très vigoureuse. Ses pseudobulbes, en forme de fuseaux tétraédriques, ont une longueur de 20 centimètres en moyenne, et un diamètre de 8 à 9 centimètres. Ils sont sur- montées de feuilles linéaires assez larges, d'un beau vert foncé, qui s'inclinent élégamment à droite et à gauche; ces feuilles tombent au bout d'un an. Comme la plupart des Orchidées à gros pseudobulbes, le G. Ellisi supporte et réclame un repos assez rigoureux. Ce repos doit commencer vers le mois de novembre, alors que les pseudobulbes sont complètement formés ; ils s'aoûtent alors en bonne lumière, leurs arêtes se marquent davantage et la base des feuilles s'amincit en pellicule. Vers la fin du mois de janvier, les yeux situés à leur base entrent en activité, et font apparaître des pousses vigoureuses ; dès lors les arrosages doivent recommencer progressivement. Sous l'influence d'une humidité abondante les feuilles croissent nombreuses, et lorsque la pousse est presque achevée, vers le mois de juin, la tige florale apparaît à son tour. Elle met longtemps à se développer; enfin chaque bouton se développe hors de la spathe qui revêt la base de son pédicelle; les fleurs de l'extrémité s'ouvrent les premières, et peu à peu la grappe entière, formée de 35 à 40 fleurs, s'épanouit. En diminuant alors l'humidité de l'atmosphère, toujours préjudiciable à la conservation des fleurs, on peut prolonger cette superbe floraison pendant trois semaines à un mois. Le Grammatophylliun Ellisi a été classé par Reichenbach et Bentham dans le genre Grammangis. Toutefois il est resté plus connu des amateurs sous le nom de Grammatophyllum. Il a été découvert en 1854 par le Révérend William Ellis, dont les explo- rations dans l'île de Madagascar ont apporté à la science botanique tant de découvertes et de renseignements intéressants. Il fleurit pour la première fois en 185g dans la collection de ce voyageur. Quoiqu'il ait toujours été hautement apprécié et très recherché des amateurs, le G. Ellisi est resté asse^ rare dans les cultures, et cela tient sans doute aux difficultés que présente son introduction; les espèces de la zone tropicale africaine souffrent généralement beaucoup de la longueur du voyage, pendant lequel elles ont d'ailleurs rarement la température qui leur est nécessaire. 342 LE JOURNAL DES ORCHIDEES Toutefois I/HoRTicuLTURE Internationale en a opéré, en 1891, une intro- duction qui a donné les meilleurs résultats. Les plantes ont fleuri en 1892 et ont excité l'admiration de tous les visiteurs. Les G. Ellisi vont bientôt entrer en végétation. Avant de recommencer à leur donner des arrosages plus copieux, ou devra procéder au rempotage de toutes les plantes qui sont à l'étroit dans leur récipient. L. L. .4- ÉTUDES DE BOTANIQUE ELEMENTAIRE SUR LES ORCHIDÉES (Suite, voir p. 277) 13° Les Odontoglossum Les espèces du genre Odontoglossum sont trop bien connues et occupent une trop large place dans toutes les collections d'Orchidées pour qu'il soit néces- saire d'en faire ressortir ici les mérites comme plantes ornementales. Dès le début de nos études, il a été question de ce genre : la première espèce que nous avons analysée (i^^ année, p. 333) est l'O. grande; puis nous nous sommes occupés des O. crispnm [0. Alexandraé) et O. Pescatorei (même volume, p. 365). Nous croyons pouvoir renvoyer aux détails que nous avons donnés alors pour aider à reconnaître les organes floraux dans ces espèces. On pourra analyser de nouveaux ces espèces, ainsi que d'autres que l'on trou- vera facilement en fleurs actuellement ; telles que les O. Coradinei, O. constric- tuin, 0. cordattmi, O. Lindleyanum, O. nebnlosuni, O. odoratum, O. Rossii, O. tripudians, O. Uro-Skinneri, etc., et voici les caractères généraux que l'on pourra reconnaître pour le genre Odontoglossum : « Sépales presque égaux, étalés, libres ou rarement les latéraux très briève- « ment soudés à la base, souvent lancéolés ou oblongs. Pétales semblables « aux sépales ou rarement plus larges. Labelle continuant la base du gynos- « tème, avec lequel il adhère parfois très faiblement, sa partie inférieure étant « redressée parallèlement au gynostème ; lobes latéraux courts et dressés, le « médian étalé ou un peu réfléchi, entier ou émarginé, tantôt étroit, tantôt E]îir) (Société Anonyme) I^arc l^éopold, BRUXELLES. ÉTABLISSEMENT SPÉCIAL pour rintroduction, la Culture et la Vente DES ORCHIDÉES PUIITES tUBLIES IMPORTATIONS IMMENSES CATAUCUES ET OFFRES EKVOVES SU» DENAMIE Correspondances en français, anglais et allemand M^^^ Les collections d'Orchidées de « L'Horticulture Internationale » sont actuel- lement les plus variées, les plus vastes, et les plus importantes de l'Europe ; quarante-huit serres spacieuses leur sont attribuées et leur culture n'est sur- passée nulle part. Les listes d'importations sont communiquées a toutes les personnes qui en font la demande. . Nota Bene. — Étant ses propres importateurs — c'est-à-dire vendant toutes ses importations de pre- mière main — L'HORTICULTURE INTERNATIONALE peut céder ses plantes en sujets beaucoup plus forts et à bien meilleur compte qu'on ne les trouve généralement dans le commerce. C'est ce qui explique qu'elle met en vente d'aussi beaux exemplaires à un prix aussi réduit. ^^^> ^7=gr^' f 3- année. T' FEVRIER 1893 Numéro 70. LE JOURNAL DES ORCHIDÉES GUIDE PRATIQUE DE CULTURE PAR LUCIEN LINDEN Administrateur-Directeur de L'Horticulture Internationale Secrétaire de L'Orchidéenne AVEC LA COLLABORATION DE MM. J. Llnden, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué, Comte de Moran, Max Garnier, Ém. Rodigas, Funck, A. Cogniaux, G. Joris, E. Roman, A. Van Imschoot, Fr. Deslpoia, D-- G. von Heerdt, E. Bergman, E. S. Rand, A. Bleu, D"' Van Cauwelaert, E. Bungeroth, Ch. Vasseur, J. Nôtzli, Comte de Bousies, R. Martin-Cahuzac, D-- Capart, James O'Brien, G. Mantin, J. du Trieu de Terdonck, O. de Kirchsberg, Vicomte de Novion, D.Massange de Louvrex, G. Rivoia, J. Hatos, P. Silver, A. Ducos, A. Dallière, Paul Otlet, F. Kegeljan, O. Ballif, R. Johnson, C. Ellner, Carlos Starker, J. Tonel, Ch.deBosschere,A. de la Devansaye, FI. Claes, de Meulenaere,F. délia Porta, G. Diretti, A. van den Heede, Siesmayer, A. Wincqz, G . Kittel, Baron de Meylhand, et les Chefs de Culture de « L'Horticulture Internationale. » Prix de rAbonnement : 10 francs par an POUR TOUTE LUNION POSTALE Paraît le 1" et le IS^ e S'adresser au bureau du Journal, 14, rue de Sèvres, PARIS. ÏHE ORCHID REVIEW Journal mensuel illustré CONSACRÉ EXCLUSIVEMENT AUX ORCHIDÉES Prix : 1 shilling" par mois. F'ranco, IS shilling-s par an, payables par anticipation Cet ouvrage publié, en anglais aura un caractère large et indépendant, et constituera un répertoire général du monde des Orchidées. Le premier numéro est actuellement disponible chez MM. WEST NEW- MAN & C% 54, Hatton Garden, LONDON. Les chèques et mandats doivent être mis au nom de M. FRANK LESLIE. l" FÉVRIER 1893 345 REVUE DES ORCHIDÉES NOUVELLES OU PEU CONNUES CATTLEYA ALEXANDRAE VAR. TENEBROSA Rolfe. - Variété très belle qui a fait son apparition en nombreux sujets dans les serres de L'Hor- ticulture Internationale. Elle a les segments d'un brun acajou brillant, comme vernissé, et le labelle rose pourpre. Lindenia, pi. 357. * * * CATTLEYA ALEXANDRAE VAR. ELEGANS Rolfe. — Variété très belle et très remarquable; ses fleurs, plus grandes que celles de la variété pré- cédente, rappellent étroitement celles du Laelia (ou Laelio-Caitleya X) elegans var. Tnrneri ; le coloris est le même, et, comme dans cette espèce, les lobes latéraux du labelle sont notablement plus longs que la colonne, et ont les pointes à sommet obtus, d'un rose vif semblable à celui du lobe antérieur. Les pétales et les sépales ont les bords un peu moins ondulés que dans la variété tenebrosa. Le C. Alexandrae est une espèce d'un très grand mérite, digne de figurer entre ses deux proches alliés le C. ameihystoglossa et le C. Leopoldi; et nous ne pouvons nous expliquer le jugement porté par un chroniqueur anonyme du Gardeners' Chronicle qui semble croire que sa floraison a été une déception. L'avis précisément contraire est exprimé dans un numéro précédent, par M. Rolfe, l'orchidographe attitré du même journal, qui a eu en mains les matériaux nécessaires pour pouvoir juger en connaissance de cause. UOrchid Review en {ait également de très vifs éloges. Lindenia, pi. 358. * ODONTOGLOSSUM INSLEAYI Lindl. VAR. IMSCHOOTIANUM Hort. — Variété entièrement jaune de cette espèce bien connue. Les sépales et les pétales sont d'un jaune ocre, le labelle jaune serin avec une bande de macules très pâles, à peine visibles. Elle a fait son apparition dans la belle collection de 346 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES M. Alfred Van Imschoot, de Gand, à qui elle est dédiée. Exposée au meeting de L'Orchidéenne du mois d'octobre dernier, elle y a obtenu un Diplôme d'honneur de i''^ classe. Lindenia, pi. 359. * * * CYPRIPEDIUM X LEONAE L. Lind. — Bel hybride obtenu à l'établisse- ment de L'Horticulture Internationale, par le croisement du C. callosnm et du C. insigne Chantini. Il a le sépale dorsal très ample, plan, à peu près orbiculaire. La base est vert foncé strié de lignes rouges parallèles et ponctué de points rouge brun; à la partie supérieure règne une large bande blanc pur. Les pétales et le labelle rappellent plutôt le C. callosnm comme forme, et sont intermédiaires comme coloris. Cet hybride est dédié à M"^ Léon, femme d'un amateur anglais dont la collection mérite d'être citée comme très choisie. Lindenia, pi. 360. * * CYPRIPEDIUM X ALBERTIANUM. — Hybride exposé à Gand par M. Jules Hye-Leysen, et provenant du croisement C. Spicerianum X C. insigne var. Wallacei. C'est donc en somme, comme le Masereelianum, une superbe variété de Leeanum; le coloris paraît en être un peu plus foncé, d'après une planche publiée dans la Revue de l'Horticulture belge et étrangère. * * * ONCIDIUM INOPS CoGN. et Rolfe. — Nouvelle et curieuse espèce qui vient de faire son apparition dans des importations Colombiennes de L'Horti- culture Internationale. Elle est très voisine de VO. abortivuui et produit comme lui des fleurs très espacées sur de longues inflorescences, où la plupart des boutons sont avortés et transformés en une infinité de petites ramifications filiformes, terminées par cinq branches groupées en pinceau. Ses fleurs se distinguent de celles de VO. abortivum principalement par la forme du labelle, dont le lobe terminal est profondément échancré au sommet, et par les sépales et pétales beaucoup plus larges, obtus et à peine apiculés à leur extrémité. M. CoGNiAUX, qui a le premier signalé le caractère distinct de cette espèce, a fait connaître qu'elle figurait dans les collections de Hoffmann, à l'herbier de Berlin, provenant de Costa Rica. Toutefois elle n'avait pas été déterminée, ni introduite jusqu'ici dans les cultures. Max Garnier. l" FÉVRIER 1893 347 CAUSERIE SUR LES ORCHIDEES XLVII. — Exposition internationale d'horticulture de Gand en avril 1893 Un interview avec M. le Comte O. de Kerchove de Denterghem, Président de la Société Royale d'Agriculture et de Botanique La grande Exposition internationale quinquennale qui s'ouvrira à Gand du 16 au 23 avril prochain est au premier rang des préoccupations de tout le monde qui s'occupe d'horticulture ; les amateurs de plantes et de fleurs vien- dront de partout la visiter, et ce sera sans aucun doute le principal événement horticole de l'année qui commence. Étant de passage à Gand récemment, j'ai eu le plaisir de rencontrer le Président de la Société qui organise cette importante exposition, et d'obtenir de lui quelques renseignements sur certaines questions qui ne peuvent manquer d'intéresser les lecteurs du Journal des Orchidées. L'honorable comte O. de Kerchove de Denterghem, membre de la Chambre des Représentants, est assez connu pour que je n'aie pas à rappeler ici les services qu'il a rendus depuis nombre d'années à l'horticulture gantoise et à la science horticole, notamment par la publication de la Revue de l'Hor- ticulture belge et étrangère et de son excellent ouvrage sur Les Palmiers, qui sera prochainement suivi d'un ouvrage semblable sur les Orchidées. Il a ré- pondu avec beaucoup d'obligeance aux questions que je croyais devoir lui poser, et que je reproduirai ici avec les éclaircissements qu'il a bien voulu me donner. Il va sans dire que je m'occupais avant tout des Orchidées. Le programme de l'Exposition quinquennale de 1893 comprend 74 concours qui leur sont spécialement réservés; la place qui leur est faite est donc des plus honorables, et il est évident que la Société gantoise a compté sur cette noble et vaste famille pour constituer l'un des principaux attraits de ses floralies. Aucune autre d'ailleurs ne présente des qualités décoratives plus grandes, éclat et variété des coloris, beauté des formes, diversité infinie dans la croissance et la floraison : les Orchidées fournissent à l'imagination de l'artiste un champ 348 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES illimité. Tout dépend donc du cadre, et nous savons que celui du Casino de Gand permet de faire grand. C'est sur ce point que j'ai tout d'abord interrogé le comte de Kerchove, en lui demandant quelques renseignements sur l'arran- gement qu'il compte adopter pour faire valoir les Orchidées exposées et mettre leur beauté en pleine lumière. M. le comte de Kerchove de Denterghem. — La question est à l'étude. Une commission spéciale choisie parmi les membres effectifs de la Société étudie le plan de l'organisation générale de l'Exposition. Je lui ai soumis l'idée d'exposer les Orchidées non point dans des serres spéciales, mais dans des salons ou plutôt dans des compartiments aménagés comme des salons. J'estime que l'Orchidée est surtout belle quand son coloris brillant éclate dans un ensemble d'étoffes riches aux teintes sombres ou chatoyantes; cette fleur élégante entre toutes réclame un entourage — comment dirai-je?. .., ma foi je ne trouve d'exact qu'un mot populaire, et je m'en sers, pardonnez-le moi, un entourage cossu. La grande difficulté de la réalisation de cette idée réside surtout dans des considérations financières. Les frais de nos Expositions quinquennales sont fort considérables. Malgré les subsides de l'Etat, de la province et de la ville, la Société doit pouvoir faire face à un déficit éventuel de plus de cinquante mille francs. Dans ces conditions, nous devons nous montrer prudents, économes; et si le projet de compartiments meublés offerts aux orchidophiles pour exposer leurs plantes est financièrement réalisable, je ne doute pas que la commission spéciale ne s'y rallie. Moi. — Puisque nous nous occupons de l'organisation pratique, continuai-je, il est un autre point d'un haut intérêt pour les exposants, c'est la composition du Jury. Ne croyez-vous pas qu'il serait utile d'en publier la liste quelque temps à l'avance? Il y a, ce me semble, un réel intérêt à ce que l'exposant sache par qui il sera jugé ; cette manière de procéder empêche toute récrimi- nation dans la suite. En effet, les concurrents évincés ont toujours quelque tendance à croire qu'ils ont eu affaire à un jury hostile ; mais s'ils ont connu d'avance la composition de ce jury, et s'ils l'ont accepté implicitement en se présentant à son suffrage, toute discussion ultérieure de sa compétence ou de son impartialité leur est interdite. J'estime donc que la publication des noms des membres du jury de chaque exposition est une mesure qui s'impose dans l'avenir; elle a d'ailleurs été appliquée l'année dernière à La Haye. Ne comptez-vous pas l'adopter, et n'êtes-vous pas de mon avis ? D'autre part, un jury très peu nombreux me paraîtrait offrir des garanties l" FÉVRIER 1893 349 plus grandes, parce que dans ces conditions la responsabilité de chaque membre apparaît nettement, au lieu d'être noyée dans la foule des votes. Ne croyez-vous pas que trois membres suffiraient pour chaque section ? M. le comte de Kerchove de Denterghem. — Indiquer d'avance la compo- sition du Jury, est une chose délicate, car une expérience des Expositions qui date de plus de trente ans, hélas ! m'a appris combien il" est difficile d'être fixé sur la composition du Jury. Beaucoup acceptent qui, au dernier moment, s'excusent de ne pouvoir ^e rendre à l'invitation de la Société ; il en est d'autres qui sollicitent au dernier moment de pouvoir prendre part aux opérations du jury. Bien qu'à mon avis, il faille être très sévère sur ces nominations tardives, et les proscrire même radicalement, il faut ne pas avoir assisté aux préparatifs d'une exposition quelconque pour ignorer les sollicitations sans nombre dont les organisateurs de celle-ci sont les patientes victimes de la part des can- didats-jurés. Et ce sont généralement les moins compétents qui sont les plus remuants, j'allais dire les plus intrigants. Ce qu'on pourrait faire, c'est, dans la quinzaine qui précède, publier le nom des personnes invitées à faire partie du jury. Il y a là une idée que je soumettrai au conseil d'administration de la Société. Quant au second point que vous me soumettez, j'ai depuis longtemps une vive prédilection pour constituer les jurys de peu de membres, 3 ou 5 au plus, et leur donner beaucoup de temps pour juger peu de concours. Le mot du grand peintre Wiertz : Bien faire est affaire de temps, est aussi vrai pour les jurys de concours horticoles que pour l'élaboration de toute œuvre humaine. La responsabilité des jurés est plus grande et leur jugement a plus d'autorité. Il est évident, par exemple, que la plante nouvelle jugée comme la plus méritante par un jury dont feraient partie Linden, Veitch et Ed. André, aurait par suite de la décision de pareil jury une valeur bien plus grande que si elle était jugée par la réunion de tous les administrateurs des Sociétés horticoles du pays. Mais la chose n'est pas toujours possible. Il faut pour cela deux condi- tions : 1° obtenir l'adhésion d'un grand nombre de jurés et 2° ne pas avoir de défections au dernier moment. Oh ! ces défaites polies, aimables, gracieuses, de la dernière heure ! Quel tourment ! Quel supplice ! Tout était arrangé et tout est à recommencer. Si nous nous unissions tous les amateurs, pour obtenir une petite loi sociale, frappant de peines sévères le juré qui, ayant accepté, s'excuse au dernier moment, même pour cause de décès ! Qu'en diriez-vous ? Moi. — Mais je dirais que c'est une initiative qui vous revient à double titre; 350 LE JOURNAL DES ORCHIDEES VOUS êtes en effet doublement désigné, et comme président de la Société, et comme législateur, pour donner à cette question la solution qui convient.... avec circonstances atténuantes pour les décédés qui s'excusent? Parmi les abus auxquels les expositions donnent souvent lieu, et qu'il serait désirable de faire disparaître de la vôtre, il en est un que je crois devoir vous signaler, parce qu'il se produit à presque toutes les grands expositions n'im-^ porte où et surtout à propos de plantes en ileurs, et notamment d'Orchidées; c'est la présentation de plantes ramassées un peu partout, et que les exposants empruntent à des amateurs ou à des horticulteurs pour renforcer leur apport. Quand un abus semblable est toléré, il est clair que ceux qui exposent avec leurs propres produits sont le plus souvent battus d'avance par ceux qui puisent dans plusieurs collections, et des arrangements de ce genre enlèvent beaucoup d'intérêt aux concours : ce n'est plus alors l'amateur qui expose, c'est un syndicat. Je sais bien que c'est un abus difficile à combattre ; il est difficile d'empêcher qu'un amateur achète une plante juste au dernier moment pour l'exposer sous son nom ; c'est son droit incontestable, puisqu'aussi bien il faut qu'il achète, à un moment quelconque, toutes les plantes qui entrent dans sa collection, à moins de les introduire directement ; mais du moins faut-il que son apport soit bien à lui. Ne croyez-vous pas qu'il serait possible d'obliger tous ceux qui concourent à remettre au jury une attestation bona fide consta- tant que leurs apports sont leur propriété réelle ? M. le comte de Kerchove de Denterghem. — Diable ! vous soulevez là un des points les plus délicats des Expositions. Les plantes doivent être la propriété de l'exposant, tel est le principe. Est-il vrai, comme vous le dites, que les amateurs se prêtent des plantes ? Je l'ignore, et je veux continuer à l'ignorer, ne l'ayant jamais pratiqué. Je crois que les amateurs sont tous jaloux de leurs collections comme les femmes de leurs bijoux, et il ne me viendrait pas à la pensée qu'une femme prête à une rivale ses bijoux afin de lui permettre de briller à une fête. Mais, si ce que vous me dites existe réellement, et je dois le croire, puisque vous le signalez, comment s'y opposer ? Nous n'avons pas le droit ni la prétention de faire des visites domi- ciliaires. Quant à l'attestation bona fide, dame! elle me paraît bien sujette à caution. Si l'amateur est assez peu scrupuleux pour exposer sous son nom des plantes qu'il ne possède pas, il sera bien prêt de signer également cette attestation. Il n'y a entre les deux choses qu'une nuance délicate et sa conscience ne la saisira pas. I*'' FÉVRIER 1893 351 Et puis, à quoi bon cette recherche de la propriété des plantes ? Après tout, le jury ne juge pas les exposants ? Bien au contraire, les sociétés font tout afin que le juré ignore jusqu'au nom des exposants. Il est vrai que cela est souvent difficile et rien que la culture indique suffisamment, la plupart du temps, de quelle serre sortent les plantes. Mais enfin, ce ne sont pas les exposants qu'on couronne, ce sont les plantes que le jury compare entre elles. Dès lors, qu'importe la question de savoir à qui elles appartiennent ? Les médailles ne sont pas décernées à M. X... pour telle plante, mais à la plante exposée par M. X Tout ce que nous pouvons et devons savoir, c'est l'adresse du M. X... qui a apporté à l'Exposition la plante réputée la plus belle. Quant à la propriété réelle de ces plantes, comment, pratiquement, pour- rions-nous la connaître ? Les plantes sont meubles et comme telles sont censées appartenir à leur possesseur au moment de leur apparition dans le local de l'Exposition. Pour nous comme pour le Code civil, en fait de meubles posses- sion vaut titre. Moi. — Cela est peut-être très juste au point de vue des organisateurs et pour les visiteurs, pour ceux qui ne sont pas M. X...; mais le succès d'une exposition me semble dépendre aussi beaucoup des exposants.... Ne craignez vous pas de décourager et même d'écarter des concours — car il n'y a pas seulement exposition de plantes, mais aussi concours entre amateurs ou horti- culteurs — l'exposant qui vient concourir avec ses propres produits Il est assez intéressant, celui-là, pour qu'on prenne des mesures protectrices en sa faveur, et je les demande pour l'avenir. J'ai déjà eu l'occasion d'appeler votre attention, par une lettre ouverte publiée dans le Journal des Orchidées, sur une autre question importante pour les cultivateurs d'Orchidées, la question des systèmes de chauffage. C'est une question difficile à juger. Pour que vos concours soient réellement décisifs, il serait nécessaire, à mon avis, que le Jury fût choisi parmj des- personnes d'une compétence pratique très sérieuse, et qu'il pût se rendre compte de ce que les appareils exposés sont capables de produire. Un juge- ment de ce genre est déhcat à porter ; il ne suffit pas de voir une chaudière exposée ; il me semble qu'il faudrait la voir fonctionner et comparer le nombre de calories qu'elle développe dans un temps donné à ce que les autres pro- duisent, la quantité et la qualité du charbon consommé étant d'ailleurs les mêmes. Au besoin, le Jury devrait peut-être pouvoir étendre plus loin son examen, et aller voir fonctionner les chaudières exposées dans les installations 2^2 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES OÙ elles sont placées en dehors de l'Exposition. Bref, je voudrais que le concours ouvert à cet égard offrît des garanties d'exactitude telles que l'on pût considérer le système primé à votre exposition comme une chaudière de tout repos, pouvant inspirer toute confiance aux amateurs, généralement très indécis entre tous les appareils existants. Me permettrez-vous de vous demander ce que vous comptez faire dans ce sens, et de quelle façon vous pensez organiser les concours spéciaux ? M. le comte de Kerchove de Denterghem. — Nous avons cherché un moyen pratique de réaliser l'idée que vous préconisez ; nous avons à ce sujet étudié les données du Grand Concours de Bruxelles où pareil concours a été institué et n'a pas obtenu de résultat pratique. Nous avons soumis l'examen de cette question fort intéressante à la commission spéciale chargée d'organiser l'Exposition des appareils de chauffage dès la réception de la lettre ouverte dont vous faites mention. Elle a consulté divers savants du pays sur le mode le plus exact et le plus pratique pour obtenir des constatations sérieuses de diverses quahtés d'un appareil de chauffage. Il a toujours entré dans notre intention d'établir des concours distincts quant aux appareils de chauffage, d'accorder des prix différents à ceux qui fonctionnent et à ceux qui ne sont exposés qyCad pompam et ostentationem, comme nous disions jadis au collège. Mais... je m'aperçois que c'est tout un interrogatoire que je subis; or, je n'ai jamais consenti à me laisser interviewer ni en matière pohtique ni en matière horticole, et c'est, je crois, ce que vous faites depuis plus d'une heure? Permettez-moi de ne pas continuer. L. L. CHAUFFAGE DES SERRES « La Marloienne, » la Reine des Chaudières je viens d'assister, avec quelques ingénieurs, à L'Horticulture Interna- tionale, à des expériences faites avec la nouvelle chaudière de la Compagnie générale des Chauffages; nous sommes partis émerveillés de ce que nous avions vu. Je crois bien, pour moi, que la perfection est aujourd'hui atteinte, et j'engage le lecteur à retenir ce nom, « La Marloienne; » la chaudière brevetée qui le porte fera sûrement beaucoup parler d'elle. On ne possédait pas jusqu'ici, il faut bien le dire, un thermosiphon capable Fig. 42. — La chaudière « La Marloienne. 354 LE JOURNAL DES ORCHIDEES de donner toute satisfaction aux personnes qui s'occupent d'horticulture et chez lesquelles la question du chauffage joue naturellement un rôle considérable sous nos climats. Beaucoup des chaudières connues jusqu'ici reposaient visiblement sur le désir de faire du nouveau et de changer les formes usitées, mais aussi sur une méconnaissance absolue de l'idéal dont on doit s'inspirer en pareille matière. Et quel est cet idéal? Il est facile à formuler : c'est d'avoir un appareil brûlant peu de charbon et chauffant beaucoup, c'est-à-dire dans lequel tout le calorique produit par le combustible soit employé et qu'il n'arrive à la cheminée que de la fumée refroidie; en outre, un appareil facile à nettoyer de fond en comble. On a beaucoup recommandé, dans ces derniers temps, des systèmes améri- cains, anglais, voire même français et allemands. Mis à l'épreuve, aucun d'eux n'a réalisé cet idéal. Il y a deux ans, on a commencé à parler beaucoup d'une chaudière multitubulaire horizontale inventée par un horticulteur de Gand, et nommée système Story; c'est un bon système, mais il a encore un défaut capital, c'est de n'utihser qu'une faible partie du calorique produit, parce que les gaz chauds passent trop directement dans la cheminée — c'est donc encore beau- coup de charbon brûlé en pure perte. — On cite aussi comme bonne une chaudière en fer à cheval, très allongée, mais l'idéal dont j'ai parlé plus haut ne s'y trouve pas encore réalisé. La « Marloienne, » que je viens de voir fonctionner, me paraît au contraire le réaliser absolument. Elle a une puissance de chauffe énorme, brûle très peu de charbon, et peut être nettoyée en quelques minutes dans tous ses organes. Je m'efforcerai, dans la description ci-après, de rendre aussi claires que possible les dispositions adoptées dans cette chaudière et qui lui assurent une si grande supériorité sur les autres; j'ajoute que des expériences publiques en seront faites à partir du i" mars prochain à L'Horticulture Internatio- nale, et que toutes les personnes que la question intéresse pourront y assister. * * * Description. La « Marloienne » est une chaudière multitubulaire horizon- tale, dont voici en quelques mots les dispositions caractéristiques. Imaginez une caisse cubique en métal ayant les parois creuses et remplies d'eau, et reliées entre elles par un grand nombre de tubes horizontaux également pleins d'eau. Cette caisse étant placée au-dessus d'un foyer, la flamme, en s'élevant, enve- loppera et léchera les tuyaux et les parois de la caisse, en échauffant l'eau contenue dans toutes ces parties. l" FÉVRIER 1893 355 Ce n'est pas tout ; si les gaz de combustion s'échappaient directement après avoir léché les tuyaux, une grande partie de la chaleur produite serait perdue. On ne peut pas superposer une très grande hauteur de tuyaux, parce que la chaudière serait trop encombrante; et cependant il faut conserver les gaz de combustion dans l'appareil jusqu'à ce qu'ils aient abandonné à l'eau toute leur chaleur. La « Marloienne » produit ce résultat au moyen d'une combinaison nouvelle et très ingénieuse. Après avoir léché tout l'ensemble des tuyaux et être parvenus au sommet de la caisse cubique, les gaz chauds ne trouvent qu'une issue placée sur le côté, et qui les amène dans une chambre latérale; de là ils passent dans des tuyaux qui sont concentriques aux tuyaux d'eau du sommet de la chaudière; ils échauffent donc une seconde fois l'eau par le dedans après l'avoir échauffée par dehors. Puis ils aboutissent à la cheminée et s'échappent après avoir donné toute leur puissance de calorique. Il y a donc, comme on le verra dans les gravures ci-contre, deux sortes de tuyaux soumis au rayonnement du foyer. Les rangs inférieurs sont simples, remplis d'eau et communiquent avec l'eau contenue dans les flancs de la caisse métallique. Les tuyaux des rangs supérieurs sont doubles, et renferment à leur centre un tuyau intérieur où passe le courant chaud, de sorte que l'eau qui remplit l'intervalle est chauffée à la fois en dedans et au dehors. La surface de chauffe est donc considérable sous un petit volume. Cette surface n'est égalée dans aucun autre système. * * * Le nettoyage du foyer et de toutes les conduites est extrêmement facile, grâce à des dispositions qui permettent de visiter extérieurement et intérieure- ment tous les tubes exposés au contact des gaz de combustion. En ouvrant deux portes placées directement au-dessus du foyer, l'une sur le devant -et l'autre sur l'arrière de la chaudière, on peut enlever en quelques secondes tous les dépôts de suie ou de poussière de charbon qui se déposent entre et sur les tubes placés directement au-dessus du foyer, dans le premier rayonnement. D'autre part, les chambres latérales situées à. droite et à gauche, et que tra- versent ensuite les gaz de combustion qui passent par le centre des tubes supé- rieurs avant de s'échapper par la cheminée, sont également munies de deux portes à deux battants. On peut les nettoyer en quelques minutes en se servant d'une brosse comparable à celles qu'on emploie pour les verres de lampe, mais naturellement de dimension plus considérable. 356 LE JOURNAL DES ORCHIDEES Ce n'est pas tout encore ; l'eau qui se trouve dans les parois et les tubes de la chaudière, de même que celle des tuyaux qui chauffent les serres, dépose des boues de toutes espèces, lesquelles, ramenées par le courant, viennent s'accu- muler ou s'incruster dans le bas de la caisse métallique. On a ménagé, aux angles inférieurs de la « Marloienne, » des ouvertures spéciales destinées au nettoyage intéri-eur de la chaudière. Ces autoclaves sont bouchées par des obtu- rateurs maintenus par une vis à écrou. Lorsqu'on veut enlever les dépôts qui peuvent se trouver accumulés, il suffit de fermer les vannes des tuyaux de départ et de retour; puis on laisse écouler l'eau contenue dans la chaudière, et on ouvre les autoclaves. Au moyen d'une petite lampe à réflecteur, on examine l'intérieur et on le nettoie facilement. Puis on remet les obturateurs en place, on rouvre les vannes et on remplit les tuyaux. De plus, afin d'éviter ces dépôts, des purgeurs spéciaux brevetés sont adaptés aux tuyaux de retour, à l'endroit où ils vont se relier à la chaudière. Ce sont des espèces de poches pratiquées dans les tuyaux de retour et où les matières suspendues dans l'eau vont se déposer. Ces poches sont pourvues à leur partie inférieure d'un robinet par où on fait évacuer le dépôt de temps en temps. * * * En cas- d'accident, rien n'est plus simple encore que de remplacer les tuyaux. Il suiTfit de dévisser les boulons qui maintiennent les deux grandes plaques latérales de la caisse métallique. On commencera naturellement par fermer les vannes et vider la chaudière comme je l'ai indiqué ci-dessus. Il ne reste plus alors qu'à enlever un écrou à chaque extrémité du tuyau, à retirer celui-ci, à le remplacer par un autre et à replacer les écrous. On reboulonne la chaudière et on la remplit. C'est un travail d'une heure à peine. Quant aux tuyaux intérieurs où passe la fumée, et qui débouchent dans les deux chambres latérales, ils sont encore plus faciles à remplacer, puisqu'on peut atteindre directement leurs écrous en ouvrant les portes de ces chambres. On n'a donc qu'à vider la chaudière, à dévisser les écrous, à changer le tuyau endommagé, à en glisser un autre et à replacer les écrous. * * L'économie de combustible obtenue n'a pas besoin d'être longuement dé- montrée. Toute la chaleur produite étant utilisée, on obtient deux fois plus d'effet, avec la même quantité de charbon, de qualité même inférieure, des Fig. 43. — Coupe dans la chaudière « La Marloienne. » (Le nombre des tubes a dû être réduit sur le dessin pour le rendre plus clair.) 358 LE JOURNAL DES ORCHIDEES charbons maigres de préférence, que dans la plupart des autres systèmeis réputés les meilleurs. Il en résulte encore un autre avantage, c'est qu'on a besoin de moins de sur- veillance avec ce système, et qu'on peut se dispenser, au besoin, d'avoir un chauffeur pendant la nuit. En effet, dans les thermosiphons où les gaz de combustion ne passent qu'un instant sur les tuyaux, et où ceux-ci ont peu de développement, dès que le feu baisse, l'eau se refroidit. Dans la « Marloienne » au contraire, la surface échauffée est très étendue, et par suite, l'eau se conserve chaude très longtemps. Il en résulte que les conséquences d'un accident, ou d'une négligence du chauffeur, sont beaucoup moins à craindre. * * * La rapidité et la puissance du calorique sont extraordinaires. Un quart d'heure après que le feu avait été allumé, nous constations déjà que les tuyaux de départ brûlaient presque la main, et dans la galerie où se faisait l'expérience l'élévation de température était déjà sensible. La « Marloienne » est d'ailleurs en fonctionnement réguher depuis un certain temps chez MM. Linden. On m'a raconté que le jour où elle a été placée, les chefs de culture de l'établissement l'examinaient avec étonnement, et non sans quelque méfiance, ne pouvant croire qu'un appareil aussi petit put chauffer 865 mètres de tuyaux de o'^g de diamètre. Quand elle fut allumée, ils allèrent en observer les effets; au bout d'une demi-heure, les tuyaux étaient si chauds sur toute leur longueur qu'il était impossible d'y laisser la main appuyée. Aujourd'hui 17 janvier, le thermomètre marquait au dehors — 16° centigrades de froid; nous avons voulu nous rendre compte de toute la puissance de la chaudière, et nous l'avons poussée activement ; nous avons constaté dans les serres -[-24° cent. — H y a deux ans, alors que l'hiver était aussi rigoureux que celui-ci, on n'obtenait qu'une quinzaine de degrés, avec un thermosiphon considéré cependant comme à peu près le meilleur existant ! L'expérience est donc convaincante. Ajoutons que le tirage est parfait. * * * La « Marloienne » n'a pas été, comme on peut le croire, conçue ni exécutée en un jour ; de nombreux essais ont été poursuivis et l'on peut dire que la chaudière thermosiphon qui sort des ateliers de Marlpie est l'œuvre commune du président, des deux administrateurs-délégués de la Compagnie générale des Chauffages et du directeur de l'usine. Chacun y a mis du sien, y a apporté son l" FÉVRIER 1893 35g ingéniosité et son expérience. Il serait surprenant qu'un système ainsi sérieu- sement étudié et patroné ne constituât pas un progrès réel. Pour moi, je ne doute pas que celui-ci ne rende des services incomparables à tous ceux — et ils sont nombreux — qui ont besoin de la chaleur artificielle en horticulture. La « Marloienne » sera expérimentée publiquement à l'Exposition inter- nationale d'horticulture de Gand, au mois d'avril de cette année. Elle y repré- sentera dignement l'industrie belge. Max Garnier. A PROPOS d'hybridation On sait comment s'opère la fécondation des végétaux. Le pollen, déposé sur le stigmate, produit des prolongements grêles qui pénètrent par les pores de celui-ci, parcourent le style (la colonne, pour les Orchidées; c'est d'ailleurs le même mot) et s'introduisent enfin dans l'ovaire où ils viennent féconder les ovules, ou petites graines en puissance, qui n'attendent que ce contact pour se développer. Or, quelle est la cause qui donne lieu à la production des prolon- gements du pollen ? C'est uniquement l'humidité. Le stigmate est, comme on sait, recouvert d'une couche de liquide plus ou moins visqueux. Cette sécrétion n'existe pas toujours au début de l'épanouissement de la fleur; mais elle apparaît au moment propice, et constitue un indice de l'instant physiologique où l'activité de l'organisme afflue vers la reproduction. Le pollen étant donc déposé sur le stigmate, l'humidité de celui-ci le pénètre peu à peu. Cette humidité a pour effet de faire gonfler la masse intérieure, tandis que l'épiderme ne se modifie pas ; par suite, l'enveloppe ne tarde pas à devenir trop étroite pour son contenu, elle crève sous l'effort du pollen gonflé, et celui-ci projette alors ses tubes effilés qui cherchent leur chemin en avant et s'introduisent dans les pores, comme nous l'avons indiqué. Nous avons à tirer de ce qui précède une conclusion pratique intéressante. C'est que le pollen doit être sec avant d'être porté sur le stigmate. S'il était humidifié auparavant, il crèverait son enveloppe et formerait des pro- tubérances, rudiments de tubes polliniques, mais ces tubes ne pourraient pas se développer faute de trouver le miheu convenable, et l'effort s'arrêterait là. Et, une fois ce phénomène produit, le pollen n'est plus utilisable, il est épuisé. L'humidité du stigmate ne peut exercer sur lui aucune action, puis- 360 • .LE JOURNAL DES ORCHIDÉES qu'il est déjà gonflé et saturé d'humidité. Il est inerte, comme un ressort détendu. On peut admirer la disposition adoptée par la nature qui, dans les Orchidées, recouvre les pollinies d'une sorte de capuchon grâce auquel elles sont com- plètement à l'abri de l'humidité. Dans certains genres, le genre Catasetum par exemple, il y a non seulement un capuchon, mais encore une seconde enveloppe qui s'emboîte exactement sur les pollinies. Mais tandis que celles-ci restent collées au dos d'un insecte, au doigt d'un visiteur, par le rétinacle visqueux, l'enveloppe pend vers le bas, et doit tomber en vertu de sa seule pesanteur. Nous avons parlé de la prévoyance de la nature. C'est qu'en effet elle semble avoir réservé ces précautions poul' le cas où elles étaient nécessaires. Dans nos plantes de pleine terre européennes, où les étamines, chargées de pollen pulvé- rulent, sont à côté des pistils, soit sur la même fleur, soit sur une fleur voisine, soit même sur une plante différente croissant près d'elle, le vent seul suffit à assurer la fécondation, et celle-ci se fait le plus facilement du monde. Il n'est donc pas nécessaire que le pollen soit préservé. De très fortes pluies peuvent bien, quelquefois, le mettre en péril; mais il faudrait qu'elles se produisissent juste au moment propice, au moment où les anthères s'entr'ouvrent, et avant que le pollen soit entré en contact avec l'organe femelle; cela ne peut arriver que rarement. Et d'ailleurs ce serait miracle que, çà et là, quelque anthère ne fût pas abritée contre la pluie et conservée pour perpétuer la plante. Dans les Orchidées, au contraire, un long temps peut s'écouler entre le moment où l'anthère est mûre et celui où la fécondation s'opère, puisqu'il faut pour celle-ci l'intervention d'une action étrangère. Le pollen doit donc être bien abrité contre l'humidité, et c'est à quoi la nature a pourvu. Les amateurs qui veulent se livrer aux attrayantes études de la fécondation artificielle doivent donc avoir soin de ne pas laisser le pollen exposé à l'humidité avant de l'employer. Le mieux est de le recueillir, et de s'en servir immédia- tement, Lt pour ne courir aucun risque d'accident, nons conseillerions volon- tiers de transporter les deux sujets dans une serre sèche pour les opérer, ou d'attendre une heure de la journée où le soleil est bien chaud. On a déjà remarqué souvent que les fécondations réussissent mieux dans les jours de beau soleil, et vers le milieu de la journée. Pour nous, la seule cause de ces différences est celle que nous venons de signaler. G. Rivois. PETITES NOUVELLES ET PETITE CORRESPONDANCE LE PRIX DES FLP:URS D'0I;CII11)ÉKS. —Voici le cours du niiirché de dotent Garden : 7 janvier. — Odontuglosnurrt : f'r. 2,50 à 7,50 les 12 fleurs. Cattleya: t'r. 7,50 à 15,00 l(!s 12 flf-urs. 14 janvier. — Odi»itoglossiim : fr. 2,50 à 7,50 les 12 Heurs. Cattleya: fr. 7,50 à 15,00 les 12 Heurs. 21 janvier. — Odo>itorjlossum : t'r. 2,50 à 7,50 les 12 fleurs. Cattleya : iV. 7,50 à 15,00 les 12 fleurs. (Extrait du Gardetiers^ Chronicle.) Les fleurs d'Orchidées ont été plus demandées que jamais ilans ces dernières semaines, surtout à Paris, car en Aujifleterre la seasan n'est pas encore dans son plein et le l^"" janvier n'est pas une léte importante. Mais à Paris, les demandes ont été beaucoup plus nombreuses que les offres et les prix ont été excessivement élevés. LA 9*^ LIVRAISON de VexcaWent Dictionnaù-e pra- tique d'' horticulture et de jardinaye de NiciiOLSON, tra- duit et adopté par Moïtkï ('), vient de paraître au commencement de janvier. Elle contient notamment les articles Bonatea, liroughtonia, Brassia, Brassavola et Bulbophyllum, (jui sont traités d'une façon très complète et très exacte. L'ouvraj^e renferme à chaque page un certain nomltre de (gravures très soignées, (jui expliquent et commentent le texte d'une façon très heureuse. Nous ne doutons ])as qu'il ne rende les plus grands services à toutes les personnes qui s'occupent d'horticulture, de jardinage, de botanique, aux culti- vateurs, aux amateurs et aux jardiniers. Les 9 livraisons parues jus(ju'ici forment déjà 432 pages de très grand format. J. C. — Le Stenia fimhriata est une espèce remar- quable et très rare. Ses fleurs sont jaunes, avec le labelle élégamment frisé et frangé , et portant des macules sombres à sa base. Il fut importé il y a un cei'tain nombre d'années par M. Linden. C'est une plante de serre froide. Nous avons reçu de M. Trr. Statter, le grand amateur et connaisseur (le Whitefield, Manchester, une lettre dont nous extrayons le passage suivant : 1^.:^' La Reine des Chaudières '"1^4 DÉCRITE DANS CE NUMÉRO DU JOURNAL DES ORCHIDÉES W 1. Pour cliaiifFer 400 mètres de tuyaux, 700 francs 2. > 600 » 850 3. >^ 700 à 800 ^> 1000 4. » 1000 à 1200 » 1200 5. » 1400 à 1600 » 1500 6. » 2000 » 2000 PRISE A BRUXELLES Les Inyaux sont calculés sur la base do !) ccMilluîèIros diainèlre oxlérieur, ceux ouiployés le plus (jéiiéialcniciil dans riiorliculluro. JJl m 1 j m u. E liTERiATI 1 (i.i]^DE:ar) (Société Anonyme) ETABLISSEMENT SPÉCIAL pour , la e el la Vente DES ORCHIDEES PLÀHTES JUBLIES IMPORTATIONS IMMENSES aWLOCliES ET OPPRtS ENVOIES SER MIIA»M Correspondances en français, anglais et allemand 5^;^^^ Les collections d'Orchidées de « L'Horticulture Internationale » sont actuel- lement les plus variées, les plus vastes, et les plus importantes de l'Europe ; quarante-huit serres spacieuses leur sont attribuées et leur culture n'est sur- passée nulle part. Les listes dJ importations sont communiquées a toutes les personnes qui en font la demande. Nota Bene. — Étant ses propres importateurs — c'esl-à-dire vendard toutes ses importations de pre- mière main ~ L'HORTICULTURE INTERNATIONALE peut céder ses plantes en sujets beaucoup plus forts et à BIEN MEILLEUR COMPTE qu'ou uc les tfouve généralement dans le commerce. C'est ce qui explique qu'elle met en vente d'aussi beaux exemplaires à un prix aussi réduit. f 3-« année. 15 FEVRIER 1893 Numéro 71. LE JOURNAL DES ORCHIDÉES GUIDE PRATIQUE DE CULTURE PAK LUCIEN LINDEN Administrateur-Directeur de L'Horticulture Internationale Secrétaire de L'Orchidéenne AVEC LA COLLABORATION DE MM. J. Linden, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué, Comte de Moran, Max Garnier, Ém. Rodigas, Funck, A. Cogniaux, G. Joris, E. Roman, A. Van Imschoot, Fr. Desbois, D-- G. von Heerdt, E. Bergman, E, S. Rand. A. Bleu, D' Van Cauwelaert, E. Bungeroth, Ch. Vasseur, J. Nôtzli, Comte de Bousies, R. Martin-Cahuzac, D-- Capart, James O'Brien, G. Mantin, J. du Trieu de Terdonck, O. de Kirchsberg, Vicomte de Novion, D. Massange de Louvrex, G. Rivois, J. Hatos, P. Silver, A. Ducos, A. Dallière, Paul Otlet, F. Kegeljan, O. Ballif, R. Johnson, C. Ellner, Carlos Starker, J. Tonel. Ch.deBosschere,A. de la Devansaye. FI. Claes, de Meulenaere,F. délia Porta, G. Diretti, A. van den Heede, Siesmayer , A. Wincqz, G. Kittel, Baron de Meylhand, et les Chefs de Culture de « L'Horticulture Internationale. » Prix de rAbonnement : 10 francs par an POUR TOUTE LUNION POSTALE ï»o.i-ait le V et le in «le cliaqiic iiioiN AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES Dépositaire pour Iti I^raiice : M. O. DOIN, lt;diteur, S, Flace de l'Odéoii, P-A.RIS. Gaiid, iiiiiir. En;;. VaiuUTliiiofjlii'ii LTNDENIA lOONOai^^P^IIIE DBS OUCHlDÉiBS rUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO Oliaque livraison contient quatre belles planches richement coloriées DIRIGÉE ET RÉDIGÉE PAR J. LINDEN, LUCIEN LINDEN et EMILE RODIGAS Pn'Dliée par LUCIEN LINDEN, 100, rue Belliard, Bruxelles m^^^=» « Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe périodiques spéciaux aux Orchidées » Le prix de ces volumes a été fixé comme suit : 1" Volume (presque épuisé) 125 fr.; 2'"' Volume, 100 fr.; 3'"*^ Volume, 75 fr.; 4'"' Volume, 70 fr. 5"^ Volume, 65 fr. ; 6'"^ Volume, 65 fr.; 7"'" Volume, 65 fr. 8'"^ VOLUME (EN COURS DE PUBLICATION) : 60 FRANCS Lies huit voliimes pris ensemble : ^60 Tranes. La Liiideiiia publie également DEPUIS LE ici FÉVRIER 1891 UNE ÉDITION ANGLAISE EN VOLUMES DE 6 LIVRAISONS (2 VOLUMES PAR AN) Pi'ix de l'aboiineiiieut à ehaque xolume : ^» shillings poui* Pédition anglaise. L'ORCIIIDÉENNE SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES Présidents d'Honneur : MM. .1. LINDEN, consul-général honoraire, pour la Belgique; Conile DU BUYSSON, auteur de l'OrcliidopliUc, pour la France; DE LANSBERGE, ancien gouverneur général des Indes Néerlandaises, pour les Pays-Bas. SECRETARIAT : 100. RUE BELLIARD, BRUXELLES Comité Directeur : Président : M. G. WAROCQUÉ, membre de la Chambre des Reprcscnlanis do Belgi.iue; Secrétairi' : M. LUCIEN LINDEN, adminislraleur-direcleur de L'Horticulture Jntcnmtiimale. Trésorier : M. .1. DU TRIEU DE TEKDONCK, propriétaire. LE PROCHAIN MEETING aura lieu Les Dimanclie 12 et Lundi 13 Mars prockin Les membres du Jury pour Texercice 1892-1893 sout Messieurs Houzeau DE Lehaie. Comte A. de Bousies, F. Kegeljax, D. ^Massange de Louvrex, D'' Capart, a. Huybeechts, É. Rodigas, D'" Vax Cauwelaeet, A. Vax Imsohoot, Fl. Pauwels, Ch. van Wambeke, A. "Wixcqz, Ch. de Bossoheee, Arm. de AIeule- naere et Ch. Vasseur. SOMMAIRE DU 7\-' NUMÉRO : Causerie sur les Orchidées. — XLIV 3G1 Culture tics Golax 3G5 La chasse aux insectes 367 Congeils utiles 3G9 l'Uudes de holauique c^lénientaire sur les Orchidées 370 Les grandes éjniques de la végiUalion 37.5 LE MONITEUR D'HORTICULTURE LE MEILLEUR MARCHÉ DES JOURNAUX HORTICOLES FRANÇAIS Pulolié sous la direction de M. LUCIEN CHAURÉ Ofpcier lV Académie — Clievalier du Mérite agricole Parait le lO et le S 6 de cliaqxie naois PRIX D'ABONNEMENT : Édition simple, G francs par an. Édition avec cliromolithograpliies, 12 Iraiies par an E ]sr v o I XD ' xj isr ivn o i s C3-iî,a.tis s xj r, r? e nvc a. isr id e S'adresser au bureau du Journal, 14, rue de Sèvres, PARIS. BRITISH GARDENING >^ Journal hebdomadaire Illustré '^ jl" Pour AMATEURS et PROEESSIONNELS V dirigé par G. H. BETT3, F. R, H. S. tg, ^ Une planche coloriée donnée gratis toutes ^^ les semaines. X* o Cet organe essentiellement populaire, publié en anglais, nous parait appelé à avoir un grand succès, non seulement en Angleterre, où il est déjà très répandu, mais encore sur le continent. Il est consacré à l'étude de toutes les questions horticoles et agricoles au point de vue pratique, et ses informations, toujours impartiales, sont très complètes et au courant de toutes les nouveautés. 1^^=^ On peut s'abonner chez tous les agents de publicité du continent Agents génércniœ pour la ptiblicité et les annonces : MM. John IIADDON et C'% r3ouverie HoiiRe, Siicle.) NoT.\. — Les cours ne marquant, comme le lecteur l'aura constaté, aucune vai-iation depuis que nous avons t onimencc à les reproduire, nous ne signalerons plus (jue les changements. •.-■* P. B., Paris. — La plante que vous avez vue indiquée sous le nom de Laelia Bate?naniana porte en l'éalité le iioni de Sophro-Cattleya X Batemaniana. C'est un hybride artificiel entre Sophronitis et Cattleya. Comme vous le voyez, le mot Laelia n'a rien à voir dans cette coMiposition. CHAUFFAGE DES SERRES. — L'article de notre collahorateur Max Garnier , para dans le dernier numéro du journal, sur cette importante question nous a valu, t;int à lui qu'à moi, une nombreuse correspon- dance. Elle a donc beaucoup intéressé nos abonnés. 11 est certain que les anciennes chaudières en fera clievat ont fait leur temps. Aujourd'hui on n'emploie plus, comme autrefois, n'importe quelle chaudière, on la choisit économique et c'est celle qui produit le plus de calorique a\ec le moins possible de combustible qui a naturellement le pas sur les autres — c'est ce qui fera le buccès de la « Maeloienne » à laquelle je prédis, avec Max Garniee, le plus cluat/fant avenir. C'est peut-être le moment île dire — et c'est une réponse a plusieurs lettres — que je pense avoir quelque expérience dans les questions de chauffage. Voilii 18 ans que je m'en occupe par une étude constante : dans nos grands établissements c'est une question capitale. J'ai essayé ou vu à l'œuvre tout ce qui est connu en chau- dières, tant en Europe qu'aux Etats-Unis. Je puis donc en parler avec quelque connaissance de cause et dire que je préfère de lieaucoup les chaudières tubulaires hori- zontales il tous les autres systèmes, alors surtout qu'il S'agit de grandes installations où l'économie dans le combustible peut se chiti'rer par centaines ou milliers de francs chaque année, et où le coût d'une chaudière peut être gagné dans un seul hiver. Une chaudière aussi solidement construite que la « Marloienne, » avec des matériaux dé premier choix peut durer 20 à 25 ans. QUELQUES CORRESPONDANTS me demandent s'ils feraient bien de remplacer plusieurs anciennes chaudières fer à cheval par une seule « Marloienne. » Ma réponse est de ne pas hésiter. La « Marloienne » ne brûlera que ce que brûle actuellement une des anitiennes chaudières et donnera autant de calori(iue que trois ou quatre réunies. Les expériences faites à L'Hor- ticulture Internationale sont des plus concluantes. Je crois devoir, tant au sujet de la question des chauf- fages que de diverses cultures traitées dans ce journal, mettre à nouveau nos abonnés en garde contre ceux qui prétendent tout mieux savoir que le Journal des Orchi ■ dées, et déconseillent de parti pris tout ce qu'il pré- conise. Il serait surprenant qu'avec notre déjà longue expérience dans la matière, nous ne connaissions pas mieux notre sujet que les néophytes, car ce sont tou- jours ceux-là qui prétendent vouloir enseigner aux anciens. Il ne se passe pas de jour qu'un amateur éploré ne me dise ou m'écrive qu'il a suivi les conseils de tel ou tel, (pli prétendait connaître la culture des Orchidées à fond, mieux (pie n'importe qui, et me narre l'état pitoyable, depuis lors, de ses plantes. Que nos chers abonnés m'écoutent — quand ils éprouvent une difficulté, qu'ils s'adressent directe- ment à nous. Nous sommes à L'Horticolture Inter- nationale une dizaine de bons cultivateurs, tous de longue expérience, et nous nous tenons toujours à la disposition des abonnés que nous pouvons obliger. Nous n'avons de secrets (les fameux secrets des jardiniers des temps jadis) pour personne. Nous concentrons le fruit de notre expérience collec- tive dans le Journal des Orchidées, et notre vaste champ d'expérience, les serres de L'Horticulture Interna- tionale, est là pour montrer si nos conseils sont bons à suivre, et nos cultures bonnes à imiter. G. L., Paris. — Il arrive à tous les importateurs, de mettre en vente, parmi la masse, des variétés qui ne ! sont pas conformes aux renseignements reçus des col- ; lecteurs. Il n'y a que celui qui n'introduit rien à qui j n'arrivent pas île pareils mécomptes ; et si personne n'in- troLliiisait, que feraient les amateurs d'Orcliitlées ? Il est donc très juste que les amateurs encouragent ceux qui courent les risques des introductions et qu'ils leur donnent la préférence lors de leurs achats ; ils sub- sidient ainsi, indirectement, les voyages d'exploration, la recherche des nouveautés. Parmi les Laelia grandis tenebrosa, reçus récemment par L'iloRTicuLTURK Internationalk, il s'est trouvé un cef'tain nombre de Laclin (jraadis ordinaires et aussi beaucoup de Laelia (jvandis rera, à grands bouiinets do, fleurs à ])ctaleset sépales jaune clair et au graïKl labellc rose strié. C'est une des plus belles Orchidées connues. Les mauvaises variétés ont été remboursées ou rem- placées — et ceux (jui avaient reçu les beaux ont pu naturellement les conserver. Il en a été fait de même pour des Deiidrobium bigihbiun reçus comme D. pha- laciwpsis — ces plantes ne pouvant être reconnues aux bulbes et aux feuilles. L'Horticulture Internationale se fait toujours un devoir de remplacer les variétés qui ne sont pas conformes aux renseignements donnés. CHEZ L'AMATEUR. — Nous avons reçu les fleurs énumérées ci-après : De M. 0. DoiN, de Paris, un bel Aganisia œemdea, dont la grappe a produit huit Heurs ; un Laelia albida va)-, rosca, coloré de rose vif aux pointes des segments et sur le lobe antérieur du lal)elle ; un Dendrobiam biyib- bum, d'un coloiùs très foncé ; un Oncidium hustatum var. flavesccns, variété à labellc jaune paille. L'espèce est fort attrayante ; ses fleurs ont la taille de celles de VOdottti>gl()ssutii tripndians et ne laissent pas que de rappelei' certains UJontoglossum de cette section. Jja plante portait trois fortes hampes de 40 à 50 centimètres de hauteur, chacune garnie de 20 ii 25 fleurs. — Enhu un excellent modèle de Dendrobiuin superbum var. gigantciDii, dont les fleurs mesuraient exactement 0'"128 de diamètre et étaient d'un brillant coloris rose mauve. La tige florale portait 22 fleurs et offrait un coup d'œil splendide. De M. Treyeran. De très belles variétés de Cattlnja Trianae et Percivaliana ; Dendrobium Wardianwn Lowi, le rare Laelia Patini alba, et deux superbes Laelia anceps. Du Comte de Bousies un Cattleya Trianae à grand labelle magnifiquement coloré. Du Baron de Meylhand, quelques Laelia anceps à fleurs blanches merveilleuses : Hyeana, Ballantiniana, M'illia)7isi, Veitchi, et des Cattleya Trianae sujjerbes. Du Baron Van B..., Laelia anceps Hilli, Ly caste Skinneri, belle variété. , *, * * ÏHE. — Ce qu'on a appelé le Thé d'Orchidées, ou le Faham, est une boisson préparée avec les feuilles d'un Angraecum de l'île de la Réunion (Bouiiion), \'A7igrae- cion fragrans. Fragrans signifie " parfumé, » et c'est cette qualité aromatique des feuilles qu'on a songé à utiliser, d'abord dans l'île, puis en Europe et dans le monde entier, où cette boisson est connue depuis fort longtemps. 11 peut évidemment exister d'autres Orchidées sus- ceptibles d'être utilisées dans l'économie domestique; il est probable que peu d'essais ont été faits dans ce sens. Les sauvages de l'Amérique se servent des bulbes de certaines espèces, de Catasetum, deCycnoches, etc., pour faire de la colle. Le salep, qui se consomme ou se consommait autrefois en Perse et en Asie Mineure, était fabriqué avec les bulbes de divers Orchis et d'autres Orchidées terrestres. Voici à ce propos des renseignements que nous em- pruntons au Keiv Bulletin de 1892 : w Parmi les Orchidées dont on peut tirer des produits économicpies, les plus importantes sont les Vanilla, parmi lesquels le plus fréquemment cultivé est le Vanilla pla/rifolia ,ov\ginii\ve du Mexique. Le fruit d'une autre Orchidée américaine, le Selenipedium chica, d'après Seeman, est hautement estimé comme aromate par les habitants de Vif^thmc de Panama, et est employé pour tous les usages auxquels sert la véritable Vanille. On tire des bulbes de quelques espèces du genre Orchis une substance amylacée niucilagineuse connue sous le nom de Salep. Les feuilles du Goodyera pubescens, Orchidée de l'Amérique du Nord, ont été utilisées dans le traitement de la scrofule. Les racines du Corallorhiza odontorliiza, connues sous le nom de Coral ou Crawley Root, ont une forte odeur particulière, et sont em- ployées comme diaphorétiques et sédatifs. Les racines du Cypripedium jaune ou fleur de Mocassin [Cyp.pu- bescens), également originaire do l'Amérique du Nord, sont employées comme médicament tonique et stimu- lant ; enfin une petite Orchidée épiphyte, originaii-e îles îles Maurice et de la Réunion, fournit dans ses feuilles un principe odoriférant. Cette dernière est V Angraecum fragrans, connu dans le pays sows divers noms, tels que Faham et Fahum, et particulièrement intéressant à cause de l'odeur persistante de vanille des ses feuilles, qui a donné l'idée de l'utiliser comme une espèce de thé à La Réunion, à l'île Maurice, et même sur une certaine échelle en France. La plante est épiphyte et croît sur les arljres des forêts de La Réunion et de Maurice. Elle est vivace et produit un petit nombre de feuilles vertes étroites et des fleurs blanches parfumées. La saison de sa floraison est février et mars. Elle a été figurée dans le Botaaical Magazine, pi. 7161 (1891). » Un échantillon de cette nouvelle espèce de thé a été reçu dernièrement au musée de Kew ; il était emballé dans une boîte très gentille, en forme de boîte à thé, seinbla))les à celle qu'on vend actuellement à Paris. Ces boîtes sont de deux grandeurs ; les plus petites contiennent de quoi préparer 5!) tasses de Faham, et se vendent fr. 2,50 ; les plus grandes contiennent 150 tasses et coûtent 5 fr. Quand on ouvi-it la boîte, le parfum qui s'en exhala était extrêmement puissant, et très analogue à celui de la noix de ïonkin. Les feuilles, à la différence de celles du thé, semblent être simplement séchées, et non ridées par la chaleur, mais aussi plates que l'on pourrait les voir dans un herbier. L'absence de toute matière (-olorante artificielle ex- plique la couleur très claire de Tinfusion. Il existe au Musée des Jardins Royaux de Kew, des cigares faits de feuilles d'--l. fragrans simplement roulées dans une mince feuille de tabac. Us sont proba- blement très agréables à fumer, mais je ne saurais dire si cette utilisation est commune à l'île Bourbon, ou si ces échantillons ne sont que des cui'iosités. » De S. — Non, il n'est pas possible de reconnaître au simple aspect, sur des plantes d'importation, les diverses formes à'Odontoglossum Alexandrae. Peut-être peut-on discerner avec assez de certitude le type dit de Pacho, et encore....?? Quant à savoir si les fleurs seront blan- ches, roses ou lilacées, maculées ou non, relevées de brun ou de rouge, nous pouvons vous affirmer que l'ex- périence quotidienne la plus consommée ne permet pas de prévoir quoi que ce soit à ce sujet. L. L. Compagnie Générale DES CHAUFFAGES (SOCIÉTÉ ANONYME) ATELIERS DE CONSTRUCTION à MARLOIE (Belgique). Bureaux ; 19, rue cridalie, à Ixelles-Bruxelles. CHAUDIERE NOUVELLE « LA MARLOIENNE » La Reine des Chaudières Décrite dans le JOURNAL DES ORCHIDEES (numéro du P' février J8U3, p. 352.) N" 1. Pour chauffer jusqu'à 400 mètres de tuyaux, 700 francs 2. >^ 600 » 850 3. » de 700 à 800 » 1000 » 4. » » 1000 à 1200 » 1200 5. » » 1400 à 1600 » 1500 6. » 2000 » 2000 PRISE A BRUXELLES Les tuyaux sont calculés sur la base de 9 ceniinièlres diamètre extérieur, dimension employée le plus généralement dans riiorlicullure. LTORE IITEIATIOMLE (i.i]«i>E:sr) (Société Anonyme) ETABLISSEMENT SPECIAL pour riiilrodiiclion, la Culture e( la Vente DES ORCHIDÉES PUNIES ÉUBIIES IMPORTATIONS IMMENSES MTALOaieS ET OFFRES ENVOYÉS SU DEMANDE Correspondances en français, anglais et allemand M-^^ Les collections dOrchidées de « L'Horticulture Internationale » sont actuel- lement les plus variées, les plus vastes, et les plus importantes de 1 Europe ; quarante-huit serres spacieuses leur sont attribuées et leur culture nest sur- passée nulle part. Les listes dJ importations sont communiquées a toutes les personnes qui en font la demande. Nato Bene. — Etant son propre importateur — c esl-à-dire vendaiit toutes ses importations de pre- mière main ~ L'HORTICULTURE INTERNATIONALE peut céder ses plantes en sujets beaucoup plus forts et à' BIEN meilleur COMPTE qu'ou ne les trouve généralement dans le commerce. C'est ce qui explique qu'elle met en vente d'aussi beaux exemplaires à un prix aussi réduit. -c) ■^ 3™* année. MARS 1893 Numéro 72. LE JOURNAL DES ORCHIDÉES GUIDE PRATIQUE DE CULTURE PAR LUCIEN LINDEN Administrateur-Directeur de L'Horticulture Internationale Secrétaire de L'Orchidéenne AVEC LA COLLABORATION DE MM. J. Linden, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué, Comte de Moran, Max Garnier, Ém. Rodigas, Funck, A. Cogniaux, G. Joris, E. Roman, A. Van Imschoot, Fr. Desbois, D"- G. von Heerdt, E. Bergman, E. S. Rand, A. Bleu, D"" Van Cauwelaert, E. Bungeroth, Ch. Vasseur, J. Notzli, Comte de Bousies, R. Cahuzac, D"" Capart, James O'Brien, G. Mantin, J. du Trieu de Terdonck, O. de Kirchsberg, Vicomte de Novion, D. Massange de Louvrex, G. Rivois, J. Hatos, P. Silver, A. Ducos, A. Dallière, Paul Otlet, F. Kegeljan, O. Ballif, R. Johnson, C. Ellner, Carlos Starker, J. Tonel. Ch.deBo3schere,A. de la Devansaye, FI. Claes, de Meulenaere, F. délia Porta, G. Diretti, A. van den Heede, Siesmayer, A. Wincqz, G.Kittel, Baron de Meylhand, et les Chefs de Culture de « L'Horticulture Internationale. » Prix de rAbonnement : 10 francs par an POUR TOUTE L UNION ^POSTALE Fnvaît le 1" et le IS T"VOI ID'XJÎSr 3VC OIS Ca-E,A.TIS SXJE, IDE Ivl .A. KT 3D E S'adresser au bureau du Journal, 14, rue de Sèvres, PARIS. «? BRITISH GARDENING Journal hebdomadaire Illustré ^ >^ jour nui naouoniaiiaim uui^ort; ^ ^ Pour AMATEURS et PROFESSIONNELS ^ dirigé par C, H. BETTS, F. R. H. S. tP <5, >v Une planche coloriée donnée gratis toutes ^ les semaines. V^ Cet organe essentiellement populaire, publié en anglais, nous paraît appelé à avoir un grand succès, non seulement en Angleterre, où il est déjà très répandu, mais encore sur le continent. 11 est consacré à Fétude de toutes les questions horticoles et agricoles au point de vue pratique, et ses informations, toujours impartiales, sont très complètes et au courant de toutes les nouveautés. ffi^ On peut s'abonner chez tous les agents de publicité du continent. Agents généraux pour la publicité et les annonces '• MM. John HADDON et 0\ Bouverie House, Salisbury Square, liondou E. C. l" MARS 1893 377 CAUSERIE SUR LES ORCHIDEES XLVIII. — Le Journal des Orchidées Le Journal des Orchidées termine aujourd'hui son IIP volume. Pendant ces trois années, je me suis efforcé, avec l'aide de mes collaborateurs, de le rendre aussi pratique, aussi informé, aussi intéressant que possible. Avons-nous réussi ? Je serais tenté de le croire, à en juger par le nombre des abonnés qu'il a groupés, et par leurs encouragements incessants. Le programme du Journal était vaste ; bien des questions étaient à résoudre. Nous en avons déjà résolu quelques-unes, et non des moins importantes. Il reste encore beaucoup à faire, et ce sera l'œuvre de l'avenir, * * * Parmi les points sur lesquels nous estimions qu'il était utile d'insister, et sur lesquels aussi nous croyons avoir le droit de dire qu'un progrès réel a été accompli, nous nous sommes efforcés d'inculquer aux lecteurs de ce Journal le goût d'une extrême propreté dans les serres à Orchidées, tant comme contenant que comme contenu. Nous avons étudié à plusieurs reprises l'arrangement des serres, et essayé de montrer l'immense différence qu'il y a, au point de vue de l'attrait, entre des serres bien ou mal aménagées. Nous avons signalé la nécessité de parer les Orchidées, qui présentent, comme plantes, un aspect souvent maigre et peu gracieux, et indiqué comment il faut les relever, par l'entourage des serres, pour les faire valoir. J'insiste souvent sur ce sujet, parce que c'est pour moi un crève-cœur, lorsque je visite des collections d'amateurs, de constater que les Orchidées sont, le plus souvent, placées sans aucune entente de l'effet décoratif qu'on pourrait en tirer; bien des amateurs auraient encore, à ce point de vue, beaucoup à apprendre. Ils aiment leurs Orchidées, mais ils ne savent pas les mettre en valeur et perdent, par un simple détail d'organisation, une partie notable du plaisir qu'elles devraient leur procurer. Le milieu dans lequel croissent ces bijoux végétaux, ces plantes rares et exquises, est souvent mal ordonné et quelquefois même malpropre. 378 LE JOURNAL DES ORCHIDEES Je me rappelle combien j'ai discuté autrefois, bataillé même, avec un de mes amis, orchidophile fortuné, pour lui faire partager mon goût du beau quand il s'agit de serres à Orchidées. Il avait un petit jardin dans lequel il fit construire quatre serres. Je lui demandais en grâce de leur donner un aspect élégant, ou tout au moins agréable à l'œil, de les faire communiquer directe- ment entre elles, de ménager un petit compartiment pour les plantes en fleur ; je m'offris même à lui dresser, à titre gracieux, un plan d'ensemble; construites avec goût et arrangées d'une façon pratique et élégante, elles n'auraient pas coûté un centime de plus. Rien n'y fit ; mes prédications furent vaines, et les serres de mon ami furent bâties comme celles d'un petit fleuriste de campagne ; la fosse béante de la chaudière s'ouvrait devant la porte des serres, et il fallait, pour aller de l'une à l'autre, se risquer sur une planche chancelante qui la recouvrait. Je revenais de chacune de mes visites véritablement navré. Tout cela, d'ailleurs, n'a pas empêché mon ami d'avoir de belles plantes dans ses serres, des Orchidées valant même quelquefois plusieurs milliers de francs pièce. Mais quand un connaisseur, ayant entendu parler de ces variétés rares, de ces beaux spécimens, et désireux de les admirer en détail, venait visiter cette collection, quelle impression triste lui laissaient les serres, et quelle désillusion il emportait de sa visite ! Ce n'est malheureusement pas un exemple isolé. Pour une collection dirigée d'une façon éclairée, présentant vraiment aux yeux un coup d'œil original et pittoresque, agréable enfin, combien d'autres m'ont causé une désillusion pareille ! J'avoue que je ne comprends pas cette négligence, ou ce manque de goût vis à vis d'objets charmants, précieux, et pour lesquels on témoigne à d'autres points de vue une véritable passion, très justifiée. Que penserait-on d'un amateur de tableaux qui achèterait des œuvres des plus grands maîtres, des Rubens, des Van Dyck, des Corot, des Millet, et qui les laisserait dans un grenier, couverts de poussière et de toiles d'araignées ? L'amateur d'Orchidées, lui, s'occupe de ses plantes; il surveille et le plus souvent cultive lui-même ou dirige leur culture. Mais comment peut-on vivre plusieurs heures par jour dans un miheu triste et inconfortable ? Et comment peut-on se priver, de gaîté de cœur, de l'attrait et du charme incomparable qu'on pourrait lui faire produire avec un peif de mise en scène, à si peu de frais ? Il est à noter que pas une serre ne se prête mieux à ces arrangements à effet que la serre à Orchidées ; on peut y reproduire des imitations de scènes tropicales d'un aspect enchanteur, et obtenir de ces plantes une note décorative i" MARS 1893 379 toute spéciale et incomparable. Il suffit d'avoir dans l'esprit un peu de goût artistique et de savoir le mettre en pratique. Ce n'est pas seulement pour sa propre satisfaction, pour son agrément personnel que l'amateur doit donner de l'attrait à ses serres, mais pour augmenter le plaisir de ses visiteurs. Les joies du collectionneur ne consistent- elles pas, d'abord à avoir de belles et rares plantes, et en second lieu, tout autant, à les montrer à autrui? Un plaisir non partagé est-il bien vif? Je ne le crois pas. Les billets de faveur de théâtre ne sont jamais d'une seule place; ils portent toujours : deux fauteuils, ou une loge; c'est que les directeurs savent bien qu'un spectateur seul aurait peu de gaîté et d'envie d'applaudir. Il en est de même en tout. Je ne conçois pas l'orchidophile solitaire, s'enfermant avec ses plantes et les aimant pour lui seul. Le véritable amateur doit être un artiste; or l'amour de l'art comporte nécessairement un ardent prosélytisme, la passion de faire partager ses impressions, sa conception de l'idéal et son enthousiasme devant le beau. * * * » Parmi les principales questions de culture que nous avons traitées, je citerai la manière de rempoter les Orchidées; nous avons insisté en maintes occasions sur la formation du compost, et écarté radicalement l'emploi du charbon de bois, à propos duquel nous avons ouvert un référendum concluant. Nous avons étudié sous toutes ses faces et dans tous ses détails la question de la culture des Orchidées en grand pour la fleur coupée, montré combien cette culture pouvait être rémunératrice, et comment, même chez les amateurs qui ne la pratiquent qu'accessoirement et dans une partie de leurs serres, elle constitue une source de bénéfices importants qui suffisent à couvrir les frais de l'autre partie, consacrée uniquement à l'agrément. Nous avons passé en revue bien des cultures réputées difficiles, donné de nombreux conseils utiles et entre autres indiqué le moyen de débar- rasser les serres des insectes à l'aide de côtes de tabac placées sur les tuyaux de chauffage, ou de nicotine en solution, étalée sur ceux-ci. Les deux questions les plus importantes, sur lesquelles j'insiste encore par- ticulièrement, ont été traitées- dans le dernier volume du Journal. Ce sont : l'arrosage copieux des Orchidées, importées ou établies, et le grave danger des engrais — organiques tout au moins, car notre distingué 'collaborateur M. Roman a soutenu la possibilité de traiter avec succès les Orchidées en les 380 LE JOURNAL DES ORCHIDEES nourrissant de certaines substances chimiques ; l'avenir permettra de juger cette question définitivement sur des faits généralisés. Nous la réservons donc et nous conseillons à nouveau de n'essayer cette méthode pendant plusieurs années que sur quelques plantes. L'engrais ordinaire, nous le condamnons sans appel. Il nous reste à étudier des matières non moins importantes de culture, et le quatrième volume de ce Journal sera consacré, comme les précédents, à la recherche des meilleures solutions pratiques. * * * J'ai parlé plus haut des lettres d'encouragement que j'ai reçues fréquemment de mes abonnés, et qui m'ont prouvé que le Journal était dans la bonne voie. Je suis très sensible à ces compliments, et je prie mes honorables correspon- dants de recevoir à nouveau mes bien cordiaux remerciements. * * Dans la nombreuse correspondance que je reçois quotidiennement, il s'est glissé parfois des lettres — oh ! bien peu — exprimant le reproche de parler souvent de L'Horticulture Internationale. Je me suis déjà expliqué sur ce sujet; il n'est peut-être pas inutile d'y revenir encore. Je suis propriétaire dn Journal des Orchidées Ç). La Société L'Horticulture Lmternationale ne m'attribue aucune subvention, ne me paie aucune des annonces que j'insère dans mon journal. Je ne le publie que dans le but de répandre le goût et la connaissance des Orchidées et de leur culture ; ce n'est donc pas un journal à réclames, créé pour aider à la vente des plantes. Si j'y recommande parfois une espèce, ou si j'y publie des annonces de certaines Orchidées, c'est parce que je sais pertinemment qu'elles sont recommandables et qu'elles feront plaisir à mes lecteurs. S'il m'arrive de dire : « nous faisons telle chose à L'Horticulture Internationale, nous traitons telle plante de telle manière, » c'est parce que j'ai pu me convaincre que ce procédé donnait de bons résultats; mes conseils ont été soumis à des essais pratiques, et ne sont jamais fondés sur de pures hypothèses. Et puis, ainsi que je l'ai déjà dit, comment ne pas parler de ce que j'ai constamment sous les yeux, de ce qui est ma préoccupation quotidienne, de mon champ d'expériences, enfin? Je crois être autre chose qu'un (l) Il en est de même pour la Lindenia. l" MARS 1893 381 « marchand; » cela me semble devoir sauter aux yeux de tous ceux qui visitent L'Horticulture Internationale. J'aime l'Orchidée pour elle, pour sa beauté, en amateur ardent — je voudrais dire en artiste — et je regrette toujours que les intérêts qui me sont confiés m'obligent à me séparer des plantes que j'ai suivies dans leur développement, vues grandir et s'épanouir dans leur splendeur Je tiens ce goût ou ce tempérament de mon Père ; n'est-ce pas de lui que Reichenbach a écrit quelque part « qu'il mangerait du pain sec, plutôt que de se passer de faire faire des voyages d'exploration. » Je puis ajouter, moi, que ce n'est jamais l'intérêt mercantile qui le guide ; il suffit pour en être convaincu d'assister au déballage des importations, de voir son enthousiasme devant une Orchidée nouvelle, même purement botanique; — elle lui rappelle ses anciens souvenirs d'explorateur — ; tout cela est bien connu de ses intimes et de tout le personnel de L'Horticulture Lnternationale. C'est donc en quelque sorte par atavisme que je suis amateur d'Orchidées et enclin à la passion de prosélytisme qui m'a amené à publier le Journal des Orchidées et la Lindenia. Si quelqu'un de mes abonnés peut se trouver froissé de rencontrer sous ma plume ou celle de mes collaborateurs des phrases qui pourraient lui sembler des réclames pour l'établissement que je dirige, que celui-là ne renouvelle pas son abonnement. Je ne tiens à être lu que par des amis et des personnes qui me comprennent ; je sais que celles-là sont nombreuses et je les remercie encore une fois de leur fidèle sympathie. Lucien Linden. REVUE DES ORCHIDÉES NOUVELLES OU PEU CONNUES CYPRIPEDIUM X DIBDIN O'Brien. — Hybride obtenu dans la collection bien connue de M. F. G. Tautz, en Angleterre. Il provient du croisement C. Argus X C. Boxalli, et peut être par conséquent regardé comme une variété du C. X vernixium, auquel son auteur indique qu'il ressemble en effet beaucoup. Gard. Chron., 11 février, p. 162. * CYPRIPEDIUM X MURILLO F. Desb. — Cet hybride, signalé en même 382 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES temps que le précédent dans le même numéro du Gardeners' Chroniclc, a sensi- blement la même origine. Il a été obtenu dans l'établissement de M. Vuylsteke, de Loochristy, par le croisement C. Argus X C. Boxalli atraUim, le premier étant le porte-pollen. La description donnée par MM. Desbois diffère peu de celle du C. X Dihdin. Gard. Chron., 11 février, p. 162. * * * LAELIA OWENIAE Lind. — Superbe nouveauté exposée par Mr. G. D. OwEN, l'amateur anglais bien connu, au meeting de L'Orchidéenne du mois de février où elle a obtenu un diplôme d'honneur de première classe à l'unanimité et par acclamation. On peut la considérer comme un hybride naturel entre une forme supérieure du L. elegans et le L. Perrini. Les fleurs ont la forme du L. Perrini, sauf de très faibles différences, notam- ment dans les lobes latéraux du labelle et dans les pétales, qui sont plus larges. Les pétales et les sépales sont d'un splendide coloris rouge carmin avec des reflets changeants et tirant sur le magenta; le labelle a le tube blanc, portant à l'intérieur, et depuis la base, une bande rouge carminé éclatant, qui s'élargit à la partie antérieure et recouvre tout le lobe antérieur ainsi que les bords des lobes latéraux; la colonne blanche porte quelques traces de rouge à son sommet. Les bulbes ont environ quarante à cinquante centimètres de hauteur; ils sont à peu près cylindriques, un peu plus gros vers le sommet, et portant deux feuilles larges et assez courtes. * * LAELIA ANCEPS VAR. BOUSIESIANA Lind. — Variété extrêmement belle qui a été exposée au meeting de L'Orchidéennne du mois de février par M. le comte de Bousies, à qui elle a été dédiée. Les fleurs sont d'un coloris très vif, avec les pointes des pétales et des sépales d'un rose plus foncé que le reste. Le labelle est tout-à-fait remarquable; il a le lobe antérieur, ainsi que la bordure des lobes latéraux, d'un rouge pourpre velouté superbe. Cette variété a obtenu au meeting de L'Orchidéenne un diplôme d'honneur de i^*^ classe à l'unanimité et par acclamation. * * CYPRIPEDIUM X CLAUDII L. Lind. — Très bel hybride, exposé par M. MoENS au dernier meeting de L'Orchidéenne, où il a obtenu un diplôme d'honneur de première classe. Il provient du C. Spicerianum fécondé par le l" MARS 1893 383 C. X vernixium. Il est remarquable par l'allure compacte du sabot et du pavillon; ce dernier organe rappelle, comme forme, le C. Spicerianum, et a un coloris fort élégant. La base est colorée de vert clair; une bande pourpre noirâtre forme la nervure médiane, et des deux côtés une série de fines stries rouge vif s'élèvent parallèlement. Les pétales assez longs, très tombants, rappellent beaucoup le C. villosum, mais ils ont un coloris brun rougeâtre luisant, avec une ligne médiane plus sombre ; la partie voisine de la base est recouverte d'un fin pointillé noirâtre sur fond vert clair. * * * CYPRIPEDIUM X WEATHERSIANUM L. Lind. — Hybride provenant du C. X Leeanwii superbuui fécondé par le C. hirsutissiuium, et qui vient de fleurir dans les serres de L'Horticulture Internationale. Il est bien intermédiaire entre les deux parents, et d'une remarquable élégance. Le pavillon, d'une forme oblongue avec les bords retournés à la base seulement, est blanc avec une aire vert clair occupant le tiers inférieur; il porte des stries longitudinales rouge pourpre formant des traînées intermittentes, d'un effet très gracieux, et une bande médiane bien marquée, d'un pourpre foncé sombre. Les pétales rap- pellent bien le C. liirsutissiuium, mais ils sont un peu moins élargis à l'extrémité, plus défléchis, et plus élégants au total. Le sabot est d'un rouge vineux. * * * LYCASTE X SCHÔNBRUNNENSIS Hort. — Cet hybride a été obtenu dans les serres de S. M. l'empereur d'Autriche, à Schonbrunn, près V^ienne, où il a fleuri au mois d'octobre dernier. Il provient du Lycaste Skinneri, et le second parent est mentionné comme étant « probablement » le L. Schilleriana. Il a les pétales d'un blanc jaunâtre à la base, nuancé de rose clair vers l'extrémité, les sépales roses, légèrement glauques à la surface, le labelle trilobé, jaune clair avec un pointillé et des mouchetures serrées de rouge cramoisi sur les lobes latéraux et la crête. Orchid Review, février, p. 51. * * * CYPRIPEDIUM X SIBYROLENSE L. Lind. — Hybride qui a fleuri au commencement de février dans la collection bien connue de M. Cahuzac, au château de Sibyrol, près Bordeaux ; il provient visiblement du croisement C. Boxalli X C. insigne, et présente un mélange très attrayant des couleurs de ces deux espèces. Le sépale dorsal est vert-clair, à peu près vert-pomme. 384 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES avec une bordure blanche très nette, mais assez étroite, à son sommet, et un grand nombre de petites macules rondes d'un noir pourpré, éparses sur toute son étendue. Les pétales rappellent beaucoup le C. Boxalli, mais portent à la base et sur la moitié inférieure un abondant pointillé brun rougeâtre; la moitié supérieure est d'un brun légèrement cuivré vernissé et très luisant. Le sabot, assez analogue à celui du C. villosuni, est jaune, coloré de rouge vers les bords. * * * CATTLEYA AMETHYSTOGLOSSA VAR. ROSE A Rolfe. — Superbe variété de l'espèce bien connue et appréciée de tous les amateurs d'Orchidées. Elle a un port sensiblement différent de l'espèce type ; ses fleurs, produites également en un bouquet touffu, se distinguent par le coloris rose des segments, ordinairement blancs. Elles ont les pétales et les sépales bien larges, et d'une forme très belle. Cette variété a fait son apparition dans les importations de L'Horticulture Internationale, Bruxelles. Je crois savoir qu'elle sera prochainement figurée dans la Lindenia, Max Garnier. LES SERRES A ORCHIDEES {Suite, voir p. 48) Je me suis occupé jusqu'ici de la construction des serres spécialement aména- gées pour les Orchidées; quant aux serres qui avaient été construites pour une autre culture, il est facile de les transformer, et le lecteur pourra aisément imaginer, d'après les descriptions que j'ai données des principaux types, les modifications simples qui seraient nécessaires pour ce changement de destina- tion. Dans toutes les serres, il doit y avoir beaucoup de lumière, un air pur et facilement renouvelé ; si l'on a besoin de plus de chaleur, il est facile d'ajouter un ou deux tuyaux, sur toute la longueur de la serre ou dans une partie seule- ment. Si le vitrage ne joint pas parfaitement, et qu'il reste des ouvertures qui laissent passer l'air, ce qui peut exister sans inconvénient dans certaines cultures rustiques, on remplace les vitres défectueuses et on bouche soigneuse- ment tous les joints. Bref, on obvie à tous les défauts qui se présentent, et cela facilement et à peu de frais. l" MARS 1893 385 Il n'y a que deux choses qui ne peuvent pas se corriger : l'orientation de la serre et l'atmosphère dans laquelle elle se trouve. On sait, en effet, que la culture des Orchidées exige un air très pur. D'autre part, l'orientation a une assez grande importance au point de vue de l'exposition aux rayons du soleil; la meilleure est assurément de l'Est à l'Ouest, ou peut-être ENE-OSO. Est-ce à dire que les serres construites dans des conditions imparfaites ne peuvent pas être utilisées pour la culture des Orchidées? En aucune façon; on peut toujours en tirer parti. Seulement il faut savoir, comme l'écrivait récem- ment M. WiNCQZ, se spéciahser en conséquence, renoncer aux espèces qui ne s'accommodent pas des conditions qu'on peut leur offrir, observer avec soin quelles sont celles qui réussissent et se consacrer de préférence à celles-là. D'autre part, le cultivateur soigneu:x ne se contentera pas d'entasser pêle-mêle ses plantes dans la serre; il réservera à chacune la place la mieux appropriée à ses besoins. Il y a toujours un côté de la serre qui reçoit plus de soleil; c'est de ce côté qu'on doit placer les espèces qui n'aiment pas l'ombre. De petites diffé- rences analogues dans le chauffage, la ventilation et l'humidité, doivent être également prises en considération. * * * Tous les amateurs d'Orchidées n'ont pas de serres, et bien des personnes qui admirent les Orchidées et les aiment sont privées du plaisir d'en posséder, parce qu'elles n'ont pas assez d'espace, que leurs affaires ne leur laissent pas le loisir d'installer des serres loin d'elles à la campagne, ou qu'elles reculent devant les frais d'une vaste construction. Eh bien, ces personnes peuvent du moins soigner, dans leur habitation, même, quelques plantes choisies, et voici comment. On fait faire, à peu de frais, une sorte de petite serre, ou cage en verre rectangulaire ayant à peu près la largeur d'une fenêtre, et de hauteur variable selon les goûts ou les convenances de l'amateur; on installe cette serre devant une fenêtre exposée, autant que possible au Sud-Est ou au Sud, de façon que les Orchidées soient bien en lumière. Nous allons prouver qu'il est facile d'y procurer aux plantes toutes les conditions essentielles. Pour le chauffage, il pourrait à la rigueur suffire de conserver la serre dans l'appartement, à la chaleur normale, et de n'ouvrir la fenêtre que quand le temps est très doux. Mais pour pouvoir cultiver des plantes de serre tempérée il est préférable d'avoir un appareil de chauffage pour la petite serre; cela permet aussi d'aérer plus souvent. 386 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Il n'est pas difficile d'installer une espèce de petit thermosiphon en faisant passer à la partie inférieure de la serre un ou deux minces tuyaux aboutissant par chaque bout à un récipient rempli d'eau, et sous lequel on entretient, par exemple, un bec de gaz allumé et brûlant doucement. On peut encore, et plus simplement, munir la serre d'un double-fond en métal dans lequel on versera par le dehors, deux ou trois fois par jour, une certaine quantité d'eau chaude. D'une façon ou de l'autre, la serre restera à une température conve- nable ; de plus, et afin que l'air ne s'y dessèche pas, on placera sur le fond un petit bassin rempli d'eau et de scories ou de corps poreux divers. Au-dessus, une claie à jour supportera les plantes, placées les unes contre les autres, sur deux ou trois rangs, en gradins de préférence, pour que toutes reçoivent également le jour. Un ventilateur assez large, ou deux petits, doivent être ménagés au sommet afin de permettre le renouvellement de l'air. La serre doit avoir une porte s'ouvrant assez largement, de façon que l'on puisse prendre les plantes en cas de besoin, et les arroser à propos.' Cette porte doit joindre très exactement. Elle doit être placée plutôt par devant que par derrière si les plantes sont sur des gradins. Le mieux est d'installer la serre sur un large piédestal muni de roulettes. Quand on veut l'ouvrir, on la retire à l'intérieur de la pièce; une fois les manipulations terminées, on la repousse contre les vitres. Pendant la belle saison, il est commode de la mettre en saillie en dehors de la fenêtre, pour que les plantes profitent mieux du jour et de l'air pur du dehors. Une installation de ce genre est peu coûteuse et donne un très grand agré- ment. Elle orne la fenêtre d'une façon charmante, si elle est élégamment aménagée, et elle n'empêche nullement le jour de pénétrer dans l'appartement. Elle procure d'aimables distractions et permet d'obtenir, avec des soins peu assujettissants, des floraisons splendides que n'offrent pas les autres familles végétales, plus faciles peut-être à soigner en plein air, mais plus vulgaires et moins belles. Un grand nombre d'Orchidées, parmi les espèces les plus célèbres, peuvent être cultivées de cette façon ; je citerai notamment la plupart des Odontoglossum, Cochlioda et Masdevallia; plusieurs Cattleya, Laeha, Pleione, Miltonia, Oncidium, Sophronitis, et, si le chauffage permet d'entretenir une température régulière de 15" à 17° environ, des Cypripedium, Aerides, Cirrho- petalum, Aganisia, Trichocentrum, Saccolabium, Rodriguezia, Colax, Compa- rettia, Stanhopea, Gongora, Calanthe, etc. l" MARS 1893 387 Je voudrais, en terminant, dire encore un mot d'une autre espèce de serres, de celles qui sont annexées à l'appartement et servent souvent de lieu de réunion, de causerie, de salle de musique. Il est clair que là les conditions sont beaucoup moins bonnes, l'air moins pur, trop chauffé quelquefois et trop peu à d'autres heures, trop sec dans tous les cas. Néanmoins on peut y installer bien des Orchidées, tant la culture de ces plantes, autrefois réputées délicates, est en réalité accommodante, et elles y pousseront et y fleuriront pendant de longues années. Il me paraît indispensable, toutefois, d'observer les principes suivants : 1° Ne pas installer le gaz dans ces serres — le Journal des Orchidées a déjà signalé ses pernicieux effets, non pas même quand il brûle, mais simplement quand un tuyau passe dans une serre. 2° Arroser souvent les plantes, les seringuer souvent, quand le temps est clair et chaud, et laver souvent les feuilles, à la fois pour les humecter et pour les débarrasser de la poussière. Je traiterai prochainement des « Jardins d'hiver d'Orchidées ■» et du mer- veilleux parti que l'on peut tirer des Orchidées dans des imitations de scènes tropicales. Max Garnier. LES GRANDES INTRODUCTIONS NOUVELLES VI. — Oncidium Leopoldianum R. A. Rolfe Le Journal des Orchidées a annoncé, en son temps, rintroduction de cette remarquable espèce. Nous avons le plaisir de mettre aujourd'hui sous les yeux de nos lecteurs une gravure représentant l'inflorescence de cet Oncidium, aujourd'hui bien établi dans les cultures et répandu dans une douzaine des plus célèbres collections. Nous en avons vu dernièrement un superbe exemplaire dans la magnifique collection du château de Sibyrol. Rappelons ce que disait M. Rolfe en le décrivant dans la Lindenia : « C'est une noble et très belle espèce; il appartient à la section Cyrtochilum; son plus proche allié est VO. corynephornm, dont \\ se distingue cependant aisément par son labelle largement arrondi et par d'autres caractères. 388 LE JOURNAL DES ORCHIDEES L'O. Leopoldiannm, de même que beaucoup d'espèces voisines, a une tige florale très longue. Il paraît qu'il atteint une hauteur de plusieurs mètres, et qu'il porte jusqu'à trois cents fleurs. Les deux ramifications de panicule que Fig. 46. — Oncidiiiin LcopoJdtanuin (1/4 grandeur naturelle). j'ai sous les yeux se composent de quatorze fleurs séchées, et indiquent sans aucun doute une espèce d'une grande beauté. Dans cet état, elles mesurent un peu plus de quatre centimètres de diamètre, et sont disposées en grappe l" MARS 1893 389 très compacte. Les couleurs sont superbes et forment un contraste marque avec la plupart des autres Oncidium, dans lesquels dominent le brun et le jaune. Les sépales et les pétales sont blancs avec un disque pourpre, le labelle est d'un violet pourpré, avec le disque et une partie de la colonne jaune... » Il est assurément très regrettable que cette espèce d'une si grande beauté soit d'introduction très difficile. Sur plusieurs milliers de plantes que les collecteurs de Messieurs Linden ont recueillies, non sans de grands efforts, et expédiées en Europe, quelques dizaines à peine ont survécu au voyage. Depuis lors, malgré plusieurs essais, il n'a pas été possible d'en introduire vivants de nouveaux échantillons. Les plantes établies montrent cependant une vigueur de végétation très satisfaisante; celles que j'ai vues avaient déjà formé des pseudobulbes de belle taille et présentaient un aspect charmant, cultivées, soit en panier, soit sur un tronc de fougère où s'accrochaient les racines. L. Helle. CONSEILS UTILES Dès le commencement de mars, le soleil est assez chaud pour que l'on puisse donner beaucoup d'air dans les serres froides et dans les serres tempérées vers le milieu du jour ; on se réglera sur le thermomètre. On peut ouvrir les ventilateurs de la serre froide, lorsque la température du dehors dépasse 5° cent., et ceux de la serre tempérée quand elle s'élève à 10° cent. Quand ces chiffres sont dépassés, on peut donner à cette ventilation une assez longue durée; si la température se maintient à ces minima, on se contentera d'ouvrir une heure environ pour renouveler l'air. * Quand il y a du vent, il est préférable de ne pas donner de l'air dans les serres. Les courants qui se produisent font varier à chaque instant la tempé- rature et sont généralement très desséchants. * * * Les variations de température sont particulièrement fréquentes au mois de mars; l'air est chaud quand le soleil brille, et souvent froid quand il se voile; le vent et les pluies amènent aussi des chûtes brusques du thermomètre. 390 LE JOURNAL DES ORCHIDEES Ces conditions exigent de la part du cultivateur beaucoup de soins et une attention continuelle. Il est prudent de couvrir quand le soleil donne directe- ment sur les serres, mais quand il est voilé, les abris doivent être enlevés. Ces déplacements des abris sembleront peut-être à l'amateur un excès de précaution; mais c'est précisément de ces petits soins qu'est faite la bonne culture, et le résultat compense largement la peine. Ignotus. REMPOTAGES La saison actuelle est celle des grands rempotages; on sait qu'ils doivent s'opérer au moment de la pousse, c'est à dire quand les plantes recommencent à entrer en végétation. Les plantes n'ont pas besoin d'être rempotées chaque année. Le compost ne doit être renouvelé que quand il est assez ancien et a perdu sa fraîcheur, de sorte que la plupart du temps une plante peut rester deux ans, parfois même trois ans et davantage, sans aucun changement. Les espèces qui grandissent très vite ou font beaucoup de racines font exception à cette règle générale ; il faut les rempoter dès qu'elles ont rempli le pot dans lequel elles croissent, et qu'elles s'y trouvent à l'étroit. L'opération du rempotage a dans la culture une impor- tance capitale; la végétation de plusieurs années en dépend. Un bon rempotage assure souvent tout le succès. Les racines des Orchidées recherchent beaucoup l'air; aussi sont-elles généralement collées aux parois intérieures du pot, ou enroulées autour des baguettes du panier. Cette circonstance rend souvent le dépotage difficile; il ne faut pas hésiter à briser l'ancien pot ou à démonter le panier en coupant les fils de laiton qui relient les baguettes entre elles. On dégage ensuite les morceaux du pot ou les baguettes séparées, et l'on décolle avec précaution les racines qui s'y attachent, de façon à les blesser le moins possible. On prend ensuite la plante elle-même par le collet ou par les anciens bulbes, et on fait tomber de l'ancien compost tout ce qu'on peut atteindre, en grattant entre les racines sans endomager celles-ci. Tout ce qui n'est pas absolument sain doit être enlevé, et les racines elles-mêmes doivent être examinées de près. Si elles sont recouvertes de dépôts verdâtres de mousse, dépôts qui sont causés l" MARS 1893 391 par des arrosages avec une eau défectueuse, on peut d'ordinaire les nettoyer suffisamment en les lavant à l'eau pure; en tous cas il faut couper toutes les parties pourries; c'est ce qu'on appelle faire la toilette des racines. On prépare ensuite le pot : si l'on veut conserver l'ancien, dans le cas où la plante n'est pas devenue trop volumineuse, il faut le laver extérieurement et intérieurement avec le plus grand soin. Nous avons vu trop souvent chez des amateurs ou des horticulteurs, même des plus renommés, des pots recouverts au dehors d'une couche grise ou verte de moississures, de poussières ou de dépôts de toute sorte. Ces malpropretés empêchent l'air de pénétrer dans le compost ou le vicient au passage. Nous l'avons déjà dit, on devrait laver les pots régulièrement à peu près tous les deux ou trois mois; mais si le temps manque ou si le personnel n'est pas assez nombreux pour cet entretien minu- tieux, du moins est-il indispensable de nettoyer les pots à l'occasion du rem- potage, ou de les remplacer par des pots neufs. On procède au lavage avec une brosse très dure; les pots une fois lavés, doivent être séchés, soit à l'air, soit sur les tuyaux de chauffage. On peut, par exemple, les laver vers le soir, puis les laisser sécher pendant la nuit, et com- mercer les rempotages le lendemain. Avant de mettre le compost en place, il convient de s'occuper du drainage. Les débris de tessons dont il est formé doivent être également très propres; le mieux est de les choisir neufs, ou, si l'on veut employer les anciens, de les laver à fond au préalable; on ne doit pas oublier, en effet, que les racines vont presque toujours se mettre en contact avec les tessons et se glissent au milieu d'eux. Quant à la quantité qu'il faut employer, la plupart des Orchidées épiphytes réclament un bon drainage s'élevant à peu près à la moitié de la hauteur du pot. Toutefois, quand il s'agit de plantes très volumineuses, occupant de très grands pots, on ne peut pas employer le procédé ordinaire, car cette masse de tessons formerait un poids énorme; on peut alors les remplacer par un pot retourné au-dessus de l'orifice inférieur, et s'élevant à peu près à la moitié de la hauteur du pot destiné à recevoir la plante. Lorsque l'on se sert de tessons, il est bon de les recouvrir d'une petite couche de sphagnum en brins longs, destinée à arrêter un peu les débris fins du compost; ceux-ci, emportés par l'eau des arrosages, iraient peu à peu obstruer le drainage et pourraient même être entraînés au dehors. Nous arrivons maintenant au compost. Nous avons déjà dit que le sphagnum doit être lavé et débarassé des insectes et des malpropretés qu'il peut ren- 392 LE JOURNAL DES ORCHIDEES fermer. Il en est de même de la terre fibreuse. Cette matière, dont le nom est fort mal choisi en ce sens qu'elle ne ressemble pas à de la terre et ne doit pas en contenir, est formée par les racines fibreuses durcies de certaines fougères indigènes, enchevêtrées et formant une sorte de réseau serré qui s'enlève en couches épaisses. Elle est souvent mélangée de fragments de gros rhizomes, de débris de branches et de feuilles; toutes ces matières doivent être enlevées, car elles produiraient en pourissant des champignons dans le compost. La meilleure terre fibreuse est celle qui, une fois lavée, a la couleur brun-jaunâtre du tabac. Pour mettre la plante en place, on la saisit de la main gauche avec pré- caution, et on la tient dans le pot à la hauteur où elle doit être, le collet dépassant légèrement le niveau des bords, celui-ci doit toujours rester décou- vert; puis, de la main droite, on verse le compost bien mélangé tout autour de la motte des racines; on tourne le pot en même temps pour le remphr bien également. Pour faire descendre le compost, on le tasse en passant un doigt entre la plante et le pot; on continue jusqu'à ce que le pot soit rempli de compost bien pressé; arrivé à la surface on emploie du sphagnum bien vivant, afin que la plante offre un aspect plus gracieux, et on le dispose de façon à former un dôme peu élevé; enfin on comprime le compost avec les doigts tout autour, le long des bords, en formant une sorte de petite rigole pour arrêter l'eau des arrosages. La plante est alors prête pour la nouvelle saison de végétation, et il ne reste plus qu'à l'arroser copieusement. Nous insistons beaucoup sur les divers détails de cette manipulation parce que, comme nous l'avons dit, son importance pour la culture est considérable. Les cultivateurs ont souvent le tort, quand ils ont un grand nombre de plantes à rempoter, de ne pas donner assez de soin à cette opération; on se trompe grandement en croyant que cette minutie est inutile. Nous en avions encore la preuve récemment à l'occasion de la visite d'un horticulteur qui, parcourant en notre compagnie les serres de L'Horticulture Internationale, nous disait qu'il n'est pas étonnant que les plantes y poussent si bien, étant donné le soin qu'on apporte à la préparation du compost. Cette conversation nous a suggéré les conseils qu'on vient de lire, car nous sommes si convaincu de l'exactitude de l'observation de la personne en question que nous avons voulu appeler de nouveau sur ce sujet toute l'attention de nos lecteurs. C'est par cette étude de si grande conséquence que nous avons voulu terminer le troi- sième volume du Journal des Orchidées. L. L. l" MARS 1893 393 TABLE DES MATIERES Ainsi que les années précédentes, nous avons adopté pour cette Table des Matières un classement idéologique, permettant de trouver promptement tout ce qui, dans le présent volume, se rapporte à un sujet donné. Nos lecteurs pourront remarquer, par suite, que certains articles se trouvent renseignés plus d'une fois ; nous ne doutons pas qu'ils ne constatent rapidement à l'usage les avantages de ce classement au point de vue de l'économie de temps et de la clarté. A Aganisia cyanea (Culture de 1') . . . . 256 A quoi tient le parfum des fleurs 203, 259, 266, 300 Arrosage 293 B Bibliographie 308 Botanique élémentaire (Études de) 30, 62, 99, 129, 161, 196, 228, 277, 342, 370 Brésil (Iconographie des Orchidées du). . 308 Bulbes gangrenés 68 C Calanthe X Veitchi 225 Catasetum (Les) 139 » de M. Houzeau de Lehaie (Les) 292 Cattleya Alexandrae . . .65, 216, 258, 283 » aurea (Culture du) ■ . 76 » Rex importés (Soins à donner aux) 283 » labiata (vernalis et autumnalis). . 19 » de l'Amazone (Les) 13 » (Serre des). . . . 24,39,121,135 » (Pellicule des bulbes de). . . . 214 Chaleur des serres (Moyen de conserver la) 248, 328 Chaudière-thermosiphon « La Marloienne » 352 Chauffage (Questions de) . . . 215, 350, 352 Chysis aurea (Conservation des fleurs du) . 145 Cloportes (Chasse aux) 67 Colax (Culture des) 365 Cochlioda (Culture des' 44 Compost 68 Conseils utiles ig, 43, 67, 109, 145, 176, 214, 246, 303. 327. 344. 369. 389 Conservation des fleurs d'Orchidées . 109, 145 Corjanthes macrocorys (Culture du). . . 295 Côtes de tabac 247 Couverture pour serre (Nouveau mode de). 328 Cryptophoranthus (Les) 34 Culture à l'air libre dans les pays chauds. » de l'Aganisia cyanea 256 » du Cattleya aurea 76 » des Cochlioda 44 » des Colax • . . 368 > du Coryanthes macrocorys . . . 295 5> du Cypripedium Lawrenceanum . 211 » du Grammatophyllum Ellisi. . . 340 » des Odontoglossum . . 195, 205, 223 » de l'Habenaria militaris .... 181 394 LE JOURNAL DES ORCHIDEES Culture du Maxillaria venusta 271 » de rOncidium macranthum ... 60 » des Orchidées réputées d'un traite- ment difficile 181 \ en grand pour la fleur coupée 56, 71, 80, 103, 152 Cycnoches pentadactylon et C. Haagei. . 276 Cymbidium (Les) 106, 130 Cypripedium bellatulum 244 ■•> caudatum 20g « Lavvrenceanum (Culture du). 211 D Dendrobium (Les) 62 nobile 246 Durée de la floraison 68, 145 E Eau nutritive 125, 157, 270 Lclairage des serres 43 Emplacement (Influence de 1') 315 Engrais 270, 284, 227, 329 Epoques de la végétation (Les grandes). . 50 Études de botanique élémentaire . . 30, 62, 99, 129, 161, 196, 228, 277, 342, 370 Exposition internationale de Gand . . . 347 » » libre de L'Orchi- DÉENNE . 85 > de L'Horticulture Inter- nationale (La grande) . . 90 Fécondation dans les Cryptophoranthus . 34 » des Orchidées 359 Fleurs (Conservation des) .... 109, 145 i^leur coupée (Grande culture pour la) 56, 80, 103, 152, 225 G Galeandra (Les) 229 Galerie des orchidophiles 318 Grande culture pour la fleur coupée 56, 71, 80, 103, 152 Grammatophyllum Ellisi (Culture du) . . 340 H Habenaria militaris (Culture de 1') . . . 181 Hiver (Lés serres pendant 1') 33c Hybridation (A propos d') 359 I Influence de l'emplacement sur la culture . 315 Importation (A propos d') . . . . 220, 233 Importations (Soins à donner aux) . 283, 304 Insectes (Chasse aux). . .43, 44, 67, 258, 367 Introduction des Orchidées 81 Introductions nouvelles (Les grandes) 65, 143, 387 J Jurys d'exposition (Les) 348 K Kerchove de Denterghem (Interview avec M. le comte O. de) 347 L Laelia (La serre des) .... 138, 167, 186 L'Horticulture Internationale . 90, 322 Limaces (La chasse aux) 43 Linden J.) 318 Liiddemannia Pescatorei 142 M Maladies des Orchidées 35 Marloienne (La) la reine des chaudières. . 352 Masdevallia (Cryptophoranthus) Dayana . 34 Maxillaria venusta 271 O Odontoglossum (Les) 342, 370 y> (Culture des) . . 193, 205, 223 » (La serre aux) . 251, 297, 361 Oncidium macranthum (Culture de 1') . . " 60 (Les) 372 » Leopoldianum , . . ... . 387 Orchidées de dimensions géantes (Deux) . 289 » du Brésil (Iconographie des) .■ . 308 » populaires (Les). . . 146,209,244 ^ poux la fleur'coupée (Les). . . 225 Orchidophiles (Galerie des) 318 Parfum des Orchidées'(Les) 7, 203, 259, 266, 30 Paniers pour Orchidées 344 Pays chauds (Culture des Orchidées dans les) 178 » (Une serre froide dans les) . . ig8 l" MARS li 395 Phalaenopsis Schilleriana 146 Piège à insectes (Un nouveau) 258 Pots poreux pour les Orchidées .... 215 Pousses adventives sur les bulbes. . . 216, 202 Propreté des serres 19, iio R Racines des Orchidées (Les) 319 Rempotage des Orchidées . iio, 246, 303, 390 Repos 311 Repos et végétation 193 Résistance des Orchidées de serre froide aux températures élevées 260 Rodriguezia Lindeni 10 S Serres à Orchidées (Les) . . . 48, 265, 384. Serre des fleurs à L'Horticulture In- ternationale 322 Serre. à Orchidées (Transformation d'une serre à plantes diverses en) 272 Serre aux Cattleya (La) 24, 3g, 121, 135, 167, 189 » aux Odontoglossum (La) . 251, 297, 361 » froide dans les pays chauds (La) . 198, 232 Serres pendant l'hiver (Les) 335 » (Couverture pour) 328 Serres (.Moyen ^e conserver la chaleur des) 248 Sociabilité des Orchidées '. 77 Soins de propreté 19, no Sophronitis grandiflora 209 Stanhopea (Les) 162 T Tabac (Côtes de) 247 Tablettes des serres 44, 176 Taches sur les feuilles 146 Températures élevées (Résistance des Or- chidées de serre froide aux) • 2G0 Traitement des Orchidées .mportées. . 283, 304 > » s* à l'eau nutritive 125, 270 » » » par les engrais minéraux 157, 172, 191, 329 Transformation d'une serre à plantes di- verses en serre à Orchidées 272 Trichopilia (Les) 31 V Végétation (Repos et) 193, 295 » (Grandes époques de la 50, 82, 114, 184, 375 Warscewiczella Lindeni 143 Chronique Orchidéenne mensuelle Amateurs d'Orchidées t86 Bousies (M. le comte de) 149 Calospora Vanillae 187 Cattleya Alexandrae 150 ^ Rex 53 Comment on écrit l'histoire 120 Culture des Calanthe à feuilles caduques . 21 Cypripedium Curtisi 151 » X Lawrebellum 54 Dendrobium (Sectionnement des bulbes de) n8 Dictionnaire pratique d'horticulture et de jardinage 119 Exposition libre internationale de L'Orchi- DÉENNE 22, 55 Exposition internationale de Gand . . . 219 Expédition des Orchidées . . . , Fleurs chez M. le Dr von Heerdt • » chez M. Finet » chez M. G. Warocqué . Floribondité du Cattleya guttata . » du Rodriguezia Lindeni, Grammatophyllum (Grammangis) Ellisi Hybrides de M. G. Mantin . . . Introduction nouvelle (Une splendide" Meeting de L'Orchidéenne (Le 37e' Monstruosité » (Une nouvelle) . . Odontoglossum )•' Dellense . . Orthographe des noms botaniques Parfums (Deux) 217 22 185 185 217 218 187 55 23 117 118 150 117 149 149 396 LE JOURNAL DES ORCHIDEES Polymorphisme du Cattleya aurea ... 219 Référendum sur le parfum des Orchidées 21, 119 Revue des journaux 218 Rodriguezia pubescens et R. Lindeni . . 53 Sectionnement des bulbes de Dendrobium . 118 Serres de M. G. Warocqué à Mariemont. 185 Serre des fleurs à L'Horticulture Inter- nationale 188 Vanda insignis 217 » Lowi 185 Variations atmosphériques 151 W. Watson 15° Revue des Orchidées nouvelles ou peu connues Acanthephippium leontoglossum .... 166 Bolbophyllum anceps 165 » Brienianum 250 » Dearei 165 Calanthe vestita var. Fournieri .... 70 Catasetum tenebrosum 166 Cattleya Alexandrae 69,283 >• » var. elegans. . . . 345 » » var. tenebrosa . . . 345 » amethystoglossa var. rosea. . . 384 » aurea var. Statteriana .... 313 » gigas var. Lindeni 250 > X Hardyana var. Gardeniana . . 313 » X leucoglossa 313 » Rex 166 » Victoria Regina 102 Cirrhopetalum Amesianum 5 Coryanthes macrocorys 201 Cypripedium X Albertianum 346 » calceolus X macranthos . . 38 » Chamberlainianum .... 5 > X Claudii 382 » X Dibdin 381 » X Daisyae 249 » exul 6g » exul var. Imschootianum . . 70 » X Hookero-Veitchi striatum . 281 » insigne var. Imschootianum . 37 » X Leonae 346 » X Lucianianum 314 » X memoria Moensi. . . . 378 » X Murillo 382 » X Seda 6 » X Sibyrolense 383 » X Warnero-superbiens . . 249 » X Weathersianum .... 383 Dendrobium X barbatulo-chlorops ... 6 » luteolum 6 » X Nestor 134 » nobile var. Cooksoni . . . 201 » X Rolfeae 133 Epidendrum Friderici Guilielmi .... 38 Eulophiella Elisabethae loi Habenaria carnea 249 Laelia anceps var. Bousiesiana .... 382 » Oweniae . 382 Laelio-Cattleya X amoena delicata . . . 281 » X Phoebe 134 Lycaste Schônbrunnensis 383 Masdevallia Harryana var. Kegeljani . . 38 Miltonia Clowesi var. gigantea .... 282 » vexillaria var. virginalis. . . . 314 Mormodes buccinator var. citrinum . . . 282 Odontoglossum crispum var. nobilior . . 5 » Insleayi var. Imschootianum 345 » platycheilum 102 » praestans 5 Oncidium cristatum 250 » holochrysum 38 » inops 346 Pelexia Wendlandiana 37 Peristeria Lindeni lOl Phalaenopsis X Amphitrite . ... 133 Restrepia bidentata 250 Sarcochilus Borneensis 282 Spathoglottis Vieillardi rubra 314 Stanhopea Moliana 133 » Wardi var. venusta .... 6 Trichopilia Kienastiana 37 Vanda vitellina 20i Zygopetalum (Warscewiczella) Lindeni . . 202 l" MARS 1893 397 TABLE DES GRAVURES Calanthe X Veitchi (inflorescence) . . . 226 » » (plante) 227 Cattleya Alexandrae 168 » citrina .... .... 28 » Eldorado (quelques variétés; . . 16 » Mossiae 26 » Rex 42 » Warocqueana 57 » » (spécimen exposé par M. VVarocqué à L'Orchi- déenne) 290 Chaudière La Marloienne 353 » (coupe) . . 357 Cochlioda Nôtziiana 45 Coelogyne cristata 339 Cypripedium bellatulum 244 » caudatum 2iO » Harrisianum (spécimen exposé par M. Warocquk à L'Or- chidéenne) 288 » insigne 71 Dendrobium nobile 245 Disa grandiflora 337 Eulophiella Elisabethae 96 Grotte à L'Horticulture Lnternatio- NALE 113 Laelia purpurata 170 Linden (Ml" J.) 318 Lycaste Skinneri ' . 273 Odontoglossum cirrhosum 255 » elegans 361 ^ grande 297 " Halli 299 Harryanum 364 Oncidium Leopoldianum 38S » macranthum 61 Peristeria Lindeni 97 Phajus grandifolius 274 Phalaenopsis Schilleriana 147 Rodriguezia Lindeni 12 Serre à Cattleya à L'Horticulture In- ternationale (En- trée d'une) , . , . 122 » » (vue de côté .... 124 Serres à Odontoglossum (Une des petites) . 252 Serre des fleurs à L'Horticulture Lnter- nationale 323 » froide dans les pays chauds. . . . 199 Sophronitis grandiflora 211 Stanhopea oculata 163 Vanda Lowi 186 » suavis 105 Warscewiczella Lindeni 144 Zygopetalum Mackayi 75 -•-^ PETITES NOUVEEEES ET PETITE CORRESPONDANCE AVIS IMPORTANT. — La présente livraison est la dernière du 3'"- volume. Ainsi que les pré- cédents, ce volume s'achève le l" mars, et la livraison 73, qui paraîtra le 15 du même mois, commencera le volume 4. Nous informons nos abonnés que les quittances postales du montant de l'abonnement, aug- menté des frais de recouvrement, seront présentées du l'"- au 10 mars, à ceux de nos abonnés qui ne nous auront pas fait parvenir antérieurement leur renouvellement. BIBLIOGRAPHIE. — Handleidi»y tôt de hennis en het kweeken van Orchideeë», door Jhr. L. J. QuAni.ES Van Ufford('). — Ce petit ouvrage rédi'fïé dans la langue néerlandaise, répond à un véritable besoin, non seulement en Hollande, mais aussi en Belgique, où le nombre des jardiniers qui ne se servent qu'imparfaite- ment de la langue française, est assez considérable. Ils trouveront, dans les diverses parties dont le « Hand- leiding » se compose, tout ce qui est indispensable pour s'initier dans la connaissance des Orchidées les plus répandues et surtout des notices aussi détaillées que complètes sur la culture rationnelle de ces charmantes fleurs. Nous ne saurions trop recommander à nos jardi- niers la lecture et Tétude du ti-avail de M. Quarles Van Ufford, le secrétaire du Club des Orcliidoi)hiles de la Hollande. Ch. D. B. *' * Le Gardeners' Magazine du 11 février contient un intéressant article sur les Cycnoches, Orchidées cu- rieuses et fort agréables à voir en fleur, et qui ne sont assurément pas aussi répandues dans les cultures qu'elles devraient l'être. Le Journal of Horticulture du IG lévrier publie un dessin de la fleur du Calanthe X 9^9^^' nouvel hybride provenant du C. Sanderiana et du C. vestitu. Les fleuis sont de grande taille et présentent une curieuse oppo- sition de couleurs ; les segments sont blanc pur, et le labelle rose. * * LE 41^ MEETING DE L'ORCHIDÉENNE renfer- mait un grand nombre d'Orchidées remarquables, et quelques-unes notamment de premier ordre. \j' Odontoglossum crispum var. leopardinum, exposé par M. G. Warocqué, a excité l'admiraliou générale. C'est une variété magnifique comme forme et comme colons. Les fleurs nombreuses sur une longue tige, étaient bien étoffées, à segments très larges du type le (1) Guide pour la connaissaDce et la culture des Orchidées, par Jlir. L. J. Qu.\KL£S Van Ufford. plus pur, avec les sépales frangés et dcnticulés sur les bords d'une façon exquise. Les sépales portaient de larges macules brun vif recouvrant plus de la moitié de leur surface; les pétales avaient les macules plus petites et plus nombreuses, disposées en lignes le long des bords, avec une macule plus grande au centre. Cette plante superbe a obtenu un Diplôme d'honneur de V^ classe par acclamation et avec félicitations du Jury. M. A. Van Imschoot, de Gand, exposait un modèle excellent du Phajus tuberculosus , espèce rare et de beauté tout à fait supérieure; un Coelogyne cristata alba, d'une blancheur immaculée; un Chysis Lim- minghei et un Lycaste lanipes richement fleuris. Le Laelia anceps Bousiesiana, de M. le comte de BousiES, et le Laelia Oiceniae, de M. G. D. Owen, le Cypripedium X Claudit, de M. Moens, méritent une mention toute spéciale ; ils sont décrits dans la Revue des Orchidées nouvelles, de M. Max Garnter, au com- mencement de ce numéro. Les deux Cypripedium hybrides de M. Vuylsteke et de M"* 0. Block ont reçu des diplômes d'honneur de 2e classe. Enfin, il faut encoi-e citer : le Maxillaria triloris, de M. F. Kegeljan, formant une véritable touflè de fleurs d'un coloris très élégant, le Cypripedium Argus Moensi. superbement tacheté, de M. Caiiuzac, le Cochlioda Nôtzliana, d'un riche coloris vennillon pourpré incom- parable,exposé par M. De Moerloose, V Odontoglossum Cervantesirar., denté d'une façon régulière et maculé de rose sur toute la bordure du labelle, et l'O. nebulo- sian candidissimum, d'un blanc immaculé, de M. le D"" Capart. UN CYCNOCHES PENTADACTYLON portant en- viron 250 fleurs sur dix tiges était e.xposé le mois der- nier au meeting de la Société Royale d'horticulture de Londres, par M"" W. W. Mann, et a reçu un certificat de pe classe. Un pseudobulbe portait cinq tiges florales, un autre trois, et un autre deux. Cette luxuriante floraison (levait produire un coup d'œil fort attrayant, d'autant plus que les tieurs, d'après la description qui en est donnée dans VOrcIttd Review, étaient visiblement des tleurs mâles. Les fleurs femelles, beaucoup j)lus Inzarres de formes, sont d'une élégance plus discutable. Le Gardeners'' Magazine donne dans son numéro du 11 février une illustration représentant une de ces grappes de tleurs. * * A. L. G., à Arras. — Xous publierons dans le pro- chain numéro les renseignements sur la culture des Dendrobium que vous désirez. * * * S. S. — La floraison de VOdontoglossion citrosmum se produit à la fin du repos, alors que la pousse com- mence à apparaître. C'est alors que l'on peut com- mencer à arroser de nouveau cette espèce. 11 est ù noter que les fleurs de VOdontoglossinn citros- mum sont particulièrement sujettes à ae tacher quand l'air de la serre est très humide. Elles se piquent de l^oints noirs, et passent en deux ou trois jours. Il faut donc avoir soin de tenir l'atmosphère assez sèche tant que les fleurs sont épanouies ; grâce à cette précaution, elles se conservent trois semaines et plus. D"" D. — Les Laelia anceps, albida, autumnalis, fur- furacea, sui^erbiens, forment une section un peu à part dans le genre auquel ils ai3partiennent, tant par la forme de leurs bulbes que par la structure de leurs fleurs. Ces esjDèces sont originaires du Mexique et de l'Amé- rique centrale et réclament à peu près le même traite- ment. Elles prospèrent dans la serre tempérée-froide, avec les Cattleya citrina, Laelia cinnabarina, Miltonia divers etc. L. L. Société Royale d'Agriculture et de Botanique GMiDE EIPOSITIOi QOINQOIMLI A^u C:i%.S^II\rO de Oand Ouverte du 16 au 23 Avril 189S Cette Exposition promet d'être le grand événement horti- cole de l'année. Un grand nombre de prix, offerts par LL. MM. le Roi et la Reine, les principales autorités du pays, par la Société et par des particuliers, seront décernés à l'occasion des divers concours. ?4 Concours sont réservés aux Orchidées Les demandes d'admission seront reçues jusqu'au 20 mars S'adresser au Secrétaire de la Société, M. E. FIERENS, pour tous les renseigne- ments et pour les inscriptions. lADHIMICD demande à changer, connaissant toutes les cultures. — Prendre adre&se au bureau du dAHUIIMItrl journal. Compagnie Générale DES (SOCIÉTÉ ANONYME) ATELIERS DE CONSTRUCTION à MARLOIE (Belgique). Bureaux : 19, rue cridalie, à Ixelles-Bruxelles, CHAUDIÈRE NOUVELLE « LA MARLOIENNE » t ../ La Reine des Chaudières "^iQ Décrite dans le JOURNAL DES ORCHIDÉES (numéro du P'' février 1893, p. 352.) W 1. Pour chauffer jusqu'à 400 mètres de tuyaux, 700 francs 2. ) « 600 » 850 3. » de 700 à 800 » 1000 » 4. » » 1000 à 1200 » 1200 » 5. » » 1400 à 1600 » 1500 6. « 2000 » 2000 PRISE A BRUXELLES Les tuyaux sont calculés sur la base de 9 cenlinièlres diamètre exlérieur, dimension employée le plus généralement dans riiorlicullure. LlU m 1 j 1 ■ uL LTORE liTElATI (Société Anonyme) ETABLISSEMENT SPÉCIAL pour rintroduelion, la CiiKure et la Vente DES ORCHIDÉES PUHIES tUBLIES IMPORTATIONS IMMENSES CATALOCUBS ET OFFRES BNVOÏÉS SUS DEMANDE Correspondances en français, anglais et allemand 'i^ Les collections d'Orchidées de « L'Horticulture Internationale •• sont actuel- lement les plus variées, les plus vastes, et les plus importantes de l'Europe ; quarante-huit serres spacieuses leur sont attribuées et leur culture n'est sur- passée nulle part. Les listes d'importations sont communiquées a toutes les personnes qui en font la demande. Nato Bene. — Étant son propre importateur — cesù-à-dire vendant toutes ses importations de pre- mière main — L'HORTICULTURE INTERNATIONALE peut céder ses plantes en sujets beaucoup plus forts et à bien meilleur compte qu'on ne les trouve généralement dans le commerce. C'est ce qui explique qu'elle met en vente d'aussi beaux exemplaires à un prix aussi réduit. , New York Botanical Garden LIbrary 3 5185 00267 0220 vt^ ■^:;'^ *»-*' ^ '^ v-^e ,*ft- >- . <^/v^ >;"Ws .'• •? • * -« : 1' «r ■>' '*:.=^'v* 'î <«i fCx?- ^-**^